UE À DE Fe Here FRS ape : 3 : 6 PE RE ë 3 ï É Here RRCRRREE ce 0 , PÉRIS 53 M4 RE ETES COCO UOUCES r res V4 ere Sn TRE FER 2. si yy— EL PRIE SAT DE DU OS à Ve ê ANNALES GOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOCIQUE ET MALACOLOGIQUE BELGIQUE ORGANISATION ADMINISTRATIVE POUR L'ANNÉE 1913 Conseil d'administration. MM. A. Brachet, président. Ad. Kemna, vice-président. M. de Selys-Longchamps, secrétaire nn et trésorier. Hugo de Cort, membre. E. Fologne, — F. Vande Vloet, — V. Willem, — Commission de vérification des comptes. MM. M. Philippson. F. Steinmetz. C. Van de Wiele. ne PAU T MAO ImME NEW VOrRLRL A À 13 2 IV | G | ROITAmEC ot DU Bt hs CE D | + I Most À bre EU L hum DE LA SOCIÉTÉ ROYALE LOOLOGIQUE ET MAEACOLOGIOUE DE BELGIQUE Tome XLIX ANNÉE 1913 BRUXELLES SOCIÉTÉ ANONYME M. WEISSENBRUCH, IMPRIMEUR DU ROI 49, rue du Poinçon, 49 1913 2 Le UE émises dans les 5 Annales de la Suoiété so nl Dropr nn AR SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE L Assemblée mensuelle du 13 janvier 1913. PRÉSIDENCE DE M. À. BRACHET, PRÉSIDENT. —— La séance est ouverte à 17 h. 25 m. Communication. — M. A. Lameere présente un exemplaire du grand Pic noir (Picus martius L.) tiré près dé Chimay, et fait l’histoire de cet Oiseau nouvellement installé en Belgique. — La communication de M. Lamgere fait l’objet d'une note qui se trouve dans le tome XLVII (1912) des Annazes. — La séance est levée à 48 heures. IT Assemblée mensuelle du 10 février 1913. PRÉSIDENCE DE M. À. BRACHED, PRÉSIDENT. La séance est ouverte à 16 h. 15 m. Correspondance. — M. V. Waizcem fait connaîtresa nouvelle adresse : 53°, rue du Jardin, à Gand. — M. C. Van ne Wiese s'excuse de ne pouvoir assister à la séance. — Le VEREIN FÜR NATURWISSENSCHAFT IN BRAUNSCHWEIG nous adresse une invitation aux fêtes de son cinquantenaire. (Félicitations. Vérification des comptes de 1912. — Ces comptes sont vérifiés par MM. Fococne, trésorier-hono- raire, et ST&iNMErz, membre de la Commission de vérification. 6 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. Décisions du Conseil. — Le Conseil s’est constitué comme suit : Président : M. À. BRACHET; Vice-Président : M. An. KEMNA; Secrétaire général et Trésorier : M. DE SELYS-LONGCHAMPS ; Membres : MM. H. pe CorT; E. FoLocxe; F. VANDE VLOET; V. WILLEM. — M.ne SeLvs-LonccHamps conserve les fonctions de Bibliothécaire. Publications. — M. An. Kemna annonce le prochain dépôt d’un mémoire étendu sur les Protozoaires. La publication de ce mémoire se ferait moitié dans le tome XLVITI, moitié dans le tome XLVIII des ANNALES. — M. A. LAmEERE propose de donner aux AnnaLes le texte expli- catif des Excursions zoologiques qu'il a dirigées sous les auspices de l’'Extension de l’Université libre, à l'Aquarium de Bruxelles, au Jar- din zoologique d'Anvers et aux Musées d'Histoire Naturelle et du Congo. Cette offre est acceptée. Cinquantenaire de la Société. Volume jubilaire. Notre Société ayant accompli sa cinquantième année d'existence, il est décidé de commémorer cet anniversaire par la publication d’un volume jubilaire, à la mise sur pied duquel des collaborations sont déjà acquises. Prix décennal des Sciences zoologiques. — M. LAMEERE annonce la nouvelle, toute récente, de l'attribution de ce prix à notre collègue M. P. Pecseneer. 11 propose qu’une lettre de félicitations soit adressée au lauréat au nom de la Société, celle-ci étant heureuse de le compter au nom de ses membres. (Approbation.) Communications. — M. Lericxe fait les communications suivantes, accompagnées de la démonstration des objets envisagés : 1° Sur un Hydrozoaire du « Marbre noir de Dinant»; ANNALES, XLIX (1913). T 2 Les Campaniles du «Tuffeau de Ciply» et du « Calcaire de Cuesmes » ; 3° Cellepora edax, du Pliocène d'Anvers. Ces communications font l’objet de notes avec planches publiées dans les volumes XLVITI et XLVIIT. — M. Lameere présente un exemplaire de Calamoichthys, Poisson Crossoptérygien du Congo, provenant de l’Aquarium de Bruxelles. Il fait ressortir les caractères essentiels de ce curieux animal anguil- liforme. — M. Lamgere montre aussi la queue d’un Éléphant d'Afrique, bien garnie encore de sa touffe de poils terminales, telle que l’on n’a guère l’occasion de l’observer sur les Éléphants captifs. M. LAMEERE attire l'attention sur l’aplatissement que présente cette touffe de poils, qui constitue un excellent organe de défense contre les Mouches. M. Scnourepen dit que les indigènes du Congo se servent de cette houppe, convenablement emmanchée, pour chasser les Mouches de leurs habitations. — La séance est levée à 17 h. 45 m. TRE Assemblée mensuelle du 10 mars 1913 PRÉSIDENCE DE M. An. KEMNA, VICE-PRÉSIDENT. La séance est ouverte à 16 h. 15 m. Correspondance, — Le Secrétaire donne lecture de la lettre suivante : Gand, le 19 février 1913. A MM. les Président et Membres de la Société royale Zoologique et Malacologique de Belgique, à Bruxelles. MESSIEURS, Je suis très sensible au témoignage de bienveïllante sympathie que me donne la Société zoologique, en m'adressant des félicitations à l’occasion du 8 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. prix décennal des sciences zoologiques qui vient de m'être attribué; ce témoi- gnage m'est d'autant plus précieux qu'il me vient d’une Association scienti- fique qui a encouragé mes premiers travaux, il y a une trentaine d'années. Je dois constater que,ce prix (la plus haute distinction scientifique qui existe dans notre pays) n'avait encore été décerné qu’à des Professeurs d'Uni- versité, et qu'aucun des Professeurs de l’enseignement supérieur, aujourd’hui en fonction, ne l’a obtenu jusqu’à ce jour. De mon côté, pour mener à bien les recherches qui viennent d’être cou- ronnées, je n'ai jamais possédé les ressources d’un laboratoire officiel : j'ai travaillé chez moi, disposant de moyens dont la simplicité n’avait d’égale que la difficulté des obstacles à surmonter, pratiquant la recherche pour elle-même, en amateur, si l’on veut prendre ce mot dans le sens le plus exact, consacrant à ces travaux les loisirs que me laissent mes fonctions de professeur de Chimie, dans lesquelles le zoologiste que je suis s’use depuis vingt-cinq ans, sans profit pour l’enseignement public. Je dois donc à mes Confrères de leur dire que’si je demeure dans ces fonctions de chimiste, ce n’est nullement par une prédilection inexplicable chez un zoologiste, mais bien parce qu’une part, même minime, m'a constam- ment été refusée dans les chaires zoologiques de l'enseignement supérieur devenues vacantes : celles de MM. Plateau, Fraipont, van Beneden; et parce que, même dans le modeste établissement d'enseignement moyen auquel je suis exclusivement attaché depuis les débuts de ma carrière, le cours de zoologie m'a été refusé lorsque son titulaire l’a abandonné, en 1908. Ces explications données, il me reste à remercier très vivement la Société zoologique des félicitations qu’elle a votées à celui qui, à l'étranger, dans les Universités, Laboratoires, Académies, Congrès et Sociétés savantes, est consi- déré comme un zoologiste honorable, mais qui, dans son propre pays, après une carrière scientifique d’une trentaine d’années, n'a pas été jugé digne d'enseigner la Zoologie. Veuillez agréer, Messieurs, l'expression de mes sentiments très dévoués. PauL PELSENEER. Volume jubilaire. — M. LE MINISTRE DES SCIENCES ET Des Arts informe notre Comité de ce qu'il alloue à la Société un subside de 500 francs pour l'aider à couvrir les frais du volume jubilaire publié à l’occasion du Cinquan- tenaire de sa fondation. (Remerciements.) Cinquantenaire de la fondation de la Société. — Excursion. — Il est décidé, en principe, le deuxième lundi de mai étant férié -— Pentecôte — d'avancer la séance de ce mois au premier lundi — ANNALES, XLIX (1915). 9 5 mai — et de consacrer les deux jours de la Pentecôte — diman- che 41 et lundi 42 mai — à une excursion sur le littoral, à Nieuport et Ostende, dont les détails seraient à règler ultérieurement. __ La séance est levée à 17 h. 45 m. EN Assemblée mensuelle du 14 avril 1913. PRÉSIDENCE DE M. A. BRACHET, PRÉSIDENT. _— La séance est ouverte à 16 h. 30 m. Congrès international de Zoologie de Monaco. — Notre collègue M. F. J. Bazz rend compte de ce Congrès, auquel il a assisté-en qualité de délégué de notre Société. II donne notamment quelques détails sur les discussions qui ont eu lieu à la commission de nomenclature relativement à l'application du principe de priorité. Excursion des 11 et 12 mai (Pentecôte) sur le littoral belge. __ Il est décidé que le Secrétaire écrira à nos collègues d'Ostende et de Nieuport, ainsi qu’à d’autres personnes susceptibles de nous aider dans l’organisation de cette excursion, pour les consulter au sujet de l'opportunité de ce projet et faire éventuellement appel à leur con- COUrS. Communication. __ M. A. Bracuer fait connaître les résultats de ses expériences sur la culture zn vitro de blastodermes de Mammifères (Lapin). Cette communication est résumée dans une note publiée ci-après. __ {a séance est levée à 18 h. 15 m. 10 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. y Assemblée mensuelle du 5 mai 1913. PRÉSIDENCE DE M. A. BRACHET, PRÉSIDENT. —— La séance est ouverte à 16 h. 10 m. Correspondance. — MM. BazLet Dorpu s'excusent de ne pouvoir assister à la séance. Décisions du Conseil. Nouveaux membres : M. César Borrcer, de Francfort-sur-Mein, présenté par MM. Daur- zENBERG et pe CorT, est admis comme membre titulaire; M. Caruos E. Porter, de Santiago (Chili), présenté par MM. La- MEERE et DE SELYs, désireux de devenir membre à vie de la Société, sera admis en cette qualité dès qu’il aura envoyé le montant de sa cotisation ; M. Grorces Harsipaxis, du Pirée (Grèce), désireux de devenir membre de la Société, est invité à se faire présenter par deux de nos collègues. Publications. propose de publier dans les ANNALES un be Here à son Catalogue des coquilles de l'Éocène des Environs de Paris. Le Conseil examinera cette proposition au point de vue des charges qu’elle constituerait pour le budget de la Société. — M. Bosrrcer, notre nouveau collègue, présente une note sur la faune des Mollusques de la région du Congo, dont il souhaite la publication dans nos ANNALES nee l'examen). —— Notre collègue, M. SCHERDLIN, communique un article de revue ANNALES, XLIX (1913), 41 (Mirreiz. PuiLom. Ges. ELSASs-LOTRRINGEN, IV, 5, 1912), signa- lant l'apparition à Strasbourg de la curieuse Limnadia Hermanni An. BRrGr. Excursion sur le littoral. — Le Secrétaire donne lecture des lettres qu'il a reçues de nos collègues MM. V. Gizsow, d'Ostende, et K. Loppens, de Nieuport, ainsi que de MM. l'Abbé PyPe, Aumônier de la Marine de l’État, Mesroacu, Directeur d’une huîtrière, et VaLscnarrTs, fils du Direc- teur de la Minque. Bien que tous ces Messieurs se mettent fort obligeamment à notre disposition et promettent de nous aider à faire réussir notre excursion, ce dont nous les remercions chaleureusement, il est reconnu que la Pentecôte est un moment défavorable pour sa réalisation, et force est d’ajourner le projet, auquel nous savons que les sympathies que nous avons rencontrées restent acquises. Excursion à la Baraque-Michel. — Ilest décidé de demander à M. le Professeur LÉON FRÉDÉRICO, de Liége, s’il ne voudrait pas organiser pour nous une excursion à la Baraque-Michel, région dont il pourrait mieux que personne faire valoir les particularités biologiques. Communication. — M. An. Ke fait une communication sur la Morphologie des Siphonophores. — La séance est levée à 18 h. 40 m. 19 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. DÉVELOPPEMENT «IN VITRO » DE BLASTODERMES ET DE JEUNES EMBRYONS DE MAMMIFÈRES Par Al BRACEEI La recherche des causes immédiates du développement de l'œuf est l’un des problèmes qui, à l'heure actuelle, préoccupe le plus les embryologistes. Ils cherchent, autant que possible par la méthode expérimentale, à dissocier, dans une ontogenèse, ce qui est dû aux propriétés héréditaires contenues dans l’œuf et ce qui se forme sous l'influence du milieu dans lequel le développement s’accomplit. Dans cet ordre d'idées, l’œuf des Mammifères offre un intérêt tout spécial, et à son sujet deux questions se posent immédiatement : 4° Un œuf ou un jeune blastocyste est-il capable de vivre et de se développer en dehors de l'organisme maternel ? 2 Dans l’affirmative, s'adapte-t-il au milieu artificiel en édifiant des organes spéciaux, ou bien ébauche-t-il quand même ses organes normaux de nutrition ou de fixation ? J’ai cherché à résoudre ces questions en employant, quelque peu modifiée, la méthode que Harrison et Burrows ont imaginée, et dont CARREL a tiré de si remarquables applications. Voici comment j'ai procédé. J'ai soumis à l'expérience de jeunes blas- tocystes de Lapin dans lesquels aucune ébauche embryonnaire n’était encore, constituée : entre la fin du cinquième jour et le début du septième. Il était inutile, pour le but que je poursuivais, d'opérer sur des stades plus Jeunes. Au moment voulu, je faisais, par ponction carotidienne sur la femelle même, une prise de sang, Ce sang recueilli en tube paraffiné était centrifugé pendant quarante-cinq minutes. Le plasma bien clair ainsi obtenu était réparti dans une série de petits godets de verre non paraffinés et placés à l’étuve à 39°5. En même temps, un aide sacrifiait la lapine, et je retirais rapidement des cornes utérines les petits blastocystes que je plaçais un à un dans les godets. Ceux-ci étaient alors fermés au moyen d’un couvre-objet enduit d’un peu de ANNALES, XLIX (1913). 43 parafine liquide. En quelques minutes, le plasma, coagulé, immobilisait les œufs. En opérant ainsi, j'ai pu maintenir les vésicules blastodermiques non seu- lement en vie, mais en développement ontogénique progressif pendant qua- rante-huit heures ; c’était assez pour le but que je me proposais. Voici les protocoles de deux expériences bien réussies ; les résultats sont d'une netteté remarquable : 4. Quatre blastocystes, âgés de 5 jours 40 heures, sont mis en plasma. Vingt-quatre heures après, leur diamètre a doublé; les vésicules se pré- sentent comme de larges vacuoles dans la partie supérieure du caillot. Deux d’entre elles sont fixées au liquide de Bouin, débitées en coupes et colorées : ce sont deux embryons didermiques tout à fait sains et normaux, dont la vita- lité est attestée par de nombreuses mitoses. Les deux autres blastocystes ont été laissés dans le caillot pendant qua- rante heures. Au bout de ce temps, l’un d’entre eux était flétri et mort ; l’autre, bien sphérique et plus volumineux que la veille, a été fixé et monté en coupes microscopiques. L'examen a montré l’existence d’une tache embryon- naire ovale, à l'extrémité postérieure de laquelle une ligne primitive est en voie de formation, avec des caractères absolument typiques. En outre, dans tout l'hémisphère antiembryonnaire de la vésicule, le feuillet externe se sou- lève en de nombreuses papilles ectodermiques ; il mérite donc, tout comme dans le développement normal, le nom d’hémisphère papillifère. Au niveau de ces papilles, les cellules superficielles, volumineuses, absorbent visiblement à travers le prochorion encore intact, les éléments du caillot dans lequel l'œuf est enchàssé. 9, Dans une autre expérience, des vésicules de 6 jours 6 heures, ayant des taches embryonnaires didermiques, sont mises en plasma. Vingt-quatre heures” après, l’une d’entre elles, fixée et débitée en coupes, montre un bel écusson embryonnaire bien normal, dont plus de la moitié postérieure est occupée par une longue ligne primitive en pleine prolifération, et creusée d’un large sillon. L'ectoderme embryonnaire a nettement l'aspect des plaques neurales ; au pourtour de l’écusson, il s'amincit et se déprime en un séllion amniotique puis-il se relève et s'épaissit de nouveau pour former des lames ectoplacen- taires (M. DuvaL), larges et étendues. L’hémisphère antiembryonnaire de la vésicule à son aspect papillifère habituel. = Une autre vésicule de cette série, fixée après quarante-quatre heures de séjour dans le plasma, était à la limite de sa vitalité et a été fixée. L’embryon, plus avancé que le précédent, était tridermique dans toute son étendue, avec un long prolongement céphalique et une belle ébauche notochordale. Dans les lames ectoplacentaires, le plasmodiblaste (Van BENEDEN) commençait à se former, et, comme dans l’hémisphère papillifère, absorbait activement les éléments du plasma ambiant. 4 4 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. Tels sont les résultats des expériences les mieux réussies. Ils répondent clairement aux deux questions que je posais dans les premières lignes de cette note, et je crois qu'ils ont un réel intérêt au point de vue du déterminisme évolutif de l'œuf des Mam- mifères. Il n’a été question jusqu'ici que des expériences typiques. Mais il arrive souvent que la vésicule, gênée dans son expansion par le caillot dans lequel elle est enserrée, crève et se déchire en un point de sa surface. Elle se flétrit alors plus ou moins, mais peut encore continuer à vivre et à se développer pendant plusieurs heures. Ces cas sont souvent fort intéressants: 1° d’abord à cause des phé- nomènes réactionnels qui se passent au niveau de la blessure. Ils démontrent que, aux stades les plus jeunes, les deux feuillets pri- maires du blastocyste ont déjà leur spécificité définie. Ils ne se suppléent jamais dans les tentatives de cicatrisation ; 2° la déchirure peut avoir la valeur de la destruction expérimentale d’une région déterminée de lembryon. J'ai dans mon matériel un embryon ayant vécu qua- rante-deux heures dans le plasma, et âgé de 7 jours 4 heures, dans lequel la région formative de la ligne primitive a été détruite. Or, il n’y a trace ni de notochorde, ni de mésoblaste, bien que l’ectoderme se soit largement développé dans tout ce qui aurait été la région céphalique de l’embryon. J'ai à peine besoin de souligner l'importance de cette observa- tion. Dans les expériences dont je viens d'exposer sommairement les résultats, J'ai utilisé le plasma de femelle gravide. Les blastocystes se seraient-ils aussi bien développés dans du sang de femelle non gra- vide ou de mâle? Il était important de résoudre cette question, car le sang de femelle en gestation pourrait contenir une ou plusieurs substances spécifiques (hormones) dont l’action serait déterminante du mode de développement de l'œuf des Mammifères. Or, les résultats expérimen- taux sont très clairs : il n’y a aucune différence appréciable entre l'élevage en plasma de lapin mâle et l'élevage en plasma de lapine gravide. CONCLUSIONS. Il ressort de ces recherches quelques notions très générales qui me paraissent mériter quelque développement. La plus importante | Î À ANNALES, XLIX (1913). 13 d’entre elles peut ètre formulée dans les termes suivants : La différenciation aux dépens d'une vésicule blastodermique à tache embryonnaire tridermique primaire, d’une zone embryonnaire proprement dite, d’une zone ectoplacentaire et d’une zone papillifère, n'est ni causée, ni spécifiquement conditionnée par le milieu dans lequel cette différenciation se poursuit normalement : la cavité utérine - de la fémelle en gestation. Dans un milieu même fort modifié, elle se produit régulièrement dans l'ordre et suivant des processus nor- maux. Îl n’y a que de légères différences de détails, toutes facile- ment explicables par le degré plus ou moins grand de l’activité nutritive, Il en découle logiquement que ie pouvoir que possède la vésicule blastodermique non pas seulement de se nourrir, mais d’édifier des organes spécialement adaptés et diversifiés en vue de cette fonction, a sa source dans la constitution qu’elle a héréditairement acquise. Le milieu normal n'en est plus la cause actuelle, immédiate; en d'autres termes, l’influence du milieu ne subsiste plus en tant que facteur ontogénétique, elle n’a plus qu’une valeur phylogénétique. En outre, le fait que tout s’accomplit sans que les relations topo- graphiques des produits de différenciation soient troublées et sans que leur mode d'apparition soit modifié, conduit forcément à la notion d'une localisation des potentialités dans le germe. Pour que ces poten- tialités puissent se réaliser, il faut et il suffit qu’elles trouvent dans le milieu extérieur les conditions ordinaires de la vie et les matériaux nutritifs nécessaires à la croissance. En un mot, les vésicules trider- miques primaires de lapin ont un déterminisme héréditaire rigide ; il leur suffit de vivre et de se nourrir pour qu'il produise tous ses effets. En m'exprimant ainsi, je n’entends parler que des faits et des stades sur lequels ont porté mes expériences, mais j'estime en syn- thétiser simplement les résultats, sans en exagérer la portée, En effet, on chercherait vainement, dans tout le règne animal, un cas où, autant que chez les Mammifères, le milieu apparaît comme cause formative directe dans certains processus. On objectera peut-être que le plasma sanguin, pour une vésicule blastodermique de lapin, n’est pas un milieu essentiellement différent de celui où s’accomplit le développement normal. Cette objection est sans portée, car l'embryon de lapin ne vit au contact du sang maternel 416 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. qu'à des phases bien plus tardives que celles dont il est question ici. (Voir sur ce point le travail très complet de M. Duvas.) Jusqu'au dixième et même au onzième Jour, c'est avec la muqueuse utérine qu'il est en rapport, si, à ce moment, les éléments de cette muqueuse entrent en régression sous l’influence de l’activité exhubérante de l’ectoplacenta, il n’est pas moins vrai que jusqu'alors ils avaient passé par une phase de métabolisme intense, une phase « préparatoire à la nidation », selon l'expression de beaucoup d’autéurs. Au contraire, le « milieu utérin », pendant les premiers ours de la gestation, parait tellement complexe que son rôle formateur sur la mise en marche des différenciations trophoblastiques, semble être dans la logique des choses. On pourrait encore objecter aux conclusions que j'ai tirées de mes expériences, qu’elles auraient été plus démonstratives si elles avaient embrassé l’ensemble du développement pendant les huit premiers jours de la gestation; au lieu de porter exclusivement sur de jeunes vésicules blastodermiques, elles auraient dû saisir l’œuf dès le moment de la fécondation. | Évidemment, si j'avais opéré ainsi, l’œuvre eut eu plus d’ampleur, mais ses résultats quels qu'ils eussent été, n'auraient pas modifié les déductions que j'ai dégagées dans les premières lignes de ces conclu- sions générales. Quand on se trouve en présence de phénomènes aussi complexes que ceux qui se déroulent dans une ontogenèse, on doit, dans leur analyse causale, procéder par étapes; les propriétés intimes de l’œuf en développement, tout comme l’influence du milieu qui l’entoure, ne sont pas les mêmes à tous les stades. En ce qui con- cerne spécialement l'œuf des Mammifères, il m'a paru que la question qu'il importait avant tout de résoudre était de savoir si les transfor- . mations de la vésicule blastodermique en embryon, ectoplacenta et zone papillifère étaient le résultat des tendances héréditaires qu'elle contient et par suite si le substratum de leurs ébauches y est localisé. La réponse ayant été affirmative — dans les limites de mes expé- riences — maintenant seulement se pose la question de savoir si ces localisations existent dans l'œuf fécondé et jusqu’à quel degré, ou bien à quel moment précis elles s’établissent. Or, à ce qu'il me semble, cette question nouvelle est moins inté- ressante sinon moins importante que la première et pour une excel- ne i), té ANNALES, XLIX (1913). 17 lente raison. L'adaptation de l'œuf des Mammifères au milieu dans lequel il se développe est en soi-même un fait remarquable et d'une perfection unique dans le règne animal; du moment qu'on peut la rendre accessible à l'expérimentation, — et j'ai prouvé qu’elle l’est — elle apparaît comme un objet d’études de premier ordre pour ceux qui veulent analyser l'influence du milieu autrement que par des mots ou par l'interprétation subjective d'observations d'ordre pure- ment contemplatif, Par contre, rechercher les localisations germi- nales de l'œuf fécondé, en préciser le déterminisme et le moment d'apparition, leur labilité ou leur stabilité, c’est appliquer au cas particulier des Mammifères les méthodes et les idées qui, chez les Échinodermes, les Amphibiens, les Cténophores, les Mollusques, etc, ont déjà conduit à tant de résultats féconds. J'ai la certitude que, dans des mains habiles, la méthode des cul- tures 2n vitro en plasma coagulé permettrait de faire des constata- tions précieuses, et peut-être d'utiliser les procédés de piqûres, de destructions localisées, etc..., qui nous ont déjà valu, appliqués à d’autres objets, de si remarquables travaux. D'ailleurs, nous avons déjà dès maintenant, pour nous guider, quel- ques bons fils conducteurs. O. Vaxner Srricur et tout récemment Laus, ont décrit au moment de la fécondation, dans l’œuf de certains Mammifères, un renversement de la polarité de l'œuf mür. Ce changement rentre dans le cadre de ce que J'ai appelé les manifes- tations dynamiques de la fécondation, et il est à présumer qu'il a des conséquences aussi importantes ici que chez les Amphibiens ou les Mollusques. En outre, j'ai fait remarquer, à l'occasion d’un travail posthume d’Ep. Van BeneDEn (1911) que l'œuf du Murix — et pro- bablement celui de tous les Mammifères — possède, au moment où il se segmente, une symétrie bilatérale qu'on peut suivre facilement jusqu’au stade à 8 blastomères. Si l'on ajoute à cela la notion nou- velle que l’ébauche du placenta ne se forme pas sous l'influence directe du milieu, mais a sa cause dans l'œuf lui-même, on conviendra que les jalons sont suflisants pour orienter les recherches dans une voie fructueuse. Je terminerai cette note par une dernière remarque, En généra- lisant certaines de mes conclusions, on pourrait me ranger parmi les adversaires de l'influence du milieu sur l’adaptation des organismes, Ann. Soc, Zool. et Malac, Belg., t. XLIX, 2 18 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELCIQUE. et me considérer comme ün anti-Lamarckien. Ce serait une erreur profonde. En réalité, c'est du point de vue embryologique que j'ai étudié le rôle du milieu, et j'ai eu soin de dire au début de ce chapitre que si le milieu utérin n’est pas la cause immédiate de la formation du placenta, il en est, selon toutes probabilités, la cause phylogénétique. Rien, dans tout le domaine de l’embryologie n’a plus l'apparence d’un « caractère acquis » que le placenta des Mammifères : et cependant au cours de son évolution progressive et des transformations corréla- tives de sa composition physico-chimique, l'œuf a fixé ce caractère et l’a incorporé dans son patrimoine héréditaire (°). (1) Les faits essentiels, décrits dans ces pages, ont été communiqués le ? décem- bre 1912 à l’Académie des Sciences de Paris. Le travail x extenso, avec planches à l’appui, paraitra dans le volume XX VIII des ARCHIVES DE BIOLOGIE. SEEN DIGG N° 5 AU CATALOGUE" ILLUSPEE ES COUPLES ROSSIPLES DE L'ÉOCÈNE DES ENVIRONS DE PARIS PAR M. COSSMANN (|!) LAURÉAT DE L'INSTITUT PREFACE Après un délai d'environ six années, écoulé depuisla publication de l’Appendice n° IV, nous croyons nécessaire d'ajouter encore une suite supplémentaire à notre Cataloque illustré et de la faire coïncider avec l'achèvement de lAtlas intitulé : Iconographie complète des coquilles fossiles de l'Éocène des environs de Paris, qui — commencé en 1904 — forme en quelque sorte la table des matières illustrée du Catalogue. L’Iconographie ne comportant que des légendes, les espèces nouvelles qui y figurent, ou les modifications de classement qui y ont été introduites, appellent nécessairement un texte d’expli- cations qui ne peuvent trouver place que dans le présent Appendice,. (1) Je me suis assuré pour la préparation de ce travail la collaboration d’un jeune et ardent amateur de conchyliolgie, M. L. Staadt qui m'a aidé et m'aidera par la suite à mettre en ordre ces nombreux matériaux du Bassin de Paris; je saisis cette occasion pour le présenter à nos lecteurs et le remercier de son dévouement à la cause commune. (Note de M. Cossmann.) 20 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. “i Les espèces nouvelles ne sont pas très nombreuses; cependant, outre celles qui nous ont été spécialement communiquées pour cette circonstance, il en est quelques-unes qui ont été publiées par MM. Leriche, Raspail et Pezant ou préparées par M. de Boury, et qu’il importe d’embrigader dans les cadres de notre armée de Mol- lusques parisiens. D'autre part, les modifications apportées à ces cadres sont de plusieurs natures : Tout d’abord, en ce qui concerne les Pélécypodes, la publication de cinq livraisons de la Conchologie néogénique de l'Aquitaine, par MM. Cossmann et Peyrot, a été le signal et l’occasion d’une revi- sion de la classification générique d’un certain nombre de Familles, basée sur l'étude plus complète de la charnière de ces coquilles, et en tenant compte des travaux de Félix Bernard sur la morphologie de cette charnière. Un certain nombre de formes éocéniques — dont la position systématique avait été fixée avant l'apparition de ces tra- vaux — ont été atteintes par cette revision, de sorte qu'il est néces- saire d'en faire mention ici. Comme d’ailleurs ces rectifications ne sont facilement intelligibles que si l’on fait usage de la numérotation moderne des dents, imaginée par Félix Bernard et Munier-Chalmas, nous avons pensé qu'il serait utile de fournir à nos lecteurs, à l'appui de ces rectifications, des croquis schématiques desdites char- nières, repérant l'emplacement des dents avec leurs numéros, de même que cela a été fait dans la Monographie précitée de l’Aqui- taine. En second lieu, l'avancement des livraisons successives de mes Essais de Paléoconchologie comparée, concernant la classification générique des Gastropodes, entraîne un certain nombre de rectifica- tions relatives à la position ou à la dénomination de Genres repré- sentés dans l’Éocène du Bassin de Paris ; de sorte qu’il devient néces- saire d'en tenir compte dans nos tableaux de classement des espèces ainsi que dans leur numérotation, sans atteindre toutefois les limites ANNALES, XLIX (1913). 21 d'un bouleversement complet qui présenterait plus d'inconvénients que d'avantages pour les collectionneurs. C’est ainsi qu'en signalant, çà et là, que telle subdivision doit être érigée en Genre distinct, J'ai préféré conserver l’ancienne numérotation qui ne s'oppose nullement à ce que nos lecteurs fassent usage de la dénomination plus moderne. Quelques-unes de ces rectifications ont déjà figuré, en leur temps, dans les fascicules de l’Iconographie complète des coquilles fossiles de l'Éocène des environs de Paris, par MM. Cossmann et Pissarro; d’autres, plus récentes, ne pourront figurer que dans le présent Appen- dice qui — ainsi que je l'ai fait ressortir dans la Préface de l'Icono- graphie — est le texte complémentaire de cet atlas. Enfin, à l'instar de l'innovation déjà réalisée dans les légendes de cet atlas iconographique, j'ai substitué ici aux anciennes abréviations stratigraphiques (E. I. L., E. L., E. M., E. S.) les termes plus précis, empruntés à la division des assises préconisée par Munier- Chalmas et de Lapparent, ainsi que par M. Dollfus : THAN. — SPARN. — CUIS. — LUT. — BART. — AUDUN. Puisse ce nouvel Appendice recevoir des paléontologistes un accueil aussi bienveillant que celui dont ont bénéficié les précédents; je n'ose me flatter que le dernier mot sera encore dit, cette fois, sur l'iné- puisable faune du Bassin de Paris; mais il est probable que je ne serai plus l'historien des additions à y faire ultérieurement. M, Cossman. 22 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. PÉLECY PODES DÉFINITION DE LA CHARNIÈRE. Les notations désormais adoptées pour désigner les pièces de la charnière — c’est-à-dire de l’élément critique des valves de Péléey- podes — sont celles qui ont été publiées par Munier-Chalmas et Félix Bernard. Je rappelle d’abord que, pour l'étude aussi bien que pour la figuration des valves, les positions usuelles sont : valves rabattues sur un plan horizontal, vues intérieures montrant la charnière, les crochets en haut, le bord palléal en bas, la valve gauche à gauche, la valve droite à droite, c'est-à-dire les extrémités antérieures ou buc- cales en contact, et les extrémités postérieures ou anales à l'opposé. Pour orienter les valves, à part quelques cas exceptionnels, il faut se baser sur ce que la nymphe qui supporte le ligament quand il est externe — ou la fossette qui le reçoit quand il est interne — est inva- riablement en arrière du crochet, et qu'il en est de même du sinus palléal lorsqu'il en existe un. Les dents cardinales sont toujours en avant du ligament ; les lamelles latérales sont sur les bords ou près des bords supérieurs des valves, de chaque côté du crochet, c'est- à-dire qu’elles sont antérieures ou postérieures. Dans le système de notation dont il s’agit, les dents et les lamelles de la valve droite sont désignées par des numéros impairs, celles de la valve gauche par des numéros pairs : les dents cardinales sont désignées par des chiffres arabes et leur numérotage part du centre ou plutôt du milieu de la charnière sous le crochet, de sorte que la dent 1 (quand elle existe) est la dent cardinale médiane de la valve droite ; l'emboîtement de l’autre valve se fait autour de 1 par deux lames cardinales pénétrant dans les fossettes qui encadrent ce pivot, et qui ne sont que les deux branches repliées d’une même dent 2; la branche antérieure est désignée 2a et la branche postérieure 2b, et l'intervalle qui les sépare reçoit la dent 1 ; lorsqu’au contraire, il n’y a pas de dent 1, la dent 2 de la valve gauche n’a qu'une branche médiane, et c’est autour d'elle que se fait l’emboîtement de la valve ANNALES, XLIX (1913). 23 droite; à cet effet, dans les fossettes existant de part et d'autre de 2, ou bien en avant de 24 et en arrière de 2b, pénètrent les deux branches écartées en triangle d’une dent 3 de la valve droite (3a, 4b); et enfin, pour compléter l'emboîtement, il y a encore sur la valve droite deux lames plus écartées #4, 4b, qui viennent s’insérer dans des fossettes ad hoc, de chaque côté de 3a et 3h... ainsi de suite. Les lamelles latérales sont représentées par LA (antérieures), LP postérieures, ou plus simplement À et P, suivi de chiffres romains impairs pour la valve droite (1, HI), pairs pour la valve gauche (IT, IV). Tel est le type le plus complet de charnière, qui n'existe guère que dans le Genre Cyrena. Mais, dans la presque totalité des autres groupes, il y a toujours quelques-unes des branches ou lamelles atro- phiées, à commencer par 4 qui est remplacé par une fossette quand l’emboîtement se fait autour de 2; il y a même tout un Ordre de bivalves, dans lequel il n’y a pas emboîtement mais simplement buttée de 2 contre 3. | Ces explications étaient nécessaires pour la clarté des figures dont j'ai l'intention d'accompagner la plupart des grands Genres de Pélé- cypodes, et sur lesquelles sont repérées les. précédentes notations. OBSERVATIONS ET DIAGNOSES. 6-3. — Teredina gibberosa Staadt. PET THAN. R. D. Nous avons fait figurer comme variété de 7. Oweni, dans le supplément de l’Iconographie (pl. 1.XIT) un spécimen qui s’écarte un peu de la forme typique par ses valves plus courtes et plus gonflées, par son écusson plus étroit, plus piriforme et surtout plus gibbeux. De la forme de cet écusson, qui recouvre l’espace compris entre le bäillement échancré des deux valves réunies, il résulte que cette échancrure est elle-même beaucoup moins anguleuse ; les lamelles de l’ornementation dorsale sont aussi, par conséquent, en courbe plus sinueuse. Nu côté anal, l'extrémité du tube se termine par un triangle isocèle dont l'angle au sommet est de 909, tandis qu'il est à peine de 409 chez T. Oweni. Pour tous ces motifs, nous concluons qu’il s’agit 1à d’une espèce bien distincte de celle de Deshayes, quoiqu'’elle ait vécu au même niveau Thanétien. On en connaissait d’ailleurs déjà des valves isolées qui avaient été provi:oirement confondues avec celles de T. Oweni : elles sont aussi courtes en largeur que les valves de T. personata, mais elles s’en distinguent par l'absence d’entaille rectangulaire, du côté buccal. Loc. Châlons-sur-Vesle, unique (PI. I), coll. Staadt, Chenay, valve isolée, coll, Cossmann. 94 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 11° Genre : SOLEN Lin., 1757. Charnière typique : 2 et 3, munies chacune d’une seule branche et buttant simplement l’une contre l’autre, 2 reliée à la nymphe par un contrefort, 3 séparée de la nymphe par la fossette M destinée à loger 2, et reliée au contour antérieur par un contrefort. Il n’y a pas, en réalité, de plateau cardinal, ces contreforts n’en tiennent pas lieu, et les dents sont directement implantées sous le erochet, au-dessus du vide de la cavité umbonale; de sorte que les Solenacea doivent être classés dans le Sous-Ordre Anapsponra Cossm., 1909 (). LS 2 FD) FPE RE Fig. 1. — Charnière typique de Solen. Il n’y a de véritable Solen, dans le Bassin de Paris, que 11-4 S. vaginalis ; 11-1, 11-2, 11-3 sont des Plectosolen Conrad (1866), Section caractérisée, par la forme plus étroite des valves, par le contour arrondi de l'extrémité anale, par l'effacement . de la rainure externe et de la clavicule interne, à l’extrémité buccale; la charnière est la même, sauf que ? et 3 sont plus petits et moins nettement distincts de leurs ‘ contreforts respectifs; 41-5 et 11-6 restent classés dans la Section So/ena qu'on reconnaît principalement par son impression musculaire arrondie et aussi par sa profonde rainure buccale. Les Genres Ensis et Pharus n'apparaissent que dans le Miocène. 19 Genre : ENSICULUS H. Ad., 1860. Ce Genre n'étant pas représenté dans le Miocène, je n’avais pas encore eu l’occasion d'en définir la charnière; elle se compose, comme chez Ensis, de 34, 3b, 2 b, 4a, 4b; mais 5b est bifide à se naissance, pour recevoir Ja branche 2b beaucoup plus courte que celle d’Ensis; il en résulte un ‘ Fig. 2. — Uharnière d'Ensiculus aspect assez différent des char- CRAOrs NUE nières, de sorte qu'Ensiculus peut être maintenu comme Genre distinet d'Ensis. On remarquera que la séparation de 2? en deux branches (t) Conchol. néog. Aquit, 1, p. 74. ANNALES, XLIX (1913). 25 n'implique nullement l'existence d’une dent 1, l'emboitement est ici réel entre les deux branches de 3, ce qui constitue une différence générique très importante avec Solen chez lequel il y à simplement buttée ou juxtaposition de 2 et 3, par suite de l'atrophie complète de 3b contre la nymphe. 13e Genre : CULTELLUS Schum., 1817. De même que pour Ensiculus, je définis la charnière — d’ailleurs très voisine — de Cultellus : 2 trian- G gulaire et largement bifide, 34, 30 "5e presque orthogonales; 44, 4b, très petites; la différence générique avec Ensis et Ensiculus réside principale- “Fig. 3. — Charnière de Cultellus ment dans le raccourcissement de 2h CA ES EC hr re Va et 4b: 4a est minime, 3b n’est pas bifide ; la nymphe est très étroite ; d'autre part, l'impression du muscle antérieur est allongée en hau- teur au lieu d’être transversale; enfin, il n’y a pas de clavicule interne, du côté antérieur. 14° Genre : SOLENOCURTUS Blainv., 1824 (em). Sur la valve droite, deux branches d’une même dent 5 : 34 aiguë, 3b en talon; sur la valve gauche, a D 2 perpendiculaire et non bifide, RE DAS + 4aatrophiée, 4b tout à fait con- tiguë à la nymphe qui est assez longue et saillante, bien décou- pée à son extrémité libre. Outre les impressions des adducteurs très inégales et très inéquidistantes, ily a — dans la cavité umbonale — une cicatrice rayonnante qui va rejoindre l'extrémité du sinus palléal, elliptique et presque hori- zontal. L'espèce parisienne appartient à la Séction Macha Oken (1815), qui est caractérisée par ses stries obliques et divergentes sur la surface externe. Fig. 4. — Charnière de Solenocurtus (Macha) Deshayesi Desm. LUT. 26 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. si 15° Genre : SILIQUA Még., 1811. Charnière : 2, 3a, 8b, 4b; clavicule interne rayonnant sous le crochet, mais l'impression du muscle antérieur est en avant de cette clavicule. Quoique composée des mêmes éléments que celle de Solenocurtus, cette charnière s’en écarte plus, en apparence, que celle de Gultellus; il est la même position que chez ce dernier. Le Genre Siliqua n'ayant élé signalé dans le Miocène du Sud-Ouest que tout récemment, Ja définition de sa charnière n'avait pas encore été faite. Fig. 5. Charnière de Siliqua angusta Desh. Barr. 15-1. — Siliqua Lamarcki Desh. SPARN. CUIS. A3 Loc Pourey, Sparnacien, plusieurs valves, coll. Molot et coll. Staadt. | AT° Genre : GLYCYMERIS (Klein, 1753) Lamk., 1799. Charnière composée d’une seule dent épaisse sur chaque valve : 3 séparée de la nymphe par une large fossette qui reçoit 2 reliée à Fig. 6. — Charnière de Glycymeris gentilis Sow. Eoc. la nymphe de la valve opposée. Le croquis ci-dessous représente cette charnière typique, dessinée par M. H. Douvillé d'après une espèce bien conforme au génotype (Panopæa gentilis Sow.). Comme on le verra ci-après, les espèces 1'7-2, 17-38, 1'7-4, du Bassin de Paris appartiennent avec certitude au Genre Glycymeris; quant à 47-14, dont la nymphe est un peu plus saillante oue celle de ses congénères, j'avais d’abord pensé (voir Conch. néog. Aquit., I, p. 128) qu’elle se rapporterait peut-être au nouveau Genre Degrangia, Cossm., 1909, dont le génotype est : Panopæa Fischeriana Mayer, du Burdigalien de l'Aquitaine. Or, en examinant de nouveau mon spécimen de Chau- mont (valve droite) ainsi que la figure de la valve gauche de P. intermedia Sow. dans l'Atlas de Deshayes (1), j'ai pu me convaincre que G. dubia n'a pas la nymphe saillante et aplatie de Degrangia, et que sa dent 3 n'a qu'une branche épaisse 3a, (1) On sait que M. Vincent a démontré l'identité de G. intermedia et de G. dubia Sow. , vrai que l'impression de l’adducteur n’a pas | . É É Ë : Jin 1 nénidh Sr PU } CES EN PT ANNALES, XLIX (1913). 97 contiguë au bord antérieur, tandis que la fossette —— qui la sépare de la nymphe — porte une trace d'une se- x G conde branche 5, tout à borT ‘ fait atrophiée : cette dis- ES nu Le ue ee , (Te à a € _— position n a aucun rapport RSS (] d, % L avec. la charnière type de 7 L Degrangia que je fais re- Kig,7.—Charnière de Degrangia Fischeriana Mayer. BURD. produire ci-contre à titre de simple comparaison. On doit donc en conclure que le Genre Degrangia n'a commencé à apparaître que dans le Miocène inférieur et il paraît s’y être éteint aussitôt. On remarquera que, sur la figure 6 ci-dessus, la dent de la valve droite est numérotée, par erreur, 2 au lieu de 3; en outre, l’'échancrure entre cette dent et L n’est pas assez largement dessinée. 1$° Genre : SPHENIA Turton, 1822. Coquille mince, irrégulière, inéquivalve, inéquilatérale, rostrée ou tronquée et bâillante en arrière; côlé antérieur court; charnière comportant, sur la valve droite, une petite dent 3a en avant de la cavité ligamentaire; cette dent a souvent été dénommée 1 ; mais, : , comme elle est à peu près confondue HR. | LP avec le bord antérieur, elle a plutôt le rôle d’emboiter une dent de la valve Fig. 8. — Charnière de Sphenix opposée, que d’être emboîtée par elle; en F'RRUATA RES: FAT fait, il n’y a sur la valve gauche aucune dent 2 visible, il n'y a seulement qu'un large cuilleron saillant, trigone obliquement allongé en arrière; de sorte que l'unique dent de la valve droite peut aussi bien être prise pour 1 que pour 8. Le cuilleron de la valve gauche est resté dressé comme chez les formes ancestrales, pleuroconques, c’est-à-dire couchées sur la valve droite dont la fossette est au contraire en retrait sur le bord; c’est ainsi que s'explique la dissymétrie du ligament par rapport au plan de commissure des valves. (æ 18-3. — Sphenia myalis Desh. PTE CUIS. 1913. Zconographie, t. IT, pl. LXIT (non pl. Il, 1904). Ogs. L'examen d’une bonne valve de Cuise (coll. Ninck) m'a révélé une erreur qui s’est glissée dans la reproduction de cette espèce sur la planche IT de l’Zconogra- phie (t. I); les spécimens de Brasles figurés sur cette planche appartiennent à S. donaciformis (18-11), et la valve mutilée qui a été figurée sous ce nom (pl. III) est, au contraire, un véritable S. myalis. A ce double point de vue, il m'a semblé utile 28 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. La de faire reproduire ici (PI. I), cette valve droite qui répond complètement aux figures de l’ouvrage de Deshayes (pl. XI, fig. 6-10) : l'échancrure du sinus se confond avec l'impression du muscle postérieur qui s'étend triangulairement sur toute la région interne du côté anal. Quant à la charnière, on y distingue nettement la fossette médiane et, en arrière, une longue rainure ligamentaire qui s'étend sous le bord supérieur. 18-17. — Sphenia acuta Staadt. PI SPARN. 1913. Iconographie, t* II, pl. LXIT. Test mince et fragile. Taille excessivement petite ; forme étroite, transverse, inéquilatérale, rostrée en arrière, ovoide en avant; con- tour palléal peu convexe; crochet petit, gonflé, prosogyre, situé aux deux cinquièmes de la longueur, du côté antérieur; bord dorsal déclive et peu arqué du côté antérieur, rectiligne du côté postérieur où il fait un angle très ouvert avec la troncature anale du rostre. Surface dorsale bombée au milieu, déprimée vers la région anale qui est excavée et limitée par un angle rayonnant sur lequel les accroissements forment de petites lamelles peu proéminentes. Char- nière de la valve gauche comportant, sous le crochet, une petite fos- sette bordée par un cuilleron postérieur assez saillant. Impressions internes peu visibles. Dim. Diam. antéro-postérieur, 2.5 mill.; diamètre umbono-palléal, 1.5 mill. R. D. Cette intéressante espèce présente une ressemblance intime avec Sphenia angusta, du Lutécien, et elle appartient bien au même groupe rostré ; mais elle est beaucoup plus étroite en arrière, moins arquée sur le contour palléal, et elle s’en distingue aussi par son bord supéro-postérieur plus rectiligne, non excavé ; la région anale est plus étroitement excavée, mieux limitée. C'est donc une mutation ances- trale qu'il importait de séparer. Loc. Pourey, unique (PI. I), coll. Staadt. 19° Genre : CORBULOMYA Nyst, 1846. La charnière de ce Genre inéquivalve est intermédiaire entre celle de Sphenia et celle de Corbula; mais elle est caractérisée par la pré- ass sence d’une lamelle latérale AIT qui LE ft engrène très distinctement dans une AT : = rainure de la valve droite; de l’autre côté de la dent 3, le bord cardinal est entaillé sous le crochet et cette entaille met en communication la fossette du cartilage avec le liga- ment externe. Fig. 9. — Charnière de Corbulomya subcomplanata d'Orb. BART, ANNALES, XLIX (1913). 29 Au Genre Corbulomya s. str. appartiennent les espèces parisiennes 19-1, 19-4, tandis que 19-2, 19 3, 19-5 doivent être classés dans le Sous-Genre Lentidium Cristofori et Jan (1832) qui a pour génotype C. mediterranea Costa, l’analogue vivant de Corbulomya triangula Nyst, de l'Oligocène de Belgique et d'Etampes. Lentidium ne diffère de Corbulomya s. str. que par sa forme plus équilatérale, plus trigone, moins inéquivalve, par ses impressions musculaires presque égales, par son sinus plus court, mâis la charnière est identique, et c'est pourquoi je m'abstiens d’en reproduire le schéma qui ne se distinguerait pas de celui de la figure 9. 20° Genre : CORBULA Brug., 1797. Le génotype de Corbula s. str. est bien effectivement C. sulcalu, Brug., tel qu'il a été figuré par Bruguière et repris sous ce nom générique par Lamarck. Plus tard, en 1811, Mégerle von Mublfeld a désigné cette espèce sous le nom Aloidis, repris tout récemment par M. Dall (1898, Tert. Flor., IV, p. 836) sous prétexte que Lamarck n’a pas désigné le type de Corbula, et que la première espèce est C. gallica, dont Fischer a fait le génotype de Bicorbula. Ge raison- nement pèche par la base et je n’ai pas cru devoir m’y rallier. La charnière de Corbula est très constante dans ses éléments, elle ne varie que dans l’inclinaison de ses éléments selon que la coquille est pleuroconque, c’est- à-dire couchée sur la 74 valve droite comme 27 TR Bicorbula,ou presque orthoconque comme Corbula s. str.; on y trouve simplement la dent 3, et sur la valve gauche le cuilleron C, aucune trace de lamelle AIT; quant à la lamelle PII, mentionnée par Félix Bernard, elle est presque toujours indistincte. 11 n’y a rien à ajouter à ce qui a été dit au sujet des Sections Bicor- Fig. 10. — “Chante de Bicorbula gallica Lamk. BART, BuLA et AGwa qui sont faciles à distinguer, la première par sa taille et par son cuilleron presque perpendiculaire à la commissure des valves, la seconde par sa forme globuleuse et par son sinus un peu plus profond. La Section CuneocorguLa a été très inexactement interprétée par M. Dall (loc. cit.) qui y a rapporté beaucoup de Corbulas. str, du Néogène des États-Unis: il est entendu que l’on ne doit y classer que 90 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. les espèces bianguleuses et rostrées, du groupe de GC. biangqu- latu. Enfin, M. É. Vincent (1910, Ann. Soc. roy. mulac. Belg., XLIX, p. 1440) a séparé ure nouvelle Section CæsrocoRBuLA qui a pour type C. Henckeliusi et qui est caractérisée par l'existence d’une pièce cal- 4 caire supplémentaire, placée à l'extrémité anale de la valve non rostrée le long du rostre de la valve droite, et destinée à protéger une partie du siphon de l'animal. MM. Vincent et Staadt ont recueilli à Châlons-sur-Vesle plusieurs échantillons bivalves de Corbula regulbiensis, munis de cette plaque. Il est très possible qu'elle existe également chez d’autres espèces rostrées (costata, rugosa) rapportées jusqu’à présent à Corbula s. str. et qu'il ÿ aurait alors lieu de classer dans la Section Cœstocorbula: Mais il faut attendre que l’on ait trouvé cette pièce en place sur les autres espèces. 20-13. — Corbula striatina Desh. SPARN. OUIS. As. Loc. Pourcy, peu rare, toutes les collections. — Sparnacien. 20-26. — Corbula consumpta Staadt. PL. I. THAN. 1913. Zconographie, t. 1, pl. LXIT. Test peu épais: taille moyenne ; forme aplatie, sensiblement équi- valve, oblongue-transverse, très inéquilatérale; côté antérieur assez large, arrondi, moitié aussi long que le côté postérieur qui est obli- quement tronqué; bord palléal presque rectiligne sur la valve gauche, un peu plus convexe en arrière sur la valve droite, se conti- nuant en arc de cercle avec le contour buccal et coupant la tronca- ture anale sous un angle aigu; bord supérieur rectiligne, passable- ment déclive, surtout en avant des crochets qui sont petits, à peine gonflés, situés au tiers de la longueur du côté antérieur. Surface dor- sale peu bombée en avant, légèrement déprimée en arrière, portant une carène aiguë qui sépare la région anale; celle-ci est assez étroite, faiblement excavée et limitée par un renflement anguleux contigu au corselet. Ornementation composée de sillons très réguliers, un peu plus fins et plus serrés sur la région des crochets, se prolongeant sur la région anale où ils sont plutôt lamelleux. Charnière comportant : sur la valve droite, une dent cardinale assez petite, située sous le crochet; et sur la valve gauche un cuilleron mince, bilobé, passable- ment saillant, en arrière de la fossette pour la réception de la dent , ESS Le nd Se de de og dd du sie dt di ep oral Lu ie). "44 Li D A M ei nd ta mnt 5 v W ANNALES, XLIX (1913). 31 opposée. Impressions musculaires petites, très rapprochées du bord; impression palléale également voisine du bord se raccordant — sans crochet ni sinus — à l’impression du muscle postérieur. Dim. Diamètre antéro-postérieur, 11 mill.; diamètre umbono-palléal, 6 1j mil]. R. D. Se distingue à première vue de C. regulbiensis Morris, par sa forme apla- tie, étroite, transverse, son bord anal tronqué, non rostré, ses crochets placés plus latéralement. Sa forme se rapproche davantage de C. aulocophora, Morlet, du Bar- tonien, mais cette dernière est ornée de sillons profonds, bien plus écartés, sa carène dorsale est encore plus saillante et aboutit à un angle plus aigu. Loc. Châlons-sur-Vesle, type (PI. 1) Jonchery-sur-Vesle, huit valves en tout, coll. Staadt. 20-27. — Corbula Moloti ». sp. PI. IV SPARN. Taille assez grande; forme cochléarienne, très convexe, inéquilaté- rale; côté antérieur ovale, à peine plus court que le côté postérieur qui est brièvement rostré, transversalement tronqué; contour palléai largement arqué, raccordé par une courbe continue avec le contour buccal, et par un angle arrondi avec la troncature anale; crochet gonflé, un peu obliquement prosogyre, situé en avant de la ligne médiane; bord supérieur également déclive de part et d'autre du crochet, rectiligne en arrière où il se termine par une petite saillie anguleuse, à l'intersection de la troncature anale. Surface dorsale bombée au milieu, comprimée en avant, un peu excavée en arrière jusqu à un angle décurrent qui part du crochet et aboutit à l’extré- mité du bord palléal; l’aire comprise entre cet angle et le bord supérieur est excavée et striée, le reste de la surface ne porte que des accroissements irréguliers: Charnière de la valve droite peu développée; 3 saillante mais assez mince, fossette ligamentaire profondément échancrée sous le crochet. [Impressions internes peu visibles. Dim. Diamètre antéro-postérieur, 26 mill.; diamètre umbono-palléal, 20 mill.; épaisseur de la valve droite, 8 mil]. R. D. Quoique cette valve ressemble beaucoup à C: gallica, je l’en crois cepen- dant distincte, non pas tänt à cause de sa forme plus rostrée, plus excavée en arrière du crochet, que pour les différences capitales que présente sa dent 3a plus petite et moins recourbée en croc. C. gallicula est encore bien plus différente, de sorte que la transition entre toutes ces mutations d’un même type n’est pas graduelle. C. Plateaui n’est probablement pas du même groupe à cause de sa forme inéqui- latérale. Loc. Pourey, unique (PL IV), coll. Molot. 4% SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. À 21° Genre : CUSPIDARIA Nardo, 1840. Ce Genre (Famille Cuspidariidæ Fischer) n’est point à sa place auprès de Corbula : il devrait être classé dans les Poromyacea, c'est- à-dire près de Clavagella. Nous le laissons néanmoins sous le numéro qu'il occupe dans notre Catalogue illustré, pour ne pas bouleverser la numérotation. Cuspidaria à été divisé en plusieurs Sections selon l'aspect de la surface des valves et la composition de leur charnière : Cuspinaria 5. st. — Surface à peu près lisse; bord postérieur du cuilleron confluent avec le bord cardinal; lamelles latérales posté- rieures seulement. G.-T. : Tellina cuspidata Olivi, viv. Liomya A. Ad., 1864. — Surface à peu près lisse; une dent cardinale, cuilleron très oblique; valve droite munie de lamelles laté- rales; valve gauche sans lamelles latérales. G.-T, : Neæra adunca Gould, vi. Carpiomya À. Ad., 1864. — Surface ornée de côtes rayonnantes; cuilleron vertical; lamelle latérale postérieure sur la valve droite seulement. G.-T. : C. Gouldiana WHinds, viv. D'après ces définitions, il y a donc lieu de classer dans la Section Cardiomya 21-1 (fig. 11) qui y répond exactement; il en est de même de 21-2 et de 21-8, peut-être aussi de 21-8 dont la valve droite m'est a inconnue cependant. Quant à 21-5 dont le cuilleron est parti Pi culièrement oblique (fig. 12), il semble Fig. 11. — Charnière bien que c’est une Liomya d’après la valve ei de la valve droite S gauche; d'autre part, 21 6 — qui a une de Cardiomya Vic- r k C Loriæ Mel. cuis. dent cardinale 2 (fig. 13) sur la valve Fig do 12 Chomers gauche — paraît devoir se rapporter à Cus- de la valve gauche de Liomya Rain- pidaria s. str. malgré sa surface cancellée. Enfin, je ne puis courli Desh. LUT, classer 21-7 dans aucun des groupes susdits et il est pro- bable que c'est une coquille d’un tout autre Sous-Ordre, DA rue attendu que la charnière est échancrée sous le crochet et Fe qu’elle ne montre aucune trace de cuilleron : l’échancrure est Fig. 13.— Charnière de CnCadrée de deux saillies dentiformes, exactement comme la valve gauche de chez Rochefortia Vélain, ce qui semble indiquer que Meæra CR radiata doit être plutôt rapprochée des Ærycinacea, d'autant plus que les valves sont relativement plates et n’ont nullement: l'aspect argenté des Cuspidariidæ à l'intérieur. On retrouvera plus loin cette sin- gulière coquille. dâes Délis. 15 mn te Ed LÉ LS SE LE PUR CRT © ire he Su CES ANNALES, XLIX (1913). 33 93e Genre : PANDORA Brug., 1792. La charnière de 28-2 et celle de 23-38 se rapportent très exactement à celle de Tellina inæquivalvis L., génotype de Pandora s. str. Mais il y a quelques diffé- rences chez P. Defrancei (23-1), notamment sur la valve droite dont la crête antérieure est beaucoup moins saillante et plus oblique que chez P. dilatata par exemple; le sillon ligamentaire est aussi beaucoup plus court, sur les deux valves, que chez cette dernière espèce. de ne crois pas néanmoins, que l'on puisse fonder sur ces petites différences un critérium distinctif pour une nouvelle Section. Il me paraît inutile de reproduire ces charnières qui sont bien visibles sur la planche IV de l’Zconographie (t. I). 24.1. — Lyonsia plicata [Mellev.]. PL I. THAN. 1913. Iconographie, t. IX, pl. LXII. Oss. Deux bonnes valves, à peu près intactes et opposées, provenant de Châlons- sur-Vesle, me permettent de compléter la diagnose et la figuration de cette belle espèce : la fossette subumbonale, destinée à loger le cartilage (— résilium, Dall) et le lithodesme ou osselet calcaire, s’allonge sous le bord en arrière dé crochet; mais son extrémité antérieure forme une étroite cavité sous la pointe même du crochet, contre un rebord antérieur qui semble plus abrupt sur la valve droite que sur la valve gauche. Impressions musculaires très inégales, l’antérieure semilunaire, la postérieure elliptique. Sinus palléal très court, reliant par un are très ouvert le milieu de l'impression de l’adducteur postérieur à la ligne palléale qui est parallèle au bord et qui sert de limite aux plis rayonnant de la surface interne. Le bâillement des valves est considérable sur toute la troncature verticale de l'extrémité anale. La surface externe, grossièrement plissée par les accroïissements, est très finement rayonnée par des rangées d’imperceptibles granulations; seuls, la lunule et le corselet sont lisses et excavés. Loc. Châlons-sur-Vesle, plésiotypes (PI. IT), coll. Cossmann. 95e Genre : THRACIA Leach in Blainv., 18924. Des sept espèces parisiennes, seule 25-83 (T. Ludovicæ) appartient à la Section Cyathodonta, caractérisée par sa surface plissée et par l'absence de fissure au crochet de la valve gauche; les autres sont des Thracia s. str., à crochet fissuré. 96° Genre : NEÆROPOROMYA Cossm., 1886. Ogs. Dans la séance du 8 juin 1895 de la Société royale Malacologique, M. É. Vincent a fait une communication sur certaines espèces belges et fossiles dn Genre Poromya, et cette communication est précédée d’un résumé des subdivisions de la Famille Poromyidæ, dans lequel l’auteur indique MNeæwroporomya comme Sous-Genre de Poromya. En examinant de nouveau la charnière de Neæwroporomya, _ j'ai pu me convaincre qu’elle diffère complètement de celle de Poromya, telle qu’elle Ann. Soc. Zool. et Malac. Belg., t. XLIX. 3 34 SOCIÉTÉ ROYALE ZOCLÔGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. a été figurée dans le Manuel de Fischer (fig. 886, p. 1172) : on ÿ constate en effet RE l'existence de 3 très épaisse sur la valve LEE, droite, de 2 plus petite sur la valve gauche, à L d’une nymphe ligamentaire, confondue avec le bord postérieur (fig. 14), sans: la moindre trace de fossette pour loger un cartilage interne, ni de lamelle latérale postérieure: D'autre part, le sinus est très nettement indiqué sur une valve un peu moins mince que les autres et d'assez grande taille (9 mill.). Il y a là, semble-t-il, des éléments plus que suffisants pour caractériser un Genre bien distinct non seulement de Poro- mya, mais encore de Cétomya Dall, qui a un cartilage partiellement interne. D’un autre côté, comme Newropcromya n’a pas le cuilleron des Cuspidaridie, il est incontestable que c’est bien un Poromyidæ malgré son analogie externe avec cer- tains Cuspidaria. Sa surface est argentée plutôt que nacrée. Quant à Poromya argyrea, Vinc., du Wemmelien de Belgique, d’après la diagnose et le dessin que M. Ë. Vincent a publiés de la valve droite, 1l semble bien que c’est une véritable Poromya, comportant une fossette pour le cartilage interne ou résilium, et une lamelle latérale, mince et allongée. Les deux autres espèces: (P. corbuloides, P. antiqua non Desh.) ne peuvent y être elassées que par l’analogie de leur aspect externe, seul connu. La seconde doit changer de nom : on pourrait la nommer P: Vincenti nob: 3 Fig. 14. — Charnière de Necwroporo- myc argentea Lamk..LUT. 99° Genre : MACTRA Linné, 1767. Section : Eomacrra Cossm., 1909 (). Os. Il n'y à pas de véritables Mactra s. st. au-dessous du Miocène; la plupart des formes éocéniques appartiennent à une Section qui se distingue du génotype M. stultorum, non seulement par Fig. 15. — Charnière d'Eomactra semisuleata Lamk. Lur. la forme triangulaire des valves, mais surtout par l’apparition — sur la lamelle et le corselet — de sillons concentriques, quoique le reste de la surface externe soit lisse. Charnière (fig. 15) étroite, bi-échan- crée sur son contour inférieur, comportant : sur la valve droite, 3a et 3b presque isocèles, AI et ATTI, PI et PIIE, équidistantes de part et d'autre du plateau cardinal, une fossette chondrophore C nettement séparée par une arête du ligament L; sur la valve gauche, (!) Conchol. néog. Aquit., t. I, p. 168. \ ANNALES, XLIX. (1113). 35 la dent triangulaire, à branches 24, 2h, beaucoup moins ouvertes que chez Mactra s. str., et surlout une crète 4b qui sépare 2 de la fossette G, et qui est plus saillante que l’arête limitant le ligament L ; chez Mactra s. str., la dent 4b n'existe pas, et 2 est moins trié- drique, pius nettement lambdiforme. 11 y a lieu de remarquer enfin que, chez Eomactra, il y a — comme sur les valves de Mactra — un éperon formé, au-dessus de la fossette chondrophore, par un petit prolongement du rebord supéro-antérieur; seulement cet éperon n'est visible que sur la valve droite, Toutefois, M. recondita (29-8) s’écarte un peu des autres Eomactra par le rapprochement exceptionnel des lamelles latérales : AIT est presque contiguë à la dent triédrique ?, et PII sort immédiatement de dessous la nymphe; en outre, la dent 4b est extrêmement courte. Les autres caractères sont les mêmes que chez Eomactra, de sorte que je ne crois pas nécessaire de séparer une nouvelle Section pour ces quelques différences, d'ailleurs bien visibles sur la figure (pl. V) de l’Zcono- graphie, ce qui me dispense d’en publier ici un nouveau croquis. Nov. Sect.. : Ruezuia Cossm., 1919. Forme de Pseudoxyperas, transverse et allongée, presque équila- térale ; lunule et corselet limités, mais lisses. Charnière étroite, très concentrée, faiblement bi-échancrée sur son contour inférieur : une dent lambdiforme sur chaque valve (3a, 3b, 2a, 2b): fossette chon- ? drophore C obtusément séparée 4 de la nymphe par une arête im- 25% perceptible ; lamelles latérales Fig. 16. — Charnière très rapprochées du plateau car- de Ruellix Bernayi Gossm. BaART. dinal, AT confluente avec 34, AIL à peine séparée de 24 (fig. 16); éperon court et mince. Sinus elliptique, horizontal, n'atteignant pas l’aplomb de la fossette; ligne palléale obsolète, écartée du bord lisse. (G.-T.: Mactra Bernayi Cossm. 29-10, de l'Éocène supérieur ou BaRToNIEN. du. Ruel.) R. D. Il’est impossible. de confondre cette coquille avec Pseudoxyperas Sacco, qui a la même forme et le même sinus, mais dont la charnière se distingue par la présence d’une dent rudimentaire 4a, par la soudure presque complète des. branches ?2a et 2b, enfin par ses Al” lamelles striées sur leur face interne (voir fig. 17, à Fig. 17. — Charnière de la valve {i{.e -de comparaison). Chez Ruellia, il n'y a aucune gauche de Pseud. Kunstleri k Cossm. et Peyÿrot, BURD, trace de 4a, les lamelles ne sont pas striées, 24 et 2b 36 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. sont très largement écartées, la nymphe n'existe pour ainsi dire pas, et il y a une petite arête qui sépare la fossette C du creux où se loge le ligament. D’autre part, Ruellia se sépare nettement d'Eomactra par sa forme, par sa lunule et son corselet non sillonnés, par ses lamelles très rapprochées des cardinales et en partie confluentes avec elles; enfin le sinus est plus largement arrondi que chez M. semisulcata. La création de notre nouvelle Section est donc tout à fait justifiée : elle est la forme ancestrale de Pseudoxyperas et d'Oxyperas, comme galbe seulement. 31° Genre : ABRA Leach in Lamk., 1818. Valves transverses, à extrémité postérieure rostrée et plus courte que l'extrémité antérieure. Charnière très petite, comportant : sur la valve droite, deux petites protubérances 3a, 3b, très voisines de la A- LES, fossette chondrophore C qui s’al- A UE EN n € “W longe obliquement sous le bord © Fig. 18. — Charnière supéro-postérieur, plus deux la- d'Abra pusiila Lamk. LT, melies latérales AI, PI, tran- chantes et inéquidistantes; sur la valve gauche, une seule protubé- rance cardinale 2, contiguë à la fossette C, plus deux lamelles AIT, PII, confondues avec le bord supérieur; nymphe courte et peu sail- lante, placée au-dessus de la fossette, et servant de support au liga- ment externe (fig. 18). Sinus profond, séparé de la ligne palléale par une languette parfois confluente. (G.-T. : Ligula tenuis, Mart. Viv.). Félix Bernard a fait ressortir l’analogie de cette charnière et de celle des Mactridæ:; mais, par tous les autres critériums, Abra se rattache aux Tellinidæ, et plus particulièrement, à Mærella. Ainsi que je l'ai expliqué (Aquit., t. E, p. 287), il n'y a pas lieu d'admettre les subdivisions proposées dans le Genre Abra, uniquement fondées sur de petites différences dans la forme des valves. 31-8. — Abra striatula [Desh.]. Pl: CUIS. 1913. Iconographie, t. I, pl. LXIT. Oss. J'ai fait figurer dans l’Iconographie (Suppl.) une valve de cette espèce, attei- gnant 8 millimètres et qu’on pourrait prendre, à la rigueur, pour une forte variété de la forme typique, à cause de sa grande convexité et de son contour subtrigone ; la région postérieure est aussi plus tortueuse, quoique non rostrée, et la surface dorsale semble dépourvue — sauf vers le bord palléal — des stries qu'on observe sur les spécimens antérieurement étudiés. Néanmoins, je suis convaincu qu'il ne s'agit là que de différences imputables à l’état gérontique de la valve en question, et je me borne à les signaler à mes lecteurs. Loc. Cuise, valve droite (PI. I), coll. Ninck. ANNALES, XLIX (1913). 37 32° Genre : SEPTEUILIA nom. mut., Cossm. 1912. (= Scrobicularia Cossm., non Schum.) L'attribution au Genre Scrobicularia des deux espèces parisiennes S. Bexançoni et S. ovoides ne me paraît pas pouvoir être maintenue, après un examen très attentif de la charnière de la valve gauche, la seule connue chez ces deux espèces. En effet, comme l'indique la figure 19, “F1 cette charnière comporte une seule protubérance # Sein ovoites cardinale 2, une fossette chondrophore G triangu- ©: #7 laire et complètement échancrée sous le crochet, une nymphe courte et assez saillante, pour supporter le ligament, enfin une lamelle latérale PIT confondue avec le bord supérieur. Or, il n’y a pas de lamelles latérales chez Scrob. piperata dont la forme arrondie est d’ailleurs tout à fait différente de la forme allongée de nos coquilles fossiles; le sinus est en outre bien différent, et la nymphe de ces der- nières est plus saillante. Je les rapproche plutôt d'Abra, quoiqu'elles s'en distinguent par la dent 2 non bifide, par la saillie et la brièveté de leur nymphe, par l'absence de lamelle latérale antérieure. I est dommage que l’on ne puisse étendre cette comparaison aux valves droites. En attendant, j'ai dû faire choix d'un nom nouveau pour caractériser ces coquilles dont la valve gauche ne ressemble ni à Scrobicularia ni à Abra. E (e; CN 2 34° Genre : GASTRANA Schum., 1817. Charnière hémidapédonte, c’est-à-dire que les dents cardinales dépassent le plateau cardinal rudimentaire qui commence à se former sous le crochet, tandis que chez les & À 4 Ÿ La LT, Adapédontes précédemment énu- 0 Ds . . , mérés, les dents sont implantées Fig. 20. — Charnière de Gastrana fragilis Lin., espèce voisine du génotype. Viv. A Ê directement sur le bord supéro- dorsal des valves : 3a, 3b épaisses et écartées; 2b bifide, 4b peu distincte; pas de lamelles latérales ; nympbe large et triangulaire L (fig. 20). Sinus grand, gibbeux, non confluent, séparé de la ligne palléale par une longue et étroite lan- guette (G.-T. : G. donacina Schum. Viv.). 38 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 34-1. — Gastrana laudunensis |[Desh.] Pl: QUIS. 1913. Iconographie, t. I, pl. LXHL. Test assez mince. Taille petite; forme convexe, ovoide, inéquila- térale ; côté antérieur un peu plus court ét beaucoup plus largement arrondi que le côté postérieur qui forme une sorte de bec ‘obtus et un peu bâillant. Surface externe lisse ou très finement striée par les accroissements, fortement bombée au milieu, marquée en arrière par une dépression rayonnante et très obsolète, Charnière de la valve droite peu développée : 3a très petite et punctiforme, 3b longue, divergente et arquée jusque vers la nymphe qui est peu proéminente, arrondie et presque confondue avec le bord supérieur. Impressions musculaires inégales et assez haut placées; sinus grand, séparé de l’impression palléale par une zone frangée. Dim. Diamètre antéro-postérieur, 9mill.; diamètre umbono-palléal, 7 mill. R. D. $Se distingue par sa surface lisse et sa faible charnière; elle ressemble à une petite capsule un peu allongée en arrière. Elle correspond bien à la valve gauche dont le type a été figuré dans le tome I de l’Zconographie. Loc. Cuise, unique (PI. I), coll. Ninck. XIIe Famille. — TELLINIDÆ Desh. Cette Famille — à laquelle doit être annexé le 34° Genre Gastrana ci dessus — a été l'objet d’une revision complète (!) dans la Concho- logie néogénique de l'Aquitaine, d’après les éléments de la charnière qui comporte invariablement : sur la valve droite, une seule dent à deux branches très écartées 34, 3b emboîtant la dent 2 de la valve gauche, qui est bilobée, mais dant Îes branches — soudées entre elles — ne s'ouvrent pas encore assez pour loger une dent 1 ; en outre, il y a une étroite lame cardinale 4b en face de laquelle la valve droite porte — en arrière de 3h —-une étroite rainure destinée à loger 4b. Le plateau caïdinal est peu développé, car ces Tellinidæ sont, comme Gastrana, des Hemidapedonta. Les lamelles latérales, très peu développées sur la valve gauche, ne sont pas constantes sur Ja valve droite, et c’est là un critérium très utile:pour la séparation des Sous-Genres, indépendamment de la forme du sinus dont il y a (1) Vol. I, pp. 236 et suiv. La plupart des croquis:sont reproduits ici. ANNALES, XLIX (1913). 89 - lieu de tenir compte. Il n’y aura, de ce chef, que peu de changements à apporter à la classification générique que j'ai préconisée dans l'Appendice ILE et dans l'Iconographie, mais plutôt un triage rai- sonné des espèces parisiennes. 35° Genre : TELLINA Lainné, 1758. « Sensu stricto. Taille parfois assez grande; forme anguleuse et rostrée en arrière; crochets faiblement opisthogyres ; surface striée ou lamelleuse; dents cardinales : 34 ee 3b bifide, 2 bifide, PR te. ne # Fo > PJ Fig. 21. — Charnière de Tellina virgata L. Viv. 4b rudimentaire (!); lamelles latérales : AT, PI, très saillantes, trian- gulaires, aiguës; AIT, PIT plus obsolètes et plus épaisses; nymphe longue et aplatie, ne faisant aucune saillie à son extrémité abrupte sur le contour supérieur (fig. 21); impressions musculaires à peu près égales, situées assez haut, palmulées; sinus très profond, atteignant presque le muscle antérieur, gibbeux sur son contour supérieur, con- fluent avec la ligne palléale (G. T. : T. vérgata L., d'après Lmk., 199; Viv..). » Section : EzuprorTezzina Cossm., 1886. Mème charnière que chez Tellina s. :str., quoique beaucoup plus mince, et en outre, AIT et PII font encore une moindre saillie sur la valve gauche; mais leur exis- tence est confirmée par la : LETTRES D présence de fossettes bien E marquées le long de AT et de PI, sur la valve droite (fig. 29). La forme plus régulièrement ovale et le sinus arrondi Fig. 22. — Charnière d'Elliptotellina tellinella Lamk. Lur. (1) Chez les Tellinidæ, il n’y a jamais de branche 4a, elle est atrophiée, et par suite l'emboîtement de 3a, 3b se fait simplement par 4b, que, pour simplifier, je désigne souvent par 4 dans le texte et sur les croquis. 40 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. - d'Elliptotellina justifient d’ailleurs amplement la séparation de cette Section. Sous-Genre : PERoNÆA Poli, 1791. Les espèces parisiennes 85-8 à 85-13 — que j'avais primitivement classées dans ce Sous-Genre, puis rapportées (App. III) à la Section Peronidia Dall. — appar- tiennent bien réellement à Peronæa, car leurs lamelles latérales sont bien marquées DE et ETS ji 1002 RS PJt Fig. 23. — Charnière de Peronæa burdigalica Cossm. et Peyr. BuR». et les antérieures sont plus rapprochées des cardinales que les postérieures, ce qui — indépendamment de la forme ovale et peu inéquilatérale des valves — écarte suffisamment Peronœa de Tellina s. str. Sur le croquis de charnière, précédemment publié dans l’Aquitaine et reproduit ici (fig. 23), la lamelle AIT est omise, parce qu'elle est moins marquée chez les formes néogéniques que chez celles de l'Éocène, qui sont, en outre, d’une taille beaucoup moindre. Sous-Ginre. : MoœærecLa Fischer, 1887. Les espèces parisienne; 85-14 à 85-24 et 85-32, 35-47, restent classées dans le Sous-Genre Mœrella qui se G U distingue de Peronæa par sa forme ire. RE plus ovale, par son sinus plus pro- Hi à fond et par l'effacement graduel Fig. 24. — Charnière de Meærella de AIT; les lamelles latérales sont donacina L. Proc. moins inéquidistantes, plus rap- prochées des cardinales que chez Tellina s. str., et surtout moins saillantes. La figure 24, empruntée à la Concho- logie néogénique de l’Aquitaine, reproduit la charnière du génotype T. donacina L. Section : Macauiopsis Cossm., 188G. r . À l'aille assez grande; valve droite plus convexe que l’autre; forme inéquilatérale, arrondie en avant, tronquée ou rostrée en arrière; PII Fig. 25. — Charniere de Macaliopsis biangularis Desh. LuT. surface externe lamelleuse avec deux plis rayonnants sur la région 4 L ; ANNALES, XLIX (1913). 41 anale; lunule lancéolée, excavée; corselet long, étroit, caréné à l'extérieur. Charnière aplatie, échancrée sur son contour inférieur : 3a un peu oblique, 3b largement bifide, 2 perpendiculaire et nette- ment bilobée; 4 mince et longue, assez proéminente; AI et PI courtes, très saillantes, inéquidistantes, situées l’une au bout de la lunule, l’autre au bout du corselet; AII et PIT très obsolètes, réduites à un épaississement à peine saillant du bord supérieur; nymphe longue et aplatie, occupant les deux tiers de la distance du crochet à la lamelle postérieure. Sinus subrhomboïdal, s’avançant jusqu'à l’aplomb de la lamelle latérale antérieure, confluent avec la _ ligne palléale sur tout son contour inférieur (G.-T. : T. scalaroides Lamk. LuT.) R. D. Intermédiaire entre Tellina et Phylloda, Macaliopsis se distingue des deux par sa forme et par son sinus; ses cardinales ressemblent à celles de Phylloda, mais par ses lamelles latérales, Macaliopsis se rapproche davantage de Tellina s. str. Moœrella est beaucoup plus ovale, et Peronæa, qui y ressemble par sa forme bianguleuse, s’en écarte complètement par son sinus et par ses dents cardinales. Il y a donc de bons motifs pour conserver cette Section dont le génotype n'avait d’ailleurs pas été désigné quand je l’ai proposée ; j'ai choisi — pour combler cette lacune — l'espèce de Deshayes la plus caractérisée et la moins rare. À partir de 85-385, les dernières epèces de Macaliopsis s'écartent très sensible- ment du génotype par l'effacement de leur ornementation; la forme de 35 377 est même complètement celle de Mærella, et celle de 85.38, 35-39 rappelle davantage Cyclotellina ; cependant, je crois que c'est encore à Mucaliopsis qu'il y a lieu de rattacher ces trois espèces. Section : Cyczorezuina Cossm., 1886. Ainsi que je l'ai indiqué, en 1886, cette Section se rapproche intimement de Strigilla, elle en a non seulement la charnière, mais encore le sinus gibbeux, s'avançant jusqu’en contact avec l'impression de l’adducteu” antérieur, de sorte que l'on pourrait croire qu'il unit les deux impressions par une ligne en courbe dont la _ chute sur la ligne palléale n’est pas toujours bien visible à la partie antérieure de la surface interne des valves. Quand j'ai proposé Cyclotellina, je l’ai classé comme Section de Tellina parce que je considérais également Strigilla comme une Section de ce grand Genre; mais depuis cette époque, j'ai reconnu (Conchol. Aquit., t. I, p. 274) que Strigilla présente des critériums suffisamment tranchés pour qu’on le distingue comme un Genre à.part [absence de pli tellinal, sinus unissant ‘es muscles, rapprochement complet des lamelles A, forme obronde des valves]; par conséquent, les espèces parisiennes 85-40 à 35-43 devraient prendre la numérotation 85is-1, à 85bis-4, Cyclotellina n'étant qu’une Section de Strigilla et ne s’en distinguant que par son ornementation non divergente mais concentrique. Je reproduis 1ci : A4 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. (fig 26) la charnière du génotype Sérigilla carnaria L , afin qu'on puisse constater combien-elle est identique s = à celle de Cyclotellina At lunulata, suffisamment vi- " ms à . sible sur la planche VII Fig. 26. — Charnière de Strigilla carnaria L. Vi. du tome I de l'Zconogra- phie pour me dispenser d’en donner ici un nouveau croquis. Le Genre Strigilla, Turton (1822) ayant ainsi débuté dès l'Éocène inférieur, il resterait à en découvrir la présence dans l’Oligocène pour compléter le phylum jusqu'à l’époque miocénique où il est authentiquement représenté :par une forme très voisine de $. (Æretica) :senegalensis Hanley. Section : Arcopacrorsis Cossm., 1886. Test mince et fragile. Taille médiocre; forme ovale transverse, plus atténuée et plus courte du côté postérieur; surface ornée de stries ou de fines lamelles concentriques, le pli tellinal est à peine indiqué sur la région anale. Char-, ER, nière étroite (fig. 27), peu échan- ‘+ + A de crée sur son Contour inférieur : Fig. 27. — Charnière d'Arcopagiopsis 3a petite, 3b bifide, 2 bifide et DA re ee épaisse, pas de dent 4; nymphe étroite et longue, non saillante; lamelles AT et PI bien visibles seule vaive droite, maïs sur la valve gauche,on ne distingue que Al et encore avec une réelle difficulté, en s'inspirant surtout de ce qu'il existe une fossette pour la recevoir sur la valve droite, tandis qu'il n’y en a pas contre PI, ce qui dénote l'absence de PIT. Sinus gibbeux, analogue à celui de Tellina (G.-T. : Tellina distans Desh. LuT.). Cette Section est surtout caractérisée par la disparition de 4 (ou plutôt de 4) et de PIT; c’est ce qui l’écarte de Wærella aussi bien que d’Arcopagia, abstraction faite du critérium du sinus pour ce dernier Genre. Chez Peronœæa et Peronidia — dont la forme est d’ailleurs très différente —., c’est PII plutôt que AIT qui estencore visible. Donc A7-- copagiopsis est une Section bien justifiée, qui ne paraît avoir véeu que dans l’Éocène. 35" Genre +: STRIGILLA Turton, 1892. Section : :CxcLoreLLiNa Cossm., 1886. (Voir ce qui a été indiqué ci-dessus, p. 41.) 35-48. — Tellina (Peronæa) præcognita Staadt. Pl: THAN, 1913. — Iconographie, t. I, pl. LXIL Test mince; taille assez petite; forme comprimée, ovoido-trigone, inéquilatérale, côté antérieur arrondi, semi-elliptique, à peine plus CES PERS is A) DT his © ans ont PP JNENTÉE SPRL ENS ES TN SU A nt dre il ne Là rite : } F Er s- + L nl LIN Us Are INR © = p4 DEL Taha RE TA 15 ”" ANNALES, XLIX (1913). 43 court que le côté postérieur qui est allüngé, anguleux, terminé en bec ; bord palléal largement arqué, décrivant une courbe assez con- vexe avant de se raccorder avec le bord antérieur, presque rectiligne vers le bord anal; bord supérieur faiblement convexe antérieure- ment, déelive et rectiligne en arrière du crochet qui est:à peu près médian, obtus, à peine sailfant. Corselet rétréci, limité par une carène anguleuse. Surface dorsale faiblement courbée, portant une dépression rayonnante vers l’angle obtus qui sépare la région anale ; stries d’accroissement lamelleuses, régulières, également distribuées sur toute la surface, Charnière comportant : 8a et 3b séparées par une petite fossette triangulaire, 34 mince et oblique, 3b composée de deux lames formant un angle aigu, situé sous le crochet et dont le côté gauche est perpendiculaire à l’axe bucco-anal; AT assez courte, passablement saillante, séparée du bord par une fossette large et pro- fonde ; PI mince, allongée, peu distincte, contiguë à la nymphe qui est étroite et limitée par un sillon aboutissant à la fossette de PIT. Impressions musculaires inégales, la postérieure plus petite, plus rapprochée du bord. Sinus et impression palléale invisibles. Dim. Diamètre bucco-anal, 19 mill.; diam. umbono-palléal, 11 mill. R. D. Confondue jusqu’à présent avec la forme typique et cuisienne T. Edwardsi Desh., notre mutation thanétienne s'en distingue par sa forme plus transverse, par son bord supérieur plus déclive de part et d'autre du crochet, par son bec anal plus anguleux, par sa dépression dorsale plus faible et à laquelle ne correspond pas d’échancrure smueuse sur le bord palléal; enfin C. Edwardsi est orné de lamelles plus saillantes, bien:plus espacées que celles de la coquille thanétienne. Loc. Jonchery-sur-Vesle, :type (PI. I), coll. Staadt; coll. Molot. Bracheux, coll. Cossmann. 96° Genre : ARCOPAGIA Leach ir Brown, 1827. Forme obronde ou elliptique; valves généralement ornées de lamelles ou de sillons concentriques. Charnière : 3a oblique, Fig. 28. — ‘Charnière d’Arcopagia crassa Penn. Viv. 9b bifide, 2 triangulaire et bifide, 4b mince et saillante, séparée par un étroit sillon de la nymphe aplatie; AT plus saillante et plus rap- A4 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. prochée des cardinales que PI, AIT et PIT plus obsolètes, mais bien visibles néanmoins (fig. 28). Impression du muscle antérieur en massue, limitée par un épaississement rayonnant; impression du muscle postérieur très superficielle, subquadrangulaire en travers ; sinus grand, ovale, ascendant, s’arrêtant à quelque distance de l'épaississement interne, non confluent avec la ligne palléale qu'il rejoint tout à fait en arrière (G.-T. : Tellina crassa Penn. Viv.). 37° Genre : HOMALINA Stolicezka, 1870. Malgré l'apparence tellinoïde des valves, il semble que ce Genre n'est pas à sa place dans les Tellinidæ et que c’est plutôt dans les Desmodonta, non loin d'Eastonia, qu’il faudrait le classer : en effet, le plateau cardinal (fig. 29) porte très nettement une petite fossette PIl Fig. 29. — Charnière d’Homalina Lamarcki Desh. BART triangulaire et chondrophore en arrière des dents ; une mince arête sépare cette fossette de la carène du corselet qui est très profondément déprimée, cette carène semble tenir lieu de nymphe; en avant, il y a 3a et 3b encadrant 2, qui est faiblement bilobée ; enfin à une mince arête 4a correspond une fine rainure sur la valve droite; AI et AIT sont représentées par de longues carènes qui partent du crochet et qui s’enfoncent à l’intérieur sous le rebord dorsal; du côté posté- rieur, l'extrémité abrupte du corselet tient lieu de lamelles PE, PIT. Enfin la forme triangulaire du sinus — qui est confluent surtout au contour inférieur, tandis que son contour supérieur s'abaisse sur presque toute sa longueur et ne se tronque que vers l'extrémité — s’écarte complètement de celle du sinus des Tellinidæ. Aussi s'explique-t-on que, dans son premier ouvrage, Deshayes — mieux inspiré que dans le second — ait placé cette coquille dans le Genre Sanguinolaria ; 1l est vrai que la fossette n'est ‘pas clairement figurée sur la planche X, et que dans le texte il mentionne comme une dent cardinale l’arête de séparation de la nymphe et de la fossette, tandis qu’en réalité, ces deux arêtes se font vis-à-vis et qu'aucune fossette n’est destinée à les loger. Cette erreur n’a jamais été rectifiée parce que les valves de cette espèce sont rares, minces, souvent cassées à la charnière précisément. Aussi ai-je cru nécessaire de figurer cette charnière, d’après de bons spécimens d’Acy ANNALES, XUIX (1913). 45 en Multien (ma coll.), d'autant plus que les figures de la planche VIT de l'Zcono- graphie (t. 1) ne permettent aucunement d’en saisir les détails. 38° Genre : OUDARDIA Monterosato, 1884. Charnière très étroite, hémidapédonte : 34 mince, 3b bifide, 2 fortement bilobée et peu oblique, 4 mince et allongée contre la nymphe qui fait une forte Het, CR RS, Ge Sn (e) L saillie sur le contour, à son G 7774 à Sn 3, trémi téri : extrémité postérieure Fig. 30. À ce point de vue, Oudardia Charnière d'Oudardia compressa Brocchi, Vrv. est comparable aux Eunympha- cea (Psammobiidæ); mais son sinus gibbeux et confluent est Den celui de Tellina. La figure 30 — qui représente la charnière d'Oudardia compressa — ne mentionne pas la forte carène qui se détache du bord supéro-antérieur de la valve gauche et qui s’atténue vers l’impression musculaire : ce n’est pas une lamelle AIT, attendu que, sur la valve droite, on n’observe aucune fossette pour la recevoir; il y a seulement une côte interne un peu moins saillante et symétrique. Au contraire, chez le génotype et chez les espèces néogéniques qui s’y rattachent, on constate une lamelle AT très sail- lante et très rapprochée de 3a, tandis que AIT est obsolète où même réduite à un simple renflement du bord supérieur ; il y a donc — de l'Éocène au Miocène — une évolution marquée de la charnière qui a pu se munir de lamelles latérales empruntées aux dépens de la carène où « clavicule interne » caractérisant le Genre Oudardia à tous les niveaux stratigraphiques. Je n’ai pas pensé qu'il fût utile de proposer — pour cette seule différence — un démembrement du Genre Oudardia, d'autant plus qu’il n’est pas encore signalé dans l’Oligocène ni dans le Miocène inférieur (Aqui- tanien et Burdigalien). XIII Famille. — PSAMMOBIIDÆ,. A part Psammobia s. str. qui possède des Jamelles latérales postérieures rudi- mentaires, aucun des groupes représentés à l’état fossile — notamment ceux de l'Éocène — n'en est muni, de sorte qu’on peut éliminer de notre Catalcgue le nom générique Psammobia et appliquer désormais la numérotation ci-après énumérée, et fondée sur un nouvel examen des charnières et des sinus. 39° Genre : PSAMMODONAX Cossm., 1886. J'avais primitivement séparé ce Genre distinct (o/im 42) et c'est bien à regret.que — sur la foi de M. Dall qui s'attache trop exclusivement à un seul critérium — je l'ai ultérieurement reporté, comme Section de Psammobia, à la suite de Macropsam- mus (voir Appendice III, p. 12), classification qui a été reproduite sur la planche VIII de l'Iconographie. Or, le sinus de Psammodonax ne ressemble ni à 46 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. celui de Psammobia feræensis, ni à celui de Ps. appendiculata : il est ascendant sur les deux tiers de sa longueur, confluent G . ÈS seulement sur le dernier tiers avec la ligne ho LEA palléale. Quant à la charnière (fig. 31), elle Fig. 31. — Charnière de est presque adapédonte, et seule, la cardinale Psammodonax Cuillati Desh. LuT. postérieure s’appuie sur la nymphe en guise de plateau cardinal ; .3& assez épaisse et très divergente, 3b bifide et moins oblique, 2 épaisse et bilobée, presque perpendicu- laire, enfin 4 réduite à une mince arête collée à 45° sur la naissance de la nymphe. Le muscle antérieur est semi-lunaire en hauteur, le musele postérieur est arrondi ; l'impression palléale, large et bien marquée, s’écarte beaucoup plus du bord en avant qu'en arrière. À ces caractères différentiels, il y a lieu d'ajouter les costules rayonnantes de la région anale. et aussi la brièveté de cette région, les crochets se trouvant situés au moins aux trois quarts de la longueur, du côté postérieur. C'est pour tous ces motifs réunis que. Psammodonaæ doit évidemment. constituer un Genre distinct, quoique sa charnière soit à peu près identique à celle de Macro- psammus. Pour changer le moins possible la numérotation de nos espèces parisiennes, 1l doit être entendu qu’elles conservent les n°° 89-4, 39-5, 39-6, 39-7, 39-8, et que les n°‘ 89-1 à 89-8:sont provisoirement sans affectation. 40° Genre : GARUM Dall., 1900. (— Gari Cossm., 1886, non Schum.) Les coquilles qui restent groupées dans ce Genre se distinguent non seulement par leur test épais, par leur forme irrégulière, par leurs crochets peu pointus et presque Médians, par leur sinus ascendant et confluent seulement sur une faible partie de sa longueur avec la ligne pie par leur nymphe peu saillante, et même aussi par leur charnière (34, 3b bifide, ? bilobée, 4 peu distincte) qui repose presque com- Fig. 32. — Charnière de Garum rude Lamk. BART. plètement sur un plateau cardinal (fig. 32), à l'inverse de ce qui a lieu chez Psam- modonaæ où le plateau disparaît presque absolument, Par conséquent, si ces deux Genres se rapprochent tout à fait par leur sinus, leur forme générale et leur char- nière sont bien distinctes. 41° Genre : PSAMMOCOLA Blainv., 1824. Ainsi que je l’aïexpliqué dans le tome I de la Conchologienéogénique de l'Aquitaine, page 295, la substitution que M. Dall a faite de Gobrœus Leach, à Psammocola Blainv., repose sur une interprétation abusive des: règles de nomenclature. Toute- fois, il y a lieu d'admettre, comme je l’ai fait dans l’Appendice IT et l'Iconographie, ANNALES,, XLIX (1913). 47 la Section Psammotæna qui diffère de Psammocola par son sinus bien détaché de la: ligne palléale, tandis 2e qu’il est confluent chez PCA LEE À Psammosolæ. À titre D ÿ RE TR, de comparaison, je Te KFie.,33. — Charnière de Psammocola: Labordei Bast, BurD. produis ici (fig. 33) la charnière de Psammocola Labordei Bast., publiée dans la Monographie précitée. Section. : Psauuoræna Dall.., 4900, R. D. Les différences avec Psammocola sont les suivantes : la nymphe est moins développée, moins large et moins longue ; 3b est presque aussi épaisse que 34, moins à ;: w Soudée à la nymphe; 2 est beaucoup plus LA. ARR. épaisse, 4 est plus saillante (fig. 34); L 412 CE CITE enfin, le sinus, au lieu d’être complète- ment confluent avec la ligne palléale sur son contour inférieur; a son extrémité antérieure ascendante et détachée de la dite ligne. On peut encore ajouter que, dans son ensemble, la charnière de Psammotæna est plus hémidapédonte que celle de Psammocola, présentant ainsi l'aspect. plus archaïque et moins spécialisé d’une forme ancestrale dans un groupe dont le PRE cardinal ne s’est développé que beaucoup plus tard. _ En ce qui concerne Ps. Lamarchki Desh. (41-2), qui a les stries rayonnantes et le sinus ascendant de: Psammodonaæ, la nymphe de Psammocola, la forme subéquila- térale et les cardinales de Psammotæna, le plateau cardinal presque aussi développé que celui de Garum, c'est vraisemblablement un Sous-Genre bien distinct auquel je suis d’avis d’attribuer le nouveau nom AMPpHipsammus Cossm., 1912, pour tenir compte: de ces:caractères hybrides. Il s'écarte — à première vue — de Psammobia s. stricto par l’absence de lamelles latérales et par la forme ascendante de son sinus qui ne forme pas avecla ligne palléale | D l'étroite languette qu’on observe chez JE R—, Ps. feræensis. Je ne connais d’ailleurs TL 4 ? CAE PT pas d'autre représentant d'Amphipsam- mus, et j'ai cru qu'il serait utile d’en publier la charnière dont la valve droite seule a été figurée sur ia planche VIIL du tome I de l'Zconographie (fig. 35). Fig. 34. — Charnière de Psammotoæna effusa. Lamk. LUT. Fig. 35. — Charnière d'Amphipsammus Lamarcki Desh. LUT. 4111. — Psammocola (Psammotæna) Nincki Cossm. PRE F"cùrRSs 1913. Iconcgraphie, t. II. pl. LXII, Test relativement épais. Taille moyenne ; forme ovale-transverse, presque équilatérale; côté'antérieur un peu plus régulièrement semi- elliptique que le côté postérieur qui n’est cependant pas complète- ment tronqué et dont le contour est un peu curviligne ; bord palléal faiblement arqué; bord supérieur également convexe et déclive de 48 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. part et d'autre du crochet qui est à peu près médian, presque sans aucune saillie. Charnière peu développée : 3a attenant au bord car- dinal, assez saillante; 3b très mince, presque horizontale, séparée par une fossette superficielle de la nymphe qui est peu proéminente et aplatie. Impressions internes indistinctes. Dim. Diamètre antéro-postérieur, 26 mill.; diamètre umbono-palléal, 12.5 mill. R. D. Cette espèce est plus longue et plus ovale que P. effusa dont elle a la forme équilatérale, mais qui paraît de suite plus élevé et plus nettement tronqué en arrière. P. Nincki est plus atténué en arrière que P. debilis, du Thanétien; il n’est pas tronqué en arrière comme P. cuisensis Cossm. D'ailleurs, il se distingue de toutes ces espèces par la faible saillie de sa nymphe qui ressemble à celle de Garum ; mais les autres caractères de la charnière sont bien ceux de Psammocola. Loc. Cuise, unique (PI. T), coll. Ninck. 42° Genre : MACROPSAMMUS Cossm., 1902. Ainsi que je l’ai indiqué ci-dessus, à propos de Psammodonax, Macropsammus (dont le génotype est Solen appendiculatus Desh.) doit former un groupe à part : k son sinus, confluent surtout le & LE contour inférieur, se rapproche LA a de celui de Psammacola; mais “ ici, la charnière est minuscule, hémidapédonte : 3a et 3b sont presque symétriques, non bifides (fig. 36); 2 peu épaisse est perpendiculaire sous le cro.het; 4 mince et presque invisible diverge sur la surface de la nymphe. La forme solénoïde et très inéqui- latérale des valves est aussi un critériam distinctif. On classera dans ce Genre : 42-1 Ps. appendiculata Lamk., 42-2 Ps. tellinella Desh., 42-38 Ps. brevisinuata Cossm., et la nouvelle espèce ci-après décrite, qui complè’e la série dans le Paléo- cène. Fig. 36. — Charnière de Macropsammus appendiculatus Lamk. LuT. 24-4. — Macropsammus Staadti Cossm., 1911. BL SPARN. 1913. Zconographie, t. If, pl. LXIT. Test très mince et fragile. Taille petite; forme ovale-oblongue, plus atténuée et deux fois plus courte du côté postérieur; valves lisses. Charnière conforme à la diagnose générique, néanmoins la dent 3b manque accidentellement sur le cotype de la valve droite; nymphe assez longue et saillante, taillée carrément à son extrémité libre. Impressions internes indistinctes. Dim. Diamètre antéro-postérieur, 8.5 mill.; diamètre umbono-palléal, 4.5 mill. R. D. Beaucoup plus élevée et moins allongée, comme aussi moins inéquilatérale que M. appendiculatus ; cette intéressante mutation ance:trale paraît représenter, ANNALES, XLIX (1913). 49 jusqu’à présent, la première apparition du Genre Macropsammus dans le Tertiaire inférieur. Loc. Pourcy, deux valves opposées (PI. I). coll. Staadt. 43e Genre : ASAPHINELLA Cossm., 1886. A détailler la charnière (fig. 37), on constate tout d’abord qu'elle se compose exactement des mêmes éléments que celle de Psammotæna, quoique les cardinales soient plus « Era PX,, petites et que 4 soit encore plus relégué sur la * nymphe; mais la différence capitale consiste non seulement dans la brièveté de la nymphe, mais encore et surtout dans la disparition presque complète du plateau cardinal, de sorte que le$ dents semblent directement implantées dans le bord dorsal, comme chez Degrangia, par exemple. Toutefois, la forme du sinus fixe le classement d’'Asaphi- nella dans la Famille Psammobiidæ. Il existe, au Bois-Gouët (Loire-Inférieure), une troisième espèce plus transverse — et à contour palléal plus rectiligne — que le génotype À. minima Desh. (Capsa), Fig. 37. — Charnière d'Asaphinella minima Desh. LUT, 43% Genre : HEROUVALIA Cossm., 1891. La charnière (fig. 38) de la valve gauche, reproduite d'après la valve génotype, ressemble beaucoup plus à celle de Psammotæna qu’à celle e LA d'Asaphinella, surtout parce que le p'ateau cardinal est ici bien è plus développé, presque autant que chez Amphipsammus ; mais Fig. 38. — Charuière ]a nymphe est peut-être encore plus courte que celle d'Asaphi- d'Herouvalia semi- LE S : EE : E texta Cossm, eus, 6/0; Sa saillie est à peine visible et la dent 4 y est étroitement accolée, presque atrophiée, comme chez Macropsammus. D'autre part, l’ornementation et le sinus rappellent complètement Psammobia s. str. La confirmation de ces critériums différentiels — qui justifient la séparation du Genre Herouvlia — m'a été récemment fournie par la communication de la valve droite d’une autre espèce, ci-après décrite : ce Genre — qui paraît localisé dans l'Éocène inférieur du Bassin de Paris — comporte, en effet, des lamel'es laté:ales AT et PI, tandis que AIT et PII sont à peu près confondues avec le bord. A431is2._— Herouvalia Nincki Cossm. PI CUIS. 1913. Iconographie, t. II, pl. LXII. Taille assez petite; forme ovale-transverse, convexe, presque équilatérale ; côté antérieur plus atténué; côté postérieur légèrement coudé à sa jonction avec le bord supérieur, qui est déclive et recti- ligne en arrière du crochet peu gonflé, opisthcgyre. Lunule étroite, lancéolée, corselet un peu plus large, lisse; surface dorsale bombée, déprimée en arrière, ornée de sillons concentriques fins et très régu- Aun. Soc. Zool. et Malac, Belg., t. XLIX. 4 50 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. liers, en outre — sur la région anale — treillissés par des costules rayonnantes qui s'effacent graduellement sans atteindre la région dorsale, | Charnière peu élevée, faiblement arquée : 3a, 3b, très petites, inégales ; AT plus écartée que PI, toutes deux allongées et contiguës à la rainure des lamelles latérales de la valve opposée; nymphe courte et peu saillante. Impressions musculaires inégales, quoique symétriquement situées très haut, l'antérieure allongée, la postérieure arrondie; sinus palléal assez grand, ascendant, dépassant laplomb du crochet ; ligne palléale parallèle au bord lisse. Dim. Diamètre antéro-postérieur : 8.5 mill.; diamètre umbono-palléal : 4.75 mil]. R. D. Plus convexe et plus ovale qw’'Æ. semitexta, cette nouvelle espèce est en outre moins allongée transversalement, et son bord supérieur n’est pas excavé en arrière du crochet, comme sur la coquille d'Hérouval ; il y a enfin quelques petites diffirences dans l’ornementation. Loc. Cuise, unique, valve droite (PI. I), coll. Ninck. 44° Genre : DONAX Linné, 1758. La revision des Donacidæ dans le tome I de la Conch. néog. de l’Aquitaine (pp. 305 et suiv.) m’a fait constater — conformément aux conclusions du Manuel de Fischer — que la plupart des espèces parisiennes, jusqu’à présent classées comme véritables Donax, appartiennent à un groupe ancestral et caractérisé par l’absence dé crénelures sur le bord palléal, groupe pour lequel Fischer a proposé le Sous- Genre Liodonaæ ; il y a, d’ailleurs, d’autres différences tirées de la présence ou de l'absence des lamelles latérales, et de l’ornementation de la région anale; la forme et l'orientation du sinus peuvent aussi varier dans de certaines limites; j'ai donc repris ci-après la classification de toutes nos espèces parisiennes dans différents Sous-Genres, aucune d'elles ne pouvant se rapporter à Donax s. str., dont le génotype est D. trunculus Lin. Sous-Genre : Lionponax Fischer, 1887. J'ai désigné comme G.-T. :. Donax auversiensis, Desh., caracté- risé par sa « forme trigone », abruptement tronquée du côté anal, quoique non carénée et ornée f . . Se de sillons obliques ou lamel- fe leux sur cette région anale. Fig. 39. — Charnière Charnière assez courte (fig. le jodo G LETSTENSÈs es 3 . de Liodonax auversiensis Desh. Barr. 39) 4 mince, 3b grosse et bilobée : AT et PI peu proéminentes quoique bien: visibles; nymphe PE et ea 23 ANNALES, XLIX (1913). | 51 courte et saillante; 2 presque horizontale et mince, # accolée à la nymphe et peu distincte; ALT et PIT imperceptibles, visibles seule- ment par lexistence de fosseltes sur la valve opposée; sinus court et arrondi, tout à fait ascendant, peu confluent et presque entlière- ment détaché de la ligne palléale qui s’écarte davantage du bord en avant; commissure des valves absolument lisse et dépourvue de cré- nelures dans toute leur étendue. Doivent se rapporter à ce Sous-Genre les espèces ci-après : 44 1, 44-2, 44-3, A44-4, 44-6, 44-77, 44-8, 449, 44-10 et 44-11 ('), 44-13, 44-14, 44:15. 44-9 Donax (Liodonax) sublævis Wat. PISLV;, CUIS. 1913. Iconographie, t. H, pl. LXIT. Loc, Cuise, une valve gauche presque complète, coll. Cossmann. Sous-Genre : Cniox Scopoli, 1777. Forme trigone, fortement tronquée en arrière; région anale ornée de côtes rayonnantes dont les stries séparatives sont parfois ponctuées, et qui sont croisées par des lamelles plus ou moins granuleuses à l'intersection, surtout vers les bords; corselet un peu proéminent, Fig. 40. — Charnière de Chion a/ffinis Desh. Bur». séparé par une rainure de la nymphe qui est épaisse et peu saillante. Charnière assez forte, à contour inférieur sinueux : 54 mince, äb pyramidale et bilobée, 2 et 4 très divergentes, ATet PI plus sail- lantes que ATI et PIL (fig. 40); sinus arrondi et ascendant, raccordé très en arrière avec la ligne palléale qui fait — en ce point — un crochet auguleux et qui s'infléchit ensuite en se rapprochant du bord vers l'extrémité anale; commissure des valves grossièrement dentelée (:) Malgré leur forme trigone et peu inéquilatérale, leur surface entièrement lisse, D. incompleta et D. trigonula sont encore.des Liodrnaæ à charnière et à sinus typiques ; il en est probablement de même de D. lanceolata et de D. acutata dont les lamelles latéral:s sont cependant petites. 592 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. en arrière, plus finement au milieu, presque lisse en avant (G.-T. : D. denticulata Lin. Viv.). R. D, La forme et l’ornementation des valves, l’oblitération de la nymphe, l'exis- tence complète des lamelles latérales, enfin l'orientation du sinus moins confluent, distinguent ce Sous-Genre de Donax s. str. dont il est l’ancêtre constaté jusque dans l'Éocène inférieur. Deux espèces parisiennes se rapportent à Chion : 44-5 (D. acuminiensis) quoique moins épaisse que C. affinis, avec une charnière moins énorme que celle des beaux spécimens gérontiques du Bordelais, comme celui qui est figuré ci-dessus ; 44-12 (D. tumidula) également peu épaisse pour un Chion, et quoique ces lamelles laté- rales soient peu visibles, surtout les antérieures; mais l’ornementation, les créne- lures et le sinus sont bien typiques. 45° Genre : EGERELLA Stol., 1870. Ainsi que le lecteur pourra le constater sur le croquis ci-dessous (fig. 41), la char- nière et même la forme des valves ce UN de ce Genre a beaucoup d’affinité cé PL EU avec celle des Donacidæ; aussi le Es PE génotype était-il classé par Lamarck Fig. 41. — Charnière d’Egerella et par Deshayes dans le Genre Do- nitida Lamk. LUT. naæ. Toutefois, il y a une différence bien marquée dans la disposition de la nymphe qui est plus allongée, plus mince et sans aucune saillie au-dessus du contour supérieur; en outre, les lamelles AIT, PII sont beaucoup mieux formées que chez aucun des groupes de Donax; enfin, le sinus horizontal n'a pas du tout la même orientation que chez Liodonax qui a aussi les bords lisses comme Egerella. L'unique espèce parisienne parsit avoir eu une grande longévité, et jusqu'à présent, je n’ai pas constaté de critériums qui permettent de séparer les mutations dans le Thanétien, le Cuisien, ni le Bartonien, de la forme typique du Lutécien, 46° Genre : TAPES Még. v. Mühlf., 1811. L’unique espèce lutécienne, conservée dans ce Genre, appartient à la Section LT. Ab 2, 22 Fig. 42. — Charnière de Callistotapes vetulus Bast. Burp. Callisiotapes Sacco (1900), caractérisée par sa forme ovale et par sa surface régulie- rement sillonnée, par son sinus horizontal, séparé par une étroite languette de la ligne palléale. Charnière (fig. 42) peu développée : 1 et 36 bifides, 3a mince et symétrique ; 2b bifide, bissectrice de l'angle de 2a et de 4b; nymphe longue et plate. Ce Genre est le premier du Sous-Ordre HETERODONTA à plateau cardinal large, ANNALES, XLIX (1913), 53 supportant des cardinales qui s’emboîtent soit autour d'une dent 1 sur la valve droite, soit autour de la dent 2 comme c’est le cas chez les Lucines ; Tapes est du premier groupe, celui que Félix Bernard a dénommé « cyrénoïde », parce que Cyrena en est le représentant le plus complet. 47° Genre : VENERITAPES Cossm., 1886. Dans une étude récente (Proc. mal. Soc. of London, IX, 1909, p. 214), M. Jukes Browne a fait remarquer l'analogie de la charnière de Venerilapes avec celle de Lucinopsis Forb. et Hanley (1853) et il en a conclu que notre Genre parisien devait se placer dans la Famille Petricolilæ. Je ne partage pas cette opinion : Veneritapes n’est pas une coquille cavicole, sa forme et son sinus l’écartent totalement de ladite Famille, et toutes ses affinités sont avec les Tapes ou les G ee ARE Ps Veneridæ.Je ma intiens done le classement antérieurement admis et je détaille ci-après la charnière qui a provoqué cette erreur : 1 perpendiculaire sous le crochet, 3b peu saillante et très divergente, 3a complètement atrophiée contre le bord antérieur, 2a mince, 2b triangulaire et bifide, 4b réduite à une mince lame contre la nymphe qui est droite et proéminente, mais non saillante sur le contour. Il est évident que la valve droite, simplement munie de deux dents, s'écarte complètement de celle de Tapes et ressemble plutôt à celle de Lucinopsis ; mais :l ne faut pas étayer une clas- sification sur un seul critérium, on doit s’aider de l’ensemble des caractères, et, comme aucun des autres critériums ne peut concorder, la proposition de M. Jukes Browne n’est pas soutenable : Veneritapes est un Tapes à branche 3a atrophiée. Fig. 43, — Charnière de Veneritapes Bervillei Desh. LuT, 48° Genre : MARCIA H. et À. Adams, 1857. 1904. Zconographie, t I, pl. IX et X. C'est à ce Genre qu'ont été rapportées, d’après Dall (1902. Syn. Vener.) la totalité des Venus du Bassin de Paris, avec les subdivisions Venerella, Mercimonia, Textivenus. Depuis cette époque, la question a été reprise de divers côtés : d’abord par M. Jukes Browne, dans les Pro:, of Mal. Soc. (Londres, 1909-1911), puis dans le premier volume de la Conchol. néog. de l’Aquit., par MM. Cossmann et Peyrot (p. 318). C'est en m'inspirant de ces données nouvelles que je divise définitivement — ainsi qu'il suit — les espèces du Bassin de Paris qui ns sont pas encore de véri- tables MARCIA s. str, Tout d’abord, je reproduis ici la charnière de la valve LEEX, droite du génotype Marcia pinguis Chemn. : 1 et 3b sont 22 £ étroitement bifides; 3a est petite, mince et courte; sur l’autre valve, 2a est à peine rainurée, 2b largement bifide; Fig. 41. — Charnic : tra ë .Charnière de R {£utes les cardinales rayonnent régulièrement, le sinus valve droite de Marcia pin- 5 É ; se guis Chemn, Viv. ovale et horizontal s'avance jusqu’au milieu de la valve. 54 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, Si nous passons à la section Mercimonia Dall (1902), dont le génotype est Venus Bernayi Cossm., nous trouvons une charnière beaucoup plus puissante que celle de Marcia s. str. : 1 très épaisse, 3b très largement bifide, 2a et 2b non bifides, cette dernière entaillée en bas; le bord lunulaire est excavé, le sinus est trigone et plus ou moins court. Il est dom- DL mage que M. Dall ait dé- > = = JS . A , : LT 5, L signé ce génotype d’après Fi b , ai une simple figure repré- sentant une espèce rare Fig. 45. — Charnière . . . , , 2 de Mercimonia cytheræformis Desh. cuis. quon na pas retrouvée, au lieu de prendre comme génotype Venus cytheræformis Desh. qui est une espèce commune et bien définie, dont je fais reproduire ci-contre la charnière complète, à titre documentaire, Les espèces 48-7 à 48-15 (voir pl. IX, Zconogr., t. 1) appartiennent à cette Section; elles ont, en général, un galbe ovale et allongé qui ressemble à celui de Meretriæ, et le sinus également; mais la charnière est bien distincte. Il faut en séparer les espèces 48-16, 48-17, 48-18 et 48-23 (cette dernière omise sur la légende de la planche X de l’Iconographie). pour lesquelles j'ai créé, en 1910 (Conch. néog. Aquit., t. I, p. 319) la Section SIMILIVENUS dont le génatype est Venus solida Desh., du Bartonien, et qui e:t représenté jusque dans l’Aquitanien (Similivenus avitensis Cos:m.). « Taille petite, forme ovaie-oblongue, à crochets très inclinés en avant; lunule lancéolée, limitée à l'extérieur par une faible strie ; -corselet comprimé, très étroit, limité à l'extérieur par un angle émoussé et séparé de la nymphe par une profonde rainure; plateau cardinal un peu épais, bien échancré en arrière, sur son contour inférieur : £ * 1 largement trigone, faiblement bilobée; G à RER 3a mince, confondue avec le bord lunu- PRN PR laire et parallèle à la face antérieure de 1 dont elle est très rapprochée; 3b étroite et longue, un peu bifide ; 2a très mince et oblique; 2h plus épaisee, bifide; 4b étroite et longue contre la nymphe qui est presque deux fois plus allongée; sinus médiocrement long, ovale-1scendant, sub- tronqué à son extrémité. » Fig. 46. — Charnière de Similivenus avitensis Cossm. AQUIT. Cette Section s’écarte de Marcia par son sinus plus ascendant et plus court, par. ses crochets presque terminaux, par sa charnière plus inclinée et plus concentrée ; elle diffère éminemment de Mercimonia non seulement par sa forme plus trigone, par son bord lunulaire peu excavé, mais encore par les détails de sa charnière, comme on s’en rendra compte par la comparaison des figures et des diagnoses. A la Section TEXTIVENUS appartiennent toujours les trois seules espèces 48-20, 48-21, 48-22, ca- ractérisées par leur surface guillochée et PTE EST ANEES &G É Li» à, ‘a - Fig, 47. — Charnière de Textivenus teæta Lamk. Lur. dents beaucoup plus divergentes que celles de Mercimonia, se rapprochant beaucoup plus de celles de Similivenus, sauf que par leur charnière à À 4 Sd ie LC D EN * variable à cause des tendances cavi- ANNALES, XLIX (1913). 55 36 est bien plus largement bilobée; en outre, le corselet est plus large, limité par un angle plus net, le bord lunulaire est plus excavé; enfin, le sinus est particuliè- rement court, non ascendant. Nous y ajoutons ci-après une espèce du Cotentin, qui se retrouve dans le Bassin de Paris. ’ En se qui concerne les cinq premières espèces 48, plus 48-19 (Venus quadrata Desh ), elles appartiennent à un groupe que j'ai déjà autrefois séparé de Venerupis sous le nom Venerella et dont le génotype est V. hermonvillensis Desh.; on pourrait presque l'ériger en Genre distinct, à cause de l'écart qui existe entre 1 et 5b, entre 2a et 2b, et de l'échancrure caractéristique du contour inférieur du plateau cardinal dans ces deux intervalles; en outre, « ne Er le sinus est remarquablement large et LÀ LES profond ; la forme des valves est un peu NE UK f5*; à + : LE € Fig. 48. — Charnière de Venerella coles de l’animal ; enfin, la surface des : ; hermonvillensis Desh. LuT. valves est ordinairement striée par des accroissements fibreux. Je laisse provisoirement Venerella dans le Genre Marcia sous le n° 48 ; mais il y aurait de sérieuses raisons pour l'en séparer définitivement. Il ne reste plus qu’à classer une dernière espèce ( Veaus obliqua Lamk. 48-6) qui est surtout caractérisée par sa forme plus arrondie que toutes les autres, et par l'absence presque complète de sinus palléal, ce qui a toujours frappé les observateurs antérieurs : on la trouvera ci-après sous le n° 48bis. 48-6. — Marcia (Textivenus) complanata [Defr.] PLUIN: BART, 1828. Venus complanata Defr., Dict. Sc. nat., t. LVIT, p. 290. 1903... — — Bigot, Cat. coll. Defr., p. 266. 1903. — _— Cossm. et Piss., Évc. Cot., t. II, p.57, pl. XL.,fig. 13-16. Taille moyenne; forme ovale-arrondie, déprimée, inéquilatérale; côté antérieur assez court, arrondi, mais plus atténué que le côté postérieur ; contour palléal largement arqué, raccordé dans le pro- longement des contours latéraux ; crochets petits, peu proéminents, très prosogyres, situés au tiers antérieur du diamètre transversal ; bord lunulaire presque rectiligne et déclive, bord supéro-postérieur très arqué en arrière du erochet. Lunule lisse, assez grande, ovale, limitée par une strie; corselet très étroit, allongé, extérieurement caréné; surface externe peu bombée, ornée de sillons divariqués, sur- tout vers les bords où ils se croisent en zig-zag; ils séparent de fines costules aplaties, Charnière assez épaisse, très échancrée sur son con- tour inférieur, au-dessus de la cavité umbonale : 4 épaisse, oblique en virgule; 3a plus courte que 1, presque parallèle et bien isolée du bord ; 3b très écartée, largement bifide, incurvée et médiocrement allongée; 24 mince et perpendiculaire sous le crochet; 2b très 56 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. épaisse et très inégalement bifide ; 4b mince et contiguë à la nymphe qui est deux fois plus longue, séparée du corselet par une assez large rainure ligamentaire, Impressions musculaires grandes et ovales ; sinus ascendant, aigu, étroit et très allongé; impression palléale non parallèle au bord lisse, plus écartée en avant. ; Drm. Diamètre antéro-postérieur : 17.5 mill.; diamètre umbono-palléal 15.5 mill.; épaisseur d’une valve : 4 mill. R. D. Il m’est impossible de séparer les quatre valves bartoniennes, recueillies à Vendrest par M. Giraux, de l'espèce abondante à Fresville (Cotentin) : elles ont la même forme, la même charnière et la même ornementation. Cette espèce est provi- soirement classée dans la Section Textivenus à cause de son ornementation et de sa charnière presque semblables ; mais il importe de faire remarquer que son sinus est plus ascendant, plus long, plus aigu; que ses impressions musculaires sont plus grandes et situées plus bas; que son galbe est plus comprimé. Loc. Vendrest, plésiotypes (PI. IV), coll. Giraux. 48 Genre : CYPRIMERIA Conrad, 1864. Forme orbiculaire, assez élevée, à crochets cordiformes, prosogyres, situés très en avant; lunule grande, ovale, limitée par une faible strie; corselet allongé, comprimé, limité par un angle obsolète; surface lisse. Charnière assez épaisse, limitée en dessous par un contour Fig. 49. — Charnière de Cyprimeria peu sinueux : À épaisse el COTE TEReAUTe saillante sous le crochet; 3a extra-mince et divergente; 3b très écartée et étroitement bifide ; 2a mince et presque parallèle au bord lunulaire, 2b extrêmement large et aplatie, obtusément bilobée; 4b étroitement incurvée contre la nymphe, qui est peu large, assez allongée en courbe et aplatie. Impressions musculaires symétriques, situées assez haut; impression palléale écartée du bord lisse et aboutissant — sans aucune sinuosité — aux impressions des adducteurs. G.-T. : Venus obliqua Lamk. Comme on le voit par la diagnose qui précède, il n’y a pas que l’absence de sinus pour caractériser ce Genre : la disposition de la charnière offre aussi des critériums très sûrs pour le distinguer de Marcia, surtout l'épaisseur et l’aplatissement de 2b, l'étroitesse de 3b, etc. C’est donc avec raison que M. Jukes Browne (7. c., p. 165) a placé cette espèce — dont je lui ai envoyé des valves — dans le Genre Cyprimeria Conrad, forme crétacique qui se trouve ainsi prolongée jusque dans l’ Éocène. ANNALES, XLIX (1913). 57 49° Genre : ATOPODONTA Cossm., 1886. Je me borne à donner ici une nouvelle définition des éléments de la charnière : isolée, triédrique, séparée — par une fossette curviligne et continue — de 5a, Fig. 50. — Charnière d’Atopodonta conformis Desh. Lur. qui forme une crête en demi-cercle autour de cette fossette pour se rattacher à 3b, maïs avec une saillie terminale en biais vis-à-vis de l; 3b très écartée, épaisse, obtusément et inégalement bilobée; 2a réduite à un mince crochet antérieur se reliant au lobe antérieur de 2h, qui est extrêmement épaisse et dont le lobe postérieur s'étale presque horizontalement ; 4b étroite et arquée le long de la nymphe, qui est aplatie et à peine plus allongée; dentelon AIT très petit et peu saillant, tout près de 2a ; une fossette imperceptible lui correspond sur la valve droite, Si Atopodonta se relie à Cyprimeria par l'absence complète de sinus, il s’en écarte absolument par sa charnière et par la présence du dentelon AIT; il n'y a de similitude entre ces deux groupes que par l'épaisseur de 2b; mais 1, 2a et 3a sont tout à fait différents, surtout 1 qui ne se relie pas au crochet, disposition qui n’existe chez aucun Chione, Genre où l’on trouve souvent le dentelon AIT. D'ailleurs, par sa surface lisse, Atopodonta aurait plutôt de l'analogie avec Mercenaria s. str. 50° Genre : MERETRIX Lamk., 1799. Quoiqu'il n’y ait pas de véritable Meretriz s. str. dans le Bassin de Paris, je crois utile de reproduire ici la charnière de M. petechialis Lamk., espèce très voisine du Fig. 51. — Charnière de Meretrix petechialis Lamk. Viv. génotype Venus meretrix, afin que l’on puisse apprécier les différences avec les charnières des groupes ci-après; on notera, d'autre part, que le sinus de Meretrix s. str. se réduit à une courte échancrure arquée et moins proéminente que l’impres- sion du muscle postérieur. Le premier Sous-Genre — démembré de Meretrix et représenté dans l'Éocène des environs de Paris — est CaLcisra Poli, dont le génotype est Venus chione L.; sa charnière s’écarte de celle de Meretriæ s. str., parce que 1 est plus rapprochée de 3a; elles sont presque parallèles au lieu de diverger largement; en outre, 3b est 58 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. plus courte, 2a et 2b sont beaucoup plus inégales, 4b est plus petite ; la nymphe est plus longue, moins large et dépourvue de guillochages; enfin, le sinus est beaucoup plus long, pointu à son extrémité qni s’avance presque jusqu’à la moitié de la longueur des valves; il est souvent obliquement tronqué sur son contour supérieur. Fig. 52. — Charnière de Callista chione Lin. Viv. La forme de la coquille est souvent très allongée, ce qui correspond au groupe Macrocallista Meek ; mais elle se raccourcit graduellement pour devenir plus ovale comme M. chione, et c'est à ce groupe typique de Callista que j'ai précisément donné, en 1886, le nom Chionella, qui tombe complètement en synomynie avec lui. Comme, d'autre part, il n’y a réellement pas lieu de séparer Macrocaliista, dont la charnière est identique, on rapportera à ce Sous-Genre les espèces : 50-1 à 50-5, 50-18 à 50-20, 50 39 à 50-41. Ces trois dernières classées à tort dans le Sous-Genre Tivelina. Le Sous Genre PirariA Dall (1900), qui remplace Caryatis in Cosem. (1886), #07 Rœmer, se distingue de Callista non seulement par sa forme globuleuse, par son sinus subtrigone et ascendant, mais surtont par sa charnière : 1 épaisse, séparée de 3 par une fente très étroite, tandis que 36, obtusément bifide, s’écarte très oblique- ment en arrière; 2a très mince et perpendiculaire; 2b épaisse et faiblement bifide; 4b horizontale, mince et contiguë à la nymphe qui est deux fois plus longue, Fig. 53. — Charnière de Pitaria tumens Gmelin, Vrv. aplatie, séparée du corselet par une profonde rainure adjacente à un gradin angu- leux; AIT pyramidale et très saillante; AI et AIII peu développées de part et d'autre de la fossette, qui reçoit AIT. A l’appui de cette diagnose, je fais reproduire le croquis de la charnière de Venus tumens Gmelin, génotype de Pitaria, dont le nom est la lat nisation de Pitar Rœmer (1857). . M. Jukes Browne (1908) (Cret. and Eoc. « Veneridæ », p. 155) en sépare CaL- PITARIA, dont le génotype serait l’espèce éocénique Cyth. sulcataria Desh. Mais je ne trouve réellement aucuné différence avec Putaria tumens, et cette Section me parait complètement superflue; on continuera donc à classer dans le Sous-Genre Pitaria les espèces 50-6 à 50-16, tandis que 50-17 appartient plutôt au groupe que j'avais d'abord confondu avec Meretrix (sensu stricto), et que j'ai désigné sur. la planche XI du tome I de l’Zconographie sous le nom Callocardia A. Adams, d’après M. Dall (1902, Synopsis Vereridæ). Éd rréte celine LA . r » . > 7 f s - È LL. beta Rant hs hé à mat "hs mars nés Léo. » 7 7) AT ni ANNALES, XLIX (1913). 39 Or, dans le travail précité, M. Jukes Browne a encore rectifié cette dénomination, en faisant remarquer que Cith. nitidula Lamk et les espèces qui suivent dans mon Cata'ogue jusqu'à 50-25 inclus, doivent plutôt se rapporter au Genre APHRODINA Conrad (1868), qui a pour génotype Meretrix tippana Conrad. Ici, la charnière diflère sensiblement de celles que je viens de définir plus haut : 1 triédrique, non parallèle de 54, qui diverge très près du bord lunulaire ; 3h est très rapprochée, Fig. 54. — Charnière d’Aphrodina nitidula Lamk. Lur. très large et profondément bilobée ; AI et AIIT sont très inégales ; 2a et 2b forment deux talons orthogonaux, non bifides ; 4b est étroite et assez courte, tandis que la nympbhe est deux fois plus longue. Sinus étroit, assez long, trigone et ascendant. Les valves ne portent pas la dépression anale et caractéristique de Pitaria ; même, le carselet se réduit à une dépression obsolète. Il reste à examiner les espèces 50-26 à 50-38 que j'ai He dans le Sous- . Genre TivELINA, à cause de leur charnière étroite et de leur sinus tiès court, ainsi que pour leur forme trigone, amincie en arrière. La charnière est ainsi définie : 1 et 3a minces, à peu près symé- triques ; 3b peu épaisse, non b fide, séparée par une pro- fonde rainure de la nymphe, qui est proéminente et relati- vement courte; 2a mince, perpendiculaire sous le cro- chet; 2b un peu plus épaisse et plus triédrique, non bifide et divergente ; 46 étroite et horizontale, atteignant à peine les deux cinquièmes de la longueur de la nymphe sur laquelle elle fait une forte saillie ; AIT formée d’une crête triangulaire très élevée, logée sur la valve droite dans une fossette comprise entre deux longues lamelles AI et AIT presque égales, A ces éléments, M. Jukes Browne m'a signalé (in litt.) qu’il y aurait lieu d’ajouter une saillie semblable à une lamelle postérieure en arrière de la nymphe sur la valve gauche : comme l'existence de PII chez Tivelina aurait pour conséquence d’exclure ce groupe du Genre Meretrix et de le rejeter peut-être dans une autre Famille, j'ai examiné très attentivement toutes les valves nombreuses des diverses espèces de Tivelina des Bassins de Paris, de Nantes et du Vicentin, de sorte que j'ai pu me convaincre : 1° que ce n’est pas une lamelle latérale, mais un simple gonflement de l'extrémité de la nymphe; 2 qu'il y a un gonflement semblable, et non pas une fossette, sur la valve droite, vis-à-vis et à l’opposé; 3° qne ce sont plutôt les espèces un peu gibbeuses en arrière du crochet, telles que T. tellinaria, T. gibbosula, T. humerosa, qui possèdent cette surélévation de l'extrémité de la nymphe, tandis que les espèces nettement triangulaires, à nymphe plus réduite n’ont pas ce gonfle- ment, Ou tellement peu saillant qu'il disparaît par la fossilisation. J'en conclus que Fait Fig. 55. — Charnière de Tivelina tellinaria Lamk. zur. 60 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. ce n’st pas un caractère genérique, ni même sectionnel, mais purement spécifique comme la forme des valves, et qu’il faut conserver Tivelina comme Sous-Genre de Meretrix, peut-être plus près d'Amiantis que de Callista, comme me l’a suggéré M. Jukes Browne dans sa correspondance ; en résumé, il ne faut donc pas classer Tivelina tellinaria tout à fait à part, dans une autre Famille, comme cela devrait être s'il y avait réellement des lamelles latérales postérieures, ni surtout subdiviser Tivelina en deux groupes. Quant aux dernières espèces du Genre Meretrix (50-39 à 50-41), ovales et plus ou moins sillonnée:, j'ai déjà expliqué ci-dessus qu’elles doivent être ratta- chées au Sous-Genre Callista à cause de leur charnière et de leur sinus; en parti- culier, ce dernier n’a aucun rapport avec la forme courte et large du sinus de Tivelina; au contraire, l’ornementation rappelle complètement celle de M. sube- rycinoides qui est un Callista allongé, comme M. suberycina actuelle et comme M. erycinoides du Bassin de Bordeaux. 51° Genre: SUNETTA Link , 1807. La commissure des valves étant crénelée chez les véritables Sunelta, dont le géno- type est Donax scripta Linné, M. Jukes Browne (Z. c., p. 164) a séparé nos cinq espèces parisiennes dans un nouveau Sous-Genre MEROENA, dont le génotype est Cyth. trigonula Desh. : ce sont des espèces plus au moins trigones, tantôt lisses, tantôt sillonnées, caractérisées par une excavation du corselet beaucoup moindre que chez Sunetta s. str. En outre, il y a des différences dans les charnières, ainsi qu'on peut s’en rendre compte par la comparaison des figures que je fais reproduire ci-dessous (fig. 56, Sunelta scripta; fig. 57, Meroena trigonula). Voici d’ailleurs la définition de la charnière de Meroena : 1 un peu épaisse, parfois obtusément bifide ; Fio, 56. —- Charnière de Sunetta scripta L. Viv. D PAS ARS ; £ AT << A AT RUN Ye 2 Fig. 57. — Charnière de Meroena trigonula Desh. Barr. 3a mince et parallèle à la face antérieure de 1; 3b peu épaisse, peu écartée, pro- fondément bifide; nymphe large, peu proéminente, très courte ; 2a mince et presque perpendiculaire sous le crochet; 2h épaisse et oblique à 45°; 4b adjacente à la nymphe et presque aussi longue qu'elle; AIT longue et un peu écartée, logée sur la valve droite dans une large rainure entre AI et ATII très inégales, la première beau- coup plus épaisse et plus longue que la seconde. Le sinus large, court et ascendant ressemble à celui de Pitaria. Sur le bord postérieur de la valve droite, il existe une ANNALES, XLIX (1913). 61 rainure peu allongée, dans laquelle s’'emboîte le bord de la valve opposée, et qu’il ne faut pas — ici non plus — confondre avec une lamelle latérale. 52° Genre : DOSINIOPSIS Canad., 1864. Sans apporter aucune modification à ce qui a été dit précédemment au sujet de ce Genre, je me borne à en définir la charnière : 1 et 3a très rapprochées, presque égales et parallèles per- pendiculairement sous le crochet; 3b formée de deux crêtes très inégales, séparées par une profonde dépression; nymphes fine- ment crénelées sur leur arête antérieure ; 2a mince, perpendiculaire ; 2b épaisse et oblique à 45°; 4b mince, moitié plus courte que la nymphe; AIT longue et étroite, encadrée par AI et AIIT qui sont très inégales; PII très écartée au delà de la nympbhe, logée entre PI et PIII sur la valve opposée, PIIT confondue avec le bord (1). Sinus grand, ascendant, arrondi à son extrémité, ce qui le distingue de Dosinia dont le sinus est pointu. LS M [Æ FA 23 AD: Fig. 58. — Charnière de Dosiniopsis orbicularis Edw. THAN. 53° Genre : CIRCE Schum., 1817. Des quatre espèces du Bassin de Paris, rapportées à ce Genre, les trois premières appartiennent au Sous-Genre GoucpiA C. B. Adams (1847), qui se distingue de Circe s. str. par sa surface non ornée de > D plis divariqués, par sa dent 1 plus mince, LISSTE par ses lamelles latérales antérieures plus hp 2 = 36 ' £ s an Fa af An Ai hi fortes, Je fais reproduire ici la charnière Pied ET Chaaore de Gouldia minima Montg. ( Venus) et l'on Oo: LA] Le . de Gouldia minima Monty. Viv. verra qu’elle s’écarte bien peu de celle de notre Circe pusilla Desh.; 2a et 2b sont peut-être un peu plus divergentes chez ce dernier, très minces d'ailleurs ; la nymphe est courte et étroite; l’impression palléale est entière; la lunule est grande, très obtusément limitée par une strie, et elle forme le prolongement du bombement de la surface dorsale; quant au corselet, il est tout à fait indistinct. En ce qui concerne C. goudallioides Cossm., qui a une forme inéquilatérale — le côté antérieur plus long — ce qui est tout à fait exceptionnel chez les Vezeridæ où ce côté est ordinairement le plus court, M. Jukes Browne (Loc. cit., p. 162) a émis l'opinion que cette coquille pourrait être rapportée au Sous-Genre CIRCENITA Jouss. dont le génotype est Cyth. arabica Lamk. Je n'ai pas les éléments pour contrôler cette détermination générique ; il s'agit d’ailleurs d’une espèce rarissime, et dans ces conditions, il faut attendre un supplément de renseignements avant de décider dans (1) Ces lamel'es unt été omises sur la figure 58. 69 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. dé quel groupe elle doit être placée; je la laisse provisoirement sous le nom Circe à cause de l'absence de sinus. Ë 53-1. — Girce vetula Desh. PISIN BART. 1904. Iconographie, t. I, pl. XI. Nous n'avons pu faire figurer dans l’Zconographie que la valve gauche type de cette rarissime espèce, et encore seulement du côté de la face interne, cet échantillon étant malheureusement collé par le dos sur le carton de la collection Deshayes, à l'Ecole des Mines. Une valve droite un peu plus grande ayant été recueillie dans le gisement de Ven- drest par M. Giraux, je crois donc utile de la faire figurer ici et de compléter à cette occasion les indications précédemment publiées à ce sujet : L C'est une coquille ovale, subtrapézoïdale à cause de la troncature anale, tandis que l'extrémité antérieure est plus courte, plus atté- nuée et régulièrement arrondie; le crochet peu proéminent est situé à peu près au tiers de la longueur des valves, du côté antérieur ; les deux parties du bord supérieur sont presque rectilignes et déclives de part et d'autre du crochet où elles se rejoignent sous un angle de 420°. Lunule creuse, lisse, lancéolée, limitée par uxe strie pro- fonde; corselet peu distinct, subanguleux; surface peu bombée, ornée de nombreux sillons concentriques qui séparent des costules peu proéminentes, effacées sur le crochet, Charnière très fortement échancrée sur son contour inférieur ; 1 trigone, épaisse, perpendicu- laire sous le crochet; 3a mince et courte, confondue avec le bord lunulaire, 3b étroite, allongée, très oblique, séparée de la nymphe à peine plus longue par une large rainure ; AT très saillante, séparée de AIIT par une large fossette; impressions musculaires égales, situées assez haut à l'intérieur, surtout celie du musele postérieur ; ligne palléale non sinueuse, écartée du bord lisse. Dim. Diamètre antéro-postérieur, 15 mill.; diamètre umbono-palléal, 12.5 mil. Loc. Vendrest, unique (P1. IV), coll. Giraux. 54° Genre : CLEMENTIA Gray, 1840. D'accord avec M. Jukes Browne (7. c., p. 167), notre espèce parisienne appartient bien à ce Genre sensu stricto, non seulement par la minceur du test, mais aussi par sa charmière qui diffère un peu de celle du Sous-Genre FLAvENTIA Jukes Browne (G.-T. : Venus ovatis Sow., du Créracé) dont le plateau cardinal est beaucoup plus élevé, mais allongé, surtout rétréei contre 34 par l’excavation du bord lunu- laire. ' PCR RENE PRE AE TT NES ES ER À, Fr : = des tek: ii à nine. à. PET ou 7 Us 7 À Et" arSË ARC ENS ANNALES, XLIX (1913). 63 55° Genre : DOLLFUSIA Cossm., 1886. D'après M. Jukes Browne (loc. cit., t. 1, p. 161), ce Genre bien constitué — quoique d’après une seule valve droite — se rapproche beaucoup plus de Tivela, par sa forme trigone et sa charnière, que de Dosinia auquel je l’avais primitive- ment comparé; 3b est très profondément bifide sur toute sa longueur, ce qui a fait croire à Fischer (1887. Man. Conch., p. 1079) qu'il y a deux cardinales postérieures à la charnière. Le sinus ressemble complètement à celui de Tivelina, il est à peine plus preéminent que l'impression de l’adducteur postérieur. M. Jukes Browne com- pare même D. crassa à Tivelina sphenarium, quoique ce dernier soit beaucoup plus transversalement trigone. 56° Genre : PSATHURA Desh., 1868. , Malgré l'absence de sinus, M. Jukes Browne (7. c., p. 168) rapproche Psathura fragilis de Clementia à cause de la similitude des charnières. Or, en examinant de nouveau mes deux valves opposées de cette rare espèce, je constate et j’sffirme que — malgré l'existence des mêmes éléments — | la charnière de notre espèce est bien différente a ge de celle de Clementia Deshayesi, par exemple. NS, RE Elle se réduit à un plateau cardinal extrême- 4 2, 23 31% LL ment étroit : 1 et 3a sont presque perpendi- Fig. 60. — Charnière de Psathura culaires sous le crochet et l’écart entre | et fragilis Desh. LuT. 3b est bien moindre qu’entre les deux bran- ches de 3b; sans l'examen de la valve opposée, qui ne comporte que 2a, ?2b et 4b, on croirait que la valve droite a quatre cardinales équidistantes ou à peu près; ce qui caractérise encore davantage cette charnière, c’est la brièveté de la nymphe et son peu d'épaisseur ; enfin, il n'y a aucune apparence de lamelles latérales ni de sinus. C’est donc un Genre bien à part à la limite des Veneridæ, 87° Genre : CYRENA Lamk., 1817. La charnière du type « cyrénoïde » par excellence comporte : 1, 3a, 3b, AÏ, AIT, PI, PIIL; 2a, 26, 4b, AIT, PII; une nymphe large et aplatie. J'ai précédem * ment indiqué que, pour distinguer la Section CorgicuLa de Cyrena s. str., il fallait surtout s’en rapporter à la longueur des lamelles latérales et principalement aux crénelures qu’elles portent dans la Section Corbicula, critérium qu'il n'est pas toujours facile de vérifier sur des coquilles saumâtres souvent corrodées : en réalité, il y a d’autres critériums distinctifs : outre que les lamelles latérales sont plus courtes chez Cyrena s. str., AIT et PII sont beaucoup plus épaisses, de sorte que les fos- settes dans lesquelles elles pénètrent sont bien plus larges; 1, 3b, 24, 2b sont assez minces et bifides, tandis qu’elles sont beaucoup plus épaisses, surtout 20, et non bilobées chez Corbicula; au contraire, 3a est plus épaisse et plus saillante sur le 64 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. plateau cardinal de Cyrena, tandis que chez Corbicula, elle se réduit à une petite crête attenant au bord. Fig. 61. — Charnière de Cyrena compressa Desh. LUT. Pour faire ressortir ces différences, je donne ci-dessous les croquis de ces deux types de charnières, pour des espèces parisiennes. Fig. 62. — Charnière de Corbicula Gravesi Desh. cuis. La répartition des espèces a d’ailleurs été un peu modifiée dans l’Iconographie (t. 1, pl. XIV) : 57-10 (Cyrena lunulata Desh.) a été supprimée, car ce n’était qu'un échantillon de Meretrix obliqua; 57-11 à 57-26 et 57-30, 57-31, ont été maintenues dans la Section Corbicula dont elles ont exactement la charnière, avec une forme plus ou moins élevée; mais les espèces transverses et oblongues 57-27 à 57-29, ont été groupées dans la Section TErriNocycLas Dall (1903. Syn. Cyrenidæ), qui a précisément pour génotype Cyrena tellinella Desh.; outre leur forme oblongue et amincie en arrière, les valves de cette Section se distinguent surtout par l’inégale longueur de leurs lamelles latérales, AT, AIT et AIIL étant € : D presque moitié plus courtes que PTS, AL Le les postérieures; les crénelures PU RAI 27 S1-BOÛE y persistent néanmoins; d’autre PI : Fig. 63. — Charnière de Tellinocyclas part, 8b est très large, tellement bilobée qu'elle paraît formée de deux branches distinctes jusqu’à leur sommet près du crochet ; 4b est beaucoup plus épaisse et plus saillante que 2a et 2b ; la nymphe est très courte et peu distincte du bord; enfin, l’impression palléale fait un crochet, presque un sinus en se raccordant au milieu du muscle postérieur; les deux impressions musculaires sont d’ailleurs situées très haut, presque cachées sous les bords supérieurs des valves, à l'extrémité des lamelles latérales. La sépara- tion de Tellinocyclas semble donc tout à fait justifiée. Par sa forme générale et par le crochet sinueux de son impression palléale, la Section LoxoPTYCHoDON Sandb. (1871), qui comprend seulement 57-32 et les variétés reproduites sur la planche XIV de l’Zconographie (t. I), se rapproche beau- coup de Tellinocyclas; mais on peut l’en distinguer par sa charnière, particulière- ment sur la valve gauche où ?a, 2b et surtout 4b ont une obliquité bien plus tellinella Desh. SPARN. CE CR = ox PE. é-n DL RE de | à tt cd LÉ, £ TT À nd dé dde ANNALES, XLIX (1913). 65 grande, les deux dernières étroites et rainurées; sur la valve droite, 1 est plus épaisse, mais 3b est moins large et moins bilobée; TR. LASER enfin, la nymphe est en Pl! ? All ADR Te pe, creux contre le bord dor- Fig. 64. — Charnière de Loxoptychodon sal; quant aux iamelles Arnouldi Michaud, SPARN. ‘latérales, elles sont iné- gales comme celles de Tellinocyclas, obliquement crénelées, et elles se terminent juste au-dessus des impressions musculaires. Il y a lieu de noter encore que les crochets sont particulièrement petits et déprimés, à peine saillants au-dessus du contour, et que l’ornementation concentrique est exceptionnelle chez une coquille de Cyrenideæ. Quant au Sous-Genre Isopoma Desh., qui comprend les espèces 57-33 à 57-36, Fig. 65. — Charnière d’Zsodoma triangularis (1) Dufour. zur. ll et dont le génotype est I. cyrenoides Desh., changé en C. Loustauæ Mayer, pour cause de double emploi de nom spécifique, les différences de la charnière sont assez grandes : à l'exception de 3a et 4b, toutes les cardinales sont bifides, et l’ensemble est très peu convergent parce que chacune d'elles est peu épaisse ; les lamelles laté- rales sont très saillantes, triangulaires, non crénelées; PIII deux fois plus courte que PI; d’autre part, les nymphes sont larges et aplaties, très nettement séparées des cardinales, même de 4b; enfin, les impressions musculaires sont basses, subqua- drangulaires, et l'impression palléale présente une petite encoche pointue avant de se relier au muscle adducteur postérieur. De toutes ces constatations il résulte pour moi qu’Isodoma est un Sous-Genre de Cyrena et non pas seulement une Section. Sous-Genre Donacopsis Sandb., 1871. Très distinct des subdivisions précédentes, non seulement par sa forme AN trigone, à côté postérieur plus G LÀ LA LÉ ES à 31 SN pri court et plus déclive que l’au- fl AI NS tre extrémité, ainsi que par Pi Fig. 66. — Charnière de Donacopsis son galbe aplati et ses cro- acutangularis Desh. THAN. chets sans saillie, mais sur- tout par sa charnière étroite, à contour inférieur trapézoïdal, dans laquelle il n’y à que 1 bifide, et encore très faiblement ; les lamelles latérales sont allongées et crénelées comme chez Corbicula, moins inégales que celles de Tellinocyclas et de Loxoptychodon, beaucoup moins proéminentes que celles d’/sodoma ; mais PIIT est aussi écourtée que chez ce dernier ; (:) Espèce du Bois-Gouët, à peine distinct du génotype Z. Loustauæ ; charnière identique. Ann, Soc, Zool. et Malac, Belg., t. XLIX. 5 66 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. les nymphes sont très aplaties et peu distinctes ; enfin l'impression palléale — comme chez Donax — n'est pas parallèle au bord, elle s’en écarte beaucoup plus en avant, et en arrière elle fait un léger sinus avant de se raccorder avec l'impression du muscle postérieur. 57-12. — Cyrena (Corbicula) Gravesi Desh. SPARN. OUIS. Ag. LOC. L'espèce existe aussi dans le Sparnacien de Pourcy, d’après une belle valve de la collection Cloez. 57-20. — Cyrena (Corbicula) deperdita Desh. ’ -BART. AJ. LOC. À signaler une valve gauche, du gisement bartonien d’Armentières (coll. Bonnet), mesurant 26 millimètres sur son diamètre bucco-anal; à part une forme un peu plus subquadrangulaire, due à l’état gérontique de ce spécimen, il ne pré- sente aucune différence spécifique avec les échantillons — si répandus au Guépelle — de Cyrena deperdita Desh. 57-30. — Cyrena (Corbicula) difficilis Desh. THAN. Ogs. Le spécimen figuré (pl. XIV, Iconographie, t. 1) n’est qu’un individu népio- nique de C. veneriformis Desh., espèce beaucoup plus arrondie : C. difficilis est toujours anguleuse sur son contour anal et ses dents cardinales sont plus resserrées. De nouvelles figures, photographiées d’après des spécimens typiques des deux valves, ont été publiées dans le supplément de l’{conographie (pl. LXIT). 57-31. — Cyrena (Corbicula) angustidens Desh. THAN. Ogs. Des deux valves publiées dans l’Zconographie (pl. XIV, t. I) celle de gauche seule représente bien-la forme typique de C. angustidens; celle de droite est plutôt C. difficilis, qu'on distingue facilement à cause de sa forme moins transverse et de sa charnière plus épaisse, surtout par son contour anal anguleux. De nouvelles figures, photographiées d'après des spécimens typiques des deux valves, ont été publiées dans le supplément de l’Iconographie (pl. LXID). 58° Genre : PLESIASTARTE Fischer, 1887. LA Outre les crénelures palléales et le sinus qui est nettement formé, quoique très court et plus large que profond, la char- + ZE nière de ce Genre se distingue de celle des LISA 8 KP autres Cyrenidæ par l’atrophie presque + FIN complète de 3a qui se réduit à une imper- Fig. 67. — Charnière de Plesiastarte Ceptible lamelle dans le prolongement de crenulata Desh. THan. AIT; PI et PIIT sont un peu plus longues que AT et AIT; les nymphes se réduisent ici à une petite excavation aplatie, à un niveau peu supérieur au plancher cardinal ; tandis que 2a et 2b non bifides divergent en avant, 4b est à peine saïllante contre la nymphe, et aussi longue qu’elle. ANNALES, XLIX (1913). 67 60-1. — Sphærium Boissyi (Desh.). PI. I. THAN. Figuré de nouveau sur la planche LXITI de l’Iconographie (suppl., t. Il) et sur la Planche I de cet Appendice, pour remplacer les figures défectueuses du tome I. 62° Genre : LIBITINA Schum, 1817. (— Trapesium Mégerle, #on Humpbhrey). \ Les espèces parisiennes rapportées à ce Genre sont caractérisées, outre leur forme oblongue et leur sinus réduit à une très courte inflexion de la ligne palléale, P1 Fig. 68. — Charnière de Libitina parisiensis Desh. LuT. par leur charnière étroite et longue : 1 très proéminente, faiblement bifide et peu épaisse, perpendiculairement dressée sous le crochet; 3a atrophiée ou plutôt complè- tement confondue avec le bord; 3b très longuement bilobée en deux minces gradins successifs ; PI à peine visible à l'extrémité de ce nymphe longue et aplatie; 24 mince, séparée du bord par une excavation curviligne qui reçoit le bord opposé, ainsi qu’on peut s’en assurer sur les échantillons valvés ; 2b triédrique, très profondément et inégalement bifide, le lobe antérieur plus petit; 4 mince, nettement séparée de la nymphe par une profonde rainure ; PII peu proéminente et cependant très nette. 63° Genre : CORALLIOPHAGA Blainv., 1824. L'interprétation que j'ai donnée de la charnière (1886, Cat. üll., I, p. 146) n’est conforme aux résultats des re- G cherches ontogéniques de Félix Bernard qui a démontré qu'il Pl PS n'y à pas de véritables dents At 4 cardinales, mais seulement des lamelles latérales antérieures, AI, AÏIII, AIT, AIV, juxtaposés comme des cardinales, plus ou moins épaisses, parfois atrophiées, par suite des habitudes cavicoles de l’animal; PII est à peine visible, tandis que PI est plus saillante, et que, vis-à-vis d'elle, le bord fait une élévation qui simule parfois une seconde lamelle PIII. Fig. 69. — Charnière de DATA À grignonensis Desh. zur. 64 Genre : MODIOLARCA Gray, 1840. Les deux espèces du Bassin de Paris que j'ai classées — non sans hésitation — dans ce Genre, sont extrêmement rares et leur test est extraordinairement mince ; l'interprétation de la charnière est donc encore problématique ; il semble toutefois qu’elle se rattache à celle de Coralliophaga, quoique l'animal ne paraisse pas avoir 68 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. été cavicole : AI, AIII sur la valve droite, AIT seulement sur la valve gauche; PI et PII peu visibles, même douteuses. Quant à l'impression palléale, il a été impossible de la distinguer. Dans ces conditions, cette attribution générique reste très incertaine. 65° Genre : ANISODONTA Desh., 1858 (non 1863). Depuis la publication du tome I de l’Zconographie où j'ai rattaché, conformément aux indications de l’Appendice Il, Anisodonta comme Sous-Genre de Basterotia, j'ai fait dans la Conchologie néogénique de l'Aquitaine (t. I, pp. 134et 139) une nouvelle revision des formes miocéniques de Basterotia et j'en ai conclu qu'il est définitive- . ment nécessaire de distinguer génériquement ces deux groupes : en conséquence, Anisodonta comprend les espèces parisiennes 65-1 à 65-5, tandis que les espèces 65-6 à 65-14 restent dans le Genre Basterotia, Section Fulcrella. On trouvera, dans l’énoncé suivant des charnières, les motifs de cette décision. RQ Anisodonta est ainsi défini : « bord cardinal peu épais, dents 2 Poe et 3 médiocrement saillantes; nymphe courte, peu épaisse, retroussée comme un cuilleron, de sorte qu’on pourrait la con- MARR NS fondre avec une seconde dent, mais il n’y a pas de fossette cor- ? respondante du côté opposé; impression de l’adducteur anté- Fig. 70. — Char rieur allongée et souvent bordée d’une petite arête interne; nière d'AnSOdON En bression du muscle postérieur arrondie et plus écartée; ligne complanata Desh. 3 Us æ HAN palléale dessinant un léger crochet avant de rejoindre l'impres- sion musculaire postérieure. » On peut encore ajouter que le test mince est généralement rugueux ou granuleux, et que la forme inéquilatérale est obliquement tronquée en arrière. 65° Genre : BASTEROTIA Mayer, 1859. Section FuccreLLa Cossm., 1886. L ! Les éléments de la charnière de Fulcrella sont les mêmes que chez Anisodonta; mais, comme il n'y a ni sinus palléal, ni arête d . à TA ee] interne, et que la nymphe, au lieu d’être retrous- = D ; . De 2 ES sée_et saillante, est très peu visible, allongée AE SOS RQ É 3 Fig. T1. — Charnière de Fulcrella paradoæa Desh. cuis. presque sur l’arête du bord dorsal, j'ai rattaché Fulcrella au Genre Basterotia qui est bien dis- tinct d'Anisodonta. Le génotype est Poromya paradoæa Desh., des sables de Cuise. 66° Genre : MIOCARDIA H. et A. Adams, 1851. Conformément aux indications fournies dans l’Appendice III (p. 14), les espèces primitivement désignées sous le nom Anisocardia se distinguent de ce groupe ANNALES, XLIX (1913). 69 mésozoïque par leur charnière dépourvue de dents cardinales, leur emplacement étant occupé par les lamelles latérales AI, AITT, AIT, AIV qui se superposent en + Fig. 7 2, — Charnière de Miocardia carinata Desh. LuT. courbe comme chez Zsocardia; PI et PII sont assez écartées; les nymphes sont épaisses et allongées; pas de sinus; surface externe carénée en arrière des cro- chets. 66-9. — Miocardia laciniosa Staadt. Fig. (!). THAN. Taille très petite; forme convexe, transverse, trapézoïde, très inéquilatérale ; côté antérieur court, terminé en bec arrondi; côté postérieur presque égal aux deux tiers de longueur totale, transver- salement tronqué ; bord cardinal très déclive en avant, presque hori- zontal en arrière, rectiligne de part et, d’autre du crochet qui est petit, obtus, à peine proéminent; bord palléal convexe, se raccor- dant presque à angle droit avec la troncature postérieure. Surface obtusément plissée par des stries d’accroissements irrégulières, por- tant un angle caréné qui sépare l'aire anale: celle-ci est triangulaire, lisse, partagée en deux par un filet presque médian. Charnière comportant sur la valve droite une lamelle PI extrêmement mince, séparée par une fossette longue et étroite de la nymphe qui est allongée, limitée par une carène aiguë; à la suite de cette dent, il existe une petite fossette très oblique, fortement inclinée vers l’inté- rieur de la valve; les dents cardinales sont brisées sur l'unique échantillon connu. Dim. Diam, antéro-postérieur, 3 4/, mill.; diam. umbono-palléal, 2 1/2 mill. _R. D. Bien que nous ne connaissions qu'une seule valve incomplète de cette espèce, nous n'avons pas hésité à la décrire : sa forme générale et la disposition de son aire anale partagée en deux la distinguent à première vue de toutes ses congé- nères, et en particulier d'A. subquadrata, du même niveau. * Loc. Jonchery-sur-Vesle, unique, coll. Staadt. (1) Le cliché de cette espèce n'ayant pu être prêt à temps pour figurer sur les planches, on le trouvera à la fin de ce volume. 70 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 67° Genre : ISOCARDIA Lamk., 1799. Sous-Genre : CYTHEROCARDIA Sacco, 1900. Comme l'indique la figure 73 ci-dessous, dans laquelle je crois utile de reproduire la charnière typique d’Isocardia (1), le Sous-Genre Cytherocardia — auquel doit être rapportée Isocardia cecænica de Rainc — diffère d’Zsocardia non seulement par Fig. 13. — Charnière d'Isocardia cor Lin. Proc. sa forme plus ovale et par ses crochets moins cordiformes, moins enroulés, mais aussi par ses lamelles AT et AIT plus alongées, AIII plus mince; enfin PII est beau- coup moins développée ; toute cette charnière est plus étroite, moins puissañte que celle d'I. cor. Enfin, l’impression du muscle antérieur est beaucoup moins profonde. Le génotype de Cytherocardia est I. cytheroides Mayer. 68° Genre : CYPRINA Lamk., 1812. Nos espèces du Bassin de Paris sont génériquement identiques aux formes du Miocène et des mers actuelles : on s’en convaincra d’après la figure 74 dans laquelle Fig. 74. — Charnière de Cyprina islandica Lin. Pzroc. (1) Pour ce qui concerne la préférence à accorder définitivement à la dénomina- ANNALES, XLIX (1913). 71 j'ai fait reproduire la charnière du génotype Venus islandica Linné. AI et AIT sont nettement crénelées ; PI et PIT sont très saillantes et écartées, PTIT est peu visible; les nymphes sont larges et proéminentes sur le bord. Les impressions musculaires sont bien gravées, ovales, et il n’y a pas de tissus palléal, J'ai indiqué (Conch. néog. Aquit., t. I, p. 457) dans tous leurs développements les raisons pour lesquelles il n’est pas admissible de supprimer la dénomination lamarckienne Cyprina et de la remplacer soit par Arctica Schum. (1817), soit par Cyclas Lamk. (1807); Cyprina ne fait pas double emploi avec Cyprinus L., puisque ce dernier est le poisson Cyprin, tandis que la première est la déesse Cyprine. Je regrette d’être perpétuellement contraint de défendre notre vieille nomenclature qu'on s’ingénie — au delà des mers — à torturer sous prétexte d'appliquer au pied de la lettre les règles de priorité : les Congrès zoologiques n’ont jamais préco- nisé ces taquineries rétrospectives ! 69° Genre : CARDIUM Linné, 1758. Il n’y a par de vrais Cardium dans le Bassin de Paris. La première de nos espèces parisiennes, Cardium Bazini Desh., n’est pas un Cardium s, str., mais un RiNGicarpiuM Fischer (1887). Section qu’on distingue non seulement par le bâillement postérieur des valves, qui est parfois très peu ouvert, Fig. 15. — Charnière de Cardium aculeatum Lin. Viv. mais encore par quelques détails de la charnière, ainsi qu’on en jugera par les repro- ductions ci-dessus des charnières des génotypes. Chez Ringicardium, en effet, 3b et 3a sont reliées en biais par une cloison, une sorte de col moins élevé que leurs cimes entre les deux fossettes inégalement profondes de 2 et 45; d’autre part, AIIT et PIII sont à peine plus courtes que AI et PI; enfin AII et PII sont moins entail- lées sur leur face infé- rieure, pour la réception de AI et de PI. C'est également à cette Section qu'il a lieu de rapporter 69-31 décrite ci-après, à cause de son bâillement et de sa charnière. Fig. 76. — Charnière de Ringicardium hians Br. Proc. tion Zsocardia plutôt que Glossus Poli, voir les motifs donnés à la page 461 du premier volume de Conchol. néog. de l'Aquitaine. 72 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. La Section Tracnycarpium Mürch (1853) — qui comprend les espèces 69-2 à 69-11 et 69-29 ci après décrites — est caractérisée par son galbe presque symétrique, par ses valves closes, et surtout par sa charnière : 3a est extrê- mement pointue et saillante, tandis que 3b forme une très petite proémi- nence latérale au delà du col qui la relie à 3a ; 2 forme un cône élevé sous le crochet, tandis que 4 s’aligne étroi- tement sur le bord de la nymphe qui est plate et proéminente au-dessus du bord ; AI et AIIT sont presque égales ; PIII est peu visible en face de l'énorme saillie de PI, AIT forme une crête très élevée, tandis que PII est peu saillante contre une fossette destinée à loger PI Fig. 77. — Charnière de Trachycardium et que la fossette de PIIT est indistincte. gigas Deîfr. Lur. Les impressions musculaires sont pro- 4 fondément gravées; l'impression pal- léale s’infléchit en arrière pour aboutir à la partie antérieure du muscle postérieur, mais sans la moindre sinuosité. Ces caractères sont plus accentués chez les formes ancestrales de l’Eocène que chez les formes néogéniques ou actuelles qui ne se distinguent plus guère des véri- tables Cardium ; peut-être est-ce un acheminement vers un cas de convergence ? Section PLAGrocaRDIuM Cossm. (1886), de 69-12 à 69-20, plus 69-30 ci-après décrite; séparée d’abord à cause de la forme oblique et de l'orne- mentation des valves, cette Section est encore plus distincte lorsqu'on compare les charnières; 3b est presque super- pig. 78. — Charnière de Plagiocardium posée à 3a et le col qui les réunit est granulosum Lamk. BART. très échancré, presque au, niveau du plateau cardinal; c'est la disposition que M. Dall désigne sous le nom Cyclodonte, mais il ne faudrait pas l'ériger en critérium générique des Cardium, car la position relative de 3a et de 3b varie beaucoup selon les Sections; AIT reste beaucoup plus petite que AT, mais PIII égale PI en longueur, quoique beaucoup plus mince ; 2 et 4b sont presque isocèles ; les nymphes sont longues, peu aplaties; enfin AIT et PII sont très inéquidistantes. Section Loxocarprum Cossm. (1886), de 69-21 à 69-28 ; quoique cette Section se compose de coquilles qui ont de l’analogie, par leur forme, avec Tra- chycardium, on les en distingue non seuiement par l'ornementation Fig. 79. — Charnière de Loxocardium des côtes et par la dépression anale obliquum Lamk. LUT, qui se répereute à l’intérieur des ANNALES, XLIX (1913). 73 valves, mais encore par quelques détails de la charnière qui n’est presque plus cyclo- donte et dont le plateau cardinal se rétrécit beaucoup, tandis que les lamelles latérales restent relativement puissantes, équidistantes, celles de la valve droite presque égales deux à deux. Nous n'avons — dans le Bassin de Paris — ni la Section Parvicardium Monteros. 1884, dont la charuière est peu cyclodonte et dont la lamelle PII devient très obso- lète ; ni le Sous-Genre Tropidocardium Rœmer (1868), forme subauriculée et bâil- lante, dont les lamelles latérales sont symétriques ; ni le Sous-Genre Lœvicardium Swainson (1840), auquel j'ai à tort rapporté les Discors parisiens, sur les planches XVIII et XIX du tome I de l’Zconographie; ni le Sous-Genre Cerastoderma Poli (1791), à charnière tout à fait hétérodonte, 3a et 3b n'étant plus superposées, mais seulement juxtaposées, ce qui réduit beaucoup — ainsi que je l'ai expliqué ci-dessus — la valeur du terme cyclodonte, la valve gauche ayant au contraire encore les dents 2, 4 superposées en biais. . û Dans toutes ces subdivisions, les éléments constitutifs de la charnière typique de Cardium restent en présence et ils ne varient que dans leurs positions et leurs dimen- sions : c’est pour ce motif que je n’y vois que des Sous-Genres ou Sections. 69-29, — Cardium (Zrachycardium) Moloti Staadt. PL. I. SPARN. 1913. Zconographie, t. I, pl. LXIIT. Test épais; taille au-dessous de la moyenne; forme convexe, oblique, inéquilatérale, subtriangulaire, côté antérieur petit, arrondi, rapidement atténué, côté postérieur très haut, très dilaté, se raccor- dant par une large courbe avec le bord palléal qui est arqué. Cro- chet gonflé, prosogyre, un peu incliné-du côté antérieur. Lunule et corselet peu distincts. Surface dorsale ornée d’environ vingt-huit côtes tripartites, chargées de granulations arrondies et saillantes; ces côtes sont séparées par des intervalles profonds, encadrés de deux sillons. Impressions musculaires petites, situées très haut, bien gravées dans le test; impression palléale assez éloignée du bord qui est crénelé par le prolongement des côtes. Dim. Diamètre antéro-postérieur, 8 mill.; diamètre umbono-palléal, 7 1/2 mill. R. D. Il n’y a que C. subporulosum, d'Orb. à qui l’on puisse comparer notre nou- velle espèce, mais la coquille du Cuisien, outre qu’elle atteint une taille bien supé- rieure, s’en distingue par sa forme beaucoup plus haute, plus ovale, moins inéquila- térale, sa charnière moins épaisse, son ornementation différente, composée de côtes plus nombreuses, formant des lamelles rayonnantes bien plus saillantes et plus fine- ment granuleuses. Loc. Pourcy ; unique (valve droite), coll. Molot. 69-30. — Cardium (P/agiocardium) veslense Staadt. PI. I. THAN. 1913. Zconographie, t. I, pl. LXIIL. Test mince; taille très petite; forme plus ou moins convexe, 14 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. ovale, oblique, inéquilatérale; côté antérieur arrondi, déclive, bien plus court que le postérieur qui est gonflé et très convexe en arrière du crochet; bord palléal peu arqué, se raccordant par une large courbe avec le bord buccal, formant un angle obtus à sa jonction avec le bord anal. Crochet petit, pointu, fortement incliné du côté antérieur. Lunule extrêmement étroite, limitée par une strie; corse- let très court, peu distinct, adjacent à un petit rebord auriculé du bord supérieur. Surface dorsale passablement convexe, ornée d’envi- ron trente-six côtes aplaties, séparées par des intervalles linéaires et chargées de fines granulations squamuleuses. Charnière très mince, comportant sur la valve droite une petite dent cardinale bifide et pointue qu'un petit méplat du bord marginal sépare d’une mâchoire antérieure très courte; la mâchoire postérieure est plus allongée et plus éloignée du crochet. La charnière de la valve gauche ne pré- sente qu'une petite dent cardinale eflilée et, à peu de distance de celle-ci, une dent latérale antérieure mince et peu longue. Impres- sions musculaires assez haut placées, petites, surtout l’antérieure qui est plus arrondie et mieux gravée que la postérieure. Impression pal- léale indistinte, bord crénelé. Dim. Diamètre antéro-postérieur, 6 mill.; diamètre umbono-palléal, 6 mil]. R. D. Il n’est pas possible de confondre cette coquille avec des jeunes spécimens d'espèces déjà connues : outre qu’on n’en trouve jamais d'échantillons d'une taille supérieure à celle des exemplaires figurés, C. Bazini, hybridum et trifidum ont une forme bien moins oblique, le crochet placé au milieu, la surface ornée de côtes lamelleuses très saillantes : ils appartiennent à un autre groupe. C. veslense est très voisin de C. fugax Cossm. et ne s’en distingue que par sa forme un peu plus bombée, plus inéquilatérale, ses crochets plus inclinés, son ornementation composée de côtes moins nombreuses, plus aplaties, munies de fines squamulations et séparées par des intervalles plus étroits. C. Levesquei d'Orb., du Cuisien, est plus convexe, pourvu d'une charnière plus mince, à sommet moins latéral; son ornementation se compose de côtes plus nombreuses, plus convexes, avec de petites granulations plus espacées que chez notre nouvelle espèce qui est une mutation ancestrale bien distincte de celle du Cuisien. Loc. Jonchery-sur-Vesle ; assez commune; type (PI. I), coll. Staadt. 69-31. — Cardium (Ringicardium) subfragile d’Orb. PI.IV. cuis. 1843. Cardium fragile Mellev., Mém. sables inf., p.36, pl. III, fig. 1-2 (no7 Br.). 1850. — subfragile d'Orb., Prod., t. II, p. 324, n° 419. 1858. — hybridum Desh., An. s. vert. B. de Paris, t. I, p. 554. R. D. Très rarement intacte dans les sables de Cuise, cette grande coquille a été ANNALES, XLIX (1913). 75 réunie à tort par Deshayes à C. Aybridum dont le type — bien défini dans son premier ouvrage— provient de Bracheux, à un niveau bien inférieur à celui de l’espèce décrite par Melleville. D'Orbigny — avec son sens très pratique des mutations stratigra- phiques — s’est borné à corriger l'erreur de nomenclature commise par Melleville. Or, une belle valve de 80 millimètres de hauteur sur 75 millimètres de largeur et de 33 millimètres d'épaisseur, provenant de Cuise-la-Motte (coll. Ninck), me permet aujourd’hui de séparer définitivement l'espèce cuisienne de celle de Bracheux que j'ai fait figurer sur la planche XVII de l'Iconographie (coll. Cossmann). C. subfragile est beaucoup plus convexe et plus oblique que C. hybridum; son bord antérieur est plus étroit, tandis que son extrémité anale est hautement tronquée avec un contour un peu sinueux, qui correspond à un véritable bâillement des valves : il a quarante-six côtes rayonnantes au lieu de cinquante-cinq chez l'espèce thanétienne ! Ces côtes s'arrêtent en-deçà d’un large espace lisse et semi-lunaire qui représente la lunule; le corselet est étroit et aussi court que la nymphe saillante et large; 1 et 3a sont « cyclodontes », c’est-à-dire que 3a est située plus haut et reliée à 1 par un col étroit ; les lamelles latérales, surtout AI et AIIT, sont très puissantes, peu inégales et séparées par de profondes fossettes destinées à loger AIT, PII. Les crénelures de la commissure des valves sont très inégales, serrées en avant, larges et écartées en arrière. Loc. Cuise, plésiotype (pl. IV), coll. Ninck; fragment, coll. Cossmann; Aisy; fide Deshayes. 70e Genre : PAPYRIDEA Swainson, 14840. Ce n’est pas seulement par sa forme transversalement se allongée et très inéquilatérale que ce Genre se distingue F Ë LS & de Cardium, c'est surtout par l’atrophie presque complète de 3a et de 4b qui se réduisent à de faibles proéminences, ee | D June contre le bord lunulaire, l’autre contre la nymphe ; A GE Le les lamelles latérales antérieures sont dans le voisinage Fig. 80. — Charnière de Pa- immédiat des cardinales, tandis que les postérieures sont Hé LME AR nr très écartées, PI et PIII aussi longues l’une que l’autre; AI et AIII sont au contraire très inégales; les nymphes sont longues et étroites, le corselet est bordé par une arête crénelée. 71° Genre : DISCORS Desh., 1858. Ainsi que je l'ai exposé (Conchol. néog. Aquit., t.T, p. 524), c’est la dénomination Discors qui doit avoir la préférence sur Lyrocardium et sur Divaricardium. L'établissement d'un Genre distinct de Lœvicardium se justifie non seulement par la présence de lamelles obliques sur la région anale, mais surtout par les cri- tériums de la charnière ; en effet, comme on peut s’en rendre compte par le croquis ci-contre (fig. 81), 3a et 3b sont beaucoup plus cyclodontes, tandis que Lœævi- Fig. 81. Charnière de Discors subdis- f F rs cors d'Orb. cuis: cardium est presque hétérodonte; mais ce qui diffé- 16 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. rencie principalement le Genre Discors de tous les autres Cardium déjà énumérés ci-dessus, outre sa surface lisse et son test mince, c'est l’échancrure subumbonale du bord supérieur qui se retrousse en avant du crochet, dans l'alignement du col reliant 3a à 3b : il en résulte que la lunule se tronve resserrée dans un pli creux qu’on n’observe jamais chez Cardium. J’estime que ce critérium générique à une réelle valeur. Les impressions musculaires sont très profondément gravées, eu égard à la faible épaisseur du test; la ligne palléale est bien marquée et peu écartée du bord qui est finement crénelé. Le génotype est l'espèce cuisienne C. subdiscors d'Orb., tandis que Card. discrepans qui a une double série de sillons divariqués, en avant et en arrière, représente le Groupe Divaricardium Dollf. Dautz., avec un test épais et une charnière puissante, AIT et PII munies de poches pour loger Al et PI. 1-3. — Discors mirabilis Staadt. PILE LUT. Test un peu épais. Taille assez petite; forme peu convexe, sub- quadrangulaire, inéquilatérale; côté antérieur un peu arrondi, plus court que le côté postérieur, qui est oblique et à peine arqué; bord palléal peu convexe, raccordé par des arcs très inégaux avec les contours latéraux ; crochet gonflé, prosogyre, situé presque au Liers de la largeur de la valve, du côté antérieur. Surface dorsale irrégu- lièrement convexe, ornée de rides arquées qui cessent sur la région buccale et sur toute l'étendue de la dépression anale. | Charnière assez épaisse; dents cardinales saillantes et pointues (3a, 3b presque réunies sous le crochet); lamelles latérales doubles sur la valve droite (AI et AIT courtes; PI et PIIL très allongées). Impressions musculaires inégales; impression palléale très voisine du bord, qui est lisse. Dim. Diamètre : 9 mill. R. D. Cette singulière coquille ne ressemble à aucun Cardiuwm connu; nous la classons dans le Genre Discors, à cause des rides non concentriques qui ornent sa surface dorsale; mais elle s’en écarte par la persistance de ses rides jusque vers la limite de la région anale; en outre, l'inégalité des lamelles latérales antérieures et postérieures semblerait indiquer qu’il s’agit là d’un Sous-Genre bien distinct, peut- être même d’un Genre nouveau, Toutefois, nous nous abstenons, quant à présent, de proposer la séparation générique de ce fossile, parce que nous n’en connaissons qu'une valve droite : la connaissance de la valve opposée serait — en tout cas — indispen- sable pour caractériser une subdivision nouvelle d’une manière plus complète. Loc. Chamery, unique (PI. I), coll. Molot. Lutécien. 7% Genre : NEMOCARDIUM Meek, 1876. Outre le dimorphisme de l’ornementation dorsale, dont la région anale est ornée de côtes rayonnantes et épineuses, tandis que le reste est lisse, Memocardium | 4 | t-ri-fait 2.7, art ANNALES, XLIX (1913). 77 ressemble à Papyridea par l’atrophie à Peru à PS D partielle de 3a et 4b, à Discors par le FRS 1 LÉ. retroussement du bord subumbonal, Pl qi NS # UE Pi en avant du crochet : c’est donc un Genre bien distinct des précédents; AI et AIT ont presque la même longueur, mais PIIT est beaucoup moins développé que ne l'indique — par erreur de dessin -. le croquis ci-contre. Fig. 82, — Charnière de Nemoeardium fraterculus Desh. Lur, 13° Genre : GONIOCARDIUM Vass. in Fisch., 1887. LA La charnière de Goniocardium s’écarte encore plus de celle de Cardium que la forme gibbeuse des valves : G 2 3b est extrêmement saillante A = D et tout à fait séparée de 3a, ser pas À , = Re qui forme une protubérance PIf + AU? ARRECE a bilobée, immédiatement si1- } N tuée sous le crochet, sur le bord supérieur retroussé et finement échancré; AI se compose d’une crête transversale au-dessous de 3a et séparée d’elle par la fossette destinée à loger AÏT; au bout de la nymphe, qui est longue et plate, on trouve PI et PIII très écartées, presque égales; sur la valve opposée, 2 très épaisse forme un bouton presque contigu à AIT; 4b se compose d’une faible saillie horizontale sur le bord, à l’origine de la nymphe, et au bout de celle-ci, PII médiocrement saillante porte sur sa face interne l’encoche destinée à PI; seule, l'impression du muscle anté- rieur est profondément gravée. Fig, 83. — Charnière de Goniocardium rachitis Desh. BART. 74° Genre : LITHOCARDIUM Desh., 1858. Si l’on ne considérait que la forme triangulaire des valves, on trouverait déjà une transition dans le Genre précédent, quoiqu'il ne soit pas caréné comme Litho- cardium ; mais la charnière est ici tout à fait particulière, hétérodonte, non cyclo- donte, avec des cardinales plutôt lamelleuses à la place des véritables crocs qui caractérisent la plupart des Cardium : 3b oblique, presque horizontale; 34 minuscule sur le crochet, contre le bord qui n’est ni échancré, ni retroussé; AT presque contiguë à 34, mais un peu en avant, forme / F1 une courte crête au-dessus de la cavité umbonale; PI et PIIT forment deux longues arêtes à l'extrémité p C2 pui de la nymphe, qui est aplatie et obtusément limitée; 2 longue, étroite, oblique à 45°; 4b peu saillante, épaisse, encore plus longue; AIT réduite à un petit bouton près de 2; PII très écartée au bout de la nymphe, un peu allongée, avec une encoche sur sa face inférieure, pour recevoir PI, PERS FANS 3 PI Fig. 84. — Charnière de Zitho- cardium aviculare Lamk. LUT. 18 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. L’impression du muscle antérieur est en saillie sur une sorte de gradin intermé- diaire entre la cavité umbonale et le niveau du plateau cardinal; l'impression de l’adducteur postérieur est grande, mais superficielle et peu visible. Le corselet, aplati et lisse, occupe toute la longueur de l'aile anale; il est extérieurement bordé par une carène armée de tubulures épineuses, presque aussi saillantes que celles qui hérissent la carène dorsale. | La Section ByssocarDiuM, déjà séparée de Lithocardium dans le premier volume de ce Catalogue, n’en diffère exclusivement que par l’ouverture bâillante, à parois crénelées, que présente le côté antérieur des valves, pour le passage du byssus; Les nymphes sont aussi plus épaisses, et il semble, en outre, que les lamelles antérieures AI et AIT sont en voie de s’atrophier. 76e Genre : CHAMA Brug., 1789. Les espèces dites 1 D JDE = «normales » sont celles a AE NIRRE EN dont la valve libre # :_\ (ou a) est la droite, celles dites « inverses » sont celles dont la valve fixée (ou B) est la droite; les crochets étant constamment prosogyres et le ligament étant invariablement du côté postérieur, 1l est toujours facile d'orienter les valves comme gauches ou droites et, par conséquent, d’après la position de la surface d’adhérence, de conclure si l'espèce est normale ou inverse. La charnière est, en résumé, désignée ainsi qu’il suit : Fig. 85, — Charnière de Chama gryphoides Linn. Viv. (normale). Normales. Mmverses. Valve librec. 0 3432 PI" P0%25METE Valve fixée 5. . 2, 4b 1 (qqfois PI) Fig. 86. — Charnière de Chama RS aquitanica Ben. AquiT. (inverse). Les quinze espèces cataloguées dans l’Eocène . du Bassin de Paris sont normales, sans aucune exception; il semble d’ailleurs que l’inversion est un critérium récent, mais on ne pourra l’affirmer que lorsqu'on aura étudié — à ce point de vue — les espèces de la Craie. 76-8. — C. cosulcata Pezant, nom. mut. LUT. 1911. Cog. foss. Parnes, p 108. ‘OBs. Pezant a fait observer avec raison que C. $ulcata Desh. est homonyme de l'espèce Cardita sulcata Sol. [Chama] et que par conséquent Deshayes ne pouvait appliquer cette dénomination préemployée. NeUT L ANNALES, XLIX (1913). 19 77e Genre : SPORTELLA Desh., 1858. La charnière presque rectiligne de Sportella s. str. est ainsi conçue : l'et 2 bien développées, 3a parfois atro- phiée, 4b,courte et épaisse, G LE È— Cr D contiguë au sommet de la nymphe qui est longue, plate, tout à fait obsolète chez certaines espéces. Il n’y a pas de sinus, ce qui distingue les espèces de ce Genre de certaines Psammobiidæ; aucune trace de fossette chondrophore, même quand la nymphe est peu visible, ce qui ne permet pas de les confondre avec des Scintilla ou Spantorinus. La Section ANGusricaRDO Cossm. (1887) a une charnière très voisine de celle de Sportella s. str.; toutefois, le plateau cardinal est beaucoup plus étroit et la nymphe est plus courte. Dans ces conditions, il ne m’a pas paru nécessaire de publier ici un croquis spécial de la charnière de S. roturdata qui est le génotype de cette Section. La répartition des espèces entre les deux groupes est d'ailleurs celle indiquée dans le Catalogue illustré (II) et reproduite sur la planche XXII de PJconogra- m phie(t. I). Fig, 87. — Charnière de Sportella dubia Desh. Lur. _ .18 Genre : CORBIS Cuvier, 1817. Voici les notations à appliquer à l’épaisse charnière des espèces de ce Genre : 34, 3b non iso-- cèles; 2a très épaisse et trapéziforme, perpendicu- laire sous le crochet; 4b assez épaisse, obliquement allongée, séparée par une petite rainure de la nymphe Fig. 88. — Charnière qui est plate et lancéolée ; de Corbis subpectunculus d'Orb. LuT. AI et AII très rapprochées des cardinales ; PI et PII beaucoup plus écartées, bien au delà de la nymphe; AI et PII ont leur face inférieure creusée d’une profonde fossette pour recevoir Al et PI; toutes ces lamelles latérales se rédui- sent à des boutons ou crêtes très courtes, mais très proéminentes, moins cependant que les cardinales. Impressions musculaires profon- dément gravées, inégales, l’antérieure plus grande et plus allongée ; cicatrice supramusculaire ou impression pédieuse bien marquée sur chaque valve, sous le rebord et vis-à-vis de PI et de PIT. 80 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 19° Genre : PARVICORBIS Cossm., 18992. (— Bernayia Cossm. non Jouss.). LAB. Forme inéquilatérale, le côté antérieur étant le plus + 21 ai long; ornementation de Corbis ou surface presque Fig, 88.— Char- Jisse; charnière presque linéaire; 3b perpendicu- nière de Parvi- corbistuinop- aire sous le crochet; 34 atrophiée ou peu visible; RSR TS 9 fortement bilobée; 4b confondue avec la nymphe; lamelles latérales courtes et peu saillantes ; impressions internes peu distinctes, pas de sinus. 80° Genre : DIPLODONTA Brown, 1851. Le rejet de la dénomination Mysia Leach est motivé — non pas, comme on l’a écrit, parce que l’antériorité est contestable — mais parce que l'on peut confondre Mysia avec Mysea, qui avait été préemployé pour un Genre d'Arachnide. Charnière prolongée en avant par une rainure marginale : 3« G Par : À D simple et mince, 3b bifide et ee LAN Z FA LS LN oblique, 2 largement bifide, 4b mince et oblique; ligament ex- terne, submarginal, supporté par une nymphe plus ou moins proéminente qui ne fait aucune saillie sur le bord dorsal. Impressions musculaires inégales, l’antérieure toujours plus allongée ; ligne palléale dédoublée, composée d’une zone brillante. Les espèces 80-1 à 80 16 appartiennent à Diplodonta s. str. Sous-Genre FELANIELLA Dall (1901), s'appliquant aux espèces 80-177 à 80-27; forme moins bombée, plus subqua- FE D drangulaire ou subtrigone vers le cro- 3 3% chet; le ligament est semi-interne et semi externe, la nymphe séparan Fig. 90. — Charnière de Diplodonta rotundata Mont. Puoc. io. — Charnière de Poe ni Cossm. et Peyr. Burp. deux aires lhgamentaires dont l’exté- rieure est isolée du corselet par une rainure, tandis que l’aire intérieure s'étend sur le plateau cardinal et se joint à l’autre au bout de la nymphe ; en outre, la rainure antéro-dorsale est beaucoup plus marquée par le reploiement du bord lunulaire, de sorte que l’aspect du prolonge- ment du plateau cardinal — vers le côté buccal — est très différent. Génotype : Felania usta Gould, Viv. 80-9 — Diplodonta depulsa Pezant 70m. mut. LUT. 1911. Cog. foss. Parnes (non Lucina renulata Lamk.). Ops. L'erreur de détermination, commise par Deshayes, est ici bien évidente, Lamarck ayant spécialement insisté sur l'absence complète de dents à la charnière de Lucina renulala qui n'est autre que L. sphæricula Desh. D RE TI LOT NE AT ES DES SR DOTE dant né ÉCRAN, à nt 4 y è Ë he CE PE PAZ: TU € s Po! 1% LÉ” on eg 4 DLL) Es Le A0 RS ANNALES, XLIX (1913). 81 81 Genre : MILTHA H. et A. Adams, 1858. Charnière parfois édentée, toujours dépourvue de lamelles laté- rales ; nymphe longue supportant une large aire ligamentaire. Génotype : Lucina Childreni Gray. Viv. Ce Genre est à séparer complètement de Phacoides à cause de l'absence de lamelles latérales ; mais il se compose lui-même de nom- breux Sous-Genres ou Sections qui diffèrent beaucoup comme on va le voir et qui sont surtout représentés par des fossiles. : Tout d'abord Miltha s. str. est caractérisé par la forme irrégulière, gibbeuse de ses valves presque lisses; il n’y a pas de corselet; charnière : 3a, 3b, 2, 4b; nymphe courte ; digitation musculaire large et courte. PseupouiLTHA Fischer (1887), Sous-Genre Shen les Sue 82-1 à 82-6 de mon Catalogue, et ne par l’absence complète des cardinales atro- phiées, surtout par l'existence d’une interruption ou coupure échancrée (ë, fig. 92) sur le bord dorsal des deux valves, limitant le corselet qui s'étend de à au crochet ; celui-ci est à peine proéminent, ce qui est surprenant pour la grande taille qu'atteignent habituellement les valves, La surface interne porte des oscules irréguliers où des lignes rayonnantes; la digitation antérieure — qui prolonge l’adducteur — est très longue et étroite, elle s’étend jusqu’à l’aplomb du crochet, le long de la ligne palléale; celle-ci forme une zone frangée, à quelque distance du bord lisse. Génotype : Lucina gigantea Desh. Éoc. Il est bien certain que Pseudomiltha ressemble à Megaxinus Brugn., Section de Miltha à charnière édentée et p à digitation musculaire allongée (fig.93); mais elle s’en écarte abso- lument par son bord dorsal coupé Fig. 93. — Charnière à l'extrémité du corselet, par sa de Megaæinus ellipticus Borson, Puoc. digitation plus parallèle au bord, tandis que chez Megaxinus, cette digitation forme la corde rectiligne de l’arc palléal; en outre, Megaxinus a la lunule plus creuse (il n’y en a pas pour ainsi dire chez Pseudomiltha) et la surface interne montre une cicatrice obsolète, mais constante, qui traverse en biais de la nymphe à l'adducteur digité. Eomiraa Cossm. (1910. Conchol. néog. Aquit., t.T, p.650) — qui comprend seu- lement les trois espèces 81°is-7, 8 et 9 (ancien 82) — diffère surtout de Pseudo- miliha par sa charnière : 3a incui vée, assez mince ; 3b bifide jusqu au sommet, on croirait qu’elle se compose de deux dents des mais il n'y a qu’une large fossette sur la valve opposée; 2 trigone et assez épaisse, 4b très mince et oblique contre l'aire ligamentaire qui est scalène au-dessus de l’étroite arête constituant la Fig. 92. — Charnière de Pseudomiltha gigantea Desh. LUüT. Ann. Soc, Zool. et Malacol. Belg., t, XLIX. 6 82 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. nymphe; il existe une lunule profonde et bien limitée surtout sur la valve droite ; du côté opposé, le bord dorsal est interrompu à l’extrémité du corselet, mais moins abrupt que chez Pseudomiltha ; d'autre part, la digitation musculaire, très allongée, Fig. 94. — Charnière d'Eomiltha Cuvieri Bayan, zur. est plus écartée de la ligne palléale ; enfin, il existe une cicatrice, souvent obsolète, qui relie la nymphe aux deux tiers de la digitation. Malgré ses dents cardinales, Eomiltha se rapproche plus de Pseudomiltha que de Miltha, à cause de son bord interrompu et de sa longue digitation, écartée comme celle de Megaxinus et reliée à la nymphe — comme chez ce dernier — par une cica- trice en biais. En présence de ces caractères mixtes, £omiltha constitue un autre Sous-Genre de Miltha, au même titre que Pseudomiltha. GissoLuciNa Cossm. (1904). Valves irrégulières et gibbeuses, comme celles de Miltha et Megaxinus, mais le plateau cardinal est beaucoup plus rétréci et il ne porte pas de véritables dents cardi- nales : chez les individus qui ne sont pas cariés et déformés, comme cela arrive souvent, on aperçoit vaguement des traces de 2 et de 5b, mais cela ne peut réellement être désigné comme de vraies dents cardinales ; la nymphe est étroite et longue, et le ligament s'insère dans une rainure sous l’arête du corselet qui n’est pas iimité par une interruption du bord à son extrémité anale; enfin, la digitation est très courte et n'atteint pas la moitié de la distance entre la verticale du crochet et l'extrémité du contour buccal. La lunule est lancéolée, plus ou moins profonde; sur la surface dorsale, il y a invariablement des dépressions rayonnantes, souvent cariées, qui doublent à distance la lunule et le corselet. G.-T. : Lucina callosa Lamk. Lur. D'ap:ès ce qui précède, on voit que Gibbolucina se rapproche plus de Yiltha s. str. que de Pseudomiltha, surtout à cause de sa digitation & G très courte et de ses crochets saillants. J'avais d’abord rap- | porté à cette Section 82-10 (Lucina Menardi Desh.) ; mais, PR après vérification de la digitation qui est longue et du bord 2 + Le D Gorsal qui est interrompu, je crois que c’est un Pseudomiltha Fig. 95. — Charnière de plus gonflé que les autres; il en est de même de 82-11 ar ni % (Lucina consobrina Desh.) qui a la même forme orbiculaire et qui n’en est peut-être qu'une variété moins tronquée en arrière ; il ne reste alors dans la Section Gibbosula que 81is-18, 14 et 15, attendu que 82. 12 (L. cœloprocta C.) se retrouvera ci-après auprès de Lucinoma (L. sa&o- rum). Gibbolucina est encore représenté dans l’Aquitanien et il se subdivise ensuite entre Megaxinus édenté et Miltha denté. REPRISE NERO ! À de au Le Ent Du dc 2 da de dd nd nd US du dé ke LA D. en à vide 1 is valtspé ni LS fn Li | Ars Li CTP on EH 2 ad € É 5 LES ns Li be da PAPA ET ET 1 ke A Gr ua V1 À # At ! ANNALES, XLIX (1913). 83 On trouvera ci-après, dans le Genre PAacoides (82) la coquille connue sous le nom {ere Barbieri (82-16) qui — en raison de l’existence de lamelles latérales — doit être exclue du Genre Miltha (810iS). Section CAvILUCINA Fischer (1887), génotype Lucina sulcata Lamk. Elle se rat- tache encore à Miltha par sa charnière À édentée, et surtout à Gibbolucina par sa ESP RS lunule enfoncée, ainsi que par sa digitation 7 + EN Ro Mopiee très courte et divergente ; mais, outre que la forme des valves est très orbiculaire, complètement dépourvue de dépressions dorsales et rayonnantes, il ny a ici aucune trace de 2 ni de 36, mais seulement, sur le bord lunulaire, un puncticule saillant sur chaque valve, sans aucune trace de fossette opposée : ce n’est donc ni une dent, ni une lamelle latérale ; quoique courte, la digitation du muscle antérieur est plus longue que celle de Gibbolucina, et sur- tout moins large. L'impression palléale est très rapprochée du bord lisse. Dans cette Section se placent les espèces 82-17 à 82.21. Sous-Genre LuciNoma Dall (1900). — Contrairement aux indications de l’/cono- graphie et de l'Appendice IV, je rattache encore ce Sous-Genre à Miltha plutôt qu'à Phacoides, malgré l'apparence de la forme générale des valves, parce qu’il n’y a Fig. 96. — Charnière de Cavilucina sulcata Lamk. Lur. pas de lamelles latérales; cer- LÉ D AS tains échantillons semblent par- | TERRES x 36 Es fois indiquer la tendance à la Me QT rite formation de PII ou même de PI au bout de la nymphe, mais il n’y a réellement pas de fossette vis-à-vis pour loger ces protubérances accidentelles. En définitive, Lucinoma est une transition entre les deux groupes. Le plateau cardinal est peu développé et sinueux : ony aperçoit toujours 3b et 4b, mais 2 et 34 sont très souvent atrophiées par l’enfon- cement assez variable de la lunule; une double dépression antérieure rayonne des crochets vers le bord lunulaire et elle produit généralement une saillie irrégulière sur le contour. Digitation du muscle antérieur assez longue, mais ne s’avançant pas de Lucinoma saæorum Lamk. LUT. jusqu’à l’aplomb des crochets, parce qu’elle pend avec une inclinaison de 30° environ ; elle est étroite, rectiligne et un peu écartée du bord, ce qui la rapproche davantage de celle de Phacoides; l'impression de l’adducteur postérieur est largement piri- forme; l'impression palléale est profondément gravée et peu écartée du bord lisse. Génotype Lucina saxorum Lamk. Dans ce Sous-Genre — qui termine Miltha (81biS) — doivent être classées les … espèces 82-22 à 82-25 seulement; les suivantes — indiquées à tort eomme Luci- . noma sur la légende de la planche XXV de lZconographie (t. 1) — sont en réalité PARTS ou - des Phacoides munies de lamelles latérales bien visibles sur les figures! | 82° Genre : PHACOIDES Blainv., 1895. « Coquiile plus ou moins orbiculaire, extérieurement ornée, avec _ une aire anale quelquefois très marquée; charnière complète, les 84 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. dents cardinales parfois atrophiées, les lamelles latérales toujours présentes; nymphe étroite et allongée; ligament visible sur le bord dorsal ; lunule variable, toujours creuse; digitation du muscle anté- rieur plus ou moins allongée. » Phacoides se distingue de Myrtea qui a aussi une charnière complète, à lamelles latérales, parce que le ligament, quoique externe, est plus ou moins recouvert par le bord dorsal, et parce que son plateau cardinal est bien plus développé; enfin parce que, dans la plupart des groupes de Phacoides, les lamelles latérales sont doubles, tantôt sur la valve droite par l’apparition de ATIT et PIIT, tantôt sur la valve gauche (AIV et PIV). | La coupure très nette que je crois utile de faire entre Miltha et Phacoides va m'obliger ci-après à reprendre toute la numérotation des espèces du Genre 82, à partir de 4 au lieu de 26. Sous-Genre CopokriA (!) Scopoli (1777). Les lamelles sont doubles sur la valve gauche, toutefois AIV est plus nette que PIV qui est souvent atrophiée; les posté- rieures sont trois fois plus écartées des cardinales que les antérieures ; 3a est géné- ralement très petite; 2 est obtusément bifide à son extrémité, la nymphe est ordi- nairement peu développée, mais l’aire ligamentaire qui lui est superposée est très Fig. 98. — Charnière de Codohia tigerina Lin. Viv. large, plu longue et un peu creuse, de sorte qu’elle est recouverte par le bord dorsal et que le ligament n'apparaît pas quand les valves sont closes. Surface externe toujours rayonnée entre les lamelles concentriques, mais il n'y à pas de véritables crénelures sur les bords des valves. Digitation du muscie antérieur assez large, relativement courte, coudée ou divergente par rapport à l'impression palléale; une étroite cicatrice interne la relie souvent à l'extrémité de la nymphe; la ligne palléale, profondément gravée et plus-ou moins frangée, est parallèle au bord. Dans ce Sous-Genre doivent être rangées les espèces ci-après, qui ont été à tort désignées comme Fhacoices s. str. dans l’Iconographie : 82-1. — P. concentricus Lamk. THAN. LUT. BART. " 82-2. — P. emendatus Desh. Lur. 82-3. — P. detritus De:h. BART. 82-4. — P. concinnus Desh. rHAN. — Charnière peu développée. 82-5. — P. planulatus Desh. THAN. 826: "P. gratus Defr. rHan. — Dants et lamelles très obsolètes. (1) Scopoli a écrit à tort Codakia : c’est la latinisation du « Codok » d’Adanson, ou Venus punctata Lin., qui & été pris comme génotype par Scopoli. ANNALES, XLIX (1913). 85 82-7. — P. Gravesi Desh. Tax. 82-8. — P. uncinatus Defr. rHan. — Charnière puissante. 82-9. — P. subtrigonus Desh. rHan. — Douteux comme espèce. 82-10. — P. spisulus Desh. LuTr. — Classement générique douteux. 82-11. — P. Dautzenbergi Cossm. LUT. — Classement génér. douteux. 82-12. — P. inæquilateralis Desh. THan. 82-13. — P. Mayeri Desh. Barr. 82-14. — P. hermonvillensis Desh. LuT. — Crénelures palléales très fines. 82-15. — P. scalaris Defr. THan. — Cardinales souvent atrophiées. 82-16. — P. Hœrnesi Desh. LuT. — Profonde lunule. 82-17. — P. Requieni Desh. cuis. Sect. PxacoIDes s. str. diffère de Codokia par sa forme moins orbiculaire, qui est la conséquence de ce que la nymphe est plus saïllante, le ligament plus recou- vert, de sorte que le contour dorsal fait un coude en arrière du crochet, et généra- lement cela correspond à une dé- pression anale, analogue à celle de Lucinoma; mais Phacoïdes s’en Ps distingue immédiatement par ses lamelles latérales, cependant AIT et PII ne sont pas toujours visibles ; d'autre part, la digitation du muscle antérieur, étroite comme celle de Lucinoma et assez longue, ne ressemble en aucune façon à celle de Codokia qui est large et coudée : la séparation d’une Section est donc justifiée. AIiv ; DT AE Fig. 99, — Charnière de Phacoides concavus Defr. aurs. Voici l'énumération des Phacoides s. str. du Bassin de Paris, les quatre premières étaient indiquées à tort comme Lucinoma dans l’Iconographie (t. I, pl. XXV) : 82-18. — P. Prevosti Desh. rHAN. — Surface non lamelleuse. 82-19. — P. mutatus Desh. rHan. — Charnière faible. 82-20. — P. concavus Desh. cuis. — Charnière typique. ‘82-21. — P. Termieri Cossm. cuis. — (A la place de ZL. Michelini Desb. préemployée.) 82-22. — P. decipiens Desh. rHax. — Surface presque lisse. 82-23. — P, pronus Desh. ra. — Surface lisse. 82-24. — P. brevifulcratus Cossm. cuis. LUT. — Classement douteux. 82-25. — P. squamulus Desh. cuis. — Lamelles écartées. 82-25. — P. bicristatus Cossm. THAN. — Douteuse. 82-26. — P. difficilis Desh. cuis. — Charnière faible. 82-27. — P. notatus Desh. sPaRN. — Assez convexe. 82-28. — P. crenularis Desh. cuis. — Assez convexe. S6 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 82-29. — P. mubilicatus Desh. THAN. — Charnière étroite. 82-30. — P. minutus Desh. THAN. — Monstruosité ? 82-31. — P. Foucardi Desh. THAN. cuis. — Atténuée en avant. 82-32. — P. microdonta Desh. cuis. — Charnière minuscule. Sous-Genre Lucinisca Dall (1900). J’ai indiqué ci-dessus que Here Barbieri Desh, devait se rapporter au Genre lPhacoides à cause de ses dents latérales; mais cette espèce s’en écarte, d'autre part, par sa forme inéquilatérale, par ses lamelles latérales non doublées, par sa digitation extrêmement courte et aussi large que le muscle, enfin par son ornementation formée de lamelles concentriques, mu- riquées par des sillons rayonnants; or, les véritables Here ont bien à peu p'ès la même ornementation, mais on y con- state l'apparition de AIV et PIV, et en outre, leur digitation musculaire est étroite et allongée. De plus, 2 et 3a sont très réduites par l’excavation de la lamelle. Je ne vois donc que le groupe Lucinisca qui se rapproche de P. Barbieri par son ornementation muriquée, mais dont la charnière n'a pas été définie par l'auteur: cette attribution n’est donc pas absolument certaine, peut-être s'agit-il d’un groupe spécial à notre Éocène et susceptible de recevoir nne nouvelle dénomination? La nymphe est puissante et le ligament est visible de l’exté- rieur: les bords sont festonnés plutôt que vraiment crénelés. Il n’y a d'ailleurs que cette espèce dans ce Bassin de Paris (LuT., cuis.) et elle doit porter le n° 82-33. Section ParviLucrnA Dall (1901). Les critérinms que j'ai indiqués dans la Conch. néog. de l'Aquit. (t. I, p. 690) et que j'ai constatés sur des spécimens du génotype (L. hemisculpta Carp. Viv.) s'appliquent très exactement à tout un groupe de petites coquilles du Bassin de Paris, dont la première est Lucina albella Lamk. Taille petite, forme gonflée, souvent inéquilatérale; surface plus ru moins ornée, rarement réticulée dans l'Éocène; charnière jpette : Ja peu visible, 3b plus épaisse et G ANS ‘ D bifide, toutes deux courtes et peu saiïllantes; és + CN LPS È : ï Be 2 et 4b presque orthogonales, non moins mi- nuscules; lamelles latérales punctiformes, G ) Pt { Fig. 100. — Charnière Lucinisca (?) Barbieri Desh. LUT. LE AI Fig. 101. — Charnière de Parvilucina albella Lam. LUT. non doublées; nymphe réduite à une étroite arête séparée du bord par une rainure curviligne, large et peu profonde, où se loge le ligament; digitation très large et très courte, dont le contour externe se confond presque avec la ligne palléale; celle-ci est assez écartée du bord qui est très fine- ment crénelé, parfois même lisse? ra C'est A que, a la RER de la SHARP planche XX VI de l'Zconographie (t. 1), VA AIRES NN j'ai indiqué en note que Parvilucina estsynonyme antérieur de Cardiolucina Fig. 102. — Charnière Sacco, dont le génotype est Lucina de Cardiolucina Agassizi Mich. Mroc. Agassizi Mich.; Cardiolucina est bien ANNALES, XLIX (1913). 87 effectivement postérieur de quelques mois, mais on l’en distingue par ses lamelles doubles sur la valve droite (AI, PIIT), par sa charnière plus puissante, par sa digitation plus verticalement pendante et adhérente à la ligne palléale(voir fig. 102). En conséquence, il y a lieu d'attribuer les numéros 82-34 à 82-44 aux espèces qui portaient les numéros 82-59 à 82-69. Il n’y a pas de véritables Loripes dans le Bassin de Paris, mais nous avons à cataloguer une nouvelle espèce, qui appartient au Sous-Genre Codokia. 82-45. — Phacoides (Codokia) gloriosus [Pezant|. RSINN LUT. 1911. Zucina gloriosa, Pezant, Coq. foss. Parnes, p.114, fig. 56. Taille au-dessus de la moyenne ; forme déprimée, ovale-arrondie, transverse, inéquilatérale ; côté antérieur plus large et plus long que le côté postérieur, qui est obliquement déclive en arrière du crochet; bord palléal régulièrement arqué, raccordé dans le prolongement des contours latéraux; crochets peu gonflés, -pointus, prosogyres, situés aux deux cinquièmes de la longueur, du côté postérieur. Lunule lisse, très enfoncée, limitée par une carène qui aboutit à un cran sur le contour supérieur du bord cardinal; large dépression anale ; ornementation composée de fins rayons et de lamelles concentriques, surtout saillantes vers les bords, non crénelées par les rayons. Char- nière assez épaisse : 3a petite, 3b bifide, 2 mince et oblique, 4b épaisse et confondue avec la nymphe, qui est courte; AT et PI iné- quidistantes ; AIT et AIV très saillantes et beaucoup plus rapprochées des cardinales que PI et PIV. Digitation du muscle antérieur assez large et courte, s’écartant de l'impression palléale. Dim. Diamètre antéro-postérieur, 8.5 mill.; diamètre umbono-palléal, 7 mil]. Rapp. et différ. Aucune espèce du Bassin de Paris ne ressemble à celle-ci, à cause de sa forme et de son ornementation rappelant complètement Cudohia tige- rina, dont elle est le précurseur bien avéré, On l’en distingue toutefois par son test plus mince, sa taille plus petite, ses rayons plus fins et ses lamelles plus saillantes, plus minces. Le classement de la coquille dans le Sous-Genre Codokia a, d'ailleurs, été très nettement pressenti par l’auteur, bien qu’il l’ait désignée sous le nom Lucina s. lato. Loc. Parnes (3 et 5° couche) ; cotypes (PI. IV), coll. Pezant,. 890: Genre : VOLUPIA Defr., 1829. 1905. Palæont. univers., fiche 76 (W. H. Dall). 1911. Conch. néog. Aquit., t. I, p. 688. (— Gradilucina Cossm., 1902, App. II.) Ce n'est pas seulement par les gros gradins de sa surface dorsale que ce Genre se distingue des différentes Sections de Phacoides, et particulièrement de /Zere, qui, 88 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. d’ailleurs, est plus mince et muriqué, mais surtout par sa charnière puissante : 3b épaisse et bifide, 2 formant un gros bouton très différent de ce que l'on constate chez les autres Lucinidcæ ; les lamelles latérales, courtes et très saillantes, sont extrêmement rapprochées ; la nymphe est épaisse et courte. Autant que j'ai pu la distinguer, la digitation est large et très peu allongée ; enfin, l’écusson lunulaire est énorme et il correspond à une sinuosité échancrée du bord crénelé. La Pi : AIT Fig. 103. — Charnière de Volupia rugosa Defr. LUuT. 82:5-1. — Volupia tabulata (Desh.). BART. 1905. Iconographie, t. {, pl. XXVII. R. D. Je ne crois pas qu’on puisse réunir cette espèce au génotype du Cotentin, comme l’a suggéré M. Bigot (1903, Cat. coll. Defr., p. 268); celle-ci est une muta- tion bartonienne qui se distingue de V.rugosa par sa forme plus étroite et plus élevée, plus prolongée du côté buccal, presque abrupte, au contraire, du côté anal; en outre, l’'échancrure du contour antérieur est plus étroite et plus profondément anguleuse, d’après ce que j'ai constaté sur mes plésiotypes d’Acy-en-Multien. 82* Genre : DIVARICELLA v. Martens, 1880. « Crochets peu saillants, lunule petite et profonde; bords crénelés ; ligament externe, reposant sur une nymphe plus ou moins épaisse et très allongée. » Charnière étroite : 34, 3b, 9, 4b divergentes deux à deux ; AL et AIT très rapprochées, PI et PIT trois fois plus écartées. Impres- sion du muscle antérieur brièvement digitée. LATE D £ ÈS Fig. 104. — Charnière de Divaricella quadrisulcata d'Orb. Viv. Sur les cinq espèces parisiennes, il y a lieu de mettre à part Lucina Bourdoti CS Cossm., pour laquelle M. Dall a proposé la Section Bourdotia Æ LS (1911) qui fait double emploi avec LuciNELLA Monterosato (1884) ; Al . « : cette coquille est très inéquilatérale, le ligament est logé dans une Fig. 105. — Char- . s ; ee à nière de Zuei- tossette oblique et triangulaire, en arrière des cardinales; angle nella divaricata de divergence des stries, sur la surface dorsale, est plus obtus et Linn. Viv. Te 1: Un A il s’aligne plus au milieu des valves; la charnière est la même, mais les dents sont encore plus petites que chez Divaricella. 821" Genre : LUCINA [Brug.] Lamk., 1799. « Coquille globuleuse, pea épaisse, pourvue d’une lunule, dépour- vue de corselet; bord cardinal édenté, calleux; ligament externe; Sr tie de in à ds AUS D 5 an ed 7 dt D. 5 ut AA RTS # 2 ANNALES, XLIX (1913). 89 impressions musculaires inégales, dissymétriques, l'antérieure pro- boscidiforme, la postérieure palmulée; surface interne tantôt rayon- née, tantôt munie d’oscules. » te = Fig. 406. — Charnière de Lucina edentula Lin. Vv. Il n’y a pas de véritable Lucina s. str. dans le Bassin de Paris. Section LoripiNus Monteros. Ligament : QE enfoncé sous le bord dorsal, dans une rai- Pr IX, nure étroite; bord cardinal étroit et échan- e à cré en arrière du crochet, parfois muni Pa 10: Fr AG RnItre > s ; de Loripinus fragilis Phil. Pcioc. — sur la valve droite — d’une protubé- rance dentiforme en avant du crochet, mais sans aucune fossette pour la recevoir sur la valve opposée ; digitation un peu divergente. Les quatre espèces parisiennes appartiennent à cette Section; mais la quatrième (Lucina tenuis Desh.) a été changée en L. Gentili Cossm. (Revue crit. Pal., 1904, p. 198), pour corriger un double emploi. Quant à la première (L. sphæricula Desh.), M. Pezant a fait remarquer qu’elle devrait reprendre le nom renulata Lamk, qui ne s'applique pas à un Diplodonta, comme on l’a vu ci-dessus. 83° Genre : LUDOVICIA Desh. in Cossm., 1887. Je n’ai pas de renseignements nouveaux sur cette forme énigmatique, dont la charnière paraît encore très obscure; je la laisse donc provisoirement classée dans la Famille Galeommatideæ. 84° Genre : PASSYA Desh., 1858. La charnière très rudimentaire comporte : À assez saillante sur la valve droite, 2 alrophiée et 4b à peine visible sur la valve gauche ; la nymphe, d’abord saillante, s'étale ensuite sur toute la longueur du bord dorsal en arrière du crochet ; impressions internes indistinctes. On ne connaît toujours que la seule espèce du Fayel, où elle est rarissime. 85° Genre : SPANIORINUS Dall, 1900. (Voir Conchol. néog. Aquit., t. I, 1911, p. 594.) « Coquille oblongue-transverse, plus ou moins équilatérale, à surface lisse ou faiblement striée; charnière dépourvue de lamelles 90 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. latérales, bien échancrée pour le ligament en RE de l'unique dent sur la valve droite, TR nr. = de la dent 2 sur la valve gauche où l'on dis- Fig. 108. — Charnière tingue souvent une pro- de Spaniorinus burdigalensis Cossm. BURD. tubérance 4b plus ou moins rudimentaire; bord cardinal épais et arrondi de part et d'autre : de l’échancrure; aucune trace de nymphe; impressions musculaires palmulées, symétriques; bords lisses. » Génotype : Scintilla Coss- manni Dall, Miocène de Virginie. C'est à ce Genre bien défini qu'il y a lieu de rapporter les espèces parisiennes désignées à tort sous le nom Scéntilla dont le génotype est un Leptonidæ à lamelles latérales, tandis que les fossiles dont il s’agit sont caractérisés par leur bord épaissi, il est vrai, mais absolument dépourvu de lamelles s’'emboîtant d’une valve dans l’autre. Pour les formes où la cardinale 45 ést bien visible, M. Cerulli Irelli (1909, Fauna malac. Mar.) a cru utile de proposer une Section Scintillula dont je ne vois guère la nécessité, attendu que la dent 4b, omise sur la figure du génotype, existait proba- blement à l'état rudimentaire sur l'échantillon original; nous avons d’ailleurs des espèces parisiennes où elle est très peu visible. 85-1. — Spaniorinus parisiensis [Desh.]. BA CUIS. BART. 1913. Iconographie, t. I, pl. LXHI (non pl. XX VII, 1905). Ogs. J'ai rectifié dans le supplément de l’conographie, une erreur qui s'était glissée dans la première figuration de cette espèce : le spécimen du Fayel — repro- duit sur la planche XX VII — est incontestablement Sportella macromya (17-4) et même la valve est en bien meilleur état que le p'ésiotype de cette dernière espèce qui a été figuré sur la planche XXI. Les nouveaux spécimens de S. parisiensis, prove- nant d'Hérouval, concordent absolument avec les figures de l'ouvrage de Deshayes (pl. XLIV, fig. 10-12) et appartiennent bien effectivement au Genre Spaniorirus, tel que je viens de le définir ci-dessus, 85-8. — Spaniorinus kellyoides Cossm. PL CUIS, 1913. Zconographie, t. I, pl. LXIIT. Taille au-dessous de la moyenne; forme assez convexe, ovoido- trigone, inéquilatérale; côté antérieur plus court et plus largement arrondi que le côté postérieur qui est étroitement ovale vers le bas; bord palléal peu convexe, raccordé par des ares inégaux avec les contours latéraux ; crochet petit, peu gonflé et peu proéminent, pro- sogyre, situé aux deux cinquièmes de la longueur, du côté antérieur ; bord supérieur également déclive de part et d'autre du crochet, mais plus convexe en arrière. Surface externe lisse et terne, assez régu- ti LED LOS ANNALES, XLIX (1913). 91 , lièrement bombée, quoique plus comprimée sur la région anale. Charnière très réduite, comportant seulement — sur la valve droite — une dent 1 perpendiculaire sous le crochet, adjacente à une fossette ligamentaire, petite, profondément échancrée en arrière ; du côté antérieur, le plateau cardinal est étroitement rainuré sous le bord. Impressions internes peu distinctes. Dim. Diamètre antéro-postérieur, 6.5 mill.; diamètre umbono-palléal, 5.5 mill. R. D. Cette valve se distingue de tous ses autres congénères du Bassin de Paris par sa forme haute et peu allongée transversalement, plus subtrigone que la plupart des espèces du Genre Spanriorinus (— Scintilla in Catalogue illustré) ; à ce point de vue, elle ressemble un peu à Xeilya subtriangularis, ainsi que par son côté antérieur plus court et moins déclive que l’autre extrémité ; mais il suflit de jeter les yeux sur la charnière, dépourvue de lamelle PII et de dent 3a, pour se convaincre que c’est bien un Spaniorinus. Loc. Cuise, unique (PI. I), coll. Ninck. 86° Genre : HINDSIELLA Stoliczka, 1870. Ce Genre a été l’objet de classements successifs, tantôt dans les Galeommatideæ, tantôt dans les Sportellidæ; sa charnière est peu développée : 1 forme un petit” bouton sous le crochet, 2 est bien visible quoique confondue avec l'angle du bord antéro-supérieur; quant à 4, on : - ne l’aperçoit guère dans la cavité G ARR, D subumbonale qui constitue une * (e Re ue sorte de fossette subligamentaire d’où sort la nymphe qui s’allonge ensuite avec une forte saillie le long du bord postéro-supérieur ; pas de lamelles latérales. Il semble donc que cette coquille a un ligament incomplètement évolué, dont l’extrémité est resté interne, tandis que la plus grande partie repose sur une nymphe, à l'extérieur. Dans ces conditions, il paraît plus naturel de rapprocher Hindsiella des Sportel- lidæ, comme je l’ai proposé dans l’Appendice III. Fig, 409. — Charnière d'Hindsiella arcuata Lamk. LUT. 87° Genre : LEPTON Turton, 18922. Caractérisé — non pas par son ornementation qui n'est pas con- | stante — mais par & D Om PIN : an) nn l'absence de 4 sur Z + L : Es L - : : pl 2 Al Pl la valve droite (il Fig. 110. — Charnière n'y a que 9 sur la de Lepton transversarium Cossm. BURD. valve gauche) et aussi par le doublement des lamelles latérales sur la valve droite, ainsi 92 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. : que par leur forte saillie sur les deux valves, leur largeur atteignant je se même — chez certaines espèces — une fraction LPS notable de la hauteur umbono-palléale des A ; * valves. Génotype : Solen squamosus Montg. Viv. Fig. 111. = n Charnière de Lepton squamo- Les espèces 8'7-1 à 8'7-5 sont bien effectivement des RCE Lepton typiques, mais les Planikellya qui suivent (8'7-6 à 87-11) ne peuvent être classées dans le même Genre, comme je l’ai indiqué dans l’Appendice II (p. 18) et sur la planche XXVIL de l’Zconographie (t. I) sur la foi des rectifications faites par M. Dall. L'étude nouvelle des charnières, telle que je l'ai établie dans la Conch. néog. de l'Aquitaine, pour les Erycinacea en particulier, m'oblige à laisser Planikellya dans le Genre Kellya où on le retrouvera ci-après, attendu qu’il y a une dent 1 parfaitement nette et que ce n’est pas une lamelle Al. 88° Genre : ERYCINA Lamk., 1804. La revision complète des Erycinacea, que j'ai faite dans le premier volume de la Concholoqie néogénique de l’Aquitaine, m’a conduit à divi- _ser ce Cénacle en sept Familles, dont le point de départ est la Famille Erycinidæ chez laquelle on peut observer les lamelles latérales bien développées sur les deux valves, mais où les dents cardinales ne sont pas absolument constantes et s’atrophient même partiellement, tandis que chez les Kellyidæ, il n'y à déjà plus de lamelles antérieures, et que les Scintillidæ sont caractérisées par l'absence complète de lamelles latérales. Ce principe une fois posé, le type le plus G Z complet est ERYCINA s. str., dont l’échancrure 2 RAD RE ENTER ligamentaire est longuement ouverte en arrière = du crochet; 1, 2 ef 4b sont bien visibles; AI PP, , A L RS et PI sont longues, simples, inécuidistantes : D A 3 All et PIT sont peu proéminentes, parfois réduit é A Pete “A He à Pet D EM Fig. 112. — Charnière d'Ærycina à une légère saillie du bord supérieur. Géno- pellucida Lamk. Lur: type : Æ. pellucida Lamk. 88-1 à 88-7 paraissent être des Erycines proprement dites; mais 88-8 (£. irre- gularis Recluz) — dont une G PR, RS valve droite a été figurée sur À MS AU FA) 1 NX la planche XX VIII de l'Zco- FI nographie — est certaine- Fig. 113. — Charnière à ; ment un premier représen- de Scacchia cardintorta Cossm. BURD. tant de la Section ScacoHra Phil. (1864), remarquable parce que le bord dorsal présente, vis-à-vis des lamelles latérales, de chaque côté et sur les deux valves, une dénivellation constante qu’on FLEDIT:: VOUS ANNALES, XLIX (1913). 93 observe à tout âge et qui modifie notablement l'apparence des lamelles; celles-ci semblent, en effet, sortir de dessous le bord, de sorte que l’emboîtement des valves se fait moins par « engrenage » que par «insertion » de l'extrémité des lamelles, celles de la valve gauche étant un peu moins écartées du crochet que celles de la valve droite. D'autre part, 88-9 (Æ. obsoleta Desh.) — dont j'avais déjà signalé l'aspect anor- mal — appartient évidemment à la Section HemILEPToN Cossm. D (1911), dont la fossette liga- mentaire s’allonge davantage en arrière des crochets, bien limitée au fond de la cavité umbonale ; la charnière est déjà différente de celle d’'Ærycina par l'apparition des lamelles AI et PIII (quelquefois), et par la disparition complète de 4b. Ce groupe ressemble à Lepton par ses lamelles, mais il en diffère par l'existence de 1 et par sa fossette lancéolée. 88-10 (Æ. parvula Desh.) est une Scacchia à lamelles bien visiblement tordues, surtout sur la valve gauche. 88-11 (£. ruellensis Cossm.) paraît être un Hemilepton à fortes lamelles laté- rales ; il en est de même de 88-12 (E. Foucardi Desh.). 88-13 est au contraire une véritable Eryeine, tandis que 88-14 à 88-16 sont des Hemilepton bien caractérisés. 88-17 (£. Bernayi Desh.) est une Erycine ; 88-18 (Æ. calyculata Baudon) est un Hemilepton, et l’on en trouve une mutation un peu plus transverse dans le Bar- P1 Fig. 114. — Charnière d'Hemilepton longifossula Cossm. Aquir. tonien de Fère-en-Tardenois, coll. Cossmann. 88-19 à 88-22 sont des Erycines, tandis que 88-23 et 88-24 sont des Heri- lepton. On retrouvera ci-après, dans le Genre 88bis, la coquille dénommée ÆErycina semipecten Cossm. (88 25). 88-26 et 88-27 sont des Erycines, la seconde peut-être douteuse. Enfin, 88-28 (Anomalokellya catalaunensis Cossm.) a été ramenée à tort par M. Dall du Genre Kellya dans le Genre Zrycina : elle n’a pas réellement de lamelle antérieure, et on la retrouvera, par suite, de nouveau dans le Genre Xellya ci-après. 88° Genre : PSEUDOLEPTON Cossm., 1895. Forme ovale ou subquadrangulaire, déprimée; surface extérieure Gres F » ornée de costules divergentes ATTRE. LT ou de lamelles granuleuses ; charnière courte, profondé- Fig. 4115. — Charnière ment échancrée en arrière du de Pseudolepton insigne Mayer, Mioc. crochet : formule cardinale semblable à celle de Kellya, sauf que PIIT est invisible et que PI est peu saillante ; septum de la fossette ligamentaire très enfoncé dans % 94 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. la cavité umbonale et échancré en courbe sur son contour inférieur. Génotype : Lepton insigne Mayer, Mioc. Le bord cardinal se redresse très mince en avant, simulant une lamelle latérale qui n'existe pas en réalité : c’est ce qui m'oblige à séparer cette coquille du Genre Erycina; d'autre part, ce n’est pas une Xellya à cause de la différence des lamelles postérieures et du septum brièvement échancré de la fossette. L’ornementation est d’ailleurs variable, mais constante, enfin les valves sont moins inéquilatérales que celles de Kellya, le crochet surtout n’est jamais aussi antérieur chez Psewdolepton. En conséquence, c’est bien dans ce Genre qu’il paraît y avoir lieu de classer Ery- cina semipecler Cossm. (88-25), en séparant très probablement la mutation du Calcaire grossier, moins orbiculaire que celle du Thanétien, quand on aura pu recueillir des valves opposées dans chaque gisement. 89° Genre : KELLYA Turton, 1822 ('). Le caractère distinctif de Kellyidæ — et particulièrement de Kel- lya — consiste dans la disparition de AT et AIT et le rapprochement de PI, PIT, parfois PIIT, FHil D É S LT nn qui encadrent l’échan- PI crure avec les cardi- nales 1, 3a, 2, 4b; ces quatre dents sont bien visibles chez Kellya s. str. qui a une fossette longuement échancrée en arrière et une lamelle PTT plus ou moins visible. Génotype : Mya suborlicularis Martg. Viv. Il n’y a, dans le Bassin de Paris, que quatre espèces (89-2, 89-6, 89-9 et 89-10) qui puissent être considérées comme de véritables Ke/l/ya; d'ailleurs 89-6 (K. Chevallieri Cossm.) n'est connue que par l'unique valve du Fayel, figurée en 1887 (Catalogue illustré, t. I, pl. UI, fig. 39-40), tandis que la figure de la planche XX VIII de l’Zconographie (t. I) représente par erreur une valve d'Erycina ; c'est probable- ment le fait d’une substitution de spécimen. D'autre part, 89-9 et 89-10 ont été à tort indiquées comme Pythina, elles ont bien la charnière de Kellya. Fig. 116.— Charnière de Kellya subor ne Mig. Viv. Section Bornia Phil. (1836), caractérisée par sa courte échan- crure et par le rapproche- er ment de PI; PI est tout GLEATÈ. LHRER D ï RRRPETN 2 : dE J © à fait invisible, 34 tout à Eire Aer fait atrophiée dans la plu- Fig. 417. — Charnière de Bornia Sebetia Costa, Viv. part des formes éocéniques, et #b est très petite. Génotype : Bornia Sebetia Costa, Viv. (!) Dédié à O’Kelly; par conséquent, il est incorrect d’orthographier Kellia, attendu que s'il y a une des voyelles y ou à à élider, c’est la seconde. NOEL PU LEE + ! ANNALES, XLIX (1913). 95 C'est à cette Section qu'on doit rapporter les espèces suivantes du Bassin de Paris : 89-1, 89-3, 89-4, 89-5, 89-7 (douteuse?), 89-17 indiquée à tort comme Pythina et dont on a maintenant les deux valves (voir ci-après). Sous-Genre Pyraina Hinds(1844). Ici, la charnière présente des dif- férences assez sérieuses, in- dépendamment de la forme * RE, APE. D et de l’ornementation des Fig. 118; — Charnière | valves : 1 et PI encadrent de Pythina eocænica de Rainc. BART. une profonde échancrure au fond de laquelle il y a seulement une petite arête oblique qui sépare le logement de 4b d'avec la fossette | ligamentaire; 2 est contiguë au bord antérieur qui est longitudina- lement rainuré; 4b est perpendiculaire et saillante sous le crochet ; PIT fait une saillie symétrique à 2, de l’autre côté de l’échancrure ligamentaire. Impressions musculaires situées très haut à l’intérieur des valves, ligne palléale assez écartée du bord qui est symétrique- ment et grossièrement festonné de chaque côté. Malgré ces différences, Pythina se rattache encore certainement à Bornia, c’est-à-dire à Xellya : il n’y en a qu'une espèce absolument sûre dans le Bassin de Paris, c’est 89-8 ; on a vu ci-lessus que 89-9 et 89-10 sont des Kellya, 89-17 est une Bornia; enfin 89-11 (X. laticosta C.) est douteuse et se rattache probable- ment à la Section suivante. Section DivariIkeLLYA Cossm, (1887), très voisine de Pythina : on ne l'en distingue que par sa forme plus obronde, plus élevée, par l'absence d’ondulations divergentes, remplacées par des plis internes et rayonnants. GX, LP gs La charnière n’est pas tout à fait pareille et se SERA REP rapproche aussi de celle de Bornia, elle com- Fig. 119. — Charnière porte cependant, comme celle de Pythina une de Divarikellya nitida Caillat, Lur. S0Tte d'arête interne 3b qui sépare la fossette ligamentaire du logement de 4b; celle-ci est minuscule au lieu d’être saillante comme chez Pythina; enfin l'ensemble forme un plateau beaucoup plus étroit et moins développé en longueur comme en saillie. Dans cette Section prennent place les espèces 89-12 à 89-16 et probablement aussi 89-18 (X. Houdasi Cossm.) qui n’a nullement la charnière de Kellya s. str. Section PLANIKELLYA Cossm. (1887). Ainsi que je lai déjà indiqué ci-dessus à propos de Lepton, c'est ici qu’il faut ramener cette Section que M. Dall a confondue à tort avec les Lepton qui n’ont I —- S pas de dent 1 et dont les lamelles AI AII sont parfai- Fe tement développées, tandis que Plantkellya n'en porte BE Se aucune trace. Cette Section s’écarte de Divarikellya non Mr A seulement par l'absence de stries internes (ce qui n'est Mig: 120. — Charnière de N're a Planikellya radiolata pas un critérium constant) et par son aplatissement plus Lamk. Lür: 96 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. grand, mais surtout par sa charnière dans laquelle 1 et 2 s’alignent presque parallèlement au bord, 4b minuscule, enfin la fossette du ligament à peine déni- velée en contrebas du reste du plateau cardinal; elle est tout à fait superficielle et ne montre pas l’échancrure de Kellya, de Bornia, de Pythina, ni de Divarikellya On voit par cette simple comparaison que les espèces de cette Section doivent par suite porter les n°5 89-19 à 89-25. Sous-(renre ANOMALOKELLYA Cossm. (1887). L’unique espèce qui a servi de base LR - x à l'établissement de cette Section (Ery- ce. $ PEER, » cina catalaunensis Cossm., 1883) doit ë L El prendre ici le n° 89-26 : en effet sa Fig. 121. — Charnière d'Anomalokellya charnière procède de celle de Xellya, catalaunensis Cossm. "Tran. sans lamelles AT AIT, et avec des lamelles PI, PIT se terminant par une pointe (surtout PII) au bout d’une arête arquée et semblable à une nymphe. La fossette ligamentaire est peu échancrée et assez longue sous cette lamelle. Les cardinales 1, 2, 4b sont seules présentes, ces deux dernières divergentes ; enfin le plateau cardiral est profondément rainuré en avant et en arrière. 89-11. — Kellya laticosta Cossm. LUT, 1911. Erycina translucida Lamk. in Pezant, Coq. foss. Parnes, p. 106. OBs. D'après M. Pezant, cette petite coquille de Parnes ne serait que le jeune âge d'Erycina orbicularis qui est un Divarikellya, ce qui confirmerait le point de doute que j'ai émis ci-dessus (p. 95) à propos du classement de ÆX. laticosta dans le | Sous-Genre Pythina; il est certain qu’un nouvel examen de la charnière rend ce classement tout à fait douteux et milite en faveur de l'attribution de notre espèce au Sous-Genre Divarikellya. Quant à l'identification avec X. orbicularis, c’est autre chose : À. laticosta est plus symétrique, plus quadrangulaire, aussi, à moins que de supposer que cette coquille change complètement de forme à mesure que sa taille augmente — ce qui n’est pas démontré — il paraît plus prudent de la conserver distincte au moins provisoirement. < D'autre part, à cette occasion, M. Pezant fait observer que le nom orbicularis Desh., destiné à remplacer pellucida Lamk. [non ipse Lamk.], devrait disparaître devant la correction translucida que Lamarck a fait faire dans la légende des planches. Malheureusement, on ne peut admettre cette thèse parce que les légendes en question n'avaient pas reçu une publicité suffisante pour prévaloir contre la publication régulière, faite par Deshayes. On conservera donc K. orbicularis Desh. 89-14. — Kellya (Divarikellya) obliqua [Cuillat]. Pl" CuIS LUr: 1913. Iconographie, t. II, pl. LXHIT. Os. Une jolie valve droite, "obliquement elliptique, recueillie à Cuise par M. Ninck, et bien semblable aux spécimens du Lutécien, a été figurée dans le supplément de l’Iconographie. Le crochet, petit et gonflé, est situé aux trois hui- tièmes de la longueur, du côté antérieur; le côté anal est beaucoup plus largement arrondi que le côté buccal. La surface externe est brillante et ne porte aucune trace de divarications, pas plus que la surface interne qui semble un peu nacrée. A la charnière on distingue bien la dent 1, et la lamelle PI qui est très écartée et très À" f' ARR nt CAPE * ANNALES, XLIX (191). 97 allongée, de l’autre côté de la fossette chondrophore; mais il n'existe aucune trace de 3b comme en porte la fossette de la coquille du Lutécien; néanmoins, je ne vois aucune raison pour ne pas classer cette espèce dans le Sous-Genre Divarikellya, quoiqu'elle ne soit nullement ornée de costules divergentes. Loc. Cuise, unique (PI. 1), coll. Ninck. 89-17. — Kellya (Bornia) joncheriacensis, Staadt. PI THAN. 1913. Iconographie, t. II, pl. LXIIT. Test très mince, pellucide; taille moyenne; forme convexe, trian- gulaire, subinéquilatérale, à extrémités arrondies ; bord cardinal légèrement convexe et très déclive de part et d'autre du crochet qui est gonflé, obtus, peu saillant, incliné en avant; bord palléal recti- Jigne au milieu, se raccordant en arc de cercle avec les bords laté- raux. Surface interne obtusément plissée vers le bord palléal par des rides d’accroissement, surface externe couverte de sillons extrême- ment fins, mieux visibles vers les bords où'il existe quelques stries irrégulières d’accroissement, Charnière comportant sur la valve gauche : 2 courte, pointue, très oblique, séparée par une petite fossette triangulaire de la dent 4b qui est mince, très peu saillante, à peine visible et en arrière de laquelle existe une petite lamelle courte, placée très haut contre le bord cardinal; la charnière de la valve droite est un peu excavée sous le crochet contre lequel s'élève une dent À minuscule; lamelle PT, peu saillante; fossette ligamen- taire étroite, médiocrement profonde, Dim. Diamètre antéro-postérieur : 5 1/, mill.; diamètre umbono-palléal : 4 1/2 mill. R. D. Plus haute et plus convexe que Æ. subtriangularis. Desh., notre espèce est moins triangulaire et plus bombée que KX. æquilateralis Cossm., sa forme Ja rapproche davantage de K. Laubrierei Cossm., mais elle s'en distingue par sa charnière plus étroite, munie de dents plus petites, par sa surface interne non rayonnée, son bord palléal plus mince, moins rectiligne. Loc. Jonchery-sur-Vesle, deux valves ; rarissime, type (P1. I), coll. Staadt. 90° Genre : LAUBRIERIA Cossm., 1887. Deux critériums d’une réelle importance permettent de séparer ce Genre de Montacuta et de Rochefurtia auxquelles il ressemble par l'allongement de son LED TS . côté antérieur et par sa formule cardi- : » s Le n . s. .. . . nale : d’une part, l'échancrure liga- Fig, 422. — Charnière de Laubrieria cul mentaire est semi-Circulaire, non trian- tellus Cossm. (valve gauche), et de Z. goo- gulaire et, par suite, beaucoup moins dallina Cossm. (valve droite), LUT, 1 Ann. Soc. Zool, et Malac. Belg., t. XLIX, 98 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. ouverte au sommet; d’autre part, les lamelles AT, PI, AIT, PIT, qui encadrent cette échancrure, sont beaucoup plus épaisses, presque amorphes, en saillie subglo- buleuse sur le contour, et les fossettes dans lesquelles elles doivent s’'emboîter sont mal définies sur toutes les valves que j'ai pu étudier au microscope; on dirait presque que leur aspect varie selon l'incidence de la lumière, de sorte que c’est un groupe très difficile à synthétiser. On ne peut affirmer que les crochets sont opis- thogvyres, car ils sont eux-mêmes entamés par l’échancrure du ligament. 90-5. — Laubrieria Moloti Staadt. BRIE THAN. 1913. Iconographie, t. II, pl. LXIII. Taille grande pour le Genre; forme bombée, transverse, oblongue, subtrigone ; bord cardinal antérieur à peine convexe, bien plus long et moins déclive que le bord postérieur qui est court et rectiligne ; crochet gonflé, petit, très peu saillant, situé au tiers de la longueur, du côté anal; bord palléal arqué au milieu, subtrigone postérieure- ment, arrondi du côté buecal. Surface interne obtusément plissée par les accroissements; surface externe très convexe sur la région umbo- nale, portant un angle obtus qui part du sommet pour aboutir à l'extrémité inférieure de la troncature postérieure et limite l'aire anale. Charnière de la valve gauche profondément échancrée sous le crochet, dépourvue de dents cardinales, munie seulement de petites lamelles latérales, minces et courtes, confondues avec le bord supé- rieur. Impressions des muscles adducteurs, petites, peu distinctes ; impression palléale trés éloignée du bord, semblant décrire au milieu de la valve du côté postérieur un sinus presque circulaire. Dim. Diamètre antéro-postérieur, 7 mill.; diamètre umb.-palléal, 5 1/2 mill. R. D. Ce premier représentant du Genre Laubrieria se rapproche beaucoup de L. emarginata; toutefois, il s’en distingue par sa forme plus élevée, moins inéqui- latérale, son bord cardinal postérieur plus rectiligne, moins déclive, son extrémité anale vaguement tronquée, son bord palléal moins convexe. L. cycloides Cossm. est beaucoup plus court, plus arrondi, moins convexe et sa surface est ornée de stries d’accroissement. Loc. Jonchery-sur-Vesle, valve gauche, type (PI. I), coll. Staadt ; une autre valve gauche, coll. Molot. 91° Genre : LASÆA Leach in Brown (1827). Je persiste à penser que nos deux coquilles lutéciennes appartiennent effective- ment à ce Genre, caractérisé par le dédoublement des lamell:s AT et PIT, AIT et PI restant simples et encadrant l’échancrure semicireulaire du ligament; ce dédouble- ment s'effectue en longueur et les saillies sont successives, de sorte que ce ne sont par son côté antérieur plus court, tandis ANNALES, XLIX (1913). 99 pas des lamelles AIIT ou PIV qui apparaissent; même Félix Bernard a cru devoir attribuer à la première saillie de la valve G _ droite la dénomination 3b qui me semble PLAN ] : æ . FT LS D douteuse, tout au moins sur nos spécimens ” PII AIf Ar 3° NN lutéciens. C'est le côté antérieur qui est PS Pie. 499. — Charnid le plus long, et l'échancrure entame le Re LU RES : , . de Laswa dentiens Desh. Lur. sommet : il y a donc beaucoup d'aflinité entre Lasæa et Laubrieria, quoique ce dernier ne montre pas de saillies successives sur ses lamelles amorphes. Sous-Genre LASÆONEÆRA 700. sub-gen. C'est à cette subdivisica nouvelle qu'il convient peut-être de rapporter la coquille lutécienne connue sous le nom Vera radiata Desh. Comme on l’a vu ci-dessus, elle ne peut être laissée dans le Genre Cuspidaria, puisque — à la place de cuilleron —- elle possède une échancrure Lga- mentaire qui entaille le crochet, et des lamelles latérales en partie déloublées comme celles de Lasæa; toutefois, 1l y a deux différences capitales avec ce dernier Genre : d'abord le côté antérieur est un peu plus G È D AN court que le côté postérieur rostré; en CET ES) 24 ÙS = . . . . : ‘het £ AIN PR FTà second lieu, il semble bien que l’impres- sion palléale fait un petit crochet avant de rejoindre le muscle postérieur ; d'autre part, il est bien certain que Fornementa- tion de cette coquille et que sa forme générale de, Cuspidaria ne ressemblent guère à celle des Lasæidæ dont la rapproche sa charnière. On est donc très perplexe en présence de cette forme hybride dont le classement n’est probable- ment que provisoire. Elle n'existe d’ailleurs que dans le Lutécien, attendu que l'échantillon d'Hérou- val — que j’y ai précédemment rapporté — n’est qu'un Cuspidaria Victoriæ, plus déprimé que ceux d’Aizy, sans échancrure sous le crochet. Fig. 124. — Charnière de Lascæonecra radiata Desh.Lur. 89° Genre : GOODALLIOPSIS de R. et M. C., 1863. Ce Genre diffère des précédents par sa charnière qui comporte doubles lamelles sur la valve droite (AI, AIIT et PI, PIIT), ainsi qu'une minuscule dent cardinale 2 PR AZ RU D Rae : L a \ K sur la valve gauche ; il est donc intermé- #7 PII AN ZA? TR diaire entre Lepton et Montacuta, mais il È : Fig. 125. — Charnière s'écarte des deux par sa forme oblique et de Goodalliopsis terminalis Desh. LuT. que c’est le plus long chez Montacuta ; il n'est pas probable que cette orientation des valves soit inexacte, attendu qu’elle correspond bien à l'allongement de la fossette ligamentaire qui est triangulaire, scalène vers le côté le plus long; or, d’après Félix Bernard, la fossette tend toujours à s’allonger davantage vers le côté posté- rieur. Il ya, sur la valve droite, au fond de la fossette, une protubérance microscopique qui pourrait peut-être représenter 34; mais, en raison de la rareté des spécimens, je n'ai pu vérifier si c’est une protubérance constante ou accidentelle, | 400 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 93° Genre : MONTACUTA Turton, 1829. Si lon restreint Montacuta aux formes qui se rattachent à M. substriata Mtg., on constate que les lamelles AT, AIT, PI, PII PT È D sont cachées contre le bord, de part et AI , A PII 3 A + AN d'autre de l'échancrure qui est très large- Hi MPG Charnicre ment ouverte au sommet et peu profonde; de Montacuta tenuissima Cossm. Lur. AII et PITT sont indistinctes. Le côté anté- rieur est beaucoup plus allongé que l’autre. Dans ces conditions, c’est à Montacuta s. str. que doit être ,; Am rapportée la première des deux espèces parisiennes; l'autre A Ÿ (M. subquadrata Cossm.) appartient plutôt à la Section Roche- Fig. 127. — Charnière fortia Vélain (1876), qui est caractérisée par son échancrure de la valve droite : = : . de Rochefortia sub- moins ouverte, plus profonde, et par le dédoublement bien Gyadrata Cossm. visible des lamelles AIT, PIIT. BART. Il y a lieu de remarquer, en outre, que — sur la planche XXIX de l’Iconograplhie _— ont été figurées sous le n° 98-1 deux coquilles bien différentes, non seulement par leur forme extérieure, mais aussi par leur charnière : le type de l'espèce est D ES 93-1° de Chaumont; quant aux deux valves d’Es- CPE AP sommes, bien plus transverses, plus aiguës en avant, = S Per elles doivent appartenir à un autre groupe, attendu que leur fossette est plus superficielle et que la Pi Fig. 128. — Charnière des valves dEssoranes (98:4)Lur: dent 1 existe bien authentiquement sur la valve droite; malheureusement cette valve s’est brisée dans la chambre claire après . que j'en avais dessiné la charnière ci-contre, de sorte que je m’abstiens, quant à présent, de donner un nom distinct à cette espèce. Le type est au Muséum de Nantes. 95-2. — Solenomya Blainvillei Desh. PISTE THAN. Loc. Jonchery, meilleure figure (PI. I), coll. Staadt. 96° Genre : CRASSATELLA Lamk, 1801. Le Genre Crassatella a été proposé, en 1799, par Lamarck pour une coquille qui est une Mactra (M. cygnea Chemn.); mais, en 1801, dans les Anim s. vert. il a appliqué le nom Crassatella à C. plumbea et à d’autres espèces, qui sont bien des Crassatelles, telles que l’on est habitué à les interpréter. M. Dall soutient que Lamarck n'avait pas le droit de procéder ainsi et il propose — en remplacement de Crassa- tella — le nom Crassatellites Krüger (1823) qui, d’après Darwin, a pour génotype C. gibbosula Lamk. Ce changement n’est pas admissible, attendu que — sur un ensemble de formes génériques qui comprenait, en 1799, des Mactres et des Crassa- telles — Lamarck avait évidemment le droit, en 1801, d'éliminer les Mactres et de réserver le nom Crassatella aux autres formes dont le type est C. plumbea. Par conséquent, Crassatellites Krüger est synonyme postérieur de Crassatella, et doit être rejeté. ANNALES, XLIX (1913). 101 Charnière épaisse et large : 1 forte, crénelée sur ses deux faces (!); 34 plus ou moins obsolète; 3b relativement petite, en partie soudée Fig. 129. — Charnière de Crassatella plumbea Chemn. Lur. avec {, divergeant ensuite; AT et PI peu visibles; 24 oblique, rap- prochée du bord antérieur et crénelée sur sa face interne; 2b per- pendiculaire, triédrique, crénelée aussi sur sa face interne ; AIT pro- longeant le bord antérieur, qui est taillé en biseau; PIT longue, écartée du crochet; fossette ligamentaire piroïde et oblique. Les espèces 96-1 à 96-20 et 96-23 appartiennent à Crassatella s. str.; mais les dernières ont déjà la charnière beaucoup moins puissante, même relativement à leur taille plus réduite. Sous-Genre CRASSINELLA Guppy (1881), remplaçant Pseuderiphyla Fischer qui fait double emploi, postérieur de & sept années. Charnière : 1 saillante et oblique, non crénelée; 34 peu saillante forme le prolongement de AI, et 3b est presque atrophiée, de sorte que la valve droite a un aspect tout diflérent de celle de Crassa- tella; sur la valve gauche il n’y a presqne pas de différences, sauf l'absence de créne- Fig. 130. — Charnière de Crassinella trigonata Lamk. zur. lures sur les faces internes de 2a et de 2b. Il n'y a dans ce Sous-Genre que 96 21 et 96-22 ; quelques valves usées du gise- ment bartonien de Vendrest ont — il est vrai — une forme plus élevée et plus symé- trique que C. trigonata, mais leur état de conservation me met hors d'état de les caractériser et de les séparer. 96° Genre : CARDITA Brug. in Lamk., 1799. Il y a une différence générique et très importante dans les charnières de Cardita et de Venericardia; je conserve la numérotation 9'7 pour cette dernière; quant à Cardita, afin de ne pas modifier trop profondément le classement institué dans le Catalogue et Iconographie (pl. XXXI et XXXII), j'applique 96bis. (1) M. le D' Caillet possède une valve gauche de Grignon, dont la charnière est inversée : c'est autour de la dent 2 crénelée sur ses deux faces que se fait l’emboîte- ment. 402 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. Genre CarnirTa s. sir. Outre la forme oblongue et l’ornementation squameuse ou même digitée des valves, c’est surtout par leur char- nière que l’on reconnaît immédiatement les véritables Cardites : 34 mince, presque confondue avec le bord lunulaire; 3b en forme de marteau, la tête triédrique, la queue s’allangeant parallèlement à la Fig. 131. — Charnière de Cardita calyculata Lin. Viv. nymphe et striée sur sa face supérieure ; AT réduite à une faible protubérance au-dessous de 34; 2 triédrique sous le crochet; 4b mince et très saillante, striée sur ses deux faces; AIT pointue quand elle est visible; PIT très peu proéminente et un peu plus allongée ; impressions pédieuses placées au-dessus des impressions musculaires, et la postérieure confluente ; bords inégalement crénelés. Génotype : Chama calyculata Lin. Viv. Les espèces 9'7-38 et 39 sont seules de vraies Cardites; elles prennent les n° 9Q6Gbis 1 et 2. Section GLANS Mégerle (1811). Valves courtes, quadrangulaires, convexes ; région anale séparée par un an- pee n gle armé d’'aspérités sub- 13 SN PI _—. épineuses; dents cardi- VAI Fu] ci > RUE nales semblables à celles Fig. 132. — Charnière de Glans trapezia Lin. Viv. de Cardita s.str.;lamelles latérales bien marquées, AT plus écartée et très saillante, PI souvent visible, AIT et PII assez proéminentes, Génotype : Chama trapezia Lin. Viv. On voit par ce qui précède qu'indépendamment de la forme des valves, les lamelles de la charnière fournissent un critérium distinctif et constant : les deux espèces 97-36 et 37 restent placées dans cette Section et elles prennent, par suite, les . n° 96DiS 8 et 4. 97° Genre : VENERICARDIA Lamk., 1801. Coquille épaisse, cordiforme, arrondie ou ovale, ornée de côtes crénelées ou lisses; pas de lamelles latérales ou très obsolètes, ANNALES, XLIX (1913). 103 Vexericarnia s. str, Côtes crénelées avec régularité ; charnière : 3a et 3b peu divergentes, la première pelite et voisine du bord lunu- laire, l'autre triangüu- & laire mais postérieure- ment allongée le long Z<=- de la nymphe et striée he V sur ses deux faces ; Al de D te Far LUT. et AIT très petites, visi- bles cependant près de 3a et de sa fossette sur l’autre valve. Géno- type : Cardita imbricala Lamwk. LuT. EN ER La plupart des Vénéricardes parisiennes (9-3 à 97-24) ee dat au groupe s. striclo. Cependant 97-1 et 9'7-2 doivent être classées dans la Section MAR ER OEre Sacco ‘1899), qui ne diffère de Venericardia que par sa grande taille et par l'effacement complet des lamelles latérales, ce qui distingue de Glans les jeunes individus; les côtes dorsales sont larges et lisses ou à peine striées; elles s'effacent même souvent vers les bords des individus gérontiques. Je ne crois pas nécessaire de donner le croquis de la charnière, qui a été très exactement photographiée, en grandeur naturelle, sur les planches XXX et XXXI de l’Iconographie. Section Carniocarprra Blainv., 1824. Ornementation et charnière de Venericardia, sauf la disparition presque complète des lamelles latérales à tout âge et de a OLIG. WAORINE PSN plète de 34, qui se soude avec le bord lunulaire; il y a, en outre, un faible sinus palléal, ou tout au moins une inflexion légère, due à ce que la ligne d'impres- sion du manteau aboutit — un peu moins normalement que chez les autres formes — à l'impression du muscle postérieur. C’est à ce groupe qu’appartient Card. Basini Desh., de l'Oligocène; on y distingue cependant une très légère saillie punctiforme sur le bord lunulaire de chaque valve, et peut-être une fossette obsolète sur la valve droite ; c’est la trace persistante d'un bouton ancestral ; mais il n’y a rien du côté postérieur, de sorte que ce groupe ne peut être rapproché du Geure Cardita. La seule espèce parisienne et rarissime qui se rapporte à Cardiocardita est 97-40 (C. densicostata Cossm.), indiquée à tort dans l'Iconographie (pl. XXXI) comme étant de la Section Glans. « 404 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 97$ Genre : PTEROMERIS Conrad, 1862 (!). (= Miodon in Cossm. et in Sacco, non Carp. nec Duméril; — Miodontiscus Dall, 1903 ; — Coripia de Greg. 1885). | Taille petite; forme arrondie, subtrigone, très peu convexe, sou- vent inéquilatérale, le côté antérieur étant un peu plus long et plus atténué que le côté postérieur; lunule cordiforme, lisse, peu excavée, vaguement limitée; corselet étroit, peu distinct; ornementation treillissée par des côtes rayonnantes aplaties et par des sillons concentriques qui prédominent par- « Se PER fois presque exclusivement; char- TR OUR : - nière composée d’une très grosse dent Fig. 135. — Charnière 3b | x à { ) haut trigon eu allongée, de Pteromeris decussata Lamk. Lur. | De È . SR PSS 5 et sur l'autre valve, d’une dent 9 un peu oblique et contiguë au bord lunulaire; mais 3a est atrophiée, tandis que #b, très divergente, est nettement séparée de la nymphe gauche; il y a souvent des lamelles latérales antérieures, mais PI est presque toujours visible, et en tous cas, sa fossette est nette- ment marquée par un sillon distinct sur le bord postéro-supérieur de la valve gauche, dans le prolongement de la nymphe; impres- sions musculaires inégales, l’antérieure plus étroite; impressions pédieuses + petites et-bien visibles à l'extrémité d’une plate-forme calleuse et biaise qui rétrécit la cavité umbonale; ligne palléale écartée du bord qui est grossièrement crénelé. Génotype : Astarte perplana Conrad. Mioc. Cette diagnose a été établie d'après Card, unidentata Bart., chez laquelle AI et AIT ne sont guère visibles ; mais elle s'applique aussi aux petites espèces pari- siennes du groupe de C. decussata Lamk., à dentelons AI et AIT bien visibles que j'avais à tort désignées sous le nom Miodon Carp., qui est non seulement postérieur à Pteromeris, mais encore préemployé pour un autre Genre d’Insectes. J'ai vérifié sur le génotype du Maryland que Pteromeris a une charnière identique à celles des espèces européennes que M. de Gregorio a ultérieurement désignées sous le nom Coripia (Cardita corbis Phil ). Par conséquent, je sépare sous le n° 9'7bis ce Genre bien distinct de Venericardia par sa lamelle PI et par la réduction des cardinales à 2, 4b et 3b; peut-être Conpyrocarpra Félix Bernard, n’en est-il qu'une Section népionique; mais je L'ai pu examiner le génotype (C. Dalli, 9'7ter-4) trouvé à la Ferme de l’Orme, de sorte que j’attribue à cette coquille énigmatique la place LEFT Ph (?) Rectification faite dans la Conchol. néog. de l'Aquitaine, t. IT, p. 78. LL ANNALES, XLIX (1913). 105 qu'occupait Crenimargo inœquicrenata qui — comme on le verra plus loin — doit être rayée de notre Catalogue. J'ai observé, sur les Pteromeris du Bassin de Paris un autre critérium, non encore signalé et moins nettement développé chez les descendants de l'époque miocénique, c’est que la nymphe se subdivise en deux régions juxtaposées : la région antérieure, contignë à 4b et à sa fossette, forme une petite arête saillante, relativement courte, que borde — du côté extérieur — une aire excavée, de même longueur, pour l'in- sertion du ligament; or l'existence de cette aire ligamentaire creuse va précisément nous. permettre de tracer la limite exacte entre Venericardia et Pteromeris; en eflet, on ne l'observe pas chez V. ornata (97-24) qui est la dernière des vraies Vénéricardes, et qui n’a d’ailleurs pas de lamelle PI, ni de fossette vis-à-vis, tandis que 97-25 (C. onerata) dont l’ornementation ressemble étrangement à celle de Y. ornata, a une aire ligamentaire et des lamelles latérales comme C. decussata : c’est donc la première espèce de Pteromeris (9'7bis-1) et les espèces suivantes 9g'7bis-2 (P. guttifera), 9'7ViS-3 (P. caumontiensis), 9'7Vis-& (P. decussata), 9'"7Pis-5 (P. Bezançoni), 9'7bis-6 (P. radiolata) sont — sans hésitation — du même groupe typique, c’est-à-dire des Pteromeris. C'est ici qu’il faut apprécier l’utihté des recherches ontogéniques de Félix Bernard sur l'évolution des dents et lamelles de la charnière des Pélécypodes; car il est bien évident que si l’on ne suivait pas l’atrophie graduelle de 3a, on serait tenté tout d’abord de numéroter 1 l'unique dent de la valve droite, et 24, 2b les deux cardi- nales de la valve gauche, tandis que les Curditidæ se distinguent justement des Astartidæ parce que l’emboîtement de la charnière se fait autour de la dent 2 chez les premières (type lucinoïde), et de la dent 1 chez les secondes (type cyrénoïde). D'ailleurs 2 et 4 restent toujours désunies à leur sommet. Il reste à statuer sur les espèces 97-28 et 97-31 à 35 du Bassin de Paris. La première (C. cuneata Cossm.) se rattache encore à Pteromeris quoiqu’elle soit plus convexe, quoique sa lamelle Al soit très écartée en avant et que V’aire ligamen- taire reste confinée presque sous le crochet; les autres caractères de la charnière étant les mêmes, nous l'inscrivons sous le n° 9'7bis-7. Il en est de même de C. modica (97-32), C. astartoides (97-383) et C. dameria- censis (9'7-34), qui ont également une aire ligamentaire moins nettement séparée de la nymphe, mais une forme et une ornementation bien différentes de celles de P. decussata et de P. cuneata : ce sont donc encore des Pteromeris, mais évoluant déjà davantage vers P. nuculina Duj., du Miorène, et je me borne à les grouper à part sans leur affecter de nom générique (9'7bis-8, 9, 10), quant à présent du moins. Enfin, C. atomus Desh. (97-35) appartient à un tout autre groupe comme on va le voir: ci-dessous. 97 Genre : CONDYLOCARDIA Mun.-Chalm. (in F. Bern. 1896). J'ai déjà indiqué, dans l’Appendice III, l'existence de C. Dalli F. Bern., du Luté- cien de la Ferme de l'Orme, et j'en ai reproduit les charnières sur la Planche XXXII de l’Iconographie (t. 1, 9'7bis-1). Or, en examinant au microscope un certain nombre 406 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MAL ACOLOGIQUE DE BELGIQUE, Rx, de Cardita atomus de Grignon, j'ai pu me convaincre que ces # Lo? K, ° petites coquilles appartiennent évidemment au Genre Condylo- cardia, peut être même à la même espèce C. Dalli, à cause de ze leur fossette centrale encadrée de cardinales spondyli- formes que Chu FA ne sont que le renflement de l'extrémité de lamelles latérales AIT, AIT, PIL C'est le côté antérieur qui est le plus allongé, ur ee à d’après l'interprétation de Félix Bernard. Il semble que ces renfle- locardia atomus ments sont plus épais et plus saillants chez C. atomus qui pourrait DER en ce cas prendre la numérotation 9'7ter-2,. A titre de comparaison, je fais ici reproduire la charnière de Cardi- topsis inopinata Cossm. et Peyr., du Miocène du Bordelais qui appartient 1 aussi à la Famille Condylocardiidæ, 5) \. fi Fig. 137. — Charnière de Carditopsis inopinata Gossm. et Péyr. Mroc. mais qui se distingue de Condylo- cardia par ses cardinales très nettes, 1, 2a, 2b en avant de la fossette. Carditopsis n’a débuté que dans l’Oligocène. 98° Genre : GOOSSENSIA Cossm., 1887. (e Par sa charnière, ce Genre se rap- TT ES proche plus de Cardita que de Vene- / ricardia : les lamelles latérales AT, ATIT, Fig. 138. — Charnière AIT, PII, sont bien visibles, la nymphe de Goossensia irreguluris Desh. zur. est saillante, 3a n'est pas atrophiée, mais presque confondue avec le bord. Impressions pédieuses petites et profondes. 99° Genre : MICROSTAGON Cossm. (= Goodallia Desh.). Ce Genre possède une charnière de Venericardia sans la moindre trace de lamelles latérales; en outre 3b est peu oblique, très épaisse et obtusément bilobée; 3a très (e FES D mince n’est pas du tout confondu avec le bord Z7t& 72 CAES e arte ee) » AS antérieur; 2 et 4b sont presque orthogonales Fig. 439. — Charnière et inégales; enfin la nymphe est courte et peu {je Microstagon miliare Lamk.Lur. saillante. J'ai indiqué, dans l’Appendice IL, les différences qui montrent la séparation géné-: rique eutre Microstagon et Goodallia Turton; la formule de la charnière n'est pas la même, puisque le second est un Astartidæ à dent 1, tandis que le premier a un Carditidæ, à dent 2. pp ve Ariane Nr mes HS mn 4 Ce # 7 EE ANNALES, XLIX (1913). 107 99-2. — Microstagon Deshayesi 20m. mul. LUT. BART. (— Goodallia obscura et obliqua Desh., non Lamk.). 1910. Pezant, Coq. foss. Parnes, p. 87. Ogs. M. Pezant a fait observer que Good. obscura Desh. n’est pas l'espèce que Lamarck désignait sous ce nom spécifique, attendu que celle-ci provient de Pontchar- train, dans l’Oligocène, D'autre part, Donax obliqua Lamk. représente, d'après la taille, dit-il, ce que Deshayes a appelé G. terminalis, de sorte que — pour l’espèce qui réunit, selon moi, G. obscura et obliqua très difficiles à distinguer l’une de l’autre — il faut un nom nouveau : j'ai done choisi M. Deshayesi. 99-6. — Microstagon terminale [Desh.]. LUT. (= Donax obliqua Lamk.). Os. Pour cette espèce, il ne me paraît pas possible de substituer la dénomina- tion obliqua, comme le propose M. Pezant (Zoc. cit.), attendu qu’elle a été identifiée sous le nom terminalis, avec une diagnose précise et une bonne figure, cinquante ans avant que M. Pezant ait eu l’idée d'interpréter differemment le nom lamarckien, très peu certain en l'absence de figure. 100° Genre : LUTETIA Desh., 1860. Il résulte des recherches de Félix Bernard, sur l’évolution de la charnière de ces petites coquilles, que le Genre Lutetia, à ligament interne, est égaré ici auprès des Carditacea, tandis qu'il devrait être ramené dans les Erycinacea ou plus exactement dans la Famille Xellyellidæ, près d’'Allopaqus. Cette réserve étant faite, je ne vois pas la nécessité d'en changer la numérotation. Comme l'indique le croquis ci-dessous et conformément à l'interprétation de Fig. 140. — Charnière de Lutetia girondica Benoist. Mioc. F. Bernard, la dent 1 est en face d’une lamelle AIIT et elle n’atteint pas le sommet; sur la valve opposée, 2 et AIT se composent de deux bombements successifs du bord cardinal ; enfin les lamelles postérieures PI, PIT, sont très allongées et très minces ; on pourrait presque les confondres avec de simples rainures du bord dorsal, si l'on n'observait qu'elles s’emboîtent exactement d'une valve sur l'autre. Génotype : L. parisiensis Desh. LuT. 101° Genre : DIGITARIA Wood, 1853. (= Woodia De:h., 1858, an Sect. dist.?) Les deux dénominations s'appliquant au même génotype Tellina digitaria Linné, le nom le plus ancien Digitaria doit être conservé, quoi qu'il soit peu recomman- dable d'adopter pour un Genre le nom de l'espèce génotype, 408 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. La charnière est d’ailleurs bien différente de celle d'Astarte, de sorte que dans la Conchol. néog. de l’Aquitaine (t. I, p. 18), j'ai fait à tort de Digitaria un Sous- Genre d’Astarte : c’est un Carditidæ lucinoïde. Taille petite; forme arrondie, équi- PUITS L > valve, inéquilatérale, lisse ou ornée de V'ail b : 3 3% L ei stries excentrées : bords lisses ou cré- Fig: 141 — Charnière nelés ; 34 mince contre le bord antérieur ; de Digitaria profunda Desh. cuis. 3b forte, triédrique, bifide; 2 et 4 iné- gales et divergentes; nymphes petites, ligament externe; lamelles latérales plus ou moins développées. Impressions musculaires bien gravées, l’antérieure surmontée d'une cicatrice pédieuse et punctiforme; impression palléale simple. On remarquera que les espèces parisiennes ont des lamelles latérales très peu visibles, surtout AI et AIT, les postérieures étant difficiles à distinguer des créne- lures très obliques que portent les bords des valves aux abords de la charnière. Peut être Woodia pourrait-il être conservée comme Section ancestrale de Digitaria? 161-1. — Woodia crenulata Desh. LUT. BART. (= 97-11 Crenimargo inæquicrenata Cossm.). 1908. Pezant, Moll. Monneville, p. 25. Ons. J'ai commis une grave erreur, signalée avec raison par M. Pezant, en créant le genre Crenimargo sur une seule valve droite qui n’est autre que Woodia crenulata Desh.. espèce représentée à la fois dans Je Lutécien et le Bartanien. Il en résulte que 9'7te"1, représenté sur la planche XX XIT du tome I de l’/conographie, doit être rayé du Catalogue, ainsi que la valve gauche, figurée dans l'Appendice IV, en 1907, sur la planche IX. 41092 Genre : PARISIELLA Cossm., 1887. Le génotype se réduit toujours retuellement aux deux valves de la collection Bezançon (à l'École des Mines de Paris); la charnière est lucinoïde, à emboîtement autour de 2, avec 3a mince et 3b bifide, plus 4b le long de la nymphe, Plet PIT bien visibles à une certaine distance en arrière. C’est à peu près exactement la formule de Woodia, sauf que la nymphe est beaucoup moins développée et que les lamelles latérales postérieures sont plus saïllantes ; on peut donc conserver Parisiella comme _ Genre distinct de Woodia. surtout à cause de sa forme absolument différente et de ses bords non crénelés, mais sans y rattacher P. veneriformis C. (1907, App. IV, p. 20, pl. IX) qui doit appartenir à un Genre tout autre à cause de sa charnière : celle-ci comporte 1 et 3b, ?a et 2b, PIT mince et longue, à reçue dans une rainure du bord opposé où l'on ne dis- TE AN tingue pas PI :.c'est une charnière cyrénoïde qui se à Re ASSEN rapproche plus d’Astarte, et, d'autre part, la forme glo- pig. 142. — Charnière d’Eo- buleuse et inéquilatérale de la coquille a quelque analogie crassina veneriformis avec certaines Astartidæ du Jurassique inférieur, notam- CP a ment avec À. obliqua du Bajocien, qui est le génotype de Neocrassina Fischer (1887). En conséquence, P. veneriformis doit être prise comme génotype du Sous-Genre 40 21isS Eocrassina Cossm. (19131. COR M PE RE CN ini set da PE M M CU FE : (y mi “ét, Flu LS 2 LAN ARLES ANNALES, XLIX (1913), 109 104° Genre : NUCULA Lamk., 1799. Dans la quatrième livraison de la Conchol. néog. de l'Aquitaine, j'ai distingué deux Groupes, selon que la fossette ligamentaire, contenue dans un cuille- D LÉ met . . de Le ron saillant au-dessus de la cavité LT umbonale, est encadrée par des arêtes L , simples ou dédoublées : chez le géno- MESA DRE , de Nucula nucleus Lin. Viv. type MN. nucleus R., les arêtes sont simples et minces, tandis chez N. placentina Lk., l'arête postérieure se dédouble, de sorte que l’on pour- rait croire que la fossette est elle-même doublée d’une petite fossette supplémentaire. Fig. 144. — Charnière de Or, en examinant une à une les charnières des douze Nucula, placentina Lamk. espèces parisiennes, j'ai pu constater qu'il n'y avait Etre, absolument que N. simnilis Sow. (104-8) dont la fossette fût dédoublée, comme chez N. placentina, ce qui prouve que ce phylum est plus ancien qu’on ne le pensait; même les deux fossettes sont presque égales entre elles. M. Hedley a donné le nom PRoNUCULA à une Section dans laquelle la fossette est séparée des dents sériales par des espaces libres, de chaque côté; notre Groupe tertiaire est donc l’ancêtre évident de Pronucula decorosa Hedley, des mers d'Australie. 105° Genre : LEDA Schum., 1817. Les espèces parisiennes ne sont pas de vrais Leda s. str., caractérisées par leur rostre très allongé (Ex. ZL. clavata Calc.); ce sont des LemBurus (Leach in Risso, 1826) dont la surface est ornée de stries obliques ou concentriques. J’ai expliqué (Conch. neog. de l’Aquitaine, t. I, p. 102) qu'il n’y a pas lieu de subdiviser encore cette Section en deux autres à cause de cette différence d'orientation des stries dorsales, ni surtout d'adopter Ledina Sacco, dénomination préemployée par Dall, la même année. Aux six espèces déjà connues, nous ajouterons la suivante, 105-7. — Leda expansa Staadt. Ar THAN. 1913. Iconographie, t. IT, pl. LXVIII. Taille petite; forme peu convexe, oblongue, subtrigone, à peine dissymétrique, quoique le côté antérieur soit assez court et plus arrondi que le côté postérieur qui est allongé et terminé en pointe. Crochets petits, un peu gonflés, opisthogyres, situés au tiers de la longueur du côté antérieur. Bord cardinal rectiligne et également déclive de part et d'autre du crochet, Lunule indistincte; corselet assez large, très allongé, lisse, limité par une carène obtuse et par- 110 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. tagé en son milieu par une côte qui part du sommet et aboutit à l'extrémité anale. Surface peu bombée, ornée de sillons fins, très réguliers, qui sont bifurqués et tendent à s'effacer du côté postérieur. Charnière étroite, à peine interrompue au milieu par une petite fos- sette triangulaire située sous Le crochet, munie de dents sériales rap- prochées, décroissant vers le milieu cardinal, les antérieures plus arquées que les postérieures qui sont lamelleuses et pointues. Impressions musculaires peu distinctes. Dim. Longueur, 6 1/9 mill.; haut., 4 mill. R. D. Cette espèce se distingue à première vue de ZL. prisca Desh. par sa forme bien moins bombée, plus transverse, par sa surface sillonnée, par sa charnière plus étroite, moins déclive de part et d’autre du crochet. Son galbe et son ornementation la rap- prochent davantage de L. striata Lk., mais l'espèce de Lamarck est un peu plus haute, ornée de sillons imbriqués bien plus écartés, non interrompus sur la région anale qui est aussi plus déprimée. Enfin, il existe dans le Thanétien d'Angleterre, sous le nom L. substriata Morris, une espèce très voisine de la nôtre et qui ne paraît guère s'en distinguer que par son ornementation plus accentuée. Loc. Jonchery-sur-Vesle, cinq valves ; cotypes (PI. T) coll. Staadt. 106° Genre : NUCULINA d'Orb., 1845. (= Nucinella Wood, 1850). Coquille petite, nuculoïde, mais à côté antérieur très court et à ligament externe; charnière courte, composée de Æ à quelques dents sériales sur un plateau cardinal AU | incurvé, et d’une forte lamelle AIX à laquelle corres- ee ae Pond une fossette sur la valve droite; ligne palléale nière de Nuculina nus PS entière. Génotype : Nucula miliaris Desh. LuT. LUT. Les dents sont loin d'être parallèles, ni même en éventail régulièrement déployé : les postérieures tendent à devenir parallèles à la nymphe qui est très petite, mais bien visible contre le bord, tandis qu’il n’y a aucune apparence de fossette ligamen- taire. 107° Genre : TRINACRIA Mayer, 1868. Chez les formes typiques, telles que T. deltoidea, la petite fossette caractéristique et triangulaire, qui sert à l'insertion du ligament, est située immédiatement sous la pointe du eroctet et au-dessus des dents sériales qui se rejoignent sans la moindre interruption entre les deux séries opposées ; au contraire, chez les deux espèces tron- quées à l'arrière et non trigones, 10'7-9 (7. Baudoni) et 10'7-10 (T. mixta), la foscette est située plus bas et il y a une interruption plus ou moins large entre les FF A à 4 S #2 Lorean 6 du ANNALES, XLIX (1913). 111 deux groupes de dents sériales, Je ne crois pas qu'il faille attribuer une importance sectionnelle à cette différence, pas plus qu’à la forme subquadrangulaire des valves : 1 y a d'ailleurs des transitions entre les deux groupes d'espèces, Ainsi, par exemple, dans les lignites de Pourey, on trouve une variété que j'ai rapportée à 7. Baudoni dans l’Appendice IIT, et qui est constamment plus rostrée, quoique l'interruption des séries de dents soit toujours plus nette que chez 7. Baudoni d'Hérouval : on pou- vait attribuer à cette variété la dénomination adelomorpha nobis (voir 10'7-9", PI. IV). 108° Genre : LIMOPSIS Sassi, 1827. Ainsi que je l’ai indiqué dans le tome IL de la Conch. néog. de l'Aquitaine (p. 199), à côté des Limopsis s. str. caractérisées par leurs deux séries de dents obliquement opposées et par leur bord non crénelé sur la commissure des valves, il faut distinguer la Section PEcruNCuLINA d’Orb., non seulement à cause de son galbe convexe et subquadrangulaire, mais surtout à cause de sa charnière plus arquée, comportant des dents moins nombreuses, perpendiculaires en avant, interrompues sous le crochet, très obliques en arrière ; en outre, l'impression de l’adducteur pos- térieur est limitée par une côte interne à laquelle correspondent quelques créne- lures sur le bord des valves du côté anal. Génotype : Pectunculus scalaris Sow. Bart. Seules, les deux premières espèces du Bassin de Paris appartiennent à Limopsis s. str.; toutes les autres sont des Pectunculina plus ou moins subquadrangulaires, laciniées sur les bords. 109° Genre : PECTUNCULUS (Lister) Lamk., 1799. Outre Cxisma, qui forme un Sous-Genre bien distinct, il faut encore signaler NucuLELLA d'Orb., 1850 (em. in Fischer), qui a pour génotype Stalagmium Nysti Galeotti (1). Quoique cette espèce ne soit connue qu’en Belgique, je crois utile d'en faire figurer la charnière qui n’a pas été exactement définie dans le Manuel de Fischer (p.979) : les deux parties du bord dorsal ne se rejoignent pas exactement sous le crochet, la partie postérieure se superpose à l’autre comme chez certains Veneridæ; la série de dents G postérieure se prolonge jusqu’au crochet, le long du bord anal, et les dernières dents sont traversées par des Fig. 146. — Charnière de Lignes rayonnantes qui ne sont que des branches de culella Nysti Gal. Barr. chevrons d'une aire ligamentaire envahie par la charnière; au-dessous, il y a quelques dents horizontales dans une aire triangulaire et scalène qui n'est pas une fossette; enfin, la série antérieure est courte et ses dents n'atteignent pas le crochet. Comme on le voit par ce qui précède, Nuculella se rattache à Pectunculus et non pas à Limopsis. (*) D'Orbigny, dans le Prodrome (IL, p. 389, 25 ét., n° 1039), avait écrit Nucu- nella : c'est probablement une faute d'impression que Fischer a corrigée. 119 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 4109-15. — Axinæa (Muculella) sp. PIS AVI BART. L’échantillon recueilli à Vendrest par M. Giraux me paraît différent de N. Nysti, par sa forme plus transverse et par son bord palléal plus rectiligne; mais commeil est très usé et que la charnière laisse simplement soupçonner la disposition des dents de Muculella, je m’abstiens — quant à présent — de lui donner un nom spécifique, et je me borne à le faire figurer, en attendant que la récolte d'échantil- lons moins frustes permette de caractériser plus sûrement une espèce nouvelle, En tous cas, il est bien évident qu'il ne s’agit pas là d’un Pectunculus déformé, ni d’une monstruosité, car cela n’expliquerait pas la différence des charnières. Dim. Diamètre antéro-postérieur, 12 mill.; diamètre umbono-palléal, 9.5 mill. Loc. Vendrest, unique (PI. IV), coll. Giraux. 110° Genre : ARCA Linné, 1758. On doit réserver le nom Arca (s. lato) à toutes les formes dont les crochets sont écartés et dont le plan de la surface ligamentaire fait un angle de 90° environ à sa jonction avec le plan de commissure des valves; dans ces conditions, il n’y a — sous le n° 110 — que ARCA 5. str., ANADARA, SCAPHARCA (ces deux derniers non repré- sentés dans le Bassin de Paris); les autres espèces appartiennent soit au Genre BARBATIA, caractérisé par la RU rapprochement des crochets et par l'angle très ouvert que fait la surface ligamentaire Fig. 147. — Aire ligamentaire d’Arca Noæ Lin. Viv. avec le plan de commissure des valves, soit à d'autres Genres. Dans le tome I de l’Aquitaine (p. 140), j'ai distingué deux groupes d’Arca s. str., selon la disposition des chevrons ligamentaires, qui sont burinés sur l'aire subumbonale : dans le groupe d'A. Nocæ (fig. 147) génotype, les chevrons plus ou moins nombreux, occupent presque toute l'aréa, et ils sont parfois contrariés, c’est- à-dire que les branches postérieures sont traversées par de courtes rainures parallèles aux branches antérieures; chez l’autre groupe (A. umbonata, fig. 148), il n’y a Fig. 148. — Aire ligamentaire d'Arca umbonata Lamk. Viv. qu’un petit nombre de chevrons très aigus sur la région buccale de l’aire ligamen- taire, entre les crochets; on y distingue en outre des stries serrées, perpendiculaires à la ligne cardinale et représentant les traces de l'accroissement des dents sériales. Seule, 110-1 (A. biangula Lamk.) appartient au premier-groupe, les trois autres espèces sont du second groupe. À partir de 110-5, ce sont des Barbatia, seulement je n'en modifie pas la numérotation pour éviter un bouleversement superflu. ANNALES, XLIX (1913). 113 110°% Genre : BARBATIA Gray, 1840. Coquille velue, inéquilatérale, généralement peu bombée, byssi- fère, ornée de fines côtes rayonnantes, à crochets peu écartés ou parfois contigus; aire ligamentaire relativement peu élevée par rap- port à sa longueur, plus ou moins scalène, située à peu près dans le même plan que la com- missure des valves, cou- D RER ENT PAT ee | - EURE Tr verte de chevrons serrés ler A dont les branches très iné- gales font entre elles un angle apical très ouvert; dents sériales fines et perpendiculaires au milieu, obliques aux extrémités, souvent interrompues un peu en arrière des crochets. Génotype : Area barbatia L. Viv. Fig.149. — Charnière de Barbatia barbata Lin. Viv. Ce Genre commence à 110-5 et finit à 110-44. Les Sections suivantes ne se distinguent guère que par leur ornementation ou leur forme un peu anormale : Acar Gray, 1847. — 110-5 à 110-11, et 110-13. BaRBaTIA $. sér. — 110-12 et 110-14 à 110-27 OBLIQUARCA Sacco, 1898. — Forme très inéquilatérale, souvent gibbeuse en arrière; aréa aplatie, élargie aux dépens du plateau cardinal qui porte deux séries — écartées et interrompues — de dents très inclinées aux deux extrémités, tandis que les chevrons nombreux et serrés empiètent au milieu. Génotype : Arca modioli- formis Desh. Éoc. INF. Les espèces 1410-28 à 110-39 appartiennent à cette Section extrêmement voisine de Barbatia et d’Acar. PLaGrarca Conrad, 1875. — Aréa très étroite, dents nombreuses, petites, diver- gentes. Chez Barb. angusta Lamk. — que je rapporte avec doute à cette Section — les chevrons trés serrés et peu visibles se réduisent à des stries parallèles au bord cardinal, tellement leur angle apical est ouvert. Les espèces 110-40 à 110 44 appartiennent à ce groupe, et 1410-45 est encore une Barbatia. 110 Genre : FOSSULARCA Cossm., 1887. Coquille oblongue, subquadrangulaire, subéquilatérale, inéqui- valve, à surface treillissée; crochets écartés, séparés par une aire ligamentaire assez Fig. 150. — Charnière de étroile qui porte, sous le crochet, une Fossularca quadrilatera Lamk, 1Ur. petite fossette triangulaire et bien limitée, au Ann. Soc. Zool. et Malac. Belg., t. XLIX, 8 414 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. fond de laquelle on distingue de petits sillons perpendiculaires au bord; dents presque égales, plus ou moins obliques. Génotype Arca quadrilatera Lamk. Éoc. Ce Genre — qui comprend les anciennes Arca (1140-49 à 110-60) — est inter- médiaire entre les Arcidæ et les Limopsidæ, voisin des secondes par sa fossette, des premières par la forme et l’ornementation des valves, surtout par l’inclinaison à ]20° de l’aréa ligamentaire par rapport au plan de commissure des valves; il ne faut pas confondre les stries de la fossette de Fossularca avec les traces d’accroisse- ment des dents sériales qui strient toute l’aréa d’Arca, car précisément ces stries ne correspondent à aucune dent sur le bord cardinal de Fossularca. Les formes pliocé- niques et actuelles appartiennent à une Section distincte (GALACTELLA Cossm. 1911), dont l'aire ligamentaire est plus largement ouverte, quoique striée comme celle de Fossular- ca. C’est une transi- tion avec SCAPU- Fig, 151. — Charnière LARCA (!) Cossm. 1911, qui comprend les anciennes Aradara ne LCA: ce du Bassin de Paris 4110-46 à 110-48 et dont le génotype : rap (Arca scapulina Lk.) est caractérisé par sa fossette striée ui occupe tout l’arrière de l’aire ligamentaire. q P 8 Fig. TE — l'on d'Anadara dituisi Lamk. PLioc. En résumé, voici la numérotation nouvelle à adopter pour nos Fossularca : 110tr-1. — F. quadrilatera [Desh.] LUT. 110t:7-2. — F. capillacea |Desh.]. BART. 110ter-3. — F. dispar [Desh.]. THAN: OUIS. 110t°7-4. — F. margaritula [Desh.|. CUIS. LUT. BART. 110t:-5. — F. Cossmanni [de Laub.]. THAN. 110ter-6. — F. textilis | Desh.]. CUIS. 110t:-7. — F. decipiens |Desh.]. BART. 11048 —— F. multidentata [Desh]. LUT. 110179. — F. lissa [Bayan|. LUT. BART. 110te-10. — F. effossa [Desh.]. CUIS. 4101-11. — F. Bezançoni Cossm. LUT.- 1101-12. — F. Chevallieri Cossm. LUT. 14101:-13. — F. (Scapularca) scapulina [Lamk.]. LUT, BART- (1) Voir Conchol. néog. de l'Aquit., IT, p. 192, fig. 15. Je donne ici (fig. 152) à titre de comparaison un croquis de la charnière d’une vraie Anadara. Gate Ca et al hf Ghsssie De L Put à "an ce dd : PONT ON Or bi vn APR un sata), dés de) te ARE cn de T2 É x; er PR v ANNALES, XLIX (1915). 115 1104-14. — F. (Scapularca) globulosa [Desh.]. cuis. (1). LUT. BART. 1101.15. — F. — interposita [Desb.]. cuis, (variété ?). 1101-16. — F. 2 miliacea [Cossm.]. LUT. — 411° Genre : GUCULLÆA Lamk., 1801. Ce genre se distingue de Parallelodon mésozoïque par l'existence de petites dents sériales, perpendiculaires ou obliques, dans tout l'intervalle compris entre les lamelles parallèles qui sont aux extrémités du plateau cardinal échancré sous le crochet; en outre, ces lamelles sont crénelées, et l'impression du muscle postérieur est isolée par un septum plus ou moins développé. L’aréa ligamentaire ressemble à celle d'Arca s. str. L’unique espèce thanétienne a été trouvée, à l'état remanié, dans le Bartonien de Vendrest (coll. Giraux). AS Genre : CUCULLARIA Desh., 1860. Forme et ornementation de Barbatia; aréa très étroite; bord cardinal légèrement arqué, portant — en avant et en arrière — des dents parallèles au bord, au milieu plusieurs petites dents irrégulières. Génotype : Arca heterodonta Desh. LuT. Ce Genre est à Barbatia, ce que Cucullæa est à Arca; il est localisé dans l'Éocène et il ne comprend que les quatre anciennes espèces nte 110-61 à 110-64, qui prennent désormais les numéros respectifs 1410iS-1 à 111bis-4. 117-6. — Modiolaria (Gregariella) pectiniformis [Desh.]. LUT. D'après les recherches que j'ai faites pour la publication des Monomyaires, dans le tome II de la Conchologie néogénique de l'Aquitaine, cette espèce appartient non pas à la Section Semimodiola, comme je l'avais primitivement indiqué dans le tome II du Catalogue illustré, et sur la légende de la planche XX VIIT de l’Zcono- graphie, mais au Sous-Genre GREGARIELLA Monteros. 1884, qui à pour génotype M. Petagnæ et qui est caractérisé par ses grosses côtes en éventail, fortement treil- lissées, ainsi que par les crénelures de son bord buccal. 1177-14. — Modiolaria (Planimodiola) Nincki Cossm. PI.I. cuis. 1913. Iconographie, t. IT, pl. LXIHI. Test très mince. Taille au-dessous de la moyenne; forme ovale, assez large, inéquilatérale ; côté antérieur court et rectiligne sur le contour palléal ; côté postérieur ovale, dilaté; extrémité postérieure arrondie, régulièrement raccordée avec les contours palléal et anal ; extrémité antérieure atténuée, dépassant peu le crochet, qui est pro- sogyre et médiocrement gonflé; bord supérieur rectiligne et déclive en arrière du crochet. (:) M. Staadt a trouvé deux petites valves opposées dans le sPARN. de Pourcyÿ. 416 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. Surface dorsale bombée au milieu, comprimée et aplatie sur Ja face buccale, un peu excavée sur la région anale, partout ornée de costules rayonnantes qui sont à peine interrompués ou plutôt atté- nuées sur la région buccale, sans qu'il y ait de sillon bien net qui sépare une partie lisse; on ne distingue qu'avec peine de très fixes d’accroissement dans les sillons séparatifs. Surface interne nacrée : impression de l’adducteur subquadrangu- laire, située à la moitié de la hauteur, à peu de distance du contour anal. Bords crénelés sur toute la moitié du contour palléal et anal, ainsi que tout à fait en avant des crochets; le reste est très finement denticulé. Dim. Diamètre antéro-postérieur, 8 mill.; diam. transversal, 5 mill. R. D. Cette coquille paraît être un Planimodiola plutôt qu'un Brachydontes, quoique la région non costulée ne soit pas nettement délimitée et qu'il y ait encore des stries rayonnantes sur cette région. Ce caractère l’écarte de toutes les autres Plani- modiola du Bassin de Paris. Quant à Arcoperna Mellevillei d’Orb., qui n’est pro- bablement pas un Arcoperna et qui appartient au même groupe, la figure indique une forme plus excavée sur le contour palléal, avec des côtes plus élargies. Les Semimodiala sont plus anguleuses sur le contour anal, plus gibbeuses sur la surface dorsale. Loc. Cuise, les deux valves opposées (PI. I), coll. Ninck. 118-8. — Arcoperna tenera [Desh.|. PISIY. LUT. 1910. Pezant, Cog. foss. Parnes, p. 85. Ogs. D’après M. Pezant, il y a eu confusion — de ma part — entre À. profunda qui est beaucoup plus gibbeuse que le véritable À. tenera. L’individu figuré sur la planche XX XVIII du tome I de l’Zconographie, sous le n° 118-8, ressemble en effet complètement à la figure de 118-'7. La nouvelle figure que je fais reproduire ici, d'après un échantillon de Parnes, communiqué par M. Pezant, permettra à nos lecteurs de rectifier cette erreur. 124-1. — Aviculovulsa macrotis [Desh.]. PLV: DUT. 1910. Var.? Pezant, Coq. foss. Parnes, p. 84, pl. V, fig. 51. O8s. L’échantillon figuré dans l’Zconographie (1, pl. XXXIX) était tellement défectueux que je crois utile de faire reproduire ici un spécimen que M. Pezant con- sidère comme une variété et qui pourrait bien se confondre avec le véritable type. Cette valve a bien la charnière d’Asiculovulsa qu’il ne faut pas confondre avec celle de Malleus, comme le propose M. Pezant; rien que la taille et la forme très ditfé- rente des oreillettes de Malleus vulgaris suffisent à interdire cette assimilation; tout ce que l’on pourrait hasarder, c’est que l'un est l'ancêtre de l’autre, mais avec une disparition complète dans Les terrains néogéniques, cependant bien explorés. Loc. Parnes, néotype (PI. IV), coll. Pezant. ANNALES, XLIX (1913). 117 195" Genre : HELIGMINA H. Douvillé, 1907. (Ann. Paléont., t. II, 1907). Dans une étude sur les Vulsellidés, M. H. Douvillé a démontré que leur test est formé de couches lamelleuses seulement, extérieurement revètues d’une couche pris- matique continue, tandis que chez les Ostréidés, les couches prismatiques sont intercalées entre les couches lamelleuses. D'autre part, en examinant l’espèce dénommée Ostrea uncinata Lamk. (185-383), notre savant confrère a vérifié qu'aucune des deux valves n’était fixée, que son test lamelleux rappelle plutôt celui des Vulselles que celui des Huitres, et qu’enfin l’in- térieur des valves montre un très large sinus {ou échancrure arrondie du contour) qui prend naissance près de l’aréa ligamentaire et qui pénètre jusque dans le voisi- nage de l'impression musculaire postérieure ; c’est donc un sinus anal qui n’a aucun rapport avec celui de Malleus et qui rappelle plutôt celui de Pseudoheligmus cré- tacique. Toutefcis, comme les deux valves sont manifestement inégales, l’une d'elles, la vaive gauche, très creuse, l’autre presque plate, et qu’en outre l'impression musculaire ne fait aucune saillie, M. Denville en a conclu que cette coquille vivait couchée au fond de la mer, au lieu d’habiter les Éponges comme les Vulselles, et par conséquent il lui a donné le nom générique HELIGMINA ; par conséquent, Ostrea uncinata devient Heligmina uncinata (125?is-1). 130-3. — Limea cardiintercosta Pezant. PTPEV: LUT. 1910. Lima cardiintercosta Pez., Coq. foss. Parnes, p. 82, pl. V, fig. 49. Forme ovale et un peu convexe, sauf l'excavation byssale; environ 39 côtes plates, plus larges que leurs intervalles qui sont cloisonnés par des lamelles résultant de séries de gros points gravés en rangées concentriques. Le bord palléal est festonné dans toute son étendue, les côtes étant très visibles à l’intérieur. La fossette ligamentaire occupe environ un tiers de la surface cardinale, et l’on observe sur la face interne des oreillettes : deux dents et une fossette sous l’antérieure de la valve droite, une dent et une fossette sous la postérieure de la même valve, la valve gauche présentant les dents et fossettes réci- | proques. Dim. Diamètre umbono-palléal : 9 mill.; diamètre antéro-postérieur : 8 muill. R. D. M. Pezant compare cette espèce à L. Caillati qui est un Acesta, tandis que celle-ci à la charnière de Limea : il est vrai qu'il n’admet que le Genre Lima sans subdivisions. En tous cas, elle est beaucoup plus oblique et plus longue que les deux autres Limea du Bassin de Paris, avec des côtes plus nombreuses et plus serrées. Loc. Parnes, deux valves opposées d’individus distincts (pl. IV), coll. Pezant. 131-3. — Chlamys (Pseudamussium) corneola [Wood]. PILI ous. 1913. Iconographie, t. Il, PI. LXIIL. Ogs. La figure publiée sur la Planche XL de ’/conographie ne représentait 118 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. qu’une valve supérieure, de sorte que j'ai fait figurer — dans le supplément (pl. LXIII) — une valve inférieure de Cuise, coll. Ninck, munie de son oreillette échancrée; on observe, sur la surface de cette oreillette, quelques rayons moins nombreux et moins grossiers que ceux qui caractérisent l'oreille de C. solea ; là surface dorsale de cette valve est lisse et brillante, les accroissements sublamelleux sont à peine visibles vers les bords, et croisés par quelques rayons très vagues, non burinés dans le test. 135-31. — Ostrea flabellula Lamk. LUT. (= 0. plicata in Cossm. non Sol.) O8s. Dans ses études sur le Mésonummulitique alpin (1911) M. Boussac a fait observer que le véritable O. plicata de Barton est une forme à plis plus étroits et plus serrés que celle du Lutécien pour laquelle il faut reprendre, par conséquent, la dénomination ffabellula qui s'applique aussi aux spécimens du Cotentin, tandis que O. cubitus Desh. est synonyme d’O. plicata Sol. 139-1 — ‘7-1. — « Palette » de Barnea Levesquei. PIE CUIS, 1906. Iconographie, pl. XVI. An sp. nov. ? 1913. — pl. LXIIT, O8s. La valve figurée, en 1906, dans l’/conographie, comme espèce douteuse, n'est autre qu’une palette de Pholade, de l'espèce commune dans le gisement de Cuise; nous avons fait figurer, dans le supplément de l’Zconographie, une de ces palettes en place sur un fragment de charnière. Loc. Cuise, palette en place (PI. I), coll. Ninck. GASTROPODES 4-2. — Acmæa catalaunensis ». sp. PLV, THAN, Test fragile. Taille petite; forme élevée, conique, à base ovale, à surface lisse, Sommet obtus, situé aux trois quarts de la longueur, du côté postérieur. Impression musculaire non visible. Dim. Longueur, 5 mill.; largeur, 4 mill.; hauteur, 3 mill. R. D. Cette espèce a presque les mêmes proportions qu’A. Dutemplei, quoique sa taille soit presque le double, mais son sommet est encore plus excentré et le contour de sa base est plus régulièrement ovale. 1l est intéressant de constater que ce Genre est représenté à la base de l’Eocène par une nouvelle espèce qui forme le trait d'union entre celle du Lutécien et les formes mésozoïques. Loc. Châlons-sur-Vesle, unique (PI. IV), coll. Molot. 6-18. — Fissurella Fenauxi Cossm. ». sp. PINS | LUT. Test assez épais. Taille petite; forme ovale et symétrique, assez étroite, assez élevée ; profil équidéclive, non excavé en arrière ; som- ANNALES, XLIX (1915): 119 met situé vers les deux cinquièmes de la longueur du côté postérieur, tronqué par la fissure qui est tout à fait apicale, Ornementation com- posée d'environ vingt-cinq côles rayonnantes, croisées par des côtes concentriques de même grosseur, avec des aspérités cratériformes à leur intersection ; les mailles de ce réseau séparent des alvéoles rec- tangulaires et très profondes, au fond desquelles on aperçoit généra- lement une costule intercalaire, beaucoup moins proéminente. Péri- trême festonné et profondément lacinié par les côtes ; rebord interne de la fissure épais et calleux, non détaché en avant; impression musculaire en fer à cheval, terminé par des épanouissements allongés qui ne dépassent pas le niveau de la fissure. Dim. Longueur, 8 mill.; largeur, 5 5 mill.; hauteur, 3 mill. R. D. Cette intéressante espèce se distingue, par son ornementation, de toutes ses congénères du Bassin de Paris, qui ont généralement des lamelles imbriquées avec des tubulures à l’intersection des côtes, ou bien un treillis assez fin. La coquille qui s’en écarte le moins est F. decisa, du Bartonien ; mais, outre que le nombre des côtes de celle-ci est moindre, on n'y aperçoit pas les alvéoles creuses qui caracté- risent F, Fenauxi et qui s'opposent à ce qu’on attribue à l’usure l'aspect anormal de sa surface. Loc. Damery, unique (PI. V), coll. Fenaux. 16ti5-1. — Houdasia splendens Cossm. LUT. Ogs. Catte jolie espèce — primitivement décrite d’après un spécimen de Villiers- Neauphle — à été depuis trouvée également par M. Houdas à la Ferme de l’Orme, dans la tranchée de l’'Avre, à Parnes et même à Vaux; ses reflets nacrés la placent dans la Famille Trochideæ, et le sillon columellaire — qui entaille le contrefort supra- ombilical — rappelle complètement celui qu’on observe chez les espèces jurassiques du Genre Ataphrus Gabb. Un autre échantillon de la même collection est indiqué comme provenant d'Hérou- val : il est d'ailleurs assez fruste, non brillant, et le sillon y est très obsolète sous l'effet de l'usure. Peut-être est-ce un individu descendu, par une coulée, du niveau Lutécien ? Le cas est fréquent à Hérouval, M. Pezant le signale pour un certain nombre de coquilles qui n’ont certainement pas vécu à l'époque cuisienne. 17.5. — Delphinula denticulata [Lamk |]. PI: LUT. (= D. cristata Baudon, 33-16 Collonia in Cat. ill.) 1910. Pezant, Cog. foss. Parnes, p. 76, pl. IV, fig. 43. « Grignon. Espèce fort petite qui se rapproche un peu du Turbo rugosus de Linné. La coquille a quatre tours de spire, est striée transversalement et la partie moyenne de chaque tour offre deux crêles ou carènes dentelées, armées en éperon, dont l'inférieure est 190 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. un peu plus grande. La base de la coquille est sillonnée circulaire- ment et on voit au milieu un ombilic étroit, à demi recouvert. Cette coquille n’a que 2 millimètres de largeur. Peut-être serait-il plus convenable de la placer parmi les dauphinules. » — Lamarck. Ogs. Ainsi que l’a fait remarquer M. Pezant, Deshayes a appliqué à tort cette diagnose à Delph. turbiuoides (voir Solariella), de sorte que Baudon a inutilement donné le nom cristata à cette coquille qui n’est pas une Co/lonia, comme je l’avais cru d'abord. L0c. Parnes (PI. V), coll. Pezant. 17-6. — Delphinula Reynieri Cossm. n. sp. PETNE BART. Test épais. Taille grande; forme turbinée, subglobuleuse, spire assez élevée, à galbe conoïdal, non aplatie au sommet; cinq tours convexes, arrondis surtout en avant, peu déclives en arrière, dont la hauteur atteint les deux cinquièmes de la largeur, séparés par de très profondes sutures qui sont même canaliculées; ornementation com- posée d’une douzaine de cordonnets spiraux et granuleux, séparés par des sillons linéaires au fond desquels les accroissements obliques impriment de petites ponctuations très serrées. Dernier tour attei- gnant les trois quarts de la hauteur mesurée de face, orné — ainsi que la base arrondie — de vingt-deux à vingt-cinq cordonnets spi- raux, semblables à ceux des tours de spire, plus serrés sur la base jusqu’à une dépression déclive qui forme un premier entonnoir autour de la cavité ombilicale taillée à pic; sur cet entonnoir, il y a cinq cordons plus épais et muriqués, tandis que la paroi presque verticale de l’ombilic — qui est limité par une dernière carène den- telée — ne porte que des plis d'accroissement rugueux. Ouverture cireulaire, presque détachée, à péristome épais et continu; labre oblique à 45° sur l’axe ; columelle excavée et lisse ; bord columellaire calleux, non réfléchi sur l’ombilic, rescindé au contraire le long de la paroi ombilicale. Dim. Hauteur et grand diamètre, 24 mill.; hauteur de l'ouverture, 13 mill. R. D. Il est impossible de supposer que cette coquille ne soit qu'une variété de D. lima Lamk., qui est beaucoup moins élevée, aplatie et'carénée sur les premiers tours, qui porte des rangées écartées d’aspérités muriquées, jusqu’au bord de Pombi- lie, sans aucune apparence d’entonnoir au centre de la base. Par conséquent, bien qu’on n’en connaisse encore qu’un seul spécimen un peu usé, il est manifeste qu'il s’agit là d’une espèce tout à fait distincte que je dédie à M. Reynier dont l'obligeance a beaucoup facilité les recherches de M. Giraux. Loc. Vendrest, unique (PI. V), coll. Giraux. ANNALES, XLIX (1915). 121 23° Genre : BOUTILLIERIA (voir ci-après Genre 32). 27-1. — Solariella turbinoides [Lamk]. LUT. (= S. odontata Bayan, in Catal. ill.). 1908. Delphinula turbinoides Pezant, Monnev., p. 23. Ogs. Rectification déjà faite sur la planche IV de l’Iconographie !t. Il), motivée par ce fait que Turbo denticulatus Desh. étant préemployé, Bayan aurait dû — au lieu de le corriger — reprendre le nom turbinoides Lamk., mal interprété par Deshayes et appliqué à une CoZlonia qu’on trouvera ci-après sous le nom defecta Pez. 29-1 à 5. — Elenchus, Sect. Thalotia, à substituer à Basilissa. Cette correction a déjà été faite sur la planche IV de l’Zconographie (t. Il). 32° Genre : BOUTILLIERIA Cossm., 1888. (— Leptothyra Cossm. non Carpenter ; — Otaulax Cossm. juv. sp.) L'examen de nombreuses séries d’échantillons de tout âge, appartenant à une espèce dénommée Turbo montensrs Briart et Cornet, en provenance du Montien de Belgique, m'a convaincu de la nécessité de reviser le classement du Genre Bautil- lieria qui doit être substitué à ce que je désignais sous le nom ZLeptothyra, avec sa Section Otaulaæ, laquelle est sans valeur systématique. En effet, non seulement les denticules internes de Boutillieria s'oblitèrent quelque- fois au point que l’ouverture ressemble complètement à celle de Turbo obtusalis que j'avais à tort rangé dans le Genre Leptothyra; mais encore, tant que les Boutil- lieria n’ont pas atteint le stade adulte. elles portent un ombilic, garni d’un funicule qui aboutit à une oreille latérale à l'extrémité antérieure du bord columellaire, exactement comme chez Turbo inermis que je rapportais à tort à une Section distincte Otaulax ; je l'ai vérifié sur une collection graduellement croissante de B. montensis qui forment une transition lente du stade Otaulax au stade Boutillieria. Enfin, parmi les spécimens du Montien “tudiés, il y en a un certain nombre qui portent encore leur opercule calcaire en place, et cet opercule est presque identique à celui de Collonia. Il résulte de ces constatations que Boutillicria doit être classé dans les Turbi- nidæ, près de Collonia, à la place de Leptothyra, et que ce Genre comprend cinq espèces (variétés ou mutations?) : 32-1. — B. Eugenei [Desh.|. CUIS. LUT. 32-2. — B. Bernayi [Bayan|. LUT. 32-3. — B. crassa [Baudon]. LUT. 32-4. — B. obtusalis | Baudon]. LUT. 32-5. — B. inermis [Desh.]. LUT. Cette dernière n’est peut être que le jeune âge de l'une des autres? 122 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, 32-3. — Boutillieria brevispirata Staadt. PReTIe THAN. 1913. Iconographie, t. II, pl. LXIIT. Taille petite, forme turbinée, courte; spire conoïdale, obtuse; _trois tours faiblement convexes, séparés par des sutures rainurées, ornés de quatre ou cinq cordonnets spiraux réguliers, plus larges que leurs intervalles qui sont lisses. Dernier tour égal aux trois cin- quièmes de la hauteur totale, bianguleux, comprenant, à partir de la suture, une zone plane ornée de quatre cordons spiraux, limitée par un sillon plus large correspondant à un angle obtus, puis une bande périphérique munie de quatre cordonnets, les deux extrêmes plus saillants, celui du haut formant un angle caréné qui circonscrit la base. Celle-ci est déclive, cerclée par sept ou huit filets spiraux un peu plus espacés et saillants vers le centre, qui est perforé par un large ombilic sillonné intérieurement. Ouverture ronde, labre peu épais, légèrement oblique, lisse et nacré intérieurement; columelle fortement excavée, munie en avant d’un petit denticule, au-dessus duquel existe une petite oreillette un peu excavée ; bord columellaire assez mince, non étalé sur la base. Dim. Hauteur, 2 mill.; diamètre, 2 1/3 mill. R. D. Par sa forme, cette espèce se rapproche principalement de Turbo inermis Desh. Elle est cependant plus déprimée et s’en distingue facilement par les deux angles de sa base, sa columelle très excavée, son ombilic bien plus large. Delphi- nula bicarinata, Br. et Corn. du calcaire de Mons, qui appartient également à ce Genre, est plus déprimé, orné de cordons spiraux plus fins, plus nombreux, muni d'une perforation ombilicale bien plus étroite, enfin, contrairement à ce qui a lieu chez B. brevispirata, des deux angles de sa base c’est l’inférieur qui est le plus saillant. Loc Châlons-sur-Vesle, unique (P1. Il), coll. Staadt. 33-11. — Collonia defecta [Pezant]. DUT TBARTS 1908. Delphinule defecta Pez., Monnev., p. 23. Ogs. La substitution de cette dénomination à C. turbinoides Desh., non Lamk., a déjà été faite dans l’Zconographie (IT, pl. IV); elle résulte de ce que le véritable Delph. turbinoides Lamk. est l'ancien Solariella odontata Bayan (voir ci-dessus 2'7-1). Toutefois l'échantillon figuré par M. Pezant, et qui provient de Monneville, s’écarte sensiblement de la forme ancestrale du Lutécien : c'est peut-être une muta-. tion bartonienne ? 33-20 (A sunpr. Collonia Laubrierei Cossm., qui n’est que l’état népionique de Collonia marginata). Je suis d'accord à ce sujet avec M. Pezant (1910), Cog. foss. Parnes, p. 76. ANNALES, XLIX (1913). 123 38-11. — Nerita (Odonstostoma) squamosa Staadt, PI. II. rHan. 1913. Zconographie, t. II, PI. LXIIT. Taille petite; forme globuleuse, bombée; spire courte, à nucléus lisse; deux tours, le dernier très convexe, embrassant toute la coquille, étagé à la suture, vaguement subanguleux sur sa région dorsale, orné de lamelles minces, squamuleuses, finement striées dans leurs intervalles, élégamment muriquées par des cordonnets spiraux arrondis, peu saillants. Ouverture petite, semi-circulaire ; labre épais, taillé en biseau, muni d’une petite denticulation posté- rieure ; septum lisse, plan peu développé, caréné sur la base: bord columellaire droit, finement denticulé sur toute sa hauteur. Dim. Hauteur, 6 1/2 mill.; diamètre, 6 1/9 mill. R. D. Par son ornementation, cette jolie coquille rappelle quelque peu Veates equinus, mais son septum non bombé, dépourvu de fossette antérieure, ainsi que la denticulation de son labre scnt des caractères qui ne permettent pas de la rapporter au Genre de Montfort. En outre, sa forme convexe et arrondie, sa petite ouverture à labre très épais, son septum peu développé la distinguent à première vue de N. mammaria Lk. et de N. Dumnasi Cossm., qui appartiennent au même groupe. Loc. Joncherÿ-sur-Vesle, cinq exemplaires; type (PI. Il), coll. Staadt, 39-6. — Neritina globulus Férussac. THAN. SPARN. Oss. Cette espèce est à signaler à Prouilly, au niveau du Thanétien, d’après un échantillon jeune, mais bien caractéristique, à ornementation composée de bandes blanches sur fond brun, semblable à celle des petits exemplaires de Pourcy. Ag. Loc. Prouilly, Thanétien, unique; coll. Staadt. 39-7. — Neritina consobrina Fér. THAN. SPARN. VAR. pisiformis Fér. O8s. Existe également dans le Thanétien où elle est extrêmement rare. M. Staadt en a recueilli un exemplaire parfaitement conservé et de grande taille, dont la sur- face est couverte de stries tremblées, très fines et très rapprochées ; il est impossible de le séparer des spécimens de Pourcy et du Mont-Bernon. Ag. Loc. Châlons-sur-Vesle, deux exemplaires, coll. Staadt ; un autre exemplaire, coll. Plateau. 39-13. — Neritina depressiuscula Staadt. PICIL. . THAN: 1913. Zconographie, t. IL, pl. LXIII. Taille petite ; forme peu oblongue, semi-ellipsoïdale; dernier tour composant toute la coquille, peu convexe, légèrement déprimé au-dessus d’une suture linéaire, à peine distincte, Ouverture semi- circulaire avec une gouttière postérieure se dirigeant vers le sommet 494 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, de la coquille, labre mince; septum lisse, très peu concave, avec une petite fossette vers son milieu, bord columellaire portant une légère saillie antérieure et un pli postérieur mince et peu saillant. La colora- tion se compose, sur la région dorsale et la base du dernier tour, d'une zone de flammules blanches triangulaires avec quelques ponctuations de même couleur circonscrites par des lignes brunes, le reste de la coquille est couleur café au lait. Dim. Hauteur, 6 mill.; diamètre, 7 mill. R. D. Quoique très voisine de AN. vicina, cette espèce s’en distingue par sa forme moins étroite, moins bombée et surtout par la dépression supra-suturale de son dernier tour, d’où il résulte que la gouttière inférieure de l'ouverture s’ineline vers le sommet de la coquille, tandis qu’elle est perpendiculaire à l’axe chez N. vicina. Enfin, parmi les très nombreux échantillons examinés de cette dernière espèce, nous n’en avons jamais vu dont la coloration ressemblât à celle de N. depressiuscula. Loc. Prouilly, unique (P1. IT), coll. Staadt. 43-12. — Syrnola spina [Desh.|. LUT. Var. subimbricataria Cossm. PI 1913. Zconcographie, t. II, pl. LXIII. R. D. Cette variété diffère de la forme typique par ses tours un peu plus imbri- qués en avant; la protoconque est très fortement déviée à 4%°, les trois tours sui- vants sont à peu près conjoints et plans ; mais à partir du quatrième tour, ils forment en avant un rebord obtus contre la suture qui devient très profonde; les dermers ont même un profil presque sinueux en S. Pli columellaire très obliquement tordu et fortement saillant. (Voir Zconographie, t. I, pl. LXHI.) Loc. Parnes, unique (PI. Il), coll. Bourdot à l’École des Mines. Lutécien moyen. 44-1. — Odontostomia Deshayesi Briart et Cornet. PL.II. ‘nan. AJ. Loc. Cette espèce montienne — qui n’avait été signalée que dans le Cuisien d'Hérouval — existe à Chenay, dans le Thanétien : un bon spécimen, provenant de cette localité (coll. Staadt) a été figuré sur la planche LXIII du Supplément de l’Ico- nographie, et il est reproduit ici (PI. I). 44-4. — Odontostomia modesta Desh. LUT. BART. AJ. Loc. A signaler dans le gisement du Guépelle, d’après deux spécimens (coll. Ninck) tout à fait semblables à la forme typique du Lutécien. 44-15. — Odontostomia primæva Desh. PAT: THAN. R. D. D'après les figures très nettes de l’atlas de Deshayes, cette espèce — qu'on confond souvent avec O. Gravesi — s’en distingue par sa forme moins conique et par son dernier tour qui occupe les deux tiers de la hauteur totale; le pli columel- laire est, en outre, très atténué. Le spécimen figuré sur la planche VI de l'Zcono- graphie étant peu conforme à ces critériums, une nouvelle figure en a été donnée ANNALES, XLIX (1913). 125 dans le Supplément à l'Iconographie (PI. LXIN) d'après un spécimen de Chenay (coll. Staadt), mais sous un nom de var, consobrina Staadt, qu'il me parait impos- sible de disunguer comme espèce. C'est également ce spécimen que nous faisons reproduire ici (PI. IL), coll, Staadt. 44-26. — Odontostomia perglobosa Cossm. PI. IL. CUIS. 1913. Zconographie, t. II, pl. LXII. Taille petite ; forme globuleuse, ovoïdo-conique; spire courte, à galbe régulièrement conique; quatre tours peu convexes, croissant rapidement, séparés par des sutures profondes et rainurées, à surface lisse et brillante. Dernier tour formant les trois quarts au moins de la hauteur totale, subanguleux à la périphérie de la base qui est con- vexe et imperforée au centre, lisse comme le reste de la spire. Ouver- ture semi-lunaire, avec une étroite gouttière dans l’angle inférieur, arrondie en avant; labre oblique, non plissé à l’intérieur; columelle excavée, munie — à sa partie inférieure — d'un fort pli spiral qui se raccorde avec le contour du bord columellaire. Dim. Longueur, 2.5 mül.: diamètre, 1.5 mill. R. D. C’est avec O, Lapparenti que notre nouvelle espèce a le plus d’analogie, mais elle a la spire encore plus courte et une périphérie subanguleuse à la base, tandis que l'espèce de Marines a le dernier tour plus arrrndi. O, bulimoides est, d’autre part, plus conoïde; O. miliola est plus étroite. Nous nous trouvons donc bien en présence d’une forme inédite, Loc. Cuise, type (PI. IT), coll. Ninck. Assez rare, quoiqu’on en connaisse plusieurs échantillons. 44-27. — Odontostomia zonata Pezant. BI. LUT. PS0: Odontostomia sonata Pez., Cog. foss. Parnes, p. 55, PI, 10, fig. 41. Taille assez grande; forme ovoïdo-conique; spire assez longue, subétagée; cinq ou six tours lisses, peu convexes, dont la hauteur ne dépasse guère la moitié de la largeur, séparés par des sutures pro- fondes que borde en dessus une petite rampe arrondie. Dernier tour un peu plus élevé que la moitié de la hauteur totale, portant quatre Où cinq « pans » spiraux, le dernier en avant limité par un angle obsolète qui forme la périphérie de la base déclive et peu convexe, lisse et étroitement perforée au centre. Ouverture ovale, anguleuse en arrière, très légèrement versante en avant; labre mince, peu incurvé; columelle excavée, munie d’un pli médian, assez épais, mais peu saillant,. Dim. Longueur, 9 mill.; diamètre, 4 mill. 196 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. R. D. D’après M. Pezant, cette coquille se distingue de ses congénères par une minceur du test peu commune chez les fossiles de ce Genre, et par les quatre ou cinq pans de son dernier tour. Elle a l’ouverture plus grande et le pli columellaire moins saillant qu 0. medianax Desh., du Bartonien; elle ressemble beaucoup, par ses proportions, a ©, lignitarum Desh.; mais on l'en distingue par sa base plus déprimée, limitée par un angle périphérique, et par son pli plus épais. Loc. Parnes, type (PI. V), coll. Pezant. Mouchy, même collection. 49-14 à 49-16. — Sous-Genre RosiReurIMa Cossm., 1913, proposé dans la Revision des Gastrop. du Montien de Belgique pour Eulima lata Br. et Cossm.; cette espèce, de même qu’Æ. angystomn, concinna Desh. et Æ. herouvalensis Cossm., possède une ouverture rhomboïdale, subrostrée et versante en avant; en outre, les . tours sont convexes et les sutures bien marquées, ce qui différencie nettement ce Sous-Genre de Subularia et de la plupart des Eulima ; cette ouverture a des affinités avec celle de Stylifer, mais le galbe de la coquille est tout différent, la protoconque n'est pas stylforme. 50-1. — Stylifer pellucidus [Desh.]. PIE TÜLE 1910. Glandina pellucida Pezant, Cog. foss. Parnes, p. 185, PI. XII, fig. 2. O8s. M. Pezant a recueilli à Parnes et dessiné un spécimen beaucoup plus adulte que celui figuré dans l’Zconographie (Il, PI. VIT); toutefois, il en fait une Glandina parce que la columelle tronquée ressemble un peu à celle de ce Genre ; mais la pro- toconque styliforme n'a aucun rapport avec celle des coquilles lacustres en question. D'ailleurs, les trois espèces du Bassin de Paris ont la même troncature à l’extrémité de la columelle; lorsque j'en arriverai à ce Genre dans mes Essais de Paléoconcho- logie comparée, j'examinerai s’il y a lieu de distinguer un nouveau Genre pour ces coquilles éocéniques qui n'ont pas l’ouverture — arrondie en avant — des Stylifer: actuels. 52-49. — Scala (Pliciscala) Nincki de Boury. PIV: OUIS. 1912. Cossm., Essais Pal. comp., livr. IX, p. 87, PI. IV, fig. 12-13. 1913. Jconographie, t. I, PI. LXIHI. Test épais. Taille petite; forme turriculée, conique; spire médio- crement allongée, non étagée ; sept ou huit tours peu convexes, dont la hauteur ne dépasse guère les deux tiers de la largeur, séparés par des sutures peu profondes et crénelées ; environ huit côtes axiales, droites ou à peine sinueuses, pliciformes, s'étendant d’une suture à l'autre et débordant même sur la suture inférieure, mais ne se cor- respondant pas d'un tour à l'autre; leurs intervalles sont larges et entièrement lisses. Dernier tour supérieur au tiers de la hauteur totale, à base un peu excavée et circonscrite à la périphérie par un cordonnet alvéolé entre les côtes, qui limite un disque lisse et imper- foré au centre où l’on n’aperçoit qu'un bourrelet obsolèle contre le TRAIT SR ANNALES, XLIX (1913). 197 péristome. Quverture relativement petite, ovale-obronde, quoique son contour supérieur soit un peu rectiligne, située dans un plan très peu oblique par rapport à l'axe vertical ; péristome dédoublé, couche interne mince et continue, labre bordé par une épaisse varice, un peu en retrait sur son contour; columelle excavée, lisse. Dim. Longueur, 4,5 mill.; diamètre basal, 2 mill, R. D. Cette rare coquille, dépourvue de ponctuations, ne peut se confondre avec P. Lamarcki Desh.; mais on peut se demander si elle n’est pas le jeune âge de Sc. Lamberti Desh., dont l'usure aurait fait disparaître les cordons trans- verses ; toutefois, les côtes de ce dernier sont plus sinueuses et plus minces; en outre, elles aboutissent chez P. Ninchi.au même niveau que le disque, tandis que les côtes de Sc. Lamberti s'arrêtent sans atteindre le disque qui semble, par suite, plus saillant, et qui est d’ailleurs orné de filets onduleux et concentriques; mais c'est surtout par la forme de son péristome — dont la varice externe est plus déve- loppée — qu'on distingue P. Ninchi, non seulement de Sc, Lamberti, mais aussi de Sc, fayellensis de Boury. Loc. Cuise, type (PI. V), coll. Ninck. 52-50. — Scala (Acrilla) prædecussata de Roury. PJ AV: CUIS. 1913. Zconographie, t. I, pl. LXIHI. Coquille peu épaisse, subcylindracée; protoconque lisse, poly- gyrée; huit tours convexes, séparés par des sutures subcanaliculées, d'abord ornés de lamelles axiales très peu saillantes; décussées par des cordons spiraux à peine aussi gros que les lamelles; mais bientôt les lamelles deviennent obliques et plus élevées que les cordons, sans être tranchantes, elles forment en arrière une sorte d'expansion qui se termine subitement, puis elles se recourbent vers la suture au fond de laquelle elles sont noyées ; entre les cinq cordons principaux, il y a un cordonnet secondaire, mais les premiers s'arrêtent à quelque distance de la suture inférieure, et l'intervalle qui les en sépare est seulement orné de cordonnets secondaires et inégaux. Dernier tour égal aux trois septièmes de la hauteur totale, garni de vingt-cinq lamelles, muni d'un cordon périphérique qui limite la base presque plane; disque montrant quelques lamelles rayonnantes et immergées ainsi que de faibles cordons concentriques; au centre, on distingue avec peine un très faible bourrelet. Ouverture mutilée.….. Dim. Longueur, 14 mill.; diamètre basal, 5 mill. R. D. Très voisine de Sc. decussata Lamk., cette mutation ancestrale en diflère par son ornementation beaucoup plus grossière : les lamelles sont moins tranchantes, plus épaisses, et les cordonnets spiraux des (eux séries sont également plus gros; 198 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. la suture est plus profonde, canaliculée par la petite rampe que forment les lamelles en se repliant dans les sutures. S. prœædecussata à été décrit par l’auteur dans un manuscrit qu’il à bien voulu me communiquer et dans lequel l’espèce est désignée sous le nom de Textiscala; maïs, ainsi que je l’ai expliqué dans la livraison IX de mes Essais de Pal. comp., ce groupe ne diffère pas génériquement d’Acrilla et je n'ai pu me résoudre à l’adopter, même à titre de Section distincte. Loc. Cuise, type (PI. V), coll. du Muséum (laboratoire de Malacologie). Hérouval, le Roquet, d’après M. de Boury. 52-51. — Scala (Acrilloscala) chameriacensis de Boury. PI. V. Lur. 1913. Iconographie, t. IT, pl. LXIV. Test assez mince. Taille moyenne; forme conique ou subeylin- drique; tours convexes, séparés par des sutures peu profondes, bordées d'un gros cordon spiral; ornementation composée de lamelles axiales, tiliformes, très peu proéminentes, irrégulièrement distribuées sur chaque tour, infléchies à leur extrémité postérieure qui s'étale très obliquement le long du cordon sutural; elles se transforment parfois en varices plus ou moins développées; vingt à trente cordonnets spiraux, serrés et onduleux, plus larges que les sillons qui séparent et au fond desquels on aperçoit souvent un filet très fin ; la surface est, en outre, ornée de lignes d’accroissement très nombreuses qui franchissent les cordons, mais qui sont plus saillantes dans leurs intervalles, de sorte que le test parait chagriné. Dernier tour assez élevé, muni de treize lamelles, à base légèrement con- vexe, imperforée, circonscrite par un cordon saillant ; les lamelles et l'ornementation concentrique persistent sur le disque jusqu'à un minuscule bourrelet columellaire. Ouverture ovale-obronde, légère- ment versante à l'extrémité antérieure de la columelle; péristome peu épais, intérieurement doublé d’un imperceptible enduit. Dim. Hauteur du dernier tour, 11 mill.; diamètre basal, 9 mill. ; R. D. On ne connaît qu’un seul fragment de cette coquille, et peut-être eût-1l mieux valu attendre des spécimens plus complets avant de la nommer et de la décrire ; néanmoins, comme elle présente des caractères très distincts de ceux qu'on observe chez les autres Scalidæ éocéniques, et qu’elle représente la forme ancestrale d’un groupe encore inconnu à ce niveau, il a paru intéressant de la signaler et de la figurer. Elle a beaucoup d’analogie avec le génotype pliocénique d’Acrilloscala (Turbo genicutatus Brocchi); mais elle s'en distingue par ses lamelles plus irrégulières, plus serrées, moins saillantes: par ses cordons spiraux plus gros et plus rappro- chés; les sutures sont moins profondes et bordées d'un cordon plus gros. Elle ANNALES, XLIX (1913). 129 diffère de la mutation helvétienne (A, Degrangei de B.) par son ornementation. Loc. Chamery (Marne); unique (PI. V), coll. Dautzenberg. 52-52. — Scala (Acrilloscala) bifidolirata de Boury. PI. V. BART. 1913. Zconographie, t. II, pl. LXIV. Test fragile. Taille moyenne; forme cylindroconique; tours con- vexes, séparés par des sutures médiocrement profondes, ornés de lamelles axiales, peu obliques, filiformes, régulières, un peu sinueuses à leur extrémité postérieure et se transformant rarement en varices obsolètes ; cordons spiraux assez larges, onduleux, séparés en deux par un sillon; les intervalles sont ornés de lignes d’accrois- sement obsolètes. Dernier tour atteignant à peine les trois dixièmes de la hauteur totale, circonserit — à la périphérie de la base — par un cordon assez mince; disque peu convexe, orné de lamelles rayonnantes, immergées, peu apparentes et de faibles cordons con- centriques, jusqu'au très petit bourrelet columellaire. Ouverture mutilée… Dim. Longueur, 20 mill.; diamètre basal, 7.5 mill. R. D. Si l’on compare cette mutation supraéocénique à son ancêtre À. chameria- censis ci-dessus décrit, on l’en distingue, au premier coup d'œil, par ses cordons bifides qui ont motivé le choix de son nom, par ses lamelles d'abord plus proémi- nentes, puis plus effacées, plus régulières, moins obliques, à peine ivfléchies à leur extrémité postérieure ; le cordon sutural est plus accentué ; enfin les lignes d’accrois- sement sont moins serrées et moins apparentes, avec un aspect plutôt ponctué que muriqué. Il y a encore quelques petites différences sur la base. Si l’on compare À. bifidolirata avec À, Degrangei de B., on remarque des diffé- rences très sensibles. Loc. Le Fayel; unique (PI. V), coll. du Muséum (laboratoire de Malacologie). 52-53. — Scala (Crisposcala) Vatinæ (!) de Boury. BIS Ve LUT. 1912. S. (Crisposcala) Vatinæ de B., J. Conch., t. LX, p. 104, pl. VIL, fig. 10. 1913: — — Iconographie, t. I, pl. LXII (2). Taille moyenne; forme turbinée, un peu ventrue; six ou sept tours étagés par une rampe inférieure, ornés de lamelles axiales, très serrées, repliées, non soudées entre elles, munies d’un auricule postérieur épineux qui se recourbe à quelque distance de la suture, de sorte que leur continuité forme un canal ; les lamelles montrent (1) Dédiée à Mme Giraux, née Vatin. (2) Cette espèce à été omise sur la légende de la planche LXIII. Ann, Soc. Zool. et Malac, Belg., t. XLIX. ) 130 SOCIÉTÉ ROYALE ZOCLOGIQUE ET MA! ACOLOGIQUE DE BELGIQUE. le réseau microscopique de Crisposcala ; leurs interstices sont ornés de filets spiraux, fins et serrés. Dernier tour supérieur à la moitié de la hauteur totale, orné de dix-neuf lamelles, dépourvu de cordon circumbasal ; base conique, perforée au centre d'une base ombilicale, réduite à un simple sillon entre la columelle et le bourrelet tordu que forment les lamelles en se reployant. Ouverture arrondie, à péristone dédoublé, la couche externe discontinue, auriculée au point où aboutit le funicule basal, subépineuse en outre à la partie postérieure du labre. Dim. Hauteur, 14.5 mill.; diamètre, 9 mill. R. D. Plus trapue que Cr. junctilamella, cette espèce a les sutures moins obliques, les côtes moins épaisses, plus fortement repliées, quoiqu’elles ne se soudent pas de place en place, comme cela a lieu chez l’autre espèce. L'auteur ne pense pas qu'il s'agisse d'une variété de (Cr. tenuilamella, ni d’une femelle de cette dernière espèce; cependant, comme il n’en connaît qu'un seul spécimen, très bien conservé il est vrai, 1l a cru devoir faire quelques réserves à cet égard. Dans ces conditions, il eût peut-être été préférable de ne pas lui donrer un nom spécifique qui sera peut-être appelé à disparaître si la différence de galbe des deux coquilles est simplement due à ce qu’elles n’appartiennent pas au même sexe. Loc. Vaudancourt, unique (PI. V), coll. Giraux. 56-6. — Acirsa (Acirsella) canicularis [Lamk.] LUT. 1910. Pezant, Cog. foss. Parnes, pp. 39 et 53. 1910. À. inermis Desh., Iconographie, t. I, pl. VII. O8s. Ainsi que l'a fait justement observer M. Pezant, en transportant cette coquille dans le Genre Melania, d’où nous l'avons fait passer avec les aütres dans le Genre Bayañia, Deshayes à perdu de vue qu'il décrivait sous le nom Sc. inermis la même espèce qui est un Acërsa. Rectification faite, c’est le nom de Lamarck qu'il faut reprendre à la place d'inermis. 56-10. — Plesioacirsa cœlata Desh. PESTE SPARN. (= Melania cœlata Desh. — M. tenuistriata Mellev. = M. subtenuistriata d'Orb. =: Bayania cœlata Cossm.) 1913. Iconographie, t. I, pl. LXI. O8s. Plusieurs échantillons de cette espèce décrite comme Melania, puis rapportée au Genre Bayania, ont été trouvés à Pourcey et permettent de fixer définitivement son classement parmi les Acirsa. Les espèces de ce dernier Genre ont, en effet, une ouverture différente de celle de Bayania, bien moins versante en avant, avec une columelle non tordue et un labre obliquement incliné en arrière; en outre, le der- nier tour est plus court, plus convexe et l’ornementation bien plus prononcée. À Rilly (les Voisillons), on trouve une forme un peu plus élancée que le type, à costules axiales plus minces, croisées par des cordonnets spiraux moins nombreux et plus tranchants : ces caractères méritent de la séparer sous le nom : Var. Moloti ANNALES, XLIX (1913). 131 Staadt. Cette variété ressemble à Plesioacirsa clathrata [Bast.], du Miocène infé- rieur des environs de Bordeaux; mais elle s’en distingue par ses cinq cordonnets spiraux, au lieu de trois, et par ses plis axiaux plus serrés, subgranuleux à leur intersection avec les cordonnets, de sorte que l’ornementation rappelle celle de Ceri- thiscala ; toutefois, l'ouverture est complètement arrondie comme celle des Acirsinæ (voir Essais Pal. comp., IX, p. 94) et ne présente pas le bec rudimentaire des Tenuiscala (ibid., p. 62). Loc. Pourey, forme typique, très rare, coll. Molot, coll. Staadt; Rilly (les Voisil- lons), Var. Moloti, unique (PI. IT), coll. Molot. 56-11. — Acirsa (Jemiacirsa) Lhomimei de Boury. CUIS. 1913. Iconographie, t. IL, pl. LXIV. Test solide. Taille assez petite; forme allongée, conique; onze tours médiocrement convexes, séparés par des sutures peu obliques et peu profondes ; côles axiales à peine obliques, épaisses, peu proé- minentes, pliciformes, croisées par des cordons assez élevés el écartés, noduleux à lintersection des côtes qui se transforment çà et là en varices plus larges et plus aplaties. Dernier tour assez élevé, orné de quatorze côtes ou varices, et de sept cordons spiraux, à base con- vexes et décline, sabanguleuse à la périphérie, dépourvue de rayons et simplement marquée de cordons concentriques. Ouverture ovale ; péristome muni d'une couche interne mince et continue, extérieure- ment bordé par la dernière varice. Dm. Longueur, 10 mill.; diamètre basal, 2,5 mill: R. D. C’est avec H, lampra Tate, de l’'Eocène d'Australie, que cette nouvelle espèce a le plus de rapports, quoiqu’elle en diffère par son galbe plus conique et par ses sutures plus profondes. Si on la compare avec À. transversaria Desh., on s'aperçoit que les deux formes n'ont qu’une ressemblance très lointaine : les cordons spiraux de l'espèce de Deshayes sont plus larges et plus serrés, et elle n’a pas de grosses varices comme celles d'H. Lhommer. Loc. Saint-Gobain, coll. Lhomme; coll. du Muséum (Laboratoire de Malaco- logie). 58-5. — Aclis (Graphis) gaïlica de Boury. PEN CUIS. 1913. Cossm., Essais de Pal. comp., livr. IX, p. 198, pl. I, fig. 26-27. Taille microscopique; forme étroite, turriculée; spire longue, cylindracée ; tours nombreux, convexes, dont la hauteur atteint les quatre cinquièmes de la largeur, séparés par des sutures profondes, ornés de costules axiales un peu sinueuses; ornementation spirale imperceptible, même sous un fort grossissement Dernier tour à peu près égal au quart de la hauteur totale, circonscrit à la périphérie JD à 192 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOCGIQUE DE BELGIQUE. de la base qui est lisse et déclive. Ouverture ovale, à labre un peu sinueux, très peu proéminent en avant. Dim. Longueur, 2.5 mill.; diamètre, 0.5 mill. R. D. Cette espèce a plus de côtes, moins saillantes et plus serrées, qu'A. minu- tissima Desh.; en outre, ses tours sont moins convexes, Elle ressemble davantage, par son ornementation, à A. Bouryi Cossm., mais ce dernier a un disque basal moins développé, et ses côtes se prolongent davantage sur la base. Quant à A. eorœnica de B., c’est une coquille nettement réticulée; A. Eugenei a moins de côtes axiales, plus sinueuses et plus écartées. Loc. Le Roquet (Oise), unique (PI. V), coll. du Muséum (laboratoire de Malaco- logie). 58-5°’. — Var. Cossmanni de Boury. PIN: CUIS. 1912. Cossm., Essais de Pal. comp., livr. IX, p. 199, pl. VIL fig. 5; et pl. X, Gel. R. D, Cette variété ne diffère absolument de la forme typique ci-dessus décrite que par ses côtes peu épaisses, se prolongeant davantage sur la base, de sorte que le disque paraît être plus restreint, comme chez À. Bouryi. Je n’attribue à ce crité- rium différentiel qu’une importance très secondaire et je ne crois pas qu’elle vaille la peine de créer une nouvelle espèce dans le même gisement, surtout quand il s’agit de spécimens uniques, de très petite taille. Loc. Le Roquet (Oise), unique (PI. V), coll. du Muséum (laboratoire de Malaco- logie). 59-13. — Adeorbis spirorbis [Lamk.|]. THAN. CUIS. LUT. BART. Delphinula (spirorbis) Lamk. 1865. Adeorbis bicarinatus Desh., non Lamk. 1910. — spirorbis Pezant, Cog. foss. Parnes, p. 45. Ogs. D’après la comparaison de la diagnose originale de cette espèce avec celle de la suivante, il y a eu en effet confusion de la part de Deshayes, et je ne fais aucune objection au rétablissement des véritables dénominations, signalées par M. Pezant. 59-14. — Adeorbis bicarinatus [Lamk.]. CUIS. LUT,, Planorbis (bicarinatus) Lamk. 1865. Adeorbis propinquus Desh. 1910. — bicarinatus Pezant, Cog. foss. Parnes, p. 45. Oss. Il est regrettable que M. Pezant n’ait pas indiqué les dates exactes de réfé- rence aux annales du Muséum, pour ce qui concerne Lamarck. 64-7. — Ampullina depressa Lamk. Var. vitiusculensis Pezant. , RIN LUT. 1910. Pezant, Coq. foss. Parnes, p. 44. R. D. « Variété qui consiste en ce que la rampe des tours est inclinée du côté de l'axe, c’est-à-dire à l’inverse du type, ce qui fait paraître les sutures au fond d’un canal triangulaire », a : ANNALES, XLIX (1913). 133 Loc. Hérouval (Les Vignettes), plésiotype (PI. V), coll. Cossmann; elle y remplace absolument et exclusivement la forme typique. Chambors, même observation. -65bis-2. — Velutina Lecqi Cossm. PI. V: BART. 1913. Iconographie, t. I, pl. LXIIT, sine nom. spec. Test épaissi par la fossilisation. Taille assez grande; galbe auri- forme, évidemment déformé accidentellement ; spire à peu près nulle, dont les tours — indistincts par le fait de cette déformation — sont circonscrits par un sillon large et profond qui tient lieu de suture au dernier tour représentant toute la coquille; sa surface dépourvue d'ornementation spirale ne porte que des accroissements peu régu- liers, pliciformes, obliquement sinueux. Base convexe, déprimée vers la rainure ombilicale qui est imparfaitement recouverte par le bord columellaire. Ouverture irrégulièrement arrondie, très dilatée; labre peu épais, proéminent en avant, obliquement rétrocurrent en arrière, puis formant au-dessus de la suture une petite lèvre saillante, avant - de rejoindre le bord opposé; du côté antérieur, le plafond est limité par un contour circulaire qui s’enracine — sans aucune sinuosité — sur la columelle; celle-ci est oblique et peu excavée, un peu calleuse en arrière, recouverte par un bord assez large, profondément creusé au centre par une rainure pariétale, sorte de faux-ombilic intérieure- ment bordé par un gradin arrondi. Dim. Hauteur, 18 mill.; diamètre maximum, 23 mill.; épaisseur transversale, 11 mill. R. D. Par sa columelle, cette coquille malheureusement déformée par la com- pression, peut-être même de son vivant, rappelle complètement Velutina Pezanti, du Lutécien, quoique son galbe soit plus déprimé, plus auriforme, et que sa rainure columellaire soit plus profon lément marquée. La spire manque malheureusement, ou plutôt elle est obtusément réduite à un bourrelet informe que borde un large sillon représentant une suture anormalement creusée. Malgré ces irrégularités accidentelles, ce spécimen intéressant me parait bien se rattacher au Genre Velu- tina, et je ne puis réellement admettre que ce soit une Ampullina déformée, et encore moins un Lamellaria comme je lai suggéré &ans la légende del’Zconographie, Loc. Chars; unique (P1. V), coll. du D' Lecq. 66" Genre : LIMNOSCALA Raspail, 1909, (Feuille des Jeunes Natur., 39° année, n° 166, pl. IV). Coquille très petite, turriculée; spire étroite, allongée, composée de tours très convexes, scalariformes ; le premier tour de l'embryon 434 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. est obtus; ornementation composée de fines lamelles axiales; ouver- ture ovale, péristome entier. G.-T.: Limnoscala cliona de Rainc. et Mun.-Chalmas. Lorsque j'ai créé le Genre Micreschara, avec ses Sections Macromphalina, Micromphalina, Dialytostoma, j'ai placé tout ce groupe de coquilles dans les Naricidæ, à cause de l'analogie de la protoconque qui paraît styliforme chez celles de nos Micreschara qui ont une forme globuleuse comme M. citharella (génotype de Micreschara) et surtout M. problematica (génotype de Macromphalina), Mais il est bien certain que, chez les Dialytostoma et surtout chez quelques Micrompha- ilna, tels que Lacuna cliona, la protoconque ne se présente plus avec l'aspect styli- forme que je viens d'indiquer et qui est encore accentué par le contraste que pré- sente la subite expansion du dernier tour. Par conséquent, il serait excessif de séparer Limnoscala, c’est-à-dire Lacuna cliona, par le seul motif que l'embryon est obtus, et il faut aller chercher ailleurs, par exemple dans les détails de l'ouverture, des critériums qui justifient cette nouvelle création. Or, précisément, je n’aperçois pas bien nettement en quoi Lacuna cliona se distingue de M. elegans Desh. — qui est le génotype de Micromphalina — et j'arrive à cette conclusion que le Genre nouveau de M. Raspail (Limnoscala) est très probablement synonyme de Microm- phalina, antérieur de vingt et une années. Toutefois, je le laisse provisoirement avec sa pumérotation distincte 66biS, jusqu’à la revision que je compte faire, dans une prochaine livraison de nos Essais de Paléont. comp. de toute cette intéressante fau- nule de Genres qui participent aux caractères des Naricidcæ et des Lacunidæ. G6Gis-1. — Limnoscala cliona [de Rainc. et M.-C.]. BART. O8s. Cette espèce est caractérisée par sa forme trapue et ses sutures très pro- fondes ; l’ornementation se compose de lamelles axiales, plus où moins serrées, dans les intervalles desquelles le plus fort grossissement ne permet pas de distinguer des stries spirales. 66bi5-2. — Limnoscala formosa Raspail. BIT AUDUN. 1009 Loc-cit en 09, IV 0e" 567 1913. Iconographie, t. IT, pl. LXIIT. « Coquille très petite, à spire très allongée, composée de cinq tours très convexes, scalariformes ; le premier tour de la coquille est lisse, son sommet est obtus; les autres tours sont garnis de côles transversales assez. serrées, lameïleuses, saillantes, iégèrement obliques ; plus développées à la partie postérieure des tours, elles décrivent une légère sinuosité dans leur tiers postérieur; les inter- valles sont lisses et brillants ; les sutures sont profondément enfoncées. Le dernier tour, très grand, occupe les deux tiers de la longueur totale de la coquille; sa plus grande largeur se trouve un peu en avant de la suture, il va ensuite en diminuant assez rapidement vers ANNALES, XLIX (1913), 135 la base, L'ouverture est ovale, sa hauteur dépasse un peu le tiers de la hauteur totale de la coquille; le péristome continu est assez forte- ment épaissi : il est complètement détaché de la coquille à sa partie postérieure, il est oblique ; le long du bord columellaire se trouve une fente qui forme un faux ombilic et sur laquelle viennent se réfléchir les lamelles transversales. Dim. Hauteur, 2.3 mill.; diamètre à la base, 1 mill.; angle spiral, 51°, R. D. D’après l'auteur, L. formosa se distingue du génotype L. eliona par sa taille plus petite, par sa forme beaucoup plus étroite, et il ajoute « par la plus grande hauteur de son dernier tour », c’est probablement un lapsus, car le dernier tour est moins élevé chez L. formosa par le fait même que la coquille est moins trapue et qu’elle s’accroit moins rapidement. Mais, ce que l’on pourrait peut-être faire ressortir de préférence à ce crétériunm incertain, c'est que l'ouverture est plus détachée, presque autant que chez un Dialytostoma, et qu’elle est plus anguleuse en arrière, Je ne tirerai pas d’argument différentiel de l’ornementation qui est assez variable chez L. cliona, quoique ce dernier ait les interstices ternes et non brillants comme chez L. formosa, ce qui peut tenir à la fossilisation. En résumé, L. formosa paraît être une mutation filiale bien distincte de ZL, cliona et je la conserve comme caractérisant l’'Audunien, où l'animal a dû s’adapter à un habitat d’eau douce, car au Guépelle de même qu'au Fayel, où a vécu L. cliona, le milieu est essentiellement marin. Loc. Le Vouast (couche 17 à Helix Menardi), plésiotype (PL. 11), coll. Cossmann. 70-9. — Capulus Larochei Cossm. ». sp. ER: BART. Taille petite; forme de corne d'abondance ou de Planorbe déroulé ; spire dissymétrique, face de la protoconque peu excavée, l’autre face largement ombiliquée; protoconque lisse, réduite à un petit bouton à peine saillant; trois tours en contact, séparés par des sutures lâches, finement striés en long dans le voisinage de Ja suture, marqués d’accroissements irréguliers. Dernier tour complètement détaché, projeté à droite de l'axe, à section presque circulaire; l'ouverture intacte n’est malheureusement pas connue, mais il paraît peu probable, d’après l'accroissement du dernier tour, qu’elle soit beaucoup plus elliptique que la cassure du spécimen-type. Dim. Hauteur, 6 mill ; largeur, 2.5 mill. R. D. Il y a déjà, dans le Bassin de Paris, trois espèces de Capulus qui affectent la forme d'une corne d’abondance avec une spire plus ou moins complétement enroulée : C. singularis Desh., du Lutécien, qui a l’ouverture ovale et le sommet terminal ; C. onyæoides Cossm., du Cuisien, qui ressemble à notre nouvelle espèce par sa forme comprimée, mais qui s’en écarte par sa spire à peine recourbée comme une griffe de felin; C, pachycosmetus Cossm., du Lutécien de Chaumont, qui est 136 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. beaucoup plus large et dont l’ornementation se compose de forts plis longitudinaux, écartés. On voit, par ce qui précède, que la coquille de Vendrest ci-dessus décrite ne peut se confondre avec aucune des espèces déjà connues, à moins que de les réunir toutes ensemble et d'en faire ensuite les mutations d'une même espèce, ce qui n'aurait aucun intérêt, car la plus ancienne et la plus récente sont les plus comprimées, tandis que le spire ne s'enroule qu'à partir du Lutécien : la phylogénie des critériums est encore peu nette. Loc. Vendrest, type (PI. V), coll. Giraux. 74-12. — Hippynyx alticosta Cossm. BAR. Mut. curvicosta Pezant. PLV LUT. 1910. Pezant, Cog. foss. Parnes, p. 42, pl. IV, fig. 38. O8s. Aucun échantillon de cette rare espèce n’a été recueilli dans le Bartonien, depuis la découverte de Bernay (coll. Bourdot à l'Ecole des Mines); mais M. Pezant a décrit et figuré un individu provenant du gisement de Parnes, qui est évidemment tout à fait népionique, car les côtes incurvées qui le caractérisent n’occupent que la moitié marginale de la surface, le reste étant réservé à l'embryon lisse dont le nucléus apical est spiral. Dans ces conditions la courbure des côtes n’est qu’un bien faible indice pour justifier la séparation d’une espèce : c’est évidemment l'ancêtre lutécien de la forme bartonnienne. Loc. Parnes, type (PI. V), coll. Pezant. 77-5. — Berellaia soluta Staait. PTIT SPAR. 1912. Iconographie, t. If, pl. LXIIT. Taille petite; forme étroite, cylindrique; spire turriculée, à enroulement sénestre ; protoconque obluse, en calotte hemisphé- rique; cinq tours de spire lisses, presque plans, subétagés à la suture qui est profonde et très oblique. Dernier tour égal aux deux cin- quièmes de la hauteur totale, subitement atténué à la base qui se trouve réduite à son minimum. Ouverture ovale, largement arrondie et versante en avant, anguleuse en arrière, à péristome continu, évasé au dehors et détaché comme le pavillon d'une trompette; labre mince, rectiligne, très oblique, dont les stades d’accroissements sont marqués sur le dernier tour par deux ou trois lamelles tranchantes ; columelle munie d’un pli mince, oblique, saïllant, mais très enfoncé dans l'ouverture, et difficile à distinguer chez les individus intacts ; bord columellaire détaché de la base. Dim. Longueur, 2 ‘/ mill.; diamètre, ?/; mil]. R. D. Il n’est guère possible de séparer les fragments de cette espèce de B. Marie, de Laub. et Carcz; bien que d’une forme un peu plus étroite, la coquille de Pourcy a une spire identique à celle de Brasles. Le seul caractère distinctif, mais important : ANNALES, XLIX (1915). 137 est fourni par le labre qui, chez B. Mariæ, est sinueux et dessine un crochet vers la suture tandis qu'il est tout à fait rectiligne chez B. soluta. Loc. Pourcy, type (PI. IT), coll. Molot. 81-3. — Megalomastoma Bonneti 0v. sp. BIEN. SPARN. Taille moyenne; forme pupoïde, médiocrement trapue; spire un peu allongée, à galbe conoïdal ; protoconque obtuse, à nucléus déprimé ; six ou sept tours, d'abord très étroits et un peu convexes, puis plus élevés, l'avant-dernier (du côlé du dos) atteignant en hauteur presque la moitié de sa largeur; sutures linéaires, mais profondes ; leur surface est ornée de stries d’accroissement fines et serrées, très obliques et à peine sinueuses. Dernier tour un peu supérieur à la moitié de la hauteur totale, quand on le mesure de face; il est régulièrement arrondi à la base qui est imperforée et déclive vers le cou. Ouverture relativement petite, ovale, avec une gouttière un peu détachée de la base, dans l'angle inférieur; péristome continu, faiblement évasé; labre oblique, mince, un peu réfléchi à l'extérieur ; columelle lisse, courte, excavée; bord columellaire étroit et calleux, bien appliqué sur la base. Div. Longueur, 25 mill.; diamètre, 12.5 mil]. — R. D. Catte coquille se distingue, à première vue, de M. eurybasis qui est beaucoup plus ventru et assez largement ombiliqué; son ouverture est, en outre, heancoup plus réduite. Elle a de plus grandes affinités avec M. Arnouldi, du Thanétien ; mais j'estime néanmoins que c’est une mutation distincte, parce que son galbe est plus étroit, sa spire plus large, son dernier tour plus court, et surtout son ouverture plus réduite, moins réfléchie à l'extérieur, mais arrondie, plus ovale, plus anguleuse en arrière et plus détachée de la base. Loc. Grauves, cotypes (P1. V et VI), coll. Cossmann (recueillis et déjà séparés par feu Bonnet, dans sa collection). 83° Genre : PERINGIA Paladilhe (1874). (= Assiminea Cossm. 1888, non Assemania Leach.). Dans une récente Étude sur la Famille Æydrobiidæ, publiée en 1912 dans le Journal de Conchyologie (vol. LIX), M. G. Dollfus a fait une soigneuse revision des trop nombreux Genres proposés dans cette Famille, ainsi qu’un certain nombre de rectifications ou d’éliminations, dont quelques-unes intéressent l’ Éocène du Bassin de Paris ; le tout est fondé sur une vérification authentique des premiers génotypes d'Hydrobia et d’autres formes classiques. La première à mentionner, dans l’ordre suivi par notre Catalogue illustré, est relative au Genre Assiminea, tout d'abord mal orthographié, car il est dédié à 138 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, Asseman, et dont le type est A. Grayana Leach (1828), coquille absolument diffé- rente de celles du Bassin de Paris; celles-ci — pour la plupart — se rapprochent, par leurs tours conjoints et par leur péristome épaissi, quoique non bordé, de Turbo ulvæ Pennaut, qui a été à tort confondu avec A. Grayana et qui — en réalité, d'après M. Dollfus — doit être adopté comme génotype de Peringia Paladilhe. Les espèces 83-1 à 83-7 s'y rapportent donc sans la moindre hésitation, car elles n'ont pas le labre bordé comme Stalioia; quant à 88-8 (Ass. eburnoides Cossm.) qui est globuleuse et dont le labre est réfléchi en dehors, c’est — ainsi que le fait observer M. Dollfus — une EmmericrA Brusina (1870), dont le génotype est Paludina patula Brumati, de Dalmatie ; elle prendra donc le n° 88his-1. En ce qui concerne 88-9 (Ass. turgidula Cossm.) c’est une forme douteuse, à spire plus turriculée que les autres Peringia et à tours plus plans; elle n'est donc que provisoirement classée dans ce Genre. Enfin, comme l'indique l’Appendice IV, p. 42, 88-10 (Ass. elatior Cossm.) n’est ‘autre qu’une Lapparentia (89-4, voir Iconographie, t. IT, pl. XIV). 84-8. — Valvata cyclotusoides Raspail. PICTTe BART, 1909. Feuille des jeunes Natur., 39 année, n° 466, p. 10, pl. IV, fig. 21-23. 1913. Iconographie, t. IL, pl. LXHT. 4 « Coquille très petite, lisse, brillante, discoidale, à spire très courte, composée de trois tours convexes, présentant une légère carène arrondie au voisinage de la suture postérieure, qui est très enfoncée; les tours croissent très rapidement; le dernier est très grand, sa section est presque circulaire. L'ouverture, qui est seule- ment tangente à l’avant-dernier tour, est un peu projetée en avant, elle est plus large que haute, arrondie en avant et un peu anguleuse à sa partie postéro-interne; le péristome est légèrement évasé ; la base est très largement ombiliquée. L’embryon est très petit; i! est légèrement proéminent, ce qui fait que, quand la coquille est vue de profil, il est la seule partie de la spire qui fait saillie au-dessus du dernier tour. » Dim. Grand diamètre, 1.4 mill. R. D. Valvata cyclotusoides est presque aussi déprimé que V,. Leopoldi Boissy. Comme dans cette espèce, ses tours semblent être presque entièrement enroulés dans un même plan; mais dans nctre espèce, l'embryon fait saillie hors de ce plan. V. cyclotusoides diffère de V. Bouryi Cossm. par l'accroissement moins rapide de son dernier tour, par son ombilic plus large, par ses sutures plus enfon- cées et par sa carène. Quant à moi, je lui trouve un aspect subglobuleux qui est tout à fait caractéris- tique; le plan de l'ouverture est relativement plus oblique et son profil un peu plus sinueux que chez les autres Valvata s, str., et cependant ce n’est pas un Circinna, + ANNALES, XLIX (1913). 139 puisque la spire n'est pas saillante, sauf la protoconque ; il est possible que cette microscopique coquille appartienne à une Section différente. Loc. Le Vouast (couche n° 17 à Helix Menardi); plésiotype (PI, ID), coll. Cossmann. 8405 Genre : MICROCYCLAS Raspail, 1909. (Feuille des jeunes Natur., 39 année, n° 466, pl. EV}: « Coquille orbiculaire, à spire très courte; tours carénés à leur périphérie; ombilic large, infundibuliforme; péristome continu, un peu évasé, ouverture très oblique. G.-T. : M. lamellosa n. sp. » « Le type de ce Genre possède des caractères qui le différencient de tous ceux du Bassin parisien ; il ne peut être, à ma connaissance, classé dans aucun Genre vivant, Le Genre Microcyclas doit être rapproché du Genre Valvata à cause de la forme générale de la coquille, de son mode d’enroulement et de la partie embryonnaire de la coquille qui est identique à celle des Valvées », Quelques réserves sont à faire au sujet de ces conclusions : la forme évasée et oblique du péristome ressemble plutôt à un Adeorbis qu'à une Valvata, la carène surtout qu’il n’est guère habituel de rencontrer à la périphérie des Va/vata. Le classement du genre Microcyclas n'est donc encore que provisoire, à mon avis du moins, 84bis-1. — Microcyclas lamellosa Raspail. PL AUDUN. 1909. Loc. cit, p. 10, pl. IV, fig. 27-29. 1913. Zconographie, t. I, pl. LXIIT. « Coquille formée de trois tours déprimés, anguleux, à section subquadrangulaire ; les sutures sont très enfoncées ; la partie postéro- externe du tour, très déclive, est presque plane et très légèrement déprimée en forme de gouttière, un peu au-dessous de sa périphérie qui est marquée par une carène aiguë; la surface des tours est ornée de nombreuses stries lamelleuses, un peu sinueuses; la base de la coquille est presque plane. L'ouverture est grande, un peu projetée en avant; son péristome est entier, mince, seulement tangent à l'avant-dernier tour; il est légèrement évasé et coupé très oblique- ment. L’ombilie, assez large, laisse voir la succession des tours. La partie embryonnaire de la coquille est très petite et fait une légère saillie en goutte de suif, » Dim. Grand diamètre, 2.4 mill. R. D. M. Raspail ajoute que cette jolie espèce ne peut être comparée à aucune autre du Bassin de Paris : je ferai exception pour le Genre Adeorbis qui a beaucoup d’analogie avec ce Microcyclas, sauf par l'ornementation qui n’est jamais lamelleuse ; 140 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. mais il y a lieu de tenir compte que mon plésiotype presque lisse n’a pas les plis aussi marqués que le type figuré par M. Raspail. Loc, Le Vouast (couche n° 17 à H. Menardi); plésiotype (PI. IT), coll. Cossmann. 86° Genre : HYDROBIA Hartm., 1821. (— Paludestrina d'Orb., 1839). D’après la revision précitée de M. G. Dollfus (1912), le génotype Cyclostoma acutum Drap. est une coquille médiocrement allongée, à tours assez convexes et à péristome un peu épais, à laquelle ressemble complètement 1. incerta (86-1), du Lutécien, au point de vue générique. Les espèces suivantes, 86-2 à 86-10, classées par moi dans la Section Ecrobia ne peuvent y être conservées, parce que — d'après M. Dollfus — ce Genre de Stimpson est synonyme de Cingula dans les Rissoidæ; nos fossiles sont des coquilles fortement turriculées, à tours très convexes, qui ont une analogie lointaine avec Potamaclis Sandb. (1873) dont le génotype est Melania turritissima Forbes, de l'Oligocène de l’ile de Whigt, ou encore avec Tournoueria dont le génotype est Büth. Dubuissoni, de l'Oligocène ; toutefois, comme elles sont moins turriculées que Potamaclis, à tours beaucoup plus convexes que Tournoueria, on pourrait admettre une nouvelle Section ParxyproBia Cossm. et Dollfus (1913), tandis que 86-11 serait une Hydrobia s. str. et que 86-7 serait plutôt un Po/y- cirsus. Quant à la Section Polycirsus (86-12 à 86-16), caractérisée par ses varices, M. Dollfus la rapproche plutôt de Godlewskia Crosse et Fischer (1879) ; notre savant confrère m’a aussi fait remarquer que Stache a décrit, en 1889, un Genre Charhy- drobia, du Paléocène de l’Istrie, dont les coquilles sont trapues et variqueuses comme celles de Polycirsus ; mais ce dernier nom est antérieur. 86-8. — Hydrobia (Polycirsus) Heberti [Desh.]. PEL SPARN. 1913. Zconographie, t. IT, PI. LXII. R. D. Cette espèce n'avait pu être étudiée jusqu’à présent, et la figure qui en avait été donnée n'était que la reproduction de celle lithographiée dans l'Atlas de Deshayes. De bons spécimens de Pourcy — où l'espèce n’est pas rare — nous ont permis de combler cette lacune : ils sont aussi identiques que possible à cette figure et se composent d'environ six tours convexes et brillants. Le péristome, assez épais, incomplet sur le spécimen type, est un peu anguleux en arrière et découvre une petite fonte ombilicale. On distingue cette espèce d'H. sparnacensis — qui provient d’un niveau un peu inférieur — par son galbe moins conique et par ses tours moins nombreux, plus élevés. 4. conulus, du Lutécien, a aussi plus de tours et un galbe plus conique, avec un dernier tour plus élevé. Loc. Pourey, peu rare; néotype (PI. I), coll. Cossmann. 88° Genre : BITHINELLA, Moq. Tandon (1851). (on Bythinella err. typ ). Le Genre Bithinella étant le diminutif de Bithinia ne peut s’écrire avec un comme beaucoup d'auteurs l’orthographient par erreur; le génotype est Bulimus ANNALES, XLIX (1913). 141 viridis Poiret, coquille remarquable par le développement de l’avant-dernier tour relativement à l'ouverture — ce qui lui donne un aspect pupoïdal — ainsi que par sa spire un peu courte, obtuse au sommet, de sorte que l'on peut facilement séparer les Bithinella des Hydrobia, même quand on n’a pas à sa disposition l’opercule qui est différent dans ces deux Genres. Les sept premières espèces du Bassin de Paris de Paris s’y rapportent sans hésitation ; la huitième (B. alta Desh.) a plutôt le faciès de Bithinia s. str.; la sixième B. cirsophora a une varice labiale qui ressemble à Belgrandia, mais la spire est bien celle de Bithinella; la neuvième (B. sphæroi- dalis Cossm.) est plus douteuse, et serait à examiner de nouveau si l’on en retrou- vait d’autres exemplaires. Quant à la dixième (B. cochlearella Desh.), on a vu dans l'Iconographie que c’est une Lapparentia (89-38) figurée sur la Planche XIV (t. H). Enfin, 88-11 (Lartetia plicistria Cossm.) n’est ni une Büithinella ni une Lartetia d'après M. Dollfus (p. 201); malgré le fin treillis qui orne sa surface, on ne peut la rapprocher que de MorressertA Bourg. 1863, qui a la spire plus étroite et qui n’a pas le labre sinueux ? N'ayant plus sous les yeux le type de cette espèce, je ne puis toute- fois me hasarder à proposer une nouvelle Section, ni à laclasser dans les Rissoïnidæ et je la laisse provisoirement avec les autres Bithinella. Enfin, 88-12 (Dierelostoma (1) dissitum Desh.), caractérisé par son ouverture complètement détachée; mais je ne puis l’écarter des autres Bithinella, ni surtout le rapprocher des Rissoidæ comme le propose M. Dollfus (p. 221). 885 Genre : ALLIXIA Cossm., 19153. Test mince. Taille microscopique; forme étroite, plus ou moins pupoide; spire longue, souvent disproportionnée dans les derniers tours, les premiers étant étroits et convexes, tandis que les derniers sont très élevés et cylindracés, surface lisse. Ouverture petite, ovale, anguleuse en arrière, à péristome subdétaché et un peu dévié par rapport à l'axe: labre mince, non bordé, obliquement antécurrent. G.-T. : À. acicularis n. sp. Lur. R. D. Ce Genre étrange comprend deux très petites espèces de l'Éocène des envi- rons de Paris, découvertes par le D' Allix et qui s’écartent absolument de tout ce que je connais actuellement ; leur ouverture subdétachée rappelle un peu celle de Dieretostoma, de sorte que je crois bien ne pas m'écarter de la vérité en classant Allixia auprès de Bithinella plutôt que près de Chevallieria dont l’écartent son labre non bordé et sa protoconque à tours convexes. 88is-1. — À. acicularis Cossm. PISE: LUT. 1913. Iconographie, t. Il, suppl., pl. LXII. - Huit tours dont la hauteur croît rapidement; l’avant-dernier est une fois et demie plus haut que large et son galbe est à peine (1) M. Dollfus a orthographié Diretiostoma, ee qui n'aurait aucun sens, 149 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. si incurvé ; les sutures sont linéaires, d’abord horizontales, puis un peu obliques; base du dernier tour ovale, non ombiliquée, quoique Fou- verture ne repose pas exactement ni hermétiquement sur elle, car elle forme un entonnoir obliquement projeté en dehors de l'axe de la coquille qui est d’ailleurs incurvé. Dim. Longueur, 1.75 mill.; diamètre, 0.5 mill. Loc. Thiverval, type (PI. IT), ma collection (don du D" Allix); plusieurs autres spécimens ; Berchères, Septeuil, Ferme de l’Orme, coll. du D Allix. 88is-2. —_ A. mumiola Cossm. BEI CUIS. 1913. Zconographie, t. IX, suppl., pl. LXIIT. Taille microscopique ; forme cylindrique, sauf la protoconque qui est composée de trois tours étroits et convexes, avec de profondes sutures ; les deux tours suivants sont, au contraire, une fois et demie plus hauts que larges, plans et séparés par une suture presque invi- sible, de sorte que leur ensemble forme une sorte d’étui cylindrique qui se termine en avant par une minuscule ouverture arrondie et déviée, à suture ascendante; il n'y à — pour ainsi dire — pas de cou sur la base, de sorte que l'aspect général de toute la coquille est à peu près celui d’une petite momie {rois fois plus longue que haute. R. D. Il n’est pas possible de supposer que cette minuscule coquille soit le jeune âge de la précédente : c’est une mutation ancestrale et bien distincte par sa forme et par la disproportion plus grande des deux derniers tours. L'ouverture est bien exactement la même, et par suite elles appartiennent toutes deux au même Genre Allixia. Loc. Saint-Gobain, type (PI. IT), ma collection, don du D' Allix. 89% Genre : MONTJAVOULTIA Raspail, 1909. (Feuille des jeunes Natur., 39 année, n° 466, pl. IV). « Coquille plus ou moins pupiforme, très petite, perforée, lisse, à surface émaillée ; péristome continu, jamais épaissi et toujours plus ou moins fortement dilaté ; ouverture ovalaire, contractée en arrière ; labre sinueux ». Première espèce décrite : Bithinella vouastensis R. Ces coquilles microscopiques ont été recueillies, en même temps que toute une faunule terrestre ou d’eau douce, dans un calcaire farineux et blanc dont il faut laver de grandes quantités pour arriver à apercevoir ces petits fossiles qui surnagent. C’est à la suite de cette patiente opération que M. Raspail a pu décrire la nouvelle Section Montjavoultia dont les représentants étaient invisibles à l'œil nu. L'auteur ANNALES, XLIX (1913). 143 a placé cette Section dans le Genre Bithinella (1), c’est-à-dire dans les Hydrobiideæ ; mais je crois que ses caractères particuliers, notamment l’évasement du péristome, la perforation ombilicale, l’accroissement très irrégulier de la spire dont les tours conservent — à tout âge — un aspect subimbriqué, justifient la séparation d’un Genre distinct, quoique cette Famille soit déjà bien chargée de subdivisions dans lesquelles M. G. Dollfus a tout récemment (Journ. Conch , 1911, p. 179) cherché à mettre un peu d'ordre, surtout au point de vue de la nomenclature. En attendant que j'aie publié la livraison de mes Æssais de Paléoconchologie comparée dans - laquelle je compte reviser toute la classification de ces coquilles d’eau douce, je conserve donc provisoirement celle du Catalogue illustré, en y intercalant seulement les créations nouvelles, telles que Montjavoultia par exemple. 89Pis-1. — Montjavoultia holostoma Raspail. DEA AUDUN : 1909.: Loc. cit. p. 12, pl. IV, fig. 11-13. 1913. Zconographie, t. IX, pl. LXIV. « Coquille à spire allongée, légèrement pupoide, formée de six tours convexes, couverts de très fines stries d’accroissement ; sutures assez enfoncées, Le dernier tour est très grand, il atteint presque la moilié de la hauteur totale de la coquille; l’ombilic est assez étroit. L'ouverture est ovalaire, sa hauleur est égale au tiers de la hauteur de la coquille; le bord columellaire est à peine oblique ; le péristome mince, continu, est très fortement évasé; le labre est sinueux ». Dim. Longueur totale, 2.5 mill.; largeur au dernier tour, 1.1 mill.; angle apical, 320. __ R. D. Il eùt été préférable de prendre cette espèce commune — et relativement de grande taille — comme génotype de Montjavoultia; l'auteur n'ayant désigné aucun génotype, la règle formelle eût consisté à prendre la première espèce, décrite par lui, qui est Bithinella vouastensis ci-après cataloguée : M. Raspail ajoute seule- ment qu’on pourrait prendre B. holostoma pour la forme adulte de B. vouastensis ; car il s’en distingue « par la forme beaucoup plus élevée de ses trois premiers tours, par le galbe élancé de la coquille, par l'ouverture régulièrement ovalaire et évasée en forme de pavillon ». Toutefois, dans une lettre en date du 8 décembre 1909, l’auteur m'a écrit que c’est bien Bithinella holostoma qu’il faut choisir comme géno- type. | À vrai dire, je ne suis nullement convaincu qu’il y ait réellement cinq espèces distinctes de Won!tjavoullia dans ce même gisement; si encore, il s'agissait de gise- ments distincts ou de couches différentes, on pourrait penser qu'il ÿ à eu des races ou des mutations à ne pas confondre ensemble. Mais ici, d’après le triage que j'ai eu moi-même à refaire sur un certain nombre d'échantillons mélangés, il est souvent très difficile de décider à laquelle des cinq espèces de M. Raspail on doit les rap- (!) Gray a écrit (1821) Bithinia; c’est par suite d’une erreur d’orthograplie que Risso (1826) a écrit Bithynia, et Mac’Gillivray (1843) Bythinia; je ne suis donc pas M. Dollfus dans sa manière d'orthographier Bythinella. A44 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. porter, à cause des nombreux passages qui existent entre elles ; il serait donc plus sage de ne les admettre qu'à titre de variétés. Pour ce qui concerne les différences entre M. Aolostoma et les autres Hydrobiidæ, je me borne à renvoyer le lecteur à ce qui est écrit au sujet de l’espèce suivante. Loc. Le Vouast (couche n° 17), plésiotype (pl. IT), coll. Cossmann. 89ris-2. — Montjavoultia vouastensis Raspail. PISE. AUDUN. 1909. Loc. cit., p. 11, pl. IV, fig. 17-18. 1913. Iconographie, t. If, pl. LXIV. « Coquille très petite, trapue, pupiforme; spire assez courte, formée de cinq tours convexes ; le dernier tour est très grand et, lorsque l’on regarde la coquille du côté de l'ouverture, il occupe environ les trois quarts de la hauteur totale; l'ouverture — à elle seule — atteint les deux cinquièmes de cette hauteur ; les sutures sont lécèrement enfoncées. Le péristome est continu et régulièrement évasé; l'ouverture est ovale, arrondie à sa partie antérieure, elle se rétrécit en arrière en un angle assez accentué qui forme une sorte de canal. Le bord columellaire est oblique et se réfléchit sur l’ombilic; - le labre est mince, légèrement sinueux et étalé. L’ombilic est assez large. » Dim. Hauteur totale, 1.8 mill.; largeur du dernier tour, 1 mill.; angle apical, 49, R. D. Parmi les Æydrobiidæ déjà connues du Bassin de Paris, je n’en vois aucune qui puisse se confondre avec ce génotype du G. Montjavoultia : les Hydrobia, parfois perfurée:, ont la spire plus turriculée, l'ouverture plus petite, non dilatée; quant aux Bithinella, leur base est imperforée, leur péristome est plus épais, non réfléchi, surtout leur labre n’a pas la sinuosité caractéristique de Montjavoultia. Pour Peringia, à part quelques espèces parisiennes à distribuer dans plusieurs groupes d’Hydrobia, leur galbe régulièrement conique, en général, leur péristome épais, non sinueux, n'ont aucun rapport avec Montjavoultia. Il paraît donc bien établi que ce Genre ne se confond avec aucune des formes éocéniques précédemment étudiées. Je n’ai pas encore, quant à présent, les éléments nécessaires pour affirmer que Montjavoultia se distingue des nombreuses coupes, admises ou supprimées par M. Dollfus, que des auteurs, tels que Bourgnignat et Brusina, ont multiphiées pour les formes vivantes ou néogéniques; de sorte que — provisoirement — je suis obligé d’ajourner cette comparaison et de conserver Montjavoultia. Loc. Le Vouast (couche n° 17,à Helix Menardi), plésiotype (PI. IT), coll. Cossmann. 89is-3. — Montjavoultia gracilis Raspail. PI. I. AUDUN. 1909. Loc. cit., p. 13, pl. IV, fig. 14-16. 1913. Iconographie, t. IT, pl. LXIV. « Coquille étroite, allongée, à spire formée de six tours dont les ANNALES, XLIX (1913). 145 trois derniers sont très convexes en avant, rétrécis et presque plans en arrière, ce qui donne à la coquille un aspect imbriqué; le retrait du dernier tour sur l’avant-dernier est particulièrement accentué dans cette espèce. Les sutures sont assez enfoncées. L'ouverture est petite (elle atteint les trois huitièmes de la hauteur totale de la coquille), allongée, étroite, très évasée, arrondie à sa partie antérieure, elle se termine en arrière par un angle assez ouvert, Le bord colu- mellaire est appliqué dans sa moitié postérieure sur la partie correspondante du tour précédent. » LL Dim. Longueur totale, 2.3 mill.; diamètre à la base : 0.7 mill.; angle apical : 20°. R. D. C’est la plus étroite des Montjaroultia de ce gisement ; la petitesse de son ouverture, néanmoins très développée en pavillon, son angle apical moitié moins ouvert, sa base presque imperforée, la distinguent suffisamment de M. vouastensis et de M. holostoma. Loc. Le Vouast (couche n° 17), plésiotype (PI. Il), coll. Cossmann. 89Pis-4. — Montjavoultia anomala Raspail. PER AUDUN. 1909. Zoc. cit., p. 12, pl. IV, fig. 8-10. 1913. Zconographie, t. II, pl. LXIV. « Coquille, petite, conique, allongée, légèrement subulée; spire élancée, formée de six tours qui croissent d’une manière irrégulière et inégaie, les tours sont peu convexes, les sutures sont moins enfoncées que dans les espèces précédentes. Les trois derniers tours sont presque plans dans leurs trois quarts postérieurs, le quart antérieur est fortement convexe et se rétrécit brusquement un peu avant d'atteindre la suture, ce qui donne à celte partie de la coquille un aspect légèrement imbriqué. Le second tour est très arrondi et très dilaté, ce qui donne à la partie embryonnaire de la coquille une apparence déviée. L’ombilic est assez étroit. Comme dans les espèces précédentes, le péristome est évasé et continu, bien que ce caractère soit en partie masqué par ce fait que le bord postérieur de la partie columellaire du péristome est appliqué sur la partie correspondante de l’avant-dernier tour. L'ouverture atteint les deux cinquièmes de la hauteur totale de la coquille ; elle est allongée, arrondie à sa partie antérieure, rétrécie en arrière où elle se termine par un angle très aigu ; labre tranchant, très sinueux, » Drm. Longueur totale: 2.2 mill.; largeur du dernier tour, 1 mill.; angle apical, 25°, R. D. Extrêmement voisine de M. gracilis, cette espèce ne s'en distingue que Ann. Soc. Zool, et Malac. Belz,, t. XLIX. 10 146 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. par son angle apical un peu moins réduit, par son galbe plus conique, par son ouverture relativement plus grande; elle forme à peu près la transition avec M. holostoma, mais elle a les tours plus imbriqués que cette dernière, et le péri- stome moins détaché. Elle est plus élancée que M. vouastensis, sa partie embryon- naire est plus allongée, et son ouverture est terminée en arrière par un angle plus marqué. Loc. Le Vouast (couche n° 17), plésiotype (PI. IT), coll. Cossmann. 89is-5. — Montjavoultia suturalis Raspail. PIE: AUDUN. 1909. Loc. cit., p. 12, pl. IV, fig. 19-19bis, 1913. Iconographie, t. IL, pl. LXIV. R. D. Cette coquille, très rare, n’est peut-être qu’une variété de M. vouastensis ; on ne l'en distingue d’après l'auteur, que par un faible bourrelet saprasutural et par deux légères saillies columellaires, qui correspondent à deux petites dépressions spirales qui sont visibles à l'intérieur de l’ombilic. Je n'ai pu observer ce dernier | critérium sur mon unique échantillon qui présente seulement une faible saillie au-dessus de la suture, et dont les tours sont plus régulièrement convexes, c'est- à-dire moins imbriqués en avant, que ceux de M. vouastensis. Mon plésiotype ert d’ailleurs identique à la figure phototypée, publiée par M. Raspail, et quoique son angle apical de 45° soit un peu inférieur à celui de l’autre espèce (49°), la coquille paraît plus massive, moins conique. C’est pour ces différents motifs que je l’ai con- servée comme distincte. Loc. Le Vouast (couche n° 17), plésiotype (PI. IT), coll. Cossmann. 91° Genre : BITHINIA Gray, 1821. Ce Genre n’a pas été répertorié dans la Monographie des Hydrobiidæ de M. Dollfus, pour le motif — nous a-t-il assuré — que c’est une coquille de la Famille Paludinidæ, à opercule calcaire, tandis que Æydrobia a un opercule corné. Je n’ai malheureusement pas les éléments nécessaires pour trancher cette question en ce qui concerne les fossiles du Bassin de Paris qui ont été rapportés au Genre Bithinia : je les y laisse donc provisoirement classés, attendu que je ne vois guère, dans la Famille Hydrobiideæ, que le Genre Amnicola Hald., 1840, qui ait à peu près le même galbe extérieurement. Aux espèces précédemment classées dans ce Genre, nous en ajoutons ci-après deux nouvelles, auxquelles vient s'adjoindre B. alta Desh. (88-9) qui a été confondue à tort avec les Bithinella et qui doit désormais porter le n° 914-7. 91-5. — Bithinia vicina Staadt. PLAT. THAN. 1913. Iconographie, t. II, pl. LXIV. Taille petite; forme turbinée, subglobuleuse; spire assez courte à galbe conoïdal, à sommet obtus, aplati; quatre tours lisses, convexes, le dernier globuleux, supérieur aux trois quarts de la hau- teur, arrondi à la base qui est perforée par une fente ombilicale très ice ANNALES, XLIX (1913). 147 étroite. Ouverture ovale, péristome continu, extrêmement mince, labre presque vertical; columelle arquée, recouverte d'un bord mince, très étroit. Dim. Hauteur, 2? !/; mill.; diamètre, 1 1/; mill. R. D. Très voisine de B, Nysti, Boissy, notre nouvelle espèce s'en distingue par sa forme moins élargie à la base, son dernier tour plus court, son ouverture plus étroite, quelque peu versante en avant, son labre moins oblique, son bord columel- laire bien plus mince. De même que la coquille de Rilly, l'espèce des sables de Châlons-sur-Vesle, varie un peu dans ses proportions. Loc. Jonchery-sur-Vesle, quatre échantillons ; type (PI. IT), coll. Staadt. 91-6. — Bithinia cuisensis Cossm., 1912. PI TE OUIS. 1913. Zconograplhie, t. II, pl. LXIV. Taille petite; forme globuleuse et trapue; spire assez courte, à galbe faiblement conoïdal; protoconque déprimée, à nucléus non saillant, planorbiforme; quatre ou cinq tours lisses et brillants, médiocrement convexes, dont la hauteur n'atteint pas la moitié de la largeur, séparés par des sutures profondes, presque rainurées. Dernier tour égal au cinq huitièmes de la longueur totale, arrondi à la base qui est assez largement perforée et dont le cou est extrême- . ment court. Ouverture arrondie, à péristome discontinu en arrière et EE dE sal ot. 14 mince; labre peu incliné, légèrement incurvé; columelle lisse et excavée, montrant un petit sillon longitudinal pour l'insertion de l'opercule; bord columellaire étroit, peu calleux, détaché de l’om- bilic. Dim. Longueur, 5.5 mill.; diamètre, 3.5 mill. R. D. C’est à B. Boissyi que cette nouvelle espèce ressemble le plus, quoique ses tours soient moins convexes, moins élevés, et que son ouverture soit plus grande ; eile a une forme beaucoup moins conique et un dernier tour plus élevé que B. oxyspira; il n'y a aucune ressemblance avec B. Pistati qui a une tout autre forme. Quant à Bithinia vicina, du Thanétien, on vient de voir que le dernier tour est plus élevé, que la fente ombilicale est étroite et que l’ouverture est ovale. C’est donc une espèce distincte de ses congénères du Bassin de Paris : avec la précédente, elle complète le phylum depuis le Paléocène jusqu’à l'Eocène tout à fait supérieur. Loc. Cuise, unique (PI. I), coll. Ninck. 92-9. — Stenothyra abnormis [Desh.]. THAN. SPARN. Ogs. Signalons en passant que ce Genre na pas été répertorié dans la Mono- graphie des Hydrobiidæ de M. Dollfus, ni sous ce nom, ni sous le nom synonyme Nematura. Ag. Loc. Pourcy, unique, coll. Staadt. 148 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 93-38. — Nystia Nincki Cossm. PLETE CUIS. 1913. Zconographie, t. II, pl. LXIV. Taille petite; forme trapue, conoïdale; spire tronquée au sommet, composée seulement des trois tours restants, légèrement convexes, subimbriqués en avant, séparés par des sutures très profondément rainurées ; ils sont entièrement lisses et brillants, leur hauteur atteint les trois cinquièmes de leur largeur. Dernier tour égal aux deux tiers de la hauteur totale de la coquille tronquée, ovale à la base qui est étroitement perforée et complètement dépourvue de cou. Ouverture trigono-piriforme, étroite, anguleuse et subdétachée en arrière, arrondie en avant; péristome épais et continu ; labre un peu épaissi à l'extérieur, faiblement inclinée en avant; columelle lisse, oblique, à peine excavée; bord columellaire étroit et calleux, contigu à la fente ombilicale, Dim. Longueur, 3 1/, mill.; diamètre, 1.5 mill. R. D. Le Genre Nystia n’avait pas encore été signalé dans l’Eocène inférieur du Bassin de Paris; les deux espèces déjà connues dans ce Bassin sont — l'une et l'autre — à la fois lutéciennes et bartoniennes; cette mutation ancestrale s’en distingue nettement par sa forme plus ventrue en avant que celle de N. polita et par son ouverture plus trigone ; elle est moins étroite que N. microstoma et son ouverture est aussi plus triangulaire; la fente ombilicale est plus ouverte. D'autre part, N. Ninchi s'écarte du génotype N. Duchasteli Nyst, de l'Oligocène, par ses tours beaucoup moins convexes et par son ouverture moins arrondie. Nystia est donc actuellement représenté de l'Éocène inférieur à l’Oligocène inclus. Loc. Cuise, type (PI. IT); deux spécimens, coll. Ninck. 95-1’. — Rissoa nana [Lamk.]. Var. sulcata Pezant. BART. 1908. Mol. foss. Monneville, p. 20, pl. VII, fig. 26. R. D. Diffère de la forme typique par ses tours étagés, par ses sutures fortement crénelées, par ses côtes axiales qui sont incurvées et plus nombreuses, surtout par des cordonnets spiraux dans les intervalles des côtes. La base porte des cordons concentriques et assez épais jusqu’à la perforation ombilicale. Loc, Monneville, coll. Pezant. 95-6. — Rissoa (/lemingia) eurydictyum Cossm. PE VI". BART 1908. R. sub-Barreti Pezant, Monnev., p. 20, pl. VIT, fig. 27. R. D. Ni par l'ornementation, ni surtout par l'ouverture, cette coquille — à laquelle M. Pezant a donné le nom sub-Barreti — ne peut se rattacher à R. nana ; elle n'appartient pas au même groupe, et si ce n’est pas une Flemingia — ce que je vérifierai quand j'en arriverai au Rissoidæ dans mes Essais de Pal. comp. — ce ANNALES, XLIX (1913). 149 n'est, à coup sûr, pas une Rissoa s. str. D'autre part, il ne paraît pas y avoir de réelle différence entre elle et celle que j'ai déerite sous le nom ewrydictyum, du Guépelle, tandis que À. Barreti a les tours beaucoup moins étagés et le treillis beaucoup plus fin. Loc. Monneville, type de R. sub-Barreti (PI. VI), coll. Pezant. 95-9. — Rissoa (Onoba) coarctata Staadt. BF, IT: THAN. 1913. Iconographie, II, pl. LXIV. Taille très petite; forme étroite, cylindro-pupoïdale; spire un peu allongée, à sommet obtus, composée de quatre tours convexes, séparés par des sutures profondes que surmonte une petite bande lisse, six ou huit sillons réguliers couvrent le reste de leur surface. Dernier tour inférieur aux trois cinquièmes de la hauteur totale, sillonné comme le reste de la spire, arrondi à la base qui est imperforée. Ouverture petite, arrondie, non anguleuse en arrière, à peine tronquée en avant; labre épaissi à l'extérieur, très peu incliné en avant; colu- melle arquée, recouverte d’un bord mince, étroit, bien appliqué sur la base. Dim. Longueur, 2 mill.; diamètre, ?/; mill. Loc. Jonchery, plésiotype (PI. I), coll. Staadt. 99-6. — Pseudotaphrus (Microtaphrus) proavius Cossm. 1913. Iconographie, H, pl. LXIV. O8s. L'espèce n'était connue que par un spécimen incomplet dont la diagnose doit être un peu rectifiée d’après un échantillon de Jonchery, recueilli par M. Staadt et figuré dans l’Iconographie (supplément). 99-10. — Pseudotaphrus vitiusculensis [Pezant]. PI. VI Lur. 1910. Rissoina vitiusculensis Pez. Parnes, p. 41, pl. IV, fig. 36. Taille moyenne ; forme un peu ventrue, pupoïde ; spire médiocre- ment allongée, à galbe faiblement conoïdal ; six à huit tours convexes, - dont la hauteur atteint les trois cinquièmes de la largeur, séparés par des sutures assez profondes, mais non canaliculées; leur surface paraît entièrement lisse, sauf quelques marques d’arrêt dans l’accrois- sement du test. Dernier tour dépassant un peu la moitié de la hau- teur de la coquille, ovale à la base qui se termine par un cou assez élevé et qui porte une varice opposée au labre. Ouverture grande, piriforme, étroitement canaliculée en arrière par une gouttière pos- térieure, presque rectiligne sur le plafond qui vient butter orthogo- 150 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. nalement contre la troncature de la columelle ; labre un peu épais, légèrement sinueux; columelle lisse, excavée en arrière, rectiligne et tronquée à son extrémité antérieure, non bordée du côté de la base. Dim. Longueur, 9 mill.; diamètre, 3.5 mill. R. D. Se distingue par sa surface lisse de P. buccinalis dont M. Pezant n’en fait cependant qu'une variété; elle a d’ailleurs l'ouverture plus étroite et plus élevée, la columelle plus rectiligne. Dans ces conditions, je n’hésite pas à en faire une espèce distincte. Loc. Hérouval (les Vignettes), type (PI. VI), coll. Pezant ; abondante. Chambors, rare, même collection. É 100-177. — Rissoina semiplicata [Lamk.]. PIENT: LUT, Melania semiplicata Lamk. È 1910. Rissoina _ Pezant, Cog. foss. Parnes, p. A1, pl. IV, fig. 35. € M. (semiplicata abbreviata conica, transverse striata ; anfracti- bus verticaliter subplicatis ; aperturæ sinu productiusculo). » « Parnes, Cette Mélanie est courte, conique, un peu renflée infé- rieurement et singulière en ce que l’évasement de la base de son ouverture forme un sinus qui s’avance un peu en bec de lampe. Cette coquille est finement striée en travers, avec des plis verticaux peu éminents. Elle est longue de 19 millimètres et a dix tours de spire. Coll. de M. Defrance. » — [Lamarcx. R. D. D'après M. Pezant, cette espèce paraît avoir le plus grand rapport avec R. plicatilis Desh. Je ne suis pas du tout de cet avis, car elle se rattache évidem- ment au Groupe Rissoina s. str., caractérisée par ses côtes fortes et ses sutures pro- fondes, tandis que l'autre coquille, du Bartonien, est une Zebinella à tours conjoints et à ornementation beaucoup plus fine, surtout plus sinueuse, ce qui dénote un labre à profil bien différent, du moins pour les observateurs qui ne rayent pas — d'un trait de plume — presque tous les Genres postérieurs à Lamarck. A ce point de vue, pour être conséquent avec lui-même, M. Pezant aurait dû la laisser dans le Genre Mélanie où la plaçait l’illustre Maitre. Loc. Parnes, néotype (PI. VI), coll. Pezant, 103-2. — Litiopa altalnensis Pezant. 1910. Pezant, Cog. foss. Parnes. Os. Il paraît que, dans la publication que j'ai faite de cette espôce sous le nom alnensis, j'ai mal orthographié l'étiquette obligeamment communiquée par notre confrère qui a voulu viser l'existence de cette coquille dans la couche la plus haute de l’Aulnaie. Comme il s'agit d’un lapsus calami, il ne paraît pas y avoir d'inconvé- nent grave à rétablir le nom tel qu'il était manuscrit, malgré l'exercice ardu de prononciation qu’il exige. 14 ANNALES, XLIX (1913). 151 105-1. — Discohelix Dixoni Vasseur. LUT. 1910. Pezant, Coq. foss. Parnes, p. 40. R. D. Il est inadmissible de confondre — comme prétend le faire M. Pezant — cette espèce bicarénée avec un jeune Solarium patulum qui n’a qu'une carène péri- phérique : les échantillons de Chaussy sont identiques à ceux du même âge du Bois Gouët, localité où l'espèce atteint une taille adulte beaucoup plus grande ; c’est pour quoi il y a lieu de maintenir la forme parisienne sous le même nom, comme je l'ai fait 110-12. — (A supprimer Lacuna nitidissima Cossm.) 1910. Pezant, Cog. foss. Parnes, p. 40. OBs. Comme le fait remarquer M. Pezant, cette minuscule coquille n’est vraisem- blablement que le nucléus apical de Cassidaria nodosa; l'ombilic ne montre aucune trace de limbe, et seule, l'ouverture — un peu désunie à la base — a pu faire assi- miler cet embryon au Genre Lacuna. 1410-18. — (A supprimer Lacuna eurydictyum Cossm.) 1910. Pezant, Cog. foss. Parnes, p. 40. Os. Même observation que ci-dessus, c’est vraisemblablement une protoconque de Cassid. diadema, et par suite elle doit être exclusivement restreinte au Cuisien, ce qui est sans intérêt d’ailleurs puisque son nom disparaît. 1401-42. — Lacuna (Epheria) Houdasi Cossm. PIE LUT. 1913. Iconographie, t. I, pl. LXIV. Taille petite ; forme phasianoïde, ovale-acuminée; spire relative- ment courte, à galbe conique; protoconque minuscule, à nucléus obtus; cinq tours très convexes, dont la hauteur croît progressive- ment et atteint — à l’avant-dernier tour — les trois cinquièmes de la largeur; sutures profondes, non canaliculées; surface ornée de stries spirales excessivement fines, visibles seulement sous un fort grossissement, et d’accroissements peu réguliers, un peu fibreux. Dernier tour égal aux trois septièmes de la hauteur totale, ovale à la base qui ne porte qu’une étroite fente ombilicale, et sur laquelle se prolongent les stries spirales, aussi peu marquées que sur le reste de la spire. Ouverture assez régulièrement ovale, à peu près égale à la moitié de la hauteur totale, non sinueuse ni échancrée en avant, subeanaliculée dans l’angle inférieur; labre mince, un peu convexe, presque vertical; columelle lisse, excavée, effilée à son extrémité antérieure; bord columellaire étroit, un peu détaché de la fente ombilicale sur laquelle il se réfléchit. Dim. Longueur, 4 mill.; diamètre, 1.75 mil], 152 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. R. D. L. Houdasi ressemble beaucoup à L. amaura du Guépelle et c'est proba- blement une mutation ancestrale de cette dermère; toutefois, elle est moins étroite, ses tours sont beaucoup plus convexes, le dernier est moins élevé, l'ouverture est plus large, la fente ombilicale plus étroite ; enfin, la surface porte des stries spirales — très fines, il est vrai, — dont on ne distingue pas la trace chez l’autre espèce. La séparation des deux coquilles me paraît donc amplement justifiée, bien qu’on n'en connaisse qu’un spécimen de chaque. Loc. Thionville-sur-Octon, type unique (PI. IT), coll. Houdas. 110-43. — Lacuna(?) Bonneti Cossm. PI: VX. Dore 1913. Iconographie, t. IX, pl. LXIV. Test peu épais. Taille petite ; forme turbinée, ovoïde; spire courte, subconoïdale; protoconque globuleuse, plus brillante que le reste de la spire; trois ou quatre tours convexes, séparés par des sutures linéaires, croissant rapidement, paraissant lisses quoique un peu ternes. Dernier tour formant presque toute la coquille, ovale à la base qui est déclive et imperforée, avec un limbe étroit et luisant. Ouverture dilatée, atteignant presque les deux tiers de la hauteur totale, anguleuse et munie d’une gouttière en arrière, élargie en avant ; labre réfléchi en dehors, un peu obliquement antécurrent, se raccordant par une courbe régulière avec le contour supérieur qui fait un angle très obtus contre le bord opposé, à l’extrémité du limbe ; columelle excavée, paraissant dépourvue de pli ou de dent; bord columellaire un peu calleux, surtout sur la région pariétale. Dim. Longueur, 2.75 mill.; diamètre, 2 mill. R. D. Cette coquille rappelle beaucoup ZLacunodon reflexilabrum, d’'Hérouval; mais, outre qu’elle n’a pas la columelle dentée, son dernier tour est plus grand encore et son ouverture est plus haute, plus dilatée. De même que L. reflexilabrum, son épaisseur est moindre que son diamètre mesuré de face ; néanmoins, nous avons hésité à la classer dans le Genre Lacurodon, puisque sa columelle est lisse. Il est probable que ces deux espèces forment un groupe à part, intermédiaire entre Lacuna et Lacunodon : cette question sera l’objet d’une revision dans une prochaine livraison de nos Æssais de Paléoconchologie comparée. Loc. Montmirail, unique (PI. VI), recueilli par feu Bonnet, ma collection, Lutécien inférieur. 110-44. — Lacuna (Medoriopsis) microscopica Staadt. SPARN. Taille très petite; test assez mince, fragtle ; forme étroite, allongée, cylindrique, à sommet obtus; quatre tours de spire très convexes, séparés par des sutures profondes, canaliculées. Dernier tour égal aux deux tiers de la longueur totale, convexe, ovale, déclive et à ANNALES, XLIX (1913). 153 peine atténué en avant sur la base qui est perforée d'une étroite fente ombilicale. Ouverture peu allongée, ovale, arrondie et un peu ver- sante en avant, anguleuse en arrière; labre mince, légèrement sinueux: columelle un peu excavée, recouverte d’un bord qui se détache au-dessus de la fente ombilicale. Dim. Longueur, 2 mill.; diamètre, ?/; mill. R. D. D’une taille bien inférieure à celle de L. cochlearella Cossm., elle s’en distingue par sa forme bien plus étroite, plus cylindracée, ses tours convexes, son ouverture plus courte. L. antiqua Desh., du Thanétien, est une espèce beaucoup plas grande, plus trapue, à spire plus conique, à ouverture terminée en avant par un petit bec anguleux. Le galbe de la coquille de Pourcy se rapproche davantage de celui de L. paludinæformis Desh., du Lutécien; toutefois, elle s’en distingue par sa petite taille, par son dernier tour encore plus élevé, par sa fente ombilicale, etc... Au contraire, L. effusa a le dernier tour encore plus élevé que L. microscopica, l'ouverture plus grande et moins arrondie, les tours plus convexes. Loc. Pourey, peu rare; type, coll. Staadt; coli. Molot. 112-1. — Lacunodon Bernayi Cossm. LUT. 1910. Lacuna Dutempli Pezant, Coq. foss. Parnes, p. 39. Ogs. Il n’est pas possible de confondre cette espèce — dont le type est maintenant, avec les fossiles de Bourdot, à l’École des Mines — avec une Lacuna : la question de l'existence constante d'une dent pariétale, chez les Lacuna, sera d’ailleurs reprise dans la prochaine livraison de mes Essais de Paléoconchologie comparee. MELANIIDÆ La revision des Melaniacea, dans la huitième livraison de mes Essais de Paléo- conchologie comparée, m’oblige à apporter quelques modifications à la classifica- tion de cette Famille, telle qu’elle résulte de la publication de l’Zconographie. Les Genres Melania (Melanoides) et Balanocochlis (Pasitheola) restent tels qu'ils sont, dans le Bassin de Paris; au Genre Semisinus — qui se rattache à une Sous- Famille distincte (Semisininæ) — il y a lieu d’ajouter une troisième espèce 116-3 : S. rissoinæformis Cossm., qui était indiquée à tort comme appartenant au Genre Faunus, Section Pirenopsis 1117-10). Quant à Pleurocera Susanna d'Orb. (1162is-1), qui est très voisin de Melanatria pireniformis Desh., il prend la place disponible 1417-10. Enfin, Coptostylus — qui était considéré à tort comme une Section de Melanopsis — est un Genre bien distinct, à placer dans la Sous-Famille Semisininæ, et les trois espèces de ce groupe (C. Parkinsoni, obtusus, pourcyensis) prennent respectivement les n°5 146bis-1, 116bis-2, 1160is-3. D'autre part, dans la Famille Melanopsidæ, la Section Macrospira Sandb. (non Guild.) a été changée en Stylospirula Rovereto, 1899, pour corriger ce double emploi de nomenclature. 114-1. — Melania (Melanoides) inquinata, Defr. THAN. SPARN. LUT. Ogs. La forme typique de cette espèce existe également au niveau du Thanétien, 154 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. d’après un échantillon en très bon état recueilli à Châlons-sur-Vesle (coll. Staadt). Les deux variétés — figurées dans l’Zconographie (pl. XVIII) qui abondent à Pourey, où on les distingue toujours aisément du type — méritent, pour cette raison, de recevoir des noms distincts : var. bicoronata, Staadt, se rapportant à la forme à deux rangs de tubercules ; var. pourcyensis, Staadt, qu'on doit appliquer à la mutation portant deux cordonnets spiraux sur la partie antérieure des tours de spire; elle constitue un passage entre M. inquinata, Defr. et M. prœæcessa, Desh. D’après la fiche 59 de Palwontologia universalis, publiée en 1904 sous ma signature, aucune des variétés figurées n’a reçu de nom spécifique ; par conséquent, les dénominations ci-dessus proposées par M. Staadt sont tout à fait admissibles. 115-3. — Pasitheola supraeocænica Cossm. DIT BART. 1913. Iconographie, t. IL, PI. LXIV. Test assez épais. Taille très petite; forme eulimoide, conique ; spire courte, subulée, à protoconque obtuse et à nucléus déprimé ; quatre ou cinq tours presque plans, lisses et vernissés, dont la hauteur atteint les deux tiers de la largeur; ils sont vernissés et séparés par des sutures linéaires et superficielles. Dernier tour égal aux trois cinquièmes de la hauteur totale, peu convexe sauf à la base qui est régulièrement arquée, complètement dépourvue de cou, totalement lisse, imperforée. Ouverture petite, presque circulaire, à péristome épais et sub- continu, avec une-faible gouttière dans l'angle inférieur ; labre épais, à peu près vertical, non sinueux; columelle très courte, lisse, calleuse, excavée; bord columellaire épaissi sur la région pariétale, contre la gouttière rétrécie entre cette callosité et celle du labre. Dim. Largeur, 2.25 mill.; diamètre, 1 mill. R. D. Cette espèce est beaucoup plus étroite que les trois espèces déjà connues dans le Bassin de Paris: la petitesse de son ouverture la rapproche davantage de P. eulimoides Cossm., du gisement bartonien de Montagny; mais elle est moins conique et elle a un moindre nombre de tours de spire, sa base est plus arrondie, moins déclive, et son nucléus embryonnaire ne présente pas l'aspect d'un bouton saillant, comme chez l’autre espèce; enfin, son ouverture est moins rhomboïdale, plus arrondie. Aussi, pour tous ces motifs, et surtout comme il en existe plus d’un spécimen connu, j'estime qu’il s’agit là d’une espèce distincte et non pas seulement d’une race de gisement différent. Loc. Marines, type (PI. Il), coll. Ninck. 115-4. — Balanocochlis (Pasitheola) pourcyensis Staadt. PI. II. sparx. 1913. Iconograplue, t. II, pl. LXIV. Taille petite ; test brillant ; forme subeylindrique, assez étroite spire ANNALES, XLIX (1913). 155 un peu allongée, à galbe légèrement conoïdal ; protoconque obtuse ; trois tours de spire lisses, un peu convexes en avant, plans ou sub- excavés en arrière, séparés par des sutures linéaires, bien marquées. Dernier tour ovale, égal aux deux tiers de la longueur totale, arrondi à la base qui est convexe et séparée du bord columellaire par une étroite fente ombilicale. Ouverture petite, arrondie en avant, angu- leuse en arrière: labre oblique, non épaissi, un peu contracté et déprimé vers la suture; columelle faiblement excavée, recouverte d’un bord calleux, limité par une rainure, quelquefois détaché. Dim. Longueur, 2 1/, mill.; diamètre, 4/; mill. R. D. Le galbe de sa spire et la disposition de son ouverture rapprochent beaucoup cette espèce de B. eulimoides Cossm.; toutefois, cette dernière est plus trapue, plus conique, avec des tours plans, séparés par des sutures moins visibles, son dernier tour est plus long et son ouverture bien moins courte. B. berellensis de Laub. et Carez, du Cuisien, et B. macera Cossm., de la Loire-Inférieure, s’en distinguent par leur spire plus courte, leur ouverture plus grande, non contractée, avec un labre presque vertical et un bord columellaire beaucoup moins calleux. Loc. Pourey, peu rare; type (PI. Il), coll. Staadt. 1417-13. — Faunus Ramondi Cossm. in coll. Pi. VIIL. BART. 1913. Zconographie, t. IX, pl. LXIV. Taille très grande; forme conique, subulée; spire longue, clavi- forme: tours nombreux, presque plans, dont la hauteur ne dépasse guère la moitié de la largeur, séparés par sutures linéaires avec un petit bourrelet plissé et à peine proéminent,; ornementation spirale presque exclusivement composée de stries serrées, croisées — sur les premiers tours seulement — par des lignes d'accroissement incurvées dans le prolongement des granulations suturales; mais elles ne per- sistent pas sur les derniers tours dont les sutures sont seulement un peu plus marquées, faiblement bordées de deux fines rangées de gra- nulations. Dernier tour relativement court, n'atteignant pas les trois onzièmes de la hauteur totale, arrondi à la périphérie de la base et portant, à l'opposé de l'ouverture, une grosse varice saillante qui dérange l’ali- gnement de la suture; toute la base est ornée de filets spiraux, un peu inégaux, très finement granuleux à l'intersection d’accroissements sinueux. Ouverture peu élevée, ovale en biais; labre épais, entaillé en arrière par une sinuosité peu profonde, avec un canal interne, 156 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. creusé dans la callosité pariétale qui descend jusque sur l’avant-der- nier tour ; columelle calleuse, lisse, excavée en arrière, infléchie en avant et tronquée contre l’échancrure basale. Dim. Longueur probable, 110 mill.; diamètre basal, 28 mill. R. D. J'avais d’abord confondu cette coquille avec F. clavosus qui est rarement bien conservé; cependant elle me semble s’en distinguer par quelques caractères constants : d’abord le dernier tour est beaucoup moins élevé, un centimètre de moins pour une même hauteur totale; la base est par suite plus rapidement arrondie, moins ovalement déclive, et surtout l’ouverture est bien moins grande que celle de F. clavosus, avec une entaille beaucoup moins profonde au sinus inférieur du labre. Il n’y a pas de critérium différentiel à tirer de l'ornementation qui est exactement semblable chez les deux espèces. Les échantillons recueillis proviennent d’ailleurs d'un calcaire situé à un niveau plus élevé que l’Auversien, peut être même contem- porain de ceux de Ducy. Loc. Crouy, cotypes (PI. VIII), coll. Cossmann ; spécimens recueillis par M. Ramond, assistant au Muséum. 118-9. — Melanopsis (Stylospirula) proboscidea Desh. BART. Ogs. Le nom sous-générique Macrospira Sandb., préemployé par Guilding, a été remplacé par Stylospirula Rovereto, 1899. C'est le seul Melanopsis de l'Éocène supérieur, dans le Bassin de Paris, sauf un échantillou unique du Guépelle, appar- tenant probablement au groupe Melanopsis s. stricto, ci-après, et que nous avons fait figurer dans le supplément de l’Iconographie sans lui attribuer encore de nom spé- cifique parce qu’il ne nous a pas semblé assez caractérisé ni assez intact. + 118-13. — Melanopsis sy. BAT BART. 1913. Iconographie, I, pl. LXIV. Ce spécimen (coll. Bonnet) ne peut être évidemment considéré comme un M. pro- boscidea privé de sa pointe styliforme, car le sommet de la coquille est à peu près intact ét obtus. Le galbe général est ovoïdo-conique, beaucoup moins globuleux que celui de M. ovularis du Cuisien; la spire est très courte et le dernier tour embrasse presque toute la hauteur de la coquille. Néanmoïns, je m’abstiens encore de donner un nom spécifique à cet unique exemplaire, peut-être remanié. Loc. Le Guépelle, unique (PI. IT), coll. Bonnet. 119t°-2. — Cornetia modunensis Mun.-Chalmas, PI. II. THAN. 1887. Briart et Cornet; Desc. foss. cale. gros. Mons, IV, p. 32, pl. XXI, fig. 1. Ogs. Le fragment recueilli à Jonchery correspond exactement à la figure 1b de l'ouvrage de Briart et Cornet; ainsi qu'il a été indiqué dans l’Appendice IV (p. 57), l'espèce modunienne diffère de C. remiensis, par ses tours bicarénés, par sa base convexe et plissée. Il est donc probable que les deux formes ont vécu simultanément dans les gisements du Bassin de la Vesle et que ce sont les deux termes extrêmes d’une série de variations d’un même type; mais comme il s’agit de coquilles excessi- vement rares, souvent corrodées, on peut — en attendant qu'on ait récolté des inter- médiaires — leur conserver des noms distincts. Nous ferons observer à cette occa- ANNALES, XLIX (1913). 157 sion que Briart et Cornet ont d’ailleurs figuré sous le même nom modunensis une forme plus turbinée encore (fig. Id et le) qui serait ornée de trois cordons peu proé- minents, non dentelés : ce n'est pas la conséquence de l'usure du test, car le dessi- nateur a bien reproduit des plis d'accroissement fins et serrés sur cet individu. L'espèce a été figurée dans le Supplément de Iconographie (pl. LXIV), d’après le même spécimen de Jonchery, coll. Staadt, mais avec l'indication inexacte — dans la légende — (— C. remiensis Cossm.) et sous le n° erroné 119-2. 121-19. — Bayania pupiformis Morlet. BART. 1908. Pezant, Cog. foss. Monneville, p. 20. Ogs. M. Pezant a recueilli, à Monneville, un échantillon malheureusement un peu usé et dépourvu d’ornementation spirale, qui paraît bien avoir la forme pupoïde et caractéristique de l’espèce de Morlet. L’Zconographie (t. IT, pl. XX) n’a donné qu'une reproduction de la figure originale de mon Catalogue illustré; ce plésiotype est plus intact, avec six tours de spire convexes et une protoconque obtuse. Loc. Monneville, plésiotype, coll. Pezant. 1421-20. — (A supprimer Bayania canicularis Lamk.) dans le Genre Bayania ; on à vu plus haut que c'était la même forme que Sc. inermis Desh., c’est-à-dire une Acirsella (56-6). 121-25. — Bayania sulcosuturalis Staadt. PI. VI. SPARN. 1913. Zconographie, t. II, pl. LXIV. Taille très petite; forme étroite, allongée; spire pointue, légère- ment pupoide, trois tours embryonnaires lisses, suivis de quatre tours à peine convexes, séparés par une suture un peu étagée et portant au-dessus de celle-ci deux sillons spiraux, l’inférieur plus profond, mieux visible que l'autre. Dernier tour presque égal à la moitié de la longueur, à base très peu convexe, imperforée et lisse. Ouverture petite, étroite, fortement versante en avant, anguleuse en arrière ; labre mince, arqué; bord columellaire relativement large, bien limité et caréné sur la base. Dim. Longueur, 2 mill.; diamètre, 2/; mill. R. D. Très voisine de B. minutissima Desh., notre nouvelle espèce s’en distingue par sa forme, moins cylindrique, plus pupoïde, son dernier tour plus allongé, beau- coup moins ventrue et surtout, par son ouverture très étroite, à bord columellaire limité sur la base par une arête anguleuse. Loc. Pourey, unique (PI. VI), coll. Staadt. TURRITELLIDÆ D'après la revision entreprise dans la neuvième livraison de mes Essais de Paléo- conchologie comparée (1912), il n’y a — dans le Bassin de Paris — que T. turri- 158 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. bellata et T. sulcifera (125-1 et 125-2) qui appartiennent au Genre Turritella s. stricto; la plupart des autres espèces sont à classer dans le Sous-Genre Haustator Montfort, dont le génotype est précisément l’espèce lutécienne et bien connue Turr. imbricatoria Lamk.; toutefois 1425-10 et 1425-11 (7. granulosa et moni- lifera) appartiennent certainement à la Section Peyrotia Cossm. (1912), caractérisée non seulement par son galbe trapu et conique, mais encore par l'angle médian que font ses stries d’accroissement ; 1425-22 (T. Vaudini) paraît se rattacher à la Sec- tion Zaria Gray. Quant à 1425-18 (T. marginulata Mellev.), il faudrait l’examiner pour conclure, et elle n’a pu être retrouvée. 125-4. — Turritella (Haustator) Oppenheimi Newton. CUIS. LUT. BART. 1913. Revue critique de Paléozool., t. XVII, p. 61. Ogs. Une importante rectification de nomenclature est à faire au sujet de Turr. carinifera Desh. (on Lamk.). C'est un double emploi, qui avait échappé jusqu’à présent, avec une espèce récente de l’Afrique occidentale. Comme l'espèce éocénique du Bassin de Paris se retrouve en Égypte, M. R.-B. Newton lui a donné le nom de notre savant confrère de Berlin, auteur d’une importante Monographie des fossiles d'Égypte. 1425-11 — Turritella (Peyrotia) prænominata Cossm. (= T. monilifera Desh. non Ad. et Reeve.) O8s. Correction faite, en 1912, dans le tome XVI de la Revue crit. de Paléozool.; le double emploi de nomenclature avait échappé jusqu'ici. MATHILDIIDÆ Quelques petites rec'ifications de classement sous-générique doivent être appor- tées au Genre Mathildia, à la suite de la publication de la neuvième livraison de mes Æssais de Paléoconchologie comparée (1912) : 428-4 appartient à la Section Fimbriatella Sacco ; 1428-15 appartient, comme les deux espèces qui le précèdent, au Sous-Genre Aérocælum ; enfin M. bacillaris (128-16) fait partie du Sous-Genre Clathrobaculus Cossm. (1912) qui doit être rattaché phylogénétiquement au Genre Promathildia, mais qu’on peut, à la rigueur, laisser ici sous le même numéro. Le Genre Scaliola (180) est, d'autre part, à exclure de cette Famille; il paraît à peu près établi qu'il serait mieux à sa place auprès des Bithiniidæ, cela dit pour mémoire seulement, VERMETIDÆ La revision de cette Famille, dans la neuvième livraison de mes Æssais de Paléo- conchologie comparée comprend quelques rectifications génériques, relatives aux espèces parisiennes. Serpulorbis étant synonyme postérieur de Lemintina, c'est ce dernier nom qu’il - faut substituer comme Sous-Genre entre parenthèses pour les espèces suivantes : 131-1 à 131-6. Dans la Section Burtinella, on ne conservera que 181-'7 à 131-9 das : PL PORC ANNALES, XLIX (1913). 159 et 1431-17 ; 131-10 à 131-12° passent dans le Genre Vermiculuria (Sous-Genre Anguillnspira Cossmann, 1911). Néanmoins, je ne crois pas nécessaire de modifier la numérotation de toutes ces espèces, la distinction des Genres étant fondée sur des critériums internes que nous n'avons pu encore vérifier sur les espèces du Bassin de Paris. Il np’ a, d'autre part, aucun changement à apporter aux espèces du Genre Tenagodes (132), sauf en ce qui concerne l'orthographe des Sous-Genres : Aga- thyrsus au lieu d’Agathirses, Pyæipoma et non Pixypoma, en raison de leur étymo- logie. 131-177. -- Vermetus (Bivonia) didymus Pezant. RL'NE LUT. 1910. Pezant, Coq. foss. Parnes, p. 38, pl. IV, fig. 31. « Il est surprenant que cette espèce, figurée dans les vélins du Muséum, n'ait pas été reprise depuis. Les cinq échantillons examinés (Parnes, Berchères, Chambors), ainsi que la figure citée, présentent la particularité que le nom choisi rappelle. Fixés sur un même sup- port, deux individus croissent simultanément, en suivant deux direc- tions symétriques, recouvrant mutuellement le bord de leurs circon- volutions, lesquelles ont une section semblable à celle d’un cham- pignon déprimé sur les bords; ces bords sont ondulés de rides assez fortes qui les festonnent et s’arrélent avant d'atteindre la partie cen- trale et convexe du corps du tube. La coquille se termine par deux portions de tube de diamètre très réduit, mais cette fois cylindriques, qui se dressent verticalement; ces deux portions dépourvues des rides qui existent depuis le début, » R. D. L'auteur indique que cette coquille pourrait être rapportée comme variété à V. dapaticus Rovereto, signalé au Cotentin ; ce dernier est un PBivonia, comme je J'ai indiqué (p. 137) dans la neuvième livraison de mes Essais de Paléoconchologie comparée, Section Bivoniopsis Sacco, si toutefois l'on admet cette subdivision peu nécessaire. On sait que les Bivonia forment un Sous-Genre qui se distingue de Lemintina par la carène (souvent plissée) qui existe sur la partie adhérente de la spire; seuls, les prolongements cylindriques, dressés verticalement, n'avaient pas encore été signalés, car ils sont fragiles et se détachent facilement. C'est done un critérium nouyeau qui rapproche Bivonia de Burtinella. Loc. Parnes (couche n° 5), type (PI. VI), coll. Pezant,. 135-4. — Planaxis (Orthochilus) denudatus Cossm. PL IL. Barr. 1908. Melanopsis zea Pezant, Coq. foss. Monneville, p. 20. 1910. Planaxis denudatus Cossm., Iconographie, t. LU, pl. XXII, 1913. Zconographie, t. I, pl. LXIV. Ogs. M. Pezant a eu l’amabilité de me communiquer le type de cette petite coquille dans laquelle j'ai aussitôt reconnu celle que j'ai précédemment décrite sous 160 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. le nom Planaæis denudatus, gisement du Fayel. Or, l'extrémité antérieure est nettement échancrée, la columelle se terminant par une troncature abrupte, comme chez Planaæis. Il y a loin de là à la sinuosité versante — avec columelle raccordée — qui caractérise le Genre Melanopsis ; je comprends donc l’hésitation de notre confrère au sujet de sa détermination générique, qu’il a accompagnée d’un? Ce sont d'ailleurs exactement les caractères spécifiques de P. denudatus, même galbe, même hauteur des tours, même bord columellaire, avec une gouttière étroite dans l’angle inférieur du labre, Toutefois le spécimen de Monneville paraît plus ventru parce que la pointe est usée et qu’il lui manque au moins les trois premiers tours. Néanmoins j'ai été très satisfait de pouvoir faire reproduire d’après nature un nouvel échantillon de cette espèce qui n'avait jamais été retrouvée. Loc. Monneville, plésiotype (PI. IL), coll. Pezant. CERITHIDÆ De même que pour les Pleurotomes de M. Pezant, l’apparition récente de la thèse de M. Jean Boussac sur l’Évolution des Cerithidés m’oblige à reprendre cette Famille, non pas pour en discuter la classification — ce sera l’objet d’un dévelop- pement spécial dans la dixième livraison de mes Æssais de Paléoconchologie comparée — mais pour signaler les quelques modifications ou additions résultant de ce Travail dans la détermination des espèces parisiennes. Dans la thèse dont il s’agit, l’auteur a surtout tenu compte de l'ontogénèse de l’ornementation des Cérites, c’est-à-dire de la variation des ornements, au fur et à mesure que la coquille se développe, et il a établi qu'il existe un rapport — sinon constant, du moins très fréquent — entre la forme du labre et l'intensité de l’ornementation. Tout d’abord, avant de signaler ce qui concerne les espèces, je dois relever une erreur de nomenclature, relative au Genre Campanile (p. 19) : M. Boussac conteste le choix de C. giganteum comme génotype, et il ajoute que Fischer, dans son Manuel (p. 680), a désigné C. lœve, ce qui est inexact à mon avis : Fischer, là comme partout ailleurs dans son Manuel, a d’abord « cité » un « exemple » vivant, puis un exemple fossile. En choisissant C.giganleum, seul recueilli intact, tandis que C. læve était à l’état de tronçon non adulte dans la collection de l'École des Mines, j'ai usé du droit que conserve tout auteur quand :l n’y a pas eu de génotype clairement désigné et surtout quand il s’agit d’espèces dont la réunion dans le même Genre n'est nullement prouvée. D'ailleurs, Bayle lui-même, à l'École, m'avait autrefois verbalement désigné — bien avant la publication de Fischer, c'est-à-dire vers 1880 — Je fossile comme type de son Genre; j'ai recherché dans les articles de Bayle, publiés par le Journal de Conchyliologie, si cette question avait été tranchée par lui, mais je n’y ai rien trouvé; par conséquent, c’est bien C. giganteum qui doit rester génotype de Campanile, suivant ma désignation de 1889, et C. lœve devra probablement être pris comme génotype d’une autre Section, si — comme j'en ai la conviction — il diffère génériquement de l'espèce fossile. Cette rectification faite, je passe à la partie spécifique, en reprenant, bien entendu, l’ordre suivi dans l’Iconographie, attendu que je ne vois, dans les phylums : ANNALES, XLIX (1913). 161 « parallèles » admis par M. Boussac, aucun motif pour bouleverser ma classification empirique, fondée sur l'étude des Cérites depuis leur souche commune dans le Trias jusqu’à l'époque actuelle (VII livr. des Essais de Pal. comp.), tandis que M. Boussac s’est confiné dans l’examen des formes du Lutécien et du Bartonien. 137-3. — Cerithium denticulatum Lamk. LUT.. BART. 1910. Pezant, Cog. foss. Purnes, p 26, pl. XIV, fig. 18a. O8s. Nous sommes d’accord pour reconnaître que C. denticulatum est une espèce des plus variables dans le Genre Cerithium; M. Pezant y réunit avec raison, C. umbrellatum Lamk, mais il conserve C. gracile Lamk qui appartient à un niveau plus élevé (couche n° 6), aux Vignettes d'Hérouval. Il cite des échantillons qui « ont jusqu'à vingt-sept tours sans montrer sur leur nudité la moindre trace de filets ou de perles. Il est à remarquer que C. denticulatum, ainsi que C. serratum, sont représentés par un grand nombre d'individus qui, semblables à leur âge adulte, ont des commencements d'une ornementation très différente ». Sans contester l’importance de cette remarque, je me borne à ajouter que ce n’est pas une raison pour réunir à cette espèce Potamides Hericarti Desh. du Bartonien, dont l'ouverture est très différente. Mais ceci rentre dans la grosse querelle que M. Pezant fait aux subdivisions du Genre Cerithium, et ce n’est pas la place d'y répondre ici, la question étant suffisamment discutée dans la huitième livraison des Essais de Pal. comp. 137-5. — Cerithium (Serraticerithium) tuberculosum Lamk. BART. Os. La version de Deshayes, d’après laquelle cette espèce est de l'Éocène supérieur, serait inexacte d’après M. Pezant, qui rappelle que le véritable tubercu- losum était de Courtagnon; et il propose, en conséquence, le nom esanvillense pour la coquille de l’Éocène supérieur. Nous laisserons les choses en l'état. 137-6.— Cerithium (Seraticerith.) maryense Mun. Chalm. nom. mut. BART. (= Cerithium mutabile Desh. non Lamk.). 1908. C. maryense Pezant, Cug. foss. Monnev., p. 14. Oss. Une rectification de nomenclature s’imposait pour cette espèce, Deshayes ayant commis une erreur en reprenant pour elle le nom mutabile qui s'applique à de jeunes C.serratum Brug. Comme la plupart des noms créés par Munier Chalmas, mais non publiés par lui, la dénomination maryense aurait pu rester oubliée ix coll. si M. Pezant — qui l’a recueillie verbalement de l’auteur — ne lui avait donné une existence légale, en 1908. 1377-77. — Cerithium (Serraticer.) Gravesi Desh. LUT. BART. O8s. M. Pezant (/oc. cit., p. 15) propose de reprendre pour cette espèce le nom müra Lamk., ce qui est inadmissible, la dénomination Gravesi étant régulièrement accompagnée d’une diagnose et d’une figure. 1377-13’. — Cerithium (Thiaracerithium) tiarella Desh. Mut. ludensis Boussac (/. c., p. 42, pl. X, fig. 16). — R. D. Petite, courte, trapue, à filets toujours lisses. Poc.-Le Vouast. — Lup. Aun.#Soc, Zool. et Malac. Belg., t. XLIX,. 11 462 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, si 1377-16’. — Cerithium {Tiaracerith.) nodiferum Desh. PI. II. Barr. 1832, Desh., Cog. foss., t. IT, p. 318, pl. XLI, fig. 20-21. 1908. Pezant, Cog. foss. Monneville. p. 16. 1913. Zconographie, t. IX, pl. LXIV. R. D. Espèce réunie à tort, dans mon Catalogue illustré, avec Cer. obliquatum dont l’ornementation est différente : M. Pezant qui en a recueilli des échantillons à Monneville, entre autres un que j'ai fait figurer dans l'Zconographie et qui est reproduit iei (PI. IT), écrit que « l’ornementation débute, comme chez tous les issus du tiara, par trois cordonnets granuleux également espacés, le supérieur devenant noduleux et gagnant de plus en plus sur les tours jusqu’au dernier. Semblables à leur point de départ, la plupart des échantillons ont une ornementation transverse différente : des stries gravées plus où moins profondément en nombre variable ou encore des séries de rubans très aplatis, dont le contact, par une très légère imbri- cation, simule suivant l'éclairage une strie ou un filet. Les tours souvent presque plans sont parfois plus convexes : dans ce cas, la rencontre des rubans forme un angle légèrement caréné. Le système de stries et de rubans se continue sur la base dont la convexité est limitée par deux ou trois rubans ou stries plus accentuées. L'ouverture a les mêmes caractères que le tiara, mais plus épaisse dans toutes ses parties ». « Le C. obliquatum, près de trois fois plus petit, est beaucoup plus conique, les tours s’élargissant très rapidement. Dès le quatrième, portant quatre cordonnets transverses, les côtes verticales se montrent déjà se succédant obliquement et presque régulièrement d’un tour à l’autre, elles sont beaucoup plus nombreuses que les tubercules de l’autre ‘espèce. Le passage des quatre cordonnets, quelquefois cinq par dédoublement, laisse sur chaque côte, du haut en bas de chaque tour, des tubercules égaux assez saillants. Chaque rectangle ainsi formé est traversé par deux petits filets transverses ne passant pas sur les côtes. La base concave, couverte de fils concentriques, est limitée par deux carènes séparées par de petits filets : sur la première finissent les côtes; la seconde est garnie de tubereules qui envoient des prolongements rayonnants jusqu'à la moitié de la base, où ils s'arrêtent sur un petit filet sortant de l'ouverture et qui contourne la columelle pour aboutir de lautre côté d’un canal peu prononcé. L'ouverture est celle des Bittium et n’a pas l'aspect calleux si prononcé dans l’autre espèce. » J'ai reproduit avec intention ces diagnoses différentielles et justificatives et qui contrastent étrangement avec la critique de la page 14, où l’auteur écrit « une diagnose générique qui ne tient pas en cinq lignes n’a d'application rigoureuse que sur un type choisi; les autres espèces qu’on veut assimiler à ce type, si ce sont de vraies espèces, apportent presque toujours avec elles leur démenti. Actuellement, nos espèces ne sont pas assez connues pour que la construction ne tombe pièce à pièce, à mesure des constatations nouvelles. » Cette critique n'est pas plus juste pour les Genres que pour les espèces : il fant une diagnose précise pour qu'on puisse reconnaître le Genre ou l’espèce, et la confu- sion inextricable qui résulte des diagnoses de cinq lignes (ou même d’une) des pre- miers auteurs doit nous faire réfléchir sur la nécessité de mieux définir ce que nous voulons désigner. Si M. Pezant n'avait pas pris le soin de nous expliquer en trente dt Lu ANNALES, XLIX (1913). 163 lignes (au lieu de cinq, six fois plus longuement) en quoi diffèrent C. nodiferum et C. obliquatum, d’après de bons spécimens, et en indiquant des variations d’une certaine amplitude, nous en serions encore à confondre les deux espèces. Aussi, nous préférons sa « seconde manière ». 1377-39. — Cerithium (Ptychocerithium) lamellosum Lamk. LUT. BART. 1910. Pezant, Cog. foss. Parnes, p. 28. O8s. Des neuf espèces que M. Pezant réunit avec l’espèce lamarckienne, il n’y en a que trois, en réalité, qui puissent être considérées comme des variétés ou comme le jeune. âge de C. lamellosum; ce sont : C. inabsolutum Desh., C. Petitclerci Cossm., C. edulcoratum Cossm.; et encore les distingue-t-on facilement, car elles sont très localisées. Quant à C. Goossensi Cossm., C. fragile et Hœrnesi Desh., ce sont des Tenui- cerithium qu'il y a lieu de maintenir (C. Goossensi a été indiqué à tort comme Ptychocerithium dans l'Iconographie pl. XXIV). Les Tenuicerithium omis sur cette planche, ainsi que les Hemicerithium, ont été figurés tout récemment sur la planche LXIV du Supplément. L'observation de M. Pezant sur l'identité probable de Tenuicerithium avec Biüttium est démentie par l’observation des véritables carac- tères de ces groupes. 1437-39’. — Cérithium (Ptychocerithium) Morgani Vass. AUV. (= C. lamellosum d’Acy in Cat. àll.). 1897. Cossm., Moll. éoc. Loire-Inf., t. I, p. 165, pl. XIV, fig. 2-4. 1912. Boussac, Évol. Cérith., p. 35, pl. V, fig. 10-17. R. D. Tours moins convexes, côtes moins saillantes ; cordons de la base (au lieu de lamelles) plus nombreux, se reliant aux filets spiraux du dernier tour. Loc. Cresne, coll. de la Sorbonne. Sous-Genre Camranise (!) Bayle. 1377-46. — Cerithium (Campanile) incomptum n'est, d’après M. Boussac, dans le Bassin de Paris, qu’une simple variété trapue de C. giganteum et ne doit pas être identifié à l’espèce anglaise, bien différente. 1377-47. — Cerithium (Campanile) auversiense d'Orb. (Boussae, 4. c., p. 25, pl. IL, fig. 1-2; pl. IX, fig. 6.) R. D. « Les tubercules, au lieu d’être pincés et saillants, séparés les uns des autres par des dépressions, sont portés par un bourrelet sutural en continuité avec la surface latérale des tours et sur lequel ils font à peine saillie dans l'âge moyen, tandis qu'ils ne sont presque plus visibles chez l’adulte ; en outre, les cordons longitudinaux du jeune âge ne sont plus qu’au nombre de trois, mais larges et relativement peu saillants, » (1) A signaler à Çuise (coll, Ninck) un fragment de Campanile; remarquable par ses gros tubercules distants de la suture et traversés par deux ou trois cordons très obsolètes, 164 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 1377-48. — Cerithium (Campanile) parisiense Desh. (Boussae, /. c., p. 26, pl. I, fig. 4; pl. IL fig. 3.) KR. D. « Les tours dans le jeune âge possèdent une rangée postérieure de tuber- cules quadrangulaires et cinq cordons granuleux couvrant la surface en avant; le cordonnet médian est plus fort que les autres et représente la carène des trois premiers tours. » L'évolution de l’ornementation est donc la même que celle de C. rarinodosum Cossm., mutation de la Loire-Inférieure. 1377-49. — Cerithium (Campanile) Benechi Bayan. (Boussac, 4. c., p. 28, pl. I, fig. 1-2 et 5-7; pl. IL, fig. 7-8; pl. IV, fig. 3: DL Ve fg-5;) R. D. « Les plus jeunes tours sont pourvus d’une carène médiane lisse et de deux fins cordonnets suturaux, l’un antérieur, l’autre postérieur qui se transforme peu à peu et donne la rangée de tubercules quadrangulaires des tours moyens; la carène se transforme en un cordon granuleux, entre celui-ci et la rangée posté- rieure, se forment deux nouveaux filets spiraux, encore un autre entre l’ancienne carène et le filet antérieur, ce qui porte à cinq le nombre des cordonnets, comme chez C. cornucopiæ, des tubercules postérieurs envahissent peu à peu la surface et forment de grosses côtes noueuses, s’étendant d’une suture à l’autre. » M. Boussac pense que ce n’est qu’une race de C. cornucopiæ, tandis que C. Bigoti en est la mutation auversienne, 1377-50. — Cerithium (Campanile) paratum Desh. R. D. D’après l'échantillon adulte, figuré par M. Boussac (2. c:, pli fig) lé tours sont ornés, dans le jeune âge, d'une rangée postérieure de tubercules quadran- gulaires et de trois cordonnets spiraux, larges et plats ; celui qui dérive de la carène initiale est le plus large, il est situé très en avant et n’est précédé que par le cordonnet sutural, très étroit; plus tard, dans la croissance, les tubercules quadran- gulaires se transforment en nodosités sur le milieu des tours. 1377-51. — Cerithium (Campanile) elongatum Boussac (1). (CL: c.:3pr 50, D NE fe. 8 pl IV-278;) Forme très allongée, régulièrement conique; les nodosités de l’adulte forment des côtes peu saillantes, courbes, n’atteignant pas les sutures. Plis columellaires et pariétal fortement accentués; varices internes, correspondant à un tubercule sur le plancher. Loc. Coulombs, coll. de la Sorbonne. — AUVERSIEN. 1437-52. — Cerithium (Campanile) Bigoti Cossm. AUV: (£: e., p. 31, pl Il, fig: 35:-pheX, fig. 2; pl. U, fig-A.) R. D. Cette espèce du Cotentin, séparée par moi de C. cornucopiæ Sow. (1908, (*) Il existe déjà Potamides elongatus Douv. du Maëstrichtien de la Perse, qui est un Pyrazus : Il n’y a done pas double emploi, quoique M. Boussac déclare qu'il lui est impossible de distinguer un Potamides d'un Cerithium. ANNALES, XLIX (1913). 165 Mém. Soc. linn. Norm., t. XXII, pl. I) existe aussi, d’après M. Boussae, dans le Bassin de Paris; la carène du jeune âge est située plus près de la partie antérieure des tours. Dans l’âge adulte, les côtes n’atteignent plus le bas postérieur des tours, mais elles en sont séparées par une partie déclive et excavée égalant presque le tiers de la largeur de chaque tour; en outre, le pli pariétal est très effacé et il ne paraît pas y avoir de varices internes. Loc. Coulombs, coll. de la Sorbonne. 1377-53. — Cerithium (Seruticerithiun) Hericarti Desh. (Non Potamides 151bis-9.) Os. Quand la coquille est intacte, ce qui n'était pas le cas des échantillons figurés dans l'Zconographie, elle possède un canal cérithial non rescindé à sa naissance : M. Boussac a, d’ailleurs, démontré que l’ontogénèse de l’ornementation est la même que chez Cerithium denticulatum. En résumé done, C. Hericarti n'est pas un Potamides, mais un Cerithium du groupe Serraticerithium. Mais, de ce que j'ai confondu des spécimens de cette espèce, à canal mutilé, avec des Tympanotomus, il serait regrettable de conclure, comme la fait M. Boussac, que Potamides ne se distingue pas de Cerithium! Non seulement l'opercule est différent, avec un nucléus marginal ct non central; mais, chez les fossiles, on constate toujours une réduction du canal qui rend toute confusion impossible, à la condition, toutefois, que l’ouverture soit bien conservée. 137t&r-4. -— Rhinoclavis (Pseudovertagus) Jussieui [Mayer]. LUT. 1911. Zconographie, t. I, pl. XXIV. * O8s. L’individu figuré dans l’Zconographie a complètement l'ouverture et le galbe d'un Vertagus, et il n'y a aucune raison pour rapprocher cette espèce de Fastigiella rugosa, comme l’a fait M. Pezant (/oc. cit.). Il en résulte que 487-238 ne doit plus s’appliquer à cette espèce. # 139-1. — Sandbergeria decussata [Lamk.]. LUT. BART. (= Bulimus decussatus Lamk.; — Cerithium commune Desh.) 1908. Sandb. decussata Pezant, Cog. Monnev., p. l8. 1910, — — Pezant, Cog. foss. Parnes, p. 30. Ogs. En faisant passer l'espèce de Lamarck dans le Genre Cerithium où elle ne devait pas rester, Deshayes s’est vu obligé d'en changer le nom à cause de Cerith. decussatum qui est d’ailleurs préemployé (= C. Jussieui). Dès l'instant que la coquille en question est un Sandbergeria, elle doit reprendre son nom primitif que j'avais négligé de lui restituer. M. Pezant s’est chargé, à juste titre, de ce soin. et je ne puis que me rallier à cette manière de voir. Je fais figurer ici (PI. VI) une variété étroite, S. Pezanti, qui s’écarte du type par son ornementation très effacée. Parnes, coll. Pezant. 144-4. — Newtoniella tritorquata Desh. THAN. SPARN. CUIS. Oss. C'est plutôt à cette espèce qu'à N. pulcherräma qu'il y a lieu de rapporter un échantillon jeune et unique provenant du Sparnacien de Pourer (coll. Staadt). 466 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, 1445. — Newtoniella pulcherrima Desh. THAN. OUIS. LUT. Ar. Loc. Jonchery-sur-Vesle, deux spécimens incomplets, mais caractéristiques, coll. Staadt. 144-21. — Newtoniella Maresi [Desh.]. LUT. 1910. Cerith. Maresi Pezant, Coq. foss. Parnes, p. 31, pl. I, fig. 244. 1911. Cerithiopsis Maresi Cossm., Iconographie, t. II, pl. XXVII. Ogs. Ainsi que l’a fait remarquer M. Pezant, cette espèce est du même groupe que AN. pulcherrima et ne peut être, par conséquent, classée dans le Genre Ceri- thiopsis. L'individu figuré dans l’Iconographie n’est pas aussi intact que celui dont M. Pezant a figuré l'ouverture et aussi la protoconque (pl. II, fig. 27 et s.). Toute cette partie de sen Travail est d’ailleurs illustrée d’une série de figures mon- trant les embryons grossis pour la plupart des formes lutéciennes. Ce sont là de pré- cieux documents qui confirment ce que je soupçonnais déjà à la suite de remarques faites par von Kœnen, à savoir que, dans ce groupe de petits Corithidæ, 11 ne faut pas attacher la valeur d’un critérium générique à la longueur de l'embryon, et que la distinction à faire entre Newtoniella et Cerithiopsis repose plutôt sur la forme de l'ouverture ainsi que — et surtout — sur le caractère de l’ornementation; je n’ai jamais eu la moindre hésitation pour les séparer au premier coup d’œil d’après l'orne- mentation à mailles non granuleuses chez le premier, granuleuses, au contraire, chez le second (1). 1444-22. -- Newtoniella (S:i/:) Sarazini |Pezant]. PLV LUT. 1910. Cerith. Sarazini Pez., Coq. foss. Parnes, p. 31. pl. Il, fig. 25b et c. « Plus petite que C. triliratum, cette espèce possède, ainsi que le larva, un point de départ qui lui semble particulier, et il se trouve conservé sur huit des dix échantillons identiques provenant des couches n° 3 et 4. Il se compose d’un globule suivi d’un tour d'un diamètre au moins double, portant en son milieu une petite bande lisse sur laquelle viennent s'appuyer de petites côtes droites très ser- rées; après ce tour commence l’ornementation qui se maintiendra pareille jusqu’à l'ouverture. Elle consiste en trois carèaes lisses, éga- lement espacées, formant sur chaque tour quatre zones égales décou- pées en compartiments oblongs par des cloisonnements très réguliers qui ne granulent pas les carènes sous lesquelles ils semblent passer. La quatrième carène, qui circonscrit la base, est plus ou moins visible (!) M. Pezant prétend réunir tous ces groupes en figurant quelques individus qui semblent former la transition entre les différents types d’ornementation : l’existence de ces exceptions douteuses — comme il y en a partout dans la nature — n'exclut pas la nécessité ni la possibilité d’une classification des formes normales qui sont en immense majorité. ANNALES, XLIX (1915). 167 sur chaque tour et forme ou non, suivant les échantillons, filet sutu- ral. La base est lisse et l'ouverture est semblable à celle de pulcher- rima et de Maresi, sauf la plaque columellaire qui n'existe peut-être pas. Les individus mutilés montrent une forte torsion columellaire. » Dim. Le plus grand échantillon mesure un peu moins de 6 millimètres. R. D. Comme l'indique le caractère de l’ornementation à carènes lisses et simple- ment eloisonnées dans leurs intervalles, cette coquille est un Sei/a à tours particu- lièrement convexes, de sorte qu'il ne faut pas la comparer à N. pulcherrima qui est un Verwtoniella à mailles nettement ligaturées sur chaque intersection des cordons et des costules axiales. Seila Archimedis —- qui a aussi les tours un peu convexes, quoique beaucoup moins — s'en distingue en outre par sa forme plus courte et plus trapue. La séparation de cette espèce est donc tout à fait justifiée, et M. Pezant a eu raison de la dédier à M. Sarazin, l’obligeant propriétaire des gisements de Parnes. Loc. Chaussy, type (PI. VI), coll. Pezant. 145-6. — A supprimer (Cerithiopsis diosodes C.). LUT, 1910. Pezant, Cog. foss. Parnes, p. 24. Os. L'ancien Lovenella diozsodes — que j'ai établi d’après des fragments difté- rents, que M. Pezant rapporte en partie à Trif. bitubulatas, en partie à Newtoniella multispirata, — est une espèce à rayer de notre Catalogue (voir Iconographie, t. IT, pl. XXVII). 145-8. — Cerithiopsis (Disoniopsis) larva [Lamk.] LUT. 1910. Pezant, Cog. foss. Parnes, p. 30, pl. IE, fig. 23a-r. 1911. Zconographie, t. I, pl. XX VIT. Ogs. « Cette espèce montre un sommet solariiforme qui semble lui être absolumen particulier (fig. 23&-1), En moins de deux tours, elle atteint presque cinq fois le diamètre du bouton lisse initial, et ces deux tours se développent presque dans un même plan. L'ornementation du type n’est pas permanente : il y a parfois inégalité des deux rangs de crénelures, l’inférieur ({) débordant le diamètre de la précédente, ce qui change absolument la physionomie générale. D’autres fois, il y a suppression complète, dès l'origine, du premier rang remplacé par une série de petites côtes droites et verticales qui semblent émettre chacune une grosse perle à leur extrémité inférieure. Enfin, les deux rangs se changent en trois par dédoublement de la rangée inférieure, quelquefois avec égalité des trois séries, ou bien les deux inférieures débordant celle d’en haut restée au diamètre du tour précédent, ce qui — au premier aspect — semble déplacer la suture, ainsi qu'on en à souvent l'illusion en observant le Triforis singularis. Quand les individus ont triples cordons, ils atteignent et dépassent même 8 millimètres de longueur; c’est presque le double de la taille ordinaire, » (:) On sait que, d’après la manière d'orienter les figures, l'ouverture en bas, le cordon inférieur, selon M. Pezant, est celui que nous appelons antérieur dans nos diagnoses. 168 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, Ce sont là des renseignements précieux, corroborés par d’excellentes figures et que nous préférons de beaucoup à de simples assertions ou aux diagnoses de cinq mots, comme il y en a trop souvent dans cette importante étude. 145-12. — Cerithiopsis Nincki Cossm. PE WT CUIS. 1913. Iconographie, t. II, pl. LXIV. Taille microscopique; forme.étroite, turriculée, conique; spire assez longue, à protoconque lisse, polygyrée sous un angle apical un peu plus ouvert que les tours suivants qui sont convexes et dont la hauteur égale à peu près la moitié de la largeur ; sutures profondes, subcanaliculées ; ornementation composée de trois cordonnets spiraux, les deux supérieurs équidistants et médians, le troisième inférieur moins saillant, plus mince et rapproché de la rainure suturale; l’ensemble est décussé par de petits plis axiaux, droits, très obso- lètes, assez serrés, qui produisent sur les cordonnets des granula- tions subcrénelées et peu proéminentes. Dernier tour égal au quart de la hauteur totale, portant un quatrième cordonnet à la périphérie de la base qui est plane et peu déclive, à peu près lisse, jusqu’au cou droit et cylindracé. Ouverture subquadrangulaire à trois angles arrondis, le quatrième à droite formé par la troncature antérieure du canal qui ne dépasse guère le niveau du plafond ; labre mince, droit ; columelle lisse, non calleuse, rectiligne, horizontalement tortue à son extrémité contre l'échancrure du canal. Dim. Longueur, 3.5 mill.; diamètre, 0.75 mill. R. D. La plupart des Cerithiopsis (sauf, bien entendu, Dizoniopsis) ont trois cordonnets à peu près égaux, avec des aspérités saillantes, et c’est notamment le cas de C. alveolata qui — seul dans ce Genre — avait été signalé dans le Cuisien; on ne peut done confondre avec ce dernier notre nouvelle espèce qui ressemblerait plutôt, par ses tours convexes et par ses sutures canaliculées, à ©. chaussyensis; maïs son galbe est moins étroit, moins cylindracé, son dernier tour est plus élevé par rapport à la spire. Quant à C. veslensis, c'est une coquille plus trapue que C. Nincki, avec un quadrillage plus marqué, à mailles plus larges et plus carrées. Loc. Cuise, unique (PI. VI), coll. Ninck. 1446-14. — Triforis (Epetriun) bacillus Desh. PIN LUT. 1910. Pezant, Cog. foss. Parnes, p. 25. R. D. Cette espèce a été réunie, dans mon Catal, illustré, avec T. grignonensis, d'après la comparaison de la figure assez défectueuse du second ouvrage de Deshayes. Or, c’est précisément elle que représente la figure de la planche XX VII de l’Zcono- ANNALES, XLIX (1913). 169 graphie (t. Il), sous le nom T!. inversus Lamk., tandis que le véritable inversus a une forme plus conique, semblable à celle de T. grignonensis, mais avec une ornementation de granulations régulièrement arrondies, moins saillantes que celles de T!. asper qui se distingue, en outre, par une rangée plus saïllante en arrière. En définitive, 7. bacillus est caractérisé par sa grande taille, par son galbe cylin- drique, par ses trois rangs de crénelures tuyautées, régulièrement alignées sur des carènes tectiformes et subimbriquées. Il résulte de cette modification que les sutures — moins visibles que celles de T. grignonensis — sont néanmoins encore désignées à l'œil de l’observateur par la pente longuement déclive de la première rangée supérieure; en outre, la dernière rangée du bas semble bifide par la présence d'un petit bourrelet sutural et crénelé, très étroit. D’après M. Pezant, c’est le géant de ce Genre. Loc. Hérouval (ballastière), plésiotype (PI. VI), coll. Pozant; Villiers, figuré dans l’Zconographie, coll. Cossmann. 146-15. — Triforis (Epetrium?) Pezanti nov. sp. PEN DT 1910. T. costulatus, « var.» Pezant, Cog. foss. Parnes, p. 25, pl. XIV, fig. 17. R. D. De variation en variation, l'échantillon figuré par M. Pezant finit par con- stituer une espèce tellement distincte du point de départ que je crois utile de la séparer et de la lui dédier. Les tours sont convexes, les côtes sont écartées, les cordons spiraux se réduisent à deux, avec un troisième onduleux au fond de la suture; l’ouverture est moins dilatée et la base est plus déprimée; enfin, tout le galbe de la coquille semble plus trapu. On se demande même si c’est bien là un Epetrium et s’il ne faut pas chercher dans l'arsenal des Triforidæ de M. Jous- seaume une subdivision existante qui lui conviendrait mieux? Loc. Parnes, type (PI. VI), coll. Pezant. _ 14'7-1 à 9. — Genre Colina. — Conformément à une annotation de la légende de la Pianche XX VII de l'Zconoyraphie, ce Genre a été rattaché à Bezançonia dans les Essais de Paléoconchologie comparée (p. 30, livr. VIT, et M. Pezant (Loc. cit., p- 29) s’est rencontré avec moi à ce sujet. Le nom n’a pas été dédié à une personne, mais il serait mythologique et devrait, par suite, s'orthographier Colina, d'après notre confrère. ? 150:5. — Trypanaxis aperta |Desh.]. PI VI CUIS, LUT. Os. M. Pezant m'a communiqué deux intéressants échantillons du Lutécien de Parnes qui ne peuvent guère se rapporter qu’à l'espèce d'Hérouval qui est plus dimorphe que ses congénères : sur l’un d’eux, non adulte évidemment, l'évasement est tel qu’on pourrait le comparer à Casimiria qui est un Vermetidæ; l'autre, d’abord évasé sur le premier tiers de sa longueur, devient plus eylindracé sur les derniers tours, mais son ombilic reste bien plus large que celui d'aucune des espèces lutéciennes ou bartoniennes, de sorte que c’est bien encore à T', aperta qu'il faut le rapporter. A ce propos, M. Pezant a fait remarquer, dans son Étude sur les fossiles de Parnes, qu’on pourrait mettre en doute la valeur du Genre Casimiria ou bien celle du Genre Trypanarzis; or, il suffit de jeter les yeux sur l'ouverture de spécimens 170 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. adultes et bien intacts pour se convaincre que Trypanaxis a toujours un canal rudimentaire de Cerithiacea, tandis que Casimiria (comme Vermicularia auquel il se rattache) a une ouverture carrée, sans canal, ainsi que les autres Vermetideæ. 151-11. — Potamides (Potamidopsis tricarinatus [Lamk.]. Lur. Barr. 1910. Pezant, Cog. foss. Parnes, p. 27. 1911. Zconographie, t. IT, pl. XXVIIL. 3 O8s. Signalons la figuration, dans l'Zconograghie, de trois des nombreuses variétés ou mutations de cette espèce : crispiacensis Boussac, arenularius Mun- Cbalm., vouastensis Mun.-Chalm., d’ailleurs reprises dans la récente thèse de M. Boussac sur l’évolution des Cérithidés du Mésonummulitique. En outre, M. Pezant a fait remarquer que, d’après le nombre de ses tours, Cer. acus Desh. ne pouvait être mis en synonymie de cette espèce qui en possède beaucoup moins, à taille égale ; et que, dans ces conditions, c’est plutôt de Cer. gracile — qui est un jeune denticulatum — qu'il faut rapprocher Cer. acus, Dont acte. 151-36.— Potamides(Potamidopsis) pourcyensis Coss, PI. II. sparx. 1913. Iconographie, t. Il, pl. LXV. … Fragment d’une taille au-dessous de la moyenne; forme conique, térébroïde ; spire extra-conique, dont l’angle apical croît à mesure que la coquille vieillit; tours étroits, imbriqués en avant, dont la hauteur ne dépasse guère le quart de la largeur, séparés par des sutures linéaires que borde en dessous une rampe légèrement exeavée avec un rebord très saillant ; outre cet angle antérieur, chaque tour comporte deux rangées spirales de granulations, plutôt effacées sur les premiers tours où l’on ne distingue — entre l'angle et la suture — qu'un funicule très effacé. Dernier tour très peu élevé, muni d'une seconde carène (ou gradin) moins saillante à la périphérie de la base qui est plane et lisse. Ouverture subquadrangulaire ; columelle droite, avec un léger renflement spiral au milieu. Dim. Longueur probable, 16 mill. ; diamètre basal, 5.5 mill. R. D. Bien qu’il soit très inattendu de trouver à ce niveau un Potamidopsis, groupe jusqu'à présent inconnu au-dessous du Lutécien, je ne puis réellement admettre que ce spécimen soit une variété de Tympanotonus turris dont la carène, quand elle subsiste seule sur les tours de spire, est située à l'opposé de l'emplacement qu'elle occupe ici : le système de l’accroissement des tours n’est, par suite, pas du tout le même chez ces deux formes ; d’ailleurs la columelle de notre nouvelle espèce porte un renflement pliciforme qui rappelle tout à fait celui de Ptychopotamides. C'est dans le voisinage de P. extraconicus C. qu'il faut placer P. pourcyensis qui s’en distingue toutefois par sa forme moins élargie et par son ornementation moins accélérée ; en outre, la base ne montre pas les plis rayonnants de l’autre espèce bartonienne. Loc. Pourcey, type unique (PI. IT), coll. Cloez. ANNALES, XLIX (1913). 171 151-377. — Potamides (Ptychopotamides) vilcassinus Boussac. BART. (L. e., p. 49, pl. V, fig. 3-4.) R. D. Cette mutation de P. cinctus s'en distingue par sa taille plus petite, plus allongée, plus cylindrique, avec une rangée postéro-suturale noduleuse. Loc. Cresne, Marines, coll. de la Sorbonne. 14511i5-11. — Tympanotonus involutus [Lamk.]. PI IL. CUIS. 1913. Iconographie, t. II, pl. LXIV. Ogs. J'ai fait figurer un spécimen que je crois monstrueux et qui s'écarte de la forme typique par ses granulations plus grosses ; l'ouverture est presque détachée, ce qui me porte à penser que ce mollusque n’a pas vécu dans des conditions de déve- loppement normal. Loc. Cuise, coll. Ninck. 4510i5-14. — Tympanotonus dimorphospira Cossm. PI.II[, SParx. 1911. Zconographie, t. IT, PI. LXV. Taille au-dessous de la moyenne; forme étroite, conique; spire longue, dimorphe; les premiers tours sont anguleux, subimbriqués en avant, et leur hauteur n’atteint pas la moitié de leur largeur mesurée sur l'angle saillant ; on y remarque trois cordonnets spiraux, très obsolètes, dont l’antérieur coïncide avec l'angle, et qui sont tra- versés par des costules axiales et effacés par l'usure, formant des crénelures peu visibles à leur intersection; à partir du cinquième tour avant le dernier, il ne reste plus qu’un bourrelet inférieur et pustuleux et l'angle antérieur, moins saillant et granuleux, qui s’efface même totalement sur le quatrième tour, tandis que le bour- relet supra-sutural devient lisse. Dernier tour égal aux trois septièmes de la hauteur totale, orné d’un vague funicule médian et de stries d’accroissement obtuses, très arquées ; il est bicerclé à la périphérie de la base qui est plane, déclive et lisse. Ouverture petite, subquadrangulaire, largement tronquée en avant; labre mince et échancré; columelle lisse, peu excavée en arrière, tordue en avant et calleuse autour du canal qui est échancré sur le cou et qui le dépasse à peine. Dim. Longueur probable, 16 mill.; diamètre, 4,5 mill. R. D. Il ne me paraît pas possible que ce spécimen soit une variété étroite de T. gradatus et, encore moms, une race non ornée de T°. involulus ; aucune de ces deux formes cuisiennes n’a les premiers tours disparates de notre nouvelle coquille qui commence comme P. cristatus et se termine comme P. gradatus. Ce doit donc 172 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. être une forme absolument distincte, quoiqn'on n’en connaisse, jusqu’à présent, qu'un exemplaire. Loc. Pourcy, type unique (PI. IT), coll. Cloez. 151-2. — Pyrazus pyramidatus |{Desh.]. SPARN. CUIS, LUT. AJ. LOC. Cette espèce a vécu dans le Lutécien, d’après un jeune spécimen à cinq paas, provenant de Thionville-sur-Octon (M. Cloez); on ne peut la confondre avec P. angulatus qui a six pans à tout âge. Enfin, M. Staadt me signale qu’il l'aurait _ aussi recueillie à Pourcy. 151:-3. — Pyrazus spectabilis [Desh.]. P]..AX: CUIS. 1913. Zconographie, t. I, pl. LXV. OBs. Cette rare espèce n’était guère connue, dans les collections, que par des spécimens incomplets, surtout dépourvus de leur ouverture, et par conséquent d’une détermination toujours incertaine. Or, un excellent échantillon, figuré dans le Sup- plément de Iconographie, a été recueilli à Cuise par M. Ninck : le sommet de la spire manque, mais les six derniers tours sont conservés, avec le pavillon intact de l'ouverture; ils portent bien l’ornementation caractéristique à sept côtes continues, subépineuses en arrière; quatre cordonnets spiraux, entremêlés de fines stries, découpent de grosses granulations arrondies sur les côtes, et en outre, dans les intervalles des côtes, ces cordons portent des perles plus ou moins alignées dans la direction axiale. Au dernier tour, la périphérie est marquée par un cinquième cor- donnet subcaréné et obtusément perlé; la base est aplatie, finement striée, et sur le cou, on distingue quatre ou cinq filets spiraux et serrés. L'ouverture en pavillon est fortement dilatée et réfléchie à l'extérieur; le labre est intérieurement épaissi et lacinié par des rainures qui correspondent aux côtes spirales du dernier tour et qui aboutissent à des saillies subdigitées du contour ; le canal est très brièvement tron- qué, bien au-dessous du niveau supérieur de l'ouverture; la columelle, lisse et excavée, est recouverte par un bord calleux et étroit, mais bien limité et séparé du cou. Dim. Longueur probable, 25 mill.; diamètre basal, 10 mill. Loc. Cuise, néotype (PI. Il), coll. Ninck. 152-5. — Batillaria echidnoides [Lamk.]. LUT. BART. 1910. Cer. echidnoides Pez., Coq. fon. Parnes, p. 27. Os. M. Pezant fait remarquer, avec quelque apparence de vérité, que la cor- rection orthographique (echtnoides), adoptée dans notre Catalogue illustré, n’est pas conforme à la véritable étymologie d’echidnoides, attendu que Lamarck avait pris comme terme de comparaison J’inflorescence de la vipérine : ÆEchinum viperinum = EfIÈva. 1452-23. — Batillaria Godini Boussac. BART. (L. c., p. 65, pl. XII, fig. 2-8.) R. D. Notre confrère a séparé, avec raison, cette mutation de PB. echidnoides parce que la rangée antérieure de tubercules a complètement disparu; l'unique chaînette de nodosités s'éloigne peu à peu du bord postérieur et elle occupe presque ANNALES, XLIX (1913). 173 le milieu des tours de spire; les tubercules sont coniques et assez peu saillants, tandis que, chez B. pleurotomosiles, seule la rangée postérieure est développée. Loc. Montagny, Cresne, le Ruel, Marines. 152-24. — Batillaria Pervinquierei Boussac. AUV. BART. (L. c., p. 66, pl. XIII, fig. 13-15.) 1 Forme ventrue, à côtes nombreuses; l’ornementation spirale a presque complètement disparu. Cette mutation, abondante dans le Cotentin à Fresville, se retrouve également dans le Bassin de Paris. Loc. Crouy, Mary, le Ruel, coll. de la Sorbonne. 1152-25. — Batillaria rustica [Desh.]. LUD. (Boussac ; Z. c., p. 66, pl. XIV, fig. 14-26.) R. D. J'ai autrefois réuni cette espèce à B. echidnoides; mais M. Boussac a démontré qu’elle procède de B. lineolata Desh. et que, quoique très variable, elle constitue une mutation bien distincte par ses costules saillantes, comprimées, arquées, distantes, sur toute la hauteur des tours, sauf le dernier; elles sont indivises, Loc. Le Vouast, Monneville, coll. de la Sorbonne. 153° Genre : ARRHOGES, Gabb, 1868. O8s. Induit en erreur par des échantillons défectueux et d’ailleurs très rares, les collectionneurs du Bassin de Paris ont jusqu’à présent rapporté tous les Arrhoges des Sables de Chälons-sur-Vesle à une seule espèce (Chenopus analoqus, Desh.). En réalité, il en exista trois espèces bien distinctes et faciles à séparer comme on pourra s’en rendre compte par les descriptions suivantes ainsi que par les figures qui les accompagnent. (Observation de M. Staadt). 153-1. — Arrhoges dispar, Desh. PI. VI. THAN. Forme assez étroite ; spire allongée, à galbe conique, huit ou neuf tours de spire ornés de côles courbes, saillantes, un peu épaisses sur la partie antérieure des tours; le dernier est assez court, muni de trois carènes anguleuses, l’inférieure plus saillante contre laquelle s'arrêtent les côtes axiales, après y avoir formé une série de nodules épineux à la périphérie de la base qui est excavée sur le cou du canal. Ouverture peu large, subquadrangulaire, terminée en avant par un long canal mince, pointu, un peu incliné en arrière. Aile mince, fragile, trapézoïde, bien développée, comportant un lobe anté- rieur court, assez large, presque carré, placé très en avant, séparé par un large sinus d’une longue digitation grêle, rainurée antérieu- 174 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE-DE BELGIQUE. rement, presque aussi longue que la spire dont elle est séparée par une large échancrure sinueuse. Columelle régulièrement incurvée, recouverte d’un bord étroit, très mince, à peine distinet sur la région ventrale du dernier tour, sub-détaché en avant où il forme une petite lamelle appliquée contre le canal ; én arrière, il rejoint le labre avec lequel il se prolonge sous forme de gouttière jusqu’au sommet de la sipre. R. D. C’est bien à cette espèce créée d'après un moule du calcaire de Vaux-sous- Laon et que l’on trouve assez communément dans le Landénien de Belgique (G. Vin- cent, 1878, Description de l'étage Landenien inférieur de Belgique, p. 43, pl. X, fig. 2), qu'il y a lieu de rapporter les échantillons recueillis à Chälons-sur-Vesle. Ils se distinguent aisément de Ch. analoqus Desh., par leur spire ornée de plis plus /épais et moins nombreux, par leur dernier tour plus ventru, muni d'une forte ca: ène denticulée, par leur base dépourvue de plis axiaux et sur laquelle s'enroulent deux carènes saillantes, par leur aile tout à fait différente, bien plus grande, plus mince, présentant deux expansions latérales dont l’inférieure très développée forme une longue digitatien; enfin, par leur bord columellaire peu distinct et bien appliqué sur la base, se prolongeant dans l'angle inférieur de l’ouverture en une gouttière qui, chez les individus adultes, atteint le sommet de la spire. Loc. Châlons sur-Vesle, rare; Chenay, très rare; on ne l’a jamais rencontrée à Jonchery-sur-Vesle. 153-2. — Arrhoges analogus Desh. BIT: THAN. Forme fusoide; spire peu longue à galbe légèrement conoïde; sept ou huit tours de spire ornés de petites côtes axiales pincées, à peine obliques, un peu sinueuses vers la suture inférieure, croisées par des stries spirales extrêmement fines et serrées. Dernier tour étroit, élancé, orné comme la spire, muni en outre de deux carènes très peu saillantes qui forment de petites granulations à leur inter- section avec les côtes axiales; celles-ci se prolongent jusque sur la base qui est déclive, à peine excavée. Ouverture étroite, allongée, terminée par un canal rectiligne, étroit et pointu. Aile petite, trian- gulaire, à contour marginé, oblique et à peine sinueuse en avant, échancrée en arrière par un sinus large et peu profond, se compo- sant d’un seul lobe pointu et rainuré à l’intérieur. Columelle régu- lièrement incurvée, recouverte d’un bord étroit, calleux, bien limité, caréné en avant sur Ja base et le cou du canal, sub-détaché en arrière à sa Jonction avec le labre, contre la suture de l’avant-dernier tour. Ogs. Nous avons cru utile de donner une nouvelle description de cette espèce ANNALES, XLIX (1913). 175 d’après des spécimens intacts, afin que l’on puisse mieux saisir les caractères qui la séparent de Ch. dispar et de Ch. Cossmanni. Loc. Jonchery-sur-Vesle, commun; Chenay, très rare; on ne la jamais rencontrée à Châlons-sur-Vesle. 153-4. — Arrhoges Cossmanni Staadt. Pur THAN. 1913. Iconographie, t. II, pl. LXV. Forme un peu trapue; spire assez allongée, à galbe conique; sept ou huit tours à peine convexes, un peu étagés à la suture, ornés de petites côtes axiales courbes, très rapprochées qui cessent complète- ment sur le dernier tour. Ornementation axiale composée de filets extrêmement fins et serrés. Dernier tour court, ventru, muni de trois carènes obtuses, l'inférieure vaguement granuleuse circonscrit la base qui est convexe et ornée de stries spirales bien visibles. Ouverture large, sub-quadrangulaire, terminée en avant par un canal très court formant un petit bec recourbé à gauche. Aile petite, solide, presque carrée, largement sinueuse en avant où elle est marginée sur son contour et porte à peu de distance de celui-ci une ligne interne de petites granulations correspondant à un sillon externe; cette aile est composée de deux lobes, l’antérieur large et obtus, peu développé, à peine distinct du lobe inférieur qui est pointu, rainuré à l'intérieur et séparé de la spire par une large échancrure à bord très épais et réfléchi à l'extérieur. Columelle fortement excavée en avant, recou- verte d'un bord très large, calleux, bien appliqué qui recouvre toute la région ventrale du dernier tour et s'étend sur une partie de l’avant-dernier avant de rejoindre le labre. Dim. Longueur, 20 mill.; diamètre, 17 mill. R. D. Par sa forme massive, son test épais, son aile très petite à bord postérieur retroussé en une lèvre épaisse, dépourvue de digitation et de gouttière spirale, cette espèce se distingue à première vue d’Analogus; ses tours presque plans, un peu étagés à la suture, ornés de côtes plus minces, plus rapprochées et plus courbées; cessant complètement sur le dernier tour qui porte seulement trois carènes obtuses, son aile moins triängulaire, plus convexe en avant, son canal court et ineliné à gauche, son bord columellaire très étalé ne permettent pas de la confondre avec le jeune âge de Ch. analogus Desh. La seule espè:e dont notre coquille se rapproche * beaucoup par l'aspect extérieur et dont elle n’est peut être qu'une variété, est Ch. Thielensi Vincent (G. Vincent, 1878, Description de l'étage Landénien infé- rieur de Belgique, p. 44, pl. X, fig. 1), du Landénien de Belgique ; toutefois, cette dernière semble plus élancée, avec des tours plus convexes, non étagés, munis de côtes plus droites, se prolong: ant sur le dernier tour dont la base porte en avant un 176 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. quatrième cordon concentrique, enfin son aile paraît plus petite, plus triangulaire, dépourvue d’expansion antérieure. Malheureusement Ch. Thielensi ayant été décrit d’après des moulages ne présentant que la face dorsale, les caractères de l’ouverture en sont inconnus, c'est ce qui nous décide à ne pas y réunir À. Cossmanni. Loc. Jonchery-sur-Vesle, type (pl. ID), coll. Staadt, coll. Molot, Chenay, coll. Staadt; très rare. 157-7. — Rostellaria (Amplogladius) athleta d'Orb. PI. VII. Barr. Ogs. Le rostre antérieur de cette espèce toujours mutilée n'avait pas encore figuré jusqu’à présent; un fragment, recueilli par M. Giraux dans le gisement de Vendrest, me permet actuellement de combler cette lacune : il est effilé et à peine incurvé à droite (bien distinct, par suite, de celui de R. macroptera qui est forte- ment courbé à gauche, et de celui de R. Baylei qui est droit et épais), en outre un épaississement columellaire et spiral est visible un peu en arrière. 160-4. — Transovula Nincki Cossm. PI. III. CUIS. 1911. Trans. sp. Cossm., Iconographie, t. IL, pl. XXXII, fig. 160-2. 1913. T. Nincki Cossm., ibid., pl. LXV. Taille petite; forme ovoide, involvée, plus atténuée en avant qu’en arrière. Ouverture étroite, dépassant en arrière le sommet de la spire, à peine élargie vis-àv-is de l’excavation columellaire, tronquée et faiblement échancrée à l'extrémité antérieure ; labre bordé à l’extérieur, muni de crénelures internes presque régulières, à peine plus grosses et plus écartées en avant qu'en arrière; bord columellaire garni de plis transverses qui deviennent un peu plus courts et plus granuleux sur la région déprimée qui laisse apparaître la saillie interne de la columelle; vers le sommet, le dernier pli postérieur se relie à un bourrelet apical qui contourne l’échancrure buccale et rejoint le bourrelet externe du labre. Dim. Largeur, 9 mill.; diam. max., 4.3 mill. R. D. Cette espèce a été confondue avec T. acuminata (Mellev.) qui est caractérisée surtout par sa forme très étroite et plus acuminée en arrière (8 mill. sur 3 mill.); en outre, les plis de la région pariétale sont plus allongés, tandis que les crénelures du labre lé sont moins; enfin, l'ouverture a ses bords plus parallèles chez T. Nincki, quoique la dépression columellaire soit plus excavée que celle de T. acuminata. La rareté et la fragilité de ces coquilles explique que l'on ait longtemps confondu deux formes aussi distinctes. C’est d’ailleurs par suite d’une erreur matérielle que 160-4 (T. Eugenei) et 160-5 (T. rostralina) ont été classées dans l’Iconcgraphie (pl. XXXII) parmi les Transovula : ce sont des Neosimnia à bords lisses et bien caractérisées, qui doivent respectivement prendre le n° 159bis-8 et 159bis-4. Loc. Cuise, type (PI. III), coll. Ninck, spécimen identique à celui que j'ai figuré de Mercin (ma coll.). ANNALES, XLIX (1913). 177 161-2. — Gisortia gisortiensis | Valenc.|]. 161-3. — G. Chevallieri Cossm. LUT. 1910. Ovula Gisortiana Pezant, Coq. foss. Parnes, pp. 16 et 23. Ors. Étant donnée la rareté des spécimens à peu près intacts de ces grosses coquilles, l'hypothèse de M. Pezant, d’après laquelle il n’y aurait là qu'une seule espèce lutécienne, plus ou moins bien restaurée, présente une réelle vraisemblance. Voici, en effet, comment il s'exprime, à la suite d’un examen approfondi des différents types, et d’une enquête sur leur origine : « Les principaux morceaux sont : 1° celle figurée par Deshayes, conservée à l'École des Mines, envoyée à Deshayes par Foucard, qui ne le renseigna pas sur la provenance des deux moitiés qui font actuellement un tout; une venait de Chaumont, l’autre du Boisgeloup. — 29 la face antérieure figurée par M. Cossmann dans son Catalogue (1) ; c’est cette moitié (2?) dont il est dit plus haut qu'elle est mutilée, 1l lui manque en effet le tubercule du bord droit; en examinant l'échantillon on en voit l’amorce, et sil était ajouté sur le dessin où il devrait être, la figure serait en tout semblable à l'échantillon de Deshayes, sauf les crénelures labiales. — 3° Celle dite de Mar- cellin, du nom de son restaurateur, photographiée dans le catalogue de la vente Bourdot; c’est la même absolument que le n° 2, le tubercule qui manque . à l’autre est ici à sa place, muis recollé en croix au lieu d'être d’une seule venue; il en manque aussi une notable partie. De plus, il manque, comme au n° ?, un troisième tubercule, juste au milieu du dos, et à égale distance des deux autres. “« Ces observations faites à l’aide d’un gros fragment trouvé dans la couche aux Erato et portant intacts les trois tubercules sans la moindre retouche. = _« On connait encore un assez bel échantillon des galeries de Paléontologie, au Muséum; malheureusement il a été aussi restauré principalement à la partie critique, c'est-à-dire à l'emplacement du tubercule. Il ne reste donc pour justifier la seconde espèce que la particularité des crénelures labiales, très atténuée par le fragment de la couche à Erato, qui porte à la même place une série de rides très prononcées. Fût-il même lisse, on conçoit facilement que ces crénelures ne sauraient à elles seules constituer une espèce sur un débris en tout le reste semblable aux autres. » : ” J'ai cité textuellement ces observations de M. Pezant, que je trouve précieuses non seulement en vue de la réunion probable des deux espèces en une seule (G. gisortiensis Val. non Passy!), mais encore au point de vue de la diagnose générique de Gisortia qui comporterait ainsi uniformément le tubercule dorsal qui est constant chez G. tuberculosa, du Cuisien. (‘) Reproduite sur la planche XXXII de l'Zconographie (t. I), sous le nom G. gisortiensis, tandis que l'échantillon de Deshayes est dénommé G. Cheval- lieri. (2) La moitié qui manque est toute la face dorsale, invisible sur notre figure. Ann, Soc, Zoul, et Malac. Belg., t. XLIX, 12 178 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 161% Genre : VICETIA Fabiani, 1905. 1905. Fab., I Moll. coc. del Monte Postale, p. 10, pl. II, fig. 4; et fig. 1-5 dans le texte (p. 15). 1906. Cossm., Essais de Pal. Conch., Liv. VII, p. 238, pl. XXII, fig. 3-4. Grande coquille massive, lisse, aplatie sur sa face ventrale, trans- versalement bossuée sur sa face dorsale. Ouverture étroite, un peu Fig. 153. — Vicetia Douvillei Cossm. LuT. sinueuse en arrière, un peu élargie en avant, échancrée à ses deux extrémités; gouttière apicale encadrée de deux lèvres également sail- lantes; échancrure siphonale extérieurement bordée d'un bourrelet plus ou moins épais; labre intérieurement muni de plis dentiformes et serrés, excavé vers son extrémité antérieure ; bord columellaire à peu près lisse sur toute son étendue, excavé et plissé seulement vers l'extrémité siphonale, l’excavation limitée — du côté interne — par un fort pli tordu de la columelle qui se termine, vis-à-vis du labre, par une saillie symétrique. LA Cote ANNALES, XLIX (1913). 179 R. D. Ce Genre a été ballotté entre Cypræa et Gisortia, car il participe aux principaux critériums des deux groupes; cependant ses bords plissés le rapprochent plus de Cyprœæa, tandis que sa surface dorsale subnoduleuse et ses extrémités échancrées rappellent beaucoup Gisortia. D'ailleurs, Rhynchocypræa ressemble beaucoup à un Gisortia et, d'autre part, il y a des Cypræidæ actuels, te's que Cyphoma et Calpurnus, qui ont des gibbosités dorsales comme Vicetia et Gisortia tuberculosa; d'autre part, on vient de voir ci-dessus que la plupart des Gisortia (comme cette dernière) ont un tubercule sur le dos. Par conséquent, ce critériumi n'a qu’une importance secondaire; c’est plutôt d’après les bords de l’ouverture et d’après les échancrures qu'on doit se guider pour classer ces étranges formes fossiles.«Aussi, adoptant définitivement l'opinion de M. Fabiani, je me résous à pla- cer Vicetia entre Rhynchocypræa et Gisortia, classement qui concorde d’ailleurs avec la phylogénie, puisqu'il s’agit de trois groupes éocéniques, le second ayant une origine évidemment crétacique. G. T.: Ovula Hantheni Héb. et Mun.-Ch. Éoc. du Vicentin. 4610is-1. — Vicetia Douvillei Cossm. Fig. 153. LUT. 1913. Iconographie, t. II, pl. XXXIT. Test épais. Taille très grande; gibbosités dorsales formant deux ligatures transverses el inégales : celle du haut, située au tiers anté- rieur de la hauteur, est la plusétroite, et sa sailliemaxima — située au droit de l'échancrure siphonale — est un peu plus élevée que celle de la gibbosité inférieure, située seulement au quart de la hauteur, et largement atténuée vers le labre ; les bourrelets qui bordent les deux échancrures sont épais et saillants. L’axe de l'ouverture est située au tiers de la largeur ventrale, du côté du labre, qui porte une lren- taine de plis au moins; ceux du bord columellaire sont émoussés par : l'usure, mais la torsion épaisse de la columelle est bien visible et accentuée par une excavation sous-jacente. Les deux saillies enca- drant la gouttière apicale paraissent tronquées ; mais, d'après l’épais- seur des tronçons qui restent, on peut présumer que celle du côté du labre descendait plus bas que l’autre. Dim. Hauteur, 120 mill.; diamètre : 80 mill.; épaisseur : 45 mill. R. D. On ne peut confondre V. Douvillei avec le génotype de Monte Postale (V. Hantkeni), parce que sa forme est plus large, non excavée sur les flancs entre les deux gibbosités dorsales, et parce que la forme de son ouverture est beau- coup plus sinueuse en arrière; ea outre, l’excavation du bord columellaire est plus Lirgement profonde, l’échancrure siphonale est plus fortement bordée sur le cou, le pli columellaire est plus épais et plus saillant, etc. À part ces différences spécifiques, les critériums génériques sont identiques ; aussi est-ce une trouvaille d'une grande valeur qu’a faite M. Laville dans un gisement cependant bien fouillé depuis tant d'années, Loc. Chaumont en Vexin, unique (fig. 153), coll. de l'École des Mines, 180 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 162-5. — Cypræa angystoma Desh. LUT. 1910. Pezant, Cog. foss. Parnes, p. 23. Os. Cette espèce est signalée spécialement dans la couche inférieure du Calcaire grossier, soit à Parnes, soit à Boury. D’après l'échantillon figuré sur la planche XXXII de l'Iconographie (t. Il) et qui est le type même de Chaumont, il semble à peu près démontré que cette coquille n'est pas ne Bernayia, au même titre que C. inflata, par exemple, qui a les deux bords beaucoup moins désunis près du sommet; d'autre part, elle s’écarte de C. obesa par la disposition tout à fait diffé- rente de son extrémité antérieure, plus incurvée et plus échancrée — ce qui avait motivé le choix de son nom. Il est donc probable que cette coquille appartient à un groupe différent. 162-15. — Cypræa (Cyprædia) sulcosa Lamk. LUT. BART. 1910. Pezant, loc. cit., p. 24, pl. XIV, fig. 144Bc. Ogs. M. Pezant rapporte à cette espèce de jeunes individus à spire apparente qui ont une vague ressemblance avec des Volvariella. Il a dessiné, d’autre part, la spire embryonnaire de l’un de ces spécimens, et il a constaté qu'à partir du sommet l’ornementation change sur chaque tour et ne devient définitive qu’au sixième : le nucléus est lisse ainsi que les deux premiers tours, le troisième est orné de fines stries obliques d’accroissement, le quatrième porte un guillochage en losanges, le cinquième un treillis à mailles carrées. Ces renseignements très précis ont de l'inté- rêt, et j'ai cru devoir les reproduire ici. | 1462-18. — Cypræa (Trivia) Bouryi Cossm. Pret BART. 1913. Iconographie, t. II, pl. LXV. Ag. Loc. Vendrest, plésiotype (PI. IT), coll. Cossmann, recueilli par M. Giraux. 162-23. — Cypræa (Cyprœdia) Lhommei Cossm., 1911. PIIIL. cuis. 1913. Zconographie, t. IX, pl. LXV. Taille moyenne; forme ovoide, médiocrement ventrue; spire involvée et invisible. Dernier tour formant toute la coquille, prolongé en arrière par une saillie apicale, atténué en avant et excavé vers le cou qui est court; extrémité antérieure obliquement tronquée. Ornementation composée d'environ vingt-cinq cordons spiraux, à peu près régulièrement espacés, avec quelques filets fins intercalés cà et là, croisés par des plis verticaux et deux fois moins écartés, beaucoup moins saillants que les cordons ; il existe de petites aspérités à leur intersection. Ouverture étroite, un peu plus rétrécie et arquée en arrière qu'en avant; labre à peu près vertical, gonflé et obtusément marginé à l'extérieur, muni de crénelures tranchantes qui ne correspondent pas ANNALES, XLIX (1913). 181 exactement aux cordons de la surface dorsale; de même, la rangée de crénelures columellaires interrompt la continuité entre les cordons pariélaux et ceux de la surface columellaire interne; en avant, il y en a quatre isolés par la dépression columellaire qui est lisse. Dim. Longueur, 19 mill.; diamètre, 12 mill. R. D. Il est impossible de confondre cette coquille avec la seule Cyprædia connue au niveau du Cuisien (C. interposita), car elle est beaucoup plus ventrue et elle a une ornementation beaucoup plus grossière; son ouverture est plus arquée et plus rétrécie en arrière. À ce double point de vue, elle appartient plutôt au groupe de C. elegans; mais on la distingue de l'espèce lutécienne par son cou plus dégagé, par son ornementation composée de cordons moins nombreux et plus saillants, C’est donc une mutation bien définie, qu’il était intéressant de signaler. Loc. Saint-Gobain, type (P1. II), coll. Lhomme; Cuise, coll. Ninck. 1162-24. — Cypræa (Cyprædia) Girauxi Cossm., 1911. PI. LIL. BART. 1913. Iconographie, t. I, pl. LXV. Taille moyenne; forme subsphérique ; spire involvée et invisible. Dernier tour formant toute la coquille, à peine prolongé en arrière par une saillie apicale, peu atténué à la base qui est presque totale- ment dépourvue de cou. Ornementation composée de vingt-cinq à vingt-huit cordonnets spiraux, assez écartés sur toute la région postérieure où il s'intercale un filet un peu plus fin, tandis que sur toute la moitié antérieure, les cordonnets plus rapprochés sont séparés par des espaces lisses; des plis axiaux, aussi saillants, croisent les cordons spiraux en formant, avec eux et avec les filets intercalaires, des mailles généralement carrées; il n’y a presque aucune aspérité à l'intersection des cordons et des plis. Ouverture assez étroite, tronquée à l'extrémité antérieure, arquée surtout en arrière, à bords à peu près parallèles; labre vertical, non bordé à l'extérieur, garni de crénelures tranchantes et écartées, qui correspondent —de deux en deux — aux cordons de la surface dorsale, quoique avec une saillie plus forte. Les crénelures columellaires, plus proéminentes en arrière qu'au milieu, correspondent exactement aux cordons pariétaux ; mais les six dernières, du côté antérieur, sont nettement discordantes, et elles se prolongent à l'intérieur sur la dépression columellaire qui est lisse. Dim. Longueur, 25 mill.; diamètre, 11 mill. R. D. Bien que C. elegans, du Lutécien, soit assez variable, son diamètre n’atteint jamais les deux tiers de sa longueur, tandis que — chez C. Girauæi — 183 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. il dépasse notablement ce rapport. En outre, les crénelures du labre et du bord columellaire correspondent beaucoup plus régulièrement aux cordons sur C. Girauxi qui se distingue surtout par son cou moins atténué, par sa dépression columellaire beaucoup plus visible ; enfin à l'extrémité apicale, l’ornementation se prolonge plus que chez C. elegans dont le sommet est marqué par une callosité lisse. Toutes ces différences, dont la constance ressort de la comparaison de plusieurs échantillons, justifient la création d'une mutation bien distincte. Loc. Vendrest, type (PI. III), coll. Cossmann (don de M. Giraux). 162-25.— Cypræa (Cyprædia) vendrestensis Cossm., 1912. PI. TITI. Barr. 1913. Iconographie, t. I, PI. LXV. Taille moyenne; forme ovoide, peu ventrue; spire involvée et invisible. Dernier tour formant toute la coquille, un peu prolongé en arrière au delà de l’extrémité apicale, attéaué coniquement, mais non excavé à la base, de sorte que le cou n’est pas nettement dégagé. Ornementation composée de nombreux filets spiraux, assez régu- lièrement écartés, un peu effacés sur le dos, croisés par des accrois- sements crépus, surtout visibles dans les intervalles; une zone lisse entoure la région apicale. Ouverture relativement large, arquée en arrière, tronquée à l'extrémité antérieure ; labre un peu plus convexe, faiblement bordé à l’extérieur, incliné à gauche de l'axe vers la troncature basale, aminei par une échancrure interne vers le sommet; il est marqué à l’intérieur par des crénelures marginales qui correspondent exacte- ment aux cordonnets de la surface dorsale, quoique plus proéminents que ces derniers ; crénelures columellaires écartées de deux en deux sur les cordonnets; les quatre dernières, du côté antérieur, sont isolées et discordantes, elles ne se prolongent pas sur la dépression columellaire interne, qui est lisse. Dim. Longueur, 17.5 mill.; diamètre, 10 mill. R. D. C'est dans le voisinage de C. sulcosa que vient se placer cette nouvelle mutation qui s'en distingue par sa forme un peu plus ventrue, par son ouverture beaucoup plus large et plus arquée, par sa base moins excavée et plus conique, par ses cordonnets moins serrés, plus effacés sur le dos, par ses crénelures plus proémi- nentes sur la région columellaire, par sa dépression interne plus visible. Elle n’a ni la taille, ni l’ornementation, ni les crénelures serrées de C. Sophiæ dont la rappro- cherait son ouverture un peu élargie, D'autre part, si on la compare à C. interposita, du Çuisien, on s'aperçoit de suite que sa forme est moins olivoïde, dépourvue du cou allongé de l'espèce pré- citée, et que son ornementation beaucoup moins saillante n’a aucune analogie. 4 3 LARRERACE TE 55. G ANNALES, XLIX (1913). 183 C'est donc encore une mutation auversienne que nous avons cru devoir séparer ici. Loc. Vendrest, type (PI. II), coll. Cossmann. (Recueilli par M. Giraux.) 167-7. — Eutritonium (Sussia) colubrinum [Lamk.]. Var. vitiusculense |Pezant]. PL UT LUT. 1910. Triton vitiusculensis Pez., Cog. foss. Parnes, p. 14, pl. XII, fig. 12. « Cette variété, qui a exactement le galbe et la grandeur du type, en diffère par une ornementation absolument particulière. Sur chaque tour quatre ou cinq carènes beaucoup plus régulières que les cordons du type forment une demi-perle à la rencontre de nombreuses côtes verticales qui augmentent régulièrement de nombre entre chaque varice depuis le sommet jusqu’à la base; l’intervalle entre chaque rang de perles est finement strié transversalement, et entre chaque perle le sommet de la carène est bifide, La columelle porte les mêmes rides et le labre est denté de même, seulement chaque denti- cule est simple au lieu d’être bifide comme dans le type. » Dim. Longueur, 27 mill.; diamètre, 12 mill. Loc. Hérouval (les Vignettes), deux spécimens ; type (PI. VI), coll. Pezant. Parnes (couche n° 3), mème collection. 169bis-7. — Muricopsis acuticostatus, Staadt, PLAIT. THAN. 19138. Zconographie, t. Il, pl. LXV. À Taille assez grande; forme biconique, un peu trapue, spire com- posé de sept tours médiocrement convexes, munis de six côtes axiales extrêmement minces et tranchantes, se correspondant d’un tour à l’autre en se terminant en arrière par une épine aiguë qui surplombe la suture, croisées dans leurs intervalles par une demi-douzaine de cordons spiraux très obsolètes. Dernier tour, grand, supérieur aux deux tiers de la longueur totale, cerclé par des cordons plus visibles que ceux de la spire, à base excavée sur laquelle se prolongent les côtes axiales jusqu’au cou du canal que surmonte un bourrelet tubulé par les accroissements. Ouverture arrondie, assez grande, terminée en avant par un canal étroit, un peu recourbé; labre épais, bordé extérieurement par une varice foliacée, muni à l'intérieur de quatre ou cinq denticulations peu saillantes; columelle excavée à sa partie postérieure, tordue en avant, où elle porte deux rides effacées sur la plupart des échantillons; bord columellaire bien appliqué au milieu, détaché du cou et réfléchi sur le canal. 184 SOCIÉTÉ ROYALE ZOGLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUÉ. Dim. Longueur, 23 mill.; diamètre, 14 mill. R. D. Cette espèce se distingue facilement de toutes ses congénères de Bassin de Paris par ses côtes peu nombreuses, très aiguës. M. multistriatus, Desh, du même niveau, qui n’atteint jamais une aussi grande taille, est beaucoup plus étroit, avec une spire plus allongée, munie de côtes bien plus nombreuses (seize à dix-huit) muriquées par des cordons spiraux mieux marqués. Loc. Jonchery-sur-Vesle, assez commun; type (PI. II), coll. Staadt. 1710i-2. — Urosalpinx cuisense Cossm. PISTE CUIS. 1913. Iconographie, t. II, PI. LXV. Test épais. Taille très petite; forme trapue, buccinoide; spire courte, à galbe conique; protoconque lisse, obtuse; quatre tours convexes, subétagés, séparés par des sutures linéaires; leur hauteur n'atteint guère que le tiers de leur largeur ; ornementation composée de deux gros cordonnets spiraux et médians; la rampe située au- dessus de la suture est déclive et les lamelles axiales qui croisent les cordonnets s’y infléchissent antécurrentes en faisant un coude dont les emboîlements successifs simulent un filet spiral, mais discon- tinu. Dernier tour égal aux trois huitièmes de la hauteur totale, arrondi à la phériphérie de la base sur laquelle on compte huit cordonnets spiraux, croisés par des lames d’accroissement assez écartées et fes- tonnées à leur intersection; la base est excavée vers le cou qüi est droit, orné de cordons enroulés et crénelés, muni en avant d'un très faible bourrelet aplati. Ouverture piriforme, terminée en avant par un canal rétréci et infléchi; labre épais, un peu oblique, muni à l'intérieur de six tubercules distants du contour qui est seulement lacinié, avec une gouttière interne, correspondant à l’angle inférieur du dernier tour, au-dessus de la rampe; extérieurement, le labre est bordé de feuillets crépus comme les Muricidæ; columelle lisse, excavée, infléchie à l'origine du canal : bord columellaire calleux, appliqué sur le cou, portant en saillie la trace du bourrelet. Dim. Hauteur, 7 mill.; diamètre, 4.5 mil]. R. D. Par son galbe et son ornementation, cette espèca ressemble plus à un Tritonidea qu'à Urosalpinx defossum; mais elle n'a pas de rides columellaires, et ses lamelles muriquées n'ont aucune analogie avec les côtes de Tritonidea. J’ai conservé à cette coquille le n° 1'74bis-2 qui avait été appliqué à Bucc. dilatatum Baudon (/conographie, t. II, pl. XX XVI) dont le classement dans le Genre Urosal- pinx me paraît encore très douteux. Loc. Cuise, unique (PI. HT), coll., Ninck. ANNALES, XLIX (1913). | 185 1710is-3. — Urosalpinx Bonneti Cossm. PI. JIE. LUT. 1913. Iconographie, t. I, pl. LXV. Taille moyenne; forme assez élancée, fusoide; spire un peu allongée, à galbe conique; six ou sept tours convexes, dont la hauteur atteint presque la moitié de la largeur, séparés par des sutures profondes, ornés d’une quinzaine de côtes axiales, sublamel- leuses, écartées, et de six ou sept cordonnets spiraux, serrés, réguliers, que l'usure du test fait paraître bifides. Dernier tour égal aux trois cinquièmes de la hauteur totale, ovale à la base qui est ornée comme la spire et excavée vers le cou; celui-ci porte un bourrelet très peu proéminent, guilloché par les accroissements de l’échancrure du canal ; fente ombilicale très étroite, tout à fait en avant. Ouverture en forme de pépin, rétrécie à la naissance du canal qui est un peu long, obliquement infléchi à droite; labre à peu près vertical, taillé en biseau et évasé vers l'extérieur, épaissi à l’intérieur et muni de huit à dix crénelures obltuses; columelle lisse, excavée, tordue à l’origine du canal; bord columellaire peu épais et étroit, détaché du cou. Dim. Longueur, 24 mill.; diamètre, 7,5 mill. R. D. Il n’est pas possible de confondre cette coquille avec U. defossum, son ancêtre, qui est plus ventru et dont le dernier tour est beaucoup plus grand, par rapport à la longueur de la spire. D'autre part, U, dilatatum, du Lutécien, qui a presque les mêmes proportions, a le dernier tour plus dilaté, de sorte que son ouverture est beaucoup plus large que celle d'U. Bonneti ; en outre, l’ornementation de la coquille lutécienne est différente, avec des côtes plus nombreuses et plus arrondies, les tours subanguleux au milieu, ete. Loc. Quoniam (le Ruel), type unique (PI. HIT), coll. Bonnet. — Couche à Phola- domya ludensis. 1711i5-4. — Urosalpinx Baudoni Cossm. PI VE LUT. 1853. Buccinum dilatatum Baudon (non Quoy et Gaimard). 1913. Iconographie, t. Il, pl. XXXVI. Os. Je suis en mesure de donner une meilleure figure de cette coquille d’après un individu moins roulé et plus complet que celui de Saint-Félix qui m'avait été communiqué au moment de l'impression du second volume de l’Zconographie. C’est une coquille muriciforme, biconique, à spire étagée, dont les tours sont subcarénés en arrière et ornés d’une douzaine de côtes axiales, muriquées, croisées par trois cordons spiraux, avec de fines lamelles dans les interstices. Le dernier tour atteint presque les trois 186 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. quarts de la hauteur totale, sa carène inférieure est subépineuse, et il y a trois cordonnets sur la rampe déclive, un peu excavée, qui est comprise entre cette carène et la suture; au-dessus de la carène, il y a une douzaine de cordonnets spiraux et les costules s'atténuent en formant de petits crochets sur les cordons qui s’enroulent oblique- ment sur le cou excavé, jusqu'au bourrelet garni d’accroissements transverses et muriqués. Ouverture longue, piriforme, terminée par un canal tordu, et munie — dans l'angle inférieur — d'une gout- tière superficielle; columelle excavée en arrière, puis coudée et sub- plissée à l'inflexion du canal; bord columellaire assez large, mince et vernissé. Dim. Longueur, 15.5 mill.; diamètre mesuré sur la carène, 8 mill. R. D. Cette coquille, décrite comme Buccinum par Baudon, re pouvait conserver le nom dilatatum préemployé; toutefois, dans le quatrième volume du Catalogue (p. 149), j'avais ajourné la correction de nomenclature, parce que je réunissais à tort cette espèce avec Sipho polysarcus, me fondant sur la figure défectueuse qu'en a donnée l’auteur. Or, de l'examen d’un plésiotype communiqué par M. Pezant au moment de l'impression de l’Iconographie, il résulte que la coquille de Baudon est un Urosalpinæ distinct de ceux que l’on connaît dans le Bassin de Paris et qu'il y a lieu, par suite, de lui donner un nom nouveau. Loc. Saint-Félix, topotype de l'conographie, coll. Pezant; Houdan (Moulin de Vaux), plésiotype (PI. VI), coll. Cossmann. : 171t-3. — Trophon {Trophonopsis) aulacophorus Cossm. PI. IT. cuis. 1913. Iconographie, t. IL, pl. LXV. Taille assez petite; forme plus ou moins élancée; spire médio- crement allongée, à gelbe subconoïdal ; protoconque lisse, comportant un petit nucléus globuleux et dévié ; six tours à peine convexes, dont la hauteur égale environ la moitié de la largeur, étagés par une rampe excavée au-dessus de la suture qui est en outre très profonde; orne- mentation formée de nombreux plis axiaux, fortement muriqués à l'intersection non seulement des trois cordons spiraux qui existent sur chaque tour, mais encore des funicules intercalaires et moitié moins saillants que les cordons principaux. Dernier tour à peu près égal aux deux tiers de la hauteur totale, arrondi à la base imperforée, et orné comme la spire jusque sur le cou excavé que surmonte un étroit bourrelet encadré de deux arêtes obliques et guilloché par les accrois- sements de l’échanerure; on y compte une quinzaine au moins de cordonnets spiraux, sur lesquels les plis axiaux se relèvent en écailles ANNALES, XLIX (1913). 187 finement muriquées et festonnées. Ouverture mutilée; la columelle est fortement tordue et infléchie en avant. Dim. Longueur, 10 mill. ; diamètre basal, 5 mill. R. D. Bien que je n’sie eu en communication que deux spécimens incomplets de cette coquille, et qu’ils ne soient pas identiques dans leurs proportions ni dans leur ornementation, je n'hésite pas à y voir nne espèce complètement nouvelle pour le Bassin de Paris, et bien distincte de T. jucundus Desh. par des plis plus serrés ainsi que par son canal beaucoup plus tordu, mais surtout par la rampe spirale qui borde la suture et qui est identique chez ces deux spécimens. Par ses proportions, par son canal tordu et par son ornementation, T. aulacaphorus ressemble beaucoup à une espèce du Pliocène de Karikal que j'ai décrite et figurée sous le nom 7. Bonneti (à ne pas confondre avec Urosalpinx Bonneti ci-contre); toutefois l’espèce de Cuise s'en distingue par sa rampe et par ses écailles plus muriquées. Cette nouvelle espèce fait reculer, jusqu’à l'Éocène inférieur, l’apparition authentique du genre Trophon : son nucléus embryonnaire est bien conforme à la figure 3 (p. 53) que j'ai publiée dans la cinquième livraison de mes Essais de Paléontologie comparée; mais le nombre des tours lisses de la protoconque est moindre que chez T. hypsellus Tate, de l'Éocène d'Australie ; l'accélération est plus rapide. Loc. Cuise, deux individus, coll. Ninck. 179-1. — Tritonidea sub-Andrei [d'Orb.]. Mut. cuisensis, Cossm. DIE. CUIS, 1913 Zconographie, t. Il, pl. LXV. R. D. Conformément à l'exemple de Deshayes et faute de matériaux probants, j'ai toujours confondu jusqu'ici la forme des sables de Cuise avec la forme typique du Bartonien; or un spécimen — recueilli à Cuise par M. Ninck — m'a permis de constater que c’est une mutation distincte, qui pourrait même être érigée en espèce si l'on vérifie ultérieurement que les différences ci-après signalées sont constantes. T. cuisensis diffère du type bartonien par son ornementation qui comporte des sillons beaucoup plus serrés sur la base, les cordelettes spirales sont plus fines sur la partie convexe et elles ne reprennent leur grosseur et leur espacement que sur la partie excavée du cou qui avoisine le bourrelet, de sorte que le contraste est frap- pant. D'autre part, sur la columelle beaucoup moins infléchie en avant, il y a seule- ment deux rides obsolètes et transverses, l'antérieure deux fois plus large que la postérieure, tandis que c’est l'inverse chez tous les T. sub-Andrei du Guépelle, On remarque aussi que le bourrelet qui surmonte la suture est plus saillant, plus arrondi et quadrifide. Les autres caractères sont identiques. Il serait intéressant de vérifier maintenant si les échantillons du Lutécien précé- demment rapportés à la même espèce, se rapprochent plutôt de la forme ancestrale de Cuise, ou de la forme typique supraéocénique. Loc. Cuise, unique (PI. IT), coll. Ninck. 179-145 — Tritonidea (Cantharus) copolygona Pez. LUT: BART. (— Fusus polygonus Lamk. non Gmelin). 1908. Pezant, Cog. foss. Monnev., p. 13. Oss. Cette rectification de nomenclature avait échappé jusqu'à présent, il ÿ a lieu 188 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. de reprendre le nom proposé par M. Pezant, qui a d’ailleurs l'avantage de ne modifier que légèrement toutes nos étiquettes. 1799-17. — Tritonidea rarisulcata [Desh.]. PI. HI. BART. OBs. Cette espèce n’a pas été figurée à sa place dans l’Zconographie, et ce n’est que sur la planche LXV du Supplément que j'ai pu faire reproduire deux petits spécimens de Monneville (coll. Pezant) dont lun porte deux faibles rides columel- laires, tandis qu’elles sont presque effacées sur l’autre individu dont le canal est d’ailleurs plus intact. Les côtes axiales et le bord du labre sont finement crépues comme chez les Muricidæ, et le cunal est plus allongé que chez les autres Tritoni- dea. Il est donc probable que cette espèce est plutôt un Auricopsis ; cette question est à reviser avec des spécimens de plus grande taille. 1779-21. — Tritonidea Nincki Cossm. PILE BART. 1913. Zconographie, t. II, pl. LXV. Taille petite; forme buccinoïde, biconique, ventrue; spire sub- étagée, composée de six tours convexes, dont la hauteur égale le tiers de la largeur, séparés par des sutures profondes, quoique linéaires. Trois cordonnets spiraux, le médian plus proéminent, et dans les intervalles, de fines stries décussées par des lignes d’accroissement excessivement serrées. Dernier tour à peu près égal aux deux tiers de la hauteur totale, subanguleux, à base arrondie, ornée comme la spire et excavée vers le cou, qui est recourbé et qui porte un faible bourrelet garni de stries obliques et serrées. Ouverture piriforme, terminée en avant par un Canal médiocrement rétréci et échancré sur le cou ; labre à peu près vertical, orné de sept plis internes et écartés ; columelle en S, avec deux rides perlées, assez proéminentes, au milieu ; bord columellaire peu calleux, mais bien limité. Dim. Longueur, 11 mill.; diamètre, 6 mill. R. D. Cette espèce ne se rapproche d’aucune de celles que nous connaissons dans le Bassin de Paris, et cependant ses caractères sont bien ceux du Genre Tritonidea. Celle qui s’en écarte le moins est 7. sulcata, du Cuisien; mais l’ornementation de T. Ninckhi est tout à fait différente et ses tours sont plus convexes. Loc. Le Guépelle, unique (PI. II), coll. Ninck. 180-1. — Pisania plicatula [Desh.]. BART. — Austrofusus plicatulus Desh. — Pisania subdentata Cossm. Ogs. Ainsi que l'a indiqué M. Pezant, l'espèce que j'ai décrite sous le nom Pisa- nia subdentata n’est autre que Fusus plicatulus Desh. (186-2 Siphonalia plica- tula supprimée dans l’Iconographie, légende de la planche XXX VIII); en effet, quand la coquille n’est pas adulte, la dent pariétale ne semble pas formée. Cette si. MALE Ls ANNALES, XLIX' (1913). 189 espèce a été très mal figurée dans l'Atlas de Deshayes ; aussi « l'embarras de choisir un Genres qui fait cunclure par M. Pezant qu'il y a lieu de réunir toutes ces coquilles au vieux Genre Fusus, n'existe en réalité que quand on se trouve en présence de mauvais spécimens ou de mauvaises figures, telles que celle de Æ, pli- catulus Desh. 180-2. — Pisania hermonvillensis Cossm. PI NE LUT,. 1913. Iconographie, t. Il, pl. LXV. Taille moyenne; forme ovoido-conique; spire peu allongée, à galbe conoïdal; six ou sept tours un peu convexes, dont la hauteur égale les deux cinquièmes de la longueur moyenne, séparés par des sutures linéaires, vaguement ornés de plis axiaux qui s’effacent sur les derniers tours, et de quelques cordonnets spiraux qu'on n’aperçoit guère que vers la partie inférieure de chaque tour de spire. Dernier tour supérieur aux deux tiers de la hauteur totale, excavé vers le cou qui est assez élevé; sa surface — ornée, en arrière, de quelques cordons spiraux très obsolètes et inéquidistants, dont deux surtout sont séparés par une dépression un peu plus large — est complète- ment lisse au milieu et sur la base, jusqu'au bourrelet très peu proé- minent et mal limité qui s’enroule sur le cou. Ouverture en pépin, rétrécie en arrière par une étroite gouttière, obliquement atténuée en avant où elle est assez profondément échan- crée sur le cou ; labre peu épais, excavé en arrière, quoique anté- current vers la suture, convexe en avant ; columelle arquée au milieu tordue ou infléchie vers le canal: dent pariétale peu proéminente contre la gouttière postérieure; bord columellaire étroit et vernissé, appliqué sur le bourrelet du cou. Drm. Longueur, 17 mill.; diamètre, 7.5 mill. R. D. Cette coquille — qui avait échappé jusqu’à présent aux recherches des collectionneurs — appartient bien au Genre Pisania à cause de sa dent pariétale, et non au Genre Cominella, parce qu’elle n'a pas de carène autour du bourrelet du cou. Elle se distingue de P. subdentata Cossm. (— T. plicatula Desh.) par sa forme plus élancée et par son dernier tour moins élevé, ainsi que par son ouverture plus courte, plus atténuée vers le canal. Loc. Hermonville, pas très rare; type figuré (PI. VI), coll. Staadt. 182-1. — Metula (Celatoconus) codecussata [Pezant]. LUT. BART. (— Buccinum decussatum Lamk., non Gmelin). 1910. Buc. codecussatum Pezant, Cog. foss. Parues, p. 13, pl. XI, fig. 9. Os. Lamarck n'avait pas cru devoir donner un autre nom à sa coquille, pensant 490 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. que personne ne la confondrait avec celle de Gmelin, dont il dit que c'est « un casque ». M. Pezant a persisté, malgré Lamarck, à débaptiser son espèce. Dont acte, mais c'était bien superflu ! 186-14. — Siphonalia arctata Staadt. PI. II. THAN. 1913. Iconographie, t. II, pl. LXV. Taille petite; forme étroite, fusoïde; spire conique, à tours convexes, subanguleux, ornés de sept côles axiales pincées, droites, se corres- pondant d’un tour à l’autre, croisées par six ou sept cordonnets spiraux entre lesquels il existe un filet intercalaire beaucoup plus fin; le cordonnet du milieu est un peu plus saillant et rend les tours vaguement anguleux ; suture linéaire onäulée par les côtes, surmontée d’un petit bourrelet très étroit. Dernier tour grand, à base arrondie, excavée, ornée de sillons égaux, terminée par un cou droit et court, Ouverture ovale, se resserrant en avant où elle forme un canal court, un peu incliné à droite; columelle faiblement exavée, bord columel- laire bien limité en arrière, indistinct en avant. Dim. Longueur approximative, 12 mill.; diamètre, 4 mill. R. D. Cette espèce se rapproche beaucoup de certaines formes de S. Ludovici da Rainc., dont elle se distingue principalement par ses côtes plus minces, plus saillantes sur lesquelles des filets axiaux moins réguliers, plus tranchants découpent de petites arêtes aiguës. Enfin son labre est lisse intérieurement et son canal plus droit que celui de l’espèce cuisienne. Publiée dans l’Zconographie {t. Il, suppl., pl. LXV) sous le n° 1486-24, cette espèce vient reprendre ici le n° 4186-14 devenu vacant par le motif que S’phonalia scalata Cossm. n'est autre que le jeune âge de Trit. crassilabrum (1979-10), comme on peut s’en rendre compte en comparant les figures sur les planches XX VII et XX VIII de l’Zconographie. Rappelons également que 1486-23 ayant été supprimé (App. I, p. 48), le Genre Siphonalia (186) ne comprend que seize espèces. 188-3. — Suessionia altera Cossm. nov. sp. LUT. Taille petite; forme buccinoïde, ovoido-conique; spire courte, à galbe conoïde; protoconque lisse, mamillée, à nucléus non dévié, composée de trois tours subglobuleux ; quatre autres tours convexes, dont la hauteur atteint la moitié de la largeur, séparés par des sutures linéaires et ondulées, que borde en dessus un mince bourrelet peu saillant; ornementalion composée d'une quinzaine de costales axiales, courbes et assez écartces, un peu plus épaisses au milieu qu'en arrière, croisées et crénelées, par six cordonnets spiraux, presque équidistants, sauf les deux inférieurs qui sont plus serrés. Al LR ANNALES, XLIX (1913). 191 Dernier tour supérieur à la moitié de la hauteur totale, arrondi et convexe à la base qui n’est excavée que vers le cou trapu ; les costules s’atténuent et disparaissent vers celte région excavée, mais les cordonnets y persistent avec régularité, puis ils s'enroulent obliques et serrés sur le cou qui forme un bourrelet très obsolète. Ouverture piriforme, terminée en avant par un canal court et assez large, tronqué plutôt ‘qu'échancré à son extrémité; labre incurvé, épaissi par la dernière costule, plissé à l'intérieur ; columelle lisse et d’abord droite, obliquement tordue à la naissance du canal; bord columellaire étroit et un peu calleux, bien appliqué sur le cou. Dim. Longueur, 6.5 mill.; diamètre, 2.5 mill. R. D. Cette mutation ressemble évidemment beaucoup à S. exiqua Desh., du Cuisien ; mais on l’en distingue par ses côtes axiales plus écartées, par ses cordonnets moins nombreux, par son canal plus brièvement tronqué. Elle forme la transition entre l'espèce cuisienne et celle du Bartonien, S. iræquilirata Cossm. qui est plus conique et moins régulièrement funiculée. Loc. Vaux (près Houdan), quatre spécimens, coll. Cossmann, recueillie par feu Bonnet. (Figure à publier ultérieurement.) 191-3. — Melongena (Pugilina) subcarinata Lamk. BART. 1908. M. Palissyi Pez., Coq. foss. Monnev., p. 11. Ogs. D’après M. Pezant, Deshayes a mal interprété l'espèce de Lamarck, qui ne serait autre que M. muricoides, et dont le type ne provenait nullement de Morte- fontaine, de sorte qu’il faudrait donner un nom nouveau à la coquille de l’Éocène supérieur. Malheureusement pour cette rectification et pour Bernard Palissy qui en est la victime inconsciente, Fusus subcarinatus et F, muricoides ont été décrits et figurés, par Deshaye:, d'une manière très précise, ce qui enlève toute valeur aux tentatives de restitution que l’on peut ultérieurement essayer de faire d’après de courtes diagnoses ou d’après les vélins — non publiés — de Lamarck. Il n’y a donc rien à changer aux dénominations acceptées depuis quatre-vingts ans. 195is-6. — Janiopsis (?) Micheleti [Pezant]. ELEVT BART. 1908, Latirus Micheleti Pez., Cog. foss. Monnev., p. 11, pl. VI, fig. 15. « Voisine de F. funiculosus Lk., ses côles sont beaucoup plus accentuées et moins nombreuses; très obliques, elles donnent à la spire un aspect tordu. Le canal s’effile davantage à son extrémité et est d'une moindre longueur. Les tours portent un bourrelet bilide surmontant quatre petits cordonnels transverses en rampe déclive, suivis de trois cordons plus forts avec un intercalaire dans les inter- valles; les gros cordons s'élargissent sur le dos des côtes; loute la 192 SOCIËTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. æi surface, sauf les gros cordons, est quadrillée par les accroissements. A la base, il y a un quatrième cordon simulant la chaïînette des Borsonia ; il est surmonté de trois cordons fins et suivi de deux autres en dessous. Ensuite les cordons s’allernent en grossissant et s’enroulent autour du canal. La columelle porte deux plis obliques assez forts que, sur un échantillon troué, on peut suivre jusqu’à l'origine de la spire. Le labre est crénelé intérieurement. » Dim. Longueur, 16 mill.; diamètre, 6 muili. R. D. Cette espèce — dédiée à Michelet, l'historien universel, commentateur de notre grand Lamarck — diffère de J. funiculosa, non seulement par les caractères indiqués au début de la diagnose ci-dessus, mais encore par sa forme plus élancée et par ses plis columellaires plus obliques; le canal est moins tordu, de sorte que l'on pourrait se demander si cette espèce ne devrait pas plutôt rester dans le Genre Lathyrus où l'auteur l’a placée, la rapprochant à tort de L. funiculosus qui est un Janiopsis certain. Loc. Monneville, rare; type (PI. VI), coll. Pezant. Le Ruel, fide Pezant. 198-1. — Clavilithes longævus [Solander|. BART. 1911-1913. Iconographie, pl. XL et pl. LXV. R. D. Je crois utile de revenir encore sur la question des gros Clavilithes qui a été traitée dans le précédent Appendice (p. 83) et qui a reçu récemment l’appoint des nouvelles récoltes faites par M. Giraux dans le Bartonien de Vendrest. Cette espèce atteint, dans l'Est du Bassin de Paris, une taille comparable à celle des individus de Barton pour lesquels M. Grabau a proposé à tort le nom de Solanderi, alors que la figure 40 (pl. II) de l'ouvrage de Brauder représente précisément la forme typique de Mwrex longævus; la race scalaris Lamk. — que l’on connaissait seule dans le Bassin de Paris jusqu’à présent — ne se distingue des gros longævus que par sa taille moitié moindre à l’âge adulte, mais tous les autres caractères sont semblables, notamment l’excavation du cou de la base, à la naissance du canal, la forte saillie carénée de la rampe du dernier teur, les propor- tions de la spire, la longueur relative du canal, etc. Au contraire, la mutation ancestrale C. maximus Desh. se distingue des gros longævus de Vendrest par l'absence de carène saillante à la périphérie de la rampe des tours de spire qui sont moins élevés, de sorte que le spire est généralement plus courte chez C. maximus; l’excavation du cou est, en outre, un peu moins subite chez ce dernier. Enfin, il ya une série d'individus, du gisement de Vendrest, chez lesquels la spire s’allonge davantage, tandis que la carène de la rampe suprasuturale s’atténue comme chez C. maximus; on constate la même transformation chez un grand nombre de spécimens de Barton: ce sont ceux-là que représente la figure 93 de la planche VIII, dans l’ouvrage de Brander ; toutefois ces spécimens ne sont jamais aussi étroits que ceux — plus rares — pour lesquels j'ai proposé le nom de race macrospira (198-4, pl. XL de l’Zconographie). * ANNALES, XLIX (1913). 193 198-4. — Clavilithes macrospira Cossm. BART. 1911-1913. Zconographie, pl. XL. O8s. Un seul des individus de Vendrest m'a paru pouvoir se rapporter à cette race, car il a complètement le galbe étroit de l'individu du Fayel qui a servi de type à l'établissement de cette espèce, comme il est très usé, je ne l'ai pas fait figurer dans le supplément de l’Zconographie, quoi qu'il ait conservé une partie de son canal qui faisait complètement défaut chez le type. A Barton, le passage de C. longævus à cette race macrospira est beaucoup plus graduel, de sorte que l’on peut hésiter à y voir une race réellement distincte; en tous cas, les individus extrêmement étroits y sont très rares. 198-5". — Clavilithes conjunctus [Desh.]. Var. Girauxi Cossm. RENE BART. 1913. Znconographie, t. Il, pl. LXV. R. D. J'ai déjà signalé dans l’Appendice IV (p. 83) une mutation Houdasi de l'espèce lutécienne de Deshayes : elle est caractérisée par sa spire un peu trapue, par ses tours peu convexes, à flancs presque aplatis, surtout par le léger bourrelet qui accompagne les sutures; mais elle a le cou de la base très excavé comme C. conjunctus, et par là, elle diffère complètement de C. parisiensis dont la base est plus déclive. A Vendrest, on trouve une race de C. Houdasi à laquelle il me semble qu'on peut attribuer un nom distinct Girauxi et dont j'avais déjà recueilli un échantillon à Antilly (Oise): cette race est caractérisée par ses tours particulièrement convexes, surtout au-dessus des sutures auprès desquelles il n’y a pas de rampe spirale; l'individu figuré est même extraordinairement ventru, la moyenne des autres spécimens l’est un peu moins. Tous les autres caractères sont d’ailleurs identiques. 201-6. — Fusus aratus Staadt. PIE THAN. Taille moyenne; forme étroite; spire allongée, à galbe conique; neuf tours convexes dont la hauteur est un peu supérieure à la moitié de la largeur, séparés par une suture profonde, mais non canaliculée., Ornementation composée d'environ treize côtes arrondies, obsolètes, s'étendant d'un esulure à l’autre et croisées par onze cordons équidistants, égaux à leurs intervalles, et dont trois, les deuxième, quatrième et sixième par en haut, sur chaque tour, sont un peu plus saillants; entre les côtes, on distingue de nombreux plis d’accroissement, très fins, particulièrentent visibles sur le dernier. tour qui est très grand, égal aux sept onzièmes de la hauteur totale ; base excavée et ornée de cordonnets qui persistent jusqu’à l'extrémité du canal. Ouverture étroite, terminée par un canal long, eflilé, rec- tiligne ; labre lisse à l’intérieur; columelle droite, bord columellaire indistinct. Ann, Soc, Zoo]. et Malacol. Belg,, t. XLIX, 13 494 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. Dim. Longueur, 42 mill.; diamètre, 11 mill. R. D. Premier représentant connu du Genre Fusus dans le Paléocène parisien, cette espèce ne peut être comparée qu’à F. porrectus Sol. ou F. unicarinatus Desh. dont elle se distingue aisément par ses cordons spiraux plus nombreux, ses côtes axiales obtuses, ses tours non anguleux. F. Heberti, du Montien de la Belgique, ainsi que les espèces du « Midway stage » des États-Unis, figurées par M. Gilb. D. Harris, ont les tours anguleux, et le détail de leur ornementation est trop difté- rent pour qu’il soit utile de faire un rapprochement avec notre nouvelle espèce. Loc. Jonchery-sur-Vesle, unique (PI. IT), coll. Staadt. 902% Genre : MITRA. Sous-Genre : PseupocanciLLa Siaadt, 1913. Forme élancée, élégamment cancellée; base munie d'un bourrelet sur le cou; columelle munie de huit ou neuf plis obliques et équi- distants. Génotype : Mitra restifera n. sp., ci-après décrite. 202-24. — Mitra (Pseudocancilla) restifera Staadt. PI. II. THAN. Jolie coquille, étroite, fusiforme, à spire longue, conique, aigue; protoconque petite, lisse, composée de deux tours, à nucléus obtus; sept tours de spire convexes, séparés par une suture canaliculée et étagée. Une vingtaine de petites côtes axiales verticales, très minces — en se croisant, sur chaque tour, avec cinq cordons spiraux dont le postérieur est bifide et entre lesquels on distingue un filet plus fin, — produisent des granulations et forment un élégant treillis à mailles carrées. Dernier tour égal aux trois cinquièmes de la hauteur totale, s’atténuant jusqu’à la base ornée comme la spire, exCavée sur le cou du canal qui porte un bourrelet orné de quelques filets obliques; ouverture très étroite, columelle tordue, inclinée à droite; bord columellaire distinct, se terminant en pointe ellilée contrée le bourrelet du cou, garni sur la plus grande partie de sa hauteur de neuf plis égaux, équidistants, à peine visibles, mais qu'il ne faut cependant pas considérer comme le simple prolongement des cor- donnets spiraux de la base, car ils sont plus saillants sur l'axe columellaire des tours précédents ainsi que l’on peut s'en rendre compte sur un exemplaire mutilé. Dim. Longueur, 18 mill.; diamètre, 6 mill. R. D. Cette coquille dont la forme et l’ornementation sont semblables à celle de Cancilla, s'en distingue par ses plis columellaires beaucoup plus nombreux, ph ANNALES, XLIX (1918). 195 extrêmement fins et serrés. Ce caractère nous a paru motiver la création d'une Section nouvelle à laquelle il y a également lieu de rapporter M. Omalii et M. De- walquei, Br. et Corn., du Montien de Belgique. Cette dernière, qui se rapproche beaucoup de l'espèce parisienne, s’en distingue toutefois par sa forme plus trapue, son dernier tour beaucoup plus grand, sa spire conoïdale, bien plus courte, ses côtes axiales plus saillantes que les filets longitudinaux. Il est probable que M. brachyspira, Cossm. et Piss., de l’'Éocène inférieur de Ranikot, dans le Sind, appartient à la même Section. Loc. Jonchery-sur-Vesle, type et un fragment (P1. IIT), coll. Staadt. 2620is-11. — Conomitra Nincki Cossm. BART. 1913. Iconographie, t. II, pl. LXV. Taille assez grande pour ce Genre; forme olivoïdo-conique ; spire peu allongée, à galbe faiblement conoïdal ; six ou sept tours à peine convexes, dont la hauteur n’atteint pas la moitié de la largeur, séparés par des sutures profondes et subétagées ; surface lisse, vague- ment marquée çà et là par quelques lignes d’accroissement incurvées. Dernier tour presque égal aux deux tiers de la hauteur totale, ovale à la base qui est légèrement excavée en avant vers le cou un peu aliongé et faiblement gonflé; sur le cou s’'enroulent des filets obsolètes et très serrés. Ouverture étroite, subrhomboïdale, à bords presque parallèles, munie d’une petite gouttière dans l'angle inférieur, tronquée et un peu échancrée à son extrémité antérieure; labre peu épais, à peu près vertical, avec une très faible sinuosité au dessus de la suture; columelle non excavée, portant quatre plis, l’antérieur faible et oblique, les deux suivants croissants et plus transverses, l'inférieur un peu moins saillant et plus mince, bord columellaire un peu calleux en avant, bien appliqué sur le cou. Dim. Longueur, 15 mill.; diamètre, 6 mill. R. D. C’est surtout à M. cancellina qu’on doit comparer cette espèce qui s’en distingue toutefois par sa forme moins étroite, par sa spire plus courte, par ses tours moins convexes, plus étagés, par ses plis moins épais et beaucoup plus pro- éminents, par son labre non plissé à l’intérieur. Cette coquille, ainsi que M. cancellina qui a été classée comme Fusimitra, s'écarte autant des vrais Fusimitra que des vrais Conomitra : le cou ne porte pas nettement de pli spiral, dans le prolongement des plis columellaires, mais il est un peu plus gonflé que chez Conomitra s, stricto. Je me borne à signaler ces différences légères. Loc. Le Guépelle, unique, coll. Ninck. 202ter-13. — Turricula (Fusimitra) Plateaui, Staadt. PI. III. ra. Taille petite; forme fusoide, un peu trapue; spire courte, à galbe ÀÂ96 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, conique ; embryon formé d'un bouton lisse et globuleux ; spire com- posée de cinq tours étroits, légèrement convexes, étagés au dessus de la suture qui est faiblement canaliculée ; toute la surface est couverte de sillons égaux, équidistants, un peu plus étroits que leurs inter- stices, sans aucune trace d’ornementation axiale; dernier tour grand, égal aux cinq septièmes de la longueur totale convexe, atténué en avant ; base ornée comme la spire de sillons qui s'amincissent et se resserrent sur le cou du canal. Ouverture étroite, terminée par un canal rétréci, droit, assez allongé; bord columellaire rectiligne, bien distinct, calleux, limité en avant par une petite rainure ; trois plis columellaires saillants, assez épais, égaux, ne se prolongeant pas sur la base. Dim. Longueur, 10 mill.; diamètre, 4 mill. R. D. La seule espèce éocénique dont l’ornementation se rapproche de celle-ci est M. Chevallieri Cossm. dont le canal est plus large et moins long et dont la plication columellaire très différente. Aucune des espèces du Paléocène de Copenhague ne peut être comparée à celle-ci, car elles possèdent des côtes axiales ou bien elles ne sont sillonnées que sur une partie de leur surface; quant aux espèces montiennes, décrites comme Mitra, elles appartiennent à des groupes bien différents. Loc. Jonchery-sur-Vesle, type (PI. II), coll. Staadt; coll. Plateau. 203-1. — Cryptochorda stromboides [Chemu.]. THAN. CUIS. LUT. BART. OBs. Cette espèce, signalée aux trois nouveaux éocéniques du Bassin de Paris et dans le Montien de Belgique, aurait également existé dans le Paléocène de la Vesle. M. Plateau a recueilli à Jonchery-sur-Vesle un très bel échantillon qui présente, paraît-il, tous les caractères de l'espèce de Chemnitz. Toutefois, avant de conclure à une telle longévité, il serait prudent de comparer de nouveau les échantillons qui pourraient peut-être appartenir à des mutations distinctes. Ag. LOC. Jonchery-sur-Vesle, unique, coll. Plateau. Famille : VOLUTIDÆ. La revision des noms génériques de cette Famille, faite à la fin de la huitième livraison des Essais de Paléoconchologie comparée (p. 205) a entraîné quelques rectifications qui ont été indiquées sur les légendes des planches XLII à XLV du tome II de l’{conographie. | En définitive, on doit attribuer les dénominations suivantes aux espèces pari- siennes : À 204-1 à 204-9. — Genre Volutilithes. 204bis-1. — Scaphella Baudoni [Desh.|. RE Te | ANNALES, XLIX (1913). 197 204tr-1. — Leptoscapha variculosa [Lamk.]. 205:1 à 205-2. — Genre Athleta, Section Volutocorbis. 205-3 et 205-5 à 205-12, 205-14 et 205-20 ci-après. — Genre Ath- leta, Section Volutospina. 205-9 et 205-13, 205-15 à 205-19. — Genre Athleta s. str. (— No- athleta). 205?is-1 et 2. — Genre Harpula. 205ter.1 et 2. — Genre Volvaria. 205t7-3.— Volvaria (Volvariella) Lamarcki Desh., espèce à laquelle il y a lieu de réunir 205ter-4 (voir Dienvali de Rainc.) qui est identique. D'autre part, dans son Étude sur les Mollusques fossiles de Monneville (1908, p. 9) M. Pezant signale à Monneville (Bartonien) V. Solanderi Edwards, dont il fait une variété de V. athleta. C’est une double erreur : d’abord Athleta Solanderi (que je possède de Barton) est une espèce bien distincte d'A. athleta par tous ses caractères, et les auteurs anglais — qui la connaissent à fond — ne s’y sont pas trompés. En second lieu, la coquille de Monneville s’écarte d'A. Solanderi, par sa forme plus trapue, par ses épines moins nombreuses, plus saillantes, dirigées per- pendiculairement à l'axe de la coquille, et qui ne se prolongent pas sur la base par des côtes, comme cela a lieu chez l'espèce d'Edwards ; enfin, par ses sutures beaucoup plus profondément canaliculées. C'est peut-être une monstruosité d'A. athleta, ou — si l’on en recueille d’autres spécimens — une race à laquelle on pourrait alors attribuer le nom 206-9° A. canaligera Staadt in lit. (Voir PI. VI.) Il y a aussi une autre espèce, décrite ci-après, qui porte un canal le long des sutures : c’est À suspensa Sol., mais, comme on le verra, elle n’a pas du tout la même ornemen- tation. Il n’y a rien à dire au sujet de Voluta s. str. (206). Quant au Genre Lyria (20'7), il reste constitué comme il était primitivement, mais avec deux additions, déjà faites dans le tome II de l’Zconographie, et que l’on trouvera repérées ci-après. Dans l'étude précitée sur les fossiles de Monneville (p. 9), M. Pezant a proposé de remplacer par L. nodulosa [Lamk.] le nom Z. Coroni [Morlet] (202-2), par le motif que Lamarck a ajouté à la description de Voluta harpula : « J’en possède une variété que je nommerai petite harpe noduleuse { Vo/uta harpula nodulosa). Elle n’a en tout que trois plis à la columelle. Le limbe intérieur du bord droit de son ouver- ture est silonné. Ses côtes longitudinales sont noduleuses vers le sommet. Serait-ce une espèce? » Si c’est bien la même coquille qu’a voulu désigner Morlet, 1l eût sans doute été préférable qu'il reprit le terme rodulosa, quoique trinominal; mais dès l'instant qu'il à fait figurer son espèce sous le nom Coroni, il est matériellement impossible — surtout quand le doute peut subsister sur l'identité des deux formes — d’y substituer rodulosa connu seulement par une diagnose de deux lignes. 205-20. — Athleta (Volutospina) suspensa [Soland.|. PI. VI. Barr. 1766. Murex suspensus Sol., Foss. Hanton., p. 32, pl. V, fig. 70. 1814, Voluta crenulata Webster, Geol. Trans., I, vol. II, p. 204. 198 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 1816. Voluta ambigua, var. monstrosa Sow., Min. Conch., IT, p. 31. 1827. — suspensa Sow., Ibid., IV, p. 137, pl. 115, fig. 5. 1854." x: — — Edw., Eoc. Moll., p. 158, n° 96, pl. XX, fig. 4. Forme stromboide; spire peu allongée et étagée; cinq ou six tours peu élevés, séparés par des sutures linéaires au fond d’un étroit canal sur les deux ou trois derniers tours; ce canal est bordé d’un mince bourrelet caréné que surmonte une rampe excavée au-dessous d'une couronne de dix à douze saillies crénelées, subépineuses, qui sont à l'extrémité des côtes axiales; la partie antérieure de chaque tour porte deux ou trois cordons spiraux et obsolètes en travers des côtes. Au dernier tour, la rampe excavée se resserre et devient même presque aussi canaliculée — contre la couronne de tubercules — que celle de la. suture; mais chez les individus gérontiques (fig. 4d, et ma coll.), cette rampe se détend au contraire et elle est tout à fait déclive, non canaliculée; les côtes se prolongent, en s’atténuant, jusqu’à l’excavation du cou, et les sillons spiraux, souvent effacés sur toute la surface dorsale, apparaissent plus profonds sur le cou; plis décrois- sants à la columelle, étroite gouttière dans l'angle inférieure de l'ouverture. Dim. Largeur, 40 mill.; diamètre, 20 mill. R. D. Quoiqu'il y ait quelques différences entre nos spécimens et les jeunes individus représentés sur les figures 4abc de la planche XX de la Monographie d'Edwards, je n'hésite pas à les rapporter à la même espèce qui est très variable en Angleterre selon l’âge de la coquille : l'absence presque complète de sillons est pent- être due à l’usure du test; d'autre part, le cou est certainement moins excavé chez nos spécimens, leurs plis semblent aussi moins saillants. Il est intéressant de voir cette forme, rare à Barton, reparaître dans l'Est du Bassin de Paris, après s’être montrée dans le Nord-Ouest. Loc. Vendrest, cinq spécimens recueillis par M. Giraux; plésiotype (PI. VI). Monneville, un petit échantillon, coll. Pezant. 207-6. — Lyria simpex |Desh.]. BART. 1913. Zconographie, t. Il, pl. XVI. OBs. L'identification — précédemment faite dans le Catalogue illustré — de Vol. simplex Desh. avec V. maga Edw., n'est à maintenir que pour la provenance d'Auvers : je possède, en effet, des individus de ce gisement qui sont identiques à ceux de Barton. Mais il n'en est pas de même en ce qui concerne l’Est du Bassin de Paris où l’on trouve le véritable L. simpleæ, tel qu'il a été défini par Deshayes. L’espèce ne doit donc pas être supprimée et, en conséquence, elle a été figurée dans l’Iconographie. ANNALES, XLIX (1913). 199 207-7. — Lyria gracilis Staadt. RI, INT. + THAN. 1913. Iconographie, t. Il, pl. LXV. Taille grande; forme allongée, fusoïde; spire pointue, à galbe conique, composée de six tours légèrement convexes, plutôt emboités qu'élagés, ornés de quinze côtes flexueuses, minces, obliques, croisées par une dizaine de filets spiraux à peine visibles; les tours sont séparés par une suture peu profonde. Dernier tour fusiforme, très grand, égal aux quatre cinquièmes de la longueur totale, à base progressivement atténuée et terminée par un cou long sur lequel les côtes cessent et les filets spiraux fins et rapprochés sont plus visibles que sur la spire; le cou est bordé d'un bourrelet très étroit, à peine saillant. Ouverture étroite, allongée; labre mince, lisse à l’intérieur; columelle droite en avant, faiblement excavée en arrière; bord colu- mellaire indistinct, portant vers le milieu de sa hauteur six plis très obliques, l’antérieur beaucoup plus saillant que ies autres, ceux-ci — plus rapprochés entre eux qu'ils ne le sont du précédent — sont minces, égaux, équidistants, plus enfoncés à l'intérieur de l’ouver- ture. Dn . Longueur, 43 mill.; diamètre, 17 mill. R. D. Par la forme et l’ornementation de sa spire, cette espèce se rapproche prin- cipalement de L. harpula ; maïs, outre que cette dernière est d'une taille bien infé- rieure, son dernier tour est très différent, plus cylindracé, à base brusquement excavée en avant et surmontée d’un bourrelet saillant; d’autre part, le bord colu- mellaire de L. harpula est calleux, bien limité et porte deux gros plis columellaires situés beaucoup plus en avant et sous lesquels il existe une dizaine de rides plus ou moins visibles. Voluta costata Sol., de l'Éocène de Barton dont la forme du dernier tour et la plication de la columelle rappellent beaucoup L. gracilis, est munie d’une spire plus conique à tours étagés, avec des côtes axiales plus épaisses, moins sinieuses et une ornementation spirale plus accentuée. Enfin V. Mariæ et V. spe- ciosa, Br. et Corn., du Montien de Belgique, Lyria wilcoxiana, Ald., du « Midway Stage » des États-Unis, L. sihuriensis, d'Arch. et Haime, de l'Éocèneinférieur de Ranikot, sont bien plus trapus et différemment ornés. Loc. Jonchery-sur-Vesle, unique (PI. INT), coil. Staadt. 208-12. — Marginelle bifidoplicata Charl. Ogs. En proposant une nouvelle variété su/fecta pour cette espèce, M. Pezant (1908, Mol!. foss. Monneville, p. 9), a probablement perdu de vue qu'il existait déjà dans le Catalogue illustré, deux variétés (columbellina Desh., acyensis Cossm.) de cette espèce; elles ont été figurées sur la planche XLVI de F/cono- graphie (t. Il). C'est plutôt à la première de ces variétés que se rapporterait Marg. suffecta. 300 SOCIÉTÉ ROYALE ZOCLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 208 18. -- Marginella | Vo/varina) eurychilus Cossm. CUIS. 1913. Zconographie, t. I, pl. XLVI. Ogs. Ainsi qu'il a été définitivement indiqué dans l’Zconographie, cette espèce appartient à la Section Volvarina. 208"is-3. — Crypsospria (s. st.) Frederici Cossm. LUT. 1913. Zconographie, t. I, pl. XLVI. | Ogs. A placer définitivement dans le Genre Cryptospira s. str. 210-2. — Olivelia goniata Cossm. BIEN CUIS. | Loc. Un bon individu, de Cuise, coll. Ninck. ; 210-5. — Olivella parnensis Cossm. n0m. mut. LUT. | 1889. O. nitidula Desh., in Cossm., Catal. ill., IV, p. 216 (non Dillwynn). 1899. O. parnensis Cossm., Revue crit. Pal., p. 178. 1913. — Cossm. et Piss., Iconographie, pl. XLVIT. Os. Je rappelle ici que le nom spécifique de cette espèce à dù être changé pour :4 cause de double emploi, Dillwynn ayant déjà, en 1817, appliqué le nom xitidula à ; une espèce des mers actuelles, 211-10. — Ancilla (Sparella) aperta (1) Vasseur. PSN BART. 1881. Ancillaria aperta Vasseur, pl. Il, fig. 22. 1896. Ancilla aperta Co:sm., Moll. éoc. Loire-Inf., t. I, p. 218, pl. VIT, tig. 21-23. : 1910. Ancilla aperta Pezant, Cog. Monn., p. 9. 1913. — Iconographie, I, pl. XLVII. R. D. Les échantillons dont M. Pezant a signalé l’existence à Monneville, sont identiques — quoique plus petits — à la forme bien connue du Bassin de Nantes, au Bois-Gouët. Il est très aisé de reconnaître cette espèce à cause de l’amplitude de son ouverture, de sa faible échancrure basale et de ses plis columellaires minces, égaux entre eux. À. olzvula a toujours l'ouverture moins grande, avec une callosité plus épaisse dans l’angle inférieur ; en outre, elle a une zone vernissée presque deux fois plus étroite que celle de la coquille du Bois-Gouët. Il est intéressant de consta- - ter que cette forme du Lutécien très supérieur de l'Ouest a vécu jusque dans le Bar- tonien du Bassin de Paris, ce qui confirmerait l'hypothèse de M. Boussac, qui place le Rois-Gouët à la base de l’Éocène su périeur. Loc. Monneville, trois spécimens (PI. VII), coll. Pezant. 212-213. — Uxia interrupta [Desh.]. THAN. CUIS. Ogs. A signaler un spécimen un peu usé, mais de mêmes dimensions que la forms * typique, à Noailles, coll. Houdas : je ne crois pas que ce soit une mutation. El (1) Il existe une coquille actuelle, de date plus récente, que Sowerby a décrite en 1883 sous le même nom; la correction a été faite dans la Revue critique de Paléo- zoologie (1913, n° I) et le nom remplacé par A. Vasseuri Cossm. ANNALES, XLIX (1913). 201 212-24. — Uxia Gailleti Cossm. nov. sp. PI. VIT. BART, Taille moyenne; forme globuleuse, épaisse ; spire courte, à galbe conique; cinq ou six tours {rès convexes, séparés par de profondes sutures, et dont la hauteur ne dépasse guère le tiers de la largeur; des varices extrêmement proéminentes s’alignent un peu obliquement sur deux rangées axiales et diamétralement opposées. Ornementation composée de quatre ou cinq cordonnets spiraux, assez épais, avec des filets intercalaires, et de plis axiaux un peu obliques, plus ou mains réguliers, un peu moins saillants que les principaux cordons spiraux, avec des aspérités peu marqués à leur intersection. Dernier tour supérieur aux deux tiers de la hauteur totale, rauni d'une très forte varice à l'opposé du labre, orné comme la spire jusque spr la base arrondie; l’avant-dernier cordonnet vers le bas est plus proéminent que les autres; les plis axiaux se prolongent jusque sur le cou court et peu excavé, le bourrelet basal est peu proémiment et la fente ombi- licale est presque entièrement recouverte. Ouverture piriforme, peu canaliculée et non échancrée en avant; labre très épais, bordé à . l'extérieur par une dernière varice qui est lisse sur sa face antérieure, muni à l’intérieur de sept ou huit denticules dont l’un au milieu est beaucoup plus gros et plus arrondi que les autres pliciformes; trois forts plis columellaires, presque transverses, l'antérieur un peu moins saillant et bifide ; bord columellaire assez calleux, étalé sur la base, découvrant un peu la fente ombilicale; une forte dent et deux rides pariétales. Dim. Hauteur, 14 mill.; diamètre d’une varice à l’autre, 9 mill.; diamètre trans- versal, 7 mill. R. D. U. Gailleti est remarquable par son galbe globuleux et subétagé, ainsi que par la forte saillie de ses varices alignées d’un tour à l’autre ; on peut la rap- procher d'U. Bernayi qui a une ornementation moins cancellée et dont les plis sont moins transverses, moins saillants. U, Cossmanni est ornée de mailles rectangu- laires qui n’ont pas la moindre analogie avec les ornements d’U. Gailleti, D'autre part, Sveltella semaclathrata — qui a un galbe et une ornementation comparables — n'appartient pas au même Genre par son ouverture. Loc. Vendrest, unique (PI. VIT), coll. Giraux. 212?is-7. — Sveltella guttoides Staadt. PIE TI THAN. 1913. Zconographie, t. II, pl. XLVII. Taille assez petite ; forme fusoïde, turriculée, un peu élargie à la base; spire allongée, à galbe conique; trois tours embryonnaires 209 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. lisses, formant un gros bouton globuleux et obtus ; quatre tours très convexes, ornés de quinze à dix-huit côtes à peine obliques, obtuses, peu saillantes qui, sur les derniers tours, se rapprochent, s'anasto- mosent et finissent même par disparaître complétement, croisées par une dizaine de cordonnets spiraux un peu plus saillants et plus espacés en. avant qu'en arrière. Dernier tour égal aux deux tiers de la hauteur totale, très ventru, presque globuleux, un peu dispropor- tionné, à base arrondie, convexe, cerclée par des cordons spiraux plus fins en avant sur le bourrelet obtus qui surmonte le cou du canal. Ouverture petite, arrondie, terminée en avant par un bec court, assez large, non échancré; labre mince, un peu dilaté et incurvé, lisse à l’intérieur; columelle arquée, à peine excavée, munie de deux plis médians, égaux et transverses, recouverte d’un bord calleux terminé en pointe et subdétaché en avant, invisible en arrière. Dim. Longueur, 7 mill.; diamètre, 3 5 mill. R. D. Cette espèce se distingue de S. Plateaui Cossm., non seulement par sa forme bien plus étroite, sa spire plus élancée, son dernier tour plus ventru, mais aussi par son ornementation composée de côtes plus nombreuses, moins espacées, ayant une tendance à se transformer sur les derniers tours en simples plis d’acerois- sement; les filets spiraux sont également plus nombreux, moins tranchants non décussés dans les intervalles. S. nana, qui s’en rapproche beaucoup par sa forme, à la spire lisse et sa taille est toujours inférieure à celle de S, guttoides. Quant à S. quantula Desh., elle est plus trapue, son dernier tour est plus allongé, plus atténué à la base, son ornementation composée seulement d’une dizaine de côtes croisées par cinq cordons spiraux bien plus saillants. Loc. Jonchery-sur-Vesle, cinq exemplaires, type (P1. III), coll. Staadt. 212t°"-9. — Admete (Bonellitia) funigera Staadt. PLAN: THAN. 1913. Zconographie, t. IT, pl. XLVIIT. Taille moyenne; forme allongée, spire conique, composée” de cinq tours convexes, séparés par une suture profonde et étagée, ornés de neuf sillons spiraux obsolètes dont le postérieur un peu plus profond limite le méplat sutural, celui-ci bicn visible sur les premiers tours s'arrondit sur le dernier où il existe plutôt un léger bombement supra-sutural, Dernier tour égal aux cinq septièmes de la hauteur totale, ovale, ventru en son milieu, devenant même vaguement anguleux sur son dernier quart, non atténué en avant, orné de sillons réguliers, égaux, plus profonds que ceux de la spire. Ouver- Fer ANNALES, XLIX (1913). 203 ture assez large, subquadrangulaire, à peine échancrée en avant; labre mince, avec cinq ou six rides effacées à l'intérieur; columelle excavée, munie de trois plis obliques, égaux, l’antérieur confondu avec la torsion de la columelle; bord columellaire peu visible, calleux, aplati en avant. Dim. Longueur, 11 mill.; diamètre, 6 1/2 mill. R. D. Cette espèce — qui appartient à un Genre dont on ne connaissait pas encore de représentant au niveau du Paléocène — se distingue aisément de toutes ses congénères par son ornementation spirale tout-à-fait particulière complètement dépourvue de côtes axiales ; à ce point de vue, elle se rapproche d’A. sphæriculate et d'A. Gürauæi ci-après décrite; mais on l'en distingue par sa forme plus étroite et ses sillons treillissés. Loc Chenay, unique (pl. IT), coll. Staadt. 2112-10. — Admete (Bonellitia) Girauxi Cossm. PI. VIL. BART 1913. Iconographie, t. I, pi. XLVIIT et LXV. Taille moyenne; forme ventrue, ovoido-conique; spire peu 4 allongée, à galbe un peu extraconique; protoconque lisse, tectiforme, à nucléus obtus; cinq ou six tours convexes, dont la hauteur n'attemnt pas les trois septièmes de la largeur, séparés par des sutures étroite- ment canaliculées, ornés de six ou sept cordonnets spiraux et aplalis, que séparent des rainures d’une largeur au moins égale, au fond des- quelles il y a généralement un filet intercalaire; l’ensemble est désussé par lignes d’accroissement obliques. Dernier tour à peu près égal aux trois quarts de ia hauteur totale, ovale-arrondi, atténué à la base qui est totalement dépourvue de cou en avant; on y compte une trentaine de funicules spiraux, et un filet intercalaire dans presque tous les intervalles; les plis d’accroissement très obliques forment des ligalures peu proéminentes à leur intersection avec les ornements spiraux. Ouverture égale à la moitié de la hauteur de la coquille, en forme de secteur de cercle, à peine échancrée à la base ; labre oblique, mince, garni à l'extérieur — un peu en deçà — d'une large varice peu proéminente, portant à l’intérieur une vingtaine de plis allongés ; columelle peu excavée faisant un angle d'environ 130° avec la région pariétale, munie de trois gros plis, les deux inférieurs plus obliques que l’antérieur qui se confond avec la torsion de la columelle et se prolonge autour de l’échancrure; bord columellaire peu calleux, largemc nt étalé sur la base, sillonné comme elle, 904 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. quoique plus faiblement ; la callosité se rétrécit et s’épaissit contre l’enracinement des plis columellaires. Dim. Longueur, 20 mill.; diamètre 12 mill. R. D. Quoique cette coquille se rapporte beaucoup — par son ornementation — de C. sphæricula, on l'en distingue de suite par sa forme moins sphérique à spire plus allongée ; le dernier tour est, par suite, moins élevé et l’ouverture est moins haute, mais ovale, parceque la columelle s'implante moins tangentiellement sur la base; en outre le cou qui existe sur la base de C. sphæricula n'existe pas chez C. Girauxi; enfin, lornementation de ce dernier est plus serrée, et les plis columel- laires ne sont pas identiques. Si l’on compare C. Girauxi avec C. funigera, on constate que celle-ci est bien plus élancée et que son ornementation est plus fine. Loc. Vendrest (Seine-et-Marne) ; type, coll. Giraux ; une douzaine d'échantillons dans le même gisement, 9135 Genre : COPTOSTOMA Cossm., 1899. Aiasi que je l'ai indiqué dans la troisième livraison de mes Essais de Paléocon- chologie comparée, Cancellaria chaussyensis Cossm. ne peut être conservée n1 dans les Uxia ni dans les Adnutula ; il est même probable que cette coquille n’est pas du Genre Adnute et que la Section Coptolosma mérite de former un Genre distinct (213°iS) reqrésenté dans le Bassin de Paris par l’unique espèce C. chaus- syense (2180iS-1). 2141-11. — Hemiconus giganteus Cossm. RUE. À supprimer puisque le type unique a été détruit et qu’il n’est pas bien certain que ce soit effectivement un Hemiconus. M. Paul Bédé a eu la patience de reconsti- tuer Jes débris de cette coquille qui ressemble beaucoup à C. calvimontensis ; elle est d’ailleurs du même gisement (coll. Cossmann). 21415-1. — Hemiconus stromboides [Lamk |. Var. et monstruosités. PIN LUT. 1910. J. cryptoconoides Pezant, Coq. foss. Parnes, p. 188, pl. XIII, fig. 6. O8s. Dans son Étude sur les coquilles fossiles des calcaires grossiers de Parnes se +5 . . Po de tes Q M. Pezant ayant examiné plus de cinq cents petits &pécimens de Launay (niveau supérieur) a conclu qu’on devait réunir sous le nom stromboides : H. nodulosus, aplatissement de la spire; IT, disjunctus, distension de la spire; C. lineatus, effacement des tubercules; C. turbinopsis, effacement et spire aplatie; C. granatinus, granulations, galbe épais ou mince ; C. acutus, effacement des tubercules, galbe effilé. Il est bien évident qu'on peut faire une série ininterrompue de spécimens qui relient toutes ces espèces; mais alors, pourquoi en séparer, sous le nom crypto- conoides Cossm. et Piss., les spécimens des Vignettes d'Hérouval que nous faisons reproduire ici, et qui ressemblent à ceux du Cotentin? Pere DENT TR RE a dt LE ANNALES, XLIX (1913). 205 En fait, comme je l’ai maintes fois répété, il est utile de donner des noms dis- tinets toutes les fois qu'on peut facilement séparer des groupes nombreux d'échan- tillons d’un même gisement : cela ne veut nullement dire que nous pensions qu'il s’agit réellement d'espèces distinctes; cela signifie uniquement qu'il y à là des entités suffisamment reconnaissables pour que nous les mettions dans des tubes différents. et par suite pour que nous les nommions sous des noms qui nous évitent de confondre nos tubes les uns avec les autres. En résumé done, rien à changer à l’arrangerment de nos Hemiconus. Loc. Hérouval, les Vignettes ; cf. H. cryptoconoides (P1. VIT), coll. Pezant. 214s-6. — Hemiconus bicoronatus Mellev. THAN: CUIS. OBs. À signaler au niveau du Thanétien, à Jonchery-sur-Vesle, d’après deux spécimens, coll. Staadt, coll. Molot. 215-4. — Conorbis alatus [Edw.]. BI VIE" BART. 1856. Conus alatus Edw., Eoc. moll., p. 202, n° 132, pl. XXV, fig. lab. 1891. Conabis alatus Newton, Syst. list. Edo. coll , p. 131. R. D. Quoique un peu usé, l'individu recueilli à Vendrest par M. Giraux, se rapporte manifestement à l’espèce de Barton dont j'ai un spécimen dans ma collec- tion : c’est exactement le même galbe ventru, à spire relativement plus courte que celle de C. dormitor Sow., à entaille suprasuturale beaucoup plus profonde, ce qui donne au labre l’aspect ailé qui a motivé le choix du nom de cette espèce, Comme l’a fait observer Edwards, il ne faut pas attacher une importance exagérée à l’ornemen- tation qui varie dans les deux espèces et qui se compose de cordonnets spiraux plus ou moins serrés; cependant les tours de C. alatus — et surtout le Cernier — sont munis d’une dépression un peu excavée et guillochée par les accroissements du sinus, qui semble faire défaut chez C. dormitor. Dim. Hauteur, 22 mill. ; diamètre, 10 mil]. Loc. Vendrest, unique (PI. VIT), coll. Giraux. 216-1. — Cryptoconus filosus [Lamk.]. Var. Herculei Pezant. PHRAVTE LUT. 1910. Cog. foss. Parnes, p. 189. R. D. Cette variété est remarquable par sa spire beaucoup plus longue que l'ou- verture, par son canal complètement tronqué, par ses tours sillonnés au-dessus de la suture et lisses en avant, comme le sont ceux de C. clavicularis ; sur la base repa- raissent les sillons dont le rebord antérieur se transforme graduellement en cor- dons, jusqu’au bourrelet circonscrivant la fente ombilicale qui est assez largement ouverte. Il est probable que l’on a confondu à tort, jusqu’à présent, cette forme avec C. clavicularis dont elle s'écarte cependant par la brièveté de son dernier tour et de son canal, caractères qui ont motivé son rapprochement de C, filosus : c’est toutefois une race bien distincte, à mon avis, et on la reconnaît au premier coup d’œil. Loc. Parnes, couche n° 3, sec. Pezant; type (PI. VIT), coll. Pezant. 216-5. — Cryptoconus clavicularis [Lamk.|]. LUT, 1910. Pezant, Cog. foss. Parnes, p. 189. OBs. Dans son étude précitée sur les Pleurotomes de Lamarck, M. Pezant a jeté ea 206 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. quelque confusion sur la question que j'ai cherché à remettre au point dans mon Catalogue illustré (p. 240, vol. IV) : il y a bien deux espèces distinctes, que l’on sépare aisément lorsqu'on étudie des spécimens adultes, et comme Lamarck les a toutes deux désignées sous le nom clavicularis, ce nom doit rester à celle des deux formes qui n’est pas le Murex priseus Sol., antérieur en date ; c’est la seule manière de procéder — par éliminat'on — qui soit conforme aux règles de nomenclature posées par le Congrès de Bologne, et en m'y conformant, j'ai correctement opéré, bien qu'il paraisse regrettable que le nom clavicularis s'applique précisément à la forme la plus ventrue. La solution qui consiste à tourner la difficulté en réunissant les deux espèces, comme le fait M. Pezant, n’est pas admissible et je ne puis m'y rallier. La situation reste donc telle que je l’ai rectifiée dans mon Catalogue pré- cité, avec les plésiotypes figurés dans l’Zconographie, qui confirment cette interpré- tation. En tous cas, ce n’est pas une raison pour en conclure qu'avec cét arrange- ment « l’espèce de Solander n’existerait qu'en France » puisque c’est d’après l'examen de mes véritables priscus de Barton que j'ai pu faire cette rectification de détermination ! 216-13. — Cryptoconus erectus [Desh.]|. LUT. O8s. Aïnsi que l’a fait observer M. Pezant, avec peu de clarté toutefui:, ce que j'ai pris autrefois dans la coll. Bezançon pour Pleurotoma erecta Desh., n’est pro- bablement que le jeure âge de C. priseus. Mais le spécimen type de la coll. Deshayes, figuré dans l’Iconographie (pl. XLIX), n’est même pas un Cryptoconus, c’est un Hemipleurotoma usé, bien caractérisé par la pointe du sinus et la longueur du canal; comme il est usé, il a été confondu avec un Cryptoconus et la figure mal faite a accentué cette confusion ; on distingue cependant malgré l'usure du test, des traces d’ornementation spirale, à défaut de costules axiales ; en résumé, c’est une espèce à rayer du Catalogue, à n oins que la var. Herculei Pezant, ne soit à y substi- tuer pour la provenance de Parnes? 216-17. —-- Cryptoconus glabratus [Lamk.|. Var. depulsus Pezant. PI: VA: LUT. 1913. Zconographie, t. II, PI. XLIX. R. D. Dernier tour moins élevé, dépression suturale plus excavée, base plus com- p'ètement sillonnée ; cette variété pourrait même être érigée en espèce ou tout au moins en race locale, bien distincte de C. glabratus. Nous nous rallions donc entiè- rement à l'interprétation de M. Pezant qui nous a obligeamment communiqué un excellent type de la coquille en question. {1 l’a désignée ensuite sous le nom defecta dans sa pub ication de 1910 sur les Coquilles fossiles de Parnes, p. 189. Loc. Parnes (PI. VIT), coll. Pezant. 219-4. — Genotia Staadti n. sp. PI. IT et VIII. THAN. 1913. Iconographie, t. II, pl. L. Taille moyenne; forme étroite, conique; spire assez longue, aiguë ANNALES, XLIX (1913). 907 au sommet ; huit tours un peu convexes en avant, dont la hauteur égale les quatre septièmes de la largeur, séparés par des sutures que borde en dessus un étroit bourrelet caréné; entre ce bourrelet et la région convexe de chaque tour, il existe une large et profonde rainure spirale; la région antérieure — qui occupe presque les deux tiers de la hauteur de chaque tour — est ornée de nombreux plis obliques, à peine incurvés, s’effaçant sur la dépression postérieure; on aperçoit des traces de filets spiraux dans les intervalles des plis axiaux. | Dernier tour égal aux trois cinquièmes de la hauteur totale, ovale en arrière, rapidement atténué à la base, se terminant en avant par un canal presque rectiligne, assez long, sans échancrure à son extrémité. Ouverture étroite, un peu élargie en arrière; labre mince, fortement échancré vis-à-vis de la rainure spirale ; columelle calleuse, presque rectiligne et sans plis. Dim. Longueur, 10 mill.; diamètre, 3.5 mill. Il y a des spécimers un peu plus grands, si l’on en juge par des fragments. R. D. Ce premier représentant du Genre Genotia est beaucoup plus élancé que les trois autres espèces déjà connues dans le Bassin de Paris; 1l n’est pas possible de le confondre avec les Pleurotomidæ mal conservés des mêmes gisements, à cause du faciès tout spécial de son ornementation; ce n’est pas un jeune Surcula, parce que l’échancrure n’est pas complètement contiguë à la suture, et qu’elle occupe le même emplacement que chez G. lyra. Loc. Jonchery, peu rare; type figuré (pl. II et VIIL), coll, Cossmann. PLEUROTOMIDÆ Cette Familles — exceptionnellement riche dans le Bassin de Paris — a fait couler des flots d’encre. Après le Catalogue illustré (t. IV), dans lequel j'ai cherché à moderniser les appellations génériques de l'ouvrage de Deshayes qui s'était borné, comme Lamarck, à conserver l’unique dénomination Plewrotoma; après l’appari- tion (1896) de la seconde livraison de mes Essais de Paléoconchologie comparée, où j'ai encore apporté quelques modifications à la classification générale de cette Famille, en me fondant sur la comparaison des formes tertiaires et actuelles; après la publication de l’Appendice III (1902) de mon Catalogue précité, dans lequel j’ai dû rectifier ou réduire les déterminations proposées par M. le Boury dans sa Revi- sion des Pleurotomes fussiles du Bassin de Paris (1898-1899), on pouvait croire que la question était close, Mais nous avions compté sons l’exhumation des vélins du Muséum, dessins faits sous la direction de Lamarck, qu’une récente reproduction photographique, exécutée par M. D. Oehlert avec l'autorisation de l'Administration, a mis enfin — après plus de cent ans — à la disposition du publie scientifique. 90S SOCIÈTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. Or, en reprenant particulièrement ce qui concerne les Pleurotomes dans les vélins de Lamarck, notre confrère — M. Aym. Pezant — a cru s’apercevoir qu'un certain nombre des vingt-cinq espèces de Lamarck n'avaient pas été interprétées conformément aux dessins et aux brèves descriptions de l'illustre Maître; de plus, en présence des très nombreux matériaux qu'il a réunis dans sa propre collection, il s'est refusé a admettre la plupart des espèces récemment proposées, ou même de celles du second ouvrage de Deshayes, n’y voyant que des variétés des formes typiques, primitivement créées par Lamarck, et encore opère-t-il quelques restric- tions même sur ces dernières; enfin, ne se bornant pas à tenir compte de tous les passages graduels qu’on trouve nécessairement entre toutes les espèces d’un même Genre, il s’est attaqué à la notion du Genre et de ses subdivisions (Sous-Genres et Sections), pour en revenir à l’unique appellation : Pleurotoma. Le résultat de toutes ces réflexions s’est traduit par la publication d'un mémoire intitulé : Étude iconographique des Pleurotomes du Bassin de Paris, qui a paru, en 1909, dans la série des Mémoires de la Société Géologique de France (Pal., n° 39), et qui est accompagné de cinq planches contenant 218 figures, celles-ci exactement photo- typées d’après les admirables dessins de l’auteur qui est — ainsi qu’on le sait — un peintre de grand talent. J'ai exposé ailleurs (1) mon opinion sur les résultats généraux — ainsi que sur les tendances — de cet ouvrage, et en terminant cette analyse d'ensemble, néces- sairement très sommaire, je me suis réservé de revenir en détail, dans le présent Appendice, sur les questions que soulève cette revision des Pleurotomes parisiens. Au point de vue de la délimitation de l'espèce, il est incontestable qu'il y a eu quelques erreurs — peu nombreuses d’ailleurs — commises soit par Deshayes, soit par moi quand je l’ai suivi dans Ja détermination de quelques-unes des formes décrites par Lamarck, non seulement pour les Pleurotomes, mais aussi pour les autres Familles. Le lecteur trouvera, ou même il a trouvé déjà ci-dessus, vis-à-vis de chacune des espèces critiquées, les rectifications que comportent les erreurs reconnues. Sur la question de multiplication des espèces, il y a de fortes réserves à faire sur Ja solution qui consiste à enfermer — dans le cadre trop étroit de Lamarck ou du premier ouvrage de Deshayes — toute une faune recueillie aujourd’hui dans une pléiade de gisements nouveaux et surtout appartenant à des horizons dont on ne soupçonnait même pas l'existence au temps de Lamarck (M. Pezant en signale lui- même six (2) dans les seuls gisements du calcaire grossier de Parnes). Tout dépend évidemment de la libéralité avec laquelle chacun laisse aux coquilles le droit de varier avec leurs différents caractères, pour passer d’un groupe à l’autre, je dirais presque d'un individu à l’autre : si l’on a pu écrire — comme’je l'ai fait dans la sus- dite analyse — que «l'espèce n'existe pas », on doit tout de suite ajouter « qu'il en faut pour la commodité du classement de nos collections », bien que cela ne réponde au fond à aucune notion précise et scientifique ; seulement, « pas trop n’en faut », c’est- à-dire que c'est une pure « question de mesure», dans laquelle on doit se laisser guider, chaque fois que cela est possible, non par la fantaisie, l'arbitraire ou le (:) Voir Revue critique de Paléosoologie, 1910, p. 193. (*) Feuille des Jeunes Naturalistes, 1910, n° 478. UT OS, PO k x nl aie di, ie PRET ONE PR ET re Fe “hé al PAT A Fer ed L# PE L: rue ANNALES, XLIX (1913). 209 hasard, mais par le bon sens. Ainsi, il est bien évident que — dans un même gise- ment où des formes très voisines se rencontrent par milliers —"il y aura intérêt à grouper les spécimens bien intacts et adultes en séries entre lesquelles il n'existe que de rares transitions, et — une fois ces séries constituées autour d'individus « moyens» et faciles à séparer — à donner à chacune un nom distinct, quitte à mettre à part les quelques individus embarrassants qui se rapprochent autant des derniers spécimens d’une série que des premiers de la série suivante. A ces séries s'appliquent les noms d'espèce, ou de variété si l’on veut, et ils sont assurément plus instructifs que la solution qui consiste à entasser tous les échantillons dans le même cadre, sous le même nom. Il est encore plus important de procéder de cette _ manière quand les séries ainsi formées proviennent de gisements différents, parce qu'il se peut que ce soient en effet des « races », et surtout quand elles sont recueil- lies à des niveaux qui ne sont pas les mêmes parce que ce sont alors des « muta- tions» qui permettent de caractériser ces niveaux. C’est dans cet ordre d'idées que j'avais rédigé l’Appendice III en ce qui concerne les Pleurotomes, ainsi d’ailleurs que mes autres publications paléontologiques, et en particulier l'Atlas de l’Icono- graphie, pour le Bassin de Paris : je ne vois aucune raison sérieuse pour aban- donner une ligne de conduite qui m'a toujours donné les résultats les plus sûrs, et je crois que mes lecteurs seront du même avis, attendu qu’en dehors de toute préten- tion scientifique, c’est le système le plus pratique pour le rangement méthodique de leurs collections. J'aborde maintenant la qaestion des Genres — et plus spécialement des Genres de Pleurotomidæ — que M. Pezant a rayés, si ce n’est d’un trait de plume, du moins de multiples coups d’épingle:, anssi bien dans sa Revision des Pleurotomes que dans ses Coquilles de Monneville et que dans sa Monographie des gisements des calcaires grossiers de Parnes. Quand Lamarck a établi ses Genres, ni lui, ni ses prédécesseurs n’avaient encore exploré les profondeurs de la terre et celle des mers comme on commence à peine à le faire de nos jours ; il leur suffisait donc d’un très petit nombre de termes géné- riques, et encore Lamarck rangeuit déjà les coquilles d’un même Genre (ainsi que M. Pezant le fait lui-même remarquer pour les Pleurotomes) en groupes qu'il aurait, le premier, jugé nécessaire de nommer s’il avait vécu — ou même conservé sa vue — quelques années de plus. La notion du Genre est déjà beaucoup moins conventionnelle que celle de l’espèce, attendu que, pour les Gastropodes, par exemp'e, ce n'est plus dans l’ornementation qu'il faut chercher des critériums distinctifs, mais dans la d'sposition de toutes les parties de l'ouverture (canal, plis- sements de la columelle, sinuosité du labre), puisque c’est par là que l’animal sort de sa coquille ; de même que pour les bivalves, la charnière et le sinus palléal, la position du ligament jouent un rôle cssentiel dans la classification générique, puisqu'ils se ratiachent à la mécanique biologique du Pélécypode. Certes, il y a nécessairement encore des passages d’un Genre à l’autre, puisque la Nature ne fait pas de « sauts brusques »; mais ces transitions sont plus rares, par suite plus faciles à «stigmatiser ». Certainement aussi, les critériums génériques n’ont pas tous la même valeur biologique, de sorte qu’on ne peut pas — dans une classification rationnelle — les mettre tous sur le même rang, et qu'il faut par con- séquent admettre, entre le Genre et l'espèce, des subdivisions fondées sur l’impor- Ann, Soc, Zool. et Malac. Belg., t. XLIX. 14 210 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, tance relative des caractères génériques, c’est-à-dire le Sous-Genre et la Section, peut-être plus tard Ja Sous-Section; c’est-à-dire qu'il a surgi, depuis l’ère lamarckienne, tout un arsenal de termes devenus indispensables et dont on ne se passerait actuellement, pour en revenir aux coupures génériques du Maitre, qu’en risquant de tomber dans un chaos impraticable. Ajoutons à ces considérations que les nouvelles subdivisions sont, d'autre part, justifiées par le but même qu'il s'agit d'atteindre quand on fait de la Paléontologie, c'est-à-dire par la phylogénie : par exemple, pour les Cérites, i] est fort intéres- sant (1) d'en suivre l’enchaînement stratigraphique, à travers le Trias, le Jurassique et le Crétacé, de constater que le canal — absolument nul à l’origine, quand Pro- cerithium naît de Loxonema — se développe d'abord sous la forme d’un bec chez : Metacerithium, pour aboutir graduellement à la forme contournée qu'il présente chez les Cerithium actuels, tandis que, d'autre part, la disposition à peu près holo- stome s’est perpétuée chez les Diastomidæ, tels que Sandbergeria, jusque dans le Tertiaire! A toutes ces étapes successives de la transformation de l'ouverture d’un Gästropode, il faut bien donner des noms qui correspondent chacun à une métamor- phose nouvelle et qui servent à établir le « signalement » d’une époque géologique ! Qui songerait actuellement à renoncer aux dénominations modernes de Céphalo- podes pour en revenir uniformément aux termes uniques Ammonites, Nautilus, etc, qu'employait Lamarck? C’est cependant ce qu’a tenté de faire M. Pezant pour les Pleurotomes, et même — en mainte circonstance — pour d’autres grands Genres qui sont aujourd’hui pour nous des Familles ou des Cénacles. Pour ceux-là, il néglige la position du sinus, qui représente cependant l’orifice d'évacuation des déjections; pour d’autres, il prétend que la disposition de l'embryon varie suivant la station des individus, alors que Sturany — dont il invoque l'autorité — a simple- ment fait remarquer que c’est la grosseur de la protoconque qui est influencée par Ja bathymétrie; de sorte qu’il ne faudrait pas en conclure que les critériums fondés sur des différences telles que l’embryon hétérostrophe au lieu d'homæostrophe, mamillé au lieu de déprimé, dévié au lieu de normal ou styliforme..., sont sans sans valeur. Abrégeons toutefois cette dissertation, dont le but était surtout d'expliquer pour- quoi j'ai dù — dans cet Appendice — ne tenir que très rarement compte des modi- fications ou simplifications apportées par M. Pezant dans son Étude des Pleuro- tomes, et plus généralement dans les listes qu'il a publiées sur les gisements de Monneville et de Parnes. Je me suis dispensé par suite de détailler dans chaque cas pour quels motifs je n'ai apporté aucun changement à la classification du Catalogue illustré, et je me suis borné à indiquer au cortraire dans quelques notes les raisons qui justifient la correction à faire. 218-5. — Borsonia nodulosa [Lamk.|. LUT. (— Fusus nodulosus Lamk. — Pleurot. nodularis Desh.). 1910. Pezant, Cog. foss. Parnes, p. 194. Ogs. En classant cette espèce dans les Pleurotomes, Deshayes avait été obligé d'en changer le nom en 2odularis pour éviter le double emploi avec Plewrotom a nodulosa (4) Voir Essais de Paléoconchologie comparée, livr. VIT et VIII. ANNALES, XLIX (1913). : 211 Li Lamk. quiestun Drillia. Mais, dès l'instant que c’est un Borsonia, le changement de nom est inutile et il faut reprendre le nom xodulosa Lamk., comme l’a indiqué M. Pezant. 220-8. — Bela (Buchosia) Gervillei | Desh.|. Pl: VII. LUT. 1864. Etallonia Gervillei Desh., Desc. an, s. vert., t, I, p. 607. 1889. Buchozia Gervillei Cossm., Cat. Éoc., t. IV, DA 1900. Bela (Buchosia) Gervillei Cossm. et Piss., Faune doc. Cot., t. I, p. 43, pl. V, fig. 34. 1910. Bela Gervillei Pezant, Cog. foss. Parnes, F, J, N., p. 194. 1913. Iconographie, t. II, pl. L. Taille petite, forme biconique; spire courte, à protoconque lisse, avec un nucléus en goutte de suif; cinq tours à peine convexes, dont la hauteur égale la moitié de la largeur, séparés par des sutures rainurées; les trois premiers sont ornés de costules épaisses, obso- lèles, droites, s'étendant d’une suture à l’autre; au troisième tour apparaissent six cordonnets spiraux, celui du bas un peu plus saillant que les autres forme un petit bourrelet au-dessus de la suture et interrompt les côtes qui disparaissent complètement à partir du qua- trième tour. Le dernier est ovale, régulièrement et coniquement atténué à la base qui est ornée comme Pavant-dernier tour l’ensemble porte plus de cinq cordons séparés par de fines rainures jusqu'au cou sur lequel ils cessent subitement, et sont remplacés par de fines stries obliques. = Ouverture étroitement ovale, à peine rétrécie en avant où elle est transversalement tronquée ; labre épaissi, subvariqueux à l'extérieur, non eutaillé sur la suture; columelle calleuse, infléchie ou faible- ment tordue en avant; bord columellaire étroit, bien appliqué sur la base. Dim. Longueur, 5 mill.; diamétre, 2 mill. R. D. L’exemplaire recueilli par M. Pezant est exactement identique à ceux du Cotentin que Deshayes a séparés avec raison de B. citharella; en effet B. Gervillei s’en distingue par sa forme plus ventrue, par ses filets plus gros et plus écartés, par la disparition de ses costules axiales non persistantes sur le dernier tour. Loc. Parnes, unique, coll. Pezant. 223?is-20. — Surcula {4piotoma) Chedevillei [Pezant]. PI. VIL Lur. 1900. Pleurot. pirulata var. Chedevillei Pezant, Pleur., p. 17. 1913. Zconographie, t. IX, pl. LI. Test fragile. Taille moyenne; forme piroïde, un peu ventrue; 219 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. spire médiocrement allongée, à galbe conique, à protoconque lisse et polygyrée ; six ou sept tours convexes, obtusément bianguleux, dont la hauteur ne dépasse guère la moitié de la largeur, étagés par une rampe déclive au-dessus de sutures linéaires et bordées; ornementa- tion composée de deux filets principaux et subcrénelés, divisant la hauteur de chaque tour en trois régions, dont la médiane est plus étroite, et qui sont ornées chacune de filets spiraux, beaucoup plus fins et très serrés ; l'ensemble est décussé par de fins accroissements obliques qui sont incurvés sur la rampe inférieure. Dernier tour supérieur aux deux tiers de la hauteur totale, orné comme la spire, puis les filets se prolongent assez également alternés Jusque sur le cou excavé, ensuite obliquement sur le long canal cylin- drique. Ouverture étroitement ovale en arrière, rélrécie à bords parallèles le long du canal siphonal, labre mince, convexe, largement échancré sur la rampe postérieure; columelle lisse, peu calleuse, à peine excavée en arrière, rectiligne le long du canal, non bordée sur la base. Dim. Longueur, 32 mill.; diamètre, 10 mill. R. D. Cette variété peut se distinguer de la forme typique, non seulement par son galbe plus ventru, mais par son ornementation bianguleuse ; la var. grignonensis Pezant, qui a aussi été figurée sur la planche LI de l'Zconographie, se rapproche tellement du type qu’on ne l’en sépare guère que par son ornementation plus gros- sière, elle ne possède qu'une rampe carénée en arrière, et au-dessus trois filets prin- cipaux, avec d’autres moitié moins saillants, dans les intervalles, son ouverture est bien plus étroite en arrière que celle de S. Chedevillei; ses dimensions sont 27 mill. sur 7 mill., c'est à peu près le même rapport que chez S, pirulata du Cuisien, Loc. Grignon, unique (PI. VI[), coll. Pezant. La var. grignonensis, même coll. et même gisement. 224-25. — Pleurot. (Eopleurotoma) bicatena Lamk. 1913. Iconographie, t. IL, pl. LI. O8s. Dans sa Revision des Pleurotomes (p. 28), M. Pezant n’a admis cette espèce de Lamk. que comme une variété de PL. undata Lmk.; en outre il a contesté les types de la collection Defrance que j'ai publiés dans Pal. univ. (fiche n° 74, 1904) en regard des dessins informes du vélin 8 de Lamark et du volume 3 des Annales (pl. V, fig. 3). Rien, dans le Bassin de Paris ne ressemble à ces dessins; mais M. Pezant nous explique que ce dessin « très mauvais, est un lavis rehaussé de blanc, dont la gouache est maintenant en partie enlevée »... et que « la gouache est un puissant moyen orthopédique à l'usage des maladroïts; quelques accents, mis en bonne place, surtout quand c'est une main plus habile que celle de l’auteur primitif, qui applique le remède, suffisent à recaler un dessin des plus médiocres... ». Il est ANNALES, XLIX (1913). 243 impossible d'avouer en de meilleurs termes que le vélin en question ne mérite aucune confiance pour la désignation des types, et en particulier pour la détermination de P. bicatena dont la diagnose est des plus sommaires. Comme d'autre part, nous sommes en présence des véritables cotypes, figurés dès 1904, l'interprétation de M. Pezant n’est pas admissible : P/. bicatena est bien la coquille de Grignon reproduite dans Pal. Univ., telle que je l’ai figurée dans l’Appendice II et tout récemment encore dans l'Zconographie. C’est une autre erreur que de prétendre que ce type est un fossile du Bartonien : Lamark a bien indiqué Grignon, et c'est bien cette localité qui est inscrite sur l'étiquette de la collection Defrance. Il en résulte qu’il faut conserver P. Francisci de R. pour la mutation de de l'Éocène supérieur qui est elle même distincte de P. flexicosta de Boury. C’est à cette dernière que j'ai attribué, dans l’Zconographie, le n° 224-24, devenu dispo- nible depuis qu'il a été constaté que P. curvicosta Lamk. est en réalité un Drillia. Quant à la solution qui consiste, d’après M. Pezant, à faire seulement de P. bica- tena une variété de P. undata Lamk., je ne m’y arrêterai même pas, attendu qu'elle procè le de la même tendance que j'ai déjà critiquée ci-dessus d’une manière, géné- rale, à propos des Pleurotomidæ : dans le cas de P. bicatena, ce serait être plus lamarckien que Lamarck lui-même qui séparait les deux espèces ! . 224-25. — Pleurot. (Eopleurotoma) bicatena Lamk. Var. Pezanti n0v. var. PI: VII. BART. 1909. Ét. icon. pleur. foss. Pezant, p. 29, pl. V, fig. 150-151. 1913. Zconographie, t. IX, pl. LI. Ogs. C’est à cette vari‘té de notre interprétation de P1. bicatena que M. Pezant attribue le type de l’espèce de Lamarck parce qu’elle ressemble en effet un peu plus aux figures du vélin 8 que les véritables bicatena de Ia coll. Defrance. Or, nous venons d'expliquer ci-dessus ce qu’il faut penser de ces assertions ; :l reste donc à nommer cette nouvelle variété qui est plus ventrue que P. Francisci et plus gros- sièrement ornée que P. bicatena s. str., ainsi que le lecteur en jugera par la photo- graphie déjà publiée dans notre Iconographie et reproduite dans le présent Appendice. à A cette occasion, M. Pezant observant que l'embryon de cette variété a une forme particulièrement mamillée, s'élève contre la séparation du Sous-Genre Æpalxis du Genre Bathytoma, de sorte que, d'après lui, B. crenulata et ventricosa se confon- draient génériquement avec des Eopleurotoma à cause de la ressemblance de la pro- toconque. Cette assertion n'est pas fondée : Epalæis a une ouverture de Bathytoma, à columelle calleuse et renflée, c’est-à-dire radicalement différente de celle de PI. bicatena ; le canal est encore plus court, et 1l y a d’autres différences fondamen- tales dans le galbe et l’ornementation de la coquille. Si notre confrère avait relu la page 104 de la deuxième livraison ce mes Essais de Paléoconchologie comparée, 11 se serait aperçu que j'ai précisément séparé Æpalæis de Bathytoma à cause de son embryon qui se rapproche en effet de celui des Æopleurotoma ; mais c'est Aicela que se borne le rapprochement. C’est pour corroborer cette protestation que je dédie à M. Pezant cette variété dont il prétendait faire le type-de l’espèce. Loc. Le Guépelle, type figuré (PI. VIT), coll. Cossmann. Monneville (fide Pezant). 914 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 224-277. — Pleurot. (Eopleurotoma) granifera Desh. LUT. OBs. La rectification faite par M. Pezant au sujet de l'interprétation qui a été faite de cette espèce du premier ouvrage de Desh. (pl. LXV, fig. 27-29) est exacte. Une nouvelle figure en a été donnée dans l’Iconographie (pl. LI), et elle annule la figure 10 (pl. V) de l'appendice IIT (p. 77) où cette espèce a été méconnue : c’est en définitive ce que M. de Boury désignait sous le nom Æoudasi. 224.28. — Pleurot. (Zopleurot.) undata Lamk. LUF. 1913. Iconographie, t. II, pl. LI. O8s. Même remarque que pour l'espèce précédente : conformément à l’interpréta- tion de M. Pezant, la forme typique de P. undata est celle que j'ai primitivement désignée sous le nom evanescens (Cat. Éoc., IV, pl. IX, fig. 32) et ensuite réunie à tort à P. fluctuosa (App. IT, p. 78, pl, IV, fig. 26). Cette correction a été faite sur la planche LI de l'Zconographie. Dans ces conditions, c’est également le P/. fluctuosa du premier ouvrage de Deshayes, tandis que la coquille que je confondais avec le véritable wndata est Pl. multinoda Lamk. (non multinodis de R. nec Desh.) qui est à substituer sous le n° 224-29 au faux Pleur. fluctuosa; cette correction a été également faite dans l’Zconographie, mais il importait d'appeler ici l’attention de nos lecteurs sur ces rectifications conformes à l'interprétation faite par M. Pezant, à laquelle je me rallie complètement pour ces deux espèces. 224-39. — Pleurotoma joncheryacensis Staadt. PI.IIT. THan. 1913. Zconograplhie, t. IE, pl. LIT. Taille assez petite; forme étroite, élancée, fusoïde; spire allongée, à galbe conique ; protoconque lisse, à nucléus mamillé; sept tours de spire plats en avant, fortement excavés en arrière, séparés par une suture linéaire que surmonte un large bourrelet bifide ; la partie antérieure des tours est ornée de seize côtes droites, assez minces, à peine obliques, qui s’amincissent et se courbent brusquement sur la rampe inférieure; l’ornementation spirale se compose sur chaque tour d’une demi douzaine de cordonnets minces, tranchants avec un filet intercalaire et rendus granuleux sur la gouttière postérieure par de petits plis d’accroissements fins et serrés qui correspondent aux accroissements de l’échancrure du sinus. Dernier tour égal aux trois cinquièmes de la longueur totale et sur lequel les côtes axiales deviennent plus nombreuses, plus serrées et finissent près du labre par se confondre avec les plis d’accroissement ; base fortement atté- nuée, ornée de filets spiraux alternés; ouverture étroite, terminée par un canal assez court, un peu incliné à droite, labre mince, forte- ment arqué, entaillé sur la rampe suturale par une échancrure large sé préridlett TE up lan 0 ANNALES, XLIX (1913). 215 et peu profonde ; columelle sinueuse, recouverte d’un bord mince bien limité. Dim. Longueur, 16 mill.; diamètre, 5 1/2 mill. R. D. Cette espèce ne peut être confondue avec le jeune âge de S. veslensis Cossm. ou S. Plateaui Cossm. qui sont des Surcula, tandis que celle-ci a le sinus écarté de la suture, comme Pleurot. Laubrierei. Mais ce dernier a lés tours beau- coup plus convexes en avant, Loc. Jonchery, trois exemplaires, coll. Staadt, 224-40. — Pleurotoma (Æemipleurotoma) Staadti Cossm. PL II. rHax. 1913. Zconographie, t. II, pl. LIT. Taille petite; forme fusoide, assez étroite, spire peu allongée, à galbe conique; protoconque lisse, courte, à nucléus mamillé; six tours très convexes, séparés par des sutures profondes et bordées ; ornementation composée de grosses crénelures confluentes, formant une rangée saillante qui occupe les deux tiers de Ia hauteur de chaque tour, au-dessus de laquelle est un bourrelet beaucoup plus étroit et moins proéminent, garni de plis axiaux qui correspondent aux crénelures antérieures, mais qui sont plus étroits et par suite plus écartés, aussi plus obliques ; l’ensemble est décussé par de fines lignes spirales. Dernier tour égal aux trois cinquièrnes de la hauteur totale, arrondi à la base qui n'est excavée que vers le cou long et droit; l'or- nementation de la base comporte cinq gros cordons spiraux, obtusé- ment crénelés par les accroissements, puis sur le cou, de nombreux filets fins et serrés qui s’enroulent obliquement jusqu’à l’extrémité du canal. Ouverture piriforme, avec une petite gouttière postérieure, terminée en avant par un canal peu allongé, légèrement dévié et médiocrement rétréci; le sinus du labre devait correspondre à la rangée de crénelures, c’est-à-dire à distance de la suture; columelle non calleuse, peu excavée, entièrement lisse. Dim. Longueur, 11 mill.; diamètre, 3.5 mill. R. D. Cette coquille représente la mutation ancestrale de P1. Nülssoni Desh., du Cuisien : elle en diffère — à première vue — par ses tours beaucoup plus convexes en avant, par sa forme plus trapue, par ses crénelures plus grosses et plus con- fluentes, par son bourrelet inférieur plus rapproché de la rangée de crénelures, plus proéminent et crénelé, tandis qu'il est presque lisse chez P, Nülssoni; la pro- toconque de P. Staadti est aussi plus accélérée ; enfin, les cordons de la base sont , plus subitement remplacés sur le cou par des filets plus fins et plus serrés, non 216 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. alternés comme ceux de PI. Nülssoni. Aussi, quoiqu'il n’y en ait qu’un spécimen pas tout à fait intact, je n’hésite pas à séparer cette espèce. La brièveté du canal et la saillie des crénelures la distinguent d’ailleurs de PL. joncheryacensis ci-dessus décrit. Loc. Chenay, type (PI. II), coll. Staadt; Jonchery, même coll. 224-41.—Pleurotoma (Eopleurotoma) arctoplicata Staadt. PI. VIT. raw. 1913. Iconographie, t. I, pl. LIT. Coquiile trapue, fusiforme, de taille moyenne; spire allongée, à galbe conique; huit tours légèrement convexes sur la partie anté- rieure qui est ornée de douze côtes axiales épaisses, noduleuses, très peu obliques, croisées par huit cordonnets spiraux; partie postérieure fortement excavée par une gouttière assez profonde sur laquelle les côtes sont à peine visibles; suture linéaire surmontée d’un bourrelet épais et bifide, vaguement perlé dans le prolongement des côtes axiales. Dernier tour égal aux cinq neuvièmes de la longueur totale, à base cerclée par des cordons réguliers, assez saillants et sur laquelle les côtes cessent brusquement. Ouverture passablement large à sa partie postérieure, terminée en avant par un canal rectiligne assez long. Sinus labial étroit, peu profond, situé au-dessus de la rampe: columelle droite, recouverte d’un bord bien distinct. Dim. Longueur, 21 mill.; diamètre, 6 1} mill, R. D. Au premier abord on est tenté de croire que cette coquille appartient à une espèce déjà connue, mais lorsqu’on la compare attentivement à ses congénères, on s'aperçoit qu'elle ne coïncide exactement avec aucune d'elles. Son ornementation rappelle beaucoup PL. Laubrierei, mais ses tours très pen convexes et ses côtes non repliées l’en distinguent aussitôt. PI. infraeocænica Cossm., dont les tours ne sont pas déprimés en arrière est ornée de côtes courbes, bien plus minces, s'étendant d’une suture à l’autre. Enfin, PL. Staadti, ci-dessus déenit, cst bien différent à cause de ses crénelures convexes et de son bourrelet plissé au-dessus de la suture. Il y a évidemment là une série de formes, rarement bien conservées, qu'on à longtemps confondues ensemble et qu’on n'arrive actuellement à séparer nettement que par l’étude d'échantillons plus intacts et mieux caractérisés. Loc. Châlons-sur-Vesle, type (PI. VIT) coll. Staadt, 225-2. — Drillia brevicauda |Desh.]|. LUT. 1909 Pezant, Pleurot. Paris, p. 17, PI. IL, fig. 53-54 (sol.). O8s. C'est à tort que M. Pezant a inscrit D. obliquata Desh. dans la synonymie de cette espèce : mais nous partageons tout à fait son opinion au sujet de Dr. Ber- thelini de Boury, qui n’est quun jeune D. brevicauda. Par conséquent, le n° 225-6 sera ci-après affecté à une autre espèce. ARE NE SA ETS ER RS lite FU : Pare ré tes (ge 71 4 Le Le déni bonté dr dis de ét à 1 roue FO EN ET UT RP EUR ton LL #1 Ka PAU | + br: ELr ANNALES, XLIX (1913) 217 225-4 — Drillia nodulosa [Lamk.]. LUT. Ogs. Ainsi que l’a fait très justement observer M. Pezant (loc. cit., p. 19, pl. II), j'ai été mal inspiré dans l’Appendice IT quand j'ai remplacé mon type primitif du Catalogue illustre (pl. X, fig. Il) par un spécimen qui n'est autre que P/. plesio- morpha de Boury. La véritable interprétation a été rétablie dans les figures de lZco- nographie (pl. LIT) ce qui fait tomber en synonymie PL, Berthelini de B.; quant à D. plesiomorpha, que M. Pezant rattache à son interprétation inexacte de PI. curvi- costa Lamk., je le considère simplement comme une variété de D. decussata; c'est ainsi qu'elle a été figurée dans l’Zconographie, à la suite de la forme typique. Enfin, la solution qui consiste à supprimer purement et simplement D. obliquata pour éviter toute difficulté, est réellement trop radicale : c’est une bonne espèce, bien distincte de D. nodulosa, comme aussi de D. plesiomorpha, et elle a été maintenue dans l’Zconographie. 225-6. — Drillia suffecta [Pezant]. LUT. (= D. granifera Cossm., non Desh., Cat. ill., IV, pl. X, fig. 13). 1909. D. suffecta Pez., Pleurot., p. 20, pl. IL, fig. 75. 1913. Zconographie, À. Il, pl. LIL. A Taille moyenne; forme fusoïde ; spire allongée, à galbe conique; dix à douze tours convexes, dont la hauteur dépasse un peu la moitié de la largeur, séparés par des sutures linéaires et submarginées, ornée de onze à quatorze costules axiales, obliques et épaisses au milieu de chaque tour, atténuées vers la suture antérieure, coudées et pincées ou même effacées et remplacées par des plis d’accroisse- ment vers la suture inférieure; ornementation spirale composée d’une quinzaine de filets spiraux inégaux et inéquidistants, ceux de la région antérieure plus gros et plus espacés ; ils se serrent davantage au-dessous des côtes et sur la rampe inférieure où il y en a seulement deux plus saillants, le plus bas contribuant à former le bourrelet sutural. | Dernier tour égal aux quatre neuvièmes de la hauteur totale, con- vexe à la base qui est excavée vers le cou trapu et assez élevé; lor- nementation spirale y persiste seule, croisée par des accroissements fins et obliques. Ouverture courte, peu rétrécie sur le canal tronqué à son ex{rémité ; labre convexe, échancré en arc de cercle sur la rampe inférieure ; columelle lisse, calleuse, médiocrement excavée en arrière, bombée et infléchie à la naissance du canal. Dim. Longueur, 22 mill., diamètre, 7.5 mill. R. D. La version que j'avais donnée de P/. nodulosa Lamk., dans le Catalogue (LV, pl. X, fig. 11), étant exacte, tandis que l'interprétation de l’Appendice IT est 918 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. inexacte, M. Pezant a eu raison de donner un nom nouveau à la forme ci-dessus décrite, que j'avais confondue avec D. granifera Desh.; c'est surtout par son orne- mentation spirale et par ses costules plus nombreuses, moins saillantes, qu’elle difière de D. nodulosa. Loc. Grignon, cotypes, coll. Pezant,. 225-9. — Drillia curvicosta [Lamk.]. | LUT. Guis. | O8s. L'interprétation de cette espèce de Lamarck par M. Pezant (Pleur. Bass. de Paris, p. 18, pl. HI, fig. 65-66) est en désaccord complet avec celle de Deshayes et de mon Catalogue illustré, comme aussi avec les types de la collection Defrance : M. Pezant a pris pour base la figure 6 du vélin 8, que j'ai reproduite (1904) sur la fiche 44 de Palæontol. univers. et qui — en effet — ne ressemble guère aux types — ni surtout aux plésiotypes — figurés sur la même planche 44. La question à trancher consiste donc à savoir si l’on doit accorder plus de con- fiance aux figures du vélin, coôfroborées par une description de trois lignes, qu'aux types indiqués par Lamarck lui-même comme existant dans le « cabinet de M. Defrance » et qui ont été précieusement conservés par Deslongchamps fils, puis par M. Bigot, à la Faculté des Sciences de Caen. Or, M. Pézant convient lui même (p. 1 de l'introduction) que, pour les vélins, « un certain nombre de ces anciens dessins, exécutés à la gouache, sont aujourd’hui noircis, se sont écaillés, et quelques figures sont devenues inintelligibles ». D'autre part, les vélins n'ont pas été repro- duits pour la plupart, sauf tout récemment et pour un très petit nombre, de sorte que l'interprétation de Palæontologia universalis — bien antérieure à la restaura- tion que M. Pezant prétend faire en 1909 — fait loi actuellement, aux termes stricts des règles de priorité en nomenclature. * Dans ces conditions, la réponse à la question posée ci-dessus n’est pas douteuse : il faut conserver pour PL. curvicosta la version confirmée par Pal. univers., c’est- à-dire appliquer le nom curvicosta Lamk. à l’espèce de la collection Defrance que M. Fezant identifie, avec raison, à PL. subplicaria de Boury, dénomination posté- rieure qui doit par suite disparaître. Il en résulte que l’interprétation de Déshayes — que j'avais d’abord suivie dans mon Catalogue — est encore plus inexacte puisque les figures 4-6 de la planche 63, dans son premier ouvrage, représente une coquille qui rentre dans une des nombreuses variétés de PT. bicatona : c’est un Pleurotome à double chainette, c'est-à-dire un Æopleurotoma à sinus coïncidant avec la chaînette supérieure, tandis que le véritable P. curvicosta est un Drillia à canal encore plus court, à chaînette simple, et à sinus situé un peu au-dessous de cette chainette. Quant aux plésiotypes de Mouchy, que j’ai fait figurer sur la même planche 44 de Pal. univ., M. Pezant à fait observer qu'ils ne sont pas identiques aux cotypes de la collection Defrance ; en effet ce sont tous deux des Drillia voisins de D. brevi- cula. C’est dans ce sens qu'ont été interprétées les espèces en question sur les planches de la dernière livraison de notre Iconographie (PI. LI). 225-13 à 16 (PL. infleæa Lmk. et la var. dubia Desh. chameriacensis de B., P. constricta Edw., P. lepta Edw. et sa var. leptoides de B., P. contabulata Desh.) ont été transportées de la Section Oxyacrum dans le Genre Drillia (Crassispira), d'après la pl. LIT de l’Zconographie (t. II, 1912). Le sinus est en effet adjacent à la ana arm) À. (VEN Cr ONE TE DATE 2 RES LE ANNALES, XLIX (1913). 219 suture, au lieu d’être vis-à-vis des nodosités. Cependant nous ne réunissons pas toutes ces espèces avec D. furcata Lamk., comme l'a fait systématiquement M. Pezant, déjà dans son Étude de: 1908 sur les Mollusques fossiles de Monneville (p. 6); ila même proposé d'y réunir un autre fossile de ce même gisement qu'il rapporte à tort à PI. callifera Edw., ce qui n'est pas admissible, car le texte de Ia Monographie d'Edwards (p. 291) porte bien « the sinus is placed on the shoulder », c'est-à-dire qu'il s’agit bien d’un Æopleurotoma. C'est à de telles confusions qu'on aboutit quand on néglige les critériums génériques 225-41. — Drillia (Zripia) Plateaui [Cossm.]. CUIS. (— Raphitoma Plateaui Cossm., p. 292, pl. X, fig. 45). Os. L'examen de spécimens plus adultes de cette espèce m'a confirmé dans l'opinion que j'avais primitivement émise, au sujet de la ressemblance avec les Drillia. Je l'ai donc définitivement classée dans ce dernier Genre (voir /conographie, t. I, pl. LIT), ou elle vient occuper la place disponible de Pleurctoma ecaudata Desh., qui n’est peut être pas un Pleurotomideæ. 225.42. —— Drillia (Tripia) amphibola, Cossm. + PI. VIL. LUT, 1913. Iconographie, t. I, pl. LIT. Coquille de petite taille, biconique ; spire élevée, acuminée; dix tours anguleux, simplement ornés de cordons Spiraux, celui du milieu, plus saillant que les autres, forme l'angle médian de chaque tour: ornementation axiale peu visible. Dernier tour égal à la moitié de la hauteur totale, arrondi à la base qui est très excavée sous le cou un peu tordu et gonflé par un bourrelet obsolète, un peu séparé du bord columellaire; sinus court, obliquement échancré sous l'angle. Dim. Hauteur, 6 mill.; diamètre, 2 mill. R: D. Cette espèce a la base plus excavée que D. turrella et que D. subturrella ; son dernier tour est plus élevé, sa base plus excavée, son bourrelet plus gonflé sur le cou; enfin, son ornementation ne comporte aucune trace de costules sur les premiers tours, l’angle médian est aussi plus nettement marquée par un cordon saillant. Loc. Damery, type (P1.. VII), coll. de l’École des Mines. 225-43. — Drillia (Tripia) Claræ [Desh.] PIS NIE LUT. 1913. Zconographie, t. IT, pl. LIT. | Coquille fusiforme, relativement étroite; spire longue, à galbe régulièrement conique; neuf tours convexes, dont la hauteur égale les deux tiers de la largeur, séparés par des sutures profondes, très étroitement bordées en dessus; ornementation composée de six cordonnets principaux, finement crénelés par de nombreuses costules -obliques qui forment une sinuosité antéoccurrente sur une zone 990 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. inférieure et lisse au-dessus de la suture; dans les intervalles des cordons principaux apparaissent peu à peu les filets plus fins. Dernier tour arrondi à la base qui est fortement excavée à la naissance du cou, et sur laquelle les costules s’atténuent en avant, tandis que les filets s'égalisent en s'enroulant sur le cou à peine gonflé. Ouverture courte, à bords presque parallèles, à canal brièvement tronqué et relativement large. Dim. Hauteur, 14 mill.; diamètre, 4 mill. R. D. Cette espèce diffère de ses congénères par ses cosiules continues et élégam- ment crénelées qui ressemblent à celles de certains Raphitoma ; mais son ouverture courte et son canal à peine développé ne permettent pas de le placer dans ce dernier Genre : c’est bien un Tripia qui ne rappelle que de très loin D. margaritula ou D. mesomorpha. Loc. Grignon, cotypes (PL. VIT), coll. de l'École des Mines. 225-44. — Drillia (Crassispira) verticillum [Edwards]. PI. VIL Barr. 1860. Pleurot. verticillum Edw., Eoc. moll., p. 255, pl. XXIX, fig. 3. 1910. Pleurot. verticillata Pezant, Coq. foss. Mon., p. 5. 1913. Zconographie, t. IL, pl. LIT. Oss. Il est hors de doute que la coquille de Monneville est bien la même que celle de Barton, avec quatre ou cinq cordons spiraux, sur la convexité des tours, crénelés par des côtes obliques et peu proéminentes ; la rampe — excavée au-dessus du bour- relet sutural et perlé — est lisse ; 1l y a aussi en avant, entre deux cordonnets plus écartés, une étroite zone lisse et un peu creuse. La base du dernier tour est arrondie, et le cou excavé porte cinq ou six cordonnets obliquement enroulés ; les costules cessent à la naissance du cou, mais elles forment sur la base un treillis avec les cor- dons concentriques. On distingue bien, à l'intérieur du labre, les plis signalés par Edwards; toutefois, le sinus est beaucoup plus profond que chez Asthenotoma, Genre auquel se rattache Oligotoma Burrowsi de Boury, que M. Pezant identifie avec un point de doute avec PL. verticillata (nom estropié par lui pour verticillum),. Loc. Monneville, deux spécimens (PI. VII), coll. Pezant. 296° Genre : RAPHITOMA, Beli., 1875. O8s. Dans la revision précitée des Pleurotomes de Lamarck {p. 20), M. Pezant prend comme point de départ que « partout où, dans Deshayes où dans M. Coss- mann, on lit plicata, il faut corriger en costellata var. carinata ». À l'appui de cette assertion, l’auteur nous montre une série de johes figures, très habilemert dessinées, dont la première (fig. 76, Grignon) correspond, paraît-il, au vélin 7 (fig. 15) de Lamarck. Il n’y a qu’un défaut dans cette interprétation, c’est qu’elle n’a été publiée qu’en 1909, et qu’en l'absence des types mêmes de Lamarck qui sont perdus, c’est au premier ouvrage de Deshayes qu'il faut se reporter pour obtenir les véritables figures des espèces en litige, quitte à corriger les erreurs qui auraient NET in mr AR MAR ne Ps pee LA Al mnt js: « | À ini à 0 Ch de mcphesse ti ete de LA Le SC ds dd dial pee Na ls à den UD EE Rue dote NS ee Te US TT US 4.19 + duc | ms v ANNALES, XLIX (1913). 291 été commises ultérieurement, soit par Deshayes dans son second ouvrage, soit par moi, dans mon Catalogue illustré. Or, sur la planche LXVI de l'ouvrage précité, on trouve : fig. 17-19, PI, plicata sous la forme d’une coquille un peu ventrue à côtes courbes, non carénée, faible- ment ornée dans le sens spiral, parfaitement identique aux figures 22-24 de la planche LXVIT, qui représentent P{. harpula Lamk. (Fusus) ou PL. citharella Desb. ; puis, fig. 14-16, PI. costellata sous la forme d’une coquille plus élancée, carénée, et élégamment treillissée dans les intervalles des côtes. Tel est le point de départ à observer pour la détermination subséquente et correcte des espèces pari- siennes (ou variétés) de Raphitoma, et il ne faut pas s’en écarter sous peine de tomber dans Ja fantaisie, au mépris des règles concernant la nomenclature et les droits de priorité. N'oublions pas, d’ailleurs, que les vélins ont pu être retouchés et sont, par suite, sujets à caution, et que la description latine de sept mots, publiée par Lamarck, peut s'appliquer à toute une légion de Pleurotomidés. Cela posé, je ne fais aucune difficulté pour reconnaître que cette interprétation fondamentale de X. plicata n’a pas été correctement suivie, d’abord par Deshayes lui-même dans son second ouvrage, puis par moi, dans mon Cataloque illustré où je me suis plutôt guidé d’après ce dernier ouvrage que d’après les originaux primitifs. Il faut donc savoir gré à M. Pezant d’avoir appelé l’attention du public sur la nécessité d’une revision complète de ce groupe ; mais malheureusement, il n’y a pas toujours à tenir compte, dans le détail, de ses interprétations, parce qu'elles reposent sur le mépris complet de toute coupure générique, et aussi parce que — troublé par l'existence de nombreuses formes de transition entre les prin- cipales espèces lamarckiennes — il s’en est tiré en n’admettant qu’une seule espèce, avec deux variétés pour tous les Raphitoma, Pleurotomella où Amblya- crum du Calcaire grossier et des Sables moyens, sans distinction de niveaux, et en omettant complètement de nous dire ce qu'il faut faire du véritable P. plicata de Lamarck, ainsi que de son synonyme P. citharella, dont il est seulement question - dans une courte note infrapaginale. Quoi qu'il en soit, j’ai dû, à l'occasion de la dernière livraison de l’Zconographie, reprendre une à une les déterminations de toutes les espèces de Raphitoma da Bassin de Paris, et y apporter les corrections qui découlent des prémisses ci-dessus. 3 Toutefois comme l’Iconographie est un atlas sans texte, c’est seulement dans le pré- : sent Appendice que je publie les quelques explications qui justifient cette petite À révolution de nomenclature. L 226-1. — Raphitoma plicata [Lamk.]. CUIS. LUT. BART. ? (= Mangilia parisiensis Cossm.). Es O8s. Par application de ce qui précède, il faut restituer à cette espèce sa véritable MS) signification ; j'avais du reste signalé sa ressemblance (Cat. ill., t. IV, p. 299) avec é à R. citharella Desh., qui est complètement synonyme de R. plicata et dont le nom < doit disparaitre. Il est à remarquer toutefois que cette espèce est rarement aussi ; ventrue que l'indiquent les figures du premier ouvrage de Deshayes. Eile n’appar- tient pas, comme je le croyais, au Genre Daphnella (Sous-Genre Mangilia) dont le $ canal est beaucoup plus court et dont le sinus est échancré dans un épaississement .. 999 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. du labre (Voir Essais de Pal. comp., livr. I, p. 117, pl. VIL, fig. 24-25); elle a au contraire le galbe et l'ornementation de PL. sigmoidea Bronn, qui est un Raphitoma bien caractérisé, sauf que l’embryon est un peu plus mamillé. 226-2.— R. costellata [Lamk.]. LPLUT CUS. Ogs. Ici encore, pour fixer le type en l’absence d'échantillons, il faut se reporter aux figures 14-16 de la Planche LXVI, dans le premier ouvrage de Deshayes, et non pas à une reproduction douteuse (pl. IV, fig. 76) du vélin 7 de Lamarck, publiée seulement en 1909, c'est-à-dire soixante-quatorze ans après l'interprétation primi- tive qui reste, par suite, la seule dont on doive cfficiellermnent tenir compte. J'ai fait photographier, sur la planche LIT de l’Zconographie, deux bons plésiotypes de Parnes (l’Aulnaie), aussi semblables que possible à la forme figurée par Deshayes, et d’ailleurs conformes à l'interprétation que j'ai toujours admise pour R. costellata; ces spécimens sont, d'autre part, d’une taille supérieure à ceux que je possède du Bassin de Grignon, sous le faux nom plicata. On trouve également À. costellata dans le Cuisien (Saint-Gobain, Aïzy, ma coll.). Quant à la var. carinata (pl. LXVI, fig. 28-29), c’est surtout par son angle caréné qu’on la distingue, attendu que le bourrelet sutural — que M. Pezant a cru y voir — est un simple renflement sans le moindre rapport avec le bourrelet bifide de R, pachycolpa Cossm. J'ai donc maintenu dans l’Iconographie, d'une part cette variété carinata (avec un plésiotype du Cuisien), d'autre part, R. pachycolpa (avec un bon plésiotype de Chaussy), espèce que M. Pezant a évidemment méconnue. 226-9. — R. Deshayesi [de Boury]. LUT. Ors. Ainsi qu’il a été dit ci-dessus, le véritable P4. citharella Desh. (— harpula Lamk.) est identique à R. plicata, tandis que la coquille à laquelle j’attribuais le rom cüharella n’est autre que P. quantula; de sorte que, dans l’Zconographie, j'ai remplacé la case vide citharella par l'espèce de M. de Boury, R. Deshayesi, qui est réellement assez distincte de R. quantula pour former une espèce caractérisée par sa forme plus étroite, par ses côtes plus épaisses, moins nombreuses, par ses filets spiraux plus grossiers, etc. . 226-12. — R. perplexa [Desh.]. LUT. BART. Ogs. Voici encore une espèce qui a été mal interprétée par moi d’après les figures originales et d’ailleurs peu exactes de l'ouvrage de Deshayes (pl. XCIX, fig. 10-11): outre que la taille est généralement faible, le texte permet de remédier aux défail- lances du dessin, et le type qui existe à l'École des Mines vient, en dernière analyse, corroborer l'interprétation rectificative de M. Pezant qui a fait observer que le véritable perpleæa est représenté par ce que j’ai dénommé dictyella, et par ce que M. de Boury a appelé Fischeri. Ces deux dernières dénominations doivent donc disparaître de la nomenclature; quant aux coquilles que je confondais à tort avec R. perpleæa, ce sont de fortes variétés de R. carinala, auxquelles il paraît, quoi qu’en dise M. Pezant, possible d’assigner une limite certaine; j’ai donc cru utile d'en faire figurer un spécimen dans l'Zconographie et dans le présent Appendice (PI. VID) sous le nom R. bicristata, n. sp., qui rappelle son caractère essentiel (une double crête spirale) : c’est une forme qui n’a rien de commun avec les À. carinata | - 5 | ANNALES, XLIX (1913). 293 d'Aizy, ainsi qu'on pourra s’en convaincre en consultant mes récentes figures (226-14, à la place de dictyella). Enfin, les exemplaires du Guépelle que je confondais (dans ma collection) avec R. F'ischeri de B. — et qui sont, d'autre part, aussi distincts de R. costellata que de R. carinata, par leur forme étroite, leurs côtes serrées, leur angle peu saillant, surtout par leur dernier tour égal à la moitié de la hauteur totale — ils représentent dans l’Zconographie R. supræocænica n. sp. substitué, ainsi qu’on le verra ci-après, à R. columnella (226-15). 226-14. — R. bicristata Cossm. PI'NIE. LUT. 1913. Zconographie, t. II, pl, LI. O8s. J'ai indiqué ci-dessus, à propos de À, perpleæa, que les spécimens autrefois confondus par moi avec cette espèce, ne pouvaient réellement se rattacher à aucune des variétés de R. carinala, tel que je l'ai interprété d’après la figure du premier ouvrage de Deshayes; c'est bien une espèce distincte à laquelle il fallait un nom nouveau, puisqu'elle ne peut être rapportée au véritable P. perplexa. Dans mon Catalogue illustré (IV, p. 290), j'ai signalé les variations de l'ornementation de cette coquille élancée ; j'ajouterai ici que la disparition de la deuxième crête dentelée n’est jamais complète, elle s’atténue seulement un peu plus que celle qui borde la rampe postérieure. 226-15. — R. supraeocænica Cossm. PIE BART. 1913. Iconographie, t. I, pl. LUI. Os. C’est simplement dans l’alinéa Loc. (App. IIT, p. 98) que j'ai indiqué au Guépelle l'existence de R. F'ischeri; mais, ainsi que je viens de le dire à propos de R. perplexa, R. F'ischeri n’est autre que cette espèce, et les spécimens de Gué- pelle que j’y rapportais à tort ont reçu, dans l’Iconographie, une nouvelle dénomi- nation pour les distinguer de toutes les variétes de P. costellata ou carinata qu’on rencontre dans le Bassin de Paris. Quant à P1. columnella, dont la figure était méconnaissable dans le second ouvrage de Deshayes, M. Pezant a démontré avec raison que ce n'était autre chose qu’une mutation très voisine de R. perpleæa, non mieux figurée d’ailleurs; le nom co/umnella doit donc disparaître de même que _dictyella. 226-17. — R. rugosa [Desh.|. LUT. - Ogs. Après un nouvel examen de la protoconque de cette coquille sur laquelle j'ai, en 1889, établi le Genre Amblyacrum, maintenu, non sans hésitation, dans la seconde livraison des Essais de Paléoconchologie comparée, j'ai contsaté qu’elle n’est pis réellement mamillée, et que, comme l’a fait remarquer M. Pezant, c’est simple- ment le nucléus qui se dévie un peu davantage que dans d’autres espèces de Raphi- ‘toma. Comme, d'autre part, la forme de l'ouverture, la position du sinus, la lon- gueur du canal, etc., sont exactement les mêmes que chez Raphitoma, il n’y a réel- lement pas de raison pour ne pas classer PL. rugosa dans ce dernier Genre, tout en le conservant comme espèce distincte de R. costellata, à cause des nombreuses diffé- _rences d’ornementation qui ont été autrefois indiquées en détail. C'est dans ce sens que l'espèce a été récemment figurée de nouveau (voir Zconographie, pl. LIT). La 99 4 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. place 227, précédemment occupée par Amblyacrum peut être attribuée à Pleuro- tomella Verrill, qui s’écarte suffisamment de Raphitoma, par la forme de son ouver- : ture, pour qu'il n’y ait aucune confusion possible, et qui mérite, bRr suite, d’être érigé en Genre distinct. 226-18. — R. Bernayi [Cossm.|. LUT. R. D. C'est encore un Amblyacrum à ramener dans le Genre Raphitoma, mais à distinguer comme espèce, à cause de sa forme trapue, de son canal peu allongé, de ses côtes peu pliées, de ses tours très étagés, quoique la carène qui borde la rampe ne soit pas très proéminente. On ne peut donc le confondre ni avec X. costellata, ni avec sa variété carinata qui sont bien plus élancés, ni enfin avec R. quantula qui est loin d’être aussi anguleuse. Quant à Amblyacrum crenuligerum C., dont le type n’a pas été retrouvé, il est possible que ce soit un jeune Raph. rugosa; l'espèse a donc été supprimée dans l’Zconographie. Il en est de même d'A. Chevallieri C., les différences que j'avais cru voir chez le spécimen type pouvant être attribuées à l’état d'usure de l’échantillon communiqué; ceux du Fayel, provenant de ma collection ne sont pas dans un état de conservation qui permette de caractériser sûrement une espèce distincte. 227-1. — Pleurotomella polycolpa [Cossm.]. LUT.. BART. Ogs. La nouvelle figure publiée dans l’Iconographie (PI. LIL), d’après un spéci- men du Lutécien de Mouchy, donne une idée très exacte de la forme de l’ouverture, qu'il est impossible de confondre avec celle de Raphitoma, et qui répond bien à la définition du Genre de Verrill. 227-2. — Pleuromella guespellensis {Cossm.]. BART. Ogs. Un nouveau spécimen, plus adulte, provenant du Guépelle, a été figuré dans l’Zconographie, et il montre qu'il est impossible de confondre cette espèce avec la précédente. 227-3. — Pleurotomella goniocolpa [Cossm.]. BART. O8s. Les provenances lutéciennes ont été supprimées dans l’Zconographie; ainsi que l’a fait remarquer M. Pezant, c'étaient de jeunes Raphitoma costellata; mais l'individu figuré, du Bois de Perthes, ma collection, est bien certainement un Pleu- rotomella. 229-1 à 4. — Peratotoma nana Desh., etc... espèces à maintenir conformé- ment à l'interprétation du Catalogue illustré, confirmée sur la planche LIII de l’Ico- nographie, malgré les rectifications que prétend y apporter M. Pezant (1908, Moll. foss. Monneville, p. 8) qui s'exprime ainsi « Pleurotoma sulcata Lamk. (qui est pour nous un Drillia) comporte deux variétés : PI. nana Desh., qui n’est pas la coquille que M. Cossmann catalogue sous ce nom, mais notre Drillia mesomorpha, et la variété citharella Lamk., espèce décrite dans le Genre Fusus et’ dans laquelle on voit rentrer Pl. costaria Desh. D'autre part, PL. striarella Lamk. doit céder la place à PI. striatula décrit antérieurement dans le Genre Fusus, et il faut y réunir, comme variété, Pl. fragilis Desb. qui aurait pour synonyme Raphit. quespellensis ». 2 17e da ei tt tan En et 6 dada Re dre mg sn ru ge did Ra EUR PQ EE PS LACS A bu ra Mare We+. LU Marre à ANNALES, XLIX (1913). 295 Nous avons déjà expliqué ci-dessus comment doivent être interprétées Raph. citharella et R. quespellensis, ainsi que D. mesomorpha. Il en résulte qu'il n’y a aucun motif pour bouleverser, par une interprétation tardive des figures des vélins de Lamarck, un classement qui a pour lui l'argument de la priorité dans la publica- tion. Il est regrettable que l’on soit obligé de répéter continuellement que tout ce qui sort de ces règles absolues ne peut que tcmber dans le domaine de la fantaisie en risquant de produire une confusion inextricable. 233-15. — Actæon (Solidula) Bevaleti [Baudon|]. Mut. cuisensis Cossm. PIS QUIS. 1913. Iconographie, t. Il, pl. LIV. R. D. L'échantillon de l’Éocène inférieur — qui m'a été communiqué — se rapporte à Torn. Bevaleti Baudon, mais il constitue une mutation distincte parce que sa forme est plus globuleuse, et que son dernier tour plus élevé par rapport à la spire qui ne représente même pas le quart de la hauteur totale quand on la mesure de face. En outre, le pli columellaire inférieur est moins visible, tandis que le pli antérieur fait une forte saillie tordue ; la fente ombilicale est très étroite. Quant à l’orrementation, bien semblable à celle de la forme lutécienne, elle comporte quinze à vingt sillons spiraux et ponctués, qui séparent les cordonnets égaux entre eux, jusque sur la paroi de la fente ombilicale. Loc. Cuise, unique (PL. IIT), coll. Ninck. 239-7. — Scaphander polysarceus Cossm. Pl VIT. CUIS. 1913. Iconographie, t. II, pl. LIV. Test mince et très fragile. Taille petite ; forme ovale et ventrue, plus atténuée en arrière qu'en avant, spire involvée, non visible; dernier tour formant toute la coquille et dépassant en arrière le pilier apical. Ornementation composée de sillons spiraux et ponc- tués, régulièrement écartés, dans les intervalles desquels s’intercale souvent une strie obsolète ; à la base et tout autour de la fente ombi- licale, les sillons deviennent subitement plus serrés et ils s’enroulent obliquement sur ses parois. Ouverture plus longue que le corps de la coquille, à bords presque parallèles en arrière, plus largement dilatée et arrondie en avant; labre mince, convexe, portant en arrière une large gouttière, puis se tordant sous la forme d’un pilier calleux qui se soude obliquement à la perforation apicale; columelle lisse et excavée, à bord externe largement réfléchi sur la fente ombi- licale. Dim. Longueur, 7.25 mill.; diamètre, 5 mill. R. D. Aucun Scaphander du Bassin de Paris n’est aussi ventru que S. p9lysarcus, Ann. Soc. Zool. et Malac. Belg., t. XLIX. 15 296 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. et d'un autre côté ce n’est pas un Amphisphyra puisque la spire est involvée; le pilier tordu — qui caractérise l'extrémité apicale de notre nouvelle espèce — ne ressemble d’ailleurs en aucune façon à l'insertion du labre dans l’entonnoir apical de S. parisiensis, du mê ne gisement : ici, cette perforation est totalement masquée par la callosité du pilier en question. Il y a peut-être là un caractère qui pourrait ultérieurement motiver la séparation d’une Section de Scaphander. Toutefois, les éléments me manquent actuellement pour apprécier la valeur relative de ce crité- rium, d’autai t plus que la columeile se rapporte bien à la disposition typique des Scaphandridæ. Loc. Cuise, unique {Pi. VIT), coll. Ninck. 242 8”. — Roxania (Acrostemma) coronata [Lamk.]. Var. Boutillieri Cossm. LUT. 1910. Pezant, Cog. foss. Parnes, p. 186, pl. XXII, fig. 3s. 1913. Zconographie, t. II, pl. LV. RG RE ARS A A doc on dd Éd O8s. M. Pezant a indiqué cette variété et l’a dessinée sans rappeler que j'en avais déjà donné une figure sur la Planche XI du quatrième volume du Catalogue illustré, en a dénommant Boutillieri. Va figure publiée par M. Pezant ne reproduit pas assez fidèlement la contraction — très légère il est vrai — qui circonscrit l’entonnoir apical. 241-6'. — Bullinella (Cylichnina) cylindroides |Desh.]. Var. fugax nov. var. PLENTE LUT. 1910. Cylichna cylindroides var. Pezant, Parnes, p. 186, pl. XIII, fig. 46. 1913. Bullinella fugax Cossm., Iconogr., t. II, pl. LV. Taille moyenne; forme complètement ovoide, étroitement allongée et perforée au sommet; spire involvée par le dernier tour qui est presque lisse, sauf de fines stries spirales sur la région antérieure, un peu plus écartées vers la région ombilicale qui est étroitement perforée, non recouverte par le bord columellaire. Ouverture à bords non parallèles, cependant peu élargie en avant; labre mince, à \ profil presque vertical; columelle droite, un peu épaissie à son raccordement avec le contour antérieur. Dim. Longueur, 11 mill.; diamè:re, 4.5 mill. R. D. M. Pezant a distingué cette coquille avec beaucoup de justesse ; mais il n’en a fait qu'une variété de B. cylindroides sans la dénommer ; je crois nécessaire de combler cette lacune et j'en fais une espèce distincte sous le nom fugax nobis, parce que sa forme est beaucoup plus ovale (on ne peut réellement la considérer comme cylindroïde), et aussi parce que son ouverture est moins subitement élargie en avant; parce que sa columelle est moins épaisse, moins tordue; enfin, parce que sa perforation apicale est encore plus rétrécie, tandis que l’ombilic est plus ouvert. Loc. Parnes, type (PI. VIT), coll. Pezant. ANNALES, XLIX (1913). .. 2927 242-12. — Roxania scaphandroides Staadt. PI, VIII, THAN. 1913. Iconographie, t. I, pl. LV. Taille moyenne ; forme ovoïde, plus étroitement rostrée en arrière ; spire involvée, imperforée au sommet qui est seulement bordé d’un bourrelet très obsolète. Dernier tour enveloppant toute la coquille, à galbe régulièrement ovale, plus atténué en arrière que vers la base qui est déclive, non excavée vers le cou. Ornementation composée de sillons spiraux et inéquidistants, plus serrés aux extrémités qu'au milieu ; ceux qui s'enroulent autour du bourrelet apical et sur le cou sont très rapprochés et même géminés. Ouverture à bords non parallèles, très étroite du côté postérieur, s'élargissant graduelle- ment en avant où elle n'est pas complètement arrondie, mais cepen- dant dépourvue d'un véritable bec; labre non épaissi, à profil con- vexe, formant en arrière une lèvre saillante et subrostrée qui dépasse le sommet; columelle un peu excavée, subplissée ou faiblement | tordue par un bombement antérieur, puis se terminant obtusément | sans se raccorder par un arc avec le contour supérieur de l’ouver- ture; bord columellaire assez large et calleux, bien appliqué sur la base. Dim. Hauteur, 12.5 mill.; diamètre, 6.5 mill. R. D. Quoique cette coquille ait complètement la forme évasée d’un Scaphander, elle se rattache cependant au Genre Roxania par sa columelle tordue et tronquée à son extrémité antérieure; mais on la distingue de suite de À. cincta ou de R. gla- 4 phyra, du même gisement, par son galbe dilaté en avant, par sa lèvre subrostrée en arrière, par son ornementation, etc. Loc. Chenay, type (PI. VIII), coll. Staadt. e 242-13.— Roxania Pezanti nov. sp. PI. VII. BART. : Taille petite; forme trapue, courte, cylindracée; spire complète- a ment involvée, perforée au sommet par un entonnoir que circonscrit È un angle émoussé, et qui est marqué — sur sa paroi déclive — par …. quelques crochets d’accroissement; dernier tour formant toute la Ne . 1 . "1 ù hauteur de la coquille, entièrement lisse, anguleux en arrière à la : périphérie de l’entonnoir apical, ovale à la base qui est assez large- vd GE , . . 2. . : ment ombiliquée au centre; la paroi interne de cet ombilic laisse # apercevoir un sillon spir'al qui aboutit au bec antérieur. mo - 4 +. 'r : # € = - a ft. À - Ouverture étroite et à bords parallèles, sur les trois quarts de sa hauteur, subitement élargie en avant; labre un peu arqué, ne dépas- 298 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. di sant guère la perforation apicale à laquelle il se raccorde par une bande dont les accroissements laissent les traces ci-dessus signalées sur la paroi de l’entonnoir ; columelle lisse, calleuse, très excavée en arrière, fortement tordue et infléchie en avant-où elle se termine par une troncature non reliée avec le contour supérieur, de sorte qu il en résulte une sorte de bec caractéristique. Dim. Longueur, 3.5 mill.; diamètre, 1.75 mill. R. D. Cette coquille a été signalée, en 1908, par M. Pezant, sous la désignation Bulla sp., dans sa publication sur les Mol. fossiles de Monneville (Feuille des jeunes Nat., IV, 38° année, n° 351, p. 144, pl. VI, fig. 2). Elle est plus cylindrique que ne semble l'indiquer la figure déjà publiée, et à ce point de vue, elle se rapproche beaucoup de À. Lamarcki Desh.; mais elle est encore plus trapue, relativement à sa hauteur, et surtout, elle s’en distingue par sa surface entière- ment lisse, par son entonnoir apical anguleux et guilloché, par son ombilic plus large et muni d'un sillon interne. Il s’agit donc bien d’une coquille tout à fait différente. Loc. Mary, type (PI. VII), coll. Pezant. Monneville a eadem sp.?), même col- lection. 244-2. — Acera spirata Staadt. Pi: -VIIL. THAN. 1913. Zconographie, t. I, pl. LV. Taille grande; forme ovoide, cylindracée; spire saillante, com- posée de quatre tours convexes, séparés par une suture profondément canaliculée que limite une carène aiguë; dernier tour très grand, embrassant presque toute la coquille, vaguement déprimé au milieu, atteignant sa convexité maximum vers le quart inférieur de sa hau- teur, marqué de plis d’accroissements peu visibles, sans trace d'orne- mentation spirale. Ouverture très large en avant où elle est brisée sur l'unique échantillon connu, anguleuse en arrière; columelle sinueuce, recouverte d’un bord calleux ; labre mince, paraissant peu arqué et pourvu d’une entaille suturale médiocrement profonde, autant qu'on peut en juger par les lignes d'accroissement. Dim. Longueur probable, 20 mill.; diamètre, 11 mill. R. D Les deux espèces éocéniques (A. striateila Lamk. du Bassin de Paris et A. strepta Cossm. et Piss., de Ranikot, dans le Sind) appartenant à ce Genre qui, jusqu'à présent, n'avait pas été signalé au niveau du Paléocène, se distinguent aisé- ment de À. spirata, par leur spire moins saillante, leur forme plus ventrue (surtout A. striatella), leur taille inférieure, enfin, par les stries spirales qui ornent leur surface. Loc. Chenay, unique (PI. VIII), coll. Staadt. To AE TU den Ad: . npelibéel ANNALES, XLIX (1913). 229 2440is-3. — Amphisphyra Moloti Cossm. PI. VII. THAN. 1913. Iconographie, t. II, pl. LV. O8s. Cette espèce a été indiquée sur la légende de la pl, VII de l’Appendice IV avec le numéro erroné 224is-2 qui s'applique à A. pulchella. Le numéro original ci figuré est toujours l'unique spécimen connu de cette rare espèce, forme ancestrale très intéressante. 251-6. — Physa (Macrophysa) columnaris Desh. THAN. SPARN O8s. M. Plateau m'a communiqué un spécimen, à ouverture malheureusement mutilée, qui ne paraît guère se rapprocher du type du Mont Bernon, figuré dans l’Iconographie (pl. LVI); mais il faut tenir compte que chez les individus complets et adultes, le dernier tour s’allonge extraordinairement, et que l'ouverture est dis- proportionnée, tant elle est courte au contraire. En tous cas, l'échantillon de Chenay (coll. Plateau) ne peut être rapporté ni à P. primigenia, ni à P. Heberti, qui sont de formes beaucoup plus ventrues ; il faut, en définitive, attendre de meilleurs spéci- mens pour décider s'il s’agit réellement d’une espèce nouvelle, tout en ne perdant pas de vue qu’il y a un certain nombre d’espèces qui paraissent avoir passé du Thané- tien dans le Sparnacien inférieur. 251-8. — Physa (Ap/ecta) brevispirata Cossm. PI VIE CUIS. 1913. Zconographie, t. I, pl. LVI. Test mince et fragile. Taille petite; enroulement sénestre ; forme ovoide ; spire courte, obtusément arrondie au sommet, à galbe conoiï- dal ; quatre tours à peine convexes, dont la hauteur croissante dépasse la moitié de la largeur, séparés par des rainures linéaires et bordées en dessus par un bourrelet obsolète; surface entièrement lisse. Der- nier tour formant les quatre cinquièmes de la coquille, malheureuse- ment mutilé en avant, de sorte que l'ouverture incomplète ne peut être décrite en détail ; la columelle droite et lisse ne montre aucune trace de torsion sur la partie inférieure qui seule est conservée ; néanmoins, l'attribution de cette coquille au Genre Physa ne me paraît pas douteux. Dim. Longueur probable, 4.5 mill.; diamètre, 1.5 mill. R. D. On ne peut rapporter ce Re à aucune des espèces de Physa celle ment déerites dans le Bassin de Paris : P. columnaris a la spire plus longue et plus pointue; P. primigenia est plus ventrue à la même taille. Quant à P. Heberti (251-7) que M. Leriche a récemment signalée à Cuvilly, dans le Sparnacien, et que nous avons aussi figurée dans l’Iconographie (t. II, pl. LVI), c'est une coquille plus ventrue. Loc. Cuise, unique (PI. VIII), coll. Ninck. 230 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 253-1. — Limnæa (Pulimnæa) Bonneti Cossm. BART: Os. Cette espèce a été décrite en 1902, dans l’Appendice III (p. 608); par suite la variété Bonneti de Limnæa lignitarum (App. IV, p. 96) peut d'autant moins conserver ce nom qu’elle sera probablement érigée en espèce distincte quand on en. connaîtra de plus nombreux individus. Il y a donc lieu de changer le nom de cette variété à laquelle je propose de donner la dénomination Andrei (prénom de M. Bonnet); c’est ainsi qu’elle a d'ailleurs été désignée dans l’Iconographie (pl. LVI). 253 Genre : VOUASTIA Raspail, 1909. (Feuille des jeunes naturalistes, 39° année, n° 466, pl. IV). « Coquille petite oblongue, imperforée, à spire conique. Ouver- ture grande, ovale, arrondie en avant, rétrécie et anguleuse en arrière ; péristome continu ; labre mince, rectiligne, oblique, à bords très légèrement dilatés; bord columellaire droit, dirigé oblique- ment. » Génotype : V. micans Raspail. | R. D. L’auteur de ce nouveau Genre n’a pas indiqué dans quelle Famille il y a licu de le placer; mais, dans une lettre en date du 8 décembre 1909, 1] m’a écrit que Vouastia lui paraissait devoir rentrer dans la Famille Limnæideæ. I s’écarte cepen- dant des véritables Limnées, non seulement par ses stries d'accroissement fibreuses, mais par sa columelle non tordue, par son faux ombilic voisin du bord columellaire, de sorte que je serais plutôt enclin à considérer Vouastia — de même que Limnos- cala d’ailleurs — comme des Lacunidæ d'eau douce. Les surprises que nous a déjà réservées l’exploration profonde des grands lacs africains, où l’on retrouve des formes absolument semblables à celles des mers, rendent mon hypothèse plus vrai- semblable que celle qui consiste à rapprocher Vouastia de Limnæa. Néanmoins, en attendant que la revision poursuivie dans mes livraisons successives des Essais de Paléoconchologie comparée ait permis de confirmer ma conviction, j'ai provisoire- ment laissé ici le Genre Vouastia à la place où son auteur a cru nécessaire de le classer. 253bis1. — Vouastia micans Raspail. P1. Il. AUDUN. 1909.-Zoc.,cit.,-p..9,-pl:-IV-f5.18:5: 1913. Zconographie, t. II, pl. LVIIL. - « Coquille petite, à test brillant, formée de cinq tours convexes, ornés de nombreuses stries d’accroissement, tantôt très saillantes et simulant des côtes lamelleuses, tantôt à peine visibles. Les tours croissent rapidement ; les trois premiers sont plus larges que hauts; Re dans les deux derniers au contraire, la hauteur l'emporte sur la lar= geur; le dernier tour occupe les trois quarts de la hauteur de la coquille. Les sutures sont enfoncées nar suite du léger bourrelet que Sa à D + et ait 2 Lrud Ds 2 dial « ré 4 À és 2% à gi vdi at A RRNARAAEE ANNALES, XLIX (1913). 231 forme la partie postérieure des tours; ce bourrelet se détache et vient surplomber le tour précédent. L'ouverture, très grande, occupe la moitié de la hauteur de la coquille; elle est large et arrondie en avant, elle se rétrécit rapidement en arrière pour se terminer en angle aigu ; la columelle est droite, oblique, son bord légèrement évasé est un peu épaissi; le labre est mince et oblique; à l'angle postérieur de l'ouverture, le péristome épaissi forme une sorte de callosité. Le long de la columelle existe une fente longitudinale qui simule un faux ombilie, et sur laquelle viennent se réfléchir les stries d’accroissement. » | Dim. Longueur 3.8 mill.; diamètre à la base, 1.5 mill.; angle spiral, 45°. R. D. L'auteur dit que V. micans ne peut être comparée à aucune autre espèce du Bassin parisien, Il est bien certain qu'il n'y a absolument rien de semblable parmi les Pülmonés. Mais si l’on étend la comparaison aux coquilles marines, on remarque tout d’abord que son ornementation se rapproche beaucoup de celle de quelques Cymenorhytis, quoique l'embryon obtus de Vouastia n’ait aucun rapport avec la protoconque styliforme des Micreschara et Cymenorhytis; l'ouverture est d'ailleurs plus semilunaire et la columelle plus rectiligne que chez ces susdites coquilles : à ce point de vue, de même que par la protoconque, Vouastia se rattache- rait plutôt à la Famille Lacunidæ, quoiqu'il n'y ait ni limbe ombilical, ni échan- erure antérieure à l'ouverture, et quoique la surface ne porte aucune trace de l’or- nementation spirale qui existe chez la plupart des Lacunidæ. En résumé, cette forme ambiguë est encore à étudier. Loc. Le Vouast (couche n° 17 à Helix Menardi); plésiotype (PI. II), coll, Cossmann. 255-2'.— Carychium sparnacense Desh. Var. polysarcum Cossm. PL. Il et pl. VIIL. SPARN, 1913. Iconographie, t. I, pl. LVIT. R. D. L'espèce du Mont Bernon est très abondante à Grauves; toutefois, on trouve quelques rares individus beaucoup plus ventrus que la forme typique et commune, qui a été décrite par Deshayes ; comme il y a des individus qui établissent la transition entre les extrêmes, nous n’attribuons à ces spécimens ventrus que la valeur d’une simple variété à laquelle on pourrait donner le nom polysarcum. On la distingue‘de la forme typique par son diamètre qui atteint presque la moitié de la hauteur, et par son dernier tour qui dépasse les deux tiers, quand on mesure sa longueur de face, de la suture à l'extrémité antérieure de l'ouverture. Les indi- vidus normaux de C. sparnacense ont un diamètre qui n’atteint pas les deux cin- quièmes de la hauteur, et leur dernier tour n’a que les trois cinquièmes de la lon- gueur totale de la coquille. En outre, les premiers tours de C. polysarcum sont plus convexes et plus étagés, et le second pli antérieur de la columelle est plus visible. Une profonde dépression cicatriculaire existe sur le profil du rebord du labre. Loc. Grauves, type (P1. III et pl. VIII), coll. Cossmann. 3232 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 255-3. — Carychiu n berellense de Laub.et Carez. SPARN. CUIS. Ag. Loc. Pourcy, coll. Staadt. 255-10.— Carychium Nincki Cossm. PI. IL. BART. 1913. Iconographie, t. II, pl. LVIII. Taille très petite; forme pupoïdo-cylindracée, peu allongée ; spire assez courte, d’abord extraconique vers le sommet, puis conoï lale, l’angle apical décroissant rapidement à partir du troisième tour, et l'avant dernier est même plus gonflé que le dernier; au total, six tours, les premiers après la protoconque, très étroits, puis leur hau- teur croît subitement et l’avant-dernier a une hauteur égale aux deux tiers de sa largeur; ils sont convexes et séparés par des sutures enfoncées ; leur surface est entièrement lisse. Dernier tour égal à la moitié de la hauteur totale, ovale, arrondi à la base, qui est imper- forée au centre et complètement dépourvue de cou. Ouverture courte et ovale, un peu plus étroite en arrière qu'en avant, à péristome con- tinu et épais ; labre oblique et bordé, un peu déprimé extérieurement et au milieu; columelle calleuse, munie d’une forte dent saillante et oblique; bord columellaire largement étalé sur la région pariétale, plus mince et arrondi dans la région ombilicale. Dim. Longueur, 2.25 mill.; diamètre, 0.75 mull. R. D. Cette petite coquille m’a paru très d fférente de ses nombreux congénèr.s du Bassin de Paris : C. constrictum — qui s’en rapprocherait un peu par sa forme — a une plication bien différente, une dent à l’intérieur du labre, et sa spire n’est pas extra conique au sommet. C. berellense, qui y ressemble davantage par son galbe pupoide, a aussi une dent à l’intérieur du labre, et ses tours de spire s’accroissent plus régu'ièrement. C. hypermeces a la spire plus longue, le galbe plus étroit, le péristome réfléchi, etc. Loc. Le Guépelle (1), unique (PI. INT), coll. Ninck. 255-11. — Carychium cylindroides Staadt. PI VIII THAN. SPARN. 1913. Zconographie, t. I, pl. LVIIT. Taille petite; forme cylindroïde, étroite; spire pupoide, assez courte; protoconque obtuse ; cinq tours de spire portant près de la suture inférieure de petits plis d’accroissements très fins et très serrés qui ne s’aperçoivent qu'avec un fort grossissement ; les deux (!) Indiqué à tort sur la légende de la planche LVIII de l’Zconographie comme provenant de Marines. à PET NE ANNALES, XLIX (1913). 233 premiers tours sont extrêmement étroits et presque plans, les deux suivants bien plus larges et passablement convexes, le dernier égal aux trois cinquièmes de la hauteur totale, cylindrique, un peu en retrait sur le précédent, arrondi à la base qui est perforée par une fente ombilicale très étroite. Ouverture petite, arrondie; labre à peine oblique, un peu sinueux et épaissi sur son contour extérieur, muni intérieurement d’une petite callosité ou denticule obtus et effacé, réfléchi en avant où il contourne l'ouverture et rejoint la columelle sans solution de continuité; bord columellaire calleux et détaché en avant, mince et bien appliqué en arrière, muni d’un pli saillant trans- verse, un peu relevé; torsion antérieure de la columelle très enfoncée à l’intérieur de l’ouverture, presque invisible. Dim. Longueur, 2 l'2 m'Il.; diamètre, 3/4 mill. R. D. Voisine de C. berellense de Laub. et Carez et C. hypermeces Cossm., elle s’en distingue par sa forme beaucoup moins étroite, plus pupoïde, par ses tours finement plissés à leur partie inférieure, par ses sutures moins profondes et surtout par l’absence à peu près complète de dent labiale; elle atteint, en outre, une taille bien supérieure. Il y a lieu de rapporter à la même espèce un échantillon de Jonchery-sur-Vesle qui présente bien tous les caractères du type, sauf qu’il est d’une forme un peu plus étroite. Loc. Pourcy, type (PI. VIIT), coll. Staadt, deux spécimens. Jonchery-sur-Vesle, un échantillon, coll. Staadt. 256-3. — Auricula (Pythiopsis) ovata Lamk. LUE. + BART, Ogs. Conformément à l'interprétation de M. Pezint, et contrairement aux figures du second ouvrage de Deshayes et aux indications de mon Catalogue illustré (IV, p. 246), c’est la forme la plus ventrue, à ouverture plus haute, qui est le type lamarckien ; l’interversion rectificative a été faite dans l’Zconographie (PI. LVIII). Il convient de remarquer d’ailleurs qu’il y a des individus intermédiaires dans les mêmes gisements et qu’on est très embarrassé pour les déterminer : la solution la plus simple consisterait peut être à ne conserver qu’un seul nom ovata. 263-9. — Glaudina hypermeces Staadt. PI VE. THAN, 1913. Zconographie, t. IH, pl. LIX. Test mince et fragile. Taille petite; forme étroite, cylindracée ; spire un peu allongée, à galbe légèrement conoïdal; protoconque obtuse, subglobuleuse; cinq tours peu convexes, dont la hauteur croissante atteint et dépasse même la largeur, séparés par des sutures fines, mais profondes, obliques. Dernier tour à peu près égal à la moitié de la hauteur totale, cylindrique, ovale à la base qui est 9234 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. déclive et dépourvue de cou. Toute la surface est lisse, non brillante, simplement marquée par des lignes d’accroissement parfois un peu plissées vers la suture, incurvées, ayant leur convexité au milieu de chaque tour, rétrocurrentes en avant et surtout sur la base. Ouver- ture courte, en forme de pépin, étroitement anguleuse en arrière, arrondie en avant et échancrée à la place du cou; labre mince, un peu oblique, orthogonal vers la suture, se raccordant en arc avec le contour de l'échancrure; columelle lisse, peu excavée, nettement tronquée à son extrémité antérieure; bord columellaire étroit, peu calleux, hermétiquement appliqué sur la base. Dim. Hauteur, 8.5 mill.; diamètre, 2 mill. R. D. Cette espèce est beaucoup plus étroite et plus allongée que G. fragilis du même niveau ; elle n’a pas les mêmes plis d’accroissement. Elle est encore plus diffé- rente de G. Bonneti qui a le dernier tour prépondérant. Loc. Chenay, unique (PL. VIII), coll. Staadt. 2677-12. — Helix | Videna) perelegans Desh. THAN. SPARN. Ogs. D’après les spécimens communiqués par M. Plateau et figurés dans l’Zcono- graphie (pl. LIX), cette espèce aurait apparu déjà dans le Thanétien, sous la forme d’une mutation à spire plus aplatie et à lamelles plus saillantes; mais les individus en question sont de petite taille et en assez médiocre état, de sorte que — pour le moment — il est plus prudentde nous borner à les signaler à l'attention des cher- cheurs. Loc. Merfy, Chenay, coll. Plateau. 26'7-16. — Helix (Strobila) Menardi Brongn. BART. 1906. G. Dollfus, Feuille de Bourges, Bull. cart. géol., t. XVI. 1909, Raspail, Feuille des jeunes Natur., n° 466, p. 14, pl. IV, fig. 30-32. 1913. Iconographie, t. II, pl. LIX. « La synonymie de cette espèce est assez embrouillée : Deshayes a décrit sous le nom Helix monilis une espèce du Bassin parisien, qui est caractérisée par deux plis pariétaux; Sandberger a distingué sous le nom ÆHelix pseudo-labyrinthica une coquille qui — elle — ne possède qu’un seul pli pariétal. Récemment M. G. Dollfus (4. c.) a donné une synonymie très complète d'A. pseudo-labyrinthica Sandb.; il a montré que cette espèce avait déjà été décrite par Brongniart, en 1910, sous le nom H. Menardi (terrains formés sous l’eau douce, p. 24, pl. IL, fig. 11) et que, dans ces conditions, il convient de restituer à cette espèce le nom que lui a attribué Bron- gniart. » « Les formes pourvues de un ou de deux plis pariétaux se trouvent indifférem- ment dans la couche du Vouast, et je me demande s’il ne conviendrait pas de les rattacher toutes deux à une seule espèce, H: Men ardi, dont elles constitueraient deux variétés : la var. monilis à deux plis pariétaux et la var. pseudolabyrinthica à un seul pli pariétal. » £ FF #Y 1 ANNALES, XLIX (1913). 235 Ces conclusions ne sont pas absolument correctes, puisque le nom psewdolabyrin- thica doit — en tout état de cause — s'appliquer à la coquille éocénique d’Angle- terre que Wood avait à tort dénommée labyrinthica, et qu'il n’est nullement prouvé qu'elle soit identique à celle des environs de Paris. En conséquence, les deux variétés — que j'admets d’ailleurs à l'instar de M. Raspail — doivent porter les noms monilis et Menardi, et celle d'Angleterre, si toutefois elle est réellement dis- tincte, conserverait le nom pseudolabyrinthica que Sandberger lui avait attribué pour corriger le double emploi avec Æ. labyrinthica Say, coquille actuelle des États-Unis. 2677-21 (!). — Helix (s. /ato) semiinversa nov. sp. PI. VIII. SPARN. Taille moyenne; enroulement tantôt dextre, tantôt sénestre, par égales quantités environ; forme trochoïde; spire courte, à galbe conoïdal ; protoconque obtuse, à nucléus déprimé; cinq ou six tours un peu convexes, dont la hauteur atteint le tiers de la largeur, séparés par des sutures linéaires quoique un peu enfoncées ; surface lisse, simplement marquée d’accroissements obliques. Dernier tour égal aux deux tiers de la hauteur totale, subanguleux à la périphé- rie de la base qui est peu convexe et déclive, perforée au centre par un petit ombilic. Ouverture arrondie, quoique subquadrangulaire, à péristome mince, non réfléchi ; labre oblique, médiocrement incliné par rapport à l'axe vertical; columelle lisse, faiblement excavée; bord columellaire mince, réfléchi sur l’ombilic. Dim. Hauteur et diamètre, 12 mill. (individu dextre); 18 mill. (individu sénestre). R. D. Je ne connais, dans le Bassin de Paris, aucun Hélicéen qui ait le galbe tro- chiforme; je ne crois pas, d'autre part, que ce soit un Ayriophanta à cause de son ouverture élevée et de son ombilie bien ouvert, quoique petit. Je ne puis séparer spécifiquement les individus sénestres des spécimens dextres, et je crois bien qu'il s'agit là de la même forme qui prendrait alternativement l’enroulement dans un sens ou dans l’autre : l’image renversée des premiers reproduit exactement les seconds, sauf peut-être en ce qui concerne la protoconque qui est plus déprimée chez les indi- vidus sénestres. D'autre part, il ne peut être question de supposer qu'il s'agit là de Leptopoma Morleti qui a aussi le dernier tour subanguleux à la base, attendu que _ l'ouverture est ici bien différente et que le spire est plus élevé. Loc, Grauves, cotypes (PI. VIII), coll. Cossmann. 269is-2. — Cylindrellina sparnacensis Cossm. Fig. 154. SParn. . Feuille très petite; forme cylindrique, étroitement allongée, sub- tronquée au sommet, ou du moins à protoconque aplatie ; six ou sept (*) A la place de Helix Girauxæ dont le type unique a été détruit (Iconographie, £- A1, pl: LIX). 236 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. tours peu convexes, lisses, dont la hauteur atteint presque la largeur à l’avant-dernier tour, séparés par de très profondes sutures obliques. Dernier tour presque égal au tiers de la hauteur totale, à base ovalement arrondie et dépourvue de cou, imperforée au centre. Ouverture petite, beaucoup plus élevée que large, subrhomboïdale, anguleuse en arrière et à gauche, plus arrondie en avant ; péristome évasé, continu, non épaissi ; labre oblique, paraissant dénué de renflement interne, columelle droite, portant une lamelle spirale et médiane qui paraît très tranchante sur la section faite à ie 154 l'avant-dernier tour, mais qui n'apparaît pas très distincte- Cylindre ment sur les ouvertures intactes. lina spar- He Dim Longueur, 2.5 mill.; diamètre, 0.75 mill. or R. D. J'ai quelques doutes au sujet du classement de cette coquille dans le Genre Cylindrellina Mun.-Chalmas, auquel j’ai déjà rapporté une petite coquille du Lutécien (C. Helena Berthelin, App. IV, p. 101, pl. X). Celle-ci s'écarte de C. Helena par ses tours beaucoup moins convexes et par sa base dépourvue d'angle à la périphérie; en outre, le labre paraît ne porter aucun renflement interne. Dans l'état de conservation où se trouvent les dix spécimens que feu Bonnet a patiem- ment dégagés dans les marnes de Grauves (aucun n’est intact), je ne puis évidem- ment constituer une nouvelle subdivision générique et je me borne à signaler l'espèce à l'attention des conchyliologistes. Loc. Grauves, cotypes (fig. 154), coll. Cossmann. 274-6. — Rillya convoluta Staadt. PI. VIII. THAN. 1913. Iconographie, t. I, pl. LX. Taille grande; forme étroite, cylindrique, pupoide au sommet, un peu rétrécie à la base; spire élancée, à enroulement sénestre, à som- met obtus, composée de sept tours, les premiers à peine convexes, les deux derniers plans, un peu en retrait sur les précédents, séparés par des sutures linéaires que surmonte une légère dépression, ornés de plis d’accroissement obliques, assez saillants, réguliers, un peu sinueux vers la suture inférieure. Dernier tour presque égal à la moitié de la hauteur totale, arrondi à la base qui est légèrement excavée en avant sous le cou, muni d’un petit bourrelet obsolète cir- conscrivant la fente ombilicale. Ouverture petite, un peu contractée, anguleuse en arrière, arrondie en avant, à péristome mince, à peine dilaté; columelle tordue, lisse, aplatie et un peu excavée, avec un bord réfléchi, détaché de la base; on distingue sur la base une Ps L A de A rh St LA DE Pa du 2 Le Ou une ve HE PTE I VE se ANNALES, XLIX (1913). 237 lamelle pariétale bien développée, placée très en arrière; labre à peu près vertical, portant à quelque distance du bord une arêtle placée très bas; région pariétale non recouverte, munie d’un pli mince, un peu incliné à droite. Dim. Longueur, 9 1/> mill.; diamètre, 5 1/> mill. R. D. Beaucoup plus étroite et plus pupoïde que R. columellaris, du même niveau, cette curieuse espèce s’en distingue par son ouverture moins déviée, surtout par sa lamelle pariétale mince et saillante. Loc. Prouilly, unique (PI. VIII), coll. Staadt. 277-3'. — Clausilia sinuata [Michaud]. Nov. mut. lignitarum Cossm. PI. VII. SPARN. R. D. D’après les échantillons recueillis par feu Bonnet dans le gisement de Grauves qu'il avait si minutieusement exploré, il semble que ce n’est pas exacte- ment la même forme que dans le Thanétien, à Rilly et à Châlons-sur-Vesle, mais une mutation plus étroite, à ouverture encore plus contractée, avec des plis parié- taux plus écartés ; l'ouverture elle-même est plus petite et elle n'a pas exactement la même forme ; enfin, le sommet de la spire n’est jamais mucroné comme chez le véri- table C. sinuata ancestral. Loc. Grauves, cotypes (PI. VIIL), coll. Cossmann. 279-2. — Succinæa brevispira Desh. PI VIT. LUT. BART. Ag. Loc. À signaler dans le gisement du Guépelle d’après un joli spécimen de la collection Ninck, figuré dans l’Iconographie et aussi dans le présent Appendice (PI. VIN). CÉPHALOPODES 2-5. — Belosepia compressa [Blainv.]. ÊUIS. -LUT, , BART: Os. Un magnifique spécimen, communiqué par M. le D' Lecq, à Formerie, mesurant 50 millimètres de hauteur sur 35 millimètres de profondeur et 20 milli- mètres de largeur, m'a permis de faire figurer, sur la Planche LX de l’Iconographie, cette rare espèce dont on ne connaissait que la figure publiée en 1837 par Deshayes, d'après des fragments as:emblés, Le rostre, court et comprimé, est quadrilobé par par quatre profonds sillons ; le développement de l’apophyse est énorme; quant à la lame ventrale, elle forme une palette ornée de sillons rayonnants et équidistants. Le phragmocône est particulièrement ovale, à peu près lisse, sauf quelques rides con- centriques et très obsolètes. Malheureusement, dans le transport en retour à son propriétaire, cet échantillon a été détérioré par le service des Postes ; la figure subsiste donc seule. Loc. Chaumont-en-Vesin, plésiotype, coll. Lecq. 938 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 51. — Aturia ziczac [Sow.]. ANS 1913. Zconographie, t. IX, pl. LXI. Ogs. Je n’ai pas donné de nom distinct à cette mutation qui ressemble beaucoup aux échantillons du Cuisien. Le spécimen figuré et recueilli par M. Staadt provient de Chenay. PTÉROPODES 1-1. — Spirialis pygmæa [Lamk.]. LUT, 1910. Pezant, Cog. foss. Parnes, p. 158, pl. XIII, fig. 16 (sol.). O8s. Des trois figures (la, 1, lc) que M. Pezant a publiées pour les Spirialis recueillies par lui à Parnes, et qu’il prétend réunir sous le nom pygmæa, il n’y a que 1à qui se rapporte à la forme typique de Lamarck ; 1a représente probablement une espèce nouvelle, à spire planorbulaire, et 1e doit conserver le nom Bernayi qui lui a été attribué par M. de Laubrière. Il est possible qu’il existe des formes inter- médiaires, mais ce n'est pas un motif pour réunir les trois en une seule espèce; ce sont tout au moins des variétés, Bernayi pour celle à spire surélevée, Pezanti [nov. var., 1913] pour celle à spire planorbulaire. TE «r "Ne +4 ( PLANCHE I TEREDINA GIBBEROSA Staadt. — 3/2. SPHENIA MYALIS Desh. — 5/,: — ACUTA Staadt. — ‘/, ‘CORBULA CONSUMPTA Staadt. — 3/9. ABRA STRIATULA [Desh.]. — 2/, GASTRANA LAUDUNENSIS [Desh.]. — 5/2 TELLINA (Peronœæa) PRÆCOGNITA Staadt. — GR MAR ETELE PsammocoLa (Psammotæna) Nixckt Cosem. — Gr. nat. MacRoPSAMMUS STAADTI Cossm. — 2}, HEerouvaLiaA Nincki Cossm. — 2/4. SPHÆRIUM Boissyi [Desh.]. — ©?/, . CarpiuM (Trachycardium) Mocori Staadt. 2}. : * — (Plagiocardium) VESLENSE Staadt. ne EE : DiscoRS MIRABILIS Staadt. — 5/9 SPANIORINUS PARISIENSIS [Desh.]. — 5,» — KELLYOIDES Cossm. — ?/, KeLLya (Divarikellya) oBLIQUA Pen LE Se LUE A A — JONCHERIACENSIS Staadt. — :) LauBRIERIA MoLori Staadt. — ?/, . SOLENOMYA BLAINVILLEI Desh. — 2/1 . LEDA-EXPANSA Staadt. — 2)". 0" 00. MopioLaria NiNCKt Cossm. — 5/, . CHLamys (Pseudammussium) CORNEOLA [Wood]. — Palette de Pholas. — 2/1. Châlons-s.-Vesle. Cuise. . Pourcy. Châlons-s. Nesle Cuise . Jonchery . Cuise. . Pourey. Cuise. . Rilly. Pourcy. Jonchery . Chamery . Hérouval . Cuise. Jonchery . . . Ann. de la Soc. Roy. Zool. et malac. de Belg. T. XLIX (1913) PI. 1 43bis-2 @.2 89-17 ; App. V. au Catal. ill. de l’Eocène ” | M. COSSMANN 92-5. 98-11. 99-15. 43-12. 4-1. 44-157. 44-26. 26-10. 66°is-2 71-. 84-8. 84°5-1. 86-8. SS'is_{ ) S8'is-9: 89°5-1. 50 2 8975.35. 895.4. S9Pis5. 91-5. 91-6. 95-35. 95-9. 110-142. 115-5. 115-4. 118-15. 1192; 155-4. 1357-16’. 151-536. IDD ER 1515-14. 191 7-5: 153-4. PLANCHE II LEPTOTHYRA (Otaulax) BREVISPIRATA Staadt. — 4h. NERITA (Odontostoma) SsquAMosA Stadt. — 5/1. ET OP MES RE NERITINA DEPRESSIUSCULA Stand. = 5 SYRNOLA SPINA [Desh.|, var. SUBIMBRICATARIA Cossm. — 5/, ÿ AE sa Oponrosromia DEsHAYEsI Briart et Cornet. ET mer IAE — PRIMÆVA, Var. CONSOBRINA Desh., Staadt. — 5}, . ODONTOSTOMIA PERGLOBOSA Cossm. — 5/, . ACIRSA CŒLATA [Desh.], var. Mocori Staadt. TN sa : LIMNOSCALA FORMOSA RL — 6/4. sh VALVATA CYCLOTUSOIDES Raspail. — 6/1. MIickoCYCLAS LAMELLOSA Raspail. — 6/1. Hyprogia (Ecrobia) Heserri | Desh.]. — 5/1. ALLIXIA ACICULARIS Cossm. — 6/1, — MUMIOLA Cossm. — 6}, MONTJAVOULTIA HOLOSTOMA Raspail. — 5/1. = VOUASTENSIS Raspail. — °/,. re GRACILIS Raspail. — 1. = ANOMALA Raspail. — |}, Des SUTURALIS Raspail. — 5}, BITHINIA VICINA Staadt. — 4/, . — . CUISENSIS Cossm. — #/, . NysrTiaA Nincki Cossm. — 4%. . . . Rissoa (Onoba) COARCTATA Staadi. — 5/4 Lacuxa (Epheria) Houpast Cossm. — 1/; PASITHEOLA SUPRAEOCÆNICA Cossm. — ÿ/, . — POURCYENSIS Cossm. — 4/, . MELANOPSIS Sp. —- ?j1 RACE re CORNETIA MODUNENSIS Mun.-Chalm. — Gr. nat. TL DC HOIE PLanaxIS (Orthochilus) DENuDATUS Cossm. Eee CERITHIUM OBLIQUATUM, Desh., var. NODI- FERUM Desh. — Gr. nat. POTAMIDES Ce) POURCYENSIS Cossm. — 2/, PRES TYMPANOTONUS INVOLUTUS Manet — Gr. nat. ef — DIMORPHOSPIRA Cossm.— 5/9. PyRAZzUS SPECTABILIS | Desh.]. — Gr. nat. Cexopus (Arrhoges) Cossmanni Staadt. — Gr. nat. MUR AURAS î Châlons-s.-Vesle. Jonchery . Prouilly Patnegé "à Chenay. Jonchery . Guise. 2.8 Pourcey. Le Vouast Pourcy. Le Vouast DOUTER A ENE Thiverval. Saint-Gobain . Le Vouast Jonchery . Cuise Jonchery . . Thionville . Marines “11.2 Ponrev-aic Le Guépelle Jonchery . Monneville . Pourey. Cuise. Pourcy. Cuise. Chenay. e e Ann. de la Soc. Roy. Zool. et malac. de Belg. T. XLIX 1913) PI. II 44-26 44-45 44-1 42-12 71-5 89bis-1 89b1s-À A54bisA4 151-36 App. V. au Catal. ill. de l'Eocène M. COSSMANN 160-4. 162-18. 162-235 162-24. 1062-25. 169°is-7. 171°5.2. 417123. 171%-3. 179-1”. 1479-17. 179-214. 186-14. 201-6. 202-24. 202*-13. 207-7. 24205-7. 212°°-9. 219-4. 224-359. 2214-39. PLANCHE III Transovurza Nincki Cossm. — 2,;, CypræaA (Trivia) Bouryi Cossm. — ?/, — (Cyprædia) LHoMMEr Cossm. — Gr. nat. : — (Cyprædia) Girauxr Cossm. — Gr: mat: 4 — (Cyprædia) VENDRESTENSIS Cossm. — Gr. nat. à MURICOPSIS ACUTICOSTATUS Staadt.— FA nat. UROSALPINX CUISENSE Cossm. — 5/, . — Boxer Cossm. — Gr. nat. TROPHON A te AULACOPHORUS Cossm. — 2), . . TRITONIDEA SUB-ANDREI [d’? Orb.], mut. CUI- SENSIS Cossm. — 3/9 : — (vel Muricopsis) RARISULCATA [Desh.]. — ?/, . — Nincki Cossm. — 5/9. SIPHONALIA ARCTATA Staadt, — ?/, Fusus ARATUS Staadt. — Gr. nat. Mitra (Pseudocancilla) RESTIFERA Staadit. — Gr. nat. ; TURRICULA Ge pes Staadt. Æ 20e . . . . . . . LYRIA GRACILIS Staadt. — Gr. nat. SVELTELLA GUTTOIDES Staadt. — 5/,. ADMETE (Bonellitia) FUNIGERA Staadt.— ?/,. GENOTIA STAADTI Cossm. — 2/4 PLEUROTOMA JONCHERIACENSIS Staadt.— ?/1. LS — Junior. — orne STAADTI Cossm:# 25. USE 7 AcTæÆOoN (Solidula) pires [Baudon], mut. CUISENSIS Cossm. — 4/, VouASTIA MICANS Raspail. — 4/1. . . CARYCHIUM SPARNACENSE, Desh., var. Po- LYSAROUM Cossm. — 8/1. . — Nincki Cossm, — 8/1. Cuise. . Vendrest . Cuise. . Vendrest . . . . Jonchery ; Cuise. Quoniam. Cuise . Monreville . . Le Guépelle. Jonchery . 4ks Chenay. Jonchery . . Chenay. . Cuise. Montjavoult. Grauves . . Le Guépelle. Ann. de la Soc. Roy. Zool. et malac. de Belg. T. XLIX (1913) PI. III ÿ 162-24 162-18 162-23 162-25 174bis-5 197bis-7 479-1° 186-14 \ 212bis-7 202/e7-13 253bis-1 255-140 233-15’ 224-39° : 224-39 224-39 App. V. au Catal. ill. de l’'Eocène M. COSSMANN ke ; Or Tera 20-27. 24-41. 44-9. 48-6. )3-1. 69.51. 52-49. 107-9”. 109-15. 118-8. 124-1. 150-5. 4-2, PLANCHE IV CorBuLa MororTir Cossm. — Gr. nat. LyonsiA PLICATA [Mell.]. — Gr. nat. Lioponax su8Lævis | Wat.]. — Gr. nat. MaRcCIA COMPLANATA [Defr.]. — Gr. nat. CiRCE VETULA Desh. — 5/2 CARDIUM SUBFRAGILE d'Orb. — Gr. nat. PHAOOIDES GLORIOSUS [Pezant]. — ?/,. TRINACRIA ADELOMORPHA Cossm. — ÿ/, AxINÆA (Nuculella) sp. — 5la . .… , ARCOPERNA TENERA [Desh.]. — 5/9. AVICULOVULSA MACROTIS | Desh.]. — 5/4 LIMA CARDIINTERCOSTA Pezant. — 2/1. ‘. ACMÆA CATALAUNENSIS Cossm. — 5/4 . Pourcy. | Châlons-s.-Vesle. Cuise ee Vendrest . Cuise. Parness 2 de Pourcy; ee Vendrest . . . . Parnes. CHAlonee VE Ann. de la Soc. Roy. Zool. et malac, de Belg. T. XLIX (1913) P1. IV App. V. au Catal. ill. de l’Eocène M. COSSMANN AS ne - k Lai Qu rs 7 E : L 11e 2 De re ri 7 D Li Es ll PLANCHE V 6-18. FissurerLa FENAUXI Cossmi 5/1 ere Damery 17-9. DerpniNuLa DENTICULATA [Lamk.]. — 5/; . . Parnes. 17-6. — Reyniert Cossm. — Gr. nat. . Vendrest . 44-28. Opoxrosromia zonaTa Pezant. — sa NN SP ATRES: D0-1. Srvurer PecLucipus [Desh.]. — 5/4. . . . nr LEE D2-49. Priciscara Nixori de Boury. — 54. . . . Le Guépelle. 52-50. AcriLza PRæDEOUSSATA de Boury. — #4 . . Cuise . . . D2-D1. AcriLLoSCALA CHAMERIACENSIS de Boury.— 8/1. Chamery A 2-52. TE BIFIDOLIRATA de Boury. — 8/; . Le Fayel ae D2-53. Criposcaza VATINE de 16 Je11t à Femnbs) à END CPP Vaudancourt . D8-5. Aous (Graphis) Gazrica de Boury. — 5/1 . . Le Roquet ie D8-5". — — — var. (CossMAnNI de Boury. — 54 . . as ? G4-7. Ameuruna pePressa Lamk.,var. VITIUSCULENSIS Perants=— Gr. nat PE 2 AT éronuvale ODA AV eromma LEcor. ="Grnat 0770 Nr AChans 20e 70-9. Carurvus Larocuer Cossm. — 5/,. . . . . Vendrest. 74-12”. Hippoxyx ALTICOsTA Cossm., mut. CURVICOSTA Pezant2s ea PR RME EE TS DAnNeS RE S1-3. Mrcaromasroma Bonnert Cossm. — Gr. nat. Grauves Ann. de ‘la Soc. Roy. Zool. et malac. de Belg. T. XLIX (1913) PI. V App. V. au Catal. ill. de l’'Eocène M. COSSMANN 4 81-à. 95-6. 99-10. 100-17. 100-435. 191-925: 1351-17. 159-1°: 144-22. 145-412. 14644. 1460-15. 150-5. 155-1. 155-2. 155-5. 167-7. 1712 180-2. 19506. 205-9. 205-20. 210-2. AVINEE PLANCHE VI MEGALOMASTOMA Bonneri Cossm.— Gr. nat. Rissoa (Ælemingia) EurypicryuM Cossm. UM PSEUDOTAPHRUS VITIUSCULENSIS Pezant. D (D Ne OR SPMAOUEEE MSN TR RissorNa SEMIPLICATA [Lamk.]. — 5/, sh. BAYANIA SULCOSUTURALIS Staadt. — 4j, LacunxA BonNerTi Cossm. VERMETUS DIDYMUS Pezant. — 5/9. SANDBERGERIA DECUSSATA [Lamk.|, var. PezanTi Cossm. — 4}, ï NEWTONIELLA (Seila) SARAZINI Pezant. — 4/4. CEeririopsis NincKki Cossm. — 4/, Triroris (Æpetrium) BaciLLus Desh. — Gr, nat : — (Epetrium) PEzaNTI Cossm. — 5/1. TRYPANAXIS APERTA [Desh.]. — 5/9 ARRHOGES DISPAR [Desh.]. — Gr. nat. — ANALOGUS [Desh.]. — Gr. nat. — HegerTi [Desh.]. — Gr. nat. EuTRiToNIUM (Sassia) COLUBRINUM |Lamk.], Var. VITIUSCULENSE Pezant. — Gr. nat. UrosaLpINx Baupont Cossm. — 5/9 PiSANfA HERMONVILLENSIS Cossm. — Gr. nat. Jaxiopsis (?) MicueLerTi [Pezant], — ?/;. ATHLETA ATHLETA [Sow.], var. CANALIGERA Staadt. — Gr. nat. — (Volutospina) SusPENSA [Sol.]. — Gr. nat. : à OLIVELLA GONIATA Cossm. — 2/4 Hemiconus iNcoMPTUS [Desh.]. — Jeunes Grauves . . Parnes . Hérouval . Parnes 95 _Montmirail . . . Pourcy. Parnes . Chaussy . Cuise, . Parnes . CHAINE Hérouval. . N'AUX rev Hermonville Monneville . Vendrest . Cuise. Parnes . . Ann. de la Soc. Roy. Zool. et malac. de Belg. T. XLIX (1913) PI. VI Ÿ 1400-17 ) 244bis-14 } App. V. au Catal. ill. de l'Eocène M. COSSMANN 197-7. 2171-10: 212-21. 24210; 214111. 215-4. 216-1°. 216-177. 223°20. 22-25". 19 19 ME 19 19 LS 19 1© PLANCHE VII RosTELLARIA (Amplogladius) ATHLETA d'Orb. GT: ANA EI FE TA RE ANCILLA (Sparella) APERTA Vasseur. — 2/1. Uxra GaiLLert Cossm. — 5/0. . ADMETE (Bonellitia) Giraux! Cossm. — GrÆnat: Hemiconus INcoMPTUS [Desh |. — Jeunes CoxoRBis ALATUS [Edw.[. — Gr. nat. CRYPTOCONUS FILOSUS [Lamk.], var. HER- CULEI Pezant. — Gr. nat. — GLABRATUS [Lamk.], var. DE- PULSUS Pezant. — Gr. nat. SURCULA (Apiotoma) CHEDEVILLEI Pezant. — Gr. nat. 1 PLEUROTOMA (Eopleur.) BICATENA Lamk., var. PEZANTI Cossm. — Gr. nat. PLeuroToMA(Eopleur.)ARCTOPLICATA Staadt. — Gr. nat. DriLriA (Tripia) AMPHIBOLA Cossm. — Gr.. nat. — — CLaræ [Desh.]. — 5. — (Crassispira) vERTICILLUM [Edw..]. — 5/9. RARES PRET PTE RAPHITOMA B'CRISTATA Cossm — 5/1. — SUPRAEOCÆNICA Cossm. — 3/2 SCAPHANDER POLYSAROUS Cossm. — 2/4 . BuLLINELLA (Cylichnina) CYLINDROIDES {Desh.], var. FuGAx Cossm. — Gr. nat. AmpPispPHyRA MoLorTi Cosem. — 5/4 . Vendrest . Monneville . Vendrest . Parnes:.\. Vendrest . . Parnes . Grignon . Le Guépelle Châlons-s.-Vesle. Damery . . Grignon . . Monneville . Grignon . . Le Guépelle Guise”: Parnes. Jonchery . Ann. de la Soc. Roy. Zool. et malac. de Belg. T. XLIX (1913) PI. VII 214bis-11 244bis-11 244bis-11 nié, Fo 2x 244bis-3 App. V. au Catal. ill. de l’'Eocène M. COSSMANN 117-15. 198.5”. 202714: 219-4. 242-12. 242-153. 244-2. 251-8. 2595-18. 2535-19. 259-2°. 2595-11. 263-9. 267-21. 274.6. 2171-34. 279-2. PLANCHE VIII Fauxus RamonNp1 Cossm. — Gr. nat. CLAVILITHES CONJUNCTUS [Desh.], var. Gri- RAUXI Cossm. — Gr. nat. ME ConomiTRA Nixcki Cossm. — Gr. nat. GENOTIA STAADTI Cossm. — ?/1, RoxANIA SCAPHANDROIDES Staadt. — ?/1. — PezanTi Cossm. — ÿ/, ACERA SPIRATA Staadt. — Gr. nat. Puysa (Aplecta) BREVISPIRATA Cossm . — 5/1. LImNÆA cAyEUxI Leriche. — ?/, — CUVILLIENSIS Leriche. — 2/;. CARYCHIUM POLYSAROUM Cossm . — 6/4 —- CYLINDROIDES Staadt. — 6j, . GLANDINA HYPERNUCES Staadt. — ?/. Heuix (s. lato)seMrINvERSA Cossm.— Gr.nat. RILLYIA CONVOLUTA Staadt. — 5/9. CLAUSILIA SINUATA, Michaud, mut. LIGNITA- RUM Cossm. — Gr. nat. SUCCINÆA BREVISPIRA Desh. — 5/, Crouy . Vendrest . Le Guépelle Jonchery . Monneville . Chenay. Cuise . Cuvilly. Grauves . Pourcy. :. Chenay. . Grauves . Prouilly . Grauves . . Le Guépelle, «3 Ann. de la Soc. Roy. Zool. et malac. de Belg. T. XLIX (1913) PI. VIII 202bis-41 263-9 App. V. au Catal. ill. de l’'Eocène M. COSSMANN ANNALES, XLIX (1915). 257 NOTE SUR QUELQUES ESPÈCES DE MOLLUSQUES MARINS HABITANT LA CÔTE BELGE OÙ SON VOISINAGE Par V. GILSON (Ostende) Dans son Tableau des Mollusques marins de Belgique (Ann. Soc. Mar. Bezc., XVI, 1881), M. Pezsexeer attire l'attention sur ce fait que la connaissance de la faune malacologique de notre côte est assez imparfaite, et que cette faune renferme encore bien des espèces à découvrir. Nous étant occupés dans une certaine mesure de recherches à ce sujet, nous avons pu noter, en effet, la présence, dans nos parages, de quelques types non mentionnés dans le travail susdit. Nous en donnons ci-après, à titre de document, l’énumération : Phasianella (eudora) pullus L. — Récolté à Breedene, près d’Os- tende. Trichotropis borealis Lx. — Knocke. (Cette coquille avait déjà été rencontrée naguère par M. En. LanszwEerr.) Clathurella purpurea Mont. — Knocke. Bulla (haminea) navicula na Cosra. — Un exemplaire, vide mais frais, à Ostende, sur la plage ‘hiver de 1898). Lütorina sexatilis Ouivr., subsp. tenebrosa Montacu. — Zeebrugge. Eulima polita (Eulima alba. Don.) — Trouvé en débris sur la plage d'Ostende, et en exemplaires entiers, avec les deux espèces suivantes, dans des boues de dragage provenant du banc du Ga!- loper. Venus (timoclea) ovata PENN. — Galloper. Leda (nuculana) caudata Don. — Galloper. (Spécimens concor- dant fort bien, de l’avis de M. DauTzENBERG à qui nous les avons sou- Ann, Soc. Zool, et Malacol, Belg., t, XLIX, 17 958 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. mis, avec la figure originale de Donovan, et démontrant que l'assimi- lation de cette espèce au Leda minuta n’est pas justifiée.) A mentionner enfin : Petricola pholadifornis Lx., qui s’est si abondamment répandu sur les côtes occidentales d'Europe. Nous avons recueilli à Breedene, près d’Ostende, au mois de jan- vier 4906 deux petits blocs de grès panisélien, rejetés sur la plage après une tempête, et perforés par des Pétricoles « encore in situ ». Ces deux beaux échantillons, les seules pierres entamées par ce mollusque que nous connaissions de nos régions, figurent dans nos collections. Indépendamment de ces espèces, nous signalerons, par la même occasion, l'apparition, assez récente, au môie de Zeebrugge, de Patella vulgata, de Litorina obtusata et de Ghiton cinereus en nom- breux individus. On a pu constater, à diverses reprises, des faits analogues, en d’autres endroits, à Boulogne, par exemple, etc. : la construction de jetées fait surgir et se propager rapidement en cer- tains points des mollusques (Patelles, etc.) qui ne s’y rencontraient pas auparavant. oi on dites tdeh bn tnt été dE RL ES ANNALES, XLIX (1913). 259 LA FAUNE DU MÔLE DE ZEEBRUGGE Par AuG. LAMEERE M. le Professeur CoRNET m'ayant dit avoir trouvé des Patelles au môle de Zeebrugge, j'ai été explorer la localité le 23 septembre 1913, et J'y ai fait quelques observations dignes d’intérét. Le môle de Zeebrugge s'étend à une grande distance en mer, sous forme d’un mur à parois verticales constitué par des blocs de calcaire de Tournai. À marée basse il est possible d’avoir accès assez loin de son raccordement avec la terre ferme; outre la muraille, on y trouve un socle assez large formé de grosses pierres cimentées et un las de blocs de rochers. Nous avons donc là en très grand une station comparable à l'extrémité de nos brise-lames, et en très petit quelque chose de semblable à une côte rocheuse. Ces conditions ne se présentent cependant que du côté Ouest de la base du môle, le côté exposé aux courants venant du Pas-de- Calais; du côté oriental, il y à quelques blocs de pierre et du sable vaseux, la faune y étant aussi pauvre qu'ailleurs sur la côte belge. J'ai d'abord constaté à l'Ouest du môle la présence en quantité considérable de Patella vulgata L. Des individus de toutes les tailles se trouvaient sur les rochers, sur le socle pierreux et à la base du mur, la coquille soit entièrement nue, soit couverte de Balanus balanoides et de l'Algue Enteromorpha compressa. La Patelle n'avait pu encore être considérée jusqu’à ce jour comme indigène en Belgique, l'extrémité de nos brise-lames ne semblant pas lui offrir un habitat convenable. Feu Laxswgerr avait fait jadis l'expérience d'en apporter des exemplaires de la côte anglaise pour les installer sur les brise-lames d’Ostende, mais l'espèce ne s'y était pas maintenue. A peine de temps en temps en trouve-t-on une coquille vide dans le sable de l’estran, et ces 960 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. coquilles sont, comme tant d’autres, apportées de la Manche par les courants. Dans les flaques, sur le socle pierreux, j'ai trouvé de jeunes exem- plaires d’une autre espèce caractéristique des côtes rocheuses, Palæ- mon serratus PENN., qui se pêche d’ailleurs, mais rarement, avec les Crevettes ordinaires, Crangon vulgaris L. Grande a élé ma surprise et ma joie de découvrir, en outre, en retournant un pierre plate, un Poisson nouveau pour la Belgique, Blennius pholis L., la Baveuse. Cette espèce est citée des Pays-Bas par Van BEMMELEN comme ayant été rencontrée entre des pierres à lle de Walcheren et au Helder. P.-J. Van Beneoen déclare ne pas l'avoir observée sur nos côtes. C’est un Poisson très commun en Bre- tagne et dans la Manche et qui se plaît sur les côtes pierreuses, se laissant presque mettre à sec à marée basse. J'en ai vu un second exemplaire dans une flaque où nageaient plusieurs exemplaires du vulgaire Gobius minutus L. Les deux specimens n'avaient que 4 ‘/, cen- timètres de longueur ; le second était si bien protégé par ses dessins obscurs qu’en se dissimulant parmi les Moules, il s’est rendu invisible et que je n’ai pu le capturer. Les autres Animaux que j'ai observés sont des espèces que lon trouve en général sur nos brise-lames et qui ne méritent pas d’être mentionnées. Le mur montre sur un espace restreint et verticalement d’une manière très frappante, la succession des zones de plus en plus sou- mises au balancement des marées, que l’on observe en longueur et plus ou moins obliquement sur les brise-lames. En bas se trouvent des Moules et des Patelles, plus haut viennent s’y joindre des Balanes,; plus haut encore 1l n’y a plus que des Balanes; à la limitesupérieure de ceux-ci et au delà se montre Ligia oceanica en grand nombre. Litlo- rina rudis occupe à peu près toutes les zones, mais devient de plus en plus abondant au fur et à mesure que le mur s'élève. L'espèce dépasse de beaucoup le niveau des Balanes vers le haut; de nombreux individus très jeunes se trouvaient encore dans l’espace atteint seule- ment par l’'embrun des vagues. ANNALES, XLIX (1913). 261 NL Assemblée mensuelle du 9 juin 1913. PRÉSIDENCE DE M. A. BRACHET, PRÉSIDENT. — La séance est ouverte à 16 h. 95 m. Correspondance. — Le Secrétaire donne connaissance d’une lettre, remontant au 10 mai, par laquelle M. le Professeur L. Frépérico accepte fort aimablement d’organiser pour nous et de conduire l’excursion que nous projettions de faire à la Baraque Michel. La date du 19 juin est choisie, et l’on décide d'envoyer le programme exact de cette Journée à tous les membres de notre Société. Mort de M. Hector Denis (10 mai 1915). — M. Bracer, président, prononce quelques paroles émues à la mémoire d'Hecror Denis, que notre Société avait l'honneur de compter parmi ses membres depuis 1872. Publications. — Le Conseil a décidé de publier dans le tome XLIX (1913) de nos ANNALES le 5° Appendice au Catalogue des Coquilles. fossiles de notre Collègue M. Cossmaxx. Le Secrétaire donne lecture de la convention passée avec l’auteur en vue de régler les conditions auxquelles la Société assume cette publication. — 11 a été décidé d'autre part, que notre volume jubilaire consti- luerait le tome XLVIII de la série de nos ANNALES. _— La séance est levée à 17 h. 15 m. 2692 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. VII Assemblée mensuelle du 14 juillet 1913. — Cette réunion à été supprimée, l’excursion du 19 juin (à la Baraque Michel) en ayant tenu lieu. Correspondance. — Remerciments à M. le Professeur L. FRénérico, pour la façon si aimablement dévouée dont il a conduit l’excursion à la Baraque Michel. — Notre Collègue, M. le Professeur Gowz. Hinaco, de Madrid, annonce l'envoi du fascicule 9 de ses OBras MALacOLoGiIcas, qui nous est bien parvenu. (Remerciments.) VIIL Assemblée mensuelle du 13 octobre 1913. PRésIDENCE DE M. A. BRACHET, PRÉSIDENT. — La séance est ouverte à 16 h. 15 m. Correspondance. — Notre Collègue M. Scnerouin, nous écrit pour signaler deux faits : | 4° Que l’on a tiré, non loin de Sarreguemines, un Chevreuil femelle portant des bois bien développés (M. Sreinmerz dit qu’il a eu connais- sance de plusieurs cas identiques); 2° La capture d’un exemplaire d’une Tortue excessivement rare aux ANNALES, XLIX (1913). 263 environs de Strasbourg, et rapportée à Emys orbicularis. Par une communication ultérieure, M. Scaerpuin rectifie cette détermination, et nous annonce qu'il s’agit en réalité de Clemmys caspica, ce qui est encore plus remarquable, cette Tortue n'ayant jamais été trouvée en Allemagne. Le fait sera signalé dans le prochain BULLETIN DE La SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE D'ALSACE- LORRAINE. — Notre nouveau Collègue, le Professeur C. Porter, nous envoie un fascicule de la Revista CHizena D'Hisroria Naruraz, avec la prière d'en donner un compte rendu. — Mais c’est là une voie dans laquelle nous ne pouvons pas entrer. — Notre Collègue M. V. Gizson, d'Ostende, nous envoie une note sur quelques Mollusques de la côte belge. Cette note, insérée plus baut, présente plusieurs points communs avec la communication que M. LAMEERE fait à la séance d'aujourd'hui: Décision du Conseil. — M. J. Diercxx, pharmacien à Malines, qui fut anciennement membre effectif de notre Société, est réadmis en cette qualité, sur la présentation de MM. Vanpe VLOET et DE SELYS. Publications. — M, LAMErRE dépose trois notes sur Un Siphonophore en Belgique, Le Pic noir en Belgique et Le D’ W. Schleicher, relatives aux com- munications qu'il à faites dans le courant de l’année. Ces notes auront paru dans le tome XLVII au moment où le présent compte rendu paraîtra à son tour. — Il est décidé que le mémoire de M. Kemva sur les Protozoaires paraîtra, non dans le tome XLVIT, ainsi qu’on le pensait tout d’abord, mais dans le tome XLIX ; ce mémoire aura une pagination indépen- dante et constituera la deuxième partie de ce volume, dont la première partie est essentiellement formée par le 5° Appendice au Catalogue illustré des Coquilles fossiles de notre collègue M. Cossmanx, — L'impression, dans le volume XLVII, d'un mémoire par H. Rieper, Studien an « Succinea », est également décidée. 964 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. Communications. — M. A. Lameere parle de la faune du Môle de Zeebrugge et pré- sente un certain nombre d'échantillons zoologiques provenant de ce gigantesque ouvrage d'art. L'auteur dépose une note sur cette ques- tion, note insérée ci-dessus. IX Assemblée mensuelle du 10 novembre 1913. PRÉSIDENCE DE M. A. BRACHET, PRÉSIDENT. — La séance est ouverte à 46 h. 25 m. Publications. — Le Secrétaire opère le dépôt du fascicule 1-2 du tome XLIX(1913) des ANNALES DE LA SociétÉ. Ce fascicule est essentiellement constitué par le 5° Appendice au Catalogue illustré des Coquilles fossiles de YÉocène des environs de Paris, qui comporte 220 pages avec 154 figures dans le texte et 8 planches phototypiques. Le tome XLVII (1912) est en voie d'achèvement et les articles nous arrivent pour le Volume jubilaire (tome XL VIII). Communications. — M. pe Secys Lonccuamps parle de l’évolution des stigmates branchiaux chez les Ascidies du genre Corella, sujet dont il s’est déjà occupé anciennement, et dont l'examen des matériaux recueillis par l'expédition de la Belgica en 1897-1899 lui a permis de préciser quelques détails. Il se propose de publier une note à ce sujet dans le Volume jubilaire. — M. Kewxa rend un dernier hommage à la mémoire du grand naturaliste WALLAce, qui vient de mourir, et retrace rapidement lyle A: Cr eh, TRE ét ANNALES, XLIX (1913). 265 quelques-uns des faits saillants de sa carrière. M. Kemna raconte qu'il a rencontré WazLace une fois, à Londres, au cours d’une séance de la LINNEAN SOCIETY. — M. Kemna fait ensuite une communication sur la préhension des aliments chez les Échinodermes. — La séance est levée à 18 h. 15 m. — Un banquet commémoratif du Cinquantenaire de la Société réunit les membres au Restaurant Ravenstein après la séance. X Assemblée mensuelle du 8 décembre 1913. PRÉSIDENCE de M. A. BRACHET, PRÉSIDENT. — La séance est ouverte à 46 h. 15 m, Décisions du Conseil. — Notre collègue, M. P. ScEerDui ayant envoyé au trésorier le montant de la cotisation de membre à vie, figurera désormais sous ce titre dans la liste des membres. — M. V. Van STRAELEN, étudiant en Sciences, présenté par M. M. Lericue et pe Seuys, est admis en qualité de membre effectif. Echange nouveau. — L'échange de nos Annaces avec les Washington University Studies, de Saint-Louis, Mo., U. S. A., est décidé. Correspondance. — M. H.pe Corr, empêché, s'excuse de ne pouvoir assister à la séance. 266 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. — M. L. Navez écrit pour rectifier son adresse : 164, chaussée de Haecht, E/v. — M. W. Lauwers fait connaître sa nouvelle adresse : 73, chaussée de Berchem, Anvers. — M. G.-R. Borrrcer, de retour de son voyage aux Canaries, nous donne son adresse permanente : Francfort-sur-Main, 49, Humboldtstrasse. — M. M. Cossmanx nous prie également de noter son adresse actuelle : 110, Faubourg Poissonnière, à Paris (X°). — M. ScHOuTEDEN annonce l’arrivée, au Musée de Tervueren, d’un spécimen d’Éléphant nain, et engage la Société à venir voir cet animal, dont nul exemplaire n'existait encore dans aucun Musée du monde. — On décide de proposer à M. ScHOUTEDEN de nous rece- voir le samedi 20 décembre. — Le Secrétaire donne ensuite lecture de la lettre suivante : M. PauL PELSENEER, ne pouvant se rendre à la séance, appelle l’atten- tion de ses confrères sur deux ouvrages récents de nature à les intéresser. Il constate que la littérature zoologique actuelle abonde en grands travaux portant sur des points de détail, mais qu’on doit déplorer, par contre, la rareté d'ouvrages peu volumineux, sortant d’une plume com- pétente, sur les grandes questions de la Biologie. Pour ces motifs, méritent d’être signalés: Les Problèmes de la Sexualité, par M. CAULLERY (1). Titulaire du cours d’Évolution des Étres organisés à la Sorbonne, M. CaAuLLERY a traité chaque année, dans ses leçons orales, un des sujets les plus généraux de la Biologie, et notamment la Sexualité. Il en apporte aujourd’hui un exposé à la fois nourri, concis et clair, dans lequel il étudie les divers points suivants : structure et origine des cellules sexuées, les sexes et les caractères sexuels secondaires, les sécré- tions internes et leur influence sur ces derniers, la réunion des sexes ou hermaphroditisme, la détermination du sexe au point de vue de l’époque et de la cause de son apparition, les relations des chromosomes avec la nature du sexe, la Parthénogénèse, la reproduction asexuée, la sexualité dans les végétaux et les organismes inférieurs. (1) Maurice CauLLERY, Les Problèmes de a Sexualité, Paris, 1913 (Bibliothèque de Philosophie scientifique, Flammarion, éditeur, 3 fr. 50 c.). ua: Lt éolien diéihtes fl Se ut os 3 ANNALES, XLIX (1913). 267 Cet exposé se distingue par une érudition profonde et précise, unie à | un sens critique très exercé, par une judicieuse prudence dans les généra- lisations et un souci constant de repousser les explications hâtives ou d’allure métaphysique. Il donnera facilement à ses lecteurs une idée claire de l’état présent de nos connaissances sur un des sujets les plus complexes de la Biologie générale; et il aura ce grand avantage de le faire sans les entraîner à adopter l’une ou l’autre doctrine prétendant éclairer seule toute l'Évolution, par des explications trop entachées de verbalisme et de finalisme. Dans le même ordre d'idées, il faut aussi noter l’apparition d’un autre petit volume écrit par une autorité en la matière: The Ocean, par Six Joux Murray, naturaliste de l’expédition du Challenger et éditeur des Reports de cette expédition ({). En 250 pages accompagnées de figures et de planches coloriées, s'y trouvent résumées toutes les notions générales acquises sur l’océano- graphie tant physique que biologique, sans négliger maintes questions élevées que l’Océanographie est à même d'aborder et de résoudre, et qui sont de nature à intéresser tous les biologistes modernes. Hommage d'ouvrages. — La maison d'édition O. Doi, de Paris, a fait don à notre bibiothèque de deux volumes : Mollusques de La France et des régions voisines, de l'Encyccorénie screnTiFique, publiée par le D TouLouse. (Remerciments.) Le premier volume, par A. VayssiÈèRE, est consacré aux Amphi- neures et aux Gastéropodes opisthobranches, Le deuxième volume, par L. Germain, se rapporte aux Gastéro- podes Pulmonés et Prosobranches. Trois autres volumes sont prévus pour le restant des Mollusques. Notre collègue, le D' Dorpu, ayant examiné cet ouvrage, en donne l'appréciation que voici : L'ENCYCLOPÉDIE SCIENTIFIQUE, publiée à Paris par Ocrave Don et fils, sous la direction du D' TouLouse et avec la collaboration de savants de (1) Sir Joan Murray, K. C. B., The Ocean, London, 1913 (Home University Library, of modern Knowledge, Williams & Norgate, éditeurs, 1 shilling). 968 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. premier ordre, est une mise au point de nos connaissances scientifiques à l’aurore de xx° siècle. ; Cette œuvre considérable est présentée en quarante sections, chacune de ces sections formant elle-même une petite bibliothèque. La zoologie prenant à elle seule cinquante volumes, l’œuvre entière comprendra un millier de volumes in-18, cartonnés, de 350 à 400 pages. A en juger par deux exemplaires que nous avons reçus, concernant les mollusques (n° 11 a et b de la table des volumes de la section de zoologie descriptive par M. A. VayssiÈre et par M. L. GERMAIN) on peut se faire une idée de l’importance de l’œuvre entreprise. Le plan général de l'Encyclopédie, son caractère scientifique, son orga- nisation, son but, la classification des matières. tout cela est exposé en une notice à la fin des deux volumes que l'éditeur nous a gracieusement offerts pour notre bibliothèque. La netteté de vue et de méthode de cet exposé est d’un bon augure pour l’œuvre elle-même. Nous sommes dès à présent certains de trouver, comme une moelle substantielle, dans cette encyclopédie écrite en un langage clair et concis, la synthèse de nos connaissances actuelles. D: FE. D. Publications. — Volume jubilaire. — Il est décidé de fixer la fin du mois en cours comme dernier délai pour le dépôt des articles destinés à ce volume. Communication. — M. A. Laueere parle des Orthonectides et des Dicyémides, qu'il a eu l’occasion d'observer vivants au cours d’un séjour qu’il a fait, au printemps 1912, à la station zoologique de Wimereux. — Discussion : M. BRACHET. — [La séance est levée à 147 h. 50. ANNALES, XLIX (1913). 269 XI Assemblée générale du 12 janvier 1914, PRÉSIDENCE DE M. A. BRACHET, PRÉSIDENT. — La séance est ouverte à 16 h. 45. — Présents: MM. Bac, BRACHET, DAIMERIES, DE CORT, DE SELYs, Dorou, Fococne, KEMNA, LAMEERE, LAUWERS, MAssaRT, VANDE WIELE, VAN STRAELEN. Rapport du Trésorier. — M. pe SELys résume la situation financière et fait approuver les comptes de 1913, qui ont été revus par M. FoLocxe et vérifiés par M. Van Wiece. — Le projet de budget pour 1914, présenté par M. ne SeLys, est approuvé, non sans que certaines réserves aient été formulées quant au montant affecté au Volume jubilaire. M. FoLoene fait remarquer que, tel qu’il est établi, ce projet prévoit, pour faire face aux dépenses exceptionnelles causées par cette publication, que la modeste réserve en caisse soit entamée, L'opinion prévaut toutefois qu’il est légitime de faire quelques sacrifices pour la publication de ce voume qui doit marquer le Cinquantenaire de la Société. Jours et heures des réunions mensuelles. — On maintient le deuxième lundi de chaque mois, à 4 heures, sauf en août et septembre. Toutefois, la séance d'avril aura lieu le lundi 20, le 13 étant le lundi de Pâques. 970 SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. Élections. Conseil. — MM. Fococne, KEeMNA et DE SELYs, membres du Conseil sortants et rééligibles, sont maintenus dans leurs fonctions. Commission des comptes. — Notre collègue M. Vanne WIELE devant s’absenter, demande à être remplacé au sein de cette commission, désir auquel l'assemblée ne satisfait qu'à regret. Sont élus membres de cette commission : MM. Dorpu, PHiLiPPsoN et STEINMETZ. —— La séance est levée à 16 h. 40. nm lai it il vi dé % : 1 5 È : BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE ———— La liste des publications reçues pendant l'an- née 1913 à paru dans le Tome XLVIII (Volume jubilaire), qui renferme aussi la liste des membres au 12 janvier 1914. Le présent volume [Tome XLIX) com- prend, en supplément et sous pagination séparée, un mémoire par AD. KEMNA Morphologie des Protozoaires, avec 76 planches hors texte. TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME XLIX (1913) DES ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE È DE BELGIQUE ; Pages * Organisation administrative pour l’année 1915. . . . . . . . . . 2 à Compte rendu de l’assemblée mensuelle du 13 janvier 1913. . . . . . D . — — _- du A0 évier LOIS ES ES 5 4 - — — — duilO mars ANSE ENT 7 F — -- -— dus havre POSER 9 4 — — oo mal LR NRC OO 4 : r- _ RE TU IE MONET ON :. — — ANA Ne OISE RE PRE AR 262 x # — — — dut octobre 11 rm 202 ; S 2e —- du 10 novembre 1913. . . . . 264 e 2 — dut Sdécembre 19120440 NRC a — —— générale du 12 janvier 1914. . : . . . 269 4 HA DIE MES nat ETES NT RME NES NE TEASER EE ST RE TS) à “ à. DS 1 «à 4 BraceT (A.). — Développement ir vitro de Blastodermes et de jeunes :s embryonside Mammitores. sue EP RRE a UdeTroe 12 . Cossmanx (M.). — Appendice n° 5 au catalogue illustré des coquilles fossiles de l’Eocène des environs de Paris (PI. [à VII) . . . 19 Ann. Soc. Zool. et Malac. Belg., t. XLIX. 15 9274 TABLE DES MATIÈRES. Gizsox (V.). — Note sur quelques espèces de Mollusques marins habitant la côte belge ou son voisinage LAMeerE (AUG.). — La faune du môle de Zeebrugge. Bulletin bibliographique a»: LT RTL DIE LT ARC 1h , Bruxel ï x ril neur du it Es Ë “{ 5 M. We ANNALES SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE BELGIQUE = EN ACTE DE LA Te: AT & SOCIETÉ ROYALE LOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE MORPHOLOGIE DES PROTOZOAIRES PAR Ad. KEMNA (Anvers) 76 planches hors texte. Supplément au Tome XLIX (1913) BRUXELLES SOCIÉTÉ ANONYME M. WEISSENBRUCH, IMPRIMEUR DU ROI 49, rue du Poinçon, 49 1914 En on re te TE nude L'ile 10h ii hA diédtlr À se Lis PRÉFACE Ceux qui veulent faire de la zoologie une étude spéciale et quelque peu approfondie ont, à leur disposition, comme première initiation, un certain nombre de traités: Cambridge Natural History de HARMER, Zoologie concrète de DeLace et Hérouarp, le traité de Ray Lan- KESTER, le Tierreich de Bronn; sans compter les ouvrages de moindre envergure, comme CLaus et beaucoup d’autres. Malheureusement, les traités de DELaGE et de Lankester semblent arrêtés ; le Tierreich progresse avec une lenteur désespérante ; Harmer seul a réussi à ter- miner. Mais tous ont les Protozoaires au complet; pour ce groupe, il y a aussi à mentionner le Lehrbuch der Protoxoenkunde de DoFLEIN, dont la dernière édition date de 1911. Un recueil des plus importants, centralisant les travaux dans ce domaine spécial, est l’Archiv für Protoxoenkunde fondée par Scnaunin en 1902. Dans tous ces ouvrages, l'exposé des faits est le principal; dans des mesures différentes, les auteurs s'efforcent de mentionner le plus possible ; le Tierreich, par exemple, vise à être absolument complet; Dore développe le côté médical. Il est certain qu'une pareille docu- mentation est de la plus haute valeur. La science comporte non seulement la connaissance objective des détails, mais aussi, au même titre, et tout aussi essentiellement, l’organisation en un corps de doctrine. La comparaison réunit les faits semblables, dégage les principes généraux et les lois ; le simple énoncé des faits est insuffisant, il faut tenter de les expliquer, au besoin en comblant les lacunes par des hypothèses. Ce côté théorique n’est pas négligé dans les grands traités, mais forcément il n’y occupe qu'une place accessoire. VI PRÉFACE. Or, ces questions générales sont les seules qui intéressent le lecteur général, non spécialiste. L’ingénieur, le médecin, l'avocat même comprennent la valeur d’une pareille connaissance ; on sait, dans ces milieux, que la zoologie a révolutionné la pensée humaine par la notion de l’évolution; on voudrait bien en savoir un peu plus; mais on n'a pas le temps d'aller fouiller dans lx vaste accumulation des faits reportés, D'un autre côté, le simple énoncé de ces généralités est abso- lument insuffisant. Ces notions sont une conséquence des faits et elles sont incompréhensibles sans cette base concrète ; les lois paraissent arbitraires, les hypothèses trop en l’air ; il faut partir des faits. Mais il est inutile de citer par exemple les 4,000 espèces de Radiolaires ; il suffit de quelques exemples pour satisfaire l'esprit. La zoologie est en somme l'étude de l’évolution, des changements subis par les organismes. Ces changements sont graduels et constituent des séries évolutives, dans lesquelles chaque terme a sa valeur, comme résultat ou descendant de ce qui le précède, comme cause ou ascendant, ancêtre, de ce qui le suit. Dans ces conditions, il est d'ordinaire très difficile d'élaguer ; la série vaut, principalement parce qu'elle est complète et bien jalonnée ; il faut tout donner. Nous allons jusqu'aux genres, parfois même jusqu'aux espèces individuelles. Il en résulte, pour les divers groupes, un traitement fort inégal; les uns semblent trop négligés, traités sommairement; c’est quand ils ne donnent rien de saillant comme idée générale ou comme expli- cation; les autres reçoivent une attention qui peut sembler au premier abord disproportionnée; mais ces groupes ont donné lieu à des discussions théoriques importantes et c’est le fondement concret de ces discussions qui est donné. Des vues historiques font partie du plan de l'ouvrage. Cet histo- rique est en grande partie une exhumation d’affirmations et d’interpré- tations erronées. Nos connaissances actuelles ont été acquises, len- tement, graduellement, péniblement ; mais précisément le laborieux de ce progrès fait la valeur des résultats acquis et pour une bonne compréhension, il importe de connaître la genèse. On remarquera PRÉFACE, VII que, contrairement à l'usage, l'exposé historique vient généralement à la fin; les faits sont alors connus, des noms ont été mentionnés occasionnellement : l'historique devient compréhensible, intéressant et utile comme récapitulation. Les faits concrets n’admettent pas de divergences ; mais les choses sont compliquées, les observations difficiles, les erreurs possibles ; elles se rectifient à la longue. L'interprétation est naturellement encore beaucoup plus variable ; sous ce rapport, la zoologie est loin de réaliser l’accord parfait des esprits. Les diverses interprétations ont été mentionnées et l’auteur a fait un choix; il a pris parti pour l’un ou pour l’autre ; même, dans plusieurs cas, des interprétations nouvelles lui ayant paru plus rationnelles ou faciliter la compréhension, il les a introduites et utilisées — moins comme l’exercice d'un droit, que par obligation morale vis-à-vis du lecteur —, mais il avait en même temps le devoir de signaler où il s’écartait des idées admises, pour que le lecteur ne se méprenne pas et ne considère pas des vues person- nelles, comme l’expression de la science reçue et consentie. TABLE DES MATIÈRES PROTOZOAIRES PREMIERS ANIMAUX Pages. l. — Amibe., — Les premiers micrographes; RŒsEL von RosENxor. Nomenclature, synonymie. Locomotion par pseudopodes. Nature ani- male 2 RE RE AR PE EE SRE RE l 2. — Nutrition. — Ingestion de proies, vacuole nutritive. Caractères volontaires de l'opération. Ingestions artificielles ; insuffisance des expli- 9 cations « causalmechanisch ».- . . 3. — Excrétion. — Vacuole contractile; fonctions excrétrice et respira- toire. Localisation des vacuoles contractiles, canaux permanents. Vacuo- lisation pour flottaison. Radiolaires. : . . . . . . . . . 4 4, — Reproduction. — Multiplication par division; complexité des phéno- mènes nucléaires. Gamogénèse et reproduction agame, Soma mortel, immortalité des Protozoaires (WEismanx). Nécessité d’un rajeunisse- ment par conjugaison; sa généralité = nn Re CR p) 5. — Absence de différenciation. — Complication des animaux ordinaires, spécialisation physiologique et différenciation anatomique, complication graduelle, série organique. Influence de EHRENBERG. Complications chez les Protozonires #2 Mae NE ER NO RTE 8 6. — Théorie cellulaire. — Historique : HookEe, GREW et MazpiGxi, MiR- BEL. Noyau de Brown. Théorie cellulaire de SCHLEIDEN pour les végé- taux ; son extension aux animaux par Scawann; force vitale. Unicellu- larité des Protozoaires Fate OP RER CR Re TE 9 7. — Sarcode et protoplasme. — Membrane des cellules végétales, osmose. Sarcode animal de DuyarpiNw; protoplasme végétal de Mo; leur identité tard reconnue, Protoplasme terme collectif. . . . . . . Il 8. — Composition du protoplasme. — Composition chimique, propriétés des éléments. État physique semi-liquide, structure vacuolaire émulsive ou colloïde, travaux de/BÜrSeHTT Re 413 À Lhé PAC PT DT 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. Pr 18. TABLE DES MATIÈRES. male et plasmodomie végétale; leurs caractères thermochimiques. La plasmodomie est un mode particulier de nutrition, secondairement RO RL NES age D ps ei VEN qi te LR Le — Organisations animale et végétale comparées. — Préhension animale, particulaire et par ingestion; gastréa métazoaire unique et à influence unitaire; mobilité des animaux capteurs. Aliments des végétaux gazeux ou dissous, entrant par osmose; fixation; éparpillement des organes. Simplicité des plantes aquatiques. Flagellés chlorophyllés avec bouche rudimentaire — Phénomènes nucléaires de la division cellulaire. — Karyokinèse ; anses chromatiques. Maturation des produits sexuels; fécondation, hérédité. Différenciation des produits sexuels chez les Métazoaires, : entre eux et des autres cellules somatiques . — Phénomènes nucléaires dans la multiplication des Protosoaires. — La sexualité est originelle chez les Protozoaires; conséquences de leur unicellularité. Variations des conditions protoplasmiques accessoires. Évolution de l’isogamie à l’anisogamie. Variations dans le moment ontogénique de la copulation. — Monères. — Organismes prénucléaires; stade supposé analogue de l'œuf fécondé; applicabilité de la loi biogénétique d’hérédité. Décou- verte ultérieure des noyaux. Chromidies; dispersion chromatique secon- daire et primitive; terminologie. Sarcodiaires lobes. — Diverses formes d’amibes. — Méthode d’exposition, mise en évidence des questions théoriques. Allures différentes des pseudopodes. Caractère aléatoire des distinctions spécifiques. Conjugaison chez les parasites. Groupe des Lobés . — Entamoeba coli. — Intestin de l'homme; ontogénie. Particularités : séparation incomplète des jeunes pour gamètes et des zygotes. Parasi- tisme : pouvoir de multiplication, hermaphrodisme. Raccourcissement de l’ontogénie — Entamoeba tetragena. — Paroi intestinale. Ontogénie; suppression d'une division. Raccourcissement, continuation de l'évolution de l'espèce précédente. Autogamie . . . . . — Thécamibes. — Enveloppe ou coquille. Difflugia, Euglypha, Arcella. — Morphologie de la coquille. — Nature histologique de l'enveloppe; protection ; kyste fermé; coquille pylomée ou perforée. Coquilles agglu- tinantes: ciment calcaire: coquilles exclusivement minérales. Arran- ; ; coq IX . — Métabolisme. — Assimilation et désassimilation. Plasmophagie ani- Pages. 17 18 21 23 30 19° 20. t (A) 19 (ee) TABLE DES MATIÈRES. gement spontané des matériaux. Foisonnement protoplasmique au Pages. moment de la lorication — Bathybius. — HuxLey 1868; analyse chimique. Dépot de sulfate de chaux gélatineux. Protobathybius de BesseLs. Concrétions calcaires, leur nature d’algue cuirassée. — Héliozoaires. — Axopodes; leurs rapports constants avec un élément nucléaire. Vacuolisation du protoplasme; flottaison. Wagnerella. Variété des productions squelettiques . Sarcodiaires rhizopodes. . — Le genre Allogromia. — Synonymie. Coquille pylonée ; recouvre- ment de protoplasme à l'extérieur. Rhizopodie ou-réticulation des pseu- dopodes, adaptation benthonique marine. Podostylie, son importance. 2. — Le genre Lieberkühnia. — Flexostylie; permanence du podostyle. Rapports avec la coquille. Signification de la podostylie et de ses deux aspects : orthostylie, flexostylie. Possibilité de développement ultérieur de la flexostylie seule . Foraminifères imperforés. . — Le genre Peneroplis. — Description. Variabilité. Flexostylie de la loge centrale primitive. Perforation occasionnelle de cette loge; sa signi- fication . — Dimorphisme. — Différences de taille de la sphère centrale et dela coquille complète, perforations occasionnelles. Nummulites tertiaires par couples. Résultats des reproductions agame et sexuée; signification de la perforation et de l'orthostylie. . — Formes cycliques. — Orbiculina, cloisons supplémentaires. Diverses espèces d'Orbitolites. Habitat côtier; adaptations; aplatissement, fragi- lité, incubation . . — Formes miliolides. — Cornuspira, Ophthalmidium, Spiroloculina, Biloculina ; formes microsphériques quinque- et triloculines; morpho- logie de la languette du pylome. . — Le groupe des Imperforés. — Signification claire des faits; deux séries évolutives ; emplacement d’Orbitolites tenuissima ; interprétations aberrantes de RHUMBLER. Foramlinifères arénacés.- — Le genre Astrorhiza. — Astrorhiza limicola, Haeckhelina gigantea, A. Arenaria, À. Angulosa, formes distylopodes, fractionnement. 18 34 36 38 39 44 46 48 50 93 29, 30. 31. 39. 34. 36. 38. TABLE DES MATIÈRES. — Le genre Rhabdammina ; comparaison des deux genres. — Descrip- tion des espèces; parallélisme des deu genres; influence du ciment sur la morphologie. Primitivité; réduction du nombre des podostyles jusqu’à deux minimum ; les formes considérées comme « Neulinge » RHUMBLER, — Divers polystylopodes. — Placopsilina ou Tholosina: influence de la fixation. Haliphysema et Prophysema. Thurammina. Saccammina. Monopodostylaires tubulaires . . . . . . . . . — Le groupe des Arénacés. — Polystylopodie, caractère benthonique primitif. Accroissement pachystylaire, conséquence de l’agglutination. Fixation, cause de différenciation, podostyle apical; port arborescent de Haliphysema ; col lagenoiïde et perforations de Thurammina. Aréni- sation secondaire de flexostyles. . . . . . Foraminifères perforés. . — Principaux types de Perforés. — Lagena; concomitance des trois caractères orthostyle, vitreux et perforé. Nodosaria. Formes spiralées; leur orthostylie. Valeur systématique des perforations, leur origine. — Eosoon. — Description; interprétation comme foraminifère perforé, ou comme formation minéralogique inorganique. Foraminifères flottants. — Conditions de flottaison. — Intérêt d’une étude plus détaillée; méthode. Conditions négatives. Exemple des Héliozoaires. Importance des communications protoplasmiques avec l'extérieur, leur raison d’être; répartition variée des adaptations . — Le genre Globigerina. — Flottant dominant; description des espèces; groupes multi-mono- et parapylomés. Orbulina. Globigerina COUPON ER UN nr, à CRNRT RSS te — Autres formes flottantes. — Pulvinulina, Sphaeroidina, Candeina, Pullenia. Cymbalopora, flottaison temporaire et ses causes. Loges incu- batrices. Cymbalopora et ses adaptations benthoniques. . . . — Historique des Foraminifères. — Nummulites de grande taille, dans l’antiquité et à la renaissance. « Tableau méthodique » de D'ORBIGNY, 1826. Durarpin, 1835, organisme sarcodiaire. Max ScHuLTzE, 1854, sar- code et protoplasme. CARPENTER et consorts, 1862, « Introduction », clas- sification, darwinisme. Monères et polythalamie. Isomorphes triples ; familles de Brapy, 1885. Neumayr, 1887, RHUMBLER, 1895 . — Evolution des Foraminifères. — Flexostylie et orthostylie. Arénisa- tion. Série flexostyle imperforée ; série flexostyle perforée; modification en croissant de la première loge. La série arénacée ; segmentation des monostylopodes tubulaires XI Pages, D4 07 60 63 65 66 68 (FE 73 Va XII 39. 40. 41. 43. 44. 45. 46. TABLE DES MATIÈRES. Radiolaires. Acanthaires. — L'organisme acanthaire. — Description. Morphologie de la capsule centrale. Algues symbiotiques . . . . — Piquants. — Composition chimique. Nombre, loi de MüLLer ; forme et orientation, Poporrsky; évolution. Coquille apophysaire — Principaux types d'Acanthaires. — Lithoptera, Amphilonche; for- mes à coquille : Dodecapsa, Sphaerocapsa; type hexalaspide Hexa- conus, Diplocalpus. Péripyles. . — Le genre Actissa. — Description, signification du caractère péri- pylé; absence de squelette; vacuolisation intra-capsulaire. Réalité du genre. Rapports des axes capsulaires, leur importance. Groupe des Péripylés. — Péripylés sans coquille. — Perfectionnement de la vacuolisation; squelette spiculaire, formation du spicule tétraradié. Formes coloniaires, leur évolution. Coquille exceptionnelle. — Première coquille sphéroïde. — Coquille maïllée hexagonale à barres minces, sa signification morphologique. Épaississement graduel des travées. Confirmation de la direction d'évolution. — Coquilles multiples. — Fixité de la coquille, incapable de suivre l'accroissement. Nouvelle coquille concentrique sus-calymmaire; épines de soutien. Coquilles incomplètes. Accroissement de la capsule centrale; résorbtion des coquilles internes; leur situation intracapsulaire. Mail- lage des coquilles successives. — Stylosphérides. — Division des Sphéroïdes. Deux piquants égaux : Xiphosphaera, inégaux Xiphostylus. Nature des inégalités, leur séria- tion concordante avec celle du maillage. Relations phylétiques. Piquants accessoires . — Staurosphérides. — Réduction des stades de maillage ; spongomodi- fication à . — Cubosphérides. — Hewastylus simples; coquilles multiples, anoma- lies dans la succession du maillage; coquilles calymmaires et coquilles apophysaires. . — Astrosphérides. — Réduction de volume de la coquille interne ; pré- cocité des enveloppes apophysaires. Octodendron . — Rapports des groupes Sphéroïdes. — Homaxonie de la capsule cen- trale. Coquille calymmaire glabre, son rôle. Épines et piquants. Généa- logie, groupes parallèles. Coquille apophysaire et distance des piquants. Pages. e 81 83 85 9] 93 98 98 100 101 51. 02. 93. 56. 07. 58. 99. 60. 61. TABLE DES MATIÈRES. — Prunoïdes. — Description de types : Druppula, Prunocarpus, Cromyotractus, Panartus. Sphéricité dela coquille interne. Formes à deux piquants; capuchons polaires, étranglement. Changement d’orien- tation de l’axe principal; lorication annulaire précoce . — Discoïdes. — Réduction de l’axe principal; symétrie stauraxone. Enveloppes équatoriales à maillage interne serré. Rayons et zones in- terradiaires; leur origine différente. — Porodiscides et Pylodiscides. — Formation précoce d’anneaux équa- toriaux. Triolena, sa simplification secondaire; nouvelle évolution, ses principes . . . — Larcoiïdes. — Orientation des axes. Les trois anneaux successifs. Comparaison avec les Prunoïdes et les Discoïdes. Formation successive adaptive à l'accroissement. Larnacilla; son évolution parallèle à celle des Pylodiscides. . — Tholonides et Lithélides. — Fermeture précoce des anneaux en loges. Formes spirales par précocité d’une seule lame. Possibilités de la spiralisation. Croissance centripète des piquants connecteurs. Polytha- lamie . Monopylés. — Structure monopylée. — Concentration des perforations en une plaque; podocone. Formes nues; trois types squelettiques, leurs rela- tions. Importance de la régression; morphologie des coquilles coniques et des coquilles continues simples Tripyles. — Structure tripylée. — Astropyle et parapyles de la capsule centrale; double membrane. Phæodium, ses diverses interprétations. Variations du squelette; origine de sa structure tubulaire creuse. — Squelette spiculaire. — Formes nues. Dictyocha; Cémentellides; Cannoraphidés; Aulacanthidés; formation tubulaire — Coquille continue. — Sagosphérides, Aulosphérides ; Cannosphérides à deux coquilles. Coquilles diatomacées pylonées : Phæogromides ; Challengérides, Médusettides. Coquilles maillées ; Castanellides. Circo- phndes “Tuscirondess-.5r 24 eu) Ve RS RES — Capsule centrale, organe de flottaison. — Vacuolisation et hypertro- phie de la capsule centrale; ses conséquences; phæodium extérieur, résorbtion de la coquille, squelette phæodaire, Planktonetta, Nationa- letta, Atlanticella. Formes diverses. — Coquille bivalve. — Structure phæoconche; galéa, son rôle mécanique supposé; son utilisation secondaire comme réceptable du phæodium 107 109 TI: 113 115 118 119 124 126 XIV TABLE DES MATIÈRES. 62. — Rapports phylogéniques ; formation de la coquille. — Tableau des Pages. structures; primitivité des formes nues. Multiplicité des formations squelettiques d'après HArokEL. Importance des formes agglutinantes. Sigmification du filament axial pre Ve UT dar eos 63. — Phylogénie de la coquille pylomée. — Oblitération des secondes gaînes et des mailles; disparition onutogénique des aiguilles. Pylome. Situation des Cannosphérides et des Aulosphérides, Phæoconches. Tableau te ces rar ne RL RTE TE 2 Et nee PE JR LOI 64. — Radiolaires : généralités, historique . . . . . , ._. . ,.. 134 Flagelles. 65. — L'organisation flagellée. — Klagelle locomoteur, organe constant. Métabolisme de déformation. Évolution de la bouche. Variations du mode fondamental de nutrition. Multiplication. Stigmate, sa réparti- tionNstentication du-piemént ronge AE" ME PEER nl 6 66. — Choanoflagellés. — Collerette, historique : pseudopode capteur hyper- trophié, adaptation à la fixation et au régime microphage. Rapports avec les Éponges. Progression renyersée +." us 7 25. 14.572019) 67. — Parasitisme. — Stades successifs. Types de flagellés parasites ; polyphylétisme. Développement de l'appareil locomoteur. Morphologie de larmembrane'ondulante, APRES RSR REA SE NET 68. — Spirochètes. — Description. Affinités trypanosomes; rôle patholo- gique et médication arsénicale. Affinités avec les microbes. Rôle des intermédiaires pour la transmission des hémoparasites. , . . . . 144 Chlamydomonades. 69. —; Description des genreses. RS RS OT RL RE Ce Al AE 70. — Origine de la forme tabulaire. — Importance de la série évolutive ; constance du caractère biflagellé, arrangement tabulaire primitif, con- séquence de la fixation; formation coloniaire encroûtante, stade phylo- génique; 0 :piree PCR A EN CE ee AE IS 71. — Modification de la forme tabulaire. — Morphologie des formes en couronne; répartition générale des cellules. Incurvation, procédé de raccourcissement ontogénique. Forme massive, ses inconvénients pour la nutrition végétale. Tableau. Analogies métazoaires trompeuses. . 150 Dinoflagellés. 72. — Les formes primitives. — Prorocentrum; caractères généraux du groupe. Podolampas. Théorie dela migration ; théorie du retournement. 153 73 74. 75. 76. TT: 78. 192 80. 81. 83. 84. 85. TABLE DES MATIÈRES." — Péridiniens et Dinophysides. — Ceratium ; situation phylogénique intermédiaire; migration en avant après retournement. Gymnodinium. Raïînures de Podolampas. Dinophysides, développement des crêtes . — Rapports avec les Radiolaires et les Diatomées. — Monaster, Gym- naster, Amphitholus (Scnürr). Squelette; spore gymnodinide des Radiolaires. Variations au stade larvaire et pédogénèse, Spores de Phæoconches comme origine des Dinoflagellates. — Genre de vie. — Rôle planctonique. Répartition dans les courants tropicaux (Caux); adaptation à la viscosité de l’eau. Phosphorescence. — Cystoflagellés. — Noctiluca; sporulation localisée. Phosphorescence périodique. Septodiscus et Craspedotella; rôle de la face concave et du velurn. Sporozoaires. — La structure grégarine. — Monocystis; locomotion. Particularités de la reproduction en rapport avec le parasitisme — Répartition et classification des Grégarines. — Ubiquité des Sporo- zoaires; limitation des Grégarines aux Invertébrés, des Grégarines com- posées aux Arthropodes. Ophryocystis; Anisogamie; Aggregata; origine de la migration parasitaire — Coccidies. — Station intracellulaire permanente; simplification de l'organisation. Mouvements. Action pathologique et reproduction. Ani- sogamie — Hémosporides, malaria. — Parasitisme sanguin intraglobulaire ; sporulation simultanée et accès fébrile; conjugaison chez Anopheles, infectiosité de l’insecte; immunité par infection répétée; récidives par parthénogénèse; moyens prophylactiques. — Divers types d'Hémosporides. — Répartition; absence de kystes; Babesia . 2. — Cnidosporides. — Télosporides et Néosporides; spores pluricellu- laires; cellules urticantes; Nosema; action pathologique. — Affinités des Sporozoaires. — Affinités impossibles : champignons, métazoaires, infusoires, foraminifères. Théorie euglénoïde et théorie amœæboïde. Néosporides d'amœboïdes. Polyphylétisme des Télosporides. Ciliés. — L'organisation ciliée. — Paramæcium; « infusoires »; évolution des cils; bouche; fixation. — Divers ordres de Ciliés, — Holotriches, hétérotriches, péritriches. Rapports des groupes . XV Pages. 155 158 161 163 166 168 176 179 181 XVI 86. 87. 88. 90. 91: TABLE DES MATIÈRES. — Origine des Péritriches. — Théorie de BürscaLr; fixation ventrale d'hypotriche; orientation de la division. Dérivation par FAURÉ-FRÉMIET. — Évolution du pédoncule. — Bouquets de cils fixateurs; ventouse entou- rante; sécrétion de tubes chitineux. Structures successives. Cercle cilié revenant chez la microgamète de Vorticella . — Acinètes. — Description; divers types; morphologie des tentacules ; théorie héliozoaire et théorie de ciliaires . . . . . . — Origine des Ciliés. — Nature de la ciliation ; rapports avec flagellés, Multicilia. Simplicité secondaire d’Opalina. Type chasseur primitif; absence de descendance . . . . . . . . . Protozoaires en général. — Classification. — Organes de locomotion, de nutrition et de repro- duction. Série évolutive, sarcodiaire, flagellé, cilié. — Ontogénie. — Stades divers. Ontogénie récapitulative des méta- zoaires, ses conditions ; différence avec les protozoaires. Les mastiga- mibes pris comme point de départ. Stades secondairement intercalés et stades d’hérédité . — Forme primitive. — Amibe ou microbe. Origine de la vie, notre ignorance absolue. Génération spontanée; spores météoriques. Forma- tions répétées. La vie est un mystère . Pages. 182 184 186 189 191 193 195 AUS D rt le de Sd # ? AMIBE. RŒSEL. 1 PROTOZOAIRES PREMIERS ANIMAUX 1. — Amæba. — L'invention du microscope a permis la décou- verte d'un monde nouveau, celui des infiniment petits. Parmi ces objets, il y a beaucoup d'êtres vivants. Le plus célèbre des premiers observateurs est ANTON van LEEUWENHOEK (Amsterdam, 1632-1793), bientôt suivi par un grand nombre de travailleurs. L'état rudimen- taire de la science ne permettait pas des interprétations exactes et rationnelles; souvent même l'esprit scientifique faisait quelque peu défaut; mais l'incitation de la simple curiosité a pourtant amené l'accumulation des faits. Ces amateurs qui regardaient au microscope pour leur amusement ont préparé les matériaux pour l'avenir. Un exemple typique est Rossez von Rosennor, naturaliste amateur, micrographe et artiste, au xvin° siècle. Il a publié, sous le titre : Insektenbelustigung, des observations microscopiques qu'il illustrait lui-même. Dans le troisième fascicule paru à Nuremberg en 1755, il décrit un objet trouvé parmi les débris de plantes aquatiques : une goutte de matière gélatineuse granuleuse, changeant constamment de forme par l'émission de lobes ou digitations et se déplaçant comme par un lent mouvement de reptation. Rcesez donne dix-neuf figures coloriées des états successifs d’un même individu. Quand les naturalistes se mirent à découvrir des animaux nou- veaux, non connus du vulgaire, ils durent bien leur donner des noms. TREMBLEY, découvrant, en 1740, dans les fossés du château de Sorgvliet près de La Haye, un petit polype, le désigna, en 1744, comme « polype d’eau douce à bras en forme de cornes »; c'était un peu long. Rossez donna à son être le nom de « kleine Proteus », du Protée de la mythologie grecque, lequel avait aussi la faculté de - changer de forme. D) _ . NOMENCLATURE. PSEUDOPODES. L'accumulation des connaissances rendit indispensable une nomen- clature plus précise et un recensement exact; les deux nécessités sont connexes. La gloire de Liné (1707-1778) consiste en la création de la nomenclature scientifique et la confection d’un catalogue, Le célèbre Systema Naturæ. Le principe de la nomenclature est binaire et fondé sur la notion de l'espèce. « L'espèce est ce qui a été créé », ditLinné ; les espèces ayant un certain degré de ressemblance sont réunies en une catégorie supérieure, le genre. Ainsi, le genre Equus comprend les espèces E. caballus, le cheval; E. Asinus, l'âne. Linné dénomma l'organisme de Rossez Volvox Chaos en 1760. Mais, en 1766, le naturaliste PaLcas le nomma Volvox proteus ; Liné, 4767, Chaos protheus ; Müzzer, 1786, Proteus diffluens. Toutes ces dénominations rappellent la même idée, la variabilité de la forme, en langue latine. Les dénominations qui suivirent sont encore la même chose, mais en grec. Bory DE Sainr-Vincenr, dans le Diction- naire classique d'Histoire naturelle, en 1824, dit Amibe, permutation, changement; pour des raisons de purisme linguistique EHRENBERG, 1831, dit Amæba, nom qui est resté. C’est là ce qu'on désigne comme synonymie, l’absurdité de plusieurs noms pour le même objet, sans autre résultat que la complication et la confusion. La masse gélatineuse de l'Amibe montre dans son intérieur des courants, visibles par les granules entraînés ; ces courants déforment le contour et produisent les prolongements ou digitations, Leurs bouts s'attachent au support, puis par une contraction attirent le reste du corps, dans lequel ils disparaissent. Ces prolongements temporaires servent à la locomotion et on les a nommés pseudopodes (ressemblant à des pieds, en allemand « Scheinfüsschen »). — Fig. 1. La faculté de mouvement spontané, avec, pour conséquence, la locomotion, le déplacement, est, pour le vulgaire, la caractéristique de l'animalité, se distinguant non seulement du règne minéral, mais aussi du règne végétal. L’Amibe a donc immédiatement été considérée comme un animal, 2. — Nutrition. — Quand l’Amibe rencontre des débris ou d’autres organismes microscopiques, tels que Diatomées (algues brunes à NUTRITION. PHYSIQUE DE L'INGESTION, 3 carapace siliceuse), filaments d'algues vertes, microbes, les pseudo- podes peuvent s'attacher à ces objets et par leur contraction, les introduire dans la masse, où ils subissent des modifications qui les rendent méconnaissables; l’Amibe augmente graduellement de taille, Cette ingestion est une préhension d'aliments ; l’objet ingéré est une proie, la modification qu'il subit est une digestion. Généralement, il y a autour de la proie capturée une cavité ; c'est de l’eau ingérée en même temps ou un liquide séparé de la masse, formé par sécrétion; c’est un suc digestif agissant sur la proie. Ces cavités sont les vacuoles nutritives. Comme dans toute digestion, la proie ne disparaît pas entièrement ; il y a un résidu, qui est di pm par une véritable défécation. Les Amibes sont parfois d'une voracité étonnante. NERESHEIMER (Munich, 1905) a suivi la lutte d'Amibes contre des Nématodes (vers à mouvements très énergiques, comme les Anguillules du vinaigre); le Nématode succombe presque toujours; quand il a le malheur de toucher un pseudopode, il est pris. L’Amibe semble procéder par des efforts saccadés et le ver finit par être entièrement englobé; il est digéré en moins d’une heure. La tactique pour l'ingestion d'un long filament d’algue a été expliquée par RauuBLer. — Fig. 2. Quelques-uns de ces phéncmènes ont pu être reproduits artificielle- ment. Un très mince filament de verre enduit de vernis shellac est ingéré par une goutte de chloroforme et expulsé quand le vernis est dissous; un fil de shellac seul, sans verre, est également ingéré et roulé en peloton. Or, avec du chloroforme, il ne peut être question d'une action vitale; c’est de la physique pure. La similitude avec les procédés de l’'Amibe est certes remarquable; mais comme le fait observer NERESHEIMER, il y à chez l’Amibe une volonté, une spontanéité manifestes. Ces expériences ne sont pas la vie; elles démontrent uniquement que les phénomènes vitaux sont régis par les lois de la physique : dans le cas actuel, les lois de la tension superficielle des liquides. Elles ont pourtant une signification importante. Les fonctions de préhension paraissent au premier abord très compliquées, de nature psychique et le résultat d’une longue accoutumance, graduelle- ment perfectionnée par une lente évolution physiologique. Les expé- riences démontrent au contraire que ces fonctions sont simplement des 4 EXCRÉTION. CIRCULATION D'EAU. conséquences de la structure semi-liquide de la matière vivante. Celle- ci n’a pas dû apprendre à ingérer; elle l’a fait tout de suite, toute seule. La remarque est de RHUMBLER. Il faut insister surle fait que ces explications mécaniques, physiques et chimiques sont insuffisantes; elles ne couvrent pas tout le phéno- mène; ces explications « causalmechanisch » nous font certainement mieux connaître le fonctionnement des êtres vivants, mais ne nous rapprochent pas de la solution intégrale du problème de la vie. 3. — Excrétion. — Dans la couche claire non granuleuse qui constitue la zone externe de l’Amibe, il se forme une petite cavité grossissant rapidement jusqu à faire une forte saillie à la surface. Cette vésicule crève brusquement et expulse son contenu liquide à l'extérieur. C’est la vacuole contractile ou pulsatile. Au bout de peu de temps, les phénomènes se répètent. Mesurant le diamètre de la vacuole et multipliant par le nombre de pulsations, on peut calculer le volume évacué en un temps donné. Les chiffres diffèrent beaucoup ; il y a des différences entre les espèces, entre les individus et chez un même individu, suivant les conditions du moment; une température plus élevée augmente le nombre des pulsations. En tout cas, la quantité de liquide semble considérable: le volume du corps en une heure. | Chez les Protozoaires d'eau douce, la vacuole contractile est très constante. Cette constance, son activité, tendent à lui faire attribuer un rôle important. Elle évacue l’eau ingérée avec la proie, l'eau intro- duite par osmose pour la respiration, et dissous dans ces eaux, les matériaux azotés de la décomposition de la matiere vivante, ce qui en ferait l’analogue de la fonction urinaire des animaux supérieurs. Gette eau tiendrait également en dissolution l'acide carbonique produit par la respiration. Toutes ces attributions sont plausibles, même probable- ment exactes; mais elles n’ont pas été démontrées expérimentalement ; par exemple, l’urée n’a pas pu être reconnue par réaction chimique. C'est que l’expérimentation sur ces organismes microscopiques est difficile; pour l’urée, l’insuccès peut tenir à la forte dilution dans la grande masse d'eau évacuée. Chez l’'Amibe, la vacuole contractile participe aux courants inté- sie nets à cuotftetottt Ml LS RME Lise: — YACUOLES. FLOTTAISON. 5 rieurs, dans ce sens qu'il n’y à pas d'emplacement fixe. Chez les Protozoaires plus perfectionnés, recouverts d’une membrane et ayant par suite une forme déterminée, la vésicule contractile occupe tou- jours la même situation. Il peut y en avoir plusieurs, mais le nombre est assez limité. Chez les Protozoaires supérieurs, les Ciliés ou Infu- soires proprement dits, il y a souvent des canaux d’amenée, régulière- ment disposés, qui se déversent dans la vacuole contractile; il y a un système de drains permanents, mais non comme canaux avec parois distinctes, de simples lacunes dans la masse gélatineuse. Outre les vacuoles contractiles, il peut y avoir aussi des vacuoles liquides plus permanentes ; quand elles sont nombreuses, elles trans- forment la portion de matière gélatineuse en une mousse. Tel est le cas pour la zone externe chez certains Protozoaires flottants, surtout chez les formes marines. Chez les formes marines, il n’y a pas de vacuole contractile ; on explique (plus ou moins!) cette absence par la densité plus grande de l’eau de mer, due aux sels dissous, ce qui change les conditions de l’osmose. Cette vacuolisation abondante serait aussi en rapport avec l’excré- tion ; le liquide serait une dissolution de l'acide carbonique produit par la respiration. La généralité de la vacuolisation chez les formes flottantes suggère également une adaptation à la flottaison. La matière vivante est plus lourde que l’eau de mer; mais la solu- tion carbonique dans les vacuoles est moins dense (poids moléculaire de CO, 44, NaCI 58), ce qui permet la flottaison (K. Branor, Kiel, 1895). L’éclatement de quelques vacuoles amène la descente de l'organisme ; la formation à nouveau de vacuoles le remonte. Le groupe le plus essentiellement flotteur est celui des Radiolaires; ils ont aussi la plus forte vacuolisation et, en même temps, la plus énergique respiration; leur consommation d'oxygène (à poids égal d'animal) est quarante fois celle de la grenouille. Tous ces faits se tiennent logiquement et cette respiration exagérée peut être considérée comme une adaptation à la flottaison, pour fournir l'acide carbonique en quantité suffisante pour le fonctionne- ment des vacuoles. 4. — Reproduction. — Par suite d'une alimentation amenant plus 6 REPRODUCTION. SEXUALITÉ. de matériaux qu'il n’en faut pour compenser les pertes, il y a aug- mentation de la matière vivante, accroissement de taille. Arrivé à une certaine dimension, l’Amibe s’allonge, s’étrangle au milieu et se divise en deux. Les deux moitiés se séparent, continuent à vivre, s’accroissent et se divisent de nouveau. Le phénomène est donc la production de nouveaux individus, la multiplication caractéristique de tout être vivant. Cette multiplication peut aussi être considérée comme un accroissement au delà de la limite de l'individu. Le nombre des individus croît en progression géométrique : 2, #, 8, 16, 32, 64, etc. | L'opération paraît extrêmement simple. Mais parmi les nombreuses inclusions de l’Amibe (granules divers, vacuoles nutritives, vacuoles contractiles), il y a une masse nettement délimitée de matière vivante, qui se distingue généralement par une plus grande réfringence, résultant d’une densité plus grande; et surtout par son aflinité pour certaines matières colorantes (carmin, couleurs d’aniline) : c'est le noyau ou nucleus. La division débute par le noyau et avec des détails très compliqués. Chez les animaux supérieurs, la reproduction exige le concours de deux individus; ou pour exprimer autrement, la fonction de reproduction a été différenciée et spécialisée sur deux individus : l’un mâle, producteur de spermatozoïdes; l’autre femelle, producteur d'œufs; la reproduction est dite sexuée. Mais outre cette repro- duction par œuf fécondé, il y a dans les groupes inférieurs aussi multiplication par division ou par bourgeonnement ; c'est le mode asexué au agame. Elle supplémente la multiplication sexuée mais ne la remplace pas; toujours après quelques générations asexuées, il y a formation d'éléments sexuels et production de nouveaux individus par conjugaison de ces deux éléments. OEuf et spermatozoïde sont seulement une partie et même une infime partie du corps des conjoints; et dans cette partie seule se trouve la faculté de constituer un nouvel individu, de continuer la vie indéfiniment ; ces produits sont donc, par leur effet, immortels. Le reste du corps, au contraire, a une existence limitée, temporaire, terminée par la mort; le corps (soma) est mortel et reste comme cadavre. Dans le cas de l’Amibe, l'intégralité du corps passe aux WEISMANN : SOMA, 7 descendants, il n’y a pas de soma distinct restant comme cadavre. Les Protozoaires sont immortels. Dès lors, la mort n’est pas une conséquence nécessaire de la vie; la mort n’existe pas chez les Protozoaires, elle existe chez les Métazoaires (méta, après, arimaux supérieurs aux Protozoaires); elle a donc été acquise secondairement et pareille acquisition n’est possible que si elle est avantageuse. L'avantage consisterait dans l'élimination régulière des individus fatigués, infirmes ou éclopés, l'espèce restant représentée par les individus les plus sains et les plus vigoureux. Toutes ces considé- rations sont de Auc. WEismann (Fribourg). Des expériences de culture continue avec des Infusoires (Ciliés) ont montré des altérations, interprétées comme vieillesse, sénilité ; non dans le cours de l'existence d’un individu, mais dans le cours d’une série de générations par division (Bürscaui, 1882). À ce compte, l'espèce serait bientôt éteinte et le Protozoaire ne serait pas d'essence | immortel. Mais on constate aussi la réunion de deux Infusoires, la conjugaison, avec des échanges nucléaires comme pour l'œuf et le spermatozoïde des Métazoaires; après quoi les Infusoires rede- viennent normaux (Maupas, Alger, 1888). Ces expériences de cultures prolongées ont été assez souvent répétées et ont d'abord confirmé les résultats de Bürscuut et de Mauras. Plus récemment, les résultats ont été contradictoires. Une série de deux mille générations pendant quarante et un mois de Para- méæcium aurelia n’a montré aucune tendance à la dépression sénile et à la conjugaison (\Vooprurr) ; les résultats antérieurs seraient la conséquence d’altérations par les conditions artificielles défavorables, toujours le même milieu de culture ; en variant les liquides, on maintient la santé. D’autres expériences semblent démontrer des influences de variétés ou de races différentes. La question n’est done pas définitivement résolue. Mais il y a une considération d’ordre général : si la reproduction par voie agame, par simple division, était suffisante pour assurer la perpétuité de l'espèce, la conjugaison n'avait pas de raison d'être. Or, elle existe, même elle est générale, elle répond donc à un besoin réel, essentiel. On a créé toute une nomenclature (même plusieurs, d'où con- 8 ABSENCE DE DIFFÉRENCIATION. fusion) pour ces phénomènes. Les conjoints sont dits gamètes (gameo, mariage); quand ils sont égaux, ce sont des lisogamèles ; quand ils sont inégaux, des anisogamètes; alors distingués en macrogamètes grands (l'œuf) et microgamètes petits (le spermatozoïde). Le produit de la conjugaison est un zygote (réunion). 5. — Absence de différenciation. — Les animaux supérieurs, qui seuls fixent l'attention du vulgaire, sont composés d'un très grand nombre d'organes différents, accomplissant chacun une fonction spéciale; la vie résulte du fonctionnement harmonique de tous ces organes. Il y a, au point de vue physiologique, spécialisation des fonctions, se traduisant par des différenciations anatomiques. L'idée d'animal comporte une structure très compliquée; dans le langage ordinaire, les termes animal et organisme sont synonymes. La spécialisation physiologique des fonctions correspond à la divi- sion du travail dans l’industrie et dans les sociétés. Elle est l'efficacité plus grande, le progrès, la supériorité; elle n’est possible que par le concours de nombreux individus, groupés en agglomérations com- pactes. Aucune de ces conceptions n’est applicable à l’Amibe. Sauf le noyau, il n’y aucune différenciation anatomique, aucun organe délimité; l'être est une simple gouttelette de matière gélatineuse, d'apparence homogène, sans aucune structure; la forme même, constamment modifiée par les pseudopodes, n’a aucune fixité. L'être est unique, non composé de parties. Et pourtant cette masse accom- plit toutes les fonctions vitales et dans chacune de ses portions. On reconnaissait bien des degrés dans la complication des ani- maux; une des principales préoccupations des zoologistes de la première moitié du xix° siècle, était l’établissement de la série ani- male, de l'échelle organique; on essayait de ranger les êtres de façon qu’une forme était plus compliquée que la précédente, plus simple que la suivante; l’homme occupait naturellement le sommet ; il y avait simplification graduelle. Mais poussée à un degré tel, comme chez l’Amibe, la vie devenait difficile à concevoir. Les naturalistes, qui sont en somme de leur temps et influencés par les idées régnantes, partageaient ce sentiment. La reconnaissance and hill au SidRÉ EURENBERG,. STRUCTURES DIVERSES. 9 de cette simplicité extrême a eu beaucoup de mal à s'implanter. Une circonstance a contribué à retarder, La plus haute autorité en microscopie- de 1830 à 1860 était Enrenserc (Berlin). Travail- leur infatigable, il avait examiné les dépôts marins, les couches géologiques, les poussières de l’air, la faune microscopique des eaux douces et des mers, décrivant une infinie variété de formes. Mal- heureusement, les interprétations étaient défectueuses; les diverses vacuoles et inclusions étaient des estomacs multiples, des glandes génitales, des organes sensoriels. Le titre d’un de ses principaux ouvrages est à lui seul un programme : Die Infusionstierchen als vollkommene Organismen, 1838. La difficulté des observations microscopiques explique bien des erreurs, pourtant EHRENBERG don- nait un peu trop de part à l’imagination. Mais ce qui était plus grave, c'était son entêtement devenu proverbial; tous les autres travaux, surtout quand ils étaient en contradiction avec les siens, il les ignorait systématiquement; rien ne pouvait le faire revenir d’une opinion une fois formée. [1 a beaucoup fait connaître, mais il a aussi beaucoup embrouillé. L'organisme protozoaire est pourtant susceptible de plusieurs perfectionnements. Une enveloppe membraneuse donnant une forme fixe a déjà été mentionnée; elle peut s’imprégner de substances miné- rales, calcaire ou silice, donc un squelette conservable comme fos- sile; dans les groupes des Foraminifères calcaires et des Radiolaires siliceux, ces squelettes sont variés à l'infini, et vont jusqu'à une grande complication. Les pseudopodes temporaires deviennent des appendices permanents, des fouets ou flagelles; ou une couver- ture de cils vibratiles, lesquels peuvent se grouper en bouquets, en lames, en cirrhes. Un orifice permanent dans la membrane sert de bouche pour l'ingestion de la nourriture. La complication du système excréteur a déjà été mentionnée. Le noyau peut se diffé- rencier en deux parties, l'une dirigeant les phénomènes de nutri- tion, l'autre présidant aux mouvements et à: la reproduction. _ L'Amibe est parmi les formes les plus simples et que, pour cette raison, on peut considérer comme primitives. 6. — Théorie cellulaire. — L'examen microscopique des tissus À 0 CELLULE, NOYAU. SCHLEIDEN. végétaux a montré dès le début qu'ils n'étaient pas homogènes. En 1667, Roserr Hooke (mathématicien, physicien, de son état architecte; après l'incendie de 1666, Londres a été rebâti sur ses plans) publia des dessins de minces tranches de liège; la masse était creusée de cavités assez régulièrement disposées; il compara len- semble à un gâteau de cire d'abeille et les cavités du liège aux cellules du gâteau. Grew et Marricai (1671) généralisèrent cette observation, mais modifièrent l'interprétation : l'élément essentiel est, non une masse homogène creusée de cavités, mais des vésicules ou utri- eules à parois propres, se soudant. Ces idées restèrent courantes durant tout le xvin° siècle. MiIrBEL, au commencement du xix° siècle revint à lidée et au mot de Hooxe; les opinions furent assez partagées ; la notion de vésicules distinctes finit par prévaloir, mais par une inconséquence, le terme cellule fut conservé. Les premiers observateurs, par exemple Lezuwennozx (globules sanguins des Poissons), avaient vu occasionnellement dans linté- rieur une petite masse distincte. Le botaniste anglais ROBERT Brown (1851) montra la généralité du fait chez les végétaux et donna à cette inclusion le nom de noyau (grec « Karyon », noix). La marche des idées est : découverte d’un fait isolé; plus tard reconnu fréquent et généralisé; mais la compréhension n’en est pas avancée; c’est toujours un détail, mais répété mille fois. Les théories viennent donner aux faits leur valeur et leur signification. Le botaniste Scaceinen (1838) considéra tous les tissus végétaux comme un assemblage de cellules plus ou moins modifiées, et le végétal lui-même comme une colonie de cellules, toutes provenues d’une cellule originelle unique, dans la graine, par des divisions répétées. Le noyau de Brown est un élément essentiel; il se forme par condensation dans une masse homogène nommée blas- tème. Une mince membrane le recouvre; en un point, du liquide se loge sous cette membrane et la soulève; par augmentation de cette humeur interposée, la cellule se constitue en vésicule, avec le noyau accolé à la paroi, La composition cellulaire et par conséquent l’unité histologique SCHWANN. PROTOZOAIRES. 11 (histologie, science des tissus) étaient donc la caractéristique des végétaux, Les tissus animaux paraissaient à SCHLEIDEN plus compli- qués et non ramenables aux modifications d'un élément unique ; les animaux étaient donc caractérisés par la pluralité originelle des tissus. Mais dès l’année suivante, un jeune assistant du célèbre Jouannes Mücer, de Berlin, Tnéopore Scawanx (plus tard profes- seur à Louvain et à Liége) démontrait aussi la composition cellulaire des tissus animaux. La théorie cellulaire s’appliquait donc à tous les êtres vivants. A cette époque régnait dans la science, et spécialement en méde- cine, la notion de force vitale, une force immatérielle réglant le fonctionnement harmonique des divers organes et étant l’unité psychique de l'individu; en somme, c'était l'âme des théologiens. Mais si l’animal est une colonie et chaque cellule une individualité vivante, il faut une force vitale distincte pour chaque cellule, ce qui est une réduction à l'absurde. Scawann considérait ce résultat de la théorie cellulaire comme le plus important au point de vue phi- losophique. Les animaux et les plantes supérieurs réalisent donc, par la multiplicité de leurs éléments constitutifs, la condition pour la division du travail et la spécialisation des fonctions. Mais que sont alors les Protozoaires? Le nom avait été créé par GoLpFuss en 4820; immédiatement après la théorie cellulaire, en 1841, SiEBoLD les considère comme unicellulaires, comparables par con- séquent à la première cellule des animaux, à l'œuf fécondé. Il y a pourtant des Protozoaires composés de plusieurs cellules, parfois nombreuses, mais ce sont des colonies sans différenciation, tous les individus étant semblables et accomplissant les mêmes fonctions. Mais c'est par le groupement en colonies que les Protozoaires ont pu évoluer en Métazoaires à cellules différenciées. 7. — Suarcode et protoplasme. — Une particularité des cellules végétales est l'épaisseur et la nettelé de la membrane et une forte vacuolisation du contenu, qui refoule la matière gélatineuse réelle- ment vivante et le noyau, contre la paroi. C’est pourquoi la théorie cellulaire a d'abord été appliquée aux végétaux. 49 OSMOSE. DUJARDIN, MOBL. L'osmose est le passage des solutions à travers les membranes et le choix que ces membranes semblent exercer, laissant passer certaines substances, arrêtant les autres. Les faits principaux ont été signalés par l'abbé Nocer aû milieu du xvin° siècle, Parrorr en 1815, Fischer en 14822. En 1897, le médecin français Durrocuer fit de nombreuses expériences. Des membranes et des liquides de composition différente se trouvent partout chez les organismes; les phénomènes d'osmose doivent donc jouer un rôle considérable. Durrocner y vit l'explication, l'essence même de la vie; c’est la première des exagérations «causal- mechanisch »; elle a eu pour résultat de mettre en évidence, au point de vue physiologique, les membranes déjà très apparentes anatomi- quement. Les membranes ont donc joué un rôle prépondérant au début de la théorie cellulaire. Le naturaliste français Dusarnin, étudiant, en 1 835 , les Foraminifères (voisins des Amibes), reconnut clairement l’absence de toute organi- sation; la substance vivante, à l’état pur et d'extrême simplicité, fut désignée par lui comme sarcode (grec «chair ») à cause de sa contrac- tilité productrice de mouvement. L'idée est donc la même que pour les désignations de RoëseL «der kleine Proteus » ou d’Amibe. DusaRDiN eut le mérite de voir que cette simplicité pouvait s’allier avec une complication parfois considérable. Les coquilles enroulées des Fora- minifères étaient considérées par tous les zoologistes comme des Céphalopodes, c’est-à-dire des Mollusques supérieurs, parents des Nautiles et des Ammonites fossiles. DusarpiN ayant examiné des exemplaires vivants, les déclara sarcodiaires. Il sut aussi se garder contre les exagérations d'EnRENBERG, qui a naturellement été son constant adversaire. Nous avons vu que par suite des grosses vacuoles, la substance vivante des cellules végétales est refoulée contre la paroi, où elle avait échappé à l'attention. Le botaniste Huco von Mouz (1846) la reconnut et constata sa généralité. Cette couche était d'autant plus épaisse que la cellule était plus jeune et même au début elle existe seule avec le noyau. Cest elle qui produit la membrane; la membrane est une utricule secondaire, cette couche est l’utricule primordiale et sa substance est le protoplasme (première substance formée). Évidemment, le protoplasme de Mouc est la même chose que le SARCODE OÙ PROTOPLASME. 10 sarcode de Duyarnin ; pourtant les deux notions coexistèrent longtemps sans se confondre ; c'est une conséquence de la spécialisation excessive des études, de l’absence de vues d'ensemble. L'identité a enfin été reconnue par Max Scuuze (1854) et de nouveau par l'étude des foraminifères. La constatation du mouvement circulatoire dans le protoplasme végétal est une ressemblance très frappante avec les animaux. En bonne justice, le terme sarcode, ayant la priorité, aurait dû être retenu et le terme protoplasme devait tomber en synonymie; c'est au contraire ce dernier qui a prévalu. L'influence prépondé- rante de l’Allemagne dans la zoologie scientifique y est pour quelque chose; les Français et les Anglais utilisent encore parfois le mot sarcode ; les Allemands sont plus exclusifs; le plus récent et le meil- leur traité sur les Protozoaires (Dorcein, 1911) ne le mentionne même pas. Il importe de prémunir contre une erreur. Sarcode et protoplasme sont des termes collectifs ; tous deux désignent des choses assez sem- blables, mais en réalité ces choses sont fort différentes. Le proto- plasme est dans un cas, par exemple, une amibe, dans un autre cas, un œuf de mammifère ; les produits de ces deux protoplasmes seront aussi différents que possible, dans les limites de la vie. Nous n'avons par la moindre idée de la nature de ces différences. 8. — Composition du protoplasme. -— Outre beaucoup d’eau, l'analyse décèle C, N, H, O, et de petites quantités de P et S. La pature réelle de la combinaison, la formule de structure est fort incomplètement connue; elle est en tout cas fort compliquée; ce sont des albuminoïdes extrêmement instables, de natures diverses et mélangés. HERBERT SPENCER a essayé de mettre les particularités de la matière vivante en rapport avec les propriétés des éléments composants. Il signale par exemple l’antithèse des propriétés : C infusible, les autres gazeux incoercibles ; l'activité réactionnelle de O et l’inertie de N; la tendance à des réarrangements atomiques démontrée par les états allotropiques. En somme, l'argument revient à attribuer l’instabilité de la matière vivante à la dissemblance des éléments et leur tendance 4 4 COMPOSANTS. STRUCTURE COLLOÏDE. à des changements; mais ces rapports ne sont pas logiquement évidents. On peut faire une autre remarque. Les éléments sont les premiers termes des familles des métalloïdes; les éléments accessoires S et P sont les deuxièmes termes, de même que Si très répandu comme silice. Cette répartition des éléments de la matière vivante dans la classification chimique n’est probablement pas une coïncidence for- tuite, mais nous ignorons absolument sa signification. L'état physique du protoplasme est diflicile à déterminer exacte- ment; on le définit d'ordinaire comme semi-liquide, mais cela ne correspond pas à une conception bien précise et représentable. Quant à la structure anatomique, les opinions les plus diverses ont été émises : structure granulaire, fibrillaire, etc., avec une abondance de termes grecs. Bürscuui (Heidelberg, 1895) a mis un terme à toutes ces discussions en démontrant la généralité de la structure alvéolaire et sa nature d'émulsion : le mélange intime de deux liquides non solubles l’un dans l’autre, Un des liquides est divisé en gouttelettes réparties dans la masse de l’autre; celui-ci apparaît donc commé un réseau dont les lames ou cloisons délimitent les vacuoles. Les lames liquides ont été l'objet de travaux remarquables (Jos. Prateau, Gand, 1860). Les lames se rejoignent par trois, sous des angles de 120 degrés; elles travaillent en tension comme des membranes élastiques, d'où résulte la solidité de l’ensemble; tout cela se voit bien sur les mousses d'eau de savon ou de bière. Le mélange d'huile et de vinaigre, la « mayonnaise » de la cuisine, est d'autant plus ferme qu’elle est plus « travaillée », c'est-à-dire que la division a été poussée plus loin. Tout en donnant par leur union une masse bien délimitée, quasi solide, chacun des éléments garde complètement sa nature liquide; de là résultent la mobilité des parties, la possibilité de courants intérieurs, de déformations de l’ensemble quand en un des points la tension superficielle vient à changer. Ce chapitre nouveau de la physico-chimie est la chimie des colloïdes (Wizu. OsrwaLn, Leipzig). Dans le protoplasme, le réseau est la coupe optique des lames; les fibres résultent de l'alignement des vacuoles ; les granulations sont dans les nœuds du réseau. La structure alvéolaire se voit non seule- SE, Je Re, MÉTABOLISME. 45 ment sur les préparations, mais souvent aussi sur le vivant, sans aucun traitement ; elle n'est donc pas un produit artificiel, causé par les réactifs. — Fig. 3. Avec de l'huile et du savon, Bürscuur a fait des émulsions a vacuoles microscopiques, en palissade à la surface, formant à l’inté- rieur un réseau ; de petites parties de cette émulsion mises dans l'eau émettent des prolongements pseudopodiques temporaires et se dépla- cent comme une Amibe. L’imitation est réellement remarquable. Il importe de ne pas confondre ces vaeuoles ou alvéoles constitu- tives du protoplasme, vacuoles d’émulsion, avec les autres vacuoles contractiles, nutritives, etc., beaucoup plus grandes. 9. — Métabolisme. — Au point de vue mécanique et chimique, la vie est la production de forces par l'oxydation de Ja matière vivante: conformément aux tendances des éléments composants, cette respira- tion destructive du protoplasme produit CO,, H,0, des produits ammoniacaux NH, sous forme d’urée. Toutes ces substances doivent constamment être éliminées (excrétion). Un être vivant ne pourrait se maintenir s'il ne réparait pas ces pertes, s'il n'avait pas le pouvoir de transformer en sa propre substance, des matières étrangères, les aliments (nutrition), Sous l'apparence de la fixité, il y a donc un changement continuel dans la substance d’un être vivant; des parties sont détruites, des parties sont reconstituées. Ce double mouvement d’assimilation et de désas- similation, qui est l'essence même de la vie, a été nommé métabo- lisme (grec « changement »). [l faut signaler de suite, pour éviter la confusion, que ce même terme a été appliqué aux déformations passagères de quelques orga- nismes flagellés, entourés d’une enveloppe non rigide ; ces organismes n'ont plus le protoplasme nu des Amibes; leur coquille n’est pas minéralisée, elle est restée membraneuse et suit les mouvements du protoplasme intérieur. Le (terme métabolisme a donc deux sens tout à fait différents. La nourriture des animaux est du plasma déjà formé; la proie est composée d'autres animaux (régime carnivore) ou de plantes (régime herbivore, phytophagie). Le stock disponible de protoplasme ne tar- 16 PLASMOPHAGIE ET PLASMODOMIE. derait pas à s’épuiser s’il n'était constamment renouvelé. Les plantes assurent ce renouvellement ; reprenant l'acide carbonique, la vapeur d’eau, les composés azotés ammoniacaux, elles les ramènent à des combinaisons plus compliquées, capables d’être facilement transfor- mées en protopiasme. Au point de vue mécanique, ou plus exactement thermo-chimique, la réunion des éléments en protoplasme ou en les albuminoïdes qui le constituent, est une opération endothermique, qui absorbe de l'énergie. La destruction du produit, sa transformation en composés plus simples est, au contraire, une opération exothermique, libérant la même quantité d'énergie; il s’y ajoute la chaleur de combustion pour former CO, et H,0. La source de l'énergie vitale des animaux réside donc dans leur plasmophagie, et est facile à comprendre. Mais il n’en est pas de même de l’activité des végétaux ; l'énergie qu’ils accumulent à l’état potentiel dans la formation de protoplasme doit venir de quelque part. La force utilisée est la lumière solaire ; l'appareil pour l'utiliser est une portion de protoplasme de la cellule végétale, coloré en vert; la substance colorante est la chlorophylle, la masse colorée est désignée comme chloroplaste. Le végétal édilie du protoplasme ; il est plasmodome. Le métabolisme du protoplasme végétal n’est pourtant pas diffé- rent de l’animal; il subit également une oxydation destructive et pendant la nuit, quand les plantes ne sont pas illuminées, elles déga- gent CO. La différence porte uniquement sur la fonction de nutri- tion ; le végétal a une nourriture toute particulière, des snbstances inorganiques, oxydées, qu'il désoxyde ; l’oxygène qu’il dégage est un résidu de cette digestion. Pratiquement toutefois, les animaux plasmophages et les végétaux plasmodomes sont antithétiques et complémentaires ; ils se nourrissent l’un de l’autre, car les produits de l'oxydation du protoplasme sont précisément les composés repris par les végétaux. Laquelle de ces deux fonctions est la primitive? La plasmodomie végétale est productrice de matière vivante et semblerait donc anté- rieure, mais cette plasmodomie est un mode de nutrition, une parti- cularité accessoire et non un procédé vital essentiel. La répartition de la fonction chlorophyllienne chez les Protozoaires tend très nette- ANIMAUX ET VÉGÉTAUX. 47 ment à la faire considérer comme une modification d'organismes plasmophages, comme une faculté acquise après. Le règne végétal n'est donc pas le tronc primitif de l'arbre généalogique des êtres vivants; il serait au contraire, une branche latérale, mais très ancienne, tout près de la base. | 10. — Organisations animale et végétale comparées. — L'exem- ple de l’Amibe montre que la nourriture est composée de matériaux solides mécaniquement ingérés. Nous avons déjà constaté chez les Protozoaires à enveloppe, la différenciation d'un orifice buccal. Le traitement chimique solubilisateur est intra-cellulaire. La différenciation qui élève les colonies de Protozoaires au grade supérieur de Métazoaire consiste en la formation d’une cavité pour la réception, l'accumulation et le traitement des aliments solides, à l’état particulaire. La paroi délimitant cette cavité est une double membrane de cellules juxtapposées, l’ectoderme externe, l’endoderme interne sécrétant les sucs digestifs pour le traitement extra-cellulaire de la nourriture et l'absorption du liquide en résuitant. Au premier stade métazoaire, ce sac digestif gastréa est tout l'organisme; la cavité est l’archenteron ou intestin primitif. Dans toute la série des Métazoaires et malgré toutes les complications ultérieures, le sac ou le tube digestif reste unique; un animal avec plusieurs tubes intesti- naux serait un contresens, même pour le vulgaire. C’est aussi un organe unitaire, car la formation de cette cavité à amené la colonie de protozoaires à constituer une nouvelle individualité, une unité d'ordre supérieur. — Fig. 4. La nourriture solide des animaux, quand elle est végétale doit être cherchée; quand elle est animale c’est une proie qui fuit et qui doit être poursuivie, qui se défend et se débat et doit être maîtrisée. L'animal mangeur, brouteur ou chasseur, doit être mobile, actif, avoir des organes sensoriels qui le renseignent, être intelligent. La nourriture des végétaux est gazeuse (CO, et H,0 dans l'air) ou dissoute dans l’eau du sous-sol (composés azotés); elle n’est jamais en morceaux et pénètre dans l’organisme par diffusion à travers les minces membranes des feuilles ou par les extrémités des radicelles. Comme adaptation à ce mode spécial de préhension des aliments, la 3 18 RACINES. TUPBE DIGESTIF. plante augmente ses surfaces absorbantes ; elle développe une COU- ronne de feuillage et un chevelu de racines. C’est tout ce qu’elle’ a à faire, car les vents, les courants et la diffusion, lui amènent sa nour- riture. Il lui faut pourtant réaliser quelques conditions mécaniques. Le développement de la frondaison expose une large surface au vent et nécessite une tige rigide bien fixée; les racines, en étendant et enfonçant la zone de contact avec le sol pour augmenter la surface d'absorption, assurent en même temps l’ancrage. La tige développe un système de vaisseaux pour réunir l'aliment fourni par les racines avec celui fourni par les feuilles et pour répartir dans toute la plante les produits élaborés dans les chromoplastes des feuilles. Toute cette organisation s’est développée quand la plante a quitté le milieu aquatique primitif pour le milieu aérien, c’est-à-dire quand elle a émigré de l’eau sur la terre ferme. Dans le milieu aquatique, les conditions sont plus simples; il ny a pas la distinction entre l'aliment gazeux et l’aliment liquide dissous. Les plantes aquatiques primitives sont des filaments allongés ou des feuilles en larges lames, flottantes ou simplement ancrées, sans racines absorbantes et sans système vasculaire. | La nourriture animale ou végétale particulaire a amené la concen- tration des éléments cellulaires, l'unité de l'organisme animal; la nourriture gazeuse ou dissoute du végétal a amené la multiplicité des parties et leur éparpillement ; tout spécialement l'osmose géné- ralisée, ne comporte pas un orifice d’ingestion unique et localisé, une bouche. Or, beaucoup de Flagellates chlorophyllés ont une bouche plus ou moins rudimentaire; ceci indique clairement que le mode primitif de nutrition était particulaire animal, et que la plasmodomie chlorophyllienne est une modification secondaire. Le peu de fixité de la limite entre animaux et végétaux, la tran- sition fréquente et graduelle d’un mode de nutrition à l'autre, à été un des étonnements des naturalistes du commencement du xix*siècle. © AA. — Phénomènes nucléaires de la division cellulaire: — On avait constaté depuis longtemps que la division cellulaire commen- çait par le noyau; on se représentait le phénomène comme simple- ment un étranglement de la massenucléaire homogène et la séparation DIVISION CELLULAIRE. 19 des deux moitiés. Ce procédé existe, mais au lieu d'être la règle, il est l'exception. Le noyau subit toute une série de changements (karyokinèse ou mouvements du noyau, ScuLeicner, 1878, étudiant à Gand, plus tard médecin à Anvers). La substance protoplasmique phosphorée fortement colorable, la chromatine, peut se trouver à divers états dans le noyau : diffuse, en granules, en un long cordon pelotonné {mitose, filament, FLemmic). Pour la division, ce filament se coupe en fragments : chromosomes; lesquels se recourbent en anses et se mettent dans un plan équatorial : plaque équato- riale. À chaque pôle du noyau apparaît un granule brillant, le cen- trosome, d’où partent des vacuoles alignées en rayons protoplas- miques : asters, Les anses chromatiques se sont fendues en long et les deux moitiés de la plaque semblent tirées vers les pôles. La membrane nucléaire a disparu et il s’en reforme une autour de chaque groupe d’anses. Le protoplasme se divise à son tour. Ce procédé dans son ensemble est dit mitosique; l'autre, plus simple, est l’amitose. — Fig. 5. Le nombre des chromosomes ou des anses est fixe pour toutes les cellules d’un animal, mais varie d’une espèce à l’autre. Ce nombre est toujours pair. Quand le nombre des anses est quelque peu élevé, les phénomènes sont difficiles à suivre; le grand Ver du cheval, Ascwris megalocephala a seulement quatre anses et est donc un excel- lent objet d’études (En. van BENEDEN, Liége, 1885). Les cellules dans les organes génitaux commencent par suivre la règle; mais à un moment donné, il se produit une division cellulaire, sans que les anses soient fendues ; elles restent entières et sont répar- ties entre les deux cellules filles, dont chacune a par conséquent seulement la moitié du nombre normal, soit deux chez l'Ascaris. Cette division réductrice est caractéristique pour la maturation des produits sexuels. — Fig. 6. La fécondation est l'union d’un spermatozoïde avec un œuf; les deux demi-noyaux en se réunissant, rétablissent le nombre normal des chromosomes; de par le mode de formation du nouveau noyau, ce nombre est nécessairement toujours pair. Il est évident également que les chromosomes sont les porteurs de l’hérédité. Le schéma montre que les anses restent distinctes, de sorte qu’on peut recon- 20 ÉLÉMENTS SEXUELS. naître (parfois réellement) les chromosomes paternels et les chromo- somes maternels. La réunion subséquente en un seul filament pourrait amener le mélange, mais les détails rendent probables que la fragmentation par coupure transversale sépare de nouveau les chromosomes primitifs. Outre le petit nombre d’anses, l’Ascaris a encore la particularité de présenter ses œufs en une seule colonne; au même endroit, tous les œufs sont au même stade; ce qui a permis de suivre avec certi- tude la série des phénomènes de la maturation et de la fécondation. Les éléments sexuels des métazoaires sont différenciés en œufs et en spermatozoïdes. Pour l’œuf, les deux divisions sont inégales, pro- duisant trois cellules très petites et une seule très grande, ayant conservé la plus grande partie du protoplasme. Les trois petites cel- lules (globules polaires, corpuscules de rebut) disparaissent. L'œuf continue à s’accroître et en outre se charge de substances nutritives; le jaune d’un œuf de poule est la cellule-œuf hypertrophiée. Le sper- matozoïde au contraire est beaücoup plus petit dès le début et les deux dernières divisions sont égales; son protoplasme est réduit à une mince couche et à un appareil locomoteur, la queue. De ces faits on peut déduire des conséquences importantes. Le protoplasme ne joue aucun rôle; la fécondation est un phénomène purement nucléaire; légalité des deux demi-noyaux ou pronueleus démontre l'influence égale des deux éléments. La différenciation est clairement une adaptation au sort ultérieur du zygote, dont le développement est assuré par l'accumulation dans un des éléments, d'une forte réserve nutritive. Get élément est par là alourdi et rendu inerte; par compensation, l’autre élément est devenu d’autant plus actif. Par sa généralité chez les Métazoaires, cette différenciation des éléments sexuels apparaît comme très importante ; pourtant elle n'est qu'accessoire, facilitant la rencontre grâce à la mobilité du sper- matozoide, assurant le sort futur du zygote, mais ne touchant pas à l’acte essentiel, la constitution du nouveau nucleus. Cette remarque est nécessaire pour la saine interprétation des phénomènes-et pour la compréhension de ce qui se passe chez les Protozoaires. Les éléments reproducteurs ne sont qu'une partie des cellules qui composent l'organisme polycellulaire métazoaire; c’est la distinction CONJUGAISON DES PROTOZOAIRES. 91 de W£ismanx en soma et en plasma germinatif, celui-ci logé dans les cellules sexuelles. Les phénomènes de la fécondation dans le règne végétal sont identiques à ceux des animaux. 19. — Phénomènes nucléaires dans la multiplication des Proto- zoaires. — Cette identité des phénomènes dans les deux règnes ne se comprend que comme un héritage d’un ancêtre commun, qui ne peut être qu'un protozoaire. La sexualité s’étendrait donc également à ce groupe primitif; elle serait une loi, une nécessité de la matière vivante. La conjugaison déjà mentionnée est en effet déjà à première vue, quelque chose de comparable à l'union du spermatozoïde et de l'œuf. L'étude plus détaillée confirme cette impression; pendant leur conjonction temporaire, les Infusoires ciliés échangent des por- tions de noyau ; de façon que le nouveau noyau de chacun des deux individus est composé d’une partie ancienne, lui appartenant en propre, et d’une partie fournie par l’autre conjoint. Si donc on retrouve chez les Protozoaires la conjugaison nucléaire, ce sera toutefois avec certaines modifications; ou plus exactement, les phénomènes seront plus simples, plus primitifs ; notamment tout . ce que la pluricellularité de l’organisme métazoaire y a ajouté de complications, est naturellement impossible chez le protozoaire uni- cellulaire, C’est ainsi que la distinction en soma et plasma germi- natif n'existe pas; les éléments copulants ne sont pas seulement des parties de l'organisme, c’est l’être unicellulaire tout entier. On conçoit que pour toutes les circonstances accessoires, il puisse y avoir dans les divers groupes zoologiques, et même chez des formes voisines, des différences considérables. Nous avons vu que les proto- plasmes sont secondaires ; ainsi s'expliquent beaucoup d’apparentes anomalies. Tantôt, les deux individus copulants confluent entièrement, confondant leurs protoplasmes en un zygote unique; d'autre fois, le rôle du protoplasme est absolument nul, le phénomène se limitant strictement à un échange nucléaire, comme chez les Ciliés. Dans tous les groupes, il y a des variations entre les deux éléments copulants et le groupement de ces différences en une série évolutive montre partout la même marche : de l’isogamie à l’anisogamie de 29 GAMÈTES DES MÉTAZOAIRES. KYSTES. plus en plus prononcée, jusqu’à des états où les termes d'œuf et de spermatozoide sont parfaitement appropriés. Cette spécialisation, celte différenciation des éléments, la caractéristique de la sexualité, n'est donc nullement une acquisition limitée aux Métazoaires; elle s’est déjà produite chez les Protozoaires et même plusieurs fois, d’une façon indépendante, sous l'empire des mêmes nécessités, agissant sur des organismes fort semblables et encore voisins. Comme pour les grandes lignes de l'organisation cellulaire, les Métazoaires sont les héritiers, les continuateurs directs des Protozoaires, continuateurs très conservateurs, nullement progressistes, car il est remarquable combien peu ils ont perfectionné ou innové. Au contraire, on ne trouve pas chez eux ces cellules compliquées à nombreux organelles accomplissant une variété de fonctions ; sous ce rapport, il y a même rétrogradation. Les groupes protozoaires très perfectionnés et spécia- lisés n'ont pas évolué en métazoaires; ceux-ci proviennent de formes simples, primitives et le perfectionnement a consisté à répartir les diverses fonctions sur les diverses cellules de la colonie, chaque cel- lule ne faisant plus qu'une seule chose et restant elle-même relative- ment simple, tandis que c’est l’ensemble qui devient plus compliqué. Tous les organismes passent dans le cours de leur vie individuelle par des états successifs différents; le jeune est différent de l'adulte, ne fût-ce que par la taille; cette évolution personnelle se nomme ontogénie, par opposition à l'évolution de la race dans les temps géologiques, qui est dénommée phylogénie, l’évolution de la branche (Harckez). Chez les Métazoaires, l'état ontogénique terminal, l'état adulte, est caractérisé par l'acquisition de la taille définitive et par le pouvoir reproducteur, la maturité sexuelle. Pour le vulgaire, cela semble tout naturel, parce que c’est le cas le plus fréquent; mais il y a des larves de Batraciens sexuées : et chez les Protozoaires, la conjugaison ne semble plus liée à un stade ontogénique déterminé... Souvent elle se produit avant une division multiple en spores très petites; d’autres fois au contraire, ce sont les produits de pareille sporulation qui conjuguent. À certains moments, l'organisme passe à l'état de vie latente sous une enveloppe protectrice, le kyste, avec ou sans multiplication. On a copieusement discuté sur les rapports entre ces divers phénomènes et, en somme, sans aucun résultat; il n’y MONÈRES, 23 a pas de règle générale; mais il y a de nombreuses adaptations aux conditions particulières de chaque espèce, ce qui rend cette élude intéressante et d’une grande importance pour la bonne compréhen- sion des formes. L'essentiel, c’est que dans un cycle ontogénique, la copulation se produise une fois, 43. — Monères. — Le noyau est une différenciation du proto- plasme; il a une structure relativement compliquée etses modifica- tions successives témoignent d’une haute spécialisation. Ce ne peut donc être un état primitif, originel, et on peut concevoir un état antérieur plus simple, sans noyau. Ce sont les Monères de HAECKEL (moneros, simple) dont cet auteur a décrit de nombreux exemples (1866). Pendant longtemps on a cru que l'œuf, après la fécondation, per- dait son noyau par confusion dans la masse du protoplasme; les organismes à cellules nucléées commenceraient donc leur ontogénie en rétrogradant au stade monère plus primitif, De cette façon, il y avait rappel:complet du développement progressif de la race dans les anciennes générations successives ; l’ontogénie était un racourci de la phylogénie, par rappel héréditaire (loi biogénétique de Harckez). C'était très beau. C'était trop beau. Dans beaucoup de ces prétendues monères, les méthodes histologiques perfectionnées de coloration ont montré le noyau. Dans les œufs fécondés, la disparition du noyau était unique- ment la dissolution de la membrane nucléaire et les couleurs d’ani- line ont révélé les pronucleus. Les faits affirmés étant inexacis, naturellement les conclusions basées sur ces prémices erronés ne peuvent plus tenir. C'est ce qu’on n’a pas manqué de faire ressortir, dans les polémiques passionnées soulevées par les théories de HAECkEL; mais de ce que dans ce cas la loi biogénétique d’hérédité n'est pas applicable ou a été mal appliquée, il ne s'ensuit nullement qu'elle est totalement erronée. Elle domine l’ontogénie des Métazoaires; son applicabilité aux Protozoaires a été contestée à cause surtout de leur unicellularité; nous rencontrerons plusieurs cas où elle.se manifeste clairement, : PR Les recherches histologiques des quinze dernières années ont consi- 94 NOYAU. CHROMIDIES. dérablement modifié notre conception de la constitution du noyau : il n’a pas le monopole de la chromaline; cette substance est très fréquemment dispersée dans le reste du protoplasme, à létat de grains isolés ou plus groupés; on l'a alors distinguée comme chro- midies, « chromidial Apparat », existant conjointement avec un noyau. Si la dispersion est lotale, on tombe dans le cas des Monères, mais sans la signification de primitivité et d’antériorité phylogé- nique, car l'éparpillement est secondaire et résulte du fractionne- ment d'un noyau unique préexistant. Cette interprétation paraît exacte dans beaucoup de cas. Mais il y en a d’autres où l’état dispersé semble primitif; ce sont les microbes et les oscillaires ou algues bleues. H4rckec aurait donc quand même raison; c'est l’opinion de spécialistes comme R. HerTwIG et Dorsein (1911). Il y a cependant une différence. La conception de Harckez est une seule substance, exerçant toutes les fonctions vitales; or, chez les microbes et les oscillaires il y en a deux, le protoplasme ordinaire et la chromatine; au point de vue physiologique, la différenciation est déjà réalisée. Il manque uniquement, par rapport à la cellule ordinaire, la concentration de la chromatine en un noyau délimité. On peut considérer cette concentration comme un perfectionnement important; mais il est certainement de nature plutôt anatomique que physiologique. En. van BENEDEN (1870) a essayé de mettre plus de précision dans les termes; la substance vivante avec la chromatine est désignée comme plasson; après la différenciation, il distingue cytoplasme et nucléoplasme. Toutes ces distinctions sont logiques, mais pas tou- jours facilement applicables, d'autant plus qu'il y a entre les termes extrêmes, toutes les gradations possibles. Sarcodiaires lobés. 14. — Diverses formes d'Amibes. — Les pages qui précèdent sont une introduction, donnant une vue d'ensemble et une première orientation. Quelques faits essentiels ont permis de se faire une con- ception suffisamment adéquate des objets réels, concrets et ont servi DIVERSES AMIBES. 25 de base pour exposer les tentatives d'explication, les hypothèses et les grandes questions soulevées. En dehors du naturaliste profession- nel, pour le lecteur général, ce sont surtout ces questions générales et ces explications qui sont intéressantes et auxquelles nous nous atta- cherons. La revue systématique des divers groupes sera donc guidée par ce but spécial, des groupes même étendus, mais qui ne disent rien, seront traités sommairement ou passés sous silence; dans d’autres cas, pour démontrer un principe ou exposer une série évolutive, nous irons jusqu'aux détails des espèces. Cette irrégularité de traitement déforme assez notablement le tableau zoologique; les proportions peuvent être rétablies en donnant la valeur comparée des groupes. Pour des organismes dont la caractéristique est l'absence de forme propre, de contour fixe et déterminé, il semble à première vue impossible qu'on puisse distinguer des espèces. Mais un examen comparatif montre bientôt des différences dans les allures des pseu- dopodes. Les figures 1 et 2 pour Amæba proteus et A. verrucosa montrent bien ces différences : des lobes assez longs et comme digités, ou bien des expansions plus larges, moins saillantes; ces deux espèces sont répétées figures 7 C et E. 4. /imax A doit son nom à sa forme de limace et aussi à son mouvement de glissement continu ; l'ectoplasme externe, clair, dépourvu de granulations, constitue au bord antérieur un pseudopode en forme de croissant, toujours renouvelé et par con- séquent permanent. À. radiosa montre un autre extrême; les pseudo- podes sont longs et grêles, beaucoup plus persistants et rayonnant autour de la masse du corps; la forme se trouve souvent flottante et ces caractères sont des adaptations assez rudimentaires mais pourtant déjà nettes, à ce genre de vie spécial. Ces différences d’allures sont-elles suffisamment constantes pour justifier la création d'espèces pouvant être considérées comme bien distinctes? Il y a des changements pendant la croissance et A. limaæx, par exemple, renferme probablement des formes jeunes de plusieurs autres espèces; un changement dans la composition chimique du milieu influe sur l'aspect des pseudopodes, par exemple, une légère alcalinité amène le type radiosa. En outre, beaucoup de Protozoaires 26 ENTOMŒBA COLI. des groupes supérieurs passent par un stade amibe. En somme, il y a certainement des types différents, mais les distinctions sont.assez aléatoires. On a assez souvent observé la division, plus rarement la sporula- tion avec ou sans enkystement, plus rarement encore la conjugaison, des spécialistes se lamentent parce que pendant dix ans de recherche ils n’ont pas eu la chance de la constater. [l est remarquable que chez les Amibes parasites, cette constatation est beaucoup plus facile; or, on ne voit pas pourquoi, dans ce cas, il y aurait conjugaison plus que dans les autres groupes ; la conjugaison n’est pas une particula- rité restreinte aux formes parasites, mais on peut plus aisément suivre le cycle ontogénique complet du parasite, confiné dans un autre organisme, généralement présent en nombreux exemplaires, que pour les formes libres et dispersées dans une énorme masse d’eau. La généralité de la conjugaison chez les parasites est une preuve de sa généralité dans tout le groupe. Les Amibes peuvent occuper toutes les eaux, la mousse humide ; un grand nombre sont parasites dans les animaux les plus divers et on a multiplié les espèces, d’après les divers hôtes. L'allure des pseudopodes permet de distinguer les espèces et carac- térise aussi le groupe dans son ensemble. Tous les animaux à pseu- dopodes sont dits Sarcodiaires ; ceux qui viennent d'être décrits sont le sous-groupe des Sarcodiaires lobés. 15. — Entamæba coli. — L'espèce habite chez l’homme le com- mencement du gros intestin (colon) où les matières sont encore liquides et de réaction alcaline ; il n’est jamais dans la paroi même. Sa présence est fréquente, mais les recherches systématiques donnent des résultats fort différents; à Berlin, dans une série, 20 p. c.d’in- dividus infectés ; dans une autre série, 2 p. c. Le parasite ne cause pas de trouble et ne peut être considéré comme pathogène. La taille est de 30 microns (millièmes de millimètre, l'unité microscopique). La masse est nettement alvéolaire, peu granuleuse et, au repos, la même partout. Les pseudopodes sont de larges lobes d'ectoplasme clair, peu réfringent, donc peu dense. — Fig. 8. : Le développement, suivi par ScHaupnw, est schématisé figure 9. ONTOGÉNIE. 97 Le jeune (1) s'accroît en adulte (2 et 3) et il y a multiplication agame (3a). Le noyau se divise en huit noyaux-filles, autour des- quels le protoplasme se groupe et forme huit spores amæboiïdes. Tous ces stades se trouvent au commencement du gros intestin et périssent s'ils vont plus loin, à moins qu'ils ne subissent les changements ulté- rieurs. I y a d’abord accroissement considérable de la spore en une masse non amœæboide, c’est-à-dire ne poussant pas de pseudopodes (6). Le noyau se divise (7); le protoplasme aussi, mais incomplètement par un simple espace clair et les noyaux lui abandonnent des élé- ments chromidiens (8 et 9) se groupant ultérieurement en petits globules (10). Les deux masses protoplasmiques se confondent, en même temps que les deux noyaux se divisent (11) ; il se forme aussi une membrane épaisse, un kyste. Chacun des noyaux de 12 résulte de la fusion de demi-noyaux et est donc d'origine mixte. Ges noyaux se divisent et en donnent huit (13); à ce stade, le parasite est géné- ralement évacué avec les excréments. Quand ce kyste est avalé par un autre hôte, sa membrane s'ouvre et les huit spores sont libérées. L'interprétation de ces divers stades n’est pas douteuse. Il y à une copulation avec échange de demi-noyaux (11). Cette conjugaison semble totale, Auparavant, il y a eu multiplication agame par divi- sion (3a) et par sporulation (4) modérée, seulement huit spores, oli- gosporie (oligo, peu); plus tard, il y a de nouveau oligosporie. Tout ceci est en somme normal. Mais il y a aussi des anomalies. Les gamètes ou éléments copulants sont deux cellules provenant d'une division incomplète, encore par- tiellement réunis comme des frères siamois (10). Le zygote résultant de cette conjugaison (12) n'est pas non plus régulier; les proto- plasmes sont confondus, mais il y a deux noyaux nouveaux, mixtes, comme chez les Infusoires ; ce sont donc en réalité deux individus, bien distincts par leur noyau, mais pas séparés par leur protoplasme. Ces particularités seraient-ellesen rapport avec le genre de vie spécial, le parasitisme? La condition primordiale pour un parasite est de rencontrer l'hôte approprié; les chances d’une pareille rencontre doivent être fort minimes ; cela est d'ordinaire compensé par le nombre formi- dable d'œufs. Pour le Ténia, P.-J. van Bexenen (1850) disait que 98 ADAPTATIONS AU PARASITINNE. l'étonnant était, non l'infection, mais la possibilité de rester indemne; et que des Vers, doués d’un tel pouvoir de multiplication, étaient les derniers organismes qu'on aurait dû invoquer en faveur de la géné- ration spontanée, encore discutée à cette époque. La faculté de mul- tiplication paraît, au contraire, ici nullement exaltée, dans les deux cas de sporulation (5 et 13) il y a oligosporie et un individu peut produire au maximum 8 X 8 = 64 spores. Quand un parasite a eu la chance de se loger, il s'agit d'utiliser au maximum cette chance. Tous sont doués d’un formidable pouvoir de multiplication agame, pour envahir lhôte tout entier, c’est la division (3a) indéfiniment répétée, qui est probablement la plus efficace. - L'étude des parasites montre pour la reproduction sexuée, une tendance marquée à l’hermaphrodisme ; le parasite est à la fois mâle et femelle et féconde ses propres œufs. Si les sexes étaient séparés, tous les hôtes infectés par an individu seulement seraient inutiles pour la propagation de l'espèce. Et les chances d’une double infec- tion avec la diversité sexuelle voulue sont pratiquement trop mi- nimes. Les stades binuclées 7 à 10 sont en réalité hermaphrodites, les deux gamètes se trouvant réunies dans un même individu. La rencontre de conjugaison se trouve ainsi absolument assurée. Il y a encore un autre avantage : un raccourcissement des procédés : les gamètes au lieu de se séparer puis de se réunir, restent réunies. C’est aussi un raccourcissement que la non séparation des zygotes en 12, la masse protoplasmisque commune se fractionnant directement en les huit spores. Probablement la durée de résidence du parasite dans l'intestin est limitée; il est entrainé avec le contenu et l’onto- génie doit se faire pendant cette durée. 16. — Entamæba tetragena. — Gette espèce diffère de la précé- dente anatomiquement par le développement de l’ectoplasme toujours bien distinct même au repos, beaucoup plus réfringent, indice d’une densité plus considérable. Ces particularités sont en rapport avec le genre de vie: au lieu d’être dans la cavité du tube intestinal, l'espèce actuelle pénètre dans l'épaisseur de la paroi, détruisant les tissus et provoquant por des infections secondaires, des ulcérations. L’orga- ENTAMŒBA TETRAGENA. 29- nisme est donc pathogène et cause la dysenterie tropicale. — Fig.10. L'ontogénie est indiqué dans la figure 11 et se comprendra faci- lement par comparaison avec l’espèce précédente (fig. 9). Le premier terme représenté (a) est l'adulte normal, avec assez nombreuses chromidies extra-nucléaires, les taches noires dans le protoplasme. Le noyau se divise (b), mais ses produits se rapprochent de nou- veau (ec) et conjuguent en un nouveau noyau (d). Par deux divisions successives (e et f), il se forme quatre noyaux, qui deviendront autant de spores. Ce nombre quatre est constant et caractéristique ({etragena) et différencie d'avec E. coli où le kyste contient huit spores. Les figures sont réelles, non schématisées ; le cycle n’est pas représenté complet; toute la partie de multiplication agame préalable à la maturation reproductrice manque. L'émission de chromidies (stade à pour E. tetragena, stade 8 pour E. coli) équivaut à une réduction chromatique, préparant la matu- rité sexuelle. Chez E. coli, elle se produit après la première divi- sion; chez E. tetragena, elle se produit avant, elle est donc plus précoce. Une différence importante réside dans le nombre de noyaux pro- duits par un individu sexuellement mûr, ou ce’ qui revient au même, dans le nombre de divisions. Chez E. coli la division du stade 7 pro- duits deux individus complets, avec leurs noyaux et même plus tard une tentative ou un rappel de séparation protoplasmique; leurs noyaux sont complets, non encore réduits, les chromidies sont sépa- rées plus tard et en 11 il y a encore une division réductrice. Au con- traire le stade b d’E. tetragena, qui est la première division, donne des éléments nucléaires ayant la valeur de demi-noyaux, puisqu'ils peuvent immédiatement conjuguer. Il y a donc une division, celle du stade 7, qui manque; par conséquent il y a un seul individu au lieu de deux, quatre spores au lieu de huit. Naturellement aussi la matu- ration par émission chromidiale (partielle ?) semble plus précoce. L'évolution de E, coli par rapport aux Amibes normales était déjà un raccourcissement ; celle d'E tetragena esi ce même raccourcisse- ment, poussé plus loin encore, au lieu d'une séparation réduite à une ébauche, il y a suppression complète Or, la raison de cette hâte n'est ici pas apparente; pour un parasite logé à demeure dans les tissus, 30 DIFFLUGIA. EUGLYPHA. il semble que le temps ne presse pas si fort. En tout cas, E. tetragena a continué à évoluer dans la direction où s'était engagée l'espèce pré- cédente ; le sens de l'évolution n’est en effet pas douteux : E. tetragena peut être dérivée de E. coli, mais on ne peut faire l'inverse, ce qui constituerait un allongement de l’ontogénie. La concentration des phénomènes de production des gamètes et de leur conjugaison finit par simuler une autofécondation d'une cel- lule unique; on a distingué ce procédé comme autogamie, en Jui attribuant une certaine importance. Son évolution graduelle, très claire pour les deux Entamoeba, montre qu’il y a là une modification secondaire et nullement une manifestation de l’activité naturelle de la cellule. Le cas démontre aussi le caractère tout à fait accessoire du protoplasme dans la conjugaison. A7. — Thécamibes. — Les formes étudiées jusqu'ici sont nues; le protoplasme est partout en contact direct avec l’eau. D’autres formes ont une enveloppe protectrice membraneuse, bien distincte : thèque ou coquille: Le genre Difflugia (latin : diffluo, couler, à cause des pseudo- podes) a la structure normale d'une Amibe et ses pseudopodes rap- pellent A. proteus. L'animal se nourrit de débris de toute sorte qu’il trouve dans le sable du fond; et les mêmes éléments disparates sont incrustés dans la membrane sécrétée, la coquille. Les deux individus unis par l'orifice ont été considérés d’abord comme en conjugaison; mais l'étude des phénomènes nucléaires a montré que c’était une simple division. Le protoplasme gonfle de façon à remplir entière- ment la coquille (ce qui n'était pas le cas) et à déborder encore du double de son volume primitif (12b). Le noyau s'est divisé et l’un d'eux émigre dans la masse externe. Du sable et d’autres débris, accumulés et comme enmagasinés dans le protoplasme, émigrent aussi, se portent à la surface et les grains s’arrangent de suite en une couche continue. — Fig. 192. Le genre Euglypha (grec : « bien sculpté») a une carapace formée de plaques rondes, imbriquées, se recouvrant en partie de façon à former un dessin hexagonal. La substance est de la silice SiO,, mais non cristallisée, monoréfringente, soluble dans la potasse chaude, De OT ARCELLA, SA COQUILLE, 31 tous caractères que n’offre pas le quartz, mais qui sont distinctifs pour la silice sécrétée par les organismes. — Fig. 13. L'examen de la figure montre que la division se fait essentielle- ment comme chez Difflugia, mais avec une particularité remarquable, Chaque plaque de la coquille a sa courbure spéciale, comme les plaques d'une coque de navire; elles sont toutes préparées d'avance pour la nouvelle coquille et 1l faut bien que chacune d’elles se mette à sa place et pas à une autre. JE y a aussi une particularité pour les pseudopodes; ils rappellent quelque peu À. radiosa, mais sont plus longs, plus grêles et surtout divisés, branchus. On distrait souvent Euglypha des Sarcodiaires lobés ou amibes, pour en faire un groupe distinct, les filopodes (fila- ments). Le genre Arcella (arche flottante) a une coquille de matière cornée, la chitine (grec : vêtement, enveloppe) comme la carapace des Insectes. Elle est d'ordinaire décrite comme composée de deux lames réunies par des travées délimitant des prismes hexagonaux; le dessin est comme le guillochage sur un couvercle de montre. Ces prismes sont creux ou du moins pas remplis de matière solide; la démonstration est intéressante : la coquille, saturée de carbonate de soude, puis traitée par un acide, a tous ses prismes remplis de gaz. — Fig, 14. Cette façon de décrire la coquille doit donner l'impression d’une structure continue, bien différente de celle de Diffluaia ou d'Euglypha, composée de matériaux disjoints et, pour cette raison, dites en mosaique. La description n’est pas matériellement inexacte, mais pourtant la conclusion quant à la formation continue, d’une seule pièce, est fausse. La coquille jeune est simplement membraneuse: le protoplasme sécrète ensuite des granules, qui passent à travers cette membrane, surtout au sommet, et qui de là se répandent en traînées sur toute la surface, se mettent régulièrement les uns à côté des autres et se transforment en prismes creux. La coquille est donc aussi une formation en mosaïque; les éléments sont sécrétés par le protoplasme, mais au lieu d’être des plaques siliceuses, comme chez Euglypha, ce sont des granules chitineux. La forme de la coquille est un dôme, avec une face plane percée d’un orifice; comme c’est presque toujours le cas, le protoplasme ne 32 COQUILLE, MEMBRANE DURCIE. remplit pas toute la coquille et est attaché par des brides. Les pseu- dopodes sont comme chez Difflugia, franchement digités et pas fila- menteux. Il y a une particularité remarquable dans le genre de vie : la sécrétion occasionnelle de vacuoles gazeuses, en une couronne périphérique, ce qui amène la flottaison. C’est donc un cas de flot- taison vraiment par gaz, pneumatique ; le gaz est probablement CO, ce qui met ici aussi la flottaison en rapport avec la respiration. 18. — Morphologie de la coquille. — Ce tout premier perfec- tionnement de l’organisme amæboïde mérite l'attention, d'autant plus que ce nouvel élément morphologique va largement être utilisé par l'évolution et n’est ici que le début d’une longue et variée série phy- logénique. Au point de vue histologique, on peut concevoir plusieurs espèces différentes d'enveloppes. Une modification directe de la couche externe du protoplasme lui-même donnera suivant l’épaisseur affectée, soit une couche continue, la pellicule tout à fait externe des vacuoles en palissade, soit aussi ces vacuoles elles-mêmes; ou bien la substance vivante sécrète une membrane distincte, qui peut alors avoir une composition chimique différente (cellulose des cellules végétales). En plus, dans tous ces cas, ces membranes chimiquement organiques peuvent devenir l'endroit de dépôt de substances plus dures, il peut y avoir minéralisation; les composés presque exclusifs sont la silice et le carbonale de chaux ou calcaire; dans un cas, du sulfate de stron- tium. Toutes ces distinctions sont fort logiques, mais dans la pra- tique il est généralement impossible de déterminer le cas avec préci- sion; il n'est donc pas nécessaire ici de donner la nomenclature appropriée. | Le but évident est de soustraire l'organisme à l’action directe du milieu. Cela est surtout clair pour les kystes surtout généralisés chez les formes d’eau douce comme protection contre le dessèchement périodique des mares et des flaques d'eau; dans ces conditions, on comprend que la protection soit totale, c’est-à-dire que l'enveloppe soit continue, sans aucun orifice. Mais cette suppression de tout rap- port avec le monde extérieur n’est possible qu’à l'état de vie latente; le kyste est l'organisme au repos, dans un profond sommeil, Pour PYLOME. MOSAÏQUE, 33 la vie manifestée, active, l'animal doit par exemple pouvoir émetlre ses pseudopodes; il doit rester en contact direct avec le milieu et une porte de communication doit être réservée. Les trois genres de Thécamibes décrits ont un tel orifice, nommé pylome (porte). Mais un autre dispositif encore est concevable : un grand nombre d'orifices de dimension beaucoup moindre, juste suffisante pour laisser passer des pseudopodes grêles; au lieu d’une coquille pylomée, on aura une coquille perforée comme un cribie; un grand pylome offre l’inconvé- nient de ne pas exclure les intrus, et même les Thécamibes paraissent avoir leur parasites ; très souvent on observe une tendance à l’obtu- _ration partielle du pylome ou en la transformation de lorifice cireu laire en une fente longue, mais étroite; la perloration a le même avantage. Les Thécamibes nous présentent dès le début la particularité de la coquille en mosaïque, soit par agglutination de matériaux étrangers, soit par utilisation de pièces sécrétées par le protoplasme. On remar- quera que chez Difflugia, les matériaux utilisés sont, en somme, ce que l'animal a pris en se nourrissant : diatomées, sable avalé en même temps. On a donc considéré la formation de la coquille comme en rapport avec la nutrition : le dépôt à la surface comme renforce- ment de la coquille membraneuse, des résidus de la digestion. On a prétendu queles plaques d'Euglypha n'étaient pas réellement un produit de sécrétion de l'organisme, mais des carapaces de diatomées, fortement altérées et rendues méconnaissables : des cas de transition ont été signalés. Bürseuer (1880) considérait cette explication comme nullement improbable; mais elle n'est certainement pas prouvée à suflisance. Elle ferait rentrer le cas d'Euglypha dans celui de Difilugia et permettrait de comprendre le singulier mode de for- mation chez Ayrcella, comme rappel d'une méthode agglutinante primitive, | Dans ces coquilles avec matériaux étrangers, la membrane fonda- mentale sert pratiquement de ciment ; sa calcification donnera plus de dureté, et permettra une diminution graduelle et finalement l’abandon des éléments divers, peu adaptables, tandis qu'une sécré- tion permet des structures beaucoup plus délicates et compliquées. L’anatomie comparée et la paléontologie sont d'accord pour faire 4 34 LORICATION. BATHYBIUS. admettre dans plusieurs groupes cette dérivation des coquilles pure- ment calcaires. Les matériaux les plus divers sont utilisés : diatomées, diverses autres coquilles, grains de sable gros ou fin, particules de vase, spi- cules d'éponges, et souvent caractéristiques pour l'espèce. L'intelli- gence de l'agencement a frappé; par exemple, un petit grain de sable dans linterstice de plusieurs grands. Mais la tension superli- cielle, tendant à réduire au minimum la surface liquide, amène ce résultat. Une remarque à utiliser dans la suite, est la taille trop grande de la coquille, Au moment de lorication (lorica, carapace) il y a un foi- sonnement, un boursoufliement du protoplasme, un agrandissement rapide et temporaire de volume, qui doit résulter d’une vacuolisa- tion ou d’une absorption d'eau plus intenses, avec, comme consé- quence, une diminution de la densité. 19. — Bathybius. — Les échantillons des sondages profonds pour le câble transatlantique (1857) furent examinés quelques années plus tard par Huxcey. Il y trouva une matière gélatineuse, en une couche continue, sans noyaux, mais avec concrétions calcaires micros- copiques. Il interpréta comme du protoplasme sans noyau (Monère), mais avec ces concrétions calcaires. Tandis que les Monères de HagckeL étaient des masses isolées de fort petite taille, 1l y aurait ici une couche de matière vivante continue, recouvrant de vastes espaces des grands fonds. Huxcey donna le nom de Bathybius, vivant dans la profondeur (1868). Dans cette même année (croisière du Porcupine) la substance fut retrouvée au nord de l'Écosse et on y constata des courants. Des échantillons furent envoyés à Iéna et Harcxez confirma toutes les observations de HUxLEY. Une analyse chimique de Güm8ez (1870) donna 8 p. c. de matières organiques, 29 de silice, pas d’acide sulfurique. Naturellement, le Bathybius figurait au programme de la grande expédition du Challenger (4872-1876); il n’a pas été retrouvé; comme le disait plus tard Huxzey, son filleul le Bathybius, cité à comparaître, faisait défaut : il était fugitif et latitent. Mais les natura- PROTOBATHYBIUS. 3) listes du Challenger avaient fait une autre constatation: l'addition d'alcool à l'eau de mer précipite le sulfate de chaux à l'état gélati- neux; ce serait le Bathybius ! L'analyse de Guusez montre, en effet, bien peu de matière organique, mais pas d'acide sulfurique; seule- ment la silice, aussi présente dans l’eau de mer, peut également précipiter à l’état gélatineux. L Bessezs (expédition américaine du Polaris, 1878) annonça la découverte d’un organisme analogue : un réseau avec de beaux mouvements am@æboides, circulation des granules, absorption de parti- cules de carmin, sans noyaux ni concrétions calcaires. Ce dernier caractère lui parut une plus grande simplicité et pour cette raison, il donna le nom de Protobathybius. L'opinion unanime des naturalistes est aujourd’hui contre la nature organique du Bathybius. Pour la découverte de BesseLs (observateur compétent) la question est plus douteuse. Il y a des organismes qui se mettent ainsi en réseau à un certain stade de leur existence: Bürscäzi estime que c’est peut-être le cas. Bien certainement, l’impor- tance théorique a été surfaite, nous ne sommes pas en présence de la substance vivante primitive, encore amorphe et non-fragmentée, réalisant le « Ürschleim » de Oxex et des « philosophes de la nature » du commencement du xix° siècle, en Allemagne. Les concrétions calcaires, étant la seule différenciation du Bathybius, ont naturellement été éludiées avec attention. Huxzey a décrit des coccolithes (avec noyau, mais pas dans le sens histologique) et des _cyatholithes (coupe à boire); le naturaliste autrichien O. Scampr y ajouta, en 1870, des rhabdolithes (bâtons). — Fig. 15. Des concrélions identiques existent en grand nombre dans Ja craie (Enrengerc, 1836); cela montrait l'existence du Bathybius aux époques géologiques. On aurait pu songer aussi aux expériences de HarrinG (Utrecht, 1875), obtenant des formes analogues par précipi- tation de carbonate de chaux dans un liquide gélatineux. En réalité, on avait tous les éléments pour une interprétation exacte. Dès 1860, les coccolithes avaient été trouvés en quantité considérable, aggrégés en petites sphères flottantes dans les couches supérieures de l'océan (Wazcicu); mais cette observation passa inaperçue. Quand elle fut rappelée comme objection contre le 36 PRÉCIPITÉS MINÉRAUX. HÉLIOZOAIRES. Bathybius, on se mit à discuter sur leur nature. Chaque pièce ou coccolithe fut regardée comme une algue imprégnée de calcaire et leur ensemble, la sphère comme un gros corps reproducteur ou sporange (Carter, Wyviice Tiomson). Joux Murray (Challenger) regarde, au contraire, la sphère comme un individu unique, une algue avec cuirasse de plaques et de piquants; il signale la grande abondance de ces organismes. — Kig. 106. Chose curieuse, une expédition allemande ayant spécialement pour but l’étude des organismes flottants, la Planklon Expedition de V. HExsex (navire le National, 1889) ne trouva rien et FENSEN révoqua en doute, tout au moins la grande abondance de ces orga- nismes. | Les recherches ultérieures (spécialement Lonmanx, Kiel) ont donné complètement raison à Murray: les filets de HENseN n'étaient pas assez fins pour retenir ces très petits organismes. L’individu est bien la sphère. Ces algues sont très répandues en pleine mer, loin des côtes, là où les diatomées siliceuses sont rares ; à leur mort, leurs éléments squelettiques isolés tombent au fond. Ces algues jouent le même rôle dans l’économie de l'océan que les diatomées; comme végétaux, ils sont plasmodomes et fournissent la nourriture primitive à tous les animaux plasmophages. 20, — Hélioroaires. — C'est un petit groupe d'organismes avec pseudopodes longs et grêles, non branchus ni confluents et partant de tous les points du corps; d’où la comparaison avec un soleil (helios) et la fréquence du terme actino (rayon) dans les désignations génériques. Les pseudopodes ont une structure remarquable : ils ont une tige axiale rigide (axopodes) temporaire. Un pseudopode commence par une légère saillie à la surface du protoplasme; en même temps, depuis ce point de la surface jusqu’au noyau, les vacuoles constitu- tives du protoplasme s'arrangent en une colonne; par adossement des parois latérales de ces vacuoles, il se forme une traînée continue de protoplasme, et c’est dans cette matrice que la tige apparait par une condensation rapide. Elle disparaît aussi rapidement quand le pseudopode se contracte. — Fig. 17. ACTINOSPHÆRIUM, WAGNERELLA. on Chez Actinosphærium, l'espèce représentée, il y a de nombreux noyaux épars dans le protoplasme (probablement en suite de la forte taille, environ 4 millimètre); les tiges axiales pseudopodiques s’in- strent.sur l’un ou l’autre de ces noyaux. Quand le noyau est unique, tous les axes s’insèrent sur lui et il est en position centrale, le carac- tère rayonné est alors fort apparent. Il y a des cas où le noyau est placé excentriquement, mais alors il ÿ a au centre de la cellule un granule, colorable comme la chromatine et par conséquent de sub- stance nucléaire, sur lequel se fixent tous les axes; dans la division cellulaire il se divise en premier lieu, constituant le centre des asters; il se comporte done comme un centrosome. Le fait important est la relalion constante entre la tige axiale du pseudopode et le noyau ou un dérivé spécialisé du noyau, il s'établit un rapport anatomique de contiguité ou de contact de la première différenciation pseudo- podique avec le noyau. Une autre particularité des Héliozoaires est la vacuolisation du protoplasme; combiné avec la forme sphérique et la répartition des pseudopodes régulièrement sur toute la surface du corps, ce carac- tère de la vacuolisation indique la vie flottante, ce qui est en effet le cas pour la plupart des Héliozoaires; beaucoup cependant sont fixés, mais par une longue tige grêle, qui les élève au-dessus du fond, au milieu de l'eau. Le cas le plus curieux et où la fixation a amené des modifications plus profondes est Wagnerella ; la tige est très longue et n'est pas simplement une enveloppe sécrétée inerte, mais renferme du protoplasme, réunissant une masse basale avec la tête. Le noyau proprement dit est dans le pied, le centrosome est dans la tête et en rapport avec les axopodes. Quand l’animal se multiplie par division, le noyau émigre au préalable dans la tête. — Fig. 18. Certains Héliozoaires sont nus; d’autres sécrètent des parties dures, siliceuses, sous diverses formes : des spicules longs, placés radiairement, comme sur la tête de Wagnerella; leurs fonctions pos- sibles et probables sont la protection et la flottaison; — des spicules en aiguilles plus petites, à la surface de la masse protoplasmique et plus ou moins parallèles à cette surface, donc tangentiels; — une coquille continue, mais en réseau à larges mailles, pas une mem- brane complète comme chez les Thécamibes; cette structure en 38 ALLOGROMIA. réseau peut être mise en rapport avec la vacuolisation ectoplasmique, les barres du réseau se formant dans les travées protoplasmiques entre les vacuoles. Une coquille maillée continue pourrait aussi résulter de la soudure régulière des spicules tangentiels ; ce mode de formation se trouve fort nettement chez beaucoup de Protozoaires; mais ce ne semble pas être le cas ici. Les Héliozoaires sont tout spé- cialement intéressant par la variété primordiale de leurs formes squelettiques, quelques-uns sécrètent une épaisse couche gélatineuse superficielle. —- Fig. 19. Sarcodiaires rhizopodes. 21. — Le genre « Allogromia ». — DusarniN avait donné, en 1835, le nom de Gromia (grec: « sac ») à un organisme sarcodiaire à enveloppe membraneuse pylomée; RuuusLer (1903) a fait observer que le genre réunissait des formes à pseudopodes filamenteux et à pseudopodes réticulaires ; il a séparé ces derniers comme Allogromia (allo, autre). C’est un changement justifié. — Fig. 20. La membrane enveloppante n’est pas très rigide et suit les mou- vements du protoplasme intérieur ; c’est un cas de métabolisme méca- nique ($ 9, p. 15), mais ce terme est généralement réservé pour les Flagellés. Il y a d'ordinaire une couche de protoplasme étalée à la surface externe de la coquille et c’est de cette couche que partent de tous côtés les pseudopodes. On à attribué une grande importance morphologique à ce recouvrement et on a, de ce fait, considéré Îa membrane, non comme une formation externe superficielle, mais comme intraplasmatique. Il s’agit tout simplement d’un étalement secondaire et seulement temporaire du protoplasme, ou d'une con- fluence de la base des pseudopodes, dont l'importance à été exa- gérée. L'allure des pseudopodes est caractéristique ; au lieu de lobopodes, filopodes ou axopôdes, nous avons maintenant un réseau tout à fait irrégulier de filaments de toute grosseur, subdivisés, mais pouvant aussi confluer; on a comparé au chevelu des racines d'un arbre, d’où le nom de rhizopode. Cette dénomination a des sens très divers, tantôt restreinte à quelques formes, tantôt au contraire avec un sens. PODOSTYLE, 39 beaucoup plus étendu et synonyme de Sarcodiaire ; on à donc aussi dénommé réticulaires, pseudopodes en réseau irrégulier. De par sa répartition zoologique, la rhizopodie semble être une adaptation à la vie du fond (benthonique) et tout spécialement marine; la vase du fond de l'océan est supposée beaucoup plus pauvre en débris organiques que celle de l'eau douce et l'appareil pseudopodique capteur se développe en conséquence (F. E. ScHurze, 1877). Le régime peut aussi y être pour quelque chose ; beaucoup de Rhizopodes prennent, au lieu de débris organiques ou de plantes inertes, d'autres animaux, même de petits crustacés vivants, qu'il faut maitriser par une concentration rapide de protoplasme, ce que permet la confluence des filaments. L'examen des figures montre pour Allogromia une particularité : l'existence d’une tige protoplasmique, dont le bout seul émet les -pseudopodes; cela se voit nettement dans les n°° 19 à 21 de la figure 20. Quand le protoplasme ne remplit pas toute la coquille (n° 19), cette tige est très distincte; quand l'enveloppe est entière- ment remplie, la tige se voit encore, par suite d’une invagination du pylome qui forme gaîne autour d'elle (n° 20). Ce qui est surtout remarquable, c’est le maintien de cette tige pendant la contraction de l'animal (n° 21). Nous avons donc un organe distinct, permanent, anatomiquement isolé du reste du protoplasme. Ruumsrer l'a dénommé « Pseudopodienstiel », ce qu’on peut traduire par podo- style. Il y a là incontestablement une différenciation; chez A. dubia (n°19) le protoplasme du corps est fortement granuleux et opaque, le podostyle est clair. On n’a pas attaché beaucoup d'importance à cette structure ; elle est toujours mentionnée comme un détail. Pour- tant, comme première manifestation de formation d'organe chez les Sarcodiaires, elle mérite l'attention. En réalité, la podostylie a eu une influence prépondérante pour l'évolution phylogénique; cette notion permet de comprendre le groupe si important des Foramini- fères. 29, — Le genre « Lieberkühnia ». — La seule différence avec Allogromia est la course du podostyle ; terminal et rectiligne, ortho- 40 LIEBERKÜHNIA. FLEXOSTYLIE. style chez Allogromia, il est latéral et infléchi, flexostyle chez Lie- berkühnia. — Fig. 21. PéxarD (Genève, 1907) a fait une étude détaillée de deux espèces. Le podostyle est une formation constante, existant chez tous les indi- vidus; remarquablement tenace, se maintenant pendant la contrac- tion, même quand l’animal est en train de s’enkyster, se formant de nouveau immédiatement chez un individu écrasé. Licberkühnia est assez allongée, de sorte que le podostyle est presque droit, la flexostylie est peu marquée; mais qu'on suppose une forme sphérique, alors le podostyle doit décrire une portion de circonférence et il justificra la dénomination de flexostyle. Les observations précises et minutieuses de P£NarD ont montré que des objets captés par les pseudopodes passent avec une vacuole par le podostyle, comparé pour cette raison à un œsophage, mais comparé éga- lement au raphé des graines de piantes supérieures ; les deux compa- raisons n'ont rien de morphologique et sont pour le moins inutiles, si pas nuisibles en donnant des idées inexactes. Le podostyle est un organe de Sarcodiaire et comme tel n’a pas d'homologue chez les organismes pluricellulaires. Il y a plusieurs vacuoles contractiles se déplaçant suivant une route constante; elles finissent par arriver près de l’angle formé par le podostyle et la masse protoplasmique et se déversent au dehors en cet endroit. Les rapports du podosiyle avec l'enveloppe ne sont pas très claire- ment délerminés. Sur les dessins, le pylome est assez rétréci et occupé par un bouchon protoplasmique, le bouton terminal quelque peu renflé du podostyle. Le pylome n'est pas exactement terminal, mais un peu de côté; on attache généralement de l'importance à des détails de ce genre parce qu'ils déterminent la symétrie géométrique de la coquille ; le déplacement latéral du pylome transforme en effet la symétrie monaxone cylindrique en une symétrie bilatérale; mais le plus souvent, Fimportance morphologique est très minime. Le podostyle paraît libre dans l’intérieur de la coquille; en tout cas, il ny a pas un dispositif spécial, un canal tout à fait distinct et à parois propres. La signification de la podostylie ne ressort pas clairement ; étant ORTHOSTYLIE ET YLEXOSTYLIE. 41 une différenciation anatomique, il est probable qu’elle correspond à une spécialisation physiologique ; le fait est que le bout du podostyle a le monopole de l'émission des pseudopodes; mais il y a toujours les courants protoplasmiques qui brassent toute la masse, de sorte que si la structure podostylaire est permanente, la substance qui constitue l'organe ne l'est pourtant pas. On peut se figurer la modification podostylaire débutant par la formation d’une tige saillante sur une masse protoplasmique sphé- rique ou ovalaire; une enveloppe ou coquille sera alors comme un flacon, avec panse et col ; c’est la structure lagénoïde ; la disposition est orthostyle; il est très important de se rappeler que ce tout pre- mier stade phylogénique est caractérisé par l'orthostylie. Tout organe saillant donne prise à l'ennemi ; un nombre très con- sidérable de faits dans tout le domaine de la zoologie, sont expliqués par la tendance à pallier cet inconvénient ; les Crabes peuvent amputer leurs membres (Autotomie, Léon Frénérice) ; mais surtout il y à transformation de l'organe saillant, morphologiquement externe, en un organe topographiquement interne, par exemple, les branchies des crustacées cachées sous une extension de la caranace thoracique. Le pylome invaginé d'Allogromia et la flexostylie de Lieberkühnia sont des faits du même ordre : le podostyle, de saillant externe, est devenu interne. L'orthostylie primitive terminale, saillante, avait encore un autre inconvénient : son développement était limité; une carafe avec un col démesurément long est pratiquement impossible. L'orthostylie invaginée ne supprime pas cette limitation de développement; l'in- vagination consiste à creuser dans la masse protoplasmique, un puits au fond duquel s'élève le podostyle; au grand maximum, ce puits ne peut pas être même aussi long que le corps. Il en est tout autrement pour la flexostylie. Le podostyle peut s’accroitre indéfiniment sans faire saillie; contournant constamment la masse protoplasmique, il peut trouver sur elle un appui. La seule condition pour cette hypertrophie, tout en maintenant son intégrité anatomique d'organe distinct, c’est que l'enveloppe forme une bride entre le protoplasme et le podostyle, et continue ce canal pour séparer les divers tours. Déjà le flexostyle de Lieberkühnia est 49 PENEROPIIS. beaucoup plus long; nous allons le voir s'accroitre démesuré- ment. La flexostylie dérive de l'orthostylie par le déplacement graduel, dans le cours de la phylogénie, de l'insertion terminale en une situa- tion latérale, de plus en plus rapportée en arrière. Formanifères imperforés. 23. — Le genre Peneroplis. — Ce nom, donné par Denys DE Mowrrorr, en 1808, signifie pauvrement organisé, par comparaison avec les coquilles plus grandes et plus parfaites des Céphalopodes (Nautile et Ammonites). L'animal est un rhizopode réticulaire typique, mais avec une coquille calcaire, blanche comme de la porcelaine, composée d’une série de loges en spirale plate; la paroi externe porte des crêtes assez serrées. — Fig. 22. | La paroi terminale de la dernière loge est percée d'orifices en une seule rangée (pylome subdivisé S 18, p. 33). La coquille s'accroît par addition de nouvelles loges; les anciennes parois terminales deviennent ainsi des cloisons internes perforées d'orifices assez nom- breux. Or, dans les coquilles de Céphalopodes avec lesquelles les anciens naturalistes comparaient, les cloisons internes ont un seul trou, occupé par une tige, le siphon, traversant tous les comparti- ments. De là, une distinction en Siphonifères, les véritables Cépha- lopodes et Foraminifères, reconnus plus tard comme sarcodiaires. — Fig. 923. Peneroplis montre une variété extraordinaire de formes; pour P. pertusus, tout un volume leur a été consacré (Dreyer, 1898; il y a des considérations théoriques étranges; le darwinisme est nommé : la maladie anglaise !)}. Parmi ces variétés, il y a des formes droites; les nouvelles loges, au lieu de s'étendre en ruban, sont hémisphé- riques et empilées régulièrement. Il est de toute évidence que ces fsrmes droites ou en crosse, sont une modification secondaire des formes enroulées. — Fig. 24. Toutes les formes étudiées antérieurement avaient [a coquille en une loge unique: monothalame ; maintenant, nous avons une coquille LOGE CENTRALE lLEXOSTYLE,. 43 à plusieurs loges : polythalame, mais par additions successives et en spirale; au centre, nous devons donc trouver une coquille primitive monothalame, qui a été le premier stade ontogénique, c’est-à-dire le jeune, tout au début. Les figures 23 et 24 montrent, en effet, cette loge centrale initiale, et on a pu suivre le développement. Mais celui-ci présenterait une anomalie: tous les auteurs sont d'accord pour dire que le Jeune a une coquille « à deux loges ». L'anomalie consiste dans une mauvaise façon de s'exprimer ; le jeune a une coquille sphé- rique, avec un canal de sortie coutourné; le protoplasme est une masse sphérique, avec une tige contournée remplissant ce canal; c’est aussi nettement qu'on peut le désirer, la structure flexostyle; le jeune Penceroplis est tout simplement comme une Licberkühnia calcifiée: Cet arrangement est général pour tous les Foraminifères porcella- niques. Ce groupe est le développement du sarcodiaire flexostylaire ; le podostyle est devenu comme un stolon prolifère de plante, produi- sant par ses boursoufilements successifs, une série de loge et consti- tuant un organisme polythalame. En verlu de la flexostylie initiale, les formes droites doivent être secondaires. Les parois latérales de la coquille de P. pertusus sont pleines, c'est-à-dire non traversées par des perforations ; ce qui est conforme à la continuité de la membrane enveloppante des podostylaires primitifs. Ce détail acquiert une certaine importance à cause de l'existence de toute une série de Foraminifères où, au contraire, la paroi est toujours perforée; de sorte qu'on a divisé le groupe en Imperforés, porcellaniques (flexostyles) et Perforés, vitreux (ortho- styles). Or, la sphère centrale et son canal flexostyle sont perforés chez Peneroplis (RaumeLer, 1894; Lister, 1903 ; Awerinzew, 1903). Mais, d'après AWERINZEW, la perforation ne serait pas constante; il y aurait des exemplaires à sphère centrale non perforée; d’autres où les perforations sont des puits dans la couche calcaire, mais non percés d'outre en outre. Dans d’autres genres, il y a la même anomalie: des espèces à sphère perforée, des espèces voisines à paroi pleine. L'observation d'AwWERINZEW pour les puits non percés, confirmée par Raumgzer (1911), permet de comprendre les perforations comme approfondissement graduel, jusqu'à percement complet, de dépres- sions superficielles de la paroi calcaire. RauwsLer a suggéré, comme 44 PERFORATIONS OCCASIONNELLES. DIMORPHISME, cause de ces dépressions, une action de la base des pseudopodes émis par le protoplasme externe (comme chez Allogromia) se ménageant une plus grande surface d'implantation. | Dans ces conditions, les perforations dans le grêupe des porcella- niques flexostyles et imperforés, ont le caractère d'une modification secondaire, occasionnelle, irrégulièrement répartie, limitée à la pre- mière loge et n’affectant pas les loges suivantes. Il y avait donc toutes les raisons pour ne pas leur accorder une signification phylogénique considérable. RHUMBLER n’en a pas moins conclu à la réforme de l’encienne classification et il a mélangé perforés et imperforés; la plus grande partie des naturalistes ont suivi. Le caractère flexostyle ou orthostyle avait passé inaperçu ; il ajoute un caractère morpho- logique important et doit faire restaurer l’ancienne classification. 24, — Dimorphisme. — Les deux dessins de la figure 23 mon- trent une différence considérable pour le volume de la sphère centrale; des différences du même genre se rencontrent chez beaucoup d’autres espèces ; on distingue donc, dans une même espèce, des individus macrosphériques et des individus microsphériques. Il ya en même temps et d’une façon constante, une notable diffé- rence de taille de l'ensemble, de la coquille complète, mais elle est en sens inverse : les individus à macrosphère sont petits, les indi- vidus à microsphère sont beaucoup plus grands. Il y a aussi pour les Foraminifères porcellaniques, une troisième différence : la macrosphère est flexostyle, la microsphère est ortho- style. | La différence de taille de la coquille entière est le phénomène le plus apparent et c’est aussi celui qui à d'abord attiré l’attention ; . mais il était pour dire masqué par le fait que les deux formes étaient considérées comme espèces distinctes. Les Nummulites (Perforés) par leurs nombreuses variations, servent de fossiles caractéristiques pour les couches tertiaires ; les géologues avaient fini par remarquer qu'elles vont par couple : dans chaque étage, une grande espèce et une petite, très semblables pour tous les autres caractères; l'étude d'exemplaires coupés a ensuite fait découvrir les différences conco- - milantes des sphères centrales, ORTHOSTYLIE DE LA MICROSPHÈRE. 45 L'explication de ces faits singuliers réside dans l'existence chez les Foraminifères, des deux modes ordinaires de reproduction : agame et sexuée. Dans les deux cas, il y a sporulation; mais les spores agames sont assez grandes et donnent les macrosphères ; les spores sexuées se conjuguent et malgré ce doublement de leur volume, n'ont que la taille de la microsphère. L'explication pour la taille des sphères primitives est donc des plus simples. La conjugaison rétablit la taille réduite des Infusoires (Maupas) et des Diatomées; c'est un fait du même genre, que la plus grande taille des Foraminifères microsphériques, issus de copulation. Reste la différence d’allures du podostyle. Rauuecer rejette la notion de flexostylie phylogénique, entre autres à cause de l’orthostylie des formes microsphériques ; l'anomalie est même plus grave que ne pense cet auteur. Car partout en zoologie c'est le développement par œuf fécondé (sexuel) qui donne les renseignements exacts, qui est un rap- pel de la phylogénie, tandis que les bourgeons agames ont un déve- loppement trop modifié par raccourcissement. Dans la figure 23 la forme microsphérique (en bas) a dix-huit loges avec un seul trou, le pylome normal, dans la cloison; la forme macrosphérique n’en a que six; le stade à pylome unique, non encore subdivisé, est done notablement raccourci dans la forme agame, ce qui est normal. Nous avons insisté sur le fait que l’orthostylie d’Allogromia est pri- mitive par rapport à la flexostylie de Lieberkühnia 1$ 22, p. 94). Or, la génération sexuelle microsphérique répète ce stade primitif ortho- style; la génération macrosphérique agame ne le répète pas. Cette différence s’interprèle de nouveau comme une altération, un raccour- cissement de la génération agame. La forme de génération sexuée commence donc par le rappel du stade primitif orthostyle, ce qui est régulier ; mais déjà, à ce premier état ontogénique, elle calcifie sa coquille, ce qui fait que ce stade est conservé. Maintenant, le stade flexostyle devrait suivre : mais il y a évidemment ici la double impossibilité de remanier la coquille déjà calcifiée, ou de faire une autre sphère flexostyle, laquelle d'ailleurs ne serait plus ni centrale ni primitive. Le rappel et la fixation par calcification du stade orthostyle ne permet pius la structure nettement AG - . ORBICULINA. flexostyle ; mais la flexostylie s'affirme par la disposition spiralée des loges suivantes, Prises ensemble, les deux formes micro- et macrosphériques rap- pellent donc très complètement la phylogénie du groupe, allant de l’orthostylie à la flexostylie, de la monothalamie à la polythalamie spiralée. Les faits sont même remarquablement clairs et les anoma- lies apparentes s'expliquent facilement. La flexostylie reste bien le caractère dominant du groupe des Imperforés. La reconnaissance des couples de Nummulites comme stades diffé- rents d'un même cycle biologique, entraîne la réduction du nombre des espèces, de moitié. Alors se pose la question : lequel des deux noms faut-il conserver, et lequel doit tomber en synonymie ? La nomenclature n’a pas encore réussi à se tirer de cette impasse ; la question, du reste, n’intéresse que les spécialistes. 95. — Formes cycliques. — Supposons les loges rubannées de Peneroplis continuant à s'allonger de façon à former tout le pourtour du cercle : à la croissance spiralée se sera substituée la structure cyclique; Orbiculina, avec sa partie centrale pénéroplide, montre nettement cette évolution. — Fig. 25. Il y a aussi une autre complication : des cloisons calcaires relient les parois plates de la coquille et subdivisent la loge en logettes ; les cloisons accessoires sont percées d’un trou à leur base, près de la face terminale de la loge précédente. C'est une consolidation de la coquille; cette tendance a été érigée par RHUMBLER en principe direc- teur de toute l’évolution des Foraminifères. Le même auteur explique aussi le détail des cloisons et leur per- foration basale. Lors du foisonnement de lorication, le protoplasme _sort des orifices terminaux et s’unit de suite en un bourrelet unique sur lequel se moule la matière calcaire, en une loge continue chez Peneroplis ; mais chez Orbiculina, le dépôt calcaire se ferait avant la confluence des goultelettes sur toute leur épaisseur; entre deux gouttelettes, il se dépose donc une cloison accessoire, arrêtée là où les gouttelettes sont unies. C’est un bon exemple d'explication « causal- mechanisch », très ingénieux, mais peu probant. Orbiculina montre la distinction en macro- et microsphériques; la ‘ ORBITOLITES. 47 macrosphère et son canal spiral sont souvent perforés, mais pas tou- jours. Orbitolites marginalis montre autour de la sphère centrale, le canal flexostyle faisant trois quarts de tour et terminé par un pylome unique; il y a ensuite trois chambres simples (marquées 3); la qua- trième est subdivisée par une cloison ; æ indique le commencement de la croissance cyclique. — Fig. 26. Chez O. duplex, le canal flexostyle entoure entièrement la sphère et communique par un pylome unique avec une chambre normale; la chambre suivante est déjà divisée (A). — En À, le canal hyper- trophié, sans pylome rétréci, communique directement par trois orifices avec autant de logettes. — A" a encore exagéré et le flexo- style communique directement avec six logettes. — Fig. 27. O. complanata a poussé l'hypertrophie de la partie supérieure du canal, jusqu’à en faire une cavité entourant toute la sphère, sauf tout juste ce qu'il‘faut pour l’attache, Les premières logettes font un cercle complet ; en d’autres termes : la première loge est déjà cyclique. O.tenuissima émet un canal flexostyle contournant huit fois la petite loge centrale ; ce canal est irrégulièrement constricté ; puis vient un arrangement pénéroplide et finalement un arrangement cyclique des loges. | Le tableau suivant donne quelques dimensions en millimètres : ORBITOLITES Diamètre. | Épaisseur, NE eo Dre sphere. sphère. DE LA MACROSPHÈRE, PO ), marginalis . . 5 0.15 0.04 0.018 Occasionnelles. Dupin e 0.30 0.07 0.020 Puits non percés, . complanatu . . 2 2.50 0.10 0.017 Rien. . tenuissima . . 0.08 0.03 ? Les loges sont subdivisées en logettes comme chez Orbiculina, mais les orifices de communication sont au bout opposé des cloisons; dans l'explication de Raumecer, il faudrait admettre que les gouttelettes auraient conflué d'abord à leur sommit, laissant des vides à leur base, hypothèse fort peu probable. —— Fig. 30. 48 HABITAT CÔTIER. CORNUSPIRA, La distinction pour la taille générale en macro- et microsphériques est très nette; les microsphériques, de grande taille, pour toutes les espèces se ressemblent beaucoup et aussi à Orbiculina et même Pene- roplis ; les formes macrosphériques, au contraire, sont fort différentes. Les trois premières espèces occupent les côtes des zones chaudes, abondant parmi les débris de sable corallien, fixées sur des algues (RaumgLer). Seul 0. tenuissima fait exception; cette espèce habite ies grands fonds où l'eau est très froide. L’aplatissement discoide est une adaptation aux conditions spéciales de l'habitat côtier : peu de prise à l'entraînement par les courants. La fragilité en est une conséquence; on trouve beaucoup d'exem- plaires brisés, mais réparés; le bris est donc un moyen de multiplica- tion; O0. duplex résorbe sa coquille suivant certaines lignes, prépa- rant la fracture (Ruumezer). Comme pour régénérer un débris, il doit toujours contenir un noyau, les Orbitolites sont devenus poly- nucléés. Beaucoup de formes côtières sont incubatrices, vivipares, aussi pour éviter aux trop jeunes larves l’entraîinement par les courants. Les Orbitolites émettent les jeunes, comme « formes à deux loges ». Chez 0. marginata, ils remplissent les deux ou trois cercles externes de logettes, non autrement modifiées; chez 0. duplex, il y a déjà des cavités plus grandes; chez O0. complanata microsphérique, le bord est fortement épaissi et ondulé (variété laciniata), formant de grandes chambres dans lesquelles tout le protoplasme s’accumule pour se diviser en spores, laissant le reste de la coquille vide. 26. — Formes nuliolides. — Le genre Cornuspira Ss'interprète naturellement comme résultant de la croissance continue du podo- style; elle montre bien l'influence de la flexostylie; supposez cette spire déroulée, devenue rectiligne, la forme serait pratiquement impossible. Elle existe cependant, mais chez des genres ayant aban- donné la vie libre et soudés à leur support; alors la croissance peut, sans inconvénient, devenir irrégulière. — Chez l'espèce repré- sentée, chaque tour s’assied largement sur le précédent, par une face quelque peu excavée qui embrasse l'appui: caractère embras- sant. Dans d’autres espèces, le tube est au contraire muni d’une lame OPHTHALMIDIUM. SPIROLOCULINA. 49 / saillante externe, qui maintient les nouveaux tours à distance : carac- tère caréné.. — Fig. 31. On reconnait immédiatement que Ophthalmidium est la continua- tion d’une cornuspire carénée, avec une nouvelle modification : après quelques tours réguliers cornuspires, il se forme des renflements séparés par des étranglements en segments irréguliers, plusieurs par tour de spire. — Fig. 32, De même Spiroloculina est un ophthalmide allongé, avec régula- risation des segments, chacun occupant exactement un demi tour de spire, C'est probablement l'allongement qui a déterminé cette régu- larité, par la nécessité d’avoir toujours le pylome en position termi- nale; comme conséquence, à chaque nouvelle formation de loge le pylome change de pôle; il est reporté à l’autre bout de l’axe de lon- gueur. — Fig. 33. | Toutes les formes décrites jusqu'ici sont plates; Biloculina est sphérique, comparable à un grain de mil (Miliolides). La coquille semble composée de deux moitiés, calottes hémisphériques inégales, l’une débordant l’autre et la plus grande portant un pylome partiel- lement obturé par une languette, attachée au bord interne ; souvent la languette soude aussi son bord externe et subdivise alors le pylome en deux orifices. — Fig. 34. Une coupe médiane orientée par le pylome montre plusieurs enve- loppes et les orifices de communication, les pylomes successifs, alter- nativement en haut et en bas, caractère spiroloculine. Supposez les loges tubulaires élargies et étalées transversalement, on aura les hémisphères biloculines. Un changement considérable dans l'aspect général résulte donc d’une modification très simple et déjà indiquée chez Cornuspira, car cet étalement en largeur n’est autre chose que le caractère embrassant. — Fig. 35. Les Biloculines macrosphériques ont les loges biloculines typiques, c'est-à-dire élargies jusqu’au diamètre de la coquille, par conséquent étalées sur une moitié de la sphère et alors seulement deux de visibles, dès le début, c'est-à-dire immédiatement après la sphère centrale primitive flexostyle. Il en est autrement pour les formes microsphériques ; les premières loges sériées ne sont élargies que jusqu’au cinquième de la circonférence et la coquille montre donc — D 50 BILOCULINA, LANGUETTE. cinq loges : arrangement quinqueloculine; l'élargissement augmente jusqu’au tiers : triloculine; finalement jusqu’à la moitié de la circonfé- rence: biloculine. L’étalement en largeur a donc été graduel exacte- ment comme l'allongement (stades successifs ophthalmide et spirolo- culine). Il est de nouveau intéressant de constater que ces formes intermédiaires quinque et triloculines existent comme genres dis- tincts. — Fig. 36. LE La loge nouvelle, la dernière formée, s appuye sur la précédente, mais sans confondre les substances ; il reste une ligne de suture net- tement visible; seul la « deuxième chambre », c’est-à-dire le canal flexostyle, fait exception; ses parois sont d’une venue avec la paroi de la sphère centrale (fig. 35). Scncumsercer, l’auteur de ces coupes, a parfaitement signalé ce détail, resté pour lui incompréhensible ; la notion de podostyle l'explique tout de suite. La languette dans le pylome a donné lieu, de la part de RRUMBLER, à d'intéressantes considérations morphologiques. La carène de quelques cornuspirides serait un squelette supplémentaire, sécrété par le protoplasme externe. Nous ne connaissons pas son utilité et son rôle, mais bien certainement il y a un changement radical quand une nouvelle loge se met sur l’ancienne, au contact; car alors la carène vient à l’intérieur, ou bien elle doit être résorbée comme devenue inutile. D’après RaumBLer, la languette serait un reste de la carène; elle est en effet dans la situation voulue : sur la paroi externe de la loge de dessous, la suture distincte. Les organes ayant perdu leur fonction disparaissent, à moins qu'ils ne puissent être utilisés pour autre chose ; tel a été le cas pour le bout terminal de Ja carène, devenu appareil protecteur et obturateur du pylome. 97. — Le groupe des Imperforés. — Les paragraphes précédents ont été essentiellement uniquement l'exposé de faits, dont la connais- sance préalable est nécessaire pour comprendre les considérations générales. C’est une erreur de la plupart des traités classiques de commencer par ces généralités. Mais les faits sont iei tellement clairs, que des conclusions impor- tantes sur leur signification, leurs rapports et leur filiation, viennent d’elles-mêmes. Un coup d'œil sur une coupe d’Imperforé décèle la GROUPE DES IMPERFORÉS. 51 | structure flexostyle et explique toute l’évolution ultérieure du groupe, l’antériorité des formes spiralées, la formation des coquilles droites par redressement secondaire, On ne peut désirer des séries plus claires et mieux graduées que Peneroplis et les diverses espèces d'Orbitolites, les diverses étapes depuis Cornuspira jusqu’à la struc- ture biloculine. Dans ces conditions, les généralités ne sont plus qu’une répétition; mais il reste l’avantage de les présenter en un ensemble coordonné. Par opposition à l’orthostylie, la flexostylie permet la croissance continue, l'augmentation de taille, condition primordiale pour le perfectionnement structural. Cornuspira représente le cas le plus simple de la croissance continue du flexostyle; mais ensuite il y a remplacement par la croissance saccadée, des périodes de repos entre deux moments de lorication, la constitution de segments ou loges successives, d’abord irrégulières, puis se régularisant. La série bito- culine est sous ce rapport très instructive; les formes microsphériques répètent mieux les divers stades phylogéniques ; les formes macro- sphériques de génération agame ont leur ontogénie déformée par raccourcissement, suppression des stades à cinq et à trois loges sur le pourtour. Dans cette série cornuspire-biloculine, la segmentation en loges est assez tardive ; les stades primitifs non segmentés, en spirale flexostyle continue, finissent cependant par être éliminés et disparais- sent de l’ontogénie des formes supérieures; les Biloculines ne les rappellent plus. Ils sont absents aussi chez Peneroplis et les espèces d’Orbitolites et l’on peut se demander si c’est également par disparition secondaire ou par défaut primitif; il est possible que le flexostyle oligospire primitif ait donné directement des loges. Mais chez 0. tenuissima, qui fait bande à part, l’état pénéroplide est précédé d’un état polyspire de cornuspire et d’ophthalmide, Dans les limites du genre Orbitolites et pour les trois autres espèces, l’évolution a porté sur les parties centrales, qui restent intactes chez tous les autres Foraminifères. La sphère centrale augmente de volume: mais c’est surtout le bout terminal du flexostyle qui a été colossale- ment hypertrophié. En outre, la croissance cyclique est de plus en plus précoce, supprimant tous les stades antérieurs. C'est ontogé- 59 RHUMBLER : SOLIDITÉ, ONTOGÉNIE. 11 uiquement, encore une fois un raccourcissement ; et on comprend que les formes macrosphères, où existe cette tendance, aient été affectées et aient évolué, de préférence aux formes microsphères sexuées, plus conservatrices. La taille aussi est allée graduellement en augmentant. À cause du rappel ontogénique plus complet, on pourrait onsi- dérer O. tenuissima comme microsphérique ; la grande taille de la coquille entière serait conforme; mais elle peut être un cas de gigan- tisme des formes d’eau froide. La sphère centrale a trente microns, ce qui est peu pour une macro-, beaucoup pour une microsphère. En outre, tous les exemplaires connus (il est vrai, seulement cinq) sont tous de même et à cause de la rareté des microsphériques, ce sont probablement des macrosphériqnes. | Un caractère perdu ne reparaît pas. Dans la lignée Peneroplis et 0. complanata, le stade plurispiralé est perdu et, par conséquent, O. tenuissima ne peut pas être intercalé. Il faut lerattacher à l'ancêtre de Peneroplis, comme une branche spéciale, mais qui a subi une évolution parallèle et est arrivée d’une façon indépendante au même résultat. Le genre Orbitolites serait donc diphylétique (Lister). L'application du principe de la plus grande résistance (Festig- keitsauslese) a amené Ruumguer à des vues très particulières sur la phylogénie. La structure biloculine, à cause de la plus grande portée des voûtes, est considérée comme la plus fragile, done la plus primi- tive ; la série évolutive irait de la structure biloculine à la quinque- loculine, la plus solide. L'ontogénie montre exactement le contraire ; mais les modifications nouvelles, progressives, se manifesteraient d’abord sur les premières parties, au début de l’ontogénie ; ces pre- mières loges ne rappelleraient pas le passé, mais présageraient le futur de la race; par exemple, les formes en crosse seraient en voie de se courber. RuumBLer invoque la succession géologique qui mon- trerait dans certains cas l’antériorité des formes droites. La notion de Ja plus grande solidité est souvent exacte; mais c’est de l’exagération que de lui subordonner toutes les autres considéra- tions; la paléontologie est manifestement insuffisante. Malgré le talent incontestable avec lequel RaumBzer défend sa thèse, vouloir faire de l’embrvologie à rebours, la considérer comme prophétique au lieu d'historique, est difficile à admettre. + VRP de ART M An NU ET EE L ASTRORHIZA. Fa À Foraminifères arénacés. 28. — Le genre « Astrorhixa ». — SaxpauL (Stockholm, 1857) a décrit comme 4strorhisa limicola un organisme nettement foramini- fère par sa nature purement protoplasmique et ses pseudopodes réti- culés; par agglutination de vase, il forme un disque peu rigide d'environ 5 millimètres de diamètre, d'où partent de nombreux rayons. — Fig. 37. | Bessezs (1875) trouva, dans le courant froid longeant la côte atlantique des États-Unis, une forme très semblable, mais avec du gros sable solidement cimenté. La coquille est tellement dure qu’elle se laisse difficilement entamer, le scalpel glisse en grinçant, « knirschend abrutscht », dit Bessezs. Il la nomma Hæckelina gigantea, mais, considérée plus tard comme identique avec la pré- cédente, ce nom tomba; le terme « Zimécola » s'applique pourtant mal à une forte coquille arénacée. — Fig. 58. - Le protoplasme dans le disque de Hæckelin«. est blanc grisâtre ; il s'engage dans les tubes et se prolonge même au delà en tiges d'un brun foncé, molles, flexibles, non contractiles ; même des courants d’induction assez forts ont peu d'action. Mais du bout de ces tiges et uniquement de ces bouts, partent les pseudopodes, Des fragments détachés de protoplasme (les phénomènes nucléaires non suivis, 1875!) se meuvent comme des amibes par des pseudo- podes coniques ; au bout de quatre jours, quelques-uns de ces pseu- dopodes deviennent cylindriques et de leur extrémité partent alors les filaments réticulaires. L'importance (non reconnue) des observations de BEsseLs consiste en la démonstration nette de la podostylie. L'organisme est polysly- lopode. L'expédition du Challenger à fait connaître un nombre considé- rable de formes nouvelles, qui ont donné une grande importance aux arénacés. | A. arenaria est composée de sable fin, lâchement agglutiné, en masse plus épaisse surtout dans les angles rentrants qui sont en par- tie comblés. — On décrit comme variété une forme ou la chambre centrale s’est transformée en un tube, du bout duquel partent les 54 RAYONS DÉTACRÉS. rayons ou gaînes podostylaires. — Un détail à noter : dans les deux variétés, les bouts de ces gaînes sont d'ordinaire bouchés par du sable, encore plus lâchement soudé; les pseudopodes passent à tra- vers les interstices. Gette obturation partielle limite la longueur du podostyle protoplasmique. Considérant la coquille, elle est devenue continue, mais composée de régions différentes : le disque est impé- nétrable aux pseudopodes : mais les bouts des gaînes sont pratique- ment perforés par un grand nombre d’orifices, du diamètre réduit des filaments pseudopodiques. — Fig. 39 et 40. Astrorhiza angulosa se comprend aisément comme une forme à trois rayons, à parois épaisses. On a distingué comme espèce dis- tincte À. furcata aux rayons inégaux ; en même temps, les angles sont inégaux, les deux branches les plus courtes se sont rapprochées et forment un angle plus aigu. — Fig. 41 et 42. À Il y a plusieurs autres espèces, mises dans le même genre à cause des matériaux finement arenacés et du ciment non durci. La forme est cependant assez différente : ce sont des tubes ouverts aux deux bouts, à parois épaisses, montrant par place des indications d’étran- glement; assez fréquemment chez une des espèces (Branv, matériel du Challenger) il y à au milieu de la longueur un renflement sphé- rique, que Brapy compare à la chambre centrale réduite de À. are- naria, variété étoilée. Si cette assimilation est morphologiquement exacte, alors les deux moitiés du tube sont des gaines podostylaires hypertrophiées et l'organisme est un distylopode. RuuuBLer (matériel de l'expédition antarctique, Gauss, 1905) a trouvé À. angulosa, avec un rayon très long; il croit que ce tube, détaché et continuant à grandir, donne une de ces formes tubu- laires : À, granulosa. C'est fort possible et Brapy avait déjà pres- senti quelque chose d'analogue ; mais, renversant les rapports, il avait parlé de A. angulosa « comme d’une variété à trois orifices d'A. granulosa ». — Fig. 458, 29. — Le genre « Rhabdammina » ; comparaison des deux genres. — Ce genre est aussi caractérisé par la nature des matériaux ; du gros sable réuni par du ciment dur. - La série commence par Rh. abyssorum tristylopode. — Rh, linea- RHABDAMMINA ET HAECKELINA. 55 ris est un distylopode ; la dérivation, de l'espèce précédente, a été démontrée par Carrenrer (1881). Quand les trois rayons sont inégaux, les angles le sont aussi, et les deux gros rayons se mettent en ligne ; il y a toutes les gradations, souvent encore le troisième rayon sim- plement comme un tubercule. — Des tubes irrégulièrement seg- mentés et sans chambre renflée médiane sont considérés par Rru- BLER comme détachés de Rhabdammina triradiées. — Fig. 44 et 45. La parallélisme avec Astrorhiza est complet, sauf pour le premier terme, le polystylopode À. lémicola ; mais si on enlève Haeckelina fortement arénacée d'avec ses similaires vaseux pour la mettre avec Rhabdammina, où est sa vraie place, tout rentre dans l'ordre, Alors aussi apparaît encore mieux l’'illogisme des dénominations ; astre pour des tubes, bâton pour un polystylopode discoide; c’est peut-être cette anomalie qui a caché les rapports pourtant si clairs de Haeckelina. Si le nom devait mettre en évidence le caractère générique, au lieu d’ « Astrorhisa », on dirait logiquement « Limi- cola » et pour le nom spécifique de la première forme, le polystylo- pode, « L. astrorhiza » serait parfait, et juste l'inverse de la nomen- ciature actuelle. Les différences entre les deux genres résultent de la nature diffé- rente des matériaux et du ciment. Avec de la vase ou du sable très fin, lâchement uni, une certaine solidité ne peut être obtenue que par l’épaississement de la paroi; les longs tubes ne sont possibles que comme distylopodes, pouvant rouler, mais pas comme tristylopodes ; A. angulosa est empâtée. Chez Rhabdammina, au contraire, la dureté du mortier permet les parois minces et les tubes longs. Plusieurs auteurs (BesseLs, Eimer et FickerT) ont comparé À. limi- cola à une amibe recouverte de sable, comparaison pas exacte. Peu de choses sont aussi claires en zoologie que les rapports des deux genres ; pourtant RaumBLer, dans sa revision des Arénacés, place les deux genres fort loin l’un de l’autre, laisse Haeckelina parmi À. limi- cola ; pour l’énumération des espèces, chez Astrorhiza il part des formes étoilées, chez Rhabdamimina des formes tubulaires. L’arran- gement adopté ici n’est qu'un développement des idées déjà anciennes de Carperer et de Brapy, avec addition de la notion de podostylie: Comme formes arénacées, agglutinantes, les deux genres sont à un 56 FORMES TUBULAIRES. stade primitif; mais si la stylopodie est un perfectionnement, ils sont au-dessus des Amibes, ce qui ressort du reste de leur onto- génie par BesseLs. La multiplicité des podostyles est aussi un carac- tère primitif, leur arrangement, bien exactement tous dans un même plan, sur le bord du disque, est une adaptation à la vie benthonique; les pseudopodes se trouvent ainsi au meilleur emplacement pour fonctionner et notamment pour fixer l'organisme et l'empêcher d'être entraîné par les courants. La réduction du nombre des podostyles s'accompagne de leur développement ; comme chez les flexostyles, l'accroissement de l’indi- vidu a porté sur l’hypertrophie du podostyle, son épaississement, pachystylie; naturellement avec réduction de leur nombre et aussi résorbtion du disque central. Gette réduction va jusqu’à la distylo- podie, jamais jusqu'à la monopodie; l’obturation de l’un des bouts d'une forme tubulaire ne donnerait pas un monostylopode, car la chambre centrale resterait au milieu. On pourrait à la rigueur, son- ger à la résorbtion d’un seul des deux podostyles restants, en somme, la continuation du procédé qui a déjà réduit à deux; mais chez le distylopode tout est devenu symétrique et homologue et les deux rayons sont affectés de même. On connaît des formes à bout rétréci et courbé: les deux rayons montrent les mêmes particularités. Il importe de remarquer que la pachystylie s'accompagne d’une réduction du disque, de sorte que le résultat final est une dimi- nution de masse, et morphologiquement une simplification; ces modifications sont régressives au lieu de progressives; les formes distylopodes sont dans une impasse phylogénique et n’ont plus rien produit. RHUMBLER a, aussi au sujet de ces formes, des idées particulières ; il reconnaît leur caractère primitif, mais en même temps il conteste leur ancienneté, à cause de l’absence de fossiles; ce seraient des formes fraîchement évoluées en Foraminifères protégés, d'origine récente, des nouveaux venus (Neulinge) sans passé paléontologique. Cette idée a rencontré un partisan; Cornusptra existe dans le carbo- nifère et dans le jurassique, pas dans les couches intermédiaires; il y aurait eu extinction après le carbonifère et création à nouveau au jurassique (Kurr Hucxe, 1907). THOLOSINA, 57 30. — Divers polystylopodes. — Le genre Placopsilin« avait été créé pour quelques formes arénacées, fixées au support; c'était des formes polythalames, les premières loges régulièrement spirales, mais les suivantes irrégulières; cette irrégularité est une consé- quence fréquente, on pourrait même dire constante, de la fixation. Il y avait, en outre, un revêtement arénacé; au-dessus de la coquille calcaire normale, ou y incorporé, il y avait du sable. Mais dans le même genre étaient confondues des formes monothalames beaucoup plus simples, que RaumBLer (1895) a séparées comme genre distinct Tholosina. Th. vesicularis sinterprète de suite comme un polystylopode soudé au support par ses gaînes podostylaires, à cause du soutien, ces gaînes ont pu devenir plus grêles et se ramifier; mais elles semblent aussi avoir acquis la faculté de reproduire de jeunes sphères ; l'espèce est sur la voie de la formation coloniaire, consécu- tive à la fixation; l’organe fixateur, ici la gaîne podostylaire, sert aussi de stolon reproducteur. — Fig. 46. La seconde espèce Th. bullæ plus renflée et régülière a seulement deux orifices basaux opposés, non prolongés en gaine. Toutes ces particularités peuvent être mises en rapport avec un habitat spécial : la fixation sur des tiges cylindriques, dans le cas figuré, sur un tube de Rhabdammina. Les deux seuls podostyles conservés et encore seulement comme simple orifice, sont dans l’axe de la tige; les autres n'auraient pas trouvé place pour se développer. Celte espèce pourrait donc parfaitement être un simple facies de croissance sur un support spécial. Eimer et Fickerr font de Th. vesiculuris le point de départ de la série évolutive de tous les Foraminifères ; ils trouvent le caractère de simplicité primitive dans l'irrégularité des tubes podostylaires ; ce qui est manifestement une modification secondaire par la fixation. On peut s’imaginer ce que doit être une phylogénie établie sur de pareilles bases. Le genre Hutiphyséma est une ie dressée, élargie en cône et agglutinant des spicules d’éponge, groupés en bouquet. La tige ne se fixe pas directement, mais par l'intermédiaire d'un renflement hémisphérique, une coquille de grains de sable fortement cimentés DS . HALIPHYSEMA. et dont la cavité est subdivisée par des cloisons radiaires irrégu- lières. Le ciment est dur, sauf au point d'attache de la tige; cette circonstance, jointe à la forme conique, ne semble pas calculée pour la solidité; aussi on trouve parfois la chambre seule, avec un orifice au sommet, et cela a été décrit comme forme distincte. Il ya peut-être là une fragilité acquise, dans un but reproducteur; alors la base restée en place doit produire un nouveau cône; la partie détachée doit pouvoir se fixer ailleurs, à moins que sa substance n'ait été employée à une sporulation; on connaît trop peu du genre de vie pour répondre à ces questions. — Fig. 47. L'interprétation la plus plausible est celle de polystylopode fixé, les gaînes podestylaires, au lieu de se développer au dehors, sont rentrées à l'intérieur pour constituer les cloisons radiaires. Les podostyles basaux ont été déclassés quand le cône s’est développé et a monopolisé la fonction de préhension des aliments. Ce cône est aussi un podostyle, colossalement hypertrophié et occu- pant une situation spéciale : au lieu d'être basal, de faire partie de la couronne garnissant le bord du disque (chez les polystylopodes nor- maux), il est au sommet du disque, en situation apicale. Par là, affranchi du contact avec le sol et de la fonction de fixation, il a pu se spécialiser comme appareil capteur. Des organes homologues ont ici subi des sorts très différents, parce qu'il y a eu des différences d'emplacement. F Haliphysema à eu une certaine célébrité parce que HarckeL ya décrit et figuré des couches cellulaires régulières, différenciées en ecto- et endoderme, des cellules avec de beaux noyaux. Pour un organisme protoplasmique, l'erreur était trop forte. HAEcKEL a pré- tendu (1889), qu'à côté de l’organisme protozoaire, dont il admet l'existence, il y en a un autre, de même aspect extérieur, mais avec la structure plus compliquée qu'il a décrite. L’explication a été reçue plutôt avec scepticisme. Un pareil organisme a pourtant été signalé à Bergen, Norwège (N. Léon, 1903); pour distinguer, on l’a nommé Prophysema; ce serait le plus simple des Métazoaires. Thurammina compressa (0.5 millimètre), a une coquille membra- neuse, peu arénacée, en sphère aplatie avec nombreux rayons courts sur le bord du disque. — Fig. 48. FT SNS 0 | ; PT, détour dd dire is tint 250. 4 6 ddl doré du dasé — ht nu red, UN À: PT : ni LRU DE hs) AE THURAMMINA. SACCAMINA. 59 Th. papillata (0.4 à 1.3 millimètre) a la coquille dure, sphérique, les tubes courts répartis sur toute la surface et souvent obstrués par du sable (comme Astrorhisa arenaria). Les deux espèces sont libres, mais parfois la seconde est fixée et développe alors une gaîne podo- stylaire en situation apicale. Une autre particularité est parfois la présence d'une coquille interne plate avec longs rayons au pourtour. — Fig. 49 à 51. Saccammina spheær iea au premier stade, fixé sur le parent, est finement arénacé ; puis il s'ajoute des spicules d’éponge; plus tard le matériel est changé : gros grains de quartz, structure rugueuse ; ce stade était nommé Psammosphæra. Il est généralement fixé, sans pylome ni tubes podostylaires ; les pseudopodes filamenteux doivent donc sortir entre les grains ou entre la coquille et le support; mais des expériences, pourtant fort ingénieuses, n'ont pas décélé de perfo- rations. — Fig. 52. Il y a un nouveau changement: les matériaux sont plus réguliers et la construction est plus soignée ; la coquille est lisse et pylomée : c’est le stade définitif Saccammina. On peut suivre toutes ces modifi- cations sur les figures, à la fois chez le parent et chez le jeune, celui-ci naturellement toujours en retard. Ces modifications n'ont toutefois pas pu être suivies par l'observation continue d’un même individu ; le travail de RaumeLer est basé sur la comparaison d’un grand nombre d'exemplaires et la succession des divers stades a été inférée d'aprés la taille. Les résultats ne sont donc pas absolument certains, mais ils ont le degré de certitude ou de probabilité compa- tible avec ce genre de recherches. L'’accroissement ultérieur n’est pas moins curieux. Par désaggré- gation d’une portion assez limitée de la paroi, il se forme une ouver- ture; par celle-ci et non par le pylome, sort un gros lobe proto- plasmique qui va cueillir les grains et s’en recouvre; la coquille a _ alors une excroissance. Puis toute la coquille est désaggrégée et les matériaux, tant anciens que neufs (sur l’excroissance) sont réarrangés pour constituer une coquille régulière plus grande. Si tout cela se confirme, les psammosphères sont des jeunes et le genre est à rayer. Il y a une assez grande variété des formes semblables, monotha- 60 ORIGINE. PACHYSTYL IE lames, souvent allongées. Il y a aussi des formes tubulaires rappel- lant Astrorhixa et Rhabdammina, mais avec une seule ouverture, le bout fermé renflé en chambre (genre Hyperammina). 31. — Le groupe des Arénacés. — Les premières formes men- tionnées sont nettement caractérisées par la polystylopodie, entière- ment inconnue chez les calcaires imperforés et du reste incompatible avec la flexostylie. Les formes sont rayonnées, libres, benthoniques ; l'adaptation au milieu se manifeste par l’aplatissement et par la loca- lisation des podostyles en une couronne marginale. Ces formes doivent être considérées comme primitives, en ce sens que la multiplicité des pseudopodes ne semble pas résulter de la divi- sion ou de la répétition de cet organe d’abord unique, Il n’y à aucun rapport avec Allogromia ou Lieberkühnia. Les observations de Bes- secs sur l'ontogénie de Haeckelina montrent que c'est directement des amibes qu'il faut dériver, comme une branche distincte, dont nous avons les tout premiers représentants, encore au stade aggluti- nant et de coquille en mosaïque. Ils jouent aussi leur rôle d’ancêtre, rappeié dans l’ontogénie de leurs descendants: la coquille embryon- naire de Thurammina papillata est entièrement de structure de lémi- cola primitive. La particularité la plus remarquable de ces formes a été laccrois- sement des podostyles, la pachystylie. Nous avons suivi l’évolution qui en est résulté et la constitution de formes distylopodes, tubu- laires, sans avenir phylogénique. Les formes tubulaires mentionnées en dernier lieu comme ayant à un bout une chambre fermée (Hyperammina), ne rentrent pas dans cette catégorie, mais dérivent de monostylopodes normaux ; seule- ment, chez eux aussi l'accroissement s’est fait par la méthode de pachystylie. Il y a lieu d'examiner la raison d’être de ce singulier mode de croissance, qui pratiquement semble amener une réduction de masse. L'augmentation de volume d’une enveloppe protectrice peut se faire par croissance intercalaire continue et c'est même le mode le plus naturel, le plus pratique; l'enveloppe suit constamment et régulière- ment l’accroissement de la masse interne. Tel semble être le cas LORICATION CONTINUE OÙ SACCADÉE. 61 pour toutes les coquilles membraneuses et notamment pour les formes initiales de Allogromia et Lieberkühnia. Comme consé- quence de et correctif à cet accroissement indéfini, ces coquilles se divisent. En y réfléchissant, un tel mode de croissance est impossible avec une coquille en mosaïque. Les éléments toujours quelque peu dispa- rates se sont arrangés sous l'influence de la tension superficielle, avec le minimum de surface libre; ce qui fait que tous sont solidaires et que l'introduction d’un seul grain change tout l’ensemble. Le cas de Saccammina a été donné en détail parce qu'il montre bien l'impor- tance des moments de lorication. F Or, en reportant la croissance sur l'extrémité des gaïînes podo- stylaires, la coquille peut également suivre les variations de volume du protoplasme, régulièrement, sans à-coup et par conséquent sup- primer ces multiples désaggrégations totales, suivies de réarrange- ments. Même dans le groupe flexostyle, l’évolution a consisté dans l'accroissement, uniquement du podostyle; le premier terme après Lieberkühnia est Cornuspira ; on comprend encore mieux son utilité chez une forme arénacée. La pachystylie aurait donc eu pour but de supprimer les lorica- tions ; tout au moins les crises de lorication semblent absentes chez ces formes et la multiplication se fait par simple fragmentation des tubes trop longs. Il y a aussi la preuve inverse : la réduction des podo- styles ramène les lorications successives ; les coquilles emboîtées de Thurammina se comprennent comme la conservation anormale de la coquille primitive, au lieu de sa dissolution. x Contrairement à ce qui se passe d'ordinaire, la fixation pêut devenir pour les polystylopodes, une çause de progrès. Quand la fixa- tion intéresse aussi les gaînes podostylaires, son effet est nul (Tholo- sina); mais quand les gaînes restent libres, la fixation permet le licenciement de la couronne podostylaire, la répartition de ses élé- ments sur toute la surface, d’où résultent des différences d’emplace- ment. La situation apicale semble surtout importante pour amener la différenciation du podostyle y localisé, d’avec ses homologues : Hali- physema, Thurammina. . Dans la première de ces formes, il y a aussi pachystylie, épanouis- Li 692 ORIGINE DES PERFORATIONS, ci sement conique; une autre espèce, H. ramulosum a ramifié cette tête; morphologiquement, l'animal a assumé le port arborescent, il est devenu végétal et là se termine son histoire phylogénique. Thurammina est un polystylopode réduit, très primitif Th. com- pressa; la dureté plus grande permet la sphéricité de Th. papillata, la suppression d'un bord, lieu d'élection pour les podostyles et conséquemment leur répartition égale sur toute la surface. Un disque tombe toujours à plat; le point de contact d'une sphère avec le sol est quelconque, mais il faut toujours à proximité un nombre suffisant de podostyles. La fixation occasionnelle développe ici aussi le podostyle apical, non par pachystylie, mais d’une façon modérée, comme un col lagénoïde; les autres podostyles, du reste, continuent à fonctionner, ce qui a probablement empêché l'hypertrophie trop accentuée de l’apical. L'obturation de ces gaînes podostylaires rappelle Astrorhisa arenuria, mais avec cette différence qu’au lieu de tubes saillants où un bouchon sableux lâche peut facilement se maintenir, il y a ici des orifices, simples trous à ras de la surface. L’attention des auteurs n'a pas été aîtirée sur ces tout petits détails, mais il semble que comme dureté de ciment (à en juger par la couleur brun foncé du ciment ferrugineux), le bouchon ne diffère pas du reste de la coquille. On aurait alors, épars sur toute la surface, des zones per- forées. Il y a aussi un grand nombre d’Arénacés flexostyles, mais ressem- blant de si près à des formes calcaires, que d'ordinaire on ne les distingue pas génériquement, sans toutefois suivre une règle bien précise; ainsi Cornuspira calcaire a son isomorphe (semblable) arénacé dans Ammodiseus. On a appliqué à ces cas le principe de l’antériorité des formes arénacées, en s'appuyant aussi sur la paléon- tologie. Il semble beaucoup plus adéquat de considérer les Imper- forés comme résultant de la calcification directe d'une membrane continue, sans passer par un stade agglutinant intermédiaire; les flexostyles arénacés auraient été secondairement ensablés, d’abord comme recouvrement superficiel, une accumulation grossière à l’exté- rieur de la coquille (alors souvent fixation), puis par incorporation graduelle dans la paroi même. LAGENA. NODOSARIA, ROTALIA, 63 Foraminifères perforés. 32, — Principaux types de Perforés. — Le genre Lagena (flacon) est, comme forme, le plus simple des Foraminifères : une panse monothalame surmontée d’un col unique, droit, orthostylie! La matière calcaire de la coquille est tout à fait transparente, « vitrée ». Outre le pylome terminal au bout du col, la paroi est traversée par un grand nombre de pores très fins. Ces trois caractères : orthostylie, matière vitreuse et perforations, vont toujours ensemble; de même que pour le premier groupe les caractères de flexostylie, matière porcellanique et parois pleines non perlorées. — Fig. 55. Le genre Lagena peut varier par une infinité de décorations super- ficielles, quelques-unes probablement comme squelette accessoire, sécrété par le protoplasme externe. Deux modifications seulement ont une valeur morphologique; il y a parfois un deuxième orifice pylo- mique, à l’autre bout de l’axe principal (distomie); il peut aussi y avoir un col invaginé, entosolénie (Solen, tube). Le genre Nodosaria polythalame peut se définir une colonie linéaire de Lagena, les loges sur le col les unes des autres, Quand un article se détache, il entraîne le col de la loge précédente, lequel fait saillie à l'intérieur; ce serait la forme entosolène (RaumgLer). Comme une conséquence nécessaire de l'orthostylie, les formes linéaires sont ici primitives. — Fig. 54. - Le genre Rotalia est une forme spiralée, comme une coquille de limaçon, c’est-à-dire en spirale élevée; l'ensemble est conique; les loges de la base, les dernieres formées et les plus grandes peuvent ne pas se rejoindre au centre et laisser un creux, l’ombilic. La spirale peut aussi être plate; des formes de grande taille sont alors comme les grands Imperforés (Orbitolites imperforé, Cycloclypeus perforé, un couple isomorphe). Les Nummulites fossiles du tertiaire sont en spirale plate; de là leur nom : pièce de monnaie. — Fig, 55, Généralement dans les formes spirales des deux types, le squelette extérieur est fortement développé et constitue un système de canaux compliqués. Il y a quelques formes fixées à croissance irrégulière et quelques formes flottantes, celles-ci toutes rotaloïdes, à spirale conique. _ L'ontogénie de quelques espèces a été suivie, principalement par 64 CYCLOCLYPEUS. ISOMORPHIE. Scnaupenn et par Lister. Chez Polystomella rotaloïde la spore sphé- rique forme une coquille pylomée ; puis après, en un second temps, une première chambre en croissant; la figure 56 est aussi nette qu'un dessin schématique. Quand on compare avec la « Miliolide à deux loges », on voit de suite la différence, la flexostylie de l’une, l'incur- vation résultant de la courbure du podostyle (marqué 2), tandis que chez Polystomella cette partie est droite, orthostyle et la courbure résulte de l’étiremént en croissant de lune de la première chambre (3). — Fig. 56 et 57. Les isomorphes Cycloclypeus et Orbilolites ont été éludiés par Lister dans un même travail (1895) et l’auteur insiste sur la res- semblance des parties centrales ; nos figures 28 et 57 sont empruntées à ce mémoire, et la différence est frappante; la chambre circum- ambiante est chez Cycloclypeus la première chambre sériée, le n° 3 du schéma; et cette chambre communique avec la sphère centrale primitive par un court canal droit, orthostyle. Dans le traité de 1905, Lisrer répète que les disques se ressemblent « mais sont différemment constitués », etil signale pour Cycloclypeus l'incurvation de la pre- mière chambre. — Fig. 58. La constance et la généralité des perforations en fait un caractère primordial des Orthostyles; ce n’est pas un creusement secondaire ; souvent chaque pore est percé dans un prisme hexagonal calcaire sécrété par la base du filament pseudopodique. Mais cette disposition n’est pas générale ; le prisme semble être du squelette supplémentaire, sur la coquille primitive, également perforée. Les perforations ne peuvent servir qu'aux échanges protoplas- miques et leur rôle est accessoire, supplémentant l’action du pylome ; on en a conclu que ce n'était pas un caractère important et l’ancienne subdivision en Imperforés et Perforés a été abandonnée. Mais si les perforations sont tellement inutiles, leur constance ne se justifiant pas par leur fonction, ne peut s'expliquer que comme l’héritage d’un ancêtre commun. Ce serait le cas d'organes rudimentaires, inutiles, mais si importants pour déterminer les affinités. L'erreur de raison- nement consiste à confondre importance fonctionnelle physiologique et importance morphologique et systématique. En l’absence de toute tentative d'expliquer la perforation, le cas de EOZOON. 65 Thurammina peut être retenu ; le bout des gaînes podostylaires rac- courcies a été ramené dans la surface générale de la coquille, comme des aires perforées; l'extension de ces aires jusqu’à confluence donne une perforation généralisée. 33. — Eoxoon. — Dans les couches précambriennes laurentiennes du Canada, sir Wicziam Locan, directeur du service géologique et W. Dawson ont signalé des masses noduleuses, parfois grosses comme la tête, composées de couches irrégulièrement parallèles, alternativement de calcaire et de serpentine verdàlre (silicate de magnésie hydraté). — Fig. 59 à 62. Cette structure fut interprétée comme suit : les bandes calcaires sont les parois des loges d’un foraminifère fixé; les bandes de serpen- tine sont de la matière minérale étrangère, le remplissage des loges pendant la fossilisation. Dans les bandes calcaires, on distingue deux zones : tout contre la serpentine, une portion striée, — en dehors, une couche traversée par des canaux. Les stries sont en réalité des pores très fins, remplis de serpentine, de même que les canaux. Ces deux parties seraient, l’une la coquille primitive de la loge avec ses fines perforations, l’autre le squelette supplémentaire canaliculé. Les lignes obliques sont des plans de clivage. CARPENTER, à cette époque la plus haute autorité, conclut formellement à la nature foraminifère (1865). Il y eut immédiatement contradiction. Kinc et Rowxey (1866) affirmèrent la nature purement minérale. En Allemagne, Mosgius (1878), spécialiste en foraminifères et ayant entrepris une étude avec l'idée que CaRPENTER avait raison, arriva pourtant à la conclusion contraire. La discussion porte sur des points tout à fait spéciaux de minéralogie ; un des arguments est que la couche finement striée est composée de cristaux prismatiques, étroitement juxtapposés en contact direct et sans substance intermédiaire ; ce ne sont donc pas des perforations injectées. Bürscuu1 (Bronn’s Tierreich, 1880) donne un exposé impartial, ajoutant que personnellement il se rallie à Moseius. Carpenter (The Microscope, 1891) maintient énergiquement son opinion et cite, comme la partageant, les géologues Geikie et Bonxey. Dawson (1906) ( 66 FORAMINIFÈRES FLOTTANTS. restait convaincu de la nature organique. Le professeur RENARD (Gand) minéralogiste, mais connaissant les foraminifères par l'étude des dépôts marins du Challenger, déclarait ne pas pouvoir se prononcer (communication verbale). | On comprend que la question ait vivement intéressé; les couches laurentiennes dépourvues de toute trace de vie, complètement azoïques, donnaient un fossile! C'était l'aurore de la vie : Eozoon. Dans le musée de l’École des Mines, à Jermyn street (Londres), un bloc envoyé du Canada, figurait à la place d'honneur, juste devant l'entrée ; il est maintenant rélégué à l'étage, dans un coin de galerie. De même, le fossile a graduellement disparu des traités, et l'ouvrage de Dorcein sur les Protozoaires (1911) ne le mentionne même pas. Il est certain que la conservation du seul Eozoon dans des couches où tout le reste a été métamorphisé et a disparu, constitue une anomalie. D'un autre côté, tout cet ensemble de structures simulant jusque dans les détails une organisation de foraminifère et de manière à tromper complètement les spécialistes les plus compétents, serait bien étrange pour une formation purement minérale, et n'est d'ailleurs nullement bien expliquée à ce point de vue. Foraminifères flottants. 94. — Condilions de flottaison. — Les Foraminifères constituent un groupe essentiellement benthonique : 1,980 espèces sur 2,000. La réticulation des pseudopodes a déjà été considérée comme une adaptation (p. 87); la coquille calcaire, dense, cloisonnée, souvent renforcée par un squelette supplémentaire est une protection contre le bris par choc ou l’écrasement par des mollusques rampants (RHUMBLER). Les vingt espèces flottantes (1 p. c.) constituent donc une remar- quable anomalie. Le changement d’habitat résulte en dernière ana- lyse de la lutte pour l'existence, poussant chaque groupe animal à se répandre, à envahir d’autres milieux. Comme cette tendance est générale, il faut poser en principe que toutes les espèces ont essayé; 99 p. c. n'ont pas réussi : c’est évidemment parce qu’elles n’ont pas pu s'adapter au changement ; 1 p. c. ont réussi : c’est que leur struc- FORMES EXCLUES, ADAPTATIONS, 67 ture première était modifiable et adaptable. Par la comparaison des deux groupes, on doit pouvoir déterminer quels sont les dispositifs ayant permis la flottaison. Parmi les espèces flottantes, il ny a aucun imperforé, aucun monothalame, aucun nodosaire, aucune forme cyclique discoïde; toutes appartiennent au groupe rotaloïde, à coquille spiralée conique, ombiliquée. Elles sont réparties en six genres, dont cinq ont aussi des espèces benthoniques normales; c’est surtout cette comparaison qui sera intéressante. Cette répartition démontre déjà que les formes flottantes ne constituent pas un groupe naturel. Cette étude comporte naturellement l'examen de détails minu- tieux, sortant du cadre d’un traité sommaire; mais elle doit patu- rellement aussi faire ressortir la relation étroite et directe entre ces détails infimes de la structure et un genre de vie tout nouveau, Ce grand intérêt la justifie amplement. La méthode logique serait d'exposer d’abord les structures, les faits, pour en indüire les généralités; mais il est beaucoup plus court de donner d’abord les conditions de flottaison; ensuite les descriptions très sommaires viennent comme preuve ou comme application. Nous sommes arrivés assez loin, dans l’étude des foraminifères, pour pou- voir adopter cette méthode sans inconvénient. Comme conditions négatives, il est clair que toutes les structures rendant difficiles la flottaison, sont par elles-mêmes contre-indiquées, en premier lieu, tout ce qui alourdit trop : coquille trop épaisse, abondant squelette supplémentaire. Les Héliozoaires nous ont déjà montré quelques adaptations struc- turales à la flottaison : forme sphérique homaxone (d'où exclusion des formes bacillaires et discoïdes), appendices radiaires, piquants et pseudopodes allongés — vacuolisation de la couche externe du pro- toplasme. La forme conique de la coquille, quand le cône est surbaissé et les loges du dernier tour fortement boursoufilé, se rapproche suffisam- ment de la forme sphérique ; il s’agit de réaliser, non lhomaxonie morphologique, mais une approximation. Le boursoufflement des loges réduit d’ailleurs aussi le poids de la coquille. Un caractère très important, et auquel on ne songerait pas tout 68 PROTOPLASME EXTERNE. d'abord, est la facilité des communications entre le protoplasme inté- rieur et la couche à l’extérieur de la coquille. Les dispositifs les plus divers sont réalisés : perforations agrandies, pylomes parfois énormes, pylomes des loges anciennes restant libres, s’ouvrant direc- tement à l'extérieur, la nouvelle loge s’arrangeant de façon à ne pas le recouvrir, orifices accessoires ménagés sur la ligne d'attache d’une loge sur l’autre. Dans le même ordre d'idées, il y a des dispositifs pour héberger de grandes quantités de protoplasme à l'extérieur; et ici vient en première ligne la cavité ombilicale; c’est plus que probablement pour cette raison que tous les foraminifères flottants sont des rotaloïdes ; il y a également des raînures profondes, sutures entre les loges, excavées et partiellement recouvertes pour protection. Tous ces détails, par leur répartition chez les espèces flottantes, comparées aux benthoniques, sont très nettement en rapport avec la flottaison. Ils se comprennent facilement. Toutes les adaptations structurales mentionnées en premier lieu (sphéricité, pseudopodes, vacuoles, — y ajouter enveloppes mucilagineuses sécrétées) sont des fonctions du protoplasme extérieur, dont la quantité est accrue proportionnelle- ment à l’accroissement des fonctions. Probablement la fonction de préhension des aliments est-elle aussi quelque peu modifiée, car même une proie inerte comme les diatomées, est pourtant libre et flottante, au lieu d’immobile, comme pour les formes benthoniques. Aussi chez les foraminifères flottants captant des crustacés vivants, ces caractères sont développés au maximum. La répartition de ces caractères est assez irrégulière; c’est telle aptitude dans un cas, telle autre dans un autre cas, qui développée, a amené l'espèce à flotter. Les caractères se compensent entre eux, un seul exagéré dispensant des autres et même palliant des condi- tions nettement défavorables. Chaque espèce y est allée à sa façon propre, et conformément à sa structure primitive. 35. — Le genre Globigerina. — La vingtaine d'espèces flottantes de foraminifères compose environ la moitié du plancton et a done, dans l’économie de la nature, un rôle aussi important que toutes les autres espèces benthoniques ensemble. Utilisant aussi la troisième GLOBIGERINA. 69 dimension de l’espace, pouvant se multiplier dans une couche épaisse d’eau, ces espèces flottantes existent en innombrables individus. A son tour, le genre Globigerina est de loin dominant. Une forme assez peu modifiée est Gl. cretacea très fréquente dans la craie. On remarque de suite la grande taille de l’ombilic. Les pylomes de toutes les loges débouchent directement dans cet ombilic (ce détail n’est pas visible sur la figure). Les loges, au lieu d’être des rubans assez minces, sont des sphères renflées en globes distincts (d’où le nom générique). Dans l'exemplaire figuré (fossile) il y a dix-neuf loges, dont sept visibles par en dessous. — Fig. 63. Brany (Challenger) n’a pas trouvé de représentant exactement semblable dans la faune actuelle. La comparaison des deux figures est des plus instructives : hypertrophie des loges, d'où résulte la diminution de leur nombre, huit en tout, dont cinq visibles par en dessous ; surtout les quatre äu deuxième tour de spire sont agrandies. — Fig. 64. L'espèce de loin la plus répandue est G/. bulloides, les trois ou quatre dernières loges encore plus fortement renflées en bulles. Ici, il y a probablement des individus benthoniques et d’autres planc- toniques, avec pylome plus grand. Comme dans l'espèce précédente, tous les pylomes débouchent dans l’ombilic. Très fréquemment, les exemplaires flottants sont hérissés de longs piquants calcaires, — Fig. 65 et 66. -Les deux espèces précédentes font partie d’un groupe dit multi- pylomé. Chez d’autres, les pylomes individuels ne sont pas libres, le pylome de la loge terminale seul s'ouvre au dehors (groupe des monopylomés); par rapport aux autres genres, cette structure parait plus normale, La seule espèce exclusivement benthonique appartient à ce groupe; Gl. pachyderma n'a pas d’ombilic, le pylome unique est fort petit, la coquille épaisse, les pores seulement 2 ‘/, microns, le chiffre le plus bas de tout le genre; c’est une accumulation de caractères défavorables. GL. inflata, du même groupe, a ses loges renflées et le pylome très grand. — Fig. 67 et 68. Les formes avec orifices accessoires sont dites parapylomées. GI. conglobata a une coquille très épaisse, mais le pylome est grand, il y a les orifices accessoires el les perforations ont 8 à 10 microns 70 ORBULINA. GLOBIGERINA OOZE,. de diamètre; c’est un bou exemple de compensation de caractères. La forme est sphérique, parce que la dernière loge est posée de travers sur les autres. — Fig. 69. Gl. æquilateralis a les tours de spire libres, d’où résultent deux ombilics confluents et l’arrangement planospiral; mais le boursou- flement des loges en largeur donne la sphéricité., — Fig. 70. Hastigerina pelagica est exclusivement pélagique. Les tours de spire sont au contact, les perforations très fines, seulement 3 microns, mais la coquille est excessivement mince el le pylome est énorme. Un individu de cetle espèce a été dessiné avec tous ses piquants, ses pseudopodes et ses vacuoles; ces cas sont excessivement rares, la capture et les manipulations faisant immédiatement disparaître ces structures délicates. — Fig. 71 et 72. Gl. bulloides s'entoure parfois d'une sphère énorme, avec deux sortes de pores, les uns de 5 microns nombreux, quelques-uns de 20; en outre parfois, un orifice encore plus grand, assez irrégulier, à bords rugueux, sans col, un simple trou dans la paroi; morpholo- giquement, ce n’est pas un pylome. Les loges internes de G/. bulloides sont résorbées, de façon que la sphère reste seule. Elle a été nommée Orbulina. — Fig. T3. On a naturellement commencé par la prendre pour une forme distincte, monothalame, homaxone et par conséquent très éloignée de Globigerina. Quand on a trouvé les loges intérieures, une inter- prétation malheureuse a embrouillé. ScHLuMBERGER a considéré Orbulina comme une macrosphère, formant dans son intérieur les tours de spire de la microsphère. Nous avons vu que la tendance du genre est de renfler rapidement les dernières loges; la sphère orbu- line peut être considérée comme une manifestation extrème de cette tendance. Morphologiquement, cette homologation n'est pas tout à fait exacte; ce n’est pas réellement une loge sériée, mais plutôt une cavité incubatrice; nous aurons à revenir sur cette question. Le rôle géogénique des foraminifères flottants est en rapport avec leur nombre considérable dans les mers chaudes et tempérées; il est beaucoup plus considérable que celui des organismes benthoniques ; dans la figure 74, il n’y a, comme originaires du fond, que le piquant d'oursin et Uvigerina. Le « Globigerina ooze » (boue) occupe AUTRES GENRES FLOTTANTS, 71 d'immenses espaces; mais dans les très grandes profondeurs, les formes calcaires manquent : par redissolution, car la faune super- ficielle est aussi calcaire. — Fig. 74. 36. — Autres formes flottantes. — Le genre Puluinulina est tel- lement varié que Brany ne donne pas une diagnose précise; sur vingt-sept espèces, six sont flottantes. La structure est plus normale et P. menardii, la principale espèce flottante, ne s’écarte des autres que par le gonflement de la face infé- rieure des chambres et la formation de légères carènes protectrices au-dessus de l’ombilie, assez creux. — Fig. 75. P. micheliniana a évolué davantage dans la même direction; le renflement des loges a réduit leur nombre et donné à l’ensemble une forme conique; mais le cône est inverse du cône rotaloïde : le sommet est plat, la base est pointue. — Fig. T6. Le genre se nourrit de diatomées, tandis que Globigerina prend des crustacés. Le genre Sphæroidina n'a que deux espèces. Sp. bulloides_ à loges renflées, sphérique, coquille mince, mais avec pylome obstrué par une languette et pores de seulement 2 1}, microns, ne flotte pas. Sphæroidina dehiscens a une coquille beaucoup plus lourde, mais des pores de 10 microns. — Fig. 77 et 78. En Candeina nitida, nous avons un cas des plus curieux : une forme flottante, entièrement apylomée, mais avec des orifices acces- soires dans toutes les sutures, les dernières loges renflées et l'ensemble sphérique. — Fig. 79. Le genre Pullenia a trois espèces. P. quinqueloba à les loges en spirale plane comme Hastigerina, mais non renflées, le pylome en une fente longue et mince ; elle ne flotte pas. P. sphæroïdes est sphé- rique, mais ses pores ont 1 micron; elle ne flotte pas. P. obliquilo- culata a ses loges plus boursoufflées, le pylome plus grand, des pores de 6 microns : elle flotte. — Fig. 80 et 81. Cymbalopora à une coquille composée de nombreuses loges, en spirale rotaloïde autour d’une grande cavité ombilicale, dans laquelle débouche tous les pylomes. Get ombilic est recouvert par une enve- ioppe sphérique énorme, percée de gros orifices ourlés et ayant 72 CYMBALOPORA. 21 souvent un seul col entosolène (Morgius, 1880). Il y a en réalité deux enveloppes, une interne lisse avec quelques plis méridiens et le col invaginé (EarzanD, 1902); tout cela se voit nettement sur les figures de Brapy, mais n’est pas mentionné dans le texte. — Fig. 82, Dans le Challenger Report, il est dit que les coquilles de grande taille sembiaient vides; mais un des naturalistes du bord, Joan Murray, ajoute une note : « Dans chaque exemplaire capturé à la surface, j'ai « trouvé la coquille remplie de petits corps monadiformes. » Ce sont évidemment des zoospores. Les dragages dans la même station, à faible profondeur, ont donné des C. bulloïdes ordinaires, et d’autres avec des traces du ballon ou sans rien que les loges. Tous ces faits peuvent très rationnellement s'interpréter à peu près comme le fait Murray : la coquille a norma- lement l’'ombilic libre et vit au fond. Arrivé à une certaine taille, l’in- dividu forme le ballon, devient flottant et sporule ; après la sporula- tion, le ballon se détruit, l'individu retombe au fond, se remet à s’accroître ; et quand sa taille est devenue beaucoup plus grande, il sporule de nouveau et flotte. L'espèce est benthonique pendant les deux périodes de croissance, planctonique pendant les deux périodes de sporulation; les individus planctoniques sont donc de deux tailles différentes, sans intermédiaires; les petits sont les plus nombreux, étant les plus jeunes. Tout s'explique parfaitement. Le ballon ne serait pas morphologiquement une dernière loge; suivant RauuBLer (PLankron, 1911) plusieurs chambres spiralées pro- duisent simultanément de nouvelles loges, irrégulièrement massées dans l’ombilic; les cloisons mitoyennes sont résorbées et les parois externes constituent la sphère; RHumgLer ne semble pas connaître le travail de EaRLAND. En résumé, Cymbalopora montre : 1° un foisonnement considé- rable du protoplasme, préparatoire à la sporulation et probablement une réduction de densité, qui amène la flottaison; 2° une lorication à ce moment, 3° des pores spéciaux (sortie des spores ?). La flottaison est seulement temporaire, mais on peut facilement la concevoir de durée de plus en plus longue. L'Orbulina a la même structure de pores. Des loges terminales modifiées se trouvent chez quelques autres espèces. — Fig. 83 et 84. HISTORIQUE : ANCIENS. 13 Cymbalopora est une forme côtière des récifs coralliens ; elle est multipylomée; une autre espèce, jamais flottante, à des orifices accessoires (parapylomie). Tous ces caractères, comme l’ombilic, les nombreux pores marginaux d'Orbitolites sont des adaptations à l’an- crage, comme protection contre les courants, des adaptations à la vie berthonique, celle que l'animal mène; il ne pourrait du res!e pas en être autrement. Mais ces caractères sont aussi utilisables pour la flot- taison et permettent le changement de milieu. 37. — Historique des Foraminifères. — Dans la plupart des traités, on commence par l'historique; comme le lecteur ne connait encore aucun des organismes, aucune des questions, cet historique est parfaitement incompréhensible. Au contraire, venant après, il intéresse et est une recapitulation. Il a surtout l'avantage de montrer la marche lente et pénible de la science, rendant plus certains les résultats acquis, — de montrer la voie suivie, qui est toujours une excellente école de logique. La taille microscopique de la plupart des Foraminifères les a sous- traits à la connaissance du vulgaire. Pourtant, les grandes Nummu- lites fossiles avaient été remarquées, parce qu’elles sont nombreuses dans la pierre de l’une des grandes pyramides d'Égypte. Le géo- graphe grec STRaBon, aux premières années de l'ère chrétienne, rap- porte la croyance populaire que c'était les lentilles, données comme nourriture aux esclaves ; il déclare ne pas y croire. Pendant tout le moyen-âge, il n'y a naturellement rien; ce n'est que vers la fin du xvn° siècle que l’intérêt reprend, et toujours pour les Nummulites. Lancisi (1654-1720), médecin du pape, en fait des plaques d'oursin; Bourquer (1678-1742), des opercules d'Ammo- nites; BrucHMANN, des mollusques bivalves comme les huitres ; SCHEUCHZER (le célèbre auteur de l'homme témoin du déluge, qui était une salamandre), en 1726, des Ammonites. Toutes ces interprétations sont encore erronées, mais elles ne sont pas ridicules. Comme dans plusieurs autres départements, les amateurs de curiosités microscopiques ont accumulé des matériaux. Le médecin hollandais Brevn (1732) décrit nos organismes et employe déjà le terme de polvthalames. L'ouvrage le plus célèbre par le nombre des 74 D'ORBIGNY, BLAINVILLE, DUJARDIN. . planclies est celui du moine Soipant (1789-1798), malheureusement, la nomenclature linnéenne n’est pas employée. Pour les naturalistes, Pinterprétation reste toujours celle de Scaeucazer, la nature cépha- lopode, plus spécialement le Nautile. Linné, PaLLas, Lamarck, CUVIER- étaient de cet avis. Seuls les grands Orbitolites étaient des squelettes de polypes. ALCIDE D'ORBIGNY avait fait une spécialité de l'étude des Forami- nifères ; c’est lui qui a introduit ce nom, par opposition de Siphoni- fères pour les autres Céphalopodes. Son grand travail d'ensemble, Tableau méthodique de la classification, est de 1826. Le groupe est subdivisé d’après l’arrangement des loges : Monostègues, les Mono- thalames; Stichostègues, l’arrangement nodosaire; Hélicostègues, les coquilles spiralées; Agathistègues, les Biloculines; en 1852, addition des Cyciostègues pour Orbitolites. La classification Jjustifiait son titre; elle était extrêmement méthodique, elle avait la rigueur apparente de la géométrie. np’OrBiexy mit dans le commerce des modèles en plâtre, qui figurèrent bientôt dans tous les musées, et contribuèrent à répandre son système. En 1821, ne BLaiNvizce examine une Miliolide vivante; en 1895, sans formuler des conclusions définitives, il émit des doutes sur l'assimilation avec un groupe aussi élevé que les Céphalopodes. Dusarnin (1835) appliqua immédiatement sa notion de sarcode. EurexBerG (1838) en fit des polypes Bryozoaires et créa sur cette idée erronée, une classification. Il était très important pour la nouvelle idée de sarcode, de pou- voir s'appliquer à un groupe comme les Foraminifères; le dévelop- pement de l’appareil pseudopodique est remarquable; le contraste entre la simplicité structurale du protoplasme et la régularité géo- métrique, la variété des coquilles, est frappant. C'est aussi l'étude des Foraminifères qui a amené, en 1854, Max SCHULTZE à identifier le sarcode animal de Dusarnin avec le proto- plasme végétal de Mouz, mettant fin à cette singulière séparation de vingt ans entre deux notions identiques. Dans cette première période de connaissance vraiment scientifique, les noms français prédominent. De 1855 à 1860, débutent en Angle- terre une série de travailleurs. Wicramsox inaugure la méthode des CARPENTER, 75 coupes pour l'étude des coquilles et signale les caractères porcella- nique et vitreux. W. B. Carpenter, W. K. Parker, T. R. JONEs, _ travaillent le plus souvent de concert; plus tard s'y adjoint Brabv. L'ouvrage capital est l'Introduction to the Study of the Foraminifera, par les trois premiers (1862). Carpenter étudia les Orbitolites du Challenger; la belle série évolutive a été signalée par lui. BRADY (1884) étudia l’ensemble de la récolte; ce sont les Reports, qui forment encore aujourd'hui la base de nos connaissances, Il faut y ajouter le Report on deep-sea deposits de Murray et RExARD. L’ « Introduction » a signalé le squelette supplémentaire, les caractères perforé et imperforé, et avec les caractères porcellanique et vitreux a fondé la classification en Imperforés et Perforés. Le paléontologiste viennois Reuss avait, en 1861, classé Îles fossiles d'après le même principe. Cet accord spontané entre la zoologie pro- prement dite et la paléontologie prouve en faveur du caractère naturel de cette classification. Le 149 novembre 1859, Darwix envoyait à CARPENTER Un exem- plaire de l'Origine des espèces, lui demandant son avis : « Par vos « connaissances étendues, votre habitude d’investiguer la vérité, el « vos capacités, j'estimerais votre opinion de la plus haute valeur. » Carpenter publia, en avril 1860, dans un journal médical, un article favorable. Mais ce qui est plus important : tout le travail prépara- toire à l’« Introduction » a été influencé par les idées nouvelles ; le groupe des Foraminifères est le premier qui ait fait l’objet d'une monographie détaillée, conçue dans l'esprit transformiste. « La _« notion ordinaire d’espèce est tout à fait inapplicable à ce groupe; « même si les limites de pareilles associations étaient étendues jusqu’à « inclure ce que partout ailleurs on distinguerait comme genres, il « resterait encore une liaison si étroite par des gradations insen- « sibles, qu'il est impossible de tracer une ligne de démareation « nette, » Carpenter revient sur ce sujet en 1883 : tout passe dans tout (everything passes into everything else), dit-il; et il déclare que ses trois amis partagent cette opinion. Les Foraminifères ont aussi joué un rôle comme « monères », jusqu’à la découverte du noyau; plus tard, la question de leur indi- vidualité a souvent été discutée ; elle se résume dans une interpréta- 76 ISOMORPHES. NEUMAYR, tion de la polythalamie, considérée comme forme coloniaire ou sim- plement comme répétition d'organes. Les conditions nucléaires ne sont pas favorables à la théorie plurale ou coloniaire; le noyau est souvent unique; quand il y à un plus grand nombre de noyaux, il n'y a aucune régularité dans leur répartition par rapport aux loges. D'ailleurs, ces questions sur l’individualité sont de la philosophie, par conséquent vagues et embrouillées, et insolubles de leur essence; chez les animaux inférieurs, par exemple les Siphonophores, elles ne ménent exactement à rien. Le parallélisme dans les formes Imperforées et Perforées n'avait pas manqué d’intriguer ; déjà, en l'absence du caractère flexostyle ou orthostyle non reconnu, les cas d’isomorphie étaient génants pour la classification, Or, un des principaux résultats du Challenger a été la découverte de nombreux arénacés; les uns tout à fait particuliers, comme les formes étoilées et tubulaires et fort difficiles à caser con- venablement; les autres ressemblant à des formes déjà connues, mais tout aussi gênantes, car il y avait ici une double isomorphie, avec les Perforés et les Imperforés. Surtout pour les isomorphes arénacés des Perforés, il y avait l’anomalie d’une grande irrégularité dans la per- foration. Dans le Challenger Report, Bravy a abandonné ce caractère comme norme principale, déterminant la première subdivision du groupe. En fait, la classification n'avait guère changé. La famille des Miliolides a pour premier caractère « test imperforé » et correspond exactement à l’ancien groupe des Imperforés. Puis il y a les Arénacés spéciaux ; puis, cinq autres familles ont le caractère perforé constant ; un certain nombre des isomorphes arénacés forment des familles où le caractère de la perforation est mélangé. En somme, Braby a sup- primé la division primaire pour passer directement aux familles. Le changement introduit par Neumavr (1887 et Stämme des Tierreichs, 1889) a été plus radical. Il y a plusieurs lignées, com- mençant par des Arénacés et évoluant en calcaires purs, perforés et imperforés. Les lagénoïdes monothalames proviennent de Nodosaires, par réduction graduelle du nombre des loges à une seule. NEumAYR, comme paléontologiste, donne à la succession géologique des formes une influence démonstrative prépondérante, presque exclusive et qui est certainement exagérée. RHUMBLER. ÉVOLUTION. 11 RaumsLer est arrivé à des idées analogues; la paléontologie joue encore un grand rôle, mais le principe dominant est la Festigkeits- auslese (la conservation du plus solide 1895). Sur l’origine de la polythalamie, RBumBLER a également des idées spéciales ; les formes tubulaires sont primitives et leur segmentation secondaire graduelle, arrive à la structure nodosaire, laquelle par fractionnement méca- nique, donne la forme lagenoïde monothalame. Le fractionnement des rayons chez certaines Astrorhixa et Rhabdammina, la segmenta- tion rudimentaire chez des Arénacés monostylopodes tubulaires, la rupture comme procédé quasi-normal chez quelques Nodosaires sont en eflet très frappants; mais ce sont des cas de reproduction par division, compliqués ici par la présence d’une coquille, et de la même nature que la fragmentation chez Orbitoliles ; ils peuvent avoir joué un certain rôle, mais leur importance a été exagérée. L’antériorité des formes droites chez les Imperforés et l'inversion des phénomènes embryologiques que comporte cette hypothèse, vont directement à l'encontre des faits. 38. — Évolution des Foraminiféres. — La notion de flexostylie et d'orthostylie (1903) fournit un caractère réellement morphologique, affectant la sphère centrale primitive; ce caractère est constant, l'exception apparente des formes microsphériques chez les Imperforés trouvant une explication rationnelle dans le rappel du stade ortho- style antérieur. Les isomorphes les plus ressemblants, tels qu'Orbito- lites et Cycloclypeus, restent parfaitement distincts; il y a une seule exception : Spirillina perforée est tout à fait comme Cornuspira. En tout cas, la réunion de formes présentant ces différences morpholo- giques pour le podostyle n’est pas justifiée. La notion de podostyle permet, comme on l’a vu, un groupement rationnel et des dénomi- nations plus logiques; mais, au fond, c’est l’ancienne classification en [mperforés et Perforés, qui était exacte. Les isomorphes arénacés ont subi un ensablement secondaire, qui n’a perforé aucun flexostyle, mais a obturé les perforations chez quelques orthostyles, dont la répartition zoologique est très irrégulière, comme toutes les modifi- cations accidentelles. Le groupe flexostyle a pour forme initiale Lieberkühnia. 1 n'y a 18 ÉVOLUTION. aucune raison pour intercaler un stade arénacé; la calcification a pu se faire directement par dépôt dans la membrane. La flexostylie a imposé d’abord des formes spiralées ; les formes droites. sont produites par redressement secondaire graduel, dont les stades successifs ont été conservés. Le groupe orthostyle a comme progéniteur une forme lagénoïde ; alors que Cornuspira joue chez les Imperforés un rôle phylogénique si important, il est remarquable que son isomorphe perforé, si étroitement ressemblant, Spirillina, soit resté isolé; c'est ce qui permet de le considérer comme une modification secondaire aber- rante. Chez les Perforés, un stade préalable arénacé polystylopode fournirait une explication rationnelle des perforations. Comme pour le groupe précédent, la monothalamie est primitive, la polythalamie secondaire, une répétition de parties permettant l'augmentation de taille et sans la signification coloniaire. En vertu de l'orthostylie, les premiers polythalames sont droits (Nodosaires) ou légèrement courbés comme une dent d’éléphant (Dentalina) ; mais la disposition spiralée résulte d'autre chose : l'incurvation en croissant de la première loge sériée. Cette modifi- cation affecte donc la partie la plus ancienne, la partie la première formée dans l’ontogénie; et, il semble, graduellement seulement, les . parties plus récentes; dans les formes intermédiaires, en crosse, les loges les plus récentes sont restées droites, ce qui fait que ici, pour les Perforés, l'interprétation paradoxale de RuumBLerR est en somme exacte : la forme future se manifeste d’abord sur les parties les plus anciennes. La forme en croissant de lune de la première loge sériée se présente, non comme un changement graduel phylogénique, mais comme une modification brusque d’un stade ontogénique. Tout le monde est d'accord pour constituer en un groupe distinct, les Arénacés rayonnés et tubulaires; les faits sont du reste trop évidents. Ce groupe est des plus simples comme organisation. Les considérer, ainsi que le fait RaumBLer, comme des Neulinge (des nouveaux-venus), est une façon de reconnaître cette simplicité, tout en lui contestant la primitivité, de façon à écarter ces formes, d’une phylogénie où pour eux il n’y a pas de place et qu'ils viendraient bouleverser. Dans le système exposé ici, ils ont leur place natu- ACANTHAIRES. 19 rellement marquée, comme polystylopodes initiaux, agglutinants. Leur évolution ultérieure est claire. Seul, le groupe des Monosty- lopodes tubulaires peut prêter au doute; l'interprétation de RaumBLer sur leur segmentation graduelle amenant une polythalamie peut trouver ici une application rationnelle et limitée. Pareille sgmen- tation doit fournir des formes rappelant les Nodosaires, mais assez vaguement et sans les perforations; c'est le cas pour le genre arénacé Rheophax. Les Foraminifères seraient donc un groupe diphylétique : les flexostyles d'un côté, de l’autre les arénacés, ceux-ci ayant donné les perforés orthostyles, mais aussi un certain nombre de formes autonomes simulant des perforés. Radiolaires. Acanthaires. 39. — L'organisme acanthaire. — L'organisme est microscopique, marin, flottant. Une membrane, la capsule centrale, délimite une masse protoplasmique interne et une couche protoplasmique extra- capsulaire. Dans l'exemplaire figuré, le protoplasme intra-capsulaire est creusé de grandes cavités, de sorte que le protoplasme forme une masse centrale, contenant le noyau (peu net sur la figure}, une couche corticale contre la membrane, et des travées. radiaires suivant des piquants et des pseudopodes. Les corps ronds dans la couche corticale sont des algues parasites, ici à l’intérieur de la capsule centrale, — Fig. 85. Le protoplasme extra-capsulaire est fortement vacuolisé, trans- formé en une enveloppe mousseuse qu'on distingue comme calymma (enveloppe). Aux piquants, cette enveloppe forme un bouquet de fibres contractiles, cils (nom mal choisi), myonèmes (filaments musculaires), myophrisques (cils musculaires); leur contraction soulève la calymma. — Fig. 86. | La capsule centrale est une membrane sans aucune grande ouver- ture, donc non pylomée; mais elle est percée d’un grand nombre de fines perforations, disposées par traînées ou par aires; cette disposi- tion est dite « actipylée » c'est-à-dire rayonnée (acti); l’utilisation 80 CAPSULE CENTRALE. CALYMMA. * du terme « pylée » pour ces fines perforations n’est pas logique. Le squelette se compose de vingt piquants radiaires, perçant la capsule et se réunissant au centre par simple juxtapposition. Les pseudopodes sont longs, radiaires, variqueux, avec une tige plus solide; ce sont des axopodes, comme chez les Héliozoaires ; leur tige va aussi Jusque dans la capsule centrale, La reproduction se fait parfois par simple division en deux, plus généralement par sporulation, intéressant le noyau et uniquement le protoplasme de la capsule centrale. Les phénomènes nucléaires sont remarquables par le nombre très considérable des chromosomes, ce qui a fait considérer le noyau comme composé (polyénergide). Quelle est la signification de ces particularités? La capsule cen- trale, par sa constance absolue chez les Radiolaires, est devenue l'organe caractéristique. Chez les Acanthaires, elle contient les algues parasites, mais dans les autres groupes de Radiolaires, ces algues sont en dehors et alors la capsule centrale est pratiquement l'organe spécialisé de la reproduction; le noyau peut devenir énorme. Le protoplasme extra-capsulaire est clairement spécialisé comme organe de flottaison; il sécrète des masses mucilagineuses qui se vacuolisent. La flottaison n’est pas ici exceptionnelle zoologiquement, c'est-à-dire l'exception, et pour quelques espèces, comme chez les Foraminifères ; elle est générale; sur 4,000 espèces, il y en a une seule, Podactinelius, fixée. La flottaison n’est pas occasionnelle et temporaire, elle est permanente. C’est, sous ce rapport, le groupe le plus exclusif, le plus homogène de tout le règne animal. La situation de la membrane capsulaire au milieu du protoplasme, est évidemment une adaptation à la flottaison; nous avons vu chez les Foraminifères, le rôle important du protoplasme externe pour la flottaison. Pour les Radiolaires, on s’est demandé si cette situation est primitive, c'est-à-dire si la membrane s’est formée dans la masse ou bien à sa surface, comme une enveloppe générale homologue à la coquille des Thécamibes et secondairement recouverte de protoplasme. Si on dérive d'une forme nue, mais avec protoplasme déjà vacuolisé, comme les Héliozoaires, la formation au milieu, à la limite entre les deux protoplasmes est plus probable que la formation tout à fait superficielle ; mais cela ne constitue nullement une différence mor- SYMBIOSE. PIQUANTS. 81 _ phologique essentielle; la coquille externe et la capsule centrale sont des formations indépendantes, mais semblables. Les algues parasites vivent aux dépens de l’acide carbonique et des produits azotés évacués par l'animal, les retransforment en produits organiques (amidon) et libèrent l'oxygène, de nouveau utilisés par l'animal. Ce n’est donc pas du vrai parasitisme, mais une association à bénéfice mutuel : symbiose (vie ensemble), Une condition néces- saire est que la lumière arrive jusqu'à l’algue; l'animal est trans- parent. Il faut aussi qu'il y ait de la lumière : alors que les Acan- thaires de la surface sont pleins d'algues, ceux des grandes pro- fondeurs en sont dépourvus. Une conséquence est que l'animal, trouvant sa nourriture dans les produits de l’algue, peut se soutenir sans autre nourriture; la plupart des Radiolaires captent pourtant des crustacés ou des algues, qu’on trouve à moitié digérés dans la calymma. La composition cellulaire de l’algue étant assez nette, tant que sa nature d'organisme indépendant n'était pas reconnue, le Radiolaire devait être pris pour un organisme pluricellulaire. La notion de sym- biose a donc eu pour conséquence importante, la reconnaissance de la nature unicellulaire, protozoaire du Radiolaire. Pourtant STIasxy (Trieste, 1910) veut voir dans ces cellules, non des algues, mais des stades dans la reproduction du Radiolaire. Ces algues sont généralement jaunes : zooxanthelles; quand elles sont vertes : zoochlorelles. 40. — Piquants. — Jouaxx Müzzer (1855) constate que les piquants résistent à la calcination el les considère comme siliceux. HagckeL (4862) trouve, au contraire, qu'ils sont détruits et les consi- dère comme une matière cornée « acanthine ». Le fait est généralisé par Herrwie (1879) et devient un caractère distinctif pour les Acanthaires, tous les autres Radiolaires étant siliceux. Branpt (1881) constate la dissolution dans du chlorure de sodium à 10 p. c., comme les axopodes des Héliozoaires. L'absence complète d’Acan- thaires fossiles et même dans les dépôts actuels s'explique. Scewiakorr (1902) a essayé une analyse plus complète ; le résultat est imprévu : silicate de chaux et d'alumine hydraté. A la calcination, 7 82 CHIMIE. LOI DE MULLER. il se forme des bulles de gaz (matière organique ?) L'analyse donnait une perte de 30 p. c.; elle était donc insuffisante. Bürscaut (1906-1907) a utilisé les grands et nombreux piquants de Podactinelius fixé (expédition antarctique allemande, 1901-1903). La matière est du sulfate de strontium, la célestine (flamme rouge); des essais directs avec la substance minéralogique ont montré la destruction par calcination et la solubilité. Cet historique n'est pas pour donner une haute idée de la chimie physiologique. Les Acanthaires sont les seuls organismes utilisant le sulfate de strontium; la substance faisant défaut dans la nourriture, doit être prélevée à l’eau de mer. Actinelius a environ deux cents piquants tous semblables et égale- ment répartis. Astrolophus a ses nombreux piquants de trois tailles différentes : la plupart petits, quelques-uns moyens, de 16 à 20-30 beaucoup plus grands. Tous les autres Acanthaires ont vingt piquants en cinq cercles de latitude : un équatorial, puis de chaque côté, un tropical et un polaire. La situation des piquants est alterne, les tropicaux entre les équatoriaux. Cet arrangement est la « loi de MüLcer » (Hazckez, 1858); il détermine la monaxonie et l'animal flotte, son axe polaire vertical. Dans lexemple figuré, vu de lun des pôles, on remarque que les piquants plats, sont à l’équateur, vus par la face plate, au cercle polaire par leur tranchant, au cercle tropical dans une situation intermédiaire. Dans ces conditions, les piquants équatoriaux retardent la chute; deux des polaires présen- tent leur face plate aux courants horizontaux et produisent donc l'entraînement latéral. — Fig. 87. | Jamais les piquants des Acanthaires ne sont triangulaires sur la coupe, fait d'autant plus remarquable que le stylet triangulaire est la forme normale dans tous les autres groupes. La coupe est souvent en croix, quatre arêtes saillantes, mais, par rapport à l'animal, orienté avec son axe polaire vertical, en croix couchée, dite de Saint- André (X) et nor en croix dressée, latine (+). Grâce à cet arran- gement, les courants frappent le creux et non l’arête, d'où une plus grande efficacité. L’intervertion des pôles, le renversement de l’ani- mal, ne change pas ces rapports; il n’en serait pas de même avec des piquants triangulaires; par exemple, pour les courants ascendants ou ÉVOLUTION DES PIQUANTS. Ù 83 pour retarder la chute, la situation des piquants équatoriaux À est eflicace; l’autre situation Y ne l’est pas. Un piquant en situation exactement polaire (non sur le cercle mais sur l'axe même) serait sans action; il n'existe pas. Ces intéressantes relations, signalées par Pororrsky (Acanthaires de la Plankton Expedition, 1904) démontrent que les piquants, pour leur nombre, leur situation, leur forme, ont évolué sous l'influence directe de la flottaison; et cependant le piquant plonge sur sa plus grande longueur, souvent entièrement, dans la calymma. L'évolution des piquants est un bon exemple de parties primitive- ment nombreuses et semblables, devenant inégales, réduisant leur nombre et arrivant à un nombre fixe. L’inégalité anatomique a probablement pour conséquence l'inégalité fonctionnelle et d’eff- cacité ; la réduction se produit par la suppression des moins efficaces; comme pour les organismes eux-mêmes et la lutte pour l'existence, ily a une compétition entre parties ou organes (Roux); les vingt piquants de MüLcer sont probablement plus efficaces que les deux cents d’Actinelius. L'évolution peut continuer et toujours par le même procédé; quand les piquants de MüLuer deviennent inégaux, ce sont toujours les équatoriaux qui commencent. Les piquants se réunissent au centre par simple contact ou par soudure ; le piquant acquiert ainsi la stabilité nécessaire, antagoniste à la contraction des fibres lors de la tension de la calymma. Comme adaptation principale à la ‘flottaison, beaucoup moindre ou nulle à la protection, l'éément squelettique est radiaire, proba- blement une tige axopodique minéralisée. Le piquant peut produire des apophyses, se compliquant par croissance dans le réseau proto- plasmique à la surface dela calymma et par leur rencontre, arrivan’ à former une coquille continue, irrégulièrement maillée et dont généralement les vingt plaques sont encore distinctes. Après une période de croissance, une deuxième série d’apophyses peut se déve- lopper sur la nouvelle surface calymmaire et produire une coquille plus grande. Parfois il y a le commencement d’une troisième série. 41. — Principaux lypes d'Acunthaires. — Le genre Lithoptera 84 | DIVERS ACANTHAIRES. a les quatre piquants équatoriaux avec des apophyses se soudant en un cadre carré; les tropicaux sont moins compliqués, les polaires plutôt réduits. L'organisme s’est aplati et la capsule centrale est étirée suivant les quatre piquants équatoriaux. Il ne peut se former de coquille, car les apophyses sont des lames radiaires, dans le plan des piquants. — Fig. 88. | Le genre Amphilonche a les piquants équatoriaux inégaux, deux plus longs et fortement carénés en croix, ils sont même dissem- blables entre eux. Tous les autres piquants sont réduits. L’orga- nisme est devenu cylindrique; l’axe de longueur est un des axes équatoriaux. Chez les Acanthaires, l’axe polaire ne peut pas s'allonger, étant dépourvu de piquant. — Fig. 89. Le genre Dodecapsa a une coquille; les vingt plaques maillées sont soudées par des bouts légèrement renflés. Près de chaque suture, il y a deux épines, parallèles à leur piquant principal (détail important pour plus tard); les deux épines voisines sont donc diver- gentes. — Fig. 90. Sphærocapsa est une forme aberrante; la coquille est composée de nombreuses plaques soudées, chacune avec un seul pore; les piquants arrivent juste à la surface de la coquille, à laquelle ils sont soudés. La forme est toujours sphérique. — Fig. 91. Le genre Hexaconus montre six piquants en un cercle, ce qui paraît irréalisable avec la symétrie de Müzcer. Dans la figure, le plan équatorial est vertical et dirigé vers l'observateur ; il comprend les deux grands piquants ec; un troisième, très petit, un peu à gauche du centre; le quatrième, analogue, est de l’autre côté, caché. Les pôles sont donc à droite et à gauche. Celui de droite montre ses quatre piquants a, dont deux plus grands. Les six piquants hypertrophiés sont donc quatre polaires et deux tropicaux, sur un même méridien. Les formes sont aplaties suivant ce méridien, qui est donc devenu pratiquement un nouvel équateur. Le résultat de cette modification est de porter sur ce nouveau plan équatorial horizontal, six piquants au lieu de quatre. À remarquer les crêtes saillantes autour des six piquants, formant une gaine. — Fig 92. Avec six éléments semblables on peut s'attendre à des différencia- tions ; comme pour Amphilonche, deux piquants vont s’hypertrophier GAÎNE DES PIQUANTS. PÉRIPYLÉS. 85 et ce sont toujours les deux morphologiquement équatoriaux primi- tifs, e de la notation de Harckez ; ils ont une tendance à garder une certaine prééminence et, même chez Hexaconus (fig. 92), ils sont un peu plus grands que les quatre polaires. Mais il ÿ a, avec Amphi- lonche, une différence importante : la présence d’une coquille et la gaine autour des piquants, caractéristique pour tout le groupe des Hexalaspides. Bürsenr avait considéré les gaînes comme résultant de la confluence de quelques-uns des piquants de Müzer; les nom- breuses formes de transition fournies par le Challenger ne laissent pas de doute sur leur nature : ce sont des crêtes accessoires ou des épines analogues à celles de Dodecapsa. Dans plusieurs cas, tous les vingt piquants de MüLLEr sont présents et en même temps il y a des gaînes bien développées; ces piquants montrent tous les degrés de réduction. — Fig. 93. La plupart de ces formes sont très rares; beaucoup de détermina- tions reposent sur des exemplaires uniques. Poporrsky a montré qu'il y a eu souvent rupture des piquants grêles, aussi dissolution par- tielle et que les gaînes se développent graduellement dans le cours de l’ontogénie. De là, d'assez nombreuses corrections dans Jes déter- minations de HazckeL, intéressantes pour les spécialistes, mais qui n’affectent pas la conception générale du groupe, ni sa remarquable évolution. Péripylés. 49. — Le genre « Actissa ». — Le mot signifie : rayonnant. Allant du centre à la périphérie, les parties sont : pucléole, noyau, protoplasme vacuolisé, capsule centrale, couche protoplasmique extra-capsulaire émettant les pseudopodes et sécrétant une couche gélatineuse calymmaire. Une particularité exceptionnelle est a vacuo- lisation affectant le protoplasme intrâ-capsulaire au lieu de la calymma. — Fig. 94. La capsule centrale est dépourvue d'ouverture principale, de pylome ; les nombreuses perforations ne sont pas groupées en aires ou trainées, mais réparties également sur toute la surface : caractère péripylé. 86 ACTISSA; FORMES NUES. HaeckeL attribue à Actissa une importance considérable, comme la forme la plus simple et la plus primitive de tous les Radiolaires, l'ancêtre du groupe (y compris les Acanthaires). Il se base surtout sur la simplicité géométrique, sphéricité, homaxonie, et sur le caractère péripylé. Mais le cas des Foraminifères perforés nous a amené à considérer la répartition égale des perforations comme résultant de la confluence d’aires perforées, correspondant chacune à un podostyle rentré; et même il y a des Foraminifères arénacés où les sommets de ces podostyles, par conséquent les régions perforées, sont étirés en crêtes allongées. À ce compte le caractère actipylé serait plus primitif que le caractère péripylé; dans son ensemble, le groupe des Acanthaires, même dans ses complications extrêmes, reste inférieur : les coquilies sont toutes (Sphæarocapsa?) apophysaires, dérivées de piquants radiaires ; les Péripylés au contraire, développent un tout autre système de squelette. Mais le raisonnement n’est valide, que si la notion de podostyle est applicable aux Radiolaires et cela est fort douteux, surtout quand on prend comme ancêtre un Hélio- zoaire primitif. Alors il semble en effet que le caractère péripylé soit plus primitif. L’argument de Hascrez peut donc être retenu, mais sans lui donner la valeur décisive. Tous les Acanthaires avaient un squelette, d’abordsimples piquants nombreux, puis régularisés pour le nombre et la situation, puis diversifiés; il y avait aussi formation d’une enveloppe apophysaire ; on pourrait donc dériver d’un Héliozoaire à piquants, si la différence fondamentale dans la composition chimique (sulfate de strontium au lieu de silice) n'empêchait toute homologation phylogénique; le piquant de célestine est une formation nouvelle, spéciale à l'Acan- thaire; l’héliozoaire ancestral n'avait pas de squelette, mais ce stade primitif nu n’a pas été conservé dans le groupe acanthaire. Il est représenté dans le groupe des Péripylés par Actissa et quelques formes voisines. Il y a une autre conséquence tout aussi importante. Les Péripylés nus ont nettement la structure péripylée et différent sous ce rapport des Acanthaires; les squelettes se sont développés, après que Île groupe des Radiolaires s'était différencié en Acanthaires actipylés el en Péripylés; et il en est de même pour les autres groupes. Les sque- ACTISSA; FORME PRIMITIVE. 87 lettes sont donc des formations phylogéniquement indépendantes el peuvent donc être morphologiquement différents, ce qui est en réalité le cas. Nous avons signalé que la capsule centrale et son contenu arrivent à être l'organe spécialisé de la reproduction, par abandon graduel des autres fonctions; toutefois chez les Acanthaires, nous trouvons encore une fonction nutritive, par la localisation intra-capsulaire des zooxanthelles, les algues symbiotiques; chez Actissa, il y a autre chose : la vacuolisation du protoplasme intra-capsulaire. C’est donc un caractère primitif de grande valeur. La place attribuée à Actissa par Hascxez semble donc justifiée. On a objecté que cette primitivité pourrait être simplement ontogé- nique; les Aclissa seraient les jeunes d’autres espèces plus compli- quées, ce que Braxor a démontré être vrai dans plusieurs cas. Mais Haecxez a décrit des Actissa avec noyaux multiples et avec le contenu de la capsule centrale entièrement fragmenté en zoospores flagellées, c’est-à-dire qu’il y a reproduction, par conséquent état adulte. Il n°y a d’ailleurs aucune incompatibilité entre ces deux observations; on peut parfaitement admettre l'existence simultanée d’une forme primi- tive indépendante, et de formes semblables, stades dans le dévelop- pement individuel de genres plus évolués ; ces coexistences sont fré- quentes en,zoologie. Même si le genre Actissa devait disparaître entièrement, comme n'étant qu'une réunion de formes larvaires, ce stade ontogénique aurait encore une grande valeur phylogénique, exactement la valeur que lui attribue HAECKEL. Cet auteur distingue plusieurs espèces d’Actissa, se distinguant entre autres caractères, par la forme de la capsule centrale. La capsule peut être sphérique, les trois axes égaux; un axe plus long que les deux autres, donne une forme cylindrique; un axe plus court, une forme aplatie discoïde; tous les axes inégaux donnent un disque en ellipse. Ces variations ont simplement la valeur de différences spécifiques, dans les limites d’un même genre; elles n’altèrent en rien les autres caractères et on ne voit pas en quoi elles pourraient notablement influencer l’activité vitale et la morphologie; ce sont des modifications tout à fait accessoires. En réalité, elles sont d’une importance capitale; indifférentes 88 AXES. PÉRIPYLÉS NUS. encore pour les formes primitives et simples de la coquille, elles deviennent absolument déterminantes pour ses complications ulté- rieures et dirigent toute son évolution. La reconnaissance de ce prin- cipe et sa démonstration détaillée, fait du Challenger Report sur les Radiolaires de HaëckEL, une œuvre géniale. La subdivision des Péripylés est basée sur ces relations des axes. Il y a un premier groupe de formes nues ou avec squelette spiculaire non en coquille cohérente, puis les groupes suivants : AXES. FORME. | NOM. Tous égaux. Sphère. Sphéroïdes. Un long. Cylindre. Prunoïdes. s Un court. Disque. Discoïdes. Tous inégaux. Ellipse. Larcoïdes. 43. — Péripylés sans coquille. — Un certain nombre de formes se rattachent à Actissa par l'absence de tout squelette; elles en diffèrent par la complication et la localisation du système vacuolaire. Toutes les vacuoles sont des inclusions, c’est-à-dire entourées de toutes parts de protoplasme; mais cet environnement immédiat peut se différencier comme membrane plus ou moins distincte. Le contenu peut être aqueux, gélatineux, albumineux; souvent il y au centre un globule huileux, réserve alimentaire et appareil flotteur. Grâce à leur membrane, ces vacuoles ont une certaine indépendance et peu- vent être isolées; leur examen microscopique direct, sans réactifs colorants, les a fait prendre pour des cellules, et par conséquent le Radiolaire lui-même, pour un organisme polycellulaire. Quand la vacuolisation ainsi perfectionnée affecte le protoplasme intérieur, la capsule centrale peut acquérir des dimensions considérables. Nous avons déjà mentionné que la tendance est vers la localisation des vacuoles dans le protoplasme extra-capsulaire et la calymma sécrétée. HarckEz a aussi utilisé comme caractère distinctif, les allures du noyau, tantôt sphérique, tantôt irrégulier, ramifié, recouvert de papilles renflées ; il est assez douteux que ces particularités histolo- SQUELETTE SPICULAIRE. 89 giques, peut-être transitoires et temporaires, justifient des distinctions spécifiques et surtout génériques. Le squelette apparaît comme des spicules isolés; il ÿ a avec les Acanthaires trois différences essentielles : au point de vue chimique, la substance est de la silice; au point de vue de la forme, ce n'est pas un piquant, mais des aiguilles simples ou branchues et fort variées; au point de vue de la position, ces spicules ne sont pas radiaires, leur tendance est plutôt vers la position tangentielle; au point de vue de la localisation, ils peuvent se trouver dans toute l'épaisseur de la masse calymmaire ou former une couche dans la zone périphérique. Les spicules ne se soudent jamais en une coquille cohérente. — Fig. 95. Dans la figure 95, en bas un peu à gauche, il y a un grand spicule; une tige, avec trois branches à chaque bout; plus haut, il y en à un avec quatre branches, se réunissant au même point, comme les axes d’un tétraèdre. Ces formes tétraradiées sont fort répandues {par exemple chez les éponges calcaires) et ont donné lieu à une intéressante théorie. Tout d’abord, on remarquera que le spicule du bas représenté deux bouquets de trois branches, et qu'on peut le considérer comme deux spicules tétraradiés soudés; il y a des parti- cularités qui rendent cette interprétation plausible. Quand on met en contact quatre sphères, trois en bas, et une en haut, sur l’ombilic délimité par les inférieures, l'espace entre les sphères est de forme tétraédrique; supposons au lieu de sphères quelconques, des vacuoles avec du protoplasme interposé, le spicule à quatre rayons s'explique par la forme du protoplasme dans lequel il s'est déposé (Drever). L’arrangement des sphères, vacuoles ou cellules, détermine la forme des spicules. Une particularité du groupe nu ou spiculé est la formation de- colonies. Les individus produits par génération agame restent unis. Chez les formes nues, il y a souvent une modification de la capsule centrale; elle est allongée en un boudin contourné et pelotonné, renfermant une rangée de globules huileux; la limitation de cette modification aux formes nues s'explique peut-être par l’obstacle que les spicules mettent à l'allongement. | L'union des individus élémentaires présente des différences; dans 90 COLONIES. la mesure ou cette union devient plus intime, lindividualité des éléments s’atténue, mais celle de l’ensemble devient plus apparente. Ce procédé va assez loin ; ces colonies sont de grande taille {plusieurs millimètres) et elles ont été connues assez tôt; leur composition pluricellulaire a aussi contribué à maintenir l'erreur sur la nature protozoaire des Radiolaires. Il serait intéressant de suivre le développement graduel de l’individualité de la colonie, mais nous devons nous borner à quelques indications générales. Les éléments composants peuvent être bien distincts, ce qu'on pourrait prendre pour l'état le plus primitif; mais cet isolement comporte la formation d'une membrane à la surface de la calymma; d’autres fois, les calymmas sont confondues et la colonie se compose d’une masse unique parsemée de capsules centrales. L'état flottant impose une certaine régularité de la forme et empêche le manque de symétrie qui se présente souvent dans les colonies fixées; la forme est souvent sphérique, les individus généralement à la périphérie; il y a un genre où la colonie est cylindrique annelée (Collozoum). — Fig. 96. Pour les formes spiculées, les spicules peuvent rester groupés autour des capsules individuelles, ou former une couche géné- rale. De cette façon, le système squelettique cesse d’être un organe de chaque élément pour devenir un organe de l’ensemble, tout comme la masse calymmaire centrale dans l’arrangement périphérique des capsules. Dans la figure 96, le gros globule huileux au centre avec son gros réseau protoplasmique, est également un organe général. Cette figure 96 montre encore une autre particularité : la coquille est une enveloppe continue, cohérente, avec nombreux orifices circulaires et des pylomes en nombre variable, avec un canal en cheminée entaillée, ou une couronne d’épines. Il y a une assez grande variété de formes. Il ne semble pas que cette coquille cohérente résulte de la fusion de spicules; elle ne peut pas non plus se rattacher à l’un ou l’autre des groupes de Péripylés (à cause des pylomes); faute de mieux, à cause de la formation coloniaire, on les range ici et on considère la coquille comme une formation indépen- dante dans ce petit groupe. | VOTE À Sais +4 COQUILLE MAILLÉE, CALYMMAIRE. 91 44. — Première coquille sphéruïde. — Pour se reconnaître dans les centaines d’espèces, il faut ordonner en séries évolutives, c'est- à-dire déterminer la nature des modifications qui ont amené pareille diversité et surtout déterminer le stade initial. La coquille la plus simple est Cenosphæra primordialis; c'est une enveloppe sphérique, à larges mailles hexagonales, délimitées par des barres siliceuses très minces ; il faut un assez fort grossissement (300) pour les voir; la sphère a environ 120 microns de diamètre. L'enve- loppe externe de la figure 97 en donne une idée suflisamment exacte. — Fig. 97. Il importe de bien préciser la nature morphologique de cette enveloppe. Elle n’est pas de nature spiculaire, résultant de parties distinctes secondairement réunies; sa structure est continue et tout d'une venue. Elle n’est pas non plus, comme l'appareil des Acan- thaires, un système de piquants radiaires émettant des apophyses ; dans la figure 97 il faut pour le moment faire abstraction de tout ce qui n’est pas uniquement la couche externe; il n’y a que celle-là, sans rien à l’intérieur, sans rien à l'extérieur. La coquille est la sili- cification du réseau protoplasmique a la surface de la calymma ; le protoplasme y est en une couche ininterrompue, continue, mais dans l'interstice des vacuoles, dans les vallées entre les sphères, il est accu- mulé en travées plus épaisses et c’est là que se forment les barres siliceuses du réseau. La seule formation analogue que nous ayons ren- contrée jusqu'ici, serait la coquille maillée de quelques Héliozoaires, par exemple Clathrulina. Les deux formations ne dérivent nullement l’une de l’autre, mais elles sont la même chose, formées de la même façon, donc morphologiquement identiques tout en étant d'origine indépendante. | Comment d'un mot, caractériser cette structure? Ce n’est pas une coquille continue, comme celle des Foraminifères imperforés et des Thécamibes; elle est plus orifice, c’est-à-dire rien du tout, du vide, que de la paroi réelle. Elle ne peut pas davantage être comparée avec un Foraminifère perforé, car les énormes lacunes n'ont rien de commun avec les orifices formés par les filaments pseudopodiqnes et calculés sur leur faible dimension. Elle ne peut pas être dite pylomée, car la notion de pylome comporte l’idée d'orifices princi- 92 STADES DU MAILLAGE. paux, en nombre unique ou très limité. Le terme le plus adéquat est : coquille maillée, en réseau. Nous désignerons comme n° 1 ou premier stade, la coquille de C. primordialis, à mailles larges et à barres minces. — La coquille interne de la figure 97 a un tout autre aspect, il y a de grosses barres, bien solides; la maille est restée hexagonale. Ce réseau hexagonal à barres épaisses sera notre n° 2. — Le maillage pré- cédent à été conservé, mais l'orifice est devenu circulaire; il y a donc un orifice rond avec cadre héxagonal : n° 3 et fig. 98. stade suivant, le cadre hexagonal, rappel des états primitifs, a dis- paru; les orifices sont circulaires : n° 4. — Parfois le contour de l’orifice devient irrégulier, lobé; probablement par confluence de plusieurs orifices : n° o et fig. 99. 0 00 & © HAECckEL a certainement reconnu cette série; la dénomination de C. prunordialis le prouve et il dit d’ailleurs explicitement que c’est la forme la plus simple, primitive, ancestrale, d'où toutes les autres sont dérivées. Toujours les diverses formes sont énumérées dans l’ordre indiqué ici, et cela d'une façon si constante et si systéma- tique, qu'il faut exclure le hasard et admettre le système. Mais chose singulière, nulle part il ne signale cette succession comme une série phylogénique, comme une loi. Dans ces stades, il y a encore des degrés, HAEckEL mentionne dans la diagnose des espèces, l'épaisseur de la barre en fonction du diamètre de la maille. La série elle-même montre la réduction gra- duelle de l’orifice et nous rencontrerons des cas où cette réduction est allée jusqu’à transformer le maillage en une fine perforation, rappelant celle des Foraminifères perforés. La sériation établie ici ne ressort pas avec évidence; on pourrait renverser l'ordre. Dans le genre Cenosphæra, en l’absence de toute autre structure, il n'y a pas les éléments pour confirmer la série. FORMATION DE COQUILLES CONCENTRIQUES, 93 Mais l'enveloppe se complique par l'addition d’épines externes (lig. 97, la coquille interne), qui peuvent devenir inégales. Dans tout un groupe, il ÿ a deux piquants, qui peuvent se compliquer, devenir inégaux jusqu’à la disparition de l’un ; la figure 99 est un de ces termes extrêmes et c'est aussi lui qui présente le terme extrême de modification des orifices. On pourrait citer de nombreux exemples analogues; la série est très bien établie, 45. — Coquilles multiples. — La coquille une fois formée est fixe, invariable et ne peut suivre la croissance ; de là toute une série de phénomènes : désagrégation de l’ancienne coquille et réarrange- ment des matériaux chez les Thécamibes arénacés, polythalamie des -Foraminifères, dans les deux groupes, boursoufflement au moment de la lorication pour faire l'enveloppe assez grande et suffisante pour quelque temps, répétition des apophyses sur les piquants chez les Acanthaires. Par suite de l'accroissement, la première coquille, de sus-calym- maire devient intra-calymmaire et moins efficace comme protection. De son côté, en s’accroissant, la capsule centrale vient buter contre la coquille. Il est intéressant de voir comment ces deux difficultés ont été tournées et quelles conséquences morphologiques il en est résulté. Pour le premier cas, la surface calymmaire, le moyen le plus simple et d’ailleurs le seul concevable, est la formation d’une nou- velle coquille plus grande, sur la nouvelle surface. Mais ici se pré- sente une difficulté subsidiaire ; le caractère liquide du protoplasme, son manque de consistance, ne maintiendraient pas à distance les deux coquilles concentriques. La formation d’une nouvelle enveloppe est toujours accompagnée de la formation d’épines sur la première, interne (fig. 97), et toujours sur les nœuds du réseau hexagonal, là où trois barres se rencontrent; les deux coquilles sont ainsi main- tenues en place l’une par rapport à l’autre, elles sont reliées et soli- daires. A la coquille maillée, élément essentiellement tangentiel, s'ajoute l'épine, élément radiaire. Mais l’épine n'est pas, comme le piquant des Acanthaires, un élément autonome et indépendant; l’épine est une formation superficielle de la coquille ; jamais elle ne se prolonge à 94 IMPORTANCE DES PIQUANTS. l'intérieur. Quand elle s’hypertrophie jusqu’à devenir piquant et se complique par carénation, sa section n’est jamais carrée ou en croix, comme chez les Acanthaires; quand elle n’est pas simplemens ronde, elle est toujours triangulaire, malgré le désavantage de cette forme ; c’est que son rôle n’est pas de support dans la flottaison, mais sim- plement de consolidation ou de protection. La forme triangulaire lui vient de la forme triangulaire du nœud lui-même, qui la produit et la porte. L'opération peut se répéter et on connaît des genres avec cinq ou six coquilles successives. Les dernières ne sont pas toujours complètes ; on peut admettre qu'on saisit l'individu à l’époque de la lorication et aussi que pour ces dernières coquilles, la lorication n'est plus mo- mentanée, simultanée sur toute la surface. En effet, les ébauches sont toujours en connection avec les piquants et, pour cette raison, on les a considérées comme des apophyses. Mais alors, ces coquilles seraient morphologiquement semblables à celles des Acanthairas et différentes des coquilles plus internes tangentielles. Il faut les considérer comme des formations tangentielles, comme les coquilles primitives, mais l’activité du réseau protoplasmique sus-calymmaire débute près des piquants, qui agissent, non comme agents formateurs, mais simple- ment comme excitants, comme centres de cristallisation. La distinc- tion paraît subtile; mais on ne tardera pas à voir son importance et son bien-fondé. Quand la capsule centrale vient buter contre la coquille, sa crois- sance semble devoir être arrêtée. Un moyen radical serait la résorb- tion de la coquille interne, et ce moyen semble être employé. Il y a quelques cas où la coquille, contrairement à la règle absolue, pré- sente deux ou quatre piquants internes, n’arrivant pas au contact réciproque, mais sarrêtant à des distances égales du centre; la coquille primitive, qui les portait, a disparu par résorbtion ; lexpli- cation est de HarcreL. Cette notion de résolution est également très importante. Généralement, la difficulté est tournée d’une autre façon. La capsule centrale pousse des hernies à travers les mailles de la coquille; les sommets des hernies se soudent et reconstituent une membrane continue. La coquille est devenue intra-capsulaire. Fa MAILLAGE DES COQUILLES CONCENTRIQUES. 95 Toutes ces coquilles successives et concentriques sont maillées et les types de maillage peuvent être différents. Or, il y a une régula- rité dans la succession de ces types, une véritable loi : allant de l'extérieur, de la coquille la plus jeune, la plus récente, vers lPinté- rieur, vers la coquille la plus vieille, la plus primitive, les maillages sont comme nos types, de 1 à 4. Dans la figure 97, la coquille externe est à mailles hexagonales larges et barres minces (type 1), la coquille interne à mailles hexagonales avec barres épaisses (type 2). Le genre Caryosphæra a cinq enveloppes; la plus externe a les mailles hexagonales régulières et des barres très minces (type 1); la seconde a les mailles hexagonales quatre fois plus larges que les barres(type 2); la troisième a les pores ronds trois fois la largeur des barres, avec cadre hexagonal (type 3); les deux coquilles internes ont les pores ronds deux fois plus larges que les barres {type 4). Il est singulier que cette régularité n'ait pas attirée l'attention ; aucun auteur ne la signale. Elle est cependant importante : les diverses coquilles d'un même individu, répètent la série évolutive phylogénique des coquilles isolées. Mais elles semblent répéter la série à rebours. La coquille la plus interne, au lieu d’avoir le caractère archaïque (le type 1), a, au con- traire, le type le plus évolué; c’est la coquille externe qui a le mail- lage primitif. Le cas serait analogue à l’interprétation de RaumBLER pour les Foraminifères. L’anomalie peut facilement s'expliquer en se rappelant que la coquille interne la première formée est aussi la plus ancienne, ontogéniquement et phylogéniquement, donc a eu plus de temps et de chance de se modifier. Si la modification est ontogé- nique, toutes les coquilles se forment d’abord suivant le type 1 et se modifient graduellement pendant la croissance ; cela est fort possible, mais on ne sait rien du développement. On peut aussi concevoir le procédé phylogéniquement : Liosphæra (fig. 97) n'aurait formé sa seconde enveloppe qu'après avoir déjà évolué au deuxième stade de maillage, 46. — Stylosphérides. — Voici les subdivisions du groupe des Sphéroïdes : A.— Collosphérides, formes coloniaires à coquille continue (fig. 96) 96 STYLOSPHÉRIDES dans le cas où on voudrait les inclure dans le groupe, ce qui est l'opinion de HAECKEL ; B. — Liosphérides (/i0, lisse) comme Cenosphæra sans épines ou avec nombreuses épines toutes semblables ; C. — Stylosphérides avec deux grands piquants ; D. — Staurosphérides avec quatre piquants en croix; E. — Cubosphérides avec six piquants orientés comme les axes du cube ; F. — Astrosphérides avec un plus grand nombre de piquants. Le groupe des Stylosphérides débute par le genre Xiphosphæra, caractérisé par l'égalité des deux piquants. HarckeLz énumère les espèces exactement dans l’ordre du maillage : 1, 3, #4, 8; la figure représente le stade 3; le stade 2, maille hexagonale à barre épaisse n'existe pas. — Fig. 100. Le genre Xiphostylus est caractérisé par l'inégalité des deux piquants; le maillage des espèces est suivant les types 3 (fig. 101), 4 et 5 (fig. 102 et 103). Le cas de la figure 103 est particulièrement intéressant ; la formation du pore lobé par confluence de pores circu- laires est ici prise sur le fait; les orifices sont subdivisés par de minces travées, isolant encore les pores associés. — Fig. 101, 102 et 103. L’inégalité des piquants peut consister en une simple différence de taille; tel est le cas pour la figure 1014, où le piquant a la structure primitive normale triangulaire, seulement un peu fortement carénée et les carènes avec bord assez épais, non tranchant. Dans la figure102, l'inégalité est double; le piquant long est rond, flexueux; le piquant court a ses trois carènes élargies. Dans la figure 105, chaque carène s’est subdivisée en lames et cette modification est plus accusée sur le piquant court. Une singulière modification est Saturnalis, un anneau entoure à distance la sphère et s'attache à l'extrémité des deux piquants; la structure semble être une double apophyse d’un seul piquant, à en juger par quelques formes intermédiaires. — Fig. 104 et 105. Les divers groupes de Stylosphérides diffèrent par le maillage et per les piquants et il est possible d'établir des séries évolutives, STYLOSPHÉRIDES, SÉRIES. | 97 d’après les variations de ces deux éléments. Or, les séries ainsi établies sur des bases différentes coïncident exactement ; dans les figures 101 à 103, le piquant le plus simple correspond au maillage le plus primitif, de même chez Saturnalis, l'espèce à anneau lisse est au stade de maillage 3, l'espèce à anneau orné au stade 4. Le choix de la direction d'évolution n’est donc plus arbitraire comme chez les Liosphérides, mais nettement déterminé par les variations concomit- tantes d’un autre élément morphologique. Ces séries évolutives sont multiples; nous trouvons la même chose dans tous les genres considérés et d’autres cas pourraient être cités, nombreux. Le premier Xiphosphæra, au stade 1, ne peut être rattaché qu’à Cenosphæra primordialis au même stade et les autres formes de maillage du genre Xiphosphæra ne peuvent être alors que le résultat d'une évolution indépendante, particulière à -ce genre, mais exactement parallèle à celle de Cenosphæra ; la seule différence est l'absence du stade 2, lequel est simplement un épaississement et non un changement de forme comme les autres stades. Il faut évidemment dériver de Xiphosphæra les formes à piquants inégaux ; Xiphostylus débute avec le maillage 3, les stades 1 et 2 ont disparus ; cela revient à dire que ce genre peut être rattaché au stade 3 de Xiphosphæra. Les genres plus compliqués ne répétent plus toute la série et toujours par la disparition des premiers stades de maillage. Dans les figures 102 et 103, il y a eu, pour les épines, changement de taille et aussi de forme et c’est la petite épine qui a le plus modifié sa forme ; sans être général, le cas est fréquent. Il en est de même pour une autre particularité : des épines accessoires; eiles sont géné- ralement sur les nœuds autour du piquant court, La même chose a lieu chez les Pruñoïdes (capsule centrale à un axe long). Parfois, le groupe a pour centre le piquant le plus long, mais alors l'autre piquant est beaucoup plus modifié quant à la forme. On peut donc dire que le groupement des piquants accessoires se fait autour du piquant le plus court ou le moins modifié. La cause et la signification de ce fait sont inconnues, mais un effet possible a une certaine impor- tance : l'extension graduelle de pareils piquants sur toute la surface de la coquille, Les Stylosphérides ont aussi des formes avec plusieurs coquilles. 8 98 STAUROSPHÉRIDES. 4T. — Siaurosphérides. — Il y a quatre piquants en croix (stauro). Les mêmes variations se produisent comme dans le groupe précédent ; mais l'addition d'une paire de piquants permet à l’inéga- lité de ces éléments de se manifester pour la taille, de deux manières: un seul piquant plus grand, ou deux plus grands. Dans les formes à une seule coquille, il n’y a plus un seul exemple de maille hexagonale large, stade 1; la maille hexagonale à barre épaisse, stade 2, est fort rare; de même le stade 3, le pore rond avec cadre hexagonal ; la grande majorité des espèces est au stade 4, pore rond. Cette impression est confirmée par l'étude des coquilles multiples. Il a quelques cas de maillage différent, la coquille externe au stade 1, comme chez le Liosphéride Caryosphæra ($S 45, p. 95), et con- forme à la règle de succession. Mais là, parfois, toutes les enveloppes sont à pores ronds; l’évolution est plus rapide, le développement est raccourci par la suppression des premiers stades. Staurocaryum en est un exemple. Les six coquilles concentriques ont toutes le même maillage, les pores ronds, stade 4. Les piquants sont égaux et traversent cinq des coquilles pour s'insérer à la surface de la plus interne; sur ce parcours ils sont lisses; sur leur partie libre, ils sont fortement rugueux. — Fig. 106. Les coquillessont complètement dépourvues d'épines ou de piquants supplémentaires ; mais la coquille externe développe à chaque nœud une épine qui se ramifie en bouquet et constitue une enveloppe comme spongieuse. C’est ce qu'on peut nommer la spongomodifi- cation ; elle existe déjà chez les Liosphérides à coquille unique ; cette Le est toujours terminale, après elle il n’ÿ a plus rien et on ne voit pas, en effet, qu’elle puisse fournir encore d'autres modifica- tions; elle constitue une impasse pour l'évolution. Les piquants sont beaucoup plus variables que dans le BTE pré- cédent ; pourtant l'anneau saturnal n'existe pas. 48. — Cubosphérides. — Six piquants en trois axes de cube ou d'octaèdre. Le groupe commence par des coquilles simples : Hexatylus dont plusieurs espèces sont figurées. — Fig. 10%. Les n° 2 à 5 montrent une bonne série pour le maillage; n° 8 CUBOSPHÉRIDES ; COQUILLES APOPHYSAIRES. 99 recommence au stade 1, mais avec épines; n° 11 est au stade 3 avec les piquants tordus, Les n° 1 et 7 ont également des complications des pores et des piquants. Beaucoup de coquilles multiples suivent la règle du maillage, mais nous rencontrons ici pour la première fois des anomalies. Heæacontium a les deux coquilles internes, ici intracapsulaires, au stade 1, ou 1 et 2; la coquille externe est au stade 3, déjà presque #; la règle est donc violée, les rapports sont. intervertis. — Fig. 108. H. axotrias à la coquille interne (peu visible) à pores ronds, la seconde avec cadre, stade 3, donc la succession est conforme à la règle ; mais l'enveloppe externe a de nouveau les pores ronds, ce qui est une anomalie. — Fig, 1409, Mais cette troisième enveloppe présente encore d’autres anomalies : elle est incomplète; elle n'est pas continue, mais formée de six plaques distinctes largement maillées; ces plaques sont des for- mations des piquants. Nous avons admis la possibilité qu’une enve- loppe sus-calymmaire, tangentielle et normale, puisse commencer sa formation autour des piquants (S 45, p. 211); elle n'en reste pas moins morphologiquement de même nature que les précédentes, elle continue la série et la règle du maillage doit lui être applicable. Mais il y a également la possibilité d’une origine apophysaire, morpholo- giquement différente, quelque chose de nouveau et non la conti- nuation de la série et par conséquent non soumise à la règle de suc- cession. Ainsi s’expliqueraient les anomalies : l’inversion de l’ordre, le caractère particulier du maillage. Toutefois, l'influence de la calymma se manifeste encore, par la forme sphérique de l'enveloppe, la régu- larité des mailles rondes. Dans la figure 110, la coquille la plus interne a les pores ronds, stade 4, la suivante les pores irrégulièrement polygonaux (stade 2?) ; toutes deux sont sphériques. La troisième enveloppe continue est tout à fait irrégulièrement maillée et avec des faces plates non sphériques ; elle est d’origine apophysaire, comme deux autres encore incomplètes. La distinction entre ces enveloppes d’origine différente est nette. - Comme chez les Acanthaires, les apophyses sont surtout sous l'in- fluence du piquant et elles tendent à se rencontrer par le plus court 100 RÉSORBTION DES COQUILLES INTERNES. chemin, la ligne droite; l'influence du réseau protoplasmique sus- calymmaire n’agit plus seule. La calymma elle-même est influencée par les piquants, elle est octaédrique. La forme de la figure 111 n’a que deux coquilles, octaédriques, à larges mailles très irrégulières. Il y a là une série évolutive des plus nettes. Aux enveloppes calymmaires normales s'ajoutent à l'extérieur des enveloppes apo- physaires. Les deux formations sont d’origine différente et n'obéissent pas aux mêmes lois. Un autre phénomène vient simplifier la struc- ture et compliquer le problème; la diminution du nombre des enve- loppes; cela se fait toujours par résorbtion des coquilles les plus internes; ainsi disparaissent successivement les coquilles à pores ronds, puis celles avec cadre hexagonal et il ne réste plus que les calymmaires externes aux stades 2 et 1 ; tel est peut-être le cas pour Hexacontium sceptrum (fig. 108) et Hexacaryum (fig. 110). Mais ces coquilles aussi peuvent disparaître et alors il ne reste que des coquilles apophysaires ; tel est certainement le cas pour Hexadendron. Le procédé revient au déplacement des coquilles calymmaires par des enveloppes apophysaires. Pour expliquer les différences (mais sans préciser leur nature ni serrer les faits de près), HAECkEL invoquait la situation intracapsulaire; elle ne semble avoir aucune action et être simplement une question de topographie, résultant secondairement de l'accroissement de la capsule centrale. 49. — Astrosphérides. — Le groupe est caractérisé par le nombre plus grand des piquants, ce qui ne permet pas la distinction d’axes orientés les uns par rapport aux autres. Il y a cependant le cas de huit piquants aux angles du cube, mais ce cas peut être considéré comme extrême; d’autres formes ont des épines à chaque nœud du réseau, ce qui est morphologiquement le maximum. Les formes à mailles hexagonales larges sont nombreuses, tant pour les coquilles simples que pour les coquilles composées. C'est un caractère primitif, mais aussi peut-être le résultat de la dispa- rition précoce ou du non-développement (suppression dans le cours de la phylogénie) des coquilles plus internes, sans que l’on puisse, ASTROSPHÉRIDES. 1014 pour un cas particulier, déterminer laquelle des hypothèses est applicable. Il y a une tendance à réduire le volume de la coquille la plus interne, même dans les formes où la sériation du maillage est normale. Il y a aussi précocité des enveloppes apophysaires; des formes à une seule coquille aux stades de maillage { ou 3 ont déjà les piquants fortement hypertrophiés et avec apophyses; ainsi se pro- duisent des formes à deux coquilles. Harckez les réunit en un groupe des Disphérides et signale ici nettement l'origine apophy- saire de l'enveloppe externe, mais sans établir le contraste avec l'origine calymmaire de l’interne; il insiste sur la situation intra- capsulaire de l'interne. Octodendron cubocentron est une espèce bien dénommée; c'est la forme à huit piquants sur les angles d’un cube central, réduit aux seules arêtes comme un modèle cristallographique. La nature apophysaire de la coquille externe, d'ailleurs encore incomplète, n’est pas douteuse. Mais le cube interne? Les douze arêles corres- pondent aux trois apophyses que pourrait émettre chaque piquant. Mais considérons une coquille calymmaire à mailles hexagonales larges, une coquille primitive ou aussi la dernière la plus externe d'une série; réduisons la taille (tendance générale des Astrosphé- rides) tout en maintenant la dimension des maiiles, et on obtient facilement la forme cubique. Des formes voisines rendent même cette interprétation probable, — Fig. 112. 50. — Rapport des groupes sphéroïdes. — Les éléments mor- phologiques à la disposition de l’évolution ne sont guère nombreux. La capsule centrale reste remarquablement uniforme; les seules différences sont ses rapports de situation avec les coquilles, mais nous avons vu que cela n’exerce aucune influence. Les parties molles ne comptent donc pas; du reste elles ne sont connues que pour un nombre très restreint de formes. Leur seule influence, mais elle est générale et domine toute l’architecture de la coquille, est lhoma- xonie, déterminée par la sphéricité de la capsule centrale et par le caractère péripylé. Cette homaxonie limite beaucoup les possibilités 109 ÉVOLUTION DES SPHÉROÏDAIRES. LE] de variation; cependant les sphéroïdaires seuls sont 107 genres et 650 espèces (Harcke, 1887). On a vu par quels moyens cette grande variété est réalisée : forme des pores, épines ou piquants, nombre des piquants, multiplicité des coquilles. Toute la morphologie comparée repose sur les parties squelet- tiques et il n'y a à distinguer que deux éléments : la coquille calym- maire tangentielle, primordiale et essentielle; le piquant radiaire formé secondairement à sa surface et intervenant par des excrois- sances apophysaires. On a pu constater combien cette distinction facilite la compréhension. La primitivité d’une coquille glabre est une anomalie, étant donnée la tendance de toutes les formes flottantes à produire des éléments radiaires; les Acanthaires se conforment à celte règle; tous les autres Radiolaires font exception. C'est proba- blement le développement rapide de la calymma comme organe spécial de flottaison qui a permis de se passer de piquants. Le mail- lage large doit réduire l'effet protecteur au minimum, la gracilité des barres doit de même réduire l'effet de consolidation; proba- blement la coquille ne sert au début quà donner une certaine rigidité, suffisante pour maintenir la forme sphérique et le volume de la calymma, malgré les variations de la vacuolisation. L'action serait analogue à celle des piquants et des fibres musculaires des Acanthaires : points d'attache pour les travées protoplasmiques supposées contractiles. Il est également assez difficile de se prononcer sur l'utilité fonc- tionnelle des épines, au début, étant donné leur gracilité et leur faible longueur; leur accroissement en piquant est l'expression anatomique d'un rôle physiologique plus considérable; mais leur développement ultérieur reste dominé par leur origine première et leur nature morphologique comme saillie des points nodaux en stylets triangulaires; il manque les adaptations étroites à la flottaison, qui donnent au piquant acanthaire tout son intérêt. Il ny a pas de doute sur le caractère primitif des Liosphérides olabres, non plus sur la dérivation directe des formes épineuses. Ensuite, l’évolution suit la voie classique : les parties vont devenir dissemblables, leur nombre va se réduire et devenir fixe. Les Astro- sphérides sont le commencement, les Stylosphérides le terme extrême SÉRIATION DES SPHÉROÏDAIRES. 103 de cette série évolutive; dans les tableaux généalogiques du Chal- lenger Report, WaeckeL admet cette filiation. Mais quand on entre quelque peu dans le détail, les choses ne semblent plus du tout aussi claires. Presque tous les groupes com- mencent avec des formes à maillage primitif; ce sont des Cenos- phœæra avec addition de piquants; deux, quatre, six où un plus grand nombre; on les réunirait toutes dans un même genre, ces dif- férences de nombre justifiant tout au plus des distinctions spécifiques, de même que les variations des axes de la capsule centrale n'ont pas empêché d'inclure des types divers dans le seul genre Actissa. C’est leur développement phylétique ultérieur qui les a fait séparer. Au lieu de groupes successifs, descendus les uns des autres, nous aurions donc des groupes ayant tous une origine commune et des développe- ments plus ou moins parallèles. Un fait saillant est la complication croissante en allant des Stylo- sphérides aux Astrosphérides. Il s’agit ici non de complication anatomique, mais de degré d'évolution; le cube central de Octoden- dron est plus évolué que la coquille à perforations plus compliquées. Mais les premiers dans chaque groupe étant simples, la remarque pour la complication ne peut s'appliquer qu'aux termes ultimes. II semble que le nombre des éiéments détermine les possibilités de com- plication; notamment pour les coquilles apophysaires, il faut au moins six piquants. Ces coquilles n'existent pas chez les Stylo- et les Staurosphérides, elles commencent chez les Cubosphérides, elles sont surtout nombreuses, développées et précoces chez les Astrosphérides. HaeckeLz, qui admet la sériation phylétique des Astro- vers les Stylosphérides, suit dans la description des groupes, l’ordre inverse, influencé probablement par le degré de complication. Probablement pour réaliser une coquille par rencontre d’apophyses, faut-il une limite de distance entre les piquants. Cela explique- rait aussi les coquilles des Acanthaires, avec leurs vingt piquants. D1. — Prunoïdes. — Le deuxième groupe des Péripylés est caractérisé par la longueur plus grande de l’un des axes de la capsule centrale, d’où une forme cylindrique ou comme une prune (pru- noïde). Le premier genre Cenellipsis à une coquille maillée du 404 PRUNOÏDES. stade 1, les mailles très larges, glabre ; c’est la reproduction exacte des premiers sphéroïdes. L'intérêt morphologique réside surtout dans nier de cet axe principal, différencié par sa taille des deux autres; quelques exemples montreront cette influence. Le genre Druppula est à deux coquilles, toutes deux aux pores circulaires, mais l’externe avec cadre hexagonal ; la succession du maillage est donc normale. La coquille centrale est sphérique, non prunoiïde ; deux forts piquants la rattachent à la coquille externe prunoïde, suivant un des courts axes. — Fig. 113. Chez Prunocarpus, les trois coquilles ont toutes les pores circu- laires, l’externe très inégaux; il n’y a donc pas succession de diffé- rents stades de maillage, mais il n’y a pas non plus inversion, la règle n’est donc pas violée. La coquille interne est sphérique, la deuxième prunoïde; les deux sont réunies par plusieurs piquants; la troisième est aussi prunoide, rattachée à la seconde par seulement deux piquants; ces piquants sont sur le grand axe de la deuxième coquille et suivant un court axe de la troisième. — Fig. 114. Comme type de forme à plusieurs coquilles, Cromyotractus a deux coquilles à pores ronds, la troisième avec cadre hexagonal, puis deux avec grandes mailles hexagonales, puis deux incomplètes, rattachées aux deux seuls piquants et que, pour cette raison, on pourrait croire apophysaires. Mais elles ont le même maillage que les autres et sont sous ce rapport la continuation de la série; il y a cependant une différence : entre toutes les autres coquilles il y a des piquants con- nectifs nombreux, qui manquent à la surface de la cinquième. L'in- terprétation la plus rationnelle semble être de considérer les coquilles incomplètes non comme morphologiquement apophysaires, mais comme calymmaires, commençant leur formation sous l'influence et au contact des piquants; c’est la distinction signalée S 45, p. 94; en outre, ce serait conforme au principe de l'impossibilité d’enve- loppes apophysaires sur des piquants trop distants {S 50, p. 103). — Fig. 115. Chez Peripanartus, il y a deux coquilles internes sphériques à pores ronds, la troisième a un cadre hexagonal et est prunoide, étranglée au milieu; puis il y a une enveloppe incomplète en deux SPHÉRICITÉ PRIMITIVE DES PRUNOÏDES. 105 capuchons polaires et sur l’inférieur, des épines grèles soutenant un mince réseau à larges pores ronds (pas marqués sur le dessin). Sur le côté droit, il y a une formation analogue appuyée sur la troisième coquille. — Fig. 116. Le mot « panartus » signifie ressemblant à un pain; « peri » a été ajouté pour le genre avec la cinquième enveloppe. C'est encore une forme relativement simple, car il n'y a qu’un seul capuchon à chaque pôle et l’ébauche d’un deuxième; mais le nombre peut augmenter jusqu’à dix à chaque pôle. Qu'on se figure ces dix enveloppes, corn- plètes aussi dans la région équatoriale étranglée : il y aurait une accumulation de parois ; ces nombreuses enveloppes ne sont possibles que moyennant d'êlre suffisamment espacées et comme capuchons incomplets, polaires. La plus grande anomalie est la sphéricité de la première ou même des deux premières coquilles ; les cas sont même plus nombreux que constatés; car quelques formes à une seule enveloppe prunoïde ont des piquants internes (deux ou quatre), signe qu’une coquille interne a élé résorbée; les quatre piquants s'arrêtent également loin du centre; la coquille qui les portait était donc probablement sphérique ; pour la preuve absolue, il faudrait six piquants. Faut-il accorder à ces faits une portée phylogénique et y voir un rappel ontogénique du stade sphéroïdaire primitif? Et alors, comment est, à ce stade, la capsule centrale : sphérique aussi, la symétrie monaxone prunoïde ne se manifestant qu’assez lard dans l’ontogénie ? Une modification tout indiquée est la présence de deux piquants dans l’axe principal, ce qui rapproche des Stylosphérides; les deux formes sont confondues sur les planches du Challenger. 1 y à la même série : inégalité des piquants, étalement des crêtes, piquants sur les nœuds autour du pôle. Comparativement à cet axe principal, les deux autres axes sont réduits : absence de piquants, piquants plus petits, aussi probablement l’élranglement de l'une des coquilles dans la zone équatoriale (Peripanartus, fig. 116), l'avortement des coquilles suivantes dans la même zone c’est-à-dire la formation de capuchons polaires. La distance plus grande de ces capuchons montre que la croissance est plus active aux pôles, d’où des formes cylindriques très longues, 106 CHANGEMENT D'AXE. Harcxez décrit ces formes de Peripanartus d’une façon singulière. Il considère la coquille étranglée et ses deux capuchons comme une enveloppe unique divisée par trois étranglements en quatre loges. Cela n’est pas matériellement inexact, mais certainement morpholo- giquement erroné, L'interprétation des capuchons comme enveloppes incomplètes est beaucoup plus rationnelle. Les changements dans la direction de l’axe principal des coquilles successives sont des plus curieux. Le grand axe de la coquille interne avec ses deux grands piquants, devient un des axes courts de Ja coquille suivante. Ce chengement ne se produit qu’une seule fois et toujours la capsule centrale se trouve entre les deux coquilles différemment orientées; par exemple, les deux premières coquilles de Prunocarpus (fig. 114) sont intracapsulaires. Le changement a pour effet de donner, sur l’axe principal de la nouvelle coquille, plus d'espace entre les deux enveloppes. On peut se demander, comme pour la sphéricité de la coquille interne, comment se comporte la capsule centrale, si elle change son orientation. FAECKEL a constaté des étranglements de la capsule cor- respondant à ceux de la coquille, trois chez le groupe « panartus » ; il suggère qu’il y a là une tentative avortée de multiplication par division incomplète, hypothèse peu plausible. Il y a peut-être une: autre explication. La capsule centrale est d’abord sphérique quand elle est à l’intérieur de la première coquille (hypothèse probable): elle englobe cette coquille par des hernies et devient aussi prunoïde. La calymma est influencée de même et forme à sa surface une coquille prunoïde, la deuxième enveloppe. La capsule centrale continue à s’accroître et arrive au contact avec cette deuxième coquille; ce contact s’établira en premier lieu sur la zone équatoriale, la distance étant moindre. On peut donc admettre une formation herniaire précoce dans une zone équatoriale; cela peut donner une forme discoïde, mais pas une inversion de l'axe principal; l'explication n'est donc pas adéquate. Admettons qu'à ce même stade se constitue la troisième enve- loppe; elle est calymmaire, mais elle part des deux piquants axiaux de la coquille prunoïde e, laquelle rappelle sous ce rapport les Stylosphérides. Admettons qu’au lieu d’une formation continue, il y Le 1 Li Re fe à: 50 dd CAUSE DU CHANGEMENT. DISCOÏDES. 107 ait d'abord une zone allant d’un piquant à l’autre, analogue à l'an- neau de Saturnalis, aussi Stylosphéride; soit & cet anneau. On voit de suite, surtout sur la coupe, que l'équateur de € a sur un de ses diamètres, dans son voisinage immédiat, cet anneau a, ce qui doit gêner le développement des hernies; lautre diamètre au contraire est libre, la capsule centrale se développera dans cette direction et le changement d’axe est réalisé. — Fig. 117. La formation de la zone annulaire est précoce, c’est-à-dire que la formation de la coquille est retardée sur le reste de la surface de la calymma, cette calymma continuant à s’accroître. Quand se fait ensuile la lorication complète, il doit en résulter une coquille, élranglée dans le plan des deux piquants de €. L'hypothèse consiste donc à supposer, pour la formation de la troisième enveloppe, une lorication annulaire précoce, au moment où la capsule centrale dépasse la deuxième coquille. Elle explique à la fois : 1° l’étranglement de la troisième coquille; 2° la situation constante de la capsule centrale entre les coquilles à axes invertis ; 3° le changement des axes. Elle explique donc d’un seul coup toutes les particularités. 02. — Discoides. — Un axe est plus court que les deux autres; la forme est un disque, une lentille plus ou moins aplatie, mais cireu- laire. La série commence par des formes à une seule coquille simple, sans piquants (Cenodiscus) à pores ronds; les premiers stades du maillage ne sont donc plus reproduits. Chez les formes à plusieurs coquilles, il y a quelques cas de cadre hexagonal ou de maille polygonale irrégulière à barres épaisses, mais plus aucun stade f. La réduction de l’axe principal revient pratiquement à l'hyper- trophie des deux autres axes et est analogue aux Staurosphérides ; il y a quatre piquants en croix, dans le même plan, qui est le plan équa- torial morphologique et probablement aussi le plan horizontal de flottaison. Par leur nombre plus grand et leur rôle physiologique, il est à prévoir que les piquants joueront un rôle plus considérable que chez les Prunoïdes. — Fig, 118. Dans l'espèce représentée, la coquille interne est sphérique; nous avons donc la même anomalie que chez les Prunoïdes. Les piquants 408 MAILLAGE ABERRANT. entre les deux coquilles sont ronds; leur partie saillante est carénée ; la modification connue de l’étalement des trois crêtes, dans plusieurs modalités, est plus fréquente dans ce groupe que dans les autres; de par leur situation équatoriale, marginale par rapport au disque horizontal, les piquants interviennent ici plus activement dans la flottaison ; la multiplication des crêtes pourrait être un moyen de pallier l'inconvénient de la section triangulaire. L’attention des descripteurs n’a pas porté sur cette connexion possible. Appliquant, comme chez les Prunoïdes, le principe de la. plus grande vitalité des axes principaux dans la formation des enveloppes successives, nous aurons des coquilles incomplètes, pas comme capu- chons polaires sur un axe unique, mais comme anneaux autour des deux axes équatoriaux. Au lieu d'un allongement de la coquille, nous aurons son élargissement. — Fig. 119 et 120. Ces enveloppes sphériques équatoriales offrent un aspect parti- culier. Dans la figure 119, le rayon saillant inférieur et le segment contigu à gauche ont été dépouillés de la carapace superficielle, pour mettre à nu les parties squelettiques intérieures. Les barres cireu- laires concentriques sont le bord des coquilles successives; les barres radiaires sont les épines ou piquants connectant les enveloppes succes- sives; la multiplicité de ces éléments les rapproche et produit un réseau quadrangulaire homogène de petites cellules, souvent en étages (fig. 120, coupe. Ces enveloppes concentriques incomplètes, réduites à la zone équa- toriale, deviennent à leur tour le siège de diflérenciations, par accrois- sement plus rapide suivant certains rayons, dont le nombre est variable, souvent trois, de façon que la symétrie stauraxone est aban- donnée. Le disque est ainsi subdivisé en régions alternativement saillantes et le maillage interne est différent; dans la figure 119, il y a exactement deux enveloppes concentriques dans le rayon, pour une enveloppe dans la région interradiaire; et, comme les barres radiaires semblent se conformer à la même règle, le maillage du rayon est plus serré. Il n'est nullement certain que le phénomène ait pour cause essen- tielle des différences de croissance. Il y a toujours une coquille initiale sphérique, puis une deuxième coquille discoïde; mais de PORODISCIDES. 109 cette formation centrale, peuvent alors partir les rayons seuls. Ces formes sont même considérées comme primitives et la formation des zones interradiaires serait une addition secondaire. Les faits semblent le mieux s’accorder avec cette manière de voir. On n'a pas réussi à trouver une raison plausible à ces singulières modifications. 53. — Porodiscides et Pylodiscides. — Dans les formes précé- dentes, il y a d’abord un certain nombre de coquilles complètes, saillantes au centre du disque; les anneaux équatoriaux viennent ensuite, Supposons cette formation d’anneaux précoce, immédiate- ment après la première coquille sphérique : le résultat sera un disque uniformément maillé. C'est le groupe des Porodiscides, dominant parmi les Discoides actuels et fossiles (plus de 30 genres avec 200 espèces). Cette grande variété résulte des variations des piquants, du développement des anneaux suivant {rois ou quatre rayons (comme la gure 119) et du groupement des anneaux ou de leurs segments. Ceux-ci chevauchent parfois à leur point de rencontre (fig. 122) et alors une vue oblique donne l'illusion d'une spirale continue (Bürscaui); tous les Porodiseides spiralés sont donc à reviser. — Fig. 121 et 122. Le genre Triolena (trois bras) a une coquille sphérique avec trois ailes. Cette structure anatomiquement simple, est morphologiquement assez compliquée. C’est un discoïde, avec une deuxième envel \ppe incomplète, représentée par les trois bras. On ne peut comparer qu'avec la partie centrale d'un Porodiscide, à structure rayonnée très précoce; la simplicité anatomique est donc secondaire et le résultat d’une longue évolution. Hagckez ayant qualifié de « pylomes » les lacunes entre les bras, le groupe a été dénommé pylodiscides. — Fig. 123. Triopyle se distingue du genre précédent par une lame équato- riale réunissant les ailes. — Fig. 124. Archidiseus peut être considéré comme dérivant directement de Triolena par le recouvrement des pylomes. Ce recouvrement est à maillage hexagonal, contrastant avec les pores ronds des bras et indiquant une formation récente, si on applique le principe du maillage pour les coquilles successives. HarckeL met le genre comme 410 PYLODISCIDES. tout premier terme des Porodiscides (d’où le nom); mais sur la planche 48 du Challenger Report, il se trouve à côté de Triopyle. Il est probable que dans le cours du travail, HAECkEL à changé d'opinion; sa première idée était la bonne. Triodiscus dérive aussi directement de Triolena par la formation d'une enveloppe nouvelle à mailles hexagonales. Elle sappuye sur les extrémités des ailes, mais passe au-dessus de leurs lames plates et entoure tout le reste du système triolène à distance, constituant une enveloppe continue. — Fig. 126. Pylolena a une coquille centrale triolène; des sommets de la sphère primitive partent trois ailes, formant un deuxième système. — Fig. 127. Pylodiseus est le genre précédent, avec une nouvelle enveloppe générale à mailles hexagonales, comme la figure 126. — Fig. 198. Le point essentiel pour la compréhension de cette évolution est de considérer exactement le terme initial Triolena, comme la conti- nuation de la série porodiscide; ce n’est pas la structure qui a été héritée, car il y a uue simplification considérable, mais c’est prinei: palement la tendance à certaines modifications qui a été transmise et qui a dirigé toute l’évolution ultérieure; ainsi se comprend la symétrie triradiaire, déjà fortement ancrée chez les Porodiscides, aussi la répétition de la structure triolène, répétition qui n'est que la formation d'enveloppes concentriques successives, aussi le ratta- chement des ailes directement sur les pôles de la sphère primitive ce qui est simplement une conséquence de la symétrie discoïde. Chez Pylolena (lg. 127) il y a deux séries de bras; un nom mieux approprié serait donc « hexalena » ou « ditriolena »; les deux séries prennent appui directement sur la sphère primitive; il n'y a jamais plus de deux séries dans ces conditions. Les enveloppes suivantes ne viennent plus au contact avec cette sphère, mêmie quand elles sont complètes, elles l'entourent à distance. Le lieu d’origine de ces formations nouvelles est l'extrémité des bras, et cela est déjà le cas pour la ceinture équatoriale de Tréopyte (fig 124). Plus que probablement, cette ceinture continue résulte de l’étalement des bras et de la rencontre des saillies, tout comme la coquille continue apophysaire dans les groupes précédents. Ce mode de formation do. + xs lt LARCOÏDES. ait n'est pas démontré ici, mais il est général dans le groupe suivant. La réapparition du maillage bexagonal typique est des plus curieuses. Triolena est une forme simplifiée à l'extrême et qui recommence l’évolution, tout comme une forme primitive et suivant les mêmes lois; le maillage primitif est reproduit dans les modifi- cations immédiates. Toutes ces nouvelles enveloppes sont calym- maires ; le rôle des piquants est nul ou tout à fait accessoire; la cohérence des enveloppes successives est assurée par leur contact avec l'extrémité des bras; quand il y a plusieurs enveloppes continues, par exemple une autre coquille enveloppante autour de Pylodiseus (fig. 128), alors il y a des piquants connecteurs. 04. — Larcoïdes. — Les trois axes sont inégaux ; Cenolarcus est la plus simple coquille du type; deux de ses espèces ont les pores ronds avec cadre hexagonal. Les modifications sont au fond très simples, mais elles se produisent par rapport à ces trois axes, non simultané- ment pour tous les axes, mais successivement ; 1 de là une complication apparente; il est facile d'en sortir, à condition de bien se figurer ces axes, c’est-à-dire d'orienter convenable- ment la coquille. Nous mettrons l'axe le plus 2 long (1) vertical — le moyen (2) horizontal transversal — le plus court (3) horizontal aussi, mais dirigé vers l'observateur. Monozonium est une coquilie cenorlareus avec des ailes, attachées aux extrémités de l'axe court 3, contournant à distance l’axe moyen 2 et formant donc un cercle équatorial. Il est important de remarquer que, à ses deux extrémités, cet anneau a une tendance à s'élargir vers les pôles de l'axe long !. — Fig. 199. Dixonium est le résultat du développement de ces excroissances jusqu’à leur rencontre aux pôles de l’axe 1; il y a donc, outre l'anneau primitif équatorial, un anneau méridien. — Fig. 150. Trixonium est de nouveau la même chose; le deuxième anneau forme un troisième anneau, méridien aussi, mais dans un plan 4192 FORMATION DES ANNEAUX. perpendiculaire au précédent. Le mode de formation, par lames allant à la rencontre l’une de l’autre, est ici évident, l’exemplaire étant encore incomplet. — Fig. 131. Au lieu de considérer les points d'attache, considérons les parties libres; chaque anneau est alors une coquille incomplète, formant calotte au-dessus des deux extrémités d’un axe. Le premier anneau, celui de Monoxonium est alors les calottes polaires de l’axe 2, plus grand que 3; les calottes sont donc aux pôles de l’axe le plus grand. De même le deuxième anneau, celui de Dixonium, forme capuchons sur l'axe 1, plus grand que 2. C’est donc en principe exactement la même chose que les calottes sur l’axe principal plus grand des Pru- noides, ou les anneaux équatoriaux sur les deux axes équatoriaux plus grands des Discoïdes. Les particularités des Larcoïdes rentrent donc dans la règle; elles sont déterminées par l'inégalité des trois axes. Reste le troisième anneau, celui qui transforme la structure dizone en trizone. Les conditions sont ici autres, car il part de l'axe le plus long 4 pour contourner l'axe le plus court 3. C'est ici que se manifeste un autre principe, déjà opérant aussi pour les deux premiers anneaux : la formation non simultanée (comme chez Triolena) mais successive, qui n’est probablement qu’une adaptation de la lorication à un accroissement rapide des parties molles : chaque anneau est plus grand que son prédécesseur. Supposons le troisième anneau, celui qui fait la forme trizone, se complétant de façon à envelopper toutes les parties antérieures: ou, ce qui revient au même, l'anneau méridien dizone, au lieu de former des saillies polaires, s’élargissant sur tout son pourtour. Il en résulte une coquille complète, formée des deux anneaux méridiens confondus ; le premier anneau, l’équatorial, reste à l’intérieur, avec la sphère primitive. Au point de vue descriptif, on aura deux enveloppes complètes, la sphère interne et la sphère externe, réunies par quatre lames maillées, qui sont l’anneau méridien. C’est le genre Larnacilla. Anatomiquement, cela est simple; c'est une double coquille, les connectifs étant des lames au lieu de tiges; on ne soupçonnerait guêre la complication morphologique réelle : une coquille et trois anneaux successifs, Mais cela ressort nettement de la comparaison avec les formes antérieures encore zonaires ; ces interprétations de THOLONIDES. 113 Haeckez sont remarquables par leur perspicacité. — Fig. 132, Ces premiers Larcoïdes ont une ressemblance superficielle avec les Pylodiscides, par suite de la formation d’anneaux ou de zones, laissant des espaces libres, les « pylomes ». Morphologiquement, ces anneaux incomplets ne sont, ni absolument identiques, ni abso- jument différents; mais ils déterminent des évolutions semblables ou parallèles : le recouvrement des pylomes, la constitution d’une enve- loppe continue. Il y a une autre ressemblance encore : la répétition des anneaux. Chez les Pylodiscides, la triade peut être répétée une fois, donnant deux systèmes ; ici elle peut être répétée deux fois, donnant trois systèmes; puis viennent des enveloppes continues, Ces répélitions se font aussi, pour un système, successivement pour ses trois éléments ; chacun de ces stades existe comme genre distinct. 55. — Tholonides et Lithélides. — Revenons à la forme primitive monozonide (fig. 129); la fermeture précoce des pylomes par l’ac- croissement des bords de l'anneau donnera de chaque côté une loge latérale; il y aura trois loges. C’est le genre Tholartus (coupole et pain). C'est l’analogue de Archidiscus (fig. 195). — Fig. 133. Ces loges sont au bout de l’axe transverse 2. La modification sui- vante doit être dizone: un anneau de l’axe 2 vers l'axe 1, que la tho- lonisation transforme aussi en deux loges: donc quatre loges accolées à une centrale. De même il se formera deux loges sur l’axe 3 : six loges autour de la sphère primitive. L'ensemble est à près peu sphé- rique. C'est la première triade, Il peut se former une deuxième série de trois anneaux, aussi tho- lonisés; la forme aura treize loges : 2 X 6<-la centrale. Les anneaux commencent par quatre saillies isolées (fig. 131). Soit, vue d’en haut, sur l'axe long 1, le gros point dans le diagramme,une 2 RAA EN sphère primitive; des places mar- Nine : quées X vont partir des lames; leur développement sera arrêté par leur rencontre deux à deux pour consti- 3 tuer les demi-anneaux. Mais supposons qu’une des lames soit plus 9 114 LITHÉLIDES. précoce, elle continuera à se développer en spirale, empêchant les trois autres de se produire. La forme représentée est presque comme le schéma. C’est la modi- fication lithélide (soleil pierreux). La raison de la modification est probablement encore une fois la tendance à fermer les pylomes et à réaliser une forme sphérique; la précocité est plus grande : elle porte non sur le premier anneau, mais sur une seulement des quatre lames. La modification peut toutefois être retardée et affecter seu- lement le deuxième ou le troisième anneau ; les formes sont très sem- blables, mais les spirales tournent autour d’axes différents. Chez Pylospira, le premier anneau est représenté par une seule lame, à droite ; elle produit à son extrémité le deuxième anneau, méridien, qui devient spiralé. Mais toutes ces lames sont de la deuxième série, car à l’intérieur il y a une coquille larnacilla, qui représente un premier système. — Fig. 134 et 135. On peut déterminer théoriquement les possibilités de la spirali- sation. Le développement simultané des quatre lames donne les deux demi-anneaux typiques, mais ne peut produire des spi- pe rales ; de même les deux lames d’un anneau ab ou cd; de même encore ad ou be; toujours il y aurait conflit par rencontre et arrêt des spirales. Il en est autrement pour ac. Cette double spiralisation est parfaitement réalisée; la forme représentée est au stade monozo- nide ; il n’y a pas à l’intérieur de coquille larnacille. — Fig. 136. Contrairement à ce qui vient d'être dit, Spironium a développé autour d’une coquille larnacilla, les deux spirales ad, déclarées incompatibles; la difficulté a été tournée de la façon la plus simple et la plus ingénieuse : les lames se sont mises obliquement; elles évitent le trajet équatorial où il y aurait collision; l’une se met au-dessus, l’autre au-dessous du plan équatorial. — Fig. 137. Ces lames spirales en s’allongeant deviennent de plus en plus fra- MONOPYLÉS. A15 giles, attachées seulement à leur point de départ; il y a donc déve- loppement de piquants connecteurs. La situation de ces piquants semble déterminée par la spirale, comme cela ressort clairement des figures, Pour Lihelius solaris (fig. 136), il y a un détail montrant la formation du piquant allant de la spirale vers le centre; dans la lame en bas, à droite, il y a, en effet, une épine infléchie vers l’inté- rieur, La modification tholonide, au lieu d’enveloppes concentriques, produit des loges; dans la figure 437, on remarque la même ten- dance, par boursoufflement intermittent des spirales. Cette tendance s’accentue chez les Lithélides et finit par donner des formes rappelant les Foraminifères polythalames. Monopylés. 06. — Structure monopylée. — Les perforations de la capsule centrale sont localisées en une plaque ; conjointement, ily a une modi- fication du protoplasme intra-capsulaire en un cône fibreux, reposant par sa base sur la plaque et considéré comme en rapport avec les pseudopodes ou les courants protoplasmiques ; c’est le podocone. Ce serait quelque chose d’analogue à un podostyle rentré, mais sans équivalence morphologique. Les Monopylés dérivent probablement des Péripylés par concentration des pores. — Fig. 138. Il y a deux genres dépourvus de tout squelette et ayant la même siguification que les Sphérellaires nus : la séparation des grands groupes des Radiolaires au stade présquelettique et l’indépendance des formations squelettiques. | Le squelette de la figure 138 est un spicule unique : une barre en contact avec la plaque perforée de la capsule centrale porte à une extrémité (à gauche) deux piquants dirigés vers le bas, à l’autre un seul piquant; le tout formant un trépied. Le type est très répandu; il se complique par de nouvelles apophyses, dans la figure, deux ascendantes autour de la capsule. Dans la figure 159, nous avons une coquille continue à mailles hexagonales, avec un pylome correspondant à la plaque perforée de la capsule centrale. 416 CONFUSION DES FORMES PRIMITIVES. Dans la figure 140, la capsule serait dans le petit anneau, son aire poreuse en bas. Dans beaucoup de cas, cet anneau existe seul; le deuxième anneau transversal est donc déjà une complication. Il existe donc trois formes très simples : le spicule triradié, la coquille continue, l’anneau ; elles semblent irréductibles, donc primi- tives. Dans le seul groupe des Monopylés, il y aurait donc eu trois formations indépendantes de squelettes. Mais voici, figure 141, une forme avec un trépied (les barres p et ec) et un anneau (>). En outre, la figure 138 n’a plus beaucoup à faire pour réunir (à gauche) ses deux piquants ascendants en un anneau continu. Beaucoup de coquilles continues, comme figure 139, ont à l’intérieur, souvent libre, un anneau typique. Il faut donc bien prendre en considération la dérivation possible des types l’un de l'autre. A tour de rôle, chaque type a été pris comme point de départ; cela fait trois interprétations; lindépendance, l'originellité des formes, c'est-à-dire le polyphylétisme du squelette en est une qua- trième. Hagckez les a successivement professées toutes. R. FERTwIG et Bürscaui partent de l’anneau. BürscuLi fait remarquer l'absence des spicules comme fossiles. Ces opinions datent d'avant le Challenger. Celui-ci a augmenté la confusion, en révélant des formes inter- médiaires, mais dans toutes les directions. Il s'en dégage pourtant une conclusion : le mélange des caractères, dans toutes les combi- naisons possibles, rend improbable l'indépendance de trois lignées distincles. Puisqu’il faut donc bien choisir, le spicule radié semble le point de départ le moins mauvais; les formations spiculaires sont en général primitives. HaëckeL fait observer avec raison que dans chacune de ces déri- vations monophylétiques, on est amené à faire jouer un rôle considé- rable à la régression destructive. Suivant le point de départ, le trépied spiculaire a perdu l’anneau, ou l'anneau a perdu le trépied. Ce n’est pas impossible, mais il est pourtant singulier que la régression se soit exercée si tôt, sur des formes encore assez simples. L'importance de la régression est démontrée pour les coquilles continues. Dans la forme représentée, la zone moyenne a à l'intérieur un anneau complet avec piquants inférieurs en trépied et également DIFFÉRENCIATION EN RÉGIONS. 417 des piquants à la partie supérieure de l'anneau; toutes ces parties sont devenues des loges continues par des étalements différemment maillés d’après les zones. La partie moyenne se nomme la tête; au- dessus est la galéa ou casque, au-dessous le thorax. — Fig. 142. Les dimensions réciproques de ces trois régions peuvent varier. Le casque est rarement aussi grand que dans ia figure 142. La région thoracique peut énormément s’hypertrophier et alors, par balancement organique, les autres parties se réduisent; la tête devient un bourgeon à peine apparent; toute la coquille n'est plus qu'un seul cône treillissé, dont la base est tout à fait ouverte. Mais il y à un détail qui permet l'identification morphologique: à l'intérieur, au sommet, il y a quelques barres en croix. Quand on compare la figure 143, représentant une de ces formes, avec la figure 141, on voit de suite qu'il y a quatre orifices semblables, déterminés par la rencontre d’un anneau horizontal et de l’anneau vertical type avec des apophyses. Ces éléments sont en rapport constant avec la capsule centrale; l'anneau l’entoure, le trépied spiculaire est à sa base; l’interpré- tation ci-dessus comporte donc la situation de la capsule dans cet espace apical, réduit comme dimensions, alors au contraire qu'on peut s'attendre à une augmentation de volume de la capsule cen- trale. | Dans la figure 144, le thorax conique est représenté par les longs piquants branchus, la galéa est absente et c’est la petite tête qui contient la capsule centrale; mais celle-ci a poussé, à travers chacun des orifices basaux, une grosse hernie; il y en a done quatre, dont trois avec un globule huileux. Contrairement à ce qui se passe chez les Péripylés, ces hernies ne confluent jamais. — Fig. 144. La sigaification de ces barres est une des belles choses de l’ana- tomie comparée. Mais ces barres sont bien minces; elles se sont maintenues dans le cours d’une longue évolution, mais on ne peut les considérer comme éternelles ; si elles disparaissent, il ne reste plus rien qu'une enveloppe continue. Les coquilles simples réguliè- rement maillées, auraient, d’après Bürscuut, cette origine compliquée ; il est probable qu’elles sont homologues non à la tête, mais au thorax, ce qui expliquerait leur pylome. 418 TRIPYLÉS. Le groupe des Monopylés est des plus importants; HarckEL énu- mère 26 familles, avec 317 genres et près de 2,000 espèces. Tripylés. 07. — Structure tripylée.. — La figure 145 représente un Radio- laire d'assez forte taille. La capsule centrale porte à sa partie infé- rieure une plaque à stries rayonnantes, avec, au centre, un tube saillant ouvert; cette plaque est l'astropyle. A l’autre pôle, il y a deux orifices plus petits, les parapyles. Ces trois orifices sont la seule communication avec le dehors ; on en a vu sortir de fortes tiges pro- toplasmiques. HERTwIG croyait ce nombre trois, constant; pour plusieurs groupes HAgckEL n'avait pas vu les parapyles, mais dans plusieurs de ces cas, ils ont été retrouvés depuis; le cas de deux parapyles est de loin le plus fréquent ; parfois il y en a plus. Comme toujours, la capsule centrale renferme le noyau (divisé sur la figure). La membrane de la capsule centrale est épaisse et il y a une deuxième membrane interne plus mince. Sur le vivant, ces deux membranes sont au contact ou du moins fort rapprochées; dans les préparations, la membrane interne suit les contractions du proto- plasme (voir la figure 145), On a donné une certaine importance à ette seconde membrane comme caractère distinctif des Tripylés ; ce n’est qu'un détail histologique, indiquant un perfectionnement de la capsule. Le tube de l'astropyle plonge dans une masse grossièrement gra- nuleuse, fortement pigmentée, le phæodium (signifie brun noirâtre) dont la présence est constante (Pheodaria HAEckEz, synonyme de Tripylés). Ces granulations sont amorphes ou nettement cellulaires. Leur rôle physiologique a donné lieu aux interprétations les plus variées, c’est-à-dire qu'on n’en sait rien. On a parlé d'algues para- _sites, analogues aux Zooxanthelles, les remplaçant, car les zooxan- thelles font défaut chez les Tripylés. La pigmentation sombre a fait songer à un rôle photosensoriel. C’est surtout avec la nutrition qu'on a cherché des rapports : ferments élaborateurs commençant comme granules intra-capsulaires, résidus de digestion, produits de désassi- milation (acide urique pas trouvé). SQUELETTE, 119 Dans le matériel de la Valdivia, Vaz. Hacker (1907) a signalé une forme sans spicules, Phæocolla, pêchée dans l'Océan Indien entre 1,000 et 1,700 mètres. Il y a deux capsules centrales (division ?) ; sous les astropyles, il y a des fragments d'algues et de diatomées, à nu dans la masse protoplasmique; plus bas, ces fragments sont inclus dans des grains fortement colorables 4, qui se vacuolisent be; les réactifs plissent leur membrane d; il ÿ aurait une circulation comme chez l’'Amibe. Le phæodium serait digestif. Il finit par exercer une influence sur la structure de la coquille, car dans les groupes les plus élevés, il y a des formations spéciales pour le contenir. — Fig. 146. La capsule centrale varie peu; c’est le cas de tous les groupes de Tripylés. Par contre, le squelette se montre extrêmement variable ; la variété des formes est donc beaucoup plus grande que dans les autres groupes et les rapports sont très compliqués. Il y a quelques formes nues primitives; quelques autres agglutinant des matériaux étrangers; des formes avec spicules tangentiels isolés ou avec spicules radiaires (c’est le cas de la figure 145). Puis il y a une grande variété de coquilles continues. Deux modifications sont spécia- lement remarquables : les orifices ou mailles de la coquille se rétrécissent jusqu’à ressembler à des perforations : struciure diatomée; — Ja coquille est composée de deux pièces distinctes : bivalve. L'indépendance du squelette tripylé se manifeste dans la compo- sition chimique : la silice est généralement fortement imprégnée de matières organiques, d’où noircissement à la calcination. Il se distingue surtout par son caractère histologique : il est creux; le piquant à droite, coupé (fig. 145), montre ce détail. L'origine phylogénique de la structure creuse peut être expliquée par les formes agglutinantes. Les diatomées allongées sont recouvertes d’une couche de silice sécrétée (ImmERmanN, PLanxkroN, 1904); si le Radiolaire cesse de prendre des matériaux étrangers tout en conti- nuant la sécrétion, il formera un piquant tubulaire creux. — Fig. 147. 58. — Squelette spiculaire. — Les formes nues dont l'existence a été mentionnée ci-dessus, constituent le groupe des Phæodinides de 190 AGGLUTINATION : CÉMENTELLIDES. HAECKEL ; il n’y aurait que deux genres, dont l’un Phæocolla est carac- térisé par l'absence des parapyles, caractère douteux. Pourtanc Ja forme nue de V. Harcker (fig. 146) et trouvée en nombreux exem- plaires, n'a pas de parapyles et est dénommée par lui « Phæocolla» et la figure ne montre pas de parapyles. HAgckER considère aussi la possibilité que c’est une forme jeune, n'ayant pas encore formé ses piquants. Des anneaux siliceux fenestrés, comme ceux parsemant la calymma dans la figure 148, avaient été décrits par Enrenserc (1828), comme diatomées ou spicules d’éponge; Herrwic les a trouvés à la surface de la calymma de Tripylés: HaecreL les représente comme répartis avec une grande régularité. On les a donc considérés comme. formés par le Radiolaire, d'autant plus que les barres sont creuses comme les éléments squelettiques des Tripylés. Cette confirmation de la nature des Dictyocha (filet de pêcheur à cause du réseau) était un des résultats intéressants du Challenger. BorGerT (PLANKTON, 1891) a considérablement modifié cette con- ception. L'anneau fenestré serait le squelette d’un flagellé siliceux, organisme indépendant à nutrition de végétal, peut-être parasite du Radiolaire, ou symbiotique; ou bien le radiolaire utiliserait les restes de ces organismes et nous aurions le cas d’un squelette formé par agglutination de matériaux étrangers. L'agglutination a ensuite été rencontrée assez fréquente et portant sur une grande variété d'objets : coquilles d’autres radiolaires, dia- tomées (tous corps siliceux). Les Radiolaires, strictement flottants, ne peuvent utiliser que des squelettes d'organismes planctoniques ; or, les diatomées flottantes ont une tendance marquée à l'allongement et tel est spécialement le cas pour Rhisosolenia. Les éléments longs sont arrangés radiairement; les éléments plus petits forment un revé- tement tangentiel; les premiers seuls ont une couverture de silice, sécrétée par le Radiolaire. BorGERT avait réuni toutes les formes agglutinantes en un groupe des Gémentellides; mais il a constaté lui-même (1911) que l’aggluti- nation se manifeste dans diverses familles de Tripylés; par con- séquent ce groupe ne pourraît pas être maintenu. Il envisage aussi la possibilité que ces formes sont des jeunes, et, d’après ses figures, VARIATIONS SPICULAIRES. 4121 elles sont, en effet, généralement de petite taille, Plus tard, les matériaux étrangers seraient abandonnés et remplacés par des éléments squelettiques sécrétés. Le groupe des Cannoraphidés (aiguilles tubulaires) a été créé pour des formes à spicules siliceux isolés, toujours placés tangentiellement; la couche est plus ou moins épaisse suivant les espèces el aussi, paraît-il, suivant l’âge. Ces éléments sont sécrétés et creux; il faudrait donc aussi les considérer comme dérivés de l'enveloppe de matériel étranger, malgré l'observation de ImmErnanx que les éléments placés tangentiellement ne sont pas recouverts. Le groupe des Aulacanthides (piquants tubulaires) comprend les formes avec piquants radiaires; il peut aussi y avoir en même temps des spicules tangentiels, généralement beaucoup plus petits. La figure 445 représente un Aulacanthide sans spicules, uniquement avec des piquants radiaires. Va. Hagcker a signalé chez beaucoup de Radiolaires, la taille plus considérable des exemplaires des grands fonds; le genre Aula- cantha en fournit des exemples. Le cas est analogue à Orbitolites tenuissima, le plus grand des Foraminifères et aussi de mer pro- fonde. — Fig. 149. Chez les Cannoraphidés et les Aulacanthidés, tous ces éléments squelettiques spiculaires sont préformés comme un cordon de sub- stance organique; c’est, du reste, le cas le plus fréquent, par exemple pour les coquilles. La minéralisation se fait par imprégnation, c'est- à-dire par dépôt dans la masse organique. Ici, elle se fait à la surface des cordons et donne le tube. 59. — Coquille continue. — Les Sagosphérides (sago, armure) sont régulièrement sphériques ; le maillage est large, le plus souvent triangulaire ; sur les nœuds s'élèvent des tiges qui se rejoignent en pyramides. Les barres sont minces, pleines, non creuses, ce qui est une exception à la règle des Phaeodaires. Les Aulosphérides ont également une coquille continue, à- larges mailles, Aulonia est la coquille simple à grandes mailles hexago- nales, tout à fait comme la Cenosphæra primitive, sans épines ni piquants, mais l’histologie des barres est différente. La variation des 199 DIVERSES COQUILLES CONTINUES. ni formes résulte de modifications qu’on peut considérer comme des complications du maillage : la subdivision de la maille hexagonale en des triangles (fig. 150). Dans certains cas, les épines très ornées sont uniquement sur le nœud central et alors l’arrangement hexa- gonal ressort encore avec netteté. — Les tubes sont creux, mais au milieu il y a un filet axial de silice et aux points nodaux, des cloisons perforées. Les épines sur les points nodaux se prolongent quelquefois un peu à l’intérieur, en dessous de la surface de la coquille. Les Cannosphérides (sphères à tubes) ont deux coquilles. L’externe est maillée et a la structure histologique du groupe précédent; le maillage est généralement beaucoup plus compliqué et plus serré que dans l'espèce figurée. La structure de la coquille interne est malière à discussion : perforation (H£rRTwWiG) ; parois tantôt solides, tantôt fenestrées (HAazckeL); pores constants à la base des piquants (Hacker, Valdivia, 1908); ces pores peu nombreux et seulement occasionnels (BorGEerT, PLankron, 1909) De la coquille interne partent des piquants creux, avec filament axial; la coquille externe (surtout dans l'espèce figurée, la plus simple, trouvée par Borcenr) semble résulter de la division des piquants. La particularité la plus remarquable de la coquille interne est la présence d’un grand pylome. — Fig. 151. Maintenant vient une série de familles a coquille unique pylomée, de texture plus serrée donnant l'aspect d’une paroi continue, comme la coquille interne des Cannosphérides ; HAgckEL a comparé avec la membrane de Gromia d’où le nom de Phaeogromides, — Fig.152. Dans la première famille, les Challengérides, la structure de la coquille rappelle tout à fait celle des Diatomées ; il y a un réseau hexagonal (fig. 152) résultant de la juxtapposition serrée de pores très fins un peu renflés au milieu (fig. 153). Les modifications ont porté sur le pylome, garni d’appendices, généralement sur un seul côlé, sur la forme de la coquille, généralement aplatie; sur la forma- tion d’épines, toujours suivant un méridien et chez les formes aplaties, toujours sur la tranche, et alors fréquemment plus développé au pôle aboral (fig. 432). Hacker (1906) y voit une adaptation aux migrations verticales, la série d'épines agissant comme étrave pour fendre l’eau et faciliter le déplacement (au lieu de retarder la chute En ri ne DIVERSES COQUILLES CONTINUES,. 193 — pour la flottaison). Dans la figure 152 et avec l'orientation donnée, admettons que les piquauts inférieurs facilitent la descente; la remonte ne saurait l'être que si l'animal se retournait (Boncerr, 1911). La capsule centrale est au fond de la coquille, l’astropyle tourné vers le pylome, le phæodium occupe la zone moyenne. — Fig. 153. La structure diatomacée de la coquille peut aussi sexprimer comme alvéolaire : dans l’épaisseur de la paroi, des cavités ou alvéoles, percées d'un trou ou pore externe et interne. Dans la famille des Médusettidés, les alvéoles sont irrégulières et les pores variables: externes, internes ou absents. Le pylome est énorme et souvent occupé par le phæodium. Le pylome est entouré de longs bras creux, subdivisés par des cloisons transversales percées d'un seul pore. La structure de ces bras se comprend comme la continua- tion de la paroi de la coquille, les alvéoles en arrangement linéaire régulier par suite de l'allongement. — Fig. 154. Les Castanellidés (châtaigne, à cause des piquants) ont la coquille comme enveloppe plus largement maillée. Les barres du réseau. ont une structure assez compliquée. Par la comparaison d'un grand nombre d'exemplaires, Vaz. Haecker (1907) a établi une série, pro- bablement ontogénique : d’abord il se forme des aiguilles isolées tangentielles, sans ordre, qui se groupent ensuite en un réseau rendu continu par des cordons gélatineux ; la silicification superficielle de ces cordons donne des tubes creux en une coquille cohérente, pylo- mée. — Fig. 155 et 156. La famille des Circoporidés peut se dériver de la précédente par l’obturation de toutes les mailles du réseau, sauf celles autour de la base des piquants. Le genre Haeckeliana est sphérique et a les pores au ras de la surface. Tous les autres genres sont polyédriques et la base perforée de piquants s'élève au-dessus de la surface, Les piquants sont creux avec filament axial. Le pylome est au milieu d’une face et échancré. La structure de la coquille est comme chez les Castanel- lides, mais l’aspect au lieu de vitreux, est franchement porcellanique. = Fige 457 'etito8 Les Tuscarorides (Tuscarora, navire explorateur américain) ont la même structure et le même aspect porcellanique, mais la perfora- 194 CAPSULE CENTRALE. é tion est différente : au lieu de mailles larges, il y a des pores beau- coup plus petits et de deux dimensions différentes. D’énormes piquants partent du pylome et aussi de la surface; ils sont fenestrés à la base (même ceux du pylome), creux avec filament axial. C'est un singulier mélange de caractères: aspect porcellanique et structure des Gircoporides, perforations étroites allant vers la structure diato- macée, contour des Challengérides, mais bras pylomiques perforés à la base, bras pylomiques des Médusettides, mais avec structure de piquant. La capsule centrale a un nombre variable d'orifices acces- soires, parapyles, qui semble en rapport avec les piquants. — Fig. 159. 60. — Capsule centrale, organe de flottaison. — La caracté- ristique du radiolaire est l’adaptation à la flottaison par le développe- ment de la calÿymma; les autres parties n’interviennent qu’'accessoire- ment, notamment la capsule centrale n'intervient que par ses globules huileux. Dans les trois genres suivants, c’est au contraire la capsule centrale qui est l'organe de flottaison principal, par la vacuolisation de son protoplasme, ou la sécrétion d'inclusions gélatineuses. Comme on l'a vu, la coquille est sus-calÿmmaire et entoure à distance la capsule centrale; l’accroissement de cette capsule et la fixité de la coquille amènent les deux formations au contact. Chez les Acanthaires et les Péripylés, par la soudure de formations herniaires la capsule s'étend au delà des coquilles internes; en d’autres mots, les coquilles deviennent intracapsulaires. La capsule des Monopylés, plus modifiée, forme encore des hernies, mais ne semble pas capable d'aller plus loin. La capsule tripylée semble encore plus incapable ; il n’y a aucun cas d’englobement des anciennes coquilles ni même de structure herniaire. On se demande si la résorbtion ne jouerait pas dans ce groupe un rôle insoupçonné,. L'effet le plus direct de l’augmentation de taille de la capsule centrale est qu'elle remplit toute la coquille et expulse au dehors le protoplasme avec le phæodium qui d'ordinaire y sont inclus. Tel est, déjà dans une certaine mesure, le cas pour les Médusettides, dont le phæodium est dans et devant le pylome. Planktonetta a une coquille complète (la sphère irrégulière à ORGANE DE FLOTTAISON. 195 gauche en haut dans le dessin) dont le pylome est entouré de très longs bras cloisonnés: c’est donc tout à fait une structure médusettide. Cette coquille est très mince et occupée entièrement par la capsule centrale très fortement vacuolisée ; il y a du protoplasme normal autour du noyau (dans le dessin, la masse plus grisàtre au-dessus du pylome). Le phæodium a été poussé hors du pylome, entre la base des grands piquants (la masse la plus foncée). Le protoplasme extra- capsulaire, également refoulé hors de la coquille, est aussi fortement boursoufflé par vacuolisation et a sécrélé aussi une enveloppe siliceuse fort mince (la grosse sphère claire à droite en bas). — Fig, 160. Nationaletta (steamer National de la Plankton Expedition) a réduit sa coquille à un simple anneau portant les piquants; alors, il faut que la calotte supérieure de ja coquille ait été résorbée. Les piquants (beaucoup plus longs que dans la figure) ont la structure cloisonnée. — ]l y a une autre interprétation possible. Déjà chez Plankto- netta il y a dans le pylome une plaque squelettique grossièrement perforée et qu'on peut considérer comme un appareil pour soutenir le phæodium. L’anneau de Nationaletta pourrait être cette structure développée ; il présente quelques particularités et ressemble assez bien à une plaque, avec un orifice en fente entouré d'un cercle de perforations. Dans cette interprétation, la coquille toute entière aurait été résorbée et remplacée par l'appareil de soutien du phæo- dium. — Une troisième hypothèse serait de considérer l’anneau portant les bras comme le bord du pylome et la plaque avec la fente comme obturatrice et de formation phéodaire; la limite serait indi- quée par le cercle de perforations. — Fig. 161. Atlanticella a la capsule centrale encore plus boursoufllée et lobée; l'appareil squelettique est réduit à quatre tiges en croix portant des piquants; du centre de la croix descend une poche squelettique renfermant au phæodium. Il n’y aurait plus de calymma. — Fig. 162. Toutes ces formes ont été décrites par Fowcer (1913) et Borcerr (1906-1907-1911). BorcerT a trouvé plusieurs autres tripylés avec capsule centrale vacuolisée et hypertrophiée, les unes nues, les autres agglutinant des matériaux étrangers, d’autres encore avec anneau squelettique plus rudimentaire. 196 COQUILLE BIVALVE. 61. — Coquille bivalve. — La coquille est composée de deux moitiés complètement séparées mais exactement adaptées, les bords parfois avec des dents engrenantes; cela rappelle une coquille de mollusque bivalve, d’où le nom de Phæoconches. La coquille est un réseau de barres creuses, confluentes, à mailles régulières générale- ment assez grandes, hexagonales ou rondes, Parfois il y a réduction des mailles et la structure se rapproche de la structure diatomacée des Challengérides. — Fig. 163. La raison de cette curieuse structure bivalve est probablement de faciliter la multiplication par division de l'adulte en deux; chaque moitié reçoit une valve et en sécrète une nouvelle; le cas serait analogue à celui des Diatomées. On a, en effet, trouvé des exemplaires avec des valves différentes, l’une avec des barres plus grêles, non encore épaissies; c’est la valve nouvelle. Le groupe primitif des Concharides n’a que la coquille bivalve; des complications résultent de la formation de piquants creux, dont les apophyses finissent par constituer une coquille externe plus ou moins continue, mais également bivalve. Les piquants principaux sont en nombre fixe pour chaque espèce et la constance de leur emplacement permet des dénominations anatomiques ; il y a trois ou quatre piquants par valve, rarement beaucoup plus (jusqu’à vingt); ils sont entièrement immergés dans la calymma. — Fig. 164. La coquille interne est relativement petite ou plutôt la capsule centrale est relativement grande, de sorte que le phæodium est à l'extérieur; l'accroissement de taille de la capsule centrale ne résulte pas d’une vacuolisation. On remarquera que dans la figure 164, seul le piquant ab procède directement de la coquille; les autres partent d'une pièce supplémentaire g, galéa ou casque, ajoutée à chaque valve. Grâce au matériel de la Valdivia, Harcker à pu établir une intéressante série. La galéa commence comme un socle pour les piquants, avec plusieurs orifices à son insertion sur la valve, l'orifice principal tourné vers l’astropyle. Quand la galéa augmente de taille, sa forme devient plus irrégulière ; les piquants les plus développés produisent des mailles à leur insertion; l’orifice principal devient un tube dit nasal rh, rattaché en outre par des brides au corps de la galéa, La ARR EN e GALÉA LOGEANT LE PHÆODIUM. 197 majeure partie du phæodium se loge dans la galéa ; il n’y en a plus ailleurs que près de la surface calymmaire, immédiatement sous la coquille externe. Physiologiquement, la galéa est donc comme l’appendice cylindrique d'Atlanticella. | Ces vues de Harcker rendent compte de beaucoup de détails; dans la figure 164, l'énorme piquant nasal détermine en effet une saillie de la galéa; dans la figure 165, la galéa est encore peu spécialisée, sans tube nasal; l’orifice principal est ourlé et des doubles brides de renforcement vont vers les deux piquants hyper- trophiés. — Fig. 165. Hagcker considère la galéa comme ayant surtout pour fonction de répartir sur toute la surface de la coquille interne, la pression transmise par les piquants, comme, dit-il, les barres multiples à la base des piquants des Circoporides. Ces barres sont tout simplement le réseau délimitant les pores, indispensables pour rattacher les piquants à la coquille, et il est assez inutile de chercher des raisons mécaniques plus compliquées. Morphologiquement, la galéa pourrait être la même chose ; mais il y a pourtant une différence : la cavité entre les barres des Circoporides est sous la coquille, la galéa est sur la coquille. Comme pour les Challengérides, Harcker regarde le développe- ment de certains piquants ainsi que l’aplatissement de l’ensemble comme des adaptations aux migrations verticales des formes de pro- fondeur ; l'interprétation est douteuse; la différence avec la sphéricité des formes de surface est un fait intéressant. Admettant que la galéa ait été déterminée par des causes méca- niques (répartition des pressions) sa voûte seule agissait, sa cavité était inutile, Mais l'organisme ne supporte pas les choses inutiles; cette cavité ne tarde pas à être utilisée : elle sert de réceptacle au phæodium. Ces considérations sont de HAEckER; mais elles ne sont pas énoncées en termes aussi généraux. Le principe d'utilisation secondaire est des plus importants et d'application fréquente dans tout le règne animal. La fonction secon- daire, assumée, peut devenir la principale et c'est plus que probable- ment le cas pour le développement de la galéa, par exemple le tube nasal. Le phæodium, expulsé par l'accroissement de la capsule 128 TABLEAU PHYLOGÉNIQUE. centrale, hors de la coquille a trouvé dans le voisinage le creux du socle et l’a accaparé, C'est aussi un principe importantique cet acca- parement par les organes voisins, 62. — Rapports phylogéniques ; formation de la coquille. — Le tableau suivant résume les caractères du squelette : Formes nues 0012 RUE SE NeE re Er RE EL D AE OA 7020S Formes’ agrlutinantes Mt, PE LR ET Re a Cementellidesne Formes spiculaires; spicules sécrétés creux, tangentiels . . Cannoraphides. Radiaines (rte CM AE ES : pe .. Aulacanthides. Coquille sphérique Ro sans Sn malle ne creuses avec fil . . ,. re ee AA TosphCrInes Même structure, mais avec une coiville interne pylomée, periorée (th as Vo Me SM NO NN TR CRT OSphertGes Groupe des Phæogromides : coquille unique pylomée, structures diverses : Coquille maillée; dans l’ontogénie, aiguilles pleines dans une gaine creuse; piquants avec fil axial. . . . . . Castanellides. Mailles fermées; dans la paroi continue. des aiguilles ; texture por cellanique ; PIATARS creux avec fil axial, fenestrés à leur base 45 040 ARNO A TES sil on des NC IMCDDOT ES: Structure Hnacees pas de bras ou de piquants, mais CApenx dices DylOMIQUES US NOR APTE SNS Ju er ER . Challengerides. Perforations variables, aiguilles dans la masse ue longs bras D Eee et autres avec fil axial, fenestrés à la base 25 ; : ë : : rt M TUSCRrOondes. Structure alv ie pas de pores ; os D ne pylomiques; cloisonnes. 244. MTS LE eu e etMeduSelLdes, Coquille bivalve, barres creuses !..2.. 0 Re PA æaconches: Coquille sphérique Re non pylomée, barres minces, DICTES PARU NE PO Te ST A ET PSG OS TER ES Les formes nues, Phæodinides, peuvent être considérées comme primitives et fournissent un point de départ; mais il ne sert pas à grand'chose. La structure tripylée est déjà complètement réalisée; de sorte que ces formes ne nous renseignent pas sur les ascendants. Comme chez les autres classes, la capsule centrale varie très peu, de sorte qu'elle ne nous renseigne pas sur les rapports entre les divers descendants. Il est certain que le squelette s’est constitué après la modification tripylée ; il y a même à envisager la possibilité de plusieurs formations distinctes, comme chez les Monopylés. Harckez (CiALLENGER) admet- Tr ÉVOLUTION. 199 tait sept de ces formations distinctes, avec les rapports suivants : Cannoraphidés, Aulacanthides. . . . - [ Sagosphérides. Castanellides . . . .. Aulosphérides. Phæodinides . . .... Circoporides. . . . .. Cannosphérides, Tuscarorides. Challengérides . . . . | Médusettides, Phæoconches. Dans la Systematische Phylogenie, 1894, il réduit le nombre à quatre : les formes spiculaires, les formes maillées sphériques, les Phæ)gromides à pylomes et les Phæoconches. Ce dernier groupe est monophylétique, mais les autres « seraient à considérer comme plus ou moins polyphylétiques »; de sorte que la réduction des types n’est qu'apparente. Tous ces rapports sont simplement énoncés, et non discutés à fond. : La découverte de formes agglutinantes est importante pour l'interprétation morphologique de la coquille. On sait que les maté- riaux étrangers incitent à la sécrétion d’un ciment unissant, qui finit par rester seul pour constituer une coquille homogène sécrétée. Chez les Phæodaires, il n’en est pas ainsi, car les premiers descendants des Cémentellides sont des formes à spicules isolés et creux. Mais nous avons vu que cette apparente anomalie est en réalité une conséquence du mode très particulier de la première sécrétion siliceuse, non comme un ciment continu, mais comme une gaîne autour des éléments étrangers, dont la disparition doit laisser des tubes creux, Nous mettrons donc en une seule série, comme termes évolutifs successifs : Phæodinides, Cémentellides, puis Cannoraphides et Aulacanthides. Le stade suivant est facile à prévoir : formation d’une coquille continue par fusion des spicules tangentiels ou par les apophyses des piquants radiaires. Comme ces éléments sont tubulaires, creux, les barres du maillage résultant de leur fusion le seront aussi. Les Aulo- spérides et les Cannosphérides réalisent ce programme. Les choses ne sont pas aussi simples. Les Sagosphérides avec leurs barres pleines sont comme une coquille sus-calymmaire primitive, ce qui serait une toute autre évolution. Pour les Aulosphérides et les Cannosphérides, les barres sont creuses, mais avec la complica- 19 130 HISTOLOGIE DE LA COQUILLE. tion d’un filament axial. La coquille interne pylomée des Canno- spérides est également hors cadre. Le filament axial se retrouve chez les Castanellides comme aiguilles primitives isolées, d’après l’intéressante ontogénie rendue probable par V. Harcxer. Les mêmes aiguilles existent chez les Circoporides et Tuscarorides. Il n’y a pas de doute sur leur formation directe, comme sécrétion autonome de l’organisme, simples raphides pleins, jamais creux et par conséquent sans aucun rapport apparent avec des éléments étrangers. | Mais la suite de cette ontogénie est singulière. L'aiguille est traitée comme un corps étranger, car l'organisme l’entoure, par une nouvelle sécrétion, d’une gaîne tubulaire, On peut done se demander si, primitivement, l'aiguille n'était pas un élément étranger, ou du moins une sécrélion autour d'un tel élément, laquelle sécrétion a perdu sa structure creuse. = Remarquons que ces aiguilles sont extrêmement grêles et minces et qu'elles sont tangentielles; même le fil axial des piquants radiaires est formé par des aiguilles aliguées, relevées de leur posi- tion tangentielle (Circoporides, Borcerr; Castanellides, W.-J. ScaMipT). Or, la position semble devoir influer sur l'évolution des spicules ; les radiaires sont d'autant plus efficaces qu'ils sont plus longs ; mais les tangentiels se moulent mieux sur la surface s'ils sont petits. Supposons primitivement ces éléments tangentiels également comme recouvrement de corps étrangers, puis comme tubes creux ; avec ure forte réduction de taille, la cavité doit disparaitre. La réunion de ces raphides se fait de la même façon que la première sécrétion : par une gaîne tubuleuse. Les Sagosphérides pourraient s'expliquer d’une manière analogue : les barres extrêmement minces sont devenues pleines, mais sans modification ultérieure, sans formation d’une seconde enveloppe. 63. — Phylogénie de la coquille pylomée. — Les considérations qui précèdent établissent des rapports entre les formes agglutinantes d'une part, et de l’autre, les Castanellides; également entre les Castanellides et les Circoporides et les Tuscarorides; ce faisant, elles renseignent sur l'évolution ultérieure de la coquille des Castanellides. ORIGINE DES PYLOMES. 431 Il y a nettement la double tendance à oblitérer le creux entre l'aiguille et sa gaine (remplissage spongieux chez les Castanellides [fig. 156] masse continue des Circoporides) et aussi à oblitérer les mailles, les orifices entre les barres, par l'élargissement des barres. Ce résultat a été complètement atteint chez les Circoporides, sauf pour les orifices autour des piquants, qui sont dans une situation privilégiée, les courants protoplasmiques suivant probablement les piquants. Les Tuscarorides ne sont pas aussi loin : mais les orifices sont réduits à l’état de pores de faible dimension. La structure diatomacée des Challengérides a été déjà interprétée par Harckez comme une réduction de mailles larges, en pores. La contraction a élé plus marquée aux deux surfaces libres qu'au milieu de l'épaisseur de ‘la paroi. Ce détail a 6on importance, car il peut expliquer la structure alvéolaire des Médusettides par la simple obli- tération des orifices sur les deux parois, quelques-uns restant ouverts, sur Pune ou sur l’autre surface. Il est pourtant possible également que les alvéoles soient le tissu spongieux comme chez les Castanellides. Si ces rapports sont admis (et ils semblent très plausibles) alors il y à eu une autre modification encore : les aiguilles ont disparu, comme éléments histologiques reconnaissables, Dans le cours de l’évo- lution, l’ontogénie des diverses formes s’est simplifiée par raccour- cissement, par la perte des stades primitifs : l'organisme a commencé par ne plus agglutiner de matériaux étrangers, tout en continuant à sécréter des gaines creuses ; puis au lieu de ces tubes, il a sécrété des aiguilles pleines, autour desquelles il formait une nouvelle gaine, plus tard comblée à son tour; nous ne connaissons pas l’ontogénie des Circoporides et des Tuscarorides, nous ne pouvons donc pas dire si temporairement, au début, il y a des barres creuses ou des aiguilles isolées. Le pylome se comprend facilement comme compensation à la réduction des mailles, et sa situation constante en face de l’astropyle comme conséquence des courants protoplasmiques plus intenses dans cette région. Sa formation serait tout simplement une lacune dans la paroi, déterminée par ces courants; les figures 151, 152; 154 peuvent se comprendre de cette façon. Pour Castanissa (fig. 155), 139 RÉSORBTION DE COQUILLE. malgré le nombre encore considérable de mailles ouvertes, il y a un grand pylome; les épines ont la structure de saillies larges et creuses et le pylome pourrait être considéré comme une de ces saillies modifiée et ouverte, celle opposée à l’astropyle. Pour Haecke- liuna (fig. 157), les courants protoplasmiques sont certainement localisés autour des piquants, dont la base seule porte des orifices ; le pylome a été considéré comme résultant de la confluence de plusieurs de ces orifices appartenant à des piquants voisins; en effet normalement il y a cinq orifices autour des piquants, mais seulement trois pour les piquants adjacents au pylome; souvent (fig. 158) le pylome est échancré par le reste des barres. Il est possible que chez Haeckeliana des pores aient été englobés. Chez les formes polyédriques, beaucoup de pylomes sont édentés, ou bien le nombre de dents ne correspond pas à celui des pores autour des piquants; et surtout le pylome est toujours au milieu d'une face, tandis que les piquants sont sur les angles (Borcerr 1909). Aux Phæogromides, il faut adjoin lre la coquille interne des Can- nosphérides; elle est presque continue, les pores variables sont autour des piquants, elle est pylomée. De par sa situation interne, cette coquille pylomée est primitive, et la coquille largement mail- lée, externe, est donc une nouvelle formation. Les Cannosphérides seraient dons un stade évolutif ultérieur aux Castanellides ou aux Circoporides, pour la structure histologique de la coquille interne, un peu plus loin que les Circoporides (plus d’aiguilles?), mais sur- tout caractérisé par une deuxième enveloppe. La place relativement primitive qui leur est d'ordinaire assigaée ne serait pas exacte. Elle résulte de la ressemblance de leur enveloppe externe, avec l’enve- loppe unique des Aulosphérides ; les deux groupes, en effet, ne sont à distinguer que par la coquille interne des Canroraphidés. Mais alors, les Aulosphérides ne sont explicables que par la disparition de celte coquille. Souvent les piquants radiaires des Aulosphérides se prolongent un peu vers le centre, sous l'enveloppe; HAEcKeL inter- prète ce détail comme un reste des épines d'une coquille interne dis- parue. Chez tous les autres groupes de Radiolaires (sauf les Acanthaires) ARBRE GÉNÉALOGIQUE. 133 les éléments radiaires sont de simples épaississements de la surface de la coquille, la paroi de la coquille ou de ses barres étant p'eine et ne se prétant pas à des complications histologiques. La coquille des Phæo- daires a les barres creuses avec le fil axial; c’est la table externe qui se soulève pour former un piquant, naturellement creux ; et les aiguilles suivent le redressement pour former le fil axial. Précisé- ment chez Cannosphæra où les aiguilles ne sont plus visibles, elles se retrouvent à la base des piquants (Borcert, 1909). Les piquants qui relient les deux enveloppes des Cannosphérides sont creux, avec fil axial ; les apophyses qui constituent la seconde enveloppe, l'externe, ontla même structure. Restent les Phæ>conches à barres et piquants creux sans fil axial, à coquille bivalve non pylomée. Pour le squelette, le groupe est à rattacher au stade à spicules tangentiels creux avant la transforma- lion en aiguilles pleines. Nous avons considéré la coquille bivalve comme une adaptation à la division, ce qui est aussi un caractère pri- mitif, 11 en est résulté que la capsule centrale et la coquille se sont plus étroitement spécialisées comme appare:l de reproduction. Le phæodium expulsé a utilisé le socle des piquants el amené aussi une spécialisation structurale. Le groupe, quoique très primitif, a évo- lué plus que les autres à cause de ces spécialisations. Les rapports des groupes peuvent donc se concevoir comme suit : Phæœodinides nus. Cémentellides agglutinants; recouvrement siliceux des éléments restant séparés. Mhicules Crensiradidiress 5.2... . UN. musee Aulacanthides. Cannoraphides tangentiels . . . . . . . . . . . … . . . . «. — Phæoconch?s RES DIETES ES En un. JON ne nie e — Sagosphérides. Deuxième gaîne autour des aiguilles; fil axial, Castaneltides . . . . . . — Réduction des pores . . . . . . - Challengérides. | Structure alvéolaire . . . . . . Médusettides. Fermeture des pores. PéreopomdEss se .. . — Deuxième coquille. . . . . .. Cannospherides. | Résorbtion de la coquille primitive interne . . . . . . . Aulosphérides. 134 RADIOLAIRE EN GÉNÉRAL. Phæodinides. Cémentellides. Aulacanthides. Cannoraphides. Phæoconches Aiguilles pleines. - | | Castanellides. Sagosphérides. | | Circoporides. Challengérides. Cannosphérides. Tuscarorides. Médusettides. | Aulosphérides. 64. — Radiolaires : généralités, historique. — Le Challenger Report, de 1887, décrit 739 genres avec 4,318 espèces. HAEckEL y a mis dix ans et prétend qu'un examen plus approfondi donnerait encore un millier d'espèces. Dans l’ensemble, les Radiolaires sont de grande taille; faisant abstraction de quelques formes coloniaires (Collides, Péripylés infé- rieurs), les Tripylés tiennent la tête (1 millimètre). Nous avons omis les détails plutôt histologiques des phénomènes nucléaires de la reproduction, beaucoup étudiés dans ces dernières années. Une forme de spore est à mentionner : il y a deux cils, implantés sur le milieu du corps ovoïde, dont un est roulé en spirale serrée et logé dans une rainure contournant le corps. — Fig. 166. L'organisme est la complète adaptation du protozoaire à la vie flottante, par la constitution d'une masse protoplasmique constam- ment externe, extra capsulaire. Les Radiolaires constituent un élément important du plancton, et aussi des dépôts marins dans les grandes profondeurs et les hautes latitudes; ils jouent aussi un rôle géologique, — Fig. 167. Dans le Challenger Report, les Radiolaires sont considérés comme monophylétiques ; la forme primitive est Actissa et la capsule cen- trale des autres groupes est dérivée de la structure péripylée par condensation des pores; le rapport d'ascendance est établi avec les féliozoaires, Dans la Systematische Phylogenie, 1894, le groupe est au contraire polyphylétique. Les Péripylés dériveraient d’Actino- phrys; les Acanthaires, à cause de leurs piquants, d'Héliozoaires armés HISTORIQUE : MEYEN À MÜLLER. 135 comme Acantheeystis (la composition chimique aberrante, sulfate de strontium, n’était pas encore connue) ; les Monopylés et les Tripylés, de formes pylomées comme Gromnia ; les ressemblances, c'est-à-dire les caractères généraux des Radiolaires, seraient des convergences. L'hypothèse monophylétique paraît beaucoup plus probable ; la capsule centrale est homologue dans tous les groupes. Les Radiolaires n’ont. pas de descendance phylétique; ils sont une branche terminale, extrêmement ramifiée, mais qui n’est pas allée plus loin. La taille, la variété, le nombre des Radiolaires rendent d'autant plus étonnante leur tardive découverte. A part quelques observations isolées et incomplètes au début du xix° siècle, l'historique commence avec le naturaliste voyageur Mevex (1832-1834). Il reconnaît la nature siliceuse du squelette et trouve aussi des Collides sans squelette; il compare avec des plantes inférieures, les Nostoc, algues avec épaisse enveloppe gélatineuse; mais, à cause de la mobilité (?), il insiste sur la nature animale, EnrexBERG a décrit beaucoup d'espèces ; c’est lui qui a montré l'extrême variabilité du groupe; mais, comme d'ordinaire, ses interprétations ont été malheurenses. Huxcey (1851, croisière du Ratilesnake) a étudié les formes nues et coloniaires; il prend la capsule centrale pour la cellule, le globule huileux pour le noyau ; il compare avec Actinosphærium que KoëLLiker venait d’étu- dier et range parmi les Protozoaires de SieBoLp. La connaissance plus complète commence avec Jonannes MüÜLLER (1835). Eurengerc avait décrit sous le nom de Polycystines, les fos- siles à plusieurs coquilles; Müccer les retrouve vivants, découvre aussi les Acanthaires et démontre la parenté des deux groupes qu'il réunit comme Radiolaires ; la constatation des pseudopodes amène la réunion avec les Rhizopodes. Ses élèves CLarapëne et Lacuman (1856) observent la circulation des granules dans les pseudopodes; un autre de ses élèves, HaëckEL, réunit en une monographie tout ce qui était connu, en y ajoutant un grand nombre d'observalions personnelles ; la capsule centrale est convenablement : interprétée, reconnue géné- rale et caractéristique; mais l'organisme reste pluricellulaire. L'application des méthodes perfectionnées de l'histologie a permis à R. Herrwic (Munich, 1878) de démontrer la nature unicellulaire et les différences dans la capsule centrale; c’est lui qui a donné les 136 HISTORIQUE : EXPÉDITIONS. bases de la classification actuelle. Puis vient le Challenger Report de 1887; aux 810 espèces connues, il en est ajouté 3,508 nou- velles; ce travail reste encore aujourd’hui la base de nos connais- sances. Les expéditions plus récentes ont fourni beaucoup de rensei- gnements : la Plankton Expidition du National, 1889, Radiolaires par BorcerTt (Bonn) et ses assistants PororrskY, IMMERMANN, ScHMioT ; la Valdivia de Caux, Radiotaires par Var. Hacker. On remarquera que ces études ne sont pas centralisées; mais leur indépendance permet le contrôle et la discussion, tandis qu’une monographie unique, plus complète, aurait été un monologue. Pour la nature des corps jaunes, d’abord considérés comme par- tie intégrante de l'organisme, HarckeL (1870) signale la présence d'amidon; Cisxkowsky (1871) constate leur indépendance physiolo- gique et conclut à la nature parasitaire, que Karz Brant (1881) et Patrick GEbDEs (1882) remplacent par la notion de symbiose. CiexxowskY a aussi le premier signalé la formation de zoospores fagellées, aux dépens du contenu de la capsule centrale. Les détails des phénomènes nucléaires ont été étudiés snrtout par BorGerT. Il résulte de cet historique que les premiers observateurs, sauf EurENgerG ont exactement apprécié. MEYEN ne pouvait parler en termes de cellule, la théorie cellulaire datant de 1838 ; mais sa com- paraison avec les algues inférieures montre qu'il avait la notion de la simplicité de l'organisme. L'interprélalion comme organisme uni- cellulaire se heurtera longtemps aux inclusions de nature variée, surtout aux Zooxanthelles symEiotiques. La grande variété des formes à fourni matière à des sériations phylogéniques, qui sont parmi les plus intéressantes de l'anatomie comparée. Flagellés. 65. — L'organisation flagellée. — L'organe locomoteur, au lieu d'être des pseudopodes temporaires, est une partie différenciée per- manente, un long filament protoplasmique, fouet ou flagelle (mastiga) ou cil (racine grecque blépharé) dont les ondulations spiralées entraînent le corps. Le flagelle est le plus souvent dirigé en avant pendant Ja natation: Le nombre est variable : un seul ; les spores de PAPE TA RONTT ES LIRE RAR SUP ES PAT VLAGELLÉS. 137 Thalassicolla sont biffagellées ; trois à cinq, rarement plus. Souvent un des flagelles est dirigé en arrière et traîne : Schleppgeissel des auteurs allemands. — Fig. 168. La spécialisation d’un organe de locomotion permet au reste du corps de garder une forme propre, sans loutefois être absolument rigide ; beaucoup d'espèces, comme Peranema, peuvent se déformer de la façon la plus bizarre; on a eu la malencontreuse idée de désigner cette faculté comme métabolisme, de façon à amener une confusion avec le sens chimique. L'animal irgère de la nourriture, débris de toute sorte, microbes, algues, parfois relativement volumineuses. Le plus souvent, il y à à la base du flagelle, un orifice, la bouche, se continuant en tube ; au fond, l’endoplasme est à nu. La nourriture s’y engage et puis circule dans le corps dans des vacuoles nutritives. L'action du cil est réversible; il peut faire progresser l’animal à travers l’eau; mais quand l'animal est fixé, le flagelle produit un “courant d’eau et les parcelles alimentaires sont poussées dans la bouche. Au point de vue de la recherche de la nourriture, les deux procédés se valent ; aussi y a-t-il beaucoup de Flagellés fixés. Le flagelle semble être sous le contrôle direct du noyau; souvent il y est rattaché par un filament ; souvent aussi, il y a à la base du flagelle un élément nucléaire distinct, le blépharoplaste. L'évolution d’une bouche est la conséquence de l'évolution d'un flagelle, non capteur comme un pseudopode. Quelques organismes présentent à la fois des pseudopodes typiques et un ou deux flagelles; naturellement ce petit groupe des Mastigamibes est ballotté entre les Sarcodiaires et les Flagellés et est (rès gênant pour la classification ; mais il est précieux comme forme de transition. Il y a une reproduc- tion par division et aussi par spores nombreuses copulantes, ressem- blant à des amibes; pour cette raison, la majorité des auteurs le classe parmi les Sarcodiaires Le flagelle envoye les particules sur le corps et elles sont saisies et enrobées par un pseudopode ; il n’y a pas de bouche localisée, L'animal est généralement rampant; le flagelle semble ici un organe supplémentaire pour amener la nourriture. Chez Monas, il se forme de temps en temps, près d'une crête dite huccale, une saillie de protoplasme hyalin. Le flagelle, très grand, 138 SIGNIFICATION DE LA BOUCHE. projette toutes les particules contre cette saillie; la plupart passent, mais quelques-unes sont brusquement arrêtées et englobées. La saillie temporaire peut être assimilée à un pseudopode unique, loca- lisé et spécialisé; sa fonction semble sous le contrôle de l'animal, qui exerce un choix parmi les particules. — Le stade suivant est le remplacement de ce pseudopode par une vacuole captante, aussi localisée à la base du flagelle. — Enfin il y a un orifice per- manent, une bouche. Les complications résultent de l'addition à l'intérieur, d'un tube œsophagien; à l’extérieur il peut se former une dépression vestibulaire; le flagelle peut s’y insérer, les bords se différencier et la cavité se munir d’une membrane ondulante. — Fig. 169. Les Flagellés se nourrissent de trois façons différentes : par ingestion de morceaux, ce qui est la nutrition animale typique — par utilisation des matières organiques dissoutes, nutrition ssprophytique (sapro, putréfaction) — par nutrition végétale avec plaques chloro- phyllées, dégagement d'oxygène, formation d’amidon. La présence d'une bouche implique sans aucun doute possible, une nutrition animale; pourtant beaucoup de formes ont en même temps une bouche et des plaques de chlorophylle; souvent aussi la bouche est rudimentaire. Ces faits ne permettent qu'une seule interprétation ; l'organisme était primitivement animal et a changé de mode de nutrition. Des expériences avec Euglena, un monoflagellé qui colore en vert les mares, ont montré que l’animal vert est décoloré par l’obscurité, mais aussi, en pleine lumière, par la culture dans un bouillon nutritif organique; c’est le remplacement de la nutrition végétale par le régime saprophyte. Dans un liquide purement miné- ral, la couleur verte se conserve à la lumière et aussi à l'obscurité ; dans ce dernier cas, la nutrition doit cependant être arrêtée, mais elle ne change pas de nature, le milieu ne permettant pas, ni une nutrition animale, ni une nutrition saprophyte. Enfin, des cultures décolorées peuvent reverdir. Tous ces faits s’énoncent en disant que l'organisme adapte sa nutrition aux conditions du milieu. La physiologie de l'organisme subit un changement radical ; son anatomie reste inchangée; cette plasticité fonctionnelle est des plus remarquables ; on comprend son importance pour le problème de la MULTIPLICATION; STIGMATE. 139 limite entre les règnes animal et végélal; chez les Flagellés, ces deux règnes sont absolument confondus. La multiplication se fait par une division toujours longitudinale ; souvent il y a des divisions simultanées ou répétées, d'où résultent des individus de taille réduite, des spores, qui généralement copulent ; on les nomme gamètes (mariage), isogamètes quand ils sont égaux, anisogamètes quand ils sont inégaux; cette inégalité peut aller jusqu’à une véritable sexualité par œufs et spermatozoïdes. Beaucoup de Protozoaires ont des spores flagellées (par exemple, les Radiolaires) ; il en est de même pour les plantes inférieures, les Algues; ces stades ont été décrits comme organismes autonomes et le catalogue des Flagellés subit des épurations constantes. La plupart des Flagellés sont sensibles à la lumière, la recher- chent ou la fuient. Beaucoup ont à l'avant, près de la base du flagelle et du blépharoplaste, une tache pigmentée rouge, le stigmate, considéré comme organe photosensoriel spécialisé, un œil. Chose curieuse, cet organe si essentiellement animal se trouve surtout chez les formes chlorophyllées et tout spécialement chez les Zoospores des Algues; des groupes franchement animal (les Choanoflagellés) ne l'ont jamais. Cette apparente anomalie se comprend facilement ; les organismes chlorophyllés mobiles ont beaucoup plus d'intérêt que les autres à apprécier rapidement la quantité de lumière qui doit les faire vivre; le stigmate est cet organe de sensation rapide. . La couleur rouge du stigmate a été considérée comme une adapta- tion à la nature de la lumière à l’époque géologique éloignée ou ces organismes se sont constitués, l'atmosphère brumeuse ne laissant passer que les longues ondulations rouges. Il est plus que douteux que l'atmosphère ait changé depuis l’époque où la vie a débuté. 66. — Choanoflagellés. — Un certain nombre de formes avaient été décrites comme ayant un court stylet de chaque côlé du flagelle; c’est la coupe optique d’une collerette ou entonnoir, grec « choane » (James-CLark, 1867). Dès le début, on a soupçonné des rapports avec la préhension des aliments. James croyait que les particules envoyées par le flagelle étaient concentrées par l’entonnoir vers la bouche (supposée) à la 440 CHOANOFLAGELLÉS. base du flagelle. Pour Savice Kent (1878) le courant d'eau produit par le flagelle remontait le long de l’animal; arrivées à la collerette, les particules charriées se fixaient à sa surface externe et des mouve- ments protoplamsiques de la substance de l’entonnoir les faisaient remonter jusqu'au bord, puis descendre le long de la face interne, jusque sur le sommet du corps, où elles élaient englobées. Pour BürscuLt (1878) les particules se fixent aussi sur la paroi externe, mais descendent ; une vacuole se déplace autour de la base de l'en- tonnoir pour collecter aux divers endroits. FRancé (1893) fait de la collerette, non un entonnoir continu, mais un cornet roulé en oublie, dont les particules suivraient le contour; à l'extrémité de la spirale, elles s’introduiraient dans le corps. Cette manière de voir a élé généralement admise. — Fig. 170 et 171. | Le travail le plus récent (Burk à Friedberg, 1909) est très affir- matif; l’entonnoir est complet et non un cornet roulé fendu. L'animal est dans une enveloppe muqueuse qui se prolonge un peu sur la base autour de la collereite. Les parcelles s'insinuent isolément entre l'entonnoir et l’enveloppe, simulant une vacuole se formant en des points différents, la vacuole voyageuse de BürscaL1; cette pseudo- vacuole externe se déplace vers le bas et finit par disparaîlre, quand la proie est ingérée dans la masse protoplasmique, ce qui se fait assez bas. La nourriture est toujours de très petite taille (micrc- phagie). La défécation se fait par le sommet du corps, à l’intérieur de l'entonnoir; les vacuoles nutritives y viennent déverser leur contenu, qu'un énergiqne coup du flagelle rejette au loin. — Fig. 172. Morphologiquement et physiologiquement, la collerette est un pseudopode capteur hypertrophié; son emplacement à la base du fagelle en fait homologue du pseudopode capteur de Monas, dont il est facile de la dériver. La structure choauoflagellé s’est diffs- renciée avant la formation d'une bouche. Le Choanoflagellé est généralement fixé. Un animal mobile, chasseur, peut ne pas saisir sa proie du premier coup; mais il peut s'y reprendre à plusieurs fois: il peut renouveler les assauts; l'animal fixé qui manque une proie, ne peut la poursuivre, elle « be Le nf D 7: pesait L. “al MICROPHAGIE STRICTE, 141 est définitivement perdue. L'hypertrophie de l'organe capteur est un perfectionnement pour éviter cet inconvénient et par conséquent une adaptation à la vie fixée, à l'état sénile. La microphagie des Choanoflagellés est un fait d'observation et la collerette est une adaptation à ce régime spécial; cet organe semble en effet peu apte à traiter des proies volumineuses. Or, une spéciali- sation accusée dans une direction déterminée, rend presque toujours l'organisme inapte à des modifications étendues dans un autre sens ; c'est ce que nous avons constaté pour les Radiolaires, étroitement adaptés à la flottaison; leurs variations infinies sont sur un même thème fondamental, ils ont été phylogéniquement stériles. Il en est de même pour les Choanoflagellés. sauf qu’il n’y a pas ici ces nom- breuses variations; notamment l'organisme n’a pu s'adapter ou se réadapler à la macrophagie, à la capture de proies plus grosses, ce qui a été la cause déterminante de l'évolution des colonies de proto- zoaires en Métazoaires. Les cellules à collerette sont inconnues dans l’histologie des Métazoaires, sauf dans le groupe abherrant des Éponges, que pour cette raison on peut dériver des Choanoflagellés. 11 n'ont pas donné d’autres groupes de Protozoaires; ils ne sont Jamais chlorophyilés et toujours dépourvus de stigmate; la collerette impose le régime animal microphage, exclusif. Le Choanoflagellé fixé peut se détacher et nager; il progresse alors, le flagelle en arrière, donc en sens inverse des autres Flagellés ; la progression, l'entonnoir en avant, est mécaniquement contre-indiquée. Le spermatozoïde des Métazoaires nage aussi la tête en avant; Lameere (Bruxelles) y voit un argument en faveur de l'origine choanoflagellée des Métazoaires. Les faits sont probable- ment plus simples et sans cette grande portée phylogénique. La direction du mouvement chez les Flagellés n’est pas absolue (Péri- diniens, $ 72); le spermatozoïde porte en avant la partie qui doit pénétrer dans l’œuf pour que, dans la progression, la rencontre se fasse par cette partie; de même, les larves mobiles d'organismes fixés portent en avant le pôle de fixation parce que le pôle vient buter contre l’obstacle, le futur support. 67, — Parasitisme. — Le parasitisme est peu important chez les 149 PARASITISME. 1 Sarcodiaires (Entamwba) ; il est beaucoup plus fréquent chez les Fla- gellés et acquiert une influence pathologique considérable; les Try- panosomes (#rypanon, foreur, trépan) de la maladie du sommeil, qui dépeuple de vastes régions de l’Afrique équatoriale, sont des flagellés. Le premier degré est le parasitisme externe; l'individu parasité est en somme la proie, le parasite est le capteur, protégé par une taille fort réduite. Au deuxième stade, il y a occupation des cavités naturelles, qui sont encore en réalité en dehors de l'organisme pro- prement dit. Beaucoup de Flagellés sont dans ce cas, hôtes fréquents, si pas constants, du tube digestif. L’attache aux muqueuses est déjà un degré plus avancé. Puis il y a pénétration dans les cavités réelle- ment intérieures (système sanguin) et dans les tissus; et, comme terme extrême, l’intérieur des cellules ou même des noyaux. Les parasites flagellés des deux premiers groupes sont générale- ment inoffensifs; le parasite devient plus dangereux à mesure qu’il pénètre davantage dans l'intimité de l’organisme. La faculté de régime saprophytique est probablement pour beaucoup dans la ten- dance des Flagellés au parasitisme. Le genre Lamblia a la partie antérieure échancrée, à bords sail- lants, fonctionnant comme une ventouse; il y a six flagelles plus deux terminaux. Le parasite se fixe par sa ventouse à la surface convexe des cellules du duodénum et du jejunum des Rongeurs, des Rumi- nants et de l'homme. Malgré leur grand nombre, il n’en résulte aucun inconvénient pour l'hôte. Grass (Messine et Rome, Malaria et reproduction de l’Anguille) s'est infecté pour expérience, sans rien ressentir. — Fig. 173. Trichomonas lacertæ habite le cloaque des lézards. Il à une bouche, pas de ventouse, quatre flagelles dont un traînant, libre ou relié au corps de façon à constituer une membrane ondulante. A la base des flagelles il y a un blépharoplaste. — Fig. 174. Prowazer (Hambourg, 1911) a trouvé une espèce voisine chez les indigènes de Samoa. Il y a une dépression vestibulaire assez pro- fonde, avec un des bords saillants épaissi (la ligne plus forte à gauche); la dépression contient une courte membrane ondulante; on voit le noyau et trois blépharophastes, Dans une forme parasite de ADAPTATIONS AU PARASITISME, 143 l'intestin des Batraciens indigènes et de lAxolotl, le batracien du lac de Mexico, trouvée aussi à un hôpital de Londres chez un marin venu des îles Bahama, le vestibule est hypertrophié jusqu'à occuper les trois quarts de la longueur du corps, d’où le nom de Macrostoma. — Fig. 175. Costia est parasite dans le mucus épidermique et branchial des poissons, surtout la truite; il est souvent mortel, Il y aurait deux grands flagelles (un seul sur la figure) et deux petits. L'espace clair sous les flagelles est une dépression pouvant se replier en gout- tière. Quand l'animal est fixé, les cils courts projettent les frag- ments des cellules épithéliales vers la cavité; l’ingestion est donc particulaire. Quand l'animal nage, les flagelles sont tous dirigés vers l'arrière, les deux grands traînants. Le renversement de la direction de natation est probablement en rapport avec la fixation. — Fig. 176. Trypanosoma Theileri est le plus grand des Trypanosomes : 60 à T0 microns. Le flagelle se continue en une membrane ondulante jusque derrière le noyau, où il y un blépharoplaste, placé transversa- lement. Cette espèce se trouve dans le sang (pas les globules?) chez divers mammifères de l'Afrique australe. — Fig. 177. Tous ces parasites appartiennent à des groupes zoologiques diffé- rents (nombre des flagelles). 11 n’y a aucun choanoflagellé, aucune forme à chlorophylle constante (absence de lumière) ; ils se rattachent tous à des formes à nutrition animale, d’où la fréquence de la bouche. Parmi les modifications adaptives au parasitisme, figure en pre- mière ligne la régression des organes sensoriels et locomoteurs, chez les Métazoaires. Il n'en est pas de même ici; la simplicité de l’orga- nisme protozoaire ne comporte pas une régression étendue; le seul organe sensoriel, le stigmate, est généralement absent chez les Flagellés normaux à nutrition animale; et les organes locomoteurs, loin de s’atrophier, sont, au contraire, plus développés, témoin la membrane ondulante et limportance du blépharoplaste. 1 y a même addition de nouveaux organes, comme la ventouse de Lamblia, ou hypertrophie comme le vestibule de Macrostoma. I y a une certaine gradation : Trichomonas libre dans le cloaque ou l'intestin, est à peine modifié; Trypanosoma du sang a perdu la bouche, s’est fortement 144 MEMBRANE ONDULANTE. allongé et contourné en spirale, exagération d'une tendance déjà marquée chez Peranema (stries, fig. 168). Le flagelle normal se compose d’un filament protoplasmique actif, contractile et d'un filament inerte, fonctionnant comme antagoniste par son élasticité, dans la membrane ondulante, le bord libre épaissi est le filament élastique; l'élément moteur est la membrane et tout le corps lui-même, dont les mouvements sont rendus plus efficaces par cette nageoire. Le métabolisme de déformation était done un caractère favorable pour l’aäpotien de la vie parasitaire. Prowazex se base sur Fanapepea (lg. 175) pour dériver la membrane ondulante de Trichomonas, de la membrane vestibulaire ; une telle dérivation est possible et Macrostoma pourrait être un stade intermédiaire. Mais les dessins de la figure 174 ne laissent aucun doute que, dans ce cas, la membrane est le flagelle trainant palmé; de même pour la tigure 178. Le flagelle, au lieu de se diriger directe- ment vers l'arrière, peut d'abord contourner la partie antérieure du corps. Dans tous ces cas, le blépharoplaste reste dans sa situation morphologique antérieure, à la base des flagelles, Il en est autrement chez les Trypanosomes : le-blépharoplaste est en arrière. L'explication est bien simple. Le flagelle unique pour devenir plus long sans augmenter la longueur totale de l'organisme, a émigré en arrière, ce qui permettait, en outre, la palmature. Naturellement, il a entraîné son blépharoplaste, non maintenu en situation antérieure par d’autres flagelles. Prowazex fait émigrer latéralement la tige axiale (fig. 174) qui ferait saillie; l'explication semble inutilement compliquée. 68. — Spirochètes. — Comme le nom l'indique, l'organisme est un filament spiral; il y aurait une tige axiale autour de laquelle le protoplasme est enroulé. Ce protoplasme a la structure alvéolaire ordinaire, mais par suite de l'extrême minceur, ces alvéoles sont juste aussi larges que le corps et elles sont donc en une série linéaire. I n’y a pas de noyau, mais des grains colorables sont épars dans tout le filament, comme un système chromidial. La multiplication se fait par division longitudinale, ce qui est remarquable, car la division transversale d’un filament semble beaucoup plus pratique. Beaucoup déteot A AGE CNE SPIROCHÈTES. 4145 de Spirochètes ont une membrane ondulante. — Fig. 179 et 180. _S. plicatilis est une forme libre, habitant la mer et les eaux impures et sulfurées. S. Balbianii est parasite dans l'intestin des huîtres et a une membrane ondulante. Le rôle pathogénique des spirochètes est des plus importants; S. recurrentis est l'agent de la fièvre récurrente; il est transmis par un Acarien, qui ayant pris du sang d'un malade, contamine un nouvel individu. SeHaupiN à démontré que la syphilis est due à S. pallida détruisant les tissus. Malgré son extrême simplicité, cette structure présente encore certains détails, qui sont des choses connues; la tige axiale élastique, antagoniste des contractions protoplasmiques, la membrane onlu- lante, la division longitudinale qui revient littéralement à fendre un cheveu, même l’enroulement spiralé et la longueur, ne sont que l'exagération des caractères distinctifs des Trypanosomes, On pour- rait définir un spirochète comme un trypanosome à noyau diffus et à membrane ondulante hypertrophiée, de manière à transformer tout le corps en un unique flagelle. Cette manière de voir a reçu une singulière confirmation. Tomas et Bree (Liverpool) ont donné contre la maladie du sommeil, une préparation arsénicale, l’atoxyl (arsenophenylglycine — le groupe phényle C,; H; et le glycocolle ou acide amido-acétique H,C (NH, — COOH), Kocu l’a employé avec succès en Afrique. Or, on a raisonné que si les spirochètes sont des trypanosomes, le médicament efficace contre l’un, le sera aussi contre l’autre; de là, le remède arsenical de Earucx contre la syphilis. Ce sont donc des considérations d’affinités zoologiques, des spéculations phylogéniques, qui ont guidé, avec succès, la thérapeutique. Les Spirochètes ont donc conservé des {races assez nettes de leur ancêtre trypanosome; mais poursuivons l’évolution, supprimons par la pensée ces derniers restes, remplaçons la division longitudinale par la transversale plus rapide, et nous arrivons aux microbes. Les Spirochètes ont commencé par être confondus avec les spirilles, qui sont des microbes, et encore maintenant, la distinction n'est pas nette, Certes, la différence entre une eug'ène et le spirille du choléra est énorme; mais il y a des intermédiaires qui graduent; et d'autres parasites présentent relativement ‘des différences tout aussi grandes Il 146 RAPPORTS DES SPIROCHÈTES. (par exemple : les Crustacés parasites). La régression à fond d'un organisme cellulaire, par lui-même déjà très simple, doit donner quelque chose d’extrêmement simple; le microbe est ce terme extrême. | Naturellement, cette dérivation est fortement conjecturale ; elle va à l'encontre de l'idée répandue dans le publie, que les microbes, à cause de leur simplicité structurale sont aussi historiquement les organismes les plus primitifs. Or, les microbes sont saprophytes, ils vivent aux dépens du protoplasme ou du moins de la matière orga- nique (du reste, comme les autres animaux), mais le procédé de nutrition saprophyte parait secondaire. Nous rencontrons ici pour la première fois la transmission d’un parasite par un intermédiaire; un acarien transmet la fièvre récur- rente, parce qu’il transporte le spirochèse spécifique qui pullule dans le sang, l'hémoparasite (kémo, sang). Ce milieu est favorable au parasitisme ; il est liquide, donc facile à envahir dans toute sa masse; il est nutritif par exellence; c’est véritablement le pays de cocagne, mais le difficile, c’est d'y arriver. Nous avons vu que c’est le terme extrême du parasilisme, qui n’a été atteint qu'après des pérégrina- tions à travers l'épaisseur des tissus, dans le cours d'une longue phylogénie. Théoriquement, ou plutôt normalement, l'ontogénie devrait connaître les mêmes pérégrinations, c’est-à-dire pratiquement rencontrer les mêmes dificultés pour occuper un nouvel hô‘e; le deuxième parasite suceur supprime toutes ces difficultés, par inocu- lation directe; il réalise un court-circuit. L’insecte suceur digère le sang et au début probablement aussi les spirochètes ; mais si quelques- uns des spirochètes, par des particularités chimiques ou autres n'étaient pas digérés, ils avaient sur leurs congénères un tel avantage pour leur dissémination, que bien vite ils sont devenus prédominants. Il s’est établi ainsi une adaptation étroite entre les parasites du sang et les parasites externes suceurs, généralement des insectes. Chlamydomonades. 69. — Doscription des genres. — Le genre Chlamydomonas (chlamyde, manteau, enveloppe) a deux fligelles égaux, une mem- si eh hd dE CHLAMYDOMONADES. 147 brane de cellulose rigide, la nutrition purement végétale, aucune trace de bouche. Une des espèces produit la neige rouge. — Fig. 181. Gonium est une colonie de seize individus dans le même plan (colonie tabulaire!}, tous les cils d’un même côté, avec une masse gélifiée commune. La colonie est libre et tournoye par ses flagelles. Chacune des cellules peut se diviser quatre fois et produire seize cellules; ce sont de jeunes colonies. Il y a aussi parfois copulation isogamique. — Fig. 182. Stephanosphæra (couronne) est une sphère gélatineuse aplatie avec huit cellules en anneau, fixées par des brides irrégulières ; les cellules sont allonzées suivant un méridien et les deux flagelles sont non terminaux, mais latéraux, de façon à occuper un tropique; quelquefois les cellules ne sont pas allongées, mais elles occupent l'hémisphère inférieur, leurs flagelles terminaux étant pourtant en couronne équatoriale. Les éléments copulants, produits par des divi- sions répétées, sont plus nombreux et plus petits, mais égaux entre eux (isogamie). — Fig. 183. Stephanson est une sphère gélatineuse avec deux anneaux de huit cellules chacun, de chaque côté de l'équateur. — Fig. 184. Platydorina est de nouveau une colonie tabulaire comme Gonium, mais avec le double de cellules (32) en orientation alterne, de façon à avoir des fagelles sur les deux faces. Le contour de la plaque est circulaire sur la partie, antérieure dans la natation, digitée sur la partie postérieure; la plaque est gauchie. Il y a multiplication agame, la jeune colonie ayant, à sa libération, le nombre complet de cellules et sa forme caractéristique. Koroin (BERKELEY, Californie) a observé pendant cinq ans sans trouver de copulation. — Fig. 185. Pandorina est une colonie sphérique de seize individus placés radiairement et unis au centre. Comme conséquences : chaque cellule est conique, elles se touchent et l’ensemble forme une masse compacte, les flagelles sont répartis sur toute la surface. 11 y a pour- tant une orientation constante dans le mouvement et les cellules placées en avant ont le stigmate plus développé. Les jeunes colonies ont immédiatement la structure massive. Les conjoints sont un peu inégaux (IV) : anisogamie débutante. — Fig. 1806. A 48 COLONIES TABULAIRES. Eudorina est comme le genre précédent, mais avec double nombre de cellules (32) séparées, non au contact, laissant vide le centre de la masse gélatineuse. Certaines colonies ne divisent pas leurs cellules; d'autres les divisent six fois, en 64 individus grêles, en paquets tabulaires. Ces éléments désaggrégés vont copu'er avec les cellules non divisées des premières colonies. L’anisogamie est assez prononcée pour être taxée de sexualité et les colonies elles-mêmes sont différenciées sexuellement. — Fig. 187. Pieodorina illinsisensis ne diffère de la précédente que par la différenciation des 32 cellules en 4 somatiques ne se divisant pas et 28 reproductrices. — Fig. 188. Pleodorina californiva a quadruplé le nombre des éléments : 128. Une moitié est de taille graduellement plus petite, d'un des pôles vers l'équateur ; l’autre moitié est de taille graduellement croissante, de l’autre pôle vers l'équateur où les deux extrêmes, se rencontrant, font la distinction nette entre les deux groupes. Les petites cellules sont antérieures dans la progression, stigmatées, non divisibles, somatiques; les grosses cellules perdent leur stigmates el leurs fla- gelles, se divisent et, déjà au stade 8, la plaque tabulaire s’incurve en sphère. Il y a anisogamie comme chez Eudorina, les microgamètes ou spermatozoïdes restant en plaque. — Fig. 189. Volvox est une sphère avec jusque 22,000 cellules, les antérieures stigmatées, communiquant par des brides protoplasmiques régulières. Un petit nombre de cellules postérieures, beaucoup plus grandes se divisent seules pour former des colonies; elles quittent le rang comme chez PI. californica vont à l'intérieur de la masse gélati- neuse, utilisant la place disponible Les microgamètes forment aussi une plaque ; les jeunes colonies ont un stade tabulaire, s'incurvent et conservent pendant longtemps un orifice dans la paroi. — Fig. 190. 70. — Origine de la forme tabulaire. — Le groupe est nettement végétal et ne rentrerait donc pas dans le cadre du présent ouvrage ; mais il y a une intéressante série évolutive, allant jusqu’à des colonies avec éléments différenciés, la colonie constituant une individualité d'ordre supérieur. Le même procédé a conduit aux Métazoaires ; il y aura, entre les deux lignées, lout au moins des analogies, utiles à connaitre. E D PYuR Lrd PERSISTANCE DE LA FORME TABULATRE. 149 Le caractère biflagellé reste absolument constant; nous ne pou- vons pas dire s'il est pour quelque chose dans cette évolution; c'est probable, mais on ne voit pas le lien logique. Les cellules sont à peine modifiées dans toute la série; le changement le plus important étant le développement des brides de communication chez Volvox. Sauf les masses gélatineuses externes et internes, il n'y a aucune formation qui est un organe de l’ensemble, comme par exemple la sphère huileuse centrale de certaines colonies de Radiolaires (fig. 96). La colonie résulte simplement ce la juxtaposition des individus et les divers stades résultent de l’agence nent différent de ces éléments semblables. L'arrangement primitif est tabulaire : c'est Gonium et presque par- tout il y a rappel ontogénique, même chez les formes les plus élevées et spécialement pour les spermatozoïdes. Cet arrangement tabulaire résulte directement de la division strictement longitudinale et son explication serait dès lors très simple: les produits de la division ne se sont pas séparés. Il y a pourtant une lacune : on ne voit pas de raison pour ce maintien de connection, c’est-à-dire pour la forma- tion coloniaire elle-même ; mais les explications aussi complètes sont rarement possibles. Il y a encore une autre considération : la {enacité de l’arrangement tabulaire est remarquable; la sphéricité, si importante pour la fiottaison et d'ordinaire si rapidement imposée, est réalisée ici aussi irès vite, mais par la masse gélatineuse, les cellules, au contraire, restent dans un plan (Stephanosphæra, Stephanoon), aïors qu’un autre mode de groupement est si facile à réaliser, par simple déplacement des cellules, comme le montre la division pseudo-transversale de Chlamydomonas. Le problème consiste donc à expliquer : {° la formation coloniaire; 2° la forme tabulaire de cette colonie; 3° la persistance de cette forme tabulaire. Tout cela peut se faire d'un seul coup, par une hypothèse unique, dont toutes ces particularités sont des conséquences. Dans tout le règne animal et très nettement chez les Flagellés, - l'état coloniaire est connexe avec la fixation. Ce rapport se comprend comme une conséquence des difficultés, des chances trop réduites de 150 RÔLE DES ENVELOPPES. fixation. Quand un individu sur mille a eu la chance de rencontrer le support approprié, il est de l'intérêt de l'espèce d'utiliser cette chance au maximum et d'envahir le -support, par la formation de nouveaux individus à côté du premier. Cette évolution a été bien étudiée chez les Polypes; le premier stade coloniaire est la forme encroûtante, des individus formés par voie agame, placés les uns à côté des autres sur la surface. Avec un organisme flagellé, cela donne naturellement une colonie tabulaire comme Gonium, tous les flagelles sur ia face libre, l’autre ne pouvant pas en porter, étant en contact avec le support. Les flagellés sont certainement normalement libres, leur fixation est secondaire, mais fréquente, à cause de la réversibilité de laction des flagelles, comme producteur de courant nutritif; il est vrai que pour un organisme à nutrition végétale, cette considération de rever- sibilité est inopérante. Dans notre hypothèse, la colonie fixée se serait détachée pour revenir à la vie flottante. De pareils changements n’ont rien d'extraordinaire et on en connaît de nombreux exemples dans tout le règne animal. Une circonstance a pu influencer : les formes fixées se protègent souvent par des enveloppes. Chez les Protozoaires, ces enveloppes sont souvent gélatineuses, volumineuses et Chlamydomonas libre manifeste déjà cette tendance. Mais ces sécrétions gélatineuses sont aussi adaptables à la flottaison. Nous avons donc ici de nouveau le cas d’un organe, formé dans un but spécial, utilisé secondairement dans un tout autre but. Malgré sa plus grande complication, cette hypothèse paraît préfé- rable à la dérivation par simple division, sans séparation des produits ; au lieu d’être uniquement une affaire d'histologie, l’arrangement tabulaire aurait été un stade phylogénique suffisamment important et prolongé pour se maintenir dans l’ontogénie et imprimer son caractère à toute la lignée. 11. — Modifications de la forme tabulaire, — La forme tabulaire est pure chez Gonium; elle est assez peu modifiée chez Platydorina. Supposons les 16 cellules du premier genre, soumises à une division pseudotransverse, on obtient les 32 cellules de Platydorina avec leur orientation alternante. La ciliation des deux faces, le gauchissement bind ji TR ENS LM LL" ee VARIATIONS. 151 de la plaque, la différenciation en bords antérieur et postérieur, sont clairement des adaptations à une meilleure natation. La forme sphérique, la plus favorable à la flottaison, s’est produite d'abord par l'enveloppe gélatineuse seule et même à un stade plus primitif que Gonium, puisque Stephanosphæra n'a que 8 cellules. Le recouvrement de la face inférieure par une calotte de gélatine ne pré- sente aucune difficulté; mais pour la face supérieure, il y a les flagelles. Toutes les particularités, anneau de cellules au lieu de table continue, l'insertion latérale des flagelles, se comprennent comme des consé- quences de la forme tabulairé primitive, transformée en organisme sphérique, avec la garniture des flagelles en situation équatoriale. Stephanoon est la continuation directe du genre précédent. Il y a une division de plus, qui a porté le nombre des cellules à 16; l’allon- gement suivant le méridien, conséquence du parallélisme des éléments dans l’arrangement tabulaire, a disparu; les cellules sont sphériques ou disposées radiairement, mais elles sont dans deux plans, consé- quence de Ja division en deux. Il serait facile de passer à Eudorina par une nouvelle division, qui fournirait quatre séries de cellules, soit pratiquement la répartition des cellules sur toute la surface. L’ontogénie se fait autrement : par incurvation de la plaque tabulaire. Celte incurvation se comprend pour une forme tabulaire pure, comme Gonium; mais elle est plus difficile à concevoir pour une forme déjà en anneau, comme Sfepha- nosphæra et surtout pour un double anneau comme Sfephanoon. 1 faudrait donc rattacher directement Eudorina à Gonium et les deux formes stéphanes (à couronne) ne seraient pas dans la grande ligne de l’évolution du groupe, mais constitueraient une branche latérale. Il y a encore une autre interprétation possible : l’évolution phylogé- nique a suivi la voie stéphane, Eudorina est à rattacher à Stephanoon, mais l’ontogénie s'est raccourcie. Le stade primitif tabulaire est rappelé, mais le stade en couronne est sauté; l’incurvation donne directement la forme sphérique, avec les cellules à la surface de la sphère. Ce procédé par incurvation est surtout net dans les formes les plus élevées et produit même chez Vol/vox une particularité struc- turale, un détail anatomique : le maintien, pendant tout un temps, d’un orifice reconnaissable. 159 TABLEAU GÉNÉALOGIQUE. La situation périphérique des cellules est une nécessité avec une sphère mucilagineuse un peu grande, pour que les flagelles puissent fonctionner. À son tour, cette situation permet l’agrandissement de la taille, par augmentation du nombre des cellules. Il y a aussi constitution d’une espace interne inoccupé, inutile, mais qui est promptement utilisé par les cellules reproductrices comme cavité incubatrice. Il ne reste plus à mentionner que Pandorina, exceptionnelle par sa structure massive; c’est aussi le seul genre sans rappel de la forme tabulaire; aucun des genres à un plus grand nombre de cellules ne peut s'y rattacher. Il est donc fort possible qu'il n’appartient pas à la série phylogénique et est un étranger. La structure massive impose à la cellule une forme en long cône dont la partie centrale interne ne peut fonctionner pour la nutrition, la lumière étant retenue par les portions chlorophyllées externes. L'accroissement de la sphère exalterait cet inconvénient; la multiplication du nombre des cellules les rendrait trop grêles. Le groupement en une masse interne ajoute- rait au premier inconvénient pour la nutrition, limpossibilité de contribuer à la locomotion. Ces considérations font ressortir, par opposition, l'avantage d'une position superficielle pour des pro- tozoaires à nutrition végétale. Le tableau suivant résume les rapports probables des groupes. 2DSO00sccllnles FERRER. RSR. EE ÉT Me e Volrox. 128 cellules SET AR ET CR CEE Pleodorina californica. PI. illinoisensis. 32 cellules tr ren CE NET cer Platydorina. Eudorina. ET ee 4 Sr f She ? ? Pandorina. lGxcellules.*,-57 2 Re RTE me AGONLUN, Stephanoon. 8 cellules, L'se SENTE NUE — Stephanosphæra. ? Chlamydomonas. La spécialisation graduelle des cellules reproductives et leur diffé- renciation sexuelle qui finit par être si prononcée ont fixé l’atten- 4 r Es £ e \értecl - Là 2 08 Rue. DINOFLAGELLÉS. 453 tion; il y a distinction en soma et cellules reproductrices, et il y a aussi sexualité. La sphère creuse, avec sa paroi épithéliale de cellules, ressemble à la blastula, un stade des plus importants dans l’embryo- logie des Métazoaires. Ces trois particularités, soma, sexualité, blastula, sont caractéris- tiques des Métazoaires; les Volvocinés ont souvent été considérés comme une transition. Par exemple Cuarron (1911) pour Pleodorina californica compare la sphère divisée en deux rég'ons, avec une larve dite amphiblastula (double blastula) de certaines Éponges, L'entomologiste Jeanxer (1912) pour comprendre l'embryologie des Insectes a fait une étude détaillée de Volvoæ. La plupart des auteurs reconnaisseht pourtant que la nutrition exclusivement végétale des Volvocinées empêche une filiation directe avec les animaux ; JEANNET est très explicite : Volvox est un rameau terminal, sans descendants. Mais ils estiment en même temps qu’on peut utiliser les renseigne- ments, pour l'évolution des protozoaires en métazoaires et notamment que les procédés de formation de la sphère ont été identiques. Cette question peut être ici seulement indiquée, et non discutée à fond. Nous estimons qu’il y a entre la sphère volvox et la blastula méta- zoaire, des différences essentielles et des analogies trompeuses, contre lesquelles la plupart des auteurs n’ont pas su se prémunir, d'où est résulté beaucoup de confusion. Par exemple, il n'a pas été tenu compte que l'incurvation de la plaque tabulaire est non un procédé phylogénique, mais un raccourcissement ontogénique. Chez les Méta- zoaires, la blastula résulte d'un stade massif, alors que pour l'orga- nisme végétal, pareil arrangement massif est une impasse phylogé- nique. Dinoflagellés. 12. — Les formes primitives. — Le genre Pr'érocentrum a une longueur de 50 microns; une coquille bivalve à pores fins, structure diatomacée; au sommet, une ou deux épines et parfois dans une des valves, une petite échancrure où le protoplasme est à nu, En cet endroit s’insèrent deux flagelles ; l’un est allongé, droit, peu ondu- leux; l’autre est placé horizontalement, contourne la base du premier et fait des ondulations plus serrées ; il est placé un peu plus bas. La 154 VARIATIONS DE STRUCTURE. direction de la natatiou est normale, le flagelle droit en avant. Le nom de Dinoflagellés vient des ondulations serrées du flagelle hori- zontal (dino, ondulations). — Fig. 191. La coquille bivalve est de la cellulose. Le protoplasme renferme des chromatophores, plaques colorées, en jaune : chlorophylle avec une autre matière, Quelques formes sont à nutrition animale et ingestion particulaire et alors le plus souvent sans chlorophylle; mais la plupart des Dinoflagellés (aussi Prorocentrum) sont à nutrition exclusivement végétale. Dans la plupart des genres, les cils se trouvent plus bas et le fla- gelle horizontal est dans une rainure, comme chez les spores de Radiolaires. Les boucles du flagelle avaient été prises d’abord pour une couronne de cils, d'où le nom de Cilioflagellés (CLAPaRËDE et Lacumanx, 1858) et une importante situation intermédiaire entre les Flagellés et les Infusoires ciliés ; Berca (Copenhague, 1881) croyait à une membrane frangée; c'est Kiess (1883) qui a montré quil y avait là un seul cil ondulant, énorme. L'organisme est strictement flottant, mais chez les formes primi- tives comme Prorocentrum, il n’y a ni calymma, ni piquants; plus tard il y a des piquants, épines, crêtes très variées, allongement du corps en bâton mince, etc. C'est le protoplasme lui-même qui est fortement vacuolisé et il y a en outre un système compliqué de vési- cules énormes, communiquant entre elles et avec l'extérieur, par un canal débouchant dans le protoplasme nu à la base des flagelles; c’est l’homologue hypertrophié de la vacuole contractile, mais il n’y a pas de contraction brusque. Les cavités sont délimitées par des parois propres et sont permanentes ; ScaüTr (PLANKTON), qui a fait du groupe une spécialité, les nomme pusules. Podolampas diffère du précédent principalement par la coquille, formée par un assez grand nombre de plaques ou tables perforées, se recouvrant sur les bords. On retrouve le flagelle droit, peu sinueux, le flagelle transverse fortement ondulé; le flagelle droit est assez près du pôle, le flagelle onduleux un peu plus loin sur le- corps; au pôle flagellé, les deux épines sont plus développées. Tous ces détails sont à peu près comme chez Prorocentrum, mais le tout est renversé. Au lieu d’être au pôle supérieur ou antérieur dans la MIGRATION D'ORGANES. 155 progression, tous ces organes sont au pôle inférieur, en arrière. Le flagelle transverse, au lieu d’être sous le flagelle droit, est au- -dessus ; le flagelle droit, maintenant terminal postérieur, est devenu trainant, — Fig. 192. Il arrive souvent que des organes très différents placés dans le voisinage les uns des autres, se groupent en un complexe non disso- ciable; par exemple, chez la plupart des Métazoaires : le cerveau, les organes des sens spéciaux et la bouche; ce complexe est la tête. Il semble que les deux flageiles et les épines constituent un pareil groupement. Par rapport à Prorocentrum et conservant fixe la direction de la natation, il est clair que chez Podolampas le comp'exe a émigré vers l'arrière, avec tous ses éléments dans leur situation réciproque. En effet, rétablissons par la pensée dans la figure 192, l’état primitif : au sommet, les piquants; un peu plus bas à droite, le flagelle rectiligne ; un peu plus bas encore, le flagelle transverse. Déplaçons tout le système en le faisant glisser le long du bord droit, jusqu'à ce que les piquants soient arrivés au pôle postérieur : on aura alors, de ce pôle vers le haut, les piquants, le flagelle droit, et au-dessus de lui le flagelle transverse. Celle interprétation, qu'on pourrait désigner comme théorie de la migration, a été proposée par Bercu (1881). ; BürseuLt (1885) y a apposé la théorie du retournement. Au lieu de faire nager l'animal toujours par le même pôle, ce qui implique une migration étendue des organes, tout simplement il le renverse; il admet une interversion dans la direction du mouvement, comme chez les Choanoflagellés par rapport aux autres flagellés. Cet exposé doit donner l'impression que Bercn à cherché des difficultés inutiles; mais il n’y a pas que les deux genres cités; il y en a beaucoup d’autres et nous verrons que la théorie de la migration, tout en n'étant pas la meilleure, n'est pas aussi artificielle qu'elle semble à première vue. 73. — Péridiniens. — On a réuni les genres à coquille non bivalve, tabulée, en une famille : Péridiniens. Podolampas en Fait partie, mais est une forme quelque peu aberrante, conséquence de sa situation phylogénique : terme primitif retourné pour BüTscuur, 156 YORMES PRIMITIVES. terme extrême pour Bercu. Ceratium est plus représentatif. Les deux piquants inférieurs se sont écarlés et agrandis, le système flagellaire se trouve au milieu du corps; les deux flagelles sont dans des rainures, celle du flagelle transverse étant la plus marquée. Il semble y avoir dissociation du complexe, les flagelles étant séparés des épines; mais la rainure longitidinale réunit encore le point d'insertion des flagelles avec le pôle postérieur et cette rainure a été considérée, avec quelque raison, comme l'étirement des crêtes qui compliquent les épines de Podolampas. — Fig. 193. Dans les deux théories, ces formes jouent le rôle d’intermédiaire. Dans la théorie de la migration, les flagelles sont arrivés à mi- chemin, les épines les auraient devancés; ce n’est pas tout à fait la conclusion de BEercn, qui ne considère pas les épines comme élé- ment morphologique important. Dans la théorie de Bürscau, il y aurait eu migration, mais en avant, chez l’animal retourné. Cette migration ramène donc le système flagellaire au pôle, antérieur dans la progression. Les Péridiniens ne vont pas loin dans cetle voie; généralement, la rainure transversale ne dépasse pas le milieu du corps. Mais dans quelques cas, un autre phénomène semble intervenir : la réduction de la partie en avant de la raînure; ce qui met l’apj areil flagellaire de nouveau en situation terminale. Le squelette manque parfois et est remplacé par une enveloppe. membraneuse; même dans un cas il n’y a pas de membrane distincte (Gymnodinium). Stein, l’auteur d’un grand traité classique sur les Infusoires, les considère comme primitifs; mais en même temps il considère comme primitif aussi, l'emplacement apical de flagelles comme chez Prorocentrum; ces vues ne sont pas combinables, à moins d'admettre la double moditication de la perte du squelette de Prorocentrum et du déplacement des flagelles. BercH et Bürscuii considèrent Gymnodinium comme ayant perdu le sque- lelte tabulaire et par conséquent sans signification phylogénique, En dehors du changement de l'emplacement des flagelles par migration ou renversement, les plus importantes modifications chez les Péridiniens sont l'abandon du squelette bivalve pour le squelette tabulaire et la formation des rainures pour les flagelles. La carapace tabulée se partage lors de la multiplication par divi- + Rs A “bi d à te de sr 4 feras) D'UN D eu Lis DT ARR RU ee pd ape ns OS db 2e à ie Gaara di té té dti dé qu ess FORMES COMPLIQUÉES, 457 sion, entre les deux moitiés, les groupes de plaques se séparant suivant certaines sutures. BürscuLt se demande si ce n’est pas l'indice d'une structure primitivement et morphologiquement bivalve, ce qui permettrait de rattacher les Péridiniens au groupe prorocentride, Pour les rainures, Podolampas est important comme ne les pré- seatant pas encore. Il en serait autrement s'il y avait, non absence primitive, mais perte par régression. Koroin (1909) a examiné à ce point de vue et trouve dans la région moyenne, que contourne le flagelle transverse, quelques particularités de structure et « une rainure très peu profonde », quil interprète dans le sens d'une régression, mais qui peut être lout aussi bien une différenciation débutante. L'opinion la plus rationneile, tout bien considéré, est nettement en faveur de la primitivité d2 Podolampas. La structure dinophyside se comprend facilement comme résultant de la situation antérieure du système flagellaire, avec hypertrophie des bords des rainures, devenus des crêtes fortement saillantes, soutenues par des épines. Pour Bercu, c’est un stade antérieur à celui des Péridiniens, le déplacement n'étant pas encore considérable : pour Bürscuut, ce serait au contraire un terme ultérieur, la rainure transverse, dans sa migration en avant, ayant dépassé la zone moyenne du corps. Il y a un moyen de décider entre les deux inter- prétations : la forme la plus évoluée, au point de vue de ce caractère, sera probablement aussi la plus modifiée pour jes autres caractères. Or, la complication des crêtes et la variété de leur orrementation sont poussées à l'extrême chez les formes où cet appareil est terminal ; le déplacement en avant et la complication marchent de pair. La théorie de Bürscuur est, sous ce rapport, de beaucoup supérieure à celle de Bercu. — Fig. 194 et 195. Les Dinophysides ont la coquille bivalve, prorocentride; ils ne sont donc pas la continuation des Péridinides. La suite des événe- ments aura élé : biflagellé ordinaire, stade prorocentride avec coquille bivalve, renversement de la direction de natation. De ce stade, deux branches ont divergé, les Péridiniens ont modifié leur squelette, de bivalve en tabulaire, — reporté leur appareil flagel- laire en avant mais pas très loin, — développé les piquants ct allongé leur moilié supérieure comme un troisième piquant, Les 158 FORMES ABERRANTES. Dinophysaires ont eu une migration plus rapide et l'évolution a surtout porté sur la crête des rainures. Th, — Rapports avec les Radiolaires et les Diatomées. — ScnüTr consacre un chapitre aux ressemblances avec les Diatomées : structure bivalve, ponctuations, nombreux chromatophores: le raphé des valves de beaucoup de Diatomées est comparé avec la fente dans la coquille, qui laisse le protoplasme à nu et où s’insèrent les flagelles. Ce seraient des homologies véritables, indicatrices de rapports de parenté. Malheureusement, cela se borne à quelques indications som- maires pas très nettes. Scnürr semble considérer les Dinoflagellates comme primitifs, les Diatomées comme en dérivant et plus particu- lièrement modifiées dans le sens de la vie végétale; il dit que les Diatomées commencent la série des plantes typiques. IL signale aussi des rapports avec les Radiolaires, mois en se basant sur quelques formes très rares (deux des genres ont été trouvés en un seul exemplaire), et qui sont en effet des plus curieuses. IL y aurait une couche de protoplasme externe, ce qui rendrait la coquille interne. Gymnaster est comme un gymnodinide nu, mais, à l’inté-. rieur, il y a deux rosettes siliceuses. Monaster et Amphitholus ont le squelette pas calcaire, pas siliceux, pas cellulosique, mais une indi- cation de la vraie composition chimique manque. Dans les deux cas, la moitié supérieure contient une grande vacuole, la moitié inférieure un noyau, dont les particularités histologiques rappellent les Dinofla- gellates. Scaürr compare avec les Diatomées, mais déclare aussi que les ressemblances avec les Radiolaires ne sont pas à méconnaître ; il n'insiste pas davantage. — Fig. 196, 197 et 198. Ces ressemblances sont réellement remarquables; nous retrouvons la maille hexagonale, la structure bivalve comme chez les Phæo- conches; il y a aussi la différence des deux valves, comme chez les Phæoconches qui viennent de se diviser. La silice existe dans un cas; pour les deux autres, la composition chimique est énigmatique; on songe involontairement au mauvais tour que le sulfate de strontium des Acanthaires a joué aux analystes. À tous ces faits, il faut ajouter la structure gymnodinide des spores des Radiolaires; ce fait est peut-être le plus important de PIIY LOGÉNIE. 159 tous. Les animaux peuvent varier à tous les stades de leur ontogénie ; par exemple, les Polypes fixés produisent des méduses libres; les polypes ont varié, les méduses aussi; et comme les genres de vie sont très différents, les modifications le sont aussi; de là une double série, un double système de classification, amenant une complication de relation qu'on peut sans exagération qualifier d’effroyable. Des polypes ont atrophié leurs méduses ; des méduses ont sauté le stade polype. Passant à un autre ordre de faits, des stades larvaires peuvent développer leurs organes génitaux, arriver à la maturité sexuelle sans perdre leurs caractères larvaires et prendre les caractères de l'adulte; des faits de ce genre ont été constatés, par exemple, chez les Batraciens : c'est la pédogenèse (sexualité de la larve). Il y a là une explication possible de l’origine des Dinoflagellates ; des spores biflagellées de Radiolaires auraient, pour des raisons inconnues, prolongé leur stade larvaire et adopté la nutrition végé- tale. I1 semble qu'on arriverait ainsi à une forme gymnodinide ; mais sion prend comme point de départ une larve de Phæoconche, on comprend que cet organisme, continuant son onltogénie, produise une coquille bivalve prorocentride. Une vacuoiisation précoce du protoplasme lui-même, amenant assez rapidement la haute spéciali- sation en pusules, a eu pour conséquence la suppression, la non apparition de toutes les autres adaptations planctoniques, la calymma et la capsule centrale. De même le régime purement végétal a sup- primé l'appareil capteur pour la nutrition animale particulaire, le système de pseudopodes sarcodiaires. Il est à remarquer que toutes les spores de Radiolaires n’ont pas la structure gymnodinide, les flagelles implantés à mi-hauteur; la plupart ont, au contraire, les flagelles terminaux, ce qui permet de dériver comme premier terme Prorocentrum ; toute la suite de l’évolution resterait intacte, selon la conception de BürscaLr. 15. — Genre de vie. — Les Dinoflagellés ne présentent pas la très grande variété des Foraminifères, ni surtout des Radiolaires; il y à environ 150 espèces, toutes strictement flottantes, la plupart océaniques, quelques-unes d'eau douce. Grâce à leur nutrition végé- tale, ils jouent le même rôle que les Diatomées et préparent la sub- - 460 VISCOSITÉ DE L'EAU. sistance pour les animaux mangeurs de protoplasme. Dans les mers froides, les formes sont simples, peu variées, mais le nombre des individus est considérable; dans les mers tropicales, les genres sont plus nombreux et l’organisation plus compliquée. Dans l'Atlantique tropicale, il y a trois courants : le courant de Guinée, allant vers l'Est, vers la côte d'Afrique; de chaque côté, les courants dits équatoriaux N. etS., allant vers l'Ouest. En août 1899, la Valdivia a traversé cette région. Les conditions physiques sont renseignées au tableau : T — température de la surface de l'Océan en degrés centigrades; les sels dissous en grammes par litre; D — densité; longueur des piquants des espèces de Ceratium. COURANTS. Fe SELS. D. PIQUANTS. | LATITUDE. Nord équatorial. . | 21.7 36 1024 Courts. Canaries. ——— Guinée 27.8 34 1022 Longs. Guinée. ee Sud équatorial . 2159 æe 1024 Courts. Congo. <— — — Dans le plankton, le genre Ceratium est abondant; la figure 193 n’est pas typiqne, les épines inférieures sont droites; dans la plupart des espèces elles sont au contraire recourbées en avant. La figure 199 donne une espèce typique pour le courant équatorial sud; il y en a de même allure dans le courant équatorial nord; la figure 200 donne les formes du courant de Guinée. — Fig. 199 et 200. Caun a naturellement été frappé par cette différence, qui se produit brusquement en passant d’une région à l’autre. Les piquants sont des adaptations à la flottaison et pour la flottaison:; il est clair que la densité du liquide intervient; pour une différence de densité de 0.002, l'organisme hypertrophie ses piquants environ dix fois. Rentré à Leipzig, il doit avoir causé de ce fait avec son collègue Wicn. Osrwaun, le célèbre chimiste, qui a signalé comme facteur principal, non la densité de l’eau, mais sa viscosité, È : ni Li iGaldE ché Haéhété SL it lots “vd 2m nd tr à but dés rh dés ts né M ' / \ Le LS DRE PEU ESRI E c: M NOCTILUCA» 461 la résistance intérieure (innere Reibung); celle-ci varie de 2 p. c. par degré et les 6 degrés de différence entre le courant de Guinée et les deux courants équatoriaux donnent une différence très appréciable dans la facilité avec laquelle les organismes traversent l’eau. L’allon- gement des piquants est une adaptation à la viscosité moindre. C'est une notion à laquelle les zoologistes n'avaient pas songé. Osrwaup a publié depuis quelques travaux de Zoologie, appliquant ce principe de la viscosité à d’autres organismes, notamment aux Crustacés d’eau douce, Certains Dinoflagellates peuvent émettre de la lumière et sont un des facteurs de la phosphorescence de la mer, PLate (le successeur de HarckeL à léna) signale un « lac de feu » près de Nassau, dans les îles Bahama, une lagune en communication avec la mer par un chenal; les Péridiniens y pullulent. Le soir, c’est un lieu de réunion mondaine; il y a un tourniquet et une entrée de deux shillings. Des barques laissent un sillage lumineux; le clou de la réprésenta- tion est le plongeon d’un nègre, qui sort de l'eau comme une constel- lation. Après une forte pluie, l'établissement est fermé pendant quelques jours, les Péridiniens faisant relàche. 16. — Cystoflagellés. — Le protozoaire phosphorescent par excellence est Noctiluca, une sphère de 4 à 4 ‘/, millimètre, forte- ment vacuolisée par une matière gélatineuse, comme une calymma interne, avec travées de protoplasme; il y a une accumulation de protoplasme autour du noyau, au pôle supérieur; une bouche en fente dans la membrane assez dense; deux flagelles, l’un très gros, strié, l’autre très mince. La nutrition est purement animale, par ingestion d’autres protozoaires, de petits crustacés et de leurs larves, — Fig. 201. | Les phénomènes de la reproduction n'ont pas pu être suivis com- plètement. Il semble y avoir conjugaison avec échanges nucléaires, puis formation de spores. Cette formation est influencée par l’inégale répartition du protoplasme ; les spores saillantes forment une couche continue surle sommet de la sphère. Il y a beaucoup de ressemblance avec les premières cellules embryonnaires sur le jaune d’un œuf de poule; pour l'œuf, cette localisation est expliquée mécaniquement 12 169 PHOSPHORESCENCE. Pl par la présence dans le protoplasme ovulaire, d'une forte accumu- lation de matière nutritive inerte; les cellules ne se forment que dans l'endroit où se trouvait le noyau, avec un peu de protoplasme pur. Les inclusions de gélatine ont le même effet chez Noctiluca. Les spores libres ont une structure gymnodinide ; il y a un flagelle attaché latéralement et un piquant protoplasmique. Les spores n’ont pu être suivies dans leur développement; on a dit qu’elles copulent entre elles. Dans ce cas, il y aurait dans un seul cycle ontogénique, deux copulations, eelle des adultes préalable à la sporulation, et celle des spores elles-mêmes. Le cas serait unique et est donc fort impro- bable, On admet généralement des rapports avec les Dinoflagellés, à cause de la forme des spores, mais sans approfondir; la ressemblance est assez vague. Il faudrait en tout cas dériver d’un dinoflagellé très primitif, avant le retournement, même avant le stade à coquille pro- rocentrique ; ce qui nous mène à la spore radiolaire. En admettant cette origine, ces spores auraient évolué, d’un côté en Dinoflagellés avec nutrition végétale, et de l’autre côté en Cystoflagellés, con- servant la nutrition animale. Comme variante, on pourrait dériver de groupes différents de Radiolaires, les Dinoflagellés de Phæo- conches comme nous l'avons vu, les Cystoflagellés de formes nues comme les collides primitifs. La phosphorescence de Noctiluca à fait l'objet d'études intéressantes. La production de lumière est plus intense pendant la nuit, comme si l'organisme comprenait l’inutilité d'allumer en plein Jour. Toutefois, ce pourrait être une réaction causée par l'obscurité ou par le défaut d’insolation ; mais des individus soumis à un régime constant, obscu- rité ou éclairage continus montrent la même allernance, une pério- dicité de vingt-quatre heures, et donnant plus de lumière pendant les heures de nuit (MassarT, Bruxelles, 1893). L'organisme aurait donc une certaine mémoire du temps. La flottaison de Noctiluca semble surtout passive; le gros tenta- eule n’est pas très efficace comme organe de propulsion et sa véritable fonction reste encore douteuse. En dehors de la sphéricité et de l'augmentation de volume par les sécrétions gélatineuses, il n’y a pas d’adaptations spéciales à la flottaison. > FLOTTAISON. 163 De telles adaptations constituent l’intérêt de deux genres voisins. Lentcdiseus (Herrwic) peut être définie une noctiluque fortement aplatie, en disque concave-convexe; la face concave est garnie de fibrilles contractiles. Craspedotella (Koroïw) est à peu près la même chose, avec addition sur le bord du disque, d’une membrane en iris sur la face concave, comme le « voile » (craspedon) de certaines méduses. [Il n'y à certainement aucune homologie entre ces structures, mais il y a analogie complète pour le fonctionnement. — Fig. 202. Supposons dans le liquide suspenseur des courants alternatifs ascendant et descendant de fréquence et d'intensité égale; sur la sphère de Noctiluca, leurs effets se compenseront; l'organisme tom- bera comme si le liquide était au repos. Mais sur un disque à conca- vité inférieure, les courants ascendants frappant la concavité seront plus efficaces que sur les courants descendants sur la face supérieure convexe ; l’animal sera relevé. La démonstration expérimentale a été fournie; dans des bocaux, les méduses meurent au bout de quelques jours; des courants produits par un disque oscillant verticalement, les maintiennent en vie pendant plusieurs mois. Pour rester en suspen- sion dans l’eau immobile, les animaux s’exténuent en contractions musculaires; les courants ascendants leur épargnent ces efforts (Browne, laboratoire de Plymouth). É Il n’y a done plus la passivité complète de Noctiluca ; l'animal intervient par des contractions expulsant l’eau de l’espace concave et se poussant par réaction hydrostatique. Le velum a probablement pour effet de donner plus d'énergie à ces contractions et de diriger le courant. sporozoaires. 17. — La structure grégarine. — Dans les vésicules séminales du lombric {ver de terre), les cellules formant à leur surface les sper- matozoïdes, ont souvent à l’intérieur un parasite ; un ver en aura une douzaine. Le parasite est unicellulaire, non divisé par une cloison (Monocystis), avec un grand noyau ayant au centre un corps spécial (karyosome); pas de vacuoles, une enveloppe générale dense longi- tudinalement striée. Le parasite est contractile, déformable (méta- bolie) et quand, sorti de la cellule, il est libre dans la cavité de la 164 GRÉGARINES. vésicule séminale, il peut se déplacer par un mouvement de glisse- ment continu. Le parasite se nourrit aux dépens de la cellule par osmose; il finit par remplir entièrement la cellule, ne laissant que la couverture de spermatozoides, comme une ciliation générale, dont le parasite finit par se libérer. — Fig. 203. Deux individus s’accolent (de là le nom de Grégarines) mais sans se confondre et sécrètent une membrane commune. À remarquer qu'il n’y a ni conjugaison, ni échange nucléaire. — Fig. 204, 205 et 206. Chaque individu divise son noyau un grand nombre de fois; parmi les détails histologiques, il y a à remarquer l'expulsion du karyosome dans le protoplasme, où il finit par disparaître. Le résultat final est la formation d'un grand nombre de spores nues; une partie du protoplasme reste inutilisée rp, quelques noyaux dégénèrent rn; les deux disparaissent graduellement comme aliment des spores. La cloison séparant les deux individus parents disparaît, les spores se mêlent et conjuguent deux à deux, confondant leurs noyaux. — Fig. 207. Les spores conjuguées, devenues spores uniques, s’allongent et se recouvrent d’une membrane épaisse; puis leur contenu se divise en huit spores définitives; tout l’ensemble est encore dans le kyste des parents primitifs. Il y a d'ordinaire dans un ver aussi une douzaine de kystes (de là aussi la dénomination de Sporozoaires). — Fig. 208. À partir d'ici, on n’a pas pu suivre le développement chez cette espèce; mais il est certain que les spores arrivent à l'extérieur; un autre ver s'infecte par le tube digestif; les sucs détruisent l’enve- loppe, libérant les huit spores; celles-ci percent l'intestin et par le courant sanguin ou par leur propre mouvement, arrivent aux vési- cules séminales où elles se mettent dans une cellule. Le cycle est ainsi fermé; nous sommes revenus au point de départ. JL n’y a ni pseudopodes, ni flagelles, ni cils; chez quelques espèces on avait signalé des digitations pseudopodiques, mais ce sont des appendices de la membrane, destinés à la fixation. Il y a cependant une mobilité assez grande; le nom spécifique de la forme décrite est agilis; les mouvements consistent surtout en des étranglements locaux, des courbures, et peuvent le mieux se com- parer au métabolisme de certains flagellés; en l’absence d’autres ONE PAT RS CT RP TEE 2 ; à à £ à = à £ + x ; t MA A TaRTOURE Le DTET UE LOCOMOTION. CONJUGAISON, 465 renseignements, on a attribué à ce fait une certaine importance comme indicateur d’affinités. L'élément actif contractile est une couche ectoplasmique différenciée en fibres circulaires, l'enveloppe générale agissant comme antagoniste par son élasticité. Des contrac- tions en séries successives agissent comme la sole rampante des Mollusques gastéropodes, le « pied »; ce serait la cause principale du déplacement par glissement (CrawLey, 1902). Il y a certainement aussi un autre procédé, bien décrit par Scaewiakorr (1894), Les striations longitudinales de l'enveloppe mettent à nu l’ectoplasme, qui sécrète abondamment du mucilage; les filaments sont poussés vers l'arrière, sortent des rainures et forment une espèce de tige couchée; la grégarine est poussée en avant par la continuation de la sécrétion. Dans un liquide avec des grains colorés, le sillage de la grégarine reste incolôre. Un mode de locomotion analogue, par propulsion de mucilage filé, a été constaté chez les Diatomées. Il y a désaccord quant à l'importance relative de ces deux modes de locomotion. Le travail de Scacwiakorr était très convaincant et à immédiatement été accepté; CrawLey donne la prééminence aux contractions des fibrilles. Comme il y a des spécialisations anatomiques marquées pour les deux modes, ils doivent être tous deux importants; peut-être fonctionnent-ils d'après les conditions de milieu fort diffé- rents que rencontre le parasite. — Fig. 209. Pour compenser les faibles chances de rencontre de l'hôte appro- prié, les parasites produisent un grand nombre d'œufs, spores chez les Protozoaires. Dans le cas étudié, la copulation réduit le nombre de moitié, mais chaque zygote (spore de copulation) donne huit spores définitives. Ces spores servent à infecter un nouvel individu, mais non à l’envahissement de l'hôte lui-même. On peut évaluer à 4,000 le nombre de spores produites par une douzaine de kystes; si elles étaient capables de se développer dans l’hôte, le nombre de grégarines par individu ne resterait pas si minime (Bürscnu). Monocystis est même remarquable sous ce rapport. Les formes plus évoluées sont plus envahissuntes et deviennent pathogènes à proportion. Comme chez Entanæba, $ 15, des précautions spéciales assurent la conjugaison : du moment que deux individus se sont rencontrés, ils restent réunis par le kyste. Il y a quelques particularités intéres- 166 SPORULATION. RÉPARTITION. santes. Les individus mürissent dans le kyste; la conjugaison n'est donc pas limitée aux seules chances de rencontre de deux individus exactement dans la période de maturité. Ce même kyste persiste après la sporulation, assurant la conjugaison de toutes les spores produites, aussi rendant inutile une enveloppe pour chaque spore, celles-ci ne se libérant pas. La formation des spores est de la sporu- lation agame, les individus n’ayant pas copulé au préalable; ce sont les spores qui se réunissent pour former un zygote, et agissent donc comme éléments sexuels, ici isogames. Les parasites intestinaux ont pour leurs produits une issue facile; il semblerait en être de même pour Monocystis, mais avec l’évacua- tion du liquide des vésicules séminales, le parasite arriverait dans l'œuf. Jamais on n’a trouvé là des parasites; cette voie n’est donc\ pas suivie. Par analogie avec d’autres cas, on soupçonne les oiseaux qui man- gent les vers, passent intactes les spores et contaminent ainsi la terre, avalée en quantité énorme par les lombries. 78. — Répartition et classification des grégarines. — Tous les Sporozoaires sont parasites et tous les groupes animaux sont affectés, même d’autres protozoaires et des polypes ; presque toujours, le para- site est intra-cellulaire, au moins pendant une partie de son existence. L'adaptation est étroite pour un hôte déterminé et pour des organes de cet hôte; Monocystis agilis n'attaque que les cellules spermatiques du lombric ordinaire, pas les autres cellules. Chez les Vertébrés, ce sont des formes spéciales qui seules parasitent les globules rouges du sang et produisent chez l’homme les fièvres tierce et quarte et la malaria. Les Sporozoaires dans leur ensemble ont une répartition quasi générale; mais il n’en n’est pas de même de leurs subdivisions. Le premier groupe, les grégarines, est limité aux Invertébrés et beaucoup sont parasites des cellules intestinales, certainement la pre- mière voie d'infection, donc caractère primitif. Clepsidrina (fig. 209) a une cloison intérieure en avant, ce qui est un perfectionnement par rapport aux formes monocystides. Ces formes sont, sauf quelques rares exceptions, limitées aux Insectes et Crustacés, les groupes na] CN.” VARIATIONS. 167 supérieurs des Invertébrés. La classification des parasites est super- posable à la classification des hôtes (P.-TJ, Van Benenen, 14852, pour les sangsues des Poissons) ; les deux ont évolué ensemble (Grarn). Dans la figure 210, les protubérances en bas sont des cellules aplaties avec noyau; au dessus, une masse de cellules distinctes par leurs noyaux mais les protoplasmes confondus {syncytium) ; à la sur- face, qui est tournée vers la lumière du tube, il y a un revêtement de cils (une rareté chez les Insectes et les Arthropodes en général). Le parasite se fixe par des prolongements protoplasmiques, mais recouverts de membranes et non pseudopodiques. Il divise son noyau en six où huit, puis le protoplasme se divise aussi, les individus restant quelques temps réunis en rosette. Tantôt la multiplication agame se borne à celà; d’autres fois, il y a un plus grand nombre de divisions. Les produits copulent et donne un zygote, qui produir les huit spores définitives. On a fait grand état de cette ontogénie; la différence avec Monocystis consiste essentiellement dans l’absence d'association précoce. Toutefois, cette absence est un caractère pri- mitif. Dans d’autres genres, l'association est réalisée et présente des degrés dans l’intimité; il peut même y avoir confluence des proto- plasmes comme chez Entamoeba, mais les noyaux restent distincts et non modifiés. — Fig. 211. | La copulation est isogame (A et B); CG montre déjà une légère différence; en E, un des éléments est transformé en un flagellé, le cil en arrière, le noyau se trouve vers l'extrémité, antérieure dans le mouvement, la fibre élastique du flagelle traverse tout le corps et forme en avant une pointe de pénétration. — Fig. 212. La plus importante modification du cycle évolutif est le passage dans deux hôtes successifs, avec abondante multiplication agame dans le premier et conjugaison sexuelle dans le second. Les gréga- rines des crabes, les crustacés supérieurs, traversent la paroi de l'intestin et, par leur multiplication, forment des kystes volumineux saillants dans la cavité générale du corps. Le crabe est mangé par un _poulpe (mollusque céphalopode) ; le kyste est dissous, les spores libé- rées percent l'intestin et vont se loger dans la sous-muqueuse, où elles bourgeonnent, les unes donnant des spores rondes, les autres des biflagellés allongés avec noyau tout le long du corps; il y a 168 COCCIDIES,. ensuite copulation (anisogamique) de ces éléments. Le zygote forme dans son intérieur de nombreuses spores, avec les noyaux au bout, tous du même côté. Probablement les kystes sont évacués avec les excréments, mangés par le crabe et le cycle recommence. Ce groupe est encore assez peu étudié, mais les résultats déjà acquis sont des’ plus intéressants. Les parasites des crabes sont spécifiques, c'est- à-dire que chaque espèce de crabe a son parasite spécial, particulier ; mais les poulpes sont indifférents; ils ont plusieurs formes de para- sites mêlés, Il n’y a donc pas encore, pour le deuxième hôte, l’adapta- tion étroite qu’il y a pour le premier. Mais il y a déjà une certaine adaptation, car le parasite localise dans ce second hôte, sa période sexuelle. Il est clair aussi que le parasitisme a commencé par le crabe et que le poulpe n’a été occupé que secondairement ; quand un para- site a deux hôtes successifs, est migrateur, le parasitisme du mangé est primitif, celui de l’hôle mangeur secondaire. Cest que la migra- tion résulte du parasite, parvenant à résister au suc digestif du mangeur, à continuer son existence et à arriver à la maturité sexuelle ; celle-ci ne caractérise donc pas l'hôte primitif. — Fig. 213 et 214. 79. — Coccidies. — Une petite spore mobile (filant du mucilage et métabolique) pénètre dans une cellule et y reste en permanence ; c'est une différence avec les Grégarines où la station intra-cellulaire est seulement temporaire, la sporulation et la conjugaison se faisant hors des cellules, dans les cavités. Les Coccidies montrent donc un parasitisme plus avancé. L'attaque porte presque exclusivement sur les cellules épithéliales de l'intestin et de ses annexes, surtout le foie et les conduits biliaires; parfois les organes internes sont entrepris, les reins, rarement la rate, les organes reproducteurs mâles, Jamais l'ovaire. Les groupes zoologiques sont les Mollusques, les Arthropodes sauf les Crustacés et les Arachnides, mais fréquents chez les Myriapodes et les Vertébrés. Le fait intéressant de cette répartition est l’attaque des Vertébrés, laissés indemnes par les Grégarines. La permanence de l’habitat intracellulaire influe sur la structure de l’adulte, pour la simplifier ; les fibres contractiles circulaires sont - ä É sue dc } Re tort die LE. SITUATION INTRACELLULAIRE. 169 absentes, il n’y a pas d'ectoplasme différencié ni de cloisonnement. Cette simplicité les a fait prendre au début pour des globules de pus (Hake, 1839), des œufs de vers intestinaux ; REmak (1845) rapproche des Psorospermies, parasites intracellulaires des Poissons ; LIEBER- küax (1854) compare aux Grégarines; Koss (1855) détermine le premier cycle complet chez l'escargot. La pénétration dans la cellule est surtout aidée par É contrac- _tions et renflements métaboliques; le filage de mucus peut se com- prendre comme moyen de déplacement dans un milieu liquide, mais paraît insuffisant pour la pénélration à travers des membranes plus denses : les deux modes de locomotion auraient ainsi leur utilité par- ticulière, les fibrilles contractiles de l'ectoplasme seraient une adapta- tion à la station intraceilulaire et elles disparaissent quand celte situation est atteinte; celte régression ne se produit pas chez les Grégarines, qui doivent sortir de la cellule occupée. L'opération de pénétration dans la cellule prend de cinq à dix minutes. En vingt-quatre heures, le parasite a atteint sa taille nor- male et épuisé la cellule; alors il se divise par multiplication agame, en nombreuses spores, qui vont attaquer d’autres cellules et généra- liser l'infection chez l'hôte (différence avec les Grégarines). Les Coc- cidies sont donc beaucoup pius dangereuses; elles peuvent détruire tout un épithélium et provoquer la mort. Pourtant, les cas fatals sont rares, le plus souvent il y a guérison spontanée au bout d'une couple de semaines. L’explication est intéressante, chaque parasite n'attaque qu’une seule cellule et l'épithélium a le pouvoir de se régénérer : c’est donc une question de rapidité comparée ; si infection ne va pas plus vite que la régénération, l'hôte est simplement malade, mais ne meurt pas. La guérison tient à une autre cause : le pouvoir de multi- plication agame est vite épuisé et alors l'infection ne se propage plus. Après quelques générations agames, les individus se différencient. Les uns s’accroissent sans se diviser et expulsent leur karyosome; les autres produisent un grand nombre de biflagellés avec les flagelles en arrière. Les deux éléments copulent et produisent un kyste avec des spores. Ce kyste est inaltérable dans l'intestin, ce qui permet la guérison. — Fig. 215. La différence entre les éléments, l’anisogamie, est aussi marquée 170 MALARIA. que chez les Métazoaires; les ressemblances vont jusque dans les détails. La macrogamète (l'œuf) est nue; un petit cône protoplas- mique attire le spermatozoïde ; aussitôt qu’il a pénétré, brusquement se forme une membrane coupant l'accès aux autres, 80. — Hémosporides, malaria. — Le parasitisme devient plus intime quand le sang est attaqué, et chez les Vertébrés, les globules rouges ; ce sont les fièvres intermittentes, notamment la malaria tro- picale. Les principaux noms pour ces découvertes importantes sont : LAVERAN, 1882, médecin militaire à Constantine; plus tard, le major Ross (Anglais) et Grassi (Italien). ; Le parasite est introduit dans le sang par la piqure d’un mous- tique (Anopheles); outre les mouvements ordinaires des Grégarines, il y a aussi de vrais mouvements amœæboïdes. Il entre dans un globule rouge À et produit souvent une forte vacuoie; c’est la forme en anneau, prise d'abord pour la conjugaison de deux individus courbés. Les taches noires en B sont la matière rouge du globule, noircie (mélanine). Le parasite se multiplie par division C, les produits entrent dans le liquide sanguin et attaquent de nouveaux globules. Cette multiplication prend quarante-huit heures et est simultanée ; de là la régularité des accès fébriles (moindre pour la malaria). — Fig. 216. Après de nombreuses (combien?) générations agames, il se forme des croissants, Quand maintenant un Anopheles suce le sang, dans son estomac le parasite sort du globule et s’arrondit. Certaines sphères s'agrandissent simplement; d’autres forment des spermato- zoïdes, filaments frétillants non flagellés ; la copulation se fait dans l'estomac de linsecte. Le zygote produit de nombreuses spores, au lieu de seulement huit; ce zygote commence par s’allonger, perce la paroi de l'estomac, se loge dans son épaisseur et s'enkyste. Ce kyste finit par s'ouvrir, les spores en aiguille se répandent partout, mais finissent par se masser dans les glandes salivaires. Quand alors le moustique pique un homme, il injecte un peu de salive et aussi les spores. — Fig. 218, 219.et 290. Le nombre des parasites injectés est probablement assez considé- rable, par suite de leur accumulation dans les glandes salivaires ; il 17 fTTAN PATHOLOGIE. 471 semble pourtant insuffisant pour une action directe ; il faut une incu- bation, la multiplication pour l’envahissement général. Alors, à chaque multiplication suivante, la pullulation des spores dans le sang produit un accès fébrile; peu de temps avant l'accès, on trouve les ro- settes de division dans les globules (constatées pour la fièvre tierce). Le nombre de globules rouges chez l'homme est de 5 millions par millimètre cube; la malaria peut le réduire à 500,000, au dixième ; il y a une forte anémie. La matière colorante, l'hémoglobine, reste comme mélanine, colorant le foie et la rate. La conjugaison, l’enkystement, la sporulation chez l’insecte prennent environ huit jours; l’'insecte est infecté, mais non infec- tieux ; il ne le devient que par la localisation de spores müres dans ses glandes. La malaria est une maladie tropicale; pourtant, les mêmes espèces d’Anopheles habitent les zones tempérées et il y a souvent des malades venus des pays chauds, c’est-à-dire les deux élé- ments essentiels pour la propagation. Mais il manque la température; en dessous de 48°, il n’y a plus dans l'estomac de l’insecte, produc- tion de mierogamètes; la fécondation est impossible. Quelques peuplades paraissent indemnes; ce ne peut être par une sorte de vaccination, car on sait que la maladie récidive; en outre, des individus de ces peuplades, revenant après une absence de plu- sieurs années sont pris. Un des beaux travaux de Kocn porte sur cette question. Dans ces régions, la malaria est une maladie infantile bénigne, qui confère une certaine immunité par accoutumance au parasite, à condition que l'infection soit renouvelée, pour maintenir cette accoutumance, comme par une vaccination répétée. Comme pour les Coccidies, la limitation des multiplications agames doit mettre un terme à l'infection et amener la guérison, C'est en effet généralement le cas. Mais il y a souvent des récidives sans infec- tion nouvelle, par exemple chez les coloniaux revenus depuis tout un temps dans les pays froids. Les individus paraissant guéris sont por- teurs, dans la rate, de nombreux macrogamètes ou œufs, qui peuvent réinfecter (GRassi, ScHauDinn). Le fait est aussi théoriquement impor- tant; c’est un cas de parthénogénèse (parthènos, vierge) ou d’autofé- condation de l'œuf, comme chez les crustacés d’eau douce et les puce- rons des plantes. 172 DIVERS HÉMOSPORIDES. L’anophèle a ses larves dans les mares ombreuses, l’insecte parfait ne vole ni loin ni haut et seulement le soir; de là, la possibilité de quelques mesures de précaution : draîner, pétrole sur les mares pour étouffer les larves, suppression des petites flaques d’eau, habitations aux endroits élevés, moustiquaires aux fenêtres, voile entourant la tête, gants le soir. Grasst a réduit fortement la maladie des employés des chemins de fer italiens par ces mesures. Dans certaines colonies anglaises, une vieille casserole abandonnée devant la case, et où l’eau peut s'accumuler, vaut au nègre une admonestation, une amende ou des coups de bâton; sans enquérir sur l'efficacité spécifique de ces divers moyens, constatons que les résultats obtenus sont merveilieux et justifient les procédés. 81. — Divers types d'Hémosporides. — Les Hémosporides sont spéciaux aux vertébrés, lesquels ont seuls des globules rouges. Le genre Hatteria, le reptile le plus primitif, actuellement seulement dans la Nouvelle. Zélande, paraît indemne; il en est de même parmi les Batraciens, pour les formes caudées, les Urodèles (Triton, sala- mandre). Cette exception pour les formes primitives dans deux grou- pes est curieuse, mais on ne voit pas bien sa signification; les cas de répartition sont du reste à utiliser avec prucence, les études sont trop récentes et incomplètes, Chez les Reptiles, animaux à sang froid, les parasites sont inoffensifs ; on ne constate pas de maladie; ils deviennent dangereux chez les animaux à sang chaud, oiseaux et mammifères. Quelques faits ont une certaine portée théorique; l’absence de kystes ou d'enveloppes autour des spores, le mouvement amœæboïde, l'absence de flagelles même chez les microgamètes. Il y a dans cette ontogénie si compliquée, une seule formation de kyste : sur l'estomac de l’insecte, et encore n'émane-t-elle pas du parasite lui-même; le kyste est simplement une modification des tissus de l’insecte (Grassi). Les spores tant agames que sexuées sont toujours dans un organisme, jamais libres et soumises aux intem- péries; il en résulle l'inutilité et par conséquent l’absence de toute enveloppe protectrice ou de membrane dure. C’est un caractère très directement adaptif et pas très important comme classification. Le mouvement amœæboïde indique-t-il des aflinités? IL est assez Ant Gr Gr DL 5 Mn dep ar NE hr RP LE ur RE Lu rat nr 2 d Sci a tr adiate Pr :cà à dos dat 'ini it foi émet dt és sit Viidéré- dx: 1 Le, du vida 1e Cle: © did s É ; E à #4 : BABESIA, 473 difficile à distinguer du métabolisme flagellé. L'absence d’une membrane, si développée chez les Grégarines pourrait résulter de la localisation constante dans le sang et rentrerait donc dans le cas précédent. Cette absence ne s'oppose donc pas à des rapports de parenté avec les Grégarines. L'absence complète de tous flagelles est aussi une ressemblance avec les Grégarines; mais elle n'est pas générale pour les Hémospo- rides. Le genre Babesia (Bages, hygiéniste à Bucharest) est un dangereux parasite des ruminants. Il a la forme vacuolisée en anneau et présente des mouvements amœæboïdes, Le tableau clinique (marche de la maladie) est à peu près comme celui de la malaria, notamment la maladie infantile (chez les veaux) et accoutumance par répétition de l'injection. Les rapports sont donc très étroits. Or, Babesia aurait en outre, dans le sang du mammifère, un stade flagellé, avec blépharoplaste, ce qui a fait rattacher aux Trypano- somes ; les différences consistent dans les réductions de l'appareil mo- teur, ce qui peut se comprendre comme une conséquence de la station intracellulaire des Hémosporides, tandis que les Trypanosomes restent toujours dans le liquide. Cette dérivation phylogénique excluerait naturellement [a dérivation de Grégarines, par les Uoccidies. L'intermédiaire est également un arthopode suceur, mais pas un insecte, un acarien (huit pattes) du genre Boophilus. La plus grande singularité est que l’acarien qui a sucé ne transporte pas la maladie sur un autre bœuf; cela lui serait du reste impossible, attendu qu'il ne change pas d’hôte, il passe toute sa vie sur le même bœuf; quand il s'est gavé de sang et a développé ses œufs, il se détache et tombe sur la prairie. Un bœuf qui mangerait l’acarien ou ses œufs ne serait pas infecté ; il détruirait tout dans son estomac. L’acarien met l’hémo- sporide dans ses œufs, au lieu de le mettre dans ses organes salivaires ; il infecte ainsi la génération suivante qui se développe sur la prairie ; chez le jeune, il y a pullulation et passage aux glandes salivaires ; quand il s’attache à un ruminant, il l’infecte. - La transmission de la maladie repose donc sur l'infection des prairies. Quand un troupeau sain arrive dans un district infecté, il est pour ainsi dire détruit; dans l'Argentine, on cite le cas d’un troupeau de 1,000 bœufs, qui a perdu 630 individus; mais sur 474 CNIDOSPORIDES. 450 veaux, il n'y a que 10 morts. Comme pour la malaria, la maladie infantile est donc beaucoup plus bénigne, 82. —— Cnidosporides. — Chez les Sporozoaires que nous avons étudiés jusqu'ici, l’état normal adulte comporte un noyau unique; aux stades préliminaires à la division protoplasmique, l'organisme peut temporairement être polynucléé; la sporulation ne se produit qu'après une période de croissance; de là la réunion de ces groupes en une division Télosporides (£elo, après). Dans le groupe dit Néo- sporide, la sporulation est continue et l'organisme est constamment polynucléé. Les termes sont de ScHaupinx. Les particularités sont :° au point de vue physiologique, infection a lieu par ingestion, par la voie intestinale, non par injection vasculaire comme chez les Hémo- sporides; au point de vue morphologique, la structure amoæboïde et la complication des spores. La structure est franchement amæboïde, tantôt avec distinction nette en ecto- et endoplasme, pseudopodes lobés, d’autres fois des pseudopodes filamenteux comme Euglypha. À aucun stade, il n'y a de ressemblance avec la forte enveloppe des Grégarines, ni avec les Flageilés ou les Trypanosomes; c'est un groupe autonome, sans rapport avec les Télosporides, à dériver directement d'Amibes ou de formes voisines (Doruein). — Fig. 221 et 222. L'organisme est multinucléé; autour d’un des noyaux, le proto- plasme se différencie en une zone claire, dense, nettement délimitée ; c'est le commencement d'une spore. Elle se trouve dans la masse du protoplasme, non à la surface; c'est une sporulation interne. — Fig. 223. Par division, il se forme dans cette spore quatorze noyaux; alors le protoplasme se divise en deux, chaque moitié avec six noyaux; les deux autres restent comme noyaux de rebut. Des six noyaux, les deux inférieurs de la figure 2234 forment chacun une valve de coquille, enveloppant les autres; au sommet, deux cellules forment dans leur intérieur une vésicule avec un fil spiralé ; les deux noyaux moyens sont dans une masse protoplasmique unique et confluent (réalisé en B); derrière le noyau de conjugaison il s’est formé une vacuole. Er Ar PARASITES MUSCULAIRES. 115 Ce qu'il y a de tout à fait remarquable, c'est la composition pluri- cellulaire des spores. La partie essentielle est évidemment la cellule de conjugaison, le zygote ; c’est lui qui, dans le nouvel hôte, va sortir de ses enveloppes et constituter un nouvel individu. Les quatre autres cellules sont des organes accessoires ; la coquille bivalve sert à la protection ; les deux cellules à filament éclatent dans l'intestin du nouvel hôte, sortent brus- quement leur fil qui se fixe sur une cellule de la paroi et permettent aux parasites de pénétrer dans cette cellule. Le filament est parfois vingt-quatre fois plus long que la spore. Des cellules exactement pareilles sont caractéristiques pour le premier groupe des Métazoaires, ies Cœlentérés (polypes et méduses), qui leur doivent leurs particularités urticantes. Comme pour la fécon- dation sexuelle, il y a ici une complication histologique considérable, réalisée chez les Protozoaires, Elle a valu aux polypes le nom de Cnidaires (cnidé, fil) et au groupe actuel le nom de Cnidosporides. Beaucoup de Néosporides sont parasites dans les cavités naturelles des Poissons, sauf l'intestin lui-même ; la vésicule biliaire est un lieu d'élection, aussi les canalicules du rein. [ls arrivent probablement par l'intestin, traversant la paroi et puis charriés par le sang. Ils peuvent aussi se loger dans les tissus, entre les cellules ou pénétrer dans les cellules mêmes ; fréquemment les spores sont dans des kystes formés par les tissus de l'hôte et qui deviennent énormes. Plusieurs maladies destructives des poissons sont dues à des Néosporides. Aucun tissu ne semble indemne, mais il y a une préférence marquée pour le tissu musculaire ; il y a une gradation en rapport avec la situation zoolo- _gique de l’hôte; le nombre des spores augmente, mais leur structure se simplifie par la perte (?) des cnidocils. Les Mammifères sont fré- quemment attaqués. Les Cnidosporides vrais attaquent toujours des animaux aqua- tiques, marins ou d'eau douce. Les spores ont été trouvées dans le plankton (Koroin); la coquille est souvent munie de longs piquants, intéressante adaptation à la flottaison (DorLein); ce qui fournit aussi un renseignement sur le mode de propagation : avalés avec l’eau, il n’y a jamais d'hôte intermédiaire. Il y a une seule exception : Nosema a un cnidocil et est parasite 176 PÉBRINE : PASTEUR. x dans le ver à soie. La « pébrine» a ruiné des régions entières en Italie et en France; de 1845 à 1867, on estimait la perte en France à un milliard. L'empereur Napoléon IIT, autocrate, ne nomma pas une commission, il appela le chimiste Dumas, qui appela Pasreur, connu à celte époque pour ses travaux sur la fermentation. PASTEUR objecta qu'il n'avait Jamais songé aux vers à soie; Dumas répondit : «Tant mieux, vous arborderez le problème sans esprit préconçu. Pasreur alla s'établir dans le Midi. Il constata la présence d’un orga- nisme dans les vers malades, dans leurs déjections sur les feuilles de mürier et aussi dans les œufs (cas analogue à Boophilus pour Babesia). À l'automne, l’insecte meurt, les feuilles tombent et le parasite n’a pas de phase hibernante; à chaque saison, il y aurait donc nettoyage définitif ou plus exactement après une génération, le parasite serait détruit; l'infection de l'œuf assure la continuité. Au point de vue pratique, l'examen microscopique de la «graine» permet facilement de reconnaître le parasite et d’écarter les pontes contaminées; PASTEUR a organisé ce service et supprimé la ma- ladie. L'action pathologique est fort variable. Beaucoup de parasites interstitiels semblent n’agir que par simple action mécanique, comme corps étrangers. Dorcein (Myxobolus de la carpe, fig. 223) trouve une induration cartilagineuse de l’épiderme, alors que le parasite est exclusivement dans le rein (changement des humeurs par perturba- tion de la fonction rénale ?); ces résultats ont été contestés. La terrible maladie du cancer chez l’homme a été souvent attribuée à des Spo- rozoaires, mais rien n’est démontré. 83. — Affinités des Sporoxoaires. — Harckez (Systematische Phylogenie, 1894) rattache aux champignons inférieurs; même en tenant compte de la date relativement ancienne, pour ce groupe où les connaissances se sont rapidement développées, l’idée n’est pas heureuse ; il n’y a réellement rien de végétal. L'organisme est protozoaire, unicellulaire, uninucléé; l'énorme Porospora gigantea (16 millimètres) du homard, de Ep. van BENEDEN va qu'un seul noyau. Les cnidospores n’ont que leur enveloppe qui est compliquée. Les dérivations de parasites métazoaires, comme Dhs vus: ré Loue AFFINITÉS DES SPOROZOAIRES. 477 terme extrême de régression, ne font plus partie de la zoologie moderne et peuvent être écartées sans autre examen (Mincmin, Traité de Lankester). Les rapports ancestraux sont à chercher, exclusive- ment parmi les autres protozoaires. Ici également, on peut écarter d'emblée certaines formes; les Infusoires ciliés ont été proposés; ils sont beaucoup trop spécialisés. DorLein rattache aux Foraminifères, mais il n’y a ni flexostylie, ni orthostylie, ni perforations, ni pseudopodes en réseau. La sporula- tion abondante et la copulation des spores sont certainement, unique- ment des analogies; ce mode de reproduction est, chez le Forami- nifère, imposé par la coquille compliquée non divisible, chez le Spo- rozoaire par le parasitisme. Deux théories principales sont en présence. Buürscuzr (1882) rattache aux flagellés (théorie euglénoïde) par régression parasitaire des organes de locomotion et de nutrition; la bouche, les chroma- tophores, les vacuoles, le stigmate écartés, il reste en ellet quelque chose comme une Re Le métabolisme est conservé; aussi le stade flagellé pour la reproduction. La théorie amœæboïde derive de formes primitives lobées; les Néosporides sont naturellement le grand argument; la mobilité des Télosporides au début de leur stade intracellulaire est aussi un rappel amoæboïde. Les stades euglénoïde et flagellé sont de l’évolution auto- nome du parasite, parallèle à celle des formes libres. Mixcuin adopte cette théorie. Les deux théories Sont générales, s'appliquant à l’ensemble des Sporozoaires, considérés comme groupe unique monophylétique. Mais le monophylétisme n’est nullement démontré et il y a lieu de prendre aussi en considération des origines multiples. Dorceix met à part les Néosporides et cette séparation est parfaitement justifiée, Le caractère amœæboïde est évident; le mode de conjugaison est tout aussi typique et toujours sans aucun élément flagellé, sauf un seul Sarcocystis Blanchardi, dans les muscles œsophagiens des Ruminants; les spores jeunes auraient deux, un, ou zéro flagelles ; quand il y en a deux, ils sont au même bout. Chez les Télosporides, le caractère flagellé domine, et il y a une série bien graduée : les Grégarines, parasites du tube digestif et 13 178 ; LOCOMOTION DES PARASITES. . généralement isogames; les Coccidies plus étroitement intracellu- laires et anisogames; les Hémisporides, parasites plus intimes encore, dans les globules rouges, anisogames aussi. Mais quand on examine de plus près, on trouve des difficultés. Bürsenzr met au premier rang des modifications structurales du parasitisme, la régression des organes de locomotion; or, chez les Flagellés, le contraire est certainement le cas; l'appareil locomoteur est plus développé : membrane ondulante, blépharoplaste; la stucture monoflagellée devient le trypanosome; chez les biflagellés, il se pro- duit une forme analogue Trypanoplasma ; chez les multiflagellés, des formes comme Lamblia, Or, le groupe initial, celui des Grégarines, est caractérisé par la disparition complète de l'appareil flagellé, remplacé fonctionnellement par le singulier mode de propulsion par filage de mucosités. Avec la spécialisation anisogamique, et manifestement chez Îles Grégarines supérieures, un appareil flagellé réapparaît graduellement chez la microgamète (fig. 212, p. 376). Le flagelle est unique, postérieur, sans qu'il y ait indication de migration ou de retourne- ment; il faut le considérer, à cause de ces particularités, non comme un ancien flagelle revenu (impossibilité phylogénique), mais comme une nouvelle formation, uniquement pour la fécondation, par consé- quent propulseur pour donner le contact par la zone nucléée. La structure flagellée chez les Grégarines ne donnerait donc aucune indication sur l’ascendance. Il n’y a pas davantage de rapport avec les autres groupes, comme descendants ; car les microgamètes des Aggregata ont deux flagelles terminaux et ceux des Coccidies (fig. 215) sont également biflagellés, mais avec les flagelles retournés ; les microgamètes des Hémosporides sont simplement des filaments homogènes frétillants, mais chez une des formes relativement simples, on a décrit une membrane ondu- lante et un blépharoplaste (Harrman), soit une organisation nette- ment monoflagellée et trypanosome. On fait, du nombre des flagelles, la base de la classification des flagellés normaux; généralement on accorde aussi aux stades flagellés des parasites, une signification phylogénique; alors en bonne logique, le nombre des flagelles chez les parasites doit aussi mr de INFUSOIRES CILIÉS. 179 entrer en ligne de compte. La conséquence est le licenciement du groupe des Télosporides ou son origine polyphylétique. Les Hémo- sporides dériveraient directement de trypanosomes; c’est la conclu- sion de l'école de Scmauninn. Les Coccidies sont à part comme biflagellés. Les Grégarines viendraient d’euglénides métaboliques. Plusieurs Protozoaires différents auraient réussi à s'adapter un parasitisme, constituant autant de lignées distinctes mais avec des convergences. Ciliés. 84. — L'organisation ciliée. — Prenant comme type le genre Paramæcium (signifie allongé), il y a une couverture générale de cils, en rangées longitudinales régulières. Un des côtés du corps cylindrique est fortement échancré buc. gr rainure buccale ou péri- stome; à une extrémité de ce péristome un canal cilié qut, l’œsophage, plonge jusqu’au protoplasme nu. Les particules nutritives, rassem- blées par le courant ciliaire, se massent dans une vacuole nutritive au bout de l’œsophage; la vacuole se détache, fait le tour du proto- plasme et expulse les résidus un peu en dessous du péristome. — Fig. 224. Le noyau est double : macronucleus »u et micronucleus pa.nu plus spécialement reproducteur. C'est pour le groupe des Ciliés ou Infusoires proprement dits, que Maupras a établi la nécessité d’un rajeunissement par conjugaison et suivi les phénomènes nucléaires ; c’est essentiellement un échange de demi-noyaux ; il y a des compli- cations résultant du macronucleus, mais qui n’affectent pas le fond. La multiplication se fait par division transversale, Chez Paramæcium, la zone corticale renferme, serrées les unes contre les autres, des vésicules avec filament enroulé; la différence avec les Cnidospores est que ce ne sont pas des cellules spéciales, mais des formations de la cellule infusoire. En #rch (trichocystes) quelques filaments ont été projetés. Le groupe est très répandu dans les eaux douces; le desséchement possible a développé l’enkystement protecteur, mais sans sporulation associée. Une macération de plantes (foin de prairies irriguées) pro- 180 NUTRITION. duit une grande variété d'organismes; de là le nom d'infusoires ; par épurations successives, le terme à été restreint aux Protozoaires ciliés. Les organes de locomotion sont de très nombreux filaments, comme des fligelles raccourcis, | Nous avons de nouveau le cas de nombreux éléments morpholo- giques, tous semblables, également répartis; nous pouvons prévoir les modifications. Par confluence ou soudure, des rangées de cils formeront des membranes ondulantes. Les éléments deviendront iné- gaux, le nombre se restreindra, la répartition deviendra inégale et les cils conservés, plus développés, auront des emplacements fixes. Ces modifications seront largement influencées par la situation, par le voisinage d'autres organes, surtout de la bouche. La bouche détermine la dépression péristomienne ; autour du péri- stome se développe une couronne ou une spirale de cils plus forts et qui finissent par rester seuls, Une autre cause est l'adoption de la locomotion de marche sur un support, au lieu de la natation en pleine eau; il y a aplatissement, distinction entre une face dorsale souvent dépourvue de cils et une face ventrale avec un nombre plus fixe de cils plus forts. La bouche varie avec le genre de nourriture. Elle est petite chez Paramæcium et toujours ouverte, pour recevoir la nourriture con- stamment amenée par le courant ciliaire; les parcelles alimentaires sont petites : microphagie. Coleps est un carnassier chasseur, pour- suivant de grosses proies : macrophagie; la bouche terminale est d'ordinaire fermée, mais peut s'ouvrir grandement; souvent il y a des trichocystes toxiques (?) projetés au loin; il y a connection logique avec la macrophagie : on ne lance pas des flèches contre une poussière nutritive (DeLace et Hérouarp). Chez Paramæcium les tri- chocvstes sont probablement protecteurs. — Fig. 295. La réversibilité de l’action ciliaire pour produire un courant nutri- tif permet la fixation; l'appareil est alors une spirale péristomiale. Au début, la fixation est volontaire et temporaire; la faculté de se détacher et de reprendre la vie libre est d’ailleurs une nécessité absolue pour la conjugaison, chez des animaux non-sporulants. La fixation permanente est cependant réalisée, mais avec formation colo- niaire, dont les individus peuvent se détacher. La colonie résulte de et Er. VARIATIONS. 181 divisions agames incomplètes longitudinales ; elle peut aussi résulter de la continuité d’enveloppes mucilagineuses protectrices, fréquentes chez les formes isolées fixées. 85. — Divers ordres de Ciliés. — Les variations de la bouche et des cils servent de base de classification. Holotriches : tous les cils égaux et généralement également répartis; dans quelques cas, des cils en zones circulaires, ou bien forme aplatie et une seule des faces ciliée. On distingue deux sous- groupes : bouche ouverte comme Paramæcium, bouche fermée comme Coleps. Tous les autres ordres ont la bouche constamment ouverte et des cils différents où résultant de différenciation. Hétérotriches : outre la ciliation générale, il y a une couronne de cils plus grands, en spirale largement ouverte. La spirale tourne à gauche, le bout gauche est interne. Stentor peut se fixer temporaire- ment par son extrémité étirée. — Fig. 226. Oligotriches (oligo, peu) : même spirale gauche, mais moins ouverte, presque en cercle complet; la ciliation générale est fort réduite ou nulle. Plusieurs genres sont parasites dans la panse des Ruminants ; ils ont la couronne ciliée très forte (de nouveau, déve- loppement de l’appareil locomoteur par parasitisme); le corps est curieusement déformé par des pointes et des échancrures. Un autre groupe, Tintinnus marin flottant, sécrète une enveloppe cylindrique ; dans une pêche, près d'Ostende, toutes les Noctiluques étaient rem- plies de Tintinnoïdes partiellement digérés. — Fig. 226. Hypotriches (kypo, en dessous) : la spirale, toujours gauche, et le péristome, au lieu d'être terminaux, sunt sur une face plate, dont plusieurs cils énormes servent de pattes. — Fig. 227 et 228, Péritriches : uniquement une couronne ciliaire, mais en spirale tournant à droite, en sens inverse des groupes précédents. Tous les cils sont égaux, mais cela résulte certainement de la perte complète de la ciliation générale. C’est dans ce groupe que se trouvent la plupart des formes fixées et toutes les formes coloniaires. Les Vorti- celles sont fixées par une tige avec fibrilles contractiles, qui peut s’enrouler comme un ressort, Les individus qui se détachent sont 189 PÉRITRICHES. beaucoup plus petits et fonctionnent comme microgamètes par rap- port aux individus normaux, — Fig. 229. Les rapports entre ces groupes paraissent simples et résultent de ce qui a été dit au sujet des variations, Les Holotriches sont le groupe primitif, avec très peu de spécialisation, il est aussi le seul contenant des formes macrophages. Les Hétérotriches sont importants comme indiquant la transition; ils ont encore la ciliation générale primitive, mais les cils autour du péristome forment une spirale; cette spirale est gauche. Les Oligotriches sont la continuation directe des Hété- rotriches; Harcrez attribue la réduction de la ciliation générale à la présence de la capsule tintinnoïde; mais les formes nues ne semblent pas dérivées des formes protégées et le principe du balancement des organes suflit pour expliquer la réduction. Les Hypotriches sont une modification très spéciale : l’aplatissement et la marche; ils sont à rattacher, soit aux Oligotriches, soit aux Hétérotriches; pour la formation des pattes, en dehors de la spirale, il faut que la ciliation générale n'ait pas entièrement disparu. 86. — Origine des Péritriches. — La spirale droite et la division longitudinale sont des anomalies, caractéristiques des Péritriches. Bürscuu (4886) a émis une théorie sur leur origine. Il part d'une forme hypotriche à spirale normale droite sur une des faces plates ; mais au lieu d’être libre, cette forme peut se fixer, au moins tempo- rairement, par une couronne de cils à la partie postérieure de la face ventrale (a). Une telle forme est Licnophora, fixée sur des vers marins. — Fig. 250 et 251. On remarquera sur le dessin schématique, que la couronne ciliée antérieure n'est pas un cercle complet, mais seulement une demi- circonférence ; ce serait un hypotriche tout à fait primitif, avec les cils spécialisés déjà déplacés ventralement, mais encore plutôt hété- rotriche par la non fermeture du cercle. La zone ciliée ne peut s'accroître que par son extrémité libre à gauche; au stade b, le tour est presque complet ; au stade e, Le bout libre chevauche dorsalement sur la bouche, le point de départ. En même temps, le cercle de fixa- tion s'est agrandi de façon à constituec une sole ventrale. Ce stade n’est pas non plus un simple jeu de l'esprit ; c’est le genre Trichodina, Ro Pdé Æi hé e HSE an tb Abba ds MAS … DETENN me | sb : dé à ll à fut Le. : de... cé démate ct ct tomes dé d'il sed a md et den titi nt mé title ire dl) :àd Ré sa tr ie 4, du: À Sedhin es alt, ÈS ae ide s ÿ De 2 LU ad ji nu boot di à is: à béta buibebis LEUR ORIGINE. 183 parasite sur les Hydres d’eau douce. La spirale est gauche quand on met l'animal en position morphologique, c'est-à-dire quand on le regarde par la face ventrale ou de fixation ; mais elle paraît naturel- lement droite quand on regarde d’en haut, par la face dorsale ; or, à cause de la fixation, c’est toujours ainsi qu’on oriente l’animal pour la description. — Fig. 232. L'axe de longueur de l’hypotriche a un de ses pôles en «&, où se trouve la lettre; il est parallèle au support; la division est trans- versale, c’est-à-dire perpendiculaire au support. Mais quand l’animal se fixe et s'élève, comme par exemple les Vorticelles sur leur tige, cest aussi perpendiculairement au support; la division paraît longitudinale. Cette circonstance a probablement eu une grande importance pratique, en facilitant la formation coloniaire. Pour Decace (1896) cette théorie « est dénuée de base et ne satisfait pas l'esprit »; Fauré-Frémier (1905) dit qu’elle manque de naturel, parce qu'on ne comprend pas les causes de toutes ces transformations. Ce même auteur a donné une autre phylogénie. Le genre Ancystrum est un holotriche avec commencement de zone adorale (cercle antérieur) et des cils postérieurs fixateurs; l’auteur suppose mainte- nant un mouvement de relèvement, combiné avec déplacement de la bouche et torsion vers la droite; cela donne une forme comme Heimispeira, avec une zone adorale droite, plusieurs cercles ciliés sur le corps, recourbés et dessinant un sillon ventral. Cette forme est exceptionnelle, en ce que la structure péritriche est ici combinée avec la présence de nombreux cils ordinaires. — Fig. 233. La théorie de Bürscuzr peut s'appuyer sur des formes de tran- sition ; il n’est donc pas exact de dire qu’elle manque de base; c’est aussi se montrer quelque peu difficile de dire qu’elle ne satisfait pas l'esprit; du reste, DELAGE, toujours avec la plus grande sincérité, est fort sceptique à l'égard de toutes les théories, et celle de Bürscur n’est pas plus avantagée par lui que les autres. Le reproche formulé par Fauré-Frémer est en somme fondé : Bürscazr ne mentionne pas les raisons de transformations qu'il suppose. C’est une lacune fréquente dans tous les essais de phylogénie : l’absence de réponse à la question : « pourquoi? » Mais, dans le cas actuel, cette réponse 184 PÉDONCULE. est facile à donner : c’est la tendance générale de tous les organismes fixés de porter au pôle libre terminal l'appareil ciliaire et la bouche. Cette réponse a du reste été fournie par Faurer-FRÉMIET lui-même sur la page en regard de celle où il se plaint : « L'animal redresse « un peu son extrémité antérieure, car s'il restait parallèle au sup- « port l'effet utile de son organe vibratile buccal serait très réduit. » Le redressement est ainsi expliqué d’une façon toute naturelle, mais le déplacement supplémentaire de la bouche et la torsion, sup- posées par l’auteur, ne le sont pas. En outre, dans cette théorie, le sommet de l’animal est resté Le pôle de l’axe de longueur morpholo- gique, d'où il resulte que la division longitudinale anormale n'est pas expliquée (WALLENGREN). 87. — Évolution du pédoncule. — La question est du détail, mais Fauré-FRemiET, dans le travail mentionné plus haut, à établi une très intéressante série phylogénique. Chez Ancystra et Hemispeira, l'appareil fixateur est simplement un bouquet de cils postérieurs. La structure des cils eux-mêmes est donnée comme tubulaire ; à l’extrémité du tube sort un fil de proto- plasme, peu colorable par les réactifs et, pour cette raison, difficile à reconnaître; ce protoplasme sortirait par l'effet des réactifs et ne serait donc pas une formation réelle. Dans le même volume des Archiv für Protistenkunde (1905) Scauserc a décrit exactement la même chose; mais la structure ne serait pas du protoplasme exprimé mécaniquement ; le cil est réellement composé de deux parties, dont la plus extrême est moins colorable. L'interprétation de ScaugerG paraît exacte. A celte première indication de cils spéciaux pour la fixation succède un stade comme Scyphidia ; un rebord circulaire entoure le bouquet de cils et peut agir comme ventouse ; les cils gros, courts, serrés, sécrètent au bout un peu de matière cornée chitineuse. Epistylis a les mêmes caractères, mais plus accentués; il y a un pédoncule encore assez court mais bien distinct, composé d’un faisceau de tubes cornés. — Fig. 234. Toutes les modifications ultérieures résultent de la répartition des cils sécréteurs. Au lieu de garnir uniformément la surface basale, AE LT eeR CILS FIXATEURS. 185 ils peuvent former une spirale, ou des cercles périphériques, laissant au centre un espace vide, Get espace peut être partiellement occupé par un prolongement protoplasmique du corps, de forme variable. — Fig. 255. Le terme supérieur est Vorticella. Au premier stade, les cils occupent toute la surface et sont fixés par leur bout au support comme chez Seyphidia ; la sécrétion chitineuse s’allonge en tube, stade epistylis; la sécrétion se limite à quelques cils placés exentriquement ; en même temps la surface basale tourne lentement sur elle-même ; les bouts de tubes s’arrangent donc en une spirale contre la paroi de la gaîne externe. Comme chez Intrastylum, il y a un cordon proto- plasmique excentrique, qui montre des différenciations assez compli- quées, notamment des fibres contractiles spiralées. Cette disposition des éléments, tant actifs (myonèmes, fibres contractiles), qu'inertes (bouts chitineux des tubes) amène un enroulement spiralé du tube pendant la contraction. — Fig. 236. Cette évolution repose sur l’utilisation des cils postérieurs, d’abord probablement par un léger changement chimique qui rend leur bout visqueux et permet une fixation temporaire. Puis, à ce bout, il y a une sécrétion de chitine, qui rend la fixation permanente; le cil est devenu un organe sécréteur et la rigidité de l'enveloppe chitineuse dont il s’entoure supprime sa fonction de mouvement, sa contracli- lité. Cette suppression est définitive; la fonction perdue n’est plus réassumée; quand la tige devient contractile, les éléments actifs sont produits, non par des cils, mais comme formations internes d'une masse protoplasmique. Il y a cependant un cas où la garniture de cils postérieurs semble réapparaître. Nous avons vu qu’il y a anisogamie chez les Vorti- celles; quelques individus, restés ou devenus de petite taille, se détachent comme microgamètes et vont confluer avec des individus restés de taille normale et fonctionnant comme macrogamètes, Or, ces microgamètes produisent une couronne ciliée postérieure, en cercle, et motrice. L’anisogamie est certainement, dans le groupe des ciliés, une évolution indépendante, sans rapport direct et par simple analogie avec le même phénomène dans les autres groupes de Proto- zoaires. La macrogamète ne montre partout d'autre spécialisation 186 ACINÈTES. que sa taille plus grande, permettant l’accumulation de réserves nutritives; il en résulte que les macrogamètes se ressemblent. Partout aussi les microgamètes sont caractérisées par leur plus grande mobilité. Mais les groupes diffèrent entre eux, précisé- ment par les organes iocomoteurs, et l'évolution a comme matériel ces diverses organisations. Chez les Monoflagellés, la microgamète prend l’aspect trypanosome et spermatozoïde ; le caractère biflagellé est souvent également conservé; chez Vorticella, la microgamète a l’organisation, non seulement du cilié, mais encore du sous groupe; la structure est celle du stade primitif des Péritriches, le stade trichodinaire; la couronne basale réapparaît. Fauré-Frémir utilise l’évolution du pédoncule pour la phylo- génie; c’est parfaitement justifié, mais il y a exagération à ne consi- dérer uniquement que ce caractère. Il se trouve amené à écarter Trichodina, parce que « l'organe fixateur est extrêmement compliqué et différencié », ce qui est vrai; mais ce sont des complications sur un thème primitif, le maintien de la couronne ciliaire postérieure comme formation distincte et encore fonctionnellement active; la lignée vorticelle est beaucoup plus profondément modifiée par la pédonculisation. 88. — Acinètes. — L'organisme acinète (acinus, grain de raisin, comparaison éloignée !) est une cellule avec macro- et micronucleus, fixée sur une tige et munie, au lieu de cils, de tentacules creux suceurs, — Fig. 237. La multiplication se fait par bourgeonnement, après rétractation de tous les tentacules. Les bourgeons détachés ou larves mobiles ont une face ciliée (pas visible sur le dessin) et poussent des tentacules. Quand il y a un seul bourgeon, et de même taille que le parent, c'est en réalité une simple division transverse. Le bourgeonnement simple ou multiple peut être externe ou interne; mais, dans ce dernier cas, il ya autour du bourgeon une cavité communiquant avec le dehors; ce n’est done pas une vraie formation endogène comme chez Myxo- bolus, mais l’invagination de la surface interne en une cavité incuba- trice. — Fig. 238. Ces jeunes issus de bourgeonnement et mobiles ne conjuguent sa NE ” D) gas 1e DEA VD AR Sade. ARR id M Lt A rt Éd tEnS vpé, pe INTERPRÉTATION DU TENTACULE. 187 -pas ; la conjugaison se fait entre adultes fixés; deux individus voisins s'inclinent l’un vers l’autre et s’accolent par leurs sommets, ou par des excroissances protnplasmiques ou par des tentacules hypertro- phiés. Hypocoma est parasite externe sur les Vorticelles; il est libre, aplati, avec une face ciliée, et au bout de cette face, un tentacule unique. — Fig. 239. Rhyncheta, parasite fixé entre les pattes des petits crustacés d’eau douce Cyclops a le corps cylindrique, non cilié, un tentacule termi- nal unique, très long, très mobile; à la base il y a à l'intérieur une vacuole contractile. — Fig. 240. Les tentacules peuvent se trouver au sommet d’une tige; c’est la pédonculisation du bouquet tout entier; la « trompe » ainsi formée a des canaux, correspondant aux tentacules individuels. Ces formes simulent des colonies. Dans l'espèce figurée, les individus vermi- formes sont formés par bourgeonnement ; ils ont un seul tube, avec une bouche ouverte, continuée par une vacuole allongée (Mar- TIN, 1910). — Fig. 241. Parmi les Acinètes parasites, Sphærophrya avec plusieurs tenta- cules a ses larves dans d’autres infusoires, notamment Paramæcium ; à leur sortie elles ont d’abord été prises pour les jeunes de leur hôte et en conséquence les Acinètes ont été considérés comme les ancêtres phylogéniques des Giliés. Le problème des rapports des Acinètes avec un autre groupe git tout entier dans l'interprétation morphologique du tentacule, Sreix (4859) compare avec les pseudopodes des Héliozoaires ; Mav- pas (1881), René Saxo (Bruxelles, 1901) décrivent même une tige axiale se continuant dans l'intérieur; c’est probablement le canal avec du protoplasme spécialisé, On a aussi comparé avec les cils, soit un cil unique hypertrophié, soit plusieurs cils soudés; il n’y a pas beau- coup de ressemblance et les tentacules en tous cas ne sont pas formés par des cils larvaires. Considérer les tentacules comme des forma- tions autonomes, sans lien morphologique avec rien, n’est pas une solution. Bürscuur (4889) considère le tentacule comme la pédonculisation de la bouche d’un cilié. Il y a des Holotriches allongés, avec la 188 THÉORIE DE BÜTSCHLI. bouche au sommet d’une véritbale trompe mobile, parfois avec très faible ciliation et qui ressemble d’une manière frappante à Rhyn- chota. Dans cette manière de voir, Hypocoma serait encore plus pri- mitif, car il aurait conservé en partie la ciliation, et est encore libre, non fixé. Bürscaui considère celte ciliation comme hypotriche; il essaye de ramener à ce type toutes les autres variétés de ciliation des larves. Le vrai arrangement hypotriche est le déplacement de la spi- rale adorale et non la ciliation d’une seule face ; ceci est une modifi- cation, comme la ciliation en couronne, qui reste dans les limites du groupe holotriche. On peut donc dériver de ce groupe, d'autant plus qu'il n’y a pas arrangement spiral des cils. Une explication ration- nelle de Hypocoma a été donnée par Sanp : l’animal est libre sur les colonies de Vorticelles, son aplatissement et son hypotrichie sont une adaptation au support sur lequel il doit se mouvoir. La théorie de Bürscuzi rend parfaitement compte des formes monotentaculées aberrantes; mais la multiplication des tentacules est une difficulté, car elle correspond morphologiquement, soit à une subdivision d’une bouche unique, soit à la néoformation de bouches nombreuses. La théorie de la multiplication des organes par subdi- vision, et spécialement de la bouche, joue un grand rôle chez les polvpes flottants, les Siphonophores, et BürscaLr cite le cas de Vellela et Porpita; mais il est douteux que cette interprétation soit exacte. Bürscaur donne quelques indications sur le procédé : la vie parasi- taire a développé la préhension par succion et aussi la multiplicité des suçoirs, ce qui a ensuite conduit à la fixation. C'est le rapport connu entre tentaculisation et fixation, mais renversé; généra- lement on considère la tentaculisation comme une conséquence de la fixation; ici, la tentaculisation préalable aurait rendu apte à la fixation, La théorie héliozoaire de Maupas, surtout développé par San, explique au contraire facilement la multiplicité des tentacules, mais elle n'explique que cela; la ciliation des larves et de Hypocoma, Îles formes monotentaculées, les détails histologiques, tout reste en dehors. Haecxez (1894) prend comme ancêtre des formes à plusieurs couronnes ciliaires, dont il fait un groupe spécial des cyelotriches; M CU Née CISSS TPS [on EN UND AN RTS CÀ ORIGINE DES CILIÉS, 189 la bouche se pédonculiserait; c’est une légère variante de la dériva- tion holotriche, La multiplication des Acinètes a, comme pour les autres groupes, une certaine signification. Il est remarquable que la division est restée transversale; mais elle s'est transformée en bourgeonnement multiple. L'isogamie a aussi été strictement conservée, malgré la fixation et de là résulte le singulier procédé de conjugaison entre voisins, Il était à prévoir qu'une spécialisation comme celle des Acinètes nest pas compatible avec de grandes modifications ultérieures: le groupe n'a pas donné de descendants, Un seul auteur fait exception : SAviLLE KENT, l’auteur d’un grand traité sur les Infusoires, Il prend une forme colonisire (?) ou du moins à nombreux bras tentaculaires, comme « archétype des Polypes » (1886). La connaissance objective, même approfondie, et l'interprétation rationnelles, sont choses distinctes. 89. — Origine des Ciliés. — Il y a eu deux phylogénies, basées sur des observations erronées : par les Acinètes parasites considérées comme jeunes, par les Péridiniens considérés comme cilioflagellés. La question des origines a élé discutée par Bürscaur; les « Pro- tozoa » du Tierreich datent de plus de trente ans (1881-1889); malgré les nombreux travaux plus récents, la plupart des idées géné- rales sont restées. Il faut écarter, du moins comme ancêtres directs, Les Sarcodiaires lobés et rhizopodiques ; foraminifères et radiolaires, par exemple, sont des lignées dans une direction différente. Lés Sarcodiaires fila- menteux comme Euglypha sont un peu moins éloignés, Les rapports sont beaucoup plus étroits avec les flagellés. En fait, le cil est un flagelle réduit, moins puissant; mais l’augmentation du nombre et Ja répartition générale assurent une plus grande efficacité fonctionnelle ; la natation rapide, la variété de mouvement des Ciliés, contraste vivement avec l'allure plus lente des Flagellés. La multiplication seule ne semble pas suffisante; il y a des Flagellés à six flagelles avec des orientations différentes, mais avec même implantation; il faut la répartition sur toute la surface, c’est-à-dire la répartition hototriche. 190 MULTICILIA. Un organisme qui inaugure ce programme est Mullicilia de Cienxowski; l'animal est marin; le corps est fortement métabolique. On n’a vu ni bouche, ni nourriture solide ineluse ; la nutrition n’est pourtant pas végétale, car le protoplasme est incolore; il n'y a pas de vésicule contractile. Tous ces détails ne sont guère d’un infusoire; c'est un flagellé et même un flagellé inférieur. Mais les organes loco- moteurs sont nombreux, épars sur tout le corps; leur fonctionnement semble tenir le milieu entre le flagelle et le cil, leurs mouvements sont assez lents. — Fig. 249. DorceiN (1911) admet Multicilia comme une forme primitive. mais la dérive de flagellés à nutrition végétale. De l’autre côté, il la relie aux infusoires eiliés par des formes comme Opalina. Cette espèce habite le rectum de la grenouille. {1 n’y a pas de bouche, la nutrition se fait par osmose. — Fig. 243. La division est multiple, les individus en E se divisent encore une fois; le produit est pratiquement un grand nombre de spores; ces spores et non les individus adultes se réunissent par copulation, et se confondent au lieu de se séparer. Les caractères structuraux sont certainement beaucoup plus simples (absence de bouche); l’ontogénie est celle d'un flagellé et non d’un infusoire; mais il semble clair que les deux sont la conséquence du parasitisme. Ces altérations secon- daires du type cilié, interprétées comme caractères ancestraux, con- duisent forcément à une généalogie inexacte. Ce qui domine toute l’organisation ciliée, c’est la nutrition animale et tout spécialement chez les Holotriches les plus simples, même le régime carnivore chasseur macrophage. C'est pour ce régime que la bouche rudimentaire des flagellés s’est développée et perfectionnée et la multiplication des flagelles en cils a donné au poursuivant la rapi- dité nécessaire pour une chasse fructueuse. C’est par de tels orga- nismes que les Ciliés se rattachent à quelque chose et sous ce rapport Multicilia, dépourvue de bouche, est un assez mauvais ancêtre. L'adoption d'un régime microphage se manifeste par le déplacement latéral de la bouche (Paramæcium), puis par la constitution d’une zone adorale. Comme conséquence de leur haute spécialisation anatomique, les Ciliés sont restés une branche terminale. Ici aussi, Savie Kenr est CLASSIFICATION DES PROTOZOAIRES. 191 le seul auteur qui ieur attribue des descendants phylogéniques : chacun des grands groupes d'Infusoires serait l'ancêtre de groupe métazoaires. La discussion de ces opinions ne présenterait aucune utilité, Protozoaires en général. 90. — Classification. — La subdivision des Protozoaires est essentiellement basée sur les organes locomoteurs et les noms mêmes des groupes, rappellent le caractère : Sarcodiaires, Flagellés, Ciliés ; la seule exception est le groupe des Sporozoaires, à locomotion _aberrante, mais comme modification secondaire de l’un ou l’autre des modes normaux, certainement pas comme mode original et primitif. Le pseudopode paraît, sans conteste, le mode le plus simple; il n’y a ni permanence, ni localisation. Tel est le cas pour les pseudopodes lobés. Mais la notion de podostylie est si importante, parce qu’elle introduit l’idée de stabilité; Gromia et surtout Lieberkühnia sont probants à cet égard; de même Haeckelina, les Astrorhizides et Rhab- dammina. Toute la morphologie des Foraminifères devrait reposer sur cet élément fixe; c’est ce qui a été tenté dans cet exposé. Il n'y a pas d'autre moyen de considérer le flagelle, que comme un pseudopode spécialisé, devenu permanent; les deux notions, per- manence et spécialisation, sont connexes. Amoeba radiosa et les filo- podes (Euglypha) indiquent la voie suivie. Les Mastigamibes sont plus intéressant encore, par la coexistence des deux sortes d'organes établissant la transition vers les Flagellés normaux. Le flagelle des Mastigamibes apparaît comme producteur de courant nutritif, la préhension proprement dite de la proie continuant à se faire par les pseudopodes ; la localisation de cette captation à la base du flagelle a amené la formation d’une bouche et la disparition des autres pseu- dopodes, laissant en évidence un seul ou un petit nombre de flagelles, compensant par leur plus grande efficacité individuelle, la réduction du nombre des organes. À son tour, le cil est une transformation du flagelle, transfor- mation plutôt régressive, car il y a réduction de taille, mais com- pensée par leur multiplication et leur répartition sur tout le corps. 199 NUTRITION ET REPRODUCTION. Sous ce rapport, l’évolution du flagellé en cilié est l'inverse de l'évo- lution du sarcodiaire à nombreux pseudopodes en flagellé. Les classifications basées sur les variations d’un seul caractère ont généralement l’avantage de la netteté. Toutefois, au point de vue de la logique pure, c’est une erreur de s’en tenir à un caractère unique; les autres doivent aussi être pris en considération. La nutrition du protozoaire est particulaire ou molaire (dans le sens donné à ce mot par la physique); c’est l’ingestion de morceaux de matière organique. Ici aussi les Sarcodiaires semblent incontesta- blement retenir le mode le plus primitif : un enrobement de la proie par le protoplasme capteur. La bouche, comme orifice permanent d'ingestion, est un perfectionnement qui se montre chez les flagellés et persiste chez les ciliés, avec une infinité de modifications adap- tives, dont la principale est une question de taille de la proie : micro- phagie et macrophagie. L'organe disparaît dans des régimes spéciaux : saprophytisme, parasitisme, nutrition végétale. Mais sa présence dans quelques cas, soit encore bien développée, soit à l'état rudi- mentaire, démontre que ces régimes sont le résultat d'une modifica- tion secondaire. La plus importante de ces modifications est le régime de végétal, avec utilisation de la lumière solaire par des chromato- phores. Dans les grandes lignes, l’évolution des rares organes de nutrition chez les protozoaires, confirme la série établie par la consi- dération des organes locomoteurs; on a successivement Sarcodiaires, Flagellés et CGiliés. Les organes de reproduction ne donnent pas de résultat net. Le noyau joue le rôle principal mais il est aussi le régulateur des autres fonctions, le mouvement et l'assimilation. Il y à cependant des spécia- lisations qui semblent zoologiquement réparties : le blépharoplaste chez les fiagellés, organe de mouvement par ses rapports constants de position à la base des flagelles; les micronucleus des ciliés, plus spécialement reproducteur. Les phénomènes de reproduction se com- pliquent par la division agame, qui peut prendre les formes les plus variées, donner deux moitiés égales, ou un nombre considérable de spores de petite taille. Dans ce dernier cas, il y a une différence con- sidérable de taille entre la spore et l'adulte, de façon qu'il y a plus ou moins un développement individuel, une ontogénie. Ce qu'il y a de LA # ONTOGÉNIE. 193 plus important, c’est la copulation ; une néo-formation de noyaux par mélange de deux individus distincts ; il n’y a pas de doute que c'est le commencement du phénomène de la sexualité des Métazoaires. La copulation manque uniquement chez les formes tout à fait simples (originelles ou‘par régression ?) : les Spirochètes et les Bactéries. Un fait remarquable est la constance de direction du plan de la division. Indéterminable chez les Sarcodiaires amorphes, aussitôt qu'il y a une polarité de l’organisme, le plan de division devient fixe : longitudinal chez les Flagellés, transversal chez les Ciliés. 91. — Ontogénie. — Les faits ne sont pas aussi simples. L'orga- nisme ne reste pas semblable à lui-même et présente des formes diverses aux diverses phases de son existence; des sarcodiaires ont des spores flagellées (Amibes, foraminifères, radiolaires) et récipro- quement des flagellés sont à un moment donné des sarcodiaires; les deux se rencontrent aussi chez les Sporozoaires; les Ciliés sont seuls à maintenir leur type constant. Ce mélange de caractères brouille toutes les comparaisons. Il en est de même pour les animaux supérieurs, les Métazoaires ; mais dans la série des nombreuses modifications, il y a un stade déterminable comme point de départ, sans conteste possible, L'œuf fécondé se distingue par sa taille, par son origine, par son unicellu- larité, de tous les autres stades; la distinction est possible par {a pluricellularité qu’atteint l'organisme. Il y a une autre considération encore : la constitution d’un soma périssable, la mort coupe la con- tinuité des phénomènes. L’existence d'un individu est donc nettement délimitée des deux côtés; on sait quand il commence, on sait quand il finit. Au contraire, chez le Protozoaire, il y a toujours unicellularité, pas de soma périssable et la continuité des phénomènes d’existence. Chez les Métazoaires, deux faits sont liés : le nouvel individu uni- cellulaire résulte d’une conjugaison sexuelle ; en d’autres termes, la conjugaison est indissolublement liée à un certain stade du développe- ment individuel; elle a une place fixe dans l’ontogénie. Il y à aussi une conjugaison chez les Protozoaires, qui est absolument l’homo- logue de celle des Métazoaires ; ou plutôt celle des Métazoaires est la continuation directe de celle des Protozoaires, Mais elle n’est pas liée 14 194 LOI BIOGÉNÉTIQUE. à un stade déterminé; tantôt elle se produit entre individus âgés et de grande taille, tantôt entre des spores lout juste formées et qui semblent ne se former que dans ce but, tandis que d’autres spores ne sont pas conjugantes et servent à la multiplication agame. C’est dans ce sens qu'on peut dire qu’il n’y a pas d'ontogénie chez les Proto- zoaires, comparable à celle des Métazoaires. a La production d'éléments copulateurs chez les Métazoaires est la maturité sexuelle, le terme, sinon de l'existence de l'individu, du moins de son développement; cette maturité est l'état adulte, corres- pondant à la plus grande complication structurale. Mais en même temps, les éléments copulants sont tout ce qu'il y a de plus simple, unicellulaires. Pour ces deux causes, l’ontogénie est donc nécessaire- ment une complication graduelle. La signification est des plus impor- tantes, car elle est régie par la loi biogénétique fondamentale, le rappel héréditaire des stades antérieurs de la phylogénie. Supprimez par la pensée ces causes; admettez une multiplication possible à divers stades et non par des éléments simples unicellulaires, les con- ditions de la loi biogénétique n'existent plus ; et nous voyons en effet, chez les Métazoaires, les divers modes de multiplication agame par bourgeonnement, division, aussi les phénomènes de régénération après amputation, ne plus se conformer à cette loi, ne pas être paral- lèles au développement par œuf et ne pas fournir des renseignements utilisables pour la phylogénie. Le cas est à peu près le même chez les Protozoaires et des spécialistes comme Bürscazt ont prétendu que la loi biogénétique d'hérédité ne s'appliquait pas à ce groupe. Bürscaui explique les stades successifs dans l’ontogénie des Proto- zoaires en prenant comme point de départ phylogénique, non les sar- codiaires ni les flagellés, mais les mastigamibes ayant à la fois les deux espèces d'organes de locomotion, les pseudopodes et les fla- gellés. De cette forme primitive auraient divergé deux groupes. Dans l’un, les pseudopodes seuls se sont développés et ont donné le sarcodiaire; l’autre, par une modification inverse, a perdu les pseu- dopores et développé les flagelles. Mais dans les deux groupes, l'organe sacrifié n’est pas toujours complètement perdu ; il est encore occasionnellement employé comme organe temporaire, pendant une période réduite de l'existence, période beaucoup plus courte que ART AAA AO PNR SA + ie 4 Q Ÿ séianr dcul Ds did 4 at-0d ile PAT PUITS TT CT SNS TN" NF APT SL 7 TAPER RS ETES ae OP UMR SE PIN TOME N EEE f SE NX PF . EX = PTE | Li LR À k Vi ue daidat Catitriaatt si ran te omitedns: dit dl tte she Les dant dé MODIFICATIONS CÉNOGÉNIQUES. 195 l'autre. Il voit dans cette théorie le moyen d'expliquer les stades, sans devoir recourir à la loi biogénétique. Ceci ne semble pas très _ clair; les stades aberrants dans les deux groupes viendraient de l’an- cêtre commun; mais alors il y a rappel héréditaire; ce qui est vrai, c'est que la succession des stades n’aurait plus de signification. On peut concevoir les choses beaucoup plus simplement. La série sarcodiaire-flagellé-cilié reste ; le passage du sarcodiaire au flagellé est très bien jalonné par les mastigamibes et Monas, non seulement pour les organes locomoteurs, mais aussi pour la bouche. Mais la formation d’un flagelle aux dépens d’un pseudopode est chose si facile, qu’elle a pu se produire nombre de fois. Les spores flagellées des divers sarcodiaires seraient de ces néo-formations indépendantes, tantôt pour la dissémination de l’espèce quand elle est peu mobile (foraminifères), tantôt pour la multiplication agame de formes trop compliquées pour se diviser, ou pour la conjugaison entre formes compliquées. Ces stades pseudo-larvaires n’ont donc aucune signifi- cation phylogénique. De même, le stade amæboïde chez beaucoup de flagellés peut avoir été secondairement intercalé, Il y a, du reste, la même chose chez les Métazoaires; mais la simplicité et la plasti- cité de l'organisme protozoaire peuvent avoir rendus les cas propor- tionnellement plus nombreux. BürscaLi a raison de leur dénier une signification; mais il ne s'en suit nullement que tous les stades ontogéniques doivent être considérés de même. Pour les stades ciliés des Acinètes, Dorceix rappelle qu'il y a aussi un stade cilié chez les algues; mais Bürscuii base précisément sur la ciliation œune seule face, la dérivation d'hypotriches et d’autres considé- rations viennent appuyer cette phylogénie. Nous avons retenu comme phylétique, le cercle cilié des microgamètes de Vorticelles, parce que ce cercle postérieur joue un rôle important dans l'évo- lution des péritriches. Il n'y x pas de règle fixe; chaque cas doit être examiné en lui-même, en tenant compte de tous les éléments d’information. 92. — Forme primitive. — Nous prenons donc comme point de départ les sarcodiaires lobés; il y a pourtant des formes plus simples, les microbes, par exemple, dépourvus de noyau. Mais nous avons vu 196 ORIGINE DE LA VIE que cette simplicité peut être considérée comme le résultat d’une régression, de l’éparpillement chromidial du noyau. Si cette inter- prétation, douteuse comme toutes les interprétations de ce genre, n’était pas admise, les microbes viendraient en première ligne. Les formes nucléées en dériveraient par condensation de la matière chro- midiale en une masse nettement délimitée. On a aussi émis l’hypo- thèse que le microbe est de la matière nucléaire seule, le protoplasme étant une formation ultérieure, une spécialisation produite par le noyau. En tout cas, une amibe, avec sa structure déjà nettement cel- lulaire, son noyau distinct du protoplasme, est déjà quelque chose de relativement très compliqué et le résultat d’une longue évolution. Ce qu'il serait surtout important de connaître, c’est l'ancêtre, la forme encore plus simple dont l’amibe est dérivée. Mais cela serait le premier être vivant, l’origine de la vie. Dans le présent ouvrage, nous n'avons pas reculé devant les hypothèses, au contraire, le but principal a été de donner, moins les faits que les explications; mais il fallait bien donner les faits qu’il s'agissait d'expliquer. Les hypothèses sont faites pour combler les vides de nos connaissances, de façon à rétablir la continuité des phénomènes ; mais on aura pu constater que toutes ces hypothèses reposent en somme sur une base concrète, qu’elles ne sont que l'extension ou la liaison de faits réels. Le public est dans l'erreur, quand il croit que les hypothèses sont de l'imagination pure, entièrement en Fair. Mais pour la question de l’origine de la vie, nous manquons absolu- ment de point de repère et de tout élément de comparaison. La vie a apparu sur le globe à une époque excessivement reculée, bien au delà de la période cambrienne, la première fossilifère. Nous pouvons dire seulement avec quelque degré de probabilité, qu'à un moment donné, sous certaines conditions, des éléments se sont combinés et ont donné la matière vivante; c’est l'hypothèse nécessaire de la génération spontanée. L'hypothèse d’un ensemencement de notre globe par des poussières météoriques n’est qu'un virement de la difficulté; cette hypothèse a été reprise dernièrement par le chimiste ARRHENIUS, utilisant l’action mécanique de la lumière, la pression lumineuse pour faire voyager cette poussière organisée dans les espaces interplanétaires. Avec tout le respect qu’on doit au grand INCONNUE. 197 nom d'ARRHENIUS (théorie des solutions, ionisation), ce n’est en somme qu'un jeu de physicien. Il y a même exagération à appliquer la dénomination d’hypothése à la génération spontanée ; car ce n'est pas une explication, c’est simplement l'énoncé du problème ; c'est une demande sans réponse. Et aussitôt d’autres demandes se pressent, également insolubles. Ces conditions favorables, d’ailleurs parfaitement indéterminées (sauf des limites de température et de composition atmosphérique) se sont elles produites une seule fois dans l’histoire du globe ou se sont elles réalisées plusieurs fois? Le botaniste Narceut (1884) dit : plusieurs fois; et voilà pourquoi il y a encore des formes simples, des proto- zoaires, les derniers venus, une fournée qui n’a pas eu le temps d'évoluer; c’est à peu près la même idée que les « Neulinge» de RHumBLER. — La matière vivante a-t-elle été comme un précipité chimique continu (Bathybius !) ou fragmentée? — Y avait-il des matières différentes, se mangeant l’une l'autre, et dans ce cas, comment s'est établie ja nutrition végétale, le pouvoir d'utiliser la lumière solaire pour faire de la matière vivante et renouveler con- stamment Île stock? — Mais tout cela est accessoire, des variations de la question suprême : Qu'est-ce que la vie? La seule réponse possible est que la vie est un mystère. C’est le propre du savant d’user d’une philosophie, que les philosophes de profession ne pratiquent pas : de savoir ignorer. NOTES S 4, p. 7. — Générations de Paramæcium en cultures. Au {* novembre 1919, Woonnurr était arrivé à 3,440 générations. Le nombre des individus aurait été 2 élevé à cette puissance, représentant une masse 101000 celle de la Terre. W. a commencé par déclarer que les résultats des expérimenta- teurs antérieurs montrent que « le rôle le plus important de la conjugaison est l’accomplissement d’une nécessité physiologique périodique inéluctable (unausbleiblich) de la substance vivante, ayant pour effet un renouvellement de la force vitale de la cellule ». Mais de ses propres expériences il conclut que le dépérissement par vieillesse et le besoin de fécondation ne se mani- festent pas dans des conditions favorables et ne sont pas des propriétés essentielles de la matière vivante. — Vale University, Newhaven, Connec- ticut. — BioLociscues CENTRALBLATT, 20 janvier 1915. $ 30, p. 59. — Raumncer (PLaNcroN, 1913, p. 359) utilise Saccammina pour expliquer l'origine de la polypodostylie. La solidité de plus en plus grande par épaississement des matériaux (empàtement) ou dureté du ciment, rendait graduellement plus difficile la démolition totale de l’enveloppe; la destruction se limite à quelques points, comme pour le seul pseudopode de Saccammina. 11 est facile de concevoir ce pseudopode temporaire devenant permanent et s’entourant d'une gaine; cette permanence supprimerait la dis- solution générale et une nouvelle lorication, comme procédés compliqués €t devenus inutiles ; car l'augmentation de taille peut maintenant se faire par accroissement distal des tubes, c’est-à-dire par leur allongement. Cette explication est très ingénieuse et rend parfaitement compte de tous les détails de structure de Æhabdammina:; ce genre est d’ailleurs cité; elle s'applique également à Astorhiza, où le renforcement se fait par l'accumulation de matériaux et l’épaississement des parois. A mon avis, il y a pourtant une difficulté à cette dérivation : la présence d’un pylome unique, qui devrait disparaître ou se transformer en une des gaines podosiylaires. Mais précisément Saccammina permet de tourner celte difficulté, à cause de son stade ontogénique « psammosphæra » non pylomé. dE à lou pm sit mhiidtinieu htiss détidest 0 D de dati cd mar codadit saint italie mes à dé dép des él Out Sd ts S.à dé dé 1 7 " . NOTES, 199 Il suffit d'admettre la formation des gros pseudopodes collecteurs de sable, à ce premier stade; d’où résulterait la suppression du stade suivant, pylomé. Saccammina a été mentionné au $ 39, traitant de divers polystylopodes et immédiatement après T'hurammina, toutefois sans attacher à ce rappro- chement une signification de parenté ; les considérations de RHCMBLER mettent encore mieux en évidence les grandes différences, et le genre serait mieux à sa place parmi les thécamibes primitifs, au $ 17, pour la coquille, s'il n’y avait pas la distinction essentielle de l'allure des pseudopodes, réti- culaires et pas simplement lobés ; il faut donc maintenir parmi les foramini- fères, mais comme forme tout à fait primitive; c’est, du reste, la place qui lui est généralement assignée. Quand les polystylopodes sont pris comme point de départ, les monoslylo- podes en dérivent facilement, comme je l’ai expliqué dans une note de 1904 et dans le présent ouvrage; à présent, le point de départ serait une forme monopylomée, qui pourraît être considérée comme monostylopode; le résultat d’une longue évolution serait donc le retour au point de départ. Mais on peut se demander si Saccammina avait déjà un podostyle protoplasmique spécia- lisé et permanent, et la désaggrégation occasionnelle de la coquille rend une pareille structure peu probable. Monopylomie et monostylopodie ne sont pas synonymes; c'est la permanence du tronc protoplasmique, la matière vivante, qui à naturellement rendu possible la formation des gaines rayonnées. L'hypothèse du pseudopode capteur permet de comprendre la formation d'un certain nombre de pareils rayons, donc la polystylopodie, et aussi leur posi- tion marginale, donc la forme astrorhize. Le reste de l'évolution continue comme admis ci-dessus. Je suis ici d'accord avec RHUMBLER, qui accepte complètement les conclusions du travail de 1904. $ 31, p. 61. — Pour les divers modes de formation des enveloppes, il n’y a pas beaucoup de faits observés utilisables, et encore moins de faits établis expérimentalement; les opinions sont donc forcément plutôt des considé- rations théoriques. Lister (1903) et RaumeLer (1913) nomment « expan- sion » l’augmentation de taille des enveloppes membraneuses; c’est en réalité l’intussusception des physiologistes et des histologistes; J'ai remplacé ce grand vocable un peu trop technique par « croissance intercalaire con- tinue ». Mais RHUuMBLER réserve ce terme pour la lorication de Saccammina ; il y a donc entre nous confusion dans les termes, mais accord pour les idées; et certainement l'application de RHUMBLER vaut mieux. Cet auteur distingue comme troisième mode la croissance appositionnelle : l’allonge- ment des tubes podostylaires, la polythalamie des foraminifères en général; il y voit une conséquence de la dureté de l’enveloppe. Lister traite d'hypothèse la lorication périodique de Saccammana; en effet, cette désaggrégation n'a pas été vue, mais c’est aller un peu loin que 200 NOTES. de qualifier en outre cette hypothèse d’improbable. L'argument est que la croissance des os vertébrés ‘et de la coquille calcaire pure des foraminifères, malgré la rigidité, montrent des changements structuraux; mais cela ne semble pas bien comparable à une coquille rigide en mosaïque, où il y a un élément étranger non modifiable. $ 33, p. 66. — La question de l'Eozoon a été reprise par R. KIRKPATRICK (ANNALS AND MaGazinE OF Naruraz History, septembre et octobre 1912, plus deux brochures The Nummulosphere de 1913). Une objection contre l'interprétation de CARPENTER était le volume relativement énorme des chambres d'Eozoon, les bandes de serpentine. D’après KirkPATRICK, ce ne seraient pas réellement des chambres normales, mais des accumulations de foraminifères individuels, des coquilles nummulides assez plates, empilées comme des rouleaux ou cartouches de pièces de monnaie, Ges coquilles nummulides présenteraient sur leur bord quelques perforations et au centre un ombilic percé, à travers lequel passerait un cordon protoplasmique ou stolon. Ces piles de coquilles s'entourent d’un squelette supplémentaire cana- liculé; dans les parois de ces canaux, on distinguerait des anneaux ou des demi-anneaux silicifiés; on retrouverait les mêmes anneaux mais en chitine, chez des formes fixées irrégulières actuelles du genre Polytrema. Eozoon serait donc un groupement de colonies de nummulides. L'auteur a beaucoup varié dans ses interprétations successives et chaque travail apporte des recti- fications considérables aux précédents. Les dernières publications sont plus étonnantes encore. La structure com- posée nummulide ne se limiterait pas aux exemplaires laurentiens d'Eozoon ; elle serait extrêmement répandue, pour ainsi dire générale, car dans les dépôts de tous les âges géologiques, dans le sable de nos plages, on retrou- verait des traces des disques nummulides. Non seulement les roches neptu- niennes en sont farcies, mais aussi les roches considérées comme pluto- niennes, les granits, les basaltes, les bombes volcaniques (£0x0on vesuvi) et mème les météorites, La Terre est une « nummulosphère ». L'auteur explique ces choses extraordinaires par l’admission vers le début de la vie sur le globe, d’une période de multiplication intense de ces formes nummulides, en couches tellement épaisses que toutes les couches connues sont le résultat de leur métamorphisme (granit et gneiss) ou de leur désinté- sration. Nous ne connaîtrions donc plus de roches réellement azoïques. Les volcans ramènent des parties des couches traversées par le filon ou la che- minée d'évacuation; de même les météorites seraient des matériaux d’origine terrestre lancés dans les espaces planétaires par des explosions. L'auteur est attaché au « Natural History Museum » de Londres et a les spongiaires et les foraminifères dans son département ; il est connu par de nombreux travaux descriptifs et systématiques; ce n’est donc pas la base des dt dt hi déante)-'indtsi af NOTES. 201 connaissances objectives qui fait défaut. Malgré toutes ces qualifications, les résultats annoncés sont tellement en dehors des prévisions, qu'ils semblent bien improbables. S 38, p. 19. — Les notions de flexostylie et d’orthostylie ont été propo- sées par l’auteur en décembre 1902. M. Hartoc reprend le terme podostyle (CamBrince Nar. Hisr., 1906) et fait observer que flexostylie est du grec et du latin, combinaison hybride contraire aux règles de la linguistique et qu'il faudrait dire campylosiyle (ExcycLopÆDiA BRrirannica). Dans la première partie des Foraminifères du PLankroN (1909), RHuMBLER dénie toute valeur systématique à la flexostylie, à cause de l'orthostylie des microsphères, et à l’imperforation à cause des perforations chez Peneroplis. En outre, les deux notions ne seraient pas connexes. « On peut bien dire que tous les flexostyles « sont des miliolides, mais non que tous les miliolides sont flexostyles, « comme KEMNA pense pouvoir le faire » (p. 30). : Dans le deuxième volume (1913, p. 475). RaumgLer déclare comme de prime abord certain, que les orbitolides sont à rattacher directement aux miliolides, car les deux ont le col de la mégalosphère flexostyle, ce qui est un criterium très marquant (hervorstechend) et qui manque à toutes les autres familles. [1 rappelle que Lüne (Protozoa, Handbuch der Morphologie de Lac, 1913) réunit les deux comme « Flexostylidia ». Dans ce traité (p. 24), le groupe des Flexostylidia comprend les milio- dides et les orbitolides, mais à ces derniers est adjoint, comme stade calcaire perforé Orbitoides, qui serait donc un flexostyle perforé. Il résulte de cet exposé que, s’il y a un certain revirement dans les opinions de RHumBLER, cependant les notions sont loin d’être généralement acceptées. Les prendre pour base de l'exposé, comme cela a été fait ici, n’est donc pas entièrement conforme à l’état de la science. Mais le caractère zoologique- ment aberrant et irrégulier, et aussi manifestement secondaire des per- forations chez les miliolides, enlève la valeur d’une objection radicale; l’or- thostylie de la microsphère se comprend aussi par l'explication fournie. Il m'a semblé justifié, dans ces conditions, d’utiliser une donnée morpho- logique importante, et qui permet pour les foraminifères, une compréhension rationnelle. Il est difficile de comprendre comment Orbitoïdes peut être considéré comme un flexostyle. Cette forme a fait l’objet de quatre mémoires de SCHLUMBERGER dans le BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE (1901- 1904) : l’orthostylie de la loge centrale est absolument claire. Avant la crois- sance cyclique, il y a une période de croissance spiralée, mais ce n’est pas le - col continu, infléchi, flexostyle de la loge primitive ; c’est une série de chambres parfaitement délimitées. Reprenant l'argumentation de RHUMBLER on pourrait dire que si tout flexostyle est une spirale, toute spirale n’est pas 15 209 NOTES. nécessairement un flexostyle. Orbitoides est certainement mal placé. Voir ANNALES Soc. Zoo. ET MALAC. DE BELGIQUE, 1914 $ 49. p. 101. — Les Astrosphérides de la T'iefseeexpedition allemande ont été étudiés par H. Masr (1910). L'auteur rappelle que HerTwiG dérivait les diverses formes de pores, de la maille hexagonale épaissie, surtout dans les angles pour former les pores ronds. Masr attribue quelques cas de pores ronds avec cadre hexagonal, à la superposition de deux coquilles soudées ; ce n'est pas absolument impossible, mais la démonstration n'est nullement concluante ; chez les astrosphérides et surtout dans les autres groupes, les formes à une seule coquille et avec ce stade de maillage, sont fréquentes et démontrent l’indépendance de ce stade. Pour les astrosphérides à plusieurs coquilles, Masr de les enve- loppes résultant de l’anastomose des ramifications des piquants principaux, nos coquilles apophysaires ; pour lui : coquilles tertiaires. Les coquilles secondaires résulteraient de la ramification des piquants secondaires; nous avons dénommé ces piquants secondaires, des épines ; elles sont les barres de connection indispensables pour solidariser les diverses enveloppes, surtout en l'absence de piquants principaux (Liosphæra, fig. 97; Cromyotractus, fig. 115). Dans notre manière de concevoir les choses, ces piquants sont entre deux enveloppes consécutives, saillies de la plus interne, ne se prolongeant pas nécessairement au delà de l’externe du couple, comme le font les piquants principaux. Masr arrive à une conclusion à peu près analogue : la formation d’une « Sekundärschale » est unique; elle ne peut pas se répéter ; deux coquilles secondaires successives sont impossibles; mais chacune des enveloppes peut théoriquement donner naissance à une enveloppe secondaire. Supposons un organisme avec deux coquilles; l'externe peut former une enveloppe secondaire en dehors, donc la plus externe de toutes; l'interne peut faire la même chose et produire une coquille entre elle-même et la primitive externe; des quatre enveloppes, numérotant vers l'extérieur, À et 3 sont les primitives, ? et 4 les secondaires. La conception de Masr revient à dénier à une coquille secondaire, la faculté de produire de nouvelles épines à sa surface; il se peut que ce soit le cas chez les astrosphérides, mais ce n’est certainement pas le cas chez les autres groupes; il suffit de voir Cromyotractus (fig. 115) et toute la série des pru- noïdes et des discoïdes. On ne peut donc pas généraliser; il est vrai que Masr ne le fait pas; mais il ne fait pas non plus des réserves. Parmi les diverses enveloppes, il y en a d'ordinaire une plus épaisse et plus solide et qui est l’attache des piquants principaux; elle seule serait à homologuer avec l'enveloppe unique des formes à une seule coquille et, pour cette raison, elle est nommée « Primärschale ». Il n’est pas dit si, ontogéni- quement, elle est aussi la première formée, ce qui entraînerait la formation dis ia D PAR NE AS Cast NPC TER POP EN EUNDE, Ut ea Men A D re) EVE LE WE , ee it mel OT PO alé fe, dt cod s il $ à bot de di fé sb nuire 5 en didier ériats hu nr Sel di éléré né op SE D oSS d NOTES. 203 des plus internes comme s’étant produite après. Dans l'impossibilité d’obser- vations embryologiques directes, on ne peut invoquer que des considérations d'anatomie comparée, et il n’y a dans la littérature aucun détail interprétable dans ce sens. Masr estime « que, tout bien considéré, le squelette dans son « entier ne résulte pas de la formation successive des diverses enveloppes, « mais d’une formation continue (en une fois?) et extraordinairement « rapide ». Il se base sur l'état complet du squelette chez des formes de très petite taille avec capsule centrale et noyau aussi encore très petits ; il signale, du reste, que cette conclusion va à l’encontre des idées reçues. Aucune importance n’est accordée à la situation des coquilles par rapport à la capsule centrale, la distinction de HAEcKEL en « Markschalen » et « Rin- denschalen » ; mais la dénomination de Markschale est conservée pour les enveloppes à l'intérieur de la coquille principale ou primaire. Ce terme, ainsi détourné de sa signification primitive, peut prêter à confusion. Le travail est très intéressant, mais le groupe des astrosphérides est préci- sément celui qui donne le plus de complications et qui par là masque plus ou moins les relations primitives ; Masr le considère cependant comme primitif. Nous renvoyons au texte général pour cette question. $ 66, p. 140. — Ricuann Enruicn (Biozociscues CeNTRaLBLaTr, 1908, XXVITI) remarque la formation de saillies en piquant sur la paroi du corps sous la collerette, saillies qui sont la coupe optique d’une membrane temporairement écartée; elles se montrent successivement d’un côté et de l’autre et chaque fois à un niveau un peu plus bas; l'aspect est tout à fait d’un corps descendant suivant une gouttière spirale qu'il décolle de la paroi et rend visible au moment de son passage. La note est courte, mais elle paraît très démonstrative. Cependant les résultats de Burcx pour la structure de la collerette des Choanoflagellés ont été confirmés par KarL GRIESZMANN (AncHiv Für PRo- TISTENKUNDE, novembre 1913, vol. 32). L’enveloppe muqueuse, au moins dans sa partie supérieure, serait protoplasmique et participe plus activement à l’in- gestion. La défécation n'est pas localisée dans la portion apicale délimitée par l’entonnoir. Il est à remarquer qu’une enveloppe protoplasmique et active ressemble beaucoup à nn entonnoir. $ 69, p. 148. — Chez Pandorina morum, les gamètes sont de trois tailles différentes : petits, moyens et grands. Les petits peuvent conjuguer entre eux et alors il y à isogamie; ils peuvent aussi conjuguer avec les deux autres et alors il y à anisogamie, le petit élément pouvant être considéré comme mâle. Les moyens peuvent également conjuguer isogamiquement entre eux et anisogamiquement avec les grands. Les grands ne peuvent pas conjuguer entre eux, mais avec les deux autres formes; ils sont donc toujours femelle 204 NOTES. ou œuf. C'est un stade évolutif intermédiaire de la sexualité des plus intéres- sants. Une spécialisation de plus en plus accusée aura le double effet d’éli- miner la forme de taille moyenne indifférente et de supprimer l'isogamie des petits, comme elle est déjà supprimée chez les grands. — Cité par Marcus Harroc (Problems of life and reproduction, p. 14, 1913). $ 85, p. 181. — Les Oligotriches de la panse des ruminants, « Ophryosco- lécides », ont des pointes toujours dirigées en arrière; ce serait un appareil récurrent pour empêcher l'animal d’être refoulé en arrière par les mouvements de la masse nutritive au milieu de laquelle 1] doit se frayer un chemin. Leur rôle dans la digestion de l’hôte ne serait pas négligeable; les infusoires atta- queraient la cellulose des membranes cellulaires végétales, autrement non digestible. (R. BRAUNE, ARCHIv ProT., novembre 1913). Les infusoires sont aussi nombreux et de la même forme spéciale dans le volumineux cœæcum du cheval. Chez les animaux supérieurs, les microbes du tube intestinal ont aussi été considérés comme aidant à la digestion; PASTEUR avait même admis . comme possible qu’une asepsie sévère pourrait entraver le développement du jeune. L'expérience a été faite sur des poulets; malgré l'absence constatée de tout microbe, le développement a été normal. Fig. 14. — Amncæba proteus, page 2; d'après le vivant, par Dorzeix. — Ne = Un groupe d'algues ingéré comme nourriture, le protoplasme n’est pas encore com- Vaeuole contractile, — N — Noyau. — Les pseudo- plètement refermé. — Co — podes sont de longues digitations assez épaisses. Fig. 2. — Amœæba verrucosu, page 3; d’après RHuMBLer. — Ingestion d'un long ke filament, algue bleue ou oscillaire; stades successifs À à G. L’Amibe commence par s’étaler le long du filament, puis se recourbe en faisant un pli aigu. Pseudo- podes en lobes larges peu élevés. Pr Le Fig. 3. — Aynwba vespertilio, page 15. — Constitution vacuolaire du protoplasme; les vacuoles en palissade autour des inclusions. Probablement le noyau est au milieu; les deux inclusions latérales seront nutrilives; la sphère saillante sur le bord inférieur est une vacuole contractile qui va crever. Figure originale de DorræiN « Protozoenkunde >. Fig. 4. — Gastrula, page 17. — À — Blastula d’ophiure, étoile de mer à bras grèles; sphère ciliée creuse ivee mince couche externe gélatineuse, — B = Gastrula d'ophiure. — C'— Gastrula d’Amphioxus encore lans l'œuf. Pur CET, Fi, 5. — Schéma de la division mitosique pour un noyau à quatre chromosomes, page 19. — En 4, le crand cercle est le contour de la cellule; le noyau est au centre. l’aster au dessus. Fig. T. — Diverses Amibes, page 25; d’après nature par DorLeIN. — À — Amæba limazæ. — B — Pelomyxa binucleatu. — (‘— A. proteus. — D — A. radiosa. — E = A. verrucosa. — F— A. polypodia. Pre Fig. 6. — Schéma de la maturation de l'œuf et de la fécondation ; noyau à quatre chromosomes, page 19. Le grand cercle est le contour de l'œuf, A —= Une division préalable a donné deux cellules très inégales pour le protoplasme; la toute petite, en haut, est le globule polaire ou le corpuscule de rebut, dénominations sans signification précise; les deux noyaux ont encore chacun quatre chromosomes ; à droite, en bas, 3, le spermatozoïde entre, son noyau en avant, puis le centrosome, puis la queue. B = La division en préparation au stade précédent, s'est effectuée ; il y a quatre cellules dont une seule grande, l’œuf; toutes avec seulement deux chromosomes. Le sperma- tozoïde s’est retourné, le centrosome en avant; son noyau montre deux chromosomes. C'= Rapprochement des pronucleus femelle (chromosomes dessinés noirs) et male (clairs); division anticipée du centrosome. D — Disparition des membranes des pronucleus ; chromosomes déjà divisés; deux centro- somes en amphiaster. E — Division accomplie; les deux premières cellules de lembryon; noyau herma- phrodite. Fig. S. — Entamoæba coli, page 26. — Les trois premières figures en haut sont des individus libres; la suivante est au stade de huit noyaux; les figures en bas sont des kystes, le dernier en train de s'ouvrir; à côté Jeunes Amibes rampantes. Fig. 9. — Schéma de l’ontogénie de Entamæba coli, page 27. HT AGE el 4 * Se | 4 LE. Fi Fig. 10. — Entamoæba tetragena, page ?9. Un même individu dans trois phases de mouvement. Taille, environ 30 microns. Fig, 11. — Zntamæba tetragena, page 29. — Reproduction et enkystement. Fig. 14. Arcella vulgaris, page 51. H (0 (&/ Fig. 15.— Concrétions calcaires de Bathybius, page 35. — Fig. 19. — Difflugia arceolata, page 30. — Les batonnels Coccolithe de biais et de côté; transversalement striés dans la coquille supérieure droite le « noyau » est la coupe op- sont des carapaces de diatomées. lique de la tige. Pr, Vi Fig. 13. — Euglypha alveolata, l'après Scuewrakorr, page 31. — 4 — Indi- vidu adulte. — N = Noyau. — Co — Vacuole contractile. — Ps — Pseu- dopodes filamenteux. — PI — Protoplasme réticulé. — Na — Nourriture; les quatre cellules en haut sont un individu de Scenedesnus, algue verte, à côté une diatomée striée. — Sr — Plaques de réserve. — S — Plaques de la coquille, — B à F — Stades successifs de division. — Chez la plupart des Protozoaires, les chromosomes sont fort nombreux. Pr. VIIL Fig, 16. — Coccosphères et rhabdosphères, page 36. — A4 — Coccosphère < 1300. — B — Rhabdosphère X 900. — € — Portion de rhabdosphère X 1300. — D et E — Rhahbdosphère à batonnet dilaté X 1900. — F — Extrémité dilatée X 2500. Fig. 17. — Actinospluerium Eichhorni X 500, page 36; aspect de l'animal vivant; dessin original de DorLeIN « Protozoenkunde », — Co — Vacuole contractite. — 4 — Axopode, — Ai — Couche externe ou protoplasme cortical fortement vacuolisé. — N — Nombreux petits noyaux. — Na — Nourriture, — Ma — Masse protoplasmique centrale granuleuse et nucléée, — Ps — Pseudopodes, axopodes. “DJODAU °F = GE — "SYUMANy °F = 88 — “oddopoa -UH,[ 2p 2SNNUCAS AANJONAS ET = 2Fà — ‘9JPUIIUON S2770W p—= JR —"soproualn) F = (8 — 'DrqnNp'F —= 6} — ‘P2p10a0 | p — QI — "9€ o8ed ‘rrwouboypy p Sangdso Ses — ‘O8 "TU poid o[ suep : ‘49 SO[IJDBAJUOD SO[ONDPA Jo 4 EXO D9A8 neKON = À —"su0a81n0q anod 9ppesuyrq o10d$ = 4 —"opmbos ef ep AneeqUI | SUP SSI XNEÉON — UM — ‘oWOS01| XN9P U9 9STAIP NPIAIDU] = 4 — ‘Sa1U)9 Ssepodoxe 9948 nprA -U97) — y) — ‘LE o8ed ‘sp puy = F — "86 oôed ‘sunboge punain)) — GT ‘SM -NIUOQ DIJtaU/D A — QT FU CE PETIEEE te rs RP s PIRE Î h } \ et ñ D 3 L SN SR 64111, {: NS NE Fr ' Fis, 21. — Lieberkiühnia paludosa. Fig. 24. — Peneroplis pertusus, page 42, page 40, d'après PENARD. d'après Brapx; coupe d’une forme droite, 40. — Peneroplis pertusus, page 42, d'après Winrer ; le protoplasme est en noir. À gauche, forme microsphérique ; à droite, forme macrophérique. PI ETS a O "(HALSITT) LF 0: ed ‘00 V7 AN Lo] np SajorQuUO — ‘Le ‘SA ‘Op 05e ‘Où X Pounpn purnorq u AO ‘S050[ S[ J9 SUOSIO[D So AQUOU AO opaoquo oue[d toxed v'T — ‘(Abogoozg Jo osumoux ‘uaxsip) Ly o8ed ‘00 X syruwbimu Sajonqu() — ‘98 ‘SN sl Fig. 28. — Orbitolites complanuta X 100, page 47. — M = Macro- sphère. — sp. p.=— Passage spiral où can1l flexostyle, dont p est la paroi externe. — ea. ch. = Chambre cireumambiante, parie Ler- minale hypertrophiée du canal flexostyle. Fis. 29. — Osbitolites tenussima x S0, page 47. Coquille en noir, protoplasme en clair. Pr ex SR RS VIT RS Ozbiculina. Cbitolites. Fis. 30. — Schéma des cloisons. Fig. 31. — Cornuspira involvens, page 49. À droite, en bas, un jeune macrosphérique. Fig. 32. — Ophthalmidium turni- Fig. 33. — Spüroloculina dulum, page 49, d'après Rauu- tenuisepta, p.49, d'après BLER. — K. L — Crète. RHUMBLER. — E — Canal flexostyle. Bts a NOINE Fic. 94 à 20. —— Biloculina depressu, pate 49° Fig, 34. —- Vue de face el orale X 40, page 49, d'après BRaADyY. Fis, 35. — Coupes, page 40, d'après SCHLUMBERGER; Coupe longitudinale X 28: coupe transversale x 50. H19. 30. Coupe transversale de forme microsphérique < 66, page 50. Éd Pr, XV: Fig. 37. — Astrorhiza limicolu, page 53. ; # Fig. 38. — JJaeckelina gigantea X T 1},, et jeune amæbhoïde, page 53. Fig. 39. — Asrtrorhiza arenaria, page 53, variété étoilée , vue externe et coupe X &. Pre XVI Fig. 40. — Astrorhisa arenaria, variété branchue X 8, page 55. Fig. 42. Astrorhisa furcata, o. 43. — Astrorhisa angulosa-granulosa, page 54, d'après RHUMBLER, ERA NIET Fig. 44. — Rhabdamamina abyssorum, page 54. 10 et 11 — Coupe de la loge centrale. — 12 et 13 — Composition de la paroi, grossi. Pr eXaViTTIÉE 3 RP DAN TA va pre ÉOE Fig. 47. — Haliphysema tumanoricsiè X 20, page 57. Fig. 45. — Rhabdummina lineuris, page 54. Fig, 46. — Tholosina (Placopsilin«) cesicularis X 12; Th. bulloides X 20, page 57. Fi, 48. — Thurammina compressa X D0, Fig. 49, —- Thuranimina j apillate page 58. X 40, p. 59. — Exemplaire sphérique. Er, NIX Fig. 51. — Thurammina pu- Fie. 50. — ZThrorammina papillata X 50, page 59. — pillata X 50, p.59. — Exem- laire fixé sur un débris de Un exemplaire avec chambre interne ; les deux autres coquille; tube apical saillant. chambres internes isolées. Fig. 54. — Nodosa- ria hispida X 25, page 635. b Fig. 53. — a — Lagena sul- cata 060. D — ZE glo- bosa entosolène X 80, p. 63. Fis.56.— Polystomellu crispu, Fig. 55. — Rotalia Freyeri, page 63, page 64, jeune à deux loges. — avec pseudopodes étalés. N — noyau. — # — chromi- dies PL. 2XxS Fig. 57. -- Schéma des formes spiralées, page 64. Fig. 59 à 62. — Æoznon canadence, page 65, d'après CARPENTER. Fig. 58. — Cycloclypeus carpenteri X 35, page 64, | d'après LisrEr ; protoplasme en noir. | | Fig. 61. — Exemplaire supposé dépourvu de serpen- tine: le calcaire reste seul. armé je FARINE ue ]tr)) Rene ( ji 16 F} D WU ji MP / u 72) u, 60. — Exemplaire décalcifié ; la serpentine reste seule. Fig. 62. — Section verticale d’une lame calcaire grossie. PE Pre XXe / Fig. 64. — (Globigerinu cretacea récent; exemplaire du fond X 50, page 69. Fi. 65. — (Globigerina bulloides, page 69. Jeune benthonique X 50. Fig. 67. — Globigerina pachyderma Fig. 66. — Giobigerina bulloides X 50, page 69. pélagique X 50, page 69. Fig. 69. — Globigerina conglobata X 50. Un des exemplaires montre le pylome, l’autre les orifices supplémentaires. Pr PXONIUE Fig. 70. — Globigerina aequilateralis X 50, page T0. : Fio. 71. 10 e . . . 6 = . . . horse Hastigerina pelagica X 43, page T0. Hastigerina pelugica Exemplaire vivant, dessiné à bord du Challenger. X 50, page 70. Fig. 74. — Boue à olobigérines. Chun, Valdivia, 1895; Océan Indien, 2,233 mètres; page T1. __ En bas. à gauche, une grande Orbuline; à droite, un long piquant d’oursin ; sur la ligne médiane. de bas en haut, deux G{. sacculiferu avec dernière loge allongée et parapylomes ; vers le centre, Gl. triloba; sur la ligne centrale horizontale, à l'extrême droite, Pulrinu- lina menardii, vue apicale; en haut, une forme benthonique avec col, Uvigerina. Pr-XXIVE au . — Sphæroidina bulloides, page 71, d'après RHuMBrer. Hige 9; Fig. T8. — Sphæroidina dehisrens, Candeina nitide X 50, page 71. page 79. Fig, S0. — Pullenia sphæroides X 50, page 71. Fig. 81. — Pullenia obliquilocu- lata X 50, page 71. b Fig. 82. — Cymbalopora bulloides X 60, page T2. & et e — Exemplaires de grande taille ; b — Exemplaires de petite taille; tous flottants. Fig. 83. — Polymorphin«, page 72, avec loges incubatrices. 1620.00) Fig. 85. — Acanthometron pellucidum X 360, page 79, coupe optique. Fig. 86. — Acanthonia tetracopa X 170, page 82. La moitié supérieure représente les muscles flasques ; la moitié inférieure les muscles contractés. Pr EN VIT, Fig. 87. — Zygacanthidium complanatum X 360, page 83. Vu par un pole. Fig. 88. — Lithoptera quadrata X 300. page 84. Vue apicale. — a = Piquants polaires. — b — Piquants tropicaux. — € — Piquants équatoriaux. — d — Piquants tropicaux de l'hémisphère inférieur. Pr x VENT: Fig. 90. — Dodecapsis tricincta X 400, page $4. — L'axe polaire est ver- lical, entre aa; l'équateur est horizontal cc. La figure montre bien l'alternance des piquants dans les cinq zones de MüLLEr. La capsule cen- trale contient de nombreux noyaux. Fig. 91. — Sphærocapsa parimentata X 800, page 84. Portion de surface avec l'extrémité d’un piquant. Fig. Le 3. — Diplocalpus costatus X 400, page 85. Tous les piquants, sauf deux, disparus. ps KG) NS he Le ON LS NS FA "à Ca Si + DER 5 € à ra ns AE Fig. 92, — Hexaconus serratus X 300, page 84. OCT ET \ rs Fig. 94. — Actissa princeps X 300, page 85. Les pseudopodes sont six à huit fois plus longs que ceux dessinés, Fig. 95. — Lamporanthium pandora X 120, page 89. — Les parties sont, du centre à la périphérie : noyau avec nombreux nucléoles, protoplasme vacuolisé et contracté par les réactifs, espace clair résultant de cette contraction, membrane de la capsule centrale montrant les perforalions, calyÿmma fortement vacuolisée avec spicules, base des pseudopodes avec zooxanthelles. Pr, XXXT, Fig. 96. — Trypanosphwra transformata X 150, page 90. Du centre à la périphérie : globule huileux avec réseau protoplasmique; groupe de jeunes capsules centrales avee globule huileux; couche d'individus avec coquille dans la masse calymmaire commune ; les petits ronds sont des zooxanthelles. Fig. 9. — Cenosplhera mellifica X 300, page 92. Fig. 99. — Zithapium monocystis X 250, page 92- 12 40.:6.:0.8 01 Fig. 101. Fig. 102. Fig. 103. Xiphostylus alcedo X 275, Xiphostylus edolius X 275, Xiphostylus phasianus page 96. page 96. X 215, page 96. Pr XXXIIT Fig. 104. — Saturnalis annuiaris X 300, page 96. Fig. 105. — Saturnalis rotula X 300, page 96. Pr mXXENTINS f 4 INT Re DA A VE Éd “ } an = s # JU : S,, à 0 SRU EURE > À 3° Pr , PAT À F = U ' l ARIC ) > 3 4 ag tt AS = Lt V À À À \ RW PE N ‘@ ARTE | Le SL. d ME =T (e PE A » JA + € Va PEL en > var _e etc AMAR. Fig. 106. — Stuurocaryum arborescens X 240, page 98. — Exemplaire unique. PL. XAXV. Fig. 107. — Diverses espèces du genre Heæastylus, page 98. — 9 est la capsule centrale de 8, avec au centre un nucléole, le noyau et le protoplasme intracapsulaire rayonné. Pr. XXX VI. co P- NS Fig. 108. — Jexacontium sceptrum X 300, page 108. A côté les deux capsules internes X 400. Fis. 409. — JZexacontium axotrias X 220, page 99, Pr XXX VIT. Fig. 110.— Heracaryum arborescens X 400, page 99. A côté, les coquilles centrales. Fig. 112. — Octodendron cubocentron X 400, page 401. — La capsule centrale (irrégu- lière par compression ?) a le protoplasme rayonné et un noyau excentrique (déplacé ?). Fig, 113. — Druppula pandanus X 300, page 104. STE DOCS CAS JCIC 16e COLOR RQ @+ | RS à Fig, 415. — Cromyotractus ceparius X 200, page 104. Fig. 4117. — Page 104. NE: Pr: e. Avec cou] Trigonactuira triancatha X 400, p. 108. — Coupe. (AMIS R ET — { re 107. UK HUAEORES SN QU CSS Ÿ RQ ROC QE € (00 t\( CCS 54 ds (00 C Eee ) PROS { 118. — Sethostaurus orthostaurus X 300, pa Fi Fis, 119. — JJymenactura archimedes X 22: page 108. Prés XET, Fig. 122. — Porodiscus qua- drigatus X 200, page 109. — Lames plate superficielles enlevées. Fig. 121. — Xiphodictya amphibelonia X 300, page 109. Fig. 123. — Triolena primor- Fig. 124. — Triopyle heæa- Fig. 125. — Archidiscus pylo- dialis X T00, page 109. gona X 600, page 109. niscus X 400, page 109. Fig. 126. — Triodiscus spinosus X 600, page 110. Fig. 127. — Pylolena armata, page 110. \ \ \ Monozonium alatum X 300, | page 111. Vu d'en haut el coupe sur le côté. Fig. 1430, — Disontion plouracanthum X 400, D. stauracenthum X 300, page 414. LES LOTS ÈS A AN PS STC À VE. EE C\ ;déee ca, NAS) - { ht CeËc Ô LEA : LU ECO où VLC : M LPE IE LEZ ! on 4€) Ge S O70 Le go LP N NS C7 ©\ nn ta) Æ ANS OP\ 0 | SE ES A B (E} Fig. 131. — Trisonium tricinctum X 300, page 111. A Vu sur l'axe court 3, comme les figures 130. — B — Vu sur l'axe moyen 2. C— Vu sur l'axe long 1, d'en haut. Fig. 133. Tholartus tricolus X 200, page 113. Fig. 132. Larnacilla typus X 300. page 111. Fig. 1 34. — Spirema melonia X 300, page 114. Fig. 136— Lithelius solaris Fig. 137. — Spüronium octonium X 300, (partie) X 300. page 114. Fig. 138. — Plagiocarpa procortin X 220, page 115. Capsule centrale avec podocone eb noyau: squelette dans la calymima. \N AA AY A A à Fier. 139, — Carpocantun hexagonale X 400, page 115. Fig. 143. — Sethophormis heæalactis X 400, page 117. Partie centrale vue en dessous. Fig. 440. — Zygostephanus bicorrts X 250, page 116. Pied Cortiniseus lypicus X 320, page 116. Fig. 142. — Androspyris pithecus X 400, page 117. PLAN Fig. 144, — Tebraspyris tetracorethra X 280, page 117. Piquant supérieur fortement réduit; piquants inférieurs coupés. Fig. 145, — Aulactinium actinastrum X 80, page 118. PEUNCLNT Fig. 149, — Aulacantha scolymantha X 26, page 121. — À. — Forme de mer profonde, — B. Naples, 100 brasses. — R — Piquants radiaires. — Tf — Spi- cules tangentiels. — Ph — Phæodium. — Ce — Cap- sule centrale, — Exo — Exoplasme. Fig. 1447. — Piquant d'Aulokleptes avec la diatomée Æhisosoleniu styliformis en division; lPindividu supérieur est brisé; au milieu, le joint. Pr XLVIT. Fig. 148. — Dictyocha stape lia X 80, page 120. PreXEVIE Fig. 150. — Aularia ternaria X 300, page 122. Une maille avec capsule centrale. Fig. 152. — Challengeron wil- lemæsii X 400, page 122 (von WILLEMOES-SUHM, natu- raliste, mort à bord du Chal- tenger., dans le Pacifique). Fig. 151. — Cannosphera geometrica X 410, page 122. Fig. 53. — Coupe de la coquille Challengéride, d'après Va. Harcker, 1906, page 123. Fig. 154. — Gorgonetta mirabilis X 50, page 123. Pr. XLIX, Fig. 155. — Custanissa challengeri X 50, page 123. Fig. 156. — Structure de la coquille castanellide. En bas, à droite, le tissu spongieux est rempli d'air, page 123. Fio. 157. — JTuecheliana labradoriana (BoRGERT) 5 150, page 123. SE -go104 $048 S0] OA UO pay o8ed ‘op X PS0 paouvosnx — ‘GET SU pay o8ed ‘ce X PApayDS00? muobor.) — ‘SC "ST Pre TT: Ex, MELF Fig. 160.— Planktonetta atlantica X 22 ALT page 125. — Piquants brisés, Fi Fig. 161. — Nationaletta fra- gilis X 20, page 125. |] N ñ Re Fig. 162 (page 125). — En bas : Atlanticella cras- } pedota X 50; en haut: 4. planktonica X 220. Pr TINE “peseu quenbr4 = w — ‘ouxogxo oppmbon — s» — ‘S9IOPORUX — Y — ‘jeseu oqny ‘euuroou UM = Yu — “Vore9 — 9 — ‘jeorde quenbrq = d» — ‘fRagqet quenbiq — sy — ‘outoqur oppmbon — s2 — ‘quioqe quenbr4 — 4» — “(LOGI) AAMOAVEL ‘A soude. p ‘Oog7 e5vd ‘ponoumqun siydoahoeo) — 597 ‘5 9 220 | \W Tu o[uajue9 opnsdes * ‘O8 ‘Or o5ed erjaed oun ns soqueuou V/ FAN “2({O[t{ wnipoæl Su9 Sa ‘pynoranu sisdoyou0on — ape 6 Ç ANNE D “ST PLUS Fig, 166. — Spore de Thalla- sicolla X 1000,i page 134 (Braxpr). Fig. 467. — Boue à Radiolaires, page 167. — Chun (Valdivia), station 185, au nord de l'ile des Cocos, océan Indien, 98° long. E., 8° lat. S., 5,248 mètres. Composition chimique : 50 p. e. minéraux volcaniques (éruption du Krakatoa, 1884); 15 p. c. d’or- ganismes silicieux; le reste de l'argile amorphe. PLANS *2[1J08AFUO9 2[ON2EA — 4 ‘anbruserdojoid jueuterg — ‘esnonbnuu eddojoaug — 77$ — ‘uorsuoyoud un 4ed 9x7 159 peurue y — *o[R90n 97947) — 2 , [d —— O[MOUIJUOI 9[ON2EA — 49 — ‘2ATJHJUU 9p 9[ONoUA — 49 — ‘(osnenbnur oddopoaue | jo 9[ON0CA — AN — ‘load “MON 2— SdA09 of aque Beau s op ue uo ogsnl forou “HONVY M soude (J — *LET 884 “0907 X vpn 6 svuory — “GOT “8 aun Js9 o1odoi op OUSIT EI Ad gxquoouout apuu = 'UONUXI Sp 06] — G : 0 TM of) pfosey np pese oMpPON = y — ‘2[MHOUIUOD O[ONOPA = $ “OANJLUNON — YN — ‘9JJAII[0T —- 70) — CS9ATJMINU SO[ONDEA = L | — “OO — 27 — ‘HoUAY op sony — j9 9 — ‘osnoëufoi ojonoea OFF "d ‘O08r X su g0g »Bisouopon — 31} ST PT UUUUUIS ojUutuHo) omaed US — G 99 ÿ — ‘oJjoterfos 12 EL 9p 990 org = € — ‘9H9491109 = 3 — ‘(08 I SRE UT — ‘Orr o5ed ‘sy soude p Op} oesed ‘01249100 W. -/10Q DDISOUODOD — *TLT "CIN I 9P UUAUXS — ‘OLI OT 1) } | \ A9-- | | AN \ HS EE } PTUAFUOD JUOUAIQITNIQUAT NPIAIPUL == 9 UN aIO4(l ass015 UND UOIJSSOU, = 9 — NBAON — W — “S[IOLAJUOI SJONIEA — a9 — "XUAIPUX = $ — “opon0og = 4 — queduer “2IESIOP 2987 ET 2P NA NPIAIPU] = D — ‘67 98e OFF X #nuoudoporrz puounuaz — *SOT CC: : (Eee Ou) (œ € l À, | Ÿ 9 SENS a A) Le PRÈS D U \ 2) is TS SX A A É 14 £ GER EL:CLiN LL A B Fig. 173. — Lamblia in- testinalis, page 142. — A Vu de face. — B — Vu de côté pour Fig. 174. — Trichomonas lacertw, X 1000, page 143. — De montrer l’échancrure de sauche à droite : forme avec bouche, trois flagelles et un trai- la ventouse.— Le corps nant, tige élastique; forme à membrane ondulante au lieu de en haltère dans la ven- flagelle trainant; forme colorée pour montrer le noyau et le touse est le noyau. blépharoplaste. LS) } À AS SARLPNAN 1e EE à © D y, EX ©) x Fig. 175. — Faunapepea intestinalis, partie antérieure, page 143. Fig, 176. — Costia necatrix dans épiderme de truite, page 143. \K Ç LES ; es ee. Fs i \ Fig. 177. — Tirypanosomu Fig. 178. — Trypanoplusma cyprini X 1500, page 144, Theileri X 2000, p. 143. d’après DorLein ; adulte dans le sang de la carpe. A B B Pie MNGLI De at à Five, 179. Spirochcæta plicatilis, 1 1 page 145. — A — Long exem- plaire. — B — Schéma de l'orga- nisation d’après SCHAUDINN. — C — d’après MarG. ZUELZER. Fig. 180. — Spirochwta Bulbiunii X 1400, page 144. Fig. 181. — Chlamydomonas angulosa, page 146. — g = Flagelles. — — Vacuoles. — À — Noyau. — chr — Chromatophore avec chloro- phylle. — py — Pyrénoide, corps amylacé de réserve nutritive. — a — Stigmate, — De / à 4, multiplication par division longitudinale ; de 5 à S, division pseudo-transversale. EX, Er ‘01SÂH = 7 nc { — ‘auP80St TONRINd0o9 = XI — *SaJou JIIX 19 IIX l nermdo)n XI & IIA 39 “aTOUJUO0 RS SOp UONRUMON = JA ® AI — ‘AUWESC UONPOIANINN = » =, %; C p *< À ü A MT *Qrr TI DECO ADS CORNE ARTE RONA ONEUESS 2 2[ONDUA — G — NVÉON = p — ‘UOPIUP,p ONUUIN = & — ‘open PAM -61S = 8 — ‘Uplatpur enbeqo op oddopoaugr — 4 — ‘ognbrpur sed VA es NN : D AC . V'Éà RS N JS, OIUO[O9 ET 2p atnutuoo oldofpoaud rt — ‘9709 ef ans NA = , RP \ — ‘998} 9p NA = V — ‘GS o6vd ‘2791407904 wniuor — ‘384 ‘SN EE “auntUO) asnaute[9s addor -DAUR = Sd — ‘outt[N[f89 SUVIQUEOIT — Ys *S — ‘oinart9) -S0d = d —- AMAMQAUE 9FUDIIXT == V — ‘9]09 9p NA = & — ‘990] 9p NA = / "Lposed puruopliniz — *C8T ‘SU Lpy o86d ÉMONVINMAHOS 099 X r2SDuoysn uoounyda,s _ ée ‘HST ‘80 6e 0,0 ‘OTHO0[09 2[f2ANOU AUN,P 79 98 UP UOMUULUOY = V Sop os sodnouë sa) 6 À — ‘ouwvesostue uore[ndon — 47 — ‘oi 2D U(] = JII — ‘oUESE UOMCOIIdMNN = JT —'S O[UUMOU OIU0[079 = J — LP} 0684 fwnuou mauopurd — ‘OST ‘SU TA [put 97195 9P LXI Pr asnaur}t -Jnpout 2P CALE SO ALU 99$10ALA1) oU91X0 U $ 195 oddopoaug = 7 — ‘ounwuuos osnoute|o$ osseJ] = & — ‘soora] 21 SO[N[[99 SOIN JINU-JSUTA Say = & — ‘sonbryewos $so,n1[09 axqenb 10d apo109 = 7 — ‘Spy oSed ‘srsuosiourn DUI40p02,T -— ‘S8T ‘SIM "SH[OST Saprozoquuodg — Et — ‘jueivdes os soprozoqeunedg == 87y — ‘odnois uo seprozoqeuods — ZIyy — ‘sopiozoqeuuodg — d& ‘O[IOUOF IUO10) — ‘Spy o6ed ‘sua Duruopny — ‘LS SI 148. page 210, / Pleodorina californica X 189. 19 2° Fi 2a4— Volvox Colonie femelle. — Œul. — sp — spermatozoïde. Fig. 190. — 1 — Volvox globator, page 148. — O “une avec jeunes colonies à l’intérieur. oO olonie a al 4 ( ŒuTretls. Colonie mâle. Fio. 191. — Prorocentrum micans de face et de profil, page 154. Fis. 192. — Podolampas palmipes X 640, page 155. — Au sommet un orifice. — Rh — Bâtonnets. — N — Noyau. — gG=—= Flagelle transverse. — Ftp — Pla- ques graisseuses. — 7/G — Flagelle droit — C — Chromatophore jaune. — Fd— Paquet de fibres. — Kl — Masse protoplas- mique. — Traité par l'acide osmique; la structure va- cuolaire pas indiquée. Fis. 193. — Ceratium furca X 540, page 156. — Partie antérieure incom- plète. — C — Chromatophores. — sP — Pusule. — 4G — Flagelle trans- verse. — h""! eb h" — Épines. — »P et mP = Pusules. — N — Noyau. de Y ’ CR Ce LIL Fig. 194. — Phalucroma mitra X 640, page 157. — Sgn — Séparation des valves. — &T — Partie antérieure. — El — Les diverses crêtes délimitant les rainures, — ht — Partie posté- rieure. PLAN IEVEe Fig. 196. — Gymnaster pentasterias X 640, page 15. Pièces squeletliques isolées. Fig. 198. Monuaster rete X 560, page 158. Amphitholus elegans X 560, page 158. Fig. 199. — Ceratium du courant équatorial sud, page 160. Fig. 200. — Ceratium du courant de Guinée, page 160. Fig. 203. — Monocystis des testicules du lombrie ; la grégarine couverte de spermatozoïdes, — D'après DorLeix, page 164, Pr EX NT. Fig. 206. — Monocystis X 190, page 164. — ep — Épispore. — en — Endospore. — ky — Karyosome. Fig. 204. — Monocystis magna X 31, page 164. — Les deux parasites ont encore leur revêtement de spermatozoïdes. — sf — Entonnoirs vibra- Fig. 207. — Monocystis X 1180, page 164. tiles du testicule. — Spores conJuguées. hR — noyau. Fig. 205. — Monocystis magna X 35, page 164. — Les deux individus ; A. 9 enkystés. Fig. 208. Spore mûre avec pseudonavicelles, page 165. Monocys:is. PHUREVMLE ss Ad y prie [2 IR DATA EE à 4! ÉEHGbh AE {| NO IN là a 0 ; 11 #7 É À 14 SAND A 08 JE SIN UT DURS Pass AR BEL Dr Er à EEE , à ï 7 TL RENE ] FE À rÔ * 7 » # , » > L< Le [4 Î ci ni DA | su t ss ? : C4 LA SOLS ANA PE AO ; RARE RARES Fig. 209.-— (lepsidrina en mouvement, page 166.— 4 — Individu entier. — B — Partie postérieure. — 1 — Crètes cuticulaires. — 2 — Rainures. — 3 — Filaments mucilagineux libres. A PB (G D E Hs Fig. 210. — Ophryocystis Mesnilii, p.167. — Coupe à travers la paroi d'un tube de Malpighi, annexe à l'intestin d'un insecte coléoptère. — A à F — Stades successifs. Fig. 212. — Divers types de gamètes chez les Grégarines, page 167. Set LS vis Lt | The se ty CT LS ä OS Pre LCVITE Fig. 213. — Aggregala cagans X 250, page 168. Paroi intestinale de crabe, avec trois parasites à divers stades. Fis. 214. — Aggregata de céphalopode, page 168. — N— Les noyaux. — H = En- veloppe épineuse, page 169. . Cuticule. — Œsopha ouche Êl 4 ( — Vacuoles contractles, — — qui — Cort —= PE SON ann | Pers PppS Ts bre st} NY orne ï DL LL > °0'6S, 5 179. — A = L'animal vivant. —— - Micronucleus. cu VAC. » ÿ À FS déchar Vacuoles digestives. chocystes, — med — Proloplasme interne. — buc. gr. lrichocystes mth = Bouche. — pa. nu r 4, — Paramicium, px Coupe optique. — c. © & || = > ON] = S 5) = CES Fig. nure buccale, — En dessous, expulsion des résidus. PCA Fig. 226. — Stentor cœruleus, p: 184% Spi — Spirale de gros cils. — Ka — Canal conduisant vers Ce — Vacuole contractile. — Nn — Mi- cronuclei, les petits grains noirs. Fig.227.— Euplotes harpa, p. 181. — Sp = Spi- — N— Macronucleus en chapelet. rale.— al ar=Cirrhes anaux.—+e— Cirrhes — = Vestibule œsophagien. — ventraux coupés. — ci = Cirrhes frontaux. D'après DoFrLEIN. Fig. 228. — Stylonichia mytilus marchant sur un support, page 181. ES PRO (PP 2 of LA (1 LE Fig. 230. Schéma de l’évoluion du péritriche, page 182. Fig. 229. — Vorticella nebuliferu, page 182. aetb= Division. — ec == Conjugaison. : Fig. 232. — Trichodina pediculus, page 183. Fig. 231. — Lichnophora 4 — Membrane basale, — 2 — Macronu- Cohnii X 5C0, page 182. cleus. — 3 — Zone ciliée allant au vestibule — az = Zone ciliée anté- buccal. — 4 — Zone ciliée antérieure ou rieure. — 0 — bouche. adorale. — 5 -— Vacuole contractile. — Anneau pour la fixation. — 7 — Cercle ei- ck — Cercle cilié posté- lié postérieur. — Taille : 0.1 millimètre, rieur pour la fixation. *C8] osvd ‘2ru10)S uenphsunqur — GC ‘SI Pr. LÈXTIN: eXUOUTTUD S2QN] SOp XNEATUN LA — 0/ — ‘ou191X9 ous — 25 125 PSNOQU9A U9 PO — 2 — ‘STI SUOTOUE ‘sonbruserdojoad SJUoLUR] Lj = $ — "2[E819ASUEX) odn07 = II — “amorpad 8 904V = II — “epuotpod np QUIUIOP ANYEXE AUBSAO,T 9P odnon = 7 — gp o5vd sus — “F6 “sl flotte AT PET :9911910X0 9[NIISQA — 29 ‘gyonog = 79 — ‘2IUIOPE oBuri — p2/ — cpgy 0804 “LUNENA-LN VAT soude p ‘ojOlp VI] S124 UOISA10 D9A [uoon( poaedde | 9p JUUOSSAUPOU “anbrjou] -od4q 2pe7s NOTTIUE NE {puedsuuo I ‘suq uo ox} unsfour ‘RU — ‘CE “U Fig. 238, — Ephelota gemmipara, page 186. — Tentacules courts capités, autres 8 1 9 > DAS tentacules longs et pointus, tous deux creux. — N — Noyau se ramifiant dans les bourgeons. Fig. 239. — Hypocoma paru- sitica X 550, page IST. — a = Vu de côté, — b— Vue ventrale. l 2 1 | 0 tr 22 _ LL? « z = Fig. 240. Fig. 241. — Ophiodendron abie- Rhyncheta tinum X 200, page 187. — cyclopum X 170, a Individu à trompe R. — page 187. d = Individu vermiforme, PL L'XXNAE Fig. 242. Multicilia marina X 200, page 190. à ÉQ jet © Q À nue) Ne ! 97 An \ Fig. 243. — Opalina runarum, page 190. — Toutes les gravures sont du même grossissement, — À — [ndividu entier. — B — Division oblique. — C — Individu résulté de divisions multiples, avec quelques noyaux. — D — Le même enkysté. — E. — Le même dégagé du kyste, ACADEMY CF SCIENCE 4, ANNALES DE LA SOCIETÉ ROYALE À HMOLNGAUE ET MALACOLAGIOUE DE BELGIQUE TOME QUARANTE-NEUVIÈME (XLIX) 8 planches hors texte. Ê BRUXELLES A = HE i SOCIÉTÉ ANONYME = M. WEISSENBRUCH, IMPRIMEUR DU ROI T ‘49, rue du Poinçon, 49 A 2 Juillet 1914 ra AT Re DE FRNEES 4 La Société rovale Zoologique et Malacologique de Belgique tient ses séances le deuxième lundi de chaque mois (à l'exception des mois d'août et septembre), à 16 heures, au siège social, rue des Sols, 14 (Université libre, salle n° 2), à Bruxelles. La cotisation annuelle, payable par anticipation et donnant droit à la réception franco des ANNALES que publie la Société (au moins quatre fascicules par an), est fixée à 15 francs. Tout membre étranger payant une somme de 200 francs est nommé Membre à vie : il n’a plus de cotisations à solder et recoit franco toutes les publications envoyées . aux membres effectifs. Les cotisations doivent être adressées spontanément dès le commence- ment de l’année, sous peine de voir interrompre l'envoi des ANNALES, au Trésorier, M. de Selys-Longchamps, avenue Jean Linden, 61, à : Bruxelles. | Tous les ouvrages et revues destinés à la Société doivent être envoyés ee au siège social, rue des Sols, 14 (Université libre), à Bruxelles, où se trouve la bibliothèque. : Tout ce qui concerne l'administration de la Société et la na FETES publications doit être adressé au Secrétaire général, M. de Selys- Longchamps, avenue Jean Linden, 61, à Bruxelles. Les auteurs de travaux insérés dans les ANNALES de la Société ont droit à 0 tirés-à-part de leurs mémoires (sans couverture). Les manuscrits remis au Secrétaire doivent être définitifs, il ne pourra y être apporté de changements en cours d'impression. Les auteurs sont instamment priés de donner des citations complètes et claires et de citer toujours, dans le cas de travaux parus dans des revues ou périodiques, la pagination du recueil et non celle des tirés-à-part (à moins de donner les deux paginations). 7470. — Soc an. M. Weissenbruch, imprimeur du Roi, Bruxelles. | | sE =, (2. ACADEMY s. HUENCES., S EN ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE OLOGIQUE ET MALAGOLOGIOUE DE BELGIQUE MORPHOLOGIE DES PROTOZOAIRES PAR Ad. KEMNA. (Anvers) 76 planches hors texte. Supplément au Tome XLIX (1913) BRUXELLES SOCIÉTÉ ANONYME M. WEISSENBRUCH, IMPRIMEUR DU ROI (6 CA 49, rue du Poinçon, 49 DA OÙ 22e DA ®) Juillet 1914 Qu 7 a ae 7 NC « ne: Re Le Es 2 ie ” Ÿ*! Ge aué LA En LAS et ed La Société royale Zoologique et Malacologique de Belgique tient ses séances le deuxième lundi de chaque mois (à l’exception des mois d'août et septembre), à 16 heures, au siège social, rue des Sols, 14 (Université libre, salle n° 2), à Bruxelles. La cotisation annuelle, payable par anticipation et donnant droit à la réception franco des ANNALES que publie la Société (au moins quatre fascicules par an), est fixée à 15 francs. Tout membre étranger payant une somme de 200 francs est nommé Membre à vie : il n’a plus de cotisations à solder et reçoit franco toutes les publications envoyées aux membres effectifs. | Les cotisations doivent être adressées spontanément dès le commence- ment de l’année, sous peine de voir interrompre l'envoi des ANNALES, au Trésorier, M. de Selys-Longchamps, avenue Jean Linden, 61, à Bruxelles. Tous les ouvrages et revues destinés à la Société doivent être envoyés au siège social, rue des Sols, 14 (Université libre), à Bruxelles, où se trouve la bibliothèque. Tout ce qui concerne l'administration de la Société et la rédaction de ses publications doit ‘être adressé au Secrétaire général, ME. de Selys- Longchamps, avenue Jean Linden, 61, à Bruxelles. Les auteurs de travaux insérés dans les ANNALES de la Société ont droit nS> > à d0 tirés-à-part de leurs mémoires (sans couverture). Les manuscrits remis au Secrétaire doivent être définitifs, il ne pourra y être apporté de changements en cours d'impression. Les auteurs sont instamment priés de donner des citations complètes et claires et de citer toujours, dans le cas de travaux parus dans des revues ou périodiques, la pagination du recueil et non celle des tirés-à-part {à moins de donner les deux paginations). 7471. — Soc an. M. Weissenbruch, imprimeur du Roi, Bruxelles. PRET ATE - 0 Cu et" En A * SES IPER sil 100 fini = æ fin FES esters tien ess E Here ERA