set TEA DE NI EN TE PO MSP eh fe Qñ sd ie a ns " . … * … Fe nénhs ed à nn ten ho ds mnt RM he on en Ge No A tm PTE AGE PET EE RE RE PT she RE 0 APT PS CS LP LE ES ER OR ÉTEND SONORE CS REP I TT RÉ SE RTE ROIS NERO PEN RES CUS D ET SR NM RE EL ET EE To or D qe D VTT TE mL Te TPS PS LR RE ES PS ÉPR R S RER E RP SEE RE Naq D RIT RE ER ET RE TRI Et SR TS tete yet ln Betintis bete eel he he de ee des CR Bt A lent Peu Etats. hot La Sn NE td y ot ed D ee D tr SR oi name re tee ne matin me és cd trad _ TR LR LT Re te am aol tee otocteritee-tn. 1er tell À Lol BR Pete Vinrlirt PO EE TE TE Se AS OT ES SA A eu er EP UE - , PA PAS Gr : Re < G - 2 _ à se D To to MG SL SL SR ee Sp ÉTÉ ES ET CICR RE PE SE ETS ES Re rm re pere Fes Lo mL none Em À 59 le QT ee SE an an Me gere À orme RER Te Mr “ STE TIR NS E SRN TR SR 9 CN NS TT RER PSE Or 6 £ D À om me un Es mt mo à EP ENS DE RSENS Rent CP re à : + Eté RARE Lt root ent g-at rai Rom M eo nl Po 0 A ed ont Ro ntm ASE . LAS PMP Al MR A ÉE L e o e* gpan n pe. r : ns eme D m0 er PL og on en, 2 : U. S. NATIONAL MUSEUM LIBRARY OF Henry Guernsey Hubbard Eugene Amandus Schwarz + DONATED IN 1902 ACCESSION ne. TEE ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE ARTICLE 32 Du RÈGLEMENT. Les opinions émises dans les Annales sont exclusivement propres à leurs auteurs. La Société n'entend aucune- ment en assumer la responsabilité. | ll Paris. — Typographie FÉLIX MALTESTE gr Cie, rue des Deux-Portes-St-Sauveur, 22. ANNALES DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE Natura maxime miranda in minimis. 27 > Z Cinquième série. 2 TOME TROISIÈME PARIS AU BUREAU DU TRÉSORIER DE LA SOCIÉTÉ M. LUCIEN BUQUET, rue Saint-Placide, 52 (Faub. Saint-Germain). 1873 ja, ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE Note nécrologique sur LORQUIN, NATURALISTE-=VOYAGEUR, Par M. le docteur BOISDUVAL, Membre honoraire. (Séance du 22 Avril 1873.) Messieurs, notre Société, depuis sa fondation, a vu disparaître succes- sivement bien des célébrités entomologiques : Latreïlle, Dejean, Walkenaër, Serville, Lepeletier de Saint-Fargeau, Macquart, Duméril, Léon Dufour, Lacordaire, etc. Eheu labuntur Socit! antiquiores apparent rari nantes. Mais la science n’est pas morte à la suite de ces blessures, ses plaies se cicatrisent tous les jours. En effet, ne suffit-il pas d’avoir assisté le 4° mars au banquet fraternel des entomologistes de France pour être rassuré à cet égard et convaincu que la génération qui nous pousse s’empresse de combler les vides à jamais regrettables qui se sont opérés parmi nous ? Notre ex-collègue, à la mémoire duquel j'écris cette courte notice, n’était pas un savant dans l’acception du mot, mais un entomologiste voyageur qui a contribué largement à élargir le cercle de nos connais- sances. Excellent observateur, passionné pour les nouvelles découvertes, Lorquin n’avait qu’un but en entreprenant ses voyages : enrichir la science d'espèces inconnues. Pierre-Joseph-Michel Lorquin, né à Valenciennes le 2 juillet 1797, fit ses études au lycée de Douai, où il obtint les meilleures notes. En 1815, 6 D' BoISDUVAL. il venait de subir ses examens pour entrer à Saint-Cyr, lorsque la bataille de Waterloo changea complétement sa destinée : au lieu de la carrière militaire qu'il devait suivre, il entra dans le notariat, où il a exercé les fonctions de maître clerc jusqu’en 1828, époque à laquelle il créa un cabinet d’affaires, qui prospéra assez rapidement et lui permit d'amasser en quelques années une assez belle fortune, qu'il perdit complétement plus tard par sa trop grande confiance dans l’un de ses amis, En 1840, entièrement ruiné, il se décida à venir habiter Paris avec sa famille. Peu de temps après, il fut nommé arbitre-rapporteur auprès du Tribunal de Commerce ; emploi très-honorable, mais insuffisant pour le faire vivre. Dès son enfance il avait une véritable passion pour les sciences natu- relles et il y consacrait tous ses instants de loisir. Mais, voyant qu'aux environs de Paris il ne trouvait rien de bien intéressant, il partit en 1847, le 10 avril, pour l’Andalousie, où il resta jusqu’à la fin d’octobre de la même année. Ce premier voyage fut assez fructueux et enrichit nos collec- tions de plusieurs espèces, les unes très-rares et les autres nouvelles, principalement en Lépidoptères. Deux mois plus tard, il partait pour l'Algérie, où il ne resta que soixante-dix jours. En 18/48, il y fit un second voyage. Ces deux excursions dans notre colonie africaine ne répondirent que médiocrement à son attente. Malheureux et découragé de voir que rien ne lui réussissait, il s’enrôla, en 1849, dans une Compagnie qui partait en Californie, pour s'établir sur les placers à la recherche des mines d’or. Quelle nouvelle déception pour ce pauvre Lorquin, qui s'était laissé éblouir par un mirage où il entre- voyait une fortune rapide! Le voyage fut long; après une relâche de quelques jours au Chili, le bâtiment arriva enfin à San-Francisco. A peine débarqué, Lorquin se hâta, sans prendre le moindre repos, de se rendre sur les placers, où il travailla comme un terrassier de profession, avec autant de zèle que d'énergie, trou- vant de temps en temps quelques parcelles du précieux métal; mais le produit qu’il en retirait était loin de suflire à lui procurer les choses les plus indispensables à la vie, dans un pays où tout était à cette époque à un prix fabuleux. Dénué de tout, ne sachant que devenir, il se raidit contre l’adversité, abandonna la Compagnie, quitta les placers, revint à San- Francisco, et, mettant tout amour-propre de côté, il fit comme beaucoup d’autres : il exerça divers métiers fort en dehors de ses habitudes, qui lui permirent de vivre et d’amasser un peu d’argent. C’est de ce moment que Note nécrologique sur Lorquin. 7 date la position aisée qu'il a acquise en Californie, à force de travail, d'économie et de persévérance. Sur ces entrefaites, sa famille, partie à l’aide de la Loterie du Lingot d’or, vint le retrouver et contribua par son travail à augmenter le bien- ètre commun. Lorquin, devenu plus libre, sentit l'amour des sciences naturelles se réveiller en lui. Pour satisfaire cette passion irrésistible, il ne craignit pas, avec sa santé de fer et sa sobriété proverbiale, de s’imposer les plus rudes privations et les plus grandes fatigues. Il explora d’abord tous les envi- rons de San-Francisco, puis les bords du Sacramento et de la rivière de la Plume, fit des voyages dans la chaîne de la Sierra-Nevada et s’aventura jusque dans les grandes forêts de l’intérieur, bravant la dent des ours et les crochets des serpents à sonnettes. Ces excursions assez dangereuses, faites pendant deux années dans diverses saisons, lui fournirent de belles récoltes, surtout en Lépidoptères, en oiseaux et en coquilles terrestres. Après quelques mois de repos, Lorquin entreprit de longs voyages dans des régions inexplorées : il visita les montagnes Rocheuses du nord, pénétra dans l’Orégon et se dirigea ensuite chez les Apaches jusqu’à Los Angelos, en Sonora. Il allait se rendre à Guaymas lorsque son fils, qui l'accompagnait, tomba malade tout à coup et le força de rentrer à San- Francisco. Le résultat des chasses faites dans ces diverses régions répondit pleinement à ce que l’on devait espérer de cet intrépide entomologiste. Lorquin avait, avant son départ pour les mines d’or, formé le projet d’aller aux Moluques ou aux îles Philippines. Ces beaux papillons, dont il n'existait guère que quelques débris disséminés dans les musées, sur- excitaient son imagination; il était convaincu, en outre, qu’avec son zèle et son activité il découvrirait dans ces riches parages beaucoup d’autres espèces encore inconnues. Poursuivi par cette idée qui lui revenait sans cesse, et stimulé par le désir d'enrichir nos collections d'exemplaires irré- prochables et la science de nouveautés, il dit adieu à la Californie pour quelque temps. Il s’embarqua, à la fin de février 4859, à San-Francisco pour la Chine. Après une traversée assez courte il arriva à Hongkong, où il dut attendre un navire pour la Cochinchine. Voulant utiliser son temps sur le territoire chinois, il fit de petites excursions dans la campagne et récolta quelques insectes. Mais ces chasses, faites dans une localité assez circonserite, n’offrirent rien de bien intéressant. Afrivé à Saïgon, il employa son temps de la même manière, en attendant une occasion pour les Philippines. Un peu plus heureux qu’en Chine, il prit plusieurs espèces non encore décrites, mais que l’on avait reçues en France dès le commen- 8 D' PBorspuval. cement de l’occupation par nos troupes. Enfin le moment du départ arriva ; quelques jours après, notre voyageut abordait à Manille. Son rêve était accompli. Les chasses qu’il fit à Luçon et dans quelques îles envi- ronnantes furent aussi fructueuses que remarquables. Il trouva là toutes les belles espèces décrites ou figurées par les auteurs modernes et une foule d’autres qui auraient été nouvelles pour nos collections, s’il était arrivé deux ans plus tôt. Malheureusement pour lui, il avait été devancé par M. Semper, qui déjà avait envoyé à M. Felder une partie de ces nou- veautés pour être décrites ou figurées dans les ouvrages qu’il publiait alors. Après deux années passées aux Philippines, Lorquin revint en Chine, où il fit de belles récoltes d'insectes, puis il retourna en Californie, où il arriva à la fin de 4860. Il était à peine remis de ses fatigues qu’il regrettait amèrement de ne pas avoir visité les Moluques. Ne pouvant résister plus longtemps au désir qu’il avait de faire ce voyage, il s’embarqua de nou- veau pour la Chine et la Cochinchine. Forcé d'attendre un navire dans ce dernier lieu, il se mit à explorer tous les environs de la baie des Cocotiers, sous la grifle des tigres qui pullulent chez les Annamites, espérant tou- jours découvrir des espèces nouvelles. Malheureusement il n’en fut pas ainsi, il fut mal récompensé de sa peine et des dangers auxquels il s’était exposé : il ne prit rien de remarquable. Pour trouver du nouveau il aurait fallu pénétrer dans les forêts de l’intérieur. Voyant ce peu de succès, il se hâta de passer à Manille, où il trouva une mauvaise barque allant à Mindanao et à Célèbes. Arrivé dans cette dernière île, aussi grande que toute la France et couverte d'immenses forêts, il recueillit des insectes de tous les ordres, surtout de magnifiques Lépidoptères, qui n'étaient guère connus que des Hollandais et des Anglais. Il explora pendant une année plusieurs parties de cette riche contrée. Le défaut de ressources l’empêcha de visiter le royaume de Macassar, où il aurait fait une ample moisson de fort belles espèces, qu’on ne rencontre pas dans le voisinage de Manado et de Tondano. Ne trouvant plus rien de nouveau, il quitta ce beau pays pour Halmeira, autre terre promise, où il prit des espèces superbes, entre autres la belle variété Lydius du Priamus et le splendide Papilio Tele- gonus. Ne se croyant pas trop en sûreté au milieu des Alfours, qui habitent cette île, il prit la résolution de faire un voyage chez les Papous. Dans le petit archipel d’Arrow, formé de nombreux îlots habités par ces peuplades, on commence à trouver les espèces propres à la Nouvelle-Guinée. Lorquin, quoique malade par l'influence d’un climat humide et marécageux, entraîné Note nécrologique sur Lorquin. 9 par son zèle pour les découvertes, n’en continua pas moins ses explora- tions entomologiques. La chance lui fut favorable : il prit là les rares P. Euchenor, Tydæus et Ormenus, éleva, de la chenille, sur lAréstolochia Gaudichaudii, la jolie variété Arruana du Priamus. Son intention était de visiter la Nouvelle-Guinée et de partir sur un bâtiment chinois. Heureusement pour lui le manque d'argent l’empêcha de mettre ce dernier projet à exécution, car, malade de la fièvre comme il était, il y aurait certainement succomhé, Enfin, sentant sa santé défaillir de jour en jour, il songea à son retour. En conséquence, il se rendit à Amboine avec le dessin d’explorer celte île. Mais, épuisé par toutes sortes de privations et exténué de fatigue, il y tomba malade et ne put chasser que dans le jardin de l’hôpital. Aussitôt qu’il fut un peu mieux il quitta les Moluques sur ur bâtiment hollandais qui le transporta à Java, d'où il partit pour Singapour, De ce dernier point il se mit en route pour la France et revit sa palrie au commence- ment de 1865. A son arrivée il était encore fort et vigoureux, mais les fonctions céré- brales avaient beaucoup souffert par un long séjour sous le soleil brûlant des contrées intertropicales : il avait perdu la mémoire et il était atteint d’une amblyopie qui l’empêchait en grande partie de distinguer les objets. Mourant d’ennui à Paris, où il trouvait le climat trop froid, il partit, le 5 mai 1866, pour la Nouvelle-Grenade, croyant y faire des récoltes fruc- tueuses ; mais le malheureux n’y trouva rien du tout, tant sa vue était devenue mauvaise. Il quitta vite cette contrée, où il n’avait rien vu volti- ger, et regagna la Californie, où il resta encore quelque temps à chercher inutilement des insectes. Le 2 juillet 1870 il revint définitivement en France. Il est mort le 8 février 1873, avec l’idée qu'il relournerait encore une fois à Célèbes avec son petit-fils Léon Laglaize, aujourd’hui à Dackar,. Lorsqu'on à vu les brillantes récolles faites par Lorquin dans ses nom- breux voyages, on se demande comment il a été possible à un homme seul, abandonné à lui-même dans des pays aussi inhospilaliers, avec de très-faibles moyens, de recueillir un aussi grand nombre d'objets remar- quables. Pauvre Lorquin, comme il a dû souffrir, vivant d'animaux de toutes sortes qu'il tuait à la chasse, de fruits sauvages et d’une poignée de sagou ! Aussi m'écrivait-il de Gilolo : « Combien je regrette les excel- lents repas que je faisais en Espagne ! » 10 D' BorspuvAL. — [Note nécrologique sur Lorquin. Il faut avoir entendu de sa bouche le récit d’une partie des misères qu’il a endurées dans son voyage aux Moluques, après son départ des Célèbes. Plus d’une fois il lui est arrivé d’être des journées entières sans trouver rien à manger et sans apercevoir le moindre animal à la portée de son fusil : heureux quand il rencontrait un sagoutier (Sagus Rumphii), alors il faisait une ample provision de la moelle de ce palmier et s’en nourrissait tant bien que mal. A Gilolo, un hasard providentiel lui fit découvrir une grande Chauve-Souris frugivore du genre Pferopus, diffé- rente de celle qu’il avait tuée à Manille. Ce Chéiroptère lui fut d’un grand secours pendant deux ou trois jours. Aux îles Arrow, il fut beaucoup plus heureux : le résident hollandais lui procura du sagou et un peu de lard. Il ne se plaignait pas trop de son premier voyage aux îles Philippines. Comme alors il avait un peu d’argent, les Tagales et les Malais lui four- nissafent une nourriture suffisante. Lorsqu'il s’éloignait des endroits habités et qu’il était retenu dans les forêts, il pouvait aussi se procurer pour sa table, outre des bananes, des mangues et autres fruits sauvages, une grande Roussette dont il mangeait la chair avec plaisir. Ces Chéiroptères se teniaent par bandes nombreuses aux branches des grands arbres, et d’un coup de fusil il en abattait cinq ou six. Il supportait très-bien la chaleur torride du climat; mais lorsque des pluies torrentielles le surprenaient dans les bois, il devenait la victime d’horribles petites sangsues filiformes qui lui pleuvaient sur le corps et s’attachaient à toutes les membranes muqueuses : aux oreilles, aux pau- pières, aux lèvres, aux narines, etc., et déterminaient par leur morsure des douleurs intolérables. Ces petites sangsues vivent et se multiplient dans les eaux, mais elles ont l'habitude de grimper sur les arbres et de se placer dans les feuilles engaînantes, qui conservent toujours un peu d'humidité. C’est de là qu’elles sont entraînées par les pluies. Avec de la cendre de cigare ou de l’huile il se débarrassait de ces buveuses de sang, bien plus redoutables que les Moustiques, dont il considérait les piqûres comme très-peu de chose, Il craignait bien plus les Fourmis qui venaient par essaims dévorer le produit de ses chasses. Lorquin laisse un fils, naturaliste à San-Francisco et conservateur du Musée de cette ville. NOTES POUR Servir à l'étude des HÉMIPTÈRES, Par M. le Dr A, PUTON, (Séance du 8 Janvier 1873.) RS S I. Descriptions d’espèces nouvelles ou peu connues. 4. PSACASTA LETHIERRYI Put. Long. 5 mill., larg. 4 mill Erunâtre, plus ou moins mélangée de flavescent; presque aussi large que longue; chargée sur toutes les parties du corps de forts tuber- cules obtus et lisses, et, dans les intervalles, une ponctuation et des rugosités plus ou moins grossières. Tête obtuse, fortement inclinée; le front, l’épistome et les joues tuméfiés, formant quatre élévations, deux latérales et deux sur la ligne médiane. Pronotum très-inégal, chargé de reliefs irréguliers, parmi lesquels on distingue une carène longitudinale médiane et une autre de chaque côté moins apparente; dépression trans- verse antérieure très-profonde latéralement ; angle latéral postérieur mar- qué par un fort empâtement tuberculeux lisse et flavescent. Écusson avec une très-forte gibbosité sur la ligne médiane, plus élevée que le niveau du pronotum, abruptement coupée et abaissée enr arrière vers le tiers pos- térieur de l’écusson, où elle est échancrée et un peu bifide; partie anté- rieure de cette gibbosité carénée ; base de l’écusson avec deux tubercules allongés de chaque côté de la ligne médiane et plus forts que les autres. Chaque segment de la tranche abdominale avec un fort tubercule, lisse, 49 A. PUTON. jaunâtre, arrondi, saillant en dehors et visible même d’en haut. Pattes brunâtres, avec des taches ponctiformes flavescentes, épaisses et granu- leuses ; tibias avec des dents fortes et obtuses. Cette espèce remarquable à un peu l'aspect du Cryptodontus tubercu- latus, mais elle est plus petite, et cependant plus large proportionnelle ment, les reliefs sont bien plus grossiers et différents, et elle manque de la dent du sillon rostral. Batna. Des chasses et de la collection de M. Lethierry. 2. PODOPs DILATATA (Fieb., inéd.) (PI. 1, fig. 1 et 4 a.) De même couleur que le P. énuncta; je me bornerai à donner ses carac- tères distinctifs : Notablement plus petit; joues dilatées et arrondies en avant, puis fortement sinuées sur les côtés en arrière, ce qui fait paraître la partie antérieure de la tête très-large en avant et très-rétrécie en arrière. Appendice des angles antérieurs du pronotum d’égale largeur, sans dila- tation tronquée obliquement au sommet; bords latéraux du pronotum sinués, tandis qu'ils sont droits dans le P. énuncta; partie antérieure du disque du pronotum plus abruptement déclive et à rugosités plus fortes. L’écusson a ses côtés parallèles, mais la base présente, outre les trois callosités lisses qui touchent la base du pronotum, deux autres de ces callosités plus accentuées et situées un peu plus en arrière, une de chaque côté de la ligne médiane, qui est aussi plus lisse que dans l’inuncta et avec une tendance à se caréner. Un seul exemplaire, de Madrid (ma collection). 3 MENACCARUS OVALIS Put, Long. 5 mill. Cette espèce, plus petite et surtout proportionnellement plus étroite que le M. arenicola, est facile à en séparer par les caractères suivants : Notes sur des Hémipières. 15 Le ventre, comme tout le dessous du corps, est entièrement pâle, sans aucun point brun; le dessus du corps en présente seulement quelques- uns sur la tête et sur le pronotum, où ils forment de chaque côté le com- mencement d’une ligne latérale interrompue après le milieu, entre le disque et la dilatation marginale; le milieu des cories offre des taches brunes formées par la réunion de ces points bruns. L’exocorie, et c’est là le caractère le plus remarquable, ne présente pas de dilatation basilaire, son bord externe n’est pas sinué, et elle forme de la base au sommet une bande d’égale largeur, entièrement pâle et sans points bruns. Cories coupées obliquement de dedans en dehors, plus longues que l’écusson à l'angle externe, plus courtes à l’interne. La tranche abdominale, bien moins dilatée que dans le M. arenicola, montre à peine quelques points bruns près des intersections. Épines des tibias moins nombreuses, celles des cuisses remplacées par de longs poils flexibles. Biskra (chasses de MM, Lethierry et Marmottan). k. MENACCARUS HIRTICORNIS Put. Long. 7 4/2 mill. Entièrement d’un pâle flavescent en dessus et en dessous, sans mélange de points bruns. Antennes hérissées, surtout sur les articles deuxième et troisième, de longs cils raides et nombreux, Bords de la tête, marge laté- rale du pronotum et portion basilaire externe de l’exocorie portant des cils longs, raides et régulièrement espacés (7 à l’exocorie, 14 au prono- tum). Cories de la longueur de lécusson au côté externe, un peu plus courtes au côté interne. Exocories un peu dilatées extérieurement à la base, mais moins que dans le M. arenicola. Tibias avec de nombreuses épines noires ; cuisses avec quelques petites épines noires et de longs cils flaves. Cette espèce, plus grande que le M. arenicola, se distingue facilement de toutes celles décrites par sa couleur uniforme et surtout par les cils des antennes et de la base de l’exocorie. Bone, M. Olivier-Delamarche (ma collection). ak A. PUTON. 5. BAGRADA (Nétilia Muls.-Rey) ELEGANS (Fieb., inéd.). (PE 4, fig. 2,2 a, 2 bet2 c.) Long. 4 mill. Dessus du corps fortement ponctué, noir, avec des dessins flaves. Tête noire en dessus; joues avec une bande transversale flave qui part des yeux et remonte un peu en avant le long du clypéus, qui reste noir. Pro- notum noir, avec une bande longitudinale flave médiane, un peu dilatée en arrière, et qui en avant se continue avec le bord antérieur et les bords latéraux ; la bordure latérale laisse pourtant aux angles antérieurs une étroite bordure noire; une très-petite tache flave de chaque côté sur le disque et un peu en avant, et une autre au bord postérieur un peu en dedans des angles. Écusson à sinuosité latérale située à peu près au milieu des côtés, noir, avec l'extrémité et de chaque côté une bande flave allant de la base jusqu’au milieu des côtés. Exocories flaves, avec une bande longitudinale noire, étroite et n’atteignant ni la base, ni l'extrémité. Méso- corie noire, avec deux petites taches flaves, l’une contiguê à l’exocorie, l’autre isolée au milieu du tiers postérieur. Membrane transparente, avec l'angle interne largement noir. Dos de l’abdomen noir, une petite tache flave à chaque intersection de la tranche abdominale. Dessous du corps flave lavé de rougeûtre ; poitrine ponctuée de noir ; ventre avec une bande longitudinale d’un noir bleuâtre de chaque côté ; dernier et avant-dernier segment avec une tache médiane de même couleur; tranche abdominale avec une petite tache noire à la partie antérieure de chaque segment. Cuisses avec des points et des taches noirs. J'ai trouvé un seul individu de cette jolie espèce à Aranjuez, et lui ai conservé le nom que Fieber lui avait assigné dans notre correspondance. 6. SPATHOCERA STäLi Put. D'un noir grisâtre ; tibias jaunâtres, avec quelques anneaux noirs. Tête granuleuse, munie en avant d’épines moius longues que dans la S. Dal- Notes sur des Hémipières. 45 manni ; deux élévations longitudinales sur le vertex un peu en arrière et entre les yeux. Premier article des antennes très-épais, un peu plus long que le deuxième; le troisième subcylindrique, à peine dilaté au sommet et entièrement jaunâtre ; le quatrième ovoïde, plus petit que chez la S. Dal- manni. Pronotum fortement rétréci en avant, ses bords latéraux carénés ; angle latéral postérieur terminé par une pointe aiguë, dirigée obliquement en arrière, et précédé d’une petite sinuosité qui le fait paraître double ; bord postérieur prolongé de chaque côté de l’écusson en un lobe terminé en arrière par un angle très-aigu; sur le disque, les carènes, qui sont de chaque côté de la ligne médiane, sont remplacées en avant de la voussure transverse par deux forts tubercules allongés. Tranche abdominale large, granuleuse et chargée sur chaque segment de reliefs obliquement trans- verses terminés extérieurement par un éubercule. Cette espèce, qui a la taille de ses congénères, est bien distincte par la forme du troisième arlicle des antennes, le prolongement anguleux du pronotum, ses tubercules, les reliefs de la tranche abdominale, etc. Bone, M. Olivier-Delamarche (ma collection). Ogs. La S. obscura Germ. ayant été confondue par MM. Mulsant et Rey avec la $. lobata, je crois utile de donner le tableau dichotomique des espèces de ce genre : 1. Troisième article des antennes spatuliforme, dilaté et aplati depuis la base jusqu’à l'extrémité . . . 2° — Troisième article des antennes subcylindrique et dilaté seulement près de l'extrémité. . . . . .. 3. 2. Couleur ferrugineuse. Tranche abdominale presque unie en dessus. Premier article des antennes large, plus court que la tête; troisième dilaté brusquement à partir du premier quart et échan- GLEN AALEXITÉMITÉ 2 late eee eateunre ei et UGICONNIS SCHL — Couleur d’un noir cendré. Chaque segment de la tranche abdominale avec une carène transverse élevée extérieurement en tubercule. Premier ar- ticle des antennes un peu plus long que la tête; troisième dilaté graduellement dès la base jus- qu’au sommet, qui est tronqué droit. . . . . . . obscura Germar, 3. Troisième article des antennes à peine dilaté au 46 A. Purtonx. sommet et entièrement ferrugineux. Pronotum avec un très-fort tubercule de chaque côté de la ligne médiane, un peu après le milieu de sa lon- gueur. Tranche abdominale très-fortement caré- néa’et tubéréuleuses 4156 sis0bre grersudist 91dlt Put — Troisième article des antennes très-dilaté et noir au sommet. Pronotum avec une carène de chaque côté de la ligne médiane . . . . . Ve ME Ten l. L. Joues armées en devant d’une seule dent. Un léger relief sur chaque segment de la tranche abdo- minale. Premier article des antennes à peine aussi longque le deuxième. .. 4 « « es sie» ee). +, (0bGtg H. Ë. — Joues armées de trois ou quatre dents. Tranche abdominale unie en dessus. Premier article des antennes plus long que le deuxième . . . . . . Dalmanni Schill. Ogs. Le genre Palethrocoris Kolen. ne diffère des Enoplops que par une dilatation du troisième article des antennes analogue à celle que l’on remarque dans les Spathocera laticornis et obscura ; il faut donc supprimer le genre de Kolenati, si on ne veut pas, ce qui serait fort inutile, en créer un nouveau pour les deux espèces précitées. 7. OPHTHALMICUS TIMIDUS Put. Forme et taille de l'O. megacephalus. Noir, brillant, avec une fine pubescence couchée sur le pronotum et les élytres. Tête rougeûtre, vertex rembruni; antennes noires, dernier article roux. Pattes rousses, ainsi que le pourtour des cavités cotyloïdes. Bord externe des cories étroitement roussâtre, surtout à sa base. Pronotum plus large que long, un peu rétréci en avant, à ponctuation extrêmement forte, sauf sur une légère élévation transverse un peu après le bord antérieur et aux angles postérieurs, où elle n’existe pas. Écusson fortement ponctué, avec le milieu un peu relevé en carène et lisse. Cories avec trois lignes de points le long du bord scu- tellaire; le reste, lisse, présente seulement trois ou quatre points super- ficiels sur la partie moyenne de la corie, vers le dernier quart de sa lon- gueur; bord externe séparé du reste de la corie par une strie ponctuée | | | Notes sur des Hémuipteres. 47 qui disparait à partir du quart postérieur. Membrane légèrement en- fumée. Biskra (collection Lethierry). 8. PRODERUS AMABILIS Put, D'un noir de poix passant au roussâtre foncé sur les pattes, l’épistome et le bord postérieur du pronotum. Cories des hémiélytres pâles flaves- centes, avec des lignes longitudinales de points enfoncés, bruns. Mem- brane noirâtre, avec une belle bordure blanche qui s'arrête au bord basilaire. ÿ Cette espèce, remarquable par sa coloration, diffère aussi du P. flavipes par les caractères suivants : sa taille est très-légèrement plus faible; le pronotum est un peu moins allongé, et sa ponctuation, nulle sur le disque, est un peu plus faible à sa partie postérieure; l’écusson est aussi plus faiblement ponctué. Biskra (collection Lethierry). 9. RHYPAROCHROMUS IMPRESSICOLLIS Lucas, M. H. Lucas, obligé de se conformer au règlement suranné et égoiste du Muséum de Paris, n’ayant pu m'envoyer en communication les types de ses descriptions d'Hémiptères d'Algérie, a eu l’obligeance de les faire voir à mon ami M. Lethierry, dans un de ses voyages à Paris, et j'ai pu, par son intermédiaire, vérifier la synonymie de quelques espèces cri- tiques. Il résulte de cet examen que le Rhyparochromus impressicollis H. Lucas est identique au Notochilus Gandolphei Put. Il ne n'appartient pas de décider si, en raison de l’antériorité, le nom de M. H. Lucas doit prévaloir ; je dois seulement présenter mes excuses d’avoir créé un nom nouveau; ces excuses seront sans doute accueillies, si on remarque que Ficber a cru reconnaître dans l’espèce de M. H. Lucas un Artheneis, genre si diffé- rent; et surtout si on considère que la description latine de M. H. Lucas donne les /ibias antérieurs épineux, la description française les fémurs (1873) 2 48 À. PUTON. antérieurs épineux, et enfin la figure grossie au trait de la patte anté- rieure donne le fémur mutique comme le tibia. Cela est suffisant, à mon avis, pour faire considérer la description de M. H. Lucas comme non avenue. Dans ma description du Notochilus Gandolpheï j'avais remarqué qu’il est anormal dans ce genre; il doit, en effet, rentrer dans un genre récent de Fieber (Thaumastopus). Cependant le Notochilus Abeillei Put., qui a comme lui une forme allongée, fait à peu près le passage et se rapproche davantage du genre Taphropeltus Stäl. Je ne doute pas que de nouvelles découvertes, si on ne veut pas faire autant de genres que d'espèces, ne mettent dans l'obligation de réunir les Notochilus, Thaumastopus et Taphropeltus. O8s. Le Rhyparochromus marginicollis H. Lucas est aussi une espèce très-voisine du Th, Gandolphei, mais qui paraît distincte, d’après l’inspec- tion du type. 40. MONANTHIA (T'ropidochila) OLiviERt Put, Long. 4 mill. Ovalaire-allongée, glabre, brillante, pronotum et élytres flavescents pâles, sans taches. Tête noire, ponctuée, avec deux petites épines très- courtes et parallèles sur le front. Antennes noires, le troisième article plus mince que le second, d’un brunâtre foncé. Dessous du corps noir, avec les rebords du sillon rostral flaves, ainsi que les bords des cavités cotyloïdes ; pattes entièrement flaves, les tibias un peu épaissis intérieure- ment dans leur moitié basilaire, Pronotum très-étroit en avant et très-large en arrière, portant en avant une plaque réticulée arrondie en arrière, où elle s'étend jusqu'à la dépression transverse; disque avec trois carènes peu saillantes, lisses, non réticulées, la médiane partant du bord anté- rieur jusqu'à l'extrémité du prolongement scutellaire ; les latérales, par- tant seulement du bord postérieur de la plaque réticulée, s’affaiblissent en traversant la voussure du pronotum et aboutissent à la moitié des côtés du prolongement scutellaire. Cories à cellules fines; rebord latéral presque horizontal, un peu plus large sur une faible étendue près de la base, où il présente deux rangées de cellules, pour n’en offrir bientôt plus qu’une seule jusqu’à l'extrémité. Notes sur des Hémiptères. 49 Diffère de la M. costata par la bordure des cories bien plus étroite; de la geniculata par l'absence de pubescence sur les carènes et bordures, ses cuisses jaunes ; de l’eryngt par les cuisses et les tibias jaunes ; des litura et stachydis par l'absence de taches noires sur le dessus du corps. Elle a un peu l'aspect de l’albida, mais elle est moins longue, moins étroite; les antennes sont plus grèles, surtout le troisième article qui est plus étroit que Îles deuxième et quatrième ; les cuisses ne sont pas noires; la bordure externe des élytres est plus large, avec des cellules plus apparentes, etc. Bone (Algérie). Reçue de M. Olivier-Delamarche, à qui je suis heureux de la dédier. 41. ARADUS FLAVOMACULATUS Lucas, Cette espèce ayant été trouvée en Corse par M. Damry, je crois utile d’en donner une nouvelle description : Antennes d’un jaune päle, le premier article noir ; deuxième article d’un tiers seulement plus long que le troisième; quatrième article d’un quart plus court que le troisième. Bec noirâtre, atteignant les hanches antérieures ; mésosternum complétement sillonné. Couleur noire, opaque, veloutée, une tache rougeâtre à l'extrémité de chaque segment de la tranche abdominale; pattes plus ou moins brunes; membrane blanchâtre, avec des taches noirâtres. Pronotum légèrement rétréci de la base au sommet, ses bords latéraux non angulés, à crénulation extrêmement fine et régulière, à peine visible; angles antérieurs et postérieurs arrondis ; bord postérieur presque droit, c’est-à-dire sans prolongement en forme d'oreille de chaque côté de l’écusson. Disque à quatre carènes bien nettes, les deux médianes presque parallèles, entières, les deux latérales disparaissant au tiers antérieur ; une élévation allongée près du bord pos- térieur, entre la carène latérale et le bord externe. Bords de l’écusson relevés en carène. Cories à peine dilatées à la base, qui est à peu près de la même largeur que le milieu de l'abdomen. Gelui-ci allongé, peu dilaté sur les côtés, de sorte que les bords sont presque parallèles. Cette espèce a la taille et la forme de l'A. lugubris, mais elle en est irès-différente par les angles antérieurs du pronotum arrondis, la longueur des antennes et du bec, etc. 20 A. PUTON. 12, ARADUS CEDRI Put. Long. 6 à 7 mill Ovalaire, très-rétréci en avant et très-dilaté en arrière. Entièrement d’un brunâlre terreux, un peu plus pâle sur les intersections abdomi- nales. Deuxième article des antennes d’un quart à peine plus long que le troisième ; quatrième d’un tiers plus court que le troisième. Pronotum très-fortement rétréci de la base au sommet, ses bords latéraux dentés en scie ; angle antérieur assez aigu, angle postérieur arrondi; bord posté- rieur très-fortement échancré devant l’écusson et formant de chaque côté de celui-ci un lobe arrondi et très-prononcé en forme d'oreille, Écusson plus élevé dans son tiers basilaire que dans les derniers tiers, excavé sur ceux-ci, légèrement caréné au milieu dans toute sa longueur. Cories un peu dilatées en dehors à la base, rétrécies ensuite jusqu’à l'extrémité ; membrane noirâtre, à nervures blanchâtres, n’atteignant pas l'extrémité de l'abdomen. Tranche abdominale très-large. Trouvé à Batna, sous des écorces de cèdre, par M, Lethierry. (Sa collection.) 43. MYIi0MMA FIEBERt Put. (1) (PI, 1, fig. 3.) (Petites Nouvelles entomologiques, n° 44.) Je n’ai rien à ajouter à la description que j'ai donnée de ce remarquable (4) Depuis l’envoi de cette note à la Société, et au moment de mettre sous presse, me sont arrivés les dessins de la collection Fieber, dont M. Lethierry et moi avons fait l’acquisition. Cela me permet de publier en même temps que celui-ci les dessins des deux espèces connues d’Isometopus (pl. 1r°, fig. 4 et 5), dont les descriptions n’ont pas besoin d’êtré répétées ici, et de compléter ainsi sur la même planche une Notes sur des Hémiptires, 21 insecte de la famille des Isométopides (1); je suis seulement heureux de pouvoir offrir à la Société un dessin de cet insecte, que le docteur Fieber a fait quelques jours avant sa mort. Ce dessin, très-exact dans ses détails, donne cependant une forme trop parallèle à mon insecte, qui est très- régulièrement ovalaire, surtout chez la femelle, J'ai vu l'été dernier à Tarbes un exemplaire de cet insecte dans la col- lection de M. Pandellé, qui l'avait pris dans les Hautes-Pyrénées. 14. PSYLLA DELARBREI Put. Long. 2 mill. ; £ 2 1/2 mill. (sans les ailes). D'un jaune päle ou flavescent, avec quelques segments abdominaux monographie iconographique de cette petite famille, qui, jusqu'alors, ne se compose que de trois espèces. Les détails au trait reproduits sur la planche, fig. 3 a à 3 g, représentent la tête et le pronotum du Myiomma vus de face, de côté et d’en haut, l’aile supérieure, la nervation de l’aile inférieure et le dessous du corps. J'ajoute enfin à la planche les dessins des Podops dilatata et Bagrada eleçans, qui ont été faits aussi par Ficher sur les insectes que je lui avais communiqués, (1) Je crois cependant utile de reproduire ici cette description : « Ce genre nouveau, de la famille des Isométopides, diffère surtout du genre Fs0- metopus par les caractères suivants : Tête petite, mais très-saillante, non compri- mée d’avant en arrière, triangulairement terminée en pointe en bas. Yeux énormes, occupant tout le dessus de la tête et ne laissant entre eux qu’un étroil espace rectan- gulaire où se trouvent les ocelles. Bec presque aussi long que le corps. Premier article des antennes très-court, à peine visible ; le second épais, cylindrique, scabre, plus long que la tête et le prothorax réunis. Cellule de la membrane bien indiquée et avec des indices de la petite cellule. « Corps ovalaire, déprimé en dessus et couvert de rugosités très-fortes, surtout sur le clavus. Bords latéraux du pronotum rebordés, réfléchis ; bord postérieur très- fortement échancré. — D'un noir un peu brunâtre ; extrémité de l’écusson et base du cuneus d’un blanc d’ivoire et lisses. Cuisses roussâtres, tibias annelés de roux. — Long. 3 1/2 mill, « Ce genre remarquable, qui rappelle certains Diptères par fa forme de sa tête, a été trouvé à la Sainte-Baume (Var). I1 est d’une extrème agilité, et évite le doigt qui veut le saisir dans le parapluie par des mouvements giratoires analogues à ceux des Gyrinus. » 22 A. PUTON. rembrunis ; ventre souvent en partie vert pâle chez la femelle. Antennes longues et grêles, les quatre ou cinq derniers articles bruns ; troisième article un tiers plus long que le quatrième. Vertex un peu plus court au milieu que la moitié de sa largeur en arrière entre les yeux ; un point enfoncé noir de chaque côté du sillon médian; bord postérieur arqué ; cônes frontaux bien visibles d’en haut, un tiers plus courts que le vertex, un peu divergents, obtus au sommet. Pronotum avec deux points noirs enfoncés de chaque côté, ses bords antérieur et postérieur un peu arqués; métanotum avec des traces plus ou moins sensibles de quatre bandes lon- gitudinales brunes. Pattes päles, avec les cuisses quelquefois légèrement rembrunies en haut; ongles bruns. Ailes transparentes, mais avec une teinte légèrement jaunâtre, ou enfumées, surtout vers le sommet; ova- laires, arrondies au sommet; leur plus grande largeur vers le milieu; stigma très-peu marqué ou nul; nervures d’un brun pâle; pétiole de la première fourche du cubitus (la plus interne) deux fois aussi long que la première branche de cette fourche ; deuxième branche très-longue et arquée; pétiole de la deuxième fourche assez fortement arqué, plus de deux fois aussi long que la deuxième branche de cette fourche, qui est presque droite, la première branche très-peu plus courte que la deuxième. s Q. Pointe géxitale conique, à base large, à extrémité très-aiguê ; la valve inférieure aussi longue que tous les segments précédents réunis. d. Pièce génitale antérieure jaunâtre, très-longue, plus longue d’un tiers que les postérieures ou tenailles, présentant, vue de côté, l’aspect d’une grande lanière d’égale largeur de la base au sommet, qui est un peu obli- quement tronqué. Tenailles jaunâtres, avec le sommet noir, notablement biarquées en S quand on les regarde de côté, un peu divergentes, mais presque droites quand on les regarde en arrière. Cette espèce est extrêmement voisine de la P. spartiophila Fürst.; elle en diffère par la taille notablement plus grande, les cônes plus longs, quelques différences dans les nervures, et par les tenailles du mâle, qui sont arquées vues de côté, tandis qu’elles sont droites et plus grêles dans la P. spartiophila. Trouvée en juin au Lioran (Cantal), sur le Genista Delarbrei, à une altitude de 4,200 mètres environ. Elle était extrêmement commune, et peut-être que si on la recherchait en automne on trouverait des individus à teinte plus foncée et à dessins plus caractéristiques. Crocistethus. . ...... SCIOCORIS PRE IR Dasycoris........ De Aoploscelis, ...,... DASIOCOrIS eee en ; Megalonotus . ...... Neurocladus. ....... OXYCATENUS..... 4. Scoloposcelis ....... Megacælum....,... Notes sur des Hémiptères: 25 $ IL. Notes de synonymie. ® Waltlii Fieb. d æreus Fieb. macrocephalus Fieb. C basalis Fieb. hirsutus Fieb. dorsalis Muls. et Rey. bivirgatus Costa. bilineatus Fieb. anomalus Kol. crassicornis Luc. (Lygæus). niger Fieb. puncticollis Luc. ? luctuosus Luc. brachiidens Duf. (Acanthocnemis Sign.). ater Fieb, modestus Fall, quinquemaculatus Muls. et Rey (Pachymerus). pulchella Zett. Rogeri Baer. crassipes Flor. infusum H.-S, Lethierryi Kieb. (Calocoris) (1). (1) Le type de cette espèce, que je possède, provient du département des Landes et m'a été envoyé anciennement par M. Éd. Perris. Je possède aussi le dessin fait par Fieber de cet insecte, et je ne vois rien, ni dans l’un ni dans l’autre, qui dis- 24 CAIDBOIS NS LT. 2 HalOCOTIS eee creer EODUS 0... — a — Bothynotus ........ — — Cyphodema. ....... es EYES Eee 0. — FÉtOTRINUS eee. Orthocephalus. .. .. - LDLC AGEN Plagiognatus ....... tingue le Calocoris Lethierryi au Megacælum infusum. Cela fait penser que ces deux genres, comme bien d’autres de cette famille, doivent être réunis, et que les bases de la classification des Capsides sont encore à trouver. (1) Cette espèce, du Nord de l’Europe, a été trouvée à Rouen par M. Deschamps et dans le département du Nord par M. Lethierry. C’est pour ce fait que je ne crois pas me tromper en rapportant à cette espèce le Capsus Fairmairei, découvert dans A. PUTON. fulvomaculatus De Géer. femoralis Luc. bimaculatus Hoff. Schmidtii Fieb. tetraphlyctis Garb. mat Rossi. var. fulvomarginatus Donow. miles Dei. Scott. lineolatus Brullé. pilosus Boh. (1). Minki Fieb. Fairmairei Sign. (Gapsus). instabile Luc. Meyer-Duri Fieb. apicalis Fieb. Putoni Meyer-Dür bilineatus Fall. Kirschbaumii Flor. minor Costa. & minutus Lüc. ? d' rugicollis Luc. pygmæus Zett. pellucens Boh. infuscatus Fieb. pallidus Meyer-Dür (Orthotylus). la baie de la Somme par MM. Signoret et Fairmaire. Notes sur des Hémiptères. 25 Macrotylus......,., luniger Fieb. —— albopunctatus Garb, (Malacocoris). Agalliastes. ......., albipennis Fall. — var. tibialis Fieb. — var. artemisiæ (Becker). Agalliastes......... obscurellus Fall, — Meyeri Fieb. Nabis nee re .. viridulus Spin. —— var. pallidus Eversm, (d’après le type). CONZd 0e te SAN FIED. — salina Put. — lævis Thoms. LYBINA +. os se rubrovittata Lethierry. — ericetorum J, Sahlb. S III, Notes de géographie entomologique. Tarisa subspinosa Germ. — Biskra (M. Lethierry). Holcostethus Jani Fieb. — Toulouse (M. Marquet). Chroantha ornatula H.-S. — Bone (M. Olivier-Delamarche). Nemocoris Fallenii Sahlb. (Aoplochilus marginatus Fieb.). — Romilly (Eure) (M. Deschamps). Arenocoris spinipes Fall, — Vosges, un seul exemplaire, Peritrechus puncticeps Thoms. (nubilus Fieb, nec Fall.). — Toute la France. Trapezonotus dispar Stal, — Paris, Vosges, Isère, Rouen, etc. 26 A. PuTON. — Notes sur des Hémiptères. Monanthia ragusana Fieb. — Aude (M. Jean). Acetropis seticulosa Fieb. — Provins (M. Bouteiller), Rouen (M. Des- champs). Pachypterna Fieberi Schm. — Col d’Hyzoar (Hautes-Alpes), sur le Pin cembro. Dichrooscytus valesianus Meyer. — Saint-Antonin (Tarn-et-Garonne), sur les Genévriers. Stiphrosoma cicadifrons Gosta. — Avignon (M. Nicolas). Stiphrosomu erythroleptum Costa. — Saint-Tropez (Var). Platycranus Erberi Fieb. — Hérault, Gênes, Algérie, Portugal, etc., sur le Spartium junceum. Cyphodema instabile Luc. — Montauban. Agalliastes onustus Fieb. — Gette et La Nouvelle, au bord de la mer, sur un Chenopodium. Hypsitylus prasinus Fieb. — Aigues-Mortes, sur le Daphne gnidium. Leptopus Dufourii Sign. — Bone (M. Olivier). Metapterus linearis Costa. — Avignon (M. Nicolas). Pasira basiptera Sal. — Bone (M. Olivier). Reduvius (Opsicætus) villosus Fab. — Bone (id.). Hydrometra Costæ H.-S, — Alpes, Hautes-Pyrénées, Gavarnie, Coriza Stali Fieb. — Dunkerque, Aigues-Mortes, Corse ; marais salés. Coriza Rogenhoferi Fieb. — Bone. Coriza dentipes Thoms. — Vosges. Caloscelis Wallengreni Stal. — Avignon (frère Thelesphore). Helicoptera marginicollis Spin. — Aigues-Mortes, sur le Chêne. Cicadula salsolæ Put., Petites nouvelles, n° 44. — La Nouvelle, en juin. Zygina tamaricis Put., Petites nouv., n° 44. — La Nouvelle et Aigues- Mortes, en juin. Ÿ ESSAI SUR LES COCHENILLES ou GALLINSECTES (HOMOPTÈRES — COCCIDES), 10e PARTIE (1), Par M. le docteur V. SIGNORET. (Séance du 13 Novembre 1872.) Genre Liehtensia Signoret. Dans le courant de l’année dernière, nous avons reçu de notre ami et collègue M. Lichtenstein une espèce de Lécanites vivant sur le laurier-tin : espèce recouverte d’une pellicule formée d’un tissu cotonneux. Nous-même avons récolté à Montpellier, pendant le mois de décembre 1872, plusieurs exemplaires de cette Cochenille, que ses caractères, à première vue, rap- procheraient des Eriopellis étudiés par nous en 1871, page 422 de nos Annales. En effet, comme eux ils paraissent enveloppés dans un sac formé d’une couche cotonneuse qu'ils ne sécrètent qu'après la fécondation, seu- lement l'espèce n’est que recouverte et non enveloppée. De plus, nous ne pourrions la placer dans le genre Philippia, car les antennes ont six articles dans ce genre et huit dans celui-ci. Nous ne pouvons pas non plus la classer dans le genre Pulvinaria, car au lieu d’une masse coton- (1) Voir Annales 1868, p. 503 et 829; 1869, p. 97, 109 et 431 ; 1870, p. 91 et 267 ; 1871, p. 421, et 1872, p. 33. 28 V. SIGNORET. (204) neuse en dessous, c’est une pellicule en dessus, encore bien que plus tard on trouve une agglomération de coton dans laquelle sont enfoncés les œufs. Nous sommes donc forcé de créer pour cette espèce un genre nouveau dont les caractères sont les suivants : Espèces aplaties, ayant huit articles aux antennes, et recouvertes, à la dernière période de leur existence, après la fécondation , d’une pellicule formée d’une couche cotonneuse qui les enveloppe de toute part, moins la partie fixée à la plante et pondant ses œufs dans un amas cotonneux, comme dans le genre suivant. LICHTENSIA VIBURNI Licht., mss. (PL. 9, fig. 7et7 &.) Jaune, aplatie, largement ovalaire, de 4 à 5 millimètres de long sur 9 à 3 de large; filets rostraux courts, l’anse formée par eux n’atteignant pas les jambes intermédiaires. Antennes de huit articles (pl. 2, fig. 7), le troisième le plus long, les quatrième et cinquième égaux, le septième le plus court, le huitième un peu plus long que le sixième, mais moins long que le cinquième ; les pattes courtes, les tibias plus de deux fois plus longs que les tarses; le crochet court, accompagné de quatre digitules, dont les deux courts en cornet très-évasé, les deux longs insérés très-près l’un de l’autre. L’anneau génito-anal offre huit poils longs. Les filières du pourtour courtes, à extrémité tronquée ; sur le derme, des filières en forme de tubes assez longs et d’autres sous forme de pores. Le menton est presque triangulaire, deux fois plus large que long. A l’état de larve, les antennes n’offrent que sept articles, le troisième et le quatrième les plus longs et égaux, le cinquième et le sixième les plus courts, le septième presque aussi long que le sixième, si même il ne le dépasse. Les jambes sont très-courtes, et le tarse est plutôt plus long que plus court que le tibia. Le mâle est jaune brun, avec l'abdomen plus clair. La tête est presque noire et offre quatre yeux et quatre ocelles. Les antennes sont de dix articles, dont les troisième, quatrième, cinquième et sixième les plus longs ; sur le dernier on remarque trois poils boutonneux. Les élytres offrent, le (205) Essai sur les Cochenilles. 29 long de la nervure radiale, une nébulosité. Le balancier n’a qu'un poil. L’abdomen est arrondi et présente sur le dernier segment deux poils épi- neux ; au milieu et sur les côtés, deux autres poils; entre ces deux séries, deux très-longues soies. Le stylet est épais, court, à peu près d’un quart de l'étendue de l'abdomen. Nous avons récolté des larves en grande quantité en décembre et janvier. Nous avons trouvé aussi bon nombre de dépouilles de grosses femelles enveloppées de leurs manteaux de coton. La manière rapide dont se forme cette pellicule cotonneuse est extraordi- naire. Ayant reçu de M. Lichtenstein beaucoup de feuilles chargées de femelles, et encore nues, au bout de quarante-huit heures elles étaient presque toutes devenues invisibles et l’on n’apercevait plus que des nids blancs. Dans l'hiver, les femelles étaient désséchées et repoussées vers l'extrémité céphalique de l'enveloppe, et le reste était rempli d'œufs mêlés de matière cotonneuse, comme dans le genre Pulvinaria. Genre Pulvinaria Targioni. Ce genre se trouve formé de toutes les espèces de Lécanites présentant en dessous du corps, et à la dernière période de leur vie, un amas plus ou moins considérable de matière cotonneuse céro-résineuse, dans laquelle, à l'examen, on trouve les œufs de la génération future. D'abord peu con- sidérable, cet amas de matière blanche s’accroît au fur et à mesure de la ponte et de la naissance des embryons qui tendent eux-mêmes à l’aug- menter, soit en la rendant plus divisée, plus légère par leur pérégrination à travers la masse même, soit qu’ils sécrètent eux-mêmes un peu de cette poussière qui devient tellement abondante qu’elle envahit les rameaux des plantes qui l’environnent. Quelquefois cette matière fait pour ainsi dire corps avec la carapace de la mère, comme dans les P. vitis, ribesiæ, etc.; d’autres fois cette cara- pace desséchée tombe, et alors on ne voit plus que la masse neigeuse, comme dans les P. camelicola, hederæ, etc. Le fait seul de cette matière cotonneuse plus ou moins considérable est-il suffisant pour conserver ou pour mieux dire créer un genre ? nous 30 V. SIGNORET. (206) ne le croyons pas, si à cela ne venait en même temps se joindre le carac- tère d'espèces toutes plus ou moins aplaties. Quelques-unes sont plus où moins arrondies, mais généralement plus longues que larges; nous parlons des individus arrivés à l’état le plus avancé, de ceux qui, fécondés, ont déjà expulsé leurs œufs; car, dans l’état jeune, ainsi que dans l’état adulte, les espèces du groupe des Léca- nites se ressemblent toutes. Il serait donc difficile de donner des caractères génériques, encore bien qu'ils doivent en présenter, résidant surtout dans la forme et le nombre des articles des antennes, les rapports des tarses avec les tibias, la lon- gueur des filets rostraux, la forme du menton, etc., que d’après l’état peu avancé de l'étude de ce groupe il serait impossible d'indiquer; car il fau- drait posséder un grand nombre d’espèces qui nous manquent et pouvoir les étudier à l’état frais, ce que nous n’avons pu faire que pour un petit nombre d’entre elles. | Ce n’est donc qu'après l’accouplement que la femelle prend toutes les formes que nous connaissons et qui servent pour le moment à créer des genres. Il resterait l'étude du mâle qui pourrait servir aussi pour les caractères génériques ; mais il faudrait les posséder tous, et malheureusement, comme ils sont très-difficiles à trouver, nous n’en connaissons qu’un petit nombre. Nous avions d’abord cru trouver un caractère dans la forme de Pavant- dernier segment de l'abdomen, qui présente un appendice de chaque côté (pl. ?, fig. 1 h), mais nous avons vu ce caractère dans d’autres genres : de générique, il devient donc spécifique. Nous ne pouvons donc rien indi- quer de particulier à ce genre par rapport au mâle, qui sera appelé plus tard à fournir, croyons-nous, de bons caractères résidant dans la forme de la tête, le nombre des ocelles, la forme du balancier ; quant à présent nous nous bornerons à rappeler des caractères généraux, dont la plupart conviennent à tous les Lécanites. Tête plus ou moins globuleuse, présentant quatre yeux et deux à quatre ocelles. Antennes grêles, longues, pubescentes, de dix articles, générale- ment le quatrième le plus long et offrant quelques poils boutonneux plus longs que les autres (pl. 2, fig. 4 c). Thorax très-grand, presque en forme de losange, avec une bande transverse. Abdomen à peine plus long, quelquefois plus court que le thorax et terminé par une armure copula- tice un peu recourbée en dessous et accompagnée de chaque côté par (207) Essai sur les Gochenilles. 34 deux longues soies formées par une sécrétion résino-soyeuse fournie par une plaque de filières composée de points enfoncés et de poils autour desquels cette matière s’agglomère et s’allonge au fur et à mesure qu'elle _est sécrétée (pl. 2, fig. 1 b et 4 k). 4. PULVINARIA ARTEMISLE Lichtenstein, mss, (PL. 9, fig. 5). Une des plus petites de ce groupe, car elle a tout au plus 2 millimètres, Elle forme une petite plaque arrondie, d’un noir grisätre, très-plissée, mais offre, en proportion de sa grandeur, une masse énorme de matière cotonneuse qui, quelquefois, atteint le double de son étendue. Elle pré- sente un menton très-ovalaire, avec des filets rostraux très-longs , l’anse qu’ils forment atteignant les deux tiers de l’abdomen. Les antennes, fortes, sont composées de huit articles, dont le troisième le plus long, les sui- vants presque égaux et de moitié moins longs, le dernier épais, avec un seul poil plus long que les autres; le second article, épais et large, offre un long poil. Les pattes ont un tarse un peu sinueux, un tiers moins long que le tibia, les digitules comme dans les autres espèces, les deux plus courts à peu près de même force. Cette espèce nous a été envoyée par M. Lichtenstein, qui l’a récoltée à Montpellier. Il ne faut pas confondre Pulvinaria artemisiæ avec C. arte- misiæ Rossi, qui entre dans le genre Ceroplastes. 2. PULVINARIA BETULÆ Linné, Fabr, Dans l’état le plus avancé, cette espèce ressemble beaucoup au Pulvi- naria vilis, que nous prenons comme type du genre et comme terme de comparaison. 1} est presque aussi long que large, rugueux, d’un brun foncé et recouvert, surtout sur la ligne médiane, de petits tubercules gri- sâtres, d’une forme allongée et qui sont formés d’une sécrétion soluble dans l’éther. L’échancrure anale est très-grande, 92 V. SIGNORET. (208) Nous ne pouvons donner de détails que pour la larve embryonnaire, qui est en ovale très-arrondi, très-large au niveau du thorax, avec les filets rostraux excessivement longs, l’anneau dépassant de beaucoup comme longueur l'abdomen, ce qui indique les filets rostraux comme étant le double plus longs que le corps, s'ils étaient étendus entière- ment. Les antennes offrent les deux premiers articles plus courts que d'habitude, le second avec deux petits poils, le troisième long, le qua- trième et le cinquième un peu plus longs que dans le P. étés, le cin- quième présentant deux poils, dont un très-grand ; le sixième article très- mamelonné, épais, ramassé, offrant quatre poils plus grands que les autres. Les pattes sont assez longues, les tarses plus courts que les tibias, avec les digitules et les poils comme dans les autres Pulvinaria. JS PULVINARIA CAMELICOLA nobis. (PI, 2, fig. 4 et 6.) Dans les serres à camélias on voit souvent un nid cotonneux blanc qui, à l'examen, fournit des œufs et des embryons d’un Lécanite. La coque du Lecanium a disparu, est tombée, ce que nous observons pour plusieurs espèces de Pulvinaria. Les nids sont longs de 6 à 7 millimètres sur 2 à 3 de large. Dans la planche 2, figure 4, nous figurons la tête vue de derrière, de manière à faire voir les quatre yeux et les deux ocelles, et, figure 6, les antennes (®). En avril on trouve cette espèce à l’état adulte, et alors elle ressemble beaucoup au Lecanium hesperidum, avec lequel elle ne peut être confon- due, ce dernier ne pondant pas ses œufs et ne formant pas de nid coton- neux. En mai, et même quelquefois en avril, on trouve aussi des écailles cireuses sous lesquelles se rencontre le mâle, ce qui distingue encore cette espèce de l’hesperidum, dont le mâle n’a pas encore été signalé et que nous n’avons jamais pu trouver, soit dans les serres, soit dans les plantations d’orangers du Midi. L’embryon de cette espèce est deux fois et demie plus long que large, (209) Essai sur les Cochenilles. 33 un peu plus large dans l’espace thoracique; les antennes de six articles, avec le troisième et le sixième les plus longs, les articles allant en dimi- nuant de la base à l'extrémité, ce qui leur donne une forme conique allongée; les tarses, plus courts que les tibias, sont très-atténués vers l'extrémité ; les quatre digitules, très-visibles, offrent cette particularité d’être irréguliers; dans les deux plus courts il y en a un avec le bouton beaucoup plus large que l’autre, tout en étant plutôt grêle qu’épais. Au- dessus de l’échancrure de l'extrémité abdominale, au-dessus de l’anneau génito-anal, on remarque quatre petits poils. L’adulte est à peine une fois et demie plus long que large, en ovale arrondi, avec la plus grande largeur entre les deux échancrures stigma- tiques ; les antennes très-longues, de six articles, avec le troisième aussi grand que les trois derniers; les poils très-petits. Cependant nous avons trouvé des antennes présentant sept articles; mais nous pensons que ce sont des larves de mâles. Dans tous les cas ce serait le troisième article qui serait divisé en deux. Le mâle de cetie espèce se métamorphose en avril et mai. Il est d’un blanc grisâtre un peu jaune. La tête est arrondie, légèrement garnie de poils à la circonférence, avec une protubérance en avant. Nous n’avons pu y voir que quatre yeux et deux ocelles (fig. 4), les antennes longues, pubescentes. Les pattes, très-pubescentes, n’offrent que deux digitules accompagnant le crochet. Le prothorax est très-large, avec une petite bande transverse plus foncée que le reste. L'abdomen, beaucoup plus étroit, est à peine aussi long que le thorax. Le stylet, un peu plus court que l'abdomen, est accompagné de deux longues soies. L’avant-dernier segment présente de chaque côté, à l’angle apical du dernier segment, un appendice comme celui qu'on remarque dans le P. vétis. Nous avons trouvé cette espèce intéressante (qu’il ne faut pas confondre avec le Chermès cameliæ de Boisduval, qui est un Diaspide) dans les serres du Luxembourg, où elle nous a été signalée par M. Rivière, jardi- nier en chef, qui se fait un plaisir de mettre au service de la science les riches matériaux qu’elles peuvent contenir. (1873) a ol V. SIGNORET. (210) _« lis PULVINARIA CARPINI Linné. (PI. 2, fig. 8.) D'un rouge brunâtre, presque noir par place, avec une grande masse de duvet cotonneux renfermant les œufs et plus tard les embryons. C’est en mai que nous avons trouvé cette espèce, mais sans pouvoir plus tard rencontrer d’adulte, ni de mäle. Sa grandeur est de 6 à 7 millimètres de long sur 4 à 5 de large, beaucoup plus large en arrière qu'en avant, presque lisse, à peine quelques rugosités sur le pourtour. Antennes longues, de huit articles (pl. 2, fig. 8, ant., @) (1), le quatrième le plus long, le deuxième presque aussi long, le troisième et le cinquième les plus longs, grands ensuite et presque égaux, les sixième et septième d’égale lon- gueur, le huitième un peu plus long, avec sept poils; sur le second et le cinquième on observe un poil très-long ; sur le premier, le troisième et le quatrième, un poil court; le sixième et le septième nous en ont paru dépourvus. Les pattes, longues, présentent un trochanter très-long, la cuisse aussi longue que le tibia et le tarse réunis, la pubescence très-rare et courte. Comme dans les autres espèces, deux digitules longs et deux courts ; le crochet court, large à la base et arqué. Le reste comme dans les Lécanites. ° Réaumur et Ratzeburg ont figuré cette espèce, que nous avons trouvée sur les vieux charmes, à Bellevue. 5. PULVINARIA CESTRI Bouché. Cette espèce vit sur les Cestrum hibicus et autres Malvacées ; nous (1) Dans notre figure, nous ne savons comment cela se fait, mais, à la correction, nous n'avons pas vu qu'il manquait un article, le septième, qui est égal au sixième. Tous deux sont dépourvus de poils. (211) Essai sur tes Gochenilles. 35 n'avons pas élé assez heureux pour la trouver, quoiqu'ayant visité plu- sieurs fois les serres du Luxembourg, où nons pensions la rencontrer ; nous avons bien pris un Lécanite, mais du genre Lecanium et ne pou- vant, par conséquent, faire partie des Pulvinaria, et cependant l'espèce de Bouché ne laisse aucun doute dans l'esprit, d’après la description que voici : « Au milieu de son existence il ressemble beaucoup aux précédents (hesperidum, bromeliæ); mais plus tard les femelles deviennent beaucoup plus grandes et produisent une quantité d'œufs enveloppés de laine blanche ; ces masses d’œufs sont quelquefois trois ou quatre fois plus longues que l’insecte lui-même. Il produit plusieurs générations par an. On le trouve sur le Cestrum, dans les serres. » (Bouché, Garten. Insect., 1833, p. 50.) M. Boisduval, qui parait l'avoir rencontré, ne donne pas une descrip- tion plus complète, de manière que celte description peut convenir à toutes les espèces de ce groupe. 6. PULVINARIA EVONYMI Goureau. Nous ne connaissons pas cette espèce en nature, et voici la description qu'en donne l’auteur dans son ouvragé sur les Insectes nuisibles aux arbustes (1869), p. 47 : « C’est vers la fin de mai qu'on peut voir ces insectes, qui sont alors très-reconnaissables par leur grandeur et par la couche épaisse de coton sur laquelle ils reposent. Ils ont la forme ovale, un peu atténuée à une extrémité qui touche lécorce en un point, et échancrée à l’autre extré- mité placée sur un monticule de coton qui se prolonge derrière eux en pente de 45° environ. L’insecte paraît comme une coquille mince, noi- râtre, longue de 8 millimètres sur 7 millimètres de large, qui touche la branche par son bord antérieur. Sous la pellicule en forme de coquille se trouve un nombre prodigieux de petits œufs rougetres et ovales; ils sont enveloppés par le coton qui les renferme comme dans un nid. Les œufs éclosent vers le 30 mai et les petits sortent de dessous leur mère par 36 V. SIGNORET. (212) l'échancrure postérieure. Leurs antennes paraissent formées de cinq articles et portent deux ou trois poils assez longs et d’autres poils plus courts ; elles sont terminées par deux poils, dont un plus long. Les pattes sont très-courtes, terminées par un tarse qui semble composé de deux articles dont le dernier porte trois poils peu longs sur lesquels la petite patte s'appuie en marchant. « La mère, longue de 8 millimètres sur 7 millimètres de largeur, est brune, ovale, bombée, atténuée à la partie antérieure, échancrée au bout postérieur. Lorsqu'elle est vidée elle paraît ridée et d’un brun verdâtre. « Mâle inconnu. » La description du tarse nous semble fautive, ou du moins M. Goureau nous paraît avoir réuni le tibia au tarse, car toujours le tarse n’a qu’un article. Les caractères indiqués pour les antennes nous paraissent aussi offrir une erreur : nous avons trouvé toujours six articles aux antennes des larves embryonnaires. 7. PULVINARIA ? FAGI Hardy (1864). Sous le nom de Coccus fagi, M. Hardy a publié une courte description d’une Cochenille qui occupe le tronc des arbres attaqués et forme une masse cotonneuse sale, dit-il. C’est dans le comté de Berwick (Angleterre) que cetle espèce a été trouvée. Nous ne savons si on peut donner créance à une espèce si mal indiquée; mais nous pensons devoir la signaler, tout en nous demandant si ce ne serait pas l’Aphis du hêtre, 8. PULVINARIA FRAXINI Lichtenstein, mss. Nous avons reçu de Montpellier, envoyé par notre zélé collègue M. Lich- tenstein, un Lécanite vivant sur le frêne et appartenant au genre Pulvi- naria, Nous ne pensons pas que cette espèce ait aucun rapport avec la Cochenille vivant en Galabre sur le Fraxinus ornus et produisant une espèce de manne. Quand nous disons produisant, nous nous servons d’une (213) Essai sur les Cochenilles. 37 mauvaise expression, Car ce n’est pas la Cochenille qui produit la manne ; celle-ci est un suc découlant de l'arbre à la suite de la piqüre de l’insecte. La manne (1) produite ainsi ne serait pas celle connue en pharmacie, pas plus que celle produite par le Coccus manniparus Vivant en Asie sur un tamarix. Nous n’avons reçu que le nid cotonneux formé par cette espèce. La coque avait disparu, elle était tombée spontanément, comme cela se voit pour le P. camelicola. Le nid est allongé, un peu en forme de moule et simulant un sac avec une ouverture; c’est cette partie qui était recouverte par l'animal. Lavé à l'alcool, nous avons pu obtenir quelques larves embryonnaires difficiles à dessiner et à décrire, vu leur mauvais état de conservation ; elle nous a semblé se rapprocher beaucoup de la larve du Pulvinaria ribesiæ par les antennes et les pattes. L’anneau génito-anal est accompagné de six poils. Elle est trois fois plus longue que large. Le corps est entouré de poils plus longs que dans toutes les autres espèces. Le menton est en demi-cercle arrondi. L’anneau formé par les filets rostraux atteint à peine les pattes intermédiaires. Nous ne connaissons ni la coque femelle, ni le mâle de cette espèce, qui est remarquable par le peu de longueur des filets rostraux. 9. PULVINARIA GASTERALPHA ICery. P92/65.,9 et 9/0) D'un brun foncé, de forme ovalaire, acuminé aux deux extrémités, plan en dessus, très-convexe en dessous, la plus grande largeur au niveau de l'insertion de l’abdomen et celui-ci plus large en général que la partie antérieure dont il est séparé par un sillon transverse; échancrure posté- rieure très-grande, atteignant presque le cinquième de l'étendue de l’in- secte. Antennes insérées près au bord antérieur, les pattes antérieures un (1) La manne pharmaceutique suinte spontanément ou par suite d’incisions faites aux troncs des Fraxinus ornus et surtout du Fraxinus rotundifolia, qu'il ne faut pas confondre avec le frêne ordinaire (F. excelsior). 38 V. SIGNORET. (214) peu au-dessous, et au delà de celle-ci le rostre et les filets rostraux : ceux- ci très-courls. Dans cette espèce la segmentation est très-prononcée, malgré même la ponie des œufs qui se fait avec accompagnement d’une très-grande quan- tité de matière cotonneuse, Cependant, après-celle-ci, la peau se dessèche et ne forme plus qu'une pellicule aplatie et très-ridée. Le dessus de l’insecte est faiblement ponctué sur son disque et présente quelques rides transverses, et, au tiers supérieur, deux impressions ou fossettes lransverses. Le pourtour äu corps est accompagné de poils courts. Les antennes (fig. 2, «) ont huit articles, dont le troisième et le sixième d’égale longueur et les plus longs, le quatrième court, de la grandeur du tiers des précédents. Nous observons un poil sur le premier, le deuxième et le septième article; le troisième nous semble mutique; le cinquième en présente trois au sommet, et le huitième huit à neuf, dont trois plus longs que les autres. Les filets rostraux sont courts. Les pattes sont longues, avec les tarses plus courts que les tibias et un peu sinueux, les digitules ordinaires, dont les deux plus courts offrent un cornet assez développé. Nous ne connaissons pas le mâle de cette espèce, qui parait faire beau- coup de dégâts aux plantations de cannes à sucre dans l’île Maurice. 40. PULVINARIA LANATUS Gmelin. Parmi les Lécanites, il y en a plusieurs qu’il nous à été impossible de nous procurer, et celui-ci est du nombre. Il est décrit par Geoffroy (Insectes, IL, 508, n° 44) et figuré par Réaumur (vol. IV, pl. 6, fig. 8, 9, 40). M. le professeur Targioni lui donne le nom de P. marginala. Nous trouvons également le même insecte (ou du moins nous le suppo- sons) sous le nom de quersifex dans Asa Fitch (Annual report of New- York States, 25, 207, 1859). La description de Geoffroy est tout à fait insignifiante, ne consistant qu’en quelques mots : « Il est de couleur brune, foncée et piquée d’un brun plus clair. » (215) Essai sur les Cocnenilles. 39 C’est également la même description que l’on trouve dans Réaumur, en ajoutant cependant qu’on indique cette espèce comme étant de la même grandeur que celle de la vigne et quelquefois même plus grande, Du reste, la figure n’en diffère pas sensiblement. Nous le trouvons encore mentionné dans l'Encyclopédie méthodique, où il est dit se trouver sur les jeunes branches de chênes et aux environs de Paris. Jusqu'à ce jour nous n'avons pu découvrir de P. lanatus ; nous regret- tons donc de ne pouvoir en donner une description. Dans le Catalogue de M. Targioni, cette espèce n’est aussi qu’indiquée sous le nom de Pulvinaria marginata. A1. PULYINARIA MESEMBRIANTHEMI Vallot, Nous n’avons indiqué dans notre nomenclature que MM. Costa et le professeur Targioni comme auteurs ayant étudié cette espèce; mais depuis nous avons reconnu que M. Vallot s’en était occupé dès 4830, et, par conséquent, bien antérieurement (Bulletin de Férussac, vol. IT, p. 469). M. le professeur Targioni, logique dans son opinion de remplacer les noms de plantes, a cru devoir donner à cette espèce le nom de biplicata, à cause des plis qu’elle présente dans l’âge le plus avancé, alors que l’in- secte est vidé et desséché., Malheureusement, si le nom de plante peut amener quelque confusion, le moi nouveau peut également induire en erreur, car toutes les espèces de ce genre offrent ce caractère plus ou moins, et, de plus, ce n’est que dans la dernière période de leur exis- tence que nous voyons ce caractère qui vient donner tort à M. Targioni. Nous préférons donc encore lui conserver le nom de mesembrianthemi, qui nous rappelle au moins le lieu où se trouve cette espèce que nous avons prise en très-grande abondance dans le Midi, à Cannes et à Saint- Raphaël, d’où nous l’avons reçue de notre collègue et ami M. Guérin- Méneville. Elle est ovalaire, d’un jaune vert-pomme clair, presque lisse sur son disque et ne présente que quelques faibles rugosités sur les côtés. Dans 10 V. SIGNORET. (216) l'état le plus avancé elle offre des plis transverses. Ces plis ne sont dus qu’à l’état de vacuité de l’insecte qui a pondu ses œufs et présente alors à l'extrémité abdominale un amas plus ou moins considérable de matière cotonneuse. Si on vient à diviser cette masse, on voit qu’elle est remplie d'une grande quantité d'œufs d’un blanc jaunâtre et d’embryons à tous les états, et, parmi le nombre, quelques-uns plus allongés, présentant une forte carène dorsale et une ponctuation très-dense de chaque côté. Nous pensons que ce sont les individus destinés à devenir les mâles. Les antennes des individus adultes sont de huit articles, le troisième le plus long, puis le quatrième; les deuxième, cinquième et huitième d’égale longueur. Sur le deuxième nous remarquons un poil, ainsi que sur les cinquième, sixième et septième; le huitième en offre huit à neuf, Le men- ton est très-court, deux fois plus large que long. Les pattes sont longues, les tibias un tiers plus longs que les tarses, avec les deux digitules très- longs, insérés presque sur le même plan, les deux digitules courts, assez évasés, en forme de cornet. Le crochet est très-large et sinueux au côté interne, presque en arc de cercle au côté externe. L’anneau génito-anal offre six longs poils. Nous avons rencontré quelques coques mâles ; mais malheureusement en route la moisissure et la pourriture s’y étaient mises, nous n’avons plus trouvé à notre retour qu’une masse indescriptible. C’est en mai que nous ayons pris ce dernier. 42. PULVINARIA OXYACANTHÆ Linné. (PI, 2, fig. 3.) Cette espèce, qu’il ne faut pas confondre avec plusieurs autres qui vivent sur l’aubépine, se rapproche beaucoup par son aspect du P. vitis; mais elle s’en distingue par une grandeur moindre, le corps plus arrondi, plus épais. Elle est figurée dans Réaumur, pl. 6, fig. 11 et 12, ce qui nous dis- pense d’en donner une nouvelle figure. Cette espèce est d’un brun rougeâtre, un peu moins aplatie que le vitis, (217) Essai sur les Cochenilles. hi d’un ovale moins long, un peu plus élargie en arrière, avec quelques points élevés formant séries, mais assez indistincts. L'embryon est remarquable par ses antennes (pl. 2, fig. 3), qui pré- sentent un très-long poil sur le sixième ou dernier article et deux la moitié moins longs, un à l'extrémité et l’autre sur le troisième article, sans parler de ceux que l’on remarque sur le dernier et sur le quatrième article. Ce sont des caractères qui, comme dans toutes les autres espèces de GCoccides, ne peuvent se voir qu’à l’aide du microscope, ce qui rend cette étude assez difficile. Sur l’Oxyacanthe nous prenous encore plusieurs autres Lécanites, avec lesquels il ne faut pas confondre cette espèce. Ainsi nous trouvons le L. genevense Targ., espèce de Lecanium arrondi, globuleux, puis le L. bituberculatum, présentant sur son disque plusieurs tubercules, C’est à cause de cette multiplicité d'espèces sur la même plante, que M. le professeur Targioni a changé le nom d’oxyacanthæ en punctulata, qui lui convient du reste; mais nous préférons lui maintenir son nom pri- mitif; nous nous sommes déjà expliqué à cet égard. 13. PULVINARIA PYRI A. Fitch. M. Asa Fitch, dans son premier Rapport sur les Insectes nuisibles, 1855, p. 406, figure un véritable Pulvinaria qu’il a trouvé sur le poirier et auquel il attribue le nom d’une espèce de Schranck, qui, pour nous, est un Leca- nium et non un Pulvinaria, car il ne peut y avoir de doute ni pour la figure de Fitch, ni pour la description de Schranck, la figure d’A. Fitch essemblant au P. vitis, tandis que Schranck dit positivement que son insecte ressemble au L. vitis, mais sans laine ou coton (aber ohne wolle). Quoiqu'il y ait un peu de confusion dans ces descriptions : ainsi dans la Fauna boica il dit : « d’une forme d’un demi-œuf, » et dans l’'Énumératio Insectorum Austriæ il dit : «ressemble au Coccus hesperidum, » lequel est aplati. Pour nous, à cause du « sans laine, » nous réservons le nom de Schranck à celui que nous avons trouvé assez communément chez notre regretté ami Aubé, et que nous plaçons dans les Lecanium demi-globuleux. Quant à la description de l’espèce américaine, M. A. Fitch ne dit rien qui L2 V. SIGNORET. (218) ne puisse convenir à tous les Lécanites : « Six pattes, deux élytres courtes, d’une apparence hyaline blanchâtre ; les antennes sont linéaires, d'un diamètre égal dans toute leur étendue et à peu près le quart de la lon- gueur du corps; elles sont composées de plusieurs petits articles et revê- tues de quelques poils longs et fins. » Ainsi qu’on le voit, il n’est pas facile de reconnaître une espèce avec ce peu de caractères spécifiques, et malheureusement nous ne possédons pas ce type pour pouvoir en donner une description plus détaillée ; mais pour nous, d’après les deux figures, on peut la comparer au P. vitis. Al. PULVINARIA POPULI nobis, (PL. 2, fig. 10,) Sous ce nom nous avons étudié une espèce provenant de Montpellier. D’après les auteurs, ce serait la même que celle qui vit sur les saules, et, dans notre pensée, ce serait le L. cappreæ de Linné; mais n’ayant pas eu celui-ci en main, ou du moins n'ayant pas eu celui qui se trouve en Europe, nous n’avons pu en faire une étude comparative, et, pour ne pas amener de confusion, nous décrivons celui que nous possédons et indi- querons les autres en donnant la description des auteurs. Le Pulvinaria populi forme quelquefois des amas considérables, réunis plusieurs ensemble et arrivant à être confondus en une seule masse blanche avec quelques plaques brunes. A l’état adulte fécondé, il est de même forme que le Pulvinaria tremulæ, en ovale presque rond, de 7 à 9 millimètres de long sur 6 à 7 de large. Il est presque lisse, mais dans l'état le plus avancé, alors que tous les œufs sont pondus, que le corps est vide et qu'il commence à se dessécher, il se plisse en travers, il est alors ridé. Dans l’état de plénitude les filets rostraux sont longs, l’anse dépassant le milieu de l’abdomen. Les antennes offrent sept articles (pl. 2, fig. 10) plus ou moins pubescents, le troisième article le plus long, les quatrième et cinquième égaux, puis les sixième et septième, celui-ci offrant une dizaine de poils ; sur le second article on remarque un poil plus long que tous les autres. Le tarse est d’un tiers moins long que les tibias et offre les deux digitules longs, ordinaires, insérés assez loin l’un de l’autre et les deux digitules courts, presque égaux entre eux, (219) Essai sur les Cochenilles. 43 Dans l’état de larve il n’y a toujours que six articles aux antennes, le troisième el le sixième les plus longs, mais il y a ici un plus grand nombre de poils longs, le tibia est de même longueur que le tarse, le cro- chet de celui-ci est plus long, plus étroit. Le reste comme dans la plupart des Lécanites. 45. PULVINARIA RIBESIÆ nobis. Prise dans l’état le plus avancé, cette espèce, très-voisine des P. vitis et oxyacanthæ, est longue de 4 millimètres sur 3 de large, non compris la matière cotonneuse blanche, qui peut varier d’étendue suivant l’état de croissance des embryons qu’elle contient. Elle est d’un brun rougeûtre, avec une ligne plus ou moins élevée sur le dos, ce qui lui donne un aspect presque caréné ; de chaque côté du corps, des rides et une faible ponc- tuation ; dans l’état sec, à peine si l’on voit des plis; on peut presque dire qu'elle est lisse. Très-voisine du vitis, mais moins grande, plus épaisse, plus arrondie, plus cordiforme, d’un brun plus foncé, elle s’en distingue surtout par l’état embryonnaire qui est plus long, avec les membres plus épais, le tarse et le tibia beaucoup plus courts, moitié moins grands dans le P. ribesiæ que dans le P. oitis, et le grand poil que l’on observe sur le tibia dans presque toutes les espèces beaucoup plus long dans celle-ci ; l'antenne, presque de même forme, présente moins de poils longs ; ainsi, dans l'embryon du Pulvinaria vitis on en observe six, tandis que dans le ribesiæ il n’y en a que cinq, dont celui du troisième article et celui du disque du dernier article beaucoup plus longs, le grand poil de Pextré- mité de cet article étant d’un bon tiers moins long que ceux-ci. Quant à la matière cotonneuse que l’on observe, elle est très-abondante dans cette espèce et tout à fait de même nature que celle du P. vitis, Nous avons trouvé à Chambéry, en mai 1871, deux exemplaires d’un Pulvinaria qui nous semble le même, sur le groseillier à grappes sau- vages. Nous avons dessiné les larves à l’état embryonnaire et nous n'avons distingué aucune différence. Nous avons récolté cette espèce à Clamart, sur des touffes du groseillier sanguin. ni V. SIGNORET. (220) 46. PULVINARIA SALICIS Bouché, (PI. 9, fig. 9.) Sous ce nom nous avons reçu des États-Unis, envoyée par M. Asa Fitch, une espèce vivant sur le saule. Est-ce la même espèce que celle d'Europe, et surtout est-ce le L. cappreæ de Linné ? Voilà ce qu’il nous est difficile de dire, ne possédant aucune de ces espèces provenant d'Europe. Cepen- dant, comme elle est conforme à la description de Bouché, nous le pre- nons pour le même, Quoi qu’il en soit, voici une description aussi détaillée que possible des individus que nous avons en main : Cette espèce est longue, ovalaire, grisàtre, un peu plus foncée sur les côtés, ridée transversalement, avec une espèce de carène en avant; beau- coup plus large et arrondie postérieurement et offrant une masse coton- neuse très-développée. L'antenne (pl. 2, fig. 9) est courte, n’offrant que sept articles, avec le quatrième le plus long, puis le troisième, les cinquième et sixième égaux, le septième presque aussi long que les deux précédents et offrant trois à quatre poils plus longs que les autres; le deuxième article, court et gros, présente aussi un très-long poil. Le menton est deux fois plus large que long, l’anse des filets rostraux atteignant le milieu de l'abdomen. Les pattes offrent un tarse d’un tiers moins long que le tibia, les digitules courts, presque égaux comme grosseur. Gette espèce se distingue facilement du populi par la grandeur du qua- trième article des antennes, qui est ici le plus grand, tandis que dans le populi c’est le troisième ; le quatrième égalant le cinquième, tandis qu'ici le cinquième est trois fois plus court, M. Asa Fitch nous avait envoyé cette espèce comme étant le salicis de Linné; il y a erreur, car le C. salicis Linné est un Diaspide, c’est le cap- preæ Linné, qui est l'espèce européenne vivant sur le saule; mais ne l'ayant pas pour trancher la question, nous ne pouvons l’attribuer à aucune espèce connue de nous, (221) Essai sur les Cochenilles. 45 47. PULVINARIA TREMULÆ noObis. Sur le tremble, nous avons pris une espèce de Pulvinaria que nous avions toujours pensé être analogue de celui que l’on trouve sur le peu- plier, lequel est indiqué comme étant le même que celui qui habite les saules. Il y a entre ces deux derniers une telle analogie que nous pensons que cela pourrait être. Mais, à l'égard de celui du tremble, il est tout à fait distinct par un caractère facile à voir : il a huit articles aux antennes dans l’état adulte, tandis que pour les autres nous n’avons toujours pu en compter que sept. De plus, on voit toujours un des deux digitules courts distinctement plus gros que l’autre, Le P. tremulæ a de 7 à 8 millimètres de long sur 6 à 7 de large; il est presque rond, à peu près lisse, d’un brun rougeâtre ; échrancrure très- peu profonde, avec un amas cotonneux considérable, suivant l’âge. Les larves embryonnaires ne diffèrent pas sensiblement des autres espèces, où nous trouvons toujours six articles aux antennes. Dans l'adulte, le menton forme un demi-cercle, c’est-à-dire est arrondi; l’anse des filets rostraux atteignant les pattes postérieures. Les antennes sont de huit articles, dont le troisième le plus long, mutique, pensons- nous; les autres articles allant en diminuant progressivement de longueur ec d'épaisseur, les poils peu longs généralement. Le premier article est très-court, le second un peu plus long, avec deux poils au sommet. Les tarses sont plus de moitié plus courts que les tibias, ceux-ci à peu près d’égale longueur avec les cuisses, le crochet du tarse large, arqué et accompagné de deux digitules, dont un plus gros que l’autre; les deux digitules longs sont insérés à peu de distance l’un de l’autre à l'extrémité du tarse, 48. PULVINARIA VITIs des auteurs, (PL 2, fig. 4, 1 a, 6, c, d,e, f, g et k.) Lorsqu'on examine une vigne en espalier, surtout mal exposée, il est à u6 V. SIGNORET. (229) peu près certain qu'on y découvre quelques individus de cette espèce, qui quelquefois sont très-abondants et se signalent par des plaques de matière cotonneuse qui persistent pendant plusieurs années si la vigne est un peu à l'abri de la pluie. Si on enlève cette masse cotonneuse on voit qu’elle est contiguë à une plaque brune, plus ou moins arrondie, ridée et relevée : c'est le corps desséché de la mère; et dans le coton, si c’est celui de l’année, on verra qu'il est rempli d'œufs en hiver, lesquels éclosent aux premiers beaux jours : ce sont les individus du Pulvinaria vitis les plus avancés. A l'état d’adulte, ces masses forment des corps ovalaires peu élevés (pl. 2, fig. 4); d’autres corps, plus allongés que ceux-ci et un peu plus bruns, sont les mâles. Les femelles adultes sont jaune foncé, striées de noirâtre, une fois et demie plus longues que larges. Le menton est une fois plus large que long, arrondi sur les côtés. Les antennes sont filiformes, de huit articles, le troisième article le plus long (pl. 2, fig. 4 g), les autres décroissant jusqu’au huitième, ce dernier un peu plus long que le précédent. Quelquefois on trouve des antennes qui n’ont que sept articles, alors le septième est beau- coup plus long que le précédent; c’est probablement une différence sexuelle où une anomalie. Sur le quatrième et sur le dernier article, qui offrent une dizaine de poils, on en remarque un beaucoup plus long que les autres et inséré vers le milieu, plus près de la base que de l’extrémité. Les pattes, assez longues, offrent sur les tibias un plus grand nombre de poils que dans les autres espèces, mais petits, excepté vers le tarse, où il y en à un très-long. Le tarse est un quart plus court que le tibia et montre les digitules ordinaires, dont un plus gros (fig. 4 «), en forme de cornet. Quant aux deux digitules longs des tibias, ils sont insérés sur le même plan, à l'extrémité. L'anneau génito-anal, en carré long, offre six poils dont les extrémités paraissent pliées en crochet. Dans la larve embryonnaire, les antennes, plus courtes, plus grosses, vont que six articles, dont le troisième et le sixième sont les plus longs ; sur les deuxième, troisième et cinquième articles on remarque un poil très-long, et sur le sixième trois beaucoup plus longs que les autres. Les pattes, plus courtes et plus épaisses, sont remarquables par la longueur égale dés tibias et des tarses. Les digitules du crochet paraissent plus longs que dans l’adulte, et les digitules longs sont insérés loin l’un de (225) Essai sur Les Cochenilles. 17 l'autre. Les filets rostraux sont longs, l’anse dépassant l'insertion des pattes postérieures. Nous pensons ces détails suffisants pour une description, car autrement, avec chaque espèce nous pourrions, avec les dessins à l'appui, faire des descriptions de plusieurs pages, erreur dans laquelle tombent quelques- uns de nos collègues des plus distingués. Le mâle est assez commun, du moins lorsqu'on le rencontre il n’est pas rare d’en prendre plusieurs à la fois. Là encore il y a un fait assez inex- pliqué : souvent on ne rencontre que des femelles ou que des mâles ; il semblerait donc qu'il y aurait des mères qui ne pondraient que de ceux-ci ou de celles-là. Dans l’été on les trouve sur la face inférieure des feuilles ou sur les rameaux mêmes. Ils forment des écailles deux fois plus longues que larges; lorsqu'il est près de sortir de son bouclier, on voit deux longues soies qui sont sécrétées par le septième segment, près de l’appendice pénal. Sorti, il forme un élégant insecte, dont la tête est déprimée sur le front, à la base duquel on voit cependant une espèce de carène et de chaque côté les deux yeux qui remplacent le rostre. En des- sus, sur le vertex, on remarque de chaque côté un espace un peu aplati, où sont insérés les véritables yeux, et de chaque côté, en avant et en arrière, deux ocelles. Les antennes, très-longues, sont composées de dix articles (fig. 2 e), dont les quatrième, cinquième et sixième les plus longs ; sur le dernier on remarque six à sept poils dont les extrémités forment un petit bouton. Le prothorax, très-développé, formerait un losange un peu allongé, arrondi aux angles. Élytres d’un blanc cendré, avec la côte un peu rouge. Pattes grêles, très-pubescentes (fig. 1 f). L’abdomen, à peine plus long que le prothorax, offre sur le sixième seg- ment, de chaque côté, une appendice latérale (fig. 4 k); sur le septième, deux très-longues soies blanches, et, à l'extrémité, une valvule épaisse et courte, un peu dirigée en dessous dans l’état ordinaire. On peut encore voir des figures concernant cette espèce, planche 41 de 1868, figures 15 et 15 a, pattes et extrémité du Pulvinaria vitis mâle, et, figure 16, pattes de la femelle. L8 V. SIGNORET. — Essai sur les Cochenilles. (224) EXPLICATION DES FIGURES DE LA PLANCHE 2 (COCCIDES, PL. X). Fig. 1. Pulvinaria vitis. Femelle adulte avant la fécondation. 4 a. 1 6. Ac 1 d. 1e. 1 f. 1 g A 2, 2 a. de L. 5. 6. ee — — Extrémité du tarse et les digitules. Mâle vu de côté. Antennes du mâle. Son extrémité grossie. Extrémité de la jambe du mâle grossie. Jambe du mâle. Antenne de la femelle adulte. Abdomen du mâle, remarquable par la disposi- tion de l’avant-dernier segment. gasteralpha Tcéry. — Antenne. cæyacanthæ. Antenne de l'embryon. camelicola. Tête du mâle. Artemisiæ. Antenne. camelicola, Antenne de la femelle. 7. Lichtensia viburni. Antenne de la femelle adulte. 7 a. — Tarse de la femelle adulte. 8. Pulvinaria carpini. Antenne de la femelle adulte (1). salicis des États-Unis. Antenne. populi. Antenne. 9. 10. (1) À la correction de la planche nous n’avons pas vu qu’il manquait un article, le septième, qui est égal au sixième. MÉTAMORPHOSES D'UN Diptère de la famille des Dolichopodes (Systenus adpropinquans LŒvw.) Par M. le Dr ALExaNDRE LABOULBÈNE. (Séances des 8 Août 1866 et 10 Août 1870.) Dès les premières semaines où j'ai observé la séve épaissie qui s’est écoulée des plaies des Ormes, j'ai vu éclore de ce magna grumeleux un charmant insecte Diptère de la famille des Dolichopodes, d’un vert bleuâtre, à teintes métalliques, élevé sur de fines pattes d’un blanc à peine jau- nâtre, et doué d’une grande vivacité. Quelle pouvait être la provenance de cette délicate bestiole ? En cher- chant bien, je trouvai à plusieurs reprises la dépouille d’une nymphe, ou chrysalide, à moitié sortie au dehors, et ayant donné passage par l’ouver- ture du thorax à l’insecte parfait. Cette enveloppe fine et transparente était munie de deux cornes thoraciques; l'extrémité postérieure était ren- fermée dans une loge, ou cavité, préparée par la larve, mais rien ne pou- vait, avant l’apparition de la nymphe au dehors, faire soupçonner l’exis- tence de l'endroit où se trouvait la petite loge. Je me suis assuré à diverses reprises que dès qu'un insecte était éclos je trouvais sans peine sur une partie de l'écorce d’Orme, renfermée avec le suc séveux épaissi, la dépouille d’une chrysalide d’où il provenait. Quant à la larve, je l’ai découverte il y a seulemant quelques mois et dans les conditions suivantes : (1873) ñ 50 AL, LABOULBÈNE. J'avais recueilli, près de Sèvres, de la marmelade ulmique et je l'avais placée avec quelques fragments d’écorce bien imbibés de matière séveuse dans un bocal en verre. J'eus le soin d’inonder le vase et de rechercher dans l’eau décantée les larves qui restaient au fond. J'y constatai la pré- sence de plusieurs larves bien connues : celles du Nosodendron fasciculare, de la Subula citripes, de la Brachyopa bicolor, du Ceratopogon Du- fouri, etc., plus cinq autres, toutes pareilles et qui étaient nouvelles pour moi. J'en plaçai trois à part avec leur nourriture habituelle, et je consacrai les deux autres à l'étude immédiate. Or, il est éclos dans ce bocal où j'avais parqué les trois larves, trois des Dolichopodes, et j'ai trouvé sans peine trois chrysalides à moitié sorties sur trois points de l'écorce émergeant du magna. Je crois donc pouvoir rapporter sans erreur les larves que je vais décrire aux nymphes et aux insectes parfaits, déjà observés depuis longtemps. $S 1%. LARVE. (Voyez pl. 5, N° IL fig. 4 à 5.) LARVA sub-cylindrata, antice attenuata, postice excavata; albida, man- dibulis nigris; sub-coriacea, fere glabra; stigmatibus quatuor, simpli- cibus. — Longitudo tres lineas cum dimidia æquat (8 millim.). Habitat in ulceribus Ulini; Campo Lutetiano. LARVE assez allongée, presque cylindrique, atténuée en avant, grossis- sant en arrière; extrémité excavée, Couleur blanche, luisante ; téguments résistants, Corps composé de onze segments, sans la tête, difficiles à compter à cause des plis transversaux placés sur chaque anneau. Tête fort pelite et charnue, rétractile dans le premier segment, avec deux mandibules noirâtres, réunies antérieurement er un fort crochet (fig. 2) et dont les deux branches sont prolongées et doubles en arrière, deux étant situées en dessus, deux autres en dessous, donnant attache aux muscles moteurs; il y a en outre trois séries de lames appendiculaires, 6 ÉTÉ a > cs Systenus adpropinquans. 51 externes et latérales, situées derrière le crochet terminal, et dont la figure montre la disposition, Deux appendices biarticulés, palpes labiaux plutôt qu’antennes, existent bien apparents sur la larve vivante à la partie antérieure et inférieure de la bouche. L'extrémilé postérieure Au corps est remarquable, quand on l’examine de profil, par une grande excavation (fig. 4); vue en dessus, on trouve que le dernier segment est échancré faiblement en haut et très-fortement en bas (fig. 3). Les segments intermédiaires du corps sont au nombre de huit, partagés en apparence chacun en deux par une ligne fine (fig. 4); mais à l’inter- section réelle de chaque segment, en dessous, on trouve, à partir du troi- sième, répondant au métathorax, un bourrelet muni de crochets recourhés en arrière (fig. 4 et 5). Le premier de ces bourrelets est de beaucoup le plus gros et pourvu de très-forts crochets (fig. 4 et 4); les autres, moindres, ont des crochets moins allongés (fig. 4 et 5). Stigmates d'une coloration peu foncée, au nombre de quatre, simples, sans digitations : deux sont antérieurs, disposées sur chaque côté du premier segment (fig. 2), les autres émergent à la partie supérieure du dernier segment du corps (fig. 3), les trachées sont longitudinales allant d’un stigmate à l’autre. La couleur du corps de cette larve est d’un blanc à peine jaunâtre ; les téguments sont lisses et résistants. Les poils qu’on observe sont rares, quelques-uns très-fins, divergents, placés en dessous des premiers segments ; quelques autres soit à l’extré- mité du corps, soit à l’orifice des stigmates postérieurs (voy. fig. 3). Cette larve remarquable, dont je n’ai pu examiner que deux exem- plaires, offre des particularités curieuses d'organisation. Les parties de la bouche sont difficiles à bien apprécier ; j'ai représenté ce que j'ai vu, et les mandibules à dents externes et pourvues de leur tige double de ehaque côté, rapprochent cette larve des Asiliques et des Tabaniens et l’éloignent des Muscides. Le premier mamelon pré-abdominal est épais, fortement armé de cro- chets et tout à fait spécial. L’extrémité du corps est excavée et autrement configurée que dans les larves de la même famille déjà connues et qui ne sont qu’au nombre de deux : celles du Dolichopus æneus DE GÉER, 52 AL. LABOULBÈNE. D. ungulatus FAB., figurée par De Géer, et celle du Medeterus ambiguus MEIGEN, décrite et représentée par M. Édouard Perris. Suivant son habitude, notre éminent collègue a tracé de main de maitre, dans son Histoire des Insectes du Pin maritime (Annales de 1871, p. 325, pl. IV, fig. 105-111), les analogies et les différences offertes par la larve du Medeterus ambiguus comparée à celle du Dolichopus æneus (1). Je mai rien à ajouter. Je ferai cependant une réserve pour l'extrémité inférieure du corps chez la larve du Systenus : je n’ai peut-être point observé suffi- samment celte région et il y a là un desideratum. Les stigmates posté- rieurs s'ouvrent en haut, ainsi que je l'ai figuré (voy. pl. 5, fig. 3). Le genre de vie de la larve du Systenus adpropinquans me paraît être carnivore. Je me base, pour établir cette opinion, sur l'appareil buccal; du reste les nombreuses larves de Diptères mises à la portée de celle-ci dans le magna ulmique doivent lui offrir une nourriture abondante. Enfin, en arrachant l'appareil buccal sur une des larves j'ai vu deux glandes salivaires qui s’y rendaient. La formation d’un cocon tapissé de soie s'explique parfaitement, puisque la larve est pourvue d'organes séri- fiques. S 2. NYMPHE, (Voyez pl 5, N° I, fig. 6 à 44.) NympHA obvoluta, oblonga, capite antice spinis robustis armato; thorace valido, cornubus duobus arcuatis instructo ; abdomine molli, apice fisso. — Longitudo duas lineas paulo excedit (5 millim.). Habitat obtecta in folliculo, sub ligno putrescente, in Ulmi ulceribus. Nvmrue allongée, mais bien plus courte que la larve, avec deux cornes allongées et arquées, placées sur le thorax. (1) Seminer (Die Fliegen, 1 Theil, s. 222, Wien, 1862) n’a pas, pour nous, exaclement mentionné De Géer. La description du Nemotelus ænceus est dans le tome VI, p. 194, et les figures, pl. xx, fig. 14 à 22, édition de Stockholm, 1777. Systenus adpropinquans. 53 La partie antérieure de la téte est munie de deux fortes épines noirâtres (fig. 6, 8 et 9) et de deux longs poils. Thorax renflé; sur les côtés du dos, au point où s’ouvrent les deux stigmates thoraciques, on voit deux longues cornes recourbées, très-remar- quables (fig. 6, 7 et 40), qui donnent accès à l'air par un conduit inclus et dont l'extrémité perforée est noueuse avant sa terminaison. Les autres stigmates sont très-petits et se trouvent sur les côtés de l'abdomen à chaque segment, au nombre de sept paires. Toute la partie thoracique est formée de téguments résistants. La partie abdominale, au contraire, a des téguments d’une bien plus grande finesse. Le dos de tous les segments intermédiaires offre en arrière une série transversale de quinze spinules environ (fig. 11), triangulaires, aplaties, pointues, dirigées en arrière ; le dernier segment est bilobé. Je ne puis dire la couleur de cette nymphe pendant qu’elle renferme l’insecte, car je n’en ai jamais vu que la dépouille; celle-ci est d’une cou- leur ambrée, avec les épines de la tête d’un brun noirâtre et les poils et spinules roussâtres. La partie thoracique est formée, comme je l’ai dit, de téguments résistants; la partie abdominale est, au contraire, très-molle et fine, constamment chiffonnée. On comprend très-bien que la nymphe, absolument invisible et puisant l'air extérieur au moyen de ses longues cornes stigmatiques, fasse plus tard usage de ses épines frontales pour percer un trou et sortir de sa prison, Elle engage par l’ouverture qu’elle a pratiquée tout le thorax et une partie de l'abdomen jusqu’au deuxième segment ; les séries de spinules la retiennent en place et alors la déhiscence se produit sur le milieu du dos; l’insecte parfait se dégage, se dépouille entièrement et apparaît au dehors. Le cocon est lisse en dedans, revêtu de fine soie filée par la larve; au dehors il est impossible à reconnaître au milieu du magna ulmique avant la sortie de l’insecte parfait (voyez fig. 7). Gette nymphe a de grands rapports avec celles qu'ont décrites De Géer et M. Édouard Perris. Cependant celle du Systenus est moins ramassée, les cornes dorsales sont beaucoup plus longues. Il y a là des différences génériques avec un air de famille très-évident. Pour apprécier la dépouille de cette nymphe de Systenus, je l’ai placée dans l’eau, où elle s’est dépliée. De plus, la solution de potasse caustique 5h AL LABOULBÈNE. m'a permis de bien voir les cornes stigmatiques avec le prolongement membraneux qui adhère à la base (voyez fig. 40) et qui s'attache à l’une des deux grandes trachées dorsales, $S 3. INSECTE PARFAIT. Systenus adpropinquans Low, Neue Béitr., V, 32 (1857). Cyaneo-virescens, aut cyanescens, Sericeo micans, abdomine splendi- diori; antennis longioribus, nigro-brunneis subtus rufescentibus ; pedibus flavo albidis ; alis fere hyalinis. — Longitudo lineam cum bis tertiu parte lineæ æquat aut paulo superat. Parisiis, haud infrequens. Téte noire en dessus et en dessous, avec le vertex et l’occiput d’un bleu verdâtre. Yeux d’un vert doré, à reflets pourpres et violets, sur le vivant; d'un violet foncé, rougeâtre, sur l’insecte desséché. Parties de la bouche jaunâtres. Antennes avec le premier et le deuxième article d’un brun noir, le deuxième plus court que le premier, le troisième élargi au milieu, brun en dessus, rougeâtre en dessous, aussi long que les deux premiers réunis; soie terminale et aussi longue que le troisième article. Corselet d’un bleu verdâtre luisant à reflets d’un blanc grisâtre soyeux. Partie médiane avec deux lignes de points noirâtres d’où partent des poils noirs rapprochés. Deux autres lignes de gros points noirs espacés et à poils plus longs de chaque côté. Écusson grand, de la couleur du corselet. Abdomen d’un bleu verdâtre métallique et plus brillant, sans reflet gri- sâlre ; finement ponctué et garni de petits poils noirs ; parfois les deux derniers segments chez la femelle d’un bleu d’acier verdàtre. Hypopygium du mäle noirâtre, luisant, à partie basilaire grosse et élargie, la terminale allongée, d’un blanc jaunâtre. Flancs et dessous du corps d'un noir verdâtre ou bleuàtre. Base des ailes d’un blanc jaunâtre; celles-ci à peine teintées, bien irisées; troisième nervure longitudinale fortement recourhée en dessus, arquée, à concavité Systenus adpropinquans. 55 supérieure et se rapprochant presque complétement de la seconde nervure à l'extrémité externe. Balanciers d’un blanc jaunâtre, Pattes d'un blanc à peine jaunâtre depuis les cuisses jusqu'aux tarses, ces derniers un peu obscurs à l'extrémité; les poils revêtant les pattes épars, peu nombreux, ceux des bords des tibias peu serrés. Gette description me dispense de plus longs détails ; je dirai seulement que peu de Dolichopodes sont plus délicats que ce Systenus. Il se montre pendant les mois de mai et jusqu’en août. En outre, il est facile de l’ob- tenir aux environs de Paris, et M. le docteur Cartereau l’a pareillement élevé à Bar-sur-Seine, en recueillant la sève des ulcères d’'Ormeau. Le genre Systenus a été établi par Lœw en 4857 aux dépens de l’ancien genre Raphium, d’après les modifications des antennes, surtout du troi- sième article, sur la forme des palpes, des nervures alaires, etc. Les métamorphoses de ce genre étaient à peu près ignorées; De Heyden a dit qu’une espèce vivait dans le vieux bois. Je m'estime heureux de pouvoir ajouter une description nouvelle à celles des larves de Dolicho- podes découvertes par De Géer et par M. Édouard Perris dans ce groupe si intéressant des insectes Diptères. EXPLICATION DES FIGURES DE LA PLANCHE 5°, N° L. Fig, 1, Larve grossie et vue de profil du Systenus adpropinquans LOEW; à côté d'elle, à droite, mesure de sa grandeur naturelle, 2. Extrémité antérieure très-grossie de la même larve. 3. Extrémilé postérieure très-grossie, et vue en dessus. k, Crochets extrêmement grossis du bourrelet pré-abdominal; ce bourrelet étant le plus volumineux de {ous et situé en dessous du corps. 56 Fig. 5 410. 11. AL. LABOULPÈNE. — Syslenus adpropinquans. Crochets des autres bourrelets abdominaux, vus au même gros- sissement et beaucoup moins considérables que les crochets du précédent bourrelet. . Nymphe grossie et vue de profil du Systenus adpropinquans ; à côté, mesure de sa grandeur naturelle. . Dépouille de cette nymphe restée engagée dans la paroi de la coque après la sortie de l’insecte parfait. On voit la fente dor- sale déhiscente. . Extrémité antérieure vue de profil et fort grossie de cette même nymphe, pour mettre en évidence les saillies frontales. . Même partie antérieure du corps, vue de face. Une des cornes dorsales de cette nymphe, extrêmement grossie. On voit que cette corne est traversée par un tube aérifère, dont la membrane est au dessous placée dans l’intérieur du corps et part d’une grande trachée dorsale. Crochets très-grossis de la face supérieure des segments abdo- minaux de cette nymphe, disposés en rangées et au nombre de quinze environ. Ces crochets, dirigés en arrière, aident à la progression de la nymphe et plus tard à sa fixation pendant la sortie de l’insecte parfait. a 2e ti om es 3 NOTE SUR LA Nidification de l'HERIADES TRUNCORUM ET sur L'Anthrax æthiops, PARASITE DE CET HYMÉNOPTÈRE, Par M. le Dr ALExANDRE LABOULBÈNE, (Séance du 28 Août 1872.) Notre collègue M. Lichtenstein, dont on connaît le zèle pour l’étude des mœurs des insectes, m'a envoyé, le 6 juillet 4872, un Anthrax qui venait de sortir d’une tige de sarment de vigne, récoltée aux environs de Mont- pellier. Ce sarment était taraudé dans sa longueur, et, après avoir été légèrement fendu, il offrait dix petites loges : la 1°°, située à l’extrémité, avait fourni l’Anthrax éclos; les deux suivantes (2° et 3°) renfermaient une nympbhe de Diptère à thorax et abdomen blanchätres, avec la tête fauve, toutes les deux d’Anthrax; enfin la dernière loge (40°), vers la tige du sarment, ouverte aussi, laissait apercevoir une nymphe d’Hyménoptère, peu formée. Cette dernière avait été prise d’abord, par M. Lichtenstein, pour celle d’une espèce du genre Prosopis, quoique les nervures des ailes et les taches faciales ne fussent pas encore visibles, et par conséquent il n'était possible d'émettre qu’une conjecture. Les loges intermédiaires furent respectées, afin de ne pas détruire toutes les victimes, dont le parasite m'était présenté en nature. Au retour d’un voyage en Suisse, au mois de septembre, notre collègue me prévenait qu’il avait trouvé dans la boîte, renfermant la tige de sar- ment, des Hyménoptères qui se rapportaient aux Osnua et non aux Prosopis, et que le parasile était toujours le même Anthrax dont il m’en- voyait quatre ailes, parce que malheureusement les Anthrènes avaient dévoré le corps des deux individus. 58 AL, LABOULBÈNE. J'ai examiné avec soin la victime et le bourreau, l’'Hyménoptère et le Diptère, et voici le résultat auquel je suis parvenu : I Les deux Hyménoptères, que j'ai communiqués du reste à notre collègue M. le docteur Dours, doivent être rapportés à l’Heriades trunco- rum de Linné, Spinola, Kirby. Il ne peut y avoir aucun doute à cet égard, et les exemplaires de Montpellier ressemblent à ceux du sud-ouest de la France, faisant partie de la collection Léon Dufour, et à ceux du nord et du centre, avec lesquels M. Dours les a comparés. Ces Heriades ont une grande ressemblamce avec l'Osmia leucomelana Kirgy, var. parvula L. Durour, des tiges de la ronce, et M. le docteur Giraud a insisté lui-même, dans un excellent travail, sur cette analogie (voy. Annales de 1866, p. 447). Mais, en examinant les caractères de la bouche, on trouve que ces Heriades ont deux articles aux palpes maxil- laires, tandis que les Osmia en ont quatre; les palpes labiaux sont au nombre de trois dans les deux genres, mais ici encore il y a une diffé- rence. Les palpes labiaux offrent le troisième article infléchi sur le second chez ces Heriades, tandis qu’ils sont insérés bout à bout chez les Osmia. Nylander, dans sa petite Monographie des Heriades (Mémoires de la Société des Sciences naturelles de Cherbourg, &. IV, 1856), a réuni les Heriades aux Chelostoma de Latreille, pensant que l'insertion du 3° sur le côté du 2° article des palpes labiaux n’est qu'un accident fortuit. Néan- moins, le faciès général des Heriades truncorum, nigricornis, etc., suffit pour les séparer à première vue des Ghelostoma, et celles-ci ont constam- ment un article de plus aux palpes maxillaires. Schenck a formé avec les Heriaes truncorum et nigricornis un genre à part sous le nom de Trypetes, qu'il a caractérisé par la brièveté, la convexité de l’abdomen, le premier article des palpes labiaux très-court et l'insertion des deux derniers articles sur les côtés du premier. On peut, suivant la remarque de M. le docteur Dours, regarder la division proposée par Schenck comme un bon sous-genre. Lepeletier de Saint-Fargeau ne dit que peu de chose sur les mœurs des Heriades (1). Ges insectes, dit-il, trouvent dans le bois, des tuyaux dans lesquels ont vécu le plus souvent des Coléoptères xylophages. Ils n’ont que des cloisons en mortier à faire pour avoir autant d’alvéoles qu'il leur en faut et y déposer toute leur postérité, L'ouvrage des Ghelostoma est le (1) HymÉNOPTÈRES, Suites à Buffon, de Roret, t. II, p. 303, 1841. PR EEE Heriades truncorum et Anthrax æthiops. 59 même, et ces dernières logent leurs œufs dans les tuyaux de chaume qui couvrent les maisons villageoises, ou dans les tiges mortes et creuses de certaines plantes herbacées. Je n’ai pas eu à ma disposition la tige de sarment observée par M. Lich- tenstein, et il est probable qu’il ne s'agissait pas, dans ce cas, de nids anciens d'Osmia dont les Heriades truncorum S’étaient ermparées. Ces Heriades seraient donc habiles à tarauder elles-mêmes les tiges et y seraient sûrement attaquées par les Anthrax. D'autre part, j'ai pris des Chelostoma femelles entrant, où, au contraire, sortant de trous ronds creusés dans des arbres morts, l’ormeau, par exemple, Mais je ne saurais décider si l’'Hyménoptère avait creusé les trous ou profité de loges déjà faites par un Coléoptère, car je n'ai point exploré l'arbre à ce point de vue. L'Eeriades (Apis) trumcoruma LINNÉ (LEPELETIER DE SAINT- FARGEAU, Suites à Buffon, Roret, Hyménoptères, Il, p. 404) est trop connue pour qu'il soit utile de la décrire, Je renvoie à l'ouvrage de Lepe- letier de Saint-Fargeau. IL, Les trois Diptères parasites font partie de l’ancien genre Anthrax des auteurs, et ils appartiennent actuellement au genre Argyromæba, que Schiner en a démembré, J'ai représenté laile du premier insecte qui m'a été envoyé et une seconde aile appartenant à l’un de ceux qui m'ont été adressés en débris, un peu plus tard. On verra, en comparant les deux figures, que sur la seconde (fig. 3) le noir est moins répandu et les taches moins nombreuses, Ce dessin rend nettement visibles les différences qui pourraient faire croire à deux espèces distinctes, si on n’avait par l’éclosion la preuve qu’elles sont identiques. Or, la détermination ne peut être douteuse, et c’est à l’Anthrax æthiops de FABRRICIUS que doivent être rapportés les trois individus sortis des tiges de sarment et ayant vécu aux dépens de l’Heriades truncorum. Dans un autre travail (Annales de 1857, p. 789), au sujet du parasi- time de lAntrax sinuata, je faisais remarquer, d’après Réaumur, que plusieurs Hyménoptères (de la famille des Crabronides) approvisionnent leurs nids avec les Anthrax à l’état parfait, ceux-ci étant devenus à leur tour les victimes d'insectes analogues à ceux dont ils avaient fait périr les larves. 60 AL. LABOULRÈNE. — Heriades truncorum et Anthrax ælhiops. En terminant j'observerai que la synonymie des Anthrax est assez con- fuse, et c'est pour bien préciser l'espèce que j'ai eue sous les yeux que j'ai dessiné les ailes de ces insectes. On voit que les taches varient, et il faut le contrôle des éclosions pour empêcher un trop grand empressement à faire des espèces nominales. La nymphe ressemble extrêmement à celle de l’Anthrax sinuata que j'ai représentée dans nos Annales de 1857, planche 15, n° II. Voici, outre la taille, les différences que j’ai observées : la tête et l'extrémité de l'abdomen sont relativement armées d’épines moins fortes; les crochets dorsaux, arqués et relevés aux deux bouts, sont au nombre de quatre rangées seulement au lieu de cinq rangées qu’on voit sur la nymphe de l'A. sinuata. La première, située sur le second segment abdominal, est composée de 41 crochets, la deuxième de 40, la troisième de 9, et la qua- trième de 8. Les figures comparées montrent tout cela mieux qu’une des- cription. L’Argyromæba æthiops FABricIUS (Spec. Ins., IT, 415, 13 (Bibio), 1781) — Anthrax punctata MEIGEN, est décrit soigneusement dans l’ou- vrage de SCHINER (Die Fliegen (Diptera), Fauna austriaca, I, Theil, s. 54, Wien, 1862). Ainsi que je l’ai déjà dit, les ailes figurées sur la planche 5° suffiront pour bien faire reconnaître l’espèce. EXPLICATION DES FIGURES DE LA PLANCHE D, N° IIL. Fig. 1 Nymphe grossie de l’Anthrax æthiops FABRICIUS, vue de profil, et à côté d’elle mesure de sa grandeur naturelle. 2 et 3. Ailes du même insecte, grossies deux fois et demie en dia- mètre. PT RÉSULTATS DE quelques promenades entomologiques, Par M. Épouarn PERRIS. (Séance du 11 Décembre 1872.) « Ce qu’il nous faudrait, a dit mon excellent ami M. Al. Laboulbène, en inaugurant, à la séance du 40 janvier 4872, ses fonctions de Président de la Société entomologique, ce qu’il nous faudrait, surtout parmi ceux de nous qui habitent la campagne, ce sont des observateurs patients des mœurs des insectes. » Ce vœu, que j'ai plus d’une fois eu l’occasion d'exprimer, a naturelle- ment toutes mes sympathies el je m'y associe bien cordialement. Je cons- tate en même temps que, s’il est malheureusement trop vrai que les ento- mologistes voués sérieusement à la biologie des insectes est fort restreint, les recherches sont devenues plus ardentes et plus ingénieuses, et l'esprit d'observation a fait de sensibles progrès. Nos devanciers ne savaient guère ce que peut produire le tamisage des mousses, des lichens, des feuilles sèches, des détritus, des fourmilières ; ils ne se doutaient pas de ce qu’a- britent les grosses pierres profondément enfoncées dans le sol, de ce que recèlent les cavernes profondes, de ce qui pullule à la limite des glaciers. Ils ne connaissaient pas ce monde nouveau que l'intelligente et courageuse ardeur des chercheurs d'insectes de nos jours a révélé à la science éton- née, et comme une découverte en amène une autre, ce monde s’accroif tous les jours. Beaucoup d’entomologistes ont également compris qu'un très-grand nombre d'insectes vivant de plantes, et la flore d’une contrée ayant des 62 ÉD. PERRIS. relations nécessaires avec sa constitution géologique, il importe d’allier la botanique et même la géologie à l’entomologie, et alors nous avons vu se produire et se multiplier les observations sur l’habitat des insectes. Les catalogues locaux, si difficiles à très-bien faire et si utiles quand ils sont bien faits, ne manquent pas, toutes les fois que l’auteur est fixé à cet égard, de nous donner quelques détails sur les mœurs des insectes qu’ils mentionnent ; les monographes ont à cœur de placer en tête de leur tra- vail l’histoire aussi complète que possible des habitudes et des métamor- phoses du groupe dont ils s'occupent, et d’autres, comme M. Jourdheuille, en ajoutant beaucoup du leur à ce qu’ils ont le droit et le bon esprit de puiser chez les autres, nous donnent des œuvres comme celle qu’il a appelée Calendrier des Microlépidoptérologistes. Je dois comprendre dans l'éloge que cette œuvre mérite les notes et les renseignements si dignes d’intérêt que MM. Ragonot et de Peyerimhoff publient dans les Petites nouvelles en- tomologiques. Ces observations, ces travaux ne sont pas seulement un plaisir pour leurs auteurs, une satisfaction et souvent même une jouissance pour ceux qu’un fait nouveau intéresse, ils constituent aussi une bonne fortune pour la science, qui ne peut consister uniquement à constater les caractères diffé- rentiels et les affinités relatives des espèces, des genres et des familles, et qui ne sera complète que lorsqu'on connaîtra leur organisation intérieure et leurs mœurs. L'anatomie, à cause du temps qu’elle demande, des difficultés de plu- sieurs sortes qu’elle présente, de la dextérité qu'elle exige, ne saurait être dans les attributions de tout le monde, mais tout le monde peut unir à la recherche et à l'étude des insectes celle de leur façon de vivre. J'ajoute que tous y ont un grand intérêt, car lorsqu'on a dit qu’il n’y a pas d’in- secte rare, on a voulu dire que lorsqu'on parvient à connaître le genre de vie d’un insecte, on arrive à se le procurer plus ou moins abondamment, Combien n’en pourrait-on pas citer qui, longtemps uniques ou représentés seulement par quelques individus, dont les possesseurs privilégiés étaient si fiers, se sont répandus dans toutes les collections, et sont même devenus vulgaires! Bien de mes collègues, en lisant ces lignes, se rappelleront le bonheur qu’ils ont éprouvé en faisant une découverte de ce genre ; et si j'en juge par moi-même, ils se souviendront que leur bonheur n'était pas celui de l’égoïsme, mais plutôt celui que donne la joie de pouvoir partager avec d’autres le produit de leur bonne chance. Il faut donc que les entomologistes soient des observateurs des mœurs Promenades entomologiques. 63 et des métamorphoses des insectes, et tous le peuvent à un degré quel- conque. Sans doute l'habitant des grandes villes n’est pas, sous ce rapport, dans des conditions aussi favorables que celui qui réside à la campagne, il ne peut guère se livrer à l'éducation des chenilles qu’à la condition d’aller tous les jours extra muros, et quelquefois au loin, chercher leur pitance; il ne peut pas loujours à volonté se transporter sur le lieu où il a fait une première observation qui doit être suivie de beaucoup d’autres, pour cons- tater la marche des faits et saisir le moment favorable à une solution. Il n’est pas toujours installé de manière à faire de son domicile une succur- sale des champs et des bois; il est possible aussi que la ville où le retiennent ses intérêts, ses goûts, son devoir soit entourée au loin de ces cultures morcelées et closes, dont les propriétaires ou les fermiers jaloux interdisent l’accès, ce qui entraîne des déplacements à grande distance, des courses de longue haleine pour être un peu maître de soi, tandis qu’ici quelques minutes nous séparent de la campagne où nous avons la faculté d'entrer partout, de fourrager partout. Mais enfin, puisqu'on fait la chasse aux insectes, on va une fois ou autre à travers champs, en pleine forêt, sur le bord des cours d’eau; eh bien alors, à moins de faire la chasse à courre, ce qui peut être bon pour le lièvre et le chevreuil, mais ne vaut rien pour les insectes, on est à même de faire une foule d'observations intéressantes, Je veux en donner une idée en disant le parti que j'ai tiré de mes pro- menades durant un séjour d’une semaine à ma campagne, dans la partie argileuse et accidentée du département des Landes, bordée par l'Adour, C'est dans les premiers jours de juillet 1872. Dès mon arrivée je me mets à explorer les cultures en suivant lesdisières des champs, et mes pre- miers pasme mettent en présence de nombreux pieds fleuris de Centaurea nigra. Sur quelques fleurs se trouvent des Rhinocyllus lalirostris, quel- ques-uns accouplés. j'ouvre des calathides et je ne tarde pas à trouver dans les unes une larve de Curculionite, dans d’autres une et quelquefois deux larves blanches ou pupes testacées de diptère, ou de une à trois pupes de la même classe et d’un beau noir luisant, ou bien au centre une galle en forme de noyau conique contenant une larve également de Diptère, J'attends le jour de mon départ pour faire une petite provision de cala- thides et les emporter chez moi. Peu de temps après j’en obtiens des Rhi- nocyllus (£), qui ont évidemment accompli toutes leurs métamorphoses (4) Ce Curculionite vit aussi dans les calathides du Cirsiwm palustre. 64 ÉD. PERRIS. dans les calathides mêmes, ainsi que des Tephritis arctii, lappæ et tussi- laginis, des Acinia eluta et confusa, et comme parasites le Péeromalus artemisiæ et l’Eurytoma serratulæ. | J'arrive bientôt à un vacant, tout peuplé d’une Carduacée trop commune dans quelques champs et quelques vignes, le Cirsium arvense. Je secoue des tiges sur mon parapluie, il en tombe des Larinus turbinatus et carli- næ, et en y regardant, j’observe ces mêmes Curculionites sur les fleurs. Je m'installe alors au milieu de ces plantes, je coupe celles qui sont à portée de ma main et j'en explore les diverses parties. Certaines calathides paraissent avoir avorté et être restées à l’état de bouton, et plusieurs même sont presque desséchées ; je les ouvre et j’y trouve comme de la vermoulure sans aucune larve, ou bien une pupe jaunâtre de diptère. Les autres cala- thides ont pris tout leur développement et rien ne dit si elles sont ou non occupées. Quelques-unes sont déformées et recèlent un habitant, mais ce fait n’est pas constant. Je constate que ces organes de la plante nourrissent deux chenilles de Microlépidoptères, dans les déjections desquelles sont, le plus souvent, de petites larves de Diptères, d’autres larves ou pupes pâles appartenant évidemment à la tribu des Téphritides, ainsi que l’at- testent leurs deux stigmates postérieurs caractérisés chacun par trois fines boutonnières testacées disposées en éventail, et entre les fleurons des larves de Cécidomyie, couleur oronge, puis des larves d’Hyménoptères parasites. Je fends des tiges souvent sans résultat, mais je finis par observer une large galerie qui me conduit à une larve de Lixus, ou des galeries beau- coup plus étroites, à l'extrémité desquelles est une larve ou une nymphé d’Apion, ou l’Apion lui-même récemment transformé et qui est le carduo- rum, lequel pond aussi dans les grosses côtes des feuilles de lartichaut sur lesquelles il est fort commun. Je remarque sur quelques pieds des feuilles ayant subi, sur des espaces irrégulièrement circulaires ou ellip- tiques et souvent très rapprochés, des érosions qui n’ont pas traversé la feuille et ont laissé subsister, sous apparence d’une pellicule blanche, l'épiderme d’une des deux faces. Je cherche quel a pu en être l’auteur, et je trouve sur des pieds plus jeunes ou qui n’ont que des feuilles radicales, des larves de Cassida en train d'opérer des érosions semblables. Je les emporte pour les élever. Je fais au dernier moment un petit fagot de Cérsium, je l'enferme chez moi dans une grande boîte, et, dans le courant de juillet ou d’août, il me nait les espèces suivantes : Un Micro gris-blanchâtre avec quelques taches noirâtres sur les ailes supérieures ; SR a 2 ml PPS TR OR OT Te GOT EPS TP PE IE, SES | Promenades entomologiques. 65 Un autre plus effilé, roux, avec des chevrons d’argent et les tibias pos- térieurs plumeux. La Siphonella nucis. Elle provient incontestablement des petites larves observées dans les déjections des Micros précités. M. Laboulbène a publié dans les Ann. de la Soc. ent., 18714, p. 295, une note sur ce Diptère, dont, en 1839, j'ai fait connaître les mœurs et les métamorphoses : il donne des témoignages irrécusables de la légitimité de cette espèce ; il n’admet pas que la larve vive, comme je l’avais soupçonné d’abord, sans en être sûr, des déjections d’un Curculionite, et il exprime la conviction qu’elle se nourrit des déjections d’une chenille. A l’époque où je faisais ma première observa- tion, je ne connaissais d’autre rongeur de la noix que le Balaninus nucum; mais, depuis lors, j'ai trouvé plus d’une fois dans ce fruit, comme dans les glands et les châtaignes, des chenilles de Carpocapsa, et il y a longtemps que j'ai constaté et même écrit qu’on trouve des larves de la Siphonella là où s’est développée une chenille de Micro. Je suis même porté à croire qu’on ne les rencontre que dans ces conditions et qu’elles sont essentielle- ment les vidangeuses de ces sortes de chenilles. Je continue mon énumération : Larinus turbinatus et Larinus jaceæ. Leurs larves, comme celles du Rhinocyllus, se transforment dans les calathides. Apion carduorum. Lixus algirus. Je croyais cette espèce, dont j'ai depuis longtemps publié les métamorphoses, parasite exclusivement des Malvacées, car sa larve est commune dans les mauves, passeroses, etc. ; mais je l’ai déjà trouvée dans les tiges du Cérsium palustre, et la voici en outre dans celles du Cirsium arvense. La femelle pond donc indifféremment dans les Malvacées et les Carduacées, Cassida sanguinosa. Urophora stylata. Tephritis florescentiæ, Tephritis arnicæ. Acinia arcuatas Cecidomyia ....0 (1873) ; 5 66 ÉD. PERRIS. Parasites : Eurytoma serratulæ en grand nombre. — Callimome annulatus. — Entedon miser, ce dernier de la Cassida sanguinosa. Voilà donc sur la même plante quinze espèce, sans compter un pelit Hémiptère, probablement du genre Triphleps, dont j'ai observé les larves entre les fleurons des calathides, et il est plus que probable que la liste est loin d’être complète. Puisque j'ai mentionné la GCassida sanguinosa, je crois devoir diré quelques mots de la manière dont s'effectue la ponte des Cassida, du moins de certaines d’entre elles. Depuis longtemps j'avais observé sur les feuilles d’artichaut qui nour- rissent les larves de la Cassida sanguinosa et sur celles des menthes et du Lycopus europæus, dont se repaissent les larves de la Cassida equestris, des corps semblables à une p'aque irrégulièrement orbiculaire, de trois à quatre millimètres de diamètre, convexe, de consistance scarieuse et rous- sâtre, avec le centre plus ou moins noir. Ces corps, détachés de la feuille, montraient en dessous comme de petites coques placées à côté l’une de autre, quelquefois sur deux ou trois couches superposées, de sorte qu’on pouvail les prendre pour des cocons analogues à ceux de certaines larves parasites de Mécrogaster. Plusieurs fois j'en recueillis sans en rien obte- nir; enfin il en sortit de toutes petites larves noirâtres, hérissées de piquants, qui étaient évidemment des larves naissantes de Cassida. Donc les petites coques superposées étaient des œufs, et les plaques simulant des cocons étaient des pontes de Gassida, Pestait à savoir comment s'effectuent ces cocons, et voici ce que l’année dernière j'ai été à même de constater de la part de plusieurs Gassida sanguinosa : La femelle, après avoir erré quelque temps, s'arrête sur un point de la face supérieure et plus souvent de la face inférieure d’une feuille ; bientôt après elle pond ses œufs en les disposant comme je l’ai dit plus haut et sans que son corps fasse des mouvements bien appréciables. Lors- que cette opération, qui dure environ un quart d'heure, est terminée, elle émet par l’anus, en imprimant à son abdomen des mouvements d’oscilla- tion verticale, un mucilage incolore semblable à de la gomme dissoute; elle en recouvre le petit tas d'œufs et termine par l'émission d’excréments noirs. Le mucilage se dessèche assez rapidement : au bout d’une demi- Promenades eniomologiques. 67 heure au plus il s’est converti en membrane scarieuse, roussâtre, recou- vrant les œufs et noircie au centre par les excréments. Le long d’une haie s'élève en grand nombre le haut Melilotus macro- rhiza en pleine floraison. Il me fournit l’occasion de renouveler une observation que j'ai déjà faite plusieurs fois. Le long de ses branches on voit des feuilles d’un vert plus pâle ou même jaunâtres et évidemment malades. Celles dont la couleur est le plus allérée se détachent très- facilement. Si on les observe, on remarque qu’elles se sont pliées le long de leur nervure médiane, et que celle-ci s’est hypertrophiée de manière à former une galle allongée. Dans les folioles encore vertes, cette galle ne présente que du tissu cellulaire, au milieu duquel une exploration attentive peut faire découvrir un tout petit œuf d’un blanc jaunêtre ou une larve naissante ; dans les folioles jaunâtres, au contraire, et caduques, la galle est creuse et contient une larve que l’on juge bien vite appartenir à un Curculionite. Quelques-unes de ces galles sont percées d’un petit trou qui indique que la larve les a quittées. Cette larve, en effet, s’enfonce dans la terre pour se transformer, Je m’approvisionne de ces galles, je les mets dans une assiette, et à mesure qu’une larve en sort, je la dépose dans un vase contenant de la terre à peine humide. Quinze jours après je trouve des nymphes enfermées dans une coque de terre, et trois semaines plus tard des coques semblables contiennent un Tychius meliloti, C'est, en effet, cet insecte, que l’on peut prendre d’ailleurs en battant les mélilots, qui est l’auteur des galles dont j'ai parlé. La femelle pique avéc son rostre, à la surface inférieure de la feuille, la nervure médiane et y dépose un œuf. Cette nervure alors se dilate et la feuille se plie en long. Les tiges de la même plante nourrissent la larve de l’Agapanthia cardui dont j'ai publié l’histoire. La haie que je longe va me fournir matière à d’autres observations : Un Agrilus, ce qui n’est pas nouveau pour moi, l’A. aurichalceus, vient se poser sur les feuilles de la ronce et s’y accouple. Il est assez naturel d’en conclure que cette espèce pond dans cet arbrisseau. Je cherche des tiges mortes de l’année dernière et j’observe des trous de sortie évidem- ment d’Agrilus, car ils sont transversaux et leur contour, au lieu d’être régulièrement elliptique, est beaucoup plus convexe au côté qui corres- pond au ventre de l’insecte, bien plus bombé en dessous qu’en dessus. En ouvrant ces tiges je rencontre encore quelques nymphes enfoncées dans le bois, ou plutôt dans la moelle, et même des Agrilus prêts à sortir, 68 ÉD. PERRIS. D'autres tiges également percées, et que j'ai recueillies à tout hasard, ne contiennent plus d’Agrilus parce qu’elles sont d’un an plus vieilles, mais j'y découvre des nymphes d'Hyménoptères placées à la file dans des cellules séparées par des cloisons. J’emporte de ces tiges, et peu de jours après il me naît des Cemonus unicolor, des Passalæcus gracilis et surtout des Stigmus pendulus, avec leurs parasites Ephialtes divinator et Diomorus calcaratus. Ainsi les femelles des Hyménoptères que je viens de citer profitent des trous de sortie des Agrilus pour pénétrer dans la moelle de la ronce, où elles creusent une galerie qui servira de logement à leur progéniture. A travers la broussaille grimpe le liseron des haies, Convolvulus sepium. Au fond de ses corolles plonge le Spermophagus cardui : qu'y va-t-il faire ? s’abreuver de nectar, comme sur les ehardons, d’où il a si mal à propos tiré son nom spécifique? Il y est appelé par d’autres besoins, car c’est l'ovaire de cette fleur qui doit recevoir sa ponte. Plus tard on trouvera dans les capsules sa larve qui vit des graines du liseron, et qui, à l'exemple des autres larves de Bruchides, subit sans déplacement toutes ses méta- morphoses. Un autre liseron maritime, le Convolvulus soldanella, lui sert aussi de berceau, et je crois pouvoir en dire autant du CG. arvensis. Le nom de convolvuli donné par Gyllenhal à une autre espèce de la Russie méridionale indique que l'espèce française n’est pas seule inféodée aux liserons. Devant moi se dressent des genêts à balais, Sarothamnus scoparius, chargés de gousses. Désireux de voir si elles sont habitées comme à l’ordi- naire, j'en ouvre quelques-unes et j'y trouve des Apion fuscirostre et îm- mune déjà transformés, et assez communément une larve de Curculionite appartenant probablement au Tychius sparsutus où au T. venustus com- muns ici sur le genêt ; peut-être y en a-t-il de ces deux espèces. Lors de la brusque déhiscence de la gousse celte larve est lancée au dehors; elle s’enfonce dans le sol, et dix ou douze jours après on trouve la nymphe enfermée dans une coque de terre. Gette coque se forme tout naturelle- ment. La larve, en tassant la terre autour d’elle par la pression de son corps, se forme une cellule sphérique à parois aussi lisses que possible, puis elle enduit ces parois d’une liqueur gommeuse que sécrète sans doute un organe spécial et qui, sortant par l’anus, est prise par les mandibules et les palpes qui servent de pinceau. Cette liqueur agglutine les parcelles terreuses, et la coque se trouve ainsi formée. Cette précaution de la larve me paraît avoir pour but, et, dans lous les cas, elle a pour résullat de la di ER Promenades entomologiques. 69 protéger contre l’humidité et contre une invasion ennemie, Dès la mi-août l'insecte parfait est éclos, mais il demeure cloîtré jusqu’au printemps sui vant. Je pénètre dans les vignes et je me mets à explorer les échalas de chà- taignier qui soutiennent les ceps. Au mois d'avril ils m’avaient donné plu- sieurs Longicornes dont ils nourrissent les larves, Purpuricenus Kæhleri, Rhopalopus femoratus, Pachyta collaris, Clytus arietis et rhamni, et sur- tout le très-commun Callidium alni ; au mois de juin ils m’auraient fourni en assez grand nombre les Exocentrus adspersus, Anæsthetis testacea, Gra= cilia pygmæa, Leiopus nebulosus, Stenopterus rufus, Apate varia, Enedrey- tes oxyäcanthæ, Lissodema denticolle, Bothrideres contractus, je ne trouve plus que quelques retardataires de ces espèces dont les sept premières sont lignivores et les deux dernières parasites; l’Exocentrus pourtant est encore assez commun sur les échalas de l’année qui Pattirent pour la ponte. Sur ces mêmes échalas, ou sur les feuilles de la vigne, viennent se poser l’Anobium fulvicorne qui recherche le châtaignier ou le charme, et l'Agrilus derasofasciatus en quête des sarments morts ou malades. Deux plantes se sont multipliées dans la vigne, l’Inula dysenterica et la Mercurialis annua. En fauchant sur la première, je prends un joli Diptère, l'Ensina Blotii, qui va pondre dans les réceptacles des calathides. Elle y déposera plusieurs œufs, le réceptacle s’hypertrophiera, il deviendra presque ligneux, et chaque larve y aura sa petite loge distincte, où elle accomplira toutes ses métamorphoses. L’insecte parfait éclora au printemps suivant. Les Mercuriales sont peuplées d’Hermæophaga cicatrix qui en rongent les feuilles et dont beaucoup sont accouplées, ce qui annonce une ponte pro- chaine. Je prends aussi sur cette plante lApion semivittatum qui vient pondre dans les nœuds de la tige. Dans les sillons de la vigne et sur les sentiers court l’agile Leptaleus Rodriguii. Les bordures herbeuses m'offrent en abondance diverses plantes en pleine fleur : Hypochæris radicata, Grepis virens, Leucanthemum vulgare, Achillæa millefoliun. Touvre des calathides et je constate sur la pre- mière et la qualrième la présence des larves de deux Olibrus, l'affinis et le méllefolii, et sur toutes l'existence de larves de Diptères de la famille des Téphritides et de larves blanches et orangées de Cécidomyie. Je recueille de ces calathides que j’enferme séparément dans des boîtes, et j'obtiens, dans le courant de juillet, de celles des Chicoracées des Acinia leontodontis et confusa, de celles du Leucanthemum, des Acinia confusa, 70 ÉD, PERRIS. de celles de l’Achillæa des Acinia millefolii. Les corymbes de cette der- nière Synanthérée étaient la plupart couverts de Myclerus curculionoides, Comment n’ai-je pas encore découvert les premiers états de cet insecte tellement commun qu'en quelques instants on peut en prendre des cen- taines ? Sa larve vit sans doute dans la terre; il me semble qu’autrement je l'aurais rencontrée, . Quelques pieds d’Hypochæris sont chargés de Pucerons dont plusieurs ont été évidemment piqués par des parasites. J'en obtiens das Aphidius proteus et des Megaspilus fuscipes. Je m'arrête devant des figuiers sur lesquels je remarque quelques branches mortes. C’est le seul dommage que, dans ces terrains argileux et élevés, leur aient causé les deux rudes et exceptionnels hivers de 1870 et de 1871 qui, dans les sols plats et sablonneux de plusieurs autres parties du département, ont tué cetle sorte d'arbres, comme en 1850, jusqu’à la base. Les branches victimes du dernier hiver sont couvertes de tout petits tas fort rapprochés de vermoulure extrêmement fine produits par de très- nombreux Hypoborus ficus qui ont pénétré sous lécorce pour y creuser leurs galeries transversales de ponte. Ces branches sont également percées çà et là de trous ronds pratiqués par le vulgaire Sinoæylon sexdentatum qui, comme le Xylopertha sinuata, attaque tant d'espèces de végétaux ligneux, et dont les larves, comme celles de ce dernier, deviennent la proie des larves du Téllus unifasciatus, de l'Opilus domesticus et du Denops albofasciatus. En me retirant je passe près d’un vieux tronc presque pourri de saule marceau dans lequel j'avais observé, au mois d'avril, des larves que je soupçonnais appartenir à un Péilinus, ainsi que des larves marbrées d’un Tillus et des larves de Leptura. Je m’approche et je vois occupée à pondre, en utilisant un trou de Ptélinus ou d’Anobium, une femelle de Strangalia aurulenta, ce qui me paraît résoudre la question de la larve. Je me rap- pelle alors que j’ai enfermé dans un sac et laissé à la campagne des frag- ments du bois de ce même saule habités par les diverses larves, je cours le visiter et j'y trouve de nombreux Pilinus costatus, des Strangalia aurulenta et plusieurs Tillus elongatus des deux sexes. Le premier a pour ennemi, indépendamment du Tillus, le Hecabolus sulcatus. En traversant le potager j'ai remarqué des pieds de céleri dont les feuilles sont attaquées sur de larges surfaces ; j'y regarde de plus près et je constate la présence de nombreuses larves mineuses de Diptères, la plupart adultes. Je m’approvisionne de ces feuilles, et rentré à Mont-de- Promenades entomologiques. 71 Marsan, je les enferme dans un bocal avec de la terre. Les larves s’y enfoncent, et quinze jours après j'obtiens une éclosion abondante d'Uro- phora centaureæ et de Tephritis angelicæ, dont les pupes sont d’un tes- tacé jaunâtre très-clair, et de leurs parasites Alysia tipulæ et Sigalphus flavipalpis. Le lendemain je visite d’autres cultures. Les betteraves quiont souffert, à la fin d'avril, des atteintes du Plectroscelis tibialis, acharné après les cotylédons, sont aujourd’hui attaquées dans leurs feuilles par une larve mineuse de Diptère. L'année dernière j'avais essayé de l’élever, mais les feuilles, que j'avais laissées trop longtemps entassées, s'étaient pourries et avaient reçu des pontes qui auraient pu n’en imposer; elles me don- nèrent, en effet, en grand nombre des Anthomyta canicularis et des Cur- tonevra stabulans; mais sachant que ces larves ne sont pas mineuses, j'attendis, dans l'espoir que quelqu’une de celles qui m'intéressaiest aurait échappé, en s’enfonçant dans la terre, aux premiers effets de la pourriture. Cet espoir ne fut pas trompé et quelques jours après j'obtins plusieurs individus de la vraie mineuse : c'était la Pegomyia hyosciami. Je fais une station au milieu d’une pièce de trèfle en état de fructifica- tion assez avancée. Des feuilles brodées par une larve de Phytomyza pro- bablement, appellent mon attention, mais Géjà lPhabitant de ces galeries en arabesques a pris son essor. J’examine les fruits et j’observe dans les calices des larves de Curculionites que je soupçonne appartenir à un Apion, en dehors des calices d’autres larves plus grandes, probablement de Bruchrus, d'autres Hexapodes, très-petites, semblables à des larves de Lathridius et qui me rappellent les larves de Corticaria, et enfin des larves d’une inévitable Cecidomyta. Je fais un petit paquet de ces graines, et enfermées chez moi dans des boîtes, elles me donnent des Corticaria gibbosa et des Bruchus varius. La larve de ce dernier s’enferme, avant de se transformer, dans un cocon d'apparence Soyeuse, extrêmement mince, J’obtiens en outre des Apion fagi et trifolii, avec un Pleromalus parasite qui me paraît être le Boucheanus, V'Entedon curculionidum, le Calyplus macrocephalus et le Systole albipennis. Plus loin s'offrent sous mes pas de beaux pieds fleuris de Matricaria chamomilla à côté desquels je m’assieds. Rien dans les calathides, mais en ouvrant une de ses tiges je constate dans le canal médullaire la pré- sence d’une larve de Curculionite. Ge fait nouveau pour moi excite ma curiosité. Le jour de mon départ j’enlève, avec une petite motte de terre, 72 ÉD. PERRiIs. un pied de Matricaria pourvu de nombreuses tiges, je l'installe chez moi dans un petit pot à fleurs, où de fréquents et légers arrosements doivent le maintenir frais pendant quelques jours, et je place ce pot dans un grand vase à parois vernissées en étalant les tiges. Je suppose que les larves quitteront la plante pour s’enfoncer en terre et qu’elles tomberont presque toutes dans le vase. Les choses se passent en effet ainsi, je recueille plu- sieurs larves que je dépose sur la terre dans de petits pots, elles ne tardent pas à disparaîlre, et trois semaines après je trouve éclos des Ceutorhyn- chus rugulosus. Presque en même temps j'obtiens le même insecte d’An- themis nobilis trouvées à Mont-de-Marsan. Ce Ceutorhynchus appartient à un petit groupe d’espèces qui ont le même dessin sur les élytres, ce sont : campestris, rugulosus, chrysanthemi, molitor; je suis convaincu que toutes se développent dans les Camomilles. Le melanostictus leur ressemble, il est vrai, mais il est plus allongé et sa larve vit et se transforme au collet de la racine du Lycopus europœus. L'hypothèse que je viens d'émettre n’est pas hasardée. Tout entomolo- giste observateur a pu remarquer que, dans bien des cas, les insectes vivant sur des plantes du même genre, ou de la même famille, ont entre eux des rapports analogues à ceux des plantes elles-mêmes, de telle sorte qu'on peut souvent a priort rapprocher les uns des autres, J'ai donné, en 1863, quelques notions à ce sujet à propos des mœurs des Apron compa- rées à leur forme et à leurs couleurs, et je pourrais les étendre à bien d’autres genres. Non loin des Matricaria sont des pieds de Senecio vulgaris. En y regar- dant de près je remarque que bien des calathides sont renflées et comme vésiculeuses; je les ouvre et dans le réceptable je rencontre tantôt une larve de Diptère, tantôt une pupe presque sphérique et d’un beau noir, très-luisant, qui me donne quelques jours après le Tephritis marginata, obtenu antérieurement des calathides de Senecio aquaticus, et dont les parasites sont le Pteromalus leucopyqus et le Bracon flavator. Une pièce de vesce en fruits me rappelle les Bruchus qui vivent dans ses gousses : B. nubilus, signaticornis, pallidicornis et granarius que j'ai élevés autrefois. Leurs larves se développent dans l’intérieur des graines d’où les insectes sortent en août et septembre par un trou très- rond, comme celui des grains de pois pratiqué par le B. pisi. Leurs para- sites sont Ségalphus striatulus et Pteromalus leucopezus. Au bord d’un champ, le long d’une haie basse, des Teucrium scoro- Promenades entomologiques. 73 donta étalent leurs panicules de fleurs jaunâtres que des Meligethes poin- tillent de noir. C’est le M. obscurus dont la larve déprimée, blanche, avec trois rangs de petits points noirs et le dernier segment arrondi, après s’être développée dans la fleur, se laisse tomber à terre pour s’y enfoncer et y subir en peu dejours ses métarmophoses. Un petit pâturage voisin, heureusement pour moi peu fréquenté par les animaux, me présente de larges touffes de Lotus corniculatus et d'Ono- nis campestris. Je m'étends à terre pour explorer les Lotus. Je recueille sur leurs fleurs un Meligethes qui s’y trouve assez communément; je vois les feuilles rongées par une chenille de Polyomumatus, et en fouillant au milieu du fourré je prends de nombreux individus d’un Tychius quelque peu variable de taille et de couleur, qu'une étude ultérieure n'a fait reconnaître pour le flavicollis. Ge que je sais des mœurs du Tychius meliloti me porte à chercher des feuilles hypertrophiées, je n’en trouve pas une seule ; je me rabats alors sur les gousses et je finis par en voir quelques-unes partiellement gonflées et formant une sorte de gaille. Je ne doute pas qu'elles ne recèlent une larve de Tychius, j'ouvre, et la loupe me montre des larves de Cccidomyia. Toutes les gousses tuméfiées sont dans lemême cas, et me rappelant alors que la présence des larves de T, sparsutus et venustus dans les gousses du genêt à balais n’y provoque aucune déformation, je me demande s’il n’en serait pas de même ici. Pour m'en assurer je me mets à ouvrir des gousses de Lotus, et je ne tarde pas à trouver, au centre d’une petite altération brunâtre du tissu, un corps semblable à un petit œuf d’un blanc jaunätre, ellipsoïdal, très-obtus aux deux bouts et présentant à l’un d’eux deux petites taches brunes comme deux yeux, et entre ces taches trois points extrêmement pelits en ligne transversale, D’autres gousses m'offrent une larve de Curculionite plus où moins développée. Je fais un bouquet de tiges de Lotus, je le mets dans un verre avec de l’eau pour entretretenir sa fraicheur, et je place le tout dans un saladier assez profond et à surface assez lisse pour que les larves qui tomberont des fleurs et des gousses ne puissent pas s’échapper. Tout les matins, car c’est surtout pendant la nuit, je l'ai remarqué pour d’autres plantes, que les larves se laissent tomber à terre, tous les matins je visite le saladier, je recueille des larves de Meligethes et de Tychius et je les introduis dans de gros tubes à moitié pleins de terre. Le bouquet, trans- porté ensuite chez moi, continue à me fournir des larves, puis je l’enferme dans une grande boîte. Les larves me donnent des Meligethes erythropus, comme ceux que j'avais recueillis sur les fleurs, et des Tychius flavicolt- 74 ÉD. PERRIS, lis qu’au mois d'août j'exhume de leurs coques de terre, Dans le courant du même mois le bouquet produit en assez grand nombre des Apion elon- gatum, quelques Bruchus varius, des Cécidomyies et les parasites sui- vants : Sigalphus hilaris, Ptleromalus tenuis, Eulophus flavo-varius, Eupelmus atropurpureus, Systole albipennis et Gallimome difficiles. Je dois ajouter que j'ai pris aussi sur les fleurs et les gousses du Lotus, ou au pied des touffes, des Tychius hœæmatocephalus, ainsi que les Bru- chus loti, laticollis, picipes et pygmæus. Tous ces insectes vivent incon- testablement dans les fruits de cette Légumineuse. Ma conviction à cet égard est complète, surtout pour le Tychius, à cause de la taille de cer- taines larves qui sont tombées des gousses. Quant aux Ononts, il sont habités par des Apion ononidis dont la larve vit dans les gousses de cette plante et a pour parasites le Pieromalus Erichsont et l'Eurytoma salicicola, et par les larves et les nymphes de deux Hémiptères dont quelques-uns sont à l’état parfait, le Macrocoleus Paykuliè et l'Armanus punctipes. Le jour suivant, en repassant le long de la pièce de vesce, je remarque un endroit qui a dù être attaqué par des Pucerons. Plusieurs nymphes de Coccinella 7-punctuta sont fixées aux tiges ou aux feuilles; je les recueille et j'ai le plaisir d’obtenir, quelques jours après, le joli parasite nommé Encyrtus apicalis. De l’une de ces nymphes sont sorties huit larves de Diptère qui se sont collées aux parofs de la boîte et se sont transformées en pupes testacées que je reconnais appartenir au genre Phora. Plus tard, ? en effet, il me naît huit Phora d’une espèce qui se rapporte assez bien à la description de la P. fasciata Fall. Elle est d’un testacé jaunâtre, avec le vertex brunâtre, les poils noirs, le dessous de l’écusson brun, l'abdomen noir avec le premier et le dernier segment de la couleur du thorax; les pattes sont jaunâtres avec les quatre dernières tarses et la moilié posté- rieure des dernières jambes de couleur noire ; les jambes intermédiaires sont un peu brunâtres ; les balanciers sont d’un jaunâtre pâle et les ailes hyalines avec la nervure marginale étroitement bifurquée à l'extrémité. Voilà un nouveau fait à ajouter à ceux que j'ai signalés dans mes Diptères du pin maritime, à l'occasion de la Phora pusilla, et qui tendent à établir que plusieurs larves de ce genre sont carnassières. L’une d'elles même, celle de la P. atricapilla, que je ne connais pas (serait-ce la même que celle dont il s’agit ici?), s'attaque, d’après M. Carpentier, aux nymphes des Coccinelles, J'ai pourtant exprimé l'opinion que les larves de ce genre Promenades entomologiques. 75 ne sont pas parasites, qu'elles n’attaquent pas de proie vivante et qu’elles n’en veulent qu'aux substances animales ou végétales en décomposition. Après lé fait dont j'ai été témoin, je ne sais plus guère que penser, ou pour mieux dire je serais tenté de revenir sur ma manière de voir, car la nymphe de Coccinelle citée plus haut ne paraissait pas altérée et en voie de désorganisation. Ma promenade me conduit à un bassin alimenté par une source et autour duquel circulent, d’un pied léger, des Tachyusa, des Autalia et des Bembidium d’un assez mince intérêt, et je me mets à suivre la rigole qui sert de déversoir. Là, diverses plantes vont me fournir matière à quelques bonnes observations. Je m'adresse d’abord au cresson qui, un mois et demi plus tôt, m'aurait donné des Ceutorhynchus melanarius, des Tanysphyrus lemnæ, des Phyllotreta bimaculata. Je trouve pourtant dans les feuilles quelques larves mineuses retardataires de cette Alticide. En ouvrant des tiges j'y rencontre des larves d’une Psylliodes, probable- ment la chrysocephata, el en outre des larves et des pupes d’un petit Diptère. Je recueille des fragments de tiges qui en contiennent, je les con- serve fraîches avec de la mousse humide, et quelques jours après les pupes me donnent plusieurs individus d’un joli Oscinis, que je crois pouvoir rap- porter au cornuta, où qui en est du moins bien voisin. Sur les bords de la rigole croissent des Juncus obtusiflorus. Je retrouve sur les gaînes de leurs feuilles inférieures les galeries sinueuses ou même spirales de la larve mineuse de l’Aphanistichus emarginatus, dont je publierai très-prochainement l’histoire. Dans le voisinage s'élèvent des Lythrum salicaria. Leurs épis de fleurs ont déjà attiré de nombreux Nanophyes lythri, dont les femelles confient leurs œufs aux ovaires chargés de nourrir leurs larves qui ont pour para- site l'Eupelmus De Geerii. Sur les feuilles broutent des larves de Galleruca, que j'ai autrefois élevées, ce qui n’est pas difficile, et qui, après s'être enfoncées dans la {erre pour se transformer, me donneraient la G. calma- riensise Cà et là sont des pieds de Mentha aquatica et de Lycopus europæus, dont les feuilles sont trouées par des larves de Cassida equestris, parmi lesquelles on voit des nymphes et même des insectes parfaits. Je quitte ce lieu humide, et en suivant une haie j’observe encore sur les ronces l’Agrilus aurichalceus et les deux galles semblables, mais pourtant distinctes, produites par le Lasioptera rubi el le Déastrophus rubi, qui 76 ÉD. PERRIS. ont pour parasites, le premier : Platygaster obscurus et phragmitis, sipho- neura brevicaudis et Gallimome cyniphidum ; et le second : Gallimome rubi, Siphoneura brevicaudis, Decatoma pulchella et Eurytoma diastrophi. Celle du Diptère est toujours plus ou moins crevassée et à surface moins unie et moins lisse. Les grappes de la ronce sont en fleur, mais bien des boutons sont fer- més encore; j'en ouvre quelques-uns et je finis par trouver la larve de l'Anthonomus rubi qui vit dans ces conditions. Elle me rappelle les obser- vations que j'ai faites plus d’une fois et que je faisais encore aux mois d’avrilet de mai précédents sur les larves des À. pyri, pomorum et ulnu, qui se développent dans les fleurs du poirier, du pommier et de l’aubépine. Deux choses surtout provoquent ici l'intérêt : l'effet produit par la pré- sence de la larve sur le bouton qui se développe, se ballonne sans s’ouvrir, et la rapidité avec laquelle cette larve accomplit ses évolutions. Les organes floraux dont elle se nourrit doivent avoir des propriétés nutritives bien actives pour que, en quelques jours, elle ait subi toutes ses métamor- phoses sans avoir besoin de quitter l'abri fragile qui la protége. La nature est conséquente avec elle-même, et l’on comprend qu’elle doit assurer un prompt développement à des larves qui vivent de substances de peu de durée; c’est ainsi qu’elle agit avec celles des champignons putrescibles, des cadavres, etc. Dans le voisinage d’une habitation je rencontre un massif de Marrubium vulgare et de Ballota fætida et de nombreux pieds de Verbena officinalis. Les Marrubium secoués sur mon parapluie me donnent un joli Tingidite, le Platychila pilosa, dans ses divers états, ainsi que les Meligethes mar- rubii et villosus, et les Ballota, le M. flavipes. Les fleurs de ces plantes contiennent encore des larves de ces Nitidulaires, semblables à celles du même genre dont j'ai parlé, c’est-à-dire blanches, obtuses postérieusement et ornées de trois rangs de points noirs, et s’enfonçant dans la terre pour se transformer. Les tiges de la verveine nourriront plus tard une larve Ge Mordellistena ; je trouve pourtant, dans quelques-unes, une larve, jeune encore, de Diptère, dont je tâcherai de connaître plus tard linsecte, car les tiges que je recueillerais en ce moment ne pourraient se conserver fraîches assez longtemps pour une éducation à domicile. Ce Diptère me semble devoir être une Lonchæa. Le lendemain, ma promenade se dirige vers les bois. En m’y rendant | | PT SE Promenades entomologiques. 77 je rencontre plusieurs plantes qui 8e prêtent à des observations. Le Silene pratensis Spreng., Lychnis dioica D. G., a déjà ses capsules bien dévelop- pées; quelques-unes contiennent, à l’état de nymphe et d’insecte parfait immature, des Sybènes canus. Plusieurs individus se développent dans un même fruit. Les parasites sont le Pteromalus leucopezus et le Microgaster trislis. Le Lathyrus sylvestris à formé ses gousses; dans leur intérieur je trouve des larves qui appartiennent probablement au Bruchus nigripes que j'ai plusieurs fois obtenu de cette plante. Un groupe de Senecio sylvaticus provoque l’action de ma canne et de mon parapluie ; il en tombe quelques Olibrus corticalis, dont je constate pour la première fois le véritable habitat. Ne Goutant pas que sa larve ne vive dans les calathides de cette Synanthérée, je me livre à d’attentives recherches, et je ne tarde pas à trouver des individus d’une larve que sa forme déprimée et les deux courtes épines qui la terminent me permettent de rapporter à un Olibrus. Inutile de dire que j'ai emporté un paquet du seneçon et que j'ai élevé la larve qui se transforme sous terre. Elle m'a donné l'espèce que j'avais trouvée sur les fleurs. Je passais sans m’arrêter devant des Lampsana communis, dont les fleurs ne m'ont jamais rien procuré, lorsque j'aperçois quelques tiges de cette plante renflées en une galle fusiforme. Je reconnais là l’œuvre de l'Aulaæ lampsanæ, et, en effet, j'y trouve la larve jeune encore de cet Hyménoptère. Le moment n’est pas venu de recueillir la tige, elle est trop verte et se dessécherait, au grand détriment des petites bêtes qu’elle nourrit. Il faut attendre qu'elle ait atteint sa complète maturité; et d’ail- leurs, si l’on n’a pas à redouter que la plante ne disparaisse, on n’a aucun intérêt à se presser, car l’insecte parfait n'éclora qu’au printemps sui- vant, et jusque-là, comme tant d’autres larves d’Hyménopières, l'animal demeurera, presque jusqu’au dernier moment, à l'état de larve, quoique celle-ci soit depuis plusieurs mois complétement développée et enfermée dans sa petite cellule. Ce long engourdissement Ge ces ssries de larves m'a toujours étonné. Je ne suis pas moins surpris du peu de substance qui est nécessaire à leur accroissement. C’est à peine s’il en faut un volume égal à celui de leur corps, car celui-ci occupe toute la capacité de la cellule dont les déblais paraissent avoir seuls servi à la nutrition; or, si l’on en juge par les longues galeries des larves des Coléoptères et des Dipières, les tiges des plantes ne semblent pas très-riches en substances alibiles. D'un autre côté, puisque ces larves d'Hyménopières mangent si peu, on 78 ÉD. PERRIS. ne s'explique pas la nécessité des galles, quelquefois très-volumineuses, dans lesquelles elles vivent. A quoi bon, par exemple, une galle grosse comme une belle nèfle pour une seule larve de Cynips, qui en occu- pera à peine le noyau central? C’est que, peut-être, c’est plus par imbibi- tion de sucs que par érosion et ingestion de matières solides que ces larves se nourrissent, et qu'il faut, pour produire ces sucs, des matériaux assez considérables. Ce qui indiquerait que les substances liquides jouent un grand rôle, c’est que les cellules dans lesquelles les larves passent leur vie sont dépourvues, ou à peu près, de déjections. Encore un sujet d’étonne- ment. Je me fatigue sans grand succès à baître les buissons de la forêt et les branches basses des grands arbres; je ne prends rien qui soit digne d’être signalé; mais ceux qui présentent des branches mortes me donnent plus de satisfaction. Celles des chênes notamment me fournissent plusieurs bonnes espèces : Læmophlæus castaneus, Abdera griseoguttata, Anisoæya fuscula, Tropideres sepicola et pudens. Je me rabats ensuite sur les plantes, et des Orobus vernus, dont quelques gousses restent encore, me donnent à l’état parfait des Bruchus granarius; les tiges des Rumex recèlent des Apion violaceum, et les fruits du Geum urbanum dont les fleurs devaient, un mois et demi plus tôt, être recouvertes de Byturus tomentosus, nourrissent encore de nombreuses larves de cet insecte. Cette larve, agréablement zonée de roussâtre et terminée par deux petits crochets, se transforme dans la terre. Je m'accroupis au milieu d’une pépinière d’'Héeracium umbellatum jeunes encore, dans l'espoir d'y trouver la galle, parfois volumineuse, formée par l’Aulax hieracii, j'ai la chance d’en apercevoir cinq ou six, mais elles sont évidemment trop fraîches encore et il faut attendre. Je trouve sous mes pas de nombreux échantillons de la galle printa- nière de l'Andricus terminalis, semblable, quand elle est fraîche, à une petite pomme d’api. Abandonnée de ses premiers habitants et abattue par le vent, elle est aujourd’hui noirâtre, difforme et toute éraillée; j’en recueille pourtant dans l’espoir d’en obienir, comme d’autres fois, des Ptinus Aubei, des Berginus tamariscis et peut-être autre chose. Ce dernier nom me pousse à une digression glossologique que l’on vou- dra bien, je l’espère, me pardonner. On a pu voir que j'ai écrit tamariscis et non famarisci, comme l'ont voulu divers auteurs et comme le portent lès catalogues. J'ai pour principe, en effet, que, puisqu'il à été convenu Promenades entomologiques. 79 d'employer, pour la nomenclature, la langue latine, on doit en suivre les règles. Or, en latin, les noms terminés par x, quelle que soit la voyelle qui précède, pax, greæ, phænix, voæ, nux, ont le génitif en #s, et comme on a voulu dire le Bergine du tamarix, l’Apion du tamarix, il faut incon- testablement traduire par Berginus lamariscis, Apion tamariscis. Vaine- ment objecterait-on que lon doit respecter jusqu'aux solécismes des nomenclateurs, je ne saurais admettre une semblable théorie qui condui- rail à maintenir l'orthographe du nom spécifique de l’Hypoborus fici, que l'on a avec raison changé en ficus. J'avoue que j'aurais aussi quelques observations à faire sur lhabitude que l’on prend, au mépris des règles de formation des noms latins, d'écrire, quand il s’agit de noms propres : Laboulbenei, Carrenoi, et que je ne m'’associe pas à la détermination qu’a prise mon savant ami M. de Marseul de modifier, dans son Catalogue, les désinences des noms propres éta- blies sciemment et logiquement par leurs auteurs ; mais je n’entends pas, à propos d’une digression, faire de la doctrine ou du pédantisme. Je ne veux pas renouveler la querelle d’Allemand dont nos Annales ont gardé la trace. Je ne prétends pas même discuter la question de savoir si, lorsque le nom générique tiré du grec est neutre ou terminé par un subs- tantif neutre, avec la terminaison grecque, comme Platysoma, par exemple, le nom spécifique latin doit être du genre neutre, et s’il faut dire Platy- soma oblongum au lieu de Platysoma oblonga (1), je me borne à affirmer que lorsque le nom générique a une terminaison latine masculine, le nom spécifique doit, de toute rigueur, être au masculin; qu’ainsi il faut écrire, par exemple, Coniatus chrysochlorus, où si l’on veut chrysochloros, et non pas chrysochlora. Le lendemain, un petit tour de jardin me fait retrouver dans les tiges de la Beta vulguris la larve du Lixus Ascanü et dans celle de l’Althæa rosea (1) Dans tous les cas, il faut être conséquent avec soi-même, et si l’on écrit Calo- soma sericeum, Broscosoma baldense, Dolichosoma lineare, ete., il ne faut pas écrire Cyphosoma sibirica, Nemosoma elongata, Paramecosoma pilosula, Ma: lacosoma lusitanica; si l’on adopte le neutre pour les noms spécifiques des genres À delostoma, Drimostoma, on ne doit pas accoler le féminin au genre Stenostoma; si l’on admet aussi le neutre pour les genres Brachypteroma, Micralymma, Mo- nomma, il faut agir de même pour les genres Bolboceras, Lissodema, Pachy- dema, Trogoderma, Sphæroderma, etc. Quant à moi, je l'avoue, du moment que l’on conserve la terminaison grecque et qu’on laisse au mot tiré de cette langue la physionomie neutre, je voudrais que le nom spécifique fût du même genre. 80 ÉD. PERRIS. la larve du Lixus algirus. Les fleurs flétries de cette plante et les jeunes fruits qui leur succèdent nourrissent une chenille de Micro et des larves d’un petit Diptère, peut-être d’une Siphonella. Leur éducation a échoué. Un semis de choux fait au mois d’avril appelle mon attention par l'air de souffrance d’un grand nombre de pieds. Je trouve dans la partie inférieure de leurs tiges des larves et des insectes parfaits des Baridius laticollis, chlorizans et cuprirostris, qui ont pour parasite l’Alysia fuliginosa. Une allée herbeuse présente &e nombreux pieds de Plantago lanceolata; plusieurs ont au collet de la racine une larve qui doit être de Mecinus pyraster où cérculatus, d’après mes observations antérieures. Sur les fleurs de carottes butineni des insectes de divers ordres qui ne méritent guère d’être cités, et sur les fleurs de poireaux s’agitent, avec quelques vulgarités, des Styzus nigricornis et des Bembex bidentata. A Mont-de-Marsan j'y trouverais assez fréquemment la belle Scolia hœmor- rhoidalis. Je songe alors à visiter des branches feuillues de chêne et de châtai- gnier que j'ai coupées et mises çà et là en petits tas quelques instants après mon arrivée. Le soleil de ces derniers jours les aura flétries et leur aura donné cet arôme de branches mortes qui plaît aux insectes. J’y vais muni d’une nappe sur laquelle je secoue ces petits fagots, et j'obtiens, parmi des banalités telles que : Anchomenus prasinus, Notiophilus bigut- datus, Corticaria gibbosa et transversalis, Lathridius minutus et nodifer, Omias concinnus, des Anthocoris, des larves de Lagria et quelques rares individus des Cænopsis fisstrostris et Waltoni et du Styphlus unguicularis. Si j'en juge par mes expériences antérieures, je suis arrivé quinze jours trop tard pour ces derniers insectes. Une bordure de champ un peu sablonneux m'offre en quantité le Filago germanica, sur lesquels cette fois, comme les années précédentes, je ne trouve rien, et le Félago gallica L., Logfia subulata Cass., qui, tout récem- ment, m'a procuré à Mont-de-Marsan plus de 206 Cassida filaginis, et sur lequel je vois, en assez grand nombre, le tout petit Olibrus pygmæus. J'étais porté à croire que sa larve vit dans les fleurs des petits Leontodon ; je me demande si elle ne serait pas aussi, et peut-être même exclusivement appelée à dévorer celles du Logfia. Pour m'en assurer je fais un petit paquet de cette plante, et je l’installe dans un verre d’eau, au centre d’un saladier profond, en étalant les tiges de manière à ce que les larves, s’il en existe, ne tombent pas dans l’eau. Deux heures après je recueillais déjà quelques larves, car les Logfia étaient un peu avancés, et ces larves Promenades entomologiques. 81 étaient évidemment d’'Olibrus. Mises en terre et portées chez moi avec précaution, elles m'ont fourni des nymphes et des insectes parfaits de l'espèce précitée. Voilà encore pour moi un fait nouveau. Une vigoureuse haie de ronces me donne l’idée de m’assurer si les tiges de cet arbrisseau ne contiendraient pas les larves, naturellement jeunes encore, d’un rare Hyménoptère du genre Cephus, ou plutôt du genre Phyl- læcus Newm., caractérisé par les antennes un peu épaissies vers le milieu et de vingt-sept articles, et par l'abdomen comprimé. Je tronçonne bien des tiges sans rien observer, enfin j'en trouve une dont la troncature me montre une galerie encombrée de déjections. Je l’ouvre et j'arrive à une larve de Phyllæcus, mais d’un développement peu avancé; je suis seule- ment averti que je pourrai en retrouver plus tard dans cette localité. Puisque j'ai l’occasion de parler de cette larve, je veux transcrire les notes que j'ai prises à son sujet, il y a plus de trente-deux ans, en mars 18/10. LARVE. — Long. 45 mill. — Blanche, molle, glabre et cylindrique. Tête arrondie, bien détachée, inclinée, très-lisse, avec deux taches latérales noirâtres, simulant des yeux. Ces taches semblent intérieures et n’être apparentes que grâce à la transparence de la peau, comme si c’étaient les yeux de l’insecte parfait qui seraient visibles dans la larve. Épistome lavé de roussâtre, labre transversal, subéchancré, subcorné et roux ; mandibules larges, cornées, roussâtres de la base au milieu, d’un noir ferrugineux depuis le milieu jusqu’à l'extrémité qui est tridentée. Près de la base externe de chaque mandibule une petite antenne conique de quatre articles. Mächoires à lobe large, cilié intérieurement de soies rousses et raides et surmonté d’un appendice palpiforme de deux articles ; palpes maxillaires coniques de quatre articles courts; lèvre inférieure portant deux palpes labiaux coniques et triarticulés et s’avançant entre eux en une languette large et arrondie. Les palpes sont lavés de roussâtre avec les articulations plus foncées. Corps de douze segments, le premier sensiblement rétréci antérieure- ment, les autres égaux avec un étranglement sensible aux intersections, à partir du cinquième ; dernier segment conoïde, hérissé de petites soies fauves et prolongé en une pointe cornée, subconique, tronquée et cou- verte d’aspérités dirigées en arrière. Cette pointe sert aux mouvements de la larve, de concert avec un bourrelet longitudinal placé de chaque côté du corps et très-dilaté sur les deux pénultièmes segments, des mamelons (1873) 6 82 ÉD. PERRIS. pseudopodes, au nombre de quatre, sous chacun des trois premiers seg- ments, les deux intermédiaires du propectus plus saillants que les autres, des rides irrégulières sur toute la face dorsale et principalement sur les quatre premiers segments, qui sont comme rugueux. Stigmates roussàtres et latéraux, au nombre de neuf paires, la première sur la ligne d’intersection du prothorax et du mésothorax, les autres près du bord antérieur des huit premiers segments abdominaux. Cette larve vit dans les tiges vertes de la ronce où elle pratique de longues galeries cylindriques, du diamètre de son corps, et que l’on trouve presque entièrement remplies de détritus de moelle mêlés d’excréments noirâtres. Quoiqu'il n’y ait dans une même tige qu’une seule larve, on y remarque quelquefois deux et même trois galeries parallèles; c’est que la larve, après avoir parcouru une certaine longueur, arrêlée par quelque obstacle ou dégoûtée d'aller plus loin, trace une petite galerie transver- sale, puis se met à creuser en sens inverse, et enfin rétrograde encore par un nouveau chemin. Ce n’est pas sans doute par caprice qu’elle se livre à tous ces travaux et qu’elle prend toutes ces peines ; il faut croire qu’elle est très-vorace, ou plutôt, ce qui est rendu probable par la quantité de sciure non décomposée qui encombre les galeries, qu’il n’y a dans la moelle dont elle se nourrit que peu de chose à sa convenance et dont elle fait un choix, négligeant et rejetant derrière elle ce qui n’est pas de son goût. Au moment de se transformer en nymphe, ce qui a lieu en mars, elle s’enveloppe d’une coque satinée formée d’une pellicule fine et fragile, qu’au microscope on reconnaît formée par des fils très-déliés et croisés en tout sens. Gette coque est cylindrique et deux ou trois fois plus longue que son corps. Nympxe. Cylindrique, de la longueur de la larve, toute blanche, moins les yeux et les ocelles qui sont d’un brun roussâtre. Elle laisse voir dis- tinctement toutes les parties de l’insecte parfait : les palpes sont allongés sur le sternum, les antennes retombent par devant les yeux et le long des côtés du corps jusque sur les ailes, avec leurs articulations très-visibles ; les quatre paltes antérieures sont repliées et appliquées sur la poitrine, les deux tibias postérieurs partent de derrière les ailes et suivent les flancs, ainsi que les tarses ; les épines des tibias et les articles des tarses sont parfaitement distincts; le dernier segment abdominal est trilobé à l’extré- mité, avec trois rainures longitudinales en dessous et une petite papille charnue sur les côtés. Promenades entomologiques. 83 INSECTE PARFAIT.—Long. 45 mill.—Mandibules jaunes avec l'extrémité noire ; antennes, tête, thorax noirs; abdomen noir bleuätre, très-finement et très-densément ruguleux avec des rides transversales, sauf le dernier segment qui est lisse, ou peu s’en faut, et plus luisant; échancrure du pre- mier segment {apissée d’une membrane blanche ; une petite tache blanche, ordinairement arrondie, à l’angle postérieur des deuxième, troisième et cinquième arceaux ; tarière noire; cuisses noires, genoux, tibias et tarses d’un testacé jaune ; ailes un peu enfumées, nervures brunes. J'en ai obtenu une vingtaine d'individus, tous du sexe femelle. Cette espèce, d’après la courte description de Lepeletier de Saint-Far- geau, semble bien voisine du Cephus phthisicus que je ne connais pas. J'ignore si elle appartient au genre Phyllæcus; dans tous les cas, la des- cription ne dit rien des taches blanches latérales de l'abdomen, qui sont pourtant bien visibles et constantes, du moins dans la femelle. Si l’espèce est nouvelle je l'appellerai rubr, La larve dont je viens de parler a pour parasite une larve au sujet de laquelle je trouve dans mes notes ce qui suit : Blanche, glabre et molle, de forme ovoïde, vue en dessus, et vue de profil à dos voûté et ventre uni, presque plan, avec un léger renflement un peu au delà du milieu. Tête moyenne, arrondie, blanche comme tout le reste; pas d’épistome et de labre apparents; mandibules cornées, rousses, assez minces et acérées, sans dentelures ou échancrures ; palpes rempla- cés par deux petits mamelons charnus et rétractiles placés sous les mandi- bules et visibles lorsque, à l’aide d’une loupe, on regarde en dessus pen- dant que les mandibules sont écartées ; deux petites impressions arrondies sur le front, qui est en outre muni de quelques petits poils blanchâtres. Corps de douze segments, le premier le plus grand de tous, les autres à peu près égaux jusqu’au dernier, qui est presque hémisphérique et pos- térieurement à trois lobes au milieu desquels est l’anus. Deux ou trois poils blanchâtres sur le dos des deux premiers segments, et au-dessous un pareil nombre sur tous les segments, mais très-courts, assez raides et comme tronqués,. Il n'existe ni pattes ni pseudopodes, mais sur le dos de chacun des seg- ments, à l'exception du premier et du dernier, se trouve un bourrelet transversal, dilatable et même un peu rugueux. Ces bourrelets doivent aider puissamment à la progression, de concert avec les petits poils placés sous les segments. 84 ÉD. PERRIS. Stigmates au nombre de neuf paires, une près du bord postérieur du premier segment et une près du bord antérieur du quatrième et des sept suivants. Cette larve paraît n’attaquer la précédente que lorsque celle-ci est déjà grande, car les longues galeries ne manquent jamais. Elle se transforme dans une coque soyeuse un peu roussâtre et m'a donné le Pémpla rufata. Je ne pouvais m'éloigner de l’Adour sans visiter ses rives qui constituent une localité de chasse toute spéciale, à cause de sa nature très-graveleuse, des plantes qui lui sont propres, des fossés aquatiques qui communiquent avec le fleuve, elc. Je destine plusieurs heures à cette excursion que je commence dès six heures du matin. Beaucoup d’entomologistes savent que les premières heures du jour sont très-favorables à certains genres de chasse, lorsque surtout il n’y a pas trop de rosée. Bien des insectes éclosent dans la nuit, ou de grand matin ; beaucoup d’autres, qui se cachent par de fortes chaleurs, sont à découvert ou à une faible profondeur sous des dé- tritus et sous les pierres ; d’autres, qui s’envoleront plus tard, sommeillent sur les arbres, les buissons et les plantes, et bien des espèces agiles qui, à d’autres moments, s’'échappent du parapluie, donnent tout le temps de les prendre. Je commence par un fossé communiquant avec le fleuve, et qui a tou- jours de l’eau. Là végètent des Sparganium ramosum dont les racines plon- geant dans la vase nourrissent des larves de Donacia; près d’elles sont des coques contenant des nymphes, elles appartiennent probablement à la crassipes que je vois sur les feuilles. Sur les capitules des fleurs je prends deux Telmalophilus sparganit et un plus grand nombre de T. brevicollis ; ils sont là pour pondre, car leurs larves vivent et se transforment dans les graines de cette plante. Ces larves et leurs nymphes ressemblent beau- coup à celles des Cryptophagus. Là aussi se trouve abondamment le Séum latifolium. J'ouvre quelques- unes de ses tiges fistuleuses et, comme à l'ordinaire, j'y rencontre les larves d’un assez joli petit Liæus, le mucronatus. Pour la première fois je remarque que beaucoup de ses feuilles sont largement attaquées, comme celles du céleri, par une larve mineuse de Diptère. Pour moins m'embarras- ser, ce n’est qu’au retour que je fais une petite provision de ces feuilles que, deux jours après, je place chez moi dans un bocal avec de la terre, et à quelque temps de là il me naît un certain nombre d'individus du joli Promenades entomologiques. 85 Tephrilis angelicæ, nouveau pour la faune des Landes, que j'ai obtenu aussi du céleri, et qui, paraît-il, vit sur d’autres Ombellifères telles que le panais et l’angélique. Une autre espèce très-voisine, mais, à coup sûr, différente, dont je ne trouverai les larves qu’au mois d'octobre, mine les feuilles du Tussilago farfara Sur les bords du fossé s'élèvent en grand nombre des Lysimachia vulgu- ris, sur les fleurs desquelles je prends quelques individus des deux sexes d'une intéressante Apiaire, la Megilla labiata, et des Reines des prés, Spiræa ulmaria dont les panicules ne m'offrent, pour le moment, que d’insignifiants Diptères, des Mordella aculeata et des Mordellistena late- ralis. J'ouvre des tiges et je ne tarde pas à rencontrer encore de jeunes larves d’un Cephus, le satyrus, que j'ai déjà obtenu d’éclosion. J'ai trouvé aussi, mais très-rarement, cette larve dans les tiges de l’Agrimonia eupatoria, mais je crois que la Spirée est sa plante de prédilection. Après avoir creusé dans la tige une très-longue et assez spacieuse galerie, elle s’enferme dans une coque de soie assez transparente et beaucoup plus longue que son corps; elle y reste longtemps à l’état de larve ou de nymphe, et ne subit sa dernière mélamorphose qu’au mois de mai ou de juin. Cette larve a de très-grands rapports avec celle du Phyllæcus de la ronce, mais elle m'a paru plus agile. L’œuf est pondu vers le haut de la tige; la larve qui en naît et qui est toujours seule, creuse, en descendant jusqu'au collet de la racine, une galerie qui, naturellement, augmente progressivement de diamètre. Arrivée au terme de sa course, elle se retourne, élargit sa galerie en montant et se transforme vers le milieu de la tige, toujours la tête en haut. Me voici sur les graviers; je foule d’abord un petit tapis de l’Helian- themum gultatum si abondant dans les terrains secs et sablonneux de ce qu’on appelle la lande. Ses tiges nourrissent les Apion Chevrolati et acicu- lare et la Mordellistena slenidea, et ses feuilles un délicieux Hémiptère, l’'Anomaloptera helianthemi; beaucoup de ses capsules renferment une larve de Curculionite, c’est celle du Tychius scabricollis ; comme ses congénères elle s'enfonce dans la terre pour se transformer. Je m'approche du fleuve, et juste sur les bords, 1à où le flot vient battre, je vois pulluler trois espèces d’insectes, un Coléoptère des plus petits, le Limnebius picinus et deux Hémiptères, la Plea minutissima et la Sigara minulissima, auxquels se mêlent le vulgaire Laccobius minutus, les Hydræna riparia etrugosa ell Hydroporus minutissimus. Sous les pierres que l’eau baigne se trouvent des Parnus prolifericornis et auriculatus. Je 86 ÉD, PERRIS. jette de l’eau sur le gravier, et tout aussitôt se montrent le Philonthus rufimanus, le Trogophlæus dilatatus, le Blemus arcolatus et surtout le Peryphus ripicola, insectes tous très agiles, dont les cailloux qui couvrent le sol rendent la capture malaisée. Un petit et très-ingambe Hémiptère se montre aussi, c’est le Dépsocoris alienus, et si l'endroit est un peu sablonneux, c’est l’Heterocerus fossor qui domine. Je ne parle pas du Pæderus ruficollis, le plus commun de tous, et de quelques Salda. Une dépression de la plage graveleuse forme une petite lagune très-peu profonde où l’eau venue par infiltration est très-calme et plus limpide; c’est là qu’aime à vivre un joli petit Hydroporus, le bicarinatus, dont je prends un certain nombre. Plus loin une dépression peu profonde, sans eau en ce moment, mais limoneuse et humide, m'offre le Limnichus sericeus et plus souvent encore celui que nous appelions versicolor et que MM. Mulsant et Rey ont nommé Pelochares emarginatus. Sur les bords de cette mare intermittente sur- gissent par le piétinement quelques Georissus pygmaæus et costatus. Sur un point assez élevé que les crues atteignent rarement et où les cailloux sont mêlés de beaucoup de sable avec quelques végétaux, je mets au jour en grattant le sol ou en déplaçant les pierres, le Cryptohypnus lapi- dicola qui se met sur le dos et m'échappe souvent par son saut de puce. Depuis plusieurs années je cherche inutilement la larve de cet Élatéride pygmée, . Des touffes de Linaria supina m'attirent ; je vois sur les fleurs le Bra- chypterus pubescens, et dans les corolles je trouve sa larve qui vit à la manière de celles des Meligethes et qui leur ressemble, sauf qu’elle est dépourvue de points noirs. En furetant au pied des touffes je rencontre le Gymnetron netus. Les capsules contiennent des larves de cette espèce, des nymphes et même des insectes parfaits récemment transformés. Le G. littoreus vit dans les mêmes conditions, mais il est rare ici, il paraît pré- férer les bords de la mer, où sa plante est la Linaria thymufolia. J'arrive dans une localité peuplée de Scrophularia canina; c’est la plante de prédilection du Cionus Schünherri et du Thyamis pallens. Je prends encore quelques retardataires de ces deux insectes, qui devaient être très-abondants quinze jours plus tôt. Les tiges de Scrophulaire portent des coques de Cionus, mais cette fois, comme antérieurement, je ne puis voir aucun vestige de la larve du Thyamis. Gomment les métamorphoses d’une espèce aussi commune el de tant d’autres peuvent-elles échapper à nos recherches ? Promenades entoinologiques. 87 Quant à la larve du Gionus elle vit à découvert sur les tiges et les feuilles, toujours enveloppée d’un mucilage un peu glutineux qui, au der- nier moment, se dessèche et forme une coque pour la protection de la nymphe. Elle se conduit enfin, en tous points, comme les larves de Cionus dont j'ai, il y a longtemps, publié l’histoire. Cette histoire serait commune, je crois, aux larves de tous les Cionus qui ont deux points noirs bien marqués sur la suture ; mais il est pourtant une espèce, semblable de forme, il est vrai, mais différente par la toison qui couvre son corps et par la petitesse des points suturaux, le G. olens, dont la larve agit autre- ment, ainsi que j'ai eu occasion de le constater dans les Pyrénées, au mois de juillet 4870. Gette larve vit sur le Verbascum pulverulentum :; elle s'attaque non aux pieds fleuris, mais à ceux qui n’ont que des feuilles radicales, et au lieu de ronger à ciel ouvert toutes les feuilles indifférem- ment, comme ses similaires, elle. est mineuse des feuilles les moins développées. On remarque, en effet, que plusieurs de ces jeunes feuilles sont ballonnées, comme soufflées, et si l’on ouvre cette sorte de vessie végétale, on y trouve une larve de Cionus avec des excréments noi- râtres, ou bien une coque contenant une larve, ou une nymphe, ou un insecte parfait, C’est jusqu'ici le seul exemple que je connaisse de larve mineuse de Cionus, mais il est probable qu'il n’est pas unique. Au même endroit se trouvent de nombreux pieds d’Eryngium campestre en fleurs. Ils ont été prestue tous attaqués par la Lasioptera eryngii qui a produit sur les tiges et les pétioles d’assez grosses galles fusiformes, et qui a pour parasites les Platygaster eryngi, Spalangia fuscipes, Gallimome caudatus et Siphoneura brevicaudis. Je promène mon filet sur les Ombelles et je capture un certain nombre de Bruchus cinerascens. Un mois plus tard je trouverais dans les fruits sa larve qui y subit toutes ses métamor- phoses. Gette espèce est extrêmement voisine du B. eryngüi, trouvé pri- mitivement à Cette sur un Eryngium, qui doit être le maritimum. Dans une dépression voisine et un peu humide végète le Lythrum hy- sopifolium. Les tiges de cette plante m'offrent d'assez nombreux échan- tillons de la galle dans laquelle vit la larve du Nanophyes hemisphæricus publiée par Léon Dufour. Non loin de là sont des crottins de cheval; je les émiette au-dessus de ma nappe et j'en obtiens quatre individus de l’Hypocoprus lathridioides que l’on trouve dans ces conditions du printemps à l’automne. Au milieu des buissons grimpent des Solanum dulcamara en fleurs et en fruits. Mon parapluie y recueille, comme à l'ordinaire, des Pria dulcamaræ, 88 ÉD. PERRIS. des Psylliodes dulcamaræ et affinis et des Grepidodera pubescens et inter- media. Je trouve des larves de la Pria au centre des étamines fasciculées de la fleur et des larves très-jeunes des Psylliodes dans les tiges. Toutes ces larves se transforment sous terre, et les dernières ont pour parasite le Pteromalus excrescentium. Je cherche en vain, cette fois encore, les larves des Crepidodera. Je ne connais les premiers états que d’une seule espèce de ce genre, la lineata, dont la larve est souvent commune à Mont- de-Marsan, au mois de mai, sur l’Erica scoparia dont elle mange les feuilles. Cette larve, dont je donnerai une autre fois la description détaillée et la figure, est d’un blanc jaunâtre, à peu près parallèle, presque glabre et un peu plissée en travers. Sa tête est noire, son prothorax est brun sur les deux tiers antérieurs, et les segments abdominaux ont une bande transversale rougeâtre, avec quelques petits poils noirs. Les pattes sont terminées par deux ongles écartés entre lesquels se trouve une pelate charnue et livide, une sorte de ventouse qui permet à la larve de marcher sur les corps les plus lisses. Elle se transforme sous terre. Une anse du fleuve où leau est calme et assez profonde est encombrée de Myriophyllum spicatum. Je dérobe à un peuplier voisin une branche dont je fais une fourche, je plonge celle-ci au milieu des plantes aqua- tiques et, en tournant la fourche, j'enroule, j’accroche, puis, tirant à moi, j'entraîne un lambeau du massif. Il y à là un tout petit monde de banalités, ou d’animalcules en voie de développement, ou de bestioles qui sont en dehors du cadre de mes études. Faute de mieux, je m’attache à rechercher une larve que j'ai observée jadis aux mêmes lieux, celle du Phy- tobius velatus ; le moment est favorable. Il faut surtout regarder à l'extré- mité des tiges et voir s’il n'y pas des feuilles rongées. Je ne tarde pas à trouver deux individus de l’insecte parfait, puis, à force d’arracher des Myriophyllum, j'arrive à découvrir quelques larves et même des coques contenant une nymphe. Cette larve se tient au milieu des découpures filiformes des feuilles, elle est ventrue, blanche et entièrement apode, mais, comme les larves de Curculionites qui vivent à ciel ouvert et qui sont exposées à des secousses, telles que celles des Phytonomus, des Coniatus, des Cionus, des Phytobius, dont j'ai publié les métamorphoses, elle est enduite d’une humeur visqueuse insoluble dans l’eau, qui la retient au plan de position et l'empêche d’être entraînée même par des courants assez vifs. Lorsqu'elle veut se transformer en nymphe, elle ne file pas une coque comme les larves de Phytonomus et de Coniatus, elle emploie la manœuvre que j'ai décrite à propos des larves de Cionus et de Phytobius, elle émet par l’anus, en quantité plus abondante qu’à l'ordinaire, la matière gom- Promenades entomologiques. 89 meuse qui la recouvre habituellement, ou une substance différente; par le jeu des segments elle l’étale sur tout le corps en une couche assez épaisse, puis la laisse sécher. Quand la dessiccation est opérée, le corps s’en détache et la larve se trouve enfermée dans une coque testacée, coriace, parche- minée, presque sphérique, solidement collée au milieu des lanières des feuilles, contre un pétiole ou contre la tige. Tout cela est fort curieux, mais ce qui est plus surprenant encore, c’est la faculté qu'ont la larve et l’insecte parfait de vivre continuellement immergés., Le Charançon est assurément trop inerte et trop mauvais nageur pour venir de temps en temps à la surface de l’eau faire sa provision d'air, et la larve, à coup sûr, ne se livre pas à un pareil exercice. Comment donc font-ils l'un et l’autre pour respirer, puisqu'ils n’ont pas d’autres appareils que ceux des insectes aériens ? II faudrait le demander aux Macronychus, aux Elmnis, elc., et aux larves des Donaciaet des Hæmonia, qui vivent non-seulement à une assez grande profondeur sous l’eau, mais même au milieu de la vase. Il y a là un mystère dont les lois de l’'endosmose donnent probablement la solution. J'abandonne enfin les Mériophyllum et je me dirige vers des tas d’assez grosses pierres transportées pour des enrochements. Sous plusieurs de celles qui ne touchent pas le sol je prends quelques Leptopus boopis et Erianotus lanosus qui se tiennent comme collés à la pierre dont ils ontun peu la couleur; celles qui reposent sur le sol abritent quelques Chlænius velutinus et un spoliatus. De nombreux peupliers noirs vivent au bord de lAdour; un d’eux, abattu depuis longtemps, me convie à des recherches; son écorce est en partie détruite et son bois en voie de décomposition. Je fouille dans ce bois et je m'estime heureux d'y trouver trois ou quatre individus du Rhyn- colus submuricatus, qui vit aussi dans l’aulne, mêlés à des R. punctulatus, espèce commune qui se prend également dans l’aulne, le chêne, le chà- taignier, l’orme, le marronnier, l’érable, etc. Deux sortes de larves, indé- pendamment de celles des Rhyncolus, s'offrent à moi; elles appartiennent, les unes à un Mycetochares, les autres à une OEdéméride. A ces larves se joignent bientôt des nymphes qui justifient mes appréciations, et enfin je déniche des insectes parfaits qui sont, d’une part, les Mycetochares bar- bata et quadrimaculata, et d'autre part l’Asclera cœrulea. Midi s'approche et je songe au retour en suivant les buissons riverains sur lesquels jai observé des individus mâles du joli Hoplia cœrulea qui n'auraient pas été aussi nombreux à cette époque, si la saison n’eût été un 90 ÉD. PERRIS. peu retardée par un printemps froid et pluvieux, Je tiendrais à prendre quelques femelles. Dans la seconde édition de ses Lamellicornes, mon illustre ami M. Mulsant dit, page 654 : « Les femelles sont très-peu nombreuses. Un des meilleurs moyens de les oblenir consiste à se coucher pour mieux observer la direction du vol des mâles. On ne tarde pas souvent à les voir se diriger vers les femelles. » Je suis loin de contredire cette assertion et par consé- quent de condamner le procédé; mais j'atteste que chez nous il serait très-inefficace, et voici ce qu'un heureux hasard n’a conduit à observer il y a déjà bien des années, et ce que j'ai maintes fois observé depuis. Vers onze heures du matin, s’il fait chaud et si le soleil brille, car si le temps est froid ou trop sombre rien ne bouge, les mâles qui, jusque-là, se sont tenus accrochés immobiles aux plantes et arbrisseaux de toute sorte dans le voisinage des eaux, et que j'ai vus dans certaines localités assez nombreux pour qu'on püt en prendre des milliers, commencent à s’agiter, à faire de petits mouvements, puis ils se déplacent à de courtes distances, et si deux se rencontrent, ce qui arrive souvent, ils entrent en lutte, entre- laçant leurs pattes, cherchant réciproquement à se renverser, se débat- tant lourdement et grotesquement, et finissant quelquefois par tomber ensemble. Vers onze heures et demie Pagitation redouble ; quelques-uns s'envolent, mais sans aller bien loin, et reviennent bientôt se poser. C’est le moment où it faut avoir l'œil au guet, et je conseille de prendre tous les individus qui volent, sauf ceux pourtant dont on a vu le départ et que l'on sait être des mâles. Je donne ce conseil parce que, de onze heures et demie à midi et demi tout au plus, et pendant que quelques mâles peu- vent être en l’air, on voit voler quelque autre individu dont le vol semble un peu plus lourd. Get individu est une femelle. Les femelles, en effet, sortent du milieu des herbes, elles prennent leur vol et, si rien ne les dérange, elles vont se poser à côté d’un mâle. On comprend l’empresse- ment de celui-ci et la lutte qui s'établit s’il y a un concurrent. L'épisode ne dure pas longtemps, car bientôt mâle et femelle tombent à terre et c'est là que s'opère l’accouplement, A midi et demi au plus tard tout se calme, et les mäles ont vingt-trois heures de repos. Je ne sais vraiment pas de quoi ils vivent et combien de temps dure leur singulière existence ; je sais seulement qu’ils sont communs pendant près de quinze jours. Je ne m'arrête pas à examiner pourquoi il y a tant de mâles pour si peu de femelles, lorsque surtout celles-ci ne sont pas aptères et qu’elles vont au devant de leurs époux. On dirait que la nature a voulu qu’elles n’eussent LT 35 Gus ESS Promenades entomotogiques. 91 pas à chercher longtemps. J'ajoute seulement qu'un peu avant midi j’eus la chance d’en prendre une. Il m'est arrivé d’en capturer jusqu’à huit en une séance. Ce Lamellicorne me conduit à parler de trois autres. Durant mon séjour à la campagne, le Rhizotrogus rufescens, appelé ici Hanneton de la Saint- Jean, était dans toute l’activité de ses ébats. Peu de temps après le cou- eher du soleil, d'innombrables représentants de cette espèce s’élançaient - du milieu des herbes et notamment d’une luzernière voisine vers tous les arbres et arbrisseaux voisins; ils formaient, surtout à la cime des peu- pliers, de populeux essaims tourbillonnant avec une grande agilité. Le second soir de mon arrivée, assis auprès d’un de ces peupliers, j’obser- vais ce spectacle, lorsque j’entendis le choc d’un corps tombant près de moi; tout aussitôt le même bruit se répéta, et bientôt ce fut comme une sorte de grêle. L’obscurité étant déjà trop grande pour que je pusse discerner de petits objets à distance, je fis quelques pas, je m’accroupis et je vis, à mon grand étonnement, le sol parsemé de Rhizotrogus tous accouplés, et à chaque instant de nouveaux couples tombaient du haut des airs. Tout à coup mes regards, qui se portaient de tous côtés, me mon- -trèrent deux chats et un assez gros chien de paysan qui faisaient la chasse aux Rhizotrogus. Avertis par le bruit de la chute d’un couple, ils se préci- .pitaient dessus et le dévoraient lestement. Durant ce temps, un autre couple tombait, d’un bond ils étaient sur lui. Les chats surtout déployaient une prestesse amusante. Ils ne déguerpirent que lorsqu'ils furent repus. Le lendemain, la même scène se renouvela, et tous les soirs, au crépuscule, ces trois animaux vinrent à la curée que le hasard sans doute leur avait révélée et dont leur mémoire leur disait l'heure et les conditions. Comme les oiseaux mangent beaucoup d'insectes, il est fort de mode, aujourd’hui, d'affirmer qu’ils rendent de grands services à l’agriculture en détruisant les insectes nuisibles. Il y a même des personnes qui croient et ont écrit qu'ils seraient capables de nous délivrer des Hannetons. Les ento- mologistes, qui connaissent les insectes nuisibles et qui savent qu’ils sont la plupart ou très-petits, ou nocturnes, savent aussi que ces idées sont non-seulement hasardées, mais même très-fausses. Les enthousiastes irré- fléchis des oiseaux seraient obligés, s'ils me lisaient, de faire une bonne part de leur engouement aux chiens et aux chats, car lorsque les oiseaux étaient couchés, sauf les crépusculaires et les nocturnes, dont pas un ne faisait autour de moi la chasse aux Rhizotrogus, trois de ces carnassiers 92 ÉD. PERRIS. en immolaient des centaines, Il est vrai que cela ne se connaissait pas sur Ja masse. L'insecte dont je viens de parler me fit penser à l’'Ochodœus chrysome- linus qui, à Mont-de-Marsan, est contemporain du Rhizotrogus rufescens, ainsi que de l’Anoxia villosa, dont je n’ai pas vu un seul sur nos collines argileuses, et qui, dans nos terrains sablonneux, est tellement commun qu'il forme des farandoles désordonnées sur les buissons élevés, autour de tous les arbres grands et petits. ; Voici comment je chasse l’'Ochodœus depuis la découverte, déjà ancienne, que le hasard n'a fait faire de cet insecte fort rare alors, Au déclin du jour je me rends, par un beau soir, sur une pelouse ou dans une prairie (les foins sont alors fauchés) où l'horizon du soleil couchant est à décou- vert, condition de rigueur afin d’avoir la lueur crépusculaire indispen- sable pour cette chasse terre à terre. Lorsque le soleil est couché, je m’accroupis ou je m’étends à terre, faisant face à l’ouest, et peu de temps après, si l’endroit recèle des Ochodæus, j’aperçois un insecte volant lour- dement en rasant la pointe des herbes ; je me dirige vers lui, plié sur mes jar- rets pour ne pas le perdre de vue, et monfilet l’engloutit; puis je me remets à l’affût. Cette chasse ne peut guère durer plus d’un quart d'heure, et il n'est arrivé de prendre, dans une aussi courte séance, plus de cinquante Ochodœæus. I est vrai de dire qu’une pareille bonne fortune ne se rencontre pas partout ou tous les jours, et qu’il faut, le plus souvent, se contenter de quatre ou cinq individus. Je voulais donc savoir une fois de plus, car j'avais déjà fait l'expérience, si je ne prendrais pas quelques Ochodœus. Je n’ai pas été plus heureux cette fois que les années précédentes, et je suis tenté d’en conclure qu’il faut décidément chercher ailleurs ce Lamellicorne. Presque au moment de mon départ, la jardinière apporte dans le jar- din, pour en fumer une plate-bande, du marc de raisin conservé depuis l'automne dernier dans un coin d’une grange qui n’est accessible aux insectes, la porte étant habituellement fermée, que par quelques fissures et les intervalles des tuiles de la toiture. Quel fut mon étonnement de voir ce marc tout parsemé de larves assez grosses déjà et bien dodues d’une Cétoine. Comme j'en témoignais ma surprise, on me dit que tous les ans il en était de même, qu’on tamisait du marc pour le répandre sur certains semis, ceux d'oignons principalement, et qu’on recueillait ainsi des quantités considérables de ces sortes de Vers qu’on jetait aux volailles Promenades entomologiques. 93 qui en étaient très-friandes. Je m’amusai quelques instants à observer une manœuvre qui, je le crois, a déjà été signalée, Lorsqu'une brouettée de marc était renversée sur le sol, plusieurs larves de Cétoine se trouvaient à découvert ; leur plus grand empressement était de chercher à dispa- raître, Pour cela, au lieu de se mettre à plat ventre et de fouiller le marc avec leurs pattes, la plupart se renversaient sur le dos, le corps allongé, rampaient un instant avec une certaine agilité dans cette situation, grâce aux mouvements ondulatoires de leurs segments et aux poils et aspérités dont leur face dorsale est couverte, puis, renversant la tête en arrière, elles déblayaient un trou, y plongeaient de plus en plus et se perdaient dans le marc en un rien de temps. Je voulus voir comment elles se con- duiraient sur la terre, et j'en mis plusieurs sur une allée du jardin; presque toutes agirent comme j'avais vu faire les précédentes ; elles che- minèrent sur le dos jusqu’à ce qu’elles eussent atteint la terre labourée, et une fois là, leur tête renversée leur servant de bêche et les aspérités de leur dos de points d'appui et de moyens de progression, elles s’enfon- cèrent en très-peu de temps. Je dois dire pourtant qu’elles arrivent très- bien au même résultat dans la posture normale, Je recommandai de laisser du marc en place dans la grange, avec la conviction que ceslarves ne se transformeraient qu’au printemps prochain. Je me réservais d’ailleurs de les revoir un peu plus tard, Telles sont les observations que j'ai faites, durant un séjour d’une semaine à la campagne et des promenades comme tout le monde peut s’en permettre. Sans doute, en agissant ainsi, en s’arrétant presque à chaque brin d'herbe, en explorant chaque feuille et chaque tige, on n'arrive pas toujours à remplir ses flacons; mais, outre qu’on peut trouver de très-bonnes choses, on parvient, le plus souvent, n’explorât-on qu’un jardin, à découvrir des faits intéressants ou nouveaux; or, les découvertes de cette nature, indépendamment de la satisfaction qu’elles procurent, importent plus que bien d’autres à la science, qui n’a guère que faire d’un individu, d’une espèce de plus ou de moins. Ce qui précède était rédigé au mois d’août ; mais avant de l’avoir mis au net, j'ai vu arriver le mois de septembre et l’époque des vendanges qui m’appelaient de nouveau du côté de l’Adour. Cette fois je tombais en sai- 94 ÉD. PERRIS. son morte, entomologiquement parlant, et quoique au moment où j'écris je sois arrivé au 20 octobre et que je ne sois pas resté inactif, je n’ai trouvé, en fait d'insectes, rien qui m'ait intéressé, sauf un Salpingus nouveau, voisin de l’æratus blotti sous l'écorce d’un échalas. Voici pour- tant quelques autres résultats de mes recherches : Un de mes premiers soins a été de visiter les mercuriales sur lesquelles j'avais, au commencement de juillet, observé les Hermaæophaga cicatriæ accouplées ou prêtes à pondre. Des observations antérieures m’avaient porté à croire que les larves de cette espèce étaient mineuses des feuilles de cette plante, et javais l'espoir de résoudre celte question. Malgré mes recherches, je n’ai trouvé que des traces plus qu’incertaines d’une larve mineuse, et leur rareté, d’ailleurs, ne s’accordait pas avec l'abondance ordinaire de l’insecte parfait. Déjà, en effet, d’assez nombreux individus de cet insecle apparaissaient sur des mercuriales parfaitement intactes, et beaucoup étaient tout récemment transformés. J'ai exploré les tiges, j'ai fouillé la terre sans le moindre succès. A quelques jours de là, et dans certains endroits, les Hermæophaga étaient en si grand nombre que les mercuriales furent bientôt dépouillées de toutes leurs feuilles. J’en suis réduit à penser que les larves de ce genre et du genre Crepidodera, sauf celle de la lineata dont j'ai déjà parlé et dont, chose remarquable, Foudras avait fait un genre spécial sous le nom de Arrhenocæla, vivent et se transforment dans la terre, et que les insectes parfaits affectionnent exclusivement certaines plantes telles que les saules, les salicaires, les belladones, les douces-amères, les mercuriales, etc., suivant l’espèce. A plus tard de nouvelles explorations. L J'ai parlé plus haut des branches mortes de figuier sur lesquelles venaient pondre des Hypoborus ficus et des Læœmophlæus hypobori. Je suis allé revoir ces branches, je les ai trouvées ayant l'écorce çà et là crevassée et toute criblée de trous de sortie d’Hypoborus. Elle se détachait très-aisé- ment, et alors la surface du bois se montrait sillonnée dans toute son étendue de galeries de ponte et de galeries de larves, et dans ces galeries se trouvaient de nombreux Hypoborus décidés à hiverner, ainsi que des Lœmophlæus. J'ai fait, comme à l'ordinaire, la chasse à ces derniers en écorçant les branches au-dessus de ma nappe ou d’une feuille de papier, en frappant ensuite avec mon couteau les branches dénudées, puis, après quelques instants d'attente, en renversant assez brusquement, mais sans secousse, la nappe ou la feuille pour faire tomber les détritus qui gênent les recherches. Je trouvais adhérents au plan de position beaucoup d’Hype- (l ls | DA Promenades entomologiques. 95 borus, les Læmophlæus hypobori et ater, et mème des Cryptophagus den- _tatus, ainsi que la larve de ce dernier, qui se nourrit des déjections du Xylophage. On peut faire cette chasse durant tout l’hiver. J'ai pris aussi, en fauchant, des Plectroscelis chlorophana et chrysicollis, la première sur les jones, dans un lieu humide, avec la Monolepta erythro- cephala, la seconde sur une pelouse d’un terrain un peu calcaire, et dans les ombelles fermées par la maturité de la carotte sauvage des Ophonus rotundicollis. Mais si les insectes parfails sont peu abondants, le moment est favo- rable pour recueillir bien des larves, ainsi que des chenilles de Micros, ou du moins pour constater leur existence. J’ai trouvé de ces dernières, dont plus d’un lépidoptérologiste de mes collègues devinera les noms, dans les conditions suivantes : 4° Dans les calathides de Centaurea nigra, de Cirsium arvense, de Cirsium lanceolatum, de Lappa minor, d'Hieracium umbellatum, de Soli- dago virga aurea; 2° Dans les tiges d’Achéllæa millefolium, d'Alisma plantago; 3° Au coilet de la racine du Plantago lanceolata, du Ruscus aculeatus, du Leucanthemum vulgare ; h° Mineuses des feuilles du Chenopodium glaucum, d’'Agrimonia eupa- toria, de Medicago sativa ; les feuilles attaquées de cette dernière. plante se plient un peu en gondole ; 5° Dans les fruits de l’Eryngium campestre ; 6° Dans les vieilles galles en pomme; 7° Dans une galle d’un centimètre et demi de longueur, en forme d’ergot ou fusiforme, formée à l’aiselle des feuilles du Polygonum avicu- lare par la soudure très-intime et l’hypertrophie d’un bourgeon. Quant aux autres larves, voici ce que j’ai rencontré, laissant de côté les insectes dont j'ai parlé ci-dessus : Dans les tiges de l’Origanum vulgare et du Cupularia graveolens, des pupes, mais vides et très-pâles d’un Diptère, Dans les tiges de la Centaurea nigra, du Daucus carotta, de l’Eupato- rium cannabinum, et au collet des racines, ou même dans les racines de l'Achillæa millefolium, du Girsium arvense, de l’'Hypericum perforatum, 96 ÉD. PERRIS. du Teucrium scorodonia, du Solidago virga-aurea, Au Picris hieracioides, des larves de Mordellistena. H y en a aussi à Mont-de-Marsan dans les tiges de l’Artemisia vulgaris, de l'Artemisia campestris et du Cannabis sativa. Dans la tige d’un Hypericum perforatum une nymphe d’Apion, et près de la racine de quelques pieds de la même plante la larve de l’Agrilus hyperici. Au collet de la racine de l’Achillæa millefolium la larve de la Phytæcia lineola. Dans les tiges du Cérsium arvense la larve de l’Agapanthia cardui, qui vit aussi, comme je l’ai déjà dit, dans celles du Melilotus macrorhiza. J'avais déjà signalé quinze espèces d'insectes vivant sur le Cérs'um, je viens d’en mentionner trois autres, cela fait dix-huit, et cette plante n'a certainement pas dit son dernier mot, car j'ai remarqué sur les feuilles les traces d’une larve mineuse de Dipière. J'ai trouvé aussi, comme mineuses des feuilles de l’artichaut, des larves d'Argopus cardui, et je suis convaincu qu’elles vivent également dans les feuilles du Cirsium arvense. Sous l'écorce d’un orme mort j’airencontré des larves parasites et vidan- geuses du Scolytus multistriatus appartenant à l’Aulonium sulcatum et à l'Hypophlæus bicolor, ces dernières accompagnées d’une nymphe et de quelques insectes parfaits. Sur des souches de saule j'ai récolté des agarics coriaces et sessiles contenant de nombreux individus d’une jolie larve, que je publierai très- prochainement, et qui s’enfonce dans la terre pour se transformer, celle du Tritoma bipustulata. Je ne dois pas oublier. de reparler des larves de Cétoine que j'avais laissées dans le marc de raisin. Je les ai visitées vers la mi-septembre, c’est-à-dire après un intervalle de plus de deux mois, et les ai trouvées bien grossies et douées d’un admirable embonpoint; mais en dispersant le marc avec la main, j'ai mis à découvert une coque qui aurait peut-être échappé à ma vue si mes doigts ne l'avaient sentie. Elle avait la forme M d’une grosse olive parfaitement ellipsoïdale, elle était résistante et formée de détritus et de pépins de raisin agglutinés. Je lai ouverte, et c’est avec « un grand plaisir que j’y ai rencontré une nymphe. Continuant alors mes M explorations, j'ai trouvé un grand nombre de coques semblables, et law curiosité m'y poussant, je les ai ouvertes presque toules. Deux ou trois « Promenades entomologiques. 97 contenaient une larve en voie de transformation; la plupart des autres, une nymphe brun roussâtre ou même déjà d’un bronzé brillant, surtout à la face inférieure ; trois, un insecte parfait immature, et deux, une Cétoine dans l’état le plus parfait, c'était la Cetonia floricola. Quelques coques même étaient percées d’un large trou qui témoignait que l'habitant était sorti. Voilà donc un fait nouveau pour moi, celui de larves de Cétoine vivant dans le marc de raisin enfermé en lieu clos et presque à l’obscurité (1); mais l’observation que je viens de relater a un intérêt scientifique spécial que je crois devoir faire ressortir. Le marc dont il s’agit avait été mis en tas au mois de novembre 1871, les pontes des Cétoines n'avaient pu y être déposées qu’en mars ou avril 4872, car ces insectes ne se montrent pas avant cette époque, et déjà à la mi-septembre, c’est-à-dire après six mois environ, beaucoup de larves étaient transformées en nymphes et quelques- unes même en insecte parfait. Or, s’il est incontestable que six mois suf- fisent pour les diverses évolutions des larves de ce genre, et sept ou huit mois si l’on tient compte de ce que toutes ne les accomplissent pas en même temps, comment faudrait-il trois ans, comme le disent les auteurs, sans qu'aucun en ait donné la preuve authentique, pour celles du Hanne- ton ordinaire? J'ai toujours été surpris de cette affirmation et je n’ai jamais consenti à croire qu'elle fût fondée. La circonstance que l'on trouve des larves de Hannetons de diverses grandeurs ne saurait être une preuve, car ce fait, que l’on observe pour tant de larves, existait aussi pour celles des Cétoines du marc de raisin; il aurait été facile de les catégoriser au moins en trois grandeurs, el dans le nombre, il y en avait de très-petites relativement, dont les transformations n'auraient pu avoir lieu avant (4) Du reste, les larves de ce genre se développent dans les détritus de plusieurs sortes, vermoulures des vieux arbres, monceaux des fourmilières ; et voici, à ce sujet, le fait intéressant que me signalait ces jours derniers mon intelligent et savant ami M. Aug. Puton : « Un industriel de nos environs se plaignait à moi de ce que les « fleurs de ses poiriers étaient détruites par un insecte ; c’était la Cetonia stictica, qui, en dévorant les pistils et les étamines, a, pendant deux ans, supprimé toute récolte. Je déclarai à M. Febvrel qu’il devait avoir quelque amas de vieux fumiers « ou de détritus qui nourrissait les larves de la Cétoine, et, en effet, il me conduisit « à un tas énorme de déchets et de graines de coton qui était farci de larves de « Céloine. Ce tas, sur lequel végétaient une foule de plantes exotiques, ful démoli et « livré aux poules ; l’année suivante, il n’y avait plus de Cétoines et les espaliers se « couvraient de fruits. » (1873) 7 98 ÉD, PERRIS. — Promenades entomologiques. le printemps ou même l'automne 4873, ce qui démontre tout simple- ment qu'il y a des pontes tardives, ou des éclosions d'œufs retardées, ou des larves lentes dans leur croissance, mais n’autorise pas à dire, d’une manière générale, que les larves de Cétoines vivent deux ans, puisque le contraire est surabondamment établi, La conclusion est, selon moi, que, parmi les larves du Hanneton prin- tanier, que je crois pouvoir assimiler à celles des Cétoines, beaucoup se trans- forment avant l'hiver, si elles ont toujours une abondante nourriture, et que le développement et les évolutions des autres sont renvoyés tout au plus à l’année suivante, Généralement parlant, je ne connais pas de larve qui, dans les conditions normales, dépasse une limite de deux ans, et je n’ad- mets pas que la larve du Lucanus cervus ait, comme l’a supposé Rœsel, une existence de six années. Je serais même en position de prouver qu’elle s’enferme dans sa coque à l’automne de la seconde année, et que l'insecte parfait prend son essor à l'été suivant, c’est-à-dire que tout s’ac- complit, ou du moins peut s’accomplir en deux années. Ce temps employé sans relâche à la nutrition et aux métamorphoses même d’une très- grosse larve est bien suffisant. La grosseur, d’ailleurs, fait assez peu à la chose ; plus une larve est forte plus elle mange; ce qui la retarde, ce sont surtout les transformations en nymphe et en insecte parfait. J'arrête ici ces détails. Je ne sais quel effet ils produiront sur ceux qui auront eu la curiosité et le courage de les lire; ce que je puis affirmer, c’est que je les ai écrits plutôt à titre de conseils que pour satisfaire mon amour-propre. Je serais heureux qu’ils donnassent le goût ou inspirassent, du moins, l’idée à quelques-uns de mes collègues de faire des observations du genre de celles dont je viens de parler ; je leur donne l’assurance qu'ils y trouveront du plaisir, l'espoir qu'ils en tireront du profit pour leur col- lection, et je leur garantis qu’en agissant ainsi ils serviront très-utilement la science. DER PORT TE PR 2% *- RÉ nr dog dé né à d 4 “| OBSERVATIONS SUR UN Nouveau genre d’'Orthoptère sauteur (Idioderus grandis) DE LA FAMILLE DES LOCUSTIENS Par M. H. LUCAS. (Séance du 25 Septembre 1872,) EE ED Dans le Bulletin de nos Annales, t. IIL, 4° série, p. xix, 1863, j'ai signalé uh Orthoptèré fort remarqable, recueilli aux environs de Pékin, par M. Armand David, et que j'ai désighé sous le nom de grandis. Jé l'ai d’abord placé parmi lés Callünenus, mais en étudiant cet Orthoptère d’une manière plus approfondie, je me suis aperçu qu’il he pouvait réellement rester dans cette coupe générique. Au premier aspect, il a tout à fait le faciès des Callïmenus, genre établi et caractérisé par MM. Steven et Fischer dé Waldheim dans les Ann. de la Soc. ent. Fr., t. II, 1° série, p. 318, 1833. Ce genre est représenté par des Orthoptères qui, préalablement, avaient été placés par les auteurs anciens dans les Gryllus et les Locusta. Plus tard, Charpentier, Horæ Entom., p. 96, 1825; Fischer de Waldheim, Orthopt. Ross., t. VITE, p. 216, 1846 ; Serv., Hist. Nat. des Ins. Orthopt., p. 497, 1838, avaient rangé les Orthoptères représentant cette coupé génériqué dans les Bradyporus, et enfin M. A. Lefebvre, Mag. de Zoo!., & I, p. 8, 1831, parmi les Ephipiger. Le genre Callimenus a été adopté par M. Burmeiïster, Handb. der Entom., t. Il, p. 676, 1859, et par M. Fischer, Orthopt. Europ., p. 202, 1853. Quand on étudie les Orthoptères compris dans ce genre, on voit que ce sont des insectes remarquables par leur taille et surtout par le développement de leur abdomen, conformation qui leur donne un faciès court, trapu et 100 H. Lucas. une démarche lourde et extrèmement lente. Ils habitent l’ancien monde, particulièrement l’Asie mineure, la Grèce, la Turquie, la Hongrie et la Russie méridionale. Les Callimenus ne renferment que trois espèces, dési- gnées sous les noms d’oniscus, restrictus et dasypus, et dont la syno- nymie a élé parfaitement établie par M. Fischer dans ses Orthopt. Europ., p. 202 et 203, 1853. Je dois dire que sur ce nombre il y a une espèce douteuse, c’est celle qui provient de la collection de Pallas, qui a été décrite et figurée par M. Fischer de Waldheim, Orthopt. Ross., p. 219, pl. 7, fig. 3, ©, et qui porte le nom de Callimenus restrictus. Ayant signalé les espèces actuellement comprises dans le genre Calli- menus et les positions géographiques qu’elles occupent, je dois dire que c’est avec ces Orthoptères que mon genre Idioderus a le plus d’analogie. Lorsqu'on examine comparativement ces deux genres, on voit que chez les Idioderus, la tête n’est ni grande, ni globuleuse comme dans les Calli- menus, mais qu'elle est petite, étroite et affecte plutôt une forme ovale, comme cela se remarque par exemple dans les Onconotus, et qu’elle est verticale, comme chez les Ephippiger. Les yeux sont arrondis, beaucoup plus saillants et l'intervalle qui les sépare est bien moins grand que dans les Callimenus. Les antennes ne sont point épaissies à leur naissance comme chez ce dernier genre; de plus ces organes filiformes, sétacés, sont aussi beaucoup plus allongés que dans les Callimenus, car chez les Idio- derus, ils dépassent le bord postérieur du sixième segment abdominal, tandis que dans les Callimenus ils atteignent à peine le quatrième segment. La lèvre supérieure plus large que longue, non rétrécie dans sa partie médiane comme chez les Callimenus, est arrondie sur les côtés et anté- rieurement et laisse à découvert une partie des mandibules : celles-ci sont courtes, très-robustes et armées de très-fories dents. Les mâchoires sont allongées, étroites, et leur lobe interne est armée de très-fortes épines recourbées ; les palpes maxillaires sont plus allongés que dans les Calli- menus, et leur dernier article, au lieu d’être tronqué à son extrémité, comme cela a lieu chez ce dernier genre, est au contraire convexe, arrondi et tomenteux. La lèvre inférieure, plus longue que large, présente dans son milieu une forte échancrure qui lui donne un aspect bilobé; les palpes labiaux sont composés d’articles très-courts, et dont le troisième ou ter- minal est globuleux, convexe, arrondi et tomenteux à son extrémité. Le pronotum est plus allongé et plus large, et au lieu de présenter une sur- face plane, unie dans toute son étendue, comme chez les Callimenus, et d’être de la même largeur, est au contraire dans les Idioderus rétréci, étranglé à sa partie antérieure, qui présente transversalement un sillon es Idioderus grandis, Orthoptère sauteur. 101 profondément creusé et qui descend en interrompant le bord costal, mais en s’oblitérant, peu à peu, jusque sur les côtés rabattus; le bord costal est très-saillant, et de chaque côté des angles latéro-postérieurs, formé par ce sillon profond, qui semble partager en deux le pronotum, on aperçoit un tubercule saillant, légèrement spiniforme. Le disque, plus long que large, légèrement convexe transversalement dans son milieu, présente à sa parlie antérieure un sillon transversal profondément enfoncé, mais qui n’interrompt pas le bord costal, qui est denticulé ; postérieurement et sur les côtés, il est finement rebordé avec les angles de chaque côté de la base très-arrondis. Le prosternum est court, mutique et marqué de chaque côté d’une impression profonde; le mésosternum et le métasternum sont plus larges que longs, échancrés, séparés transversalement par un sillon profondément enfoncé, lequel présente dans son milieu une dépression ponctiforme et profondément creusée. Les élytres sont courtes, bombées, entièrement cachées sous le prolongement non relevé du pronotum; elles sont arrondies, en recouvrement l’une sur l’autre et de consistance coria= cée (1). Quant aux ailes, quine sont nullement constatables chez les Calli- menus, on peut dire que ces organes existent dans les Jdioderus ; il est vrai qu'ils ne sont qu’à l’état de moignons, mais enfin ils acquièrent une certaine dimension, car ils mesurent en longueur 7 millimètres et n’ont pas moins de 3 millimètres en largeur. Les pattes sont allongées et plus grêles que dans les Callimenus ; les hanches sont courtes, robustes, celles de la première paire offrent deux épines, tandis que celles des deuxième et troisième paires sont uni-épineuses; les fémurs, non comprimés comme chez les Cal- limenus, sont fortement canaliculés en dessous, avec leurs bords garnis de fines épines ; les postérieures ne sont pas épaisses, mais au contraire grêles, allongées et tout à fait inaptes au saut; les tibias, sensiblement plus longs que les fémurs, sont quadrangulaires, grêles, allongés, non canaliculés, avec toutes les côtes ou saillies fortement épineuses ; les tarses sont étroits, courts, et le pénullième article est le plus petit ; ils sont tous échancrés en dessus et fortement bilobés en dessous. L’abdomen vaste, très-développé, beaucoup plus allongé que dans les Callimenus, est entièrement glabre: il n’est pas caréné en dessus comme chez les Callimenus où il présente une convexité assez fortement prononcée; les lames ventrales sont transverses, courtes et petites. Les cercis sont courts, épais à leur base et spiniformes (1) Je ne connais pas le mâle de cet Orthoptère ; mais, d’après la disposition des élytres chez la femelle, il est à supposer que ces organes, dans le mâle, doivent être aptes à produire une certaine stridulation. 102 H. Lucas. à leur extrémité. La plaque sous-anale ou plaque sous-génitale, plus large que longue, affecte une forme triangulaire et présente dans le milieu de son bord postérieur une forte échancrure. L'oviscapte, plus allongé que dans les Callimenus, égale en longueur 30 millimètres ; il est sensible- ment recourbé et entièrement lisse; de chaque côlé de la base de cet organe, On aperçoit une épine assez grande qui semble articulée et dépasse de beaucoup la plaque sous-anale, Tels sont les caractères qui différencient cette nouvelle coupe générique de celle des Callimenus et qui peuvent être ainsi résumés : Genus IDIODERUS Lucas. (idoe, particulier; d'éen, Cou.) Callimenus ejusd., Ann. Soc. ent. Fr., 4° série, t. HT, Bull. p. xx, 1863. Corpus crassum, maximum, Caput parvum, angustalum, ovatum, ver- ticale, vertice mutico, fronte inter antennas depressa sulcataque; aculi globosi, maxime proeminentes, non valde inter se distantes ; antennæ non crassiusculæ, filiformes, setaceæ, elongatæ, marginem posteriorem sexti segmenti abdominalis superantes, sub oculis et intra eos in foveolis fere planis insertæ; labrum parvum, antice rotundatum transversimque ad basin profunde suloatum ; mandibulæ robustæ, vix extus sulcatæ; palpi maæillares elongati, filiformes, ultimo articulo vix longiore penultimo, apice dilutato, rotundato tomentosoque. Pronotum maximum , latum ; transversim profunde bisulcatum, antice fortiter coarctatum, utrinque pos- tice tuberculato-spinosum, costis lateribus valde elevatis, denticulatis, ab primo sulco interruptis ; disco longiore quam latiore, impressionibus late- ralibus parvis, postice non carinato, sed in medio transversim subelevato, angulis posticis ad basin late rotundatis. Prosternum breve, muticum in fæmina. Pectus (neso- et metasternum) latiore, emarginatum, transversim sulcatum. Elytra in fæmina squamaæformia, incombentia, pronoto bre- viora, sub eo omnino recondita, fortiler reticulato-venosa. Pedes elongati, exiles, coxæ omnes spinosæ ; femora sublus canaliculata, marginibus spi- nosis, postica basi non incrassata (non saltatoria); tibiæ femoribus tenuiter longiores, quadrangulares ; non canaliculatæ, costis omnibus fortiter acu- leatis ; tarsi angusti, breves, articulo penultimo sensiter lobato. Abdomen crassissimum, maximum, ovato-elongatum, supra non carinatum, con- Idioderus grandis, Orthoptère sauteur. 103 vexum rotundatumque, omnino glabrum; laminæ ventrales transversæ, breves, parvæ ; cerci breves, crassi, spinost; lamina subgenitalis in fæmina latior quam longior, postice in medio profunde emarginata; ovipositor ensiformis, curvatus, elongatus, omnino glaber. IDIODERUS GRANDIS LuUCas, (PI. 3, fig. 1.) Callimenus grandis ejusd., Ann. Soc. ent. Fr., 4° série, t. III, Bull., p. xIX, 1863. Long, corp. ® 65 mill.; ovip. 30 mill.; lat. 26 mill. I. crassissimus, elongatus ; capite flavo-brunneo tincto, vertice nigro, transversim trregulariterque striato ; instrunientis cibariis flavicantibus, dentibus mandibularum nigris; antennis glabris, nigris, primo articulo brunneo. Pronoto supra nigro-nitido, rugoso, postice macula flavescente magna, quadrata, ornato, lateribus flavicantibus : his utrinque profunde bisulcatis. Elytris supra fuscis, ad latera flavicantibus; alis flavis, mini- mis. Pedibus fusco-flavescentibus, spinis femorum tibiarumque nigris. Sterno fluvicante. Abdomine supra transversèm striato, amplissimo, ovato- oblongo, fusco, lateribus flavescente-brunneis, infra flavicante subtilèssème- que reticulato ; ovipositore supra incurvato, flavo-rufescente nitèdo, postice nigro, abdomine breviore, extus canaliculato. Feminam tantum novt. Femelle. La tête, presque aussi longue que large, est d’un jaune teinté de brun, avec tout le vertex d’un noir foncé; elle est couverte çà et là de petites lignes transverses, peu profondément marquées et irrégulièrement disposées; le front entre les antennes offre une petite saillie triangu- laire, à bords rugueux, creusée longitudinalement et présentant à sa partie antérieure une dépression arrondie, comblée par un petit tubercule assez saillant, et qui semble être le représentant d’un ocelle; le vertex est parcouru, dans toute sa longueur, par un sillon longitudinal assez pro- fondément marqué et qui s’oblitère ensuite à la naissance du front. Les yeux sont bruns, supportés par un tuhercule d’un jaune sale, La lèvre supérieure est d’un jaune clair, ponctuée çà et là, arrondie sur les côtés et antérieurement. Les mandibules, de même couleur que la lèvre supé- 404 H. Lucas, rieure, sont profondément canaliculées à leur côté externe avec les dents dont elles sont armées, robustes et d’un noir foncé. Les mâchoires et la lèvre inférieure sont d’un jaune clair, ainsi que les palpes maxillaires et labiaux. Les antennes sont glabres, d’un noir foncé, à l'exception cepen- dant de leur premier article, qui est d’un jaune sale. Le pronotum, beau- coup plus long que large, est d’un noir brillant, jaune sur les parties laté- rales ou côtés rabattus; postérieurement et en dessus, il est d’une belle couleur jaune, et cette couleur représente une grande tache affectant la forme d’un carré; il est tronqué à ses parties antérieure et postérieure, très-rugueux en dessus, et de chaque côté de l'angle saillant, formé par le premier sillon, et sur ce même angle, on aperçoit une impression arron- die et profondément marquée ; un sillon tranversal, assez profondément creusé, se fait remarquer entre ces deux saillies tuberculiformes. Je ferai aussi observer que les sillons transversaux qui parcourent trans- versalement le pronotum le divisent distinctement en prothorax, mésothorax et métathorax. Le mésothorax, comme le prothorax, est fortement rugueux et présente en dessus, de chaque côté de ses angles latéro-antérieurs, une impression arrondie, profondément marquée; quant au mésothorax, il est lisse, convexe transversalement dans son milieu et légèrement déprimé postérieurement; les côtés, rabattus, sont lisses, sensiblement réticulés, finement rebordés et parcourus de chaque côté par deux impressions transversales correspondant aux sillons transversaux, qui divisent en trois parties ce pronotum ou thorax remarquable. Les élytres sont brunes en dessus, jaunes sur les côtés, en recouvrement l’une sur l’autre et entiè- rement cachées sous le pronotum. Les ailes sont jaunes, rudimentaires et tout à fait cachées par les élytres, qu’elles ne dépassent pas. Les pattes sont d’un brun jaunâtre, avec les épines dont sont armés les fémurs, et les tibias d’un noir foncé; les tarses, de la même couleur que les pattes, fortement ponctués, sont noirs en dessous, ainsi que les épines ou griffes de l’article terminal. Le sternum est d’un jaune clair, finement strié, divisé par des sillons transversaux profondément marqués, et qui par- tagent distinctement cette partie en prosternum, mésosternum et métas- ternum. L’abdomem est très-grand, très-épais, ovale-oblong, d’un brun foncé en dessus, et d’un jaune teinté de brun sur les côtés; il est par- couru en dessus par de fines stries transversales, très-serrées et réguliè- rement disposées; en dessous, il est d’un jaune lavé de brun et très-fine- ment réticulé. La lame suranale plus large que longue, arrondie posté- rieurement, est jaune; elle est fortement rebordée et creusée dans son milieu d’une impression trianguliforme. Les cercis sont jaunes, tuberculi- Idioderus grandis, Orthoptère sauteur. 105 formes, terminés par une épine courte à extrémité noirâtre. La lame sous- génilale, finement striée transversalement, est d’un jaune clair ; elle est lisse et parcourue dans son milieu par deux sillons longitudinaux, écartés à leur point de départ, mais qui se réunissent ensuite postérieurement. L'oviscapte, d’un jaune roussâtre brillant, bordé de noir en dessus, est entiè- rement de cette couleur postérieurement ; il est sensiblement plus court que l’abdomen, canaliculé sur les côtés et présente une ponctuation fine très-clairement semée. Cette remarquable espèce, dont je ne connais que la femelle, a été découverte par M. Armand David, dans les régions montagneuses situées au nord de Pékin; d’après ce missionnaire, ami des sciences naturelles, cet Orthoptère ne serait pas très-rare. EXPLICATION DES FIGURES À à 9 DE LA PLANCHE 3°, Fig. 4. Idioderus grandis ® de grandeur naturelle, vu de profil. 2. Tête vue de face. 8. Thorax ou pronotum vu en dessus. h. Une mâchoire grossie. 5. Une mandibule grossie. 6. Lèvre inférieure, grossie, vue de face. 7. Tarses, grossis, vus en dessous, d’une patte de la troisième paire. 8. Région sternale. 9. Extrémité abdominale vue en dessous. UN MOT SUR LE POLISTES CANADENSIS Linné, HYMÉNOPTÈRE SOCIAL DE LA TRIBU DES VBSPIDES, Par M. H. LUCAS. (Séance au 13 Novembre 1872.) Un de mes amis, M. Cullérier, qui se livre avec zèle à l’étude de l’his- toire naturelle en général, m'avait remis, dans le courant du mois de septembre 1872, une portion de pierre sur laquelle était placée une masse terreuse, formant distinctement trois gibhosités réunies. Désireux de con- naître ce que contenaient ces trois saillies à surface rugueuse, composées de terre gâchée mélangée avec du sable, je les détachai avec beaucoup de précaution de la pierre sur laquelle elles étaient fortement fixées. Étant parvenu à les enlever presque intactes, malgré leur grande adhérence et leur friabilité, j’aperçus trois loges assez vastes, profondes, de forme arrondie et dont une était habitée. Lorsqu'on étudie cette construction, qui probablement est due à un insecte de l’ordre des Hyménoptères, on remarque qu’elle affecte la figure d’un triangle dont les angles seraient fortement émoussés et arrondis ; cette construction est un peu plus large que longue, car sa largeur égale 32 millimètres, tandis que sa longueur mesure à peine 28 millimètres. Extérieurement, elle ne présente rien de remarquable et forme trois saillies arrondies, réunies entre elles et dont EH. Lucas. — Polistes canadensis Linné. 407 le maximum de hauteur est de 15 millimètres environ, La surface en est rugueuse, recouverte de grains dé sable, parmi lesquels on aperçoit çà et là des parcelles de mica. Elle fixe donc peu l'attention extérieurement, et il semble, au contraire, que l'architecte de cette singulière construction ait vu dans cette sorte de négligence extérieure un moyen d’en dissimuler, autant que possible la présence aux yeux de l'observateur. Quant aux loges qui sont au nombre de trois, on remarque qu’elles sont séparées par des cloisons épaisses, de manière à empêcher toute communication entre elles. On observe aussi que larchitecte a mis tous ses soins, non, seulement à en polir les parois, mais à les revêtir aussi d’une couche sommée, brillante, probablement pour soustraire à l'humidité les œufs ou larves que cet Hyménoptère prévoyant doit confier à chacune de ces loges, Comme je l’ai dit plus haut, deux loges sur trois étaient vides, et on a beau examiner ces habitations, rien à l'extérieur ni à l’intérieur ne décèle leur abandon, car elles sont intactes ainsi que la couche gommée qui les revêt. Quant à la troisième, elle contenait un habitant, entièrement replié sur lui- même, de manière à avoir la tête placée entre les hanches des pattes de la première paire, l'abdomen entre celles des pattes des deuxième et troisième paires, et tous ces organes locomoteurs repliés sur les par- ties latérales du corps, presque entièrement cachées par ceux du vol. Cet insecte, de l’ordre des Hyménoptères, était dans un état de conservation aussi parfait que possible, à l'exception des antennes qui manquaient en partie. Ne voulant pas détériorer la loge dans laquelle cet insecte était contenu, el où il avait subi toutes les phases de sa vie évolutive, c’est avec beaucoup de peine que je suis parvenu à l'en extraire; je le fis ramollir afin de pouvoir l’étaler et l’étudier ; combien fut grande alors ma surprise quand je reconnus dans cet insecte un Hyménoptère social, le Polistes canadensis de Linné, qui présente un assez grand nombre de variétés avec lesquelles les auteurs ont établi cinq ou six espèces. La rencontre de celte espèce dans des conditions aussi insolites (car on sait qu'elle vit en société assez nombreuse) m'ayant semblé un fait tout à fait anormal, je me fais un plaisir de le consigner dans les Annales de notre Société. En effet, on sait que l’art des Polistes est assez varié; qu'ils font des nids de formes très-diverses et très-variables aussi, quant à leur grandeur et à leur mode d'attache. Mais ils ont cela de commun que les gâteaux pourvus d’alvéoles sont toujours à nu. 108 H. Lucas. — Polistes canadensis Linné. Enfin, je ne terminerai pas cette communication sans faire passer sous les yeux de mes collègues cet Hyménoptère, ainsi que le nid contenant la loge dans laquelle le Polistes canadensis, très-grand comparativement à son habitation, a subi ses diverses transformations. Ce nid m'avait été donné comme provenant d’Abyssinie, mais on sait que cette espèce ne se trouve pas dans l’ancien monde, qu'elle a pour patrie les deux Amériques et qu’elle les habite dans toute leur étendue. EXPLICATION DES FIGURES 10 DE LA PLANCHE 8°. Fig. 10. Nid vu en dessus, dans lequel a été rencontré un Polistes cana- densis. 40 a. Le même vu en dessous. 40 b. Loge dans laquelle cet Hyménoptère social a subi toutes les phases de sa vie évolutive. | | LS ÉTUDES ARACHNOLOGIQUES NOTE SUR Trois espèces françaises du genre ATYPUS Latr. Par M. EucÈNE SIMON. (Séance du 11 Décembre 1872.) Jusqu'en ces derniers temps, il était avéré que le genre Atypus n'avait qu'un seul représentant en Europe; aussi tous les auteurs qui se sont occupés de cet Aranéide l’ont-ils décrit sous le nom d’Aéypus Sulzeri ou piceus, Sans songer à confronter des exemplaires de diverses provenances. M. Ausserer est le premier qui ait tenté cette comparaison, et, dans un mémoire tout récent sur la famille des Avicularidæ (1), il décrit comme nouveau un Atypus confondu par Ch. Koch avec le piceus (A. anachoreta)s et signale comme probablement nouveau, d’après les planches de l'ouvrage de M. Blackwall, l'Atypus Sulzeri des auteurs anglais. Mis en éveil par les intéressantes observations de M. Ausserer, j’exa- minai avec soin tous les Atypus que je possède, et je ne tardai pas à reconnaître que notre pays nourrit trois espèces parfaitement distinctes de ce genre remarquable : l’Afypus piceus type, qui étend son habitat à tout le nord, le centre et l’ouest de la France ; l’Atypus d'Angleterre où Blackwalli, qui se localise en Bretagne; enfin une espèce nouvelle, rap- portée de mon dernier voyage dans les Basses-Alpes. Ne connaissant pas les mâles des deux dernières espèces, et manquant par conséquent de termes de comparaison, je ne m'occuperai que des femelles dans ce mémoire. (1) Voy. Verhandlungen der k, k. Zool.-Bot., Wien., 1871, t. XXI. 4210 E. SIMON. CARACTÈRES DES TROIS ATYPUS FRANÇAIS. (£) 4. Chélicères carénées en dessus, échancrées du côté ADLCPDP ee AR ere es let elioie elles Lee LIRE — Chélicères convexes en dessus, ni carénées, ni CCHARGPÉES ess a ES TON MR 9: 2. Mamelon oculifère avancé et conique entre les yeux INÉTIANS 1 SR Le ie eve tels piceus. — Mamelon oculifère très-bas, non avancé entre les YeUx MEANS CERN e -.leie = 1 e1 DEDUOTILCUS: 4. ATYPUS BLACKWALLI. Sp. nov. (PL 4, fig. 2 à 5.) Atypus Sulzeri Blackwall, 1861. Atypus Blackwalli Ausserer, 1874 (sans description). (9) Long. 16 4/2 mill, — Céphalothorax : long. 5 4/2 milk; larg. 6 mill.— Chélicères : 5 milk Céphalothorax très-large et tronqué en avant; ses angles antérieurs tronqués obliquement ; ses côtés un peu élargis jusqu'aux angles de cette troncature, se rélrécissant ensuite graduellement jusqu’au bord postérieur, qui est également tronqué. Tête très-convexe, soh bord antérieur fortement échancré de chaqüe côté du mamelon oculifère ; brusquement abaissée en arrière, laissant un espace plan de deux millimètres avant la fossette; celle-ci très-large et transverse, Mamelon oculifère très-large à la base, assez avancé, Yeux médians arrondis, placés obliquement sur les côtés du mamelon; de même grosseur que les latéraux antérieurs; séparés entre eux par un espace double de leur diamètre. Trois Arachnides du genre Atypus. 111 Yeux latéraux antérieurs ovales transverses, placés très-obliquement, un peu au-dessous des médians. Yeux latéraux supérieurs très-allongés, obliques, un peu plus petits que les antérieurs, dont ils sont séparés par une largeur au moins égale à leur petit diamètre, Yeux latéraux externes très-petits, anguleux du côté interne, séparés des autres yeux latéraux. Plastron plus large que long (4 1/2 mill. sur 4 mill), carré, ses fossettes glabres, peu sensibles. Abdomen brun, tomenteux, étroit en avant, élargi et arrondi en arrière; un espace transverse glabre et rougeâtre en avant. Article terminal des grandes filières étroit dès la base, cylindrique, plus long que les deux articles basilaires, qui sont très-renflés en dessous, Chélicères aussi larges que le front à la base et presque aussi longues que le corselet ; très-élevées et convexes à la base; leur partie supérieure se termine par une carène tranchante, longitudinale, un peu arquée en dehors; leur bord interne est fortement échancré et laisse un vide longi- tudinal entre les deux chélicères quand ces organes sont rapprochés, Pattes d’un brun fauve; tarses et métatarses rétrécis à l'extrémité; les métatarses sensiblement plus longs que les tarses, surtout à la quatrième paire. Cette espèce a été indiquée, mais non décrite, par M. Ausserer sous le nom que je lui ai conservé ; c’est l’Atypus Sulzeri de M. Blackwall et des auteurs anglais. Ses caractères spécifiques sont très-tranchés et remar- quables, principalement ceux fournis par les yeux, les chélicères et les filières. Le type de ma description a été trouvé par M. H, Lucas à Portrieux (Côtes-du-Nord); mais il est probable que lespèce habite aussi en Nor- mandie ; une phrase de la description de Walckenaër semble indiquer que ce savant avait connaissance des deux espèces : « Les individus que j'ai vus provenant de Normandie étaient tous plus gros et d’une couleur plus claire que celle des environs de Paris. Des observations suivies peuvent seules apprendre si ce sont des espèces, des variélés ou seulement des différences d'individus. » Si réellement il s’agit de l’Atypus Blackwalli, des observations suivies ne sont point nécessaires pour décider de sa validité; il suffit pour cela de comparer ses chélicères, ses filières et ses yeux avec ceux du véritable piceus. 112 E, SIMON. 2, ATYpus PICEUS Sulzer, 1776. (PI. 4, fig. 6 à 9.) Aranea picea Sulzer, 1776. Aranea subterranea Rômer, 1789. Atypus subterraneus Latr., 1804. Oletera picea Walck., 1805. Atypus Sulzeri Latr., 1806. ? Atypus Sulzeri L. Dufour, 1820. Oletera atypa Walck., 1826. Atypus Sulzeri Hahn, 1831. Oletera atypa Walck., 1837. Atypus Sulzeri H. Lucas, 18/2. Atypus Sulzeri C. Koch., 1848, fig. 4547. Atypus piceus Ausserer, 1871. (£) Long. 18 mill. — Céphalothorax : long. 6 mill.; larg. 5 1/5 mill — Chélicères : 4 mill. Céphalothorax large et tronqué en avant, faiblement rétréci en arrière, depuis les angles antérieurs, qui sont obtus mais non tronqués, jusqu'aux hanches de la troisième paire; de ce point le rétrécissement est beaucoup plus sensible ; bord postérieur assez étroit, tronqué. Tête convexe, un peu déprimée, mais non échancrée sur les côtés du mamelon oculifère ; d’abord assez brusquement abaissée; en arrière, près la fossette, la pente devient beaucoup plus douce. Fosselte thoracique transversale. Mamelon oculifère conique, assez étroit à la base, très-avancé entre les yeux médians. Yeux médians arrondis, placés obliquement sur les côtés du mamelon: à peine plus gros que les latéraux antérieurs, dont ils sont séparés par un intervalle moindre que leur diamètre; leur intervalle a une fois et demie leur diamètre. Trois Arachnides du genre Atypus. 113 Yeux latéraux antérieurs presque arrondis, verticaux, placés un peu plus bas que les médians sur le mamelon. Yeux latéraux supérieurs beaucoup plus petits que les antérieurs, ovales, larges, obliques, séparés des latéraux antérieurs et des médians par des intervalles moins grands que leur petit diamètre. Yeux latéraux externes très-petits, arrondis, séparés des autres yeux latéraux. Plastron un peu plus long que large (4,1 mill. sur 3,7 mill.), très- faiblement rétréci en arrière, depuis la troisième paire de hanches, ses fossettes glabres très-marquées, Abdomen ovale, faiblement élargi et arrondi en arrière, d’un noir bleu tomenteux ; un espace triangulaire, glabre sur le bord antérieur. Article terminal des grandes filières épais à la base, terminé en pointe, conique, plus court que les deux articles basilaires, qui ne sont pas renflés en dessous. Chélicères aussi larges que le front à la base; aussi longues que la dis- tance du bord frontal à la fossette thoracique ; convexes et géniculées en dessus , où elles sont arrondies, ni carénées, ni échancrées du côté interne. Paite-màchoire et pattes d’un brun verdâtre ; métatarses et tarses très- épais et courts, presque d’égale longueur, sauf à la quatrème paire, où le métatarse est un peu plus long que le tarse. Le mâle a été plus souvent décrit que la femelle, principalement par Walckenaër (Faun. Fr.) et par Ch. Koch; L. Dufour en a aussi publié une description qui renferme plusieurs graves inexactitudes : ainsi, relative- ment aux filières, L. Dufour n’en a vu que deux paires, tandis qu’il y en a trois très-apparentes; il ne donne aussi que deux articles aux grandes filières, tandis qu’il y en a trois visibles presque à œil nu. Le mäle se trouve errant, et pendant longtemps il a passé pour beau- coup plus commun que l'autre sexe; il n’en est rien cependant, car cette rareté apparente des Atypus femelles tient à leur genre de vie exclusive- ment sédentaire. Elles recherchent les pentes arides, demi-sablonneuses, quelquefois aussi les bois, principalement les plantations d’arbres verts; leur retraite est toujours dissimulée, soit par des pierres, soit par de la mousse, qu'il faut soulever avec précaution et par larges plaques pour la découvrir. La demeure de lAfypus a été décrite par Latreille, par Walckenaër et (1873) 8 at E, SIMON. par M. H. Lucas ; mais ces savants auteurs n’ont pas mentionné la confi- guration remarquable de sa partie inférieure. L'Atype creuse obliquement un trou profond de 45 à 20 centimètres, de la largeur de son corps; il tapisse ce trou d’un tube soyeux assez étroit et d’un tissu très-serré, dont la partie supérieure, plus longue que Ja galerie souterraine, est appliquée horizontalement sur le sol et terminée en pointe effilée ouverte. Près de son extrémité inférieure, ce tube présente un fort étrangle- ment, puis il se dilate en forme de chambre assez spacieuse, dans laquelle se tient l’Araignée; c’est à l'endroit étranglé qu’est suspendu par quelques fils le cocon renfermant les œufs. J'ai surpris plusieurs fois des Atypes tenant des Lombrics dans leurs chélicères, et je pense que ces Annélides font la base de leur nourriture ; en effet, si on examine en dessous la chambre soyeuse, on remarque un espace où le tissu est beaucoup plus mince et transparent. Je nai pu y constater une ouverture, mais il est probable que lAtypus peut facilement écarter les fils peu serrés et se procurer ainsi une proie facile, ce qui le dispense de monter à la surface du sol. Sorti de son tube, l’Atypus ne cherche même pas à fuir ; il est donc évident qu’il n’est pas organisé pour courir après une proie agile, et, d’un autre côté, l'extrémité supérieure du tube se prête mal à une embuscade, puisqu'elle est presque fermée et sans soutien. Cette petite ouverture supérieure paraît uniquement destinée à l'entrée et à la sortie du mâle à l'époque de l’accouplement, qui a lieu au mois d'octobre. L'Atypus piceus est commun dans tout le centre, l’est et l’ouest de la France ; les localités où il a été trouvé sont trop nombreuses pour être mentionnées. L'année dernière, en compagnie de mon ami M. J. Ray, je l'ai pris très-abondamment aux environs de Troyes, dans une plantation de pins sylvestres assez récente, connue sous le nom de Montchaux ; à la fin d'octobre j'ai trouvé le mâle dans le même tube que la femelle. Trois Arachnides du genre Atypus. 115 3 ATYPUS BLEODONTICUS. Sp. NOV. (PL. 4, fig. 10 et 41.) \ (@) Long. 47 mill. — Céphalothorax : long. 5 4/2 mill.; larg. 5 mill, — Chélicères : 4 1/10 mill. Céphalothorax assez large et tronqué en avant, ses angles obtus, mais non tronqués ; ses côtés presque droits jusqu'aux hanches de la troisième paire, puis rétrécis jusqu’au bord postérieur, qui est tronqué. Tête peu convexe, nullement échancrée sur les côtés du mamelon, gra- duellement abaissée en arrière jusqu'à la fossette thoracique; celle-ci presque arrondie, Mamelon oculifère très-large à la base, peu avancé entre les yeux médians. Ceux-ci arrondis, plus gros que les latéraux antérieurs, dont ils sont séparés par un intervalle presque égal à leur diamètre ; leur intervalle un peu plus grand que leur diamètre. Yeux latéraux antérieurs ovales, transverses, presque verticaux, placés un peu plus bas que les médians sur le mamelon. Yeux latéraux supérieurs un peu plus petits que les antérieurs ; ovales, allongés, obliques, terminés en pointe du côté interne, qui est très-rap- proché des yeux médians. Yeux latéraux externes petits, ovales, obliques, touchant aux supérieurs, mais non aux antérieurs. Plastron un peu plus long que large (4,2 sur 3,7), carré, non rétréci en arrière; ses fossettes glabres bien marquées. Abdomen ovale, faiblement élargi en arrière et arrondi; brun bleuâtre tomenteux ; un espace triangulaire glabre en avant. Article terminal des grandes filières épais à la base, terminé en pointe, de même longueur que les articles basilaires, qui sont à peine renflés en dessous. Chélicères aussi larges que le front à la base, aussi longues que la dis- tance du front à la fossette thoracique ; élevées et convexes en dessus, mais non Carénées, ni échancrées, 116 E. SIMON. — Trois Arachnides du genre Atypus. Pattes d’un brun verdâtre. Tarses et métatarses courts et robustes, presque d’égale longueur aux quatre paires. J'ai trouvé la femelle dans un tube semblable à celui de l'espèce type, sur la petite montagne de Saint-Benoît, sur les bords de la Bléone, près de Digne. Les caractères de cet Atypus sont très-nets, bien qu’ils se rapprochent plus de ceux du piceus que de ceux du Blackvalli; les plus remarquables sont l’abaissement graduel de la partie céphalique en arrière, la largeur et l’aplatissement du mamelon oculifère. EXPLICATION DES FIGURES DE LA PLANCHE {. LI Fig. 4. Atypus piceus Sulz., ©. Céphalothorax et chélicères en dessus. 2. — Filières en dessous. 3 — Mamelon oculifère. &. — Corps de profil. 5. — Coupe théorique du terrier de l’Atypus femelle après la ponte : La partie inférieure est ouverte pour montrer la dilatation en forme de chambre et la position du cocon. — Cette figure, presque de grandeur naturelle pour la largeur, est beaucoup réduite pour la longueur, qui est de 26 à 25 centimètres. — Le tube, représenté verticalement pour tenir moins de place sur la planche, est toujours oblique. 6. Atypus Blackwalli E.S,., Q. Céphalothorax et chélicères en dessus. 7 — Mamelon oculifère, 8. — Filières en dessous. 9 — Corps de profil. 10. Atypus bleodonticus E. S., ©. Mamelon oculifère. 14. — Corps de profil. NOTE POUR Servir à l'histoire du VESPERUS XATARTI, Par MM. Juzes LICHTENSTEIN et Varert MAYET. (Séance du 11 Septembre 1872.) Nous venons remplir un peu tardivememt la promesse que l’un de nous avait faite à nos collègues de la Société de donner l’histoire des méta- morphoses du Vesperus Xatarti Muls. Ce retard a été en partie occa- sionné par le désir de rendre notre travail plus complet, grâce à la série d'observations et aux nouvelles recherches que l’insecte, vivant en notre pouvoir, nous a permis de faire. Depuis près de trois ans l'attention de l’un de nous était attirée par de petites masses d'œufs qu’il avait trouvées à trois reprises dans des tiges sèches de ronces, et une fois sous une écorce d’olivier. Ces œufs, récoltés en hiver et conservés dans des flacons, donnaient issue au mois de mai à de petites larves velues et fort agiles, qui mouraient bientôt, refusant toute nourriture végétale ou animale. Cette observation incomplète resta donc longtemps en simple note dans nos cartons, quand au mois d'avril 4871, nous trouvâmes en défonçant un terrain en friche, à Cariñena (Aragon), de grosses larves blanches d’une forme toute particulière, que nous emportâmes en France pour voir s’il nous réussirait de les élever. Ces larves sont tellement abondantes en Aragon, qu'elles ont un nom vulgaire parmi les vignerons du pays; ils les 118 J. LICHTENSTEIN ET V. MAYET. appellent Véldas. Nous étant partagé notre capture à Cette et à Montpel- lier, nous réussimes, avec des succès divers, à maintenir en bonne santé deux larves. L'une d'elles se transformait en nymphe au mois d’octobre de la même année et nous donnait environ un mois après un superbe individu du Vesperus Xatarti, $. Nous eûmes l'honneur de le présenter vivant à la Société, et malgré les fatigues du voyage, il vécut un mois dans une boîte, où il pondit vers fin de décembre une cinquantaine d'œufs. Grandes furent notre surprise et notre joie! Ces œufs, par la forme, la couleur, la disposition de la ponte, nous rappelaient exactement ceux que nous avions trouvés dans des ronces et sous une écorce ; peu de chose nous manquait encore pour compléter l’histoire de notre insecte, c'était de voir la petite larve éclose s’enfoncer en terre et se nourrir de racines. Naturellement les œufs de notre femelle vierge et cloîtrée ne pouvaient donner ce résultat ; mais un nouveau voyage en Aragon nous permit de trouver une nouvelle nichée dé Vesperus Xatarti et, le 20 mai de cette année-ci, une éclosion assez nombreuse venait nous donner l’occasion de compléter nos études en décrivant aussi le premier état de cette larve, si différente de formes dans les périodes extrêmes de son existence. En effet, nous voyons, au sortir de l’œuf, un petit animal allongé muni de longs poils, peut-être destinés à amortir la chute qu’il doit faire en se laissant tomber sur le sol, armé d'organes visuels et fort agile, devenir plus tard une lourde masse aveugle et, sinon tout à fait glabre, du moins garnie seulement de poils très-courts. La seconde des larves adultes rapportées de Cariñena, après avoir fait sa coque de terre à la même époque que sa compagne, n’a fait que subir une simple mue, en est ressortie plus blanche qu'auparavant et s’est remise à cheminer dans la terre en mangeant des racines. Elle a dévoré tout l'hiver celles de l’avoine que nous avons soin d’entrenir dans nos bocaux pleins de terre, a fait sa coque fin de mai, et nous espérons avoir l’insecte parfait en octobre ou novembre. Ainsi donc le Vesperus Xatarti paraît en novembre, s’accouple et pond en décembre. On trouve tout l'hiver ses œufs dans les tiges sèches ou sous les écorces et les insectes morts dans le creux des arbres, sur le tronc desquels se fait l’accouplement. L’insecte est nocturne et crépuscu- aire. Les œufs éclosent en mai : les larves vivent très-probablement plu- sieurs années (quatre, à ce que nous croyons); mais des observations suffi- Métamorphoses du Vesperus Xalarti. 149 santes manquent encore. Nous savons parfaitement que plusieurs de nos collègues ont trouvé les Vesperus au Vernet (Pyrénées-Orientales) au mois de février. Pent-être le climat des Pyrénées, plus froid que celui de l'Aragon, influe-t-il sur l’époque de l’accouplement., Nos observations, jusqu’à ce jour, n’ont porté que sur l’insecte espagnol ; mais ayant pu récolter, au mois de juin dernier, dans les montagnes qui dominent Collioure, bon nombre de ces larves, que nous connaissons bien aujourd’hui, nous continuerons nos études. Nous les avons prises sous de grosses pierres enfoncées et en compagnie de Pinsecte mort ; elles vivent là mélangées avec les larves des Rhizotrogus marginipes et æstivus, Qont elles paraissent avoir les mœurs. Voici la description de cette larve, faite sur un individu adulte : Corps blanc, épais, chargé de poils courts et blonds, en forme de cube allongé, légèrement plus large à la base, à quatre côtés distincts, nullement arrondi, si ce n’est dans les parties thoraciques et céphaliques. — Long de 25 millimètres, large de 13 millimètres au prothorax et de 45 vers le cinquième segment abdominal. — Composé de douze segments non compris la tête et les lèvres anales, creusé dans ses côtés par un double sillon longitudinal dans lequel les segments produisent un mamelon de forme triangulaire. TèTe blanche, couverte de poils blonds, large de 6à 7 millimètres, longue de 5; épistome ridè longitudinalement dans ses parties latérales ; front rugueux et comme chagriné, marqué dans son milieu d’un léger sillon ; labre transversalement allongé, à angles très-arrondis, fortement cilié dans sa partie antérieure ; palpes maæillaires à l'extrémité extérieure des mâchoires, composés de trois articles, les deux premiers courts et transverses, le troisième allongé; palpes labiaux à l'extrémité de la lèvre, composés de deux articles, de trois si on peut donner ce nom au renfle- ment de la lèvre qui supporte ces palpes ; méchoires aplaties en forme de hache, garnies d’une vingtaine de cils courts et très-forts qui doivent aider à la mastication. Ces cils offrent cela de particulier qu’ils sont entou- rés chacun d’une sorte de manchon ou pellicule protectrice dont ils se dépouillent facilement ; il est rare que cette pellicule ne soit pas enlevée sur un ou plusieurs de ces cils, même sur les individus vivants que nous élevons dans ce moment ; #nandibules blanches à la base, brunes à l’extré- 420 J. LICHTENSTEIN ET V. MAYET. mité, fortes, peu arquées, un fois!plus longues que larges, dépassant légè- rement le labre, à extrémités échancrées, fortement évidées en dedans, ce qui les rend très-tranchantes; antennes atteignant les deux tiers de la longueur des mandibules, composées de quatre articles : le premier court et globuleux, le second arqué en dehors, aussi long que les trois autres réunis, le troisième moitié moins long que le deuxième, le quatrième très- petit, peu visible à l'œil nu. ProrxoraAx très-développé, distinct de tous les autres segments à bords latéraux arrondis, fortement creusé dans son bord antérieur qui reçoit la tête, ridé transversalement, garni de poils espacés plus denses du côté de la tête, marqué dans son milieu d’un sillon à peine visible. SEGMENTS THORACIQUES très-courts, en forme de carène dans leur par- tie supérieure, marqués en dessus dans leur milieu, ainsi que le premier segment abdominal, d’un double sillon en forme de V très-court. Preps très-développés pour une larve de Longicorne, au nombre de six, placés: deux sous le segment prothoracique et deux sous chacun des segments thoraciques, composés de quatre parties bien distinctes: tro- chanter, cuisse, tibia et tarse, ce dernier réduit à un ongle corné. SEGMENTS ABDOMINAUX au nombre de neuf : les six premiers aplatis sur le dos en forme de plaque, creusés dans leur partie latérale, ainsi que les anneaux thoraciques, d’un double sillon longitudinal dans lequel ces segments forment un mamelon triangulaire. Anus transversal, la lèvre supérieure sinueuse et terminée par une pointe qui s’adapte sur l’inférieure, celle-ci en forme de V très-ouvert. STIGMATES en forme d’ellipse, au nombre de neuf paires placées de côté dans le replis supérieur des mamelons latéraux, la première vers l’angle postérieur du prothorax, les huit autres sur les huit premiers segments abdominaux. Cette larve est aveugle pendant son existence souterraine et, au con- traire, munie d’ocelles au moment de l’éclosion. Les œufs sont très-allongés. Ils ont, sur à peine un millimètre de largeur, trois millimètres de longueur. La petite larve qui en sort a à peu près les mêmes dimensions. Elle diffère notablement de la larve adulte en ce qu’elle est aussi allongée que cette dernière est courte. Les segments, D D pe 2 RE A CM ie nt de Mélamorphoses du Vesperus Xalartii. 191 dans leur partie latérale, sont garnis de poils très-longs au nombre de trois, formant pinceau de chaque côté d’un segment, portés par un léger mamelon. Ces poils sont plus longs que la largeur du corps. La tête est munie de trois ocelles disposées en triangle à la base de chaque an- tenne, Les antennes ont cela de remarquable que sur les cinq articles qui les composent les deux derniers sont accouplés et plantés côte à côte dans le troisième. La larve adulte, au contraire, n'offre aux antennes que quatre articles placés dans les conditions ordinaires, La longue période qui s’est écoulée entre l'envoi de notre note et sa publication nous permet de donner encore quelques détails sur la biologie de l’insecte. La larve déjà presque adulte que M. Mayet soignait à Cette, après avoir construit sa coque fin octobre, y passa tout l'hiver, la creva au mois de mars et se remit à manger avec avidité les racines d'avoine mises à sa portée. Arrivée à fin mai, elle refit sa coque pour passer les chaleurs; elle la creva de nouveau fin septembre 1872, mangea jusqu’à fin octobre, époque à laquelle elle en construisit une nouvelle pour passer l’hiver. Au mois de mars, comme l’année précédente, elle sortit et mangea pendant deux mois, puis reforma sa coque pour passer l’été; mais, soit que la nour- riture n’eût pas été suffisante, soit que la température du bocal où elle avait été renfermée deux ans lui fût préjudiciable, elle mourut vers le 20 juin de cette année-ci. On voit, d’après cette observation, que l’insecte s’enferme, en hiver et en été et ne mange guère qu'au printemps et à l’automne (nouveau trait de ressemblance avec les Melolonthides), ce qui modifie l'opinion que nous avions eue d’abord que la larve mangeait pendant l'hiver. Nous possédons encore plusieurs de ces larves prises à Collioure, sur lesquelles nous continuons nos observations, comptant avoir sous peu le plaisir de les faire passer vivantes sous les yeux de nos collègues, à Paris. Chaque sortie de la coque après le repos, soit hivernal, soit estival, est précédée d’une mue. 192 J. LICRTENSTEIN ET V,. MAYET. — Vesperus Xatarti. EXPLICATION DES FIGURES DE LA PLANCHE 5, N° II, Fix. 4: D Où EE © œ 40. . LS 42; Larve du Vesperus Xatarti. Larve adulte. Vue de profil. Vue par le dos. . Vue par la partie postérieure. Tête et prothorax vus par dessous. . Mâchoire du côté droit. Mandibule gauche. . Antenne du côté droit. Patte antérieure. Larve au sorlir de l'œuf, très-grossie, . Vue de dos. Vue de profil. Antenne droite. Larve dans sa grandeur naturelle. De la CORNE chez les SPHINGIDÆ. Par M. Tu. GOOSSENS. (Séance du 22 Janvier 1873.) Es) Parmi les questions qui ont occupé les entomologistes, il en est une qui n’a pas encore été résolue: Quelle est la mission de la corne chez les chenilles de Sphinx, Deilephila, Macroglossa, etc.? Je n’ai pas la préten- tion de vous apporter une solution indiscutable, mais en vous développant les observations que j'ai faites, j'espère que vous admettrez comme très- probable la conclusion que je vais avoir l'honneur de vous exposer. Les appendices sont nombreux et variés chez les chenilles ; n’ayant pas à les examiner en détail, je ne vous dirai quelques mots que de ceux qui se rencontrent le plus fréquemment. L’appendice connu sous le nom de vésicule Bonnet, quoique très-com- mun chez les chenilles de moyenne taille, ne nous arrêtera pas aujour- d’hui; mais ultérieurement, si vous voulez me le permettre, je vous en parlerai dans une note spéciale. Quant à présent, voyons d’abord les appendices verruqueux; ce sont les plus répandus, les plus compliqués, les moins connus quant à leurs fonc- tions, et cependant les plus faciles à décrire ; ce sont des tuyaux d’écoule- ment ; en effet, à la base d’une verrue il y a une organe à sécrétion. La sécrétion peut être permanente, nous en voyons des exemples chez certaines chenilles de Xylophasia, chez beaucoup d’Agrotides, etc. Les chenilles, qui passent leur vie en terre, ont besoin d’une sécrétion pour agglutiner, cimenter leur galerie, autrement la terre viendrait obstruer leurs stigmates, et finalement, la chenille ne pourrait vivre dans les mêmes conditions sans la sécrétion verruqueuse. 19/4 TH. GOOSSENS. Chez beaucoup d’autres, l'organe de la sécrétion, appliqué sous le derme, reste à l’état embryonnaire pendant toute l’évolution de la chenille ; mais quand celle-ci ne mangera plus, quand elle commencera sa coque, l’or- gane ou plutôt les organes prendront tout à coup de l’extension, et le cocon sera à peine fini que la sécrétion sera déjà établie. La chenille alors se contourne dans la coque, et à l’aide de cette sécré- tion des verrues vernit l’intérieur afin de le rendre lisse et d'éviter à sa future chrysalide toute espèce de lésions. Ou peut-être la raison est-elle plus compliquée. Ne se pourrait-il pas que ce vernis isole la chrysalide, et ait pour mission de modifier les impressions extérieures pouvant être funestes à un animal en formation, ne pouvant plus se protéger par un déplacement ? Ayant l'intention d’être sommaire, je me borne à ces deux exemples de sécrétion des verrues (1). Les autres appendices que l’on rencontre fréquemment aussi, sont les poils et les épines; ceux-ci sont terminés en pointe et de matière cornée, ceux-là je les considère comme des appendices de protection, et je les définis ainsi : Les poils et les épines sont des appendices qui concourent, avec l’épiderme, à la protection de tout l'organisme. Si l'on voulait pousser cette théorie à l'excès, l’on arriverait à dire : les poils et les épines des chenilles pourraient leur être retirés si nous pouvions leur éviter les dan- gers, les obstacles auxquels elles sont exposées pendant leur existence. (1) Je ne prétends pas dire que toute chenille à appendice verruqueux donnera à certain moment une sécrétion extérieure ; je suppose au contraire que dans bien des genres, si l'appareil existe visible au dehors, il est et restera rudimentaire à l'intérieur, non pas que les cellules ou le concours nerveux manquent à cet organe pour le mettre en état de sécréter, mais en vertu de cette loi bien évidente qu’un organe se développe au moment où en est le besoin ; si le besoin ne se produit pas, il reste tel qu'il est au début, ou il s’atrophie jusqu’à disparaître. Nous voyons la filière chez Loutes les chenilles, mais dans des conditions diffé- rentes : chez les unes, elle disparaît dès les premières mues; chez d’autres (Satur- nides), elle reste à peu près telle qu’elle est d’abord, jusqu’à ce que la chenille ait cessé de manger ; puis là, ce simple fil qui venait s’appuyer sur l’estomac, prend tout à coup une extension considérable (40 à 50 centimètres) et ne peut plus être contenu qu’en formant des zigzags et revenant plusieurs fois sur lui-même; enfin, l'organe développé, la chenille se met à filer, et après le cocon terminé, on ne retrouve plus qu’un petit fil qui reste soudé à la tête de la chenille. PE SES ne pie PRE Tr De la corne chez les Sphingidæ. 425 Cette donnée exagérée pourrait jusqu’à un certain point être soutenue; puisque nous savons tous que l’on peut tondre une Chelonia à loutes les mues, que la coque en sera modifiée ; puisque la chenille n’aura plus que le réseau soyeux pour la faire, mais le papillon sera comme tous les papil- lons. Cependant, si l’on fait celte opération, il faut avoir soin de tenir la che- nille tondue dans un endroit lisse, car autrement elle pourrait se blesser, et l’on n’obtiendrait rien. Pour les épines en est-il de même? C’est probable, mais une opération analogue n’est guère praticable, parce que l’épine ne nous révèle pas exté- rieurement jusqu’à quel endroit elle est creuse. Or, si nous coupons trop bas nous pouvons avoir un perte de matière adipeuse, et si la perte est trop forte nous ne pourrons plus avoir de papillon, puisque la chrysalide même ne pourra plus se faire. Pourtant les épines ont la même mission de protection, et ce que nous ne pouvons faire, la nature se charge de nous le montrer; nous trouvons fréquemment des chenilles épineuses dont les épines sont plus ou moins abimées, cassées même; ce sont certainement des appendices qui ont rempli leur mission, ils ont rencontré l’obstacle, ils ont été brisés, mais la chenille a été préservée et le papillon qui en subviendra sera comme tous les papillons. Mais je ne dis pas que les poils et les épines protégent la chenille par le fait d’une sensibilité propre; la peau est sensible, et le poil ne fait que lui communiquer la rencontre d’un obstacle, Permettez-moi un seul exemple pour essayer de me rendre compréhen- sible : si nous mettons dans une boîte une chenille glabre, si vous voulez, une chenille de Leucania, et que cette chenille découvre à la boîte un petit trou, se conduira-t-elle comme le ferait une chenille de Chélonide ou d'Argynne? Non; celles d’Argynnes ou de Chélonides apporteront leur tête près du trou, mais les poils ou les épines rencontreront les parois du trou et ces chenilles reculeront ou se rouleront en se laissant tomber ; la chenille de Leucania approchera sa petite tête près du trou, et, si elle passe, la chenille passera ! au risque, d’abord, d’étonner le chasseur, et nous l’avons tous été, et au risque de se mettre en lambeaux; mais sa peau est souple et assez épaisse pour ne craindre au plus que quelques éraillures. Nous devons donc conclure que les chenilles sont d’autant plus velues 126 TH. GOOSSENS. que la peau est plus mince : exemple les Arctia: que les chenilles les plus épineuses ont la peau très-mince : exemple les Melitæa. Beaucoup de chenilles ont la peau mince et n’ont ni poils ni épines, mais alors elles se protégent par instinct ; elles vivent soit dans les tiges, soit dans les fruits, soit (et c’est le cas le plus ordinaire) dans un pli ou entre les feuilles. Et maintenant, si nous trouvons des chenilles ayant seulement un appen- dice sur le onzième anneau, devons-nous assimiler cette corne (c’est le mot adopté) à une verrue ou à une épine ? Le bout est pointu, corné, il ne peut y avoir de sécrétion; mais cela ne peut être non plus dans un but de protection de tout l’organisme. D'abord les chenilles qui ont cette corne ont la peau assez épaisse pour se passer de protection; ensuite la corne est sur le onzième anneau, la chenille serait abîmée avant de pouvoir être avertie, et puis certaines chenilles de même genre n’ont pas de corne, mais seulement une plaque cornée à la place (Vespertilio, OEnotheræ) ; donc, nous ne devons pas voir par cette corne la protection de tout l'organisme, mais peut-être devons-nous voir la protection d’un organe spécial, Le dehors de la chenille n’a rien voulu nous révéler, essayons de voir à l'intérieur. Si l’on ouvre une chenille, l’on trouve d’abord, comme vous savez tous, un canal digestif allant de la bouche à l'anus; laissons les parties anté- rieures sans nous y arrêter, non qu'elles n’offrent pas d'intérêt, mais le sujet n’est point là. Passons l'estomac, l'intestin, le cæcum, et arrivons tout de suite au rectum, cette partie du canal qui précède l’anus. Remarquez d’abord qu’il est placé sous la base de la corne. Eh bien, si nous examinons l’intérieur du rectum, nous y trouvons un excrément d’une certaine couleur, et si nous parlons de Deëlephila, un excrément affectant la forme d’une rosace à six pans; il est parfaitement terminé et p’attend plus qu’à être rejeté au dehors (1). Mais pour cela, il faut que, venant du cæcum, un excrément de même forme, de même composition, (1) I est admis que l’excrément des Sphinx, du Bombyx Yama-mai, etc, se moule en forme de rosace à la sortie de l’anus; mais il suffit de voir une fois l'intérieur d’une chenille pour eonstater que le moulage a lieu au moment du passage étroit entre les six glandes biliaires. De la corne chez les Sphingidæ. 127 mais pas exactement de même couleur, vienne le chasser à la façon des balles de filasse des canonnières en sureau, et après l'avoir chassé au dehors, prenne exactement, mathématiquement sa place. Pourquoi? Si nous examinons les parois du rectum nous verrons au-dessus de l’excré- ment de petits trous. Dans l’état actuel où nous avons mis le sujet il est impossible de voir s’il y a eu sécrétion à travers les trous, mais rien de plus simple à vérifier : si elle a existé, nous devons trouver la glande chargée de la fournir. Eh bien, cherchons hors du canal, et au-dessus du rectum, juste au-dessus des petits trous, qui eux-mêmes se trouvent sur l’excrément, nous voyons un amas de ganglions appliqués sur le tube, et nous verrons très-facilement que ces ganglions sont surmontés d’une glande sphérique blanche ; si nous la crevons avec une pointe, il en sortira une humeur incolore comme toutes les sécrétions chez les chenilles, sauf la bile, mais la sécrétion biliaire est au collet de l'intestin, et sa double mission, digestive et excrémentielle, ne pouvait la placer ailleurs, malgré l'assertion de quelques physiologistes. Maintenant, si nous examinons l'extérieur de la chenille, qu'avec une lame tranchante nous coupions la corne au niveau de la peau, et que nous enlevions cette corne comme un chapeau, nous verrons qu'elle couvrait, qu’elle protégeait la glande sphérique blanche, qui fournit la sécrétion dans le vestibule excrémentiel, et nous pourrons j'espère, d’un commun accord, conjecturer que cette sécrétion se déversant sur l’excré- ment à travers le rectum, opère de la même manière que la sécrétion de l'oiseau qui, elle aussi, traverse le rectum, entoure, elle aussi, l’excrément d’une matière visqueuse (blanche chez l'oiseau), laquelle tombe avec l'excrément et se durcit à l’air : c’est la sécrétion urinaire. Un dernier mot; vous savez tous que les glandes urinaires sont plus développées chez les animaux herbivores que chez ceux qui se nourrissent de matières animales ; il n’y a rien d'étonnant à ce que, parmi les ani- maux vivant de feuilles, les glandes urinaires soient plus développées chez ceux qui mangent avec plus d’avidité. Or, vous le savez aussi, l’évolution des Sphingides se fait vivement, les chenilles mangent sans arrêt; chez les chenilles sobres la glande urinaire est bien moins visible; chez le Lasiocampa pini elle est également formée de ganglions nombreux, mais surmontés par une petite glande pointue dirigée en arrière sous la plaque anale. Je crois que c’est le rôle de cette plaque de protéger la glande urinaire, comme la plaque du cou a pour mission de protéger les glandes salivaires, 198 TH, GOOSSENS. — De la corne chez les Sphingides. En résumé, pour le groupe des Sphéngides, celui qui nous occupe, celui où la glande urinaire paraît avoir besoin d’un plus grand développement, la chenille a reçu en partage un appareil protecteur spécial pour cet organe essentiel; qu’il ait la forme d’une corne ou non, c’est une ques- tion très-différente de celle qui nous occupe ici. La nature s’est plu à varier les formes extérieures à l'infini, et nous ne pouvons faire autre chose que de les observer, Parmi les espèces européennes, nous trouvons : Œnotheræ, Sans corne ; Gorgon, avec une corne très-petite et rose, landis que chez Croatica elle atteint 1 centimètre. Chez les Deilephila, Vespertilio n’a qu'une plaque; Porcellus, Elpe- nor, ont une petite pointe invisible dans le jeune âge, tandis que Nicæa, Euphorbiæ, ont cet appendice très-développé ; le Sphinx Ligustri davan- tage encore ; mais chez l’Atropos, la forme devient toute différente : elle est granuleuse et recourbée en forme de crochet. Et chez les exotiques, le petit nombre de chenilles connues nous offre des variations encore plus notables. RE DO OBSERVATIONS sur LEs PUCES EN PARTICULIER Sur les larves des Puces de Chat et de Loir (Pulex felis ET Pulex fasciatus.) Par M. Jues KÜNCKEL. (Séance du 8 Janvier 1873.) Ce L'intéressant mémoire relatif aux métamorphoses de la Puce du chat, inséré dans nos Annales par M. le docteur Laboulbène, m'engage à publier les observations que j'ai eu occasion de faire pendant ces dernières années sur les Puces, notamment sur les larves des Pulex felis Bouché et fuscia- tus Bosc; ces observations me permettront de faire connaître quelques faits qui ont échappé à la sagacité des naturalistes. INTRODUCTION. il y a déjà longtemps, mon attention fut éveillée par une apparition extraordinaire de Puces. C'était à la campagne, un vaste bâtiment ser- vant à la fois de cuvage et de bûcher était devenu l'effroi du person- nel de la maison ; nul n’osait y pénétrer, et la cuisinière, faute de bois, menaçait d'interrompre ses fonctions. Un jour, par distraction, j’entrai dans ce cuvage ; me rappelant aussitôt les précautions de chacun, je sor- (1873) 9 130 J. KÜNCKEL. tis précipitamment, mais trop tard pour ne pas expier cruellement ces quelques minutes d’oubli; mes jambes, et bientôt mon corps entier envahis comme si j'eusse bousculé une fourmilière furent bientôt lardés de mille coups d’aiguille; pendant plus de deux heures, dans le plus simple appa- reil, je pourchassai ces terribles hôtes, sans oublier mon devoir de natu- raliste, car je les comptais patiemment ; arrivé à 95 je secouai mes vête- ments, assuré que j'étais de posséder sur mes jambes seules au moins la centaine. L'époque de la vendange approchant, pour permettre l’accès de ce cuvage infesté on fut obligé de répandre sur le sol un lait de chaux très-abondant. Je recommanderai à l’occasion ce procédé de destruction fort simple, peu dispendieux et très-efficace. D'où venait cette multitude incroyable de Puces ? Autour des fagots accumulés s'était formé un amas de brindilles et de feuilles sèches qui servait de litière à un vieux chien, perclus de douleurs ; ce malheureux, réduit à une immobilité forcée, était la proie vivante de ces innombrables Puces ; les larves, ayant trouvé au milieu des débris de bois des retraites assurées, s'étaient développées fort paisiblement. L'année dernière j'eus encore l’occasion d'observer une jeune chienne épagneule, laissée toujours en liberté et fort ingambe, dévorée par de nombreuses légions de Puces ; elle avait fini, à force de se gratter, par avoir certaines parties du corps dénudées et couvertes de croûtes d’un fort vilain aspect. Je citerai quelques autres faits : M. E. Blanchard avait réuni dans une chambre quelques jeunes chats destinés à des expériences ; ces animaux, attaqués par les Puces, devinrent bientôt étiques. Notre col- lègue, M. Leprieur, me racontait que, pénétrant un jour dans un terrier de renard, il fut fort étonné de se trouver noir de Puces ; enfin, l'automne dernier, on m’apporta un hérisson dans un chapeau; quelle ng fut pas ma surprise de voir ce chapeau se couvrir de Pulex. Je n'ai pas besoin de rappeler que, dans certains Cas, nos appartements sont rendus presque inhabitables par les Pulex irritans qui les infestent. Je me souvins alors que certains auteurs attribuaient aux Puces de remarquables instincts maternels et cherchaient à les réhabiliter dans notre estime : les mères nourrissaient leurs larves, elles venaient dégorger dans la bouche de ces larves, incapables de prendre elles-mêmes leurs aliments, le sang qu'elles avaient mis en réserve. On ne pouvait mieux les comparer qu'aux Fourmis et aux Abeilles, qui élèvent leurs larves avec tant de solli- citude, et chacun de s’extasier devant l’admirable prévoyance de la nature. Des doutes assiégaient mon esprit, et j'avais l'intention, lorsque le temps Pulex felis et Pulex fasciatus. 131 me le permettrait, de me livrer à la recherche de larves de Puces, lorsque deux occasions favorables se présentèrent fortuitement. Parmi les connaissances de M. le docteur Philippeaux se trouvait un chat qui avait su échapper au siége de Paris, en vivant sans doute de pri- vations, mais ce chat était envahi par les parasites, et, comme celui dont parle M. le docteur Laboulbène, semait sur les meubles où il se reposait quantité de petits corps blancs arrondis, qu’on reconnut bientôt être des œufs de Puces. M. le docteur Balbiani donna l’idée de faire peigner cet animal précieux ; chaque coup de peigne amenait une abondante récolte ; un véritable gisement d’œufs fut mis en exploitation. Notre col- lègue, en me racontant ces faits, me donna quelques œufs d’où je vis sortir une larve fort agile, mais différant de celle qu'a représentée M. Laboulbène par un caractère très-remarquable. Je tentai l’éducation de ces larves, mais je ne réussis pas, la pièce où elles étaient conservées étant probable- ment trop froide. M. Balbiani fut plus heureux, mais je ne veux pas empiéter sur son domaine ; le mémoire qu’il compte publier sur l’organi- sation et les métamorphoses des Puces sera certainement rempli de faits intéressants, d’aperçus nouveaux. Au commencement de mars, notre collègue, M. Maurice Girard, me fit remettre trois jeunes loirs (Myoæus nitela) encore plongés dans leur som- meil hibernal, sur lesquels il avait constaté la présence de nombreuses Puces. JFinstallai ces petits animaux dans une cage et je les observai tout à mon aise. Entre leurs poils se trouvaient des quantités d’œufs qui, n'élant retenus par aucun vernis agglutinatif, tombaient journellement sur le papier dont j'avais eu soin de garnir la cage. J'ai pu élever les larves qui sortirent de ces œufs; mais il convient, avant de parler de mes observations, de jeter un coup d’œil rétrospectif sur les écrits des auteurs. em en 132 J. KÜNCKEL. HISTORIQUE. Leeuwenhoek, dans une lettre adressée à la Société royale de Londres, en octobre 1693 (1), a fait connaître une foule de détails sur les mœurs des Puces et sur leurs premiers états, en accompagnant son envoi de vingt dessins. Les observations de l’illustre savant hollandais ne méritent pas l'oubli ; elles remontent, il est vrai, à 180 ans, mais elles sont aussi remarquables par leur intérêt que par leur exactitude, Lecuwenhoek capturait des puces, les enfermait dans des vases de verre et les voyait pondre ; mais ayant remarqué qu'elles mouraient souvent sans postérité, il pensa, avec raison, que cela provenail de la pénurie d’ali- ments ; il eut l’idée de les poser sur ses mains et sur ses bras afin qu’elles eussent la facilité de se nourrir. « L’une d'elles, dit-il, suçait mon sang avec tant d’avidité que, s'appuyant seulement sur la tête, elle levait en l'air ses pattes médianes et postérieures. » Par ce procédé d'élevage, il obtint de nombreuses pontes et put observer les larves ; en leur donnant des cada- vres de mouches pour nourriture, il parvint à les amener jusqu’à l’époque de métamorphose. La lettre de Leeuwenhoek est accompagnée de la repré- sentation de l’œuf, de la larve, de la nymphe et de l’insecte adulte. La figure de la larve est très-reconnaissable, quoiqu’elle paraisse avoir un trop grand nombre de segments (quinze anneaux) à la suite de la tête, mais la description nous enseigne qu'il avait vu les antennes avec leur dernier article si aigu, et les palpes maxillaires qu'il compare aux appen- dices du dernier segment, attribuant aux uns et aux autres un rôle dans la progression ; mais c’est là tout, la constitution de la bouche lui est inconnue. En parlant des mouvements violents qu’exécutent les larves, le savant fondateur de la micrographie a soin de dire qu'il a observé des larves vivant encore sous son microscope après quatre jours et quatre nuits d'exposition, et, ajoule-t-il, « c'était pendant les grands jours d'été où brille le soleil. » Le portrait de l'adulte permet de présumer qu’il s’agit de la Puce de l’homme (Pulex irritans Lin.), la tête et le prothorax n'étant pas garnis de pointes. (4) A. Leeuwerhoek, An abstract from a letter to sir R. W. (Philos. Trans., 1693, & XII, no 145, p. 74-81. — Arcana naturæ detecta, t. II, epist. 76, p. 325 et suiv. Leyde, 1722, Pulex felis et Pulex fasciatus. 138 Jacinto Cestone, en 1699 (1), crut avoir découvert l’origine des Puces; ses observations furent publiées dans les « Philosophicals Transactions », accompagnées des figures de l'œuf, de la larve, du cocon et de l’insecte adulte qui est le Pulex érritans. Il n’est point question de l’organisation ; la larve est assez bien représentée avec treize anneaux à la suite du segment céphalique, mais la tête avec ses appendices est défectueuse et inexacte. Vallisneri (2) a reproduit les observations de Gestone et les figures de ce naturaliste, en combattant la croyance à la génération spontanée des Puces. Le mémoire que Rœæsel (3) consacre à l’histoire des Puces est bien digne d’attention, les portraits qui Paccompagnent sont généralement bons et se rapportent à la Puce du chien (Pulex canis Dugès); les attitudes des larves sont fidèlement représentées, mais il n’en est pas de même des caractères principaux, la tête n’est pas exacte, car le dessin porte des yeux fort distincts, tandis que la larve est aveugle; les antennes et les palpes maxillaires n’ont pas le nombre d’articles qu’ils possèdent; les pointes qui terminent le dernier anneau ont une apparence cornée qui n’est pas réelle, car elles sont blanches et translucides. De Géer (4) compte également au nombre des anciens observateurs qui ont vu et figuré les larves de Pulicides. Il ne donne que douze anneaux à la larve et n’a pu démêler, telle est son expression, les différentes par- ties de la bouche. M. Westwood (5) a publié une histoire des transformations de la Puce (Pulex irritans). Pour lui, la larve est composée de treize segments, la (14) Jacinto Cestone, À new discovery of the Original of Kleas (Philos. Trans., 1699, t. XXI, p. 42-43, fig.). (2) Antonio Vallisneri, Opere fisico-mediche, t. I. Venezia, 1733. — Esperienze ed Observazioni intorno allorigine, sviluppi, et costumi di vari insetti. — Nella quale si dà notizia della nuova scoperta dell’origine delle Pulci dal! uovo, p. 212, col. 2 etsuiv., pl. XXv. (3) A.-J. Roesel, Insecten Belustigung, t. II, p. 2 (Muscarum atque culicum, tab. II, III, IV). Nuremberg, 1749. (4) Ch. De Géer, Mémoires pour servir à l’histoire des Insectes, t. VIT, p. 12-13, pl. L, fig. 1, 2, 3, 4 et 5, Stockholm, 1778. (5) Westwood, The common flea ( Pulex irritans) (Annals and Magaz. of nat. history, sér. 2, t. 1, p. 316 et suiv. London, 1848. 134 J. KÜNCKEL. bouche possède deux mâchoires et une lèvre inférieure large, charnue, un peu bilobée portant deux très-petits palpes de deux articles; un petit tubercule semi-globuleux situé derrière l'antenne serait un œil rudimen- taire. L'éminent entomologiste s’est mépris: ce sont les mandibules qu'il a supposé être les mâchoires, les véritables mâchoires ont échappé à son observation; la lèvre inférieure est au contraire étroite, et les palpes qu’il regarde comme labiaux sont les palpes maxillaires ; enfin la larve ne porte aucune sorte d’yeux. Quant à l'opinion de l’auteur anglais sur la manière dont se nourrissent les larves, elle est rationnelle, mais elle n’est basée que sur une supposition ; nous l’examinerons. Un auteur qui a connu les larves des Puces est M. Defrance (1), mais il ne les a ni décrites, ni figuréés; nous parlerons plus loin de ses obser- vations. Un mémoire sur la Puce pénétrante ou chique a été publiée plus récem- ment par M. G. Bonnet (2), médecin de la marine. Chacun a entendu parler des habitudes particulières de cette Puce, la plus dangereuse de toutes, mais sa larve ressemble trop à celles des autres espèces par sa forme générale et par ses habitudes pour que je ne la mentionne pas. C’est à M. G. Bonnet que nous devons la connaissance des transformations du Rhynchoprion penetrans, les premières données sur la composition de la bouche et l’organisation interne des larves des Puces; en constatant qu’il existe des mandibules et des mâchoires robustes et bien constituées, cet observateur a fait faire un grand pas à l’histoire de la vie et des mœurs des Puces, ainsi que nous le verrons plus loin. S'il s’agit de cer- tains détails, nous pourrons faire quelques critiques sans diminuer pour cela le mérite de l’œuvre de ce naturaliste. M. Émile Blanchard (3), dans son ouvrage sur les métamorphoses, mœurs et instincts des insectes, a représenté les différents états de la Puce de l'homme, d’après les anciens auteurs et avec leurs erreurs, car la larve est dessinée pourvue d’yeux et portant des antennes d’un seul article. Il raconte les mœurs des Puces et fait l'éloge de leurs instincts maternels ; nous reviendrons sur cette question dans le paragraphe suivant. (1) Defrance, Notice sur la Puce irritante (Ann. Sc. nat., t. 1, 1824, p. 440 et suiv.). (2) G. Bonnet, Mémoire sur la Puce pénétrante ou Chique, Paris, 1867. (3) Émile Blanchard, Métamorphoses, mœurs et instincts des Insectes, p. 630 et suiv. Paris, 1868. Pulex felis et Pulex fasciatus. 135 Enfin, je dois mentionnner le travail de M. le docteur Laboulbène (1), sur les métamorphoses de la Puce du chat, inséré dans les Annales de la Société, Les observations et les descriptions sont en général exactes, mais elles se rapportent à une larve ayant déjà subi sa première mue ; aussi n'est-il pas étonnant que le trait caractéristique des larves des Pulicides, sur lequel je vais appeler l'attention, ait échappé à M. le docteur Laboul- bène. DES LARVES DE PUCE. Ayant mis sous le microscope un œuf de Pulex felis, je fus surpris en apercevant sur la tête de la jeune larve, prête à éclore, une petite pièce cornée de couleur jaune brunâtre ; cette petite pièce, placée exactement sur le sommet de la tête, dans une légère dépression ovalaire, portait sur la ligne médiane une arête, terminée en avant par une pointe assez relevée (pl. 6, fig. 2). Gette corne avait un large point d’appui, la partie postérieure étant de forme arrondie et atteignant le premier anneau du corps. Lorsque l'animal subit sa première mue, il se débarrasse de ce sin- gulier appareil dont il ne reste aucun vestige ; cet organe transitoire sert exclusivement à la jeune larve lorsqu'elle est encore renfermée dans l'œuf ; nous voyons là un curieux instrument destiné à perforer la paroi de sa prison, Les figures données par Rœsel permettent de s’assurer qu'il a entrevu la pièce dont nous venons de parler; mais il la désigne par cette simple mention : « hinter dem Kopf aber bemerket man oben ein gelbbraunes Flecklein » (2); s’il aperçoit une petite tache, il ne décrit pas sa forme, il n’observe pas ses fonctions. L'un des dessins de De Géer (3) semble repré- senter la pièce cornée, mais il y a confusion évidente, car il ne parle que des parties qui se trouvent à la face inférieure de la tête et qui concou- rent à la progression. (4) AL. Laboulbène, Métamorphoses de la Puce du Chat (Ann. Soc. ent. Fr., 1872, 5e série, E. IN, p. 267 et suiv., pl. 13). (2) Roesel, loc. cit., p. 13. (3) De Géer, loc, cit., p. 13, pl. 1, fig. 4. M Na té Pt 186 J. KÜNCKEL. La larve de Pulex felis n'est pas seule à posséder cet outil perforant, la larve de Pulex fasciatus que j'ai sous les yeux en est également pourvue. La forme de l’appendice frontal est différente et peut servir à caractériser l'espèce ; occupant la même position, mais élargi en avant comme une spatule, cet appendice est surmonté d’une pointe aiguë, tandis que la partie postérieure, plus étroite, à bords parallèles, s’arrondit régu- lièrement. Il est probable que toutes les larves de Pulicides sont pourvues de cet appareil. Le fait de la présence d’une pièce particulière située à la région fron- tale de l'embryon n’est pas sans exemple chez les Invertébrés. M. Bal- biani a constaté l'existence d’une pointe placée sur le front des jeunes Phalangium avant l’éclosion; il ne pense pas que cette pointe, à cause de son exiguité, puisse servir à la rupture de l'œuf, mais il la regarde comme l’analogue des appendices observés sur la région frontale des embryons de divers insectes : par Hagen chez l'Osmylus maculatus (4) ; par Rathke chez le Pentatoma baccarum (2); par Zaddach chez le Phryganea grandis (3) et par lui chez les Puces (4). Chez les Peniatomes et les Friganes cet appendice frontal est une petite pièce cornée dont les dimensions sont restreintes; mais chez l’'Osmylus maculatus il présente un grand déve- loppement et un haut degré de perfection, il affecte la forme d’une longue scie (5); mais, trait caractéristique, lorsque la jeune larve à scié la paroi de l'œuf, elle mue avant de sortir et laisse à l’intérieur la peau qui la recouvre et à laquelle est fixée la scie. — Mais il est une homologie qui frappera bien plus et dont je ne puis m'empêcher de faire ressortir l’im- portance : la pièce frontale de l'embryon des Puces, des Osmyles, des Pentatomes, des Friganes, des Faucheurs, est l’homologue de la pièce si développée qui existe sur le front des larves de Crustacés, les Zoés du Cancer Mœnas et des Bernards-l'Hermite (Pagures et Porcellanes), des (1) Hagen, Die Entwickelung und der innere Bau von Osmylus (Linnea entomol., 1852, t. VIL p. 368, pl. 3, fig. 6, 7 et 8). (2) Pathke, Studien zur Entwikelungsgeschichte der Insecten (Steltiner entomol. Zeit., 1861, t. XXII, p. 176). (3) Gust. Zaddach, Untersuchungen über die Enlwickelung und den Bau der glie- derthiere, p. 37 et 56, pl. 4, fig. 43, 45 et 57, et pl. 5, fig. 74, a etb. Berlin, 1854. (4) Balbiani, Mémoire sur le développement des Phalangides (Ann, Sc. natur., 1872, 5e série, t. XVI, p. 9 et 10, pl. 1, fig. 2 et 6). (5) Hagen, loc. cit., fig. 7 et 8. Pulexæ felis et Pulex fasciatus. 137 jeunes Homards, l’homologue du rostre qui persiste pendant la durée de la vie chez les Palemons. La forme générale des larves de Puces est celle décrite et figurée par les auteurs; De Géer et M. Westwood comptent treize anneaux à la suite de la tête, MM. Bonnet et Laboulbène seulement douze; cette différence d'appréciation est facile à expliquer : on peut compter l’appendice qui porte les deux pointes terminales comme un treizième anneau, car indé- pendamment de la segmentation qui est nettement accusée, si l’on observe que le bord postérieur et inférieur de chaque anneau est garni d’une rangée de poils, on trouvera entre la tête et ce dernier segment, qui porte les deux pointes caudales, douze rangées de poils. Ces larves mesurent deux millimètres et demi environ; elles sont absolument dépourvues de pattes, et leur progression n’est due ‘qu’à des mouvements de reptation favorisés par les pointes caudales, par dés crochets situés à la région infé- rieure de la tête et dont nous étudierons la nature, par les longs poils placés sur tous les anneaux et couchés en arrière, Sur la tête sont im- ‘plantés, derrière chaque antenne, un poil, puis, plus en arrière, quatre poils ; chacun des dix premiers anneaux porte près du bord postérieur de la région dorsale quatre longs poils, sur chaque flanc un long poil, et à la région ventrale quatre poils plus courts; le douzième segment a un poil de plus sur chaque flanc; en d’autres termes, les onze premiers anneaux ont chacun une ceinture de dix poils, le douzième une de douze; le treizième est entouré d’une double ceinture de très-petits poils située en avant des pointes caudales, dont la base est elle-même revêtue en dessus de quelques poils à peine visibles, en dessous de six poils (pl. 6, fig. 1, 5 et 6). J'ai pu reconnaître entre le treizième anneau des Pulez felis et fasciatus certaines différences; chez le second les pointes caudales sont plus obtuses et la couronne de poils est moins resserrée. La tête supporte deux antennes de trois articles; le basilaire court, arrondi, est entouré de trois ou quatre spinules mousses: ce sont proba- blement ces spinules qui ont été prises par Rœsel et par M. Westwood pour des yeux; le second article, plus ou moins allongé, car il est rétrac- tile, se termine par une couronne de cinq à six spinules à pointes émous- sées ; enfin le troisième article à la forme d'un style (pl. 6, fig. 7, a). Ghez les larves du Pulex felis et fasciatus nous trouvons une armature buccale complète, lèvre supérieure, mandibules, mâchoire, lèvre inférieure, La lèvre supérieure arrondie, très-légèrement échanerée dans son milieu, est garnie de quatre poils extrêmement petits (pl. 6, fig. 7 et 8); les man- ‘ 138 J. KÜNCKEL. dibules arquées, terminées en pointe aiguê ont sur leur bord interne cinq petites dents très-acérées (pl. 6, fig. 7, m b, et fig. 10) ; leur partie basilaire concave tourne sur une pièce chitineuse, véritable pivot solide- ment attaché au tégument. Les mâchoires sont deux lames à bord interne circulaire, tranchant dentelé sur la plus grande partie de leur contour; on peut les comparer à un secteur de scie circulaire; le bord externe ressemble à une faucille dont le dos serait assez épais (pl. 6, fig. 7, m a, et 11). Les mâchoires sont accompagnées chacune d’un palpe de deux articles, le premier court, le second plus long, terminé par quatre petites spinules (pl. 6, fig. 7). M. Bonnet a commis, à ce sujet, plusieurs erreurs graves : il considère ces palpes comme des palpes de la lèvre supérieure; chacun sait que chez les insectes la lèvre supérieure ne porte jamais de palpes, et il n’a point vu les mâchoires, car il ne les décrit ni ne les représente. La lèvre inférieure a la forme d’une languette rétrécie en avant, deux pointes très-exiguês la rendent bifide (pl. 6, fig. 9); à sa base s’attachent deux petits mamelons arrondis, portant chacun quatre petites pointes recourbées en arrière, deux longues et deux courtes; une attention peu soutenue laisserait croire qu’il n’y à que deux pointes par mamelon. Ces mamelons, surmontés de ces pointes recourbées, sont les crochets que M. Bonnet regarde chez la larve de Pulex penetrans comme servant à la progression (1). M. Laboulbène n’a vu qu'un seul mamelon : « un tubercule, dit-il, terminé par deux gros poils recourbés en arrière et fort remarquables » (2), mais il n’a pas cher- ché à déterminer sa nature. Sur les larves de Pulex fasciatus que j'ai sous les yeux, j'ai pu reconnaître que ce mamelon ou tubercule n'était pas simple, qu’il y avait en réalité deux mamelons que leur insertion désigne très-clairement comme étant les palpes de la lèvre inférieure. MOEURS. Revenons maintenant à l'alimentation des larves de Puces et discutons la croyance séduisante des Puces nourrices attentives et pleines de solli- (1) G. Bonnet, loc. cit., pl. 11, fig. 11,7. (2) AL. Laboulbène, loc. cit., pl. 13, fig. 9. Pulex felis et Pulex fasciatus. 139 citude. Deux opinions sont émises : l’une attribue aux Puces la pré- voyance ; l’autre va plus loin, elle leur accorde l'instinct de nourrir elles- mêmes leurs farves. M. Defrance (1) s'inquiète « du sort de la larve san- « guinivore (sic) qui doit sortir d’un œuf abandonnée au hasard ; mais la « nature à pourvu à la conservation de toutes les espèces..… Avec les « œufs on trouve des grains noirs, presque aussi roulants qu'eux, qui « proviennent de l'animal qui a servi de pâture à l’insecte, et qui doivent « être dévorés par les larves. » Ce naturaliste n’admet pas que ces grains noirs soient les excréments des Puces ; il suppose que les femelles ont le soin d'ouvrir la peau et de laisser couler le sang pendant un certain temps, et que ce sang coagulé produit les graines en question. Quoi qu’il en soit, il éleva des larves en les nourrissant avec ce sang desséché, et il a soin de faire remarquer que « leur corps transparent laisse voir la nourriture qu’elles ont avalée, » Gette observation, mal comprise, a été le point de départ de l'histoire de la Puce quittant l'animal sur lequel elle vit, pour retrouver ses larves et dégorger du sang dans leur bouche. M. Montandon, le premier, aurait imaginé ces mœurs étranges ; il lui était facile de donner à son récit toute vraisemblance, en montrant les larves qu'il trouvait remplies de sang, et par suite fortement colorées en rouge; la présence de ce sang lui semblant inexplicable, il supposa qu'il avait été apporté par la mère. Gette opinion prit créance par sa singularité même, et l’on ajoutait que M. Mon- tandon avait observé les manœuvres des mères Puces, qu'il les avait vues nourrir leurs larves. C’est en cet état que M. E. Blanchard (2) a trouvé la légende et qu’il l’a reproduite. Mais laissons la légende pour revenir aux faits. Cette question de l'alimentation des larves de Puces a été fort bien réso- lue par les anciens auteurs ; en 1695, Leeuweuhack nourrissait les larves avec des cadavres de mouches; en 1749, Rœsel avait remarqué qu’elles refusaient la sciure de bois sèche ou humide, qu’elles se noyaient dans le sang frais de pigeon, mais qu’elles se nourrissaient également bien du corps de Cousins dont il arrachait la tête que de sang desséché et pulvé- risé. Si l’on avait pris la peine de relire les ouvrages de ces observateurs, (1) Defrance, Notice sur la Puce irritante (Ann. des Sc. natur., 1824, t. Ier, p. 440-443. (2) Émile Blanchard, Histoire des Insectes, t. II, p. 449. Paris, 1845, — Méta- morphoses, mœurs et instincts des Insectes, p. 632. Paris, 1868. 140 J. KÜNCKEL. on aurait écarté de prime-abord les récits fabuleux, MM. Bonnet et Laboul- bène ont répété avec succès les expériences de Leeuwenhoek et de Rœæsel ; et, sans admettre l'opinion trop exclusive de M. Westwood,— cet éminent entomologiste pense que les larves consomment des parcelles de poils, de laine ou de plumes,— maintenant que nous connaissons exactement la com- position de la bouche, nous dirons que les larves de Pulicides, armées de mandibules pour déchirer et arracher, de mächoires pour scier et couper, se nourrissent indistinctement de diverses matières organiques. Lorsque je reçus les jeune Loirs dont j'ai parlé plus haut, ils étaient en- dormis, ils étaient dévorés par des nuées de Pulex fasciatus Bosc (1). Ce sommeil et ce repos favorisaient l’accouplement et la ponte des Puces; les œufs tombaient accompagnés des grains noirs de sang desséché, qui sont en réalité les excréments des adultes déposés sur les poils et desséchés, et le fond de la cage en était jonché. Chacun sait que les Loirs construisent un nid garni de brins de paille et de plumes; c’est au milieu de ces débris que les larves trouvent des retraites assurées, les grains de sang et diverses ma- tières organiques propres à leur nourriture. Chez les animaux hibernants, c’est donc pendant la période d’hibernation que se développent les Pulex: chez les animaux errants, c’est surtout pendant l'allaitement lorsque la mère est contrainte à séjourner à une même place, c’est aussi pendant la vieillesse, lorsque les infirmités condamnent les animaux à l’immobilité que s'effectuent la ponte des Puces, la naissance et le développement des larves; ainsi se trouvent expliquées ces apparitions extraordinaires de Puces, dont nous parlionsau début de cette note. (1) J'ai adopté le nom de Puleæ fasciatus, quoique la description de Bosc soit très-insuffisante, pour ne pas introduire une dénomination nouvelle; le fait que Bosc l’a signalé comme vivant sur le Myoxus nitela me paraît déterminant ; tou- tefois il convient de préciser les caractères de cette Puce : Elle se distingue de toutes les autres par l'absence d’un peigne en avant de la tête et par la présence d’un peigne au prothorax ; elle est allongée et ne saute que faiblement. Pulex felis et Pulex fasciatus. ai DE LA PLACE QU'OCCUPENT LES PUCES DANS LA CLASSIFICATION. Haliday (4) a publié une excellent mémoire où il rappelle toutes les études faites sur les Puces, et discute les diverses opinions des natura- listes sur la place qu’elles doivent occuper parmi les Insectes; je ne puis pas le suivre dans toutes les considérations qu'il invoque; je résumerai brièvement la question. Quatre opinions principales partagent les naturalistes; les uns, à l’'éxemple de Fabricius, rapprochent les Pulicides des Hémiptères; nous trouvons cette opinion reproduite dans les récents ouvrages de M. Maurice Girard (2) ; quelques-uns les rattachent aux Hyménoptères, et Dugès (3) est du nombre ; ceux-ci les rapprochent des Diptères, ceux-là les rangent dans un ordre spécial, celui des Syphonaptères Lat. ou des Aphaniptères Kirby. Le seul fait que les Pulicides ont des métamorphoses complètes et filent une coque, les éloigne irrévocablement des Hémiptères; les affi- nités avec les Diptères sont, au contraire, des plus naturelles, les larves ont une ressemblance étroite avec celles des Tipulaires fongivores, les Mycetophilides ; les dispositions générales du système nerveux et du système respiratoire sont les mêmes, la chaîne nerveuse a. un ganglion pour chacun des anneaux et un seul connectif; le système respiratoire s'ouvre à la périphérie par une série de stigmates rangés sur les côtés du corps; les larves des Puces, comme les larves des Ceroplatus, des Sciara, ont la faculté de se tisser un cocon. La connaissance de l’organisation des larves de Puces nous amène à conclure en faveur de l'opinion de Oken; de Straus-Durckheim, de Burmeister, de Siébold, etc., qui rapprochent les Puces des Diptères. Chez les Coléoptères, les Orthoptères, cértaines familles ont la faculté de sauter, les Pulicides peuvent être considérées comme des Diptères sauteurs et parasites, (1) A.-H. Haliday, On the affinities of the Aphaniptera among Insects (The nat. hist. Review, Proceedings, t. III, p. 9 et suiv.). London, 1856. (2) Maurice Girard, Métamorphoses des Insectes, 3e éd., p. 400. Paris, 1870. — Traité élémentaire d’Entomologie, t. Ier, p. 227 et 228. Paris, 1873. (3) Dugès, Recherches sur les caractères zoologiques du genre Pulex, et sur la multiplicité des espèces qu’il renferme (Ann. Sc. natur., 1832, t. XXVII, p. 145 et suiv.). 142 J. KüNCKEL. — Pulex felis et Pulex fasciatus. EXPLICATION DES FIGURES DE LA PLANCHE 6. Fig. 1. Larve de la Puce du Chat (Pulex felis Bouché) sortant de l'œuf. — p. Pointe frontale destinée à déchirer la coque de l'œuf. — Très-grossie. 2. Pointe frontale vue de profil. 3 Pointe frontale de la Puce du Loir (Pulex fasciatus Bosc) vue de profil. o Lk. La même vue de face. 5. Derniers segments de la larve du Pulex felis vus en dessous pour montrer la disposition des poils et des pointes caudales. 6. Derniers segments de la larve du Pulex fasciatus vus de profil. 7. Tête de la larve du Pulex felis; —a. Antenne ; —{s. Lèvre supé- rieure ; —m «a. Mâchoire avec son palpe;—m b. Mandibules; — p h. Pièces solides du pharynx. 8. Tête de la larve du Pulex felis vue en dessus ; — a. Antennes; Ls. Lèvre supérieure. 9. Tête de la larve du Pulex fasciatus vue en dessous; — m 4. Bords des mâchoires; — p. Palpes maxillaires ; — / f. Lèvre inférieure avec la filière (f) et ses deux palpes (p p) surmontés chacun de quatre pointes. 10. Mandibules de la larve du Pulex felis. 14, Mâchoire de la larve du Pulex felis. Révision du genre TIMARCHA, Par MM. Léon FAIRMAIRE et Ernest ALLARD. near enenens (Séance du 8 Janvier 1873.) eg Je me suis occupé, il y a quelques années, d’un travail monographique sur le genre Timarcha ; j'avais consulté à ce sujet, non-seulement toutes les collections parisiennes, mais les plus importantes de l'Allemagne, lorsque les événements sont venus arrêter bien d’autres travaux entomolo- giques. Notre collègue M. Ernest Allard a eu aussi l’idée de s’occuper des Timarcha, et ayant appris que j'avais déjà préparé un mémoire sur le même sujet, il ma apporté ses notes et descriptions, en m’autorisant à les utiliser. C’est donc le résultat de notre double travail que nous pré- sentons à la Société. L. FAIRMAIRE, Les Timarcha sont des insectes presque globuleux ou brièvement ova- laires, très-convexes, glabres, à téguments très-solides. Leur tête, presque perpendiculaire, est enfoncée dans le corselel jusqu'aux yeux, qui sont oblongs, très-étroits, très-peu convexes, très-faiblement sinués et perpen- diculaires. Les antennes sont assez longues et robustes; le premier article est gros; presque toujours le sixième est plus gros que les autres; les cinq derniers sont mats, noirs, à pubescence noire, tandis que les pre- miers sont plus ou moins métalliques et brillants. Les mandibules sont grosses, épaisses, presque en forme de coquilles ; les mâchoires res- semblent à celles des Chrysomela, avec le lobe externe pius nettement articulé, un peu plus court que linterne; tous les palpes sont courts et robustes. Le menton et la languette diffèrent notablement de ce qui existe chez les Chrysomela ; ces organes sont bien plus courts, cornés; le menton est sinué au milieu du bord antérieur, qui rentre un peu en dedans. Le corselet est large, court, avec les côtés légèrement arrondis ou un peu sinués vers la base, L’écusson est petit, triangulaire. Les élytres sont glo- buleuses, soudées, simplement ponctuées, souvent fortement inégales, Alf L. FAIRMAIRE ET E. ÂALLARD. jamais striées ; il n’y a pas d’ailes ou seulement des rudiments ; leurs épi- pleures recouvrent les parapleures du métasternum. Le prosternum et le mésosternum sont larges; ce dernier est tantôt carré, tronqué et légère- ment sinué, parfois trapézoïdal, parfois échancré, et enfin parfois bifide ou bifurqué, comme on le voit chez presque toutes les Timarcha d'Espagne ; le métasternum est court. Les cavités cotyloïdes sont fermées en arrière. Les pattes sont insérées, par paires, à égale distance; les tibias ne sont pas sillonnés en dessus et sont seulement excavés en dehors à l'extrémité. Les tarses sont robustes; les antérieurs sont dilatés et parfois extrème- ment larges chez les mâles; les crochets sont simples. Ce genre est très-homogène, et, sauf Motschulsky, on n’a pas encore songé à le diviser. Cet entomologiste sépare, sous le nom de Témarcho- stoma (Schrenk’s Amur Reis., Il, 187), les espèces qui, comme la T'. coria- ria, ont les côtés du corselet presque droits, arrondis en avant, finement marginés, avec la ponctuation assez grosse et double. La T. metallica sert de type au genre Metallotimarcha (loco citato}, distingué par la couleur métallique, les côtés du corselet droits, non marginés, et les élytres moins arrondies en arrière. Les Timarcha sont des insectes surtout répandus sur le littoral médi- terranéen, dont ils affectionnent spécialement le bassin occidental. C’est la péninsule hispano-portugaise qui renferme le plus grand nombre d’es- pèces ; vient ensuite la côte nord de l’Afrique. Leur nombre diminue rapi- dement vers l'Orient. On en compte deux ou trois espèces en Italie, en Sicile, autant dans l’Asie-Mineure et le Caucase, et une ou deux peut-être, qui nous sont restées inconnues, en Sibérie. On n’en connaît ni d'Égypte, ni de Syrie. Il paraît aussi que deux espèces ont été décrites par MM. Stäl et Haldeman comme provenant de l'Amérique du Nord. Les Timarcha sont les Piméliens de la grande division des Phyto-< phages, Bien que voisins des Chrysomela, ces insectes en diffèrent par des mœurs plus terrestres. On les trouve très-rarement sur les plantes, et très-souvent cachés sous les pierres. En outre des caractères buccaux très-tranchés, les Timarcha se distinguent au premier abord par l'égalité des trois premiers articles des tarses: chez les Chrysomela, le deuxième article est beaucoup plus petit et surtout plus étroit que le premier et le troisième ; les antennes sont aussi plus épaisses, avec le sixième article ordinairement plus gros, et le corselet est dépourvu d’impressions laté= rales; l'écusson est toujours plus large et plus court. Révision du genre Timarcha. 145 Groupement des especes. I Corselet rebordé latéralement, une ligne enfoncée, plus ou moins distincte, longeant les bords latéraux. A. Mésosternum saillant, bifide, les pointes divergentes, arquées en dehors. (Groupe exclusivement espagnol, sauf une espèce de Tanger.) a. Bords latéraux du corselet fortement sinués à la base. 1, coarcticollis n. Sp. — 2. parvicollis Ros. 3. insparsa ROS, — li. marginicollis Ros, ©. splendida Perez Arcas. b. Bords latéraux du corselet légèrement ou à peine sinués. * Corselet et élytres à ponctuation indistincte. G. balearica Gory. ** Corselel et élytres à ponctuation très-fine, mais assez diSUiDC terre nee Re ne O7 SUCER NUS D: *#* Corselet finement ponctué; élytres grossement ponc- tuées, mais unies. ; 8. Brulerit n. Sp. — 9. fallax Perez. k#*#* Corselet fortement ponctué; élytres ponctuées et ru- gueuses.. . 10. hkispanica H.-Sch. — 11. crosa n, sp. 12. calceata Perez. — 13, tingitana n. sp. B. Mésosternum fortement échancré, bituberculé, . . 44. lugens Ros. C. Mésosternum simplement sinué où un peu échancré. a. Corselet élargi en avant, côtés arrondis en avant, sinués vers la base. * Élytres rugueuses ou inégales, à ponélualion ordinaire- ment grosse. 415. scabripennis Fairm. — 16. rugosa Lin. 17. durbida Er. (1873) 10 146 L. FAIRMAIRE ET E. ALLARD. #* Élytres unies (au moins chez les mâles). + Ponctuation écartée, médiocrement fine. 18. lævigala Lin. 19. pémelioides H.-Sch. — 20. brachydera n. sp. 21. crassalicollis n. Sp. — 22. Henonit n. sp. ++ Ponctuation serrée, fine, souvent double, 23, nicæensis H.-Sch. == 24. tenebricosa Fab. 25. gravis Ros. — 26. Camoensii n. Sp. 27. validicornis n. sp. b. Corselet arrondi sur les côtés, qui sont parfois tout à fait sinués à la‘base, la plus grande largeur au milieu ou un peu en arrière. * Côtés fortement sinués, presque échancrés à la base. 28. strangulata Fairm. #* Côtés simplement sinués à la base. , . . 29. montana n. sp. 00. sublævis n. Sp. — 31. Prunneri H.-Sch. 32. sicelidis Reiche. — 33. globata n. sp. 34. Olivieri Fairm. — 35. pratensis H.-Sch. 36. parnassia Fairm. — 37. sinuatocollis Fairm. F4 ICOLÉSMON'SINUES. ele... 200. 1 ste A0 CLIDITCAN SD. 99. énterstilialis Fairm. — 40. gallica n. sp. A1. dubitabilis n. Sp. — 42. coriaria Fab. C. Gorselet droit sur les côtés, qui sont arrondis en avant, la plus grande largeur à la base ou en arrière. , . 43. monticola Du. h4. globipennis n. Sp. — 45. geniculala Germ. D. Mésosternum parallèle, large, tronqué, presque carré; proster- num souvent plus large. a. Corselet et élytres fortement ponctués. Paites noires ou bleu d'acier, robustes. 46. marilima Perris. — 47. rugulosa H.-Sch. b. Corselet à ponctuation très-fine. Pattes rouges en parlie, grêles et plus longues. Bords latéraux du corselet à ligne marginale très-fine, souvent effacée en partie, ñ fn ‘ Le K “gate Ghédre ‘°> PDT RE = 7 | Révision du genre Tünarcha. 447 * Élytres très-rugueuses, brillantes. . « , « 48. Endora Buq. ** flytres unies et mates comme le corselet. 49. punica Luc. — 50. corallipes n. Sp, dl, insignis Guér. II. Corsélet non rebordé latéralement, A. Mésosternum échancré ou sinué. a, Élytres rugueuses. 52. sphæroptera n, Sp. — 55. chloropus Germ. b. Élytres non rugueuses. dl. Gougeleti Fairm. — 55, lusitanica I. 56. trapezicollis n. sp. B. Mésosternum tronqué. . D7. corinthia n. sp. — 58. globosa Redt. 59. metallica Fab. — 60. Hummeli Fald, I Corselet rebordé latéralement. À. Mésoslernum sailtant, bifide (groupe exclusivement espagnol). a. Bords latéraux du corselet fortement sinués à La base. 4. T. COARGTICOLLIS. — Long. 9 à A1 mill. — Ovata, valide convexa, nigra, subopaca, sericea, aut violaceo-micans, capite interdum ænco, subtus nitidior, pedibus chalybeo-cyancis aut violaceo-cupreis, nitidis, prolhorace parvo, vixæ perspicue punctulato, lateribus valde arcuatis, scu- tello interdum striata, elytris globosis, tenuiler late punctatis. En ovale court, très-convexe, d’un noir presque mal, un peu soyeux, parfois faiblement violacé; tête et écusson rarement à reflels bronzés, dessous plus brillant, pattes et base des antennes d’un bleu d’acier bril- lant ou d’un cuivreux violacé. Tête un peu poncluée, un peu déprimée en avant, ayant de chaque côté une impression en fossette oblique plus ou 118 L. FAIRMAIRE ET E. ALLARD. moins marquée, oblongue ou arrondie; parfois une petite ligne longitudi- nale sur le front. Corselet petit, à peine deux fois aussi large que long, assez fortement arrondi sur les côtés, qui rentrent brusquement en dedans ayant l'extrémité et forment ainsi une échancrure qui rend les angles pos- térieurs aigus ; bords latéraux tantôt finement, tantôt épaissement rebor- dés ; bord postérieur plus ou moins marginé; ponctuation excessivement fine, parfois presque indistincte. Écusson petit, lisse, ayant parfois une petite strie transversale. Élytres globuleuses, à ponctuation fine ou mé- diocre, peu serrée, parfois plus marquée sur les côtés. Murcie, Andalousie. Ressemble à la parvicollis, mais plus globuleuse; corselet plus petit, avec les côtés encore plus fortement échancrés à la base; élytres plus fine- ment ponctuées et coloration plus mate, plus soyeuse, moins noire, à reflets souvent un peu violacés. Dans la collection de M. Reiche figure un individu qui aurait été trouvé en Bretagne et qui ne peut être séparé de cette espèce ; la tête, la base des antennes, les pattes et l’écusson sont plus métalliques ; les élytres sont un peu moins globuleuses. 11 paraît prudent de n’admettre cette localité que sous bénéfice d’une nouvelle constatation. 9, T. PARVICOLLIS Rosenh., Thier. Andal., 820. — Long. 9 à 42 mill. — Breviter ovata, valde convexa, nigra, nitida, pedibus atro cyaneis, capite parce punctlato, antice transversim èmpresso et utrinque foveolato, summo obsolete sulcatulo, prothorace transverso, lateribus valde rotundatis, ante basin tantum abrupte rectis, vix perspicue tenuiter punctato, elytris bre- vissime ovulis, tenuiler parum dense punctatis ; ® major, minus convexa, magis opaca, prothorace obsolete cyanescente, elytris magis ovalis, paulo magis ltenuiler punctatis. &g. Brièvement ovalaire, très-convexe, mais aplani sur le dos; d’un noir assez brillant, avec les pattes et la base des antennes d’un noir bleuâtre. Tête à ponctuation écartée, parfois peu distincte, ayant en avant deux impressions qui se réunissent parfois transversalement ; au milieu du som- met une ligne à peine marquée. Antennes atteignant presque le milieu du corps, grossissant peu à peu vers l'extrémité. Corselet transversal, court, fortement arrondi sur les côlés, qui se redressent brusquement tout à fait avant la base; ponctuation excessivement fine, peu distincte. Écusson court, ayant une petite sirie transversale. Élytres très-brièvement ova- Révision du genre Timarcha. 149 laires, à ponctuation fine, peu serrée, reliée par des rides excessivement fines. Dessous presque lisse ; côtés de la poitrine un peu ponctués. Tarses peu dilatés, assez grêles. ©. Plus ovalaire, moins convexe, plus mate, à teinte légèrement bleuâtre sur le corselet. Tête à sillon médian plus marqué; élytres plus oblongues, moins convexes, parfois un peu plus fortement ponctuées. Andalousie, Junquera, Sierra-Nevada. Var. B. Forme plus oblongue, corselet à côtés fortement sinués, mais non brusquement échancrés, à ponctuation plus visible et parsemée de points plus gros; élytres plus ovalaires, plus ridées, surtout chez les femelles. Au premier abord ces deux formes paraissent très-distinctes et l’on en ferait volontiers deux espèces. La seconde forme porte dans beaucoup de collection le nom de lugens Ros.; mais ayant pu comparer le type de l’au- teur avec ces individus, nous avons constaté, qu’en outre des différences de forme et de faciès, la T, lugens présente, dans la conformation du mésosternum, une différence notable avec la parvicollis. Ayant pu exa- miner une suite d'individus recueillis par M. de la Brülerie, on rencontre tous les passages entre les côtés du corselet brusquement échancrés à la base ou seulement fortement sinués ; la forme générale est aussi variable; il en est de même de la ponctuation. 8. T. insparsA Rosenh., Thier. Andal., 318. — Long. 10 à 42 mill. — Oblongo-ovata, parum convexza, nigra, mediocriter nitida, subtus nitidior, pedibus cærulescentibus ; capite sat fortiter parum dense punctato, antice oblique impresso aut bifoveolato, summo sulcato; antennis sat validis, prothorace transverse, lateribus fere angulatim rotundato, lateribus basè sinuatis, tenuiter punctato punctis majoribus laxe sparsuto, elytris ovatis, subinæqualibus punctis mediocribus parum dense sparsis, partim rugis tenuibus conjunctis, pectore rugoso. Ovalaire, parfois un peu oblongue, médiocrement convexe, d’un noir peu brillant; dessous et pattes plus brillants et bleuâtres. Tête assez fortement et assez peu densément ponctuée, un peu moins au milieu; de chaque côté, en avant, une impression ou fossette oblique se rejoi- gnant plus ou moins au sommet à un sillon frontal. Antennes atteignant le milieu du corps chez les mâles, robustes, grossissant un peu vers 150 LH. FAIRMAIRE ET E. ALLARD. l'extrémité, plus courtes et un peu moins fortes chez les femelles. Corselet deux fois aussi large que long, fortement et presque anguleusement arrondi sur les côtés, qui se redressent à la base assez fortement; angles postérieurs droits, pointus; bords latéraux nettement marginés; ponctua- tion fine, assez serrée, parsemée de points plus gros, très-écartés. Écusson parfois assez ponctué, parfois presque lisse, Élytres plus convexes et plus arrondies en arrière chez le mâle, plus déprimées et un peu prolongées en arrière chez les femelles; surface un peu inégale, à ponctuation médiocre, reliée en partie par des rides extrêmement fines, les intervalles plans, à ponctuation fine et très-finement réticulés ; bord réfléchi bleuûtre, assez ponctué, séparé par un pli peu marqué. Poitrine finement rugueuse, ponctuée. Abdomen finement ponctué, un peu plus fortement sur les côtés et à l’extrémité. Sierra-Nevada. h. T. MARGINICOLLIS Rosenh., Thier., Andal., 347.— Long. 43 à 16 mill. — Oblonga, antice allenuata, convexa, nigra, parum nitida, interdum obsoteie cærulescens aut prothorace obsolete violaceo-micante, pedibus ct antennarum basi nigro-cupreis, nilidis, capile sat lenuiter punclato, antice ulrinque oblique impresso, summo sulcato, antennis elongatis, apice haud sensim incrassatis, prothorace parvo, lateribus angulatim rotun- datis, basi sut fortiter sinuatis, lenuiter punctato, punctis majoribus ad lalera sparsuto, elytris ovatis, mediocriter et laxe punctatis. Oblongue-ovalaire, atténuée en avant, convexe, d’un noir peu brillant, un peu soyeux, ayant une très-faible teinte bleuâtre, plus marquée en dessous, quelquefois un peu violacé sur le corselet; pattes et base des antennes d’un noir un peu cuivreux brillant, Tête à ponctuation variable, assez fine, peu serrée, ayant en avant deux impressions obliques, dont le bord supérieur est sensiblement relevé; au sommet un sillon assez mar- qué. Antennes dépassant le milieu du corps chez les mâles, plus courtes chez les femelles, ne grossissant pas vers l'extrémité. Gorselet assez petit, à peine deux fois aussi large que long, fortement et presque anguleuse- ment arrondi sur les côtés, qui sont assez fortement sinués tout à fait à la base chez les mâles, plus doucement chez les femelles ; angles postérieurs droits, pointus; ponctuation fine, parsemée de points plus gros, très- écartés, un peu plus nombreux sur les côtés qui sont nettement mar- ginés, avec le rebord épais. Écusson lisse ou à peine ponctué, strié trans- Ne ER TT ais | L | EPS =, de D PET EE 2 = p* er Rae ot 3 RS “at += Révision du genre Timarcha, 151 versalement en arrière, Élytres ovalaires, unies, à ponctuation médiocre- ment forte, écartée, avec les intervalles très-finement ponctués on plutôt indistinctement réticulés; bord réfléchi presque lisse. Dessous à peine ponctué. Mésosternum bifurqué, à pointes assez grêles, Andalousie ; fort rare. Ressemble un peu à l’énsparsa, mais plus grande, plus convexe, lisse, à antennes allongées et à corselet moins sinué sur les côtés en arrière. . Nous croyons qu’il faut placer ici l'espèce suivante, qu’il ne nous à pas été donné de connaître en nature : 5. T. SPLENDIDA Perez Arcas, Ann. Soc. Esp., I, 2, 121, pl 2, fig. 5. — Long. 13 à 17 mill, — Ovato-oblonga, supra convexa, viridis vel purpurea, punctata, punctis inæqualibus; capite fortiter punctato, fronte trianguliter impressa ; prothoracis lateribus antice late rotundato- angulatis, cum basi marginatis, postice fere rectis; elytris antice subde- pressis, postice convexis, punctatis, punctis discretis; pygidio fere immar- ginato, medio profunde sulcato; tarsorum articulis tribus prünis subtus än ® dense fulvo-pilosis, primo in pedibus anticis, additis secundo tertio- que in posticis, linea media lata longitudinali glabra. Ovale-oblongue, convexe, ponctuée, en dessus verte ou pourpre, plus obscure en dessous; tout le corps couvert de tout petits tubercules juxta- posés, qu’on ne peut voir qu'avec un fort grossissement, plus distincts sur les élytres et lui donnant un aspect soyeux ou comme satiné. Tête ponc- tuée, avec une dépression triangulaire entre les antennes, qui se prolonge supérieurement en un sillon plus ou moins profond en s’effaçant sur le vertex; labre, palpes et antennes noires, à reflets pourprés, ces dernières dépassant (4) ou atteignant re) le milieu du corps. Corselet deux fois et demie aussi large que long, plus rétréci à la base qu’en avant, avec les angles antérieurs oblus ou légèrement arrondis, les postérieurs obtus et fortement dirigés en bas; bords antérieur et postérieur ayant un rebord étroit bien distinct; bords latéraux ayant une bordure large, marquée en avant, s’effaçant et disparaissant vers la base; les bords latéraux se dirigent d’abord en dehors, et, quand ils sont arrivés au liers ou un peu plus, ils changent de direction en formant un angle fortement arrondi et continuent en ligne droite jusqu’à la base; sur la surface, des points iné- gaux, quelques-uns, peu nombreux, aussi gros ou plus gros que ceux de 459 L, FAIRMAIRE ET FE. ALLARD. la tête, d’autres moyens et d’autres très-petits, tous assez séparés les uns des autres, Écusson large, triangulaire, avec quelques points. Élytres trois fois plus longues que le corselet, plus larges à la base que la base de ce dernier, d’un tiers plus longues que larges, à peine déprimées sur le dos, très-convexes postérieurement, à points inégaux, assez séparés, en général plus petits que ceux du corselet; les innombrables petits tubercules juxta- posés, non visibles à simple vue, qui produisent un effet soyeux ou satiné, sont plus visibles que sur les autres parties du corps. En dessous la cou- leur est plus obscure, avec des reflets bronzés ou pourprés; de gros points sur la poitrine ; ceux de l’abdomen sont plus fins, seulement sur le der- nier segment ils sont plus nombreux et semblables à ceux de la poitrine ; le mésosternum est prolongé inférieurement, comme chez beaucoup d’es- pèces espagnoles, en deux apophyses divergentes, et au point de jonction du métasternum avec le premier segment abdominal il existe une fossette peu profonde, mais assez large. Le mâle diffère de la femelle, outre la taille plus petite et la forme plus étroite, par les élytres plus brillantes et les articles des tarses plus larges. Cette espèce varie de coloration, tantôt verte et légèrement olivâtre en dessus, ou pourpre avec des reflets verdâtres; en dessous, toujours noire, avec des reflets plus ou moins développés de la teinte supérieure. San-Juan-de-Alcaras et Valence. La coloration de cette espèce et la forme remarquable de son prothorax la distinguent bien de ses congénères ; c’est avec la T. éntermedia H.-Sch. que lon lui trouve le plus d’analogie; mais le corselet n’est jamais aussi fortement élargi dans son tiers antérieur, ni continué en ligne droite jus- qu'à la base; la ponctnation n’est pas aussi forte, la forme est plus arrondie, les .tarses des femelles n’ont que les trois premiers articles velus, etc. D. Bords latéraux du corselet légèrement ou à peine sinués. * Corselet et élytres à ponctuation nulle ou peu distincte. 6. T. BALEARICA Gory, Icon. Règn. anim., 800, pl. 49, fig. 8. — Perez ATcas, Ins, nuev. Espan. — T, véridis Dej., Cat, — Long. 11 à 43 mill. — TNT M, PPS Révision du genre Timarcha. 153 Breviler ovata, crassa, modice convexa, cærulea submetallica, aut vires- cens, rartus violacea aut fere nigra, parum nitida, subtus nitidior, cyaneo- violacea ; capite tenuiter punctato, antennis longioribus, articulis 4 ultimis nigris, opacis, prothorace lateribus valde rotundatis, ante basin breviter rectis, angulis anticis productis, haud punctato, elytris tenuissime reti- culatis, metasterno lævi. Ovalaire, assez épaisse, médiocrement convexe, d’un bleu métallique médiocrement brillant, plus ou moins foncé, souvent verdàtre, sur les élytres notamment, parfois d’un beau violet, d’un brun bronzé ou d’un bronzé violacé et même noirâtre ; dessous et pattes d’un bleu violacé, plus brillant que le dessus. Tête à ponctuation fine, écartée; sillon antérieur arqué, assez mince. Antennes des mâles longues, atteignant au moins les trois quarts de la longueur du corps, grossissant à peine vers l'extrémité, les sept premiers articles violets, les quatre derniers d’un brun noir mat; un peu plus courtes chez les femelles. Corselet fortement arrondi sur les côlés, qui se redressent un peu et tout à fait à la base pour former des angles postérieurs un peu pointus, les antérieurs très-prolongés, assez pointus ; bords visiblement marginés, les latéraux un peu aplanis et tran- chants ; ponctuation nulle. Élytres brièvement ovalaires, un peu compri- mées en arrière, couvertes d’une réticulation assez large, extrêmement fine, à peine distincte ; bord réfléchi séparé par une côte saillante, sur- tout en arrière. Mésosternum formant deux pointes très-divergentes. Métasternum lisse. Abdomen lisse, parcouru par de fines rides. Très-commune aux îles Baléares; on dit qu’elle se trouve aussi en Algérie, mais il est à croire que c’est accidentellement, 7. T. SERICEA. — Long. 13 à 16 mill. — Ovata, $ magis globosa, valde conveæa, nigra, sericea, Subnitida aut subopaca, subtus cum pedibus niti- dior, capite sat tenuiter laxe punclato, antice leviter impresso, antennis sat validis, elongatis, prothorace brevi, tenuissime sparsim punctulato, lateribus valde rotundatis, ante basin vix sinuatis, elytris breviter ovatis, punclis majoribus parce sparsuto, vix brevibus rugis impressis, intervallis tenuissème laxe punctulatis, subtus tenuiter punctata. Ovalaire, plus arrondie chez les femelles, très-convexe, d’un noir médio- crement brillant, parfois un peu mat ou très-faiblement bronzé ; dessous et pattes plus brillants. Tête à ponctuation assez fine, peu serrée, surtout au 454 L. FAIRMAIRE ET E. ALLARD. milieu; de chaque côté, en avant, une petite impression oblique ; au milieu, un léger sillon frontal. Antennes beaucoup plus longues que la moitié du corps chez les mâles, assez fortes, ne grossissant pas sensible- ment vers l'extrémité; plus courtes et un peu plus grêles chez les femelles. Gorselet presque deux fois et demie aussi large que long, fortement arrondi sur les côtés, qui sont nettement marginés et se redressent à peine à la base pour former des angles très-obtus, émoussés ; ponctuation extrêmement fine, écartée. Écusson plus où moins ponctué. Élytres ova- laires, parsemées, chez les mâles, de points plus grêles que ceux du cor- selet, comme ceux de la tête, mais très-écartés, plus marqués le long du pli externe; présentant quelques vestiges de courtes rides ; les intervalles offrant quelques points extrêmement fins, écartés ; élytres des femelles à ponctuation aussi fine que celle du corselet; bord réfléchi presque uni, un peu ponctué en dehors, séparé par un pli mince, mais bien net et marqué dans toute sa longueur, remontant jusque en dedans des épaules. Dessous finement ponctué. Mésosternum bifide, les points arqués, diver- gents. Métasternum nettement échancré au milieu du bord postérieur, Premier segment abdominal des femelles ponctué et ridé à la base, Sierra-Nevada ; Murcie. Ressemble beaucoup à la balæarica, et surtout aux variétés noires de cette dernière; en diffère par le corselet plus court, à côtés fortement arqués, plus fortement marginés, un peu plus sinués à la base, à tête plus ponctuée, le troisième article des antennes plus long, les élytres plus arrondies en arrière, et la poitrine plus ponctuée, #* Corselet finement ponctué, élytres grossement ponctuées. 8. T. BruLERIT. — Long. 9 à 11 mill. — Breviter ovata, conveæa, nigra, nitida, obsoletissime cyanescens, pedibus nitidioribus ; capite parum dense punctlato, utrinque striato, antennis elongatis, dimidio corpore valde lon- gioribus, prothorace transverso, antice vix sensim angustiore, lateribus arcualis, basi haud sinuatis, dense tenuiter punctato, elytris, prothorace basi latioribus, humeris prominulis, sat grosse parum dense punctatis, énterstitits interdum sublilissime punctulatis. En ovale court, très-convexe, d’un noir brillant, à très-faibles reflets bleuâtres chez les mâles ; femelles un peu moins brillantes ; pattes extrè- I PR TP D Le dose RS D Révision du genre Timarcha. 155 mement luisantes, un peu verdätres. Tête à ponctuation médiocrement forte et médiocrement serrée, ayant en avant deux stries ou impressions obliques et au milieu du front une courte strie. Antennes bien plus longues que la moitié du corps, à articles allongés, les cinq derniers mats, le huitième pas plus étroit et à peine plus court que le septième et le neuvième. Corselet court, transversal, indistinctement plus étroit en avant qu’à la base, largement échancré au bord antérieur, arrondi sur les côtés, qui ne sont ni redressés, ni sinués à la base, Écusson lisse. Élytres nota- blement plus larges à la base que le corselet, à épaules un peu saillantes ; à ponctuation assez forte, mais écartée, reliée par des rides plus ou moins effacées chez les mâles ; à ponctuation plus fine, moins écartée, avec des rides plus distinctes, mais sans que les intervalles soient relevés, chez les femelles. Poitrine fortement ponctuée, Abdomen ponctué, plus fortement à la base des segments. Mésosternum à pointes courtes, épaisses, médio- crement saillantes, surtout chez les femelles, Barcelone; Mogente (Piochard de la Brülerie). La femelle de cette Timarcha est intermédiaire entre celles de la sericea et de la fallaæ; le dos est un peu moins convexe ; les côtés du corselet ne sont nullement sinués à la base; les antennes sont comme celles des T. sericea et marginicollis, nullement comme celles de la fallax, Les deux pointes du mésosternum sont moins grêles, moins proéminentes, et lon ne s'aperçoit guère de leur saillie qu'en les regardant par derrière, surtout chez la femelle, 9. T. FALLAX Perez Arcas, Ins. nuev. Espan., 1865, 20. — T. hesperica Dej., Cat. — Long. 10 à 12 mill. — Breviter ovala, valde conveæa, fusco- ænea aut fusco-metallica, nitida, sublus cum pedibus nigra, metallescens, valde nitida; capile sat dense punctato, medio sulcalo, antice utrinque foveolato ; antennis sat validis, sal brevibus, prothorace lateribus sat valde rolundatis, postice obsolete sinuatis, lenuiler punctalo, punctis majoribus lave sparsuto, elylris ovatis, punctis grossis profunde impressis, medio- criler densis, intervallis lenuiter laxe punctulatis ; corpore subtus punc- Lato. Ovalaire, très-convexe, d’un bronzé foncé, brillant en dessus, en dessous d’un noir très-brillant, un peu métallique, ainsi que les pattes. Tête assez fortement et assez densément ponctuée, moins au milieu, ayant un sillon médian et une fossette de chaque côté entre les antennes. Antennes attei- 156 L. FAIRMAIRE ET E. ALLARD. gnant à peine le milieu du corps, assez fortes, ne grossissant pas sensible- ment vers l'extrémité. Corselet à peine deux fois et demie aussi large que long, assez fortement arrondi sur les côtés, qui se redressent faiblement à la base et forment des angles postérieurs obtus, mais non émoussés ; les antérieurs épais, obtusément droits; ponctuation fine, médiocrement serrée, parsemée de points assez gros, très-espacés. Écusson lisse. Élytres ovales, tronquées à la base, unies, couvertes de gros points profonds, médiocrement serrés, les intervalles garnis de points très-fins, écartés ; bord réfléchi fortement ponctué en dehors, séparé par un pli bien marqué. Dessous du corps garni de points assez gros, peu serrés. Mésosternum presque droit, fortement bilobé. Madrid, Alicante (Mieg.). Nous croyons que cette espèce est naturellement noire et qu’elle devient bronzée quand elle a trempé dans l’alcool. Les élytres sont unies, mais un peu craquelées; les points sont parfois réunis par de faibles rides très-irrégulières et inégales. 10. T. HISPANICA H.-Sch., Faun. Eur., 22. —T, rugipennis Perez Arcas, Ins. nuev. Espan., 1866, 54. — Long. 10 à 44 mill — Subglobosa, con- ve, nigra, parum nitida subtus cum pedibus nitidior, interdum cyanes- cens; capite grosse rugoso punctato, prothorace brevi, lateribus valde rotundatis, postice vix sensim rectis, grosse inæquuliter punctato, elytris subglobosis, punctis grossis impressis, rugis profundis vermiculatis, inter- vallis elevatis, planatis sat tenuiter parum dense punctatis, subtus grosse valde punctata. Très-brièvement ovalaire ou subglobuleusse, très-convexe, d’un noir peu brillant en dessus, surtout chez les femelles ; le dessous plus brillant, parfois un peu bleuâtre, comme les pattes. Tête à ponctuation grosse, un peu confluente et rugueuse, sans impressions distinctes. Antennes ne dépassant pas le milieu du corps chez les mäles, assez robustes, grossis- sant un peu vers l’extrémité, plus courtes et plus grêles chez les femelles. Corselet près de deux fois et demie aussi large que long, fortement arrondi sur les côtés, qui se redressent insensiblement à la base pour former des angles obtus, presque émoussés et tombants; ponctuation grosse, mais inégale, serrée, mais un peu inégalement. Écusson plus ou moins ponctué. Élytres subglobuleuses, percées de très-gros points reliés par de fortes rides vermiculées qui, parfois, absorbent les points ; intervalles saillants, ÿ e 4 Ë | | À PR US ETES Re CT ee! a Révision du genre Timarcha. 457 mais aplanis et marqués de points assez fins, écartés ; bord réfléchi très- fortement ponctué, séparé par un pli mince, peu saillant, marqué dans toute sa longueur. Dessous grossement et fortement ponctué sur la poi- trine, les côtés et la base de l’abdomen. Madrid, Guadarrama (Mieg.); Andalousie, Murcie (Guirao). Gette espèce ressemble un peu à la maritima, dont elle diffère essen- tiellement par la taille, par la forme du mésosternum et le corselet forte- ment arrondi sur les côtés. La sculpture des élytres est très-variable ; leur forme, presque ronde, rend cette espèce bien reconnaissable (1). 11. T. EROSA. — Long. 10 mill. — Brevissime ovata, subglobosa, nigra, . nilida, pedibus cyanescentibus, capile grosse punclato, subrugoso, antice leviler impresso, plaga minuta ad antennas lævigata, summo striato, antennis corpore medio haud longioribus, apicem versus leviter crassio- ribus, articulo septimo octavo sensim longiore, prothorace brevi, late- ribus valde arcuatis et marginalis, basi breviter abrupte sinuatis, inæ- qualiter punctato, ad latera densius, elytris globatis, grosse punctatis, rugis vermiculatis valde impressis, intervallis punctatis, subtus punc- tata. (1) À propos de cette espèce, M. Perez Arcas a publié la note suivante (Anal, Soc. Esp., I, 2, 123) : « M. Fairmaire, dans le catalogue qui suit le Genera des Coléoptères d'Europe, réunit cette espèce (1°. rugipennis Perez), que j’ai publiée en 1865, avec la T, his- pañica H.-Sch., bien que, connaissant l’analogie qui existe entre les deux, j'eusse indiqué les différences qui les distinguent, la forme du corselet étant de la plus grande importance ; ses côtés, fortement arrondis, sont sinués près de la base el les angles antérieurs sont très-saillants, tandis que chez la T. hispanica H.-Sch., qui est bien représentée dans la publication autographiée faite par M. Stierlin du travail de M. Herrich-Schäffer, les côtés du corselet sont beaucoup moins arrondis eb seulement à la partie antérieure, et se réunissent à la base en ligne droite; les angles antérieurs sont aussi moins saillants. — Les deux espèces se rencontrent aux environs de Madrid, et leur distinction n’a jamais présenté de doute, » N'ayant pu avoir communication les insectes décrits par M. Perez Arcas, je ne puis que m'en rapporter aux descriptions. Or, je ne saurais deviner quelle est l'espèce de Timarcha à laquelle M. Perez Arcas donne le nom d’hispanica, tandis que d’après la figure d’Herrich-Schäffer il paraît impossible de ne pas lui rapporter Ja rugipennis. — L.F,. 158 L. FAIRMAIRE ET E, ALLARD. En ovale extrêmement court, très-convexe, d’un noir brillant, avec les pattes un peu bleuâtres. Tête assez grossement ponctuée, un peu inégale, ayant en avant deux petites impressions et, au-dessus, un petit espace lisse à chaque antenne ; au sommet un sillon bien marqué. Antennes ne dépassant pas le milieu du corps, grossissant un peu vers l'extrémité, le septième article sensiblement plus long que le huitième. Corselet court, plus étroit que les élytres, à côtés assez fortement arrondis et fortement marginés, se redressant assez brusquement et tout à fait à la base, le rebord lui-même diminuant beaucoup d'épaisseur à cet endroit; bords postérieur et antérieur nettement marginés. Écusson court, n'ayant que quelques points. Élytres globuleuses, couvertes de gros points enfoncés, reliés par des rides assez courtes, mais assez profondes, les intervalles un peu convexes, très-finement ponctués; bord réfléchi un peu plissé et ponctué, sillonné à la base. Dessous du corps ponctué, Mésosternum for- ment bifide, les deux branches soudées à la base. Pattes presque lisses. Portalègre (Ch. P. de la Brülerie); un seul individu mâle. Voisine des T. hispanica et calceata, plus grande que cette dernière ; diffère de la première par les antennes plus épaisses, le corselet plus large, moins fortement rugueux, à bords latéraux plus finement rebordés, moins fortement sinués à la base, par les élytres un peu plus courtes, par l'abdomen moins ponctué et par l’aspect plus brillant. 19. T. CALCEATA Perez Arcas, Ins. nuev. Espan., 1865, 18. — Ovala, sat conveæa, nigra, nilida, subtus cærulescens, pedibus sanguineis, genu- bus tarsisque exceptis ; capite grosse punctalo summo sulcato, antice biim- presso, prothorace lateribus rotundatis, postice sinuatis, dense punctato, punctis majoribus Sparso, sculello postice strialo, elytris punclis grossis rugis sat profundis conjunctis, inlervallis plus minusve conveæis, parce punclatis, peclore et abdominis basi grosse punctatis. Ovalaire, assez convexe, d’un noir brillant, un peu bleuâtre, surtout en dessus, avec les pattes rouges, sauf les genoux et les tarses. Ressemble beaucoup à la geniculata, mais d’une forme moins courte. Tête ayant en avant deux impressions bien marquées. Antennes grossissant un peu plus vers l'extrémité. Corselet fortement arrondi sur les côtés, qui sont forte- ment sinués à la base et fortement rebordés ; angles postérieurs pointus ; ponctuation assez forte, un peu rugueuse, parsemée de gros points. Écusson ayant quelques points ou une strie en arrière, Élytres moins con- 258 Er A M CT er he: … p à CAN PTT mn MS Pe RE = RS FE los LE se ni Po al ! 4 1 Révision du genre Timarcha. 159 vexes, à sculpture semblable. Dessous du corps fortement ponctué. Méso- sternum bifide, à pointes arquées en dehors, plus courtes chez les mäles, Andalousie (coll, Reiche); nord de l'Espagne. 18. T. TINGITANA, — Long. 10 mill. —Subglobosa, nigra, parum nilida, capite antice biimpresso, antennis validis prothorace antice angustato; lateribus rotundato, tenuiler sat dense punctato, scutello lævi, elytris sat grosse punctatis, plicatis, mesosterno bifido; G'tarsis omnibus valde dila- tatis. Presque globuleuse, d'un noir foncé peu brillant. Tête ponctuée, ayant une fossette de chaque côté en avant, un sillon au milieu du sommet, Antennes robustes, ne dépassant pas le milieu du corps, presque monili- formes, les articles troisième et quatrième égaux. Corselet deux fois aussi large que long, fortement arrondi sur les côtés, plus étroit en avant; angles postérieurs oblus; ponctuation assez fine, assez serrée, un peu inégale ; bord postérieur marginé, Écusson lisse. Élytres globuleuses, à ponctuation forte, médiocrement serrée, reliée par des rides bien mar- quées, les intervalles faiblement convexes ; pli du bord réfléchi remontant jusqu’au-dessus de lPépaule. Poitrine fortement ponctuée. Mésosternum bifide, à pointes fortement arquées. Tous les tarses du mâle extrêmement dilatés, Tanger. Ressembie à un gros individu de la T. marilima, dont elle est bien distincte par son mésosternum bilobé, par la tête sans impression trian- gulaire, par les antennes à articles moins courts, le corselet plus finement ponctué, rebordé en arrière, les élytres plus globuleuses, plus profondé- ment ponctuées. Diffère de la T. hispanicu par la tête ayant deux fossettes, par le cor- selet moins arrondi latéralement, rétréci en avant, finement ponctué, et par les élytres moins inégales, B. Mésosternum forlement échancré, bituberculé, Ah. T. LUGENS Rosenh., Thier. Andal., 319. — Long. 10 à 43 mill. — d. Breviler ovala, valde convexa, nigra, mediocriter nilida, capite laxe 160 L, FAIRMAIRE ET E. ALLARD. punclato, antice bi-aut trifoveolato, antennis elongatis, apice crassioribus, prothorace lateribus valde rotundatis ante basin valde sinuatis, sat tenuiter punctato, punctis paulo majoribus laxe sparsuto, elytris subglobosis, sat grosse punctalis, tenuiter reliculalis, mesosterno emar ginato, bituberoso, haud bifido, tarsis valde dilatatis. @. Major, minus convexa, oblongo-ovata, elylris inæqualibus, sæpe plicatis et bicostulatis. &. En ovale très-court, très-convexe, d’un noir assez brillant. Tête à ponctuation écartée, fine en avant; deux impressions obliques se réunis- sant au sommet, bien marquées; quelquefois une petite fossette au milieu du bord antérieur. Antennes grandes, dépassant notablement le milieu du corps, les cinq derniers articles plus gros que les autres et mats. Corselet court, fortement arrondi sur les côtés, qui se redressent fortement à la base, mais sans faire une brusque échancrure comme chez la parvicollis ; ponctuation fine, médiocrement serrée, avec quelques points un peu plus gros, épais. Écusson ayant une ou deux stries transversales en arrière, Élytres subglobuleuses, à ponctuation médiocrement grosse, médiocrement serrée, reliée par des rides extrêmement fines, avec les intervalles très- finement réticulés; bord réfléchi légèrement creusé au milieu, un peu ponctué, séparé par un bord fin, mais bien marqué. Dessous non ponctué, sauf les côtés de la poitrine. Mésosternum non fourchu, simplement échancré et formant deux tubercules. Tarses très-larges. ©. Oblongue-ovalaire, médiocrement convexe, ordinairement plus mate, notamment sur les élytres. Tête parfois plus fortement ponctuée; impres- sions variables. Élytres à ponctuation un peu plus marquée, avec les rides plus indiquées; inégales, ayant ordinairement deux plis longitudinaux arrondis, un peu ondulés et ramifiés. Sierra-Nevada. Cette espèce, méconnue dans toutes les collections, ressemble à la variété du T. parvicollis, où le corselet est seulement sinué sur les côtés en arrière, et où le corps est plus allongé; mais la conformation du méso- slernum est très-différente : au lieu d’une fourche, ce n’est plus qu’une échancrure. ST TS CSS TN ee nd nou in tré us “ Te or ie à TA SOLS TUNIS one < _ RP Te Cri Re NT LS cr Révision du genre Timarcha. 161 C. Mésoslérnum simplement sinué ou un peu échancré. a. Corselel élargi en avant, côtés arrondis en avant, sinués à la base. 15. T. SCABRIPENNIS Fairm., Gen. Col. Eur.; Cat. Chrys., 261. —Long. 42 à 15 mill. — Oblonga aut subovalis, crassa, nigra, sat nilida, capite prothoraceque subopacis, leviter violaceo tinctis, pedibus cupreo-violaceis» prothorace anguslo, dorso leviler inæquali, lenuiter punctulato, punctis majorèbus sparsis, scutello lævi; elytris profunde rugatis, rugis grosse laxe punclatis, intervallis convexis, mesosterno lato vix sinuato. Oblongue ou ovalaire, atténuée en avant, très-épaisse, mais aplanie sur le dos, d’un noir brillant, avec la tête et le corselet un peu mats et à léger reflet violacé; pattes d’un beau violet un peu cuivreux, brillant, Tête à ponctuation fine, plus marquée vers le sommet, la partie anté- rieure, au lieu d’être impressionnée, un peu élevée et se prolongeant vers le sommet. Antennes aussi longues que la moitié du corps, assez fortes, ne grossissant pas sensiblement vers l'extrémité, les six ou sept premiers articles dun noir violacé, les derniers mats. Corselet assez étroit, à peine moins large en avant qu'à la base; côtés assez fortement arrondis, faible- ment sinués avant les angles postérieurs, qui sont droits, pointus ; les antérieurs saillants, non pointus ; surface très-convexe, un peu inégale, à ponctuation fine, assez serrée, mélangée de points plus gros, très-écartés. Écusson violacé, lisse. Élytres couvertes de rides profondes, . présentant quelques points assez gros, écartés ; intervalles de ces rides très-convexes, vermiculés, lisses ; bord réfléchi n’offrant que quelques points et quelques pelites rides transversales, séparé par un pli assez saillant. Dessous presque lisse; de gros points sur les parapleures du mésosternum. Mésosternum large, largement et faiblement sinué, Métasternum sans impression no- table. Tanger ; Oran (Coquerel); Andalousie ? 16. T. ruGOSA Lin., Syst. nat., I, 2, 677 (T'enebrio). — T. generosa Er Wagn. Reise (1841), 189. — Long. 12 à 19 mill. — Subglobosa, nigra ænea, plus minusve melaica ct nilida, sublus cum pedibus nigro Cyanes- cems, tnterdum violaceo micans, capite puñctato, antice tmpresso, antennis (1873) 14 162 L. FAIRMAIRE ET E. ALLARD, crassiusculis, prothorace brevi, lateribus valde arcuatis bast leviler reclis, angulis posticis obtusis, lenuiler dense punctulato, punctis majoribus spar- sulo, elytris globosis, grosse punctalis, rugis numerosis vermiculatis, sublus tenuiler punctulata, mesosterno rugoso, late subsinuato. d'. Abdominis segmento primo basi impresso et plicatulo. Subglobuleuse où brièvement ovalaire, très-convexe, ordinairement d’un noir bronzé assez terne, plus ou moins foncé, parfois d’un bronzé un peu doré très-brillant, avec la tête et le corselet moins brillants ; dessous et pattes d’un noir bleuâtre brillant, à reflet violacé, parfois seulement d’un noir un peu métallique, parfois d’un bronzé brillant ou d’un violet rous- sâtre clair. Tête à ponctuation très-variable, mais finement et peu densé- ment ponctuée, ayant en avant une impression transversale se prolongeant parfois au milieu vers le sommet. Antennes aussi longues que la moitié du corps chez les mâles, beaucoup plus courtes chez les femelles, gros- sissant faiblement vers l'extrémité. Corselet convexe, court, deux fois et demie aussi large que long, fortement arrondi sur les côtés, qui se redressent un peu à la base et forment des angles postérieurs oblus, émoussés; ponctuation très-fine, serrée, mélangée de points plus gros, également serrés. Écusson ayant ordinairement un gros point sur l’extré- mité, Élytres très-convexes, subglobuleuses, surtout chez les mâles, plus déprimées dorsalement chez les femelles, percées de gros points, parais- sant d’un bronzé métallique chez les individus de couleur sombre, reliés par des rides irrégulières, bien marquées, avec les intervalles convexes, vermiculés; bord réfléchi ponctué au dehors, plissé par des rides trans- versales assez nombreuses, ayant au milieu un sillon limitant la partie ponctuée, séparé par un pli bien marqué, formant presque un bourrelet. Dessous du corps très-finement ponctué. Mésosternum rugueux, largement et faiblement sinué. Abdomen presque lisse; premier segment des mâles ayant une assez large impression plissée à la base. Pattes assez densément et assez finement poncluées. Toute l’Algérie; Andalousie. Gette espèce est excessivement variable, tant sous le rapport de la colo- ration que sous celui de la forme; les impressions de la tête, la largeur du corselet ne présentent rien de fixe et varient presque par individu; la coloration passe du noir bronzé au bronzé édhatant presque doré; les patles sont parfois presque rouges ; la ponctuation du dessous du corps : ST PET = o Rivision du genre Timarcha 163 éprouve également des modifications très-fortes. Il est impossible de s’ar- rêter à ces différences, malgré les nombreuses dénominations qui figurent dans les catalogues. 17. T. rurBipA Er., Wagn. Reise, 1489, — Long. 12 à 48 mill. — Oblongo-ovata, nigra, sal. nitida, corpore subtus cum pedibus cyanescente aut violaceo ; capite dense tenuiler punctato, impresso, antennis sat bre- vibus, prothorace brevi, lateribus valde arcuatis, bas vix reclis, dense tenuiter punclato, punctis minoribus creberrime impresso ; elytris inæqua- libus, plus minusve plicatis, præserlim, mediocriler punctatis, rugis vermiculatis, intervallis tenuissime dense punctulatis, mesosterno obsolete sinuato. Var. B. Elytrorum rugis fere nullis, aut tenuiter tmpressis. Ovalaire, un peu oblongue, d’un noir assez brillant, moins chez les femelles; dessous et pattes bleuâtres ou violacés, brillants. Tête à ponc- tuation fine, serrée, les intervalles plus finement et densément ponctués ; en avant deux impressions, au sommet un faible sillon. Antennes assez courtes et assez grêles, n’atteignant pas le milieu du corps. Corselet deux fois et demie aussi large que long, fortement arrondi sur les côtés, qui se redressent très-faiblement à la base ; angles postérieurs obtus; ponctuation comme celle de la tête, fine, serrée, avec les intervalles plus finement et densément ponctués. Écusson finement ponctué et parsemé de plus gros points. Élytres très-inégales, plus fortement chez les mâles, ordinairement même fortement plissées, mais du reste très-variables de sculpture; ponc- tuation médiocrement grosse, écartée, les points reliés en partie par des rides extrêmement fines, les intervalles à ponctuation excessivement fine, assez serrée; bord réfléchi un peu ponctué, séparé par un bourrelet assez épais, tranchant à la base. Prosternum sillonné ; mésosternum faiblement échancré en angle obtus. Abdomen presque lisse. Algérie, Tunisie. Var. B. Un peu moins convexe, élytres à rugosités effacées, à ponctua- tion plus dense ; élytres des mâles moins globuleuses, plus déprimées sur le dos. — T. punctatella Mars., Abeille, Constantine, Cette espèce est très-variable de taille, de forme et de sculpture. 1i ya 164 L. FAIRMAIRE ET E. ALLARD. lieu d’y réunir, croyons-nous, comme variété, les individus dont le faciès diffère beaucoup, à ponctuation plus serrée, à forme moins ramassée et plus déprimée, dont le corselet est parfois presque mat et dont les élytres sont presque unies. L'examen d’un plus grand nombre d’individus déci- dera ja question, qui nous paraît cependant à peine douteuse. 48. T. LÆVIGATA Linné, Syst. Nat., I, 2, 678 (Tencbrio). — T. punc- tata Leach. — Tenebrio latipes Linné, Syst. Nat., I, 2, 679. — Long. 12 à 20 mill — Oblongo-ovata, nigra, nitida, capite sat tenuiler punctato, fortiter impresso, antennis sat brevibus, prothorace sat angusto, lateribus levier arcuatis, basi rectis, angulis posticis obtusis, sed evidentibus, Lenuissime laxe punctato, elytris lateribus compressis sat grosse laxe punc- tatis, subtus fere lævis, mesosterno triangulariler sinuato, pedibus punc- tatis, mandibulis rugoso-punctatis. Oblongue-ovalaire, d’un noir brillant en dessus et en dessous. Tête à ponctuation assez fine, médiocrement serrée, ayant en avant une forte impression transversale et au milieu du sommet un sillon bien marqué. Antennes assez courtes, m’atleignant pas le milieu du corps; premier article presque globuleux. Gorselet assez étroit, faiblement arrondi sur les côtés, qui se redressent tout à fait à la base pour former des angles posté- rieurs obtus, mais un peu marqués; très-finement rebordé tout autour ; angles antérieurs courts, obtusément arrondis ; ponctuation très-fine, écartée. Élytres ovalaires, comprimées latéralement, très-convexes, mais un peu aplanies sur le dos, à ponctuation assez grosse, forte, mais écartée, les intervalles presque plans ; bord réfléchi creusé en gouttière, assez for- tement ponctué, séparé par une carène assez tranchante; extrémité des élytres légèrement sinuée. Dessous presque lisse. Mésosternum triangu- lairement échancré. Pattes très-ponctuées. Mandibules rugueusement ponc- tuées, Mâle plus petit, à larses extrêmement dilatés et à élytres inégales, plus ponctuées. Le Tenchrio latipes Lin. est très-probablement le mâle de cette espèce, qui a été complétement méconnue par les auteurs depuis Linné. Alger (Lallemant). 19. T. »ImEzIoIDES H.-Sch., Faun. Eur., 24. — Long. 13 à 17 mill — Ovata, valde convexa, nigra, nitidu, capile antice transversim émpresso et Re LE a te SE OR COMPTE EN — is er + J'af TOC Révision du genre Timarcha. 169 utrinque foveolalo, antennis sat validis, corpore dimidio longioribus, pro- thorace lateribus sat fortiler antice arcuatis basin versus reclis, angulis posticis reclis, tenuissime dense punctato, scutello lævi, elytris globosis, lævissime inæqualibus, Sparsin punctatis, punctis reticulis tenuibus con- junclis, mesosterno lato, obluse sinuato, pedibus cyanescentibus. Ovalaire, convexe, d’un noir brillant chez les mâles, un peu mat chez les femelles, dont les élytres sont moins égales. Tête à ponctuation extré- mement fine, ayant en avant une large impression transversale terminée de chaque côté par une petite fossette et se prolongeant au-dessus en une gouttière assez large. Antennes assez robustes, un peu plus longues que la moitié du corps ; premier article épais, mais presque cylindrique. Corselet convexe, assez fortement arrondi en avant sur les côtés, qui se redressent peu à peu vers la base et forment des angles postérieurs droits, un peu pointus; les antérieurs obtus; ponctuation très-fine, mais serrée. Écusson lisse. Élytres très-convexes ; faiblement aplanies sur le dos, un peu inégales, à points médiocrement gros, écartés, reliés, au moins en partie, par une réliculation très-fine; bord réfléchi ayant au milieu une simple ligne ponctuée, séparé par un pli saillant, bordé intérieurement par une impression longitudinale. Poitrine presque lisse. Mésosternum large, sinué en angle obtus. Métasternum ayant au milieu une impression un peu inégale, Premier segment de l'abdomen ayant au milieu une impres- sion plissée. Pattes très-finement ponctuées, parfois bleuâtres. Sicile. Le Catalogue de M. de Marseul note cette espèce comme appartenant aussi à la France méridionale ; mais cette indication nous paraît hasardée. 90. T. BRACHYDERA. — Long. 11 à 44 mill. — Ovata, valde convexa, profunde atra, nilida, & minus nilida, capite late sat profunde impresso, antennis breviusculis, articulo septimo paulo majore, prothorace amplo, brevi, lateribus valde amplialo-rotundatis, angulis posticis valde obtusis, tenuiler punctulato; elytris brevissime ovatis, sat fortiter parum dense punctatis, intervallis planatis, subtus fere lævis, mesosterno sinuato. Très-brièvement ovalaire, très-convexe, d’un noir foncé brillant, un peu moins chez les femelles. Tête finement ponctuée sur les côtés et au bord antérieur, ayant une impression large, assez profonde, de forme presque triangulaire, tronquée au sommet, quelquefois avec un petit sillon longitu- 166 L. FAIRMAIRE ET E. ALLARD: dinal médian. Antennes atteignant à peine le milieu du corps, assez épaisses, à articles obconiques, le septième un peu plus grand que le pré- cédent et que le suivant ; premier article très-gros, le troisième plus long que le quatrième. Corselet court, très-large, fortement arrondi sur les côlés, surtout en avant; angles postérieurs très-obtus, les antérieurs obtu- sément arrondis; ponctuation très-fine, médiocrement serrée, Écusson large, court, marqué d’un point au sommet, qui est presque arrondi. Élytres subglobuleuses, convexes, un peu déprimées sur le dos chez les femelles, brusquement déclives en arrière, unies, à ponctuation médiocre- ment forte, peu serrée; bord infléchi presque plat, lisse, un peu ponctué vers l'extrémité, bordé en dessus par un pli bien marqué, qui remonte jusqu’au-dessus de l'épaule. Dessous du corps lisse. Prosternum étroit, sillonné, Mésosternum assez large, assez fortement et triangulairement sinué. Fémurs assez larges, assez comprimés. Tarses antérieurs du mâle très-larges, à articles très-courts, les intermédiaires moins larges, les pos- térieurs plus allongés, surtout le premier article. ©. Plus grande, avec les élytres plus grandes et plus ovalaires. Biskra (Hénon), Batna, forêt de cèdres (Bigot), en mars. Celle espèce est bien reconnaissable à son corselet large, très-fortement arrondi sur les côtés, très-convexe et très-finement ponctué. 94. T. CRASSATICOLLIS. — Long. 11 à 12 mill. — Præcedenti valde afjinis, magis convexa, prothorace lateribus magis declivi et crassiore, antice angustiore; capite antice utrinque oblique impresso, antennis cras- sioribus, elytris magis globosis, punctis sensim minoribus impressis, rugès parum impressis reticulatis, mesosterno arcuatim sinuato, metasterno medio elevato, fere lævi et utrinque impresso, pedibus antennarumque basi æneo-violaceis, ©. Major, elytris inæqualibus, magis fortiter punctatis. Ressemble à la précédente, mais plus convexe, un peu plus acuminée en arrière. Tête à ponctuation très-fine, ayant en avant deux impressions obliques et un sillon longitudinal bien marqué sur le front. Antennes plus épaisses; septième article un peu plus long que le sixième, Corselet large, arrondi sur les côtés, qui ne sont nullement redressés à la base ; bord antérieur beaucoup moins large, avec les angles à peine marqués; ponc- SERRE PE Révision du genre Timarcha. 167 tuation beaucoup plus fine, peu distincte. Écusson assez fortement impres- sionné à la base. Élytres parsemées de points beaucoup plus fins, pas plus serrés, reliés par de fines rides, les intervalles à ponctuation extrème- mement fine, un peu coriacés. Mésosternum sinué en arc; bord un peu épaissi. Métasternum presque lisse, offrant au milieu une petite élévation bordée de chaque côté par une impression ou sillon arqué. Abdomen à segments légèrement convexes et à sutures un peu roussâtres. Pattes d’un violacé bronzé extrèmement brillant. Q. Plus grande, un peu moins convexe sur le dos, à élytres inégales, plus fortement ponctuées, ressemblant extrêmement à la T, sicelidis. Kabylie. La forme générale de cet insecte rappelle un peu la T, punctata, sauf la taille, qui est bien plus petite; mais le corselet est plus large propor- tionnellement et la ponctuation des élytres est plus fine. 29. T. HENONI. — Long. 10 mill. — 4. Præcedenti simillima, minor, capite transversim impresso, antennis longioribus, arliculo secundo sensim breviore, prothorace magis quadrato, antice latiore lateribus magis declivi, angulis anticis magnis, vix perspicue punctulato, elytris magis globosis, paulo majoribus tmpressis, intervallis tenuissime punctulatis; subtus fere lævis, mesosterno sat valde sinualo et impresso. d. Ressemble beaucoup à la précédente, mais plus petite et plus con- vexe ; la tête, finement ponctuée, avec deux impressions médiocrement profondes, presque transversales et un fin sillon longitudinal au sommet. Antennes à deuxième article distinctement plus globuleux. Corselet plus en carré transversal, bien plus convexe et plus large en avant, avec les angles antérieurs assez grands ; côtés épais, arrondis, un peu sinués tout à fait à la base; ponctuation plus fine et moins serrée. Écusson un peu ponctué ; aucune petite impression transversale. Élytres plus courtes, plus globuleuses, parsemées de points à peine plus larges, reliées par de fines rides, les intervalles à ponctuation extrêmement fine. Mésosternum plus fortement sinué en angle obtus, avec une petite échancrure au milieu du bord, assez rugueusement ponctué. Métasternum lisse, avec un trait ou sorte de fossette sur le milieu du bord postérieur. Abdomen ayant les deuxième, troisième, quatrième et cinquième segments convexes, finement ponctués, les sutures rougeûtres. 168 L. FAIRMAIRE ET E. ALLARD. Constantine (Hénon). La largeur du corselet en avant et les impressions transversales de la tèle rendent cette espèce assez remarquable ; mais, n'ayant vu qu'un indi- vidu, nous ne pouvons affirmer que ces caractères se retrouvrent au même degré chez tous. 23. T. NICÆENSIS Villa, Cat. Duplet., 49. — T. italica H.-Sch., Faun. Eur., 21. — Long. 10 à 44 mill — Ovala aut oblongo-ovata, convexa, nigra, parum nitida, interdum cyanescens, subtus paulo nitidior, magis cyañescens, pedibus cyancis, capite antice punctato, triangulariter im- presso, antennis validis, prothorace laleribus antice valde arcuatis, vix basi rectis, sat dense inæqualiler punctato, scutello vix punctato, elytris postice convexis, sat tenuiler punctatis, intervallis tenuissime punclulalis ; inesosterno sinuato, medio sulcato. Ovalaire ou oblongue, peu atténuée en avant, très-convexe, d’un noir parfois bleuâtre, presque mat en dessus, un peu plus brillant et légère- ment bleuâtre en dessous, avec les pattes d’un bleu d’acier. Tête peu densément ponctuée, plus fortement dans la partie antérieure, ayant au milieu une impression presque triangulaire, ayant sa base arquée, assez enfoncée en avant. Antennes aussi longues que la moitié du corps, robustes, grossissant faiblement vers l’extrémité. Corselet presque deux fois et demie aussi large que long, fortement arrondi sur les côtés, qui se redressent tout à fait à la base pour former des angles postérieurs droits, un peu pointus, mais tombants; ponctuation assez serrée, également mélangée de points fins et médiocres. Écusson à peine pointillé. Élytres convexes en arrière, à ponctuation assez fine, écartée, les intervalles à ponctuation plus fine, également peu serrée; bord réfléchi faiblement creusé en gouttière dans ses deux tiers postérieurs, un peu ponctué, séparé par un pli peu saillant, assez lisse. Dessous très-peu ponctué. Méso- sternum un peu échancré, sillonné au milieu. ®. Bcaucoup plus grosse; tête à impression moins nette; corselet plus convexe, plus fortement ponctué, à côtés plus arrondis, non redressés à la base ; mésosternum plus fortement échancré et sillonné ; abdomen plus ponctué. Midi de la France, Toulon (Coquerel); Nice, Basses-Alpes ; Turin (de Manuel). Se retrouverait en Corse ? grue Pi 2e = MS nee EE 2 DO ea PE” HU - à E Le LS Révision du genre Timarcha. 169 Cette espèce varie beaucoup de taille et de coloration : elle est tantôt noire en dessus, tantôt noire avec le prothorax bleuâtre, tantôt entière- ment bleuâtre, parfois même avec un très-faible reflet cuivreux. 94. T. TENEBRICOSA Fab., Syst. EL, I, 423 (Chrysomela). —Panz., Faun. Germ., XLIV, 4. — Rossi, Faun. Etr., [, 74, 186. — Ill, Mag., I, 410. — Marsh., Ent. Brit., 1, 169. — Chr. unicolor Herbst, Arch., 161, 56, pl. 44, fig. 12. — C. tenebrioides Linné, éd. Gmél., I, IV, 1667, 160. — Chr. grossa Müll., Zool. D. Pr., 81, 875.—Linné, éd. Gmél., I, IV, 1687, 169. — Geoffr., Ins., I, 265, 19. — H.-Schäff., Icon., pl. 126, fig, 1: — Long. 10 à 16 mill. — Breviter ovata, convexa, nigra, subopaca, aut nigro- cyanescens, nigro-virescens, indigacea, aut subviolacea, vix nitida, subtus cum pedibus magis cyanescens et nitidor ; capite sat fortiter punctlato, antice utrinque oblique impresso, summo breviter sulcalo, antennis sut validis, fere moniliformibus, prothorace brevi, lateribus valde rotundatis ante basin tantum rectis, sat tenuiter punctulato, lateribus densius, scu- tello lævi, elytris amplis, tenuiter punctatis, tenuissime reliculatis, meso- sterno punctato, bilobo, abdomèine medio tenuissime, lateribus magis [or- liter punctato. Ovalaire, courte, convexe, tantôt d’un noir presque mat, tantôt d’un noir plus ou moins bleuâtre ou verdâtre, à peine brillant, tantôt d’un bleu indigo ou même un peu violacé, avec le dessous et les pattes plus bleus et plus brillants. Tête assez fortement ponctuée, ayant de chaque côté en avant une assez forte impression oblique, et, au milieu du front, un sillon très-court. Antennes assez robustes, atteignant à peine le milieu du corps, de grosseur égale jusqu’à l'extrémité, sauf le premier article qui est plus gros que les autres, nn peu pyriforme, le deuxième le plus court de tous, fortement rétréci à la base en dedans, le troisième plus long que le qua- trième, le sixième un peu plus court que le cinquième et le septième, ce dernier plus grand que le sixième et le huitième ; les quatre derniers articles d’un brun noir mat, les autres de la couleur du corps et fortement ponctués. Gorselet deux fois aussi large que long, fortement arrondi en avant sur les côtés, qui se redressent fortement à la base et forment des angles postérieurs obtus, encaissés; angles antérieurs obtusément arrondis ; finement rebordé tout autour; ponctuation assez fine, très- serrée sur la périphérie, un peu moins sur le disque. Écusson lisse. Élytres beaucoup plus larges que le corselet, arrondies aux épaules, un 170 L. FAIRMAIRE ET E. ALLARD. peu obtuses en arrière, à points fins, médiocrement serrés, réunis par une réticulation extrêmement fine; suture très-faiblement relevée; épi- pleures séparés par un rebord lisse bien marqué, Prosternum un peu rugueux sous le menton, presque lisse sur les côtés, un peu sillonné entre les hanches antérieures. Mésosternum assez étroit, ponctué, échancré, bilobé. Métasternum lisse ou presque lisse. Abdomen très-finement ponc- tué au milieu, beaucoup plus fortement sur les côtés. Commune dans toute l’Europe, sauf les parties australes. Var. B. D'un bronzé presque cuivreux. Francfort. Var. C. Taille assez petite (142 à 14 mill.), d’un noir plus mat ; ponc- tuation paraissant plus serrée ; corselet plus cordiforme. Pyrénées, Lozère, Alpes méridionales (T. angusticollis Gené in !itt.). Var. D. Taille moyenne (45 mill.); couleur plus noire, un peu plus brillante ; ponctuation plus forte; elytres paraissant un peu plus convexes (T. intermedia M.-Sch., Faun. Eur., fig. 25; peut-être T. angulicollis Motsch., Bull. Mosc., 1849, 151; nous y rapportons aussi T. subcyanea et iberica Motsch., loc, cit., 152), Espagne, Caucase, Var, E. Taille assez grande, corps plus convexe, coloration plus noire, avec les élytres un peu mates; ponctuation des élytres plus grosse (T. semipolita Chev., Cat, Gren., 1863, 120). Nice, 95, T. GrAvis Rosenh., Thier. Andal., 316. — T. chalcosoma Fairm., Gen. Col,, IV, Cat., p. 261. — Long. 14 à 18 mill. — Oblongo-ovata, crassa, postice abrupta, obscure ænea, aut æneo nigra, parum nitida, sub- tus leviter violacea, pedibus vix violaceis, capite tenuiter punctato, antice triangulariter impresso, prothorace lato, lateribus antice rotundatis, basi paulo rectis, sat tenuiter dense punctalo, énterstiliis densius punctulatis, scutello vix punctulato, elytris valde convexis sat fortiter punctatis, inter- stitits tenuissime punctulatis, mesosterno lalo, fere truncato, medio sul- calo. Oblongue, épaisse, brusquement déclive en arrière; entièrement d’un Révision du genre Timarcha. 171 bronzé obscur ou. noirâtre médiocrement brillant, faiblement violacé en dessous et aux pattes. Têle assez finement ponctuée, les intervalles très- finement et plus densément ponctués ; en avant, une impression triangu- laire. Antennes assez fortes, grossissant un peu vers l'extrémité, à peine plus courtes que la moitié du corps. Corselet plus de deux fois aussi large que long, fortement arrondi sur les côtés, qui se redressent un peu à la base; angles postérieurs presque droits; ponctuation assez fine, serrée, les intervalles plus finement et plus densément ponclués. Écusson à peine pointillé, Élytres oblongues, très-convexes en arrière, à ponctuation assez forte, écartée, avec quelques rides très-fines, les intervalles à ponctuation excessivement fine et serrée; bord réfléchi presque lisse et limité par une côte bien marquée. Dessous presque lisse ou très-finement ponctué, sauf le milieu de la poitrine et la base de l’abdomen, qui sont rugueux et for- tement ponclüés. Mésosternum large, presque tronqué, avec un sillon bien marqué au milieu. Q. Plus grande, plus noire; corselet proportionnellement plus petit ; élytres plus amples, plus ovalaires, faiblement impressionnées par places. Iles Baléares, Mahon ; Algérie ? Cette belle espèce se rapproche beaucoup de la tenebricosa pour la forme du corselet et la ponctuation; mais le corps est plus oblong, les élytres sont plus allongées, plus convexes, plus brusquement déclives en arrière, à ponctuation plus forte, plus écartée. + C'est avec doute que nous indiquons l'Algérie comme patrie. Il est à croire que l’insecte a été pris aux îles Baléares et emporté en Algérie dans une boîte qui est revenue en France avec des Coléoptères algériens, en englobant notre Timarcha. 26. T. CAMOENSII. — Long. 44 à 18 mill — Præcedenti simillima, d paulo brevior, magis convexa; ? elytris magis amplis, magis punctis, tenuiter rugosulis; Œ capile impressionibus plurimis profundis, anten- narum artliculis paulo brevioribus, prothorace densius ac fortius punctu- lato lateribus postice minus rotundatis, paulo magis punctatis; pedibus punclatis. Ressemble extrêmement à la précédente : même coloration, même forme générale, d. Plus court, plus convexe, Tête plus fortement impressionnée; articles 172 L. FAIRMAIRE ET E. ALLARD. des antennes un peu plus courts. Corselet à côtés nullement sinués en arrière ; angles antérieurs plus arrondis; strie marginale beaucoup plus fine; ponctuation plus forte et bien plus serrée. Élytres plus courtes, coupées un peu obliquement aux épaules; suture non enfoncée, au moins en arrière; ponctuation plus forte, avec des rides fines, irrégulières. Côtés du métasternum un peu plus ponctués. Pattes ponctuées, plus brillantes que le dessus. @. Très-différente. Antennes ayant le septième article plus épais, plus long que les sixième et huitième, tandis que chez l’autre il est à peine plus long et plus gros que le sixième. Corselet plus large, nullement sinué sur les côlés en arrière, plus ponctué. Écusson plus large. Élytres beau- coup plus grandes et plus amples, déprimées sur la partie dorsale, cou- vertes de points enfumés plus gros, reliés par des rides plus marquées, avec les intervalles plus convexes, couverts d’une ponctuation extrèême- ment fine; plus arrondies en arrière, Portugal. Ce n’est peut-être qu’une variété locale de la précédente ; mais la forme de la femelle est si différente qu’il est permis d’hésiter à les réunir jusqu’à l'examen d’un grand nombre d'exemplaires. 27, T. VALIDICORNIS. — Long. 41 mill. — T, tenebricosæ affinis, bre- viler ovata, conveæa, atro-cyanea, nitida, capite modice punctato, antice triangulariter impresso, antennis corpore medio longioribus validis api- cem versus crassioribus, prothorace lateribus rotundatis, ante basin siuua- lis, dense tenuiler punctato, scutello lævi, elytris dense parum grosse punctatis, intervallis tenuissime reliculatis, subtus lævis, prosterno rugoso, mesosterno sinuato, fere biluberculato. Ovalaire, épaisse, un peu déprimée sur le dos, d’un noir bleuâtre médio- crement brillant. Tête assez finement ponctuée, ayant en avant une impression à peu près triangulaire, bien marquée. Antennes dépassant presque le milieu du corps, robustes, grossissant un peu vers l'extrémité, à ponctuation assez fine, serrée. Écusson lisse. Élytres brusquement déclives en arrière, couvertes d’une ponctuation un peu plus forte que celle du corselet, serrée, avec les intervalles à réticulation extrêmement fine; bord réfléchi ridé en travers, un peu creusé en gouttière. Dessous à 2e > ÉD 8 LS OR RE A ed INR a Su en nie NN un 6)" NO ENS Révision du genre Tünarchu. 473 peu près lisse, Prosternum rugueux. Mésosternum fortement sinué, for- mant presque deux tubercules. Abdomen lisse, même à la base. Portugal. Très-voisine de la tenebricosa; en diffère par les antennes moins cylin- driques, le corselet moins rétréci en arrière, les élytres plus courtes, plus fortement ponctuées, la tête moins ponctuée, le dessous du corps lisse et le mésosternum fortement échancré. D. Gorselet arrondi sur les côtés, qui sont parfois sinués lout à fait à La base, la plus grande largeur au milieu ou un peu en arricre. * Côlés fortement sinués, presque échancrés. 28. T. STRANGULATA Fairm., Ann Soc. ent. Fr,, 1861, 594. — Long. 7 à 10 mill. — Ovata, modice convexæa, nigra, modice nitida, subtus niti- dior, pedibus nigro-violaceis, capite parum dense punctato, summo bre- vior striato, prothorace lateribus antice valide rolundatis, postice valde sinuatis, angulis posticis aculis, tenuiler parum dense punctato, punctis majoribus sparso, scutello lævi, elytris punctis mediocribus, rugis tenuis- simis conjunctis, intervallès tenuissime sparsim punctalis, mesosterno vix sinuato. Ovale, convexe, d’un noir médiocrement brillant ; dessous plus brillant ; pattes d’un noir violacé. Tête presque unie, à poncluation très-peu serrée, ayant une courte strie sur le sommet. Antennes un peu plus longues que la moitié du corps, grossissant vers l'extrémité. Corselet moins de deux fois aussi large que long, fortement arrrondi sur les côtés, qui sont forte- ment sinués à la base et forment des angles postérieurs un peu aigus, saillants ; ponctuation très-fine, peu serrée, parsemée de points plus gros, très-écartés. Écusson lisse. Élytres à points médiocres, reliés en partie par quelques rides extrêmement fines, les intervalles parsemés de points excessivement fins, écartés; bord réfléchi un peu ponctué, coupé par quelques rides, séparé par un pli peu saillant. Dessous à peine ponctué, Mésosternum à peine sinué. 4 $. Beaucoup plus grosse. Tête plus ponctuée; élytres moins égales, à rides plus marquées; mésosternum plus saillant, plus échancré. Hautes-Pyrénées, commune sous les pierres. [ 174 L. FAIRMAIRE ET E. ALLARD. ** Côlés simplement sinués à la base. 29. T. MONTANA. — Long, 9 mill, — Præcedenti simillima, sed minor capite magis fortiter punctato, sulco medio valde impresso, antennis bre- vioribus, prothorace latiore, lateribus minus rotundatis, punctis æqua- libus sat densis, elytris magis ovatis, punctis sat grossis impressis, sed rugis fere nullis, inlervallis tenuissime punctulatis. Ressemble extrêmement à une petite T. Prunneri : même forme géné- rale, même coloration brillante, même sculpture. Tête plus fortement ponctuée, sillon médian très-prononcé. Antennes plus courtes, métalliques à la base, Corselet un peu plus large, bien moins arrondi sur les côtés ; ponctuation simple, assez serrée, Élytres plus ovalaires, moins arrondies sur les côtés, percées d’assez gros points, mais à rides presque nulles; intervalles très-finement pointillés. Pattes couleur d'acier. Macédoine. 90. T. SUBLÆVIS. — Long. 7 à 10 mill. — Breviter ovata, valde con- vexa, nigra, nitida, pedibus nigro-violaceis, antennarum basi cærulea, capite parce punctato, obsolete aut leviter impresso, summo breviter sul- ealo, antennis apice opacis, corpore medio brevioribus, articulis ovalis, prothorace brevi, ad latera valde convexo, lateribus arcuatis, postice fere angulatis el leviter sinuatis, tenuiler punctulalis, elytris ovalo-globosis, tenuiter punctatis, rugis tenuibus impressis, margine reflexo fere basi subltus parum dense sat lenuiler punctala, mesosterno leviler impresso, rugulosus sinuato. En ovale très-court, très-convexe, d’un noir brillant, avec les pattes d’un noir testacé et la base des antennes d’un noir bleu. Tête à ponctua- tion assez fine, peu serrée, ayant en avant deux impressions tantôt presque effacées, tantôt assez marquées; au sommet un sillon médian très-variable. Antennes plus courtes que la moitié du corps, à articles ovoïdes, courts, ne grossissant pas sensiblement vers l’extrémité, les cinq derniers articles de longueur et de grosseur égales, Corselet transversal, très-convexe transversalement sur les côtés; bords latéraux arrondis, presque anguleusement en arrière et brièvement sinués avant la base ; Révision du genre Timarcha. 179 bord postérieur marginé; ponctuation très-fine, écartée, parsemée de points un peu plus gros. Écusson en triangle un peu arrondi, ayant par- fois une impression à l'extrémité. Élytres presque globuleuses, un peu ovalaires, à ponctuation assez fine, peu serrée, à rides très-fines ; bord réfléchi presque lisse, ayant quelques points et quelques rides écartés. Dessous du corps à ponctuation assez fine, médiocrement serrée. Méso- sternum oblique, un peu impressionné et ridé, sinué à l’extrémité. Pattes presque lisses, Corse. Extrêmement voisine de la Prunneri, mais plus petite, moins fortement ponctuée ; antennes à articles plus courts, plus parallèles, moins ovoides; corselet paraissant plus court, moins ponctué, plus anguleusement arrondi sur les côtés; élytres moins fortement ponctuées et moins ridées; bord réfléchi presque lisse, 31. T. PRUNNERI H.-Sch., Faun. Eur., 22. — T'. sardea Villa, Catal. Dup., 50. — Long. 11 à 14 mill — Ovata, convexa, nigra, nitida, subtus leviler violacea, pedibus violaceo-cyaneis, capile sal dense punctato, antice impressa, prothorace lateribus valde rotundatis, basi vix sensim reclis, lenuissime punclulato, punctis majoribus laxe sparsuto, scutello lævi, postice transversim sulcato, elytris sat grosse profunde punctatis, lateribus rugis reliculatis, intervallis laxe tenuissime punctulatlis, subconvexis , subius tenuiler punclala, pecloris lateribus grosse punclalis, mesosterno sinualo, aut emarginalo. Ovalaire, convexe, d’un noir brillant; dessous noir, à reflets légèrement violacés; pattes d’un bleu d'acier ou violet brillant, Tête assez densément ponctuée, finement marginée au bord antérieur, ayant une impression large et faiblement marquée. Antennes de grosseur médiocre, atteignant presque le milieu du corps. Gorselet deux fois et quart aussi large que long, fortement arrondi sur les côtés, qui ne se redressent pas sensible- ment à la base; angles postérieurs presque obtus ; ponctuation très-fine, peu serrée, mélangée de quelques points plus gros, écartés. Écusson lisse, ayant une slrie transversale à l’extrémilé. Élytres percées de points assez gros, profonds, peu serrés, reliés latéralement par quelques rides, les intervalles à ponctualion extrêmement fine el rare, un peu convexes, ce qui fait paraitre les élytres un peu rugueuses et moins brillantes que le 176 L, FAIRMAÏRE ET E. ALLARD. corselet. Dessous finement ponctué, mais grossement ponctué sur les côtés de la poitrine. Mésosternum sinué ou échancré. Sardaigne. - La ponctuation du corselet est très-variable; ordinairement elle est double, mélangée de points gros et petits; mais la différence de grosseur s’efface parfois. 89. T, siceLipis Reiche, Ann. Soc. ent. Fr., 1860, 736. — Long. 40 à 49 mill. — Oblongo-ovata, valde convexa, atra, nilida, sublus obsolete cyanescens, capile mediocriter punclato, utrinque leviter, summo sulcato, antennis sat elongatis, prothorace lateribus sat fortiter arcuatis, basi vix rectis, sat tenuiler punclato, punclis majoribus sparsutis, sculello fere lævi, apice impresso, elytris punctis sal grossis impressis, rugis lenuissi- mis conjunctis, intervallis postice et lateribus obsolete elevatis, mesosterno rugoso, leviter sinualo. Ovalaire-oblongue, très-convexe, d’un noir brillant, faiblement bleuâtre ou violacé en dessous. Tête à ponctuation médiocre, peu serrée, un peu plus en avant; un peu relevée au-dessus de Ja naissance des antennes, avec deux faibles impressions; au sommet une courte strie ou un gros point. Antennes grossissant à peine vers l'extrémité, un peu plus longues que la moitié du corps. Corselet également rétréci en avant et en arrière, assez fortement arrondi sur les côtés, qui ne se redressent que tout à fait à la base; angles postérieurs droits, pointus; ponctuation assez fine, médiocrement serrée, mélangée de points plus gros, écartés. Écusson presque lisse, avec un gros point ou une strie transversale à l'extrémité. Élytres ayant leur plus grande largeur un peu avant le milieu, percées de points assez gros, espacés, parfois réunis en partie par de très-fines rides, les intervalles faiblement convexes en arrière et sur les côtés, à ponctua- tion excessivement fine, souvent indistincte. Dessous peu densément ponctué, Mésosternum anguleux, légèrement échancré et sillonné en dessus. Sicile, Ressemble extrêmement à la T. Prunneri, dont elle pourrait bien n'être qu'une variété locale ; en diffère par les rides des élytres moins saillantes el le mésosternum moins échancré. Révision du genre Timarcha. 177 09. T. GLOBATA. — Long. 11 mill. — Fere globosa, nigra, subcyanes- cens, Sublus cum pedibus nigro-virescens; capite sat lenuiler punctato, summo obsolele sulcalo, antice bifoveolato, prothorace brevi, lateribus sat rotundalis, ante basin sat abrupte rectis, angulis posticis fere acutis, lenuiler parum dense punctalo, lateribus punclis majoribus sparsis, scu- tello fere medio transversim striato, elytris globosis, punctis grossis, me- diocrèler densis, rugis lenuibus conjunctis, intervallis inæqualiter con- vexrusculis. Presque globuleuse, d'un noir faiblement bleuâtre en dessus, assez bril- lant, d’un noir bleu verdàtre en dessous, ainsi que les pattes. Tête à ponc- tuation assez fine, peu serrée; au milieu un sillon peu marqué; en avant, de chaque côté, une petite fossette. Corselet court, large ; côtés assez arrondis, se redressant assez brusquement à la base ; angles postérieurs presque aigus; bord postérieur ayant au-devant une ligne parallèle; ponc- tuation fine, peu serrée, mélangée latéralement de points plus gros, peu nombreux. Écusson large, coupé par une strie presque médiane. Élytres globuleuses, percées de gros points médiocrement serrés, reliés par de fines rides, plus marquées latéralement; intervalles un peu convexes, d’une manière plus marquée par places. Abdomen à ponctuation excessi- vement fine. Bannat ; deux femelles. Forme et sculpture de la T. globipennis, avec les côtés du corselet de la T. Olivieri. 34. T. OLiVIERI Fairm., Gen. Col, IV* Cat., 261. — Chrysomela coriaria OI., Ent., 91, 509, pl. 5, fig. 67.— Long. 15 mill — Ovata, valide convexa, nigra, nilida, elylrorum margine, corpore sublus pedibusque paulo vio- laceis, capèle fortiter sat dense punctalo, medio arcuatim èmpresso, pr'o= thorace laleribus valde rolundatis, basi tantum sat fortiter sinuatis, sat fortiler dense punctato, punclis majoribus sparsis , elylris sat grosse parum dense punctatis, rugatis, interstiliis sat convexis, mesosterno leviter sinualo. Ovalaire, très-convexe, d’un noir brillant, un peu violacé sur le bord réfléchi des élytres, le dessous du corps et les pattes. Tête fortement et assez densément ponctuée, ayant en avant une assez forte impression arquée et au milieu du sommet un sillon bien marqué. Corselet convexe, (1873) 42 178 L, FAIRMAIRE ET E. ALLARD. fortement arrondi sur les côtés, qui sont fortement sinués, mais tout à fait à la base; ponctuation assez forte et serrée, mélangée de points plus gros, lrès-écartés. Élytres globuleuses, couvertes de points assez gros, peu serrés, reliés par des rides bien marquées ; intervalles assez convexes ; suture unie; bord réfléchi et ponctué, limité en dessus par une ligne peu saillante. Dessous à ponctuation assez forte, mais peu serrée. Mésosternum légèrement échancré. Constantinople. Un seul individu femelle de cette espèce, communiqué par M. Aug. Chevrolat et provenant de la collection Olivier, où il était étiqueté sous le nom de coriaria ; retrouvée depuis par M. Alléon, aux environs de Cons- tantinople. Le corselet de cette T'émarcha rappelle beaucoup celui de la strangulata pour la forme des côtes; mais la convexité du corps et sa forte ponctua- tion rapprochent cette espèce de la rugosa, dont elle se distingue par le corselet beaucoup plus fortement ponctué el brusquement sinué à la base des bords latéraux. 35. T. PRATENSIS H.-Sch., Faun. Eur., 22. —Long. 10 à 11 4/2 mill. — Ovata, valde convexa, nigra, nilida, pedibus læviler cyanescentibus aut virescentibus, capite sat dense punctato, utrinque leviler oblique impresso, antennis validis, prothorace brevi, lateribus valde rotundatis, ante basin rectis, angulis posticis aculis, sat dense mediocriter punctata, elytris rugosis, punctis grossis impressis, intervallis parum convexis, mediocriler punclalis, mesoslerno leyiter sinuaio, striato, Ovalaire, très-convexe, d’un noir brillant, les pattes un peu bleuätres ou verdâtres. Têle à ponctuation assez forte, assez serrée, ayant de chaque côté, en avant, une faible impression oblique, parfois un léger sillon au sommet. Antennes aussi longues que la moitié du corps, robustes, gros- sissant à peine vers l'extrémité. Gorselet deux fois et demie aussi large que long, fortement arrondi sur les côtés, qui se redressent à la base pour former des angles postérieurs aigus; ponctuation médiocre, assez serrée. Écusson lisse, Élytres percées de gros points dans des rides confluentes, les intervalles très-peu convexes, à pointes médiocres ; bord réfléchi ponctué et rugueux, surtout vers l'extrémité; séparé par un pli très-fin, à peine saillant. Dessous à ponctuation assez forte et assez serrée, surtout vers Révision du genre Timarcha. 179 les côtés. Mésoslernum très-rugueux, un péu échancré et sillonné en dessus. Q. Plus grosse, plus fortement ponctuée. Autriche, Istrie, nord-est de l'Italie. 86. T. PARNASSIA Fairm., Gen, Col., IV® vol,, Cat., 261.—Tong, 41 miil. — Breviler ovata, nigra, parum nitida, subtus nilidior, pedibus chalybeis ; capite vix impresso, sat dense punctato, prothorace lato antice vix angus- talo, angulis posticis obtusis, sat fortiter sat dense punclato, punctis majoribus sparsis, linea media sublævi parum distincta, scutello fere lævi, elytris subglobosis, sat grosse punctato, tenuiter rugatis, énterstiliis vix convexis, tenuissime ac sparsim punctatis, subtus sat fortiter punctala, mesosterno Sinualos Ovalaire, très-convexe, d’un noir médiocrement brillant en dessus, un peu plus en dessous, avec les pattes à reflet d'acier plus ou moins mar- qué. Tête assez fortement et densément ponctuée, avec des impressions à peine marquées. Antennes aussi longues que la moitié du corps chez les mâles, grossissant notablement vers l'extrémité; deuxième article presque égal au troisième ; plus courtes et plus grêles chez les femelles. Corselet un peu plus de deux fois aussi large que long, à qeine rétréci en avant, arrondi sur les côtés; angles postérieurs obtus; ponctuation assez forte et assez serrée, mais pas très-également, parsemée de quelques points plus gros, laissant au milieu une ligne étroite non ponctuée, peu distincte. Écusson presque lisse. Élytres subglobuleuses, couvertes de points assez gros, médiocrement serrés et reliés par de très-fines rides, les intervalles presque plans, à ponctuation extrêmement fine et lrès-écartée ; bord réfléchi très-ponctué, séparé par un pli très-mince. Dessous assez forte- ment ponctué sur les côtés et à la base de l'abdomen, finement sur le reste. Mésoslernum sinué où un peu échancré. 4. Une fossette sur le dernier segment de l'abdomen. Grèce, mont Parnasse ; communiquée par M. H. von Kiesenwetler, Les côtés du corselet sont à peine sinués à la base, un peu moins que chez la T. pratensis, 37. T. SINUATOCOLLIS Fairm., Ann. Soc. ent. Fr, 1861, 595, — Long. 180 L. FAIRMAIRE ET E. ALLARD. 9 à 40 mill. — Ovata, modice convexa, nigra, parum nilida, pedibus cya- nescentibus; capite dense punctato, utrinque breviter impresso, fronte vix siriata, prothorace lateribus rotundatis, ad basin sinuatis, fere dense punc- tato, tenuiter rugosulo, punctis majoribus sparsuto, elytris breviter ovalis, dense vermiculato rugosulis, rugis dense punctatis, intervallis tenuiter sat dense punctatis. Ovalaire, peu convexe, d’un noir peu brillant, avec les pattes d’un noir bleuâtre. Tête densément ponctuée, ayant de chaque côté en avant une petite impression. Antennes assez robustes et assez courtes, ne dépassant pas le milieu du corps. Corselet transversal, arrondi sur les côtés, qui se redressent un peu ou sont légèrement sinués vers la base; la ponctuation serrée, finement rugueuse, entremêlée de points un peu plus gros. Écusson presque lisse où n'ayant que quelques points. Élytres très-brièvement ovalaires, tronquées à la base, qui est un peu plus large que le corselet, couvertes d’une ponctuation assez forte, serrée, avec des rides vermi- culées, les intervalles finement ponctués. Dessous ponctué. Mésosternum échancré presque en angle droit. Pyrénées-Orientales. Ressemble au premier abord à la T. strangulata, mais bien facile à distinguer par les côtés du corselet non échancrés et très-légèrement sinués. *X# Côtés du corselet non sinués. 88. T. ELLIPTICA, — Long. 10 mill. — Ovato-elliplica, convexa, nigra nilida, pedibus nigro-cyanescentibus, capile punctato, antice densius, et Late impresso, summo sulcato, prothorace lato, lateribus rotundato, antice angustiore, sat dense inæqualiter punctato, elytris ovatis a medio postice attenuatis, grosse punctatis, rugis tenuibus impressis, intervallis tenuis- sûne punctalis, subtus punctata, mesosterno apice medio striato. Ovalaire, presque elliptique, convexe, d’un noir brillant, avec les pattes d’un noir bleuàtre. Tête ponctuée, plus finement et plus densément en avant ; une large impression antérieure, un peu triangulaire, se terminant au sommet par un court sillon. Antennes dépassant un peu le milieu du corps, à arlicles ovalaires-oblongs; troisième article seulement un peu Ed 1. De Révision du genre Timarcha. 181 plus long que le quatrième. Corselet large, court, arrondi sur les côtés; rétréci en avant, marginé tout autour, à ponctuation assez serrée, inégale. Écusson ayant quelques points. Élytres ovalaires, s’élargissant un peu de la base au quart antérieur et s’atténuant en arrière après le milieu, à peu près comme le corselet en avant, ce qui donne au corps une forme un peu elliptique ; ponctuation assez forte, médiocrement serrée, avec quelques rides très-fines, très-courtes, les intervalles à ponctuation très- fine ; bord réfléchi plissé en dehors, ponctué en dedans. Dessous ponctué densément, rugueux sur la poitrine. Mésosternum assez large, oblique, fortement sillonné au milieu du sommet, Pattes grandes et robustes. Iles Baléares ; un seul mâle, communiqué par M. Kraatz. cette espèce est remarquable par sa forme, qui rappelle un peu celle des T'. lusitanica et trapezicollis. Sa véritable place est difficile à indiquer ; mais, dans tous les cas, celle que nous lui donnons ici est purement arti- ficielle et ne s'accorde guère avec ses affinités apparentes. 38. T. INTERSTITIALIS Fairm., Ann, Soc. ent. Fr., 1861, 59/4. — Long. 10 à 13 mill. — Breviter ovata, convexa, nigra, nitida, pedibus cyanes- centibus, capite sat dense punctato, antice utrinque impresso, summo foveolato aut striato, prothorace antice posticeque fere æqualiter angustato, lateribus leviter arcuatis, d'ante basin leviter sinuatis, parum dense punc- tato, interstitiis tenuiter punctulatis, scutello postice impresso, elytris su - globosis, leviter rugulosis, rugis sat fortiler punctatis, intervallis sat dense tenuiter punctulatis. Ressemble beaucoup à la T. monticola : même forme générale, même coloration, mais plus grande. Tête plus unie, à ponctuation un peu moins serrée. Corselet plus arrondi sur les côtés, qui rentrent très-légèrement à la base, un peu sinués chez les mâles, avec une ponctuation un peu plus serrée et le bord postérieur plus visiblement marginé. Écusson un peu convexe, déclive à l'extrémité. Élytres plus densément ponctuées, à rides plus fines, avec les intervalles beaucoup plus ponctués. Dessous d’un noir à peine bleuâtre, ainsi que les pattes, moins ponctué que chez la monticola; saillie prosternale entre les pattes antérieures plus large que chez la monticola, au moins chez les femelles, Mésosternum large- ment échancré en angle oblus, presque bituberculé. Pyrénées-Orientales ; commune sur le massif du Canigou, où elle rem- 182 L, FAIRMAIRE ET E. ALLARD. place là monticola; paraissant se prolonger par le littoral méditerranéen vers les Cévennes, et dans l’intérieur vers Carcassonne. Il semble, en effet, impossible de séparer cette espèce des individus à corselet presque aussi large que les élytres, ce qui leur donne un faciès particulier ; mais la sculpture est identique, les antennes sont semblables et le mésosternum est formé de même. H0. T. GALLICA. — T, lævigata H.-Sch., Faun. Eur., 22. — Long. 9 à 49 mill. — Brevissime ovala, convexa, nigra, vix nitida, elytris sæpius subopacis, subtus nitida, pedibus atro-cyaneis ac virescentibus ; capile sat dense sat fortiter punctato, antice arcualim impresso, summo sulcato, antennis sat valèdis, prothorace transverso, lateribus sat rotundatis, ante basin tantum rectis sat fortiter dense punctato, éntervallis tenuissime punctulatis, line media sublævi, elytris globosis sat fortiter sat dense punctatis, intervallis tenuissime dense punctulatis, mesosterno profunde slriato. Brièvement ovalaire, convexe, d’un noir peu brillant ou même presque mat en dessus, notamment sur les élytres; dessous d’un noir brillant, pattes d’un bleu noir d’acier ou verdâtre. Tête assez densément et assez fortement ponctuée, ayant en avant une impression arquée, plus ou moins distincte, se prolongeant au sommet en un sillon. Antennes assez fortes, grossissant un peu vers l'extrémité, atteignant au moins le milieu du corps chez les mâles, un peu plus courtes chez les femelles. Gorselet presque deux fois et demie aussi large que long, fortement arrondi sur les côtés, qui ne se redressent un peu que tout à fait à la base pour former des angles postérieurs droits, pointus; rétréci en avant et en arrière; ponctuation assez forte, serrée, les intervalles à ponctuation excessivement fine ; ayant ordinairement au milieu une apparence de ligne élevée. Écus- son lisse, quelquefois une strie ou un gros point à l'extrémité. Élytres à ponctuation aussi forte que celle du corselet, mais moins serrée, avec les intervalles couverts d’une ponctuation plus fine, serrée. Dessous finement ponctué, plus fortement sur les côtés et à la base de labdomen, sur le sternum. Métasternum presque lisse. Mésosternum fortement échancré el un peu sillonné en dessus. Midi de la France, commune ; Piémont. Celle espèce est (rès-variable de taille, de sculpture et de brillant. De Révision du genre Timarcha. 183 petits individus, des environs de Gap, paraissent au premier abord cons- tituer une espèce différente par leur forme moins globuleuse, leur couleur moins mate, leur ponctuation plus forte, plus profonde ; les côtés du cor- selet sont plus sinués à la base. Des individus, provenant de la Corse, sont encore plus brillants, avec un reflet plus violacé, mais ne paraissent pas pouvoir être distingués spécifiquement. D’autres, au contraire, venant de la Lozère, sont plus/petits, d’un noirjplus mat, et leur forme est moins courte, HA. T. DUBITABILIS, — Long. 12 1/2 mil — d. Brevissime ovata, crassa, mediocriler convexa, nigra, parum nitida, capite tenuiter punc- tato, antice utrinque leviler impresso, summo medio striato, antennis cor- pore medio brevioribus, prothorace transverso, lateribus rotundatis, lenuiter marginatis, sat dense tenuiler punctato, scutello brevi, apice transversim strialo, elytris subglobosis, supra planiusculis, sat dense inæ- qualiter punctatis, subtus lenuiter punctata, mesosterno sinuato, angulis ulrènque prominulis. $. En ovale très-court, épaisse, mais médiocrement convexe, les élytres un peu déprimées en dessus et un peu déprimées sur la suture en arrière ; d’un noir très-peu brillant. Tête assez finement ponctuée, ayant de chaque côté en avant une impression oblique et au milieu du front un sillon assez court. Antennes courtes, atteignant à peine le milieu du corps, gros- sissant faiblement vers l'extrémité. Corselet assez petit, transversal, assez fortement arrondi sur les côtés, plus rétréci en avant qu’en arrière; très- finement marginé tout autour, couvert d’une ponctuation médiocrement fine, assez serrée. Écusson large, lisse, avec une strie transversale avant l'extrémité. Élytres grandes, à peine plus larges à la base que le corselet, mais s’élargissant rapidement, presque globuleuses et presque quadrangu- laires à la fois, à surface un peu inégale, couverte d’une ponctuation assez serrée, un peu inégale, avec quelques rides très-fines vers la suture, et quelques impressions très-vagues sur les côtés en arrière. Dessous assez finement ponctué. Mésosternum échancré assez fortement, l’échancrure arrondie, avec les angles un peu saillants. Métasternum ridé. Pattes assez brillantes. Italie ? Ressemble un peu à la T. gallica, mais le corselet est plus petit, la tête n’est pas aussi fortement ponctuée, la ponctuation des élytres est 184 L. FAIRMAIRE ET E. ALLARD. moins serrée et seulement un peu inégale, les élytres sont plus carrées, moins convexes et moins égales. I est malheureusement difficile d’avoir une opinion bien arrêtée sur cette espèce, qui n’est représentée que par une seule femelle. 42. T. corrARIA Fab., Syst. EL, I, 424, 6 (Chrysomela). — C. gættin- gensis Payk., Faun. Suec., IT, 51. — G. violaceo-nigra De Géer, Ins., 298. — C, tenebricosa Herbst, Arch., 54, 4, tab. 93, fig. 7. — Geoffr., Ins. Par., 1, 265, 19. — Long. 9 à 13 mil. — Ovata, crassa, sat convexa, nigro-cærulescens aut subviolacea, nitida, pedibus sæpius. cupreis, capite parce punctato, antice utrinque impresso, summo breviter striato, antennis sat validis, apicem versus leviter crassioribus, prothorace brevi, lato, sat dense punctalo, elytris subglobosis, humeris subanqulatis, grosse sat dense punctatis, interdum tenuiter parum dense punctatis, sublus grosse punc- tata, mesosterno subbilobo. Très-brièvement ovalaire, convexe, d’un noir médiocrement brillant, plus ou moins bleuâtre ou verdâtre, ou d’un bleu violet; pattes violacées. Tête à ponctuation assez grosse, médiocrement serrée, ayant de chaque côté une impression oblique qui remonte au milieu de manière à rencon- trer souvent l’autre; entre les deux, souvent un petit sillon. Antennes ne dépassant pas le milieu du corps, grossissant légèrement vers l'extrémité ; troisième et quatrième article à peu près égaux, le septième un peu plus gros que le sixième et que le huitième; les trois avant-derniers presque carrés, le dernier pyriforme ou ovalaire. Gorselet deux fois aussi large que long; côtés légèrement arqués; base visiblement marginée; sur- face assez fortement et assez densément ponctuée, les intervalles à ponc- tuation très-fine. Écusson court, ordinairement lisse, avec une strie trans- versale à l'extrémité, parfois un peu ponctué. Élytres plus larges que le corselet, presque globuleuses, avec les épaules bien marquées et bien rebordées par le pli marginal ; ponctuation grosse, médiocrement serrée, parfois réticulée par de fines rides ; intervalles finement et peu densément ponctués; bord réfléchi rugueux, ponctué, un peu sillonné. Dessous grossement ponctué. Mésosternum un peu bilobé. ©. Plus grosse. Élytres moins globuleuses, à ponctuation moins mar- quées; dessous du corps moins ponctué. Toute l'Europe; rare dans les parties méridionales, mais s'étendant beau- coup vers l'Orient. ; NE ge Et dE Révision du genre Timarcha. 185 Cependant, il semble qu'on ne peut séparer de la T. coriaria des indi- vidus provenant de Corse, à ponctuation un peu plus serrée et plus mar- quée sur le corselet. Cette espèce varie beaucoup de coloration ainsi que de taille : quelques individus sont entièrement d’un beau bleu violacé; d’autres cuivreux, avec les pattes bleues (T. ærea H.-Sch., de Dalmatie). Nous croyons devoir rapporter à cette espèce une Tèmarcha très- curieuse, trouvée dans les sables aux environs de Granville par notre col- lègue M. L. Reiche. Elle est très-petite (7 à 9 mill.), d’un noir intense, assez brillant. La forme du prosternum et du mésosternum s’accorde avec notre opinion, bien que cette T'émarcha paraisse différer beaucoup au pre- mier abord pour la taille, la couleur et la sculpture. Les individus provenant du midi de la France sont généralement noirs, d’une grande taille; le corselet prend un plus grand développement et atteint presque, quelquefois, la largeur des élytres, ce qui allonge beau- coup le faciès de l’insecte. C. Corselet droit sur les côtés, qui sont arrondis en avant, la plus grande largeur à la base ou en arrière. h3. T. MonTIcOLA L. Duf., Zones ent. Pyr., 53. — Long. 9 à 41 mill. — Ovata, convexa, nigra, sat nilida, interdum cærulescens, sublus cum pedibus cyanescens, nitidior, capite parum dense punctato, antice ulrin- que oblique impresso, fronte sæpius striata, prothorace antice plus minusve angustato, parum dense sat tenuiter punctato, elytris globosis, basi pro- thorace latioribus, vermiculato-rugosis, rugis grosse punctatis interstiliis convextusculis, tenuiler sparsim punctatis. Espèce très-variable de taille, de forme, de sculpture et un peu de colo- ration. Convexe, d’un noir assez brillant, mais parfois assez terne, surtout chez les femelles, passant quelquefois au bleuâtre ; bord réfléchi des élytres, dessous du corps et pattes d’un bleu d’acier. Tête à ponctuation peu serrée, ayant de chaque côté, en avant, une impression oblique rejoi- gnant le plus souvent un sillon sur le milieu du sommet. Corselet légère- ment rétréci en avant, côtés faiblement arqués, presque droits vers la base; ponctuation ordinairement peu serrée, assez fine, parsemée de 186 L, FAIRMAIRE ET KE, ALLARD. quelques points plus gros. Écusson lisse. Élytres plus ou moins globu- leuses, plus larges à la base que le corselet, vermiculées, parsemées de gros points médiocrement serrés ; intervalles à ponctuation fine, écartée ; suture faiblement élevée, un peu plus lisse que le reste de l’élytre. Des- sous un peu ponctué. Mésosternum échancré en angle obtus, avec un sillon. Toutes les Pyrénées, sauf le massif du Canigou, jusque dans le nord de l'Espagne, vers les Asturies. Cette espèce, extrêmement variable, ressemble beaucoup à la T. coria- ria; elle paraît en différer par le corselet proportionnellement plus petit, moins convexe en longueur; par les élytres moins fortement rebordées aux épaules ; les côtés du corselet sont presque toujours droits en arrière, mais parfois ils sont légèrement arrondis. Var, B. D'un bleuâtre plus ou moins foncé, parfois violacé ; corselet plus densément ponctué, avec de gros points épars sur la ponctuation générale (T. cyanescens Fairm., Ann. Soc. ent. Fr,, 1861, 593). Hautes-Pyrénées. Var. G, Gorselet à côtés presque droits, à peine plus étroit en avant ; élytres pas plus larges à la base que le ‘corselet; écusson rugueux. Variété probablement accidentelle (T. recticollis Fairm., loc. cit., 592), Hautes-Pyrénées ; Peyne-de-Leyris. h4, T. GLOBIPENNIS. — Long, 9 à 19 mill. — Brevissime ovala, valde conveæa, nigra, nilida, sublus leviler violacea, pedibus nigro-violaceis , nilidis ; capite sat tenuiter laxe punctato, antice densius, utrinque oblique émpresso, summo interdum sulcato, antennis corpore medio haud brevio- ribus, apicem versus leviler crassioribus, prothorace brevi, lateribus fere rectis, antice tantum arcuatis, tenuiter dense paulo inequaliter punctato, sculelle lævi, elytris globosis, punctis grossis modice densis et tenuiter rugosulis, intervallis lævibus d, tenuissime punctulatis et ad latera rugosis ®, subtus punctata, mesosterno sat leviter sinuato. En ovale très-court, très-convexe, d’un noir brillant; dessous à reflet faiblement violacé, pattes d’un noir bleu d’acier brillant. Tête à ponctua- tion assez fine, écartée, plus serrée en avant, un peu relevée au bord antérieur; une petite impression oblique à la base des antennes, quelque- ; 4 Révision du genre Timarcha. 187 fois un petit sillon frontal. Antennes aussi longues que la moitié du corps chez les mâles, un peu plus courtes chez les femelles, grossissant un peu vers l'extrémité. Gorselet un peu plus de deux fois aussi large que long, presque droit sur les côtés, qui s’arrondissent seulement en avant; angles postérieurs très-droits; ponctuation fine, serrée, un peu inégale; bord postérieur non marginé. Écnsson lisse. Élytres percées de points plus gros, médiocrement serrés, avec quelques rides très-fines; courtes chez les mâles, plus réticulées chez les femelles, les intervalles unis et lisses chez les mâles, très-finement ponctués el un peu inégaux latéralement chez les femelles. Sternum assez fortement ponctué. Mésosternum assez faiblement sinué, un peu sillonné en dessus. Abdomen finement ponclué au milieu, plus fortement sur les bords. Espagne, Madrid. Getle espèce rappelle pour la forme les T. scortea et chloropus; mais elle en diffère notablement par les côtés du corselet finement marginés, Elle se rapproche beaucoup de la T. interstitialis, et s'en distingue par le corselet, dont les côtés sont plus droits et les élytres plus convexes, plus rétrécies en arrière, avec la ponctuation un peu moins serrée, les intervalles presque lisses, et surtout les épaules tout à fait effacées chez les mâles, tandis que chez l’énterstitialis elles débordent la base du cor- selet. Cette espèce portait, dans la collection L, Reiche, le nom d’occidentalis Hoffm.; mais ce n’est certainement pas celle signalée sous le même nom par H.-Schäffer et qui appartient au dernier groupe. U5. T. GENIGULATA Germ., Ins., sp. nov., 582, n° 810 (Chrysomela). — H.-Sch., Faun. Eur., 456, 246. — Long. 9 mill. — Breviter ovata, con- vexa, nigra, sat nitida, femoribus medio sæpe rubris, capite modice punc- tato, antice ëmpresso, antennis sat validèis, prothorace transverso, lateribus antice tantum arcuatis, sal dense punctato, intervallis inæqualibus, punctis majoribus sparsutis, sculello lævi, elytris prothorace latioribus, punctis grossis tmpressis, intervallis plus minusve convexis, parce tenuiter punc- talis, subtus valde punctata, mesosterno truncato, Brièvement ovalaire, atténuée en avant, très-convexe, d’un noir assez brillant, parfois un peu mat ; pattes d’un noir bleu d'acier, avec le milieu des fémurs souvent d’un beau rouge. Tête médiocrement ponctuée; de 188 L. FAIRMAIRE ET E. ALLARD. chaque côté, en avant, un faible sillon oblique ou une impression arquée ; au sommet, un sillon frontal très-fin ou un gros point. Antennes ne dépas- sant pas le milieu du corps, assez robustes ; troisième article presque égal au quatrième. Corselet plus de deux fois et demie aussi large que long, faiblement arrondi sur les côtés, qui ne sont nullement redressés à la base; angles postérieurs obtus ; ponctuation inégale, serrée, assez forte, les intervalles un peu inégaux, parsemés de points un peu plus gros, irré- guliers. Écusson lisse. Élytres fortement ponctuées, rugueuses, les inter- valles plus ou moins convexes, à ponctuation très-fine, peu serrée ; bord réfléchi ponctué et assez rugueux le long du bord externe, séparé par un pli bien marqué, plus mince vers la base. Dessous fortement ponctué. Mésosternum tronqué. Pattes très-ponctuées; fémurs lisses sur la partie rouge. Nord-ouest de l'Espagne, nord du Portugal. Varie beaucoup de taille et un peu pour la sculpture du corselet. D. Mésosternum parallèle, large, tronqué, presque carré. a. Gorselet et élytres fortement ponctués; pattes noires, robustes. 46. T. MARITIMA Perris, Ann. Soc. ent. Fr., 1855, Bull., LxxIx. — Long. 8 à 41 mill. — Breviter ovata, convexa, nigra, parum nitida, pedi- bus nilidis, atrocæruleis aut subviolaceis, capite sat fortiter punctato, antice triangulariter parum profunde impresso, antennis corpore medio longioribus, validis ; prothorace brevi lateribus rotundatis, basi leviter sinuatis, fortiter et dense punctato, interdum rugosulo, scutello lævi, ely- tris globosis, rugosis, reticulatis, punctis grossis impressis, apice magis rugosis, subtus fortiter punctata, lateribus densius, mesosterno fere trun- calo. Brièvement ovalaire, très-convexe, d’un noir peu brillant, avec les cuisses d’un noir bleuâtre ou un peu violacé, brillantes. Tête assez forte- ment ponctuée, plus finement et plus densément en avant, avec une impression triangulaire large, peu profonde, et souvent un sillon frontal. Antennes un peu plus longues que la moitié du corps, épaisses, grossis- sant un peu vers l'extrémité, le sixième article un peu plus petit que Révision du genre Timarcha. 4189 le cinquième et que le seplième. Corselet près de trois fois aussi large que long, arrondi sur les côtés, qui se redressent à la base pour former des angles postérieurs droits, pointus, les antérieurs presque droits, pointus; ponctuation forte et serrée, parfois un peu rugueuse. Écusson court, lisse. Élytres globuleuses, couvertes de rugosités plus ou moins convexes et de fortes rides anastomosées marquées de gros points sur les côtés et à l'extrémité des élytres, les rugosités elles-mêmes un peu rugueuses ; bord réfléchi finement coriacé, faiblement sillonné au milieu, séparé par un pli bien marqué, mais peu saillant. Dessous du corps forte- ment ponctué, plus densément sur les bords. Mésosternum presque droit. Tarses des mäles très-fortement dilatés. Commune sur lès bords du bassin d’Arcachon, sur des Galium; remonte jusqu’au Croisic (collection L. Reiche). 47. T. RUGULOSA H.-Sch., Faun. Europ., 22.— Long. 9 à 40 mill. — Bre- viter ovata, modice convexa, atro-cærulea, nitida, interdum violaceo aut viridi tincta, capite inæquali, tenuiter laxe punctato, utrinque leviter oblique striato, antennis validis, prothorace lateribus rotundatis, basi tan- tum plus minusve sinualis, tenuiter punctatato, punctis grossis sparsuto, scutello parve, lævi, elytris brevibus, postice valde declivibus, grosse punc- tatis, rugis reticulatis, intervallis tenuiter laxe punctatis, ad marginem extlernum impressis, mesoslerno truncato. Brièvement ovale, médiocrement convexe, d’un bleu d’acier foncé, bril- lant, ayant parfois des reflets violacés ou verdâtres. Tête un peu inégale, à ponctuation fine, peu serrée, ayant une petite strie oblique près de la base des antennes et quelquefois une impression frontale. Antennes robustes, à articles assez courts, le deuxième à peine plus court que le troisième. Corselet convexe, même sur les côtés, qui sont arrondis et plus ou moins distinctement sinués tout à fait à la base; ponctuation fine, médiocrement serrée, parsemée de points beaucoup plus gros, assez écartés. Écusson petit, lisse. Élytres courtes, un peu atténuées, mais très- déclives en arrière; ponctuation grosse, médiocrement serrée, reliée par des rides parfois très-fortes ; intervalles un peu convexes, finement et peu densément ponctués; le long du bord externe une dépression, avec les points plus gros, plus profonds, plus serrés, un peu confluents; bord réfléchi densément ponctué sur la moitié interne, Prosternum assez large. Mésosternum très-large, tronqué ou à peine sinué étroitement au milieu. 190 L. FAIRMAIRE ET E, ALLARD. Côtés de la poitrine avec quelques gros points écartés. Abdomen à peine ponctué. Volhynie. Cette Timarcha ressemble à la coriaria, mais elle est plus globuleuse, les élytres sont plus déclives en arrière, et la ponctuation double du cor- selet la distingue nettement, ainsi que la forme du mésosternum. On ne peut séparer de-cette espèce la globata Dahl, de Hongrie, qui ne diffère que par la tête moins rugueuse, un peu convexe aussi chez quelques individus. D. Corselet à ponctuation très-fine ; pattes grèles, rouges en partie. 48. T. ENDORA Buq., Rev. Cuvier., 1840, 243. — Luc., Expl. Alg., 533, pl. 45, fig. 6. — Long. 9 à 11 mill — Ovata, valde conveæa, nigra, sub- virescens, capite elytrisque nitidis, prothorace subopaco, femoribus tibris- que rubris, genubus exceptis, capite lævi, antennis elongatis, prothorace lateribus vix rotundato, antice haud angustato, lateribus leviter œrcuatis, tenuissime sat dense punctulato, elytris globosis, punctis grossis laxe émpressis, reticulatis, intervallis convexiusculis, vitta suturali lævi, pro- slerno mesosternoque latis, hoc truncuto. Ovalaire, très-convexe, d’un noir un peu verdâtre, brillant sur la tête et les élytres, un peu mat sur le corselet, avec les fémurs et les tibias rouges, sauf le genou. Tête unie, sans impressions, n'ayant que quelques points sur les côtés. Antennes atteignant presque les trois quarts de la longueur du corps, à articles allongés, le premier obconique, plus long que le troisième. Corselet moins de deux fois aussi large que long, non rétréci en avant, légèrement arrondi sur les côtés ; ponctuation très-fine, assez serrée. Écusson grand, lisse. Élytres globuleuses, percées de gros points peu serrés, réunis par quelques rides, plus profondes sur les côtés, avec les intervalles un peu convexes, surtout latéralement ; une large bande suturale lisse. Dessous du corps médiocrement ponctué, un peu plus à la base de l’abdomen. Pro- et mésosternum très-large, ce dernier tronqué. Bone ; très-rare, Dans cette espèce, la ligne marginale du corselet est extrêmement fine et souvent effacée en partie. Révision du genre Timarchu. 194 h9. T. punicA Lucas, Expl. Alg., 532, pl 45, fig. 5. — Long. 41 à 43 mill. — Ovata, valde convexa, nigra subsericea, subopaca, femoribus tibiisque sanguincis, genubus nigris, antennis elongatis, prothorace lale- ribus rotundalis, basi tantum rectis tenuissime punctulato, elytris tenuiter punclatis, tenuèter reticulatis ; subtus vix nitidior, tenuissime punctulatus, mesoslerno truncato. Ovalaire, très-convexe, d’un noir un peu soyeux, presque mat, avec les fémurs et les tibias rouges, sauf les genoux. Tête à ponctuation assez fine, superficielle, assez serrée, avec une faible impression arquée en avant et une ligne à peine distincte au sommet, Antennes aussi longues que les deux tiers du corps, à articles allongés, le premier égal au troi- sième. Corselet moins de deux fois aussi large que long, à peine rétréci en avant, assez fortement arrondi sur les côtés, qui se redressent tout à fait aux angles postérieurs; ponctuation extrêmement fine, serrée, fine- ment réticulée ; une ligne médiane un peu déprimée, à peine distincte. Écusson à peu près lisse. Élytres ovalaires, plus larges chez les femelles, à points fins, écartés, reliés par une fine réticulation, plus visible sur les côtés. Dessous à peine plus brillant que le dessus, à ponctuation très-fine; l'abdomen plus ponctué, assez [fortement chez les mâles, Mésosternum tronqué. Algérie, Constantine, Bone, Cette belle espèce paraît se trouver aussi en Sicile ; nous avons vu dans la riche collection de M. Haag un individu, étiqueté sous le nom de bécolor Ullrich, comme provenant de ce pays, ce qui n’a rien d'étonnant, car la T. punica semble particulière à la partie orientale de l’Algérie. 50. T. corALLIPES. — Long. 41 à 143 mill. — Ovaia, convéxa, classe, nigra, sat nitida, aheno-micans, pedibus obscure sanguineis, genubus tar- sisque violaceo-ahenis, capile dense punctato, prothorace transverso, late- ribus valde rotundatis, basi vix sinuatis, tenuiter dense punctato, elytris fere globosis, sat fortiter parum dense punctatis, punctis reticulato con- Junctis, intervallis convexiusculis, subtus lævis, nitidior, prosterno & lato, mesostlerno truncalo. Ovalaire, épaisse, Convexe, d'un noit assez brillant, avec ün reflet d'acier; pattes d'un rouge foncé, avec les genoux et les tarses d’un violet 192 L. FAIRMAIRE ET E. ALLARD, d'acier. Tête très-finement et densément ponctuée, ayant une impression arquée et un sillon longitudinal. Gorselet transversal très-convexe, très- épais sur les côtés, qui sont fortement arrondis, à peine sinués vers la base; angles antérieurs assez saillants ; ponctuation fine, serrée. Écusson presque lisse. Élytres presque globuleuses; ponctuation assez forte, assez écartée, reliées par des rides, avec les intervalles légèrement convexes. Dessous du corps lisse, plus brillant que le dessus. Prosternum très-large chez les mâles. Mésosternum tronqué, ayant parfois une strie médiane. Montagnes de l'Atlas. Ressemble un peu à la T. punica, mais en diffère beaucoup par la con- vexilé du corselet sur les côtés, par la ponctuation plus forte et par la forme plus globuleuse des élytres. 54. T. INSIGNIS Guér., Ann. Soc. ent Kr., 1859, Bull, p. cxcr. — Long. 45 mill. — Cette belle espèce se distingue de toutes celles du même genre et n’est pas difficile à décrire, car aucune d'elles n'offre la colora- tion rouge des côtés de son corselet, de ses pattes, qui n’ont de noir que les genoux, l'extrémité des jambes et des tarses et de son abdomen, dont les quatre derniers segments sont rouges, bordés de noir en arrière. La tête est ponctuée, avec une forte fossetie en avant. Le corselet est très- finement ponctué, et les élytres offrent des points encore plus petits, diri- gés en tous sens et formant, vus à la loupe, une sorte de réticulation vague (Guérin). Constantine. Cette espèce, que nous n’avons pas vue, se rapproche évidemment beau- coup des trois espèces précédentes ; sans la taille plus grande, on pourrait même croire que ce n’en est qu’une simple variété de l’une d’elles, punica ou corallipes. IL Corselet non rebordé latéralement. A. Mésosternum échancré ou sinué. 52. T. SPHÆROPTERA. — Long. 11 mill. — Brevissime ovata, crassa, convexa, nigra, parum nilida, pedibus obscure violaceis, nilidis, capite Révision du genre Timarcha 193 tenuiler punctato-rugosulo, antice impresso, prothorace brevi, lateribus antice rotundatis haud perspicue marginatis, densissime sat tenuiler punc- tato-rugosulo, elytris globosis, rugis sat profundis punctatis, vermicu- Lalis, intervallis parum convexis, reticulatis, sublus dense sat tenuiter rugoso-punctata, mesosterno emarginato ; tarsis d'parum dilatatis. Très-brièvement ovalaire, très-épaisse, très-convexe, d’un noir peu brillant, avec la base des antennes et les pattes d’un noir violacé brillant. Tête finement ponctuée-rugueuse, ayant en avant une assez large impres- sion, Antennes ne dépassant pas le milieu du corps. Corselet assez large, court, arrondi sur les côtés, surtout en avant, couvert d’une ponctuation médiocrement grosse, très-serrée, finement rugueuse ; bords latéraux non arrondis franchement, mais sans trace distincte de ligne marginale, Écus- son presque lisse, paraissant tronqué. Élytres presque globuleuses, très- fortement déclives en arrière; suture formant un sillon en avant, un peu . relevée en arrière ; couvertes de rides assez fortes, vermiculées, marquées de gros points peu serrés, les intervalles peu convexes, finement réti- culés; bord réfléchi finement rugueux, un peu creusé en gouttière, séparé par un rebord un peu inégal. Dessous du corps couvert d’une ponctuation rugueuse. Mésosternum assez large, assez fortement échancré, sillonné. Espagne. Cette espèce est remarquable par la forme globuleuse des élytres, par la rugosité du corselet et du dessous du corps, et surtout par la confor- mation des bords latéraux du corselet qui ne sont pas fortement arrondis en travers, mais sont un peu tranchants, sans qu’on puisse constater l'existence du sillon marginal. 09. T. CHLOROPUS Germ., Ins., Sp. nov., 585, n° 814 (CArysomela).— Long. 9 à 41 mil — Ovata, modice convexa, nigra, modice nitida, antennarum basi pedibusque nigro-violaceis aut nigro-cæruleis ; capite punclato, antice bifoveolato, summo sulcalo, prothorace lalcribus antice rotundatis, sat tenuiler dense punctato, elytris dorso subdepressis, punclis grossis profunde sat dense impressis, rugis sat profundis.conjunctis, intervallis irregulariler elevatis, sparsim tlenuiter punclatis, subtus & grosse punclala ; mesosterno bast lato, apice triangulariter sinuato. Var. B, Brevior, elytrorum intervallis fere planatis. Plus ou moins ovalaire, médiocrement convexe, un peu déprimée sur jà région dorsale, d’un noir médiocrement brillant, avec la base des antennes (1873) 13 19/ L. FAIRMAIRE ET E. ALLARD. et les pattes d’un noir bleuâtre ou d’acier. Tête assez fortement el assez densément ponctuée, ayant de chaque côté en avant une petite fosselte, et au sommet un sillon médian. Antennes un peu plus courtes que la moitié du corps, assez fortes, mais ne grossissant pas sensiblement vers l'extrémité. Corselet à côlés arrondis en avant; ponctuation assez fine, assez serrée, mélangée de points un peu plus gros, très-écartés, plus marqués sur les côtés. Écusson petit, assez étroit. Élytres percées de gros points enfoncés, assez serrés, reliés par des rides et des plis inégaux ; intervalles inégalement relevés, ayant quelques points très-fins, écartés ; bord réfléchi ponctué, parfois creusé en gouttière dans la moitié apicale. Dessous assez fortement ponctué chez les mâles, beaucoup plus finement chez les femelles, notamment sur l'abdomen. Mésosternum large à la base, échancré au sommet en triangle obtus. Var. B. Un peu plus courte; élytres plus arrondies, unies. Portugal. Cette espèce ressemble à une T, monticola allongée; elle s’en distin- querait facilement par le corselet très-épais sur les côtés, qui ne sont pas marginés. Nous croyons devoir donner, à titre de renseignements, la description de Germar : « Magnitudine C. coriariæ. Gaput punctulatum, canaliculatum, nigrum. Antennis cæruleis, apice nigris. Thorax transversus, lateribus subrectis, perparum rotundatis, immarginatis, confertim punctatus, niger. Coleop- tera ovalia, rugosa; interstitiis elevatis, disperse punctatis, nigra, parum nilida. Corpus sublus punctato-rugosum, nigrum ; pedibus cæruleo-vio- | laceis, nitidis. — Hab. in Lusitania. » 144 54. T. GOUGELETIT Fairm., Ann. Soc. ent. Fr., 1859, Bull., cexvi.— Long. 10 à 13 mill. — Ovata,crassa, convexa, nigra, submetallica, nitida, femoribus sæpius medio late rufis, tibiis et antennarum basi nigro-cæru- leis, capite punctato, triangulariter impresso, summo sulcato, prothorace lateribus rotundato, antice angustiore, tenuiter sat dense punctato, elytris postice attenuatis, punctis grossis parum dense fortiter èmpressis, obsolete coriaceis, mesosterno lato, triangulariter sinuato. Ovalaire, épaissie, convexe, d’un noir brillant, faiblement métallique ; base des antennes et pattes d’un noir bleu d'acier, fémurs ordinairement Révision du genre Timarcha 195 rouges, sauf la base et les genoux. Tète ponctuée peu densément, ayant en avant une impression triangulaire, ou plutôt deux impressions obliques se réunissant au sommet en un sillon bien marqué. Antennes plus longues que la moitié du corps, les sept derniers articles sensiblement plus gros que les autres. Corselet très-convexe en travers, arrondi sur les côtés, rétréci en avant, couvert d’une ponctuation fine, serrée, mélangée de quelques points plus gros. Écusson large, court, convexe. Élytres un peu atténuées en arrière, percées d’assez gros points très-enfoncés, reliés par de très-fines rides, les intervalles à ponctuation excessivement fine et rare; bord réfléchi très-ponctué, ridé, séparé par un bourrelet peu mar- qué. Poitrine très-grossement ponctuée, ainsi que le premier segment abdominal, qui est en outre fortement ridé en long. Mésosternum large, largement sinué en angle obtus. d. Plus petit, plus atténué en arrière ; premier segment de l'abdomen impressionné en travers, Galice (Gougelet). Nous avons cru un moment reconnaître dans cette espèce la T. chlo- ropus de Germar ; mais, grâce à l’obligeance de notre collègue M. Bonnaire, nous avons pu avoir communication d’une T'émarcha du Portugal qui répond bien à la description de la chloropus. 55. T. LUSITANICA IIL, Mag., I, 411, 40 (Chrysomela). — CG. scortea Germ., Ins., sp. nov., 585, n° 842. — C. occidentalis H.-Sch., Faun. Eur., 24. — Long. 9 à 12 mill — Ovata, convexa, ænea, À sat nitida, ® subopaca, obscurior, capite punctatissimo, antice triangulariter impreso prothorace antice attenuato, lateribus obliquis, subtiliter dense punctulata, elytris ovalibus, punctis parvis majoribusque mixtis dense impressis, sub- rugosulis; subtus rugoso-punctata, vix nitidior. H d. Minor, convexior , elytris minus amplis, densius punciatis, vix rugosulis. Ovalaire, un peu atténué en avant, très-épaisse et convexe, d’un bronzé obscur assez brillant chez les mâles, ordinairement plus mat et même un peu brunâtre chez les femelles ; dessous à peine plus brillant, pattes plus brillantes, bronzées, parfois cuivreuses. Tête densément ponctuée, ayant en avant une impression peu profonde, se prolongeant un peu triangulai- rement au sommet. Antennes d’un noir mat, bronzées à la base, assez fortes, mais grossissant peu vers l'extrémité, atteignant le milieu du corps 196 L. FAIRMAIRE ET E. ALLARD. chez les mäles, un peu plus courtes chez les femelles. GCorselet sensible- ment rétréci en avant ; côlés presque droits, très-finement el très-densé- ment ponctués. Écusson petit, finement ponctué. Élytres à ponctuation serrée, mélangée de points fins et d’autres un peu plus gros, avec de nombreuses rides très-fines, du reste très-variable d'intensité. Dessous très-ponctué. Mésosternum large, tronqué. d. Plus petit; élytres plus courtes, plus convexes, plus nettement ponctuées. Q. Élytres plus amples, à rides parfois plus larges et à ponctuation par- fois plus fine et plus écartée. Portugal, Lisbonne (Ch. Coquerel). 56. T. TRAPEZICOLLIS. — Long. 8 à 41 mill. — Ovato-elliptica, valde convexæa, nigra, nitida, $ subopaca, pedibus nigro-violaceis, capile punc- lato, summo strialo, antice utrinque leviler impresso, antennis corpore medio longioribus, articulis 5 ultimis crassioribus, opacis, prothorace elytris angustiore, antice angustato, lateribus fere rectis, dense mediocriter punctalo, scntello vix punctulato, elytris basi prothorace latioribus , humeris plus minusve angulatis, sat fortiter parum dense punctis, rugis brevibus sparsulim, intervallis tenuiter laxe punctulatis, $ rugis magis numerosis, evidentioribvs, subtus punctata mesosterno fere truncato, angulis prominulis. En ovale assez court, presque également rétrécie en avant et en arrière, très-convexe; mâle d’un noir brillant, femelle presque mat; pattes d’un noir violacé brillant. Tête à ponctuation médiocrement forte et assez serrée ; en avant, deux impressions obliques, rejoignant parfois le sillon médian du sommet. Antennes plus longues que la moitié du corps, les cinq derniers articles plus gros que les précédents, d’un noir mat. Cor- selet presque en trapèze, plus étroit que les ‘élytres, ordinairement se rétrécissant d’une manière notable d’arrière en avant, parfois avec les côtés droits en arrière, assez fortement arrondis en avant; surface assez finement et densément ponctuée, les intervalles à réticulation extrême- ment fine; angles antérieurs bien marqués. Écusson court, tantôt lisse, tantôt ayant quelques points ou impression. Élytres ovalaires, rétrécies peu à peu en arrière dès le milieu, notablement plus larges à la base que le corselet; épaules bien marquées; surface fortement ponctuée, avec quelques rides courtes, irrégulières, les intervalles à ponctuation très-fine ; Révision du genre Timarcha. 197 bord réfléchi un peu ponctué, plissé, un peu convexe vers la base. Des- sous très-ponctué, surtout à la base de l'abdomen. Prosternum convexe, très-étroit. Mésosternum large, tronqué, les angles un peu prononcés. Portugal (de la Brûülerie). Très-voisine de la T. scortea; distincte, outre sa coloration noire, par le corselet, dont les côtés sont plus arrondis en avant, et dont la ponctua- tion est plus forte, plus profonde et simple; la ponctuation grosse des élytres est bien moins serrée, et la fine ponctuation des intervalles est plus rare ; le dessous est moins rugueusement ponctué, le mésosternum est moins rugueux. B. Mésosternum tronqué. 57. T. CORINTHIA. — Long. 41 mill. — Ovata, valde convexa, ænco- metallica, nitida, pedibus cupreo-violaceis, antennis fusco-nigris, basi fusco-metallicis, subviolaceis; capite sal dense punctalo, late impresso, antennis sat brevibus, prothorace lateribus basi obsolete sinuato, sat dense punclato, punctis majoribus rugis impresso, elytris fere globosis, grosse ac valde punctatis, punclis rugis conjunctis, intervallis leviter convexis, tenuiler punctulatis, mesosterno valde lato, truncato. Ovalaire, très-convexe, d’un bronzé métallique brillant, avec les pattes d’un cuivreux violacé; antennes d’un brun noirâtre, avec les premiers articles d’un brun-noir métallique un peu violacé. Tête assez fortement ponctuée ; impression antérieure large, très-visible ; un sillon assez large, mais peu marqué, au sommet. Antennes assez courtes. Corselet transversal largement échancré en avant, avec les angles antérieurs très-déclives ; côtés légèrement arrondis, faiblement redressés à la base; ponctuation médio- crement forte, assez serrée, parsemée, surtout latéralement, de points plus gros et de rides ou petites dépressions. Écusson lisse. Élytres presque globuleuses, plus larges à la base que le corselet, avec les épaules assez bien marginées; ponctuation grosse et forte, médiocrement serrée, reliée par de fines rides, avec les intervalles un peu convexes, finement poctués. Pro- et ‘mésosternum très-larges, le dernier tronqué. Dessous du corps assez densénient ponclué. Dalmatie. Par son corselet non rebordé latéralement, cette espèce se place à côté 198 L. FAIRMAIRE ET E. ALLARD, des T, globosa et metallica. Elle en diffère par la taille plus grande, le corselet à ponctuation double bien marquée, les élytres presque rugueuses et le dessous du corps nettement ponctué, La T. ærea H.-Sch., Faun. Eur., 24, paraît n'être qu’une variété de la coriaria. 58. T. GLoBosA Redt., Faun. Austr,, 4" éd, p. 544. — Long. 8 à 9 mill. — Breviter ovata, convexa, ænea, aut nigro-ænea, nitida, pedibus antennisque sæpe piceis aut piceo-æneis, capile punctato, medio sat grosse, antice bifoveolato, prothorace brevi, lateribus postice rectis, sat tenuiter sat dense punctato, punctis majoribus mixto, elytris sat grosse parum dense punctatis, intervallis tenuiler punctatis, mesostcrno medio sulca- tulo. Très-brièvement ovalaire, très convexe, d’un bronzé noirâtre, brillant, Tête assez finement ponctuée, plus grossement au milieu ; impressions laté- rales bien marquées en forme de petites fossettes. Antennes atteignant le milieu du corps, médiocrement épaisses, grossissant un peu vers l’extré- mité. Corselet moins de deux fois aussi large que long ; côtés presque parallèles, un peu arqués tout à fait en avant ; angles postérieurs plus que droits, pointus; ponctuation médiocrement serrée, fine, mélangée de points plus gros. Écusson presque lisse, Élytres à ponctuation médiocre, peu serrée, les intervalles finement ponctués; bord réfléchi peu ponctué, séparé par un gros pli et creusé en goutlière. Mésosternum moins tron- qué, légèrement sinué au milieu. Autriche, Garniole; rare. Diffère de la T. metallica par la forme plus courte, les élytres ayant leur plus grande largeur juste au milieu et non un peu en arrière; par la couleur bien moins brillante et le mésosternum moins nettement tron- qué ; le corselei est aussi plus large en arrière, avec les côlés moins parallèles et une ponctuation bien plus forte. 59. T. METALLICA Fabr., Syst. El., 430 (Chrysomela). — Redt., Faun. Aust., 4e éd., 543. — Long. 7 à 10 mill — Sat breviter ovata, valde convexa, profunde ænea, interdum cuprescens, nitida, capite dense punc- tato, viæ impresso, prothorace lateribus fere parallelis, antice tantum arcuatis, punclis mediocribus sparsuto, inlervallis tenuiter punclulatis, angulis posticis fere acutis, rectis, scutello fere lævi, elytris mediocriter Révision du genre Timarcha. 199 parum dense punctatis, intervallis tenuissime aut obsolete punctatis, subtus sat fortiter ad dense punctala, mesosterno truncato. Assez brièvement ovalaire, plus courte chez les mâles, très-convexe, d’un bronzé foncé, brillant, parfois un peu cuivreux ; pattes d’un bronzé rougeâtre. Tête médiocrement, mais densément ponctuée, à impressions presque nulles. Antennes atteignant presque le milieu du corps, médiocre- ment robustes, grossissant un peu vers l'extrémité. Corselet moins de deux fois aussi large que long ; côlés parallèles, un peu arqués tout à fait en avant, très-convexes en travers; angles postérieurs droits, pointus: ponctuation médiocre, assez serrée, les intervalles finement ponctués. Écusson presque lisse. Élytres à ponctuation médiocre, peu serrée, les intervalles très-finement ponctués, parfois presque indistinctement ; bord réfléchi presque lisse, séparé par un pli très-fin. Dessous assez fortement et assez densément ponctué. Mésosternum nettement tronqué, en forme de bourrelet transversal. Vosges, Jura, assez commune ; Alpes françaises, Allemagne, Autriche. 60. T. HuMMELI Fald., Faun. Transc., IT, 352. — Long. 8 à 41 mill.— Ovata, valde convexæa, postice dilatata, cupreo-ænea, nitida, subtus fusco- ænea, Subopaca, pedibus fusco-æneis, nitidissimis, antennis fusco-piceis, basi æneo tinctis ; capète punctato, summo medio impressa, antice utrinque foveola minuta, prothorace lateribus parum arcuatis, angulis anticis valde productis, tenuiter dense punctato, elytris post medium dilatatis sat tenuiter sat dense punctatis, lateribus inæqualibus ; subtus pectore punc- tato, abdomine lævi, mesosterno lato, truncato. d,. Minor, magis punctata. Ovalaire, très-convexe, élargie en arrière; d’un cuivreux brillant en dessus, presque mat en dessous, avec les pattes brillantes : antennes d’un brun roussätre, avec un reflet bronzé. Tête fortement ponctuée, ayant une impression de chaque côté en avant et quelquefois une autre au milieu du front. Antennes de grosseur égale, dépassant un peu le milieu du corps chez les mâles, plus courtes chez les femelles. Corselet presque en carré transversal, les côtés peu droits, faiblement arqués au milieu : angles antérieurs arrondis et touchant les yeux chez les mâles, saillants, assez pointus et écartés chez les femelles; ponctuation assez forte, assez serrée, mais pas très-régulière ; sur les côtés, quelques faibles impressions plus marquées chez les femelles, notamment vers les angles antérieurs. 200 L. FAIRMAIRE ET E. ALLARD. Écusson court, presque tronqué. Élytres s’élargissant peu après le milieu, plus fortement chez les femelles ; assez densément et assez fortement ponctuées chez les mâles, plus finement chez les femelles, les points reliés par de fines rides; sur les côtés, quelques impressions peu marquées, plus visibles vers la dilatation externe. Poitrine ayant quelques gros points sur les côlés. Mésosternum large, presque carré, tronqué. Caucase. ESPÈCES DU GENRE TIMARCHA QUI NOUS SONT RESTÉES INCONNUES. T. ARMENIACA Fald., Ins. Transc., II, 252. — Long. 5 1/2 lignes, larg. 3 1/2 lignes. — Oblongiuscula , globosa, æruginosa , subnilida, antennis, palpis larsisque fuscis; elytris subrugosis, concinne vage pune- tatis; corpore sublus cupreo, pedibus nitidioribus, nigro fuscis, subænes- centibus. | Caucase. T. ruBrA Motsch., Bull. Mosc., 1845, 409. — Taille de la T. coriaria ; d’un bleu foncé, avec les élytres d’un rouge écarlate et très-finement poncluées. Alpes de la Mongolie. T. AprICARIA Waltl, Reise Span., 1853, 83. — Long. 15 mill. — Sub- elongata, gibbosa, aterrima, thorace multo angustiore quam abdomen obsoletissime punclato, abdomine ovato, rugis lalis punctisque singulis profundis ornata, pedibus violaceis. Tête d’un violet obscur, marquée de rides ondulées superficielles ; une impression longitudinale sur le front ; partout des verrues longitudinales écartées; fond chagriné; au-dessus et entre la base des antennes une large fovéole, pas profonde, limitée par devant, au-dessus de l’épistome, par le bord du front. Les six premiers articles des antennes violets. Pro- notum proportionnellement petit, arrondi seulement aux angles posté- rieurs, où il est plus étroit, lisse, avec quelques points superficiels qui ont une pelile verrue au milieu ; noir. Écusson violet. Élytres ovales, très- Révision du genre Timarcha. 201 convexes, luisantes, noires, avec des rides ondulées entre lesquelles quelques gros points profonds. Pattes violettes. Andalousie. Je l'ai nommée apricaria, dit M. Waltl, parce que je l'ai trouvée dans des endroits très-exposés au soleil (de Marseul, Abeille). T. scuTELLARIS Waltl, Reise Span., 1835, 84. — Long. 44 mill. — Gibbosa, nigra, thorace lato confertim punctato, scutellum breve, valde dilatatum, elytris punctis singulis profundis et aliis sublilibus ornatis. Tête grossièrement ponctuée, avec un sillon longitudinal au front et une impression superficielle entre les antennes; celles-ci violettes. Pro- notum court, large, à peine plus étroit derrière que devant, rebordé, grossièrement et densément ponctué, avec une ligne longitudinale peu élevée au milieu. Écusson court, très-large, lisse. Arrière-corps très- convexe, allongé. Élytres noires, comme le pronotum, pas luisantes, impressionnées derrière l’écusson, vaguement ponctuées de gros points entremêlés de plus fins; suture ridée. Pattes d’un bleu d’acier. Andalousie. Ne serait-ce pas la T. lævigata H.-Sch., notre gallica ? T. Lounickir Miller, Zool. Bot., Ver. Wien., XVII, 503 et 551. — Long. 3 1/2 à 5 lignes. — Breviter ovata, cyanea, nitida, convexiuscula, pro- thorace subcordato marginato, rude punctato, interstitiis subtililer punc- tulatis, elytris grosse punctatis, interstitiis lævissimis. Gallicie orientale, sur les plantes basses. T. ruGOSULA Ros., Th, Andal., 321. — Long. 10 mill. — Brevis gib- bosa, nigra, nilida, capite prothoraceque dense punctatis, hoc transverso, convexo, tenue marginatlo, postice parum angustiore, elytris rugosis, obso- lete punctulatis. Cette espèce diffère de la T. coriaria par la couleur d’un noir foncé, la ponctuation plus forte de la tête et le corselet, par de fortes rides sur les élytres, par le corselet convexe, plus échancré au bord antérieur, seule- ment un peu rétréci en arrière; s’éloignant aussi de la T. monticola Duf. La tête est petite, un peu convexe, noire, brillante, densément et assez fortement ponctuée, avec un sillon indistinct sur le front et une impres- sion transversale indistincte entre les antennes; la bouche et les palpes 202 L. FAIRMAIRE ET E, ALLARD. — Révision du genre Timarcha. sont noirs. Les antennes sont grêles, de la longueur de la moitié du corps, noires; les six premiers articles des antennes brillants, les autres mats et densément pubescents. Le corselet est transversal, presque deux fois aussi large que long, finement rebordé, un peu arrondi sur les côtés au milieu, un peu rétréci en avant et en arrière, largement et légèrement sinué en avant, droit à la base, les angles antérieurs arrondis et les posté- rieurs obtus; un peu convexe, noir, brillant, très-densément et finement ponctué, L'écusson est petit, triangulaire, noir, brillant, indistinctement ponctué. Les élytres sont assez globuleuses, un peu plus larges et trois fois aussi longues que le corselet, arrondies assez fortement aux épaules et sur les côtés, obtusément à l’extrémité, fortement convexes, noires, bril- lantes, densément et fortement ridées, avec quelques points fins isolés entre les rides. Le dessous est d’un noir brillant, assez densément et fine- ment ponctué, un peu rugueux. Les pattes sont grêles, noires, brillantes ; les tarses sont couverts, en dessous, d’une pubescence rougeàtre ; ceux des mâles sont fortement dilatés. . Malaga ; très-rare. Cet insecte est indiqué dans le Catalogue Dejean, p. 426, comme la T. rugosula Ramb. J'ai reçu sous ce nom et sous celui de T. aspera Chev., des exemplaires du midi de la France qui appartiennent très-probable- ment à l’espèce décrite ci-Gessus (Rosenh.). Nous n'avons pas vu le type de cette espèce, qui, d’après la note de M. Rosenhauer, pourrait bien en comprendre plusieurs. Les individus que nous avons vus éliquetés rugosula dans diverses collections ne se rap- portent guère à la description et sont fort différents les uns des autres. T. IMMARGINATA H.-Sch., Faun. Europ., fig. 45. — Thorax n'ayant pas de bourrelet latéral et pas de sillon en dedans; noire. Ressemble beaucoup à la T. lævigata (gallica), mais n’a pas le thorax bordé de cette dernière. Elle s’en distingue par les élytres plus longues, les bords latéraux du thorax plus droits et celui-ci plus échancré en avant. La patrie n’est pas indiquée. DESCRIPTION DE Quelques espèces nouvelles de Coléoptères de Syrie, Par M. Aucusre CHEVROLAT. eee 2m nes (Séance du 12 Mars 1873.) A Le fils de M. Blanche, vice-consul de Syrie à Tripoli, m'a fait don récemment de quelques insectes uniques provenant de ses chasses dans cette partie de l’Asie-Mineure. Afin d'encourager ce jeune entomologiste, je crois devoir publier quelques-unes des espèces les plus intéressantes que j'ai recues de lui. A, PACHYDEMA LANATA. — Flava, nitida, minute et crebre punclata infraque lanugine Jonga vestita. Caput eclive, minute creherrime ruge- que punctatum cum limbo verticali læve, clypeo rotundaio reflexo, ore valde piloso, clava antennari longa. Prothorax transversus, antice emar- ginatus, postice subarcuatus, lateribus rotundatus, pilis albis fimbriatus, marginibus angustissime sulcatus, minute et dense punctulatus; scutellum cordiforme, læve. Elytra singulatim rotundata, in sutura obluse rectan- gula, crebre minute ruguloseque punctata, stria suturali modice impressa, costulis duabus longitudinalibus obsoletis interna gemina. Pedes breves, femoribus crassis valde lanuginosis, tibiis anticis extus medio bidentatis, posticis brevibus, rubris postice ampliatis apice truncatis; tarsis. . . . .. Propygidio punctato; pygidio orbiculari nitido, modice punctulato, Longit. 45 mill., lat. 9 mill. Syria. Colore affinis P. Saulcyi at multo major, clypeo rotundato, etc. 2, PIMELIA PUBERULA. — Orbiculata, nigra puberula, in prothorace granulis minutis et in elytris granulis majoribus subcontiguis vestita, late- ribus corporis longis pilis nigris indutis. Caput subnitidum minute et 20/4: A. CHEVROLAT. dense punctatum et coriaceum posticeque minute granulosum, antice semi-arcuate emarginatum, inter oculis sulco transverso obsoleto signa- tum, clypeo transversali subquadrato antice emarginato, tomento rubro marginato, antennis parce pilosis, articulo tertio longitudine tribus sequentibus. Prothorax transversus, antice rectus in limbo nitidus, post oculos marginatus et in margine sulcatus, postice bisinuatus, supra scu- tellum intra emarginatus, lateribus rotundatis dorso convexus, linea lon- gitudinali obsoleta; scutellum opacum, parvum rotundatum. Elytra orbi- culata, Pedes breves, valde granulosi, infra longe nigro villosi. Longit. 16 mill., lat. 10 4/4 mill. Syria. Affinis P. Méltrei; differt elytris haud costatis. 3. GONOGEPHALUM ANGUSTATUM. —Elongatum attenuatum piceum dense panctatum rugulosum. Caput rotundatum antice semi-circuiter emargina- tum et marginatum, dein depressum, punctatum, costa transversali arcuata. Prothorax transversus, basi attenuatus, antice late emarginatus, postice rectus, lateribus antice rotundatus, angulis quatuor acutis, crebre punc- taius piceus, in margine laterali luteus et anguste marginatus linea longi- tudinali angusta. Elytra parallela, conjunctim rotundata, striato-punctata, stria scutellari breve, striis duabus suturalibus paululum impressis, inter- stitiis punctulatis. Pedes flavi. Longit. 5 mill., lat. 2 1/3 mill. Syria, H. MALACHIUS NITIDICOLLIS. — Parvus, elongatus, longitudine convexus, capile convexiusculo, prothoraceque nitido, viridibus, elytris angustis cœ- ruleis macula rotundata apicali læte flava in singulo, pedibus nigris. Capite antice rotundato, linea longitudinali nitida et elevata signato, utrin- que depressa minutissime punctulato. Antennis tribus primis articulis ferrugineis, sequentibus nigris quarto paululum dilatato. Prothorace elon- gato, antice semi-cylindrice truncato, postice recto, lateribusque reflexo, minutissime punctata, foveis duobus dorsalibus elongatis et foveola punc- tiformi in medio basis; scutello nitido. Elytris singulatim bilineolatis. Longit. 3 mill., lat. 1 3/4 mill. Syria (Tripoli). 5. Prius comPTUus S. — Elongatus, pallide fulvus. Capite tomento Coléoptères nouveaux de Syrie. 205 albido tectus, sulco antice brevi. Antennis linearibus articulis elongatis, secundo nodoso ‘quarto ad apicem longitudine crescentibus; oculis parvis, rotundatis nigris. Prothorace antice globoso, marginato, infra marginem transversim constricto, supra trinodoso (nodulo centrali elongato) pilis erectis villoso, postice profundius constricto, arcuatim protenso et margi- nato ; scutello parvo, rotundato albido. Elytris parallelis, attamen versus apicem paululum latioribus, longitudine convexis, singulatim rotundatis, parce villosis, punctato-striatis (punctis striarum regularibus subcontiguis) callo humerali parvo elevato. Corpore infra pallidiore, in medio abdo- minis sulco longitudinali; femoribus elongatis clavatis luteis. Longit. 3 4/2 mill., lat. 4 3/4 mill. Syria (Tripoli). G. CISTELA IMPRESSICOLLIS. — Elongata flava, palpis, antennis (arli- culis 2 primis flavis) oculisque nigris, genuas et tarsis nigricanlibus. Caput elongatum, anlice recte truncatum, inter antennas late depressum. Prothorax latus, subquadratus, antice semi-circuiter emarginatus, basi recte truncatus, lateribus anticis rotundatus, sulco longitudinali angusto, foveis duabus basalibus elongatis et profundis et in medio basis nodulis duobus transversis. Scutellum triangulare, apice obtusum, transverse sul- catum. Elytra basi truncata, extus rotundata obsolete et angustime striata. Corpus infra flavum. Longit. 6 mill., lat. 8 mill, Syria. 7. ANONCODES VERSICOLOR. — Elongata rubra, capite elytris el pectore cœæruleis, ore, scutello geniculis tarsisque nigris. Capite minutissime punc- tulato, inter antennas lineis duabus in fronte connexis, angulatis, clypeo flavo. Antennis cinereis apice rufis, tantum primo articulo nigro. Pro- thorace antice transversim consiricto et angustius in basi. Elytris paral- lelis, in humero alte sed in apice angustius rotundatis, singulatim bili- neatis, geniculis ; tibiis in apice tarsisque nigricantibus. Longit. 40 1/2 mill., lat. 3 mill. Syria (Tripoli). 8. DORCADION APICALE, — Elongatum atrum nitidum fere Iæve, minute punctatum, caput antice planum punctulatum longitudinale tenue sulca- 206 A. CHEVROLAT. — Coléoptères nouveaux de Syrie. PA tum, antennarum articulis basalibus (septem) crassis, secundo minutis- simo. Prothorax transversus antice recte truncatus postice subarcuatus, reflexus et sulcatus, in medio laterali obtuse angulatus. Scutellum par- vum triangulare, Elytra elongata oblonga, lateribus marginata et eviden- tius densiusque punctulata, in margine apicali rubida. Pedes elongati femoribus sat validis, pube tenue alba infra limbatis ; tibiis posticis cur- vatis, versus apicem sensim incrassatis; tarsis latis, posticis elongatis ; segmentis abdominalibus in margine postice nitidis. &. Longit. 42 mill., lat, 5 mill. Syria, Tripoli. 9. ADIMONIA TRIPOLIANA. — Supra rufa crebre punctala infra nigra dense punctata. Caput convexum, nigrum, crebre punctatum, coriaceum, longitudine sulcatum; antennis articulis 2 basalibus nigris, alteris cine- reis. Prothorax transversus rufo-obscurus, antice posticeque rectus, late- ribus rotundatis modice reflexis, rufis, supra ruge punctatus, sulco dorsali integro. Scutellum rotundatum punctatum, medio impressum. Elytra costis sex nigris, secunda ad humeralem et quarta ad quintam apice junctis, prima suturali et tertia minus elevatis. Epipleuris rufis. Corpus infra pedesque nigra, dense punctata, pube brevi cinerea vestita. Long. 9 mill., lat. 6 mill. Syria, Tripoli Affinis A. jucundæ, sed in typo speciei, marge prothoracis omnino flavo marginatus, elytraque apice minus ampliata. A0. TIMARCHA AMETHYSTIPES. — Atra, subnitida vage et vix conspicue punctulata. Caput distinctius punctulatum, antice truncatum, depressione antica triangulari, lateribus sulcata cum sulco verticali angusto ; antennis basi violaceis (articulis 6) apice nigris. Prothorax antice emarginatus, pos- tice rectus, lateribus anticis ampliatus et rotundatus, marginibus angus- üissime sulcatus, angulis posticis rectangulis. Scutellum transversum , subtriangulare. Elytra globosa, lateribus marginata. Epipleuris æqualibus obliquis. Corpus infra nigrum, minutissime punctulatum. Pedibus ame- thystinis. @. Longit. 17 mill., lat. 41 mill. Syria, Tripoli. DRE (SR — — Descriptions de Rhysodides nouveaux ‘ LT ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES DÉCRITES Par M. Auc. CHEVROLAT. (Séance du 26 Mars 1873.) J'ai acquis dernièrement de la vente de M. le comte de Castelnau les trois familles suivantes : RHYZODIDES, CÉBRIONIDES et RHIPIDOCÉRIDES. Je vais m'occuper aujourd’hui de la première, donner la description des espèces nouvelles et traiter de la synonymie de celles déjà connues. La riche collection de M. le comte de Mniszech m'a offert un insecte des plus remarquables par la structure de ses antennes et la forme géné- rale de ses diverses parties du corps. Je ne doute pas qu’il ne fasse partie de cette famille, et je le placerai en tête. Il a reçu de M. Westwood, à qui il avait été communiqué, les noms générique et spécifique de Rhyzo- dina Mnisechii. J'ignore si ce savant l’a publié ou s’il doit le décrire; en tout cas, j’adople ces deux noms. Le genre Rhysodes a été créé par Dalman (Analecta entomologica, 1893, page 93). Newmau (Magasin of natural history), a donné une monographie de ce genre, que Germar a reproduite (Zeëschrift fur die Entomologie, \. IV, 1840, p. 342 à 352). Get auteur a décrit en outre trois autres espèces : la première, sous le nom de R. piceus, n’est probablement qu’une variété du R. aratus New., espèce qui se retrouve à la fois aux États-Unis, en Cali- fornie, en Europe et aussi dans l’Asie-Mineure; quant aux deux autres, les R. figuratus et conjungens, je ne les ai pas vues et ne puis rien dire à leur sujet. Les caractères qui distinguent les Rhysodes des Clinidium sont peu tranchés; néanmoins les premiers se distingueront de suite par leur pro- 208 A. CHEVROLAT. thorax orné de quatre côtes longitudinales, tandis que chez les Clinidium il n'offre que deux côtes avec deux sillons appuyés sur la base et qui s’'élendent quelquefois jusqu’au milieu de la longueur. Les Rhysodes sont généralement plus robustes; leurs yeux sont plus grands, orbiculaires. Quelques espèces de l'Amérique méridionale se rapprochent des Clinidium par une forme plus svelte, Ces deux genres vivent sous les écorces des Conifères. M. de Castelnau a le premier décrit un Rhysodes canaliculatus de Mada- gascar (Revue entomologique de Silbermann, t. IV, 1836, p. 56), et le catalogue de MM. Gemminger et de Harold a omis de le mentionner. Il m'a donc fallu adopter pour une espèce de Sicile, publiée par M. Costa sous ce même nom de canaliculatus, celui de Germar, R. trisulcatus, bien que postérieur, L’Ips monilis Olivier (Entomologia, t. I, n° 48, p. 4, tabl. 4, fig. 6, — Encyclopédie méthodique, t. VII, p. 404, n° 3), du Sénégal, que Germar (Zeits., L I, p. 350, 8), rapporte au genre Rhysodes, me parait appartenir au genre Læmophlæus. Cest une espèce étroite, assez longue, très-dis- tincte de celle publiée par Fabricius sous le nom de rnontlis. Genus RHYZODINA. Caput antice planum, verticale, supra elongatum, postice in collo cylin- drico terminatum, post antennas alte coronatum et biangulatum, dein transverse plicatum, et in medio bituberculatum. Mandibulæ laterales, planæ, sat validæ, arcuatæ. Labrum transversum, emarginatum. Antennæ singulares (scapo valido, infra obtuse, at supra acute angulato) articulis 4-5, 7-8, lenticularibus planis perfoliatis sexto globuliformi in dimidia parte basali glabro sed in ultima spongio (articulis ultimis desunt). Oculi parvi angulati, infra insertionem antennarum siti. Prothorax elongatus, planus, antice posticeque truncatus, in medio laterali angulatus sed antice posticeque subemarginatus in margine reflexus, longitudine canaliculatus et bicarinatus. Elytra elongata, prothoracis basin duplo latiora, parallela, conjunctim rotundata. Pedes simplici, femoribus tibiisque planis, larsis tenuibus, filiformibus ; articulis quatuor primis sat brevibus, subæqualibus, posticis paululum crassioribus, infra pilosis, unguiculis duobus parvis. Abdomen quinque segmentatum, segmentis tribus primis longitudine decressentibus. Insecta Pentamera. Rhyzodides nouveaux, etc. 209 RHYZODINA MNISZECHII. — Elongata, nigra, opaca. Capite elongato, supra binodoso, antice coronato et biangulato. Antennis perfoliatis, arti- culo sexto globose semi-glabro dein semi-spongioso, scapo biangulato. Prothorax bicarinato et bisulcato, lateribus in medio angulato. Elytris parallelis, apice conjunctim rotundatis, quadricarinatis et quinquis sul- catis, sulcis duplici serie punctatis. Abyssinia, ex museo D. Mniszechio descriptus. Genus RHYZODES. 4. RHYZODES STROBUS. — Niger, nitidus. Caput subtrigonum, angulis posticis quadratum, vertice profunde excavatum. Oculi distincti, lateribus, subtrigoni, verticem versus subacuti. Prothorax profunde trisulcatus. Ely- tra septem striata, striis regulariter punctatis. Corpor. longit. 0,325 unc, lat. 0,085 unc. Java. Newman, Mag. nat. Hist., 1838, 2, 663. Germar, Zeits f. d. Ent., 1840, 2, p. 843. 2. RHYZODES ATERRIMUS. — Atratus, nitidus. Caput subtrigonum angulis posticis truncatum, vertice rotundatim excavatum, antice planum, tuber- culo elongato signatum. Antennæ moniliformes pilosæ, articulo ullimo bre- viter acuto. Oculi rotundati. Prothorax elongatus, antice rotundalus postice truncatus, sulcis sex cinereis (dorsalibus latis, marginali angusto) costisque quatuor nitidis (centralibus rectis). Elytra septem striata, striis exarato-punctatis. Longit. 7 3/4 mill., lat. 2 1/2 mill. India or., Malacca. Gette espèce semble se rapprocher beaucoup de la précédente: la forme arrondie des yeux l’en distingue. 3. RHYZODES ARATUS. — Piceus vel nigro-piceus, nitidus. Caput subtri- gonum, angulis posticis rotundatum, vertice profunde excavalum carinula longitudinali antica. Antennæ moniliformes pilosæ articulo ultimo rotun- dato ; oculi laterales, rotundati. Prothorax supra profunde trisulcatus (sulcis externis ad basin latioribus) et quadricostatus. Elylra septem striala, striis regulariter punctatis. (1873) 4ñ 940 A. CHEVROLAT. Longit. 7 mill., lat. 2 mill. America septentrionali, California, Gallia, Sicilia, Asia minor. New., loc. cit., p. 644. Germ., loc. cit., p. 344. Rhyzodes Americanus Cast., Rev. Silb., 4, p. b8, 1836. Amér. sept. Rhyz. exaratus West., Zool. Journ., V, tab. 46, fig. 4, p. 216. Desc. gene- rica, Sec. Germ. Rhyz. exaratus Serv., Encycl. méth., X, 1895, p. 308. Var. Rhyz. piceus Germ., Zeits, 2, p. 345. Germanie. h. RHYZODES SULGATUS.— Ferrugineus, nitidus. Caput trigonum, angulis posticis rotundatum, vertice profunde bifoveolatum, costa longitudinali integra. Prothorax lateribus rotundatus, trisulcatus (sulcis lateribus antice abbreviatis) et quadricostatis. Elytra septem striata. Longit. 7-8 mill., lat. 2 mill. Europa : Sicilia, Croatia, Polonia, Pyrenæi, Suecia. Cucujus sulcatus Fab., Mant., I, p. 63. Erichs., J. Duval. Rhycodes europæus Ahrens, Faun. Ins. Europ., 6, 1. — — Dej., Gat., 3, 128. Rhyzodes exaratus Dalm., Anat. ent., 1825, p. 95. — — Newm., Mon., 665. — — Germ., Zeits, 2, 946. 5. RHYZODES COSTATUS. — Niger vel piceus. Caput antice subtrigonum, lateribus medio angulatum, postice truncatum, supra tricostatum (latera- libus arcuatis). Antennæ moniliformes, articulis coarctatis, parce pilosæ, articulo ultimo abrupte acuto. Oculi laterales in medio longitudinis siti, rotundati pallidi. Prothorax oblongus, postice rotundatus, costis quatuor rectis, sulcis tribus (longitudinali profundo) in margine laterali paululum reflexus. Elytra subparallela apice rotundata, sulcis tribus (suturali com- muni, intermedio vix distincte punctato) costisque quatuor (costa suturali ad basin abbreviata externa apice breviter arcuata). Pedes sat validi, tibiis anticis intus bidentatis ad basin breviter angulatis. Abdomen profunde transversimque sulcatum, Longit. 7 mill., lat. 2 mil. ES 2 Rhyzodides nouveaux, etc. 241 Deux exemplaires de cette espèce n’ont été envoyés dans le temps par M. Adolphe Pompon. Rhyzodes costatus Chev., Icon. du Règne an., p. 58. — — Guérin, id., pl. 95, fig. 12. 6. RHYZODES LIRATUS. — Piceo-niger, squamosus. Caput elongatum, vertice bisulcatum, angulis posticis rotundatum. Oculi distincti, distantes, fere rotundati. Prothorax profunde trisulcatus, quadricostatus. Elytra tri- sulcata sulcis duobus externis punctatis, Longit. 6 mill., lat. 2 mill. Brasilia. Rhyzodes liratus New., Mon., p. 665. — — Germar, Zeit., 2, 347. Rhyzodes brasiliensis Dej., Cat., 3, p. 128. Rhyzodes porcatus Mus., Parisiens. Les Rh. costatus et liratus n’appartiennent probablement qu’à une seule et même espèce ; au fond des deux sillons des élytres du premier, les séries de points manquent, tandis que ces points sont larges, peu profonds et très-distincts chez le second. Chez ces deux espèces les antennes sont assez épaisses à leur base et décroissent insensiblement de grosseur vers le sommet. 7. RHYZODES QUADRISTRIATUS. — Elongatus, nigro-piceus. Caput ovale, postice truncatum, vertice sulcatum, tuberculo elongato antice signatum. Antennæ moniliformes sat longe pilosæ, articulo ultimo breviter acuto. Oculi laterales rotundati pallidi, in medio longitudinis siti. Prothorax elongato-oblongus, carinis quatuor integris, sulco longitudinali profundo, foveis duabus basalibus angustis. Elytra elongata-oblonga striis sutura- libus punctatis, coslis tribus lateralibus, interna apice recurva, regione scutellari late excavata. Femoribus sat validis; tibiis anticis brevibus, pla- nis, in margine inferiori pilosis et ante apicem unispinosis, calcari elon- gato recto terminatis. Abdomen nigrum, transversim bisulcatum. Longit. 6 mill., lat. 4 1/3 mill. Cayenna ex museo Banoni. 8. RHYZODES MADERIENSIS. — Linéaris, niger. Caput vale, supra costis duabus elevatis ad foveas duabus profundas limitatis, carinula longitudi- nali antica, Antennæ perfoliatæ, articulis sat moniliformibus, transversis 212 A. CHEVROLAT. pilosis ; oculis parvis, rotundatis, fuscis. Prothorax elongatus, oblongus, sulcis quinque, centrali parallelo, sexies costatus, duobus mediis, duobus lateralibus, foveis duabus basalibus; loco scutellari excavato. Elytra angusta, oblonga, carina centrali elevata, ad carinam humeralem apice junctam, seriebus duabus punctorum impressorum secundum suturam, sutura etiam elevata. Femoribus cylindricis, modice clavatis apice ; tibiis rectis ; tarsis, rotundatis, decrescentibus amplitudine, Longit. 5 1/2 mill., lat. 4 3/4 mill. Madereo. À Dom. Lethierryo missus. Cette espèce se classera avec les espèces de l'Amérique méridionale, dont les antennes et la forme de la tête les rapprochent des Clinidium. 9. RHYZODES CANALICULATUS. — Noir. Tète inégale, offrant deux forts sillons en avant et partagés en arrière par deux lobes. Corselet ovalaire, offrant en dessus six côtes longitudinales qui se prolongent dans toute sa longueur. Élytres très-fortement sillonnées, avec une série de points gros, mais peu marqués dans le fond des sillons ; en arrière, une carène élevée et oblique. Long. 9 1/4 mill., larg. 2 1/4 mill. Madagascar. Rhyz. canaliculatus Castel., Revue ent. de Silberman, t. IV, p. 56, 1836. 10. RHYZODES FIGURATUS. — Niger, opacus, depressiusculus. Caput tri- gono, rude punctato, bisulcato. Thorace basi angustato, trisulcato, rude punctato. Elytris septem sulcatis. Femoribus anticis dentatis. Caput bonæ spei. Longit. 2 lin. Rhyzodes figuratus Germ., Zeitschr., IL, p. 352, 10. — capensis Dej., Cat., 3, p. 128. Je n’ai pas vu cette espèce. Genus CLINIDIUM. A. CLINIDIUM TRISULCATUM. — Nigrum lucidum. Caput subtrigonum, postice truncalum, longitudine sulcatum, antice unicostatum. Antennæ Fit am ns Le Rhyzodides nouveaux, elc. 213 moniliformes, pilosæ, articulo ultimo breviter acuto. Oculi oblongi. Pro- thorax elongatus oblongus, sulcis quinque, longitudinali profundo late- ralibus angustis, duobus basalibus abbreviatis. Elytra singula, sulcis qua- tuor intus regulariter punctatis, costisque quatuor notata, duabus sutura- libus ante apicem conjunctis, intra humerali acuta., Corpus infra læve, lateribus abdominis, transversim impressis. Longit. 7-8 1/2 mill., lat. 1-2 1/3 mill. Sicilia, Dalmatia, Gallia. Rhyzodes canaliculatus Costa, Att. Napol., IV, 1839. — trisulcatus Germ., Zeits., 11, 1840, p. 441. — — Fauna Ins. Eur., 23, 7. — sulcipennis Muls., Opusc. ent., 2, 1853, p. 6. Trois exemplaires ; collection de l’auteur. M. de Castelnau (de Laporte) ayant publié le premier en 1836, sous le nom de canaliculatus, un Rayzopes qui, je le pense, doit être rapporté au genre Clinidium, j'ai été forcé d'adopter, pour l’espèce ci-dessus, le nom de trisulcatus Germ., postérieur de publication à celui de Gosia. 2. CLINIDIUM SCULPTILE. — Nigrum nitidum. Caput subtrigonum, late- ribus oblique posticeque recte truncatum, sulco longitudinali lato, carina antica elongata, medio ampliata, supra plana, Antennæ arcte monili- formes, articulo ultimo breviter acuto. Oculi parvi elongati postice sub- angulati. Prothorax elongatus suboblongus sulcis quinque, dorsali pro- fundo, integro, lateralibus angustis rectis, duobus basalibus postice ampliatis, infra marginem antiquam foveis duabus transversim impressis. Elytra rubida, singula sex sulcata (sulcis obsolete punctatis) costisque quinque, humerali versus apicem abbreviata, intra humerali et marginali apice arcuatis. Longit. 7-7 1/2 mill.; lat. 4 2/3-2 mill. America septentrionali. De la collection de l’auteur, Rhyzodes sculptilis New., Mag. nat. Hist., 1838, p. 666. — — Germ., Zeits., II, 548. 3. CLINIDIUM CONJUNGENS. — Piceus nitidus, Capite oblongiusculo, bisul- cato, postice subtruncato. Thorace oblongo quadrato, canaliculato, basi 214 A. CHEVROLAT. utrinque profunde impresso. Elytris quadricostatis, costa marginali medio duplicata. Longit, 2 17/2 lin. America septentrionali. Rhyz. conjungens Germ., Zeits., II, 1840, p. 351. M. le docteur John Leconte, dans le catalogue des Coléoptères décrits en 4853, cite cette espèce, ainsi que le R. sculptilis; dans la liste des Coléoptères de 1866 il a omis de citer ce dernier. J’ignore pour quel motif. Aurait-il vu les types de ces deux espèces et seraient-elles iden- tiques ? Si l’on s’en rapporte à la description de Germar, le R. conjungens, que je n’ai pas vu, aurait la côte marginale doublée au milieu, tandis que chez le R. sculptilis la côte humérale des élytres serait réunie à la marginale au cinquième antérieur, assez près de l'épaule. h. CLINIDIUM MEXICANUM, — GC. sculptile affine elongatum, angusta- tum, nigrum, nitidum. Caput subrotundatum, lateribus oblique posticeque truncatum supra bisulcatum, costam planam antice ampliatam efficiens. Antennæ moniliformes pilosæ, articulo ultimo breviter pyriformi. Oculi elongati, oblongi transversi. Prothorax nitidus, sulcis tribus, longitudinali impresso, basalibus duobus profundis, margine laterali tenue sulcata. Elytra parallela, conjunctim rotundata ; in regione scutellari valde depressa, sulcis quinque ordine punctatis in fundo carinis quinque, tertia quartaque apte apicem conjunctis, quarta subapicali recurva, humeris aculis. Pedes nitidi; tibiis anticis maris apice arcuatis, intus in medio infra bidentalis, in femina brevioribus intusque unispinosis. Longit. 8-8 4/2 mill., lat. 4 1/2-2 1/3 mill. Rhyz. conjungens St., Cat. 1843, p. 8. J'ai vu huit exemplaires de cette espèce, dont sept ont été trouvés en mai 4855 par M. Auguste Sallé sous des écorces de pins, à Jacale, au pic d'Orizaba,. 5. CLINIDIUM RoyaAsr, — C. mexicano vicinum sed in prothorace et in elytris brevior. Nigrum nitidum, vel rufum. Caput subrotundatum, late- ribus posticeque recte truncatum, longitudine sed postice anguste sulca- tum, tubereulo oblongo, antice signatum. Antennæ moniliformes, pilosæ, articulo ultimo acuto. Ocuti subelongati transversi. Prothorax oblongus Rhyzodides nouveaux, etc. 245 coriaceus, supra sulcis tribus, longitudinali angusto, basalibus duobus imo angustis, in margine laterali tenue sulcato. Elytra coriacea, parallela, conjunctim rotundata, in regione scutellari excavata, sulcis sex vix dis- tincte punctatis, costisque sex : secunda et tertia in excavatione apicali limitatis, quarta apice paululum ampliata et recurva quinta intus in hamu- lum obtusum terminata. Pedes simplici; tibiis anticis, apice breviter mucronatis. Longit. 5 2/3 mill., lat. 4 1/4 mill. Venezuela. J'ai reçu cette espèce de feu de Rojas. L’exemplaire noir que n’a com- muniqué M. Auguste Sallé est un peu plus allongé, et les deux bourrelets qui surgissent de la dépression apicale de l’élytre sont moins saillants que dans le type. 6, CLINIDIUM CURVICOSTA. — Elongatum, nigro-piceum, nitidum. Caput ovale, lateribus rotundatum postice truncatum supra bisulcatum, costula antica, supra plana, medio ampliata signatum. Antennæ moniliformes, pilosæ, articulo ultimo breviter acuminato, Oculi oblongi transversi pal- _lidi. Prothorax oblongus, postice paululum latior, glaber, sulcis tribus, longitudinali integro, angusto, profundo, basalibus duobus oblongis, mar- gine laterali tenue sulcata. Elytra valde elongata, conjunctim rotundata quadrisulcata (1° sulco suturali a medio ad apicem curvato, 2° a medio ante apicem, 3° fere integro postice recurvo, 4° tantum humerali ante medium limilato, punctis in fundo ordinatis), tricostata (suturali ad tertiam curva- tamque marginalem juncta, intermedia versum medium postice dupli- cata), regione scutellari excavata, Pedes nitidi ; femoribus quatuor anticis sat crassis; tiblis anticis apice emarginatis spinaque acuta et mucrone armatis Longit. 8 mill., lat, 2 mill. Insula Cuba. Cette espèce bien tranchée m'a été envoyée par mon ami M. Felipe Poëy. 7. CLINIDIUM HUMERIDENS. — Elongatum, nigrum nitidum. Caput ovale, postice subtruncatum , vertice canaliculatum, costula antica et oblonga signatum. Antennæ moniliformes, pilosæ, articulo ultimo brevissime acuto. __Oculi parvi transversi oblongi. Prothorax elongatus oblongus nitidus, medio canaliculatus, foveis duabus basalibus obliquis et oblongis, margine 246 A. CHEVROLAT. laterali infra vix distincte sulcata. Elytra subparallela, conjunctim rotun- data, sulcis quatuor; stria externa versum medium jinterrupta, carinis quatuor, humerali elevata apice recurva, spina humerali antice projecta. Pedes nitidi; femoribus sat crassis ; tibiis anticis infra versus apicem emarginatis, unispinosis, apice bimucronatis. Longit. 6 1/2 mill., lat. 1 4/2 mill. Cuba. Cette espèce bien distincte m’a été adressée par mon ami M. Felipe Poëy. 8. CLINIDIUM GRANATENSIS. — Nigrum nitidum, Caput subtrigonum, lateribus posticis rotundatum, verlice bisulcatum costula antica elongata signatum. Antennæ sat longæ pilosæ, articulis parvis, moniliferis, articulo ultimo acuto. Oculi parvi transversi pallidi. Prothorax ovalis, politus, sulco longitudinali antice ampliato, sulcis duobus basalibus, apice attenuatis usque versus medium projectis, infra, in utroque latere sulcis duobus linearibus (1° infra marginem lateralem, 2° interno arcuato infra angulum ducto). Elytra quinquies profunde sulcata (sulcis intus contigue et obso- lete punctatis), quadricostatis (costa humerali apice arcuata laterali inte- gra). Corpore infra pedibusque piceis, nitidis; femoribus sat crassis; tibiis anterioribus simplicibus, curvatis apice mucronatis. Long. 6 mill., lat. 4 miil. Nova-Grenata; ex mus. Dom. Em. Deyrolleo. 9. CLINIDIUM ARCUATUM — Nigrum vel nigro-piceum, nitidum. Caput transverse rotundatum, lateribus posticis fere rotundatum, supra bisul- calum, costa longitudinali subintegra, articulis antennarum pallide pilosis moniliformibus, ultimo acuto. Oculis rotundatis postice angulatis. Pro- thorax elongato-oblongus, sulco longitudinali angusto, foveis duabus basa- libus usque ultra medium apice intus recurvis ad apicem depressis, sulcis duobus rotundatis in margine antico. Elytra picea, regulariter striato- punctata (singula striis septem, tribus suturalibus integris). Pedes picei ; femoribus anticis subtus breviter unidentatis; tibiis anticis brevibus, rectis, planis in apice recte spinosis. Longit. 8 1/2 mill., lat. 2 mill. Nova-Zelandia. Rhyz. antarcticus in mus. Paris. Rhizodides nouveaux, etc. 217 10. CLINIDIUM GUILDINGI, — Elongatum, nigro-piceum, subnitidum. Caput subtrigonum, lateribus rotundatum postice truncatum sed in mar- gine media fissum, supra postice sulcatum, tuberculo elongato parvo antice signatum. Antennæ moniliformes, articulis sat crassis, pilosis, ultimo abrupte acuto. Oculi in cavitate et ad basin antennarum siti, parvi, rotundati, pallidi. Prothorax elongato-oblongus, longitudine canali- culatus (canaliculo longitudinali postice attenuato) foveis duabus basalibus subconicis, apice extus angulatis, margine laterali inferiori tenuissime sulcato. Elytra elongata, suboblonga, sulcis profundis tribus internis, sulco humerali angusto tenuissimo, costis quatuor, humerali ad tertiam apice junctam, dein recurvam, regione scutellari excavata. Pedes nilidi; tibiis anticis versus apicem bispinosis. Abdomen transversim profunde sul- catum et valde costatum. Longit. 5 1/2-6 1/2 mill., lat, 4 3/4-2 mill. Guadulpia, D. Lherminier; Saint-Vincent, D. Guilding, Clinidium Guildingi Kirby, Zoological Journ., V, p. 6, tab. 2, fig, 1-4. New. Mag. nat. History, 1838, 2, 667. — — Germ., Zeits., 2, 1840, p. 350, 7. Rhyzodes planus Chev., Icon. Règn. an., texte, p. 58. Cette description a été faite d’après trois exemplaires trouvés à la Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) et désignés alors par moi sous le nom de Rhyz. planus. Genus STEMNATODERUS. STEMNATODERUS SINGULARIS, Spin., Magasin Zool., 1849, t. XCI. — — Dej., Cat., 3, p. 128. es Cr Lac., Gen. ail, te XX, fig. Ex Senegalia. 218 A. CHEVROLAT, — Rhyzodides nouveaux, ec. LISTE DES ESPÈCES. Rhyzodina Mniszechii Chevr. — Mozambique. 4, Rhyzodes strobus Germ. — Java. — —e — © ehpsE Ca _ © — Let C2 l. — 10. — aterrimus Chevr. — Malacca. aratus New. — Amérique sept. sulcatus F. — Europe. costatus Chevr. — Brésil. liratus Germ. — Id. quadristriatus Chevr. — Cayenne. maderiensis Chevr. — Madère. canalieulatus Cast. — Madagascar. figuratus Germ. — Cap. Clinidium bisulcatum Germ. — Europe. sculptile New. — Amér. sept, conjungens Germ. — Id. mexicanum Chevr. — Mexico. Rojasi Chevr. — Venezuela. curvicosta Chevr. — Cuba. humeridens Ghevr. — Id. granatensis Chevr. — Nouvelle-Grenade. arcualum Chevr. — Nouvelle-Zélande. Guildingi Kirby. — Antille. Stemnatoderus singularis Spin. — Sénégal. Coléoptères du Japon recueillis par M. Georges Lewis. Énumération des Histérides et des Hétéromères AVEC LA DESCRIPTION DES ESPÈCES NOUVELLES a Par M. S.-A. de MARSEUL., 10 RE 2 RÉ R DARDS (Séance du 9 Avril 1873.) M. Georges Lewis, qui, durant un séjour de plusieurs années, a recueilli un grand nombre de Coléoptères fort curieux dans diverses îles de l’ar- chipel japonais, s’est proposé de publier la faune de ces régions bien peu connues et pourtant si intéressantes, par leur position à l’extrème Orient, pour ceux qui s'occupent de nos insectes de l’ancien monde. Dans ce but, il s’est adressé aux spécialistes et leur a communiqué ses maté- riaux el ses notes. Déjà quelques savants étrangers ont publié dans divers recueils, tels que les Transactions de la Société linnéenne de Londres et l’Académie des Sciences de Liége, divers mémoires. J'ai sous les yeux les Cossonides, par M. Wollaston; les Hydrocanthares, par M. Sharp ; les Phytophages, par M. Baly; les Élatérides, par M. Candèze. J'ai l’honneur d’offrir à la Société un premier mémoire sur les Histé- rides et les Hétéromères, dont j'ai été chargé. Ce travail présente une liste des espèces qui m'ont passé sous les yeux, avec les localités et détails de mœurs, et une description de celles qui m'ont semblé nouvelles, J’es- père que mes collègues voudront bien accueillir favorablement ces pages. [ol E] =) S.-A. DE MARSEUL. I. HISTÉRIDES. 4. Platysoma Lewisi, n. sp. —- Voir description n° 1. Hiogo (Niphon) et Nangasaki (Kiu-Siu); quelques exemplaires dans de vieux troncs de sapins. 12 . PL, lineicolle, n. sp. — Voir description n° 2. Kiu-Siu et Niphon; se trouve abondamment sous les écorces de pins. 3. Hisler japonicus Mars. Niphon et Kiu-Siu ; commun dans le fumier. [= . H. 14-striatus Gyll. Nangasaki (Kiu-Siu) ; commun. Qt . H. punctulatus Wiedm. Niphon et Kiu-Siu. Gette magnifique espèce, dont je ne connais- sais que deux exemplaires de Java et de l'archipel indien, se retrouve au Japon, mais rarement, et varie beaucoup pour la sculpture. Elle vit au milieu des bois dans le fumier, 6. H, Jekeli Mars. Avec le japonicus, SJ . H. Pirithous, n. Sp. — Voir description n° 8. Hiogo (Niphon) et Nangasaki (Kiu-Siu), où il ne paraît pas rare. 8. H. cadaverinus Hoffm. Hakodate (Yesso). Gette espèce, parmi nos plus communes, ne l'est pas moins, paraît-il, au Japon, s H. navus Mars. Nangasaki (Kiu-Siu). 40. H. depistor, n. sp. — Voir description n° 4. Nangasaki (Kiu-Siu) ; rare. Coléoptères du Japon. 221 11. Carcinops pumilio Er. Nangasaki. Espèce cosmopolite qu’on voit dans tous les pays, et qui est rare au Japon dans les charognes. 12. Paromalus musculus, n. sp. — Voir description n° 5. Nangasaki; sous les feuilles mortes. 13. Dendrophilus Xavieri, n. sp. — Voir description n° 6. Au pied des vieux arbres, souvent avec une Fourmi noire. 14. Saprinus speciosus Er. Nangasaki et Hiogo ; très-commun dans les charognes. 15. S, pecuinus Mars. Kagosima (Kiu-Siu) ; rare. 16. S, nitidulus Payk. Simabara (Kiu-Siu) et Hiogo (Niphon); dans les {errains sablon- neux. â 17, S. Sinæ Mars. Hiogo (Niphon) ; bords de la mer, pas rare. 18. S, (Gnathoncus) rotundatus llig. Nangasaki, 19. Abræus bonzicus, n. sp. — Voir description n° 7, Nangasaki; charognes, pas rare. IL, HÉTÉROMÈRES. 20. Cantharis suturella Mots., Schrenk Reis., 1864, p. 144, pl. 1x, fig. 21, Awasima, île au nord-ouest de Niphon, découverte par le doc- teur Adams. — J'ai pu la comparer avec un type de Motschulsky provenant des bords de Amour, — Voir description n° 40, 21, G. caragnæ Pallas (Pallasi Gebl.). 229 S.-A. DE MARSEUL. 29, C. (Epicauta) Gorrhami, n. sp. — Voir description n° 8. Nangasaki; abondant, dans le mois de juillet. 23. Zonitis pallida F. Nangasaki; rare, 24, Z. cothurnata, n. sp. — Voir description n° 9. Nangasaki ; sur les montagnes en juin. 25, Z. polita Gebl. Nangasaki ; en automne. 26. Apalus bimaculatus Lin. Nangasaki ; un seul individu. 4. PLATYSOMA LEWISi. Long. 5 5/10 mill.; larg. 2 8/10 mill. Elliptique oblong, subparallèle, peu convexe, noir luisant, pattes et antennes d’un brun ferrugineux. Front transverse, ceint d’une forte strie, droite par devant; épistome concave, à peine visiblement pointillé. Pro- notum transverse, coupé droit à la base, peu courbé sur les côtés, un peu rétréci, profondément et bisinueusement échancré en devant, avec les angles obtus; strie marginale fine, latérale forte, rapprochée aux deux bouts et continuée sans interruption au bord antérieur et un peu à la base, bordée de points en dedans. Élytres aussi larges et d’un tiers plus longues que le pronotum, un peu rétrécies et tronquées droit au bout ; épipleures fortement trisillonnées dans toute leur étendue; stries dorsales fortes, crénelées, 1-4 entières, parallèles, 5° un peu raccourcie, avec un rudiment basal; suturale composée de points obsolètes en devant. Pygi- dium plan, sans rebord, couvert, ainsi que le propygidium, de gros points ocellés serrés. Prosternum arrondi à la base, étroit, complétement rebordé; mentonnière dépassant les angles antérieurs, arrondie et rebordée, vague- Coléoptères du Japon. 223 ment ponctuée. Mésosternum sinué et fortement rebordé, ainsi que le métasternum et le premier segment abdominal. Jambes minces et élargies, antérieures 4-dentées, quatre postérieures munies de trois denticules, apicale bifide. Se place après le #moriense; mais il s’en distingue par ses stries cré- nelées et entières, son pygidium sans rebord élevé et son prosternum sans strie marginale. Japon, Hiogo el Nangasaki; rare, dans de vieux sapins; & exemplaires, 9, PLATYSOMA LINEICOLLE. Long. 3 5/10 à 5 mill.; larg, 2 à 2 3/10 mill. Allongé, subcylindrique, peu convexe, noir de poix luisant, pattes, antennes et bord de la mentonnière et des segments abdominaux ferrugi- neux. Tête densément pointillée, concave en devant; front entouré d’une strie peu profonde, surtout au-devant de l’épistome. Pronotum en carré transverse, coupé droit à la base, subparallèle; segment échancré en devant, avec les angles courts, un peu rentrés ; très-finement pointillé, avec une bande de gros points oblongs écartés le long des côtés; strie latérale très-rapprochée de la marginale, continuée en devant, subinter- rompue anguleusement derrière les yeux. Élytres aussi larges et d’un tiers plus longues que le pronotum, subatténuées par derrière, tronquées droit au bout; épipleures bisillonnés ; stries dorsales sulciformes, fortes, parallèles, un peu affaiblies vers le bout, où l’on remarque quelques points épars; 4-4 entières, 5° décomposée en points, un peu raccourcie en devant, ainsi que la suturale, avec un point basal chacune. Pygidium avec de gros points écartés. Prosternum obtusément arrondi à la base ; men- tonnière longue et largement arrondie au bout, Mésosternum rebordé et sinué en devant. Jambes médiocrement élargies, antérieures 4-dentées, les autres munies de denticules, dont l’apical est bifide, 3 aux intermédiaires et 2 aux postérieures, Ressemble bien au léneare, mais il est plus cylindrique, son pygidium à points beaucoup plus gros, et son mésosternum entièrement rebordé en devant. Kiu-Siu et Niphon ; abondant sous les écorces des pins: 10 exemplaires, 22! 5.-A. DE MARSEUL 3. HISTER PIRITHOUS. Long. 3 5/10 à 5 mill.; larg. 2 5/10 à 4 mill. Subarrondi, assez convexe, noir luisant, pattes et antennes ferrugi- neuses. Front presque plan, entouré d’un petit sillon semi-hexagonal, à peine visiblement pointillé. Pronotum court, transverse, un peu rétréci et échancré en devant, avec les angles obtus ; pointillé fin, visible seulement à un très-fort grossissement; une seule strie latérale forte, non interrom- pue. Élytres d’un tiers plus longues que le pronotum, de sa largeur à la base, dilatées-arrondies sur les côtés, coupées droit au bout; stries fortes, crénelées, 1-4 dorsales entières, également espacées, 5° raccourcie au milieu; suturale un peu au-delà ; subhumérale externe courte, formant un arc en dehors de l'épaule ; bord infléchi ou épipleure creusé d’une cavité ponctuée et uni-sillonnée. Propygidium incliné, bi-impressionné au bout, parsemé de gros points ocellés sur un fond pointillé ; pygidium bombé, fine- ment et densément pointillé. Prosternum étroit, tronqué à la base; men- tonnière avancée, rebordée, en pointe ; mésosternum arrondi et rebordé en devant. Jambes antérieures fortement élargies en triangle, terminées par une longue dent biépineuse, et garnies en outre de trois épines, séparées des deux extrêmes. Cette espèce, qui ne paraît pas rare à Nangasaki et à Hiogo, ressemble beaucoup au navus par son système strial; mais elle en différe surtout par la forme et les dentelures des jambes antérieures, la ponctuation du pygidium, les stries des élytres plus fortes et plus densément crénelées. Elle peut se placer à la suite de cette espèce ou près du phélippinensis. 4. HISTER DEPISTOR. Long. 6 mil.; larg. 8 2/10 mill. Ovale, assez convexe, noir luisant, antennes ferrugineuses. Front large, presque plan, indistinctement pointillé, entouré d’une strie à bord externe élevé formant un angle rentrant; mandibules concaves. Pronotum trans- Coléopières du Japon. 295 verse, coupé droit à la base, atténué en arc sur les côtés par devant, fort rétréci et profondément échancré au bord antérieur, avec les angles assez pointus et abaissés ; strie latérale non interrompue, un peu raccourcie à la base ; une fovéole ponctuée vers l'angle antérieur. Écusson petit, oblong. Élytres assez larges et d’un quart plus longues que le pronotum, arquées sur les côtés, avec les épipleures canaliculés ponctués; rétrécies et cou- pées un peu obliquement au bout; stries fortes, crenelées ; humérale très- fine, subhumérale interne remontant vers le calus huméral en faisant un écart; toutes les dorsales (1-5) complètes, suturale un peu raccourcie à la base. Propygidium en hexagone transverse, à points épars assez gros; pygidium convexe, à points plus fins. Prosternum étroit, en carène, un peu élargi à la base; mentonnière fortement rebordée et allongée en pointe obtuse. Mésosternum rebordé, presque droit en devant. Jambes anté- rieures en iriangle élargi, 4-dentées; postérieures bisérialement spinu- leuses. Cette espèce a le faciès du lentus, dont elle diffère par le front sans fovéole , les jambes antérieures 4-dentées, la strie subhumérale bien accusée, le canal épipleural ponctué et sans sillon; mais sa strie sub- humérale la place dans une autre division, dans le voisinage du bifrons. 5. PAROMALUS MUSCGULUS. Long. 2 3/10 mill.; larg. 4 5/10 mill. Tellement semblable, pour le faciès, la couleur, la forme et la sculpture, au #nus, que je le regarderais volontiers comme une variété locale de cette remarquable espèce, trouvée dans l’île de Dorey par M. Alfred Wallace ; cependant ses élytres et son pronotum sont couverts d’une fine ponctua- tion aciculée, visible à un grossissement ordinaire, tandis qu'ils paraissent entièrement lisses dans l'espèce indienne. C'est déjà, ce me semble, un fait assez curieux de retrouver au Japon, sinon la même espèce, du moins une forme presque identique. Niphon, Nangasaki; sous les feuilles mortes, autour des temples ; 6 exem- plaires, (1873) 15 226 S.-A. DE MARSEUL. 6. DENDROPHILUS XAVIERL. Long. 2 5/10 à 8 5/10 mill.; larg. 2 à 2 5/10 mill. Ressemble beaucoup à notre punctulatus, mais doit être distinct, car les stries dorsales des élytres sont plus enfoncées el nettement tracées, complètes, sans excepter même les internes, tandis qu’elles sont beaucoup plus superficielles, les 3-4 raccourcies par derrière, 5° et suturale nulles dans celui-ci, qui a la ponctuation bien plus forte, plus égale, ainsi que les interstries ; dans l'espèce du Japon, la partie antérieure du dos est presque lisse et à peine pointillée, le 2% interstrie est plus étroit que ses voisins et marqué dans sa première moitié d’une ou deux rangées irrégu- lières seulement de points fins. Ges caractères différentiels se retrouvent dans tous les exemplaires que j'ai sous les yeux. De plus, dans l’un le prosternum est élargi et ses stries marginales sont un peu divergentes à la base, ce qui n’a pas lieu dans l’autre. Serait-ce le sulcatus Mots.? La courte description de l’auteur ne s’y oppose pas ; mais il dit que celui-ci est bien plus petit que le punctulatus, tandis que le Xavéeri est au moins aussi grand que les plus grands de notre espèce, qui, toutefois, est très-variable sous ce rapport. Japon, au pied des vieux arbres, souvent avec une Fourmi noire. 7. ABRÆUS BONZICUS. Long. 2 3/10 mill.; larg. 2 mill. Arrondi, convexe, noir opaque, très-densément ponctué sur toute sa surface, avec quelques soies dressées grises. Tête creusée longitudinale- ment entre les antennes, qui s’insèrent sur une crête transverse ; pre- mier article long et grêle; massue en ovale long, acuminée; pronotum court, convexe, largement dilaté à sa base, avec le milieu anguleux et les ngles aigus et prolongés ; arqué et étroitement rebordé sur les côtés, fort Coléopltres du Japon. 297 rétréci et bisinueusement échancré en devant, avec les angles aigus et abaissés. fÉlytres d’un tiers plus longues que le pronotum, bombées, dilatées fortement après la base, rétrécies par derrière, arrondies au bout et formant un angle rentrant bien marqué; pas de traces de stries dor- sales: épipleures larges, plans, ponctués , également sans stries ; pro- pygidium bombé, pentagonal; pygidium rabattu, ovalaire. Dessous cou- vert de points plus gros et plus espacés, plus luisant que le dessus. Prosternum en carré transverse, entouré d’un rebord élevé; mésosternum transverse, formant une avance tronquée droit et sinuée de chaque côté; séparée bien nettement par une large strie ponctuée transverse. Jambes antérieures un peu élargies au milieu et garnies en ce point de quelques petites spinules : postérieures grêles; tarses allongés, grêles, testacés. Cette grande espèce irait bien à la description que donne Motschulsky de son granosus, de Ceylan, mais ce dernier est d’une taille bien infé- rieure et a une ligne de points qui longe la base du prothorax. Pas rare dans les charognes, à Nangasaki, dans l'ile de Niphon. 8. EPICAUTA GORRHAMI. Long. 15 à 18 mill. Allongé, étroit, subparallèle, noir peu luisant, densément et très-fine- ment pubescent de noir. Tête en triangle à angles arrondis, convexe, sinuée au milieu de la base, avancée sur le col; densément ponctuée ; rouge, luisante, avec une grande plaque lisse, noire, arrondie, au-dessus de l'insertion antennaire et touchant aux yeux, qui sont réniformes, étroits; une tache brune, vague, en dedans des yeux de chaque côté, et une autre, linéaire, dans le sillon de l’occiput ; épistome et labre trans- verses, noirs; palpes noirs, à dernier article comprimé, subarrondi. An- tennes atteignant le milieu da corps; 4° article long, obconique, épais: 2° petit et court; d 3°-8° comprimés, munis d’une expansion concave, à angle oblus mais prolongé obliquement ; 3° presque aussi long que le 4% el trigone, les autres allant en diminuant de longueur et de largeur, les trois derniers étroits, cylindriques et subégaux; © tous les articles 8-41 cylindriques, de même épaisseur; 8° d’un tiers plus long que le 4°, der- 298 S.-A. DE MARSEUL. nier ovoide, suballongé, terminé en pointe, les intermédiaires subégaux. Prothorax plus long que large, coupé droit à la base, avec un étroit rebord, avec les angles assez aigus; convexe sur le dos, arrondi au milieu des côtés et très-rétréci en devant, sillonné dans son milieu et fovéolé au devant de l’écusson; densément pointillé-rugueux, avec une bande mé- diane de poils jaunàtres. Écusson étroit, arrondi au bout. Élytres arron- dies aux épaules, parallèles sur les côtés et arrondies au bout, ornées d’une étroite bordure et d’une bande médiane étroite de poils d’un blanc jaunâtre. Pattes grêles, garnies par places, ainsi que l’extrémité des seg- ments de l'abdomen, de poils blancs. tessemble à l’erythrocephala, mais il s’en distingue par sa tête plus ponctuée, ses plaques antennaires lisses et noires, ses trois taches obscures, ses palpes noirs, de même que ses antennes, la pubescence plus jaune, la bande médiane des élytres plus prolongée, sans atteindre la bor- dure apicale, et ses segments ventraux plus largement bordés de pubes- cence blanche. Il à quelque analogie avec le sibérica par les plaques antennaires, les antennes à articles intermédiaires prolongés (4); mais la forme du pro- thorax et l’ornementation des élytres diffèrent beaucoup. Niphon, Nangasaki; abondant en juillet. 9. ZONITIS COTHURNATA. Long. 11 mill,; larg. 3 mill. Très-allongé, étroit, subeylindrique, jaune testacé, assez luisant, cou- vert en dessus de petits points serrés, rugueux sur les élytres, et vêtu d'une conrte et fine pubescence couchée, Tête ovale, tronquée droit par derrière, arrondie et peu prolongée derrière les yeux, qui sont grands, réniformes, assez rapprochés sur le front, noirs; attachée au prothorax par un col étroit et court; rétrécie et avancée antérieurement. Palpes grêles, longs, noirs, avec leur base pâle; dernier articie des maxillaires ovoïde, en pointe. Antennes grêles, plus longues que le corps; 1° article un peu épaissi, les autres filiformes, allongés. Prothorax allongé, de la longueur de la tête et plus étroit que les élytres, coupé droit et rebordé à | | | | Coléopières du Japon. 229 sa base, un peu rétréci et subétranglé en devant, canaliculé dans son milieu. Écusson étroit, arrondi au bout, plan. Élytres subparallèles, quatre fois plus longues que larges, avec les épaules marquées, arrondies séparé- ment au bout, qui est coupé par une tache noire. Pattes longues, grêles ; majeure partie des cuisses de la couleur du corps, leur extrémité, jambes et tarses noirs. Cet insecte ressemble tellement, pour la forme et la coloration générale, au pallida, qu'on pourrait le prendre pour une variété de cette espèce; mais, outre la couleur, la ponctuation est moins fine et moins serrée sur les élytres, le prothorax est moins pyriforme et plus étroit, la tête est coupée droit à la base, l’écusson est moins large et moins creusé. Nangasaki ; rare, sur les montagnes. 40. CANTHARIS SUTURELLA Mots., Schrenk Reise, 1860, 144, pl. 9, fig. 24. Long. 21 mill.; larg. 6 mil]. Vert-bleu, luisant, glabre en dessus, brièvement pubescent en dessous; un trait rougeâtre au milieu du front et élytres testacées, avec une bor- dure latérale et une autre suturale partant de la base et plus ou moins longues. Tête lisse, peu convexe, trigone, avec les angles postérieurs arrondis ; marquée d’un faible sillon médian et de quelques points épars; yeux ovales, obliques; labre cordiforme, creusé; antennes atteignant le milieu du corps, filiformes ; 1° article renflé, 2° court, 3° pyriforme, presque aussi long que le 4°, dernier allongé en pointe. Pronotum large el court, lisse, mais inégal, fortement échancré de chaque côté, en devant, avec les angles obliques tronqués-sinués et aussi larges que la tête ; rétréci par derrière, avec le bord basal réfléchi, longé par un faible sillon médian, qui se termine dans un enfoncement triangulaire au devant de l’écusson; ce dernier en triangle aigu. Élytres plus larges et deux fois plus longues que la tête et le prothorax ensemble, à épaules saillantes, parallèles, peu convexes, finement rebordées sur les côtés, arrondies chacune au bout, à petits points à peine visibles, marquées de deux ner- vures. Pattes longues et grêles. 230 S.-A, DE MARSEUL. — Coléoptères du Japon. Cette espèce, quoique déjà décrite, mais bien rapidement, par Mots- chulsky, dont j'ai reçu un exemplaire, se relrouve non-seulement au Japon, mais aussi sur les bords de l'Amour et en Sibérie. Elle a un cer- tain rapport pour la répartition des couleurs avec une magnifique espèce des Indes-Orientales, que je ne trouve décrite nulle part, dont je vais donner ici le signalement : CANTHARIS ANTENNALIS. Long, 29 mill.; larg. G, 6 mill.; ©, 9 mill. Vert doré, brillant, glabre en dessus, finement pubescent de jaune en dessous ; élvtres jaune testacé, avec une bordure prolongée, large sur la suture, étroite sur la marge latérale, Allongé, subparallèle, surtout le mâle. Tête trigone, profondément sillonnée dans son milieu, avec les angles pos- térieurs fortement renflés en forme de mamelons ; assez densément ponc- uée; marquée entre les yeux d’une pustule rougeûtre; labre court, sinué en devant. Antennes assez fortes, un peu épaissies en dehors, n’atteignant pas le milieu de la longueur ; 4° article pyriforme, vert, ainsi que le 2° et le 8°, les suivants noirs (®), avec le dernier ovale, acuminé ; les suivants, h° à 11°, testacés (G), dernier ovoïde, gros et mousse. Prothorax lisse, avec quelques points ; moins large que la tête, plus large que long, étranglé au devant et élargi jusqu’au tiers, où il forme une saillie conique, puis rétréci obliquement vers la base, dont le rebord est relevé gibbeux sur le dos, et creusé d’une impression préscutellaire. Écusson en triangle aigu. ilytres deux fois et demie plus longues que la tête et le prothorax ensemble, bien plus larges que la tête, surtout chez la femelle; renflées à langle huméral, ruguleuses, peu convexes, avec deux très-fines ner- vures indistinctes, finement rebordées sur les côtés, arrondies au bout. Pattes longues et grêles. REMARQUES SUR LA Vie évolutive du SAGRA SPLENDIDA, COLÉOPTÈRE SUBPENTAMÈRE DE LA FAMILLE DES PHYTOPHAGES, Par M. H. LUCAS. (Séance du 26 Mars 1873.) On peut dire que les Sagra sont presque des Altises à taille exagérée, et quoiqu'ils en soient placés dans les classifications actuelles à une très- grande distance, on né saurait nier cependant qu’il existe entre eux une très-grande analogie résidant dans la forme et la conformation des pattes de la troisième paire, qui semblent rendre ces insectes aptes au saut, ‘ainsi que dans la disposition des couleurs, qui sont métalliques et uni- formes. Ils sont actuellement rangés avant les Donacia, et, pour leur avoir assigné une place si peu naturelle ou au moins si peu en rapport avec leurs habitudes, il est à croire que l’on n’a consulté que la forme, et que leurs larves, leurs métamorphoses, ainsi que le milieu dans lequel elles vivent, n’ont pas été pris en considération. IL est vrai de dire aussi que les transformations des Sagra avaient échappé aux yeux investigateurs des voyageurs entomophiles à l’époque où le très-regretté Lacordaire publiait ses deux volumes sur les insectes Subpentamères de la famille des Phyto- phages. Ce savant, auquel la science est redevable d'excellents travaux sur les Coléoptères en général, range les Sagra avant les Donacia et les Grioceris; et maintenant que l’on commence à connaître d’une manière plus approfondie la vie évolutive de ces insectes de l'extrême Orient, je me demande si c’est réellement bien la place qu’ils doivent occuper dans la série entomologique. Leur. manière de vivre, leurs transformations, leur vie évolutive enfin, que je vais faire connaître, ne doivent-elles pas leur assigner une tout autre place dans la classification, surtout si on prend en considération le milieu très-différent dans lequel vivent les larves de 239 H. Lucas. Sagra et celles des Donacia ? On ne peut nier que la différence ne soit très-grande et que celle qui existe entre leurs larves n’est pas moins sen- sible, surtout si l’on en fait une étude comparative sérieuse. En effet, quand on passe en revue les larves connues des Subpentamères Phylo- phages, particulièrement celles des Donacia, des Hæmonia et des Grio- ceris, on remarque que celles des Sagra en diffèrent beaucoup par leur forme, et qu’elles n’ont entre elles qu’une analogie relative. Les larves des Donacia et es Hæmonia, acuminées à leur deux extrémités, sont ordinairement couvertes de petites soies spinuliformes; en outre, leur dernier segment, plus petit que les autres, est muni à sa partie supérieure de deux disques ferrugineux d’où semblent sortir deux crochets assez forts, assez longs, destinés à les maintenir aux tiges des plantes sur les- quelles elles vivent, Les larves des Sagra, au contraire, sont épaisses, trapues, glabres, charnues, larges et arrondies à leurs extrémités anté- rieure et postérieure; de plus, elles sont fortement courbées en arc de cercle dans leur milieu et vivent en famille et indépendantes dans les tiges du Dioscoræa batatas Dec., auxquelles elles produisent des protu- bérances ou nodosités longitudinales très-prononcées. On sait que les espèces comprises dans les genres Donacia et Hæmonia sont hydrophiles, ainsi que leurs larves, et que celles des Hæmonia diffèrent très-peu de celles des Donacia, l'après l'étude qui en a été faite par MM. Bellevoye (4) et Leprieur (2). Ges larves se plaisent sur.les plantes aquatiques, et quand le moment de leur transformation est arrivé, elles se renferment dans des coques oblongues, imperméables, qu’elles fixent sous l’eau aux racines ou aux tiges des plantes aquatiques et dans lesquelles éclôt l’insecte parfait, qui doit aussi, pour venir au jour, traverser une couche de fluide plus ou moins considérable. Comme les larves des Donacia et des Hæmonia, celles des Sagra, pour subir leurs transformations, se construisent aussi des coques ; mais celles-ci sont libres et indépendantes et restent dans les nodosités où on les trouve quelquefois en assez grand nombre et où elles subissent toutes leurs métamorphoses. (1) Observations sur les mœurs de plusieurs espèces de Coléoptères qui vivent sur des plantes aquatiques et qui n'avaient élé trouvées que très-rarement dans le dépar- tement de la Moselle. (Tirage à part, p. 6 (1870). Extr. du xrre Bull. de la Soc. d’Hist. nat. du départ. de la Moselle.) (2) Notes sur le genre Hæmonia el spécialement sur l’espèce qu’on trouve dans les eaux de la Moselle, (Tirage à part, p. 8 (1870), Extr. du Bull. de la Soc. d’'Hist nat. de Colmar, 10e année, 1869.) Vie évolutive du Sagra splendida. 239 Si maintenant on étudie comparativement la manière de vivre des Créo- ceris et Ces Sagra, on remarque que les larves des premiers se nour- rissent des parties molles des végétaux herbacés et qu’elles vivent à Pair libre et à découvert aux dépens des feuilles ou des tiges auxquelles elles causent, par leur voracité, d'assez grands ravages, mais sans occasionner les mêmes déformations ou hypertrophies que celles des Sagra. Elles ont entre elles une grande ressemblance et ne diffèrent que par quelques par- ticularités de peu d'importance. Elles proviennent d'œufs qui sont agglu- tinants et que les femelles fixent sur les tiges ou les feuilles des plantes. Elles sont charnues, épaisses, de taille ordinairement petite, et leur corps n’est pas courbé en arc de cercle dans le milieu, comme cela se remarque chez les Sagra. L'ouverture anale, au lieu d'être située à extrémité ou en dessous du dernier segment comme dans les Sagra, l'est en dessus et s’ouvre de façon à ce que les excréments soient poussés successivement en avant à mesure qu'ils sortent et forment une couche humide qui revêt le corps de l’animal sans y adhérer. Cette enveloppe sert à la fois à le protéger contre les rayons du soleil, et par son aspect repoussant et immonde à écarter les insectes parasites et les oiseaux insectivores. Ces larves sont généralement lentes dans leurs mouvements, et quand elles éprouvent le besoin de se métamorphoser, au lieu de subir ces divers changements dans les tiges des plantes dont elles se nourrissent comme les Sagra, elles s’enfoncent dans la terre et s’y pratiquent une retraite de forme ovale, lisse, revêtue d’une sorte de vernis afin de la rendre imper- méable, dans laquelle elles subissent leurs métamorphoses, mais sans for- mer de coque, comme cela a lieu chez les Sagra. Je ne ferai que citer la tribu suivante ou celle des Clytrides, sur laquelle je nw’insisterai pas, les larves des Sagra n'ayant qu’une analogie relative avec celles connues de cette grande tribu; leur forme et surtout leur manière de vivre étant tout à fait différentes, j'ai cru ne pas devoir signa- ler dans ce travail les caractères qui les différencient. Comme je l’ai déjà annoncé dans une note que j'ai communiquée à la Société, séance du 41 décembre 1872, Bulletin, p. xcrt1, on ne connais- sait pas encore les larves des Sagra (L), et celles que j'ai soumises à mon (1) M. Bowring a inséré dans les Annales de la Société entomologique de Londres, 2e série, 1856, p. 20, une note relative aux coques et aux nymphes du Sagra femo- . rata. Ces coques, dit M. Bowring, ont été trouvées par le lieutenant-colone]l Dunlop dans l’intérieur d’un tronc d’une grande plante grimpante appartenant au genre Ipomæa. En détachant cette plante, M. Dunlop remarqua que son tronc présentait 23/4 H. Lucas. observation et que je vais décrire appartiennent au Sagra splendida de Fabricius et de Weber, purpurea Eorumd. Dans les quelques généralités que j'ai exposées relativement aux diffé- rences qui existent entre les larves des Sagra et celles des Donacia, des Haæmonia et des Crioceris, je me suis appliqué à faire ressortir, autant que possible, les caractères principaux présentés par chacune de ces larves et à mettre aussi en évidence leurs conditions de vie, qui sont très-variées, sans oublier de prendre en considération le milieu dans lequel elles se plaisent à vivre. Cette étude comparative m'a conduit à faire cette remarque que non-seulement les larves des Sagra sont différentes comme forme et au point de vue des habitudes de celles des Donacia, des Hæmo- nia et des Crioceris, mais que le milieu dans lequel on les rencontre est tout à fait différent de celui dans lequel vivent celles-ci. Lorsqu'un Sagra splendida femelle veut effectuer sa ponte, il choisit ordinairement les tiges du Dioscoræa batatas, plante que cette espèce affectionne particulièrement , car c’est toujours à cet Igname que ce Coléoptère Subpentamère confie sa progéniture. Je dois cette observation à notre confrère M. le docteur Auzoux, qui a observé cette espèce à Vhampoa, dans la rivière de Canton, à vingt kilomètres environ de cette ville ; cette Dioscorée est cultivée aussi en grand dans les environs de Hong-Kong. Il est à remarquer que quand les œufs sont expulsés de l'ovi- ducle, ils ressemblent à ceux des Donacia et des Crioceris, c’est-à-dire qu’ils sont enduits d’un liquide agglutinant, ce qui leur permet de se fixer facilement et d’adhérer aux corps sur lesquels ils sont placés. Une fois que des œufs en quantité voulue et plus ou moins considérable ont élé déposés par une femelle de Sagra splendida sur une tige de Déoscoræa batatas, à sa surface des renflements assez considérables, et, en ayant ouvert un, il rencontra des coques contenant des nymphes que M. Bowring a rapportées au Sagra femo- ra{a. M. Westwood a examiné aussi ces coques dans l'espoir d’y rencontrer des dé- pouilles de larves; le but de cet examen était de s’assurer si la larve du Sagra- femorata était pourvue d'organes locomoteurs ; mais ces coques ne renfermaient pas denveloppes. Telle est la note de M. Bowring que j'ai reproduite en entier et qui ne contient aucune description. Je suis donc autorisé à dire que M. Bowring n’a pas connu la larve de ce Coléoptère et qu’il n’a seulemen£ vu que des coques et des nymphes qu’il a cru devoir rapporter au Sagra femorata, qui n’est qu'une synonymie des S. Druryi, longicollis, quadraticollis, Weberi et tristis. Vie évolutive du Sagra splendida. 235 ceux-ci, abandonnés à eux-mêmes et après avoir subi l'influence de la température, éclosent; mais les larves, à leur sortie de l'œuf, au lieu de se mettre à ronger immédiatement la tige de cette Dioscorée, comme le font celles des Donacia et des Grioceris pour les plantes dont elles. se nourrissent, percent au contraire cette tige, s’introduisent dans sa partie intérieure, s’y établissent et y restent jusqu'à leur état d’insecte parfait. Les nodosités ou hypertrophies dont sont affectées les tiges du Dioscoræa batatas sont dues à la présence de ces larves qui, très-probablement, ont la propriété de sécréter un liquide particulier qui détermine un afflux de sève et l’oblige à venir abondamment sur le point où elles se sont établies et vivent en famille. Lorsqu'on étudie ces hypertrophies, on remarque qu’elles se présentent” toujours dans le sens longitudinal de la tige; elles sont très-développées et attirent par leur forme bizarre l'attention de l’entomophile observa- teur qui désire connaître la cause de ces déformations parfois si considé- rables. C’est M. le docteur Auzoux qui, le premier, les a observées, et grand à été son étonnement de voir qu’elles étaient dues à la présence de larves d’un blanc légèrement jaunâtre et réunies quelquefois au nombre de quinze ou vingt individus dans la même nodosité. Ge même obser- vateur, désirant savoir quel était l'insecte dont les larves si abondam- ment répandues étaient la cause de ces déformations, les étudia, les plaça dans les conditions hygiéniques voulues, obtint des éclosions et eut la satisfaction de voir que ces larves appartenaient au Sagra splendida. Ayant trouvé à Canton un dessinateur chinois, M. Auzoux fit repré- senter par cet artiste de l'extrême Orient une tige de Déoscoræa batatas offrant une nodosité avec les larves qu’elle contenait, et c’est d’après ce dessin colorié, exactement fait, que je décris les hypertrophies présentées par ces tiges, qui sont très-modifiées et même parfois tout à fait défor- mées, La tige que j'ai étudiée et dont je donne une figure dans les Annales (pl. 7, fig. 1), représente une de ces hypertrophies dont toute la couche supérieure a été enlevée de manière à mettre à nu et en évidence les larves qui y sont renfermées et les diverses positions qu’elles y occupent. Ge qui se présente tout d’abord aux yeux de l'observateur, sont des détritus et des déjections en quantité considérable; mais si on pousse plus loin ses recherches, on finit par découvrir les habitants qui vivent dans ce magma plus ou moins humide. Ces larves (pl. 7, fig. 4), très-lentes et parfois nombreuses, ont pour habitude de se tenir dans le centre de la nodosité ; elles acquièrent une 236 H. Lucas. taille assez grande, et lorsque la nécessité toujours impérieuse de se méta- morphoser commence à se faire sentir, elles n’abandonnent pas cette habitation dans laquelle elles ont trouvé une nourriture abondante ; au contraire, elles s’en servent comme d’un abri, et c’est dans cette espèce de chambre entièrement privée de lumière qu’elles se construisent cha- cune une coque allongée (pl 7, fig. 10 et 11), cylindrique et arrondie à ses deux extrémités ou pôles. Les matériaux qui servent à la construction de ces coques rappellent un peu par leur couleur le magma dans lequel vivent ces larves; cependant ils sont d’un brun plus foncé ; les parois de ces habitations, examinées et soumises à la loupe, sont minces et très-friables. Malheureusement l’ob- servalion manque pour faire connaître les moyens mis en usage par la larve pour construire ces coques qui présentent une très-grande régularité dans leur confection; il est à supposer cependant que c’est avec leurs matières excrémentitielles. Ces coques, dans lesquelles les larves du Sagra splendia subissent les états de nymphe et d’insecte parfait, sont placées aussi près que possible de la cloison qui correspond avec l’extérieur, de manière qne l’insecte parfait ne rencontre qu’un très-faible obstacle, lors- que, débarrassé des langes qui annihilaient ses mouvements et le rete- naient prisonnier, il veut se mettre directement en communication avec le monde extérieur; en effet, il ne trouve à franchir qu’une membrane très-mince qui a été préalablement préparée par les larves avant de cons- truire les enveloppes dans lesquelles elles subissent les principales phases de leur vie évolutive. Comme cela se remarque chez la plupart des Chrysomélines, les méta- morphoses du Sagra splendida ne sont pas non plus très-prolongées. Voici, au reste, les renseignements qui m'ont été communiqués par M. le docteur Auzoux relativement à la durée des transformations de ce Coléo- ptère subpentamère phytophage : Ayant recueilli un certain nombre de tiges pourvues de nodosités, à Whampoa, dans la rivière de Canton, où ces hypertrophies sont très-com- munes sur les Ignames cultivés en grand aux environs de cette ville, notre collègue les plaça dans une caisse particulière et attendit patiem- ment leur éclosion. La plus grande partie des larves s'étaient transformées en nymphes dans les premiers jours d'avril 1870. Une larve étant par hasard sortie de sa coque, M. Auzoux l’installa avec le plus grand soin dans une boîte présentant les meilleures conditions possibles pour faciliter sa métamorphose, et elle se changea en nymphe vers la fin du même mois : celle-ci était entièrement blanche. Le 24 mai, les élytres commen- [&] C3 Le Vie évolutive du Sagra splenaidu. cèrent à devenir verdâtres, et, après avoir passé par la teinte mordorée, elles augmentèrent de volume, et lorsqu'elles eurent acquis la longueur voulue et pris leur position définitive, quoique cependant dépassées nota- blement par l’abdomen, linsecte futur, débarrassé de son enveloppe de nymphe, élait, le 29 du même mois, arrivé à l’état parfait ou adulte ; on le vit passer encore par diverses nuances, puis il devint d’un rouge pourpre très-vif, très-brillant, avec des reflets violets éclatants. Le corps el le thorax se teintèrent de diverses nuances prises par les élytres; enfin, les fémurs et les tibias devinrent d’un bleu virescent plus ou moins foncé, et, après avoir subi pendant un certain temps l'influence de l'air et l’action de la lumière, le Sagra splendida conserve définitivement les couleurs brillantes que je viens de signaler et qui justifient le nom spéei- fique que porte cette espèce. De la Larve. Longit. 30 à 32 mill.; lat. 40 mill. (PR7, He 91415) Elle est d’un testacé brillant, obèse, recourbée, presque glabre, char- nue, subarrondie à ses deux extrémités ou pôles. La tête, beaucoup plus large que longue, est dure, coriace et d’un brun foncé; elle est convexe el arrondie en dessus, où elle présente de chaque côté une impres- sion peu profondément marquée; on aperçoit dans son milieu, entre les impressions que je viens de signaler, une saillie peu prononcée, et toute sa partie postérieure est parcourue transversalement par des rides peu profondes ; elle est rétractile, car toute sa partie antérieure est ordinaire- ment siluée dans le premier segment ou prothorax, et il faut presser for- tement ce dernier pour la faire sortir et la dégager; antérieurement elle présente une large échancrure et tout cet intervalle est rempli par lépi- stome ; les joues ou parties latérales sont rugueuses et d’un brun plus où moins teinté de ferrugineux ; il n’y a pas d’ocelles, ni de saillie, ni d’es- pace lisse ou dénudé qui permettent de faire soupçonner la présence des organes de la vue. Les antennes, d’un brun foncé, sont placées dans une concavité peu profonde, située sur les parties latérales de la tête ; elles sont très-courtes et composées de quatre articles; elles doivent être très-peu mobiles, à en juger par leur conformation; en effet, le premier article ou basilaire se présente sous la forme d’un bourrelet : il est large, 9238 H. Lucas. arrondi, ridé, et m'a paru ne pas ête mobile; le suivant, un peu plus allongé, est épais et de forme arrondie ; le troisième ressemble beaucoup au précédent, seulement il est moins épais; quant au quatrième ou ter- minal, il est beaucoup plus mince, un peu plus allongé et tronqué à son extrémité. D’après la forme et la disposition de ces divers articles, il est à supposer que, pendant la vie, ils doivent s’emboîter, surtout les trois premiers, les uns dans les autres. L’épistome, d’un brun foncé, beaucoup plus large que long, présente en dessus deux saillies transversales très- prononcées ; il est glabre et entièrement lisse. La lèvre supérieure, plus large que longue, est d’un brun foncé; elle est finement ridée à sa base, épaisse et tronquée à son sommet, avec les angles latéro-antérieurs arrondis. Les mandibules, d’un noir foncé brillant, sont courtes et robustes ; elles sont lisses, trianguliformes, amincies et tronquées à leur côté interne, dont le bord est fortement tranchant; ces organes, quoique très-peu développés, indiquent par leur conformation quelles sont leurs fonctions; en effet, is sont destinés à couper et à broyer les corps plus ou moins durs qu'ils rencontrent, afin de les rendre plus facilement tritu- rables par les mâchoires : celles-ci sont courtes, robustes, d’un ferrugi- neux pâle ; leur lobe est subconiforme, lrapu, ramassé et tronqué à Pex- trémité; les palpes maxillaires sont courts, robustes, composés de trois articles : le premier, le plus long de tous, est épais et strié transversale- ment ; le second, un peu plus court, moins épais, est trorqué à son extrémité; quant au troisième, il est très-court, implanté dans le milieu de l’article précédent ; il est rétractile, c’est-à-dire que chez les larves qui n’ont pas été trop durcies par l'alcool, on peut faire rentrer et sortir à volonté cet article terminal en pressant légèrement l’article précédent. La lèvre inférieure, presque aussi longue que large, est d’un brun foncé ; elle est lisse, cordiforme, et présente dans son milieu une échancrure assez profonde; les palpes labiaux sont très-courts et de même couleur que la lèvre inférieure ; ils sont composés de deux articles, dont le pre- mier, assez allongé, est épais, arrondi et tronqué; quant au second ou terminal, il est plus court, moins épais et terminé en pointe arrondie à son extrémité ; quand on observe la position de cet organe, on remarque qu'il est placé sur une portion charnue (1), presque aussi large que longue, qui présente à sa partie antérieure une échancrure profonde, et c’est dans cette concavité trianguliforme que se trouve placée la lèvre inférieure. Le prothorax, d’un blanc testacé, est plus large que long; il (1) Probablement le menton. Vie évolulive du Sagra splendida. 23 est convexe, finement strié transversalement, arrondi en dessus, et tout son bord antérieur, qui est épais, est représenté par un large bourrelet sous lequel la tête, lorsqu'elle se retire et se contracte, trouve un abri ; il est dur, très-finement granulé et présente dans son milieu un sillon longitudinal qui le parcourt dans toute son étendue; sur les côtés on aperçoit deux dépressions, dont une, linéaire, est peu marquée, tandis que l’autre, au contraire, est très-profonde et affecte une forme triangu- laire ; ses côtés latéro-antérieurs, assez convexes, sont représentés par un tubercule très-saillant, plus large que long, arrondi et distinct du pro- thorax par une fissure profonde; il est rétréci postérieurement, où il est tronqué, avec les angles de chaque côté de la base peu saillants et arron- dis. Le mésothorax, très-élroit, présente une ponclualion éparse qui donne naissance à des poils courts, d’un ferrugineux clair; il présente en dessus une impression linéaire qui est très-courte et qui se voit cependant aussi sur le bourrelet transversal postérieur ; les côlés, qui sont rabattus, forment un bourrelet arrondi, épais, représentant une concavilé profonde dans laquelle est placée la première paire de stigmates, située entre le pro- thorax et le mésothorax ; quand on étudie ces organes de la respiration, on remarque qu’ils sont ovalaires et que leur péritrème, qui est saillant, en forme de bourrelet, est d’un ferrugineux clair ; ils forment une conca- vité très-profonde, et c’est dans le fond de cette concavité que l’on aper- coit les deux bords de la boutonnière, qui sont très-rapprochés, de ma- hière à déterminer une occlusion parfaite. Le métathorax ne présente rien de remarquable et ressemble, comme forme et comme disposition, au mésothorax. L'abdomen est très-vaste, charnu et entièrement d'un blanc testacé ; il est fortement recourbé en arc de cercle, et le tubercule anal, dans cette position, vient joindre sans effort la région buccale; il ne pré- sente au reste rien de remarquable, et les divers segments qui le com- posent rappellent, par leur forme et leur disposition, le mésothorax et le métathorax ; ils sont très-finement striés et présentent une ponctuation éparse qui donne naissance à des poils très-courts, d’un ferrugineux clair; ils sont parcourus en dessus par des plis transversaux, profondément creusés, qui constatent et limitent l'étendue et la forme de chaque seg- ment ; sur les côtés sont situés les stigmates qui sont très-profonds, ova- laires et un peu plus petits que ceux de la première paire; ils sont placés aussi dans une concavité profonde et protégés par les tubercules saillants que ces segments présentent sur leur partie latérale; le pénultième seg- ment est le plus petit de tous; il est tronqué et arrondi à sa partie posté- rieure, et ses côtés laléraux sont dépourvus de sligmates. Le tubercule 2/10 HT. LUCAS. anal est grand, saillant, transversal et rétractile pendant la vie; il est très-finement strié, el une dépression profonde s'aperçoit de chaque côté en dessus de sa partie antérieure; quant à l'ouverture anale, elle est grande et apparait sous la forme d’une fente transversale dont le bord inférieur est sirié. En dessous, l'abdomen est de même couleur qu’en des- sus; les segments sont plus étroits, très-finement striés et ne présentent pas de plis transversaux comme cela se remarque en dessus. Les pattes, d’un blanc testacé teint de ferruginenx, sont courtes et robustes; la hanche est épaisse, comprimée, presque aussi large que longue; elle est lisse et entièrement glabre ; le fémur est plus allongé, moins comprimé et plus épais à sa partie antérieure qu’à sa base ; il est arrondi et lisse en dessus et parsemé sur les parties latérales el en dessous de poils ferrugi- neux, courts, peu serrés; le tibia, presque de la même longueur que le fémur, est plus mince et arrondi ; il est cylindrique, lisse en dessus et hérissé sur les côtés latéraux de poils ferrugineux très-courts, peu serrés ; quant à l’ongle ou la griffe, il est court, robuste, d’un brun ferrugineux foncé ; il est lisse, légèrement courbé et terminé en pointe aiguë. Je ne terminerai pas celte description sans faire observer que ces larves, d'apparence peu agiles, rappellent, par leur forme courbée en are de cercle, celles de Lamellicornes, mais que cependant elles ont une analogie plus grande avec celles des Lachnæa, particulièrement la L. vicina, espèce que j'ai trouvée dans le nord de l’Afrique et dont j'ai fait connaître la vie évo- lutive dans la Revue et Magasin de Zoologie, page 517, pl. 14, fig. 4, novembre 1854 (1). (ft) Travail non cité par M. Éd. Lefèvre dans sa Monographie des Ciytrides d’Eu- rope et du bassin de la Méditerranée (Ann. Soc. ent. Fr., 5e série, p. 49, 1872). Le même monographe a omis aussi de citer les espèces suivantes que j'ai décrites et figurées dans le tome II (1849) de mon Histoire naturelle des Animaux articulés de l'Algérie : Labidostomis rubripennis, p. 520, n° 1274, pl. 46, fig. 8; — hybrida, p. 521, n° 275, pl. 46, fig. 9; Otiocephala forcipifera, p. 522, no 1376, pl. 46, fig. 10 ; Coptocephala unicoler, p. 526, n° 1288, pl. 47, fig. 1; Barathræa straminipennis, p. 524, n° 1382, pl. 47, fig. 3 ; Lachnæa puncticollis, p. 523, n° 1384, pl. 47, fig. 4; Macrolenes dispar, p. 524, n° 1383, pl. 47, fig. 5 ; Gynandrophthalma gratiosa, p, 527, no 1389, pl. 47, fig. 6. Vie évolutive du Sagra splendidæ 241 De la Nymphe. Longit. 15 à 18 mill.; lat. 8 à 10 mill. (PI. 7, fig. 6 à 8.) Elle est d’un blanc testacé brillant et entièrement lisse; une teinte d’un ferrugineux plus ou moins foncé colore cette nymphe quand elle est sur le point de se changer en insecte parfait. La tête, d’un ferrugineux brillant, beaucoup plus longue que large, est infléchie sur la région sternale et vient prendre un point d'appui sur lPex- irémité des tibias et les premiers articles des tarses de la première paire ; elle est finement ridée à sa base, où elle présente un sillon médian bien accusé ; un peu au-dessus des yeux, dans son milieu, on aperçoit une dépression profonde et un sillon transversal assez apparent; l’épistome est grand, finement strié transversalement et présente une dépression ovalaire profondément creusée; il est plus large que long, légèrement excavé dans son milieu, avec les angles latéro-antérieurs arrondis. Les yeux, ovalaires, sont très-saillants, et, à travers l’épiderme, qui est fin, transparent, on commence déjà à apercevoir la réticulation de ces organes ou les facettes. Les antennes, de même couleur que la tête, sont courbées et placées sur les parties antérieures des fémurs des pattes des pre- mière et deuxième paires et viennent ensuite prendre un point d'appui sur les élytres. La lèvre inférieure, plus large que longue, présente dans son milieu une profonde excavation. Les mandibules, les mâchoires, la lèvre inférieure , ainsi que les palpes maxillaires et labiaux, sont d’un brun ferrugineux brillant ; tous ces organes sont parfaitement constatables, et il est à remarquer que l'extrémité des mandibules est d’un brun foncé. Le prothorax, plus long que large, est cylindrique; il est d’un testacé fer- rugineux brillant, avec son bord antérieur peu saillant et arrondi; il est convexe, arrondi en dessus et sillonné, un peu après son bord antérieur, de stries transversales assez profondes ; pastérieurement, il est parcouru par une dépression plus longue que large, profonde, et dont le miljeu est finement strié transversalement; de chaque côté de cette dépression, on aperçoit une côte saillante, lisse, qui atteint à peu près le milieu du pro- thorax ; les angles latéro-antérieurs sont très-saillants, arrondis, tubercu= liformes, avec les côtés latéro-postérieurs déprimés vers le milieu. L’écusson n’est pas logé, comme chez l'insecte parfait, dans une dépression de la (1873) 16 2/2 H. LUCAS. base des élytres, et, au lieu d’être petit, il est au contraire assez grand, plus large que long et présente dans le milieu de son bord postérieur une saillie tuberculiforme. Les élytres sont assez grandes, lisses et ter- minées en pointe arrondie à leur extrémilé postérieure; elles sont d’un brun testacé brillant, et quand on observe ces organes recouvrant entièrement les ailes, on remarque qu’ils sont épais, fortement rebordés, et qu’ils cachent une partie des fémurs et des tibias des pattes de la troi- sième paire sur lesquels ils viennent prendre un point d'appui. Les pattes, repliées sur elles-mêmes, sont testacées ; celles des première et deuxième paires ont leurs fémurs et leurs tibias venant s'appuyer sur les élytres, avec les tarses de ces deux paires de pattes placés longitudinalement sur la région sternale; quant à la troisième paire, dont les fémurs sont très- développés, elle est en partie cachée par les élytres, et les tarses viennent prendre un point d'appui sur la partie postérieure de la région sternale. Le mésothorax et le métathorax sont d’un brun testacé; ils sont lisses et parcourus longitudinalement par un sillon assez profondément creusé el présentant de chaque côté deux stries transversales. L’abdomen, de même couleur que les segments thoraciques, est volumineux et épais; il est fine- ment strié transversalement en dessus et sur les côtés, où on aperçoit les stigmales, qui sont ovalaires, à péritrême saillant et d’un brun ferrugi- neux; au-dessus des stigmates, un peu en arrière de ces ouvertures de la respiration, chacun de ces segments présente de chaque côté un tuber- cule saillant d’un brun ferrugineux foncé; en dessous, l'abdomen est de même couleur qu’en dessus et entièrement lisse. Le dernier segment est étroit et terminé en pointe arrondie à sa partie postérieure, où il est for- tement rebordé ; il est lisse en dessus et son milieu est parcouru par de fines stries longitudinales. Il n’a été possible d'étudier une nymphe qui venait d'abandonner la pellicule qui emmaillottait l’insecte futur, et, en examinant celui-ci débar- rassé des langes qui le retenaient prisonnier, voici les caractères qu’il m’a présentés : | Cet insecte presque parfait, mais qui n’a pas encore subi l'influence de l'air et l’action de la lumière, rappelle encore beaucoup l'état de nymphe par sa forme et la position qu’occupent la tête, les antennes, les élytres et les pattes; mais quand on passe en revue ces divers organes et qu’on les étudie comparativement, on remarque qu’ils sont déjà bien modifiés. La tête, d’un ferrugineux teint de vert pourpre, encore infléchie sur la résion slernale, présente, comme chez l’insecte parfait, une ponctuation Vie évolutive du Sagra splendida. 23 fine, peu serrée, et un sillon profond qui parcourt longitudinalement une partie du front. Les yeux sont d’un brun foncé. Les antennes, ponctuées, sont d’un brun ferrugineux, et sur les premiers articles on aperçoit quelques reflets dun vert métallique. L’épistome est ponctué, d'un vert métallique, arrondi sur les côtés, tronqué à sa partie antérieure, avec les angles latéraux arrondis et ciliés. La lèvre supérieure est transversale, arrondie, très-finement échancrée et fortement ciliée. Les mandibules sont lisses et d’un noir foncé. Les màchoires et la lèvre inférieure sont ferrugineuses, ainsi que les palpes maxillaires et labiaux. Le prothorax, presque cylindrique, avec son bord antérieur avancé et arrondi, est d’un beau vert métallique teinté de ferrugineux ; ses angles latéro-antérieurs sont de cette dernière couleur. Le mésothorax est d’un brun ferrugineux. Les élytres, plissées, sont ferrugineuses et présentent quelques reflets ver- dâtres teintés de pourpre ; elles sont encore très-peu développées, car elles atteignent à peine le premier segment abdominal. L’écusson est d’un brun ferrugineux. Le métathorax, entièrement ferrugineux, est parcouru dans son milieu et dans toute son étendue par un sillon longitudinal pro- fondément creusé. Il existe des ailes, et ces organes n’ont point été signalés par Lacordaire dans les généralités qui accompagnent les carac- tères de cette coupe générique ; ces organes du vol, presque aussi longs que les élytres et appliqués exactement sous ces dernières, qui les recouvrent complétement, sont fortement plissés et entièrement ferrugi- neux. Les pattes sont ferrugineuses, avec les fémurs et les tibias, ainsi que les articles des tarses, teintés de vert métallique ; quant aux griffes ou ongles, elles sont entièrement ferrugineuses. Toute la région sternale est teintée de vert brillant métallique. L’abdomen, en dessus, est entière- ment d’un brun ferrugineux; en dessous il est de cette dernière couleur, avec des reflets d’un vert métallique teintés de pourpre violacé. Le dernier segment abdominal est rudimentaire, et, à cause de sa brièveté, on aper- çoit distinctement les principales pièces de l'appareil générateur, L'organe mâle, très-acuminé, se présente sous la forme d’un tubercule spiniforme assez allongé; de chaque côté on aperçoit un appendice sensiblement plus long que large, cilié, comprimé, rétréci dans son milieu, et qui présente au côté externe une double échancrure, dans l’une desquelles est reçu un petit article terminé en pointe, qui est très-court et presque aussi long que large, Tous ces organes sont d’un brun ferrugineux, avec le dernier segment abdominal sensiblement sinueux dans sa partie médiane. Tous les organes que je viens de décrire sont parfaitement développés et représentent tout à fait ceux de linsecte parfait ; j'en excepterai cepen- 2h H. Lucas. dant les organes du vol, qui sont encore recroquevillés et qui ne doivent acquérir leur entier développement et surtout leur belle couleur pourpre- violacé qu'après un certain nombre de jours et surtout après avoir subi l'influence de l’air et l’action de la lumière. Je dirai aussi qu'à l’état parfait ou adulte, le dernier segment abdominal se prolonge en arrière, prend un développement plus considérable et cache entièrement l'organe générateur mâle ainsi que les appendices qui les accompagnent. De la Coque. Longit. 35 mill.; lat, 45 mill. (PI. 7, fig. 40 et 11.) Lorsque la nécessité de se métamorphoser commence à se faire sentir, cette larve, généralement assez lente dans ses mouvements, se construit une coque assez vasle pour la contenir et dans laquelle elle se renferme pour accomplir sa métamorphose en nymphe; c’est aussi dans cette même retraite qu’elle subit sa dernière transformation ou celle d’insecte parfait ou adulte. Arrivé à cet état, le Sagra splendida se met en communica- tion avec le monde extérieur, après s’être préalablement débarrassé des langes qui le retenaient prisonnier et avoir brisé la coque qui le renfer- mait et dont la rupture a ordinairement lieu vers la partie antérieure, Cette coque est friable, cylindrique et d’un brun foncé; elle est plus large à sa partie postérieure, qui est tronquée ; antérieurement, elle est plus étroite et arrondie; elle est rugueuse extérieurement, et, quand on étudie sa contexture, on remarque qu’elle est très-mince et qu’elle se compose de brindilles ou filaments disposés assez régulièrement dans le sens longitudinal qui semblent être ligneux. Quand, ensuite, on jette les yeux dans l’intérieur de cette singulière habitation, on voit que les parois en sont lisses, brillantes et comme vernissées. L'observation ne fournit malheureusement pas de données bien précises sur la nature des matériaux employés pour la confection de cette curieuse habitation. Cependant, comme elle rappelle un peu celle des Clytra, il est à supposer, analogiquement parlant, qu’elle doit être construite avec des matières excrémentitielles et que sa dureté est due à un liquide parti- culier sécrété par la larve et destiné à maintenir et à rendre adhérents les matériaux employés à sa confection. Il serait bien curieux, du reste, de Vie évolutive du Sagra splendida, 245 connaître la manœuvre employée par cette larve, d'apparence si peu agile, pour se construire une pareille demeure dans une chambre commune et complétement privée de lumière. Mais, comme je l'ai déjà dit plus haut, l'observation fait défaut malheureusement à ce sujet, et les quelques remarques que j'ai faites relativement à cette curieuse construction doivent être considérées comme n'étant qu'hypothétiques. De l'Insecte parfait. Six semaines environ suffisent à cette nymphe pour se changer en insecte parfait ou adulte. Quant au temps employé par la larve, à partir de sa sortie de l'œuf, pour atteindre le développement nécessaire à sa transformation en nymphe, je ne puis rien préciser à cet égard, n'ayant obtenu jusqu'alors aucun renseignement relatif à cette première transfor- mation. Fabricius et Weber ont fait deux espèces du mäle et de la femelle ; le premier porte le nom de splendida ; quant à la femelle, elle est désignée sous celui de purpurea. Gette dernière dénomination donnée à la femelle a été longtemps employée par les entomologistes; mais comme il a paru plus rationnel à l’estimable auteur de la Monographie des Coléoptères Subpentamères de conserver celle de splendide que Fabricius et Weber avaient donnée au mâle, j'ai cru devoir me ranger de cet avis et adopter cette dernière dénomination. SAGRA SPLENDIDA. Longit. 20 à 25 mill.; lat. 8 à 10 mill. Fabr., Syst. Eleuth., t. IT, p. 27, 8 (1801). — Weber, Observ. entom., p. 61, 2 (1805). — Schœnh., Synon. Ins., t, II, p. 342, 2 (1806). — Lacord., Monogr. des Col, Subpent. de la fam. des Phytoph., t, I, p. 36, 8 (18/5). Sagra purpurea & et $ Dej., Cat., 3° éd., p. 384 (1837). — Gasteln., Hist. nat. des Ins. Col., t. II, p. 506, 1 (18/0). S, late purpurea violaceo-micans, nitidissima, tibiis tarsisque obscure 2/6 H, Lucas. cyanescentibus, antennis dimidio corpore longioribus, prothorace elonga- tulo, margine antico producto-rotundato, angulis anticis sat prominulis ; elytris subtiliter coriaceis, gemellato-punctato-striatis, striis maxima ex parle deletis. Mas. Fœmoribus posticis elongato incrassatis, elytra valde superantibus, apice bidentatis, dente antico maÿjore; tibiis ejusdem paris apice mucro- nalis bidentisque, dente externo validiore; abdominis segmento primo deplanato, crebre punctato, tomentoso. Var. À. Fæmoribus posticis elytris vix longioribus. Sagra purpurea Fabr., Syst. Eleuth., t. I, p. 27, 3 (1801). — Herbst, Col., t. VIT, p. 265, 4, pl. 49, tab. 5 (1789 à 1081). — Weber, Observ. entom., p. 61, 3 (1805). — Oliv., Entom., t. V, p. 490, 3, pl. 1, fig. 3 (1789 à 1808). — Schænh., Syn. Ins., t. II, p. 342, 3 (1806). Fœæmina. Fæmoribus posticis elytra longitudine exæquantibus, subtus ante apicem dente parvo cristaque crenulata prædilis ; tibiis ejusdem paris arcualis, apice mucronalis. Var. B. Obscure violacea-purpurea, & et 9. Var. C. Cyanea & et ?. Un peu plus étroite, plus allongée et en général un peu plus petite que les S. Druryi, chrysochlora et longicollis, avec lesquelles elle a les plus grands rapports, mais dont elle diffère beaucoup par sa couleur qui est ordinairement d’un rouge pourpre clair très-vif et très-brillant avec des reflets violets éclatants quand on l’examine sous un certain jour; sur les jambes et les tarses, cette couleur est remplacée par du bleu virescent plus où moins foncé. La tête n'offre rien de particulier ; les antennes sont robustes, manifestement plus longues que la moitié du corps chez les males, à peu près de la même longueur chez les femelles; leur cinq ou six premiers articles sont d’un rouge brillant, les autres noirs. Le pro thorax a Ja plus grande ressemblance avec celui du S. longicollis, étant presque cylindrique, avec son bord antérieur avancé et arrondi; il est seulement un peu plus court. Dans la plupart des exemplaires qui ont été examinés, les élytres paraissent très-fortement rugueuses à la vue simple; chez les autres, cette disposition n’est visible qu’à la loupe ; leur ponctua- tion est très-fine, mais, du reste, à peu près disposée comme chez les C. Druryi, chrysochlora et longicollis. Dans les mâles, la dépression du premier segment abdominal est toujours couverte d’une villosité fauve Vie évolutive du Sagra splendida. 2/7 assez abondante et assez longue. Les pattes de la troisième paire du même sexe ne diffèreut en rien de celles des trois précédentes ; chez la femelle, la crête dentelée dont sont munis les fémurs de Ja troisième paire en des- sus est précédée immédiatement en dedans d’une dent médiane qui n’est pas autre chose que la première crénelure beaucoup plus prononcée que les autres. Var. A. Lacordaire comprend dans cette variété certains mâles dont les fémurs des pattes de la troisième paire ne sont guère plus longs que chez les femelles, c’est-à-dire dépassant à peine l'extrémité des élytres. Ge raccourcissement rend ces organes plus épais et plus ovoïdes et influe en même temps sur la forme du corps, qui est un peu plus court et un peu plus ramassé que chez les individus ordinaires. Mais l'opinion du savant que nous venons de citer est que ce caractère ne suffit pas pour les con- sidérer comme une espèce distincte. Var. B. Couleur générale d’un violet pourpré foncé passant au noir bleuûtre ou verdâtre sur les pattes. Elle n’est pas rare et s’observe chez les deux sexes. Entre elles et les exemplaires typiques on trouve tous les passages. Var. C. Couleur générale d’un bleu assez clair à reflet violets. Beau- coup moins commune que la précédente. Cette espèce appartient aux parties méridionales de la Chine, où elle est très-commune. Elle est toujours représentée dans les boîtes d'insectes que les habitants de cette partie de lextrême Orient vendent aux Euro- péens. On la rencontre très-abondamment à Whampoa et aux environs de Canton, où le Dioscoræa batatas est cultivé en grand ; enfin, les environs de Hong-Kong (1) nourrissent aussi cette espèce, dont les larves causent des déformations si bizarres aux tiges de ce Discoræa, sans toutefois nuire au tubercule de cette plante. (i) Les collections entomologiques du Musée de Paris possèdent un individu de cette espèce qui a été pris dans la province de Kiang-Si (Chine) par M. l'abbé Armand David ; il est remarquable par sa petite taille, car il égale en longueur 18 milli- mètres el sa plus grande largeur mesure 7 millimètres. Il ne diffère en rien des individus types, à l'exception cependant des tibias, qui, au lieu d’être verts, sont d’un pourpre violacé brillant, avec la partie antérieure des tibias des première et deuxième paires teintée de vert. 2/18 Fig. 1, O © EE © NN œ «] 10 11e H. Lucas, — Vie évolutive du Sagra splendida. EXPLICATION DES FIGURES DE LA PLANCHE 7. Portion de tige hypertrophiée de Dioscoræa batatas attaquée par des larves de Sagra splendida. . Larve de Sagra splendida de grandeur naturelle, vue de profil. . Région buccale grossie, vue en dessous. . Une mandibule grossie, vue de profil. . Région anale grossie, vue en dessous. Nymphe de Sagra splendida de grandeur naturelle, vue en dessus. . La même, vue de profil. . La même, vue en dessous. . Région génitale grossie, vue en dessous. Une coque de Sagra splendida de grandeur naturelle après la sortie de linsecte parfait. Une coque de Sagra splendida de grandeur naturelle avant la sortie de l’insecte parfait. RÉSULTATS DE ‘ quelques promenades entomologiques, SUPPLÉMENT (1) Par M. Évouarp PERRIS. (Séance du 8 Octobre 1873.) Dans mes Promenades entomologiques j'ai parlé du procédé à suivre pour prendre la femelle du Hoplia cærulea, et j'ai dit que c’est vers midi qu’il faut s'occuper de cette capture. Mon ami M. Péragallo, sans contre- dire mes observations ou indications, a cru devoir, et je l’en remercie, me faire part des observations qui lui sont propres et qui diffèrent sensible- ment des miennes. « En 1850, m'écrit-il, je me trouvais aux eaux de Cambo, près de « Bayonne. Là, chaque matin, les prairies étaient littéralement couvertes « de Hoplia cærulea. Je n’avais jamais vu cet insecte vivant, je savais que « la femelle était rare et facile à distinguer du mâle par sa couleur ; je me « mis donc à ramasser des masses de cette délicieuse petite bête ; mais, « malgré toutes mes recherches, il me fut impossible de découvrir la « femelle. (1) Voir Annales de 1873, pages 61 à 98. 250 D. PERRIS. « J’allais quitter Cambo, lorsque je me souvins qu’à Châlon-sur-Saône, « en 4842, je partais de nuit pour aller sur les coteaux capturer, à la « venue du jour, l'Amphémallus ater $. À ce moment de la journée les « mâles rasaient le sol et se réunissaient en boule, au nombre souvent « de 25 à 30, sur un même point; je cherchais, et invariablement je « trouvais la femelle sous cette nuée d’adorateurs, « Je me lançai donc dans les prairies de Cambo au lever du jour, et je « capturai la femelle tant désirée en nombre tel (10 ou 42 par matinée) « que j'en donnai de tous les côtés, et que j'en ai encore, je crois. « Plus tard, en 1855, me trouvant à Commentry et à Néris (Allier), je «tombai sur une localité habitée par le Hopliu, et je fis, là aussi, une « provision de femelles, dans les mêmes conditions. » = Il résulte de ces faits qu’il y a deux manières et deux moments très- distincts pour prendre la femelle du Hophia, car de même qu'il n’est pas permis d'élever le moindre doute sur les observations de M. Péragallo, de même aussi j'ai lieu d'espérer qu’on ne s’inscrira pas en faux contre les miennes. Il y a plus de vingt-quatre ans (le 11 juin 1849), je pris au vol, vers midi, ma première femelle. Cette capture toute fortuite fut pour moi un trait de lumière. Depuis lors, presque chaque année, je me suis amusé à faire la chasse aux femelles à l'heure que j'ai indiquée, et c’est de onze heures et demie à midi et demi que jai pris les individus assez nombreux que j'ai distribués. Je pourrais invoquer un témoignage à l’appui de ma méthode : Dans son Rapport sur l’excursion de Grenoble en juillet 1858 (Ann. Soc. ent., 4858), M. le docteur Al. Laboulbène relate (p. 845) une con- versation qu'il a eue avec M. Chambovet, relativement à la femelle dont il s'agit. Ce dernier avait plusieurs fois, sur les bords de la Loire, creusé la terre, retourné les pierres sans trouver l'animal désiré. « Découragé, « disait-il à son interlocuteur, j'abandonnai ce système et me mis à étu- « dier l’allure des mâles, qui, placés de manière à être bien éclairés par « le soleil, se tenaient cramponnés au sommet des saules nains au moyen « de leurs quatre pattes antérieures, tandis qu’ils avaient leurs deux « grandes pattes libres, relevées au-dessus des élytres........ + Leur « attitude n’était pas indifférente ou prise en vain. Pour m'en assurer, « j'en ramassai un grand nombre que j'établis autour de moi, et j'atten- VAR Er VS = Promenades entomologiques. 251 « dis. Bientôt je vis passer au vol un insecte peu brillant, que j'atteignis « d'un coup de filet : c'était une femelle de cette espèce d’Hoplia ; bien- « tôt j'en eus une seconde; en une heure, j'en avais, par ce moyen, « recueilli une douzaine. pn = « J'étais curieux de savoir comment la réunion des sexes s’effectuait « dans ce sérail de mâles où la femelle jetait le mouchoir. Je ne perdis « pas de vue la première qui parut. Elle vint, après quelques détours, se « poser sur un mâle aux aguets, qui, la saisissant aussilôt avec ses « longues pattes élevées au-dessus de ses élytres, la fit glisser sous lui et « s’en rendit maître. » = = L'heure à laquelle M. Chambhovet faisait sa chasse n’est pas indiquée ; mais on à pu voir que c’est en plein soleil qu’il opérait, et mon expé- rience m'a toujours prouvé que le soleil est ici une condition indispen- sable et que le moment propice est celui que j'ai dit. Néanmoins, les succès de M. Péragallo porteraient presque à croire que l’heure la plus favorable serait celle dont il a eu la divination ; mais on conviendra qu’elle est moins commode. Quoiqu'il en soit, il est intéressant de savoir qu’on peut prendre la femelle soit au point du jour, à terre et sous un essaim de mâles jaloux de ses faveurs, car c’est ainsi que je l’ai compris par la comparaison avec l'Amphimallus ater, soit à midi, au vol et en allant au devant de son époux. Les Lamellicornes du groupe des Mélolonthides, généralement si réguliers et même si exclusifs pour les heures de leurs ébats, ne nous fournissent pas, que je sache, un fait semblable, mais il est probable que le Hoplia cærulea ne présente pas seul cette particularité. J’ai parlé aussi, dans mon mémoire précité, de chats et même d’un chien qui se régalaient de Rhizotrogus rufescens. Voici ce que, de son côté, a observé M. Péragallo : « Jai, à Albi, un jardin qui fait mon bonheur et qui m'a déjà donné « l’occasion d’accumuler notes sur notes, dessins sur dessins. J'y passe « mes soirées en Compagnie souvent de ma famille et toujours de mes « deux chats, 252 ÉD. PERRIS. — Promenades entomologiques. 2 = = = = Ar VAR TRS EE: + 2 « De juin à fin juillet, mes compagnons fidèles se nourrissent, presque exclusivement, non pas de Hannetons, animal que nous ne connaissons pas dans nos pays, mais bien de Cigales adolescentes. : « Quand vient la nuit, il se fait, dans le plus dur des allées, de petits trous d'où sort un léger bruit. Mes chats connaissent cela, ils se tapissent à côté, le trou s’élargit et la Cigale, encore dans son état de nymphe, sort lentement pour aller grimper sur la première tige venue; c’est alors que mes chats la croquent avec amour. Si la Cigale a pu échapper à ses deux ennemis, ils savent bien la trouver plus tard dans les buis ou accrochée au tronc des arbres. Cette année-ci elles ont été très- nombreuses, et je comptais hier soir plus de cinquante trous dans une seule allée. » Description d'une espèce nouvelle de LEISTUS (L. Koziorowiezi), DE L'ILE DE CORSE, Par M. Cu. PIOCHARD DE LA BRULERIE. (Séance du 9 Avril 1873.) LeisTus Koziorowiczi de la Brûl. Nov. sp. Nigro-cærulescens, mändibulis obscure ferrugineis, dntennarum articulis quatuor basalibus nigris, basi anguste fulvis, cæteris nigro-fuscès, tibiis larsisque opace brunneis ; prothorace brevi, lato, longitutido sua cércèter duplo latiore, postice fortissime constricto, lateribus valde rotundatis pos- tice abrupte sinuatis, dein paululum divergentibus, angulis posticis acu- tiusculis, apice acuminatis, basi recte truncato, margine antico, medio angulariter producto, supra obtriangulariter depresso, in depressione, ad lalera et ad basin præcipue sat fortiter punctato, margine externo reflexo ; elytris latiusculis, subquadratis, supra leviter convexis, fortiter punctato- striatis, prosterno præcipue in medio, mesosterno et metasterno ad latera tantum fortiter punctatis, in medio fere lævibus, abdomine lævr. Le L. Koziorowiczi se distingue des L. spintharbis et fulvibarbis par sa forme générale plus raccourcie, son prothorax plus court, plus large, plus fortement arrondi sur les côtés même que chez la seconde de ces deux espèces; par ses élytres plus larges et plus carrées; et par la couleur plus foncée de ses antennes et de ses patles. Son prothorax est à peu près deux fois aussi large que long, très-arrondi sur les côtés, très-fortement rétréci vers la base, où il est plus de deux fois plus étroit qu’un peu en avant du milieu de sa longueur ; ses côtés sont redressés en arrière beau- coup plus brusquement que chez le L. spinibarbis, à peu près comme chez le fulvibarbis et à la même distance de la base que chez cette der- nière espèce ; ils deviennent alors plus divergents pour former des angles postérieurs un peu aigus ; son bord réfléchi est plus fortement relevé que chez le L. fulvibarbis ; la ponctuation de la surface sur l'impression anté- 25! PIOCHARD DE LA BRULERIE. — Leistus Koziorowiczt. rieure, le long des côtés et en avant de la base, est plus forte que chez les deux espèces précitées; la ligne longitudinale médiane parait plus enfoncée par suite de la convexité un peu plus forte des deux saillies arrondies que la surface du prothorax forme de chaque côté. Les stries des élytres sont un peu plus fortes et surtout plus grossièrement ponctuées que chez le L. fulvibarbis. La couleur de l’exemplaire unique que j'ai sous les yeux est d’un noir bleuâtre très-foncé et très-brillant; ses pattes et ses antennes sont plus obscures que chez tous les L. spinibarbis qu'il m'a été donné d’exa- miner. On ne saurait confondre le L. Koziorowiczi avec le L. Revelierei. Sa forme est, en effet, beaucoup plus courte et plus large, son prothorax est bien plus court, ses côtés sont redressés en arrière moins près de la base, ses antennes et ses paltes sont plus foncées, sa taille est un peu plus grande. Patrie : l’île de Corse. J'ai décrit cette espèce d’après un exemplaire qui m'a été communiqué par notre collègue M. Koziorowicz, à qui je me fais un vif plaisir de la dédier. Les espèces de Leistus, dont j'ai pu voir jusqu’à présent des individus authentiquement pris en Corse, sont au nombre de quatre, deux existant également sur le continent et ne constituant pas même dans l'ile des variétés appréciables, spénibarbis et fulvibarbis, et deux qui n’ont pas encore été signalées comme trouvées ailleurs qu’en Corse, Revelierei et Koziorowiczi. J'ai eu entre les mains un exemplaire du L. Revelierei Muls., commu- niqué également par M. Koziorowicz, auquel la description de M. Mulsant s'adapte parfaitement pour tout ce qui concerne la forme du corps et sa sculpture, mais dont la couleur est moins obscure et plus verdâtre, se rapprochant davantage de celle du L. nitidus que ne lindique l’entomolo- giste lyonnais, et dont les paltes et les antennes sont d’un fauve rou- geâtre. Malgré ces particularités, il me semble infiniment probable que linsecte trouvé par M. Koziorowicz est bien le L. Reveléerei, dont le type n'existe malheureusement dans aucune collection de Paris. Révision des espèces du genre ACINOPUS Par M. Cu. PIOCHARD DE LA BRULERIE. (Séance du 9 Avril 1873.) Wableau synoptique des espèces. A. Tarses antérieurs et intermédiaires simples chez les 4, ne présen- tant en dessous que des rudiments de squamules, semblables ou presque semblables dans les deux sexes. B. Taille très-grande ; forme élargie, pas très-convexe et peu cylin- drique; couleur noire assez mate. Tête médiocrement grosse, sensiblement moins large que le prothorax ; mandibules avan- cées, un peu sinuées en dedans à leur côté externe : bord supérieur de la droite non échancré, moins épaissi seulement et moins relevé que celui de la gauche, obliquement ridé en dessus; dent de l’échancrure du menton imperceptible, rem- placée par une légère sinuosité; prothorax plus étroit que les élytres, discofdal, faiblement déclive latéralement, arrondi sur les côtés, pointillé le long des bords externes et vers les angles postérieurs, qui sont obtus et arrondis, les antérieurs assez avancés ; repli de la base des élytres assez fortement sinué en dedans à partir de la cinquième strie; stries bien marquées, mais médiocrement fortes; dernier segment de l'abdomen ayant de chaque côté de son sommet d’abord deux petites fos- settes, obsolètes chez le & et donnant naissance à trois ou quatre soies raides, plus marquées chez la femelle et portant au moins six soies, puis deux pores séligères : lisse entre les deux fossettes chez le &, un peu renflé et ridé en travers chez 256 PIOCHARD DE LA BRULERIE. la $; trochanters postérieurs larges et aplatis; bord inférieur des cuisses longuement et assez densément pubescent. — Long. 22 à 28 mill.; larg. 9 à 43 mill. . . . . . . . ammophilus. B’. Taille moyenne; corps plus convexe, plus étroit, presque parallèle, assez cylindrique ; couleur noire, plus brillante que chez aucun Acinopus et comme vernissée. Tête égalant presque la largeur du prothorax ; mandibules moins avancées, presque pas sinuées en dedans à leur côté externe : bord supérieur de la droite non échancré, point épaissi, celui de la gauche très-légère- ment épaissi; dent de l’échancrure du menton courte, mais bien visible; prothorax de la largeur des élytres, non discoïdal, presque carré, presque pas arrondi sur les côtés, avec les angles postérieurs un peu obtus, mais très-faiblement arrondis au sommet, assez sensiblement déclive latéralement, imponc- tué ; repli de la base des élytres à peine sinué en dedans; stries nettement marquées, mais d’une finesse ‘extrême ; inter- valles absolument plans ; dernier segment de l’abdomen ayant chez le G, de chaque côté de son sommet, deux pores séti- gères et point de fossettes (la $ m'est inconnue); trochanters postérieurs moins larges et plus allongés ; cuisses un peu moins longuement pubescentes en dessous. — Long. 16 mill.; re 7 7 SR een ie de) er ati alerte le NS LTRO LATE A’. Tarses antérieurs plus ou moins dilatés chez les g, un peu élargis chez les ©. B. Tarses antérieurs des G' peu dilatés, ne présentant en dessous que des rudiments de squamules, différant très-peu de ceux des 9, les intermédiaires simples et dépourvus de squamules dans les deux sexes. Taille grande, corps très-épais, forme élargie. Tête grosse, très-convexe, un peu moins large que le prothorax ; mandibule droité, fortement échancrée à son bord supérieur vers le tiers de sa longueur à partir de la base, un peu en arrière de l'angle antérieur de l’épistome ; échancrure toutefois un peu moins profonde que chez VA. sabulosus; mandibule gauche très-légèrement échancrée ou plutôt simplement sinuée à son bord supérieur, au sommet même de langle basilaire ; bord Révision du genre Acinopus. 257 inférieur des deux mandibules très-profondément sinué un peu en avant de leur base; prothorax faiblement rétréci en arrière, à peine deux fois aussi large que long, faiblement arrondi sur les côtés, ses angles postérieurs obtus, plus ou moins fortement arrondis au sommet; élytres environ une fois et demie aussi longues que larges, très-convexes, assez forte- ment striées; dessous du corps fortement ponctué, surtout sur la partie médiane et vers le bord postérieur des segments abdominaux, ponctuation donnant naissance à de longs poils, au milieu desquels les soies des pores sétigères ordinaires se reconnaissent difficilement ; dernier segment simple, seulement un peu ponctué chez les 4, épaissi, renflé et rugueux à son sommet chez les © ; trochanters postérieurs couverts, ainsi que le bord inférieur des cuisses, de gros points portant de longs poils, indépendamment des pores sétigères normaux. — Long. 162 elle are. Tamil. en EE gra entens B’. Tarses antérieurs des 4 plus fortement dilatés, garnis en dessous d’une double rangée de squamules bien visibles, les intermé- diaires, aussi, visiblement dilatés et garnis de squamules dans le même sexe. C. Bord supérieur de la mandibule gauche entier : bord inférieur des deux mandibules fortement sinué un peu en avant de leur base. Épistome plus ou moins échancré, mais non en demi- cercle, recouvrant l'articulation du labre avec Je crâne, labre peu rétréci en avant, très-faiblement bilobé, peu convexe en dessus; prosternum simple dans les deux sexes; dernier segment de l’abdomen non terminé en pointe chez les ©. D. Bord supérieur de la mandibule droite fortement échancré vers ie tiers de sa longueur. E. Corps très-épais, forme élargie, Faciès de l'A. géganteus ; taille ordinairement moindre ; bord supérieur de la mandibule droite encore plus profondément et plus brusquement échancré que chez l'espèce précitée : celui de la gauche entier et arrondi à son angle basilaire; prothorax plus ou moins court, à angles postérieurs obtus, plus ou moins (1873) 47 258 PIOCHARD DE LA BRULERIE. arrondis au sommet, variant sous ce rapport dans des limites très-étendues; dessous du corps peu forteraent et peu densé- ment ponctué, à peine pubescent ; dernier segment simple chez les 4, épaissi, renflé et un peu rugueux à son sommet chez les ®; trochanters postérieurs ayant seulement, avec le gros pore sétigère ordinaire, quelques petits points effacés ; ! bord inférieur des cuisses garni d’une rangée de gros pores sélisères. — Long. 13 à 20 mill.; larg. 6 à 9 mill . . sabulosus. E’. Corps moins épais, forme plus allongée, subcylindrique. F. Antennes et pattes, les cuisses surtout, proportionnellement plus robustes et plus courtes; tarses antérieurs et intermédiaires des é plus fortement dilatés, le deuxième article des intermé- diaires presque plus large que long. Tête très-bombée sur le vertex, un peu arrondie, un peu rétrécie derrière les yeux; prothorax fortement convexe, ses côtés plus ou moins arrondis, ses angles postérieurs plus ou moins obtus, toujours largement arrondis au sommet ; élytres médiocrement allongées, visiblement moins de deux fois aussi longues que larges, convexes, un peu arrondies sur les côtés ; dernier segment de l’abdomen simple chez les 4, un peu épaissi et un peu rebordé à son sommet chez les ©. G. Pattes noires sur les cuisses, d’un brun foncé sur les tibias, d’un rouge ferrugineux sur les tarses; prothorax tantôt à peine, tantôt sensiblement rétréci en arrière; dessous du corps et trochanters postérieurs assez fortement et assez densément ponctués, un peu rugueux, brièvement pubescents ; bord infé- rieur des cuisses postérieures portant, outre la série ordinaire de gros pores sétigères, d’autres points épars assez visibles ; dernier segment de l'abdomen des © ponctué, mais presque pas ridé à son sommet. — Long. 13 à 49 mill. . . subquadratus. &. Paltes entièrement ferrugineuses; prothorax un peu rétréci en arrière, assez arrondi sur Les côtés ; dessous du corps ponctué plus ou moins fortement; trochanters et bord inférieur des cuisses postérieures à peine marqués de quelques petits points outre les pores sétigères ordinaires; dernier segment de l'ab- ET TE CE in et Révision du genre Acinopus. DD domen de la ® moins fortement ponctué, mais présentant, vers le sommet, des rides bien visibles, suivant à peu près la direction de son contour. — Long. 44 à 48 mill. . . . ambiguus. EF’. Antennes et pattes proportionnellement un peu moins fortes et plus longues ; tarses antérieurs et intermédiaires des g' moins largement dilatés, le deuxième article des intermédiaires plus long que large. Dessous du corps ponctué; dernier segment de l’abdomen simple chez les 4, ponctué, mais à peine ridé, un peu épaissi et à peine rebordé à son sommet chez les @. G. Paltes entièrement ferrugineuses. Forme de l'A. ambiguus ; taille un peu plus petite; tête arrondie et un peu rétrécie en arrière comme chez cette espèce ; prothorax un peu plus court, arrondi de même sur les côtés, un peu moins rétréci en arrière (au moins chez les deux exemplaires qui me servent de types), avec ses angles posté- rieurs obtus et largement arrondis au sommet; élytres moins de deux fois aussi longues que larges; tarses antérieurs plus largement dilatés chez les d!, les intermédiaires encore moins, presque semblables à ceux des %, le deuxième article de ces derniers notablement plus long que large. — Long. 12 à AO PSE TN EN ER ST ee CASE DE (1) A. MniszEthi la Brûl., nov. sp. Niger vel nigro-piceus, pedibus ferrugineis, convexus, mediocriter elongatus, capite prothorace paululum angustiore, pone oculos leviter angustato, vertice convexo, mandibula dextera margine superiori exciso, utraqué mandibula margine tuferiori ante basin profunde sinuato, prothorace transverso, sub- quadralo, postice paululum angustato, lateribus satis rotuudatis, angulis posticis obtusis, apice late roltundatis, elytris latitudine sua minus duplo lon- gioribus, laleribus paululum rotundatis, sat profunde striatis, corpore subtus punctato, trochanteribus femoribusque posticis infra, præter poros setigero ordinarios parce absoleteque punctatis, ullimo abdominis segmento in mar, simplici, in femina ad apicem punctato, parum perspicue strigoso, margine apicali leviter incrassato el reflexo, tarsis anticis in mare leviter, interme - 260 PIOCHARD DE LA BRULERIE. G’. Pattes noires sur les cuisses, d’un brun foncé sur les jambes, fer- rugineuses sur les {arses. Forme plus allongée, plus parallèle; tête à peine rétrécie en arrière ; prothorax presque carré, très-peu rétréci en arrière, très-peu arrondi sur les côtés, à angles postérieurs obtus, émoussés, mais non pas largement arrondis à leur sommet; élytres deux fois à peu près aussi longues que larges; tous les tarses proportionnellement un peu plus courts, les antérieurs des un peu plus dilatés, ainsi que les intermédiaires, ceux-ci plus faciles à distinguer de ceux de la femelle, à deuxième article seulement un peu plus long que large. — Long. 12 à RAA ASC PR SE ee re ea Net ene Ve do ele Mer ete IMCUDESS D’, Bord supérieur de la mandibule droite non échancré, seulement un peu sinué à la hauteur de l’angle antérieur de l’épistome. Trochanters et bord inférieur des cuisses peu distinctement ponctués, outre les pores sétigères ordinaires. E. Forme relativement courte et carrée. Tête grosse, atteignant au moins ou même dépassant un peu la largeur du prothorax chez les &'; celui-ci presque carré, peu rétréci en arrière, faiblement arrondi sur les côtés, à angles postérieurs obtus, pas très-largement arrondis au som- met ; à bords latéraux très-étroitement relevés ; élytres assez courtes, carrées, à peu près de la largeur du prothorax, très- finement striées; intervalles des stries très-plans ; dessous du corps ponctué assez lächement et d’une manière assez variable suivant les individus; dernier segment de l'abdomen des £ dis minus dilatatis, subtus squamulosis, horum articulo secundo latitudine sua longiori. Les deux seuls exemplaires que j'ai vus sont un peu immatures ; serait-ce à cette circonstance qu’il faudrait atiribuer la couleur pâle de leurs pattes ? Je pense que non ; Car, chez un À. picipes, qui est dans le même état d'immaturité, je trouve la coloration noire des cuisses déjà très-appréciable, Tous deux sont notés comme pris à Tripoli de Barbarie el proviennent de l'an- cienne collection Dupont : l'un, g, appartient à M. le comte de Mniszech, l’autre, Q, à M, de Vuillefroy. Révision du genre Acinopus. 261 légèrement épaissi et un peu rebordé à son sommet, ponctué, très-légèrement ridé; pattes courtes, assez robustes; tarses antérieurs et intermédiaires assez fortement dilatés chez les & — Long 12 2416 mil ets 000 RS A yrassaton E’. Forme relativement allongée. F. Tête grosse chez les &, atteignant où dépassant un peu la largeur du prothorax, notablement moins développée chez les $, un peu rétrécie derrière les yeux ; prothorax sensiblement rétréci en arrière, à côtés assez arrondis, ses angles postérieurs obtus, assez arrondis au sommet, son bord latéral assez sensiblement relevé, surtout vers les angles postérieurs; élytres assez longues, assez parallèles chez les 4, un peu plus arrondies sur les côtés chez les © ; dessous du corps ponctué lâchement, d’une manière un peu variable, ordinairement assez faible ; dernier segment de l'abdomen plus densément ponctué, sen- siblement épaissi au sommet chez les ® et très-visiblement ridé ; pattes assez robustes, noires sur les cuisses, brunes sur les jambes, ferrugineuses sur les tarses; tarses antérieurs et intermédiaires assez fortement dilatés chez les 4, épaissis même chez les © : le deuxième article des intermédiaires dans ce sexe pas beaucoup plus long que large. — Long. 14 à AQU Lo he enne e0 Von ere RTS A AC OR UT F°. Taille (du seul exemplaire $ connu) notablement plus petite ; pro- thorax sensiblement plus allongé, rétréci en arrière, arrondi sur les côtés et aux angles postérieurs à peu près de la même manière que chez l'A. elongatus ; dessous du corps fortement mais peu densément ponctué, assez longuement pubescent, surtout sur le prosternum et le milieu de l’abdomen; dernier segment un peu épaissi au sommet, vaguement ponctué, nul- lement ridé; pattes ferrugineuses, plus allongées, garnies de poils spiniformes un peu plus longs; tarses sensiblement plus allongés et plus étroits, deuxième article des intermédiaires (Q) presque deux fois plus long que large. — Long. 11 mil. pilipes. C’. Épistome très-profondément échancré en demi-cercle, avec ses angles antérieurs très-avancés, laissant à découvert en partie l'articulation membraneuse du labre avec le crâne : labre assez 262 PIOCHARD DE LA BRULERIE. rétréci en avant, profondément bilobé et sillonné longitudi- nalement en dessus à partir du fond de l’échancrure qui sépare Jes deux lobes jusqu'à la moilié environ de sa lon- gueur, épaissi et convexe. Tête très-développée, dépassant sensiblement la largeur du prothorax, au moins chez les 4, un peu triangulaire en avant, assez rétrécie derrière les yeux; mandibule droite non échan- crée à son bord supérieur; prothorax assez rétréci en arrière, avec ses angles postérieurs obtus, tantôt un peu, tantôt assez largement arrondis à leur sommet; prosternum épaissi dans sa partie antérieure et avancé en forme de goître chez les &, simple chez les © ; dernier segment de l'abdomen simple dans le premier sexe, plus ou moins rugueux, épaissi à son extré- mité et terminé par un petit tubercule en forme de pointe mousse, dirigé en arrière, dans le second. — Long. 12 à A RS M ETS ee es ee a lererelene WE UCEDITIELUES AE (*) Depuis la publication du Species général des Carabiques de Dejean, un assez grand nombre d’Acinopus ont été décrits isolément dans divers ouvrages. Le trop d’empressement qu’on met d'ordinaire à faire connaître des découvertes dont on n’a pas toujours pris la peine de contrôler la valeur avec toute la sévérité désirable, et la mauvaise habitude qu'ont la plupart des auteurs de faunes locales de décrire les insectes rentrant dans le cadre de leurs études sans les comparer avec ceux des pays voisins, ont amené ici le même résultat que partout ailleurs : conformément à la règle qui est trop générale en entomologie, le genre qui nous occupe a été grossi indûment d’un bon nombre d’espèces nominales. Malgré les cor- rections déjà faites et les noms assez nombreux relégués en synonymie, les derniers catalogues publiés enregistrent encore vingt et une espèces d’Acinopus. L'étude des riches matériaux contenus dans les collections de MM. de Chaudoir, Fairmaire, de Mniszech, Reiche, Sédillot, de Vuillefroy (*) Par suite d’une erreur de typographie, cette partie du mémoire, destinée par l’auteur à servir d'Introduclion, a été reportée à la suite du Tableau synoptique des espèces. — E. D. Le] Révision du genre Acinopus. 263 et dans les cartons du Muséum que M. H, Lucas m'a ouverts avec sa bien- veillance habituelle, m'a permis de réduire à onze ce chiffre de vingt et un, mais j'ai dû en même temps publier une espèce qui était restée inédite, ce qui porte à douze le nombre total des Acinopus actuellement connus, Je ne reproduirai pas ici les caractères du genre; on les frouvera par- faitement exposés dans des ouvrages qui sont entre les mains de tout le monde, tels que le Species des Carabiques de Dejean, le Genera des Go- léoptères de Lacordaire et celui de Jacquelin Duval. Je ferai remarquer seulement que la caractéristique donnée par tous ces auteurs est un peu trop absolue en ce qui concerne la forme des tarses antérieurs et intermédiaires chez les mâles. Certains Acinopus (ammo- philus et striolatus) ont ces tarses simples dans les deux sexes et dépour- vus de squamules en dessous. Une autre (giganteus) a les tarses antérieurs faiblement dilatés chez des mâles, peu différents de ceux des femelles, et ne présentant en dessous que des rudiments de squamules, les intermé- diaires insensiblement dilatés et semblables dans les deux sexes, ou bien peu s’en faut. Enfin, le plus grand nombre des espèces a, comme le disent les auteurs, les tarses des deux premières paires bien visiblement dilatés chez les mâles, garnis en dessous d’une double rangée de squamules sem- blables à celles qu’on observe chez les Harpalus, un peu épaissis, mais dépourvus de squamules chez les femelles. L’A. giganteus élablit parfaite- ment le passage entre la disposition qui existe chez l'A. ammophilus et celle qui se rencontre chez les espèces les plus normales du genre. Tout en restant intimement lié aux autres Acénopus, l'ammophilus se rapproche aussi jusqu’à un certain point, par sa tête moins inclinée, ses mandibules plus avancées, son prothorax un peu discoïdal, ses tarses simples, ses cuisses et ses tibias longuement pubescents, de plusieurs autres genres dont la place a élé jusqu’à présent méconnue par la plupart des classificateurs. Je veux parler des genres Dioctes Guér.-Mén., Hetera- cantha Brullé, et Acmostes Schaum. Ces trois genres, comme M. de Chaudoir l'a dit, il y a longtemps déjà, à propos des Dioctes, et malgré l'opinion contraire de Lacordaire, ne doivent pas être éloignés les uns des autres, et il faut les ranger entre les Daptus et les Acinopus, par lesquels ils se rallient à la tribu des Harpalides. Qu'il me soit permis de dire ici que Lacordaire n’a pas élé heureux dans la tentative qu'il a faite pour subdiviser cette tribu : l’arrangement auquel il est arrivé est tout à fait artificiel et rompt les rapports les plus évidents, On s’est surlout servi jusqu’à présent, pour caractériser les espèces du 264 PIOCHARD DE LA BRULERIE, genre Acinopus, des particularités les plus superficielles, telles que la grandeur relative de leur tête et de leur prothorax, la force des stries de leurs élytres, etc. Ces particularités subissent chez toutes les espèces de ce genre, comme, du reste, dans tous les autres genres de Carabiques, des variations individuelles très-considérables et ne peuvent être que d’un faible secours pour arriver à des déterminations exactes. La forme des larses antérieurs et intermédiaires des mâles donne des caractères bien plus irrécusables. Celle de l’épistome et du labre pour une espèce (mega- cephalus), dont le prosternum est aussi développé d’une manière très- curieuse chez les mâles, celles des mandibules pour plusieurs autres, ne sont pas moins intéressantes à considérer. La mandibule droite est tou- jours différente de la gauche; chez certaines espèces, son bord supérieur est échancré brusquement vers le tiers de sa longueur, à l'endroit où cette mandibule, en se fermant, rencontre l'angle antérieur de l’épistome. L’échancrure paraît destinée à donner passage à l’angle susdit dans l’acte de la mastication; si elle n’existait pas, le bord supérieur épaissi et relevé de la mandibule viendrait buter contre lui et arrêterait celle-ci dans son mouvement de dehors en dedans. Chez d’autres espèces, ce bord est sim- plement un peu atténué et sinué au même endroit, disposition qui conduit au même résultat. La mandibule gauche est plus uniformément construite dans toutes les espèces du genre que ne l’est la droite ; cependant chez VA. giganteus elle présente à son bord supérieur, au sommet de l'angle basal, une petite sinuosité qu’on n’observe pas chez les autres espèces. Tous les Acinopus ont le bord inférieur de leurs deux mandibules plus ou moins profondément sinué un peu en avant de leur base, Les pores sétigères céphaliques sont au nombre de deux, un de chaque côté, vers le milieu du bord interne des yeux, comme c’est la règle géné- rale chez les Harpalides. Les pores sétigères abdominaux sont aussi au nombre de deux sur chaque segment, un de chaque côté, à quelque dis- tance de la ligne médiane ; il y en a quatre, deux de chaque côté, vers le sommet du dernier segment; chez une espèce (ammophilus), le plus interne de ces deux pores est remplacé par une fossette d’où émergent plusieurs soies. Il y a un gros pore sétigère sur les trochanters posté- rieurs, plusieurs sur le bord inférieur des cuisses postérieures, mais ceux- ci sont en nombre variable, suivant les individus, et quoique certaines espèces en aient habituellement un plus grand nombre que d’autres, je crois qu’on ne doit pas avoir une confiance exagérée dans ces pores fémo- raux pour distinguer spécifiquement les Acinopus. Les gros points qui existent ordinairement à l'extrémité des cinquième et septième intervalles Révision du genre Acinopus. 265 des stries des élytres varient en nombre dans la même espèce et peuvent s’oblitérer plus ou moins. Le dernier segment de l'abdomen n'offre rien de particulier chez les màles ; mais chez les femelles de plusieurs espèces il se modifie d’une manière tout à fait caractéristique : il s’épaissit toujours un peu à son sommet et porte ordinairement des rugosités qui diffèrent d’une espèce à l'autre; son bord apical est souvent un peu relevé : dans un cas (A. mega- cephalus &), ce sommet se prolonge en une petite pointe mousse dirigée en arrière, dépassant souvent les élytres et devenant alors visible, même quand on regarde linsecte en dessus. A l’aide surtout des caractères que je viens d'indiquer sommairement, j'ai formé un tableau synoptique des espèces du genre Acinopus, tableau qui permettra, j'espère, de les déterminer avec certitude, sans qu’on ait besoin de descriptions plus étendues. J’ai donné en note la diagnose latine de l'A. Mniszechi, la seule espèce nouvelle que je fasse connaître. CATALOGUE SYNONYMIQUE DES Acinopus. 4. AMMOPHILUS, Dej., Spec., IV, p. 38. grandis Fald., Fn. Transce., I, p. 78. spinipes Fisch., Bull. Mosc., 1844, I, p. 32. ussie méridionale, Transcaucasie, Caspienne, 2. sTRIOLATUS Zubk., Bull. Mosc., 1833, VI, p. 317. nitidus Fald., Fn. Transc., [, p. 77. Caspienne, Turcomanie, 8 GIGANTEUS Dej., Sp., V, p. 813. Andalousie, h. SABULOSUS Fab., Ent, Syst., I, p. 96. obesus Schünh., Syn. Ins., I, p. 191. — Dej., Spec., IV, p. 87. Lepeletieri Luc., Expl. Alg., p. 66. maurilanicus Luc., Expl, Alg., p. 67. Barbarie. 266 PIOCHARD DE LA BRULERIE, — Révision du genre Acinopus. 5. SUBQUADRATUS Brullé, Expéd. Mor., p. 419. Grèce, Italie méridionale, Sicile. 6. AMBIGUUS Dej., Spec., IV, p. 35. Sicile, Malte, 7. Mniszecut la Brûl,, Ann, Soc, ent, Fr., 4873, p. 259. Tripoli (Barbarie). 8, picires Oliv., Ent., INT, 36, p. 12. megacephalus Xlig., Mag., IL, p, 353. — Dej., Spec., IV, p. 35. pasticus Germ., Reis, Dalmat., p. 194, tenebrioides Duft,, Fn. Austr., II, p. 126. lævigatus Mén., Cat, rais., p. 128. minutus Brullé, Expéd. Mor., p. 118. eurycephalus Chaud., Bull. Mosc., 1842, IV, p. 828. clypeatus Fisch., Bull. Mosc., 1844, I, p. 31. rufitarsis Fisch., Bull. Mosc., 4844, I, p. SL. Europe tempérée, Méditerranée, Caspienne. 9, GRASSATOR Coquer., Ann. Soc. ent. Fr., 1858, p. 760. lævipennis Fairm., Ann. Soc, ent. Fr., 1859, Bull., p. Lx. Algérie, 10. ELONGATUS Luc., Expl. Alg., p. 67. cylindraceus Fairm., Ann, Soc. ent, Fr., 1859, Bull,, p. Lr. Algérie, Sicile, 41, pILIPES la Brûl., Ann. Soc. ent. Fr., 1867, Bull, p. Lxx1Ix. — 1869, p. 24. Ile Majorque. 49, MEGACEPHALUS Rossi, Mant., II, p. 102. bucephalus Dej., Spec., IV, p. 36. gutturosus Buq., Rev. Zool., 1840, p. 421. sabulosus Sturm, Ins., IV, p. 5. emarginatus Ghaud., Ball. Mosc., 1842, IV, p. 829. medius Reiche, Cat. Col, Alg., p. 12. Méditerranée, Caspienne. ET SP marre . Note sur le genre PTERVGOMUS NOUVELLE COUPE DE CURCULIONIDES-CRYPTORHYNCHIDES pu GROUPE DES SOPHRORHINIDES Lac. Par M. H. JEKEL. (Séance du 27 Août 1873.) Parmi les nombreuses modifications que présente le canal thoracique destiné à recevoir le rostre au repos chez les Cryptorhynchides, et que Lacordaire a essayé de ramener à quatre types principaux, il en est une très-rare, celle qui, chez les Sophrorhinides, consiste dans l'extension dudit canal sur le métasternum, parfois même (Panoleus Gerst.) sur l’ab- domen. De ce groupe limité, quatre genres seulement ont été publiés, à ma connaissance ; je crois donc intéressant d’en décrire un cinquième, originaire de Cayenne, qui, par ses yeux finement réticulés et ses ongles bifides, se distingucra facilement de ses congénères, Pierygomus Jekel, Rostrum longum, ad extremitatem metasterni attingens, parum robustum, paululum arcuatum, subæque latum, versus apicem paulo deplana- tum; scrobe mediana, laterale, versus oculum ad parlem inferam rectim oblique ducta. Anlennæ tenues, elongalæ, medio rostri insertæ ; SCapo versus apicem parum subclavalo-incrassato, oculum fere attingente ; funiculo scapi longitudine, articulo 1° elongato anguste subconico; 2 haud breviore 268 H. JEKEL. subcylindrico; 3° præcedenti subduplo breviore, sed latitudine sua plus duplo longiore, eliam cylindrico; L-7 successive brevioribus et paululum crassioribus ; K° evidenter longiore — 7° vero subbreviore — quam lato; clava anguste oblongo-acuta, & articulata. Caput éransversum, subsemicirculare, æquale, convexum. Oculi tenuiter granulati, perpendiculares, sat magni inferne subacuti, subplanatr. Prothorax sat parvus, antice supra caput valde productus, utrinque pro- funde anguste emarginatus, infra oculum fortiter lobatus; lateribus pone stricturam subapicalem rotundalo-ampliatis, a medio ad basin subrectis paululum angustatis ; angulis poslicis subacutis ; basi sinuala. Scutellum parvum, ovatum, convexum. Elytra basi cum humeris valde carinato-extensis conjunctim 3-sinuata et thorace plus duplo latiora, infra humeros subito rectim oblique-dein versus apicem sensim — angustata, inde subconica; supra-præsertim a medio ad apicem — valde convexa et declivia. Prosternum ante coxas anticas longum medio profunde canaliculutum marginibus perpendicularibus cariniformibus; coxis anticis omnino posterioribus, angulum set elevatum ad mesosternum applicatum for- mantibus. Mesosternum énter coxas intermedias profunde canaliculatum, marginibus lateralibus perpendiculariter elevatis angulatim carinatis ; antice pos- ticeque apertum. Metasternum medio profunde canaliculatum, marginibus lateralibus per- pendicularibus, sed extra libellam pectoris et abdominis non elevatio- ribus. Abdomen obtuse subtruncato-conicum ; segmento 1° inter coxas posticas late subtruncato ; 2° fere æque longo; 3-L brevioribus simul secundo paulo longioribus ; 5° reliquis longiori, transversv. Pedes modice elongati et crassi ; femoribus parum compressis, sublus sub- clavatis et unidentatis, posticis ad medium segmenti ullimi abdo- minis attingentibus, intermediis paulo brevioribus, anticis certe lon- gioribus et crassioribus præsertim in d'; tibiis femoribus 1/4 brevio- ribus, paulo incurvis sinuatis el compressis, nusquam ampliatis, apice oblique truncatis, intus unguiculo truncaturæ parallelo auctis ; larsis Sur le genre Pterygomus. 269 1/3 brevioribus, tenuïusculis, articulo 4° oblongo-conico, 2° duplo bre- viore sublransverso-conico, 8° profunde bilobo, 4° tenui fere longitu- dine prémi, parum clavato, biunguiculato; unguiculis basi sat distan- tibus, paulo divergentibus, singulo profunde fisso divisione interiore breviore. Corpus oblongo-conicum, durum, sculpturatum, squamulatum, mediocris magnitudinis PTERYGOMUS SELLATUS Jekel. Oblongo-conicus, niger, squamulis crassiusculis flavescenti-albidis in capite elytris pedibusque dense, reliquis partibus parce obtectus ; antennis articuloque ultimo tarsorum rufis ; rostro piceo versus apicem rufescente ultra medium longitudinaliter carinulato et canaliculato, dein punctulato ; thorace grosse punctato-rugoso, medio subcarinato, in cavitatibus squa- moso; scutello ovato, lævi, convexo; elytris valde convexis, conicis, ad humeros valde angulato-productis, punctato-substriatis , interstitiis sub- planis, carinula laterali ab humeris versus apicem ducta instructis, ma- cula media communi subsellata brunnea postice nigro-marginata ornatis; femoribus subtus unidentatis ; ungulis fissis. Long. corp. (rostro excel.) 7 mill., latit. humer. 4 mill. — Thor. long. 2 4/10 mill., latit. bas. 4 9/10 mill. — Elytr. long. fere 5 mill. d. Rostro antennis pedibusque — præsertim femoribus anticis — paulo crassioribus ; abdomine basi planiori, segmento ultimo minus transverso, paulo longiori et angustiori, haud depresso. ?. Segmento ultimo latiori et breviori, medio evidenter depresso. Patria : Cayenna — a Dom. Bar missus, Cet intéressant insecte, par l'extension de ses épaules, la convexité et la conicité de ses élytres, ainsi que par la squamulation et le dessin de ces organes, a quelque analogie de forme avec les Cydianerus. Rostre au repos atteignant l’extrémité du métasternum, où il s'applique _ entièrement dans le canal et en eonnexité de l’abdomen ; assez mince, 270 H. JEKEL. parallèle, très-faiblement élargi au milieu à l'insertion de antenne et à l'extrémité; surmonté,'de la base au delà du milieu, de cinq fines carènes, dont la médiane la plus forte, entre lesquelles il est canaliculé et garni de petites squamules jaunâtres minces, allongées, transversalement pla- cées; couleur de poix à la base et successivement plus brunâtre vers l'extrémité, qui est noire, ainsi que les mandibules peu saillantes; ponctué de l’insertion antennaire aux mandibules ; antennes ténues, d’un rougeàtre päle; clave mince, allongée, d’un tomenteux jaunâtre clair. Téte transverse, semicirculaire, assez convexe postérieurement, mais presque plane entre les veux près du rostre; densément couverte de squames épaisses, ovalaires, d’un jaune blanchàtre, avec une mixture de brunâtre clair sur le front, entre les yeux, formant une macule plus ou moins circonscrite; yeux latéraux, leur bord supérieur peu visible en dessus, converge antérieurement vers le rostre, donnant ainsi au front une apparence conique; presque plats, coniques postérieurement, finement réticulés, noirs. Prothorax assez allongé et étroit, fortement arrondi et produit sur la tèle à son milieu antérieur, avec une légère sinuosité où émargination médiane; très-profondément et étroitement émarginé sur les côtés, avec les lobes sous-oculaires très-prononcés, atteignant presque le niveau du lobe médian et cachant entièrement les yeux au repos; un peu étranglé subtubulé au-dessous du sommet, puis assez abruptement éiargi-arrondi vers le milieu des côtés, qui se rétrécissent ensuite quelque peu vers la base ; angles postérieurs subaigus ; base assez fortement bisinuée ; convexe, fortement scabreux-rugueux-ponctué, avec une légère carène médiane un peu sinueuse ; cavités remplies par des squames assez épaisses, un peu allongées, généralement redressées, surtout antérieurement, simulant des poils rigides. | Écusson subovalaire, convexe, noir, lissé, brillant. Élytres conjointement fortement trisinuées à la base, avec les épaules très-anguleusement développées et subcaréniformes, en ce point plus du double plus larges que le prothorax; abruptement émarginées sous l’hu- mérus, puis insensiblement et très-légèrement curvilinéairement rétrécies jusqu’à l'extrémité, qui est obtuse, subarrondie conjointement ; fortement convexes et abaissées postérieurement, avec les épipleures réclinées en dessous; ponctuées-substriées; interstices plans et assez larges, à l’excep-. tion de celui placé entre les stries 8 et 9, qui est caréné, continuant ainsi Sur Le genre Plerygomus. 271 jusque près de l'extrémité la carène de lhumérus; très-densément couvertes de squames d’un jaune blanchâtre, conformées comme celles de la tête; une tache commune médiane à cheval sur la suture, brunâtre, antérieurement évanescente, subselliforme, postérieurement circulairement arrondie et fortement marginée de squames noires et épaisses; çà et là des poils rigides, épais, squamiformes, redressés, sont distribués sur presque toute la surface. Corps en dessous : Prothorax rugüeux-ponctué, avec des squames plus larges et plus arrondies qu’en dessus, — Poitrine impressionnée de fortes et larges fovéoles garnies chacune d’une petite squame allongée longitu- dinalement placée. — Segments de l'abdomen ponctués làchement, mais moins fortement, à squames comme sur la poitrine; les points forment deux séries transverses longeant les bords des 4° et 2° segments et une seule sur les 3° et 4°; le 5° est entièrement et beaucoup plus serrément ponctué. Pattes : Cuisses densément squamées comme la tête et les élytres; les squames plus petites, avec quelques rangées de squames plus grandes, piliformes, mais également couchées ; tibias et tarses plus pileux ; ceux-ci densément spongieux en dessous; ongles fissiles. P..S, — Au moment de donner le bon à tirer de cette note (fin octobre 1878), la Société recoit, entre autres publications, le n° 55 du Journ. of the Linn. Soc. de Londres, contenant la 3° partie du travail de M. Fran- cis-P. Pascoe, intitulé : Contrib. tow. « Knowledge of the Gurculionidæ, p. 440-492, pl x à x1x1, 29 octobre 1872!, dans laquelle un grand nombre de nouvelles formes sont diagnosées, et en grande partie soigneu- sement figurées par M. E.-W. Robinson. — Entres autres Cryptorhyn- chides que contient ce travail, j'ai de suite reconnu, à la pl. xux, fig. 44, le sixième genre de Sophrorhinides que je me proposais de décrire dans un prochain opuscule, — Cet insecte, que M. Pascoe nomme Melrania palliata (p. 482), est remarquable en ce qu'il fait le passage entre le Pterygomus Jekel et le Panolcus Gerst. par le canal s’étendant en s’éva- nouissant sans cloisonnement jusqu’au milieu du 4 segment de Pabdo- men, où l'extrémité du rostre, très-long, vient s'appliquer au repos, — 272 H, JEKEL, — Sur Le genre Plerygomus. Ayant en ma possession un certain nombre d'individus des deux sexes de cette espèce, je saisirai la prochaine opportunité pour en développer les caractères génériques, spécifiques et sexuels. — 11 est également dû aux intéressantes captures de M. Bar, et se trouve aussi aux Amazones, où il paraît atteindre une taille un peu moindre, en même temps qu’il y offre un plus beau velouté de la squamulation du fond et des dessins, — Je l’avais envoyé à plusieurs correspondants sous le nom d’Eupterus pul- cher ; c’est également le Macromerus elegans Chevr. litt. Dans ce même travail, l’auteur diagnose un très-intéressant genre de Brachydérides (Ottistira, p. 440, tab. x, fig. 6) de la Malaisie, dont il indique 9 espèces. Il était établi dans mon Mss. de la 4° partie des In- secta Saundersiana sous le nom de Staurobothrys, en raison de la confor- malion insolite de la scrobe antennaire, figurant assez bien une espèce de croix ou T (1). Mon opinion sur la place de ce genre remarquable est la même que celle de M. Pascoe; je crois, en effet, qu’il doit venir près des Psalidium, et former, comme eux, un type spécial dans les Brachy- dérides, mais encore plus aberrant, Ayant vu un grand nombre d’indi- vidus de ce genre dans la collection Saunders, plus quelques autres dans celle de M. Roelofs et dans la mienne, j'ai pu constater l'extrême varia- bilité des espèces, et puis assurer M. Pascoe que ses diagnoses ne per- mettront pas de les déterminer avec certitude. (4) Le manuscrit de ja 3° partie des Insecta Saundersiana, prèt, mais retardé, depuis 1870, par les événements survenus en France, el que je n’avais pu livrer à M. Saunders qu’en août 1871, étant encore à imprimer, il est à craindre que celui de la 4e partie ne puisse se publier que beaucoup plus tard, et probablement dans d’autres conditions. Monographie des RHINOCYLLIDES Par feu CAPIOMONT, MISE EN ORDRE D'APRÈS LES MANUSCRITS DE L'AUTEUR Par M. C.-E. LEPRIEUR. (Séance du 27 Août 1873.) Lorsque, dans sa séance du 28 février 4872, la Société voulut bien confier à M. Charles Brisout de Barneville et à moi l’examen et la coordi- nation des manuscrits de noire regretté collègue Capiomont, nous ne pouvions guère nous douter de la tâche importante que nous acceptions ainsi. En effet, si le travail de notre ami est terminé dans certaines de ses parties, il n’en est pas moins vrai que, tel qu’il est, avec ses ratures, ses surcharges, on ne pouvait songer à le mettre entre les mains de l’impri- meur, et il n’est pas le moins du monde douteux pour moi, que l’auteur avait eu l'intention de recopier son travail ; malheureusement, les événe- ments terribles qui se sont succédé sont venus s'ajouter à la maladie pour s'opposer à la réalisation de ses désirs, Au moment où la guerre a éclaté, Capiomont, atteint déjà de l'affection qui devait l’emporter, était à Luxeuil, et l’usage des eaux thermales avait sensiblement amélioré son état de santé. La brusque déclaration de guerre le ramena en toute hâte à Metz près de sa sœur, et lorsque, dans la matinée du 7 août, nous apprîimes les désastres de Forbach et de Reichshoffen, il repartit en toute hâte pour Paris, afin d’y reprendre son poste au ministère. (1873) 18 274 G+ CAPIOMONT. (2) Au milieu des mouvements de troupes et de matériel, son voyage fut d’une longueur désespérante, et les fatigues du blocus de Paris ache- vèrent de donner le dernier coup à sa santé déjà si ébranlée, Quand, après le départ des derniers malades de Metz, je vins à Ver- sailles, au mois de mai 1871, me mettre à la disposition du Ministre de la ‘Guerre, je trouvai mon pauvre ami dans absolue impossibilité de quitter le lit. Chargé d’abord d'organiser le service pharmaceutique de l’ambu- lance établie dans l'École de Saint-Cyr, ses forces avaient trahi son dévoue- ment, et il avait dû renoncer à toute espèce de fonctions. Je me suis souvent demandé depuis, comment, en présence des épreuves qui venaient l’accabler, il avait pu conserver assez d’énergie et de force morale pour pouvoir achever, tant bien que mal, le travail qu'il avait entrepris. Il me semble que la publication des manuscrits laissés par notre ami ne peut se faire que d’une seule manière, c’est-à-dire, en respectant com- plétement ses notes et n’y apportant d’autres modifications que celles qui auraient pour résultat de corriger des erreurs évidemment matérielles. il vaut mieux, je crois, sauf toutefois l'avis contraire de la Société, offrir ce travail incomplet dans certaines parties, que d'y faire des additions dont le résultat pourrait être plus fâcheux qu’avantageux pour l’ensemble des descriptions. Ce qui montre bien d’ailleurs que, dans lPesprit de l’auteur, cette monographie avait besoin, avant d’être soumise à vos suffrages, d’une révision complète, c’est ce fait que, certaines parties achevées pour un genre, sont encore incomplètes pour un autre et réciproquement. Je ne parlerai pas des deux genres Cælostethus et Rhinocyllus, qui devaient former un petit groupe sous le nom de Rhinocyllides : ils sont complets; mais, tandis que les descriptions ainsi que les diagnoses des Lixus sont terminées, il n’existe pour le genre Larinus que les diagnoses seulement, sans descriptions. Le tableau du genre Lixus s'applique tout au plus à la moitié des espèces; celui du genre Larinus est, au contraire, à peu près terminé, et, si je ne me suis pas trompé, une dizaine d’es- pèces tout au plus sont restées en dehors. Comme la copie de tout ce travail est délicate et exige un temps assez long, parce que, pour certains groupes ou espèces, il y a souvent deux variantes dont il faut dégager la vérité, j'offre aujourd’hui à la (5) Monographie des Rhinocyllides. 975 Société les deux genres Cælostethus et Rhinocyllus, qui peuvent très-bien faire l’objet d’une première publication, pendant laquelle je trouverai, je pense, le temps de préparer de la même manière les genres Larinus el Lixus, — G.-E, LEPRIEUR. Genre COELOSTETHUS Cap. C. planifrons Dej. (Rhinocyllus). — villosus Cap. var. hispanicus Cap. — siculus Cap. — Dieckii Cap. — orientalis Cap. var. smyrnensis Cap. — provincialis Fairm. (Rhinocyllides). Genré Cœlostethus. J'ai formé cette coupe avec quelques Rhënocyllus qui ont la poitrine fortement excavée en avant des hanches antérieures. Les bords de cette excavation sont saillants et relevés en forme d’oreillettes ; le fond en est lisse. Malgré son évidence, ce caractère n’a été signalé par aucun des auteurs qui sé sont occupés du genre Rhinocyllus. Outre cette différence, qui me paraît essentielle, les Cœlostethus en présentent encore quelques autres de moindre importance. La tête est plus étroite, le rostre plus plan, plus long, moins épais; ses bords latéraux sont peu ou pas du tout relevés. On n’aperçoit pas sur les faces latérales de cet organe la gouitière profonde qui se voit chez les 976 G. CAPIOMONT, (4) Rhinocyllus. Le front est toujours moins déprimé entre les yeux; les articles 3-6 du funicule plus serrés, lenticulaires. La ponctuation des stries des élytres est plus évidente; les interstries peu ou pas chagrinés. La pubescence des élytres, au lieu d’être double (1) comme dans les Rhéinocyllus, n’est composée que de poils couchés, naturellement plus longs et plus serrés quand ils sont destinés à former des touffes; enfin, les jambes sont plus longues et un peu moins robustes, les ongles des tarses plus forts et leurs crochets parfois de grandeur inégale. Le reste est iden- tique dans les deux genres. J'ai donné à cette coupe générique le nom de Cælostethus, des deux mots grecs : xoxos, exCavation, et æxs%os, poitrine. il comprend les espèces suivantes, dont deux seulement avaient été décrites : A. Crochets des ongles d’égale grandeur. B. Rostre brusquement atténué en dessus vers le premier quart de sa longueur. C. Étroit ; pronotum à peine convexe, ruguleusement ponc- tué, même en avant, villeux sur les côtés ; téguments presque Mais ee. et note Lies) SCULUSUEDS CC. Assez large et plus grand ; pronotum très-convexe (re- lativement), à ponctuation plus superficielle et moins dense, surtout en avant, garni sur les côtés de poils couchés, mais non villeux; téguments très-bril- anis SA ee sera ane eee GUN MON SG VIE BB. Rostre faiblement atténué en dessus, avant le sommet et seulement tout à fait à l'extrémité. C’, Plus grand, plus aplati; angles postérieurs du prono- tum droits ou presque droits. (4) Dans les Rhinocyllus, la pubescence des élytres est composée de poils courts, dressés, bien visibles dans les interstries, sur les individus frais, et qui sont indé- pendants des poils longs et couchés qui forment les macules transverses. (5) Monographie des Rhinocyllides. 277 D, Pronotum sans ligne longitudinale lisse au milieu ; enduit pulvérulent de couleur rousse. . . véllosus Cap. var, hispanicus. DD. Pronotum offrant au milieu une petite ligne lisse ; enduit pulvérulent d’un gris blanchâtre. . véllosus Cap, CC’. Plus pelit, plus convexe ; angles postérieurs du pro- notum assez obus. , .. + +. + + + Dicckit Cap, AA. Crochets des tarses inégaux, l’externe sensiblement plus grand que l’interne. b. Rostre assez fortement déprimé longitudinalement en des- sus de chaque côté de la ligne médiane, ce qui fait paraître les bords latéraux un peu relevés, c. Plus grand, plus large; ponctuation du pronotum grosse, rugueuse, généralement assez serrée, avec quelques points plus petits dans les intervalles. orientalis Cap. ce, Plus petit, plus étroit; ponctuation du pronotum plus serrée et moins grosse, quoique assez forte. oréentalis Cap. var. Smyrnensis. bb. Rostre à peine déprimé de chaque côté de la ligne mé- diane ; bords latéraux non relevés. . , , . provincialis Fairm, À. COELOSTETHUS PLANIFRONS. Oblongo-ovatus, niger, subnitidus, tomento pallido variegatus, pulvere flavo-viridi indutus. Antennis nigro-piceis. Rostro plano, apice evidentius angustato, breviler carinalo, utrinque juxta carinam profunde sulcato, apice sublævi; prothorace subconico, longitudine maxima latiore, convexo, antice constricto, obsoletius, minus dense rugoso punctulato; lateribus vit- laque intra marginali et alia media abbreviata pallido tomentosis. Elytris oblongo-ovatis, striato punctatis, interstitiis subcanaliculatis, tomento 278 G, CAPIOMONT. (6) pallido irroratis ; pedibus nigris, tarsis ferrugineis, unguibus æqualiter prolongatis. Long. 4,5 à 6, mill,; larg. 2,3 à 8 mill. Rhinobatus planifrons Dej,, Cat. Coléopt., p. 98. Rhinocyllus planifrons Gyll. in Sch., IT, p. 249, n° 4. * Patria : Dalmatia, Græcia, Turcia, Oriens. Ovale-oblong, noir un peu brillant, surtout en avant; revêtu d’une pubescence d’un blanc cendré grisâtre, condensée sous forme de bandes transversales irrégulières sur les élytres; recouvert en outre, sur les indi- vidus frais, d’un enduit pulvérulent de couleur jaunâtre, Tête assez petite, convexe, noire, densément et finement pointillée, recouverie d’une pubescence assez longue, grisätre, plus épaisse en haut et au devant des yeux. Rostre court, plan, anguleux sur les côtés, resserré au sommet, courtement caréné au milieu, brièvement et profondément sillonné de chaque côté de la carène, densément et régulièrement ponctué jusqu’à l’étranglement antérieur, presque lisse ensuite; recouvert dans les trois quarts postérieurs d'une pubescence longue et épaisse, blanche ou grisâtre. Fossetie interoculaire très-petite, ponctiférme ; sillon nasal court, peu profond, souvent effacé. Antennes courtes, robustes, insérées vers le milieu du rostre; noires ou noirâtres, rarement un peu rougeàtres à la base, Scrobes très-profonds, immédiatement recourbés en dessous et se terminant un peu avant l’ex- trémité du rostre. Pronotum un peu conique, moitié moins large en avant qu’à la base, d'un tiers moins long que large, tronqué en avant, lobé derrière les yeux, profondément bisinué à la base, avec les angles postérieurs un peu aigus et le lobe médian triangulairement avancé, fortement convexe, paraissant un peu soulevé en avant et au milieu, marqué de points assez gros, peu serrés, dans l'intervalle desquels on aperçoit quelques pelits points beau- coup plus fins, offrant généralement au milieu une petite ligne élevée lisse ; noir, orné de cinq lignes de poils grisâtres : deux latérales entières, deux intra-marginales arquées, deux fois interrompues, et une médiane le plus souvent, visible seulement à la partie antérieure, Écusson petit, enfoncé, à peine apparent. (7) Monographie des Rhinocyllides. 279 Élytres seulement un peu plus larges que le pronotum à la base, envi- ron trois fois aussi longues que lui, à épaules un peu proéminentes; arrondies séparément en avant, subparallèles sur les côtés, jusqu'aux deux tiers de leur longueur, diminuant ensuite progressivement de lar- geur en s’arrondissant ensemble à leur extrémité, assez convexes en dessus, subdéprimées transversalement à leur base; à peine calleuses à la fin du cinquième intervalle; fortement striées-ponctuées, surtout à la base, avec les bords des stries un peu relevés et offrant de chaque côté une petite strie longitudinale quelquefois peu apparente, surtout sur le disque ; intervalles longitudinalement subcanaliculés; noires, recouvertes de poils d’un gris obscur, qui s’allongent et se condensent çà et là pour former de petites touffes transversales irrégulières. Dessous du corps densément et un peu ruguleusement pointillé; noir ; recouvert d’une pubescence grise assez épaisse. Patles noires, assez robustes, finement granuleuses et pubescentes ; cuisses peu renflées en massue, inermes ; tibias droits ou presque droits, quelquefois un peu rou- geâtres ; tarses d’un rouge obscur, les trois premiers articles, le troisième surtout, dilatés, ce dernier bilobé ; crochets des ongles égaux, soudés à la base. Les différences sexuelles sont peu sensibles; cependant le cinquième anneau de l’abdomen est un peu plus long chez le mâle que chez la femelle; en outre, le rostre est un peu plus court, la ponctuation du pro- notum et des élytres plus prononcée, et les pattes un peu plus grêles. Le Cælostethus planifrons est facile à distinguer des espèces du même groupe (crochets égaux) par son aspect brillant, son pronotum plus super- ficiellement et moins densément ponctué, un peu soulevé en avant sur la ligne médiane ; par son rostre plus large, brusquement atténué vers le tiers antérieur, et surtout par ses élytres, dont les interstries sont sub- canaliculés dans leur longueur et dont les stries ponctuées sont bordées d’une petite strie, visible seulement à un fort grossissement, Dalmatie, Grèce, Turquie, Asie-Mineure et Syrie, } 2. COELOSTETHUS VILLOSUS Capiomont. Oblongo-ovatus, niger, subopacus, griseo-pubescens, tomento pallido 280 G. CAPIOMONT. (8) varieqatus : rostro superne, fronte, thorace elytrisque margine externo poslice, pilis umbrinis erectis, instructis. Antennis piceis, bas ferrugi- neis ; rostro brevi æquali, supra planato, breviler carinato, juxta suturam utrinque profunde sulcato, superficie reliqua dense ruguloso-punctulato ; prothorace transverso, lato, vixæ convexo, lateribus arcuato, antice con- stricto, sat profunde ruguloso-punctato : lateribus vitta intra-marginali et alia media abbreviata longe albido tomentosis. Elytris ovalis, striato punctalis, interstitiis planatis subtilissime coriaceis , tomento albido- variegatis, pedibus nigris, tarsis piceo-ferrugineis, unguibus æqualibus, Long. 5-6,5 mill.; larg. 2,6-3 mill. Var, à. Fulvo-pubescens, pallido variegatus ; antennis tarsisque ferru- gineis, prothorace fortiùs ruguloso-punctato. Calostethus villosus, Var. hispanicus Cap. Patria : Algiria, Hispania. De même taille que le précédent, mais beaucoup plus plat et visible- ment moins brillant; très-différent d’ailleurs. Têle médiocre, convexe, densément et ruguleusement ponctuée, recou- verte d’une pubescence grise couchée et munie en outre, sur le rostre et le front, de poils redressés assez nombreux, un peu roussâtres. Rostre moins court que chez le planifrons, plan en dessus, moins fortement res- serré au sommet, un peu anguleux sur les côtés, courtement caréné au milieu, brièvement et profondément sillonné de chaque côté de la carène, densément et ruguleusement pointillé, recouvert d’une pubescence assez longue, appliquée, grisâtre, offrant en outre des poils redressés, d’un blanc un peu roussätre, Fossette interoculaire petite, ponctiforme ; sillon nasal court, oblong, bien marqué. Antennes courtes, robustes, insérées vers le milieu du rostre, d’un brun de poix, avec la base et la massue plus claires. Pronotum transversal, moitié moins long en avant qu’à la base, presque moitié plus court que large, tronqué en avant, lobé derrière les yeux, bisinueux à son bord postérieur, avec les angles postérieurs droits et le lobe médian peu prononcé, médiocrement convexe, ruguleusement marqué de points assez gros, ordinairement moins serrés sur le disque, dans l’in- (9) Monographie des Rhinocyllides. 281 tervalle desquels existent des points beaucoup plus fins; présentant en outre, le plus souvent, au milieu, une petite ligne élevée lisse; noir, orné de cinq lignes de poils grisätres : deux latérales assez larges, entières, deux intra-marginales arquées, deux fois interrompues, et une médiane, le plus souvent effacée dans la majeure partie de son étendue. De plus, on aperçoit, sur les côtés du pronotum et en avant, des poils fins dressés, presque feutrés, de couleur blanche un peu roussätre. Écusson très-petit, enfoncé, triangulaire. Élytres à peine plus larges que le pronotum à sa base, trois fois au moins aussi longues que lui, parallèles sur les côtés, jusqu'aux trois quarts postérieurs, puis brièvement arrondies à l'extrémité ; arquées chacune séparément en avant, peu convexes en dessus, subcalleuses à la fin du cinquième intervalle ; assez fortement ponctuées-striées, avec les interstries plans, très-finement chagrinés ; noires, recouvertes d’une pubestence gri- sâtre, qui s’allonge et se condense çà et là, pour former de petites touftes irrégulières transversales blanchâtres. On voit en outre, à la base des deuxième, quatrième et sixième intervalles, une petite tache d’un blanc plus clair. Dessous du corps noir, quelquefois un peu rougeâtre en arrière, rugu- leusement pointillé sur la poitrine, beaucoup plus finement sur labdo- men; recouvert d’une pubescence assez longue et serrée, d’un gris sombre. Pattes noires, assez robustes, finement chagrinées et pubes- centes; cuisses médiocrement en massue; tibias à peu près droits; tarses assez longs, rougeàtres, fortement dilatés, surtout le troisième article, qui est en outre bilobé; ongles robustes, égaux, soudés à la base, à tige assez longue, Les différences sexuelles sont à peine appréciables; seulement le mâle a le cinquième segment de l'abdomen visiblement plus long que celui de la femelle, et ce segment est marqué d’un sillon longitudinal médian, peu profond. La poussière qui recouvre les individus frais est cendrée, ordinairement un peu brunâtre le long de la suture. Dans la variété hispanicus cette poussière est entièrement d’un roux brunâtre; de plus, les téguments sont d’un brun de poix, les antennes, les tarses et même les tibias sont de couleur rougeâtre et la ponctuation du pronotum paraît un peu plus forte; mais je ne crois pas que ces diffé- rences soient suffisantes pour en faire une espèce. Le C. villosus est propre à l'Algérie ct au midi de l'Espagne. 282 à G, CAPIOMONT. | (10) 3, COELOSTETHUS SICULUS Capiomont. . Oblongus, cylindricus, niger, umbrino pubescens, tomento albido varie- gatus; fronte, rostro superne thoraceque, pilis erectis, pallidis instructis, Antennis piceis, basi rufescentibus ; rostro brevi, crasso, ante apicem con- stricto, supra fere plano, basi transversim depresso, medio carinato; juxta suturam, late obsoleteque canaliculato, nigro, dense rugoso punctu- lato, griseo piloso; prothorace latitudine maxima, tertia parte solummodo breviore, antice minus constricto, supra subplanato, nigro, dense ruguloso- punctato, lateribus vitta intra marginali interrupta, aliaque media abbre- viata, albido-pilosis. Elytris oblongis, subcylindricis, forlius punctato- striatis, interstitiis planatis, ruguloso-coriaceis, tomento albido variegutis ; pedibus nigris, tarsis ferrugineis. Long. 5 mill.; larg. 4,7 mill. Patria : Sicilia, Cette espèce ressemble un peu au C, véllosus, variété hispanicus, mais il est moitié plus étroit, moins aplati et plus cylindrique, la tête est plus forte, le rostre moins finement ponctué, le pronotum est seulement un tiers plus court qu’il n’est large, bien moins rétréci en avant el au moins moitié moins long que dans le villosus. Les élytres sont plus convexes, plus cylindriques, moins courtement arrondies à l'extrémité, plus fortement striées-ponctuées; le rostre brus- quement resserré vers le premier tiers antérieur. Je n’en ai vu qu’un individu, provenant de Sicile et faisant partie de la collection de M. Chevrolat. Je suppose, sans en être absolument certain, que c’est un mâle. 4. COELOSTETHUS DIECKII Capiomont. Oblongo-ovatus, parvus, niger, umbrino-pubescens, tomento albido variegatus; fronte, rostro superne, thoraceque pilis erectis pallidis, ins- (11) Monographie des Rhinocyllides. 283 tructis. Antennis piceis, rostro brevi, crasso, supra planato, medio cari- nato, juxta suturam breviter profundeque sulcato, nigro, dense ruguloso punctato, umbrino piloso; prothorace lato, transverso, lateribus arcuato, antice constricto marginatoque, basi bisinualo, angulis posticis oblusis ; nigro; dense ruguloso punctato, medio obsolete carinato, lateribus vilta intra marginali interrupta, aliaque media abbreviata, albido-tomentosis ; elytris ovatis, punclato-striatis, interstitiis planis subtililer coriaceis, tomento-albido, versus latera præcipuè, variegatis ; interstitiis 2°, 4°, 6°, basi albo notatis. Pedibus nigris, tarsis ferrugineis. Long. 4 mill.; larg. 2,8 mill. Patria : Hispania meridionalis. Get insecte a la plus grande ressemblance avec la variété hispanicus du villosus, mais il est moitié plus petit et bien distinct par la forme de son pronotum, dont les côtés sont fortement arrondis et les angles postérieurs obtus. En outre, en dessus, le bord antérieur de cet organe est plus resserré et même rebordé; la ligne élevée du milieu est lisse, un peu sail- lante. Quant au reste, ils sont à peu près identiques. J'ai vu deux individus de cette espèce, rapportés du midi de l'Espagne par M. Dieck, à qui je me suis fait un plaisir de la dédier. Il n’est pas plus grand que le provincialis Fairm, 5. COELOSTETHUS ORIENTALIS Capiomont. Oblongo-ovatus, subopacus, umbrino pubescens, tomentd pallido varie- galus, pulvere fulvo indutus ; antennis piceis ; rostro brevi crasso, supra planato, versus apicem constricto, breviler carinato, carina antice bifur- cala, lateribus angulato, utrinque late profundeque canaliculato, ruguloso punclulalo, umbrino piloso ; fronte, juxta-oculos, fasciculis duabus albis ornata. Prothorace subconico, latitudine maxima breviore, convexo, antice constriclo, lateribus lineaque intra marginali arcuata bis interrupta, pal- lido tomentosis ; elytris oblongo-ovatis, striato-punctatis, interstitiis sub- 28/4 G. CAPIOMONT. (12) canaliculatis, umbrino pélosis, tomento pallido variegatis. Pedibus nigris, larsis plus minusve ferrugineis, unguibus inæqualiter productis, Long. 5-6 mill.; larg. 2,2-2,7 mill, Var. à. Minor, prothorace confertim, minus profunde ruguloso punctato. Cælostethus orientalis, Var. Smyrnensis Cap. Patria : Austria, Turcia, Oriens. Cette espèce a une très-grande ressemblance quant à la forme générale avec le C. planifrons; mais ses ongles, dont les branches externes sont plus longues que les internes, suffiraient pour l'en distinguer; de plus, au lieu d’avoir un simple sillon étroit et profond de chaque côté de la.carène, le rostre est largement canaliculé; le pronotum est fortement, densément et ruguleusement ponctué, même en avant, et présente au milieu une petite ligne élevée, lisse, qui n’atteint ni la base, ni le bord antérieur. Les élytres sont à peu près conformées comme dans le planifrons , mais elles sont moins élargies en arrière; les interstries sont subcanaliculés au milieu dans le sens de la longueur, ce qui fait paraître les bords des stries relevés. À une forte loupe on aperçoit, sur les bords, une petite strie lon- gitudinale souvent interrompue. Ges petites stries supplémentaires sont surtout plus apparentes sur les côtés. Quelquefois le fond de l'intervalle semble muni d’une ligne de points très-superficiels. Il est toujours plus petit que le planifrons, n’a pas son aspect brillant, et la poussière qui le recouvre est d’un gris roussâtre ou même d’un roux brunâtre. J'ai vu dans la collection de M. Chevrolat quelques individus plus petits, dont les élytres sont plus visiblement chagrinées dans les interstries et le pronotum un peu plus densément et moins grossièrement ponctué. J'en ai fait seulement une variété que j'ai appelée Smyrnensis. 6. COELOSTETHUS PROVINCIALIS Fairm. Oblongo-ovatus, subopacus, umbrino pilosus, tomento pallido variegatus, (13) Monographie des Rhinocyllides. 285 pulvere flavido-viridi indulus ; antennis piceis basi rufescentis ; rostro crasso, supra plano, versus apicem constricto, inter oculos depresso, late- ribus haud elevatis, superficie inter jacente subdepressa rugoso-striolata. Prothorace subconico latitudine maxima breviore, antice constricto, con- vexo, dense ruguloso-punctulato, nigro, lateribus, linea intra marginali arcuata, aliaque in medio, sæpius detrita, albido-tomentosis ; elytris oblongo-ovatis, striato punctatis, interstitiis medio subcanaliculato-punc- tatis, sat dense ruguloso-coriaceis, umbrèno pilosis, tomento pallido, fasci- culatim variegatis. Pedibus nigris, tarsis piceis. Long. 4 mill.; larg, 4,6 mill, Rhinocyllus provincialis Fairm., Cat. Grenier, 1863, p. 110. À beaucoup d’analogie avec l’oréentalis, dont au premier abord il semble être un petit individu ; mais il en diffère en plusieurs points. IL est toujours environ moitié plus petit. La poussière qui le recouvre lorsqu'il est frais est constamment d’un jaune verdâtre. La carène du rostre est le plus souvent obsolète, et les gouttières placées de chaque côté de la ligne médiane sont à peine indiquées. Les bords sont anguleux, mais non relevés. On ne voit pas entre les yeux les deux fascicules ponc- tiformes ‘qui existent chez l’oréentalis. Le pronotum est aussi densément et plus finement ponctué-rugueux. Chez quelques individus on aperçoit, aussi bien que chez l’ortentalis, une petite ligne élevée lisse, Les élytres, conformées de même, ne paraissent subcanaliculées que sur les côtés, et les interstries sont généralement plus ruguleusement ponctués. Le reste est à peu près identique. La conformation du rostre caractérise d’ailleurs suffisamment cette espèce. Elle habite le midi de la France et l'Italie, 286 G+ CAPIOMONT. (14) Catalogue du genré RHINOCYLLUS Germ. Rh. Schünherri Cap. — oblongus Cap. — antiodontalgicus Gerbi. Var. latirostris Latr. Var. Olivieri Gyll. — inquilinus Gyll. Espèce non vue par Capiomont. — depressirostris Bohem, Genre Rhinocyllus. Rostre au plus aussi long que la tête, plus étroit qu’elle, toujours un peu étranglé en avant près de l'extrémité des scrobes, robuste, droit ou à ‘peine arqué, à bords latéraux plus ou moins saillants, relevés en dessus et en dehors, caréné au milieu. Scrobes profonds, complets ou à peu près en avant, brusquement courbés et connivents en dessous. Antennes médiocres, courtes, robustes, à peine coudées; scape épais, obconique ; funicule à articles un peu en scie au côté interne, 1-2 un peu allongés, subégaux, obconiques, 3-6 très-courts, 7° plus épais, adossé à la massue, qui est ovale-oblongue. Yeux allongés, insensiblement rétrécis inférieure- ment, transversaux. Prothorax transversal, convexe, fortement rétréci en avant, bisinueux à sa base, avec un lobe médian assez large et tronqué au bout, lobé derrière les yeux, échancré sur son bord antéro-inférieur. Écusson petit, triangulaire, Élytres quelquefois très-convexes, légèrement calleuses à la déclivité postérieure, seulement un peu plus larges que le prothorax et isolément avancées à la base. Pattes courtes, robustes ; cuisses en massue, inermes; jambes droites, brièvement mucronées à l'extrémité; tarses larges, spongieux en dessous, leurs crochets soudés. (15) Monographie des Rhinocyllides. 287 Mésosternum assez long. Épisternums (épimères ?) métathoraciques courts, assez larges, seulement un peu plus de deux fois aussi longs que larges, leur bord antérieur ayant beaucoup de ressemblance avec ceux des Larinus. Deuxième segment abdominal aussi long que les deux suivants réunis, séparé du premier par une suture arquée. Saillie intercoxale ogi- vale un peu ou pas au sommet. Corps oblong, pubescent ou tomenteux el plus ou moins pulvérulent, toujours ailé. Les Rhinocyllus diffèrent des Larinus à bec court par leur rostre étranglé avant l’éxtrémité, les bords de cet organe relevés et formant laté- ralement comme une espèce de toit au-dessous duquel se trouve une goutière assez profonde, prenant naissance aux bords antérieur et supé- rieur de l’æœil et s’arrêtant à l'insertion des antennes; celles-ci sont plus courtes et plus robustes; le mélasternum est plus allongé, etc. Les femelles se distinguent surtout des mâles par le dernier segment de l'abdomen plus court, offrant dans son milieu un petit sillon longitu- dinal, et par la poncluation généralement moins forte. La pubescence qui revêt les insectes est disposée en forme de touftes ou de petites bandes transversales irrégulières; sa couleur est grise on roussâtre ; quant à la pulvérulence, elle est d’un roux fauve ou d’un jaune verdâtre et disparaît au moindre frottement, On les rencontre sur des plantes appartenant à la tribu des Carduacées, dont les capitules servent de nourriture à leurs larves. Les espèces appartenant à ce genre sont très-difficiles à distinguer ; ce n’est qu'après en avoir fait une étude très-longue et très-minutieuse que je suis arrivé à me convaincre de la légitimité de celles que je vais décrire, Elles ne diffèrent entre elles que par des caractères fort délicats que j'ai cherché à faire ressortir dans le tableau synoptique qui suit. Je n’y ai pas fait entrer toutefois le depressirostris de Boheman, dont il m'a été impossible de voir des représentants : A. Corps relativement étroit et allongé. b. Plus grand; pronotum fortement et profondément ponc- LANTERNE RE AUTEUR à BTS TN A RE oblongus Gap. bb. Plus petit; pronotum moins fortement et plus densément DORCIUÉ AR ee ess sie se 80,0: ODORQUSS VAR ETUTS 288 G. CAPIOMONT. (16) AA. Corps plus trapu et plus élargi. b. Plus grand (7 mill.); pronotum n'élant pas sensiblement moins large que les élytres. . . . . .« . . . . Schünherri Cap. bb. Plus petit (3,5 à 6 mill.); pronotum évidemment moins large que les élytres. c. Taille très-variable, mais toujours au-dessus de 3,5 mill.; yeux étroits et allongés. d. Téguments châlains ; pubescence roussâtre. antiodontalgicus Gerbi. dd. Téguments noirs ou noirâtres. f. Plus grand et plus trapu. . .. . . . antiodontalgicus Q. var. latirostris Latr. ff. Plus petit et plus aplati. . . . . . antiodiodontalgicus d. var. Olivieri Megerle. cc 3,9 mill. de longueur maximum; yeux en ovale plus court et plus large, un peu proéminents. . énguilinus Gyll. A. RHINOCYLLUS SCHÔNHERRI Capiomont. Oblongo-ovatus, convexæus, niger, confertissime alutaceus, fulvo pubes- cens, tomento pallescente variegatus ; antennis nigris clava rufescente ; roslro brevi, crasso, subplanato, carinato, lateribus angulalo, prothorace longiore, transverso, convexo, antice constricto, sat crebre minus profunde punctato, basi bisinuato, lateribus lineaque intra marginali arcuata, in medio interrupla, pallescenti tomentosis. Elytris thoracis basi non lalio- ribus, convexis, antice profunde, medio anguste, striato subremote punc- talis, interstitiis conferlim rugulosis, nigris, tomento pallescente inæqua- liter variegatis; pedibus nigris, tarsis piceo-rufis. Long. 7 mill.; larg. 3 mill. Rhinocyllus latirostris Sch, in musæo, Patria : Caucasus. (17) Monographie des Rhinocyilides. 289 Ovale-oblong, convexe, noir, très-densément et finement chagriné, recouvert d’une pubescence d’un blanc sale, disposée par petites touffes transversales sur les élytres. Tête large, assez convexe sur le vertex, aplatie entre les yeux, très-densément et assez finement pointillée, noire, recouverte d'une pubescence longue, d’un blanc pâle un peu jaunâtre, plus condensée autour des yeux; ceux-ci étroits, allongés, transversaux, en pointe à leur extrémité inférieure. Rostre à peu près aussi long que la tête, moitié moins large qu’elle, presque droit, un peu arqué sur les bords, qui sont saillants ; étranglé vers son quart antérieur, muni dans son milieu d’une carène lisse et saillante, partant de la fossetle inter- oculaire, qui est ponctiforme, pour aller aboutir au sillon nasal; large- ment sillonné de chaque côté de la carène ; noir, densément et ruguleuse- ment ponctué, recouvert de poils de même couleur que ceux de la tête, longs et épais, surtout dans les sillons. Antennes courtes, robustes, insérées vers le milieu du rostre, noires, avec la massue rougeâtre à l'extrémité. Scrobes très-profonds, immé- diatement recourbés en dessous ct s’y réunissant. Prothorax transversal, presque deux fois plus court que large à sa base, une fois moins large en avant qu’en arrière, resserré au sommet, arqué sur les côtés, avec les angles postérieurs un peu aigus, visiblement lobé derrière les yeux ; échancré à son bord antéro-inférieur; largement bisinué à la base, avec un lobe médian large, courtement triangulaire, à pointe émoussée, con- vexe en dessus, densément et ruguleusement ponctué ; noir, couvert d’une pubescence d’un blanc un peu jaunâtre, condensée sous forme de cinq lignes longitudinales, une médiane droite, deux latérales et deux intra- marginales ; celles-ci et la médiane, interrompues un peu en arrière du milieu. On voit en outre sur les côtés et en avant, des poils assez longs et un peu redressés ou inclinés en avant. Écusson pelit, triangulaire, enfoncé, mais visible. Élytres à peine un peu plus larges que le pronotum à sa base, près de quatre fois aussi longues que lui, à épaules très-peu accusées; arrondies séparément à la base, parallèles sur les côtés jusqu'aux deux tiers de leur longueur, diminuant ensuite progressivement de largeur en s’arrondissant à leur extrémité; fortement convexes en dessus, très-faiblement calleuses à la fin du cinquième intervalle, déprimées transversalement entre les épaules et l’écusson, striées-poncluées et ruguleusement chagrinées dans les inlervalles, noires, recouvertes d’une pubescence longue, d’un blanc mêlé de jaune pâle, disposée en petites touffés lransversales irrégu- bières. (1873) 19 298 G. CAPIOMONT. (18) Dessous du corps ruguleusement ponciué sur la poitrine, très-finement pointillé sur l'abdomen, longuement pubescent; pubescence d’un gris pâle. Dernier segment de l'abdomen sillonné longitudinalement au milieu. Pattes courtes, robustes, finement chagrinées, noires, pubescentes ; cuisses peu renflées, inermes; tibias droits, brièvement mucronés; tarses courts, rougeâtres, leurs trois premiers articles larges, surtout le troisième, qui est bilobé; ongles à tige forte, à crochets courts et soudés. Je n'ai vu de cette espèce que l'individu que je viens de décrire et qui est une femelle, Il m'a été communiqué par M. Stäl comme étant le type du latirostris de la collection de Schôünherr ; mais il est plus grand, beau- coup plus large. Le bord postérieur de son pronotum est à peine plus étroit que les élytres, ce qui le fait paraître plus régulièrement ovale. 2. RHINOCYLLUS OBLONGUS Capiomont. Oblongus, piceus, subtililer confertissime alutaceus, fulvo subaurato, pubescens, tomento pallido variegalus, pulvere fulvo-aurantiaco indutus ; antennis piceis vel rufo-piceis ; rostro supra planato, vix carinato, latc- ribus subparallelis ; prothorace transverso, subconico, supra vix convexo, antice constricto, basi bisinuato, pone oculos lobato, sat crebre profunde- que punctalo, lateribus, linca intra marginali arcuata medio interrupta, aliaque media sæpius abbreviata, albido-tomentosis. Elytris oblongis, tho- racis basi latioribus, antice profunde, medio anguste striato punclalis ; interstiliis subtililer alutaceis, piceis, fulvo subaurato pilosis, tomento albido inæqualiter variegatis; pedibus piceis, tarsis piceo-rufis. Long. 7 mill,; larg. 2,3 mill. Var, à. Griseo-pubescens, pulocre cinereo indutus. Var, b. Minor, thorace subtilius minus profunde punctalo. Patria : Græcia, Turcia, Oriens. — Var, b : Hispania, Oblong, couleur de poix, finement chagriné, recouvert d’une pubescence d'un roux doré et d’une poussière d’un fauve orangé; varié en outre de taches inégales d’un blanc un peu roussâtre formé par des touffes de (19) Monographie des Rhinocyllides, 291 poils assez longs, couchés. Le dessus du rostre et les côtés du pronotum sont garnis de poils redressés, un peu frisés et paraissant comme feutrés, Tête assez forte, médiocrement convexe, légèrement aplatie entre Îles yeux, quelquefois même sillonnée sur le vertex; couleur de poix recou- verte d’une pubescence d’un roux pâle plus condensée auprès et au devant des yeux: ceux-ci noirs, étroits, allongés, transversaux, en pointe à leur extrémité inférieure. Rostre au plus aussi long que la tête, à peu près moitié plus large (sic) qu’elle, presque plan en dessus, moins rétréei avant l'extrémité el vers la base que dans les autres espèces, très-obtusément et très-brièvement caréné dans son milieu, largement mais presque insen- siblement sillonné de chaque côté de la carène, densément et superficiel- lement pointillé, recouvert d'une villosité assez longue et comme feutrée, de couleur roussâtre. Fosselte interoculaire petite, ponctiforme, Sillon nasal court, ovale, toujours apparent, Antennes courtes, robustes, rougeäitres, insérées vers le milieu du rostre, Thorax transversal, un peu conique, moitié moins long que large à sa base, une demi-fois moins large en avant qu’en arrière, resserré au som- met, arqué sur les côtés, avec les angles postérieurs à peu près droits, visiblement lobé derrière les yeux, échancré sur son bord antéro-infé- rieur, largement bisinueux à la base, le lobe médian courtement triangu- laire, à pointe émoussée; faiblement convexe en dessus, quelquefois légèrement canaliculé au devant de l’écusson ; densément, fortement et ruguleusement ponctué; couvert d’une pubescence d’un roux doré, plus longue et paraissant comme feutrée sur les côtés; orné en outre de cinq lignes longitudinales formées par des poils assez longs, couchés, blan- châtres : deux marginales, deux intra-marginales arquées en dedans et interrompues un peu après le milieu, et une médiane ordinairement effacée en avant et en arrière et offrant dans son milieu un point noir dénudé, brillant, Écusson petit, triangulaire, enfoncé, mais visible, Élytres oblongues, visiblement plus larges que le pronotum à sa base, à peu près quatre fois plus longues que lui, à épaules assez accusées; arron- dies séparément à la base, parallèles sur les côtés jusqu'aux trois quarts de la longueur, diminuant ensuite progressivement de largeur et s’arron- dissant à l'extrémité ; peu convexes en dessus, très-faiblement calleuses à la fin du cinquième intervalle; un peu déprimées transversalement près de leur base; striées-ponctuées, les stries plus profondes à la base et laté- ralement, plus étroites et plus superficielles au milieu, finement et assez superficiellement chagrinées, surtout sur le disque; d’un noir de poix, 299 G. GAPIOMONT. (20) recouvertes d’une pubescence d’un roux doré, variées en outre de petites taches transversales irrégulières formées par des touffes de poils d’un blanc un peu roussâtre ; la base du troisième intervalle est ordinairement blanchâtre et semble continuer de chaque côté la bande intra-marginale du pronotum. Dessous du corps, couleur de poix, régulièrement ponctué sur la poi- trine, très-finement pointillé sur l'abdomen, recouvert d’une pubescence assez longue, d’un gris un peu roussätre. Pattes courtes, robustes, fine- ment chagrinées et pubescentes; cuisses peu renflées au milieu, inermes; tibias droits, brièvement mucronés ; tarses courts, rougeâtres, palmés, le troisième article très-large et fortement bilobé; ongles assez forts, à cro- chets courts, soudés à leur base, La femelle a les troisième et quatrième anneaux de l’abdomen plus jongs, et ie cinquième au contraire plus court que chez le mâle. Ce cin- quième segment est en outre faiblement et longitudinalement sillonné,. Cette espèce diffère de toutes les autres par le rostre plus plan en des- sus, moins resserré avant le sommet et près des yeux et obtusément caréné au milieu, par sa forme plus allongée, son corps moins trapu, le pronotum plus grossièrement et plus fortement ponctué, ses élytres bril- lantes, très-finement et très-superficiellement chagrinées, etc. Je lui rattache comme variétés : 4° Quelques individus d’Algérie qui ne diffèrent du {ype que par leur pubescence et leur enduit pulvérulent, tous les deux d’un gris cendré; 9° D’autres individus d’Espagne, d’une taille moindre, mais tout à fait semblables au type, sauf la ponctuation du pronotum plus serrée et moirs profonde, 3. RHINOCYLLUS ANTIODONTALGICUS Gerbi, Oblongo-ovatus, piceus, confertissime alutaceus, fulvo subaurato pilosus, tomento pallido variegatus, pulvereque ochraceo-aurantiaco indutus ; an- tennis rufo-piceis, clava Carnea (sic); rostro brevi, crasso, vix arcuato, carinato, lateribus angulato, basi foveola rotunda, evidentius impr'esso ; prothorace lato, transverso, subconico, convexo, antice constricto, sat crebre .mäinus profunde punctulato, basi bisinuato, ante scutellum lobato, lateri- (21) Monographie des Rhinocyllides. 293 bus, Linea intra marginali aœ'cuata et medio interrupta, aliaque media abbreviata, albido tomentosis. Elytris brevioribus, thoracis basi vix latio- ribus, convexis, antice profunde, medio anguste strialo-punclatis, inter- stitiis confertim ruguloso coriaceis, nigris, fulvo subaurato pilosis, tomento albido inæqualiler variegatis ; pedibus piceis; tibiis tarsisque plus minusve ferrugineis. Long. 4-7 mill.; larg. 2,2-2,7 te Curculio antiodontalgicus Gerbi, Storia naturale d’un nuovo insetto, 1794. — — Herbst, Coléopt., VII, p. 18, n° 578, pl. 96, fie. 444 — — Germ., Voy. en Dalm., p. 231, n° 266, Livus » Illig, Mag, Zool., 6, p. 3%. | Rhinocyllus — Gyll in Sch., LIL, p. 148, n° 4. Curculio thaumaturgqus Rossi, Mantissa, Il, app., p. 94, n° 48. Var. à Niger, crassior, umbrino-pilosus, tomento pallido varicqatus, flavo viridi indutus. Livus latirostris Latr., Hist. des Crust. et des Ins., XI, p. 195. — anorosus Oliv., Ent., V, 83, p. 283, n° 305, pl. 50, g. 457. Rhinocyllus thaumaturgus Sleph., Brit. Entom., IV, p. 161, n° 4. — antiodontalgicus Dej., Gat. Col, p. 98. —— sulcifrons Dej., Cat. Col., p. 98. Curculio conicus, Frœæhlich in naturforsch, XXVF, 96. Var, b. Minor, niger, umbrino-pilosus, lomento pallido varicqatus, pulvere flavo viridi indulus, corpore sæpius minus conrexo, Rhinobatus Olivieri Megerle in Jitt, Rhéinocyllus Olivieri Gy. in Sch., ILE, p. 448, n° 8. Lixus odontalgicus Olv., Ent., V, 83, p. 282, n° 304, p'. 30, fig. 456. Patria : Europa meridionalis el intermedie, Algiria, _ 29! G. CAPIOMONT, (22) Le Rhinocyllus antiodontalgicus type a beaucoup de ressemblance avec le Schänherri Cap., mais il est plus petit, moins large et plus cylindrique; il en diffère surtout par la forme de son pronotum. Chez le Schünherri» cel organe est plus convexe, plus rétréci en avant, et ses côlés augmentent progressivement de largeur du sommet à la base, en s’arrondissant. De plus, les angles postérieurs sont un peu aigus et embrassent quelque peu la base des élytres, qui n’est pas sensiblement plus large que la base du pronotum. Chez l’anliodontalgicus, le pronotum est moins transversal, sa plus grande largeur est au milieu et les angles postérieurs sont émoussés et un peu obtus. Les élytres sont visiblement plus larges à leur base que le pronotum dans sa plus grande largeur, Quant à la couleur des téguments, des poils et de l'enduit pulvérulent, la configuration du rostre, la ponctuation du pronotum et des stries, etc., on n'y aperçoit aucune différence essentielle, Dans la variété latirostris, le rostre est quelquefois plus épais, un peu gibbeux, le front est muni d’une fossetle plus apparente, suivie parfois en arrière d'un petit sillon qui se prolonge sur le vertex ; enfin, les tégu- ments sont ordinairement noirs, avec les antennes et les pieds toujours plus rembrunis que dans le type, et la poussière colorante est d’un jaune verdâtre. La variété Olivieri est généralement plus pelite, paraissant quelquefois plus aplatie et naturellement plus faiblement caractérisée dans toutes ses parties que la précédente, dont elle ne me paraît qu'une simple atténua- tion, et dont il est presque toujours impossible de la séparer, si ce n’est par sa taille moindre, H. RHINOGYLLUS INQUILINUS Gvll. Subcyléndricus, minulus, niger, confertissème alutaceus, ariseo-pilosus, tomento pallido vartegatus; antennis piceo-rufis ; oculis oblongo-ovatis, parum prominulis ; rostro brevi, crasso, carinato, lateribus subcostato et anguloso ; prothorace transverso, antice magis constricto, subtus pone gulam non sinualo, supra crebre et profunde punctato, basi bisinuato ; lateribus, (23) Monographie des Rhinocyllides. 293 linea media intra marginali arcuala, aliaque media abbreviata, pallido tomentosis; elytris thoracis basi latioribus, convexis, præcipue basi pro- funde punctato-striatis, interstitiis confertim rugulosis, nigris, griseo- pilosis, tomento pallido inæqualiter variegatis ; pedibus nigro-piceis , tarsis picee-rufis, Long. 3,5 mill.; larg. 1,6 mill. Curculio inquilinus Gyl., Ins. Suec., IV, p. 608, n°’ 5 et 6. Rhinocyllus inquilinus GYU. in Sch., TI, p. 150, n° 5. Patria : Finlandia, Le Rhinocyllus inquilinus ressemble au premier aspect à un très-petit Olivier: mais il en diffère par des caractères très-tranchés. Il est presque moitié plus petit que les plus petits individus de ce der- nier, Ses yeux sont ovales, moins étroits, plus courts, un peu arrondis à l'angle inférieur et à peine saillants. Le pronotum n’est pas échancré à son bord antéro-inférieur ; par suite, le lobe post-oculaire est à peine indiqué. La ponctuation de la tête et du pronotum est relativement plus forte, et ce dernier organe pas plus resserré en avant. Enfin, le corps est moins trapu, plus étroit, plus cylindrique. Quant au reste, il est extrêmement semblable. Je n'ai vu que le type de Gvllenhal}, qui est un petit mâle et est origi- naire de Finlande. 5. RHINOCYLLUS DEPRESSIROSTRIS Boheman in Schôünherr, C.-3. Schünherr, genus 349, 3, t, VIT, pars secunda, suppl., p. 25. Oblongo-ovatus, niger, obscurus, confertissime alutaceus, tomento fla- vescente dense variegatus ; antennis tarsisque piceis, rostro plano, sub- depresso, elytris subtiliter punctato-striatis. Patria : Sarepta, Rossiæ Asiaticæ. A Dom. Sommer ad describendum missus. 296 G. CAPIOMONT., — Monographie des Rhinocyllides, (24) Magnitudo, statura et summa similitudo Rhënocylli latirostris; rostro supra plano, subdepresso, non carinato, ab illo fere unice distinctus, Caput breve, latum, postice convexum, confertim punclatum, nigrum, parce flavescenti supra oculos albo-tomentosum; fronte plana, foveola parva, parum profunda, insculpta; oculi perpendiculares, oblongi, depressi, brunnei ; rostrum capite vix brevius et paulo angustius, latum, crassum, supra planum, subdepressum, non carinatum, confertim punctulatum, nigrum, similiter ac caput tomentosum. Antennæ ultra thoracis medium pertingentes, crassæ nigro-piceæ, cinereo pubescentes; clava ovata, acu- minata. Thorax latitudine baseos multo brevior, anterius angustior, apice truncatus, intra apicem vix vel obsolete constrictus, lateribus nonnihil rotundato-ampliatus, basi profunde bisinuatus, supra modice convexus, subpulvinatus, confertissime punciulatus, niger, tomento pallescente ad latera et in vitta intra marginali utrinque magis condensato, adspersus. Scutellum parvum, rotundatum, nigrum, parce pubescens. Elytra antice singulatim nonnihil rotundato-producta, thoracis basi parum latiora, humeris rotundatis, lateribus non ampliata, apice conjunctim obtuse rotundata, thorace triplo longiora, supra modice convexa, anguste striata et in striis sat crebre punctata; interstitiis subplanis, confertim alutaceis : nigra, tomento flavescente inæqualiter dense variegata. Corpus subtus confertim punctulatum, nigrum, pallido-pubescens. Pedes breviusculi, nigri, cinereo-pubescentes ; tarsis nigro-piceis. — BH. SUR UN GENRE NOUVEAU DE Lépidoptères de la tribu des Bombycides ET DONT LA CHENILLE EST AQUATIQUE Note peur servir à l'histoire des Lépideptères de la Guyanc francaise Par M. BAR. (Séance du 8 Janvier 1873.) Je viens présenter à la Sociélé une note sur un Lépidoptère de la divi- sion des Bombycides et sur ses premiers états : ceux-ci offrant, je crois, un grand intéret au point de vue des mœurs et de l’organisation. Le Lépidoptère qui fait l’objet de cette communication appartient par sa chenille au groupe de Quercus, groupe tout à fait européen, aussi l’es- pèce qui paraît le représenter à la Guyane est-elle des plus aberrantes, iais en même temps peu brillante : on ne reconnait plus l’une des belles divisions de Bombycides. Toutefois, si insecte parfait n'offre qu’un médiocre intérêt, il n’en est pas de même de la chenille qui vient nous montrer, comme cela a lieu pour les Libellulidées et les Phryganides, une larve absolument aquatique pour un insecte tout à fait aérien. Ce fait, qui se produit assez fréquemment pour d’autres ordres, me paraît pour celui des Lépidoptères une exception excessivement rare (1), et qui (1) Je ne connais qu’une seule exception : c’est la tribun des Hydrocampidæ, qui l'offre pour le genre Paraponux. 998 Bar. vient nous montrer combien la nature aime à se livrer aux écarts quelque- fois les plus extrêmes, les plus inattendus; ce qui prouve aussi combien, dans les méthodes naturelles, il est sage et nécessaire de passer sur cer- faines observations qui ne peuvent ni ne doivent infirmer les règles géné- rales. Ainsi que je le fais pressentir plus haut, la chenille de Bombyx qui fait l'objet de ces lignes est tout à fait aquatique et se tient presque toujours dans la profondeur des eaux, son séjour ordinaire, pendant ce qu'on pour- rait aussi bien appeler son sommeil que son repos. C’est sur les diverses plantes qui y croissent, mais particulièrement sur la Mayaca fluviatilis d'Aublet, dont elle dévore les feuilles avec avidité, qu’elle se tient. Lors- qu’elle vient à la surface de l’eau, ce qui n’est jamais pour longtemps, on la voit nager assez rapidement en se tordant à la manière des Annélides ; mais ce mouvement, si habituel qu'il soit à notre chenille, a quelque chose de raide et de convulsif, résultant sans aucun doute de sa forme peu avantageuse pour un tel genre de locomotion. Il n’est pas inutile de faire remarquer ici que, pendant ces instants de séjour à la surface de l’eau, les poils en forme de brosse dont elle est recouverte deviennent veloutés sans laisser aucune trace de l'immersion. Pendant ses repas, cette chenille si singulière marche facilement le long des rameaux de la plante qui lui sert de nourriture, de même que toutes les chenilles en général; mais cela ne l'empêche pas d’avoir certaines allures qui lui sont tout à fait particulières : je ne l’ai jamais vue, par exemple, se rendre directement d’une plante à l’autre en nageant dans ia profondeur de l’eau. Quand il lui convient d'aller pâturer plus loin, elle remonte à la surface et de là se dirige en nageant vers le rameau qu’il lui convient de dévorer. Comme nous venons de le voir, tant que notre chenille est dans son élément, elle a des moyens de translation qui lui sont habituels, les seuls probablement qui lui soient propres, car tant qu'elle a de l’eau et des moyens d'existence elle reste dans le lieu où on la placée sans jamais essayer de traverser un endroit, du moment qu’il n’est pas immergé. Je puis même ajouter que sa locomotion terrestre, qui n’a d’ailleurs lieu que par contrainte ou accident, est pénible, malgré la raideur et la rapidité de ses mouvements, Il est remarquable surtout que, lorsqu'elle veut quit- ter la ligne droile où même quelquefois en suivant cette ligne, elle perd l'équilibre et roule sur le dos; elle est, comme on peut le penser, tout à fait impropre à monter le long d’une paroi, si pleine d’aspérités qu’elle soit; ainsi placée dans ce milieu étranger, le plus léger obstacle l’arrête, Bombycide nouveau (Palustra Laboulbeni). 299 Comme toutes les chenilles du groupe de Quercus, elle se roule et forme un anneau au moindre altouchement, La manière de se chrysalider de notre chenille est assez remarquable. Une fois l'instant arrivé, il vient successivement de nouvelles chenilles là où la première a déjà construit la faible coque qui doit recéler sa chrysa- lide, el chacune y ajoule la sienne, ce qui finit par former un disque plus ou moins régulier, qui atteint jusqu'à quinze centimètres de diamètre. Ceci nous montre que les chenilles de notre Bombycide, quoique ne vivant pas en société à la manière de la plupart des chenilles terrestres, sont cependant sociétaires. Toutefois, cette réunion d’un grand nombre ce chrysalides souffre des exceptions, car on trouve quelquefois des coques flottant à la surface de l’eau ou réunies par groupes de deux ou trois, Lorsqu'il n'y a qu’une seule coque, elle surnage horizontalement comme une petite nacelle. Je n’ai jamais rencontré de chenilles aquatiques dans les eaux cou- rantes; c’est toujours dans les vastes canaux de navigation de nos habita- tions sucrières de la Guyane qu’on la trouve; il faut ajouter que c’est là seulement que la Mayaca fluviatilis croît en grande abondance. Avant d'arriver à la partie descriptive, je ne puis me dispenser de m'ar- rêler à la question capitale de la respiration : Quel est l'appareil respira- toire de celte chenille qui reste de longues heures dans la profondeur des eaux ? Est-elle munie de branchies ou de trachées plus ou moins oblitérées et appropriées à son existence, ou n'est-elle munie que de trachées ordi- paires restant en communication avec les parcelles d'air qui peuvent s'at- tacher aux poils pendant les instants où la partie dorsale reprend son velonté ? Préoccupé de cette question de la respiration, j'ai porté toute mon attention sur une circonstance qui se produit souvent, c'est que les parties dorsale et sous-dorsale se couvrent de larges plaques d'air qui brillent d'un éclat de diamant pendant l'immersion; on les aperçoit surtout quand les mouvements de la chenille, en se tordant, montrent les incisions annu- laires. Ces plaques ou bulles d'air sont-elles destinées à faciliter l'acte res- piratoire ? C'est possible, et la vraisemblance de cette hypothèse serait d'autant plus grande s’il était prouvé que les stigmates sont en communi- cation avec ces bulles d'air. Ici je dois faire remarquer que lorsqu'on à sorti une chenille de l’eau, toute la partie dorsale, ainsi que je le dis plus haut, reprend instantané- 300 BAR. ment son velouté comme s'il n'y avait jamais eu immersion, ce qui explique fort bien la présence des bulles d’air lorsque l'immersion a lieu ; mais les parties latérales aussi bien que les poils dont elles sont fournies restent mouillés, et, si l’on veut arriver à leur dessiccation, la chenille paraît en éprouver une impression très-pénible et ne parait pas plus à l'aise qu’un poisson hors de l’eau. Cette dernière remarque est peu favorable à l'hypothèse de trachées simples et se trouve en quelque sorte en contradiction avec la présence des bulles d’air ; si l’on ajoute à cela l’excessive petitesse des stigmates, absolument invisibles à l'œil nu, ce qui indique déjà une modification, tous les doutes reviendront, et l’on arrivera à conclure, quoique sous toutes réserves, que la respiration a lieu au moyen de trachées plus où moins modifiées. Dans tous les cas, des hypothèses ne sont point suffisantes, et je me propose d'envoyer quelques chenilles à notre savant collègue M, le docteur Alexandre Laboulbène, si compétent en pareille matière. Genus Palustra. Chenilles aquatiques, légèrement atténuées antérieurement, à incisions profondes, à ventre sensiblement renflé, à pattes écailleuses, longues, avec les articulations fortement indiquées; à pattes membraneuses terminées par une pelote garnie de neuf onglets mobiles, aigus et recourbés en dedans, inégaux, ceux du milieu plus longs; à pattes postérieures tout à fait atrophiées et remplacées par un renflement vésiculeux. Chrysalides subconiques, arrondies à leur extrémité postérieure, ren- fermées dans une coque feutrée, mais non gommée ni garnie de fils, for- mant une légère concavité d’un côté et une convexité équivalente de Pautre. Insecte parfait. Corps assez robuste, bien fourni de poils médiocrement laineux. Abdomen dépassant légèrement l'angle anal, déprimé dans les mäles, cylindrique avec les deux derniers anneaux très-renflés dans les femelles, Tête médiocrement grosse, placée un peu au-dessous du corselet, Bombycide nouveau (Palustra Laboulbeni). 904 Yeux gros et saillants. Toupet frontal et face hérissés de poils, ceux du toupet les plus longs. Antennes assez fortement pectinées dans les mâles, plus faiblement dans les femelles. Palpes très-courts, horizontaux, très-fortement recouverts de poils épais et médiocrement longs. Pattes assez robustes, munies d’éperons assez courts, avec les cuisses et les tibias sensiblement velus. Ô Ailes médiocrement grandes et robustes, peu larges, à demi-transpa- rentes. Nervulation : disco-cellulaire assez fortement charpentée, formant un angle rentrant assez profond à l'endroit du pli; indépendante, insérée à peu de distance de la première ramification de la médiane. PALUSTRA LABOULBENI Bar. Largeur : 4, 34 mill.; ©, 47 mill. Côte des ailes supérieures presque droite; bord externe peu arrondi ; angle apical assez saillant, Fond des ailes supérieures d’un fauve pâle, un peu plus foncé à la côte au bord interne et à l'endroit des nervures, qui ressortent légèrement sur le fond, avec trois bandes transverses d’un gris brun très-effacé et à peine distinct du fond. Ailes inférieures un peu plus transparentes et d’une couleur uniforme, plus claire que les supérieures, avec les nervures un peu plus foncées. Frange des quatre ailes de la couleur du fond des supérieures. Corps couleur des mèmes ailes, avec les deux derniers anneaux sensi- blement plus clairs, Chenille cylindrique, légèrement alténuée à sa partie antérieure, avec les incisions annulaires assez fortement indiquées et la partie ventrale plus renflée que dans les chenilles terrestres du même groupe. Partie dorsale noire, occupée par de grosses touffes de poils assez courts, taillés en brosse, veloutés, également noirs, entremêlés de gris 902 Bar, — Bombycide nouveuu (Palustra Laboulbeni). roussâtre dans certains individus, de roux vif dans d’autres, enfin de fauve dans le plus grand nombre. Partie sous-dorsale munie de poils assez courts gris brun, avec des poils plus longs, peu serrés, qui viennent se réunir sur le dos et sont en même temps dirigés en arrière, Partie latérale avec des touffes de poils longs et soyeux, d'une couleur châtain clair; ces poils, peu fournis et qui s’imprègnent promptement d’eau, ne sont épanouis que quand la chenille est immergée. Poils du premier anneau hérissés et non réunis en touffes. Tête proportionnellement petite et hérissée de poils assez longs. Paites écailleuses et membraneuses, hérissées de poils clair-semés. Je dédie cette espèce à l’obligeant collègue à qui je me permets de réclamer le secours de son savoir. EXPLICATION DES FIGURES À A D DE LA PLANCHE 8, N° II. Fig. 1 Palustra Laboulbeni BAR, insecte parfait, mâle. 2, id, id. insecte femelle, 9 Chenille du mème insecte, h. Cocons et chrysalide. Toutes les figures sont de grandeur naturelle. COPIE TT, À "Déco tte 2 dés Observations sur le genre PALUSTRA Par M. le D' Azexanore LABOULBÈNE. (Séance du 8 Janvier 1873.) Le travail de M. Bar sur ie genre Palustre est intéressnat à plusieurs titres : il appelle l'attention sur une Ghenille ayant un genre de vie tout spécial, il fait connaître un Lépidoptère nouveau de la famille des Bomby- cides, Quelques membres de la Société (voyez le Bulletin de nos Annales, 1875, p. x et xIH1) ont élevé des doutes sur la provenance réelle du Lépi- doptère décrit par M. Bar et rapporté par lui à la chenille palustre. Je dois signaler ces remarques à notre collègue et lui recommander expressément de s'assurer de la nymphose de la chenille et de l’éclosion du papillon. Cela doit être facile pour un insecte vivant dans l’eau dormante, Enfin, chargé par M. Bar de constalalions anatomiques, je vais faire connaître le résultat de mes recherches sur lunique chenille qui m’a été remise, après avoir servi pour le dessin de M. Poujade (voyez planche 8, N° IL, fig. 3), Celte chenille, décrite (p. 300) par M. Bar, est conservée dans l'alcool. Les poils sont uniformément mouillés tant sur le dos que sur les côtés du corps. J'ai commencé par examiner ces poils. Sur le dos, où ils forment des houppes, ils sont courts, ils ont une tige assez forte, et l'extrémité est renflée en boule allongée ou en ovoïde. Leur couleur est tantôt jaunälre, tantôt plus foncée. Ils ne sont point creux, ni perforés à l'extrémité. La surface est villeuse partout, tant sur la tige que sur le bouton terminal Les poils du côté du corps sont allongés, effilés, terminés en pointe fine, munis de piquants latéraux très-acérés, disposés comme certaines épines végétales, La couleur est brune ou noirâtre, plus rarement jaunâtre (voyez fig. 5, où j'ai représenté ces deux espèces de poils). Quelques rares poils sur les mamelons les plus petits et situés sous le corps, sont lisses (1). Le dessous du corps (fig. 6) montre les segments thoraciques pourvus des six pattes ; le 4° segment et le 5° ont chacun 4 mamelons d’où partent des poils noirs, étalés; les 4 segments suivants sont munis de deux fausses (1) Les poils du cocon sont en majeure partie fournis par les poils dorsaux et villeux de la chenille ; les poils dentelés et lisses y sont bien plus rares. 804 AL. LABOULBÈNE, pattes à crochets robustes ; les 16°, 41° ct 12° segments ont chacun quatre mamelons piligères, et le 12° segment offre encore deux fausses pattes vestigiaires et au-dessus l’orifice anal. Les mamelons sont petits et noirâtres ; sur les segments non pourvus de pattes, la rangée extérieure de mamelons correspond aux pattes thora- ciques et à la série des fausses paltes abdominales. Les flancs de la chenille (fig. 8) offrent plusieurs mamelons d’où partent des poils. Immédiatement au-dessus de la fausse patte est un petit mame- lon d’où rayonne une toufle de poils roussâtres (elle est visible tout à fait sur les bords de la figure 6). Puis arrive une seconde plaque mamelon- naire un peu plus grande, et au-dessus une 3° beaucoup plus forte et allongée, souvent réniforme. Enfin, trois mamelons situés près du dos, deux étant près de la ligne médiane, donnant attache aux poils renflés et formant brosse. Ces divers mamelons sont les uns noiräires et de nature cornée ou chi- tineuse; tels sont les trois silués plus près de la fausse patle ; quant aux trois autres qui sont situés sur le dos, ils sont moins proéminents, moins neltement cornés. Les deux premiers segments vus de profils et représentés sur la figure 7 montrent la disposition de leurs mamelons, ainsi que les six ocelles placés sur la tête. De plus, on aperçoit le stigmate thoracique de la larve placé sur la membrane qui joint le prothorax au mésothorax. Ce stigmale est grand, posé un peu obliquement, noirâtre, avec une impression médiane longitudinale. Je n’ai pas éprouvé une grande difficulté pour découvrir le 1°" stigmate, ou stigmate prothoracique, dont je viens de parler; mais il n’en a pas été ainsi pour mettre en évidence les huit autres paires latérales de l’abdo- men. J'y suis revenu à plusieurs reprises, el ce n'est qu'après avoir renou- velé mes tentatives, arraché les poils des mamelons, raclé en dedans les éguments, étalé la peau, que je suis enfin parvenu à les voir. Ils sont tous exactement cachés entre le 3° et le 4° mamelon (fig. 9), un peu obliques et d’un noir sombre. Des troncs trachéens se rendent-ils aux stigmates ? Je n’ai pu en avoir la certitude, les trachées étant les organes les moins faciles à reconnaître dans la chenille conservée dans l'alcool que j'ai dis- séquée. Le 9° ou dernier stigmate abdominal (placé sur le pénullième segment, le 2° après celui où existent les quatrièmes fausses palles) est le plus grand de tous, et il a une fente médiane plus nette que sur les autres sligmales,. Du reste, j'ai examiné plus tard les stigmates de la chenille de ja Che- tonia villica L., si faciles à voir, car leur couleur est d’un blanc jaunâtre : Sur de genre Palustra. 305 ils sont à peu près silués comme ceux de la Palustra, mais cependant placés en avant des mamelons, et ces mamelons eux-mêmes sont des plus distincts par les poils d’un blanc roussâtre qui en partent comme chez la Palustra. La chenille de la GC. villèica a le 1% stigmate prothoracique grand ; le 4° stigmate abdominal (placé sur le 4° segment) est le plus petit, et enfin le dernier est le plus grand de tous. Je ne me suis point contenté d'arriver à la constatation des stigmates, j'ai voulu connaître tout ce que je pourrais constater de la splanchnologie chez la chenille de la Palustra. Les organes digestifs offrent, bien con- servés, un long ventricule et les quatre vaisseaux de Malpishi. Le cœcum était volumineux. Le système nerveux présentait des ganglions nombreux placés comme à l'ordinaire, reliés par un conneclif. Deux corps réunis en un seul et placés dans l’abdomen, en dessus, m'ont prouvé que les organes génitaux existaient déjà chez la chenille ; la couleur était légèrement rosée, faut-il dire malgré ou peut-être à cause du séjour dans l'alcool. Dans tous les cas, il y avait là les rudiments des testicules, et la chenille aurait sûrement fourni un papillon mâle. Gette présence précoce des organes génitaux a été déjà signalée ; elle n’a rien d'étonnant. , Le système trachéen était le moins appréciable. Les deux stigmates tho- raciques et les derniers abdominaux (ou 9% stigmates latéraux) sont les plus grands et les plus aptes à la respiration, les autres doivent néan- moins y contribuer, car ils sont bien formés, quoique facilement cachés par la chenille, comme ceux du genre Aglossa. Je m'estime heureux d’avoir pu les mettre en évidence, et, je le répète, ce n’est pas sans peine que j'y suis parvenu. Après cet examen de la chenille, que j'aurais complété si j'avais eu plusieurs exemplaires à ma disposition, j'ai voulu me rendre compte des ressemblances et des différences des insectes du genre Palustra avec ceux qui s’en rapprochent le plus. Le papillon, si bien figuré par M. Poujade (voyez pl. 8, N° IE, fig. 4 el 2), ne me parait pas aussi voisin du Bombyx quercus LINNÉ que le dit M. Bar. I est plutôt du groupe es Bombyx calax L. et everia KNocx. La chenille (pl. 8, N° If, fig. 3) s'éloigne encore plus de celles du B. quercus L. et Qu B. rubi L., qui ont des poils soyeux. Elle à de grands (1875) 20 906 AL, LABOULBÈNE. — Sur le genre Palustra. rapports avec les Processionnaires du chêne et du pin : Ctenocampa pro- cessionea L. et Ci. pytliocampa S.-V., ESPER. Mais la ressemblance est réelle avec certaines chenilles de Chélonides, celles des Chelonia cuja L., fasciata Esr., de la Chelonia villica L. Par les houppes dorsales seulement elle se rapproche aussi des Orgyia. Les cocons agglomérés (pl. 8, N° IL, fig. 4) rappellent ceux des chenilles processionnaires, mais ils sont un peu plus résistants ; ils ressemblent à ceux du genre Trichosoma; enfin la consistance de ces cocons les rap- proche de celui du Bombyx lanestris L. De cette étude comparative, je crois pouvoir conclure : que les insectes décrits par M. Bar sont remarquables, surtout la chenille, qui paraît spé- ciale. Cette chenille, si elle est réellement le premier état du papillon représenté pl. 8, N° Il, fig. 4 et 2, nous prouvera une fois de plus que, pour connaître un insecte, il faut lavoir étudié dans toutes les périodes de sa vie évolutive. Le lépidoptériste qui se contenterait d'apprécier les genres Harpya et Orgyia d’après les seuls insectes parfaits, en ignorant la forme de leurs chenilles, n’aurait qu’une idée bien incomplète de ces insectes. EXPLICATION DES FIGURES D À 9 DE LA PLANCHE 8, N° IL. Fig. 5. Poils de la chenille de Palustra Laboulbeni Bar. Les poils courts et renflés sont ceux qui forment brosse sur le dos; les autres barbelés appartiennent aux flancs, 6. Chenille Au même insecte, vue en dessous pour montrer la dispo- sition des pattes, fausses pattes et des mamelons abdominaux. 7. Tête et les deux segments pro- et mésothoraciques grossis et vus de profil; sur la membrane intermédiaire on voit le stigmate thoracique de la chenille. . Deuxième segment abdominal grossi et vu de profil, pour montrer la disposition des mamelons piligères placés au-dessus de la fausse patte. 9. Les mêmes mamelons d’un segment de l'abdomen, encore plus grossis, pour montrer comment sont placés les stigmates abdo- MminaUx . (ee) DESCRIPTION ? D UN Diptère de la division des Anthomyzides (Spilogaster ulmicola LABOULBÈNE) SOUS SES TROIS ÉTATS, DE LARVE, DE NYMPHE ET D'INSECTE PARFAIT, Par M. le docteur Azrexanpre LABOULBÈNE. (Séances des 8 Août 1866 et 10 Avril 1870.) En me rendant à Auteuil, à l’époque où j'étais médecin de l'institution de Sainte-Périne, je parcourais souvent à pied la belle avenue partant de la route de Versailles et par laquelle commence la rue Molière. Je recher- chais sur les Ormes les insectes qui pouvaient s’y trouver ; quelques-uns de ces arbres étaient malades et ils m'ont fourni abondamment pendant deux années le suc séveux qui s’écoulait sur leurs troncs, au milieu des fissures ou des larges érosions de leur écorce (1). A côté d’une des plaques, ou des traînées longitudinales, formée par la sève épaissie et sous une écorce à moitié détachée, je trouvai, au com- mencement de l’été de 1866, une pupe qui, placée dans une boîte à cou- vercle de verre, me fournit la Mouche du groupe des Anthomyzides, qui fait le sujet de ce travail. Bien des fois depuis cette époque, j'ai vu éclore le mème insecie dans les bocaux renfermant la matière grumeleuse précitée, insecte toujours identique et sortant de pupes pareilles à la première que j'avais décou- verte. Ne pouvant déterminer cette Anthomyzide, car aucune description à (4) L'avenue d’Ormes allant de la route de Versailles à la rwe Molière a été abattue pendant le siége de Paris. 908 AL. LABOULBÈNE. moi connue ne s’y rapportait, et, la regardant comme espèce nouvelle, je l'ai envoyée à MM. Schiner et Læw : tous les deux ne la connaissaient point. Schiner la trouve remarquable et me dit dans une lettre « Elle est sûrement nouvelle, » En raison de son habitat, je l’ai appelée Spélogaster ulmicola. S 1“. LARVE. (Voyez pl. 8, n° I, fig. 4 à 5.) LARVA cylindrico-conica, elongata, antice attenuata, postice oblique trun- cata, albicans, glaberrima, nitida, mandibulis nigris, stigmatibus anticis simplicibus, mamillis subtus instructa. — Longitudo quinque lineas æquat (11 millimètres). Habitat in ulceribus Ulmi. LARVE blanche, luisante, apode, glabre, composée de onze segments, la tête ou pseudocéphale renfermée dans le premier segment et exsertile (fig. 1 et 2). A la partie antérieure, quand l’insecte est allongé, on trouve deux r1andibules noires accolées, plus deux palpes de deux articles appar- tenant à une lèvre (fig. 3), enfin deux petits bouquets de poils en avant (fig. 3). Corps pourvu, à partir du 4% segment abdominal et en arrière de chaque segment depuis le 4° jusqu’au 11°, de sept bourrelets ou mamelons (fig. 2 et 4). Chaque mamelon est transversal, muni de crochets arqués, dirigés en arrière (fig. 4). Stigmates antérieurs simples; je les ai vus une fois pourtant doubles ou bifides, et j'ai représenté cette disposition (fig. 5) qui me paraît exceptionnelle. Stigmates postérieurs situés en haut sur la partie postérieure. Pas de caverne stigmatique (fig. 4). Anus situé en des- sous après le dernier bourrelet du 40° segment (fig. 2). Les téguments de cette larve sont lisses, luisants, sans poils. Les stig- mates sont simples et font suite à deux grosses trachées longitudinales. J’ai fait remarquer la disposition des stigmates antérieurs. Ordinairement ces organes sont plus compliqués. Le nombre des divisions ultérieures du stigmate antérieur varie beaucoup dans les larves des Diptères, et jai déjà offert dans nos Annales un résumé de ces variations (1). J’ai repré- (4) Métamorphoses d'une Mouche parasite, etc. (Annales de la Société ento- mologique de France, 1861, 4e série, €. I, p. 235 et pl. 7). Spilogaster ulmicola, 309 senté aussi le stigmate antérieur compliqué de la larve chez la T'eichomyza fusca (1). La question physiologique de l’endosmose aérienne n’est pas moins intéressante que la description anatomique de l'organe au moyen duquel cette endosmose se produit. Quand cette larve est arrivée au terme de sa croissance, elle quitte le magma séveux de l'Orme et se retire sous une écorce ou dans une fissure qui lui sert d’abri; là elle se resserre et prend la forme de pupe qui va nous occuper, S 2. PUPE. (Voyez pl. 8, n° I, fig. 6.) PupA nuda, ovato-oblonga, rufescens, obscure undecim articulata, seg- mento primo lateraliter tuberculo minuto instructo ; segmento ultimo stigmata larvæ postica exhibente. — Longitudo tres lineas cum dimidia attingit (8 millimètres). Habitat sub cortice aut in fissuris Ulmi. Pure d’un marron vif, ovoïde, allongée en forme de barillet, lisse, lui- sante; non chagrinée ni râpeuse, Les segments prothoraciques sont rapprochés, et tout à fait en avant une minime saillié indique de chaque côté la place du stigmate antérieur de la larve. Une soudure juxta-latérale en forme de bourrelet montre la place où se dessoudera, en dessus, le panneau servant à la sortie de la Mouche, En dessous, on voit nettement les sept bourrelets de la larve, bien nets, et au-dessous du dernier l’orifice anal; le dernier segment montre les stigmates postérieurs sous forme de points noirs et un peu luisants, Ainsi que je l'ai répété bien souvent déjà (Annales de 1861, p. 241; 1864, p. 77-79 ; 1867, p. 38), la pupe montre nettement, et parfois d’une manière plus complète, la structure et les détails extérieurs du corps de la larve. Nous avons trouvé sur celle du Spélogaster ulmicola des bourrelets (1) Histoire des métamorphoses de la Teichomyza fusca (Ann. Soc. ent. Fr., 1867, p. 36, pl. 5, fig. 5 et 6). 910 AL. LABOULPÈNE. transversaux et des téguments lisses, et la pupe, qui est formée de la peau revenue sur elle-même et durcie de la larve, indique ces détails du tégument extérieur de la manière la plus nette. Quand une larve de Mus- cide est très-molle, pourvue de mamelons rétractiles ou de saillies mal accusées, on éprouve de la difficulté à bien voir ces organes. La peau immobile et comme momifiée de la pupe les met en évidence; elle permet de bien s’en rendre compte. AN &S 3. INSECTE PARFAIT. (Voyez pl. 8, n° I, fig. 7 et 8.) Spilogaster uimicola LABOULBÈNE. Cinerea vix cœrulescens, pilis nigris; abdomine flavo-testaceo &, con- colore 3 thorace nigro 4-lineato ; abdomine linea media extremitateque nigris &, linea media nec non k punctis nigris $; antennis palpisque nigrescentibus ; pedibus brunneis. — Longitudo tres lineas æquat aut paulo superat (6 à 7 millimètres). Habitat campo Lutetiano, locoque dicto Bar-sur-Seine; femina frequens, mas Tarior. &. CorPs d’une teinte cendrée, très-légèrement bleuâtre. Thorax avec deux lignes juxta-médianes, abrégée en arrière, noires, et deux autres latérales, interrompues au milieu, également noires. Abdomen d’un jau- nâtre testacé pâle, transparent; une ligne dorsale noire; extrémité noi- râtre. Yeux grands et d’un violet rougcâtre sombre. Face et côtés du front dun blanc satiné ; bande frontale étroite et noirâtre. Palpes et antennes noirâtres. Pattes &un brun ferrugineux, à jambes plus claires ; cuisses noirâtres, à genoux d’un brun ferrugineux; hanches presque jaunes ; tarses bruns. Ailes diaphanes, irisées, à base jaunâtre et un peu ferrugineuse ; ner- vures transverses bordées de brunâtre, la postérieure cintrée. Balanciers jaunâtres, cueillerons blanchâtres. Poils du corps noirs, les petits disséminés, les grands disposés sur Spilogoster ulmicola. g11 quatre rangées principales au thorax et de plus très-régulièrement placés au bord postérieur des segments abdominaux. Dessous cendré sur le thorax, jaunâtre testacé sur l'abdomen; celui-ci noirâtre à l'extrémité seulement. ®. Corps entièrement cendré au thorax et à l’abdomen. Feux espacés, excavation frontale noirâtre. Deux lignes noires juxta-médianes bien mar- quées, abrégées en arrière; deux points allongés, noirâtres et placés sur les côtés remplançant les lignes noires latérales du corselet du mâle. Abdomen à ligne dorsale noire, large et médiane, et ayant de plus sur les 9e et 8° segments de chaque côté ure grande tache noire située près du bord latéral. Dessous uniformément cendré au thorax et à l'abdomen. Poils du corps disposés comme chez le mâle. Cette espèce, suivant Schiner (1), se rapproche beaucoup du Spilogaster uliginosa de FALLEN et du Spélogaster dexiæformis Mir. Elle se distingue de la première par la couleur des palpes et des antennes, par le dessin du thorax et de l’abdomen; de la seconde par les nervures transversales bordées de brun. Ce dernier caractère l’éloigne aussi du Spilogaster semi- cinerea Wren., avec lequel elle a quelque ressemblance par la couleur et le dessin de l’abdomen. Cet insecte paraît de juin en septembre; il n’est point difficile à se procurer, quand pour l'obtenir on a soin de recueillir le magma ulmique. Le mâle du Spilogaster ulmicola est beaucoup plus rare que la femelle. J'ai vu un grand nombre de celles-ci et deux exemplaires seulement du premier sexe, L'un d'eux est éclos dans mes bocaux ; le second mâle n'a été envoyé de Bar-sur-Seine par M. le docteur Cartereau. La place de l’insecte ulmicole qui fait le sujet de ce travail est certaine- ment dans le genre Spilogaster plutôt que dans le genre Hylemyia, auquel je l’avais d’abord rapporté. Voici les faits sur lesquels je m’appuie : Les antennes ont le style plumeux avec les poils assez courts; l’abdo- (4) Depuis que ces lignes sont écrites, la mort a frappé Schiner ; sa perte causera de vifs regrets à tous les entomologistes. J'avais conçu pour lui la plus haute et la plus respectueuse estime. Octobre 1873. 812 AL. LAPBOULBÈNE, — Spilogaster ulmicola. men est ovale et non cylindrique; les ailes ne sont pas pointues au bord extérieur ; enfin les cueillerons sont grands, avec la valve inférieure dépassant la supérieure, et non assez petits, à valves presque égales comme chez la plupart des Hylemyia. Schiner dit dans sa Fauna austriaca (Die Fliegen, f, Theil, p. 606, Wien, 1862), que les métamorphoses d'aucune espèce de Spilogaster ne sont connues. Le premier pas sera fait présentement, et le magma ulmique, déjà si exploré par Léon Dufour, nous réserve, j'en suis sûr, de nouvelles surprises, EXPLICATION DES FIGURES DE LA PLANCHE 8°, N° I. Fig. 4, Larve grossie du Spélogaster ulmicola vue par le dos et rac- courcie; à côté d’elle, à gauche, mesure de sa grandeur naturelle. . La même larve vue de profil et allongée. (Sur ces deux figures, il manque un segment thoracique : l'intermédiaire.) 3. Partie antérieure, très-grossie, de cette larve, montrant une lèvre bifide et les palpes biarticulés. h. Un des bourrelets, également très-grossi, situé en dessous du corps et mettant en évidence les crochets qui servent à la pro- gression de la larve. 5. Stigmate antérieur bifide; cette disposition est probablement exceptionnelle. 6. Pupe grossie du Spélogaster ulmicola ; à côté d'elle mesure de sa grandeur ordinaire. (Les onze segments de la pupe sont bien indiqués.) Spilogaster ulmicola LABOULBÈNE, à l’état parfait et du sexe mâle; sur le côté, à gauche, mesure de la longueur du corps. 8. Le méme insecte du sexe femelle, également grossi, 1 ce Métamorphoses de la Cécidomyie du buis Cecidomyia (Diplosis) buxi Par M. le docteur ALEXANDRE LABOULBÈNE. (Séance des 22 Mai 1872 et 27 Août 1873.) S'il y a beaucoup à faire en entomologie pour décrire les espèces qui n’ont pas encore été signalées, il y a aussi, en sens inverse, un travail consciencieux à entreprendre pour retrouver les insectes déjà observés par nos prédécesseurs. Le frêle Diptère qui fait le sujet de ce mémoire est la preuve de ce que je viens d'avancer : il a été jugé nouveau par trois autorités des plus compétentes, par MM. Winnertz, Lœw et Schiner, et cependant j'ai acquis la conviction qu’il a été connu par un auteur qui nous est cher, par Geoffroy, et qu’il est même figuré dans son Histoire abrégée des Insectes. Une tâche ardue, mais qui ne serait pas sans utilité, consisterait à rechercher et à établir la synonymie des insectes primitivement décrits par Geoffroy et par Réaumur. Pour ce dernier, nous ne possédons que la très-insuffisante et fautive Concordance de Vallot (1). J’ai réuni des notes à ce sujet et peut-être pourrai-je quelque jour suppléer à l'insuffisance de l'ouvrage de Vallot, en venant combler une lacune regrettable des œuvres magistrales de Réaumur, Au commencement du mois d’avril 4867, mon ami M. le docteur Signoret m’apporta des feuilles de Buis minées et qu’il avait trouvées au (1) J.-N. Vazor, Concordance systématique, servant de table de matières à l'ouvrage de Réaumur intitulé Mémoires pour servir à l’histoire des Insectes, in-4°» Paris, 1802. o1/ AL. LABOULBÈNE, Jardin des plantes, près des grandes serres. J'y découvris quelques larves et surtout des nymphes, que je reconnus appartenir à un Diptère. Mais comme je ne connaissais pas de Cécidomyie mineuse de feuilles, je ne les rapportai pas à ce genre. L’éclosion ne réussit pas. On verra tout à l'heure pourquoi, et je dus attendre une année entière pour savoir le genre de l’insecte. L'année suivante, M. Jules Fallou, auquel j'avais fait part de mes mi- neuses du buis, que je ne croyais pas toutefois devoir produire des Microlépidoptères, recueillit, en avril, au même endroit, des rameaux de buis dont les feuilles étaient attaquées. Notre collègue garda chez lui quel- ques rameaux dont il surveilla les habitants. Au commencement de mai il vit éclore des insectes parfaits, tandis que les feuilles minées placées chez moi dans des boîtes et des bocaux d’observation n’avaient rien produit. La raison en était que j'avais déposé simplement les plantes dans des boîtes de carton, ou dans des bocaux de verre, tandis que M. J. Fallou, avec sa grande habitude de l'éducation des chenilles, avait placé les rameaux dans une petite bouteille pleine d’eau souvent renouvelée. L’hu- midité étant indispensable au buis pour conserver sa fraîcheur, les nymphes, ou chrysalides, étaient mortes chez moi pendant deux années, sans pouvoir sorlir de leur loge préparée à l’avance. J'avais dessiné les nymphes, et de plus je m'étais assuré que les insectes recueillis par M. J. Fallou, tant mâles que femelles, se rapportaient au grand genre Cecidomyta. Je prévins M. le docteur Cartereau, qui se tint prêt pour chercher à Bar-sur-Seine les larves mineuses recueillies à Paris. Une troisième et une quatrième fois (1869 et 1870) j'observai de nou- veau au printemps les Cecidomytes du buis; je pus, en les plaçant conve- nablement, surveiller leur éclosion et me rendre compte de la sortie de la nymphe à travers la pellicule recouvrant la feuille minée, je vis leur accouplement, mais il manquait à mes recherches un bon dessin de la larve. En effet, en recueillant trop tard les feuilles du buis, j'y trouvais les nymphes déjà transformées dans les loges, et il fallait donc se pro- curer de bonne heure des feuilles, pour avoir sous les yeux les insectes encore jeunes et à l’état de larve. M. le docteur Cartereau n'était pas resté inactif : il avait cherché et trouvé sur de grands buis les insectes que je lui avais signalés, et il me les envoya, tant mâles que femelles. Métamorphoses de la Gécidomyie du buis. 945 Pendant la triste année 1874, année de sang et de feu, toute recherche dut être suspendue; mais les deux années suivantes, en 1872 et 1878, j'ai observé de nouveau l’éclosion des Cécidomyies; au mois de mai j'ai vérifié les faits déjà établis, et de plus, dès les mois de janvier, février et mars, j'ai étudié et dessiné les larves. Enfin, en réunissant mes observa- tions et celles de M. Jules Fallou, dont on connaît le zèle et la sagacité, je puis aujourd’hui donner une histoire assez complète de la Cécidomyte du buis. ( Je diviserai en paragraphes distincts ce que j'ai à dire de l'œuf, de la larve, de la nymphe et de l’insecte parfait des deux sexes. S 1. OEUF. Ovum oblongum, haud rotundatum, album.—Longitudo oculis fere dis- tincla, vicesimam lineæ partem vix attingit (0,1 de millimètre). Habitat in foliis Buxi sempervirentis éntroductum. Œur gros, comparativement, à l’insecte parfait, blanchâtre, nettement arrondi aux deux bouts et allongé en forme d’ellipse. Cet œuf est très-facile à voir quand on ouvre le corps de la Cécidomyie femelle. Je n’ai point fait l’anatomie de l'appareil génital, et je ne puis dire combien il y a de gaînes ovigères à l’ovaire ; mais les œufs sont peu nombreux, 40 à 12 environ, à peu près d’égale grosseur. M. J. Fallou, qui a observé la ponte de cette Cécidomyie, m'a montré les œufs déposés dans les feuilles du buis. Ils ressemblent à ceux qui ont été extraits du corps, et leur couleur est blanchâtre, leur surface lisse, leurs deux bouts à peu près d’égale grosseur. G 2. LARVE. (Voyez pl. 9, fig. 2 à 7.) LARVA ovalo-oblonga, apoda, aurantiaco-lutea, glabra, asperula, pos- 916 AL. LABOULBÈNE. tice subattenuata, antennis biarticulatis; segmento ultimo biappendiculato ; prothorace subtus lamella cornea bifidaque instructo; stigmatibus novem paribus. — Longitudo duas lineas haud attingit (k millimètres). Habitat in foliis Buxi sempervirentis {oculum minans. LARVE allongée (fig. 2), mais à segments très-rétractiles (fig. 4), un peu aplatie (fig. 3), apode, presque glabre, d’un beau jaune orangé. Corps de douze segments, la tête non comprise. Tête petite, rétractile, ayant sa base entourée d’un large rebord segmen- taire où elle peut se cacher entièrement. Antennes formées de deux articles, le premier large et court, le second allongé, mince. Corps à tégument chagriné ou aspérule quand on l’examine à un fort grossisse- ment. Prothorax situé après le faux segment céphalique, élargi surtout en arrière (fig. 2) et portant en dessous une plaque médiane cornée (fig. 3 et 4), bifide en avant (fig. 5). Tous les segments de l'abdomen transver- saux, arrondis latéralement, diminuant successivement de largeur, le der- nier ayant de chaque côté un petit appendice, biarticulé (fig. 7). Chaque segment a sur les côtés un poil peu allongé, situé au bord latéral, vers le milieu (fig. 6). Stigmates au nombre de neuf paires, placées latéralement sur le pro- thorax et sur les 4°, 2°, 3°, 4°, 5°, 6°, 7° et 8° segments abdominaux, plus près du bord postérieur que de l’antérieur (fig. 2). Cette larve est remarquable parmi toutes celles du grand genre Cecido- mytia par son organisation et sa manière de vivre. Le point le plus carac- téristique est la pièce cornée en forme de lamelle bifide en avant, et située sous le prothorax ou premier segment ; cet organe est spécial; je n’en connais point d’analogue parmi ceux décrits jusqu’à ce jour. Les mamelons des larves de la Cécidomyie du pin, étudiées par De Géer, Ratzeburg, Léon Dufour et Perris, les pseudopodes de là Cecidomyia pic- tipennis et autres, si bien indiqués par M. Édouard Perris (Annales de 4870, p. 163-170 et pl. 1, fig. 30-36), ne ressemblent point à l'organe thoracique dont cette larve est pourvue et qui lui sert sans nul doute pour tracer, entre les deux lames des feuilles du buis, sa galerie de mineuse. Sur la figure 4, j'ai tenu à montrer la larve contractée, ayant alors une forme très-différente de celle qu’elle offre sur la figure 2, où la même larve est représentée de face, On saisit à première vue la manière dont Mélamorphoses de la Cécidomyie du buis. 317 peut agir la pièce cornée et bifide qui décolle à la manière d’un coin les parties supérieure et inférieure de la feuille. La première fois que j'ai observé ces larves, j'avais mal apprécié l’or- gane thoracique : je l’avais pris pour une pièce dure et chitineuse, tou- jours incluse dans le corps des larves de Gécidomyies, déjà signalée par Réaumur sous le nom de «trait brun corné » et qu’on trouve nécessaire- ment chez la larve de la Cécidomyie du buis. Cette pièce interne, et en quelque sorte pharyngienne, appartient à l’appareil buccal, tandis que l'organe thoracique (fig. 5) est placé en dehors du tégument ; mais je dois dire que, par transparence et sur la larve vue de dos, l'erreur était facile. Ce n’est qu’en faisant rouler sur une plaque de verre la larve vivante et placée sous une fine lamelle transparente que j'ai reconnu la position réelle de l’organe dont il s’agit. La tête, petite, munie de deux fines antennes peu distinctement biar- ticulées, est suivie d’un faux segment, ou si l’on veut, le segment de la tête a l’air d’être divisé en deux parties. Les stigmates antérieurs ne sont pas sur ce faux segment, mais sur le suivant, qui est le prothoracique. La composition du corps est donc de douze segments seulement et non de treize; c’est un point que je tenais à bien établir. Les deux appendices biarticulés terminant le corps sont aussi à consi- dérer comme caractéristiques de cette larve. J'ai déjà insisté sur le tégu- ment grenu et sur la rareté des poils. La figure 6 exprime cette disposi- tion. Le tissu splanchnique jaune, ou orangé, est facile à voir par trans- parence. Avant de, décrire la nymphe, je dois dire comment la feuille de buis dans laquelle vit la larve est préparée par celle-ci. On sait que les feuilles de cet arbuste sont formées de deux lames dont la supérieure est coriace et l’inférieure membraneuse. Les plus jeunes larves que j'ai observées au mois de janvier étaient semblables à celles qui se métamorphosent en nymphes au commencement ou dans la première quinzaine d’avril. La mine formée sur la feuille de buis dans le principe, c’est-à-dire la petite loge résultant de la séparation des deux lames supérieure et inférieure, était seulement de moindre étendue et elle était d’égale épaisseur partout ; deux ou trois larves occupant le même feuille avaient des galeries dis- tincles, tandis que plus tard celles-ci auraient été réunies par la rencontre des bords. 918 AL. LABOULBÈNE. Vers la fin du mois d'avril ou dès le commencement de mai, et toujours sur la face inférieure de la feuille du buis, on voit un petit espace arrondi plus mince que le reste de la mine et par conséquent d’une teinte plus claire, bien visible surtout à contre-jour. Cet espace, ayant environ un millimètre de diamètre, est préparé par la larve pour la sortie de la nymphe, et s’il y a deux ou trois larves dans une même grande mine devenue commune, il y a deux on trois espaces amincis et transparents préparés à l'avance. La mine est propre dans l’intérieur, sans débris, sans petits tas de déjections, et il n’existe point de fils soyeux reliant les deux pages de la feuille, ou du moins je n’en ai päs constaté la présence. La larve se trans- forme donc sans préparation dans la loge minée, la tête tournée vers le petit cercle aminci dont j'ai parlé. Du reste, la nymphe agile saurait bien trouver cette porte de sortie, ainsi que nous le verrons bientôt en parlant de l’éclosion de l’insecte parfait. S 3 NYMPHE. (Voyez pl. 9, fig. 8.) NympHA oblonga; obvoluta, lutescens, oculis pectoreque infuscatis, ver- tice bicornuto, thorace gibbo, abdomine apice appendiculato. — Longitudo lineam cum dimidia æquat (3 millimètres). Habitat in foliis Buxi sempervirentis obtecta, sed nuda, haud folli- culala, Nympue offrant les parties de l’insecte parfait emmaillottées et repliées, ainsi que le montre la figure 8. Le mâle à le fourreau des antennes un peu plus long, et il est facile à distinguer dès la nymphose. Les pattes sont repliées et les tarses de plus en plus allongés de dedans en dehors, les médians étant les plus courts. La couleur est d’abord jaunâtre, puis la teinte devient orangée, les yeux et le fourreau des ailes sont plus obscurs; enfin, au moment de l'éclosion, la teinte est foncée, noirâtre, surtout à la place des yeux. Cette nymphe offre comme particularité d'organisation les deux saillies frontales, ou plus exactement, situées sur la base des fourreaux anten- naires et élevées sous forme de cornes pointues, représentées sur la Métamorphoses de la Cécidomyie du buis. 919 figure 8. La disposition des étuis des antennes et des pattes, mérite un examen spécial, Ces fourreaux sont larges et renferment les pattes repliées sur elles-mêmes. Les antennes du mäle doivent être ployées deux fois, car leur étui n’est pas allongé de manière à contenir étalée une antenne si longue dans ce sexe, L'extrémité du corps de toutes les nymphes offre deux petites saillies triangulaires, et, sur plusieurs, deux petits mamelons placés en arrière : je les regarde comme étant les fourreaux du forceps du mâle, Il est pos- sible de distinguer les sexes de beaucoup d'insectes pendant la nymphose; j'ai déjà insisté sur ce sujet à propos du Dasytes cœruleus (voyez Annales de 1858, page 519 et planche 143, figures 12 et 43). La peau de la nymphe est constamment glabre ; le tégument, vu à un fort grossissement, est aspéruleux, mais on ne trouve point sur le dos des rangées de crochets ou d’épines comme chez les nymphes des Bombyles, des Anthrax, ou comme chez le Systenus dont j'ai donné la description et la figure de la nymphe dans ce volume, p. 53 et pl. 5, n° I, fig. 11. Les stigmates sont arrondis : j'en ai compté un thoracique et sept abdo- minaux de chaque côté du corps, mais je ne suis pas sûr du nombre, Les stigmates du prothorax sont simples et non prolongés en forme de cornes, comme chez la Cecidomyia papaveris. L’éclosion de la Cécidomyie du buis a presque toujours lieu dans Îles premiers jours du mois de mai, après une nymphose de une à deux semaines. Cette année 1873 a été exceptionnellement humide et froide, aussi Papparition n’a eu lieu que du 15 mai à la fin du mois, malgré le soin pris à l’avance de recueillir le buis en temps opportun, de placer les rameaux dans l’eau et à la température ordinaire d’une chambre sans feu. C’est le matin qu’a lieu l’éclosion ou la métamorphose dernière de l’in- secte. Vers six où sept heures on peut être sûr de voir le curieux spec- tacle d’une nymphe qui, taraudant avec ses saillies frontales la mince pellicule, apparaît au dehors. Cette nymphe est agile, car elle s’agite vivement toutes les fois qu’on l’inquiète ou qu’on la met à découvert ; au moment où elle doit se transformer, elle sait fort bien trouver le petit espace arrondi et rendu très-mince par la larve prévoyante. Une partie de la tête est dégagée, le thorax apparaît, puis la nymphe avance encore, dirigée en bas, car c’est toujours sur la partie inférieure des feuilles du buis qu'est le point de sortie dont je parle. Après une série de temps de 320 AL. LABOULBÈNE. repos, le thorax s’est ouvert et le corps sort lentement. On voit se détacher d’abord les antennes, si c’est un insecte femelle, les ailes, puis les pattes. Si c’est un mâle, les ailes, les pattes antérieures sont retirées, puis les intermédiaires et les longues antennes viennent les dernières. Enfin, après avoir dégagé toutes ses pattes, la Cécidomyie parvient à faire sortir l’abdomen du fourreau nymphal et elle prend position sur ses longues jambes en remuant ses ailes encore petites et noirâtres, tandis que son corps est d’une couleur blanchâtre. Les ailes n’acquièrent que lentement leur développement ultime, tandis que dans des genres assez voisins, chez les Sémulia, par exemple, le déve- loppement de l’aile est presque instantané au sortir de la nymphe. Mais revenons à la Cécidomyie du buis. Elle acquiert peu à peu sa teinte orangée, elle essaie ses ailes devenues transparentes et si délicate- ment frangées, puis elle s'envole, s’abaissant el se relevant par petites saccades. Je me suis assuré plusieurs fois que des nymphes tombent à terre en sortant trop vite, et l’insecte parfait sait fort bien se dégager de la nymphe, quoique celle-ci ne soit pas retenue par le milieu du corps, mais simplement posée sur un plan horizontal. D'autre part, il y a toujours des nymphes qui meurent au passage et dont l’insecle ne se développe point. Un certain nombre, enfin, reste dans les mines des feuilles et y périt sans éclore. Tout naturaliste qui pourra voir de ses yeux la transformation ultime de la Cécidomyie du buis restera heureux de ce spectacle et ne se lassera point de l’admirer à plusieurs reprises, Je me suis convaincu cette année seulement que la Cécidomye éclosait aussi pendant la journée, mais ce fait est exceptionnel; cependant je suis sûr d’avoir vu dans le courant du jour des insectes posés sur des feuilles de buis là où le matin il n’en existait point. Je ne pense pas en avoir oublié; de plus il y avait à côté des insectes parfaits des dépouilles de nymphe. Je n’ai jamais observé dans les feuilles minées des larves de parasites, et aucun Chalcidite, ni aucun Ichneumonien, n’est éclos chez MM. Fallou et Cartereau ou chez moi, ayant vécu aux dépens des larves de Cécidomyie du buis. Ce fait est difficile à expliquer, car ces larves mineuses ne sont pas mieux protégées que celles de l'Orchestes rufus dont J'ai publié Fhis- Métamorphoses de la Cécidomyie du buis. 92 toire (1) et dont j'ai vu sortir de minimes Ptéromaliens. Léon Dufour a mentionné les Eulophus ericæ et E. verbasci parasites des deux Gecido- myiæ Ericæ scopariæ el verbasct (2). M. Giraud et M. Perris ont observé des faits semblables, et j'ai vu assez souvent l'Eulophus flavo-varius para- site de la Cecidomyia sarrolhamni. En examinant les rameaux de buis au moment de la métamorphose dernière des Cécidomyies, j'ai souvent aperçu des petits corps blanchätres que je croyais formés par des moisissures ; mais quand je les ai regardés avec soin je me suis assuré que c'étaient des productions dues à la Psylle du buis, fort singulières, en ce qu’elles sont contournées ordinairement en hélice. Ces faits étaient connus de Réaumur, qui signale comme « ver- micellée » la production gommeuse ou sucrée des Psylles du buis (V. ses Mémoires, etc., t. II, X° mémoire, p. 351 et planche 29). $S 4. INSECTE PARFAIT, (Voyez pl. 9, fig. 9 à 17.) Cecidomyia (Diplosis) buxi LABOULBÈNE. Le Scathopse du bouis (sic) GrorFRoY, Histoire abrégée des Insectes, elc., 12°, p. bA5, pl. 18, fg.15, an VIL CECIDOMYIA aurantiaco-lutea, albo aut griseo squamosa, pilis nigris. Antennis vix infuscatis basin claris, mare feminaque 14-articulatis ; oculis nigris; thorace vix fusco trilineato ; abdomine forcipato &, longe unci- nato $, tarsorum articulo primo brevissimo. — Longitudo unam lineam æquat aut paululo superat (2 à 3 millimètres), Habitat Parisiis, in Plantarum horto, nec non loco dicto Bar-sur- Seine, (1) Hisioire des métamorphoses de l'Orchestes rufus (Ann. Soc. ent. France, 1858, p. 296). (2) Léon Durour, Mémoire sur une galle de la Bruyère à balais et sur les insectes qui l'habitent (Ann. Soc. ent. Fr., 1837, p. 83-91). — Description des galles du Verbascum et du Scrofularia, etc. (Ann. des Sciences naturelles, 3e série, 186, t. V, p. 5-24, pl. 1). (1873) nf 922 AL. LABOULBÈNE. Corps d'une belle couleur jaune, un peu orangée. Antennes de quatorze articles chez le mâle (fig. 10) et chez la femelle (fig. 12). Base orangée, ainsi que l'extrémité, les articles médians un peu plus foncés, surtout chez le mâle, à poils noirâtres. Un petit article supplémentaire et ter- minal, constant dans les deux sexes (fig. 40 et 12). Yeux noirs, presque contigus chez le mäle, espacés chez la femelle. Pas de stemmates. Thorax jaune orangé, avec le métathorax plus rougeûtre et d’une teinte un peu rosée; sur le dos du prothorax trois bandes, l’une médiane et deux autres latérales à peine indiquées et légèrement brunâtres. Ailes transparentes chez la femelle, un peu plus foncées chez le mâle, longue- ment frangées, à côté externe et grande nervure jaunâtres chez la femelle. Balanciers ayant la base jaune, l'extrémité un peu rougeûtre. Abdomen d'un beau jaune, avec l'extrémité plus foncée, orangée chez la femelle, brune chez le mâle. Tarière de la femelle d’un brun foncé, noirâtre. Pattes jaunâtres; cuisses et jambes d’un gris foncé, à poils noi- râtres ; tarses d’une teinte jaune, le premier article le plus court de tous, le second, au contraire, étant le plus long. Le corps est couvert de poils noirâtres sur les côtés, ainsi que sur les cuisses et l'abdomen. Sur linsecte mort, la couleur orangée est plus foncée, plus rougeâtre; les lignes du thorax sont à peine marquées; les antennes, contournées, sont plus foncées ; l'abdomen laisse apercevoir facilement à l’extrémité la tarière de la femelle qui sort des derniers articles formant anneau; elle est relevée en haut. Les pattes sont plus foncées. Les écailles blanchâtres revêlant les antennes et les pattes sont bien visibles, surtout sur les jambes et les tarses, Le mâle desséché est beaucoup plus rembruni comme teinte générale que la femelle ; les longues antennes repliées et les pièces de l’armure génitale l'en distinguent au premier coup d'œil, L’appréciation du nombre des articles antennaires doit nous arrêter et être discutée avec soin. J'ai dit qu’il y avait en tout quatorze articles, tant aux antennes du mâle qu’à celles de la femelle; je me trouve ainsi en contradiction avec Meigen, Loew, Wiunertz, Schiner, Wagner, etc., c’est- à-dire avec ceux qui se sont le plus occupés des Cécidomyies. J'ai été longtemps à me rendre compte dé la vérité à cet égard; j'ai cru trouver, en sus des deux premiers articles basilaires, tantôt 22, tantôt 21 articles, en tout 24 ou 23 articles, chez le &. Je suis d’abord parvenu à voir net- tement que le 3° article était plus gros que les suivants et formé de deux Métamorphoses de la Gécidomyie du buis. 023 articles réunis. Plus tard, en faisant macérer l’antenne d’un insecte frais, puis en la traitant par une solution de potasse, j'ai vu de la manière la plus évidente que tous les articles de l'antenne mâle, moins les deux pre- miers, étaient formés de longs articles à double renflement, ayant trois verticilles de poils : un en haut, un en bas, longs et égaux, et un verti- cille moyen plus petit (voyez figure 11). En réalité l'antenne du mâle est faite sur le plan de l’antenne de la femelle, ayant en plus un verticille de poils et un étranglement vers la base; on s’en convaincra en comparant les figures 11 et 43. Je recommande aux observateurs de vérifier le mode d’articuiation des articles chez les Gécidomyies des diverses espèces et sous-genres dont les mâles ont de longues antennes. Je ne serais pas étonné qne ce nombre d'articles füt le même chez les mâles et chez les femelles, et que ce qui peut paraître une exception chez la C. but devint la règle pour l'avenir. * L’aile de la femelle offre la deuxième nervure plus arquée et descendant un peu plus bas que sur laile du mâle; cette dernière, ainsi que je lai noté déjà, est d’une couleur légèrement assombrie, Les pattes ont la pelote du dernier article des tarses unique et non double; les ongles sont simples. L'accouplement de la Cecidomyia buxi a lieu à la manière des chiens, le mâle et la femelle étant placés sur la même ligne. J’ai vu ce mode d’accouplement chez la Cécidomyie du pavot (1). Si la larve de la Cecidomytia buxi est remarquable par l'organe thora- cique, l’insecte femelle à l'état parlait ne l’est pas moins par la tarière dont elle est pourvue et qui a la forme d’un fort aiguillon recourbé. C'est au moyen de cet instrument qu’elle dépose ses œufs dans les feuilles du buis. M. Jules Fallou, qui a pu suivre la femelle pendant la ponte, m'en à raconté les particularités de la manière suivante : La ponte dure 12 à 14 minutes. Les femelles se posent sous la feuille du buis, puis elles enfoncent leur tarière par des mouvements alternatifs de va et vient. Elles se reposent au bout de six minutes, puis aux deux tiers du temps complet. Pendant le dernier tiers de la ponte, la femelle imprime au corps un mouvement de rotation; il est probable qu'alors elle (1) Meétamorphoses de la Cecidomyia papaveris ef remarques sur plusieurs espèces du genre Cecidomyia (Ann, Soc. ent. France, 1857, 3e série, L, V, p. 565 et pl. 12), 824 AL, LABOULBÈNE. dépose son œuf, puis elle s'échappe et cherche une autre feuille. M. J. Fallou a observé, cette année, la ponte le 21 mai. Dans les années ordi- naires, les œufs doivent être pondus dès Je commencement du même mois. Je ne sais point au juste quand l’œuf éclot; je ne sais point davantage si la très-jeune larve est pourvue de quelque organe spécial pour sortir de l'œuf et si elle change de peau après sa naissance. J’en doute cependant. La Cécidomyie du buis s’accouple peu de temps après l’éclosion. Le mâle vole presque constamment, et j'ai signalé son vol léger, qui se fait par petites saccades et qui est fort gracieux. Les insectes des deux sexes, posés sur leurs fines pattes, ont les antennes relevées en haut. La durée de la vie sous le dernier état n’est pas longue, et au bout d’une à deux ou trois journées, au moins dans mes plus grands bocaux de verre, les Cécidomyies mäles mouraient d’abord et peu de temps après les femelles. La Cecidomyia buxi fait partie de la division Deplosis établie comme sous-genre par le docteur Hermann Loew (Die Gallmücken, in Programm des Kænigl. Friedrich-Wilhelm-Gymnasiums zu Posen, 1850, p. 20 et 32) et caractérisée, à tort selon nos observations précitées, par le nombre des articles des antennes double chez les mâles. J. Winnertz, dans sa monographie magistrale (Beëtrag zu einer Mono- graphie der Gallmücken, in Linnæa entomologica, t. VIII, p. 246, 1853), adopte ce sous-genre. Plus tard, le genre Déplosis est décrit par Schiner, composé surtout d'espèces caractérisées par les antennes des mâles, com- posées de presque deux fois autant d'articles que ceux des femelles. Winnertz, dans la planche 2 de sa monographie, représente avec soin l'aile (fig. 5), et, sur la planche 3, les antennes (fig. 7 «, 7 b) des Diplosis. Les espèces de ce genre ou sous-genre sont très-souvent jaunes ou oran- gées, quelques-unes pourtant sont brunes ou d’une teinte foncée. Le docteur R. Wagner, de Fulda, a récemment décrit une espèce sous le nom de Diplosis equestris (1), qui se trouve dans les champs de blé, et qui produit sur les tiges du froment des galles ayant la forme d’une selle de cavalier. Je dois dire que la planche du mémoire ne montre pas la configuration ordinaire de la deuxième nervure des ailes des Diplosis (1) R. Wacner, Diplosis equestris, nov. spec. Sattelmücke (Stettiner entomo- logische Zeitung, Zweiunddreissigster Jahrgang, p. 414, taf. 4, 1871). Métamorphoses de la Cécidomyie du buis. 325 arcuata WINNERTZ (loco citato) et Diplosis buxi'; les articles des antennes ne sont point déterminés rigoureusement, et, en un mot, les figures laissent à désirer dans ce travail fait avec soin. La Diplosis buxi est jusqu’à ce jour la seule espèce mineuse parmi toutes les Cecidomyia; à ce litre elle doit figurer parmi les espèces les plus dignes d'intérêt. En commençant ce travail, j'ai dit que Geoffroy avait sûrement connu l'insecte dont je me suis fait l’historien après lui, et, en effet, la descrip- tion et la figure ne laissent aucun doute à cet égard, C’est un de nos anciens collègues, Doumerc, très-versé dans l'étude de nos auteurs, qui m'en à fait la remarque : je rends cel hommage à sa mémoire, Les Buis du Jardin des plantes, où pendant plusieurs années les Cécido= mytes ont élu domicile, ont été peut-être visités par Geoffroy; ils sont extrêmement vieux el plusieurs ont disparu dans ces derniers temps. Il ne faut point, si la localité que j'indique vient à faire défaut, que les insectes soient oubliés. M. le docteur Cartereau a su les trouver à Bar-sur- Seine, et, en signalant une dernière fois cette remarquable Cécidomyie à mes collègues et à tous les Diptéristes, j’espère que mon appel ne restera pas sans écho. EXPLICATION DES FIGURES DE LA PLANCHE 9. Fig. 1. Extrémité d’une petite branche de buis montrant, sous la face inférieure de plusieurs feuilles, une plaque allongée, indiquant une portion minée, plus, sur les deux feuilles du bas, un petit espace arrondi et très-aminci préparé par la larve pour la sortie de la nymphe; les feuilles minées peuvent renfermer une, deux (et jusqu’à trois) larves de la Cecidomyia buxi. A droite, à la face inférieure de la feuille placée au milieu, on voit une dépouille de nymphe abandonnée par l’insecte parfait au moment de l’éclosion. Cette dépouille reste à moitié engagée dans la feuille. 326 Ar. LABOULBÈNE, — Métamorphoses de la Cécidômyte du buts. Fig. 2 Larve de la Cecidomyia buxi, grossie, allongée, vue de face par le dos, et à côté d'elle, à gauche, mesure de sa grandeur naturelle. 3. La méme larve vue de profil, montrant l’organe bifide situé sous le prothorax. h. Méme larve vue également de profil, mais contractée, ayant la tête rentrée. 5. Organe bifide proéminent, placé sous le prothorax, et très- gTOSSie 6. Un des segments abdominaux de cette larve, vu de profil sur le bord gauche, et très-grossi. 7. Extrémité postérieure du corps, très-grossie. 8. Nymphe grossie de la Cecidomyia buxi, vue par la face anté- rieure du corps; à côté d'elle, à droite, mesure de sa gran- deur naturelle. | | | | 9. Cecidomyia buxi femelle, grossie, vue de profil, et au-dessus d'elle mesure de sa taille ordinaire. (Cette figure est de _ M. Poujade.) | Antennes du mâle de cet insecte diptère, très-grossies, composées de 14 articles seulement, RE ie nt int sà 40 LE En . Un article séparé et encore plus grossi de l'antenne du mâle, pour bien faire voir la manière dont cet article est formé. 19. Antennes de la femelle composées de 44 articles comme celles du | mâle. 4 13, Un article séparé de l'antenne de la femelle, vu au même gros- sissement que pour l'antenne mâle. ; 44. Palpes maxillaires de quatre articles. | 45. Aile de la femelle de la Cecidomyia buxi. | 16 | 17 Extrémilé de l'abdomen du mâle, vue en dessous. Extrémité de l'abdomen de la femelle, vue également en dessous et montrant la tarière terminale. « ÉTUDES ARACHNOLOGIQUES 2e Mémoire, Par M. Eucixe SIMON. (Séance du 28 Mai 1873.) Re ts Sn SE II G), DESCRIPTIONS DE Quelques espèces nouvelles pour la faune européenne. CERCIDIA PACHYDERMA, SP, nOV. (PI, 40, fig. 4.) @. Abdomen : long. 4,2 mill,, larg, 3 mill Pattes : 1"° paire, 4,6 mill.; 2° paire, 4,6 mill.; 8° paire, 3 mill.; 4° paire, 5 mill, Céphalothorax fauve-rouge sur les côtés et en arrière, fortement rem- bruni dans le milieu et en avant; partie céphalique peu longue et con- vexe, inclinée en avant dans la région oculaire, présentant de longs crins isolés, Front large et obtus, faiblement découpé, (14) Voir, pour le N° I : Annales, fer trimestre 1873, p. 109. 928 E. SIMON. Yeux médians supérieurs légèrement soulevés, séparés par un intervalle moins grand que leur diamètre; distance de ces yeux aux latéraux au moins trois fois plus grande. Yeux médians antérieurs plus petits que les supérieurs, formant avec eux un carré régulier; ces yeux à peine plus rapprochés entre eux que des latéraux. Bandeau un peu plus large que le diamètre des yeux médians antérieurs et renfoncé. Chélicères fauve rouge, peu longues, très-épaisses. Plastron assez petit, un peu plus long que large, triangulaire, fauve- rouge et faiblement impressionné sur les bords. ; Abdomen très-volumineux, plus large que le céphalothorax et au moins trois fois plus long, rétréci à la partie antérieure, où il s’avance au-dessus du céphalothorax presque jusqu’au bord frontat; faiblement rétréci en arrière, où il est tronqué carrément; en dessus plan et incliné d'avant en arrière ; tégument de la face dorsale très-épais, entièrement glabre et brillant, d’un blanc jaunâtre mat avec deux larges bandes brunes paral- lèles, un peu denticulées du côté externe, et une fine ligne médiane ramifiée; trois paires de fossettes très-profondes; face ventrale rougeûtre, avec une large bande noire médiane. Pattes-mâchoires et pattes peu longues et peu robustes, toutes d’un jaune rouge vif; les pattes garnies de crins fauves et de longues épines noires sétiformes; point d’épines métatarsales, point d’épines fémorales aux deux paires postérieures. Le tégument de la face ventrale, beaucoup plus mince que celui de la face dorsale, est plissé et ne permet par de distinguer l’épigyne. Cette espèce, qui est peut-être le plus remarquable Epeiridæ d'Europe, a été trouvée en Ukraine par M. le professeur Waga, qui me l’a généreu- sement donnée. 1, XYSTICGUS JUCUNDUS. Sp. nov. (PI. 10, fig. 2.) d. Long. 4 à 4 4/2 mill. Céphalothorax noir ; dans la portion antérieure, une large tache longi- tudinale d’un brun rouge très-foncé, terminée en pointe en arrière et Espèces européennes nouvelles, 329 bordée de deux fines lignes blanches ou jaunâtres un peu élargies et réunies en forme de V vers le tiers postérieur. Tégument finement et uniformément chagriné; quelques longs crins derrière les yeux, les autres courts. Front assez large, obtusément tronqué, un peu arqué en avant. Surface très-légèrement convexe et inclinée en avant. Tubercules des yeux latéraux assez prononcés. Sur le bord du bandeau, une rangée de neuf crins longs, un peu sou- levés. Abdomen noir; une bordure blanche très-nette ; une bande médiane fauve ou rougeâtre, continue, beaucoup plus large que les parties noires et présentant dans sa seconde moitié trois paires de dents latérales aiguës. Fémurs des deux premières paires noirs, et relativement plus épais que chez les espèces voisines; patellas également noires ; tous les autres articles ainsi que les pattes des troisième et quatrième paires d’un jaune clair et vif. Fémurs de la première paire pourvus sur leur face antérieure de 40 à 12 épines assez robustes, longues et inégales; en dessous, aux tibias, 5-4 ou 4-4 épines longues et une rangée d’épines latérales semblables. Patte-màchoire fauve rouge foncé : tibia plus court que la patella, resserré à l'articulation, son apophyse inférieure, tout à fait externe, longue, presque perpendiculaire, beaucoup plus grêle que chez X. sabu- losus, cylindrique, recourbée en crochet à l'extrémité; tarse et bulbe assez larges ; celui-ci brun rouge lisse, dépourvu d’apophyses, son extré- mité présentant une dépression presque arrondie, dont le bord inférieur est un peu caréné et dont l'angle supéro-externe est prolongé par une pointe assez longue et grêle, obliquement dirigée en arrière et terminée par une petite dilatation tronquée. Q. Long. 5 à 6 mill. Céphalothorax brun noirâtre varié de fauve. Bande dorsale blanchâtre, très-large et continue, à peine rétrécie en arrière, renfermant en avant une bande brune presque aussi large, rétrécie et terminée en pointe en arrière, Sur la bord du bandeau une rangée de sept crins longs, égaux, légère- ment soulevés. 3930 E. SIMox. Yeux médians de la seconde ligne un peu plus rapprochés entre eux que des latéraux. Yeux médians égaux, formant un carré visiblement plus large que long, les supérieurs un peu (à peine) plus écartés. Surface presque plane, marquée d’une faible dépression transverse vers le tiers antérieur. Tégument finement chagriné, garni de crins très-forts, disposés en lignes parallèles; ceux des lignes latérales très-longs. Abdomen brunâtre, avec une bordure et une très-large bande fauve continue et denticulée en arrière, comme chez le mâle. Pattes fauves sur leur face antérieure, brun rougeâtre et ponctuées de noir sur leur face supérieure; aux fémurs antérieurs une rangée de trois épines fortes, égales, moins longues que le diamètre de l’article; aux tibias en dessous 4-3, la troisième et la quatrième du rang supérieur longues, toutes les autres courtes, point de rangées latérales ; aux méta- tarses 4-4 et une rangée latérale. Épigyne présentant deux profondes fossettes longitudinales : assez larges et arrondies en avant, un peu rétrécies et convergeant en arrière, sépa- rées par une carène continue, lisse, d’un fauve rouge, plus étroite et plus droite que chez X. péni, mais élargie en arrière en forme de pièce trian- gulaire, Trouvé assez communément aux environs de Digne et de Briançon. Le bulbe du mâle est dépourvu d’apophyses et échancré comme chez X. sabulosus, mais l'avance tibiale a une forme toute différente et les épines fémorales de la première paire sont plus nombreuses et irrégu- lières. Les aulres caractères et la coloration rapprochent le X, jucundus des X, cristalus et Kochi, 2, XYSTICUS PARALLELUS. SP. NOV. (PI, 40, fig. 6 et 7.) 4, Long. 4 mill, Céphalothorax d’un blanc pur, une fine ligne marginale et deux larges Espèces européennes nouvelles. 991 bandes dorsales très-nettes et continues d’un brun rouge foncé, l’inter- valle de celles-ci renfermant une bande de même couleur, aussi large en avant, mais graduellement rétrécie en arrière, où elle se prolonge presque jusqu’au bord postérieur. Tégument finement chagriné. Quelques crins très-longs sur les côtés de la face et un derrière chacun des yeux latéraux supérieurs, les autres crins courts. Front large et coupé carrément. Surface presque plane, à peine inclinée. Tubercules des yeux latéraux très-forts. Sur le bord du bandeau, onze crins légèrement soulevés, dont le médian beaucoup plus long que les autres. Abdomen relativement étroit, ovale allongé, blanc; en dessus deux larges bandes longitudinales très-noires continues, à contours nets, faible- ment arquées en dehors; dans le milieu une bande brune peu marquée ; des crins très-courts. Fémurs et patellas des deux premières paires d’un brun noir, ponctués de fauve sur leur face antérieure et marqués en dessus d’une ligne de cette couleur ; base des tibias brunâtre ; extrémité des tibias, métatarses et tarses, ainsi que les pattes des troisième et quatrième paires, d’un jaune clair; fémurs de la première paire présentant sur leur face antérieure trois longues épines égales ; sous les tibias deux rangées 4-4, dont les supé- rieures aussi Jongues que le diamètre, et une rangée latérale de trois épines plus courtes; aux métatarses deux rangées 4-4 d’épines fortes et longues et des rangées latérales très-raprochées. Patte-mâchoire fauve brunâtre : tibia un peu plus court, aussi large que la patella, mais un peu resserré à l’articulation ; son avance inférieure externe, mais dirigée en avant, cylindrique, presque aussi longue que le diamètre de l’article, tronquée à lextrémité, avec l’angle inférieur de la troncature prolongé par un pelit crochet; tarse et bulbe assez larges ; celui-ci brun-rouge lisse, discoïde, dépourvu d’apophyses ; son extrémité coupée d’une échancrure un peu carrée, dont le bord externe supporte une longue pointe grêle, dirigée obliquement en dehors et aboutissant vers le milieu du bord externe à une petite saillie du tarse, Q. Long. 6 4/2 mill. Céphalothorax brun noirâtre sur les côtés; une large bande médiane 802 E. SIMON. d’un fauve testacé, très-nette, faiblement rétrécie en arrière et un peu rembrunie en avant. Tégument chagriné, même un peu grenu en avant, garni de nombreux crins noirs très-robustes, assez courts, sauf en arrière, où ils forment, vers le tiers postérieur, une ligne courbe transverse. Sur le bord du bandeau, une rangée de sept crins assez longs; front et intervalle des yeux garnis de crins semblables à ceux de la face dorsale. Surface peu convexe, présentant entre les yeux supérieurs une faible dépression longitudinale et au delà deux petites dépressions parallèles, encore plus faibles, correspondant à deux petites taches brunes. Yeux supérieurs équidistants (ou les médians un peu plus écartés ?) Yeux médians formant un carré au moins aussi long que large, les anté- rieurs sensiblement plus gros et un peu (à peine) plus resserrés. Abdomen ovale, assez allongé, d’un fauve brunâtre, avec une large bordure et une bande médiane d’un fauve plus clair; celle-ci présentant dans sa seconde moité trois paires de dents aiguës, doublées chacune d’un petit trait noir; des crins assez longs, peu robustes, égaux, sur toute la surface. Pattes d’un fauve obscur, avec les fémurs et les tibias ponctués et tachés de noir ; fémurs de la première paire présentant sur leur face anté- rieure une rangée oblique de trois épines; sous les tibias deux rangées L-h, point d'épines latérales ; aux métatarses deux rangées inférieures et une latérale. Épigyne présentant deux très-petites fossettes rougeàtres, obliques et assez écartées, séparées par une très-épaisse carène membraneuse un peu rétrécie en arrière, Jai découvert ce Xysticus en Corse. Je l'ai retrouvé depuis dans les Basses-Alpes. Par la patte-mâchoire du mäle et la conformation du bulbe qui est dépourvu d’apophyse il se rapproche du X. sabulosus ; mais de nombreux caractères l'en distinguent, particulièrement la forme du corselet et la disposition de ses crins, très-remarquable surtout chez la femelle. L’abdo- men est aussi beaucoup plus allongé et ovale. + ; : DT EN CEE PTE SR EEE Espèces européennes nouvelles. 909 3, XYSTICUS COMPTULUS. Sp. NOV. (PI. 40, fig. 3, 4 et 5.) &. Long. 2 1/2 à 3 mill. Céphalothorax d’un noir profond; une bande blanche transverse traver- sant le groupe oculaire et rétrécie dans le milieu ; une tache médiane d’un blanc pur en forme de triangle dont le sommet, dirigé en arrière, est un peu obtus et dont la base est souvent échancrée. En dessus, des crins assez courts, disposés en lignes parallèles, quelques- uns plus longs sur les angles de la face et derrière les yeux latéraux. Front très-large, coupé carrément. Surface presque plane, faiblement déprimée entre les yeux médians ; tubercules des yeux latéraux faibles. Sur le bord du bandeau une rangée de sept crins assez longs, un peu soulevés et presque égaux, Tégument très-finement chagriné. Ligne supérieure des yeux fortement courbée en avant, Abdomen noir ; une bordure très-blanche, un peu découpée, très-large en avant et sur les côtés; dans le milieu une fine ligne blanche longitudi- nale et quatre points très-écartés, disposés en carré; en arrière une petite ligne horizontale, souvent remplacée par une rangée de points. Fémurs, patellas et tibias des deux premières paires noirs, un peu teintés de rouge en dessus, avec l’extrémité des tibias sensiblement éclaircie; les métatarses et les tarses d’un jaune clair; pattes des deux paires postérieures fauves, avec la partie supérieure des fémurs, les patellas et deux lignes sur les tibias, noires ou brun rouge. Fémurs de la première paire présentant sur leur face antérieure une rangée de trois ou quatre épines robustes et longues; aux tibias, en des- sous, deux rangées 4-4, dont les supérieures aussi longues que le dia- mètre ; aux métatarses 3-3 épines très-longues, les deux terminales cepen- dant plus courtes, et une rangée d’épines latérales. Patte-mâchoire brunâtre, ponctuée de fauve : tibia un peu plus court, mais aussi large que la patella, son avance inférieure épaisse à la base, 9394 E. SIMON. ensuite rétrécie et cylindrique, un peu recourbée en avant et tronquée à l'extrémité, avec les angles de la troncature un peu prolongés ; tarse rela- tivement assez étroit; bulbe brun rougeàtre, lisse, avec un rebord noir ; ses deux apophyses noires, grèles, très-rapprochées, partant presque du même point, contiguës et dirigées perpendiculairement du côté interne, la médiane droite, l’externe un peu recourbée à l’extrémité. @. Long. 5 1/2 mill. Céphalothorax brun noirâtre varié de fauve; une fine ligne marginale et une large bande dorsale, rétrécie en arrière, blanches ; celle-ci renfer- mant en avant une tache brunâtre, atténuée et arrondie en arrière, où elle ne dépasse pas le milieu du céphalothorax. Sur le bord du bandeau une rangée de sept crins légèrement soulevés. Yeux médians de la seconde ligne un peu plus rapprochés entre eux que des latéraux (formant une ligne plus courbée en avant que chez la plupart des Xysticus); yeux médians formant un carré à peine plus large que long; les antérieurs un peu (à peine) plus gros et plus resserrés. Abdomen d’un gris plus ou moins rougeâtre sur les côtés, brun foncé en dessus, avec une large bande médiane blanche à contours un peu découpés, présentant dans sa seconde moitié trois paires de fortes dents aiguës. Pattes d’un fauve obscur, ponctuées de noir sur leur face supérieure et marquées de grandes taches noires qui forment même des anneaux à la troisième et à la quatrième paire. Aux fémurs antérieurs une rangée de trois épines fortes, presque égales. Crins presque égaux, tous beaucoup plus courts que les épines. Épigyne rougeâtre, marquée d’une fossette plus longue que large, arrondie en avant où le milieu de son côlé antérieur, fortement rebordé, s’avance en forme de carène continue, plus étroite que chez X. cristalus. Je l'ai trouvé en Corse, dans les forêts de pins, où il parait assez commun. Note sur la famille des Eresidæ. 335 IT. NOTE SUR LES Espèces européennes de la famille des ERESIDEÆ. Le groupe des Æresus est l’un des plus naturels de l’ordre des Araneæ, mais ses affinités ont été diversement appréciées par les auteurs : Walcke- naer, Ch. Koch, MM. Blackwall et Thorell (1) rapprochent les Eresus des Attidæ ; j'ai toujours pensé que les rapports de ces deux types sont plus apparents que réels, et, en 1864, j'ai proposé de réunir les Eresus à la famille des Epeiridæ à titre de tribu; depuis, M. O.-P. Cambridge a formé une famille spéciale renfermant les Eresus et les Dictyna, mais cette opi- nion semble exagérée, car les espèces du genre Stegodyphus présentent seules cette ressemblance avec les Diclyna, qui est peut-être une simple analogie. Je pense aujourd'hui que les Eresus méritent de former une famille à part dans le sous-ordre que j'ai appelé Arancæ veræ, à proximité des Epeiridæ, Dictynidæ et Thomisidæ, mais très-loin de la famille des Attidæ. Plusieurs Æresus ont été décrits et figurés par les auteurs; d’autres, encore inédits, figurent dans nos collections. Malgré ces nombreux maté- riaux, tout essai monographique sur cette famille serait à mon avis pré- maturé, En effet, presque toutes les espèces ne sont connues que par l’un des deux sexes : ainsi le genre Eresus (sensu stricto) se divise en deux (1) M. Thorell admet cependant une famille des Eresidæ, comprenant aussi les Palpimanus; mais il place cette famille tout à côté de celle des Attidæ, dans son sous-ordre si peu naturel des Saltigradæ, 996 E. SIMON. groupes bien distincts dont le premier, ayant pour type l'E. cinnabcrinus, n’est représenté que par des mäles, tandis que l’autre, type E. frontalis, nest connu jusqu'ici, à part une exception, que par les femelles; il est possible que la découverte des deux sexes oblige de remanier la division générique de la famille. En attendant, je me bornerai à décrire plusieurs Eresus nouveaux et à présenter quelques observations sur les espèces décrites qui me sont connues, Les Eresus européens et circa-méditerranéens se rapportent à quatre genres : Séegodyphus, nov. gen., Eresus W,, Adonea E. S., el Dorceus C. Koch (1). Genus STEGODYPHUS. Gen. nov. Eresus Walck., 1805 (ad part., 2° fam., les subtiles). — C. Koch, 1850 (ad part.). — E,.S., 1864 (ad part.). — Th., 4870 (ad part.). Yeux médians formant un groupe à peine plus long que large, non renfoncé, au contraire légèrement soulevé; les supérieurs à peine plus gros que les antérieurs. Yeux dorsaux assez gros, plus rapprochés du bord frontal que du bord postérieur de la tête et plus resserrés que les latéraux antérieurs. Plastron allongé, ses côlés presque parallèles, $. Ghélicères très-épaisses, presque planes en avant, coniques, d. Chélicères rétrécies et un peu échancrées du côté interne dans leur milieu. Pattes 1, 4, 2, 3 robustes et assez longues : patella de la première paire ({) Je ne dirai rien ici des deux derniers genres, qui ont chacun un représentant dans le sud de l'Algérie. Ces deux espèces ont été décrites par nous (voyez Mém. Soc. roy. Sc, de Liége, 1873). Note sur la famille des Ercsidæ. 337 beaucoup plus courte que le tibia; fémurs antérieurs dépourvus de longs crins. Griffes tarsales supérieures puissantes, très-recourbées, pourvues de douze fortes dents droites, presque égales ; l’inférieure en a deux (chez le mâle je n’ai trouvé que neuf dents aux mêmes griffes); aux griffes des pattes postérieures les denticulations un peu moins nombreuses. Ce nouveau genre, qui correspond à la division des Érèses subtiles de Walckenaer, a beaucoup de ressemblance avec le genre Dictyna, type d’une autre famille. Les Stegodyphus sont sédentaires; ils s’établissent sur les buissons épi- neux ; leur retraite est en forme de long tube soyeux un peu évasé à la partie supérieure et engagé entre les épines; des bords de ce tube rayonnent des fils entrecroisés formant une toile irrégulière, capable d’ar- rêter les plus gros insectes. 1. STEGODYPHUS LINEATUS Latr., 4803. Érèse rayé Latr., Nouv. dicl. d’hist. nat., t. X, 1803. Eresus acanthophilus L. Dufour, 1824, — Walck. — Lucas, Expl, Alg. — lilturatus G. Koch, 1846. — fuscifrons CG. Koch, 1846. — unifasciatus C. Koch, 1846. Très-commun en Espagne, en Algérie et en Syrie. Il manque en Corse. 2, STEGODYPHUS ADSPERSUS Ch, Koch (sub Eresus), Ar., t XIII, 18/46. Est commun en Sicile, particulièrement à Catane et à Messine, sur les chardons et les plantes basses épineuses. Il est beaucoup plus petit que le lineatus et s'en distingue, surtout par la grande longueur des tarses de la première paire relativement aux métatarses. Les yeux supérieurs sont aussi moins écartés ; chez la femelle l'intervalle des yeux médians anté- rieurs aux supérieurs est plus étroit que la moitié de leur diamètre, tandis que chez S. lineatus il est aussi large. (1873) 22 098 E. SIMON. 3. STEGODYPHUS MOLITOR Ch. Koch (sub Eresus), Ar., t. XILIT, 4846. Est jusqu'ici particulier à l'Égypte et à quelques points de la Syrie. Il est de même taille que le {ineatus. Chez le mâle les yeux médians supé- rieurs sont un peu plus gros et relativement plus resserrés ; les yeux dor- saux sont aussi un peu plus reculés; chez la femelle, les yeux médians antérieurs sont plus resserrés que chez S. lineatus, et les supérieurs au contraire plus écartés. Ges deux derniers Stegodyphus rappellent par leur coloration les variétés les plus blanches de l’espèce type. Genus ERESUS Walck., 1805. Ercsus Walck., 1805 (ad part., 1'° famille, les Rusés). Chersis Walck., 1837 (ad part.). Eresus C. Koch, 4850 (ad part.). Erythrophora GC. Koch, 1850 (1). Yeux médians plus ou moins enfoncés, formant un groupe beaucoup plus large que long; les antérieurs au moins deux fois plus petits que les supérieurs. Yeux dorsaux très-petits, plus éloignés du bord frontal que du bord pos- térieur de la tête, aussi écartés que les latéraux antérieurs. Plastron allongé, rétréci en avant. Chélicères très-épaisses dans les deux sexes, presque planes en avant el coniques. Pattes 4, 1, 2, 3 très-robustes et courtes : patella et tibia de la pre- (4) Le genre Erythrophora de Ch. Koch ne différant du genre Eresus que par son système de coloration, il nous est impossible de l’admettre. Note sur la famille des Eresidæ. 399 mière paire égaux, ou celui-ci à peine plus long (Eresus puniceus). Fémurs de la première paire pourvus sur leur face antérieure de longs crins. Griffes tarsales supérieures pourvues de denticulations longues et presque égales, au nombre de douze (ruficapillus), de quatorze ou de seize (annulatus, cinnaberinus), les premières presque aussi longues que la pointe terminale. Griffe inférieure présentant généralemeut trois denticulations chez la femelle et deux chez le mâle. Griffe de la patte-mâchoire petite, mais ressemblant à celle des pattes, pourvue de sept à douze denticulations. Les Eresus du premier groupe, dont les femelles ont été rarement observées, se trouvent errant et marchant par saccade dans les terrains sablonneux et dans les prairies bien exposées; les Eresus du second groupe sont du midi de l’Europe et dépassent peu au nord la zone de l'olivier ; ils recherchent les terrains arides et pierreux, et, dans les pays de montagne, les prairies alpestres. Ils s’établissent sous les pierres plates, creusent un trou oblique qui peut avoir de 6 à 40 centimètres de profon- deur et le tapissent d’une toile extrêmement épaisse, jaunâtre et grossière, dont la partie supérieure est repliée et masque l'ouverture. Le cocon n’est pas très-gros, aplati, lenticulaire ; l’Eresus le tient entre ses pattes, fortement appliqué sur son plastron ; il est formé d’une double enveloppe; l’externe est épaisse, cotonneuse, d’un blanc jaunàtre; lPin- terne est beaucoup plus serrée et d’un blanc nacré. Les œufs sont remar- quablement petits et si fortement agglutinés qu’on ne peut les isoler sans les écraser; il y en a plus de cent, Les Eresus paraissent très-difficiles dans le choix de leur nourriture. Mon ami M. Koziorowicz a observé aux îles Sanguinaires que la toile de l'Eresus ruficapillus est remplie de débris de l’Asida carinata, tandis que l'Asida corsica, tout aussi commune dans la même localité, ne s’y trouve jamais, 340 E. SIMON. 14% GROUPE. Caractères des Mäles. 1. Partie céphalique aussi large que longue. . . — Partie céphalique plus large que longue. . . . 2, Tibia de la première paire de pattes plus Iongque pales ne ee — Tibia de la première paire de pattes de même longueur que la patella. . . .....,.... 3 Yeux dorsaux plus resserrés que les latéraux antérieurs ; les médians antérieurs très-petits et séparés par un intervalle double de leur AM LEE-M alone seiale eee sos etehe eue — Yeux dorsaux aussi écartés que les latéraux antérieurs ; les médians antérieurs assez pe- tits et séparés par un espace un peu supérieur à leur diamètre (non double). ....... L. Tarse de la patte-mâchoire étroit, terminé en pointe aiguë dépassant le bulbe. . . . . .. — Tarse de la patte-màchoire ovale, terminé en pointe subaiguë dépassant à peine le bulbe. 5. Yeux médians supérieurs plus que doubles des (1) Je ne parlerai pas ici desiEresus lautus et solitarius, que j'ai décrits tout récemment (voy. Mém. Soc. roy. Sc. de Liége, 1873). — L’Eresus Audouini Brullé (Expéd. Morée, t. IL), cité par Walckenaer à la synonymie de son Eresus cinna- berinus, paraît être, d’après les dessins de Brullé, une espèce distincte, qui rappelle, par la coloration de ses pattes, l’'Eresus lautus. de : 9. | puniceus Ch. Koch. rotundiceps E. S. lautus E. S, (1). solitarius E. S. D. Note sur la famille des Ercesidæ, GULI antérieurs, leur intervalle d’un tiers plus grand que leur diamètre, Pattes des deux paires postérieures rouges. cinnaberinus Oliv. — Yeux médians supérieurs à peine doubles des antérieurs, leur intervalle à peine plus grand que leur diamètre, Pattes des quatre paires noires, annelées de | blanc à teste lets een ste nee 2 ee GHNUIAIUS HAN 4, ERESUS ANNULATUS Hahn, 1834. ? Eresus illustris G. Koch, 1838. Erythrophora annulata C. Koch, 18/8. ? Eresus cinnaberinus Black., 1851, 1861. Eresus cinnaberinus (var. purpuratus) T. Thorell, 1873 (1). d. Céphalothorax : long. 4,2 mill.; larg. 2,9 mill. Pattes : 4"° paire, 7,8 mill.; 2° paire, 7 mill.; 3° paire, 5,2 mill.; 4° paire, 7,9 mill. Céphalothorax noir, rougeâtre en arrière; son tégument légèrement (1) Walckenaer a confondu cette espèce avec la suivante, — Dans son dernier fascicule (Rem. on syn. of Spid., no 3, p. 420), M. Thorell conteste aussi la validité de cette espèce, qui, d’après lui, serait uniquement caractérisée par la présence de la troisième paire de taches abdominales et la coloration des pattes, qui sont en effet très-variables ; mais la forme différente du céphalothorax, la proportion tout autre des yeux médians, dont M. Thorell ne parle pas, sont des caractères d’une impor - tance très-réelle, — M. Thorell ajoute que si l’Eresus annulatus est distinct, il doit prendre le nom d'Eresus purpuratus (Ar. purpurala Panz., Syst. Nom., p. 47, 1804). Cependant, la courte description de Panzer et la figure qui l’accom- pagne peuvent aussi bien s'appliquer à tous les Æresus du premier groupe : aussi je considère ce changement üe nom comme tout à fait inutile. 912 E. SIMON. ponctué, revêtu de poils noirs mêlés en avant de poils blancs courts et en arrière de poils rouges. Partie céphalique aussi longue qué large et élevée, convexe et inclinée en avant, aussi inclinée graduellement en arrière; un peu (à peine) élargie en avant. Yeux médians antérieurs séparés par un espace à peu près égal à leur diamètre; les supérieurs à peine doubles des antérieurs, dont ils sont très-rapprochés, leur intervalle un peu plus grand que leur diamètre, Chélicères un peu inclinées en avant, noires, leurs crins blanchâtres. Plastron noir. Poils du plastron et des hanches d’un noir soyeux. Abdomen ovale, un peu déprimé en dessus et tronqué en avant; face dorsale couverte de pubescence d’un rouge vermillôn vif, ornée de trois paires de points noirs : la troisième très-petite, souvent même tout à fait effacée, les deux antérieures très-développées et formant un carré ; les deux points de la première paire un peu ovales et obliques, ceux de la seconde arrondis; ces points rarement entourés de petits cercles de poils blancs. Face ventrale noire ; les côtés de l’épigastre garnis de poils rouges et de quelques poils blancs sur le bord des stigmates. Pattes robustes et peu longues, toutes noires et couvertes de poils de même couleur ; ornées d’anneaux très-blancs, formés de pubescence, à l'extrémité des fémurs, des patellas, des tibias et des métatarses. Métatarse et tarse de la première paire un peu plus longs que le tibia et la patella; ceux-ci égaux. Patte-màchoire noire, avec quelques poils blancs en dessus, à l’extré-" mité des fémurs et de la patella; celle-ci assez grande et carrée ; tibia très- court et inerme; tarse ovale, assez large à la base, terminé en pointe presque aiguë, garni de longs crins du côté interne; bulbe pyriforme, ter- miné par une lamelle enroulée. Paris (très-rare). Hahn parait être le seul auteur qui ait observé la femelle. D’après lui elle fabrique sous les pierres un sac de soie très-épais, d’un blanc argenté, où elle se renferme. PT PPS NE TV Note sur la famille des Eresidæ. 943 2. ERESUS CINNABERINUS Olivier (sub Aranea), 1789. Aranca moniligera Villers, 1789. — l-gullala Rossi, 1790. — cinnaberina Walck., 1802. Eresus H-guttatus Hahn, 1831. Es — C. Koch, 1838. — cinnaberinus CG. Koch, 1858. d. Céphalothorax : Long. 5,5 mill.; larg. 3,5 mill. Pattes : 1'° paire, 9 mill.; 2° paire, 8,6 mill.; 3° paire, 7 mill.; A° paire, 9,9 mill. Céphalothorax noir, finement ponctué, revêtu de poils noirs et de poils blancs espacés plus courts, Partie céphalique aussi longue que large et très-élevée, légèrement élar- gie en avant, graduellement inclinée dans la région frontale, arrondie et abaissée presque verticalement en arrière. Yeux médians antérieurs séparés par un intervalle à peine plus grand que leur diamètre ; les supérieurs au moins deux fois plus gros que les antérieurs, dont ils sont très-rapprochés, leur intervalle d’un tiers plus grand que leur largeur et légèrement convexe. Intervalle des yeux dorsaux un peu plus grand que l’espace qui les sépare du bord frontal. Chélicères noires, à crins fauves, un peu convexes à la base ; rainure du crochet se terminant par une pointe mousse, simple. Plastron noir. Poils du plastron et des hanches d’un noir soyeux. Abdomen ovale, un peu tronqué en avant et déprimé en dessus ; face dorsale couverte de pubescence d’un rouge orangé vif, ornée dans le milieu de quatre gros points noirs, arrondis, égaux, disposés en carré (un peu plus long que large) et souvent entourés, chacun d’un petit cercle de poils blancs; ces points quelquefois suivis d’une troisième paire de points GTI E. SIMON. beaucoup plus petits. Face ventrale noire, garnie de poils gris; les côtés de l’épigastre présentant quelques poils rouges. Pattes robustes et peu longues, les quatre antérieures noires et couvertes de poils courts et serrés, de même couleur; les deux postérieures brunes et revêtues de pubescence rouge, comme celles de l’abdomen; toutes ornées d’anneaux blancs à l'extrémité des principaux articles ; patella et tibia de la première paire de patte égaux, ces deux articles à peine plus longs que le métatarse et le tarse. Patte-mâchoire assez courte, ornée d’anneaux blancs à l'extrémité du fémur et de la patella : celle-ci grande, presque carrée; tibia court, inerme, un peu dilaté du côté externe; tarse assez étroit et allongé, ovale, symétrique, pourvu du côté externe de quelques très-longs crins; bulbe pyriforme terminé par une lamelle enroulée. Var. Toutes les pattes noires (Pyrénées). Var. Taches abdominales plus petites que chez le type; les postérieures plus écartées que les antérieures (Alpes). Paris : Fontainebleau; Aube : Bar-sur-Seine ; Pyrénées-Orientales : Vernet; Alpes : Bourg-d’Oisans. 3. ERESUS ROTUNDICEPS. SP. nov. d. Céphalothorax : long, 5 mill.; larg. 3,7 mill. Pattes : 1"° paire, 8,8 mill.; 2° paire, 7,5 mill.; 3° paire, 6,5 mill.; L° paire, 8,9 mill. Céphalothorax noir, couvert de poils de même couleur, présentant de plus des poils blancs épars et sur les côtés’ du thorax quelques poils rouges. Partie céphalique très-élevée, un peu plus large que longue et presque arrondie, cependant un peu tronquée en avant, régulièrement convexe, à peine inclinée en avant. Yeux médians antérieurs séparés par un espace à peu près égal à leur mes -ré rot in fon me mit 1 ones ne ES md Note sur la famille des Eresidæ. 345 diamètre ; les supérieurs au moins doubles et leur intervalle un peu plus grand que leur largeur. Intervalle des yeux dorsaux plus grand que l’espace qui les sépare du bord frontal. En dessus l'abdomen est d’un beau rouge orangé, bordé de noir en arrière et orné dans le milieu de quatre points noirs plus gros que chez E. cinnaberinus ; les deux antérieurs, un peu plus petits et un peu plus écartés, sont arrondis, Face ventrale noire, présentant quelques poils rouges sur les côtés de l’épigastre. Chélicères et plastron noirs. Pattes robustes, noires : celles des deux premières paires ornées d’an- neaux blancs, très-minces à l'extrémité des fémurs, des patellas, des tibias et des métatarses ; les deux paires postérieures garnies de poils rouges, principalement sur le fémur et à l'extrémité de la patella ; des poils de même couleur formant sur le tibia une ligne longitudinale. Tibia et patella de la première paire de pattes égaux en longueur; ces deux articles à peu près de même longueur que le métatarse et le tarse, La patte-mâchoire ne diffère pas de celle de l'E, cinnaberinus. Deux mâles de cette espèce bien distincte ont été trouvés en Ukraine par M. le professeur Waga, qui a bien voulu me les communiquer. 4. ERESUS PUNICEUS C. Koch, Ar., t. IV. &. Céphalothorax : long. 5,7 mill.; larg. 4,2 mill, Pattes : 1"° paire, 41 mill.; 2° paire, 10 mill.; 3° paire, 8,5 mill.; 4° paire, 11,3 mill. Céphalothorax noir, revêtu, dans la partie céphalique, de poils noirs serrés, mêlés de quelques poils blancs et couvert, dans la partie thora- cique, de pubescence d’un beau rouge, Partie céphalique très-élevée, transverse, plus large que longue, tron- quée en ligne droite en avant, arrondie et presque verticale en arrière, régulièrement convexe, Yeux médians antérieurs séparés par un espace un peu plus large que 346 E, SIMON. leur diamètre; les supérieurs plus que doubles, leur intervalle à peu près égal à leur largeur et un peu convexe. Intervalle des yeux dorsaux plus grand que l’espace qui les sépare du bord frontal. Abdomen, en dessus, d’un beau rouge vermillon, bordé de noir en arrière, orné dans le milieu de quatre points noirs : les deux antérieurs ovales et obliques, les deux autres également un peu allongés, mais plus petits et un peu plus écartés. Ventre noir, avec l’épigastre garni de poils rouges. Chélicères et plastron noirs. Pattes un peu plus longues et moins robustes que chez les espèces voi- sines ; celles des deux premières paires sont d’un noir rougeàtre, garnies de courts poils noirs et ornées de minces anneaux blancs à l'extrémité des principaux articles ; celles des deux paires postérieures, d’un brun rouge clair, sont entièrement couvertes de pubescence rouge, semblable à celle de l’abdomen. Tibia de la première paire sensiblement plus long que la patella; ces deux articles plus courts que le métatarse et le tarse, Tarse de la patte-mâächoire relativement plus long que chez E, cinna- berinus. Le type de Ch. Koch venait de Grèce; celui qui a servi à celte descrip- lion a été trouvé en Sicile. Les caractères de cet Eresus sont extrêmement tranchés. 9° GROUPE. Caractères des Femelles. 1. Plastron deux fois plus long que large (me- suré entre les hanches de la deuxième paire). L — Plastron d’un tiers seulement plus long que PRE PR TE EE de | Note sur la famille des Eresidæ. 047 2. Épigyne en fossette transverse, beaucoup plus large que longue, arrondie et échancrée en avant, avec un très-épais rebord rouge, trian- gulaire en arrière. ............. ruficapillus Ch. Koch. — Épigyne en fossette presque aussi large que longue, arrondie, non échancrée en avant. . mærens Ch. Koch, 3 Partie céphalique aussi large que longue (me- surée des yeux médians à la fossette) . . , . Lucasi E.S. — Partie céphalique plus longue que large, . . . L. h. Tibia de la première paire de pattes un peu plus long que la patella ; ces deux articles sensiblement plus longs que le métatarse et 1 MATSD ES ENT AU ANT FN nn nr nichenaereus brule — Tibia et patella de la première paire de pattes égaux et de même longueur que le métatarse UN ONE CS NS RCE mA Die ete ee 5. 5. Largeur du front égale à la longueur de la patella et du tibia de la quatrième paire de DALLES SENS RSI ce ee our eue ereteh CT UDIUT MERE — Largeur du front moindre que la longueur du tibia et de la patella de la quatrième paire de DALIES SN ere dense SR D cle ne Messe 6. 6. Longueur de la tête (mesurée des yeux mé- dians à la fossette) égale à la longueur du tibia et de la patella de la première paire de pattes st 00 RSR STE Me VDO PECURS MES — Longueur de la tête plus grande que le tibia et la patella de la première paire de pattes. . . 7e 7. Front et chélicères d’un blanc jaunâtre. . . . frontalis Latr. — Front d’un jaune vif; chélicères noires. . . . Petagnæ Saw. 848 E. SIMON. 5. ERESUS TRICOLOR. SP. noOV. (PI. 40, fig. 10 et 11.) ®. Céphalothorax : long. 8,5 mill.; larg. 5,2 mill. Abdomen : long. 13 mill.; larg. 41,5 mill. Pattes : 1"° paire, 13,2 mill.; 2° paire, 41,2 mill.; 3° paire, 40 mill.; 4° paire, 44,5 mill Céphalothorax noir, fortement chagriné, garni de poils blancs espacés disposés en mouchetures; de plus des poils jaunes formant un commence- ment de ligne longitudinale au-dessus des yeux médians et des poils rouges disposés en tachettes irrégulières sur le devant du front. Partie céphalique convexe, tronquée en avant, presque parallèle, faible- ment rétrécie en arrière, très-élevée et arrondie au sommet, graduelle- ment déclive en avant et en arrière ; aussi large en avant que la patella et le tibia de la quatrième paire de pattes et plus longue que ces deux articles à la première paire. Yeux médians antérieurs petits, leur intervalle presque double de leur diamètre ; les médians supérieurs deux fois plus gros et à peine renfoncés, leur intervalle ayant au moins une fois et demie leur diamètre. Abdomen élevé, ovale oblong, noir, revêtu en dessus et en dessous d’une épaisse pubescence d’un noir satiné à reflets rougeâtres, présentant en avant quelques mouchetures blanches. Pattes courtes, très-robustes, noires, revêtues de poils noirs serrés et présentant quelques poils blancs aux articulations ; deux fines lignes glabres longitudinales sur la patella et le tibia; ces deux articles égaux à la première paire et un peu plus courts que le métatarse et le tarse; ceux-ci à peine plus courts que ceux de la quatrième paire. Chélicères aussi larges que la face et presque planes, noires à l’extré- mité et couvertes à la base de pubescence rouge; rainure du crochet terminée par une forte dent, peu reculée, très-obtuse et grossièrement bifide. Épigyne en forme de fossette transverse, coupée en ligne droite en Note sur la famille des Eresidæ. 349 arrière, arrondie en avant, avec une faible échancrure médiane formée par une avance obtuse du bord supérieur; cette fossetle renfermant de chaque côté, sur ses angles inférieurs, une petite saillie arrondie et rou- geâtre, et dans le milieu, au-dessous de l’échancrure, une pièce plus grande et transverse, également rougeàtre. Je n'ai jamais vu qu’un seul mäle, très-jeune : il présentait la même coloration que la femelle. Var. Front et chélicères garnis de poils blancs épars comme les autres parties du corps, manquant de poils rouges (1). Basse-Alpes : Mélan; Hautes-Alpes : Briançon, le Monétier; Corse : Vizzavona. Dans les prairies alpestres, Trouvé au mois de juillet avec son cocon. 6, ERESUS FRONTALIS Latr,, 1816 (2). Eresus imperialis L. Duf,, 1820. — — Walck., 1825, 1837. — frontalis Walck., 1837. <. Céphalothorax : long. 8,5 mill., larg. 5,4 mill Abdomen : long. 13 mill.; larg. 10,5 mill. Paites : 1°° paire, 13,7 mill.; 2° paire, 12,7 mill.; 3° paire, 41 mill.; 4° paire, 44,2 mill Céphalothorax noir, finement chagriné, garni de poils noirs et de poils blancs, plus serrés que chez E. tricolor ; devant du front entièrement (1) Cette variété paraît particulière aux Alpes, (2) L’Eresus de ce groupe, le plus anciennement décrit, est l’Aranea nigra Petagna, Spec. Insect. Calab. Ce qu’en dit l’auteur est insuffisant pour faire recon- naître l'espèce. 350 E. SIMON. couvert d’une épaisse pubescence d’un jaunâtre clair, tirant parfois sur le rouge. Partie céphalique de même forme que chez E. tricolor, tronquée et un peu moins large que le tibia et la patella de la quatrième paire de pattes et plus longue que ces deux articles à la première paire. Yeux médians antérieurs petils, leur intervalle au moins double de leur diamètre ; yeux médians supérieurs presque trois fois plus gros que les antérieurs, assez renfoncés, surtout du côté externe; leur intervalle a une fois et quart leur diamètre. Abdomen élevé, ovale large, d’un noir profond et mat, entièrement couvert de mouchetures blanches assez rapprochées, formées par la pubescence; points enfoncés entourés de petits cercles de poils blancs. Pattes noires, garnies de courts poils serrés d’un noir soyeux et de quelques poils blancs, formant en dessus une petite touffe à l'extrémité du fémur et de la patella. Patella et tibia de la première paire égaux et un peu plus longs (à peine) que le métatarse et le tarse, ceux-ci sensiblement plus longs que ceux de la quatrième paire. Chélicères extrêmement robustes, leur face antérieure plane, couverte de poils semblables à ceux du front, sauf à l'extrémité, qui est glabre ; dent de la rainure plus reculée que chez E. tricolor, très-épaisse et simple. Épigyne en forme de petite fossette transverse, arrondie et entourée en avant d’un rebord membraneux assez épais; renfermant une saillie rou- geâtre lisse. Montpellier (d'après Latreille); Pyrénées-Orientales : Vernet-les-Bains ; Espagne : Valence, Escorial (1). Se trouve sous les pierres, sur les pentes arides exposées au Midi. Cet Eresus est extrêmement voisin du précédent, et pendant longtemps je l’ai considéré comme une simple variété géographique. La comparaison d’un grand nombre d’exemplaires m'a cependant convaincu que les carac- ières différents que j'ai indiqués sont constants, Quant à la coloration, je (1) La courte description de Latrellle, reproduite par Walckenaer, s'applique aussi bien, même mieux, au ruficapillus et au fricolor ; mais Latreille et Walcke- naer donnent pour patrie à leur espèce l'Espagne et les environs de Montpellier, où les deux autres ne se trouvent pas. Note sur la famille des Eresidæ. 901 n'ai vu aucun passage entre les deux types. Il est à noter que chez les espèces dont les couleurs sont formées par la pubescence, la teinte générale et les taches sont beaucoup moins variables que chez les espèces dont le derme est coloré comme chez les Epeiridæ. 7. ERESUS RUFICAPILLUS C, Koch, 1836. (PL 40, fig. 15.) ®. Céphalothorax : long. 10,5 mill.; larg. 7 mill. Abdomen : long. 43 mill.; larg, 10 mill. Pattes : 1"° paire, 47,2 mill.; 2° paire, 46 mill.; 3° paire, 143 mill.; L° paire, 18 mill. Céphalothorax noir, garni de poils de même couleur, auxquels se mêlent, dans la région céphalique, quelques poils rouges, de plus en plus denses en approchant du bord frontal, qui paraît entièrement rouge. Partie céphalique très-grande (un peu plus large que chez frontalis), tronquée carrément en avant, parallèle sur les côtés, élevée et arrondie en arrière, où elle est graduellement inclinée, aussi sensiblement déclive en avant. Yeux médians antérieurs petits et séparés par un espace à peu près double de leur diamètre; les médians supérieurs un peu renfoncés et obliques, au moins doubles des antérieurs, leur intervalle à peine plus grand que leur diamètre. Abdomen ovale oblong, d’un noir mat, entièrement revêtu de pubes- cence noire. Chélicères très-robustes, aussi larges que la face et presque planes en avant; leur moitié supérieure couverte de pubescence rouge semblable à celle du front, leur moitié terminale noire ; une denticulation assez petite, aiguê et très-reculée, sur l'angle de la rainure. Pattes noires, courtes, robustes, entièrement couvertes de poils noirs et serrés, laissant deux fines lignes glabres parallèles sur la patella et le tibia; ces deux articles égaux à la première paire et de même longueur 352 E. SIMON. que le tarse et le métalarse; ceux-ci sensiblement plus courts que ceux de la quatrième paire. Épigyne en forme de fossette transverse, resserrée dans le milieu par une avance du bord supérieur, son bord inférieur présentant de chaque côté, aux angles, une saillie rougeûtre, et dans le milieu une pièce plus grande, transverse, marquée de deux petits tubercules arrondis, très- lisses, rapprochés de la ligne médiane. Espèce voisine, mais néanmoins facile à distinguer de l’Eresus frontalis. Ch. Koch n’a décrit qu’un exemplaire jeune ou du moins très-épilé, venant de Sicile; aussi est-ce avec quelque hésitation que je rapporte à l’'Eresus ruficapillus de cet auteur la magnifigne espèce décrite ci-dessus. Corse : Bonifacio, îles Sanguinaires. Sous les pierres, dans un trou oblique tapissé d’un tube soyeux jau- nâtre, grossier et trés-épais. 8. ERESUS ALBO-PICTUS. Sp. NOV. (PI. 40, fig. 12.) ®. Céphalothorax : long. 8,2 mill.; larg. 5 mill. Abdomen : long. 42 mill.; larg. 9 mill. Pattes : 1'° paire, 47 mill.; 2° paire, 14,5 mill.; 3° paire, 12,5 mill.; 4° paire, 47 mill. Céphalothorax noir, assez fortement chagriné, garni de poils noirs courts, auxquels se mêlent quelques poils blancs assez espacés, manquant même tout à fail dans la région frontale, qui paraît entièrement noire. Partie céphalique plus longue que large, convexe, tronquée en avant, très-faiblement rétrécie en arrière, élevée et arrondie au sommet, un peu moins large en arrière que la patella et le tibia de la quatrière paire de pattes et de même longueur que ces deux articles à la première paire. Yeux médians antérieurs assez petits et obliques, leur intervalle un peu plus grand, mais non double de leur diamètre; les supérieurs au Note sur la famille des Eresidæ, 309 moins deux fois plus gros, leur intervalle à peine plus grand que leur dia- mètre. Poils des chélicères noirs. Abdomen ovale oblong, un peu déprimé en dessus, d’un noir mat, orné de touffes de poils très-blancs formant des mouchetures, assez grosses et serrées en avant et en dessus, plus pelites et plus espacées en arrière; de plus, de petits cercles de poils blancs autour de points enfoncés. Plastron plan, noir, d'un tiers plus long que large. Pattes très-robustes, un peu plus longues que chez les espèces voisines, noires et garnies de poils courts et serrés de même couleur, cependant une petite touffe de poils blancs à l'extrémité des fémurs ; sur les tibias et les patellas deux lignes glabres longitudinales, assez larges ; tibia et patella de la première paire égaux et de même longueur que le métalarse et le tarse ; ceux-ci plus longs que ceux de la quatrième paire. Ce bel Eresus a été découvert aux environs de Palerme par M, le pro- fesseur Waga, qui a bien voulu m'en donner un exemplaire. Il est assez voisin des Eresus frontalis Latr. et éricolor E. $,; mais il se distingue facilement de l’un et de Pautre par la longueur relative de ses pattes, qui est différente, et par la proportion des tibias et des patellas comparée à la largeur et à la longueur de la partie céphalique. La coloration est aussi différente, car chez E. albopictus le front et les chélicères sont entièrement noirs, tandis qu'ils sont rouges chez E. éri- color et jaunâtres chez E. frontalis. 9. ERESUS LUCASI. Sp. nov. (PI. 40, fig. 8 et 9.) d. Céphalothorax : long. 6,8 mill.; larg. 5 mill. Pattes : 1"° paire, 13 mill.; 2° paire, 41 mill; 3° paire, 9,5 mill.; 4° paire, 13 mill. Céphalothorax noir, assez fortement granuleux. Partie céphalique couverte en avant et en dessus d’une pubescence courte (1873) 23 gl E, SIMON. et serrée d’un beau rouge carmin ; parties latérales et thoracique garnies de poils noirs; celle-ci présentant néanmoins quelques poils rouges su les bords. Partie céphalique plus large que longue, obtusément tronquée en avant, sensiblement rétrécie en arrière, très-élevée et convexe, surtout à la partie postérieure, où elle s’abaisse presque verticalement, graduellement déclive en avant. Yeux médians antérieurs arrondis, un peu obliques, séparés par un espace un peu (à peine) moins grand que leur diamètre et légèrement convexe ; les médians supérieurs presque doubles des antérieurs, un peu renfoncés, leur intervalle un peu plus grand (non double) que leur dia- mètre ; yeux dorsaux très-petits, plus écartés l’un de l’autre que du bord frontal. Abdomen ovale, d’un noir de velours sur les côtés, orné en dessus d’une très-large bande longitudinale d’un rouge magnifique , formée par une pubescence serrée ; cette bande est large et ovale dans sa portion anté- rieure, rétrécie dans sa portion médiane, où elle est coupée d’une ligne transverse de même couleur formant la croix ; graduellement atténuée dans sa portion terminale, où elle est denticulée sur les bords. Ventre et plastron noirs; celui-ci fortement chagriné, d’un tiers plus long que large et presque parallèle. Chélicères noires, un peu granuleuses et garnies de poils noirs, soyeux très-longs; très-larges et convexes, relativement longues et un peu atté- nuées à l'extrémité. Pattes robustes, assez longues, noires et garnies de poils courts de même couleur, ornées de touffes de poils blancs à l'extrémité des fémurs, des tibias et des métatarses. Tibia de la première paire un peu (à peine) plus long que la patella ; fémur de la quatrième paire très-long et un peu courbe; métatarses et larses relativement longs et grêles aux quatre paires. Patte-mâchoire courte et peu robuste : fémur courbe; patella large, assez longue et convexe; tibia très-court, transversal, présentant une touffe de crins très-longs du côté externe ; tarse asséz long, aussi étroit que la patella, terminé en pointe subaiguëê; bulbe pyriforme. Note sur la famille des Eresidæ. | 355 e ©. Géphalothorax : long. 9,5 mill.; larg. 7 mill. Pattes : 4'° paire, 16,5 mill.; 2° paire, 13,5 mill.; 8° paire, 11,6 mill.; LS paire, 47 mill, Céphalothorax noir, finement granuleux et entièrement couvert de poils noirs, courts et serrés, auxquels se mêlent en dessus et en arrière des poils blancs très-espacés. Partie céphalique aussi large que longue, convexe, coupée en ligne droite én avant, très-faiblement rétrécie et arrondie en arrière, où elle s’abaisse en pente assez rapide, à peine inclinée en avant; front vertical et yeux médians tout à fait cachés en dessus. Yeux médians antérieurs assez petits, un peu obliques, séparés par un intervalle un tiers plus grand que leur diamètre; les supérieurs au moins deux fois plus gros, renfoncés, leur intervalle un peu plus grand (non double) que leur diamètre. Poils des chélicères noirs. Abdomen ovale, un peu déprimé, noir et couvert de poils de même Couleur, uniformément et régulièrement piquelé de blanc en dessus ; de plus, de petits cercles de poils blancs entourant les points enfoncés. Plastron plan, d’un noir un peu rougeâtre, d'un tiers plus long que large, Pattes très-robüstes, plus courtés que chez le mâle, entièrement noires et couvertes de poils noirs soyeux très-serrés, laissant cependant sur les patellas et les tibias deux lignes glabrés longitudinales, Tibia et patella de la première paire égaux, ces deux articles de même longueur que le métatarse et le tarse, ceux-ci beaucoup plus longs que ceux de la quatrième paire. Deux mâles et une femelle de cette belle espèce ont été trouvés en 1850 par M. H. Lucas, aux environs d'Oran; l’un des deux mâles vient d’une petite localité appelée Lalla-Maghrnia. Les deux sexes sont tellement dissemblables par la coloration que j'ai longtemps hésité à les réunir. C’est la seule espèce du groupe de l’Eresus frontalis dont le mâle soit connu; il est probable que chez les autres : frontalis, lricolor, ruficapillus, les différences sexuelles sont aussi pro- noncées 226 E. SIMON. 10. ERESUS WALCKENAERIUS Brullé, Expéd. Mor., t. III, 1833. Eresus siculus H. Lucas, Ann. Soc. ent. Fr., Bull., 1864 (4). J'ai établi la synonymie de cette espèce, d’après la comparaison d’un type ayant appartenu à Latreille et faisant partie des collections du Musée de Turin, avec l’exemplaire ayant servi à M. H. Lucas pour caractériser son E. siculus. Ces deux types s’éloignent notablement par la coloration de la figure que Brullé en a donnée dans son Expédition de Morée. Le céphalothorax et les pattes sont entièrement noirs; l'abdomen est d’un noir encore plus intense, semblable à du velours; sa partie anté- rieure est seule garnie de pubescence d’un beau jaune orange, formant une sorte de demi-cercle; la face ventrale est garnie de poils de même couleur, mais peu serrés. La partie céphalique est relativement longue, parallèle; elle est peu élevée; considérée de profil, elle s’abaisse presque également en avant et en arrière; le front est graduellement incliné et les yeux sont placés sur un plan très-oblique : l'intervalle des médians antérieurs est à peine supé- rieur à leur diamètre; celui des supérieurs est un peu plus grand, sans être double. Le tibia de la première paire de paltes est visiblement plus long que la patella, De Grèce et de Sicile. 11. ERESUS MOERENS C. Koch, Ar., t, XIII. ? Eresus pruüinosus C. Koch., Ar., t. XIIT. Les téguments sont noirs ; le céphalothorax et les membres sont cou- (4) Voyez Ann. Soc. ent. de France, 1864, p. xxvit et xx1X du Bulletin. Dans la même note M. Lucas fait connaître deux espèces exotiques du même genre : Æ. pul- chellus, de Nubie, et E. albomarginatus, du Sénégal. ote sur la famille des Eresidæ. 357 verts de courts poils noirs serrés, auxquels se mêlent des poils fauves très-espacés qui n’influent pas sur la teinte générale. L’abdomen, ovale, un peu déprimé et légèrement échancré en avant, est orné de très-petits points blancs assez régulièrement espacés, formés par des touffes de poils. La face ventrale est garnie de poils fauves peu serrés. La partie céphalique est plus large que chez les espèces voisines (sauf chez E. Lucasi), régulièrement convexe et inclinée en pente très-douce en arrière ; les yeux médians sont fortement renfoncés; l’intervalle des supérieurs est au moins d’un tiers plus grand que leur diamètre. Le tibia et la patella de la première paire de pattes sont égaux et de même longueur que le métatarse et le tarse. Se trouve en Grèce et en Syrie. 19, ErEsus PETAGNÆ Aud, in Sav., Descr. Egypt. Ar. La forme du céphalothorax rappelle beaucoup celle de l'Eresus fron- lalis; le front est garni de pubescence d’un beau jaune, tandis que les chélicères restent noires. Les yeux médians antérieurs sont petits et leur intervalle est au moins d'un tiers plus grand que leur diamètre; les supérieurs sont plus que doubles, assez renfoncés, mais leur intervalle est à peine supérieur à leur largeur. Le tibia et la patella de la première paire de pattes sont égaux et à peu près de même longueur que le front; ils sont aussi de même longueur que le métatarse et le tarse. Cette espèce paraît assez commune en Égypte et en Syrie. M. Ch. de la Brüûlerie m'en à rapporté un assez grand nombre d'exemplaires, mais aucun parfaitement adulte. 38 E, SIMON. Espèces que je nai point vues : Eresus ctenizoides Ch. Koch, Arach., t, IIT. Eresus luridus Ch. Koch, Arach., t, III. Walckenaer considère ces deux espèces comme synonymes. Eresus Theisii Brullé, Expéd. Morée. Espèce très-douteuse, imparfaitement décrite. Eresus fumosus Gh, Koch, Arach., t, IV. Espèce indiquée d’Afrique, sans localité précise. Eresus Guerini H. Lucas, Expl. Alg. Eresus fulvus W, Rossi in Haidinger, 1847. Eresus Kollari W. Rossi id, Ces deux dernières espèces sont très-brièvement décrites et leur synonymie est difficile à établir. Révision des genres Theridium et Neottiura. 309 IV. RÉVISION DES ESPÈCES FRANÇAISES DES Genres THERIDIUN Walek. (° et NEOTTIURA Menge. Genus THERIDIUM Walck. (ad part.). Caractères des Mâles. 4, Chélicères dirigées obliquement en avant, plus longues que la face (2) et diver- EH ele aleteuellere ele el sie 2 — Chélicères verticales, aussi longues ou moins longues que la face, rarement divercentes nr. Che s PSE À li. 2, Tige des chélicères, présentant du côté interne une dilatation, terminée par HTe DOME MIE Ne Ce ee ae 3. (1) Le genre Theridium est loin d’avoir gardé l'extension que Walckenaer lui avait donnée dans son Histoire naturelle des Insectes Apteres; je le présente ici tel que l'ont restreint les auteurs les plus récents, c’est-à-dire que j’en exclus les genres Ero Ch. Koch, Nesticus Th., Steatoda Sund., Euriopis Menge, Asagena Sund., Lithyphantes Th. — Le genre Neottiura de Menge, que M, Thorell n’a pas accepté, me paraît reposer sur des caractères tout aussi importants que ceux que je viens de citer. * (2) I faut regarder le céphalothorax de profil, et prendre la hauteur des yeux médians de la seconde ligne, 360 E. SIMON. — Tige des chélicères inerme. Céphalothorax et membres testacés. Abdomen ponctué de noir. . . . . .. bellicosum E.S. (1). 8 Tige dépourvue d’épine à l'extrémité. Épine interne simple, placée près de la base, un peu en dessous. . . . . . . . lineatum CI. — Tige armée à l'extrémité d’une épine qui s’avance au-dessus de l'insertion du crochet. Épine interne placée près de l’extrémité, précédée d’une épine plus petite. LUN n2gro-marginatumiEuc. (2). h. En dessus, tibia de la patte-mâchoire plus long que large, rétréci à la base, séparant nettement la patella de la base AUNMÉATSE RUE PR ee aL S e 5. — En dessus, tibia de la patte-màchoire large, très-court, cupuliforme, souvent dilaté du côté externe. Tarse parais- sant presque inséré directement sur la MAPNA RAR SU ER OR 10. 5. En dessous, tibia de la patte-mächoire plus long que la patella, s’avançant sous la base du bulbe et aussi large que lui ASONVEXITENTILÉ. se ect Male Poe 6. — En dessous, tibia de la patte-mächoire aussi long ou plus court que la patella, dilaté du côté externe, mais ne s’avan- çant pas sous la base du bulbe, qui est DIHSN AT Eee ein Te 0e duels lee 9; (1) Voyez Mém. Soc. roy. Sc. de Liége, 1873. — La femelle de cette espèce n’est pas connue. — A côté se place le Theridium instabile O.-P. Cambridge. Voyez Trans. of Linnean Scc. of London, t. XXVII, p. 416, pl. 55, fig. 14. (2) Voyez H. Lucas, Expl. Alg., p. 258, pl. 16, fig. 7, — et E. Simon, Mém. Soc- roy. Sc. de Liéce, 1873. Révision des genres Theridium et Ncôttiura. 961 G. Fémur de la patte-mâchoire grèle dans toute sa longueur et droit. . . . . .. 7 — Fémur un peu courbe, renflé à la base, sésyphium CI. (1). 7. Fémur et tibia des deux premières paires de pattes beaucoup plus épais que les métatarses. Patella allongée , HON CONVEXE. es. » ele eteerel ein DUlCREl EM NValcke — Fémur et tibia des deux premières paires de pattes grêles, à peine plus épais que les métatarses, Patella très-courte et CORVERC SI elle aies AE 8. 8. Patella de la patte-mâchoire peu con- vexe. Yeux médians supérieurs ovales etobliques.2 1," ee ncturm Walck; — Patella de la patte-màchoire très-con- vexe. Yeux médians supérieurs arron- dis real als el ss aies re hAmzgro-Dunciatune) Lub (2) 9, Yeux médians supérieurs un peu plus rapprochés entre eux que des laté- Ta Lo el ue lle tee a eV UNIUNS La — Yeux de la seconde ligne presque équi- distants. ts RE denticulatumWalcke 10. Article génital très-volumineux, dépri- mé, disciforme, aussi large que le groupe oculaire ; son bord interne plus dites el Ta ENTRE AS — Article génital ovale, presque cylindri- que, moins large que le groupe oculaire EUHSYHÉITIQUE à eee le cle 13. (1) Non Walckenaer — Th. nervosum de cet auteur. (2) Pour la description de la femelle : voyez H. Lucas, Expl. Alg., Arach,; pour celle du mâle : voyez E. Simon, Mém, Soc. roy. Sc, de Liége, 1873. 962 E. SIMON. 11, Yeux du premier rang égaux; les mé- dians plus resserrés que ceux de la se- conde ligne. Bandeau plus long que le groupe oculaire. Blanc. Céphalothoraæ avec une bor- dure et une tache médiane noires. Pattes fortement annelées. Abdomen avec trois séries parallèles de grandes taches noï- PES Re a eee de Ve ke lee es ae en ee PAT 0 DOONOLUNT ES ENL) — Yeux médians antérieurs plus gros que les latéraux et plus écartés que les mé- dians supérieurs. Bandeau aussi long ou un peu moins long que le groupe OOUIAITE Te M 0e ln lie lee ei 4re 12 19, Article génital renversé, présentant en dessus un long stylum spiral. . . . . . rufo-lineatum Luc, (2). — Bulbe recouvert en dessus par la portion tarsale clypéiforme, dépourvu de sty- Jum extérieur. Céphalothoraz et pattes fauve rouge ; celles-ci non annelées. Abdomen testacé, avec un espace noir dorsal. . . .. .. Blackwalli Gamb. (3). 13, Espace interstigmatique de l’épigastre convexe, un peu coriacé, limité sur les côtés par deux stries longitudinales, présentant en arrière un épais bourre- let, qui, vu de profil, est plus rappro- ché des filières que du pédicule. . . . LUNA — Épigastre peu élevé; son rebord faible, (1) Voyez E. Simon, Mém. Soc. roy. SC. de Liége, 1873. (2) Voyez H. Lucas, Expl. Alg., Arachn. — Cette espèce a pour synonyme The- ridium spirafer O.-P. Cambridge. (3) Voyez Trans, of the Linn. Soc. of London, t. XXVII, 1871. Révision des genres T'heridium et Neottiura. 363 plus rapproché du pédicule que des fi- JIreS |, RSI ENS ee 18. 44. Yeux médians supérieurs plus rapprochés lun de Pautre que des latéraux. . . . 15. — Yeux de la seconde ligne équidistants, . 416. 15. Article génital plus long que le fémur ; présentant du côté externe un espace disciforme entouré d’un stylum. .-. . genistæ E. S. (1). — Article génital aussi long que le fémur, dépourvu de stylum, armé en dessous d’une pointe très-grêle et d’une pointe terminale recourbée. . . . . . . . . . pictum Walck. (2). 16, Article génital de même largeur que l’une des chélicères à la base; bulbe dépourvu d’apophyses. . . . . . .« . . simile Ch. Koch (3). — Article génital plus large que lune des chélicères à la base ; bulbe armé d’apo- DVSÉS EAN ae eee etre ete 17, 17. Yeux médians des deux lignes séparés par un espace au moins égal à leur diamètre. Bulbe présentant en dessous une très-large apophyse terminée par deux pointes aiguëès, écartées, presque égales, ae 200 Le NN S ste PSE um OUT — Yeux médians supérieurs, séparés des (1) Voyez Mém. Soc. roy. Sc. de Liége, 1873. (2) Dans cette espèce, le rebord de lépigastre est, par exception, à égale distance du pédicule et des filières, — M. le docteur L. Koch a décrit tout récemment, sous le nom de Theridium pinastri, une espèce d'Allemagne extrêmement voisine du Th. pictum. (3) À côté du Th. simile vient se placer le Th. umbraticum L. Koch, Naturw. Abtheil., 1872, qui n’a pas encore été trouvé en France. (4) Voyez Mém. Soc. roy. Sc. de Liége, 1873. 964 18. 19. 20. 21. E. SIMON. antérieurs par un espace un peu moin- dre que leur diamètre. Bulbe présen- tant en dessous une pointe simple, très-effilée, dirigée en avant. . .. .. Bulbe obtus et arrondi à l'extrémité. . . Bulbe terminé par une forte pointe re- courbée en dehors 0 Eee Front très-obtus. Yeux du premier rang presque égaux et largement séparés, Abdomen testacé, avec un disque noir dorsal ee LA . L . +. . . . Front rétréci. Yeux médians antérieurs plus gros que les latéraux, dont ils sont + peine SÉDares ee EIRE sisi Yeux médians antérieurs et supérieurs également espacés; les latéraux anté- rieurs séparés des médians par des in- tornvalles} SEnSIDIES, 4 SAS 0 Yeux médians antérieurs beaucoup plus écartés que les supérieurs, presque connivents avec les latéraux. . . . ., Céphalothorax très-dilaté en arrière, aussi large que long; portion antérieure céphalique courte. . . . . 1.5. Céphalothorax plus long que large ; por- tion antérieure céphalique assez longue. pætreum L, Koch (1). 19. ; pallens BI. (2). 20. a pinicola E.Ss, (3). musivum E, S, (4). familiare Gamb. (5). (1) Voyez L. Koch, Naturwiss. Abtheilung., 1872, p. 246. (2) — Theridium minimum Reuss. (3) Espèce encore inédite de Corse. (4) Voyez Mém. Soc. roy. Sc. de Liège, 1873. (5) Voyez Trans. of the Linn. Soc. of London, t. XXVII, 1871, Révision des genres Theridium et Neotliura. 365 22. Yeux antérieurs formant une ligne légè- gèrement courbée en arrière; la base des latéraux étant un peu plus avancée que celle des! médians.. 101 — Yeux antérieurs formant une ligne droite parleurs /Dasess ei Sr MON re 25. Yeux médians supérieurs également éloi- gnés l’un de Pautre et des médians ANLÉTIEURS NS lies elalloleheene — Yeux médians supérieurs un peu plus rapprochés l’un de l’autre que des mé- dians antérieurs. Céphalothorax et pattes rouges ; celles- c? non annelées. Abdomen souvent en- TT EMENCNOM ele ele lee ea en 23. tepidoriarum Ch. Koch. riparium BI. (1). formosum CI. (2). Caractères des Femelles. 1. Yeux latéraux des deux lignes largement séparés des médians par des intervalles triples de leur diamètre (3). (Var. a.) Entièrement blanc avec un point noir sur les tibias antérieurs. (Var. b.) Deux bandes rouges fes- tonnées sur l'abdomen. (Var. c.) Un large ovale rouge sur Éabdomen 5 ls Re Te — Yeux resserrés, presque équidistants ; (1) = Theridium sazatile Ch. Koch. lineatum CI. (2) = Theridium Sisyphium Walck., Black. (non Clerck). (3) M. Thorell a fondé sur ce caractère le genre Phaillonetis. 066 E. SIMON. l'intervalle des latéraux antérieurs aux médians rarement supérieur à leur dia- ME LT DNS Te Dee 116 Vote ae 2. Métatarse de la première paire de pattes plus long que le tibia. Tarse très-court. — Métatarse de la première paire de pattes de même longueur ou plus court que le tibia. Tarse plus long que la patella. 3. Intervalle des yeux latéraux antérieurs aux médians plus étroit que leur dia- LU RTON A ONAARNE rt PRE ASE LR — Get intervalle plus grand que leur dia- mètre. Céphalothoraz testacé, avec une bande brune médiane. Pattes testacées, anne- lées de rougeätre. Abdomen blanc, fauve ou rouge, avec deux bandes brunes fes- tonnées, coupées de traits blancs obli- TES Sete ee Dee le te ele aie « &. Tibias des pattes robustes, légèrement élargis de la base à l'extrémité. . , « « — Tibias fins et atténués à l'extrémité. . . 5. Yeux médians supérieurs un peu plus rapprochés l’un de l’autre que des mé- dans faniérientss es +: Ale rate ele le — Yeux médians supérieurs un peu plus écartés l’un de l’autre que des médians antérieurs. Céphalothorax noir. Pattes fauves, fortement annelées de rouge et de noir. Abdomen noir, avec des lignes trans- verses blanches el rouges: . , » . « « 6. Intervalle des yeux médians supérieurs Sisyphium CI. riparium BL — 8. Révision des genres Theridium ct Neottiura. un peu plus grand que celui des anté- rieurs. Yeux du premier rang très-iné- gaux. Céphalothoraæ noir. Pattes testacées, annelées. Abdomen très-élevé noër, jaune ou rouge ; une grande tache jaune sur la pente postérieure ; des lignes blan- ches obliques convergeant vers le som- ONCE ES TE NES M ES TRAUE Intervalies des yeux médians supérieurs et antérieurs égaux. Yeux du premier rang peu inégaux. Céphalothorax brun fauve. Pour l'ab- domen, même coloration que le précé- dent, plus pâle et plus terne, : . . .. Tibia de la première paire plus long que le céphalothorax. Yeux médians anté- riéurs plus écartés que les supérieurs. Tibia de la première paire de même lon- gueur que le céphalothorax. Yeux mé- dians antérieurs un peu plus rappro- chés entre eux que les médians supé- rieurs. Céphalothorax et membres rouge tes- tacë, Abdomen rouge clair, marqué de tachettes obscures AE ERNST Yeux médians antérieurs plus gros que les supérieurs. Blanc. Une tachette rougeätre à l'ex- trémité des tibias.' Une bande brune médiane thoracique. (Var. a.) Abdomen blanc, (Var. b.) Deux bandes noires fes- tonnées ; souvent leur intervalle jaune. (Var, «) Un large ovale noir dorsal, formosum CI. tepidoriarum C. Koch, musivum E. 5, rusthicum E, S. 967 368 E. SIMON. — Yeux médians antérieurs et supérieurs égaux. Blanc. Une bande médiane thoracique et une ligne marginale noires. Abdomen souvent taché de noir... . + 9 Yeux de la première ligne égaux ou les médians un peu plus petits que les la- FÉrAUXS pe le ele sde eat lentes — Yeux médians de la première ligne plus gros que les latéraux. "07. 10. Yeux du premier rang écartés, l’inter- valle des latéraux aux médians au moins aussi large que leur diamètre. Chéli- cères au moins aussi épaisses que les fémursianténieurs Sr. Le. ce — Yeux du premier rang presque Conni- vents. Chélicères plus étroites que les fémurs antérieurs. Céphalothorax et pattes testacés ; celles-ci finement annelées. Abdomen arrondi, ponctué de gris. , . . . . « . 41. Yeux du premier rang équidistants. Ban- deau moins large que l’aire oculaire et vertical. Pattes et céphalothorax testacés ; ce- lui-ci avec une bande brune. Abdomen ovale, avec une folium brunûtre, plus foncé sur les côtés et bordé de blanc. . — Yeux médians antérieurs plus écartés l’un de l’autre que des latéraux, Ban- deau élevé, convexe. Testacé. Abdomen trèes-convexe, avec une tache noïre postérieure variable. . 12, Yeux médians supérieurs plus rapprochés l'un de l'autre que des latéraux. . . . nigro-variegatum E. S. 10. 12. 11. pætreum L. Koch. nigro-marginatum Luc. pallens Black. 15. 14. 15. Révision des genres Theridium et Neottiura’ Yeux du second rang équidistants. . . . Première ligne des yeux droite. Céphalothorax noir. Pattes testacées annelées, Abdomen gris fauve, avec une bande courbe noire sur les parties laté- rales et une bande médiane blanche dEnTICULPC NAME ARS Première ligne des yeux un peu courbée en avant. Céphalothorax noir ou testacé, avec une bande médiane et une bordure noi- res. Patles fauves annelées. Abdomen variable, le plus souvent gris, avec une bande médiane claire denticulée et un demi-cercle noir de chaque côté. Pattes de la seconde paire plus longues que celles de la quatrième. . . . . .. Pattes de la seconde paire aussi longues ou plus courtes que celles de la qua- LICE paires see Mate le re dE Yeux médians antérieurs plus écartés que les supérieurs. Céphalothorax et pattes testacés, ponc- lués de noir. Abdomen large un peu lransverse, testacé, finement ponctué de noir ; un large espace blanc transverse danse nl. MATIERE Yeux médians antérieurs un peu plus resserrés que les supérieurs. Céphalothorazx testacé, avec une bande médiane et une bordure noires. Patles finement annelées. Abdomen varié de noir eLUe LANCE LIN tele ane (1873) 1. denticulatum Walck. varians Hahn. 16. nigro-punclatum Luc. tinctum Walck,. 24 969 370 E, SIMON. 16. Céphalothorax {ovale, un peu plus long que le tibia de la quatrième paire. . . 17 — Céphalothorax large, presque arrondi en arrière, atténué en avant, de même longueur ou plus court que le tibia de la quatrième paire. . . .. . «+ « + » 18. 17. Yeux médians supérieurs séparés par un intervalle à peine supérieur à leur dia- mètre, plus rapprochés l’un de l’autre que des médians antérieurs. Céphalothorax fauve rouge, avec une large bande médiane et souvent une bor- dure noires. Patles fauves, avec l’ex- trémité des fémurs et les tibias rouges. Abdomen blanc ou jaune sur les côtés, avec une large bande médiane denticulée noire ou brun rouge. . . « « « « « « + pulchellum Walck. (1). — Yeux médians supérieurs séparés par un espace presque double de leur diamè- tre, un peu plus écartés l’un de l’autre que des médians antérieurs. Même coloration que le précédent ; bande abdominale souvent effacée en DENT el ele à à ee 0 neo ae cree FUN ONRENIER DUC 48. Yeux médians supérieurs séparés des an- térieurs par un intervalle au moins égal rieur Hameser ie LAN re 49: — Yeux médians antérieurs et supérieurs presque connivents. Céphalothorax et pattes testacés ; celles-ci annelées. Abdomen globuleux, (1) Les yeux médians supérieurs sont ici réellement un peu plus resserrés que les laléraux, mais si faiblement que je n’ai pas cru devoir en tenir compte. | | Révision des genres Theridium et Neottiura. 971 gris, avec une bande médiane claire, denticulée NRA M SE genicala ES 19. Tibias des pattes légèrement élargis de la base à l'extrémité, plus épais que les MÉLALATSCS Ne ON ANR RE RARE 20. — Tibias fins, non élargis, à peine plus épais que les métatarses. . . . . . .. 21. 20. Intervalle des yeux médians supérieurs aux latéraux plus étroit que leur dia- mètre. Céphalothorax fauve, avec une bor- dure vague et une bande médiane qui n’atlteint pas les yeux. Abdomen fauve, avec une large bande blanche denticulée, bondéeideinor is. Rte as lee ST amiliarel Cl — Intervalle des yeux médians supérieurs aux latéraux un peu plus large que leur diamètre. Céphalothorax et pattes fauve rouge ; celles-ci annelées, Abdomen gris, avec une bande blanche denticulée, renfer- mant souvent une ligne rouge . . . . . pictum Walck. 21. Yeux médians antérieurs à peine plus gros que les latéraux, dont ils sont sé- parés par des intervalles sensibles. Céphalothorazx et pattes fauve rouge, celles-ci non annelées. Abdomen varia- ble : noir, brun ou rouge; une bande blanche très-large en avant, atténuée CRE ATIMETENS + eee lea ele ele LR SUNEete CR — Yeux médians antérieurs beaucoup plus gros que les latéraux et presque conni- vents avec eux. Céphalothorax noir. Pattes testacées annelées, Abdomen blanc mat, avec deux 372 E. SIMON. bandes parallèles au-dessus des filières et un demi-cercle noir sur les parties PHÉNUIES ES alla) de Tate de sine ee eee HIUCIISTE NN Genus NEOTTIURA Menge, Preuss. Spin., 1866. Caractères des Mâles. 1. Patte-mâchoire à peine plus longue que le cé- phalothorax. Céphalothorax fauve sur les côtés, avec une très-large bande médiane noire. Pattes lestacées. Abdomen noir. . . .. . . . . . gonygaster E. S, (1). — Patte-mâchoire beaucoup plus longue que le CÉDHAIDIHOPAX 2. SLR ENENS RRRANE DA 2. Tarse de la patte-mâchoire d’un tiers seule- ment plus long que la patella ; celle-ci bom- bée et géniculée en dessus. . . . . . . . . herbigrada E. S, (2). — Tarse au moins deux fois plus long que la pa- DORA MS ol 2e TR LED ANE RU ds 3. Tarse de la patte-mâchoire obtusément arrondi à l'extrémité, dépassant à peine le bulbe. Corps et pattes-mâchoires noirs. Pattes JOUÉS 2 fee Die ee eat à 27e ee lets UNIPUTIGEL DUC0S (0): — Tarse terminé en pointe aiguë recourbée, dé- passant de bulbe, 512 06e en As HR (1) Voyez Mëém, Soc. roy. Sc. de Liége, 1873. (2) Voyez Mém. Soc. roy. Sc. de Liége, 1873. (3) Voyez Mém. Soc. roy. Sc. de Liége, 1873. Révision des genres Theridium et Neottiura. 973 h. Yeux du premier rang équidistants. Céphalothorax rougeñtre, Abdomen et pattes-mâchoires noirs. Pattes testacées. . — Yeux médians antérieurs un peu plus écartés l’un de l’autre que des latéraux. Céphalothorax et abdomen rouge clair. Pattes testacées. . + + + . 0... ee Caractères des Femelles. 4. Abdomen globuleux, présentant quelquefois une épine au sommet, mais point d’épines latérales eee ere ere e)re ere ere se! e rec — Abdomen transverse, triangulaire, présentant deux épines latérales et une terminale, Céphalothorax noir. Pattes testacées. Ab- domen fauve rouge, avec trois grands es- paces noirs et trois taches jaunes ; quelque- fois noir avec les taches jaunes. . . . . .. 2. Yeux latéraux du premier rang séparés des mé- dians par un intervalle au moins égal à leur DAME EN ere Re NU ae els ele — Yeux latéraux du premier rang très-rapprochés des/médians Pete es eee Tele 3. Yeux médians antérieurs plus écartés entre eux que des latéraux de la même ligne. Céphalothorax et abdomen rouge clair. . — Yeux médians antérieurs beaucoup plus rap- prochés entre eux que des latéraux. (1) = Theridium coralinum Walck., Blackwall, (2) Voyez Mém, Soc. roy. Sc, de Liége, 1873. bimaculata Linné (1), pellucida E. S. (2). gonygaster ES, pellucida E. S. 37} E. SIMON. — Révision des genres Theridium et Neolliura. Abdomen brun ou noir, avec ‘une tache blanche dorsale. …. Ju 438 8. nt bimaculate h. Yeux médians supérieurs très-gros, séparés par un espace moindre que leur diamètre. Abdomen sans épine apicale. Céphalothorax rouge. Pattes annelées. Abdomen gris, avec cinq taches noires. . . herbigrada ES. — Yeux médians supérieurs séparés par un espace égal à leur diamètre, Abdomen pourvu d’une épine apicale, Céphalothorax noir. Pattes jaunes, non annelées. Abdomen fauve taché de blanc. . uncinata H. Luc. EXPLICATION DES FIGURES DE LA PLANCHE 40 Fig. 4. Cercidia pachyderma ®, grossie. 2, Xysticus jucundus. Patte-mâchoire du mâle. a. Xysticus complulus d\, grossi. li. — Patte-mâächoire du mâle. be — Épigyne de la femelle, 6, Xysticus parallelus d', grossi. 2 — Patte-mâchoire du mâle. 8. Eresus Lucasi G\, grandeur naturelle. 9, — Céphalothorax de profil, 10. Eresus tricolor $, grandeur naturelle. 11. — Épigyne. 42. Eresus albo-pictus ®, grandeur naturelle, A3. Eresus ruficapillus. Épigyne de la femelle. OBSERVATIONS SUR LES Métamorphoses du XYLORHIZA VENOSA, COLÉOPTÈRE DE LA FAMILLE DES LONGICORNES ET DE LA TRIBU DES LAMIIDES, Par M. H. LUCAS. RE (Séance du 13 Août 1873.) Le Callicarpa macrophylla, arbuste poussant à l’état sauvage dans les bois qui couvrent les quelques rares vallées de Hong-Kong, est ravagé par une larve de Longicorne appartenant à la tribu des Lamiides, et dont les dégâts sont réellement considérables. En effet, si on considère les tiges que j'ai eu l'honneur de faire passer sous les yeux de la Société, on remarquera combien sont grands les dégâts que leur à causés cette larve lignivore; ils sont même assez graves pour les faire presque toujours périr, et cela a ordinairement lieu après la sortie de l’insecte parfait, c’est-à-dire lorsque cette larve a préalablement subi toutes les phases de sa vie évolutive. Quand on étudie ces tiges ainsi attaquées, on remarque que cette larve creuse dans l'aubier des galeries longitudinales, extrêmement profondes, et qui souvent le parcourt dans toute sa longueur. Possédant la larve, la nymphe et l’insecte parfait de ce Longicorne, que je dois à l'extrême obligeance de notre confrère M. le docteur Auzoux, il 376 H. Lucas. m’a été facile de reconnaître que cette Lamiide, qui habite les environs de Whampoa, de Canton et de Hong-Kong, était la Lamie veinée de Latreille, ou le Xylorhiza venosa du même savant. En observant ces tiges, attestant si bien les ravages de cette larve ligni- vore, et en examinant attentivement les dégâts qu’elles présentent, j'en ai trouvé une, entre autres, qui démontre d’une manière parfaite la manœuvre employée par cette larve avant de pénétrer dans la région cen- trale ou l’aubier. Quand une femelle de Xylorhiza venosa veut effectuer sa ponte, elle choisit ordinairement une tige forte, ayant un développement assez grand, et offrant tous les moyens de sécurité nécessaires pour assurer le bien- être et l'avenir de la larve qui sortira de l'œuf qu'elle va lui confier, Au moyen de son oviducte, qui est très-mobile, et de la faculté qu’elle possède de pouvoir diriger cet organe dans tous les sens, elle dépose son œuf dans les fissures ou interstices de l'écorce, où il restera fixé, main- tenu par la liqueur visqueuse dont il est enduit. A la sortie de l'œuf, le premier travail auquel se livre cette jeune larve consiste à percer l'écorce, afin de construire une galerie dans laquelle elle s'établit en laissant der- rière elle des détritus et des matières stercoraires. Il est à supposer que cette larve reste un temps assez prolongé dans ces conditions, à en juger par le nombre de galeries, d’abord peu profondes, qu'elle a construites entre l'écorce et l’aubier, et dont le diamètre augmente avec la grosseur de son corps. Lorsque cette larve a atteint un certain développement, et que les diverses pièces de son appareil buccal lui permettent d'entamer des corps plus durs, elle abandonne sa demeure primitive dans laquelle elle a subi plusieurs changements de peau. Elle attaque alors les couches ligneuses ou l’aubier et finit peu à peu par pénétrer dans le cœur de la tige. Arrivée dans cette partie centrale, elle s’y pratique une galerie longitudinale extrêmement profonde, et c’est dans cette espèce de chambre cylindri- forme, et après avoir acquis son entier développement, qu’elle se change en nymphe. Mais avant de subir cette pénultième transformation, elle a le soin de garnir les deux extrémités de sa cellule de brindilles ou longs filaments qu’elle prend dans le sens des fibres ligneuses et les entasse, en les liant, les unes sur les autres, de manière à former à chaque bout un tampon obturateur qui la protége suffisamment contre toute attaque venant de l’extérieur. Ce travail préalable étant terminé, elle se change À Métamorphoses du Xylorhiza venosa. 377 en nymphe, et quand ensuite on examine cette larve ainsi transformée, on remarçue qu’elle repose sur la région dorsale. Quant à sa dépouille, qui se trouve reléguée tout à fait au fond de la cellule, elle est représentée par une pellicule très-mince, retirée sur elle-même, fortement plissée et entièrement recroquevillée. En observant cette dépouille, qui est transpa- rente, on distingue très-nettement, après l'avoir fait préalablement ramollir, les stigmates et le péritrême qui les entoure, les deux rangées transversales de tubercules présentées par les régions dorsale et ventrale, ainsi qu’une portion de l’appareil buccal. N'ayant eu aucun renseignement relativement au temps employé par la larve depuis sa sortie de l’œuf jusqu’à sa transformation en insecte parfait ou adulte, je ne puis rien préciser à cet égard (1); seulement je ferai remarquer que la nymphe occupe dans sa cellule une place très-peu éloi- gnée du monde extérieur, ou au moins une galerie qui est ordinairement déblayée, et quand elle se change en insecte parfait, celui-ci n’a qu’à repousser avec sa tête et à écarter et couper avec ses mandibules les longs filaments qui forment le tampon obturateur, et qui est jeté en dehors au moyen d’une ouverture préparé d’avance par cette larve prévoyante. Ce genre, seulement signalé par Dejean dans son Catalogue, 3° édit., p. 370 (1837), a été caractérisé par M. de Castelnau dans son Hist. nat. des Ins., t. II, p. 476 (1840), et ensuite par Lacordaire dans son Genera des Coléopt., t. IX. p. 455 (1872). Suivant ce dernier, cette coupé géné- rique est extrêmement tranchée si on la limile à l'espèce des Indes orien- tales, indéfinissable, pour ne pas dire un cahos, si l’on y conserve quelques espèces africaines qui y ont été introduites. (1) Cependant je crois devoir reproduire une indication ayant trait à la métamor- phose de ce Longicorne, et que je dois à l’extrême complaisance de M. le docteur Auzoux. Le 22 février 1870, cet entomologiste observateur a pris dans sa loge une nymphe qui ne devait pas avoir plus de 24 heures au maximum de métamorphose, car la peau de la larve était encore toute humide. Le 15 mai, cette nymphe prit une couleur plus foncée, et, le 31 du même mois, elle s’était changée en insecte parfait ou adulte. 978 H. Lucas. De la Larve. (PI. 41, fig, €, 1 a et 1 b.) Longit. 40 à 45 mill.; lat. 8 à 40 mill. Elle est charnue, cylindrique, allongée et sensiblement rétrécie dans sa région médiane. La tête, sensiblement plus large que longue, est d’un brun roux bril- lant ; elle est dure au toucher, coriace, et présente à sa partie antérieure une échancrure profonde dans laquelle est reçu l’épistome; elle est con- vexe, arrondie en dessus, et offre dans son milieu un sillon longitu- dinal assez fortement accusé; sa partie postérieure est entièrement lisse, et, comme elle est rétractile, toute cette partie, à l’état de vie, rentre dans le segment prothoracique ; vers la partie antérieure, elle est cou- verte de points très-gros, arrondis, profondément enfoncés, et, en arrière de cette partie ponctuée, qui est déprimée transversalement, on aperçoit une saillie ou bourrelet également transversal, sur lequel se trouvent de forts tubercules; elle est hérissée de longs poils ferrugineux, et chacun de ces poils est implanté dans ces gros points que je viens de signaler; quant aux parties latérales, elles sont arrondies, saillantes et fortement ponc- tuées. J'ai cherché sur ces parties latérales ou joues, qui sont très-iné- gales, si je ne déconvrirais pas les organes de la vue, mais mes tentatives ont été vaines : il n’y a pas d’ocelles, ni de saillie, ni même d'espace lisse où dénudé pouvant faire supposer la présence de ces organes. Quand on étudie à la loupe les parties latérales de la tête, surtout la région que doivent occuper les organes de la vision, on aperçoit une petite saillie arrondie, du centre de laquelle part un petit tubercule d’un noir brillant, et qui semble indépendant de la concavité dans laquelle il est Métamorphoses du Xylorhiza venosa. 379 reçu. J'avais d’abord supposé que cette larve était privée d'antennes; mais en explorant avec la loupe les parties latérales de la tête, je découvris de chaque côté ces tubercules qui doivent être sans aucun doute les repré- sentants des antennes qui existent, mais seulement à l’état de vestiges. L’épistome, beaucoup plus large que long, est tronqué antérieurement et arrondi sur les côtés; il est rugueux, déprimé transversalement, avec sa partie postérieure sillonnée et présentant cinq ou six cils raides, allon- gés, d’un jaune ferrugineux ; il est d'un brun foncé brillant, avec toute sa partie antérieure d’un jaune testacé. La lèvre supérieure, plus large que longue, est arrondie sur les côtés et tronquée à sa partie antérieure; elle est convexe, ponctuée, -et présente une dépression transversale assez profondément marquée ; ses parties laté- rales sont aussi ponctuées, et chacun de ces points donne naissance à un poil d’un ferrugineux clair, allongé, raide et à direction antérieure. Les mandibules, d’un noir brillant, sont courtes, robustes, tranchantes ; elles sont trianguliformes, arrondies et saillantes à leur côté externe, où elles présentent une dépression ponctiforme profondément marquée ; elles sont excavées à leur côté interne, avec le bord supérieur bicaréné et l’in- férieur unicaréné. Les mâchoires sont courtes, robustes et d’un ferrugineux brillant; le lobe est composé de trois articles, dont le premier ou basilaire est plus long que large; le second est très-court, lisse et plus large que long; le troisième, plus long que large, présente à sa base quelques poils ferru- gineux; de plus, il est surmonté de deux appendices, dont le premier, glo= buliforme, plus court que large cependant, est d’un brun roux; le second est très-court, presque aussi long que large et tronqué à son extrémité. Les palpes maxillaires sont très-courts, et ne m'ont paru composés que de deux articles, dont le premier, assez allongé, semble ne pas être indé- pendant de la mâchoire; quant au second, il est très-court et tuberculi- forme. La lèvre inférieure, testacée, quelquefois d’un noir brillant, est plus longue que large; elle est ponctuée, arrondie sur les côtés latéraux et tronquée antérieurement, où elle présente des poils courts, peu serrés, d’un brun ferrugineux ; elle s’élargit de chaque côté à sa base, et c’est sur cette expansion que sont placés les palpes labiaux : ceux-ci sont courts, composés de deux articles, dont le premier, allongé, subglobuli- 980 H. Lucas. forme, étroit à la base, d’un brun ferrugineux, est tronqué à son extré- mité, et dont le second, plus mince, plus allongé, tuberculiforme, lisse, d’un brun ferrugineux brillant, est terminé en pointe arrondie à sa partie antérieure, Quand on observe la position qu'occupe la lèvre inférieure, on remarque que cette portion de l'appareil buccal repose sur une pièce mobile, qui est le menton : celui-ci est ponctué, d’un brun ferrugineux, plus large que long et sinueux à sa partie antérieure. Le prothorax, plus large que long, est corné en dessus, avec ses côtés et une partie du dessus charnus. En examinant cet organe, recouvert en dessus d’une plaque cornée, on voit que celle-ci semble être divisée en deux portions : la première, ou la partie antérieure entièrement cornée, tronquée, arrondie sur les côtés latéraux, est d’un brun ferrugineux brillant, quelquefois même entière- ment noire ; postérieurement on aperçoit des stries transversales assez prononcées, peu serrées, et quelques points très-espacés, profondément marqués, de chacun desquels naît un poil raide, roussâtre; son milieu est parcouru longitudinalement par une ligne très-fine, d’un jaune testacé, et tout son bord antérieur, qui est ponctué, présente des poils allongés, raides, d’un jaune ferrugineux. La seconde portion, qui est cornée comme la première et finement striée longitudinalement, forme une saillie trans- versale ; elle est d'un jaune clair, avec sa partie postérieure d’un brun ferrugineux foncé, quelquefois même d’un noir brillant. Sur les côtés et au-dessous il est fortement plissé, d’un jaune teinté de ferrugineux, et offre sur les côtés latéro-antérieurs, inférieurement, une plaque cornée, trianguliforme, d’un brun ferrugineux ; il est mamelonné, profondément ridé et hérissé de poils d’un brun ferrugineux, courts, peu serrés. Le mésothorax est très-court, d’un jaune ferrugineux, fortement plissé et couvert de poils peu serrés, courts, d’un brun ferrugineux ; en dessus il présente des sillons transversaux profondément enfoncés, avec l’espace qui existe entre eux mamelonné et lisse. Entre le prothorax et le mésothorax on aperçoit une dépression pro- fonde, et c'est dans cette concavité, qui est de forme ovalaire, que se trouve placée la première paire de stigmates : ceux-ci sont très-grands, de orme ovalaire, avec leur péritrème en saillie et d’un brun ferrugineux Métamorphoses du Xylorhiza venosua. 381 foncé; en dessous se trouve un mamelon muni de deux rangées iransver- sales de tubercules, d’un jaune testacé, lisses, arrondis, rétractiles, et que la larve doit faire sortir et rentrer à volonté. Le métathorax ressemble beaucoup au mésothorax, mais il est plus grand, et ses régions dorsale et ventrale sont munies chacune d’un mame- lon présentant deux rangées transversales de tubercules. Je n’ai pas vu de pattes, ni de saillie ou de mamelon pouvant faire sup- poser l’existence de ces organes locomoteurs. Les segments abdominaux, depuis le premier jusqu’au sixième inclusive- ment se rétrécissent graduellement, sont d’un jaune testacé brillant, cou- verts de poils courts peu serrés, d’un jaune ferrugineux ; les sept pre- miers ont la même conformation, c’est-à-dire qu’ils sont plissés et mamelonnés en dessus, sur les côtés et en dessous; les mamelons, munis de deux rangées transversales de tubercules en dessus et en dessous, sont plus profondément enfoncés que dans le métathorax, et il est à remarquer aussi que les stigmates, dont le péritrême est saillant et d’un brun ferru- gineux, ne sont pas placés dans une concavité profonde comme cela se remarque pour ceux situés entre le prothorax et le mésothorax ; sur les côtés, au-dessus des stigmates, on aperçoit une dépression profonde, transversale et entièrement glabre ; le dessous ressemble au dessus, seu- lement les tubercules qui forment les deux rangées transversales sont plus saillants, et deux plis profonds sont placés transversalement de chaque côté de chacun de ces segments. Le huitième ou pénultième est beaucoup plus court; il est lisse et ne présente ni en dessus, ni en des- sous, de mamelon à tubercules rangés transversalement, comme cela se remarque chez les autres segments ; le neuvième, plus étroit que le pré- cédent, est lisse dans son milieu et en dessus, mais postérieurement et sur les côtés il est fortement rugueux et plissé; en dessous il est entièrement rugueux, à l'exception cependant de sa partie postérieure, qui est striée transversalement : des poils ferrugineux, courts, couchés, peu serrés, à direction postérieure, hérissent ce pénultième segment, qui est d’un brun plus ou moins foncé. Le tubercule anal, testacé, quelquefois d’un brun foncé, est grand, saillant et fortement strié; on voit en dessus, de chaque côté, un sillon profondément enfoncé, et l'ouverture anale, qui est peu profonde, affecte une forme triangulaire; en dessous de cette ouverture on dis- 982 H, Lucas. tingue une dépression ponctiforme, profonde, et dont la partie centrale est lisse. D’après la description que je viens de donner de cette larve, on voit qu'elle est parfaitement conformée pour vivre dans une retraite cylin- drique. En effet, la rangée transversale de tubercules dont le sommet de la tête est armé sert à râcler les parois de son habitation, et la plaque sillonnée longitudinalement placée sur le premier segment du thorax est destiné sans aucun doute à en polir la surface. Quant aux mamelons munis de deux rangées transversales de tubercules qui se trouvent sur le mésothorax, le métathorax et les segments abdominaux, ils sont proba- blement destinés à remplacer les organes locomoteurs dont on ne voit aucun vestige el à fournir à cette larve le moyen de monter et de circuler facilement dans son habitation cylindriforme. Le pénultième segment, très-rugueux, avec l’anal fortement sillonné, et tous les deux couverts de poils courts, raides, à direction postérieure, démontrent qu’ils ont pour fonction de maintenir, en s'appuyant sur les parois de l'habitation, la partie antérieure du corps et de l'empêcher de glisser lorsque cette larve veut progresser el se porler en avant. Quand on étudie la conformation des tampons obturateurs qui ferment les deux extrémités de l'habitation, on remarque que les brindilles ou filaments ligneux qui les composent sont allongés, repliés sur eux-mêmes, posés de manière à s’opposer à l'entrée de tout corps étranger venant de l'extérieur, ou de tout insecte qui tenterait de pénétrer dans cette demeure si bien close. Comme je l'ai déjà dit plus haut, l’insecte parfait n’a qu’à pousser avec sa tête ce tampon obturateur, qu’il divise préalablement avec ses mandibules, afin d’annihiler autant que possible toute résistance, lorsque, débarrassé des langes qui s’opposaient à ses mouvements, il veut se mettre en communication avec le monde extérieur. Métamorphoses du Xylorhiza venosa, 383 De la Nympl. (PI. 11, fig. 9, 2e, 2 6.) Longit. 45 mill.; lat. 45 mill. Elle est entièrement d’un blanc testacé brillant, couleur qui tourne au brun ferrugineux lorsque cette nymphe est sur le point de se métamor- phoser en insecte parfait. La tête, beaucoup plus longue que large, d’un blanc légèrement teinté de brun, est infléchie, et les mandibules viennent prendre un point d'appui sur-les hanches des pattes de la première paire; elle est ridée transver- salement et son milieu présente un sillon longitudinal qui la parconrt dans toute son étendue à partir de l’épistome : celui-ci, très-finement strié transversalement, est convexe, et une impression profonde, transversale, indique la séparation qui existe entre cet organe et la lèvre inférieure. Les organes buccaux, tels que les mandibules, les mâchoires et la lèvre inférieure, sont parfaitement constatables, et cela est dû à la transparence de la pellicule qui les emmaillotte; ils sont lisses, d’un blanc teinté de ferrugineux, à l’exception cependant de l’extrémité des mandibules, qui est noire. Les yeux sont ovalaires et ne présentent rien de remarquable; seule- ment, à travers l'enveloppe qui les recouvre, on distingue leur forme ainsi que la configuration des facettes. Les antennes, de même couleur que la tête, sont finement striées trans- versalement ; elles reposent sur les parties latérales du prothorax, sur l'extrémité des fémurs des pattes de la deuxième paire, puis sur les élytres qu’elles longent jusqu’à leur extrémité, qu’elles contournent ensuite et qu’elles cachent en partie. Le prothorax, plus long que large, est de la même couleur que la tête, avec tout son bord antérieur teinté de brun foncé tournant au ferrugi- 584 H. Lucas. neux : il est strié antérieurement et en dessus, où il est convexe et où il présente un sillon longitudinal qui le parcourt dans une grande partie de son étendue et qui part du bord antérieur; il est déprimé sur les côtés, avec les angles de chaque côlé de la base arrondis, et tout son bord posté- rieur sinueux. L’écusson, presque aussi large que long, est d’un brun ferrugineux ; il est déprimé dans son milieu, où il présente quelques slries transversales. Le mésothorax est déprimé et rugueux en dessus, et dans l’espace qui existe sur les côtés, entre lui et le prothorax, on aperçoit la première paire de stigmates, dont le péritrême, d’un noir ferrugineux, est très- saillant. Le métathorax, plus allongé que le mésothorax, est d’un brun ferrugi- neux ; il est convexe et arrondi en dessus, et parcouru longitudinalement par un sillon profond dont les bords, de chaque côté, sont finement striés ; antérieurement, où il est large, on aperçoit de chaque côté une dépression profonde avec sa base plus étroite et tronquée. Les élytres, d’un brun teinté de roux, sont allongées, étroites, rebor- dées, rugueuses, plissées et arrondies à leur extrémité; elles sont placées sur les parties latérales de la région sternale, cachant une grande partie des pattes de la troisième paire, où, sur les tibias, elles prennent un point d'appui et dépassent un peu le troisième segment abdominal. Les ailes, entièrement cachées et recouvertes par les élytres, ne sont constatables qu’à partir de leur attache avec le métathorax, portion qui est lisse et laissée à découvert. Les pattes, repliées sur elles-mêmes, sont courtes, robustes, et d’un brun ferrugineux; les tibias et les fémurs des première et deuxième paires trouvent un point d'appui sur le bord des élytres, avec les tarses de ces deux paires de pattes placés longitudinalement sur la région ster- nale, qui est même dépassée par ceux de la deuxième paire; quant à la troisième paire de pattes, en partie cachée par les élytres, on ne distingue que la sommité de leurs tibias et de leurs fémurs; leurs tarses, au con- traire, sont très-visibles et placés sur les sixième et septième segments, qu’ils dépassent même et où ils trouvent un point d'appui. L’abdomen est allongé, étroit et de même couleur que les élytres; il est déprimé, strié en dessus, et on distingue très-nettement les stigmates, Mélamorphoses du Xylorhiza venosa. 389 dont le péritrème est très-saillant et d’un brun ferrugineux ; en dessous il est convexe, finement strié sur les côtés et dans son milieu ; le mame- Jon anal est petit, arrondi et bordé postérieurement et sur les côtés de poils ferrugineux. De l'Insecte parfait. (PL 11, fig. 3.) Les collections entomologiques du Musée de Paris possèdent l'individu typique qui a servi à Latreille pour donner à ce Longicorne le nom de Lamie veinée, et à Laurillard pour en faire une figure qui à paru dans le Règne animal de Cuvier, t. IT, pl 18, fig. 7 (1829); cette espèce ainsi que la figure ne sont pas mentionnées dans le texte de cet ouvrage. Dejean, dans son Catalogue, 3° édit., p. 370 (1837), forme avec cette Lamie un genre auquel il donne le nom de Xylorhiza, et M. de Castelnau, adoptant cette dénomination, est le premier qui a fait connaître les carac- tères génériques et spécifiques de ce Longicorne. C’est dans le tome II° de l'Histoire naturelle des Insectes, dont les Coléoptères ont été faits par cet entomologiste, que les caractères génériques et spécifiques ont été pour la première fois exposés. Th. Lacordaire, dans son Genera des Insectes, t. IX, p. 445 et 446 (1872), a présenté aussi les caractères qui différentient génériquement et spécifiquement cette espèce, et le nom générique a été employé par ce savant pour désigner le groupe dans lequel vient se ranger cette Lamiaire. L’espèce type de cette coupe générique est le Xylorhiza (Lamia) venosa Latr., Règne anim. de Cuvier, t. III, pl 18, fig. 7 (1829); de Casteln., Hist. nat. des Ins., t. II, p. 476 (1840); Lacord., Genera des Ins., t. IX, p. 446 (1872). (1873) 25 386 H: LUCAS, == Métamorphoses du Xylorhiza venosa. Ce Longicorne habite les Indes orientales, et, suivant notre collègue M. le docteur Auzoux, il n’est pas rare dans les environs de Whampoa, de Canton et de Hong-Kong, où sa larve cause des ravages assez grands au Callicarpa macrophylla, qui est abondamment répandu dans ces diverses localités. EXPLICATION DES FIGURES DE LA PLANCHE A1. Fig. 1. Larve de la Xylorhiza venosa de grandeur naturelle, vue en dessus ; La La même vue de profil; L b. La même vue en dessous. 2. Nymphe de grandeur naturelle, vue en dessus ; 2 a. La même vue de profil ; 2 b. La même vue en dessous. 3 Xylorhiza venosa, de grandeur naturelle, dans une tige de Calli- carpa macrophylla ; 3 a Dépouille de la nymphe ; 8 b, 8c et 3 d. Tampons obturateurs. Descriptions de quelques espèces de RHYZODIDES Suite (1) Par M. Auc. CHEVROLAT. a (Séance du 26 Novembre 1873.) M. James Thomson, absent depuis longtemps de Paris, n’a pu me com- muniquer que dernièrement les Rhyzodides de sa riche collection. Dans cette collection se trouvait le rare et précieux Rhyzodes canalicu- latus de M. Castelnau. Une description plus détaillée était nécessaire. Deux nouvelles espèces de la Nouvelle-Grenade en faisaient partie, Suivent également les descriptions : 9, RHYZODES CANALICULATUS. Maximus, niger opacus; caput planum, antice attenuatum, lateribus rotundatum, postice emarginatum et bifoveolatum, supra antice tricosta- tum, supra oculos tuberculis duobus transversim sulcatis. Antennæ moni- liformes, articulis æqualibus. Oculi laterales rotundati, parvi, pallidi. Pro- thorax planus, lateribus rotundatus, costis sex rectis nitidis, intermediis versus basin attenuatis, laterali juncta. Elytra costis 18 angustis, nitidis, interstiliis punctato-striatis. Corpus infra et pedes nigro-opaca femoribus tibiisque posticis nitidis. Long. 10 mill,, lat. 3 mill. Madagascar, Rhyz canaliculatus Gast., Rev. entomol, Silb., IV, p. 56, 1836. Rhyz. tubericeps Fairm., Ann. Soc. ent, de Fr., 1868, p. 782. (4) Voir les Annales de cette année, 2e trimestre, p. 203, 388 A, CHEVROLAT, — Rhyzodides nouveaux. AL, CLINIDIUM CAVICOLLE. Elongatum nigrum nitidum, Caput parvum, minutum, subovale, postice truncatum, supra tuberculis tribus elongatis parvis, antice attenuatis, cen- trali parvo. Antennæ moniliformes, pilosæ. Oculi laterales, rotundati, parvi, nigri. Prothorax oblongus, nitidus, foveis tribus profundis, longitudinali integra, antice ampliata, profunda, laterali apice lineari curvata usque ultra medium protensa, in margine et infra marginem uni-sulcatus. Elytra quatuor decim costata et decim canaliculata. Corpus infra et pedes nigra, nitida. Long. 6-7 1/2 mill., lat. 2-2 1/3 mill. Nova-Grenata, Bogoto. Je rapporte à cette espèce probablement un autre sexe chez qui la tête est large, plane, tronquée en arrière et dont les trois tubercules du dessus sont nettement marqués et le central porté en avant ; les côtes des élytres sont moins élevées. 12. CLINIDIUM SIMPLEX. Elongatum, nigrum, nitidum. Caput planum, subtrigonum, lateribus pos- ticis rotundatum, vertice bisulcatum costula antica signatum. Antennæ sat crassæ, moniliformes, articulo ultimo brevi acuminato. Oculi laterales, angusti picei. Prothorax elongatus, ovalis, sulco longitudinali anguste parallelo, sulcis duobus basallbus conicis usque versus medium prolon- gatis, in margine laterali lineis duabus impressis et angustis, una laterali altera infra. Elytra decem sulcata et duodecim costata. Corpus infra et pedes nigra, nitida. Abdomen lateribus transversim sulcatum. Long. 7 mill., lat. 2 mill Nova-Grenata. Le Rhyzodes liratus Newmann, propre au Brésil, se retrouve aussi à Honolulu. — L'espèce du Brésil, décrite sous le nom de Clnidium lira- tus Newm. par notre collègue M. Fairmaire, doit être rapportée à celle-ci comme synonyme. Quant à l’espèce de Ceylan du même auteur, elle est nouvelle, ainsi que celle du Rhyz. paruwmcostatus (Fairm., Ann., 1868, p. 782) de Madagascar ; elles donneront ainsi deux espèces de plus à ajouter à ma monographie. en Notes sur les RHYZODES, Par M. LÉON FATRMAIRE. (Séance du 26 Novembre 1873.) Dans le 2° {rimestre des Annales de cette année, notre collègue, M. Chevrolat a publié une énumération des espèces décrites de la famille des Rhyzodides. Gette liste ne mentionne aucune des deux espèces de Rhyzodes que j'ai publiées dans nos Annales (1868, p. 782). Je crois devoir combler cette lacune et profiter de celte occasion pour rectifier le nom que j'avais donné à l’une des deux. Ces deux espèces sont les R. tubericeps et parumcostatus, de Mada- gascar; mais la première doit être certainement rapportée au R. canali- culatus Cast., qui n’était signalé ni dans les catalogues, ni dans le Genera de Lacordaire. Elle appartiendrait en outre au genre Clinidium, à cause de ses yeux presque entièrement cachés. J'ajoute ici la description des deux espèces, que je ne puis reconnaître dans la révision de M. Chevrolat : 1, RHYZODES TAPROBANÆ,. Long. 5 mill. Elongatus, nigro-piceus, nitidus, capite postice rotundato, ante oculos angustato, sulcis duobus profundis, postice arcuatim confluentibus im- presso, antennis moniliferis, articulis transversis, ultimis pilosis ; protho- race ovato, elytris angustiore, antice basique truncato, sulcis 3 latis, lateralibus latioribus, sulco marginali angusto, profundo, carinis 2 mediis basi angustioribus, elytris valde foveolato-lineatis, stria suturali profunda, intervallo 4° apice arcuatim costato, humeris productis; prosterno im- presso, mesosterno biimpresso, segmentis abdominalibus uniseriatim grosse punctatis, Libiis anticis subtus acute bidentatis. Ceylan; donné par M. Dohrn. La forme de la partie postérieure de la tête distingue cette espèce des 990 L. FAIRMAIRE, — Notes sur deux Rhyzodes. R. strobus et aterrimus, qui sont d’ailleurs beaucoup plus grands. Les yeux sont un peu trigones. Les points des élytres forment de petites fos- settes, mais non des stries, les intervalles qui séparent ces points étant écartés et de niveau, ou à peu près, avec les côtes des élytres. 2. CLINIDIUM LIRATUS Newm. Long. 7 mill. Elongatum, nigrum, opacum, carinis nitidis, capite basi truncato, utrinque profunde sulcato, sulcis rectis ; oculis longitudinatibus, oblongis ; antennis lalis, apicem versus, leviter attenuatis, arliculis valde transversis, pilosis ultimo acute; prothorace oblongo-ovato, antice truncato, basi rotundato, sulcis 5, tribus medianis latis, 2 marginalibus angustis, sulco medio an- tice latiore, duobus lateralibus antice leviter sinuatis ; elytris ad humeros productis, utrinque sulcis tribus latis impressis, his fundo punctatis, punclis fere canaliculatis, intervallis costatis, intervallo suturali ad scu- tellum profunde excavato, costa tertia ad apicem arcuatim carinata ; tibiis anticis intus bidentatis. Brésil. Dans celte espèce, les sillons du corselet sont tous entiers, ce qui dé- range la distinction générique proposée par M. Chevrolat. Lacordaire, qui n'avait pas vu le type du genre Clinidium, pensait que cette coupe était peu distincte des vrais Rhyzodes, et qu’elle était caractérisée par l’absence des yeux, remplacés par une plaque luisante. La vérité est que, chez les Clinidium, les yeux sont aussi développés que chez les Rhyzodes ; mais ils sont cachés presque entièrement par une plaque formée par les joues, qui en recouvre une partie et leur donne un aspect plus ou moins oblong, étroit, acuminé, mais jamais transversal. Ge caractère me paraît excellent pour subdiviser le genre Rhyzodes, mais insuffisant pour motiver une coupe générique. Il y en a déjà bien assez. Nora. J'avais cru cette espèce nouvelle puisqu'elle figure au milieu des Rhyzodes et que c'est un Clinidium. Notre excellent collègue M. Chevrolat m'a signalé ce fait afin que je puisse supprimer mon nouveau nom spéci- fique. à dd mt dd DIAGNOSES DE DIVERS Coléoptères nouveaux découverts en Algérie, Par M. Léon FAIRMAIRE. (Séance du 26 Novembre 1873.) Genus FLATIPALPUS., N. G. Ce nouveau genre est extrêmement voisin des Pachydema, dont il dif- fère par l'énorme développement des palpes maxillaires, le dernier article étant très-renflé et fortement creusé sur la face apicale; les segments ventraux paraissent aussi être soudés, au moins dans leur plus grande partie. 4. FLATIPALPUE ALBOLANOSUS. Long. 13 mill, Oblongus, fere cylindricus, alatus, pallide lutescens, nitidus, protho- race, pectore, abdomine pedibusque, tarsis exceptis, lana grisescente dense ac longe veslitis; capite rugoso-punctato, antice arcuato, prothorace ely- tris angustiore, sat brevi, lateribus rotundato, scutello oblongo, elytris elongatis, apice rotundato, angulo suturali obtuso, inordinate punctulatis, lineis geminatis parum profundis impressis, stria suturali profunda, abdo- mine polito, nitidissimo, Souf ; communiqué par M. Gaston Allard, 2. BRACHYESTHES APPROXIMANS, Long. 8 1/2 mill. Brevis, convexus, niger, nitidior, lateribus fulvo-ciliatis, pedibus tar- sisque fulvo-pilosis, asperulus, prothorace amplo, lateribus rotundato, angulis posticis evidentioribus, parum dense asperulo, scutello striolato, elytris apice obtuse rotundatis, sutura obsolete elevata, aspero-punctatis, tibiis anticis dente magno apicali armatis, basin versus pluridenticulatis. B. pilosello valde affinis, paulo minus brevis, elytris longioribus, apice 392 L. FAIRMAIRE. — Coléoptères nouveaux d'Algérie. haud abrupte rotundatis, prothorace minus dense asperato tibiisque basi denticulatis distinctus. Souf ; communiqué par M. Gaston Allard. 3. BRACHYESTHES GASTONIS. Long. 6 1/2 mill. Brevissimus, contractus, convexus, niger, subnitidus, lateribus pallido ciliatis, pedibus pilosis, dense asperatus, pedibus obscure piceis, brevibus, tibiis anticis valde bidentatis, elytris brevissime ovatis, basi leviter angus- tatis, ruguloso-asperatis, obsolete lineatis, apice obtuse rotundatis. Souf; communiqué par notre collègue M. Gaston Allard, auquel je suis heureux de dédier ce curieux insecte, en souvenir des services qu'il a rendus à la faune algérienne. . ARHINUS CALLIZONATUS. Long. 6 mill. Oblongus, postice dilatatus, convexus, fuseus, squamulis læte viridibus, submetallicis dense obsitus, capitis disco et lateribus, prothoracis vittis 9 discoidalibus et lateribus, elytrorumque vittis 2 rufescentibus, lateribus leviter rufulis, subtus cum pedibus carneus, supra undique punctis seti- geris nigris sparsutus, capite grosso, prothorace transverso, lateribus me- dio leviter dilatato, elytris striatis, striis leviter punctatis, intervallis pla- natis. El Assaiba ; un seul individu communiqué par M. Gaston Allard. 5. PSEUDOCOLASPIS ÆNEO-NIGRA, Long. 2 1/2 mill. Breviter ovata, valde convexa, dorso planato, æneo-nigra, metallica, nitida, parce albo-pilosa, elytris serialim albo hispidis, antennis basi piceis, capile prothoraceque dense tenuiter punctatis, hoc transversim globoso, antice leviter angustato, elytris ad humeros prominulis, dense tenuiter ruguloso-punctatis, vix sensim lineatis, femoribus acute breviter spinosis. Algérie ; un seul individu communiqué par M. Gaston Allard. — CT Eee DESCRIPTION D UN nouveau genre de la famille des Ténébrionides, Par M. Léon FAIRMAIRE. (Séance du 26 Novembre 1873.) Genus PRODEROPS. N. G. Corps allongé. Tête presque aussi grande que le corselet, en carré long, à peine atténuée en arrière; yeux très-petits et très-étroits, transversaux, très-éloignés de la base; épistome non distinct du front, profondément échancré au bord antérieur, laissant à découvert la base membraneuse du labre ; menton légèrement concave, en trapèze renversé; dernier article des palpes maxillaires sécuriforme, coupé obliquement; palpes labiaux courts, à dernier article coupé droit; labre saillant, sinué. Antennes ne dépassant pas la base du corselet, ne grossissant pas vers l’extrémité ; le reste comme chez les Zophobas. Corselet un peu plus long que large, très- finement rebordé sur les côtés et à la base, pas plus large à la base que les élytres. Celles-ci allongées, à peine plus étroites que le corselet, assez courtes, à épaules effacées, Écusson large, très-court. Prosternum assez étroit, formant une petite dent en dedans; mésosternum large et large- ment creusé. Pattes assez grandes; tibias antérieurs et intermédiaires légèrement arqués, garnis d’une pubescence fauve, dorée. Genre très-voisin des Zophobas, mais distinct par la grandeur insolite de la tête et la petitesse relative des élytres; les yeux sont très-éloignés du corselet, les antennes sont plus courtes et ne grossissent pas vers l'extrémité, eufin toutes les paires de pattes sont insérées à égale distance les unes des autres, 394 L, FAIRMAIRE, — Genre nouveau de Ténébrionides. PRODEROPS FORAMINOSUS. Long. 27 mill. Elongatus, parum convexus, niger, subopacus subtus nitidior; capite magno, prothorace vix minore, hoc breviter ovato, antice arcuato, basi transversim plicato, elytris parvis, oblongis, basi reflexis, utrinque foveis subquadratis octo-seriatim impressis ; capite subtus transversim plica- tulo. Allongé, assez épais, mais peu convexe, d’un noir presque mat, plus brillant en dessous et aux pattes. Tête presque aussi grande que le cor- selet, lisse comme lui, formant avec lui plus des quatre cinquièmes de la longueur totale du corps ; à peine atténuée tout à fait à la base, coupée obliquement de chaque côté en avant; bord antérieur du chaperon forte- ment déclive et profondément échancré; un pli peu marqué le long de Chaque œil, en avant. Corselet en ovale très-court, arqué en avant et sur les côtés, presque tronqué à la base, qui est très-faiblement sinuée de chaque côté, avec les angles postérieurs obtus, quoique un peu pointus ; le long dx bord postérieur un pli transversal très-marqué. Écusson court, arqué, lisse, convexe, Élytres oblongues, presque elliptiques, tronquées et relevées à la base, qui n’est pas plus large que le bord postérieur du cor- selet, s’'élargissant un peu et faiblement jusqu’au milieu, se rétrécissant ensuite peu à peu jusqu'à l'extrémité, qui est obtusément acuminée et un peu rebordée, ayant chacune huit rangées de fossetles quadrangu- laires, régulières, avec le commencement d’une neuvième près de l’écus- son, Dessous de la tête finement ridé en travers, Tibias intérieurs el intermédiaires très-faiblement arqués vers l'extrémité, à éperons très- petits, mais visibles. Amérique méridionale, ESSAI SUR LES COCHENILLES ou GALLINSECTES (HOMOPTÈRES — COCCIDES), 11e PARTIE (1), Par M. le docteur V. SIGNORET. (Séance du 27 Août 1873.) enr CEE Genre Lecanium. Nous avons donné les caractères généraux de ce groupe (Annales 1868, page 850; 1871, page 24), pour ne pas nous répéter, nous y renvoyons le lecteur. Seulement, nous dirons que, pour former ce genre, nous pre- nons toutes les espèces plus ou moins lisses ou rugueuses, plus ou moins aplaties ou globuleuses, mais ne présentant qu’une seule articulation à la lèvre inférieure ou menton, rejetant dans les Coccites toutes les espèces à lèvre multi-articulée. C’est surtout dans le jeune âge que, pour beaucoup d'espèces, ce caractère est visible; à cela, bien entendu, il faut joindre la présence de deux squames anales. Cest surtout en vue d’écarter quelques espèces, pour lesquelles nous maintenons le genre Kermès, que nous parlons : ainsi L. Bauhinii et vermillio Planchon, reni- formis Réaumur, variegalus Geoffroy, espèces qui, dans le jeune âge, (4) Voir Annales 1868, p. 503 et 829; 1869, p. 97, 109 ct 431 ; 1870, p. 91 et 267 ; 1871, p. 421; 1872, p. 33, et 1873, p. 27. 396 V. SIGNORET. (226) représentent une larve de Coccites et non de Lécanides. Nous écartons aussi de ce genre quelques espèces qui nous donneront des caractères propres à créer d’autres coupes génériques, telles que les Ericerus Guérin, Physokermès Targioni, etc.; enfin, le groupe où les espèces ont la division du corps en lobe frontal ou céphalique, en lobe moyen ou stigmatique et en lobe postérieur, celui-ci présentant une fente plus ou moins profonde, au bout de laquelle on remarque l’anus et les squames caudales. Ces divi- sions, très-visibles dans le jeune âge et dans quelques espèces, sont sou- vent très-difficiles à distinguer dans les espèces qui deviennent globu- leuses, mais on les retrouve presque toujours dans l'anatomie et surtout dans les squames, de même que toujours, pensons-nous, on retrouve les organes extérieurs, tels que pattes et antennes, contrairement à l’opinion de M. Lichtenstein dans ses Considérations générales sur le Lécanium vitis (Le Philloxère de 1854 à 1873, résumé pratique ct scientifique, page 39, ligne 44), et de M. Targioni-Tozzetti, qui dit, page 29, ligne 49, de son Introduzione alla secunda memoria per gli studi sulle Gocciniglie e Cata- Lago : « Dans un seul cas (Pollinia) la femelle, conservant les caractères les plus essentiels de la bouche, de la coque et de l'abdomen, perd pen- dant ses transformations les antennes et les pattes (la femine perde nelle mute le antenne et le zampe). » Suivant la forme extérieure des Lecanium nous diviserons ce genre, pour plus de facilités, en plusieurs parties ou séries, qui comprendront : are Série, Les espèces aplaties conservant les lobes du corps visibles et généralement vivipares. — Exemple : L, hesperidum. 2e Série. Les espèces plus ou moins élevées, mais allongées. — Exemple : L. persicæ (cymbiformis Targ.). 3° Série. Les espèces plus ou moins globuleuses, sphéroïdes, le derme tessellé. — Exemple : L. aceris, ulmi, etc. L° Série. Les espèces plus ou moins globuleuses, sphéroïdes, mais dont le derme est perforé d'ouvertures ou cellules ovales, et dont le tarse est vraiment articulé, et avec 8 articles aux antennes. — Exemple : L. filicum, hemisphæricum. 5° Série. Les espèces rugueusees avec des carènes dorsales. — Exemple : L. oleæ. (227) Essai sur les Cochenilles. 397 6° Série, Les espèces globuleuses avec une section légère enlevée pour l'insertion sur les plantes, dont le L. emerici Planchon serait le type, et dont il faut exclure les globuleuses sans section ou ouverture. re SÉRIE, Les espèces qui entrent dans cette série, en dehors de la forme aplatie qui les distingue, présentent, en outre, un caractère qui est presque suffisant pour en faire un genre distinct : ainsi ces espèces sont générale- ment vivipares. Dans tous nous avons vu et trouvé des embryons tout développés mêlés avec des œufs. Une remarque que nous devons faire aussi, c’est que, jusqu’à ce jour, nous n’avons jamais rencontré aucun mâle d’une espèce de cette série, et nous n’en avons jamais vu de des- cription; et cependant depuis bien longtemps tous les auteurs ont parlé de l’hesperidum. A, LECANIUM ACUMINATUM nobis, (PI. 49, fig. 1.) Cette espèce est facile à distinguer par la forme de son corps en ovale court, acuminé vers le sommet, arrondi, très-large vers l'extrémité. Les antennes (1) sont de sept articles, avec le quatrième le plus long, le troisième égal aux cinquième et sixième réunis, ceux-ci les plus courts, le septième aussi long que les deux précédents. Les pattes, larges, apla- ties, offrent un tarse court, à peine de moitié aussi long que le tibia; le reste comme dans les Lecanium en général. La longueur est de 2 à 8 millimètres, Cette espèce viendrait se ranger auprès du L, hesperidum, avec lequel (1) Les antennes et les pattes sont à peu près les seuls organes sur lesquels nous avons pu nous reposer pour différencier les espèces. On voudra done nous pardonner de nous appesantir sur ces caractères. 398 V. SIGNORET. (228) on ne peut la confondre à cause de la forme du corps et la petitesse du tarse. De plus, les embryons, qui ont dans toutes les espèces une forme presque identique en ovale très-allongé, presque parallèles sur les côtés, sont ici ovalaires, arrondis, très-larges au niveau de la naissance de l’ab- domen. Le corps de cette espèce, ce qui la rapproche encore de l’hesperidum, renfermait, à l’époque où nous l'avons récolté, des embryons très-formés, d’où nous concluons que ces espèces sont vivipares et non ovipares. Nous l’avons récolté sur des Orchidées, dans les serres du jardin du Luxembourg, 2, LECANIUM ANGUSTATUM nobis. (PI. 12, fig. 2 et 2 à.) Cette espèce, que nous avons trouvée sur le Papyrus (Cyperus papyrus), est très-distincte des autres par sa forme étroile, très-allongée, de 4 à 5 millimètres de long sur à peine 2 de large. Elle est d’un jaune clair, lisse, très-plate. Les antennes sont de sept articles, dont le troisième et le quatrième presque égaux et les plus longs, puis le septième, comme grandeur, venant après; le cinquième et le sixième les plus courts. Sur le premier article trois poils, sur le second un assez long, le troisième mutique, sur le quatrième trois poils au sommet, le cinquième mutique, sur le sixième deux poils, et sur le septième neuf à dix poils assez longs. Les pattes, vues de demi-profil, sont remarquables par la forme aplatie des tarses, qui sont plus larges que les tibias; ceux-ci sont creusés en gouttière, un peu sinueux et légèrement plus longs que le tarse, qui pré- sente les deux digitules ordinaires très-longs et en forme de cornet. Les deux digitules du tibia sont assez grands aussi. Les jambes, vues de côté, ne présentent pas le caractère de l’aplatissement des tarses, qui alors paraissent cylindriques. Comme dans l’hesperidum, nous avons trouvé dans le corps des embryons tout formés, éclos, et des œufs. Ces embryons sont, au bout de quelques jours, très-allongés, la fente anale, très-profonde, atteignant la sixième partie du corps, les sinus stigmatiques inférieurs au delà de la moitié du (229) Essai sur les Cochenilles. 399 corps, celui-ci entouré de cils longs, les antennes de six articles, dont le troisième le plus long. Nous n’avons jamais rencontré de mâles. Cest sur les Papyrus, dans une serre tempérée, que nous avons pris cette espèce en assez grande quantité. 3. LECANIUM HESPERIDUM AucCtorum. En ovale allongé, deux fois plus long que large, d’une grandeur très- variable de 2 à 4 millimètres, d’un jaune plus ou moins foncé, avec quel- ques taches brunes; lisse, avec une très-rare ponctuation sur le disque dorsal. Antennes de sept articles, le quatrième le plus long, de même que le septième, qui est presque égal; puis vient le troisième qui égale la longueur des cinquième et sixième, qui eux sont toujours les plus courts ; le troisième seul est mutique. Les jambes sont longues et grèles, le poil du trochanter très-long : les tibias sont d’un quart plus longs que le tarse; le crochet est large ; les digitules des tarses sont très-longs et très-évasés à l'extrémité, avec l'insertion basilaire très-large, les squames caudales très-triangulaires ; l’anneau génito-anal est entouré de six poils. La larve est très-longue et les antennes ne présentent que six articles, dont le troisième est le pius long. Jamais nous n’avons pu trouver de mâles, et nous n’avons pas vu non plus de description le concernant, malgré le grand nombre d’auteurs qui ont parlé de cette espèce, que l’on rencontre principalement sur les oran- gers, soit en serres, soit à l’air libre, mais qui se trouve aussi sur un très-grand nombre de plantes les avoisinant, Lorsque l’on examine une femelle arrivée à son état le plus avancé et qu'on la retourne, il n’est pas rare de voir sur l'abdomen un point mor- üfié, par lequel sortent les embryons, car jamais nous n’avons vu d'œufs pondus par elle. 400 V. SIGNORET. (230) L4. LECANIUM LAURI Boisduval. Nous avons pris cette espèce snr le Laurus nobilis; mais sans M. Bois- duval nous n’aurions pas osé en faire une espèce distincte du Lecanium hesperidum, que l’on rencontre partout dans le Midi et sur presque toutes les plantes. Il nous a paru un peu plus rugueux et un peu plus brun; un autre caractère, qui lui est propre peut-être, c’est de présenter sur le derme dorsal quelques cellules disséminées irrégulièrement. Voici, du reste, la description qu’en donne M. Boisduval dans son Ento- mologie horticole, p. 340, fig. 44 : « Quelquefois assez commun sur les lauriers cultivés en caisse, plus « rare sur ceux en pleine terre. La coque est arrondie (il la figure en « ovale arrondi), d’un brun terreux, avec quelques inégalités. La larve ou « la femelle, débarrassée de sa carapace, est d’une couleur rougeâtre. » Nous ne comprenons pas cette phrase, qui s’appliquerait à un Diaspide. Y aurait-il eu confusion, et le dessin ne s’appliquerait-il pas à la descrip- tion ? « Le mâle décrit par Bouché est aussi rougeâtre. C’est dans les bifurca- « tions des pousses tendres et sur les jeunes feuilles que ce Kermès se « fixe. » Encore une phrase qui s’appliquerait très-bien dans les Diaspides à l'aonidia. Du reste, dans notre Catalogue, nous l'avons rapporté à celle espèce, et ce n’est que la figure qui nous en fait reparler aujourd'hui. 5, LECANIUM MACULATUM nobis. (PI. 19, fig. 3.) Cette espèce, de la série de l’hesperidum, se trouve sur le Lierre. Les antennes sont de sept articles, le troisième et le quatrième presque égaux, celui-ci présentant au sommet trois poils, le cinquième et le sixième à (231) Essai sur les Cochenilles. L01 peu près égaux et les plus courts, le septième presque aussi long que les deux précédents. Les pattes comme dans les autres Lecanium, le tarse un peu plus court que le tibia; les digitules en cornet et deux fois plus longs que le crochet. Le corps, petit, de 2 millimètres, est en ovale allongé, arrondi en avant, et présente sur le dos une série médiane de macules un peu brunâtres, dues, pensons-nous, à un épaississement du derme ; ces épaississements, assez forts sur l'abdomen, disparaissent à peu près sur la portion thoracique : nous en avons compté neuf à dix. Gette particularité distingue parfaitement cette espèce de l’hesperidum, avec laquelle elle pourrait être confondue. La larve, fixée, est en ovale très-allongé, avec les côtés presque paral- lèles et présentant six articles aux antennes, dont le troisième le plus long; mais lorsque cette larve est encore à l’état embryonnaire et dans le corps, elle est très-ovalaire, les côtés arrondis et non parallèles, et les digitules paraissent très-développés. Nous n'avons jamais vu de mâles de cette espèce, qui nous paraît bien distincte de l’Aesperidum. Nous avons trouvé ce Goccide sur des lierres garnissant une caisse à fleurs de plantes différentes. Cette espèce est-clle propre au lierre ? Il ne faut pas la confondre avec un Coccite qui s’y trouve et qui forme une espèce de sac blanchâtre et dont nous parlerons plus tard. 6. LECANIUM TESSELLATUM nobise (PI. 12, fig. 4.) Cette espèce nous a été communiquée par M. le professeur Planchon, de Montpellier, qui l’a récoltée dans les serres, sur le Caryota ursus, plante de la famille des Palmiers. Elle viendrait, par sa contexture, se ranger près du L. depressum Targioni-Tozzetli, que nous verrons plus loin dans la 5° série. Sa couleur est d'un rouge brun; elle est en ovale très-arrondi posté- ricurement, un peu aplatie ; sa longueur est de 3 millimètres 4/2 sur près de 3 de largeur, Elle se distingue de toutes les autres espèces de ce (1578) 926 402 V. SIGNORET. (232) groupe par la tessellature du derme qui forme une marqueterie. Chaque plaque est d'un dessin irrégulier à côté de sa voisine, mais cependant régulier si on la compare à celle du côté opposé. Sur le disque de la plaque on voit une ponctuation assez marquée; le centre présente une surface un peu plus claire. Les antennes sont de sept articles, dont le troi- sième presque deux fois plus long que le quatrième, le cinquième est le plus court, puis le sixième un peu plus et le septième beaucoup plus long que le quatrième. Les pattes sont grêles, avec les cornets n’offrant rien de particulier. La larve est plus arrondie que l’insecte parfait et ne présente pas encore la tessellature. Les antennes sont de six articles, dont le troisième le plus iong, le quatrième et le cinquième d’égale longueur. Nous avons trouvé dans le corps des embryons nés, ce qui nous fait placer cette espèce dans la 1"° série, à côté de l’Aesperidum, d'autant plus que la forme en est aplatie comme dans les espèces de cette série. 2e SÉRIE. Nous mettons dans cette section les espèces plus ou moins élevées, d’une forme allongée et présentant, pour quelques-unes, une espèce de carène sur le dos, cette carène manquant cependant dans d’autres. Elles sont généralement ovipares. Les antennes sont ordinairement de sept articles dans la femelle. Nous pourrions ranger dans cette série deux espèces que nous ne savons où placer et pour lesquelles il faudrait peut-être faire un genre. Nous voulons parler du depressum et du tessellatum : toutes deux se dis- tinguent des autres espèces par la forte tessellature du derme; nous disons forte, car dans un grand nombre d'espèces on voit au microscope le derme du dos formé d’un dessin tessellé. De plus, pour le fessellatum, nous avons trouvé dans le corps des embryons sortis de l’œuf, ce qui nous a engagé à le placer dans la série précédente, tandis que sa tessellature, qui le rapproche du depressum Targ., pourrait lui faire prendre place dans notre 5° série. (233) Essai sur les Cochenilles, 403 7. LECANIUM BERBERIDIS Schranck, Lôw. (PI. 42, fig. 5,5aet5b. De 5 à 7 millimètres de long sur 4 à 5 de large, d’un brun rougeûtre, pruineux, caréné sur le dos, généralement peu ponctué, presque lisse ; cependant les individus un peu secs paraissent rugueux ; déprimé latéra- lement et avec la partie antérieure un peu plus étroite que postérieure- ment (M. Lüw, dans sa description, dit «aussi large aux deux extrémités, » ce qui est vrai pour quelques individus). Du reste, ils sont très-variables de forme, suivant l’espace sur lequel ils se fixent. Parmi les nombreux individus que-nous avons récoltés, nous en avons trouvé un quatre fois plus long que large, très-rugueux, présentant des points enfoncés très- grands de chaque côté de la carène et surtout vers l'extrémité postérieure. La fente anale est généralement peu grande. Les antennes sont de six articles dans les larves embryonnaires, avec le troisième le plus grand, le second présentant un poil, trois à l’extré- mité du troisième, un sur le quatrième, deux à trois à l’extrémité du cin= quième et un assez grand nombre sur le sixième, dont celui de l'extrémité très-grand. Dans l'adulte, il y a huit articles aux antennes, dont le troisième et le quatrième les plus longs et d’égale longueur, tous deux nous paraissant mutiques; les cinquième, sixième et septième les plus courts et d’égale longueur. Sur le premier article, trois petits poils ; sur le second, deux assez longs ; sur le cinquième, trois, dont deux grands; sur le sixième, un; sur le septième, deux, et sur le huitième, qui est à peu près le double plus long que le septième, de huit à dix. Nous avons trouvé des individus où il n’y avait que sept articles : c’est le cinquième qui se {rouve réuni au quatrième, qui alors est plus grand. Les pattes sont remarquables dans cette espèce. Le tibia et le tarse sont à peu près d’égale longueur et présentent, pour les pattes anté- rieures, un tarse très-élargi dans toute son étendue ; le tibia offrant à son extrémité un renflement venant correspondre avec cet élargissement. Dans les pattes intermédiaires, le tibia est élargi et aplati dans toute son étendue. C’est un caractère spécifique que nous avons rencontré rare- ment, L04 V, SIGNORET. (234) Le tégument présente une faible ponctuation, rare et disséminée, Les poils du pourtour et des sinus stigmatiques sont très-courts, Nous avons rencontré cetle espèce très-communément sur les épines- vinettes, à Annecy, le long du Fier. M. F. Lôw, en janvier 1872, vient de décrire cette espèce dans Verhand, der K, K. Zool. Botan, gesellsch. Wien, Beit. zur kenntniss der Rhynchoten. 8. LECANIUM ÉLONGATUM nobis. (PI. 49, fig. 6.) Nous avons trouvé cette espèce sur le laurier-cerise, à Mont-de-Marsan (Landes). Elle est remarquable par sa taille, qui est trois fois plus longue que large : elle a 8 à 9 millimètres de longueur sur 3 de largeur. D'un brun clair; presque caréné et présentant de chaque côté de la ligne médiane, au tiers supérieur, deux fossettes et au delà des impressions transverses venant correspondre aux segments abdominaux. Extrémité abdominale faiblement échancrée. Antennes de huit articles, le troisième un tiers plus long que le quatrième, celui-ci le double plus long que le suivant, les cinquième, sixième et septième presque égaux, les troisième, quatrième et sixième mutiques, le premier présentant trois poils, le second un seul, mais très-long, le cinquième trois vers l'extrémité, dont un plus grand que les autres. Pattes n'offrant rien de particulier ; les tibias sont un tiers plus longs que le tarse, le crochet est large à la base et accompagné des digitules ordinaires, dont un des crochets présente le cornet plus grand que l’autre, 9. LECANIUM FITCHII nobis. (PI, 12, fig. 7.) Nous avons reçu autrefois de M. Asa Fitch une espèce sous le nom de rubi et vivant sur la ronce; mais comme celte espèce ne nous paraît pas (235) Essai sur les Cochenilles, 405 la même que celle de Schranck, nous préférons la décrire sous le nom de notre ami et collègue. Du reste nous devons dire qu’avec la description de Schranck il serait impossible de reconnaître une espèce. C'est la plus petite espèce que nous connaissions; mais nous nous demandons ce qu’elle serait plus tard, car, nous la possédons bien à l’état adulte, peut-être fécondée, mais sans œufs dans le corps, et par consé- quent ce que nous pouvons en dire est un peu incomplet. Telle qu’elle est, elle se présente sous la forme ovalaire ordinaire, aplatie, avec une carène dorsale visible ; d’un jaune brunâtre; les antennes de sept articles, dont le quatrième le plus grand, le cinquième et le sixième les plus courts, le troisième un peu moins grand que le quatrième, et le second plus long que d'ordinaire et presque aussi grand que le troisième. Les pattes sont assez longues, avec les coxis très-longs, les tibias épaissis, ainsi que le tarse et tous deux sinués au côté interne, Cette espèce nous vient des États-Unis du Nord, du comté de Washing- ton, et nous a été envoyée comme vivant sur la ronce. 40. LECANIUM GENISTÆ nobis. (PI, 12, fig. 8.) Espèce nouvelle que nous avons trouvée sur le genêt épineux, dans les forêts de pins des Alpes-Maritimes. C’est une des plus grandes espèces de nos pays : elle mesure 8 millimètres de longueur sur 4 de largeur, mais comme en séchant elle devient plus convexe, elle paraît n’avoir que 3 mil- limètres de large, Elle se rapproche beaucoup du L. elongatum qui se trouve sur le laurier-cerise. Elle est d’un brun marron et présente sur les côtés de l'abdomen des impressions transverses dues à la dessiccation, car dans l’état adulte, alors que la ponte n’est pas encore effectuee, celle espèce doit être lisse. Les antennes sont de huit articles, dont les troi- sième, quatrième et cinquième les plus longs et presque égaux; le qua- trième semble le plus long; au sommet du cinquième on remarque trois poils, dont un très-long ; le sixième et le septième sont les plus courts et d’égale longueur, celui-ci avec trois poils courts; le huitième article est 406 V. SIGNORET. (236) deux fois plus long que le précédent et avec huit à dix poils, Les pattes offrent des tibias grêles ainsi que les tarses, qui s’épaississent au sommet pour l'insertion des crochets; ceux-ci sont larges à la base, avec un des digitules courts un peu plus gros que l’autre; le tibia est d’un quart plus long que le tarse. Nous n’avons pu rencontrer de mâles, mais des pupes; ce dernier élat est difficile cependant à reconnaître, car on le prend pour de jeunes femelles ; il n’y a que par l'antenne, qui offre sept articles, qu’on peut le distinguer; quant à la larve femelle, avec laquelle on peut facilement confondre ce dernier état, on l'en distingue par six articles seulement aux antennes, Nous avons récolté cette espèce en assez grande abondance sur les coteaux d'Hyères et à Cannes. 41, LECANIUM JUGLANDIS Bouché. Voici la description de cette espèce, que nous ne connaissons pas en nature : « &. D'un brun rougeâtre foncé, à tête noirâtre, les ailes blanchâtres, « le bord antérieure rouge, foncé jusqu’à la première nervure, les queues « blanches, — Long. 3/4 ligne. « &. Oblongue, convexe, d’un brun gris avec des bandes jaunes et la « ligne dorsale jaune. — Long. 2 lignes. « Vit sur les Juglans nigra et regia (Bouché). « Cetle Cochenille ressemble beaucoup au L. persicæ, mais eile est « encore plus grande, Les antennes du mâle ont à l'extrémité des poils « noueux. La pupe est oblongue, déprimée, blanchâtre, un peu striée. « Elle se développe au mois d’avril ou au commencement de mai. Les a femelles finissent par devenir informes avec beaucoup d’élévation et « ont deux à trois lignes de diamètre. » Nous pensons que L. juglandifex Asa Fitch est la même espèce, quoi- que vivant aux États-Unis. (237) Essai sur les Cochenilles, 107 49. LECANIUM MORI nobis. (PI. 12, fig. 9, et pl. 43, fig. 17.) Nous avons récolté cette espèce en assez grande quantité à Albertville, en Savoie, et nous l’avions reçue aussi de notre collègue et ami M. Guérin- Méneville, qui l'avait trouvée dans le Midi, Elle ressemble beaucoup au L. berberidis, maïs elle n’est nullement carénée, et de plus elle en diffère et par les antennes, qui, ici, n’ont que sept articles, et par les pattes, dont les tarses sont sinueux, mais non élargis comme dans berberidis. Cette espèce est d’un brun rouge, à dos élevé mais arrondi et forte- - ment ponctué en avant, de chaque côté de la ligne médiane, et un peu plus faiblement en arrière; la fente anale petite; l'anneau génito-anal avec les six poils ordinaires. Les antennes sont de six articles dans les larves et de sept dans l’adulte; les troisième et quatrième articles presque égaux, les cinquième et sixième petits et égaux, le septième deux fois plus long que le sixième. Nous avons trouvé deux poils sur le premier article, deux très-longs sur le deuxième, le troisième mutique ; quatre poils à l'extrémité du quatrième article, un seul sur le cinquième et le sixième, huit à dix sur le septième, Les pattes sont de forme allongée, le coxis ou hanche long, avec deux poils longs; le trochanter avec un poil très-long ; le tibia et le tarse presque d’égale longueur, celui-ci sinué , le crochet très-long et gros à la base, accompagné des digitules ordinaires : le côté interne du tibia et du tarse offre une surface comme en gouttière que nous n'avons que rarement observée, La longueur est de 7 à 8 milli- mètres sur 4 à 5 de largeur et 2 1/2 à 3 d’élévation. Nous donnons {ou- jours, bien entendu, les grandeurs extrêmes, c’est-à-dire celle de l’in- secte arrivé à son élat le plus avancé, 43. LECANIUM PERSICÆ. (PI. 12. fig. 10.) L'espèce que nous avons en vue ici est celle désignée par Réaumur, 408 V. SIGNORET. (238) pl. 1, fig. 1, 2 et 3, sous le nom d’oblongus, et qu’il compare à un bateau renversé. La plus grande confusion nous semble exister pour désigner les diverses espèces vivant sur le pêcher et qui, à notre connaissance, sont au nombre de rois : le L. persicæ oblongus, le L. persicæ rotundus, toutes deux figurées par Réaumur, et une troisième, qui est ronde égale- ment, formant une demi-sphère, tandis que le rotundus forme une boule presque complète avec une section au point d'insertion sur la plante. Celle en demi-sphère, qui, pensons-nous, est l'espèce de Burmeister, est peu com- mune et peu abondante par rapport aux autres espèces, et, pour l’en dis- tinguer, nous la nommerons rugosus, car elle est beaucoup plus rugueuse que les autres. Nous aurons donc le L. persicæ, celle oblongue, en forme de bateau renversé; le L. rugosus, formant une demi-sphère et rugueuse ; le L. rotundus, ressemblant, dit Réaumur, à un grain de poivre, compa- raison très-juste, et qui est presque lisse. Pour le moment, nous allons décrire ici la première, les deux autres espèces venant un peu plus loin, d’après leur forme. Le L. persicæ se trouve à ses divers états toute l’année sur les branches, les rameaux et les feuilles du pêcher; au printemps et surtout pendant l'hiver c’est la forme la plus avancée. La coque est oblongue et assez élevée; sous cette coque se trouvent les œufs, mais dès qu'il y a des feuilles l'on ne tarde pas à y voir une grande quantité de jeunes s’y répandre et quelquefois en nombre considérable. Dans cet état ils sont en ovale allongé, deux fois plus longs que larges. A l’état embryonnaire ils ne pré- sentent que six articles aux antennes, mais plus tard huit. Quelques indi- vidus n’en offrent que sept; si on observe ces derniers on voit que ce sont les larves de mâles. A l’état le. plus avancé, qui est celui le plus visible, ils forment des coques oblongues deux fois plus longues que larges, avec le dos presque caréné et présentant de chaque côté quelques rugosités; ils sont générale- ment d’un brun marron très-clair. Les antennes, assez longues, sont de huit articles : le troisième très-long, presque quatre fois plus long que le second et mutique ; le quatrième moitié moins long et présentant, vers le sommet, trois poils, dont un très-court; le sixième avec un seul poil, le septième avec deux, le huitième deux fois plus long que le précédent, offrant huit ou neuf poils, dont deux plus longs et deux très-courts. Les pattes n’ont rien de particulier; le tarse est un peu plus court que le tibia; le crochet est très-large à la base et est accompagné des digitules ordinaires. Dans les larves des mâles les antennes sont de sept articles, dont le (239) Essai sur les Cochenilles. 409 troisième le plus long, le sixième le plus court; sur le second article on remarque un poil très-long, ainsi que sur le septième article. Nous appuyons un peu sur ces caractères, qui sont très-remarquables et très-différents dans les trois espèces que nous avons signalées sur le pècher. Nous n’avons jamais eu la bonne fortune de trouver de mâle, mais seu- lement des larves et des coques vides. Réaumur, qui les a observés, les a rencontrés dès le mois d'avril; il est donc probable qu'ils avaient passé l'hiver. Voici la description qu’en donne Bouché, qui a étudié si bien les Coche- nilles en général : « Cette Cochenille a déjà été décrite nettement et strictement observée par Réaumur, Je crois cependant devoir la décrire et y ajouter une obser- vation : « Le mâle est d’un brun rouge foncé avec la tête noire ; les antennes et les pattes sont jaunâtres ; les ailes, blanchâtres, sont bordées antérieu- rement d’une nuance rose rouge jusqu’à la première nervure. Les poils qui sont sur le dernier article des antennes sont simples. « Sa longueur est d’une demi-ligne. « Ils paraissent en avril. « Les larves ressemblent aux femelles, mais un peu plus étroites; au mois d'avril elles commencent à se mélamorphoser, le bouclier devient plus pâle et enfin blanchâtre. Sous cet écusson se forme la pupe oblongue, d’un brun foncé; elle a des moignons d’élytres très-courts, d’un brun roux, le thorax fortement convexe et l’abdomen déprimé, avec une ligne médiane élevée. L’étui pénal est saillant, » 44. LECANIUM PICEÆ Schranck. Nous avions pensé que le L. piceæ Schranck devait être l’hemicryphus ; c’est une erreur de notre part, puisque cet auteur dit dans sa description que, comme forme, il a distinctement celle d’un œuf coupé, en forme de bateau par conséquent et devant entrer dans cette série, Il est d’un brun brillant et se trouve sur la feuille du sapin. Il nous est inconnu. 110 V, SIGNORET. (240) 45. LECANIUM SALLEI noObis. Sous ce nom nous voulons indiquer une espèce d’une taille monstrueuse que nous à donnée M. Sallé, qui l’a récoltée au Mexique; mais, ne sachant sur quelle plante, l'intérêt est moins grand. Sa taille est de 2 centimètres de longueur sur 4 cent. 1/2 de largeur et un 4/2 de hauteur. Elle est brunâtre, avec quelques nuances plus pâles, un peu jaunes. Elle est très-rugueuse sur les côtés. Malgré sa taille nous n'avons pu y voir ni antennes, ni pattes, que ce spécimen avait perdu accidentellement bien probablement. Par sa forme elle vient se ranger dans la 2* série. 3° SÉRIE. Dans cette série nous placerons toutes les espèces ne pouvant entrer dans les deux précédentes, espèces plus ou moins élevées, demi-sphé- riques, plus ou moins globuleuses, telles que les L. aceris, gibber, pyri et autres. Les antennes sont de six ou de sept articles, et le derme, examiné avec la plus grande attention au microscope, laisse apercevoir, en outre de la ponctuation et des filières, une structure particulière comme tessellée, mais ne ressemblant ni au dessin du L. tessellatum, ni du depressum ; nous avons vu ce caractère dans {iliæ, æsculi, aceris, gibber, etc, 46. LECANIUM ACERIS auctorum, (Pl. 11, 1868 : fig. 1, d'; 9, larve; 3, $3; 4, tête d'; 5, antennes ?; 6, antennes G'; — et pl. 12, 1873 : fig. 11, pattes; 11 a, tarses et crochets.) Nous avons souvent trouvé cette espèce sur l’érable sycomore, et nous avons quelquefois récolté des masses de mâles réunis sur le même rameau. (241) Essai sur les Cochenilles. hi Elle ressemble beaucoup à l’espèce propre aux marronniers, mais la forme est cependant différente : ainsi celle-ci est arrondie et quelquefois très-irrégulièrement ovalaire ; dans l’æsculi, la forme est arrondie, surtout en avant, et un peu atténuée postérieurement comme le cypræola de Dalman. La femelle est très-grande, souvent d’une forme globuleuse, irrégu- lière, quelquefois allongée, mesurant 8 à 40 millimètres de longueur sur 6 à 7 de largeur et 5 d’élévation, d’un brun marron parfois varié de jaune. Les antennes sont de six articles, le troisième le plus long et pré- sentant trois poils à l’extrémité. Quelquefois! le troisième article en forme deux : un long article impubescent et un autre qui est aussi court et même plus court que le suivant; l'antenne possède alors sept articles, ce qui est anormal dans la femelle, tandis que c'est l’état constant de la larve mâle. Les pattes sont courtes et robustes comme dans le L. æsculi, les tibias de même grandeur que le tarse, les digitules courts, ne dépassant pas le crochet, et alors presque invisibles; les digitules longs sont aussi plus courts que d'habitude. L’anneau génito-anal offre huit poils. Le derme est formé par un grand nombre de cellules hexagonales comme chez læsculi, et présente de grandes filières composées d’une espèce de mame- lon avec un cercle assez large ; en dessous des filières en forme de tube avec un prolongement filiforme à l'extrémité. Le mâle est brun rouge clair, avec la tête un peu plus foncée, ainsi que la bande transverse du métathorax; l'abdomen jaunâtre, ainsi que les antennes et les pattes; les ailes blanches, avec la côte rouge. Le balancier offre trois poils. La tête est d’une forme arrondie, un peu acuminée entre les antennes. Le cercle pigmentaire offre dix yeux, dont quatre véritables et six ocelles. Les antennes ont dix articles, dont les quatrième, cinquième et sixième les plus longs, les suivants allant en diminuant ; le dixième, de forme conique, offre trois grands poils boutonneux. Le thorax, plus large un peu au-dessus de la naissance des élytres, est très-arrondi en arrière. Les élytres sont grandes, larges, avec la nervure radiale et l’espace entre elle et la côte rouge. Les pattes, longues, grêles, tres-pubescentes, n’offrent rien de particulier, L’abdomen est large, presque parallèle, Le stylet est très-grand. Comme caractère qui diffère avec le L. æsculi nous ne pouvons indi- quer que la forme acuminée de l'abdomen pour le Lecanium du marron- nier, tandis que dans celui du sycomore la forme est plutôt plus large en 412 V. SIGNORET. (242) arrière. Cependant, comme, suivant l’état de vacuité de l'abdomen, celui- ci peut varier beaucoup, ce ne serait pas un caractère peut-être toujours constant. La forme de la femelle est plus uniformément arrondie dans æsculi que dans cette espèce; elle est tantôt arrondie, tantôt transversale, tantôt longitudinale. La ponctuation nous paraît plus fine ici, et, de plus, dans celle-ci on voit souvent des bandes longitudinales et une médiane jaunes. 47, LECANIUM ÆsCULI Kollar. (PI 12, fig. 192, 19 a et 12 b.) Sur le marronnier on trouve souvent cette espèce en très-grande quan- tilé; mais quelquefois aussi on y rencontre l'espèce propre au tilleul : toutes les deux ont six articles aux antennes et leur teste forme un dessin hexagonal comme chez le L. corni, et, à première vue, on peut prendre l'un pour l’autre ; la seule différence que nous ayons pu voir est dans la forme des pattes : dans le L. tiliæ elles sont ce que l'on peut appeler grèles, tandis que dans le L. æsculi elles sont courtes et fortes. La ponc- tuation est aussi plus forte ici. En dehors de ces caractères on peut facile- ment les confondre ensemble. D'un brun marron, fortement ponctué sur les côtés, d’une longueur de 6 millimètres sur 5 de largeur et 4 de hauteur. Antennes de six articles, le troisième le plus long et aussi long à lui seul que les trois suivants, qui sont égaux entre eux; on y remarque les poils habituels. Pattes courtes et fortes ; cuisses fortes et courtes; tibias plus longs que le tarse; crochet gros et fort; digitules comme dans les autres espèces. Dans les larves embryonnaires il y a aussi six articles aux antennes, mais le troisième article, quoique long, est proportionnellement plus court que dans l'insecte adulte, et le sixième article est presque aussi long que lui; sur celui-ci il y a deux poils plus longs que les autres. Nous avons pris souvent le mâle dans le jardin du Luxembourg. C'est en nous promenant sous les marronniers de l'allée de l’Observalotre que nous avons aperçu les petites écailles blanches sous lesquelles les (243) Essai sur les Cochenilles. 113 larves se transforment : ces écailles sont à peu près trois fois plus longues que larges, avec un pli vers le tiers inférieur. Lorsque le mâle est près de sortir on aperçoit les deux filets abdominaux, qui sont déjà très- longs. Il est d’un jaune clair un peu rougeâtre, avec le thorax un peu plus foncé ;.les élytres sont d’un blanc poussiéreux, avec la bordure rouge. La tête est transversale. Les antennes, pubescentes, sont de dix articles : les quatrième, cinquième et sixième les plus longs, le premier et le second les plus courts. Sur le dernier article on remarque trois poils boulonneux. Le thorax, cordiforme et très-large, présente dans le milieu une bande plus foncée. L’abdomen, à peine de moitié aussi large que le thorax, pré- sente sur chaque segment une petite macule vers les côtés latéraux ; l'avant-dernier segment offre une dilatation en forme d’appendice qui déborde sur le dernier segment. Le stylet est très-long et égale presque la longueur de l’abdomen à partir de l'extrémité du thorax. Le balancier a trois poils à son sommet. Les pattes sont un peu plus courtes que d'habitude ; l’extrémité du tibia est dilatée pour l'insertion du tarse, qui est lrès-large à sa base. La larve, deux fois plus longue que large, est très-frangée et offre des - antennes de sept articles, dont le troisième un peu plus long et mutique. 48. LECANIUM ANTENNATUM noObis. Cette espèce, qui vit sur le chêne aux États-Unis de l'Amérique du Nord, nous a été envoyée par notre ami et collègue M. Asa Fitch, mêlée avec des L. quercitronis. Elle se rapproche beaucoup du ZL. quercus; seulement elle est plus petite, proportionnellement plus arrondie, moins longue, très-ponctuée, rugueuse, surtout vers les lobes postérieurs ; d’un jaune un peu brun. Sa longueur est de 5 millimètres sur 3 47/2 de largéur et sur 3 de hauteur. Les antennes offrent sept articles, dont le troisième, excessivement long, est à lui seul aussi long que les quatre derniers; quatrième, cinquième et sixième courts, le septième deux fois plus long que le précédent et présentant vers la base un très-long poil. Les pattes sont grêles, avec les k14 V. SIGNORET. (244) _tarses un peu moins longs que les tibias, le crochet épais; le reste comme dans la plupart des Lecanium, L'antennatum, par sa forme allongée, se distingue facilement du guerci- tronis, qui est hémisphérique. 19. LECANIUM BITUBERCULATUM Targioni, (PI. 49, fig. 413.) Cette espèce se {rouve sur l’épine blanche et dans les pays méridionaux. Nous en avons reçu de M. Targioni; nous-même en avons récolté en quantité à Florence, à Cannes et à Hyères. Ce Lecanium est un des plus jolis : il présente sur son disque dorsal deux forts tubercules, puis une carène se dirigeant vers le bord en dehors ; en outre, plus en avant, on remarque sur la même ligne deux autres tubercules un peu plus petits. Dans les spécimens venant de Florence ces deux derniers manquent quelquefois. Il est d’un brun plus ou moins clair ou foncé, mais parfois on trouve des individus présentant sur le disque une macule irrégulière plus ou : moins frangée et jaune blanchâtre. Ce sont ces individus que M. Targioni a nommés pictum. Nous en faisons la remarque, pensant que ce sont peut-être des variétés du bituberculatum ou bien des individus attaqués de parasites, de grégarines, etc. Sa grandeur, très-variable, atteint quelquefois 5 millimètres de long sur 4 de large et 3 d’élévation, un peu plus un peu moins, suivant l'endroit où il s’est fixé; l'individu se contournant sur de petits rameaux est plus convexe que celui qui se fixe à plat sur de plus gros. Le rebord d’altache est assez large. Les téguments abdominaux dans cette espèce sont très-épais, contrairement aux autres espèces, dont on obtient facilement le derme, qui forme une pellicule très-déliée et trans- parente. Il est très-difficile ici de voir les organes extérieurs, et nous avons détruit quantité d'exemplaires sans pouvoir éliminer l'anneau génito-anal, dont nous ne pouvons rien dire, excepté pour l'embryon, où il est composé de six poils. Les antennes sont formées de sept articles, dont le quatrième le plus long et présentant à l'extrémité trois longs (245) Essai sur les Cochenilles. h15 poils, les cinquième et sixième les plus courts, puis le septième un peu plus long et égal au troisième. Les pattes, presque impossible à éliminer, et pour lesquelles nous avons détruit une vingtaine d'exemplaires avant d'arriver à en voir une entière, présentent l'articulation tibio-tarsienne épaissie, le tarse un tiers moins grand que le tibia, qui présente au som- met deux poils; le tarse en offre trois vers le sommet; le crochet, assez large à la base, a les deux digitules en forme de cornet. La larve femelle présente des antennes de six articles, dont le troisième le plus long. La larve mâle, beaucoup plus longue, a sept articles aux antennes, dont le septième très-long, égalant le quatrième et présentant quatre poils à son sommet. Le derme dorsal est ponctué de cellules très-petites et assez rap- prochées, surtout vers les bords. LAS 20. LECANIUM CAPREÆ Linné. (PI. 42, fig. 14.) Nous prenons pour type une grosse espèce que nous avons trouvée à Saint-Valery-sur-Somme, sur le peuplier carolin; nous pensons aussi que le Goccite indiqué par Dalman sous le nom de cypræola serait le même, surtout parce que Dalman indique une couleur qui se rapproche beaucoup de celle du seul individu que nous possédons, et qu’il indique le peuplier comme habitat, Quoi qu’il en soit, voici la description de notre spécimen : Il est d’une couleur brun canelle, luisant, finement ponctué, presque lisse, avec quelques rares points enfoncés sur son disque. Le corps, forte- ment relevé, est gibbeux, arrondi en avant, un peu rétréci en arrière, d’une longueur de 8 millimètres sur 6 de largeur et presque 7 de hau- teur, N'ayant qu'un seul exemplaire, nous n’avons pas voulu le détruire pour éludier les divers organes. Cependant nous avons pu obtenir une portion céphalique avec une antenne, ce qui nous permet de dire que le derme 416 V. SIGNORET. (246) est composé, comme dans la majeure partie des cas, d’un tissu tessellé, avec des filières et des cellules pleines. Les antennes sont composées de six articles, dont le troisième plus long à lui seul que les trois suivants, qui sont courts et presque égaux; ce troisième article est très-épais et large; il s'amincit presque brusquement au sommet, où nous voyons trois poils; le quatrième et le cinquième article présentent deux poils, et le dernier huit ou neuf. Nous n'avons pu étudier les jambes. La larve a les côtés à peu près parallèles; les antennes sont de six articles, le troisième et le sixième les plus longs. Les poils sont générale- ment très-longs. Les tibias sont peu plus longs que les tarses; ceux-ci présentent des digitules très-longs ; le crochet est très-large, et les digi- tules de celui-ci sont aussi très-longs. L'anneau génito-anal est composé de six poils, La larve du mâle que nous avons pu voir présente des antennes qui ont sept articles, le troisième et le quatrième les plus longs et presque égaux, le troisième mutique, le quatrième avec trois poils au sommet, les cin- quième et sixième les plus courts, le septième à peu de chose près aussi long que le troisième, Le reste comme dans les autres Lécanites. 21. LECANIUM CARYÆ Asa Fitch. Cette espèce provient des États-Unis de l'Amérique du Nord; elle nous a été envoyée par notre collègue M. Asa Fitch, qui l’a récollée sur le noyer blanc (Carya alba). Elle est brune dans l’état naturel, presque noire; mais, en séchant, nos exemplaires sont devenus plus clairs. Elle est très-ponctuée ; cette ponctua- tion sur les côtés presque confluente et formant des espèces de sillons ; sur le dos elle est plus forte, mais plus disséminée; la ligne médiane est un peu élevée et presque carénée. Sa longueur est de 6 millimètres sur L de largeur et 3 d’élévation. Les antennes sont de six articles, le troi- sième le plus long et égalant les trois derniers, les quatrième et cinquième les plus courts, le sixième un peu moins long que les deux précédents réunis. Les pattes sont longues et grêles ; le tibia à peine plus grand que (247) Essai sur les Gochenilles. 117 les Larses et présentant un sillon qui se continue sur ce dernier; les digitules comme d'habitude, seulement un des crochets est en cornet, par conséquent plus large que Pautre. Le derme présente la tessellature ordi- naire, avec une assez abondante ponctuation, surtout vers les bords. Le reste comme dans les Lécanites ordinaires. 99, LECANIUM CORNI Bouché. (PI. 12, fig. 20 et 20 «.) Cette espèce nous a élé envoyée par notre collègue M. Lichtenstein, qui l’a récollée sur le Cornus sanguineus. Nous la prenons pour le type, quoiqu'elle ne se rapporte pas tout à fait à la description de Bouché, qui l'indique comme étant déprimée, tandis que la nôtre est convexe; mais comme, suivant l’âge, elle varie considérablement de forme, il est plus que probable que c’est la même. Notre type est brun foncé, très-ponclué, finement sur les bords et plus fortement sur le disque, mais alors plus rarement. Sa longueur est de 5 millimètres sur 4 de large et d’élévation. Quelquefois, au lieu d’être brun partout, il présente sur le disque une large macule jaune plus ou moins digitée sur les bords. Nous pensons bien que c’est ce que Bouché a voulu indiquer en disant : «Jaune, à dessin d’un brun foncé, à bord frangé d’appendices pointus. » Les antennes sont de six articles, dont le troi- sième le plus long, ce qui rapproche cette espèce des pyri, tiliæ, corylé, æsculi, dont Bouché ne fait qu'une espèce. Le derme présente dans ces quatre espèces une conformation identique, ce qui les fait encore se Tap- procher ; mais cependant nous arrivons à les distinguer l’une de l’autre par des caractères que nous ferons ressortir de notre mieux. Le derme, bien préparé et étudié au microscope, présente un dessin hexagonal très- peu visible lorsque l’on n’est pas prévenu et qui ressemble au carrelage ancien de nos appartements. Ce dessin, très-régulier sur le disque, est quelquefois allongé vers les bords. Les antennes sont de six articles, dont le troisième le plus long, le quatrième et le cinquième les plus Courts, et ie sixième un peu plus long qu'un de ceux-ci. Le (roisième article consti- tuerail à lui seul le troisième et le quatrième des antennes composées de (1373) 118 V. SIGNORET. (248) sept articles. Les pattes présentent un tibia égal au tarse, avec digitules et crochets ordinaires. L’anneau génito-anal est ici composé de huit poils ; Les lobes anneaux présentent quatre poils externes longs et deux internes un peu plus courts. Quant à la coloration jaune que nous venons d'indiquer, elle se pré- sente dans un grand nombre d'espèces. M. Targioni-Tozzetti parait penser qu’elle serait due à un état maladif, à des parasites, à des grégarines, etc. 11 est de fait que, pour celui que nous venons d'étudier, nous avons trouvé dans le corps un grand nombre de corpuscules ovalaires, arrondis, pédon- culés ou non, d’autres doubles, avec une partie moyenne effilée. Pour d’autres auteurs, M. Lichtenstein, par exemple, ce serait l'indice de la non fécondation de l’espèce. Pour nous, nous avons vu cette coloration dans des individus à tous les états. Nous ne connaissons pas le mâle, ni sa larve. 23. LECANIUM CORYLI Linné. (Pi. 19, fig. 15.) D'un brun rougeâtre fortement ponctué; cette ponctuation, très-serrée vers les côtés et plus rare à mesure que l’on se rapproche de la ligne médiane, affecte des lignes ou sillons partant de la circonférence à la ligne médiane. Quelques exemplaires sont un peu plus pâles, et même il y en à qui ont une couleur jaunâtre; mais je n’en ai vu aucun pouvant répondre à la couleur indiquée par Gmelin : cètreus rubro-maculatus. Nous avons trouvé cette espèce communément à Annecy, en Savoie, et à Clamart, sur des noisetiers ; elle est d’une longueur de 7 millimètres sur L de large et à peu près autant de hauteur. Les antennes sont de sept articles, les troisième et quatrième de même longueur et avec le septième les plus longs, le cinquième et le sixième courts. Les pattes sont grêles, longues ; les tibias un peu plus longs que le tarse ; celui-ci avec le crochet très-long, à peu près du tiers de la longueur du tarse; les digitules longs, avec un des deux plus courts, plus fort que l’autre. Les lobes anaux avec trois poils sur le disque et deux ou trois à l'extrémité. L’anneau (249) Essai sur les Cochenilles. 19 génito-anal offre six longs poils ; au-dessus de l'anneau génito-anal, sur le ventre, une série médiane de poils, de plus en plus longs vers l’extrémité. Le derme, à l'examen microscopique, est formé d’un dessin hexagonal très-peu visible, comme dans les L, tiliæ, æsculi, corni, ele., auxquels cette espèce ressemble beaucoup. Nous ne connaissons pas le mâle, mais nous avons eu des larves qui ne nous ont rien offert de particulier. M. Asa Fitch décrit, sous le nom de corylifex, une espèce américaine vivant sur le noisetier, qui pourrait bien être la même. Nous renvoyons du reste à sa description qui suit : « Lecanium corylifex Asa Fitch. « À la face inférieure des tiges et des branches, adhérentes à l’écorce, on voit une écaille hémisphérique d’un éclat brillant et de couleurs variables, depuis le jaune pâle jusqu’au rouge foncé et même noir, Plu- sieurs individus ont une bande päle sur la ligne médiane et d’autres des bandes transverses noires, la surface souvent aspergée de gouttelettes en forme d’écailles d’une substance cireuse blanche, Elle est communément d’une petite grandeur, à peu près 0,14'en longueur; quelques spécimens mesurent 0,20, « Une espèce pareille est commune en Europe, mais elle est indiquée d’un jaune orange avec des taches rouges. Nous en concluons qu’elle doit être une espèce différente. » D’après la couleur variable de beaucoup de Lecanium ei d’après ce que nous disons nous-même à la description du coryli, il ne faudrait pas alta- oher une grande importance à la coloration, et si M. Asa Fitch ne disait qu’elle est d’un éclat brillant (« smooth shining hemispheric scale), nous penserions que c’est la même espèce, la nôtre présentant une forte ponc- tuation à sa surface et surtout sur les côtés, 9h. LECANIUM CYNOSBATI Asa Fitch. Nous devons cette espèce à M. Asa Fitch, qui nous l’a envoyée des États-Unis de l'Amérique du Nord, où elle vit sur le groseillier sauvage. 420 V. SIGNORET. (250) Elle est demi-sphérique, un peu plus longue que large, d’un brun varié de jaunâtre, très-ridée sur les côtés lorsque l’insecte est sec, mais presque lisse lorsque, par l’ébullition, on l’a fait revenir à son état presque naturel, Sa longueur est de 5 millimètres sur 4 de largeur et 3 d’élévation. Les antennes présentent six articles, le troisième plus long à lui seul que les trois suivants, le quatrième et le cinquième courts, le sixième un peu plus long que ces derniers. Les pattes sont longues et grêles; le tibia d’un tiers plus long que le tarse ; celui-ci un peu large à l'extrémité pour l’insertion du crochet, qui est grand et large. Le menton a une forme un peu triangulaire , sinueux sur les côtés. Le reste comme dans tous les Léca- niles. Dans la larve embryonnaire nous avons trouvé dans l'antenne le même nombre d'articles et sur le dernier un poil beaucoup plus long que les autres. * 25. LECANIUM FUSCUS Geoffroy. Dans notre Catalogue nous avons indiqué l’espèce de Réaumur, pl. 5, fig. 2, comme étant le fuscus Geoffroy, puisqu'il y renvoyait ; mais la figure de Réaumur se rapporte à un autre type qui pourrait bien être le L. eme- rici Planchon, car il dit : « Elles sont très-semblables, par leur figure et leur grosseur, au Kermes, et leur couleur est peu différente de celle du Kermès pâle. » Un peu plus loin il ajoute : « qui y tiennent (aux. chênes) par une base circulaire qui a peu de diamètre, » tandis que, dans le fuscus, c’est une sphère coupée en deux et par conséquent tenant à l'arbre par une large surface circulaire, ce qui se rapporte à Geoffroy disant qu'elle ressemble à celle de l’orme. Nous n'avons qu’un seul exemplaire de celte espèce, que nous devons à l’obligeance de notre collègue et ami M, le Gocteur Giraud, qui la récoltée à Vienne, sur un chêne. Elle est d’un brun marron, fortement ponctuée sur les côtés, lisse sur le dos, demi-sphérique, un peu étranglée vers l'insertion sur la branche. Le derme est composé d’une tessellature hexagonale très-irrégulière et même plutôt pentagonale, avec des cellules tantôt grandes, tantôt peliles, les grandes ne présentant qu'un fond sans ostiole. (251) Essai sur les Cochenilles. 124 Le mauvais élat de notre seul exemplaire ne nous permet pas d’en obtenir les antennes et les pattes pour les caractériser, Comme ressemblance et place, celle espèce viendrait se ranger tout près du L. aceris. 26. LECANIUM GENEVENSE Targioni. (PI. 19, fig. 16, d.) Cette espèce se trouve sur l'Oxyacanthe en même temps que le Pulvi- naria oxyacanthæ, el s'en distingue par les caractères génériques. D'un brun plus ou moins rougeâtre, presque noir quelquefois, plus que hémisphérique, fortement globuleuse en avant, légèrement atténuée en arrière comme pour le L. cypreola Dalman, que nous pensons êlre notre capreæ L, Le derme (ipoderme Targioni) est composé d’une tessellature à peine visible, comme dans tiliæ, æsculi, corni et autres, et nous pensons que presque tous les Lécanites de cette série présentent ce caractère; finement ponctué sur les bords, plus fortement vers la fente anale, Les antennes sont de six articles, dont le troisième très-grand, presque aussi long à lui seul que les trois suivants, deuxième et quatrième les plus courts, sixième un peu plus long que les précédents. Tibia un peu plus long que le {arse ; crochet très-long, ainsi que les digitules. Dans Ja larve nous n'avons trouvé que six articles aux antennes, le troi- sième et le sixième les plus longs; sur les deuxième, troisième et sixième quelques poils beaucoup plus longs que les autres. Elle est en ovale arrondi régulièrement, presque aussi large en avant qu’en arrière, Le mâle est jaune, un peu brunâtre sur [a tête et le métathorax. La tête est en losange plus large que long, l'angle supérieur obtus et présen- tant lrois pelits mamelons; les angles transverses montrent l'insertion des yeux et l’angle inférieur coupés largement, s’articulant au prothorax : celui-ci, avec plusieurs rebords antérieurs, s’élargit et présente sa plus grande largeur au niveau de la bande transverse, qui est courte et brune : 422 V. SIGNORET. (252) les ailes, d’un hyalia farineux, ont une large bande brune le long de la côte. Balancier long, avec deux soies. L’abdomen est aussi large que le thorax dans toute son étendue et ne s’atténue un peu que vers l'extrémité, qui présente un stylet qui est à peu près d’un tiers de la lon- gueur lotale de l'abdomen. Les soies sont très-longues. Les antennes pré- sentent dix articles, dont les quatrième et cinquième les plus longs, les autres allant en diminuant; sur le dernier on observe trois poils bouton- neux. Les pattes, fortes, sont un peu plus foncées que l’insecte ; le tarse est court et présente un crochet très-long. La larve mâle offre sept articles aux antennes, dont le troisième le plus long. Elle est plus largement arrondie en avant, 27, LECANIUM GIBBER Dalman, (1868, pl. 11, fig 9. — 1873, pl. 19, fig. 19.) Nous prenons pour type de cette espèce un individu que nous a com- muniqué M. le docteur Giraud, et dont le faciès est identiquement pareil à une des figures de Dalman (Om nagra Svenska arter al Goccus, pl. 1v, fig. 6-12). Nous pensons que cet auteur a confondu plusieurs espèces ensemble, car il y a trop de différence entre elles pour que ce soit la même, d'autant qu'elles vivent sur plusieurs plantes. La nôtre a été récoltée en Autriche, sur l’aulne, et répond bien à la figure 8 et à la diagnose de Dalman : u Femina vetusta valde turgida, gibba, brunnea lævis nitida; apertura relusa obovala. « Superficies lævis, non vel obsolete tantum punctulata. » (Dalman, loc, cit.) Quant à notre type, voici la description que nous en donnerons : Arrondi, très-globuleux, surtout de chaque côté; il forme une masse composée de deux boules réunies comme dans les figures 8 et 12 de la (253) Essai sur les Cochenilles. 423 planche de Dalman et de la planche IT (Gocc.), figure 8, de nos Annales, année 1868. La base est très-étroite. Longueur 4 millimètres ; largeur transverse 5; hauteur 5, Cette espèce est donc plus large que longue, brillante, presque lisse, montrant, à la loupe et au microscope, une fine ponctuation, le dessin hexagonal d’æsculi, corni, etc., avec des filières arrondies. En dessous et sur les côtés nous n'avons pu observer les filières en forme de tubes que nous voyons dans presque toutes les espèces de Lécanites. Les antennes sont de six articles, dont le troisième plus long que les trois suivants, le quatrième et le cinquième d’égale longueur et les plus petits. Les pattes présentent un tibia un peu plus grand que le tarse, celui-ci brusquement alténué vers le crochet; les digitules n’offrent rien de remarquable et sont tous filiformes. L’anneau génito-anal nous semble composé de huit poils. Dans la larve embryonnaire les antennes sont aussi de six articles, mais le troisième, le plus grand, dépasse à peine la longueur des deux sui- vants; le sixième est presque aussi grand, avec deux poils très-longs. Dans les pattes, les digitules sont proportionnellement beaucoup plus longs. L’anneau génito-anal ne présente que six poils longs. Nous ne connaissons pas le mâle de cette espèce qui a été recoltée près de Vienne (Autriche). 28. LECANIUM PRUNASTRI Fonscolombe. (P1,:142,4ig. 17.) Parmi les spécimens que nous possédons de cette espèce, nous en observons de toutes les tailles, depuis 4 millimètre 1/2 jusqu’à 4. Globu- leux, pruineux, avec une très-forte et nombreuse ponctuation sur les côlés et une plus rare sur le disque. Malgré toute lattention possible, le derme, éludié au microscope, ne nous à pas montré la tessellature que nous avons indiquée pour un assez grand nombre d’espèces ; mais les filières sont nombreuses, celles du disque formant un point arrondi, celles du bord portant un prolongement comme un tube. La couleur est brun 424 V. SIGNORET. (254) noirätre, brillant, très-convexe en avant et un peu prolongée en dessous en arrière. Les antennes sont composées de six articles, dont le troisième le plus long et étant plus grand que les deuxième, quatrième, cinquième et sixième réunis, le quatrième le plus court. Les paltes sont fortes, arrondies; le tibia égale le tarse comme longueur. Les crochets sont accompagnés des digitules ordinaires, dont un des courts est plus fort et en forme de cornet. Nous avons pris cette espèce en grande quantité à Chambéry (Savoie), et nous avons trouvé en même temps des coques mâles. Ceux-ci étaient encore trop peu avancés pour pouvoir les étudier. C’est surtout par ces coques que nous avons pu différencier de suite cette espèce de celle vivant sur l'Oxyacanthe, le L. genevense, qu’il ne faut pas confondre avec le Pul- vinaria cratægi Dans le L. genevense la coque mâle est cireuse, lisse, comme dans la majeure partie des espèces, tandis qu'ici la coque est cireuse, mais rugueuse et comme surmontée de petites tubérosités. De plus, le troisième article dans genevense est le plus grand aussi, mais moins long que les trois derniers articles, 99, LECANIUM PYRI SCchranck. (PI. 49, fig. 18.) Celte espèce est très-variable comme taille : nous en avons des exem- plaires qui mesurent jusqu'à 8 millimètres, d’autres qui n’en ont que 5. Elle est lisse, d'un brun plus ou moins foncé. C’est pendant l'hiver que nous en avons récolté la plus grande partie, mais c’est à l'automne que nous avons pris ceux qui commençaient à pondre et au printemps que nous avons trouvé les mâles. Ce Lecanium ressemble beaucoup aux corni, tiliæ, æsculi; comme eux il a le derme alvéolé, c’est-à-dire présentant un dessin hexagonal visible au microscope. Les antennes sont de six articles, dont le troisième le plus grand et égal aux trois suivants, qui sont égaux entre eux. Les pattes sont plutôt grèles que fortes, et tout l’ensemble se rapproche du L. corni surtout, mais il est presque lisse, à peine ponctué, Anneau génito-anal composé de huit poils. (255) Essai sur les Cochenilles, 425 Le mâle est jaune, un peu brun, avec les élytres blanchâtres, d’un brun rougeâtre vers le côté. La tête est arrondie, à peine le tiers de’lar- geur du thorax. Gelui-ci est arrondi en avant et présente une large bande transverse brunâtre, l'extrémité du mésothorax arrondi. L’abdomen est large à la base, un peu rétréci au sommet, dont le stylet est presque aussi long que l'abdomen, les deux soies très-longues. Les pattes, très-pubes- centes, sont aplaties ; le tarse à peu près la cinquième partie des tibias. Les antennes sont de dix articles, les quatrième, cinquième et sixième les plus grands et égaux, les autres allant en diminuant jusqu’au dixième qui, à peine aussi long que le troisième, présente trois poils plus longs et boutonneux. Nous avons pu voir sur l’espace pigmentaire de la têle quatre yeux et quatre ocelles. Les élytres, grandes, très-arrondies au sommet, sont blanchâtres, avec les côtés d’un brun rouge. Le balancier, long et large, présente trois soies avec l'extrémité en forme de crochet. \ Sur le pommier nous avons trouvé, à Meudon, un Lecanium dont tous les caractères sont identiques à celui du poirier. Gependant il était plus petit, plus fortement ponctué et d’une couleur jaune, avec la ponctuation brune. Antennes de six articles, dont le troisième le plus grand et de même longueur que les trois derniers, qui sont égaux entre eux. Le dessin hexagonal nous à paru offrir des espaces plus grands, avec une grosse ponctuation ; mais, en outre, il y avait une très-fine granulation, comme des poils, que nous n'avons pas remarquée dans les autres Lecanium. Les lobes anaux ont quatre poils au côté interne et quatre au côté externe, Le reste comme dans le Z, pyri. 30. LECANIUM QUERCIFEX Asa Fitch, 14859, Ann, rep. of New-York Slate, 25, (P, 13, fig. 1.) Celle espèce ressemble beaucoup pour la taille et la forme à celle qui se trouve le plus communément sur le pêcher (L. oblongus persicæ de Geolfroy), cependant elle est facile à distinguer : elle est plus gibbeuse et plus ponctuée que lui, et, de plus, elle vit sur les chênes. Nous l'avons reçue de M. Asa Fitch, provenant de l'Amérique du Nord, 426 : :- V. SIGNORET. (256) Elle correspondrait au Chermès ovale et cotonneux du chêne de Geoffroy, page 508, esp, 44, que nous ne connaissons pas. L'état embryonnaire a la forme ordinaire des véritables Lecanium ; les libias sont de même longueur que les tarses, seulement le poil que l’on remarque au côté interne est assez éloigné de l'articulation et placé à peu près au tiers de la longueur. Les antennes sont de six articles, sans poils particuliers, excepté sur le sixième, où l’on en remarque plusieurs assez longs. Dans l’état adulte le plus avancé, la longueur est de 7 millimètres sur 4 de largeur et 4 d’élévation, d’un brun marron, fortement ponctué sur les côtés, presque lisse sur le dos, qui est fortement arrondi, sans aucune espèce de carène, Les antennes sont de sept articles, le troisième et le quatrième d’égale longueur, le cinquième et le sixième égaux et les plus courts, à peine aussi longs à eux deux que le précédent, le septième aussi long que les deux précédents ; le troisième est mutique, le deuxième présente deux poils, le quatrième trois, le cinquième un, le sixième deux et le seplième au moins dix. Les pattes ont un coxis long, des cuisses fortes, épaisses, les tibias larges, les tarses plus étroits, mais au moins aussi longs que les tibias; les digitules comme dans les autres espèces, seulement un des cornels est plus épais que l’autre. 31. LECANIUM QUERCITRONIS Asa Fitch. (PL. 48, fig. 2.) Nous avons reçu cette espèce, de l'Amérique du Nord, dans un envoi que nous a fait M. Asa Fitch; mais nous n'avons eu en notre possession que des femelles, bien que l’auteur indique des mâles. Cette espèce mesure de 3 à 5 millimètres de longueur sur 3 à 4 de lar- geur. Elle ressemble beaucoup au Lecanium rond du pêcher, seulement elle est un peu plus grande et d’un brun noirâtre, fortement ponctuée sur les côlés, presque rugueuse. Vue de profil, elle est allongée, surtout en avant ; vue de face, elle est rétrécie à sa base et fortement bombée, arrondie en dessus, Les antennes présentent sept articles, dont le troi- (257) Essai sur les Cochenilles. 427 sième et le quatrième les plus longs, presque égaux, le cinquième et le sixième les plus courts, le septième aussi long que le quatrième, mais plus grêle et pubescent, avec un poil plus long sur le milieu. Les pattes sont longues, le tibia plus long que le tarse, les cornets très-petils. La larve embryonnaire ne présente que six articles aux antennes ; elle est allongée, plus large en avant qu’en arrière. Ce Lecanium vit sur une espèce de chêne d'Amérique, désigné sous le nom de chêne noir (black oak) par M. Asa Fitch, tandis que son quercifex est indiqué comme vivant sur le chêne blanc (white oak). 32, LECANIUM QUERCGUS Linné. L’individu qui nous sert de type pour celte description provient des États-Unis de l’Amérique du Nord et nous a été envoyé sous ce nom par notre collègue M. Asa Fitch; nous ne sommes pas certain que ce soit le même que celui indiqué par Linné, n’ayant pas ce dernier. Gette espèce se rapproche beaucoup du quercifex et de lantennatum nobis ; seulement il est entre les deux, plus gros que ce dernier et moins gros que le premier, plus rugueux que quercifeæ, mais moins que l’anten- natum, proportionnellement plus étroit que les deux. Il est d'un jaune plus clair, moins brun, sans carène dorsale, avec une ponctuation assez forte, presque des fossettes. Sa longueur est de 7 millimètres sur 3 4/2 de lar- geur et 3 4/2 de hauteur. Nous n'avons pu, dans notre préparation, retrouver d'antennes, qui offre cependant pour nous le meilleur carac- tère différenciel, Les pattes sont grêles, avec les tarses un peu moins longs que les tibias; les cuisses sont un peu plus longues que ceux-ci; le coxis est très-long. 33. LECANIUM ROSARUM Snellen von Vollenhoven, Tijdschr. voor Entom., V, 94. (PI. 13, fig. 3.) Nous avons trouvé ce Lecanium abondamment sur des rosiers en espa- lier, surtout au nord, 1428 V. SIGNORET. (258) Sa longueur est de 6 à 7 millimètres sur 2 1/2 à 8 de largeur et 2 d'élé- vation. Il ressemble beaucoup au L. persicæ, toutefois un peu plus arrondi. 11 est d'un brun jaunâtre, presque lisse ; seulement lorsqu'il est desséché il présente quelques impressions transverses indiquant surtout les segments abdominaux el paraît presque caréné. Les antennes sont longues et de huit articles, les troisième, quatrième et cinquième les plus longs et presque égaux, les sixième et septième les plus courts, moitié moins longs que le précédent, le huitième un peu plus long; les troisième et quatrième sont mutiques, le cinquième présente au sommet trois poils, dont un plus long, le septième deux courts, et le hui- tième huft à dix; sur le second, la moitié moins long que le troisième, mais plus gros, deux longs poils. Les pattes, longues, ont les tibias un peu plus longs que les tarses, Le reste comme dans les autres espèces, 84. LECANIUM ROTUNDUM Réaumur. (PI, 43, fig. 4, Ha, kbethc.) Cette espèce, distincte des autres Lecanium vivant sur le pêcher, se reconnait facilement par sa forme arrondie, globuleuse et ressemblant à un grain de poivre pour la grosseur. Elle est d’un brun noirâtre, presque lisse, arrondie, ne présentant qu’une section pour son insertion sur la face du rameau où elle est fixée. Bien entendu nous parlons de son état le plus avancé, car à l'élat embryonnaire elle est aplatie comme toutes les autres espèces, seulement sa forme est moins allongée, plus en ovale arrondi. A l’état parfait, l'antenne est de sept articles, dont les troisième et qua- trième égaux, ce dernier plutôt plus long et présentant à son sommet trois poils, les cinquième et sixième d’égale longueur et courts, le sep- tième offrant huit à dix poils courts. Les pattes se distinguent facilement de celles des autres espèces par les tarses plutôt longs que les tibias, qui présentent trois poils au sommet; la cuisse est épaisse; le trochanter offre un poil très-long. Le mâle, que nous idevons à l'obligeance de M. Lichtenstein, notre (259) Essai sur les Cochenilles. 429 estimé collègue, est d’un brun foncé sur la tèle et sur une parlie du pro- thorax, qui est large, avec l'abdomen de la même largeur. Ge dernier a le sommet arrondi et une bande transverse plus brune placée un peu en dessous de l'insertion des élytres. Celles-ci sont longues, largement arron- dies avec la côte rouge. Les antennes sont de dix articles, les quatrième et cinquième les plus longs; celui de l'extrémité a trois poils boutonneux. Nous n’avons pu voir que quatre yeux et quatre ocelles, en tout huit. La tête est arrondie en avant. La coque mâle, au lieu d’être lisse comme dans les autres espèces, est tuberculeuse. Ces divers caractères différencient assez cette espèce du rugosum qui suit et avec lequel on pourrait la confondre. 35. LECANIUM RUGOSUM nobis, (PI, 18, fig. 5,5 a, 5b.) Parmi les espèces qui se trouvent sur le pêcher, il s’en rencontre une qui n’est ni le L. persicæ ni le L. rotundum, et qui se rapproche plus de ce dernier que du premier, Nous engageons, du reste, le lecteur à voir ce que nous disons de ces deux espèces, pages 409 et 428. Le L, rugosum est rond, un peu élevé et très-rugueux sur les côtés, où il a une forte ponctuation plus ou moins confluente et entre les points des espaces lisses formant des espèces de côtes. Il est d’un brun foncé. Les antennes sont de huit articles, dont le troisième, mutique, plus long à lui seul que les cinq suivants, les quatrième, cinquième, sixième et sep- tième d’égale longueur. Rien que par les antennes, il est facile, en outre de la forme, de distin- guer le L. rugosum des deux autres espèces : dans le Z, persicæ le qua- trième arlicle est plus long à lui seul que les trois suivants, et dans le L. rugosum il est égal aux autres; dans le L. rotundum le quatrième article est égal au troisième et peut-être mème plus long; de plus, il n°y a que sept articles aux antennes au lieu de huit. Nous avons donc ici 430 V. SIGNORET. (260) évidemment une espèce qui aura été confondue par les auteurs avec le L. rotundum. Nous avons trouvé cette espèce sur des pêchers de notre jardin, à Clamart. Elle n’est pas très-abondante. Sa longueur est de 4 à 5 milli- mètres sur la même largeur environ; sa hauteur est de 2 à 3 milimètres. Une particularité que nous devons encore signaler dans cette espèce, c’est la forme des tarses postérieurs, qui sont comme aplatis, plus larges que les tibias et d’un tiers moins longs. Les tarses antérieurs sont ordinaires, mais présentent un sillon à la face interne. Les crochets sont très-larges à la base; les digitules des crochets sont longs et inégaux de grosseur, l’un formant un cornet plus évasé que l’autre, Les digitules des tarses sont longs et droits, insérés à distance l’un de l’autre. Les tibias, en général, présentent quatre à cinq poils au sommet, dont un plus long; les fémurs en présentent deux au sommet, le trochanter un très-long, le coxis deux ou trois. Nous n'avons jamais rencontré de mâles de cette espèce, mais nous avons vu plusieurs coques blanches d’où ils étaient sortis. Celle coque est lisse dans cette espèce et rugueuse dans la précédente. 36, LECANIUM TARSALIS nobis. (PI. 45, fig. 6.) Nous avons reçu des États-Unis, de notre ami M. Asa Fitch, sous le nom de Z, corni, une espèce de Lecanium vivant sur le Cornus sangui- neus, et qui se distingue de celui vivant en Europe par plusieurs carac- ières : convexité moins grande, antennes de sept articles et longueur extraordinaire des digitules. Il est brun jaunâtre, d’une longueur de 4 millimètres sur une largeur de 3 et une élévation de 2 4/2. Détaché de la branche et bouilli, il est presque rond, C’est ce que l’on peut voir, du reste, pour un grand nombre d'espèces. Les antennes sont de sept articles, dont le troisième, le quatrième et le septième les plus longs et d’égale longueur, le cin- (261) Essai sur les Cochenilles. 131 quième et le sixième les plus courts; le troisième est mulique. Les pattes sont longues, assez grêles; le tibia d’un tiers plus long que le tarse; celui-ci offrant des digitules très-longs et dont quelques-uns présentent comme une articulation ou pour mieux dire deux parties entées l’une au bout de l’autre. Les digitules des crochets sont aussi plus longs que d’ha- bitude et inégaux de grosseur. Le derme est très-ponctué et offre une ponctuation plus petite et une plus large; près du bord des filières, avec une tête comme un champignon, et en dessous des filières minces sur- montées d’un filet droit en crochet et boutonneux à l'extrémité, Les individus que nous avons étudiés étaient de vieilles femelles ayant pondu tous leurs œufs. Nous ne connaissons rien du mâle. 37, LECANIUM TILIÆ Linné. Cette espèce ressemble beaucoup au L, cornt, d'autant que, comme lui, elle offre beaucoup d'individus avec une large macule jaune sur le disque. Elle a six articles aux antennes, dont le troisième le plus long. Le derme présente, comme les L. æsculi, corni et coryli, un dessin hexagonal très- fin, visible à l’aide du microscope, et, après avoir fait bouillir ce derme dans l’eau potassique alcoolisée, il est brun, très-ponctué sur les bords et plus fortement, mais plus rarement sur le disque. Lorsque les individus sont maculés, la macule est frangée autour et comme digitée et d’une couleur jaune blanchâtre. Les antennes sont un peu grosses ; les pattes, au contraire, paraissent plus grêles que généralement ; le tibia et le tarse sont d’égale longueur. L’anneau génito-anal est composé de six poils, ce qui le distingue du corn, qui en a huit. La larve a six articles aux antennes, avec le troisième un peu plus long que les autres, tandis que dans l’insecte parfait il est beaucoup plus long et égale les trois derniers articles, La larve mâle est presque deux fois et demie plus longue que large et offre des antennes de sept articles, Le mâle, que nous avons trouvé quelquefois, est tout à fait distinct de celui du marronnier : l'abdomen est de même largeur que le thorax, de 432 V. SIGNORET. (262) manière que l’on peut dire les côtés parallèles; le thorax est en carré long, avec une large bande transverse; les élytres sont larges, d’un blanc neigeux et rougeàlre vers la côte ; la têle est presque aussi large que longue, avec un cercle pigmentaire sur lequel on voit les deux yeux supé- rieurs et quatre ocelles, plus les deux yeux inférieurs, en tout quatre yeux et quatre ocelles ; les antennes sont de dix articles, dont les qua- trième, cinquième et sixième les plus longs; le stylet est aussi long que les trois quarts de l'abdomen, avec les deux longues soies ordinaires ; les côtés du dernier segment dépassent un peu la base du stylet. Les pattes sont longues et d’un jaune un peu foncé; les tibias presque grêles. C’est donc par la forme du mäle surtout que l’on peut différencier le tiliæ de læsculi, celui-ci ayant le thorax cordiforme plus large au niveau des élytres et l'abdomen beaucoup plus étroit. 38 LECANIUM ULMI Linné. (PI. 13, fig. 15, 15 « et 45 b.) D'un brun marron, arrondi, hémisphérique, très-convexe, de 7 milli- mètres de longueur sur 5 de largeur et de hauteur, paraissant lisse à la loupe, mais au microscope montrant la ponctuation et la tessellature des L. pyri, corni, tiliæ et autres. Nous ne savons encore si ce dernier carac- tère est général, mais nous ne l’avions pas remarqué autrefois et nous ne le voyons figuré nulle part dans l'excellent ouvrage de notre ami et col- lègue M. le professeur Targioni-Tozzetti, qui n'aurait pas manqué de os 22 représenter celte contexture particulière dans la planche 2, vers les n° 55 et 35. GCelte espèce, très-voisine de celles que nous venons de décrire ci- dessus, s’en distingue par sept articles aux antennes, le troisième mulique, le plus long (fig. 15) et dépassant à lui seul les quatrième, cinquième et sixième, ceux-ci avec le septième les plus courts et presque égaux; par les pattes robustes (fig. 15 «), le tarse d’un tiers plus court que le tibia, le crochet fort, les digitules plus courts et grêles, ceux du crochet ne dépassant pas ce dernier, les lobes anaux avec quatre poils au côté externe et deux au côté interne; l'anneau génilo-anal de huit poils. (263) Essai sur les Cochenilles. 433 Le mäle est pelit, jaune, avec des antennes de dix arlicles, dont le qua- trième le plus long, les suivants allant en diminuant jusqu’au dixième, qui est le plus court et qui offre deux poils boutonneux plus grands que les autres. Le cercle pigmentaire offre dix yeux, quatre grands el six pelits ou ocelles. Le thorax présente une large bande transverse brune. L'abdomen, un peu moins large, va en diminuant jusqu’à son extrémité, qui présente les deux longues soies ordinaires et le stylet qui est aussi long que l'abdomen; le dernier segment offre deux petits tubercules allongés près de l'insertion des deux soies (fig. 15 b). Les élyires sont transparentes, avec une nuance un peu foncée vers le côté. Le balancier, fort, possède deux soies à son extrémité. Les pattes sont très-longues, très-pubescentes, avec le tarse d'un cinquième de la longueur du tibia. Nous avons trouvé cetle espèce en assez grande quantité sur les ormes, à Meudon. Sous le nom de fascialum, Gosta indique une espèce figurée par De Géer, pl. 28, fig. 7 à 10, qui présente des fascies transverses, et qu’il décrit comme suit : « Très-convexe en dessus et un peu concave en dessous. La surface est polie, lisse, un peu brillante. Elles sont blanches et ornées de bandes trans- versales brunes; mais quelquefois on en trouve de toutes brunes. » Nous pensons que cette espèce n’est qu'une variété de l’ulnu, qui est fasciée dans certaines circonstances dont nous avons parlé à l’occasion des tiliæ, corni, elc., ce qui serait dû à un état maladif ou à ce qu'elle ne serait pas encore fécondée ou à toutes autres circonstances encore in- connues. 39. LECANIUM WISTARIÆ nobis. Cette espèce, qui se trouve sur la glycine, ressemble beaucoup pour la couleur au Pulvinaria vitis, mais en diffère d'abord par l'absence du coton que l’on voit en dessous de l'abdomen des espèces du genre précédent, ensuite par sa forme arrondie, Quelques individus à forme plus allongée ne sont pas encore arrivés à tout leur développement ou appartiennent probablement aux individus devant devenir le mâle, que nous n'avons pas encore trouvé. (1975) 28 13h V. SIGNORET. , (264) L'adulte est d’un jaune plus ou moins varié de brunâtre, de forme arrondie, d’un diamètre de 3 millimètres, peu élevé. Dans l'état le plus avancé, cette espèce «est noirâtre, presque rugueuse. Les antennes sont de sept articles : le premier court, épais, présentant trois poils; le second de moitié plus long et de moitié moins gros, avec deux poils vers le som- met ; le troisième et le quatrième les plus longs; ce dernier avec trois poils au sommet; le cinquième et le sixième les plus courts, à peine aussi longs à eux deux que le dernier, qui présente dix à douze poils, dont quelques-uns assez longs. Les pattes comme dans les Lécanites en général; le tarse un tiers plus court que le tibia; crochets petits, avec les digitules tarsiens très-longs, les digitules du crochet avec le bouton en cornet. Le tégument dorsal présente une ponctuation très-prononcée, surtout vers les bords ; sur le tégument ventral un grand nombre de filières en tube allongé, et vers la ligne médiane, dans les sujets jeunes, on aperçoit une double série de poils. Vers l'anneau génilo-anal, qui ne compte que six grands poils, on aperçoit une ponctuation arrondie, qui s’indique sur- tout à la base de ce que l’on peut considérer comme ayant été les seg- ments abdominaux. Nous avons longtemps hésité à faire une espèce de ces individus pris sur une glycine qui palisse notre maison de campagne, mais nous nous y sommes décidé, ne trouvant à quelle espèce l’attribuer, h® SÉRIE, Cette série se trouve formée d’un très-petit nombre d'espèces qui se distinguent de tous les autres Lécanites par les caractères suivants : Derme (ipoderme Targ.) présentant un dessin formé d’une espèce de ponctuation ovale dont le fond est granuleux avec un petit point clair (ostiole Targ.); de plus, le tarse, juxtaposé d'habitude, présente ici une véritable articulation. Les antennes sont composées, pour la femelle adulte, de huit articles. Nous ne connaissons pas de mâle. (265) Essai sur les Gochenilless 435 h0. LECANIUM ANTHURII Boisduval, (PI. 45, fig. 7 et 7 «) Il ressemble beaucoup à tous ceux de cette série : derme, antennes et pales pareils; seulement la couleur est d’un jaune clair et la forme est encore plus aplatie que dans Aemisphæricum : c’est tout au plus s’il est le quart d’une sphère. Sa taille est encore moindre que celle des autres: 9 4/2 millimètres de longueur sur 2 de largeur et 4 4/2, fort, de hauteur. Le tibia est au moins deux fois aussi long que le tarse; le crochet est large et les digitules qui l’accompagnent sont largement dilatés à la base et au sommet, où ils forment un large cornet, le milieu étranglé. Les digitules des tarses sont très-longs. Dans les épines stigmatiques, les deux courtes sont plus longues que dans Lemisphæricume A. LECANIUM COFFEÆ Walk, Cette espèce nous a été envoyée de Bahia par notre collègue et ami M. A. de Lacerda; elle paraît occasionner d'assez grands dégâts dans les plantalions de café, Elle est d’un brun rouge, demi-sphérique, avec les rebords un peu aplatis. Le derme, les antennes, les pattes comme dans le L. hemisphæri- cum, seulement elle est beaucoup plus petite et un peu plus globuleuse. Longueur 2 4/2 millimètres au maximum, largeur 1 1/2 millimètre. Les antennes sont de huit articles, dont le troisième le plus long, les qua- trième et cinquième d’égale longueur, les cinquième et sixième les plus courts et égaux, le huitième plus long que les deux précédents réunis. Pattes longues, le tibia d’un tiers plus long que le tarse ; celui-ci avec une forte articulation, le crochet très-gros, les deux digilules en cornet et fortement dilatés à la base, à l'insertion sur le tarse; anneau génito- anal avec huit poils très-longs; au-dessus, sur l'abdomen, une série de six poils, deux sur chaque segment au sommet ; les poils stigmatiques du 4136 V. SIGNORET. (266) rebord très-longs, très-oblus au sommet et accompagnés de deux très- courts ; les poils du pourtour oblus au sommet. Nous ne connaissons pas le mâle. 42. LECANIUM FILICUM Boisduval. (PI. 43, fig. 8.) Sous ce nom nous avons une grande quantité d'individus récoltés sur une fougère exotique cultivée dans les serres (Pteris argirea). Elle est rouge, demi-sphérique, avec un rebord aplati, ce qui la rap- proche du L. hemisphæricum, avec laquelle on ne peut cependant la con- fondre, car celle-ci offre des carènes dorsales légères qui devraient la faire placer dans la série suivante ; mais tous les caractères la rapprochent trop de cette espèce pour l’en éloigner. Il ne faut pas la confondre avec d’autres Lecanium que l’on trouve aussi sur cette plante, entre autres l’hesperidun, qui pullule partout dans les serres. Ce Lécanite est brun rouge pendant la vie; mort, il devient jaunâtre, Sa forme est demi-sphérique allongée et à bords aplatis, il est très-finement ponctué sur les côtés. Les antennes sont de huit articles, dont le troi- sième le plus long. Les pattes offrent l'articulation tibio-tarsienne très- prononcée. Le reste comme dans les autres Lecanium de cette série. Cette espèce se rapprocherait beaucoup de l’hibernaculorum Boisduval, mais elle est fortement marginée, tandis que l’Aïbernaculorum n’a pas de rebord ni de carènes dorsales. U3 LECANIUM HEMISPHÆRICUM l'argioni, (PL. 43, fig. 9.) Nous avons pris cette espèce sur le Dr'acænu australis. Elle se rapproche (267) Essai sur les Cochenilles. 437 beaucoup de L. hibernaculorum ; seulement la taille est moindre, la forme plus arrondie circulairement et plus aplatie; les antennes, les pattes et la conformation du derme (ipoderme Targioni) sont tout à fait identiques ; mais malgré cela c’est une espèce distincte, il n’y a pas le moindre doute pour nous. Cette espèce est demi-sphérique, avec les bords largement aplatis, d’un jaune clair dans la larve, d’un rouge brun plus ou moins foncé dans l’état avancé. Sa longueur est de 3 1/2 millimètres sur 3 de largeur et 2 d’élé- vation. Elle se distingue de suite de toutes les autres espèces par la perforalion presque régulière de son derme; cette perforation atteint quelquefois deux centièmes de millimètres et d’autres fois n’a qu’un centième, M, Tar- gioni l’a très-bien représentée dans sa planche 11, figure 34. Les antennes sont de 8 articles : le troisième le plus long, le quatrième un peu moins et ainsi de suite jusqu’au huitième, qui est un peu plus long que les précédents. Les jambes sont grèles et longues. Les tarses sont franchement articulés, tandis que d'ordinaire ils ne sont que juxtaposés sans articulation réelle. Ils sont accompagnés des deux digitules ordinaires, Ceux des crochets sont en forme de cornet très-évasé, avec une base très- large. Les squames caudales sont triangulaires, à angles très-arrondis, avec trois poils au sommet et deux sur le disque, près du sommet. L’an- neau génilo-anal offre huit poils longs. Dans la larve il n’y a que sept articles aux antennes : le {roisième le plus long, puis le quatrième et le septième, les cinquième et sixième courts et égaux, le troisième mutique, le quatrième avec trois poils au sommet. Le tarse est moins bien articulé que dans l’insecte parfait, Cette conformation des tarses indiquerait peut-être que les espèces de cette série sont moins fixes que leurs congénères. 4. LECANIUM HIBERNACGULORUM Boisduval, Cetle espèce est très-voisine du Lecanium coffeæ et du L. hemisphæ- ricum ; mais nous trouvons une différence de forme dans les trois : ktber- naculorum est plus globuleux et plus grand que les autres; la couleur est plus rougeûtre. Quant aux autres caractères, ils sont les mêmes que pour coffcæ el hemisphæricum. 138 V. SIGNORET. (268) Sa longueur est d’un peu plus de 5 millimètres, sur 3 1/2 de largeur et 3 de hauteur, Brun rougeâtre, globuleux, formant plus qu'une demi- sphère, Le derme présente une perforation assez régulière, formée de creux ovalaires, avec une point central plus clair (ostiole Targ.). Antennes de huit articles : le troisième le plus long, les suivants allant en diminuant, le huitième un peu plus long que les deux précédents réunis. Pattes avec l'articulation tarsienne plus visible que dans les espèces ordinaires, mais pareilles à celles de l’hemisphæricum. Gette espèce se trouve sur une grande quantité de plantes de serres, Breæia, Phajus, etc.; et nous nous demandons même si ce n’est pas un hemisphæricum très-grand et plus rouge. 5° SÉRIE, Les espèces faisant partie de cette série se distinguent de toûtes les autres par le derme rugueux et le disque dorsal présentant une carène longitudinale et deux transverses, excepté cependant chez le verrucosum, que nous ne plaçons ici que pour ne pas créer un genre ou une série pour une seule espèce, lorsqu'elle n'offre pas un caractère tellement tran- ché que cela devienne nécessaire. A part ces carènes, nous voyons le derme (ipoderme Targioni) composé d’un dessin plus ou moins irrégulier, formé de cellules à fond obscur et présentant un point plus clair (ostiole Targioni). Les antennes sont généralement de huit articles; nous en trouvons quelquefois neuf dans L. cycadis; et le L. verrucosum n’en a que sept. 5. LECANIUM cYcaADis Poisduval. (PL. 43, fig. 10, 10 « et 10 b.) Gelte espèce se trouve sur les Cycas cultivés en serre chaude. Elle res- semble beaucoup au L. oleæ, comme lui elle est en ovale arrondi, mais (269) Essai sur les Cochenilles. 139 un peu plus longue, avec une carène dorsale épaisse et deux carènes transverses, présentant, en outre, près du bord d’autres très-petites carènes qui la rendent très-rugueuse, Lorsque l’insecte a atteint tout son déve- loppement, il est long de 5 centimètres environ et d’un brun foncé, avec un fin pointillé jaunâtre qui, vu au microscope, forme une mosaïque ou marqueterie des plus jolies (fig. 10 «), comme chez le L, depressum et un peu chez le L. oleæ, Les antennes sont composées de neuf articles (üg. 10 b) : le premier, très-court, le plus gros, le troisième et le qua- trième les plus longs; celui-ci un peu moins que le précédent; le hui- tième est finement ridé transversalement. Le tibia et le tarse sont d’égale longueur, le crochet avec les deux cornets égaux. Nous pensons qu'elle se trouve dans toutes les serres où l’on cultive les Cycas, car nous la possédons des serres du Luxembourg (Paris) et de celles de Florence. Nous croyons également que le GC. testudo Gurtis, qui est indiqué comme vivant sur le Breæia spinosa, serait la même espèce, Nous avons trouvé aussi sur l'Hybiscus, dans les serres du Luxembourg, une espèce qui nous parail être la même, quoique ne présentant que huit articles aux antennes; alors le huitième article est aussi long que les deux précédents, et le troisième article est le plus long, comme pour les cyca- dis. Le derme est composé de macules noirâtres sur une plaque blan- châtre, avec des cercles concentriques plus ou moins ombrés, chaque plaque cernée par un trait plus foncé. On trouve également sur l'Hybiscus une espèce de Lecanium qui, à moins que ce ne soit une jeune larve d’hesperidum, pourrait bien être une larve de mâle. Mais nous ferons observer que, jusqu’à présent, on n’a pas signalé non plus de mäles pour cette série, comme pour celle où se trouve l’hesperidum. HG. LECANIUM DEPRESSUM Targioni. (PL. 48, fig. 11, 41 a et 11 b.) Celte espèce se trouve sur les Ficus cultivés en serres chaudes. Nous en ayons reçu de M. Targioni venant de Florence et récollés sur le Ficus 40 V. SIGNORET. (270) martliniciensis. Nous-même l’avons récolté sur le Ficus elastica, dans les serres de la ville de Paris, au bois de Boulogne, mais offrant une petite différence quant à la structure du dos. Ainsi, ceux de M. Targioni sont en ovale un peu allongé antérieurement, presque cordiformes et offrant deux dépressions vers le tiers supérieur ; les nôtres sont un peu moins aplalis et, au lieu de deux dépressions, offrent deux carènes transverses bien tranchées limitant ce qui, dans les exemplaires de Florence, sont des dépressions, et, moins la carène médiane, ces individus ressembleraient assez au L. cycadis, ce qui nous fait mettre le tout dans cette série, d’au- tant plus qu'ils ressemblent encore aux espèces de la même division par la contexture du derme dorsal qui est formé d’une grande quantité de plaques tessellées irrégulières et formant marqueterie (fig. 11 «), et c'est justement celte particularité qui, à l'examen, a appelé notre altention et nous a fait réunir les deux types. Chaque plaque est formée d’une large bande circulaire noirâtre, d’une surface plus claire mais encore obscure, et d’un centre large, clair, avec un ostiole. Quelques parties offrent la disposition renversée, les portions obscures devenant claires et les claires obscures. Quelques-unes présentent, presque au centre, une filière pédon- culée, mais assez difficile à distinguer, La forme générale de linsecte est convexe, en ovale aplati, un peu acuminé vers la tête, plus large en arrière par conséquent; d’un brun rougeñtre, finement ponctué et ridé autour du corps, qui paraît légère- ment marginé, Les antennes sont longues, de huit articles (fig. 11 b) : le troisième article le plus long, puis le huitième; le cinquième un peu plus long que le quatrième, les sixième et septième les plus courts. Les pattes sont longues, avec le tibia à peine plus grand que le tarse; les digitules sont assez grands, les plus courts en forme de cornet, dont un plus fort que l’autre. La grandeur est de 4 millimètres sur 3 1/2 de large et à peine 2 d’élévation. Nous ne connaissons pas le mâle de cette espèce intéressante. 47. LECANIUM OLEÆ Bernard. (PI. 13, fig. 12.) Ce Lecanium est propre aux oliviers, et quelquefois il est tellement com- mun qu'on le voit sur toutes les plantes qui les avoisinent. Ainsi nous (271) Essai sur les Cochenilles. UE) Pavons pris sur l’oranger, sur les figuiers, sur le laurier rose. A Hyères principalement nous en avons récolté en très-grande quantité sur le Lava- tera olbiensis. Il est brun noirâtre, quelquefois gris jaune, et dans cet état pourrait être pris pour une autre espèce, mais nous n’avons trouvé aucun caractère pouvant la différencier. On remarque sur le dos une forte carène et deux transversales : la première entre les échancrures stigmatiques, la seconde entre les dernières et l'extrémité un peu au-dessus de la fente anale. Il présente un aspect rugueux et quelquefois une sécrétion formant comme des macules blanchâtres. Le derme est formé d’une grande quantité de cellules à fond obscur, avec un point plus clair. La forme est en ovale arrondi, un peu acuminé vers l'extrémité. Les antennes, longues, sont de huit arkcles, le dernier article presque égal au troisième, qui est le plus long, le quatrième et le cinquième un peu plus courts et presque égaux, puis le sixième et le septième, qui sont égaux et encore plus courts : sur le cinquième, trois poils au sommet; le troisième et le quatrième mu- tiques. Les pattes, longues, offrent le tibia à peine un cinquième plus long que le tarse, les digitules du crochet inégaux, mais épais et en forme de cornet, les digitules du tibia très-longs. L’anneau génito-anal nous semble composé de six poils seulement; cependant, comme nous n’avons jamais pu l'obtenir en entier, nous n’osons nous prononcer, Dans la larve embryonnaire il n’y a que six articles aux antennes, dont le troisième le plus long. Jamais nous n’avons pu trouver de mâles de cette espèce, pourtant si commune. Peut-être faudrait-il chercher ce sexe dans les états moins avancés de l’insecte, comme cela se présente pour le mâle du PAylloxera quercus, ainsi que M. Balbiani nous l’a démontré dans ses savantes ob- servations. 48. LECANIUM TESTUDO Curtis, Nous ne connaissons cette espèce que d’après la figure de Curtis (Gar- deners chronicle, 1843, p. 44). Elle est indiquée comme vivant sur le Brexia Spinosa; mais comme c’est une plante de serres et qu'il y a sou- vent des Cycas, nous nous demandons si ce n’est pas le C, cycadis de Boisduval, d'autant plus que Curtis dit qu’elle vit généralement sur les L42 V. SIGNORET, (272) feuilles et rameaux des plantes demandant une grande chaleur, Voici la description qu’il en donne : « En levant la coque des femelles on voit dessous un grand nombre d'œufs et de jeunes, lesquels vivent sur la feuille et dans la cavité des mères. Ils sont d’une couleur orange pâle; les premiers sont ovales, cylindriques et brillants; les seconds sont plats, ovales, et ressemblent à un Pou des bois. Ils ont deux fines antennes avec des poils au sommet, deux pelits yeux, six jambes, et présentent à l'extrémité de l'abdomen deux longs poils ou soies; le dos est transversalement rayé de lignes for- mées par les nombreux segments abdominaux. « La femelle adulte est ovale, très-convexe, d’un brun foncé, et de ga ressemblance avec une tortue je l'ai nommée Coccus TEsTuDo. Elle a une ligne élevée sur le dos, avec deux autres transverses : la première est plus près du milieu, la seconde près l'extrémité, Toute la surface est finemeut chagrinée, etc, » (Gurtis, loc. cit.) 49, LECANIUM VERRUCOSUM nobis. (PI, 48, fig. 13, 13 « et 13 b.) Nous tenons cette espèce de M. Meyer-Dàr, qui l'a reçue de Montevideo. Nous ne savons pas sur quelle plante elle vit, ce qui ôte beaucoup d'im- portance à sa description; cependant elle est tellement caractéristique que nous pensons devoir la décrire. Elle est jaune, maculée de noir; cette maculation est formée par une pelile verrue, ayant un point central plus obscur, et, à travers le tout, c’est-à-dire la surface jaune lisse et ces verrues, des filières irrégulière- ment disposées et formées d’un creux avec un centre clair (ostiole Tar- gioni). Nous ne voyons rien d’analogue dans les figures de M. Fargioni. Très-globuleuse, presque ronde, avec une solution formant un large sillon en dessous, pour l'insertion sur la branche. Longueur 15 millimètres, largeur 42 à 13, hauteur 9 à 40. C’est un des plus gros Lecanium connus. Les antennes sont composées de sept articles, dont le troisième et le qua- trième les plus longs et égaux, le cinquième le plus pelit, les sixième et septième de même longueur et un peu plus grands que le précédent; sur le cinquième, un poil assez long. Les jambes longues présentent un tibia (273) Essai sur les Gochenilles. LUE] d’un quart plus long que le tarse; les digitules sont ordinaires; mais pour celles du crochet, elles sont inégales : une est très-fine, sans cependant que l’autre dépasse la grosseur habituelle. Le corps était rempli d’une quantité innombrable d'œufs très-petits et rouges. Nous ne connaissons ni larve ni mâle. 6° SÉRIE. GCetle série est formée des insectes tout à fait globuleux, moins cepen- dant une faible section pour l'insertion sur la branche. Nous ne connais- sons pas toutes les espèces que nous faisons entrer dans cette section, et nous ne les y plaçons qu’au moyen des descriptions ou des figures des auteurs. Tous, suivant nous, doivent, comme le L. emerici, présenter en dessous une section plus ou moins grande pour l'insertion sur la plante. La figure du racemosus Ratzeburg (pl. IX, Cocc., fig. 8 f), montre une sphère pleine avec des tubercules remplaçant les pattes et les antennes, ce qui nous faisait penser que ce pourrait être un Kermès; mais la figure du mâle, et mieux de la larve, nous indique un véritable Lecanium. Ce n’est donc que dans cette série que nous pouvons le placer. 50. LECANIUM ABIETIS Geoffroy. Nous avions pensé, en cataloguant les Lécanites, que cette espèce élait la même que les L, racemosus Ratzeburg et C. hemicryphus Dalman. Nous verrons plus loin que, pour le G. hemicryphus, nous avons mainlenu un genre créé par M. le professeur Targioni. Il resterait donc maintenant à décider le classement de l’abéetis et du racemosus. Tous deux se trouvent dans la bifurcation des branches. Tous deux sont indiqués bruns. Mais comme nous ne voyons que la figure de Ratzeburg, nous ne pouvons décider sûrement si ces espèces sont synonymes ou dis- tinctes, et ce ne sera donc que lorsqu'on les possédera que lon pourra sûrement les distinguer; jusque-là ce n’est qu’à titre de mémoire que nous devons les conserver. Cure V. SIGNORET. (274) 54, LECANIUM EMERICI Planchon. (PI. 43, fig. 44 et 44 «.) Celte espèce se trouve sur le chène vert et le chêne kermès (Quercus ilex et Quercus coccifera), surtout sur le Quercus coccifera, dit M. Gustave Planchon; et, ajoute cet auteur, la plus grande confusion n’a cessé de régner sur les espèces vivant sur le chêne, ce qui. n’est pas étonnant, à cause de leur ressemblance, Ainsi, dans la première parlie de cet ouvrage, à l’article Planchon, je disais qu'emerici élait connu et que c'était le quercus de Réaumur. En effet, planche 5, figure 2, il représente une espèce qui a la plus grande ressemblance avec emerici ; cependant, comme il indique les chênes ordinaires comme habitat, il est plus que probable que ce n’est pas le même, mais alors ce serait celui qu’il indique dans le même paragraphe, quand il dit : « Pour la forme et la grosseur, il ressemble au Kermés, mais, pour la couleur, au Kermès pâle. » Nous sommes donc ici en pré- sence de l’emerici pour ce dernier ; el quant à celui qu'il représente, et qui tient à la branche par une surface de peu de diamètre, le plaçant avec Bauhinii el autres, nous en ferons une division qui viendra après les Lécanides et au commencement des Cocciles, car à l’état de larve ils sont de véritable Coccus, sans les squames caudales anales et avec le menton multiarticulé. Nous revenons maintenant à l'emerici qui, à tous les élats, est un véri- table Lécanite et qui est facile à distinguer de tous ses congénères par la surface qui s'applique à la branche et qui représente une coupe en ovale allongé, tandis que pour ceux dont nous parlions ci-dessus il n’y a pas de coupe, la surface est irrégulière, mamelonnée et pleine. Le L. emerici est rond, jaune plus ou moins clair ou foncé, brillant, déprimé par places, finement ponctué, rarement sur le disque, plus abon- damment sur les côtés où, par l’agglomération de la ponctuation, il se forme des lignes se dirigeant du bord vers le centre; et avec une section de la sphère enlevée longitudinalement pour l'insertion sur la branche ; celte section représentant un vide de 4 millimètre environ de large sur 6 de long. Quant à l’insecte lui-même, très-variable comme taille, il atteint quelquefois un centimètre et quelquefois la moitié seulement. SSP TT TN 4 À (275) Essai sur les Gochenilles. ho Malgré toutes nos recherches nous n’avons pu voir les antennes, et c’est avec la plus grande difficulté que nous avons pu distinguer les pattes, qui sont longues et grêles, le tibia à peine plus grand que le tarse, celui-ci avec cinq poils vers le sommet; digitules grands, les courts grêles, le crochet très-large à la base. Le derme, suivant les individus, présente une rélicu-= lation plus ou moins régulière; dans certains sujets, les plus vieux, cette réticulation est presque invisible, La larve est en ovale allongé, plus large au niveau des pattes intermé- diaires. Les antennes sont de six articles : le troisième le plus long, avec trois poils assez longs au sommet; le quatrième et le cinquième égaux; celui-ci avec un grand poil; le sixième égal au troisième et présentant trois poils grands et dont un dépasse de beaucoup le double des autres. Anneau génito-anal composé de six poils en crochet à l'extrémité, Les pattes présentent le tarse de moitié moins grand que le tibia. Nous ne connaissons pas le mâle de cette espèce. 52. LEGANIUM RACEMOSUS Ratzeburg. (PI. 43, fig. 16.) Voici la description abrégée que donne l’auteur de cette espèce, qui pourrait bien être le L. abietis Geoff., mais qui n’est pas le L. piceæ de Schrank, ainsi que nous l’avions pensé; car Schrank dit dans sa descrip- tion que le piceæ, qui vit sur le sapin, est en forme de bateau, ou, pour mieux dire, un œuf coupé en deux : « Le mâle a presque une 47/2 ligne de longueur et 4 ligne 1/2 de lar- « geur. Les antennes ont neuf articles. » — (Geci doit être une erreur, car elles en ont toujours dix.) — « Les deux filets caudaux dépassant la lon- « gueur de tout le corps. Pénis presque de la longueur de l’abdomen. « Couleur d’un brun jaunâtre, obscure sur le prothorax; antennes d’un « rose pâle; yeux et ocelles noirs; ailes d’un blanc rougeâtre; pattes « jaunes. » Pour le mâle, il donne une description erronée de la larve ; puis, arri- vant au moment où elle s’accroit, il ajoute : « Les parties deviennent LG V. SIGNORET. (276) « méconnaissables, et l’on n’aperçoit plus à la partie inférieure que les « soies du rostre et des tubercules représentant les pattes et les an- « tennes, » Nous ne serions pas surpris qu’au lieu de neuf articles aux antennes du mâle il y en ait dix, car toujours, jusqu’à présent, c’est le chiffre constant que nous avons trouvé. Nous avons joint, dans le catalogue, cette espèce au GC. hemicryphus Dalman, mais ce dernier offre une fente et non des tubercules à la face inférieure, et les figures de Ratzeburg et de Dalman sont trop bien faites pour permettre le plus léger doute. Nous supposons que l'identité de l'habitat a pu nous entraîner à commettre cetle erreur. C’est donc une rectification à faire à notre catalogue, Explication des Planches. PLANCHE 12 (COCcipes XI). Fig, 1. Lecanium acuminatum. 2 — angustatume de — maculatum. le — tesselalum. 5. _— berberidis. 5& — — Antenne, 5 b. — ge Patte, 6. — elongatume — Fitchii. Anlenne. 8 — genistæ. 9, eee mort. Antenne, (277) Essai sur les Cochenilles, L47 Fig, 10. Lecanium persicæ. Individus groupés sur une branche. 41. 140, 192, 20, 20 « Fig. 4. Lecanium Pa de Lie LH Ge L b. 5 a. 5 à — aceris, Patte. — Tarse et crochet. æsculi &. — @. Extrémité antennaire. — derme (longueur d'environ 4/4 de mill.). bituberculatum. CAT coryli. genevense d', prunasti. pyri vu en dessus. gibber vu en arrière. corni. Antenne. — Jambe ct tarse, PLANCHE 15 (COCCIDES XII). quercifex, quercilronis. rosarum. Antenne. rotundum, Individus groupés sur une branche. — Insecte détaché. — Coque mâle, avec les deux filets dépassant l'extrémité de l’abdomen du mâle, rugosum Vu de côté, — vu en dessus, — Coque du mâle, avec les deux filets qui dé- passent, indiquant qu'il est près de sortir. tarsalis, Tarse, L48 V. SIGNORET. — Essai sur les Cochenilles. (278) Fig. 7. Lecanium anthurii. Derme (long. environ 4/4 mill.) vu au mi- 7 a. 8. 9. 10. 40 a. 10 6. : KA nAvT. 11%: 12, 13. 15 a. 13 b. 14. 14 a 415. 15 a. 15 b. 16. A7. croscope. — -Extrémité du tarse et crochet. filicum. hemisphæricum. cycadis. — Derme (long. environ 4/4 mill.) vu au micro- scope. — Antenne. depressum. — Derme vu au microscope. — Antenne. oleæ. Jeune adulte avant l’accouplement. VCTTUCOSUM. — Derme vu au microscope. — Tarse et crochet. emericte — Derme vu au microscope. ulmi. Antenne. — Palte. — Extrémité abdominale du mâle. racemosus. Figure copiée sur celle de Ratzeburg. mort d. Exlrémilé. OBSERVATIONS SUR LES espèces européennes et circumeuropéennes DE LA Tribu des TYCHIIDES. Par M. HENRI TOURNIER. (Séance du 24 Septembre 1873.) Depuis quelque temps déjà nous travaillons à une monographie des espèces européennes et circumeuropéennes de la tribu des Tychiides. Les matériaux nombreux que nous avons eu déjà sous les yeux nous per- mettent d'espérer un résullat salisfaisant; cependant, quelques espèces nous étant encore restées inconnues en nature, nous venons donner ici la liste de celles qui nous ont passé sous les yeux et une courte phrase des- criptive pour celles qui sont nouvelles. Nous ne publions point ces lignes dans le seul but de prendre date, mais afin que ceux de nos collègues qui ont quelques richesses nouvelles en ces genres puissent les reconnaître et nous communiquer, s'ils le veulent bien, celles qui n’y seront point comprises, afin de rendre notre travail aussi complet que cela nous sera possible. La tribu des Tychiides, telle que l’a établie le savant Lacordaire (Genera des Coléoptères, &. VI, p. 598), est parfaitement composée si nous ne tenons compte que des matériaux qui ont été à la portée de l'auteur du Genera; mais aujourd'hui, avec les nouveaux éléments qui sont venus l'accroitre, en réunissant tous ceux qui y figuraient déjà, elle ne reste plus si homogène, et nous prévoyons une réunion forcée de celle tribu (1873) 29 450 H, TOURNIER. avec celle des Érirhinides. En effet, les principaux caractères que l’auteur attribue aux Tychiides sont : Le pygidium plus ou moins découvert, ou à défaut les crochets des tarses appendiculés, fendus ou dentés; Les segments intermédiaires de l'abdomen anguleux à leur extrémité ; Le scape des antennes n’empiétant pas sur les yeux, etc. Voyons maintenant quels sont les éléments forcés qui la composent actuellement. Une partie des espèces du genre Tychius, tel que Schünherr le comprenait, rompt déjà l'homogénéité de cette tribu, car les espèces pour lesquelles ont été créés les genres Pachytychius Jekel et Barytychius Jekel offrent des segments abdominaux intermédiaires nullement anguleux posté- rieurement el constitués à peu près comme ceux des Erèrhinus ; chez quel- ques espèces les crochets des tarses ne sont pas appendiculés, fendus ou dentés, et chez aueune le pygidium n’est à découvert. Malgré ces différences complètes nous ne pouvons pas les séparer des Tychius vrais, avec lesquels elles ont les plus grandes affinités, Enfin, chez l’une d'elles, pour laquelle nous sommes forcés de créer un genre (Jekelia), nous trouvons une excep- tion plus remarquable encore, car aux caractères énoncés nous devons joindre encore les suivants : Septième article des antennes subcontigu à la massue; Tibias onguiculés, à lame mucronale bien prononcée ; Tarses non spongieux en dessous ; Crochets des tarses simples, etc. Par conséquent des caractères rapprochant ce genre de la tribu des Molytides, de laquelle il s'écarte cependant par son métasternum, ses épi- nières, elc., constitués comme dans la Section B de la Phalange 1 de la Cohorte des Curculionides Phanérognathes Synmérides, À se rapproche for- tement par ses larses du groupe des Hydronomides de la tribu des Érr- rhinides. Ge genre, comme ceux précédemment cilés, ne peut être écarté des Tychius vrais, avec lesquels il a des rapports tout à fait intimes. Il est certain pour nous que si Lacordaire avait eu sous les yeux tous les matériaux que nous possédons, il n'aurait point adopté cette tribu, car il dit, après en avoir formulé les caractères : « Sans la strueture de leurs segments abdominaux intermédiaires, leur Tribu des Tychiides. LE pygidium souvent découvert et les crochets de leurs {arses appendiculés, les espèces de ce groupe rentreraient parmi les Érérhinides vrais. » Le cadre restreint de celle notice ne nous permet pas d'étendre plus loin nos dissertations ; nous chercherons à élucider cette question dans le travail énoncé au début de ces lignes. Nous avons eu déjà sous les yeux les Tychiides des collections de MM. Baudi, de Turin; Bauduer, de Sos; Ch. Brisout de Barneville, de Saint-Germain-en-Laye ; Chevrolat, Léon Fairmaire, de Paris; de Kiesen- welter, Kirsch, de Dresde; Kraalz, de Berlin; Perris, de Mont-de-Marsan : Reiche, de Paris; Raffray, d'Algérie ; Sharp, d'Angleterre; Stierlin, de Schaffhouse. Qu'ils en reçoivent ici nos sincères remerciements, Nous serons heureux de pouvoir joindre encore à cette liste les noms de nos collègues qui voudront bien nous communiquer les espèces dou- teuses qu'ils possèdent ou nous adresser tous leurs Tychiides à réviser. La tribu des TYCHIIDES peut se diviser en deux groupes secondaires : IL Deuxième segment abdominal de construction nor- male, non prolongé postérieurement à ses bords latéraux, laissant libres les côtés du troi- SIÈME. es ec MR E Lou ter. -7. 0 ELLESCHIDES. II. Deuxième segment abdominal à bords latéraux prolongés postérieurement jusqu'au quatrième et envahissant ainsi les côtés du troisième, . . TYCHIIDES VRAIS. GROUPE ÎI, 1. Deuxième, troisième et quatrième segments abdominaux subégaux en longueur, . . + G° LIGNYODES Schônh. 2. Deuxième segment abdominal aussi lorg ou plus long que les deux suivants réunisÿ 152 H. TOURNIER. a. Scutellum de grandeur moyenne, bien vi- sible. — Massue antennaire subcompacte, , . — Massue antennaire visiblement articu- lée, . . L2 . . . . . . . . 6 . . . . . b. Scutellum très-petit ou indistinet. — Tibias onguiculés, munis d’une lame inucronale.dentée, 5.306072 — Tibias simples sur leur bord interne. . GROUPE II. 4. Pygidium couvert, au moins en majeure partie, par l'extrémité des élytres. . ., 2, Pygidium toujours découvert, . ...... + G'* ELLESCHUS Steph. G'° PACHYTYcœius Jekel. G'° JEKELIA Tournier. G'e BARYTYCHIUS Jekel. G'° TycHivs Schon. G'* SIBINIA Germ. La Tribu des Tychiides. Genre LIGNYODES Schônherr. ENUCLEATOR Panz., Fn. Germ., 57, 14. Suisse, France, Allemagne, Italie, Algérie. MUuERLEL Ferrari, Verh. Zool. Bot, Ver. Wien., 1866, p. 368. Autriche, Hongrie. Nous n'avons pas vu en nature les deux espèces suivantes ; elles ne Tribu des Tychiides. — Lignyodes, Elleschus, Pachytychius. 153 figuraient pas dans les Tychiides qu’a bien voulu nous communiquer M. L. Fairmaire : RUDESQUAMOSUS Fairm., Ann, Soc. ent. Fr., 1857, p. 740. France mérid, SUTURATUS Fairm., Ann, Soc. ent, Fr., 1859, p. 237 et Bull Moravie. Genre ELLESCHUS Steph, SCANICUS Payk., Fn. Suec., III, p. 251, Suisse, Suède, France, Allemagne, Italie. BIPUNCTATUS Linné, Syst. Nat., éd. X, p. 380. Suisse, France, Allemagne, Hongrie, Genre PACHYTYCHIUS Jekel. Sous-genre PACHYTYCHIUS VRAIS, STRUMARIUS Gylh., Schh., Gen, Curc., IL, p. 415, — elephas Kraalz, Berl. Zeit., 1862, p. 271, Andalousie, Algérie, Maroc. Notre collègue M. Kraatz a bien voulu nous communiquer le {ype de son T. elephas ; nous n’avons pu le séparer de cette espèce. Picreri Tourn., Ann, Soc. ent. Fr., 14860, Bull., p. Lxxx1. Sicile. Cette espèce avait élé placée par nous dans le genre Aubeonymus Duv., parce que la structure de ses segments abdominaux nous avait frappé et ne nous avait pas permis de la faire entrer dans le genre Lb! | H. TOURNIER. Tychius Schh., dont nous ne connaissions pas alors tous les éléments divers. 3 LATUS Jekel, Journ. of Ent., I, 1861, p. 273. Grèce. BÆTICUs Kirsch, Berl. Zeit., 1870, p. 175. Andalousie, Portugal, HÆMATOCEPHALUS Gylh., Schh., Gen. Curc., II, p. 415. Suisse, France, Allemagne. Lucasi Jekel, Journ, of Ent., 1, 1864, p. 272. — elongatus Luc. (nec Schh.), Expl. Alg., 1849, p. 450. Algérie, Le T,. elongatus (1) Gylh. (Schh., Gen. Cure., III, p. 414), du Sénégal, rentre également ‘dans ce genre, mais est bien différent du T. Lucasi Jekel, C’est une espèce du double plus grande que celle-ci : elle est autrement conformée et autrement vêtue. Nous ne comprenons pas pourquoi, malgré les notes de M. Jekel (1861), M. de Marseul a persisté à l’enregistrer dans ses Catalogues de 1863 et 1866. SoBrINUs Chevrolat in lit{, Syrie. Long. 5 1/2 à 5 3/4 mill. — Voisin par sa forme du P. hæmatoce- phalus Gyllh. Son prothorax est moins large, plus étroit que les élytres, grossièrement et densément ponctué, marqué sur le milieu (1) Près de cette espèce doit se placer la suivante : PACHYTYCHIUS INDICUS Jekel, in litt, — Bombay. Long. 6 mill. (sans le rostre). — Noir de poix. Rostre con!{ormé comme chez les autres espèces du genre. Tête recouvertes d’écaillettes d’un janne grisâtre. Prothorax très-transverse, peu convexe, à surface grossièrement et Lrès-densément ponctuée, ponclualion confluente ; surface, ainsi que celle des élyires, recouverte d’écaillettes piliformes d’un gris jaunâlre ; sur les élytres, les écaillettes sont plus sérrées par place et y forment un dessin analogue à celui que l’on remarque sur les mêmes organes du P. Lucasi Jekel. Tribu des Tychiides. — Pachytychius. 455 de son disque d’une fine carène longitudinale lisse ; élytres fortement striées-ponctuées, interstries finement coriacés. En entier d’un brun rougeâtre clair, recouvert assez densément sur le prothorax et les élytres, moins densément sur le dessous du corps et les pattes, d’écaillettes allongées, d’un jaune grisätre. Les exemplaires que nous avons sous les yeux sont un peu déflorés, les écailles manquent sur le disque du prothorax et sur la région scutellaire. Cuisses mutiques. Nous devons cette espèce à la générosité de M. Chevrolat, SELLATUS Lucas (Sibynes), Expl. Als., 1849, p. 450, t. XXXVIIL, fig. 9, 2 a«4,2b,2cet9 4. Alger, Blidah (Algérie). TRAPEZICOLLIS Fairm. in litt. Alger, Maroc. Long. 2 1/9 à 3 mill, — Allongé, subparallèle. Tête arrondie, yeux grands, allongés, peu convexes, deux fois aussi grands chacun, dans leur plus grande longueur, que l'espace qu'ils laissent entre eux à la base du rostre; celui-ci long, filiforme, assez fort, régulièrement arqué, nullement atténué ; chez le mâle il est trois fois, chez la femelle presque quatre fois aussi long que l’un des yeux pris dans sa plus grande longueur. Prothorax transversal; sa plus grande largeur est tout à fait antérieurement, et de ce point il est régulièrement, mais faiblement rétréci jusqu’au bord postérieur; bords latéraux un peu dilatés en une sorte de carène ; surface faiblement convexe, subgra- nuleusement et grossièrement ponctuée. Scutellum petit, subarrondi. Élytres à peine plus larges à leur racine que le prothorax dans sa plus grande largeur, à épaules un peu saillantes en avant; côtés laté- raux subparallèles sur les deux tiers antérieurs de leur longueur, de ce point rélrécies et arrondies jusqu’à l'extrémité; surface un peu convexe, striée; stries bien marquées, fortement ponctuées; inter- stries faiblement convexes, finement chagrinés. Noir; les antennes, les tarses et parfois les tibias sont d’un testacé clair; deux bandes longitudinales latérales sur le prothorax et les élytres ; le dessous du corps et les pattes sont assez densément revêtus de petites écail- lettes arrondies, grises; le milieu du pronotum et des élytres, le long de la suture, est parcimonieusement recouvert d’écaillettes arrondies, petites, brunâtres. Pattes fortes, robustes ; cuisses mutiques. = ex ©) H. TOURNIER. Nous avons répandu quelques exemplaires de celte espèce sous le nom de P. cordicollis in litt.; mais l’ayant reçue depuis de M. Olcèse sous le nom de Tychius trapezicollis Fairmaire in litt., nous lui avons conservé cette dernière dénomination. sPARSUTUS Oliv., Ent., V, 83. p. 127, tab. 27, fig. 393, — obesus Bohem., Schh., Gen., Gurc., VII, 2;, + 906: Suisse, France, Allemagne, Italie, Espagne. Le T, obesus Bohem. est une variété de petite taille et à pubes- cence subunicolore du T. sparsutus Oliv. SCROBICULATUS Rosenh., Thier. Andal., 1856, p. 280. Andalousie, Sous-Genre STYPHOTYCHIUS Jekel (1). SUBASPER Fairm., Ann. Soc. ent. Fr., 1870, p. 401. Andalousie, Algérie, Maroc. Nous avons vu dans la collection de M. de Kiesenwetter deux exemplaires de celte espèce, recueillis par lui en Andalousie; ils nous ont paru un peu plus grands que les individus provenant du Maroc. LACORDAIREI Tournier. Algérie, Lons. 3 mil. — En entier d’un lestacé rougeûtre ; parcimonieuse- ment recouvert sur tout le corps et les pattes d’écaillettes très-pili- formes, d’un gris jaunâtre ; celte pubescence est plus serrée sur une (1) Nous ne pouvons élever cette coupe à l’état de genre, ne trouvant aucuns ca- ractères suffisants. Les espèces de ce sous-genre se reconnaissent cependant à leur coloris d’un testacé rougeûtre et à leurs téguments, qui, au lieu d’être recouverts d’écaillettes plus ou moins piliformes, sont parcimonieusement couverts d’une pubes. cence franchement piliforme, Tribu des Tychiides. — Pachytychius. 457 ligne médiane longitudinale du prothorax et par conséquent paraît à celte place en une fine ligne plus claire. Tête finement ponctuée, ponctualion un peu plus forte près des yeux; rostre d’un quart plus long que la tête et le prothorax réunis, médiocrement mais régulière- ment arqué, arrondi, nullement atténüé à son extrémité, chargé sur la partie antérieure, jusqu'à l'insertion des antennes, de quelques fines carènes lisses ; à partir de ce point jusqu'à l'extrémité il est lisse, brillant et marqué de quelques points épars. Antennes insérées, dans l’exemplaire que nous avons sous les yeux, environ au milieu de la longueur du rostre, assez fortes; articles du funicule surmontés de quelques poils rigides, peu serrés; massue courtement ovalaire, Pro- thorax transverse, régulièrement et fortement arrondi sur ses côtés latéraux, à surface densément et assez fortement ponctuée, ponctua- tion formée de points ronds, profonds, nettement séparés. Scutellum lisse, brillant. Élytres à peu près de même largeur à leur racine que le prothorax à sa base, faiblement mais régulièrement élargies jusqu’au milieu de leur longueur, de ce point régulièrement mais faiblement rétrécies jusqu'à l'extrémité, où elles sont communément arrondies ; surface parée de lignes longitudinales de gros points subcarrés, bien séparés les uns des autres, surtout antérieurement. Pattes robustes , cuisses mutiques. Cette espèce est voisine de la précédente, mais elle est un peu plus grande, le prothorax est plus large, plus arrondi sur les côtés, la surface en est plus fortement ponctuée; les élytres sont plus longues, plus parallèles sur les côtés; les stries sont remplacées, surtout antérieurement, par des lignes de points gros, espacés,. HYPOGRITA Tournier. Algérie. Long. 2 3/4 mill. — Cette espèce est intermédiaire entre le P. sub- asper Fairm. et le P. scabricollis Rosenh.; elle se rapproche de cette dernière par sa forme allongée, son prothorax plus long que large ; de la dernière par son prothorax finement ponclué, ses élytres rayées par des lignes de points arrondis et par la conformation de sa pubes- cence. Diffère des deux par le rostre plus long, par la pubescence qui n’est pas également disposée, mais est plus serrée par place et forme des taches plus ou moins claires. 458 H, TOURNIER. SCABRICOLLIS RoSenh., Thier. Andal., 1856, p. 280. France méridionale, Espagne, Algérie, Syrie. Nous avions d’abord séparé, sous le nom de P. Fairmairei, des exemplaires provenant d'Algérie; mais n'ayant pas trouvé des carac- tères suffisants, nous préférons ne les inscrire que comme variété du P. scabricollis Rosenh. jusqu’à ce que nous en ayons étudié un plus grand nombre d'exemplaires. Cette variété est d’un coloris un peu plus foncé que le type, d'une taille plus grande ; le prothorax est relativement un peu plus ample et la pubescence nous paraît plus grossière et plus longue. Kirscui Tournier. Algérie. Long. 4 à 4 1/4 mill. — D'un testacé rougeâtre, avec la suture des élytres et le disque du prothorax brunâtre ; quelquefois même entièrement testacé. D'une forme générale plus allongée et plus paral- lèle que les autres espèces du genre; prothorax aussi long que large, régulièrement arqué sur les côtés, à surface faiblement plane et den- sément couverte d’une ponctuation assez forte, confluente longitudi- nalement. Élytres finement striées; stries marquées de points assez gros, peu serrés ; surface finement pubescente, pubescence plus ou moins serrée par place et formant ainsi quelques petites taches peu limitées. Rostre d’un tiers plus long que la tête et le prothorax réunis, régulièrement arqué, rond, brillant, marqué surtout près de la base de quelques gros points. Pattes robustes, cuisses mutiques. cette espèce diffère de toutes ses voisines per une taille plus allon- gée, plus cylindrique; par son prothorax autrement conformé et autrement sculpté. M. Kirsch, de Dresde, nous a communiqué deux exemplaires de cette jolie espèce et nous a généreusement abandonné lun d'eux ; nous la lui avons dédiée. Nous n'avons pas vu en nature les espèces suivantes; nous suppo- sons cependant qu’elles appartiennent à ce genre. ANCORA Gylh., Schh, Gen. Curc., IT, p. 448. Caucase. Tribu des Tychiides. — Pachytychius, Jekelia. 459 AURICOLLIS Gylh., Schh. Gen, Curc., II, p. 420, Russie méridionale. PACHYDERUS Fairm., Ann. Soc. ent. Fr., 1870, p. 401. Tiaret. PERNIX Gylh., Schh. Gen, Curc., IT, p. 417. Hongrie. RUBRICEPS Rosenh., Thier, Andal., 1856, p. 277. Andalousie, TRIMAGULA Rosenh., Thier, Andal., 1856, p. 278. Grenade, Genre JEKELIA Tournier, Faciès des Pachylychius Jekel ; rostre construit sur le même plan, mais un peu plus court. Scutellum invisible. Segments abdominaux comme chez les Pachytychius, les deux premiers relativement plus grands. Tibias onguiculés, munis chacun d’une lame mucronale dentée sur presque toute sa longueur ; tarses non spongieux en dessous, crochets simples. EPHIPPIATA Fairm., Ann. Soc. ent. Fr., 1870, p. 401. Algérie, Maroc. DEPRESSIPENNIS Tournier. Hongrie, Blidah (Algérie). Long. 4 mill. — Noir; antennes et tarses d’un brun rougeûtre, Prothorax transverse, faiblement arrondi sur ses côtés latéraux, den- sément et assez fortement ponctué; paré sur ses côlés de petites écaillettes grises, rondes. Élytres subparallèles sur les côtés, forte- ment et neltement striées, offrant sur leur surface quelques faibles dépressions arrondies et entièrement recouvertes par de petites écailles rondes et grises régulièrement disposées, mais non imbriquées, 460 H, TOURNIER. Genre BARYTYCHIUS Jekel. sQuAMOSUS Gylh., Schh. Gen. Curc., I, p. 418. France méridionale, Italie, Espagne, Algérie. Horper Brullé, Exp. Mor., LI, 1832, p. 246. Grèce, Chypre, Syrie. C’est à tort que celte espèce a été réunie à la précédente; elle en diffère essentiellement par une taille plus grande, plus allongée, les tibias antérieurs beaucoup plus grèles, plus longs; le rostre plus long, moins courbé; les écaillettes du dessus du corps plus grandes et plus ovales; enfin par le scutellum moins petit, plus visible, étant plus au niveau des élytres et par suite presque constamment glabre, élant plus sujet au frottement, tandis que chez le squamosus, où il est très-petit et un peu enfoncé, il est presque constamment couvert de pelites écaillettes piliformes, jaunâtres. GLOBIPENNIS Tournier, Caucase. Long. 3 mill. — Noir poix; prothorax, extrémité du rostre et pattes d’un testacé rougeâtre. Rostre robuste, peu courbé,; subégal en longueur au prothorax; ce dernier subconique, faiblement arrondi sur ses côlés latéraux, assez fortement, densément et subgranuleuse- ment ponctué sar sa surface. Élytres un peu plus larges à leur base que la plus grande largeur du prothorax, subglobuleuses, fortement arrondies aux côtés latéraux, fortement convexes en dessus; surface très-finement striées; stries marquées de points assez gros, mais superficiels et peu serrés. Dessus du corps offrant quelques écaillettes allongées, blanchâtres ; pattes parcimonieusement recouvertes d’écail- lettes piliformes jaunâtres. Gette espèce diffère fortement des deux précédentes par sa forme générale, la ponctuation de son prothorax, la structure de son rostre, elc,. Tribu des Tychiides. — Barytychius, Tychius. L61 Nous n’avons point vu en nature l'espèce suivante ; nous ne pour- rions dire si elle appartient réellement à ce genre. LEGANS Brullé, Expéd, Mor., IT, 1832, p. 245, tab. 492, fig. 11. Grèce. Genre TYCHIUS Schôünherr. Sous-Genre ECTATOTYCHIUS Tournier (1). AMPLICOLLIS Aubé, Ann. Soc. ent Fr., 1850, p. 342. Sicile. Cette espèce parait propre à celte contrée. Les exemplaires prove- nant d'Algérie et répandus sous ce nom appartiennent à l’espèce sui- vante, | sIMILIS Tournier. Sicile, Algérie. Long. 3 1/2 mill. — Espèce assez semblable à la précédente et toujours confondue avec elle ; mais qui en diffère par le rostre plus court, moins ténu; par le prothorax ne formant pas un col allongé comme chez le T. amplicollis Aubé; n'ayant jamais ses bords laté- raux brusquement rentrés avant le bord antérieur, mais étant simple- ment et fortement rétrécis ; les écaillettes du dessus du corps sont aussi moins piliformes et moins brillantes que chez l'espèce précé- dente. (1) Nous avons formé cetle coupe pour deux espèces, qui, par leur forme courte, épaisse, par leur rostre exactement filiforme et rappelant celui des Pachytychius, se distinguent nettement de celles avec lesquelles elles sont associées. Nous dirons ici, une fois pour toutes, que nous avons constaté de visu qu'il existe bien sept articles au funicule antennaire de toutes les espèces placées par nous dans ce sous-genre et dans celui des Tychius vrais. H, TOURNIER, Sous-Genre TYCHIUS VRAIS. QUINQUELINEATUS Tournier. Égypte. Long. 4 mill — Par sa forme, cette espèce se rapproche du T. 5-punclatus Linné; mais elle est relativement plus courte, moins convexe en dessus, et en diffère totalement par son coloris, sa pubes- cence, etc. Noir ; rostre, antennes et pattes d’un testacé rougeûtre. Prothorax et élytres densément ponctuées, subchagrinés, presque glabres sur la page supérieure, qui est marquée de trois lignes longitudinales sur le prothorax et de cinq lignes sur les élytres; toutes ces lignes sont formées par des écaillettes ovalaires d’un blanc jaunâtre. QUINQUEPUNCTATUS Linné, Syst. nat,, éd. X, p. 383, Europe, Algérie. MODESTUS Tournier. Grèce. Long. 4 14/2 mill. — Noir poix; extrême pointe du rostre, Libias et antennes d’un testacé rougeûtre ; massue de ces dernières noiràtre. Dessous du corps densément recouvert d’écaillettes piliformes d’un gris clair ou jaunâtre, ternes ; une ligne longitudinale sur le milieu du prothorax, une ligne suturale et de chaque côté des élytres, une ligne humérale, sont plus ou moins bien limitées et d’un blanc plus ou moins pur. Dessous du corps densément recouvert d’écaillettes piliformes grisâtres. d. Cuisses antérieures frangées d’écailleltes piliformes blanchâtres ; cuisses postérieures dentées,. Nous n'avons vu que quatre exemplaires de cette espèce : l'un dans la collection de notre ami M, Stierlin, un autre dans celle de M. Kirsch et deux dans celle de M. de Kiesenwetter, qui nous en a généreusement cédé un. Chez l’un d’eux, la teinte grise des écaillettes | Tribu des Tychides, — Tychius. 463 de la partie supérieure passe à un beau jaune un peu foncé, mais sans aucun brillant ni reflets soyeux. ASTRAGALI Becker, Bull, Mosc., 1862, IV, p. 346. — 3-virgatus Desbrochers, Soc, ent. Belg., 1872 (Compte rendu), n° 82. Sarepla, Long. 3 mill. — D'un ovale allongé. Rostre chez le mâle aussi long, chez la femelle un peu plus long que le prothorax, faiblement courbé, peu atténué, Prothorax un peu‘ plus large que long, assez ample, régulièrement arrondi sur ses côtés latéraux. Élytres un peu plus de deux fois aussi longues que le prothorax, subparallèles sur les côtés latéraux chez le mâle, très-faiblement élargies chez la femelle. Noir poix; antennes, rostre et pattes d’un testacé rougeâtre. Dessus du corps recouvert d’écaillettes piliformes, d’un brun jaunâtre à reflets dorés; prothorax orné de trois lignes longitudinales blanches : la médiane entière, les latérales quelque peu atténuées et abrégées anté« rieurement. Seutellum blanc. Élytres parées de trois lignes blanches : l'une suturale et deux latérales, celles-ci occupant les cinquième, sixième et septième interstries. Dessous du corps très-densément recouvert d'écaillettes blanchâtres. Cuisses mutiques, AFFINIS Becker, Bull. Mosc., 1864, IT, p. 483. Sarepta. Long. 3 mill. — Espèce voisine de la précédente, dont elle n’est peut-être qu'une variélé. Cependant nous trouvons que le prothorax est constamment moins ample et moins arrondi sur les côtés; que le dessin est un peu différent et que les écaillettes du dessus du corps sont moins piliformes. Noir ; antennes, extrémité du rostre et paltes d’un testacé plus ow moins rougeâtre. Dessus du corps recouvert d’écaillettes exactement appliquées aux téguments; elles sont grises, jaunâtres ou même brunes ; une ligne longitudinale sur le milieu du prothorax, et trois lignes sur les élytres, dont l’une suturale et les deux autres humé- rales sont d’un blanc plus ou moins grisâtre : les lignes claires des élytres sont mal limitées, surtout les humérales, Rostre du mâle de la longueur du prothorax, atténué vers l'extrémité. Rostre de la L64 TESSELLATUS Tournier. H. TOURNIER. femelle aussi long que la tête et le prothorax réunis, faiblement atté- nué depuis la base jusqu’à l'extrémité. Prothorax plus long que large, deux fois aussi large à son bord postérieur qu’à son bord antérieur, faiblement arrondi sur ses côtés latéraux. Élytres un peu plus larges à leur racine que la base du prothorax, subparallèles sur les deux tiers de leur longueur, de ce point rétrécies jusqu’à l'extrémité, où elles sont communément arrondies ; surface à stries fines, mais bien dis- tinctes. Andalousie. Long. 8 mill. — D'un ovale allongé. Noir; tête, extrémité du rostre, antennes et pattes d’un testacé rougeâtre. Dessus du corps peu den- sément recouvert d’écaillettes piliformes, brunes ; prothorax parsemé de quelques écaillettes blanchâtres, un peu plus serrées sur la ligne dorsale, où elles forment une ligne claire mal limilée; élytres mou- chetées de petites taches claires formées par des écaillettes piliformes, d'un blanc jaunàtre ; dessous du corps assez densément recouvert de petites écaillettes blanchâtres; base du rostre et pattes parcimonieu- sement recouvertes d’une pubescence jaunâtre. Rostre du mâle un peu plus court que le prothorax, très-faiblement atténué vers l’extré- mité. Rostre de la femelle aussi long que le prothorax, à peine atté- nué vers l'extrémité. Tête et base du rostre fortement et grossière- ment poncluées ; prothorax convexe, à peine plus large que long, faiblement bisinué postérieurement; bords latéraux subrégulièrement arrondis : surface fortement et densément ponctuée. Élytres fortement striées-ponctuées ; interstries plans, finement chagrinés. Pattes courtes ; cuisses mutiques. POLYLINEATUS Germ., Ins., Spec. nov., p. 294. Suisse, Ilalie, France, Espagne. Celle espèce est assez variable : nous avons sous les yeux des exemplaires dont le dessus du corps est recouvert d'écaillettes pili- formes grises; chez d’autres elles sont d’un jaune grisâtre, d'un jaune brunätre, d’un brun rougeàtre, ou enfin d’un noir brunâtre ; chez ces derniers les bandes blanches des élytres manquent lotale- Tribu des Tychiides. — Tychius. 465 ment, il n'existe plus que la ligne dorsale du prothorax et la ligne suturale, qui sont d’un blanc pur. Nous avons vu plusieurs de ces échantillons étiquetés dans les col- lections sous le nom de 7. suluralis Brisout. LINEATULUS Germ., Stelt. Ent. Zeit., 1842, p. 106. = Schneideri Brisout (nec Herbst), Ann. Soc. ent. Fr., 1862, p. 776. Suisse, France, Allemagne, Ilalie, Algérie. ARIETATUS Tournier. Peney, près Genève. Long. 2 4/2 mill. — D'un brun de poix foncé ; extrémité du rostre depuis l'insertion des antennes, ces dernières moins la massue et les tibias d’un testacé rougetre. Dessus du corps et pattes peu densé- ment revêlus d’écaillettes très-piliformes, d’un gris clair argenté; ces écaillettes sont un peu plus serrées sur la suture et sur une ligne dorsale du prothorax et forment à ces places une ligne plus claire, sans cependant y établir une ligne blanche bien nette. Dessous du corps assez densément revêtu de pelites écaillettes blanchâtres. Celle espèce a quelques rapports avec la précédente, mais en diffère par une forme relativement plus courte, plus large; par les écaillettes du dessus du corps plus grossières, moins couchées et d’un autre coloris, etc. CuPRINUS Rosenh., Thier., Andal., 1856, p. 271. Andalousie. AUREOMICANS l'ournier, Malaga. Long. 2 1/2 mil. — Forme du T. cuprinus Rosenh., cependant un peu plus large; le prothorax est plus élargi, plus arrondi sur ses bords latéraux. Noir ; antennes, extrémité du rostre depuis l'insertion de ces pre- mières, Libias, élytres, moins la région scutellaire, d'un testacé rou- geàtre. Dessus du corps assez densément recouvert d’écaillettes très- (1873) 30 466 H. TOURNIER. piliformes, dorées, à l'exception toutefois d’une ligne longitudinale sur le milieu du prothorax, du scutellum, d’une ligne suturale sur les élytres et des angles huméraux de celles-ci, qui sont d’un blanc pur. Dessous du corps densément recouvert d’écaillettes blanches ; paties parcimonieusement recouvertes de petites écaillettes piliformes, blanchâtres. ELEGANTULUS Brisout, Ann. Soc. ent. Fr., 1862, p. 774. France, Suisse. RUFIPENNIS Brisout, Ann. Soc. ent Fr., 1862, p. 77. France méridionale, Espagne, Algérie. Scaneipert Herbst (nec Brisout), Käf., VI, p. 268, tab. 80, fig. 7. —= lineatulus Sieph., Brisout, Ann. Soc, ent Fr., 1862, p. 773. — striatellus Rottenberg in litt Suisse, France, Allemagne, Italie, Sicile. Nous ayons vu dans plusieurs collections et sous le nom de T. stria- tellus Rott. quelques échantillons de cette espèce; ils ont été récoltés en Sicile et ne diffèrent du type que par une pubescence un peu plus jaunâtre, les pattes d’un testacé clair, etc. consPERSUS Rosenh., Thie. Andal., 1856, p. 273. Cadix. GRENIERI Brisout, Ann. Soc. ent. Fr., 1861, p. 605. France méridionale, Sicile, Espagne, Chypre, Algérie. TENUIROSTRIS Tournier. Jérusalem. Long. 2 4/2 mill. — D'un ovale très-allongé. Noir ; rostre, antennes, élytres moins la région scutellaire, tibias et tarses d’un testacé clair. Tête, dessus du corps et pattes assez densément recouverts de petites écaillettes très-piliformes, jaunàtres, à reflets dorés; prothorax mar- qué à son bord postérieur de trois petites taches arrondies, formées Tribu des Tychiides, — Tychius. 167 par des écaillettes ovalaires, blanches; l’une de ces taches est au devant du scutellum et les autres sont aux angles postérieurs. Le scutellum est densément recouvert d’écaillettes blanches: sur les élytres l’on remarque encore quelques écaillettes blanches, ovales, inégalement disposées, plus nombreuses et plus serrées le long de la suture. Tête arrondie ; yeux grands, peu prohéminents; rostre droit, deux fois aussi long que la tête, très-mince depuis sa base, arrondi, lisse, brillant depuis l'insertion des antennes , insertion qui a lieu avant le milieu de sa longueur. Prothorax aussi long que large, un peu plus large à son bord postérieur qu’à son bord antérieur, faible- ment mais régulièrement arqué sur ses côtés latéraux; surface assez fortement et densément ponctuée. Élytres subparallèles sur les côtés, finement mais régulièrement striées; interstries finement chagrinés. Pattes assez robustes ; cuisses mutiques. NIGRICOLLIS Chevrolat, Rev. Zool., 1859, p. 302. I mitratus Costa, Annuar Mus, Zool., II, 1862, p. 128, tab. 4, fig. 4 bicolor Stierlin, Berl, Zeits, 1868, p. 151. Schaumi Slerlin, Mitt. Schuz. ent, Ges., Ii, 1866, p, 32. Sicile, Algérie. Nous avons sous les yeux des types des trois auteurs. LAUTUS Gylh., Schônh., Gen. Curc., IT, p. 403. Turquie, Russie méridionale. DisPAR Tournier, Italie méridionale, Long. 2 mill. — Par sa forme, cette espèce rappelle un peu celle du T. venustus, Fabr.; mais elle est d’une taille bien inférieure, tout autrement vêlue, etc, Noir; extrémité du rostre, antennes, extrémité des élytres et tibias testacés. Tête, rostre jusqu’à l'insertion des antennes, prothorax et pattes peu densément recouverts de petites écaillettes très-piliformes, d’un gris soyeux. Scutellum blanc. Élytres fortement striées-ponc- tuées, interstries étroits, parés chacun de deux rangées irrégulières 168 H. TOURNIER. d’écaillettes piliformes argentées. Dessous du corps densément recou- vert d’écaillettes piliformes blanches. Rostre court, épais, rappelant par la forme celui du T. thoracicus Bohem. BICOLOR Brisout, Ann, Soc. ent. France, 1862, p. 772. France méridionale, Italie, Sicile, Algérie, Égypte. SERIEPILOSUS Tournier. Égypte. Long. 1 3/4 mill. — Allongé, déprimé, subparallèle sur les côlés latéraux. Prothorax à côtés latéraux droits, rétrécis et faiblement arrondis antérieurement. D'un brun de poix; extrémité du rostre, antennes, élytres et pattes d’un testacé rougeâtre clair. Prothorax densément recouvert d’écaillettes très-piliformes, dorées, avec une étroite ligne longitudinale médiane et deux latérales formées d'écail- lettes arrondies, d’un blanc pur. Scutellum blanc. Élytres recouvertes d’écaillettes grisàtres, arrondies; chaque interstrie est orné dans le milieu d’une rangée longitudinale de pelites écailleltes piliformes et dorées. Rostre court, subulé, DEPRESSICOLLIS Tournier. Algérie. Long. 3 1/4 mill. —Par sa forme générale, cette espèce rappelle un peu le T. fuscipes Chevrol.; cependant elle est encore plus déprimée, le prothorax est plus arrondi sur les côtés, le rostre est plus long et subfiliforme, régulièrement arqué. Noir; tête, rostre, antennes et pattes d’un testacé rougeàtre clair. Prothorax uniformément recouvert d'écaillettes très-piliformes, d’un gris argent, brillantes. Scutellum densément recouvert d’écaillettes blanches. Élytres finement striées, chaque interstrie offrant deux ran- gées longitudinales d’écaillettes argentées, arrondies, el entre celles-ci une rangée d’écaillettes piliformes un peu dressées et de même cou- leur. FUSCILES Chevrol., Rev. Zool., 1859, p. 303. Espagne médidionale, Algérie. Tribu des Tychiides. — Tychius. h69 AURICHALCEUS Gylh., Schôünh., Gen, Curc., VIT, 2, p. 410. Espagne, Sicile, Algérie. FUNICULARIS Brisout, Ann. Soc. ent Fr., 1862, p. 775. France méridionale, Italie, Sicile, Espagne, Algérie. THORACICUS Bohem., Schôünh., Gen. Cure., VIT, 2, p. 302. Sicile, Italie, Corse, Espagne, Algérie. HYPÆTRUS Tournier. Sicile, Sardaigne, Algérie. Long. 2 3/4 à 3 mill — Forme du T. thoracicus Bohem., mais encore plus court, plus élargi, surtout le prothorax. Noir; extrémité du rostre, partie postérieure des élytres et tibias d’un teslacé rougeûtre. Dessus du corps revêtu d’écaillettes d’un gris argenté ou dorées, avec une ligne longitudinale d’un blanc de craie : cette ligne part du bord antérieur du prothorax, se dirige sur l’écus- son, qu’elle couvre, et se prolonge sur la suture jusqu’à l’extrémité des élytres. Dessous du corps densément recouvert de petites écail- lettes ovalaires, blanches ; pattes finement pubescentes. STRIGOSUS Reiche, Ann. Soc. ent, Fr., 1858, p. 8. Grèce, . LATICOLLIS Perris, Ann, Soc. ent. Fr., 1864, p. 298. — suavis Brisout, Ann. Soc. ent. Fr,, 1866, p. 414. Espagne, Algérie, Sicile, Syrie. RaArFrAYI Tournier, Algérie. Long. 3 mill. (sans le rostre). — ©. Gelte espèce est voisine comme forme et coloris du T. argentatus Chevrol.; mais le prothorax est beaucoup plus large, déprimé sur son disque, etc. tostre presque droit, peu incliné, mince, presque aussi long que la longueur totale du corps. 470 H. TOURNIER. &. Inconnu. Gette espèce serait-elle la même que le T, longitulus Desbrochers (Société ent. de Belg., Compte rendu, n° 82)? C’est ce que nous ne pouvons dire, la diagnose de cet auteur ne nous permettant pas de les réunir. ARGENTATUS Chevrol., Rev. Zool., 1859, p. 302, France méridionale, Italie, Corse, Sardaigne, Algérie, Syrie. sICULUS Bohem., Schünh., Gen, Curc., VII, 2, p. 299. Sicile, Algérie, PAUPERCULUS Tournier. Algérie. Long. 8 8/4 mill. — Intermédiaire, quant à la forme, entre le pré- cédent et le T. argentatus Chevrol.; passablement plus grand que ce dernier, relativement plus étroit et plus parallèle, Noir : extrémité du rostre, antennes et Libias d’un testacé rougetre. Corps entièrement et très-densément recouvert d’écaillettes très- déprimées, subpiliformes et jaunâtres, à l'exception d’une ligne lon- gitudinale dorsale sur le prothorax et le scutellum et d’une fine ligne suturale sur les élytres, où elles sont blanches. Dessous du corps recouvert d’écaillettes arrondies, blanches. SUBSULCATUS Tournier, Hongrie. Long. 3 1/2 mill. — Coloris d’un T. squamulatus Gylh., mais d’une forme plus allongée, plus parallèle, les élytres n'étant que très-faible- ment plus larges à leur racine que la base du prothorax. Rostre à peu près de la longueur du prothorax, faiblement atténué à l'extrémité, légèrement courbé. Noir ; extrémité du rosire, antennes el pattes d'un testacé rougeâtre. Corps entièrement recouvert en dessus d’un enduit crétacé jaunâtre, formé par de petites écaillettes ovalaires sur la tête et le prothorax, et arrondies sur les élytres ; celles-ci fortement striées, presque sillonnées. Dessous du corps recouvert d’écaillettes blanchâtres, Tribu des Tychiides. — Tychius. 471 oBpucrus Hochh., Bull, Mosc., 1851, I, p. 94. Arménie. Chez un exemplaire de celte espèce, que nous a communiqué notre collègue et ami M. Stierlin, nous avons compté sept articles au funi- cule antennaire. Ce Tychius ne peut donc pas rester dans le sous- genre Méiccotroqus. SQUAMULATUS Gylh,, Schünh., Gen. Curce., ILE, p. 404. — flavicollis Steph. (Brisout). — Kyrbyi Waterh. Europe, Algérie, Syrie. CINNAMOMEUS Kiesenw., Ann, Soc. ent. Fr,, 1851, p. 639. suturalis Brisout. France méridionale, Espagne, Italie. CRETACEUS Kiesenw., Ann. Soc. ent, Fr., 1851, p. 638. Mont-Serrat, Grenade. Gelte espèce a été réunie à tort au T. cénnamomeus Kiesenw.; elle diffère bien des variétés grises de ce dernier: nous ayons sous les yeux des types de l’auteur. BRISOUTI Tournier. Jura. Long, 4 mill, — Noir; antennes, extrémité des tibias et tarses d’un teslacé rougeâtre. Tète, base du rostre, dessus et dessous du corps et patles densément revêtus d’écaillettes piliformes d’un gris jau- nâtre ; sur le prothorax et les élytres ces écaillettes ont par place un reflet légèrement doré; l’on remarque encore sur les élytres quelques petites écaillettes blanchâtres formant des traces de lignes très-fines et subirrégulières. Rostre aussi long que la tête et le prothorax réu- nis, régulièrement mais faiblement arqué, à peine atténué vers l'ex- trémité. Prothorax un peu plus long que large, à côtés latéraux sub- parallèles sur leurs deux tiers postérieurs. Élytres un peu plus larges à leur racine que la base du prothorax, à calus huméraux légère- 172 H. TOURNIER. ment relevés; subparallèles sur leurs côtés latéraux jusqu'aux deux tiers postérieurs, de là faiblément rétrécies et subcommunément arrondies à leur extrémité; surface fortement striée ; interstries rele- vés, finement granuleux. Guisses postérieures mutiques. Cette espèce nous a été envoyée du Jura bernois (Saint-[mier). ALBILATERUS Slierlin, Bull, Mosc., 1863, IV, p. 497. Sarepta. VENUSTUS Fabr., Mant., I, p. 148. — Var. genistæcola Chevrol. — Var. genistæ Bohem. France, Allemagne, Suisse, Italie, Espagne. BIVITTATUS Perris, Ann. Soc. ent. Fr., 1866, p. 191. Cors?, Huesri Fournier. Calabre. Long. 3 mill, — D'un ovale court, d’une forme robuste. Tête arron- die, marquée entre les yeux d’une faible dépression ; yeux relative- ment pelits, plus petits chacun que l’espace restant entre eux au sommet du rostre, assez convexes. Rostre du mâle quatre fois aussi long, celui de la femelle cinq fois aussi long que l’un des yeux pris dans leur plus grande largeur, faiblement courbé, robuste, très-peu mais régulièrement atlénué ; subarrondi, glabre et ponctué à partir de l'insertion des antennes; celles-ci fortes, insérées environ au milieu de la longueur du rostre; funicule à premier article aussi long que les deux suivants réunis, second un peu plus long que le troi- sième, les suivants subégaux entre eux ; massue assez forle, ovalaire, couverte d’une fine pubescence blanchätre. Prothorax transverse, court, environ de la moitié plus large qu’il n’est long, deux fois aussi large à son bord postérieur qu’à son bord antérieur, fortement et régulièrement arrondi sur les côtés latéraux. Scutellum petit, sub- triangulaire, Élytres d’un quart plus larges à leur racine que la base du prothorax, à épaules peu saillantes, non remontées, arrondies ; Tribu des T'ychiides. — Tychius. 173 bords latéraux subparallèles jusqu’au milieu de leur longueur, puis de ce point faiblement mais régulièrement rétrécis jusqu’à l'extrémité des élytres, qui sont communément arrondies; surface striée, mais les stries, ainsi que toute la sculpture des téguments, ne sont presque pas appréciables, étant cachées par les écaillettes qui recouvrent l’insecte de toute part. Pattes assez courtes, robustes; cuisses mu- tiques. Noir ; extrème pointe du rositre, antennes, ibias et tarses testacés. Tête parcimonieusement recouverte de petites écaillettes très-piliformés, grisâtres ; rostre densément couvert, depuis le som- met des yeux jusqu’à l'insertion des antennes d’écaillettes piliformes, d’un gris jaunâtre. Prothorax très-densément recouvert de petites écaillettes subovales, allongées, d’un jaune brunâtre sur le disque et d'un jaune grisàtre sur les flancs; une fine ligne longitudinale médiane plus ou moins atténuée où même interrompue antérieure- ment et une ligne plus large de chaque côté près des bords laté- raux, d’un blanc pur. Scutellum blanc. Élytres totalement couvertes d’écaillettes bien arrondies, imbriquées el disposées très-régulière- ment en deux rangées longitudinales sur chaque interstrie; ces écail- lettes sont d'un gris jaunâtre, à l'exception de celles des quatrième, cinquième et sixième inlerstries, qui sont blanchâtres et forment ensemble une large raie longitudinale mal limitée ; sur le milieu de chaque interstrie, entre les deux rangées d’écaillettes arrondies, se montre encore une rangée de petites écaillettes très-piliformes, dorées et régulièrement disposées. Dessous du corps densément revêtu d’écail- lettes ovalaires, blanches. Pattes densément pubescentes ; cette pu- bescence formée par des écaillettes très-piliformes, blanches et jau- nâlres, Getle espèce a quelques rapports avec le T. bivittatus Perris, sur- tout avec les variétés grises de celui-ci, dont elle a presque le coloris et la disposition des écaillettes ; mais elle en diffère notablement par une forme plus large, le rostre moins épais chez le mâle, par cet organe qui n'offre pas autant de différence entre les deux sexes; par le prothorax plus large que long, fortement arrondi sur les côtés, tandis que chez le T. bivittatus Perris il est au moins aussi long que large, subparallèle sur une partie de ses côtés latéraux, etc. Nous avons dédié cette espèce à M. Huet du Pavillon, de qui nous l'avons eue, 474 H, TOURNIER. LONGIUSCULUS Tournier, Sarepta. Long. 3 à 3 1/4 mill. — A la forme générale du T. venustus Fabr., mais beaucoup plus étroit, beaucoup plus allongé. Tête arrondie, marquée d’une faible dépression entre les yeux ; ceux-ci grands, peu convexes, plus larges chacun que l’espace qu'ils laissent entre eux à la racine du rostre, Rostre du mâle au plus trois fois aussi long qu’un œil dans son plus grand développement ; peu courbé, robuste, assez fortement atténué; antennes insérées près de l'extrémité. Rostre de la femelle quatre fois aussi long qu'un œil dans son plus grand développement, peu courbé, peu épais, faiblement mais régulièrement atténué; subcylindrique, brillant et ponctué à partir de l’inserlion des antennes, qui a lieu environ an milieu de sa longueur. Prothorax aussi long que large, subparallèle sur les deux liers postérieurs de ses bords latéraux. Élytres deux fois et demie aussi longues que le prothorax, très-faiblement mais régulière- ment rétrécies à partir des épaules; surface striées, mais ici, comme chez le plus grand nombre des espèces qui nous occupent, la sculpture des téguments est cachée par les écaillettes qui les recouvrent. Noir; rostre depuis l'insertion des antennes et pattes d’un testacé rougeâtre clair. Tête, rostre jusqu’à l'insertion des antennes, dessus du corps et pattes densément recouverts d’écailleltes allongées, d’un gris jaunâtre; ces écaillettes sont blanches sur une partie des côtés latéraux du prothorax, sur le scutellum et sur une bande latérale mal limitée qui occupe les cinquième et sixième inter- stries de chaque élytre ; l’on remarque encore sur celles-ci quelques écaillettes blanches jirrégulièrement disposées. Sur les élytres, toutes les écaillettes, qui sont blanches, affectent une forme plus arrondie que celles qui les entourent. Dessous du corps densément recouvert d’écaillettes ovalaires, blanches. Pattes assez robustes ; cuisses mu- tiques. Nous avons presque toujours vu cette espèce associée dans les col- lections avec le T'. astragali Becker, duquel elle diffère évidemment. FARINOSUS Rosenh., Thier. Andal,, 1856, p. 274. Cadix, Algérie. Tribu des Tychiides, — Tychius. 475 TERROSUS Tournier. Calabre. Long. 2 8-4 mil — 4, Allongé, déprimé. Tête assez forte, arron- die; yeux moyens, convexes, chacun d’eux aussi grand dans son plus grand développement que l’espace qu’ils laissent entre eux à la base du rostre; celui-ci court, robuste, trois fois aussi long que l'œil dans son plus grand développement, peu courbé, faiblement atténué ; antennes assez grêles, à massue d’un ovale allongé, insérées aux deux tiers de la longueur du rostre. Prothorax à peine plus long que large, parallèle sur les deux tiers postérieurs de ses bords latéraux, assez fortement rétréci et arrondi jusqu’au bord antérieur, qui est coupé droit; bord postérieur de moitié plus large à peu près que le bord antérieur, à lobe médian bien prononcé, sinué de chaque côté de celui-ci. Scutellum moyen, subtriangulaire, un peu relevé. Élytres allongées, deux fois et un quart aussi longues que le prothorax; à épaules bien accusées, mais non saillantes; subparallèles sur la moitié antérieure des côtés latéraux; de ce point faiblement mais régulièrement rétrécies jusqu’à l'extrémité, où elles sont communé- ment arrondies. Noir; extrémité du rostre depuis l'insertion des antennes ; celles-ci et les pattes d’un testacé rougeûtre clair; élytres moins la région scutellaire d’un brun rougeâtre. Tête, rostre jus- qu’à l'insertion des antennes, prothorax et pattes densément revêtus d’écaillettes semi-piliformes, allongées, d’un gris jaunâtre ; sur le prothorax l’on remarque de chaque côté de la ligne dorsale quelques écaillettes un peu plus foncées, brunätres, formant assez vague- ment deux bandes Jongitudinales qui laissent entre elles une fine ligne dorsale de la couleur foncière, Scutellum densément recouvert d’écaillettes blanchâtres. Élytres totalement recouvertes de petites écaillettes d’un gris jaunâtre, déprimées, ovales, régulièrement imbri- quées et qui ne laissent que vaguement entrevoir les stries ; au fond de chaque strie et au milieu de chaque interstrie se trouve une ran- gée de fines écaillettes très-piliformes, couchées. Dessous du corps densément revêlu d’écaillettes blanchâtres. Pattes peu fortes; toutes les cuisses mutiques. ©. Inconnue. Nous n’avons vu que le seul mâle que nous possédons; il a été recueilli dans les montagnes de la Calabre par M. Huet du Pavillon, de qui nous l'avons acquis autrefois. 176 H. TOURNIER. HEYDENI Tournier, Haule-Égypte. d, Long. 2 3/4 mill, — ©. Long. 3 mill. — D'un ovale allongé chez le mäle, plus court, plus large chez la femelle; faiblement déprimé en dessus. Tête arrondie; yeux petits, paraissant subtriangulaires , parce qu’ils sont cachés en partie sur les côtés par des écaillettes formant une sorte d’enduit crétacé, épais, qui recouvre la tête et le rostre jusqu’à l'insertion des antennes; ils restent par ce fait chacun de moitié plus petit que l’espace qu'ils laissent entre eux à la base du rostre. Rostre du mäle quatre fois aussi long qu’un œil dans sa plus grande étendue, assez régulièrement courbé, très-faiblement mais régulièrement atténué; antennes insérées à peu près au milieu de sa longueur. Rostre de la femelle cinq fois et un quart aussi long que l’œil, assez fortement courbé, un peu atténué ; antennes insérées un peu avant le milieu de sa longueur. Prothorax aussi long que large, parallèle sur les trois cinquièmes de ses côtés latéraux, rétréci et faiblement arrondi jusqu’au bord antérieur, qui est coupé droit; ce dernier forme un bourrelét assez saillant, épais; bord postérieur remontant un peu en biais de chaque côté du lobe scutellaire. Scu- tellum petit, triangulaire. Élytres d’un quart plus large chez le mâle, d’un tiers chez la femelle que la base du prothorax ; subparallèles sur la moitié antérieure de leurs bords latéraux, faiblement mais régu- lièrement rétrécies de ce point jusqu’à l'extrémité, où elles sont com- munément arrondies. Cette espèce nous paraît par analogie devoir être noire, avec les pattes plus ou moins testacées; mais nous ne pouvons rien dire de précis à ce sujet, parce que les deux seuls exemplaires que nous avons sous les yeux sont revêtus de toutes parts, à l'exception de l'extrémité du rostre et de la massue des antennes, qui sont testacées, d’écaillettes épaisses et si serrées, qu'il nous est impossible d’aperce- voir un atome des téguments. Tête, rostre jusqu'un peu au-dessous de l'insertion des antennes, prothorax, dessous du corps et pattes herméliquement recouverts par des écaillettes arrondies, épaisses, ressemblant à un enduit crélacé ; sur les élytres ce même enduit est formé par des écailletles assez _grandes, carrées ; par dessus cette première couche l’on voit encore des écaillettes très-allongées, en carré long, plaquées sur les pre- Tribu des Tychiides. — Tychius. 177 mières : elles sont inégalement disposées sur le rostre, le prothorax et les pattes; mais sur les élytres elles forment une ligne lougitudi- dinale, régulière, sur chaque interstrie; stries des élytres fortes, profondes, régulières, mais couvertes dans leur fond d’un même enduit que le reste des téguments. La couleur des écaillettes varie selon le sexe : chez le mäle elles sont unicolores, d’un jaune grisâtre ; chez la femelle elles sont de même couleur, mais trois lignes longitu- dinales sur le prothorax, dont l’une médiane et deux latérales ; le scutellum, la racine de la suture et quelques taches sur les bords latéraux des élytres, sont d’un blanc de craie. La base du rostre, entre les yeux, est recouvert d’un enduit si épais qu’il y forme une élévation sensible, brusquement terminée au niveau du contour supé- rieur des yeux en deux angles divergents. Nous n’avons vu que deux exemplaires de celte remarquable espèce : lun d’eux appartient à notre collection. Ils ne ressemblent à aucune des espèces qui nous sont connues, quoiqu'ils aient à peu près le coloris de la suivante. MorAwiTzI Becker, Bull. Moscou, 1864, II, p. 487. — confusus Desbrochers, Soc, ent. Belg., 1872 (Compte rendu), n° 892, p. 10, Sarepla. Long. 2 à 3 mill. —Ovale, allongé, un peu déprimé. Tête arrondie, relevée transversalement entre les yeux par un enduit crélacé; yeux moyens, pas tout à fait aussi grands chacun dans leur plus grand développement que l’espace qu'ils laissent entre eux à la base du rostre ; celui-ci court, plus court que le prothorax, assez fort, peu courbé, faiblement atténué; chez le mâle il est trois fois environ aussi long que lun des yeux dans son plus grand développement; les antennes sont insérées aux deux tiers de sa longueur ; chez la femelle il est trois fois et un quart aussi long que l'œil; les antennes sont insérées aux trois cinquièmes de sa longueur. Prothorax aussi long que large, subcarré, rétréci et arrondi sur le tiers antérieur de ses bords latéraux; disque légèrement plan, faiblement relevé, sur- tout antérieurement, en une très-faible carène longitudinale ; bord postérieur à lobe scutellaire assez saillant, mais formé par des écail- 178 H. TOURNIER. lettes crétacées qui avancent sur le scutellum et en cachent la partie antérieure, Élytres à épaules peu saillantes ; faiblement arrondies sur les côtés latéraux, rétrécies à l’extrémité, où elles sont communé- ment arrondies; surface régulièrement striée ; interstries paraissant légèrement relevés. Tête, prothorax, région scutellaire des élytres et dessous du corps noirs; rostre, antennes, pattes et élytres, moins la région scutellaire, d’un testacé plus ou moins clair; quelquefois toute la page supérieure est teslacée. Densément revêtu sur tout le corps d’écaillettes crétacées, jaunâtres, ou parfois grisàtres, montrant sou- vent une ligne longitudinale plus claire sur le milieu du prothorax : sur celui-ci les écaillettes sont arrondies, concaves dans leur milieu et assez régulièrement disposées en lignes qui convergent vers la région dorsale ; outre celles-là, l’on remarque encore sur le prothorax quelques écaillettes piliformes couchées et plaquées sur les pre- mières; sur les élytres, les écaillettes sont subcarrées, creusées dans leur milieu, régulièrement disposées et subimbriquées en deux ran- gées dans chaque interstrie; entre ces deux rangées se trouve une ligne très-étroile d’écaillettes très-piliformes , fines, couchées en arrière. Dessous du corps et cuisses revêlus d’écaillettes ovalaires ; tibias couverts d’écaillettes piliformes, un peu plus claires que celles de la page supérieure. Pattes peu fortes; cuisses mutiques, &, Partie inférieure du corps longitudinalement et faiblement con- cave depuis les hanches intermédiaires jusqu’au dernier segment abdominal; celui-ci sans fossette, ®. Partie inférieure du corps longitudinalement et faiblement dépri- mée depuis les hanches intermédiaires jusqu’à l’avant-dernier segment abdominal ; dernier segment marqué avant son extrémité d’une fos- sette subarrondie assez profonde. Ce caractère sexuel se retrouve chez une grande partie des espèces de ce genre, mais nous ne l’indiquerons spécialement que pour celles où le rostre diffère assez peu entre les sexes pour laisser de l’incer- lüitude. Nous avons restilué à cette espèce le nom qui lui appartient par priorité ; notre honoré collègue M. Becker ayant déjà, en 1864, donné la dimension de cette espèce ainsi que quelques mots descriptifs aussi propres à la faire reconnaître que la diagnose de M. Desbrochers. dis. chocs à Tribu des Tychiides, — Tychius. 479 CARINICOLLIS Tournier, Astracan. Long. 3 à 3 1/4 mill. —Ovale, faiblement déprimé. Tête arrondie ; yeux assez grands, peu convexes, ovales, aussi grands chacun dans leur plus grand développement que l’espace qu’ils laissent entre eux à la base du rostre. Rostre du mâle court, à peine trois fois aussi long que l'œil dans son plus grand développement, faiblement mais régulièrement courbé, arrondi à l'extrémité depuis linsertion des antennes, qui a lieu un peu après le milieu de sa longueur. Rostre de la femelle allongé, environ quatre fois et demie aussi long qu’un œil dans sa plus grande largeur, régulièrement et assez fortement courbé, arrondi et subfiliforme depuis sa base ; antennes insérées au milieu de sa longueur. Prothorax transversal, faiblement mais régu- lièrement arrondi sur les côtés latéraux, à bord antérieur à peine relevé en bourrelet, pas plus large que la moitié de la largeur du bord postérieur; surface légèrement déprimée, relevée dans son milieu, surtout antérieurement, en une très-faible carène longitudi- pale. Scutellum assez grand. Élytres à épaules bien marquées, peu tombantes ; faiblement mais régulièrement rétrécies latéralement de- puis l'angle huméral à l'extrémité, où elles sont communément arron- dies ; surface régulièrement striée. Noir; tête, rostre, antennes, pattes et élytres, moins la région scutellaire, d’un testacé jaunâtre. Tégu- ments revêtus d’écaillettes disposées et conformées comme chez le T. Morawitzi Beck., mais d’un beau jaune ocre ou d’un jaune oli- vâtre sur la page supérieure et d’un blanc de craie sur la page infé- rieure. Pattes peu fortes ; cuisses mutiques; les antérieures sont très- faiblement angulées en dessous chez le mâle. d. Partie inférieure du corps longitudinalement et faiblement con- cave depuis les hanches intermédiaires jusqu’au dernier segment abdominal; celui-ci sans fosselte, ®. Partie inférieure du corps longitudinalement et faiblement dé- primée depuis les hanches intermédiaires jusqu’à l’avant-dernier segment abdominal; dernier segment de l’abdomen marqué d’une fossette transversale avant son extrémité, ITALICUS Tournier. Toscane. Long. 3 à 3 1/4 mill.— D'un ovale allongé; de la forme du T°. stria- 180 H. TOURNIER. tulus Gylh. Tèle arrondie; yeux moyens, ronds, convexes, plus petits chacun que l’espace qu'ils laissent entre eux à la base du rostre. Rostre du mäle trois fois et trois quarts aussi long que l'œil est large , très-faiblement courbé , robuste, fortement atténué ; an- tennes insérées aux trois quarts de sa longueur. Rostre de la femelle quatre fois aussi long que l'œil est large, presque droit, robuste, brusquement atténué à partir de l'insertion des antennes, ce qui a lieu un peu avant les deux tiers de sa longueur. Prothorax subparal- lèle sur la moitié postérieure de ses côtés latéraux ; de ce point très- faiblement arqué et régulièrement rétréci antérieurement en forme de cône tronqué au sommet; bord antérieur épaissi en un faible bourrelet et plus large que la moitié de la largeur du bord postérieur; ce dernier coupé en biais de chaque côté pour former un lobe scutel- laire large et bien accusé; surface un peu convexe, finement et den- sément ponctuée, marquée d’un faible sillon longitudinal au devant du scutellum ; celui-ci assez grand, subtriangulaire. Elytres à épaules bien accusées, à angles huméraux un peu saillants ; bords latéraux subparallèles jusqu’au milieu de leur longueur et de là faiblement mais régulièrement rétrécis jusqu'à l’extrémité, où les élytres sont communément arrondies ; surface régulièrement et profondément striée; stries étroites, marquées dans leur fond de points assez fins, un peu distants; interstries finement rugueux. Noir; extrémité du rostre, antennes moins la massue qui est un peu obscure, tibias, tarses et quelquefois l'extrémité des cuisses d’un testacé plus ou moins clair. Tête et rostre, jusqu’à l'insertion des antennes, densé- ment recouverts d’écaillettes très-piliformes, fines, presque soyeuses, d'un gris argenté variant quelquefois sur le rostre et sur le front au brunâtre, mais constamment grises entre les yeux. Prothorax recou- vert d’écaillettes allongées, non filiformes, fines, très-couchées, exactement appliquées aux téguments ; entièrement grises ou parfois brunâtres sur le disque en une tache qui a la forme d’un fer à cheval et qui laisse entre elle et le scutellum une tache grise d’un ovale allongé. Scutellum recouvert d’écaillettes d’un gris blanchätre. Élytres densément recouvertes sur les interstries d’écaillettes étroites, sub- ovalaires, couchées ; au milieu de chaque interstrie se montre une ligne régulière d’écaillettes un peu plus allongées que les autres, couchées en arrière ; au fond des stries l’on voit quelques très-courtes écaillettes distinctes entre elles par un espace subégal aux deux tiers de leur longueur, Dessous du corps densément recouvert d’écaillettes Tribu des Tychiides. — Tychius. 481 subovalaires, blanches. Pattes assez fortes; cuisses mutiques, peu densément revêlues de petites écaillettes ovalaires ; tibias pubes- cenis. d. Dernier segment abdominal lisse. @. Dernier segment abdominal marqué d’une fosselte ovalaire trans- versale et assez profonde. Gette espèce m'a été communiquée par M. L. de Heyden, et je la dois à sa générosité. Elle est voisine des T. deliciosus Perris et T. striatulus GyJh. Elle diffère de la première, outre le coloris et la conformation de la pubescence, par la forme du prothorax qui est ici subconique, tandis qu’il est arrondi sur les bords latéraux et élargi antérieusement chez l'espèce précitée; elle diffère de la seconde, de laquelle elle a à peu près la forme du prothorax, par celui-ci beau- coup plus finement et moins densément ponctué, el par les écaillettes qui le recouvrent; au lieu d’être rudes et piliformes comme chez le T. striatulus Gylh., elles sont exactement appliquées aux téguments subovalaires et représentent assez bien celles que l’on voit sur le même organe chez le T, squamulatus Schônh.; les écaillettes des élytres sont aussi plus fines, moins hérissées ; les stries sont autre- ment ponctuées, elc. DELICIOSUS Perris, Abeille, VII, 1870, p. 26. Sardaigne. STRIATULUS Gylh., Schônh., Gen. Curc., IT, p. 405. France méridionale, Piémont, Allemagne. Nous avions réuni à cette espèce les T. fuscolineatus Lucas, T. de- coratus Rosenh. et T, bellus Kirsch; mais, après une élude minu- tieuse, nous avons été forcé de les séparer. Outre la forme générale qui est un peu différente, chez cette espèce, le prothorax est aussi long que large, les côtés latéraux en sont toujours subparallèles sur une partie de leur longueur, puis rétrécis en manière de cône jus- qu’au bord antérieur ; les élytres sont plus ovalaires, moins parallèles sur les côtés; enfin le coloris de la pubescence est aulre, quoique chez certaines variétés claires des espèces qui nous occupent l'on retrouve parfois les teintes presque unicolores que l’on observe ch:z les exemplaires typiques du vrai T, striatulus Gylh. Ici ne sont pas (1873 34 182 H. TOURNIER. les seules différences que nous ayons observées : si l’on frotte des exemplaires de ces différentes formes, au point d'enlever totalement les écaillettes qui les recouvrent, l’on verra que le prothorax du T. striatulus Gylh. est régulièrement convexe , très-densément et fortement ponctué; que cette ponctuation est faiblement moins serrée sur la ligne dorsale, mais plus serrée et confluente sur les côtés laté- raux; tandis que chez le T. fuscolineatus Lucas le disque en est moins convexe, faiblement déprimé longitudinalement au devant du scutellum; la ponctuation est plus grosse, formée de points ronds, très-serrés, égaux, mais nettement séparés. Chez l'espèce de Gyllenhal les stries des élytres sont marquées dans leur fond de dépressions ponctiformes allongées, les interstries sont transversalement et assez fortement chagrinés ; chez celle de Lucas, les stries sont à peu près constituées de même, mais elles sont divisées pour ainsi dire en autant de petits compartiments longitudinaux qu’il y a de points dans leur fond, l’espace entre chaque point s’élevant presque au niveau des interstries ; ces derniers sont peu densément couverts de petites aspérités dirigées en arrière et faiblement chagrinés. Notre excellent ami M. Ch. Brisout qui, à l’époque, a eu entre les mains les types de la collection Schünherr, et qui nous a généreuse- ment adressé toutes les notes qu’il avait prises alors, nous confirme que le type du T. striatulus Gylh. existant dans la collection de Schünherr est bien identique aux exemplaires que nous séparons sous ce nom; il nous a même communiqué un exemplaire qu'il avait soigneusement comparé. FUSCOLINEATUS Lucas, Expl. Alg., 1849, p. 448, tab. 37, fig. 11, 11 a, Mb,lcuUd — decoratus Rosenh., Thier. Andal., 1856, p. 275. —= Var. bellus Kirsch, Berl. Zeit., 1870, p. 174. Sicile, Espagne méridionale, Portugal, Algérie, Tanger. Le T. bellus Kirsch, duquel nous avons eu le type sous les yeux, est formé d’après un exemplaire de celte espèce, mais coloré par excès. Le prothorax est d’un beau noir, avec deux taches tout à fait antérieures et une tache d’un ovale transverse au devant du scutel- lum, d'un blanc pur; les élytres sont d'un brun foncé, avec l'inter- Tribu des Tychiides. — Tychius. 183 Strie juxtasutural et les quatrième, cinquième et sixième interstries d’un blanc pur. M. Olcèse, de Tanger, nous a adressé plusieurs exemplaires iden- tiques à celui-ci; avec ceux-là s’en trouve un où la ligne blanche du second interstrie est parfaitement établie comme chez le T. fusco- lineatus Lucas, et un autre où cette même ligne blanche n'est que rudimentaire, mais où la tache blanche de la base du prothorax perd sa position transversale pour s’allonger en une fine ligne longitudi- nale. Quant à la forme générale et à la ponctuation, elles ne diffèrent en rien de celles des exemplaires typiques du T. fuscolinealus Lucas. OLCESEI T'ournier. — grandicollis Tournier, olim. Portugal, Algérie, Tanger. Long. 3 1/2 mill. — Ovalaire, subparallèle sur les côtés, trapu. Tête assez forte, arrondie ; yeux faiblement ovales, moyens, convexes, aussi grands chacun dans leur plus grand développement que l’es- pace qu'ils laissent entre eux à la base du rostre; celui-ci construit sur le même plan que chez le T. fuscolineatus Lucas. Prothorax très- grand, très-large, aussi long que large, subparallèle sur ses bords latéraux, qui ne sont arrondis que tout à fait postérieurement et antérieurement ; surface assez convexe, couverte d’une ponctuation grosse, ronde, nettement séparée par de petits espaces lisses et bril- lants. Scutellum petit, subtriangulaire. Élytres courtes, au plus une fois el deux tiers aussi longues que le prothorax, pas plus larges que ce dernier dans sa plus grande largeur; épaules bien marquées; bords latéraux parallèles jusqu’après le milieu de leur longueur, de ce point assez courtement arrondis postérieurement ; surface à stries superficielles, surtout les extérieures, qui ne sont formées que par des points bien distants les uns des autres, très-allongés, peu pro- fonds ; les stries intérieures sont conformées de même, mais les points sont un peu plus profonds et un peu plus rapprochés; inter- stries presque lisses, très-faiblement coriacés. Noir; rostre depuis l'insertion des antennes, ces dernières, tibias et tarses d’un testacé clair;-élytres, moins la région scutellaire, d’un brun rougeâtre. Tête, rostre jusqu’à l'insertion des antennes densément recouverts d’écail- lettes piliformes jaunâtres. Prothorax densément recouvert d’écaillettes L84 H. TOURNIER. subpiliformes, courtes, couchées, d’un jaune brunâtre, à l'exception de deux bandes latérales faiblement arquées et d’une ligne longitudi- nale médiane qui sont d’un gris jaunâtre plus ou moins clair. Scu- tellum densément recouvert d'écaillettes d’un blanc jaunâtre. Élytres couvertes sur les interstries d’écaillettes grossières, allongées, cou- chées en arrière; du milieu de celles-ci, sur chaque interstrie, sort une rangée longitudinale, régulière, d’écaillettes criniformes, longues, dressées. Le coloris de toules ces écaillettes rappelle un peu celui des élytres du T. fuscolineatus Lucas; mais au lieu d’avoir comme chez cette espèce l’interstrie juxtasutural, les deuxième, quatrième, cin- quième et sixième interstries blancs, ici ils sont alternativement d’un blanc jaunâtre, c’est-à-dire que les interstries juxtasutural, deuxième, quatrième et sixième sont clairs et les autres bruns. Le dessous du corps est couvert d’écailleltes subovalaires, d’un beau blanc. Les pattes sont fortes, peu densémént couvertes d’écaillettes piliformes blanchâtres ; les cuisses sont mutiques, épaisses, surtout les anté- rieures, d. Parlie inférieure du corps longitudinalement et faiblement con- cave depuis les hanches intermédiaires jusqu’au dernier segment abdominal, celui-ci marqué avant son extrémité d’une petite fossette arrondie ; premier segment abdominal un peu échancré au milieu de son bord postérieur. @. Abdomen faiblement mais régulièrement convexe ; dernier seg- ment abdominal marqué d’une assez grande fossette transverse. Cette espèce est voisine par son coloris des exemplaires de teinte moyenne du T. fuscolineatus Lucas, mais en diffère totalement par sa forme générale qui est plus trapue, son prothorax plus grand, plus large, aussi large que les élytres, et surtout par la sculpture de ses técuments. CHEVROLATI Tournier, Portugal. Long. 4 mill. — Ovale. Tête petite, ronde; yeux relativement pelits, ronds, convexes, aussi grands chacun que l’espace qu'ils laissent entre eux à la base du rostre. Rostre du mâle robuste, peu courbé, sensiblement atténué vers l’extrémité à partir de l'insertion des Tribu des Tychiides. — Tychius. 485 antennes, qui a lieu aux deux tiers de sa longueur; quatre fois et demie aussi long que l’un des yeux est large, densément et grossière- ment ponctué. Rosire de la femelle robuste, presque droit, faiblement mais régulièrement atténué depuis sa base; cinq fois et demie aussi long que la largeur de l’un des yeux, fortement et subrugueusement ponctué ; antennnes insérées aux trois cinquièmes de sa longueur. Prothorax fortement transversal, d’un quart plus large qu’il n’est long, assez régulièrement arrondi sur ses côtés latéraux ; convexe en dessus, densément et fortement ponctué. Scutellum moyen, subtrian- gulaire. Élytres un peu plus larges à leur racine que la base du pro- thorax, à épaules très-tombantes ; bords latéraux peu élargis, faible- ment rétrécis jusqu’à l'extrémité des élytres, qui sont communément arrondies ; surface fortement et nettement striée; stries ponctuées ; interstries assez fortement chagrinés. Noir ; extrême pointe du rostre, extrémité des tibias et tarses d’un brun rougeûtre. Tête, rostre jusqu’à l'insertion des antennes, prothorax et élytres peu densément revêtus d’écaillettes piliformes, unicolores, grises. Dessous du corps densé- ment recouvert d’écaillettes blanches. Pattes assez robustes, parcimo- nieusement pubescentes. Chez le mâle, les cuisses antérieures sont ciliées en dessous d’écaillettes blanches, allongées. Cuisses intermé- diaires et postérieures avec un léger fascicule dentiforme, Gette espèce a quelques rapports par sa forme générale et la struc- ture du rostre avec les précédentes ; mais la vestiture la rend très- voisine de la suivante, dont elle a à peu près la pubescence. RUFIROSTRIS Schôünh., Ménétr., Cat, rais., p. 223. — glycyrrhizæ Becker, Bull, Mosc., 1864, II, p. 486. Sarepla, Caucase. KIESENWETTERI Tournier. Servie. Long. 3 1/4 mill, — 4. D'un ovale court. Tète arrondie ; yeux assez grands, plus grands chacun que l’espace qu'ils laissent entre eux à la base du rostre; convexes. Rostre trois fois et un quart aussi long que l’œil dans‘sa plus grande largeur ; épais, pas sensiblement rétréci vers l'extrémité, qui est ponctuée; antennes assez longues, insérées aux deux ters environ de sa longueur, Prothorax passablement plus 1186 H. TOURNIER, court que large, faiblement mais assez régulièrement arrondi sur ses côtés latéraux, assez fortement rétréci antérieurement, pour former à ce bord un bourrelet assez large, mais peu prononcé; surface assez convexe. Élytres larges, d’un quart plus larges à leur racine que la base du prothorax, à épaules peu saillantes ; depuis celles-ci, un peu élargies et arrondies jusqu’au milieu de leur longueur, puis faible- ment et régulièrement rétrécies jusqu’à l’extrémité, où elles sont communément arrondies; surface striée, mais les stries sont presque entièrement cachées par les écaillettes qui les recouvrent. Noir ; rostre depuis l'insertion des antennes, celles-ci et pattes d’un testacé rougeâtre clair; élytres brunes. Tête, rostre jusqu’à l'insertion des antennes, dessus du corps, dessous du prothorax et pattes très-den- sément revêtus d’écaillettes piliformes, déprimées, exactement appli- quées aux téguments, d’un jaune brunâtre ou d’un gris jaunâtre ; lorsque l’on les regarde sous un certain jour, ces écaillettes ont un reflet soyeux. Abdomen densément recouvert d’écailleltes ovalaires, blanches. Pattes fortes ; cuisses mutiques. &. Inconnue. Cette espèce à un peu la pubescence du T. squumulatus Gylh.; elle est aussi déprimée que chez celle-ci, mais elle est plus soyeuse ; par la forme elle représente assez bien un énorme T. medicaginis Brisout, mais elle est plus large, plus convexe, et le rostre est autre- ment construit, ACOSMUS Tournier. Sarepta. Long. 2 1/2 mill. — Ovalaire. Tête arrondie; yeux grands, peu convexes, d’un tiers plus grands chacun dans leur plus grand déve- loppement que l’espace qu'ils laissent entre eux à la base du rostre ; cette partie est un peu plus étroite, et par conséquent les yeux sont | un peu plus rapprochés chez la femelle que chez le mâle, Chez ce dernier sexe le rostre est trois fois aussi long que l'œil dans sa plus grande largeur; peu mais régulièrement courbé, atténué à partir de l'insertion des antennes, insertion qui a lieu environ aux deux tiers de sa longueur. Rostre de la femelle un peu plus de trois fois aussi long que l'œil, très-faiblement plus long que chez le mâle, mais d’une autre forme; peu courbé, aussi épais à sa base que chez le mâle, Tribu des Tychides. — Tychius. 487 fortement et régulièrement rétréci et subulé de ce point à l'extrémité; antennes insérées très-peu après le milieu de sa longueur ; de là il est glabre, brillant et marqué d’une ponctuation éparse. Antennes peu épaisses, massue allongée. Prothorax transversal d’un cinquième plus large que long, d’un tiers plus large à sa base qu’à son bord antérieur, largement et régulièrement arrondi sur ses côtés latéraux. Élytres deux fois aussi longues que le prothorax, un peu plus larges à leur racine que celui-ci à sa base; épaules nullement saillantes, tombantes; côtés latéraux des élytres faiblement arrondis; surface assez fortement striée, mais les stries ainsi que la sculpture de la page supérieure sont cachées par la pubescence qui les recouvre. Noir; rostre depuis l'insertion des antennes, celles-ci et pattes d’un testacé clair. Tête, rostre jusqu’à l'insertion des antennes, prothorax et pattes recouverts d’écailleltes piliformes, déprimées ; d’un jaune parfois un peu brunâtre ; élytres densément revêtues d’écaillettes de même couleur, mais ovalaires et plus déprimées encore : le coloris des écaillettes devient plus clair sur un fin bord à la partie posté- rieure du prothorax, sur le scutellum et parfois sur une fine ligne suturale. Pattes assez fortes; cuisses mutiques, les postérieures avec un léger fascicule dentiforme. Nous avons reçu de M. Becker, de Sarepta, deux exemplaires de cette espèce; ils étaient mêlés à des T. flavus Becker. BEcKERr Tournier. Sarepta. Long. 2 4/2 mill. — 4. D'un ovale allongé. Tête arrondie; yeux grands, convexes, plus grands chacun que l’espace qu'ils laissent entre eux à la base du rostre; ce dernier cinq fois aussi long qu’un œil dans son plus grand développement, assez épais, très-peu atté- nué, un peu courbé à la hauteur de linsertion des antennes ; de là jusqu’à l'extrémité il est glabre, brillant, marqué de quelques points ; antennes insérées aux deux tiers de sa longueur, assez allongées, équivalant en totalité à une fois et demie la longueur du rostre ; massue d’un ovale allongé. Prothorax aussi long que large ; bord pos- térieur deux fois aussi large que l’antérieur ; bords latéraux presque droits sur leur moitié postérieure , rétrécis et faiblement arrondis antérieurement. Scutellum subtriangulaire, caché par la pubescence, A88 H. TOURNIER. Élytres un peu plus larges à leur racine que la base du prothorax, à épaules un peu tombantes ; côtés latéraux très-faiblement élargis et arrondis; surface à stries peu visibles, couvertes qu’elles sont par la pubescence. Noir; rosire, antennes moins la massue, qui est obscure, et pattes d’un testacé rougeâtre. Tête, rostre jusqu’à l’in- sertion des antennes, dessus du corps et pattes densément recou- verts d'écaillettes peu couchées, piliformes, jaunes, à reflets soyeux ; sur le front, les épaules et l’extrême pointe des cuisses se montrent quelques écaillettes blanches. Dessous du corps densément recouvert d’écaillettes d’un blanc jaunâtre. Pattes peu épaisses ; tibias anté- rieurs assez fortement courbés; cuisses antérieures densément garnies en dessous de langues écaillettes piliformes d’un blanc jaunâtre, les intermédiaires un peu frangées de mêmes écaillettes, et les posté- rieures armées d’un petit fascicule dentiforme. Q. Inconnue. Cette espèce intéressante se rapproche des précédentes par son coloris et sa forme générale ; mais elle en diffère par son rostre allongé, très-peu atténué, la conformation de ses pattes antérieures, sa pubescence moins couchée, un peu plus grossière. Je n’en ai vu qu'un mâle, qui m'a été envoyé de Sarepta par M. Beeker, auquel je l'ai dédiée. CRASSIROSTRIS Kirsch, Berl. Zeit., 1871, p. 48. Silésie, Hongrie, Suisse. SERICATUS Tournier. Peney, près Genève. Long. 2 4/4 mill. — Tête petite, arrondie; yeux moyens, convexes, un peu plus grands chacun que l’espace qu’ils laissent entre eux au sommet du rostre. Rostre du mâle deux fois et un quart aussi long qu’un œil dans son plus grand développement, robuste, brusquement courbé à partir de l'insertion des antennes, atténué à l'extrémité ; cuisses antérieures densément ciliées en dessous d’écaillettes soyeuses, allongées, d'un blanc argenté. Rostre de la femelle trois fois et demie aussi long qu’un œil dans son plus grand développement, peu robuste, brusquement courbé et fortement atténué à partir de l'insertion des si | Tribu des Tychiides, — Tychius. 189 antennes ; celles-ci insérées très-peu après le milieu de sa longueur ; de ce point jusqu’à l'extrémité il est glabre, lisse, brillant, Prothorax aussi long que large, à côtés latéraux un peu arrondis antérieure- ment, faiblement rétrécis postérieurement; surface densément et grossièrement ponctuée. Scutellum petit, caché par la pubescence, Élytres d’un quart plus larges à leur racine que la base du prothorax, à épaules un peu saillantes; côtés latéraux faiblement élargis un peu après les épaules, puis régulièrement rétrécis jusqu’à l'extrémité, qui est communément arrondie ; surface convexe, finement striée ; inter- stries finement chagrinés. D’un noir de poix; tête, extrémité du rostre, antennes, pattes et élytres, moins la région scutellaire, d’un teslacé rougeûtre clair. Tête, rostre jusqu’à l'insertion des antennes, dessus du corps et pattes recouverts d’écaillettes piliformes, soyeuses, d’un gris très-clair argenté. Dessous du corps densément recouvert d’écaillettes blanches. Pattes assez robustes; cuisses postérieures avec un faible fascicule dentiforme. AUREOLUS Kiesenw., Ann. Soc. ent Fr., 1651, p. 640. — albovittatus Ch. Brisout, Ann. Soc. ent. Fr., 1862, p. 768. — albovittis Gemm., Col. Heft., VIIL, 181, 1871. France, Suisse, Allemagne, Hongrie, Italie, Sicile, Espagne. MEDICAGINIS Ch. Brisout, Ann. Soc, ent, Fr., 1862, p. 767. France, Suisse, Allemagne, Hongrie, Italie, Espagne. FLAVICOLLIS Bohem., Schh., Gen. Gurc., VII, 2, p. 304. — curtus Ch. Brisout, Ann. Soc. ent. Fr., 14862, p. 770. France, Suisse, Allemagne. FLAVUS Becker, Bull. Mosc., 1864, II, p. 488. Sarepta, Astrakan. Long. 2 mill. — D'un ovale un peu allongé; intermédiaire quant à la forme entre les T. junceus Reich et T. meliloti Steph.; diffère des deux par le rostre autrement conformé, par une pubescence plus grossière, elc. Tête arrondie ; yeux moyens, à peine plus grands chacun que l’es- 490 H. TOURNIER, pace qu’ils laissent entre eux à la base du roste; ce dernier glabre, brillant, presque lisse depuis l'insertion des antennes. Rostre du mâle à peu près trois fois et demie aussi long qu'un œil dans sa plus grande largeur, peu courbé, très-faiblement mais régulièrent atténué : antennes insérées aux deux tiers environ de sa longuenr. Rostre de la femelle conformé comme chez le mâle, mais un peu plus long, quatre fois environ aussi long qu’un des yeux est large, plus ténu que chez le mâle, un peu plus courbé à l’insertion des antennes, faible- ment subulé; antennes insérées un peu après le milieu de sa longueur. Prothorax aussi long que large, subparallèle sur la moilié postérieure de ses bords latéraux, faiblement rétréci et arrondi antérieurement ; surface un peu convexe, légèrement déprimée en une ligne transver- sale au devant du seutellum; celui-ci de grandeur moyenne, trian- gulaire. Élytres d’un quart plus larges à leur racine que la base du prothorax, à épaules un peu tombantes; calus huméral faiblement relevé; bords latéraux nullement élargis, très-faiblement arrondis ; surface à stries bien marquées; interstries paraissant très-faiblement convexes. Noir; rostre, antennes et pattes d’un testacé clair; tête et élytres, moins la région scutellaire de celles-ci, d’un brun rougeûtre. Tête, rostre jusqu’à l'insertion des antennes et dessous du corps den- sément revêlus d’écaillettes piliformes assez grossières, d’un jaune ocracé unicolor. Dessous du corps densément revêtu d’écaillettes blanches. Pattes assez robustes, à pubescence d’un jaune blanchâtre; cuisses mutiques, à l'exception des postérieures, qui sont ornées d’un petit fascicule dentiforme. FEMORALIS Ch. Brisout, Ann. Soc, ent. Fr., 1862, p. 771. France méridionale, Allemagne, Hongrie, Italie. DIFFICILIS Tournier. Carinthie. Long. 2 mill. — Cette espèce est très-voisine de la précédente, de laquelle elle a à peu près le coloris; mais elle en diffère par le rostre un peu plus court chez la femelle, presque semblable dans les deux sexes, par la forme générale qui se rapproche un peu plus de celle du T. squamulatus Schh., par les cuisses antérieures du mâle qui ne sont pas ciliées en dessous; par le prothorax relativement PT Tribu des Tychiides, — Tychius. L94 plus long, plus grand, etc. Elle se dislinguera également facilement du T. junceus Reich par le rostre beaucoup plus court, par sa forme J P générale, les écaillettes du dessus du corps moins piliformes, etc. Tête arrondie ; yeux médiocres, un peu convexes, pas tout à fait aussi grands chacun dans leur plus grand développement que l’espace qu'ils laissent entre eux à la base du rostre; ce dernier est de même forme chez le mâle et chez la femelle, assez robuste, presque droit jusqu'à l’insertion des antennes, puis de là un peu brusquement courbé et atténué, brillant, glabre, marqué de quelques points épars assez grossiers; chez le mâle il est trois fois, chez la femelle trois fois et un quart aussi long que l’un des yeux pris dans son plus grand développement; antennes insérées chez le mâle aux trois cinquièmes de sa longueur, chez la femelle un peu après le milieu. Prothorax relativement grand, faiblement plus long que large chez le mâle, aussi long que large chez la femelle, presque droit sur les deux tiers postérieurs de ses bords latéraux, assez subitement rétréei et arrondi antérieurement ; bord antérieur large, presque aussi large que les deux tiers du bord postérieur, Scutellum en triangle arrondi. Élytres peu plus larges à leur racine que la base du prothorax, une fois et trois quarts aussi longues que lui, à épaules bien tombantes; elles ne sont pas élargies sur les côtés latéraux, mais au contraire faible- ment, régulièrement rétrécies et arrondies depuis les épaules jusqu’à l'extrémité, où elles sont communément arrondies ; surface striée; les stries sont bien accusées, malgré la couche d’écaillettes qui recouvre les tégumenis. Noir; rostre, antennes moins la massue, qui est quel- quefois obscure, et pattes d’un testacé clair ; élytres, moins la région sculellaire, d’un testacé rougeâtre un peu foncé. Tête, base du rostre jusqu’à l'insertion des antennes et dessus du corps densément recou- vert d’écailleltes un peu grossières, d’un jaune ocre un peu grisâtre ; celle pubescence laisse à peu près libres les stries des élytres; elles sont parées dans leur fond d’une rangée longitudinale de petites écaillettes allongées de même couleur que celles qui les entourent, néanmoins elles se distinguent nettement, étant isolées et évidemment séparées de celles des interstries. Dessous du corps densément recou- vert d’écaillettes ovalaires, blanches. Pattes à écaillettes piliformes d’un blanc jaunâtre ; cuisses peu épaissies, inermes ; chez quelques exemplaires l’on aperçoit aux cuisses antérieures un fascicule denti- forme très-obsolète, 492 H. TOURNIER, d. Partie inférieure du corps très-faiblement et longitudinalement concave depuis les hanches intermédiaires jusqu’au dernier segment abdominal; celui-ci marqué d’une fossette ovalaire, transversale, superficielle. @. Partie inférieure du corps faiblement mais régulièrement con- vexe depuis les hanches intermédiaires jusqu’au dernier segment abdominal ; celui-ci marqué avant son extrémité d’une petite fossette arrondie assez profonde, sunceus Reich, Mantiss. Ins., 1797, p. 15, tab, 1, fig. 11. = hæmatopus Gylh., Schünh., Gen. Gurc., IL, p. 409. France, Suisse, Allemagne, Hongrie, Sicile, Espagne. Vit sur les Melilotus officinalis et alba. D’après les notes que m'a envoyées M. Ch. Brisout, le T. hæmatopus Gylh. qui existe dans la collection de Schünherr est un exemplaire femelle de cette espèce, qui a la pubescence blanche. MELILOTI Steph., Ill. Brit., IV, p. 55. Angleterre, France, Suisse, Italie, Allemagne, Hongrie, Sardaigne, Algérie. Nous avons vu dans les collections quelques exemplaires de cet insecte appartenant à une forme qui nous paraît devoir constituer une espèce nouvelle (T. litigiosus Tournier). Nous n’en avons cepen- dant observé qu’un trop petit nombre pour pouvoir trancher la question. Ils sont d’une taille plus grande (2 3/4 mill.); les élytres sont relativement un peu plus allongées, plus parallèles; le rostre paraît un peu plus épais à la base, faiblement plus court; la pubes- cence est entièrement d’un jaune brunâtre à reflets dorés, et la ligne blanche sur la suture des élytres est toujours bien nette. Les exemplaires qui nous ont passé sous les yeux proviennent de Sicile, Sardaigne, Algérie, Malte. Ce n’est peut-être qu’une variété méridionale. D'après les notes que nous a adressées M. Ch. Brisout, il existe dans la collection Schonherr sous le nom de T, dauritus in litt, un T, melolonti & Gylh. wnin db. Tribu des Tychiides. — Tychius. 193 Cette espèce est variable, comme, du reste, presque toutes celles du genre : tantôt la pubescence est entièrement blanche, mate, ou à reflets soyeux; tantôt elle est jaune ou passe même parfois au bru- nâtre; mais elle se reconnaîtra toujours facilement à son rostre subulé et fortement fléchi en dessous, à ses cuisses noires, etc. Nous avons remarqué que la différence de coloris que l’on observe chez ces insectes tient en partie au moins à la couleur des fleurs de la plante sur laquelle ils ont vécu. Que l’on capture, par exemple, des T. junceus ou des T. meliloti sur le Melilotus officinalis qui a la fleur jaune, presque tous les exemplaires que l’on obtiendra auront une pubescence d’un jaune plus ou moins foncé ; mais si l’on récolte ces mêmes espèces sur le Melilotus alba, qui a ses fleurs blanches, la pubescence sera alors totalement blanche ou d’un gris plus ou moins clair. Cette différence tient-elle au principe colorant de la plante dont s’est nourri l’insecte pendant ses premiers états ? ou la nature pré- voyante l’aura-t-elle voulu ainsi afin de cacher ces pelits êtres aux ennemis toujours prêts à les saisir ? C’est ce que nous laisserons éta- blir par de plus capables que nous. DENTIPES Tournier. Algérie (Boghari). Long. 3 mill — 4. D'un ovale très-allongé, subparallèle sur les côtés. Tête arrondie ; yeux grands, convexes, aussi grands chacun que l’espace qu'ils laissent entre eux à la base du rostre; celui-ci court, trois fois aussi long que l’un des yeux, assez fort, un peu atténué, peu courbé; antennes insérées aux trois cinquièmes de sa longueur. Prothorax transversal, d’un quart plus large qu’il n’est long, arrondi sur ses côtés, rétréci antérieurement; bourrelet du bord antérieur très-faible; bord postérieur deux fois aussi large que le bord anté- rieur, bisinué; surface fortement et densément ponctuée. Scutellum subtriangulaire. Élytres allongées, d’un quart plus larges à leur racine que le prothorax à sa base, à épaules bien formées, nullement tombantes ; bords latéraux subparallèles sur les deux tiers de leur longueur, de ce point assez brusquement arrondis et rétrécis jusqu’à l'extrémité; surface striée; stries étroites, profondes, ponctuées ; interstries finement chagrinés. Noir ; extrémité du rostre depuis l’in- sertion des antennes, celles-ci, tibias et tarses d’un testacé rougeûtre 19/4 H, TOURNIER. clair. Têle, page supérieure et pattes recouvertes d’écaillettes pili- formes, d’un gris brunâtre ; le rostre, une tache au milieu de la base du prothorax, une bande mal limitée de chaque côté de celui-ci, la suture et la majeure partie des quatrième et sixième interstries des élytres sont d’un blanc grisâtre ; les écaillettes claires de la suture et des interstries des élytres sont d’une forme plus élargie, plus arrondie que les autres. Dessous du corps densément recouvert d’écailleltes ovalaires, blanches. Pattes assez allongées, peu fortes; tibias anté- rieurs armés (une forte dent un peu avant le milieu de leur côté nterne ; cuisses mutiques. @. Inconnue Nous ne possédons qu’un exemplaire de cette espèce; il nous a été envoyé de Boghari par M. Raffray, de qui nous tenons déjà plusieurs espèces intéressantes. OBSCURUS Fairm., in litt. Tanger. Long. 2 à 2 1/4 mill. — 4. Ovale, allongé. Tête ronde, moyenne; yeux assez grands, ovales, plus grands chacun dans leur plus grand développement que l’espace qu’ils laissent entre eux à la base du rostre ; celui-ci trois fois aussi long qu’un œil dans son plus grand développement, assez fort, peu atténué, droit depuis la racine jusqu’à l'insertion des antennes, puis courbé de ce point jusqu’à l’extré- mité ; antennes insérées aux trois cinquièmes de sa longueur. Pro- thorax un peu pius large que long, fortement rétréci antérieure- ment; bords latéraux faiblement mais assez régulièrement arrondis ; bord postérieur non sinué, presque deux fois aussi large que le bord antérieur; surface densément et grossièrement ponctuée. Scutellum subtriangulaire. Élytres subparallèles sur les trois cinquièmes de leur longueur, à épaules un peu tombantes; surface faiblement mais régu- lièrement convexe, striée; stries bien accusées, marquées dans leur fond de points allongés un peu distants; interstries plans, très-fine- ment coriacés. Noir; rostre depuis l'insertion des antennes, celles-ci, pattes et élytres, à l'exception de la région scutellaire et des épaules, d’un testacé rougeâlre plus ou moins clair. Chez les deux exemplaires que nous avons sous les yeux nous ne voyons que des rudiments épars d’écaillettes; celles-ci étant très-bien fixées aux téguments MC ECS PE Tribu des Tychides, — Tychius. 495 n’ont pu être enlevées totalement par un frottement quelconque et se sont rompues près de leur racine ; l’on voit clairement cependant, par la forme des vestiges existants et par la sculpture des téguments, que ces écaillettes ont dù être ovalaires, assez serrées et d’un gris probablement un peu jaunâtre. Pattes un peu fortes; cuisses mutiques où paraissant telles ; il nous semble cependant qu’il reste un vestige de fascicule dentiforme aux cuisses postérieures, Cette espèce doit, à l’état normal, avoir quelques rapports avec la précédente; mais les tibias antérieurs ne sont pas dentés, ARMATUS Tournier, Italie, Sicile, Algérie, Maroc. Long. 4 3/4 à 2 mill. —Ovale, court. Tête assez grande, arrondie ; yeux moyens, convexes, un peu plus grands chacun que l’espace qu’ils laissent entre eux à la base du rostre; ce dernier chez le mâle est court, deux fois et demie aussi long qu’un œil, presque droit, un peu atténué ; antennes insérées aux trois cinquièmes de sa longueur; chez la femelle il est trois fois aussi long qu'un œil, droit, peu épais, très-peu atléuué. Prothorax grand, large, un tiers plus large qu’il n’est long; bords latéraux fortement et régulièrement arrondis: sur- face déprimée, à ponctuation grosse, mais peu serrée, surtout sur le disque. Scutellum triangulaire. Élytres larges, très-peu plus larges à leur racine que la base du prothorax, à épaules peu accusées, faible- ment élargies et arrondies sur leurs côtés latéraux; surface peu con- vexe, striée; stries fortes, bien marquées, presque aussi larges que les interstries, ponctuées dans leur fond; interstries finement cha- grinés. Noir; antennes, tibias et tarses testacés. Tête, rostre jusqu’à l'insertion des antennes et dessus du corps parcimonieusement recou- verts d’écaillettes excessivement piliformes; le long du bord postérieur du prothorax ces écaillettes sont ovalaires et un peu plus condensées en une fine ligne blanche; sur les élytres elles sont disposées en deux rangées longitudinales un peu irrégulières ; au fond de chaque strie se montrent des écaillettes piliformes, courtes et brillantes, nais- sant de chaque point de la strie, et forment ainsi une rangée très- régulière. Dessous du corps densément recouvert d’écaillettes allon- gées, blanches, 4, Tibias antérieurs fortement dentés au côté interne : .cuisses 496 H. TOURNIER. antérieures longuement ciliées d’écaillettes blanches un peu au-dessus de leur bord inférieur à leur côté interne. @. Tibias antérieurs un peu élargis au milieu de leur bord interne. Gelte jolie espèce et les suivantes ont quelques rapports avec le T. tibialis Bohem., avec lequel elles ont été confondues jusqu'à présent. DECRETUS Tournier. Algérie. Long. 2 mill. — 4. Forme de l'espèce précédente, mais le pro- thorax est moins élargi, plus convexe. Tête arrondie; yeux moyens, peu convexes, un peu plus grands chacun que l'espace qu’ils laissent entre eux à la base du rostre. Celui-ci, trois fois et un quart aussi long qu'un œil, est large, peu épais, très-faiblement mais régulière- ment courbé, faiblement atténué; antennes iusérées aux trois cin- quièmes de sa longueur. Prothorax peu élargi, cependant il est un peu plus large qu'il n’est long ; ses côlés latéraux sont faiblement et régulièrement arrcndis; le bourrelet du bord antérieur est bien pro- noncé; surface un peu convexe, densément et fortement ponctuée près des bords; ponctuation aussi forte, mais un peu moins serrée sur le disque. Scutellum petit, subtriangulaire. Élytres un peu plus larges à leur racine que la base du prothorax; épaules assez bien conformées, pas tombantes; côtés latéraux subparallèles sur leur moitié antérieure, de ce point régulièrement rétrécies jusqu’à l’ex- milé; surface peu profondément et finement striée, les interstries larges, assez fortement chagrinés. Noir; rostre depuis l'insertion des antennes, celles-ci, moins les derniers articles du funicule et la mas- sue qui sont bruns, tibias et tarses d’un testacé rougeàtre; cuisses brunes. Tête, rostre, dessus du corps et paltes parcimonieusement recouverts d’écaillettes piliformes, d’un gris argenté, brillant ; dessous du corps densément recouvert d’écaillettes allongées, d’un beau blanc. Pattes assez robustes; tibias antérieurs et cuisses mutiques. ®. Inconnue. MELARHYNCHUS Chevrol., Rev. Zool., 1859, p. 304. Algérie. Tribu des Tychiides, — Tychius. 497 COMPTUS Tournier, Italie méridionale, Sicile, Corse, Algérie. Long. 2 à 2 1/2 mill. — Cette espèce offre l'aspect du T. tébralis Bohem.; elle en diffère cependant par une forme moins convexe, plus allongée, par la pubescence plus serrée, les proportions du rostre, etc. Tête arrondie, relativement petite; yeux un peu ovales, moyens, peu convexes, un peu plus grands chacun dans leur plus grand déve- loppement que l’espace qu’ils laissent entre eux à la base du rostre. Rostre du mâle trois fois et demie aussi long qu’un œil dans sa plus grande largeur, peu épais, un peu atlénué, très-faiblement courbé ; antennes insérées aux deux tiers de sa longueur. Rostre de la femelle quatre fois aussi long que la largeur d’un œil, presque droit, peu épais, très-faiblement atténué; antennes insérées un peu après le milieu de sa longueur. Prothorax un peu plus long que large, peu convexe, faiblement mais régulièrement arrondi sur les côtés laté- raux; bord antérieur avec un bourrelet faible, mais bien formé ; bord postérieur une fois et un tiers aussi large que l’antérieur ; surface assez fortement et densément ponctuée. Scutellum triangulaire. Élytres subparallèles sur les trois cinquièmes de leurs bords latéraux, de ce point régulièrement rétrécies jusqu’à l'extrémité, où elles sont com- munément arrondies; surface peu convexe, striée ; stries fortes, ponctuées, presque aussi larges que les interstries, ceux-ci finement chagrinés. Noir; extrême pointe du rostre, scape el tarses d’un tes- tacé rougeàätre, Tête, rostre jusqu’à l'insertion des antenues, dessus du corps et pattes parcimonieusement recouverts de petites écaillettes piliformes, soyeuses, d’un gris argenté; sur une fine ligne le long du bord postérieur du prothorax et sur le scutellum ces écaillettes sont blanches, un peu moins piliformes et plus condensées ; sur les élytres elles sont disposées en deux rangées irrégulières sur chaque inter- strie et au fond de chaque strie en une rangée longitudinale très- régulière, mais très-fine. Dessous du corps densément recouvert d’écaillettes piliformes, blanches. Cuisses mutiques, d. Tibias antérieurs armés d’une dent courte et fine, placée un peu avant le milieu de leur bord interne; cuisses antérieures garnies en dessous d'écaillettes allongées, blanches. Segments abdominaux longitudinalement et faiblement concaves. (1873) 12 498 H. TOURNIER, ®. Tibias et cuisses antérieurs simples ; segments abdominaux faiblement mais régulièrement convexes; dernier segment abdominal marqué avant son extrémité d’une fossette obsolète. TIBIALIS Bohem., Schônh., Gen. Curc., VII, 2, p. 310. France, Suisse, Italie, Hongrie. SERICATUS Tournier, Algérie. Long. 1 3/4 mill. — 4. Ovale, allongé. Tête assez grosse, arron- die; yeux moyens, peu convexes, à peu près de la grandeur chacun de l'espace qu'ils laissent entre eux à la base du rostre; celui-ci court, trois fois aussi long qu’un œil, épais, presque droit, assez fortement rétréci mais tout à fait à l'extrémité et terminé en pointe lorsqu'on le regarde de profil ; antennes insérées aux deux tiers envi- ron de sa longueur. Prothorax aussi long que large, régulièrement arrondi et élargi sur les côtés latéraux, faiblement mais régulière- ment convexe, finement et densément ponctué. Scutellum petit, sub- triangulaire. Élytres deux fois et un quart aussi longues que le pro- thorax, un peu plus larges à leur racine que la base de celui-ci, à épaules un peu tombantes et très-faiblement élargies sur les bords latéraux ; surface peu convexe, striée; stries fines, peu profondes ; interstries un peu larges, finement chagrinés. Noir; rostre depuis l'insertion des antennes, celles-ci, moins la massue qui est brunätre, tibias et tarses d’un rougeâtre clair. Tête, rostre jusqu’à l’insertion des antennes, dessus du corps et cuisses assez densément revêtus de petites écaillettes excessivement piliformes, très-fines, bien couchées sur les téguments, soyeuses et d’un gris argent ; ces écaillettes sont un peu plus condensées, un peu plus larges et un peu plus blanches le long du bord postérieur du prothorax et sur le scutellum. Dessous du corps densément recouvert d'écaillettes piliformes, blanches. Tibias antérieurs armés d’une petite dent vers le milieu de leur côté interne ; dessous des cuisses antérieures cilié de poils blancs ; cuisses mu- tiques. Cette espèce, quoique voisine des précédentes, ne peut pas se con- fondre avec elles ; son rostre plus court, ses tibias entièrement tes- Tribu des Tychides, — Tychius. 4199 tacés, sa sculpture et surtout les écailleties excessivement fines et soyeuses dont elle est recouverte la feront reconnaitre de suite. CURVIROSTRIS Ch. Brisout, Ann. Soc. ent, Fr., 1862, p. 777. France méridionale, L’unique exemplaire d’après lequel cette espèce a été décrite est une femelle, REDUNCUS Tournier, Tanger. Long. 4 1/3 à 4 1/2 mill. — Ovalaire. Tèle assez grosse, arrondie ; yeux relativement pelits, peu proéminents, cependant plus grands chacun que l'espace qu'ils laissent entre eux à la base du rostre, parce qu’ils sont assez rapprochés. Chez le mâle le rostre est trois fois, chez la femelle quatre fois aussi long que l’un des yeux est large, peu épais, subpiliforme, pas ou très-faiblement atténué, forte- ment et régulièrement courbé, surtout chez la femelle; chez le mâle les antennes sont insérées aux deux tiers environ du rostre et chez la femelle un peu après le milieu. Prothorax aussi long que large, peu rétréci antérieurement ; bord antérieur presque aussi large que les trois quarts du bord postérieur, muni d’un bourrelet bien con- formé; bords latéraux faiblement mais régulièrement arrondis; sur- face peu convexe, densément et fortement ponctuée. Scutellum sub- triangulaire. Élytres un peu plus larges à leur racine que la base du prothorax, deux fois aussi longues que celui-ci; épaules bien tom- bantes; bords latéraux presque droits sur la moitié de leur longueur, de ce point faiblement rétrécis jusqu’à l’extrémité ; surface peu con- vexe, striée; stries fines, peu profondes; interstries plans, larges et finement coriacés. Noir; antennes moins les derniers articles du funicule et la massue, tibias et tarses d’un testacé rougeâtre. Tête, rostre jusqu’à l'insertion des antennes, dessus du corps et paltes par- cimonieusement recouverts d’écailleltes piliformes disposées et consti- tuées à peu près comme chez le T, comptus Tournier ; dessous du corps densément recouvert d’écaillettes piliformes, blanches. Pattes assez fortes ; cuisses un peu renflées, mutiques. d. Tibias antérieurs dentés vers le milieu de leur bord interne. Cette espèce a des rapports avec les T, curvirostris Ch. Brisout et 500 H. TOURNIER. T. pusillus Germ.; mais elle diffère du premier par le rostre plus filiforme, plus courbé, la forme générale moins élargie, etc.; du second par une forme plus large, la structure et la longueur du rostre, etc. HIRTELLUS Tournier. Crète. Long. 4 1/3 mill. — ©. D'un ovale allongé. Tête petite ; yeux grands, peu convexes, plus grands chacun que l’espace qu'ils laissent entre eux à la base du rostre; celui-ci court, mince, un peu atténué, très- faiblement courbé; antennes insérées un peu après le milieu de sa longueur. Prothorax un peu plus large que long, subparallèle sur les deux liers postérieurs de ses bords latéraux, arrondi et rétréci antérieurement ; bord antérieur aussi large que les deux tiers du bord postérieur, celui-ci faiblement bisinué ; surface très-peu con- vexe, grossièrement mais peu densément ponctuée. Scutellum sub- triangulaire. Élytres un peu plus larges à leur racine que la base du prothorax, à épaules assez saillantes, bien conformées; bords laté- raux subparallèles sur la moitié de leur longueur, rétrécis postérieu- rement jusqu’à l'extrémité ; surface peu convexe, striée; stries for- mées par des points allongés, peu serrés; interstries très-finement rugueux. Noir; extrême pointe du rostre, scape, premier article du funicule des antennes et tarses testacés, rougeätres. Tête, rostre jus- qu'à l'insertion des antennes, dessus du corps et paltes peu densé- ment revêtus d’écaillettes piliformes, grossières, allongées, grises, un peu plus serrées le long du bord postérieur du prothorax et sur le scutellum; sur les élytres elles sont disposées sur chaque interstrie en une ligne très-étroite, assez régulière. Patles assez allongées; cuisses grêles, mutiques. d. Inconnu. Cette espèce rappelle un peu le T. pusillus Germ., mais s’en dis- tingue par ses tibias noirs, la forme de son prothorax, sa pubescence plus longue, plus grossière, etc. RUFICORNIS Tournier, Syrie. Long. 1 à 1 4/4 mil!. — Cette espèce est la plus petite du genre ; Es Tribu des Tychiides. — Tychius. 504 elle a à peu près la forme du T. pusillus Germ., mais elle est encore plus petite que celle-ci. Tête arrondie, relativement assez grosse, densément ponctuée ; yeux grands, peu convexes, un peu plus grands que l’espace qu’ils laissent entre eux à la base dû rostre ; celui-ci court; chez le mâle il est deux fois et trois quarts aussi long que la largeur de l’un des yeux, un peu épais, faiblement courbé, un peu atténué ; les antennes sont insérées aux deux tiers de sa longueur; chez la femelle il est trois fois et demie aussi long que l’un des yeux, mince, subpiliforme, non atténué, faiblement mais régulièrement courbé; les antennes sont insérées environ au milieu de sa longueur. Prothorax un peu plus long que large, subparallèle sur une partie de ses côtés latéraux, faiblement arrondi et rétréci antérieurement ; bord antérieur aussi large que les trois cinquièmes du bord postérieur, celui-ci non sinué; surface peu convexe, densément et fortement ponctuée. Scutellum subtriangulaire. Élytres très-faiblement plus larges à leur racine que la base du prothorax ; épaules bien saillantes, nullement tombantes ; bords latéraux subparallèles sur la moitié de leur longueur, faible- ment et régulièrement rétrécis jusqu'à l'extrémité; surface striée ; stries larges, paraissant plus larges que les interstries. Noir; rostre depuis l'insertion des antennes, celles-ci totalement, tibias et tarses d’un jaune rouille clair. Tête, rostre jusqu’à l'insertion des antennes, page supérieure et pattes peu densément revêlus d’écaillettes fines, piliformes, soyeuses, d’un blanc argent; les écaillettes sont un peu plus condensées sur les interstries des élytres et y forment sur chaque une ligne très-fine et très-régulière ; au fond de chaque strie l’on voit une rangée longitudinale, mais peu serrée, de très-petites écaillettes piliformes, brillantes, blanches. Dessous du corps assez densément revêtu d’écaillettes piliformes, blanches. Pattes robustes, cuisses mutiques. d. Tibias antérieurs munis d’une très-petite dent à peu près au milieu de leur bord interne, @. Tibias antérieurs simples ou à peine élargis au milieu de leur bord interne, Gette espèce est bien distincte par sa forme, le coloris de ses antennes, sa pubescence, elc. 502 H. TOURNIER. NEAPOLITANUS Tournier, : Naples. Long, 2 mill, — Un peu plus grand que les plus grands exemplaires du T. pusillus Germ., duquel il est le plus voisin; le prothorax est un peu plus allongé, les élytres relativement plus larges, etc. Tête moyenne, ronde, densément ponctuée; yeux moyens, peu convexes, aussi grands chacun que l’espace qu'ils laissent entre eux à la base du rostre ; celui-ci assez court; chez le mâle il est deux fois et trois quarts aussi long que la plus grande largeur de l’un des yeux, épais, peu courbé, très-peu atténué, marqué à son extrémité de points assez gros, assez serrés; les antennes sont insérées aux deux tiers environ de sa longueur; chez la femelle il est trois fois aussi long que l’un des yeux, peu épais, pas atténué, faiblement mais régu- lièrement courbé, marqué à son extrémité de points assez forts, épars ; les antennes sont insérées, aux trois cinquièmes environ de sa longueur. Prothorax un peu plus long que large, peu élargi et subparallèle sur une partie de ses côtés latéraux, faiblement rétréci et arrondi antérieurement ; bord antérieur large, presque aussi large que les trois quarts du bord postérieur ; surface un peu convexe, assez densément et fortement ponciuée, Scutellum subtriangulaire. Élytres d’un tiers plus larges à leur racine que le prothorax à sa base ; épaules saillantes ; côtés latéraux parallèles sur les trois cin- quièmes de leur longueur, de ce point régulièrement rétrécies et arrondies jusqu’à l'extrémité ; surface un peu convexe, striée ; stries bien marquées, mais assez fines et passablement plus étroites que les interstries ; ceux-ci finement chagrinés. Noir; extrême pointe du rostre, scape, les premiers articles du funicule, tibias et tarses tes- tacés. Tête, rostre jusqu’à l'insertion des antennes, page supérieure et pattes peu densément revêtus d’écaillettes piliformes, grossières, longues, d’un gris jaunâtre, un peu plus serrées le long du bord pos- térieur du prothorax et sur le scutellum. Dessous du corps densément recouvert d’écaillettes piliformes, blanches. Paltes assez fortes ; cuisses muliques. d. Tibias antérieurs armés d’une petite dent vers le milieu de leur bord interne. $. Tibias antérieurs un peu épaissis vers le milieu de leur bord interne. EAST Tribu des Tychiides. — Tychius. 508 PUSILLUS Germ., Slett. Ent. Zeitung, 1842, p. 107. — pygmæus H. Brisout, Rev. Zool., 1860, p. 167. — brevicornis Waterh., Proc. Ent, Soc., 1862, p. 80. Allemagne, RUFIPES Tournier, Algérie, Long. 2 mill — &. Allongé, étroit; est voisin par sa forme du 7. longicollis Ch. Brisout. Tête arrondie, assez grosse, densément et fortement ponctuée ; yeux moyens, aussi grands chacun que l’espace qu'ils laissent entre eux à la base du rostre; celui-ci trois fois et un quart aussi long que lun des yeux pris dans son plus grand développe- ment, assez fort, peu atténué, faiblement mais régulièrement courbé ; antennes insérées aux quatre cinquièmes de sa longueur. Prothorax plus long que large; bord postérieur d’un tiers seulement plus large que le bord antérieur ; côtés latéraux régulièrement arqués; surface peu convexe, peu fortement el peu densément ponctuée. Scutellum petit, subarrondi. Élytres une fois et trois quaris aussi longues que le prothorax, très-faiblement plus larges à leur racine que le prothorax à sa base; épaules peu saillantes, très-faiblement mais régulièrement arquées sur les côtés; surface peu convexe, striée; stries fortes, larges, plus larges que les interstries, marquées dans leur fond de gros points. Noir; rostre depuis l'insertion des antennes, scape et pattes d’un rougeâtre clair. Tête, rostre jusqu’à l'insertion des antennes et dessus du corps parcimonieusement revêtus de très-fines écaillettes soyeuses, brillantes, d’un gris clair; sur les élytres ces écaillettes sont disposées sur chaque interstrie et au fond de chaque strie en une seule rangée très-fine ; les écailleltes des stries sont plus courtes et moins serrées que celles placées sur les interstries et sortent du fond de chaque point de la strie. Dessous du corps et pattes peu densément recouverts d’écaillettes piliformes blanches. Pattes assez fortes; cuisses épaisses, surtout les antérieures; tibias antérieurs dentés vers le milieu de leur bord interne. $. Inconnue, 504 H, TOURNIER. PERPENDUS Tournier, Liban. Long. 2 mill. — . Allongé, déprimé. Tète arrondie, moyenne ; yeux grands, plus grands chacun que l’espace qu'ils laissent entre eux à la base du rostre; celui-ci assez fort, régulièrement et assez fortement atténué, très-faiblement courbé, trois fois et demie aussi long que l’un des yeux pris dans sa plus grande longueur; antennes insérées aux trois cinquièmes de la longueur du rostre. Prothorax un peu plus long que large; bord antérieur à peu près de la moitié aussi large que le bord postérieur; bords latéraux faiblement mais régu- lièrement arqués ; surface déprimée peu fortement et peu densément ponctuée. Scutellum petit, subtriangulaire. Élytres un peu plus larges à leur racine que le prothorax à sa base; épaules peu saillantes ; bords latéraux faiblement mais assez régulièrement arqués; surface très-peu convexe, striée; stries fines, peu profondes, étroites, ponc- tuées; interstries assez larges, finement chagrinés. Noir; antennes et pattes d’un testacé rougeàtre, clair; extrémité des élytres brunâtres. Tête, base du rostre et dessus du corps densément revêtus d’écail- lettes très-piliformes, très-couchées, soyeuses, brillantes et d’un gris clair un peu jaunâtre. Dessous du corps densément, pattes parcimo- nieusement recouverts d’écaillettes très-piliformes, blanches. Pattes fortes; cuisses mutiques, épaisses, surtout les antérieures; tibias armés vers le milieu de leur côté interne d’une petite dent aiguë. Q. Inconnue. Cette espèce est un peu voisine par la forme du T. longicollis Ch. Brisout; mais elle est beaucoup moins convexe, autrement pubes- cente, etc. SIMILARIS Tournier. Algérie. Long. 2 1/2 mill. —@. Allongée, peu convexe. Tête arrondie, assez finement et densément ponctuée; yeux assez petits, arrondis, faible- ment convexes, à peine aussi grands chacun que l’espace qu’ils laissent entre eux à la base du rostre; celui-ci mince, subfiliforme, faiblement mais régulièrement arqué, nullement atténué, arrondi, trois fois et trois quarts aussi long que l’un des yeux pris dans son Tribu des Tychides, — Tychius. 505 plus grand développement; antennes insérées un peu après le milieu de sa longueur. Prothorax grand, pas plus long que large; bord anté- rieur de moitié seulement aussi long que le bord postérieur ; celui-ci droit, non sinué ; côtés latéraux élargis vers le tiers antérieur, de ce point droits, mais faiblement rétrécis jusqu’à la base; surface un peu convexe, densément et assez fortement ponctuée. Scutellum petit, subtriangulaire. Élytres très-peu plus larges à leur racine que le pro- thorax à sa base; épaules peu saillantes, de ce point régulièrement mais très-faiblement rétrécies et courbées jusqu'à l'extrémité; surface un peu convexe, striée ; stries très-fines, très-étroites, ponctuées ; interstries larges, plans et finement chagrinés. Noir ; rostre, antennes, pattes et élylres, moins la région scutellaire, d'un testacé rougeàtre. Tète, base du rostre, dessus et dessous du corps densément recou- verts d’écaillettes piliformes, couchées, d’un gris jaunâtre; pattes très-parcimonieusement pubescentes, fortes ; cuisses épaisses, surlout les antérieures; tibias simples. d. Inconnu. Diffère du T. longicollis Ch. Brisout par sa forme moins convexe, son prothorax plus grand, relativement moins long et plus large, surtout à la base; par le rostre plus long, plus filiforme, rond, plus courbé, etc. LONGICOLLIS Ch. Brisout, Ann. Soc. ent. Fr., 1862, p. 778. France méridionale, Italie, Russie méridionale. PUMILUS Ch. Brisout, Ann. Soc. ent. Fr., 1862, p. 779. France, Suisse, Allemagne, Italie, OCHRACEUS Tournier, Syrie, Long. 2 1/4 à 2 1/2 mill. —Ovalaire, peu convexe. Tête arrondie, densément et finement ponctuée; yeux assez grands, peu convexes, un peu plus grands que l’espace qu’ils laissent entre eux à la base du rostre; ce dernier chez le mâle est à peine trois fois aussi long que l’un des yeux pris dans son plus grand développement, épais, peu courbé, très-peu alténué ; chez la femelle il est un peu plus long 506 H. TOURNIER. que trois fois l’un des yeux et offre la même forme que chez le mâle ; chez ce dernier sexe les antennes sont insérées aux deux tiers et chez la femelle aux trois cinquièmes de la longueur du rostre. Pro- thorax un peu plus large que long, peu convexe; bord antérieur un peu plus de la moitié aussi long que le bord postérieur ; celui-ci aussi faiblement bisinué ; bords latéraux presque droits sur leur moitié pos- térieure, de ce point rétrécis et arrondis antérieurement ; surface très-densément et assez fortement ponctuée. Scutellum petit, sub- triangulaire, Élytres un peu plus larges à leur racine que la base du prothorax, à épaules tombantes, de ce point très-faiblement mais très-régulièrement arquées et rétrécies jusqu’à l'extrémité; surface peu convexe, assez fortement striée; stries cachées et couvertes en parlie par la pubescence. Noir; rostre depuis l'insertion des antennes, celles-ci moins quelquefois la massue, pattes, élytres à l’exception de la racine et de la région scutellaire d’un testacé plus ou moins rou- geàtre. Têle, base du rostre et tout le corps très-densément recou- verts d’écaillettes piliformes, déprimées, couchées, jaunâtres, ressem- blant à celles qui couvre la page supérieure du T. flavicollis Schh., mais un peu plus brillantes. Pattes assez courtes, assez fortes ; cuisses peu épaisses, mutiques. &. Tibias antérieurs dentés vers le milieu de leur côté interne. $. Tibias antérieurs simples. SHARPI Tournier. Genève. Long. 2 mill. — Cette intéressante petite espèce a presque la forme d'un T. flavicollis Schh. et son même coloris, mais le rostre est construit sur le plan de celui du T. tomentosus Herbst, et les tibias antérieurs sont dentés au côté interne chez le mâle et épaissis, angu- leux à cette même place chez la femelle. Tète arrondie, assez finement mais très-densément ponctuée; yeux grands, peu convexes, plus grands chacun que l’espace qu'ils laissent entre eux à la base du rostre ; celui-ci court, assez fort, atténué seu- lement à l'extrémité, construit comme chez le T. tomentosus Herbst. Chez le mâle il est deux fois et trois quarts aussi long que l’un des yeux pris dans son plus grand développement ; les antennes sont insé- Tribu des Tychiides. — Tychius. 507 rées un peu après les deux tiers de sa longueur ; chez la femelle il est trois fois aussi long que l’un des yeux, et les antennes sont insérées un peu après le milieu de sa longueur. Prothorax aussi long que large ; bord antérieur un peu plus large que la moitié du bord postérieur ; celui-ci non sinué, mais coupé un peu en biais de chaque côté du lobe sculellaire; côtés latéraux presque parallèles sur les deux tiers posté- rieurs de leur longueur, de ce point rétrécis et faiblement arrondis antérieurement; surface peu convexe, fortement el lrès-densément ponctuée. Scutellum très-pelit, subtriangulaire. Élytres un peu plus larges à leur racine que le prothorax à sa base, à épaules assez bien conlformées, peu tombantes ; les bords latéraux sont très-faiblement élargis jusqu'au milieu de leur longueur, puis rétrécis et faiblement arqués jusqu'à l'extrémité; surface un peu convexe, siriée ; stries fines, étroites ; interstries très-finement chagrinés. Noir; vertex, extré- mité du rostre, antennes, pattes et extrémité des élytres d’un testacé rougeàtre. Tête, base du rostre et dessus du corps densément recou- verts de petites écaillettes piliformes, couchées, brillantes, jaunâtres ou d’un gris jaunàtre; dessous du corps densément, pattes parci- monieusement recouverts d’écailleltes piliformes , blanches. Pattes courtes, fortes; cuisses inermes, épaisses, surlout les antérieures. d, Tibias antérieurs dentés un peu avant le milieu de leur bord interne; cuisses antérieures frangées en dessous d’écaillettes blanches, longues. ©. Tibias antérieurs élargis en un angle vers le milieu de leur bord interne ; cuisses antérieures non frangées d’écaillettes. Le T. Sharpi Tournier a aussi quelques rapports avec le T, pumilus Ch. Brisout; mais il en diffère nettement par le rostre plus court, les tibias armés, la forme générale plus courte, plus large, etc. TOMENTOSUS Herbst, Käf., VI, p. 278, tab, 81, fig. 7. Europe. 508 H. TOURNIER. Sous-genre MICCOTROGUS Schünh, PICIROSTRIS Fabr., Mant., I, p. 104, — Var, posticinus Gyll., Schünh., Gen. Curc., IT, p. 423. France, Suisse, Allemagne, Italie, Espagne, Angleterre, Hongrie. PYRENÆUS Ch. Brisout, Ann. Soc. ent. Fr., 1862, p. 780. Pyrénées. MOLITOR Chevr., Rev. Zool., 4859, p. 302. Algérie. CAPUCINUS Bohem., Schh., Gen. Curc., VII, 2, p. 412. = Var. monachus Chevr., Rev. Zool., 1859, p. 300. = Var, signaticollis Ghevr., loc. cit., p. 301. Sicile, Corse, Sardaigne, Algérie. SUTURATUS Perris, Ann, Soc, ent, Fr., 1866, p. 192. Corse. CUPRIFER Panzer, Fn, Germ., 61, 40. — Var. procerulus Kiesenw., Ann. Soc. ent. Fr., 1851, p. 641. France, Suisse, Allemagne, Ilalie, Sicile, Espagne, Algérie, Maroc. Les espèces suivantes nous sont restées inconnues en nature : ACUMINIROSTRIS Ch. Brisout, Ann. Soc, ent. Fr., 1866, p. 415. AURARIUS Bohem., Schh., Gen, Curc., VII, 2 p. 300 AURICOLLIS Gylh., Sch., loc. cit., III, p. 420. BREVIUSCULUS Desbr., Soc. ent, Belg., 1872, Compte rendu n° 82, Tribu des Tychiides. — Tychius. 509 CILIATUS Gylh., loc, cit., LT, p. 405, ConsPUTUS Kiesenw., Berl. Zeit., 1864, p. 281. CURTIROSTRIS Desbr., loc. cit, DEPLANATUS Desbr., loc. cit. DEPRESSUS Desbr., loc. cit. DHorni Beck, Bull. Mosc., 1864, 11, p. 350. DIMIDIATIPENNIS Desbr., loc. cit. GLOBITHORAX Desbr., loc. cit. GRÆGUS Kiesenw., Berl. Zeitsch., 1864, p. 281. LINEOLATUS Desbr., loc. cit. LONGITUBUS Desbr., loc. cit. LONGULUS Desbr., loc. cit. METALLESCENS Kolenati, Bull. Mosc., 1859, II, p. 350. SERICEUS Desbr., loc. cit. SOREX Gylh., Schh., Gen. Curc., IL, p. 411. MorscHuLsKy1 Tournier. = suturellus Motsch., Étud. entom., 14858, p. 78. Nous avons changé le nom de suturellus Motsch. en celui de Mots- chulskyi, le premier faisant double emploi avec celui de suterellus Gylh., appliqué antérieurement à une espèce exotique, TRIVIALIS Bohem., Schh., Gen. Curc., VII, 2, p. 306. Ici doit venir encore, selon nous, la Sibinia parallela Kiesenw., Ann. Soc. ent. Fr., 1851, p. 642, note, qui, par sa forme allongée, subparallèle, et surtout ses tibias antérieurs fortement dentés eu côté interne, nous paraît devoir appartenir au sous-genre Méccotrogus, si même elle n’est pas l’une des variétés pâles du M. cuprifer Panzer. 510 H, TOURNIER, Genre SIBINIA (1). Germar, Ins. Spec. nov., 1824, p. 289. Nous ne reviendrons pas sur les caractères de ce genre, suffisamment connu ; il est assez riche en espèces et a de grandes affinités avec le pré- cédent; quelques auteurs les ont même réunis. Le genre Sibinia doit cependant être maintenu, car, outre le faciès, qui est assez différent, le funicule antennaire n’est composé que de six articles; les élytres sont toujours isolément arrondies à leur extrémité et par suite laissent cons- tamment le pygidium à découvert; les hanches intermédiaires sont un peu plus écartées que chez les espèces du genre Tychius ; il en résulte que le mésosternum est (au moins chez les espèces où nous lavons étudié : S. cæna Herbst, S. viscariæ L., etc.), à cette place, transverse ou sub- carré, le deuxième segment abdominal n’est pas plus long que le troi- sième ; tandis que chez les Tychius le mésosternum apparaît toujours plus long que large, et le deuxième segment abdominal est un peu plus long que le troisième. Ici le rostre n’affecte point les différentes formes que l’on voit chez les espèces du genre précédent et ne peut être pour leur détermination d’un aussi grand secours que chez celles-là, mais il est très-propre à faire distinguer les sexes ; chez les mâles il est toujours notablement plus court et plus fort que chez les femelles; les mâles ont aussi les segments abdominaux plus ou moins fortement et longitudinale- ment concaves ; chez quelques espèces, le dernier segment abdominal est marqué avant son extrémité d’une fossette arrondie ou d’un tubercule ; ce dernier caractère ne se retrouve chez aucun Tychius. Plusieurs des espèces contenues dans ce genre sont excessivement variables de coloris, de taille, etc.; ces variétés ont été décrites sous des noms divers et devront passer à l’élat de synonymie; cerlaines d’entre elles sont assez peu constantes pour que sur quarante ou cinquante exem- plaires il soit difficile d’en réunir un quart parfaitement semblables ; nous (1) Cette dernière partie du mémoire a été adressée à la Société dans la séance dr 10 décembre 1873. — E, D. cl Tribu des Tychiides, — Sibinia, 541 avons donc dû nous attacher à rassembler un grand nombre d'individus pour obtenir un résultat satisfaisant, et, malgré cela, croyons-nous que quelques-unes des espèces que nous maintenons, lorsque nous aurons sous les yeux un plus grand nombre d'exemplaires, devront être réunies à d’autres. Schünherr avait divisé ses Sibynes en deux groupes, selon que le pro- thorax était ou non bisinué à sa base et les élytres plus ou moins oblon- gues, etc.; si nous voulions suivre cet arrangement, nous serions forcé de placer assez loin les unes des autres des espèces trop voisines pour être séparées ; la S. Heydeni Tournier, par exemple, est évidemment l’espèce la plus similaire de la S, sodalis Germ., et cependant chez l’une le pro- thorax est bisinué à sa base, tandis que chez l’autre il est droit, ce qui les placerait dans deux groupes différents; puis nous ne saurions comment limiter exactement ces groupes, plusieurs des espèces inédites que nous possédons réunissant une partie des caractères de tons deux. Nous pouvons cependant les répartir comme suit : I. Rostre dau moins aussi long, $ plus long que le prothorax. HEYDENI Tournier, nov. sp. Grèce, Algérie, Syrie, Espagne méridionale. Long. 2 8/4 mill. — Allongée, de la forme générale de la $. sodalis Germ., mais presque deux fois aussi grande et avec le prothorax bien visiblement bisinué à sa base. D'un noir de poix; rosire, antennes ef pattes d’un testacé rougeûtre clair; élytres plus cu moins longuement rougeàtres. Tête, dessus du corps et palles recouverts de petites écaillettes allongées, ovalaires, d’un gris jaunàtre, variées de quelques écaillettes blanches sur les bords latéraux du prothorax et sur les élytres; sur ces dernières elles forment quelques lignes longitudinales vagues assez régulières, fines, plus ou moins abrégées antérieure- ment ; scutellum et dessous du corps recouverts d’écaillettes blan- châtres. Rostre du mâle aussi long, celui de la femelle un peu plus long que la tête et le prothorax réunis, assez fort, un peu courbé, très-faiblement et graduellement atténué de la base à l'extrémité, 512 H. TOURNIER. marqué en dessus de quelques très-faibles carènes ; article premier du funicule antennaire un peu plus long que les deux suivants réunis. Prothorax un peu plus large que long, faiblement, régulière- ment rétréci et arrondi de son bord postérieur à son bord antérieur, où il est resserré en un bourrelet faible et court; bord postérieur bisinué ; surface densément et assez fortement ponctuée. Scutellum petit, subtriangulaire. Élytres un peu plus larges aux épaules que le prothorax à sa base; angles huméraux un peu arrondis; de ce point presque parallèles et faiblement élargies jusqu'aux deux tiers poslé- rieurs; surface assez fortement et régulièrement striée; interstries plats, chagrinés. Var. À. Dessus du corps revêtu d’écaillettes d'un gris clair uni- color. Gelte variété rappelle un peu la S. meridionalis Ch. Brisout, mais s’en distingue par une taille plus grande, le bord postérieur de son prothorax bisinué, le premier arlicle du funicule des antennes plus long que les deux suivants réunis, etc. sopaLis Germ., Ins. spec. nov., p. 294, — Schônh., Gen, Curc., VII, 2, p. 227. — crelacea Ch. Brisout, Rev. Zool., 1860, p. 168. Allemagne, Angleterre, France, Suisse, Italie, Espagne. MERIDIONALIS Ch. Brisout, Cat. Col. Gren., If, 14867, p. 192. France méridionale, Espagne, Algérie. Tourniert Becker, in lilt. = slaticis Beck., Bull. Moscou, 1864, II, p. 490. Sarepla, Astrakan. Le nom de s{aticis faisant double emploi, notre aimable collègue M. Becker nous a indiqué lui-même le changement que nous faisons ici. Cette espèce ressemble beaucoup aux précédentes, mais elle est plus petite, Ja forme générale en est plus courte, plus-large; le pro- thorax en est plus large, plus arrondi sur les côtés; sa plus grande largeur est au milieu, d’où il est un peu rétréci postérieurement ; les Tribu des Tychiides. — Sibinia. 513 élytres sont plus fortement striées, les interstries sont un peu plus étroits, convexes, le rostre est un peu plus ténu, excessivement lisse et brillant à son extrémité, tandis qu’il est ponctué ou faiblement caréné chez les précédentes, MINUTISSIMA Tournier, nOv. Sp. Astrakan, Long. 4 4/4 mill. — A peu près de la même forme générale de S. sodalis Germ., mais de moitié plus petite et relativement plus courte, D'un brun rougeûtre, avec la tête, le rostre, les antennes et les pattes d’un jaune rouillé clair. Rostre arrondi, régulièrement courbé, mince, allongé, glabre, lisse et brillant presque depuis sa base, Prothorax transversal, arrondi sur ses côtés, pas sinué à sa base, densément ponctué. Élytres passablement plus larges à leur racine que le prothorax à sa base, à épaules un peu arrondies ; surface striée ; interstries un peu convexes, finement chagrinés. Corps couvert en dessus d’écaillettes ovalaires et d’écaillettes piliformes d’un blanc grisätre, brillantes, subtransparentes, laissant apercevoir la couleur foncière des téguments. C’est la plus petite espèce du genre. BIPUNCTATA Kirsch, Berl, Zeilsch., 1870, p. 393. Égypte, Syrie, Chypre, Algérie. FUSCA Tournier, nov. sp. Égypte. Long. 1 1/2 mill. — De la forme de l'espèce précédente, un peu plus large. Noirâtre ; extrémité du rostre, antennes et patles d’un testacé rougeâtre. Rostre lisse, brillant depuis l'insertion des an- tennes; chez le mâle il est aussi long que le prothorax, faiblement atténué à l’extrémité ; chez la femelle il est un peu plus long et plus fortement atténué, Prothorax aussi long que large, droit à son bord postérieur, régulièrement rétréci et très-faiblement arrondi de l’ar- rière à l'avant, subconique, muni à son bord antérieur d’un bour- relet assez large et bien marqué. Élytres un peu plus larges à leur racine que le prothorax à sa base, à angles huméraux oblus, paral- (1875) 99 514 H, TOURNIER. lèles sur les deux tiers environ de leurs côtés latéraux ; surface fine- ment striée; interstries finement chagrinés. Dessus du corps entière- ment revêtu d’écaillettes ovalaires, brunâtres, à l'exception de celles situées sur une fine ligne longitudinale au milicu du prothorax, sur les bords latéraux de celui-ci, sur le scutellum et quelques petites taches le long des bords latéraux des élytres, où elles sont d’un jau- nâtre clair. Dessous du corps densément couvert d’écaillettes blan- châtres, REICHEI Tournier, nov. Sp. Calabre, Chypre. Long. 4 3/4 à 2 mill.—Forme de l'espèce précédente, un peu plus grande. Entièrement d’un testacé rougetre, un peu plus foncé sur le prothorax et le dessous du corps. Densément couverte en dessus d’écaillettes ovalaires, jaunes, disposées sur les élytres en séries lon- gitudinales, régulières; prothorax marqué sur son disque de deux bandes longitudinales d’un jaunâtre foncé, laissant entre elles et sur les côtés latéraux la couleur locale ; dessous du corps et pattes den- sément revêtus d’écaillettes d’un blanc jaunâtre. Rostre glabre depuis l'insertion des antennes, finement et peu densément ponctué; chez le mâle, il est un peu plus long que le prothorax, faiblement atténué vers l’extrémilé; chez la femelle, il est aussi long que la tête et le prothorax réunis, sensiblement atténué vers l'extrémité, HoPrFGARTENT Tournier, nov. sp. — pauxilla Hampe, in litt, Hongrie. Long. 4 4/4 à 2 mill. — Noir; tibias et quelquefois la partie posté- rieure des élytres d’un teslacé rougeàlre. Dessus du corps et palles recouverts d'écaillettes allongées, d’un gris plus ou moins jaunälre, brunes sur deux lignes longitudinales du prothorax ; ces deux lignes sont quelquefois à peine distinctes. Rostre peu épais, peu courbé, à peine alténué à son extrémité, marqué sur sa base de très-fines carèues ; lisse ou presque lisse et brillant vers la pointe à partir de l'insertion des antennes; arlicle premier du funicule antennaire un peu plus court que les deux suivants réunis. Prothorax densément el Tribu des Tychides. — Sibinia. 515 assez grossièrement ponctué, plus large que long, bisinué à son bord postérieur qui est presque deux fois aussi large que l’antérieur , rétréci antérieurement et arrondi sur ses bords latéraux; bord anté- rieur muni d’un bourrelet court. Élytres assez courtes, un peu plus larges à leur racine que le prothorax à sa base, à épaules arrondies ; bords latéraux subparallèles sur les deux tiers de leur longueur ou très-faiblement courbés; surface à stries bien marquées, assez larges et marquées dans leur fond de gros points allongés ; interstries plats, chagrinés, Nous avions d’abord séparé sous les noms de S. Hopffgarteni et S. pauxilla deux formes qui nous paraissaient distinctes; mais notre collègue et ami M. M. de Hopffgarten nous ayant communiqué un grand nombre d'exemplaires de cette espèce dans-lesquels nous avons trouvé les passages entre les deux lypes, nous avons dû les réunir, el en témoignage d’amité nous la lui avons dédiée. UNICOLOR Fährs., Schünh., Gen. Curc., VII, 2, p. 326. Hongrie, Russie méridionale. GRISESCENS Tournier, nov. Sp. Alpes suisses. Long. 2 mill. — Forme générale de la S, unicolor Fährs. et à peu près de la même grandeur. Noir, extrémité du rostre, antennes, tibias et extrémité des élytres d’un testacé rougeàtre. Dessus du corps peu densément revêtu de petites écaillettes très-allongées , mais cependant non piliformes, d’un gris soyeux argenté ; dessous du corps densément, pattes parcimonieusement recouverts d’écaillettes allongées, blanches. Rostre du mâle robuste, subégal en longueur au prothorax, légèrement courhé, à peine atténué vers l'extrémité. Rostre de la femelle plus long que la tête et le prothorax réunis, moins robuste que chez le mâle, faiblement mais régulièrement courbé, non ou à peine atténué vers l'extrémité. priMiTA Herbst, Käl,, VI, p. 104, tab. 66, fig. 8 (1795).—Schünh., Gen, Curc., ILE, p. LA, = Var. arenariæ Steph., I, Bril., IV, 1891, p. 56. — Schünl., Gen, Curc., VIE, 2, p. 823, 516 H,. TOURNIER. Var, phalerata Stev., Mus, Mosq., IE, p. 104. —Schünh., Gen, Curc., IL, p. 440. ®. sertatus Desb., Soc. ent. Belg., 1872, Compte rendu n° 82. d. Bohemanni Desb., loc. cit, &. algiricus Desb., loc. cit. Suisse, Angleterre, France, Allemagne, Italie, Sicile, Espagne, Sardaigne, Algérie, Russie méridionale, Chypre, Grèce. Voici, certes, ce que nous considérons comme l’une des espèces les plus variables en taille et coloris. Dans les 75 exemplaires que nous avons réunis, nous voyons des individus de 2 4/2 mill. de longueur et des types opposés de 4 mill. environ. Nous avons réuni entre ces deux dimensions des exemplaires gradués par des différences insen- sibles. Quant au coloris, il varie selon que l’insecte est éclos sous un soleil plus ou moins chaud, ou peut-être aussi, comme nous l'avons observé pour le Tychius junceus, selon la plante sur laquelle la larve a vécu. En général, les exemplaires provenant de localités moins méridionales affectent de conserver une teinte générale grise, les taches du prolhorax et des élytres sont alors peu nettement dessi- nées; sous un climat plus chaud, le coloris prend une teinte plus foncée, se développe par excès sur certaines places, et les taches qui se montraient à peine chez des exemplaires gris deviennent plus ou moins foncées, dorées ou brunâtres. Les écaillettes des élytres sont tantôt unicolores (nous possédons un exemplaire, récolté à Boghari par M. Raffray, qui à les élytres entièrement d’un jaune brunâtre doré, sans taches scutellaires, ne montrant que deux ou trois petites écaillettes blanchâtres), tantôt variées par des écaillettes plus blanches, formant des lignes fines plus ou moins régulières ; la forme de la tache scutellaire est aussi très-variable : tantôt sublinéaire, tantôt subarrondie, à peine reliée au scutellum par un trait fin, tan- tôt transverse ou bilobée postérieurement, cernée quelquefois par des écaillettes blanches ou confondant ses bords avec le fond qui l'entoure. Le coloris du rostre, des antennes et des pattes se modifie en même temps que celui de la page supérieure; si celle-ci est de teinte claire, le rostre est plus ou moins longuement rougeâtre à son extrémité, les antennes et les pattes sont d’un testacé rougeàtre plus ou moins clair, etc.; si la page supérieure est foncée, ces mêmes parties tournent au brun et même au noir profond. ——_— oo rte ms Tribu des Tychiides, — Sibinia. 517 Ici, comme chez le Tychius tomentosus Herbst, le rostre reste un caractère sûr : que l’on étudie avec soin cette partie du corps chez les deux sexes et l’on se convaincra que chez toutes les variétés il reste le même relativement à la taille de l’individu que l’on inspecte. Si nous voulions maintenir les espèces que nous réunissons ici, nous devrions nécessairement créer autant d'espèces nouvelles que nous trouverions de formes intermédiaires; nous en aurions alors au moins 10 ou 12 à former sans cependant pouvoir exactement les limiter, car entre elles se trouveraient encore des exemplaires formant le passage, La Sibinia variata Schh. devra peut-être se réunir ici. Nous pouvons définir ainsi les proportions du rostre chez les deux sexes de celte espèce : &. Rostre à peine plus long depuis la partie antérieure de l'œil jusqu’à son extrémité que la partie du prothorax comprise entre le scutellum et son bord antérieur ; faiblement courbé, faiblement atté- nué à son extrémité, Antennes insérées environ aux {rois cinquièmes de sa longueur. $. Rostre un peu plus long depuis la partie antérieure de l'œil jusqu’à son extrémilé que la partie supérieure du prothorax et la tête réunies, c’est-à-dire que la distance comprise entre le scutellum et la partie antérieure de la tête. Antennes insérées environ au milieu de la longueur du rostre. FEMORALIS Germ,, Ins. Sp. nov., p. 292. — Schôünh., Gen. Curc., VIL, 2, p. 221. — gallicola Giraud, Verh. Zool. Bot. ver, Wien., 1861, p. 491, tab. 17, Hasa7e Autriche, Hongrie. M. Perris, de Mont-de-Marsan, a bien voulu nous communiquer un exemplaire typique de la S. gallicola Giraud, qu’il tient de l’auteur. Nous avons pu nous convaincre que cette espèce ne diffère de la S, femoralis Germ. que par le coloris des écaillettes du dessus du corps, qui sont variées de jaune et de brun et forment des taches plus arrêtées, tout en conservant les mêmes dispositions. Ghez le type 5. femoralis Germ. les écaillettes ont une teinte générale grise, la tache discoïdale des élytres est plus marquée et l’on n’aperçoit que très-faiblement la tache scutellaire, confondue qu’elle est avec celle 518 H, TOURNIER. qui l'entoure; le bord externe est faiblement brunätre. Chez le type S. gallicola Giraud la couleur foncière des écaillettes est d’un jau- nâtre clair, les taches se sont développées par excès et les écaillettes qui les forment ont acquis une teinte d’un brun bronzé qui tranche nettement sur le fond ; la grande tache discoïdale sur les élytres est coupée dans le milieu par de petites taches claires qui en font une tache scutellaire et une tache en U qui prend naissance sur la suture aux deux tiers environ de sa longueur et dont les branches un peu irrégulières remontent vers les épaules, laissant ainsi au milieu d’elles la tache scutellaire ; la marge externe est brunâtre ; mais là s'arrête la différence : tous les autres caractères sont semblables, il se repro- duit ici ce que nous avons vu déjà chez la S. primita Herbst, Quel est le coloris qui doit être considéré comme celui du type de l'espèce ? C’est ce que nous ne pouvons dire, n'ayant pu en étudier que quelques individus; parmi eux nous avons vu un exemplaire d’un coloris intermédiaire, ayant les écailleltes du dessus du corps d’un gris argenté, mais les taches brunes bien marquées et fon- cées. L'espèce suivante reproduit exactement le dessin et le coloris de la variété S. gallicola Giraud, avec plus d’excès encore, car les taches brunes passent presque au noir; les trois exemplaires que nous en avons vus sont d’une taille un peu plus grande et le prothorax est relativement un peu plus large; malgré cela nous ne serions pas étonné que l'inspection d’un plus grand nombre d'exemplaires oblige à la réunir ici. La S. formosa Aubé, qui nous est restée inconnue en nature, pourrait bien être une variété de la S. femoralis Germ. HÆMONICA Chevr., Rev. Zool., 1860, p. 458. Algérie, France méridionale. ATTALICA Gylh., Schônh., Gen. Curc., ILE, p. 456. — Var. lateralis Perris. Var. mediterranea Tournier, in litt. Bassin méditerranéen. Cette espèce, comme S$. prémita Herbst, est excessivement variable de taille et de coloris; nous indiquerons dans notre travail monogra- phique plus de huit variétés que nous avons déjà réunies el qui s’y Tribu des Tychiides, — Sibinia. 519 rattachent incontestablement : elle est tantôt d’un gris argenté presque unicolor ou d’un gris mat varié de brunâtre (S. lateralis Perris), par- fois jaunâtre, ou d’un gris jaunâtre avec des dessins bruns, dorés ou même noirâtres. TIBIELLA Gylh. Schünh., Gen, Curc., ILE, p. 440. Italie, Algérie, Cette espèce ressemble aux exemplaires typiques de petite taille de la précédente; elle se reconnaît au rostre relativement plus court, plus épais et plus fortement ponctué. NIVEIVITTIS de Marseul, Cat, Coléopt. d'Europe, 1863, p. 240, —= sublineata Chevr., Rev. Zool., 1860, p. 457. Algérie, Espèce ordinairement recouverte d’écaillettes d’un brun rougeâtre, avec quelques lignes plus ou moins blanches, plus ou moins jau- nâtres, mais qui se montre parfois presque entièrement d'un gris clair, Nous avons reçu de Blidah un exemplaire qui est entièrement d'un gris cendré, marqué de deux lignes longitudinales sur le disque du prothorax, d’une marge externe aux élytres et d’une tache dis- coïdale d’un brun rougeûtre, Nous ne comprenons pas pourquoi M. Desbrochers, dans les Ty- chiides nouveaux qu’il décrit (1), donne sous le nom de néiveivittis Desbr. une diagnose de cette espèce; elle était décrite depuis long- temps et mieux par notre collègue et ami M. Chevrolat; mais le nom de cet auteur faisant double emploi, il a dû être changé, changement qui a élé indiqué par M. de Marseul dans son Catalogue de 4863; il n'était, par conséquent, pas nécessaire de revenir sur cette espèce ; nous ne pouvons tenir aucun compte de la description de M. Des- brochers. SILENES Perris, Ann. Soc. ent. Fr., 1855, Bull., p. LXXvVIIT. France méridionale, Algérie. (1) Desbrochers des Loges, Diagnoses de 25 Tychiides nouveaux (Société entom. de Belgique, 1872, Compte rendu n° 82). — Ce mémoire, malgré son titre, ne contient que 24 citations ou diagnoses, 520 H. TOURNIER, VITTATA Germ., Ins. Spec. nov., p. 291. — zebra Gylh., Schünh., Curc., IT, p. 435. — Dohrni Becker (Tychius), Bull. Mosc., 1864, IL, p. 483. Allemagne, Hongrie, Russie méridionale, cANA Herbst, Füssl Arch., V, 1784, p. 73, tab. 24, fig, 14. — Schünh., Gen. Curc., ILE, p. 431. — Var, Roelofsi Desbr., Soc, entom. de Belgique, 1872, Compte rendu n°292: = Var. Emeryi Tournier, in lit, Europe. La S. Roelofsi Desbr. est une variété méridionale où les interstries alternes des élytres sont plus foncés. Depuis longtemps nous l'avions séparés sous le nom inédit de S. Emeryi; mais grâce à l’obligeance de notre excellent ami M. Bauduer, de Sos, nous avons pu inspecter un très-grand nombre d'exemplaires de cette espèce, parmi lesquels nous avons vu tous les passages entre les formes extrêmes. ABDOMINALIS Tournier, nOv. Sp. Hongrie. Long. 3 1/2 mill, — Forme de la précédente, mais un peu moins grande. Noir ; dessus du corps recouvert assez densément d’écail- lettes très-piliformes d’un brun soyeux à reflets dorés. Scutellum, dessous du corps et pattes revêtus d’écaillettes blanches. d. Dernier segment abdominal offrant, avant son extrémité, un tubercule assez élevé, transverse, un peu échancré dans son milieu. ©. Dernier segment abdominal lisse, RUDEPILOSA Tournier, nov. Sp. Turquie. Long. 2 3/4 mil — De la forme générale du S. cana H. Noir; scape des antennes, tibias et tarses testacés. Dessus du corps, dessous et pattes densément recouverts d’une pubescence unicolore, squa- meuse, rude, d’un jaune olivâtre. Élytres fortement striées. &. Rostre un peu plus court que le prothorax entre le scutellum et son bord antérieur ; un peu atténué vers l'extrémité. Tribu des Tychiides, — Sibinia. 521 ©. Rostre un peu plus long que le prothorax entre les points indi- qués ; assez fortement atténué vers l'extrémité. TIBIALIS Gyllh., Schünh., Gen. Cure, IT, p. 439. Russie méridionale, Hongrie, viscARLæÆ Linné, Fn, Suec., p. 477. — Schônh., Gen. Curc., IT, p. 432. Suisse, France, Allemagne, Italie, Espagne, Russie méridionale, FUGAx Germ., Ins. Spec. nov., p. 293. — Schôünh., Gen. Curc., VIT, 2, DroLr Suisse, France, Allemagne, Hongrie, Espagne, Italie, POTENTILLÆ Germ., Ins. Sp. nov., p. 292, — Schünh., Gen. Curc., VII, 2,:p..921. Suisse, France, Angleterre, Allemagne, Italie, Espagne. IT. Rostre & beaucoup plus court, $ à peine aussi long que le prothorax. BECKERI Tournier, nov. sp. Sarepla, Long. 2 1/2 à 2 3/4 mill. — Noir, tarses et quelquefois les tibias d’un brun rougeâtre, Dessus du corps et pattes couvert d'une pubes- cence olivàtre médiocrement serrée ; dessous densément vêtu d’écail- lettes piliformes blanchâtres, d. Rostre très-court, équivalant aux trois quarts de la longueur du prothorax entre le scutellum et son bord antérieur. ?. Rostre un peu moins long que le prothorax au point indiqué. CURTIROSTRIS Tournier, noy. Sp. Suisse, France. Long. 2 1/4 à 2 1/2 mill. — Espèce voisine de la précédente, mais relativement un peu plus large; colorée et vêlue de même, mais à rostre encore plus court, surtout chez le mâle, où il n’égale que les deux tiers au plus de la longueur du prothorax ; rosire de la femelle un peu plus long que chez le mâle, 522 H, TOURNIER. — Tribu des Tychiides, — Sibinia, PERRISI Tournier, nov. sp. S. — Aix (France), Toscane. Long. 3 1/2 à 3 3/4 mill. — De la forme des espèces précédentes, mais plus étroite, relativement plus allongée ; le prothorax est sub- conique et assez régulièrement rétréci de la base à l'extrémité, très- faiblement arrondi sur les côtés latéraux. Noir; base des antennes et tarses brunâtres. Dessus du corps parcimonieusement recouvert d’écaillettes piliformes d’un gris olivâtre ; dessous et paltes couverts d’écaillettes blanches. d. Rostre au plus de la longueur des quatre cinquièmes du pro- thorax, peu courbé. ©. Rostre mince presque droit, faiblement plus court que le pro- thorax. Nous n'avons vu que trois exemplaires de celle espèce : un com- muniqué par M. Perris (Toscane), auquel nous le dédions, et deux par M. Chevrolat (Aix), qui nous a généreusement cédé lun d'eux. Les espèces suivantes nous sont restées inconnues en nature à. CINERASCENS Walker, List Coléopt., coll. Lond., 1871, p. 18. FORMOSA Aubé, Ann. Soc. ent. Fr., 1866, p. 163. GRANDICOLLIS Waltl, Reis. Span., 1835, II, p. 77. sraATICEs Moncraeff, The Entomol., IV, 1869, p. 218. VARIATA, Gylh., Schünh., Gen. Curc., IT, p. 4/42. Ainsi que celles S. NIGROVITTATUS — INCLUSUS — AURICOLLIS — AMPLITHORAX — VELU- TIFER. décrites sommairement par M. Desbrochers des Loges, Société entom. de Belgique, 1872, Compte rendu n° 82. —_—— CO Note sur le vol de quelques Coléoptères, Par M. G.-A. POUJADE. (Séance du 27 Août 1873.) Les attitudes des ailes des insectes pendant le vol sont très-diverses, et l'observation de ces attitudes doit permettre d'acquérir des connaissances plus exactes sur le mécanisme du vol. Chez les Coléoptères, les ailes inférieures seules semblent agir; le rôle des élytres n’est pas encore bien défini; cependant on peut dire que chez certaines espèces elles doivent servir de parachute ou de balanciers : c’est le cas des Lucanes et des Haunetons, qui les tiennent très-écartées. Mais on ne peut assigner le même rôle aux élytres des Cétoines, qui restent complétement fermées pendant le vol, se soulevant seulement pour livrer passage aux ailes. Chez les Nécrophores, comme le fait observer Westwood (1), les élytres, pendant le vol, ont une attitude singulière : elles sont relevées par dessus le dos de telle façon qu'elles se touchent par leur surface supérieure, Ge fait est demeuré inaperçu par suite du manque de figure permettant de s’en rendre exactement compte. J'ai examiné avec attention le vol du Necrophorus vespillo, du Silpha sinuata et Au Staphylinus maxillosus, et j'ai constaté, chez ces trois espè- ces, cette position singulière des élytres que l’on peut comparer à l'altitude des ailes des Papillons diurnes pendant le repos. J'ai vu, et Westwood ne le mentionne pas, que ces animaux au départ étendent leurs ailes, non pas horizontalement, mais bien verticalement, le bord postérieur tourné vers le sol; ces organes se meuvent alors d’avant en arrière au lieu de se mouvoir de haut en bas. J'ai remarqué aussi que les pattes intermédiaires sont ramenées en avant et maintenues relevées au-dessus du thorax; c’est là un fait digne d'attention. Chez le Staphylin, l'abdomen reste droit pendant le vol, tandis qu’il se relève et vient toucher l'extrémité des élytres chez le Nécrophore et le Silphe. La position générale du corps chez ces trois espèces est plus ou moins oblique, c’est-à-dire que la tête se (1) An Introduction to the modern classification of Insects, 1839, t. 1, p. 137. 52/4 POUJADE, — Sur le vol de quelques Coléoptères. trouve plus élevée que la région postérieure, position qui est assez ordi- naire chez les Coléoptères. J'ai observé également le vol d’un Onthophagus (0. capra) : les élytres, chez cet insecte, ne s’écartent pas, elles se soulèvent sur les côtés, tour- nant sur la suture comme autour d’une charnière; puis les ailes, au départ, s'étendent verticalement comme chez les espèces citées plus haut, mais elles ont une direction oblique en arrière dont la figure peut seule donner une idée exacte. La rapidité du vol ne m'a pas permis de suivre le véritable mouvement des ailes, Une Aphodie (A. erraticus) m'a montré à peu près les mêmes attitudes que l’Onthophage ; seulement les élytres, tout en se soulevant de la même façon sur les côtés, s’écartent légèrement. Chez ces deux espèces, ainsi que chez la Cétoine, j'ai remarqué la position singulière des pattes inter- médiaires, sur laquelle j'ai déjà appelé l’attention : il est très-probable que cette position des patles doit jouer un rôle important dans Pacte du vol. Les Hister étendent les élytres bien horizontalement, de manière que leurs bords internes forment par leur réunion une ligne parfaitement étroite; de cette façon le prothorax se trouve presque entièrement caché sous ces organes. Les ailes se déploient horizontalement et semblent se mouvoir de bas en haut comme chez le Hanneton. Je représente ces insectes (planche 14) dans les diverses attitudes sin- gulières que je viens de décrire, afin de donner une idée nette et précise de mes observations. EXPLICATION DES FIGURES DE LA PLANCHE 14. 4. Staphylinus maxillosus Linné, vu de profil. 2, Necrophorus vespillo Linné, id. 8. — =. vu de face. h. Silphasinuata Fabr., vu en dessus. 5. Onthophègqus capra $ Fabr,, vu de profil, 6, — vu de face, 7. Aphodius erraticus Linné, id. 8. Hister quadrimaculatus Bmapé, vu en dessus, 9. Cetonia aurata Linné, vue € —— =D 090 en — ee Ft Notes rectificatives et complémentaires sur les TIMARCHA, Par M. Lion FAIRMAIRE. (Séance du 24 Décembre 1873.) N° 8.—T, BRULERII. — Il faut remplacer ce nom par celui de ProcHARDI, que je lui avais donné primitivement, et auquel, au dernier moment, j'ai eu la malencontreuse idée de substituer le premier, sans me rappeler que notre collègue M. Bellier de la Chavignerie avait décrit une Témarcha sous le même nom (voir Annales de la Société, année 1870, Bulletin, page xxvr). Cette dernière espèce ne me paraît pas devoir être conservée : c’est à elle que se rapportent certains petits individus de la T. gallica, signalés comme provenant des environs de Gap; il parait impossible de les distinguer spécifiquement, malgré leur faciès tout particulier, N° 419. — T. PIMELIOIDES. — Je ne puis séparer de cette espèce la T. amæthystipes, décrite par M. Chevrolat à la page 206 des Annales de la présente année, comme provenant des côtes de Syrie. Cette localité me paraît mériter d’être sérieusement confirmée, car il est difficile qu’un insecte de cette taille ait échappé jusqu’à présent aux investigations des entomologistes distingués qui ont exploré les côtes de Syrie. N° 24 bis. — T. CHALCOSOMA Fairm. — Sur l’avis de mon collaborateur M. E, Allard, j'ai considéré cette espèce comme synonyme de la 7, gravis Ros.; mais possédant aujourd’hui, grâce à l’obligeance de notre collègue M. Émile Deyrolle, un exemplaire du premier de ces insectes, je suis con- vaincu que les deux espèces sont différentes, bien que très-voisines, et je crois devoir donner une description de la chalcosoma : Ovata, convexa, dorso planiuscula, plumbeo-ænca, Supra sat nitida, 526 L. FAIRMAIRE. subtus cum pedibus ænco-metallica, valde nilida; capite dense tenuiter punclulato, late sat profunde impresso, antennis validis, medio corpore valde brevioribus; prothorace lalo, transverso, laleribus antice valde rotundalis, basi sinuatis, angulis posticis [ere rectis, densissime tenuiter punctulato, undique tenuiter marginalo; scutello parvo, triangulari ; ely- lris amplis, brevissime ovatis basi truncutis, laxe punctatis, intervallis subtilissime dense reticulatis ; margine reflexo extus transversim plicatulo ; subtus tlenuiler punctulata, pectore fertius, mesosterno sinuato, medio émpresso ; femoribus politis, dense punclulatis. — Tunis ? Cette patrie me parait douteuse; l’insecte de la collection de M. Chevrolat est indiqué des iles Baléares. Cette belle espèce ressemble à la Zenchricosa pour la forme générale ; elle en est bien distincte, outre la coloration, par l'impression large et bien marquée de la tête et par la ponctuation des élytres, Diffère de la gravis par la grande impression de la tête, par la ponctuation moins forte, plus serrée de la tête et du corselet, par les élytres à intervalles réticulés, non ponctués, par la poitrine à peine poncluée, par l'abdomen presque lisse à la base et par la teinte plus métallique en dessus, bien plus bril- lante en dessous et surtout aux pattes. N° 28.—T, STRANGULATA. — Cette espèce n’est pas exclusivement pyré- néenne, au moins accidentellement ; la Garonne la transporte dans ses grandes crues jusqu’à Agen, où notre collègue et excellent ami le docteur Al. Laboulbène en a recueilli plusieurs individus. N° 37 bis. — T. GLOBULATA, n. sp, — Long. 9 à 10 mill, — Brevissime ovala, dorso planiuscula, nigra, sat nilida, capile sat fortiler punclato, antice fere arcualim impresso, summo longiludinaliler impresso, antennis sut validis apicem versus crassioribus, articulo seplimo præcedenti paulo majore, prolhorace transverse, sal dense punctalo, punclis inæqualibus, spalio medio angusto læviore, laleribus valde rotundatis, basin versus haud sinuatis, lateribus el apice leviter marginato, postice utrinque obli- que impresso, scutello brevè apice transversim profunde sulcato, elytris fere rolundatis, grosse punctatis, intervallis subinæqualibus, punctis spar- sûm rugulis conjunctis, margine reflexo basi canaliculato, poslice extus crenulalo; sublus grosse punclala, mesostcrno medio valde sulcato, fere bilobo, — Arménie. Notes complémentaires sur les T'imarcha. 027 Celte espèce se rapproche, par sa forme arrondie, de la T, parnassia : mais les côtés du corselet ne sont nullement sinués à Ja base, les antennes sont plus longues, plus fortes, les élytres sont plus fortement ponctuées, et le mésosternum est profondément sillonné, presque parlagé en deux parties, au moins chez le mâle. Elle doit se placer, dans notre tableau, avant l’elliptica. N° 4. — T. pupiraBiLis. — Je crois devoir rapporter à cette espèce un individu femelle provenant certainement du Sahara algérien et qui m'a été donné par notre collèeue M. Léveillé, La patrie d'Italie me paraît bien douteuse. N° 47. — T, RUGULOSA, — J'ai pu voir, par l’obligeance de mon colla- borateur E. Allard, un individu de la 7. Lomnicki Miller, et je me suis convaincu que cette espèce se rapporte parfaitement à la rugulosa. N° 51. — T. ansiGnis. — Ce bel insecte constilue certainement une espèce très-distincte par des caractères plus importants que ceux de la coloration, et dont la description ne parle nullement. La tête est finement, peu densément ponctuée, marquée en avant d’une impression presque triangulaire, se prolongeant au sommet en un faible sillon. Les antennes, assez fortes, grossissent vers l'extrémité et ne dépassent pas le milieu du corps. Le corselet, plus de deux fois aussi large que long, est fortement, presque anguleusement arrondi sur les côtés, presque aussi large en avant qu'à sa base, largement sinué en avant, avec les angles antérieurs bien marqués ; la ponctuation est assez serrée, fine, avec les intervalles très- finement réticulés ; au milieu, la trace d’une ligne enfoncée, peu distincte. L’écusson est large, un peu convexe, à peine ponctué. Les élytres sont ovalaires, de même largeur à la base que le corselet, parsemées de points peu serrés, médiocrement gros, reliés en partie par des rides fines, les intervalles à réticulation excessivement fine. Le dessous est presque lisse, la poitrine à peine ponctuée; le prosternum est étroit, le mésosternum échancré en angle obtus, presque bilobé. Les pattes sont assez robustes. Je ne crois pas devoir changer la place ou plutôt le numéro que nous avons assigné à celte espèce. Si l’on ne considère que la ligne marginale des bords du corselet, il faut ranger cette Timarcha dans le dernier groupe, car celte ligne, bien marquée aux bords antérieur et postérieur, 528 JL. FAIRMAIRE. — Notes complémentaires sur les Timarcha. devient tout à fait indistincte sur le milieu des bords latéraux; elle est déjà extrêmement fine à la base et à l'extrémité. Chez la punica, cette ligne est très-fine, mais elle est visible dans toute sa longueur. D'un autre côté, la forme du mésosternum ne permet pas de classer l’énsignis près de cette dernière espèce. En la laissant au N° 51, mais près de la sphæroptera, je crois qu’elle sera mieux à sa place. N° 53. — T. cuLoroPus. — Nous avons omis d'indiquer comme syno- nyme de celte espèce la T. gallæciana Chev., Rev. Zool., 18/40, 17. N° 60. —T. HUMMELI. — La coloration n’est pas toujours d’un cuivreux brillant; parfois chez les femelles elle est presque mate ; chez d’autres individus récoltés à Poti par mon ami Doria, la teinte passe au bronzé obscur ; les élytres sont aussi plus courtes, plus arrondies en arrière ; mais les impressions de la tête et du bord des élytres se retrouvent parfaile- ment. OBSERVATIONS SUR LES Organes lumineux du PYROPHORUS NOCTILUCUS Linné, Par MM. AL. LABOULBÈNE ct Cu. ROBIN. (Séance du 13 Août 1873.) Notre obligeant collègue M. Baron a bien voulu se dessaisir en notre faveur de trois Pyrophorus noctilucus LiNNÉ, de Cuba, montrés à la Société, où leur éclat a élé admiré, Ces trois Élatérides provenaient des insectes apportés en France par M. de Dos Hermanas, et sur lesquels il a fait une communication à l’Académie des Sciences (Comptes rendus des Séances, elc., t. LXXVII, p. 333, 1873). Nous avous pu étudier sur ces trois Élatérides, tous du sexe mâle, les organes lumineux, ou phosphorescents, qui existent au thorax et à l’abdo- men. Dans la séance du 25 août dernier, nos recherches ont été soumises à l’Institut (voyez Comptes rendus, etc., t. LAXVII, p. 511); mais nous avons pensé que la Société entomologique ayant eu la primeur de présen- tation des insectes qui ont été disséqués, insérerait aussi dans ses Annales le résumé de nos observations. I. Examen anatomique. Les organes lumineux du Pyrophorus noctilucus consistent en deux taches d’un jaune mat, vues à la lumière du jour, ovalaires, placées une de chaque côté sur la face dorsale et en arrière du prothorax. Indépen- damment de ces deux taches si visibles, il existe un troisième organe qui (1875) 84 580 LABOULBÈNE ET ROBIN. a la forme d’une grande plaque triangulaire, d’un blanc un peu jaunätre, située à la face ventrale du corps entre le thorax et l’abdomen, et cachée à l’état de repos. Il y a donc trois organes lumineux : 4° lun pair, thoracique et supérieur ou dorsal ; 2° l'autre 2mpair, thoraco-abdominal et inférieur. L’insecte peut à sa volonté rendre lumineuses les deux grandes taches oculaires thoraciques ; il découvre quand il lui plaît la très-grande plaque abdominale ; il la fait briller très-vivement dans l’obscurité quand on écarte les élytres et les ailes et qu’on renverse un peu l'abdomen vers la région dorsale du corps. C’est vers la partie centrale de tous les organes lumineux que paraît d’abord, et même pendant le jour, la lumière verte de l'appareil lumi- neux du Pyrophore ; elle brille de suite dans un endroit sombre et elle grandit du centre à la périphérie en s'étendant rapidement. Getle lumière a un éclat considérable, avec une teinte verdâtre et phosphorescente des plus vives ; la plaque abdominale est surtout d’une grande beauté. Organes thoraciques. — La surface des taches dorsales jaunâtres du prothorax est ovalaire, ayant deux millimètres dans la plus grande lon- gueur. Cette surface, bombée à la manière d’un verre de montre, est très-lisse à la vue simple, ou même à la loupe ; il y a dans ces points une transparence parfaite des téguments chitineux, un peu amincis, incolores, continus avec la portion brune, foncée et épaisse recouvrant le reste du thorax. Malgré l'aspect lisse, cette partie du tégument, disposée en forme de cornée oculaire, a néanmoins sa surface marquée de fines ponctuations microscopiques, figurant des virgules droites, écartées les unes des autres de 0"",01 et formant des rangées quinconciales régulières. Immédiatement au-dessous du tégument diaphane de ces appareils phosphorescents du corselet se voit le tissu propre de l'organe, qui est humide, charnu, grisâtre, demi-transparent; tout le reste de sa surface profonde est pourvu d’une couche, ou enveloppe, de tissu adipeux d'un blanc mat, épaisse d’un dixième de millimètre, que traversent les trachées et les nerfs de l’organe même. Celui-ci ne peut être enlevé sans qu’on entraîne celte couche adipeuse, Dès qu’un des organes dorsaux est à découvert, sa surface humide et brillante s'enfonce et se relève par mou- vements lents el irréguliers, dus à la contraction de faisceaux musculaires striés qui s’insèrent à sa face profonde. Sur les organes lumineux du Pyrophorus noctilucus: b31 Quand la partie diaphane de l'appareil est enlevée depuis un peu de temps, la surface mise à découvert devient bientôt louche et verdâtre, parce que les contractions musculaires rompent alors les cellules adipeuses de l'enveloppe sus-indiquée , et font couler sur elles les gouttelettes microscopiques de leur contenu huileux. En enlevant ou en arrachant peu à peu tout l'organe lumineux, on arrive à découvrir près de lui un tronc trachéen court et considérable, car il a plus de 2 millimètres de diamètre ; il est donc très-facile à voir. La disposition des trachées sortant de cette ampoule trachéenne pour aller à l'organe voisin est plutôt celle de houppes que la division dichotomique ordinaire. Enfin l'organe lumineux, retiré par arrachement du thorax de l'animal vivant, brille dans Pair, dans l’eau et sur les plaques de verre porte- objets. Il en est de même pour l'organe des Lampyris de nos contrées, qui brille après l’écrasement de l’animal. Dans les deux cas, chez le Pyro- phore comme chez le Lampyre, la substance dissociée reste quelques minutes avant d’avoir épuisé sa phosphorescence, Organe abdominal, — L'organe lumineux abdominal est irrégulièrement triangulaire, à base tournée du côté du thorax et à sommet postérieur, Il n’a pas l'enveloppe tégumentaire solide des taches du thorax; c'est Ja membrane interthoraco-abdominale, devenue très-fine et transparente, qui le recouvre, La surface extérieure de celle-ci est lisse, avec quelques poils fins et très-espacés ; sa face postérieure adhère fortement à l’organe lumi- neux proprement dit, Pour bien voir l'organe abdominal il faut mettre à découvert l'espace situé entre les segments emboîtés du métathorax et du premier segment de Pabdomen : on a sous les yeux un espace triangulaire ayant plus de trois fois la largeur d’une des taches lumineuses du corselet, Sur l'animal vivant et dans l'obscurité, cet espace interthoraco-abdominal brille alors du plus vif éclat. C’est vers la partie centrale qu’apparaît d’abord la lumière verte, phosphorescente, ainsi que nous l’avons déjà noté. La face profonde de l'organe lumineux ventral est enveloppée, comme celle des organes thoraciques, par une couche épaisse de tissu adipeux d’un blanc mat, et les trachées de l'organe se rendent dans deux troncs trachéens brunâtres allant de chaque côté au gros stigmate du premier segment abdominal. 532 LABOULBÈNE ET ROBIN. Les deux organes thoraciques et l'organe lumineux abdominal ont la même structure et texture ; nous allons l’exposer simultanément pour tous. Structure anatomique. — Les coupes de ces divers organes montrent qu’ils sont de furme lenticulaire, d’un tiers environ moins épais que larges, en y comprenant l'enveloppe adipeuse profonde, qui est acces- soire. Le tissu propre est demi-transparent, humide, et il forme la partie cen- trale de l'appareil, qui est la plus épaisse. Il est composé de cellules qui ne diffèrent pas sensiblement de celles qui constituent les organes lumi- neux de Lampyres, et depuis longtemps décrites : ce sont des cellules irrégulièrement polyédriques, à angles arrondis, assez molles, friables, difficiles à séparer les unes des autres, épaisses de 0"",04 à 0"",06; elles manquent de paroi propre ; elles ont un noyau relativement petit (0°",007), ovoïde, un peu grenu, sans nucléole, ce noyau visible facilement après l'action prolongée de l'acide acétique et de la teinture du carmin. L'aspect charnu particulier et l’état finement et uniformément grenu de ces cellules se retrouvent ici d'une manière très-netle. La présence de l’urate d’am- moniaque ou de soude en grande quantité, comme principe constitutif de ces granules, sur laquelle les auteurs classiques insistent à propos de l'appareil des Lampyris, se constate ici de la manière la plus nette. L'acide acétique et l'acide chlorhydrique étendu font apparaître, au bout de quelques minutes, dans l'épaisseur des coupes du tissu, et surtout autour d'elles, des cristaux ’acide urique, isolés ou groupés, aisément reconnaissables et nombreux ; en même temps la substance des cellules devient moins grenue, plus transparente, sans se dissoudre. Ces cellules sont immédiatement contiguës les unes aux autres, et entre leurs faces adjacentes on ne trouve que des trachées et des tubes ner- veux, sans que la masse du tissu ainsi constitué soit subdivisée en lobes et lobules. Les granules qui donnent aux cellules l’état finement et uniformément grenu, sont très-petits, aucun ne dépasse en diamètre 0"*,001 et ne peut être reconnu comme salin sans l’action des acides. L’acide sulfurique, qui fait apparaître promptement des aiguilles de sulfate de chaux, sous le microscope, partout où il agit sur des carbonates ou des urates de chaux, n'enlraine pas ici leur formation : il amène le dépôt d'acide urique en groupes sphéroïdaux, en sabliers, etc. Sur les organes lumineux du Pyrophorus noctilücus, 533 Les cellules de la surface contiguë à la couche adipeuse sont plus riches en granulations et un peu moins transparentes que celles qui sont plus centrales, mais sans former toutefois une couche distincte, comme les cellules adipeuses qui en constituent une très-évidente et qui va nous occuper, L’enveloppe adipeuse sous-jacente aux cellules spéciales du tissu propre des organes lumineux, est composée de très-grandes cellules à paroi hyaline, à contenu formé de nombreuses gouttelettes graisseuses, comme dans le tissu adipeux des insectes. Cette enveloppe adipeuse ne reçoit que des trachées peu nombreuses relativement au reste de l'appareil, les trachées allant finalement se rendre aux cellules propres, finement gra- nuleuses et placées au-dessus. Après vingt-quatre heures de contact avec l'acide acétique, ou avec l'acide chlorhydrique étendu, les principes graisseux formant les goutte- lettes renfermées dans les cellules adipeuses passent en partie à l’état de fins cristaux aciculaires qui hérissent leur surface ou restent plongés dans leur épaisseur. Beaucoup de ces gouttes se fondent alors ensemble en gouttes plus grosses. Les acides ne font pas apparaître des cristaux d’acide urique dans ces cellules, ni entre elles, comme ils le font, au contraire, dans les cellules du tissu propre de chaque organe. Ge sont leurs goutte- lettes qui donnent une coloration d’un blanc jaune mat à la surface pro- fonde de l'appareil et qui réfléchissent vers l’intérieur la lumière centrale produite, mais non les granules d’urate (dont il a été déjà question), con- trairement à ce qu’on a supposé être dans les Lampyres. Du moins il en est ainsi sur les Pyrophores. Pour terminer ce qui a trait à la structure des organes lumineux du Pyrophore, nous devons parler de la disposition des trachées et des filets nerveux. Nous pouvons dire que les trachées, d'épaisseur moyenne quand elles traversent la couche blanche adipeuse, deviennent fort nombreuses et très-fines, par subdivisions multiples et touffues dès qu’elles pénètrent dans le tissu propre; elles vont se terminer en pointes les plus fines contre une face des cellules. Gette face nous a semblé être la face opposée à celle contre laquelle arrivent les tubes nerveux. Toutefois nous ne pouvons pas être absolument affirmalifs à cet égard. On sait que l’un de nous a démontré que le disque du tissu électrique formant les appareils de ce nom dans les poissons reçoivent leurs vaisseaux par celle de leurs faces 53/4 LABOULBÈNE ET ROBIN. par laquelle s'échappe le courant, tandis que les nerfs se terminent contre la face opposée, celle qui est tournée vers le pôle positif de l'appareil (Ch. Robin, Annales des Sc. nat., Zool., 1847 ; Comptes rendus des séances de l’Académie des Sciences, 1865, el Journal d'Anatomie ct de Physiologie, année 1865). Les nerfs, relativement nombreux et volumineux, viennent du ganglion le plus voisin de chaque appareil et le pénètrent par sa circonférence. Ils s'épanouissent en tubes marchant bientôt isolément, entre les cellules, dès qu’ils ont traversé la couche adipeuse. Là, ils cessent bientôt de posséder leur couche de myéline et, après s'être divisé plusieurs fois, leur cylindre- axe s'applique contre telle et telle cellule; mais il nous a été impossible d'en voir la terminaison réelle, comme on peut le faire, par exemple, dans les appareils électriques des poissons. | IT. Remarques physiologiques. Les organes phosphorescents des insectes constituent des appareils de la vie de relation comme les appareils électriques des poissons. Leurs nerfs sont de l’ordre des nerfs moteurs, dits volontaires. On sait, d’après les expériences faites sur les Lampyres, que les pro- priétés des organes lumineux des Pyrophores sont modifiées de la même manière par les mêmes agents. Brown et Linné avaient constaté que la production lumineuse par le Pyrophore est soumis à sa volonté. On peut en multiplier les preuves de mille manières (1). Alors que l’animal trop affaibli ne produit plus de lueurs à la suite des excitations, qui en suscitaient auparavant l'émission, on peut encore en obtenir en incisant les ganglions qui envoient des nerfs à l’appareil, ou en arrachant brusquement celui-ci. Ces expériences réussissent sur le thorax séparé de l'abdomen comme (1) Brown el Linné avaient déjà noté que l'abdomen de ces insectes devient bril- lant quand on les déchire en deux. Voy. aussi Fougeroux de Boudarois, Mémoires de l'Académie des Sciences, 1766; Th. Lacordaire, Introduction à l'Entomo- logie, t. II, p. 140, 1838. Sur les organes lumineux du Pyrophorus noctilucus. 995 sur l’insecte entier. Leurs résultats sont de même ordre que ceux que l’on obtient avec des muscles, ou des organes électriques, récemment séparés de l'animal qui les porte. Sur les appareils ventral et dorsaux, la lumière apparaît d’abord au centre même de l'organe, puis elle gagne toute son étendue, éclaire au dehors; elle devient enfin fort vive, verdâtre et des plus belles. Une zone linéaire, jaunâtre, très-apparente, parce qu’elle tranche à la périphérie sur le ton brun des téguments, n’est point primitivement lumineuse. Il en est de même des angles externes de l'organe ventral, surtout quant l'animal est affaibli Cette zone est représentée par la couche adipeuse indiquée plus haut. La couche adipeuse enveloppante devient lumineuse quand du centre la phosphorescence a gagné jusqu’à elle; mais alors même elle ne produit pas de lumière, elle n’est jamais photogène : elle ne fait que réfléchir la lumière produite par la portion centrale de l’organe. En revanche, elle le fait non-seulement par sa face interne, mais par toute son épaisseur, ce à quoi se prêtent la transparence et le fort pouvoir réfringent de ses goutte- lettes graisseuses, toutes nettement sphériques, Ges dispositions physiques déterminent des phénomènes dispersifs et d’interférence qui sont la cause de l'éclat remarquable que prend la lumière, dès que du centre elle se propage jusqu’à celte zone. Quels sont les changements d'état moléculaire des cellules du tissu propre de l'organe qui causent ici un dégagement de lumière ? On sait que pendant le repos, en dehors de toute influence nerveuse, les appareils électrogènes des poissons passent à un état de tension électrique de plus en plus prononcé, dont ils se dégagent subitement dès qu’ils veulent, ou sous l'influence expérimentale de telle ou telle action physico-chimique. Or, ici, les probabilités sont que le tissu phosphorescent produit peu à peu une substance qui s’accumule lentement dans les cellules productrices mêmes, indépendamment de toute influence nerveuse, par des actes de même ordre que ceux de diverses sécrétions, et que l'acte seul par lequel elles s’en déchargent est volontaire. L'expérience prouve que, comme pour la production et le dégagement de électricité des poissons, les actes précédents épuisent vite l'animal et exigent le repos, après une série de quelques dégagements, pour qu’une réparation nutritive permette de nou- veau leur production. La mise en liberté volontaire de la matière produite relativement au reste de la substance des cellules consiste-t-elle en un suintement exsu- 536 LABOULBÈNE ET ROBIN, — Sur les organes lumineux, etc. datif intercellulaire, ou a-t-elle lieu dans l'épaisseur de ces éléments? On ne peut encore rien dire de précis sur ce point ; mais le principe qui rend lumineuse pendant plusieurs minutes la substance des cellules écrasées se comporte comme la noctilucine, principe azoté coagulable, phosphores- cent, retiré par Phipson (1871) du mucus lumineux de certaines scolo- pendres, des poissons, etc. C'est un principe immédiat naturel, peu stable, dont la ségrégation chimique, ou, en d’autres termes, la dissociation moléculaire, a lieu dès qu'il devient libre et qui se manifeste par une pro- duction de lumière seulement, sans chaleur, d’une manière analogue à ce qui a lieu lors de la décomposition accidentelle, putride ou non, de diverses sortes de tissus, de mucus, de sucres, etc. L'abondance des urales dans la substance des cellules au sein desquelles a lieu le dégagement de lumière porte à penser que l'acide urique est un des composés cristallisables résultant de la composition photogénique du composé coagulable précédent, puisqu'il est graduellement éliminé comme les principes cristallins de désassimilation analogues. L’abondance des trachées dans cet appareil est cerlainement en rapport avec celle de la consommation d'oxygène qui accompagne les phénomènes de produc- tion lumineuse. OBSERVATIONS SUR LE Bruit particulier ou Cri du SPHINX ATROPOS, ET SUR UN Organc situé à l'articulation de Ia jambe et de la euisse chez cet insecte Lépidoptère. Par M. le D' ALEXANDRE LABOULBÈNE. (Séance du 8 Octobre 1873.) I, Sur Le cri du SPHINX ATROPOS. Au commencement du mois de septembre, me trouvant à Saint-Denis- d'Anjou, mon ami le docteur Langlois m’apporta un Sphinx (Acherontia) Atropos L. vivant. Immédiatement je saisis l’insecte par les pattes et je le secouai pour l’exciter à faire entendre le bruit spécial appelé eric, dont on s’est occupé à plusieurs reprises sans parvenir à en reconnaître définitivement l'organe producteur. L’insecte cria parfaitement, et, après avoir fermé les fenêtres, je le laissai s’envoler dans la chambre, où il cria de nouveau en volant plus facilement que je ne l’aurais supposé, vu la grosseur de son corps. Ce Sphinx Atropos, récemment éclos, était un superbe mâle ; les deux valves de l’armure génitale recouvraient un pénis corné, disposé en fort hameçon, à crochet recourbé vers le haut. Il me parut très-propre à un examen physiologique et anatomique ultérieur ; aussi l’ai-je observé plu- sieurs fois, et voici ce que j'ai constaté : 538 AL, LABOULBÈNE. Quand l’insecte est tenu par les ailes redressées et qu’on l’excite, il fait sortir et il étale rapidement un faisceau de poils, disposé en cercle, et dont chaque poil formerait un rayon. Celte houppe, étalée en étoile arrondie et rayonnante, est placée à la base de l'abdomen et des deux côlés. Le siége exact est sur le premier segment, à une petite distance du bord latéral, près du pli qu’on observe sur le ventre de chaque côté du corps. Ordinairement, lorsque les poils se disposent en éventail arrondi, lani- mal crie ou fait entendre un bruit spécial, qui est entrecoupé, non continu, séparé par de petits intervalles assez réguliers. Mais, je le dis expressé- ment, parfois les poils sont étalés en rosette sans que le moindre bruit se produise. La disparition des poils est totale et le Sphinx Atropos les rentre si bien qu’on ne peut soupçonner leur trace sur un insecte desséché ; ils sont donc renfermés dans un emplacement disposé pour les recevoir. La sorlie des poils, leur redressement en rosette, leur rentrée sont absolu- ment volontaires, ainsi que le bruit qui accompagne le redressement, mais qui n’esl pas toujours perçu avec ce dernier. En écoutant de près, au moment où le bruit est produit par l'insecte, il semble que le cri vienne du milieu du corps; il ne paraît partir ni de la tête, ni de l’extrémité abdominale. La trompe n’est pas déroulée, les derniers segments sont immobiles, De plus le frémissement des ailes n'est pas utile, puisque le Sphinx crie quand on le tient fortement par les quatre ailes accolées, J'abrége pour arriver de suite aux constatations anatomiques : Quand l’animal est au repos, j'ai dit qu’on ne voit pas d'apparence des poils en touffe arrondie du premier segment ventral. En effet, ces poils sont ramenés et couchés longitudinalement de haut en bas dans une gouttière, c’est-à-dire dans une dépression concave, où ils disparaissent. Qu'on se représente un de ces éventails disposé en rond complet et dont les plis viendraient en fin de compte se rendre tous de haut en bas dans une rigole canaliculée où ils pourraient tenir exactement, on aura l’image de la disposition du faisceau de poils pendant le redressement et dans le repos. La goutlière longitudinale commence sur le premier segment abdo- minal et se poursuit sur le second segment, sans atteindre jusqu’au bord postérieur de celui-ci. Les stigmates abdominaux sont placés hors de la dépression longitudi- nale, ou gouttière canaliculée, et n’ont pas de connexion avec elle. l Sur le crè du Sphinx Atropos. 539 En ouvrant l'abdomen par la face supérieure, et après avoir enlevé le vaisseau dorsal, on voit de suite une grande quantité de trachées et sur- tout de grosses vésicules aériennes , sous forme d’ampoules, d’un blanc saliné, resplendissant. Le tube digestif est placé au milieu et entouré soit par ces ballons aériens dont ont aperçoit de suite deux ou trois de chaque côté, soit par un lacis de trachées qui sont presque toutes dilatées d’une manière fusiforme en sortant du tronc trachéen stigmatique, ou en se ren- dant aux organes digestifs et génitaux. Les gros ballons, les vessies aérifères se rendent aux stigmates, mais n'ont pas de continuité avec la rigole renfermant les poils couchés, ou rayonnants, à la volonté de l’insecte. La gouttière est imperforée, sans conduit allant soit aux troncs trachéens, soit aux dilatations aériennes dont il s’agit. De plus, je me suis assuré que l’une des dilatations vésicu- laires aboutit à la fois à deux stigmales, et finalement je crois que les dilatations ampullaires, au nombre de trois principales de chaque côté, vont aux deuxième, troisième, quatrième stigmates abdominaux et com muniquent aussi eutre elles. Je les ai vues très-étroitement accolées, et il me semble que les parois accolées communiquaient au milieu par une ouverture. Le premier stigmate de l'abdomen possède un gros tronc trachéen qui se subdivise en trachées dilatées en cylindre et non pas en ampoule, mais ces trachées n’aboutissent point à la gouttière lisse où sont couchés les faisceaux de poils. Les derniers stigmates abdominaux sont tous l’abou- tissant de divisions trachéennes cylindriques, au nombre de trois ou quatre et très-grosses, mais non dilatées en ampoule, Après avoir constaté celte disposition des trachées et surtout de ces ballons aériens qui, gonflés, permettent au lourd Sphinx Atropos de voler assez facilement, je n'étais pas beaucoup plus avancé par rapport au cri produit par cet insecte. J'avais pensé que le premier stigmate abdominal, sous l'influence de ces vessies aérifères, pouvait faire l'office d’une glotte et rendre un son; mais il me fallait renoncer à cette hypothèse, car des connexions n’existaient pas, comme on l’a pu voir. Les manœuvres du Sphinæ gonflant ses trachées, imprimant aux parois du ventre des mou- vements d'aspiration pareils aux mouvements qu’on voit si bien chez les grosses Locustides ou Sauierelles communes, n'avaient pas de rapports avec le cri; je m'en étais assuré d’ailleurs. En fin de compte, je voulus voir par quel moyen l’animal redressait le 540 AL, LABOULBÈNE. faisceau de poils couché dans sa rigole. Celle-ci est formée par une peau sèche, comme scarieuse, surtout au bord du premier segment, en empié- tant sur le second. Je passai sous cette peau sèche la pointe émoussée d'une petite tige d'acier, et non-seulement je parvins de suite à faire redresser les poils, mais à ma satisfaction j'entendis un bruit, faible, mais semblable au cri produit par l'animal vivant. Je répétai la mème manœuvre, en pressant sous la peau derrière la rigole et un peu plus haut sur le premier segment, et chaque fois je redressai les poils et presque toujours j'obtins le cri. Celui-ci me parait donc dû à la contraction des muscles ridant, ou contractant, la peau sèche de la rigole, et peut-être aussi au froissement qui en résulle sur la mem- brane scarieuse du premier par rapport à celle du deuxième segment. Le redressement des poils tient à la contraction de faisceaux musculaires spé- ciaux placée sur le premier segment à la base de la gouttière, et ce redressement peut avoir lieu séparément sans que le cri soit produit. Telles sont les observations que j'ai pu faire sur un seul individu de l'insecte curieux dont il s’agit, mais je n'ai pas la pensée d’avoir élucidé complétement la question. Je désire que ces recherches soient complétées, vérifiées, confirmées. Je ne connais point la disposition du corps de l’Atropos femelle; elle crie cependant, ainsi que cela a été constaté plu- sieurs fois, ainsi que M. Maurice Girard l’a rappelé tout récemment (voyez ces Annales, Bulletin, p. GXGIII et CCxxI). Privé de livres au moment où j’ai fait les recherches que je viens d’ex- poser, je n’ai eu aucune idée préconçue, je n'ai cherché à suivre aucune opinion antérieurement émise. On pourra voir dans la Bibliotheca ento- mologica de Hagen, 2° volume, page 477, dans l'Introduction à l'En- tomologie de Th. Lacordaire, pages 276-278, et dans nos Annales, années 1839, pages 59-65, et 1840, pages 125-128, les diverses manières dont le cri du Sphinx Atropos à élé expliqué par Réaumur, Passerini, Goureau, Lorey, Boisduval, Aubé, Duponchel, etc. Je ne puis m'empêcher de faire remarquer cependant que M. Goureau, dans un premier travail publié dans nos Annales, t. VI, 1° trimestre, avait émis une opinion fort rapprochée de la mienne et qu’il a plus tard réfutée. Sur le cri du Sphinx Atropos. 5h44 II. Sur un organe situé à l'articulation de la cuisse et de la jambe des pattes antérieures du SPHINX ATROPOS. Sur l’insecle que j'ai eu entre les mains, j'ai, en examinant les pattes antérieures, trouvé un organe assez singulier, situé au point de jonction de l'articulation de la jambe avec la cuisse. En redressant la patte, on trouve, à la face interne de la jambe, plus près du bord antérieur que du bord postérieur, une sorte de plaque ou de lame formée de tissu chiti- neux, corné, sec, comparable à l’écaille épaisse de certains bourgeons, et bien appréciable la patte étant placée sous l’eau ou dans l'alcool. Cette lame cornée commence à la base de la jambe, qu’elle égale presque en longueur, et elle se termine en une petite pointe émoussée ; elle est convexe en dehors, revêlue d’une courte pubescence fauve; elle est plane ou légèrement concave en dedans. J'ai coupé en travers cet organe et j’ai vu qu’il avait une petite cavité ; j'y ai même constalé une trachée. Quel peut être le rôle de cette plaque ou de cette lame épaissie à la base ? Existe-t-elle chez la femelle, ou est-elle propre seulement au sexe mâle ? Je pencherais vers cette dernière supposition, et je croirais à priort qu’elle peut servir pendant l'accouplement pour saisir et fixer la femelle. Dans tous les cas, elle n’a aucun rapport avec le bruit particulier du Sphinx Atropos, et c'est parce que je me suis mal expliqué ou que j'ai été mal compris, que dans son estimable ouvrage sur les Métamorphoses des Insectes, 4° édition, pages 240 et 243, M. Maurice Girard nr'a fait placer l'organe du cri dans la patte de ce Lépidoptère,. Note au sujet de la PALUSTRA LABOULBENI, Par M. GUENÉE, Membre honoraire. (Séance du 27 Décembre 1873). Je lis, dans le troisième numéro de nos Annales, deux mémoires d’un haut intérêt pour ceux qui s'occupent des mœurs et des métamorphoses des Lépidoptères (Annales de 1873, p. 297 et 303). Seulement, le premier de ces mémoires resie pour moi une véritable énigme : que son auteur ne m'en veuille pas si je cherche à l’éclaircir. Je vois bien que quelques-uns de nos collègues ont cherché à l’expliquer en supposant que la chenille décrite et disséquée n’est pas celle de l’in- secte figuré sur la même planche, Je ne partage pas leur opinion. La chenille et le papillon me paraissent très-concordants, tous deux appartiennent sans doute au genre Cnetho- campa ou à un genre bien voisin. Les caractères assignés par M. Bar à son genre Palustra, les détails si précis que nous donne notre savant collègue M. Al. Laboulbène, confirment pleinement cette supposition. Une autre preuve nous est fournie par la description que font les deux auteurs des coques de la Palustra, qui sont bien analogues à celles de nos Pro- cessionnaires. Il ne faut point songer à un rapprochement avec celle de l'E, lanestris, qui a une consistance, une imperméabilité et, pour tout dire en un mot, une individualité si prononcée, L'insecte parfait ne me paraît pas avoir plus de rapports avec les Erio- gaster, dont les antennes, l'abdomen, la nervulation, etc., diffèrent tant des Cnethocampa. La comparaison avec le Bombyx quercus est encore bien moins admissible, et, pour que M. Bar y ait songé, il faut qu'il n’ait con- servé ni dans sa collection ni dans ses souvenirs notre Bombyx européen. La P. Laboulbeni est donc une Cnelhocampa ou à peu près. Or, les che- GUENÉE, — Sur la Palustra Laboulbeni. 548 nilles de nos Processionnaires ne sauraient vivre sous l’eau. Les larves destinées à ce genre de vie ont reçu des organes tout différents de ceux des espèces aériennes et ne peuvent rester immergées que dans deux conditions : celle de décomposer l’eau à l’aide d’un appareil spécial, ou celle de se munir d’une provision d’air atmosphérique renfermée soit dans des sacs ou fourreaux, soit sous des cloches dont la nature leur a appris la construction. Or, la chenille dont on nous fait l’histoire vit à nu, nous dit-on, sur une plante entièrement submergée. Et en effet, ses couleurs foncées nous démontrent qu’elle n’est pas soustraite au contact de la lumière, — ses poils si fournis, qu’elle n’est pas destinée à vivre dans un fourreau, — ses pattes membraneuses, longues et pourvues de crochets préhensiles, que son mode de locomotion est normal. La présence des stigmates n’est pag une objection péremptoire, car beaucoup de larves aquatiques et les Para- ponyx elles-mêmes en sont également pourvues : elle s’expliquerait d’ail- leurs par lhabitude qu’on prête à la chenille de remonter de temps en temps à la surface de l’eau. Toujours est-il que, quand elle est entourée de ce liquide, ces stigmates lui deviennent inutiles et qu'elle se trouve même dans ce cas obligée de les fermer. I lui faut donc alors un autre mode de respiration, Les bulles d’air que M. Bar signale sur les parties latérales proviennent sans doute d’une expiration, tandis que celles qu’il a observées sur les parties velues démontrent, à mon sens, que l’animal vient du dehors, d’où il a rapporté entre ses poils de l’air puisé dans lat- mosphère, comme cela arrive à tous les corps velus, mais il était difficile de supposer que cet air puisse être directement transmis aux sligmates, J'ai presque honte d’insister si longtemps. Pourtant M. Bar, qui a observé ce curieux amphibie dès 1864 et qui a été à même de l’étudier depuis à loisir, est tellement affirmatif, que je me trouve sérieusement intrigué. Je n'ose supposer qu'il y a, au bord des canaux de navigation, des arbres d’où les chenillles ont pu être secouées dans l’eau par le vent, et pourtant ces coques surnageantes viendraient encore aider à celte sup- position, Mais au moins puis-je faire sur la construction de ces coques quelques questions que justifie le peu de précision de M. Bar à leur sujet : Où sont-elles habituellement établies ? M. Bar les a-t-il vues filer sous l’eau, puis remonter à la surface ? Si elles restent parfois complétement et toujours submergées, où emma- 5h GUENÉE. — Sur la Palustra Laboulbeni. gasinent-elles la provision d’air, si pelite qu’elle soit, nécessaire à la respiration des chrysalides qui certainement sont pourvues de stigmates comme les chenilles ? M. Bar a dû élever celles-ci dans des bocaux ou, comme on disait du temps de De Géer, dans des poudriers remplis d’eau : a-t-il vu le papillon sortir de sa chrysalide et s'élever à la surface du liquide ? Et s’il en est ainsi, pourquoi ne nous fait-il pas jouir des détails, bien curieux sans doute, de cette opération ? J'aurais encore bien des pourquoi à ajouter, mais cette note doit avoir une fin. Je me borne donc à proposer à la Société qu’il soit demandé à M. Bar un mémoire supplémentaire sur le cas si intéressant qu'il nous signale. Jusque-là je serai excusé, je l’espère, de conserver un reste d’in- crédulité, et la Société pensera comme moi qu'un supplément d'instruc- tion est nécessaire avant que M. Bar soit autorisé à nous faire la réponse de Sosie : « Cela choque le sens commun, « Mais cela ne laisse pas d’être. » SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE mnt) > Comme BULLETIN DES SÉANCES Recucilli par M. DESMAREST, Secrétaire ET BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE Rédigé par M. BEDEL, Archiviste adjoint COL Marseul: 20) ele TURN : XIX Hister cadaverinus 220, depislor (esp. nouv.) 224, Sapous. Jekeli, navus 220, Pyrithous (esp. nouv.) 224, punctulatus, quatuordecimstriatus, CoL., Marseul . . . . . . . . . . 220 Holcostethus Jant HEM:3Puton! 2 EN Ne ns 25 Honhiz cæerulea, COL: (mœurs), Perris. (SN EN AAe . 89, 249 Hydræna riparia, rugosa, COL, Perris. . . . . . . ERA ES 85 Hydrometra Costæ, HÉM., Puton. . . . . . : . OS eS 26 Hydroporus bicarinatus 85, minutlissimus, COL., Perris. SE 86 Hulesinus fraant, vittatus, CON, Bedel. 200 SN CUS LXXIV Hyménoptères vivant dans les es de la ronce, Lichten- RENE RARE Er A RETENUE RER XVI Hypoborus ficus, COL., Perris | A ep ce nee Cr CON AO ROLE CCLXXVIIE Table des matières. Hypocoprus lathridioides, Cou., Perris . . . . . . . . . . . 87 Hypophlæus bicolor, UO, : Pérris '/s E LNEN EN RE 96 Hypophlœus Ratzeburgi — Palorus Ratzeburgi, CoL., Bedel . . LxxxvHII Hypsitylus prasinus, HÉM., Puton. 5... 0, 0 26 I. Idioderus grandis, OrTn., esp. nouv., pl 8, fig. 4 à 9, Lucas. 99 Iliobates Bonnairei, CoL., Ch. et H. Brisout. . . . . . . . , CXXVII Insectes (conservation des), Ch. Brisout cxx1V, D° AUZOUX. . . CLXXXI Insectes envahis par l’Entomophthora, Girard, Max. Cornu. CXXIX, CXLV Insectes fossiles, Mac Lachlan cxcrx, Oustalet. , . . . . . . CCvnr Insectes (formation des noms), Perris 78, Marseul, . . . ., . CLVIII Isometopus alienus, intricatus, HÉM., pl. 4, fig. 4 et 5, Puton. 20 Ixodes ægyptius XXXI1, flavo-maculatus, ARACH, esp, nouv., DUCAN AMEN ERNEST el 2 PI ONUTSR (EST XXXI Jekelia depressipennis (eSp. nouv.), ephippiata, Cor., Tournier. 159 Jousselin (marquis de), BioGr., Reiche. . . . . . . . . . . CCXXVI K. Kissophagus hederæ, Go., Bedel. . , . . . SE en ah et PE 01 L. Laccobius minutus, Cor., Perris. . . . . . nee CEE 85 Læmophlœus ater 95, castaneus 78, hypoborti, CoL., Pertis.: - . 95 Lamepliieus muticus COL: Bédel 6 St, Co os «52 Doc Ll Lanenicola Doumercr, ARACH.S LUCAS M0. so D EN. CXIV Larinus (monographie du genre), CoL., Capiomont et Leprieur. cLxxvr Larinus carlinæ, jaceæ, turbinatus, Co1., Perris. , . . . . . 6h, 65 Année 1873. Lasiocoris anomalus — crassicornis, HÉM., Puton , . . . . . Lasioptera eryngti 87, rubi, Dipm., Perris. . . « & + + + + . Lecanium 395, abietis 443, aceris (pl. 12, fig. 11) 410, acumi- natum (pl. 42, fig. 1) 397, æsculi (pl. 12, fig. 12) 412, an- gustatum (pl. 12, fig. 2) 398, antennatum A3, Anthurii (pl. 12, fig. 7) 435, berberidis (pl. 12, fig. 5) 403, bituber- culatum (pl. 12, fig, 3) 414, capreæ (pl. 12, fig. 14) 415, caryæ M6, coffeæ 438, corni (pl. 42, fig. 2) 417, coryli (pl. 12, fig. 15) 418, corylifez 419, cycadis (pl. 12, fig. 10) 438, cynosbati 119, depressum (pl. 15, fig. 11) 439, elon- gatum (pl. 12, fig. 6) 404, emerici (pl. 13, fig. 44) 444, filicum (pl. 13, fig. 8) 486, Fitchit (pl. 12, fig. 7) 404, fus- cum 420, genevense (pl. 12, fig. 16) 421, genistæ (pl. 12, fig. 8) 405, gibber (pl. 12, fig. 19) 422, hemisphæricum (pl. 13, fig. 9) 436, hesperidum 399, hibernaculorum 437, juglandis 106, lauri 400, maculatum (pl. 12, fig. 3) 400, mori (pl. 42, fig. 9 et pl 13, fig. 17) 407, oleæ (pl. 13, fig. 12) 440, persicæ (pl. 12, fig. 10) 407, piceæ 409, pru- nastri (pl. 12, fig. 17) 423, pyri (pl. 12, fig. 18) 424, quer- cifez (pl. 13, fig. 1) 425, quercitronis (pl. 43, fig. 2) 4926, quercus 427, racemosum (pl. 42, fig. 16) 445, rosarum (pl. 13, fig. 3) 427, rotundum (pl. 13, fig. 4) 428, rugosum (pl. 13, fig. 5) 429, Sallei M0, tarsale (pl. 13, fig. 6) 430, tesselatum (pl. 12, fig. 4) 401, Zestudo LM, tiliæ 81, ulmi (pl. 13, fig. 15) 432, verrucosum (pl. 43, fig. 19) 4492, wistariæ, HÉM., plusieurs esp. nouv., Signoret. . , , . . Zéropus nebulosus, COS Perrine: 2° ONE NL EC IEUnnS ’ Leistus Koziorowiczi, COL., esp. nouv., Piochard de la Brülerie. Leplaleus Rodriguii, GoL., Perris . . . ,, 0) SON E Leptopus boopis, HÉM., Perris. . . . . . . PRES LRU AUS . Leptopus Dufourit, HÉM:, Puton. . , . 10, è re Leptusa nigra = lapidicola; curtipennis, simpleæ, do. Ch. Brisouts »r 250 ANNEES RENNES) is ANUS REVET Lesteva pubescens, punctata, Cor., Ch. Brisout. . . , . . . . Leucolæphus, Co. (espèces du genre), Lucas LxIV, XCxXI11, Mar- seul LXIT, CXX, GLXX, Leprieur XGxIV, CLXI, Raffray. . . . drbellula pulanta NeyR., Girard, 2 : LOIS RIRE Lichtensia viburni, HÉM., esp. nouv., pl. 2, fig. 7, Signoret. . CCLXXIX 23 75 433 69 253 69° 89 26 LXVI LXXXV CXX CLXXXVII 27, 28 CCLXXX Table des matières. Lignyodes enucleator, Muerlei 452, rudesquamosus, suluratus, COS TONNNEL. 2 421 (5,5 "0 NET SAS MER SRE 153 Lignyodes enucleator, COL., abbé (BE i1)y 21 SRE ANNEES EE AR LXXIX Limnebtus picinus, COL., Perris . : 4... 0, 85 Limnichus auro-sericeus, GOL., Gh. Brisout . . . . . . . . . LXXXV Limnichus sericeus, versicolor, COL., Perris . . . . . . . . . 86 Lissodema denticolle, GoL., Perris. . . .. . . . .… . . . es 69 Lixus algirus 65, 80, Ascanii 79, mucronatus, GOL., Perris . . 8/4 Longitarsus atriceps ; senecionis = atricillus, COL., Ch. Brisout. CCxvit Lopus mat = lineolatus, fulvo-marginatus var. et miles, HÉM., PULOM PR AS 0 ae LULE LR SAP ER EE en 24 Évrquin, BIOGR.3; BOISAUVAl. LME TERRE 5 Lygus apicalis — Putoni, HÉm., Puton. . . . . SOS APR 2% M. Macrocoleus Paykulli, HÉM., Perris . . . . . . . . . . 0 74 Macropoda, Cor. (genre), Jekel . . . . . . . .. « LD PEU CTXSNAN Macrotylus laniger — Malacocoris albo-punctatus, HÉM., Puton. 25 Malachius nitidicollis, CoL., esp. nouv., Chevrolat. . . . . . 204 Mantis, OrTa. (œufs et parasites), Lichtenstein . . . . . .. XIV Mecinus circulatus, pyraster, Go1., Perris. . . . . . . . . à 80 Mecinus collaris, circulatus, Cox., H. Brisout . . . . . . . . CLXIII Megacælum infusum — Calocoris Lethierryi, HÉM., Puton. . . 23 Megalonotus niger = puncticollis et ? luctuosus, HÉM., Puton. . 23 Megapenthes lugens, COL., Ch. Brisout, . . . . . . . . . . LXVI Megapenthes tibialis, Cor., Bedel . . . . MEL PAPA PRET © à à : 4 napuus fuscipes, HE, Pertis, & ES RIT RAeuE 70 mraonnunmiels, COL Bel "5, HU NE. Tete LXXIV meoce lalreta; HMS PerTis AUS Er Pen), ee 00e 85 Meligethes erythropus 73, flavipes, marrubii 76, obscurus 73, DANS TO Les POITIS à SC UE AN NUS asee SAR SARe 76 Melinopterus limbatus, Cou, Reiche . . . . . . . . . RUE CLX Mellinus arvensis, HYM., Girard, , . . . . . sute rs Si TESECYIT Mespreside/lx Société en 1878 74 DE. AN RUE CCXLI Membres démissionnaires. . . . . . . . VIN, Fo LXXXVIIT, CCXXXVII Année 1873, CCLXXXI Membres reçus, VIII, XVII, XXVI, XXXII, LXXIV, LXXXVIII, CI, GXXVS /GLXVIIT LS 148050 4 0 NEO SPA AL ONE ER CCIV Membres-rayés .:, PR au SAS LEE AN UN IOUENVI Menaccarus hirticornis 13, alé UEN esp. nouv., }, Püton ao 19 Mesosa nubila,.Co£.,1Fappes 1. NES nel delete end: COVTLE Metacinops, COL. (genre), Jekel . . . . . . CRUE ET Mertrpienus\linearts,. HÉM. BUtON NS M RES as 26 Métrema palliate,, COL, Jekel 0 nr An 271 Miccotrogus, Cor. (sous-genre), Tournier. . . . . . . . .. 508 Microgasieñitristis; Hyw:,Perris./; ft.) 0, D ON nee 77 Micrommata, ArACH., L espèces, Simon, . ... . .\. .:. 1: . CCXXVE Monanthia ragusana,.HÉM.; PUutOn 4 Le MAUR AN : 26 Monanthia (Tropidochila) Olivieri, HÉM., esp. ‘nony., Puton. . 18 Monolepta erythrocephala, Cor., Perris . . . . . . . . .., 95 Mordella aculeata, Cor., Perris . . . . share DUR 85 Mordellistena, lateralis 76, stenidea, Hu Perrin AU ARE LOS 85 Mycetochares barbata, quadrimaculata, Cou, Perris . . . . . 89 Mycterus curculionoides: GO PerTIS fil. sl Au 70 Myiomma Fieberi, HÉM., esp. nouv., pl. 4, fig. 3, Puton . . . 20 N. Nabis viridulus = pallidus, HÉM., Puton. . . . . . . . .. 25 Nanodes hemisphæricus, Cou, Laboulbène . , . . . . . . . CYII Nanophyes Doriæ, Co1., esp. nouv., H Brisout 4 , , , , + , LXXXV Nanophyes:Duriæt:Cor.' (salles), EuCas.\ au once CVII Nanophyes hemisphæricus 87, lythri, Gor., Perris . . . . . . 75 Nebria nivalis, Goz., Ponson . . . . SR A ENT ee CLXX Nemesia cæmentaria , Eleanora, Mandebanis meridionalis, ARACH SIMON HT MN Re Te ae PS A AO SEE C Nemocoris Falleni — Aoplochilus marginatus, HéM., Puton, . 95 Nemonyx lepturoides, Cor, abbé Clair, . . . . LXXIV Neottiura bimaculata, gonygaster, herbigrada, nie unci- AA RACE, SMON AR AA USA PR SNS CNE CP US 372 Neurocladus brachiidens — ater, Hé. Puton. ren ea 23 NickeTI BIOGR.S PNUONE ent be er ier lee SR APTE TR XIX CCLXXXII Table des matières. Nicolet; BiocaiPesmaréat: 5. 0 cet croi Sean CXCI Nitidula quadripustulata, Goz., Bedel , , . , . . , . . , . LXXIV Nitilia elegans, HÉ., esp nouv., pl. 4, fig. 2, Puton . . . . . 44 Notochilus Abeillei. Gandolphi, HÉM., esp. nouv., Puton . . . 18 O. Obisium dalidum, ARAGH., LUCas 57 TES EE DO MNNETENTE Ochodæus chrysomelinus, Coz., Perris . . . . . . . . . .. 92 OEcophora angustella, luctuosella, LÉP., Ragonot SORA 4 AN TE AN Œdipoda cærulescens, ORTH., Girard. . . . . . . . . . . . CLXXXVII Olibrus affinis 69, corticalis, 77, millefolii 69, pygmæus, COL., Pere y D RE A ne Er ans du 80 Olibrus æneus, Cois, Bail ON PR LS Et ebtette Mont NERO Olivier (buste d’), Ernest Olivier. . . . . , . 5... PUXOIR CBI Ophonus rotundicollis, Gon., Perris. : . :... . 1. 95 Ophthalmicus timidus, HÉM., esp. nouv.; Puton Éee É h 16 erus domestious MODS POPTIS 2 1e a ue le te eee Ne 70 Dpscænisvidllosus EM. Puion. EU KR Me 2 RO 6 26 Orchestes 5-maculatus, Co, Marseul . . . . . . . . . . . LXXI Orchestes 5-maculatus — semirufus, COL, H. Brisout CxxvII, Hesbrochers, ::,.: 1. SN ce tree MR SEE CXXI Oreina luctuosa, CoL., abbé Clair AR TA QUE A CUT FEAR LXXIV Orthocephalus minor = minutus & et rugicollis ? &, HEM., Pu- One ao 6 ce ENT 4 BRU JS Ge 24 Orthotylus pallidus — Plagiognatus infuscatus, HÉm., Puton. 24 Oscinis cornuta, DrrT., Pérris, 0 4e ue FE 75 Otiocephala Warioni, Con, esp. nouv., Lefèvre, . . . . . . cex Otiorhynchus, Cor. (sur le genre), Desbrochers CLXXVIT, CLXXXIV, Mare ent 50% ee 7 6006 5 01915 0.01 0 KE + + «+ CLXXXIV Otiorhynchus montivagus, Gon., Ponson. . . . . . . . se » CLXX Oxycarenus modestus — quinquemaculatus, HÉM., Puton, , . . 23 Oxythyrea niveopicta — Tropinota Fatima, COL, Bedel. . . . LXXXVI Année 1873. CCLXXXIII P. Pachydema lanata, COL, esp. nouv., Chevrolat, . . . . . . . 203 Pachyymerus, Hyu:, Lichtensteins, 29 1 20 AMENER XIV Pachypus cæsus, Candidæ, cornutus, impressus, COL, Desbro- 2 13 1° DES PA AA RAR A A GO QE Go XL Phohynierne Ftebert, HEMPUÜtOn me PA IREM A AERS 26 PhoRyte coUaris, COL. POITISN EP. 0 RES An net 69 Pachytychius ancora 458, auricollis 459, bæticus 454, Elephas 153, elongatus 454, hæmatocephalus 454, hypocrita (esp. nouv.) 457, indicus (esp. nouv.) 454, Kirschi (esp. nouv.) 458, Lacordäirei (esp. nouv.) 156, latus 454, Lucasi, obesus 456, pachyderus 459, Picteti (esp. nouv.) 453, rubriceps 59, scabricollis 458, scrobiculatus 456, sellatus 455, so- brinus 454, sparsutus 456, strumarius 453, subasper 456, trapezicollis (esp. nouv.) 455, trimacula 159, Coz., Tour- 1 GRAN ONE A9 CPAS ARE AU OS es GC EE re RE 453 Pæderus Trufiablliés GO )'DERTIS 5 SEL SOS ‘ 86 Pagurus Bernardi, CRuST. (amorce pour la pêche), Girard, Lu- (EDIT CNET PCR RC RER Re QE LE RE BRUN 85 ET J'ORXXXVIE Paletrocoris, HÉM. (sur le genre), Puton . . . . . . . . sue 16 Palpimanus gibbulatus, ARACH., Lucas . . . . . . . . . . , CLXXII Pälmon, -Hyxm., Lichtenstein et. SSI OST EME OMS XIV Palustra 297, Laboulbeni, LÉP. (genre et esp. nouv., mœurs et métamorphoses), pl. 8, n° IL, fig. 4 à 4, Bar . . . . . . 301 Palustra Laboulbeni, Lér. (anatomie de la chenille), pl. 8, n° II, fg.261010,: DABOUIDÉRE SE EUROS MR RNREURE i 303 Palustra Laboulbeni, Lép. (observations sur cet insecte), G008- sens x, Guenée. :-. 0 ras TA PALAIRAC 542 Parnus auriculatus, prolifericornis, Con, Perris. , . . . . , 8 Parnus pilosellus, prolifericornis, striatellus, striato-punctatus, CoL. (caract. distinctifs), Ch, Brisout. . … . . , . . . , CVIII Parnus striatellus, Cou. (note géogr.), Ch. Brisout . . . . . . LXVI Paromalus musculus, CO1., esp. nouv., Marseul , . . . . . . 295 Pascra busiptera: Hém:,.PUtOn . 1... 0400 he He FORMES ë 26 Passalæcus gracilis, Hym., Perris . . . es. 4... 68 CCLXXXIV. Table des matières. Pediacus costipennis, CO, Fairmaire . . . . . . . . , . . CCXXXV Pegomiia hypsciami, Dipt., Perris. VOL. SU S SUR A Pelochares emarginatus, Co1., Perris. . . , . « . « . « « 86 Pelopæus, vw. (nids), Lucas.) 405 OU MO NLE ST ORITEN Perttrechus puncticeps — nubilus, HÉM., Puton . . . . . . . 25 Peryphus ripicola, Cor, Perris . . , . . sénat EN muette ae 86 Philonthusidiscoideus. Con. Bedel. Lines HA Ve LR ERR IT Philonthus rufmanus. COL. \PerTis Net MNT SANS 86 Phlæosinus-Auber, GO. Bedeli MR Re AR Les LXXIV Phlentribus olee; Cor, Bedeln. ts out ent SR RTE Phora atricapilla, fasciata, Dipr., Perris . . . . . . . . . . 74 Phryganides d'Europe, NÉvR., Mac Lachlan . . . . . . . . . CCVII Phyllæcus rubi, Hym., esp. nouv., Perris . . . . . . . . . . 82, 83 Phyllotreta bimaculata, Go1., Perris . . . . . . . . . . . . 75 Phyllotreta Foudrasi, GOL., esp. nouv., Ch. Brisout. PRO LXV Phytæcia.lineola, COL, Perris. + ,cleesste 21e elle Ve étre 96 Phytobius relatus, Cox. Perris en... 4 so teuess delle de 88 Phylloxera quercus, HÉM.; Balbiani et Signoret Con Lich- tenstein cexxxv, Signoret. . . . . . . de CINE SCOR Phylloxera vastatrix, HÉM., Berce CXLINI, RATE) cxLII, Le- prieur exLitt, Lichtenstein XIII, CXIIT, CXXI, CLXIII, Mayet CxL, CLXXI, Signoret LXXVIII, CXXXIX, CXLIII El. . . . . CLXV Pieris Daplidice, LÉP., Girard. . . . . . . . sat Ve ICERESVIT Pieris rapæ, LÉP. (variété), Girard. . . . . RD LVII Pieris rapæ, LÉP. (var. américaine), Scudder . . . . . , . . LVII Pimelia puberula, Co1., esp. nouv., Chevrolat . . . . . . . . 303 Pimpla rufata, HYMm., Perris à 4e » ee es el te le tiontie 83 Plantes importées auprès de Paris, Lartigue, Mabille . . . . . LxvIr Plagiognathus infuscatus = Orthotylus pallidus, HÉM., Puton. 2h Platycranus Erberi, HÉM., Puton . . . . . . . . . . . . . 26 Platychila pilosa, HÉM., Perris . . . . . . . . . . , . . . 76 Platygaster eryngii 87, obscurus, phragmitis, HYM., Perris . . 76 Platysoma lineicolle 2923, Lewisi, COL., Marseul. . . . . . . . 229 Plea minutissima, HÉM., Perris . . . . . sde! HT EU AVE 85 Plectroscelis chlorophana, GOL., Ch. Brisout . . . . . . . . . CCxI Plectroscelis chlorophana, chrysicollis 95, tibialis, CoL., Per- | MIS RM net elodie NÉS MAIS di fiens 71 Podops dilatata, HÉM., eSp. NOUV.; D 4, fig: 4,-Phionusese 12 Année 1873. CCLXXXV Polistes canadensis, HYm. (nid), pl. 3, fig. 10, Lucas. . . . . 107 Pompilus plumbeus; Hym, Girard. tar an ne < LXXXVII, CCVII Portraits oferts en 1879 1420 AUS se ut 1e COXXAVI Prenolepis (Formica) longicornis, Hxm., Lucas. . . . . . , , LXVI Pria dulcamaræ, COL, Perris ai SANT 87 Prislonychus pyrénéens, Coz., Abeille de Perrin. . . . . , . XCVII Prix Dolls .°22.%. XLV, LV, LXX, LXXI, LXXVI, CLXXXIIT, COVII, COXXV Proderops (genre nouv.) foraminosus, Cor., Fairmaire. . . . , 394 Proderus amabilis, HéM.,\esp; nouv:, Putonis 244). une 17 Psacasta Lethierryi, HÉM., esp. nouv., Puton . . . . . . . . 11 Psammaæcus Desjardins, trimaculatus, Cor., Fairmaire . , . . CCXXXV Pseudocolaspis æneo-nigra, Co1., esp. nouv., Fairmaire , . . . 392 Psylla Delarbrei, Héw., esp. nouv., Puton.:. 4 #44 21 Psylliodes affinis 88, chrysocephala 75, dulcamaræ, CoL., Per- EAN SPC ORNE AC TT RE ER PES 88 Pleromalus artemisiæ 64, Boucheanus 71, Erichsoni 74, leuco- DUGUS 12) AIN TeNUS MEET APETTIS, 00 RUN EAUX 7h Pteroshichis rutilans}\ COL. PONSOMm: 417210 LA CAT CLXX Pterygomus (genre nouv.) sellatus, Cou, Jekel. . . . . . . 269 Piiinus costatus COL MAPerTiS A At 4 eo cet ua GEL 70 Pinus AtberGOBS Perriss rie le tetes ANR UReE 78 Ptinus comptus, Cou, esp. nouv., Chevrolat. . . . . . , . . 204 Pulex fasciatus, felis, Dipr. (remarques et descriptions des lar- ves)ni6: Rünckel 4 nai Lens ET MÉneRe vI, 429 Pulex felis, Dipr. (observations), Laboulbène . . . . . . , . VII Pulvinaria 29, artemisiæ (esp. nouv., pl. 2, fig. 5), betulæ 84, camelicola (esp. nouv., pl. 2, fig. 4 et 6) 32, carpini (pl. 2, fig. 8), cedri 3h, evonymi 35, fagi, fraxini (esp. nouv.) 56, gasteralpha (pl. 2, fig. 2) 36, lanata 38, mesembrianthemi 39, oxyacanthæ (pl. 2, fig. 3) 40, populi (esp. nouv., pl. 2, fig. 10) 42, pyri 41, ribesiæ (esp. nouv.) 43, salicis (pl. 2, fig. 9) 44, tremulæ (esp. nouv.) 45, vitis (pl, 2, fig. 4), HEM A SinOne tt eee aus ee OM ca Ole CES L5 Purpuricenus: Kæhlert, COL:3:PerTis.s eme t MN aNenne 69 Pyrophorus noctilucus, Co1., Baron et des Cloizeaux cxzix, La- boulbène et Sallé (observ.) . . . . . . . . sh ets CLI Pyrophorus noctilucus, COL. (anatomie et physiologie des or- ganes lumineux), Robin et Laboulbène, . . 4 . , , . . 529 CCLXXXVI Table des matières. R. Reduvius (Opsicætus) villosus, HÉM., Puton , , . : . . . .. Rhinocyllides, Co., Capiomont et Leprieur . . . . A 383 Rhinocyllus 286, antiodontalgicus 292, Ar hortrs 995, in= quilinus, latirostris 294, minor, oblongus 290, Olivieri 294, Schünherri 288, Cou. (monographie), Gapiomont et Le- prieur." ne nn ei FUN RE CC ASE eu ie LEE à LE a de Rhinocyllus latirostris, Co., Perris . . . . . . Ch y ES ee" Rhinosimus viridipennis, CoL., abbé Clair. . . . . . CAP ET Rhizotrogus ruficornis, CoL., abbé Clair. . . . . . . . . . ; Rhtzotrogus rufescens; Cor, Pértiss':. 59200000) Or, Rhopalopus caucasicus, Cor., esp. nouv., Desbrochers. . . . . Rhopalopus femoratus, Cor., Perris. .. . .......: Rhyncolus punctulatus, submuricatus, CoL., Perris. . . . . . Rhyparochromus impressicollis = Notochilus Gandolphei, HÉx., PR at en Pet let ANSE Polalten e Net aie le . Rhycodes aratus, aterrimus 909, canaliculatus 219, 387, cos= tatus 210, figuratus 219, liratus, maderiensis, quadristria- tus 211; strobus, sulcatus 209, tubericeps, COI. (monogra- DIE) CRENTONEE SU PA PSE L'AUA ATEN DEGRÉ Rhyzodes canaliculatus, parum-costatus, Taprobanæ, tubericeps, CO EUITMArE "ES A MONET NN Sagra splendida, Cou. (vie évolutive), pl. 7, Lucas, . . , . . Salpingus, esp. nouv., voisin de l’æratus, Coz., Perris . . . . Saperda Phoca, Co1., Ponson CLxxxV, Tappes. . . , . . . . Saperda populnea, Cox. (larves), Fallou. . . . . . . . . . ; Saprinus detersus, Cor., abbé Clair. . . . . . . . . . . ji yel Saprinus nilidulus, peculinus, rotundatus, Sinæ, Speciosus, COL," Marseul: y 4 à NUS où ALT VE MU Pa 26 275 286 63 LXXIV LXXIV 94, 251 CXXXVI 69 89 17 387 389 209 231 9% CLXIL CxCIII LXXIV 224 Année 1873, CCLXXXVII Schiner, BI0GR.4 Labablbène 4 me a a PONS GERXIV Sciocoris macrocephalus = basulis 9, HÉM., Puton. . . . .. 23 Scolia hæmorrhoidalis, HxM., Perris. , . . . AD te 80 Scoloposcelis pulchella = Rogeri et crassipes, Bi, PutORES ». 23 Sericaria mort, Lér. (flacherie chez le), Girard. . . . . . . . cxzuit scbines canus, COL, Perris.,21. 48, ANA ENT ARR 77 Sibinia 510, algirica 516, nArhote 522, abdominalis (sp. nouv.) 520, arenariæ 515, attalica 518, auricollis 529, Beckeri (esp. nouv.) 521, bipunctata 513, Bohemanni 516, cana 520, cinerascens 522, cretacea 519, curtirostris (esp. nouv.) 521, Dorhni, Emeryi 520, femoralis 517, for- mosa 522, fugax 521, fusca (esp. nouv.) 513, gallicola BAT, grandicolle 522, grisescens (esp. nouv.) 515, harmonica 518, Heydeni (esp. nouv.) 511, Hopffgarteni (esp. nouv.) 544, inclusa 5922, lateralis 518, meridionalis 519, mediterranea 018, minutissima (esp. nouv.) 513, nègro-vittata 522, ni- veivittis 519, pauxilla 514, Perrisi (esp. nouv.) 522, phale- rata 516, potentillæ 521, primita 515, Reïchei (esp, nouv.) 514, Roelofsi, rudepilosa (esp. nouv.) 520, seriata 516, silenes 519, sodalis 519, statices 5922, staticis 519, subli- neata 519, tibialis 521, tibiella 519, Tournieri 512, unico- lor 515, variata, velutifer 522, wiscariæ 521, vittata, zebra 520, Cor.’(monographie), Tourniepi}"#"10000 RUN ET 510 Sigalphus flavipalpis 70, hilaris 7h, striatulus, Hxm., Perris. . 72 Styarai minnissema: HE, Perris: 03 LENS RINNAELERERNENRE 85 Silpha carinata, Cor., abbé Clair , . . . . ee SONT RE MATE Sinoxzylon sexdentatum, COL, Perris . «+ . . . . . SERRE 70 Sephonellanucis, Dir.) Perris LME LE LAN 65 Siphoneura brevicaudis,; Dipr., Perris: 422 ME RANCE Sitaris colletis, COL., esp. nouv., Mayet. . . . . . XX, CXXXIX, CXCVIII Sitones, COL. (mœurs et espèces diverses), Bedel. , . . . . L Sitones bituberculatus = ocellatus et punctiger; biscriatus == discoideus var.; geniculatus — lineatus var.; niger, ellipti- cus; cinerascens — cambricus Var.; cumbricus, griseus, lis neatus, regensteinensis, tibialis, Waterhousei, Cor., Be- dels PR A run nn M ANS MAIRE EEE Sitones cambricus, gemellatus, ononidis, suturalis, Waterhouset, COM BOT RE Sea PR CXCV CCLXXXVIII Table des matières. Sitonesimeliloti, Gor., Bedel . . . . . . . . . er BU LR ET Sitones punctiger Thoms. — puncticollis; punctiger Wollast. — biiuberanamacol. Bedel . Luis Junsn Ne ts LEVANIE Sitones Waterhousei, Cou. (mœurs), Bedel et A. Grouvelle, . , cLxxI Spalangria fuscipes, Hym., Perris. -:-!. lus vel rat es 87 Sparassus, ARAGI (cenre); SIMON: 561.1... en ele CORRNI Spathocera Dalmani, laticornis, lobata, obscura, Stäli (esp. HOUV: A) HEMS M PULONE AE Chers Pepe Ans er MATIERE Spermophagus afvensts, cardui, COL., Perris . . . . . . . . 68 Sphingidæ, Lép. (cornes chez les), Goossens. . . . . . ; 193 Sphinx (Acherontia) Atropos, Lép. (cri du), Girard, cree Br ÉAROMIDERES liens BU Rien gaie ve Fonte 0937 Sphinx (Acherontia) Atropos, FAN (organe DA LIEULeD, Rae Pénbsts ds TR DA Pr ee ec - 941 Spilogaster ulmicola, ee (métamorphoses), pl. 8, n° I, fig. 4 B29 EaDoulDbne. (nie UE HAE Ge vmneiqi Vite 307 Staphylinus erythropterus, Cou, abbé Clair. . . . . . . . . LXXIV Staurobothrys, Cou. (genre), Jekel. . . . . +. ns A Le 272 Stegodyphus (genre nouv.) 336, adspersus, lineatus 337, molitor, ARACHAAOIMION EE Are ete le Med. Dents 0e eee DES 998 Stemmatoderus singularis, COL., esp. nouv., Chevrolat . . . . 217 Stenopterus rufus, COL, Perris . «. 40e e se + ol tee 1 69 Stenus itrivralis, CoL., Ch, BrisOUt, 5 4 Liege done ep CIX Stichoglossa semèr ufa, Go, Ch. PriSOUE 4.11 7.0e0 PT LXVI Stigmus pendulus, Hxm.. Pernis 5 eue PS LE d CS ME AE : 68 Stilbum calens, splendidum, Hym. (parasites des Chalicodoma et Pelopæus), TNT MAIRE Aa RUE XV Stiphrosoma cicadifrons, erythroleptum, HÉM.MPHION us, an. 26 Strangalia aurulenta, CoL., Perris . . . . . . . . . . . . . 70 Styphlotychius, COL. (sous-genre), Tournier, . . . . . . . . 456 Styphlus unguicularis, COL., Perris. . . . . . aile à NE STE 80 Styzus nigricornis, HYM., Perris. . . . . . . . . RE DAS ETES 80 Sympiezocera Laurasi, COL., Marmottan . . . . . . + . . . CXXI Syntomium æneum, COL. (mœurs), Bedel, . . . . . . . CLXX, CXCIV Systenus adpropinquans , DipT. (métamorphoses), esp. nouv., Bi AbanPaE CTAPonbene.. A... vu le der kiss Nine 49 Systole albipennis, Hym., Perris. . . . . . . . . . . . . . 71, 74 Année 1873. CCLXXXIX je Tachyta pompiliformis, Hym., Lichtenstein . . . . . . . . . Gxxul Tanysphyrus lemnæ, COL, Perris . . . . . . . . A ae ae 75 HariSa subSprnosas HEM., PUuLON, US OR RENAN SRE 25 Tegenaria, ARACH. (changements de peau), Simon et Ant CCXXIX Hélephorusidiscordeus CO.) #aDDE CAIN Se AT Re nt L XXIV Telmatophilus brevicollis, sparganii, Coz., Perris. . . . . . 8! Tephritis angelicæ 71, 84, arctii 64, arnicæ, florentiæ 65, ln 64, marginata 72, tussilaginis, DipT., Perris . . . . . . 6h D'AGUMASTOUS ,;HEMS, PULON SE SN EN PSM AT LE ARS OT ! 18 Theridium 359, bellicosum 360, Blackwalli 362, denticulatum 869, familiare 364, 370, formosum 365, 367, genistæ 363, 372, lineatum 360, 365, musivum 364, 367, nigro-margi- natum 360, 368, nigro-punctatum 361, 369, nigro-variega- tum 362, 868, pætrum 364, 368, pallens 364, 368, pictum 3693, 870, pulchellum 361, 370, riparium 365, 366, rufo- lineatum 362, 370, rusticum 365, 367, simile 363, 370, sisyphium 361, 366, tepidariorum 365, 367, tinctoria 361, 869, varians, ARACH., Simon . . . . UNE TR e0ES 560 Thinobius Ligeris, COoL., esp. nouv., V. Po ie Verte CE CORRE HomisuseDian Ti ARAGE ALUCAS NME EN INUR CLXXIL BPyarusipalens ACOLS PertiS A RAR ARRSSEEe CRE AT- 86 T'hylacites congener, persulcatus, variegatus, Co.; Desbro- CRCRR EG TA A RS NT con dre TS ne en CCXII Tillus unifasciatus, elonqaius COL PeLEISN AMEN : ; 70 Timarcha 143, ærea 185, angulicollis, angusticotlis 170, ie caria, armentaca 200, aspera 202, balearica 152, bicolor 1914, brachydera (esp. nouv.) 465, Brälerii (esp. nouv.) 1454, 595, calceata 158, Gamoensit (esp. nouv.) 171, chalcosoma 470, 525, chloropus 193, 528, coarcticollis (esp. nouv.) 147, corallipes 191, coriaria 177, 184, corinthia (esp.'nouv.) 197, crassaticollis (esp. nouv.) 166, cyanescens 186, dubitabilis (esp. nouv.) 183, 527, elliptica (esp. nouv.) 180, erosa (esp. nouv.) 157, eudora 190, fallax 159, gættingensis 18h, gal- (4873) Bulletin xIx. CexC Table des mativres. lica (esp. nouv.) 182; generosa 161, geniculata 487, glo- bata 177, 190, globipennis (esp. nouv.) 186, globosa 198, globulata 526, Gougelelii 194, gravis 170, grossa 169, He- nonit (esp. nouv.) 167, hesperica 155, hispanica 156, Hum- meli 199, 598, iberica 170, immar ginata 202, insignis 192, 527, énsparsa 149, intermedia 170, interstitialis 184, ila- lica 168, lævigata 164, 182, latipes 164, Lomninckii 201, lugens 159, lusitanica 195, marginicollis 150. maritima _ 188, metallica 198, montana (esp. nouv.) 174, nicæensis 168, occidentalis 195, Olivieri 177, parnassia 179, par- vicollis 148, pimelioides 164, 525, Piochardi 525, pra- tensis 178, Prunneri 175, punclata 164, punctatella 163, punica 191, recticollis 186, rubra 200, rugipennis 156, rugosa 161, rugosula 201, rugulosa 189, 527, sardea 175, scabripennis 161, scortea 195, scutellaris 201, semipolita 170, sericea (esp. nouv.) 153, Sicelidis 176, sinuatocollis 176, sphæroptera (esp. nouv.) 192, splendida 151, stran- gulata 173, 596, subcyanea 170, sublævis (esp. nouv.) 474, tenebricosa 169, 184, tencbrioides 169, tingitana (esp. nouv.) 159, trapezicollis (esp. nouv.) 196, turbida 163, unicolor 169, validicornis (esp. nouv.) 172, violaceo- nigra 184, viridis 152, Coz., Fairmaire et E. Allard . . . 143, 527 Timarcha amethystipes, Cou., Chevrolat. . . . . . . . . . . 206 Tomicus capronatus, COL., H. Brisout 3 7,16 21: 50 4 APAEÉEN Forirmix Pilleriana,:LEP., Lichtenstein :1%.14 42100 ue XIV Dropesonutus dispar,HÉM:, Puton. ,,2 2000 LUN TANe 25 Erionabipustulata;: Co. Pertist in IN ENS CAEN 96 Trogophlæus dilatatus, Cou, Perris + . + «0 86 Propiaeres albtrostris; C0, Bed. 2e Ta NN ENIINEE Tropideres sæpicola, pudens, Gor., Perris. . . . . . . , . . 78 Tropidochila Olivieri, HÉM., esp. nouv., Puton . . . . . . 18 Tropinota Lethierryi = squalida, Cor, Bedel. , . , . , . . LXXXVI Tychius 61, acosmus (esp. nouv.) 486, acuminirostris 508. af- firus 463, albilaterus 472, albivittis, albovittatus 489, am- plicollis 461, argentatus 470, arietatus (esp. nouv.) 465, armatus (esp. nouv.) 495, astragali (esp. nouv.) 463, au- rarius 508, aureolus 489, aw'eo-micans (esp. nouv.) 465, aurichalceus 469, auricollis 508, Beckeri (esp. nouv.) 487, Année 1873 bellus 482, bicolor 467, 468, bivittatus 472, brevicornis 503, breviusculus 508, Brisouti (esp. nouv.) 471, capucinus d08, carnicollis (esp. nouv.) 479, Chevrolati (esp. nouv.) 84, ciliatus 509, cinnamomeus K71, comptus (esp. nouv.) 497, conspersus 466, consputus 509, crassirostris 188, cre- taceus 471, cuprifer 508, cuprinus A65, curtirostris 509, curtus 189, curvirostris 499, damitus 492, decoratus 482, decretus (esp. nouv.) 496, deliciosus 481, dentipes 493, de- planatus 509, depressicollis (esp. nouv.) 468, depressus 509, Dhornii 509, difficilis (esp. nouv.) 490, dimidiatipennis 509, dispar (esp. nouv.) 467, elegantulus 466, farinosus K7h, femoralis 490, flavicollis 471, 489, flavus (esp. nouv.) L89, funicularis hG9, fuscipes 468, fuscolineatus 482, ge- nistæ 72, genisticola 472, globithoraxz 509, glycyrrhizæ L85, grandis 509, grandicollis 483, Grenteri 466, hæmato- pus 492, Heydeni (esp. nouv.) 476, hirtellus (esp. nouv.) 500, Hueti (esp. nouv.) 472. hypætrus (esp. nouv.) 469, italicus (esp. nouv.) 479, junceus 492, Kiesenivetteri (esp. nouv.) 485, Kirbyt 471, laticollis 469, lautus 467, lincatu- lus 465, lineolatus 509, longicollis 505, longitulus 509, lon- giusculus (esp. nouv.) 474, longulus 509, medicaginis 489, melanorhynchus 496, meliloti 492, metallescens 509, mitratus 467, modestus (esp. nouv.) 462, molitor 508, monachus 508, Morawitzi (esp. nouv.) 477, Motschulskyi 509, neapo- litanus (esp. nouv.) 501, nigricollis 467, obscurus (esp. nouv.) 494, obductus A71, ochraceus (esp. nouv.) 595, Olt- cesi (esp. nouv.) 483, parallelus 509, pauperculus (esp. nouv.) 470, perpensus (esp. nouv.) 504, picirostris 508, polylineatus 464, posticinus 508, pumilus 505, pusillus 503, pygmæus (esp. nouv.) 505, pyrenœus 508, quinquelineatus 462, quinquepunctatus 462, Raffrayi (esp. nouv.) 469, re- duncus 499, ruficornis (esp. nouv.) 500, rufipennis 466, rufipes (esp. nouv.) 503, rufirostris 485, Schneideri 465, 466, sericatus (esp. nouv.) 488, 498, sericeus 509, sertepi- losus (esp. nouv.) 468, Sharpi (esp. nouv.) 506, Schaumi 467, siculus 470, signaticolliis 508, similis (esp. nouv.) 464, similaris (esp. nouv.) 504, soreæ 509, squamulatus 474, striatellus 466, striatulus 481, strigosus 469, suavis 469, subsulcatus (esp. nouv.) 470, suturalis 471, suluratus 508, COXCXI CCXCII Table des matières. suturellus 509, tenuirostris (esp. nouv.) 466, terrosus (esp. nouv.) 475, tessellatus (esp. nouv.) 464, thoracicus 469, ti- bialis 498, tomentosus 507, trivialis 509, trivirgatus 463, venustus 172, COL TOUTMEr à Le en a er een Re L19 Tychius d'Europe et d'Algérie, CoL., Desbrochers cLxxvir, Mar- DORE Tee ee Us MC ER AMIEAEMR RNS SES ERA CLXXVIII Tychius hæmatocephalus, Cox., Bedel et A. Grouvelle, . . . . CLXXI Tychius flavicollis 73, hæmatocephalus 74, meliloti 67, scabri- collis 85, sparsutus, venustus, COL. (mœnrs), Perris. . . . 68 Tyttus pygmaæus = pellucens, HÉM., Puton , . . . . . . . . 24 U. Urania Riphæus, LÉP. (métamorphoses), Boisduval, Sganzin. . CCxXx Urophora centaurea 71, stylata, DipT., Perris . . . . . . RÉ 65 V. Pettérus oztmauus, (COL, abbé Clair. 4! LS ES LXXIV Vésicants, Coz. (métamorphoses de plusieurs espèces de), Lich- RÉ ODE LR ATe Lie du pe el ee ce et cle te Me al ee XX Vesperus Xatarti, GoL. (métamorphoses), pl. 5, n° II, Lichten- stein et Mayet 117. — Observ., Lichtenstein xXI, LXXVIL, UP IRC MEVOL one da ie del ten ee le ho nat lee MEN CXXXIX Vers à soie du mûrier, LÉP. (cocons percés), Girard. . . . . . XXII Vers à soie, LÉP. (maladie des), Mulsant. . . . . . . . . . « . CLXXIII W. NVOHCREDADIORR 02 nn 0 MR AUPE 7 S'ONRUANE RENE TRE EEE XL X. Xenoscelis deplanatus, COL., Fairmaire . . . . . . .« + . + CCEXXXY Xylorhiza venosa, Cou. (métamorphoses), pl. 41, Lucas. . . . 375, CLI Année 1873, CCXCXIII Xysticus comptulus 333, jucundus 328, parallelus, ARACH., pl 40, f6. 21à075 Simon: RE ENS one nn 230 Ye Fama-maï, LÉéP. (moyens de retarder l'éclosion des œufs), Gi- NE An ANGES US en ee cc Yponomeuta, LÉP. (dégâts des), non ne EME 6.0.0 à 210 0 0 à Fponomeuta cagnagella, evonymella, mahalebella, malinella, ma- livorella, padella, LÉP., Ragonot. . . . . . 1 MIOXIPICLIM Yponomeuta malirella, Lér., attaquée par l'Eurygaster poma- riorum; prunt attaqué par le Campoplex sordidus, Ra- BONON ENS RS MAURICE se lerer enter) Rae RENE EUIE CXLV Yponomeuta mahalebella, LÉr., Demain. sn NS PAU MR CXXVIII Fponomeuta malinella, LÉr., Laboulbène . SON A SE CXIT Z. Zeuzera æscuhi, LEP. (chenilles), Berce. 2120.10 men XXXI Zonitis cothurnata 222, 228 (esp. nouv.), pallida, polita, Mar- SEUL MARNE EAU SE UT a) SAS a EtUS ABOU MONA US 222 Zygina rubrovittata = ericetorum, HÉM., Puton. . . . . . . 25 Zygina tamnartcis,VHÉM.,VPULON. LC ER le REIN 26 IL. TABLE ALPHABÉTIQUE PAR NOMS D'AUTEURS DES TRAVAUX CONTENUS DANS CE VOLUME. ABEILLE DE PERRIN (Elzéar). Coléoptères cavernicoles (observ.). XCIV Auzoux (docteur Hector). Mode de conservation des Insectes. . CLXXXI BALBIANI (docteur). Phylloxera quercus. . . . . . . . . . « . . CCXNIII Bar (Constant). Palustra Laboulbeni, genre nouv. de Bomby- nice Planche S.N° IL, 16814 Re 297 BARON et DES CLOIZEAUX. Lumière produite par le Pyrophorus DOUDOUS al te te) els a à alu 6 dei MIO CG CONTE BEDEL (Louis). Bulletins bibliographiques : 1x, XVI, XXVI, XXXHII, XLITI, LIT, LXVIII, LXXV, LXXXIX, CI, CXV, CXXV, CXXXIL, CXLVII, CLII, CLXIX, CLXXIIT, CLXXXII, CLXXXIX, CCIV, COX A CUAXT ICCISRIS ICOXXAIMIOL SE RU ne reel CCL —(Glytus Aubouert = Sterni. . . . 0. , + LXXVIII, CCXVII — Goléoptères rares de la faune parisienne. , . . .. . . . . . LXXIV — Coléoptères rares de Villers-sur-Mer. . . , . GCXCIII, GCXV, CCXXVIIT — Synonymies de Coléoptères européens, . . . . . . . . , . . LXXXFI — Sitones. Synonymies, mœurs, mélamorphoses . . . . . L, CCXXVIII TROUS NET SET Lo CLXX — Table du Bulletin bibliographique . . ........,... cccl BEDEL (Louis) et GROUVELLE (Antoine). Sitones Waterhousei et LCRUSThænunocep RAS I RS TS TER Table des Auteurs, — Année 1873. COXCY BERCE (E.) AcronyctamuyncR) ei D'OPAN ERaCES CXIV = Remarques sur R'flacherie. a Re ae 2 4 7 CXLIX = PAyllorenx vastatrin Ni te a ee te URLS ae CXEIIE — Zeuzera æsculi (dégâts de la chenille) .. ...,....., XXXI Borspuvaz (le docteur). Biographie de Lorquin. . .,...,.. 5 — Cryptoryhnchus lapathi et Agrilus viridis. , , + 4 + + « CXXXVII = Phyllozera vastatrin es tie)ane ootn ss eotele sitio ele CXLII BorspuvaL (le docteur) et SGANZIN. Urania Riphæus , , . CCXX BRISOUT DE BARNEVILLE (Charles). Discours comme Président (CEE PARRAINAGE EL IV — Mode de conservation des Insectes. . . . . . « . « . « © + CXXIV — Aléochariens et autres Staphyliniens (synonymie et habitat), LXVI — Apion flavo-femoratum, lanuginosum et pavidum. » + » » CLXXIX HAE TUS DATES he et ste ele tete te ele OUR CLII — Ceutorhynchus Schünherri et Dianous cærulescens « « . « + CXXXIX — Chrysomela cærulescens et Plectroscelis chlorophana . . +, COXI — Clytus Auboueri et Coræbus elatus? . , . . . , . . , « « CLXII — Donacia sparganit. . eee ee le CERN — Graptodera ericeti, oleracea et He esse 6018 CT CLEXIX — Harpalus pygmæus, Bledius femoralis et Stenus trivialis. CIX — Heterocerus et Parnus (caractères spécifiques), . . . . . ., CVII — Lesteva pubescens et punctata, Limnichus auro-sericeus: « LXXXV — Longitarsus atricillus — senecionis. . . . . . , + 5 . . + « CGCXVIIL — Phylloireta Foudrasi .. 0 on 5r.. LXV BRisOUT DE BARNEVILLE (Charles et Henri), Zliobates Bonnaïrei, cxvix BRISOUT DE BARNEVILLE (Henri). Cureulionides (Habitat de). . czxrr — Nanophyes Doriæ. ., . see. ee ee + + LXXXV — Orchestes 5-maculatus = semirufus. 4 » + + + » + + + CXXVII Me ITOMICUS CUPIONAEUS. a le ele Ve ele ets ol enr ele ea ECONU BRÔLERIE (Charles PIOCHARD DE LA). Coléoptères cavernicoles, XCIX — Espèces en Entomologie. . . . . . ... ee 6 0 = + + LVIII, LXXI — Acinopus (Révision des espèces du genre), .. ...,..., 255 PSS OR OSTONODICLA EU le NON a ONE EEE 253 Buquer (Lucien). Biographie de Follias. . . .. .....,,.. Cv = Comptes de 1872 . 2. ee 6 sin s es naine musile eue ‘À CAPIOMONT et LEPRIEUR. Rhinocyllides. . . . . . .. .,.,. 937 co cvr CHEVROLAT (Auguste), Coléoptères nouveaux de Syrie. . . . Table des Auteurs. — Rhyzodides nouveaux ou rares . . . . . Cornu (Maxime). Cryptogames attaquant les chenilles. . DELAMAIN (Henry). FYponomeuta mahalebella . , , , , . s… 203 12075387 CLAIR (l’abbé). Goléoptères rares de Chenevières-sur-Marne. . LXXIV .….. CXXX DESBROCHERS DES LOGES (J.). Apion (caractères d'espèces). ne Anoxia derelicta pe le pp, » :e, ee + fn: 100 11e — Callidium (Rhopalopus) caucasicum. . . . de diverses espèces) . + . . . * ee + + CXXVIII .. CXXXV e1e 40 . . ._…. XLI — Corymbites Paulinoi et Putonis. . ... — Dichotrachelus Kosiorowiczi. . . . . .. — Orchestes 5-maculatus — semirufus . . — Otiorhynchus (remarques sur des espèces). . — Pachypus (espèces du genre). . . — Thylacites congener et Clylus Auboueri. . . . . eueletsr ie; je eu 0 te . « - CLXXVII, CLXXXIV . . . L . LA . XL + e ere rte CCXVI ste le CXLXUE — Coléoptères (réponse à M. de Marseul sur la synonymie eo + + + CLXXVII, CLXXXIV se CXVIII On CXIX . CXXI DESMAREST (Eugène). Biographie de Dupont (Richard-Henry — Cryptorhynchus lapathi, . . .. . ... Se des AMIEMOTES M EURE EUGGH) ee D0Ne de ete de veite Mo alle qu — Biographie de Nicolet, . . ......... ° + CXLVII s'hre CXLI — Bulletin des séances : IT, X, XVIII, XXX, XXXIV, XLV, LV, EXXS LIXXVE, VXCIT, (CV, CXVIIT, CXXVI, CXXXV, CXLVII, CLVI, CLXX, CLXXVI, CLXXXIII, CXCI, CCVII, CCXIV, CCXXV, CCXXXIV ce lois een elle CXLIX — Table alphabétique et analytique des matières . . .. — Table par noms d'auteurs. . ,..... FAIRMAIRE (Léon). Goléoptères nouveaux d'Algérie . . . . — Proderops (genre nouv.) . ....,... — Rhizodes (remarques sur les), . . . . — Timarcha (rectifications à la révision de ce oo) — Xenosceli$, Psammaæcus, Astilpnus (synonymies). FAIRMAIRE (Léon) et ALLARD (Ernest). Révision du genre FALLOU (Jules). Livres empruntés (1869-1873) . ., . .. « — Acronycta myricæ (chenilles de l). . . . — Saperda populnea. .. ....... see CCXLI ° « CCLXVII e + CCXCIV ac 991 993 ane 389 NE 525 e -: COXXXV T'i- Aie 143 + COXXXIV ONE CXLIV se CXCIII Année 1873, GCXGVII Fazcou (Jules) et Girarp (Maurice). Ghelonia Hebe (chenilles attaquées par des cryptogames). . , . . . . .. + « . « « CXXIX Fomouze (le docteur). Remarques sur l’Argas persicus, , . . . XXV GirRARD (Maurice). Traité élémentaire d’Entomologie . . . . . , CXLII — Abeilles. (gâteaux circulaires) . 1.144 47.100.710 GER — Abeilles nourries avec des plantes diverses. . . . . . . . . COXI — Attacus Aurota et ses parasites. . . . . . . : sets SIGNER — Attacus Yama-mai (éclosion retardée des œufs de l. RCA cc GREC UCANTRIUN NUIT IL Me NN D INNENENNSMENCTS RENNES CCI — Flacherie (remarques sur la). . . : , . :,. . . |." GXENIT, CEXXHIE — Insectes des environs de Granville. . . . . . . . . . CLXXXVI, CCVII — Mouches attaquées par l'Entomophthora. , . . . . . . . .. CXLV — Pagurus Bernardus servant d’appât pour la pêche . . . . . GLXXXVII En Piersrapæ:(Narieté de.la) : "24301 PE NUE LVII — Sphinx (Acherontia) Atropos (cri du), . . . . . . . . « CXCII, CCXXI — Vers à soie du mürier (cocons percés du). . ....,.,... XXII Goossens (Théodore). Flacherie (observ. sur la) . . , , . . . . cxuix — Palustra Laboulbent (observ. sur la). , 0 XII — Sphingidæ (De la Corne chez les), . .,...,......,. 123 GRENIER (le docteur). Rapport sur les comptes de 1872, . . .. X GROUVELLE (Antoine et Jules). Cryptorhynchus lapathi, . . . . axuix GuENÉE (Achille). Palustra Laboulbeni (observ. sur la). . . . . 542 JEKEL (Henri). Coleoptera Jekeliana. . . .:. , . : . . . . !.,. Cxivr — Auchmeresthes, Cyphometopus, Eutecheus, Macropoda et Me- tacinops (remarques sur les genres) . . ,. . . . . . . . . CXXXVIII — Pterygomus (genre nouv. de Gurculionides), . . . . . . . . 267 KüncekeL (Jules). Observations sur les Puces, en particulier sur les larves des Pulex felis et Pulex fasciatus. — Plan- che 6. . 2] L] L1 L2 . LL . LL L2 ° L] L L L] L L] . L L] L] L] L] ° L] L2 199, VI LABOULBÈNE (le docteur Alexandre). Discours comme Président JPA ns en retote tete te a A ENS III — Agelena (Agræca) brunnea . . . . . . . . . . . . . . LXXXIII, CXIV — Cecidomyia (Diplosis) buxi (divers états de la). — Plan- Che JL ER SE NN ES NC CENT — Heriades truncorum (nidification) et son parasite l’Anthrax æthaopss = Planche 509 fl, Sd EUR RAS 57 GCXCVIII Table des Auteurs. LABOULBÈNE (le D' Alex.). Palustra Laboulbeni (anatomie de la chenille). — Planche 8, n° II, fig. 5à9 .......,. — Puce du Chat (remarques sur les larves de la) . . . . ... — Sphinx (Acherontia) Atropos (cri et organe particulier du). — Spilogaster ulmicola (métamorphoses). — Planche 8, n° I. — Systenus adpropinquans (métamorphoses), — Planche 5, MBPS Te le ane Do fees On nine tete le ele pete ne els PT ponomeut indlinellt. "lets à aime ne, e nee ais LABOULBÈNE (le docteur Alexandre) et Rogin (le docteur Charles). Anatomie et physiologie des organes lumineux du Pyro- phorus noctilucus bee LARTIGUE (Henry) et MABILLE (Paul). Plantes importées près de Paris pendant la guerre de 1870-1871. , . ., . . . . . LEerÈvrE (Édouard). Adoæus (sur le genre) ., , «ee... — Colaspidema (liste des ÉABC DO) Maires) M OT Ce — Colaspidema maculicolle . , 4. ss... — Otiocephala Wariont (esp. nouv.). .. ss. se. LEPREVOST (J.) et SIMON (Eugène). Changements de peaux des Tegenarte ne ln ee ie Tu Te A Te LEPRIEUR (C.-E.). Mode de conservation des Insectes. , . , . . — Berosus bispina et dispar . Sin ei A 0e A NÉ lee lo te — Dineutes subspinosus Sie e ee ane plevers eo es el a) /ere as 303 VII 087 307 L9 CxII 529 LXVIII CXCV CXCVIL CXLVIIL CCXx CCXXIX CLXXXII CXXVI CXXVII — Leucolæphus (sur le genre). .... ... . + + + . + « « XCIV, CLXI — Phylloxera vastatrix, . ss. sus LICHTENSTEIN (Jules). Bracon denigrator . . . ... .. . ... — Chrysides (Stilbum calens et Chrysis cyanea). . . . . — Dactylopius vilis. . .. eee — Hyménoptères des tiges de la ronce. . .. . . . . . .... — Mantis (œufs de), et leur parasite (Palmon pachymerus). . — Phyllotera quercus «essor sens CXLIII XXII XV XIII XVI XIV CCXXXV — Phylloxera vastatrix, . ., . . + + ++ XIN, CXIN, CXXI, CLXII — Pyrale (Tortrix Pilleriana). sceau mouais Alertes eue es T'achytes pompiliformis. D: RE ae at eh er AT É r el SAN — Vésicants (métamorphoses de diverses espèces). . . « . . « LICHTENSTEIN (Jules) et MAYET (Valéry). Vesperus Xalarti (des- XIV CXXII XX cription de la larve). — Planche 5, n° II. . . 4117, XXI, LXXXVINI Année 1873. GCXCIX Lucas (Hippolyte). Agelena (Agræca) brunnea (cocon), : , .. CXIV reg Arachnides de Syrie, 00 0 + sis enel ess € CLXXIL — Araignées d'Europe (analyse du travail de M. Thorell). . CXXIII —— Atta barbara et structor (mœurs des), d’après Rae CLXXX — Calozantha gigantea, variété bicolor LR . VII — Cheiracanthium nutri. sors CCII — Formica (Prenolepis) longicornis (Synonymie)., . , . . . . . LXVI — Idioderas grandis (genre nouv. d’Orthoptères). Planche 8, HA AU ON .lo es delete teens ee Rs 99 — Ixodes ægyptius et fuscomaculatus (espèces nouv.). . . . . XXXI — Leucolæphus (sur le genre). . 4, 4 4 + « 0: « . LXIV, XCXIIL — Nanophyes Duriæi (galles). ,............. AE GYI — Pelopæus (nids de)... se. re aus Vie ais) list SCENE — Polistes canadensis (nid de). — Planche 3, CE ASP EREERe 106 — Sagra splendida (vie évolutive), — Planche 7. .,. ,.,. 231 mu Vesperus Xatarit sois ex lode slle pool nl os o cetette lens XCIII — Xylorhiza venosa (métamorphoses). — Planche 11, . . ,, 375, GLI Mac LAcHLAn (Robert). Remarques au sujet du travail de M. Oustalet ‘sur! des'Ensectes fossiles." 0 NexCIE ss Bhiyeanides d'EUFApO es: ue) 5e 8 a lee) alese tete le 1e MONOGYIEE MAILLEFËR. Projet d'ouvrage sur les Coléoptères , . , . , . ., CI MARMOTTAN (le docteur), Sympiezocera Laurasi, , , . CXXI MaRSsEUL (l'abbé S.-A. DE). Formation des noms (réponse à M Édouard PerTis) ue ee el ee let OA NIORT — Coléoptères nouveaux du Japon (Histérides et Hétéromères). 219 = Histérides; etc. (Synonymies). 1. 111. 411 1. (XEXS CLEXVIN —Leucolæphus (sur le genre), & nv se de 010 19 * LXITS CXXS.CLEX mmOrChestes D-maculatus natale dl ete autel ee AS as CXXI — Otiorhynchus (remarques sur le genre). . , .. . ,. . . . . GLXXXVI — Yponomeuta (dégâts causés par des) . .,,...,. ,.,. CXXIV MAYET (Valéry). Aromiq moschala 4. 0 ce on ce 6 5 NCXCIX mn ISACATES | COUET TS à de nn à à nn à 8 à + ss XX, CXXXIX, CXCVIIT ri Phyllogere vastairig. à 510 Ne" td eu): etats ee NCA TN CERRE en KEperus Xalartr.e à 10 1019 4e 10e ietle de 0 10 600 a d'a TNGERTIE MusanT (E.). Maladies des Vers à soie. . , . . . . , . . . , . CLXXIII OLIVIER (Ernest). Clytus cinereus (synonymie) . . . . . . . . . GCXXVII €cc T'able des Auteurs. ORBIGNY (Henry D’), Coræbus bifasciatus et undatus (larves des). cLxxx OusTALET. Insectes fossiles (réponse à M, Mac Lachlan), . , . . cGviit PRET. Cardiomera Genrin 4 0. 2 ln tetele ele eos + «EXC Perris (Édouard). Résultats de quelques promenades entomolo- giques (habitats, mœurs et métamorphoses d’un grand nombre :d'Ensectes). 272 Er Se ME RU CERN Ponson. Coléoptères des Alpes françaises. . . . . .. Sister CLXX — Saperda Phoca . . ..... __.. 0e) ere Tete. er vu; are CLXXXV POUJADE (G.-A.). Sur le vol de quelques Coléoptères (1).—Plan- CHOSE DT ANA SR AS 523 Purox (le docteur). Cassida (habitat de quelques) . . . . . . . cexxvur — Cetonia stictica (métamorphoses). ............,. 97 — Hémiptères (descriptions d'espèces nouvelles, synonymie et géographie)::=—"Planche 4, 1,47, CINE Re 41 Prior (Wiciorn). Thinobius Ligeris "300 Le NS ete IEEE RAFFRAY (Achille). Leucolæphus (sur le genre) ...,...... CXXx RAGONOT (Émile). Coleophora des environs de Paris. . . . . CIX, CXXIII = -HO0riSccum Cuculipennelium 1. 2% Share s see OCEAN — Ecophora angustella et luctuosella. . . + . + LXXXIV — Yponomeuta (synonymie de diverses espèces). . . , . GXII, CXXXHII — Yponomeuta attaquées par des Diptères. . .,.,...,,... CXLV REICHE (Louis). Anoxia et Aphodius (synonymies) . . .. CLX . . . ROUGET et TAPPES. Gynandrophthalma aurita (coque). . . . . « CLXII SCUDDER. Pieris rapæ (race américaine). . . ...,. ..... LVII — Stemmates chez des Lépidoptères diurnes, ........, LII SIGNORET (Victor). Coccides (genres Lichtensia et Pulvinaria).— Pranche 2 (MS AUDOC. ie dla le etes aie ete Use 27 — GCoccides (genre Lecanium). — Planches 42 et 13 (XI et XIT, COR see Ernie le ere eue die Me tateaaiie Le 395 — Phylloxera quercus, d'après M. Balbiani. . . . . . CCXVIIT, CCXXXVI — Phylloxera vastatriæ. . . . . , , + + «+ + + CXXXIX, CXLIII, CLV (4) A la page 524, ligne 19, au premier mot : lire droite, au lieu d’étroite, Année 1873. COCI SIMON (Eugène). Atypus (trois espèces françaises), — Planche 4. 109 — Avicularia et Cyrtocarenum (espèces des genres). . , . . , Cxxir — Cercidia et Xysticus (espèces nouvelles). — Planche 40, ER LL JAN UE LA EAN OURS ES CARRE 927 — Eresus et Stegodyphus (révision des espèces françaises). — Planches 10 "fie 8449 00e she e a alTer eue 93 ÉUBTESUS PP GICRENLET LUS ES Te (ERA NT NAT EE An CCII — Nemesia (observations synonymiques). .,.......... XCIX — Sparassus, Cebrenis (genre nouv.), Ethilla (genre nouv.), Micrommata (esp. nouv.) et Buthus nigro-carinatus (esp. MOUVE een ele lola Tele ne SE PARU NIET CRU — Theridium et Neottiura (tableaux des espèces) . . . . , . . 309 FAPPES (Gabriel) Apionsamun ie SU SET SP EN GERTE — Coræbus bifasciatus où undatus. . . . . « CLXXIX, CLXXXVIII, CXCIIL — Cryptocephalus sesquistriatus Kryn. (note synonymique) . . CCxvit — Cryptocephalus Perrieri et straqula 1" 2, 2 MERE MES OSRnU DEAR EN Re TOURNIER (Henri). Révision des Tychiides d'Europe (descriptions d'esnèces/nouvelles} 6 rest sterelel ctiols 0410, CHXXVII ho s— III. TABLE DES OUVRAGES ENTOMOLOGIQUES REÇUS OU ACQUIS PENDANT L'ANNÉE 4879 (1). SOCIÉTÉS SAVANTES ET PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. American Naturalist (The), cxc. Annales de la Société d'agriculture de Lyon, cxxx11. Annales de la Société entomologique de Belgique, xxvI. Annales de la Société entomologique de France, GLIT, GCIV, CCXXXIX. Annales de la Société Linnéenne de Lyon, cxxx11. Atti della reale Academia di Scienze di Torino, cCxL. Atti della Societa Veneto-Trentina di Scienze naturali, LIII, CLII. Berliner entomologische Zeitschrift, CCxx1. Bolletino della Societa entomologica italiana, xxXX11I, CLIIT, GLXXXIX. Bulletin de la Société des Sciences histor. et natur. de l'Yonne, CLHL Bulletin de la Société d’études scientifiques d'Angers, LxXxxIx. Bulletin de la Soctété d'histoire naturelle de Colmar, xxx. Bulletin de la Société d’histoire naturelle de Toulouse, xvir. Bulletin de la Société impériale des Naturalistes de Moscou, CLxxIv, COXXIL. Bulletin of the Buffalo Society of Natural Sciences, cr. Coleoptera Jekeliana, cxLvIr. Compte rendu des séances de la Société entomologique de Belgique, LxIx, CII, CXXV, CLIV, CLXXXII, CCXIII, CCXXXI, CCXL. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des Sciences, XXVII, XXXIII, XLII, LIII, LXXV, LXXXIX, CI, CXV, CXXV, CXLVII, CLIY, CLXIX, CLXXIII, CLXXXIT, CLXXXIX, CCV, GCXXII, CCXXXI, CCXL (1) Cette table a été rédigée par M, L, Bedei, archiviste adjoint CCCIII Table du Bulletin bibliographique, — Année 1875, Entomologische Zeitung (de Stettin), xLur. Entomologist's Annual for 4873 (The), XLIv. Entomologist’s monthly Magazine (The), 1X, XXVII, XLIV, LXIX, XC, CXV, CXXXIII, CLIV, CLXXIV, CCV, COXXIIT, CCXXXI. Feuille des Jeunes Naturalistes, CXV, CLXXV, CXC, COXIII, CCXXXII. Gazette médicale de Bordeaux, Gxxv. Horæ Socielatis entomologicæ Rossicæ, XVII, XC. Jahreshefte des Vereins Naturkunde in Württemberg, CLv. Journal d'agriculture et d’horticulture de la Gironde, exvr. Journal of the Linnean Society of London (The), XVIII, GGVL. Mémoires de la Société de physique et d’hist. natur. de Genève, GLXXXIL Mémoires de la Société des sciences natur, et histor. de Cannes, xxxIv. Memoirs of the Boston Society of Natural Sciences, GI. Memoirs of the Peabody Academy of Science, exc. Mittheilungen der Schweizerischen entomologischen Gesellschaft, xc, CLXIX, CCXXXIL Nouvelles Archives du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, Lxxv. Proceedings of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia, XVII, CH, Proceedings of the Boston Society of Natural History, cit. Proceedings of the royal Society of London, xxVIII, GCVI. Proceedings of the Zoological Society of London, cxxxHI. Resümen de los Trabajos del Ateneo propagador de las Giencias naturales, CGXXITI, Revue et Magasin de Zoologie, tr. Société d'agriculture de la Drôme, XXvIIt, Société Linnéenne du Nord de la France, LIT, CXXXIIT, COXIIL, Tijdschrift voor Entomologie, Lxxv. Transactions of the entomological Society of London (The), LXIX, CCXXXII, Transactions of the Linnean Society of London (The), XVIII, GCvI. Transactions of the New York State Agricultural Society, crv. Verhandlungen der k. k, zool.-bot, Gesellschaft in Wien, civ, xxx. OUVRAGES DIVERS. Baldassone Romano, cLxxvi. — Baudet-Lafarge, L1V. — Baudi de Selve, ccxz. — Berce, cexxitI. — Boisduval, LIV. — Bonnet, LIv. — Bork- hausen et Scheider, cuv. — Braine et Girard, CLxxv, — Brûlerie (P. de la), cexL. Table du Bulletin bibliographique. — Année 1873. CCCIV Cabot, XLIV. — Candèze, LIV, — Canestrini, Cv. — Charvat, Lx, — Ghaudoir (de), cexxur. — Chevrolat, GLXXXIII. — Costa, XXIX. Dahl, iv. — Desbrochers des Loges, exc. Emich (von), cexxiv. — Eversmann, cLy. Fâhrœus, cLxxvI. — Faudel, cxvir. — Fourcroy (de), Liv. — Frauenfeld (von), XXIX, XCI, CXXXIV (2 ouvrages). Gerhardt, 1x. — Girard, xxvir, GCvi (2). — Gravenhorst, LIV. — Grif- filh, xcIr. — Guérin-Méneville, xxix. Herpin, Liv. — Hewitson, XLIV, LXXVI, CLXXXIII, COXXXIL. — HOrn, CCXXIV (3). Jekel, xLV, GXLVII, GLV. — Joly (Émile), cex11. — Joly (N.), cexur (2). Künstler, xcr. Laboulbène, cexx1v. — Labram et Imhoff, xx1x. — Lalanne, CXLVIII. — Lamarck (de), LIV. — Ledoux, xxvirr. — Lefèvre, cex1v. — Le Pe- letier de Saint-Fargeau, Liv. — Lessona, cexxIv. — Lethierry, x — Letzner, Ix. — Lewin, CLv. — Lichtenstein, xci. — Linné, CLVI. — Lüw, xxIx (2). Mac Lachlan, cxzvirr. — Marseul (de), ccxz. — Martinez y Saez, CCXIv. — Millière, cexxxt11. — Milton Ross, xxvI11. — Muller (Alb.), XXvIH, CXVII, CCXIV. Norguet (de), cexxiv. — Nourrigat, xxIx, — Nowicki, xCL Olivier, xxx1v (2). Packard, cxLvinr, CxXCI. — Pellet, GLxxvI. — Peter, xxix. — Planchon et Lichtenstein, GLvr, — Plateau, x, xxIX, — Preudhomme de Borre, CLXXVI (2). — Prunner (de), CGxxIv. Quædvlieg, cv. Riley, cexx1v (6). — Robin et Laboulbène, cexxv. — Rondani, xxix (4). Rouget, GGXXXIIL Sars, Cxvi1 (3). — Schiner, xx1x. — Schiner et Egger, xxx. — Schummel, XXX. — Schwarz, 1x, — Sélys-Longchamps (de), ëxzvrr. — Siebke, CXVII. — Silvestre, XXXIV. — Simon, CXVIL — Slainton, XLV, CLXXXIHII. — Stàl, CLXIX (4). Thorell, cexxv. — Townend Glover, cxcr. — Trimoulet, CxxvI. Walsh, cexxv, — Wiegmann, xxx, — Woldstedi, XXIX, XXXIV. SA Serte Tome U [1873/ PLL. Annales de la Societe entomologique de France hp, £ Freber p Debray ve z. lodops dilatata, (Web)Puton. 3. Myiomma Wiebert, Put 2, Bagrada elegans (Feb) Put. 4. Zsometopus alenus, Fieb à lsometopus tntrusus Herruwh Sen. Znp. Houute. 5 r. Mignon Annales de la Soctete entomologique de France- 52 Serie, Tome II [18 73)-PL. 2. Jignoret del. Debray we- Coccides, PI X. Zmp.Houste 5 r. Mignon 0 AD: 7 *ODONT “PIPUDIP SNLIP OP] -0 2 Z 2/1 2pD/ñ07 Annales de la Societe ertomologique de France ®Jérce Tome (18 73/PL4. E. Simon del. Debrey se ÆZhyprus «le Jrance Znp. Houirte 5, r Mignon Annales de la docteté entomologique &e France 5 Serie Tome T/1873)P1. &. TZ (NUE ANEX COCOON EE ON EE A Di Taboulhene et Mayet del. Debray se. \ * . Lzau, Syslenus adpropiquans, Lew: Il. z a 12, Larve du Vesperus Xatartit, Lich. Mayet Il z à 3, Mymphe etats de l'Anthrar ælliops, Fabr. np Hourte 5 r Mignon . à RUE OU — WEP ane CT AE PTE RES Dé tee dar AD) op Ppes P4) NP ON] M} op RTE Er LOT 277 2 & CGT, / CL 181) 11 QUO LOS 5 9 "OIUPIY ap enbil'opouonie PJ0120$ D} EP SEJDUURZ Annales de la Socwté entomologique de France’, 5 “Série, Tome [IL (1873) PLT. 6 : Poujade del. Debray we PMP Metamorphoses du J'agra splendida : mp. Houiste 6 r Manon 0 L | 1: : l'A L INR 2 5 VAR NRA 77. IDR. RS zinnales de la Jouete entomologique de France de... 1 Ju a D'laboulbene del ] LS LS of Jerte Tome IL (1873). PL 8. L DT Laboulbene et Poujade. del Debray se | V4 a À. Jpuogaster zulmicola, Laboulbene Il. z a 8, Palustra Laboulbert, Imp. Houste Bar Annales de la Societe entomologique de France à Serte Tome IT (1873/. PL 9. DT Laboulbene del. Debray se. Cecidomyia (Diplosis) buxrt,Laboulbene. Znp, Hourste Annales de la S'ocrete: entomologique de France *Jerte, Tome I].{1873/.PL.10. ÆE.Jimon del Debray fe 1. Cerctdia pachyderma, E Simon. 8. Eresus Lucast Æ Simon. 3. Xyslicus complulus, ES 10. Lo (TICOLOT, HS. Ô. td. parallelus, TFUE 12 «d. albo -piclus, ES. Znp. Houaste 6.r. Hautefeurlle Annales de la Societe entomologique de France 52 Serie, Tome I. (1873) PL. I. Poujade del. Debray se. Metamorphoses du Xylorhixa venosa, lat. 5 Serie, Tome TL (1873) PL 12. Annales de la Societe entomologique de France Debray se 1 Signoret de Dr RUE occides » l Imp. Houtste Parks 5° Serie, Tome UT (1878) PL 13. Annales de la Societe entomologique de France Debray se. Jignoret del PARTS S ete » 0€ (0 Loris mp. Hourste Du PC È ï F ra = à R PL ie " 1 "r De … … d L É " nu 17 L à Ÿ Al 1 Annales de la Societe entomologique de France 52 Jérie , Tome [I (1873). PL.IL. Poujade del. Debray se. {L olcopteres dans l'attitude di vol. np Houiste Paru. \ : We 1 ta 7 De LINE RON lol 3 90