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La Socièté n'entend aucune- ment en assumer la responsabilité.” t= [52 PARIS — Typographic FÉLIX MALTESTE rr Ce, rue des Deux Portes Saint-Sauveur 241923 ANNALES DE LA TSOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE UNE VISITE AUX Lépidoptères de l'Exposition universelle de 1867, Par M. GUENÉE. (Séance du 28 Aaût 1867.) Notre honorable Président, sachant que j'étais chargé par la Société archéologique d’Eure-et-Loir de lui présenter un rapport sur les Lépi- doptères qui figurent, en trop petit nombre, à l’Exposition, m'a prié d'en adresser un double à la Société entomologique. Je viens me rendre à ce désir en lui faisant subir toutefois deux modifications : la première consiste à supprimer une entrée en matière destinée à faire passer, auprès des lec- teurs de la Société archéologique, dont très-peu sont naturalites, un ar- ticle trop spécial ; la seconde, au contraire, à augmenter un peu les détails tout à fait entomologiques qui constitueront le seul intérêt de ce rapport aux yeux de nos collègues. Je regrette même que mes notes aient été prises en vue d’un travail un peu superficiel, et que les souvenirs sur les- quels je comptais pour les compléter se soient perdus dans ma mémoire, confondus dans les mille détails qu'une courte visite de cinq jours a laissés dans mes souvenirs. Les exposants qüi ont envoyé des Lépidoptères sont, si j'ai bien cher- 6 . GUENÉE. ché, au nombre de sept, presque tous étrangers à l’Europe. Deux spéci- mens seulement représentent cette dernière partie du globe. Ce sont d’abord deux grands cadres provenant de la Roumanie, et qui ne renferment que des espèces bien connues, et qu'on retrouve dans nos départements moyens. Seulement le climat oriental en a généralement aug- menté la taille et réchauffé les couleurs. Le Papilio Machaon y constitue la variété safranée, qui a été représentée par Engramelle et par d’autres iconographes anciens. Nos Catocala des environs de Paris ont aussi une teinte locale, surtout la Cat. elocata. Par un contraste assez bizarre, la Va- nessa Atalanta est au contraire d’une taille fort réduite, L’Argynis Laodice est la seule espèce étrangère à la France. Cinq à six boîtes, provenant d'Italie et qu’on trouvera dans le pare, ont été composées pour l’entomologie appliquée ; mais, à ce point de vue, la collection est fort incomplète. Les Lépidoptères qui y figurent font la guerre aux agriculteurs et aux horticulteurs français, comme aux italiens : Pieris cratægi, Bombyx neustria, Zeuzera æsculi, Gossus ligniperda, aux- quels on ajoute la Vanessa polychloros, qui paraît faire plus de tort aux plantations de nos voisins qu'aux nôtres. Un cadre spécial est affecté à l'ennemi le plus redoutable de leurs vignes, la Procris ampelophaga, qui heureusement n’a point encore franchi les Alpes. Arrivons maintenant aux exotiques, où nous trouverons plus ample ma- tière à l'observation. Mentionnons, pour mémoire seulement, un cadre de Venezuela contenant cinq à six Morpho Cypris, probablement à titre de pro- duit commercial, et un autre de la Guyane anglaise, qui renferme des Hé- liconies, un beau Sphinx Anchemolus, et surtout une remarquable Catoca- lide nouvelle. Une boite, malheureusement bien mal conservée, du sud de l'Australie, contient , avec deux beaux exemplaires de la charmante Eusemia ; picta, une jolie Spérama voisine de la retorta, un beau Charaxes et une gracieuse Lithoside. Mais toutes ces exhibitions ne peuvent être considérées que commé de simples échantillons ; il me reste à parler de deux séries pouvant, à plus juste titre, prétendre à la qualité de collections locales. La première vient du Canada. Sa conservation et sa préparation sont médiocres ; mais ce qui la recommande d’abord, ce sont les déterminations imprimées sous chaque espèce, et qui sont, sinon toujours rigoureu- sement justes, du moins généralement bien appliquées. Il en ressort pour nous des renseignements précieux, parce que ces noms, donnés Lépidoptères de l'Exposition universelle. 7 dans la localité, nous indiquent les types des auteurs américains, et en particulier d'Harris. Les Diurnes n’offrent de remarquable que quelques Lycénides ; les Sphingides méritent plus d'attention. On y voit quelques beaux exemplaires des espèces de l'Amérique boréale, entre autres : Sphinx drupiferarum Abb., Kalmiæ Abb., cènerea Harr., quadricornis Harr. (Amyntor Hb.), et une Deëlephila tellement voisine de notre galii que M. Glémens (sous l'autorité de M. Walker, il est vrai) l’a réunie à cette espèce européenne, supprimant ainsi le nom de chamaænerii que Harris lui avait donné avec raison, car elle diffère du galii par des caractères très-suffisants, Je l'avais distinguée dans ma collection sous le nom de canadensis. Sa chenille doit différer de la nôtre, et c’est peut-être elle que M. Clémens décrit, sans le papillon, sous le nom d’oxybaphi (Synopsis, p. 1/45). Les Bombycides sont très-peu nombreuses et se bornent à quelques Chélonides bien connues. Dans les Noctuélides figurent : une belle Plusia, voisine d'ærea (æreoides Grote), et de superbes exemplaires de la belle Plusia balluca. Mais c’est surtout par les Catocalides que cette petile collection se fait le plus remarquer, On sait que l’Amérique septentrionale est la patrie d'élection de cette belle famille. Je me borne à mentionner une grande espèce nouvelle, voisine de notre fraxint (relicta Walk.), qui ne figure point dans mon Species, une charmante espèce à bandes roses que j'avais reçue du Canada depuis sa publication, et que M. Walker appelle concum- bens: et enfin, sous le nom de Clintonit, une autre Catocala à bandes jaunes, qui manque également dans mon ouvrage. Dans les Géomètres on trouve quelques bonnes pièces, comme : Chæ- rodes transposita Walk, n. sp., une Lozogramma diffluaria extrêmement voisine de notre petraria, et qui porte à trois les espèces de ce genre, dont les exotiques ressemblent si fort aux européens qu’on ne les distingue pas sans difficulté. J'ai gardé pour la fin la collection la plus remarquable, sans contredit, de l’Exposition, celle de Cuba, qui acquiert une nouvelle valeur si l'on considère que celui qui l’a réunie, M. le docteur Gundlach, a exposé la faune tout entière de sa grande île, Elle contient une foule de beaux Lépi- doptères qui, malgré un certain nombre de travaux spéciaux publiés sur lentomologie cubanaise ( MM. Poey, Guérin, Herrich-Schæfer, etc.), nous révèlent encore de nouvelles richesses. Comme la précédente, cette collection porte des noms, mais si peu lisibles et si malheureusement pla- 8 GEENÉE. L cés, que, malgré tous m£s efforts, je n'ai pu parvenir à en déchiffrer qu'une partie. Obligé de me restreindre dans une énumération, qui sans cela dépasse- rait les limites de ce compte rendu, je me bornerai à citer : dans les Diurnes, les rares Papilio Pelaus et Villiersti, et surtout l’étrange et splen- dide Payilio Columbus Gundl. (Gundlachianus Feld.), le plus curieux de son groupe, ou plutôt le représentant d’un groupe séparé, et qui ne figure point dans le Species de mon collaborateur ; plusieurs belles Callidryas propres à l’île de Cuba; et, entre autres, la magnifique variété rutilante de Philea où Thalestris (ou peut-être espèce séparée) que nous avons admirée à Bordeaux chez notre regretté collègue M. Auguste ; une jolie Synchloe ; plusieurs Lycénides inédites ; la curieuse Apaturide 1dija Hb.; de beaux exemplaires de la Clotilda Numidia Hb., espèce restée propre à Cuba ; une bonne quantité d'Hespérides inédites, entre autres les Ashraptes habana et Jjagua. Dans les Nocturnes : plusieurs beaux Sphingides, particulièrement des genres Thyreus et Macroglossa, Gui paraissent abondants à Cuba. Point de Bombycides (sauf une belle espèce de Callimorphide), ce qui doit nous donner à réfléchir, si nous nous rappelons que le reste de l'Amérique est si richement partagé dans cette belle légion ; en revanche, une certaine quantité de Lithosides, dont deux ou trois admirables de couleur et de dessin; peu de Gcometra, mais plusieurs nouvelles ; une assez grande quantité de Noctuelles, dont quelques-unes également inédites ; enfin des Pyralides et Phycides fort curieuses. Si, en considérant que l'étendue des études de M. Gundlach l’aura né- cessairement empêché d'approfondir l’ordre seul qui nous occupe, on se figure ce qu'une collection, faite par un spécialiste, et traitée à l’euro- péenne avec les chenilles et les chrysalides préparées, aurait d’étendue et d'importance, on reste ébloui devant les productions de cette belle île, qui mérite certainement, pour l’entomologiste comme pour le géographe, le titre de reine des Antilles. Qu'on me permette de faire observer en pas- sant, que ce groupe d'îles est particulièrement remarquable par les Lépi- doptères tout à fait spéciaux auxquels il donne naissance et qui, pour la plupart, forment des espèces différentes de celles du continent voisin. Si l’on examine en effet les Lépidoptères de la Guadeloupe et ceux d'Haïti (je ne parle pas de ceux de la Martinique et de la Jamaïque, que j'ai été moins à même d'étudier), on ne tarde pas à s’apercevoir que bien des espèces, même de Diurnes, qui paraissent au premier abord identiques avec celles du Mexique, du Brésil et de la Guyane, se distinguent au fond par des ” Lépidoptères de l'Exposition universelle. 9 P 1 différences constantes, et méritent d’être spécifiquement séparées. Or, de toutes les îles intertropicales, c’est encore Cuba qui peut revendiquer le plus d’eriginalité. Il est donc bien à désirer qu'une faune de cette ile, tant de fois projetée ou commencée, soit menée à fin, et M. Gundlach v pourrait aider puissamment. Telles sont, mes chers collègues, les impressions qui me sont restées de ma visite, bien rapide, à l'Exposition universelle. Je regrette de ne pou- voir comprendre dans cette revue une collection du Japon, fort belle, parait-il, arrivée depuis mon départ de Paris, et remarquable par plusieurs Lépidoptères dont l'affinité avec les nôtres surprendra ceux qui n'ont pas comme moi élé déjà à même de vérifier cette similitude ; puis, une collection mexicaine, exposée au ministère de l’Instruction publique, que la grande Exposition qui a absorbé tout mon temps ne m'a pas laissé le loisir de visiter. Mais puisque la fin de ce résumé succinct m'a conduit sur le terrain des généralités, pourquoi ne vous dirais-je pas quelques mots d’un projet (d’autres diront d’un rève) que la vue de l'Exposition m'a fait conce- voir? Les idées du jour nous poussent aux communications interna- tionales ; la vogue est au mot et, ce qui vaut mieux, à la chose ; eh bien. pourquoi nous autres entomologistes ne tirerions-nous pas parti de ces tendances pour avoir aussi notre exposition universelle d'insectes ? Je n’ex- plique : faisons appel à nos collègues répandus par tout le globe pour que chacun envoie ou apporte à Paris les espèces uniques, nouvelles, remar- quables où douteuses, que renferme sa collection. Que tous ces envois soient centralisés dans un local que l'administration municipale ne nous refusera certes pas, en considération des étrangers que cet appel amènera dans le grand centre intellectuel. Qu’une commission, choisie dans la Société, pré- side aux communications et garde avec un soin jaloux toutes ces richesses, que chaque propriétaire, d’ailleurs, sera libre d’erfermer dans une boite vitrée des deux côtés. Les envois et les apports abonderont, n’en doutez pas ; le désir pour les uns d’avoir des noms authentiques et de résoudre leurs doutes, la tentation pour les autres d’universaliser leurs décou- vertes, de les constater, de leur donner une sanction définitive, rendront ce projet fécond. En tout cas, ceux même qui n’apporteraient rien voudront voir, Comme ceux qui apporteront voudront faire voir : et alors, chers col- lègues, quels immenses avantages notre science relirera de cette étude faite en commun! Gomme les noms parasites, doubles, inutiles, comme les espèces prétendues, fabriquées par l’amour-propre ou l'ignorance, même excusable, comme les genres bâtis sur des terrains trop restreints avec 10 GUENÉE — Lépidoptères de l'Exposition universelle. des caractères trop ou trop peu précis, comme toutes les mauvaises créa- tions, en un mot, qui encombrent la science, fondront au soleil de la dis- eussion et de la comparaison! Qui nous dit même que nous n’arriverons pas à l’uniformité des noms et des systèmes, comme nous touchons à celle des monnaies, ou du moins que cette désirable unité ne fera point un pas en avant? Et de quelles préventions quasi-nationales la fréquentation des entomologistes entre eux et l’élude de leurs travaux ne les feront-elles pas revenir ! Quelle jouissance pour nous d’être le trait d'union qui retiera ces Français plus laborieux, plus profonds qu'ils ne le paraissent, avec ceux qui prétendent à ces qualités, et qui ne leur disputeront pas, en tout cas, l’'aménité de leur accueil! Je m'arrête ; il me suffit d’avoir indiqué à vos esprits une partie des bénéfices incalculables que la science rencontrerait dans la réalisation, même incomplète, de ce projet. A vous de prononcer qu'il n’est pas une utopie. MONOGRAPHIE DES Espèces européennes de la famille des ATTIDES (Attidaæe SUNDEWALL, — Saltigradse LATREILLE.) Par M. Eucèxe SIMON. (Séance du 11 Décembre 1867.) Les naturalistes savent que, depuis l'Héstoire des Aptères de Walckenaër et le Die Arachniden de Charles Koch, aucun ouvrage général n’a paru sur les Aranéides d'Europe (1). Aussi, tandis que les autres ordres d'insectes s’enrichissent chaque jour de nouvelles espèces, les Araignées s'accumulent dans les collections sans aucun profit pour la science. Quelques voyages d'exploration ont été faits, quelques diagnoses isolées ont vu le jour; mais tout cela n’a eu pour résultat que l'extrême obscurité des synonymies et par contre le plus grand embarras dans les déterminations. Un Species serait donc, dans l’état actuel, un livre utile pour ceux qui étudient, et indispensable pour ceux qui commencent; mais un semblable ouvrage est évidemment trop long pour être mené à bonne fin par un seul. Le meilleur moyen d’y arriver est de s'entendre sur les limites des grandes familles et d’en publier de bonnes monographies, de manière à (1) Je parle des espèces de tout le continent, car nous avons des faunes d’Angle- terre et de Suède (Westring, Blackwall). {19) E. SIMON. (2) ce que le travail de lun faisant suite à celui de lautre, il en sorte un édifice complet et définitif. M. le docteur Louis Koch nous a déjà donné l'exemple : sa belle mono- graphie des Drassides est un premier chapitre; il suffit de continuer. M’élant particulièrement occupé des Araignées sauteuses ou Attides, j'ai pensé qu’en joignant les descriptions éparses dans mes notes à celles des espèces qui m'ont été communiquées dans ces derniers temps (1), je pourrais peut-être ajouter quelques pages à l'œuvre commune. ’est le travail que je soumets aujourd’hui au jugement de la Société entomologique. ATTIDES. Caractères de la famille. Les Attides se distinguent des autres Aranéides par un certain nombre de particularités : Elles ont un céphalothorax ou corselet carré, c’est-à-dire tronqué en avant et en arrière; leurs yeux sont au nombre de huit; ils sont très- inégaux et très-écartés ; les quatre plus gros forment une ligne horizontale et serrée sur le devant de la face ; les quatre autres, plus petits, sont placés sur le dos, deux de chaque côté, au-dessus lun de l’autre. Si, par la pensée, on trace une ligne idéale, qui traverse tous ces yeux, on obtient la figure d’un quadrilatère plus ou moins régulier : c’est ce qu’on appelle le carré oculaire. Les pattes sont généralement courtes et indiquent des habitudes chas- seuses; chez la femelle elles sont presque égales ; chez le mâle, l’une des quatre paires tend à dépasser les autres en longueur et en épaisseur (jamais la seconde). Le dernier article de la patte-mächoire du mâle, le plus souvent élargi, enveloppe à demi le digital ou crochet de copu- lation (2). (4) C’est ici le lieu de remercier MM. O.-P. Cambridge, L, Koch et Taczanowski de leur obligeant concours. (2?) NoTA. Pour que nos descriptions soient bien comprises nous devons au lecteur (3) Monographie des Attides d'Europe. 13 Dans le jeune âge, c’est-à-dire avant la première mue, la patte-machoire du mâle ne diffère de celle de la femelle que par la grande longueur de son dernier article : il est formé de la soudure de la jambe et du tarse, qui sont en parfaite continuité ; plus tard ces deux articles se séparent, un étranglement se produit, la jambe diminue en même temps que le larse s’élargit : c’est alors que le digital parait. Le tégument des Altides est rarement glabre, du moins celui de labdo- men ; les poils qui le garnissent sont de trois sortes : les uns, que nous désignerons sous le nom de crèns, sont longs, raides et noirs, et ils sont disséminés sur loutes les parties du corps, mais plus particulièrement sur le front et sur les pattes; les autres sont courts et serrés; ce sont eux qui forment les élégants dessins dont la face dorsale est ornée; ils sont tantôt simples, tantôt barbelés comme de petites plumes (Callietherus), tantôt élargis et imbriqués comme des écailles de Papillon (argenteo); quelques espèces d’Attus (frontalis) font seules exception, c’est-à-dire que le derme de leur abdomen est nu et diversement coloré, Enfin, ceux de la troisième sorte sont longs comme les premiers, quoique fins, soyeux et de couleur claire; ils sont placés autour des organes des sens, proba- blement pour les protéger : en avant ils abritent les chélycères et entourent les yeux: en arrière ils cachent souvent les filières. Celles-ci explication de quelques termes que nous avons choisis de préférence à d’autres, à cause de leur simplicité : Aiosi, chez les Araignées, la tête, réunie au thorax, ne forme qu'une masse connue sous le nom de céphalothoraæx ; nous lPavons toujours appelée corselet ; souvent la partie céphalique est séparée de la partie thoracique par un étranglement: dans ce cas nous l'appellerons téfe. Les pattes ont deux portions : lune soudée au corps et immobile, composée d’un seul article court et large : c’est la hanche ; autre, libre el mobile, formée de six arlicles répartis en trois groupes de deux articles chacun, la cuisse, la jambe et le tarse, dont l’extrémilé est armée de fines griffes. La patte-mâchoire se distingue par l'élargissement de la hanche et par Pabsence du dernier article du tarse. Chez la femelle il wy a pas de difficulté; chez le male le Larse porte un organe d’une nature spéciale, que Walekenaër appelait digital, el auquel nous avons gardé ce nom. Ce digital est un petit godet destiné à recevoir le sperme et percé d'une très- petile ouverture. IL renferme lui-même un crochet ou stylet qui ne fait saillie au dehors qu'au moment de la copulalion. Selon nous, cet organe doit êlre regardé comme le dernier article du tarse profondément modifié, et son stylet comme le cro- chet également détourné de son usage ordinaire. 1 E. SIMON. (4) sont placées à l'extrémité de l’abdomen; elles sont courtes et au nombre de quatre, disposées en deux paires : les deux inférieures, plus robustes, sont accolées l’une à l’autre; les deux supérieures, plus grêles, sont aussi plus divergentes ; entre elles le tégument présente souvent un petit tubercule. Presque toujours les quatre filières sont d’égale longueur ; quelquefois cependant les deux supérieures dépassent les autres. Classification. Toutes les parlies du corps ne sont pas également aptes à fournir des caractères de classification : les organes d’une grande importance, tels que les yeux, dont la disposition suffit pour distinguer les familles, ne peuvent que rarement servir pour la distinction des genres, car la meilleure preuve de l’importance d’un caractère de cet ordre est la stabilité. Pour les appendices de la locomotion, les variations sont au contraire trop brusques; les espèces les plus voisines diffèrent souvent plus par l'épaisseur et la longueur de leurs pattes que celles de genres éloignés. Restent les organes sexuels, destinés à perpétuer l'espèce et à trans- mettre la pureté du type aux générations à venir : ce sont eux qui, prou- vant son identité, doivent aussi exprimer ses rapports. Aussi les modifications du membre copulateur et de son digital seront la base principale de notre classification (1). (1) Latreille et Walckenaër classaient toutes les Araignées sauteuses en un seul genre; leurs systèmes ne différaient que par le nom de ce genre : Attus pour l’un, Salticus pour l’autre. Waickenaër a divisé son genre en deux familles : les sauteuses el les voltigeuses ; la première est elle-même séparée en deux groupes : les abbrevialæ et les elon- yalæ. C’est à M. Koch que l’on doit le premier essai de subdivision générique ; quelques- unes des coupes établies par cet auteur sont très-naturelles (Heliophanus, Callie- therus); d'autres, au contraire, sont tout à fait inutiles (Euophrys, Philius, Icelus ). (5) Monographie des Attides d'Europe. 15 Distribution géographique. =) = Il résulte de mes observations que toute la partie de l’Europe comprise depuis le pôle nord jusque vers le 43°, c’est-à-dire jusqu’à la limite formée par les Pyrénées, les Alpes et les Karpathes, est peuplée par une seule faune arachnologique ; quelques descriptions de M. Grube permettent même de croire que cette faune s'étend en Asie dans toute la Sibérie. Au-dessous de la limite que je viens d'indiquer, une nouvelle faune se montre; mais contrairement à ce qui a lieu dans le Nord, ses espèces paraissent singulièrement localisées. Ce n’est pas sur le bord de la mer qu’il faut étudier les Araignées : là on trouve des espèces de rivages qui petit à petit se sont étendus sur tout le littoral méditerranéen, depuis Andalousie jusqu'à l'Égypte, sans qu’il soit possible de reconnaître le point de départ; mais si l’on pousse l’explo- ration dans le centre des trois péninsules européennes (Espagne, Italie, Turquie), on reconnaît que chacune nourrit des espèces particulières ; pour l'Italie et l'Espagne du moins nous pouvons Paffirmer. Il ne faut pas croire cependant qu’une chaîne de montagnes est une limite absolue et infranchissable : les espèces espagnoles se trouvent, bien qu'en petit nombre, dans le midi de la France; les italiennes habitent une grande partie de lPAutriche, et, chose curieuse, le peu d'espèces turques que nous connaissons étendent leur habitat jusqu'en Pologne et même en Lithuanie. Peut-être devons-nous attribuer ce dernier fait à ce que le rempart montagneux qui sépare la Turquie du continent est moins élevé et plus souvent interrompu que les Pyrénées et les Alpes. (6) “sntoydouñi *SN421/2029907) *SN21)3DS “sæuoydhipuoq ë “snddivo)q = n *snupydoryaII pa] “SNAIUQUIIT *SNU)] I ‘SRI "SnsS2 UD TA] 16 vy anb 9$ie, SuIour ose) & ‘onsuot-SQr} ‘9918 ‘IN-‘d tete" "Ju9p aUn,p 2pUIE 928$) | : *NSSEUL U9 J9TJUAI J9 AULIAUT 9SSIN) *SU0f jo JO1J9 WAUA]S ‘UMA un sed xe10y) np o940d9S 9J9L *9]910 U9 DATI ISTUL \ ***°*"[RUMIOU 9SIPL "‘apjored uo9 18419 "N'a P[ 0p os . . *O[PUHIOU . ‘SATOIQU-S071eq : ‘K-'d (1) *[UUU 2[ ZdU9 Sojv]u0z -HOU 39 SoNSUOT S9199Â1949 EL e "oSUP] UINUAI9]S ‘XPIOU] NP 9918d9s UOU 9) tresse t-98iv] onb on8uor snjd 19 2)10479 9J9L *oquuel v[ SNS JI8AN099p & 1PI8IG ‘S2X9$ XHop | SH] SUEP So[Lol] 94 79 S9]1009 S91994[949 .. AE OQUIEE \ LE * ‘Jnou0I onb 98e snjd (DAS JNH9 919 L \9p 2s18} 91 vd sussop ua 9ddo] ! "aS4e] —JAU9 [PJISI( 2810] LR ‘2]SN (OI ‘oq1n09 ‘N-'d j9 AUHOUT ‘N-'d v] 9p Sassn) , : SO19)9PILO S9[ IOI0A JUOP SAIU9S XID So] AUHOJUOI J[[UPF 27)99 (7) Monographie des Attides d'Europe. 17 1e Genre : MARPISSUS Ch. Koch (1). Attus (elongatæ) Walckenaër ; Salticus Latreille. Chélycères courtes et verticales dans les deux sexes. Patte-mächoire du mâle à tarse très-dilalé et déprèmé en forme de palette, à cuisse gréle. Le corselet est plat et allongé ; la partie céphalique, également plane, est séparée du thorax par une faible dépression transverse. La ligne antérieure du carré oculaire est droite, le sommet des yeux étant,de niveau ; la base des latéraux est un peu au-dessous du centre des médians ; l’espace qui sépare ces derniers des ehélycères est à peine égal à la moitié de leur diamètre. Le carré est un tiers moins long que large; ses côtés sont droits, et les yeux de ses angles postérieurs sont moitié plus petits que les antérieurs. Les membres sont courts et robustes; les antérieurs, toujours plus épais chez le mäle, le sont quelquefois dans les deux sexes. La cuisse de la patte-mâchoire est grèle et à peine aussi longue que l'article génital ; les deux articles de la jambe sont égaux, et le second est armé d’une courte pointe de forme variable. Le tarse est excessivement dilaté; il est plat, presque circulaire et lerminé par une pointe obtuse un peu recourbée. Le digital, placé au centre et également plat, est débordé de tous côtés. Dans l'état de repos les membres, rapprochés sous le front, couvrent les chélycères d’une sorte de bouclier. À. Marrissus Muscosus Clerck, A. S., p. 116, pl. 5 (1758). Marpissa muscosa Ch. Koch, Arach., t. XIE, p. 65, fig. 1129 Z, 1150 CA Atlus muscosus Westring, A. S., p. 549. (1) Pour la régularité de la nomenclature nous avons changé la terminaison fémi- nine A que M. Koch a donnée à ces deux genres: Marpissa et Callielhera. L° Série, TOME VIII. 9 18 E, SIMON. (8) Aranca Rumphii Scopoli, Ent. carn., p. 401. Saliicus Rumphii Latreille, Gn. Crust. et Ins., L 1, p. 124. — — Hahn, Arach., t. E p. 56, fig. 42. Attus tardigradus Walck., Apt., t. I, p. 461. Salticus tardigradus Blackwall, Ent. Spid., p. 63, pl. 5, fig. 95. Attus striatus Sund., V. A. H., 1832, p. 204. (PI, 4, fig. 2 et 3.) Long. 4 8 mill., $ 10 mill. Corselet gris. Abdomen gris, avec une large bande jaunâtre ornée de chevrons noirs. Membres antérieurs renflés et bruns ; membres postérieurs fauves. Pattes-mâchoirces noires. Ventre fauve. d, Le corselet, qui est grand et déprimé, est noir et garni de poils fauves et blancs espacés qui ne forment aucun dessin. La tête est séparée du thorax par un faible sillon. Les veux sont noirs, sauf les médians antérieurs, qui sont d’un vert foncé ; les poils de la face sont blancs ; on remarque cependant près des yeux quelques cils roux. L'abdomen est gris clair; il présente dans toute sa longueur une bande longitudinale médiane un peu plus “foncée: sur cette bande s'appuient trois paires de petits chevrons noirs également espacées et ne s'étendant pas loin dans les parties latérales ; la paire postérieure, plus mince que les autres, est aussi plus longue : elle occupe toute la largeur de l'abdomen. Le ventre est noir et couvert d’une fourrure fauve. Les pattes-mächoires sont noires; elles ont la jambe garnie de poils blancs et le tarse un peu carminé à la base; le digital, dont la base, enchâssée dans le tarse, est ovalaire, s'élève dans le milieu en forme de cône assez aigu; sa base présente du côté externe une très-petite pointe ; le second article de la jambe est armé du côté externe d’une robuste apo- physe, courte, très-aiguë et recourbée en crochet. Les pattes antérieures sont renflées; elles ont la cuisse et la jambe noires, garnies de eourt duvet blanc et ornées de crins noirs; le tarse en est rougelre. Les autres pattes sont jaune clair; la cuisse est ornée de taches noires longitudinales et irrégulières, surtout groupées à la partie supérieure ; la jambe a un anneau noir à la base du second article ; le (9) Monographie des Attides d'Europe. 19 tarse en a un sembable à l'extrémité de chacun de ses articles ; celui de la quatrième en a aussi un à la base. Q. Les quatre yeux antérieurs sont noirs. La bande médiane de l'abdomen est moins marquée ; les traits latéraux sont aussi plus pâles, mais ils sont doublés chacun d’un trait blanc; les postérieurs sont très-inclinés et se prolongent presque jusqu'aux filières, de manière à former un petit ovale, dont le milieu est blanchätre. Les parties latérales sont brunes ; le ventre est fauve clair. Les pattes-mâchoires sont jaunes; elles sont hérissées de crins blancs; leur face supérieure est un peu rembrunie à la base de chaque article. Les pattes sont comme chez le mâle ; les antérieures sont seulement un peu plus courtes et plus claires. SUÈDE. POLOGNE. FRANGE. ALLEMAGNE. ANGLETERRE, CARNIOLE, 2, MARPISSUS POMATIUS Walck., Aran. de France, p. 62 (1829). (PL SE 1) Long. G' 7 3/4 mill. Gorselet noir, avec deux laches fauves. Abdomen blanchâtre, avec une ligne rouge formant un ovale allongé sur Le dos. Pattes et paltes-mächoires entièrement fauves. d. Le corselet est un peu plus large en arrière et plus élevé en avant que dans les espèces précédentes, avec une petite dépression entre la tête et le thorax. Il est à peu près glabre et noir, ou du moins il ne porte de poils que sur le front et les côtés; sur la partie thoracique le tégument présente deux taches plus claires, parallèles et en forme de virgules allongées. Les yeux antérieurs sont d’un vert brillant et ornés chacun d’un iris noir. Les yeux supérieurs sont noirs. L'abdomen, étroit et long, est tout couvert de poils jaunâtres, auxquels se mêlent irrégulièrement des poils d’un jaune vif et d’autres poils plus TOUXx. De la partie antérieure du dos, où elles sont réunies, partent deux bandes étroites qui, un peu courbées en dehors, se réunissent de nouveau au-dessus des filières et circonscrivent ainsi un ovale très-allongé ; ces 20 E. SIMON. (10) bandes sont couvertes de poils d’un rouge carmin assez vif; le milieu de l’ovale présente aussi quelques poils rouges qui semblent former une troi- sième ligne tout à fait droite, mais beaucoup moins distincte. Le ventre est gris jaune. Le plastron, également jaune, est orné d’un petit cercle noir. Les pattes-mâchoires sont jaunes et garnies de poils blancs et noirs espacés; le tarse est plus large que chez le mnuscosus ; son contour est presque circulaire, mais le digital est plus petit; il est enchässé dans une dépression centrale de cet article et paraît formé de plusieurs masses; la plus externe est un petit cône brillant incliné en bas; le second article de la gauche est armé, sur son bord supérieur externe, d’une très-pelite épine lamelleuse et accolée au tarse. Les pattes sont jaunes et présentent de loin en loin des points bruns; les antérieures, tres-épaisses, sont armées de nombreux poils spiniformes noirs. FRANCE (rare). Cette espèce n’a jamais été prise qu’en France et n'était connue jusqu’à ce Jour que par la trop courte diagnose de Walckenaër. 3. MARPISSUS HAMATUS Ch. Koch, Arachn., t XI, p. 67, fig. 1132, %. Long. 4 6 112 mill., $ 10 mill. Corselel et abdomen jaune clair. d. Abdomen orné de cinq lignes longitudinales rouges. ©. Abdomen orné de deux bandes parallèles noires. Membres fauves, avec des lignes noîres. d. Le corselet, voisin de celui du précédent, paraît un peu moins large et dépourvu de la dépression transverse. Il est entièrement revêtu de duvet jaune clair, auquel se mêlent d’autres poils roux disposés irrégulièrement; il est cependant permis de distinguer que ces poils forment vaguement une large bordure autour du thorax et une bande médiane qui s’élargit entre les yeux postérieurs. Les quatre yeux antérieurs sont d’un beau vert. L'abdomen, élroit et long, est couvert, comme le corselet, d'un duvet (11) Monographie des Attides d'Europe. 21 jaune encore plus brillant et doré ; de loin en loin se dressent des crins plus longs et noirs. Get abdomen est orné de cinq £nes lignes longitudinales et parallèles d’un rouge orangé vif. A la pointe, ces cinq lignes convergent et se réunissent ; en avant, les trois médianes seules partent du même point, Le ventre est d'un gris clair soyeux. Les pattes-mâchoires sont fauves et garnies en dessus de longs poils de même couleur; le tarse est un peu plus étroit que chez le précédent; le digital est enchàssé dans une dépression, plus rapprochée du côté interne ; sa base est tout à fait circulaire et noire ; son sommet est blane et s'élève en cône aigu; le second article de la jambe est armé extérieurement d’une petite épine divergente. Les pattes sont dans les mêmes proportions que chez le pomatius ; elles sont, ainsi que le plastron, d’un testacé verdâtre ; chaque article est orné de trois lignes longitudinales noires, l’une dorsale et les autres latérales ; ces dernières sont souvent interrompues et formées de points ; les jambes antérieures sont quelquefois entièrement brunes. d. Var. La ligne médiane de l'abdomen est seule complète ; les autres sont interrompues de loin en loin. 9. Corselet entièrement jaune clair. L’abdomen est plus long et surtout plus large que chez le mâle ; le duvet qui le couvre est de même couleur. Il est orné de deux lignes lon- gitudinales assez larges et assez écartées, d'un noir profond, bordées chacune de fins poils roux; ces lignes se rapprochent sans se réunir à la partie postérieure; en avant elles n'atteignent pas le bord antérieur et se terminent per une pointe effilée un peu recourbée en dedans. Les pattes, plus courtes, sont également fauves; les lignes noires sont peu distinctes et quelquefois tout à fait effacées. ITALIE, POLOGNE, LITHUANIE. Cette espèce, dont M. Koch n'a vu que la femelle, est commune en Pologne. J'en suis redevable à M. Taczanowski, conservateur du musée de Varsovie. Nota. Cest une de ces deux dernières espèces que M. Grube a appelée Attus radiatus ; la description publiée récemment par M. Ohlert indique trois lignes rouges sur l'abdomen et des taches céphaliques Reu marquées (Die Aran. des prov. prus., p. 162, 1867). 22 E. SIMON, (12) h. MARpISsUus TÆNIATUS Lud. Koch, Verhand Zool. Bot. Wien, p. 875 (1867). Long. 41 mill. Tête et milieu du thorax gris clair; côtés noirs. Abdomen blanchâtre, avec deux lignes longitudinales noires et festonnées. Membres foncés. $. Le corselet est bien voisin de celui de l'hamatus $ ; la seule diffé- rence sensible est la grosseur des yeux postériéurs et la dépression plus marquée qui est au-dessous : le thorax présente aussi deux faibles sillons obliques qui rayonnent de cette dépression médiane. Le carré céphalique et le milieu du thorax sont couverts de poils gris blanc; les parties latérales sont d’un noir presque glabre, sauf en avant, où elles portent quelques poils fauves; le corselet est de plus bordé d’une très-mince ligne blanche. | La face est garnie de poils fauves; les yeux médians sont verts, tandis que les autres sont tous noirs. Les chélycères sont d’un vert foncé et brillant; leur surface est fine- ment ridée. L’abdomen est de même couleur que le corselet; il est orné de deux bandes longitudinales d’un beau noir, fortement ondulées; ces bandes sont très-écartées, mais en avant élles se rapprochent et en arrière elles se réunissent un peu au-dessus des filières. Le ventre est blanchâtre. Le plastron et les hanches des pattes sont brun rouge. Les pattes-mâchoires sont longues; elles ont la cuisse grêle et brune, la jambe et le tarse jaunes et hérissés de poils blancs; elles sont remar- quables par la longueur, relativement très-grande, de la jambe. Les pattes antérieures sont robustes et courtes; elles ont la cuisse et la jambe noires, avec le second article de cette dernière un peu éclairei dans le milieu; le tarse est fauve rouge, avec le sommet de chaque article noiratre; les autres pattes ont la cuisse et la jambe brun foncé et le tarse un peu plus fauve; le dernier article est seul marqué de points noirs; le duvet qui garnit ces membres est blanchâtre. ILE DE Tinos (Cyclades). M. L. Koch m'a communiqué le type unique de sa description. (13) Monographie des Atltides d'Europe. 23 D. MARPISSUS BADIUS, Sp. NOV. Long. © 6 mill. Corselet noir. Abdomen brun, bordé de blanc. Pattes noires, toutes d'égale épaisseur. ?. Le corselet est plus étroit que chez le #uscosus ; la tête, qui est plus longue relativement au thorax, n’est pas limitée par une dépression. 11 est noir et garni de poils blancs et jaunes assez espacés, qui ne forment aucun dessin, Les yeux antérieurs, d’un vert foncé, sont entourés de cils roux; les autres sont noirs. L'abdomen est d’un gris fauve plus ou moins rougetre ; il est entière- ment bordé d’une bande plus claire, dont les contours sont assez vagues, Le plastron et le ventre sont gris. Les chélycères sont noires. Les paltes-mâchoires, faiblement élargies, sont d’un jaune plus clair à l'extrémité ; elles sont en outre revètues de poils blancs. Les pattes sont courtes et assez fortes, dans les mêmes proportions (pour la longueur) que chez le muscosus; seulement Îes antérieures ne sont pas plus épaisses que les autres. Elles sont toutes noires, avec les hanches et le dernier article des tarses fauves; les poils qui les garnissent sont longs, blancs et espacés. SICILE. J'ai pris cette espèce à Palerme. Elle vit sur le tronc des vieux oliviers. 6. MARPISSUS MONACHUS. Sp. nov. Long. © 9 3/4 mill. Corselet noir, bordé de blanc. Abdomen fauve, avec une ligne médiane blanche suivie de trois accents blancs. Pattes courtes et brunätres. ?. Pour la forme, le corselet ressemble à celui du pomalius ; cependant il est plus petit et plus étroit, surtout à la partie antérieure, où il paraît un peu plus élevé. Il est noir el couvert de poils d’un roux assez vif, Il 94 E. SIMON. (14) est bordé d’une très-mince ligne claire, et les yeux de la seconde paire sont reliés à ceux de la quatrième par un connectif blanc. Les yeux antérieurs et le front sont entourés de longs cils blancs. L'abdomen, cylindrique et allongé, est d’un roux foncé sur le dos et d’un jaune chiné de roux sur les côtés. La ligne médiane porte une large bande longitudinale très-blanche, bordée de noir et interrompue à la partie postérienre, où elle est rem- placée par trois petits accents transverses blancs et superposés. Les chélycères sont brunes, ainsi que le plastron. Les paltes-mächoires, fauves, sont hérissées de poils blancs Les pattes sont assez courtes et robustes, surtout celles de la paire anté- rieure ; elles sont armées de poils raides, dont quelques-uns sont spini- formes; les antérieures sont brunâtres; les autres sont d’un fauve plus ou moins foncé. LA GRANDE-CHARTREUSE, PRÈS (GRENOBLE, Speciei invisse el inceriæ, Marpissus BLACKWALLII Clerck, Ann. And Mag., t. XV, p. 289. — ANGLETERRE (1). MARPISSUS STRIGIPES Westring, A. S. p. 551. — Suipr. 9° Genre : ATTUS Walckenaër. Syn, : Salticus Latr., Lucas. Euophrys, Icelus, Philius, Dendryphantes (2), Attus Koch, genre type. Le céphalothorax, large et carré, est formé d’une seule pièce, c’est-à- dire que la tête et le thorax ne sont pas même séparés par un sillon transverse. (1) M. O.-P. Cambridge, qui possède acluellement l'unique individu de ce Mar- pissus, m'a dit qu'il est fort distinct de ses congénères, Ne serait-ce pas une espèce exotique importée en Angleterre ? (2) En partie. (15) Monographie des Attides d'Europe. 25 Les yeux de la quatrième paire forment généralement un carré avec ceux de la seconde. La patte-mächoire du mâle est courte ; la cuisse est robuste, sans êlre renflée ; elle est rarement plus longue que les trois articles lerminaux, mais bien souvent plus courte; les deux articles de la jambe sont courts et égaux; le dernier article, allongé et plat, est un peu atlénué à son extrémité; le digital est une masse dont la forme est très-variable, tantôt arrondie, tantôt ovale ou triangulaire; à son sommet est toujours un second tubereule plus petit, ou peut-être une portion rétrécie et séparée par un étranglement : à l’état de repos ce digital est aplati et sa surface présente souvent des plis; pendant l'érection il devient globuleux et lisse. Les pattes sont peu inégales et souvent plus longues et plus robustes chez le mâle. Le sternum est large et arrondi. Le tégument est presque toujours couvert de duvet diversement coloré (groupe frontalis excepté). 1° Groupe (SANGUINOLENTUS). Le corselet, à tête large, a la forme d’un talus, c’est à-dire que son sommet étant au niveau des yeux postérieurs, il s’abaisse un peu en avant et beaucoup en arrière, car le thorax est plus long que la tête. La face est étroite, haute et arrondie; les yeux latéraux, de moitié seu- lement plus petits que les médians, sont beaucoup plus élevés; l’espace qui sépare ceux-ci des chélycères est pour le moins égal à leur diamètre ; les veux postérieurs sont plus petits et ne sont pas plus écartés que les antérieurs. , Les pattes-mâchoires sont longues et peu larges; les deux articles de la jambe sont égaux, et le second est toujours armé d’une petite pointe externe; le tarse est allongé et dépasse le digital de la moitié de sa lon- gueur; celui-ci est peu volumineux et de forme variable; le plus souvent il est armé un long stylet, qui se recourbe pour enrouler le tarse. Chez le mäle les chélycères sont longues et un peu dirigées en avant, sans être horizontales. Les pattes sont fortes et longues ; chez le mâle les antérieures dépassent les autres; chez la femelle elles sont presque égales. 26 E, SIMON. (16) 4. ATTUS SANGUINOLENTUS Linné, S. N., éd. 12°, p. 1032. Aranea Sloani Scopoli, Ent. Carn, — Rossi, — Latreille, Attus sanguinolentus Walckenaër, Aptères, t. I, p. 473. — Westring. Salticus sanguinolentus Hahn, Arachn., t. 1, p. 61, fig. 39, ©. Philia sanguinolenta Koch, Arachniden, t. XII, p. 56, fig. 1194, (Pl, 156, fe, 11,45 tet:6:) Long. 10 mill, Corselet noir. Ghélycères longues. Abdomen rouge, avec une ligne noire. Ventre rouge. Pattes antérieures à cuisses noîres el à jambes rouges ; pattes postérieures noires. Pattes-mâchoires blanches. Digital à stylet. æ. Le corselet est très-élevé; la tête est courte et large; la thorax est fortement en pente ; ce corselet est d’un noir profond et luisant; en avant il est hérissé de crins raides. Les yeux antérieurs sont vert clair. L'abdomen est d’un beau rouge vermillon ; il porte une bande médiane et longitudinale noire, un peu rétrécie en arrière et faiblement élargie dans le milieu. Le ventre est rouge, à l'exception de l’espace interoperculaire et des filières, qui sont noirs. Les chélycères sont presque deux fois aussi longues que la face; elles sont un peu dirigées en avant; leur face supérieure est plane, leur face interne est carénée, leur sommet est tronqué, le crochet inséré à l'angle externe est court; il dépasse à peine cette troncature; l'angle opposé est hérissé de petites pointes. Les pattes-mâchoires sont couvertes de duvet blanc; le second article de la jambe est, en dessous, fortement plissé; du côté externe il est armé de deux dents aiguës ; le digital, placé à la base du tarse, est un cylindre terminé aux deux bouts par une pointe obtuse ; ce cylindre est coudé dans le milieu de sa longueur et forme ainsi un angle, dont le sommet est placé sur l'articulation, dont la branche supérieure est enchâssée dans le tarse, et dont la branche inférieure est divergente et libre; cette der- CS (17) Monographie des Attides d'Europe. 27 nière porte un appendice fin et élastique qui s'élève parallèlement au larse et se recourbe pour enrouler son sommet. Les deux paires de pattes antérieures sont fortes et longues; elles ont les hanches et les cuisses noires, les jambes couvertes de duvet orangé et les tarses de duvet moins serré et plus clair; les pattes postérieures sont noires et garnies de poils blancs épars. £. Semblable. Pattes antérieures relativement moins longues. NORVÉGE (rare). ESTHONIE (Grube). ALLEMAGNE. FRANCE. ÎTALIE, SICILE. (Paraît manquer en Angleterre.) 2. ATTUS HÆMORRHOICHUS Ch. Koch, Arach., t XI, p. 546, fig. 4122 et 1193. Philia hæmorrhoica Ch. Koch, ibid. Long. 4 6 3/4 mill., £ 9 mill. Corselet noir, avec deux taches blanches. d. Abdomen rouge, avec une ligne médiane notre. $. Abdomen rouge, avec une tache noire allongée ct bordée de blanc. Ventre noir. Pattes à cuisses noires, à jambes brunes. Digital à stylet. d. Le corselet est certainement plus étroit et aussi moins élevé que chez le précédent ; il est noir et garni en avant de crins raides; au- dessous de chacun des yeux postérieurs est une tache oblique d’un blanc vif. Les yeux sont d’un vert glauque; les chélycères sont plus courtes et plus renfoncées que chez le sanguinolentus. L’abdomen, rouge vermillon, a une bande médiane étroite et noire; en avant quelques poils blancs se mêlent au duvet rouge. Le ventre est noir. Les pattes-mâchoires sont hérissées de crins blancs ; le tarse est un peu plus court; le digital et son stylet sont semblables ; seulement la branche inférieure est relativement plus courte et plus renflée ; la pointe tibiale est petite et grêle, Les pattes ont la cuisse noire, la jambe brune et les {arses fauves; les 28 E. SIMON. (18) deux antérieures, plus longues que les autres, ont de plus la jambe revètue de poils orangé. @. Le corselet est tout noir et plus petit. L'abdomen, plus volumineux et également rouge, à dans le milieu une large tache de velours noir qui n’atteint pas en avant le bord antérieur et se rétrécit un peu en arrière; cette tache est bordée de deux lignes paral- lèles blanches, qui se rapprochent et s’effilent à la partie postérieure. Le ventre est d’un gris soyeux. Les pattes sont peu inégales et courtes. GRÈGE (K.). (Se trouve aussi en Palestine.) Les deux individus qui ont servi de type à cette description ont été pris au mont Hermon par M. O.-P. Cambridge. 3 ATTUS BICOLOR Walckenaër, Apt., t. I, p. 417 (1). Attus rubiginosus E.S., Hist. nat. des Araig., p. 506. Long. & 6 3/4 mill. Corselet noir. Abdomen couvert de duvet fauve rouge. Membres noirs. Digital sans stylet extérieur. ®. Le corselet est excessivement voisin de celui de l'A. sanguinolentus ; il est également élevé; seulement Ja tête est un peu plus longue, et peut-être un peu plus étroite en avant; ce corselet est noir, avec des poils fauves assez disséminés et d’autres poils plus longs et noirs vers la tête. Les yeux de la face sont verdâtres. L'abdomen est entièremant couvert, en dessus, d’un épais duvet fauve, plus ou moins rougeûtre. Le plastron, le ventre et les filières sont noirs et velus. Les pattes-mâchoires noires, sont garnies de poils raides et fauves ; le second article de Ha jambe est long; son bord supérieur externe se prolonge en une pointe verticale et obtuse un peu évidée en dedans; le digital est (1) M. H. Lucas a donné le nom de bicolor à un Attus des Canaries ; il est impor- tant de ne pas confondre les deux espèces. . (19) Monographie des Atlides d'Europe. 29 simple ; il est étroit et allongé; son sommet est arrondi; inférieurement il se termine, sous la jambe, par une pointe obtuse. Les pattes, d’un brun foncé presque noir, ont les hanches et l'extrémité des tarses plus claires. Les deux paires antérieures sont plus épaisses que les autres. d. Var. Quelquelois des poils blancs forment une bordure interrompue à la partie antérieure de labdomen; les tarses postérieurs fauves sont annelés. FRANCE. Il y a bien longtemps, j'ai vu l’exemplaire, type de Walckenaër, chez M. Doumerc. Depuis, j'ai pris deux individus aux environs de ‘Paris, et M. Taczanowski un en Provence. h. ATTUS VARICUS. Sp. nov. (PRES, Ge 7) Long. 6 mill. Corselet tout noir. Abdomen fauve rouge, bordé de blanc en avant. Ventre gris. Pattes noires, très-lonques. Digital sans stylet. d. Le corselet rappelle celui de l’hæmorrhoichus ; est encore plus étroit et plus élevé; la tête est courte et le rebord frontal, peu saillant, permet de voir en dessus la convexité des yeux; ces yeux sont verts; ils forment une ligne presque dense, et sont peu séparés des chélycères, car la face est plus basse que chez les autres espèces du groupe. Le corselet est d’un noir parfaitement glabre et brillant; au-dessous de chacun des yeux postérieurs est cependant une petite touffe de poils fauves. L'abdomen est couvert de duvet fauve, qui devient rougeàtre sur le milieu du dos; sa partie antérieure est hérissée de poils blancs qui forment une large bordure. Le ventre est grisätre, Les chélycères sont assez longues. La patte-mächoire est noire et couverte de poils noirs. La jambe est inerme et carénée en dessous. Le digital, dépourvu de stylet, est un ovale allongé, séparé en deux 30 E. SIMON. (20) moitiés inégales par une sirie longitudinale ; chacune de ces moitiés porte plusieurs tubercules; linterne se termine inférieurement par une pointe droite. Les pattes sont plus allongées et plus fines que chez les autres espèces du groupe ; elles sont toutes d’un brun noir brillant, avec les hanches rougeâtres ; les tarses antérieurs ont un petit anneau fauve à la base de chaque article; les tarses postérieurs sont fauves, avec deux minces anneaux noirs. Indépendamment des poils raides dont ces membres sont armés, ils portent aussi de longs poils blancs assez espacés. ESPAGNE. L J'ai pris un individu à l’Escorial; M. L. Koch m'en a envoyé un autre. Species invisa. ATTUS SETIGERUS Doleschall, Sitzungs. Acad. Wien, 1852. Céphalothorax presque carré, élevé, brun un peu jaunâtre. Abdomen ferrugineux, avec une ligne médiane noire. Ventre blanchâtre ; entre les yeux antérieurs est une tache blanche; le corps et les membres sont hérissés de poils noirs, blancs et rouges. DALMATIE. 2° Groupe (CASTANEUS). Le corselet est un peu moins élevé que chez le groupe précédent; la tête est également courte et de forme à peu près semblable ; son sommet est au niveau des yeux postérieurs, et elle s’abaisse un peu en avant. La face est basse ; ses yeux sont très-inégaux et forment une ligne for- tement courbée ; ils sont éloignés les uns des autres, surtout les latéraux ; l’espace qui sépare les médians de la base des chélycères, égale à peine leur diamètre. La patle-mâchoire est encore plus grêle que dans le groupe précédent. Le digital est petit et presque cylindrique. Toutes les pattes sont longues et fortes; mais les antérieures, surtout chez le male, sont plus renflées que les autres. (21) Monographie des Attides d'Europe. 31 9. ATTUS CASTANEUS. Sp. NOV. (PI. 4°, fig. 8.) Long. G' 5 1/2 mill., £ 7 mill. Corselet brun rouge, avec les yeux dorsaux entourés de noir. Abdomen noir, avec une bordure antérieure et une bande médiane rougeâtres. Pattes fauves et brunes ; les premières épaisses et longues. d. Le corselet est élevé et large, son sommet est au niveau des yeux postérieurs, il s’abaisse sensiblement en avant; le thorax est dilaté et arrondi ; la tête n’a que le tiers de la longueur totale. Le tégument de ce corselet est brun rouge foncé et glabre, ou du moins ne présente qu’en avant quelques poils fauves espacés. Les yeux dorsaux sont enveloppés, de chaque côté, d’une large bande noire qui, partant des angles de la face, s’élargit autour des yeux posté- rieurs; les yeux médians sont seuls d’un vert glauque; les autres sont noirs ; tous sont entourés de courts cils orangé. L’abdomen est d’un brun noirâtre; son bord antérieur porte une bor- dure rouge, garnie elle-même de duvet fauve; son milieu est orné d’une large bande longitudinale glabre et d’un rougeûtre obscur ; cette bande se termine en avant, non loin de la bordure, par deux points plus clairs, et présente en arrière trois paires de ramifications latérales qui disparaissent promptement sur les côtés. Le ventre, brun, a deux lignes parallèles claires. La patte-mâchoire est brune ; le digital est un petit ovale irrégulier, qui parail tronqué aux deux bouts; le tarse est allongé et obtus à son extré- mité; le second article de la jambe est anguleux du côté interne. Les paltes antérieures, deux fois plus longues et plus fortes que les autres, ont la cuisse renflée ct noire; la jambe et les tarses sont brun rouge el hérissés de crins raides ; les autres pattes sont plus fines, elles sont fauves et ont le milieu de la cuisse, le second article de la jambe et la base du tarse rembrunis. Les paltes de la quatrième paire ont un simple anneau brun à la base, ?. Le corselet, un peu plus long que chez le mäle, est marqué d’une petite fossette médiane ; la plaque céphalique est d'un noir glabre brillant ; le thorax el les côtés paraissent garnis de duvet blanc. 02 E. SIMON. (22) L’abdomen est jaunätre el couvert de petits points roux {rès-serrés ; son milieu porte une bande longitudinale claire, c’est-à-dire dépourvue de points; cette bande, atténuée en avant et dilatée en arrière, est bordée de traits bruns obliques, interrompus et peu marqués; dans le milieu, est une ligne rougeâtre, étranglée de loin en loin; au-dessus de chaque étrangle- ment partent de minces ramifications latérales, de sorte qu’elle: paraît formée de triangles superposés et réunis par le sommet. Les pattes antérieures sont plus épaisses, plus foncées et plus longues que les autres ; mais cette inégalité est beaucoup moins sensible pendant la vie. L’abdomen et les membres doivent être couverts d’une légère villo- sité blanchâtre. DALMATIE. CORFOU. Je connais trois individus de cette espèce : deux qui appartiennent à M. L. Koch, et l’autre pris à Corfou par M. Cambridge. 6. ATTUS PHRYGIANUS. Sp. NOV. Long. g' 5 mill., ® 5 1/2 mill. Corselet rougeûtre, avec deux bandes latérales jaunes. Abdomen rou- gcûlre, avec une bande médiane el des lignes transverses blanches. Pattes brun rouge; les postérieures fauves et annelées. 4. Le corselet est voisin de celui du précédent; la tête paraît cependant un peu plus longue et plus fortement rétrécie ; ses angles antérieurs sont arrondis. La face est plus étroite el plus haute; l'espace qui sépare les yeux médians des chélycères est égal à leur diamètre ; les latéraux ne sont guère plus élevés. Le tégument de ce corselet est brun rouge clair, et devient noir autour des veux dorsaux; il est couvert d’un léger duvet blanc assez espacé; des poils jaunes, plus serrés, forment deux larges bandes latérales qui, partant des angles de la face, se terminent aumilieu du thorax, où elles sont légè- remet iufléchies en dedans. Les chélveères ont la même longueur que la face; elles sont grêles, et leur extrémilé interne présente une petite dent. * L'abdomen, noiràtre et couvert de duvet fauve, à une large bande tes- tacée, profondément festonnée, surtout en arrière. (25) Monographie des Attides d'Europe. 33 Les pattes-màchoires sont relativement moins longues, leurs articles sont semblables; le second de la jambe est seulement armé, du côté externe, d’une épine grêle; le digital est un triangle simple dont les angles sont arrondis, Les pattes sont tout à fait dans les mêmes proportions que chez le pré- cédent ; les antérieures, épaisses et très-longues, sont d’un rougeàtre foncé, avec la cuisse rembrunie ; les postérieures, plus courtes et grêles, sont fauves, avec un large anneau noirâtre sur la cuisse et deux sur la jambe. ®. La tête est encore plus longue relativement au thorax et moins rétrécie ; en avant, elle est coupée carrément, et la convexité des yeux est très-forte. La face est basse; ses yeux, à peine séparés des chélycères, forment une ligne droite. La plaque céphalique est d’un brun acajou foncé ; le thorax et les côtés de la tèle sont d’un noir mat. La face est hérissée de cils blancs. L’abdomen est orné d’un dessin compliqué; les côtés du dos sont d’un brun carminé ou grenat, plus foncé en dessus, où il passe souvent au noir ; la partie antérieure est bordée d’une bande grise, au-dessous de laquelle sont deux chevrons inclinés et rapprochés en manière d’accent ; au-dessous est une grande tache carrée dénudée et incolore, au centre de laquelle est un point brun; plus au-dessous sont encore trois lignes blanches trans- verses : la première est droite et les autres sont courbes. La couleur du ventre, qui est blanchâtre, ne se fond pas sur les côtés avec la teinte brune du dos, mais se découpe en manière de dents. Les'pattes-mâchoires, jaune clair, sont garnies de poils blancs. Les paltes antérieures sont épaisses et courtes, comme chez le casta- neus G; la hanche et la cuisse en sont jaunes, tanais que la jambe en est rougeatre ; la seconde et la troisième paire sont également colorées, mais plus claires; la quatrième paire, qui est grêle, porte deux pelits anneaux sur la jambe, dont le premier est noir et le second rougeûtre. FRANCE (Alpes, Auvergne, Aube). 7. ATTUS NITELINUS. SP. nOV. ‘? Long. $ 5 mill. Corselet fauve ; léle bordée de noir. Abdomen rougeätre, avec une ligne L° Série, TOME VILL 0) 34 E. SIMON. (24) médiane foncée et des traits latéraux obliques, blanchätres. Pattes courtes el rougeûtres. ©. La tête est courte et peu rétrécie, moins large que chez les précé- dents; le thorax n’est pas dilaté, mais atténué en arrière; la face est comme chez le phrygianus 9 ; le corselet est rougeûtre ; la tête, garnie de duvet blanc, porte une bande noire en fer à cheval, qui suit le contour du front et renferme tous les yeux. L'abdomen est d’un fauve rougeâtre plus clair à la partie antérieure, qui est, de plus, couverte de duvet fauve; la figure du dos est peu distincte; elle consiste en une ligne médiane brune, bordée d'espaces plus clairs, d’où descendent des bandes obliques, qui se prolongent jusqu’au ventre : deux de ces bandes sont surtout visibles à la partie postérieure ; au-dessus des filières, le tégument est jaunâtre et la ligne médiane se perd en rami- fications. Le ventre est fauve. Les pattes-mâchoires sont fauves et remarquables par le développement du dernier article. Les paltes sont courtes et trapues ; elles sont toutes d’un fauve rou- geûtre, plus foncé aux articulations ; les cuisses antérieures sont renflées. ©. Var. La couleur générale est rougeûtre; la partie postérieure de l’abdomen est fauve et ornée de deux accents roux, formés par la dilatation de la ligne médiane; le ventre présente une large bande d’un rose vif, bordée de deux lignes blanches. ESPAGNE. J'ai pris cette jolie espèce dans la Sierra-Nevada et le Guadarrama. 9° Groupe (ARÇGUATUS). Le corselel est élevé comme chez le sanguinolentus, un peu moins cependant ; la tèle est courte, carrée et plane, c’est-à-dire ni inclinée ni rétrécie ; la tête et le thorax sont de niveau, et la pente ne commence qu'au tiers ‘le la longueur de ce dernier. Les yeux médians sont deux fois plus grands que les latéraux ; ces der- niers, à peine plus élevés, forment les angles de la face; l'espace qui sépare celte rangée oculaire de la base des chélycères, est égal au dia- mètre des médians. (25) Monographie des Attides d'Europe. 35 La cuisse de la patte-mächoire est peu épaisse, mais aussi longue que tous les autres articles du membre; elle est comprimée et un peu convexe du côté interne; les deux articles de la jambe sont égaux, courts et larges; le second est armé, du côté externe, d’une courte apophyse et porte, du côté interne, une touffe de poils raides; l’article génital est petit, plus long que large et aplati; le digital a la forme d’un petit cône, dont la base, plus ou moins anguleuse, est enchässée dans le tarse, dont le sommet obtus s'élève verticalement. Chez les mâles surtout, les paites antérieures sont très-longues et ren- flées. 8. ATTUS ARCUATUS Clerck, A. S., p. 425, pl 6, fig. 4. Aranea Marcgravi Scopoli, Ent. Carn. Aranea Gæzenii Schranck, Enum. Ins. Aust. Atlus grossipes Walckenaër, Apt., p. 424. — Hahn., Die Arach., t. I, p. 58. Euophrys arcuata Koch, Arach., t. XIV, p. 80, fig. 473, Atlus arcuatus Weslring, À. S., p. 570. (PI, 4%, fig, 9 el 10.) Long. 4 6 8/4 mill., ? 9 mill. Corselet, abdomen et palles noirs, sauf la face, qui est garnie de poils blancs. Cuisses antérieures renflées. 3. Le corselet est fort élevé, surtout en avant; la tête, très-faiblement rétrécie, a le tiers de la longueur totale; son tégament est presque glabre et d'un noir profond ; la partie thoracique est d'un noir plus rougeâtre. Les yeux médians de la face sont d’un vert émeraude brillant ; ils sont éloignés des chélycères de la hauteur de leur diamètre; les latéraux sont noirs et, de moitié seulement plus petits; ils forment les angles de la face. Celle face est garnie de longs cils blancs disposés régulièrement : les uns forment de petits cercles autour des quatre yeux; les autres, deux lignes obliques qui, passant entre les yeux latéraux et les médians, figurent 36 E. SIMON. (26) presque un triangle; les autres enfin, et ce sont les plus longs, forment deux lignes horizontales au-dessous des yeux. L’abdomen est, le plus souvent, d’un noir mat et glabre; quelquefois il est couvert de duvet fauve. Les paltes sont entièrement noires, à l'exception des articles du tarse, qui sont fauves : la première est la plus longue ; puis la seconde ; la troi- sième est la plus courte. Les deux paires antérieures ont les cuisses singulièrement comprimées et dilatées en manière de massue. Le plastron et le ventre sont noirs. Les pattes-mächoires noires portent quelques poils blancs: les chély- cères sont longues et grèles ; leur surface est garnie, de loin en loin, de longs poils semblables à ceux de la face. +. Diflère peu du mâle. Pattes antérieures plus courtes; abdomen plus volumineux, LAPONIE. SUÈDE. ALLEMAGNE, AUTRICHE, 9. ATTUS ALBO-CILIATUS. SP. NOV. Depuis longtemps j'avais remarqué une certaine différence entre les arcualus pris en Pologne et notre type français, mais tellement légère, que je n’y avais attaché aucune importance; aujourd’hui j'ai sous les yeux plusieurs individus bien caractérisés, qui forment certainement une espèce réelle, Long. & 7 mill. (1). 4. La têle est plus large et plus plane; la face est plus basse ; les yeux médians sont également verts, et les latéraux bronzés ; mais ces derniers sont relativement plus séparés et plus bas. Le tégument est noir et glabre, peut-être un peu métallique ; la face et même le rebord frontal sont hérissés de cils blancs; un duvet doré, tellement léger qu’on le voit à peine, dessine sur le thorax une très-large courbe. (4) La laille de ces deux espèces est trés-variable; les deux individus adulles pris en Autriche par M. O.-P. Cambridge ne mesurent pas plus de 4 millimètres de lon- gueur. (27) Monographie des Attides d'Europe. 97 L'abdomen est noir et revêtu de duvet doré, espacé. Les paltes antérieures sont aussi renflées, mais paraissent un peu plus courtes; elles sont noires, avec le premier article du tarse rougeàtre et le second jaune. Les autres pattes ont la cuisse noire, un peu éclaircie à la base; la jambe brun foncé et le tarse jaune; celui de la quatrième paire est seul distinctement annelé. L'article génital de la patte-màchoire parait un peu plus long relati- vement au digital; la pointe tibiale est plus petite, presque rudimentaire, et accolée au tarse. @. L'abdomen est couvert de poils légèrement cuivrés, quelquelois fauves; chez un bien petit nombre d'individus on distingue en avant une bordure blanchâtre et en arrière deux petits traits blancs qui remontent parallè- lement au-dessus des filières. La coloralion des pattes varie depuis le noir jusqu’au brun fauve. POLOGNE. LITHUANIE. AUTRICHE (Carniole). Paraît remplacer larcuatus dans une certaine partie de l'Europe. 40. ATTUS RICINIATUS. Sp. nov. (1). Long. 4 6 3/4 mill. Téle marbrée de jaune. d. Abdomen noir, avec une ligne médiane blanche, découpée en arricre, Pattes noires, avec des poils blancs; les antérieures fortes et longues. 2. Abdomen gris. Pattes courtes, presque égales. d. Le corselet est semblable à celui de l'arcuatus: il présente seulement au-dessus de chacun des yeux postérieurs une petite saillie sourcilliaire. Il est couvert de poils fauves et blancs qui forment de vagues el irré- gulières marbrures sur la tête et deux lignes mal définies au-dessous des veux postérieurs. L'abdomen est d’un noir mat et profond, avec une ligne médiane d'un blanc vif ; dans sa moitié antérieure cette ligne est simple; dans le milieu (1) Cette espèce ressemble beaucoup à l’Attus laponicus de Sundevall ; malheu- reusement la description de cet auteur est si incomplète qu'il est impossible de décider si notre espèce suisse lui est identique. 58 E. SIMOx. (28) elle est interrompue et remplacée par deux tachettes blanches parallèles ; dans sa partie postérieure elle est régulièrement dentée de chaque côté et semble formée d’une succession de petits triangles de plus en plus petits en approchant des filières. Les filières et le ventre sont gris. Les parties latérales de l'abdomen sont blanchâtres. Les pattes sont robustes, surtout les antérieures ; elles sont noires, avec des poils blancs irrégulièrement espacés, et d’autres poils plus longs, raides et infiniment nombreux. Les pattes-mâchoires sont fauve clair et garnies de poils blancs. Le der- nier article est plus grand que dans le type. ©. Des poils jaunes forment de nombreuses marbrures sur la tête; entre les yeux de la quatrième paire s'étend un petit trait noir, courbe et trans- versal. L'abdomen est tout gris. Les paltes antérieures sont relativement courtes et celles de la troisième paire sont les plus longues. SUISSE. Je n’ai pris que deux individus de celte espèce sur la montagne de xosnergratt, près du mont Rose. Nota. Tout à côté de FAttus arcuatus Walckenaër place son Aftus fuscus, que nous ne connaissons pas, et qu'il décrit de la manière suivante : ATTUS FUSGUS Walckenaër. « Abdomen ovale, large, déprimé, noir sur le dos, avec des raies d’un gris rougeâtre sur les côtés, se prolongeant aussi sur les côtés du ventre, Pattes annelées de noir et de rouge; les antérieures renflées, » FRANCE. SUÈDE. » Cette espèce, ajoute-t-il, est facile à confondre avec l’Attus grossipes (arcuatus); mais le corselet est plus étroit, plus petit; l'abdomen plus allongé ; les yeux de la seconde ligne sont à égale distance des yeux anté- rieurs et postérieurs. » (Voyez Apt., p. 424.) En synonymie, Walckenaër cite l’Attus rufifrons de Sundevall. (29) Monographie des Attides d'Europe, 39 L® Groupe (FLORICOLA). Le corselet est assez élevé et coupé carrément en avant, où il est très- faiblement rétréci. Sa largeur est un peu plus du tiers de sa longueur ; sa surface est plane et s’abaisse brusquement à la partie postérieure. Les yeux latéraux sont un tiers plus petits que les médians et leur base est au niveau de leur centre; ils forment les angles de la face. L'espace qui sépare les médians des chélycères est égal à la moitié de leur diamètre. Les yeux postérieurs sont plus petits que les latéraux. La cuisse de la patte-mächoire est un peu comprimée, et à peine aussi longue que l’article génital. Le premier article de la jambe est plus long que le second ; mais ce der- nier tend à recouvrir la base du tarse d’une mince dilatation; on ne peut rien dire de général sur la forme du tarse et de son digital, si ce n’est que cet article est peu volumineux; dans l'espèce type le digital est armé d’un long stylet enroulant, mais les autres en sont dépourvus. Dans ce groupe, le mâle diffère de la femelle par sa taille inférieure et une coloration spéciale, mais surtout par l'épaisseur et la longueur de ses pattes antérieures, 11. ATTUS FLORICOLA Ch. Koch, Arach., t. XIV, p. 39, fig. 1301, 4 (1848). Westring, Aran. Suec., p. 74. Euophrys rupicola Koch, Arach., t, XIV, p. 19, fig. 1280, ©. (PI, 4°, fig. 11.) Long. d 4 3/4 mill,, & 7 mill Corselet noir, bordé de blanc, avec une ligne médiane blanche en arrière. Abdomen brun, avec une bande médiane fauve et quatre taches blanches. Pattes brunes, annelées de noir. al) E. SIMON. (30) d. La tête est courte et un peu rétrécie en avant. Le thorax, qui est aussi haut que la tête, est large et arrondi en arrière, La face est assez élevée. Les yeux latéraux sont d’un tiers plus petits que les médians et forment avec eux une ligne presque droite. Le corselet est noir et bordé d’une mince ligne blanche; le dessus de la tête est revêtu d’une fourrure brune; la face et les côtés sont garnis de poils blancs. Les yeux postérieurs sont reliés entre eux par une bande horizontale noire, un peu arquée en avant, au-dessous de laquelle sont deux lignes transverses plus fines, formées de duvet roux et également courbes; de la bande noire s’étend une ligne longitudinale d’un blane vif, qui n’atteint pas le bord postérieur. L’abdomen, d’un noir de velours, porte une bande longitudinale fauve, plus blanche en avant; de chaque côté de cette bande partent des traits horizontaux qui lui sont perpendiculaires et ne s'étendent pas loin sur les parties latérales. On en compte six paires : la première, plus blanche que les autres, suit la courbe du bord antérieur; à la naissance de la troisième paire se remarque de chaque côté un petit point très-blanc; et, sur la quatrième, une tachelte triangulaire plus grande et plus écartée. Le ventre est gris. La patte-mâchoire est noire et couverte de duvet blanc. Le tarse dépasse peu le digital : celui-ci est cordiforme; sa base, plus large, présente un pli dans le milieu ; de son angle inférieur interne part un fin stylet qui, d’abord infléchi en dehors, se relève ensuite pour con- tourner le côté externe du tarse. La jambe est armée extérieurement d’une petite pointe verticale. Les pattes sont d’un brun rouge foncé ; elles sont velues et ornées d’un anneau noir à l'extrémité de chaque article ; celles de la première paire dépassent un peu les autres. ©. Le corselet est plus large et plus plat. La partie céphalique est couverte de duvet jaune qui tire un peu sur le doré ; elle est limitée sur les côtés par deux petites lignes longitudinales plus claires, qui descendent des yeux latéraux antérieurs aux yeux de la quatrième paire. La partie thoracique est noire et bordée d’une très-fine ligne circulaire de poils blancs. Le devant du front est blanc. (31) Monographie des Atltides d'Europe. AA . L'abdomen, noirâtre en dessus. est entièrement bordé d’une bande blanche, étroite en avant et large en arrière, dont les contours sont assez diffus. (Je pense que cette teinte brune du dos doit plutôt être considérée comme une tache, car la couleur blanche des parties latérales est aussi celle du ventre.) A la partie postérieure, cette tache se termine par un trait noir trans- verse en accent rentrant, de sorte qu’elle semble un peu bifidé ; vue de près, elle est coupée transversalement par une série de lignes horizontales plus foncées ; elle présente de plus, dans le milieu, quatre tachettes jau- nâtres, dont les antérieures sont beaucoup plus petites et rapprochées que les inférieures. Souvent les lignes transverses se prolongent sur les côtés, dans les parties blanches, sous forme de bandes grises et ponctuées. Les pattes-màchoires, d’un jaune diaphane, sont hérissées de poils blancs. : Les pattes sont rougeâlres et annelées, mais entièrement revêtues de duvet blanchâtre. Les postérieures sont les plus longues. LAPONIE. SUÈDE (West.). ALLEMAGNE. ALPES. ANGLETERRE (Camb.) (1). POLOGNE (Tack). Variété constante, ATTUS FLORICOLA RUPICOLA Koch (loc. cit.). Corselet noir, à léle entourée de poils roux, et à tache médiane linéaire blanche. Abdomen noir, avec un accent blanc, renflé aux deux bouts sur sa partie postérieure. 4. Le corselet est noir comme dans le type. La plaque céphalique porte une large tache carrée, d’un noir semblable à du velours; des poils roux et blancs mêlés garnissent le devant de la face ainsi que les parties laté- rales de la tête, et forment une bande horizontale entre les yeux posté- rieurs ; cette bande est coupée par un petit trait médian et longitudinal d’un blanc plus pur. (1) L'espèce anglaise que M. Blackwall a connue sous le nom de floricola appar- tient à un autre groupe, comme on sait (Voyez, plus loin, A. saltator). Ce n’est que récemment que M. O.-P. Cambridge a trouvé le véritable floricola dans les îles britanniques. h2 E. SIMON, (32) La partie postérieure de ce corselet est en outre bordée d’une très-fine ligne blanche, comme chez le type. L’abdomen, d’un noir profond, est bordé en avant d’une mince courbe blanche ; sur sa portion antérieure il présente une ligne médiane peu sen- sible, formée de poils fauves, et ornée de chaque côté de petits points de même couleur. Aux deux tiers de la longueur cette bande est coupée et terminée par une ligne transverse d’un blanc vif, un peu relevée en avant, et renflée à chaque bout; au-dessous se remarquent des traits horizontaux fauves et diffus. Les pattes sont d’un rouge plus clair que chez le type ; elles sont éga- lement annelées. ©. La tête est brune; la bordure de poils roux est plus large que chez le mâle; en arrière, elle couvre toute la partie thoracique, et s’avance en pointe jusqu’au centre de la plaque céphalique. Au-dessous de chacun des yeux postérieurs se remarque un point blanc assez vif. Le thorax, roux, présente un espace clair dans le milieu d’où rayonnent des lignes courbes et noires. L’abdomen ressemble beaucoup à celui du type ; la bordure blanche est semblable ; sa portion antérieure est marquée de deux raies de points blan- châtres, diminuant de grandeur d’arrière en avant; sa partie postérieure, plus claire, porte des lignes horizontales noires, superposées. MONTAGNES DU TYROL. Cette Araignée m'a été donnée par M. L. Koch, qui pense comme moi qu’elle doit être considérée comme une variété alpine de la floricola (4). 42, ATTUS sAxICOLA Ch. Koch, Arach., t. XIV, p. 47, fig. 1284-85 (1848). Long. 6 4/2 mill. Corselet rougeûtre, avec un triangle noir entre les yeux. Abdomen orné en avant d'un accent blanchâtre, et en arrière d’une large tache arrondie et claire, bordée d'espaces notrs. Pattes rougeûtres. (14) Comme presque toutes les Attides de montagne, celte espèce qui, dans la plaine, file sa coque à découvert sur les herbes, devient lapidicole sur les hauts sommets, (33) Monographie des Atlides d'Europe. 43 $. Le front est un peu plus bombé, et, considérée en dessus, la saillie des yeux médians est moins visible que chez le floricola. Le corselet est entièrement couvert de duvet fauve, blanc et roux, uni- formément mêlé. Entre les yeux de la quatrième paire est une figure très-noire qui a la forme d’un triangle, dont le sommet est tourné en avant et dont les côtés sont convexes ; au centre de ce triangle se remarque une petite ligne lon- gitudinale blanche. Le corselet est, de plus, bordé de blanc, comme celui du floricola. .L’abdomen porte aussi une bordure analogue, mais moins visible, car le dos est plus pâle, surtout en avant; un peu au-dessus du bord antérieur, la ligne médiane porte une grande lache blanchâtre, d'abord linéaire, en- suite élargie et arrondie de chaque côté comme les ailes d’un papillon; au-dessous sont de très-pelits triangles fauves superposés ; toutes ces fi- gures sont entourées et rehaussées par des espaces d’un noir profond. Le ventre est fauve. Les pattes, d’un fauve rougeàtre, sont annelées de brun; les poslé- rieures sont relativement plus grèles et plus longues, MONTAGNES DU TYROI, M. L. Koch m'a obligeamment communiqué le seul individu connu de cette espèce, décrite par M. Ch. Koch. Ne connaissant pas le mâle on ne peut dire avec certitude si elle appartient à ce groupe. 13. ATTUS RIPARIUS Ludwig Koch (inédit). Long. G' 3 1/2 mill., $ 4 1/4 mill. Corselet et abdomen noirs, garnis de poils roux espacés. Yeux entourés de cils rouges. Pattes brunes et noires. æ. Le corselet est plus court que chez le floricola, plus large surtout dans le milieu; les yeux postérieurs sont aussi plus saillants. La surface de ce corselet est noire et finement chagrinée; les poils qu’il porte sont de deux sortes : les uns sont noirs et longs; les autres, plus courts et plus espacés, sont roux ; ces derniers sont cependant assez ser- rés sur le devant de la tête. La face est peu élevée ; les yeux sont noirs et entourés chacun d’un petit cercle de cils roux. hi E, SIMON. (34) L'abdomen est de même couleur que le corselet ; les poils roux ébauchent en avant un commencement de ligne médiane, et dans le milieu deux points parallèles. Le ventre est noir. Les pattes-mâchoires sont garnies de poils rouges. Le tarse est un peu plus long que chez le floricola; le digital, dé- pourvu de stylet, est un pelit ovale, un peu échancré à sa partie supé- rieure ; le second article de la jambe est armé, du côté externe, d’une pe- tite pointe aiguë accolée au tarse. Les pattes sont assez fines : les deux antérieures ont la cuisse un peu plus épaisse et noire, la jambe d’un brun rouge foncé, et le tarse plus clair; les pattes postérieures sont semblables, sauf la cuisse, dont la base paraît rougeàtre. 8. Le corselet et l'abdomen sont uniformément couverts d’une couche épaisse de duvet fauve rougeûtre. Les pattes-mâchoires et les pattes sont rougeätres et portent un anneau noir au sommet de chacun des articles de la cuisse et de la jambe. ALLEMAGNE (Bavière). M. le docteur L. Koch a découvert celte espèce aux environs de Nurem- berg, et me l’a obligeamment communiquée. 14. ATTUS CRUCIGERUS Walck., Ar. de France, p. 59 (1825). NYest. AS Sp. 574 Attus crucifer Sundevall. Euophrys crucifera Koch, Arach., t. XIII, p. 226, fig. 1270-71, Attus crux Hahn, Arach., t. [, p. 69, fig. 52. (PI. 4", fig. 19.) Long. 4 6 mill, ® 7 mill. Corselet fauve. Abdomen noir avec une ligne médiane et un arc trans- verse blancs. &. Pattes noires. ®. Pattes rougeûtres et annelées. * &. L'ensemble du corselet est plus étroit que chez le floricola. (35) Monographie des Attides d'Europe. 45 La tête est plus longue, mais assez fortement rétrécie en avant ; en ar- rière, elle est dépourvue et de dépression et de saillies oculaires. Le corselet est couvert de poils jaunes assez vifs; il présente une mince bordure circulaire d’un blanc pur ; le thorax est orné de deux fines lignes blanches qui, partant des yeux postérieurs, convergent en arrière. La face est basse; les yeux sont fortement inégaux et peu séparés en- tre eux; les latéraux sont à peine au-dessous des médians ; ces yeux sont d'un noir brillant ; ils sont entourés de cils rouges; au-dessous passe la bordure blanche. Les côtés de l'abdomen sont blanchâtres, mais le dos est recouvert d’un épais duvet noir de velours. Dans le milieu s'étend une ligne d’un blanc vif, interrompue et coupée aux deux liers de sa longueur par un arc de cercle également blanc, qui est faiblement dilaté dans le milieu ; au des- sous de cet arc la ligne est encore deux fois interrompue, de sorte qu'elle parait formée de trois taches placées bout à bout. Le ventre est d’un gris soyeux. Les cuisses de la jambe des pattes-mâchoires sont semblable au floricola, mais menues; le tarse a, au contraire, une forme singulière : il est allongé, obtus, et un peu évidé du côté externe ; sa base, dilatée en dessus, est armée de deux pointes courtes et aiguës, infléchies en dehors; son milieu porte aussi une petite épine verticale; le digital est un disque simple. Ce membre est noir ; la cuisse et la jambe sont couverts de poils blancs. Les pattes sont toutes plus fortes et plus longues que chez le floricola; les antérieures surtout sont très-renflées ; elles sont, de plus, armées en des- sous de poils spiniformes. Ces pattes sont presque noires avec les tarses bruns ; les antérieurs ont la base du second article de la jambe légère- ment rougeàtre. 9. Le corselet parait un peu plus élevé et la tête plus courte; au-des- sous des yeux est une dépression médiane extrêmement faible. Ce corselet, dépourvu de la bordure et des lignes dorsales, est uniformément revêtu de duvet blanchätre, peu serré. Les yeux médians de la face sont verts. L’abdomen est semblable ; seulement la teinte noire est un peu mé- langée, surtout en avant, de fauve et de rouge. Les pattes-mächoires sont d’un jaune pâle. Les palles sont beaucoup plus courtes que chez le mâle, et celles de la troisième paire sont les plus longues; elles sont d’un rougeätre plus ou moins foncé. La cuisse porte un anneau noir à son sommet ; la jambe et le tarse en ont un semblable à l'extrémité de chaque article. 16 E. SIMON. (36) Var. Quelquefois le mâle présente les formes et les couleurs de la fe- melle. : SUÈDE. FRANCE, ALLEMAGNE, RUSSIE. (Parail manquer en Angleterre.) 15. ATTUS DIAGONALIS, Sp. NOV. Altus léppiens $ Lud. Koch, Verh, Zool. Wien., p. 881 (Voy. plus loin, G). Long. & 5 1/2 mill., © 6 1/2 à 7 mill. Corselet noùr, avec une vague bordure grise. Abdomen noir mat avec une bordure el une ligne médiane blanches. Pattes noirätres. d. Le corselet est voisin de celui du crucigerus ; la tête est de niveau avec le thorax et sensiblement rétrécie ; les yeux de la face sont aussi un peu plus inégaux et plus rapprochés entre eux. Ce corselet, noir, est garni de poils gris rougeàtres espacés ; il présente de plus une large bordure formée de poils de même couleur, seulement plus serrés ; cette bordure, qui part des angles de la face, est arrondie en arrière et n’atteint pas le bord postérieur. La tête présente en avant un commencement de bande médiane. Les yeux médians sont vert foncé; le rebord mandibulaire est hérissé de longues barbes blanches. L’abdomen est en dessus d’un noir profond et mat, et est entièrement bordé d’une bande très blanche, et coupée longitudinalement par une ligne également blanche. Le ventre est gris clair. Les pattes-mächoires sont d’un jaune pâle. Les pattes antérieures sont renflées; les pattes postérieures sont plus minces et plus longues, surtout les troisièmes; toutes sont d’un noir rou- geâtre obscur avec les tarses fauves; elles sont en outre garnies de poils blancs et noirs mélés, ce qui leur donne un aspect chiné, $. Le corselet parait plus large en arrière; il est garni de duvet fauve : des poils blancs, peu serrés, forment trois lignes longitudinales très-vagues ; la médiane est même interrompue sur le milieu de la tête. L'abdomen est semblable. Les pattes-mâchoires, jaune clair, sont garnies de poils (37) Monographie des Attides d'Europe. 47 blancs, La hanche et la base des cuisses des trois paires de pattes anté- rieures sont d’un fauve rouge assez clair. TURQUIE. GRÈCE (Corfou. Syra). Nous ne connaissons que trois individus de cette espèce : un mâle pris en Turquie par M. Jolski, et deux femelles; l’une prise à Corfou par M. O. P. Cambridge, et l’autre, de Syra, décrite par M. L. Koch comme la femelle de l'Attus lippiens. 16. ATTUS ARCIGERUS Walckenaër, Apt., t. 1, p. 421 (1836). Long. 4-9 6 mill. Corselet noir avec bandes blanches. Abdomen noir avec un demi-cercle en avant, une ligne médiane et des bandes latérales inclinées blanches. Pattes antérieures épaisses el noires. Pattes postérieures fines el fauves. d. Le corselet ressemble à celui du crucigerus ; il est un peu plus ré- tréci en avant et sensiblement plus élevé au niveau des yeux postérieurs. La face est plus étroite; les quatre yeux sont noirs, et les latéraux plus élevés relativement aux médians. Ge corselet est noir et orné de deux bandes blanches longitudinales et parallèles qui partent des angles de la face; dans la partie céphalique ces bandes sont étroites; mais, au delà des yeux postérieurs, elles s’élargissent beaucoup. La face est noire avec une fine ligne blanche au-dessus des chélycères, L’abdomen est d’un noir profond et velouté ; sa partie antérieure est bordée d’un arc de cercle d’un blanc éclatant; son milieu est parcouru par une ligne longitudinale du même blanc, qui se prolonge jusqu'aux filières, mais n'atteint pas en avant la portion du cercle ; sur les pattes latérales s'élèvent de chaque côté deux bandes obliques blanches, qui s'arrêtent brusquement sur le dos et ne se joignent pas à la ligne médiane, Le ventre est gris. La patte-mâchoire est remarquable par sa brièveté; le tarse dépasse peu le digital : celui-ci est un petit ovale simple et lisse. Le second article de la jambe, dilaté en dessus, couvre une partie du tarse. La cuisse est noire à la base et fauve à l'extrémité; les autres articles sont noirs, sauf le premier de la jambe, qui est fauve ; tous sont couverts de duvet blanc. Les pattes antérieures sont au moins aussi longues que la totalité du corps 48 E. SIMON. (38) et très-renflées. La cuisse est noire; la jambe, d’un brun foncé, devient noire au sommet; le dernier article du tarse est seul d’une teinte rou- geätre. Ces membres sont armés, surtout en dessous, de crins raides et noirs. Les pattes de la seconde paire sont assez épaisses, mais très-courtes; elles égalent à peine la longueur des cuisses antérieures; elles sont d’un rougeâtre clair; leurs poils sont blancs et espacés. Les quatre pattes postérieures sont fines ; elles sont rougeàtres avec des anneaux bruns : un sur le sommet de la cuisse et deux sur le second ar- ticle de la jambe ; celles de la troisième paire sont d’un tiers plus longues que celles de la quatrième (1). ?. Les pattes sont moins inégales en longueur et en épaisseur. Les pattes-mâchoires, fauve clair, sont hérissées de poils blancs. FRANCE. Midi (Montpellier, Vaucluse). Cette espèce établit souvent sa demeure dans les coquilles vides des li- macons. 17. ATTUS BREVIS. SP. NOV. Long. G 2 1/2 mill., £ 3 mill. Corselel noir, un peu doré. Abdomen noir, avec un demi-cercle blanc en avant. Une ligne médiane et des bandes latérales obliques et blanches. Pattes à cuisses noires, à jambes brunes; les antérieures renflées; les troisièmes fines et longues. 4. Le corselet, moins élevé que chez le précédent, est tout à fait sem- blable à celui du crucigerus ; il est noir et garni, surtout en avant, de poils fauves dorés assez espacés; au-dessous des yeux postérieurs quelques poils blancs ébauchent des lignes latérales. La face est noire, avec une mince ligne blanche sur le rebord des chély- cères; les quatre yeux sont noirs et forment une ligne droite, les latéraux n'étant pas plus élevés que les médians, L'abdomen est d’un noir profond, avec des figures blanches disposées comme chez le précédent. (1) Mais ne dépassent pas, n’cgalent même pas celles de la première, comme le dit Walckenaër. (39) Monographie des Atlides d'Europe. 19 La ligne médiane est seulement un peu étranglée de loin en loin comme un chapelet; les bandes obliques sont moins isolées et semblent se con- fondre avec la bordure antérieure et la prolonge. Le ventre est gris clair. La patte-màchoire, d’un rougeâtre foncé, est hérissée de erins blancs ; pour la forme elle ressemble beaucoup à celle du précédent ; seulement la dilatation du second article de la jambe est remplacée par deux petites pointes noires, qui s'élèvent verticalement sur son bord supérieur externe. Les pattes ressemblent pour les proportions à celles du précédent; les antérieures sont très-rentlées, les secondes les plus courtes, et les posté- rieures fines ; seulement celles de la troisième paire égalent en longueur celles de la première ; toutes ont la même coloration. La cuisse est noire, la jambe brun foncé et le tarse rougeàtre, ®. Les pattes sont presque égales. Les pattes-mâchoires sont jaune pale. France (Auvergne, Vaucluse). ESPAGNE (Guadarrawa). 18. ATTUS GENICULATUS. Sp. NOV. + Long. 4 mill. Corselet noir, avec deux fines lignes. Abdomen noir, avec une ligne mé- diane et deux traits latéraux blancs. Palles antérieures renflées el notres, avce un anneau rouge. Pattes postérieures fines. Les troisièmes les plus longues. d. Le corselet, élevé et peu large, paraît un peu rétréci en avant; il est noir et garni de poils fauves assez espacés. Îl présente une très-mince bordure blanche, et deux étroites lignes longitudinales qui ne dépassent pas en avant les yeux postérieurs. La face est hérissée de cils roux, et ses yeux sont d’un vert glauque. L'abdomen, noir de velours, a, en avant, une fine bordure, et dans le milieu une ligne longitudinale d'un blanc vif; sur les parties latérales sont encore deux petits traits obliques et blancs qui ne s'élèvent pas loin sur le dos, et forment une bordure denticulée deux fois interrompue. Le ventre, noir, présente quatre petites lignes parallèles et grises, peu distinctes. Le tarse de la patte-mächoire dépasse peu le digital : celui-ci est un h° Série, TOME VIIL l 50 E. SIMON. (40) petit ovale irrégulier, pointu à son extrémité supérieure, et plus renflé du côté interne ; le bord supérieur de la jambe est dilaté du côté externe et séparé en deux pointes qui recouvrent la base du tarse. Ce membre est noir et couvert de duvet blanc. Les pattes antérieures sont remarquablement épaisses et assez longues ; elles ont la cuisse renflée en massue et la jambe comprimée; elles sont noires avec le premier article de la jambe d’un rouge éclatant; les autres pattes sont fines et couvertes de longs poils blancs ; elles ont toutes la cuisse noirâtre, la jambe et le tarse d’un brun plus clair, presque fauve : celles de la troisième paire sont longues ; elles dépassent même les anté- rieures, tandis que les autres, surtout les secondes, sont très-courtes. SICILE (Messine). CORFOU. 19. ATTUS CINGULATUS. SP. nov. Long. 4 mill. Corselel noir à tête fauve. Abdomen noir avec deux chevrons blancs en arricre. Pattes longues et chènées. d. La tête est un peu plus inclinée et plus large que dans les précé- dents; à part cela, le corselet est semblable. Il est noir ; la partie cépha- lique est revêtue d’une couche épaisse de duvet jaune d’or, la partie tho- racique est d’un noir profond ; au-dessous de chacun des yeux postérieurs se remarque une petite toufe de poils roux, et entre ces yeux un point allongé de même couleur, L’abdomen est revêtu de courts poils noirs, auxquels se mêlent de loin en loin quelques poils fauves. Sur son liers postérieur il est orné de deux lignes horizontales très-blanches, qui sont rapprochées sur la ligne mé- diane, et constituent une sorte de ceinture interrompue. Au-dessous de celte ceinture des poils roux, disposés régulièrement, forment de pelits accents transverses, minces el superposés. Le ventre et les parties latérales de l'abdomen sont blanchâtres. Les palles-mâächoires sont fauves. Le tarse est un peu plus long et plus large que chez les précédents ; le digital st un ovale simple, tronqué à la base. Ë Le ‘second article de la jambe est armé, du côté externe, d’une très- courte pointe Givergente. LL] (41) Monographie des Attides d'Europe. 51 Les pattes, fortes et longues, sont noires, mais abondamment couvertes de poils blancs, roux et noirs, qui leur donnent un aspect chiné. SUISSE. J'ai pris un individu à Zermatt, dans le Valais. 20. ATTUS LOBVIGAVUS. Sp. nov. Long. 4 1/2 mill. Corselet noir glabre. Abdomen noir mat, avec une bordure blanche et une lache médiane dénudée. Paltes noires ; les antérieures épaisses ct longues, à jambe rouge. , d. Excessivement voisin du geniculatus, il ne diffère que par un corse- let plus large et un thorax plus court, relativement à la tête. Considérés en dessus, les yeux antérieurs sont aussi plus saillants Le corselet est d’un noir glabre très-brillant. Les yeux médians sont verdàtres et entourés de cils rouges ; au-dessous d'eux est une fine ligne blanche horizontale. L’abdomen, également dépourvu de poils, est d’un noir mat; il présente cependant une bordure antérieure formée de duvet blanc, qui se prolonge jusqu'aux deux tiers de sa longueur. La portion postérieure porte une tache médiane allongée en fer de lance, d’un testacé glabre. Le ventre est gris. Les pattes-mâchoires sont rougeàtres avec la cuisse noire ; le tarse est un peu plus étroit que chez le précédent; le digital est un petit ovale ré- gulier ; la dilatation bifide de la jambe est remplacée par une fine pointe accolée au tarse et légèrement courbe. Les paltes sont lout à fait dans les mêmes proportions que chez le pré- cédent. Les antérieures, dilatées et longues, sont noires, avec la jambe entière- ment rouge et garnie de crins raides. Les autres pattes sont noiratres el tirent un peu sur le fauve à l’ex- trémilé. CORFOU, SYRA. Je connais deux mâles : l’un pris à Corfou par M. O. P. Cambridge : l’autre venant de Syra et faisant partie de la collection de M. L. Koch. » 52 E. SIMON. (42) 21. ATTUS OSTRINUS. SP. nov. Long. & 4 mill Téte rousse. Thorax noir. Abdomen rouge, avec une ligne blanche en arriere. Pattes noires. . Pour la forme le corselet est semblable au geniculatus. La tête, un peu inclinée, est couverte de poils d’un roux doré assez vif. Le thorax est noir et presque glabre; il porte une tache blanche et linéaire au-dessous de chacun des yeux postérieurs. La face est d’un rouge éclatant et les yeux qu’elle porte sont verdâtres. L’abdomen est rouge carmin avec une ligne médiane blanche en ar- rière (1). Le ventre, gris soyeux, a une ligne médiane fine et noire. Les chélycères sont longues et d’un noir brillant. Les patles-mächoires sont noires avec les deux articles de la jambe couverts de duvet cotonneux très-blanc ; le second porte une petite apo- physe obtuse au côté externe. Toutes les pattes sont noires avec le dernier article des tarses fauves; les antérieures sont un peu plus longues et beaucoup plus épaisses que les autres, CORFOU, Comme la précédente, cetle espèce m'a été communiquée par M. 0.-P. Cambridge. Spceiei invisæ. ATrus Mannit Doleschall, Siizung. Akad. Wien., 1852. Noir vert brillant: corselet avec deux taches blanches au-dessous des yeux postérieurs. La face dorsale de l'abdomen est noire avec deux taches (4) Cet abdomen est décrit d'apres une note de M. Cambridge, car Punique indi- vidu que je possède est fortement épilé, (43) Monographie des Atlides d'Europe. 03 semi-linéaires, blanches et sinueuses: tous les articles des palles et des pattes-mâchoires sont striés de blanc ; les tarses sont rouges, DALMATIE, * ATTUS QUINQUE-FOVEOLATUS Doleschall, loc. cit. Abdomen court el rouge, avec cinq points enfoncés formant un angle et un point isolé en avant. Les cuisses et les jambes des pattes antérieures sont épaisses et rouges; les pattes-mâchoires sont d’un fauve pâle: les articles des pattes ont cha- cun quatre stries longitudinales et sont couverts de points bruns; le som- met de la jambe de la seconde paire est entouré d’un anneau rouge. DALMATIE, o° Groupe (FALCATUS). Pour les proportions du corselet, l'inégalité et le placement des yeux, ce groupe ne diffère pas du précédent ; la tête est seulement tout à fait carrée, c'est-à-dire nullement rétrécie en avant. La cuisse de la patte-mâchoire du d'est grêle et courte ; elle est un peu comprimée el faiblement arquée ; sa longueur est égale à celle de l’article génital, Les deux articles de la jambe sont égaux et courts; le second pro- jelle en avant une apophyse obtuse, qui, accolée au dernier article, s’é- tend jusqu’au tiers de sa longueur. Le digital a grossièrement la forme d’un cône, dont la base large et cir- culaire est enchâssée dans Particle; dont la pointe est obtuse et dirigée obliquement en bas; la surface de ce cône présente des plis circulaires plus où moins profonds. Chez le 4 les pattes de la première paire sont un peu plus épaisses que les autres ; elles sont aussi plus longues; mais cette inégalité est peu marquée, 54 E. SIMON. (41) 29, ATTUS FALCATUS Clerck., A. S., p. 425, pl. 5, tabl. 49, Araneus flammatus ibid., p. 124, pl. 5, fig. 18. Araneus Blancardi Scopoli, Ent. Carn. Salticus Blancardi Hahn, Arachn., t. I, p. 6/4, fig. 48. - Salticus abietis Hahn, Arachn., t. 1, p. 61, fig, AG. Attus coronalus Walckenaër, Apt., t. I, p. 412. Salticus coronatus Blackwall, Hist, spid., p. 50, pl. 3. Euophrys falcatus Koch, Arach., t. XIV, p. 24, fig. 1290-96. Attus falcatus Westring, À. $S,, p. 578. (PI, de, fig. 13 et 14.) Long. & 5 4/2 mill., © 7 4/4 mill. Corselet brun, entouré de blanc, Abdomen fauve, bordé de blanc. Pattes lestavées el annelées de brun. &. La tête est carrée et plane, c’est-à-dire qu’elle n’est inclinée ni en avant ni en arrière. Le thorax, au contraire, s’abaisse graduellement. La tête, d’un noir mat, est couverte de poils fauves assez espacés et couchés en avant, Le thorax, d’un brun rouge foncé, est plus glabre. Le corselet présente de chaque côté une très-large bande blanche, cou- vrant toutes ses parties latérales jusqu'aux yeux dorsaux ; en arrière, ces bandes s’éloignent un peu du bord postérieur, qui paraît alors noir et glabre, pour se rapprocher et se rétrécir, sans néanmoins se réunir, Les yeux médians sont d’un vert foncé; les autres sont noirs. L’abdomen est brun, avec une épaisse fourrure; il est entièrement en- touré d’une large bordure blanche, interrompue près des filières par des traits obliques et bruns (c’est-à-dire dépourvus de poils). Dans le milieu, de chaque côté de la ligne médiane, sont souvent des chevrons de poils plus blancs. Le ventre, blanchâtre et velu, présente une fine ligne médiane grise. (45) Monographie des Attides d'Europe. 55 Le plastron et les pattes-mâchoires sont fauves ; ces dernières sont re- marquables par le développement du digital conique, dont la pointe infé- rieure est faiblement bifide, Les deux paires de pattes antérieures sont sensiblement plus épaisses que les autres, mais ne les dépassent pas en longueur ; les hanches et Ja partie basilaire des cuisses sont jaunes; l'extrémité des cuisses et les jambes sont brunes, avec des anneaux fauves aux articulations ; les tarses sont jaunes. ?. La tête est d’un noir brillant; le thorax, d’un brun rouge plus ou moins foncé, passe au noir à la partie postérieure. Le corselet est garni de poils fauves ou dorés, surtout abondants sur la partie brune et figurant ainsi une sorte de croissant ou de couronne autour des yeux; ces poils sont d'un jaune plus vif. L’abdomen, revêtu d’une fourrure dorée, est entièrement entouré d’une bande plus claire, mais assez vague. De chaque côté cette bande est doublée intérieurement d’un trait brun, qui n’atteint, ni en avant ni en arrière, extrémité de labdomen; chacun de ces traits projette à l’intérieur deux courtes dents où ramifications rentrantes. Le ventre, d'un jaune pàle, présente trois lignes longitudinales d iffuses. Le plastron et les membres sont d’un fauve plus ou moins clair ; les pattes ne présentent des traces d’anneaux rougeâtres que sur les jambes. Variétés individuelles. d. Paites entièrement noires; corselet et abdomen très-foncés. ©. Abdomen tout jaune. Il est des mâles qui ont tout à fait la livrée de la femelle, LAPONIE. SUÈDE. RUSSIE. ANGLETERRE. FRANCE. ALLEMAGNE, CARNIOLE (Scop). Variélés constantes. ATTUS FALCATUS LUTEUS. ?. Corselet tout jaune. Abdomen jaune avec deux lignes obliques noires sur la partie postérieure. Palles fauves Le corselet est jaune avec la tête plus foncée, mais uniformément cou- 56 E. SIMON. (46) vert de poils d'un jaune assez vif, un peu plus bruns entre les yeux de la quatrième paire, où ils semblent former une ligne transverse diffuse. L'abdomen est tout couvert de poils d’un jaune vif, très-légèrement éclaireis sur son bord antérieur; à la partie postérieure , il porte de chaque côté deux traits obliques et courbes, plus ou moins noirs, et doublés d’autres traits plus blancs. Les pattes sont fauve clair et ne présentent aucune trace d'annulation ; elles sont garnies de poils noirs et raides. FRANCE. ATTUS FALCATUS PUNCTATUS. ®. Jaune. Abdomen orné en avant d’une bordure, et en arrière de deux séries de points blancs. Pattes jaunes. Le corselet est entièrement couvert d’une épaisse couche de duvet jaune d'or; sur le front se remarquent aussi beaucoup de poils noirs, longs et di- vergents. L’abdomen est, comme le corselet, couvert de poils jaunes; sur son bord antérieur un duvet plus blanc dessine une sorte de bordure vague; sur sa partie postérieure sont deux rangs parallèles de petites tachettes blanches plus ou moins visibles et de plus en plus petiles en approchant des fi- lières. Le ventre est blanc et marqué de trois fines lignes noires longitudinales et parallèles qui se réunissent aux filières. Les pattes sont d’un jaune rougeûtre clair; un anneau, d’un rouge plus vif, se remarque sur les antérieurs ; toutes sont garnies de poils blancs et d’autres poils noirs plus longs. Les pattes-mâchoires, les mandibules et le plastron sont d’un rougeûtre clair. ESPAGNE, 93. ATTUS LOETABUNDUS Ch. Koch, Arach., t. XIV, fig. 1288-89 (1). Long. & 4 1/2 mill., 9 6 1/2 mill. Tête noire. Thorax brun rouge, avec une couronne blanche interrompue (1) Les trois figures du Die Arachniden sont très-imparfaites. (47) Monographie des Attides d'Europe. 57 Abdomen fauve doré, bordé de blanc en avant. Pattes antérieures noires. Palles postérieures brunes el annelées, Un peu plus petit que le falcatus. 4. Le corselet est un peu plus étroit et sensiblement plus long. La plaque céphalique, noire, est garnie de longs poils raides couchés en avant ; le thorax, d’un brun rouge foncé à la partie antérieure, devient noir en arrière. Les parties latérales de la tête sont ornées de chaque côté d'une large bande de poils blancs qui se prolonge jusqu'à moitié de la longueur du thorax, où elle se relève en dessus pour former une sorte de couronne où de fer à cheval interrompu. L’abdomen, abondamment couvert de duvet jaune d’or, est bordé en avant d’une mince ligne blanche. Le ventre est brunâtre. Les pattes-mâchoires sont noires, et le sommet inférieur du cône du di- gilal ne forme pas une double saillie comme chez le falcatus (1). Les pattes antérieures sont noires, avec ke dernier article du tarse jaune päle. Les pattes postérieures, plus fines, sont brun rouge, avec deux anneaux noirs sur chaque article, et des poils blanchâtres sur les parties brunes (2). $. Le corselet est noir, et sa tête porte une couronne de poils fauves assez espacés. L’abdomen, noir, a son bord antérieur entouré d’une mince courbe, fauve ; il présente en outre dans le milieu, de chaque côté, deux lignes obliques de même couleur rapprochées, mais non réunies au sommet; en arrière, sont encore deux petites lignes qui s'élèvent verticalement au- dessus des filières; tous les membres sont noirs, avec les tarses brun rouge ; les pattes antérieures paraissent un peu plus épaisses que les autres. ALLEMAGNE. FRANCE, (1) J'avais d’abord réuni cette espèce à la précédente ; M. L. Koch m'a fait observer ce caractère, qui parait conslant. (2) Les deux individus mâles qui ont servi de type à cette description m'ont été donnés par M. L, Koch, 58 E. SIMON. (48) 24. ATTUS TACZANOWSKII, Sp. NOV. Long. & 6 3/4 mill. Tête noir rougeätre. Corselet noir, orné d'un accent rouge. Abdomen jaune d'or avec quatre tachettes noires. Pattes à cuisses noires, à jambes brunes. ®. Le corselet, aussi long et aussi large que celui de falcatus, ne diffère que par sa tête, un peu inclinée et séparée par un sillon plus marqué; ce sillon rentre dans le milieu sous la forme d’un angle obtus; la plaque cé- phalique est noire et revêtue, dans le milieu seulement, d’un léger duvet roux ; ses angles antérieurs sont ornés chacun d’une petite touffe blanche. La première moitié du thorax porte une bande transverse rouge, qui, suivant exactement la forme du sillon, a la forme d’un accent ; cette bande est étroite dans le milieu, mais très-large sur les côtés; au niveau des yeux postérieurs elle devient blanche, se divise en deux et se recourbe en avant; cette bande est de plus doublée d’une ligne de même couleur, mais beau- coup plus mince. La face est un peu plus large et les yeux latéraux sensiblement plus espacés; les médians sont vert foncé ; tous sont entourés de courts cils roux. L’abdomen est d’un beau jaune doré, qui sur les côtés a une teinte rou- geâtre ; un peu au-dessus de son milieu il présente de chaque côté deux petites tachettes noires, obliques, et au-dessous l’une de l’autre; ces ta- chettes ont de près la forme de petits S; à côté d’elles, du côté externe, des poils blancs dessinent vaguement deux autres taches. Le ventre est blanchâtre. Les pattes-mâchoires sont jaune clair, avec les côtés de chaque article un peu rembrunis à la base; des poils blancs garnissent le dessus ; ceux des parties latérales sont noires. Les pattes, surtout les antérieures, sont beaucoup plus longues que chez le falcatus ; les cuisses sont noires, avec un anneau fauve à la base (sauf les antérieures) ; les jambes sont brun rouge et chinées d’un duvet blanc, rouge et noir; le dernier article des tarses est seul jaune clair. LITHUANIE. Cette espèce, très-distincte, a été découverte par M. Wankowiez, el m'a été communiquée par M. Taczanowski. (49) Monographie des Altides d'Europe. 59 25. ATTUS NERVOSUS. Sp. NOV. Long. $ 5 1/2 mill. Corselet noir, bordé de blanc. Abdomen jaunâtre, avec une ligne médiane brune, deux fois ramifiée. Pattes brun rouge; les antérieures épaisses. ®. Diffère du type de la série par la longueur de la tête, qui égale celle du corselet, et aussi par la largeur de cette tête, qui est tout à fait carrée. Le corselet est tout noir; il présente une bordure blanchâtre qui, par- tant des angles de la face, passe au-dessous des yeux supérienrs, et con- tourne le thorax un peu au-dessus de son bord postérieur. Dans le milieu, des poils plus jaunes forment deux tachettes au-dessous des yeux et une ligne médiane thoracique assez vague. Les yeux médians, vert clair, sont entourés de cils jaunes. L’abdomen est revêtu de poils blancs et jaunes mêlés, ce qui lui donne un aspect chiné; sur les côtés, ces poils forment de petites lignes ondu- lées, mais sur le dos ceux qui sont blancs dominent; son milieu est par- couru d’une ligne longitudinale fauve, bordée de noir, qui s’effile en arrière et n’atteint pas jusqu'aux filières. Dans sa partie médiane cette bande projette de chaque côté deux petits traits horizontaux et noirs, qui ne s'étendent pas loin sur les latérales. Le ventre est blanchâtre. Les pattes-mâchoires, fauves, sont couvertes de poils blancs. Les pattes sont d’un brun rouge foncé, avec des anneaux plus clairs aux articulations ; les hanches et les tarses sont fauves; toutes sont héris- sées de longs poils blancs. Les deux pattes antérieures sont plus épaisses que les autres. MIDI DE LA FRANCE. 26. ATTUS FARINOSUS Ch. Koch, Arach., t. XIII, p. 293, fig. 1268, ©. Long. ® 6 3/4 mill. Tête noire. Thorax fauve. Abdomen fauve, avec deux traits noirs en ar- riere. Pattes fauves, non annelées. 60 E. SIMON. (50) ®. Le corselet ressemble au falcatus ; il est néanmoins plus large, ainsi que la face, de sorte que les yeux antérieurs sont un peu plus écartés en- tre eux, et forment une ligne presque droite. La face est garnie de poils blancs; la tête est noire et glabre ; le thorax, d'un fauve obscur, est également glabre. L’abdomen est entièrement couvert de duvet fauve doré ; en arrière il présente de chaque côté un petit trait noir incliné et un peu courbé, dou- blé d’un trait blanc semblable ; ces deux traits noirs sont réunis au dessus des filières, de sorte qu’ils forment un V. Le ventre est fauve, avec une ligne médiane grise peu distincte Les paltes-màchoires et les pattes, d’un fauve verdâtre, sont peu velues et entièrement dépourvues d’anneaux. L ALPES. 27. ATTUS MITRATUS Lud. Koch, Verhand. Zool. Bot. Wien., p. 21 (1867). Long. 4 6 mill., $ 7 3/4 mill. d. Tête fauve ; thorax noir avec un croissant blanc ; abdomen fauve doré, bordé de blanc en avant ; paltes-antennes noîres ; pattes postérieures annelées ; ®. Téte noire. Thorax et pattes fauve rouge. d. S'éloigne fortement du falcatus par la largeur de son corselet; il est néanmoins aussi élevé ; la tête, relativement plus longue, est cependant plus large que longue; en arrière, elle ne présente pas de traces de sillon. Le rebord frontal, moins saillant, permet de voir en dedans la convexité des yeux antérieurs. La plaque céphalique, d’un noir brillant, est revêtue de courts poils fauves, plus épais et plus rouges sur les côtés (1); sur le front se dressent de longs crins raides ; le thorax est orné d’un large croissant blanc qui se prolonge en avant, de chaque côté, jusqu'aux angles de la face; chez quel- ques individus il y a de plus, entre les yeux postérieurs, un point blanc très-vif, (1) Sous ces poils le tégument présente d’autres dessins; nous les avons décrits chez la femelle (Voyez page suivante); chez le mâle ils sont semblables, mais moins marqués. (51) Monographie des Attides d'Europe. 61 La face est basse ; les yeux sont très-inégaux et forment cependant une ligne droite ; les médians sont verts et entourés de cils roux. L'abdomen, bordé de blanc en avant, est entièrement couvert d’un épais duvet d’un jaune rougeàtre ou doré. Le ventre est jaune; il présente trois lignes noires : la médiane est droite, les latérales convergent en arrière. Ea palte-màächoire est plus longue et plus grêle ; elle est fauve avec les deux derniers articles noirs; le tarse est petit et pointu ; la base du digital est circulaire; sa pointe est longue et inclinée en bas; une dilatation par- ticulière du second article de la jambe paraît envelopper son extrémité ; l’'apophyse tibiale est courte, obtuse et verticale. Les patles, épaisses et longues, sont dans les mêmes proportions que chez le falcatus G'; les deux antérieures sont noires avec l'extrémité du tarse fauve, et une touffe de poils roux à chaque articulation; les posté- rieurs sont fauves, avec un large anneau noir au sommet de chaque article ; celles de la troisième paire différent en ce que, chez elles, la jambe est toute noire. @. La tôle est relativement plus courte ; la plaque céphalique est noire et ne porte de poils blancs que sur le front. Les côtés de la tête et le thorax sont d’un fauve rouge assez vif; ce der- nier est garni de duvet blanc, qui forme en arrière un large demi-cercle. L'abdomen est couvert de poils fauves ; son bord antérieur porte une bande transverse plus blanche, et son milieu quatre tachettes blanches dispo- sées en carré, dont les antérieures sont plus larges et plus écartées que les inférieures; en arrière, sa ligne médiane est ornée de petits accents bruns, peu marqués et souvent tout à fait cachés par le duvet fauve. Sous cette couverture de poils, le tégument présente d’autres dessins : son bord antérieur est fauve; en dessous est une large bande transverse formée de points bruns rapprochés, à laquelle succède un espace fauve en accent; en arrière, la ligne médiane porte une série de petils accents noirs superposés, et les côtés des bandes inclinées, parallèles et grises, formées de points; les pattes-mächoires sont fauves; les pattes, qui sont presque égales en longueur et en-épaisseur, sont rougeatres et ornées d’an- neaux comme chez le fulcalus, seulement plus clairs. FRANCE (Midi). ESPAGNE. Sicize (Palerme). GRÈCE (île de Tinos). DALMATIE. J'ai sous les yeux le type même de la description de M. L. Koch. À Palerme, cette grande espèce est commune sur les cactus et les agaves. 62 E. SIMON. (52) 28. ATTUS IMITATUS. Sp. nov. Long. 6 mill. Corselet noër avec le milieu du thorax rouge; abdomen jaune, avec des tachettes ponctuées ; pattes allongées rougeätres. ®. Par l’ensemble de sa physionomie, cette espèce rappelle l'A. wrmi- ger Q. Le corselet est voisin de celui du mutratus ; il est également large ; seulement la têle parait relativement plus courte ; en arrière, elle est Hi- mitée par un sillon tout à fait horizontal, situé entre les deux yeux posté- rieurs : ceux-ci sont remarquablement gros. La plaque céphalique est d’un beau noir brillant; le thorax, rouge dans sa partie antérieure et médiane, devient brun noir sur les côtés el en ar- rière ; dans le milieu de la portion rouge on distingue un mince accent un peu plus foncé ; les côtés de la tête et la face sont garnis de poils fauves et blancs ; cette face est très-basse et les yeux en occupent presque toute la hauteur, cat ils sont énormes; les médians seuls sont d’un beau vert ; les autres sont noirs. L’abdomen est d’un fauve testacé; de chaque côté il porte une série lon- gitudinale de cinq tachettes noirâtres el irrégulières, formées de points rapprochés ; l'espace médian est aussi orné d’une succession de points qui, en æ&rière, sont plus serrés et deviennent triangulaires ; cet abdomen doit être recouvert de poils fauves (notre exemplaire est épilé). Les pattes-mächoires ont les cuisses noires et les autres articles brun rouge. Les pattes sont longues, surtout les postérieures, qui sont fines et en- tièrement fauve rouge ; les antérieures, plus épaisses, sont aussi d’un brun rouge plus foncé ; elles ont cependant la base de la jambe et le tarse d’un jaune clair. Ces membres sont armés de poils spiniformes. DALMATIE. M. L. Koch m'a communiqué cette espèce, (53) Monographie des Attides d'Europe. 63 29. ATTUS ALTER. SP. nOV. (DES nes 45.) Long. 5 mill. Tête noire, blanche sur les côtés ; thorax rouge ; abdomen fauve, ponctué de noir sur les côtés, orné d’accents en arrière; pattes longues, fauve rouge. d. Le corselet se distingue de celui du falcatus en ce que la tête est plus large, moins cependant que chez le métratus ; elle est déprimée et un peu inclinée en avant; les yeux postérieurs sont plus gros et plus diver- gents; un faible sillon, courbé en avant, s’étend entre eux, tandis que chez le falcatus il est plus bas ; enfin le front étant moins bombé, la saillie for- mée par les yeux antérieurs est plus forte. Les yeux sont beaucoup plus inégaux et plus rapprochés entre eux ; leurs sommets sont de niveau, et l’espace qui sépare la base des médians des chélycères est moindre que leur diamètre. Le corselet est presque glabre et brillant ; la plaque céphalique est cou- verte d’une tache noire, limitée en arrière par ce sillon et suivant sa courbe rentrante; le thorax et les côtés de la tête sont brun rouge, ces derniers sont seuls garnis de duvet blanc. Les yeux de la face sont verdâtres et entourés de courts cils roux. Le plastron est fauve rouge et le ventre est noirâtre. Les pattes-mâchoires sont noires et couvertes de poils blancs, sauf le dernier article, qui est brun et hérissé de poils noirs; le tarse, plus étroit que chez le falcatus, se termine en pointe ; le digital est conforme au type ; seulement sa base est plus étroite; son sommet est simple comme chez le lælabundus ; la pointe tibiale est très-pelite. L'’abdomen fauve testacé est, sur fes côtés, moucheté de poils noirs rapprochés; dans sa seconde moitié, l’espace clair médian est coupé par cinq petits accents noirs horizontaux et transverses ; le dernier est presque triangulaire ; je pense que pendant la vie cet abdomen doit être couvert de poils blancs ou jaunâtres. Les pattes sont longues et relativement plus fines que chez les autres espèces du groupe; les antérieures, qui sont cependant assez renflées, sont d’un rouge acajou brillant; celles de la seconde paire sont semblables ; les postérieures sont plus fauves, avec le sommet de chaque article brun rouge ; tous ces membres sont armés de gros poils spiniformes. ©. Le corselet est semblable à celui du mâle ; il est seulement dépourvu de la dépression médiane, Le thorax est garni de poils blancs espacés, 64 E. SIMON. (54) Les pattes sont épaisses, mais beaucoup plus courtes, surtout les anté- rieures ; elles sont, ainsi que les paltes-màchoires, d’un fauve rouge foncé, avec la base de la cuisse plus jaune. Les postérieures seules ont des apparences d’anneaux sur la jambe. ESPAGNE. Je dois la connaissance de cette espèce à M. L. Koch. 6° Groupe (INSIGNITUS). Le corselet est fort élevé et peu fees la têle est courte, un peu incli- née el faiblement rétrécie. En arrière, la pente ne commence qu’à la partie postérieure du thorax. La face est haute, et ses angles supérieurs sont arrondis. Les yeux mé- dians ne sont qu'un tiers plus grands que les latéraux; ils sont éloignés des chélycères de la hauteur de leur diamètre ; la base des yeux latéraux est au niveau de leur sommet, de sorte que la ligne oculaire est fortement courbée. Chez la femelle la face est plus basse, et les yeux latéraux sont aussi moins hauts. Le digital est volumineux ; c’est un ovale ou un cœur dont l'extrémité inférieure est infléchie en dehors; le tarse dépasse peu ce digital en avant; la jambe est menue, mais souvent dilatée sur la base du tarse; la cuisse, presque aussi longue, présente près de son sommet une petile saillie gra- nuleuse. 30. ATTUS INSIGNITUS Clerck, A. S., p. 1914, pl. 5, fig. 16. &. Ar. nus ibid 1498 pb ie 7e, Attus quinque-partitus Walck., Apt., t. I, p. 408. — Hahn, Arach., t, IL. Euophrys quinque-partita Ch. Koch, Arach., t. XIV, p. 27, fig. 1296, &. 1297, ©. Aranea navaria Lister, ! Natteets 1 Engel. Spin., p. 245, n° 52 (1778). Attus V-insignitus Westring, A. 5., p. 959 (1). Long. &-9 6 1/2 mil, (1) Le signe dout Clerck a fait prendre le mot insignitus est le double V que Ja femelle porte sur la tête; aussi ce signe doit être supprimé dans une nomenclature et non pas remplacé par le chiffre 5 (55) Monographie des Attides d'Europe. 65 d. Corselet noir, bordé de blanc vif, avec deux lignes en V sur la tête; abdomen noir, avec trois bandes longitudinales blanches ; paltes rou- geûâtres. La tête est faiblement rétrécie ; sa surface est légèrement bombée ; entre les yeux postérieurs elle présente une dépression transverse, droite et très-peu marquée; le thorax est sensiblement dilaté ; au-dessus de lab- domen il est un peu tronqué. Le corselet est d’un beau noir. La tête porte deux lignes brisées jaunes, ayant la forme de deux V l’un dans l’autre, et dont le sommet est tourné en avant; au-dessous de chacun des yeux de la quatrième paire descend une petite ligne formée de poils jaunâtres ; tout autour de ce corselet est une large bordure circulaire blanche. Tous les yeux de la face sont verts; ils sont bien espacés, surtout les latéraux, et peu inégaux; les médians sont éloignés des chélycères de la hauteur de leur diamètre; la base des latéraux est au niveau de leur sommet. L'abdomen, blanchâtre sur les côtés et non velouté sur le dos, est orné d’une large bande médiane et longitudinale du plus beau blanc. Le plastron et le ventre sont d’un gris velouté; les pattes-mächoires sont fauves. Le digital est un ovale, rétréci aux deux bouts et renflé dans le milieu ; sa portion supérieure est droite, tandis que Pinférieure est inflé- chie en dehors. Le second article de la jambe est irrégulier; son bord su- périeur se prolonge sur le tarse sous la forme de deux courtes pointes. La cuisse est comprimée et un peu carénée en dessous. Les hanches et les cuisses des pattes sont fauves; les hanches et les tarses sont plus rougeâtres, chaque articulation porte un mince anneau noir, ?. Corselet gris, avec qualre lignes blanches diffuses en avant; abdo- men gris, avec une bande médiane formée de marbrures blanches ; pattes courtes, fauves et annelées. Le corselet est plus large que chez le mâle ; la tête est relativement plus longue et carrée, c’est-à-dire nullement rétrécie ; en arrière, la dépres- sion est remplacée par un petit sillon, courbé en avant, et visible seule- ment dans le milieu ; ce corselet est couvert de poils jaunâtres et d’autres poils plus blancs, qui forment sur la tête quatre petites lignes parallèles assez peu distinctes. La face est plus large et plus basse; les yeux occu- pent la même place; ils sont seulement un peu plus inégaux. L’abdomen est couvert de duvet fauve clair; en avant il porte une très- large bordure en demi-cercle plus claire, et en arrière une bande médiane formée par deux séries longitudinales de tachettes blanches, rapprochées 4° Série, TOME VIII. 5 4 66 E. SIMON. (56) et limitées de chaque côté par des espaces brunâtres; les pattes latérales de cet abdomen sont mouchetées de points noirs, qui forment de vagues bandes obliques. Les pattes sont d’un fauve verdàtre ou rougeàtre, avec un anneau noir à chaque article ; elles diminuent de longueur de la quatrième à la pre- mière paire. Q (jeune). — Long. 2 milll, Les yeux de la face sont noirs. Le carré céphalique est d’un gris rougeâtre; les côtés de la tête et le thorax sont d’un gris plus clair, presque blanc; tout à fait en arrière, ce dernier, plus glabre, parait foncé. L’abdomen est gris clair ; il est orné d’une ligne médiane rougeâtre qui, en avant, n’atteint pas le bord antérieur et se rétrécit en arrière ; cette bande présente de chaque côté quatre petites denticulations très-blanches ; elle est, de plus, bordée et rehaussée de larges espaces noirs qui l’enve- loppent entièrement. En avant, peu au-dessous du bord, cette bordure noire, très-dévelop- pée, occupe toute la largeur de l'abdomen; au-dessous, elle est au con- traire profondément étranglée ; en arrière, elle diminue en même temps que la ligne médiane; les pattes paraissent plus fines et plus longues que chez l'adulte. (Royat.) SUÈDE. ALLEMAGNE. FRANCE. ANGLETERRE (rare : Camb). POLOGNE (Tack). ESPAGNE. (Grenade). 31. ATTUs Monarpi Lucas, Expl. Alg., p. 156, pl. 7, G' (1). Âttus Nicoleti Lucas, ibid., p. 160, pl 7, (2). (PI. 4°, fig. 17.) Long. G' 6 mill., £ 7 1/2 mill. &. Corselet noir, avec deux larges bandes de poils jaunâtres, s'étendant depuis les yeux postérieurs. Abdomen noir en dessus, avec une ligne lon- giludinale blanche. Membres fauves. (1) La figure de l’Exploration de l'Algérie représente les bandes claires beaucoup trop jaunes ; la femelle (fig. 5) est plus exacte. (2) Cet Attus s'éloigne beaucoup du Bresnieri ; l’analogie que M. H, Lucas trouve entre ces deux espèces est trompeuse et ne tient qu’à la coloration (Expl., p. 156). (57) Monographie des Attides d'Europe. 67 Le corselet est bien voisin de celui du précédent; la tête est cependant moins large : sa dépression, encore plus faible, est pour ainsi dire nulle. Le thorax est moins dilaté. Le corselet est couvert d’un épais duvet noir comme du velours; des yeux de la quatrième paire au pédicule s'étendent deux larges bandes de poils blancs un peu dorés. La partie postérieure est en outre bordée d’une fine ligne blanche. La face est plus étroite que chez VA. insignitus; l'espace inter-mandi- bulaire est plus grand et les yeux médians relativement plus hauts; la base des latéraux est un peu en dessus de leur centre ; ils sont aussi un peu plus inégaux ; les médians seuls sont d’un beau vert. L'abdomen, fauve sur les côtés et noir profond sur le dos, est orné d’une bande longitudinale semblable à celle du corselet, et un peu rétrécie en arrière. Le ventre et le plastron sont blanchâtres et velus. Les paltes-mà- choires, couvertes de poils blancs, sont d’un fauve plus foncé à l'extré- mité ; le digital ressemble beaucoup à celui de lénsignitus ; seulement il se termine inférieurement par une pointe plus fine. Sa surface présente aussi dans le milieu un très petit tubercule. Les pattes, fauve clair, sont un peu rougeàtres aux articulations; elles sont garnies de poils blancs, courts et de crins noirs plus longs. ®. Le corselet est tout à fait semblable à celui du mâle, et est égale- ment étroit, mais complétement dépourvu de dépression. Ge corselet, uni- formément couvert de poils gris fauve, ne présente ni bandes ni bordure. La face est plus large et plus basse ; la ligne oculaire est presque droite, et l’espace qui sépare les médians des chélycères est moindre que leur diamètre, L'abdomen est comme le corselet; seulement il présente dans le milieu une bande longitudinale un peu plus claire, limitée dans sa partie anté- rieure par deux fins traits gris parallèles, et coupée en arrière par de pe- tits accents transverses peu distincts. Le ventre est blanchâtre. Les pattes-mâchoires, d’un jaune pâle, sont hérissées de poils blancs. Les pattes, d’un fauve rougeàtre, sont également velues ; l'extrémité de la cuisse porte un anneau noir, et les autres articles en ont deux. ANDALOUSIE. SICILE (nord de l'Algérie). Gette espèce doit habiter tout le littoral de la Méditerranée ; mais c’est en Sicile que je l’ai prise le plus abondamment, Elle construit sa coque sous les pierres, et en sort souvent pour chasser au soleil. 68 E. SIMON. (58) 32. ATTUS LITTERATUS Walck., Apt., t. I, p. 418. Euophrys festiva Ch. Koch in Herrich-Schæffer. Euophrys striatus Ch. Koch, Arach., & XIV, p. 1, fig. 1272-73 (1). (PI. 4"°, fig. 18.) Long. 4 7 mill., 9 8 mill. &. Corselet noir avec deux lignes fauves. Abdomen gris, avec deux raies de gros points blancs. Pattes fauve brunâtre. ®. Pattes jaunes et annelées. +. La têle est carrée, nullement rétrécie ; sa surface est bombée dans le milieu et un peu inclinée en avant; en arrière il n’y a pas trace de dépression. Le thorax est plus fortement élargi que chez les précédents; ce corselet est d’un noir brillant, c’est-à-dire glabre; le front seul est hé- rissé de crins raides ; des poils fauves, peu serrés, forment cependant deux lignes longitudinales assez minces, qui, partant des angles de la face, passent au-dessous des yeux supérieurs et se rapprochent en arrière. La face, large dans le haut, paraît un peu rétrécie au-dessous des yeux ; ceux-ci sont tout à fait comme chez le Monardi ; ils sont seulement plus fortement inégaux ; l’espace intermandibulaire est très grand: les yeux sont d’un gris bleuâtre. L’abdomen est revêtu d'une fourrure épaisse de poils gris; il porte deux lignes longitudinales et parallèles de points blancs, entourées chacune d’un petit cercle plus foncé; dans la portion antérieure ces points sont plus gros et plus écartés. En arrière, ils sont plus serrés, plus blancs, et prennent la forme de petits accents; les parties latérales sont coupées obliquement de larges zones, alternativement grises et blanches, qui se prolongent jusqu’au ventre : celui-ci est blanc. À Les pattes-mâchoires sont jaunes, avec le dernier article noirâtre; le digital a la forme d’un cœur dont la pointe est tournée en haut, et dont la base externe est plus développée que l’interne; le second article de la jambe couvre la base du tarse d’un rebord découpé. Les cuisses des pattes sont fauves et rembrunies au sommet; les jambes (1) La synonymie donnée par Ch. Koch est fausse ; nous verrons plus loin que l’Araneus striatus de Clerck est le type d’un autre groupe. (59) Monographie des Attides d'Europe. 69 sont d’une teinte plus foncée et les tarses sont noirâtres, surtout ceux de la partie antérieure ; ces pattes diminuent de longueur et augmentent d'é- paisseur de la quatrième à la première ; elles sont toutes armées de crins raides. ©. La tête est comme chez le mâle; elle est seulement tout à fait plane et marquée en arrière d’une apparence de dépression; le thorax est moins dilaté et aussi long ; son bord postérieur est tronqué. Le corselet est tout couvert de duvet gris; on distingue cependant deux vagues bandes plus foncées sur les parties latérales et un espace plus clair au milieu du thorax. La face est seulement un peu moins haute. Les pattes-mâchoires et les pattes sont d’un jaune clair: la cuisse porte deux anneaux noirs à son sommet ; la jambe en a trois, et le tarse un sur chaque article. FRANCE. ALLEMAGNE. POLOGNE. 33. ATTUS CAPREOLUS Lud. Koch, Verhand. Zool. Bot. Wien., p. 872 (1867). (PILES, fig. 46.) Long. < 6 mill., ® 8 mill. . Téte avec une ligne médiane blanche. Thorax avec deux larges taches triangulaires. Pattes robustes, longues el annelées. La tête est relativement plus courte et aussi plus large, surtout en avant, car les yeux latéraux paraissent un peu plus écartés que les pos- térieurs ; le sillon interoculaire est visible et droit ; le thorax est dilaté et arrondi, nullement tronqué. Le corselet est noir, couvert de poils foncés et hérissé en avant de crins noirs plus longs et raides. La tête présente en avant une tache médiane allongée et blanche, ainsi qu'un petit point blanc au-dessus de chacun des yeux postérieurs. Le thorax est bordé d’une fine ligne circulaire blanche, et porte, dans le milieu, deux larges taches triangulaires réunies par la pointe, et figurant ainsi les deux ailes d’un papillon. La face est large et blanche; elle est plus brune que dans les autres espèces, surtout dans le milieu; par ses yeux, cet Aftus se rapproche plus de lénsignitus que des trois précédents ; la courbe est même exagérée; les 70 E. SIMON. (60) yeux médians sont séparés des chélycères par un espace moindre que leur diamètre ; la base des latéraux est au-dessus de leur centre ; les médians sont verts et les autres noirs. L’abdomen paraît couvert de poils fauves ou blanchätres (ces poils sont presque tous enlevés par le frottement). Le ventre est fauve. Les pattes-mâchoires, d’un brun fauve, sont hérissées de crins blancs ; le digital est cordiforme ; mais la pointe est inférieure ; le sommet externe est plus développé que l’autre; le milieu est renflé. Les pattes, longues, robustes et très-velues, sont blanches avec deux larges anneaux noirs, un à chaque article : l’un à la base, l’autre au sommet. d. Gorselet el abdomen gris. Pattes rougeâtres et annelées, mais cou- vertes de poils blancs. Le corselet est bien voisin de celui de l'insignitus ®. Les yeux posté- rieurs sont peut-être un peu plus divergents et plus petits; le sillon qui est au-dessous est aussi moins profond. Les yeux de la face sont de couleur bronzée. Le carré céphalique est couvert de duvet fauve clair; des espaces un peu plus foncés, c’est-à-dire moins velus, dessinent de petites lignes peu dis- tinctes qui convergent en avant. Les poils qui couvrent le thorax sont plus blancs et moins serrés ; on distingue dans le milieu un petit trait blanc longitudinal, et de chaque côté une tachette de même couleur. L’abdomen et le ventre paraissent fauves (ils sont en mauvais état dans le type que j'ai sous les yeux). Les pattes-mächoires sont jaune clair. Les pattes sont rougeâtres avec de nombreux anneaux noirs, souvent incomplets, de sorte qu'elles paraissent plutôt ponctuées qu’annelées ; elles sont en outre garnies de poils blancs. GRÈGE (Tinos). (Se trouve aussi en Palestine.) M. L. Koch n’a connu que la femelle et me l’a communiquée. Je dois le mâle à M. O. P. Cambridge, qui l’a pris en Palestine, près du lac de Tibériade. 9/4. ATTUS CANDIDUS. Sp. nov. Long. 7 mill. Corselet, abdomen et paltes d'un blanc pur, sans aucune tache. Pattes courtes, dans l’ordre 4, 8, 1, 2, (61) Monographie des Attides d'Europe. 71 @. La tête est plus courte, plus étroite et plus inclinée que chez l’insi- gnitus $; en arrière, elle présente une dépression transverse à peine visible. Le thorax est largement dilaté et arrondi. Le corselet est entièrement couvert de duvet d’un blanc éclatant ; le front seul porte quelques poils plus longs et plus raides, noirs. Les yeux sont tout à fait comme chez l’insignitus Q, ils sont seulement plus éloignés des chélycères ; les médians sont verts et les autres sont bronzés. L’abdomen est tout blanc; son bord antérieur porte une touffe de poils plus longs et raides, qui sont également blancs. Le plastron et le ventre sont comme le dos. Les pattes-mâchoires, robustes et fauves, présentent de longs poils blancs disposés régulièrement de chaque côté. Les pattes, d’un fauve clair, sont ornées d’anneaux gris; mais elles sont tellement couvertes de duvet blanc, qu’ils sont tout à fait dissimulés. Les deux paires antérieures sont sensiblement plus épaisses que les autres (1). ANDALOUSIE. J'ai pris un individu à Albacète, ville de la province de Murcie. 39. ATTUS AFFINIS Lucas, Expl. Sc. Alg., p. 161, pl, 7. Long. 7 mill. Corselet, abdomen et pattes rouge de rouille, sans aucune tache. Pattes courtes, dans l’ordre 4, 3, 1, 2. $. La tête est plus large que chez le précédent et carrée ; elle rappelle celle de l’insignitus $ ; seulement, en arrière, elle est dépourvue de sillon. Le corselet est en entier revêtu de duvet rouge brique ; en avant, il porte quelques crins noirs. La face est basse, et la ligne oculaire à peine courbée ; les yeux mé- dians sont seuls d’un beau vert. L'abdomen, large et un peu tronqué en avant, est rouge comme le cor- selet; sa ligne médiane paraît un peu plus fauve ; les filières sont rouges ; le dessous du corps est gris clair. Les chélycères sont d’un noir brillant. (1) I est probable que la coloration du mâle est linéaire, comme chez les précé- dents. 72 E. SIMON. — Monographie des Attides d'Europe. (62) Les pattes-mâchoires sont fauves, avec des poils blancs disposés en sé- ries régulières. Les pattes, peu robustes el courtes, sont fauves, avec des anneaux bruns dissimulés par une couche épaisse de poils roux, comme ceux du corps; aux articulations, s’échappent des poils noirs, raides, plus longs mais moins nombreux (1). ANDALOUSIE. SICILE (nord de l’Algérie). Speciei invisæ. ATTUS ATELLANUS Ch. Koch, t, XIV, p. 41, fig. 1302. Corselet noir avec une mince bordure blanche. Abdomen noir. Pattes noires avec les tarses fauves. BAVIÈRE. ATTUS TRILINEATUS W. Rossi in Haidinger, Wien., 18/47. Rougeâtre, partie céphalique du corselet noire, partie thoracique large- ment bordée de blanc ; abdomen presque ovale, avec trois raies longitu- dinales blanches ; ventre fauve. Pattes antérieures assez fortes et brunes, les postérieures plus longues. SICILE, (1) Celte espèce est peut-être la même que l'Attus vulpinus de Sundevall, décrite par Westring (A. S., p. 554) et que le Dendryphantes auratus de Ch. Koch (Arach., t. XIII, p. 82). RÉVISION DE LA Tribu des HYPÉRIDES, Lacordaire, ET EN PARTICULIER DES GENRES Hypera GErM., Limobius, SCHÔNH. ET Coniatus (GERM.) SCHÜNH. RENFERMANT LA DESCRIPTION DE PLUSIEURS GENRES NOUVEAUX ET DE 85 ESPÈCES NOUVELLES, Suite (1) Par M. G. CAPIOMONT. (Séance du 24 Juillet 1867.) 5° GENRE : HWPERA (Suite). Premier article du funicule des antennes plus long que le deuxième. 3° SECTION : Hsrachypera. a. Élytres variées de noir et de cendré, sur un fond roussätre, fauve clair ou doré. b. Yeux petits, leur longueur égalant environ la moitié de l'épaisseur du rostre....,.,........ 33. porcella Schünherr. bb. Yeux grands, leur longueur égalant environ l'épaisseur du rostre, (1) Voir Annales Soc. Ent, de France, année 1867, page 417 à 560 et pl. {1 et 12. L° Série, TOME VII. 5 b 74 G. CAPIOMONT. c Taille de 5 à 7 millimètres. Corps courtement ovale. d. Élytres couvertes, en outre des écailles, de petites soies dressées, noires et blanches, bien visibles à la loupe sous un certain angle et placées sur trois ou quatre rangs sur chaque intervalle.......... 3h. iberica Capiomont. dd. Élytres ayant, en outre des écailles, des soies courtes, couchées, uniformément d’un gris jaunâtre ou d’un jaune pâle doré. f. Plus régulièrement ovale; couleur fauve claire, dorée, presque uniforme, seulement un peu plus brillante à la suture; strie suturale très- divergente à la base dans le g'.............. 37. Fairmairei Capiomont. ff. En ovale moins régulier, plutôt ogival; couleur fauve, dorée ou cuivreuse, marbrée de gris et de brun, à peu près également distribuée par- tout ; strie suturale peu divergente à la base dans le/male ms ne 36. Barnevillei Capiomont. cc. Taille de 7 à 10 millimètres. Corps en ovale assez allongé.....:......4,...."vh7. circumvaga SChônherk, (1). aa. Élytres variées de noirâtre et de cendré ou de blanc argenté sur un fond gris plus ou moins obscur. b. Téguments ne portant, en outre des écailles piliformes, que des soies très-courtes, peu visibles et seulement à un assez fort grossissement. c. Macules noires des interstries alternes formées par des fascicules de poils paraissant saillants, vus oblique- ment à la loupe.............. A3. lusitanica Capiomont. ec. Macules noires des interstries alternes formées par des écailles piliformes ne faisant pas saillie au-dessus de chaque intervalle. d. Pronotum inégal, bosselé....... 38. rudicollis Capiomont. dd. Pronotum plus ou moins ponctué, quelquefois ru- gueusement, jamais bosselé, (1) La couleur de la vestiture est très-variable dans cette espèce. En général elle est d’un jaune sale avec quelques taches plus obscures sur les intervalles alternes ; mais on trouve des individus plus ou moins brunâtres et d’autres de couleur cendrée et même d’un gris bleuâtre. Révision des Hypérides. 75 f. Pronotum au moins un tiers plus large que long, même dans le mâle; forme ovale très-écourtée. 4. obtusa Rosenhaüer, ff. Pronotum seulement un peu moins long que large dans le mâle; forme plus ovée. g. Sixième strie des élytres sinueuse antérieure- ment derrière l’épaule dans le 4; interstries plus finement chagrinés dans la femelle. h. Rostre presque cylindrique, épais seulement d’un demi-millimètre... 39. sierrana Capiomont. hh. Rostre sensiblement anguleux, son épaisseur égalant environ un millimètre, ...... Née A0. Piochardi Capiomont. gg. Sixième strie des élytres non sinueuse intérieu- rement derrière l’épaule dans le &'; interstries plus fortement chagrinés, presque granuleux dans la ©. h. Pronotum ayant sa plus grande largeur au milieu, même dans le 4; taille plus faible, ' h à 5 millimètres. j. Vestiture plus fine, soyeuse, non dressée; pronotum plus transversal .........,. 45. montivaga Capiomont, Jj Vestiture plus grossière, dressée; pronotum moins dilaté latéralement. 46. Perrisi Capiomont, hh. Pronotum n'étant pas plus large au milieu qu'à la base dans le &'; taille plus forte, 5 à 7 millimètres. j. Ponctuation du pronotum plus régulière, plus espacée, moins rugueuse à la base ; d' forme plus trapue, ® moins régulière- ment ovale, aspérités des interstries moins saillantes. ... 42. Delarouzei Capiomont. ji. Ponctuation du pronotum plus dense, plus rugueuse, surtout à la base; et @ forme plus régulièrement ovale ; aspé- rités des interstries plus visiblement gra- NUlé Ses | PS OR hispanica Capiomont. bb. Téguments offrant, en outre des écailles, des soies lon- gues, dressées, bien visibles surtout dans le 4. 76 © G. CAPIOMONT. c. Saillie mésosternale assez large au milieu, puis ter- minée en pointe. (Voir planche 1, fig. 21 bis.) d. Pronotum déclive en avant, assez fortement convexe et un peu anguleusement dilaté sur les côtés dans Ja PE See D RER ANR. A8. quttipes Ghevrolat. dd. Pronotum peu convexe, pas déclive en avant, non anguleusement dilaté sur les côtés. f. Front plan, yeux saillants... 49. Chevrolati Gapiomont. ff. Front convexe, yeux peu ou point saillants. g. Rostre assez mince, subeylindrique, sa longueur égalant environ trois fois son épaisseur. . .….… 50. Deyrollei Capiomont. gg. Rostre assez épais, subanguleux, sa longueur égalant deux fois son épaisseur. h. Pronotum visiblement arrondi latéralement, un peu convexe en dessus; forme plus large, moins parallèle. ...... 52. crinita Dejean. hh. Pronotum presque carré, plan en dessus, forme oblongue, même dans la Q. j. Soies plus longues, plus tomenteuses ; taille , de 5 à 6 millimètres. 54. hispidula Schônherr. ji. Soies plus courtes, plus raides; taille plus faible: {millimètres :. 1202002 55. hicerichontica Capiomont. cc. Saillie mésosternale assez largement parallèle, comme tronquée à l'extrémité. (Voir planche 4, fig. 49 bés.) 51. fumida Dejean. ccc. Saillie mésosternale étroite, diminuant régulièrement de largeur de la base à la pointe... 53. perplexa Rambur. 34. HYPERA IBERICA mihi. Obovata, nigra, squamulis piliformibus umbrinis aureo-micantibus vestila, maculis plurimis aureo-cupreis et aliis nigricantibus variegata; antennis piceis, articulo 1° funiculi ?° longiore; rostro mediocri, crassc, subrecto, medio carinato; prothorace latitudine maxima breviore, lateribus basi recto, apice angustalo, dorso convexo, antrorsum deflexo, dense punc- tulalo, lèneis tribus albido-setosis ornato ; elytris obovalibus, convexis, modice punclalo-striatis; interstitiis subliliter coriaceis, atro albidoque Révision des Hypérides. 77 setosis, alternis convexioribus, setès longioribus instructis, nigro aureoque vel argentato tessellatis. Long. 5 mill.; larg. 3 mill. Tête forte, convexe, densément pointillée, à pubescence fauve. Yeux noirs, subdéprimés, oblongs. Rostre un peu plus long que la tête, épais, presque droit, muni d’une carène lisse, bien évidente, un peu anguleux latéralement, ruguleusement pointillé, couvert de poils fauves plus denses à la base, presque lisse et dénudé au sommet. Fossette interoculaire oblongue, très-bien marquée. Sillon nasal allongé, à bords un peu sail- lants. Antennes n’atteignant pas la base du pronotum, assez épaisses, couleur de poix; les deux premiers articles du funicule obconiques, un peu allon- gés, le 4° fortement renflé au sommet, plus long que le 2°, le 3° moitié plus court que le 2°, les suivants diminuant progressivement de longueur, les derniers transversaux. Massue en ovale court, acuminée et d’un testacé ferrugineux au sommet. Pronotum un peu plus court que large, presque droit sur les côtés et à la base, obliquement et régulièrement rétréci au milieu des côtés jusqu’au sommet, fortement convexe en dessus, incliné en avant, finement et den- sément pointillé, marbré de fauve doré et de noir, avec trois lignes lon- gitudinales de poils écailleux blanchâtres situées au milieu et près des bords latéraux. Écusson bien visible, en triangle arrondi, à pubescence écailleuse dorée. Élytres plus larges que le pronotum à la base, au moins deux fois et demie plus longues que lui, de forme obovale, à convexité antéro-posté- rieure très-marquée, fortement déclives postérieurement ; épaules à peine saillantes ; ponctuées-striées, avec les intervalles finement chagrinés, assez larges, évidemment bombés, surtout les alternes ; variées sur toute leur surface de taches nombreuses, tantôt noires et tantôt d’un fauve doré, celles des intervalles alternes ordinairement plus apparentes, les fauves prenant une teinte plus pâle, principalement le long de la suture ; munies en outre de soies mi-couchées, alternativement noires et blanchâtres selon la couleur des écailles sous-jacentes, et disposées sur deux ou trois rangs, celles des intervalles impairs environ deux fois plus longues que les autres. Dessous du corps d’un cuivreux doré ; ventre finement chagriné ; der- nier arceau de l'abdomen très-court, Pieds robustes, variés de cendré et de fauve ; cuisses en massue ; tibias assez épais, les antérieurs un peu recourbés en dedans avant l'extrémité ; tarses et ongles ferrugineux. Cette espèce est originaire de l'Espagne méridionale. 78 G. CAPIOMONT. Lindividu décrit, le seul qu’il m'ait été donné de voir, est une femelle qui appartient à M. Aubé. Sa forme, sa couleur, aussi bien que la con- vexité de son pronotum et de ses élytres distinguent très-bien l’'Hyp. iberica de toutes les espèces voisines. 09. HYPERA PORCELLA Schônherr, inédit. Ovata #, breviter ovata $, picea, squamulis umbrinis dense tecta ; an- tennis rufo-piceis, articulo 1° funiculi 2° longiore, oculis minutis ; rostro brevi, crasso, lateribus angulato, rugoso-punctulato ; prothorace latitudine maxima, in mare vix, in femina sensim breviore, lateribus fere recto, apice parum angustato, supra convexo, æqualiter dense punctulalo, um- brino-piloso, obscure pallido trilineato ; elytris ovatis, convexis, sat for- titer punctalo-striatis ; interstiliis alutaceis, subplanis, umbrino-squa- mosis, allernis latioribus et elevatioribus, cinereo-albido fuscoque nota- lis ; nterstitio Lertio el quinto basi fusco-maculatis. Long. 7 à 8 mill.; larg. 3 à 5 mill. Phytonomus porcellus Schünherr in museo. Ovale 4, brièvement ovale ©, couleur de poix ; eouverte de poils et d’é- cailles de couleur fauve à reflets métalliques, variés de macules noires et cendrées sur les intervalles impairs des élytres. Tête grosse, arrondie, convexe, finement pointillée, à pubescence gri- sâtre. Yeux petits, oblongs, subconvexes, bruns, égalant en longueur en- viron la moitié de l'épaisseur du rostre. Celui-ci une fois et demie plus long que la tête, épais, arqué, subanguleux sur les côtés, densément et assez fortement ponctué, noir, garni de poils d’un gris fauve, plus serrés à la base. Fossette interoculaire petite, ovale, peu apparente. Sillon nasal oblong, profond et bien circonscrit. Antennes courtes, épaisses, égalant environ deux fois la longueur du rostre ; d’un brun rougeâtre; sommet du scape dépassant le milieu de l'œil, 1° article du funicule plus long que le 2°, celui-ci environ deux fois aussi long que large au sommet, les deux suivants à peine plus longs que larges, un peu arrondis, les derniers lenticulaires. Massue forte, ovale- oblongue, plus claire à l'extrémité. Pronotum presque carré dans le mâle, un quart plus court que large dans la femelle, un peu rétréci en avant, légèrement lobé derrière les yeux, convexe en dessus, densément et uniformément pointillé, noir, revêtu de poils fauves assez grossiers et appliqués, avec trois lignes longitudinales plus päles, peu apparentes, situées au milieu et près des bords latéraux. É cusson assez grand, triangulaire, à pubescence grisätre. Révision des Hypérides. 79 Élytres ovales 4, courtement ovales ®, environ une fois et demie aussi larges que le pronotum, moins de trois fois aussi longues que lui, à épaules arrondies, augmentant un peu de largeur après celles-ci jusque vers le milieu, diminuant ensuite progressivement et régulièrement de largeur et arrondies à l'extrémité, échancrées à la base, convexes en dessus, inflé- chies sur les côtés, déclives postérieurement, assez fortement ponctuées- striées, brunes, recouvertes de poils et d’écailles d’un fauve clair avec les intervalles alternes plus larges, un peu bombés et variés de taches noires et cendrées blanchâtres. Dessous du corps brun, à pubescence épaisse, grisâtre, maculée de brun roussâtre. Abdomen finement pointillé. Pieds robustes, courts, d’un ferru- gineux obscur ; cuisses fortement en massue; tibias épais ; tarses courts, très-dilatés, surtout les antérieurs ; ongles très-grands et très-recourbés. Tout linsecte est porteur, en outre des écaïles et des poils, de soies peu allongées, grossières, raides, très-inclinées en arrière, noires ou gri- sâtres, selon la nuance correspondante des parties sous-jacentes. Le mâle et la femelle ont les caractères sexuels du groupe. Cette espèce est facile à distinguer de toutes ses voisines par sa {aille re- lativement assez forte, par la couleur de sa vestiture, et surtout par ses yeux, dont la longueur égale à peine la moitié de l'épaisseur du rostre. Je n’en connais que cinq individus, que j'ai vus dans les collections von Kiesenwetter, Dejean, Reiche et Schünherr ; elle portait dans celle-ci le nom inédit que je lui ai conservé. Grèce et île de Rhodes. 36. HYPERA BARNEVILLELI mihi. Ovalis 4, breviter ovata ®, nigra, squamulis, piliformibus aureo-cupreis dense tecta; antennis ferrugineis, articulis 4° funiculi 2° longiore; ros- tro mediocri, subarcuato, medio carinato; prothorace lalitudine maxima breviore, lateribus vix ampliato, antice angustato, dorso plantusculo, ru- gose punclalo, basi canaliculato ; elytris sat fortiter punctato-striatis, in- lerstiliis convexis, coriaceis, cupreo vel aureo squamosis, alternis obsolete cinereo brunneoque maculatis. Long. 4 1/2 à 6 mill,; larg. 2 à 3 mill. Noire, recouverte d’écailles d’un cuivreux doré mat. Tête moyenne, convexe, finement pointillée, noire, garnie d’écailles piliformes à reflets dorés. Yeux oblongs, un peu saillants, bruns. Rostre à peu près une fois et demie aussi long que la tête, médiocrement épais, longitudinalement caréné au milieu, revêtu de poils squamiformes, excepté au sommet, où il est lisse et brillant. Fossette interoculaire peu visible, Sillon nasal bien marqué. 80 G, CAPIOMONT. Antennes médiocres, ferrugineuses, très-peu pubescentes; les deux pre- miers articles du funicule allongés, le 1 très-renflé au sommet, plus long que le 2°, le 3° obconique, moitié moins long que le 2°, les suivants encore plus petits; massue grande, ovale-oblongue, pubescente, ordinaire- ment rembrunie. Pronotum pas tout à fait aussi long que large dans le mâle, évidem- ment plus court dans la femelle, droit sur les côtés à la base, rétréci au sommet, un peu dilaté et arrondi vers le tiers antérieur, presque plan en dessus, surtout dans le mâle, visiblement et largement canaliculé à la base, densément et rugueusement pointillé, un peu inégal, noir, recou- vert d’écailles à reflet cuivreux doré, plus serrées près des bords laté- raux et le long de la ligne médiane. Écusson triangulaire, bien visible, d’un vert argenté brillant. Élytres plus larges que le pronotum à la base, plus de trois fois aussi longues que lui, un peu anguleuses aux épaules, fortement dilatées sur les côtés après celles-ci dans la femelle, beaucoup moins dans le mâle, dimi- nuant de largeur après le milieu et obtusément arrondies à l’extrémité, convexes dans la femelle, un peu aplaties antérieurement dans le mâle ; assez fortement ponctuées-striées, avec les intervalles convexes, visible- ment chagrinés, revêtus d’écailles d’un cuivreux doré, presque sans éclat, ordinairement plus denses le long de la partie postérieure de la su- ture’; variées en outre sur les intervalles alternes de quelques taches cen- drées et brunâtres, visibles seulement dans un certain jour. Dessous du corps garni d’écailles piliformes peu serrées, d’un cuivreux doré ; abdomen finement chagriné. Pieds médiocres, à pubescence écail- leuse, courte et brillante ; cuisses légèrement en massue; tibias assez forts, un peu recourbés en dedans avant l’extrémilé dans la femelle, beaucoup plus visiblement dans le mâle; tarses et ongles d’un ferrugineux obscur. Quelquelois tout l’insecte est varié de gris cendré et de cuivreux doré. Le mâle diffère de la femelle par les caractères communs à toutes les espèces du groupe. L'Hyp. Barnevillei est propre à la chaîne des Pyrénées. Elle a été trou- vée à Saint-Sauveur par M. de Bruck, à la Preste par M. Bellevoye, à Ba- gnères-de-Bigorre par MM. de Bonvouloir et Ch. Brisout de Barneville. Je l’ai dédiée à ce dernier, autant comme un témoignage de ma haute estime pour ses connaissances el ses travaux en enlomologie, qu'en sou- venir des nombreuses découvertes dont il a enrichi la faune de notre pays. D'après M. Henri de Bonvouloir, elle vit sur une plante assez commuue au bord des torrents dans les Pyrénées, le Saxiphraga autumnalis. Révision des Hypérides. 81 37. HYPERA FAIRMAIREL mihi. Oblongo-ovata &, breviter ovata ®, nigra, squamulis piliformibus um- brinis dense tecta, antennis rufo-piceis, articulo 4° funiculi 2° longiore ; rostro breviore, crasso, subrecto, cbsolete carinato; prothorace longiore, lateribus antice vix dilatato, dense subtililerque punctulato, basi canalicu- lato; elytris punctato-striatis, albido-setosis, interstitiis vix convexts, coréaceis, maculis minimis, brunneis remote obsoleteque notatis. Long. 5 à 6 mill.; larg. 2 à 3 mill. Voisin de la Barnevillei quant à la forme générale; s’en distingue par les caractères suivants : les écailles sont d’une couleur fauve presque uni- forme et prennent une teinte pâle le long de la suture et sur les inter- valles impairs. Le rostre est plus court et plus épais ; la carène rostrale est très-écourtée et peu saillante ; la tête est un peu plus forte et plus convexe. Le pronotum est un peu plus long, aussi densément mais à peine ruguleusement pointillé ; le sillon de la base est en outre très-peu appa- rent. Les élytres sont en ovale plus régulier, moins ogivales dans la femelle, sans saillie aux épaules; les stries sont moins profondes et plus finement ponctuées; les interstries sont presque plans avec les alternes notés de quelques taches ponctiformes éloignées, brunâtres, très-peu vi- sibles. Tous les intervalles sont en outre revêtus de soies courtes, gri- sàtres, mi-couchées, disposées sur deux ou trois rangs et très-visibles sur les individus frais. La femelle est moins convexe postérieurement que celle de la Barnevil- lei, et son pronotum est plus plat et moins arrondi sur les côtés en avant. Le mäle est plus régulièrement ovale et d’une taille plus grande que celui de l'espèce susdénommée ; il a la strie suturale très-divergente en dehors à la base. Mäle et femelle ont les caractères sexuels du groupe, L'Hyp. Fairmairei wa élé rencontrée jusqu’à présent que daus la Lo- re. Jen ai vu plusieurs individus dans les collections de MM. Aubé, Chevrolat, Fairmaire et Reiche. Je l'ai dédiée à notre savant collègue, le continuateur émérite du Genera de Jacquelin Duval. k° Série, TOME VII. 6 82 Ge GAPIOMONT, 37 bis. HYPERA DUBIA mihi. Près de la Fairmairei devrait prendre place une espèce dont je n'ai vu qu'un individu mâle, provenant également de la Lozère, et qui, bien qu’en différant en beaucoup de points, pourrait fort bien n’en être qu’une va- riété très-remarquable. Je me contenterai d’en donner la diagnose sui- vante : Ovalis, nigra, squamulis piliformibus uinbrinis veslila ; antennis rufo- piceis, arliculo 1° funiculi 2° longiore; rostro arcuato, evidentius cari- nato; prothorace breviore, lateribus basi subrecto, antice angustato, ru- goso-punctalo, supra vix convex9, basi canalicula brevi instructlo, obso- lete albo-trilineato ; elytris fortius punctalo-strialis, interstitiis coriaceis, conveæis, alternis cinereo brunneoque maculalis, sutura postice viridi- argenteu. Long. 4 mill.; larg. 2 mill. Le rostre est sensiblement arqué, la carène est bien apparente dès la base. Le pronotum est beaucoup plus court ; il est rétréci à partir du pré- mier tiers antérieur, tandis que dans la Faërmatrei la partie étroite est située plus en avant; à la base du pronotum on voit un sillon très-court, au fond duquel sont quelques poils d’un gris argenté. La ponctuation des stries est plus forte, plus profonde ; les points sont plus allongés et plus écartés, par conséquent moins nombreux. Les interstries sont plus étroits, plus bombés, la couleur est fauve brunâtre, avec les intervalles allernes des élytres variés de cendré et de brun foncé, et l'extrémité de la suture d’un vert argenté, dont l'éclat n'apparaît bien que sous un certain angle. Les soies des interstries sont aussi plus rudes et moins nombreuses, et la strie suturale n’est pas dirigée obliquement en dehors à la base. Collection Fairmaire. 38. HYPERA RUDICOLLIS mihi. Oblongo-ovata d', ovata $, nigra, squamulis piliformibus griseis dense tecta; anlennis rufo-piceis, afticulo 1° funiculi 2° longiore; rostro me- Révision des Hypérides. 83 diocri, subarcuato, evidentius carinato ; prothorace subquadrato, supra planiusculo, inæqualiler fortiterque rugoso-punctato, obsolele cinéreo-tri- lineato ; elytris punctato-striatis, punctis magnis, remotis, in striis impres- sès ; interstitiis coriaceis, subconvexis, squamositate grisea obsitis, alter- nis cénereis, atro fasciculatis, sutura postice squamosa. Long. 4 1/2 à 5 1/2 mill.; larg. 2 à 3 mill. Voisine de la Faërmairei, mais généralement plus petite ; a aussi quelque ressemblance avec la Barnevillei, dont elle a les dimensions et presque la forme ; se distingue facilement de Loutes les deux par son pronotum gros- sièrement et fortement ponctué, raboteux, inégal, par les pelites touffes de poils courts, noirâtres, dont les intervalles alternes des élytres sont pa- rés sur un fond cendré, par la ponctuation des stries plus profonde et plus distante, par la couleur générale d’un gris un peu obscur et par la bor- dure d’un blanc un peu ochracé placée le long de la moitié de la par- tie postérieure de la suture. Elle n’a d’ailleurs ni les soies inclinées, presque appliquées de la Faër- mairei, ni la forme ovale écourtée de la Barnevillei. La ponctuation seule du pronotum, qui n’a d'analogie avec aucune autre, suflil pour faire reconnaître cette espèce. Habite le Portugal. Collections de MM. Aubé, Chevrolat et Reiche. 39. HYPEPA SIERRANA Capiomont. Ovalis, nigra, squamulis piliformibus umbrinis cinercisque variegalu ; antennis rufo-piceis, articulo 1° funiculi 2° longiore ; rostro brevi, cras- siusculo, subrecto, obsolete carinato ; prothorace latitudine maæima bre- viore, lateribus modice rotundato-amplialo, apice angustato, supra convexo, dense ruguloso-punctulato, squamulis cinereis umbrinisque variegato, late- ribus infuscato, albido trilineato; elytris ovatis, sat fortiter punctato-stria- tis, umbrino cinereoque squamosis ; interstiliis subconveæis, alutaceis; alternis pallidioribus et elevatioribus, obsolele fusco-notatis. Long. 7 1/2 mill.; larg. 4 mill, Mas. Ignotus. Tête médiocre, arrondie, peu convexe, densément pointillée, noire, à pubéscence cendrée. Yeux ovales, subdéprimés, noirs, Rostre un peu épais, 8! G, CAPIOMONT. une fois et demie aussi long que la tête, à peine anguleux latéralement, legèrement arqué, obtusément caréné, densément el ruguleusement poin- tillé, noir, garni de poils cendrés assez fournis à la base, disparaissant au sommet. Fossette interoculaire, ovale arrondie, bien marquée. Sillon nasal assez allongé, mal circonscrit. Antennes courtes, assez épaisses, d’un rouge brunätre, moins de deux fois aussi longues que le rostre ; les deux premiers articles du funicule obconiques, le 1° plus long que le 2°, 3-4 arrondis, 5-7 transversaux. Massue forte, ovale, acuminée, rembrunie. Pronofum un quart plus large que long, à peine rétréci à la base, assez fortement au sommet, légèrement dilaté et arrondi latéralement, convexe, densément et ruguleusement pointillé, noir, varié de poils et d’écailles cendrés argentés et brunâtres, avec les côtés rembrunis et trois iignes longitudinales d’un blanc ün peu métallique, situées au milieu et en de- dans des bords lateraux. Écusson triangulaire, bien visible, d’un blanc argenté. Élytres en ovale régulier, moins de deux fois aussi larges que le prono- Lum, trois fois environ aussi longues que lui, à épaules arrondies et abais- sées; dilatées latéralement après celles-ci jusque vers le milieu, dimi- nuant ensuite régulièrement de largeur et arrondies à l'extrémité ; convexes en dessus, infléchies sur les côtés, très-déclives postérieurement, à cour- bure antéro-postérieure très-prononcée ; striées-ponctuées de points assez rapprochés ; noires, couvertes d’une fine pubescence noire et cendrée en- tremêlée; intervalles presque plans, visiblemont chagrinés; les alternes plus convexes et d’une couleur plus pâle, notés en outre de quelques taches roussâtres peu apparentes; postérieurement, la suture et la marge exté- rieure sont d’un cendré blanchâtre. En outre des écailles piliformes déjà décrites, les téguments offrent des soies assez nombreuses, un peu rigides, très-inclinées en arrière, et colo- rées comme les parties sous-jacentes. Dessous du corps noir, à pubescence grisàtre, rare. Abdomen finement pointillé, un peu rugueux; pieds assez robustes, noirs, portant des poils grisätres peu abondants:; cuisses en massue ; tibias presque droits, assez épais; tarses ferrugineux, leurs articles fortement dilatés; ongles longs, robustes, très-recourhbés. Je n'ai vu qu'une femelle de cette espèce. Elle appartient à M. Kiesen- welter, qui l’a capturée dans la Sierra-Nevada. Elle ressemble un peu à la femelle de l'Hyp. Piochardi, mais elle est plus grande; sa courbure antéro-postérieure est plus prononcée, son pronotum Révision des Hypérides, 85 est relativement moins large, ses élytres sont plus convexes, sa vestiture est moins foncée, etc. 0. HYPERA PIOcHARDI mihi, Oblonga &, ovata ®, nigra, squamulis piliformibus griseis dense ves- tita; antennis piceis, articulo 1° funiculi 2° longiore ; rostro mediocri, crasso, subrecto, obsoletius carënato ; prothorace latitudine maxima bre- viore, lateribus ampliato, apice angustatc, supra convexo, subtiliter crebre punctulato, cinereo trilèneato ; elytris punclato-striatis, interstitiis sub- plans, subtiliter coriaceis, alternis cinereo fuscoque variegatis, sulur'a pos= tice sæpius cupreo-micante. Long. 5 à 6 mill.; larg. 2 1/2 à 3 1/2 mill. Tête assez forte, arrondie, convexe, finement pointillée, garnie de poils orisâtres. Yeux oblongs, noirs, un peu saillants. Rostre un peu plus grand que la tête, légèrement arqué, assez épais, presque anguleux sur les côtés, finement caréné, densément et ruguleusement pointillé, recouvert de poils d’un gris sombre plus serrés à la base, presque complétement dé- nudé au sommet. Fossette interoculaire obsolète, Sillon nasal bien mar- qué. Antennes assez courtes, un peu épaisses, couleur de poix, les deux premiers articles du funicule allongés, deux fois aussi longs que larges, le 1° plus long que le 2°, les trois suivants à peine aussi longs que larges, les deux derniers transversaux; massue forte, oblongue, pubescente, d’un ferrugineux clair au sommet. Pronotum plus court que large, plus visiblement dans la femelle, sen- siblement dilaté et arrondi au milieu sur les côtés, rétréci au sommet et à la base, convexe en dessus, densément pointillé, orné près des bords la- téraux et sur la ligne médiane de trois lignes de poils écailleux cendrés, les latérales un peu sinueuses intérieurement avant le sommel. Écusson visible, triangulaire, d’un gris cendré écailleux. Élylres ovales, plus élargies dans la femelle, à peine plus larges que le pronotum à la base, environ trois fois plus longues que lui, médiocrement convexes en dessus, obtusément arrondies à l’extrémité, ponctuées-striées, avec les interstries presque plans, finement chagrinés ; les alternes variés de macules cendrées et brunâtres. A la base de chacun des trois premiers intervalles alternes on voit une tache brune, en forme de triangle allongé, 86 G. CAPIOMONT. qui existe également dans certaines espèces du même groupe, mais beau- coup plus apparente dans celle-ci. En outre, la suture est ordinairement bordée dans sa partie postérieure d’écailles piliformes d’un aspect un peu CUivreux. Dessous du corps garni de poils écailleux à reflets métalliques sur. les côtés. Abdomen finement chagriné. Pieds forts, variés de gris et de cendré; cuisses en massue ; tibias épais ; tarses assez courts; ongles cou- leur de poix. Le mäle est plus petit et plus étroit que la femelle, et offre d’ailleurs les caractères sexuels communs à toutes les espèces du groupe; mais ils sont moins tranchés, quoique faciles à constater. Il ressemble pour la forme à un petit punctatus. Gette espèce a été trouvée à Faillefeu, Basses-Alpes, par feu Delarouzée et par notre jeune et zélé collègue M. Piochard de la Brûlerie, à qui je me suis fait un plaisir de la dédier, HA. HYPERA HISPANICA mihi. Ovata, nigra, setulosa, squamulis piliformibus griseis dense tecta ; an- tennis piceis, articulo 4° funiculi 2° longiore; rostro brevi, subrecto, cari- nalo; prothorace subcylindrico, apice angustato, in femina lateribus ampliato ; supra modice convexo, bast obsolete canaliculato, cinereo trili- neato; elytris fortius punctato-striatis, interstitiis conveæis, subtiliter co- riaceis, alternis cinereo fuscoque variegatis, sutura Sæpius auro-micante. Long. 4 4/2 à 7 mill.; larg. 2 4/2 à 4 mill. Tête assez forte, arrondie, convexe, finement pointillée, garnie de quelques poils grisâtres. Yeux oblongs, bruns, déprimés. Rostre assez court, ruguleusement pointillé, lisse sur la carène et à l’extrémité, un peu anguleux sur les côtés, recouvert de poils grisâtres plus abondants vers la base. Fossette interoculaire oblongue, bien marquée. Sillon nasal pro- fond et arrondi au sommet. Antennes assez épaisses, couleur de poix, les deux premiers articles deux fois aussi longs que larges, le 1* plus long que le 2°, les suivants beaucoup plus courts, moins longs que larges. Massue ovale, pubescente, d’un rouge testacé au sommet. Pronotum presque cylindrique, aussi long que large dans le mâle, beau- Révision des Hypérides. 87 coup plus large que long dans la femelle, droit sur les côtés à la base, rétréci au sommet, légèrement convexe, un peu élargi vers le tiers anté- rieur dans la femelle seulement, assez fortement ponctué-rugueux, revêtu de poils écailleux d’un gris sombre, ordinairement à reflets dorés, et de soies grises, appliquées, beaucoup plus rares; orné en outre au milieu et près des bords latéraux de trois lignes d’un cendré blanchâtre, les laté- rales dilatées intérieurement vers le tiers antérieur, et enclosant chacune une tache oblongue de la couleur foncière. Écusson petit, triangulaire, d’un gris cendré ou métallique. Élytres un peu plus larges que le pronotum à la base, trois fois plus longues que lui, à épaules arrondies, formant un ovale presque régulier dans le mâle, beaucoup plus élargies chez la femelle; assez fortement poncluées-striées, avec les intervalles convexes, visiblement chagrinés; revêtues de poils écailleux, d’un gris sombre et variées sur les intervalles alternes de taches cendrées et brunâtres d'assez forte dimension, avec la suture ordinairement parée d’une bordure d’un bleu argenté, ou d’un cuivreux doré plus apparent près de l’écusson ; sur chacun des intervalles on aperçoit à la loupe deux ou trois séries de soies assez longues, mi- couchées, de la couleur des écailles sous-jacentes. Dessous du corps garni d’écailles blanchätres, le plus souvent douées d’un reflet métallique. Abdomen finement chagriné. Pieds médiocrement robustes, variés de gris et de cendré ; cuisses légèrement en massue; ti- bias peu épais, les antérieurs recourbés en dedans avant l'extrémité : tarses couleur de poix ; ongles d’un ferrugineux clair, Caractères sexuels identiques à ceux du groupe. Cette espèce est propre à l'Espagne. Collections Chevrolat, Reiche, Schlumberger, Marmottan, de Bonvouloir, de Marseul, Ch. Brisout, Le- thierry. Elle a beaucoup d’analogie avec la Delarouzei ; mais elle est plus con- vexe d’arrière en avant ; son pronotum est plus développé sur les côtés et la ponctuation des stries est plus espacée et plus profonde; les soies des interstries sont aussi plus longues, plus grossières et plus rigides. 2, HYPERA DELAROUZEI mihi, Ovalis, nigra, squamulis piliformibus griseis dense vestita ; antennis pi- ceis, articulo À" funiculi 2° longiore: rostro medioert, subareuato, obso- 88 G, CAPIOMONT. lele carinato ; prothorace lalitudine maxima breviore, lateribus basi recto, antice angustato, supra planiusculo, ruguloso-punctato, cinereo trilineato : elytris punctato-striatis, interslitiis coriaceis, planis, allernis cinerco nigroque vartegatis, Sutura sæpius cupreo-micante. Long. 4 à 5 mill.; larg. 2 1/2 à 3 1/2 mill. Tête médiocre, arrondie, assez fortement pointillée, garnie de poils gri- sätres peu nombreux ; yeux oblongs, déprimés, noirs. Rostre une fois et demie aussi long que la tête, peu épais, davantage dans la femelle, légè- rement caréné, ruguleusement pointillé, noir, couvert de poils grisâtres plus serrés à la base, presque lisse et dénudé au sommet. Fosselte inter- oculaire oblongue, bien marquée. Sillon nasal long, étroit et assez pro- fond. Antennes assez courtes, couleur de poix, avec la massue plus obscure, semblable, du reste, pour les dimensions, à celle de l’héspanica. Pronotum plus court que large, droit sur les côtés à la base, rétréci en avant à partir du tiers ou du quart antérieur, peu ou point dilaté latéra- lement, très-peu convexe en dessus, assez fortement et ruguleusement ponctué, recouvert de poils écailleux d’un gris sombre, et orné en outre au milieu et près des bords latéraux de trois lignes de poils cendrés, les latérales un peu dilatées en dedans vers le tiers antérieur, et enclosant une tache oblongue d’un brun noir. Écusson bien visible, triangulaire, d’un gris cendré. Élytres plus larges que le pronotum à la base, environ trois fois aussi longues que lui, un peu anguleuses aux épaules, planes sur le dos, dé- clives sur les côtés et vers l'extrémité ; médiocrement élargies après les épaules, diminuant de largeur après le milieu, et terminées en pointe très- obtuse ; assez fortement ponctuées-striées, avec les interstries plans, fine- ment chagrinés; recouvertes de poils d’un gris ohscur, paraissant quel- quefois métalliques sous un certain jour, et ornées sur les intervalles al- ternes de taches cendrées et noirâtres avec la suture ordinairement d’un blanc écailleux, ou plus rarement d’un cuivreux doré, Dessous du corps garni de poils d’un gris cendré. Abdomen finement chagriné. Pieds médiocres, variés de gris sombre et de cendré; cuisses en inassue : tibias assez épais ; larses courts, couleur de poix; ongles ferru- Sineux. Les caractères sexuels sont ceux du groupe. Elle paraît habiter une grande partie de la chaîne des Pyrénées, et surtout les Pyrénées orientales. Je l’ai dédiée à feu Delarouzée, qui un des pre- miers l'avait rapportée de cette partie de la France. Révision des Hypérides, 89 Collections : Reiche, Fairmaire, Ch. Brisout, de Bonvouloir, de Ger- miny. L'Hyp. Delarouzei ressemble beaucoup à la précédente, dont elle a exac- tement l'aspect ; elle s’en distingue par son pronotum mieux développé latéralement, plus également et moins grossièrement ponctué, par les as- pérités des interstries moins prononcées et par sa forme plus régulière- ment ovale, paraissant moins comprimée latéralement. 3. HYPERA LUSITANICA Capiomont. Ovalis, nigra, squamulis piliformibus fuscis, aureo-micantibus, dense vestila; antennis piceis, articulo À° funiculi 2° longiore; rostro mediocri, subrecto, carinato ; prothorace subquadrato, antice angustato, inæquali- ter et forliter rugoso-punctato, laleribus lineaque media cinereis ; elytris punctato-strialis, interstitiis subconvexis, alternis maculis griseis el fas- ciculis atris decoratis, setis vix reclinatis instructis. Long. 5 mill.; larg. 3 mill. L'Hyp. lusilanica à tout à fait l'aspect de la Delarouzvi, Elle s'en dis- tingue toutefois par les caractères suivants : Le pronotum est plus étroit; sa ponctuation est inégale, rngueuse et beaucoup plus forte; les écailles sont plus grossières; les lignes cendrées dont il est orné sont plus apparentes, et il présente quelques fascicules de poils, qui n'existent pas chez la Delarouzei. Les soies qu’on aperçoit sur les intervalles alternes des élytres sont plus fortes, moins couchées, seulement un peu recourbées en arrière, et donnent à l'insecte un aspect un peu hérissé. En outre les taches noires de ces in- tervalles sont formées par des touffes de poils dressés, tandis que dans la Delarouzei ces taches se composent d’écailles appliquées qui ne diffèrent de celles du fond que par la couleur. Enfin la lusitanica est un peu plus étroite, et son pronotum est à peu près aussi long que large, même dans la femelle. Je n'ai vu que deux individus de cette espèce : un mâle faisant partie de la collection de M. Reiche, et une femelle appartenant à M. Achille Dey- rolle, Tous les deux étaient indiqués comme provenant du Portugal. 90 G. CAPIOMONT. 4. HYPERA OBTUSA Rosenhaüer. Breviler ovata, nigra, squamulis piliformibus, fuscis certa situ cupreo- micantibus tecta; antennis rufo-piceis, articulo 4° funiculi 2° longiore; rostro mediocri, crassiusculo, subrecto, sbsolele carinato ; prothorace mox intra apicem rotundato-ampliato, posterius, in femina præsertim, angus- tato, confertissime punctulato; linea media lateribusque cinereo-albido- squamosis; elytris breviter ovatis, convexis, mediocriler punctato-striatis, albido-fuscoque setulosis; interstitiis subconvexis, alternis elevatioribus, cinereo-fuscoque maculatis ; sutura postice albido squamosu. Long. 4 à 5 mill.; larg. 2 4/2 à 3 mill. Tête assez grosse, convexe, arrondie, fortement pointillée, noire, à pu- bescence fine grise un peu obscure, Yeux médiocres, ovales, un peu sail- lants, bruns. Rostre un peu plus long que la tête, assez épais, subangu- leux sur les côtés, presque droit, obtusément caréné, ruguleusement pointillé, garni de poils fins cendrés, assez serrés à la base, rares au som- met. Fossette interoculaire oblongue, bien marquée. Sillon nasal court, ovale, profond. Antennes environ deux fois aussi longues que le rostre, épaisses, d’un rouge brunâtre ; 1° article du funicule un peu plus long que le 2°, celui- ci deux fois à peu près aussi long que large, le 3° seulement un peu plus long que large, les suivants diminuant progressivement de longueur, les derniers lenticulaires ; massue forte, ovale, d’un rouge pâle. Pronotum un tiers plus large que long, rarement un peu plus long dans le &, arrondi et dilaté sur les côtés, principalement dans la $, assez fortement serrés au sommet, beaucoup moins à la base, surtout chez le &, un peu convexe en dessus, densément et ruguleusement pointillé, noir, recouvert d’écailles piliformes d’un fauve nojrâtre à reflets métalliques, avec trois lignes longitudinales d’un cendré blanchâtre, situées au milieu et près des bords latéraux, les latérales un peu sinueuses au sommet. Écusson petit, triangulaire, d’un blanc argenté. Élytres un quart plus larges que le pronotum dans le 4, près de deux fois aussi larges que lui dans la ®, à épaules arrondies, peu dilatées sur les côtés après celles-ci 4, assez fortement au contraire ®, et obtusément arrondies à l'extrémité, convexes en dessus, infléchies sur les côtés, dé- clives postérieurement ; fortement ponctuées-striées ; noires, recouvertes Révision des Hypérides. 91 de poils écailleux d'un gris noirâtre à reflets métalliques ; intervalles cha- grinés, subconvexes, les alternes visiblement plus larges, plus bombés, et variés de taches obscures et cendrées; base des interstries pairs de cou- leur cendrée métallique, celle dés intervalles impairs rembrunie; suture postérieurement d’un cendré argenté. Dessous du corps rugueusement ponctué sur les parties du thorax, très- densément et finement chagriné sur l'abdomen, à pubescence fine, soyeuse, d'un gris obscur, Pieds courts, robustes, garnis de poils cendrés; cuisses fortement en massue, noir de poix ainsi que les tibias, qui sont assez épais ; tarses longs, bien dilatés, d’un ferrugineux clair ; ongles de la même couleur. En dessus, les téguments sont munis de petites soies raides, inclinées en arrière, visibles seulement à la loupe et de profil. Le mâle est plus étroit et plus parallèle que la femelle, 11 prend d’ail- leurs tous les caractères sexuels qu'on rencontre chez les espèces voi- sines. L’Hyp. obtusa a une certaine ressemblance avec la Piochardi Gapiomont; mais elle est plus écourtée, plus large, plus obèse; le pronotum est presque aussi large que les élytres dans le 4, et beaucoup plus arrondi sur les côtés: dans ce sexe, la 6° strie des élytres n’est pas sinueuse inté- rieurement derrière l'épaule, et la © est plus ventrue postérieurement que celle de la Piochardi. Elle habite l'Espagne et le midi de la France. Andalousie (Rosenhaüer, Chevrolat). Pyrénées orientales (vom Bruck). 5. HYPERA MONTIVAGA Capiomont. Breviter ovata, nigra, squamulis piliformibus umbrinis, certo situ cu- preo-micantibus, lecta; antennis ferrugineis, articulo 4° funiculi ® lon- giore; rostro crassiusculo, subcylindrico, ruguloso-punctulato, vix cari- nalo, nigro; prothorace lalitudine maxima breviore, lateribus valde rotundato-amplialo, supra modice convexo, dense punctulato, squamulis umbrinis cervinisque vartegato, obscure pallido-trilineato ; elytris brevi- ler ovalis, conveæis, fortiler punctalo-striatis ; interstitits subplanis, su- tura postice lèmboque externo, albicantibus; énterstitiis alternis maculis 99 CG. CAPIOMONT, fuscis cinereisque, vix conspicuis, vage notatis; pedibus ferrugineis, femo- r'ibus infuscatis. Long. 5 mill.; larg. 3 mill. Brièvement ovale, couverte de poils écailleux de couleur fauve à reflets métalliques. Tête assez forte, arrondie, convexe, densément et ruguleusement poin- tillée, noire, à pubescence fauve. Yeux ovales, déprimés, noirs. Rostre un peu épais, un peu plus long que la tête, presque cylindrique, légèrement arqué, très-densément et rugueusement ponctué, noir, garni d’une pubes- cence fauve assez serrée à la base, disparaissant au sommet ; une légère carène brillante interrompue au milieu. Fossette interoculaire, ovale, assez profonde. Sillon nasal oblong, bien marqué. Antennes moins de deux fois aussi larges que le rostre, assez épaisses, ferrugineuses ; les deux premiers articles du funicule allongés, le 2° plus court que le 1°", le 3° trois fois plus court que le second, à peine aussi long que large, les suivants diminuant successivement de longueur, les derniers transversaux. Massue forte, ovale, acuminée, plus claire à l'ex- trémité. Pronotum un quart plus court que large, rétréci à la base et au som- met, fortement dilaté et arrondi sur les côtés, peu convexe en dessus, très-densément pointillé, noir, revêtu d’une pubescence fauve à reflets métalliques, avec trois lignes blanchâtres peu apparentes, situées au mi- lieu et près des bords latéraux. Écusson petit, triangulaire, à pubescence cendrée. Élytres courtement ovales, moins de deux fois aussi larges que le pro- notum, deux fois et demie aussi longues que lui, à peine un quart plus longues que larges, à épaules arrondies; assez fortement dilatées sur les côtés après celles-ci, diminuant de largeur après le milieu, et terminées en s'arrondissant; convexes en dessus, fortement ponctuées-striées, noir de poix, recouvertes d’écailles piliformes fauves à reflets métalliques, avec la partie postérieure de la suture et la marge extérieure d’un cendré blan- châtre ; intervalles légèrement convexes, chagrinées ; les alternes marqués de quelques taches brunes et cendrées, très-peu apparentes. Dessous du corps noir, garni d’écailles d’un cendré argenté, maculé de brun au milieu de l'abdomen, qui est très-finement pointillé. Pieds ro- bustes, courts, à pubescence grise, obscure; cuisses en massue, bru- nätres, avec un anneau cendré avant l'extrémité ; tibias assez épais, ferrugineux ; tarses et ongles de la même couleur, les premiers fortement dilatés. Révision des Hypérides. 95 Le dessus du corps présente quelques soies courtes inclinées en arrière, noires où blanchätres, selon la couleur correspondante des parties sous- jacentes. Je n’ai vu que deux individus femelles de cette espèce. Ils m'ont été communiqués par M. Kraatz et proviennent de la Sierra-Nevada. Le male doit avoir toutes les particularités sexuelles qu’on rencontre chez les es- pèces voisines. Facile à distinguer de toutes les précédentes par son pronotum presque orbiculaire, hG. HYPERA PERRISI Capiomont. Breviter ovata, nigra, setulosa, nigro cinereoque vartiegala ; anlennis rufo-piceis, articulo 1° funiculi 2° longiore; rostro longiore, crassiusculo, lateribus subangulato, fere reclo, dense punctulato ; prothorace latiludine marée, in mare vix, in femina sensim breviore, lateribus relundato, vix amplialo, apice angustato, supra fere plano, dense ruguloso-punctulato, ni- gro-squamoso, cinereo-vartegalo; elytris ovatis, valde punctalo-striatis, in- Lerstitiès convexis, alutaceis, fusco-squamosis, seriatim selulosis, fasciculis atris et cinercis variegatis, pedibus piceis. Long. 4 à 5 1/2 mill. ; larg. 2 à 3 mill. Courtement ovale, noir, varié d’écailles et de poils écailleux noirs el cendrés. Tête assez forte, convexe, finement poirtillée, à pubescence grise, obs- cure; yeux un peu arrondis, noirs, légèrement proéminents. Rostre presque de la longueur du pronotum, un peu épais, presque droit, suban- guleux sur les côtés, caréné au milieu, densément et régulièrement poin- tillé, noir, garni d’une pubescence grise, assez serrée à la base, très-rare au sommet. Fossette interoculaire oblongue, superficielle. Sillon nasal, court, ovale, assez bien marqué. Antennes insérées vers le sommet du rostre, atteignant à peu près à la moitié du pronotum, un peu épaisses, d’un brun rougeûtre, 1‘ article du funicule au moins un tiers plus long que le 2°, celui-ci une fois et demie aussi long que large, deux fois plus long que le 3°; les suivants très- courts, transversaux; massue forte, ovale, pubescente, un peu rembrunie. Pronotum à peu près aussi large que long dans le mâle, presqu'un tiers plus large que long dans la femelle, legèrement arrondi sur les côtés, 94 G. CAPIGMONT, seulement un peu plus étroit à la base qu’au milieu, fortement rétréei en avant, peu convexe en dessus, densément ponctué-rugueux, noir, varié de poils et d’écailles cendrés et noirâtres. Écusson assez grand, triangulaire, d’un veri argenté. Élytres une fois et demie aussi larges que le pronotum, deux fois et de- mie aussi longues que lui, à épaules arrondies ; un peu dilatées latérale- ment après celles-ci, diminuant de largeur après le milieu, et obtusément arrondies à l'extrémité; fortement ponctuées-striées, noires, recouvertes d’écailles d’un brun noirâtre avec les intervalles convexes, visiblement chagrinés, variés de touffes de poils noirs et cendrés et présentant cha- cun deux ou trois séries de soies visibles à la loupe, inclinées en arrière, assez grossières, claires où foncées selon la couleur correspondante des écailles sous-jacentes. Dessous du corps brun de poix, garni d’écailles grisâtres à reflets cui- vreux; abdomen finement chagriné. Pieds courts, assez robustes, variés de gris et de brun; cuisses en massue; tibias un peu épais; ongles et tarses allongés, ceux-ci dilatés assez fortement. La femelle est un tiers plus forte que le mäle et beaucoup plus déve- loppée latéralement que lui; les autres caractères sexuels sont ceux du groupe. L'Hyp. Perrist est facile à distinguer de loutes les espèces voisines par sa petite taille, son pronotum visiblement arrondi sur les côtés et la gran- deur de son écusson. Ces écailles, comparées à sa taille, surpassent, ou au moins égalent en dimension, celles des plus grandes espèces. J'ai dédié cette Hypera à notre éminent collègue M. Ed. Perris, dont les belles recherches sur les mœurs et la vie évolutive des insectes du Pin maritime seront à jämais un sujet d’admiration pour tous les entomo- logistes. Je l’ai vue dans sa collection et dans celles de MM. Reiche, Le- thierry et Marmottan. Elle provient de l’Espagne (Escurial et Andalousie). 7. HYPERA GIRCUMVAGA Bohemann in Schônherr. Subovata, nigra, squamulis fusco-griseis, certo silu aureo-micantibus dense tecta; rostro breviore, subtricarinato ; antennis piceis, articulo 1° f'uniculi 2° paulo longiore ; thorace utrinque rotuñdäato-ampliate, lateñi- Révision des Hypérides, 93 bus lineaque dorsali, angusta, cinereo squamosis ; elylris punclalo-strialis, lateribus dilutius squaiosis, interslitiis allernis convexis, fusco cinereo- que maculubis. Long. 6 à 9 mill.; larg. 4/2 à 4 4/2 mill. Boheman in Schünherr, t. 11, p. 367. Var. 8. Major, rude-squamosa, elytris lalioribus, ad suluram magis de- pressis, interstitiis alternis elevatioribus (Hip. maurilanica Capiomont), Tête arrondie, convexe, densément ponctuée, recouverte de poils squa- miformes grisâtres ; front rugueux. Rostre court, épais, fortement ponc- tué, subtricaréné, la carène médiane plus évidente, garni de poils gris, plus serrés à la base, dénudé au sommet. Fossetle interoculaire oblongue, assez prononcée. Sillon nasal court, profond. Antennes d'un ferrugineux plus ou moins obscur, assez minces, légè- rement pubescentes; deux premiers articles du funicule aïlongés, le 4° un peu plus grand que le 2°, les suivants obconiques, le 3° moitié moins long que le 2°, les derniers encore plus courts. Massue brune, grande, ovale-oblongue. Pronotum plus large que long, même chez les mâles; resserré à la base et au sommet, fortement et régulièrement arrondi sur les cotés, den- sément ponctué sur le disque, à peine convexe, un peu redressé latérale- ment vers la base ; revêtu de squamules fauves ou cendrées variées de mouchetures plus sombres; orné, en outre, au milieu et près des bords laté- raux de trois bandes d’écailles de couleur claire, celle du milieu étroite, et le plus souvent à reflet métallique. Écusson petit, triangulaire, d’un blanc plus ou moins brillant. Élytres plus larges que le pronotum à la base, environ trois fois aussi longues que lui, à épaules nullement saillantes, régulièrement dilatées et arrondies sur les côtés, diminuant progressivement de largeur après le milieu et obtusément arrondies à l'extrémité; très-peu convexes, déclives postérieurement, ordinairement déprimées le long de la suture; médiocre- ment ponctuées-striées, avec les interstries très-finement chagrinés, les alternes visiblement subcostiformes ; densément revêtues d’écailles fauves ou grisätres à reflet métallique, d’une nuance plus claire près des bords latéraux ; variées, en outre, sur les intervalles alternes de macules brunes et d’un gris blanchätre, parfois peu évidentes. Dessous du corps garni d’écailles de la couleur foncière, avec quelques 96 G. CAPIOMONT. mouchetures brunes épaisses. Dernier segment du ventre de la femelle plus obscur. Abdomen finement chagriné, couleur de poix. Pieds grands, assez forts, bruns, couverts d’écailles plus brillantes que celles de l’abdomen. Cuisses mutiques, en massue; tibjas et tarses assez allongés, ongles grands, fortement recourbés. Le mâle est plus petit et plus étroit que la femelle. 11 à les pieds plus longs, les tibias antérieurs plus sinueux en dedans avant l'extrémité; les articles des tarses plus allongés; les intervalles alternes des élytres plus rélevés en côte et l'abdomen présente sur la ligne médiane une dépres- sion longitudinale, peu sensible sur les premiers arceaux, toujours très- manifeste sur le dernier. La variété mnaurilanica est beaucoup plus développée dans toutes ses parties. Les écailles de la vestiture sont plus grossières, moins soyeuses et présentent des variations de couleur qu’on ne rencontre pas dans le type. Sa forme générale est plus cylindrique, moins ovale; elle est moins con- vexe. Le pronotum et les élytres sont plus plans en dessus ; la suture est plus déprimée. Les points des stries sont plus forts, plus profonds; les in- terstries sont plus visiblement chagrinés, les alternes fortement bombés. Enfin les élytres n’offrent pas sur les côtés et vers l'extrémité de la suture cette teinte plus claire qu’on remarque dans le type. Elle habite le nord de l'Afrique depuis Tanger jusqu'à Tunis. Le lype n’est pas rare en Algérie; on le trouve aussi en Grèce, en Si- cile et même dans le midi de la France. C'est le Ph. turgidus de Dejean. J'ai vu dans les cartons de MM. Chevrolat et Deyrolle, et j'ai pris moi- même autrefois en Algérie des Hypera femelles, de grande taille, apparte- nant à une espèce très-voisine de ja crénila. Chez ces individus le prono- tum et les élytres sont très-convexes, lé premier fortement arrondi et di- laté sur les côtés, recouvert d'écailles piliformes appliquées, bien plus longues que dans tous les vrais crénila: d'autre part, les soies dressées sont au contraire plus courtes et moins grossières; le rostre est également plus allongé. Ces caractères sont très-saillants et sembleraient suffisants pour légi- limer la création d’une espèce qui, déjà, avait élé distinguée par M. Che- vrolat, et à laquelle il avait donné, dans sa collection, le nom de guttipes. N'ayant.pas vu de mâles de cette dernière, je ne puis me prononcer sur la Révision des Hypérides. 97 validité de l'espèce, attendu qu’elle pourrait fort bien n'être qu’une forme exagérée de la suivante. Je vais toutefois en donner la diagnose, qui avec ce que je viens de dire suflira, je crois, pour la faire reconnaitre. 48. HyPpERA GUTTIPES Chevrolal in museo. Ovala, nigra, lenuiter selosa, squamulis griseis dense tecta, brunneo ci- nereoque variegala ; antennis rufo-piceis, articulo 4° funiculi 2° longiore ; rostro longiore, subrecto, crassiusculo, medio carinato ; prothorace latidu- dine maxima breviore, convexiore, lateribus valde rotundato-ampliato, antrorsum deflexo, squamulis piliformibus elongatis depressisque undique veslilo ; elytris ovalibus, convexioribus, punctato-striatis, interstèliès con- veris, alternis paulo latioribus et elevatioribus, squamulis albidioribus lectis, maculisque nigro-pilosis remote notutis. Long. 7 à 8 mill. ; larg. 4 mill. Hab. Alger. Celle Hypera à quelque ressemblance avec les petits individus de la circumoaga. Elle s’en distingue par son corps plus court, plus bombé d’ar- rière en avant, par son pronotum relativement plus large, moins réguliè- rement arrondi sur les côtes, par les intervalles alternes des élytres mar- qués de taches noires et blanches plus apparentes et mieux limitées, par son revêtement moins écailleux, plus piliforme, par son écusson un tiers plus grand, etc. 9. HyPFRA CHEVROLATI mihi. Oblonga S, oblongo-ovata @, setosa, nigra, squainulis griscis vel fuscis undique tecta ; antennis piceis, articulo 4° funiculi 2° longiore ; fronte planata, oculis sæpius prominulis ; rostro crassiusculo, arcuato, vix cari- nalo ; prothorace latiludine maxima in mare vix, in femina sensim bre viore, basi apiceque truncalo, laleribus antrorsum rolundalo-ampliato, Supra Convixo, grisco nigroque variegalo, lènca media subargentea ornato; clytris ovalibus, parum convexis, sat fortiter puncialo-striatis ; intersti- L® Série, TOME VIII. 7 98 G+. CAPIOMONT. tiis conveais, alternis paulo latioribus et elevatioribus, squamulis cinereo- albidis tectis, maculis nigro-pilosis sparsim notatis. Long. 6 à 8 mill. ; larg. 2 à 4 mill. Ph. ocularis Gapiomont in museo. Ressemble extrêmement par le dessin et la couleur du revêtement et par la grandéur des soies el des écailles à la crinita, s’en distingue par sa taille, sa forme plus allongée, par la longueur et la ténuité des antennes, par la forme et la ponctuation du pronotum, par la saillie des yeux, etc. Tête moyenne, peu convexe, densément et ruguleusement pointillée, noire, recouverte de poils d’un gris cendré; front plan; yeux bruns, ovales, saillants. Rostre relativement moins épais et moins anguleux sur les côtés que celui de la crénita, subcaréné, arqué, ruguleusement poin- tillé, noir, garni de poils grisàtres plus denses vers la base, presque lisse et dénudé au sommet. Fossette interoculaire ovale, bien marquée. Sillon nasal court, large, profond surtout vers l'extrémité. Antennes d’un rouge ferrugineux, plus minces et plus allongées que celles de la crénita; 1° article du funicule un quart plus long que le 2°, celui-ci près de trois fois aussi long que le 3°, qui est à peine aussi long que large; les suivants sont beaucoup plus courts, le dernier lenticulaire. Massue grande, ovale allongée, finement pubescente et rembrunie, Pronotum visiblement plus court que large, surtout dans la femelle, ré- tréci au sommet et à la base, un peu brusquement au sommet, assez fortement dilaté et arrondi latéralement, sa plus grande largeur se trou- vant vers le 4‘ tiers antérieur, tandis que dans la crénita elle est au mi- lieu; convexe en dessus, ruguleusement pointillée, plus fortement que dans la crénita, revêtu d’écailles brunes et grises entremélées, avec trois lignes longitudinales cendrées situées au milieu et près des bords latéraux, celle du milieu seulement bien marquée et le plus souvent d’un vert argenté. Écusson de cette dernière couleur, en triangle à peu près équilatéral. Élytres un peu plus larges que le pronolum à la base, environ trois fois aussi longues que lui, à épaules un peu senties quoique arrondies ; aug- mentant de largeur après celles-ci jusqu’au milieu, où elles ont une fois et demie la largeur du pronotum, rétrécies ensuite progressivement et ter- minées en pointe obtusément arrondie ; peu convexes en avant, assez for- tement en arrière; assez grossièrement ponctuées-striées, surtout dans le male ; intervalles finement chagrinés, les alternes un peu plus larges et plus bombés, ordinairement d’une couleur cendrée päle avec quelques taches noirâtres, épaisses, formées par des touffes de poils très-courts, vi- Révision des Hypérides, 99 sibles seulement à une forte loupe. Sur les 3° et 5° intervalles il existe à la base une lache noire plus foncée que les autres. = Dessous du corps noir, à pubescence d’un gris sombre variée de bru- nâtre. Abdomen finement chagriné, Pieds robustes, d'un brun plus ou moins clair, très-pubescents, à poils gris et noirâtres entremêlés; cuisses en massue; tibias épais, les antérieurs sinueux intérieurement avant l’ex- trémité ; tarses fortement dilatés ; ongles ferrugineux. Toutes les parties du corps sont munies de soies tout à fait semblables à celles qu'on observe chez la crinita. Le mäle est beaucoup plus étroit que la femelle ; il a une forme plus gracieuse que celle de la crénita, et présente ailleurs des différences sexuelles semblables. J'avais désigné cette espèce, dans ma collection, sous le nom d’ocularis à cause de la proéminence de ses yeux; mais j'ai changé cette dénomina- Lion en celle de Chevrolati, notre vénéré collègue ayant tous les droits pos- sibles à voir figurer son nom avec honneur dans la monographie d’un genre de Curculionites. Elle habite la province d’Alger et celle de Constantine, en Algérie. 50. HYPERA DEYROLLEI mihi. Ovata, nigra, albido fuscoque setosa, squamulis piliformibus cinereis et fuscis variegata ; antennis piceis, articulo 1° funiculi 2° paulo longiore; rostromediocri, arcuatlo, carinato; prothorace latitudine maxima breviore, lateribus rotundato-ampliato, supra convexo, fusco squamoso el albido-tr'i- linealo ; elytris ovalibus, convexis, sat fortiter punctato-striatis, inlersti- tiès convexis, subtiliter coriaceis, alternis punctis infuscalis sparsim nota- tis, sulura postice ochraceo-squamosu«. Long. 8 mill. ; larg. 4 mill. Ovale, noire, revêtue d’écailles piliformes grisâtres, variées de brun clair, avec le pronotum fauve, linéé longitudinalement de blanc au milieu et près des bords latéraux, et en outre quelques taches ponctiformes bru- nâtres sur les intervalles alternes des élytres. Tête assez forte, arrondie, finement et densément pointillée, à pubes- cence brune un peu roussâtre sur le sommet, blanchâtre sur le front. Yeux un peu convexes, oblongs, noirs. Rostre médiocrement allongé, peu 100 G. CAPIOMONT. épais, arqué, finement caréné, densément pointillé, garni de poils gri- sâtres plus serrés à la base, dénudé et presque lisse au sommet. Fossette interoculaire oblongue, peu appréciable. Sillon nasal assez long, comme séparé en deux sillons par la continuation de la carène. Antennes atteignant à la moitié du pronotum, couleur de poix; premier article du funicule un peu plus grand que le 2°, le 3° moins long que large et trois fois moins long que le 2°, les autres encore plus courts ; massue grande, ovale acuminée, pubescente. Pronotum évidemment plus court que large, assez fortement et réguliè- rement arrondi sur les côtés, peu rétréci à la base, un peu plus au sommet, assez convexe, très-densément et finement pointillé, noir, revêtu d'écailles piliformes roussâtres, et marqué au milieu et près des bords latéraux de trois lignes longitudinales blanchâtres, les latérales un peu sinueuses in- térieurement. Écusson très-pelit, triangulaire, à pubescence cendrée. Élytres ovales, deux fois aussi larges que le pronotum, près de trois fois aussi longues que lui, à épaules bien marquées, quoique un peu ar- rondies; très-peu élargies après celles-ci, diminuant de largeur après le milieu et terminées en s’arrondissant; assez fortement ponctuées-striées, et assez convexes postérieurement, un peu aplaties en avant; intervalles convexes, finement chagrinés, les alternes d’une teinte plus pâle et notés en outre de quelques taches ponctiformes roussâtres, formées par des touffes de poils courts, visibles à la loupe. Postérieurement, la suture est d’un blanc ochracé un peu nacré. Dessous du corps et pieds d’un noir de poix, garnis de poils roussätres variés de cendré ; abdomen pointillé, plus fortement sur les côtés; pieds assez robustes; cuisses en massue ; tibias épais, les antérieurs sinueux in- térieurement avant l’extrémité ; tarses assez longs, dilatés, d’un ferrugi- neux obscur. Tout l’insecte est revêtu de soies assez longues, un peu recourbées en arrière, roussâtres où blanchâtres selon que les écailies sous-jacentes sont de couleur claire ou foncée. Sur les élytres ces soies sont placées sur un seul rang au milieu de chaque intervalle; mais de chaque côté de ce rang principal il existe une rangée secondaire de soies plus fines et beaucoup plus courtes, visibles seulement à une très-forte loupe. Je n'ai vu qu’une femelle de cette remarquable espèce; elle appartenait à Ach. Deyrolle, à qui je me suis fait un devoir de la dédier, pour recon- naître autant que je le pouvais l’extrême obligeance avec laquelle il a bien voulu me communiquer les nombreux Phytonomus de sa collection. Du Portugal. Révision des Hypérides. 101 51. HYPERA TUMIDA (Dejean, inédit) Capiomont. Breviler ovala, nigra, Setulosa, squamulis obcure griseis dense vestita, antennis rufo-piceis, articulo 1° funiculi 2° longiore; rostro crassiusculo, arcualo, lateribus subangulalo, obsolete tricarinalo; prothorace latitudine media sensim breviore, lateribus basi recto, haud ampliato, antrorsum angustalo, griseo-squamoso, obsolcle pallido trilineato ; elytris breviter ovatis, subrotundatis, modice convexis, sat fortiter punctalo-striatis interstiliis planis, subtiliter alutaceis, griseo-squamosis, alternis elevatio- ribus el pallidioribus, maculis fuscis remote notatis ; mesosterno angustiore subparallelo. Long. 7 mill.; larg. 4 mill. Hyp. tumida Dejean in museo. Courtement ovale, noire, couverte de squamules d’un gris obscur, el en outre de soies courtes, assez serrées, d’un blanc grisätre. Tête assez forte, arrondie, convexe, densément pointillée, noire, à pu- bescence grisâtre ; yeux grands, ovales, noirs, un peu saillants; rostre as- sez épais, arqué, un peu moins long que le pronotum, offrant en dessus trois carènes peu marquées ; rugueusement pointillé, noir, garni d’une pubescence grisàtre, qui disparaît au sommet, où il est presque imponc- tué. Fossette interoculaire oblongue, bien visible. Sillon nasal ovale-oblong, assez profond. Antennes environ deux fois aussi longues que le rostre, d’un rouge obs- cur avec la massue plus claire à l'extrémité ; les deux premiers articles du funicule allongés, le 1° plus long et plus renflé au sommet que le 2°, le 8° presque trois fois plus court que le précédent, à peine aussi long que large, les suivants diminuant progressivement de longueur, les derniers transversaux. Massue forte, ovale, peu acuminée. Pronotum environ moitié plus large que long, droit sur les côtés depuis la base jusque vers le 4° tiers antérieur, rétréci ensuite et comme mar- ginée au sommet, peu convexe en dessus, densément et ruguleusement pointillé, noir, couvert de squamules grisätres, avec trois lignes obsolètes blanchätres , situées au milieu et près des bords latéraux. Écusson assez grand, triangulaire, à squamosité grise. Élytres en ovale court, une fois et demie aussi larges que le pronotum, environ trois fois aussi longues que lui, leur longueur dépassant à peine 102 G. CAPIOMONT, leur largeur ; à épaules un peu accusées; très-arrondies latéralement; diminuant de largeur après le milieu, presque demi-circulaires postérieu- rement, peu convexes en avant, plus fortement en arrière, assez forte- ment ponctuées-striées; noires, revêtues de squamules grisàtres très- serrées ; interstries plans, visiblement chagrinés, les alternes un peu bom- bés, d’une teinte plus pâle, surtout le sutural, et notés de quelques taches ponctiformes, roussâtres, peu apparentes ; tout le corps est pourvu en dessus de petites soies blanchâtres, inclinées en arrière, bien visibles à la loupe. Dessous du corps noir, finement chagriné, couvert de squamules gri- sâtres; pieds robustes, courts, noirs, à pubescence grise, peu serrée; cuisses en massue ; tibias assez épais; tarses fortement dilatés, roussâtres ; ongles grands, plus obscurs. Saillie mésosternale médiocrement large, à côtés presque parallèles, et comme tronquée à l'extrémité postérieure. A en juger par la forme de son abdomen et de ses pieds, l'individu que j'ai vu est une femelle. Il appartient à M. de la Ferté et fait partie de l’ancienne collection Dejean, où il portait le nom de £umida, que je lui ai conservé. Cette Hypera est facile à distinguer de toutes les espèces voisines par la forme de son pronotum et celle de sa saillie mésosternale. Espagne. 52. HYPERA CRINITA (Dejean) Schünherr. Subovata, nigra, setosa, griseo-squamosa ; antennis pedibusque rufo-pi- ceis; articulo 4° funiculi 2 paulo longiore; rostro brevi, subarcuato, cras- siusculo, lateribus:subincrassato; prothorace latitudine maxima, in mare vi, in femina sensim breviore, lateribus rolundato, supra convexo, obso- lete cinereo-trilineato ; elytris ovalibus, sat fortiler punctato-striatis; in- terstiliis convexis, allernis latioribus et elevatioribus ; squamulis albidio- ribus tectis, sparsimque punclis fusco vel nigro-pilosis nolatis, Long. 3 4/2 à 8 mill.; larg. & 2 mill., © 3 à 3 1/2 mill Ph. crinitus Dejean, Catalogue. Ph. — Bohemann in Schônherr, t. Il, p. 405. Ph. visnagæ Olivier. Ph. socialis Bohemann in Schônherr, t. VI, p. 364. Révision des Hypérides. 105 Ovale, noire, revêtue d’écailles grisâtres variées de brun noirâtre et de blanc argenté; hérissée en outre de soies longues, assez fortes, un peu inclinées en arrière, dont la nuance est semblable à celle des écailles sous-jacentes, Tête petite, convexe, noire, pointillée, à pubescence grisätre. Yeux oblongs, déprimés, bruns. Rostre un peu plus long que la tête, assez épais, arqué, anguleux sur les côtés, muni d’une carène courte; noir de poix, pointillé, garni de poils gris, souvent d’un blanc argenté sur la ligne médiane, plus serrés à la base ; presque lisse et dénudé au sommet. Fos- sette interoculaire profonde, ponctiforme. Sillon nasal ovale, assez large, à bords un peu relevés. Antennes atteignant la moitié de la longueur du pronotum, un peu épaisses, d’un rouge plus ou moins clair; 1 article du funicule visi- blement plus long quele 2°, dont la longueur égale au moins deux fois la largeur, les suivants plus courts que larges, les derniers transversaux. Massue ovale oblongue, acuminée, pubescente, souvent rembrunie. Pronotum à peu près aussi long que large dans le mâle, évidemment plus court dans la femelle, rétréci à la base et au sommet, régulièrement dilaté et arrondi sur les côtés, plus fortement dans la femelle ; légère- ment convexe en dessus, très-densément et finement pointillé, couvert d’une pubescence écailleuse d’un gris plus ou moins varié de brun noi- râtre, avec trois lignes longitudinales blanchâtres, situées au milieu et près des bords latéraux, celle du milieu seule bien marquée et ordinaire- ment d’un vert argenté ou d’un blanc nacré, Écusson petit, ponctiforme, d’un blanc argenté. Élytres ovales, un peu plus larges que le pronotum à la base, environ trois fois aussi longues que lui, à épaules un peu proéminentes, plus ou moins élargies latéralement selon le sexe, peu dans le mâle, assez forte- ment dans la femelle; diminuant de largeur après le milieu et obtusément arrondies à l'extrémité; peu convexes en dessus, assez fortement ponc- tuées-striées, à points plus écartés dans les mâles ; intervalles subcon- vexes très-finement chagrinés, les alternes ordinairement d’une teinte plus päle et notés de quelques macules brunâtres assez écartées, formées par des poils très-courts, un peu cotonneux ; postérieurement la suture est d’un blanc nacré. Sur chacun des intervalles se trouve une série de soies longues, grossières, hérissées, un peu recourbées en arrière, de la couleur des écailles sous-jacentes, Le rostre, le pronotum et les pieds présentent des soies analogues, mais moins longues et moins grossières, Dessous du corps revêtu d'une pubescence grisâtre ; abdomen très-fine- ment chagriné, Pieds robustes, ordinairement variés de brun et de cen 104 G. CAPIOMONT. dré, avec un anneau de cette dernière couleur un peu avant l'extrémité des cuisses qui sont en massue; tibias assez épais, fortement sinueux en dedans avant le sommet ; tarses et ongles d’un ferrugineux clair. Le mâle est d’un tiers plus petit et plus étroit que la femelle; il a le pronotum à peu près aussi long que large ; les antennes un peu plus allon- gées ; les élytres moins dilatées latéralement, plus fortement el plus gros- sièrement ponctuées-striées, avec les intervalles plus étroits et plus sail- lants; le dernier segment de l'abdomen plus grand que celui de lautre sexe, les deux précédents au contraire plus courts et relevés transversale- ment en côte; les tibias antérieurs plus allongés, plus grèles et plus forte ment sinueux intérieurement avant l'extrémité. a Cette espèce varie considérablement par la taille, la couleur et même, jusqu’à un certain point, par la forme. On trouve des individus très-déve- loppés comme le type de Schônherr, qui est une femelle, et même beau- coup plus grands, au point d'atteindre 7 et 8 mill. de longueur, et de petits mâles qui n’ont pas plus de 3 à 3 1/2 mill.; la longueur et la largeur du pronotum sont aussi fort variables selon les individus, ainsi que le nombre et la longueur des soies, qui sont toujours plus développées chez les mâles. La couleur des écailles prend toutes les nuances depuis le gris blan- châtre jusqu'au gris noirâtre ; parfois elles sont plus ou moins brunes avec un reflet cuivreux, et d’autres fois elles ont une teinte ochracée ; c’est à cette dernière variété qu’il faut rapporter le Ph. visnagæ d'Olivier (1), chez lequel le dessin des élytres est ordinairement très-complet et bien distinct. Quant au Ph. socialis Helfer (Bohem. in Sch.), dont j'ai eu les types & et © sous les yeux, je ne puis le considérer que comme une variété de la crinita. Le mâle est même exactement semblable aux individus mâles de (1) J'ai inutilement cherché l’origine de ce nom de visnagæ dans les ouvrages d'Olivier ; je l'ai rapporté en synonymie à l'Hyp. crinila, parce que l’insecte qui porte le nom de visnagæ dans les cartons de M. Chevrolat, possesseur de la collec- tion d’Olivier, est une variété de la crinila ; mais je serais porté à croire qu’il doit plutôt être appliqué à mon Ph. Grandini, parce que celui-ci est très-voisin du Ph. fasciculatus Herbst, qui, comme chacun sait, vit sur les différentes espèces d’Ombellifères du genre Daucus, et qu’il est assez rationnel de penser qu’il doit avoir un genre de vie analogne à celui de ce dernier ; or, le Ph. Grandini parait avoir été pris en Algérie sur l'Ammi visnaga, plante assez commune dans le nord « de l'Afrique et appartenant, comme les Daucus, à la grande famille des Ombelli- fères. Révision des Hypérides. 105 cette dernière espèce originaires de France. La femelle est un peu plus petite que la femelle de la crénéta prise pour type par Schünherr; son pro- notum est un peu plus transversal, et sa couleur est d’un fauve clair à reflets cuivreux ; mais j'ai dit plus haut ce que je pensais des variations de taille, de forme et de couleur; quant aux soies qui paraissent un peu plus longues et d’une nuance plus obscure, il ne me parait pas rationnel de les regarder comme des caractères de nature à motiver la création d’une espèce, attendu que les soies sont plus ou moins longues selon les indivi- dus, et que leur couleur étant empruntée à la couleur foncière, elles sont naturellement plus pâles chez les individus, moins colorés, et vice versa, Si on voulait s'arrêter à toutes les dissemblances de ce genre que présente la crénita, le nombre des espèces qu’on créerait à ses dépens s’élèverait à plus de dix, D'ailleurs, j'ai pu, à l’aide des nombreux exemplaires de la crinita que j'ai eus sous les yeux (plus de 300), constater tous les pas- sages de celui-ei à la soctalis. J'ai donc été amené forcément à rayer cette dernière du nombre des espèces bien caractérisées. J'ai dû agir de même à l'égard du Ph. scapularis Chevrolat, qui n’est qu'un mâle dela crénila, un peu frotté, et chez lequel, de toutes les taches blanchâtres des élytres, on ne distingue bien clairement que celle de l'é- paule. L'Hyp. crinita habite toutes les contrées qui avoisinent la mer Médi- terranée. Les exemplaires provenant de l'Algérie ont le plus souvent une taille plus considérable que ceux du midi de l’Europe, En Égypte, elle paraît être remplacée par lHyp. hispidula Sch., qui est bien distincte. 53. HYPERA PERPLEXA Dejean in museo. Breviler ovala, nigra, selis erectis, squamulisque cinereis et fuscis tecta ; antennis ferrugineis, articulo 4° funicentli 2 sensim longiore ; rostro lon- giore, sal tenui, evidentius arcuato el carinato ; prothiorace subquadruto, lateribus vix rotundato, subconvexo, obsolete cinereo trilineato ; elytris latioribus, brevioribus, squamis fusco-griseis certa silu cupreo-micanti- bus tectis, interstitiis coriaceis, allernatim latioribus, convexiortbus et «at- bidioribus, fasciculis brunneis sparsim variegatis, mesosterno angustiore. Long. 3 1/2 mill,; larg. 2 mill. Phyt. perplexus Dejean in museo, 106 G. CAPIOMONT. Ressemble par la forme du pronotum à l’Hyp. hispidula Sch.; mais il s’en distingue facilement par ses soies plus grossières, droites, nullement tomenteuses ; par sa forme plus élargie, plus courtement ovale; par l’am- pleur de ses écailles, qui paraissent plusrudes et non soyeuses; par la cou- leur de ses téguments, etc. Tête petite, convexe, très-finement pointillée, brunâtre, à pubescence d’un gris blanchâtre. Yeux grands, ovales, subdéprimés, bruns. Rostre plus long et plus mince que dans le Ph. hispidulus, visiblement arqué, très- finement pointillé, muni d'une carène fine, saillante; d’un ferrugineux plus où moins sombre, garni d’une pubescence grisàtre, qui disparaît pres- que complétement à l'extrémité. Fossette interoculaire oblongue, assez pro- fonde. Sillon nasal court, assez bien marqué. Antennes atteignant au moins à la moitié du pronotum, ferrugineuses et finement pubescentes ; les deux premiers articles du funicule allongés; le 4% sensiblement plus long que le 2°, le 3° presque cylindrique, aussi large que long, les suivants encore plus courts, transversaux. Massue grande, avale oblongue, acuminée, quelquefois un peu rembrunie. Pronotum presque carré, à peu près aussi long que large dans le mâle, visiblement plus court dans la femelle, pas plus étroit au sommet qu’à la base, un peu plus élargi et arrondi sur les côtés, sa plus grande largeur étant vers le 1° tiers antérienr, légèrement convexe en dessus ; orné au milieu et près des bords latéraux de trois lignes longitudinales blanchâtres, celle du milieu seule, bien marquée, partout ailleurs varié de cendré et de brun. Écusson très-petit, d’un gris blanchâtre. Élytres ovales, à épaules bien prononcées, quoique un peu arrondies ; deux fois aussi larges que le pronotum, trois fois aussi longues que lui, peu élargies sur les côtés, diminuant régulièrement de largeur après le mi- lieu et terminées en s’arrondissant ; moins fortement ponctuées-striées que dans l’Hyp. hispidula, assez convexes; intervalles larges, chagrinés ; les alternes relevés en côte, plus larges et d’une nuance moins foncée, ornés en outre de macules brunâtres assez espacées, formées par des fasci- cules de poils très-courts, un peu tomenteux. Dessous du corps et pieds variés de gris et de fauve, un anneau blan- châtre avant l'extrémité des cuisses, Abdomen couleur de poix, très-fine- ment chagriné. Pieds assez robustes, ferrugineux ; cuisses un peu en mas- sue; tibias sinueux intérieurement avant l'extrémité ; tarses très-dilatés ; ongles assez grands, fortement recourbés. On le trouve à Tanger, dans le Maroc, au Portugal, dans le midi de Révision des Hypérides. 107 l'Espagne et même en France, car j'ai vu dans la collection de M. Aubé un individu qui avait été pris à Fréjus. C’est une charmante espèce qui paraît avoir été rapportée d’Espagne pour la première fois par M. Rambur et qui porte dans quelques collec- tions le nom inédit de perplexa (Dejean), que je lui ai laissé 53 bis. HYPERA MARMOTTANI Capiomont. Ovata, nigra, breviter hispidula, squamulis griseis dense tecta, fusco pallidoque variegata ; rostro capite vix longiore, vix arcualo, sensim in- crassato, obluse carinalo; antennis rufo-piceis, articulo 4° funiculi 2° Longiore ; thorace subquadrato, lateraliter vix dilatato, apice subito angus- tato, supra confertim punclulato, fuscs pallidoque variegato, albo-trili- neato; elytris ovalis, dorso plantusculis, strialo-punctatis, dense griseo- squamosis ; interstiliis subconvexis, allernis elevatioribus et pallidioribus, fusco-notatis ; pedibus nigro-fuscis ; tibiis tarsisque rufescentibus. Long, 5 mill.; larg. 3 mill. Ressemble à l'Hyp. crinila Dej. par la couleur de son revêtement, par le nombre et la disposilion des taches et par la dimension des écailles et des poils; mais sa forme générale se rapproche bien plus de l'Hyp. hispi- dula Sch., à laquelle je me bornerai à la comparer. A peu près de la même taille que celle-ci, mais plus convexe dans le sens antéro-postérieur ; vu en dessus, le pronotum paraît à peu près con- formé comme celui de l’hëspidula, mais il est moins déclive et moins prusquement rétréci en avant; sa surface est criblée de points beaucoup plus petits, plus serrés et moins rugueux ; il paraît aussi plus grand rela- tivement à la longueur des élytres. Le rostre est plus épais ; les antennes sont plus foncées, surtout à la base ; les élytres sont plus écourtées, moins planes sur le dos, et les poils des interstries n’atteignent pas la moitié de la longueur de ceux de lAispidula. Les pattes sont moins grêles et d’une nuance plus sombre, surtout les cuisses. Enfin la couleur du revê- tement est d’un gris noirâtre, nullement roussâtre, et les taches obscures des intervalles impairs sont plus nombreuses, plus gr andes el mieux mar- quées, à peu près comme chez l’'Hyp. crinita. Je l’ai dédiée au docteur Marmottan, qui l’a rapportée de son dernier voyage en Algérie, Elle habite les environs de Batna, où elle a été trouvée également par M. Lethierry. 4108 3. CAPIOMONT. 54. HYPERA HISPIDULA Schônherr. Ovala, nigra, pube hirsula obsila, squamulisque griseis dense tecta ; anlennis rufo-piceis, articulo 1° funiculi 2 longiore; rostro mediocri, sub- arcualo, obsolete carinato ; prothorace subquadrato, latitudine maxima, præsertin in mare paulo longiore, lateribus antrorsum paulo latiore, apice constricto, supra plantusculo, obsolete albo-trilineato; elytris sal fortiter punclalo-strialis, interstiliis convexis, griseis, alternis albo-squamosis , fuscoque sparsim et obsolete notatis ; pedibus rufo-piceis. Long. ‘5 mill.; larg. 9 à 4 mill. Ph. hispidulus Bohemann in Schünherr, t. 11, p. 404. Tête arrondie, noire, pointillée, à pubescence grise très-serrée. Yeux oblongs déprimés, noirs. Rostre à peine une fois et demie aussi long que la tèle, un peu épais, légèrement arqué, pointillé, noir, garni d’une pu- bescence grise très-épaisse, glabre et couleur de poix au sommet. Fossette interoculaire petite, ovale, obsolète. Sillon nasal assez allongé, peu profond, souvent même à peine visible. Antennes atteignant à la moitié du pronotum, d’un rouge un peu sombre, pubescentes; 1° article du funicule plus long que le 2°, celui-ci plus de deux fois plus long que le 3°, qui est court ainsi que les suivants, dont les derniers sont transversaux. Massue ovale oblongue, acuminée. Pronotum un peu plus long que large, surtout dans le mâle, presque carré, droit sur les côtés à la base, obliquement et faiblement élargi de celle-ci aux 5/6 antérieurs, brusquement rétréci au sommet, presque plan en des- sus, très-densément pointillé, noir, recouvert de poils et de squamules grisätres, orné en outre de quelques macules brunâtres très-pelites et de trois lignes longitudinales de poils écailleux blanchâtres, placés au milieu et près des bords latéraux. Écusson petit, triangulaire, d’un blanc écailleux. Élytres ovales oblongues, moins de deux fois aussi larges que le prono- tum, trois fois aussi longues que lui, à épaules obtusément arrondies, in- fléchies latéralement, peu dilatées sur les côtés, diminuant de largeur à partir des 2/5 postérieurs et obtusément arrondies au sommet, peu convexes en dessus, assez fortement ponctuées-striées; interstries convexes, cha- grinés ; les élytres sont noires, recouvertes de poils et de squamules gri- Révision des Hypérides. 109 sâtres, qui sont d’une nuance plus pale sur les intervalles impairs. Ceux-ci sont en outre ornés de petites touffes de poils bruns ou noirâtres, ayant l'aspect de taches ponctiformes, assez espacées et quelquefois très-peu ap- parentes. Dessous du corps noir, superficiellement pointillé, varié de gris et de roussâtre ; pieds assez allongés, robustes, couleur de poix, maculés de gris el de brun noirâtre ; cuisses en massue; tibias assez épais; tarses peu dilatés ; ongles grands, fortement recourbés. Mäle et femelle présentent des caractères différentiels propres à tout le groupe. L'Hyp. hispidula se dislingue des espèces voisines par ses poils fins, soyeux, dressés, très-abondants, par sa forme plus élancée, par son pro- notum presque carré, seulement un peu élargi en avant, et par la cou- leur de sa vestiture, qui est grise et légèrement roussâtre. Elle habite l'Égypte et le Dongola. Je ne crois pas qu'on l'ait jamais rencontrée en Europe, ni mème en Algérie. Du moins, les individus de ces deux provenances que j'ai vus étiquetés du nom d’héspidula appar- tiennent tous, soit à la crénita (Dej.) Sch., soit à sa variété vésnagæ, soit encore à mon Chevrolali. Elle est très-peu répandue dans les collections. 55. HYPERA HIERICHONTICA Mihi. Ovalis, picea, hirta, squamulis grisco-luridis obsita; antennis rufo- piceis, articulo 1° funiculi 2 fere duplo longiore; rostro crassiusculo, lateribus subangulato, subrecto ; prothorace latitudine maxima haud bre- viore, subquadrato, lateribus ante apicem vix rotundato, apice subito an- gustato, supra planiusculo, subtiliter dense punctulato, lurido fuscoque va- riegato, medio ochraceo subaurato-lineato ; elytris ovalibus, sat fortiter punctato-striatis, griseo squamosis; énterstitits coriaceis ; alternis eleva- tioribus lurido squamosis, remote fusco-maculatis; interstitio 1° 3°que basi nigricantibus; pedibus ferrugineus. Long. 4 mill.; larg. 2 mill. Celle espèce a tout à fait la forme de l'Hyp. hispidula Sch.; mais elle est un tiers plus petite, et sa vesliture, très-différente, a l’aspect rapeux et hérissé de celle de l'Hyp. perpleæa. 110 G+ GAPIOMONT. Tête petite, peu convexe, rouge brunälre, garnie de poils d’un gris un peu ochracé, plus clairs au milieu du front et autour des yeux ; ceux-ci ovales, noirs, déprimés. Rostre un peu épais, de la longueur de la tête, subanguleux sur les côtés, rugueusement pointillé, noir brunâtre, à pubes- cence roussàtré très-serrée à la base, disparaissant presque complétement à l'extrémité. Fossette interoculaire linéaire, bien visible, Sillon nasal oblong, assez large et assez profond. Antennes environ deux fois aussi longues que le rostre, d’un rouge bru- nâtre ; 1° article du funicule près de deux fois aussi long que le 2°, ce- lui-ci deux fois aussi long que large, les deux suivants à peine aussi longs que larges, les derniers courts, serrés, transversaux. Massue forte, ovale, rembrunie. Pronotum à peu près aussi long que large, presque carré, arrondi légè- rement sur les côtés antérieurement, peu et assez brusquement rétréci au sommet, à peine convexe en dessus, très-densément et très-finement poin- tillé; brun, recouvert d'écailles, d’un gris roussâtre, variées de noirâtre, avec une ligne médiane d’un jaune ochracé, à reflet doré. Écusson de cette dernière couleur, petit, triangulaire. Élytres ovales, près de deux fois aussi larges que le pronotum, environ trois fois aussi longues que lui, à épaules un peu anguleuses ; médiocre ment dilatées laléralement après celles-ci, en ovale à peu près régulier postérieurement ; légèrement convexes en dessus en avant, plus fortement en arrière, assez profondément et grossièrement ponctuées-striées; d’un brun rougeûtre ; recouvertes d'écailles d’un gris roussâtre ; intervalles fine- ment chagrinés; les alternes visiblement relevés en côte, revêtus d’é- cailles d’un jaune ochracé, et notés en outre de taches noires, poncti- formes, assez espacées. Dessous du corps noir, à pubescence courte, grisâtre ; abdomen fine- ment pointillé. Pieds assez robustes, peu allongés, ferrugineux, poils écail- leux variés de brun et de gris roussâtre ; cuisses en massue; tibias assez épais; tarses peu dilatés. Tout l’insecte est en outre hérissé de soies nombreuses, dressées, assez longues, ochracées ou noirâtres selon la nuance claire ou foncée des parties sous-jacentes. Se distingue de l’Hyp. hispidula Sch. par sa couleur, par sa taille plus faible, par son pronotum un peu plus arrondi latéralement, par ses écailles plus rudes, ayant l'aspect râpeux de celles de l'Hyp. perpleæa, et par ses soies moins longues, plus raides, plus grossières et autrement colorées. Jericho (Palestine). M. Ch. Brisout de Barneville. Révision des Hypérides, 111 4° SECTION : Pseudhypera. Les deux espèces qui rentrent dans celte section ressemblent beaucoup plus à certains Phytonomus qu'aux Hypera; mais les caractères que j'ai employés pour séparer ces deux genres me forcent à les placer parmi les Hypera. Elles ont presque la forme des petits individus du PAyt. fallax, mais elles sont plus plates, plus parallèles, moins obèses, et les épister- nums métathoraciques sont conformés comme chez les Hypera. Elles servent naturellement de transition au genre suivant, a Plus grand, plus parallèle, saillie mésosternale plus large ; pronotum un tiers plus large que long dans le &....... 56. Reichei Capiomont, aa. Plus petit, plus ovale, saillie mésosternale plus étroite; pro- notum au plus d’un cinquième plus large que long. .... 97. Saulcyi Capiomont. 56. HYPERA REICHEI mihi. Oblongo-ovatu, nigra, squamulis umbrinis, nonnihil argenteo vel au- reo-micantibus tecta; antennis rufescentibus, arliculis funiculi 1-2 subæ- qualibus ; rostro brevi, crasso, recto, medio carinato ; thorace lateribus vix amplialo, apice angustalo, parum convexo, albo vel argenteo-trili- neato ; elytris dorso planiusculis, striato-punclalis, interstiliis necnon con- vexis, allernis remote fusco-maculalis, sutura postice, margineque ex- terno alba vel argenteo-squamosis ; femoribus subclavatis. Long. 7 mill.; larg. 2 1/2 à 3 1/2 mill. + Tête assez forte, peu convexe, finement pointillée, noire, garnie de poils grisâtres. Yeux oblongs, subdéprimés, bruns. Rostre court, épais, presque anguleux sur les côtés, ruguleusement pointillé, noir, revêtu de poils d’un gris obscur plus serrés à la base, entièrement dénudé au sommet; au mi- lieu une carène courte, peu saillante, aboutissant à une impression ovale, interoculaire, assez prononcée, et au niveau de l'insertion des antennes à un sillon court, profond, bien limité. 4112 CG, CAPIOMONT. Antennes de grandeur médiocre, d'un ferrugineux obscur, les deux pre- miers articles du funicule allongés, subégaux, le 2° au moins aussi long que les deux suivants réunis, les derniers à peine aussi longs que larges. Massue ovale oblongue, légèrement pubescente. Pronotum visiblement plus long que large dans le mâle, un Gers plus large que long dans la femelle, droit sur les côtés à Ja base, un peu dilaté latéralement vers le tiers antérieur, rétréci au sommet, densément poin- tillé, noir, recouvert de poils écailleux brunâtres à reflets métalliques, re- couverts eux-mêmes de quelques soies longues, grises, couchées, moins rares vers la base et sur les côlés; orné en outre, au milieu, d’une ligne étroite d’un blanc argenté, et près des bords latéraux de deux bandes d’un blanc grisàtre un peu dilatées intérieurement vers le tiers antérieur, et enclosant chacune, à la hauteur du plus grand développement du thorax, une lache oblongue, obscure. Écusson très-apparent, triangulaire, d’un blanc argenté. Élytres un peu plus larges que le pronotum à la base, environ trois fois aussi longues que lui, à épaules à peine saillantes, peu dilatées sur les cô- tés après celles-ci, presque parallèles dans leur première moitié, dimi- nuant de largeur après le milieu et obtusément arrondies à l'extrémité, aplaties sur le dos en avant, légèrement convexes, puis déclives postérieu- rement, médiocrement ponctuées-striées, avec les intervalles presque plans, finement chagrinés; les alternes variés de taches brunes et blan- chatres assez espacées ; offrant en outre le long de la partie postérieure de la suture et sur les bords latéraux une bordure de poils écailleux d’un blanc grisâtre, notée de quelques taches d’un brun foncé ; sur les inters- tries on voit des séries de soies grises, longues, mi-couchées, disposées sur un où deux rangs. Dessous du corps garni d’écailles argentées ou dorées; abdomen fine- ment chagriné; pieds assez robustes, recouverts de poils gris cendrés, réunis en anneau près de l'extrémité des cuisses; celles-ci légèrement en massue ; tibias épais, un peu courts; tarses et ongles ferrugineux, les pos- térieurs plus allongés. Le mâle diffère @e la femelle par la forme plus élancée ; par le rostre plus étroit, un peu plus long; par les antennes plus grêles, plus allongées; par le pronotum à peu près aussi long que large; par les pieds moins courts; les tibias antérieurs plus minces, plus fortement recourbés en dedans avant l'extrémité; par les 3° el 4° arceaux de l'abdomen plus courts. Je n'ai vu que cinq individus de ceite espèce : trois appartenant à M. Reiche, originaires de la Grèce, et deux dans la collection de M. Gh. Révision des Hypérides. 115 Brisout de Barneville, qui les avait reçus de Syrie. Je l’ai dédié au pre- mier de ces deux savants entomologistes, qui a bien voulu m'en céder un exemplaire. Elle a beaucoup d’analogie avec la suivante, qui en est toute- fois bien distincte. 57. HYPERA SAULGYI Capiomont, Oblongo-ovala, nigra, squamulis fuscescentibus dense tecla; antennis ferrugineis, articulis funiculi 1-2 subæqualibus ; rostro longiore, subar- cualo, mé&lio vix carinato ; prothorace lateribus basè fere recto, apice an guslalo, dorso planiusculo, albo-trilincato ; elytris modice convexis, sat fortiter punctato-striatis, inlerstitiis planis, alternis remote fusco-macu- lalis, linca suturali interrupta, margineque externo, albo-squamosis ; fe- moribus clavalis. Long. 4 à 6 1/2 mill, ; larg. 2 2/5 à 3 mill, De même forme que l'Hyp. Reichei; s’en distingue par sa taille un peu plus faible ; par la vestiture moins écailleuse, plus fine, plus soyeuse, d’une couleur plus obscure, noire grisàtre, avec les côlés et la suture d’un blanc pale; par son rostre plus long, moins épais, à peine caréné au milieu ; par son pronotum moins court, moins transversal, à peine plus large que long dans le mäle, un peu plus rétréci en avant; par son écusson moins apparent; par ses élytres plus convexes, plus fortement ponctuées-striées, plus ovales el moins arrondies à l’extrémité; par son abdomen plus fine- ment chagriné, ayant une pubescence écailleuse, fine, soyeuse, sans aucun reflet métallique, généralement rembrunie sur la ligne médiane et blan- châtre sur les côtés; par ses cuisses plus courtes et plus visiblement en massue. Le dessin du pronotum et &es élytres est exactement semblable dans les deux espèces ; toutefois, dans la Saulcyi, la ligne blanche suturaie remonte quelquefois jusque près de lécusson et paraît interrompue çà et là par les taches noirâtres dont elle est ornée. Les deux sexes sont conformés comme chez la Reëcher. Celte espèce a été rapportée de Syrie par notre collègue M. Félicien de Sauley, qui s'est défait en ma faveur des deux individus qu’il possédait. Je la lui ai dédiée en témoignage de mon estime pour ses travaux entomolo- _giques, el en souvenir de nos anciennes et affectueuses relations. Ellé existe aussi dans la collection de M. Chevrolat. h° Série, TOME VIIL. & A ail G. CAPIOMONT. 4° Genre. PHYTONOMUS Schôünherr, pars. HYPERA (pars) Lacordaire. Rostre très-variable, tantôt seulement un peu plus long et de moitié plus étroit que la tête, tantôt trois et quatre fois aussi long et beaucoup plus étroit qu’elle , rarement un peu robuste et subanguleux, le plus sou- vent cylindrique et plus ou moins aminci, quelquefois légèrement dilaté à l'extrémité; scrobes s’arrétant à une distance plus ou moins éloignée de la bouche, assez profondes, ordinairement obliques, parfois un peu cour- bées après leur origine, atteignant ou non les yeux. — Antennes anté- rieures, subterminales ou submédianes, de dimensions variables, le plus souvent peu robustes ; scape épaissi au bout, atteignant le bord antérieur des yeux, très-rarement leur bord postérieur, ne le dépassant jamais ; fu- nicule à article 1-2 allongés, obconiques, égaux ou inégaux, 3-7 généra- lement très-courts, de formes variables, par exception (PA. Villefroyanus, anceps) assez allongés ; massue oblongue, ou oblongo-ovale, acuminée, articulée, — Yeux plus ou moins grands, oblongs ou ovales, transver- saux, jamais contigus sur le front. — Prothorax tantôt régulièrement ar- rondi sur les côtés, tantôt seulement en avant et plus ou moins rétréci en arrière, tantôt cylindrique ou à peu près ; légèrement arrondi en arc à sa base, tronqué en avant et plus où moins échancré sur son bord antéro- inférieur ; ses lobes oculaires ordinairement faibles ou nuls. — Écussson petit, le plus souvent triangulaire. — Élytres en général assez convexes, ovales, oblongo-ovales où même oblongues ; débordant un peu le protho- rax, avec les épaules un peu anguleuses. — Pattes ordinairement mé- aiocres, quelquefois grêles et allongées ; cuisses toujours en massue; jambes droites ou fainlement arquées, inermes au bout; tarses plus ou moins larges, à article 4 assez long, ainsi que ses crochets ; ceux-ci ro- bustes. — Métasternum de dimension variable, en général assez long pour la tribu, — Branches des épimères mésothoraciques formant à leur réunion un angle se rapprochant de langle droit; dilatation inférieure des épis- ternums métathoraciques assez prononcée (toujours plus que dans le genre Hypera). — 2° segment abdominal plus court que les deux suivants réu- nis, séparé du 1% par une suture arquée, prolongement intercoxal assez Révision des Hypérides. 115 large, arrondi en avant, — Saillie mésosternale de forme variable. — Corps ovale ou oblongo-ovale, finement écailleux et pubescent, souvent en outre hispide, presque toujours ailé. Insectes propres à l’Europe, à l’Asie occidentale et au nord de l'Afrique. Le mâle est toujours moins développé que la femelle, surtout en lar- geur ; il a le rostre moins long, plus robuste, les antennes insérées plus près de l'extrémité buccale ; l'abdomen plus aplati, généralement impres- sionné sur la ligne médiane ; les segments abdominaux 3-4 plus courts et relevés en bourrelet, 5° plus long; la portion recourbée du pygidium plus volumineuse ; les pieds plus longs, plus grèles; les tibias antérieurs si- nueux et légèrement recourbés en dedans avant l'extrémité ; la ponctua- tion sériale des élytres plus profonde et plus espacée, et les interstries plus bombés, surtout les alternes. Ce genre ne diffère essentiellement des Hypera que par la forme des épimères mésothoraciques. Toutefois, à côté de ce caractère, on rencontre des modifications organiques qui, sans être communes à tous les PAytono- mus, n’existent pas dans le genre précédent. Ainsi le métasternum est généralement plus allongé; le rostre, assez robuste dans les espèces qui commencent la série, s’amincit progressivement au point de devenir fili- forme ; l'insertion antennaire est bien quelquefois subterminale, mais sou- vent aussi elle est submédiane, et dans certaines espèces les scrobes sont bien marquées jusqu’à l'œil. Le rostre est visiblement plus court dans le 4 que dans la Q, principalement dans les espèces à rostre un peu long et franchement cylindrique ; enfin l'abdomen des femelles, bien que plus vo- lumineux et plus bombé que celui des mâles, ne présente pas cette dila- lation exceptionnelle qui caractérise le genre Hypera. Pour faciliter l'étude du genre Phytonomus, qui comprend un nombre assez considérable d'espèces, j'ai cherché à le diviser en groupes aussi naturels que possible ; toutefois le tableau synoptique suivant est loin d’être aussi parfait que je l’eusse désiré. TABLEAU SYNOPTIQUE DES GROUPES. a. Hanches postérieures séparées l’une de l'autre par un espace au moins égal à la largeur de chacune d'elles. .... 1°" Groupe (Donus). 116 G,. CAPIOMONT. aa, Hanches postérieures séparées l’une de l’autre par un espace moindre que la largeur de chacune d'elles. b. Antennes toujours insérées plus près du milieu du rostre que de son extrémité dans la femelle. Premier article du funicule des antennes jamais deux fois aussi long que le deuxième (Phyt. meles excepté). «, Pronotum jamais en ovale transverval dans le d. Rostre vertical droit ou courbé; corps un peu obèse. 2° Groupe (Metadonus). dd. Rostre incliné en avant; corps un peu allongé...... 3° Groupe (Eririnomorphus). ce. Pronotum en ovale transversal. ...... 4° Groupe (Dapalinus).… « bb. Antennes soit insérées plus près du milieu du rostre que de son extrémité dans la femelle, mais alors premier article du funicule deux fois aussi long que le deuxième , soit subterminales, et, dans ce cas, premier article du funicule tantôt deux fois, tantôt moins de deux fois aussi long que le deuxième. c. Rostre effilé, visiblement plus long que le pronotum dans la ©. Pronolum dilaté en avant sur les côtés, CONS subcordiforme. ........ De EUE 5° Groupe (Tigrinellus). D ec. Rostre un peu épais, plus court que le pronotum, quel 6 quefois plus long que lui dans la $ ; mais alors pro- notum pas subcordiforme. d. Insertion des antennes subterminale ; premier article du funicule jamais deux fois aussi long que le | deuxième. Net 6° Groupe (Phytonomus). ? dd. Insertion des antennes submédiane ; premier article du funicule au moins deux fois aussi long que le AeUxICME Re ee SA OEAA 7° Groupe (Phylonomidius). H° 1% GROUPE. f{ Les espèces qui rentrent dans ce groupe ont un aspect lourd, le corps trapu ; le rostre court, épais, subanguleux ; les scrobes subterminales, vi- » Révision des Hypérides. 117 siblement courbées en dessous un peu après leur origine, puis redressées ensuite vers l’œil; le prolongement intercoxal du 1° segment abdomina] est aussi plus large que dans les groupes suivants. Elles ont en général beaucoup de ressemblance avec les Hypera du sous-genre Brachypera. TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES. A. Rostre court, épais, un peu gibbeux en dessus, sa longueur égalant à peiue une fois et demie son épaisseur. a. Point de tache humérale arquée en dedans, blanchâtre. b. Élytres ornées de fascicules de poils bien visibles sur les individus frais. ce. Élytres comprimées latéralement, presque parallèles dans leur première moitié.......... aides de DUNCIALUS. # . ’ 14 f cc. Élytres non comprimées latéralement, en ovale assez régulier, ..: 414. gets: 4e fall: (4) Capiomont. (1) Parmi les Phytonomus rapportés d’Espagne par M. de Vuillefroy se trouve un individu, malheureusement en mauvais état, qui me paraît constituer une espèce nouvelle, à laquelle on pourrait donner le nom de brevirostris. Il se rapproche, par la forme et les dimensions, du Ph. nigro-velutinus Fair- maire ; mais il est plus arrondi et moins écourlé postérieurement, et son rostre esl extrèmement court, plus court même que celui du punctalus. D’après ce qui reste de la vestiture on peut croire qu’elle était de couleur grise blanchâtre ; mais il est impossible de rien affirmer à ce sujet, tant l’insecte a été frotté. En dessous il existe une pubescence d’nn blanc sale varié de brunâtre, Le rostre est à peine aussi long que la tête, épais, subanguleux, très-densément et ruguleusement pointillé, ainsi que le front; les yeux sont bruns, grands, oblongs. La fossette interoculaire est à peine visible; le sillon nasal est très-court et peu marqué. Le pronotum est un quart plus large que long, un peu impressionné derrière les yeux, légèrement arrondi sur les côtés en avant, rétréci au sommet et non à la base, presque plan en dessus, très-densément pointillé, noir, avec le bord antérieur rougeâtre ; un très-faible sillon au-dessus de l’écusson, qui est très-petit et triangu- laire, Les élytres sont courtement ovales, à peine un tiers plus longues que larges, une fois et demie aussi larges que le pronotum, à épaules anguleusement arrondies, à peine dilatées latéralement après celles-ci, diminuant de largeur vers les deux tiers nn. 118 ï CAPIOMONT. bb. Élytres ayant des soies droites ou inclinées, mais point réunies en fascicules d. Couleur isabelle à peu près uniforme. ........... 4. isabellinus Schôünherr. dd. Couleur isabelle variée de macules nombreuses noi- ALTER 200 ui) DANSE 9. irroratus Wollaston. aa. Une tache humérale blanchâtre, arquée en dedans...... 7 bis. scapularis Gebler. AA. Rostre moins épais, point gibbeux, sa longueur égalant au moins deux fois sa largeur, b. Rostre arqué, dilaté au bout, plus de trois fois aussi long que large; couleur d’un noir violacé, velouté, 5. nigro-velutinus Fairmaire. bb. Rostre deux fois aussi long que large, ni arqué, ni dilaté au bout; couleur -variable, jamais d’un noir violacé. ce. Une tache lunulaire commune couvrant la base des ÉLYÉTES era SALE Le AVS 6. fasciculatus Herbst. ec. Point de tache lunulaire commune à la base des Élyires nus dan ie MT NGC ADIOMONt. Nora, — Je dois prévenir que je n’ai tenu que fort peu de compte des dénominations de Stephens, qui, de l’aveu des entomologistes anglais, et en ce qui concerne le genre Phylonomus, ne méritent pas qu'on s’y arrête. (Voir à la fin la synonymie publiée par M. Walton.) de leur longueur et régulièrement arrondies à l’extrèmité ; assez convexes en dessus, très-déclives postérieurement, fortement ponctuées-striées, noires, avec les inter- valles un peu convexes, finement chagrinés; la sixième strie est un peu sinueuse intérieurement derrière l’épaule. sd Le dessus du corps est noir, finement chagriné sur labdomen. Les segments 1-2 sont terminés par une carène transversale, peut-être accidentelle; au milieu du 5e il xiste une fosselte arrondie, assez profonde. Les pieds sont assez robustes et ne présentent rien de remarquable; leur couleur est noire, avec les Libias et les tarses d’un rouge de poix. Les antennes manquent complétement, Il devrait prendre place après le fallaæ. — Escurial, de VUILEEFROY. Révision des IHypérides. 119 4, PHYTONOMUS ISABELLINUS Schônherr. Breviler ovatus, piceus, squamulis densis cretaceis et orichalceis varie- gatus, setisque depressis sparsulus ; antennis piceis, articulo 1° funi- culi 2° longiore; rostro brevi, crasso, subarcuato; prothorace latitudine maxima paulo brevivre, lateribus vix dilatato, supra parum convexo, obsolete albo trilineato ; elytris punctato-striatis, interstitiis latis, coria- ceis, convextis, allernis fulvo cretaceoque squamosis, interstilio sexto sæ- pius obscuriore ; margine eæterno pallidiore, interslitio tertio basi sutu- raque postice fulvo-maculatis. Long. 7 à 40 mill.; larg. 4 1/2 à 6 1/2 mill, Phyt. isabcllinus Bohemann in Schônherr, t. I, p. 400. Tête convexe, noire, pointillée, à pubescence ochracée. Yeux oblongs, subdéprimés, noirâtres. Rostre un peu plus court que le pronotum, assez épais, un peu arqué, ruguleusement ponctué, légèrement caréné, noir, garni d’une pubescence d’un blanc roussâtre, Fossette interoculaire ponc- tiforme, peu apparente ; sillon nasal court, peu profond, finement ponc- tué au dedans. Antennes insérées très-près du sommet du rostre, environ de la lon- gueur de la tête et du pronotum réunis, peu épaisses, d’un noir de poix, très-pubescentes ; les deux premiers articles du funicule allongés, le 4° presque d’un tiers plus grand que le 2°, celui-ci plus de deux fois plus long que le 3°, les autres très-courts, arrondis, un peu noueux. Massue grande, ovale, acuminée, d’un testacé ferrugineux. Pronotum presque aussi long que large dans le mâle, évidemment moins long dans la femelle, droit sur les côtés à la base, peu dilaté et ar- rondi latéralement vers le tiers antérieur, assez fortement rétréci en avant, légèrement convexe, finement ponclué, noir, revêtu d’écailles d’un gris ochracé, parmi lesquelles apparaissent quelques soies assez longues, cou- chées, blanchâtres; orné, en outre, au milieu et près des bords latéraux, de trois lignes de poils écailleux blanchâtres, comme micacées, les latérales larges et diffuses, et de deux points obscurs placés de chaque côté de la ligne médiane. Écusson en triangle allongé, d’un blanc écailleux. Élytres courtement ovales, plus développées latéralement dans la fe- melle ; une fois et demie aussi larges que le pronotum, près de trois fois aussi longues que lui, à épaules bien prononcées quoique arrondies; presque droites sur les côtés antérieurement, diminuant de largeur vers les trois 490 G. CAPIOMONT, cinquièmes de leur longueur, obtusément arrondies au sommet ; peu con- vexes en dessus, fortement déclives latéralement et postérieurement; assez fortement ponctuées-striées, surtout dans les mâles ; intervalles chagrinés, convexes, principalement les alternes; noires, recouvertes d’écailles larges d’un blanc ochracé, variées sur les intervalles impairs d’écailles blanches un peu micacées qui sont parsemées de quelques macules roussâtres ; la marge extérieure est blanche; à la base du 8° intervalle et à l'extrémité de Ja suture on voit une tache d’un roux brunûtre ; le 6° intervalle est or- dinairement plus foncé que le 2°, le 4° et le 8°; enfin toute la surface des élytres est parsemée de soies longues, couchées, blanchâtres, brillantes, disposées sur deux, trois et même quatre rangs. Dessous du corps d’un crétacé un peu ocreux. Abdomen finement poin- tillé; pieds robustes, bruns, variés de blanc et de roussâtre ; cuisses lé- gèrement en massue ; tibias droits, un peu épais; larses et ongles cou- leur de poix. Le mâle ne diffère sensiblement de la femelle que par sa taille moindre, sa forme plus étroite, la ponctuation des élytres plus grossière, et par ses tibias antérieurs plus grêles, un peu dilatés au milieu, plus fortement sinueux intérieurement avant l'extrémité. Cette jolie espèce habite l'Arabie, l'Égypte et l’Algérie, où elle a été rencontrée par notre collègue M. Hénon, à Biskra. Elle parait rare. J'en possède deux exemplaires, dont l’un n'a été donné par M. le docteur Waga. J'en ai vu deux autres dans la collection de M. Kraatz. MM. de Heyden, de Marseul et Reiche la possèdent également. Elle existe aussi dans la collection du Muséum et dans celle de Dejean, où elle était indi- quée sous le nom de punctatus. 9, PHYTONOMUS IRRORATUS Wollaston. Breviter ovatus, niger, squamulis piliformibus fuscis, ochraceis, albi- disque variegatus, setisque depressis sparsutus ; antennis ferrugineis, arti- ticulo À° funiculi 2 longiore; rostro brevi, crasso, subarcuato; protho- race latitudine maxima breviore, lateribus vix rotundato-ampliato, apice angustato, convexo, albo-trilineato; elytris amplis, convexis, subquadratis, valde punctalo-striatis ; interstitiis latis, coriaceis, subsonvexis, squamut- lis fuscis, ochraceis albidisque variegatis, sutura ochraceo-lutescente, fas- Révision des Hypérides. 121 cia discoidali in singulo elylro cinerco-nigricante, margineque externo pallidiore. Long. 9 mill.; larg. 6 mill. Wollaston, Insecta Maderensia. Xessemble à l'ésabellinus Sch., au point qu’il est impossible de l’en dis- tinguer autrement que par la couleur du revêtement et le dessin des élytres. Il est exactement de même taille et de même forme que lui. Bien plus, le dessin des élytres se retrouve à peine modifié, la nuance exceptée, dans certaines variétés de l’ésabellinus ; mais la couleur des téguments et des écailles est tellement différente, qu’elle me paraît suffisante pour justi- fier la création de l'espèce. En ovale court, noir, varié d’écailles piliformes brunes, ochracées et blanchâtres ; la têfe est brune avec le front et le dessus du rostre d’un blanc cendré. Le pronotum est parcouru longitudinalement au milieu par une ligne blanche, étroite ; de chaque côté de cette ligne se trouve une bande longitudinale roussâtre, variée de macules d’un brun noirâtre ; en dehors de cette bande, et de chaque côté, le pronotum est orné d’une fascie blanchätre, et enfin, tout à fait à l'extérieur, ia couleur rousse reparait. L'écusson est d’un blanc écailleux. Les élytres sont variées de brun, de jaune doré et de cendré blanchâtre:; la suture est ochracée, la marge extérieure est largement blanchâtre, et sur le disque se trouve une bande longitudinale large et comme interrom- pue au milieu, d’un cendré noirâtre; la base des trois premiers inter- valles impairs est marquée d’une tache triangulaire d’un brun noirâtre ; une tache arrondie, de même couleur, se voit à l'extrémité de la suture ; le dessous du corps et les pieds sont variés de cendré et de roussâtre. Cette description était déjà faite lorsque j’ai vu dans les collections De- jean et de Marseul deux individus tout à fait semblables à l'isabellinus et à l'érroratus pour la forme, et intermédiaires à ces deux espèces par la cou- leur, Je crois donc que le Phyt. irroratus de M. Wollaston n'est qu’une variété obscure de l’ésabellinus. Iles Canaries, Madère. Wollaston. Collection Deyrolle. 93, PHYTONOMUS PUNCTATUS Fabricius. Subovatus, niger, squamulis griseis lectus ; antennis rufo-piceis, arti- culo 4° funiculi 2 longiore ; rostro breviore, crasso, fere gibboso ; protho- 199 G. CAPIOMONT. race latitudine maxima sæpius breviore, antrorsum subdilatato, supra con- vexo, cinereo trilinealo; elytris subparallelis, fortiler punctato-striatis, nterstitits conveæis, subtililer coriaceis, alteruis fasciculis atris squamu- lisque cinereis vartiegatis; sutura poslice mar qineque externo albido squa- mosis. , Long. 7 à 10 mill.; larg. 3 à 5 mill. Curculio punctatus Fabricius, Syst. Eleulh,, IE, p. 529. Curculio austriacus Herbst, Col., VE, p. 243, tab. 77, fig. 44. Curculio medius Marsham, Entom. Brit., p. 302. Rhynchænus punctatus Gyllenhall, Insecta suecica, IE, p. 408. Hypera punctata Germar, Mag. Zool., IV, p. 341. Phytonomus punctatus Bohemann in Schônherr, t: IE, p. 404. Phylonomus rufus Bohemann in Schôünherr, t. Il, p. 402 Tête assez forte, convexe, pointillée, à pubescence grisàtre. Yeux laté- raux, oblongs, subdéprimés, bruns. Rostre court, très-épais, presque gib- beux, anguleux sur les côtés, ruguleusement pointillé, garni de poils d'un gris cendré, à peu près lisse et dénudé au sommet, Fossette inter- oculaire visible, ovale, à fond lisse. Sillon nasal court, peu profond, ponc- tiforme, Antennes atteignant la moitié du pronotum, d’un ferrugineux obscur, finement pubescents ; les deux premiers articles du funieule allongés, le 4® sensiblement plus long que le 2°, celui-ci au moins deux fois aussi long que le 3°, les autres diminuant encore de longueur, les derniers transversaux; massue en ovale un peu écourtée, acuminée au sommet. Pronotum à peu près aussi long que large dans le mâle, évidemment moins long dans la femelle, presqué droit sur les côtés à la base, un peu dilaté et arrondi vers le tiers antérieur, assez fortement rétréci au som- met, densément el rugueusement ponctué, un peu convexe en dessus et canaliculé au milieu dans toute sa longueur ; noir, revêtu d’écailles gri- sâtres, orné, en outre, au milieu et près des bords latéraux, de trois lignes de poils écailleux blanchâtres. Écusson petit, triangulaire, d’un blanc écailleux. Élytres plus larges que le pronotum à la base, environ trois fois aussi longues que lui, à épaules bien marquées, presque parallèles sur les côtés jusque vers les trois cinquièmes postérieurs, terminées ensuite en s’arron- dissant, un peu convexes en dessus, déclives postérieurement, fortement ponctuées-striées avec les intervalles relevés, finement chagrinés; noires ou couleur de poix, quelquefois même ferrugineuses, recouvertes d’é- " Révision des Hypérides. 125 cailles grisàtres; variées sur les intervalles impairs de squamules cendrées et de fascicules de poils noirâtres, avec la suture el la marge extérieure ordinairement d’un blanc crétacé. Dessous du corps d’un gris plus ou moins obscur; abdomen ruguleuse- ment chagriné ; pieds robustes, variés de gris et de blanchâtre, avec un anneau de cette dernière couleur avant l’extrémité des cuisses; celles-ci assez fortement en massue ; tibias courts, épais; tarses médiocrement di- latés, couleur de poix; ongles ferrugineux. Le mâle a les jambes plus longues, plus effilées ; les tibias antérieurs plus minces, fortement sinueux en dedans avant l'extrémité; le dernier arceau de l’abdomen est plus grand, les deux précédents sont au contraire plus courts que ceux de la femelle ; sur le dernier segment on aperçoit une impression longitudinale assez large, réduite chez la femelle, quand elle existe, à un sillon court et étroit. La ponctuation des élytres est plus pro- fonde, plus espacée ; les intervalles sont plus étroits; le rostre est moins large et ordinairement plus long ; enfin les individus de ce sexe sont d’une taille moindre, et plus rétréeis latéralement. Rien n’est plus variable que cette espèce. Outre les dimensions qui sont très-différentes selon les individus, la couleur est également fort sujette à varier. On rencontre des Phyt. punctatus à teinte grise, comme le type de Gyllenhal qui m'a servi pour ma description, et d’autres dont la couleur foncière est cendrée blanchâtre, fauve, ochracée, rougeûtre, brune, noi- râtre et même tout à fait noire. Le Phyt. rufus &e l'ouvrage de Schünherr est une variété de petite taille dont la couleur des téguments et des écailles est entièrement d’un rouge ferrugineux. J'en ai vu un tout à fait semblable, quoique d’une taille un peu plus grande, capturé près d'Orléans, et qui fait partie de la collection de M. de Marseul. Sur cette variété on aperçoit difficilement les taches obscures, mais on les retrouve avec un peu d’attention. Le type du rufus de Schôünherr, que j'ai pu examiner à loisir, est d’ailleurs un insecte frotté chez lequel il ne reste plus que des vestiges des écailles qui le re- couvraient. Les individus de cette espèce pris dans le nord de l’Europe ont généra- lement une teinte plus pâle que ceux du Midi et de l’Algérie, J'en pos- sède deux, de la Corse, qui sont presque complétement noirs, et chez les- quels on retrouve tous les caractères des vrais punctatus. Le Phyl. punclatus habite toute l’Europe et les contrées circa-médi- terranéennes, 49% G. CAPIOMONT. H. PHYTONOMUS FALLAX Capiomont. Ovulis, Spissus, niger, squamulis umbrinis cinereisque variegatus, sutur a, postlice, limboque externo albo-squamosis ; antennis piceis, scapo longiore; rostro brevi, crasso, recto, angulato ; thorace amplo, lateribus vix rotun- dato-ampliato, antrorsum angustalo, supra modice convexo, dense punc- talo, fusco-squamoso; lateribus albo-marginatis lineaque media, argenteo- micante; elytris ovatis, laleribus haud rectis, humeris parum prominutis, sal fortiler punclato-striatis, unbrino-sSquamosis, albo-cinctis; interstitiis convertis, allernis elevatioribus et albicantibus, remote atro-fasciculatis. Long. 8 à 10 mill.; larg. 4 à 5 mill. Extrèmement semblable au Phyt. punctatus, dont il diffère par ses épaules moins anguleuses, par ses élytres sensiblement dilatées latérale- ment après celles-ci, à peu près ovales postérieurement, et par le scape des antennes visiblement plus long, dépassant toujours le milieu de l'œil, tandis que dans le punctatus le scape n’arrive pas à la moitié de l’organe visuel. | Le rostre et les yeux sont conformes à ceux du punctatus. Le 4° est rugueusement ponclué, obtusément caréné, noir, couvert d’une pubes- cence blanchâtre qui disparait au sommet. Les yeux sont noirs. Les an- tennes sont d’un brun rougeâtre, semblables a celles du précédent, à l’ex- ceplion du scape, qui est plus allongé. Le pronotum est trapu, plus court que large, à peu près droit sur les côtés, seulement un peu dilaté et arrondi vers le 1° tiers antérieur, sur- tout dans la femelle; ponctué comme celui du punctatus; noir, revêtu d’écailles d’un brun plus ou moins obscur, avec la marge extérieure d’un blanc crétacé et une ligne longitudinale médiane d’un blanc argenté. Écusson de cette couleur. Les élytres ont les épaules moins anguleuses que celles du punctatus ; elles s’élargissent peu, mais visiblenient et progressivement, depuis les épaules jusque vers le milieu de leur longueur, et se terminent en formant la moitié d’un ovale régulier. Elles sont noires, recouvertes d’écailles d’un brun fauve, avec le contour extérieur et la portion réfléchie d’un blanc crétacé, Les intervalles sont convexes ; les alternes sont plus larges, plus relevés, d’une couleur blanchâtre, surtout le sutural, le 3° et l’ex- Révision des Hypérides. 125 trémité du 5°, et présentent des laches noires, peu nombreuses, formées par des fascicules de poils très-courts. Le dessous du corps est noir, garni d’écailles très-serrées d’un blanc crétacé, interrampues sur l’abdomen par trois bandes longitudinales bru- nâtres. En tout le reste, il est semblable au punctatus. Andalousie. — Kraatz, Lethierry, de Vuillefroy, Deyrolle, Reiche. Sa forme est plus régulièrement ovale que celle du punctatus. Ses élytres ne paraissent pas comprimées latéralemont comme dans celui-ci. h bis. PHYTONOMUS LEPRIEURI Capiomont. Ovatus, piceus, fusco pallidoque irroratus, elytris fusco obsolete trans- versim fasciatis ; antlennis rufo-piccis, clava fuscescente; rostro tenuiorce, evidentius curinalo; oculis supra subapproæimatis; thorace latitudine maxi- ma breviore, lateribus ante medium vix dilatato, apice angustalo, angulis posticis rectis; supra parum convexo, obsolete canaliculalo, rugoso-punc- talo, fulvo pallidoque irrorato, albido trilincato; elytris subquadratis, humeris prominulis ; dorso modice convexis, strialo-punctalis, piceis, squa- mulis unbrinis tectis, humeris late, fasciaque transversa anle apicem al- bidis, pone scutellum utrinque macula nigro-velulina; interstitiis alter- nès subcoslatis, nigro ochraceoque fasciculatis ; pedibus nigro-piccis, fulvo albidoque irroratis ; femoribus posticis albo-cingulatis. Long. 7 mill.; larg, 4 à 5 mill Plus grand que le Phyl. Grandini, dont il a à peu près la forme géné- rale, mais très-différent. Ovale, couleur de poix, revètu d'’écailles d’un gris obscur variées de blanc et de roussâtre, avec la base des élytres d’un blanc grisätre, et une bande transversale de même couleur, mal limitée, située avant l'extré- mité. Tête pelite, arrondie, convexe, assez fortement et rugueusement ponc- tuée, couverte de poils d'un brun roussâtre, passant au blanc jaunâtre au- lour des yeux. Ceux-ci ovales, un peu convexes, bruns, beaucoup plus rapprochés sur le front (1) que dans les Phyt. Grandint et fasciculatus. - (1) L'espace qui les sépare est à peine le liers de celui qui existe chez les PA. Grandini et fasciculatus. 126 G. CAPIOMONT. Rostre une fois plus grand que la tête, assez mince à la base, un peu di- laté au sommet, légèrement arqué, fortement caréné, rugueusement ponc- tué; noir de poix, dénudé au sommet, couvert à la base de poils blan- châtres devenant plus obscurs et moins denses à mesure qu’ils s’éloignent de celle-ci. Sillon nasal long, linéaire, profond ; fossette interoculaire en forme de sillon court, peu apparent. Antennes assez fortes, insérées vers le 1° quart du rostre; d’un ferru- gineux obscur avec la masswe rembrunie ; les deux premiers articles du funicule allongés, le 1° plus grand que le 2°, les suivants assez serrés, moins longs que larges, graduellement plus courts et plus élargis en se rapprochant de la massue. Celle-ci forte, en ovale allongé, d’un brun noi- râtre. Pronotum un quart moins long que large, tronqué au sommet, arqué à la base ; un peu arrondi et dilaté sur les côtés avant le milieu, fortement rétréci en avant, très-peu près de la base; avec les angles postérieurs droits ; médiocrement convexe, fortement et rugueusement ponctué, lon- gitudinalement déprimé dans son milieu, cette dépression terminée en avant par une petite ligne lisse ; d’un noir de poix, recouvert de squa- mules d’un gris obscur; varié en outre de mouchetures formées par des lascicules de poils courts, brunâtres, et marqué au milieu et sur les côtés de trois lignes longitudinales de poils blanchâtres, les latérales plus apparentes, Écusson petit, triangulaire, à pubescence blanche, condensée. Élytres deux fois aussi larges que le pronotum à la base, trois fois aussi longues que lui, coupées carrément à la base, avec les épaules proé- minentes ; plus larges aux épaules que partout ailleurs, presque parallèles sur les côtés jusqu'aux 3/5 postérieurs, diminuant ensuile progressivement de largeur et terminées en s’arrondissant ; an peu aplaties sur le dos en avant, assez déclives postérieurement, bien plus brusquement sur les cô- tés; fortement ponctuées-striées ; noir de poix; revêtues d’écailles d’un gris obscur, avec le tiers basal et une bande transversale plus étroite, si- tuée vers les 4/5 de leur longueur, d’un blanc assez vif, surtout sur les intervalles alternes ; à la base de chaque côté existe une tache transversale d’un noir velouté, s'étendant depuis l’écusson jusqu'à la 3° strie; une tache de même couleur se voit également à la base du 9° intervalle au-des- sous de l'épaule ; les intervalles impairs sont subcostiformes, plus larges que les 2°, 4°, elc., et ornés de taches d’un brun noirâtre ou d’un brun ochracé, formées par des fascicules de poils assez courts, mais bien vi- sibles. Dessous du corps rugueusement ponctué sur les côtés de la poitrine, Révision des Hypérides. 127 moins densément sur le milieu de l'abdomen ; garni de poils blanchâtres, plus condensés sur le bord postérieur des arceaux du ventre, et entremê- lés de petites mouchetures de poils brunâtres. Saillie mésosternale étroite, allongée. Pieds assez robustes, couleur de poix, variés de blanc et de brun fauve; cuisses en massue, les intermédiaires et les postérieurs annelées de blanc avant l'extrémité ; le bout des jambes et le dessus des trois premiers articles des tarses de la même couleur ; ongles assez courts, d’un brun rougeàtre, leurs crochets médiocres. Cette jolie espèce a été découverte dans les environs du Bône par notre collègue et mon ami, M. Leprieur, qui a si bien exploré les environs de cette ville. Je ne pouvais mieux faire que de la lui dédier. Elle ressemble au Phyt. scapularis Gebler; mais elle est trois fois plus grande, plus massive, proportionnellement moins allongée, et la dispostion du dessin des élytres, le rapprochement des yeux, la forme du prono- tum, elc., l'en séparent complétement. 5, PHYTONOMUS NIGROVELUTINUS Fairmaire. Breviler ovatus, convexus, niger, squamulis subviolaceo-nigris tectus, fasciculisque atro-tomentosis tessellatus ; antennis nigro-piceis, articulo À° funiculi 2° paulo longiore; rostro longiore, graciliore, arcuato, ruguloso- punctalo; prothorace latitudine maxima breviore, lateribus vix rotundato- amplialo, supra convexo, dense valdeque punctato; elytris valde punc- lalo-strialis, interstitiis allernalim latioribus el convexioribus, atro fasciculalis ; humeris interstiliisque alternis rarius ochraceo-squamulosis; femoribus ochraceo-cingulatis. Long. 7 mill.; larg. 4 1/2 mill. Fairmaire, Annales Soc. entom. France, 1859, p. 56. Hypera vidua? Géné, inédit, Comolli, De Coleop. novis, ele., provinciæ Novocomi, p. 92. Court, épais, convexe, noir, couvert d’écailles d’un noir un peu violacé. Têle assez forte, convexe, finement et ruguleusement pointillée, noire. Yeux oblongs, subdéprimés, bruns. Rostre assez allongé et assez grêle, arqué, grossissant vers l'extrémité, muni au milieu d’une carène courte 198 G, CAPIOMONT. 4 et lisse; densément et rugueusement ponclué. Fosselte interoculaire ovale, superficielle ; sillon nasal allongé, large, peu profond. Antennes d’un brun foncé, n’atteignant pas la base du pronolum ; 1° ar- ticle du funicule un peu plus long que le 2°, le 5° obconique, moitié moins long que le 2°, les suivants diminuant progressivement de longueur, les derniers transversaux. Massue ovale, noire, finement pubescente. Pronotum un tiers plus court que large, convexe, rétréci en avant, ar- rondi sur les côtés antérieurement, densément et fortement ponctué, ayant quatre bandes d'un noir velouté, et entre celles-ci des squamules d’un gris noirâtre à peine perceplibles. Écusson petit, triangulaire, d’un noir velouté. Élytres larges et courtes, beaucoup plus larges que le pronolum à la base, moins de trois fois aussi longues que lui, à épaules saillantes, presque parallèles sur les côtés en avant, très-fortement arrondies en arrière à partir des trois cinquièmes postérieurs, convexes en dessus, à iigne de gros points formant des stries profondes; intervalles relativement relevés et un peu plus larges, tachetés de noir velouté ; avec les épaules et çà et là les intervalles impairs maculés de jaune ochracé, surtout vers lextré- mité du 5°. Dessous du corps d’un gris noirätre ; abdomen finement poinlillé. Pieds assez robustes, noirs, un peu variés de roux ochracé ; cuisses en massue avec un anneau ochracé avant l'extrémité ; tibias assez épais, les anté- rieurs sinueux intérieurement avant le sommet; larses assez allongés, di- latés, d'un noir de poix ainsi que les ongles. L'individu qui m'a été communiqué, et que je viens de décrire après M. Fairmaire, est un mâle. Il appartient à M. Charles Brisout de Barne- ville, et a été pris dans les fautes-Pyrénées, à Gautcrets, par feu Delarou- 26e, qui, je crois, en avait capturé un deuxième exemplaire. J'en ai vu un troisième dans la collection de M. Lethierry, où il était indiqué comme provenant des montagnes Ces environs de Grenoble. Il est bien à désirer que ce magnifique Coléoptère soit retrouvé par ceux de nos collègues qui visitent les Pyrénées et les Alpes. 11 est voisin du punclatus, mais il s’en distingue facilement par la couleur et la disposi- tion des fascicules des élytres et du pronotum, par sa forme courte et tra- pue, par son rostre allongé, élargi à l'extrémité, par son pronotum un peu plus transversal, fortement ponctué, et par ses élytres plus anguleuses aux épaules, relativement plus larges et moins longues. Peut-être est-ce cette espèce que Comolli à décrite si sommairement sous le nom d'Hypera vidua? Je suis lautant plus porté à le croire que Révision des Hypérides, 129 cet insecte ayant été capturé dans les Alpes des environs de Grenoble, il se pourrait très-bien qu'il habitât également les Alpes du Piémont et de la Lombardie. Voici la diagnose de l'Hypera vidua empruntée à l’opuscule de Comolli intitulé : De Coleopteris novis ac rarioribus minusve cognitis provinciæ Novocomi : Nigra, fasciculalo-pilosa, fasciculis duabus prope apicem elytrorum ma- culaque semiannulari, femorali libialique flavis ; habitus et magnitudo Hyperæ punctatæ. Color nigerrimus, Golcopteris ulrinque, tibiisque anti- cès el mediis extus, minute et vage flavo-punctatis ; fasciculis seu tuberculis pilosis imprimis dorsalibus. In Brianza, fratres Villæ, in Apennis Berté et Rondani. 6. PHYTONOMUS FASCICULATUS Herbst, Subovatus, niger, squamulis piliformibus albidis fuscisque dense tectus. fasciculis atris adspersus et albido-setosus; antennis ferrugincis, arti- culo À” funiculi maris 2% longiore, rostro mediocri, arcuato, obsolete cart- nalo ; prothorace transverso, lateribus rotundato, albido-trilineato ; elytris subquadratis, macula basali communi lunata, allera lateral suturaque, præserlim apice, albido-squamosts. Long. 5 à 7 mill.; larg. 3 1/2 à 4 1/2 mill. Circulio fasciculatus Herbst, Coléop., VI, p. 289, tabl, 82, fig. 6. Hypera fasciculata Germar, Mag. Zool., IV, p. 344. Rhynchænus Dauci Olivier, Ent., V, p. 127, tab. 35, fig. 542. Hypera Dauci Dej., Catalog. Phylonomus fasciculatus Schônherr, € IE, p. 401, Pluytonomus variegatus Bach, Kæfer fauna, etc.; t, If, p. 234. y 9 ; ‘Têie moyenne, un peu convexe, finement pointillée, garnie de poils d’un gris blanchâtre. Front plan. Yeux oblongs, déprimés bruns. Rostre moins allongé que dans le nigro-velutinus, peu épais, arqué, finement et densé- ment ponctué, à peine caréné, recouvert de poils gris plus abondants à la base, dénudé au sommet. Fossette interoculaire petite, oblongue, peu marquée. Sillon nasal court, peu profond, quelqüelois très-peu apparent. L° Série, TOME VIII. 9 130 G. CAPIOMONT. Antennes ferrugineuses, atteignant le milieu du pronotum; les deux premiers articles du funicule allongés, le 4° plus long que le 2° dans le mâle, le 3° moitié moins long que le 2°, les suivants diminuant encore de longueur, les derniers transversaux, Massue ovale oblongue, brunâtre, finement pubescente. _ Pronotum un peu plus court que large dans le mâle, beaucoup plus court dans la femelle, rétréci au sommet, fortement arrondi ensuite sur les côtés, puis diminuant un peu de largeur et se redressant vers la base ; très-convexe en dessus, finement pointillé, noir, recouvert de poils écail- leux d’un gris obscur avec les côtés et une ligne longitudinale médiane d’un blanc écailleux. Ecusson triangulaire, blanc, bien visible. Élytres coupées presque carrément et un peu plus larges que le prono- tum à la base, environ trois fois aussi longues que lui, à épaules très- saillantes ; peu élargies et presque parallèles dans leurs deux premiers üers, diminuant ensuite de largeur en s’arrondissant, et terminées tout à fait à l'extrémité par une petite pointe peu apparente; ordinairement dé- primées en forme de croissant en avant et un peu comprimées latéralement au-dessous des épaules; médiocrement convexes, puis déclives postérieu- rement ; assez fortement et largement ponctuées-striées, avec les points des séries grands, larges, presque carrés; intervalles étroits, finement chagrinés, relevés un peu en côte, surtout dans les mâles ; noires ou cou- leur de poix, variées de macules grises et noirâtres, ornées en outre d’une tache basilaire en forme de croissant, allant d’une épaule à l’autre, d’une deuxième tache latérale, triangulaire, à base marginale et d’une bordure suturale blanchâtre. Le pronotum et les élytres sont de plus parsemés de fascicules de poils noirs, assez courts, et de soies longues, couchées, blan- châtres, plus visibles sur les intervalles alternes. Dessous du corps varié de gris et de cendré; abdomen finement cha- griné. Pieds assez robustes, marbrés de gris obscur et de cendré; cuisses noires, en massue; tibias ferrugineux, un peu dilatés au milieu et sinueux intérieurement avant l'extrémité ; tarses fortement dilatés; ongles grands, ferrugineux. Mâle et femelle ont les caractères différentiels qu’on remarque chez les deux sexes du punctatus. Getle espèce est aussi variable que ce dernier. On rencontre des indivi- dus noirs, bruns, rougeûtres, gris, cendrés, blanchâtres, etc. Tantôt les écailles ont un aspect soyeux, tantôt elles paraissent rudes, surtout chez les mäles. Parfois il n’existe aucune trace des fascicules qui légitiment la dénomination qui lui a été imposée par Herbst, ou bien les soies des in- Révision des Hypérides. 151 terstries ont disparu ; enfin on trouve des fasciculatus chez lesquels la lu- nule basale est indistincte, les élytres étant uniformément colorées. Chez ces derniers la dépression lunulaire est insensible, de même que la sinuo- sité latérale subhumérale. En général, les fasciculatus du nord de l’Europe sont plus foncés en couleur et plus petits que ceux du Midi, et surtout que ceux du nord de l'Afrique et de PAsie occidentale. Le Ph. lunatus Wollaston ne diffère aucunement du fasciculatus Herbst. J'ai pu m'en assurer par l’examen des individus qui provenaient de M. Wollaston lui-même. On le trouve dans toute l'Europe, les contrées de l’Asie et de l'Afrique qui avoisinent la Méditerranée, le Dongola, l’Abyssinie et l’île de Madère. Il vit sur différentes espèces du genre Daucus (carotte sauvage). 7. PHYTONOMUS GRANDINI mihi. Subovatus, niger, selosus, squamulis piliformibus obscure griscis tectus, fasciculis atris albidisque variegatus; antennis piceis, articulo 4° funi- culi 2° longiore; rostro mediocri, arcuato, obsolete carinato; prothorace latitudine maxima breviore, lateribus vix dilatato, albido trilineato ; ely- ris subquadratis, basi planatis, valde punctato-striatis, interstitiis con- vexis, subtlèliter coriaccis, obscure grèseo-squamulosis, alternis fasciculis atris albidisque variegatis, humeris margineque externo pallidioribus. Long. 5 à 7 mill.; larg. 3 1/2 à 4 mil], De forme semblable à celle du fasciculatus Herbst; en diffère par la co- loration toujours d’un gris plus ou moins sombre, et ne prenant jamais les teintes fauves ou roussâtres de celui-ci; par le dessin des élytres dé- pourvu de lunule basale blanchâtre ; par le pronotum plus étroit, à peine arrondi latéralement; par les épaules plus fortement anguleuses ; par l’ab- sence de dépression lunulaire à la base des élytres et de sinuosité subhu- mérale; par le nombre, toujours plus considérable, et la disposition des fascicules dont les élytres sont ornées ; par les soies grossières, recour- bées en arrière, noires où blanches, selon la nuance des écailles SOUS-Ja- centes, placées symétriquement sur deux rangs sur les intervalles alternes, de sorte que les intervalles paraissent alternativement pubescents et squa- 139 G. CAPIOMONT. meux. Enfin, il est toujours facile de distinguer le Grandini des variétés du fasciculatus dépourvues de lunule basale par le nombre des taches brunes placées à la base des intervalles alternes. Dans le Grandini ces taches sont toujours au nombre de six au moins, trois de chaque côté ; dans le fasciculatus on n’en voit jamais plus de quatre, deux sur chaque élytre. Je ne décrirai pas autrement cette espèce; ce serait refaire presque com- plétement et sans aucun profit la description du fasciculatus. Elle est propre à l'Algérie, où elle a été rencontrée par plusieurs de nos collègues, et surtout par M. Grandin de l’Éprevier, qui l’a répandue dans les collections et à qui j'ai cru devoir la dédier. Je l'ai vue désignée dans quelques cartons sous le nom de Ph. visnagæ Olivier, qui, d’après ce que j'ai pu voir dans la collection de M. Che- vrolat, s’appliquerait à une variété de l'Hyp. crinila. (Voir la note de la page 104.) 7 bis. PHYTONOMUS sCAPULARIS Gebler. Dense fusco-squamulosus, pallido variegatus, fasciculis atris, pilosis, adspersus ; elytris oblongo-ovatus, punctato-strialis, macula humeralr, pallida. Long. 6 mill.; larg. 3 mill. Squamulis fuscis pallidisque tectus, opacus. Caput convexiusculum ad inserlionem rostri impressum, macula verticis pallida. Rostrum basi atte- nualum, apice crassum. Antennæ obscure ferrugineæ, clava albido-pubes- cente. Thorax basi apiceque truncatus, lateribus ante medium dilatatus, basin versus subanguslatus, supra conveaus, macula antica pallida. Scu- tellum angustum, triangulare, pallidum. Elytra thorace latiora, kumero proininulo, medio subdilatata, apice rotundatla, supra conveza, ad apicem valde declivia, regulariter punctato-striata, striis alternis fasciculis brevi- ter atro-pilosis et maculis pallidis tessellatis. Corpus subtus fusco pallidoque squamulosum, squamulis femorum sub- annulatim disposilis. Pedes pubescentes A Phyt. fasciculato, statura angustiore, colore, ete., differt. Habitat in sylva Salairensi (Sibérie occidentale). Révision des Hypérides. 133 Gebler, Bulletin de la Société des naturalistes de Moscou, VI, 1853, p. 232. J'ai vu dans la riche collection de M. le comte de Mniszech un type du Phyt. scapularis, provenant de Gebler lui-même. I a quelque ressemblance avec le Phyt. fasciculatus Merbst; mais il en diffère essentiellement par les caractères suivants : Il est bien plus pe- tit et bien plus étroit. Le rostre est plus court, plus épais, le front moitié plus large; les yeux plus larges et moins longs; le prothorax est presque aussi long que large, très-peu développé latéralement en avant sur les cô- tés, moins convexe en dessus que dans le fasciculatus et plus fortement ponctué ; les lobes oculaires sont plus marqués. Les élytres sont plus étroites, avec les épaules plus proéminentes; les fascicules des intervalles impairs sont plus nombreux, plus réguliers ; la tache humérale ne s'étend pas aussi loin sur la base de l’élytre et forme une courbe plus courte, plus régulière, s’arrêtant au 3° intervalle; la di- mension des squamules est au moins d’un tiers plus grande; enfin son aspect est tout autre et se rapproche plutôt de celui du Camptorhinus statuu. L'individu que j'ai examiné présente quelques différences de détail avec la description de Gehler que j'ai rapportée plus haut; différences qui me paraissent tenir à ce que l’auteur russe a fait sa description sur une femelle, tandis que l’exemplaire de la collection Mniszech est un mâle. 2° GROUPE (METADONUS). Ce groupe est moins naturel que le précédent. Bien que les espèces qui le composent aient certaines analogies qu’il est impossible de méconnaître, on ne peut se dissimuler cependant qu’il est le moins homogène de tous ceux du genre, Ainsi, le Phyt. Vuillefroyanus a les plus grands rapports de forme avec le Macrotarsus Gebleri; sa femelle, à part la couleur, a tout à fait l'aspect de celle de ce dernier, et n'étaient les tarses qui sont tous spon- gieux en dessous, on devrait le ranger parmi les Macrotarsus. Le Phyt. anceps a moins de ressemblance avec ceux-ci, mais il en à encore: le Phyt. distinguendus s'en éloigne davantage et se rapproche au contraire 134 G+ CAPIOMONT. des Phytonomus du premier groupe; les suivants plus encore, Tous se séparent de ces derniers par le prolongement intercoxal, moins large que la largeur de chacune des hanches postérieures, par la forme du rostre plus cylindrique et surtout par l'insertion des antennes toujours sub- médiane, au moins dans la @. TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES. a. Antennes longues, grêles, à massue très-allongée et très- amincie dans le 4 b. Taille de 9 à 41 millimètres : lobes postoculaires nuls... 8. Vuillefroyanus Capiomont. bb. Taille de 8 millimètres et au-dessous; lobes oculaires faibles, mais appréciables. ce. Plus grand (7-8 mill.). Pronotum visiblement arrondi sur les côtés, même dans le 4, à peine moitié moins large que les Eyes RASE et dette lee . 9. anceps Schünherr. ec. Plus petit (5-6 mill.). Pronotum presque cylindrique, environ deux fois moins large que les élytres. ....... 10. distinguendus Schôünherr. aa. Antennes courtes, assez épaisses; massue courtement ovale, "get. b. Téguments, vus à la loupe, n’offrant, en outre de la vesti- ture générale, ni soies, ni fascicules de pois. .......... 12 bis. decipiens Capiomont. bb. Téguments munis en dessus, en outre de la vestiture géné- rale, de soies assez courtes, peu nombreuses, ne donnant pas à l’insecte un aspect hérissé, c. Pronotum moins transversal, à peine un cinquième plus large que long, pas impressionné derrière les yeux; épaules plus anguleuses et plus relevées. ........... A1. Heydeni Capiomont. ce. Pronotum plus transversal, environ un tiers plus large que long, visiblement impressionné derrière les yeux ; épaules plus abaissées. ........ ..... 12, éncitus Schünherr. Révision des Hypéridss. 139 bbb. Téguments, vus à la loupe, paraissant hérissés en dessus de poils longs plus ou moins dressés et nombreux, tou- P 8 jours très-apparents. c. Pronotum moins transversal, un quart plus large que long; élytres près de deux fois aussi larges que le pronotum, moins parallèles.....,... 13. curtus Schünherr, ec. Pronotum plus transversal, moitié environ aussi large que long ; élytres environ une fois et demie aussi larges que le pronotum, presque parallèles dans leur pre- DUÉFOMADINE esse sceecs ee 14. brevicollis Capiomont. 8. PHYTONOMUS VUILLEFROYANUS Capiomont. Elongatus, 4, oblongo-ovatus ®, piceus, breviter setulosus, squamulis ochraceis veslitus, fusco-viltatus ; antennis gracilibus, ferrugineis, clava elongata ; rostro tenui, subcylindrico, arcualo, carinato, utrinque striato; prothorace latiludine maxüna breviore, lateribus basi recto, antrorsum angustalo, supra planiusculo, dense punctulato, ochraceo submetallico- Squamoso, fusco bivittato ; elytris oblongis &, vel oblongo-ovalibus 9, punctato-strialis, interstitits alutaceis, fere planis; ochraceo-squamosis, interstitio tertio basi, viltaque longitudinali in disco fuscescentibus ; pedi- bus ferrugineis, femoribus nigricantibus.. Long. 8 4/2 à 10 mill. ; larg. 4 à 6 mill. Tête médiocre, convexe, finement pointillée, noire, garnie d’une pubes- cence roussâtre; yeux ovales, bruns, un peu proéminents ; rostre à peu près de la longueur du pronotum, subeylindrique, assez mince, arqué, un peu dilaté au sommet, visiblement caréné, strié de chaque côté parallèle- ment aux scrobes, ruguleusement ponctué à la base, presque lisse au sommet; noir, recouvert de quelques poils roussätres, assez serrés près du front, à peu près nuls vers l’extrémité, Fossette interoculaire en forme de sillon étroit, allongé, lisse. Sillon nasal long, linéaire, superficiel. Antennes submédianes, à peu près deux fois aussi longues que le rostre, assez grêles, ferrugineuses ; les deux premiers articles du funicule allon- 156 {3. CAPIOMONT. gés, 3-5 un peu plus longs que larges, obconiques, 6-7 plus courts que larges ; massue mince, longue, fortement acuminée, environ trois fois et demie aussi longue que large. Pronotum évidemment plus court que large, presque droit sur les côtés depuis la base jusqu’au milieu, où il s’arrondit, rétréci ensuite jus- qu'au sommet, où sa largeur égale environ la moitié de celle de la base; très-légèrement impressionné derrière les yeux, peu convexe en dessus, densément et finement pointillé, noir, garni d’écailles d’un brun rous- sâtre à reflet métallique, avec trois lignes longitudinales blanchâtres si- tuées au milieu et en dedans des côtés. Écusson grand, triangulaire, d’un roux blanchâtre. Élytres un peu plus larges que le pronotum &, un tiers plus larges que lui ®, environ une fois et demie aussi longues, à épaules un peu accu- sées bien qu’arrondies ; presque parallèles dans leur première moitié, di- minuant ensuite régulièrement de largeur jusqu’à l'extrémité, où elles se terminent en pointe obtuse ; presque planes en dessus vers la base, mé- diocrement convexes puis déclives postérieurement, faiblement ponctuées- striées, avec les intervalles presque plans, visiblement chagrinés; noires, recouvertes d’écailles d’un roux brunâtre, passant au roux clair sur la suture, et au blanc sale sur les intervalles alternes et la marge extérieure, qui sont en outre ornées de macules arrondies, noirâtres, ou, si l’on veut, leur revêtement est d’un roux plus ou moins pâle, avec la base du 3° in- tervalle et les interstries pairs d’un roux brunâtre, cette couleur empié- tant sur les intervalles impairs et simulant une bande oblique mal limitée, partant de l'épaule et paraissant se réunir à sa pareille un peu avant l’ex- trémité. Tous les interstries sont munis de soies courtes, fines, dispo- sées sur trois ou quatre rangs, fortement inclinées en arrière, et claires ou foncées, selon la nuance correspondante des écailles sous-jacentes. Dessous du corps noir, garni d’écailles d’un roux métallique passant au noirâtre sur le dernier segment de l’abdomen, celui-ci un peu granu- leux. Pieds robustes, assez allongés, variés de brun noirâtre et de roux doré; cuisses en massue, noires; tibias forts, épais, ferrugineux, ainsi que les tarses et les ongles, les premiers grands, à articles très-dilatés, spongieux en dessous, les seconds fortement recourbés. Le mâle est beaucoup plus étroit et plus svelte que la femelle, Il est facile à reconnaître à ses tibias antérieurs sinueux intérieurement avant l'extrémité, et au dernier arceau de l'abdomen, qui est presque aussi étendu d’arrière en avant que les segments 2, 3 et 4 réunis, tandis que dans la femelle ce même arceau n’est égal en longueur qu'aux deux pré- Revision des Hypérides. 137 cédents ; en outre, les antennes sont moins submédiares que dans l'autre sexe, J'ai vu un mâle et une femelle de ce beau Phylonomus ; le premier ap- partient à M. de Vuillefroy, à qui je me suis fait un plaisir de dédier les- pèce ; la seconde fait partie de la collection de M. de Kiesenwetter. Tous les deux proviennent de l'Espagne méridionale. La femelle a tout à fait la forme du Macrotarsus Gebleri $; mais les articles de tous les tarses sont spongieux en dessous. A la rigueur, j'au- rais dù créer une section spéciale pour cet insecte, qui semble mal placé à la suite des espèces du 1° groupe ; mais j'ai craint, en multipliant les coupes, de rendre encore plus ardue l'étude déjà si difficile des espèces du genre Phytonomus. 9. PHYTOxOMUS ANCEPS Bohemann. Oblongo-ovatus, subparallelus, niger, breviter selosus, squamulis cervi- nis vel cinereo-fuscis, dense tectus; antennis ferrugineis, scapo oculum vix pertingente, articulo À° funiculi 2 paulo longiore; rostro elongato, cylèn- drico, subarcuato, sat dense ruguloso-punctulato: prothorace latitudine mazima breviore, lateribus valde rotundalo-ampliato, apice angustato, dorso subplano, post oculos fere lobato, cinereo-albido-squamoso, fusco late bivittato; elytris oblongo-ovatis, dorso antice subconvexis, tenuiter punctalo-striatis, cinereo vel fusco-squomosis, vilta obliqua basali, mar- gine externo, interstitiisque alternis pallidioribus, his remote alro-notatis. Long. 6 à 8 mill.; larg. 3 à 4 mill. Phyt. anceps Bohemann in Sch., t. VI, p. 348. Ovale, oblong, un peu épais et cylindrique, noir, recouvert d’écailles grises, cendrées ou noirâtres, variées de blanc et ayant quelquefois un re- flet métallique, et de soies courtes, fines, couchées, assez écartées. Tête forte, convexe, finement pointillée, à pubescence cendrée. Yeux grands, ovales, bruns. Rostre à peu près aussi long que la tête el le pro- notum réunis, assez étroit, cylindrique, légèrement arqué, finement et un peu ruguleusement pointillé, quelque peu dilaté au bout, noir, garni d’une pubescence blanchâtre assez épaisse à la liase, presque lisse et dénudé au 138 G+ CAPIOMONT, sommet. Fosselte interoculaire oblongue, profonde. Sillon nasal étroit, assez allongé, bien marqué. Antennes insérées vers le 4° tiers du rostre, d’un ferrugineux clair, les deux premiers articles du funicule assez allongés, le 4° un peu plus long que le 2°, celui-ci deux fois aussi long que le 3°, les 3° et 4° obconiques une fois et demie aussi longs que larges, les suivants plus courts. Massue irès-allongée, étroite, acuminée. Pronotum visiblement plus large que long, fortement arrondi et dilaté sur les côtés, rétréci au sommet et à la base, médiocrement convexe en dessus, presque lobé derrière les yeux, densément pointillé, noir, revêtu d’écailles d’un gris cendré, blanchâtre, avec deux larges bandes longitudi- nales d’un fauve noirâtre, séparées au milieu par une ligne d’un blanc un peu écailleux. Écusson petit, triangulaire, de cette dernière couleur. Élytres oblongues, un peu échancrées en devant, un quart plus larges que le pronotum, environ trois fois aussi longues que lui, à épaules sen- ties mais arrondies, peu ou pas élargies après celles-ci, à côtés presque parallèles dans les deux premiers tiers antérieurs, diminuant ensuite régu- lièrement de largeur, et terminées en s’arrondissant; médiocrement con- vexes en dessus en avant, déclives postérieurement, assez faiblement ponc- iuées-striées, revêtues d’écailles grises, fauves ou noirâtres avec une bande un peu oblique partant de l’épaule et couvrant la moitié des 4° et 5° in- tervalles, une bordure marginale étroite, et ordinairement les intervalles impairs, d’une couleur blanchâtre. Les intervalles sont plans, larges, visi- blement chagrinés; les alternes sont marquées de petites macules arron- dies, noires; la bande humérale blanchâtre est bordée antérieurement et à la base par une ligne de couleur foncée plus apparente sur les individus colorés en gris cendré. Dessous du corps noir, garni ainsi que les pieds d’écailles d’un cendré un peu argenté; abdomen finement chagriné, dernier arceau rougeâtre ; pieds longs, d’un ferrugineux plus ou moins clair; cuisses quelquefois un peu rembrunies, fortement renflées en massue; tibias minces, allongés, sinueux intérieurement avant l'extrémité; tarses et ongles longs, les pre- miers médiocrement dilatés, spongieux seulement au milieu, ciliés sur les bords, les seconds très-recourbés. Tout linsecte est parsemé de soies courtes, très-inclinées en arrière, bien visibles seulement à la loupe. Le mâle diffère de la femelle par la forme moins lourde, plus étroite ; le rostre un peu plus court; labdomen impressionné longitudinalement au milieu et les pieds antérieurs plus grêles et plus allongés. Révision des Hypérides. 159 Le Phyt. anceps varie du gris cendré au gris fauve, au fauve et au fauve noirâtre ; les individus foncés en couleur ont ordinairement un reflet un peu cuivreux dans les parties sombres. Quelquefois la partie antérieure de la suture est rembrunie dans une portion plus ou moins grande de son étendue, et il existe des exemplaires qui, à part une petite tache blan- châtre aux épaules, sont entièrement dun gris plus ou moins obscur, Il est très-reconnaissable à son aspect un peu massif, à la longueur de son rostre et à la brièveté du scape. On le trouve sur les bords de la mer Caspienne et dans les steppes de la Russie méridionale. Répandu dans les collections sous le nom de PAyt. Bartelsi. 10. PHYTONOMUS DISTINGUENDUS Bohemann in Schôünherr. Ovatus, piceus, squamulis cinereo-nigricantibus vel fuscis dense tectus ; antennis ferrugineis, articulis 1-2 funiculi subæqualibus ; rostro elon- gato, fere cylindrico, subarcuato, dense punctulato ; prothorace latitudine mazxima breviore, laleribus antrorsum rotundato, apice angustato, parum convexo, conferlim punctulalo, fusco-Squamoso, albo-trilinealo ; elytris ovalibus, punctato-striatis, interstiliis subconveæxis, subtililer coriaceis, fusco-cinereo-Squamosis, alternis pallidioribus, nigro-maculatis, humeris margineque externo albicantibus ; tibiis larsisque ferrugineis ; femoribus infuscatis. Long. 4 à 6 mill; larg. 3 à 3 4/2 mill. Boh. in Sch., t. VI, p. 375. Phyt. curtus, Var. a. Boh. in Sch., t. VI, p. 365. Tête médiocre, convexe, noire, finement pointillée, à pubescence cen- drée; yeux oblongs, subdéprimés, noirs; rostre de la longueur du prono- tum, à peu près cylindrique, un peu arqué, densément pointillé, noir, garni d’une pubescence grisâtre, plus serrée à la base, presque dénudé au sommet. Fossette interoculaire ovale, bien marquée. Sillon nasal al- longé, assez large et profond. Antennes insérées vers le 1 tiers du rostre, au moins aussi longues que la tête et le pronotum réunis; ferrugineuses, les deux premiers ar- 140 G. CAPIOMONT. ticles du funicule allongés, deux fois aussi longs que larges, les suivants diminuant progressivement de longueur, plus courts que larges; massue grande, ovale allongée, ‘quelquefois un peu rembrunie. s Pronotum évidemment plus court que large, surtout dans la femelle, médiocrement arrondi sur les côtés avant le sommet dans le mâle, plus visiblement dans la femelle, rétréci en avant, peu convexe, très-densé- ment pointillé, noir, revêtu d’écailles brunâtres, avec trois lignes longitu- dinales blanchâtres, situées au milieu et près des bords latéraux. Écusson assez grand, triangulaire, d’un blanc écailleux. Élytres une fois et tiers aussi larges que le pronotum, environ trois fois aussi longues que lui, à épaules un peu anguleuses, presque parallèles dans leur première moitié, diminuant ensuite régulièrement de largeur et terminées en s’arrondissant; un peu planes en dessus vers la base ; con- vexes puis déclives postérieurement ; médiocrement ponctuées-striées ; in- tervalles un peu relevés, finement chaginés, recouverts d’écailles d’un cendré noirâtre, les impairs maculés de noir; les épaules et la marge extérieure sont ordinairement plus pales. Dessous du corps brun de poix, à pubescence écailleuse cendrée ; abdo- men finement pointillé. Pieds longs, garnis d’une pubescence grisâtre ; cuisses assez fortement en massue, le plus souvent rembrunies ; tibias minces, ferrugineux, les antérieurs sinueux en dedans avant l’extrémité ; tarses médiocrement dilatés, assez allongés, ferrugineux ainsi que les ongles, ceux-ci très-recourbés. Les téguments varient du ferrugineux au brun noirâtre; la couleur des écailles est tantôt d’un cendré assez pâle, tantôt d’un cendré tirant sur le noir, et d’autres fois d’un fauve plus ou moins obscur; les macules noires ne sont habituellement bien visibles que sur les intervalles alternes ; mais on rencontre des individus chez lesquels tous les intervalles en sont pourvus. Le mâle est plus petit et plus étroit ; il a le rostre un peu plus court ; les antennes moins allongées; le pronotum moins développé latéralement ; une impression longitudinale sur le milieu de l'abdomen, plus apparente sur le dernier segment; les pieds plus longs et plus grêles et les tibias antérieurs plus fortement sinueux intérieurement avant l'extrémité. Le Phyt. curtus, Var. a, de Schünherr est un déstinguendus, d’après le type qui m'a été communiqué par M. Bohemann. Cette espèce habite la Russie d'Asie occidentale et est assez répandue dans les collections. Révision des Hypérides. 11 11. PHYTONOMUS HEYDENT Capiomont. Subovalus, piceus, selulosus, Squamis umbrinis submetallicis dense tec- lus ; anlennis ferrugineis, articulo 4° funiculi 2° vix longiore; rostro sat elongato, subcylindrico, vix arcualo, dense punctulato ; prothorace latitu- dine maxima sensim breviore, lateribus antice rotundato, haud ampliato, punctlis majoribus dense profundeque sculpturato, fulvo-squamoso, albido- trilineato ; elytris breviter ovatis, profunde punctalo-striatis, fulvo- Squamosis ; interstitits subplanis, alutaceis, uniseriatim selosis, allernis pallidioribus, maculis nigris remote notatis ; humeris suturaque postice albicantibus ; tibiis larsisque ferrugineis. Long. 5 à 6 mill.; larg. 3 mill. En ovale un peu écourtée, recouvert de squamules fauves ayant un re- flet doré. Tête assez forte, convexe, finement pointillée, à pubescence d’un brun roussâtre; yeux oblongs, noirs, un peu saillants; rostre de la longueur du pronotum, presque cylindrique, légèrement arqué, un peu élargi de la base au sommet, très-densément pointillé et recouvert d’une pubescence grisâtre, assez serrée à la base, très-rare à l'extrémité. Fossette interocu- laire profonde, semblable à un gros point. Sillon nasal court, profond et assez large. Antennes de la longueur de la tête et du pronotum, ferrugineuses, les deux premiers articles du funicule allongés, subégaux, au moins deux fois aussi longs que larges, les suivants plus courts que larges ; massue grande, ovale-oblongue, acuminée, un peu rembrunie. Pronotum un liers plus court que large, presque droit sur les côtés vers le base, un peu arrondi en avant, puis resserré au sommet, légèrement convexe, marqué de gros points très-serrés, renfermant chacun une écaille colorée de forte dimension; d’un brun de poix, recouvert d’écailles d’un fauve brunätre, avec trois lignes longitudinales d’un blanc roussâtre situées au milieu et près des bords latéraux, celle du milieu ayant un reflet doré. Écusson assez grand, triangulaire, d’un blanc argenté, Élytres courtement ovales, une fois et demie aussi larges que le prono- tum, trois fois aussi longues que lui, à épaules un peu anguleuses ; à peine élargies après celles-ci, presque parallèles dans leur première moitié, di- 442 G. CAPIOMONT. A minuant ensuite régulièrement de largeur et terminées en s’arrondissamt; un peu planes en dessus antérieurement, convexes postérieurement; assez fortement ponctuées-striées ; d’un brun de poix; intervalles un peu con- vexes, évidemment chagrinés, recouverts d’écailles d’un fauve ou d’un gris roussâtre, avec les alternes d’une couleur plus pâle et variés de taches noires assez espacées. Les épaules et postérieurement la suture sont d’un blanc ochracé, Tout l’insecte est parsemé de soies courtes, raides, incli- nées en arrière, disposées sur un rang sur les intervalles des élytres et plus ou moins foncées en couleur selon la nuance des écailles sous-ja- centes. Dessous du corps d’un brun roussâtre, garni d’écailles d’un blanc ochracé, avec deux bandes longitudinales obscures. Abdomen fortement chagriné. Pieds assez robustes, à pubescence grise ; cuisses en massue, rembrunies, annelées de blanc argenté avant l'extrémité ; tibias assez épais, ferrugineux, ainsi que les tarses et les ongles, ceux-ci assez grands, fortement recourbés. Cette espèce est très-facile à reconnaître à sa forme un peu trapue, à sa couleur, et surtout à la ponctuation exceptionnelle de son prono- tum. Elle était confondue dans les collections avec le Phyt. distinguendus Bohemann, qui s’en éloigne beaucoup par la forme et la longueur du rostre, des antennes et des pieds, ainsi que par la ponctuation du pro- notum. Il habite la Mongolie et la Daourie, d’où il a été rapporté par Falder- mann. Je l’ai dédié à feu notre collègue M. le sénateur de Heyden comme un témoignage de ma haute et profonde estime pour ses connaissances en entomologie. Collection de Heyden, Chevrolat, Deyrolle, Reiche. 19. PHYTONOMUS INCITUS Bohemann in Schônherr. Oblongo-ovatus, niger, selulosus, dense cinereo-squamosus ; antennis rufo-piceis, articulis 1-2 funiculi subæqualibus ; rostro mediocri, cras- siusculo, parum arcuato, haud carinato, confertim punctulato ; protho- race transverso, lateribus modice rotundalo-ampliato, supra vix convexe, rugoso-punctato, obsolete albido-trilineato ; elytris breviter ovatis, parum Révision des Hypérides. 145 conveæis, sat fortiler punctalo-striatis; interstitiis vix convexis, subtili- ter coriaccis, alternis pallidioribus, maculis nonnullis parvis, brunneis, decoratis; sutura poslice albicante; pedibus rufo-ferrugineis ; femoribus infuscatis, Long. 6 mill.; larg. 3 4/2 mill. Bohemann in Schünherr, t. VI, p. 363. Tête assez forte, convexe, densément pointillée, à pubescence grise. Yeux oblongs, un peu proéminents, bruns. Rostre un peu moins long que le pronotum, assez épais, un peu arqué, nullemnet caréné, très-densé- ment pointillé, garni de quelques poils grisàtres, très-rares au sommet. Fosselte interoculaire ovale, bien marquée. Sillon nasal oblong, assez large et profond. Antennes de la longueur de la tête et du pronotum réunis, insérées un peu après le sommet du rostre, ferrugineuses ; les deux premiers ar- ticles du funicule allongés, le 1% un peu plus long que le 2°, les suivants très-courts, arrondis, un peu noueux. Massue forte, ovale, acuminée. Pronotum un tiers plus large que long, peu resserré au sommet et à la base, légèrement arrondi sur les côtés, médiocrement convexe en dessus, très-ruguleusement ponctué, raboteux et un peu inégal, revêtu d’écailles grises assez grosses et arrondies et marqué au milieu et près des bords latéraux de trois lignes longitudinales d’un gris pàle, peu apparentes. Écusson petit, triangulaire, cendré. Élytres courtement ovales, près de deux fois aussi larges que le prono- tum, trois fois au moins aussi longues que lui, à épaules fortement accu- sées quoique un peuw arrondies, médiocrement dilatées sur les côtés après celles-ci, diminuant régulièrement de largeur après le milieu et arrondies à l'extrémité; convexes en dessus, déclives postérieurement ; assez forte- ment ponctuées-striées, avec les intervalles un peu bombés, finement cha- grinés ; noires, un peu brunätres, recouvertes de squamules grisâtres, plus päles sur les intervalles impairs, qui sont en outre ornés de petites taches roussâtres peu nombreuses. Postérieurement la suture est d’un blanc pâle, Dessous du corps noir, garni d’écailles d'un gris argenté. Abdomen finement chagriné. Pieds assez robustes, d’un rouge ferrugineux avec les cuisses rembrunies au milieu, revêlus d’une pubescence grisätre : cuisses en massue; tibias assez épais, un peu sinueux au côté interne avant l’ex- trémité ; tarses fortement dilatés ; ongles médiocres. Les téguments sont munis partout de soies assez longues, raides, grises, 144 G. CAPIOMONT, inclinées en arrière, assez nombreuses et bien visibles sur ie pronotum et sur les intervalles alternes des élytres. Sa couleur et la ponctuation grossière de son pronotum le rendent facile à reconnaitre. Je n’ai vu que le type de Schônherr, qui me paraît être un mäle et qui est originaire de la Sibérie. 42 bis. PHYTONOMUS DECIPIENS Capiomont. Ovalis, subdepressus, niger, squamulis piliformibus cervinis, certo situ aurco-micantibus, tectus ; antennis rufo-piceis, clava obscuriore; rostro mediocri, subcylindrico, arcuato, dense ruguloso-punctulato ; prothorace latitudine maxima vix breviore, lateribus basi recto, antrorsum angus- lato, apice truncato, basi arcuato, supra fere plano, dense punctulato, squamosilate cervina obsito, albido-trilineato; elytris ovatis, modice sürialo-punctatis, cervino squamulatis, interstitiis latis, planatis, coriaccis, alternis plus minusve pallidioribus, fulvo obsolete punctatis. Long. 6 mill.; larg. 3 1/2 mill. Ressemble à s'y méprendre à un petil mâle d'Hypera comata; wais la forme de ses épimères mésothoraciques et de ses épisternums métatho- raciques le range parmi les Phylonomus. Ovale, subdéprimé, noir, recouvert de squamules piliformes d’un gris légèrement roussâtre, présentant des reflets métalliques sous un certain angle. Tête pelite, arrondie, peu convexe, finement pointillée, à pubescence d'un gris blanchâtre. Yeux assez petits, assez distants sur le front, irrégu- lièrement ovales, déprimés, bruns. Rostre assez mince, un peu plus long que la têle, cylindrique, arqué, ruguleusement pointillé et recouvert de poils grisätres à la base, presque lisse et dénudé au sommet. Fossette interoculaire petite, ovale, peu apparente. Sillon nasal court, ovale, bien marqué. Antennes près de deux fois aussi longues que le rostre, peu épaisses, ferrugineuses ; scape et 1° article du funicule très-renflés au sommet, ce 1" article une fois et tiers aussi long que le 2°, qui est lui-même assez allongé : les articles 3-7 courts, diminuant progressivement de longueur Révision des Hypérides. 145 et s’élargissant au contraire graduellement. Massue courtement ovale, assez forte, acuminée, rembrunie. Prothorax à peine un peu plus large que long, tronqué au sommet, lé- gèerement arqué à la base, presque cylindrique depuis celle-ci jusqu'au milieu, diminuant ensuite progressivement de largeur depuis le milieu jusqu’au sommet en s’arrondissant ; peu convexe en dessus, très-densé- ment et assez ruguleusement pointillé, noir, recouvert de poils écailleux d’un gris un peu roussâtre avec trois lignes longitudinales blanchâtres, situées au milieu et près des côtés; les latérales seules bien marquées. Écusson petit, triangulaire, d’un blanc ochracé. Élytres ovales, un peu plus larges que le pronotum à la base, au moins deux fois aussi larges que lui dans leur plus grand développement ; angu- leusement arrondies aux épaules, peu et graduellement dilatées depuis celles-ci jusque vers le milieu, régulièrement atténuées ensuite et termi- nées en s’arrondissant; peu convexes en dessus, médiocrement déc'ives postérieurement ; ponctuées-siriées, noires, revêtues d’écailles d’un gris un peu roussâtre. Intervalles assez larges, plans, chagrinés ; le sutural et le 3° à l'extrémité, le 5° à partir du milieu et le 7° à peu près dans toute sa longueur, de couleur blanchätre avec quelques points d’un fauve rous- satre très-espacés et peu apparents. Dessous du corps noir, finement pointillé, à pubescence courte, fine, grisatre, à reflets métalliques. Pieds peu robustes, noirs, garnis de poils fins de couleur grise; cuisses légèrement en massue; tibias minces, assez longs, ciliés au côté interne, les antérieurs sinueux en dedans avant l'ex- trémilé; tarses assez longs à articles dilatés, ferrugineux; ongles mé- diocres, de même couleur. Épimères mésothoraciques plus obliques que dans les espèces voisines, Mais se rapprochant cependant davantage de la forme de celles-ci que de celles du genre Hypera. Épisternums métathoraciques assez fortement di- latés inférieurement à leur extrémité antérieure. Le Phyl. decipiens est une de ces espèces faites pour déjouer toutes les classifications, tandis que par son aspect il a une grande ressemblance avec les Hypera tristis ct comata:; ses organes thoraciques le rangent parmi les Phytonomus. Je l'ai placé dans le groupe actuel, tout en ne me dissimulant pas qu’il diffère en beaucoup de points de ses proches, et parce qu'il n’a semblé amener une sorte de transition entre ce groupe et le suivant. Collection Mniszech. Provient du Caucase. 4° Série, TOME VIIL. 10 146 G, GAPIOMONT, 19. PHYTONOMUS CURTUS Bohemann in Schôünherr. Breviter ovatus, niger, setosus, squamulis fuscis dense tectus; antennis ferrugineis, articulo 4° funiculi 2 paulo longiore; rostro parum elon- galo, subcylindrico, fere recto, dense punctulato ; prothorace latitudine maxima sensim breviore, laleribus valde rotundato-ampliato, dorso pla- niusculo, confertim ruguloso-punctulato, fusco-squamoso, obsolete albo-tri- lénealo ; elytris ovalibus, convexis, punctato-striatis, fusco-squamosis ; éntlerstitiis subconvexis, subtiliter coriaceis, triseriatim setosis; alternis pallidioribus, remote nigro-maculatis ; sutura postice albidiore ; pedibus rufo-testaceis. Long. 5 mill.; larg. 2 3/5 mill. Phyt. curtus Bohemann ig Schônherr. Tête médiocre, convexe, finement pointillée, couleur de poix, à pubes- cence dun gris obscur ; yeux oblongs, déprimés, noirs; rostre à peu près aussi long que le pronotum, presque cylindrique, un peu épais, légère- ment arqué, très-densément pointillé, noir, garni d’une pubescence gri- salre, assez serrée à la base, très-rare au sommet. Fossette interoculaire oblongue, assez profonde. Sillon nasal, court, large et profond. Antennes insérées vers le sommet du rostre, environ de la longueur de la tête et du pronotum réunis, ferrugineuses; les deux premiers articles du funicule allongés, le 4° un peu plus long que le 2°, le 3° à peine plus long que large, deux fois plus court que le 2°, les suivants plus courts que larges. Massue assez grande, ovale, acuminée, un peu rembrunie. Pronotum plus court que large, fortement dilaté et arrondi sur les cô- tés, resserré au sommet, plus fortement qu'à la base, un peu plan en dessus, très-densément pointillé, revêtu d’écailles d’un fauve brunûtre, avec les côtés et une ligne médiane et longitudinale largement mais ob- solétement teintés de blanchâtre. Écusson triangulaire, d’un blanc écail- leux. Élytres courtement ovales, un peu moins de deux fois aussi larges que le pronotum, près de trois fois aussi longues que lui, à épaules arron- dies; un peu dilatées latéralement après celles-ci, jusqu'aux trois cin- quièmes postérieurs, diminuant ensuite régulièrement de largeur et ob- Révision des Hypérides. 147 tusément arrondies à l'extrémité, un peu planes en avant, assez con- vexes, puis déclives postérieurement, médiocrement ponctuées-striées, re- couvertes d’écailles d’un cendré où d’un fauve brunâtre; intervalles très- peu convexes, finement chagrinés, les alternes d’une teinte plus pâle et çà et là maculés de brun noirâtre; postérieurement Ja suture est d’un blanc ochracé. Dessous du corps d’un brun noirâtre, garni d’écailles cendrées. Abdo- men ferrugineux, finement pointillé. Pieds assez robustes, ferrugineux, à pubescence grisâtre; cuisses en massue ; tibias assez épais ; larses di- latés, d’un rouge ferrugineux ainsi que les ongles. Tout l’insecte est hérissé en dessus de soies assez allongées, raides, un peu inclinées en arrière, blanches ou brunätres, selon la couleur plus ou moins foncée des écailles sous-jacentes. Sur les intervalles ces soies sont disposées sur trois rangs. Le Phyt. curtus ressemble un peu à lHyp. Deyrollei; mais il est un tiers plus petit, a le pronotum plus resserré à la base, moins fortement ponctué, les antennes autrement conformées, etc. Je n'ai vu que le type de Schünherr, qui est une femelle, et qui pro- vient de la Sibérie occidentale. La variété a, de cet auteur, est un distinguendus. 14. PHYTONOMUS BREVICOLLIS Capiomont Breviler ovatus, piceus, selulosus, fulvo-squamosus, albo-subargentato variegatus ; antennis ferrugineis; rostro sublenui, cylindrico, vi ar- cualo, dense punctulato ; prothorace latiludine maxima dimidio breviore, lateribus valde rotundato-ampliato, basi apiceque angustato, supra fere planato, dense ruguloso-punctulato, fulvo-squamoso, albo-subargentato trilineato; elytris subquadratis supra antrorsum planatis, apice obtuse rotundatis, sat fortiler punctato-striatis, fulvo-squamosis ; interstitiis planis, subtililer coriaceis, alternis, margine externo, humerisque albèdo- subargenteis ; illis fusco-maculalis ; pedibus ferrugineis, apice viæ mucro- nalis. Long. 5 mill,; larg, 2 4/2 mill. Tête petite, arrondie, légèrement eonvexe, finement pointillée, rou« 118 G. CAPIOMONT. ceätre, à pubescence fine, un peu ochracée. Yeux latéraux, assez grands, oblongs, subdéprimés, bruns. Rostre un peu moins long que le prono- tum, assez mince, subcylindrique, légèrement arqué, ruguleusement poin- tillé, brun, garni de poils courts, appliqués, d’un fauve ochracé, assez denses à la base, rares au sommet. Fossette interoculaire petite, ovale, peu apparente. Sillon nasal oblong, bien marqué. Antennes submédianes, ferrugineuses, près de deux fois aussi longues que le rostre; scape atteignant à peine le bord antérieur de l'œil, ar- ticles 1-2 du funicule allongés, obconiques, le 4° plus long que le 2°, très- renflé au sommet, 3-4 un peu plus longs que larges, 5-7 courts, trans- versaux ; massue grande, ovale-oblongue, acuminée. Pronotum transversal, moitié moins long que large, assez fortement di- laté et arrondi latéralement, rétréci en avant et en arrière, tronqué au sommet, un peu arqué à la base, à peine convexe, densément pointillé, brun de poix, recouvert de squamules fauves brunâtres, avec trois lignes longitudinales blanchâtres à reflets argentés. Écusson petit, triangulaire, d’un blanc argenté, Élytres trois fois plus longues que le pronotum, plus d’une demi-fois plus larges que lui, le débordant de chaque côté à la base, à épaules ar- rondies, mais bien accusées ; peu dilatées et presque parallèles sur les côtés après celles-ci, diminuant de largeur vers les trois cinquièmes posté- rieurs et arrondies à l'extrémité; planes en avant, convexes, puis déclives postérieurement ; ponctuées-striées ; finement chagrinées dans les inters- tries; d’un brun de poix, revêtues d’écailles d’un brun fauve avec les épaules, la marge extérieure et les intervalles alternes d’un blanc ar- genté, un peu jaunâtre ; ceux-ci ornés, en outre, chacun de quatre ou cinq taches noirâtres, assez grandes, mais peu apparentes, si ce n’est sous un certain Jour. Dessous du corps d’un brun roussâtre, assez ruguleusement chagriné, recouvert d’écailles d’un blanc nacré un peu jaunâtre. Pieds médiocres, rougeûtres; cuisses en massue ; tibias assez longs, les antérieurs minces et sinueux antérieurement, un peu dilatés et mucronés à l'extrémité ; tarses à articles 4-3 dilatés, serrés, 4° long ainsi que ses crochets. Les téguments portent, en outre des écailles décrites ci-dessus, des soies courtes et couchées sur les parties inférieures du corps, le rostre et le pronotum, plus longues, plus grossières et presque dressées sur les élytres, où elles sont placées sur un ou deux rangs sur les interstries. Ces soies sont de couleur obscure où blanchâtre, selon la nuance correspondante des parties sous-jacentes. Révision des Iypérides. 119 J'ai décrit cette espèce sur un individu unique appartenant à M, de Kie- senwetter, et provenant. de Sarepta. Cet insecte a été piqué peu de temps après son éclosion, et sa forme générale est assez altérée, au point qu'il est difficile d'apprécier avec quelque certitude la place qu'il convient de lui assigner. Son pronotum et son aspect un peu lourd le rapprochent des Phylonomus de la 1° sec- tion: mais ses antennes sublerminales, son rostre assez mince, cylin- drique, et surtout le peu de largeur du prolongement intercoxal le font rentrer dans le groupe actuellement étudié. 9° GROUPE. (ERIRHINOMORPHUS). Cette division est très-naturelle, et de toutes celles du genre elle est la seule peut-être qui soit susceptible d’être élevée au rang de genre. — Les espèces qui en font partie ont le rostre cylindrique, assez mince, incliné en avant, nullement infléchi comme dans la section précédente, au moins aussi long que le pronotum dans les femelles. — Les antennes sont fran- chement submédianes, surtout chez celles-ci. — Le pronotum est pour ainsi dire cylindrique, plus ou moins distinctement resserré et comme marginé au sommet. — Les élytres sont oblongues, planes en avant, dé- clives postérieurement, sinuées latéralement un peu avant l'extrémité et terminées en pointe obtuse ; leurs intervalles alternes, particulièrement les 3° et 9°, sont constamment plus élevés que les autres postérieurement. — La saillie mésosternale est étroite, en triangle allongé, un peu tron- quée à la pointe et inclinée de haut en bas et d’avant en arrière. — Le mélasternum est assez long, ce qui n'empêche pas les épisternums méta- thoraciques d’être plus courts et plus développés en largeur que dans les autres groupes. — Enfin, ils ont une forme presque cylindrico-conique, et les femelles ne diffèrent des mâles que par un peu plus d’ampleur, le rostre plus long, l’insertion antennaire plus submédiane, les interstries alternes moins relevés, les pieds plus courts et plus robustes, les segments 3-4 de l'abdomen plus longs ensemble que le 5°, et le ventre moins aplati, prin- cipalement sur la ligne médiane. Les Erirhinomorphus ont un peu l'aspect des Erirhinus de la 1°° sec- tion; mais leur abdomen, leurs jambes, leur rostre, etc., sont autrement conformés. 150 G. CAPIOMONT. TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES. a. Intervalles des élytres alternativement de couleur pâle et foncée dans toute leur étendue. b. Pronotum un peu dilaté sur les côtés en avant, manifeste- ment marginé au sommet, bandes des interstries très- nettement MMITÉRSEe LEP. CAD PK ANTENSE bb. Pronotum à peu près cylindrique, à peine marginé au sommet, bandes des interstries un peu confuses sur les bords. c. Pronotum rugueusement et inégalement ponctué. d. Tubercule situé à la partie postérieure du prosternum, entre les hanches antérieures, échancré au sommet. 17. alternatus Schôünherr, dd. Tubercule situé à la partie postérieure du prosternum, entre les hanches antérieures, entier au sommet. 16. Julinii Sahlberg. cc. Pronotum marqué de points égaux, petits, non rugueux. 18. angusticollis Schünherr. aa. Intervalles des élytres rarement alternativement de couleur pâle et foncée, jamais dans toute leur étendue. b. Couleur jaune plus ou moins foncée, uniforme. c. Plus grand, 6-8 mill. Écailles de la vestiture plus petites, plus soyeuses ; 3° intervalle des élytres à peine relevé en côte vers l'extrémité. ........ 19, arundinis Fabr. ec. Plus petit, 5-6 mill. Écailles de la vestiture plus grandes, plus grossières ; 3° interstrie manifestement relevé en côte et fortement courbé vers la suture à l'extrémité. 20. Bohemanni Capiomont. bb. Couleur variable, jamais d’un jaune uniforme. c. Élytres marquées vers le 2° tiers postérieur d’une tache commune triangulaire blanchâtre........ 929. rumicis Linné. ec. Élytres non marquées vers le 2° tiers postérieur d’une tache commune triangulaire blanchâtre..... 21 Pollux Fabr. Révision des Hypérides. 151 15. PHYTONOMUS KUNZEL Ahrens. Oblongo-ovatus, niger, breviter setosus, nigro-squamosus, albo-lineatus; antennis rufo-piceis, articulo 4° funiculi 2 breviore ; rostro elongato, cy- tyndrico, arcuato, confertim punctulalo ; prothorace latitudine maxima, in mare vi, n femina sensim breviore, lateribus ante-medium valde ro= tundato-ampliato, apice constricto, modice convexo, confertissime punc- tulato, nigro, albo-trilineato; elytris oblongo-ovalibus, punctato-striatis ; énterstitiis planis, coriaceis, interstitio quinto suturaque brunneo subau- rato-Squamosis, énterstitits cæteris alternis, squamulis albis, condensatis, ornalis. ù Long. 4 1/2 à 7 mill.; larg. 8 à 4 1/2 mill. Hypera Kunzei Ahrens, Faun. Insect. Europ., VIF, n° 44. Phyt. Kunzei Gyllenhal in Schôünherr, t. IL, p. 387. Fémina certe, mas huc haud pertinet, Ovalé-oblong, noir, revêtu de poils squamiformes d’un noir un peu ve- louté, avec trois lignes d’un blanc crétacé sur le pronotum et trois autres de même couleur sur les 3° , 7° et 9° intervalles, le sutural et le 5° étant d’un roux doré. Tête moyenne, très-convexe, finement pointillée, noire, à pubescence noirâtre avec le ventre d’un roux doré et les côtés d’un blanc crétacé. Yeux ovales, subdéprimés, noirs. Rostre de la longueur de la tête et du pronotum, cylindrique, arqué, très-finement pointillé, noir, garni de petits poils d’un gris doré, presque lisse et dénudé au sommet. Fossette interocu- laire ponctiforme, quelquefois peu visible, Sillon nasal allongé, linéaire, plus ou moins marqué. Antennes insérées vers le 1° tiers du rostre, un peu plus longues que la tête et le pronotum réunis, d’un noir de poix; 4% article du funicule un tiers plus long que le 2°, celui-ci à peine une fois et demie aussi long que large, les suivants très-courts, serrés, transversaux. Massue grande, ovale, acuminée, noirâtre. Pronotum un peu plus large que long dans le mâle, environ un tiers plus court que large dans la femelle ; assez dilaté et arrondi latéralement un peu avant le milieu, assez brusquement resserré au sommet, visible- ment marginé à la base, légèrement convexe en dessus, très-densément et très-finement pointillé, noir, orné près des bords latéraux de deux bandes 152 G. CAPIOMONT. de poils d’un blanc crétacé et au milieu d’une ligne de poils blanchâtres. passant au roux doré près du sommet. Écusson assez grand, triangulaire, roux doré. Élytres ovales oblongues, presque deux fois aussi longues que le prono- tum, environ quatre fois aussi longues que lui, à épaules arrondies ; peu dilatées sur les côtes après celles-ci, presque d’égale largeur jusque vers les deux tiers de leur longueur, atténuées vers le sommet et terminées en pointe très-obtuse, assez convexes en dessus, déclives postérieurement, striées-ponctuées de points de petite dimension et assez espacés ; noires, revêtues d’écailles piliformes d’un noir un peu velouté, avec les inter- valles presque plans, finement chagrinés, les alternes bombés postérieure- ment et colorés de la manière suivante : le sutural et le 5° en roux doré, celui-ci ordinairement blanchâtre à la base ; les 3°, 7° 9° en blanc crétacé très-puÜr. Dessous du corps noir, varié de roux pâle et de brun noirâtre. Abdo- men superficiellement pointillé; pieds robustes, à pubescence grisâtre; cuisses en massue, noires ; Libias assez épais, d’un noir de poix, un peu recourbés. intérieurement avant l’extrémité ; tarses dilatés, noirs ; ongles ferrugineux à la base. Outre la vestiture générale décrite ci-dessus, les téguments sont munis de soies très-courtes, très-inclinées en arrière, assez espacées, disposées en lignes sur les intervalles des élytres et visibles seulement à une forte loupe. Le mâle diffère de la femelle par sa taille plus faible, par sa forme plus étroite, par son rostre moins long et plus épais, par son pronotum moins élargi latéralement et plus allongé, par ses pieds plus grêles et plus longs et par le dernier segment de l'abdomen plus étendu d’arrière en avant. C’est une des plus jolies espèces du genre; elle est rare dans les collec- lions, et paraît n’habiter que le nord de l'Allemagne. L’individu décrit par Gyllenhal dans l'ouvrage de Schünherr comme étant le mâle du Kunzer, et dont j'ai vu le type dans la collection de M. Chevrolat, est un mâle du Julinii (1), espèce très-différente. Le Julinii est assez commun en France, et c’est de la détermination fautive de Gyllenhal qu'est venue l'indication de notre pays comme patrie du Kunzei, qui, jusqu’à présent, n’y à jamais été rencontré. (1) Feu Schaum avait déjà fait cette remarque. Voyez Entomol. Zeitung, Stettin, 1849, p. 259. Révision des Iypérides. 153 16. PHYTONOMUS JULINI Sahlberg. Oblongo-ovatus, niger, parce selulosus, squamulis obscure griseis, vel fusco-griseis dense tectus ; antennis piceis, articulo 4° funiculi 2° fere du- plo longiore; rostro tenui, cylindrico, arcuato, obsolete carinato; protho- race latitudine maxima in maré vit, in femina sensim brevicre, lateri- bus modice rotundato, apice constriclo, dorso convexo, rugoso-punctato, pallido trilineato; elytris oblongo-ovalibus, convexis, valde punctato- striatis, fuscoque alternatim lineatis. Long. { à 6 mill.; larg. 3 mill. Variat. «4. Niger, thoracis elytrorumque lineis pallidis, virescentibus. — b. Thoracis elytrorumque lineis alternatim nigro alboque squa- mosis, — ce. Rufo-piceus, colore indumenti fulvo subaurato-micante, Rhynchænus Julinii Sahlberg, Insecta fennica, 11, p. 42, 32. Hyp. alternans Stephens, Brit. entom., IV, p. 95-7, tabl. 20, fig. 6. Phyt. parallelogrammus Sch., t IE, p. 366. Phyt. Kunzei, &, Gyllenhal in Schünherr. Oblong, noir, recouvert de squamules d’un gris obscur ou d’un fauve grisâtre. Tête petite, peu convexe, finement pointillée, noire, à pubescence gri- sâtre ; yeux oblongs, subdéprimés, noirs ; rostre un peu plus long que le pronotum, cylindrique, arqué, à peine caréné, très-densément pointillé, noir, garni de poils grisâtres à reflet métallique, lisse et dénudé au som- met, Fossette interoculaire ovale, assez profonde. Sillon nasal linéaire plus ou moins marqué, quelquefois tout à fait effacé. Antennes insérées vers le sommet du rostre, aussi longues que la tête et le pronotum, d’un ferrugineux obscur; 1° article du funicule presque deux fois aussi long que le 2°, celui-ci une fois et demie aussi long que large, les suivants très-courts, serrés, un peu transversaux. Massue forte, ovale, rembrunie. | | Pronotum à peine plus large que long, presque cylindrique dans le mâle, visiblement plus court et un peu arrondi sur les côtés dans la femelle ; 451 G. CAPIOMONT. fortement et subitement rétréci au sommet; convexe, noir, très-ruguleu- sement ponctué, un peu inégal, revêtu de squamules grises ou d’un fauve grisâtre, et orné sur les côtés et au milieu de trois lignes longitudinales d’un blanc cendré, ayant quelquefois un reflet métallique. Écusson assez grand, triangulaire, vert argenté. Élytres ovales oblongues, une fois et demie aussi larges que le prono- tum, environ trois fois aussi longues que lui, à épaules un peu anguleuses; peu élargies après celles-ci, presque d’égale largeur dans leurs deux pre- miers tiers, atténuées et un peu échancrées avant l’extrémité et terminées en pointe obtuse ; assez convexes en dessus, fortement et largement ponc- tuées-striées, avec les intervalles chagrinés, les alternes visiblement plus larges et relevés en côte, surtout vers l'extrémité ; noires, les intervalles étant alternativement recouverts de squamules pâles et de couleur foncée. Dessous du corps d’un gris plus ou moins brillant avec trois bandes longitudinales obscures sur l'abdomen; celui-ci finement chagriné. Pieds assez robustes, noirs, garnis de poils gris ou cendrés, paraissant générale- ment métalliques vus sous un certain angle; cuisses en massue; tibias peu épais et assez allongés; tarses grands, fortement dilatés; ongles mé- diocres. Les intervalles des élytres ont chacun deux rangées de soies courtes, raides, inclinées en arrière, plus apparentes sur les intervalles impairs. Le mâle diflère de la femelle par une taille bien plus faible, par sa forme plus étroite, par le rostre plus court et plus épais, par le pronotum plus long et moins large, par l'abdomen longitudinalement impressionné au milieu et par les tibias antérieurs plus fortement sinueux au côté in- terne avant l’extrémité. Le Phyt. Julinit varie considérablement par la couleur de son revête- ment, qui est tantôt noir, gris, cendré ou roussâtre avec les intervalles des élytres alternativement blancs et noirs, cendrés et grisâtres, verdâtres et d’un gris sombre, ou d’un roux clair et d’un fauve plus ou moins obscur. Le Phyt. parallelogrammus de Schünherr est certainement un Julinit. L'indication du cap de Bonne-Espérance pour patrie doit être le résultat d’une erreur; c’est du moins ce que je crois avec Schôünherr lui-même, qui avait fait suivre cette indication d’un point de doute. Ce qui me forti- fie dans mon opinion, c’est qu’on ne trouve au sud de l’Europe et de l’Asie tempérées aucune espèce qui se rapproche du Julinii, ni par sa forme, ni par le dessin des élytres. J'ai vu quelquefois le Julinii indiqué sous le nom de léneatus Herbst; Révision des Hypérides. 155 mais je ne puis reconnaître dans la description de ce dernier l’insecte que j'appelle Phyt. Julinii, Les nombreux échantillons que j'ai reçus d'Angleterre, où cette espèce n'est pas rare, ne me laissent aucun doute sur l'identité du Julini avec l’alternans de Stephens. Quant au Phytonomus indiqué par Gyllenhal dans l'ouvrage de Schün- herr comme étant le mâle du Kunzei, et dont j'ai vu le type dans la collection de M. Chevrolat, c’est bien certainement un mâle du Julinit; on ne peut se tromper à cet égard, les mâles des deux espèces étant fort différents. Le dessin des élytres du Phyt. Julinii suffit pour le séparer de toutes les espèces voisines. Je lai vu, dans quelques collections, confondu avec le Phyt. Pollux; mais outre le dessin dont je viens de parler qui, à part la couleur, est constamment le même, la forme des deux espèces est un peu différente ; le Pollux est toujours plus élancé, surtout le mâle, et sa fe- melle est plus allongée ; les points des stries du Jutinii sont plus larges, plus carrés, mieux marqués, les intervalles sont plus régulièrement cha- grinés, les stries sont mieux limitées et les soies des interstries sont plus grossières; son pronotum est aussi toujours moins cylindrique. On le trouve dans toute l'Europe tempérée et septentrionale. Il est assez rare en France et plus commun en Angleterre. M. Bohemann a décrit dans l’ouvrage de Schünherr, sous les noms d’at- ternatus et d'angusticollis, deux Phytonomus originaires de la Sibérie occi- dentale, et qui, malgré quelques différences, pourraient bien n'être que des variétés du Julinii. Gependant, comme je n’ai eu sous les yeux que les types de Schôünherr, et qu’il se pourrait que les caractères qui les dis- tinguent de l'espèce de Sahlberg fussent constants, je vais en donner une description succincte, renvoyant à l'ouvrage de Schônherr pour plus de détails. 17. PHYTONOMUS ALTERNATUS Bohemann in Schôünherr, Oblongo-ovalus, niger, breviler selosus, squamulis nigricantibus dense tectus ; antennis rufo-piceis, articulo 1° funiculi ? fere duplo longiore ; rostro tenui, cylindrico, arcuato, confertissime punctulato ; prothorace lati- tudine maxima vix breviore, subcylindrico, apice constricto, modice con- vexo, inæqualiter rugoso-punctato, cinereo-trilineato; elytris oblongo- 156 G, CAPIOMONT. ovatis, convexis, striato-punctatis; interstitiis coriaceis, alternatim cinereo fuscoque lineatis. Long. 7 mill.; larg. 3 mill. Bohemann in Schôünherr, t. VI, p. 382. Le type est une femelle qui ne diffère des femelles du Phyt. Julinii que par une taille plus grande, le pronotum moins dilaté latéralement et pro- portionnellement plus long ; les stries sont aussi plus superficielles et leur ponctuation est moins profonde; en outre, le petit tubercule situé posté- rieurement sur le prosternum entre les hanches antérieures est échancré au sommet, tandis qu'il est entier dans le Phyt. Julinii ; le reste est exac- tement semblable. La couleur des téguments est noire ; celle de la vestiture est d’un gris noirâtre avec les lignes pâles d’un cendré verdâtre; le dessin est le même dans les deux espèces. Originaire de la Sibérie occidentale. 18. PHYTONOMUS ANGUSTICOLLIS Bohemann in Schôünherr. Oblongus, niger, breviter setulosus, nigro-squamosus ; antennis rufo- piceis, articulo 4° funiculi 2° duplo longiore ; rostro longiore, cylindrico, arcualo, evidentius carinato, confertissime punctulato; prothorace cylin- drico, sensim longiore, angustiore, apice constriclo, Supra convexo, sat profunde dense punctulato, lateribus lineaque media angusta, albido-squa- mosis ; elytris elongatis, subparallelis, convexis, valde punctato-striatis ; interstitiis conveæis, subtiliter coriaceis, margine externo interstitiisque externis, suturali excepto, saturate cinereo-squamosis. Long. 4 mill.; larg. 2 1/2 mill. Bohemann in Schôünherr, t. IF, p. 388. Le type est un mâle qui se rapproche par la taille des plus petits mâles du Julinii, mais qui semble en différer par le rostre, évidemment plus long, par le pronotum également plus long et plus étroit, dont la marge antérieure est beaucoup plus éténdue d’arrière en avant, et surtout par la ponctuation de cet organe bien plus fine et plus régulière. Révision des Hypérides, 157 La couleur des téguments ést noire ; celle de la vestiture est d'un gris noirätre avec les lignes päles d’un cendré un peu verdâtre; le dessin est le même; la suture est seulement moins distinctement linéée de cendré ; mais cela se rencontre, quoique exceptionnellement, chez le Julini. Sibérie occidentale. 19. PHYTONOMUS ARUNDINIS Fabricius. Elongatus, niger, dense silaceo vel lurido-squamulosus ; antennis piceis, clava fusca; rostro vix tenui, parum elongato, cylindrico, subrecto ; pro- thorace latiludine maxima in mare vix, in femina sensim breviore, cylin- drico, apice constricto, silaceo-squamoso, fusco obsolete bivittato; elytris oblongis, subparallelis, "sat fortiter punctato-striatis, squamulis silaceis vel luteo-luridis obsitis, sutura interstitioque 6° maculis fuscis, vix cons- picuis, nolatis; pedibus nigris, ongulis piceis. Long. 6 à 8 mill.; larg. 2 1/2 à 3 2/5 mill. L Curculio arundinis Fabr., Syst. Éleuth., I, p. 521. — Herbst, Coléop., VI, p. 159, tab. 71, fig. 1. Hypera arundinis Germar, Mag. Zool., IV, p. 344. Phytonomus arundinis Schôünherr, 1. II, p. 372. Allongé, noir, très-densément recouvert d’écailles jaunâtres, ayant par- fois un reflet doré, Tête petite, peu convexe, finement pointillée, noire, à squamules jau- nâtres. Yeux assez grands, ovales, noirs, un peu saillants. Rostre à peu près de la longueur du pronotum, un peu épais, cylindrique, presque droit, finement pointillé, noir, couvert d'une pubescence jaunâtre, deve- nant plus rare à mesure qu’on approche de l'insertion des antennes, lisse et dénudé au sommet. Fosselte interoculaire oblongue, peu marquée. Sillon nasal allongé, linéaire, superficiel. Antennes environ une demi-fois plus longues que le rostre, brunes: les deux premiers articles du funicule allongés, le 4° plus long que le 2°, celui-ci près de deux fois aussi long que large au sommet, les autres di- miuuant progressivement de longueur, les derniers transversaux. Massue assez forte, ovale, acuminée, rembrunie,. 158 G. CAPIOMONT. Pronotum presque aussi long que large dans le 4, évidemment plus raccourci dans la #, cylindrique, marginé et rétréci au sommet, presque plan en dessus, très-finement et très-densément pointillé, noir, garni d’é- cailles très-serrées, d’un jaune pâle ou doré, avec deux larges bandes longitudinales rembrunies sur le disque. Écusson petit, triangulaire, de la couleur foncière. Élytres oblongues, subparallèles, un peu élargies vers les deux tiers de leur longueur, nullement arrondies sur les côtés en avant, à épaules obli- quement anguleuses, un peu brusquement rétrécies à partir du 2° tiers postérieur, légèrement sinueuses avant l’extrémité, où elles se terminent en pointe obtuse ; environ une fois et demie aussi larges que le pronotum, trois fois et demie aussi longues que lui; planes en avant, déclives posté- rieurement, assez fortement ponctuées-striées ; noires, revêtues d’écailles très-fines et très-serrées, d’un jaune plus ou moins clair, quelquefois avec un reflet doré ; marge extérieure plus pâle ; intervalles visiblement cha- grinés, le 83° et le 9° un peu relevés en côte vers l'extrémité, surtout à leur point de réunion ; le sutural et le 6° marqués de quelques taches obscures très-peu apparentes. Le pronotum, les élytres et l’abdomen sont porteurs de soies fines, courtes, couchées en arrière, visibles seulement à une forte loupe, et placées sur deux ou trois rangs sur les interstries. Dessous du corps noir, très-finement chagriné, couvert d’écailles d’un jaune päle. Pieds assez grêles, noirs, à pubescence écailleuse jaunâtre ; cuisses peu renflées; tibias minces; tarses antérieurs fortement dilatés ; ongles noirs de poix. Les différences sexuelles sont celles de tout le groupe. Habite tout le nord de l'Europe, se rencontre quelquefois en France et plus rarement en Angleterre. Sa larve vit sur le Sium latifolium. 20, PHYTONOMUS BOHEMANNI Capiomont. Elongatus, niger, squamulis ochraceis, vel luteis, dense tectus; antennis rufo-piceis, clava fusca ; rostro sat elongato, tenui, cylindrico, subrecto ; prothorace cylindrico, latitudine maxima, in mare vix, in femina sensim breviore, antice constricto, supra planiusculo, subtiliter dense punctululo, luteo-squamoso, fusco bivittato ; elytris oblongis, subparallelis, basi pla- natis, evidentius punctato-striatis, dense lutec-squamosis ; interstitiis co- Révision des Hypérides, 159 riaceis antice haud elevatis ; margine externo, interstitioque 3° postice elevato, pallidioribus ; pedibus nigris, Larsis rufescentibus. Long. 5 à 6 mill,; larg. 2 3/10 à 5 mill. Extrêmement semblable au précédent, mais un liers plus petit. Diffère de l’arundinis par sa taille, ses antennes, dont la massue, seule, est noirâtre ; par sa vestiture, composée d’écailles moitié plus larges que celles de ce dernier, plus rugueuses et dénuées d’éclat; par ses élytres plus fortement chagrinées, striées-ponctuées plus profondément, plus sinueuses, et presque échancrées avant l'extrémité ; dont le 3° intervalle est bien plus relevé postérieurement, et se recourbe plus manifestement vers la suture après sx réunion avec le 9°. L’abdomen est aussi plus visi- blement pointillé et les tarses sont entiérement rougeàtres. Habite exclusivement l'Algérie. 91. Payronomus POLLUXx Fabrieius. Oblongo-ovatus, niger, squamulis cinereo-albidis, nilentibus, tectus ; rostro tenui, cylindrico, subarcualo, medio vix carinalo ; antennis rufo- piceis, articulo 1° funiculi 2 sensüm breviore; prothorace lalitudine maxima, in mare haud, in femina certe, breviore, utrinque vix rotun- dato-ampliato, apice constriclo, supra convexo, rugoso-punclato, dorso subdenudato, interdum linea dorsali, pallida, notalo; elylris oblongis, punctalo-striatis, confertim nigro-lessellatis, interstitiis subplanis, aller - nis elevatioribus el latioribus, interstilio terlio seplimoque albo-maculatis, Long. 4 à 6 mill,; larg. 2 à 3 mill. Rhynchænus Pollux Fabr., Syst. Eleuth., IE, p. 457. Curculio adspersus Herbst, Coléopt., VE, p. 258. — commaculatus Herbst, Coléopt., VI, p. 250, tab, 76, fig. 8. Rhynchænus rumicis Olivier, Entom., V, p. 126. Phylonomus Pollux Schônherr, I, p. 371. Var. w — Colore indumenti viridi vel aureo-micante. Var, b. — Mas, minor, colore indumenti læte ochraceo, metallico- 160 G. CAPIOMONT. micante, prothorace elytrisque evidentius rugoso-punctatis. — Phyt. histrio Bohemann in Schônherr, IV, p. 374. Var. c. — Colore indumenti cinereo-squamoso ; thorace longiore, an- gustiore. — Pyht. ignolus Chevrier, Bohemann in Schôünherr, VD 2978 Le Phyl. Pollux a exactement la forme du Phyt. Julinii. Celui-ci est confondu avec lui dans beaucoup de collections, et cependant le dessin de ses élytres suffirait seul pour l'en distinguer. Voici en quoi ces espèces diffèrent : La tête est à peu près semblable dans toutes deux ; le rostre paraît un peu plus long chez la femelle du Pollux, et la fossette interoculaire est généralement mieux marquée. Le pronotum est nuancé de la même façon, mais il est plus cylindrique dans lespèce actuelle et moins ruguleuse- ment ponctué, quoiqu'il y ait des exceptions sous ce rapport ; les élytres sont conformées de la même manière, et ne diffèrent, pour ainsi dire, que par leur dessin; les couleurs, au lieu d’être séparées nettement par inter- valles, sont confondues chez le Pollux, de telle sorte que les élytres sont uniformément variées de gris et de noir, à l'exception toutefois des 3° et 7° intervalles, qui sont maculés de blanc dans une portion plus ou moins grande de leur longueur. Les stries sont aussi moins bien limitées, les points sont moins marqués, plus inégaux; les interstries plus chagrinés ; enfin la femelle du Pollur n’est jamais aussi ventrue que celle du Julinir, et parmi les nombreux exemplaires du Pollux qui me sont passés sous les yeux, je n'ai jamais vu un seul individu qui eût des élytres, je ne dirai pas à peu près linéées comme celles du Julinii, mais disposées de telle sorte qu'il fût permis de soupçonner un passage de l’un à l'autre. Le Phyl. Pollux est généralement dune teinte grisàtre, avec deux larges bandes noirâtres, comme dénudées sur le pronotum et séparées au milieu par une ligne longitudinale d'un blanc métallique. L’écusson est assez grand et d’un vert argenté ; les élytres sont variées de cendré et de noirätre, avec une lache circa-scutellaire de cette dernière couleur et, or- dinairement, les 8° et 7° intervalles plus larges, plus relevés et maculés de blanc dans une partie plus où moins grande de leur étendue. On trouve des individus chez lesquels les ecailles, habituellement gri- sâtres, passent au cendré, au verdätre, au fauve, au fauve doré, et dont les élytres laissent entrevoir au moins des traces des taches blanchâtres Révision des Hypérides. 161 des 3° et 7° intervalles, et d’autres chez lesquels ces taches ont compléte- ment disparu. Certains exemplaires ont le pronotum coloré comme le type que j'ai décrit, mais les élytres sont noires avec le 7° et le 3° intervalle presque entièrement, et la base des 4°, 5° et 6°, blanchätres. Ces exemplaires sont très-rares, et entre eux et les précédents viennent se placer une foule d’in- termédiaires, qu’il est inutile de signaler, parce qu’il est toujours facile de les ramener au type. Dans mon opinion, le Phyl. huistrio de Schünherr n’est qu’un petit mâle du Pollux, dont la ponctuation du pronotum et des élytres n'est pas si exceptionnellement rugueuse qu'on ne la retrouve chez beaucoup d’autres individus. Quant à la coloration d'un blanc verdâtre, un peu métallique, elle existe chez des individus qui ont tous les caractères du Pollux, et qui ne diffèrent de l’histrio que par une ponctuation un peu moins forte. Le Phyt. ignotus Chevrier (Bohemann in Sch.), dont j'ai pu voir le type qui fait partie de la collection de Germar, conservée au musée de Hales, est également un petit mâle du Pollux, dont le pronotum est un peu plus développé en longueur qu'il ne l’est habituellement ; mais, à mon avis, dans le genre qui nous occupe, une exception de cette nature ne suffit pas pour légitimer la création d’une espèce. Je crois donc devoir la réunir en variélé au Pollux, avec d'autant plus de raison que j'en ai vu un tout semblable dans la collection de M. Reiche, qu'il avait appelé cylindricol- lis, que j'en ai pris un pareil dans les environs de Milan, et que j'ai pu constater chez d’autres le peu de stabilité de ce caractère. C'est une des espèces les plus communes; elle se trouve dans toute l'Europe. Sa larve vit sur le Cucubalus Behen et probablement sur d’autres Caryophyllées. 22, PHYTONOMUS RUMICIS Linné. Oblongus, niger, squamulis cinereis el fuscis variegalus ; antennis rufo- piceis, articulo 49 funiculi 2 fere duplo longiore; rostro tenui, subcylin- drico, vix arcuato, evidentius carinalo ; prothorace latitudine maxima, in mare vix, tn femina sensim breviore, lateribus basi subparallelo, apice angustalo, confertim punclulato, dorso antico corinula media sæpius ins- tructo ; elytris oblongo-ovalis, modice punctalo-strialis, dorso planius- L° Série, TOME VII. 11 162 G. CAPIOMONT. culis, postice subcallosis, cinereo fuscoque variegalis, circa scutellum fus- cescentibus, macula obliqua pallidiore juxta suturam post medium utrinque ornalis. Long. 4 à 5 mill.; larg. 2 à 2 1/2 mill. Linné, Faune de Suède, n° 590. Gyllenhal, Insectes de Suède, IT, p. 94, n° 27, Rhynchænus acetosæ Olivier, Entom,. V, 83, p. 127, (D’après le type.) — pyrrodactylus Marsham, Entom. brit., p. 266. Phytonomus rumicis Schünherr, t. IL, p. 370. Tête pelite, convexe, finement pointillée, noire, à pubescence d’un gris argenté ; yeux oblongs, un peu saillants, bruns. Rostre à peu près de la longueur du pronotum, subcylindrique, légèrement arqué, finement ca- réné, densément pointillé, garni d’une pubescence cendrée, assez serrée vers le base, presque lisse et dénudé au sommet. Fossette interoculaire petite, oblongue, peu marquée; sillon nasal linéaire, superficiel, souvent peu marqué. Antennes insérées vers le sommet du rostre, au moins de la longueur de la tête et du pronotum réunis, d’un rouge plus ou moins rembruni; A®" article du funicule près de deux fois aussi long que le 2°, celui-ci à peu près une fois et demie aussi long que large, les suivants très-courts, ser- rés, transversaux. Massue grande, ovale, rembrunie. Pronotum à peine plus large que long dans le mâle, sensiblement plus court dans la femelle, presque droit sur les côtés à la base, très-peu ar-" rondi latéralement au milieu, resserré et comme marginé au sommet ; presque plan en dessus, très-finement et très-densément pointillé, pré- sentant parfois sur la ligne médiane une légère carène peu apparente, marqué sur le disque de deux bandes longitudinales obscures, séparées par une ligne de cendré argenté, qui manque quelquefois. Écusson assez grand, triangulaire, argenté, Élytres ovales oblongues, environ deux fois aussi larges que le prono- tum, trois fois et demie aussi longues que lui, à épaules bien accusées; presque parallèles sur les côtés jusque vers les trois cinquièmes de leur longueur, diminuant ensuite de largeur ; un peu sinueuses avant l’extré- mité et terminées en pointe obtuse; presques planes en avant, déclives et un peu calleuses postérieurement; médiocrement ponctuées-striées, inter- valles relevés, surtout vers l'extrémité; noires, revêtues d’écailles d’un gris cendré, variées de macules foncées, assez irrégulièrement disposées, Révision des Hypérides 168 plus nombreuses sur le disque; ornées en outre d’une tache brunâtre partant de la base de la suture et s'étendant quelquefois jusqu’à la moi- tié de sa longueur, et d’une autre tache oblongue, oblique, blanchâtre, formant par sa réunion sur la suture avec celle du côté opposé une sorte de V. Dessous du corps noir, à pubescence écailleuse grisâtre ; abdomen fine- ment chagriné; pieds assez robustes, noirs, garnis d’écailies d’un gris ar- genté; cuisses en massue; tibias assez épais, ordinairement un peu rou- geàtres à l’extrémité; tarses couleur de poix. Le mâle se distingue de la femelle par des caractères identiques à ceux du mâle de l'arundinis. Il est impossible de signaler loutes les variétés de couleur de cette es- pèce; les plus communes sont les suivantes : grises, cendrées argentées, cendrées bleuâtres, verdâtres et quelquefois, mais rarement, roussâtres. Les taches obscures du pronotum et des élytres sont souvent très- peu apparentes; mais avec un peu d'attention on finit par en retrouver les traces, | Le Phyt. rumicis ne peut être confondu avec aucune des espèces dé- crites dans ce travail, si ce n’est avec le Phyt. Pollux, dont il est toute- fois distinct par son pronotum très-finement ponctué, jamais inégal, et par ses élytres plus faiblement ponctuées-striées. I est bien plus facile à confondre avec une espèce exotique, le Phyt. diversus Dejean, Gyllenhal, qui ressemble extrêmement aux petits mâles du rwmicis, mais qui s’en éloigne par son pronotum arrondi sur les côtés, par la couleur ferrugineuse ochracée de ses écailles, et par l’absence de tache blanchâtre à la partie postérieure des élytres. Je crois devoir ajouter ici que, après un examen très-attentif du type du Phyt. comptus de Say (Gyllenhal in Schônherr), j'ai la conviction que celui-ci n’est qu’un individu de petite taille du diversus. Tous les deux d’ailleurs proviennent de l’Amérique du Nord. La larve du Phyt. rumicis vit sur différentes espèces de Rumex et par- ticulièrement sur le R. patientia. 164 G. CAPIOMONT. L° GROUPE (DAPALINUS). £ Groupe mal limité et ne se distinguant, à proprement parler, du sui- vant que par son pronotum en ovale transversal. Les espèces qui le composent ont toutes le rostre assez long, mince, cylindrique, arqué, fortement caréné, et muni de chaque côté de la carène parallèlement aux scrobes d’une strie profonde, rugueuse au fond. Les scrobes sont bien marquées depuis leur origine jusqu’à leur terminaison près de l'œil, moins obliques que dans les deux premiers groupes, et à bords bien arrêtés. L'insertion antennaire est moins submédiane que chez les Erérhynomorphus, et plus que chez les Phytonomus vrais ; elles sont grêles, allongées, leurs articles sont peu renflés au sommet, et la massue est longue et étroite. Les pieds sont plus grêles que chez les précédents. Les autres parties du corps n’offrent rien de particulier. Les caractères sexuels sont identiques à ceux du groupe précédent. TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES. a. Une bordure blanchätre entourant les élytres. b. Cette bordure bien limitée, surtout postérieurement, lignes latérales blanchâtres du pronotum bien marquées. ..... 23. dapalis Schônherr. bb. Cette bordure mal limitée, lignes latérales du pronotum confuses..... 24. subviltatus (Chevrolat in museo) Capiomont. aa. Point de bordure blanchâtre autour des élytres. b. Élytres variées de taches grises et obscures entremêlées. c. Rostre une demi-fois plus long que le pronotum ; angle formé par les deux branches des épimères mésotho- raciques très-ouvert, point d'ailes. 25. {ychioides Capiomont. ce. Rostre à peine de la longueur du pronotum, angle formé par les deux branches des épimères mésothoraciques presque droit, des ailes......... ... 26. contaminatus Herbst. Révision des Hypérides. 165 bb. Élytres linées de couleurs claires et obscures. ceblusigrand, 5 à 6tmillé :.. 4433205 97. simatasc Studio: cc. Plus petit, 3 à 3 4/5 mill................ 28. meles Fabricius. 93, PHYTONOMUS DAPALIS Bohemann in Schônherr, Oblongus, niger, squamulis umnbrinis dense tectus ; antennis piceis, arti- culo primo funiculi secundo longiore; rostlro elongato, arcuato, obsolete carinato ; thorace subdepresso, bas apiceque angustato, lateribus dilatato, albo-trilinealo; elytris fusco-maculatis, vilta sulurali-angusta, postica, limboque externo albo-squamosts. Long. 6 à 8 mill. ; larg. 2 4/2 à 3 1/2 mill. Phyt. dapalis Bohemann in Schôünherr, t If, p. 375. Tête petite, convexe, noire, densément pointillée ; yeux oblongs, subdé- primés, bruns ; rostre aussi long que la tête et le pronotum réunis, assez mince, cylindrique, arqué, subcaréné, pointillé, noir, parsemé de poils grisätres, tout à fait lisse et dénudé au sommet; une impression oblongue entre les yeux, un sillon fin et assez prolongé entre les antennes. Celles-ci minces, longues, couleur de poix; les deux premiers articles du fanicule allongés, le premier plus grand que le deuxième, les deux sui- van(s réunis égalant le deuxième, les trois derniers successivement plus courts. Massue oblongue, acuminée, finement pubescente, Pronotum visiblement plus large que long, resserré et presque marginé au sommet et à la base, assez fortement dilaté et subanguleusement arrondi sur les côtés, un peu déprimé en dessus, couvert de points très- serrés de grosseur médiocre; noir, révêtu d’écailles piliformes d’un brun fauve, peu nombreuses sur le disque; orné en outre, au milieu et près des bords latéraux, de trois lignes longitudinales de poils squamiformes d’un blanc métallique. Écusson petit, à pubescence blanche ou ochracée, Élytres un peu plus larges que le pronotum à la base, au moins trois fois aussi longues que lui, à épaules arrondies ; médiocrement dilatées sur les côtés, diminuant progressivement de largeur après le milieu, terminées en pointe très-obtuse ; légèrement convexes en dessus, assez superficielle- ment ponctuées-striées, avec les interstries subconvexes, finement chagri- nés ; noires, recouvertes de poils fauves, variées de taches d’un brun noi- 166 G. CAPIOMONT. râtre, plus nombreuses vers l’extrémité ; et décorées, le long de la partie postérieure de la suture et sur les bords latéraux, de trois bandes de poils écailleux d’un blanc mat, quelquefois un peu ochracé; sur les interstries on aperçoit de longs poils mi-couchés, disposés en séries longitudinales sur un ou deux rangs, et en général d’un gris sombre. Corps noir en dessous, garni de poils écailleux d’un fauve clair, ordi- nairement à reflet métallique, paraissant moucheté de petites taches ponctiformes obscures, plus nombreuses et formant presque une bande longitudinale sur la ligne médiane. Pieds allongés, robustes, noirs, à poils écailleux grisâtres; cuisses en massue, mutiques; tibias assez grèles, un peu arqués au sommet ; tarses assez longs, couleur de poix, spongieux en dessous et bordés sur les côtés de longues soies noires, presque épineuses. Mésosternum long, mince, un peu dilaté à l'extrémité. Quelquefois la vestiture, aulieu d’être fauve, est d’un cendré obscur sur les élytres. Le mâle diffère de la femelle par la taille moindre, le corps plus étroit, les antennes moins submédianes , le rostre un peu plus court, l'abdomen présentant sur la ligne médiane une dépression longitudinale, large, peu apparente; par les troisième et quatrième arceaux du ventre plus courts que ceux de l’autre sexe, par les pieds relativement plus longs et les tibias plus fortement recourbés intérieurement vers le sommet. Celle charmante espèce est fort rare dans les collections, Je n’en connais que six individus : trois proviennent de l'Algérie: un du Maroc et les deux derniers de l'Espagne méridionale. Collections Schünherr, Dejean, de Heyden, Kraalz, Poupillier, la mienne. 2h. PHYTONOMUS SUBVITTATUS Chevrolat inédit, Capiomont. Oblongus, niger, selulosus, griseo-squamosus, fusco-subviltatus; antennis ferrugineis, articulo 4° funiculi 2° longiore ; rostro subtenui, cylindrico, vix arcuato, carinato, striato ; prothorace transverso, lateribus valde rotun- dato-ampliato, supra convexo, dense rugoso-punclulato, fusco-squamoso, pallido trilineato; elytris oblongo-ovalibus, convexis, modice punctato- striatis; interstitiis subconvexis, subtiliter coriaceis, uniseriatim selulosts, Révision des Hypérides. 167 fusco-squamosis, vèltis quatuor albidioribus, pone basin fuscescentibns , ornatis, Long, 6 à 8 mill. ; larg. 3 à 3 1/2 mill. Phyt. subvittatus Chevrolat in museo. Tête petite, convexe, finement pointillée, noire, à pubescence grisâtre; yeux oblongs, déprimés, bruns ; rostre un peu plus long que le pronotum, assez mince, cylindrique, arqué, fortement caréné, strié latéralement parallèlement aux scrobes, noir, un peu velu à la base, presque lisse et dénudé au sommet. Fosselte interocuiaire ovale, assez bien marquée: sillon nasal oblong, peu profond, élargi au milieu. Antennes insérées vers le premier quart du rostre, deux fois aussi longues que le pronotum, assez grèles, ferrugineuses; 1°* article du funicule une demi-fois plus long que le 2*, celui-ci près de deux fois aussi long que large et deux fois au moins aussi long que le 3°; les 3°, 4° et 5° obco- niques, à peu près aussi longs que larges, les deux suivants beaucoup plus courts. Massue longue, ovale aliongée, finement pubescente. Pronotum environ un tiers plus large que long, fortement arrondi et dilaté sur les côtés, un peu redressé latéralement près de la base, resserré au sommet, assez convexe en dessus, densément et ruguleusement pointillé, noir, revêtu de squamules brunâtres et orné au milieu et près des bords latéraux de trois lignes longitudinales de poils écailleux blanchâtres, les latérales mal limitées, celle du milieu ayant ordinairement un reflet métal- lique. Écusson triangulaire, bien visible, noir, à pubescence grisâtre. Élytres ovales oblongues, environ un tiers plus larges que le pronotum, plus de trois fois aussi longues que lui, à épaules arrondies, peu ou pas dilatées latéralement après celles-ci, presque parallèles dans la première moitié de leur longueur, diminuant ensuite régulièrement de largeur et terminées en s’arrondissant; convexes en dessus, médiocrement ponctuées- striées, avec les intervalles un peu relevés et finement chagrinés; noires, recouvertes de poils écailleux gris et brunâtres, disposés en bandes lon- gitudinales sur les intervalles et alternant entre elles, mais avec cette par- ticularité que la base des intervalles foncés est grisâtre, tandis que le contraire a lieu pour les intervalles de couleur claire. Sur chacun des intervalles on aperçoit des soies assez longues et assez grossières, un peu inclinées en arrière et d’une couleur grise obscure ; à la base des 3°, 5° et 7° intervalles, ces soies sont placées sur deux rangs, et partout ailleurs sur un seul. Dessous du corps noir, à pubescence grisâtre ; abdomen très-finement 168 G. CGAPIOMONT. chagriné; pieds assez longs garnis de poils d’un gris blanchâtre ; cuisses en massue, couleur de poix ; tibias et tarses ferrugineux. Le mâle diffère de la femelie par le rostre un peu moins long, par le corps plus parallèle, moins développé latéralement, et surtout par les dimensions respectives des trois derniers anneaux de l'abdomen, ainsi que par l'impression longitudinale qui occupe le milieu de cet organe, et parti- culièrement le dernier segment. Celui-ci est, dans le mâle, au moins aussi étendu d’arrière en avant que les deux précédents réunis. C'est le contraire qui existe dans la femelle. Cette espèce a tout à fait le dessin du Phyt. polygoni, mais bien moins tranché. Elle est d’ailleurs très-distincte par sa taille un Liers plus grande, par son pronotum plus transversal, par son rostre autrement conformé, par les soies longues dont les interstries sont munis, et par l'absence de dent à la partie médiane et interne des tibias antérieurs. Elle a aussi quelque analogie avec le Phyt. striatus Sturm, de Croatie ; mais elle est moins écourtée, plus parallèle, moins convexe, différemment colorée; son rostre et son pronotum sont un liers plus longs, etc. Je lui ai laissé le nom de suboëttatus qu’elle portait dans la collection de M. Chevrolat. Elle est originaire de la Grèce (Reiche), et de la Syrie (Chevrolat, de Saulcy). 95, PHYTONOMUS TYCHIOIDES mihi. Ovalis, piceus, pube brevi, depressa, umbrina, vestilus ; antennis ferru- gineis, articulo 1° funiculi 2° longiore ; rostro tenui, cylindrico, elongato, arcuato, carinalo, strialo; prothorace transverso, lateribus modice rotun- dato-ampliato, Supra CONVEXO, sublus antice emarginalo, apice angustato, conferlim punclulalo, umbrino-piloso, obsolete pallido-trilineato ; elytris ovatis, punctato-strialis, pube rariore, depressa, brunnea tectis, interstitiis planis, alutaceis, alternis fusco cinereoque variegalis ; margine externo pallidiore ; pedibus testaceis. Long. 5 mill, ; larg, 3 mill. Tête moyenne, arrondie, convexe, ruguleusement pointillée, couleur de poix, à pubescence grisâtre. Yeux oblongs, déprimés, noirs. Rostre long, mince, cylindrique, fortement recourbé et caréné, strié de chaque côté Révision des Hypérides. 169 parallèlement aux scrobes, qui sont. profondes et bien marquées dans toute leur étendue ; noir, offrant à peine, et seulement à la base, quelques poils grisàtres. Fossette interoculaire ovale, bien apparente; sillon nasal chlong, superficiel. Antennes très-ténues, une fois et demie aussi longues que le rostre, ferrugineuses : lés deux premiers articles du funicule allongés, le 1° plus long que le 2°, 3-4 ensemble égaux au précédent, 5-7 diminuant progres- sivement de longueur. Massue longue, étroite, un peu rembrunie. Pronotum un tiers plus large que long, arrondi et dilaté sur les côtés, peu rétréci à la base, beaucoup plus au sommet, assez convexe en dessus, un peu impressionné derrière les yeux, fortement échancré en dessous à son bord antérieur, très-densément poinlillé ; brun, couvert de poils écail- leux d’un gris sombre, plus pâles et plus condensés sur la ligne médiane et près des bords latéraux. Écusson petit, triangulaire, à pubescence cen- drée argentée. Élytres ovales, une fois et tiers aussi larges que le pronotum, deux fois et demie aussi longues que lui, à épaules arrondies; peu dilatées latérale- ment après celles-ci, diminuant de largeur après le milieu et terminées en pointe obtusément arrondie ; assez convexes en dessus, infléchies sur les côtés, déclives postérieurement, médiocrement ponctuées-siriées; couleur de poix ; revêtues d’une pubescence brune obscure, avec les côlés et les intervalles allernes blanchâtres, ceux-ci marqués en outre de taches noi- râtres, arrondies et assez espacées; les interstries sont plans, larges, à peine chagrinés, et présentent quelques soies fines, très-inclinées en arrière et visibles seulement à la loupe. Dessous du corps d’un brun rougeûtre, finement chagriné sur l'abdomen, plus fortement sur la poitrine; ayant une pubescence écailleuse grisâtre, rare au milieu, plus dense et à reflet métallique sur les côtés, Dernier arceau du ventre plus grand d’arrière en avant que les deux précédents réunis etoffrant au milieu une impression large et arrondie. Pieds médiocres, ferrugineux, garnis d’une pubescence fine, cendrée; cuisses en massue; tibias minces, les antérieurs sinueux en dedans avant l'extrémité ; tarses et ongles assez longs, les premiers faiblement dilatés. Je n’ai vu de cette espèce que l'individu que je viens de décrire, C’est un mäle qui provient de Sarepta et qui appartient à M. de Kicsenwetter. Il a une forme inusitée dans le genre qui nous occupe et ressemble quelque peu à un Tychius de grande taille, mais il a tous les caractères essentiels des Phylonomus. Cependant ses scrobes profondes, bien limitées jusqu’à l'œil dans toute 170 G. CAPIOMONT. leur étendue, et bordées par des arêtes vives, devraient peut-être le faire placer dans une section spéciale. 26, PHYTONOMUS CONTAMINATUS Herbst, Oblongo-ovatus, niger, setulosus, dense cinereo vel umbrino-squamosus ; antennis piceis, articulo À° funiculi 2° longiore; rostro longitudine tho- racis haud breviore, sal lenui, parum arcuato, carinato, tateribus striato; prothorace brevi, transverso, lateribus valde rolundato-ampliato, supra Parum convexo, confertim subtililer punctulalo; elytris profunde punctato- strialis, üntersliliis convexis, subtiliter cortaceis, allernis pallidioribus, remole fusco-tessellatis, tibiis anticis intus medio muticis. Long. 4 à 6 mill. ; larg. 2 4/9 à 3 1/3 mill. Curculio contaminatus Herbst, Coléop., VI, p. 276, n° 248, tab. 81, fig. 5. Hypera contaminata Germar, Mag. Zool., IV, p. 342. Phyt. contaminatus Schônherr, {. If, p. 374. Phyt. maculosus Dej., Catalogue. Tête petite, convexe, noire, finement pointillée, à pubescence grisètre ; yeux oblongs, subdéprimés, bruns. Rostre de la longueur du pronotum, presque cylindrique, mince et un peu arqué, fortement caréné, strié laté- ralement et parallèlement aux scrobes, noir, garni de poils d’un gris obscur, assez serrés à la base, plus rares vers le sommet. Fossette interoculaire ovale, bien marquée; sillon nasal assez allongé, linéaire, profond. Antennes un peu plus longues que la tête et le pronotum réunis, d’un brun rougeâtre; 4°" article du funicule sensiblement plus long que le 2°, celui-ci deux fois plus long que le suivant, le 3° obconique, un peu plus long que large, les derniers progressivement plus courts, moins longs que larges. Massue ovale oblongue, acuminée, rembrunie. Pronotum court, transversal, à peu près une fois et demie aussi large que long, fortement dilaté et arrondi sur les côtés, rétréci au sommet et à la base, médiocrement convexe en dessus, densément et finement poin- tillé, noir, varié de poils gris et fauves, ceux-ci ayant ordinairement un reflet doré. Écusson petit, triangulaire, à pubescence grisâtre, Élytres ovales, un tiers plus larges que le pronotum, plus de trois fois aussi longues que lui, à épaules arrondies ; diminuant un peu et progres- Révision des Hypérides. 171 sivement de largeur depuis les épaules jusque vers les trois quarts deleur longueur, plus fortement ensuite, et terminées en pointe très-obtuse ; médiocrement convexes en dessus, assez fortement ponctuées-striées, avec les intervalles visiblement convexes et finement chagrinés ; noires, revê- tues de poils écailleux gris ou fauves à reflets dorés, avec les intervalles alternes ordinairement plus pâles, et variés de macules irrégulièrement disposées et formées par des fascicules de poils courts, brunâtres. Le pro- notum et les intervalles des stries sont pourvus de soies peu allongées, brillantes, recourbées en arrière, presque appliquées; celles des interstries placées sur un seul rang et de couleur claire ou foncée, selon la nuance correspondante des écailles sous-jacentes. Dessous du corps noir de poix, varié de brun et de grisàtre ; abdomen visiblement chagriné ; pieds assez forts, garnis d’une pubescence d’un gris obscur ; cuisses en massue ; Libias delongueur médiocre ; tarses assez dilatés, allongés; ongles d’un brun rougeàtre. Le mäle est plus pelit et plus étroit que la femelle et possède tous les caractères sexuels qu’on rencontre dans les mâles du même groupe. Le Phyt. contaminatus a quelque ressemblance avec le PAyt. Pandellei, mais il est plus large, moins allongé, moins rugueux en dessus; ses antennes sont insérées moins près de l'extrémité du rostre et ses tibias antérieurs sont dépourvus de dent au milieu du côté interne. Il habite l'Allemagne, l'Autriche et une partie de la Russie d'Europe. 27. PHYTONOMUS STRIATUS (Slurm) Bohemann in Schünherr, Ovatus, obscure ferrugineus , squamulis fuscis submetallicis tectus : antennis rufo-piceis, arliculo 4° funiculi 2 sensim longiore , rostro tenut, cylindrico, arcuato, punctulato ; prothorace transverso, lateribus valde amplialo, modice convexo, crebre punctulato, cupreo vel argenteo obsolete trilineato ; elytris sat profunde punctato-striatis, convexis, lineis angustis albidis subvirescentibus ornalis, pedibus rufo-piceis. Long. 6 mill.; larg. 3 à 4 mill. Hypera slriala Slurm, Catalogue, 1826, p. 157. — Rogenhoferi de Ferrari, Zoologisch-Botanischen Gesellschalt in Vien, 1866, p. 369. 172 3. CAPIOMONT. Phyt. striatus Bohem. in Sch., L. II, p. 388. Tèle médiocre, convexe, finement pointillée, noire, à pubescence fine brunâtre. Yeux oblongs, déprimés, noirs. Rostre aù moins de la longueur du pronotum, mince, allongé, subeylindrique , arqué, assez fortement caréné, densément pointillé, noir, garni de quelques poils d’un gris sombre, presque dénudé au sommet. Front un peu rugueux ; fosselte interoeulaire oblongue, bien marquée. Sillon nasal allongé, linéaire, assez profond. Antennes insérées vers le premier tiers du rostre, d’un ferrugineux obscur ; 4° article du funicule un tiers plus long que le 2°, celui-ci deux fois plus long que le 8°, quist à peu près aussi long que large, les sui- vants diminuant ensuite graduellement de longueur. Massue grande, ovale, acuminée, Pronotum une fois et demie aussi large que long, fortement dilaté et un peu anguleux sur les côtés, très-resserré au sommet et plus qu’à la base, légèrement convexe, densément et assez profondément ponctué, noir, recouvert de squamules piliformes fauves à reflets dorés, avec trois lignes longitudinales d’un vert métallique ou d’un blanc argenté, peu apparentes, situées au milieu et près des bords latéraux. Écusson assez grand, trian- gulaire, vert argenté ou doré. Élytres largement ovales, une fois et demie aussi larges que le prono- ium, trois fois au moins aussi longues que lui, à épaules arrondies, peu ou point dilatées latéralement après celles-ci, diminuant régulièrement de lar- geur un peu après le milieu, et obtusément arrondies à l'extrémité; con- vexes, infléchies sur les côtés, déclives postérieurement, assez fortement striées-ponctuées, avec les intervalles finement chagrinés et bombés, surtout vers l'extrémité; d’un noir de poix; recouvertes de poils écailleux fauves à reflets dorés, avec des lignes longitudinales plus pales, blan- châtres, d’un vert clair ou d’un jaune doré, formées par de petites écailles recouvrant le bord des stries, celles des stries impaires paraissant plus distinctes postéricurement, et, au contraire, plus apparentes à la base des stries paires. Dessous du corps noir, à pubescence fine, serrée, grisàtre ; abdomen largement linéé de fauve brunâtre, finement pointillé. Pieds médiocres, garnis d’une pubescence grise, obscure; cuisses assez fortement en massue, un peu rembrunies; tibias assez épais; tarses dilatés; ongles grands, ferru- gineux, Le mâle se distingue de la femelle par sa forme un peu moins large, par son abdomen impressionné longitudinalement au milieu, dont le cinquième Révision des Iypérides. 173 segment. est aussi étendu d’arrière en avant que les deux précédents réunis, tandis que le contraire a lieu dans la femelle, et surtout par ses tibias antérieurs un peu renflés et comme subdentés au milieu de leur bord interne. Ressemble beaucoup au meles, mais est près de trois fois aussi volumi- neux ; paraît très-rare, Collections Schünherr, Dejean, de Heyden, de Kiesenwetter et Fairmaire, Habite le Bannat, la Croatie et la Serbie. Nota. Je crois que c’est cette espèce que M. de Ferrari a décrite dans le Zoologisch-PBotanischen Gesellschalt de Vienne, 1866, page 369, sous le nom d'Hypera Rogenhoferi. Sa description se rapporte très-bien à certaines variétés du Phyt. striatus, qui, ainsi que je l'ai dit, est fort peu connu et dont l’habitat est précisément celui que M. de Ferrari donne à son espèce. En admettant cette manière de voir, le Phyt. striatus vivrait sur le Daucus carota, plante qui, en France et ailleurs, sert de nourriture au Phyt. fasciculalus. 28. PHYTONOMUS MELES Fabricius. Breviler ovalus, niger, selulosus, squamulis griscis dense leclus ; antennis ferrugineis, articulo 4° funiculi 2° duplo longiore ; rostro longiore, tenur, cylindrico, arcuato, strialo, acute carinalo ; prothorace transverso, lateri- bus valde rotundato-ampliato, dorso pläniusculo, griseo-squamoso, albo-tr à linealo; elytris convexis, sat fortiter punctato-striatis ; interstiliis elevatis- cinerco-squamosts, alternis pallidioribus, obsolele fusco-maculatis ; pedibus nigris, libiis larsisque rufescentibus. Long. 4 à à mill. ; larg. 2 à 2 1/2 mill. Gurculio meles Fabr., Syst. Eleuth., IE, p. 523. — Herbst, Coléop., VI, p. 495. Curculio trifolii Herbst, Coléop., VF, p. 266, tab. 80, fig. 5. Phylonomus meles Schônherr, €. IF, p. 390. Hypera pallida Dejean, Catalogue, nmaturu. — slraminea Slephens, Brit. ent., IV, p. 99. Têle moyenne, très-convexe, finement pointillée, noire, à pubescence 174 G. CAPIOMONT. d’un gris argenté ; yeux oblongs, déprimés, bruns. Rostre plus long que la tète et le pronotum, beaucoup plus long et plus mince que celui du Phyt. plantaginis, presque cylindrique, peu arqué, fortement strié latéralement au-dessus des scrobes, muni d’une carène saillante, finement pointillé, noir, garni d’une pubescence grisâtre, assez serrée à la base, presque lisse et dénudé au sommet. Fossette interoculaire ponctiforme, peu marquée; sillon nasal peu allongé, assez large et profond. Antennes insérées vers le sommet du rostre, de la longueur de la tête et du pronotum réunis, ferrugineuses ; 1° article du funicule deux fois plus long que le 2°, celui-ci une fois et demie aussi long que large, les suivants très-courts, serrés. Massue forte, ovale oblongue, acuminée. Pronotum transversal, moitié plus large que long, fortement dilaté et arrondi sur les côtés, resserré au sommet plus qu’à la base, peu convexe en dessus, densément et un peu ruguleusement pointillé, noir, revêtu de squamules grises, et orné au milieu el près des bords latéraux de trois lignes blanchâtres, celle du milieu ayant le plus souvent un reflet métal- lique. Écusson petit, triangulaire, d’un blanc argenté. Élytres courtement ovales, une fois et demie aussi larges que le prono- tum, moins de trois fois aussi longues que lui, à épaules un peu accen- tuées; peu élargies latéralement après celles-ci, presque d’égale largeur dans les deux premiers tiers de leur longueur, diminuant ensuite régu- lièrement de largeur et très-obtusément arrondies à l'extrémité ; convexes en dessus, fortement ponctuées-striées ; noires, recouvertes de squamules grisâtres, avec les intervalles un peu relevés en côte, les alternes ordi- nairement plus pâles et notés de quelques petites taches brunätres, peu visibles. Tous les intervalles sont munis d’une ou deux rangées de soies assez longues, un peu raides, très-inclinées en arrière et de couleur grise. Dessous du corps noir, à pubescence écailleuse, d’un gris argenté. Ab- domen très-finement chagriné. Pieds assez longs, noirâtres, avec les ge- noux ; l'extrémité des tibias et les tarses d’un rouge ferrugineux. Le mâle diffère de la femelle par les caractères sexuels propres à tous les mâles du même groupe. Le Phyt. meles est moins polymorphe que le variabilis ; mais la cou- leur de ses téguments et de sa vestiture ainsi que le dessin des élytres sont aussi peu constants que dans cette espèce. On en trouve de toutes les nuances et quelques-uns dont les macules foncées couvrent presque entièrement les 5° et 6° intervalles. Je ne crois pas devoir décrire toutes ces variations, l’espèce étant très-facile à reconnaître à son pronotum Révision des Hypérides. 175 très-transversal, à ses élytres fortement striées-ponctuées el surlout à son rostre long, mince, muni d’une carène aiguë et strié latéralement. On trouve dans les collections des sneles dont les téguments sont d’un testacé pâle, et qui y sont désignés sous le nom de Phyt. pallidus De- jean, qualification qui ne peut êlre acceptée comme signification d’une espèce distincte. Je ne saurais trop insister sur ce fait, que, dans le genre Phytonomus, la coloration des téguments, prise isolément, ne peut être regardée comme un caractère spécifique, et on ne peut assez s'étonner que des hommes aussi savants observateurs que Dejean, Gyllenhal, etc., aient établi des espèces sur des données aussi fragiles. Le Phyt. meles est répandu dans toute l’Europe, l'Espagne et le Por- tugal exceptés; du moins je n’en ai pas vu de ces deux dernières prove- nances. Sa larve vit sur le Trifolium pratense. (Voir le beau travail de M. La- boulbène inséré dans nos Annales, année 1862, p. 569, et dans lequel j'ai puisé ce que j'ai dit des métamorphoses de celte espèce.) d° GROUPE (TIGRINELLUS). A part le pronotum qui, assez fortement dilaté sur les côtés en avant et un peu brusquement rétréci à la base, a une apparence cordiforme, les insectes de ce groupe n’ont rien de bien saillant. Toutefois, si l’on en excepte le PAyt. maculipennis (Dej.) Fairmaire, qui, vu la conformation de son rostre, serait peut-êlre mieux placé dans le groupe précédent, tous les autres ont les élytres ornées de petites taches noirâtres sur un fond clair; ces taches, plus ou moins marquées selon les espèces, disparaissent quelquefois sur certains interstries, mais jamais complétement. Les élytres sont aussi constamment planes en des- sus et parallèles sur les côtés, dans leurs deux premiers liers, et généra- lement garnies sur les interstries de soies assez longues, plus ou moins dressées. Les différences sexuelles sont celles des groupes précédents. 476 G. CAPIOMONT. TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES. a. Une grande tache latérale triangulaire, brunätre aux élytres. 29. maculipennis (Dej.) Fairmaire. aa. Point de tache, etc. b. Vesliture écailleuse, crétacée, sans éclat; soies des inters- tries Ares CourLes 7e 0m ...... 96. Poupillieri Capiomont. bb. Vesliture écailleuse brillante ou piliforme, ayant, à la base des poils, de petites écailles métalliques; soies des interstries assez longues, c. Vestiture cendrée ou d’un gris plus ou moins obscur, variée de taches noirâtres. d. Vestiture visiblement piliforme, les poils formant sur le pronolum une sorte de duvet tomenteux. 60. signatus Schônherr. dd. Vestiture écailleuse ou à peine piliforme, les poils du pronotum ne ressemblant pas à un duvet. f. Pronotum à reflet métallique ; tous les intervalles impairs des élvtres également notés de ma- cules noirâtres, presque carrées, bien limitées. 32. tigrinus (Dej.) Schünherr. ff. Pronotum sans reflet métallique. Base, au moins, du 3° intervalle dépourvue de taches noirâtres, celles des autres intervalles petites, mal limi- tées. g. Soies des intersiries d’inégale longueur, celles des intervalles impairs visiblement plus longues, corps plus plan, moins épais, pro- notum plus cordiforme. . 34. sejugatus Schünherr. gg. Soies de longueur égale sur tous les inters- Lries; corps plus trapu, pronotum moins resserré à la base......,.. 33. albicans Capiomont. ec. Vestilure d’un rouge ochracé plus où moins pale. Révision des Hypérides. 177 d. Taille plus grande, couleur rousse plus foncée, insertion des antennes plus submédiane, surtout dans la femelle; soies des interstries plus longues et plus fines............. 30. pastinacæ Rossi. dd. Taille plus faible, couleur rousse plus päle, le plus souvent d’un jaune un peu ochracé, insertion des antennes plus subterminale ; soies des inters- tries plus courtes et plus raides... ....,..... 91. Olivieri Capiomont. 29. PHYTONOMUS MACULIPENNIS (Dejean inédit) Fairmaire, Oblongo-ovatus, depressus, piceus, fusco-cinerco-squamosus ; anlennis ferrugineis, articulo 1° funiculi ® duplo longiore; rostro tenui, cylin- drico, arcuato, striato, carinato; prothorace transverso, subcordato, piloso, depresso, dorso late fusco-bivittato, medio argenteo vel cupreo-lineato ; elytris subtiliter punctato-striatis, supra hasi planiusculis, fascia oblonga, lateral, brunneo-squamosa, maculaque prope scutellum nigricante, ulrinque ornatis ; tibiis tarsisque ferrugineis. Long. 4 à 5 mill,; larg, 2 à 8 mill. Phytonomus maculipennis Dej., Catalogue. — _ Fairmaire, Annales de la Soc. entom. de France, 1859, p. 279. Ovale oblong, déprimé en dessus, d’un brun rougeûtre, avec le revête- ment d’une couleur fauve cendrée, claire. Tète très-petite, convexe, finement pointillée, à pubescence d’un cen- dré blanchâtre. Yeux oblongs, un peu proéminents, rapprochés sur le front, bruns. Rostre mince, cylindrique, à peu près de la longueur de la tête et du pronotum, caréné en dessus, visiblement strié latéralement, fortement arqué, noir, brillant, presque dénudé partout ailleurs qu'à la base. Fossette interoculaire ovale, assez bien marquée. Sillon nasal long, fin, peu profond, Antennes atteignant au moins à la moilié du pronolum, insérées vers le 1“ tiers du rostre, d’un ferrugineux clair avec la massue quelquefois rembrunie ; 1° article du funicule du double plus long que le 2°, celui-ci h° Série, TOME VIII 4 12 y; 178 G. CAPIOMONT. deux fois plus long que large, le 3° deux fois plus court que le 2°, les suivants encore plus courts, transversaux. Massue ovale oblongue, acumi- née, finement pubescente. Pronotum au moins moitié aussi Jarge que long, fortement dilaté laté- ralement en avant, presque anguleux sur les côtés, très-rétréci au som- met et à la base, subdéprimé, densément et ruguleusement pointillé, brun, garni de poils d’un fauve cendré, avec deux bandes médianes assez larges, d’un fauve brunâtre, séparées par une ligne d’un blanc argenté ou cuivreux. Élytres obtriangulaires, deux fois plus larges que le pronotum à la base, quatre fois aussi longues que lui, à épaules bien senties, quoique arron- dies; diminuant de largeur des épaules au sommet, peu sensiblement dans la 1° moitié, plus fortement ensuite et terminées en pointe obtuse ; déprimées sur le dos en avant, un peu calleuses postérieurement; ponc- tuées-striées, avec les intervalles presque plans, surtout dans la femelle ; brunes, quelquefois ferrugineuses ; recouvertes de poils écailleux d’un blanc tirant sur le roux, avec une tache noire, presque carrée, veloutée; de chaque côté de l’écusson est une autre tache grande, brune, couvrant postérieurement le bord de chaque élytre, et en dedans limitée par une ligne qui partirait obliquement de l’épaule pour se rendre au milieu de Pelytre, et de là marcherait parallèlement à la suture pour se terminer au milieu de l'extrémité. Souvent un peu avant le sommet on aperçoit sur la suture une petite tache de la même couleur. Le dessous du corps est brun noirâtre, revêtu d’une pubescence fine, courte, grisâtre, mêlée d’une squamosité rare, un peu métallique. L’abdo- men est ruguleusement pointillé. Les pieds sont médiocrement robustes, garnis de poils d’un cendré un peu brunâtre; cuisses rembrunies; tibias et tarses ferrugineux. Sur les individus frais on découvre, à une assez forte loupe, surtout sur le pronotum et sur les élytres, quelques soies longues, fines, mi-couchées, de la couleur des écailles sous-jacentes. Le mâle se distingue de la femelle par sa taille un peu plus faible, par son système pileux plus développé, par sa ponctuation plus grossière et par la longueur du dernier arceau de l'abdomen, aussi long dans ce sexe que les deux précédents réunis, ce qui n’a pas lieu dans la femelle. Les caractères sexuels tirés de la longueur respective du rostre et de la sinuo- sité interne des tibias antérieurs sont moins apparents dans cette espèce que dans toutes les autres. Révision des Hypérides. 179 Ce beau Phytonomus a été pris en France, en Espagne, en Sicile et en Algérie; mais il parait très-rare partout. Il a, comme le dit M. Fairmaire, une certaine analogie de couleur avec le plantaginis, à ce point même qu’on n'a envoyé celui-ci sous le nom de maculipennis; mais il s’en dis- tingue aisément par sa forme aplatie; par son rostre strié. plus long, plus arqué; par son pronolum moins convexe, plus transversal, couvert de poils ; par ses élytres transversalement aplaties à la base, elc. 30. PHYTONOMUS PASTINACÆ Rossi. Elongato-ovatus subdepressus, lestaceus vel ferrugineus, setosus, squa- mulis piliformibus ochraceis dense vestitus ; antennis ferrugineis, arti- culo 4° funiculi 2° duplo longiore; rostro tenui, subcylindrico, capite cum thorace in femina vix breviore, arcuato, nigricante; prothorace transverso, subcordalo, ante medium valde rotundato-ampliato, supra fere plano, fusco obsolete quadrilineato ; elytris oblongis, basi subplanatis, subtiliter punctato-striatis ; interstitiis planis, allernis pallidioribus, fusco remote punctatis, énterstilio sexto obscuriore; pedibus teslaceis, fe- moribus rarius infuscatis. Long. 4 1/2 à 6 mill.; larg. 2 3/10 à 2 8/10 mill. Phytl. pastinacæ Rossi, Faune étr., 1, p. 116. Phyt. setosus Boh. in Sch., t. Il, p. 379. Ovale allongé, un peu plat en dessus, variant du testacé au ferrugi- neux obscur, hérissé de soies assez fines. Tête petite, convexe, finement pointillée, garnie de poils ochracés. Yeux oblongs, bruns, un peu convexes, très-rapprochés sur le front ; rostre presque cylindrique, mince, un peu dilaté de la base au sommet, plus long que le pronotum, arqué, finement pointillé, ayant une pubes- cence écailleuse ochracée, assez serrée à la base, disparaissant au sommet, et de plus une villosité tomenteuse, longue et fine d’un gris blanchâtre. Fossette interoculaire obsolète, presque imperceptible. Sillon nasal le plus souvent réduit à un trait superficiel. Antennes insérées vers le 4% tiers du rostre, atteignant au moins à la moitié de la longueur du pronotum, assez minces, d’un rouge testacé ; 1% article du funicule au moins deux fois aussi long que le 2*, celui-ci 180 G. CAPIOMONT. obconique, le 3° et les suivants plus courts que longs. Massue grande, ovale oblongue, acuminée, finement pubescente, un peu rembrunie, sur- tout chez les individus dont les élytres sont maculées de brun foncé. Pronotum transversal, au moins un tiers plus court que large, princi- palement chez la femelle; subcordiforme, fortement dilaté et arrondi an- térieurement sur les côtés ; rétréci à la base, plus brusquement au som- met, un peu plat en dessus, finement et très-densément pointillé, villeux et recouvert d’écailles d’un rouge ochracé plus ou moins clair, avec quatre bandes brunâtres situées au milieu et sur les bords latéraux, les deux médianes séparées ‘par une ligne étroite ordinairement métallique. Écusson petit, triangulaire, ochracé. Élytres ovales oblongues, presque deux fois aussi larges que le prono- tum à la base, plus de trois fois aussi longues que lui, à épaules arrondies quoique bien senties, un peu aplaties en dessus antérieurement, presque parallèles dans leur première moitié, diminuant ensuite régulièrement de largeur et arrondies à lextrémité; faiblement ponctuées-striées; inter- valles très-finement chagrinés, un peu relevés vers le sommet, les alternes revêtus d’écailles d’une nuance plus pâle, surtout les 3° et 7°, et ordi- nairement ornés de petites taches écartées, brunes et noirâtres, selon les individus, quelquefois peu visibles en avant, quelquefois bien marquées partout, 6° intervalle toujours plus rembruni que les autres. Les élytres sont en outre munies de soies longues, dressées, disposées en séries sur les intervalles et de la couleur des écailles sous-jacentes. Contrairement à ce qui a lieu sur le reste des élytres, la base de chaque intervalle clair est maculée de brun et celle des intervalles foncés est d’une nuance pâle. Cette remarque s'applique généralement à toutes les espèces voisines. Dessous du corps varié de fauve et d’ochracé ; abdomen finement poin- tllé. Pieds assez robustes, ferrugineux, à pubescence d’un jaune pâle ; cuisses en massue, rarement rembrunies ; tibias assez épais, sinueux inté- rieurement avant le sommel; tarses et ongles brunissant un peu vers l'extrémité. Le mâle diffère de la femelle par les caractères communs à tout le groupe; il paraît plus rare que celle-ci. La couleur des ‘téguments varie du testacé au brun ferrugineux. Il se distingue assez facilement du éigrinus par sa taille généralement plus grande, par la couleur de ses téguments, par sa vestiture, qui est tou- jours d’un ferrugineux ochracé plus ou moins clair, et par la dimension des taches des élytres, qui sont toujours plus petites et n’affectent jamais la forme carrée. Révision des Iypérides. 181 C'est lui que M. Bohemann a décrit sous le nom de Phyt. setosus ; mais ce n’est pas le pastinacæ d'Olivier, qui se rapporte à l'espèce suivante, qui, du reste, pourrait bien n’en être qu’une variété. Il habite tout le midi de l’Europe et n’y parait pas rare. 91. PHYTONOMUS OLIVIERT mihi, Elongatô-ovatus, testaccus, setosus, squamulis piliformibus pallide sila- ceis dense tectus ; antennis ferrugineis, articulo 4° funiculi 2 duplo lon- giore, rostro tenui, subcylindrico, arcuato, apice piceo; prothorace trans- verso, Subcordato, ante medium rotundato-ampliato, supra fere plano, fusco obsoletius quadrilinealo; elytris subparallelis, basi planiusculis, subtiliter punctato-striatis; énterstitiis subconvexis, alternis pallidiorti- bus, obsoletius vage fusco-maculalis, interstilio sexto obscuriore; pedibus pallide testaceis, tarsis fuscescentibus. Long. 4 à 5 mill.; larg. 2 14/5 à 2 3/5 mill. Rhynchænus pastinacæ Olivier, Entom., V, p. 124. Phytonomus — Schünherr, t, IT, p. 379. Ne diffère du pastinacæ Rossi que par une taille généralement plus faible, par sa couleur d’un ferrugineux ou d’un jaune pâle dénuée d’éclat, par son rostre toujours testacé, à l’exception du sommet, qui est couleur de poix, et par les taches fauves des intervalles alternes des élytres très- petites, beaucoup moins nombreuses et très-espacées. Les soies des in- terstries sont aussi moins longues et plus raides, et l'insertion antennaire paraît plus subterminale, Perse, Olivier. Ile de Chypre, de Heyden. Sardaigne, Chevrolat. Corse, Reiche. Algérie, Hénon, Capiomont. 92. PHYTONOMUS TIGRINUS Dejean, Schünherr. Oblongo-ovalus, niger, selosus, squamulis piliformibus cinereo-albidis et aliis fuscis, submetallicis, variegatus ; antennis piceis, articulo 4° funi- 182 G. CAPIOMONT,. culi 2° duplo longiore; rostro tenui, subcylindrico, arcuato, capile cum thorace in femina vix breviore; prothorace transverso lateribus rotundato- ampliato, supra fere plano, cinereo-albido-squamoso, fusco quadrilineato ; elytris subparallelis, supra antice vix convexis, subtiliter punctato- striatis ; interstiliis coriaceis, subconvexis, alternatim albido eË fusco- squamosis, alternis latioribus, maculis nigris subquadratis variegatis, in- terstilio sexto obscuriore ; pedibus nigro-piceis. Long. 3 1/2 mill.; larg. 4 4/5 à 2 mill. Phyt. tigrinus Dejean in museo, Bohemann in Schünherr, {. IF, p. 377. Ne peut être véritablement distingué des précédents que par sa forme un peu plus courte et un peu plus trapue, et par la couleur des tégu- ments et des écailles qui les recouvrent. La tête est noire, portant des poils d’un brun clair, ayant un aspect métallique. Le rostre est noir, garni de poils blanchâtres. Le pronotum est d’un blanc argenté avec quatre lignes longitudinales brunâtres à reflets cuivreux. L’écusson est d’un blanc verdâtre. Les intervalles des élytres sont alternativement d’un blanc argenté et d’un brun clair un peu mé- allique, les impairs variés de taches noirâtres assez grandes, presque carrées, bien marquées, surtout sur la suture ; le 6° intervalle est beau- coup plus foncé que le 2° et le 4°. La base des intervalles clairs est noi- râtre, celle des intervalles foncés est d’un blanc pâle, Les téguments sont partout d’un noir de poix. Le tigrinus habite une grande partie de l’Europe méridionale et l'Algérie. On le prend presque partout en France et même en Angleterre. Il varie pour la taille et la couleur, qui est plus ou moins sombre et mé- tallique selon les individus. On trouve, en Algérie surtout, des Phytonomus tout à fait semblables pour la forme aux vrais fégrinus, mais chez lesquels les taches obscures ont diminué d’étendue et souvent même ont complétement disparu. Chez eux, les élytres sont alternativement d'un blanc nacré et d’un gris cendré un peu azuré. Ils paraissent être au égrinus ce que l'Olivieré est au pas- tinacæ Rossi, et méritent, au même titre, d’être décrits comme espèce distincte, quoique j'aie presque la conviction qu'ils ne sont que des variétés du tigrinus. En voici la diagnose : Révision des Hypérides. 185 33 PHYTONOMUS ALBICANS mihi, Oblongo-ovatus, niger, setosus, squamnulis piliformibus pallide cinereis dense tectus; antennis rufo-piceis, clava fusca, articulo 4° funiculi 2° duplo longiore; rostro tenui, subcylindrico, arcualo, dense punctulato ; prothorace transverso, lateribus rotundato-amplialo, supra [ere plano, al- bido-squamoso, obsolele griseo quadrilineato; elytris antice subparallelis, apice rotundatis, subconvexis, sublililer punctato-striatis ; interstitiis vix elevatis, cènereo-squamosis, alternis subargentatis, maculis quibusdam minèmis, brunnets, sæpe vix conspicuis, remote notatis ; interstilio sexto obscuriore. Long. 4 à 5 mill.; larg. 2 4/5 à 2 3/5. Ce Phytonomus est propre au midi de l’Europe et à l'Algérie. M. Che- vrolat en possède un individu pris dans les environs de Tarsous. 34. PHYTONOMUS SEJUGATUS Pohemann in Schônherr. Oblongo-ovatus, niger, hirsutus, cinerco-squamosus ; antennis ferrugi- neis vel piceis, articulo !° funiculi 2 duplo longiore; rostro lenui, sub- cylindricé, arcuato, dense punctulato; prothorace transverso, subdepresso, subtilissime crebre punctulato, utrinque valde ampliato, subcordato, obso- lele brunneo bivittalo ; elytris subliliter punctato-stlriatis, læte brunneo- Squamosis:; interstiliis alternis cincreo-argentatis, apicem versus fusco- maculatis ; tibiis Larsisque rufo-piceis. Long. 4 1/2 à 5 4/2 mill.; larg. 2 à 2 4/5 mill. Bohemann in Schônherr, t. VI, p. 376. Extrêémement semblable au figrinus et surtout à ses variétés pâles. Paraît cependant en différer par le rostre un peu plus long, par le prono- tum plus élargi latéralement, plus rétréci à la base, plus plan en dessus, par les élytres un peu plus larges à la base, planes en dessus antérieure- ment, hérissées de soies plus longnes et moins grossières, par la couleur 184 G. CAPIOMONT. : des tibias el des antennes d’un ferrugineux plus ou moins clair, par la taille, ordinairement un peu plus forte et la forme moins lourde, moins épaisse, France méridionale, Schünherr, Haag-Rutenberg. Algérie, Reiche, Ca- piomont. Malgré ses dissemblances apparentes, je suis porté à croire que le seju- gatus n’est qu’une variété du #igrinus. Le type de Schünherr est une femelle dont la taille est un peu excep- tionnelle. 95. PHYTONOMUS SIGNATUS Bohemann in Schônherr. Oblongo-ovatus, niger, hirsulus, squamulis umbrinis vel cincreis, cerlo situ metallico-micantibus, pubeque depressa grisea vestilus ; antennis fer- rugineis, articulo 1° funiculi 2 longiore; rostro subcylindrico, arcuato, nigro, apice rufescente ; prothorace transverso, subdepresso, lateribus ro- tundato-ampliato, dense punctulato, obscure bilinealo ; elylris elongatis, parum convexis, lenuiler punctato-strialis, interstilits subplanis, confer- lissime cortaceis, squamulis cinereis vel umbrinis submetallicis, pubeque grisea, obsitis et hirsutic longa fusca undique adspersis ; interstitiis alter- nis pallidioribus, maculis sparsis, fuscis, tessellatis ; tibiis tarsisque ru- fescentibus. Long. 3 45 à 4 1/2 mill,; larg. 9 à 2 4/2 mill. Phytonomus signaltus Bohemann in Shünherr, t IT, p. 578. — lubenculus & — — — p. 995. _ ambiquus Chevrolat, Revue et Magasin de Zéoologie de M. Guérin, année 1861, p. 268. Tête petite, convexe, finement pointillée, noire, garnie d’une pubes- cence couchée, grisâtre et de soies longues, fines, dressées, d’un gris obs- cur. Yeux oblongs, déprimés, bruns. Rostre de la longueur du pronotum, un peu plus épais que dans les précédents, cylindrique, arqué, noir, fine- ment pointillé, pubescent et hérissé de même que la tête, lisse et dénudé au sommet. Fosselte interoculaire ponctiforme, très-obsolète ; sillon nasal long, linéaire, superficiel, Antennes insérées près le sommet du rostre, n’atleignant pas la base du ù Révision des Hypérides. 185 pronotum, un peu épaisses, d’un ferrugineux plus où moins clair ; 1°° ar- ticle du funieule très-allongé, deux fois plus long que le 2°, celui-ci obco- nique, les suivants très-courts, presque transversaux. Massue forte, ovale, souvent rembrunie, Pronotum un tiers plus court que large, fortement dilaté et arrondi laté- ralement, presque plan en dessus, moins finement pointillé que dans les espèces précédentes, rétréci au sommet et à la base, un peu subcordi- forme, noir avec le bord antérieur ferrugineux, recouvert d’une pubes- cence écailleuse cendrée où d’un gris obscur, à reflets métalliques, orné en outre sur le disque de deux larges bandes longitudinales plus sombres, séparées par une ligne médiane d’un cendré argenté, ou d’un cuivreux doré. Écusson petit, triangulaire, gris on cendré brillant. Élytres assez allongées, un tiers plus larges que le pronotum, trois fois aussi longues que lui, à épaules arrondies quoique bien senties, presque parallèles dans leur première moitié, rétrécies ensuite régulièrement et terminées en s’arrondissant ; légèrement couvexes en dessus, évidemment ponctuées-striées; intervalles presque plans, très-finement chagrinés, re- couverts d’une pubescence écailleuse cendrée où d'un gris plus ou moins obscur, douée d'un reflet métallique, les alternes plus pâles et notés, sur- tout postérieurement, de petites macules brunâtres très-espacées ; le 6° in- tervalle est ordinairement plus foncé que les autres. Les élytres sont de plus hérissées de soies longues, fines, dressées, d’un gris obscur. Dessous du corps noir, densément pointillé, garni de poils et d'écailles brillantes d’un gris blanchätre et plus où moins métallique. Abdomen fine- ment chagriné. Pieds assez robustes, peu allongés, un peu velus, Cuisses noires, en massue; tibias assez épais, tantôt ferrugineux, tantôt couleur de poix ; tarses assez allongés et dilatés, ferrugineux ainsi que les ongles. Le mâle se distingue surtout de la femelle par une taille moindre, le rostre plus court et plus épais, et par les tibias antérieurs plus allongés et plus sinueux intérieurement avant l'extrémité, Le Phyt. lubenculus de M. Bohemann est un signatus mâle, de petite taille et frotté. J'en possède un tout semblable, mais plus frais, sur lequel on aperçoit très-bien les signes distinctifs du ségnatus. Quant à l'ambiquus de M. Chevrolat, c’est exactement notre espèce actuelle, Le Phyl. signatus est exclusivement algérien. Il est très-facilement re- connaissable à sa pubescence écailleuse, longue et appliquée, et aux soies allongées, fines, dressées, plus nombreuses que dans les espèces voisines, qui les hérissent de toutes parts. 186 G; GAPIOMONT. Il a quelque ressemblance de couleur avec certaines variétés de l’ono- nidis; mais il est plus petit, plus hérissé, son pronotum est plus court, plus transversal, ete, 936. PHYTONOMUS POUPILLIERT mihi, [2 Oblongo-ovatus, niger, squamulis luteis dense tectus: antennis piceis, clava nigricante, articulo #° funiculi 2 duplo longiore; rostro tenui, cy- lindrico, arcualo, nigro, apice subdilatato; prothorace latitudine maxima breviore, lateribus antrorsum rotundato-ampliato, subdepresso, dense punctulato, nigro late obsoleteque bivittato ; elytris oblongis, subtiliter punctato-strialis, dorsa plantusculis, postice declivibus; interstiliis sub- convexis, allernis fusco obsoletius remoteque maculatis: pedibus nigris, Long, 8 à 4 mill.; larg. 2 à 2 4/2 mill. Vartat. Colore indumenti cinereo. Oblong, très-noir, avec les téguments recouverts d’écailles d’un beau jaune, ne paraissant nullement soyeuses. Ressemble exactement pour la forme à l’albicans ; en diffère par la couleur des téguments très-noirs par- tout, même aux tarses ; par celle des écailles colorées comme il a été dit; par le rostre un peu plus épais et un peu dilaté au sommet; par son pro- notum un peu moins rétréci postérieurement, paraissant moins transversal; par les soies des interstries beaucoup moins longues que dans les espèces précétdentes, et par sa taille un peu moins forte. Je crois inutile de donner de plus longs détails sur cette espèce, qu’il sera toujours facile de reconnaître parmi ses voisines à la couleur de ses tégu- ments d’un noir de jais partout, et à ses écailles d’un beau jaune tirant très-légèrement sur le verdâtre. J'ai dédié ce Phytonomus à notre collègue M. Poupillier, de qui pro- viennent les seuls individus de celte espèce, au nombre de sept, qui aient été rencontrés jusqu'à présent en Algérie. Collection Chevrolat, Poupillier, la mienne. Révision des Hypérides. 187 6° Grourr (PHYTONOMUS VRAIS). Les caractères de ce groupe sont encore moins tranchés que ceux des groupes précédents. Cependant on peut dire d’une manière générale que les Phytonomus vrais ont l'insertion antennaire plus subterminale que dans les groupes 2, 8, 4et 5, qu'ils n’ont ni le pronotum cylindrique des Erirhinomorphus, ni le rostre effilé; fortement caréné et strié des Dapali- nus et des T'igrinellus, et qu'ils se distinguent des Phytonomidius par les dimensions respectives des articles 4 et 2 du funicule des antennes. Peut-être ce groupe serait-il mieux placé après le 2°, ses rapports avec les Phytonomus des deux premières sections étant plus tranchés qu'avec ceux des trois suivantes. Toutefois, par ses derniers représentants, il se relie tellement au groupe suivant, qui doit évidemment terminer la série, que j'ai cru bien faire en le laissant ici. Je lui ai appliqué la dénomination de Phylonomus vrais, parce que de tous les groupes c'est celui qui renferme le plus grand nombre d’espèces de l’ancien genre Phytonomus. TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES. a. Tibias antérieurs munis au milieu de leur bord interne d’une dent plus ou moins aiguë. b. Élytres revêtues de squamules piliformes brunâtres, avec les intervalles alternes offrant quelques taches cendrées peu apparentes....... sosnnssescsee 07. Pandelleë Capiomont bb. Ylytres alternativement linées de blanc cendré et de brun plüs*oumoins chine. 224 00. Mo ere... 368: polygont. aa. Tibias antérieurs inermes au milieu de leur bord interne, b. 2° article du funicule à peu près égal en longueur au pré- cédent. Yeux séparés sur le front par un espace égal à la lar- gonr Qu/Pentre 202,100, h2. lepidus Schôünherr inédit. 188 G, CAPIOMONT. ce. Yeux séparés sur le front par un espace égal à la moitié environ (le la largeur du rostre. «d. Élytres revêtues d’une pubescence fauve dorée, et mar- ginées de blanc. 9. Rostre plus court........... LA. dorsatus Schônherr. «dd. Klytres de couleur variable, jamais marginées de blanc d’une manière bien tranchée. ©. Rostre plus VE CE ARE ARE 5 Hs. HO, SUSpicrosus IEEE bb. 9 article du funicule plus court (ordinairement moitié) que le 4° ce. Forme allongée, yeux saillants, élytres sillonnées-ponc- (AO OMR AE ME ES E NN ee en à . 89. elongatus Paykull. cc. Forme plus écourtée, moins oblongue, yeux déprimés, élytres striées-ponctuées. d. Élytres offrant une tache suturale, commune, s’éten- dant ordinairement jusqu'aux deux tiers de leur longueur; cette tache pas toujours bien appa- rente. f. Pronotum visiblement transversal, même dans le mâle. g. Pronotum ayant sa plus grande largeur un peu après le milieu, taille de 4 4/2 à 6 mill..... 43. murinus Fabricius. gg. Pronotum ayant sa plus grande largeur avant le milieu, taille de 3 4/2 à 4 4/2 mill. ......... A9. denominandus Capiomont. ff. Pronotum à peine plus court que large dans le 4, paraissant quelquefois un peu transversal, mais seulement dans la ©. g. Écusson d’un blanc de lait. 44. brunneipennis Schünherr. gg. Écusson de couleur variable, quelquefois blan- châtre, mais ayant alors un reflet métallique. k. Pronotum peu arrondi latéralement dans le &, quelquefois assez arrondi, mais alors corps sa assez convexe à partir dela seconde moitié. Révision des Iypérides. 189 j. Élytres à épaules assez saillantes, peu dila- tées latéralement après celles-ci..,..... 45. variabilis HerbsL. jj. Élytres à épaules oblusément arrondies, assez fortement dilatées après celles-ci. . 48 ornatus Schôünherr. - hh. Pronolum arrondi latéralement, presque glo- buleux ; élytres planes en dessus dans leurs deux premiers tiers. j. Forme plus écourtée. Plus plane en dessus. Intervalles allernes des élytres variés de taches cendrées et blanchâtres. Bande sutu- rale moins apparente... 47. ægyptiacus Capiomont. jj. Forme plus allongée. llytres maculées de brun et de gris sur les côtés el postérieu- ment, seulement. Bande suturale très-bien marquée............... 46. ponticus Capiomont. dd. Élytres dépourvues de tache où bande sulurale com- mune, ornées de chaque côlé d’une tache brune, latérale, triangulaire. .......... 50. plantaginis de Géer. 07. PHYTONOMUS PANDELLEI Capiomont. Oblongus, niger, squamulis griseis el fuscis certo silu cupreo-micantibus variegalus ; antennis rufo-piceis, arliculo 1° funiculi 2 longiore; rostro sal lenui, subcylindrico, arcualo, carinula elevata instructo; prothorace transverso, lateribus rolundato-amplialo, antice angustato, supra parum convexo, dense rugoso-punctulo, obscure cupreo trilinealo ; elytris oblongo- ovatis, subconvexis, sat fortiter striato-punctalis ; interstitiis convexis, subtililer coriaceis, uniseriatim selulosis, fusco cincreoque tessellatis. Long. 6 à 7 mill,; larg. 3 à 3 1/2 mill. Mas : Libiis anticis medio intus spinosis. Femina : _ — subdentatis. Oblong, noir, varié de squamules cendrées et brunälres, celles-ci ayant un reflet cuivreux,. 190 G. CAPIOMONT. Tête petite, convexe, noire, densément pointillée, à pubescence peu ser- rée, presque métallique. Yeux oblongs, subdéprimés, noirs. Rostre de la longueur du pronotum environ, subeylindrique, assez mince, arqué, muni d’une carène un peu élevée, ruguleusement pointillé, presque sillonné la- téralement et parallèlement aux scrobes, noir, garni à la base de quelques poils à reflets cuivreux, à peu près lisse et dénudé au sommet. Fossette interoculaire ovale, bien marquée ; sillon nasal court, oblong, un peu su- perficiel. Antennes insérées vers le sommet du rostre,. atteignant presque aux deux tiers du pronotum, d’un brun rougeâtre ; 4° article du funicule moi- tié aussi long que le 2%, celui-ci deux fois aussi long que le 3°, qui est environ aussi long que large, les suivants diminuant progressivement de longueur ; massue forte, ovale oblongue, rembrunie. Pronotum transversal, à peu près un tiers moins long que large, assez fortement arrondi et dilaté latéralement, resserré au sommet et à la base, un peu impressionné derrière les yeux, médiocrement convexe en dessus, densément et rugueusement ponctué; noir, couvert de poils squamiformes brunâtres, entremèlés de poils d’un cuivreux doré, plus visibles au milieu cet près des bords latéraux, où ils figurent trois lignes longitudinales un peu diffuses. Écussion triangulaire, bien apparent, à pubescence mé- tallique. Élytres ovales oblongues, une fois et demie aussi larges que le pronotum, environ trois fois aussi longues que lui, à épaules arrondies, mais pas effacées; très-peu élargies latéralement après celles-ci, surtout dans le mâle, diminuant de largeur après le milieu, un peu sinueuses avant l’ex- trémité, et terminées en pointe obtusément arrondie ; médiocrement con- vexes en dessus, un peu déclives postérieurement, assez fortement striées- ponctuées de points longs et peu rapprochés ; noires, variées de cendré et de brunâtre ; intervalles convexes, finement chagrinés, ayant chacun une série de soies assez longues, presque couchées, de la couleur des écailles sous-jacentes. Dessous du corps noir, à pubescence fine et peu serrée, d’un gris bru- nâtre, un peu métallique; abdomen finement chagriné. Pieds assez ro- bustes, d’un brun de poix. garni de poils grisâtres; cuisses légèrement en massue; tibias un peu épais, recourbés intérieurement avant l'extrémité ; tarses et ongles grands, articles des tarses velus et dilatés. Le mâle diffère de la femelle par la forme plus élancée, le corps plus étroit, le pronotum moins transversal, les élytres plus parallèles, leur ponctuation sériale plus profonde et moins serrée, et le dernier segment de l'abdomen beaucoup plus étendu d’arrière en avant que les deux pré- Révision des Hypérides. 191 cédents réunis, tandis que, dans la femelle, c’est le contraire qu’on ob- serve. Enfin les tibias antérieurs du mâle sont plus grèles, plus allongés, munis en dedans et à peu près aux trois cinquièmes de leur longueur d’une dent spiniforme, plus ou moins prononcée selon les individus, mais toujours très-évidente. Chez la femelle, cette sorte d’épine est remplacée par une dilatation interne, un peu anguleuse, mais jamais spiniforme. Cette espèce est exclusivement pyrénéenne. Elle a été trouvée dans les environs de Bagnères-de-Bigorre par feu Delarouzée, et par MM. von Bruck, Ch. Brisout de Barneville, Grenier, Pandellé et de Bonvouloir. Elle portait dans la collection de ce dernier le nom de Phyt. Pandellei, que je lui ai laissé, celte dénomination me paraissant parfaitement justifiée par les nombreuses découvertes entomologiques dont nous sommes redevables aux intelligentes recherches de notre collègue M. Pandellé. 938, PHYTONOMUS POLYGONI Fabricius. Oblongo-ovatus, niger, squamulis cinereis Lectus, fusco-lincatus ; anten- nis rufo-piceis, arliculo 1° funiculi 2 duplo fere longiore; rostro subte- nui, arcualo, subangulalo ; prothorace lalitudine maxima sensim breviore, latcribus rotundato-ampliato, sat convexo, conferlim ruguloso-punctato, fusco-squamoso, albido-trilineato ; elytris oblongo-ovatis, lateribus sub- compressis, supra subtililer coriaceis, striato-punclatis, cinerco-squamosis; énlerstilio lertio basi, quartlo-sextoque ante apicem fusco-lincatlis, sutura postice fusco-notata ; tibiis anticis medio inlus denticulatis. Long. 5 à 7 mil; larg. 3 mill. Curculio polygoni Fabricius, Systema Eleuth., If, p. 500. _ — Herbst, Coléopt., VI, p. 242, tab. 77, fig. 10. Hypera arator Stephens, Britan. Entom., IV, p. 95. Phylonomus polygoni Schônherr IF, p. 388. Ovale oblong, noir, d’un gris plus ou moins clair, avec trois lignes fon- cées sur les élytres. Tête moyenne, convexe, finement pointillée, noire, à pubescence fauve brunâtre. Yeux oblongs, déprimés, bruns, Rostre pas tout à fail aussi long que le pronotum, arqué, subanguleux, un peu épais, très-finement poin- 192 G. CAPIOMONT. tillé, à pubescence blanchâtre, assez épaisse à la base, très-rare au som- mel. Fossette interoculaire oblongue, peu marquée. Sillon nasa! allongé, linéaire, ordinairement superficiel. Antennes aussi longues que la tête et le pronotum réunis, assez épaisses, d’un brun ferrugineux ; 4% article du funicule presque moitié plus long que le 2°, celui-ci une fois et demie aussi long que large, les suivants lrès-courts, serrés. Massue forte, ovale, acuminée, rembrunie. Pronotum évidemment plus large que long dans le màle, presque trans- versal dans la femelle, assez fortement dilaté et arrondi sur les côtés chez celle-ci, beaucoup moins dans l’autre sexe, resserré et fortement échancré au sommet, lobé derrière les yeux, peu convexe, densément et ruguleusement pointillé, noir, garni d’écailles d’un brun plus ou moins obscur, et orné, au milieu et près des bords latéraux, de trois lignes longitudinales blanchâtres, celle du milieu ayant le plus souvent un reflet métallique. Écusson assez grand, triangulaire, d’un blanc nacré. Elytres ovales oblongues, une fois el demie aussi larges que le prono- tum, plus de trois fois aussi longues que lui, à épaules accentuées, un peu déprinées sur les côtés en arrière de celles-ci, presque parallèles dans les deux premiers tiers de leur longueur, diminuant ensuite régulièrement de largeur et terminées en s’arrondissant ; peu convexes en dessus, assez fortement ponctuces-striées, avec les intervalles un peu relevés et fine- ment chagrinés; noires, revêlues de squamules grisàtres ; ornées sur la suture de petites taches brunatres, et sur les 5°, 4° et 6° intervalles de trois lignes de même couleur, celle du 3° intervalle s'étendant de sa base jusqu’au tiers de sa longueur, celles des 4° et 5° partant du 4% tiers et couvrant en arrière tout le reste de l'intervalle. Dessous du corps noir, garni d’écailles d’un gris cendré; abdomen très- finement pointillé. Pieds assez robustes, à puhescence cendrée; cuisses en massue ; Libias antérieurs renflés et munis à leur partie moyenne el interne d’une petite dent, quelquefois très-aiguë chez les mâles, d’autres fois réduite chez les femelles à un renflement subdentiforme ; tarses assez fortement dilatés, d’un ferrugineux obscur; ongles rougeûtres, Le mâle diffère de la femelle par les caractères communs à toutes les espèces du même groupe, Gette espèce est très-facile à reconnaître au dessin de ses élytres, qui ne varie jamais, si ce n’est par la teinte plus ou moins foncée des parties rembrunies, et surtout à la dent, dont les tibias antérieurs sont armés au côté interne, dent qui ne disparait jamais complétement. Elle est commune dans toute l’Europe ; on la renconire également en Algérie. Sa larve vit sur différentes plantes de Ja famille des Caryophyllées. Révision des Hypérides. 195 39. PHYTONOMUS ELONGATUS Paykull. Elongalus, niger, breviter setosus, griseo vel cinereo-squamosus ; anten- nis ferrugineis, articulo 1° funiculi 2° paulo longiore ; rostro crassius- culo, Ssubcylindrico, arcuato, evidentius carinato, confertim ruguloso- punctulato; prothorace latitudine maxima in mare vix, in fenuna sensim brevidre, lateribus rotundato, dorso planiusculo, rugoso-punctato, griseo- squamoso, obsolete pallido-trilineato ; elytris elongato-ovalibus, punctato- sulcatis, griseo-squamosis ; interstiliis Subcostalis, alternis pallidioribus, obsolete fusco-notalis ; pedibus nigris, griseo-squamosis Long. 5 à 7 4/2 mill.; larg. 2 1/2 à 3 1/2 mill. Curculio elongatus Paykull, Faun. Suec., II, p. 256. Hypera mutabilis Germar, Mag. Zool., IV, p. 342. Phyl. elongatus Schônherr, t. II, p. 374. Phyt. punctulatus Dejean in museo. Allongé, noir, revêtu d’écailles piliformes cendrées ou grisatres et garni de soies courtes, assez raides et mi-couchées. Tête assez forte, convexe, pointillée, noire, à pubescence grisàtre. Yeux oblongs, saillants, noirs. Rostre deux fois aussi long que la tête, peu épais, presque cylindrique, légèrement arqué, finement pointillé, évidemment caréné, noir, à pubescence d’un cendré argenté, plus serrée à la base, presque lisse et dénudé au sommet. Fossette interoculaire cvaie, peu vi- sible. Sillon nasal ovale, assez large et profond. Antennes insérées vers le sommet du rostre, un peu plus longues que le pronotum et la tête réunis, ferrugineuses ; 1° article du funicule allongé, un peu plus long que le 2°, celui-ci au moins deux fois aussi long que large, les suivants plus courts que larges. Massue grande, ovale oblongue, acuminée, rembrunie, Pronotum seulement un peu plus court que large dans le mâle, à peu près d’un tiers plus large que long dans la femelle, très-arrondi sur les côtés, peu convexe en dessus, assez fortement pointillé, noir, revêtu d’é- cailles piliformes grisätres, et orné au milieu et près des bords latéraux de trois lignes longitudinales d’un blanc päle, souvent peu apparentes. Écusson petit, triangulaire, d'un cendré brillant. Le Série, TOME VIII 13 194 G. CAPIOMONT. Élytres en ovale allongé, un tiers plus larges que le pronotum, environ quatre fois aussi longues que lui, subparallèles sur les côtés dans les deux premiers tiers de leur longueur, diminuant ensuite régulièrement de lar- geur et terminées en s’arrondissant; peu convexes antérieurement, dé- clives postérieurement ; très-profondément ponctuées-sillonnées ; noires, recouvertes de squamules d’un gris plus ou moins roussätre ; intervalles subcostiformes, finement chagrinés, les alternes ordinairement d’une cou- leur plus pâle, et notés de quelques macules ponctiformes brunâtres, sou- vent très-peu visibles. Dessous du corps noir, garni d’écailles d’un cendré brillant. Abdomen finement chagriné. Pieds assez robustes, noirs ; cuisses en massue; tibias assez épais ; tarses couleur de poix. Tout l’insecte est en outre porteur de soies courtes, raides, inclinées en arrière, presque appliquées, disposées sur deux ou trois rangs sur les in- tervalles des élytres et plus visiblement sur les impairs, assez éloignées et placées sans ordre sur les autres organes. Le male est plus petit et plus étroit que la femelie: il a le pronotum plus long et moins large, les élytres plus fortement sillonnées, avec les points des sillons plus grands, plus espacés. 11 présente d’ailleurs tous les caractères sexuels propres aux mâles du même groupe. Le Phyt. elongatus varie du cendré au gris plus ou moins roussâtre ; les écailles ont ordinairement un reflet métallique. La couleur des téguments est tantôt noire, tantôt couleur de poix, rare- ment ferrugineuse. Généralement la taille n'excède pas 7 à 8 mill.; mais on rencontre des ndividus qui atteignent jusqu’à 41 mill. On trouve cette espèce dans tout le nord de l’Europe, en Angleterre, en Belgique et dans le nord de la France. Ge n’est pas lui qui est le Phyt. elongatus Au Catalogne Dejean, mais bien le mâle du Phyt. suspiciôsus Herbst. 40. PHYTONOMUS suspICIOSUS Herbst, Ovalus, niger, dense cinereo-squamosus ; antennis rufo-piceis, articulo 4° funiculi ® sensim longiore; rostro lenui, subcylindrico, parum arcuato, vix carinulo, ruguloso-punctulato; prothorace convexo, utrinque rotundato, Révision des Hypérides. 199 ruguloso-punctululo, cénereo-squamoso, nigro bivittalo; elytris ovalibus, convexts, sat fortiter punclalo-striatis, cinereo-squamosis, plus minusve nigro variegalis ; Sulura postice margineque exlerno sæpius albicantibus. Long. 4 à 7 mill.; larg, 2 4/9 à 4 mill. Curculio suspiciosus Herbst, Coléop. F VI, p. 260. Hypera suspiciosa Germar, Mag., IV, p. 3/41. Rhynchænus meles Gyllenhal, Insect. Suec., IE, p. 97. Phytonomus suspiciosus Schônherr, & IE, p. 372. Tête médiocre, convexe, finement pointillée, noire, à pubescence cen- drée. Yeux oblongs, déprimés, bruns. Rostre un tiers moins long que le pronotum, un peu épais, cylindrique, presque droit, subcaréné, ruguleu- sement pointillé, noir, garni de poils cendrés, très-épais à la base, presque dénudé au sommet. Fossette interoculaire oblongue, assez bien marquée. Sillon nasal allongé, linéaire, plus ou moins visible, quelquefois peu dis- linct. Antennes insérées vers le sommet du rostre, de la longueur de la tête et du pronotum réunis, d’un ferrugineux obseur; 1% article du funicule un tiers plus long que le 2°, celui-ci une fois et demie aussi long que large, les suivants beaucoup plus courts. Massue grande, ovale, rem- brunie. Pronotum de longueur très-variable, ordinairement sensiblement plus large que long, surtout chez la femelle (mais, je le répète, des plus va- riables sous ce rappori), régulièrement arrondi sur les côtés, assez res- serré au sommet et plus fortement qu’à la base, très-convexe, densément et régulièrement pointillé, couvert de squamules piliformes cendrées, avec deux larges bandes longitudinales noirâtres, séparées au milieu par une ligne étroite d’un blanc argenté. Écusson très-petit, triangulaire, à pubes- cence blanchâtre. Élytres ovales allongées 4, ovales ®, une fois et demie aussi larges que le pronotum, plus de trois fois aussi longues que lui, à épaules arrondies, nullement élargies après celles-ci dans le mâle, assez fortement au con- traire dans la femelle, ayant leur plus grande largeur vers les trois cin- quièmes postérieurs, diminuant ensuite de largeur et obtusément arrondies à l'extrémité; convexes, forlement ponctuées-striées, avec les intervalles relevés et évidemment chagrinés; noires, revêtues de squamules cendrées, plus pâles le long de la partie postérieure de la suture et sur la marge 196 G. CAPIOMONT. extérieure, et variées de petites macules ponctiformes noirtres, le plus souvent disposées sans ordre. Dessous du corps noir, garni ainsi que les pieds d’écailles blanchâtres, un peu argenlées et parsemées de petites mouchetures noirâtres. Ventre finement chagriné., Pieds noirs, assez robustes ; cuisses en massue; ti- bias un peu épais ; tarses assez dilatés, d’un brun de poix ainsi que les ongles. Le mâle est très-différent de la femelle ; il est au moins un tiers moins large, presque semblable par la forme au mâle de l’elongatus, mais rela- tivement plus court et plus convexe. Il est d’ailleurs très-facile à séparer de la femelle par son abdomen impressionné longitudinalement au milieu et dont le dernier segment est aussi étendu d’arrière en avant que les deux précédents réunis, ce qui n'existe pas chez la femelle, et par ses ti- bias antérieurs très-fortement recourbés et sinueux intérieurement avant l'extrémité. Les variétés de cette espèce sont tellement nombreuses qu'il est im- possible de les signaler toutes, méme sommairement, Je me borne donc à distinguer les suivantes : îo Vestiture d’un gris uniforme, à part deux bandes obscures sur le pronotum, et la marge extérieure un peu plus pâle. 2° Semblable à la précédente ; mais la vestiture, au lieu d’être grise ou cendrée, est d’un roux clair, ordinairement métallique. 3° Comme les précédentes, mais les bandes du pronotum sont très- noires, avec une tache suturale de même couleur à la base des élytres. 4° Semblable au n° 3, mais la tache suturale est plus prononcée, et ayant de plus, sur les élytres, une bande submarginale postérieure et oblique, formée par l’agglomération de macules noires très-rapprochées. Dans ces deux dernières variétés l’extrémité de la suture et la marge extérieure sont plus visiblement blanchâtres. Les individus à écailles d’un roux pâle offrent aussi les variétés 8 et 4; mais les taches obscures sont très-obsolètes. Le Phyt. suspiciosus Se trouve partout en Europe, même dans la Russie d'Asie. Je rapporte au suspiciosus les Phyt. punclifer et subflavus Schünherr inédits. Je n’ai pu, malgré un examen attentif, y découvrir d'autre diffé- rence avec la variété n° 4 de l’espèce actuelle qu’une diminution insigni- fiante dans la longueur du rostre. Révision des Ilypérides. 197 Fai même été tenté de supprimer entièrement le Phyt. dorsatus Sch. comme espèce, tant le type ressemble au Phyt. suspiciosus par l'ensemble de ses caractères ; mais sa couleur est tellement exceptionnelle que j'ai cru devoir le conserver jusqu’à ce qu’on ait trouvé des passages qui justi- fient sa supppression. En voici la diagnose : HA. PHYTONOMUS DORSATUS Schônherr. Ovatus, niger, squamulis pallidis, orichalceo-micantibus tectus ; anten- nis piceis, articulo À° funiculi 2° sensim longiore ; roslro breviore, cras- siusculo, Subarcuato, confertim punctulato, breviter carinalo ; protho- race latitudine media vix breviore, laleribus rotundato-amplialo, sal con- vexo, confertissime punclulato, suturate nigro, lateribus léneaque dorsuli angusta orichalceo-micantibus; elytris obovatis, convexis, sat profunde punclato-strialis, pallide orichalceo-squamosis, fusco-nolatis, albo-margi- natis ; plaga suturali communi ad basim nigricante, sutura postice palli- diore ; pedibus nigris. Long, 6 mill.; larg, 3 mill, Phyt. dorsatus Gyllenhal in Schônherr, t, 11, p. 378. Le type est une femelle qui ne diffère du suspiciosus $ que par sa cou- leur et la brièveté de son rostre,. La tête et la base du rostre sont revêlues de poils d’un roux doré ; le pronotum est noir sur le disque avec les côtés et une ligne médiane étroite d’un roux doré, Les élytres sont noires, recouvertes de poils d’un fauve doré clair, avec la marge extérieure d’un beau blanc; la suture est largement noirâtre antérieurement, un peu blanchâtre, au contraire, vers l'extrémité, et les intervalles sont maculés de brun noirâtre, plus sensi- blement vers la partie postérieure, En dessous, la vestiture est d’un blanc métallique, à reflets dorés. Je n'ai vu que le type qui provient de la Daourie, Près du Phyl. suspiciosus doit prendre place une espèce non décrite dans l'ouvrage de Schônherr, que j'ai trouvée indiquée dans sa collection sous le nom de Phyt. lepidus, et dont voici la description : 198 G. CAPIOMONT. 42, PHYTONOMUS LEPIDUS Schônherr inédit. Oblongo-ovatus, niger, squamulis orichalceis, nitidis, dense tectus, nigro variegalus ; anlennis ferrugincis, articulo 1° funiculi 2° paulo longiore ; rostro crassiusculo, subcylindrico, vix œ'cuato, dense punctulato, obsolelo carinalo, oculis in fronte magis distantibus : prothorace latitudine media vix breviore, laleribus rolundalo, convexo, confertissime punclulato, ori- chalceo et nigro variegatlo, obsolele fusco-bivitlato ; elytris ovalibus, con- vexis, Sal fortiter punctalo-strialis; énlerstiliés subconvexis, subtililer alutaceis, orichalceo nigroque variegatis ; pedibus rufo-ferrugineis, tarsis fuscescentibus. Long. 7 mill.; larg. 4 mill. Phylonomus lepidus Schünherr in museo. A tout à fait l'aspect d’une grande femelle de suspiciosus. Tête assez forte, convexe, pointillée, noire, à pubescence d'un fauve doré, Yeux oblongs, déprimés, bruns, moins rapprochés sur le front que dans le suspiciosus. Rostre un peu épais, subeylindrique, légèrement arqué, à peine caréné, ruguleusement pointillé, noir, à pubescence d’un fauve doré, assez serrée à la base, très-clairsemée au sommet. Fossette inter- oculaire ovale, assez bien marquée. Sillon nasal allongé et peu large, mais peu profond. Antennes insérées vers le 1‘tiers du rostre, de la longueur de la tête et du pronotum réunis, ferrugineuses ; 4% article du funicule seulement un peu plus long que le 2°, celui-ci deux fois au moins aussi long que large, les suivants courts, à peine aussi longs ou même moins longs que larges. Massue grande, ovale oblongue, acuminée, rembrunie, Pronotum presque aussi long que large, très-arrondi latéralement, for- tement convexe en dessus, finement et très-densément pointillé, noir, varié de squamules noires et d’un fauve doré, avec deux bandes discoi- dales obscures, peu apparentes, séparées au milieu par une ligne d’un vert cuivreux, plus visible à ses extrémités, Écusson petit, triangulaire, d’un vert cuivreux. llytres moins de deux fois aussi larges que le pronotum, plus de {rois fois aussi larges que lui, à épaules arrondies, augmentant médiocrement Révision des Hypérides. 199 de largeur sur les côtés après celles-ci, jusqu'aux trois cinquièmes de leur longueur, diminuant ensuite régulièrement de largeur et obtusément ar- rondies à l'extrémité; fortement convexes, assez profondément ponctuées- striées, avec les intervalles convexes, finement chagrinés ; noires, recou- vertes d’écailles d’un fauve doré brillant, et variées de macules noirâtres, disposées assez irrégulièrement, mais plus apparentes vers l'extrémité des intervalles. Dessous du corps revêtu d’écailles en partie d’un blanchâtre doré, en partie brunâtre; abdomen très-finement pointillé avec une large bande noirâtre, longitudinale au milieu, et le dernier segment abdominal trans- versalement impressionné. Pieds assez grands, d’un rouge ferrugineux clair ; tibias peu épais, assez longs; tarses fortement dilatés, rembrunis ainsi que les ongles. A une très-forte loupe, les macules noirâlres des élytres paraissent for- mées par la réunion de petites toufles de poils raides, et fortement incli- nées en arrière, L'individu que j'ai vu, et qui est une femelle, ressemble beaucoup au premier aspect à une grande femelle de suspiciosus ; mais elle est très- distincte par sa taille, par sa couleur, par ses yeux moins rapprochés sur le front, ce qui fait paraître celui-ci moitié plus large; par son pronotum plus finement pointillé et par ses pieds complétement d’un ferrugineux clair, à l'exception des tarses, qui sont presque noirs. Celte coloration des pieds ne se retrouve dans aucun des vrais suspi- ciosus, même chez les individus immatures. Habite la Daourie. 43. PHYTONOMUS MURINUS Fabricius, Oblongo-ovatus, niger, selulosus, squamulis obscure griscis dense tectus; antennis ferrugineis, articulo 1° funiculi 2 paulo longiore; rostro tenui, subcylindrico, vix arcuato, obsolete carinato ; prothorace transverso, late- ribus valde rotundato-ampliato, supra convexo, sat fortiter ruguloso- punctalo, fusco bivillalo; elytris ovatis, supra convexis, cvidentius punc- lato-striatis, inlerslitiis subconveæxis, allernis pallidioribus, fusco notatis, sulura basi fusco plagiata; libiis lursisque ferruginets. Long. 4 1/2 à 7 mill.; larg. 2 4/2 à 3 mill. 200 G. CAPIOMONT. Curculio murinus Fabricius, Syst. Eleuth., IT, p. 520. _ — Herbst, Coléopt., VI, p. 492. Hypera murina Germar, Mag. Z001, IV, p. 341. — — Stephens, Brit. Entom., IV, p. 383. Phytonomus murinus Schônherr, t. Il, p. 383. — nsidiosus Bohemann in Schôünherr, t. If, p. 382. — brunnipennis var. 8 Schônherr, t. VI, p. 379. Tête moyenne, convexe, finement pointillée, noire, à pubescence d’un gris foncé. Yeux oblongs, subdéprimés, bruns. Rostre mince, un peu moins long que le pronotum, subeylindrique, presque droit, un peu ca- réné, très-finement pointillé, noir, garni d’une pubescence grisàtre, plus serrée à la base, presque lisse et dénudé au sommet. Fossette interocu- laire ovale, assez bien marquée ; sillon nasal long, étroit, profond. Antennes insérées vers le 1° tiers du rostre, plus longues que la tête et le pronotum réunis, ferrugineuses ; 1° article du funicule à peu près un tiers plus long que le 2, celui-ci au moins deux fois aussi long que large, les 3° et 4° à peine aussi longs que larges, les suivants courts, lransversaux. Massue grande, ovale oblongue, acuminée, rembrunie, Pronotum un tiers plus large que long, fortement dilaté et arrondi sur les côtés, resserré au sommet plus qu'à la base, convexe en dessus, un peu ruguleusement ponclué, noir, recouvert de squamules et d’une pu- bescence grisàtres, et orné sur le disque de deux bandes longitudinales brunâtres, séparées au milieu par une ligne étroite d'un cendré mélal- lique. Écusson petit, blanc ou vert argenté. Élytres ovales oblongues, une fois et tiers aussi larges que le pronotum, environ quatre fois aussi longues que lui, à épaules un peu senties, quoique très-arrondies ; peu élargies latéralement après celles-ci, presque d’égale largeur dans les trois premiers cinquièmes de leur longueur, rétré- cies ensuite régulièrement et oblusément arrondies à l'extrémité ; visible- ment convexes en dessus, assez fortement ponctuées-striées ; noires, revê- tues de squamules grisâtres avec les intervalles alternes plus pâles et notés de quelques taches ponctiformes branàtres; une tache commune, d'un brun plus ou moins foncé, couvre, à la base des élytres, les trois premiers intervalles de chaque côté de la suture, et s'étend jusque vers les deux tiers de leur longueur. Tous les intervalles sont garnis de soies longues, assez grossières, fortement inclinées en arrière, grises ou de couleur obscure, selon la nuance claire ou foncée des écailles sous- jacentes, celles des intervalles impairs plus nombreuses et plus allongées. Révision des Iypérides. 201 Dessous du corps noir, varié de gris et de brun; abdomen finement pointillé; pieds assez robustes, à pubescence grise; cuisses en massue, rembrunies ; tibias et tarses ferrugineux. Le mâle diffère de la femelle par le corps plus étroit, la ponctuation des élytres plus profonde et plus espacée, les intervalles alternes plus bombés, par l'abdomen largement et longitudinalement impressionné dans son milieu, et par ses tibias antérieurs plus fortement sinueux au côlé in- terne avant l'extrémité, Le Phyt. murinus Varie considérablement, non-seulement par la cou- leur des téguments, qui sont noirs, bruns, rouges, couleur de vermillon ou teslacés, mais aussi par le dessin des élytres ; tantôt la tache suturale de la base est très-apparente et s'étend jusqu'aux deux tiers postérieurs comme dans l'individu que j'ai pris pour type d’après Germar; tantôt elle est à peine indiquée à la base par une teinte plus obscure; quelquefois les intervalles alternes sont très-également marqués sur un fond pâle de petits points brunâtres; d’autres fois ces points ne s’aperçoivent qu’à l’ex- trémité de la suture; souvent aussi le 6° intervalle est rembruni dans une portion assez grande de son étendue, de façon à simuler une fascie longi- tudinale qui n’atteint ni le sommet, ni la base de l’élytre, Enfin, selon les individus, la couleur des écailles est cendrée, grise, fauve, brune, roussätre, el offre le plus ordinairement des reflets métalliques. Les petits individus de cette espèce ont beaucoup de ressemblance avec certaines formes du Phyt. variabilis; mais on les distingue surtout de ce dernier à leur corps moins trapu, à leur rostre plus mince, à leur prono- tum transversal, même dans le mâle, ce qui n’a jamais lieu dans ce sexe chez le variabilis. Je rapporte avec doute au nurinus Cerlains Phylonomus ®’Algérie qui, avec une taille plus petite, ont tous le pronotum plus fortement ponctué, les soies des interstries plus grossières, les points des inters- tries mieux marqués et quelques autres différences moins sensibles, qui paraîtraient devoir suffire pour légitimer la création d’une espèce; mais je n'ai pas eu assez d'individus sous les yeux pour pouvoir me prononcer. Je l'ai indiquée dans ma collection comme une variété du puurênus, que j'ai baptisée du nom d’algiricus. Le Phyl. murinus est une espèce extrêmement répandue, Elle habite toute l'Europe, l'Algérie, l'Égypte, la Turquie d'Asie et l'île de Madère, Le Phyl. brunnipennis Var. 8 de Schônherr est un murinus dont les téguments des élytres sont d’un beau rouge vermillon légèrement bordé 209 ñ, CAPIOMONT. de noir, mais qui ne diffère d’ailleurs aucunement du type. Cette variété n'est pas rare en Espagne et en Sicile, et se rencontre aussi parfois dans le midi de la France. Sa larve vit sur le Medicago sativa. (Voir aux généralités.) ici prend place un Phytonomus qui, bien qu'étranger aux localités habitées par les autres espèces du genre, en possède néanmoins tous les caractères essentiels (1), e 13 bis. PHYTONOMUS SUBCOSTATUS Capiomont. Oblongus, niger, squamulis piliformibus umbrinis, certo situ metal- lico-micantibus, dense tectus ; antennis pedibusque piceis ; rostro mediocri, subcylindrico, parum arcuato ; oculis ovatis, prominulis ; thorace latitu- dine maxima sensim breviore, lateribus vix ampliato, apice angustato, angulis posticis rectis, umbrino-squamoso, obsolete pallido-trilineato ; ely- très oblongo-ovatis, valde punctato-striatis, subsulcatis, umbrino-squamo- sis ; interstitiis elevatis, alternis fusco-notatis, albo nigroque uniscrialim selosis. Long. 6 mill.; larg. 2 1/2 mill. Ressemble un peu à certaines variétés du variabilis, mais beaucoup plus grand, de la taille des grands individus du #urinus, el très-différent d’ailleurs de tous les deux par la forme des stries des élytres, celle des scrobes et la disposition des soies sur les interstries. Xostre et antennes à peu près conformés comme chez le murinus, à l'exception des scrobes, qui sont moins directement dirigées vers l'œil et un peu plus courbées en dessous. Espace interoculaire deux fois plus grand que dans cette espèce, Yeux moins oblongs, plus ovales et visible- ment saillants. Pronotum semblable à celui du brunneïpennis, mais moins plan en des- sus et plus redressé sur les côtes à la base, Élytres oblongues ovales, très-fortement ponctuées-striées, presque sil- (1) Ce fait n’est pas aussi exceplionnel que je l’avais cru d’abord, car j'ai vu depuis des Phyt. murinus, brunneipennis' et variabilis, originaires de la Perse, de l’Indouslan, ete, Révision des Hypérides. 203 lonnées, ayant quelque ressemblance avec celles de l'elongatus ; intervalles subcostiformes ; elles sont couvertes de poils fauves à reflets métalliques, el ornées sur les intervalles allernes de petites taches arrondies de cou- leur noire, Ces derniers intervalles ont chacun une série de soies assez longues, mi-dressées, blanches ou noires selon que les parties sous-ja- centes sont claires ou foncées. Abdomen finement pointillé ridé, à pubescence d’un fauve brunâtre. Pieds peu robustes, couleur de poix, couverts d’une fine pubescence d’un gris fauve à reflets métalliques ; cuisses en massue; tibias antérieurs dila- tés à l'extrémité et un peu sinueux en dedans avant celle-ci; tarses mé- diocres, assez fortement dilatés ; ongles courts. Je n'ai vu qu'un seul individu de cette espèce. Il appartenait à M, Ach, Deyrolle et provenait de Shanghaï. Quoiqu'il soit en assez mauvais élat, il est cependant facile à distinguer de tous ses voisins par sa couleur, la largeur et la profondeur des stries des élvtres, la forme des scrobes, celle des yeux, elc. D'après la conformation des tibias et la grandeur respective des der- niers segments de l'abdomen (5° aussi grand que 3-4 réunis), l'individu examiné doit être un male. 4. PHYTONOMUS BRUNNEIPENNIS. “Oblongo-ovatus, rufo ferrugineus vel rufo-piceus, squamulis dilute brunneis tectus; antennis ferrugineis, articulo À° funiculi 2 fere duplo longiore ; rostro tenui, cylindrico, subrecto, carinato : prothorace latitu- dine maxima vix breviore, lateribus modice rotundato-ampliato, vix con- vexo, sublililer crebre punctulato, fusco-squamoso, obsolete pallido trili- nealo; elylris ovalis, dorso plantusculis, sublililer punctato-striatis ; ün- lerstiliis convexis, allernis uniscrialin selosis, obsolelius fusco-notatis, plaga suturali basalique fuscescente ; pedibus rufis. Long. 5 à 6 mill.; larg, 2 4/2 à 3 4/2 mill, Bohemann in Schôünherr, { IT, p. 881. Tête petite, convexe, ferrugineuse, finement pointillée, brune, à pu- bescence grisätre, Yeux oblongs, déprimés, noirs. Rostre plus petit que le pronotum, presque cylindrique, assez mince, lécèrement arqué, un peu 20! G. CAPIOMONT. caréné, densément pointillé, rougeâtre, à pubescence grisàtre, plus rare au sommet. Fossette interoculaire oblongue, peu visible. Sillon nasal peu allongé, presque linéaire, superficiel, Antennes insérées vers le sommet du rostre, un peu plus longues que la tête et le pronotum réunis, assez minces, d'un rouge ferrugineux; 1% article du funicule au moins un tiers plus long que le 2°, celui-ci près de deux fois aussi long que large, les suivants courts, serrés. Massue grande, ovale, acuminée, quelquefois un peu rembrunije. Pronotum à peine plus court que large, légèrement arrondi et dilaté sur les côtés, resserré en avant, ayant les angles postérieurs un peu sail- lants; peu convexe, très-densément pointillé, d’un rouge brun, recou- vert de poils écailleux d’un fauve brunâtre, avec trois lignes d’un blanc grisâtre, peu marquées, situées au milieu et près des bords latéraux, celle du milieu ordinairement à reflet métallique. Écusson assez grand, triangulaire, d’un cendré blanchätre. Élytres deux fois aussi larges que le pronotum, près de quatre fois aussi longues que lui, à épaules un peu anguleuses ; presque parallèles sur les côtés dans les deux premiers tiers de leur longueur, diminuant en- suite régulièrement de largeur et obtusément arrondies à l’extrémité; un peu planes sur le dos en avant, faiblement ponctuées-striées, avec les intervalles un peu convexes, finement chagrinés; d’un rouge ou d’un brun ferrugineux, recouvertes d’écailles d’un brun grisàtre, avec les in- lervalles impairs munis chacun d’une série de soies longues, grisâtres, inclinées en arrière, et de quelques taches brunâtres très-peu apparentes. La base de la suture est couverte par une tache oblongue, s'étendant de chaque côté jusqu'au 2° intervalle, de couleur brune, mais peu tranchée. Dessous du corps d'un ferrugineux obscur, à pubescence grisâtre ; ab- domen très-finement pointillé. Pieds assez robustes, rouges, garnis de poils d’un gris obscur; cuisses en massue, ordinairement rembrunies en dessous; tibias assez minces ; tarses et ongles médiocres. Le mâle diffère de la femelle par les caractères sexuels propres à tout le groupe. Le Phyt. brunncipennis habite l'Égypte, l'Abyssinie et l’Indoustan. Je ne crois pas qu'il ait jamais été rencontré en Europe. Tous les Phylono- mus de cetle dernière provenance qui étaient étiquetés du nom de brun- neipennis dans les collections, voire même la variété de l'ouvrage de Schônherr indiquée comme provenant de Sicile, étaient des rrurinus. IL est facile à distinguer de celui-ci par sa taille moindre, par son pro- Révision des Hypérides. 205 notum un tiers moins large, plus densément et plus finement ponctué, par ses élytres plus anguleuses aux épaules, plus planes en dessus, fai- blement ponctuées-striées, avec les points des stries plus nombreux et plus rapprochés, par sa vestiture plus soyeuse, moins grossière, etc. IL est plus aisé de le confondre avec certains variabilis de grande taille qui ne s’en séparent que par la ponctuation de leur pronotum mieux marquée, plus forte, par leur corps plus trapu et plus convexe, moins anguleux latéralement, par la disposition du dessin des élytres, et par les épaules plus accentuées. 45. PHYTONOMUS VARIABILIS Herbst. Oblongo-ovatus, nigro-piceus, cinerco-squamulosus, breviler pubescens ; anlennis ferrugineis articulo 1° funiculi 2° sensim longiore ; rostro me- diocri, parum arcuato, obsolete carinato ; prothorace latitudine maxima breviore, subdepresso, lateribus rotundato, supra dense punctulato, vittis duabus dorsalibus punctoque utrinque fuscis ; elytris punctalo-striatis, convexis, cénereo-squamulosis, obsoletius fusco-punctatis, sutura a basi ul- tra medium late fusco-plagiala; tibiis tarsisque ferrugineis. Long. 4 à 5 mill.; larg. 2 à 3 mill. Curculio variabilis Herbst, Coléop., VI, p. 263, tab. 80, fig. 1. Rhynchænus variabilis Gyllenhal. Phylonomus variabilis Schônherr, L II, p. 384. — murinus, plantaginis, pars, Dejean in museo. — parcus Gyllenhal in Schônherr, t. II, p. 390. Tête assez forle, convexe, finement pointillée, noire, à pubescence gri- sàtre. Yeux oblongs, déprimés, bruns. Rostre à peine plus long que la tête, un peu épais, légèrement arqué, subcaréné, densément pointillé, à pubescence grise, assez serrée à la base, très-rare au sommet, Fossette interoculaire ovale, peu marquée. Sillon nasal court, superficiel, souvent peu apparent. Antennes insérées vers le sommet du rostre, de la longueur de la tête et du pronotum réunis, ferrugineuses ; 1°° article du funicule un tiers plus long que le 2°, celui-ci deux fois aussi long que large, les suivants très- 206 G. CAPIOMONT, courts, serrés, Massue ovale oblongue, acuminée, ordinairement rem- brunie. Pronotum un peu moins long que large, surtout dans la femelle, arrondi sur les côtés, plus resserré au sommet qu’à la base, un peu convexe en dessus, densément et finement pointillé ; noir, revêtu de squamules et d’une pubescence grisätres, avec deux bandes longitudinales sur le disque, d’un fauve brunâtre, séparées au milieu par une ligne d’un cendré ar- genté ; de chaque côté, vers le tiers antérieur du bord latéral, on aperçoit une petite tache ponctiforme brunâtre. Écusson petit, triangulaire, blan- châtre. Élytres une fois et demie aussi larges que le pronotum, environ quatre fois aussi longues que lui, à épaules arrondies, peu dilatées latéralement après celles-ci, diminuant de largeur après le milieu et terminées en s’ar- rondissant ; médiocrement convexes en dessus, faiblement ponctuées- striées, avec les intervalles presque plans, finement chagrinés ; d’un noir de poix, recouvertes de squamules grisâtres ordinairement plus claires sur les intervalles alternes, qui sont ornés postérieurement, ainsi que la suture, de macules ponctiformes noirâtres, formées par de petites touffes de poils courts, visibles seulement à la loupe. Une grande tache suturale, commune et assez large, s'étend depuis la base des élytres jusque vers les 3/4 de leur longueur; sur les intervalles on distingue des soies assez longues, inclinées en arrière, tantôt noires et tantôt blanches, selon la teinte foncée ou claire des écailles sous-jacentes. Dessous du corps noir, à pubescence grisàtre. Abdomen finement chagriné. Pieds assez robustes, courts, garnis de petits poils d’un gris blanchätre ; cuisses noires, en massue ; tibias et tarses ferrugineux. Les mâles diffèrent des femelles par les caractères que j'ai indiqués chez le mâle du riurinus. à Il est très-difficile de caractériser cette espèce, qui a des formes très- multiples. Je vais signaler les plus remarquables après celle que j'ai prise pour type : Ao Corps épais, trapu; pronotum assez régulièrement arrondi sur les côtés, même dans le mâle ; élytres coupées carrément à la base, parais- sant relativement moins convexes en devant, plus larges et plus courtes; taille généralement assez grande, couleur des téguments passant du noir foncé au rouge clair. — Phyt. vartabilis, Var. & — Phyt. parcus Gyllen- hall in Schôünherr. 2 Corps trapu; pronotum très-large relativement à la longueur du Révision des Hypérides. 207 corps ; élytres à épaules plus arrondies que dans la variété précédente, or- dinairement revêtues d’une pubescence plus longue, plus soyeuse et plus uniformément colorée; taille généralement petite. — Phyt. variabilis, var. b. — Phyt. sericeus mihi. 3° Corps assez allongé ; pronotum beaucoup plus étroit que dans les variétés à et b, ordinairement un peu redressé à la base ; élytres parais- sant aussi larges et coupées aussi carrément à la base que dans la variété «, mais moins aplaties en dessus; écailles de la vestiture plus fines et plus soyeuses, — Phyt. variabilis, Var. ©. — Phyt. siculus mibi. La variété « est surtout répandue en Italie, en Espagne et dans le midi de la France. La variété b provient de l'Espagne, de la France méridionale, de Ma- dère et de Tanger. La variété c est sicilienne. Celle-ci pourrait bien constituer une espèce distincte, qui viendrait se placer après le Phyt. brunneipennis dont elle a un peu l'aspect, mais dont elle s'éloigne par sa taille plus faible, par ses élytres moins aplaties en dessus et moins parallèles sur les côtés, par son revêtement plus allongé, plus brillant et d’un dessin différent, et surtout par sa forme moins svelte, La couleur des téguments est très-variable dans l’espèce actuellement étudiée. Elle est, selon les individus, noire, brune, couleur de poix, ferru- gineuse, rouge ou testacée ; chez ceux colorés en rouge, les cuisses sont de cette couleur avec le dessous souvent rembruni. Mais si les téguments sont de nuances diverses, il en est bien autrement encore de la vestiture, qui passe du cendré au gris plus ou moins foncé, au brun, au roussâtre, elc. La tache suturale de la base des élytres et les points brunâtres des intervalles sont plus ou moins marqués, quelque- fois même tellement peu apparents que l’insecte paraît uniformément coloré, J'ai réuni le parcus de Gyllenhal en variété au variabilis, parce que j'ai trouvé tous les passages intermédiaires, et parce que dans toutes les collections, même dans celle de M. Chevrolat, de qui Schôünherr tenait son type, les Phylonomus éliquetés comme parcus étaient de formes très- diverses, appartenaient à des espèces différentes, et n’avaient pour carac- tère que la teinte des téguments des élytres, qui était noire, en passant plus ou moins au rougeâtre vers l'extrémité ; or, la coloration des tégu- ments étant sans aucune signification, à mes yeux, dans l'espèce qui nous occupe, je n’en ai pas tenu compte. 208 G. CAPIOMONT. Le Phyt. suturalis de Redtenbacher n’est qu’une des nombreuses varié- tés de l'espèce qui nous occupe. Le Phyt. variabilis ne peut être confondu qu'avec le murinus, dont il s'éloigne par sa taille plus faible, par son pronotum jamais un peu angu- leusement dilaté latéralement dans le mâle, par la ponctuation du prono- tum et des élytres moins prononcée, par les interstries moins bombés et le rostre moins long. Le murinus est ordinairement reconnaissable à ses élytres déprimées le long de la suture, On trouve le Phyt. vartabilis dans toute lPEurope, l'Asie méridionale et occidentale, le nord de l'Afrique, et il a été rapporté de Madère par M. Wollaston. 6. PHYTONOMUS PONTICUS Mihi. Oblongo-ovatus, niger, squamulis piliformibus fulvo-luridis dense tec- lus; antennis ferrugineis, articulo 4° funiculi duplo fere longiore; ros- bo crassiusculo, subcylindrico, subarcualo, ruguloso-punctulato, obsolete carinalo ; prothorace orbiculalo, latiludine maxima vix breviore, supra convexiore, subtiliter crebre punctulato, brunnco-squamoso, lateribus li- neaque media pallidioribus ; elytris ovatis, puuctalo-striatis, dorso pla- niusculis, fulvo-lurido-squamosis, basi plaga suturali fusca ornatis; in- lerstitiis planis, subtililer coriaceis, allernis albido-fuscoque setulosts, fasciculis atris remote notatis; pedibus ferrugineis, femoribus infuscatis. Long. 4 mill.; larg. 2 mill. J'ai séparé cette espèce du variabilis, auquel elle ressemble extrême- ment, par les motifs suivants : Bien qu’on rencontre des variétés du variabilis colorées comme le ponticus, Cependant les teintes n’en sont ni aussi vives ni aussi tran- chées ; chez le ponticus la lache suturale est plus obscure, les soies des élytres sont plus longues, plus apparentes, et les fascicules de poils noi- râtres sont plus visibles; mais, ce qui m'a surtout déterminé, c’est la forme du pronotum qui est, à peu de chose près, globuleuse, aussi convexe en dessus que sur les côtés, ce qui ne se voit jamais chez le va- riabilis. Get organe est aussi plus finement ponctué. Pour tout le reste il est identique au variabilis. Tarsous. Collection Chevrolat. Révision des Hypérides. 209 47. PHYTONOMUS ÆGYPTIACUS Capiomont. Oblongo-ovatus, niger, squamulis dilute brunneis dense tectus ; antennis ferrugineis, articulo 4° funiculi 2 fere duplo longiore; rostro crassius- culo, subcylindrico, fere recto, ruguloso-punclalo, obsolele carinato; pro- thovace lalitudine maxima sensim breviore, lateribus rotundalo-ampliato, apice angustato, supra parum convexo, subtiliter crebre punctulato, brun- neo-squamoso albido-trilineato; elytris ovatis, punctato-striatis, antice dorso planatis, brunneo-squamosis, interstiliis planis, subliliter coriaceis, alternis albido-setosis fasciculisque atris variegatis; humeris pallidiori- bus ; pedibus ferrugineis, femoribus sublus infuscatis. Long. 4 1/2 mill.; larg. 2 4/4 mill. Ressemble en petit au brunneipennis, dont il diffère par les tégument$ entièrement noirs, à l'exception des pieds et des antennes, par les fasci- cules des intervalles impairs des élytres, et par sa taille moitié moindre. A aussi beaucoup de ressemblance avec certaines variétés du variabilés ; s’en distingue par sa taille plus faible, par son corps moins convexe, par son pronotum plus court, plus densément et plus finement ponctué, par sa pubescence moins grossière et surtout par ses toufles de poils blancs et brunâtres dont les intervalles alternes des élytres sont ornés. La tête et le rostre sont noirs, à pubescence blanchâtre, et sont con- formés comme chez le brunneipennis ; les antennes sont ferrugineuses, avec la massue obscure. Le pronotum est un peu plus plat que celui du varia- bilis, et plus arrondi sur les côtés ; les lignes latérales blanchätres sont à concavilé interne très-régulière, surtout dans la femelle, ce qui n'existe pas dans les variabilis, auxquels on pourrait le comparer. L’écusson est assez grand, triangulaire, blanc gristre. Les élytres, un peu anguleuses aux épaules, ont exactement la forme de celles du brunneipennis ; mais la ponctuation des stries est un peu plus forte et les intervalles sont plus plans. Elles sont noires, revêtues d’une squamosité brunâtre, avec les inter- valles alternes variés de fascicules de poils blancs et noirâtres, et les épaules d’un blanc grisätre. Toute la vestiture a un reflet grisâtre, un peu soyeux, mais sans éclat. Le dessous du corps est noir, garni d’écailles L° Série, TOME VIIE 4 210 G. CAPIOMONT. et d’une pubescence blanchâtre. Les pieds sont rouges, à pubescence grise très-forte ; les cuisses sont un peu rembrunies en dessous. Les caractères sexuels sont ceux du groupe. Je ne connais que trois individus de cette espèce. Ils proviennent d'Alexandrie (Égypte), et font partie de ma collection. 48. PHYTONOMUS ORNATUS Capiomont. Oblongo-ovatus, piceus, squamulis fulvo griseis dense tectus ; antennis ferrugineis, articulo 4° funiculi 2 duplo longiore; rostro sat elongato, crassiusculo, subcylindrico, vix arcuato, obsolete carinato ; prothorace or- biculari, lalitudine maxima breviore, supra parum convexo, dense punc- tulato, fusco-squamoso, albo-lrilincalo ; elytris ovalibus, convexis, subtili- ter punctatlo-strialis, fulvo-squamosis, sutura basi nigricante, humeris, sulura poslice margineque externo albicantibus ; pedibus testaccis, femo- ribus medio infuscatis. Long. 4 mill.; larg, 4 4/5 mill. Phyt, suturalis Schünherr in museo, Tête petite, convexe, finement pointillée, brune, avec quelques poils d’un gris fauve. Yeux oblongs, déprimés, noirs. Rostre assez épais aussi long que le pronotum, presque droit, un peu caréné, ruguleusement poin- tillé, à pubescence d’un blanc argenté, assez serrée à la base, plus rare au sommet. Fossette interoculaire ponctiforme, peu marquée. Sillon nasal assez long, étroit et profond. Antennes insérées près le sommet du rostre, de la longueur de la tête et du pronotum réunis, ferrugineuses ; 4% article du funicule deux fois plus long que le 2°, celui-ci à peine une fois et demie aussi long que large, les suivants très-courts, serrés. Massue oblongue, assez étroite, un peu rembrunie, Pronotum à peu près aussi long que large, très-arrondi sur les côtés, presque orbiculaire, légèrement convexe en dessus, assez fortement et un peu ruguleusement pointillé, brun, recouvert de squamules d’un fauve brunâtre, luisant, et orné au milieu et sur les côtés de trois lignes longi- tudinales d’un blanc un peu roussâtre, Écusson petit, triangulaire, d’un blanc écailleux. Révision des Hypérides. 211 Élytres ovales, une fois et tiers aussi larges que le pronotum, environ quatre fois aussi longues que lui, à épaules très-arrondies ; très-peu dila- tées latéralement après celles-ci, diminuant de largeur après le milieu et terminées en pointe obtusément arrondie ; très-convexes en dessus, fai- blement ponctuées-striées, avec les intervalles un peu relevés; brunes, recouvertes de squamules d’un fauve roussàtre, avec les deux premiers tiers de la suture largement noirätres, et les épaules, la partie posté- rieure de la suture et la marge extérieure, blanchätres. Les 5° et 7° in- tervalles ont chacun trois ou quatre macules brunes ; tous les intervalles ont en outre une ou deux séries de soies assez pelites, grisätres, couchées, visibles à la loupe, Dessous du corps varié de gris et de roussätre. Abdomen finement pointillé, Pieds assez robustes, ferrugineux ; cuisses en massue, rembru- nies au milieu; tibias courts, épais; tarses peu allongés, très-dilatés. A en juger par la forme de l'abdomen, du pronotum et des tibias an- térieurs, l'individu que j'ai examiné et qui fait partie de la collection Schôünherr est une femelle. Le mâle alors serait encore plus petit et plus étroit. C'est une charmante espèce qui, en outre du dessin des élytres, dont les couleurs sont d’une harmonie parfaite, bien que passant du brun noi- râtre au blanc roussàtre, diffère du suspiciosus par une taille moitié moindre, et par son pronotum orbiculaire à peu près aussi long que large, Ces deux caractères, joints au peu de développement des élytres aux épaules et à leur convexité très-prononcée, le séparent du variabilis, avec lequel il a quelque ressemblance. Provient de la Sibérie occidentale, et fait partie de la collection Schon- herr, où il portait le nom inédit de sutwralis, que je n'ai pu conserver, ce nom ayant déjà été appliqué à d’autres Phytonomus. 49, PHYTONOMUS DENOMINANDUS Capiomont. Ovalus, niger, cinereo-Squamosus, fusco-vittatus ; antennis piceis, arti= culo 1° funiculi 2° longiore; rostro arcuato, subcylindrico, punctulato, viæ carinalo; fronte inter oculos angustiore; prothorace transverso, lateri- bus rotundalo-ampliato, convexo, dense punctulalo, fusco bivittato; elytris ovalis, convexis, modice punclalo-striatis, cinereo-squamulosis; intersti= 212 G. CAPIOMONT. tic sexto loto, secundo quartoque postice, plagaque suturali ad basim fus- centibus; libiis ferrugineis. Long. 4 à 5 mill.; larg. 2 mill, ressemble extrèmement à certaines variétés du plantaginis, et aussi, mais à un degré moindre toutefois, à quelques individus du meles. Je me bornerai à donner les caractères qui le distinguent de ces deux espèces. Dans le denominandus, le corps est aussi épais que celui du plantagi- nis, mais le pronoltum est moins rétréci en arrière, les élytres sont moins convexes postérieurement, le rostre est plus arqué et l’espace interoculaire est au moins un liers moins large, Le dessin des élytres se rapproche plus de celui du neles que du plantaginis, et n'offre jamais les taches latérales brunâtres, bien limitées, qu’on rencontre dans celui-ci. Enfin, les pieds sont plus courts et plus robustes. Il est bien plus facile à séparer du eles par son rostre plus court, plus arqué, plus velu, moins luisant, par son pronotum relativement moins large, plus convexe, plus étendu d’arrière en avant et dont la plus grande largeur se trouve vers le 4° tiers antérieur; par sa forme plus lourde, son corps plus épais, etc. Habite la Dalmatie, la Serbie et la Russie méridionale. Portait dans quelques collections le nom de Phyt, striatus Slurm, qui appartient à une autre espèce. 50. PHYTONOMUS PLANTAGINIS De Géer. Ovatus, niger, squanulis cinereo-albidis dense tlectus; antennis rufo- piceis, articulo 4° funiculi 2° duplo longiore, rostro mediocri, cylèn- drico, parum œrcuato, medio carinalo ; prothorace transverso, ovali, late- ribus valde rotundato-amplialo, supra convexo, dense punctulalo, fusco bivittato; elytris ovatis, supra convexis, macula magna, discoïdali, infus- cata, utrinque ornalis. Long. 3 à 4 mill.; larg. 4 3/4 à 2 1/2 mill. Curculio plantaginis De Géer, Insect., V, p. 237. Phytonomus plantaginis Schônherr, L. TI, p. 381. — posticus Gyllenhal? ex museo Schôünherri certe. Révision des Hypérides. 215 Tête moyenne, très-convexe, finement pointillée, noire, à pubescence blanchâtre. Yeux oblongs, un peu saillants, bruns. Rostre assez court, cylindrique, un peu arqué, visiblement caréné, densément pointillé, noir, à pubescence blanchätre, serrée à la base, presque lisse et dénudé au sommet. Fosselle interoculaire ponctiforme, bien marquée. Sillon nasal oblong, assez court, peu profond, Antennes insérées vers le sommet du rostre, plus longues que la tête et le pronotum réunis, ferrugineuses ou brunâtres ; 4° article du funicule deux fois aussi long que le 2°, celui-ci obconique, une fois et demie aussi long que large, les suivants plus courts, diminuant progressivement de longueur. Massue grande, ovale oblongue, acuminée, rembrunie. Pronotum en ovale transversal, très-arrondi et développé sur les côtés , aussi étroit à la base qu'au sommet, assez convexe, densément et un peu ruguleusement pointillé, noir, revêtu de squamules d'un gris plus ou moins pâle, et marqué sur le disque de deux bandes longitudinales obs- cures, séparées au milieu par une ligne d’un blanc métallique. Écusson bien visible, triangulaire, blanc écailleux, Élytres courtement ovales, un peu gibbeuses postérieurement, une fois et demie aussi larges que le pronotum, environ trois fois aussi longues que lui, à épaules arrondies quoique un peu senties; nullement dilatées latéralement après celles-ci, parallèles sur les côtés dans les trois premiers cinquièmes de leur longueur, rétrécies ensuite régulièrement et terminées en s’arrondissant ; un peu planes en avant, assez fortement convexes pos- térieurement, surtout dans la femelle; faiblement ponctuées-striées, noires ou couleur de poix; recouvertes de squamules d’un gris cendré, avec une petite tache de chaque côté de l’écusson et une bande longitudinale et submarginale, assez large sur chaque élytre, de couleur brunâtre, Les intervalles sont un peu relevés, faiblement chagrinés, garnis chacun d’une série de soies blanchätres, inclinées en arrière, presque couchées, celles des intervalles alternes ordinairement plus distinctes. Dessous du corps noir, à pubescence écailleuse grise, ayant parfois un reflet métallique. Abdomen finement chagriné. Pieds assez grands, recou- verts de poils fins et d’un blanc argenté ; cuisses en massue, noirâtres ; tibias assez allongés, ferrugineux, ainsi que les ongles. Le mâle est très-différent de la femelle quant à la forme ; il est non- seulement plus étroit, mais aussi beaucoup moins trapu ; son épaisseur est souvent moitié de celle de la femelle. Il a d’ailleurs tous les caractères sexuels propres aux mâles du groupe, tels que rostre un peu moins long, pieds antérieurs plus minces, plus allongés; tibias antérieurs plus sinueux 244 G: CAPIOMONT. au côté interne: dernier arceau de l'abdomen plus grand que le rent correspondant de la femelle, etc. Le Phyt. posticus de la collection Schünherr que M. Bohemann m'a communiqué est un mâle de plantagénis, et tous les individus que j'ai vus étiquetés du nom de posticus dans les nombreuses collections qui me sont passées sous les yeux étaient ou des Plantaginis où des variabilis où même des viciæ déflorés, dont le seul caractère commun était d’avoir les téguments des élytres noirs, passant plus ou moins au rougeûtre vers l’ex- trémité ; caractère sans aucune valeur, qui m’a fait rejeter l'espèce. Dans la collection de M. Chevrolat le type du posticus est un viciæ ; le 2° de la ligne est un petit variabilis &, le 3° idem ; le 4° est un meles, le 5° et le G° deux petits variabilis, dont le dernier appartient à la va- riété parcus. Le Phyt. plantaginis varie beaucoup par la taille et la couleur; mais il est en général assez facile à reconnaître au dessin de ses élylres. Quand celui-ci manque ou est incomplet, on ne peut le confondre qu'avec le de- nominandus Capiomont et le meles Fabricius ; or, il est aisé de le distin- guer du premier par la largeur de l’espace interoculaire, qui est presque moitié plus grande dans le plantaginis, et du deuxième par la longueur du rostre, au moins un tiers plus forte dans le meles. 1] a en général les tégu- ments complétement noirs, à l'exception de ceux des antennes et des tibias; mais on en trouve de rougeàtres dans une portion plus ou moins grande de leur étendue. Il habite l'Europe et l’Algérie, et n’est pas rare aux environs de Paris. 7° GROUPE (PHYTONOMIDIUS). Comprend toutes les petites espèces de Phytonomus qui, avec un rostre à peu près conformé soit comme ceux de la 5° section, soit comme ceux de la 6°, ont le 4% article du funicule des antennes au moins deux fois auss long que le 2°. A part ce caractère, ce groupe est purement artificiel et n’a élé créé que pour faciliter l'étude du genre. Révision des Hypérides. 215 TABLÉAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES. a. Élytres ayant une grande tache suturale, commune, bru- nâtre, s'étendant depuis la base jusqu'aux 8/5 postérieurs. Dessus du corps plus ou moins hérissé chez quelques- uns. b. Tache brunâtre suturale, bien limitée, de couleur brune très-foncée, quelquefois avec un reflet verdàtre. c. Tache suturale sans reflet verdàtre. d. Parties claires des élytres d’un gris roussâtre, rare- ment d’un blanc argenté. f. Plus grand. 4 mill. Assez fortement hérissé; cuisses et tarses rembrunis ; tibias rougeâtres......... 60. scolymi Capiomont. ff. Plus petit (3 à 3 1/2 milll.); soies des interstries plus courtes ; jambes entièrement rougeàtres, très- rarement les cuisses rembrunies.. 64. balleatus Chevrolat dd, Parties claires des élytres d’un cendré bleuâtre, sans reflet métallique; insecte de petite taille. 9 9/5 mill, au plus. 65. egregtus Capiomont. cc. Tache suturale noire à reflet verdàtre, pieds entière- 9 ee, cle e 6: ee ee se ment noirs.......,.............. 64. Lelthierryi Capiomont. bb, Tache suturale d’un brun assez roussätre, mal limitée, bien visible seulement sous un certain jour, parties claires des élytres d’un cendré nacré.. ... 62. incomptlus Schünherr. aa, Élytres dépourvues de tache suturale commune, offrant quel- quefois des poils longs plus ou moins couchés, mais ne paraissant pas hérissés, b. Élytres d’un cendré plus on moins blanchâtre, rembrunies à leur pourtour. ce. Élytres d’un cendré grisàtre, bordées de brun foncé; taille plus grande (4 mill.)..…. 51, sénualus (Klug) Schônherr inédit. 216 G, CAPIOMONT. cc Élytres d’un blanc mat, un peu crétacé, bordure laté- rale roussâtre; taille plus faible (3 mill.).......... 52. farinosus Schôünherr. bb. Élytres de couleur variable, quelquefois cexdrée sur le disque, mais alors marginées en totalité de brunûtre. c. Élytres à vestiture cendrée argentée, notées sur les in- tervalles alternes de petites macules rondes, brunes ou roussâtres ; pieds rembrunis en totalité... ...,... 63. viciæ Gyllenhal. cc. Vestiture des élytres de c@uleur variable; quelquefois d’un cendré argenté, mais alors une bande longitudi- nale, discoïdale sur chacune d'elles et pieds entière- ment rouges, moins les cuisses chez quelques-uns. d. Élytres ornées à la base du 8° intervalle d’une tache brune bien marquée, plus longue que large. f. Élytres à vesliture piliforme rousse ou d’un roux blanchâtre ; soies des interstries plus longues et P 8 plus fines ; bande discoïdale mal limitée. g. Taille de 3 à 4 mill. Vestiture roussâtre ou blan- châtre, de la même couleur sur le pronotum et les élytres.........,...... 54. ononidis Chevrolat, gg. Taille de 2 1/2 mill.; vestliture d'un gris rous- sâtre à reflets cuivreux ou dorés sur le pro- notum, d’un gris blanchâtre sur les élytres; soies des interstries beaucoup plus longues. 99. jucundus Capiomont. ff. Ëlytres à vestiture de couleur variable, ordinaire- ment d’un cendré plus ou moins obscur; soies des interstries plus courtes, plus grossières ; bande discoïdale brune, assez bien limitée... 56. trilineatus Marsham. dd, Tache brune de ja base du 3° intervalle nulle ou plus large que longue. f. Pronotum subcordiforme.........,... 58. aurifluus Waltl. ff. Pronotum plus où moins arrondi sur les côtés, mais pas subcordiforme, Révision des IHypérides. 217 g. Élytres au moins quatre fois aussi longües que le pronotum, forme allongée ; taille de 5 1/2 à 5 mill................. 53. melarhynchus Olivier. gg. Ëlytres au plus trois fois aussi longues que le pro- notum, taille au-dessous de 3 1/2 mill. j. Taille plus élevée; vestiture plus grossière ; ponctuation du pronotum et de l’abdomen plus forte. .............. 55. Stierlini Càpiomont. jj. Taille plus faible; vestiture plus fine, plus soyeuse; ponctuation du pronotum et de l'abdomen plus dense, moins accentuée.... 57. négrirostris Fabricius. 51, PHYTONOMUS SINUATUS Schôünherr inédit. \ Elongato-ovatus, subdepressus, piceus, albido-setosus, squamulis albidis dense tectus, elylrorum margine externo fuscescente ; antennis piceis, arti- culo 1° funiculi 2 longiore ; rostro tenui subcylindrico, parum elongato, fere recto, vix carinato ; prothorace angustiore, lateribus haud ampliato, latitudine maxima vix breviore, supra parum convexo, fusco bivittato ; clytris oblongis, supra plantusculis, punctato-striatis, margine cxterno fusco-squamoso ; interstiliis subconvexis, seriatim albido setosis. Long. 4 à 5 mill.; larg. 2 mill. Phylonomus sinuatus (Klug) Schünherr in museo, Tête petite, brune, convexe, finement pointillée, à pubescence grisâtre, Yeux oblongs, déprimés, noirs. Rostre environ une fois et demie aussi long que la tête, assez mince, presque droit, un peu dilaté au sommet, subcaréné au milieu, finement pointillé, noir, garni d’une pubescence blanchâtre, assez serrée, surtout à la base, presque lisse et dénudé au som- met. Fosselte interoculaire oblongue, très-peu apparente. Sillon nasal linéaire, superficiel, Antennes atteignant aux trois quarts du pronotum, couleur de poix ; 4% article du funicule très-allongé ; deux fois aussi long que le 2°, celui-ci 918 Cr CAPIOMONT. obconique, les suivants moins longs que larges, les derniers très-serrés, transversaux. Massue grande, ovale allongée, acuminée, rembrunie, Pronotum étroit, à peine plus court que large, nullement dilaté latéra- lement ; droit sur les côtés dans les deux tiers postérieurs, rétréci au sommet, peu convexe en dessus, finement ponclué, brun de poix, recou- vert de squamules blanchâtres, avec deux bandes longitudinales brunes, séparées au milieu par une ligne de poils écailleux d’un blanc argenté. Écusson petit, triangulaire, de cette dernière couleur. Élytres ovales allongées, deux fois aussi larges que le pronotum, près de quatre fois aussi longues que lui, à épaules assez proéminentes ; presque parallèles dans leur première moitié, diminuant ensuite régulièrement de largeur et obtusément arrondies à l'extrémité ; à surface plane antérieure- ment, courbe postérieurement et infléchie sur les côtés ; ponctuées-striées; brun de poix, recouvertes de poils d’un gris blanchâtre, avec une tache brune de chaque côté de l’écusson et une bordure marginale de cette couleur, très-étroite aux épaules, assez large au contraire au-dessous de celles-ci et postérieurement ; intervalles un peu convexes, finement cha- grinés, ayant chacun une série de soies assez longues, blanchâtres et incli- nées en errière, celles des intervalles impairs plus développées. Sur cer- tains individus les intervalles alternes sont postérieurement d’un blanc pâle et variés de fascicules espacés, formés par des poils noirs, courts et très-fins. Dessous du corps d’un blanc grisàtre; abdomen finement pointillé. Pieds un peu allongés, revêtus de poils blanchâtres ; cuisses brunes légè- rement en massue; tibias peu épais, ferrugineux, ainsi que les tarses ; ongles rembrunis. Le mâle a le rostre plus court que celui de la femelle, le pronotum plus étroit, et les pieds antérieurs plus longs et plus effilés. Le Phyt. sinuatus ressemble un peu par le dessin des élytres au plan- taginis; mais sa forme un peu aplatie et l’étroitesse de son pronotum le font distinguer à la première vue. Il habite la Mésopotamie et l’Indoustan. Un individu étiqueté dans la collection de M. Reiche comme ayant été pris à Bouçada, province de Constantine, ne présente aucune différence avec ceux de l'Asie, si ce n’est la couleur des téguments, qui est d’un rouge ferrugineux, au lieu d’être couleur de poix. J'ai laissé à cette espèce le nom inédit sous lequel elle était indiquée dans la collection Schôünherr. Collections Schünherr, Kraatz, Deyrolle et Reiche. Révision des Hypérides. 219 52, PHYTONOMUS FARINOSUS Schônherr, Elongato-ovatus, subdepressus, ferrugineus, albido-setosus, squamulis al- bidis dense tectus ; antennis ferrugineis ; ‘articulo 4° funiculi 2° paulo longiore; rostro longiore, subcylindrico, parum arcualo, nigro; prothorace angustato, utrinque vix rotundato, supra planiusculo, fusco subbiviltato ; elytris oblongis, dorso planiusculis, obsolele punctato-strialis, macula parva, fusca, prope scutellum utrinque decoratis, lateribus apiceque fusco- variegalis; inlerstiliis convexis, subtilissime coriaccis, seriatim albido- selosis. Long, 3 mill, larg. 4 1/2 mill. Phytonomus farinosus Bohemann in Schünherr, t, VE, p. 378. Celte espèce a la plus grande ressemblance avec la précédente, dont elle ne diffère absolument que par une taille moitié moindre, par le rostre évidemment plus long, par Le pronotum un peu arrondi latéralement et plus plan en dessus, par la couleur de sa vestiture plus blanche, dénuée d'éclat, et par ses téguments entièrement ferrugineux, à l’exception du rostre et du dessous des cuisses, qui sont d’un brun noir, Habite le Caucase, Collection Schôünherr. 53. PHYTONOMUS MELARHYNCHUS Olivier, Oblongus, niger, dense pallido vel virescenti-lomentosus, albido-selosus; antennis rufo-tlestaceis, articulo 4° funicutli 2 duplo longiore ; rostro Le- nui, cylindrico, arcualo; prothorace laliludine maxima breviore, lateri- bus vix rotundato, haud dilatato, supra planiusculo, fusco obsolete bivit- talo; élytris oblongis, sublililer punctalo-striatis, inlerstitiis plants, setosis, fusco obsolele vageque maculatis; pedibus rufo testaceis. Long. 4 à 6 mill,; larg. 2 à 2 1/2 mill. F 220 G. CÀAPIOMONT. Rhynchænus melarhynchus Olivier, Entom, V, p. 444, tab. 99, fig. 434. Hypera melarhyncha Germar, Mag. Zool., p. 339. Phytonomus melarhynchus Schünherr, t, Ii, p. 895. Ressemble exactement en grand au négrirostris, avec celte différence toutefois qu’il est à peine plus large et beaucoup plus allongé. Il présente les mêmes variétés de couleur que lui; on voit des individus d’un roux pâle ou d’un roux un peu fauve, et d’autres d’un vert brillant avec la su- ture roussâtre, ou d’un vert un peu bleuâtre avec le pronotum et la suture passant au roux. Oblong, noir; tête petite, convexe, finement pointillée, à pubescence grisätre; yeux oblongs, déprimés, noirs. Rostre un peu moins long que la tête et le pronotum réunis, cylindrique, mince, arqué, finement caréné etpointillé, noir, ferrugineux au sommet, garni d’une villosité roussâtre un peu hérissée, plus serrée à la base, presque nulle à l'extrémité, Fos- sette interoculaire presque indistincte : sillon nasal long, linéaire, super- ficiel. Antennes atteignant à peu près aux deux tiers du pronotum, d'un rouge ferrugineux ; 4% article du funicule très-allongé, deux fois plus long que le 2°, celui-ci obconique, le 3° et le 4° à peine plus longs que larges, les derniers transversaux; massue forte, ovale acuminée, ordinai- ment un peu rembrunie. Pronotum un peu plus large que long, surtout dans la femelle, droit sur les côtés à la base, peu ou pas dilaté latéralement au milieu selon le sexe; rétréci assez fortement du milieu des côtés au sommet, un peu plan en dessus; finement et très-densément pointillé, noir, ferrugineux au bord antérieur, revêtu de poils appliqués roussâtres ou d’un vert brillant, et orné au milieu de deux bandes longitudinales obscures, peu apparentes. Écusson petit, triangulaire, d’un blanc cendré. Élytres ovales oblongues, pas plus larges que le pronotum à la base, environ quatre fois aussi longues que lui, à épaules bien marquées, quoique arrondies ; presque parallèles dans leurs deux premiers tiers, di- minuant ensuite de largeur, et obtusément arrondies à l'extrémité ; peu convexes en dessus; faiblement ponctuées-striées ; interstries finement chagrinés, presque plans; d’un rouge ferrugineux ; revêtues de poils ap- pliqués d’un roux plus ou moins pâle, ou d’un vert brillant avec la suture et l'extrémité roussâtre. Tous les interstries sont munis d’une rangée de soies assez courtes, un peu raides, inclinées en arrière, d’un gris cendré. La suture et les intervalles alternes sont notés de quelques taches poncti- formes brunâtres, ordinairement peu visibles. Révision des Hypérides. 221 Dessous du corps noir, à pubescence écailleuse blanchätre ou verdàtre, un peu métallique. Abdomen finement pointillé. Pieds assez longs, ferru- gineux, garnis de poils gris, ceux des cuisses appliqués, ceux des tibias comme hérissés ; cuisses en massue ; tibias assez épais; {arses fortement dilatés, allongés, ainsi que les ongles. Les caractères sexuels sont ceux du groupe et assez faciles à cons- later. Tous les Phyt. melarhynchus que j'ai vus, au nombre de onze, prove- naient du Portugal. Collections Schônherr, Aubé, Chevrolat, Deyrolle, Reiche, la mienne. 54. PHYTONOMUS ONONipiIs Chevrolat. Oblongo-ovatus, rufo-piceus, setosus, squamulis piliformibus fulvo-luri- dis dense vestilus; antennis ferrugineis, articulo L°funiculi 2 duplo lon- giore; rostro tenui, subcylindrico, arcualo, nigricante ; prothorace lati- ludine maxima sensim breviore, laleribus modice rotundato-«mpliato, su- pra convexo, fulvo squamoso, lateribus late, lineaque media angusta, pallidioribus; elytris convexis, tenuiter punclato-strialis, fulvo-lurido- squamosis, macula parva brunnea prope sculellum utrinque decoratis, su- tura fasciaque submarginali fuscescentibus; interstiliis convexis, subtiliter coriaceis, fusco albidoque seriatim selulosis, allernis plus minusve fusco- notaltis. Long. 3 à 4 mill.; larg. 4 3/5 à 1 4/5 mill. Chevrolat, dans le Catalogue Grenier, année 1863, p. 105. Ovale oblong, brun rougeâtre, recouvert de poils écailleux d’un fauve un peu doré, d’un gris fauve ou d’un gris verdâtre. Tête très-petite, convexe, finement pointillée, à pubescence jaunâtre ; yeux déprimés, oblongs, bruns. Rostre au moins de la longueur du pro- nolum, assez mince, presque cylindrique, légèrement arqué, strié-ponc- tué latéralement au-dessus du scrobe, noir, garni à la base de poils d’un fauve doré, partout ailleurs d’un duvet tomenteux, grisâtre, assez clair- semé. Fossette interoculaire oblongue, peu marquée ; sillon nasal fin, long, superficiel. 229 G. CAPIOMONT. Antennes un peu plus longues que le rostre et la tête réunis, ferrugi- neuses ; les deux premiers articles du funicule allongés, le 1° deux fois plus long que le 2°, les suivants courts, étroits, serrés. Massue ovale oblongue, acuminée, quelquefois rembrunie. Pronotum un quart moins long que large, arrondi et un peu dilaté sur les côtés, plus rétréci au sommet qu’à la base, légèrement convexe, assez ruguleusement pointillé, d’un fauve brunâtre avec les cotés et une ligne longitudipale médiane d’un fauve doré. De chaque côté de cette ligne mé- diane la base est ornée de deux taches brunes foncées, mais mal limitées en avant. Écusson triangulaire, à pubescence dorée. Élytres ovales oblongues, à peine moitié plus larges que le pronotum, environ trois fois aussi longues que lui, à épaules bien marquées, quoique arrondies, presque parallèles dans leur première moitié, diminuant ensuite progressivement de largeur et obtusément arrondies à l'extrémité ; assez convexes en dessus, finement ponctuées-striées, brunes ou d’un brun rougeàtre; revêtues de poils écailleux fauves, souvent à reflets dorés, et ornées de chaque côté de l’écusson d’une petite tache brune, avec la su- ture et une bande submarginale rembrunies ; intervalles convexes, fine- ment chagrinés, portant une série de soies longues, inclinées en ar- rière, tantôt blanches et tantôt brunes, selon la nuance claire ou foncée des écailles sous-jacentes ; les intervalles impairs notés, surtout le 5°, de petites macules espacées, d’un brun obscur, souvent peu apparentes. Dessous du corps noir, garni d’une pubescence grisâtre. Abdomen fine- ment pointillé. Pieds médiocrement robustes, entièrement ferrugineux. Le mâle a sur le dernier segment de l'abdomen une impression arron- die, assez large et ruguleusement pointillée au fond. Il offre, d’ailleurs, avec la femelle, les caractères différentiels qu’on rencontre dans tout le groupe. La couleur de la vestiture varie du fauve rougeàtre au gris fauve, au roux verdâtre et même au vert clair. Il en existe aussi une variété com- plétement d’un blanc un peu cendré, presque uniforme, et dont j'avais fait primilivement une espèce, que j'avais dédiée à notre savant collègue M. Aubé., Depuis, je me suis convaincu, par l'examen d’un plus grand nombre d'individus, qu'ils ne différaient des ononidis types que par leur revêtement plus pâle. Chez les exemplaires d’un roux blanchâtre, Îles téguments sont noirs au lieu d’être bruns de poix ou ferrugineux, et les intervalles alternes sont revêtus de poils écailleux plus pâles et variés de macules roussâtres plus apparentes. Révision des Hypérides. 225 Il est rare que les intervalles impairs soient également maculés de brun, et, dans ce cas, les bordures suturales et submarginales sont peu dis- tincles : ordinairement le 5° intervalle et la suture sont seuls notés de taches brunâtres sur toute leur étendue et les autres interstries n’en pré- sentent que vers leur extrémité. Le Phyt. ononidis habite l'Espagne et le midi de la France, particuliè- rement le département du Var, où il paraît assez commun. D'après : M. Aubé, il vivrait aux dépens de l'Ononis viscosa, observation qui doit être exacte, attendu que le PAyt. nigrirostris, espèce très-voisine, vit et se transforme sur différentes espèces d’Ononts, eten particulier sur l’Ono- nis viscosa, ainsi que l’a observé M. de Heyden, qui n'a transmis le cocon fabriqué par la larve sur une feuille de cette plante très-facile à recon- naître. 55, PHYTONOMUS STIERLINI Capiomont. Oblongo-ovatus, nigro-piceus, selulosus, squamulis piliformibus fulvis dense tectus ; antennis ferrugincis, articulo À° funiculi 2° duplo longiore ; rostro subtenui, arcuato, evidentius carinalo, subtililer punctulalo; pro- thorace latitudine maxima sensim breviore, laleribus rolundato, supra convexo, fortius ruguloso-punctato, fulvo-squamoso, lincis tribus albidis vel cupreo-micantibus arcuato; elytris ovalibus, convexis, punetato-stria- tis, fulvo-squamosis ; énterstitiis convexis, subtiliter alutaceës, uniseria= tm albido-setulosis, alternis setulis longioribus instructis, fusco obsolete notatis ; pedibus ferrugineis. Long. 3 à 3 1/2 mill,; larg. À 4/2 à 4 4/5 mill. Cette espèse est voisine du nigrérostris, variété fauve, mais elle est plus grande, le pronotum est plus transversal, moins arrondi et plus anguleux sur les côtés, plus fortement ponctué; les élytres sont moins parallèles, en ovale plus allongé, plus fortement ponctuces-striées ; la vestitare est plus grossière et les soies des interstries paraissent plus rudes et moins couchées. Ressemble également à l'aurifluus de Wall, dont elle a la taille ; en diffère par sa forme plus convexe, par son pronolum moins transversal, plus fortement ponctué, ec. Trète petite, convexe, ruguleusement poinlillée, à pubescence d’un fauve 224 1 G, CAPIOMONT. doré ; yeux oblongs, déprimés, bruns. Rostre de la longueur du pronotum, un peu plus épais que dans l’ononidis, arqué, muni d’une carène lisse, un peu dilaté vers l'extrémité, finement ponctué, noir, garni de poils d’un fauve cuivreux ou doré, plus serrés à la base, presque lisse et dénudé au sommet. Fossette interoculaire ovale, plus ou moins visible, Sillon nasal court, assez bien marqué. Antennes insérées vers le 4° fiers du rostre, assez fortes, de la lon- gueur de la tête et du pronotum réunis, ferrugineuses; 4° article du funi- cule allongé, deux fois plus long que le 2°, celui-ci obconique, les suivants courts, arrondis, un peu noueux. Massue grande, ovale, acuminée, rem- brunie. Pronotum visiblement plus large que long, médiocrement arrondi et un peu anguleux sur les côtés, plus rétréci au sommet qu’à la base, assez convexe, ruguleusement ponctué de points assez gros et paraissant ombi- liqués; noir, recouvert d’une squamosité fauve roussâtre, plus obscure près de la base, et ornée au milieu et près des bords latéraux de trois lignes longitudinales blanchâtres, à reflets dorés ou cuivreux, Écusson petit, triangulaire, doré ou cuivreux. Élytres à peu près moitié plus larges que le pronolum, plus de trois fois plus longues que lui, à épaules peu senties, arrondies; assez régulièrement ovales, convexes, fortement ponctuées-striées ; d’un brun de poix, revê- tues d’écailles piliformes de couleur fauve roussâtre, avec quelques petites taches plus obscures, mais très-peu apparentes, sur les intervalles impairs; intervalles convexes, chagrinés, ayant chacun une série de soies blan- châtres, beaucoup plus longues sur les alternes. De chaque côté de l’écus- son existe une petite tache brunâtre, et le 7° intervalle est ordinairement d’une nuance plus pâle. Dessous du corps d’un brun de poix, ruguleasement pointillé sur la poitrine et sur les côtés de l'abdomen, garni d’une pubescence grisàtre ; pieds assez robustes, ferrugineux ; cuisses en massue, un peu rembrunies à la base; tibias un peu épais; tarses et ongles assez allongés. Les caractères sexuels sont ceux des précédents. J'ai dédié cette espèce à notre savant collègue M. Slierlin, qui n’en a communiqué trois exemplaires pris par lui dans les environs de Schaffouse. J'en ai vu deux autres dans la collection de M. Fairmaire et provenant des Alpes. Révision des Hypérides. 225 06. PHYTONOMUS TRILINEATUS Marsham. Oblongus, piceus, squamulis cinereis vel umbrinis tectus ; antennis fer- ruginers, articulo 40 funiculi 2° duplo longiore ; rostro mediocri, cylin- drico, parum arcuato, punctulato, nigro; prothorace latitudine maxima breviore, laleribus modice rotundato-ampliato, apice angustato, dense punctulato, fusco-squamoso, cupreo vel argenteo-trilineato ; elytris ovatis, punctato-strialis, humeris, lateribus utrinque sutura, interstitioque tertio basè, plus minusve infuscalis ; pedibus ferrugineis. Long. 2 4/5 à 3 2/5 mill.; larg. 1 3/10 à 1 3/5 mill. Curculio trilineatus Marsham, Entom. Brit., p. 268. — repandus Olivier, Enlom., V, p. 139. Phytonomus plagiatus Redtenbacher, K. Austr., p. 437. — plantaginis Var.r, # et « Schünherr, II, p. 881. ‘Tête petite, convexe, finement pointillée, à pubescence d’un gris rous- satre ; yeux latéraux oblongs, déprimés, bruns; rostre à peu près de la longueur du pronotum, cylindrique, mince, un peu arqué, finement poin- tillé, noir, garni d'une pubescence grisâtre assez serrée, surtout à la base, presque dénudé au sommet. Fossette interoculaire en forme de petit trait enfoncé, brillant au fond; sillon nasal linéaire, superficiel. Antennes de la longueur de la tête et du pronotum réunis, ferrugi- neuses; 1° article du funicule deux fois plus long que le 2°, celui-ci ob- conique, environ une fois et demie aussi long que large, les suivants beaucoup plus courts, serrés, transversaux. Massue grande, ovale oblongue, ordinairement rembrunie. Pronotum moins long que large, même dans le mäle, médiocrement arrondi et dilaté sur les côtés, plus manifestement dans la femelle, res- serré au sommet et plus qu’à la base, presque plan en dessus, un peu ruguleusement et densément pointillé, noir, revêtu de squamules grises ou d’un fauve roussâtre, et orné au milieu et près des bords latéraux de trois lignes longitudinales blanchâtres à reflets cuivreux ou argentés, Écusson petit, triangulaire, d’un blanc écailleux. Élytres ovales, environ une fois et demie aussi larges que le pronotum, trois fois aussi longues que lui, à épaules prononcées bien qu’arrondies ; h° Série, TOME VIIT 15 996 G. CAPIOMONT. peu ou pas dilatées latéralement après celles-ci, presque parallèles dans la première moitié de leur longueur, diminuant ensuite régulièrement de lar- geur et terminées en s’arrondissant ; un peu planes sur le dos en avant, convexes puis déclives postérieurement, assez fortement ponciuées-striées, avec les intervalles un peu bombés et finement chagrinés ; noires, recou- vertes de poils écailleux d’un gris un peu roussâtre, avec la 1" moitié de la suture, la base du 3° intervalle, la 2° moitié du 4°, les deux tiers pos- térieurs du 5° et les épaules en dehors plus ou moins rembrunies. La su- ture est ornée vers l'extrémité de quelques petites taches brunâtres. Chaque intervalle est pourvu d’une série de soies assez longues, inclinées en arrière, claires ou foncées, selon la nuance correspondante des écailles sous-jacentes. Dessous du corps noir, à pubescence d’un gris cendré. Abdomen fine- ment pointillé, Pieds robustes, d’un ferrugineux clair, garnis de poils courts, appliqués, grisàtres; cuisses fortement en massue ; tibias épais ; tarses assez dilatés, ongles un peu rembrunis. Le mâle diffère de la femelle par des caractères identiques à ceux du nigrirostris. _ Gette espèce varie autant par la taille que par la couleur, Jai pris pour type la nuance la plus commune, mais on en trouve dont la couleur foncière est tout autre et se rapproche plus ou moins des teintes grise, cendrée, rousse, fauve où même brune, avec les parties foncées plus ou moins détachées. Les téguments ne sont pas toujours noirs; ils sont quel- quefois bruns de poix ou rougeàtres, ou rouges et même testacés, à l’ex- ception du rostre et de l'abdomen, qui sont constamment plus ou moins noirâtres. Le plus souvent la base de la suture et celle du 3° intervalle sont isolé- ment rembrunies, mais il n’est pas rare de rencontrer des individus qui ont tout l’espace intermédiaire brunâtre, de sorte que les élytres pa- raissent avoir à la base une grande tache commune de couleur brune. Les var. y, d'et : du Phyt. plantaginis de l'ouvrage de Schônherr ap- partiennent au érélineatus, et je ne m'explique pas comment un œil aussi exercé que celui du savant auteur du Genera Curculionidum a pu trouver de lanalogie entre ces variétés et le Phyt. plantaginis, qui s’en éloigne considérablement. Je suppose qu’il aura été induit en erreur par une sorte de similitude dans le dessin des élytres. Le Phyl. trilineatus a beaucoup plus de ressemblance avec le nigr'iros- tris; mais il est plus plan en dessus, surtout sur le pronotum; son rostre Révision des Hypérides. 227 n'est ni aussi dénudé, ni aussi brillant ; sa ponctuation est relativement plus forte ; sa vestiture, plus grossière, est plutôt piliforme qu'écailleuse; enfin, le dessin des élytres est plus constant, et n'a d’analogie que celui de certaines variétés du plantaginis, qni s’en distingue par une taille plus forte, par une convexité plus prononcée, par son pronotum très-arrondi latéralement et beaucoup plus large, etc. 1 est indiqué dans la plupart des collections comme étant le Paye, constans Schünherr, espèce fort différente et qui a été décrite par M. Che- vrolat sous le nom de balteatus. C'est le Phyt. trilineatus dont M. Redtenbacher a donné la description en lui imposant le nom de plagialus. J'en ai vu plusieurs exemplaires ainsi dénommés dans les cartons de ceux de nos collègues qui habitent l'Autriche et l'Allemagne. Le Phyt. trilineatus est commun dans toute l'Europe tempérée et mé- ridionale; on le retrouve en Algérie et dans l'Asie Mineure. 07. PHYTONOMUS NIGRIROSTRIS Fabricius. Oblongo-ovalus, piceus, selulosus, viridi-squamosus ; antennis ferrugi- nets, clava fuscescente; artliculo 1° funiculé 2° longiore; rostro tenur, cylindrico, subarcuato ; prothorace latitudine maxima paulo breviore, la- leribus rolundalo, convexo, confertim punctulato, lineis tribus pallidiori- bus, viridi-micantibus, ornalo; elytris convexis, striato-punctatis, vi- ridi-squamosis, interslitis convexis, subtililer alutaceis, alternis obsole- lissime fusco-notatis ; sutura margineque cxterno subtus rufescentibus. Long. 2 à 3 mill.; larg. 4 3 1/0 à 4 4/5 mill. Rhynchænus nigrirostris Fabricius, Syst. Eleuth., 11, p. 428. Curculio — Herbst, Coléopt., VI, p. 281, tab. 81, lig. 11 etr42. Hypera — Germar, Magazin, IV, p. 598. Phytonomus — Schünherr, 11, p. 393. Var. 4. Niger, prothorace virescenti vel albido-lineato; elylris fulvo- squamosis, fusco-notalis. Var. b, Elytris viridi-squamosis, immaculatis, maïrgine infra lestaceo, 2928 G. CAPIOMONT. Var, d. Fusco-piceus, elytris abdomineque testaceis, immaculatis; Cho- racis lineis aut albidis aut virescentibus. Var. f. Fusco-piceus, elytris fusco-squamulosis, prothorace vix albido- * lineato. Var. 4, Testaceus, rostro brunneo, thoracis dorso ferruginei, vires- centi-Jineato ; pedibus pallidis. Var, 2. Minor, virescenti vel fulvo-squamosus, vix setulosus. Tête petite, convexe, finement pointillée, brune, à pubescence d'un vert blanchâtre. Yeux assez grands, oblongs, déprimés, bruns. Rostre presque de la longueur de la tête et du pronotum dans la femelle, un peu moins long dans le mâle, assez mince, légèrement arqué, un peu dilaté au som- met, très-finement pointillé, noir, d’un rouge obscur à l'extrémité, ayant quelques poils d’un gris verdâtre, plus nombreux à la base, lisse et dé- nudé au sommet. Fossette interoculaire en forme de sillon court, étroit. Sillon nasal superficiel, parfois très-peu apparent. Antennes insérées assez près du rostre, surtout dans le mäle, altei- gnant à peu près à la moilié de la longueur du pronotum, ferrugineuses, les deux premiers articles du funicule allongés, le 1° deux fois plus long que le 2°, les suivants très-courts, arrondis, presque noueux. Massue ovale oblongue, très-rembrunie. Pronotum un peu plus long que large dans le male, beaucoup plus dans la femelle, un peu arrondi sur les côtés, assez rétréci au sommel, et moins à la base, légèrement convexe, finement et densément pointillé, d’un brun de poix, recouvert de poils écailleux d’un beau vert, ordinaire- ment rembruni de chaque côté de la ligne médiane, surtout à la base, el orné de trois lignes longitudinales de poils d’un vert clair, brillants, situés au milieu et près des bords latéraux. Écusson petit, triangulaire, de cette dernière couleur. Élytres près de deux fois aussi larges que le pronotum, environ trois fois aussi longues que lui, à épaules le plus souvent bien marquées, pres- que parallèles dans leur première moitié, diminuant ensuite régulièrement de largeur et terminées en s’arrondissant; médiocrement convexes, quel- quefois un peu planes antérieurement; striées-ponctuées ; d’un noir de poix, avec la suture et, en dessous, la marge extérieure plus ou moins lerrugineuse ; recouvertes de poils écailleux d’un vert assez brillant; in- tervalles convexes, finement chagrinés; suture et intervalles alternes no- tés de très-petiles taches d’un roux sombre, fort peu visibles. Chaque intervalle est en outre muni d’une rangée de soies assez longues, flexibles, Révision des Hypérides. 229 inclinées en arrière, blanches ou roussàtres, celles des intervalles impairs beaucoup plus apparentes. Dessous du corps noirâtre, à pubescence grise fine et peu serrée. Ab- domen pointillé; pieds assez robustes, ferrugineux ; cuisses en massue, un peu rembrunies, surtout les antérieures : fibias épais : tarses assez dilatés : ongles orands, brunätres, Le mâle est plus petit et jlus étroit que la femelle et présente les diffé- rences sexuelles que j'ai signalées chez l'ononrdis. Le Phyt. nigrirostris est très-variable par la taille, la couleur, la di- mension des soies et des écailles, et, jusqu’à un certain point, par la forme du pronotum et des élytres. Les mâles sont souvent près de quatre fois aussi longs que larges, et on rencontre des femelles dont la longueur to- tale n'excède pas deux fois et demie la largeur; quelquefois il semble un peu déprimé sur le dos et comprimé latéralement ; d’autres fois il est ma- nifestement convexe el en ovale assez régulier, Mais on ne trouve rien de fixe dans ces dissemblances, et quoiqu'il y ait souvent entre les extrêmes des différences très-manifestes, je n'ai pu me décider à scinder cette es- pèce, parce que je n'aurais pu caractériser suffisamment celles que j'aurais établies à ses dépens. On voit, dans les collections, des individus, originaires de la Sicite et de l'Algérie, presque moitié plus petits que ceux du nord de l’Europe, dont l'aspect est moins lourd, le pronotum un peu plus transversal, la ponc- tuation générale plus faible, les épaules plus arrondies et la vestiture plus fine. Mais je ne les regarde que comme des diminutifs de l'espèce, attendu que même dans ces contrées on trouve des xégrirostris parfaitement sem- blables au type et tous les passages intermédiaires. Les individus bien développés ont ordinairement la suture et les inter- valles impairs ornés de petites macules roussätres plus où moins appa- rentes; mais, dans la majorité des cas, ces macules sont à peu près com- plétement invisibles; il faut absolument, pour en découvrir des vestiges, regarder l’insecte sous un angle oblique et en sens inverse, c'est-à-dire la tète tournée vers l'observateur. Le Phyt. nigrirostris se distingue surtout de l’ononidis, avec lequel les grands individus ont beaucoup de ressemblance, par sa taille moins grande, par sa forme moins allongée et moins parallèle, par sa vestiture moins longue, el par les soies des interstries, moins dressées et moitié plus courtes, 9230 G. CAPIOMONT. Il est répandu du nord au midi de l'Europe, ainsi qu’en Algérie, en Égypte, en Anatolie et dans l'Asie Mineure. Il vit sur différentes espèces d’Ononts et en particulier sur l’'Ononts spi- nos«. Le cocon que la larve se fabrique sur les feuilles de cette plante est tout à fait semblable, quant à la contexture, à celui de l’Hypera Lessellata : mais il est moitié plus petit et plus ovoïde. 58. PaHYTONOMUS AURIFLUUS Wall ? Oblongo-ovalus, depressus, piceus, setosus, squamulis piliformibus luri- dis dense tectus; antennis ferrugineis ; articulo 4° funiculi 2° duplo lon- giore; rostro breviore, cylindrico, arcuato, nigro; prothorace transverso, laleribus rotundato-ampliato, subcordato, depresso, fusco bilineato; elytris oblongis, subtiliter, punctalo-striatis, basi planatis, lurido-squamulosis : interstiliis subconvexis, subtiliter cortaceis, uniseriatim setosis ; inters- lilio sexto obscuriore; interstiliis allernis postice, suturaque obsolete fusco- maculatis; pedibus testaceis. Long, 3 à 4 mill.; larg 2 mill. Oblong, déprimé, d’un ferrugineux brunâtre, Ressemble un peu au signatus, mais il est plus petit, relativement plus allongé et manque des soies longues qui caractérisent celui-ci. Sa couleur est aussi très-diflérente, ainsi que la forme du pronotum, qui est plus allongé et moins développé latéralement. Tête petite, convexe, finement pointillée, d’un testacé obscur, à pubes- cence fine, dorée. Yeux oblongs, déprimés, noirs. Rostre un peu plus court que dans le signatus, assez épais relativement aux autres espèces du groupe, cylindrique, arqué, finement pointillé, noir, garni de poils à Ja base, presque lisse el dénudé au sommet. Fossette interoculaire obsolète, ponctiforme ; sillon nasal assez long, étroit, mais bien visible. Antennes atteignant à peine à la moitié du pronotum, ferrugineuses ; 1% article du funicule très-allongé, deux fois plus long que le 2°, celui-ci obconique, les suivants courts, serrés, presque transversaux. Massue assez forte, ovale oblongue, acuminée, un peu rembrunie, Pronotum plus court que large, mais beaucoup moins que dans le signa- Révision des Hypérides. 231 tus, surtout dans le mâle, dilaté et arrondi sur les côtés, plan en dessus, finement et un peu ruguleusement pointillé, d’un noir brunâtre, garni d’écailles piliformes roussâtres à reflets dorés, avec deux bandes discoï- dales, larges, rembrunies surtout près de la base, et séparées au milieu par une ligne étroite d’écailles blanchâtres. Écusson en triangle un peu allongé, à pubescence blanchâtre. Élytres une fois et demie aussi larges que le pronotum, environ trois fois et demie aussi longues que lui, à épaules arrondies; un peu planes en dessus en avant, légèrement convexes, puis déclives postérieurement, presque parallèles dans leur première moitié; diminuant ensuite progres- sivement de largeur et terminées en s’arrondissant ; médiocrement ponc- tuées-striées avec les interstries finement chagrinés, un beu bambés, re- vêtus de poils écailleux roussâtres, le 6° intervalle étant plus obscur. La suture et les intervalles impairs sont ornés postérieurement de très- pelites taches brunâtres, à peine visibles. Tous les intervalles sont munis d’une rangée de soies blanchâtres, raides, assez longues et un pêu ineli- nées en arrière. Dessous du corps noirâtre, garni d’une pubescence grisâtre à reflet mé- talique. Abdomen finement pointillé. Pieds testacés, assez robüstes; cuisses en massue ; tibias assez épais; tarses et ongles allongés, ceux-ci un peu rembrunis à l’extrémité. Les caractères sexuels sont identiques à ceux du ségnatus. Je n'ai vu que deux individus de cette espèce : un mâle, originaire de Andalousie et appartenant à M. Chevrolat, et une femelle qui a été prise dans les Hautes-Pyrénées par feu Delarouzée, et qui est aujourd'hui la propriété de M. Ch. Brisout de Barneville. il est impossible d'affirmer que ce soit bien là le Phyt. aurifluus de Waltl, dont la phrase diagnostique irait tout aussi bien à d’autres espèces. C’est sur la foi de M. Kraatz que je iui ai rapporté l’insecte que je viens de décrire, l'individu‘ qui porte le nom d’aurifluus dans la collection de M. Chevrolat lui ayant été donné par notre collègue de Berlin, mieux placé que moi pour élucider cette question, 59. PHYTONOMUS JUCGUNDUS mihi. Oblongo-ovatus, niger, selosus, squamulis cinereo-albidis dense tectus; antennis ferrugineis, articulo À° funiculé 29 longiore; rostro mediocri, 939 G. CAPIOMONT. subcylindrico, vix arcualo, nigricante; prothorace latitudine maxima, in mare vix, in femina sensim breviore, lateribus rotundato-amplialo, supra planiusculo, ruguloso-punctulato, viltis duabus fuscis, lineaque interme- dia argenteo-micante, ornato; elytris ovalibus, ferrugineis, basi planius- culis, subtililer puncltalo-strialis, cinereo-albido- squamosis; fascia oblonga laterali, macula scutellari in singulo elytro, suturaque brunneo- squamosis. Long. 3 à 4 mill.; larg. 2 mill. Ovale oblong, noir, avec les élytres d’un ferrugineux clair, revêtu d’une pubescence écailleuse d’un blanc cendré, parsemé en outre de soies assez longues et assez raides, surtout chez les mâles, et un peu inclinées en arrière. ; ‘Tête petite, convexe, finement pointillée, à pubescence d’un blanc ar- genté. Rostre un peu plus long que la tête, assez épais, un peu ceylin- drique, subarqué, très-finement caréné, densément pointillé, brun de poix, garni de poils d’un blanc argenté ou doré, assez serrés à la base; lisse et dénudé au sommet. Fossette interoculaire ponctiforme, bien vi- sible. Sillon nasal court, mais assez prononcé. Antennes insérées vers le sommet du rostre, ferrugineuses ; 4‘° article du funicule plus de deux fois plus long que le 2°, celui-ci obconique, les suivants très-courts, les derniers {ransversaux ; massue grande, ovale oblongue, acuminée. Pronotum un peu plus court que large dans le mâle, plus visiblement dans la femelle, un peu dilaté et arrondi antérieurement sur les côtés, rétréci en avant, un peu déprimé en dessus au milieu, assez fortement pointillé, marqué sur le disque de deux bandes longitudinales brunâtres séparées par une ligne d’un blanc argenté. Écusson assez grand, triangu- laire, de cette dernière couleur. Élytres une fois et demie aussi larges que le pronotum, environ trois fois aussi longues que lui, à épaules un peu saillantes; très-peu dilatées latéralement après celles-ci, diminuant régulièrement de largeur après le milieu et terminées en s’arrondissant:; un peu planes en dessus antérieu- rement, infléchies sur les côtés et déclives postériexrement ; ponctuées- striées avec les intervalles un peu relevés, très-finement chagrinés, d’un rouge ferrugineux ; revêtues d’écailles piliformes d’un gris cendré, et ayant la suture, une tache de chaque côté de l'écusson et une fascie laté- rale, submarginale, brunâtres. Les intervalles impairs ont en outre des Révision des Hypérides. 255 macules plus obscures, assez espacées, formées par des fascicules de poils très-courts, et quelquefois très-peu apparents. Dessous du corps noir, avec l'extrémité du ventre ferrugineux, garni d’une pubescence blanchâtre. Abdomen finement pointillé, Pieds assez robustes, ferrugineux, un peu tormenteux; cuisses en massue, les anté- rieures rembrunies en dessus ; tibias et tarses assez allongés. Tout l’insecte est hérissé de soies longues, assez raides, surtout sur les élytres. Ges soies empruntent leur nuance à la couleur des écailles sous- jacentes. Caractères sexuels, ceux du groupe. Cette jolie petite espèce se distingne très-facilement du (rélineatus Marsham, dont elle a à peu près la taille et l'aspect, par la couleur et par les soies beaucoup plus longues et plus nombreuses qui la hérissent de toutes parts. Algérie, Poupillier. — Sicile, Bellier de la Chavignerie, — Tarsous, Chevrolat, — Égypte, de Heyden. 59 bis. PHYTONOMUS GRACILENTUS Capiomont, Oblongo-ovalus, piceus, squamulis fulvis, certo situ aureo-micantibus, tectus, albo subochraceo variegalus ; antennis rufo-piceis, articulo À° fu- ñiculi 2° duplo longiore; rostro longiludine thoracis, subtenui, cylindrico, arcuatlo, rugoso-striato ; prothorace transverso, longiludine maxima fere duplo latiore, lateribus ante medium rotundato-amplialo, basi modice, apice evidentius angustalo, dorso vix convexo, confertim ruguloso-punc- tulato, fulvo-squamoso, lincis tribus signaturisque quibusdam, albido sub- ochraceis, ornato; elytris oblongo-ovatis, valde punctato-striatis, squa- mulis piliformibus fulvis, revestitis ; interstitiis subconvexis, coriacets : alternis elevatioribus et latioribus, albo subochraceo squamosis et nigro- velutino maculatis ; hunula humerali, ad suturam interrupta, intersti- tio 2, S°que poslice, albido-cretaceo-squamosis ; pedibus fulvo albidoque irroralis. Long. 4 mill.: larg. 4 4/5 mill. tessemble au tégrinus quant à la forme générale, mais moins large, moins aplati, moins écourté et tout autrement coloré: en diffère, en outre. 23/1 G,. CAPIOMONT. par les caractères suivants : le rostre est un plus fort, moins long et plus rugueux à la base; le pronotum est à peu près conformé de même, mais il est moins plan en dessus et les lignes longitudinales blanchâtres sont bien apparentes el disposées comme celles du scolymi ; je veux dire que les latérales sont obliques d'avant en arrière et de dedans en dehors ; en plus de ces trois lignes il existe quelques mouchetures d’un jaune ochracé assez nombreuses, surtout en avant; les élytres sont relativement plus étroites et plus allongées, moins aplaties en avant, plus déclives au con- traire postérieurement; leurs stries sont marquées de points plus gros et plus profonds ; les intervalles sont fortement chagrinés ; les alternes sont beaucoup plus larges et plus convexes, d’un blanc un peu ochracé avec des taches formées par des fascicules de poils noirs veloutés. Une tache lunu- laire, d'un blanc ochracé, commence à l'épaule de chaque côté et s’arrète au 3° intervalle : extrémité de celui-ci et celle du 2° sont également d’un blanc ochracé. Le dessous du corps est varié de blanchâtre et de fauve métallique, avec l'abdomen traversé dans sa longueur par trois bandes de poils d'un brun noirâtre, mal limitées. Les pieds sont peu robustes, variés de fauve et de blanc ochracé, : Les antennes sont d’un rouge pâle, avec la massue plus obscure. Le 1 article du funicule est à peu près du double plus grand que le 2°, L'espèce est facile à reconnaître à sa couleur et aux fascicules de poils noirs veloutés qui existent sur les intervalles impairs. Les deux individus que j'ai vus sont des femelles. L'un appartient à M. le comte de Mniszech, qui l’a reçu d'Algérie, et l’autre se trouve dans la collection d’un entomologiste de Paris, M. Gambey, où il porte l’indica- tion de Mostaganem comme lieu de provenance. Quoiqu'il ait plutôt le facies du Phyt. tigrinus que celui du Phyt. sco- lymi, j'ai cru que son rostre, ses élytres, son pronotum et jusqu’à sa vestiture, le rapprochaient de ce dernier, et je l'ai rangé immédiatement avant Jui. 60. PHYTONOMUS SCOLYMI mihi. Ovalus, niger, squamulis piliformibus setisque brunneis et albidis va- riegatus; antennis rufo-piceis, articulo 1° funiculi » duplo longiore, ros- tro tenu, subcylindrico, elongato, arcuato; prothorace latitudine maxima Révision des Hypérides. 235 breviore, lateribus vix rolundato-ampliato:; antennis angustato, lateri- bus lincaque media interrupta albido-squamosis ; clytris ovatis, punc- talo-striatis, brunneis squamosis, basi sæpius plaga communi nigricante ornatis ; interstiliis alternis subplanis, fusco albidoque vartegatis ; femo- ribus nigricantibus. Long. 4 à 5 1/2 mill.; larg. 2 à 3 mill. Tète petite, très-convexe, finement pointillée, brune, à pubescence blanchâtre. Yeux oblongs, subdéprimés, bruns. Rostre mince, deux fois aussi long que la tête, un peu élargi au sommet, légèrement relevé en ca- rène sur la ligne médiane, très-finement pointillé, noir, garni de poils blanchâtres, dénudé au sommet. Fossette interoculaire ponctiforme, très- peu visible; sillon nasal assez long, peu profond. Antennes insérées vers le 4° tiers du rostre, deux fois aussi longues que lui, d’un rouge obscur; les deux premiers articles du funicule allon- gés, le 1° deux fois aussi long que le 2°, le 3° et les suivants très-courts, serrés, presque transversaux; massue ovale oblongue, assez allongée, brune, finement pubescente. Pronotum un peu plus large que long, arrondi sur les côtés, légère- ment dans le mâle, plus visiblement dans la femelle; rétréci en avant, un peu convexe en dessus, finement pointillé, revêtu d’écailles piliformes d’un brun noirâtre, avec trois lignes de poils d’un blanc un peu rous- sâtre, situées au milieu et près des bords latéraux, l'intermédiaire ordi- nairement interrompue au milieu. Au sommet et sur les côtés on aperçoit des soies assez longues, mi-couchées, blanchâtres, entremêlées de quel- ques poils courts, noirâtres. Écusson en triangle allongé, d’un blanc roussâlre. Élytres ovales, moins de deux fois aussi larges que le pronotum, trois fois aussi longues que lui, à épaules arrondies, mais nullement effacées : presque parallèles dans leur 1"* moitié, terminées ensuite en s’arrondis- sant; médiocrement convexes en dessus, ponctuées-striées ; revêtues de poils squamiformes d’un fauve brunâtre, avec la suture ornée à la base d’une tache commune de couleur noire, couvrant en longueur un peu plus de la moitié de la suture, et en largeur les deux premiers intervalles de chaque côté ; variées en outre sur les intervalles alternes de taches blan- châtres et noirâtres formées par des touffes de poils très-courts; tous les intervalles sont, de plus, garnis de soies assez longues, un peu dressées, tantôt noires, lantôt blanches, selon la couleur des écailles sous-jacentes, celles des intervalles impairs toujours plus longues. 256 G. CAPIOMONT. Dessous du corps noir, à pubescence d’un blanc roussätre, avec trois bandes longitudinales plus foncées sur l'abdomen. Celui-ci très-finement pointillé. Pieds courts, robustes, variés de brun et de roux blanchätre; cuisses rembrunies fortement en massue; tibias épais, ferrugineux, un peu sinueux en dedans avant Fextrémité, el terminés intérieurement par un fort crochet : tarses fortement dilatés, couleur de poix ainsi que les ongles. Le mâle a le rostre plus court que celui de la femelle ; il en est de même pour les antennes. Le pronotum est moins élargi latéralement, les tibias antérieurs sont plus longs, plus minces, plus fortement recourbés en de- dans à l'extrémité. Le dernier arceau de l'abdomen est plus grand d'ar- rière en avant que les deux précédents, tandis que le contraire à lieu chez la femelle, Enfin sa forme est plus parallèle. Cette espèce a quelque analogie avec le balteatus Chevrolat, Mais elle est plus grande et facile à reconnaitre à ses écailles plus fines, plus soyeuses:; à ses soies longues, dressées ; à ses cuisses plus fortement en massue; à ses tibias d’une couleur évidemment plus claire que les cuisses; à ses larses, dont les articles sont beaucoup plus développés, et à ses antennes plus épaisses, terminées par une massue moins ovale, plus allongée. On trouve en Sicile une variété de cette espèce, chez laquelle les ma- cules blanchätres sont d’un bleu pâle, où d’un blane argenté, mais qui ne diffère pas autrement du type. Quelquefois la tache commune de la base des élytres disparait, el alors celles-ci ont la suture et le 2° intervalle revêtus de soies et d’écailles sem- blables à celles des intervalles du même ordre. Le Phyt. scolymi habite la Sicile, l'Espagne et l'Algérie, particulière- ment la province de Constantine. 11 vit sur différentes espèces de Scoly- nus, au dire de nos collègues MM. Leprieur et Lethierry (1). {) Je transcris ici sans y rien changer la note que ce dernier m'a remise : « La larve vit dans les fleurs des Scolymus hispanicus et grandiflorus ; elle trahit sa présence par lexistence d’une tache noire formée par ses excréments. 1] suffit d'emporter des fleurs ainsi tachées pour obtenir quelques semaines après l'in- secte parfait, » Voir planehe 3, figure 3, le cocon du Phyt. scolymi, d’après un spécimen communiqué par M. Chevrolat, qui le tenait de M. Poupillier. J'avais appelé primitivement cette espèce Phyt.scutellaris; depuis j'ai cru devoir changer ce nom en celui de Phyt. scolymi, qui me paraît préférable, Révision des Hypérides, 297 61. PHYTONOMUS BALTEATUS Chevrolal, Ovatus, piceus, pilosus, squamulis fuscis albidis variegatis ; antennis ferrugineis, clava fuscescente, articulo 4° funiculi 2° plus duplo longiore; rostro tenui, elongato, arcualo, apice vix dilatato; prothorace latitudine maxima breviore, lateribus, præsertim in femina, rotundato-ampliato, apice angustato, Supra convexo, albo vel argentato trilineato ; elytris ovatis, convexis, punclato-striatis, basi plaga communi, nigra ornatis ; intersti- lis albo nigroque setosis, alternis squamulis albidis aut subargenteis 0b- sètis, nigroque remole notatis ; pedibus ferrugineis. Long 4 1/2 mill.; larg. 2 mill. Phylonomus balleatus Chevrolat, Revue Zoologique de Guérin, 1840, nn #16: Phytonomus constans Bohemann in Schônherr, t?, Il, p. 894. Tête moyenne, convexe, finement pointillée, à pubescence fauve. Yeux ovales, bruns, un peu convexes. Rostre cylindrique, arqué, presque aussi long que la tète et le pronotum réunis dans la femelle, un peu moins long dans le màle, légèrement dilaté au sommet, très-finement pointillé, noir, garni de poils d’un fauve blanchâtre, assez serrés à la base, dénudé vers l'extrémité. Fossette interoculaire petite, mais bien visible. Sillon nasal long, très-étroit, Antennes insérées à peu près au premier liers de la longueur du rostre, flerrugineuses avec la massue ovale oblongue, pubescente, rembrunie ; les deux premiers articles du funicule allongés, le 1°* deux fois aussi long que le 2°, le 5° et les suivants très-courts, serrés, transversaux. Pronotum plus large que long, arrondi sur les côtés, peu sensiblement dans le male, beaucoup plus dans la femelles; rétréci en avant, convexe en dessus, finement et ruguleusement pointillé, revêtu d’écailles pili- formes brunes avec trois lignes longiludinales de poils squameux d’un blanc ochracé, situées au milieu et près des bords latéraux, ces der- nières à concavité interne; la médiane ayant souvent un aspect argenté. Écusson assez grand, triangulaire, à pubescence blanchâtre ou d’un vert argenté. 208 G. CAPIOMONT. Élytres ovales, moins de deux fois aussi larges que le pronotum, trois fois aussi longues que lui, à épaules bien senties, quoique un peu arron- dies, non dilatées sur les côtés après celles-ci, diminuant de largeur après le milieu et terminées en s’arrondissant ; un peu convexes en dessus ; fortement ponctuées-striées, recouvertes de poils écailleux d’un fauve bru- nâtre, avec la suture ornée à la base d’une tache commune de couleur noire, couvrant un peu plus de la moitié de la suture et les deux pre- miers intervalles de chaque côté ; variées, en outre, sur les intervalles alternes de taches blanchâtres allongées et de macules ponctiformes, assez espacées, formées par des touffes de poils très-courts. Tous les intervalles sont de plus garnis sur les individus frais de soies assez longues, un peu dressées, colorées en noir ou en blanc selon la nuance claire ou foncée des écailles sous-jacentes, celles des intervalles impairs toujours plus longues. Dessous du corps d’un blanc un peu roussatre, varié de brun. Abdomen finement chagriné. Pieds ferrugineux, courts, assez robustes, variés de brun et de roussâtre; cuisses en massue ; tibias épais, un peu sinueux en dedans avant le sommet et terminés intérieurement par un fort crochet ; tarses médiocrement dilatés ; ongles assez robustes. Le male a le rostre un peu plus court que celui de la femelle, et les autres caractères différentiels que j'ai indiqués chez le màle du scolymi. M. Rohemann m'a communiqué le mâle de cette espèce comme étant le type de lespèce décrite par lui sous le nom de constans, nom posté- rieur à celui qui lui à été imposé par M. Chevrolat. C’est une jolie petite espèce, assez rare, qui se rencontre dans le midi de l’Europe, depuis le Portugal jusqu’en Sicile, de même qu’en Algérie. Les individus de cette dernière provenance ont ordinairement les écailles blanchâtres du pronotum et des élytres, soit d’un blanc argenté, soit d’un blanc bleuâtre. Is sont aussi un peu plus petits. 62. PHYTONOMUS INCOMPTUS Schônherr, Oblongo-ovalus, niger, cinereo-pubescens el squamosus ; antennis ferru- gineis ; articulo 4° funiculi 2 duplo longiore; rostra cylindrico, arcuato, subtilèler punclulato; prothorace latitudine maxima breviore, lateribus Révision des Hypérides. 239 rotundato, vix ampliato, dense punctulato, altbido trilineato ; elytris punc- tato-striatlis, cinereo-pubescentibus et squamosis, basi plaga suturali, com- munt, fusca, notatis ; interstitiis alternis obsolele fusco-maculatis; tarsis ferrugineis. Long. 4 mill.; larg. 2 mill. Phytonomus incomptus Schônherr, t. IE, p. 391. Ressemble beaucoup au précédent ; mais il est d’une couleur différente, paraît un peu plus large relativement à sa longueur, a le rostre sensible- ment plus long, le pronotum plus finement ponctué et les soies des inters- triées moins longues et moins grossières. Tête petite, arrondie, noire, finement pointillée, à pubescence cendrée. Yeux oblongs, déprimés, bruns. Rostre de la longueur du pronotum, assez mince, presque cylindrique, arqué, noir, pointillé, ayant quelques poils gris plus épais à la base, un peu rougeàtre et dénudé au sommet. Fos- sette interoculaire oblongue, obsolète ; sillon nasal un peu allongé et assez profond. Antennes ferrugineuses, insérées vers le 1‘ tiers du roslre, aussi grandes que la tête et le pronotum réunis; les deux premiers articles du funicule allongés, le 1% deux fois aussi long que le 2°, les suivants très- courts, transversaux. Massue ovale oblongue, acuminée, un peu rem- brunie. Pronotum un peu plus court que large, légèrement arrondi et dilaté sur les côtés, peu convexe en dessus, très-finement et très-densément pointillé, noir, recouvert d’écailles brunâtres, et orné de trois lignes de poils blanchâtres, fins et appliqués, situés au milieu et près des bords latéraux. Écusson bien visible, triangulaire, à pubescence blanche, écail- leuse. Élytres près de deux fois aussi larges que le pronotum, plus de trois fois aussi longues que lui, à épaules arrondies; très-peu dilatées latérale- ment après celles-ci, diminuant de largeur vers les deux cinquièmes pos- térieurs, et obtusément arrondies à l’extrémilé ; légèrement convexes en dessus, déclives postérieurement; médiocrement ponctuées-striées ; inter- valles plans, très-finement chagrinés, recouverts d’écailles et d’une pu- bescence cendrées. Une grande tache commune, brunâtre, à la base de la suture,et quelques macules éparses, de même couleur, sur les inter- valles alternes. Dessous du corps noir, très-finement pointillé, garni d'écailles grises à reflet métallique. Pieds un peu allongés, robustes, à pubescence cendrée; 240 G,. CAPIOMONT. cuisses en massue, noires ; tibias couleur de poix, avec l'extrémité rou- geätre ; tarses allongés, entièrement ferrugineux. Je n'ai vu de cette espèce que le type de Schônherr, et un deuxième individu appartenant à M. Chevrolat ; tous les deux originaires du Por- tugal. 65. PHYTONOMUS VicrÆ Gyllenhal. Oblongo-ovatus, niger, breviter setosus, cinereo vel argenteo-squamulo- sus; antennis rufo-piceis, articulo 1° funiculi 2° duplo longiore; rostro crassiusculo, subcylindrico, subreclo, thoracis longitudine æquali ; pro- thorace latitudine maxima breviore, subdepresso, lateribus rotundato- ampliato, fusco obsolele bivittato; elytris punctato-striatis; interstilirs subconvexis, subtiliter ulutaceis, alternis pallidioribus, fusco remote no- latis; sutura postice argenteo-micante : pedibus nigris. Long. 4 à 5 mill.; larg. 2 mill. Rhynchænus viciæ Gyllenhal, Ins. Suecica, IE, p. 101. Phytonomus viciæ Schônherr, t. IF, p. 377e — griseus Dejean, Catalogue. Tête petite, convexe, noire, finement pointillée, à pubescence d’un gris cendré, Yeux oblongs, subdéprimés, noirs. Rostre à peu près de la lon- gueur du pronotum, un peu épais, subeylindrique, presque droit, finement pointillé et caréné, ayant quelques poils grisâtres plus serrés à la base. Fossette interoculaire petite, oblongue ; sillon nasal allongé, linéaire, su- perficiel, Antennes insérées vers le sommet du rostre, moins de deux fois aussi longues que lui, d’un noir de poix ; 1° article du funicule deux fois plus long que le 2°, celui-ci obconique, deux fois aussi long que large, les sui- vants très-couris, serrés, un peu noueux; massue grande, ovale oblongue, acuminée, noire, pubescente, Pronotum visiblement plus court que large, arrondi et dilgté sur les côtés, resserré au sommet un peu plus qu’à la base, légèrement déprimé en dessus, finement et ruguleusement pointillé, noir, ferrugineux au bord antérieur, recouvert de squamules cendrées, à reflets un peu métalliques, Révision des Hypérides, 241 avec deux bandes larges, brunâtres, un peu obsolètes, sur le disque. Écus- son petit, triangulaire, argenté. Élytres une fois et demie aussi larges que le pronotum, plus de trois fois aussi longues que lui, à épaules accusées mais arrondies; presque parallèles dans leur première moitié, diminuant ensuite régulièremnnt de largeur et obtusément arrondies à l'extrémité; peu convexes en dessus, finement ponctuées-striées; noires, revêtues de squamules cendrées un peu métalliques, plus päles sur les intervalles alternes, qui sont légère- ment convexes, finement chagrinés, et ornés de quelques petits points noirâtres assez écartés. Postérieurement la suture est d’un blanc argenté. Tous les intervalles ont chacun une rangée de soies courtes, assez gros- sières, fortement inclinées en arrière, presque appliqués, d’une nuance plus ou moins päle, selon la teinte des écailles sous-jacentes. Dessous du corps à squamosilé cendrée métallique. Abdomen finement pointillé. Pieds assez robustes, noirs, garnis d’une pubescence grisâtre ; cuisses en massue; tibias un peu épais, les antérieurs sinueux intérieu- rement avant l’extrémité ; tarses fortement dilatés, couleur de poix, ainsi que les ongles. Les mäles sont plus étroits dans toutes leurs parties, ont le rostre plus court, les pieds antérieurs plus grêles, plus allongés, une impression lon- gitudinale assez large sur le dernier arceau de l’abdomen, etc. Les téguments varient du noir au ferrugineux et au testacé. On trouve le Phyt. viciæ un peu partout en Europe; mais il n’est com- munñ nulle part. 1l est facile à distinguer à la forme courtement arrondie de son pronotum, à ses téguments ordinairement complétement noirs ou noirs brunâtres (les individus testacés étant immatures), à ses pieds de couleur foncée, jamais rouges ou testacés comme dans les variétés du variabilis qui pourraient être confondues avec lui, à ses squamules cen- drées, un peu argentées, assez larges et n'ayant rien qui ressemble à des poils, enfin aux petits points ronds, obscurs, bien limités, dont les inter- valles alternes des stries sont ornés. Il a quelque ressemblance de couleur avec le Phyt. incomptus, mais n'a pas sa forme écourtée, ni ses soies longues un peu tomenteuses. Sa larve vit sur l'Helosciadium nodiflorum. (Voir le travail de M. Perris inséré dans les mémoires de l’Académie de Lyon, série 2, t, 1, p. 93. 4° Série, TOME VIII. 16 242 G. CAPIOMONT. 64. PAYTONOMUS LETHIERRYI Mihi. Oblongo-ovatus, nigerrimus, pube depressa atro-virente dense teclus, thorace elytrisque albosignalis; antennis nigro-piceis, articulo 1° funi- culè 2% triplo longiore; rostro mediocri, cylindrico, subtililer dense punctulato, medio carinula abbreviata instructo; fronte planata, oculis prominulis ; prothorace latitudine maxima vix breviore, lateribus rotun- dalo subangulato, apice augustato, supra fere plano, pube viridè atra tecto, lateribus medioque lineis albido-roseis ornato; elytrès ovatis, punctato- slrialis, pube depressa viridi atra obsitis, fascia discoidali albo rosca, ad suluram ante apicem recurva maculisque nigris inlerrupta, utrinque sègnatis ; pedibus nigris. Long. 3 1/2 mill.; larg. 44/2 mill Têle petite, peu convexe, finement rugueuse, noire, garnie d’une pu- bescence noire verdâtre ; front plan à pubescence blanchâtre; yeux gros, oblongs, saillants, noirs. Rostre à peu près de la longueur du pronotum, ruguleusement pointillé, finement strié latéralement au-dessus des serobes, muni d’une petite carène lisse et raccourcie en arrière, noir, couvert à la base d’une pubescence blanchâtre assez serrée ; presque lisse et dénudé au sommet. Fossette interoculaire nulle; sillon nasal étroit, court, peu profond. Antennes presque subterminales, environ une fois et demie aussi longues que le rostre, d’un noir de poix ; 4° article du funicule trois fois aussi long que le 2°, celui-ci à peine un peu plus long que large, les suivants très-courts, serrés, lenticulaires ; massue très-forte, ovale, acuminée, rem- brunie. Pronotum un peu plus large que long, subanguleusement dilaté sur les côtés vers les deux cinquièmes antérieurs, assez largement rétréci au sommet, avec les angles postérieurs pointus ; peu convexe en dessus, très- densément et un peu ruguleusement pointillé, noir, revêtu d’une pubes- cence noire verdâtre, avec les côtés et une ligne médiane interrompue au milieu d’un blanc un peu rosé. Écusson en triangle allongé, à pubes- cence de cette dernière couleur. Élytres ovales, presque deux fois aussi larges que le pronotum, plus de trois fois aussi longues que lui, à épaules anguleuses; presque parallèles Révision des Hypérides. 245 sur les côtés dans les trois premiers cinquièmes de leur longueur, dimi- nuant ensuite régulièrement de largeur et terminées un peu en pointe; presque planes en dessus antérieurement; infléchies sur les côtés, dé- clives postérieurement ; assez fortement ponctuées-striées ; intervalles un peu convexes, les alternes beaucoup plus larges; noires, recouvertes d’une pubescence noire verdàtre et ornées d’une bande longitudinale d’un blanc un peu rosé, partant de lépaule et se dirigeant un peu obliquement vers la suture jusqu'aux 4/5 de la longueur de l'élytre, où elle se termine en se réunissant à celle du côté opposé; les deux réunies ont presque la forme d’un fer à cheval allongé et sont interrompues transversalement par des taches noires bien limitées, formées par des fascicules de poils courts et placées sur la suture et les interstries alternes: de chaque côté de l’écus- son existe une petite tache noire, presque carrée, bien circonscrite ; tous les intervalles sont en outre munis d'une série de soies courtes, dressées, visibles seulement à une forte loupe et nuancées comme les écailles pili- formes sous-jacentes. Dessous du corps noir, finement chagriné, à pubescence écailleuse gri- sâtre, rare. Pieds assez allongés, garnis de poils d'un gris obscur passant au blanchâtre près des articulations; cuisses légèrement en massue; tibias assez minces, un peu sinueux intérieurement et recourbés en dedans vers l'extrémité; tarses profondément dilatés, couleur de poix, ainsi que les ongles, ceux-ci de grandeur médiocre. Cette petite, mais très-remarquable espèce, a été prise à l'Escurial par MM. Ch. Brisout de Barneville et Lethierry; je l'ai dédiée à ce dernier pour le remercier de l'empressement avec lequel il m'a communiqué les nom- breuses et rares espèces d'Hypérides qu’il possède. Elle a quelque analogie de forme avec le Limobius mixtus, mais elle est plus grande, autrement colorée et le fanicule des antennes est composé de sept articles. Je n'ai vu que deux individus qui ont les caractères habi- tuels du sexe masculin; la femelle a probablement le rostre un peu plus long et la forme générale un peu plus massive. 65. PHYTONOMUS EGREGIUS mihi. Ovatus, niger, breviler setulosus, squamulis fuscis cinereisque varie- gatus ; antennis rufis, clava fuscescente; articulo 1° funiculi 2° plus du- 244 G. CAPIOMONT. plo longiore; rostro tenuë, cylindrico, a«rcuato; prothorace latidudine maxima evidentius breviore, lateribus rotundato-amplialo, supra convexo, dense punclulato, fulvo-squamoso, cinereo-trilineato ; elytris abbreviatis, lateribus basi subparallelis, supra convexis, punctulato-striatis, plaga basali, communi, [usca, ornatis, interstiliis fere planis, cinereo-squamo- sis, allernis fusco-notatis ; pedibus fuscis, larsis rufescentibus. Long. 3 mill.; larg. 4 4/2 mill. Ce Phytonomus est construit absolument sur le même plan que le but- teatus Chevrolat, auquel il ressemble beaucoup. Il en diffère par sa petite taille, par ses élytres proportionnellement plus larges et plus courtes, par son pronotum plus fortement pointillé, par ses jambes rembrunies, dont les tarses seuls sont rougeûtres, et par la couleur de son revêtement. Le dessin est exactement le même que celui du Phyt. balleatus; mais les parties pâles, au lieu d’être d’un blanc jaunâtre ou argenté, sont d’un cendré bleuâtre. Je ne crois pas nécessaire de décrire plus longuement cette jolie pe- tite espèce, que sa laille et sa couleur feront toujours facilement recon- naltre. Algérie, Poupillier, — Médéah, Lethierry. 7° Genre, LIMOBIUS Schônherr. Schônberr, Mantissa secunda Curculion., p. 44. Lacordaire, Genera des Coléoptères, VI p. 402. Rostre un peu plus long et moitié plus étroit que la tête, assez robuste, arqué, subcylindrique, un peu dilaté de la base au sommet. Scrobes com- mençant à une certaine distance de l'extrémité du rostre, assez profondes, linéaires, flexueuses et un peu élargies en arrière. Antennes insérées vers le 1° tiers du rostre, assez grèles, de onze articles; funicule de six articles, le 1° obconique, plus long et plus gros que le 2°, celui-ci beaucoup plus court, un peu renflé au bout, 3-6 très-courts, tranversaux, serrés, gros- sissant peu à peu; massue ovalaire, Yeux ovales, latéraux, de médiocre grandeur. Prothorax légèrement tranversal, plus ou moins arrondi sur Révision des Hypérides. 245 ’ les côlés, rélréci en avant et en arrière, tronqué au sommet, un peu en arc à sa base; les lobes oculaires nuls. Kcusson très-petit, triangulaire. llytres ovales, assez convexes, débordant le prothorax, ayant leur plus grande largeur aux épaules, qui sont saillantes. Pattes médiocres ; cuisses en massue ; jambes droites, un peu renflées en dedans vers le milieu, très-brièvement mucronées à l'extrémité ; tarses assez larges, à article 4 long, ses crochets médiocres, peu robustes. 2° segment abdominal au moins aussi long que 5 el 4 réunis, séparé du 1° par une suture ar- quée; prolongement intercoxal tronqué sur les côtés, avancé au milieu en une pointe triangulaire qui est reçue dans une sinuosité correspon- dante du mésosternum. Celui-ci médiocrement long. Épisternums méta- thoraciques assez larges. Épimères mésothoraciques à peu près conformées comme dans le genre Phylonomus. Saillie mésosternale assez allongée, étroite et presque parallèle, comme tronquée au bout, Corps ovale, ailé, finement écailleux et pubescent, et en outre hispide. Insectes propres à l'Europe et aux contrées circumméditerranéennes, à peine aussi grands que les plus petits Phytonomus, ayant une livrée or- née de taches brunes et blanchâtres sur un fond brun on cendré obscur, à reflets métalliques. Les mâles différent des femelles par une taille un peu plus svelte, le corps moins développé latéralement, le rostre plus court et plus robuste, l'abdomen plus plan, le dernier segment ventral aussi grand que 3-4 réu- nis; ceux-ci plus étroits que ceux de la femelle et, de plus, un peu rele- vés en forme de bourrelets, La femelle a l’aspect plus obèse, le rostre plus allongé, l'insertion des antennes plus submédiane, le segment 5 de l'abdomen seulement égal à chacun des segments 3 et A; en outre, elle est généralement marquée sur le milieu du 5° segment d’une petite impression, en ovale trans- versal. Ce genre se distingue surtout du précédent par ses antennes de onze articles. 11 a été créé par Schônherr sur le Phytonomus (Curculio) dissi- milis, de Herbst, mais sans s’apercevoir, ainsi que le fait remarquer M. Lacordaire, que son Phylonomus mixtus devait en faire partie, 2/6 G, CAPIOMONT. TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES. a. Élytres ornées un peu après le milieu d’une tache suturale, commune, transversale, d’un noir un peu velouté...... 4. Limobius mixtus (Dejean) Schünherr. aa. Élytres n'étant pas ornées après le milieu, etc. b. Espace interoculaire supérieur à peu près égal à la lar- geur du rostre.........,...... 2 Limobius dissimilis Herbst. bb. Espace interoculaire supérieur à peine égal à la moitié de la largeur du rostre.....,.... 3. Limobius Iampei Gapiomont. 4, LIMOBIUS MIXTUS (Dejean) Schünherr. Oblongo-ovatus, niger, squamulis ochraceo-brunneis, vel cinereo-brun- nets, leclus ; antennis rufo-testaceis, clava obscuriore ; rostro thorace vix longiore, subcylindrico, crassiusculo, arcuato ; thorace latitudine media breviore, lateribus bast subrecto, ante apicem modice rotundato-ampliato, apice ipso angustato, ibique quemadmodum constricto ; utrinque pallido- lineato; elytris punctato-strialis, interstitio 4° tertioque basi, maculaque transversa submedia, communi, obscure brunneis; sutura postice, plaga albido-squamosa, ornata ; pedibus rufo-testaceis. Long. 2 4/2 à 3 mill.; larg. 4 1/5 à 1 2/5 mill. Hypera mixta Dejean, Catalogue. Phylonomus mixtus Bohemann in Schônherr, If, p. 380. Têle petite, convexe, noire, finement pointillée, à pubescence écail- leuse d'un jaune ochracé, brunâtre sur le ventre. Front déprimé entre les yeux, ordinairement rembruni au milieu, avec le pourtour des yeux d’une couleur plus pâle. Yeux oblongs, latéraux, un peu saillants, noi- râtres. Rostre un peu plus long que le pronotum, assez épais, légèrement dilaté de la base à l'extrémité, médiocrement arqué, noir, finement, densément et ruguleusement pointillé, couvert de poils écailleux d’un cendré où d’un jaune pâle, disparaissant vers le sommet. Révision des Hypérides. 247 Antennes insérées vers le 1‘ tiers du rostre, d’un rouge ferrugineux avec la massue plus obscure. Pronotum 1/4 plus large que long, tronqué au sommet, légèrement ar- qué à la base, presque droit sur les côtés près de celle-ci, s’arrondissant et se dilatant un peu vers le 1** tiers, assez rétréci ensuite au sommet, peu convexe, noir, finement et densément pointillé, revêtu de poils écail- leux brunâtres, avec deux bandes presque rectilignes, blanchâtres, situées près des bords latéraux. Écusson visible, triangulaire, d’un blanc écail- leux. Élytres oblongues ovales, près de deux fois aussi larges que le prono- tum, plus de trois fois aussi longues que lui, à épaules saillantes, presque parallèles sur les côtés jusque vers les 3/5 postérieurs, diminuant ensuite progressivement de largeur et terminées en s’arrondissant; presque planes sur le dos en avant, convexes puis déclives postérieurement ; assez pro- fondément ponctuées-siriées, avec les intervalles subconvexes ; noires, re- vêtues d’écailles d’un gris ou d’un fauve plus ou moins foncé, avec une macule oblongue à la base des 1*° et 3° intervalles, et une tache plus grande, commune, transversale, située peu après le milieu, de couleur noirâtre, veloutée; postérieurement la suture est d’un blanc écailleux, souvent ochracé. À la loupe on aperçoit, principalement sur les inter- valles impairs, quelques petites soies dressées, blanchätres ; en outre, ces intervalles présentent le plus souvent, vers le milieu, une ou deux taches arrondies, obscures, formées par des fascicules de poils très-courts, un peu veloutés. Dessous du corps noir, où brun de poix, rugueusement ponctüé, garni d’écailles cendrées ou ochracées. Pieds assez robustes, d’un rouge ferru- gineux ; cuisses en massue, quelquefois rembrunies en dessous: tibias assez épais, un peu dilatés en dedans vers le milieu, puis sinueux avant l'extrémité, très-brièvement mucronés; farses assez longs; ongles rem- brunis. Le dernier anneau de l’abdomen de la © offre une petite fossette arron- die, visible seulement sur certains individus. Cette espèce habite la France et l'Angleterre : les individus de cette dernière provenance ont une taille plus forte que ceux des environs de Paris, mais ne s’en distinguent pas autrement, On le trouve sur différentes Géraniacées, principalement sur l’Erodium gutlalum. Je n'ai pas cité la figure du Genera de Jacquelin Duval, parce qu’elle est très-défectueuse. 218 ï. CAPIOMONT. 9, LIMOBIUS DISSIMILIS Herbst, Oblongo-ovatus, niger, squamulis metallico-nitidis, lectus, pallido-va- riegatus ; antennis rufo-testaceis, clava fuscescente ; rostro crassiusculo, evidentius arcuato, apice dilatato, supra carinato; fronte inter oculos planalo ; thorace latitudine maxima dimidio fere breviore, lateribus amplialo-rotundato, albido-trilineato ; elytris ovatis, striato-punctatis, squamulis metallico-nitidis pallidisque , irroratis ; humeris et sutura postice, albo-squamosis ; pedibus rufo-testaceis, femoribus infuscalis. Long. 2 à 2 3/10 mill.; larg. 4 1/5 mill. Curculio dissimilis Herbst, Coléopt., VI, p. 290, n° 261, tabl. 82, fig. 7. Rhynchænus — Gyllenhal, Insect, suec., IT, p. 416, n° 44. Hypera _ sermar, Mag. Zool., IV, p. 340, n° 8. Phytonomus — Schônherr, Il, p. 392, n° 36. Limobius — — Mantissa 9° Curcul., p. 44. Limobius globicollis Reiche et Saulcy, Ann. Soc. ent. France, 1857, p. 680. Oblong ovale, noir, varié d’écailles brunes à reflets métalliques et de macules d’un blanc un peu argenté. Tête petite, arrondie, convexe, finement pointillée, noire, couverte d’une squamosilé brune dorée sur le vertex, blanchâtre entre les yeux ; front plan; yeux oblongs, subdéprimés, bruns. Rostre un tiers plus long que le pronotum, assez épais, plus fortement arqué que dans le précé- dent, légèrement dilaté de la base au sommet, caréné en dessus, densé- ment pointillé-ridé, noir, couvert d’une pubescence cendrée blanchâtre, plus rare au sommet. Fossette interoculaire très-petite, peu apparente sous les poils qui la recouvrent; sillon nasal assez long, linéaire. Antennes insérées vers le 1° tiers du rostre, une fois et demie aussi longues que lui, d’un rouge testacé avec la massue rembrunie. Pronotum près de moitié plus court que large, tronqué au sommet, un peu en arc à la base, rétréci en avant et postérieurement, dilaté et arrondi sur les côtés, presque globuleux, très-densément pointillé, noir, recouvert d’une squamosité brune à reflets métalliques, avec trois lignes longitudi- Révision des Hypérides. 249 nales blanchâtres, situées au milieu et près des bords latéraux, celles-ci seules bien marquées. Écusson petit, triangulaire, blanc. Élytres ovales, moins de deux fois aussi longues que le pronotum, en- viron {rois fois aussi longues que lui, à épaules saillantes, mais moins que dans le Lim. maéxtus ; ayant leur plus grande largeur aux épaules, pres- que parallèles sur les côtés dans leurs 3/5 antérieurs, diminuant ensuite régulièrement de largeur et arrondies à l'extrémité ; convexes en dessus, déclives postérieurement, assez profondément poncluées-striées, avec les intervalles plans, finement chagrinés; noires, revètues d’une squamosité variable, généralement brunâtre, à reflets dorés, avec la suture posté- rieurement et une bande longitudinale partant de l'épaule et couvrant dans la moitié de leur longueur les 4° et 5° intervalles, d’un blanc plus ou moins argenté; la suture et les intervalles impairs sont en outre notés de deux ou trois petites taches arrondies, noirätres, un peu veloutées. Dessous du corps noir, poinlillé rugueux, mais moins que dans le pré- cédent, parsemé d’une pubescence grisàtre. Pieds médiocres, d'un ferru- gineux testacé; cuisses en massue, rembrunies; tarses et ongles sem- blables à ceux du mirtus. Le dernier arceau abdominal de la femelle offre au milieu une petite dépression, en ovale transversal, souvent difficile à distinguer. Tout l’insecte est hérissé de soies, assez longues, blanchâtres ou obs- cures, selon la couleur des parties sous-jacentes. Cette espèce varie considérablement par la couleur de son revètement ; la plupart des individus ontune livrée semblable à celle que j'ai décrite ; mais on en trouve dont les écailles passent au fauve clair et au rous- sätre, et d'autres qui sont presque également variées de gris noirâtre et de blanc cendré. Chez ces variétés la bande humérale est à peine ap- préciable: par contre, les macules des intervalles alternes sont plus pro- noncées. Le Lüm. dissimilis est beaucoup plus répandu que le mixtus. On le trouve dans toute l’Europe, et il est assez commun en Algérie, C’est lui que M. Reiche a décrit dans nos Annales sous le nom de Lim. globicollis. Le type que j'ai eu entre les mains ne diffère en rien de l'espèce actuelle. Il n'en est pas de même du Phyt. lélliputanus de notre collègue M. Lucas, que j'ai regardé pendant longtemps comme élant synonyme du Lim. dissimilis, et qui n'est même pas un Hypéride, mais bien un Érirhi- nide très-voisin des Bagous, ainsi que j'ai pu m'en assurer de visu. t2 (a Le) G. CAPIOMONT, 9. LIMOBIUS HAMPEI Breviler ovalus, minulus, piceus, selulosus, squamulis piliformibus, cinereis fuscisque variegalus ; antennis ferrugineis, clava fusca. Rostro te- nut, cylindrico, arcuato, sublilissime punctulato, Oculis inter se minus distantibus. Prothorace orbiculari, convexo, dense punctulalo, nigro, fusco luridoque squamulalo, tateribus medioque obsoletius, albido-lineato. Elytris breviler ovatis, convexis, tenuiter punctato-striatis, interstitiis pla- nis, pube silacca subaurala obsilis, alternis fusco-notatis; humeris pallidio- ribus. Pedibus ferrugineis, femoribus medio infuscatis. Long. 2 4/4 mill.; larg. 4 4/5 mill. Courtement ovale, plus petit et plus large que le Lim. dissimilis, Aont il se distingue surtout par ses yeux plus rapprochés sur le front. Tête petite, convexe, finement pointillée, brune, à pubescence cendrée. Yeux grands, déprimés, bruns. Rostre un peu épais, moins long que le pronotum, cylindrique, fortement arqué, finement caréné et pointillé, muni de quelques poils rares, de couleur roussâtre ; lisse et dénudé au sommet. Front plan; fossette interoculaire linéaire, peu visible; sillon na- sal court, ovale, superficiciel. Antennes environ une fois et demie aussi longues que le rostre, ferru- gineuses ; 4° article du funicule plus de deux fois plus long que le 2°, celui-ci seulement un peu plus long que large, les suivants très-courts, serrés, Massue forte, ovale, actiminée, rembrunie, Pronotum presque orbiculaire, un peu plus court que large, moins ré- tréci à la base qu’au sommet, fortement convexe en dessus, densément et finement pointillé, d’un brun obscur, revêtu d’écailles rousses et brunâtres entremêlées, avec une ligne médiane, obsolète, et deux bandes latérales d’un cendré blanchâtre. Écusson triangulaire, d’un roux doré. Élytres en ovale très-écourté, à peine d’un cinquième plus longues que larges, plus de deux fois aussi longues que le pronotum, deux fois et de- mie aussi longues que lui, à épaules très-arrondies ; ayant leur plus grande largeur derrière les épaules, à peine rétrécies de ce point jusque vers le milieu, diminuant ensuite régulièrement de largeur et terminées en s’ar- rondissant ; fortement convexes en dessus, légèrement ponctuées-striées ; intervalles plans, recouverts d’écailles piliformes d’un roux sombre à re- Révision des ilypérides. 251 flets dorés, les alternes ornés de taches brunes, assez grandes et assez rapprochées. Épaules d’un cendré blanchâtre. Dessous du corps noir, garni d’une pubescence écailleuse d’un cendré argenté. Abdomen très-finement pointillé. Pieds assez robustes, d’un roux ferrugineux, à pubescence courte et fine, d’un blanc jaunâtre brillant ; cuisses en massue, rembrunies au milieu; libias assez épais, renflés au milieu intérieurement ; tarses assez fortement dilatés; ongles médiocres, Tout l'insecte est hérissé de soies fines, dressées, assez longues sur les élytres, plus courtes sur le pronotum, tantôt blanchâtres et tantôt noires, selon la couleur correspondante des écailles sous-jacentes. Je a’ai vu qu'une femelle de cette charmante pelite espèce. Elle appar- tient à M. Perris, qui l’a recue du docteur Hampe, à qui je me suis fait un plaisir de la dédier. Malgré sa petite taille, elle est facile à séparer du Lim. dissémilis, avec lequel elle a quelques points de ressemblance, par son rostre plus aminci à la base, par son front évidemment convexe, par ses yeux au moins d’un tiers plus rapprochés sur le front, par ses élytres proportionnellement beaucoup plus larges et plus courtes, et par le dessin, très-différent, formé par les poils écailleux qui la recouvrent. Transylvanie, Hampe. 8° Genre CONIATUS (Germar) Schünherr,. Schünherr, Curcul. Disposit. méthod., p. 176. Lacordaire, Genera des Coléoptères, VI, p. 404. Rostre soit un peu plus long, soit presque deux fois aussi long que la tête, beaucoup plus étroit qu’elle, assez robuste, légèrement arqué, sub- parallèle, un peu anguleux, caréné et strié en dessus: scrobes assez profondes en avant, superficielles en arrière, un peu flexueuses à leur origine, subrectilignes ensuite, graduellement élargies dès leur base et évanescentes en arrière, Antennes submédianes, médiocres, peu robustes ; scape grossissant peu à peu, atteignant ou non les yeux ; funicule de sept articles, 4-2 allongés, celui-là plus gros et plus long, 3-7 très-courts, sub- 959 G. CAPIOMONT. coniques serrés, grossissant progressivement: massue faible, oblongue, allongée, articulée. Yeux assez grands, latéraux, arrondis, convexes. Pro- Ihorax généralement transversal, plus ou moins convexe en dessus, ar- rondi sur les côtés, bisinué à la base ou simplement un peu arqué, avec les angles postérieurs ordinairement un peu saillants, tronqué en avant. Lobes oculaires nuls. Écusson petit, triangulaire. Élytres assez convexes, oblongues, subcalleuses sur leur déclivilé postérieure, légèrement arron- dies séparément à l'extrémité, un peu plus larges que le pronotum et fai- blement échancrées à leur base, avec les épaules plus où moins angu- leuses. Pattes assez longues ; cuisses en massue; jambes presque droites, les quatre antérieures peu mais visiblement mucronées à l'extrémité ; tarses assez longs et assez étroits, à 4° article long ; crochets médiocres. 2e segment abdominal un peu plus long que 3-4 réunis, séparé du 1*° par une suture anguleuse ; prolongement intercoxal assez large, obliquement tronqué de chaque côté en avant, et terminé en pointe au milieu. Saillie mésosternale longue, très-étroite, ordinairement un peu renflée avant l'extrémité. Métasternum assez long. Épisternums métathoraciques assez étroits. Épimères du mésothorax peu développées, assez anguleuses à la réunion des deux petits côtés du triangle. Corps oblong, finement écail- leux, souvent courtement pubescent ou sétifère, toujours ailé, Insectes de petite taille, vivant sur les Tamarix, très-remarquables par leur livrée, qui consiste en bandes d’un rouge cuivreux brillant, blanches et noirâtres, sur un fon vert métallique, quelquefois bleuûtre. Les douze espèces que je connais sont originaires de l’Europe, de l'Asie occidentale et du nord de l'Afrique. Les mâles sont plus étroits que les femelles ; ils ont le rostre plus épais et un peu plus court; le pronotum moins transversal, les pattes plus longues et un peu plus grêles, surtout les antérieures; l'abdomen plus étroit et plus plan, le 5° segment ventral plus grand que celui de l’autre sexe et le segment supplémentaire ou anal très-apparent. :e genre, indiqué par Germar dans son Magasin de Zoologie, t. I, p. 340, a été caractérisé par Schônherr, et admis depuis par tous les en- tomologistes. 11 est très-naturel. Outre la coloration exceptionnelle des téguments, la conformation du rostre un peu aplati, anguleux et strié de chaque côté, les scrobes bien marquées seulement dans leur 4" moitié, et surtout les yeux assez grands, arrondis et saillants, suffiraient pour distinguer les Coniatus des derniers Phytonomus, dont ils ont un peu le faciès, Ceux de la 2° section ont de plus le front très-plat, très-large, les Révision des Hypérides. 299 épaules très-saillantes, les stries des élytres plus enfoncées, el ont quelque ressemblance avec certaines Érirhinides; à première vue, on prendrail presque le Sfeveni pour un Bagous. Le genre Coniatus se divise très-bien en deux sections, qu’on peut for- muler de la manière suivante : a. A" SECTION. — Rosire seulement un peu plus long que la tête strié de chaque côté à partir de l'œil jusqu’à l'extrémité ; scape des antennes atteignant les yeux. Espace interoculaire supérieur seule- ment égal à la largeur du rostre. Épaules peu anguleuses. Tarses médiocrement allongés, ongles courts. — Contatus vrais. aa. 2% SECTION. — Rostre près de deux fois aussi long que la tête, strié de chaque côté seulement à partir de l'insertion antennaire : scape des antennes terminé bien avant d'atteindre les yeux. Es- pace interoculaire supérieur égal à environ deux fois la largeur du rostre; épaules fortement anguleuses; tarses très-longs, ongles grands. — Bagoïdes. 1" SECTION, — Coniatius vrais. TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES. a, Pronotum d'un rouge cuivreux sur le disque. b. Pronotum d’un rouge cuivreux sur le disque ; d’un vert plus où moins brillant sur les côtés, Point de bande latérale noirâtre intermédiaire entre la couleur du disque et celle des côtés. « Pronotum moins transversal, plus arrondi latérale- ment, plus brusquement sinueux en avant des anglegposlérieurs..., ui «aus se 1. Mimonti Boieldieu, cc. Pronotum plus transversal, plus large à la base, moins arrondi sur les côtés, moins visiblement sinueux latéralement en avant des angles postérieurs. . ... 2, Deyrollei Capiomont, ve 95/4 G. CAPIOMONT. bb. Pronotum rouge cuivreux sur le disque, vert latérale- ment, ces deux nuances séparées de chaque côté par une bande étroite noirâtre........ 8. caspicus Motschulsky. aa. Pronotum d’un vert clair, quelquefois bleuâtre, sur le disque. b. Pronotum peu arrondi latéralement; tibias antérieurs ferrugineux, revêtus d’écailles d’un rouge cuivreux.. 3. tamarisci Fabricius. bb. Pronotum régulièrement arrondi sur les côtés, presque orbiculaire; tibias antérieurs noiràtres, revêtus d’é- cailles d’un vert brillant, au moins à la base, ce. Plus grand, genoux rougeâtres...... 6. Saulcyi Capiomont. ce. Plus petit, genoux noirâtres... 7. ægyptiacus Deyrolle inédit. aa. Pronotum d’un brun noirâtre, avec trois bandes longitu- dinales d’un gris argenté. b. Pieds d’un rouge plus ou moins clair, avec la base des cuisses rembrunie................. 4. repandus Fabricius. bb. Pieds noirs, avec les genoux et le sommet des tibias étroi- tement rougeâtres............... 5. Wenckeri Capiomont. Nota. — Les espèces appartenant à chacune des sections du genre Coniatus ayant toutes une forme et une ornementation à peu près sem- blables, on est obligé, pour les distinguer les unes des autres, de tenir compte de particularités, en apparence assez légères, qui ne pourraient ètre d’un grand secours partout ailleurs, et qui ici me paraissent avoir une valeur exceptionnelle. 4. CoNIATUS MimonTi Boieldieu. Oblongus, niger, dense viridi-squamosus, rostro apice antennisque basë, rufo-lestaceis ; thorace breviore, latiore, convexo, lateribus viridi-mican- tibus valde rotundato-ampliato, dorso cupreo late vitatto, elytris oblon- gis, utrinque vittis duabus obliquis cupreo-squamosis, macula laterali, flexucsa, albida, vix conspicua, liturisque angustis, obliquis, difformibus, nigris, ornalis ; femoribus nigris ; genuibus, tibiisque rufo-testaceis ; tar- sis vix infuscatis. Long. 5 à 5 4/2 mill.: larg. 4 4/5 mill. Révision des Hypérides. 255 Coniatus Mimonti Boieldieu, Ann. Soc. entom. France, 1859, p. 474. Tête assez forte, arrondie, un peu proéminente, noire, très-densément pointillée, recouverte d’une squamosité verdâtre sur les côtés, d’un rouge cuivreux en dessus. Yeux assez gros, arrondis, saillants, noirs. iostre un peu robuste, une fois et demie aussi long que la tête, vertical, subanguleux, légèrement arqué, tricaréné, la carène du milieu plus forte, les latérales commençant à la hauteur de l'œil, s’arrêtant très-près de l'extrémité et bordant en dedans un léger sillon plus apparent vers le bout; noir à la base, rougeâtre au sommet, ridé en dessus, revêtu de poils écailleux d’un rouge cuivreux, plus denses à la base. Fossette interocu- culaire arrondie, très-petite ; sillon nasal allongé, étroit, superficiel. Antennes médiocres, une fois et demie aussi longues que le rostre, d’un rouge ferrugineux, avec la massue un peu rembrunie; scape attei- gnant le bord de l'œil. Pronotum 1/4 plus large que long (1), tronqué au sommet, bisinueux à la base, assez convexe, sensiblement arrondi et dilaté sur les côtés, un peu brusquement sinueux en avant des angles postérieurs, qui sont aigus et saillants en dehors; très-densément et finement pointillé, noir, couvert d’une squamosité d’un vert brillant sur les côtés, d’un rouge cuivreux au milieu, avec une bande médiane étroite d’un cuivreux doré. Écusson petit, triangulaire, vert brillant. Élytres oblongues ovales, un peu plus de trois fois aussi longues que le pronotum, d’un quart plus larges que lui, à épaules obtusément angu- leuses ; ayant leur plus grande largeur après celles-ci, presque parallèles dans les deux premiers tiers de leur longueur, diminuant ensuite progres- sivement de largeur et arrondies à l'extrémité ; convexes en dessus, inflé- chies sur les côtés ; déclives postérieurement, subcalleuses vers la fin du o° intervalle ; finement ponctuées-striées, avec les interstries plans et fine- ment granuleux; noires, revêtues d’une squamosité d’un vert brillant ; ornées en outre : 1° Sur chaque élytre, de deux bandes obliques d’un rouge cuivreux : la 4° partant de l'épaule et s’arrêtant vers les 3/5 postérieurs, sans dépasser en dedans le 3° intervalle ; la 2° faisant suite à la précédente, dont elle est séparée par une fascie nojirätre, étroite, et se réunissant à celle du côté opposé, pour se prolonger en arrière sur la suture, où elle se termine en pointe; (1) M. Boieldieu décrit le pronotum comme étant aussi long que large ; cependant sur une trentaine d'individus du Mimonti que j'ai entre les mains je l’ai toujours vu comme je l'indique ici. 256 G. CAPIOMONT. 2 D'une fascie latérale, ondulée, blanchätre, mal limitée ; 3° D'une bande étroite, denticulée, noirâtre; bordant en dehors la 2° tache oblique, cuivreuse ; L° D'une tache sulurale commune, triangulaire, noirâtre, remplissant plus ou moins complétement l’espace compris entre les deux bandes cui- vreuses postérieures, et prolongée en avant entre la 4°° bande cuivreuse et la fascie blanchâtre. Toutes ces bandes et fascies le plus souvent très-mal limitées. Dessous du corps finement pointillé, noir, vert écailleux brillant avec les côtés et une bande longitudinale médiane sur l'abdomen d’un vert blanchâtre. Pieds médiocrement robustes ; cuisses en massue, noirälres, garnies d’écailles d’un vert brillant; genoux et tibias d’un rouge ferru- gineux, revêtues d’écailles d’un rouge cuivreux; tarses dilatés, un peu rembrunis. Les téguments sont de plus porteurs de petites soies, pales, fortement inclinées en arrière, visibles seulement à la loupe. Grèce et Italie méridionale. 2, CONIATUS DEYROLLEL Gapiomont. Oblongus, niger, dense viridi-squamosus; roslro, apice, antennisque bast, rufo-testaceis ; thorace transverso, convexo, lateribus vix rolundalo-am- pliato, dorso aurco-cupreo late viltato ; elytris oblongis, utrinque fasciis duabus obliquis rufo-cupreis, intus pallidioribus, vitla lateral albida, pone medium, lilurisque plurimis irregularibus, nigris, ornatis; femo- ribus nigris, genuibus, tibiisque rufo-lestaccis; larsis fuscescentibus. Long. 5 mill.; larg. 4 3/5 à 1 4/5 mill. Cette espèce ne diffère du Mémonti que par les caractères suivants : Le pronotum est plus transversal, moins arrondi latéralement, moins sinueux et moins rentrant près des angles antérieurs, ce qui le fait paraître plus large à la base et relativement plus rétréci en avant. (Voir pl. 11, fig. 30.) Le dessin des élytres n’est pas tout à fait semblable. Chez le Mimonti il est habituellement plus confus, et, cependant, avec un peu d'attention, on y retrouve la disposition de celui du C. tamarisci. Chez le Deyrollei, il est mieux limité; la bande blanche latérale s'étend plus loin posté- Révision des Hypérides. 257 rieurement, à peu près comme dans le repandus, dont il reproduit presque complétement le tracé, abstraction faite de la couleur. Sa forme est aussi plus écourtée, et, vu de profil, il paraît plus convexe dans le sens antéro-postérieur. Quant au reste, il n’y a aucune différence. Je rapporte à cette espèce deux individus appartenant à M. Émile von Bruck, et capturés par lui dans les environs de Narbonne. Ces deux indi- vidus ont tout à fait la conformation du Deyrollei, mais ils ont une teinte plus pâle, bien que leur dessin soit parfaitement indiqué; de plus, les soies des interstries et des parties inférieures du corps sont beaucoup plus apparentes et plus grossières. Andalousie, Ghevrolal, Deyrolle,. Environs de Narbonne, Ém. v. Bruck. Béziers, colonel Lucas. 3. CONIATUS TAMARISCI Fabricius. Elongatus, niger, dense viridi squamosus ; roslro, apice, antennisque basi, rufo-lestaceis ; thorace longiore, convexo, lateribus vixæ rolundato- ampliato, viridi-squamoso, pallido trilineato; elytris oblongis, ulrinque, fasciis duabus obliquis, cupreis, villa, laleralè atbida, liturisque angus- Lis, irregularibus, nigris, decoralis; femoribus nigris, genuibus tibiisque rufo-teslaceis, tarsis infuscatis. Long. 4 à 5 mill; larg. 4 3/5 à 4 4/5 mill. Variat. Plagis elytrorum auro vel rufo-cupreis, thorace basi cupreo- squamoso. Curculio tamarisci Fabricius, Syst. Eleuth., IE, p. 513, n° 42. — — Olivier, Entom., V, 83, p. 366, tab. 6, fig. 74, a et bettab. 34, fig. 532. _— —_ Herbst, Goléopt., VI, p. 489, tab, 95, fig. 3, a, 4. Hypera — Germar, Mag., IV, p. 337, n° 4, Conialus — Gyllenhal in Schônherr, 11, p. 406. Le C. tamarisci est moins large et plus allongé que les deux précé- dents. Son pronotum est moins lransversal, presque aussi long que large L° Série, TOME VIIL. 17 258 x. CAPIOMONT, et à proportion moins rélréci en avant. La couleur de cet organe es constamment d’un vert glauque ou d’un vert clair, avec trois bandes lon- gitudinales blanchâtres, étroites et toujours bien visibles, quoique peu dif- férentes de la couleur foncière. Le dessin des élytres est absolument le même que celui du Méimonti, mais il est ordinairement plus distinct. La couleur des taches cuivreuses passe quelquefois au rouge de fer où au rouge doré, éclatant, Chez les individus ainsi nuancés la couleur du fond est d’un vert plus brillant et la base du pronotum est étroitement cuivreuse; mais je nai jamais vu cetle dernière teinte envahir tout le disque du pronotum comme chez les C. Mémonti el tamarisci. Le C. Lamarisci est commun sur les Tamarix dans toute l'Europe mé- ridionale et en Algérie, Les C. Mimonti, Deyrollei el lamnarisci sont extrèmement voisins lun de l’autre et, malgré les différences que j'ai signalées, pourraient fort bien n'être que des variétés locales d’une seule et même espèce. J'ai repré- senté pl. 11, fig. 28, 29 et 30, les pronotums des femelles de ces trois Conialus, alin de rendre leur séparation plus facile. 4 CONIATUS REPANDUS Fabricius. Oblongus, iniger, sublus dense viridi-squamosus, supra fasciis, mucu- lisque fuscis el albidis signatus ; rostro, apice, antennisque testaceis ; tho- race breviore, convexiore, lateribus valde rotundato-ampliato, albido suburgenteo squamoso, fusco bivittato; elylris oblongo-ovatis, oblique al- bido nigroque fascialis ; pedibus rufo-lestaceis, femoribus bast nigrican- libus. Long. 2 à 4 mill.; larg. 4 3/5 à 4 9/10 mill. Curculio repandus Fabricius, Syst. Eleuth., LH, p. 513, n° 41. _— — Herbst, Coléopt., VI, p. 488, n° 509, Hypera repanda Germar, Mag., LV, p. 888, n° 2. Conialus repandus Gyllenhal in Schônherr, p. 406. Tèle médiocre, arrondie, peu saillante, très-densément pointillée, noire, garnie d’écailles piliformes d’un gris sombre, plus claires sur le front. Révision des Hypérides. 259 Yeux arrondis, saillants, noirs. Rostre environ une fois et demie aussi long que la tête, médiocrement robuste, légèrement arqué, un peu anguleux, subtricaréné, les carènes latérales bordant en dedans un sillon bien vi- sible, ridé rugueux; noir à la base, rouge au moins dans sa moitié anté- rieure, revêtu de poils écailleux grisâtres, assez serrés à la base, disparais- sant graduellement de celle-ci au sommet. Fossette interoculaire en forme de petite strie, peu visible; sillon nasal oblong, superficiel, Antennes d’un rouge testacé, une fois et demie aussi longues que le rostre, à 1° article du funicule allongé, obconique, deux fois au moins aussi long que le 2°, les suivants graduellement plus courts et plus élar- gis; massue ovale, acuminée, finement pubescente. Pronotum transversal, un tiers plus large que long $ ; un quart seule- ment «, fortement arrondi et dilaté latéralement, rétréci au sommet, à peine moins large à la base qu'au milieu, sinueux sur les côtés en avant des angles postérieurs, qui sont aigus et saillants en dehors ; assez con- vexe en dessus, étroitement marginé parallèlement à la base, bisinueux à son bord postérieur, tronqué en avant, très-densément et ruguleusement pointillé ; noir, couvert d’écailles piliformes d’un gris bianchâtre plus ou moins métallique, avec deux larges bandes longitudinales noirâtres. Écus- son petit, triangulaire, d’un blanc grisâtre. Élytres oblongues ovales, un peu plus de trois fois aussi longues que le pronotum, à peine un tiers plus larges que lui, à épaules obtusément angu- leuses, ayant leur plus grande largeur immédiatement après celles-ci, di- minuant très-peu de largeur dans leurs deux premiers tiers, plus fortement et graduellement ensuite jusqu'à l'extrémité, où elles se terminent en s’ar- rondissant ; convexes en dessus, infléchies sur les côtés, déclives posté- rieurement, à peine calleuses à l'extrémité du 5° intervalle; ponctuées- striées avec les interstries alutacés ; noires, revêtues d’écailles noires et blanchätres formant les dessins suivants : lo Une tache basilaire commune gristre, bordée de noiratre sur les côtés et en arrière; parallèle antérieurement, triangulaire postérieure- ment, et dont l'extrémité sulurale atteint les 2/5 environ de la longueur des élytres. 2% Sur chaque élytre, deux fascies obliques, blanchätres, dirigées de dehors en dedans ; la première partant de l'épaule qu’elle recouvre et s’é- tendant jusqu'à la suture, où elle se termine en pointe, un peu après le milieu en se réunissant à celle du côté opposé ; la 2° prenant naissance à peu près vers les 2/3 postérieurs de l’élytre, plus près du bord externe que du sutural, ayant quelque ressemblance avec une virgule, et formant par 260 G. CAPIOMONT. 4 sa réunion avec sa pareille une sorte de triangle subterminal à pointe di- rigée vers le sommet. Ges deux fascies séparées l’une de l’autre par une bande étroite, noi- râtre, qui enclôt en outre vers le milieu du bord externe une tache blanche, irrégulière. L’extrémité est d’un gris blanchätre et séparée de la 2° fascie par des macules noirâtres, souvent peu apparentes. La portion réfléchie est d’un vert plus ou moins pâle, quelquelois un peu rougeàtre. Dessous du corps noir, finement chagriné, densément revêtu d’écailles d’un vert brillant, plus pales sur les côtés et sur la ligne médiane. Pieds peu robustes, d’un rouge ferrugineux, à pubescence blanchâtre assez ser- rée; cuisses en massue, rembrunies à la base; tibias antérieurs droits chez la femelle, manifestement plus longs, plus minces et arqués en de- dans chez le mâle; tarses assez longs, médiocrement dilatés, parfois un peu rembrunis, surtout les postérieurs. En outre des poils et des écailles déjà décrits, toute la surface du corps est garnie de petites soies, fortement inclinées en arrière, presque cou- chées, blanchâtres ou noirâtres, selon la couleur claire ou foncée des par- ties sous-jacentes. Le C. repandus se trouve communément dans le midi de l’Europe, sur différentes espèces de Tamarix. b, CONIATUS WENCKERI Capiomont. Elongatus, niger, subtus squamulis pallide-viridibus, supra fasciis, ma- culisque plurimis, nigris el albidis ornatus; rostro nigro, apice vix piceo; antennis rufo-piceis ; thorace longiore, ante basin angustiore, lateribus valde rotundato-amplialo, albido-squamoso, fusco late biviltato ; elytris oblongis, utrinque albido fuscoque fasciatis ; pedibus nigris, genuibus, ti- biisque apice, arcte rufescentibus. Long. 3 4/2 à 41/2 mill.; larg. 4 1/2 à 4 4/5 mill. Cette espèce a été confondue jusqu’à présent avec la précédente. Elle -me paraît cependant devoir en être séparée par les caractères suivants, Révision des Hypérides, 261 que j'ai toujours trouvés réunis chez les individus, provenant des bords du Rhin, que j'ai pu examiner : 1° Elle est plus grande, plus allongée, moins massive. 20 Le pronotum est proportionnellement plus étroit ; celui de la femelle du Wenckeri étant à peine aussi large que celui du mâle du repandus; cet organe est aussi plus rétréci près de la base en avant des angles pos- térieurs. 3° Le rostre est noir ; il est d’un rouge de poix tout à fait à l'extrémité seulement. 4° Les antennes sont d’un brun rougeàtre. 5° Les pieds sont entièrement noirâtres, à part toutefois les genoux et le sommet des tibias, qui sont étroitement rougeûtres. 6° Enfin les parties blanchâtres sont d’une teinte beaucoup plus claire, Quant au reste, il n’y à aucune différence. Commune à Strasbourg, dans les îles du Rhin, sur le T'amarix germa- nica. Je l'ai dédiée à notre collègue M. Wencker, de qui je l'ai reçue et bien connu des entomologistes par sa monographie du genre Apion. o) 5 S Pp 6. CONIATUS SAULCYI Capiomont. Elongatus, niger, squamulis viridi-cærulescentibus dense tectus; rostro breviore, apice, antennisque rufo-lestaceis ; thorace suborbiculato, basi arctius emarginulo, angulis posticis extrorsum vix prominulis, nigro, dense viridi-squamoso, obsolete pallido trilinealo; elytris oblongis, utrinque, viltis duabus obliquis pallide cupreis, signaturisque plurimis albidis el nigris, ornatis; pedibus nigris, genuibus tibiisque apice ru- fescentibus. Long. 3 à 4 mill.; larg. 4 2/5 à 1 3/5 mill. Gette espèce ressemble au C. famarisci, mais sa taille, sa couleur, la forme de son pronotum, la brièveté de son rostre, ses tibias rembrunis au milieu, etc., l'en distinguent parfaitement. Tête moyenne, arrondie, convexe, saillante, très-densément et très-fine- ment pointillée, noire, garnie d’une pubescence d’un vert bleuâtre, Yeux assez gros, arrondis, saillants, noirs. Rostre à peine aussi long que la tête 262 G. CAPIOMONT. 4, 4/4 plus long qu'elle ®, conformé d’ailleurs comme dans les espèces précédentes. Antennes d’un rouge pâle, semblables à celles du tamarisci. Pronotum à peu près aussi long que large, régulièrement arrondi sur les côtés, très-étroitement marginé à la base, assez fortement rétréci en arrière et en avant, avec les angles postérieurs peu saillants en dehors, convexe, finement et très-densément pointillé, noir, recouvert d’écailles d’un vert bleuâtre, avec les côtés et une ligne longitudinale médiane, plus pâle, celle-ci plus marquée. Écusson petit, triangulaire, d’un bleu verdâtre. Élytres plus anguleuses aux épaules et moins larges que dans le {ama- risci, présentant à peu près le même dessin, mais bien moins arrêté et avec cette différence que les bandes cuivreuses sont plus pâles, tandis que les taches blanchâtres sont au contraire mieux circonscrites. Dessous du corps d’un vert bleuâtre, avec les côtés et une bande lon- gitudinale sur le milieu de l'abdomen, blanchâtres. Pieds médiocres, noirs, à l'exception des genoux et des deux extrémités des tibias qui sont rouges; revêtues d’écailles piliformes d’un vert bleuâtre. J'ai vu quatre individus de ce Coniatus, tous originaires de l'Égypte, le 4°* dans la collection Deyrolle, les trois autres dans celle de M. Reiche, qui les tient de M. de Saulcy, à qui je me suis fait un plaisir de dédier l'espèce. 7. CONIATUS ÆGYPTIACUS Deyrolle, inédit. Elongatus, niger, dense viridi-squamosus; rostro abbreviato, apice ru- fescente; antennis, articulis funiculi brevioribus, rufo-piceis, clava dilu- tiore ; thorace suborbiculato, basi vix emarginato, angulis posticis ex- trorsum haud prominulis: crebre, subtililerque punctulato, nigro, viridi squamoso, obsolete pallido trilineato; elytris oblongis, utrinque, vitta obliqua ante medium, plagaque communt sublerminali, cupreo squwmosis, ornatis ; pedibus nigris, tibiis, apice solummodo rufescentibus. Long. 3 mill.; larg. 4 2/5 mill. Coniatus ægyptiacus Ach. Deyrolle in museo. Diffère du précédent, dont il est très-voisin, par les caractères sui- vants : Révision des Hypérides. 265 4° La taille est plus faible, et la couleur foncière est d'un vert brillant, au lieu d’être d’un vert bleuàtre. 2 La tête est relativement plus forte et plus saillante. 3° Le rostre est moins long que la tête, et rouge seulement dans son quart inférieur, tandis que dans le Sauleyi plus de la moitié est de cette nuance. h" Les antennes sont plus courtes, d'un rouge de poix à la base, avec la massue rougeàtre; les articles du funicule sont beaucoup plus courts et plus serrés: le 4° est très-renflé au sommet et à peine 1/3 plus long que large. 5° Le pronotum a la même forme que celui du Saulcyi, mais il paraît un peu plus allongé, plus plan en dessus, à peine marginé à la base, et les angles postérieurs ne sont pas saillants en dehors. 6° Le dessin des élytres n’est pas disposé de la même façon; les deux taches cuivreuses antérieures sont moins obliques, plus longitudinales, moins rapprochées du bord externe; les postérieures sont réunies sur la suture en forme de tache commune subterminale, ne s'étendant pas sur les côtés au delà du 5° intervalle. On aperçoit confusément les bandes sinueuses blanchälres, mais on ne distingue nullement les macules noi- rätres, toujours apparentes sur les autres espèces. 7° Les élytres sont très-planes en dessus et seulement déclives tout à fait à l'extrémité. 8° Les pieds sont entièrement noirs, à l'exception d’un liséré rou- seûlre au sommet des tibias. Un seul individu 4, appartenant à M. Ach. Devyrolle, et originaire de la haute Égypte. 8. CONIATUS Caspicus (Molschulskv) Schünherr, Oblongus, niger, dense viridi-squamosus ; rostro apice, antennisque lestaceis ; thorace breviore, laliore, dorso cupreo, lateribus viridi-squa- mos0, nigro bilinealo; elytris abbreviatis, dorso cupreo-squamosis, cum fasciis duabus obliquis, dentalis, nigris: pedibus nigris gracilioribus. Long. 3 mill.; larg. 2 mill, Coniatus caspicus Bohemann in Schônherr, VI, 2, p. 388. 264 G. CAPIOMONT. Plus large à proportion que les précédents ; oblong, noir, revêtu d’é- cailles d’un vert.brillant. Tête médiocre, assez saillante, convexe en ar- rière, plane sur le front, très-finement pointillée, noire, à squamosité d’un vert brillant, transversalement cuivreuse sur le vertex. Yeux petits, arrondis, noirs, médiocrement saillants. Rostre seulement un peu plus long que la tête, plan en dessus, finement strié près des côtés, densément pointillé, noir à la base, rouge à partir de l'insertion des antennes, cou- vert à la base d’écailles d’un vert brillant. Antennes deux fois aussi longues que le rostre, d’un rouge de poix à la base, testacées à l'extrémité; 1° article du funicule obconique, deux fois aussi long que large, le 2° moitié à peine aussi long que le 1°, les sui- vants graduellement plus courts et plus élargis; massue oblongue, acu- minée. Pronotum un peu moins long que large, peu arrondi sur les côtés, ré- tréci au sommet, beaucoup moins à la base, tronqué en avant, légère- ment arqué à son bord postérieur, peu convexe en dessus, densément et ruguleusement pointillé; noir, revêtu d’écailles d’un rouge cuivreux sur le disque, d’un vert brillant sur les côtés, avec deux bandes étroites d’un noir mat. Écusson petit, triangulaire, vert brillant. Élytres moins de trois fois aussi longues que le pronotum, une fois et demie aussi larges que lui, à épaules très-anguleuses, avec le calus humé- ral bien marqué ; presque parallèles sur les côtés dans leurs 3/5 anté- rieurs, diminuant ensuite graduellement de largeur et terminées en s’ar- rondissant ; convexes en dessus, relevées en arrière sur la suture, inflé- chies sur les côtés, déclives postérieurement; 5° interstrie terminé par un calus peu saillant ; ponctuées-striées ; finement alutacées dans les inter- valles ; noires, recouvertes d’écailles d’un vert brillant, et ornées sur cha- cune d'elles de deux fascies obliques d’un rouge cuivreux, réunies sur la suture à celles du côté opposé ; la 4"° située au tiers de la longueur et s'étendant, de bas en haut, depuis la suture jusque sur le 3° intervalle ; la 2° subterminale atteignant en dehors le 5° intervalle qu’elle recouvre ; ces deux fascies bornées en avant et en arrière par des bandes étroites, denticulées, d’un noir mat. Dessous du corps très-finement chagriné, recouvert d’un enduit cré- tacé, d'un vert pâle. Pieds assez grèles, noirs, garnis jusque sur les ongles d’écailles d’un vert pâle brillant, un peu cuivreux sur les genoux ; cuisses légèrement en massue ; tibias minces, un peu sinueux en dedans avant lextrémilé, brièvement mucronés ; tarses allongés, étroits ; ongles grands. Le seul individu que j'ai examiné, le type de Schünherr, est un mâle Révision des Hypérides, 265 qui provient du littoral méridional de la mer Caspienne. Il a Paspect des Contatus de la 2° Section, dont il se rapproche par son front large, ses élytres courtes, à épaules fortement anguleuses, et la longueur excep- tionnelle de ses pieds. Mais il appartient à la division actuelle par la forme de son rostre et par ses antennes, dont le scape atteint le bord an- térieur de l'œil. est, de tous les Coniatus, celui qui a les pieds les plus longs et les plus grèles. 2° SRCTION. — Bagoides. TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES, a. Pronctum sans bandes longitudinales noirâtres......,....., 9, suavis Schôünherr. aa. Pronotum avec une bande longitudinale noirâtre de chaque côté du disque. b. Bord antéro-inférieur du prothorax assez fortement et triangulairement échancré... 41. Steveni Schônherr in museo. bb. Bord antéro-inférieur du prothorax simplement sinueux, e. Plus grand, 3 mill., et surtout plus large. Élytres deux fois et demie seulement aussi longues que le prono- CR ee css... 10. Splendiduüliüs Fabriciués ce. Plus petit, 2 mill., et beaucoup plus étroit. Élytres plus de trois fois aussi longues que le pronotum......... 12. ionicus Ghevrolat in museo, 9, CONIATUS SUAVIS Schôünherr, Oblongus, niger, dense cæruleo-virescenti squamosus ; rostro rubro-tes- taceo, basi nigricante; antennis rufo-piceis, clava sæpius dilutiore: tho- 266 G. CAPIOMONT. race longiludine maæxima lerlia parte breviore, later ibus modice rotundato- ampliato, subcylindrico, dorso cupreo-squamoso ; elytris oblongis, sat lenue strialo-punctatis ; ulrinque oblique cupreo-fasciatis, apèce plaga communt, sublriangulari, cupreo squamos«, ornalis : pedibus nigris. Long. 3 mill.; larg. 4 4/2 mill. Contatus suavis Gyllenhal in Schünherr, If, p. 407. Contatus briangulifer Ghevrolat, Revue de Zoolog, de Guérin, année 1860, p. 455. Variat. Squamulis viridi-nitentibus, thoracis disco, fasciis maculaque elytrorum, cupreo-fulgentibus. Coniatus chrysochlora Lucas, Ann. Soc. Entom. France, 1848, p. 18. Tête assez forte, arrondie, saillante, convexe sur le vertex, aplalie entre les yeux, densément et finement pointillée, noire, à squamosité d’un eui- vreux blanchâtre sur le sommet, d’un vert bleuätre sur le front. Yeux pe- Lits, arrondis, médiocrement saillants, noirs. Rostre deux fois plus étroil que la tête, une fois et demie aussi long que lui, vertical, à peine arqué, aplati légèrement en dessus, surtout vers l'extrémité, faiblement sillonné de chaque côté à partir de Pinsertion antennaire jusqu’au sommet; fine- ment ponctué à la base, rouge avec la base rembrunie; garni près de celle-ci d’écailles d’un vert plus ou moins brillant, lisse et dénudé au bout. Front finement siriolé au milieu; sillon nasal oblong, superficiel. Antennes assez grèles, à peine une fois et demie aussi longues que le rostre, d’un rouge plus ou moins clair, avec le sommet du scape et les premiers articles du funicule rembrunis et ordinairement couverts de squa- mules d’un vert bleuàtre. Pronotum environ un tiers moins long que large, tronqué au sommet, faiblement bisinueux à la base, très-peu arrondi sur les côtés, subeylin- drique , peu mais visiblement rétréci postérieurement, davantage en avant; convexe, très-densément et finement pointillé, noir, revêtu de squamules cuivreuses sur le disque, d’un bleu verdätre sur les côtés. Écusson très-petit, triangulaire, d’un bleu verdàtre. Élytres moins de trois fois aussi longues que le pronotum, une fois et demie aussi larges que lui, à épaules saillantes; ayant leur plus grande largeur à la hauteur du calus huméra]l, diminuant insensiblement de lar- geur de ce point jusqu'aux 2/3 de leur longueur, rétrécies ensuite jusqu'à l'extrémité, où elles sont oblusément arrondies: convexes en dessus, n- tévision des Hypérides. 267 fléchies sur les clés, fortement déclives postérieurement, avec la suture visiblement relevée surtout en arrière; calleuses au sommet du 5° inter- valle, un peu sinueuses latéralement à la hauteur de ce calus; striées- ponctuées; intervalles légèrement convexes, finement chagrinés; noires, à squamosité d’un vert bleuâtre à la base et dans leur pourtour, ornées en outre de chaque côté d’une fascie oblique, de couleur cuivreuse, se réu- nissant sur la suture à sa pareille du côté opposé en formant une sorte de V allongé, et vers l'extrémité d’une tache triangulaire, commune, de mème couleur, formée par deux fascies obliques plus courtes que les pré- cédentes, ces taches bordées de noirâtre en avant et en arrière. Dessous du corps finement pointillé, noir, très-densément couvert d’é- cailles verdâtres, plus pâles sur les côtés. Pieds assez allongés, un peu grèles, noirs, à squamosité semblable à celle du fond, couvrant même les tarses; cuisses légèrement en massue ; Libias droits ou presque droits, un peu mucronés à l'extrémité; tarses longs et assez étroits, le 4° article presque aussi grand que les trois précédents réunis. Cette espèce varie, pour la couleur, du bleu verdàtre au vert brillant doré. Les individus de cette dernière nuance ont les taches cuivreuses bien plus éclatantes ; ce sont eux qui ont été décrits par M. Hyp. Lucas sous le nom de C. chrysochlora. Quant au C. triangulifer de M. Che- vrolat, il ne diffère en aucune facon du suavis de Schünherr. Je dois dire, toutefois, que si je n'avais eu le type de cet auteur sous les yeux, il m’eût été impossible de reconnaitre l'espèce décrite dans son ouvrage, Gyllenhal ayant fait sa description sur un individu frotté qui ne laisse plus apercevoir que des traces de la couleur véritable des écailles. De là vient qu'il a donné une couleur grise argentée aux squamules du prono- tum et aux fascies antérieures des élytres (4). (1) Parmi les espèces de Coniatus de la 2e section il en est quelques-unes, le C. splendidulus Fabr., par exemple, qui présentent des variétés chez lesquelles la squamosité du dos, du prothorax et des élytres est d’un gris sombre, avec les taches, qui sont cuivreuses dans le type, passant au gris argenté. Il est ordinairement facile de ramener ces variétés au type, parce qu’on trouve des passages intermédiaires, Mais dans quelques espèces de ce groupe, particulièrement chez celles dont la colo- ration est d’un bleu verdätre— le type du suavis de Schôünherr est de ce nombre — on rencontre des individus qui étaient primitivement de la couleur typique et qui n'ont pris une teinte grisàtre que par suite d’un fait accidentel, tel qu’un frottement répété. Chez ces individus, frotlés ou roulés, les parties hrillantes sont devenues ternes, et il semblerait que le miroitement des écailles et leur couleur cuivreuse aient disparu, soit parce qu'elles ont perdu la faculté de réfléter certains rayons 268 G. CAPIOMONT. Le Coniatus suavis se trouve en Italie, en Sicile, en Sardaigne et en Algérie. La variété chrysochlora est commune en Algérie, en Espagne et dans le midi de la France. M. Perris a décrit avec son talent habituel les premiers états et les mœurs de cette jolie espèce. (Voir aux généralités.) 40, CONIATUS SPLENDIDULUS Fabricius, Oblongus, niger, dense viridi-squamosus ; rostro rubro-testaceo, basi nigricante; antennis ferrugineis, clava obscuriore; thorace subcylin- drico antice obsolete transversim depresso, latitudine maxima sensim breviore, lateribus viridi, dorso cupreo, squamoso, viltis duabus subobli- quis, nigris, signalo ; elytris disco oblique cupreo nigroque fasciatis ; pe- dibus testaceis, femoribus absque genuibus nigris. Long. 3 mill.; larg. 4 4/2 mill. Curculio splendidulus Fabricius, Syst. Eleuth., If, p. 514. Coniatus — Gyllenhal in Schônherr, I, p. 407. Var. «. Obscure griseus, thoracis disco, elytrorumque fasciis albido- griseis. Var. b. Minor, attamen rostrum longius, antennæ ante medium rostri insertæ, cæterum ut «a. — Species forsan distincta. Contatus elegans (Kolenati) Schônherr in museo. lumineux, soit parce qu’il existait une première couche d’enduit squameux jouissaut exclusivement de cette propriété et que le frottement aurait détruit. J'opinerais plutôt pour la première de ces deux explications, attendu que, dans certains cas, j'ai pu, avec un peu de patience et à l’aide de quelques dissolvants, raviver, jusqu'à un certain point, l’éclat et la couleur des parlies qui m’étaient pas complétement dénudées, On voit aussi des individus qui ont les téguments recouverts d’une sorte d’efflo- rescence de couleur rougeätre sur les taches cuivreuses, et jaunâtre aux endroits ordinairement colorés en vert brillant; mais en lavant ces individus avec un peu de benzine on enlève l’efflorescenee et la couleur primitive reparaît, Peut-être n’est-ce là qu'un fait pathologique particulier, une sorte de végétation morbide, Révision des Hypérldes. 269 Tête assez forte, saillante, convexe sur le vertex, plane sur le front, noire, très-finement pointillée ridée, revêtue d’écailles cuivreuses. Yeux petits, arrondis, médioerement saillants, noirs, Rostre moitié plus étroit que le front, une demi-fois plus long que la tête, subanguleux, légèrement arqué, un peu élargi au bout, finement pointillé ridé à la base, lisse au sommet ; de chaque côté, en dessus, un léger sillon prenant naissance à la hauteur de l'insertion antennaire et s'étendant jusqu’à l'extrémité ; rouge au sommet, noir à la base où il est garni d’écailles d’un vert bril- lant, Fossette interoculaire invisible ; sillon nasal oblong, superficiel, Antennes à peine une fois el demie aussi longues que le rostre, ferru- gineuses avec le sommet du scape, les premiers articles du funicule et la massue ordinairement rembrunis ; 1° article du funicule assez long, for- tement renflé à l'extrémité, le 2° moitié moins long, obconique, les sui- vants graduellement plus courts et plus élargis ; massue oblongue ovale, acuminée. Pronotum environ 1/4 plus large que long, tronqué au sommet, faible- ment bisinueux à la base, assez arrondi sur les côtés, rétréci en avant, peu convexe en dessus, transversalement et peu profondément déprimé dans son tiers antérieur, très-finement et très-densément pointillé ridé, noir, recouvert de squamules, vertes sur les côtés, cuivreuses sur le disque, avec deux bandes longitudinales, un peu obliques, noirâtres, plus larges près de la base, et quelquefois interrompue au tiers antérieur. Écus- son petit, triangulaire, cuivreux. Élytres deux fois et demie aussi longues que le pronotum, une fois et demie au moins aussi larges que lui, coupées carrément à la base, avec les épaules élevées et très-anguleuses ; parallèles sur les côtés depuis les épaules jusqu'aux 3/5 de leur longueur, diminuant ensuite de largeur et obtusément arrondies à l'extrémité ; planes en avant supérieurement, con- vexes et gibbeuses avec la suture assez fortement relevée postérieure- ment; infléchies sur les côtés, sinueuses latéralement à la hauteur du calus du 5° intervalle, qui esi assez prononcé ; assez fortement ponctuées- striées ; intervalles plans, finement alutacés ; noires, garnies à la base et de chaque côté d’écailles d’un vert brillant, et présentant sur le disque deux fascies obliques cuivreuses se rejoignant à la suture en formant en quelque sorte deux V, dont le dernier est plus petit. Ces deux fascies bor- dées de noir en avant et en arrière; sur le calus postérieur, une tache cuivreuse. Dessous du corps noir, finement pointillé ridé, garni d’écailles très-ser- rées, d’un vert pâle. Pieds assez longs et assez grèles, d’un rouge testacé 270 G. CAPIOMONT. avec les cuisses, moins les genoux, rembrunies ; celles-ci recouvertes d’é- cailles d’un vert brillant, s'étendant ordinairement en dehors sur les tibias el les tarses ; tibias droits, longs et assez robustes, faiblement mucronés en bout; tarses allongés, étroits; ongles assez forts, médiocrement re- courbés. Tel est le type du splendidulus de l'ouvrage de Schünherr; mais on ren- contre des variélés qui, tout en conservant le dessous du corps verdâtre, sont fortement rembrunis en dessus ; dans ces variétés, le disque du pro- notum et les fascies des élytres sont d’un gris argenté, avec la base de ces dernières d’un gris sombre. On trouve des passages entre ces deux extrêmes ; tantôt la couleur cuivreuse couvre seulement la partie des fas- cies la plus rapprochée du bord externe; tantôt elle ne fait que pälir, sans disparaître entièrement. En général, les taches de l'extrémité sont les premières à blanchir. Je rapproche avec doute de cette espèce un petit Coniatus ® que j'ai trouvé éliqueté du nom d’elegans Kolenati dans la collection de Schün- herr. Il ressemble beaucoup à certaines variétés obscures du splendidu- lus, mais il est un tiers plus petit, relativement plus étroit, et malgré sa petite taille le rostre paraît au moins aussi long, et l'insertion antennaire est plus rapprochée de la base que de l'extrémité, ce qui n’a pas lieu dans les femelles du splendidulus. Peut-être doit-il être séparé de ce der- nier; mais l’exemplaire que j'ai eu entre les mains est en si mauvais étal que je n’ai pas osé pousser trop loin mes investigations. Le Conialus splendidulus se trouve en Sibérie, au Caucase, sur les bords de la mer Caspienne el de la mer Noire, en Crimée, et, d’après Schünherr, existerait aussi en Portugal ; mais je n'ai pas vu d'exemplaires de cette dernière contrée. La variété elegans Kolenali est originaire de Syrie. 11. CONIATUS STEVENT Schônherr, inédit. Oblongus, niger, subtus dense viridi-squamosus, supra albido fuscoque signalus ; roslro rubro-lestacco, bast nigricante; antennis testaceis; tho- race laliore, margine antico subelevato, grisco-albèido-squamoso, nigro bi- vittato; elytris fusco-squamosis, utrinque fascia obliqua albido-subargen- Révision des Hypérides. 271 Lea, plagaque commun? triangulari ante apicem, ornalis ; pedibus rubro Lestaceis, femoribus nigris. Long. 3 mill.; larg, 4 à 6 mill. Contatus Stevené Schônherr in museo. J'ai trouvé cette espèce indiquée sous ce nom dans la collection de Schônherr. Elle à la plus grande ressemblance avec Ja variété grise de l'espèce précédente, et n’en est peut-être qu’une simple modification. Ce- pendant lindividu que j'ai examiné présente quelques différences qui m'ont paru suffisantes pour maintenir provisoirement l'espèce. Voici en quoi il diffère surtout du splendidulus : 1° Ilest plus écourté, plus trapu, les élytres élant relativement moins longues, 2° Le rostre (l'individu est une ®) est un peu plus fort et plus arqué, les scrobes sont mieux marquées postérieurement et les deux sillons laté- raux forment un angle rentrant et sont beaucoup plus rapprochés un peu après leur origine. 3° Le pronotum est plus large, plus arrondi sur les côtés ; le bord an- léro-supérieur de cet organe parail un peu plus relevé, et le bord an- téro-inférieur est bien plus profondément et comme triangulairement échancré. 4° Les élytres sont plus amples, plus obtuses à l'extrémité, o° Le corps est plus épais. 6° La saillie mésosternale atteint en arrière le niveau postérieur des hanches intermédiaires, etc. .12, ConiATUSs 1oN1cus Chevrolal in museo, Elongatus, niger, sublus dense viridi-squamosus, supra albido nigroque signatus ; rostro rubro-teslaceo, basi nigricante; antennis testaceis ; tho- race subcylindrico, margine antlico subelevato, in disco pallide-cupreo, lateribus viridi-squamoso, nigro bivillato; celylris oblongis, fusco-squa- mosis, lèmbo externo vérescente, ulrinque fascia obliqua pallide-cuprea, 272 G. CAPIOMONT. punclo «lbido in callo postico, maculaque apicali subargentea, ornatis pedibus testaceis, femoribus nigris; Larsis infuscatis. Long 2 à 3 mill.; larg. 4 à 2 mill. Coniatus ionicus Chevrolat in museo. Ressemble aussi beaucoup au C. splendidulus Fabr., dont il est tou- tefois facile à distinguer par sa taille moindre (un tiers environ), sa forme plus étroite, plus élancée, etc. La tête, le rostre et les antenues sont conformés comme chez le splen- didulus, seulement avec des dimensions proportionnées à la grandeur de l'individu. Le pronotum est au moins un tiers moins large que celui de ce dernier, et on n’y aperçoit pas en avant de dépression transversale. Il est moins rétréci antérieurement et les bandes noires sont plus rappro- chées du bord externe, ce qui donne plus de largeur à la tache cuivreuse discoïdale. Les élytres sont plus oblongues, plus de trois fois plus longues que le pronotum, pas plus larges que celles du €. suavis, mais plus angu- leuses aux épaules; elles sont moins gibbeuses postérieurement et moins obtuses à l'extrémité que dans les espèces précédentes. Le calus de la fin du 5° intervalle est au contraire plus prononcé. La saillie mésosternale est beaucoup plus courte, moins prolongée en arrière, plus étroite, et pas terminée en spatule à l'extrémité. Le prolongement intercoxal du 1° segment abdominal est un tiers moins large, le 2° segment est plus court, etc. Sur les individus que j'ai vus il n'existait pas de tache commune posté- rieure. Le calus de la déclivité était d’un blanc pur, précédé d’une ma- cule blanchâtre, mal limitée, et le bord apical était de cette dernière couleur; les deux grandes fascies paraissaient plus longues, plus obliques et d’un blanc un peu cuivreux, surtout extérieurement. Il est probable que le GC. ionicus présente loutes les variétés de couleur qu’on rencontre chez le splendidulus, mais je ne les ai pas vues. Corfou. — Collection Chevrolat. Révision des Hypérides. 273 Hyperidarum species mihi invisæ. PHYTONOMUS ARMILLATUS Fabricius, Oblongo-ovatus, ater, rostro longiore, tenuiore, apice arcuato; thorace ulrinque rotundato, confertim punctalo, medio carinula valde abbreviata énstructo ; elytris obsolete cinereo-undatis, profunde striatis, striès obso- letèius punctatis, tibiis quatuor posticis macula parva basali annuloque apicali albido-pabescentibus. Rhynchænus armillatus Fabricius, Syst. Eleut., IT, p. 444. Phytonomus — Bohemann in Schühnerr, VI, p. 345, n° 6. — Patria, Tanger. Il est difficile d'émettre une opinion sur cet insecte. M. Bohemann, dans sa description, donne à supposer qu’il serait mieux placé parmi les Érirhinides. C’est aussi l'avis de plusieurs entomologistes compétents. Cependant, tant que ce Curculionite n’aura pas été l’objet d’un examen sérieux, il sera impossible de faire mieux que des suppositions sur sa place véritable. (Voir la description de M. Bohemann dans l'ouvrage cité.) HYPERA IDRIENSIS (Dahl) Sturm et Hagenbach. Insecta coleoptrata quæ in itineribus suis, præsertim alpinis, college- runt, David Henricus Hoppe et Frederic Hornschuch, cum notis et des- criptionibus Jacobi Sturm et Jacobi Hagenbach, p. 488, n° 15, lab. XIV, fig. 12, H. nigra, obscura, cervino squamulosa, thorace trilineato subcylin- drèco, elytris maculis nigris albisque, alternis striatis, laleribus obtuse bicarinatis, apice declivibus angustatisque. Long. (thor. et abdom.) 4 lin., capit. cum rostro 1 lign. 1/10, long. elytr. 3 lin, — Lat. med. 2 1/10 lin. Habitat in sylvis montanis ad Contabello prope Tergestum. 4° Série, TOME VIII. 18 27/ G. CAPIOMONT, Caput insertum, griseo-pubescens, subtilissime punctulatum, linea inter oculos impressa notatum; oculis exsertis, immersis, ovatis ; rostrum ca- pite longius, teres, incurvum, subrimulosum, basi griseo-pubescens, apice glabrum, nitidum, nigro-fuscum. Antennæ capite cum rostro longiores, ante apicem rostri insertæ; articulo 2° clavato ab insertione ad oculos pertingente (1); tertio et quarto obconicis brevioribus, reliquis abbrevia- üis, cunctis rufo-piceis, clava fusco-cinereo pubescente. Thorax elytris an- gustlior, subcylindricus ; antice posticeque truncatus, dorso planiusculus, dense cervino-squamuiosus, linea media angusta lateribusque canis. Ely- tra ovata, convexa, pone medium declivia lateribusque inde magis con- niventibus attenuata, marginibus deflexis abdomen amplectentibus. In singulo elytro striæ septem punctorum impressorum minutissimorum obser- vantur, quarum et interstitiainter septimam et sextam et inter quartam et quintam, a margine incipiendo, magis tument costamque duplicem obsole- tam efficiunt. Vestiuntur elytra squamulis densis cervinis, maculisque nigris longitudinalibusinterstitiorum omniumvariantur, quæ in carinis su- pra memoratis, squamulis canestibus magis emicant. Superficies inferior totius corporis cervino-squamuloso. Pedes nigro-fusci squamis angustiori- bus sparsis canescentibus vestiti; femora modice clavata ; plantæ piceæ, canescenti-pubescentes, Je dois à M. Lucas von Heyden, fils de notre savant et regretté collègue le sénateur von Heyden de Francfort, la figure et la description de ce Co- léoptère, ainsi qu’une multitude de renseignements précieux qui m'ont permis de combler certaines lacunes de mon travail. Comme je l'ai indiqué à l’occasion de l’'Hypera palumbaria, je crois que l'Hyp. idriensis (Dahl) Sturm et Hagenbach n’est autre que la palum- baria. Je suis d'autant plus porté vers cette opinion que, dans la 2° édi- tion de son Catalogue, Sturm a donné l’Hyp. idriensis comme synonyme de palumbaria. Toutefois, comme j'ai vu dans plusieurs collections des Hypera envoyées par Dalh sousle nom d’idriensis et appartenant tantôt à l'oxalis, tantôt à la palumbaria et le plus souvent à la comata, il reste quelque doute dans mon esprit sur la véritable synonymie de l’édriensis, et c’est ce qui m'a engagé à publier intégralement sa description. De (1) 11 doit y avoir une erreur d'appréciation dans ie nombre des articles. Je ne sais quel organe l’auteur de la description aura pris pour le premier article des antennes; mais il est évident que son deuxième article n’est autre que le scape et le même que tous les auleurs s'accordent à regarder comme le premier ou le basi- laire. Révision des Hypérides. 275 cette façon chacun pourra contrôler la validité de l'espèce, l'ouvrage dans lequel elle a été décrite étant à la disposition de fort peu d’entomolo- gistes, PHYTONOMUS PICTUS LL, Redtenbacher. Phytonomus pictus L. Redtenbacher in Rüsseg reis 998. — Chypre. — — llustrationes et descriptiones Coleopterorum novo- rum Syrie, Stuttgard, 1848. Niger, dense cinereo-squamosus alboque setosus, elytris tessulatis, an tennarum. basi fenrugèinea. Long. 2 1/2 lignes. Apterus, caput parvum, rostro longo, thoracis marginem posticum feré superante, nigro, pilis paucis cinereis tecto. Antennæ ferrugineæ; funiculi articulis duobus primis elongatis, conicis. Thorax transversus, lateribus valde rotundatus, dense squamosus. Squamis in medio orichalceo-mican- tibus. Scutellum minutum vix conspicuum. Elytra oblongo-ovata, striala, dense cinereo-squamosa, orichalceo-nitentia, setis reclinatis, albis, seria- tis ornata, interstitiisque tribus suturaque elevatioribus, nigro-tessalatis. Corpus subtus griseo-squamosum, orichalceo-nitens, cinereoque pilo- sum. Pedes squamosi, pilosi, tibiis tarsisque fusco-ferrugineis. Habitat in insula Cypro. — Ex L. Redtembacher. Je ne sais où placer cet insecte; la longueur de son rostre m’empêche de le ranger près des Hyp. crénila Ghevrolat, etc., dont ses autres carac- ières le rapprocheraient. La description est d’ailleurs trop succincte et ne permet pas d'émettre une opinion ayant quelque chance d’être adoptée. PHYTONOMUS SUBSULCATUS Hochhuth, Oblongo-ovatus, niger, Squamulis subargenteis el fuscis variegalus; pubescens; antennis, tibiis larsisque rufo-ferrugineis ; rostro breviore, crassiore, parum arcualo, inter antennas breviter canaliculalo ; thorace utrinque magis rotundato, dorso fusco biviltatos elytris lateribus inclina- 276 G. CAPIOMONT. lis, èn dorso subobsolete, lateribus fortiter sulcatis, sulcis obsoletissime punctatis, interstiliis convexis, albido nigroque hispidis et fasciculis fus- cis, interdum obsoletis, adspersis. Hochhuth, Enumeration der Rüsselkôfer Gesammelt von von Chaudoir et V. Gotsch in Caucasus. Bulletin de Moscou, 1847, p. 491. D’après la description détaillée de cet insecte donnée par M. Hochhuth dans le Bullelin ci-dessus, son PhAyt. subsulcatus aurait un peu laspect des Phyt. punctatus et varius, mais en différerait par sa vestiture unifor- mément variée de brun et de cendré argenté, par son pronotum visible- ment lobé derrière les yeux, par ses élytres visiblement sinueuses der- rière les épaules, élargies d'avant en arrière dans leur première moitié, et arrondies à l’extrémité, par les stries des élytres en forme de sillons peu marqués sur le dos, plus profonds sur les côtés, dans lesquels on aperçoit des points grands et à fond plat, plus apparents en avant et sur les côtés. Les interstries des élytres sont convexes et hérissés, presque en lignes, de poils noirs et blancs à demi dressés. Le plus souvent la couleur des squamules qui recouvrent les élytres est uniforme; dans d’autres cas on aperçoit çà et là quelques petits faisceaux de poils tranchant sur la couleur foncière. Trouvé dans les environs de Lenkoran (Baron Gotsch). PHYTONOMUS LATICOLLIS Hochhuth, Niger, cinereo-albido-pubescens, supra squamulis cinereis parcioribus, subtus et lateribus squamulis cupreo-micantibus, densioribus, æqualiter adspersus ; antennis tarsis elytrorumque apice ferrugineis ; thorace bre- viore, lateribus valde rotundato-amplialo ; elytris punclato-striatis, pos- lice pilis albis, subrectis, seriatim dispositis. FE Var. 8. Squamulis omnibus plus minusve cupreo-micantibus, antennis totis, tibiis tarsisque rufo-ferrugineis. Var. y. Squamulis omnibus unicoloribus cinereis, elytris ferrugineis, antennis pedibusque rufis. Var. 4. Squamulis nonnullis virescenti-aureo-micantibus immixtis ; antennis tarsisque obscure ferrugineis, fere nigris. Révision des Hypérides. 277 Hochhuth, Enumeration der Rüsselkôfer Gesammelt von von Chaudoir et V. Gotsch, etc. Bulletin de Moscou, 1847, p. 1493. Presque de la grandeur des petits individus du Phyt. meles. Un peu plus grand et plus large que le Phyt. nigrirostris, auquel il ressemble beau- coup, mais dont il diffère par son prothorax, très-élargi au milieu, au point d’égaler presque la largeur des élytres (1). Cette espèce est très-variable; mais aucune de ses variétés n’a d’analo- gie avec celles du nigrirostris. Trouvé dans diverses localités du Caucase par MM. de Chaudoir et Gotsch. PHYTONOMUS SUBDEPRESSUS Hochhuth, Ovatus, supra subplanus, niger, squamulis piliformibus cinereis vel fuscis vestitus ; antennis unguiculisque rufo-ferrugineis ; rostro brevi, pa- rum crasso; thorace brevi, antice laliore, subtiliter, crebreque rugoso- punctato, medio obsolete canaliculalo ; elytris punctato-striatis, intersti- tiis planis, coriaceis, allernis maculis atris seriatis. Long. 3 1/2 lin.; larg. 4 1/4 lin. Habite l'Arménie. Hochhuth, Bulletin Acad. sc. de Moscou, 1850, I, p. 42. L'auteur compare son espèce au cyrtus de Germar, dont elle se dis- tingue, selon lui, par son rostre court et presque droit. Je crois que M. Hochhuth ne connaît pas le vrai cyrtus de Germar, insecte peu répandu dans les collections, et dont le rostre n’est guère plus long que la tête, surtout dans la femelle. Ceci n’ôte rien, d’ailleurs, à la validité de son espèce, que je ne puis rapporter à aucune de celles que je connais. (1) L'auteur ajoute qu'il ne peut être confondu avec le Lim. dissimilis, parce qu'il n’a que quatre articles à la massue au lieu de six; peut-être a-t-il voulu parler des articles du funicule, et, dans ce cas, son insecte n’appartiendrait pas au genre Phytonomus. 978 G: CAPIOMONT. PHYTONOMUS TIBIALIS Hochhuth. Oblongo-ovatus, niger, squamulis cervinis suborichalceo-micantibus lectus; antennis tibiisque rufo-ferrugineis ; rostro mediocri, subrecto ; thorace convexo, lateribus antice rotundato-ampliato, confertissime rugu- Loso-punctato; elytris punctato-striatis, interstiliis subconvexis, subseria- lim breviterque hispidès. Var. B. Thoracis dorsonudo, media linea angusta suborichalcea notato, Hochhuth, Bulletin Académ. sc. de Moscou, 1850, I, p. 42, Plus court et plus étroit que le murinus, à côté duquel l’auteur le place. Ressemble par la taille au variabilis ; s’en distingue par sa couleur, son pronotum plus convexe, la ponctuation des stries des élytres moins serrée, et ses tibias beaucoup plus recourbés en dedans vers l'extrémité. (Ex Hochhuth, loco citato.) Trouvé dans les steppes de la Géorgie par le docteur Wagner. PHYTONOMUS STEPPENSIS Motschulsky. Aptlerus, elongato-ovatus, subconvexus, niger, cinereo-squamoso subro- seo vartegalus ; elytris punctato-striatis, interstiliis subalbis seriatim ni- gro-maculatis, pilis nigris adspersus, palpis, antennis, tarsisque rufes- centibus ; rostro medio carinato; thorace subrotundato, vix transverso, longitudinaliter subalbo trilineato ; elytris thorace latioribus, regulariter ovatis, apice subalternatis ; tibiis setosis. Long. 3 3/4 lin. ; lat. 4 1/3 à 4 2/3 lin. Motschulsky, Bulletin de l’acad, des sc. de Saint-Pétersbourg, IT, 1860, p. 312. Voisin du Gebleri, mais d’un tiers plus petit et proportionnellement plus étroit, moins dilaté sur les côtés, peut-être une variété de l’'anceps de Schôünherr, Ex Motschulski. Songarie Révision des Hypérides, 279 Je ne puis pas supposer que M. Motschulski ne connaissait pas l’anceps de Schünherr, espèce très-commune dans la Russie méridionale ; mais la description de son Phyt. sleppensis ne peut pas s’y rapporler, À mon avis, elle s’adapterait mieux à une espèce voisine du concinnus Schôünherr, qui est un Macrotarsus. Toutefois, l’auteur russe n’ayant pas décrit les tarses en détail, il est impossible de dire si son steppensis doit rentrer dans ce dernier genre. PHYTONOMUS PUNCTICAUDA Motschulski. Elongato-ovatus, subparallelus, subconvexus, punctatus, niger, densis- sème cano-squamosus, Subroseo-refleæus; rostro, antennis, tarsis punctisque nonnullis elytrorum postice plus minusve denudatis, nigris ; thorace trans- verso, postice subcordato, angulis posticis subrectis vix prominulis, late- ribus ampliatis ; elytris thorace fere duplo latioribus, antice subparal- lelis, postice arcuatim atlenuatis, punctato-striatis, interstiliis planis, apice sertalim subalbo-setosis : corpore sublus pedibusque cinereo-pubes- centibus. Long. 2 lin.; larg. 4/5 lin. Motschulski, Schrenck, Reise in amur lande anno 1860, IT, p. 164, ta- bula X, fig. 15. Getle diagnose m'a été communiquée, ainsi que la suivante, par M. Lu- cas V. Heyden de Francfort. Suivant cet entomologiste, la figure donnée par Motschulski est mauvaise et ne permet pas d'émettre une opinion sur la place à assigner à cette espèce. PHYTONOMUS MONGOLICUS Motschulski, Ovatus, postice inflatus, conveæus, punclatus, niger, dense subfusco-pu- berulus, cinereo nigroque maculatus; antennarum basi, unguiculis, tibiis tarsisque plus minusve rufo-brunneis; rostro crasso, punclato, medio subcarinato, fronte foveolato; thorace crebre punctato, subquadrato, antice arcualim rotundatlo, paulo ampliato, postice fere recle truncato, lateribus parallelis non arcualis; elytris thorace duplo lalioribus, ovatis, postice 280 G. CAPIOMONT, viæ atlenuatis ; punclato-striatis, interstiliis punciatissimis, subelevatis, allernis dense cinereo-pubescentibus el nigro-maculatis ; corpore subtus sparsim cinereo-puberulo ; libiis anticis et posticis incurvis. Long. 2 à 2 4/4 lin.; larg. 4 à 1 1/3 lin. Motschulski, ouvrage précité, tabula X, fig. 16. Couleur, taille et forme du Phyt. crinitus, mais plus étroit au corselet et plus élargi vers les angles huméraux, ce qui lui donne un aspect plus trapu; le corselet est plus parallèle et à peine arqué sur les côtés ; les élytres ont les taches noires plus serrées, mais moins foncées et n’ont au- cune trace de cils blanchâtres. Habite la Mongolie et la Daourie jusqu'aux rives du fléuve Amour (ex Lucas V. Heyden). CONIATUS LÆTUS Miller, Oblongus, niger, dense viridi-squamosus, rostro apice lestaceo ; thorace dorso cupreo-squamoso, longitudinaliler nigro-bilineato; elytris subtiliter punclalo-strialis, dorso cupreo-squamosis, sulura basi macula nigra, fas- cüisque duabus obliquis dentatis nigris. Long. 1 1/2 lin. Miller, Verhandlungen der Kaiserlich Kôniglichen, Zoologisch, Botanis- chen, Gesellschalt in vien. 1866, p. 819. D’après la description de M. Miller ce Coniatus aurait tout à fait l’as- pect du G. chrysochlora Lucas, et n’en diflérerait que par les deux bandes noires du pronotum et par la tache noirâtre de la base des élytres. Il est vrai que dans le GC. chrysochlora Lucas (suavis Schün.) les bandes du milieu du pronotum sont le plus souvent d’un beau cuivreux doré sans aucune apparence de teinte noirâtre; mais chez quelques individus, sur- tout chez ceux dont la couleur foncière passe au gris argenté, on aper- çoit sur le pronotum les traces des deux bandes noirâtres qui existent chez le {ætus, et les élytres, au lieu d’avoir à la base une tache triangu- laire commune d’un vert écailleux brillant, ont à la place une tache légè- rement noirâtre, d'autant plus foncée qu’elle est plus rapprochée de la base, Il serait donc possible que l'espèce décrite par M. Miller ne fût Révision des Hypérides. 281 qu'une variété locale du C. suavis de Schônherr (ckrysochlora Lucas). Mais comme je n’ai pas vu linsecte en nature, je ne puis rien affirmer à ce sujet. Le GC. lætus ne peut être confondu avec mon GC. jonicus, qui provient également de Corfou, mais qui est plus petit, infiniment plus étroit et dont le dessin du pronotum et des élytres est fort différent. Espèce à ajouter : PHYTONOMUS ROGENHOFERI Ferrari. Elongato-oblongus, niger, supra fulvo-niger, fulvo-variegatus, capite exceplo squamulis concoloribus dense obductus. Caput parvum, crebre punctatum, fuscum rostro fronteque, hac foveola interoculari instructa, fulvescenti-pubescentibus. Thorax transversus, ante medium lateraliter am- pléalo-rotundatus, subaureo-fulvus, vittis duabus longitudinalibus discoi- dalibus integris nigro-fuscis ornatus, lateraliter infuscatus ; scutellum minimum, triangulare, albidum. Elytra thorace dimidio latiora et fere triplo latiora, subovata, postice sensim atlenuala, punctato-striata, nigro- fusca, insterstilio sulurali et tertio postice, secundo et quarto antice, quinto fere integro, septimo et nono cum margine inflexo totaliter, ful- vis, his ullimis subaureo-micantibus. Sublus cum pedibus nigro-piceus, pilis squamuli-formibus partim subaureo fulvis, non dense vestitus. Long. sine rostro 5 1/2 mill.; lat, (maxima elytrorum) 2 1/2 mill. Ferrari, Verdandlungen der Kaiserlich, Kôüniglichen, Zoologisch, Bota- nischen Gesellschalt in Vien. 1866, p. 369. J'ai avancé l'opinion que ce Phytonomus pourrait bien être identique au Phyt. striatus Sturm (voir la description de ce dernier); mais M. Hampe m'ayant communiqué un individu du Rogenhoferi, je dois déclarer que l'espèce est très-légitime, et que, tout en ayant de la ressemblance avec le striatus, elle en a bien davantage avec le Phyt. Kunzei Ahrens, dont elle a tout à fait le système de coloration un peu veloutée, avec cette diffé- 282 G« GAPIOMONT. rence que le dessin est exactement semblable à celui du polygoni, c’est- à-dire qu'au lieu d’avoir, comme dans le Kunzei, le 4° interstrie des élytres entièrement clair, le 2° entièrement foncé, le 3° complétement clair, et ainsi de suite, chacun des cinq premiers intervalles est à la fois clair et foncé dans une partie plus ou moins grande de son étendue, ce qui n'empêche pas les nuances claires et sombres d’alterner entre elles. Les autres intervalles sont tout à fait colorés comme dans le Kunzei. Il s'éloigne encore de ce dernier par son pronotum plus visiblement sub- cordiforme , par ses élytres coupées plus carrément à la base et moins régulièrement ovales; enfin sa taille est d’un quart plus faible. II est d’ail- leurs très-facile à séparer du polygont par son rostre infiniment moins épais, plus cylindrique, et par ses tibias dénués de dent vers le milieu de leur bord interne. Cette charmante espèce doit prendre place avant mon Phyt. denomi- nandus. Elle a été bien décrite par M. Ferrari, qui en a parfaitement re- connu toutes les affinités. Je n’ai pas cru cependant devoir reproduire tout ce qu'il en a écrit, l'espèce étant facile à reconnaître aux caractères que j'ai indiqués. D’après cet auteur, la larve du Phyt, Rogenhoferi vivrait aux dépens des feuilles du Daucus carota. On le trouve en Serbie. Espèces à supprimer : 4° PHYTONOMUS OVATIPENNIS Blanchard. JE — LINEATOCOLLIS — 3° — MINUTUS — Ces trois espèces, dont les types existent dans les cartons du Muséum, où j'ai pu les examiner, ont été décrites par M. E. Blanchard dans l'ou- vrage de M. CI Gay sur le Chili intitulé Historia fisica e politica, elc., Zoologie, V, p. 371 et suivantes. Malgré quelques ressemblances de forme elles ne me paraissent pas appartenir au genre Phytonomus, ni même à la tribu des Hypérides, Voici mes motifs : Dans les Phyt. ovatipennis et lineatocollis les dimensions respectives Révision des Hypérides. 283 des segments abdominaux ne sont pas telles qu'on les observe chez les Hypérides ; les deux premiers arceaux, le 2° surtout, sont plus développés dans le sens antéro-postérieur. Les scrobes sont complètes en avant, pro- fondément creusées dans le rostre dans toute leur étendue, si profondé- ment que le scape peut s’y loger entièrement sans apparaître pour ainsi dire au dehors. Le rostre est tricaréné ; les jambes sont terminées par un mucro court mais visible. Tous ces caractères, qu'on peut considérer comme essentiels, ne se rencontrent pas dans les Hypérides. Le Phyt. minutus s'éloigne encore davantage de ceux-ci. Il a le rostre court, large, épais, à peu près conformé comme chez les Sitones, avec lesquels il a beaucoup d’analogie. Les scrobes sont aussi profondes que chez les deux espèces précédentes, mais elles sont plus courbes en des- sous; ses jambes el son abdomen sont d’ailleurs conformés de même. L° PHYTONOMUS LILLIPUTANUS Lucas, Explorat, scientif, de l'Algérie, p.427, J'ai vu les deux individus de cette espèce qui ont servi à la description de M. Lucas. Ils n’appartiennent pas à la tribu des Hypérides, mais bien à celle des Érirhinides, et sont très-voisins des Bagous. Je crois utile de donner à la suite de ce travail la synonymie des es- pèces d’Hypérides décrites dans les ouvrages anglais, telle qu’elle a été publiée par M. Walton dans le Entomolog. Zeitung, 1849, p. 258. Ces rectifications synonymiques sont acceptées par les entomologistes an- glais les plus compétents; et bien que je n’aie pas été à même de les vé- rifier en totalité, ce que j'en ai vu me porte à les considérer comme très- exactes, à l'exception, toutefois, de celle qui concerne l'Hyp. alternans de Stephens, qui pour moi est une espèce distincte, Hyp. punctata Fabr, — Gurc. medius et austriacus Marsham, Kirby. Hip, fasciculata Merbst — Curc, slicticus Kirby. 28! G. CAPIOMONT. 2 Hyp. polygoni Linné — Curc. arator Linné, Marsham, Stephens (var.) — canescens @t viciæ Slephens (var.) = picicornis Stephens (var.). Hyp. Pollux Fabr. = alternans Stephens (var.) — Kunzei Stephens (var.) palustris Leach, Stephens = Julinii Sahlberg, Schônherr (var.) = bilæniatus Kirby MSS. Hyp. rumicis Linné — Procas pyrrodactylus Marsham, Stephens (var.) — Hyp. albicans, griseola et elongata Kirby. Hyp. murina Fabr. — Pollux et elongata Stephens — nebula Stephens — fuscicornis Marsham = interrupta Marsham — dorsigera Kirby. Hyp. tigrina Dejean = elongata Curtis. Hyp. plantaginis de Géer = villosula Stephens = cordicollis Kirby. Hyp. trilèneata Marsham = trifolii Stephens — straminea Marsham — borealis Germar — nigrirostris (var.) Schünnerr. Hyp. variabilis Merbst — sublineata Stephens — bimaculata Marsham, Stephens = villosula Stephens = séraminea Marsham = phæopa et rufipes Stephens. Hyp. meles Fabr. = trifoli Gyll — plantaginis Marsham — murina et picipes Stephens. Hyp. suspiciosa Herbst = miles Paykull = pedestris Paykull, Stephens — bitæniata Marsham = senex Kirby. Hyp. arundinis Fabr. = Rhynchites sii Leach. Limobius dissimilis GYI, = Hyp. fulvipes Stephens — [yp. fumipes Curtis. Révision des Hypérides. 285 EXPLICATION DES FIGURES DES PLANCHES Il, IV, V ET VI DES Hypérides ou 1°, 2°, 3° ET 4° DES Annales 1868. Nota. Les planches I et II de la Monographie des Hypérides (pl. 11 et 12 des Annales de 1867) ont été publiées dans le tome précédent. (Voir l'explication Annales 1867, pages 558, 559 et 560.) Hypérides : Planche IT (Annales 1868, planche 4"°). 1. Cocon du Coniatus suavis sur le Tamarix anglica. 2. Cocon de l’'Hypera tessellala sur une feuille de Verbascum. 8 Cocon du Phytonomus scolymi entouré de débris de fleurons du Scolymus giganteus. k. Cocon du Phytonomus rumicis sur une feuille de Polygonum amphibium. F o. Forme du cocon du Phytonomus nigrirostris. (Nota. Ges cinq cocons sont environ deux fois plus petits que la figure les représente.) 6. Rostre du Phytonomus nigro-velulinus. 7. Figure schématique du Phytonomus nigro-velutinus. 8 . Hypera Kraatzi $. 9. Phytonomus Vuillefroyanus 9. 9 bis. Phylonomus Vuillefroyanus &. | 40. Hypera austera . Hypérides : Planche 1V (Annales 1868, planche 2). Fig. 1. Phylonomus Isabellinus ®. 2 — fallax 9. Fig. PUTAIN OS ONE #1: ©) C1 C0 PRE 6 G. CAPIOMONT. — Révision des Hypérides. Hypera palumbaria %. — intermedia $. — arvernica Q. — Cypris &. Hypérides : Planche V (Annales 1868, planche 3), Phylonomus dapalis &. . Hypera hispanica $. . Bubalocephalus Kiesenwetteri G Tête et rostre du même vus de face. . Le même vu d'en haut. . Phytonomus Lethyerrii S. — scolymi ©. Hypérides : Planche VI (Annales 1868, planche 4). . Hypera hispidula %. . Phytlonomus striatus Q. — Bohemanni &. — maculipennis &. — suboittalus &. — Pandellei & > FO << NOTE l'Entomologie de l'Amérique du Nord CONSIDÉRÉE SPÉCIALEMENT AU POINT DE VUE DES ESPÈCES IDENTIQUES ET ANALOGUES A CELLES D'EUROPE avec indications de mœurs inédites D'APRÈS LES COLLECTIONS DU CANADA ET DE LA NOUVELLE-ÉCOSSE DU PALAIS DE L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1867 ET LA COLLECTION DU MEXIQUE EXPOSÉE AU MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE. Par M. Maurice GIRARD. (Séance du 12 Février 1868.) I, Canada ET Nouvelle-Ecosse, L'intérêt capital, à mes yeux, de la collection de Lépidoptères envoyée par les dernières régions civilisées du nord de l’Amérique, c’est que cer- taines espèces sont les mêmes qu’en Europe; cela s'explique par la com- munication qui a existé autrefois par le Groënland entre les deux conti- nents, dont les régions boréales avaient en outre un climat beaucoup plus doux qu'aujourd'hui, surtout pour l'Amérique. Ainsi existent dans la col- lection des deux pays : Pyrameis cardui, pareille à l'espèce d'Europe, et Vanessa morio, un peu modifié, comme la race du Mexique, sur la bor- dure jaune, qui est plus chargée d’atomes noirs que dans la race euro- penne. Au Canada se trouvent complétement identiques les espèces Hété- rocères européennes suivantes : Orgya antiqua, Leucantia pallens, Agro- ts suffusa etplecta, Gonoptera libatrix, Xylina vetusta, Cucullia umbra- ca, Plusia gutta où punctata, Pyralis farinalis, Scotosia undulata et 288 MAURICE GIRARD. dubitata, Coremia propugnata, plusieurs Cidaria. 1] faut encore joindre aux espèces identiques la Pieris rapæ (Rhopal.), et la Deilephila lineata (Hétér. Crépusc.). Il existe un certain nombre d’espèces distinctes de celles de l’Europe, mais très-voisines, au point qu'on peut parfois se demander si les auteurs américains qui les décrivent n’ont pas fait des espèces avec des races lo- cales. Nous citerons dans les espèces qui se trouvaient à la fois dans les collections du Canada et de la Nouvelle-Écosse (Halifax) : l’Amphidasis cognataria (Guén.), espèce très-voisine de betularia, le Polyommnatus ame- ricanus (d’Urban), très-voisin de phlæas, les Smerinthus geminatus (Say) et execratus (Smiths), tous deux à ailes inférieures ocellées et ressem- blant, quoique bien distincts, à notre Synerinthus ocellatus, ce qui peut expliquer l'erreur de quelques personnes que notre espèce serait venue du Canada On remarquait dans la collection de la Nouvelle-Écosse des Coliades et Piérides très-voisines des nôtres, ainsi que des Argynnes très-rapprochées des espèces euphrosine et aphirape, un Papilio très-voisin de notre ma- chaon, le P. Turnus, de taille réduite, une Arctia très-voisine d’urticæ, une Catocala analogue à fraxini, et la Catocala concumbens (Walker), à ailes inférieures carminées, voisine de pacta. Dans la collection du Canada figuraient : Chelonia americana (Harris), très-voisine de caja, à ailes inférieures jaunes, peut-être une simple mo- dification de notre race jaune de G. caja, Glostera americana, qui paraît tout à fait être notre reclusa, Clysiocampa sylvatica (Harris), espèce très- voisine de neustria, une Acronycta, très-rapprochée de psi, Amphipyra py- ramoides (Guén.), très-voisine de pyramidea, Hibernia tiliaria (Harris), ressemblant beaucoup à defoliaria, Anisopteryx restituens (Walker), qui paraît plutôt une Cheëmalobia Voisine de boreata, plusieurs petites espèces de Géomètres et de Noctuelles, elc. On doit citer parmi les Diurnes canadiens très-voisins des nôtres les Grapta comma (Harris), Vanessa Mélberti (Encycl.), J. album et huntera, Lycæna pseudargiolus (Boisd.). A côté de ces espèces très-voisines et dont certaines, pour les partisans de la variation des espèces, seraient peut-être des races géographiques, se trouvent des types étrangers à l’Europe. Ainsi la Danais archippus (Fabr.), des collections du Canada et de la Nouvelle-Écosse; celte espèce, très- commune, se rencontre depuis le Brésil jusqu’au nord de l'Amérique, vivant sur les Asclépiaäées, et peut supporter des froids très-vifs, tandis que sa congénère de l’Ancien-Monde, la Danais chuysippus, n’a pas même Entomologie de l'Amérique du Nord. 289 pu s’acclimater dans les chaudes régions du sud de l’Europe, sauf peut-être quelques îles de l'Archipel, car cette espèce, trouvée au commencement du siècle dans le royaume de Naples, sans doute par le fait de quelque transport accidentel avec des végétaux, y fut détruite par le rigoureux hiver de 1808. Les Attacides du Canada ont un grand intérêt. On y voit : Eacles impe- rialis (Drury), Attacus io (Fabr.), réduit en taille: enfin les espèces sui- vantes se trouvaient dans les cadres exposés : Attacus luna et prometheus (Drury) avec cocons, A. polyphemus (Fabr.) et cecropta. Cette dernière espèce existait aussi dans la collection de la Nouvelle-Écosse. Il est im- portant de voir vivre sauvages dans des climats aussi rigoureux ces quatre Attacus, car on a là la preuve qu'on pourra réussir dans les essais d’ac- climatation. Quelques Névroptères intéressants existaient mêlés aux Lépidoptères de la collection du Canada; ainsi des types américains spéciaux comme le Corydalis cornutus, qui se trouve dans toute l'Amérique du Nord, et le Chauliodes serricornis, enfin le Polystoichotes punclatus (Fabr.), genre intermédiaire entre Osmylus et Myrmeleo. Un exemplaire de cette belle espèce canadienne aux ailes tachetées m'a été donné par M. À. Eloffe, qui avait si habilement préparé la belle collection des Vertébrés du Canada et de la Nouvelle-Écosse. Il avait été trouvé entre les pailles d'un nid d’oi- seau apporté sans doule pour nourrir les petits. Il. Blexique. Une remarquable exposition d'histoire naturelle a été offerte en 1867 à la curiosité générale et à l’investigation attentive des savants, dans des condilions spéciales qui ont malheureusement un peu diminué lutilité qu'elle pouvait offrir. Elle a manqué d’une publicité suflisante, et beau- coup de personnes ont ignoré qu'au ministère de l’Instruction publique, à côté d’une série d'objets relatifs à l’enseignement spécial et primaire, se trouvait une collection zoologique recueillie au Mexique dans ces der- nières années, soit par les membres de la commission attachée à l’expédi- tion française, soit par diverses personnes. Il y a donc, je crois, un assez grand intérêt à faire connaitre aux ento- mologistes quelques détails relatifs à l'exposition mexicaine, et j'ai été he Séric, TOME VII. 19 290 MAURICE GIRARD. PA assez heureux pour obtenir, dans les renseignements qui m'ont été don- nés avec une grande obligeance, l'indication de quelques faits de mœurs d'insectes encore inconnus. On sait combien la science entomologique est encore pauvre sous ce rapport pour les espèces exotiques; les correspon- dants envoient d'habitude tout au plus le nom des localités, et l’on ignore complétement le genre de vie et les habitudes de la plus grande partie des espèces étrangères à l’Europe. Parmi les membres de la commission scientifique se trouvait M. Bo- court, délégué par le Muséum, et déjà avantageusement connu du monde savant paï une mission analogue dans le royaume de Siam. Les connais- sances spéciales de M. Bocourt ont rendu surtout ses services importants pour la collection des animaux vertébrés; ce n’est qu'accessoirement que M. Bocourt s’est occupé d'entomologie. Cependant ses envois en fait d’in- sectes camprenaient vingt-quatre boîtes renfermant environ quinze cents sujets de tous les ordres. Il n’y avait pas d'espèces nouvelles, du moins à l'égard des Coléoptères et des Lépidoptères ; mais certaines espèces fort rares méritent d’être citées. J'ai remarqué sous ce rapport dans les Goléop- tères les Maluspis Moreleti (Céramb.), et Plustotis Adelaida et costala (Scarab. Rutel.), de l'État de Mexico, d’un riche vert pomme avec des bandes de feu; d’après M. Lucas (Ann, Soc. ent., 1865, p. 204 et 205); ce sont même là les vrais types de ces espèces. Parmi les Lépidoptères de M. Bocourt, il faut signaler comme espèces rares : Viclorina superba (Bates), nymphalien, Heliconia sapho (Godaft), Synchloe goudialis (Bates), Argynnien. A un autre point de vue il était intéressant de retrouver dans ces espèces mexicaines les V. morio du Lype américain, très-sensiblement identique au nôtre, avec atomes noirs de la bordure plus nombreux, P. atalanta à bandes rouges un peu rétré- cies aux deux ailes, P. cardui, pareil au nôtre, P. huntera, espèce très- voisine de la précédente, existant également dans la collection du Ca- nada. La coilection de M. Bocourt offrait aussi un certain nombre d’insectes des autres ordres, nolamment un très-grand et remarquable Agrionide (Névr.) à bouts d'ailes maculés de noir. La plus grande partie des insectes exposés avaient été récoltés par M..A. Boucard, qui passa plusieurs années au Mexique, comme corres- pondant de la commission scientifique française et de la Société zoologique de Londres. M. Boucard a publié un catalogue contenant 1,135 espèces de Coléop- Entomologie de l'Amérique du Nord. 291 tères, dont un grand nombre, destinés à la vente courante, n’ont pas d’in- térêt spécial. Il est utile, pour les amateurs éclairés, de signaler des es- pèces nouvelles ou rares manquant encore dans la plupart des collections. Nous citerons dans l’ordre habituellement suivi pour les Coléoptères : Cicindela semicircularis (Klug), espèce à peine connue, non relrouvée depuis vingt ans; Cicéndela Catharinæ (Chev.), aurora (Thomson), luteoli- neata (Chev). Craveri (Thoms.), nov. sp., de Cuernavaca, les Calosoma peregrinalor (G. Mén.), angulalum (Chev.), politum (Chaudoir), nov. sp., une Galerila, nov. sp., de Guernavaca, les Coplodera elongata (Putz.), Emy- dopterus subangulalus, Panageus Salle (Ghaud.), Pasimachus Saller, (Chaud.), inexicanus (Gray), nov. sp., de Mexico, divers Chlænius nou- veaux, le Pristonychus mexicanus (Chaud.), une quantité de Colpodes, Onypterygia, Bembidium el autres carnassiers, d'espèces nouvelles, les Cybister lœvigatus (OÏ\.), Hydaticus marmoratus (Hope), un Hydrophi- lus, nov. sp., les Staphylinus fulvomaculatus (Erich.), ferox (Nordm.), atrox (Nordm.), versicolor (Grave), ete, Lioderma grande (Mars.), etc. Parmi les Scarabéiens nous avons remarqué les Phaneus mexicanus var. bleue (Klug), damon (Cast.), tridens (Gast.), le Bolboceras lazarus (Cast), un Athyreus nov. sp., 1e Ceratrotrupes fronticornis (Jek.), le Polyphylla Petili (G.-Mén.), les Plusiotis Adelaidæ (Hope), laniventris (Sturm), Botte- riana (Sallé), les Chrysina Adolphi (Ghev.), macropa (Fabr.) et Truquit {Thoms.), les CAlorota cinclicollis (Blanch.), Phalangogonia nigriventris (Sallé), Golofa imperialis (Thoms.), Megalosoma clephas (Fabr.), un Phi- leurus, nov. sp., la Cotinis pyrrhonota (Burm.), les Gymnetis Dysont (Chaume), radiicollis (Burm.), Sellei (Chaume), Inca Sommeri. Nous cilerons encore la Pséloptera calchonota (Klug), un Hyperantha, nov. sp., le Buprestis caloxantha (Cast.), la Callirhipis mexicana (Slurn), el trois espèces nouvelles de ce genre, les Cymathodera Hopei, Plalynop- Lera mexicana, Zopherus Bremet (G.-Mén.), nervosus el nov. sp., Pelecy- phorus clathratus (Sol.), fatlax (Sol.), plusieurs espèces nouvelles d’Epi- cœrus, les Atlelabus somptuosus el nov. sp., les Mallaspis longiceps, Hammoderus Hopfneri (Dej.), Buqueti (Tasté) et nov. sp. blanc, Pty- chodes longipennis (Dej.), Stenaspis superbus, Dellaspis rufofemoratus (Sturm), cyanipes (Dej.), Plagionotus Klugi, Doryphora Sheppardi (Baly.), 10-stellata (Stal.), gultifera (Chevr.), elc. Nous bornerons ici cette liste, bien suffisante pour donner aux amateurs de Coléoptères une idée des riches conquêtes que cinq années de séjour au Mexique ont procurées à M. Boucard, et qui lui permettent d'évaluer à plus de mille les espèces nouvelles de tous les genres de cet ordre si 299 MAURICE GIRARD. recherché. En admettant dans ce chiffre une certaine exagération, il n’en reste pas moins un beau contingent scientifique, que nous espérons voir utiliser pour les publications futures, en souhaitant que le moins grand nombre possible de ces espèces nouvelles demeure enfoui dans ces collec- tions stériles, arcanes jalouses interdites à l'étude. La collection de Lépidoptères exposée par M. Boucard comprenait 350 espèces, dont 200 de Rhopalocères ou Diurnes, et 150 d'Hétérocères où Nocturnes. On remarquait 22 espèces du grand genre Papilio, parmi les- quelles l'espèce si rare nommée P. aslerias (Fabr.), ou asclepias (Hüb- n.), ou Cincinnatus (Boisd.), et entre autres deux exemplaires d’une parfaite conservation. Le Muséum d'histoire naturelle était une des seules collections qui possédassent jusqu'alors cette espèce si recherchée et si peu commune. Il faut encore citer les P. thoas (Linn.), daunus (Boisd.), très-belle es- pèce encore peu répandue dans les collections, epidaus {Boisd.), polyda- mas (Linn.), philenor (Linn.), photenus (Doubl.), timbreus (Boisd.), philo- laus (Boisd.), polycaon (God.), macrocilaus (Boisd.), Marchandi (Boisd.), papillon à fond orangé. Quatre exemplaires de celte dernière espèce extrèmemement rare ont été remis à M. Boucard par M. A. Legrand, jeune naturaliste auquel la science est déjà redevable de plusieurs belles collections de Lépidoptères mexicains. Nous félicitons M. Legrand de son zèle entomologique, en es- pérant que cette mention pourra lui parvenir et sera pour lui un encou- ragement à persévérer dans ses recherches. L'indifférence pour les lettres et les sciences n’est que trop fréquente dans la jeunesse d'aujourd'hui; heureux ceux qui suivent avec courage les voies de l’étude et du tra- vail. Viennent en outre deux Papilio non déterminés, probablement nou- veaux. Parmi les Piérides nous avons remarqué Eulerpe charops (Boisd.), Eucheira socialis (Westw.), une espèce d'Eucheira, probablement nouvelle, deux espèces de Leptalis, Aont une nouvelle, les Pieris monuste (God.) et elodia, Nathalis iole, Rhodocera clorinde (God.) et Gueneana (Boisd.), cinq espèces de Callydryas, cyprès, philea, agarilhe, marcellina, ete, la Co- lias cæsonia (God.), la Danais archippus, notamment un exemplaire de très-grande taille, espèce très-commune au Mexique, existant dans presque toute l'Amérique, remontant près des régions arctiques, la Danais bere- nice, rois espèces d’Ageronta, sept d'Heliconia, V'Acræa :elone (Boisd.), le Morpheis Ehrenbergei (Doubl.), les Erezia smerdis (Hewitson) et ezo- r'êas (Boisd.), Semclia alifcra (Boisd.), Eveides anara (Boisd.), Agraulis ju- Entomologie de l'Amérique du Nord. 295 lia, juno, moneta, ete., Argynnis hegesia (Gram.), Melilæa xanthe (Boisd.), diverses espèces de Synchloe, Vanessa, Anartia, Victorina, Amphirene, Marpesia, rois espèces de T'émeles, dont une nouvelle, deux espèces de Pyrrhogyra, une espèce nouvelle de Wiscelia, à ailes supérieures d’un bleu magnifique, genre voisin des Vanessa, le Cybdelis dinamena (Doubl.), es- pèce très-jolie et toujours rare, trois espèces probablement aussi du genre Cybdelis et nouvelles, la belle espèce Epicalia esite (Boisd.) et nyctimus (Westw.), trois espèces de Galagramma, deux espèces d’Eubagis, le Paphia glycerium (Doubl.) et deux nouvelles espècesde ce genre, les Morpho po- lyphemus, & et®, Pavonia leucer (Linn.), des Euptychia, Libythea, Nym- phidium, Nelone, Eumœæus, etc., trente espèces de Thecla, Polyommatus, Lycæna et genres voisins, dont beaucoup sont nouvelles, trente espèces d'Hespériens, parmi lesquelles les Goniurus proteus (Fabr.), Eudamus eu- rycles (God.), Eudamus clonias, Pamphila oileus (Linn.), des Pyropyga el d’autres genres avec quelques espèces nouvelles. Parmi les Hespériens du Mexique il y à des espèces qui ressemblent beaucoup aux espèces d'Europe, telles que sylvanus, comma, sidæ, al- veolus. La majeure partie des cent cinquante espèces de papillons nocturnes est formée d'espèces nouvelles. Nous avons à signaler dans les espèces rares : Hematerion hebraus (Gram.), Copen«a maja (Fabr.), Charidea can- dens (Boïisd.) et arrogans (Boisd.), Xantheris sis (Boisd.), Melandia cy- phys (Cram.), Bombyx psidit (Salé), Macroglossa titan (Cram.), Thyreus lugubris (Fabr.), Sphinx sinqulata (Fabr.), Erchus odora (Fabr.), Atta- cus Orizabæ (Westw.), etc. I est probable que la plupart de ces nouvelles espèces de Lépidop- tères seront publiées par les entomologistes zélés de l'Angleterre et de l'Allemagne; il est triste pour nous de nous voir devancés par les étran- gers dans presque tous les travaux récents sur l'histoire naturelle: l’a- bandon, j'ose dire systématique, qui a été fait dans l’enseignement secon- daire et dans les examens de la science qui illustrait Geoffroy Saint-Hi- laire et Cuvier amène aujourd’hui ses conséquences inévitables. Les Lépidoptères Hétérocères de l'Amérique du Nord présentent, comme les Diurnes, quelques espèces pareilles ou très-analogues à celles de l’Eu- rope, et dont le nombre va en diminuant en même temps qu’on s'avance vers le Sud du Nouveau-Continent; les différences des faunes s’accentuent de plus en plus à mesure que les terres sont séparées par de plus vastes mers. J'ai remarqué dans la collection mexicaine de M. Boucard la Drjo- peia pulchra, présentant une variété pareille à celle qu'on trouve en 29/ MAURICE GIRARD. France, ayant beaucoup moins de points rouges aux ailes supérieures, On pouvait voir une Catocala, ressemblant à s’y méprendre à notre C. nupta, un peu plus grande, d'espèce sans doute identique, modifiée par le cli- mat de la même manière que le Mario et le Vulcain. I y avait un exem- plaire unique d’une Sesie fort curieuse, à peu près de la taille de la S. asiliformis, ayant les pattes postérieures très-aplaties et munies de longs poils; une Sesie analogue est figurée dans Hübner, provenant de l'Amé- rique du Nord. C’est peut-être la même espèce. Quant aux Hyménoptères, que je ne connais pas assez pour en parler avec détail, je me bornerai à dire que j'ai trouvé dans la collection mexi- caine l'Ammophile des sables pareil à l'espèce d'Europe. A côté de cette longue nomenclature d'espèces curieuses ou rares de Lépidoptères viennent se placer quelques faits de mœurs intéressants à citer, parce que plusieurs sont inédits. Le Bombyx psidii (Salé) n’était pas accompagné des nids soyeux qui ont été exploités à Cordova, comme l’a fait connaître notre collègue M. Sallé (Ann. Soc. ent., 1857, 3° série, V,p. 15.). On pouvait au contraire contempler dans un cadre la toile de l'Euchetra socialis (MM. Westwood, Lucas), contenant sous une enve- loppe commune des cocons séparés, non adhérents, comme cela a lieu chez nos Processionnaires du chêne et Au pin, ce qui constitue un détail de mœurs remarquable chez les Diurnes; car nous sommes habitués à voir les Piérides d'Europe ayant des chrysalides nues, simplement suspen- dues par une ceinture de soie ou un lien caudal. M. Boucard a remarqué que le rare Pap. cincinnatus, lrouvé en août 1866 à Cuernavaca, se pose par terre dans les lieux humides; il a vu que les Callydryas &a Mexique recherchent les bords des rivières et que, en raison de leur grand nombre, lorsqu'elles sont posées les unes à côté des autres, elles forment par leurs vives couleurs comme des taches sur le sol d’un éclat éblouissant; on peut en prendre une centaine d'un seul coup de filet. La Colias cœsonia (Godart) vit sur les fleurs dans les prairies et a un vol rapide, de sorte qu’on prend cette espèce difficilement. Les Héliconies, genre particulier à l'Amérique, sont remarquables par leur vel lent et comme distingué; c'est toujours dans les grandes forêts qu'on les trouve, et ces papillons semblent aimer tout particulièrement la solitude, Le Morpheis Ehrenbergei (Doubl.), très-commun à Guernavaca, d'où M. Boucard l’a rapporté, offre à l’état de chenille des mœurs s0- ciables fort remarquables, en ce qu’elles durent tout le temps des méta- morphoses sans dispersion avec la croissance. 11 a été obtenu de chrysa- lides qui se trouvaient sur un arbrisseau dont les racines étaient baignées Entomologie de l'Amérique du Nord. 295 par l’eau d'une petite rivière. Get arbrisseau en était chargé depuis le bas jusqu’en haut; les chenilles, après avoir dévoré toutes ses feuilles, s’é- taient transformées et avaient donné à cet arbuste un aspect étrange ; on aurait pu croire que les chrysalides, au nombre de deux mille environ, étaient les fruits de cet arbrisseau. L’éclosion se fit en juillet. C’est éga- lement à Cuernavaca que M. Boucard à trouvé une magnifique espèce nouvelle ou de description ancienne et oubliée de Miscelia (Diurnes Ar- gynn.), au nombre decinq individus seulement, à riches bandes d’un bleu d’opale, tous pris en juillet dans un jardin de la ville, et quise tenaient surle tronc de jeunes saules pleureurs, dont ils venaient déguster le suc. Enfin la même localité a donné à M. Boucard, avec beaucoup de peine, douze exemplaires des deux sexes du rare Morpho blanc, spécial au versant mexicain du Pacifique (M. Polyphemus) et habitant les régions moyennes du plateau. Ces captures, faites en juillet 1866, ont permis de répandre cette belle espèce dans quelques riches collections qui l’attendaient encore. Ce Mor- pho vit dans des ravins dont nos montagnes de France ne présentent pas les analogues, et qu’on nomme barancas ; ce sont de longues et très-pro- fondes crevasses dont les bords sont à pic, assez rapprochés pour que, de l’un à l’autre, deux personnes puissent causer facilement; mais, pour se rejoindre, il faut faire environ deux kilomètres de montées et de des- centes. Tous ces Morpho polyphemus ont été pris au vol par M. Boucard , leur vol est lent, il est vrai, comme-celui de tous les Morphos, mais la grande difficulté de leur chasse résulte des infranchissables inégalités du terrain. Les Morphos planent au-dessus du précipice, semblant mettre le chasseur au défi, et il faut des journées entières d'attente pour qu’un d’eux se décide à se poser à portée précisément sur le bord où on les guette; peut-être M. Boucard eût-il réussi à capturer un plus grand nombre de ces beaux papillons en plaçant de distance en distance des tas de quelques matières fermentées et sucrées, comme des résidus de diverses fabrications ou de distilleries. Enfin nous dirons que c’est à Puebla, seule- ment dans un jardin de la ville et non dans les bois, que M. Boucard a trouvé l’Attacus Orisubæ (Weslw.), très-grande espèce à taches vitrées, trigones, du groupe des A. cecropia, hesperus, aurota, faisant un beau cocon riche en soie. Celle espèce a été prise dans le jardin public nommé PAlameda de San Francisco, à Puebla; les chenilles vivent sur des frènes, sur lesquels elles font leurs cocons; puis, quand l’éclosion du papillon a lieu, ce qui s'effectue en juin, ces insectes viennent se blottir sur des la- taniers qui se trouvent au pied de ces frènes, et là ils passent la journée, de sorte qu’en raison de leur grande taille et de leur immobilité il est 996 MAURICE GIRARD, — Entomologie de l'Amérique du Nord. très-facile de les saisir. C’est aussi à Puebla que M. Boucard à pris un Attacus nouveau, très-voisin mais distinct de l'A, Orizabæ, ayant les taches vitrées plus arrondies. M. Bocourt, moins spécialement occupé d'insectes que l’habile et cou- rageux explorateur dont nous venons de parler, nous fournit aussi un con- tingent d'observations pleines d'intérêt. Il rencontra, en juillet 1867, en terre tempérée, par 1,400 mètres altitude, l’Ituna cubæa (Boisd., Rhop.), en voie d’émigration. Cette espèce, pendant huit jours environ, voyage de l'O. à l'E., non en troupes, mais par individus séparés. Une autre es- pèce de Diurnes, l’Ageronia feronia (Hübn.), des terres chaudes, ne dé- passant pas 600 m., présente une particularité des plus curieuses el dont les Lépidoptères Rhopalocères ou Achalinoptères n'ont pas encore fourni d'exemple. Quand plusieurs individus se poursuivent, a reconnu M. Bo- court, ils produisent un bruit semblable à celui de sarments en train de s’enflammer. On entend ce son de loin, le jour en plein soleil. M. Bocourt n’a pas déterminé s'il est propre aux mâles seuls ou s’il appartient aux deux sexes. C’est là un cas nouveau de papillons à organes bruyants à joindre à ceux déjà enregistrés dans la science pour plusieurs Hétéro- cères ou Chalinoptères du groupe des Chélonides, la Chelonia pudica et diverses Selina, ainsi que notre collègue M. Laboulbène Pa si bien fait connaître dans un excellent travail (Ann. Soc. ent., 4° série, 1854, p. 689, pl. 10, fig. 4 et 5). Il sera intéressant de rechercher l'organe sonore chez cette nouvelle espèce. Comme on le voit, nous ne pouvons que féliciter vivement MM. Bou- card et Bocourt d'avoir su joindre à leurs chasses fructueuses l’observa- tion des mœurs, indice du véritable naturaliste. [ls appartiennent par là à ce groupe d'hommes éclairés, si nombreux dans notre Société ento- mologique, pour qui la formation, si vtile el si nécessaire du reste de belles collections, ne constitue pas le but principal de notre science. On arrive facilement, quand on entre dans cette voie exclusive, à faire confondre le naturaliste avec les collectionneurs de timbres-poste ou de potiches ; la recherche des Insectes doit toujours s'accompagner de lob- servation des organes, des habitudes, du détail précis des localités. On se trouve amené ainsi bientôt à la haute et réelle destination de la science : les applications utiles. Notice nécrologique sur B, José ARIAS TFÉLJEIRO, Par M. Enxestr ANDRÉ. (Séance du 25 Mars 1868.) ms Don José Arias Teijeiro y Correa naquit à Pontevedra, province de Galice, en 1799, d’une des familles les plus honorables de l'Espagne. Il fit de brillantes études, qu'il avait terminées à seize ans, et prit ensuite ses grades à la faculté de droit de Saint-Jacques de Compostelle, où il se fit remarquer par son intelligence. En 4824 il se rendit à Madrid pour étudier les sciences naturelles et l’agriculture et fut immédiatement nommé membre de la Commission ce division du territoire. Il séjourna à Madrid jusqu’en 1831, puis retourna en Galice pour y remplir la charge de conseiller à la cour royale, et il apporta au service de ses nouvelles fonctions cet esprit droit et ferme et cette impartialité qui, au dire d’un de ses collègues, lui avaient donné, malgré son jeune âge, un ascendant que chacun subissait en reconnais- sant ainsi sa supériorité. Il conserva cette position jusqu’en 1834, époque à laquelle il se retira chez lui à la Ramallosa; mais les événements politiques qui agitaient l'Espagne devaient bientôt le faire sortir de son repos et modifier profon- dément son avenir. Ferdinand VII venait de mourir, el don Carlos, son frère, qui, par l'abolition de la loi salique, se trouvait déchu de ses prétentions au trône, rassemblait ses partisans et commençait cette lutte qui devait se prolonger pendant de longues années. Arias entendit l’appel de celui que, pour des raisons que nous n'avons pas à examiner, il regardait comme son roi légitime et le rejoignit aux provinces basques. Pour que la voix de son cœur n’étouffàt pas celle de son devoir, il ne voulut pas prévenir sa famille ; il partit pendant la nuit, laissant une lettre pour adieu. « Mes parents, disait-il, sont morts de 298 E. ANDRE. regret de ce que j'étais parti; si j'étais resté ils seraient morts de dou- leur. » Depuis ce moment il n’abandonna pas don Carlos, remplissant auprès de lui les fonctions de conseiller intime, de ministre de grâce et justice, et telle était la confiance dont l’honorait le prince, qu'il le chargea même simultanément de ce dernier ministère, de celui de la guerre et de celui des finances, Ce n’est pas ici le lieu de parler des événements qui signalèrent cette longue rivalité ; chacun sait quelle en fut l'issue. J'arrive à l’année 1839, époque où notre collègue passa en France et reçut du gouvernement la ville de Beaune pour résidence. C'est alors que commença pour lui une vie nouvelle, obscure autant qu'elle avait été brillante, humble autant qu’elle avait été élevée. Il loua chez des artisans une petite chambre pauvrement meublée, et lui, le ministre, l'homme de cour, le confident d’un prince, il vécut plus de vingt ans dans ce réduit, où il manquait de jour et d'espace, où quelques cailloux tenaient sur la cheminée la place de la pendule et où il était obligé de travailler debout devant sa fenêtre, seul endroit où la lumière était à peu près suffisante. Jamais pourtant il ne voulut changer de logement et il donnait pour raison le chagrin qu’en éprouveraient les braves gens chez qui il était installé et dont il savait être la providence. Je me hâte de dire cependant qu'il ne souffrait pas de ce dénûment, car jamais homme ne fut moins soucieux de la vie matérielle et jamais plus de privations ne s’allièrent à plus de philosophie et à plus de gaîté, Mais si son corps était docile, son imagination létait moins. Quand il se vit seul, dans cette chambre, sans amis, sans occupation, sans aliment pour son aclivilé, il songea à sa famille, à son avenir brisé, à ses affec- tions perdues, et ces pensées l’accablaient. C’est alors qu’il demanda à la Nature, cette grande consolatrice, un remède à ses chagrins et qu’il s’adonna avec ardeur à l'étude de la minéralogie, de la botanique et sur- tout de l’entomologie, 11 travaillait sans relâche, et non-seuiement l’histoire naturelle, mais la numismatique, l'archéologie, l’histoire, l’économie politique tenaient une place importante dans ses études. Si, comme savant, son nom resta inconnu, c’est que, dans un cercle aussi vaste, il ne pouvait acquérir cette science de détail qui seule conduit aux découvertes et qui est réservée aux spécialistes : « D’autres, disait-il, travaillent pour apprendre, moi je travaille pour oublier, » It passait trois ou quatre heures par jour à la bibliothèque publique, lisant, copiant et traduisant tout ce qui, de Notice nécrologique sur Arias Teijeiro. 299 près ou de loin, pouvait l'intéresser.. Les occupations qu'il s'était imposées étaient si nombreuses que les journées ne lui suffisaient pas et que la plupart du temps à deux heures du matin sa lampe brüûlait encore. Cependant, quand arrivait le mois de mai, il abandonnait ses papiers et ses livres et partait pour le Midi où, pendant trois mois, il parcourait toute la zone comprise entre Lyon et la Méditerranée. Il recueillait pendant ses excursions toutes les richesses naturelles des pays qu’il visitait et il a répandu dans les collections bien des espèces d'insectes réputées jusqu'alors d’une grande rareté. Tous ceux d’entre nous qui ont eu avec lui quelques rapports connaissent sa générosité et son désintéressement. Son bonheur était de donner, mais il ne voulait rien recevoir. Aussi sa collection, qui aurait pu être une des plus riches, à en juger par le nombre de ses cor- respondants, ne comprenait guére que les espèces qu’il avait récoltées lui- même où qu'il avait fait recueillir en Espagne par ses amis ou ses domes- tiques. Mais si sa collection était ouverte à qui voulait y puiser, sa bourse ne l'était pas moins. Jamais un Espagnol Gans Je besoin, ami ou ennemi, jamais un habitant nécessiteux de sa ville d'élection ne le quitta sans emporter des preuves palpables de sa bienfaisance. Il distribua, en une seule année, jusqu’à 30,000 francs d’aumônes, et ce chiffre est exorbilant si l’on met en comparaison ce qu'il dépensait pour lui-même. J'étais encore tout enfant quand nos relations commencèrent ; mais il était si bon, si indulgent, si modeste, il cachait si bien sa supériorité, que j'oubliais son âge pour me laisser aller avec lui à cette familiarité qui est la base de laffection. Loin de me tenir à distance, il s’effaçait devant moi et jamais je ne m'aperçus qu'il avait des cheveux blancs. Aussi quel bonheur était-ce quand je pouvais m’échapper et accourir chez lui ! Nous passions de longues heures en causeries intimes, auxquelles sa profonde érudition et la gaîté de son caractère prêtaient un charme infini. C’est lui qui guida mes premiers pas dans cette science si belle qui illustra le nom des Geoffroy, des Latreille, des Réaumur et de tant d’autres. Je lui sou- mettais les insectes que j'avais recueillis, et, avec une complaisance sans pareille, il me donnait leurs noms, m'’enseignait leurs mœurs et m'en faisait admirer la merveilleuse organisation. Je ne veux pas abuser de la place que la Société veut bien me réserver dans ses Annales; mais que de choses j'aurais à dire si je voulais énu- mérer toutes les qualités de cet homme d'élite ! Je les résume en deux mots : c'était un grand esprit et c'était un grand cœur, En 1847 la Société l’admit au nombre de ses membres, et, depuis ce jour, sa préoccupation constante fut de Jui prouver sa reconnaissance, En 300 E. ANDRÉ, — Notice nécrologique sur Arias Teijeiro, 1853 il entreprit, pour payer cette dette, ce travail colossal de la Table des Annales qui, d’après le plan qu’il avait conçu et en partie exécuté, ne devait pas comprendre moins de deux gros volumes. Il faut, comme moi, l'avoir vu à l’œuvre pour se rendre compte de cette tâche hercu- léenne qui devait, non seulement faciliter, mais supprimer pour ainsi dire toutes les recherches. Il passa plusieurs années à ce travail aride et fasti- dieux, qui ne comprenait cependant que les deux premières séries, et en 1856 il le présenta pour la première fois à la Société, qui en décida l’im- pression partielle et pria l’auteur de pousser cette Table jusqu’en 1860. Notre collègue se remit alors au travail ; mais des raisons impérieuses le rappelaient en Espagne. Fidèle à sa parole, il voulait terminer son œuvre avant de quitter la France, et cette lutte de deux devoirs opposés torturait son imagination. Voici ce qu'il m'écrivait le 30 mars 1863 : « Ah! cher uonsicur, quelle vie ! je ne sais pas comment je la supporte et comment je ne succombe pas à une entreprise supérieure à mes forces ! Je travaille nuit et jour, je ne vois personne, je n’écris même pas aux amis de mon cœur; —vous en savez quelque chose et bien d’autres aussi; — le décou- ragement et le chagrin s'emparent souvent de moi, etc.....5» Et dans une autre lettre du 28 octobre de la même année il me disait : « Gette vie est insupportable, je risque tout à la continuer contre tous mes inté- rêts et contre tous mes devoirs à la fin de mes jours, » Ses amis s’'émurent enfin de cette trop grande abnégation; ils lui repré- sentèrent ses intérêts compromis, sa santé chancelante, sa famille qui le réclamait, et ces raisons souvent répétées triomphèrent de sa résistance. Il partit au mois de mars 1864, emmenant avec lui le fils d’un de ses compatriotes pour l'aider à terminer son travail et nous promettant de ne pas laisser passer deux ans sans revenir nous serrer la main. Mais il avait compté sans la terrible maladie qui nous l’a ravi et dont ies germes remontaient déjà à quelques années. A peine rentré chez lui il fut atteint d’une paralysie du côté gauche qui lui ôta pour toujours l'usage de ses mouvements. Enfin, le 29 septembre 1867, il s’éteignit, en chargeant sa famille d’un dernier adieu pour ses amis de France. Et moi aussi je te dis adieu, pauvre martyr; mais si je ne dois plus te revoir, on souvenir du moins vivra dans mon cœur et je me rappellerai toujours comme celui du meilleur ami le nom de José Arias Teijeiro. Notice nécrologique sur Charles COQUEREL, Par M. L. FAIRMAIRE. (Séance du 22 Avril 1868.) Il y a un an, Messieurs, à pareille époque, mourait, à l'ile de la Réunion, un de nos collègues les plus zélés, les plus intelligents, ies plus sympathiques. C'est pour l'affection une tâche douloureuse que d’avoir à retracer la vie d’un intime ami, et pourtant c’est encore une sorte de triste consola- tion que de revivre quelque temps dans le passé avec une personne qui vous a été chère, et de ranimer, pour ainsi dire, de longues années de camaraderie et de relaticns presque fraternelles. Charles Coquerel, né à Amsterdam le 2 décembre 1822, était fils d'Athanase Goquerel, pasteur protestant, dont les éminentes qualités et le caractère ont été appréciés de tous et dont la carrière fut, pour sa nom- breuse famille, un exemple vivant de vertu. Dominé par le goût de l’histoire naturelle et surtout de l'entomologie, Charles Coquerel se fit recevoir membre de notre Société en 4843, et c’est de là que date entre nous une amitié si cruellement brisée. Afin de se livrer plus complétement à ce goût qui était devenu une véritable pas- sion, il entra, en 1845, comme chirurgien de 3° classe dans la marine royale, et commença par faire une simple campagne dans la Méditerranée sur le vaisseau le Diadéme; mais, en 18/6, il visita Bourbon, Madagascar, Ceylan, Pondichéry, à bord de la Belle-Poule, puis de la Prudente. Ce fut dans ce premier voyage qu'il commença à faire des découvertes intéres- santes pour l'entomologie de Madagascar et qu'il étudia les mœurs des Tanrecs et de l'Ericule. De retour en France, à la fin de 1847, il était venu se reposer à Paris d’une campagne faligante et fut présent à la révo- 9302 L. FAIRMAIRE. lution de février ; à cette époque nous nous trouvämes bien innocemment au milieu de la scène sanglante du boulevard des Capucines. Rentré brus- quement à Toulon, il fut envoyé immédiatement sur l’Elan, et, pensant aller à Venise, partit subitement pour la Martinique, où il se consola en recherchant les insectes de cette île et en pensant que la machine du bâtiment étant détraquée, il ne tarderait pas à revenir en France. Il revint en effet à bord de la Proserpine, qui le déposa à Brest en mars 4849, et il s'empressa de venir à Paris afin de se faire recevoir docteur en médecine. Sa thèse sur l’héméralopie renferme des recherches intéressantes sur une affection alors peu connue. De retour à Toulon, où il espérait concourir afin d'arriver au grade de chirurgien de 2° classe, il fut embarqué sur la Minerve, frégate destinée à l’instruction des matelots canonniers, position peu élevée, m'écrivait-il, pour un docteur Facultatis parisiensis. Son séjour à bord de la Minerve en rade d’Hyères le brouilla avec les canons, dout il prit en horreur le bruit et la fumée. A la fin de 4850, il fut nommé chirurgien de 2° classe el partit sur la Provencale pour l'ile de la Réunion, où il retrouva avec plaisir ce beau pays et ce beau soleil qu’il aurait, disait-il, tant voulu transporter, avec les cocotiers et les lianes, à Meudon ou à Saint-Germain. Plein de santé et d'activité, il passa dans cette île quelques-uns des meilleurs moments de son existence; chargé d’un service peu fatigant, il s’occupait, non seu- lement de zoologie, mais aussi d’horticulture : « L'autre jour, n'écrivait-il, nous avons semé des radis comme du blé » dans les sillons ; il en est résulté qu'ils ont poussé si drus el si serrés » que je crois bien qu'il n'y aura que des feuilles. Quoi qu’il en soit, la » végétation est si active que, malgré mon inexpérience, le jardin se rem- » plit comme par enchantement de fleurs, de fruits et de verdure. J’élève » aussi des moineaux et j'ai, au milieu du jardin, une volière à côté de » laquelle les cages de notre ami Signoret sont bien pauvres. Vous voyez » que je me livre à des distractions toutes champêtres, mais jy prends » goût et je me propose bientôt d'élever des poules et même des lapins, » sans cependant me nourrir de l’espoir de gagner 3,000 livres de rente » en me livrant à cet art. » Dans le courant de 1852, poussé par le désir de nouvelles découvertes, il partit pour les côtes de Madagascar sur l’Infatigable, et malgré les ennuis et les contrariétés de toutes sortes qu’il eut à subir dans une cam- pagne de six mois, il parvint à réunir une collection nombreuse d’insectes, surtout à Nossi-Bé el à Sainte-Marie; il resta près d’un an dans cette dernière île, où il fut rudement éprouvé par les fièvrés. Après un nouveau Notiee nécrologique sur Charles Coquerel. 905 séjour à Saint-Denis et à Salazie, dans l’île de la Réunion, il repartit pour la France sur un navire de commerce, qui le déposa à Bordeaux le 48 sep- tembre 1854. Il séjourna quelque temps à Paris, puis il reprit à Toulon son service d'hôpital; mais bientôt, à peine reposé d’une longue traversée et des fièvres de Madagascar, il lui fallut s'embarquer sur le Montézuma pour prendre part à l'expédition de Crimée (25 février 4855). Il put alors voir à son aise l'Orient, qu'il désirait tant connaître, et ses fréquents voyages de Toulon à Kertch lui permirent d'admirer les beautés du Bos- phore et de Constantinople ; la baie de Beikos, sur la côte d'Asie, fut la station qu'il fréquenta le plus; c’est de là qu’il n'’écrivit une lettre, dont je transcris le commencement et qui montre chez lui une gailé nuancée d'ironie philosophique : « Ingrat, qui dites que je vous oublie ! Depuis mon départ, partout, à » Constantinople, à Kertch, à Messine, à Sébastopol, j'ai pensé à vous et » au plaisir que j'aurais à visiter avec vous loutes les belles et les vilaines » choses que je contemple depuis que je suis sur le Montézuma. Et les » bêtes donc, croyez-vous que je les oublie (celles à six pattes, s'entend)? » J'ai cherché partout celles qui vous sont le plus particulièment chères, » et mon respect pour ces animaux philosophiques a redoublé. On dit » que le Hanneton est étourdi, et la sagesse des nations le certifie. Or, » c’est pure menterie. Pendant que j'assistais au feu d’artitice du bombar- » dement et que j'admirais particulièrement les fusées qui envoient à » 6,000 mètres des obus de 12 centimètres, un beau Hanneton, rouge et » blanc, est venu me chatouiller l'oreille, Que faisait-il là ? Vous pensez » peut-être qu’il regardait comme moi, avec une admiration stupide, tous » ces jolis petits moyens d'envoyer ad patres son semblable ? (les nôtres, » s'entend; pardon, à Mélolonthe !) — Pas du tout : la journée avait été » chaude, il faisait une jolie brise, et notre philosophe, tournant avec » mépris le derrière à Sébastopol, admirait le beau soleil qui éclairait » encore la mer, les étoiles que le bon Dieu allumait une à une pour lui » et s’en allail sur la grève songeant à ses amours. » Peu enthousiaste de la guerre, les scènes douloureuses que présentait le vaste champ de bataille de la Crimée ne pouvaient que fortifier son anti- pathie contre les opérations mililaires. Obligé cependant de seconder les chirurgiens de l’armée qui, en certaines occasions, ne pouvaient suffire aux ampulations et aux pansements, Coquerel donnait son concours avec le même courage qu'il montrait à Sainte-Marie lorsque, cloué par la fièvre sur son lit, il se faisait amener chaque jour les malades pour leur prodiguer des conseils el des soins. 304 L,. FAIRMAIRE. L'hiver de 1855 à 1856 se passa pour lui de Kinnburn à Kamiesch et à Kertch, après une courte visite aux côtes de Circassie à Anapa et à Batoum ; il revint enfin en France au mois d'avril 4856, sur la Meurthe, amenant à Toulon des malades atteints du typhus, ce qui le força à subir une quarantaine, dont la fin arriva à propos, car il commençait à éprouver des symptômes inquiétants. Sa nomination à l'hôpital de Mers-el-Kébir fut pour lui une grande consolation; après ses fatigues de l'expédition de Crimée, il pouvait se reposer dans un pays dont le climat lui plaisait et où il trouvait à satis- faire ses goûts de naturaliste. Aussi son séjour en Algérie fut-il un des bons moments de sa vie si agitée; se délassant des études préparatoires au concours par ses recherches d'histoire naturelle, sa santé s’y rétablit complétement et l’entomologie y gagna le commencement d’un travail que nous entreprîimes ensemble sur les Coléoptères de Barbarie. Son séjour de deux ans sur les côtes d’Afrique se termina en mai 1858, el quelques semaines après il obtint, ce qu'il désirait depuis longtemps, un congé illimité, qu'il vint passer à Paris. Il sut utiliser au profit de ses éludes médicales et d'histoire naturelle les seules vacances un peu pro- longées qu’il oblint dans sa laborieuse carrière, et ce fut à cette époque qu'il publia son travail intéressant sur des larves de Diptères développées dans les sinus frontaux de l'homme. j Mais bientôt la guerre d'Italie éclata. Charles Coquerel crut de son devoir de renoncer au repos auquel il avait tant de droits et demanda à reprendre du service. Le 23 juin 4859 il était embarqué sur le Darien, sur lequel il fit quelques courses dans la Méditerranée ; enfin il put se trouver à Toulon au moment d'un nouveau concours et fut nommé chirurgien de 1" classe le 10 mai 1860. Il ne larda pas à se rembarquer sur le Fon- tenoy, à bord duquel il assista à toutes les péripéties du siége de Gaële ; puis il fit ensuite sur les côtes de Syrie une campagne très-pénible, dans le cours de laquelle il fut atteint de la dyssenterie, affection grave qu'üne course à Damas et à Balbek ne fil qu’envenimer. Tombé dans un élat presque désespéré, il revint en France pour se rétablir; mais sa conva- lescence pénible fat retardée par une bronchite violente, dont il eut beau- coup de peine à guérir. Aussi, après un congé de six mois, il désira retourner dans les contrées intertropicales dont sa santé s’accommodait bien et il obtint d’être attaché au service colonial de la Réunion. Embar- qué à Marseille sur l'Alphée, Fun des premiers navires de la compagnie des Messageries impériales, il s'arrêta quelque temps à Simon's-Bay, près du cap de Bonne-Espérance, et cette courte relàche lui permit de faire quelques découvertes intéressantes cn cnlomologie, Notice nécrologique sur Charles Coquerel. 305 Bientôt il se retrouva à Saint-Denis et revit avec plaisir cette nature tropicale qui lattirait si vivement. Chargé d’un service médical qui, tout en lintéressant, lui permettait de se livrer aux recherches scientifiques, il fut un des fondateurs de la Société d’acclimatation de l'ile de la Réunion. Nommé vice-président, il donna aux publications de celte Société une activité dont on peut retrouver les traces dans le Bulletin trimestriel et dans lAlbum de la Réunion. Correspondances, articles, dessins, il ne négligea rien pour réveiller dans la colonie le goût de l'histoire naturelle et pour donner au musée de Saint-Denis un développement important. Désireux de publier la faune entomologique de l'ile de la Réunion, il parcourut le haut de l’île, la plaine des GCafres, et finit par réunir une suite extrêmement intéressante de Coléoptères, le seul ordre un peu nom- breux dans celte contrée et qui ne compte pourtant pas encore plus de 200 espèces. Ses récherches actives eurent de l’écho à l'ile de France et amenèrent la découverte de nombreux ossements du Dronte, sur lesquels il publia un mémoire intéressant inséré dans les Comptes rendus de l’Institut. Ces travaux scientifiques ne l’'empêchaient pas de s’adonner avec son zèle et sa conscience ordinaires aux soins des malades de l'hô- pital de Saint-Denis et de montrer son habileté comme chirurgien. Ce fut à cette époque qu'il eut occasion d'étudier l'affection osseuse appelée pérical ou pied de Madura, alors peu connue et sur laquelle il publia une note très-intéressante. Après un séjour de trois ans et demi à l'ile de la Réunion, Charles Coquerel éprouva le besoin de revoir sa famille, ses amis et ce Paris qu’il aimait tant; sa santé d’ailleurs commençait à s’altérer et il pouvait croire que l’air natal combattrait avec succès l'influence d’un séjour trop pro- longé sous les tropiques. C’est alors que nous le revimes en mai 1866, déjà affaibli et souffrant de dérangements intestinaux; bientôt il ressentit les effets d’une température humide et assez froide et tomba malade d’une bronchite ; à peine convalescent il se rendit aux eaux de Vals afin de combattre les suites de la dyssenterie qu’il avait contractée en Orient et, au bout de quelques semaines, il revint à Paris un peu moins souffrant. Néanmoins, conservant toujours son calme, il se consolait de ses souffrances en s’occupant d'histoire naturelle; et enfin, dans l’automne, ses forces ne revenant pas, il n’osa pas affronter un hiver sous notre climat et repartit par la voie de Suez pour la Réunion, se promettant d'y retrouver la santé. Mais quelques mois ne s’élaient pas écoulés que nous apprenions la fatale nouvelle de sa mort ! Un abcès du foie s'était déclaré et l'avait rapidement enlevé, Se sentant gravement alteint et cédant aux instances des amis qui h° Série, TOME VIII. 20 906 L. FAIRMAIRE. l’entouraient, il s’était rendu à Salazie, dans les montagnes, où la tempé- rature plus salubre pouvait lui donner l'espoir d’une amélioration dans sa santé. C’est donc loin de son pays et de sa famille que repose aujourd’hui le corps d’un ami bien cher. Caractère droit, ferme, indépendant, désinté- ressé ; cœur loyal, ressentant vivement les injustices ; esprit fin et litté- raire, un peu empreint de cette ironie que comprennent ceux qui ont eu à souffrir de la sottise humaine, il inspira de vives amitiés et en même temps ne put échapper à de tristes contrariétés. Après une carrière aussi active et aussi pénible, ce fut seulement en 1860 qu’il reçut la décoration de la Légion d'honneur, Dans ces dernières années il obtint néanmoins, dans la colonie, qui était pour lui une seconde patrie, des marques d’in- térêt et d’estime auxquelles il était très-sensible. Vous me pardonnerez, Messieurs, de m'être étendu sur les détails d’une vie si bien remplie. Si l’histoire naturelle perd en Charles Coquerel un de ses adeptes les plus fervents, et nos Annales sont là pour en témoi- gner, sa famille, ses amis font une perte bien douloureuse, et tout le monde ne peut connaître, comme moi, la bonté de ce cœur aimant et dévoué. Les notices entomologiques insérées dans nos Annales sont connues de vous tous, Messieurs ; mais je crois nécessaire de vous rappeler d’abord ses autres travaux, soit zoologiques, soit médicaux, publiés dans d’autres recueils : 1848. Note sur les habitudes des Tanrecs et de l’Éricule (Rev. Zoolog.). — Note sur une nouvelle espèce de Musaraigne trouvée à Madagascar (Ann. Sc. Nat. t. TX). 1849. De la cécité nocturne, thèse pour le doctorat. 1851. Monographie du genre Potamophilus (Rev. Zoolog.). 1854. Note sur la coloration de la mer à Madagascar, due à une algue microscopique (Mém. Soc. Biolog.). 1855. Description des parasites anormaux d’un figuier de l’île Bourbon (Rev. Zoolog.), — Sur les Bombyx qui produisent la soie à Madagascar (Bull. Soc. Acclim.). Notice nécrologique sur Charles Coquerel. 307 Des larves de Diptères développées dans les sinus frontaux de l’homme à Cayenne, Lucilia hominivorax (Arch. génér. de Méd.). Note de Mammalogie : Description d’un Lémurien nouveau (Rev. Zoolog.). Note sur une larve d’OEstride extraite du bras d'un homme à Cayenne (Rev. Zoolog.). Sur un nouveau cas de mort produit par les larves de la Lucilia hominivorax (Arch. génér, de Méd.), Monandroptère agrippante (Album de la Réunion). Des animaux perdus qui habitaient les îles mascareignes (Album de la Réunion). Caractères zoologiques de la grande Caille de Madagascar ; Notes sur les vers à Soie de Madagascar (Bull. de la Soc, Acclim. de la Réunion). Note sur les os du Dronte récemment découverts à Maurice (Album de l’île de la Réunion). Catalogue des animaux qui se rencontrent à la Réunion. — Oiseaux (Bull. Soc. Acclim. de la Réunion). Note sur l'affection connue sous le nom de pérical ou pied de Madura (Compt. rend. Soc. Biolog.). Sur le Dronte, en collaboration avec M. le professeur Gervais (Compt. rend. Institut). Sur l’Actias cometes (Album de la Réunion). Travaux enlomologiques publiés dans nos Annales : Observations entomologiques sur divers Insectes recueillis à Madagascar, 1849, p. 177 et 273, 2 pl.; 1852, p. 359, 2 pl.; 1855, p. 167 et 529, A pl.; 1856, p. 505, 1 pl. Observations entomologiques sur divers Coléoptères recueillis aux Antilles, 1849, p. 441, 4 pl 308 L. FAIRMAIRE. — Notice nécrologique sur Charles Coquerel. L Note sur la prétendue poussière cryptogamique qui recouvre le corps de certains Insectes, 1850, p. 15. Note pour servir à l’histoire de l'Æpus Robinii, 1850, p. 529. Note sur des larves appartenant à une nouvelle espèce de Diptère, déve- loppée dans les sinus frontaux de l'homme à Cayenne, 1858, p. 171, 4 pl. Fairmaire et Coquerel : Essai sur les Coléoptères de Barbarie, 1858, p. 745, 4 pl.; 1860, p. 145 à 419, 4 pl.; 1866, p. 47. Note sur quelques insectes de Madagascar et de Bourbon, 1859, p. 239, 9 2 pl Larve de la Lucilia hominivora.r, 1859, p. 253. Note sur la larve de la Megacephala cuphratica, 1859, p. 615, 1 pl. Espèces nouvelles du genre Sternotomis, 1861, p. 185, 1 pl. Orthoptères de Bourbon et de Madagascar, 1861, p. 495, 1 pl. Descriptions de larves de Coléoptères de Madagascar, 1862, p. 104, 1 pl. Coquerel et Mondière : Notice sur des larves de Diptères développées chez l’homme au Sénégal, 1862, p. 95. Coquerel et Sallé : Notes sur quelques larves d'OEstrides, 1862, p. 781, 4 pl. Faune de l’île de la Réunion (Coléoptères), 1866, p. 293, 1 pl (1). Des différentes espèces de Bombyx qui donnent de la soie à Madagascar, 1866, p. 341, 1 pl (1) Cette faune est reslée inachevée; mais j'espère la compléter dans nos Annales, la famille de notre pauvre ami m’ayant généreusement donné sa collection entomo- logique et les matériaux qu’il avait réunis pour ce travail, qui l’intéressait beaucoup. Note sur la tribu des CÉRATOCAMPIDES, Par M. le docteur BOISDUVAL. A ——— (Séance du 12 Février 1868.) L’immense série des Lépidoptères ilétérocères, constituant le grand genre Bombyx des anciens auteurs, est aujourd'hui composée de tant d'individus si différents sous leurs divers états que nous croyons que, pour faciliter leur étude et leur classification, il est de toute nécessité de les diviser, d’abord en tribus présentant chacune un caractère commun, et ensuite en plusieurs groupes, que l'on est convenu d'appeler genres. Nous devons dire cependant que certaines tribus sont tellement compactes qu'il ne faudrait pas, à limitation de quelques auteurs, pousser trop loin la- mour des divisions génériques. Par exemple, il nous parait difficile d’ad- mettre le genre Tropæa où Actias appliqué à quelques Saturnia, telles que Luna, Selene, Mænas, Cometes, Mimosæ, Isis, qui ne diffèrent de nos espèces indigènes que parce que leurs ailes inférieures se terminent en queue. C’est en vain qu'on y cherche un autre caractère. C’est comme si, à l'exemple de Hübner, on voulait faire des genres distinets des papillons qui portent cet appendice et de ceux qui en sont dépourvus. Leurs che- nilles n’offrent aucune différence; elles sont toutes munies de tubercules plus ou moins saillants portant ordinairement quelques poils raides dispo- sés en étoile. La métamorphose des Saturnia à toujours lieu dans une coque de soie attachée aux branches des arbres ou à quelque corps étran- ger. A l’état parfait, les quatre ailes sont, comme dans notre grand paon, étalées dans le repos; les antennes sont pennées dans les deux sexes, un peu plus fortement dans les mâles que chez les femelles. Nous compren- drions plutôt qu'on eût songé à faire une sorte de sous-genre avec Jsa- bella d'Espagne, et Cæcigena de Dalmatie, dont les antennes, bien pen- nées dans les mâles, sont très-faiblement dentées chez les femelles et pres- que filiformes. 310 BOISDUVAL, La petite tribu suivante semble au premier coup d'œil n'être qu'un démembrement des Saturnides, avec lesquelles, cependant, elle n’a que des rapports assez éloignés. Tribu des CÉRATOCAMPIDES. Chenilles non fileuses, vivant sur des arbres comme les Saturnides, dont on connaît les premiers états, pourvues sur les anneaux de tubercules allongés portant des faisceaux de poils ou des épines en forme de cornes; métamorphose dans la terre, Insecte parfait. Antennes des mâles médiocrement pectinées jusqu’au delà du milieu et se terminant en pointe. MM. Grote et Robinson donnent à celte tribu le nom de Dryocampini (chenilles des chênes), dans laquelle ils comprennent, en outre, notre genre Adelocephala. Ce dernier offre effectivement de grands points de contact avec les Cératocampes ; cependant nous avons cru devoir en faire une autre tribu. Genre CERATOCAMPA. Nous avions donné à ce genre le nom de Cerccampa; mais celui de Cera- tocampa appliqué par Harris en 1855 à ces mêmes Lépidoptères, dans son Catalogue des Insectes du Massachusetts, étant plus régulier, nous l'avons adopté de préférence. Quant à celui de Citheronia emprunté à Hübner par M. Packard (Proced. Ent. Soc. philad), en 1864, nous le rejetons comme tous les soi-disant genres ou Coitus de cet habile iconographe,. Les entomologistes qui ont consulté son Catalogue ont été à même d’ap- précier la valeur des caractères qu'il assigne à chaque groupe. Pour en donner une idée, il suffit de dire que, dans son système, la Colias Edusa et sa variété Helice ne font pas partie du même Coëtus. Chenilles : Ayant les deux premiers anneaux munis d’épines raides en forme de cornes, droites ou recourbées, ayant en outre d’autres pointes ou épines plus courtes sur les anneaux suivants; métamorphose dans la terre. Tribu des Céralocampides. o1t Insecte parfait : Ailes allongées, en toit dans le repos, dépourvües de tache discoïdale en forme d'œil. Antennes des mâles médiocrement pecti- nées jusqu'au delà du milieu et se terminant en pointe; antennes des femelles légèrement harbues et presque filiformes. On trouve encore comme caractère accessoire que, dans toutes les espèces connues, il existe un gros point jaune à la base des ailes supérieures, et que, dans toutes, les quatre ailes offrent vers leur extrémité une raie en zigzag. Les Ceratocampa sont, jusqu’à présent, assez peu nombreux; ils appar- tiennent tous au nouveau continent. A. CERATOCAMPA REGALIS, Bombyx regalis Fabricius, Ent. Syst, V, 4, 136. Phalæna Laocoon Cr., 117, B, C. Phalæna Laocoon Stoll, pl. 42, fig. 2. Phalæna regia Smith-Abbot, Georg., pl. 64, p. 121. Ceratocampa regalis Harris, Rep. Ins. Massa., p. 287. Citheronta regalis Packard, Proc. Ent. Soc. Phil., vol. IT, p. 381. — Grote et Robinson, Ann, of the Lyc. of nat, hist. of New-York, vol. If, p. 18. Cramer à pris la femelle de ce Ceratocampa pour celle de son Laocoon, et lui donna le Bengale pour patrie. Plus tard Stoll a figuré la même espèce sous le nom de Laocoon, en disant avec raison qu’il l'avait reçue de l'Amérique du Nord, Comme deux espèces ont été confondues en une seule par ces iconographes, nous adoptons, pour celle dont il s’agit ici, le nom que lui a donné Fabricius, quoique d’une date plus récente, Le regalis est très-bien figuré sous ses divers états dans le splendide ouvrage de Smith-Abbot ; il est d’ailleurs assez connu des entomologistes pour qu'il soit inutile d'en donner la description. Nous avons reçu plusieurs fois des chrysalides de l'Amérique du Nord qui sont très-bien écloses à Paris. La véritable patrie du regalis paraît être la Géorgie et la Virginie. La chenille, avec sa double couronne d’épines oranges ét noires, récour- 912 BOISDUVAL. bées en arrière, et les pointes noires qui sont sur son corps, a quelque chose d’effrayant. Les gens du monde n’osent pas la toucher et l’appellent le diable cornu du Hickory (espèce de Juglandée, dont le nom botanique est Garya oleæformis). 2, CERATOCAMPA BRISSOTIr mihi. Il a tout à fait le port du regalis, mais il est un peu plus petit. Ses ailes supérieures sont d’un brun-roux luisant avec une bande transversale oblique d’un jaune d’ocre, formée près de la côte par trois taches ovales, dont les deux supérieures plus grandes: les taches suivantes appartenant à cette bande sont peu prononcées, très-éloignées et au nombre de trois ou quatre. Outre cela, il existe, en dedans de cette bande, vers la cellule discoïdale, une grande tache jaune marquée de trois ou quatre gros points de la cou- leur du fond, et tout à fait à la base de laile, un gros point jaune comme dans les espèces congénères ; les nervures sont rouges et coupent vers l'extrémité une raie maculaire en zigzag d’un jaune d'ocre ferru- gineux. Les ailes inferieures sont d’un jaune d'ocre plus ou moins clair, avec la base, une bande médiane et l'extrémité d’un roux ferrugineux. Le corselet est d’un jaune d’ocre avec le collier et le bord interne des épau- lettes couleur de rouille, Le dessus de l'abdomen est ferrugineux avec _les incisions jaunes. Le dessous des ailes est jaune avec une tache centrale ferrugineuse ; la côte et extrémité sont d’un brun roussâtre. La femelle est plus grande que le mâle, dont elle diffère seulement par ses ailes inférieures entièrement ferrugineuses, sauf une tache jaunâtre assez grande sur le bord costal et une autre plus petite sur le bord abdo- minal. La chenille vit au Brésil sur plusieurs espèces d'arbres de genres différents. À en juger par un individu que nous avons reçu de Beske, dans de l’alcool, cette chenille à une grande analogie avec celle du regalis, mais les épines des premiers anneaux sont droites et un peu plus courtes. Nous n'avions reçu qu'un seul individu mâle de la colonie de Novo-Friburgo ; mais cette année, M. de Lorza, à qui nous sommes redevable de plusieurs espèces rares, s’est dessaisi en notre faveur d’une très-belle femelle et nous a manifesté en même temps le désir que cette nouvelle espèce portât le nom de Brissotii, en mémoire de Brissot de Varville, grand-père de M" de Lorza. Nous sommes heureux en cetle circonstance de pouvoir lui offrir ici ce faible témoignage de notre reconnaissance. Tribu des Cératocampides. 18 9. CERATOGAMPA SEPULCRALIS. Grote et Robinson, Proced. Soc. Ent. Philad., IV, p. 222. — Ann. of the Lyceum of nat. hist. of New-York, pl. 12, fig. 2, 8. Nous n'avons jamais vu en nature cette espèce ; nous ne la connaissons que par la figure qu’en ont donnée MM. Grote et Robinson. Elle est pres- que de moitié plus petite que le regalis. Les ailes supérieures sont d’un gris obscur avec un point basilaire jaune comme chez les autres espèces, et l'extrémité des nervures lavée de rouge. Outre cela, ces mêmes ailes sont marquées dans la cellule discoïdale d’une tache annulaire noirâtre, dont le centre est de la couleur du fond, et vers l'extrémité d'une série de petites taches brunâtres. Le disque des ailes inférieures est rougeûtre ainsi que les nervures ; il existe en plus sur la cellule discoïdale une lunule brune, qui se reproduit en dessous sous la forme d’une tache annulaire, tandis que celle des premières ailes ne s’y reproduit pas. La chenille, selon MM. Grote et Robinson, a une grande analogie avec celle du regalis ; elle ne paraît pas être très-rare dans l’état de Massa- chusetls, où M. Treal l’a trouvée très-souvent aux environs de Lawrence, sur une espèce de Conifère appelé dans le pays Fellow pine. LH. CERATOCAMPA MEXICANA. Grote et Robinson, Ann, of the Lyceum of nat. hist. of New-York, RDA ITR Cette grande espèce est de la taille du Phoronea, et fait le passage de celte dernière au regalis. Les ailes supérieures sont d’un brun roux avec les nervures d’un jaune un peu ferrugineux; elles offrent un gros point basilaire jaune et plusieurs taches d’un jaune plus obscur sur Île disque, dont une plus grande sur la cellule discoïdale, sans compter une bande transversale, oblique, maculaire, commençant près de la côte par deux taches ovales, jaunes, beaucoup plus grosses que les suivantes ; entre cette al! BOISDUVAL, bande et l'extrémité, existe une raie en zigzag d’un jaune sale comme dans le Phoronea. Les ailes inférieures sont roussâtres avec une bande médiane plus obscure. Le corselet est de la couleur des ailes avec les épaulettes bordées de jaune en dedans. Le corps est roux avec les incisions jaunâtres et quatre taches d’un jaune un peu plus clair près de son insertion au corselet. Mexique, Nous ne connaissons pas le mâle. 5. CERATOCAMPA LAOGOON. Phalæna Laocoon Cram., pl. 117, A. Cramer a figuré pl. 117 sous le nom de Laocoon, comme mâle et femelle, deux individus d'espèces très-différentes. Les fig. B et G repré- sentent le regalis. La fig. À, au contraire, est une espèce très-voisine de l'Ixion. Nous conservons comme de raison le nom de Laocoon au mâle de la fig. A. Nous ne connaissons ce Ceralocampa que par la figure de Cramer. Il est de la taille de notre Ixion mâle. Ses quatre ailes sont notablement plus larges, d’un roux ferrugineux. Les supérieures sont traversées au delà du milieu par une bande oblique d’un jaune gai, élargie près de la côte et coupée par des nervures rougeûtres; outre cela, elle sont marquées dans la cellule discoïdale d’une tache du mème jaune, de grandeur moyenne, presque carrée, et vers la base d’un gros point de la même couleur. Leur bord externe entre la frange et la bande jaune est parcouru par une ligne rougeàtre en zigzag. Les ailes inférieures offrent également une ligne rou- geûtre en zigzag, et en plus, vers leur milieu, une éclaircie plus pâle que le fond, et sur leur bord interne une tache jaune. Cramer dit que son Laocoon mâle et femelle se trouvent au Bengale; mais il est évident qu'il a été trompé sur l'habitat de deux insectes exclu- sivement propres à l'Amérique. Il est très-probable que l'individu mâle a été rapporté de la Guyane hollandaise. Tribu des Céralocampides. 915 G. CERATOCAMPA IXION mihi, Il a le port et la taille du Laocoon de Cramer, fig. A; mais ses ailes su- périeures sont bien plus étroites, d’un brun-roux ferrugineux, traversées obliquement au delà du milieu, de la côte au bord interne, par une large bande d’un jaune gai, sinuée intérieurement, dentée sur son côté externe, dilatée dans sa moitié antérieure et marquée vers la cellule discoïdale de quatre petites taches de la couleur du fond. Outre cela, on voit à leur base une petite tache jaune et à leur extrémité une ligne jaunâtre en zig- zag, plus ou moins indiquée. Les ailes inférieures sont jaunes avec la base et une bande transversale ferrugineuses. Le corselet est entièrement jaune avec la tête ferrugineuse. L’abdomen a les anneaux ferrugineux avec les incisions jaunes. Le dessous est jaune avec la côte et l'extrémité des ailes supérieures, ainsi qu'une tache discoïdale, d'un brun ferrugineux. Il existe aussi sur les ailes inférieures uue tache discoïdale, suivie d’une raie trans- versale également d’un brun ferrugineux. La femelle, beaucoup plus grande que le mâle, varie passablement, Le fond de ses ailes supérieures est d’un brun roux plus ou moins clair; la bande jaune transversale est tantôt très-nette, tantôt interrompue et rétré- cie inférieurement ou presque complétement absorbée par la couleur du fond, Dans tous les cas elle est marquée dans la cellule discoïdale de quatre points bruns. Il existe aussi vers la base dans toutes les variétés une tache jaune et vers l'extrémité une raie jaunâtre en zigzag. Les ailes inférieures sont d’un brun ferrugineux traversées par deux bandes maculaires jaunes plus ou moins prononcées, dont la première, quelquefois un peu effacée dans son milieu, est toujours indiquée par une grosse tache sur le bord antérieur et par une autre plus petite sur le bord abdominal ; la seconde bande s'appuie sur une ligne rougeûtre en zigzag. Le corps, le corselet et la tête sont comme chez le mâle. Dans toutes les variétés le dessous est jaune avec l'extrémité d’un brun- roux ferrugineux. La côte des ailes supérieures est d'un ferrugineux un peu plus clair et se lie à une large tache de la mème couleur située à l’extré- mité de la cellule discoïdale. Il existe également sur les ailes inférieures une grosse tache centrale d’un roux ferrugineux. C'est cette espèce que l’on possède généralement dans les collections 316 BOISDUVAL, sous le nom de Phoronea. Elle n’est pas rare au Brésil, principalement aux environs de Bahia. Nous possédons une variéte femelle prise au Para. La chenille, selon Beske, qui l’a élevée plusieurs fois, ressemble, sauf la couleur, à celle de Br'issotii. 7. CERATOCAMPA PHORONEA. Cramer, 239, A, B, C. Phalæna Laocoon Drury, Ins., IT, pl 3, fig. 1. Grote and Robinson, Ann. of Lyceum of nat. hist, of New-York, p. 26. Il a le port de notre Jxion, mais il est plus grand. Ses ailes supérieures sont d’un brun roux, qui devient violacé vers l'extrémité et sur la côte; elles offrent sur la cellule discoïdale une grande éclaircie d’un gris un peu jaunâtre, marquée de quatre petites taches noirâtres, et au delà du milieu une bande oblique, transversale, formée de taches d’un jaune un peu en- fumé, dont les deux supérieures sont plus grandes et ovales. On voit en outre sur la partie violacée de l’extrémilé une raie jaunàtre, en zigzag, plus ou moins distincte, et à la base de l'aile, une tache d’un jaune gai. Les ailes inférieures sont d’un roux un peu violacé avec le bord antérieur lavé de jaunâtre, une tache anale et une raie sinueuse antémarginale d’un jaune clair, Le corselet est jaune avec le collier et une large raie médiane d’un brun violacé. L’abdomen est d’un roux ferrugineux avec les incisions jaunes. Le mâle est plus petit que la femelle que nous venons de décrire. 11 n’en diffère que parce que ses ailes inférieures sont jaunes avec une bande ferrugineuse et une raie transversale ondulée d’un brun violâtre. Cette espèce est fort rare dans les collections. Nous possédons un mâle venant de la Guyane et une très-belle femelle prise au Brésil, dont M. de Lorza à eu la bonté de se défaire en notre faveur. 8. CERATOCAMPA PRINCIPALIS, Cette espèce s'éloigne un peu des précédentes et fait le passage au genre Suivant. Elle est un peu plus grande que notre Ixion. Ses quatre Tribu des Céralocampides. 317 ailes sont d’un roux-cannelle clair, avez quelques espaces d’un roux fer- rugineux; elles sont traversées entre la base et le milieu par une raie sinueuse d’un gris blanchâtre, et avant l'extrémité par une ligne oblique de la même couleur, suivie de deux rangées de petites taches ferrugineuses. Outre cela, chaque aile offre sur le milieu une petite lunule très-étroite, transversale, pupillée de blanc transparent plus ou moins distinct. Sur les supérieures, dont la côte est d’un blanc grisàtre, on voit sur le bord de la ligne transversale une rangée de trois à cinq points ou petites taches d’un blanc transparent, et à leur base un gros point d’un jaune gai comme dans les espèces congénères. Le corps est d’un roux-cannelle clair avec deux taches jaunes à la partie postérieure du corselet et deux points semblables sur la têle en dedans des yeux. Le dessous est plus clair que le dessus avec le ventre jaune. La femelle est notablement plus grande que le mäle. Cette espèce a été trouvée au Brésil par Beske. La chenille est verte, garnie de six rangées de pointes épineuses, dont quatre sur le second et sur le troisième anneau sont beaucoup plus longues que les autres et recourbées en arrière; celle du milieu du on- zième anneau est aussi plus longue que les autres et un peu en forme de queue ; la collerette est munie de sixpetites épines, dont les deux du mi- lieu sont moitié plus longues que les autres. Genre BASILONA. Chenilles garnies de tubercules plus ou moins allongés, surtout anté- rieurement, et portant chacun un faisceau de poils raides. Melamorphoses dans la terre. Antennes des mâles non pennées, briévement pectinées jus- qu'au tiers antérieur, devenant ensuite presque filiformes; antennes des femelles simplement dentées. Ailes étalées dans le repos, larges, marquées chacune d’un stigmate discoïdal. Les Basilona se distinguent au premier coup d'œil des Ceratocampa par la belle couleur jaune de leurs quatre ailes, lesquelles sont loujours dépourvues à leur extrémité dé la ligne en zigzag et de la tache jaune basilaire. Les trois seules espèces que nous connaissons sont propres à l'Amé- rique : l’une aux États-Unis et au Mexique, les deux autres au Brésil. 918 BOISDUVAL. A. BASILONA IMPERIALIS. Bombyx émperialis Fabr., Entom., Syst., t. IV, 435. Phalæna tmperialis Drury, Ins. I, pl. 9. — — Stoll, pl. 42, fig. 4. Phalæna imperatoria Smith-Abbot, Lep. Ins. of Georgia, vo. ll, pl. 45. Eades imperialis Packard, Synops, of the Bomb. of the United-States. Cette jolie Cératocampide, de taille moyenne, est bien connue de la plupart des entomologistes et fait partie de toutes les collections un peu complètes. Ses quatre ailes, demi-étalées dans le repos, sont d’un beau jaune citron avec la base, une raie transversale commune, un stigmate central annulaire et l'extrémité des supérieures d’un joli rose un peu teinté de violet. Outre cela, toutes les ailes sont plus ou moins pointillées de noirâtre. Le corselet est rose, légèrement lavé de violet avec la partie antérieure et le bord des épaulettes jaune, L’abdomen est jaune plus ou moins lavé de rose. La femelle est notablement plus grande que le mâle, avec les ailes plus larges, plus arrondies. Ses ailes supérieures offrent deux stigmates annu- laires, dont un plus petit sous la côte. La chenille est assez commune en Géorgie et en Virginie, sur le platane, le liquidambar, diverses espèces de Gonifères et sur plusieurs autres arbres. Le plus ordinairemeni elle est d’un brun roussâtre; mais les individus vivant sur les pins sont souvent de couleur verte. Nous avons obtenu à Paris plusieurs individus d’éclosion dont les chrysalides nous avaient été envoyées par feu notre collaborateur John Leconte, 9, BASILONA CACICUS mihi. Cette espèce est très-voisine de l’émperialis ; mais la femelle est beau- coup plus grande. Le mâle a les ailes supérieures beaucoup plus pointues et un peu falquées ; la couleur rose est remplacée par du brun à reflet Tribu des Cératôcampides, 319 brillant un peu violàtre ; la tache annulaire de ces mêmes ailes est surmon- tée vers sa côte d’un point de sa couleur ; le corselet est du même brun que la base des ailes; le dos est aussi de cette dernière couleur. La femelle offre encore des différences plus tranchées : outre qu’elle est très-grande, elle est dépourvue de la teinte brune qui chez le mäle couvre la base des ailes ; celle-ci est remplacée par une raie brune, com- mune et sinueuse ; la tache annulaire des premières ailes est surmontée d’une autre tache plus petite et plus rapprochée de la côte que dans espèce précédente ; le corselet et le corps sont entièrement jaunes. La chenille, que Beske nous a envoyée du Brésil dans de l'alcool, vit sur plusieurs espèces d'arbres; les tubercules qui portent des faisceaux de longs poils sont bien plus allongés que dans la chenille de l’émpe- rialis. 3. BASILONA DUCALIS mihi. Elle est à peu près de la taille de l’émpertalis, dont elle a le port. Les quatre ailes du mâle sont jaunes, fortement pointillées de roux ferrugi- neux avec toute la base des supérieures et leur extrémité largement d’un roux-cannelle très-clair ; ces mêmes ailes offrent tout près de la base un gros point blanc et sur l’origine de la côte deux points également blancs. Outre cela, il existe dans la cellule discoïdale une tache blanche cerclée de roux, et sur la partie obscure de l'extrémité, qui est bordée intérieure- ment par une ligne oblique, une traînée d’un blanc nacré. Les ailes infé- rieures sont marquées vers la base d’une raie sinueuse, et au delà du mi- lieu, d’une autre raie transversale d’un roux-cannelle ; cette dernière est précédée d’une tache disco-cellulaire blanche cerclée de roux et sem- blable en tout à celle des premières ailes. Le corselet et l’abdomen sont jaunes. La femelle diffère du mâle en ce que sa taille est plus grande, en ce qu’elle est dépourvue de la teinte d’un roux-cannelle à la base et à l'extré- mité des premières ailes, et en ce que la tache annulaire des ailes supé- rieures est surmontée près de lacôte d’un gros point roux pupillé de blanc. Cependant on rencontre aussi quelquefois ce point pupillé de blanc chez quelques mâles. Beske a élevé souvent cette espèce au Brésil; mais comme il ne nous a pas fait connaître la chenille, nous ne pouvons rien en dire. NOTE SUR LES RAVAGES CAUSÉS DANS LES PLANTATIONS D’OSIERS PAR L'HALIAS CLORANA (Duponchel, t. IX, pl. 237, fig. 4), l'Earias clorana Au Catalogue de Staudinger, Par M. JOURDHEUILLE. (Séance du 12 Aoûl 1868.) D’après Duponchel, l'Halias clorana est commune dans les environs de Paris ; pour moi, je ne l'avais rencontré que fort rarement. En parcourant, en juin dernier, une plantation d'osiers assez étendue, dans les environs des Riceys (Aube), je remarquai un grand nombre de jeunes pousses attachées fortement à l’aide de fils de soie, de façon à former une masse de feuilles cylindrique, au milieu de laquelle je trouvai une chenille que je reconnus bientôt pour appartenir à la clorana. Je pensais, d’après l’autorité de Duponchel, n’obtenir l’éclosion de l’in- secte parfait que l’année suivante. C'était une erreur : plusieurs de ces chenilles, se transformant immédiatement, me donnèrent leur papillon à la fin de juin. J'en ai observé un grand nombre de différents âges et l'éclosion doit se prolonger tout lété. Les retardataires seules doivent hiverner à l’état de chrysalide. Les ravages causés par cette espèce sont considérables. Elle est très- commune, et loute tige attaquée est impropre aux usages industriels. La chenille vit au centre du paquet formé par elle et dévore la jeune tige ; cette tige se ramifie à environ 60 centimètres du sol. La vannerie ne peut plus dès lors l'utiliser. J'ai cru devoir appeler l'attention de la Société sur un insecte qui jusqu'ici, je crois, n'avait pas été signalé comme nuisible. OBSERVATIONS SUR UN Nouveau genre d’Orthoptère sauteur (COSMODERUS ERINACEUS) DE LA FAMILLE DES ÉLOCUSTIENS, Par M. H. LUCAS. (Séance du 27 Novembre 1867.) e e Les missionnaires du Saint-Esprit adressèrent dernièrement au Muséum de Paris quelques insectes contenus dans l'alcool et recueillis sur la côte orientale du golfe de Guinée. En observant ces insectes, j'ai trouvé parmi eux un Orthoptère fort curieux que notre eKcellent confrère M. L. Fairmaire a décrit et figuré dans les Archives entomologiques de M. J. Thomson, t. Il, p. 260, pl. 9, fig. 1, sous le nom d’Ephippiger erinaceus Fairm. Û J'ai examiné ce singulier Orthoptère sauteur qui appartient à la famille des Locustiens, et, en étudiant ses caractères d’une manière comparative, je me suis aperçu qu'il. ne pouvait entrer dans le genre Ephippiger de Latreille ; il se rapprocherait plutôt des Hetrodes de Serville, surtout de mon genre Eugaster, et élablirait peut-être un passage entre ces deux genres. Comme cet Orthoptère remarquable forme une coupe générique nou- velle, à laquelle je donne le nont de Cosmoderus, j'ai pensé qu'avant d'exposer ses caractères propres, je devais signaler d’abord ceux qui l'excluent des Ephippiger, parmi lesquels M. L. Fairmaire a cru devoir le placer. Lorsqu'on étudie les palpes des Ephippiger, on voit qu'ils sont allongéss que les maxillaires sont plus longs que les labiaux et que leurs trois der- piers articles sont presque égaux en longueur, Chez lPEphippiger, ou plutôt le Cosmoderus erinaceus, les palpes labiaux sont beaucoup plus 4° Série, TOME VIIL. 21 322 H. Lucas. grands et leurs trois derniers articles ne sont pas presque égaux en lon- gueur, comme dans les Ephippiger proprement dits, mais très-inégaux. En effet, l’article terminal est sensiblement plus grand que le précédent, qui égale en longueur le troisième article. De plus, le terminal des palpes maxillaires et labiaux n’est pas en cône renversé, ni tronqué au bout comme chez les Ephippiger, mais sensiblement renflé à son extrémité, qui est tout à fait arrondie. Le prothorax, si remarquable chez les Ephippiger, est grand, seulement rugueux, se relevant brusquement en arrière, s’arrondissant en avant en forme de selle avec une sorte de carène latérale; les côtés rabattus, aplatis dans la plupart des espèces ; le bord postérieur ordinairement tronqué. Si l’on compare cet organe à celui du Cosmoderus, on voit que chez ces derniers le prothorax est beaucoup plus allongé, non brusquement relevé en arrière, et qu’au lieu d’être seulement rugueux, il est très- épineux ; de plus, au lieu d’être arrondi en avant, comme chez les Ephip- piger, il est fortement tronqué, et son bord postérieur, au lieu d’être tronqué, est au contraire très-sensiblement arrondi. Les pièces qui composent la région sternale dans les Ephippiger, c’est- à dire le présternum, le mésosternum et le métasternum, sont mutiques. Si on étudie ces mêmes pièces comparativement dans le genre Cosmo- derus, On remarque qu’elles sont transversales et que chacune d'elles présente sur les côtés deux fortes épines, au moins dans le présternum el le mésosternum, celles du métasternum étant réduites à de simples tubercules. Les élytres, chez les Cosmoderus, sont courtes, bombées, en grande partie cachées sous le prothorax; elles sont arrondies, en recouvrement l’une sur l’autre comme dans les Ephippiger, mais non réticulées comme chez ces derniers. Quant aux ailes, elles me paraissent oblitérées comme dans les Ephippiger. Ne connaissant pas la femelle de cet Orthoptère singulier, et M. L. Fairmaire n'ayant pas indiqué dans sa description le sexe auquel apparte- nait l'individu qu'il a décrit et figuré, je ne puis dire si l’oviscapte est allongé comme chez les Ephippiger. Cependant, si j’en juge par analogie, je crois que cet organe doit ressembler à celui des Eugaster et qu’il doit être probablement représenté par deux pointes lancéolées, étroites, allon- gées, aiguës, en forme de stylet et derrière lesquelles il en existe deux autres beaucoup plus larges, comprimées, lamelleuses et terminées à leur partie inférieure en pointe recourbée. La tête, en ovale allongé, est beaucoup plus forte que dans les Ephip- Cosmoderus crinaceus. 9229 piger, el, au lieu d’être mutique comme chez ces derniers, elle présente entre les antennes une épine allongée, styliforme. Les antennes sont fines, sélacées, mulliarticulées, plus allongées que chez les Ephippiger, car dans les Cosmoderus elles dépassent de beau- coup la région abdominale. Les yeux, au lieu d’être ovales, sont arrondis et très-saillants. L'’abdomen est gros, lisse, allongé et plus bombé que dans les Ephip- piger. La plaque sous-anale où sous-génitale chez ce dernier genre est plus ou moins développée, plus longue ou aussi longue que large, profondé- ment échancrée au bout et comme fourchue. Chez les Cosmoderus, cette plaque sous-anale ou sous-génitale est au contraire courte, transversal, beaucoup plus large que longue et légèrement échancrée dans sa partie médiane ; elle fait saillie, c’est-à-dire qu’elle est très-relevée et recouvre en partie les organes sexuels. Les cercis sont très-courts, muliques et se présentent sous la forme de deux tubercules épineux. Chez les Ephip- piger, ces organes sont plus allongés et offrent à leur côté interne une épine assez fortement prononcée. Enfin, un caractère que je dois princi- palement signaler, c’est que cette plaque sous-anale ou sous-génitale dans les Cosmoderus est privée de chaque côté de son échancrure de style, organe au contraire qui est toujours persistant chez les Ephippiger. Les organes de la locomotion dans les Ephippiger sont allongés, grêles, surtout ceux des pattes de la troisième paire. Chez les Cosmoderus, ces organes sont au contraire courts, robustes et paraissent peu disposés pour le saut; de plus, il est à remarquer que les pattes de la première paire sont plus allongées que celles de la seconde paire; le contraire a lieu dans les Ephippiger, car ce sont celles de la seconde paire qui pré- sentent plus de longueur. Maintenant jetons un coup dœil sur les Hetrodes et les Eugaster et voyons si cette nouvelle coupe générique pourrait prendre place dans l’une de ces deux divisions. Dans un travail que j'ai publié dans les Annales de notre Société, t, 1, h° série, p. 213 (1861), et qui a pour litre : Note sur le genre Eugaster, Orthoptère sauleur de la famille des Locustiens, j'ai démontré que les Hetrodes et les Eugaster étaient bien différents et qu'ils devaient former deux coupes génériques bien distinctes, En effet, lorsque l’on étudie comparativement le genre Cosmoderus avec les Hetrodes proprie dictæ de Serville, on voit que chez ces derniers l’ab- domen, au lieu d’être lisse comme chez les Cosmoderus, est au contraire épineux, et, de plus, les femelles sont munies d’un long oviscapte, orga- 82/4 H. Lucas. nisation qui démontre à la première vue que la manière de vivre de l'Hetrodes pupa, type de cette division, doit différer de celle du Cosmo- derus erinaceus, puisque, suivant moi, dans le même sexe la tarière ou l'oviscapte doit être comme chez l’'Eugaster Guyonii, c'est-à-dire rudi- mentaire. Comme caractères différentiels j’ajouterai encore que les antennes dans les Hetrodes, plus robustes, plus épaisses, moins filiformes, dépassent à peine le corps; que le prothorax, dont le disque est parlagé dans Île milieu par un sillon transversal profondément marqué, acquiert un déve- loppement moins grand, et que les pattes de la troisième paire sont sen- siblement plus allongées que chez les Cosmoderus. Quand on compare ensuite celle coupe générique nouvelle avec celle que j'ai désignée sous le nom d’Eugaster, on remarque que le prothorax est beaucoup plus allongé et que son disque n'est pas divisé dans le milieu par un sillon transversal profondément marqué, comme cela a lieu chez les Eugaster ; de plus, les épines dont est armé le prothorax des Cosmoderus sont plus allongées et occupent sur cet organe une position toute différente. La tête des Cosmoderus est plus étroite, plus allongée, et au lieu de présenter entre les antennes un simple tubercule arrondi comme dans les Eugaster, cette partie au contraire est armée d’une épine très-forte affectant la forme d’un stylet. Les élvtres, plus développées que dans les Eugaster, ne sont pas entièrement cachées sous le prolongement relevé du prothorax. Les antennes sont plus allongées que dans les Eu- gaster, chez lesquels ces mêmes organes ne dépassent pas le troisième segment abdominal, tandis que Gans les Cosmoderus l'abdomen est au contraire tout à fait dépassé par les antennes, qui sont moins épaisses et beaucoup plus filiformes. L’abdomen, bien moins développé que celui des Eugaster, est allongé, de forme ovalaire, convexe et arrondi en dessus ; il est lisse comme chez celte coupe générique, et la plaque sous-a’ale ou sous-génitale dans le mâle diffère de celle des Eugaster en ce que dans ce dernier genre cet organe, vers le milieu de son bord postérieur, présente une échancrure beaucoup plus profonde que chez les Cosmoderus. H est aussi à remarquer que dans les Æugaster les cercis sont courts, tubercu- liformes et à extrémité mulique, tandis que chez les Cosmoderus ces mêmes organes sont plus allongés et terminés en pointe recourbée à leur extrémité. Les pattes sont plus robustes et plus allongées que celles du genre Eugaster; les fémurs et les tibias dans ce dernier genre sont mutiques, tandis qu'ils sont très-épineux chez le genre Cosmoderus. Plus haut j'ai dit que je ne connaissais pas la femelle de ce curieux Orthoptère, et de plus j'ai avancé aussi que par analogie l'oviscapte des Cosmoderus crinaceus. 925 Cosmoderus devait rappeier plulôt par sa forme celui des Eugaster que celui des Jetrodes. Gette supposilion, que j'avais faite par simple analogie, est venue, à ma grande salisfaction, se confirmer, En consultant les Orihoptères en voie de classification dans le Musée de Paris, j'ai eu le plaisir de rencontrer une femelle de ce genre curieux et qui a été rap- portée du Gabon par M. Aubry Lecomie. En étudiant comparativement loviscapte de cet Orthoptère avec celui des Eugaster, j'ai remarqué que cet organe est court comme dans ce dernier genre et qu’il est représenté par deux lamelles comprimées, très-courtes, terminées en pointe recourbée et au-dessous desquelles il en exisle deux autres lancéolées, droites, allongées, très-aiguës, faisant saillie en dehors, mais plus courtes et sur- tout moins spiniformes que dans les Eugaster. D'après les quelques considérations que je viens d'exposer, il est facile de voir que cet Orthoptère ne peut réellement rester parmi les Ephip- piger, et les caractères qui l’en exeluent mr'ayant paru avoir une certaine valeur, j'ai cru devoir en former une coupe générique nouvelle. Si maintenant on compare les caractères présentés par ce nouveau genre à ceux des Hetrodes et des Eugaster, il sera facile de voir aussi qu'il ne peut entrer dans aucune de ces deux divisions, les caractères qui l'en excluent présentant la même valeur que ceux qui Péliminent des Ephippiger. Cependant on peut dire que celte nouvelle coupe générique vient se placer dans le voisinage des Hetrodes el qu'elle établit une tran- sition entre ce dernier genre et celui des Eugaster. Genus COSMODERUS (1) Lucas. Ephippiger Fairm., Arch. Entom., {. Il, p. 260 (1858). Prothorax (pl. 8, fig. 2, 6, 3, 7) plus allongé, plus étroit que dans les Eugaster et les Hetrodes, armé d’épines moins nombreuses, mais beau- coup plus grandes ; ses côtés rabattus el sa partie postérieure sensiblement rebordés : celle-ci mutique, fortement relevée, les côtés rabaltus armés de chaque côté d’une forte épine et présentant au-dessous de celle-ci une échancrure pour livrer passage à la première paire de stigmates ou stigmates prothoraciques. Disque non élevé el non partagé en deux comme (1) xéœuos, ornement, dépn, cou. 326 H, LUCAS. dans les Hetrodes et les Eugaster par un sillon transversal; partie anté- rieure plane, à carène latérale armée de chaque côté de trois grandes épines, celle occupant le bord latéro-antérieur double; partie postérieure du disque plus allongée et moins dilatée que dans les Hetrodes et les Eugaster, sensiblement plus relevée dans le mâle que chez la femelle et entourée de fortes épines allongées disposées en éventail ou formant un demi-cercle, Prosternum, mésosternum et métasternum des deux sexes présentant à chaque angle postérieur une épine aiguë. Élytres (pl. 8, fig. 8 «) dissemblables dans les deux sexes; celles du mâle beaucoup plus développées que dans les genres Hetrodes et Eugaster, bombées, non cachées sous l'avancement relevé du prothorax, arrondies, rebordées, non réticulées et en recouvrement l’une sur l'autre : ces mêmes organes nuls ou réduits à l’état de moignons chez la femelle, Ailes nulles dans les deux sexes. Tête (pl. 8, fig. 4, 5) ovalaire, plus allongée et plus étroite que dans les Hetrodes et les Eugaster, présentant entre les antennes une épine recourbée allongée, styliforme. Antennes sétacées, multiarticulées, moins épaisses que dans les Hetrodes et les Eugaster, dépassant en longueur toute la région abdominale ; pre- mier article gros, un peu plus long que le suivant. Yeux globuleux, saillants. Lèvre plus large que longue, arrondie sur les côtés et à l'extrémité. Mandibules robustes. Palpes maxillaires beaucoup plus allongés que les labiaux, le terminal globuleux, renflé et arrondi à son extrémité, plus grand que le précédent, qui présente à sa naissance, en dessous, un étranglement sensible. Abdomen plus allongé et plus étroit que dans les Hetrodes et les Eugaster, arrondi en dessus, recourbé vers sa partie postérieure et entière- ment lisse ; plaque sous-anale ou sous-génitale dans le mâle (pl. 8, fig. 4) plus large que longue, transversale, présentant daus le milieu de son bord postérieur une petite échancrure : celle-ci dépourvue de styles; cercis (pl. 8, fig. 4 «, 8 à) courts, recourhés à leur côté interne, spiniformes à leur extrémilé, Plaque sous-anale ou sous-génitale de la femelle (pl. 8, fig. 8) courte, transversale, profondément échancrée dans son milieu; oviscapte (pl. 8, fig. 8 b, 9) court, représenté par deux lamelles compri- mées, terminées en pointe recourbée et au-dessous desquelles il en existe deux autres, lancéolées, droites, allongées, très-aiguës, faisant saillie en dehors et présentant à leur naissance de très-petites épines. Pattes plus robustes et plus allongées que dans le genre Eugaster ; hanches de la première paire biépineuses en dessus; fémurs des première Cosmoderus erinaceus. 927 et deuxième paires épineux en dessus et en dessous, ceux de la troisième paire épineux en dessous et à l'extrémité en dessus seulement; tibias des trois paires de pattes fortement épineux, les antérieurs ou ceux de la pre- mière paire présentant dans les deux sexes une cavité (pl. 8, fig. 10) (4) ovale, profonde, visible des deux côtés ; troisième article des tarses élargi, le second présentant à sa partie terminale en dessus, chez toutes les pattes, dans les deux sexes, deux tubercules allongés, armés à leur extré- mité de deux épines très-courtes, recourhées. Mœæurs inconnues. COSMODERUS ERINACEUS Fairm. PI, 8, fig. 1 à 40. Ephippiger erinaceus Fairm., Archiv. Entom., {. 11, p. 260, pl. 9, fig. 4 (1858). PI. 8, fig. 1 à 4, & Long. 42 millimètres. Mâle. La tête, d’un roux plus ou moins foncé, plus claire sur les côtés et antérieurement, présente en dessus une poncluation rugueuse formée par des points arrondis, assez profondément enfoncés et peu serrés; sur les côtés elle est presque lisse, avec toute sa partie antérieure finement ridée transversalement et offrant des points placés çà et là. Les organes buccaux sont d’un fauve ferrugineux, à l’exception cependant ües mandi- bules, qui sont noires à leur côté interne. Les antennes, d’un jaune ferru- gineux clair, sont annelées çà et là de brun foncé. L'épine dont le front est armé est d’un jaune ferrugineux clair avec son extrémité d'un brun foncé ; sa direction est antérieure. Les yeux sont d’un brun foncé, Tout le thorax, d’un roux plus ou moins foncé, est finement bordé de jaune clair ; il présente une poncluation rugueuse, irrégulière, assez fine, mais qui grossit beaucoup et devient très-apparente, particulièrement sur la partie relevée du métathorax ; les épines dont cet organe est armé sont très-fortes et toutes d’un brun foncé à leur extrémité. Les élvtres sont lisses, d’un roux clair, L’abdomen, entièrement d’un roux foncé, est lisse ; sur les côtés il est d’un jaune clair, et toute cette partie est teintée de (1) Tympanum apertum de M. Fischer. 028 H. Lucas. brun foncé, couleur qui forme une bande longitudinale, irrégulière ; c’est sur cette partie d’un jaune foncé que sont placés les stigmates : ceux-ci sont très-pelits et constatables par leur couleur, qui est d’un roux clair ; en dessous il est d’un roux clair brillant, ainsi que la plaque sous-anale ou sous-génilale et les cercis. Les pattes sont d’un roux foncé, à l’excep- tion des fémurs de celles de la troisième paire, qui sont d'un jaune clair et maculés çà et là de roussâtre; il est aussi à remarquer que toutes les épines dont ces organes sont armés sont d’une couleur plus foncée et toutes à extrémité noire. La figure donnée par M. L. Fairmaire de cette curieuse espèce (Archiv. Ent. ©. IT, pl. 9, fig. 4) représente un mäle et provient de la côte du Gabon. PI. 8, fig. 5 à 9, @. Long. 39 millimètres. Femelle. Un peu plus petite que le mâle, dont elle diffère par l’épine frontale, qui est plus infléchie; par le thorax, qui est plus étroit, moins allongé et dont toute la partie postérieure ou le métathorax est moins relevée. Elle en diffère encore par l'absence des élytres, par la forme de la plaque sous-anale : celle-ci est étroite, très-relevée et présente dans le milieu de son bord postérieur une profonde échancrure. L’oviscapte, quoique peu saillant, est cependant nettement constatable par la présence de deux lamelles comprimées, terminées en pointe recourbée et au- dessous desquelles il en existe deux autres, étroites, lancéolées, allongées, très-aiguês. Je ferai aussi observer qu'à la base des deux premières lamelles on aperçoit en dessus deux tubercules épineux qui, examinés à l’état de dessiccation, semblent presque emboîtés dans l’échancrure que présente le milieu du bord postérieur de la plaque sous-génitale. Toutes ces pièces sont d’un roux foncé avec l'extrémité des pointes noirâtre. Le Muséum possède mäle et femelle de cet Orthoptère intéressant, qui a le Gabon pour patrie; la femelle a été découverte par M. Aubry Lecomte; quant au mâle, il a été envoyé dernièrement au Muséum par les mission- naires du Saint-Esprit. Quelques mois après la présentation de mon travail sur le genre Cosmoderus, le Muséum de Paris reçut du R. P. Duparquet un flacon contenant dans l'alcool plusieurs Mélasomes, parmi lesquels je rencontrai un individu mâle non adulte du Cosmoderus erinaceus. Quand on étudie cet Orthoptère à l’état jeune, dont la longueur est de Cosmoderus erinaceus. 329 45 millimètres et la largeur Ge 10 millimètres, ce qui frappe le plus à la première vue, c’est le développement de la tèle et surtout du thorax. La tête, d’un jaune roussâtre, présente une ponctuation formée de points irréguliers et bien moins enfoncés que dans les individus adultes. Les organes buccaux sont de méme couleur que la tête, à l'exception cependant des mandibules, dont le côté interne est teinté de brun foncé. Les antennes sont d’un roux clair, très-sensiblement anrelées de brun foncé, avec leur extrémité entièrement de cette couleur. L'épine frontale, d’un roux clair, à direction antérieure, est allongée et égale au moins en longueur les deux premiers articles des antennes. Les yeux sont d’un jaune clair. Tout le thorax est d’un jaune ferrugineux et la ponctuation qu'il présente est bien moins accusée que chez les individus adultes; de plus, elle n’est pas rugueuse et paraît, au contraire, composée de points, dont les uns sont ovalaires, les autres arrondis ; les épines, beau- coup plus allongées que dans les individus adultes, sont très-aiguës et à extrémité teintée de brun foncé, à l'exception cependant de celles occupant le bord latéro-postérieur, qui sont simples et qui sont entièrement d’un brun foncé, L’abdomen, très-pelit, d’un brun roux foncé, est entièrement lisse. Quand on étudie à la loupe les diverses pièces qui composent l’ar- mature génitale externe, on remarque qu'elles sont toutes généralement très-peu développées, à l'exception cependant des cercis, qui sont allongés et très-conslatables. Les pattes, d’un jaune clair, sont allongées, grêles, et toutes les épines dont elles sont armées ont acquis un développement très-grand et ont leur extrémité teintée de brun. Enfin je ferai encore remarquer que le Tympanun apertum de M. Fischer est déjà très-appa- rent, quoique le développement de ce Cosmoderus soil très-peu avancé, 330 H. LUCAS. — Cosmoderus erinaceus. 4 EXPLICATION DES FIGURES DE LA PLANCHE 8. Fig. 1. Tête du Cosmoderus erinaceus mâle vue de face; 4 a, la grandeur naturelle. 2. Pronotum ou thorax du mâle vu de face ; 2 a, la grandeur natu- relle. 3. Pronotum du mâle vu de profil. « - 4. Abdomen du mâle vu en dessous pour montrer la plaque sous- anale ou sous-génitale. 5, ‘Tête du Cosmoderus erinaceus femelle vue de face; 5 4, la gran- deur naturelle. 6. Pronotum ou thorax de la femelle vu de face; 6 a, la grandeur naturelle. Pronotum de la femelle vu de profil. 8. Abdomen de la femelle vu en dessous pour montrer la plaque sous-anale ou sous-génitale. Oviscapte grossi vu de profil. => = Tibia montrant, situé à sa partie antérieure, le Tympanum aper- tum de M. Fischer. MONOGRAPHIE DES BALANINIDÆ et ANTHONOMIDÆ d'Europe ET DES confins méditerranéens, Par M. J. DESBROCHERS DES LOGES. De es | (Séance du 11 Septembre 1867.) AVANT-PROPOS. Un assez grand nombre de monographies sur les Curculionides ont été entreprises pendant ces dernières années, et traitées avec succès par plu- sieurs de nos collègues de la Société entomologique de France, MM. Allard, Ch. et H. Brisout de Barneville, Seidlitz, Stierlin, Capiomont, etc. Depuis quelque temps déjà une préférence marquée m'entraînait moi-même vers l'étude de cette intéressante et si nombreuse famille. Je me décidai à com- mencer par les Balaninidæ et les Anthonomidæ. Ce groupe avait attiré mon attention, surtout à cause de la difficulté que j'éprouvais à nommer d'une manière satisfaisante, à l’aide des auteurs, les espèces que je possédais. L'ouvrage de Schônherr est une œuvre gigantesque que de longtemps, peut-être, nul n'aurait osé tenter. Il n’est donc pas surprenant que ce savant, parfois, n’ait pu donner à chaque petit groupe tout le soin minu- tieux qu’il aurait exigé. Loin d’un grand centre entomologique, abandonné à mes propres res- sources, privé, par conséquent, de collections et de livres, la tâche que je m'étais imposée m'eût semblé bien difficile, si je n'avais rencontré, dès le début, le concours le plus empressé de la part de nos collègues. 339 DESBROCHERS DES LOGES. Je remplirai done un devoir en remerciant publiquement : M. Reiche, qui à mis à ma disposition, avec une complaisance à toute épreuve, et sa riche collection et les trésors de toute espèce épars dans sa bibliothèque ; M. Stàl, conservateur du Musée de Stockholm, qui a bien voulu, par l’'en- tremise de M. de Bonvouloir, me confier les types de la collection de Schünherr ; M. Crotch, de Cambridge, qui m'a envoyé des renseignements synonymiques précieux sur les espèces des collections de Linné et de Stephens ; MM. Chevrolat, Aubé, de Marseul, Jekel, C. Rey, Perris, de Heyden, qui n'ont procuré plusieurs types rares; MM. Allard, de Bon- vouloir, Ch. et H. Brisout de Barneville, Bellier de la Chavignerie, Boiel- dieu, Deyrolle, Javet, de Paris ou des environs; MM. Abeille de Perrin, Ancey, Marquet, Mondon, Pestre, Puton, Sénac, Wencker, de la province ; MM. Ballion, de Saint-Pétersbourg; Genbiglietti, de Turin; Kraatz, de >erlin; de Kiesenwetter, de Bautzen; Kirsch, de Dresde ; Olivier, de Bone; Stierlin, de Schaffouse, etc., ete., qui m'ont fourni bon nombre d'espèces jatéressantes. Si mon travail a quelque valeur il le doit en grande partie à leurs bienveillantes communications (1). Les Balaninus ne m'ont procuré que trois espèces nouvelles. J'en ai supprimé trois, se rapportant, comme variations, à celles déjà connues. Je décris neuf Anthonomus nouveaux. Ce chiffre est considérable pour un si petit genre. Là aussi J'ai dû supprimer quatre ou cinq espèces faisant double emploi. Enfin, il m'a paru utile de créer un genre nouveau pour une espèce mixte, placée d’abord par Schôünherr parmi les Anthonomus, dont elle n’a pas les caractères essentiels, introduite ensuite sous un autre nom et avec beaucoup plus de raison par M. Gerstaecker parmi les Bradybatus, dont elle s'éloigne cependant par le faciès et plusieurs caractères assez tranchés, et enfin tout récemment décrite comme Anthonomus sous un troisième nom par M. Chevrolat. Cette divergence d’opinons m'a donné à penser que cet insecte trouverait une place plus naturelle dans un genre intermédiaire aux Anthonomus et aux Bradybatus. () N. B. Je me propose de publier, par la suite, des suppléments aux monogra- phies que j'aurai traitées. Je continuerai donc à recevoir volontiers les espèces inté- ressantes qu'on pourrait avoir à me communiquer, et surtout celles d'Algérie, du Caucase et de Syrie, qui m'ont presque totalement manqué. J'ai presque terminé actuellement un travail sur les fagdalinus et les Rhynchites d'Europe, et un autre sur les Auwleles (ce dernier comprendra les espèces exotiques). 9 Balaninidæ et Anthonomidaæ. 999 On remarquera peut-être que si je me suis assez étendu sur les carac- ières sexuels (à mon avis d’une grande valeur et comme la base de toute étude sur les Curculionides), je me suis montré beaucoup plus circonspect à l'égard de la synonymie. Mais si une nomenclature est inextricable, c’est assurément celle des Anthonomus. J'ai jugé plus sage, après m'être assuré du nom exact donné par l’auteur primitif et de la concordance avec Schônherr, de ne citer que les synonymies qui m'ont offert de sérieuses garanties. En acceptant et en reproduisant telles quelles toutes celles indiquées par cet auteur, je me serais fréquemment exposé à per- pétuer de regrettables erreurs. Ainsi, pour ne parler que de PAnthonomus ulmi, il est hors de doute pour moi que Schünherr a rapporté à son insecte la synonymie de quatre ou cinq autres espèces bien tranchées et confondues par lui en une seule, l'Ant. ulmi De Géer, le pedicularius Lin., le rufus (pro parte) et peut-être lé Chevrolati mihi, etc. Rétablir entièrement et telle qu'elle doit être la synonymie m'a semblé, je l'avoue, chose peu praticable, eu égard à la confusion qui existe, à la quantité de noms, à l'insuffisance des descriptions premières el à l’impos- sibilité où l’on est la plupart du temps de pouvoir consulter les vrais types des auteurs anciens. J'espère que ce petit travail sera accueilli favorablement par les enlo- mologistes et qu'il pourra jeter quelque lumière sur un des groupes les moins connus de la grande famille des Curculionides. Niœurs et Métamorphoses. BALANINUS. Les mœurs et métamorphoses des Balaninus sont, comparativement à beaucoup d’autres genres de Curculionides, assez bien connues, La larve du B. glandium et celle du pellitus se développent dans l’inté- rieur de différentes sortes de glands; celle du nucum, dans la noisette, etc.; celle du cerasorum, dans les noyaux du Prunus spinosa. Le brassicæ détermine une galle sur les feuilles du saule (de Heyden); le pyrrhoceras, sur celles du chêne. La plupart de ces larves et leurs transformations ont élé étudiées avec plus où moins de détails par un bon nombre d'auteurs, Jo4 DESBROCHERS DES LOGES. parmi lesquels il faut citer Swammerdam, Rœsel, De Géer, Herbst, Latreille, Ratzeburg, Bouché, Godard, etc. Les insectes parfaits se rencontrent le plus habituellement sur les arbres ou arbustes qui ont nourri leurs larves. J’ai pris le venosus, le villosus, le {urbatus et le pellitus sur le chêne, ce dernier quelquefois sur le hêtre, le turbatus parfois aussi sur des pommiers en fleurs, le sericeus sur le sapin, le cerasorum sur l’aune, le brassicæ et le pyrrhoceras sur plusieurs sortes d’arbustes. Le rubidus, d’après MM. Chevrolat et Brisout, se ren- contre assez fréquemment aux environs de Paris sur le bouleau. ANTHONOMUS. Les larves de plusieurs espèces de ce genre ont également été publiées. Frisch, Lyonnet, Bouché, Kallat, Ratzeburg, Westwood, De Géer, etc., ont soulevé le voile du mystère sous lequel elles étaient cachées. Ces larves se développent le plus souvent dans les boutons à fleurs de différentes Rosacées. Le nétidirostris et le pruni mihi $’attaquent aux fleurs du prunellier. M. le docteur Aubé, dans une de ses lettres, me donne d’intéressants détails sur l’Anthonomus cinctus, qu'il a élevé plusieurs fois en assez grande quantité. Je les reproduis textuellement : « C’est vers le 45 avril, un peu plus tôt, un peu plus tard, qu’il faut » s'occuper de cet insecte; il s’agit de regarder les boutons à fleurs du » poirier, Ceux qui restent noirs et secs, lorsque les autres commencent » à se gonfler et à laisser voir que la végétation suit bien son cours, ren- » ferment presque tous une larve d’Anthonomus, et en les récoltant en » ce moment, un mois et demi environ après, l’insecte parfait sort du » bouton. Seulement il faut être attentif à ne pas les récolter trop tôt. » En outre, il faut se défier des Pinsons, Bouvreuils, etc., qui font à ces » larves une chasse assidue, ce qui les à fait accuser par les jardiniers, » mais bien à tort, de manger les boutons floraux, tandis qu’au contraire » ils débarrassent les arbres de petits ennemis acharnés. J'ai pris en un » seul jour et sur un seul poirier plus de deux cents larves de ce Curcu- » lionite, qui m'ont procuré environ soixante exemplaires de linsecte » parfait. » Les Anthonomus, comme cela à lieu chez les Balaninus, se rencontrent smmtiténitisitu bé, Balaninidæ et Anthonomidæ. 389 la plupart du temps sur les arbustes dont les fleurs ont servi de berceau à leurs larves. J'ai pris moi-même le druparum en grande abondance sur les fleurs du cerisier sauvage et aussi sur le prunier épineux. Le pedicularius est fort commun sur l’orme et sur l'aubépine; le conspersus, d’après M. Rey, se trouverait sur le saule marceau et, d'après M. de Heyden et d’autres ento- mologistes, sur le sorbier. J'ai trouvé le pruni et le nitidirostris sur le prunellier, le Chevrolati sur l’alizier, le varians (var. melanocephalus) sur les sapins, elc. BRADYPBATUS, On ne sait rien sur les premiers états des espèces de ce genre, qui, quoique assez répandues, sont rares partout. D’après l'observation de M. Chevrolat, pendant l'acte de la copulation le du Bradybatus subfasciatus appuie fortement son rostre contre l’écus- son de la 9. PSEUDOMORPHUS mihi. N. G. L'espèce unique que renferme ce genre n’est pas très-répandue dans les collections, bien que son habitat soit assez étendu, el nous ne con- naissons rien sur ses métamorphoses. MM. Bellier de la Chavignerie et Chevrolat l'ont trouvée abondamment en Espagne sur une sorte d'érable à petites feuilles. M. Chevrolat a observé que pendant laccouplement lat- titude de cet insecte rappelle bien plus celle des Bradybatus que celle des Anthonomus, dont il se rapproche davantage cependant par sa forme convexe. Caractères sexuels. Genre BALANINUS, Les différences qui existent d’un sexe à l’autre chez les insectes de ce genre sont nombreuses et quelques-unes sont faciles à saisir, Elles varient, 996 DESBROCHERS DES LOGES. du reste, un peu selon les divisions dans lesquelles les espèces se trouvent groupées. Le rostre est toujours plus long, plus mince chez la @ que chez le 4. celte différence est très-apparente chez le B. Elephas, le B. Reichei, le B. turbatus, le B. nucum, le B, véllosus ; elle l’est moins chez le pellitus, le venosus, le cerasorum ; enfin elle est moins sensible encore chez le B. rubidus et 10 pyrrhoceras. Cet orzane est toujours plus épais, plus pubescent et plus ponctué-strié à la base chez le &, plus visiblement renflé vers l'insertion des antennes. Les antennes sont toujours insérées à la même distance de la base du rostre 4 ; seulement, comme chez les %, la partie inférieure est plus pro- longée ; elles se trouvent situées, par rapport à la longuenr totale, à peu près vers le tiers chez ce dernier sexe et vers la moitié chez le 4. Géné- ralement les articles sont plus courts et plus épais chez le 4. Cette diffé- rence est très-évidente chez le B. turbatus, bien moins chez le B. nucum. Chez la ® les élytres #æecouvrent davantage le pygidium. Ge segment est plus ou moins à découvert et d’une manière plus complète aux espèces de la première division (B: Elephas, venosus, etc.). Tous les Balaninus proprement dits ont le pygidium des 4 recouvert d'une pubescence plus longue, plus dense, formant une sorte de faisceau à l'extrémité et remon- tant assez notablement et subanguleusement sur la partie supérieure ; celui des © est pubescent seulement vers l'extrémité : cette pubescence, lorsqu'elle remonte un peu plus haut, ne formant guère qu’une bordure sur la partie supérieure du segment. Le bord postérieur du cinquième segment abdominal et le rebord infé- rieur du pygidium s'unissent ensemble différemment suivant les sexes et parfois aussi suivant les espèces. Chez le B. Elephas d\, par exemple, le bord du cinquième anneau ventral est échancré en arc et le rebord inférieur Au pygidium présente une échancrure en sens inverse. Ils forment ensemble, de cette manière, quand les deux segments sont un peu écartés, une ouverture transversale subelliptique. Chez le B. Elephas & IC cinquième segment est un peu relevé et sub- arrondi au sommet; le rebord postérieur est entaillé dans son milieu en angle bien marqué, formant ainsi entre eux, quand les deux anneaux sont disjoints, un orifice très-large. Chez les Balanobius, surtout ?, les deux segments s'unissent plus tron- quément ensemble (si je puis n’exprimer ainsi). Enfin, une fossetle plus ou moins marquée existe à lexhrémité du cin- Balaninidæ et Anthonomidæ. 997 quième segment des Balaninus de la première division. Tantôt ce caractère est commun aux deux sexes, et, dans ce cas, paraît moins prononcé chez la © ; tantôt il n’est apparent que chez le 4. Cette impression se retrouve dans la deuxième division (Balanobius) et elle est même plus profonde, en occupant la majeure partie de la longueur du segment. Là ce caractère paraît propre aux &'; cependant le B. crux fait exception. La fossette chez cet insecte est très-visible dans les deux sexes. Les espèces de ce groupe, bien qu'ayant le pygidium plus couvert par les élytres, l'ont cependant notablement plus découvert chez le 4 que chez l’autre sexe. Le B. ochrea- tus d la presque vertical, comme certains Anthonomus &. Le & de ce Balaninus et le du brassicæ ont, en outre, une fosselte oblongue bien accusée sur le pygidium, fossette qui se réduit chez la @ à une simple impression. Les & ont toujours le premier segment abdominal et souvent une por- tion du métasternum plus ou moins déprimés ou même encavés; les ® ont ces mêmes parties plus ou moins convexes, ainsi que les segments abdominaux postérieurs. Contrairement à ce qui a lieu dans d’autres groupes de Curculionites, les cuisses des deux sexes sont exactement dentées de même. Les tibias seuls m'ont semblé légèrement plus coudés à leur base (7). ANTHONOMUS. Les caractères sexuels des Anthonomus sont moins nombreux et plus constants d’une espèce à l’autre. Le a le rostre plus court, plus épais, plus strié-ponetué, plus terne généralement; mais ces différences sont loin d’être aussi marquées que pour les Balaninus. Les antennes se trouvent aussi, et tout naturelle- ment, insérées plus ou moins près de l'extrémité du rostre, selon le plus ou moins de prolongement de cette partie. La différence principale consiste dans la jonction du cinquième segment abdominal avec le pygidium. Chez le 4, dans la majeure partie des espèces, le cinquième segment est largement échancré, laissant ainsi à découvert en dessous le pygidium qui, lui-même, présente dans son milieu une échancrure à bord lisse for- want parfois une sorte de bourrelet, et dirigée en sens opposé (Anth. ulini, cinclus, elc.). h° Série, TOME VIIL. 22 838 DESBROCHERS DES LOGES. Chez la & le cinquième segment est le plus souvent tronqué sur toute sa largeur ou peu profondément sinué dans son milieu externe. Le petit groupe qui renferme les Anthonomus varians, pubescens, pyre- næus, etc., offre une particularité remarquable, dont il n’a pas été fait mention dans les auteurs. Le pygidium du & est traversé longitudinale- ment par un sillon profond. Chez la © ce sillon est réduit à une simple fossette. De plus, les tibias postérieurs du g' sont arqués vers leur base. Les élytres recouvrent plus complétement l'abdomen des ©, Lorsque linsecte est mort, le pénis est souvent saillant au dehors. BRADYBATUS, Le rostre chez les insectes de ce genre diffère sensiblement d’un sexe à l’autre. Il est toujours plus court, plus épais, rugueux et strié chez le &, généralement lisse et cylindrique chez la @. Le Creutzeri seul fait excep- tion à cette règle. Chez la femelle de cette espèce, le rostre, rugueux comme celui du &, n’est luisant que tout à fait à l'extrémité, qui est visi- blement atténuée. Les différences tirées de la forme du dernier segment abdominal et du pygidium, de la position des antennes, etc., sont analogues à celles qui existent dans le genre Anthonomus. Le rebord inférieur du pygidium & qui, comme chez les Balaninus et les Anthonomus, semble à première vue former un petit segment anal supplémentaire, m'a paru constamment séparé du bord du cinquième segment par une ouverture plus étroite, moins profonde que chez les insectes de ces deux premiers genres. PSEUDOMORPHUS. La seule espèce connue de ce genre a, comme le Bradybatus Creutzeri, le rostre rugueux et terne dans les deux sexes. Cependant chez la Q il est un peu luisant dans sa deuxième moitié. Il est en outre atténué peu à peu et presque insensiblement vers l'extrémité. Ci [9H © Balaninidæ el Anthonomida, Genre BBA ANNE S. Quelques mots seulement sur la méthode que j'ai suivie pour le grou- pement des espèces. Le B. Elephas ouvre la marche et forme, avec le B. Mastodon et le propinquus mihi, une série à part. Viennent ensuite le pellitus (1), à rostre mince, peu épaissi à la base et à antennes également très-ténues, très-allongées ; le sericeus, qui à la plus grande analogie de formes avec cette espèce ; puis le Reichei, Lrès-voisin des deux précédents par la forme générale, celle des antennes et des dents des cuisses, mais commençant une série à rostre sensiblement épaissi à la base; avec le venosus, qui le suit, commence un groupe d'espèces à dents des cuisses non triangulaires et se termine en même temps celui des Balaninus à corps plus ou moins convexe. Le /urbatlus ouvre la série des espèces plus ou moins déprimées sur le dos; le nucwm, Lrès-voisin du précédent, conduit assez naturellement au véllosus (2), qui a avec lui quelque analogie pour (4) C’est à tort que M. Jekel, dans son Essai d’une classification des Balaninus, à placé cet insecte à côté de l’Elephas, dans le groupe des espèces à élytres non cor- diformes. (2) Le vwillosus, que M. Jekel adjoint aux cerasorum et rubidus, dans un mème petit groupe, en doit être isolé, à mon avis, en principe, à cause de la forme de son rostre, et former, à lui seul, une coupe à part, aussi éloignée des Balaninis à forte dent aux cuisses que de ceux dont le rostre est presque d’égale longueur et subçylindrique. Nous avons donc ainsi, en suivant les coupes méthodiques que j'ai indiquées : Elephas. 1° propinquus. Mastodon. pellitus. 29 sericeus. Reichei. 30 | venosus. 40 turbatus. nucum. 50 | vwillosus. 60 | cerasorum. 70 | rubidus. 340 DESBROCHERS DES LOGES. la forme du rostre. Avec cette espèce commencent les Balaninus à cuisses faiblement dentées; puis vient le cerasorum à cuisses également dentées et à côté duquel se range le rubidus, SU très-voisine et dont les cuisses sont inermes. Les espèces qui suivent appartiennent à la deuxième division de Schônherr. J'ai cru devoir placer en première ligne le B. crux qui, par sa forme large, s’unit assez bien au rubidus, puis le B. ochreatus, à élytres également tachées, et enfin le brassicæ, le pyrrhoceras et le Tro- glodytes, espèces sans taches sur les élytres et ayant entre elles les plus grands rapports. Caractères du genre. Voici les caractères attribués au genre Balaninus par Schônherr : « Antennæ longæ, graciles; funiculo 7-articulato : articulis basalibus longiusculis, reliquis successive brevioribus, aut omnibus subobconicis, aut exterioribus nodosis ; clava aut oblonga, acutiuscula, aut ovata. » Rostrum longissimum, filiforme, maxime tenue, arcuatum. Oculi rotundati, depressi, magni. » Thorax oblongus, subconicus, basi leviter bisinuatus, lateribus pos- tice rotundatus. = = Scutellum rotundatum, elevatum. = = » Elytra simul sumpta subcordata, basi introrsum conjunctim leviter emarginata, humeris subrotundatis; posterius valde angustata, apice sin- gulatim rotundata. » Pedes longiusculi; femora sublus sæpissime dentata; tibiæ rectæ, apice truncalæ, anteriores unco minutissimo armatæ. » Observ. Corpus sæpissime breviter ovalum, squamosum alatum; aut mediæ aut minusculæ magnitudinis. » Balaninus Germar, Mag., IV, p. 291. — Sch., Curcul. äisp. Meth., p. 238, n° 137. — Latreille, Règne animal, p. 394.—Stephens, Brit. Ent... IV, p. Le n° 299. — Lacordaire, Gencra, VI, p. 574. — Jacq. Duval, Gen., IV, p. 45. Rhynchænus Fabricius, Olivier, Gyllenhal; Curculio Linné, etc. Balaninidæ et Anthonomide. 91 J'ajouterai à celte diagnose les développements suivants : Corps presque en losange, revèlu d’une pubeseence plus ou moins squa- miforme, au moins dans les parties inféricures, plus dense d'ordinaire et plus compacte sous les bords latéraux du prothorax, ponctué en entier plus ou moins densément, Antennes généralement plus longues que la tête et le rostre, coudées, composées de douze articles diminuant ordinairement de longueur à partir du deuxième; scape très-mince, brusquement renflé en crosse au sommet ; massue visiblement articulée, tantôt oblongue et acuminée aux deux bouts, tantôt aiguë au sommet et arrondie à la base, tantôt enfin en ovale plus ou moins raccourci, à articles plus ou moins serrés, plus ou moins déliés, Rostre très-variable de forme, de longueur et de courbure chez les individus d’une même espèce (parfois, chez le B. turbatus, le villosus et le B. cerasorum il est replié en dessous de manière à former les deux tiers d'un cercle complet), toujours plus ou moins épaissi à la base, plus ou moins renflé vers l'insertion des antennes et le plus souvent cylindrique après ce point jusqu’à l'extrémité, strié latéralement. La tête, arrondie et convexe, présente le plus souvent sur le front une petite fossette linéaire où prend naissance une carène peu saillante qui se prolonge sur le rostre. Yeux très-grands, déprimés, ovales, transversaux, un tant soit peu tron- qués à leur partie interne, toujours séparés par un espace moindre que le diamètre de lun d'eux. Le prothorax subit, chez les individus d’une même espèce, des modifi- cations de formes assez sensibles. Il est plus ou moins fortement et brus- quement rétréci én avant, plus ou mains arrondi latéralement, plus ou moins allongé, mais toujours plus large que long, plus où moins fortement bisinué à la base, avec un lobe médian parfois bien marqué, d'autres fois presque nul. Écusson élevé, subarrondi, paraissant plus allongé qu'il ne l’est réelle- ment par l'effet du duvet serré qui le recouvre et le dépasse un peu. Élytres subéchancrées à leur base, à épaules plus ou moins anguleuses, élevées ou tombantes, variables de forme, tantôt plus, tantôt moins allon- gées, tantôt plus sensiblement (arcuément où subrectilinéairement) rétré- cies de la base au sommet, oblongues, cordiformes ou triangulaires, recouvrant à peine le pygidium dans les espèces de la première division (Balaninus proprements dits), le couvrant presque complétement chez celles de la deuxième division, au moins chez la ®; à suture plus ou moins cristée inférieurement chez la plupart, celte crète en grande partie formée par des poils qui convergent en se redressant vers cet endroit. 342 DESBROCHERS DES LOGES. Les hanches antérieures laissent au prosternum en avant un espace libre très-grand. Pygidium à peu près glabre ou parsemé de poils extrêmement courts dans sa partie antéro-supérieure et revêlu inférieurement, sur une étendue . variable, de soies ou de longs poils. Chez le {urbatus et quelques autres espèces, quand il est entièrement mis à nu, on découvre de chaque côté, à sa partie antérieure, deux sortes de plaques jaunâtres formées par un duvet soyeux compacte extrêmement court, subarrondies, entre lesquelles on aperçoit un espace brillant affectant ordinairement la forme d’une sorte de losange. Lé rebord inférieur de ce segment, emboîté sous le bord du dernier segment de l'abdomen, fait l'effet au premier abord d’un segment supplémentaire, beaucoup plus apparent chez le &. Pieds forts, assez allongés, surtout les antérieurs; hanches antérieures contiguës, les intermédiaires non réunies, les postérieures encore plus écartées entre elles. Cuisses très-claviformes, plus ou moins échancrées à l'extrémité de leur côté interne, avec une dent plus ou moins marquée, ne manquant complétement que chez une seule espèce (rubidus). Tibias toujours plus minces à leur base, où ils sont d'ordinaire un peu coudés. Les postérieurs sont toujours plus ou moins sinueux sur leurs tranches, parfois un peu contournés en S. Les antérieurs sont plus allongés, plus déprimés et élargis au sommet, qui est tronqué et forme de chaque côté une dent saillante plus prononcée au bord interne. On remarque à l’ex- trémité de tous les tibias un petit ongle plus visible aux antérieurs. Tarses égalant en longueur plus de la moilié et souvent les deux tiers des tibias, les deux premiers articles dilatés en triangle allongé, le troi- sième cordiforme, entaillé largement au milieu d’un bout à l’autre, for- mant conséquemment deux lobes très-détachés, comme cela a lieu chez certaines espèces du sous-genre Lachnæa, le dernier article linéaire se terminant par deux ongles recourbés assez grands, visiblement bifides chez les espèces de Ja première division, suivant la juste observation de M. Jekel (Tentamenta Entomolog. Journ. of Entom., 1864, p. 265, en note), brièvement dentés à la base et non simples chez les autres. Endex specierum. 1° Divisto (Balaninus proprement dits). Antennarum articuli tenues ma gis elongati, clava elongata oblonga, apice acuminata: pygidium apertum. 1. Elytra oblongo-elongata. Balaninidæ et Anthonomide. A, Antennarum articuli tenuissimi; prothorax antice valde CORRE A ds RE nsc. 2 Ælephns A, Antennarum arliculi breviores; prothorax antice vix CONBIRMEUS (1). ........,,..,. nur 02 DTODIRQUUS. I. Elytra plus minusve cordata A. Dens femorum posticorum maximus subtriangularis. B. Rostrum basi parum incrassatum, C. Elytra pilis squamiformibus griseis vel ferrugineis maculatim adspersa, .................. 4. pellitus C’. Elytra pube brunnea subsericea vestita immacu- A nc ae Sa à oil SO Se ET . 5. sericeus. B’. Rostrum basi valde incrassatum........ 0 6-«Reïchet. A’. Femorum dens posticorum magnus unciformis. B. Elytra convexa apice evidenter singulatim rotundata. 7. gländium. B’. Elytra subplaniuscula, apice subtruncata. C. Antennæ simpliciter pubescentes funiculi articulis ultimis subelongatis. ................ 8. tesselatus. C’. Antennæ pilosissimæ funiculi articulis ultimis no- ° MoniB. diva ss Hé dloar et Ji ss .... 9. nucum A”. Femorum dens posticorum minimus spiniformis. B. Corpus niger cinereo vel flavido fasciatus aut varie- EEE PANNE SRE RE .... 10. villosus. 313 9e B’. Corpus ferrugineus, luteo-variegatus.,.... 41, cerasorum. 10. =) ’ D A”. Dens femorum posticorum nullus........... 12, rubidus. 11. 9* Divisio (S.-G. Balanobius Jek.). Antennarum articuli breviores, ultimi transversi, clava ovata brevior. Pygidium ab elytris magis tectum, I. Elytra ochraceo vel albido notata. A. Elytra albido-cruciata.................... 149,7 48. CARPE: (1) Vide etiam B. Mastodon Jek. mihi invisum. ol! DESBROCHERS DES LOGES. A". Elytrorum sutura antice luteo squamosa..... 14. ochraceus. 13. IT. Elytra immaculata. A. Elytra interstitiis planis, latis, apice minus attenuata, antenne. brunnee.. 0 CRE OP bnassiCæ. UT. A’, Elytra interstitiis minus planis, vel subconvexis, angus- tioribus, apice magis attenuata, antennæ testaceæ. B. Prothorax sat erebre valde minus profunde punctatus. 16. pyrrhoceras. 15. B’. Prothorax punctis maximis profundissimis insculptus. 17. Troglodytes. 16. 1e HbBivision. 4, BALANINUS ELEPHAS GYIL in Sch., IT, p. 378, n° 5. — Rhynchænus nucum, Var. Oliv., Ent., V, 83, p. 215, n° 509, tab. 5, fig. 47, b. Oblongo elongatus, ferrugineo-brunneus ; rostro, antennis pedibusque ferrugineis, dense grisco vel ferrugineo sat anguste squamosus ; antennis tenuissimis, longissimis, arliculis valde elongatis, clava fusiformi; rostro tenui; elongatissimo ®, multo minus elongato &, basi parum incrassalo ; prothorace lateribus parum ampliato, inunaculalo, apice valde constricta ibique transversim depresso ; elytris oblongis «a basi ad apicem curvalim attenuatis, apice singulatim rotundatis; striis tenuibus ; femoribus dente valido subunciforme armatis, tibiis fere rectis sublinearibus. Long. 4 12 mill. circiter, ® 43-15 mill. (cum rostro); lat. hum, fere 4 mill Oblong, très-allongé, d’un ferrugineux foncé, avec le rostre, les antennes et les pattes plus clairs, entièrement recouvert d’une pubescence assez courte, subsquamiforme, d’un jaune grisàtre ou d’un gris cendré, quelquefois mélangée de ces deux nuances. Feux grands. Téte très-arrondie, ayant sur le front une sorte de fossette ou espace linéaire dénudé donnant naissance à une carène longitudinale bien marquée, prolongée sur le tiers du rostre (@). Rostre extrêmement long, presque lisse et brillant (9); ponctué et strié latéralement à la base, bien plus court (4), médiocre- Balaninidæ et Anthonomide. 345 ment épaissi dans leur premier quart, plus ou moins courbé et seu- lement dans le dernier tiers. Antennes lrès-grèles (surtout @); articles très-allongés ; massue assez longue, acuminée aux deux bouts, revètue d’un duvet blanchâtre et soyeux bien moins abondant sur les autres articles. Prothorax presque droit sur les côtés, un peu élargi cependant d’arrière en avant jusqu'aux deux tiers, puis arrondi à cet endroit et rétréci ensuite brusquement avant le sommet, où il est étranglé et déprimé transversalement de manière à faire paraître le bord antérieur un peu relevé ; base bisinuée ; sans taches formées par des poils. Écusson petit, assez étroit, entièrement caché par une épaisse pubescence. Élytres plus larges que la base du prothorax, convexes, allongées, à épaules élevées, à angle un peu arrondi, à calus saillant ; oblongues, sensiblement rétré- cies à l'extrémité. Intervalles très-plans, larges; stries fines, avec une série de poils squamiformes assez écartés au fond. Cuisses postérieures échancrées, à angle droit dans leur quart postérieur interne, armées d’une forte dent plus ou moins aiguë dirigée un peu obliquement en arrière. Cuisses des autres paires à dent moins marquée. Tous les {ibias presque droits, assez étroits, un peu dilatés en dedans à l'extrémité, sans rétrécissement ni coude sensible à leur base; les antérieurs un peu épaissis sur leur tranche interne après la base, puis rétrécis légèrement et subanguleusement dilatés en dedans. Tarses égalant presque les deux tiers de la longueur des tibias. Europe, surtout méridonale. Autriche, Francfort (coll. de Heyden); Turquie; France méridionale : Loudun, Perpignan (coli. Reiche et de Marseul), Montpellier, Nîmes, Béziers (coll. Javet), Tours (coll. Chevrolat), Hyères (coll. de Bonvouloir), Corse (coll. H. Deyrolle), etc., etc. 2. BALANINUS PROPINQUUS © Desbrochers des Loges. Oblongo-elongatus, ferrugineus, grisco-squamosus : antennis minus tenui- bus, minus elongatis, articulis funiculi apice magis incrassutis, clava poslice brevius allenuata; rostro crassiore, multo minus elongato, post medium curvalo; prothorace lateribus subrecto, apice parum altenuato, viæ constriclo, haud depresso; elytris latcribus fere parallelis mostice parum atlenualis ; striis fere obsoletis; femoribus anticis et posticis dente mnediocrê parum aculo, intermediis, obsolelo, armatis; pedibus minus clongalis. Long. cum rostro 43 mill. (long. rostri 5 mill.): lat. 3 2/3 mill. 36 DESBROCHERS DES LOGES. Oblong-allongé, entièrement d’un ferrugineux clair avec les yeux noirs, l'extrémité des cuisses et des ongles noirâtre, recouvert d’une pubescence squamiforme d’un gris jaunâtre, courte, médiocrement dense. Feux légère- ment avancés sur le front, séparés dans leur milieu par un espace un péu plus large que chez le B. Elephas ® avec une strie fine au milieu. Rostre à peine plus long que la tête et le prothorax réunis, moins fin que chez le B. Elcphas ®, un peu plus épais et plus pubescent à sa base, sans stries longitudinales, arqué en dessous dès son milieu. Antennes minces, bien que visiblement moins ténues et moins allongées que dans la & du précédent, analogues à celles du B. Elephas &, à articles plus visiblement épaissis au sommet et surtout à massue plus brièvement fusiforme, plus brusquement renflée en arrière. Prothorax un peu moins long que large, non visiblement arrondi latéralement, non rétréci à la base, droit jus- qu'au milieu, peu fortement rétréci et sans étranglement ni dépression visible en avant. Écusson élevé, subarrondi. Élytres oblongues, deux fois aussi longues que le prothorax, sans convexité plus sensible en arrière, subparallèles dans leur première moitié, subarcuément et peu sensible- ment rétrécies à partir de cet endroit; angle sutural petit; stries très- fines, presque superficielles, les externes paraissant même obsolètes. Pattes visiblement moins longues que chez le B. Elephas, à dents des cuisses bien moins saillantes et plus obtuses, les intermédiaires presque nulles, celle des postérieures dirigée un peu en arrière, Abdomen convexe. Une seule © de Constantinople, faisant partie de ma collection. Cette espèce est très-voisine du B. Elephas &. Elle en diffère par les caractères suivants : yeux moins rapprochés, rostre plus long, très-cylin- drique, non creusé de sillons à la base, très-lisse après le premier tiers ; massue des antennes plus large, moins atténuée aux deux bouts, plus distinctement articulée, le prothorax sans étranglement ni dépression anté- rieure, les élytres moins obliquement et moins sensiblement atténuées en arrière, à stries superficielles formées de points peu visibles, tandis qu'elles sont bien marquées dans toute leur étendue, quoique fines, chez le Bulaninus Elephas. Le pygidium est un peu plus pubescent. 3, BALANINUS Masropon Jekel, Tentam. Entom. (Journal of Entomol.), 1861, p. 268. Oblongo-ellipticus, rufo-piceus, supra dense flavo-subochraceo, subtus albescenti squamosus ; rostro longissimo, antennisque longis, parum tenui- Balaninidæ et Anthonomideæ. 917 bus, rufis, thorace subtransverso, antice haud constricto, confertim punc- talo ruguloso ; elytris tenuiter confertimque punctato-strialis, interstitiis transversim rugulosis ; femoribus acute dentatis. Long. corp. (rostro excluso) 9-10 mill., rostri ? 9-10 mill., 4 7-8 mill.; lat. hum. 3 4/5-4 mill, Patria : Hispania. Mus. D. Bowring et Jekel. Très-voisin du B. Elephas, mais beaucoup plus grand, plus court, rela- tivement plus large et plus robuste et très-différent d’un sexe à l’autre. Tête de forme plus conique et moins convexe, marquée entre les deux veux d’un sillon obsolète, ponctuée plus profondément. Antennes compara- tivement moins grêles, sans être pour cela plus courtes; articles du funi- cule un peu plus sensiblement renflés en massue à leur sommet, le premier de moitié plus iong que le deuxième. Rostre conformé comme chez le B. Elephas, allongé comme chez cette espèce, mais notablement plus épais, un peu moins brusquement recourbé tout à fait à l'extré- mité, plus ponctué à la base dans l’un et l’autre sexe, à carène de la base plus saillante, surtout chez le G', d'un roux foncé, avec une fine ponctuation au sommet. Prothoraæ plus large, subtransversal, bien moins rétréci et étranglé au sommet, sans dépression transversale, moins rétréci également à la base, ce qui rend les côtés moins arrondis, encore plus den- sément squameux, convexe, plus profondément et plus densément rugneux et granulé. Écusson ovale, assez élevé. Élytres offrant, prises ensemble, une échancrure moins marquée, plus sensiblement rétrécies de la base au sommet, plus coniques (se rapprochant davantage pour la forme de celles du B. pellitus, bien que plus allongées), moins planes antérieurement sur leur disque, moins élevées ensuite dans leur milieu, à stries plus pro- fondes, crénelées-poncluées, avec les intervalles couverts de rugosités transversales plus apparentes; pubescence des parties supérieures plus dense, formée de poils plus squamiformes, d'un jaune flave plus foncé, celle du dessous moins squamiforme, de couleur plus claire. Pattes d'un roux de poix, densément recouvertes de squamules grisàtres. (Ex Jekel, loc. cit.) M. Jekel n’a pu malheureusement me communiquer cette espèce, qui ne fait plus partie de sa collection. A en juger par la description, elle doit être extrêmement voisine du B. Elephas, dont elle différerait surtout par la taille plus grande, les antennes ét le rostre plus épais, la squamo- sité plus dense, le prothorax plus transversal, bien moins rétréci au sommet, 048 DESBROCHERS DES LOGES. h. BALANINUS PELLITUS Bohm, in. Sch., t. VII, p. 278, n° 8. Balaninus hispanus Dej., Catal,, p. 804. Oblongo-ovatus, niger, flavescente vel cinereo squamosus ; rostro, antennis pedibusque ferrugineis ; rostro tenui, elongato, parum arcuato, basi parum tncrassalo, parum punclato; prothorace lateribus plus minusve ampliato, anlice valde altenuato constrictoque, pallide trimaculato ; elytris subcor- datlis, convexis apice singulalim rotundatis, femoribus dente magno sub- lriangulari armalis; tibiis posticis leviter bigeniculatim sinuatis. Long. G' 11 mill., © 12-143 mill. cire.; lat. hum. 8 1/2 mill. Corps noir, entièrement recouvert de poils squamiformes de couleur très-variable, formant ordinairement des taches sur les élytres. Front finement sillonné. Rostre allongé, surtout chez la ®, mince, d’un rouge jaunâtre clair, brun au bout, assez courbé à l'extrémité, un peu plus épais el pubescent à la base, finement caréné au milieu, strié latéralement, plus ou moins ponctué dans sa première moitié, lisse, à peine pointillé dans le reste de son étendue; rostre 4 d’un tiers environ plus court, plus ponctué. Antennes rougeâtres, peu densément recouvertes d’une pubes- cence blanchàtre soyeuse, plus épaisse sur la massue, avec d'assez longs cils à l'extrémité des articles du funicule ; massue allongée, acuminée aux äeux bouts, à articles assez rapprochés. Prothoraæ plus où moins arrondi latéralement, subtransversal, rétréci et étranglé vers le sommet, avec une dépression transversale ; base bisinuée; bord antérieur subtronqué ; deux taches latérales plus claires et une petite crête étroite au milieu, formée en grande partie par les poils relevés. Élytres de forme assez variable, tantôt triangulaires, tantôt cordiformes, à côtés plus courbes, à sommet plus où moins atlénué; échancrées à la base, prises ensemble, convexes sur le dos, saillantes aux épaules, qui sont élevées, émoussées à l’angle, à calus sailiant ; suture un peu relevée en arrière; stries fines, en partie voilées par la pubescence des intervalles, avec une série de poils squami- formes assez écartés dans le fond. Cuisses postérieures profondément entaillées à angle droit, à dent très-large subtrianglaire, non recourbée en crochet inférieurement, à côtés presque droits, l’externe très-légèrement sinuée avant la pointe extrème, égale au moins en longueur à l’épais- seur du reste de la cuisse en cel endroit; dent des autres paires un peu Balaninidæ et Anthonomidæ. 849 moins grande, mais droite latéralement. Tébias postérieurs visiblement, bien que faiblement, contournés en S ; ceux des autres paires pius droits. Le &, outre le caractère tiré du pygidium, se distingue aisément de la © par son rostre plus épais, plus court, plus ponctué et pubescent à la base, l'insertion des antennes, etc, Cette espèce est facile à distinguer du B. venosus, avec lequel elle est constamment confondue, par la forme des dents des pattes, celle 4u rostre et des antennes. Je dois à l’extrème obligeance de M. le docteur Aubé la communication du type mème qui a servi à la descriplion de l’auteur. Cet exemplaire est un peu immalure, ce qui l’a rendu plus allongé, à pubescence plus pâle, moins squamiforme, plus touffue ; d’où, sans doute, le nom de pellitus. Le pellitus se rapproche beaucoup plus du venosus que du B. Elephas, avec lequel l’auteur suédois le compare Toute l’Europe. Aussi répandu que le venosus, mais moins commun. Erlangen, Francfort, Autriche (coll. de Heyden); Schaffouse (coll. Stierlin); Touraine, Vernon, Lille, Espagne (coll. Reiche); Melun, Genève, Fon- tainebleau (coll. Chevrolat); Apt, Marseille (coll. Abeille de Perrin); Allier (ma collection), etc. 5. BALANINUS SERICEUS $ Desbrochers des Loges. Oblongo-ovalus, paululum latior, niger, æqualiler obscure-castanco lomentosus ; sublus, pedibus partim, thoraceque basi et apice anguste dilutius ; rostro antennisque tenuibus, prothorace concolori, lateribus am- pliato, antice constricto, villa laterali vix perspicua dilutiori, strêis lenuibus, pilès serie squameis nullis, apice singulatèm rotundatis ; femo- ribus omnibus dente valido, posticis triangulari, armatis. Long. ® 11-13 mill.; lat. hum. 3 1/2-3 2/3 mill. Ovale-oblong, un peu plus large et plus convexe que le précédent, dont il est oisin pour la forme générale, mais bien distinct; noir, recouvert en dessus d’une pubescence non squamiforme d'un marron foncé, assez villeuse, ayant une sorte de reflet soyeux mat, laissant apercevoir un peu la couleur des téguments; dessous d'un ferrugineux fauve beaucoup plus clair, ainsi qu'une partie des pattes, l'écusson, une étroite et vague bor- 380 DESBROCHERS DES LOGES. dure aux bords antérieur et postérieur du prothorax et une faible tache à peine visible de chaque côté à la base de ce segment. Rostre et antennes d’un ferrugineux assez clair, conformés comme chez le pellitus. Pro- thorax un peu plus court, un peu plus large que chez cette espèce, un peu moins brusquement rétréci en avant, ce qui le fait paraître plus transversal. Pubescence formant dans son milieu une petite crête longitu- dinale concolore. Élytres analogues à celles du pellitus, à angles humé- raux un peu moins émoussés, cristées dans leurs deux tiers inférieurs, sans taches, à stries fines, peu profondes, sans série de poils squami- formes au fond. Dent des cuisses à peu près comme celles du pellitus. Palites conformées de même. Getle espèce paraît fort rare. Je n’en ai eu entre les mains que deux exemplaires @ : l’un communiqué par M. Papin, qui l'avait recueilli à Arcachon sur une colline plantée de sapins, l’autre pris par moi-même, en mai, à Ganpat, sur cette même espèce d'arbre. Je crois en avoir aperçu un troisième dans la collection de M. Chevrolat. Le B, sericeus se distinguera facilement du pellitus par sa coloration particulière, sa pubescence d’un soyeux mat, non squamiforme, et par les stries de ses élytres. 6. BALANINUS REICHEI Desbrochers des Loges. Oblongo-ovatus, niger, pilis omnino squamiformibus brunnco-ochraceo- que parlim variegatis, conspersus ; rostro elongato, præsertim in femina, basi maxime incrassato rugoso strialoque ; antennis tenuibus, clava elon- galissima arliculis separatis ; thorace lateribus ampliato late denseque basi ulrinque, et elytrorum basi anguste, pallide squameis, apice singulatim rotundatis ; femoribus dente valido subtriangulari armatis, tibiis posticis bigeniculatim leviter sinuatis. Long. & 11-13 1/2 mill., £ 43-15 mill.; lat. hum. 3 1/2-4 mill. Ovale-oblong, assez large, noir, revètu entièrement de squamules plus larges que chez les autres espèces, d’un fauve plus ou moins foncé, entre- mêlé par places sur les élytres de ferrugineux jaunâtre. Tête avec une petite fossette linéaire sur le front. Feux assez rapprochés, l’espace com- pris entre eux bien moins large que la base même du rostre, Rostre très- Balaäninidæ et Anthonomidæ. 201 allongé, surtout ®, très-fortement épaissi à la base, qui est assez gros- sièrement sillonnée, carénée et ponctuée, avec une carène plus saillante à la partie supérieure, renflé à l'insertion des antennes, courhé vers sa deuxième moitié. Ghez le & le rostre est rétréci peu à peu dans son pre- mier tiers; chez la $ ce rétrécissement est brusque et a lieu vers le pre- mier quart, qui est très-rugueux. Le reste est à peu près lisse et brillant. Antennes minces, à massue très-làche, très-allongée. Prothorax de forme un peu variable, analogue à celui du B. pellitus, mais un peu plus étranglé en avant ; dessous du segment entièrement recouvert de poils squami- formes larges et déprimés; de couleur plus claire, cette squamosité remon- tant sur les bords latéraux et formant de chaque côté une large plaque un peu arquée intérieurement, rétrécie en avant. Pubescence du milieu du disque se redressant pour y former une sorte de crête peu saillante, Écusson petit, squameux. Élytres conformées comme chez le pellitus, avec quelques petites taches squamiformes plus claires, analogues à celles du prothorax, surtout vers la base. Stries bien distinctes, indiquées en outre par une série de squamules peu nombreuses. Pattes assez allongées, sur- tout les antérieures. Toutes les cuisses armées d’une très-forte dent, celle des postérieures subtriangulaire, souvent crénelée sur sa tranche postéro- externe et à l'extrémité de laquelle prend naissance ordinairement une autre petite dent aiguë dirigée en arrière; échancrure des cuisses large et profonde, à angle droit. Tous les tibias élargis intérieurement après le premier tiers, les postérieurs légèrement contournés en S, les autres presque droits, peu sensiblement sinueux. Dessous entièrement recouvert d'une pubescence squamiforme de couleur uniforme plus claire, plus linéaire vers les parties abdominales. Le rostre © est beaucoup plus allongé que le rostre 4. J'ai vu une quinzaine d'exemplaires de cette espèce. Je l'ai dédiée à M. Reiche, dont tous les entomologistes apprécient les nombreux travaux. Elle paraît assez répandue dans certaines parties du sud de l'Europe et même en Asie. Turquie (coll. Reiche, Kraatz, de Heyden, Stierlin, Mar- quet); Smyrne (coll. Javet); Crimée (ma collection); Sicile. L’exemplaire $ de la collection de M. Reiche est plus allongé, a les épaules plus effacées, les élytres conséquemment moins cordiformes, le prothorax moins brusquement rétréci en avant, le rostre un peu moins épais à la base. Je ne puis le considérer cependant que comme un exem- plaire un peu modifié de la même espèce. Le Reichei se distingue au premier coup d'œil à sa squamosité plus large et à la disposition de ses taches, à la forme du rostre bien plus 92 DESBROCHERS DES LOGES. épaissi à la base et beaucoup plus long chez la £ que chez le 4, enfin à la forme de la massue des antennes, dont les articles sont très-déliés. Le cinquième article est presque toujours un peu plus long que le précé- dent. La forme des dents des cuisses ne permet pas qu’on le confonde avec le B. glandium, qui a le rostre épaissi à la base. 7. BALANINUS GLANDIUM Marsham, Ent. Brit., t. 1, 284 (1802) (Curculio), — Balaninus venosus Germar, Magas., IV, 294 (1821). — Balaninus glandium Steph. Brit. Ent., IV, p. 69, 2. — Balaninus ferrugineus De)j., Cat., p. 904. Oblongo-ovatus, convexus, niger, antennis, rostro pedibusque plus minusve ferrugineis, dense squamosus, ferrugineo aut griseo brunneoque variegalus ; rostro modice elongato, modice curvato, basi cvidenter cras- siore, pubescente, striato punctatoque ; antennis minus elongalis, clava fusi- forma ; thorace subtransverso, lateribus « basi ad medium fere oblique reclis, dein subilo attenuatis, trinotato, in medio carinato ; elylris sub- cordatis, humeris elevatis, sulura postice cristala; femoribus dente unci- formi instructis, tibiis posticis parum bisinuatis. Long. 4 6 1/2-10 mill., $ 8-12 mill.; lat. hum. 2 1/2-4 mill. Ovale-oblong, noir, entièrement recouvert d’une pubescence squami- forme épaisse, variant du ferrugineux foncé au cendré blanchâtre, presque toujours mélangée sur les élytres de taches plus foncées. Téte à fossette linéaire peu distincte. Feux anguleusement rapprochés en arrière sur le front. Rostre d'un rouge brunâtre, plus clair dans sa deuxième moitié, rembruni au sommet, assez court, peu courbé, hisinueusement épaissi à la base, qui est recouverte de courtes squamules sur un peu plus du tiers de la longueur, marqué au milieu de la ponctuation de plusieurs stries plus ou moins irrégulières, presque lisse et brillant dans le dernier tiers, G, dans la deuxième moitié, $. Le rostre du est plus court, bien plus épais dans toute son étendue, plus renflé à la hauteur des antennes. Antennes rougeàtres, à pubescence blanchâtre, soyeuse, médiocrement abondante, avec quelques poils plus raides à l'extrémité des articles du funicule ; massue ovale oblongue, médiocrement allongée , subacuminée aux deux bouts, à articles serrés. Prothorax un peu plus large que long, presque droit latéralement, un peu oblique de la base au milieu, suban- Balaninidæ et Anthonomidæ. 353 guleusement arrondi latéralement, fortement et brusquement rétréci après le deuxième tiers, le plus souvent sans étranglement proprement dit, mar- qué d’une crête saillante formée en grande partie par des poils relevés de couleur plus claire; outre cette ligne étroite, une autre tache de chaque côté, souvent peu apparente et s'étendant plus ou moins et sub- arcuément de la base en avant, tronquée au sommet, à peine bisinueuse à la base. Écusson suballongé, peu visiblement sillonné longiludinalement. Élytres cordiformes ou subtriangulaires, sensiblement atténuées vers l’ex- trémité, convexes, notablement plus larges (d’un tiers environ) que la base du prothorax; épaules élevées, à angles marqués mais arrondis, calus très-saillant, côtés curvilinéaires ou presque droits de la base au sommet, extrémités séparément arrondies, suture relevée en une crête bien mar- quée dans son premier tiers inférieur ; stries fines, avec une série de poils espacés au fond; intervalles peu convexes, quatre fois plus larges que les stries ; taches formant une bande plus ou moins distincte aux deux tiers. Cuisses échancrées non anguleusement vers les trois quarts inférieurs, de manière à former une dent aiguë en crochet, à pointe dirigée en dehors, celle des postérieures plus saillante, moins voilée par la villosité qui la couvre, Tibius des deux paires postérieures visiblement coudés tout à fait à la base, sensiblement contournés, surtout ceux de la dernière paire, les antérieurs un peu dilatés vers leur milieu interne. Dessous à pubescence un peu plus claire, un peu moins dense; une fossette bien marquée à l’ex- trémité de l'abdomen, «, très-obsolète, ®. Var. B. cinereus. Pubescence plus molle, d’un cendré plus où moins clair, entremêlé de très-petites taches blanchâtres avec une bande trans- versale de même couleur vers les deux tiers postérieurs. Toute l'Europe, pas rare. Alger. La variété cinereus est beaucoup moins commune. Je lai reçue de M. H. Deyrolle, éliquetée de Lille; M. CI Rey me l’a envoyée venant de Lyon et de Morgon. Je l'ai vue dans la collection de M. de Heyden, indi- quée comme provenant d'Allemagne, et M. Kraatz m'en a adressé un exemplaire sous le nom de B. sulcirostris inédit. On pourrait la prendre au premier abord pour une espèce particulière. C’est à cetle variété que doit se rapporter bien certainement le véritable B. glandium de Marsham, réuni à tort par M. de Marseul, dans la dernière édition de son catalogue, au B. nucum. La phrase : « Scutellum et punctum utrinque ad latera » slerni sub elytrorum basi saturatius lucent, unde tripunciatus videlur » pe peut s'appliquer évidemment au B. nucum. Elle convient également, &° Série, TOME VIIL 28 354 DESBROCHERS DES LOGES. ilest vrai, au B. pellitus, mais il est hors de doute, pour moi, que le pellitus et le glandium (ou venosus) ont été constamment confondus par les auteurs anciens, Le Curculio gulosus de Fabricius pourrait bien aussi être la même espèce. J'ai cru devoir adopter le nom de glandium Marsh., qui à l’antériorité, Ce Balaninus se distingue aisément des autres espèces convexes par la forme des dents des cuisses, celle du rostre et des antennes. 8. BALANINUS TESSELATUS Fourcroy, Entom. Paris, t& I, p. 129. — Balaninus lurbatus GYyIL in Sch., t. IH, p. 383, n° 10. — Le Charancon damicr Geoffroy, Ins., L. I, n° 43 (4). — B. nucum plerumque auctor. (pro parte). Ovatus, curtior, subdepressus, niger, cum rostro, antennis pedibusque ferrugineis, pube squamosa, vel cinerea vel latericia vestilus; rostro elon- galissimo curvalissimo lenuissimoque, basi vix punctulato (Q), fere dimi- dio curtiore, minus curvalo, crassiore, magis pubescente punctatoque (S); antennis in mare mullo minus elongatis, posterioribus haud nodosis, clava ovala subfusiformi; prothorace a basi ad apicem fere sensim cur- valim allenuato scutello albo ; elytris subcordatis ; femoribus apice angu- latim incisis, cum dente postico subspiniformi. Long. 4 6-10 mill., © 7 1/2-14 mill.; lat, hum. 2-4 mill. Ovale assez court, noir, avec le rostre, les antennes et les pattes d’un ferrugineux plus ou moins foncé, recouvert d’une pubescence squamiforme courte, formant sur les élytres des taches alternativement ou brunes et cendrées ou brunes et d’un rouge brique. Téte légèrement impressionnée sur le front. Rostre assez court, ponctué et strié sur une grande étendue, épais, peu courbé (7), de plus d’un tiers plus long, presque lisse, cylin- drique très-courbé, ponctué seulement à la base, qui est médiocrement épaissie (£); base plus ou moins pubescente. Antennes sensiblement moins longues et à articles bien moins allongés chez le 4 que chez la @. Tous les articles du funicule évidemment plus longs que larges, non noueux ; pubescence peu abondante, d’un soyeux blanchâtre, couchée le long des articles, avec quelques poils raides à leur extrémité; massue sub- fusiforme, moins allongée chez le 4 Prothorax transversal, rétréci sub- Balaninidæ et Anthonomidæ. 355 sinueusement de la base au sommet, peu arrondi d’ordinaire latéralement, sensiblement rétréci en avant, mais à peine étranglé, avec une faible dépression transversale ; bord antérieur pas beaucoup plus large que la moitié de la base, sur le milieu une carène assez marquée; unicolore, subbisinueux, avec un lobe médian très-arrondi, très-peu marqué à la base, subtronqué au sommet. Écusson blanchâtre. Élytres subdéprimées, à peine plus larges à la base que le prothorax, presque droites dans le milieu de celle-ci, subtriangulaires ou cordiformes, égalant environ, en longueur, deux fois la hauteur du prothorax, très-rétrécies de la base au sommet, subtronquées obliquement àu bout, formant ainsi par leur réu- nion un angle obtus très-ouvert à la suture. Stries assez fines, mais bien marquées, avec une série de poils plus ou moins écartés au fond; inter- valles assez larges, plans, une dépression commune aux deux étuis à la base. Épaules obliques, à angles huméraux émoussés; calus médiocre ment saillant. Suture élevée dans sa moitié inférieure. Cuësses souvent rvembrunies à leur extrémité, les postérieures échancrées profondément, à angle un peu obtus, avec une petite dent subspiuiforme dirigée oblique- ment en dehors; cuisses antérieures et intermédiaires à échancrure un peu moins profonde et à dent un peu relevée. Tous les tibias plus ou moins sinueux sur leurs tranches, les postérieurs plus courts, plus épais, très-légérement coudés à leur base, surtout chez le G Dessous à pubes- cence moins serrée au milieu, une petite fossette lisse et imponctuée avant l'extrémité du mélasternum, réunie linéairement au bord postérieur de ce segment ; une fossette marquée sur le cinquième segment abdomi- nal, à bord ordinairement un peu relevé postérieurement et rendue plus visible par deux petites touffes latérales de poils blanchâtres. Toute l’Europe, commun partout. Alger. Très-variable de forme, de taille et de coloration. 11 se reconnaît aisément à la forme de son rostre et de ses antennes. Celte espèce a dù nécessairement être connue depuis fort longlemps ; mais elle semble avoir été confondue avec le xucum par presque tous les entomologisles. Des exemplaires à couleur cendrée et à pattes plus claires m'ont élé communiqués par M. de Heyden comme étant le tesselatus de Ziegler (type); un autre exemplaire était inscrit également dans la collec= tion de Ziegler sous le nom de gulosus Meg.; un troisième sous celui de pallidus Sturm. 396 DESBROCHERS DES LOGES. 9, BALANINUS NUCUM Linné, Faun.Suec., n° 616.—Syn. nal., L, IE, p. 675, n° 59, etc. — Geoffroy, Ins., {. 1, p. 296, Le CharançÇon trompette. — Balaninus nucum Fourcroy, Ent. Par., 1, 129. — Gyll., Ins. Suec., IH, p. 201, 113. — Sch., Syn. Ins., t. LIL, p. 381, n° 9, et multi alit. Ovutus, subdepressus, niger, grisco-viridescenti-squamosus, rostro, an- tennis pedibusque plus minusve brunneis ; rostro basi valde incrassato punclato, carinato, striato, subpubescente, supra basin crassiore, extror- sum nilido, dilutiore ; antennis pilosissimis, arliculis funiculi ullimis apèce nodosis, clava basi rotundata ; thorace antice valde attenuato, in medio carinato; elytris subcordatis ; femoribus vix obtuse angulatim emargina- lis, apice dente subspiniformi armalis. Long. 4 8-10 mill., 9 4/2-13 mill.; lat. hum. 2 8/4-4 mil. Ovale assez court, subdéprimé en dessus, noir, avec les antennes, les pattes et le rostre d’un brun ferrugineux, ce dernier rougeâtre dans sa seconde moitié, squamosité d'un gris verdâtre, parsemé çà et là de petites taches plus claires, sur les élytres, se réunissant souvent un peu après le milieu, pour former une bande ondulée plus ou moins vague. Rostre très- épaissi à la base, caréné en dessus, strié et ponctué, un peu pubescent, plus ou moins longuement rugueux selon les sexes, renflé à la naissance des antennes, lisse à l'extrémité. Antennes médiocrement allongées, peu dissemblables d’un sexe à l’autre, bien plus épaisses que chez le fwrbatus, à articles 5, 6 et 7 noueux au sommet, à peine plus longs que larges, funi- cule revêtu d’une pubescence très-épaisse, relevée, assez grossière, à laquelle se mêlent, vers le sommet de chaque article, de longs cils raides ; assue assez large, acuminée au bout, obtusément arrondie à la partie opposée, se détlachant très-bien ainsi du funicule, à pubescence soyeuse avec quelques poils très-fins, dressés. Prothorax transversal, d’un tiers environ plus large que long, sans taches, finement caréné au milieu, arcuément rétréci de la base aux 3/4, légèrement arrondi latéralement, sensiblement rétréci, mais peu brusquement en avant, avec une dépression transversale peu marquée, subtronqué au sommet, base à peine bisinuée, à lobe médian très-arrondi et à peine visible. Élytres subdéprimées au wilieu, impressionnées vers la base, subcordiformes, à épaules effacées, curvilinéairement rétrécies derrière l'épaule jusqu’à l'extrémité, où elles sônt subtronquées obliquement séparément, formant ainsi un angle sutu- Balaninidæ et Anthonomide. | 997 ral très-ouvert; stries bien marquées, mais fines, avec une série de poils dans le fond. Intervalles assez larges, plans, suture faiblement élevée dans le dernier tiers. Cuisses plus claires au milieu, noirâtres au bout, armées d’une sorte de croc dont la pointe est dirigée un peu obliquement en dehors, cette pointe moins aiguë aux cuisses postérieures; {ibias un peu plus aliongés que chez le furbatus, ceux des deux premières paires pres- que droits, les postérieurs un peu bisinueux, tous très-légèrement coudés, tout à fait à la base, el un peu amincis en dedans (surtout chez le &), les postérieurs plus sensiblement ; une faible fossette sur le 5° segment abdominal. Toute l’Europe. Alger. Batoum (coll. Reiche). Un peu moins commun que le turbatus, de couleur plus constante, Il se Gistingue aisément à la forte pubescence des antennes, dont les derniers articles, en outre, sont noueux et dont la massue est arrondie à la base, 10. BALANINUS VILLOSUS Fab., Syst. Entomol., I, p. 142, n° 218. — Rhyn- chænus cordifer Fourcroy, Entom. Paris., p. 132. — Balaninus ceraso- rum Oliv., Entom., V, 83, p. 224, n° 218. — Balaninus tenuwirostris Steph., Brit. Ent., IV, p. 70, n° A (teste Chevrolat). Ovalus, niger, supra parce, infra dense cinerco vel subluteo-pubescens, antennis ferrugineis aut piceis, rostro modice curvalo, parum elongato, basi lale striolato &, mullo elongaliore, magis cylindrico, nitido, vix basi subserie punctulato $ ; prothorace transverso, lateribus amplialo, apice constricto ibique transversiüm compresso, basi macula pilosa notato ; ely- tris plerumque fascia postica albida notatis ; femoribus dente mediocri armatis. Long. G 5-7 1/2 mill., ? 6 1/2-9 mill.; lat. hum, 1 1/2-2 9/3 mill. Ovale, peu convexe, noir, parcimouieusement recouvert en dessus et densément en dessous de poils subsquamiformes, d'un cendré blanchâtre, passant parfois au jaunâtre, formant une tache longitudinale au-dessus de l'écusson, sur le prothorax, et une bande transversale, vers les deux tiers des élytres, quisont, en outre, mouchetées de cette couleur. Téle à pubes- cence épaisse sur le front, celui-ci marqué d’une fosselte, d’où sort une carène prolongée sur la base du rostre. Rostre noir, marqué de strioles lon- gitudinales irrégulières presque jusque vers les deuxtiers 4; avec quelques 308 DESBROCHERS DES LOGES. points seulement, subsérialement disposés, et une carène supérieure peu saillante, lisse et brillant, moins épaissi à la base, subeylindrique et nota- blement plus allongé ® ; médiocrement courbé, renflé plus ou moins à l'insertion des antennes; vu de profil, il paraît atténué dans le dernier tiers, puis légèrement renflé au sommet. Antennes à pubescence rare avec de longs cils au sommet de chaque article du funicule, tantôt brunes, tantôt ferrugineuses avec la massue plus foncée : celle-ci ovale, peu allon- gée, arrondie à la base, subcarénée au sommet, à articles très-compactes. Prothorax lransversal, plus où moins arrondi latéralement, plus ou moins brusquement rétréci et étranglé vers le sommet, avec une dépression trans- versale qui fait quelquefois paraître le bord un peu relevé, base faiblement bisinuée, Écusson subarrondi, entièrement pubescent, sillonné longitudi- nalement et peu visiblement. Élytres peu convexes, subcordiformes, visi- blement arrondies latéralement, sensiblement rétrécies vers le sommet, où elles sont séparément arrondies, &, et forment, chez la Q, par leur réunion, un angle sutural obtus; parsemées de taches grisâtres ou jau- nâtres avec une bande transversale postérieure de même couleur, man- quant quelquefois entièrement, ces taches ne couvrant pas les stries. Celles-ci bien marquées, avec une série de poils au fond; intervalles à peine convexes, égalant deux fois, environ, la largeur des stries. Cuisses avec une échancrure médiocre et une petite dent bien visible, oblique. Tibias à peu près droits, plus larges à leur extrémité, ceux des deux paires postérieures assez visiblement coudés à leur base, Toute l’Europe. Commun. Algérie. Les individus à large bande jau- nâtre (coll. Ghevrolat), et ceux sans bande transversale (coll. Javet, Sierra Nevada), sont plus rares que le type. 41. BALANINUS CERASORUM Herbst, Col., VI, p. 196, n° 157, tab. 73, fig, 9 (Curculio), — Curculio cerasorum Latr. Hist. Nat., XI, p. 1/9, 76. — Balaninus cerasorum Gyll., Ins. Suec., TT, p. 204, n° 445. — Sch., TIT, p. 384. n° 11 = VII”, p. 279, n° 14. Ovatus, parum conveæus, totus ferrugineus antennis, pedibus rostroque dilutioribus, hoc apice piceo, supra pube aurea maculatim in elytris, infra pallidiore vestitus ; rostro cylindrico, basi vix incrassato, vix punclulato, nitido, modice plerumque curvato; oculis approximalis, prothorace trans- verso, apice modice attenualo, parum constricto, obsolete carinato, elytris Balaninidæ et Arthôniohtéie. 359 cordatis subconvexis, parum elongatis, striis glabris, interstitiis latis, apice oblique separatim lruncatis, femoribus obtuse subobsolete dentatis. Long. # 4 1/2-6 1/2, © 5 2/3-8 mill.; lat. hum. 1 1/2-2 1/9 mill. Ovale, peu convexe, peu allongé, entièrement ferrugineux, avec le rostre, les antennes (surtout la massue) et les pattes plus clairs, couvert en des- sus par places, et formant des taches sur les élytres, plus uniformément sur le prothorax, d’une pubescence squamiforme d’un jaune doré, Téte presque glabre, à ponctuation peu serrée, front avec un fin sillon et une bordure de poils au côté interne des yeux, qui sont assez rapprochés. Rostre à peine épaissi à la base, cylindrique dans presque toute sa lon- gueur, médiocrement courbé (rarement d’une manière beaucoup plus sen- sible), dans sa seconde moitié seulement, faiblement ponctué, latéralement, jusque vers le milieu, très-brillant, noirâtre au bout, à peine un tiers plus long chez la @ que chez le & Antennes à pubescence très-clair-semée ; massue ovale, rétrécie aux deux extrémités. Prothorax transversal, plus large au sommet que la moitié de la base, ordinairement arrondi latéra- lement avant le milieu, quelquefois presque convexe (surtout 4), une ligne élevée obsolète au milieu ; subtronqué au sommet, visiblement bisi- nué à la base, avec le lobe médian peu saillant, arrondi. Pubescence plus dense de chaque côté de la base et au-dessus de l’écusson; celui-ci arrondi, blanchâtre. Élytres cordiformes, un peu curvilinéairement rétrécies, pres- que dès la base, subtronquées séparément au sommet à angle sutural très-ouvert, stries assez fines, glabres, les intervalles à peu près plans, trois fois environ aussi larges que les stries, suture à pubescence très- légèrement dressée. Les taches des élytres forment souvent, par leur réu- nion, surtout inférieurement, de vagues bandes ondées. Cette espèce paraît répandue un peu partout en Europe. Elle est rare en France. Carinthie (coll. de Heyden) ; Carniole (coll, Stierlin); Autriche: Allemagne (coll. de Bonvouloir, de Marseul) ; Berlin (coll. Kraatz, Jekel, Javet, Perris); Suisse, Lyon (coll. H. Deyrolle); Amiens (coll. Javet, de Heyden) ; Basses-Alpes (coll. Mondon) ; Gannat (ma collection). J'ai trouvé ce Balaninus en assez grand nombre sur l’aune, au mois de juillet, M. de Heyden m'en a communiqué un exemplaire provenant de Sturm, et envoyé par cet entomologisle sous le nom de esuriens (Herbsl). 9360 DESBROCHERS DES LOGES. 12. BALANINUS RUBIDUS Gyll. (Rhynchænus), Ins. Suec., HE, p.204, n° 445. — Balaninus betulæ Steph., Brit. Ent., IV, p. 70, n° 5. — Schôn.. IT, p. 384, n° 12. — Balaninus rubidus Dej., Cat., p. 304. Ovatus, parum conveæus, cum capite, rostro, antennis, elytris, pedibus abdominisque parte ferrugineis, pube subviridescenti, in elytris sparsim, vestitus. Oculis minus approximatis, fronte foveolato, rostro crassiore bre- viore, fere æquali, ad basin supra elevatiore dein lateribus vix constricto, lævissimo; prolhorace lateribus ampliato versus apicem constricto depres- soque, linea media nulla; elytris ad apicem obluse atlenuatis ibique sepa- ratim rolundatis, striis profundis crenulatis, énterstitiis sat angustis, pedibus inermibus. Long. & 4 1/2-5 4/2 circit.; lat, hum. 4 1/3-1 1/2 mill. Ovale, ferrugineux, à l'exception du thorax et de la majeure partie des segments inférieurs qui sont noirs, recouvert presque uniformément en dessous et sur le prothorax d’une pubescence assez fine, d’un gris ver- dâtre, avec les cuisses à villosité peu abondante. Téte glabre, une étroite bordure de poils très-courts, disposés au fond d’une sorte de rainure ponc- tuée contournant le hord interne des yeux. Ceux-ci plus éloignés que chez le cerasorum ; une fossette assez profonde sur le front. Rostre assez éourt, épais, paraissant un peu rétréci après la base même, peu différent de longueur dans les deux sexes, un peu renflé sur son arêle supérieure, ce qui le fait paraître légèrement déprimé latéralement, très-lisse, bril- lant, très-faiblement ponctué latéralement vers la base ; une strie latérale profonde, lisse; peu courbé, un peu rembruni à l'extrémité. Antennes assez fortes, à pubescence rare; massue ovale, peu allongée, d’un testacé clair, acuminée au sommet, subarrondie à la base. Prothorax transversal, arrondi latéralement avant le milieu, assez brusquement rétréci ensuite, .subétranglé avec une dépression transversale sensible, villosité souvent un peu plus abondante latéralement, sans ligne élevée apparente dans son milieu, d'un tiers environ plus large que long, faiblement bisinué à la base avec le lobe médian à peine marqué. Élytres suboblongues, à peine cordi- formes, peu notablement rétrécies à leur extrémité, où elles sont séparé- ment arrondies très-obtusément, à épaules peu saillantes, mais indiquées, régulièrement arrondies latéralement, quelques poils un peu relevés vers Balaninidæ et Anthonomideæ. 961 l'extrémité de la suture; stries assez larges et profondes, assez fortement ponctuées, subcrénelées ; intervalles à peu près plans, égalant à peine deux fois la largeur des stries. La pubescence des élytres forme parfois aux deux tiers une sorle de bande transversale mal limitée. Échancrure des cuisses obtusément arrondie, peu profonde, inerme ; les tibias à peu près droits. Le a le pygidium plus découvert, pubescent, et l'angle sutural des élytres plus marqué. Presque toute l’Europe, peu commun. Hongrie (coll. Reiche) ; Francfort (coll. de Heyden) ; Allemagne boréale (coll. de Bonvouloir, Stierlin); Rhin, Berlin (coll. Kraatz, Javet) ; Paris (coll. Ghevrolat, Reiche, H, Brisout de Barneville) ; Strasbourg (ma collection), etc. Cette espèce est facile à distinguer du B. cerasorum, avec lequel elle est assez souvent confondue, par la couleur du corps et de la pubescence, la forme du rostre, de la massue, des antennes, des pattes, qui sont che- nues, etc. 2° Division. 13. BALANINUS CRUX (Rhynchænus) Fabricius, Syst. El., IE, p. 455, n° 87. — Curculio crux Fabr., Genera Ins. Mantissa, p. 225. — Curculio sali- cis Panz. Faun. Germ., XVII, n° 15. — Linn., Syst. Nat. Gmelin, 1, IV, p. 1749, n° 1436. —Charançon du saule, Walck., Faun. Paris., p. 243, n°18 "etc Breviter ovatus, alter, supra Sparsim tenue fusco tomentosus, infra dense niveo vel subluteo squamosus; rostro basi striolalo &: fere lævi, elonga- tiore ®, curvato; occipite impunctato; prothorace vix transverso squamulis niveis 3-notato, lateribus rotundéto; elytris apice parum altenuatis ibique separalim rotundatis, in medio niveo-crucialis, striis haud crenalis, inter- vallis subplanis, pedibus plus minusve ferrugineis dense minulissimo ins- tructis. Long. & 2 122 -3 2/3, $ 3-4 1/2 mill.; lat. hum. 2/3-1 1/2 mill. Briévement ovale, d’un beau noir mat, avec une pubescence brunâtre peu visible, recouvert en dessus d’une squamosité épaisse blanche, quel- quefois jaunâtre, avec les pattes et les antennes d'un ferrugineux plus ou 362 DESBROCHERS DES LOGES. moins foncé. Téle serré-ponctuée en avant, presque imponctuée en arrière, avec une fossette bien marquée derrière les yeux, souvent cachée par une pubescence blanchâtre qui s'étend, de ce point, sur la base du rostre. Rostre finement striolé-ponctué à la base 4, presque entièrement lisse ©, de 153 environ plus long, plus cylindrique, plus mince chez ce dernier sexe; courbé; la courbure, chez le 4, forme un léger coude au milieu, lequel est suivi, le plus souvent, en dessous, d’un petit étrangle- ment. Antennes à articles peu allongés. Prothorax subconvexe, d’ordi- naire à peine plus large que long, et sensiblement rétréci antérieurement, un tant soit peu à la base, arrondi latéralement, base légèrement bisinuée, de chaque côté une tache squamilorme blanchâtre ou jaunâtre légère- ment arquée vers le bord antérieur, d’étendue variable, avec une autre, souvent peu marquée, au milieu. Écusson arrondi, entièrement squami- forme, Élytres briévement ovales, d’un quart environ plus longues que larges, modérément atténuées de la base au sommet, qui est obtus; un peu relevées au bout, derrière le celus, subarrondies séparément à leur extrémité, à épaules élevées, bien marquées, à peine arrondies, à calus saillant, peu courbées latéralement; stries assez marquées, non crénelées, intervalles subconvexes égalant environ en largeur deux fois celle des stries. Sur la base des intervalles, une squamosité analogue à celle du prothorax, s'étendant plus où moins inférieurement, surtout sur le h° intervalle (le 5°, en comptant l’espace juxtasutural), celui-ci entière- ment recouvert d’une squamosité semblable jusqu’au delà du milieu, unie à une bande transversale parallèlement formée de taches disposées sur les intervalles. Pattes d’un brun de poix ou d’un ferrugineux foncé, à duvet peu serré. Cuisses à peine échancrées, armées d’une très-petite dent; tibias antérieurs sinueux sur leurs tranches, les intermédiaires élargis de la base au sommet, les postérieurs visiblement contournés ; un ongle bien visible à l'extrémité de tous les tibias ; squamosité du dessous du corps compacte sur les parties latérales thoraciques, moins dense au milieu, une fossette profonde sur le 5° segment de l’abdomen. Var. A. Squamosité du dessous réunie ou à peu près réunie à celle de la bande latérale du disque. C’est le véritable Balaninus crucifer Fusch, dont M. Kraalz a bien voulu me communiquer des types. J'en ai trouvé d’autres également dans les collections de MM. Chevrolat, Javet, de Bon- vouloir, de Heyden. — Tyrol. Bautzen. Je n’ai pas vu le type du B. rhæticus du même auteur; mais il n’est pas douteux pour moi, d’après la description, que ce ne soit aussi une modification du B. crux, espèce, du reste, aussi variable de taille, de forme et de coloration. Balaninidæ et Anthonomidæ. 363 Var. B. Couleur foncière entièrement d’un ferrugineux plus ou moins clair. Toute l'Europe. Alger : assez commun, 14. BALANINUS OCHREATUS Fahreus in Sch., VII, p. 288, n° 29. — Dejean, Catal., p. 304 — Balaninus rufosignatus Chevrolat in Guérin, Mag. de Zool., 1855, 108. Breviler ovatus, niger, infra, ulrinque in thoracis basi et in sutura usque in medio, dense flavo vel flavescenti squamosus, in elytrorum inter- vallis, pube tenui brevissima grisea, biseriatus ; rostro curtiore crassiore, basi mullistriato, vix nitido, lateribus ën tertia parte attenuato &, loto fere lævi, mullo longiore, nitidissimo cylindrico curvatiore © ; antennis piceis nonnunquam ferrugineis ; prothorace lateribus bast recto, dein anqu- latim attenuato; elytris subcordatès apice perspicue altenuatis ; femoribus evidenter emarginalis, tenuissime dentätis. Long. d 2 1/2-3 1/2, ® 3-4 mill.; lat, hum. 2/3-1 1/3 mill. Forme générale du précédent, d'ordinaire un peu moins large, d’un noir paraissant gris d’ardoise par l'effet de la pubescence grisâtre très- courte dont il est parsemé. Téte et rostre conformés à peu près comme chez le B. crux; une petite fossetle en arrière des yeux. Antennes d'un brun parfois ferrugineux sur tout le scape, avec de petits poils blancs à l'extrémité des articles du funicule ; massue ovale, courte, épaisse, obtusé- ment acuminée aux deux bouts. Prothorax rétréci à la base, obliquement- rectilinéairement, élargi ensuite jusque vers le milieu, puis rétréci assez brusquement, mais sans étranglement proprement dit, paraissant ainsi subanguleusement arrondi latéralement, un peu plus large que long, de un tiers, à peine moins large au sommet qu'à la base, qui est légèrement bi- sinuée ; à pubescence fine, blanchâtre, clair-semée sur le disque, avec deux taches latérales formées par une squamosité épaisse, le plus souvent d’un beau jaune, parfois presque blanchätre, qui ne sont que le prolongement de la squamosité couvrant la partie inférieure; au milieu, une ligne obso- lète formée par la pubescence blanchätre du fond, de chaque côté de la- quelle le prothorax paraît un peu déprimé, Écusson petit, arrondi, entière- ment squamiforme. Élytres subcordiformes ou subtriangulaires, notable- ment rétrécies en arrière, un peu déprimées antérieurement, convexes sur 06! DESBROCHERS DES LOGES. le dos, sensiblement échancrées à la base, prises ensemble; à épaules très-saillantes, élevées, calus saillant ; à stries très-marquées, à points bien visibles, peu rapprochés; à intervalles plans, rugueux, marqués de deux séries de petits poils très-courts, blanchâtres, ne cachant pas la couleur du fond ; subtronquées obliquement au sommet, avec un angle sutural à peine marqué, un peu relevées après le calus; 1" moitié de la suture densément squamiforme. Pattes assez allongées, médiocrement pubes- centes, une échancrure notable, arrondie, à toutes les cuisses, celle des postérieures plus profonde, avec une très-petite dent aiguë. Tous les tibias à peu près droits, anguleusement élargis à leur extrémité. Tout le dessous recouvert, à l’exception de l'abdomen, d’une squamosité très-compacte, d’un jaune plus on moins foncé; abdomen à pubescence plus grosse que celle des élytres. d Une fossette bien marquée sur le 5° segment abdominal, une sorte de sillon longitudinal bien visible sur le pygidium, @ Pas de fossette sur le 5° segment de l'abdomen, une dépression vague sur le pygidium. Midi de la France (Abeille de Perrin, Ancey, Reiche, de Bonvouloir) ; Basses-Alpes, assez commun (ma collection) ; Andalousie (Reiche) ; etc. 45. BALANINUS BRASSICÆ Fab. Sys. EL, Il, p. 483, no 211. — Balaninus salicivorus Gyll, Ins. Suec., II, p. 206, no 116. (Rhynchænus) — Balaninus brassicæ Gyll., in Sch. Syn. Inst., t. HI, p. 389, n° 20, etc. Breviter ovatus, niger, infra dense albido-squamosus, supra tenuiter, in elytris biseriatim, griseo pilosus ; occipite impunctalo ; rostro basi evi- dentius striolato, post antennas lateribus attenuato sublusque constricto 4; longicre, tenuiore, cylindrico, basi fere impunctato ® ; antennis brunneis, scapo plerumque dilutiore, clava breviler ovata, haud nilida; prothorace vix transverso, lateribus modice ampliato ; elytris latis, subquadratis apice obluse rotundatis ; striis subcrenulatis ; intervallis latis rugosis subserieque punctatis ; femoribus apice evidenter emarginatis, tenuiter dentatis ; tibiis in medio infra subincrassatis. Long. « 2 1/2-3 1/2, $ 3-4 mill.; lat. hum, 2/3-1 1/3 mill. En ovale court et large, noir, recouvert en dessous d’une épaisse squa- Balaninidæ et Anthonomidaæ. 365 mosité blanchâtre, en dessus d’une pubescence grisàtre, fine et courte, peu abondante, disposée bisérialement sur les intervalles des élytres, Tête à ponctuation peu serrée, presque nulle en arrière, une impression ou une sorle de carène lisse, obsolète sur le front, Rostre visiblement striolé-ponctué, un peu épaissi à la hauteur des antennes, légèrement atténué ensuite, et comme étranglé en dessous, quelquefois un peu rou- geàtre au bout, 4 ; sensiblement plus allongé, plus mince, plus cylin- drique, à peine et très-finement striolé seulement à la base, très-brillant sur presque toute sa surface $. Antennes d'un brun de poix, avec le scape ordinairement plus clair, peu pubescentes ; massue ovale, peu allongée, obtusément subacuminée aux deux extrémités. Prothorax un peu moins long que large, un peu rétréci à la base, modérément, parfois subangu- leusement arrondi latéralement, rétréci antérieurement, sans étranglement sensible, bord antérieur d’un quart environ moins large que la base, celle- ci à peine bisinuée ; pubescence ordinairement un peu plus touffue sur le milieu du disque et sur les côtés. Élytres à peine plus longues que larges, presque carrées, atténuées obtusément au bout, où elles sont à peine séparément arrondies, et forment, par leur réunion, un angle sutural très-ouvert, subconvexes, surtout en arrière, à épaules élevées et calus saillant; stries bien marquées, à points assez écartés les crénelant un peu, glabres au fond ; intervalles larges, mesurant un peu moins de trois fois la largeur des stries, rugueux et ponctués subsérialement, surtout exté- rieurement, Toutes les cuisses visiblement, arcuément échancrées ; les deux paires postérieures plus profondément, avec une dent petite, mais visible ; {ibias à peu près droits, très-légèrement dilatés, et cependant, vers leur milieu interne, un ongle visible à leur extrémité. 4 Une fossette large et profonde sur le 5° segment abdominal, une autre oblongue, longitudinale, bien marquée sur le pygidium, qui est convexe. re $ Pas d'impression sur le 5° segment, une impression vague sur le pygi- dium, qui parait ainsi faiblement concave. Toute l'Europe. Algérie. Un peu moins commun que le suivant. 366 DESBROCHERS DES LOGES, 16 BALANINUS PYRRHOGERAS Marsham, Ent Brit., p. 288, 149, & (Cwrcu- Lio). — Rhynchænus pyrrhoceras Gyll., Ins. Suec., IV, p. 589, n° 116- 417. — Curculio brunneus Marsh., Ent. Brit., p. 248, n° 29. — Gyll. in Sch., t. IlK;:p. 890, n° 24, VII”, p. 289, n° 34, etc. Ovatus, subelongatus, niger, subtus dense albido-squamnosus, supra tenui- ler, in elytris biseriatim, griseo-pilosus ; capite minus profunde punctaio; rosro basi el inter oculos dense albo-villoso, tenuiter punctulato striatoque, postice rubro & ; fere lævi, paululum elongatiore nigro, apice sæpe, brun- neo &; perspicue curvato; antennis pallide rufis, clava apice infuscata subnitida ; prothorace via transverso subconico ; elytris subcordatis, ver- sus apicem evidenter attenualis, striis profundis, intervallis angustiori- bus late rugosis, haud punctulatis ; femoribus minus profunde emargina- tis, obsolete dentatis ; tibiis anterioribus subrectis, cæteris a basi ad apicem incrassalis Long. 1 2/3-3 1/2 mill.; lat. hum. 1/2-1 1/4 mill. Ovale, assez allongé, noir, recouvert, en dessous, d’une squamosité blanchâtre, épaisse, laissant à découvert l'extrémité de l'abdomen; en dessus, de poils fins et courts, grisâtres, assez fugitifs, bisérialement dis- posés sur les intervalles des élytres. Antennes Œ'un ferrugineux clair, avec les derniers articles de la massue d’un brun rougeûtre, peu pubescentes; celle-ci en ovale court et large, obtusément acuminée aux deux bouts, paraissant un peu luisante sous la pubescence. Rostre couvert, à la base, d’une pubescence blanche qui remonte sur le front, entre les veux, strié et ponctué finement jusque vers l'insertion des antennes, brillant, lisse et d’un rougeàtre ordinairement assez clair dans sa seconde moitié, sensible- ment courbé, subcylindrique 4. Beaucoup moins pubescent, presque entièrement lisse, d'un noir briilant, souvent un peu moins foncé vers l'extrémité ; à peine plus allongé @. Prothorax à peine plus large que long, un peu rétréci à la base, presque droit, en s’élargissant un peu obliquement jusque vers les deux tiers, rétréci presque rectilinéairement de ce point au sommet, sans étranglement sensible, à base très-légère- ment bisinuée; couvert d’une villosité plus ou moins abondante, ce qui fait paraître la ponctuation plus ou moins forte. Cette ponctuation est, d’ailleurs, très-variable, selon les individus. Élytres à épaules élevées, Balaninidæ et Anthonomidæ. 367 v mais un peu arrondies à l’angle huméral, à calus saillant, assez notable- ment rétrécies vers l'extrémité, convexes sur le dos, en arrière, à stries très-bien marquées, glabres au fond; intervalles étroits, n'égalant pas tout à fait le double de la largeur des stries, subconvexes, En exami- nant l'insecte d’arrière en avant, on remarque, sur chacun d'eux, une série de gros points ou de dépressions peu profondes, obliquement en- foncées, assez semblables aux trous d’une ràpe, laissant derrière eux une petite proéminence, ce qui fait paraître les élytres, en quelque sorte, écailleuses. Pattes plus minces que chez le brassicæ. Toutes les cuisses avec une échancrure marquée aux deux paltes antérieures, plus pro- fondes aux postérieures, avec une très-petite dent obsolète. Tibias à peu près droits, ceux des deux paires postérieures plus ou moins élargis de la base au sommet; un petit ongle visible à l'extrémité. Squamosité du des- sous laissant à découvert le milieu du 5° segment abdominal; pygidium pubescent, paraissant un peu impressionné. , # Une fossette bien marquée sur le 5° segment de l'abdomen. ® Pas de fossette apparente sur le 5° segment. Toute l'Europe. Asie. Afrique; très-commun. Madrid, Alger (coll. Reiche, Chevrolat) ; Tarsous (coll. Chevrolat). Cette espèce est presque constamment mêlée dans les collections avec la précédente, à laquelle elle ressemble beaucoup. Elle a dù être conion- due, le plus souvent, avec le brassicæ par les premiers auteurs. Elle est moins large, plus atténuée en arrière, le rostre diffère peu &@e longueur d’un sexe à l’autre, tandis que chez le brassicæ la différence est sen- sible, il est plus pubescent, et cette pubescence s'étend jusque derrière les yeux: il est plus finement ponctué et strié, l'étranglement de la partie inférieure est presque nulle ; de plus, chez le mâle il est toujours plus ou moins rougetre clair dans sa seconde moitié; les antennes sont beaucoup plus claires, la massue est plus courte, un peu luisante, les intervalles des élytres, sensiblement plus étroits, sont tout autrement sculptés, les cuisses sont moins profondément échancrées et plus obsolètement dentées ; enfin le pygidium n’a pas de fossette bien limitée. 368 DESBROCHERS DES LOGES. — Balaninidæ et Anthonomidæ. 17. BALANINUS TROGLODYTES Jekel, Tenlam. Ent. (Journal of Entomology), 1861, p. 268. Ovato-elongatus, minor, apice valde attenuatus, niger, infra dense albido-squamosus, supra parce, in elytrorum interstitirs biseriatim, tenui- ter, pilosus; antennis ferrugineis, rostro sat lenue, parum elongato, ni- gro $ 3 apice rubro d ; thorace grosse, profundissime punctato. Cæteris ut in B. pyrrhoceras. Long. 4 2/3-2 mill.; lat. 1/2 cire. mill. Gette espèce est extrêmement voisine de la précédente, et je ne vois, pour l'en distinguer, que la ponctuation du prothorax beaucoup plus grosse, beaucoup plus profonde, formée plutôt de fossettes subconfluentes que de points rapprochés. Le prothorax est un peu plus étroit, les élytres plutôt triangulaires que cordiformes, plus atténuées au sommet. Je n’ai pu exa- miner les pattes, l'unique exemplaire ® que M. Jekel a eu l'extrême obli- geance de me communiquer élant collé. D’après cet auteur, le a le rostre rougeätre comme cela à lieu chez le du pyrrhoceras. Anatolie (coll. Jekel). a ) na SE —— Essai monographique sur les ALEURODES, Par M. le Dr SIGNORET. (Séance du 11 Décembre 1867.) Les Aleurodes par leurs formes et leurs habitudes se rapprochent beau- coup des Cochenilles et des Aphidiens et forment le passage entre ces deux familles. A l'état parfait, ils sont tous blanchàtres, recouverts de poussières fari- neuses d’où vient leur nom, et partout où ils séjournent lon remarque un dépôt de celte même matière qui recouvre bientôt toutes les feuilles où ils sont établis. De taille exiguë, et par gela même d’une élude assez difficile, on les trouve généralement sous les feuilles, dans les endroits abrités et un peu humides. Pendant les grandes chaleurs, ils sont plus rares qu’au prin- temps et à l'automne. À n'importe quel état on les voit passer l’hiver : à l’état parfait dans les anfractuosités des arbres et des terres et même sous les feuilles; à l’état d'œufs de larves ou de nymphes, sous les feuilles tombées, sous les feuilles de plantes qui les conservent, telles que le frai- sier, le chélidoine, l’alaterne et les choux. A tous les états ils sont tou- jours fixés à la partie de la plante où sé trouve l’insecte parfait. Seule- ment, au moindre mouvement imprimé à la plante, ceux-ci volent avec une grande rapidité, mais le vol est court et ils se posent bientôt sur les feuilles ou objets environnants. Ils sont très-difficiles à saisir, et le meil- leur moyen est de poser adroitement dessus un tube ouvert dans lequel ils sautent à la moindre secousse, On en prend ainsi un grand nombre dans un court espace de temps, en les faisant passer de ce tube dans un autre plus grand bouché et benziné. A l’état parfait, toutes les espèces sont à peu près de la même couleur : les ailes blanches, parfois maculées ; le corps jaunàtre, quelquefois un peu rougeàtre et plus ou moins laché de noir, et à cet élat, à part de petites différences dans les antennes, pour la longueur des articles : dans 4° Série, TOME VIII. 24 370 V. SIGNORET. les yeux, qui sont uniques ou multiples, il est wès-difficile, vu leur peti- tesse, de les différencier. Mais il n’en est pas de même à l’état de larve, car celles-ci varient non-seulement de couleur, mais encore d'aspect; géné- ralement transparentes en naissant et devenant plus ou moins opaques et jaunâtres en vieillissant (A, chelidonii, brassicæ, ete.); il y en a aussi de noires et de brunes, variées de blanc (4. aceris); quelques-unes sont glabres, d’autres au contraire portent des poils peu nombreux sur le dos (rubi, fragariæ), plus nombreux (vaporarorium W.); d’autres des tubes (inunaculata, dubia, phillyreæ) d'où quelquefois se sécrète une matière blanchâtre, farineuse, formant des espèces de houppes (Jelinekti) qui envahissent tout l’insecte. En général elles sont presque toutes bordées d'une sécrétion cireuse formant une sorte de frange tout autour du corps, sécrétion blanchâtre ou transparente; enfin quelques autres sont recou- vertes d’une sécrétion assez épaisse et protégeant le corps de la larve et de la nymphe (4. aceris). Les œufs sont ovalaires, allongés et pédonculés (pl. 10, fig. 3 d.), jau- nâtres au moment de la ponte, laissant voir par transparence l’embryon se former el un corps jaune que nous voyons persister dans les larves ; ils ne tardent pas à brunir. Je n’ai pas eu l’occasion de suivre le temps nécessaire pour l’éclosion qui, d’après Réaumur et Hégeer, aurait lieu au bout d’une dizaine de jours dans l'été, car par le froid ce temps est plus long. À l'automne il n’y a plus d’éclosion et ils passent alors l'hiver. La larve, qui met également une dizaine de jours d’après les mêmes auteurs pour arriver à l’état de nymphe, en sortant de l’œuf se fixe presque de suite à la feuille, et elles ont à alaninidæ et Anthonomidæ. h97 courbés à la base ; tarses un peu rembrunis. Dessous à pubescence blan- châtre assez clair-semée. Cette espèce est souvent confondue dans les collections avec les Anth. ulini et pedicularius, dout elle se distingue aisément par son rostre lisse très-cylindrique. Elle paraît habiter une grande partie de l'Europe. Presque toute la France ; Dieppe (MM. Chevrolat, Jekel); Vosges (M. Puton); Nice (M. Reiche); Autriche (M. Stierlin); Angleterre; Corse (MM. Perris et Bellier de la Chavignerie); Cosnes (Allier), où je lai prise au printemps sur les fleurs de prunier sauvage; Russie méridionale (Schünherr), etc. Var. opacirostris. Rostre beaucoup plus terne et plus profondément strié (4). — Finlande, Marseille (MM. Reiche, Ancey). J'avais d’abord décrit cette espèce sous le nom de nétédirostris (Rey), M. Stal ayant eu l’extrème obligeance de me faire parvenir le type de l'Anth. rufus de Schôün., il m'a été facile de me convaincre que cet insecte n'est autre qu'un nétidirostris & défloré, d’où l'expression : « elytra immacplata. » 15. ANTHONOMUS LANGUIDUS Gyll. in Sch,, IT, p. 348, 23. Ovalus, omnino pallide testaceus oculis nigris, parce pubescens; capite antice haud depresso, poslice anguste foveolato, oculis prominulis ; antennis parum gracilibus, clava ufrinque atlenuata; rostro sublævi, nilido, modice curvalo; prothorace transverso, laleribus rotundato-ampliato, apice cons- tricto, minus attenuato, haud profunde, lateribus parum crebre, punctato ; elytris postice rotundato-ampliatis, subremote strialo-punctatis haud fas- cialis ? femoribus anticis dente magno triangulari, cæteris obtuso, &rma- tis; tibiis anticis intus mediocriler incrassatis. Long. 8 1/2 mill.; lat, hum. 4 4/4 mill. Ovale, entièrement ferrugineux, avec les yeux noirs, peu densément pubescent. Tête faiblement ponctuée, marquée entre les yeux, à la hau- teur du bord postérieur de ceux-ci, d’une petite fossette ponctiforme bien visible. Feux peu saillants. Rostre de la longueur de la tête et du pro- thorax, cylindrique, modérément courbé dans sa deuxième moitié, lui- 138 DESBROCHERS DES LOGES. sant, presque lisse, subearéné en dessus, avec quelques stries très-fine- ment ponctuées. Antennes assez fortes ; à massue peu allongée, alténuée aux deux bouts. Prothorax très-transversal, convexe en arrière, arrondi latéralement, étranglé en avant, peu sensiblement atténué vers le sommet, où il est seulement un peu plus étroit qu’à la base, à ponctuation médiocre, peu profonde, pas très-serrée latéralement, à peine bisinueux à la base. Élytres d’un tiers environ plus larges que la base du pro- thorax, paraissant subrectilinéairement obliques jusque vers la moitié, obtusément arrondies ensuite ; «stries médiocrement profondes, à points inégalement rapprochés ; intervalles subconvexes, très-finement granuleux. Pattes assez allongées; cuisses médiocrement claviformes, les antérieures échancrées à angle droit, avec une assez grande dent triangulaire, poin- tue, les autres à dent obtuse peu marquée. Tibias antérieurs médiocre ment courbés à la base, assez sensiblement sinués à leur base interne, faiblement et obtusément dilatés dans leur milieu, puis sinués de nou- veau, mais moins profondément; une sinuosité à peine marquée sur leur tranche externe; les autres à peu près droits et parallèles. Crimée. Je remercie publiquement le musée de Stockholm et son zélé conser- vateur M. Stàl d’avoir bien voulu mettre à ma disposition le type même ayant servi à la description de Schünherr et plusieurs autres types pré- cieux de la même collection. Malheureusement cet insecte n’a pas acquis tout son développement et il doit certainement sa couleur d’un testacé très-pâle (sauf la tête et le rostre), et peut-être l'absence de bandes distinctes sur les élytres, à cet état immaturé : ce qui me le fait supposer, c’est que les parties antérieures, qui se développent toujours les premières chez les insectes, sont d’une teinte plus foncée, et que la pubescence courte, grisâtre des élytres, est répandue principalement dans les parties occupées d'ordinaire par les fascies. Peut-être le savant Suédois eüût-il mieux fait de s’abstenir de décrire une espèce si voisine de la précédente sur ce seul exemplaire mal éclos. iependant, autant que j'en peux juger, le languidus différerait du rufus par le front non déprimé en avant, avec une fosseite ponctiforme en arrière, les yeux sensiblement moins saillants, le rostre à peine courbé à la base, le prothorax moins conique, plus arrondi latéralement, à ponctua- tion moins profonde et moins serrée, et enfin par la dent des pattes anté- rieures plus aiguë, Balaninidæ et Anthonomidæ. 139 16. ANTHONOMUS PRUNI Desbrochers des Loges. Ovalus minor, parum elongatus, convexæus,*minus tenuiler subar genteo- pilosus, obscure rubro-violaceus, raro dilutior, capite concolore, antennis pedibusque, basi præsertim, dilutioribus; rostro, ut in Anthonomo rufo ; prothorace subconico, parum convexo, in medio densius pubescente; ely- tris postice ampliatis, grosse strialo-punctlatis, intervallis angustioribus subconvexis, vix nilidulis, fascia postica ad suluram sæpe flavescente, macula antica posticaque plerumque obsoletis ; femoribus anticis, dente triangulari mediocri, sæpe minus aculo armatis ; tibiis anticis lenuibus intus vix ampliatis. Long. 3 1/3-4 mill.; lat. 4 mill. Ovale, peu allongé, d’un brun rougeûtre violacé, rarement plus clair, avec le rostre, les antennes et les pattes moins foncés; celles-ci très- claires à la base; à pubescence peu fine, assez courte sur la tête et les élytres, brillante chez l’insecte frais, formée de poils divergeant en tous sens, d’un blanc à reflet argenté, paraissant un peu jaunâtres à un cer- ain jour, assez abondante sur le prothorax, où elle forme sur le milieu une ligne plus épaisse ; formant également, vers les deux tiers des élytres, une bande transversale plus étroite vers la suture, où elle devient le plus souvent jaunâtre ; une tache vaguement étendue au-dessous de l’écusson, souvent effacée, et une autre obsolète vers l'extrémité; toutes parfois effacées ou confuses. Téte peu profondément ponctuée, impressionnée en avant, transversalement ridée sur le vertex, à peine plus foncée que le prothorax. Yeux saillants. Rostre entièrement lisse et très-brillant, noi- ràtre au bout, à peine caréné en dessus, avec quelques points très-fins en lignes sur les côtés ; très-légèrement élargi de la base au sommet (©), plus strié-ponctué et pubescent à la base (7), ayant du reste la plus grande analogie avec celui de lAnth. rufus. Antennes assez grèles ($), plus épaisses dans toutes ses parties (4), brunes dans leur deuxième moitié, à pubescence blanchâtre, fine; massue ovale-oblongue, peu acuminée au bout, plus épaisse et plus brusquement arrondie en arrière (4). Prothorax transversal, peu convexe, à peine arrondi latéralement, un peu rétréci à la base; bord antérieur d’un tiers à peine moins large que la base, peu brusquement rétréci en avant et peu déprimé transversalement, à ponc- 40 DESBROCHERS DES LOGES, tuation médiocre, très-serrée. Élytres convexes, visiblement élargies en arrière, mais peu à peu, à épaules élevées bien marquées, quoiqu’un peu émoussées ; calus assez saillant ; de plus d’un tiers plus larges que la base du prothorax, arrondies à partir du milieu, subtronquées ensemble au sommet ; à stries larges, fortement ponctuées, surtout en avant; inter- valles subconvexes, à peine plus larges à la base que les stries, peu lui- sants, finement ridés-rugueux transversalement, Cuisses antérieures en- taillées à angle un tant soit peu obtus, avec une dent médiocre, en triangle assez court, le plus souvent un peu émoussée; les autres faible- ment échancrées, à dent très-obsolète. Tibias grèles, les antérieurs un peu courbés à la base, épaissis, mais non brusquement, dans leur milieu interne, sans sinuosité marquée après la dilatation ; les autres légèrement courbés à la base, presque linéaires, un peu élargis de la base au sommet, Tarses assez clairs. Dessous à pubescence blanchâtre peu abondante. La pubescence de cette espèce la fait aisément reconnaître. Elle a les plus grands rapports de formes avec lAnth. rufus; mais outre ce carac- tère elle s’en distingue encore par la taille généralement plus petite, la couleur plus foncée, la tête à peine plus foncée que le prothorax, jamais noire, les tarses plus clairs, les intervalles des élytres plus étroits et plus convexes. Elle paraît bien moins répandue que la précédente et je ne l’ai vue que dans un petit nombre des collections qui m'ont été confiées, Je lai trouvée dans plusieurs localités de notre département, sur le prunellier épineux, dans les boutons duquel elle se développe. Tous les exemplaires qui m'ont passé sous les yeux étaient de France. Pyrénées (M. Ch. Brisout de Barneville); Metz (M. Javet). 17. ANTHONOMUS ORNATUS Reiche, An, Soc. Ent. Fr., 1860, p. 792. Oblongo-ovatus, latior, parum elongatus, parum convexus, tenuiter pubescens, teslaceo vel brunneo-ferrugineus, antennis pedibusque partim dilutioribus ; rostro tenui modice elongato, cylindrico, confertim punctu- lato, vix nilido; prothorace subconico antice constriclo, dense punctato, linea longitudinali albida, in medio ampliata; elytris humeris valde pro- minulis, postice parum ampliatis obtuse rotundatis, albido-flavo transver- sûm Subtrifasciatis, fascia media extus et ad suturam ampliata; dente Balaninidæ et Anthonomideæ. LU autico anterius subemarginalo, cæteris perspicuis; tibiis anticis intus obluse subangulatis. Long. 5 1/2-6 mill.; lat. hum. 1 1/2-1 29/3 mill. En ovale oblong assez court et large, pubescent, d’un ferrugineux rouge ou brunâtre, avec le milieu des cuisses et des tibias plus foncé et les antennes d’un ferrugineux clair souvent jaunâtre; à massue rembrunie. Tête médiocre, impressionnée, ponctuée modérément, à pubescence blan- châtre formant un Y dont les deux branches atteignent le bord interne des yeux. Rostre presque d’égale longueur, & et 9, cylindrique, médio- crement arqué, obsolétement caréné, striolé-ponctué, plus lisse dans son dernier tiers (@). Feux grands, saillants. Antennes peu grêles, parcimo- nieusement pubescentes ; à massue ovale peu allongée, arrondie à la base, luisante. Prothorax transversal, presque du double plus étroit en avant qu’à la base, un peu convexe au milieu, peu déprimé antérieurement, peu arrondi latéralement, à ponctuation forte, serrée, avec une ligne longitu- dinale de poils blanchâtres, élargie dans son milieu. Écusson arrondi, entièrement blanc. Élytres trois fois aussi longues que le prothorax, près de moitié plus larges que la base de ce segment, peu convexes, sub- déprimées latéralement au-dessous des épaules, qui sont saillantes et impressionnées en dedans, un peu élargies ensuite, très-obtusément arrondies en arrière, subtronquées au sommet; siries assez fines, souvent un peu sinueuses, à points légèrement allongés; intervalles presque plans, un peu luisants, très-finement ridés; ornées de trois bandes d’un duvet cendré devenant le plus souvent jaunâtre vers la suture : la première au- dessous de l’écusson, figurant le plus souvent une sorte de losange trans- versal ; la deuxième aux deux tiers, élargie vers le bord externe et la suture; la troisième le plus souvent obsolète vers l'extrémité. Pattes assez allongées. Cuisses antérieures munies d’une dent médiocre formant un triangle subéchancré à son bord antérieur; les autres plus obtusément mais très-visiblement dentées. Tibias un peu coudés à la base, les anté- rieurs s’élargissant dans leur milieu interne en angle obtus peu pro- noncé, les autres assez larges, presque droits. Dessous à pubescence assez longue, clair-semée, plus rare sur l'abdomen, densément ponctué. &. Dernier segment abdominal bisinueusement échancré. ©. Dernier segment abdominal subtronqué largement au bout. Gette espèce a exactement la forme et la coloration de lAnth. rufus, avec lequel on ne peut la confondre, Sa taille est bien plus grande, hh2 DESBROCHERS DES LOGES. les bandes du prothorax et des élytres sont différentes, les stries sont bien plus fines, et la dent des cuisses antérieures n’est pas entière en avant. L'ensemble de ces caractères distingue aisément l'Anth. ornatus des autres espèces du genre. Je remercie M. Reiche d’avoir bien voulu me confier les types qui ont servi à sa description. Constantinople, où cet insecte paraît assez commun (coll. Reiche); Sicile ; Carniole (M. Stierlin); Nauplie, Trieste (M. de Kiesenwetter). 48. ANTHONOMUS PEDICULARIUS Lin., Faun. Suec., 620; Syst. nat., t. I, 41-615.—Steph., Brit. Ent., IV, p. 75 (Sec. ej. mus. teste Crotch). — Anth. melanocephalus Oliv., Enc. méth., & V, p. 521. — Anth. fasciatus Steph., Brit. Ent., & IV, p. 74, n° 4. — Schôn., t. TT, p. 338. — Cæterorum auctorum synonymia fere inextricabilis. — (Anth. Schünherri Desbr. des Loges, olim.) Ovalus, modice elongatus, parum convexus, tenuiter pubescens, rubro vel brunneo-ferrugineus cum antennis, rostro pedibusque dilutioribus ; capite antice depresso, oculis valde prominulis ; rostro curto, crasso, valde cur- valo, haud nilido, subtranslucido, apice infra subattenualo; antennis gra- cilibus, articulo secundo triangulariter elongato, clava crassiore basi sat abruple rolundata; prothorace subconico crebre sat fortiter punctato ; elytris lateribus plus minusve subarcualis, apice subacuminatis $ ; trun- calis &, striis sat profundis subremote punctatis, interstitiis subconvexts ; perspicue bifasciatis ; fascia antica latissima, postica ad suluram angus- liore, lacteo vel aureo-villosis, apice inæqualiter pubescente; femoribus anticis valde clavatis, dente mediocri anterius emarginalo, cæteris obsolele dentatis ; tibiis anticis intus vix perspicue ampliatis. Long. 4-5 mill.; lat. hum. 4 1/3-1 1/2 mill. Ovale, médiocrement allongé, modérément convexe, d’un roux testacé ou d’un rouge brunâtre avec tous les passages entre ces deux nuances, dessous d’un brun de poix, pattes, antennes, moins la massue, et extré- mité du rostre plus clairs; pubescence assez longue, peu épaisse, plus grossière sur la tête et le prothorax, d’un blanc de lait en dessous, for- mant sur le prothorax une bande longitudinale étroite et deux bandes transversales sur les élyires, la première couvrant parfois le tiers de la Balaninidæ et Anthonomidæ. 43 base, la seconde vers les deux tiers, de forme un peu variable, le plus souvent un peu oblique en avant et légèrement arquée en arrière; une autre tache mal limitée vers le sommet. La bande postérieure et la tache subapicale sont ordinairement mèlées de poils jaunâtres vers la suture ; la bande humérale est même le plus souvent entièrement jaune chez les $. Tête fortement ponctuée, déprimée entre les veux; ceux-ci gros et sail- lants, éloignés en avant par un espace égal à la largeur de la base du rostre; une petite touffe de poils de chaque côté à leur bord interne. Rostre court, assez épais, paraissant, si on l’examine en dessus, presque aussi large à la base qu’au sommet; semblant, lorsqu'on le regarde de profil, atténué de la base à l'extrémité, par l'effet d’une faible dépression qui existe en dessus dans son dernier quart ; notablement courbé, striolé- ruguleux, presque mat, mais paraissant un peu translucide dans sa der- nière moitié. Antennes assez fortes, à pubescence blanchâtre, fine, assez longue ; massue épaisse , luisante, brusquement arrondie en arrière. Pro- thorax transversal, subconique, un tant soit peu rétréci à la base, atténué vers le sommet, presque dès la base (4), en courbe plus marquée jusqu'aux trois quarts (©); étranglé plus ou moins en avant et peu déprimé, à bord antérieur évidemment plus large que la moitié de la largeur du segment ; ponctuation forte, presque confluente. Écusson subarrondi, entièrement pubescent de blanc. Élytres peu arquées jusqu'aux deux tiers (4), un peu plus arquées et plus larges (@); très-peu élargies en arrière, suboblique- ment arrondies postérieurement, ce qui les fait paraître légèrement acu- minées (@); d’un tiers environ plus larges aux épaules que la base du prothorax, trois fois aussi longues que lui, à épaules bien marquées et calus saillant limité en dedans par une dépression; étroitement rebordées à la base; espaces laissés par les bandes presque glabres; stries assez régulières, profondes, à gros points arrondis peu serrés; intervalles sub- convexes, finement rugueux, assez luisants. Pattes médiocres. Guisses antérieures très-épaisses, convexes sur leur arête supérieure ; toutes ayant une échancrure subanguleuse assez profonde ; dent des antérieures mé- diocre, subtriangulaire, aiguë, échancrée latéralement en avant; celle des autres paires beaucoup plus petite. Tébias très-légèrement courbés à leur base, antérieurs à dilatation interne presque nulle (4), un peu plus appa- rente (©). Pygidium presque entièrement recouvert par les élytres, oblique, peu convexe, presque glabre (©); très-découvert, subvertical, pubescent (4). Cette espèce, la plus commune du genre, subit pour les couleurs des modifications fort nombreuses, J’indiquerai les plus importantes : hi DESBROCHERS DES LOGES. A. Bandes des élytres d’un cendré blanchâtre, parfois entremélées de poils jaunes. B. Bande antérieure d’un beau jaune doré, la tache postérieure de cette dernière couleur envahissant une partie de la bande médiane (Es- pagne ; M. de Kiesenwetter). C. Bandes cendrées extérieurement, jaunes vers la suture. D. Bandes moins nettes formées par de petites mouchetures mélangées de blanc, de brun et de jaune (deux exemplaires de Suède, prove- nant de Schôünherr et faisant partie de la collection de M. Chevrolat). e So Corps d’un rougeâtre clair, avec les bandes presque complétement effacées. Toute l'Europe. Algérie. Son rostre la distingue aisément des espèces précédentes. Le 4 est tou- jours de couleur plus foncée. Je dois à l'obligeance de M. Chevrolat la communication d'un type de l'Anth. melanocephalus d'Olivier. 19. ANTHONOMUS DISTINGUENDUS Desbrochers des Loges. Ovatus, curtior, postice paululum ampliatus, brunneo-ferrugineus, parce pubescens, cum antennès pedibusque dilutioribus ; oculis prominulis ; rostro fere opaco brevi; antennarum clava apice breviter acuminata; elytris bifasciatis ; pedibus parum elongatis ; femoribus obtusissime subangulatim emarginatis, mediocriler dentatis ; cæteris ut in Anth. consperso $. Long. cum rostro 3 2/3 mill.; lat. maxim. 4 1/2 mill. Cette espèce a des rapports si intimes avec les Anthonomus pedicularius et conspersus (surtout avec la © de ce dernier) qu’il suffira d’indiquer les caractères propres à l’en distinguer. En ovale bien plus court que l'Anth. conspersus et même que l’Anth. pedicularius, faiblement mais visiblement élargi en arrière, à élytres plus courbes latéralement. Rostre à peine transparent, de forme analogue, ainsi que le prothorax, qui est couvert par places de poils peu souples rous- sâtres, et est un peu moins rétréci en avant. Écusson un peu plus large que chez le conspersus. Élytres à stries bien marquées, à intervalles Balaninidæ et Anthonomida. 45 subconvexes; leur bande antérieure peu large, interrompue, la postérieure assez bien marquée, moins large qu’elle l’est ordinairement chez le pedi- cularius ; la pubescence est plus rare et plus grossière que chez les deux Anthonomus précités ; elles forment, transversalement, une courbe plus large. Les pattes sont notablement plus courtes, bien moins grèles; les Libias sont surtout plus larges, sinués de même à leur base interne, mais faiblement vers l’extrémité, d’où le lobe médian très-peu prononcé. L'échancrure des cuisses antérieures est moins arrondie et forme plutôt au fond avec le bord latéral de la dent un angle obtus. Les dents sont plus faibles que chez l’'Anth. pedicularius et se rapprochent davantage de celles de lAnth. conspersus, tout en étant un peu moins aiguës. Je ne possède qu’un seul exemplaire de cette espèce, qui me vient du nord de la France, sans localilé précise. Je l'avais confondu tout d'abord avec lAnth. pedicularius, dont il est réellement distinct. 20. ANTHONOMUS CONSPERSUS (Rey) Desbrochers des Loges, Ovatus, angustior, magis parallelus, pubescens, nigro-piceus, cum rostro, antennis pedibusque dilutioribus; capite antice depresso, oculis minoribus, minus prominulis ; rostro curto, crasso, curvalo, apice, infra, subatte- nuato, haud nilido, subtranslucido ; antennis minus gracilibus ; articulo secundo curtiore, clava basi magis altenuata; prothorace in medio vix perspicue lineato; elytris pilis albido-griseis aut luteis fere conspersis fascias veras haud formantibus; pedibus gracilioribus, clava antica minus crassa, magis elongata, supra fere recta; dentibus acutioribus... Cæteris ul in Anth. ulmi. Long. 3 1/2-4 1/2 mill.; lat. 4 1/4-1 1/3 mill. Cette espèce, à laquelle j'ai conservé le nom que lui avait donné M. Rey, a de telles ressemblances de formes avec la précédente que j'avais été tenté tout d'abord de la lui réunir comme variété; mais ayant pu, grâce à l’extrême obligeance de ce savant, en examiner un assez grand nombre d'individus des deux sexes, j'ai reconnu qu'elle se distingue réellement du pedicularius par plusieurs caractères très-constants. De plus, M. Rey la recueille sur le saule-marceau, et plusieurs autres entomologistes l’ont trouvée constamment sur le sorbier, circonstance à laquelle elle doit, sans doute, de figurer dans quelques collections sous le nom de Sorbr. 446 DESBROCHERS DES LOGES. Taille toujours plus petite, couleur très-sombre, forme plus étroite, plus parallèle que chez PAnth. pedicutarius. Pubescence moins claire, ne for- mant pas ordinairement de bandes limitées sur les élytres, presque unifor- mément répandue partout, surtout chez le & Yeux visiblement plus petits, moins saillants; premier article du funicule en triangle plus large et plus court; massue des antennes moins brusque en arrière; rostre conformé de même ; pubescence du prothorax plus fine et plus uniforme; bande médiane à peine distincte; stries des élytres généralement un peu moins profondes, à intervalles plus plans. La déclivité des élytres commence un peu plus tôt; en d’autres termes, leur convexité est plus régulière. Pattes plus grêles ; cuisses antérieures à massue bien moins épaisse, plus allon- gée ; presque droites sur leur arête supérieure; dent antérieure un peu plus courte, un peu plus aiguë; celle des cuisses intermédiaires et posté- rieures un peu plus saillante au contraire que chez l’Anth. pedicularius. Tibias antérieurs plus amincis à la base, ce qui rend la dilatation médiane un peu plus saillante, surtout chez la @. Lyon, Francfort, Vosges (MM. Rey, Reiche, Ch. Brisout de Barneville, de Heyden, Allard, Puton); Angleterre (M. Crotch). Var. B. Javeli mihi. Entièrement noir, avec les paites et l'extrémité du rostre rougeûtres. Élytres sans taches. — Moravie (M. Javet). 21. ANTHoNOMUS KirscH1 Desbrochers des Loges. Oblongo-clongatus, angustior, piceo-brunneus, partim dilulior, griseo- pubescens ; capile convexo, antice depresso, tenuiler punctlulalo; rostro lenuiore, opaco, modice arcualo; antennarum clava crassiore, basi roltun- data; prothorace transverso, subconico, antice valde atlenuato, tenuiter dense punctato ; elytris viæ thorace latioribus, subparallelis, apice obtusis, sat tenuiler striato-punctatis ; fascia transversa antice valde obliqua pos- tice subrecta ornalis, æqualiterque circumductis ; femoribus anticis dente Subemarginato, cæteris subobsolete dentatis ; libiis anticis intus vix am- pliatis, dein sinuatis. Long. 4 mill.; lat. hum. 4 1/5 mill. En ovale oblong, assez allongé, peu large, subdéprimé, assez finement pubescent, d’un brun de poix plus ou moins rougeâtre sur la base des Balaninidæ et Anthonomidæ. 47 cuisses, les genoux, la base et l’extrémité des tibias et une partie des tarses, le bord antérieur du prothorax, toute la portion des élytres occupée par la pubescence, enfin le bord des segments abdominaux ; pubescence grisâtre, formant sur le milieu du prothorax une ligne étroite obsolète, un peu plus dense également sur les côtés ; sur les élytres, vers les deux tiers, une bande à contours très-nets, très-sensiblement oblique en avant, droite en arrière, offrant ainsi l’apparence sur chacune d’elies d’un triangle inéquilatéral, dont le sommet est dirigé vers la suture, et réuni extérieure- ment à une bande marginale formée de poils analogues et entourant les élytres, sauf la base. Téte assez convexe, très-déprimée en avant, à ponc= tuation peu profonde, peu serrée, nulle en arrière. Feux pas très-grands, très-saillants, médiocrement rapprochés, pubescents à leur côté interne, Rostre subcylindrique, très-long, terne (4), un peu luisant (©), plus mince que chez le pomorum, à peine caréné en dessus, à strioles peu profondes, modérément courbé, Antennes médiocres, un peu luisantes, assez fine- ment pubescentes, à massue ovale, épaisse, assez brusquement arrondie en arrière. Prothorax assez court, peu arrondi latéralement, à angles postérieurs presque droits, sensiblement rétréci au sommet, peu déprimé vers cet endroit, à ponctuation fine assez serrée. Élytres un peu plus larges que la plus grande largeur du prothorax, à épaules peu saillantes, trois fois et demie environ plus longues que lui, subparallèles latérale- ment, à peine élargies en arrière, arrondies en arc régulier au sommet; à stries peu profondes, à ponctuation assez fine; intervailes à peu près plans, à peine luisants, finement ridés. Guisses antérieures à dent assez grande, légèrement échancrée sur sa tranche en avant, très-aiguêé au sommet; les autres à échancrure peu profonde, subarrondie, avec une dent très-fine peu visible. Tibias antérieurs un peu coudés à la base, médiocrement amincis en dedans, peu brusquement et subanguleusement dilatés un peu avant le milieu, légèrement sinueux ensuite; les autres à peu près droits. Autriche. Je n’ai vu que deux exemplaires de cette espèce. Ils m'ont été commu- niqués par M. Kirsch, de Dresde, qui a bien voulu n’en abandonner un pour ma collection. La forme des fascies des élylres et surtout l’échancrure des dents des paltes antérieures ne permettront pas de la confondre avec les espèces voisines. 48 DESBROCHERS DES LOGES. € 12 L La . ANTHONOMUS SPILOTUS Redt., Faun, Aust., I, 406, 4. — Anth. Roberti Wenck., Ann. Soc. Ent. Fr., 1858, 236. Elongato-ovatus, piceus cum elytrorum pedumque parte dilutiort; rostro elongato subopacd, nitidiore (@), nigro, carinato, striato punctatoque ; antennis piceis, clava basi sat abrupta; prothorace transverso lateribus parum amplialo, apice constricto depressoque, crebre punctato; elytris fere parallelis, postice parum ampliatis, apice rolundatis, fascia trans- versa postica subrecta ornatis ; femorum anticorum dente magno triangu- larë integro; tibiis anticis intus medio abrupte fortiler angulatèm am- pliatis, extus evidenter sinuatis, basi curvalis. Long. 4-5 mill.; lat. hum. 4 1/4 mill. En ovale assez allongé, d’un brun de poix parfois plus clair, passant au ferrugineux sur la partie antérieure du prothorax, les épaules, le pourtour et l’extrémité des élytres et sur leur bande postérieure (ce qui donne à la pubescence un reflet rosé), la base des cuisses, les genoux, l'extrémité des tibias et une partie des tarses; pubescence grisâtre. T'éte assez fine- ment ponctuée, fortement impressionnée en avant, à pubescence blan- châtre. Rostre allongé, assez épais, légèrement luisant (Q), avec une carène lisse au milieu et quelques stries latérales, ponctué plus ou moins fine- ment d’un bout à l’autre (@); terne, plus court, plus épais et semblant un peu atténué au sommet (#). Antennes assez fortes, brunes, à crosse du scape plus claire, à pubescence assez fine, cendrée ; massue en ovale peu allongé, assez brusquement arrondie à la base. Prothorax transversal, légèrement arrondi latéralement avant le milieu, sensiblement rétréci et déprimé en avant, assez finement ponctué-serré, peu pubescent, avec une ligne obsolète au milieu. Élytres d’un quart environ plus larges à la base que le prothorax, à épaules peu émoussées, à calus très-saillant ; presque parallèles jusqu’au delà de leur moitié, régulièrement arrondies en s’élar- gissant un peu de ce point à leur extrémité, où elles sont subtronquées ; stries bien marquées, quand elles ne sont pas voilées en partie par la pubescence, pas très-larges, à points arrondis médiocrement rapprochés ; interstries subconvexes, n’égalant pas trois fois la largeur des stries, peu luisants, finement ridés ; vers les deux tiers une bande transversale presque d’égal diamètre, assez large, tantôt droite, lantôt un peu arquée en avant Balaninidæ et Anthonomidæ. 1449 et entremélée, surtout vers la suture, de mouchetures jaunàtres ou rosées ; de petites taches analogues çà et là sur le reste de lélytre, plus conden- sées vers le sommet et au-dessous de l’écusson. Cuisses antérieures très- épaissies, échancrées à angle droit, avec une forte dent triangulaire entière, les intermédiaires à échancrure demi-circulaire, étroite, mais pro- noncée, avec une dent peu aiguë bien visible; les postérieures à échan- crure plus faible, à dent obsolète, Tibias antérieurs arqués à la base, fortement amincis à leur base interne, élargis brusquement et subangu- leusement ensuite, évidemment sinués sur leur tranche interne, ce qui les fait paraître contournés en S; les autres à peine arqués, presque linéaires. Europe centrale et méridionale. Presque toute la France. Commune à Marseille (M. Abeille de Perrin); Pau, Pyrénées (MM. Reiche, Javet); Allier (sur les fleurs de poirier), etc.; Grèce (M. Kraatz); Lombardie (M. Chevrolat). L'Anth. Robert, dont j'ai vu plusieurs exemplaires typiques, n’est qu'une variation de cette espèce. 23. ANTHONOMUS POMORUM Lin., Syst, nal., L, Il, p. 612, 46 (secund. ej. mus. teste Crotch). — Steph., Brit. Ent., IV, p. 73, n° 2, — Anth. incurvus Steph., Brit. Ent, IV, p. 73, n° 4. —- Oliv., En£., V, 85, p. 224, n° 219, — Gyll., Ins. Suec., II, p. 188, n° 103. — Dej., Cat. Col., p. 87. — Schôn., III, p. 340, n° 11; VII, p. 217, n° 40, et mulli alii. Oblongo-ovatus, elongatus, lalior, subdepr'essus, piceus aut ferrugineo- brunneus, prothorace, elytris pedibusque partim ferrugineis, cum antenna- rum funiculo pallidiore, minus tenue pubescens; rostro opaco valde elon- gato, ruguloso, © ; breviore, curtiore, & ; parum curvato; antennis tenuibus, clava inflata basi haud abrupta; prothorace valde transverso subconico antice depresso, crebre punctato; elytris basi subdepressis, postice sensim declivibus versus apicem subrotundato paululum-productis, fascia postica utrinque obliqua brunneo inclusa ornatis ; femoribus validissimis dente antico magno triangulari integro, cætleris minutis perspicuis ; tibiis anticis basi curvalis, intus obluse incrassatis, dein sinuatis extus in medio fere reclis. Long. 5-6 mill.; lat. hum. 4 1/2-1 2/3 mill. L° Série, TOME VIIL 29 450 DESBROCHERS DES LOGES. En ovale large, allongé, subdéprimé sur le dos, d’un brun de poix plus ou moins foncé passant au brun rougeûtre vers le bord antérieur du prothorax, les épaules des élytres avec une portion de la marge externe, la suture et les parties occupées par la pubescence, avec les antennes, moins la massue, la base des cuisses, les genoux, une partie des tibias et des tarses encore plus clairs; pubescence peu fine, variée de gris et de roux. Téle très-pubescente, surtout en arrière et entre les yeux, forte- ment impressionnée en avant, à ponctuation peu profonde, ridée en arrière. Feux écartés, surtout chez la ©. Rostre allongé inégal, caréné en dessus, avec plusieurs stries latérales, plus gros, plus court, plus ponctué el entièrement terne avec les antennes subterminales chez le 4. Antennes grêles, à massue ovale, non brusquement arrondie en arrière. Prothorax très-transversal, peu arrondi latéralement, sensiblement atténué, avec une dépression faisant paraître le bord antérieur un peu relevé, ponctué- serré assez finement, à pubescence plus abondante au milieu et sur les côtés. Élytres presque parallèles latéralement, faiblement élargies en arrière, obtusément subacuminées au sommet, subdéprimées sur le dos et déclives peu à peu à partir du milieu, à épaules élevées mais subarron- dies, à calus très-saillant, limité en dedans par une impression marquée ; de plus d'un tiers plus larges à la base que la base du prothorax ; stries assez profondes ; intervalles presque plans; bande postérieure en triangle irrégulier, dont le sommet est dirigé vers la suture et dont les côtés sont le plus souvent ombrés de brun; deux taches plus vagues, l’une au- dessous de lécusson, l’autre vers l’extrémité. La bande postérieure est située plus ou moins en arrière. Cuisses antérieures très-grosses, échan- crées dans leur dernier cinquième seulement, à angle droit un peu émoussé, avec une grande dent triangulaire souvent peu pointue, entière; cuisses intermédiaires postérieures avec une échancrure peu profonde, subarrondie, se continuant sur le bord antérieur de la dent, qui est peu saillante mais bien visible et la faisant paraître ainsi subéchancrée. Tibias antérieurs arqués à la base, brusquement élargis dans leur milieu en angle arrondi, sinués ensuite, sans sinuosité sensible extérieurement ; les autres à peu près droits dans leurs deux tiers postérieurs; un ongle noir assez grand à leur extrémité. Var. B, Bande des élytres moins bien limitée; pubescence plus abon- dante et plus uniformément répandue, entremêlée de mouche- tures blanchâtres plus nombreuses. Var. C. Forme plus étroite, plus allongée; taille plus faible ; bandes des élytres un peu plus étroites (Pyri Kollar), Toute l’Europe. Alger, sur le pommier, je poirier, etc. Balaninidæ et Anthonomidaæ. hot 24. ANTHONOMUS INGURVUS Panz., Faun. Germ., XXXVI, fig. 17; Ent. Germ., p. 312, 74, nec Steph. (sec. mus. Steph., teste Crotch)., — Rhynchænus id. GyIl., Ins. Suec., IV, p. 586, n° 103, 4. — Anth. avarus ? Dej., Cat. — Schün., IL, p. 344, 12; VIL, p. 218, 11. Ovalus, latus, curtior, sal conveæus, fusco piceus, sæpe dilutior, diverse ferrugineus, tenuiler minus dense cinereo-ferrugineo pubescens; rostro curliore, antennis testaceis, clava obscura, paululum elongata ; thorace transverso; elytris minus celongatis laleribus subarcuatis, apice obtluse rotundatis, minus oblique plerumque minus distincte fascialis ; postice magis abrupte declivibus; pedibus mullo gracilioribus, tibiis subconcolo- ribus ; femoribus anticis dente magno triangulari integro, cæteris sub- obsolete armatis ; tibiis anticis intus in medio rotundatim angulatis, Long. 3 2/3-4 4/2 mill.; lat, hum. 1 1/2-1 2/3 mill. En ovale large et assez court, assez convexe, d’un brun de poix passant parfois au ferrugineux assez clair, coloré du reste comme le pomorum ; les pattes d’un ferrugineux assez clair, à l'exception du milieu des cuisses. Téle comme chez lAxth. pomorum. Yeux plus rapprochés. Rostre ® à peu près de la longueur du rostre 4 du pomorum, caréné en dessus, à stries fines, assez brillant dans sa deuxième moitié; celui du & plus court, plus épais et presque terne ; peu courbé. Antennes à massue le plus souvent allongée, rarement en ovale court; subarrondies à la base, plus brusquement chez le 4. Prothorax de forme un peu variable, analogue à celui de l'Anth. pomorum, un peu plus étroit en arrière, à angles posté- rieurs plus émoussés. Élytres à épaules bien marquées, à angles humé- raux un peu émoussés, visiblement plus larges que la base du prothorax, à calus peu saillant, assez courtes, pas très-convexes, mais non dépri- mées, plus brièvement déclives en arrière que chez lAnth. pomorum, très-obtusément arrondies au sommet, sans avancement visible ; à stries assez marquées formées de points oblongs; intervalles lisses sous la pubescence, à peine convexes. Guësses antérieures assez largement échan- crées, à angle très-légèrement obtus un peu émoussé, à dent triangulaire un peu moins grande que chez l’Anth. pomorum, aiguë, les intermédiaires et les postérieures faiblement échancrées, avec une petite épine souvent obsolète, Tibias antérieurs moins courbés que chez lAnth. pomorum 452 DESBROCHERS DES LOGES. plus grêles, moins visiblement sinués après le renflement interne ; les autres presque droits; ongle apical très-petit. Allemagne, Suisse, Dresde, Suède, Tyrol, Angleterre, en un mot parties un peu froides de l’Europe (MM. Kraatz, Kirsch, Stierlin, Chevrolat, Reiche, Javet, Allard); Colmar (M. Perris). Généralement peu commun. Les Anthonomus Kirschi, spilolus, pomorum et incurvus ont entre eux certains rapports de forme et de couleurs. Le Kérschi se reconnait aisément à sa dent antérieure subéchancrée et à sa bande marginale remontant jusqu'à l'épaule, dont elle couvre une partie. Le spilotus, plus étroit que les pomorum et incurvus, s’en distingue facilement par sa bande postérieure droite ou à peu près, par la massue de ses antennes plus brusquement épaissie, et par la sinuosité apparente sur la tranche externe des tibias. Quant à l’éncurvus, qui est très-voisin du pomorun, surtout de la variété B, avec laquelle on le confond généralement, il est plus court, plus obtus en arrière, moins parallèle, plus convexe et plus brusquemen déclive sur ie dos; son rostre est moins allongé, les pattes sont plus grèles et plus claires, et les cuisses postérieures et intermédiaires sont munies d’une échancrure et d’une dent moins marquées. 25, ANTHONOMUS UNDULATUS GY. in Sch., HE, p. 840, n° 40, — Ant. ruber Perris, Land., II, 61 (ex typis). Oblongo-clongatus, vix nilidus, obscure sanguineus, prosterno mesoster- noque, thoracis lateribus late medioque anguste, fascia postica elytrorwn, undulata, cinereo dense tomentosis ; rostro valde elongato ®, curtiore &, subopaco, subcoriacco, ad apicem amplialo; antennis vix pubescentibus articulis confertis ; prothorace postice lateribus fere recto apice valde atte- nuato; elytris basi evidender separatim rolundatis, lateribus fere paral- lelis postice vix ampliatis, apice sublruncalis, striis sal profunde dense punctatis, interstiliis rugulosis; femoribus anticis dente valido triangu- lari, inlermediis minimo subspiniformi, posticis nullo armatès. Long. 4-4 1/2 mill.; lat, hum. 4 1/5-1 1/4 mill. Oblong-allongé, d’un rouge de sang plus où moins foncé; pattes plus Balaninidæ et Anthonomidaæ. h53 claires; couvert sur le prosternum et le mésosternum d’une longue pubes- cence grisâtre, formant également de chaque côté du prothorax une large bande et une plus étroite au milieu et vers les deux tiers des élytres, une bande transversale visiblement ondulée. Tête à ponctuation assez grosse, peu serrée, avec une fossette obsolète sur le front, qui est pubescent. Rostre épais, courbé, presque mat, évidemment élargi insensiblement de la base au sommet, en dessus, ponelué d’un bout à l’autre, à peine de la longueur de la tête et du prothorax réunis, 4, beaucoup plus allongé et un peu luisant, ©, rembruni au sommet. Antennes épaisses, à articles subarrondis formant une tige compacte; luisantes, presque glabres ; massue ovale, épaisse, peu allongée, rétrécie aux deux bouts, à peine acuminée au sommet. Prothorax d'un tiers à peine plus large à la base que long dans son milieu, presque droit latéralement dans sa première moitié, notablement rétréci ensuite et subanguleusement un peu étranglé et lar- sement déprimé au sommet, à ponctuation forte, médiocrement serrée. Écusson élevé, entièrement pubescent. É/ytres presque parallèles jusqu'aux deux tiers, à peine élargies en arrière, curvilinéairement rétrécies vers leur extrémité, où elles sont presque tronquées, en formant un tout petit angle ouvert à la suture, séparément arrondies à la base, où elles sont faiblement rebordées, un peu plus larges que la base du prothorax, à calus saillant ; stries bien marquées, à ponctuation serrée, un peu moins visible au sommet, où elles sont cependant plus profondes ; intervalles égalant deux fois à peine la largeur des stries, visiblement ridés en tra- vers, à peine luisants. Cuisses antérieures entaillées à angle à peu près droit, armées d’une grande dent en triangle subéquilatéral; les autres peu profondément, subanguleusement échancrées ; intermédiaires avec une très-petite épine, les postérieures à dent à peine visible. Tébias antérieurs régulièrement arqués, dilatés en dedans après leur première moitié, non anguleusement; ceux des deux paires postérieures faiblement courbés, les postérieurs faiblement élargis dans leur milieu, rétrécis ensuite et dilatés en dedans à leur extrémité. Cette espèce a un faciès tout particulier qui le fait de suite reconnaitre. Sa forme générale et surtout celle de ses antennes la feraient volontiers placer parmi les Bradybatus ; mais elle a réellement sept articles au funi- cule. D'ailleurs la forme des pattes la rapproche davantage des Antho- nomus. &chônherr ne connaissait pas la provenance de l'unique exemplaire qui a servi à sa description. Ce type, que j'ai pu voir chez M. de Bonvouloir (qui l’avait reçu en communication du musée dn Stockholm), est un 4. h5h DESBROCHERS DES LOGES. M. Perris a bien voulu m'envoyer aussi le type de son Anth. ruber trouvé dans les Landes et qui n’est autre que la © de cette même espèce, Enfin j'en ai vu, dans la collection de M. Chevrolat, un individu de Dalmatie, un autre dans celle de M. Kraatz, provenant de Thuringe, Je l'ai reçue également des Basses-Alpes. Elle paraît rare partout. Species invist, (ANTHONOMUS.) Je ne connais pas les espèces suivantes, dont l’une appartient, d’après Schünherr, à la Sibérie occidentale, et l’autre habite la Perse orientale, et qui, du reste, sortent un peu du cadre géographique de mon travail. Je serais reconnaissant néanmoins aux entomologistes qui les posséde- raient de vouloir bien me les communiquer. G bis, ANTHONOMUS TERREUS SCh., IT, p. 346, 20; VIL, p. 224, n° 98. Oblongo-ovatus, niger, parcius albido-tomentosus ; rostro confertim punctulato a basi ultra medium striato, apice ferrugineo, antennarum basi, elytris pedibusque rufo-ferrugineis, thorace confertim subtiliter punctato, scutello albo; elytris mediocriter punctato-striatis, sutura nigri- cante; femoribus dente brevi, acuto, armatis (ex Boh. in Sch.). Port de l’Anthonomus melanocephalus, mais plus petit, plus foncé, plus densément pubescent. Téte ponctuée, noire; front presque plan. Feux noirs, peu convexes. Rostre égalant en longueur la tête et le prothorax réunis, courbé, caréné et sirié en dessus, d’un noir de poix devenant fer- rugineux au bout. Antennes ferrugineuses à la base, brunes postérieure- ment, pubescentes. Prothoraxæ subtransversal, atténué en avant, obsoléte- ment étranglé avant le sommet, qui est tronqué; médiocrement élargi latéralement, bisinué à la base, convexe, à ponctuation très-serrée; noir, à pubescence blanchâtre. Écusson ovale, élevé, pubescent de blanc. Élytres beaucoup plus larges à la base que la base du prothorax, à épaules très-élevées, presque à angle droit; non élargies latéralement, arrondies Balaninidæ ct Anthonomidæ. 155 séparément et obtusément au sommet, trois fois plus longues que le pro- thorax, assez peu convexes en dessus, assez profondément striées ponc- tuées, à intervalles plans, obsolétement pointillés ; d’un ferrugineux obscur, à pubescence blanche, avec la suture plus largement noirâtre en avant. Dessous pointillé, noir, à pubescence blanchâtre. Pattes médiocres, ferru- gineuses, pubescentes. Cuisses faiblement claviformes, rembrunies au milieu, armées en dessous d’une petite dent aiguë (ex Gyl. in Sch. convers.). Cet Anthonomus me semble extrêmement voisin de mon Anth. sibiricus, qui pourrait bien n’en être qu’une variété. 23 bis. ANTHONOMUS HELOPIOIDES Kolenati, Bull. de Mosc., 1849, p. 340, n° 9. Elongato-ovalus, convexus, brunneus, supra dense cinereo-albido- depresso, sublus sparsim-pilosus; antennis pedibusque ferrugineis ; femo- ribus in medio obsolete fuscis; lhorace subconico, confertim punctulato, margine apicali paulo depresso, integro ; coleopteris punctato-striatis, interslitiis convexis, femoribus muticis. Long. corp. 24 mill.; long. rostri 42 mill.; lat. corp. 43 mill. Patria : Persia orientalis et etiam India occidentalis (Helfer). Tête arrondie, très-finement aciculée-ponctuée, luisante; vertex sans carène ; front presque plan. Feux globuleux, noirs. Rostre beaucoup plus étroit que la tête, assez épais, un peu arqué, d’un brun noir, muni de petites côtes en dessus dans sa première moitié, ponctué très-finement dans l'intervalle, avec une seule série lâche de petits poils, lisse et glabre vers le sommet. Antennes ferrugineuses, à petits poils raides dans sa deuxième moitié, à massue très-longue et très-allongée. Prothoraæ plus court que large à la base, subconique, peu à peu atténué sensiblement en avant, sans étranglement, déprimé transversalement au sommet, sans sinuosité, non élargi latéralement, modérément convexe en dessus, ponctué très-finement et très-serré, brun, à pubescence couchée d’un cendré blan- châtre. Élytres tronquées au bout, un peu plus larges que la base du pro- thorax, à épaules arrondies, à calus un tant soit peu élevé; non élargies latéralement, rétrécies postérieurement et arrondies, un peu acuminées vers la suture, plus de deux fois aussi longues que le prothorax, convexes en dessus, brunes, profondément striées ponctuées, à intervalles convexes 56 DESBROCHERS DES LOGES. aciculés ponclués, avec quatre séries de poils couchés d’un cendré blan- châtre. Dessous pointillé, brun un peu luisant, à pubescence peu abon- dante, d’un cendré blanchâtre. Pattes médiocres, ferrugineuses, avec de petits poils d’un cendré blanchâtre formant une bordure à l'extrémité des tibias. Guisses inermes. Obs. Peut-etre cette espèce devrait-elle former un genre à part. Var. b. Cuisses antérieures armées de deux dents (ex Kolenati, loc. cit.). Je crois bien, comme l’auteur, que cet insecte doit appartenir à un autre genre. L'Anth. Juniperi Chev., Rev. Zool., 1860, 210, n’est autre que le Nanophyes transversus Aubé. Genre PSEUDOMORPEIUS Desbrochers des Loges. Leud'oc (fallax), mocon (forma). (| (EYE Anthonomus Sch., IT, 217. — Bradybatus Gerst., Stettin, Ent. Zeit, 1860, 376. Corpus conicus poslice rotundatus, supra fere glaber. Caput pone oculos ampliatum. Oculi laterales rotundati, parum convexi. Rostrum crassum, parum elongatum in utroque sexu opacum, arcua- tum. Antennæ haud lenues, parum elongatæ, scapo funiculum clavamque longitudine æquante, funiculo 6-articulato; clava breviter ovata, Prothorax subdepressus ; lateribus minime ampliatus, a basi ad apicem sensim attenuatus, antice vix coarctatus. Etytra ovalia, convexa, humeris haud prominulis, postice paululnm ampliato-rotundata, apice truncata. Pedes modice elongati, subæquales; femora (antica præsertim), valde clavata, crassissima, antica postice emarginata, dente subunciformi armata ; cætera subsimiliter magis obtuse perspicue dentata; tibiæ anticæ basi Balaninidæ et Anthonomide. 4157 apiceque intus sinuatæ, in medio acute angulatæ; intermediæ, minus ampliatæ, posticæ fere lineares, 2e genre fait le passage des Anthonomus aux Bradybatus. La forme des élytres le rapproche des premiers, mais il a les caractères essentiels des derniers. Le funicule est composé de six articles seulement formant une tige assez compacte, graduellement épaissie jusqu’à la massue. Le scape atteint le milieu des yeux. Les yeux sont analogues à ceux des Bradybatus, peu saillants. Le rostre est épais et a la plus grande analogie avec celui des Brady- batus &. Il est terne ou à peu près dans les deux sexes et à peine élargi (vu en dessous) de la base au sommet, même chez la ©, Le prothorax, rectilinéairement atténué de la base au sommet, où il est très-peu resserré, est à peine moins large que les élytres à leur base, ce qui donne à cet insecte un faciès tout particulier et le fait ressembler à un cône dont la base serait arrondie. Sa ponctuation a de l’analogie avec celle des Bradybatus. Les élytres, au lieu d’être à peu près planes comme dans le genre sui- vant, sont convexes, surtout en arrière, curvilinéaires latéralement et un peu élargies postérieurement. Elles sont pourvues de sortes de sillons réguliers assez finement ponctués-serré au fond. Les pattes sont peu allongées, comme chez les Bradybalus, les cuisses également très-renflées, surtout les antérieures. Ces dernières sont munies d’une échancrure subarrondie peu régulièrement, qui, en se prolongeant sur le côté latéral antérieur de la dent, lui donne le plus souvent l’appa- rence d’une sorte de crochet analogue à .celui qui existe aux cuisses de certains Balaninus ; d’autres fois, surtout chez le 4, la dent est plus droite et suivie d’une autre pelite fausse dent en avant, ce qui lui donne quelque analogie avec celles de l’'Anth. druparum. Les autres paires de cuisses sont munies d’une dent analogue, moins grande, plus obtuse, mais bien visible. Les tibias antérieurs, larges, arcuément et profondément sinués après et avant la dilatation, forment ainsi au milieu un angle aigu sub- spiniforme bien saillant; de telle sorte que si on rapproche le tibia en le repliant à une certaine distance de la cuisse, le côté antérieur de la sus- dite dent forme avec l'échancrure de la cuisse les deux tiers d’un petit cercle irrégulier. Les tibias intermédiaires sont visiblement dilatés aussi dans le milieu, mais plus obtusément, les sinuosités élant moins pro- noncées, ®, presque droits, 4‘; les postérieurs, à peu près linéaires, sont un peu plus longs que ceux des pattes antérieures: on remarque un petit 158 DESBROCHERS DES LOGES. ongle recourbé en dedans à l'extrémité de tous. La tranche interne des cuisses et des tibias est munie de très petits poils droits très-fins, tandis qu’on voit, à un grossissement suffisant, sur la tranche opposée, de petits poils raides plus rares, régulièrement courbés. Les ongles m'ont paru fendus. PSEUDOMORPHUS ELONGATULUS (An/honomus) Bohem. in Sch., VII, p. 216, n° 8. — fallax Gerst., Stett., 1860, 376. — (Bradybatus) aceris Chevr., Rev. Zool., 1866, p. 29 (Anthonomus). Conicus, postice obluse rotundatus, ferrugineus ; sublus, capite ocu- lisque nigris, abdomine rufescente, supra fere glaber cum linea longitudi- nali thoracis fasciaque arcuata elytrorum villose griseis ; capite rugose punctalo ; rostro crasso, rugoso, opaco ; anlennis clava apice subrotun- data; prothorace conico, parce foveolato; elytris ovalibus sulcato-punc- tatis ; pedibus crassis, omnibus dentatis. Long. 4 4/2-5 mill.; lat. 4 4/4-1 1/3 mill. Ovale, ou plutôt en forme de cône arrondi à la base, à pubescence gri- sâtre assez abondante en dessous, sauf sur l’abdomen, presque glabre en dessus, avec une étroite ligne longitudinale sur le prothorax et une bande transversale analogue arquée, plus large extérieurement après le milieu des élytres; tête et dessous noirs, un peu luisants, à l'exception de l'extrémité abdominale, qui est rougeâtre ; le reste d’un ferrugineux ou rouge sanguin, plus clair sur les antennes et sur les pattes, surtout à la base, terne en dessus. Tête rugueusement et fortement ponctuée; front marqué d’une petite dépression ou fossette peu accusée. Yeux peu saillants. Rostre épais, à peine aussi long que le prothorax, entièrement mat, avec quelques stries irrégulières bien marquées dans sa première moitié, un peu dilaté de la base au sommet vu en dessus, paraissant subtronqué obliquement en dessous (4), paraissant, vu en dessus, imperceptiblement sinué latéra- lement, au moins aussi large au sommet qu’à la base, sa deuxième moitié beaucoup plus lisse, un peu luisante (9); peu courbé. Antennes peu pubescentes ; scape aussi long que les autres articles réunis; massue peu alténuée au sommet, subarrondie à la base, rembrunie. Prothorax sub- déprimé, conique, à peine déprimé en avant, aussi large sur la ligne médiane qu’au milieu, à ponctuation peu serrée, subfovéolée. Écusson Balaninidæ et Anthonomideæ. 159 oblong, entièrement pubescent. É/ytres conformées comme il a été dit, presque de la largeur du prothorax à la base, les interstries presque plans, à peine crénelés par les points des stries, n’égalant pas deux fois la largeur de ces dernières, très-densément et finement ridés, avec une série très-peu visible de petits points. Pattes conformées comme il a été dit. Genève (Schünherr); Dresde (M. Kirsch); Dijon (MM. Jekel, Rouget); Espagne (MM. Chevrolat, Bellier de la Ghavignerie) ; Basses-Alpes (M. Mondon). Schünherr avait placé cette espèce, qui n’a que six articles au funicule, parmi ses Anthonomus. M. Chevrolat, qui à eu depuis occasion de consulter le type de cet auteur, a reconnu lui-même que son Anthonomus aceris lui était identique. Enfin, bien que je n’aie pas vu le type du Bradybatus fallax de M. Gerstæcker, l'excellente description qu’il donne de cette espèce me permet de la réunir, en toute certitude, au Pseudomorphus elongatulus. Genre FRRADVYEANES,. BRADYBATUS Germar, Ins. Spec., 1, p. 305. —Latr., Règn. anim., p. 894. Schünh., Curcul., disp. meth,, p. 234 ; Genera et Species Curcul., HT, p. 381. — Gerstæcker, Stettin, Entom. Zeit., 1855, p. 167. — Jacq. Duval, Gen,, IV, 44. — Lacordaire, Genera, VI, 581. Antennæ breviusculæ, validiusculæ ; funiculo 6-articulato ; articulo primo majore, crasso, secundo obconico, reliquis brevioribus, apice trun- catis, successive latioribus; clava crassiuscula, oblongo-ovata. Rostrum longiusculum, lineare, teres, validiusculum, arcuatum. Oculi rotundati, modice prominuli. Thorax latitudine fere brevior, basi leviter bisinuatus, anterius angus- tior, juxta apicem coarctatus, apice truncatus. Elytra elongata, subeylindrica ; humeris obtuse angulatis. Pedes breves, validi; tibiæ apice unguiculatæ. Obs. Corpus elongatum, subcylindricum, parce pilosum, alatum ; minus- culæ magnitudinis (ex Schün.). 60 DESPRROCHERS DES LOGES. Ces caractères me paraissent devoir être complétés ainsi : Corps subeylindrique très-allongé, sabdéprimé en dessus, plus ou moins pubescent. Tête médiocre, un peu allongée, plus large en arrière, Feux arrondis, peu saillants. Rostre épais (4), plus mince, plus cylindrique (@), de la longueur du prothorax ou un peu plus long, médiocrement courbé. Antennes peu allongées, assez épaisses, coudées ; scape égalant en lon- gueur environ le reste de l’antenne, épaissi en forme de crosse au som- met, qui atteint le milieu des yeux; funicule de six articles : le premier épais, en carré long, irrégulier, le deuxième plus allongé, obconique, les autres transversaux, successivement plus larges ; massue ovale, rétrécie plus ou moins aux deux bouts. Prothorax subtransversal, droit ou subarrondi de la base aux deux tiers, où il est plus ou moins brusquement étranglé et déprimé transver- salement, grossement ponctué, à peine bisinueux à la base, tronqué au sommet. Étytres cylindriques, très-peu convexes, presque déprimées en dessus, rebordées à la base, qui est presque droite au milieu, déclive vers l’écus- son; à épaules saillantes, notablement plus larges que la base du pro- thorax, non élargies en arrière, striées-ponctuées, avec la base des troi- sième et cinquième intervalles (en comptant l’espace juxtasutural) ordi- nairement élevée. Pattes fortes, peu allongées, à peine d’égale longueur. Cuisses très-claviformes, surtout les antérieures; toutes plus ou moins échancrées avant leur extrémité, avec une très-petite dent oblique aux antérieures, nulle ou à peu près aux autres paires. Tibias antérieurs plus ou moins, à peine anguleusement, dilatés dans leur milieu, les autres plus linéaires, les postérieurs un peu plus courts, tous obliquement tronqués au sommet et munis d’un petit ongle dirigé en dedans. Tarses égalant presque les tibias en longueur, à article premier noueux à l'extrémité, les autres successivement plus larges. Ongles fendus dans leur moitié. Les hanches antérieures sont contiguës, les intermédiaires très-rappro- chées, les postérieures séparées par un espace plus large. Le dessous du corps est généralement plus densément pubescent que le dessus, moins abondamment d'ordinaire sur le milieu de labdomen: Bälaninidæ et Anthonomidæ. 61 celui-ci subdéprimé, surtout inférieurement ; dernier segment du & étroi- tement échancré. Une fine pubescence est disposée sur l’arête inférieure el supérieure des pattes d’une manière analogue à ce qui a lieu dans le genre Pseudo- morphus. Index specierum. I. Corpus supra castaneo-ferrugineus. Elytra fasciata. A. Angustior valde cylindricus; $ rostrum opacum vix apice nitidiore, attenuatum............,... (Creutzeri 4. 1° A’. Latior, oblongus; & rostrum læve, nitidum.. subfascialus. IL. Corpus supra nigro-piceus ; elytra haud fasciata, humeris apiceque rubro ferrugineis. , .. 4.01, 4.4 | Kelineriss3, » 1. BRADYBATUS CREUTZERI Germ., Ins. Sp., 1, p. 306, n° 444, — Boh. in Schôn., II, p. 332, n° 1. — Rhinodes Greutzeri Dej., Cat. Col., p. 98. — Gerst., Stett., 1855, 169. Cylindricus, valde elongatus, subdepressus, parce haud tenuiler pubes- cens, plus minusve ferrugineus, infra niger vix nitidus; rostro crasso inæquali opaco, &, apice attenuato nitidiore, 3 prothorace lateribus recto apice suboblique constricto, sat crebre fortiter punctlato; elytris contrarie oblique hifasciatis, striis sat fortiler punctatis, interstitiis angustis, basi haud convexis ; femoribus anticis angustius emarginalis, dente brevi, cæ- eris fere nullo instructis ; tibiis anticis intus obluse subangulatis. Long. 4 1/2-4 2/3 mill.; lat. hum. 4 1/4 mill. Très-allongé, étroit, cylindrique, peu convexe, à pubescence d’un gris jaunâtre peu fine, rare en dessous, plus abondante en dessus, sur la tête et le prothorax, formant au milieu de ce dernier une ligne obsolète, plus rare sur les élytres, où elle forme deux bandes transversales souvent en partie effacées, obliques en sens inverse, la première naissant au tiers environ du bord interne et atteignant la suture après le milieu, la seconde partant du bord externe vers les trois quarts el atteignant la suture vers 462 DESBROCHERS DES LOGES. les deux tiers inférieurs; souvent un point noir vers la suture, renfermé dans l'angle ainsi formé sur chacune d’elles; d’un ferrugineux grisètre ou châtain, avec la tête, le rostre, une partie au moins du prothorax, les hanches et le dessous, moins l'extrémité de l'abdomen, d’un noir de poix, terne ou à peu près. Téte peu densément, assez fortement ponctuée, rugueuse, ridée en arrière, marquée d’une strie ou fossette étroite entre les yeux. Yeux peu saillants. Rostre épais, inégal, rugueux, pubescent à la base, peu courbé, à peu près de la longueur du prothorax, paraissant presque aussi large au sommet qu’à la base, vu en dessus, obliquement atténué en dessous, entièrement mat, ; visiblement atténué au sommet, qui est un peu lisse, © ; massue des antennes médiocrement atténuée vers la base, Prothorax subtransversal presque hexagonal, droit latéralement dans ses trois quarts postérieurs, subobliquement et sensiblement étranglé ensuite; dépression antérieure plus ou moins marquée, faisant souvent paraitre la marge apicale un peu élevée ; celle-ci parfois étroitement lisse et plus rougeûtre (d’autres fois même cette couleur envahit le segment tout entier); ponctuation grosse, assez serrée, voilée en partie par la pubescence. Écusson ponctiforme entièrement pubescent. Élytres d’un tiers environ plus larges que le prothorax au-dessous des épaules ; celles-ci obliquement effacées, presque tronquées dans le milieu de leur base, qui est faiblement rebordée; deux fois et demie environ aussi longues que larges, très-parallèles, presque droites jusqu'aux deux tiers, atténuées en s’arrondissant subobliquement de ce point à l’extrémité, où elles sont à peine séparément arrondies, presque tronquées; stries assez profondes, à points gros un peu allongés ; intervalles presque plans, à peine plus larges que les stries, paraissant lisses. Cuisses antérieures munies, avant l’extré- mité, d’une échancrure étroite subarrondie, ordinairement bien accusée, suivie en arrière d’une très-petite dent oblique peu aiguë; les autres moins profondément échancrées, à dent obsolète ou nulle. Tibtas larges, les antérieurs subanguleusement-obtusément dilatés dans leur milieu interne en ligne oblique, non ou à peine sinueuse avant et après la dila- tation, légèrement sinueux extérieurement; intermédiaires un tant soit peu dilatés au milieu ; les postérieurs un peu élargis de la base au som- mel. Dessous peu densément ponctué; abdomen ordinairement roussàtre à l'extrémité, légèrement luisant. Il est possible que Schônherr ait confondu les Brad. Creutzeri et sub- fasciatus. Quoi qu’il en soit, sa variété + se rapporte bien à la première de ces deux espèces. Autriche, Crimée, Ilalie, Slyrie, Basses-Alpes, etc. (MM. Reiche, Che- vrolat, Jekel, Garbiglietti, Javet, de Heyden). ne. Balaninidæ et Anthonomidæ. 163 2. BRADYBATUS SUBFASCIATUS Gerstæcker, Stett., 1855, 169. Oblongo-subcylindricus, elongatus, latior, supra castanco-ferrugineus, infra niger densius pubescens; capite inter oculos striato; rostro crasso, opaco rugoso, €, valde cylindrico nitido, ©; prothorace lateribus sub- rotundalo antice sensim constricto, fortiter punclato; elytris lateribus paululum arcuatis, apice obtusis, contrarie, oblique, latius bifasciatis, fortiler strialo-punctatis, intervallis convexis ; femoribus anticis latius emarginalis, dente minuto, cætleris nullo instructis ; tibiis anticis intus obluse subangulatis. Long. 4 1/2-5 mill.; lat. hum. 1 1/2 mill. Oblong subcylindrique très-allongé, moins étroit que le précédent, peu convexe, d’un gris ferrugineux châtain mat, sauf la tête, le rostre, les hanches, le dessous et une partie au moins du prothorax, qui sont d'un noir de poix, à pubescence grisàtre parfois d’un jaune flave, assez abon- dante en dessous, formant une ligne obsolète longitudinale sur le pro- thorax et deux bandes transversales obliques en sens contraire sur les élytres, d'ordinaire assez bien marquées, disposées à peu près comme chez le Brad. Creulzeri, la postérieure quelquefois un peu arquée, d’autres fois encore presque droite. Téte rugueusement ponctuée, ridée en arrière, avec une strie plus ou moins marquée et plus ou moins prolongée entre les yeux. Rostre épais, légèrement pubescent, inégal, rugueux-strié , opaque, paraissant, vu de profil, un peu atténué obliquement en dessous, légèrement resserré au-devant des yeux vu en dessus (4); un peu plus allongé, plus étroit, très-cylindrique, luisant et presque lisse (9); peu courbé. Antennes un peu plus allongées que chez le précédent. Prothorax subtransversal, très-légèrement subarrondi latéralement, plus sensible- ment vers l’étranglement antérieur, qui est peu brusque généralement ; déprimé en cet endroit, avec la marge antérieure souvent un peu élevée, fortement ponctué-rugueux. Écusson ponctiforme, entièrement pubescent. Élytres à épaules élevées, bien qu'émoussées au sommet, deux fois aussi longues que larges, presque de moitié plus larges que la base du pro- thorax, séparément subobliques dans leur milieu, à la base, qui est visi« blement rebordée, en courbe à peine marquée de la base aux deux tiers, atténuées légèrement en s’arrondissant Ge ce point vers l’extrémilé, qui 464 DESBROCHERS DES LOGES. est très-obtuse; subtronquées obliquement au sommet; stries larges et profondes, à gros points arrondis crénelant les interstries, qui sont plus ou moins convexes, parfois un peu costiformes, plus larges que les stries, presque lisses, les troisième et cinquième (en comptant l’espace juxta- sutural) presque toujours élevés, surtout à la base; à l'extrémité une tache vague s’unissant parfois à la bande postérieure. Cuisses antérieures à échancrure assez large, mais peu régulièrement arrondie, avec une dent courte, oblique, peu aiguë, parfois peu visible en arrière de l’échancrure ; les autres échancrées moins profondément, paraissant inermes. Tibias antérieurs plus où moins faiblement obtusément dilatés vers le milieu interne, sans sinuosité apparente avant et après la dilatation; les autres un peu élargis vers le sommet. Dessous assez pubescent, même sur lab- domen. Var. robustirostre mihi. Je n'ai vu que deux exemplaires & et & de cette variété, plus large que le type, à élytres plus ovales, à fascies très- larges et d’un jaune doré. Le & a le rostre plus profondément strié, plus pubescent à la base, un peu plus court que chez le type, plus courké à la base qu'au sommet; la @ à le rostre plus gros, plus ponctué. M. Chevrolat n’a également communiqué, sous le nom de séréatopunc- lLatus, un exemplaire plus petit, à bandes affacées, à stries plus profondes et à intervalles plus convexes. J'ai reçu aussi de M. Jekel un individu chez lequel les stries paraissent à peine ponctuées et dont les cuisses sont inermes. (Du reste, la profondeur et la ponctuation des stries, la convexité des intervalles et la forme des pattes sont très-variables chez tous les Bra- dybatus.) Enfin j'ai vu plusieurs Bradybatus subfasciatus chez lesquels les élytres sont presque noires et les bandes effacées, ce qui les faisait ressembler au premier coup d'œil à des Brad. Kellneri. Autriche, Hongrie, Italie, environs de Paris, Basses-Alpes, Savoie (MM. Reiche, Chevrolat, de Heyden, de Bonvouloir, Javet). 3. BRADYBATUS KELLNERI Bach., Kæfer Faun. d. N. u. Mit. Deut., Il, p. 306. — Gersl., Stelt., 1855, 170. Oblongo-subcylindricus, elongatus, subdepressus, nigro-piceus, cum ely- trorum margine apiceque, antennis pedibusque partim dilutioribus, paulu- Balaninidæ et Anthonomidæ. 65 Lum nitidior ; rostro opaco striato, rugoso, &\ nitido cylindrico, & ; pro- thorace lateribus subparallelo, antice late constricto, subfoveolato; elytris haud fasciatis, kumeris elevatis, grosse strialo-punctatis, intervallis con- veæis, angustis : femoribus anticis dente minuto, cæteris nullo instructis ; libiis añticis ad medium sensim ampliatis, haud angulatis. Long. 4 1/2-5 mill.; lat. hum. 4 1/2 mill. Subcylindrique allongé, subdéprimé, d’un noir de poix devenant rou- geàtre aux épaules des élytres et plus ou moins largement à l'extrémité, avec une partie des antennes et des pattes de cette dernière couleur ; sou- vent la bande humérale rejoint la tache postérieure ; à peine pubescent en dessus, sans fascies sur les élytres ; moins rarement en dessous. Téle assez lisse, à ponctuation peu serrée, avec une strie entre les yeux. Rostre presque terne, plus ou moins grossièrement rugueux et strié, très-épais, inégal, un peu resserré au devant des yeux et très-légèrement dilaté de la base au sommet, vu en dessus; à peine atténué obliquement en dessous, #, très-cylindrique, bien plus étroit, luisant, presque lisse, à ponctuation très-fine latéralement, ?; modérément courbé. Prothorax subtransversal, presque droit latéralement jusqu'aux deux tiers, où il est visiblement étranglé plus ou moins brusquement, à ponctuation inégale très-grosse, presque fovéolée. Écusson petit, oblong, élevé, densément pubescent de gris. Élytres un peu moins de moitié plus larges que la base du pro- thorax, à épaules élevées, émoussées au sommet et calus saillant, presque parallèles, en courbe très-légère jusqu'aux deux tiers, arrondies de ce point à l'extrémité, qui est très-obtuse ; stries profondes formées de gros points arrondis moins marqués vers l’extrémité, au moins aussi larges que les intervalles ; ceux-ci à peu près lisses, très convexes sur le disque, par- fois presque plans latéralement, troisième et cinquième ordinairement plus élevés à la base ; celle-ci droite au milieu, déclive vers l’écusson, rebordée. Cuisses antérieures avec une échancrure bien accusée, irrégu- lièrement subarrondie, avec une petite dent oblique obtuse; les autres à échancrure moins profonde, paraissant inermes. Tibias antérieurs amincis à leur base interne, épaissis peu à peu ensuite, sans rétrécissement au delà de la dilatation, qui ne forme pas conséquemment un angle marqué; les autres un peu élargis de la base au sommet. Autriche, Hongrie, Styrie, Brunswick (MM. Reiche, de Bonvouloir, Javet, de Kiesenwetter, Chevrolat). Les trois espèces de ce genre ont entre elles de grands rapports de formes, et la conformation des cuisses, d’ailleurs un peu variable, ne 4° Série, TOME VIII 90 66 DESBROCHERS DES LOGES. suffirait pas pour les distinguer. La $ du Creutzeri se reconnait aisément à son rostre atténué et lisse seulement au sommet. Quant au &, il se distingue du & des deux autres espèces à sa forme beaucoup plus étroite et plus parallèle, la longueur de ses élytres égalant deux fois et demie au moins la largeur de cette partie, tandis qu’elles sont à peine deux ois aussi longues que larges chez le subfasciatus et le Kellneri; celte dernière espèce, du reste, s'éloigne des deux autes par sa couleur, le manqve de bandes aux élytres, le luisant de quelques-unes de ses parties et ses tibias ntérieurs dilatés non anguleusement dans leur milieu. Nora. Après l'impression de ce travail j'apprends que M. de Marseul, dans une monographie du genre Bradybatus, qu'il a publiée dans lAbeëlle de 1868, propose, d’une manière dubitative, de créer un genre nouveau : Nornops, pour le Brad. fallax, lequel a donné lieu à l'établissement de mon genre Pseudomorphus. D'un autre côté, je m'aperçois que cette dernière dénomination a déjà été employée par Kirby pour un genre de Carabiques exotiques. Le nom de Nothops devra donc être préféré. Bien que ce travail ait pour titre : « Monographie des Balaninidæ et Anthonomidæ, » il ne comprend, contrairement à la méthode assez géné- ralement adoptée maintenant, que les genres Balaninus, Anthonomus et Bradybatus. Les insectes de ces deux dernières coupes génériques me paraissent, en effet, devoir seules former la tribu des Anthonomidæ. Les Acalyptus, que M. Lacordaire n’y a introduits qu'avec beaucoup d’hésitation, s’en éloignent manifestement, et leur place est, à mon avis, à côté des Elleschus : ils ont, du reste, tout à fait le même genre de vie, el je dirai en passant, à ce propos, que les Elleschus ont été en dernier lieu beaucoup trop distancés des Eréirhinides. Quant aux Orchestes, dont M. H. Brisout de Barneville vient de nous donner une monographie avec le talent qui caractérise ses différents ouvrages, ils me semblent assez tranchés pour former une tribu spéciale sous le nom de Orchestidæ. Page O2 O5 ©5. Co Or Or © LR © = “ Bnlaninidæ et Anthonomidx. 467 Errata Er Corrigenda. 13° ligne, au lieu de : Genblietti, lisez : Garbiglietti. 9e alinéa, 3° ligne, après le mot prolongée mettez seulement une virgule. 10° ligne, après le mot vestita ajoutez une virgule. 8° ligne de la diagnose, au lieu de : subunciforme, lisez : subunciformi. de ligne, au lieu de : Leur 4° 1/4, lisez : son 1% 1/4, 45° ligne, supprimez la virgule après le mot échancrées. 9° ligne, après la citation de Dejean ajoutez un point de doute (il est possible que le B. hiïspunus de cet auteur soit le B. Mastodon Jek.). de ligne, au lieu de : mais droite, lisez : moëns droite. 10° ligne, après le mot déprimées supprimez le point et la virgule, 3° ligne, après le mot article ajoutez : des antennes. 3° ligne, au lieu de : parsemé çà et là, lisez : parsemée, elc. 6° ligne, au lieu de : e£ formant, lisez : en formant. 6° ligne, au lieu de : fronte foveolato, lisez : fronte foveoluta. h° alinéa, 3° ligne, au lieu de : chenues, lisez : lénues, aux citations synonymiques ajoutez : crucifer el rhælicus Fusch, Berl. Ent. Zeit., p. 425-125. 6° ligne de la diagnose, au lieu de : dense minulissimo, lisez : dente, etc. 9€ alinéa, au lieu de : Var. À, lisez : Var. B. qe ligne, au lieu de : Var. B, lisez : Var. C. aux citations synonymiques ajoutez : pedemontanus Fusch, Berl. Ent. Zeit., 1864, p. 125. 1°" alinéa, avant-dernière ligne : dilatés et cependant, Suppri- mez le mot ef. après la description du B. brassicæ ajoutez l'observation sui- vante : J'ai vu dans la collection de M. Kraatz le type du B. pedemontanus Fusch. Cet exemplaire n’est autre qu’un B. brassicæ en mauvais état, chez lequel la pubescence, usée par places, donne à la vestiture des élytres un aspect particulier. TABLEAU MÉTHODIQUE DES GENRES ET DES ESPÈCES CONTENUS DANS LA MONOGRAPHIE Genre BALANINUS Germar, — Europe, Algérie, Syrie. qi 5. sericeus Desbrochers des Loges. — France................. 7. glandium Marsham. — Europe, Algérie, ................... ferrigeneus (De]:) om Es RO ARE ANSE DEROS USE CETTE RME MT AIN ANNEE ER 10. 11. i DE 15. DES BALANINIDÆ et ANTHONOMIDÆ. Elephas Gyllenhal. — Europe méridionale.................. nucurouar. Olivier. eut de ne ENS ES En relate . propinquus Desbrochers des Loges. — Constantinople... ...... . Mastodon Jekel: — Espagne. : : 122.5. MR ner. al pelltus BOhenNN.— EUFOPE. 22204 se selrm eee o sosie sole Rsporiens (t) Del) due anses np ee PS TTR *eichei Desbrochers des Loges. — Europe mérid., Asie Min... . tessellatus Fourcroy. — Europe, Algérie...............,.., lurbatus: GyMlenhal rene RUN CENT NRA LE ee eee CONTES ROUTCRO VE EEE select Scene Lenuirostnrs SDS ES. ne uen See RTE ee cerasorum/Herbst.2= Æûrope. 4.1 iutaitte dt.cnfint 00e rubidus Gyllenhal. — Europe boréale et centrale. ........... belle" Stephen s USM. HQE ANSE Re LR Le nr are, crux Fabnieius.. —' Europe, AlBérie nt Re SOlCC ES PART R Re le es saone pe eee Mel eee I sie C'UCHEL 20 MAUSCNE EI RE PA PME ER ET TEE PhRætICUS FUSCI SEEN MORE Se ER en NE a eee ss... DESRROCHERS DES LOGES, — Balaninidæ et Anthonomidæ. 169 pages 14. ochreatus Fahreus. — Europe méridionale. ........ ERA NICTe 365 Hufosvanatus CHENrOlat. 220 SC UR Ne CALE 368 15. brassicæ Fabricius. — Europe, Algérie............ SEA 1,1 864 suhausrspeyilenhal "nu 2 NV ni AR ere 364 pedernontanes) Tusch 1 Haies near O7 16. pyrrhoceras Marsham. — Europe, Algérie, Asie............. 366 BARS MAS RAM... NE ee delenaletie nee Sn a diet eee 966 17. Troglodytes Jekel. — Anatolie...,..... QU ENs PERTE RENE 368 Sous-Genre Furcirus Desbrochers des Loges, — Europe, Algérie. 415 4. rectirostris Linné. — Europe, Algérie.......,............ h16 AMD LILIANE. 34,102 NN Pi DRREUNE EE ASE AS SANT 416 Genre ANTHONOMUS Germar., — Europe, Algérie .............. MAL 2. rubi Herbst. — Europe, Algérie... ........ ee à “Rae Web A8 obscurus Stephens............ PL ES a te) CRAN SA 418 CRUEL M APSIIAMS.. DU STAR Se ne ee 418 3. rubripes Gyllenhal. — Europe méridionale. .............. der AO femoratus var. Desbrochers des Loges. — Autriche......... 420 h. sorbi Germar. — Europe boréale. ..... Sn pl MO PE 420 oxyacanthæ Bohemann. — Suède, Laponie......... AN STE DE 421 5. Bonvouloiri Desbrochers des Loges. — Italie............... h21 6. sibiricus Desbrochers des Loges. — Sibérie. ....,....,...... 423 Nlérreus Schünbherr.:-\Sibénie. 2, Lie, cime ei . 54 8. pubescens Paykul. — Europe boréale. ..............,...... h24 D VAFIANS) PAYKUR =EUTOPE. he. ss see sos BR AE 425 melanocephalus Fabricius ...... one -oee ele eleiele BEM obesior var. Desbrochers des Loges. — France boréale....... 4927 10. pyrenæus Desbrochers des Loges. — Pyrénées.............. 128 11. britannus Desbrochers des Loges. — Grande-Bretagne ....... 429 pubescens (Wallon) 2 TÉMMREUS ae CET SE L30 12. Chevrolati Desbrochers des Loges. — Europe, Algérie. ....... 430 43. pyri Pohemann. — Europe. :.:,... MR 2e NN NRRE 132 cinctus Redtenbacher....... De Sora ete tete celte ete tel ET INR EN L32 ds dim De Gé =ENEUTODEN TU UN NL ASE 34 70 DESBROCHERS DES LOGES. — Balaninidæ et Anthonômidæ. pages 46: rufus SChônherr: =='ERPOpOR ee MMA PRIT 36 nitidirostinis: (6: Rey}: Se EUR SON), DRE 156 opacirostris var. Desbrochers des Loges......,............ 437 46. ?langunidus Gylenhal.:2- Crimée... MMS, CHERE 437 47. prüuni Desbrochers des Loges. — France. .................. 439 18, ornatus Reiche. — Europe méridionale, ........,........... HO 19. pedicularius Linné. — Europe, Algérie. .................... 442 MelANOCCDAQEUS VONNIER Less ele ae tele ne DO les e eoaiuis cle h42 faseialus: SIDhenS En ces L42 Schünherri (Desbrochers des Loges)....................... Lh2 20. distinguendus Desbrochers des Loges. — France boréale. ..... OUT 91. conspersus Desbrochers des Loges. — Europe boréale et centrale. 445 Javeti var. Desbrochers des Loges. — Moravie...........,... hAG 29. Kirschi Desbrochers des Loges. — Autriche................. AG 23. spilotus Redtenbacher. — Europe.............:....:...... HAS Robertr -Wencker, 24 :4.145 144020205520 0, HOMERS A8 2° pomortun Linné. — Europe. AlbérIe RU RE ERREUR 119 tneUrvUs : Stephens.:. PANNE MIN CE PMONAN SAIT LA9 Dr KOMNAPPMMRRS OS ÉMRE RRS TEE R UN, PMR 450 95. incurvus Panzer: — Europe boréale. ......,.....,.,:4..4.2. A5A 26. untulatus Gylléenhal, —" Europe. ...... 100 RAR h52 ruber.: Perris. 2 ii 5 UNE A Rent Es CREER 452 97. helopioides Kolenati*= Perse #04 RL CINE OR A55 Genre PSEUDOMORPHUS Desbrochers des Loges. — Europe ..... 456 4. elongatulus (Anthonomus) Bohemann. — Europe...,........ 158 fallex (Bradybatus)1Gersiæker... Le. Ne ee 158 aceris (Amthonamus) COhevrolal, 4... cree 158 Genre BRADYBATUS Germar. — Europe.............4, 444% 159 +} CreutN PES PBUTOpE MR ER RER h61 2. sûübfasciatus Gerstæker, — Etrope. "4. 00..2 463 robustirostre var. Desbrochers des Loges. — France......... A64 3, Kellneri- Bach; — Autriche... mn, ME 16/4 ESSAI SUR LES COLÉOPTÈRES DE BARBARIE SIXIÈME PARTIE ({). Par M. L. FAIRMAIRE, (Séance du 12 Février 1868.) CASNONIA OLIVERIT Buq. — Ge joli insecte a été l’objet, dans le journal La Seybouse du 41 janvier dernier, d’une note de M. Olivier, qui rectifie les renseignements que j'ai donnés sur l'habitat de cette Casnonia, ren- seignements que j'avais reçus d’un collègue algérien. Comme avant tout je ne cherche que la vérité dans les questions entomologiques, je repro- duis le paragraphe qui a trait à l’insecte en question : « J'ai trouvé la G. Oliverii dans le lit de l'Oued-Kouba, J'ai, par « scrupule, il est vrai, rappelé qu’il y avait des bambous dans mon jar- « din; mais ces bambous venaient de boutures prises à la pépinière de « notre ville où les pieds originaux étaient depuis vingt ans ; et d’ailleurs « l’insecte se trouvait dans la berge opposée à mon jardin. Je crois donc « que cette jolie bestiole est bien du pays et qu'il ne s’agit que de la « chercher patiemment. Il y à une observation qui me parait autrement « essentielle, c’est que celte Gasnonia vivait au milieu de plus de 150 « Drypta distincla, dont, sans doute, elle se croyait la sœur. » J'ajoute ici une notice insérée dans les Bulletins de l’Académie d’Hip- (1) Voir fre partie, Annales 1858, p. 643 ; 2e partie, 1860, p. 148; 3° partie, 1860, p. 419; 4° partie, 1866, p. 17; et 5€ partie, 1867, p. 387. 172 L. FAIRMAIRE. pone, 1866, p. 102, relatant en détail les circonstances de la capture de cet insecte, qu'il serait bien intéressant de retrouver : « « 5 octobre 1863. — Cette après-midi je suis descendu dans le lit de lOued-Kouba. Comme il est déjà tombé un peu de pluie, les insectes qui ont estivé dans le Krelidgé regagnent le haut de la berge. Sur une bosse du terrain à pic de la rive droite, je remarque des trous qui semblent se correspondre et, agrandissant l’un d'eux, j'ouvre largement une gale- rie dans laquelle circulent des Drypta dentata et distincta. Je ne crains pas d’évaluer le nombre des premiers à plus de 200 et celui des seconds au moins à 150. A deux nous suflisions à peine à capturer les distincta avant qu’elles eussent regagné le tertre en colonne serrée; nous en avons certainement pris plus de 100, « Cest dans une de ces files de Drypta que j'ai remarqué un Carabique presque semblable à la D. distincta par la couleur, mais plus allongé, le corselet plus étroit et plus rond; j'ai reconnu de suite une Casnonia. est celle que j'ai offerte à M. L. Buquet, et qu’il a décrite dans les Annales de la Société entomologique (10 janvier 1864) sous le nom de Gasnonia Oliver. « Cette chasse si fructueuse est devenue pour moi l’objet de fréquentes réflexions. D'abord pourquoi deux espèces de Drypta aussi différentes que la dentata et la distincta Vivent-elles en famille et comme sœurs ? Est-ce la parité d’habitudes et de nourriture qui les rapproche ? La distincla ne serait-elle qu'un accident de ia dentata ? L'odeur qui pro- bablement s'exhale des femelies et indique aux mäles celles qui leur sont propres serait-elle identique dans les deux espèces? Y aurait-il entre elles des hybridations? Je l'ignore et me borne à constater les faits. « Comment, au milieu de ce peuple de Drypta et en parfaite intelli- gence avec elles, se trouve-t-il une Casnonia? Une seule! l’effluve, dont je parlais tout à l'heure, agirait-il non-seulement sur les espèces d’un même genre, mais sur celles d’un genre voisin ? ou bien, au contraire, ma Casnonia se serait-elle laissé prendre uniquement à la couleur et à la ressemblance de forme ? La vue serait donc chez l’insecte susceptible d'erreur et d'illusion. « J’abandonne, je le répète, la solution de ces questions à de plus habiles. » COSCINIA SEMELEDERI Chaud, Bull. Mosc., 14864, 6. — Mars., Abeille, Coléoptères de Barbaric. 173 1867, xxxr11. —Long. 6 mill. — Subdéprimée, d'un brun ferrugineux luisant avec les parties de la bouche, les pattes et une grande tache triangulaire, mal limitée sur le dos des élytres, s'étendant de la base jusqu'à Pangle sutural, assez fortement ponctuée, surtout sur le pronotum el couverte de poils courts espacés, dorés. Tête grosse, convexe, bordée sur les côtés d'une coulisse assez profonde; yeux arrondis, petits ; labre court, trans- verse, sinué et cilié au bout; menton à trois lobes : latéraux arrondis, divergents, médian beaucoup moins long, subbidenté; palpes à dernier article ovalaire, à peu près de la longueur du 2°, 3° dans les maxillaires, obconique, un peu plus court. Antennes piliformes, velues, plus longues que la moitié du corps, formées d’arlicles turbinés, fortement éiranglés avant leur milieu; 4° long, gros et subcylindrique, 2° court, sphérique, les suivants à peu près égaux, dernier ovalaire, terminé en pointe. Prono- tum en cœur, tronqué en devant, arqué et rebordé sur les côtés, très- rétréci, rebordé et subarrondi à la base avec les angles peu marqués; sillon médian longitudinal, fin. Écusson en triangle, petit, ne dépassant pas la base des élytres. Celles-ci tronquées à la base avec les angles hu- méraux arrondis, subparallèles et recourbées sur les côtés, arrondies ensemble largement au bout. Cuisses fortement renflées; jambes anté- rieures fortement échancrées en dedans. Cette jolie petite espèce, trouvée par M. Zickel dans le Sahara algérien, ressemble beaucoup à la Schüppelii et à la dorsata; mais elle est beau- coup plus grande et la coloration de ses élytres est très-différente. Je l'ai rapportée, sur l'autorité de M. le baron de Chaudoir, à la Seme- lederi décrite par lui, quoique cette dernière ait pour patrie Bagdad, soit d’une taille un peu moindre et que les termes de sa description «angles postérieurs du pronotum saillants, aigus, subépineux, élytres ponctuées finement dans les stries et sur les intervalles » ne conviennent pas à notre espèce, dont les angles du pronotum sont peu marqués et les élytres sans traces de stries ponctuées. — (De Marseul.) DROMIUS MYRMIDON Fairm. — Ce petit Dromius, qui rappelle si bien un Bembidium à taches rouges, se trouve aussi à Bone. SPHODRUS FAVIERIL — Long. 19 à 20 mill. — Oblongus, parum con- vexus, «ler, vix nilidus, sublus paulo nilidior ; antennis brunneis, basi nigris; prolhorace oblongo, subquadrato, lateribus postice vix sensim sinuatis et marginatis, margine poslico ulrinque oblique truncato el late impresso ; elytris oblongis, late marginatis, dorso antice planatis, postice convexis, striis vix impressis, lenuiler punctlatis. 74 L. FAIRMAIRE, Oblong, peu convexe, d’un noir très-peu brillant en dessus, un peu plus en dessous. Tête oblongue à peine impressionnée de chaque côté en avant. Antennes très-grêles, atteignant le milieu du corps, d’un brun foncé, mat, avec les premiers articles noirs, brillants. Corselet oblong, insensiblement rétréci vers la base, côtés presque droits, très-faiblement sinués en arrière; bord postérieur coupé obliquement de chaque côté; angles postérieurs un peu plus obtus, très-relevés, en dedans une large impression avec un sillon peu distinct, non ponctuée; au milieu, une ligne longitudinale bien marquée. Élytres oblongues-ovalaires, largement mar- ginées, le rebord plat et tranchant ; échancrées assez fortement à la base, ce qui rend les épaules auguleuses et saillantes en avant ; surface convexe en arrière, mais déprimée en avant vers l’écusson ; stries très-peu enfon- cées, finement ponctuées. Dessous du corps indistinctement ponctué. Jambes postérieures arquées à la base; crochets des tarses grands et lisses. — Maroc. Par la forme parallèle du corselet el l'échancrure de la base des élytres, ce Sphodrus rappelle le punctatus de Hongrie ; mais il s’en éloigne beau- coup par sa forme allongée, le corselet non ponctué à la base, les stries des élytres très-fines, le rebord plat et l'aspect presque mat qui le rap- proche de celui du S. Deneveur. CALATHUS ENCAUSTUS. — Long. 7 mil — Oblongus, brunneus, niti- dus; antennis, palpis pedibusque pallide testaceis; prothorace subquadrato, lateribus vix arcualo, ad angulos posticos obsolete impresso et tenuiter punctulato, maraine postico fere recto, angulis posticis obtusis; elytris tenuissime striatis. Oblong, un peu allongé, très-peu convexe, d’un brun foncé très-bril- lant ; pattes d’un testacé pâle ; antennes et palpes à peine plus foncés. Antennes grèles, dépassant la base du corselet, Tête presque triangulaire, lisse, Corselet à peu près carré, côtés à peine arqués; bord postérieur pres- que droit ; angles: postérieurs émoussés; surface unie; aux angles posté- rieurs une dépression très-peu marquée et très-finement ponctuée. Élytres à stries très-fines, lisses sur la 3°, deux points vers la base et un autre en arrière. — Biskra (Marmottan). OPHONUS DERMATODES. — Long. 12 1/2 mill — Brunneo-rufus, sub- opacus, parce fulvo-pubescens ; antennis, palpis, pedibus anoque obscure testaceis, sat dense et sat fortiter punctatus; prothorace subcordato, basi angustato, lateribus basi sinuatis, angulis obtusis ; elytris subparallelis, Coléoptères de Barbarie 475 apice abrupte rotundatis, sal profunde striatis ; femoribus sat validis, libiis anticis mucrone obluso nigro apice armatis. Oblong, un peu déprimé en dessus, d’un brun roux peu foncé, presque mat, à fine pubescence fauve; palpes, antennes, pattes et extrémité de l'abdomen d’un testacé roussätre. Tête et corselet fortement et assez den- sément ponctués. Antennes cylindriques, assez grêles, atteignant le milieu du corps. Corselet un peu plus large que long, presque cordiforme, assez fortement rétréci en arrière; côtés fortement arrondis en avant, un peu dressés à la base, de manière à former un angle obtus, mais assez bien marqué; surface assez convexe, très-densement et plus finement poncluée sur les côtés ; au milieu un sillon très-fin, n’atteignant ni la base ni le bord antérieur ; base très-finement striolée en long, ayant de chaque côté une impression très-faible, Élytres un peu plus larges que le corse- let, presque parallèles, assez brusquement arrondies à l'extrémité, à stries bien marquées, plus profondes et plus larges sur les côtés et à lextré- mité, les intervalles presque plans vers la suture, beaucoup plus convexes sur les côtés, densément mais assez finement ponctués. Dessous du corps très-ponctué. Fémurs assez gros, tibias antérieurs terminés par un épe- ron assez large et obtus, noir. — Maroc. Cet Ophonus ne diffère du ditomoides que par la forme plus courte, plus déprimée, le corselet moins cordiforme, l’écusson impressionné en travers et le bord refléchi des élytres concave. OPHONUS CARTEROIDES. — Long. 8 1/2 mill. — Oblongus, subdepres- sus, obscure teslaceus, sat nilidus, pedibus antennisque dilutioribus, ely- tris fusco-brunneis, capile prothoraceque dense punctatis, hoc antice lato, postice elytris valde angustiore, lateribus leviler arcuatis, elytris plana- lis, tenuiler dense punctatis, slriis lævibus; sublus punctatus, femoribus crassis, COMpressis. Oblong, un peu allongé, déprimé, d’un roux ferrugineux assez brillant, avec le dessus, les pattes et les antennes plus clairs; élytres d’un brun assez foncé; à pubescence d’un cendré roussâtre, fine et rare. Tête et corselet densément mais assez finement ponctués ; tête assez petite, ayant entre les antennes une impression triangulaire assez peu marquée ; antennes assez grêles, dépassant à peine la base du corselet. Gelui-ci élargi en avant, notablement plus étroit à la base que les élytres, légère- ment arrondi sur les côtés, angles postérieurs obtus et renversés, les anté- rieurs assez saillants, mais obtusément arrondis; au milieu, un sillon lon- 76 1. FAIRMAIRE. gitudinal extrèmement fin ; à la base une faible dépression tranversale. Élytres presque parallèles, déprimées, arrondies à l'extrémité, à stries fines, non ponctuées; intervalles plans, assez finement et densément ponctués. Dessous ponctué, plus fortement sur la poitrine. Pattes assez courtes ; fémurs larges, un peu comprimés. — Constantine (Hénon). Cet Ophonus est remarquable par son corselet élargi en avant, très- rétréci à sa base, mais non cordiforme ; il se rapproche beaucoup du dito- moides et surtout de l’oblongus ; mais il est plus petit, plus déprimé sur les élytres, plus convexe sur le corselet avec la tête plus petite, ayant une impression triangulaire; le corselet est plus large en avant avec les angles largement arrondis. BRADYCELLUS CORDICOLLIS. — Long. 7 mill. — Oblongus, subparalle- lus, subdepressus, rufo-lestaceus, elytrorum macula oblonga dorsali fusca, tenuiter, dense punctatus, prothorace postice angulato, valde biimpresso, angulis posticis acutis. Oblong, un peu parallèle, un peu déprimé, entièrement d’un roux tes- tacé assez brillant avec une grande tache brune occupant toute la partie dorsale des élytres, sauf la suture, et mal arrêtée sur les bords. Corps couvert d’une ponctuation fine, extrêmement serrée, moins sur la tête, qui présente, entre les antennes, une strie transversale limitée par leur impression. Antennes assez épaisses, atteignant presque le milieu des élytres. Corselet transversal, un peu cordiforme, angles postérieurs très- pointus, ayant en dedans une forte strie ou impression; au milieu, un sil- lon longitudinal. Élytres à stries assez fines, non ponctuées. — Constan- line (Hénon). Forme et coloration du dorsalis, mais me paraît distinct par les angles postérieurs du corselet plus relevés, plus pointus, et par la ponctuation beaucoup plns serrée, notamment sur les élytres. 1. HETEROGERUS MAGULOSUS. — Long. 4 1/2 mill. — Fuscus opacus, dense pubescens, prothorace elytris haud angustiore, angulis posticis haud marginatis, anticis lestaceis, elytris haud perspicue punctulatis, testaceo gultatis aut fasciatis. D'un brun noir mat, à pubescence un peu hispide, fine, serrée, cendrée; antennes rousses, un peu brunes à l'extrémité; pattes antérieures d’un brun foncé, les autres brunâtres; tous les tarses d’un roux clair. Corselet court, aussi large ou un peu plus large que les élytres, rétréci en avant, Coléoptères de Barbarie. 477 non rebordé aux angles ni au bord postérieurs, ce dernier coupé assez obliquement aux angles ; surface très-finement ponctuée, angles antérieurs d’un testacé obscur. Élytres peu convexes, presque parallèles, à taches mal limitées d’un roux testacé : une près de l’écusson, une en demi- lune derrière l'épaule, une sur le disque un peu après le milieu, se joi- gnant souvent à une autre tache marginale, plus en arrière, la tache api- cale se réunissant souvent par le bord à la précédente marginale. — Cons- tantine (Hénon). Ressemble assez au lævigatus; mais le corselet, plus large et non re- bordé, le distingue immédiatement; se distingue du femoralis par les élytres à ponctuation égale, le corselet très-rétréci en avant et les pattes antérieures d’un brun noir. 2. H. curTuLus. — Long. 2 1/4 mill. — Oblongus, parum convexus, fuscus, cinerco-pubescens; prothorace brevi, angulis posticis marginatis ; elytris subtililer punctalis, sublineatis, vage nebulosis, pedibus ferrugi- neis. Oblong, mais un peu court, peu convexe, d’un brun noirâtre brillant, à pubescence d’un cendré un peu roussâtre, formant des fascies sur les élytres. Antennes épaisses, brunes, base testacée. Corselet très-court, rétréci en avant; angles postérieurs coupés très-obliquement, marginés, sans taches, ponctuation très-fine, serrée. Élytres à peine plus larges que le corselet, presque parallèles, très-finement ponctuées, ayant des vestiges de lignes, plus visibles à la base, surtout près des épaules, à taches indis- tincles, à nébulosités peu régulières de pubescence; bord extérieur rous- sâtre. Pattes d’un roux assez clair. — Tanger. Se rapproche du marmota ; mais le corselet est plus court, sans taches, le corps est moins convexe et les élytres ont des macules plutôt formées par la pubescence que par des taches roussâtres indistinctes. Outre ces deux espèces, on trouve aussi en Algérie l'H. minulus Ksw. et le femoralis Ulr, senre EUROPTRON (Mars., Abeille, 1867, Lxxx11). E. GRACILE Mars., L C., LxxxXI — Long. 5 14/2 mill — Elliplique, assez long et assez convexe, d’un jaune teslacé luisant, rougeàtre sur le pronotum et brun ferrugineux sur la tête, glabre en dessus et garni en 478 L. FAIRMAIRE. dessous de longs poils blancs. Tête arrondie et finement ponctuée sur le vertex ; front subdéprimé, abaissé en devant, grossièrement ponctué et variqueux ; épistome en demi-cercle, très-proéminent par devant, creusé, presque sans points, entouré d’un rebord tranchant, lisse, un peu rem- bruni. Palpes maxillaires à dernier article allongé, comme tordu ens. Antennes très-courtes ; 4° article assez long et fort, 2° beaucoup plus court, également gros, le reste du funicule composé d’un article un peu allongé et d’autres très-petits, difficiles à compter ; massue. grosse, arron- die, comprimée, quoique épaisse de cinq feuillets épais, placés en travers, : diminuant insensiblement de longueur. Pronotum court et transversal, bombé, fortement dilaté, arrondi sur les côtés, creusé au milieu du bord antérieur d’une large cavité lisse, surmontée d’une petite pointe rudimen- taire. Écusson plat, ponctué, semi-elliptique. Élytres un peu plus larges que le pronotum, entourées dans leur pourtour d’un étroit bourrelet ponctué extérieurement et rembruni à la suture; atténuées postérieure- ment en pointe arrondie à l'extrémité ; points épars, fins, avec quelques strigosités longitudinales peu visibles. Pygidium vertical, en ogive obtuse. Pattes robustes et courtes, avec les tarses très-grêles et très-allongés; hanches longues, adossées les unes contre les autres; cuisses courtes, épaisses : ovales, postérieures très-fortement globuleuses ; jambes anté- rieures courtes, armées en-dessous de deux longues dents arquées précé- dées d’une autre plus petite, et en dedans d’un éperon plus court que la dent terminale; les postérieures épaisses du bout où elles sont bordées d’épines et de deux gros éperons; tarses beaucoup plus longs que les jambes, articles à peu près égaux, le dernier armé de deux longs cro- chets grêles, simples. — Ouargla. On dirait un petit Callicnemus; mais la structure des antennes à massue arrondie, épaisse, l’en éloigne aussi bien que des Pachypus et Pachy- dema. A. PAGHYDEMA MARMOTTANI. — Long. 9 mill — Ovata, convexa, rufo- ferruginea, nitida, peclore prothoracisque, marginibus antico et postico longe fulvo-pilosis, capite sat dense punctato, antice sinuato ; prothorace sparsim punctato; elytris punctatis; pygidio lævi; larsis 2 anticis tantun articulis 3 primis leviter dilatatis. Cette jolie espèce est remarquable par sa couleur entièrement d'un roux ferrugineux brillant; Lêle assez finement mais rugueusement ponc- tuée au milieu, moins fortement au sommetet au bord antérieur, qui est Coléoptères de Barbarte. 179 relevé et légèrement sinué. Corselet arrondi en arrière, à ponctuation très-écartée, bords antérieur et postérieur garnis de longs poils d’un fauve päle qui couvrent en dessous toute la poitrine. Écusson presque lisse. Élytres assez densément ponctuées. Pygidium lisse, propygidium à ponc- tuation fine, très-écartée. Tibias antérieurs tridentés, mais la dent supé- rieure très-obtuse; tarses longs et grêles, les deux antérieurs seulement ayant les trois premiers articles un peu larges — Biskra (un seul indi- vidu trouvé par M. Marmottan, qui a bien voulu me l’abandonner). Ce Pachydema, n’ayant que les deux tarses antérieurs dilatés, rentre dans la division des Ootoma Blanch., qui ne renferme encore que quatre espèces des îles Canaries. 9, P. CARTEREAUIL — Long. 22 mill — @. Alata, oblonga, valde convexa, tola rufo-testacea, nitida, capite obscuriore, rugoso-punctato; prothorace lateribus valde rotundato, angulis anticis productis, laxe punctato, scutello lateribus tantum punctato ; elytris post medium lævi- ler dilatatis, punctatis, obsolete strialis, stria suturali evidentiore ; pygi- dio parvo, parce punctato, propygidio sat tenuiter dense punctalo ; Larsis elongatis. Q. Ailée; corps oblong, très-convexe, entièrement d’un roux testacé, très-brillant. Tête un peu obscure, rugueusement ponctuée ; chaperon atlténué en avant, tronqué et relevé au bord antérieur. Corselet court, très-convexe, anguleusement arrondi sur les côtés; bord postérieur légè- rement lobé au milieu; ponctuation assez fine, écartée; de chaque côté, un peu en arrière, deux très-petites fossettes ; angles antérieurs un peu - prononcés. Écusson assez court, en triangle très-arrondi, un peu ponctué le long des bords. Élytres longues, un peu plus étroites à la base que le corselet, s’élargissant peu à peu jusqu'au delà du milieu, presque tron- quées à l'extrémité avec l’angle sutural obtus, l’angle externe très-arrondi; surface ponctuée peu densément et assez finement, les intervalles très- finement articulés ; des traces de stries, plus visibles vers la suture. Pygi- dium petit, à ponctuation écartée; propygidium à ponctuation fine, serrée, Tibias antérieurs fortement tridentés ; pattes postérieures très-grosses, assez courtes; tous les tarses longs, le 4° article des postérieurs assez large. — Sahara algérien. Je n'ai vu qu'un seul individu ® de cette espèce, qui est peut-être la plus grande du genre; elle m’a été donnée par notre excellent collègue, le docteur Cartereau, de Bar-Sur-Seine, auquel je me fais un plaisir de là dédier. 180 L. FAIRMAIRE. 1. RHIZOTROGUS OLCESII. — Long. 19 à 25 mill, — Aterrimus, apterus, opacus, elytris sat convexis, non costulatis, antennarum flabello rufo, capile, prothoraceque dentissime punctatis, hoc vix perspicue postice medio lineato, propygidio obtuso ; & oblongus, ® ovata. Forme et couleur du R. dispar ; en diffère notablement par l’absence de côtes sur les élytres qui recouvrent le propygidium et dont la carène latérale est bien moins saillante aux épaules; le bord antérieur du chape- ron est plus relevé et plus sinué au milieu; les côtés du corselet sont sen- siblement sinués vers la base, et les angles postérieurs sont bien plus marqués ; la ligne médiane du corselet est à peine indiquée en arrière ; l'écusson parait lisse ; les élytres sont plus courtes et leur extrémité, arrondie assez brusquement, semble presque tronquée, et ne forme pas à la suture un angle obtus rentrant comme chez le dispar ; le dessous est moins brillant. La femelle diffère par la forme plus convexe, l'absence de côtes sur les élytres qui recouvrent le propygidium et n’ont pas la suture saillante, ni la carène externe; par le pygidium nullement ponctué. Ce Rhizotrogus diffère du Magagnosci par son aspect non brillant, l'absence de ligne lisse bien marquée au milieu du corselet, par les élytres moins nettement tronquées, sans strie suturale, par les angles postérieurs, le corselet bien plus saillant et par le pygidium mat et non ponctué. — Maroc, communiqué par M. Gougelet. 9, R. HOLOXANTHUS. — Long. 19 mill — Totus fulvo-ferrugincus, nitidus, subtus paulo dilutior capile prothoraceque fulvo sat dense pilosis, pectore et scutello longius densiusque pilosis, antennarum clava elongata, capite leviter rugoso, integro; prothorace densius punctato, punctis majo- ribus dense sparsis, scutello dense punctato ; elytris dense punctatis, obso- Lete tricostulatis, sulura elevata ; pygidio parum dense sat fortilér punc- tato. Épais, peu convexe en dessus, entièrement d’un roux ferrugineux bril- lant, à peine plus clair en dessous et sur les pattes; tête et corselet cou- verts d’une villosité d’un jaune roux assez serrée; poitrine couverte d’une villosité semblable, mais plus longue et plus serrée, une touffe semblable sur l’écusson. Tête finement rugueuse, bord antérieur entier, étroitement bordé de noir. Massue des antennes allongée, aussi longue que la précé- dente. Corselet rétréci d’arrière en avant, angles postérieurs bien mar- qués, ponctuation serrée, surtout en avant, assez fine, mélangée de points plus gros, très-nombreux ; côtés moins ponclués, un peu plus clairs, avec Coléoptères de Barbarie. 481 un gros point brun; cette ponctuation rend le corselet moins brillant que les élytres. Écusson grand, ogival, très-ponctué. Élytres légèrement élar- gies au milieu, presque tronquées à l'extrémité, à ponctuation assez ser- rée, un peu rugueuse ; sur chacune trois tracés à peine visibles de côles; suture élevée, lisse. Pygidium à ponctuation assez forte, mais écartée. — Trouvé dans le Sahara algérien par M. Laurent. Ressemble extrêmement au R. Lejeunit, mais la localité est très-diffé- rente ; la ponctuation du corselet est plus forte, plus profonde, formée de gros et de petits points; la suture transversale du chaperon est un peu saillante et lisse, et les deux derniers articles du funicule se prolongent en dedans en pointe aiguë. 3. PR LÆVISCUTATUS. — Long. 15 à 18 mill. — Oblongus, subparallelus, rufo-testaceus, nitidus, elytris minus nitidis, prothoracis disco infuscato, capile rugoso-punctalo, margine antico subintegro; prothorace, a medio antice angustalo, laxe punclato, laleribus præsertim scutello lævi aut utrinque punctulato ; elytris apice sublruncatis, tenuiler costulalis, sulura magis elevata, tinterstitiis punclulatis, tenuiler transversis rugosulis ; pygidio vix punctulato bast evidentius. — ®. Ovata, aptera, obscure les- tacea, nitidior capite antice leviler sinuato, elytris ad suturam dense punctulatis, apice rotundalis, Oblong, presque parallèle, déprimé en dessus, d’un roux teslacé bril- lant, un peu terne sur les élytres, corselet ordinairement brunâtre avec les côtés plus clairs et une petite tache brunâtre. Tête fortement ponc- tuée, très-rugueuse à sa base, bord antérieur relevé, presque entier. Corselet à peu près aussi large que les élytres, rétréci en avant à partir du milieu, angles latéraux marqués, mais arrondis, les postérieurs droits embrassant un peu la base des élytres, les antérieurs presque nuls, ponc- tuation assez forte, assez écartée, surtout latéralement, un peu plus sér- rée en avant. Écusson lisse ou ponctué seulement sur les côtés. Élytres presque tronquées à l'extrémité, à côles assez larges, mais peu saillantes, l'espace sutural plus relevé et plus lisse ; intervalles un peu ridés en tra- vers, assez densément ponctués, plus fortement vers la suture, les côtés ayant quelques points et souvent aussi un peu ridés en lravers. Pygidium à ponctuation extrêmement écarlée, presque lisse, sauf la base qui est évidemment ponctuée sur les côtés notamment. ®. Ovalaire, très-convexe, apière, plus brillante que le mâle ; écusson L° Série, TOME VIII. ol 82 L. FAIRMAIRE. lisse; élytres très-ponctuées vers la suture ; pygidium à peine ponctué, aplati. — Bone (Olivier). Ce Rhizotrogus ressemble au Gérardii; mais la coloration est plus claire, plus uniforme, la ponctuation du corselet est moins grosse, l’écus- son est lisse ou presque lisse, les élytres sont moins ponctuées, moins ridées, plus déprimées, à côtés moins saillants, et le pgyidium, au lieu d’être complétement lisse, est un peu ponctué à la base. ÆGIALIA DESERTORUM. — Long. 3 mill. — Ovata, antice attenuata, valde convexa, rufo-lestacea, nitida, capèle verrucoso, antice emarginato ; prothorace transverso, antice angustiore, lateribus rotundatis, ciliatis, parcissime punctato, scutello trianqulari, oblongo, lævi; elytris ovatis, valde strialis, striis vix punctatis, interstiliis haud convexis, haud punc- tatis ; subtus pilosa. Ovalaire, atténuée en avant, très-convexe, entièrement d’un roux tes- tacé pâle, très-brillant. Tête couverte de verrues aplaties, le sommet seul uni et très-étroitement, bord antérieur assez fortement échancré. Corselet transversal, largement arrondi au bord postérieur, à côtés arrondis, mais notablement rétréci en avant; angles postérieurs largement arrondis, les antérieurs obtusément arrondis ; bord antérieur faiblement sinué de chaque côté derrière les yeux; surface à ponctuation assez grosse, mais très- écartée , les intervalles à ponctuation excessivement fine. Écusson oblong, triangulaire, pointu, lisse. Élytres ovalaires, à stries assez profondes, à peine ponctuées, intervalles presque plans, non ponctués. Dessous hérissé de poils médiocrement serrés. — Trouvé par notre collègue M. Marmottan dans les amas de sable qui entourent le pied de presque toutes les plantes aux environs de Biskra. Cette nouvelle Ægialia tient le milieu entre l’arenaria et la rufa, mais se rapproche beaucoup plus de la première ; elle est moins globuleuse, plus ovalaire, bien plus petite, le base du corselet est également mimar- ginée, les fémurs et les tibias postérieurs sont renflés, l’épine terminale des tibias postérieurs est comprimée et les crochets sont très-petits ; mais ce qui rend cette espèce très-remarquable, ce sont les verrues aplaties qui couvrent la tête. IL est probable qu’elle est aptère; mais je n’ai pas osé m'en assurer sur l’unique individu trouvé par M. Marmottan. Trox PErrisi. — Long. 6 1/2 mill. — Oblongus, mediocritler convexus, Coléoptères de Barbarie. 485 nigro-fuscus, sal nilidus, capile æquali, dense punclalo, margine antico _reflexo, prothorace lransverso, lateribus depressis, ciliatis, antice lantum arcualis, sat dense punctato, medio late canaliculalo, et utrinque leviler émpresso ; elytris sat late strialis, striis cienatis, interstiliis plicatis, se- riatim hispidulis; sublus piceus, opacus, pectore dense rugoso. Oblong, médiocrement convexe, à peine élargi en arrière, d’un brun noir assez brillant en dessus. Tête convexe, égale, couverte de points serrés, plus gros et un peu plus espacés au sommet: bord antérieur un peu relevé; une petite ligne transversale sailiante au sommet, Corselet transversal, un peu plus étroit que les élytres, bords presque droits, s’ar- rondissant seulement en avant ; bord postérieur fortement bisinué ; lobe médian arrondi; angles postérieurs droits, pointus; bords latéraux dépri- més, un peu tranchants, non crénelés, mais ciliés de poils fauves, ainsi que le bord postérieur ; surface couverte de points assez gros, assez ser- rés; au milieu un sillon assez large, peu profond, s’élargissant à sa base, el de chaque côté une légère impression transversale. Élytres à stries larges, fortement crénelées, presque interrompues, intervalles non con- vexes, finement plissés transversalement avec des soies courtes, hérissées. Dessous d’un brun foncé mat ; côtés de la poitrine densément rugueux. — Algérie, communiqué par notre collègue et ami Perris, auquel je me fais un plaisir de le dédier. Ce petit Trox se rapproche pour la taille, l'aspect général, la sculpture de la tête et du corselet du 7. scaber ; mais le corselet est plus con- vexe, ponctué et non granulé, et les élytres sont très-différentes à cause de la largeur des stries, qui sont crénelées, et de la sculpture des inter- valles, qui ne sont nullement tuberculés, tous égaux, mais convexes et plissés. MELANOPHILA MARMOTTANI. — Long. 8 1/2 mill. — Cyanea, metallica, subtus virescens, nilidior, capile prothoraceque dense ruguloso punctatis, hoc postice triimpreso, elytris apice attenuatis et tenuiter denticulatis, utrinque tricostalis, dense rugoso punclatis. Forme et couleur de la M. tarda; en diffère essentiellement par les élytres ruguleusement ponctuées, ayant chacune trois côtes bien mar- quées, les deux externes effacées vers la base ; leur extrémité est fine- ment denticulée. Le corselet est rétréci en avant et très-légèrement ; il y 84 L. FAIRMAIRE. a une impression bien marquée au milieu du bord postérieur près de l’écusson et une autre plus large, moins nette, près des angles supérieurs. Le dessous est vert métallique un peu bleuâtre, très-brillant ; il est ponctué; le dernier segment abdominal est échancré, biépineux — Biskra (Marmottan). CORYNETES PEXICOLLIS. — Long. 3 Mill. — Oblongus, subparallelus, elytris supra depressis, cyaneus, nitidus, nigro-hirtus; antennis, clava nigra excepta, tarsisque rufo-testaceis ; capite tenuiter dense rugoso; pro- thorace postice constriclo, dense rugoso-punctato ; elytris post scutellum dransversim impressis , punctis grossis scriatim disposilis impressis. Oblong, presque parallèle; élytres déprimées en dessus, d’un beau bleu d'acier brillant, hérissé de poils noirs peu serrés; bouche, antennes, sauf la massue, noires; tarses et extrémité destibias d’un roux testacé, le reste des pattes noir. Tête large, relevée de chaque côté au-dessus des an- tennes, assez finement mais densément rugueuse. Antennes assez grêles, terminées par une massue allongée de trois articles, le dernier acuminé. Corselet convexe, presque parallèle, fortement rétréci en arrière, les côtés élant coupés obliquement, puis redressé en goulot; surface couverte de gros points très-serrés, presque confluents en arrière, un peu plus écartés au bord antérieur. Élytres ayant derrière l’écusson une dépression lrans- versale, marquées de gros points, presque de petites fossettes, rangées en lignes régulières. — Mers-el-Kébir (Coquerel), Alger (Lallemant). Gette jolie espèce se rapproche beaucoup du ruficornis, mais elle en diffère notablement par le corselet non anguleux sur les côtés et à ponc- tuation plus forte, plus serrée; les points des lignes sur les élytres sont aussi beaucoup plus gros. ARTHRODEIS OCCIDENTALIS. — Long. 8 mil. — Breviler ovalus, valde conveæus, niger, nilidus, sublus nilidior, clypeo tridentato, capite antice Lransversim carinalo, lenuiler punclalo; antennis obscure piceis ; pro- thorace sparsim tenuissime punctulalo; angulis anticis productis ; elytris sat tenuiter punctatis, postice attenuatis. Diffère des Arthrodeis d'Égypte par sa forme courte, ovalaire, atténuée en arrière, très-convexe, par sa couleur brillante, par le corselel à ponc- {ualion presque indislincte et par la ponctuation des élytres nullement Coléoptères de Barbarie. 85 granuleuse vers l’extrémité, La tôle est presque mate, les trois petites dents de l’épistome sont égales, la carène transversale est presque droite, et au milieu du front il y a une ligne longitudinale un peu élevée, mais indistincte. — Maroc. 1. ASIDA SCABRATA. — Long. 15 mill. — Crassa, convexa, nigr'a, sat ni- tida, capile punctulato ; prothorage amplo, lævi, lateribus «rcuatis, pla- natis, asperatis, reflexis, margine postico medio transversim tmpresso, angustis posticis lalis, postice parum exsertis, anticis prominulis ; elytris utrinque tricostatis, sutura costala, costa prima sola basim attingente, in- terstiliis convexis, omnibus dense granulatis ; subtus cun pedibus tenuiler asperula. Très-voisine de FA. Rolphii pour la forme du corselet et des élytres et leur granulation ; mais en diffère essentiellement par les côtés de ces dernières fortes et saillantes, et par le corselet à disque tout à fait lisse, à bord postérieur légèrement arqué au milieu et à bords latéraux plus arrondis, plus relevés. Tête finement ponctuée, ayant une impression transversale en avant des yeux. Gorselet aussi large que les élytres, à angles postérieurs larges, mais peu saillants en arrière, le bord postérieur légè- rement arrondi au milieu et non coupé droit, avec une dépression ou strie parallèle, et légèrement sinué de chaque côlé; surface très-convexe, lisse, avec les bords arqués, tranchants, un peu relevés, très-granulés : cette granulation s'étendant un peu le long du bord postérieur, près des angles, Élytres très-convexes, ayant chacune, outre la suture, trois côtés lisses, surtout en avant, devenant un peu inégales en arrière, n’atteignant pas tout à fait l'extrémité, la 1'° seule touchant à la base, élargie en avant, se réunissant en arrière à la 3°, la 2° n’atteignant pas la base, la 9° encore moins; intervalles concaves, fortement granulés; bord externe un peu aplani, surtout à l'épaule, en tranchant légèrement relevé, Dessous du corps finement rapeux ainsi que les pattes, qui sont robustes. — Un seul individu trouvé à Bone et communiqué par M. Olivier. 2, A. SULCIPENNIS. — Long. 9 à 43 mill — & Oblonga, parallela, nigra, nilida, crassa, convexa; prothorace tenuiler sat dense punctulato, antice angustato, medio elytris laliore, laleribus reflexis, rugosis ; elytris utrinque tricostatis, costis crassis, fere lævigalis, prüna secundaque post medium conjunctis el mox abbreviatis, intersliliis angustis, opacis, extc- 8G L. FAIRMAIRE, riore asperato, margine exlerno anguste refexo;, ovata, elytris magis convexis, ovalis, ulrinque, quinque coslulalis, costulis secunda quartaque brevibus; sublus, cum pedibus asperata. Oblongue, parallèle, épaisse, convexe, d’un noir brillant. Tête den- sément ponctuée, ayant une forte impression arquée. Antennes ro- bustes, assez courtes, ne dépassant guère les deux tiers du corselel, entièrement noires, velues, à articles courts. Corselet rétréci en avant, arrondi latéralement, notablement plus large au milieu que les élytres ; côtés relevés, larges, assez tranchants, couverts d’aspérités, le reste à ponctuation assez fine, un peu râpeuse, médiocrement serrée ; bord pos- térieur bisinué avec les angles un peu saillants en arrière, les antérieurs aigus. Élytres ayant chacune trois côtes épaisses, saillantes, lisses, parse- mées de quelques points très-fins, la 4"° et la 2° se réunissant peu après le milieu, et n’atteignant pas tout à fait l'extrémité, l’externe interrompue à l'épaule et n’atteignant pas non plus l'extrémité ; intervalles étroits, mats, l’externe finement granuleux, cette granulation remontant, en s’effaçant, le long de la suture; bord externe assez étroitement relevé, plus large- ment aux épaules, qui sont presque à angle droit; suture saillante ; bord un peu réfléchi, creusé en gouttière, finement granuleux. Dessous du corps et pattes couvertes d’aspérités bien marquées. — ©. Ovalaire, très- convexe, plus brillante en dessous; élytres largement ovalaires à côtes moins saillantes, au nombre de cinq, les 2° et 4° courtes; intervalles fine- ment et densément granuleux. — Ouest de l’Algérie; Oued-Sahel (Lalle- mant). Ressemble, en petit, à la st/phoides. Le pénultième article des antennes est fortement transversal, arrondi aux deux extrémités. 3. À. HENONI — Long. 15 à 18 mill — &. Oblonga, valde con- vexa, nigra, nitida, capite sat forliter parum dense punctato ; prothorace disco tenuiter punctulato, lateribus arcualis, incrassatis, rugose punctatis, opacis, tnlus late depressis, sulco medio tenui, postice dilatalo, margine postico bisinuato, angulis valde prominulis ; elytris utrinque tricostatis, sutura elevata, interstiliis concavis, extlernis lenuiler esperatis, pectore rugose punctato. &. Oblong, très-convexe, d’un noir brillant. Tête à ponctuation assez Coléoptères de Barbarie. 187 forte, mais peu serrée, excepté au sommet et sur le labre. Dernier article des palpes fortement triangulaire. Antennes beaucoup plus courtes que le corselet, les deux avant-derniers articles plus larges que les autres, le dernier très-petit, presque enchâssé dans le précédent. Gorselet plus large que les élytres, fortement arrondi sur les côtés, qui! sont assez épais et très-rugueusement ponctués, ce qui les rend mats, séparés du disque par une dépression très-marquée ; disque très-finement et peu densément ponclué, un peu ràpeux sur les côtés ; au milieu un sillon peu profond formant une fossette en arrière; bord antérieur profondément échancré, plus étroit que la base ; bord postérieur fortement bisinué avec les angles assez aigus, embrassant les épaules. Élytres ovalaires-oblongues, très-con- vexes en arrière, ayant la suture relevée, une forte côte externe finement ondulée à la base et sur le disque deux côtes tranchantes, réunies aux deux tiers postérieurs, la 1° assez rapprochée de la suture; intervalles assez concaves, le 4° presque lisse, le 2° et le 3° garnis de granulations assez fines, plus fortes et plus nombreuses le long de la côte externe et en arrière, le 3° intervalle offrant en arrière une côte interrompue en avant, moins saillante que les autres et peu régulière; bord réfléchi, cou- vert de fines aspérités. Poitrine fortement ponctuée. Abdomen plus lisse, à fine ponctuation râpeuse. Pattes très-rugueuses. $. Ovalaire, très-convexe. Corselet presque semblable, mais un peu plus étroit que les élytres, plus rétréci en avant, striolé en long. Élytres ova- laires, à côtes moins parallèles, les intervalles à peine granulés. — Aïn- Touta, province de Constantine (Gaston Allard et Hénon). Cette Asida ressemble beaucoup à la silphoides, mais s’en distingue facilement par les bords latéraux du corselet, qui ne sont pas épaissis en bourrelet et qui sont plus rugueux, par la granulation qui couvre les inter- valles, les côtes des élytres et le bord réfléchi; la couleur est plus bril- lante, notamment sur le corselet. h. A. GRASSICOLLIS. — Long. 13 à 14 mill — &. Nigra, subparal- lela, capite prothoraceque lenuiter punctatis, hoc convexo, lateribus valde incrassalis, antice utrinque leviler mpresso, angulis posticis valde pro- minulis ; elytris ulrinque tricostatis, costis crassis, interstiliis tenuissime asperalis, subtus nitidior. — ®. Ovata, convexa, fulvo parce pilosa, prothoracis lateribus planatis, inlus, sulcalis, rugosis, disco parce aspe- rato ; postice impresso, elytris utrinque tricostatis, costis subramosis. 88 L. FAIRMAIRE. Forme de l'A, sélphoides. Tète finement ponctuée, ayant en avant deux impressions bien marquées. Antennes robustes, atteignant presque la base du corselet. Celui-ci aussi large, au milieu, que les élylres, mais arrondi sur les côlés, qui rentrent un peu en arrière; bord postérieur un peu arrondi au milieu, sinué de chaque côté et formant les angles postérieurs larges, fortement saillants en arrière, s’avançant sur les élytres ; disque convexe transversalement en arrière ; côtés fortement épaissis, comme renflés, n'ayant d’impression interne qu’en avant ; ponctuation fine, mé- diocrement serrée, plus rare encore sur le bourrelet latéral; au milieu de la base une faible impression transversale. Écusson en triangle aigu. Élytres parallèles, ayant chacune trois côtes épaisses, saillantes, arrondies, à peine plus brillantes que les intervalles, l’externe n'atteignant pas la base, su- ture relevée, intervalles un peu mats, ayant quelques fines aspérités vers les bords ; bord réfléchi presque uni, n'ayant que de fines aspérités écar- tées. Poitrine légèrement râpeuse. Abdomen brillant, le dernier segment ponctué. — $. Ovalaire, convexe, à pubescence fauve, peu serrée. Corselet à côtés aplanis, tranchants, un peu rugueux, rebordés, à disque très-fine- ment râpeux, aucune impression, arquée en travers, en arrière. Élytres ayant chacune trois côtes médiocrement saillantes, un peu rameuses ; bord réfléchi, finement ridé. Abdomen très-brillant, — Algérie (coll. Deyrolle). Cette curieuse Asida présente au premier abord le faciès de la si/phoi- des, mais la forme du corselet, fortement épaissi sur les côtés et sans im- pression latérale, la rend facile à distinguer, au moins pour les femelles; la couleur est encore moins brillante, le corselet est plus renflé transversale- ment, les antennes sont plus robustes, les côtes des élytres sont moins tranchantes, moins brillantes, les femelles se ressemblent extrêmement; mais chez celle de la crassicollis le bord postérieur du corselet est plus droit au milieu et les angles postérieurs sont coupés plus obtusément en dessous à l'extrémité. 5. A. DERMATODES. — Long. 16 à 18 mill — 4. Subparallela, me- dio convexa, lateribus late planatis, nigra, subopaca ; prothorace antice angustato, lenuiler punclato, antice grosse punclalo, latcribus valde ru- gosis, vixæ reflexis, angulis posticis aculis, parum prominulis ; elytris dense sat lenuiter granulalis, utrinque costa brevi el sutura lævigalis, margine laterali late explanato, ad humcros reflexo. — . Ovata, valde convexa, prothorace magis punctalo, elytris densius ac grosse granulatis. Coléoptères de Barbare. 89 g. Oblong, presque parallèle, convexe au milieu avec les côtés large- ment déprimés, tranchants; d’un noir presque mat, même en dessous. Tête assez densément poncluée, rugueuse en avant, un peu relevée trans- versalement entre les antennes; labre grand, arrondi, très-ponctué. Cor- selet grand, rétréci en avant, aussi large à la base que les élytres ; bord postérieur presque droit au milieu, s’obliquant ensuite de chaque côté pour former les angles postérieurs, qui sont un peu aigus; disque fine- ment et peu densément ponctué, bord antérieur fortement ponctué, côtés largement aplanis, à peine relevés, fortement et densément rugueux ; bord postérieur un peu déprimé, brièvement striolé en long. Écusson lisse. Élytres à bord marginal tranchant, large, nn peu relevé aux épaules, n'ayant chacune qu’une côte, près de la suture partant de la base, n’at- teignant pas le milieu, large et lisse, ainsi que la suture, qui est un peu relevée ; le reste couvert de granulations assez grosses et assez serrées ; bord réfléchi, un peu convexe, recouvert de fines aspérités. Poitrine for- - tement rugueuse. Abdomen assez finement ponclué, plus saillant que le reste. Pattes robustes, comprimées, rugueuses. — %. Un peu ovalaire, fortement convexe, corselet plus rétréci en avant, bords latéraux moins larges et moins relevés, disque plus ponctué. Élytres couvertes de granu- lations fortes et très-serrées, ayant aussi une trace de côte vers l'écusson. — Tlemcen (coll. Deyrolle). Cette belle espèce ressemble, au moins pour la femelle, à la serpigénosa ; mais les bords latéraux du corselet sont moins marginés et les élytres sont couvertes d’aspérités très-serrées; elles sont aussi plus courtes et plus convexes. 6. A. POLITICOLLIS. — Long. 44 mill. — $. Ovata, convexa, nigra, subnitida, prothorace nitidiore, capite fortiler punctato, antice rugoso, prothorace antice Lantum angustato, laxe evidenter punctato, lateribus planato, rugosulis, margine postico fere recto, angulis posticis retrorsum late prominulis, elytris ovalis, obsolete tricostatis, interstiliis tenuissime asperatis et reticulatis, margine reflexo, lævi, pectore rugoso punctato. ®. Ovalaire, assez convexe surtout en arrière, d’un noir médiocrement brillant, mais très-brillant sur le corselet et l'abdomen. Tête fortement ponctuée, rugueuse même en avant, bord antérieur à peine sinué., An- tennes d'un brun noir, n’alleignant pas la base du corselet; pénullième article très-court, beaucoup plus large que le dernier, Corselet médiocre- 190 L. FAIRMAIRE. ment convexe, aussi large à la base que les élyires, rétréci seulement en avant; bord antérieur fortement échancré avec les angles saillants, bord postérieur presque droit au milieu, mais cependant formant un angle obtus à peine dessiné sur l’écusson, puis largement arqué de chaque côté pour former les angles postérieurs, qui sont aigus, mais un peu tombants; bords latéraux déprimés, minces, à peine relevés, ridés, surface du disque à ponctuation bien marquée, mais très-écartée. Écusson triangulaire, pointu, très-lisse. Élytres ovalaires, convexes en arrière, base coupée obli- quement de chaque côté, les épaules avec un rebord aplati, formant un angle obtus ; sur chacune trois côtes très-peu marquées, intervalles con- verts de fines aspérités et de rides encore plus fines. Abdomen presque lisse. Poitrine rugueusement ponctuée. Pattes un peu räpeuses, mais très- brillantes. — El-Aghouat (Gaston Allard). Cette Asida, dont je ne connais qu'une seule femelle, se rapproche beaucoup de lobsoleta; mais elle se distingue facilement de cette der- nière par la taille beaucoup plus petite, le corselet à bords latéraux moins larges, moins relevés, à peine rugueux, les angles antérieurs plus sail- lants, plus pointus ainsi que les angles postérieurs. à disque plus forte- ment, mais moins densément ponctué et par l'abdomen lisse. Genre BRACHYESTHES. N. G. Corps court, convexe, épais. Tête courte, épistome fortement échancré. Yeux à moitié entamés par les joues. Dernier article des palpes maxillaires sécuriforme ; les labiaux ovalaires, obtus. Antennes très-courtes, n’attei- gnant pas le milieu du corselet, assez grèles, 3° article aussi long que le 4° et le 5° réunis, les suivants obconiques, les cinq derniers formant peu à peu une massue allongée, peu large, le dernier arrondi à l’extrémité. Corselet s’adaptant exactement à la base des élytres, très-convexe, très- déclive sur les côtés, le bord externe étant à peine étroitement marginé ; bord antérieur largement échancré, bord postérieur nullement marginé, avec les angles obtus. Écusson en triangle large et court. Élytres coûrtes, très-convexes, tronquées à la base; épipleures assez larges, bien limitées. Pointe prosternale fortement arquée en arrière. Patles assez courtes, rà- peuses, robustes ; tibias antérieurs ayant au milieu et à l'extrémité une LE Coléoptères de Barbarie. A91 forte dent obtuse, mais pas d'impression pour recevoir les tarses, les autres tibias uu peu comprimés, tous hérissés de longues soies en dessous et de soies courtes, hispides en dehors; tarses garnis en dessous de longs poils, 1° article des postérieurs à peine plus long que le 2°, beaucoup plus court que le 4°. Ge genre se rapproche beaucoup des Melanesthes; mais chez ces der- niers, qui sont propres à la Sibérie, le corps est moins trapu, moins con- vexe; le prothorax et les bords latéraux un peu amincis et tranchants et le bord postérieur forme une sorte de bourrelet déterminé par un fort sillon basilaire ; le corselet n’embrasse pas aussi bien la base des élytres, les épipleures de ces dernières sont très-étroites et mal limitées; enfin les pattes et surtout les tarses sont nus, el aux tarses postérieurs le pre- mier article est presque aussi long que les deux suivants. Le faciès de notre insecte rappelle plutôt celui des Crypticus, el surtout des Platysce- lis, que celui des Melanesthes : mais la forme des tibias et des antennes ne permet pas de les confondre. B. pILOSELLUS Mars., Abeille, 4867, xxxvi (Melanesthes). — Long. 8 mill. — Brevis, conveæus, niger, subopacus, lateribus fulvo-ciliatis, pedibus tarsisque fulvo-pilosis, omnino dense rugosulus, prothorace tenuis- sime elytlris grossius punctatlo-asperatis, pedibus paulo nitidioribus, Court, épais, très-convexe en dessus, un peu moins en dessous, d’un noir foncé à peine brillant en dessus, plus brillant en dessous et sur les pattes, entièrement couvert de fines aspérités ràpeuses, serrées, mais plus _fines et plus serrées sur la tête et le corselet. Chaperon largement échan- cré au bord antérieur. Antennes très-courtes, d’un brun noir. Corselet presque plus large que les élytres, arrondi sur les côtés et rétréci seule- ment en avant, bords latéraux très-étroits et non marginés, très-finement festonnés et garnis de cils roussâtres assez longs, qui bordent également les élytres; bord antérieur profondément échancré avec les angles très- déclives, presque droits, les postérieurs obtusément arrondis ; bord pos- térieur presque droit, nullement marginé. Écusson en triangle large et court, très-finement granuleux. Élytres presque en ovale tronqué à la base, presque parallèles, puis arrondies à l'extrémité ; épaules formant un angle obtus, mais bien marqué; couvertes d’aspériltés égales, qui dessinent des lignes régulières sur les côtés et en arrière; côtés arrondis, ne laissant pas voir en dessus le bord marginal, qui est très-étroit, largement sinué à 1,99 L. FAIRMAIRE. partir des épaules, puis coupé obliquement tout à fait à l'extrémité ; bord réfléchi, large, finement ridé en travers. Dessous du corps densément gra- nuleux. Pattes un peu comprimées, garnies, ainsi que les tarses, de poils assez longs, d’un roussâtre clair. — Sables de Biskra (Marmottan). ienre EURYCAULUS, N. G. Corps épais, très-convexe, court. Tête large, chaperon échancré. Der- nier article des palpes maxillaires non sécuriforme. Yeux divisés. Épi- pleures des élytres effacées à l'extrémité. Tibias antérieurs fortement dila- iés, inermes, creusés, à la face apicale oblique, d’un sillon large où se logent les tarses; les autres Libias prismatiques, élargis à l'extrémité ; larses courts, comprimés, épineux, le dernier article beaucoup plus long que les autres. Saillie intercoxale en triangle tronqué, médiocrement étroite. Ce genre, très-voisin des Mécrozoruwm, en diffère par les élytres à repli épipleural interrompu en arrière par les tibias non dentés, les antérieurs creusés à extrémité, les autres prismatiques, par le prosternum convexe, non prolongé en arrière, le mésosternum en triangle oblique, à peine creusé au milieu, et par les antennes très-courtes, un peu fusiformes, le dernier article un peu acuminé et non suborbiculaire. La sulpture du des- sus du corps est aussi très-différente. E. MARMOTTANI. — Long. 6 mill. — Brevis, parallelus, crassus, con- vexus, niger, opacus, parce albido-squamosus, capite brevis, rude punc- tatoz prothorace transverso, lateribus vix explanatis, vix arcuatis, antice profunde ac late sinuato, dense grosse punctato, scutello brevi, truncato ; elytris late striatis, striis late foveolatis, interstitiis suturam versus ma- gis convexis, pedibus piceo-rufis, validis, brevibus. Court, parallèle, épais, convexe, d’un noir mat, parsemé de poils squa- meux blanchâtres. Tête inégale en travers et parsemée de fines aspérités; chaperon échancré profondément, mais assez étroitement. Antennes fauves, courtes, les quatre derniers articles transversaux, formant une massue allongée, le dernier article un peu plus étroit que le pénultième, en carré Coléoptères de Barbarie. 495 arrondi aux angles supérieurs. Corselet aussi large que les élytres, ou même un peu plus large, très-convexe, très-finement rugueux, largement échancré en avant, les angles antérieurs grands, oblusément arrondis, les postérieurs arrondis. Élytres très-convexes, assez courtes, atténuées en arrière à partir du milieu, à stries de très-gros points, peu serrés, les intervalles faiblement convexes. Pattes courtes, robustes. — Biskra, trouvé par M. Marmottan dans le sable. NEPHODES SUBDEPRESSUS. — Long. 9 1/2 mill. — EÆlongatus, subdc- pressus, fusco-æneus, sat nilèdus, tenuissime griseo-pubescens ; antennis brevibus ; capile prothoraceque dense punctulatis, hoc antice altenuato, sculello fere lævi; elytris elongatis, sat lenuiter striatis, striis vix punc- talis, nterslitiis planatis, dense tenuiter punctulato; pedibus gracilibus, brevibus. Allongé, déprimé en dessus, d'un brun bronzé médiocrement brillant, à pubescence cendrée très-fine. Tête légèrement convexe, à ponctuation fine, extrêmement serrée, une impression transversale entre les antennes. Celles-ci grêles, courtes, atteignant à peine la base du corselet. Corselet presque aussi long que large, côtés fortement arrondis en avant, ponc- tuation fine, très-serrée. Écusson presque lisse. Élytres allongées, à stries très-fines, très-finement ponctuées, intervalles plans, très-finement ponc- tués et ondulés. Pattes grêles, assez courtes. — Trouvé à Lambessa par notre collègue M. Gaston Allard, qui a bien voulu en enrichir ma collec- tion. Bien que le faciès de cet insecte soit très-différent de celui du N. vëlli- ger, je ne crois pas qu'on puisse l'en séparer génériquement ; les antennes sont seulement plus courtes, les pattes plus grêles et moins longues, et le corps est allongé, déprimé, presque glabre. STROPHOSOMUS PORICOLLIS. — Long. 6 1/2 mill. — Ovatus convexus, fusco-niger, indumento terreo oblectus, rostro strigosulo, apice metallico, prothorace transversim globoso, punclis grossis, parum profundis, dense obsilo , elytris breviler ovatis, valde subpunctato-striatis, interstiliis con- veaius culis, setis brunneis sat dense hirtis. Ovale, épais, convexe, d’un brun noir, couvert d’un enduit terreux. L94 L. FAIRMAIRE. tostre couvert de rides ou points allongés qui le rendent rugueux, extré- mité métallique. Yeux globuleux, très-saillants. Antennes assez grêles, d’un brun roussâtre. Corselet transversal, convexe, fortement arrondi sur les côtés, couvert de gros points peu enfoncés, serrés. Élytres en ovale court, à stries bien marquées, finement ponctuées, les intervalles un peu convexes, couverts de soies hispides, brunes, assez serrées. — Tanger. LIOPHLÆUS MAROCCANUS. — Long. 6 à 7 mill. — Ovatus, crassus, conveæus, plumbeo-fuscus, squamulis fulvo-cinereis, minutis, maculosus, rostro longe sulcato, prothorace elytris valde angustiore, antice angus- lalo, densissime sat tenuiler punctalo ruguloso, elytris brevibus, postice altenuatis, punctato-substriatis, ënterstiliis subconvexis, setis laxe hispi- dis ; femoribus clavatis, larsis piceis. En ovale court, épais, convexe, d’un brun foncé un peu plombé, par- semé de petites écailles d’un cendré un peu fauve, qui, chez les individus frais, forment de nombreuses taches. Tête et rostre à ponctuation fine, extrêmement serrée, ce dernier ayant un long sillon bien marqué. Antennes d’un brun rougeàtre. Corselet bien plus étroit que les élytres, notable- ment rétréci en avant, très-faiblement en arrière, couvert d’une ponctua- tion très-fine, très-serrée. Élytres courtes, rétrécies en arrière dès avant le milieu, à lignes fortement ponctuées formant des stries peu profondes, intervalles légèrement convexes, ayant quelques soies hérissées assez courtes et assez écartées. Fémurs claviformes; tarses d’un brun roussätre. — Tanger. o SCIAPHILUS PERTUSICOLLIS. — Long. 3 mill. — Breviter ovatus, valde convexo ,niger, nitidus, antennis larsiusque piceis, capite, prothorace dense sal grosse punctatis, rostro apice impresso, prothorace subgloboso, elytris multo minore, elytris grosse punctato-substriatis, énterstiliis planis lævi- galis. En ovale ‘court, très-convexe, d’un noir brillant, avec les antennes et les tarses d’un brun rougeñtre. Tête et corselet densément et fortement ponctués ce qui les rend moins brillants que le reste du corps. Rostre lègèrement impressionné à l'extrémité qui est terminée par un empâte- ment un peu relevé, surtout aux angles antérieurs. Corselet arrondi sur les côtés, également rétréci aux deux extrémités, beaucoup plus étroit Coléoptères de Barbarie. 495 que les élytres, couvert de points très-serrés, assez gros. Élytres ovalaires, très-convexes, à lignes de gros points enfoncés, formant des stries peu profondes, intervalles plans, lisses. — Constantine (Hénon). Ce Sciaphilus Se rapproche, pour la forme générale, du S. carinula ; les élytres sont moins globuleuses, le corselet est plus petit et n’offre aucune carène médiane. 1. CLEONUS BASIGRANATUS, — Long. 20 mill — Oblongus, conveæus, fuscus rostro obsolele tricostato, villa laterali albida; prothorace medio sulcalo, punclis majoribus sparsulo, lateribus granato; elytris cinereo albidoque farinosis, striis tenuibus, basi granulis nigris Sparsutis, inter- stiliis plants ; sublus albido-pubescens, abdominis segmento 2° basi nigro plagiato. Oblong, épais, très-convexe, d’un brun noir. Rostre robuste, très-fine- ment ponctué, ayant trois carènes très-fines, de chaque côté une bande de pubescence grise, remontant jusqu’au corselet. Antennes couvertes d’une fine pubescence cendrée, soyeuse, serrée. Corselet notablement plus étroil que les élytres, côtés droits, angulés en avant, bord antérieur largement lobé sur la tête; ponctuation fine, serrée, parsemée de points plus gros ; au milieu un sillon peu enfoncé, côtés mélangés de bandes blanchätres, les flancs granuleux. Élytres coupées obliquement aux épaules, arrondies à l’extrémité, couvertes d’une pubescence cendrée roussâtre, tachetée de blanchâtres ; stries très-fines, finement ponctuées; intervalles plans, por- tant à la base de petites granulations noires, qui se perdent au miileu ; dessous couvert d’une pubescence serrée, blanchàtre, 2° segment abdomi- -nal ayant au milieu, à la base, une tache dénudée ; base des autres seg- ments étroitement dénudée. Pattes robustes. — Constantine. Ressemble au G. hieroglyphicus, mais plus gros, plus large, corse- let plus étroit, rostre moins fortement sillonné, corselet sillonné au mi- lieu et non en travers, élytres granulées à la base, plus arrondies en arrière. 2, C. ELLIPTIQUS. — Long. 21 mill. — Oblongus, ellipticus, valde convexus, nigro-fuscus, albido-pubescens, rostro medio carinatlo, protho- race antice Lantum anguslato, medio longiludinaliter impresso, vix pers- picue punclulalo, elytris elliplico-ovatis, valde convexis striatis, striis 496 L, FAIRMAIRE. latis, grosse punclalis, inlerstiliis convexiusculis, allernatim magis ele- vatis. Oblong, presque elliptique, très-convexe, d’un brun noir, à pubescence blanchâtre, serrée, mélangée de teintes roussâtres et de places dénudées. tostre large, ayant au milieu une carène bien marquée, et de chaque côté un large sillon couvert de pubescence blanche. Antennes grêles, cen- drées. Corselet un peu plus étroit à la base que les élytres, rétréci seule- ment en avant, finement réticulé, ayant au milieu une impression longi- tudinale et de chaque côté, en avant, une impression transversale; ces impressions blanchâtres, les côtés de même couleur, piquetés de noir. Élytres très-convexes, atténuées un peu à la base, plus en arrière, à stries larges, médiocrement profondes, à gros points peu serrés, intervalles un peu convexes et alternativement plus relevés et plus roussätres. Dessous couvert d’une pubescence semblable, serrée, avec la base des deux avant- derniers segments de l'abdomen étroite et non dénudée. Pattes assez robustes et assez courtes. — Trouvé à El-Aghouat par M. Gaston Allard. Le Cleonus se rapproche de l’hëcroglyphicus pour la forme du rostre; mais les élytres ovalaires, rétrécies à la base et à l'extrémité, rappellent plutôt celles du costatus; le corselet, au contraire, ne ressemble nulle- ment à celui de cette dernière espèce. 8. CG GRETOSUS. — Long. 11 à 13 mill — Oblongus, valde convexus, niger, indumento farinoso, pallide fulvescente, omnino tectus, rostro bre- viler, profunde bisulcato ; prothorace convexo, lateribus antice rotun- datis, lævi; elytris tenuiter punctalo-substriatis, interstiliis planis, alomis brunneis parce sparsutis, interdum maculas K vel 6 vage efficientibus, ab- domine subtus brunneo tessellato. Oblong, très épais et convexe, noir, entièrement couvert d’un enduit farineux, très-faiblement carné ou roussàtre, parfois grisàtre. Rostre court, épais, nullement rétréci en avant, ayant deux sillons courts, mais bien marqués. Corselet uni, sans poncluation, plus étroit que les élytres, un peu rétréci en avant. Élytres légèrement atténuées en arrière après le mi- lieu ; extrémités arrondies, base un peu relevée ; stries très-fines, à points fins, distants ; parsemées de quelques points bruns qui se réunissent par- fois de manière à former quatre ou six taches très-vagues. Abdomen ayant deux taches brunes à la base de chaque segment. — Biskra, El- Aghouat, trouvé par M. Gaston Allard. Coléopleres de Barbarie, 197 Gelle espèce est facile à reconnaître par les deux sillons courts du rostre qui n'est pas caréné et par sa coloration qui le rapproche du C. hololeucus; mais chez ce dernier le rostre est conique et caréné. h. G. ALBOTESSELLATUS. — Long. 49 mill. — Oblongus, subcylindri- cus, fuscus, maculis albis numerosis sparsulus, rostro medio breviter carinalo et carinulis 2 obliquis ; prothorace antice valde constriclo, nigro- granoso, striga media ulrinque puncto el lituris albis ; elytris oblongis, apice lantum atlenuatis, strialo punclatis, albo tessellatis, transversim rugosulis et parce punctatis. Oblong, presque cylindrique, d’un brun noir brillant avec des fascies et des taches formées par une pubescence farineuse très-serrée. Tête finement et densément ponctuée; rostre ayant une carène médiane, n’atteignant pas l'extrémité et de chaque côté une petite carène oblique, partant de la base de la carène médiane et allant vers les angles antérieurs. Gorselet aussi large que les élytres, brusquement rétréci en avant, couvert de granula- tions noires; au milieu une fascie longitudinale, un peu déprimée, blanche, ainsi que deux gros points en arrière et des bandes latérales. Élytres assez allongées, rétrécies seulement à l'extrémité; à stries ponc- tuées, assez fines, couvertes de taches blanches, parfois confluentes; les parties noires, ridulées en travers, avec des granulations assez rares. — Sahara algérien. Ce bel insecte doit se placer à côté des Cleonus candidatus et Lessel- latus ; il en diffère par sa taille beaucoup plus grande, sa forme plus allongée, plus cylindrique, les élytres plus longues, moins granuleuses, à stries plus distinctes, les carènes du rostre bien plus marquées, et il y a un gros point entre les yeux. A celte occasion je ferai remarquer que le C. fessellatus n’a aucun rap- port avec le Pachycerus atomarius et ne peut être écarté du Cleonus can- didatus. C’est à tort que dans le Catalogue de M. de Marseul il figure parmi les Pachycerus à titre synonymique. ANISORHYNCHUS CARINICOLLIS. — Long. 16 mill — Ater, opacus, cu- pile rostroque dense punctato, hoc slrigosulo ; prothorace antice valde angustato, dense valde punclato, punctis confluentibus, carina media et 4° Série, TOME VIIL. 02 498 L. FAIRMAIRE. utrinque plaga minuta lævibus ; elytris tricostatis, sutura leviter elevata, énterstitiis dense ténuiter granulatis, haud pubescentibus. Oblong-ovalaire, très-convexe, d’un noir mat. Tête et rostre fortement ponctués, ce dernier ayant une carène médiane et quelques plis longitu- dinaux, Corselet très-rétréci en avant, un peu moins en arrière, côtés arrondis; ponctuation grosse, très-serrée, un peu confluente, ce qui rend la surface ridée ; carène médiane presque entière, lisse, ainsi que deux petits espaces saillants, un de chaque côté. Élytres ayant chacune trois côtes assez saillantes, larges, presque lisses, intervalles garnis de granu- lations serrées, mais sans pubescence, suture un peu élevée, un peu gra- nuleuse. — Tanger. Ressemble au Sfurmii, mais moins convexe, carène du corselet plus fine, élytres plus courtes, moins convexes, moins ovalaires et sans pubes- cence. Genre CRYPHARIS. N. G. Ce nouveau genre rappelle les Amaurorhinus et les Raymondia en ce qu'il est également privé d’yeux, mais le faciès est très-différent, le corps est aplati en dessus, au lieu d’être convexe, et le rostre est très-grand, infléchi en dessous, le prosternum est creusé d’un profond canal, à bords relevés, pour recevoir le rostre, les antennes sont assez grandes et fortes, le scape remonte presque à la base du rostre, le funicule est de sept articles : le 1* plus long et plus gros que le 2°, les suivants diminuant à peine ; la massue est forte, ovalaire-acuminée. Ce genre doit se placer près des Cryptorhynchus. G. PLANIDORSIS. — Long. 3 mil. — Elongalus, supra sat planatus, rufo aut brunneo testaceus, sat nitidus, capile rugoso, rostro basi punc- lalo, linea media elevata lævi, basi profunde transversim sulcalo; pro- thorace sublus inflexo, oblongo, antice posliceque attenuato, dense tenuiter granulato; elytris postice leviter dilatalis, punctato-strialis, interstitiis planis, seriatim punctalis el hispidis. Allongé, déprimé en dessus, entièrement d’un roux testacé plus ou Coléopteres de Barbarie. 499 moins foncé, assez brillant. Tête couverte de granulations aplaties ; rostre grand, infléchi en dessous, fortement sillonné transversalement à la base, qui est ponctuée ; au milieu une ligne un peu élevée, lisse; extrémité du rostre à peine ponctuée, Corselet oblong, rétréci en avant et en arrière, couvert de granulations serrées, aplaties. Écusson nul. Élytres oblongues, à peine plus larges à la base que le corselet, très-larges en arrière, arron- dies à l'extrémité, à stries bien marquées, fortement ponctuées, les inter- valles plans, ayant une rangée de points émettant chacun une soie courte; les intervalles 1, 3, 5, devenant convexes à l'extrémité, le 1% et le 5° se réunissant, Jambes assez grandes ; tibias terminés par un petit crochet, — Algérie; se trouve aussi en Sicile. POLYARTHRON DESVAUXII. — Long. 25 mill — & Nigro-piceus, sat nilidus, elytris subopacis ; prothorace utrinque Spinoso, angulis acutis, medio tuberculo triangulari lævi, scutello magno ; elytris dense punctula- lis, dehiscentibus, apice spinoso ; tibiis posticis leviler arcuatis ; antennis pectinalis, corpore dimidio longioribus. d. D'un brun foncé assez brillant. Antennes pectinées, plus longues que la moitié du corps. Corselet très-brillant, armé de chaque côté, au milieu, d’une forte épine ; angles antérieurs et postérieurs pointus ; sur le disque une élévation triangulaire très-lisse, la pointe dirigée en avant; de chaque côté des points une autre élévation, mais plus petite, entre celle du disque et les épines latérales; bord postérieur garni d’une rangée de poils d’un soyeux doré. Écusson très-grand, triangulaire. Élytres plus mates, granulées, déhiscentes à l’extrémité, qui est divariquée, acuminées, épi- neuses ; surface ponctuée ; sur chacune trois lignes élevées, peu saillantes, Jambes postérieures assez arquées, terminées par un éperon, comme les autres. Ce Polyarthron, trouvé à Boussada, m'a été communiqué par notre collègue M. Hénon, dont la complaisance inépuisable me permet de décrire une foule d’espèces intéressantes pour notre faune algérienne. D’après le désir de M. Hénon, je dédie ce bel insecte au général Desvaux, dont le nom est si connu de ceux qui s'intéressent à notre colonie africaine. CALLIDIUM RUSSICUM Fab, — Ge bel insecte a été trouvé par M. Mar- moltan dans les montagnes du sud de l'Algérie; il vit sur les cèdres 500 L. FAIRMAIRE. et n'avait été signalé encore qu'en Syrie et dans les montagnes de l’Au- triche. Cassipa KozcHLint Mars., Abeille, 1867, Lxvir1. — Long. 5 mill., larg. 7 mill. — Ovale, très-convexe sur le dos, luisant, d’un jaune gris ver- dâtre avec une teinte uniforme sur le pronolum et l’écusson ainsi que sur la marge des élytres, formant une bande longitudinale vague à partir du calus huméral, bordée de brun en dedans et une commune suturale dun rouge de sang. Front trapézoïde, jaune luisant avec quelques points, enca- dré par les yeux noirs, ovales. Antennes pâles, un peu épaissies, moins claires et pubescentes vers l’extrémité. Pronotum vaguement ponctué, en demi-cercle, avec les angles postérieurs marqués, obtus, dépassés par l'angle huméral des élytres, sinué de chaque côté à la base avec une mince bordure noire, tronqué au milieu au devant de l’écusson, qui est en triangle équilatéral. Élytres à rebord latéral assez large, non relevé, ridé ponctué, fort avancé aux angles huméraux, calus bien marqué, petit; couvertes de gros points à fond noir, en séries linéaires, inégalement espacées, plus ou moins régulières; bord sutural saillant. Abdomen plus luisant et plus obs- cur au milieu ; 2° et 4° segments bordés de brun postérieurement. — Sahara algérien, entre Biskra et Tuggurt. Doit être voisine de la funésiensis Boh., et n’en diffère guère que par le dessous, qui est pâle au lieu d’être noir. ADIMONIA HAMATICOLLIS. — Long. 8 mill. — Parum convexa, nigra, subopaca ; prothorace elytrisque fusco ferrugineis, dense punctatis, anten- nis fuscis, validis, dèmidio corpore brevioribus; prothorace rugoso, tri- impresso, lateribus antice profunde excisis, angulo antico spinifornui. Ovalaire, peu convexe, d’un brun noir presque mat, corselet et élytres d’un roussätre obscur. Antennes robustes, cylindriques, d’un brun foncé, n’atteignant pas le milieu du corselet. Corselet court, large, rugueuse- ment ponctué, ayant trois impressions longitudinales, l'intermédiaire offrant au milieu une petite élévation, oblongue, lisse, foncée; bords laté- raux profondément échancrés en avant avec l'angle externe saillant en dehors en épine obluse. Écusson noir, en demi-cercle, finement et très- densément ponctué. Élytres faiblement élargies après le milieu, arrondies en arrière, étroitement rebordées, assez finement et très-densément ponc- tuées. — Maroc. Communiqué par M. Gougelet. Coléoptères de Barbarte. 501 DAPSA SPINICOLLIS. — Long. 3 1/2 mil, — Oblonga-ovula, convera, fulva, macula elylrorum communi nigricante, interdum obsoleta ; dense punclata; prothorace subquadrato, laleribus medio obtuse angulatis, angulo antico exlus hamato, disco medio vix impresso ; elytris ad humeros im- pressis. Oblongue-ovalaire, convexe, d’un roux testacé assez brillant, élylres ayant, après le milieu, une bande noire, commune, arquée, n’attei- gnant pas les côtés, et une petite tache sur la base externe, au milieu. Antennes assez robustes. Corselet presque carré, angles postérieurs droits, pointus ; côtés formant au milieu un angle obtus, les angles antérieurs saillants extérieurement en une dent très-aiguëê; disque ayant une impres- sion à peine marquée. Élytres ovalaires, ayant une impression sur chaque épaule, et vers la base quelques traces indistinctes de stries. — Maroc. Communiqué par M. Gougelet. Diffère de la denticollis par lécusson triangulaire et non tronqué, par le corselet plus étroit, ayant en arrière une large impression et non un sillon, à épine antérieure plus aiguë, La taille est aussi bien plus petite et les élytres sont plus inégales. COCCINELLA MARMOTTANI. — Long. 2 1/4 mil — Subhemisphærica, lævis, nigra, labro, prothoracis lateribus, macula elytrorum basali cum macula marginuli confluente, macula discoidali maculaque apicali flavis, pedibus flavis, femoribus basi infuscatis. Très-brièvement ovalaire, très-convexe, lisse, brillante, noire, avec le labre jaune ainsi que les bords latéraux du corselet, sur chaque élvtre une large bande basilaire couvrant l'épaule et rejoignant une tache externe au milieu du bord marginal, une tache discoïdale et une tache apicale de même couleur jaune; pattes de cette même couleur rembrunies à la base, iorselet trapézoïdal rétréci en avant, les côtés à peine arqués ; angles antérieurs très-déclives, ne couvrant nullement les yeux, angles postérieurs droits. Élytres ayant leur plus grande largeur peu après les épaules, très- déclivés sur les côtés et en arrière ; bord marginal extrêmement étroit. — Biskra (Marmottan). Cette jolie Coccinelle ressemble, mais en beaucoup plus petit, à une C. A4-pustulata, dont les taches basilaires et marginales seraient con- fluentes et dont les taches discoïdales seraient réunies en une seule ; en 502 L. FAIRMAIRE., — Coléoptères de Barbarie. outre, le corselet se joint exactement aux élytres sans former un angle bien distinct, le bord externe étant presque droit et non arrondi, et les épaules ne formant pas un angle saillant. TRIPLAX BREVISCUTATA. — Long. 4 mil. — Subparallela, convexa, brevis, nigra, nitida, capite, scutello, pedibus, antennis elytrorumque margine reflexo rufis, prothoracis margine antico anguste fusco, pro- thorace transversim subquadralo, tenuissime punctato, etytris tenuiter punctato-lineatis. Presque parallèle, assez court, convexe, noir, brillant, avec la tête, les antennes, le corselet, l’écusson, les pattes et le bord réfléchi des élytres d’un rouge un peu testacé. Tête finement et densément ponctuée. An- tennes assez grêles, les trois premiers articles presque égaux. Corselel transversal presque carré, à peine rétréci tout à fait en avant, convexe, à ponctuation extrèmement fine, peu serrée ; bord antérieur étroitement rembruni ; angles postérieurs larges, un peu saillants en arrière et em- brassant presque la base des élytres ; de chaque côté de la base, une impression fortement ponctuée avant les angles postérieurs. Écusson très- court, transversal, tronqué. Élytres s’atténuant peu à peu de la base à l'extrémté, qui est arrondie ; à lignes de points très-fines, la suturale à peine plus marquée, sauf en arrière, où elle est profonde, — Maroc. Cette espèce ressemblerait au cyanescens si elle avait la tête noire, si l'écusson, rouge, était moins nettement tronqué, et si le corselet ne pré- sentait pas, à la base, deux impressions très-ponctuées. ESSAI SUR LES COCHENILLES (HOMOPTÈRES — COCCIDES) Par M. le docteur V. SIGNORET. ire PARTIF. (Séance du 25 Mars 1868.) Bbes Cochenilles ou Galles-Insectes. L'absence du bec ou rostre dans le mâle et l’absence d’ailes ou élytres dans les femelles des Coccides distinguent assez cette famille de tous les autres Homoptères pour que ces caractères suffisent à former une coupe faite déjà depuis longtemps par tous les auteurs qui se sont occupés de ces insectes. Si à ces caractères on joint ceux que peuvent fournir les antennes, les élytres et les divers appendices anaux, et surlout la forme diverse des sécrétions produites par des appareils spéciaux et propre à ces êtres, et même l’absence de toutes sécrétions visibles, on arrive à former plusieurs genres dont nous nous occuperons plus tard. Parmi les insectes il n’y en a peut-être pas de plus nuisibles à l’agricul- ture, et de toutes parts, de toutes les nations on entend parler des dégâts occasionnés par des espèces de celte nombreuse famille, Dans le midi de la France des départements entiers voient périr, ceux-ci leurs citronniers et leurs orangers par les Goccus Limonit et le Lecanium hesperidum ; ceux-là leurs amandiers et leurs oliviers par le Lecanium amygdali et le Lecanium oleæ ; plus près de nous, aux portes de Paris, le Lecanium persicæ, qui fait le désespoir des cultivateurs de Montreuil; dans nos serres, le Goccus 504 V. SIGNORET. (2) adonidum, qui envahit toutes les plantes, et un grand nombre de Leca- nium et de Déaspis (Aspidiotus Bouché); dans les pays étrangers, et sur- tout d'outre-mer : le Coccus sacchari, qui ravage les plantations de cannes à sucre à l’île de la Réunion et à l'ile Maurice, et probablement la même espèce au Brésil : le Lecanium coffcæ, qui détruit les plantations de café à Ceylan et aussi au Brésil. Mais cependant, à côté d’un grand nombre produisant des ravages, il y en a aussi d’autres dont on a tiré un parti considérable sous divers rap- ports : ainsi le Coccus cacti, nommé communément Cochenille et qui four- nit encore aujourd’hui la plus belle et la plus solide couleur pour tein- ture ; le Lecanium ilicis, où Kermès, qui fournissait également une belle couleur, presque abandonnée aujourd’hui, ainsi qu'un produit phar- maceutique totalement tombé en oubli. A côté de ces deux principales espèces il y en avait encore d’autres employées comme matière tinctoriale : ainsi le Coccus radicum où Porphyrophora Hamelii et polonica en Arménie et en Pologne, le Coccus poteri dans les provinces russes. Cette dernière espèce, qui paraît commune, est inconnue de nos jours. D’autres espèces fournissent de la cire : le Coccus (Ericerus Guérin) ceriferus Anderson, de Chine, les Geroplastes psidii, cassiæ, janeiren- cis, elc., au Brésil, et même une espèce indigène qui pourrait en fournir, le Coccus rusci Lin. D’autres produisent des résines : le Goccus lacca, d'un emploi immense dans l’industrie ; le Coccus axinus, au Mexique, donnant l’axin, produit cérograisseux employé en thérapeutique comme calmant. Par ce court aperçu on peut voir qu’à côté d’espèces très-nuisibles il y en a aussi qui peuvent fournir un contingent considérable à l’industrie, et d’après ce que nous venons d’énoncer l’on voit que si les intérêts indus- triels de cette famille sont importants, ils ne le sont pas moins au point de vue scientifique ; aussi dès les temps les plus reculés voyons-nous que l’on s’en est occupé au point de vue industriel, mais l’on n’en connaissait pas d’abord la nature, et les uns les prenaient pour des excroissances, pour des galles, d’autres pour des graines, quelques-uns même pour des sécré- tions des plantes, et ce n’est que dans le siècle dernier que l’on a com- mencé à s’en occuper d’une manière scientifique et à en soupconner la nature animale. Parmi les auteurs anciens on peut en citer bon nombre qui se sont occupés de GCochenilles, mais sans en définir la nature : ainsi Hamel (1540), Acosta (1596), Columna (1616), Strobelbelger (1620), Anon (1668), Lister (1671 et 1672), Bochart (1675), Sedileau (1692); à peu près à celle (3) Essai sur les Cochenilles. 505 époque Hernandez, dont la date est incertaine et qui parle de plusieurs Cochenilles, le Goccus cacti et le Coccus axinus; Lahire (1692 el 1704), qui parle du Coccus hesperidum ; Leuvenhæck (1784), Lettres concernant la Cochenille ; Richter (1701), Marsilli (1711), Claude Geoffroy (1714 et 4717), Gestoni (1714), Missolli (1714), Garidel (1715), Emeric (1715), Ray (1718), Raczinski (1721), Sloane (1725), Ruyscher (1729), Rutty (1730), Nature Hist. de la Cochenille; Gedani (1731 et 1733), et pour lesquels l'on peut en grande partie consulter, pour les titres et l’objet, la Biblio- teca Entomologica du docteur Herm. Hagen. Vers ce moment paraît un ouvrage très-intéressant de Breyn (1731) sur le Porphyrophora polonica et ayant pour titre : De l'histoire des Gochenilles et en particulier du Coccus radicum (Goccus polonicus); ouvrage accom- pagné d’une planche dans laquelle l’auteur figure le mâle et la femelle ; seulement il ne reconnaît pas la nature du premier, qu’il dit être une Mouche qui fréquente les Coccus. 11 représente également la plante. Peu après lui nous trouvons l’immortel Linné (1735 et 1748) et autres éditions, dans lesquelles Pillustre naturaliste suédois décrit vingt-deux espèces rentrant dans la famille des Coccides pour laquelle il forme l'unique genre Coccus, et qui aujourd’hui sont dispersées dans plusieurs nouveaux genres, à part quelques espèces incertaines, telles que pilosellæ, myricæ el capensis. Nous retrouvons plus loin dans Gmelin (1788) les mêmes espèces et les mêmes citations. Après Linné nous trouvons les observations si intéressantes de Réaumur (1788), dont les articles ont été répétés par presque tous les auteurs sui- vants et dont Costa a contesté à tort la justesse, — Réaumur est le premier qui ait reconnu le mâle dans ces insectes ailés fréquentant les femelles et que Costa a toujours voulu considérer comme un parasite, le confondant avec le Calcidite, qui perce le dos des Lecanium pour sortir de leur prison qui jusqu’à ce moment-là leur a servi de berceau. A partir de cette époque les mémoires sur cette famille se succèdent avec rapidité, soit industriellement, soit scientifiquement. HeLLoT (1741). Sur la théorie chimique des teintures. BurcHARD (1742), Acta Soc. Upsal., 1742, p. 53-78, dans une lettre adressée à Linné donne l’historique du Coccus polonicus. ScauLze (1743). Observation sur le Kermès, 506 V. SIGNORET. (4) GALEATUS (1746). Sur un insecte qui se trouve sur la vigne (Coccus vitis) : Commentaire, Institut de Bonnon, t. II, p. 279-8/. BERGEN (1748). Lettre sur l’Alchimilla supina et sa Cochenille, Francfort, 1748. Cette Cochenille pourrait bien être la même que décrit Ray sous le nom de Coccus Poterti; les deux plantes, très-voisines, me le font supposer. Il compare son espèce à celle de Breyn, et, comme elle, elle est renfermée dans une enveloppe terreuse. 3rOFFROY (Étienne) (1762), dans son Histoire abrégée des Insectes, est le premier qui introduise une coupe dans le genre Coccus en la divi- sant en Coccus proprement dit et en Chermes. Dans le second groupe il comprend la majeure partie des Lecanium d'aujourd'hui, mais dont il faut exclure le Chermes purpureus, qui fait partie du genre Por- phyrophora, le Chermes linearis, appartenant au genre Déaspis, et le Chermes aceris, qui est un Aleurodes, genre qui, d’après nous, doit être exclu de la famille des Coccides, à cause de la présence de quatre ailes dans les deux sexes et du rostre dans le mâle. Nous ne saurions trop recommander ces diverses observations, qui toutes concordent avec celles de Réaumur. LEDERMAN (1762). Études microscopiques sur le Coccus adonidum, avec planche, n° 9. C’est un volume que je n’ai pu me procurer. ELLIS (1762), dans Philosophical Transactions, vol. LIT, p. 664, donne la description du mâle et de la femelle du Coccus cacti, qui vit sur l’Opuntia dans la Caroline du Sud et la Géorgie. ScHULZE (1771) donne une dissertation sur le Porphyrophora polonica dans le Schriften Leipsig. œkon Societ., 4774, p. 117 à 1484. — Von der in Sachsen befindlichen Goccionella und von den Vortheilen die man sich von derselben in Unserea Farberein mochte zu versprechen haben. BERNARD (1773). Mémoires à l’Académie de Marseille sur le figuier, et, plus tard (1782), sur l'olivier, dans lesquels il indique les Cochenilles du figuier et de l'olivier. DE G£Er (1776), dans le volume VI° de ses Mémoires, donne des obser- vations intéressantes sur les Cochenilles en général et sur quelques espèces en particulier. 11 indique même trois espèces nouvelles, le C. farinosus, le C. ulmi et le C. (Dorthesia) flocosa. Je crains pour Essai sur les Cochenilles. 507 : cette dernière que ce ne soit que le Dorthesia urticæ Linné, dont la sécrétion n’a pas atteint tout le développement possible. Mopeer (1778), dans le Goetheborgska vetensk, décrit trente-et-une espèces de Gochenilles, dont une seule nouvelle, le CG. Diosma, p. 21, n° 41. Malheureusement, l'ouvrage tout en suédois ne me permet pas de l’analyser. — J'en dirai autant d’un autre ouvrage du même auteur sur le Coccus qui produirait une espèce de manne et qui est inséré dans Vetensk. Akad. Handl. (1792), €. XHIL. KERNER (1778) donne un petit opuscule avec planche sur le Goccus (Diaspis) bromeliæ qui attaque les ananas. KERR (1781) fait paraître, dans les Transactions philosophiques de Londres, vol. LXXI, une notice (accompagnée d’une figure assez mauvaise) sur le Coccus (Coccus ficus Fab.) qui produit la gomme laque. SGHRANK (1781), dans son Énumération des Insectes d'Autriche, ainsi qu'en 4804 dans la Fauna boïca, donne la description de bon nombre de Coccus, et parmi eux plusieurs espèces entièrement nouvelles, entre autres le Coccus (Diaspis) abietis, décrit aussi par le même sous le nom Arborum pineti (et plus tard par Bouché sous le nom de péni), les C. (Lecanium ?) berberidis, G. (Lecanium) pyri, G. (Lecanium) roboris, GC. (Lecanium) rubi, G. (Coccus ?) thymi, G. (Diaspis) viscé, C. (Lecanium) xylostei. Quant an Coccus prenanthis, c’est un véri- table Aleurodes, car il a quatre ailes. SANDBERG (1784), dans Abhandl. ein. privat. Bohmen, n° 6, 1794, p. 317, donne la description de lAspidiotus rosæ, sous le titre de Naturg. der Schidlaus der. Rosenstrauches. Bosc (1784), dans le Journal de Physique, t. XXIV, p. 171-173, donne la description de lOrthesia characias, qui n’est autre que le GCoccus urticæ de Linné; mais il indique à tort quatre articles aux tarses. Du même auteur nous trouvons encore (en 1808) une notice sur le Kermes et sa récolte; el une analyse (en 1811) de l’ouvrage de Truchet, que nous verrons à sa date. FourcroY (1785), Entomologie parisienne, parle aussi des Cochenilles ; mais l'ouvrage est peu important. THIERY DE MERONVILLE (1787) donne un traité sur la culture du nopal et l'éducation de la Cochenille dans les colonies françaises. Get ouvrage est accompagné d’une planche. 508 V. SIGNORET. (6) GMELIN (1788), dans son édilion du Systema naturæ, donne les mêmes espèces que Linné et en ajoute plusieurs : le C. (Déuspis) conchyfor- mis, Voisin du GC. arborum linearis de Geoffroy; le C. diosmatis de Modeer, que je ne sais à quel genre rapporter et qui vit au cap de Bonne-Espérance sur des plantes du genre Diosma ; 1e C. fragariæ, que je ne connais pas en nature et qui, d’après la description, me semble être un Goccus qui vit sur le potentille et dont les paysans russes se servaient pour faire une teinture. Je me demande alors si le Coccus fragariæ Gmelin, qui est certainement le C. potentillæ de Mayer, Acte priv. Bohem., IV, p. 152-184, ne serait pas synonyme de lespèce de Ray et de l'espèce de Bergen, toutes trois vivant sur des plantes très-voisines et servant à la teinture, et du reste nous- mêmes n’avons-nous pas le GC. phalaridis Lin., picridis Fonscol., qui se trouve dans le Midi sur un grand nombre de plantes et qui est tellement abondant que, sous le nom de GC. fabæ, notre collègue et ami M, Guérin-Méneville le proposait comme succédané de la Goche- nille pour la teinture en rouge. ANDERSON (de 1786 à 1789), sous le titre de Lettres à Banks, indique plusieurs Cochenilles qui vivent sur plusieurs plantes de Madras et qui, pour la plupart, nous sont inconnues aujourd’hui. Il indique avoir trouvé parmi ces Coccus une chenille qu'il figure sous le n° 5 de la planche 1"° et qui me semble une larve d’Hémérobe; puis il indique un Coccus qui vit sur le Phyllanthus emblica, un autre sur le Robinia mitis et sur l'Hibiscus rosa sinensis et de couleur diffé- rente; ce qu’il pense être dû à la nature de la plante sur laquelle ces Coccus vivent ! Dans la lettre 4° de 1787 il reparle des espèces qu'il a déjà indiquées et des expériences qu’il a faites pour les trans- porter sur l’Opuntia, entre autres le Coccus Au Guava, qw'il a placé sur l’Opuntia el qui s’en est trouvé couvert au bout de quelque temps; il figure sous le n° 9 la @, et le n° 10 n’est que le &, qu'il indique comme Mouche; sous le n° 41 nous voyons un Hémérobe qui s’y trouve aussi et que, vu sa présence partout où il y a des Cochenilles, il considère comme des neutres où soldats ainsi que dans les Fourmis et les Abeilles. Dans les autres lettres, après avoir encore indiqué plusieurs Coche- nilles vivant sur diverses plantes, il finit par les énumérer et les appeler : 4° le CG. chlæoon, vivant sur lAira indica; 2° le C. oogenes, sur le Phyllanthus emblica, Y Euphorbia hirta, le Menispermum cor- (7) x Essai sur les Cochenilles. 009 diformis el l’'Hibiscus populneus ; 3° le C. trichodes, sur le Psidium quajava, l'Annona squamosa, le Solanum lycopersicum, V'Hibiscus rosa sinensis @t phascoli; 4° le C. erion, sur le Robinia mutis, V'Hi- biscus rosa sinensis, le Ficus indica, VErythrina corolladendrum, le Cocos nucifera et le Myrtus zeylandicus ; 5° C. microogenes, sur le Vitis vinifera et le Galega prostata ; 6° le C. koleos, sur le Solanum melongena; 7° le C. diacopeis, sur le Citrus sinensis ; 8° le CG. nar- codes, sur le Wodier. Malheureusement l’on ne peut reproduire de descriptions de ces diverses espèces, qui sont citées plutôt que décrites dans les diverses lettres de cet observateur et qui toutes sont inconnues et à recher- cher aujourd’hui. Plus tard (en 1791) il donne la monographie du Coccus ceriferus de Madras. — 11 y a encore plusieurs mémoires du même auteur, mais que nous n'avons pu nous procurer. BECKMAN (1790). Beit, zur Geschichte der Erfindungen, I, 4 à 46. Notice sur le Kermès et la Cochenille, et que nous n’avons pu con- sulter, Rossi (1790), dans sa Fauna Etrusca, indique quelques Lecanium sous le titre de Chermes, mais dont aucun nouveau et en confondant les Chermes et les Psylles. Plus tard (1794), dans Mantissa Insectorum, p. 56, il décrit une nouvelle espèce de Cochenille sous le nom de C. Arlemisiæ, mais qui est un Lecaniwun et peut-être le L. rusci de Linné, auquel il le compare du reste : et comme le ruscé se trouve aussi bien sur le figuier que sur le myrthe, il ne serait pas étonnant qu'on le trouvât sur l’armoise. Rosa (1794). Nota sopra la Storio del Cocco tintorio (Kermès), dans les Mémoires de la Société italienne, vol. VIT, p. 225-270. Fagricius (1794), Entom. systématique, nous donne presque toutes les espèces déjà indiquées par Linné, Geoffroy, Réaumur et De Géer et plusieurs espèces nouvelles, le C. serratulæ (qui est probablement le picridis Fonscolombe), le GC. zosteræ, espèces que nous ne connais- sons pas, et le C. caricæ, qui est le C. rusci de Linné. Dans le Supplément (1798) nous trouvons le C. persicæ, qui n’est autre que celui de Réaumur et de Geoffroy, el le GC, ceriferus, qui est celui d’Anderson, Dans le Systema Rhyngotorum (1803) nous trouvons plusieurs 510 V. SIGNORET. (3) espèces anciennes qu'il n'avait pas signalées précédemment. Dans son Syst. Antliatarum (1805), sous le nom de Chéronomus dubius, il décrit un Monophlebus. LATREILLE (1796). Description du mäle du Kermès de l’orme, Millin. Magas. Encyclopédie, 1796, €. II, p. 4150-54. Du même nous indi- querons (en 1802) une description du genre Kermes dans l'Histoire naturelle des Fourmis, p. 326-352. De plus, son Genera (1807), qu’il est bon de consulter et dans lequel il décrit trois genres, les Dorthesia, les Coccus et les Kermes. Puis, plus tard (en 1829), l’on peut encore consulter les Crustacés, les Arachnides et les Insectes rangés en famille naturelle, ouvrage formant les IV* el V° volumes du Règne animal de Cuvier. GIOVENE (1809). Description et histoire de la Cochenille de l'olivier dans les Mémoires de la Société italienne, vol. XIV, p. 128-35. Virey (1810) donne l’histoire de la gomme laque avec des observations sur les insectes qui la produisent. Dictionnaire des Sciences médi- cales, t. X, p. 195. TRUCHET (1811), dans un ouvrage intitulé Traité complet du Kermès, sa vie, sa propagation et sa conservation, donne tous les détails néces- saires pour la connaissance exacte de cette espèce, et dans une planche figure tous les états du mâle et de la femelle du Kermes élicis. Seulement je crois qu’il a oublié de figurer les soies de l’extrémité de l'abdomen du mâle, ainsi que les pénis ou pour mieux dire les valvules péniennes. Dans le texte, page 58, il pense qu’il y a moins de mâles que de femelles, ce qui, dit-il, n’est pas étonnant si l’on considère qu'un mâle peut féconder d’un seul acte plus de vingt œufs. Je ne comprends pas ce qu’il a voulu dire. Je pense qu’il a voulu énoncer qu’un mâle pouvait féconder plusieurs femelles. Il y à certainement quelques faits erronés ; mais en général il a bien observé. RamBonr (1811), sur le Kermes alni, dans Abhandlungen über die verdanungswerkzeuge, Halle, 4811, p. 198, pl. 26, donne l'anatomie des Cochenilles et en particulier du Kermes alni. SOARES DE BARROS (1812). Notice en portugais intitulée : Memoria sobre os Kermes, imprimée dans les Mémoires mathématiques et philoso- phiques de l’Académie de Lisbonne, p. 1-4, t. TEL. (2) Essai sur les Cochenilles. o11 HAWORTH (1812). Observalions on the Coccus vilis. With remarks on some others Insects of that destructive genus. Transaction Entom, Society of London, 1819, t. I, p. 297-309. HARDWICKE (1822). Description of the substance called geg or manna and the Insect producing it (Chermes mannifera), dans Asiatic Researches, vol. XIV, p. 4182-86, avec une planche. PRESAS (1825). Note sur la culture de la Cochenille et du Nopal, parue à Malaga. BORY DE SAINT-VINCENT (1826). Note sur la naturalisation de la Coche- aille en Espagne, dans les Annales des Sciences naturelles, t. VII, p. 105 à 107. DALMAN (1826) fait paraître dans les Annales de Stockholm intitulées Kongl. vet Acad. Handl. (1825), une notice sur les Gochenilles, avec plusieurs planches, et dans laquelle il indique plusieurs espèces nou- velles, tant de Déaspis que de Lecanium : le C. (Diaspis) cryptoga- mus, p. 10, pl. 8, fig. 4 à 47, et qui pour moi serait le C. salicis Linné ; le C. purpuratus, probablement le mâle d'un Déaspis; le G. (Leca- nium) hordeolum, p. 18, pl. 4, fig. 1-5; le G. (Lecanium) gibber, pl. 4, fig. 6-42; le C. (Lecanium) cypræola, pl 4, fig. 18-15; le C. (Lecanium) hemicryphus, pl. 4, fig. 18-25. Ce dernier me semble être le r'acemosus de Ratzeburg. Cet ouvrage est important à consulter et les planches sont encore ce qui a paru de mieux jusqu’à ce jour ; il semble avoir été inconnu de la piupart des auteurs qui se sont occupés de ce sujet. GosTA (1827) donne, sous le titre de : Prospetto di una nuova divisione metodica del genere Coccus, un nouvel aperçu de la famille qu’il divise en Calymnatus (Monaspide et Polyaspide), en Déaspis et en Diasprotecus. Plus tard (en 1835), il change ces mêmes noms de Calymnatus en Galypticus pour les espèces du genre Lecanium ; Dias- prostecus en Dactylopius pour le genre Porphyrophora et le Coccus cacti. Quant aux petites espèces, comme cryplogamus, linearis, elles deviennent le genre Déaspis (Aspidiotus de Bouché), Dans ces diverses notices il critique avec une ardeur sans pareille téaumur et Geoffroy sur, dit-il, ce qu’ils ont pris pour le mâle des Cochenilles, ce qui n’est qu'un parasite de l’ordre des Diptères, opi- nion qu'il a défendue avec une telle opiniatreté que les entomolo- d12 V. SIGNORET. (10) gistes les plus distingués de cette époque s’en sont laissé imposer au point de douter de la véracité des faits annoncés par le célèbre Réaumur et Geoffroy, ainsi qu’on peut le lire dans plusieurs notices, entre autres Audinet-Serville, Bulletin de Férussac, 1830, et dans l’ar- ticle Cochenille du Dictionnaire universel d'Histoire naturelle. Aujourd’hui je pense qu’il est bien reconnu que l’auteur de la Faune napolitaine est tombé dans une erreur grossière, qu'il aurait pu éviter en examinant les faits avec des idées moins préconçues et surtout avec plus d’attention l'insecte qu'il a pris pour une Cécy- domie, pl. 4, fig. 9. En effet, où a-t-il vu une Cécydomie sans bouche, sans suçoirs et avec plusieurs yeux, sans s’apercevoir que c'était justement cet insecte qu’il devait rapporter au mâle de téaumur, au lieu de l’Ichneumon ? Mais là n'est pas le seul reproche qu’on peut adresser à Costa : il a changé comme à plaisir les noms spécifiques el génériques, ame- nant ainsi la plus grande confusion. Ainsi, dans sa Faune, pourquoi changer vilis en spumosus, coryli en lævis, rusci en testudineus, ulmi De Géer en fasciatus, etc.? Si maintenant nous examinons la planche nous ne sommes pas moins étonnés : ainsi, fig. 3, C. elioides, qui est ronde et rayonne comme un soleil, ce qui me parait exagéré, où est sa description ? la fig. 5, cordiforma, qu'est-ce que c’est ? à moins que ce ne soit l'espèce du pêcher, et où en est placée la descrip- tion ? J'en dirai autant du n° 7, sous le nom d’ovalis ; c’est probable- ment celle de lamandier; le n° 8, indiqué comme jeune du n° 9, est certainement ou adonidum où limonii Boisduval (espèce nouvelle que nous verrons plus loin) et non polonicus ; le n° 9 est probable- ment le Porphyrophora polonica. Quant aux n° 6, 10, 15, 13”, on ne saurait voir ce que c’est sans la description, et encore moins le n° 46. Pour le n° 4, c’est un jeune du n° 44, aterrimus, et proba- blement un jeune du C. élicis. Voici donc une planche qui est le contraire de ce que l’on se pro- pose généralement. En effet, on a pour but de présenter de suite à l'esprit par la vue linsecte lui-même, et ici au contraire il faut lire la description pour savoir ce que veut dire la planche. Il est fâcheux que le travailleur soit arrêté par cet ouvrage qui, par l'importance de son auteur, ne peut être passé sous silence et que je me suis permis d'analyser aussi longuement à cause de la cri- tique erronée dont il a accablé les mémoires du savant el immortel Réaumur. (11) Essai sur les Cochenilles. o1 CS GRAY (J.-Edw.) (1828), dans une notice intitulée : Spicélegia Zoologica, avec planche, donne la description de deux espèces d'Amérique, les C. jancirensis el chilensis, recouvertes d’une enveloppe cireuse, et pour lesquelles il crée le genre Ceroplastes, dans lequel doivent entrer plusieurs espèces que nous verrons plus tard. Ce sont de véritables Lecanides avec enveloppe cireuse plus ou moins complète et dont le type européen serait le C. rusci de Linné. KLUG et EHRENBERG (1830), dans Symbolæ Physicæ, donnent une planche magnifique du Coccus manniparus dans ses diverses formes avec la plante. Cette espèce rentrerait dans le genre Ceroplastes Gray cité plus haut. VALLOT (1830). Nouvelle espèce de Cochenille sur le lierre, Bulletin de Férussac, Sc. nat., & XXIT, p. 469-470, et Mém. Acad. Dijon, 1839. GRAY (Georg.-Rob.) (1832), pages 273 à 293 de Griffith anim., Kingdom., passe en revue la famille des Cochenilles, mais surtout le Coccus cacti el le Lecanium ilicis. La planche n° 134 donne la figure du Goccus cacti & et ® et du Lecanium persicæ &; mais comme caractères des espèces elle laisse beaucoup à désirer pour le nombre des articles des antennes et les nervures des élytres, ainsi que pour la segmentation du corps. LLAVE (de la) (1832), dans un ouvrage très-rare et pour ainsi dire inconnu, et dont nous devons la connaissance à notre collègue et ami M. Aug. Sallé, et intitulé Registro trimestre o colleccion de historia, litera- lura, ciencas y artes por una Societad de Literatos, 1832, t. I, Mexico, nous trouvons la description d’un Coccus servant dans l’industrie comme corps gras et dans la thérapeutique comme onguent propre à calmer les douleurs et qui est nommé Axin. L’insecte portant lui- même le même nom, p. 449, et qui vit sur la Jatropha curcas, est un des plus gros Coccus et mesure plus de 23 millimètres. 11 le com- pare au C. adonidum ; seulement il parait croire qu’il doit former un genre différent, à cause de ses antennes différentes et surtout des soies caudales qui lui manquent. Du reste l’auteur paraît peu fami- liarisé avec les Cochenilles en général. On doit la traduction de cette notice à M. Sallé, qui l’a fait paraître en 1861 dans la Revue et Magasin de Zoologie de M. Guérin. BoucHÉ (en 1833, 1834, 1844 et 1852) donne la description d’un grand nombre d’espèces connues ou nouvelles. h° Série, TOME VIII. C2 514 V. SIGNORET. (12) En 1833 il forme un genre nouveau sous le nom d’Aspidiotus pour les espèces vivant sous un bouclier ou coquille. Malheureuse- ment nous sommes obligés, pour suivre la loi générale de la priorité, de conserver celui de Déaspis, créé ci-dessus par Costa. — Nous ne pouvons trop recommander cet auleur qui, par sa position de direc- teur du Jardin Botanique de Berlin, a été à même d'étudier cette si difficile famille. 11 décrit, en 1833, dans son Naturgeschichte Garten Insecten, les CG. hesperidum, bromeliæ, cestri, vitis, persicæ, costatus, adonidum; les Aspidiotus nerti, rosæ, echinocacti et laurt En 1834, dans Naturgeschichte der Insecten, pages 9 et suivantes, il reviént en partie sur les mêmes espèces et en signale encore de nouvelles les Aspidiotus nerii, rosæ, echinocacti, lauri, palmarum ; Coccus luberculatus, bromeliæ, laricis. En 18/44, dans la Revue entomologique de Stettin, Entom. Zeitung Stettin, 1844, & V : lAspidiotus salicis, bromeliæ (qu’il ne faut pas confondre avec Coccus bromeliæ), cymbidit ; les Lecanium persicæ, cornt, juglandis, aceris, epidendri; le Coccus mamillariæ. En 1851, dans le volume XIT de l’Entom. Zeit. Stettin : les Aspi- diotus pomorum, pini, buxi, saliceti, pinnæformis, tiliæ, vaccinii, populi, juniperi, myrthi; les Lecanium vini, salicis, quercicola, epi- dendri et quercüs. Seulement nous devons faire observer que cet auteur n’a nullement cherché à connaître ce qui avait pu être fait avant lui; aussi voyons- nous un grand nombre de ces espèces déjà indiquées avant lui. GUILDING (1833), Transactions Linnéennes, Ann. Soc., vol. XV, p. 115 el pl. 12, donne une notice intéressante sur un Coccus qu’il nomme Ground pearl (Perle de terre) et qu’il décrit sous le nom de Marga- rodes formicarum. Ce genre se rapprocherait beaucoup du Porphyro- phora, ce Coccus vivant dans son premier état dans une sorte de coque qui est arrondie et composée d’une pellicule solide. Ici c’est une pellicule calcaire épaisse et nacrée. Il ne décrit et figure que la femelle et nous pensons qu’on n’en connaît pas le mâle, qui serait des plus intéressant à trouver. Durour (Léon) (1833), dans un Mémoire des Savants étrangers à l’Aca- démie, Annales des Sciences naturelles, donne l'anatomie du genre Dorthesia, 239-241, avec figure. HEYDEN (de) (1833), vol. IT de la Revue entom. de Silberman, 47, donne une note sur le Coccus et l'Aspidiotus (Diaspis) bromeliæ, (13) Essai sur les Gochenilles. o15 FONSCOLOMBE (BOYER DE) (1834), Annales de la Société Entomologique, vol. II, p. 204 à 218 et pl. 8, fig. 1-13, donne la description d'un grand nombre d’espèces nouvelles ou connues. Malheureusement il y a une assez grande confusion dans la division des genres : il mêle les Lecanium avec les Goccus, et la planche laisse beaucoup à désirer ; il est impossible d’après elle de reconnaître la plupart des espèces figurées. Il serait, par exemple, impossible de reconnaître la figure 7, C. fimbriatus, qui est un véritable Lecanium, dont je possède bien heureusement le type; il en est de même des n° 3 et 6, du n° 43, qui est un Déaspis; le n° 9 me semble le même que le n° 4. Quant au n° 2, qu'il figure avec deux filets abdominaux articulés, je me demande comment il a pu voir cela, et dans tous les cas c’est bien le mile du pécridis qu’il nomme hirticornis. Les espèces signalées sont les suivantes : C. picridis, C. hirticornis (mâle du précédent), G. crispus, le G. (Ceroplastes) caricæ Fab., qui est synonyme de rusci L., le C. (Lecaniwn) oleæ, C. (Lecanium) per- sicæ, C. (Lecanium) hesperidum, GC. (Lecanium) fimbriatus, qui vit sur le Coronilla glauca, espèce nouvelle et qui par sa couleur ne ressemble à aucune autre; les G. (Lecanium) variegatus, CG. (Leca- nium) ilicis Fabr., C. (Lecanium) prunastri, le C. radicum graminis, phalaridis ? Linné, véritable Coccus; le C. (Lecanium) capreæ, C. (Lecanium) vitis, C. (Lecanium) cratægi; le G. ulmi (l'auteur confond dans cette description le Coccus et le Lecanium); C. festucæ, qui est un véritable Lecanium, ainsi que j'ai pu n'en assurer dans ces derniers temps ; C. r'orismarinus et le CG. (Diaspis) buxi, BRANDT (1834), dans les Mémoires de Saint-Pétersbourg, sous le litre de : Naturistoriche bemerkungen uber Wurzelcochenille, avec planche, décrit le genre Porphyrophora et deux espèces, les Porph. Hamelii et Frélchi. En 1834 il revient sur la Cochenille d'Arménie, et, en 1835, encore sur le Porph. Hamelii (Mémoires de l’Académie de Saint-Pétershourg, p. 65-68, t. IV, série 6°). Le Porph. Hamelii est synonyme de arme- niaca et le Fritchii de potonica Lin., C. radicum tinctori de Breyn. La planche 1 représente la plante sur laquelle vit le Porph. Hamelii, et la planche 2 le mäle et la femelle de l’insecte. HAMEL et BRANDT (1836). Notice sur la Cochenille de l’Ararat (Porphy- rophora). Instit. de Saint-Pétersbourg, IV, n° 193, p. 374. 016 V. SIGNORET. (14) INGPEN (1836). Transactions Entom. Soc. Lond., vol. 1‘, p. 174-175, note intitulée : Remarks on the destruction of Cocci. Aupouin (1837). Note détaillée sur la Cochenille du nopal. Société Philo- mathique, 77-79, et Comptes rendus de l’Institut, 1837, p. 12. Du même auteur, dans les Comptes rendus de 1839, on voit encore une note intitulée : Remarques sur la Cochenille du nopal, 69-75. Ces notes sont sans importance au point de vue entomologique. Gurris (1838), dans son Entomologie Brilannique, sous le n° 717, donne la description et une planche figurant le C. aceris d'et $; seulement il y a ici une très-grande confusion : le C. aceris mâle est le Lecu- nium aceris Schrank, et le C. aceris femelle est véritablement un Coccus, le C. aceris de Fabricius. Plus tard le même auteur nous donne encore d’autres descriptions de Coccides. En 1843, dans Gardener’s Chronicle, sous le nom anonyme de Ruricola, nous trouvons, pages 444 et suivantes, plusieurs espèces de Lecantum et de Diaspis. Dans celte notice il propose pour les Coccus véritables le nom de Trechorys, à cause de la faculté que les femelles conservent de rester toujours libres. Il divise tous les Goccides en trois sections ; la première, dont la femelle est recouverte d’une enve- loppe inséparable, exemple : le L. hesperidum; la deuxième, dont la femelle est recouverte d’une enveloppe qui n’adhère pas à l'animal, exemple : les espèces avec lesquelles Costa à formé le genre Déaspis et après lui Bouché le genre Aspidiotus; la troisième, celle dont les femelles conservent la faculté de se mouvoir : le genre Trechorys, dont le C. adonidum serait le type. Dans les Lecanium il indique comme nouvelles espèces le L, testudo, qui vit sur le Brexia spinosa et ressemble beaucoup au L. oleæ, et le L. patellæformis, qui vit au sommet des jeunes rameaux et branches (il ne dit pas de quel arbre ou plante); dans les Diaspis, le D. Pro- leus, ainsi nommé parce qu'il affecte plusieurs formes. Je crois plutôt qu’il a confondu plusieurs espèces. Enfin il indique le Déaspis vivant sur le pommier (D. conchyformis) et celui vivant sur le poirier (D. ostræformis). Toutes ces descriptions sont accompagnées de figures, (15) Essai sur les Cochenilles. 517 BURMEISTER (1839), dans le second volume de son Handbuch der Ento- mologie, divise la famille des Cochenilles ou Galles-Insectes en six genres que nous avons déjà vus : 1° le genre Aspidiotus Bouché, dans lequel il décrit l'A. nerèt, rosæ, lauri, echinocacti et palmarum de Bouché ; 2° le genre Lecanium Iliger, et cite L. hesperidum Linné, bromeliæ Bouché, persicæ Fab. , élicis L., quercûs Réaum. ; 30 le genre Coccus, dans lequel nous trouvons C. cacti L., C. adonidum L., manniparus Ehrenb., lacca Kerr.; 4° le genre Dorthesia Bosc., avec la description de l’urticæ L.; 5° le genre Porphyrophora Brandt, avec les Porp. armentiaca Ham. et polonica Linné, Il fait entrer dans ce genre le Margarodes formicarum Lansdown Guilding qui, en effet, res- semble à la coque du Porphyrophora avant que les larves en soient sorties, et qu’il décrit sous le nom spécifique de Porp. margarodes. Il faudrait, pour décider cette question, avoir le mâle de cette espèce, mâle que je ne vois indiqué nulle part; aussi lui conserverons-nous sa dénomination de Margarodes formicarwn, d'autant que chez l’un c’est une pellicule, tandis que chez l'autre c’est une enveloppe épaisse et calcaire; 6° le genre Monophlebus Leach, dans lequel sont décrits le Mon. atripennis Klug et le fuscipennis, espèces nouvelles. Nous en verrons plus loin un plus grand nombre décrits par West- wood. Il met parmi les Galles-Insectes le genre Aleurodes, qui, par le rostre dans le mäle et les quatre ailes dans les deux sexes, n'a rien à faire dans cette famille. HARTIG (1839) paraît avoir décrit quelques espèces; mais je n’ai pu me procurer l'ouvrage qui a pour titre : Jahresberichte über die Forts- chritte der Forstwissenschaft, etc., et que je vois cilé par Ratzeburg pour un Diasp. flavus. WEsTwooD (1840), dans son Introduction à l’'Entomologie, donne d’assez longues généralités sur la famille, qu’il divise en Dorthesia, Aspi- diotus, Coccus (Lecanium Tllig.) et Pseudococcus (Coccus auct.). Le Coccus ilicis serait un Coccus pour lui, parce que ce serait le nom que lui auraient donné les Grecs et les Romains ; mais alors pourquoi pas Kermes, du nom que lui donnaient les Arabes ? Il indique aussi les genres Porphyrophora, Margarodes, Ceroplastes et le genre Mono- phlebus. Du même auteur (en 1841), dans son Arcana Entomologica, nous trouvons une monographie du genre Monophlebus, comprenant huit 518 V. SIGNORET. (16) espèces, dont quatre figurées dans la planche 6 : les Mon. Fabricii Westw., atripennis Klug, Leachii Westw., Radonii Westw., Illigeri Westw. et le fuscipennis Burm., qui est figuré par Burmeister dans l'Atlas du Handbuch, pl. 2, fig. 46, et qui est une espèce euro- péenne. En 1853, du même auteur, voir dans le Gardener’s Chronicle, 1853, n° 31, p. 484, avec figure, et plus loin, dans le même volume, p. 532, le C. Pe-là JuLIEN (1840), dans les Comptes rendus de l’Institut, volume X, 550-551 et 618-619, donne une note sur la cire fabriquée par des Insectes qui se trouvent en Chine; malheureurement les notes sont faites au point de vue industriel et non entomologique. Du même (1857), un nouveau fascicule intitulé : Renseignement sur la Cire végétale de la Chine et les Insectes qui la produisent, traduction du chinois ; une feuille in-8° et 8 pages. ViREY (1850), dans le volume X des Comptes rendus académiques, donne un article, qui n’est guère que la reproduction de celui ci-dessus sur la Cire de Chine. ZETTERSTEDT (1840) ne fait que répéter ce qu'il a dit en 1828 dans sa Fauna Insect. Laponiæ, et indique une nouvelle espèce de Dorthesia, la D. Chiton, espèce voisine de D. urticæ L. BLANCHARD (1840), Histoire naturelle des Insectes, p. 210, fait la descrip- tion de la famille, des genres connus et de quelques espèces. Le même (1853), dans le Dictionnaire d'Histoire naturelle, fait un article sur le genre Cochenille. Malheureusement dans cet article il semble abonder à légard du mâle dans le sens des observations de Costa. « Nous regrettons, dit-il, de n'avoir pu vérifier par nous-même les intéressantes observations de M. Costa, ce qui ne nous permet pas de donner les faits que nous reproduisons comme concluants; quoi qu'il en soit, nous avons déjà plusieurs raisons de les croire fondés. » Et plus loin : « Les Cochenilles ont des ennemis redoutables, et il faut peut-être mettre en première ligne le PETIT DIPTÈRE REGARDÉ JUS- QU'ICI COMME LE MALE DE LA COCHENILLE. » Et Cependant, dans son Histoire naturelle, citée plus haut, il décrit non-seulement les mâles de quantité de Coccus, Lecanium et Aspidiotus, mais encore de (17) Essai sur les Cochenilles. 519 Monophlebus, qui, par leur grandeur, peuvent mieux servir à résoudre la question. Si Costa eût mieux étudié le Coccus adonidum, très- commun dans les serres, il aurait vu que ce qu’il prend pour une Mouche était, à tous les élats possibles, depuis la larve jusqu'à l’in- secte parfait, un être à part, ne naissant pas du corps de la femelle ou d’un corps analogue et se transformant dans un nid soyeux unique et n’abandonnant qu’une peau mince qui enveloppait la pupe, et alors ce mâle de Coccus adonidum lui aurait fait voir que Réaumur ne s’élait pas trompé pour le mâle du Lecanium persicæ, Car il y a entre eux la plus grande analogie. Pour en revenir à M. Blanchard, nous trouvons encore de lui, en 1845, l'Histoire des Insectes, dans laquelle il traite de leurs mœurs, métamorphoses, etc., et dans lequel ouvrage nous voyons les mêmes idées reproduites. GUÉRIN-MÉNEVILLE (1841). Nous trouvons de lui plusieurs articles. On lui doit la création du genre Gallipappus, Revue Zoologique , 1849, p.42, En 1850, une notice sur la culture de la Cochenille en Algérie, Société nationale et centrale d'Agriculture. En 1856, de la Cochenille des fèves (C. fabæ), Revue et Mag. de Zool., 1856, t. VIII, p. 347. Cette Cochenille ne serait, suivant moi, que le C. picridis Fonscolombe, et probablement la même que pha- laridis Lin. En 1858, une note sur le Coccus ceriferus, Annales de la Société Entom. de France, Bulletin du vol. VI, 3° série, p. LxvII, sans des- cription, mais assignant le nom d’Ericerus comme genre. RATZEBURG (18/43), dans la Revue de Stettin, Entom. Zeitung Stett., t. IV, et dans le Forstinsecten de 1844, décrit plusieurs Cochenilles, entre autres le C. (Lecanium) racemosus, qui n’est que le G. hemicryphus de Dalman ; malgré cela, son article mérite de fixer l'attention, ainsi que la planche dans laquelle nous voyons figurer le mâle du race- mosus, le CG. (Diaspis) salicis et le C. (Lecanium) carpini. AMYOT et AUDINET-SERVILLE (1843), Suites à Buffon, de Roret, Hémiptères, pages 618 à 655, parlent de la famille des Cochenilles en répétant les observations de Réaumur, Geoffroy et De Géer; seulement l'énumé- 520 V. SIGNORET. (18) tion des genres est très-incomplète, car ils ne citent que les Galli- pappus, Dorthesia, Goccus et Chermes. WxiTEe (1846). De cet auteur nous trouvons dans Annals and Magazin of Nat. History, vol. X, p. 333, une courte description d’une nouvelle espèce du genre Geroplastes, qu'il nomme le C. jamaicensis. BREMI Wozrr (1847), dans le Recueil intitulé : Verhandlungen der Schweizer naturforch, Gesellsch. Schaffausen, 1847, p. 41-45, sous le ütre : Ueber Schildlause, fait l'énumération des espèces qui se trouvent en Suisse. BRODIE (1848), Philosoph. Transact. Lond., donne une observation sans importance sur la cire du Pe-là. KozLAR (1848). Cet auteur est indiqué comme ayant décrit la Cochenille du marronnier, G. æsculi, dans Zitzungsber, Akad. Wissenschaft Wienne, t. I, part. If, p. 15-16; mais je n'ai pu la trouver à cette indication : Ueber eine noch Umbeschriebene Art von Schildlause. Du même (1851), dans le même recueil, une petite note sur la Cochenille mexicaine, p. 333, mais sans intérêt entomologique. AmyoT (1848), Méthode mononymique, p. 470, passe en revue quelques espèces déjà connues. A défaut d'autre, l'ouvrage peut être utile à consulter. CHAVANNES (18/48), dans les Annales Entom. de France, t. VI, pages 139 à 445, indique deux espèces nouvelles de Coccus du Brésil, qu'il nomme C. psidit et C. cassiæ, toutes deux rentrant dans le genre Ceroplastes, à enveloppe solide et cireuse. La première n’est autre que le C. janeirensis Gray, décrit et figuré dans Spicilegia Zoologica. La note, du reste, n’est pas sans intérêt et a été imprimée vers la même époque dans les Annales Entomologiques de la Société Vau- doise. BÆRENSPRUNG (18/49), dans le journal intitulé : Zeitung fur Zool. Zoot. und Palæozologie d’Allon et Burmeister, pages 465 à 170 et 173 à 476, nous donne un excellent travail sur les Cochenilles, et parmi elles plusieurs nouvelles : Aspidiotus (Diaspis) populi Bærensp., salicis (19) Essai sur les Gochenilles. 521 Bouché, betulæ Bærensp., minimus Bærensp,, falciformis Bærensp., Lecanium tiliæ Lin., corni Bouché, juglandis Bouché, aceris Bouché, quercûs Réaumur, oxyacanthæ Fab., racemosum Ratz., complanatun: Bærensp., Coccus ulmi Linné, Geoffroy (c’est bien probablement le spurius Gmelin), laricis Bouché, strobi Bærensp., fagi Bærensp., hystriæ Bærensp., Monophlebus fuscipennis Burm., Porphyrophora polonica Lin., radicum graminis Bærensp., Fonscol. Je doute de cette dernière espèce. BURMEISTER (1849), dans le même journal, p. 177, nous donne la des- cription d’une nouvelle espèce de Coccus, 1e C. prunus. Toutes per- sonnes s’occupant de Cochenilles devront consulter ce journal, dont la publication n’a eu lieu que pendant 1849. Les descriptions alle- mandes sont accompagnées d’une diagnose latine. Harpy (1850). Culture du nopal et Éducation de la Cochenille en Algérie. Gette notice de vingt-quatre pages, Alger, 1860, est intéressante à consulter au point de vue industriel, FORSTER (1851). Ueber Schildlaüse (Coccéna), dans Verhandl, der Natur- hist. Verein der Preuss. Rheinl, 8° année, 1851, pages 551 à 562, donne des généralités sur la famille et passe en revue les divers genres, sans descriptions d'espèces. ROST VON TONNINGEN (1852). On trouve dans le t, III° des Annales de la Société Néerlandaise, p. 30-50, une notice intitulée : De Zooge- naamde Wilte Stof, Afgescheiden door her Kochenille insect Scheid- kundig onderzocht. Natuurk. Tijdschr. voor Nederl. Indie, 1852, t. III. Je n'ai pu consulter cet ouvrage, qui est en hollandais. WALKER (1852), List of Homopterous in the Collection of Brilish. Museum, part. IV et supplément (1858), donne Je Catalogue de toutes les espèces connues. Il décrit quelques genres et espèces nouveaux ; ainsi dans les Lecanium : les L. coffeæ, capense, australe; dans les Coccus : les C. sinensis, caudatus ; ans le Monopnlebus : le M. brasiliensis ; dans les Dorthesia : le D. americana. Toutes ces espèces sont décrites trop succinctement, en deux lignes le plus souvent, et sans qu’on sache sur quelles plantes elles vivent. Dans le Supplément nous trou- vons le GC. floriger de Ceylan, l’Asp. bicarinatus du nord de la Chine, plus un genre nouveau, voisin, dit-il, des Gallipappus. 522 V. SIGNORET. (20) Le premier travail de Catalogue important de cette ai difficile et si obscure famille ne pouvait pas être fait sans quelques fautes (et je crains moi-même d'en laisser échapper quelques-unes) ; beaucoup de confusion y règne ; nous nous contenterons d’en indiquer quelques- unes. Au n° 7, page 1066, pour Aspidiotus bromeliæ, il indique Bouché, tandis que c’est Kerner qui la décrit le premier; de plus il le cite à la fois et comme Lecanium et Aspidiotus de Bouché et les donne comme synonymes, tandis qu’il y a bien en effet et un Aspi- diotus bromeliæ et un Lecanium bromeliæ. L'Aspidiotus hordeo- lum Dalman est un Lecanium. Le Lecanium buxt, page 10714, est un Aspidiotus, ou, pour mieux dire, un Déaspis, ce dernier nom étant antérieur. Le Lecanium rorismarinis Fonscolombe est un Goccus véritable. Lecanium salicis : il y a là un Lecantwm et un Aspidiotus. Le Coccus salicis Macquart est un Aspidiotus. Le GC. salicis Linné est un Aspidiotus également. Mais il y a un Lecanium salicis Bouché dont il ne parle pas et qu’il ne faut pas confondre avec l'Aspidiotus salicis. Le Lecanium prenanthis Schr. n’est pas un Goccus, il a quatre ailes, et ce serait un Alewrodes, voir Schrank, Fauna Boica. Pour le Lecanium aceris il confond ici tout ce qui porte le nom (aceris : celui de Geoffroy est un Aleurodes, celui de Fabricius un Coccus, celui de Curtis est à la fois mâle de Lecanium accris et femelle de Coccus aceris, et il lui était bien facile de le voir en consultant la planche remarquablement bien dessinée de cet auteur. Je n’en répète pas moins que c’est le premier Catalogue important et qu’à cet égard il ne saurait être trop consulté. Mac Gowan (1852). Encore un ouvrage qui s'occupe de l'arbre à cire de Chine, avec une notice sur le Pe-{à, insecte à cire de la Chine. HangurY (1853) écrit également sur le sujet précédent dans Pharmaceu” tical Jornal, 8 avril, p. 94, avec figure. Plus tard, en 1856, il fait encore un article sur un échantillon de cire de la Chine et sur l’in- secte qui la produit. Voir Proceed, Linn. Soc. London, t. 1, p. 103- 104. Pour ceux qui voudront s'occuper spécialement de cette question, les matériaux ne manquent pas, et encore je dois avouer que j'en passe, car presque tous s'occupent plus d'industrie que de la question entomologique que nous avons surtout en vue ici. (21) Essai sur les Cochenilles, 523 Lucas (1853), dans le Bulletin de la Société entomologique de France, 1853, xxvIn, sous la dénomination de Coccus zizyphus, nous indique une nouvelle espèce de Diaspis qui vit sur les jujubiers, datiers, orangers et citronniers, en Algérie, et que M. Boisduval a décrits plus tard sous le nom de Chermes aurantii. Voilà le désagrément attaché aux descriptions d'espèces uniques et isolées, Du même auteur, en 1855, nous trouvons une communication sur une nouvelle espèce de Cochenille qu’il a trouvée dans les serres du Muséum, et qui n’est, je pense, que le C. adonidum (Annales de la Soc. entom. de France, t, IL, 3° série, Bulletin, p. vin). LEIDIG (1854), sur l’anatomie du Coccus hesperidum, dans Zeitschrift für Weisenschaftlichen Zoologie, 1854, vol. V, p. 1-12, pl. 1, fig. 4 à 6, représente le canal alimentaire et l'ovaire : question sérieuse et des plus intéressante. 11 est bon de sortir parfois de la voie trop terre à terre des collectionneurs. HAGEN (1855) donne une notice sur le Porphyrophora polonica {Entomol. ASA Zeitung Stettin, vol. XVI, 1855, page 110). C’est une espèce sur laquelle nous avons déjà vu un très-grand nombre d’ouvrages : ceux de Hamel, de Brandt, de Burchard, de Breyn, de Schultze, et tous les auteurs depuis Linné ; ceci, du reste, n’a rien d'étonnant, vu l’in- térêt industriel qui s’est. attaché pendant longtemps à cette espèce qui servait dans la teinture. Fircn (1855 à 1859), dans plusieurs travaux intéressants sur les Insectes nuisibles à l’agriculture et publiés aux États-Unis sous le titre de Annual Report of New York, State agricultural Society, a décrit plusieurs espèces identiques à celles que nous possédons en Europe et plusieurs autres toutes nouvelles. Dans les Déaspis : les D. pinifoliæ Fitch, conchyformis, juglandis, rosæ, cerasi, circularis, furfurus, Gossypii ; dans les Lecanium : les L. pyri, cariæ, cera- sifex, corylifexæ, cynosbati, juglandifex, persicæ, quercifex, querci- tronis, ribis, vitis ; dans les Coccus : le G. pinicorticis. Ce dernier genre serait très-peu ou même pas représenté aux États-Unis, car pour le C. pinicorticis, je pense que c’est un Aphidien ; cependant, avec plus d’attention, il est probable qu’on en trouvera, car il serait extraordinaire que, très-commun partout, les États-Unis seuls en fussent exempts. 52% V. SIGNORET. (22) RoBiNEAU-DESsvorpy (1856). Mémoire sur les Galles-Insectes de l'olivier, de l’oranger, du citronnier, du laurier-rose, dans la Revue et Magasin de Zoologie de M. Guérin-Méneville, 2° série, t. VII, 1856, p. 121- 198, 180-188, 277-284 et 389-393. BuRNET (1855). On the Orange Insect, Proceeding Boston Soc. Nat. Hist., vol. V, 108-110, OuEKkETT (1858) donne une notice sur la structure des filaments blancs qui entourent le Lecanium vilis, Observations on the Structure of the White Filamentous substance surrounding the Coccus vitis, Tran- sactions microscopiques de Londres, série 2, t. VI, p. 1-/. LugBock (1858 et 1859). Note sur le Système nerveux et digestif du Coccus hesperidum, Proceeding of the Royal Society, 1858, vol. IX, 180-486, avec figure, et Annals of Natural History, 1859, serie 3, t. III, 306-3141. Le titre seul indique l'importance de ces notes. Parmi les auteurs qui se sont occupés d'anatomie et d’embryogénie on consultera avec fruit les deux suivants : LEUKART (1858). Kenntniss des generations Wechsels und der Partho- genesis bei Insecten, Francfurt, Meidinger, p. 4 à 419, tab. 4. CLAUS (1859). Zur Kenntniss von Coctus cacti, Muller Archiv., 1859, 150- 454, et Wurzburg Verhdi. medic. physic. Gesellsch., 1860. Nous n’avons pu consulter ces ouvrages, Donrx (Anton. 4859) nous donne un Catalogue complet des Hémiptères ; malheureusement, pour certaines portions, il a suivi trop servilement celui de Walker pour les Insectes du British Museum et a répété par conséquent les nombreuses fautes commises par ce dernier. GÉHIN (1860), dans les Notes sur les Insectes nuisibles (n° 5), passe en revue quelques espèces de Cochenilles ; mais il n°y a rien de nouveau dans cet ouvrage; ce ne sont que des répétitions; même il y a con- fusion pour quelques espèces : ainsi le Coccus mali Schranck n’est autre que le Lecanium pyri qu'il indique deux pages plus loin; puis il cite l’Aspidiotus conchyformis en répétant Particle d’Asa Fitch dans Noxious Insects, N. Y., Agricult, Soc. (23) Essai sur les Cochenilles. 025 NIETNER (1861), dans un fascicule intitulé : Observations on the Ennemies of the Coffee tree in Ceylon, et publié par l'office du T'êmes à Ceylan, cite : 4° le Pseudococcus adonidum Lin. et ses parasites ; 2° le Leca- nium coffeæ Walker et ses parasites ; 3° le Lecanium nigrum Nietner. Pour les deux premiers, il décrit les males et les femelles ; à l'égard du dernier, il dit n’en pas avoir découvert le mâle ni aucun para- site. Lozw (1862), à la fin d’un travail intitulé : Beilrage zur Kenninis der Rhyngoten, décrit un Aspidiotus, A. vésci, et le Lecanium berberidis Schrank. SCHRADER (1863), dans les Transactions de la Société entomol. de New South Wales, Sydney, nous donne un travail important, avec trois planches sur diverses Cochenilles nouvelles qu'il à trouvées à Sydney, et pour lesquelles il à créé plusieurs genres, suivant le NOMBRE où L’ABSENCE DES PATTES : les genres Brachyscelis, Ophistocclis et Ascelis. Parmi les espèces, dont aucune ne nous est connue, nous trouvons pour le genre Brachyscelis : ovicola, munila, duplex, pharetrata, pileata et citricola ; dans le genre Ophistocelis : subrotunda et gra- cilis ; pour le genre Ascelis : VA. præmolis. I figure la plupart de ces espèces avec les mâtes. Elles viveul eu grande partie sur les Euca- lyptus hæmastoma et corymbosa et sur l'Ancoghora lanceolata. PLANGHON (1864), dans un fascicule intitulé : Le Kermès du Chêne au point de vue zoologique, commercial et pharmaceutique, passe en revue les Kermès qui vivent sur les différents chênes du midi de la France. 1l indique le Chermes vermilio, le Chermes Emerici et le Chermes Bauhini, qui tous trois auraient été confondus, d’après lui, sous le nom de Coccus ilicis. Il y aurait beaucoup à dire à cet égard ; mais, dans tous les cas, nous ne voyons pas pourquoi, contrairement aux idées reçues, il change éicis Linné en Bauhini, surtout que Bauhin considérait ce Chermes comme un excrément de la plante, pour une Galle et non pour un Insecte. En outre, son Emerici est connu et n’a jamais été confondu avec le précédent : c’est le Chermes quercüs Linné, Réaumur, et variegalus d'Olivier, Encyclopédie Mé- thodique. Il indique, en outre, deux Coccus dont je ne puis rien dire, ne les connaissant pas en naturé, et qu’il nomme C. gramuntii et C. pulvinatus. Malgré l'abondance, du premier surtout, il n’a pu trouver de mäle, 528 V. SIGNORET. — Essai sur les Cochenilles. (26) de celte matière ; encore est-il très-difficile de se faire une idée de ce que les auteurs ont voulu dire. Beaucoup d’auteurs modernes ont traité de telles et telles espèces sans les placer dans leur genre véri- table, sans même chercher à les mettre plutôt sous telle dénomination que sous telle autre et sans s'occuper de savoir ce qui avait été dit avant sur ce sujet; aussi voyons-nous une synonymie des plus embrouillées, même pour les divisions génériques, et la plus grande incertitude n’a cessé d'exister jusque dans ces derniers temps : à peine savait-on qu'il existât plusieurs genres, et encore, parmi ces genres, confondait-on lun _avec l’autre. Les changements et l’approprialion de noms génériques ont amené aussi la plus grande confusion. Ainsi Linné attribue à un Aphidien le nom générique de Kermes où Chermes alors que dès les temps les plus reculés nous voyons une espèce, et toujours la même, porter le nom de Kermes, nom qui devrait sans aucun doute lui être restitué, si ce n’est génériquement au moins spécifiquement. Quant au nom de Coccus, toutes les espèces de cette famille portaient indistinctement ce nom géné- rique; aussi ne pouvait-on savoir de quelle espèce l’on parlait quand on indiquait un Coccus, car souvent nous trouvons le mênie nom faisant partie de plusieurs genres. Exemple : abietis, que nous voyons dans les Diaspis et dans les Lecantum; — bromeliæ, que nous trouvons pour des espèces du genre Diaspis et du genre Coccus; — betulæ, qui se voit dans les Diaspis et dans les Coccus véritables ; — epidendri, dans les Déaspis et les Lecanium ; — ulmi, qui existe dans les Coccus vrais et les Leca- nium ; — aceris, que nous voyons dans les Lecanium, les Coccus et dans les Aleurodes, que certains auteurs plaçaient dans les Coccides, mais que nous éloignons de cette famille; elc., etc. Avant de passer à la partie descriptive, je dois m'occuper des généra- lités de la famille et surtout de cataloguer d’abord toutes les espèces connues jusqu'à ce jour, ce que je trouve plus utile que d'indiquer quelques espèces nouvelles; mais je suis forcé de remettre celte partie à un des plus prochains numéros des Annales, ayant déjà dépassé de beau- coup la limite que la Société n’avait accordée. D ——<— — 526 V. SIGNORET. (24) PERROUD et MONTROUZIER (1864), dans les Annales de la Société Lin- néenne de Lyon, t. XI, nouvelle série, p. 246, nous donnent la des- cription d’une espèce qui formerail le type d’un nouveau genre sous le nom de TESSAROBELUS Guerinii, et qui se rapprocherait du genre Gallipappus. Nous ne connaissons pas l'espèce, qui est de la Nouvelle- Calédonie et de l’île Kanale, mais qui paraît se distinguer par quatre filets abdominaux pour le mâle et des segments abdominaux pisTiNcTs pour la femelle. SEsTINI (1866). Nolice intitulée : Su di una nuova qualità di cera, Nuovo Cimento, p. 21-22, dans laquelle il a surtout en vue la cire que peut produire le Coccus rusci Linné ; nous y trouvons une note de M. Tar- gioni-Tozzelti, que nous retrouvons dans un de ses ouvrages. TARGIONI-TozzerTTi (1866). Notice sur les Cochenilles, surtout au point de vue de l'abondance de la cire produite par le Coccus caricæ F. (rusci Lin.), et qu'il fait entrer dans un nouveau genre qu’il nomme Columnea et qui renfermerait toutes les espèces du genre Geroplastes. Je ne vois pas la nécessité de changer ce nom déjà connu pour un nouveau. BoispuvaL (1867), dans un ouvrage intitulé : Entomologie horticole, consacre un chapitre important à l’histoire des Cochenilles qui nui- sent aux plantes des jardins, sous les noms de Chermes et de Coccus, accompagné de plusieurs figures intercalées dans le texte. Nous retrou- vons plusieurs de ces articles dans le premier volume de l’Insecto- logie agricole, pages 220, 309 et suivantes. Dans cette reproduction, M. Boisduval conserve les dénominations de Kermès et de Coche- nilles. Il est fâcheux que cet auteur, qui est plus capable que qui que soit de traiter cette question, ne se soit pas déterminé à donner aux diverses espèces les différents noms de genres connus aujour- d’hui, car il est ainsi très-difficile de savoir de quoi il s’agit, et lors- qu’il parle de Kermès, cela n'offre pas assez de clarté à lesprit et l’on ne sait s’il veut indiquer un Lecanium ou un Diaspis. Si aujour- d’hui nous appelions Scarabée tous les nombreux Lamellicornes, sau- rait-on de quoi l’on veut parler? Mais, malgré tout, nous ne saurions trop recommander le premier de ces ouvrages aux entomologistes qui voudront étudier les Cochenilles. A la page 65 du même volume de Pinsectologie nous voyons encore un article de M. Boisduval sur l'utilité des Insectes dans l’in- (25) Essai sur les Cochenilles. 027 dustrie et dans lequel il est parlé du Ceroplastes Pe-là ou cire d'arbre et du Coccus lacca. 11 me semble qu'il aurait pu, dans ce même article, parler du Kermès (Coccus ilicis) et de la Cochenille (Coccus cacti). GOUREAU (1867), dans les Insectes nuisibles aux forêts, donne une nou- velle descriptiou de Lecanium racemosum (abietis Geoffroy). TARGIONI-TozzeTri (1867), sous le litre d'Études sur les Cochenilles, nous donne un ouvrage très-important sur tous les genres européens; mais c’est surtout un travail d'anatomie et d’embryogénie dans lequel l’au- teur propose plusieurs coupes nouvelles. Nous regrettons seulement, dans un travail de cette importance, des changements nombreux de noms de genres, et sans utilité suivant nous, amenant même la plus grande confusion dans la synonymie, que presque tous les auteurs actuels semblent prendre à tâche d’embrouiller. Nous attendons du même auteur un ouvrage générique et spéci- fique plus important. Enfin, dans le 1% volume de l’Insectologie agricole, page 331, on décrit et figure, sous le nom de Coccus du laurier-rose, l'Aspidiotus nerii Bouché, et sans que l'article laisse supposer que ce soit une espèce déja connue. Elle est figurée sous ses divers états mâle et femelle, mais d’une manièré tellement fantastique que cela ne ressemble à rien. L'article est de M. Magnin. Il est regrettable que l’auteur ait pu penser que personne n'avait fait attention avant lui à ce parasite du laurier-rose si commun et si nuisible dans tous les pays à cette plante qui fait l’ornement de nos serres et de nos promenades, En somme, au point de vue qui nous occupe, ce premier volume de linsectologie agricole est sans aucune importance malgré les nolices que nous avons déjà indiquées plus haut à l’article de M. Boisduval. De l’ensemble de toutes ces publications et de leurs énumérations, nous voyons qu'il a été grandement question des Cochenilles en général. Mais, jusqu’à ce jour, il manque un travail d'ensemble, de manière que, pour les étudier, il faut consulter absolument tous les travaux ayant traité 528 V. SIGNORET. — Essai Sur les Cochenilles. (26) de celte matière ; encore est-il très-difficile de se faire une idée de ce que les auteurs ont voulu dire. Beaucoup d’auteurs modernes ont traité de telles et telles espèces sans les placer dans leur genre véri- table, sans même chercher à les mettre plutôt sous telle dénomination que sous telle autre et sans s’occuper de savoir ce qui avait été dit avant sur ce sujet; aussi voyons-nous une synonymie des plus embrouillées, même pour les divisions génériques, et la plus grande incertitude n’a cessé d'exister jusque dans ces derniers temps : à peine savait-on qu'il exislàt plusieurs genres, et encore, parmi ces genres, confondait-on lun _avec l’autre. Les changements et l’approprialion de noms génériques ont amené aussi la plus grande confusion. Ainsi Linné attribue à un Aphidien le nom générique de Kermes où Chermes alors que dès les temps les plus reculés nous voyons une espèce, et toujours la même, porter le nom de Kermes, nom qui devrait sans aucun doute lui être restitué, si ce n’est génériquement au moins spécifiquement. Quant au nom de Coccus, toutes les espèces de cette famille portaient indistinctement ce nom géné- rique; aussi ne pouvait-on savoir de quelle espèce l’on parlait quand on indiquait un Coccus, car souvent nous trouvons le mênie nom faisant partie de plusieurs genres. Exemple : abéetis, que nous voyons dans les Diaspis et dans les Lecantum; — bromeliæ, que nous trouvons pour des espèces du genre Diaspis et du genre Coccus ; — betulæ, qui se voit dans les Diaspis et dans les Coccus véritables ; — epidendri, dans les Déaspis et les Lecanium ; — ulmi, qui existe dans les Coccus vrais et les Leca- nium ; — aceris, que nous voyons dans les Lecanium, les Coccus et dans les Alewrodes, que certains auteurs plaçaient dans les Coccides, mais que nous éloignons de cette famille; elc., etc. Avant de passer à la partie descriptive, je dois m'occuper des généra- lités de la famille et surtout de cataloguer d’abord toutes les espèces connues jusqu'à ce jour, ce que je trouve plus utile que d'indiquer quelques espèces nouvelles; mais je suis forcé de remettre celte partie à un des plus prochains numéros des Annales, ayant déjà dépassé de beau- coup la limite que la Société m'avait accordée. 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