ARBTALRS DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE LYON. LYON. — Imp. de F. DUMOL LEN, rue St-Pierre ,20. ANNALES SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE YO, Cm SET. (nouveze série, ) — TOME QUATRIÈME. LYON. IMPRIMERIE DE EF, DUMOULIN, LIBRAIRE, rue St-Pierre , 20, e TABLEAU DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE LYON, Au 31 DÉcEuBRE 4857. en» JE ES — BUREAU : M. Vaisse, G. O0. %, Sénateur, chargé de l’adminisiration du départe- ment du Rhône, président d'honneur. MM. Muzsanr ©, président. Pearoup , vice-président. Gacocne, secrélaire-général. Macuière, archvisle. Macmazer, trésorier. Conservateurs. MM. CLémexcon, pour la munéralogie. Rouvar, pour la botanique. Tenver, pour la zoologie. Auniga, bibliothécaire. Horrer, bibliothécaire adjoint. VI 1822. TABLEAU DES MEMBRES Biombres titulaires. MM. Aunier (Noël-Antoine), rue Pizay, 5. Lacène (Antoine), place Bellecour, 98. . Clémençon (le docteur Toussaint), avenue de Saxe, 57. . Seringe (le docteur Nicolas-Charles ) 35, directeur du Jardin- 1833. 1836. 1839. 1841. 4845. 4826. 1847. . des-Plantes, professeur à la Faculté. Mulsant (Etienne ) 5%, sous-bibliothécaire de la ville, professeur d'histoire naturelle au Lycée, port Neuville, 25. Hoffet (J.-G.), avenue de Noailles, 47. Gérard (le docteur Jean-Antoine), rue Clermont, 5. Madenis (l'abbé Claude-Benoït), professeur au Petit-Séminaire des Minimes. Jordan (Alexis), rue de l’Arbre-See, 44. Pontbriand (de), ancien chef de division à la préfecture, route de Villeurbanne, 27. Gacogne (Alphonse), rue Sala, {5. Dugas (Ozippe), à Cuire. Perroud (Benoït-Philibert), rue St-Pierre, 23. Beckensteiner (Christophe), rue St-Pierre, 14. Levrat (Gusiave), rue Madame, 41. Millière (Pierre), ayenue de Saxe, 57. Gaiilard (Fleury }), place Bellecour, 9. Vernange (l'abbé Martin), professeur à ia Faculté de théologie, rue Clermont, 1. Terver (Ange-Paulin), quai Pierre-Scize, 52. Ponson (Philippe), négociant, quai St-Clair, 2. DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE. vil 1849. Vincent (l'abbé Jean-Baptiste) %, inspecteur général des Ecoles primaires. 1850. Thiollière (Victor), géologue, directeur de l'assurance mutuelle, . rue St-Dominique, 15. 1854. Forest (Jules), rue de Créqui, 85, aux Brotteaux. Blanchon (Louis), quai St- Vincent, 31. Blanchon (Aimé), rue de Bourbon, 51. Dumortier (Eugène), négociant, rue Constantine, 12. Malmazet (Jean-André), négociant, place St-Clair, 24. Navier (Hippolyte), cours d'Herbouville, 1. Choitel (l'abbé), quai Fulchiron, 7. Cazenove (Raoul de), rue de Jarente, 16. Mouterde (Louis), rue Madame, 34, Thiollière (Louis), ingénieur des ponts et chaussées, place de la Charité, 5. Fayard (Joseph-François), pharmacien, place des Terreaux, 25, angle de la rue Clermont. Chardiny (Louis), port Si-Clair, 18. Boffard (Claudius), petite rue Mercière, 4, Bouchet (Albert), place Bellecour, 6. Reissier (Philibert), rue de Bourbon, 7. Guinon (Nicolas) :#, rue de Condé, 2. Carrier (le docteur Jean-Baptiste ) % ( Eperon-d'9r), rue St- Dominique, 43. Mangini (Lucien), ingénieur, rue de Bourbon, 38. Brolemann (Arthur), négociant, rue Impériale, 4. Levrat-Perroton (Franeisque), rue Grenette, 22. Rollet (M.-A.), cours Lafayette, 5. | Richoud (labbé), professeur d'histoire naturelle au Petit-Sémi- naire des Minimes, Jaricot (Ernest), négociant, place de la Comédie. VIII 1856. 1857. TABLEAU DES MEMBRES Pallias (Honoré), rue Centrale, 65. Gabillot (Joseph), rue de la Charité, 42. Bizot (Jules), place de la Charité, 5. Vernier (Louis), rue de Bourbon, 47. Dériard (Auguste), place Napoléon. Rodet (Henri) :#, professeur à l'Ecole vétérinaire. Thevenet (l’abbé), vicaire à Ainay. Flottard (Eugène), rue de Bourbon, 7. Monterrat (Amédée), propriétaire, rue Royale, 29. Guichon (Jean), pharmacien, place St-Nizier. Arlès-Dufour (Gustave), négociant, place St-Clair, Morin (Henri ) »# (St-Maurice et St-Lazare), banquier, rue Impériale, 12. Vachon (Antoine) :#, négociant, quai St-Vincent, 39. Royé-Vial (Jean-Baptiste) 3%, négociant, rue de la Fromagerie 1: Poncin (Henri-Athanase), chef d'institution, place du Collège 4. Hasse (Frédéric), négociant, quai d'Orléans. Péaud (Aimé), ancien magistrat, propriétaire à St-Cyr au Mont- d'Or. Magaud (Adolphe), peintre, quai de la Charité, 25. Girodon (l'abbé A.), professeur à la Faculté de théologie, rue Masson, 54. Chamberet (Ernest de), Directeur de l'Ecole de la Martinière. Rambaud (André), rentier quai des Augustins, 61. Blanc-Ferrouillat (Gabriel-François) avocat, place Louis XVI,14. Saint-Didier (H. de), propriétaire, rue Vaubecour, 19. Duport (Pedro), quai de la Charité, 23. Surieux (l'abbé Jean-Baptiste), supérieur du Petit-Séminaire de St Jean. Rater (Arthur), rue du Pérat, 8. Carville (Henri), avocat, quai St-Vincent, 33. Morin {Auguste), banquier, rue Impériale 12. DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE. iv Coignet (Stéphane), manufacturier, port Bourbon, 13. Glenard (le docteur À.), professeur de chimie médicale à l'Ecole de Médecine de Lyon, cours Morand, 22. Gayet (Jules), quai St-Clair. 9. Vial (Jean-Baptiste), avocat, rue du Plai, 16. Duseigneur (Edouard), négociant, rue Désirée, 4. Fournereau (l'abbé), professeur d'histoire naturelle à l’Établis- sement des Chartreux. Delhorme { le P. Eugène), professeur d'Histoire naturelle au pensionnat des Dominicains, à Oullins. Baudrand (le P. Joseph), de l'Ordre de St-Dominique, à Oullins. Bonnes (Martial), régisseur à l'Ecole vétérinaire. Billiet (François), rentier, cours Morand, 51. Membre titulaire, décédé en 1857, M. Dugas (Thomas) :#, ancien adjoint au maire de Lyon, ancien administrateur des hôpitaux, né à Saint-Chamond (Loire) en mars 1773, décédé à Cuire, près Lyon, le 17 novembre 1857. Membre titulaire devenu correspondant par changement de résidence. M. Philippon (Marius), Membres correspondants, nommés en 4857. MM. Brehm (C. L.) pasteur à Reutendorff (Saxe Weimar). Roux, docteur en médecine, à Marseille, (Bouches-du-Rhône). Strehlke (le docteur), naturaliste à Dantzig, (Prusse). TABLEAU DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE. Doublier, président de Ja Société des naturalistes à Draguignan (Var). Lacatte (l'abbé Jules), professeur au séminaire d’Autun (Saô- ne-et-Loire. Bourcier (Jules), naturaliste, Cité des Fleurs, à Batignoles près Paris. Carbo (Pedro), naturaliste à Guayaquil, (Equateur). Vivero, naturaliste; à Guayaquil, (Equateur). TABLE DES MATIÈRES. Nouveau Mémoire sur la question relative aux Ægylops triticoïdes et speltæformis, par M. Acexis Jorpan . . . . . . . . Nouvelles excursions dans les Grandes Landes. Lettre adressée à M. Mulsant, par M. Evouarn Peuris. . . . . . . . . Création d’un genre nouveau, Aplerona, et histoire des insectes qui le composent, par M. P. Mriurëme. . . . . Notice sur Thomas Dugas, ancien adjoint au Maire de la ville de Lyon, membre titulaire de la Société linnéenne, par M. E. RÉDÉPANR ER ARS ne ve le ee LU tete US Histoire des Coléoptères de France, par M. E. Mucsanr. — — —- Vésicants. . — = — Longipedes, supplément Description d'une espèce nouvelle du genre Orchesia de la Tribu des Coléoptères Barbipalpes par MM. Mucsanr et Guicuepeau. Descriplion de trois Coléoptères nouveaux, par M. Gustave LEVRAT. . . 4 . . ,» . . . . . . . FIN DE LA TABLE, (00m ar 2 Ÿ 1 ou des es LL TOP robe he Passgrs 3 : dhtue: Mr asiaque D ruprénne guet À rep CRETE CE st Sur, turcs CET “hi E hé +8 afro: es rail à er gun vs Sen sa ue A L' RUE NEC him TA s à ES D : à np ‘IRL ! ) Er] hong. à Juke e + M Re p" A CU D 7 à 3 ‘p : rar be! CAN: PE & sé ‘Fos vit PUS sit ET # nb & tps ve se nel r à ; ici . : ”, 1e UC é SLE ent RL LR SET s NET 2 Jai + à intra dan ex +4 NOLAMYE. Lu à LR QU & RC A : d > : à éai: à ee atirs cû LAN dr n nu a e FR ME | … LT. Ù r | RE | b A a LL ASUS pre Le ML % on | À » De * : br # au ra : L L La ra te . . _ + nn n NOUVEAU MÉMOIRE SUR LA QUESTION RELATIVE AUX ÆGILOPS TRITICOIDES SPELTÆFORMIS, Par ALrexss JORIAN. Présenté à la Société Linnéenne de Lyon, le 44 février 4857. ———ntimméle (à) Q are Dans notre précédent Mémoire, qui a paru dansles Æ#nnales des sciences naturelles (*),nous avions tâché, autant que cela nous était possible , de présenter clairement l’état de la question sou- levée au sujet de la prétendue découverte de M. Esprit Fabre, en “la dégageant de toute ambiguité et en appelant surtout l’atten- tion sur ce qui en était , à nos yeux , le point capital. Nous avions en même temps reproché à M. Godron de n'avoir, dans ses divers articles , traité qu'incidemment ce qui faisait tout le sujet du litige, et de n'avoir résolu par le fait rien de ce qui était à résoudre, en s’attachant presque uniquement à démontrer ce que (*) Mémoire sur l'Ægilops triticoides et sur les questions d'hybridité et de variabilité spécifique qui se rattachent à l'histoire de cette plante, (Annales des sciences naturelles, partie Boranique, 4e série t. 1v, p. 295 à 364 ). * Annales de la Société Linnéenne. À 2 ÆGILOPS TAITICOIDES persoune ne cherchait à contester sérieusement, Nous disions qu'il avait surtout tort , à notre avis , lorsqu'il prétendait trou- ver , dans le résultat de ses expériences sur la fécondation des Ægilops par les Triticum, une solution véritable de la seule ques- tion dont le public se soit émue; car, en supposant même que les expériences indiquées par lui fussent à l'abri de toute critique , ce qui n'était pas, leurs résultats n'en étaient pas moins complètement étrangers à ce qui faisait tout le fonds du debat. Nous voyons cependant que M. Godron, dans le Mémoire qu'il vient de publier en réponse au nôtre (*), continue à disserter lon- guement sur des faits et des circonstances purement accessoires, évitant soigneusement d'accepter le débat dans ses véritables ter- mes , et se tenant toujours en dehors de la question principale, à laquelle il ne fait que toucher en finissant, et que néanmoins, sans nous opposer ni un fait nouveau , ni un seul argument valable , il s’efforce , tout en insinuant quelques réserves , de maintenir intactes les conclusions de ses premiers articles , dont nous avions tâché de prouver la fausseté par des considérations et des raisonnements qui subsistent dans toute leur force, puisqu'il n'a pas même essayé d'y répondre. M. Godron nous paraissant ainsi persister à déplacer la ques- tion , nous croyons utile d’en établir de nouveau l'état véritable et de la mettre dans tout son jour; car notre désir n’est pas de la rendre obscure , mais d'y porter la lumière. Bien loin de chercher à embrouiller ou à allonger inutilement la discussion, nous voudrions , au contraire , en réduire le sujet à son expres- sion la plus simple , afin qu’une conviction sérieuse puisse sa former aisément chez tous ceux qui désirent approfondir la (1) Godron, De l'Ægilops triticoides et de ses différentes formes, ( Annales des sciences naturelles, partie BoraniQur, 4e série, t. v, p. 74). ET SPELTÆFORMIS. 3 question agitée , que la vérité sur ce point de fait n'effraie nulle- lement , que rien ne pousse à détourner d'elle leurs regards , pour s'arrêter à de vains subterfuges ou à des semblants de vérité. L’Ægilops triticoides de Requien, avons-nous dit, n’est point directement en cause. Ce n'est nullement pour démontrer que cette plante n’est pas le produit de l'hybridité que nous avons pris la plume, afin de répondre à M. Godron qui voit en elle une hybride. Tout au contraire, nous avons admis comme probable son opi- nion sur ce point , en faisant seulement nos réserves , et en l'in- vitant en même temps à nous donner des preuves plus satisfai- santes et plus complètes, à l'appui de sa manière de voir. Nous nous sommes borné à quelques critiques assez modérées , auxquelles il ne trouve pas même un seul mot à répondre. Nous n'avons pas voulu nous livrer à des critiques beaucoup plus gra- ves , qui nous avaient cependant été suggérées par de plus com- pétents que nous, et qui portaient sur la réalité même de la réussite complète d'expériences qui, toutes, ont été faites à Mont- pellier, et n’ont pu être constatées qu'à Besançon, où leurs pro- duits avaient été transportés plus tard : d'expériences dont tous les sujets, sans exception, auraient réussi, à en croire M. Godron ; ce qui ne se voit pourtant presque jamais dans les tentatives de ce genre faites par d’autres observateurs. Après tout, il nous impor- tait assez peu , et il nous paraissait d’un intérêt secondaire qu'il y eût une plante hybride de plus , dont l'existence füt régulière- ment constatée, puisqu'il yen a d’autres qui le sont également , et que l'existence des hybrides, parmi les végétaux , est un fait presque généralement admis. D'ailleurs , ce n’est nullement le fait supposé , relatif à l’ori- gine de l’Ægrilops triticoides, qui, comme le dit en commençant M. Godror , a fixé vivement l'attention générale. Ce savant paraît croire que le public botaniste , en Europe et même en Amérique , s'est ému parce qu'on avait dit « que l'Ægilops tri- 4 ÆCGILOPS TAITICOIDES ticoides naît d'un épi de l'Ægilops ovata. » Mais l'Ægilops triti- coides n'étant jusque-là qu'une plante fort peu connue , même en France où Requien le premier l'avait fait remarquer sans la décrire,et où elle n’était encore mentionnée que dans la Flore de Mutel qui dit ne l'inscrire qu'avec défiance d'après des exemplaires incomplets ; qu'une plante encore fort rare dans les herbiers et observée par un très-petit nombre de botanistes, il devait être fort peu intéressant de savoir s’il fallait la reconnaître pour une bonne espèce ou non, pour une hybride ou non.Ce qui a causé une vive sen- sation, ce n’est point le fait duquel il semblerait résulter que l’Ægi- lops triticoides n’est pas une bonne espèce, qu'il est une hybride, une déformation de nature quelconque, mais bien le fait qui pa- raîtrait prouver qu'un blé, un véritable blé productif, semblable au froment ordinaire, naît de l’Ægilops triticoides; d'où il résulte qu'il a pour première origine l’Ægilops ovata, ce dernier ayant lui-même donné naissance à l’Ægilops triticoides ; ou bien, si cette plante n’est pas du blé, mais quelque autre chose de distinct, qu’au moins dans ce cas une espèce a procréé une autre espèce. Encore une fois, ce n’est nullement de l’origine de lÆgilops triticoides, plante fort peu connue, que le monde savant s’est préoccupé avant tout, comme le dit M. Godron , mais de l'origine du blé, ou de celle d’une espèce véritable qui aurait été produite dans l'expérience de M. Esprit Fabre, et qui n'existait pas auparavant. C’est pourquoi ce n’est point l'Ægilops triticoides de Requien, mais c'est ce prétendu blé, son produit supposé, qui a dû nous occuper principalement comme tout le monde, Ce que nous avons donc eu uniquement à cœur d'établir , dans notre précédent Mémoire , ainsi que dans notre Mémoire antérieur sur les arbres fruitiers, etc. (*), c’est le caractère d’es- (1) De l’origine des diverses variétés ouwespèces d'arbres fruitiers et autres végétaux généralement cultivés pour les besoins de l'homme. Paris, 1853. ET SPELTÆFORMIS. » pèce distincte de la plante signalée par M. Esprit Fabre comme un produit de l'Ægilops triticoides et par suite de l'Ægilops ovata , plante communiquée par lui à diverses personnes ; c’est l'impossibilité qu’une plante pourvue de caractères aussi tranchés et se reproduisant avec ces mêmes caractères , non-seulement à Agde, mais à Lyon, à Paris, à Copenhague, en Allemagne, partout enfin où l’on a essayé de la multiplier par semis , ne soit cepen- dant qu’un produit accidentel d'une autre espèce, qu’une création spontanée due au hasard , à l’hybridité ou à toute autre cause qu'on pourra supposer. Ayant eu la faculté de cultiver nous-même et d'observer cette plante pendant trois années successives, en la semant à différentes époques de l'année, soit dans un sol maigre , soit dans un sol fertile et chargé d'engrais, nous avons été convaincu plus forte- ment encore de la vérité de l'opinion que nous avions conçue tout d’abord à ce sujet, après avoir pris connaissance du Mémoire de M. Fabre, et avoir examiné pour la première fois les échantil- lons desséchés de sa plante. Lorsqu'il ne nous était plus possible de conserver dans notre esprit le moindre doute à cet égard : lorsque cependant des voix plus autorisées et sans doute plus compétentes que la nôtre gardaient le silence : que M.Godron,qui avait certes bien eu le temps de revenir spontanément à une appréciation nouvelle et plus saine des faits, ne paraissait nulle- ment disposé à modifier ses premières appréciations : enfin lorsque de toutes parts on pouvait remarquer, depuis cette époque surtout , un accroissement très-prononcé dans la dis- position de certains botanistes à multiplier sans raison les hybrides, disposition que nous avons dû qualifier d'hybrido- manie, et qui paraissait devenir contagieuse parmi les adeptes de la science encore débutants et inexpérimentés,il nous a semblé qu'il convenait de ne pas laisser davantage l'opinion s'égarer sur un point de fait de cette importance,et se reposer tranquillement sur des assertions erronées qui jusque là n'étaient pas contredites. 6 ÆGILOPS TRITICOIDES Après avoir reconnu que la plante signalée et répandue par M. Fabre comme un blé semblable au Froment ordinaire, n'était pas la même que celle que Requien avait nommée Ægilops triticoides, nous l'avons désignée sous le nom d’Ægrilops speltæformis et avons constaté, dans une analyse détaillée, les caractères positifs et tranchés qui la séparent de toutes ses con- génères et de tous les blés connus , notamment du 7riticum vulgare. Nous avons démontré ensuite, par des considérations théoriques, qu'une espèce qui est pourvue de tels caractères et chez laquelle ces caractères sont constants, qui a par conséquent tous les attributs d’une véritable espèce, doit être originairement distincte de toutes les autres, et qu'ainsi l’assertion de M. Fabre, qui la présente comme un produit de l’Ægilops ovata , lequel Ægilops s'étant d’abord transformé naturellement en Ægilops triticoides aurait été ensuite modifié et amélioré par la culture, devait être nécessairement erronée. En même temps que nous avons démontré non seulement l’invraisemblance, mais encore l'impossibilité absolue du fait supposé considéré en lui- même, nous avons établi la parfaite insuffisance du témoignage sur lequel il repose ; en effet ce témoignage est celui d’un seul homme, qui ne l’a vu qu’une seule fois, il y a un grand nombre d'années : qui ne l’a signalé que longtemps après et n’a pu, pas plus que personne autre, le voir se produire de nouveau dans les mêmes conditions : qui certainement n'a pas voulu tromper, mais qui a pu se tromper, par confusion, oubli ou de toute autre ma- nière dont on se trompe. Nous avons donc demandé, comme cela était rigoureusement nécessaire , de nouvelles preuves de la réalité du fait, de nouvelles attestations ; car un fait doit être d'autant plus fortement prouvé qu'il est, de sa nature, plus in- vraisemblable, plus opposé à tous les faits du même ordre connus et attestés jusque là. M. Godron , en répondant à notre précédent Mémoire, a-t-il montré que nous nous serions trompé dans notre analyse de ET SPELTÆFORMIS. 7 l'Ægilops speltæformis, ou que nous aurions par hasard indiqué des caractères qui n'existent pas ? Nous ne voyons pas qu'il ait même tenté de le faire. Notre analyse est donc parfaitement exacte, au moins dans tout ce qu’elle renferme d’essentiel, A-t-il établi que les caractères distinctifs assignés par nous à cette plante sont des caractères variables, transitoires, sans importance ? Nullement ; il se borne , sur ce point, à des critiques de détail , que nous apprécierons bientôt, et ne parait pas contester la valeur de ces caractères pris dans leur ensemble ; puisqu'il appelle, lui aussi , lÆgilops speltæformis « une forme végétale » dont il dit « qu'elle est distincte sans doute (!). » Il lui en coûterait trop de l’appeler une espèce. Mais ce qu'il en dit nous suffit ; nous constatons son aveu. Une forme végétale distincte et hérédi- taire, telle qu'est l’Ægilops speltæformis , qu'est-ce autre chose pour nous comme pour tout le monde qu’une espèce ? A la vérité, on est souvent convenu d'appeler races ou variétés les formes héréditaires des cultures , dont les différences paraissaient plus légères que celles des espèces sauvages reconnues jusque là comme distinctes. Mais, aujourd’hui que les progrès de l'analyse ont permis de constater l'existence d’une foule d'espèces sauvages, héréditaires et permanentes, qui ne peuvent pas être des races, et dont les différences sont cependant plus légères que celles de la plupart des formes appelées races autrefois , cette opinion de convention sur les races des végétaux cultivés devra bientôt disparaître, ou tout au moins être abandonnée par les hommes d'étude et de réflexion. Pour le moment cette opinion existe, et elle est même encore fort accréditée; c’est un fait que nous devons reconnaître. Cependant nous pouvons dire que l’Ægilops spel- tæformis devra être regardé comme une très-bonne espèce, même (*) Godron, De L'Ægilops triticoides et de ses différentes formes, ( Annales des sciences naturelles, partie Boraniqux, 4€ série, t. v, p. 89). 8 ÆGILOPS TRITICOIDES par tous les hommes de cette opinion; elle est en effet mieux ca- ractérisée que beaucoup d'espèces admises par eux sans difficulté, tout en étant héréditaire comme elles. Linné, si cette plante eût été connue de son temps, n'eût pas hésité à l’admettre au rang d'espèce ; car elle est tout-à-fait équivalente à celles qu'il a cru devoir établir. | L'Ægilops speltæformis actuellement connu devra donc nécessairement être considéré comme une espèce, comme un type par les botanistes de toutes les écoles. Ce serait en vain qu'on essaierait , en le soumettant à l'analyse, de le réduire sous la dépendance d’un autre type à titre de race ou de variété ; car, par l’ensemble de ses caractères et son aspect vraiment tranché, il échappe évidemment à toute réduction. Cette plante , disons- nous, est une espèce ; c’est là un point bien établi et qui nous semble hors de contestation , puisque M. Godron, lui-même, non seulement ne trouve rien de sérieux à opposer aux raisons qui démontrent sa légitimité comme espèce, mais encore est forcé de la reconnaître implicitement par ses aveux , quoiqu'il ne lui donne pas ce titre d’espèce et prétende même le lui contester, dans ses conclusions. Relativement à l’origine de cette espèce, M. Esprit Fabre nous apprend qu'elle est un produit de l'Æoilops ovata, mais d’un Æ silops ovata naturellement modifié et transformé à l'état sau- vage, produit qui s’est manifesté dans ses cultures depuis qu'il avait eu l'idée de cultiver cet Ægilops ovata modifié. Ainsi cette bonne et légitime espèce, qui n'existait pas avant la tentative de M. Fabre, aujourd'hui existe , et elle est propagée partout. On lui devrait donc la création d’une nouvelle espèce, issue positive. ment d'une espèce antérieurement existante , et n'ayant avec celle-ci aucune affinité réelle, mais simplement un rapport géné- rique assez éloigné pour qu'on puisse, à la rigueur, la considérer comme le type d’une subdivision dans le même genre. Nous avous établi théoriquement l'impossibilité d’un pareil fait, dont ET SPRELTÆFORMIS. 9 la réalité implique, comme nous l'avons fait voir, une contradic- tion manifeste, ce qu'on nomme en d’autres termes une absur- dité palpable. Admettre cowme vraie l’assertion de M. Fabre, c'était, pour nous , en 1853 , comme le rappelle M. Godron, admettre comme véritable une absurdité qui devenait la consé- quence rigoureuse de cette assertion. Le mot n'avait rien de trop fort, et nous ne le retirons nullement ; car nous le croyons sim- plement exact. M. Godron a-t-il démontré que nous ayons mal raisonné sur ce point ? Bien loin de faire cette démonstration, il a gardé prudemment là dessus un silence absolu. Ou bien aurait-il cherché à prouver contre nous que les transformations d'espèces sont une chose très-possible , très-vraisemblable ? Nullement ; il avait de trop bons motifs pour se garder de soutenir une pareille thèse ; car il avait eu soin de nous prévenir que, lui aussi, il ne croyait pas aux transformations d'espèces , qu'il en rejetait même la possibilité. Quoiqu'il y ait effectivement quelques points de contact entre les principes de M. Godron et les nôtres, nous devons faire remarquer ici que l'accord est cependant loin d’être complet. Il admet comme nous la fixité et l’immutabilité des espèces; mais c'est seulement pendant le temps tout juste de la période géologique actuelle, pas avant, ni après. Ses principes ont aussi une flexibilité bien grande , que n'ont pas les nôtres ; et il paraît se préoccuper surtout des faits, comme il le dit souvent. Pour lui , les faits matériels passent avant tout. Quand donc on lui présente un fait quelconque, il l’accepte, l'enregistre avec empressement et se montre alors fort accommodant sur les principes, très-disposé à toutes les transactions que ce fait paraî- tra exiger. L’amour pour Îles faits est très-louable assurément ; mais il ne faut pas qu'il devienne intempérant ou excessif, de crainte qu'il ne nous entraine à accepler avec la même facilité et sans aucun discernement les faits controuvés, comme les faits véritables, les assertions les plus complète- 10 ÆGILOPS TRITICOIDES ment dénuées de preuves, comme celles qui sont le mieux justifiées. Le fait relatif à l’origine de l'Ægilops speltæformis, dont il est ici question et qu’on veut nous faire admettre sur la simple assertion d’un homme honorable sans doute , mais nullement in- faillible, s’il est démontré qu'il est, de sa nature, improbable, impossible même, ne sera-t-il pas tout-à-fait nécessaire qu'il soit établi sur des témoignages nombreux et irrécusables , sur des preuves tout-à-fait certaines, pour qu'on puisse l'admettre ? Il nous semble que M. Godron, en acceptant un pareil fait sans preuves suffisantes, s’écarte des règles les plus élémentaires d’une bonne critique. Pour que l’on juge mieux de l'erreur que nous reprochons à notre savant contradicteur , nous allons reprendre encore une fois et plus en détail l'examen de ce fait qui a obtenu son entière adhésion. M. Fabre nous apprend qu’une nouvelle espèce s’est produite, du moment qu'il a jeté dans la terre de son jardin de la graine d’un Ægilops ovata déformé,lequel sortait positivement de l’épi d'un Ægilops ovata véritable. Du premier coup il obtient un certain nom- bre d'individus qui, tous, n’ont plus aucun rapport avec l'Ægilops ovata ; il sème ensuite la graine de ces nouveaux individus , et toujours l’Ægilops ovata ne reparaît plus. C’est en effet un blé d’une nouvelle sorte qui est créé et qu’il peut ensuite propager, multiplier de graines indéfiniment. En présence d’un tel résultat, l'idée ne lui vient même pas de répéter l'expérience, de semer une seconde fois la graine de ce même Ægilops ovata déformé. C'est là peut-être un oubli de sa part ; mais un oubli, en pareil cas, est certainement quelque chose de fort étrange. On peut aussi supposer qu'il aurait en effet tenté de nouveau la même expé- rience et qu’elle n'aurait pas réussi. Mais alors, pourquoi ne rien dire de cette circonstance ? Pourquoi ce mystère ? Nous savons cependant qu'il avait en quelque sorte sous la main, à sa portée, tout près d'Agde, cette même déformation de l'Ægilops ovata, ET SPELTÆFORMIS. 11 qui lui avait donné un si merveilleux produit ; car M. Godron nous apprend que s'étant rendu, bien des années après l'expérience, en 1852 , et accompagné par M. Fabre, au lieu même où croît cette déformation, près d'Agde, il l’y a retrouvée facilement et en a pris des échantillons. M. Fabre a pu en prendre de son côté et les distribuer à quelques personnes, à M. Seringe notamment, qui nous en a remis une partie. Cette déformation ne serait même « pas extrêmement rare à Montpellier , » selon M. Godron qui dit avoir constaté son existence dans plusieurs localités des environs de cette ville. Comment donc se fait-il que ni M. Fabre, ni M. Godron, ni personne, n'ait pu reproduire ce même blé nouveau, cet Ægilops speltæformis , en jetant simplement dans un sol remué et fumé, comme on dit l'avoir fait une première fois , la graine de la même déformation friticoides de l'Ægilops ovata ? Comment cette déformation , dans les lieux où elle croît spontanément , ne reproduirait-elle pas aussi quelquefois lÆgilops speltæformis? D'où vient que M. Godron, qui a trouvé si souvent de l’Ægilops triticoides sauvage, qui dit en avoir semé la graine, dit aussi qu’il n'a pu rencontrer, ni dans les champs, ni dans son jardin, un seul brin d’Ægilops speltæformis ? W se borne à affirmer que l’Ægi- lops triticoides de Requien, qui est cette déformation dont nous parlons, est une hybride ; soit : que les Ægilops sont facilement fécondés par les Triticum, si facilement que dans un lieu où il n'y avait pas de blés (7riticum) et qui était entouré de vignes , tel que celui où il a retrouvé , après M. Fabre , l’Ægrlops triticoi- des , la fécondation a pu s’opérer à une certaine distance , par le moyen du vent ; si facilement encore que , ayant tenté des fécondations artificielles sur de nombreuses fleurs d'Ægilops ovata , il a toujours complètement réussi et a obtenu tout juste autant d’hybrides qu'il y a eu de fleurs fécondées par un 7riticum. Soit encore. Nous voulons bien ne rien objecter à cela ; nous vou- lons dire seulement que ce sont là autant de raisons de croire qu'il 12 ÆGILOPS TRITICOIDES doit être très-facile d'obtenir de l'Ægilops speltærormis. Cepen- dant, on ne peut présenter un seul individu procréé de nouveau , depuis cette transformation merveilleuse qui s'est accomplie au printemps de l'année 1838, sous les yeux de M. Fabre, Ce qui s’est opéré si facilement une première fois, ne peut plus se repro- duire dans des conditions analogues, avec les mêmes éléments de succès. C’est là vraiment une chose tout-à-fait difficile à compren- dre , à moins qu'on n'admette qu'il y ait quelque sortilége là des- sous. M. Godron ne nous dit pas cependant s'il croit qu’un sort ait été jeté partout sur les graines de l'Ægilops ovata devenu triti- coides, et que ce sort ait été levé une seule fois en 1838, à l’épo- que de la tentative de M. Fabre. Il faut pourtant, pour se rendre compte d’un pareil fait, s’il est véritable, admettre l'intervention de quelque agent mystérieux , à moins qu'on ne préfère recourir à ces mots qui tiennent lieu d'explication, quand on en manque, tels que ceux de hasard, de caprices de la nature, etc. Encore une fois, nous faisons appel ici au bon sens de ceux qui nous lisent avec un esprit sans prévention ; est-ce trop exiger que de demander des témoignages , des preuves, quand on nous présente un fait que nous avons si justement qualifié d’invrai- semblable, d’impossible ? Peut-on raisonnablement demander moins ? Que M. Godron nous apporte donc ces preuves deman- dées, et ce que nous déclarons impossible, absurde, sera prouvé; on aura alors une absurdité prouvée. Ce sera très-curieux, quelque chose de nouveau dans la science assurément, et qui devra donner beaucoup à réfléchir. Tout en attendant les preuves du fait, il nous paraît plus prudent de ne pas y croire; car l'attente pourrait bien devenir éternelle. M.Godrona consacré près destrois-quarts de laréponse qu'ilnous adresseà dissertersur lÆgilops triticoides de Requien. Il commence par établir comme constant et avéré le fait que deux Ægilops dis- tincts naissent d’un même épi d’Ægilops ovata, que l'un de ces deux Ægilops est le triticoides, et que l’autre est l’ovata type ; en- ET SPELTÆFORMIS. 15 suite il veut prouver que cet Ægtlops triticoides est un produit de l'hybridité. Or, dans le Mémoire qui provoque la réponse de ce sa- vant, ce fait dont il parle, nous l’avons admis nous-même, et son opinion sur ce fait, nous l’avons regardée non pas comme prouvée, mais comme probable. S'efforçant ainsi de prouver ce que nous avons admis, ce que nous n'avons nullement cherché à combattre, M. Godron, comme pour se dispenser de répondre à notre récent écrit, s’en prend à l’article que nous avons publié sur cette même question en 1853, dans notre Mémoire sur l’origine des arbres fruitiers , etc., dont il cite divers passages. Il parait se complaire dans ces citations qui d'une part tendent à montrer qu'il n’y a pas accord sur tous les points en notre appréciation de 1856 et celle de 1853 , et de l’autre ont pour effet de jeter de la confusion dans l'esprit du lecteur, par suite de l'emploi diffé- rent qui est fait du même nom d’Ægilops triticoides dans les deux Mémoires. Nous avons beau chercher , nous ne pouvons parvenir à trou- ver de quelle utilité peuvent être ces citations pour défendre la thèse que notre savant contradicteur cherche à soutenir contre nous, au sujet de l’origine et du caractère d'espèce de l'Ægilops speltæformis. Nous ne voyons pas quelle lumière nouvelle est répandue par là sur la question débattue. Quand il serait prouvé que nous n'avons pas donné en 1853 la meilleure explication de l'erreur qui est reprochée à M. Fabre, en quoi cela établi- rait-il que son assertion est mieux fondée, et comment résulterait-il de là que l’Ægilops speltæformis n’est pas une bonne et légitime espèce, que c'est un produit de lÆgilops ovata, et que ce pro- duit est une hybride ? En 1853 , nous avons fait connaître notre opinion sur l'expeé- rience de M. Fabre ; cette expérience, nous l'avons jugée sévère- ment, comme elle méritait de l'être. Nous avons ensuite cherché à expliquer son erreur d’après les renseignements que nous avions à cette époque , et dont plusieurs étaient faux. Etions-nous tenu 14 ÆGILOPS TRITICOIDES d'expliquer parfaitement l'erreur signalée ? Nullement, il suffisait de donner une explication qui fût vraisemblable ; et telle était celle qui a été donnée par nous. On sait qu’il y a, en effet, plu- sieurs manières de se tromper. Nous n'avons jamais douté de l'honorabilité de M. Fabre ; mais, en admettant par hypothèse que, dans le cas dont il s’agit, l'erreur de sa part eût été volon- taire, on voit tout de suite que toutes les autres explications qu’on aurait pu donner de cette erreur eussent été complètement vaines. Nous disons cela uniquement pour montrer que toutes ces expli- cations n’ont par elles-mêmes qu'une valeur relative et de simple vraisemblance. A un fait qui est improbable de sa nature et qui de plus n’est pas prouvé , il suffit d’opposer une explication probable. Quand même il serait reconnu plus tard que cette expli- cation est mauvaise, qu'une autre est préférable, ou qu'aucune ne satisfait pleinement , ce fait n'aurait pas acquis un degré de vérité de plus ; car sa vérité est subordonnée uniquement aux preuves et aux témoignages qui lui servent de base et qui, nous le répétons , doivent être d'autant plus solides, plus irrécusa- bles, que le fait est plus invraisemblable de sa nature. En 1852, un botaniste, que nous nommerons plus loin, nous avait appris que l’Ægilops triticoides se propageait quelquefois dans des lieux où il n'y avait pas d’Ægrlops ovata. M. Fabre, de plus, assurait qu’il avait recueilli et semé de la graine de l'Ægilops triticoides, et qu'il avait obtenu de cette graine des individus qu'il avait pu ensuite multiplier indéfiniment. Nous trouvions bien qu’il y avait des différences entre l’Ægilops triticoi- des sauvage et la plante cultivée par M. Fabre ; mais le premier ayant été récolté dans un sol aride, le plus aride de la contrée, il n'y avait rien d'improbable, rien surtout de contradictoire dans l'opinion que ces différences étaient dues uniquement à la diver- sité du sol; car, d’une part on nous affirmait positivement que la plante cultivée était issue des graines de la plante sauvage, et de l’autre nous n'avions pas jusque là d'observations ET SPELTÆFORMIS 15 propres, d'expériences directes à opposer à l'opinion de divers au- teurs qui ont prétendu que les blés, de même que les autres plantes qui s’en rapprochent , sont très-variables dans leurs caractères. Ainsi donc, l’opinion que nous avons émise d’abord sur l'identité spécifique de l’Ægilops triticoides sauvage avec le produit des cultures de M. Fabre, quiest notre Æoilops speltæformis actuel, était très-vraisemblable ; mais le vraisemblable n'est pas toujours vrai. Depuis lors , nous avons pu examiner un grand nombre d'échantillons des deux plantes, et nous avons obtenu sur elles des renseignements nouveaux et plus exacts. Divers botanistes nous ont assuré que la première était toujours stérile, et n’ont pu, pas plus que nous , s’en procurer de la graine bien conformée. En cultivant nous-même la seconde, nous avons pu nous assurer, tant par ce fait même que par la comparaison des exemplaires, qu'elles étaient véritablement distinctes l'une de l'autre. Quel avantage peut donc trouver M. Godron à faire voir qu'en 1853, nous considérions l’Æsilops speltæformis comme étant le même que l’Ægilops triticoides de Requien ? Depuis que nous connaissons mieux ce dernier, nous en séparons l’autre comme espèce et nous lui donnons un nom différent. S'ensuit-il pour cela, que cet Ægilops speltæformis soit moins une bonne espèce, et que nous ne l’ayons pas toujours considérée comme telle ? Serait-ce uniquement qu'il tienne à montrer que nous ne sommes pas infaillible dans les analyses de plantes sèches, et que nous n'avons pas un coup d'œil si assuré que nous puissions tou- jours décider, sans risque d'erreur, qu'une forme végétale est ou non spécifiquement distincte d’une autre, lorsque nous ne possé- dons pas des données complètes, et surtout que des renseigne- ments faux nous sont transmis ? Quand nous voyons nos meilleurs auteurs descriptifs commettre des erreurs analogues, presque à chaque page de leurs livres, et porter de faux jugements sur diverses plantes, soit en séparant ce qui doit être réuni, soit 16 ÆGILOPS TRITICOIDES surtout en réunissant ce qui doit être séparé comme espèce, nous ne pouvons nous plaindre que l’infaillibilité sous ce rapport ne nous ait pas été départie. La critique serait sans objet ; les études sur le vif, les observations souvent répétées, l’expérimentation par la culture, tout cela serait inutile, s’il y avait un secret ou un don pour distinguer du premier coup les espèces entre elles, dans les herbiers. Tous les botanistes praticiens savent, et M. Godron le sait sans doute aussi bien que personne, qu'on est exposé très- souvent à changer d’avissur la valeur de telle ou telle espèce qu'on n'a pu étudier qu’en herbier, Mais M. Godron ne se contente pas de faire voir, ce qui est en soi bien indifférent et bien étranger à la question qui nous occupe, que d'une part nous pouvons quelquefois nous tromper dans les analyses de plantes sèches, et que de l’autre nous savons parfaite- ment reconnaître notre erreur aussitôt qu’elle nous est démon- trée, il cherche de plus à montrer que nous nous serions contre- dit, en disant maintenant que l’Ægilops triticoides est un produit déformé de l’Æoilops ovata, après avoir avancé, en 1853,qu'on le trouvait quelquefois dans des lieux où n'était pas l'Æcilops ovata, comme si en effet l'Ægilops ovata pouvait se déformer dans des lieux où il n'existe pas. C’est là surtout qu'il paraît triompher ; mais son triomphe sera court. Si l'Æpgilops triticoides pouvait en effet se propager dans des lieux où il ne serait pas associé à lÆgilops ovata, où cet Æsilops ovata n’existerait pas, il est clair qu’on ne pourrait pas dire de lui qu'il est une déformation &@e cet Ægilops ; il serait par le fait démontré qu’il en est distinet. On conçoit pourtant la possibilité qu’une plante sauvage croissant spontanément dans un champ cultivé, où elle a toujours existé, puisse, un jour, par suite d'un certain mode de culture ou de quelques circonstances nouvelles, subir chez tous les individus qui la représentent dans ce lieu une déformation plus ou moins notable, et même se montrer stérile ; que, la terre du champ étant remuée chaque année, ET SPELTÆFORMIS. 17 des graines anciennes se trouvent ainsi ramenées à la surface du sol, de telle sorte que la même déformation continue à paraitre dans ce champ, plusieurs années de suite, sans qu'il soit nécessaire d'admettre qu'elle se propage de ses propres graines, qu'on suppose avortées. Cette circonstance qui, à la rigueur, est possible, n’est point du tout celle que nous avons eue en vue en 1853, lorsque nous avons dit que l'Ægilops trilicoides croissait quelque- fois dans des lieux où l’on ne trouvait pas l'Ægilops ovata. Nous avons tout simplement cru exact ce fait tel qu'il nous était donné , sans chercher aucune explication douteuse ; et si nous l'avons cru exact, ce n'est pas que nous l'eussions nous-même observé, c'est quil nous était attesté par un botaniste qui nous paraissait tout-à-fait digne de foi, par M. Godron lui- même. En nous écrivant en 1853, pour nous annoncer l'envoi qu'il nous faisait des Ægilops triticoides de son herbier, M. Godron nous prévenait par une lettre datée du 4 février,qu'il avait séparé ces Ægilops sous quatre numéros différents. Le n° 1 avait été recueilli par lui à Montpellier, où, selon lui, il n'était pas toujours réuni avec l’Æzilops ovata dans une même touffe, mais où 1l croissait quelquefois seul. Le n° 2 provenait de la localité même où M. Fabre avait pris les graines qui lui ont donné lÆgilops speltæformis. Le n° 3 était de Montpellier. « Il a paru, écrivait M. Godron , dans un champ de Millet où il s'est propage ; il n'était pas celui-là associé à l’Ægilops ovata. » Le n° 4 renfer- mait les deux échantillons de l'Ægilops speltælormis qu'il avait pris récemment dans le jardin de M. Fabre, et il nous autorisait à en garder un; ce que nous avons fait. Voilà les renseignements qui nous ont été fournis par M. Godron, et desquels nous avons dû conclure, en 18953, que l'Ægilops triticoides se propageait seul dans certains lieux. M. Godron nous dit aujourd'hui dans sa réponse, que l'Ægilops triticoides sauvage esL partout et toujours, à sa connaissance, associé à l’Æzgilops ovata ou à quel- * Annales de la Société Linnéenne. 2 18 ÆGILOPS TRITICOIDES que autre espèce du genre Ægilops. Nous croyons aussi cela maintenant, et nous n'avons même aucun doute à ce sujet, d’après les nouveaux témoignages que nous avons recueillis. Mais, quand il ajoute que ce fait de l’Ægilops triticoides croissant isolément est un fait vu et vérifié uniquement par nous, il se trompe ; c’est, comme nous venons de le prouver, un fait vu et vérifié unique- ment par lui. En le contestant aujourd'hui , sans doute par un défaut de mémoire , qui est au moins singulier , c’est son propre témoignage qu'il récuse. Si donc nous avons eu un tort en 1855, c'a été celui de le croire sur parole et de ne pas douter de la parfaite exactitude des renseignements qu’il nous donnait. Nous reconnaissons ce tort volontiers. Mais,en vérité, nous étions bien loin de nous douter que ce serait lui-même, tout le premier, qui nous le reprocherait. Après avoir établi ce fait , également admis par nous , que l'Ægilops triticoides de Requien est un produit de l'Ægilops ovata, M. Godron veut absolument voir dans ce produit une hybride, Nous n'avons jamais essayé de le contredire sur ce point; car c'est là une opinion qui nous a toujours paru ne rien offrir d’absolument impossible , ni même de tout-à-fait improba- ble, quoiqu'elle soit bien loin d'être prouvée, ainsi que nous l'avons fait voir et ainsi que donnent lieu d’en douter encore plus les récentes observations de M. Henslow. Sans vouloir donc combattre ici directement son opinion, nous tenons à le suivre dans l'exposé qu'il en fait, afin d'apprécier la valeur des faits et des assertions qu'il lui donne pour base, afin de juger en même temps de l'exactitude des citations ou des interprétations dont il sait tirer parti, et d'examiner aussi quels sont les procédés de sa logique, quelle peut être la force ou la justesse des raison- nements à l’aide desquels il croit renverser les opinions contraires à la sienne. M. Godron prétend d’abord qu’il va démontrer qu'on est for- cé, ou de reconnaître l’hybridité dans le fait de la production de ET SPELTÆFORMIS. 19 l'Ægilops triticoides, où d'admettre la variabilité des espèces sauvages, qu'il n’y a pas d’autre alternative possible, et qu'il faut nécessairement opter entre l’une ou l’autre. Nous allons faire le lecteur juge de la valeur de cette démonstration. Après avoir rappelé les résultats qu'il avait obtenus de ses fécondations arti- ficielles de lÆgilops ovata par le Triticum vulgare, sans y rien ajouter de nouveau, et sans répondre un seul mot à nos critiques, ce savant arrive à dire que, s’il était vrai que l’Ægilops triticoides fût une déformation de l’Ægilops ovata sans hybridité, ce serait là un fait très-grave pour les doctrines des botanistes qui admet- tent l’immutabilité des espèces tant sauvages que cultivées ; ce qu'il cherche à prouver , en montrant que les caractères qui séparent l’Ægilops ovata de l’Ægilops triticoides sont bien plus tranchés que ceux qui séparent l’Ægilops triticoides de V Ægilops speltæformis, en s'appuyant même du raisonnement que nous faisions en 1853, quand nous disions : « M. Fabre n’a pas plus de raisons pour admettre que ce soit l'Æsilops ovata qui ait produit l’Ægilops triticoides, plutôt que ce dernier l'ovata. L'une de ces deux hypothèses n’est pas plus absurde, plus in- soutenable que l’autre (!). » Ici nous devons faire remarquer qu’en 1853, nous partions de ce fait supposé exact que l’Æzilops triticoides s'était reproduit de ses graines pendant douze ans, dans le jardin de M. Fabre. S'il était absurde , pour nous, alors comme aujourd'hui , d'admettre que l’Ægélops ovata ait produit l'Ægilops triticoides bonne espèce, il n’est nullement absurde d'admettre que l'Ægilops ovata ait produit l'Æzilops triticoides déformation toujours stérile, telle qu’elle est reconnue aujourd’hui, d’après les faits et les témoignages les plus certains. Comment pouvons-nous , fait remarquer M. Godron , séparer maintenant l’Ægilops speltæformis de l'Ægilops triticoides ; (1) De l’origine des diverses variétés ou espèces d'arbres fruitiers, etc., DM0; 20 ÆCGILOPS TRITICOIDES tandis que nous les confondions d’abord et ne voyions entre eux que des différences sans importance. Si l'Ægilops triticoides, mieux caractérisé par rapport à l’Ægilops ovata que le speltæ- formis ne l'est par rapport au /riticoides, n’est cependant qu’une déformation de l’Ægilops ovata, ne s’ensuit-il pas qu'il y aurait des déformations qui seraient plus tranchées , plus faciles à dis- tinguer de leur type que ne le sont entre elles de vraies espèces , et cela dans un même genre. Mais, si des différences tranchées ne suffisent pas pour faire admettre la validité d’une espèce,que fau- dra-t-il donc penser de celles qui ont été établies sur des carac- tères que tout le monde ne sait pas apprécier, telles que sont plusieurs des espèces de M. Jordan? Ne résulte-t-il pas de là, par une conséquence rigoureuse,qu'en admettant l’'Ægilops triticoides comme simple déformation et non pas comme espèce, il infirme complètement la valeur de beaucoup d'espèces publiées par lui, et reconnait implicitement la variabilité des espèces même sau- vages. Telle est la pensée de M. Godron traduite aussi clairement et aussi exactement que possible, tel est son raisonnement dans toute sa force. Eh bien, nous répondrons que c’est là un raisonnement qui nous parait entièrement faux, puisqu'il a uniquement pour base une proposition fausse, qui est celle-ci : Des caractères suffi- satnment tranchés et appréciables sont la seule et unique marque distinctive des espèces végétales. En effet, dans l’opinion commu- ne des botanistes, qui est admise sans contestation par ceux de toutes les écoles indistinctement, il faut, pour reconnaître qu’une espèce végétale est distincte et valable, s'assurer que les caractères dont elle est pourvue non seulement sont suffisamment tranchés et appréciables, mais encore que pris dans leur ensemble ils sont constants, qu'ils sont permanents et héréditaires. Il n'est personne ayant étudié les plantes qui ne sache qu'une variété, ou même une modification purement accidentelle peut quelquefois être d’une apparence fort distincte, et être ET SPELTÆFORMIS. 21 moins facilement confondue avec son type que deux espèces très-légitimes l’une avec l’autre. Chacun sait qu'il y a des défor- mations ou monstruosités parmi les végétaux , qui s’éloignent de l'espèce à laquelle elles appartiennent par des caractères plus saillants que ceux qui servent à séparer des plantes de genres différents ; que, de plus, elles pourraient souvent être reconnues et distinguées au premier coup d’œil, par l’homme ignorant aussi bien que par l’homme d'étude ; tandis qu'il y à, au contrai- re, des espèces véritables et incontestablement distinctes,dont les différences exigent, pour être parfaitement saisies et constatées,non seulement une attention soutenue et une grande habitude d’ana- lyse, mais encoredes observations souvent répétées et des expérien- ces continuées pendant plusieurs années. La fausseté de la proposition qui fait toute l'essence du raisonnement de M. Godron , nous paraît si manifeste qu'il nous semble inutile d’insister davantage pour la faire ressortir à tous les yeux. Mais nous devons ajouter que ce n'élait pas même assez pour ce savant, d'établir tout un raisonnement à grand effet sur.une erreur aussi capitale, car il a trouvé moyen d'y joindre une seconde erreur qui, dans son genre, n'est pas moins grave que la première. En effet elle consiste à donner à croire au lecteur que nous tombons dans une contradiction, dans laquelle en réalité nous ne tombons pas ; et cela, en nous prètant cette fausse opinion que nous venons de signaler, qui peut bien être la sienne, après tout, mais n’est pas la nôtre, à coup sûr, qui est, au contraire, complètement opposée à celle que nous avons directement et formellement exprimée dans maints passages du Mémoire auquel il répond, à celle qui a inspiré tous nos travaux et se trouve renfermée, au moins implicitement, dans chaque page de nos écrits. M. Godron examine ensuite s’il est vrai que la transformation de l’Ægilops ovata en Ægilops triticoides soit le résultat de la stérilité de cette dernière plante, c'est-à-dire trouve son explica- 22 ÆGILOPS TRITICOIDES tion dans ce simple fait ; et il cherche d’abord à contester cette stérilité absolue. Il dit qu'il a semé lui-même dans son jardin la graine de cet Ægilops, et en a obtenu des individus qui se sont très-bien développés, mais n’ont donné aucune graine ; il fait re- marquer que son semis a été fait en 1852, à l'automne, époque de l’année où les Ægilops commencent à germer dans la campa- gne, et que le résultat de son experience prouve que l’Ægilops trilicoides peut se reproduire au moins pendant une génération. Mais, ajoute-t-il, « il résulte en outre des expériences de M. Fabre que, pendant les premières années de ses semis , il n'a obtenu qu'un petit nombre de graines,et qu'un certain nombre de pieds, bien qu’appartenant à la deuxième et troisième génération , n’en ont pas fourni. . . . Parmi ceux des premières années de culture, il en existait de fertiles, et les semis ont pu continuer encore pendant une longue suite d’années (*). » Tout en conve- nant qu'il est exact de dire que lÆzgilops triticoides produit rarement des graines, comme il est facile de le vérifier sur les échantillons d’herbier, il regarde comme un fait bien établi par son expérience jointe à celle de M. Fabre, qu'il peut en pro- duire quelquefois de bonnes, et qu'il peut se propager même pendant un assez grand nombre de générations. Ainsi donc, ce fait si rare de la non stérilité de l’Ægilops triticoides aurait été observé deux fois : une fois par M. Godron qui a trouvé en 1852 de bonnes graines de cette plante, et en a obtenu des individus tous stériles et tous /réticoides , comme il nous l’apprend , une autre fois en 1838 par M. Fabre qui a obtenu , au contraire , des individus tous fertiles et tous speltæ- formis. Nous disons tous fertiles, car M. Fabre ne parle nulle part dans son Mémoire d'individus stériles, comme M. Godron le lui fait dire, bien à tort , ainsi que nous le prouverons plus (1) De l'Ægilops triticoides et de ses différentes formes, | Annales des sciences naturelles, partie BoraniQuE, 4€ série, t. v, p. 84). ET SPELTÆFORNMIS. 24 loin ; et tous speltæformis, puisque la figure {re de la planche 3 du Mémoire de M. Fabre, qui montre le produit de la première année de culture , de l’année 1839, représente exactement, identiquement l’Ægilops speltæformis, tel qu'est celui des cul- tures de M. Fabre de l’année 1852 et de l’année 1855, dont nous avons des exemplaires sous les yeux; tel qu'est celui de nos propres cultures pendant ces quatre dernières années ; tel enfin qu’il est connu de tout le monde aujourd'hui ; puisque la figure 2 de la même planche dudit Mémoire représente un autre épi de la même année 1859, conforme en tout à l’épi de la figure 1, mais différant uniquement en ce que l’arête dorsale de la glume est plus courte que dans ce dernier ; tandis que le rudiment de l’arête latérale est, au contraire, plus allongé et se présente comme une petite arête, ainsi que nous l’avons observé chez un très-petit nombre d'individus dans plusieurs de nos semis. On le voit, les résultats de ces deux expériences citées ne con- cordent nullement ; ce qui paraît au moins très-singulier. Il nous semble que c'était bien le cas, surtout de la part de M. Godron, de faire constater régulièrement les faits qu’il a observés, et d’ap- porter quelques témoignages à leur appui. Cependant il n’en apporte aucun. M. ie docteur Touchy qui, le premier, a signalé l’'Ægilops triticoides à Montpellier, il y a plus de 20 ans, nous a dit expressément qu'il n’avait point eu connaissance de cette expérience faite par M. Godron, et qu'il n’y croyait nullement. D'où vient que M. Godron n'a pas cherché à faire vérifier le fait dont il parle, par un botaniste aussi instruit et aussi zélé que M. Touchy, qui habitait la même ville et avec lequel il avait des rapports ; car il nous apprend qu'il avait recu de lui, cette année là même, en 1852 , deux exemplaires de l'Ægilops triticoides sauvage ; et nous savons de plus qu'il avait été guidé par lui dans la plupart des explorations qu’il a faites autour de Montpellier M. Touchy, dont la résidence est au jardin botanique même de 24 ÆGILOPS TRITICOIDES cette ville et qui, chaque année, s’occupe de recueillir dans la cam- pagne les graines des plantes sauvages pouvant être utiles au jardin ou servir à des études botaniques, qui de plus connaît très-bien l'Ægilops triticoides, n’a jamais pu se procurer de la graine bonne à semer de cette plante. M. Godron trouve de cette graine et ne la lui montre pas ; il en obtient plusieurs individus et ne lui en fait voir aucun, ne lui en parle même pas. Cette graine est, de son propre aveu, très-difficile à trouver, et il ne dit pas combien il en trouve ; il la sème et ne nous dit pas combien d'individus de cette graine en apparence boune ont germé, combien il a obtenu d'indi- vidus parfaitement développés. Le nombre de ces individus, qu'il donne simplement au pluriel , devait être énorme apparemment, puisqu'il n'a pas jugé à propos d’en faire le compte. Tout cela nous étonne et devra aussi, ce nous semble, causer de l’étonnement à d’autres qu’à nous. M. Godron insiste sur cette circonstance que les Ægilops sau- vages commencent à germer en automne , et dit qu'il faudrait savoir si les tentatives de semis faites ailleurs par d’autres per- sonnes , ont eu lieu à cette époque de l’année, comme si les graines d’Ægilops pouvaient perdre leur faculté germinative , dans l'intervalle de l'automne au printemps de l’année qui suit immédiatement celle de leur récolte. Il nous apprend donc que , dans son expérience , les graines d’Ægilops triticoides ont été semées en automne. Cependant, dans une lettre qu'il nous écrivait, à la date du 4 février 1853, nous trouvons ce passage : « Je ne puis guère douter que l’Æoilops que Je prends pour une hybride ne soit fertile, après l'observation de M. Fabre, qui, avec sa tournure rustique , voit bien les choses. J'en ai semé, il y a quinze jours , et je vous envoie les quelques épis qui me restent et qui se sont détachés de mon herbier, en attendant que je puisse vous en procurer d'autres. » C'était donc , d’après cette lettre, en janvier 1853 que devait avoir été fait le semis dont il parle, et non pas en automne 1852 comme il le dit maintenant. En FT SPELTÆFORMIS. 25 outre, nous avons gardé plusieurs de ces épis d'Ægilops de son herbier , que M. Godron nous envoyait comme étant le reste de ceux qu il avait semés , et ils ne nous ont offert aucune graine. De ces diverses circonstances que nous venons d'indiquer et dont le rapprochement nous paraît instructif, la seule conclusion que nous voulons tirer, c’est que les expériences dont a parlé M. Godron sont loin de présenter les caractères d'authenticité et de notoriété qu’elles devraient offrir , pour servir de base à une démonstration rigoureuse dans un cas de cette nature. M. Godron , ainsi qu'on l’a vu par la citation qui précède , avance comme un fait positif qu’un certain nombre de pieds de lÆ- gilops cultivé par M. Fabre, bien qu'appartenant à la deuxième et à la troisième génération, n’ont pas fourni de graines, et que pendant les deux premières années le plus grand nombre d'individus étaient stériles , puisqu'il dit que parmi eux il en existait de fertiles qui ont permis de continuer le semis ; il donne ces faits comme étant le résultat des expériences de M. Fabre et comme étant consignés dans le Mémoire de ce dernier. Or nous avons lu atten- tivement le Mémoire tout entier de M. Fabre, et nous n’y avons trouvé (ce que tous ceux qui le possèdent pourront vérifier comme nous) ni une seule phrase, ni un seul mot qui ait le moin- dre rapport au fait que M. Godron nous donne comme positif et comme spécialement mentionné par M. Fabre dans le dit Mé- moire. M. Fabre dit que les plantes de son Ægilops de la pre- mière année de culture « n’offrirent que quelques rares épillets fertiles contenant chacun un ou deux grains seulement... et que les autres épillets ont été stériles par avortement (!), » Il ajoute que les épis de sa plante étaient caducs, c'est-à-dire se cassaient après la maturité. Tout le monde sait qu'un épi de blé ou d’Ægi- lops se compose d’un certain nombre d’épillets qui contiennent (*) Fabre (Esprit) Des Ægilops du midi de la France et de leur trans- formation, p. A4. 26 ÆGILOPS TRITICOIDFS chacun une ou plusieurs graines, ou par accident aucune. Dans la remarque faite ici par M. Fabre, il n’est pas question de plantes stériles, d'épis stériles, mais simplement du nombre inégal des épil- lets fertiles et stériles qui se trouvent dans un même épi, A la seconde année de culture, qui était la deuxième génération de son Ægilops, 1 remarque que, dans chaque épi, « les épillets sont plus nombreux que l'année précédente et contiennent deux grains (*)». Plus loin (?), il revient encore sur les mêmes circonstances et répète exactement ce qu'il a dit déjà , savoir que les épillets fertiles , à la première année de culture , étaient moins nombreux que les stériles et donnaient un ou deux grains , tandis que , à la seconde année, les épillets étaient presque tous fertiles et offraient presque tous deux grains. Il fait ensuite la remarque que , à la troisième année de culture, « les épis n’ont presque pas présenté d’épillets stériles et que leurs épillets contenaient ordinaire- ment deux grains, quelquefois trois (®). » On voit done que M. Esprit Fabre n’a pas dit dans son Mémoire ce que M. Godron lui fait dire , et que rien ne prouve qu’il ait obtenu beaucoup d'individus stériles, dans ses premiers essais de culture de l'Æzgilops speltæformis , puisqu'il ne parle pas d’en avoir observé un seul qui le fût complètement , même à la pre- mière année. L’assertion si positive de M. Godron, sur ce point, constitue donc purement et simplement une addition de sa part aux détails rapportés par M. Fabre. Cette addition, qui est sans doute fort utile à la thèse qu'il défend contre nous, montre que l'entraînement de son opinion ne permet pas toujours à notre savant adversaire , de lire avec une attention suffisante les textes qu'il croit favorables à sa cause, et le jette dans des illusions contre lesquelles il ferait bien pourtant de se tenir en garde ; car elles peuvent donner lieu de la part d’esprits peu bienveillants, à de ficheuses suppositions qui sont très-loin de notre pensée. ——_—_————— () Mémoire cité p. 44.— (2) Id. p. 45.— (*) Id. p. 43. ET SPELTÆFORMIS. 27 Continuant ses remarques sur la stérilité attribuée à lÆgilops triticoides , M. Godron trouve que , en supposant mème que cette stérilité absolue serait démontrée , il n’en résulterait pas que l’Ægilops ovata se transforme en Ægilops triticoides. Nous croyons cela parfaitement, tout comme lui ; nous voyons en effet chaque jour des plantes se montrer accidentellement stériles, sans être pour cela changées dans leurs caractères et dans leur aspect. Sans doute la stérilité n'implique pas toujours une défor- mation des organes extérieurs de la plante; mais,quand cette sté- rilité se trouve accompagnée de déformation , on peut très-bien supposer que la cause qui rend la plante stérile est la même que celle qui la fait se déformer. Nous ne parvenons pas à saisir la portée de la remarque de M. Godron , car elle s'applique à un fait qui n’est point en question. Nous ne savons pas davan- tage quel parti il peut tirer de cette autre remarque, que l'Ægilops ovata aurait, en se déformant, parcouru une partie du chemin qui le sépare du blé. Un autre argument de M. Godron consiste à rappeler que, d’après ses expériences, l’Ægilops ovata donnerait dans ses pro- duits hybrides, des modifications différentes d'Ægilops triti- coides, selon qu’il aurait été fécondé artificiellement par un blé barbu ou par un blé sans barbe. C’est là une chose que nous admettons sans peine, et qui doit même arriver nécessairement ; car à notre avis, les blés sans barbes ne sont pas de la même espèce que les blés barbus,et nous croyons mêmequ'’il y aplusieurs espèces distinctes parmi les blés sans barbes, comme parmi les blés bar- bus. Mais ce qui reste toujours à savoir, c’est si le produit hybride des fécondations artificielles est, sinon identique , au moins parfaitement analogue à lÆgilops triticoïdes sauvage dont on s'occupe. Une plante peut très-bien être intermédiaire entre deux autres, sans pour cela être une hybride; on en voit de pareilles tous les jours. Or une hybride artificielle sera nécessairement plus ou moins intermédiaire entre les deux types 28 ÆGILOPS TRITICOIDES qui ont servi à la produire. Si donc il existe quelque part une plante , une espèce, qui soit également intermédiaire entre ces deux mêmes types , et si l’on suppose que les deux types sont déjà rapprochés par une certaine affinité, il en résulte évi- demment qu’on sera très-exposé à confondre le produit hybride obtenu avec la plante intermédiaire en question , surtout si l'on n'est pas très-attentif et très en garde contre l'esprit de système. Les produits hybrides obtenus par M. Godron étaient , selon lui, de l'Ægilops triticoides, de la plante de Requien. Nous lui avons dit que nous étions tout disposé à le croire puisqu'il l’af- firmait, mais que nous ne pouvions cependant nous dispenser de faire quelques réserves, ne pouvant avoir une confiance entière dans l'exactitude de son analyse, lorsque nous voyions qu'il ne s'était pas même occupé de l’exacte et rigoureuse détermination des sujets de ses expériences , et qu'il se laissait entrainer par ses idées sur les races et sur les hybrides , à réunir , à confondre des choses tout-à-fait disparates ; lorsque nous l’avions vu, avant la publication de notre premier Mémoire, prendre lÆgilops speltæ- formis pour du Zriticum vulgare tout pur, et ensuite ne plus le considérer que comme un retour de l'Æoilops triticoides au type du Zriticum vulgare, retour sinon entièrement accompli,au moins tout-à-fait en voie de s’accomplir. Il nous semble qu’en faisant à M. Godron cette concession que son opinion sur l’origine hybride de l’Ægilops triticoides était simplement probable, c'était déjà beaucoup lui accorder,et qu'il aurait dû nous en savoir gré ; car la simple prudence ne nous permettait pas d’aller au delà. Dans sa réponse actuelle il ne produit ni un fait, ni une preuve de plus que dans son Mémoire précédent ; nos réserves sont donc toujours également légitimes. D'ailleurs nous ne demandons pas mieux qu'il démontre parfaitement l’origine hybride de la déformation connue sous le nom d’Ægilops triticoides ; on aura alors une hybride de plus à ajouter à celles qui sont déjà reconnues. Mais, ET SPELTÆFORMIS. 29 comme nous l'avons déjà fait remarquer, ce sera là un fait complètement étranger à la question de l’origine de l'Ægilops spelta formis, sur laquelle l'attention du monde savant est sur- tout portée en ce moment. M. Godron essaie plus loin de démontrer contre nous que, si l’on admet que l’Ægilops triticoides est un résultat de l’hybri- dité, il faut en même temps reconnaître qu'il présente des marques de son origine paternelle , tout en conservant quelques-uns des caractères du type maternel. Il arrive sans peine à prouver ce qu’il avance et paraît ainsi nous réfuter complètement. Nous n'avons qu'une simple remarque à lui opposer, c'est que, pour se donner sur nous une avantage trop facile , il nous prête ici bien gratuitement, comme dans un cas précédent, une opinion qui n'est pas la nôtre, que nous n'avons pas exprimée, qui est même directement contraire à celle que nous avons soutenue et développée longuement. En effet, nous n'avons cessé de dire et de répéter que toutes les difficultés que présente l'étude des hybrides, proviennent uniquement de ce qu'elles empruntent leurs traits caractéristiques à deux types distincts ; ce qui fait qu'elles paraissent intermédiaires à ces deux types, et que dans la pratique on est souvent fort embarrassé pour savoir auquel de ces deux types elles doivent être rapportces spécifiquement. Nous avons, à la vérité, établi par des considérations théoriques appuyées sur plu- sieurs faits, que toutes les hybrides, quelque douteuses que fussent certaines apparences, devaient être considérées comme appartenant par leur nature, c’est-à-dire par leur espèce, au type maternel ; et nous avons même trouvé , dans l'hypothèse de l'hybridité démontrée de l’Æoilops triticoides, une preuve de plus à l'appui de notre manière de voir.Nous avons montré en effet qu'il serait impossible à celui qui examinerait cette plante avecattention, de ne pas reconnaître qu’elle appartient au genre Ægilops par l'ensemble de ses caractères, ainsi que par ses caractères les plus saillants, tels que ceux de la fragilité des épis, de la forme des épillets qui ne 30 ÆGILOPS TRITICOIDES sont pas contractés ni anguleux à la base comme dans les Triticum, de la persistance des graines dans leurs enveloppes calicinales, de la forme des glumes qui ne sont nullement compri- mées vers le haut, dont le dos n’est point naviculaire mais simplement un peu convexe, et dont les arêtes ainsi que les nervures sont bien plus nombreuses que dans les Zriticum. La place de cet Ægilops étant incontestablement dans le genre ou groupe Ægilops, et nullement dans le genre ou groupe 7riti- cum , auquel appartient le Yriticum vulgare qui est son type paternel présumé, nous avons dû conclure de là rigoureusement, et contrairement à l’avis de M. Godron, qu'il était en réalité plus près de l’Ægilops ovata , de son type maternel , que du Triticum vulgare ; que c'était à ce type maternel qu'il appar- tenait spécifiquement , à ce type qu'il devait revenir , si l’on admettait qu'il fût fertile. Mais nous n'avons nullement prétendu pour cela, comme il plaît à M. Godron de le supposer , qu'il ne devait offrir aucun trait de ressemblance extérieure avec son type paternel. Ayant été conduit par ses idées sur les hybrides à réunir tout récemment, dans la #lore de France, les Ægilops aux Triticum, M. Godron tâche naturellement de défendre son œuvre, et cherche à contester la valeur des caractères qui séparent ces deux genres. Nous croyons qu il n’est pas difficile de démontrer que ces deux genres sont, contrairement à son avis, très-distincts l’un de l’autre. S'il est en effet parmi les Graminées, et surtout parmi les plantes de la tribu de cette famille , à laquelle appartiennent les Ægi- lops, un genre vraiment naturel , c’est sans contredit le genre Ægilops. Certainement , jusqu'à M. Godron, il n'y avait pas un botaniste praticien qui, ayant pu observer dans les champs incultes du midi de la France, où elles abondent, les trois espèces de notre flore connues sous les noms d’Ægilops ovata, triaristata et triuncialis, et rapprochées entre elles par une similitude si grande, par un air de parenté si marqué, eût pu douter un seul moment ET SPELTÆFORMIS. di que ces trois espèces appartinssent à un groupe ou genre séparé de tous les autres, et surtout complètement distinct de celui qui renferme le blé cultivé partout dans nos campagnes. Personne que nous sachions , jusqu’à lui , même parmi les botanistes de cabinet qui se trompent bien plus souvent que les autres dans les rapprochements qu'il leur plaît de faire quelquefois , n'avait eu l'idée de la réunion des Ægilops aux T'riticum. C'est là une idée qui est venue à M. Godron et qui lui appartient en propre. Nous ne la trouvons pas heureuse, et nous n'avons nulle crainte qu’elle rencontre jamais des partisans ailleurs que parmi ceux dont l’es- prit serait entièrement dominé par des idées systématiques ana- logues aux siennes , et pour qui toute autre considération devrait tomber devant un parti pris. Examinons d’abord le procédé qu'emploie M. Godron pour justifier la réunion opérée par lui dans l’ouvrage que nous venons de citer. Il consiste à rechercher les diverses espèces qui ont appartenu autrefois au genre 7riticum , lorsque ce genre élait encore délimité d'une manière très-vague , afin de signaler dans l'une ou l’autre de ces espèces quelques-uns des caractères du genre Ægilops. C'est ainsi qu'il cite le Triticum villosum de Palisot de Beauvois , que ce même auteur avait placé dans le genre Agropyrum , qui était du genre Secale pour Linné, et du genre Æordeum pour Lamark. C'est aussi le 7riticum bicorne , Forsk , qui est cité par lui, duquel Triticum Trinius a fait un genre à part, sous le nom de Crithodium ægyptiacum. Il cite encore le Triticum spelta de Linné, qui comprend à lui seul plusieurs espèces, et dont M. Seringe a fait avec beaucoup de rai- son le genre Spelta. Il cite également le Triticum monococcum de Linné , qui paraît comprendre aussi plusieurs espèces , et dont M. Seringe a fait le genre /Vivieria , lequel genre est admirable- ment caractérisé par la forme de ses graines, indépendamment de plusieurs autres marques distinctives très-saillantes. M. Godron montre donc qu'il y a tel ou tel caractère du genre 32 ÆGILOPS TRITICOIDES Ægilops, qui se retrouve dans telle ou telle espèce que l’on com- prenait d’abord dans l’ancien genre Zriticum, soit par erreur, soit par suite de la trop grande extension donnée à ce genre dans le principe; et de là il croit pouvoir conclure qu'il faut réunir les Ægilops aux Triticum. Sans doute cette conclusion nous paraît fausse, d'après notre manière d'envisager le genre 7riticum. Mais même en nous plaçant à cet égard au point de vue de M. Godron, elle ne nous paraïtrait pas meilleure pour cela.On sait en effet que, dans les familles très-naturelles,les genres dontelles se composent ont presque toujours,sous quelques rapports divers points de contact par plusieurs de leurs espèces qui semblent les rattacher les uns aux autres, mais qu'ils ne cessent pas pour cela de paraitre très- légitimes et très-naturels,si on les considère avant tout dans leurs espèces vraiment caractéristiques, et non pas seulement dans quel- ques espèces plus ou moins excentriques et anormales relativement au type générique des autres. On arriverait facilement à suppri- mer la plus grande partie des genres établis dans la grande famille des Graminées , s’il était admis que la réunion de divers genres en un seul, est suffisamment autorisée par les points de contact qu'on peut toujours signaler entre quelques-unes de leurs espèces. Selon nous , dans l'établissement des genres, il faut avoir égard non pas seulement à tel ou tel caractère pris isolément et exclu- sivement , mais à l’ensemble des caractères considéré surtout dans les espèces qui représentent le type du genre , dans celles qui paraissent constituer véritablement un groupe à part quand on les compare aux espèces des genres voisins. La marche suivie par M. Godron dans les rapprochements qu'il indique, nous parait donc défectueuse en elle-même. Mais ce n'est pas tout ; il nous faut aussi examiner en détail les faits que ce savant dit avoir à nous opposer. Tout le monde sait qu’un des caractères les plus saillants du genre Ægilops est celui de la fragilité des épis qui, en se désarticulant à leur base après la matu- rité, tombent à terre plus où moins promptement et tout d'une ET SPELTÆFORMIS. 38 pièce. Quoique ce caractère soit commun à tous les Ægilops et qu'il manque chez tous les 7riticum, M. Godron, entraîné par ses idées sur les hybrides en général et par son opinion sur l'Ægilops triticoides en particulier , à la fusion des deux genres Ægilops et Triticum en un seul, a trouvé à propos d'en contester la valeur comme caractère générique ; il n’a pas pris garde que ce caractère correspond, comme nous l'avons cependant fait remarquer, à une différence essentielle dans l’orga- nisation de l’épillet dont la base est presque étranglée et relevée de côtes saillantes chez tous les vrais 7riticum ; d’où il résulte que chez eux l'articulation est très-solide, et que l’épi ne se détache pas de la tige lorsqu'on la secoue violemment ou que le blé est battu par le fléau, mais que la rupture a lieu partout ailleurs qu'au point même de l'articulation ; ce qui prouve qu’il ne s’agit point là d’une simple différence du plus au moins, mais, au contraire , d’une différence du tout au tout. Par une contradiction tout-à-fait singulière , qui sans doute était nécessitée par la thèse qu’il soutient, M. Godron a pris pour seul et unique exemple du peu de constance de ce caractère de la fragilité des épis chez les Ægilops, ce même Ægilops speltæ- Jormis qui pour lui n’est qu’un passage , un retour au blé d’un Ægilops hybride, qu'un Triticum vulgare futur. 11 nous semble que toutes les indications que peut fournir l’étude des caractères de cette plante devraient être , à son point de vue , sans impor- tance aucune pour la solution de la question relative à la distinc- tion des genres Ægilops et Triticum ; en effet, cette plante n'est pas à ses yeux une véritable espèce, ni même un vrai Ægilops, mais seulement « une forme végétale » issue d’une plante hybride par l'influence de la culture , forme présentement « distincte sans doute, » mais marquant néanmoins le retour de cette hybride à son type paternel , lequel est un vrai Triticum, et devant néces- sairement se confondre pleinement , un jour ou l’autre, avec ce vrai Zriticum. 1 prétend donc que, s’il est bien vrai que l’Æzi- ” Annales de la Société Linnéenne. 3 34 ÆGILOPS TRITICOIDES. lops speltæformis actuel, celui que lui a remis M. Decaisne, a les épis cassants , tout comme celui dont nous avons parlé , il n’est pas moins bien certain pour lui que Ægilops cultivé par M. Fabre pendant plusieurs années n'avait pas l'épi cassant à sa base, qu'il a vu lui-même et vérifié ce fait dont il se dit sûr. Il va presque jusqu’à insinuer qu’il pourrait bien y avoir deux Ægilops speltæformis , et même jusqu’à s'étonner que n’ayons pas trouvé là deux espèces à faire au lieu d’une. Il nous fait citer textuel- lement les passages où ces diverses assertions se trouvent énon- cées. Voici donc ce que nous dit M. Godron : « L/Ægilops spel- tæformis , celui du moins qu'a obtenu M. Fabre , après douze années de culture, n’a pas l’épi cassant à sa base, et Je suis cer- tain de ce fait (1). » Il dit ailleurs : « J'ajouterai que les échan- tillons des dernières années, quoique mûrs et liés en petites bot- tes , ne se fracturent pas sous l’épi ; j'ai pu moi-même vérifier ce fait. Or il en est tout autrement de l’Ægilops speltæformis que j'ai cultivé l’année dernière , que je cultive encore cette année, et dont je dois la graine à l’obligeance de M. Decaisne. Lei les épis se séparent facilement de la tige à la maturité ; c'est donc la forme décrite par M. Jordan. Il faut dès-lors admettre que la plante des premières cultures de M. Fabre s'est modifiée ou qu’il existe deux Ægilops speltæformis ; car ce caractère tiré de la fragilité des épis , reconnu comme excellent pour distinguer l’Agropyrum junceum de ses congénères, que M. Jordan consi- dère même comme caractère générique dans les Ægilops, doit être à ses yeux d’une valeur suffisante pour créer encore une espèce nouvelle (?). » On le voit; M. Godron est certain des faits qu'il avance. Cependant son assertion si positive, nous sommes à regret obligé (‘) De l’Ægilops triticoides et de ses différentes formes (Annales des sciences naturelles, partie Boranique, 4e série, t. V, page 83 ). (?) De l'Ægilops triticoides ; etc... page 87. ET SPELTÆFORMIS. 0 de la contredire nous-même positivement ; car nous croyons être certain, de notre côté, que l’Ægilops speltæformis, celui-là même que M. Fabre a obtenu après douze années de culture , a toujours eu , contrairement à l’assertion de M, Godron , l’épi cassant à sa base pendant ces douze années, comme il l’a eu depuis et comme il l’a encore actuellement. Nous allons indiquer sur quelles bases repose notre certitude , afin que le lecteur puisse porter un jugement avec connaissance de cause, et faire son choix entre deux assertions contradictoires sur un même point de fait, qui lui sont soumises. Nous avons d’abord à opposer à M. Godron un témoignage qu'il ne saurait récuser ; c’est celui de M. Esprit Fabre lui-même. Il ne peut certainement avoir la prétention de connaître mieux que M. Fabre la plante que ce dernier a cultivée pendant tant d’an- nées, ni surtout de s'être assuré mieux que lui d’un fait aussi saillant , aussi facile à vérifier que celui de la fragilité des épis. Or nulle part, dans le Mémoire où il à fait connaître sa plante, M. Fabre n’a dit ni laissé entendre qu'elle n'avait pas les épis caducs ; partout où il a été dans le cas de faire mention de ses divers caractères et des changements opérés en elle par la culture, il a dit, au contraire, que ses épis étaient cassants, remarquant seulement qu'ils se cassaïent plus ou moins aisément selon les années. Ainsi nous voyons qu'il dit, en parlant de la première année de culture : « Les épis étaient caducs, c’est-à-dire qu'ils se cassaient et tombaïent immédiatement à terre, après la matu- rité (*). » À la seconde année, il fait cette remarque que « les épis sont moins caducs à leur maturité, c'est-à-dire se détachent moins facilement (?). » Il ne dit rien de ce caractère, en parlant de la troisième année de culture. A la quatrième année, « les plantes de cet Æzilops, qui n'ont pas été altérées (t) Faëre (Esprit), Des Æçilops du midi de la France et de leur transfor- mation, page 41, — (?) Id. page 42. 36 ÆGILOPS TRITICOIDES par h rouille, ont donné des épis cadues (!). » A la cinquième année, « les épis sont moins cassants (?). » À ja sixième année, « les épis sont toujours caducs ().» A la septième année, « les épis ne se cassaient pas aisément (*). » M. Fabre ne dit rien à ce sujet en parlant de la huitième année ; il se tait sur la neuvième et sur la dixième année, et n’ajoute rien à ce qu'il a dit précédemment, en parlant de la récolte de 1850. Son Mémoire a paru en 1851. C'est en 1852 que M. Godron s’est rendu lui-même à Agde, afin de voir sur pied l’Ægilons speltæ/ormis dans les cultures de M. Fabre ; c’est alors qu'il en a pris deux exemplaires dont un nous a été remis par lui, lequel exemplaire est parfai- tement identique avec ceux que nous avons cultivés depuis. C'est aussi à la fin de cette année 1852 que M. Fabre a envoyé à M. Seringe , à Lyon, un certain nombre d’épis mürs de sa plante, qui étaient tous désarticulés à la base et dont nous avons semé une partie. Nous avons pu ainsi reproduire et multiplier cette plante, que nous avons déjà distribuée à beaucoup de personnes, et qui s’est toujours montrée à épi caduc pendant ces quatre dernières années. C’est encore en 1852 que M. Esprit Fabre a envoyé au Jardin-des-Plantes de Paris des graines de sa plante, que M. Decaisne (©) a fait cultiver, et qui ont donné un Ægilops (t) Favre (Esprit), Des Ægilops du midi de la France et de leur transfor- mation, page 42. — (?) Id. page 42. — (5) Id. page 43. — (‘) Id. page 46. (5) Le Mémoire de M. Godron sur l’Ægilops triticoides et ses différentes formes, auquel nous répondons, et qui est inséré dans les 4nnales des sciences naturelles, se termine par une note émanée de la rédaction de ce recueil, pote fort curieuse et qu'il nous paraît utile de reproduire ici. La voici : « Je suis tout-à-fait d'accord avec M. Godron, relativement à la fragilité de « l'épi, dans le prétendu Ægilops speltæformis, dônt j'ai reçu les graines de « M. Fabre lui-même, en 1852, sous le nom d’Ægülops triticoides. L'épi est si « caduc à la maturité, qu'il suffit du plus léger contact pour le faire tomber; il « finit même par tomber spontanément, par le seul fait de la dessiccation. « J'ajoute que les plantes de cette forme, que je fais cultiver ici depuis 4852, « parmi d'autres céréales, ont été constamment respectées par les oiseaux qui « dévorent ces dernières. ET SPELTÆFORMIS. 37 speltæformis à épis cassants, ainsi que M. Godron nous dit s’en être assuré lui-même. Enfin, cette année même , M. le capitaine Braun , de Béziers , nous a envoyé un grand nombre d'épis du même Ægilops speltæformis pris à Agde , dans les cultures de M. Fabre , en 1855, et tous désarticulés à leur base, tous exac- « Le fait de la modification successive de l’Ægilops triticoides, qui au « bout d’un certain nombre d'années de culture, tendrait de plus en plus à se « rapprocher du Blé, loin d'être improbable, me semble, au contraire, concor- « der avec l'opinion de divers expérimentateurs qui pensent que la descendance « des hybrides fertiles incline graduellement vers le type d'un des deux parents « par l’élimination graduelle des caractères de l’autre. M. Naudin en a signalé « récemment un remarquable exemple dans la postérité d'un Prémula hybri- « de, qui, dès la seconde génération, s’est séparé en deux branches, retour- « nant l’une au type paternel, l'autre au type maternel. » L'auteur de cette note, qui dit avoir fait cultiver au jardin de Paris | Æ- gilops speltæformis, insiste au moins autant que nous sur la fragilité des épis dans cet Ægilops ; il signale de plus cette autre circonstance que les oiseaux qui dévorent les graines des divers blés cultivés au Jardin des Plantes, respec- tent, au contraire, les épis de l’Ægilops speltæformis et n’y touchent aueune- ment. En disant ceja, il croit venir en aide à M. Godron, tandis qu’il ne fait qu'apporter, sans le vouloir, un nouveau témoignage à l'appui de notre opinion. Rien n’est plus dangereux qu'un ignorant ami; Mieux vaudrait un sage ennemi. (Laronr). L'auteur de la note conelut ensuite contre nous, et se range à l'avis de M. Godron, déclarant qu'il croit à l’origine hybride de l'Ægälops speltæformis, et qu'il regarde comme très-probable le retour de cette plante à l’un des types dont elle est issue. Cette conclusion de sa part, qui nous est contraire, se rattache évidemment, dans sa pensée, aux faits qu’il vient de mentionner et qu’elle suit immédiate- ment. Mais, comme il se trouve que les deux faits cités par lui nous sont dans la réalité très-favorables, il résulte de là que le lien qu'il suppose unir ces faits à la conséquence qu'il en tire n'existe pas, et qu’ainsi il est tombé dans un paralogisme complet en se contredisant lui-même. On peut remarquer qu'en général nos hybridistes, même les plus habiles, semblent tout déconcertés, du moment qu'on touche à leurs théories pour en montrer l’inanité, ou pour faire remarquer le peu de solidité du fondement sur lequel elles reposent, Il leur arrive donc souvent de se contredire, et même parfois de presque déraisonner. 38 ÆGILOPS TRITICOIDES tement conformes à ceux que nous avons récoltés nous-même dans nos propres cuitures. Nous pourrions ajouter que les Æz1- lops speltæformis qui ont été cultivés ailleurs ont été pareils à ceux de nos cultures, et que personne n'a signalé la différence dont parle M. Godron ; mais ce que nous venons de dire suffit pour établir que, s'il existe ou s’il a existé un Ægilops speltæformis à épi non cassant, il est inconnu à M. Fabre aussi bien qu'à ceux auxquels il à communiqué sa plante , et n'est connu jusqu'ici que de M. Godron tout seul. Ce savant ne doit donc plus s'étonner d’après cela, que nous n'ayons pas fait une espèce d’une plante qui nous était totalement inconnue, et dont nous n’avions pas même en- tendu parler. Mais, comme elle existe, à n’en pas douter, puisqu'il affirmes on existence comme une chose certaine , qu'il a pu voir et vérifier par lui-même , il nous reste un vif désir de connaître ce curieux /Ægilops, désir qui sera certainement partagé par beau- coup d'autres et qu’il ne peut manquer de satisfaire. L’Ægilops spellæformis que nous connaissons est une plante qui a constamment l'épi fragile à la parfaite maturité , comme tous les /Ægilops ; mais , de même que chez d’autres espèces , cette fragilité est plus ou moins prononcée, et, selon les années, l’épi se détache de l'axe plus ou moins promptement, pour tom- ber à terre après qu’il a atteint sa maturité. Dès que ce moment est arrivé, ce qui se reconnaît à la couleur blanchätre que prend le chaume, de vert qu'il était d’abord, on peut en coupant les tiges une à une avec une certaine précaution , et en évitant le moindre choc, les conserver sans que les épis se détachent et les lier par petites bottes. C’est ainsi que nous conservons une partie de notre récolte de chaque année. M. Godron parle ensuite d’une carène qui existe , selon lui, sur les glumes de lÆgilops speltæformis , de même que sur les glumes des Trifiourn, et veut aussi prouver par là que le genre Ægilops n'est pas distinct du genre Zriticum. Mais ici , il nous parait faire encore une fois fausse route dans sa démonstration ET SPELTÆFORMIS. 39 de la non valeur des caractères génériques des .Ægilops. Lors même que le fait qu'il avance serait exact,et que l’Ægilops speltæ- formis aurait la glume carénée,tout comme les vrais 7ritieum, 1 ne pourrait pas en tirer la conclusion que les vrais Ægtlops, qui sont admis pour tels jusqu'ici par l’universalité des botanistes et qui n’ont nullement les glumes carénées, doivent être réunis généri- quement aux Zriticum ; car lorsqu'il s’agit d’une plante telle qu'est à ses yeux l’Ægëlops speltæformis, ne doit absolument rien conclure d’un tel fait, pas plus que de celui de la prétendue non fragilité des épis, Mais nous disons de ce fait comme du précé- dent, qu'il n’est point exact. Il y a à la vérité, sur le dos de la glume de l'Ægilops speltæformis, une nervure saillante et assez épaisse ; cependant cette nervure ne constitue nullement la forme carénée, qui est très-prononcée dans le genre Triticum,et qui résulte de la compression très-marquée de la glume près de la nervure dorsale, surtout à la partie supérieure , compression qui n'existe ni dans l'Ægilops speltæformis, ni dans aucun autre Ægilops. Pour ne pas allonger inutilement la discussion par des détails irop minutieux, nous ne nous arrêterons pas à ce que dit encore M. Godron des arêtes et des nervures des /Z2#lops, qui nous parait aussi manquer d’exactitude. Nous passons à un point plus impor- tant de son analyse, car il s’agit des graines. Ce savant est d'avis que les graines fournissent des caractères d’une haute valeur pour les distinctions génériques, dans les Graminées, et que c'est sur- tout aux graines qu'il faut avoir recours pour l'établissement des genres dans cette famille. Il ajoute que les fruits ou graines des Ægilops sont semblables à celles des Triticum, et que c'est là un fait démonstratif de la réunion des deux genres en un seul, qui sert de ccmplément au fait de l’hybridité. Tout cela est fort bien dit. Il n’y manque qu’une chose ; c’est simplement la vérité, l'exactitude. Les graines des Æyilops sont si peu semblables à celles des Triticum qu'elles sont , au contraire , très-différentes, Que l’on compare les graines des trois espèces d’Ægilops com- 40 ÆGILOPS TRITICOIDES. : munes dans le midi de la France, que nous avons déjà citées, et l’on pourra facilement s'assurer qu’elles ont entre elles la plus grande similitude ; tandis qu’elles sont, au contraire , complète- nent distinctes par la forme , la couleur , la grosseur et l’aspect de celles de nos blés. Elles s’en éloignent pour le moins autant, sinon plus , que celles du Seigle , qui certes se distinguent fort bien de celles du Froment. Il faut en conclure que M. Godron n'a pas fait avec beaucoup d’attention cette comparaison de grai- nes , dont il parle. Cependant , dans notre Mémoire de 1853, qu'il paraît avoir lu attentivement, puisqu'il en cite de nombreux passages, nous disions: « les graines d’Æ gilops se distinguent très- bien de celles de Triticum. Elles présentent, comme dans le genre Spelta, une face latérale déprimée , mais moins excavée au milieu, dont les bords sont un peu anguleux. Dans le genre 7ri- ticum la rainure latérale des graines est beaucoup moins ouverte et a les bords arrondis (). » Ge que nous disions là devait s’ap- pliquer à l'Ægilops speltæformis qui, sous le rapport des graines ainsi que sous plusieurs autres, présente une certaine affinité avec les espèces du genre Spelta. Mais, si nous n'avions considéré que les espèces regardées jusque-là comme le type du genre Æoi- lops, nous aurions signalé des différences plus grandes ; car leurs graines sont fortement aplaties sur le côté, bien plus petites , et plus étroites relativement à leur longueur que celles des Fro- ments (Zriticum), d’une couleur rembrunie, souvent plus foncée que dans le Seigle (Secale). M. Godron ne nous paraît pas avoir mieux étudié les graines des Zriticum que celles des Ægilops ; car, dans la dernière partie, récemment publiée , de sa Ælore de France , 11 continue à confondre génériquement l’Epeautre (Spelta) avec le Froment (Triticum) , quoique leurs graines présentent des différences assez notables ; il cite parmi les Triticum le Secale villosum de ? me (*) De l'origine des arbres fruitiers, etc., p. T4. ET SPELTÆFORMIS. 41 Linné, dont la graine est plutôt celle d’un Seigle, ou même d’une Orge, que celle d’un Froment ; il ne sépare pas des 7riti- cum le Triticum monococcum de Linné , dont M. Seringe a fait le genre Vivieria, lequel est basé principalement sur la forme tout-à-fait caractéristique de la graine , qui diffère bien plus de celle des vrais 7riticum que les graines de la plupart des nou- veaux genres admis par M. Godron, dans la #lore de France, ne diffèrent de celles des genres primitifs auxquels on les avait jus- que-là réunis. Nous pouvons dire à ce sujet : de deux choses l’une ; ou M. Godron n’est pas d'accord avec lui-même , lors- qu'après avoir établi l’importance des caractères tirés des grai- nes , il opère des réunions desquelles il résulte qu’il n’a tenu aucun compte de ces mêmes caractères ; ou bien il fait voir qu'il n’a pas examiné avec soin , qu'il n'a pas même examiné du tout les caractères de plusieurs des plantes dont il parle ici et de celles qu'il a décrites dans sa Flore. Sans doute on n'est pas tenu de tout connaître , ni d’avoir tout vu. Cependant , quand il s’agit de plantes qui sont l’objet d'une discussion sérieuse , de plantes dont on vient de donner la description dans un ouvrage important , fruit d’une élaboration de plusieurs an- nées, on doit les avoir étudiées avec soin et avoir au moins vérifié les caractères qui ont été indiqués par d’autres ; on est tenu sur- tout de ne pas supprimer ces caractères , en les passant sous silence , de manière à donner à croire qu'ils n'existent pas ou que personne n’en a parlé. Quand on a à sa disposition des tra- vaux antérieurs et qu'on connaît les observations faites par d’au- tres, on ne peut plus prétexter l’ignorance ; car l’excuse ne serait pas légitime. Nous venons de suivre pas à pas M. Godron dans sa dicussion relative à l'Ægilops triticoides , question accessoire pour nous, et sur laquelle nous n'avons pas , comme nous l'avons dit déjà , une opinion directement opposée à la sienne ; ce qui n’erapèche pas que nous nous sommes vu forcé de contredire la plupart des 42 ÆGILOPS TRITICOIDES assertions ou des arguments sur lesquels il a cru pouvoir baser son opinion , et d'en montrer la faiblesse, la fausseté ou l’inexac- titude. Nous voici arrivé avec lui à l’Ægélops speltæformis qui n'est pour lui qu'un simple accessoire, et qui est, selon nous, au contraire, l'objet principal de la question débattue. Notre savant contradicteur commence par se plaindre de ce que nous l’accusons d’avoir confondu ensemble l’Ægilops speliæfor- mis avec le Triticum vulgare. « Suivant M. Jordan, nous dit-il, j'ai confondu lÆgilops speltæformis avec l’Æzilops triticoides et aussi avec le 7riticum vulgare , d'où il faudrait conclure , en vertu de l’axiôme quæ sunt eadem uni tertio sunt eadem inter se, que J'ai aussi confondu l’Ægilops triticoides avec le blé. C'est vouloir prouver trop. Je regrette de le dire , mais ces deux as- sertions sont l’une et l’autre parfaitement inexactes (1). » M. Go- dron ne trouve en effet aucune peine à fournir la preuve de ce qu'il avance. À notre tour , nous n’aurons aucune peine à établir que nos deux assertions sont , au contraire, parfaitement exactes , et nous ferons voir ensuite au moyen de quelle habile et ingé- nieuse distinction il est facile de prouver le pour et le contre , dans une même question, sur un même point de fait. En parlant, dans notre dernier Mémoire, de l'opinion de M. Godron sur l'expérience de M. Fabre, opinion qu’il nous avait fait connaître, avant que nous eussions publié notre pre- mier article sur cette question, nous disions qu'elle consistait à confondre comme étant spécifiquement identiques l’Ægrlops spel- tæformis avec le Triticum vulgare, et à supposer en même temps que l’Ægilops triticoides , qui n’était qu'un produit hybride, en se transformant en Æoilops speltæformis dans les cultures de M. Fabre, était , par le fait même, revenu à son type paternel, au Triticum vulgare. () De l’Ægilops trilicoides et de ses différentes formes, (Annales des sciences naturelles, partie BoranIQuE, 4e série, t. v, p. 85). ET SPELTÆFORMIS. 43 En effet, dans une lettre que nous écrivait M. Godron , en date du 1e février 1853, nous avions remarqué ce qui suit : « Je suis allé avec M. Fabre sur le terrain où il a recueilli des graines qui sont devenues du Triticum vulgare. Tai vu dans son jardin la douzième génération , et j'en ai deux échantillons que je partagerai avec vous. » Plus loin , toujours dans la même lettre, il ajoutait : « L’Ægilops triticoides n’est pas autre chose, pour moi, qu'une hybride d’Ægilops ovata dont les fleurs ont été fécondées par le Triticum vulgare. Cette hybride est fertile , et, semée pendant plusieurs années , elle se transforme en Froment, c’est-à-dire qu'elle revient , comme les hybrides fertiles , au type paternel ; voilà mon opinion. » Cette opinion si clairement exprimée est bien exactement celle que nous avons attribuée à M. Godron, et nous ne voyons pas qu’il lait sensiblement modifiée depuis. Elle nous paraît être celle qu'il a cherché à prouver dans ses premiers articles, celle même qu'il veut encore soutenir aujourd’hui. Dans les Quelques notes sur la Flore de Montpellier , qui sont de 1854 , nous trouvons ce passage : « M. Fabre à semé les graines de l’Æorlops triticoi- des; il a suivi pendant douze générations successives les produits fournis par les graines recueillies primitivement sur cette Grami- née sauvage. La plante a pris peu à peu une taille plus élevée ; l'épi est devenu plus gros et plus fourni ; il a cessé d’être cassant à sa base. Ses glumes enfin ont perdu peu à peu l’une des deux arêtes qui distinguent l’Ægvlops triticoides. En un mot, à la douzième génération, cette plante a pris presque complètement les caractères du blé (*); » il dit encore , un peu plus loin : « I] est curieux de constater qu'à Agde , l’Ægilops triticoides repro- duit presque complètement une variété de blé cultivé aux envi- rons de cette ville, que l’on nomme la Touzelle (%). » Enfin, dans (:) Quelques notes sur la Flore de Montpellier, p.40. 44 ÆGILOPS TRITICOIDES un autre passage où il résume son opinion , il dit que l’Ægilops triticoides présente tous les caractères des plantes hybrides , et termine ainsi l’'énumération de ses caractères : « action fécon- dante peu développée dans cette plante et retour des individus fertiles au type mäle, après plusieurs générations. Aucun caractère ne fait défaut ;..... il est impossible de rencontrer un fait plus clair et plus concluant ({). » Cet Ægilops triticoides qui, dans sa première opinion, comme on l’a vu , était devenu par la culture du 7riticum vul- gare , du blé purement et simplement , maintenant a seulement « pris les caractères du blé presque complètement ; il reproduit presque complètement la Touzelle. » Voilà toute l’atténuation que M. Godron a fait subir à son opinion de février 1853; voilà tout ce que nous avions pu gagner sur son esprit par notre article de 1853 , antérieur au sien d’une année , qui avait pour but de de- montrer que la plante des cultures de M. Fabre était une espèce parfaitement distincte du blé. Pour lui, l’Ægilops speltæformis n’est qu'un individu fertile de l’Æoilops triticoides ; il ne distingue donc pas, il confond donc spécifiquement l’Ægilops speltæformis avec l'Ægilops tri- ticoides. Pour lui, l’Ægtlops triticoides est une plante qui , dans ses individus fertiles, revient au type du Zriticum vulgare après plusieurs générations. Il ne le distingue donc pas, il le confond donc spécifiquement avec le Triticum vulgare. Or c'est là pré- cisément ce que nous avons dit, ce que M. Godron nous reproche de lui avoir fait dire à tort. On voit que nous n'avons rien avan- cé qui ne fût, au contraire , parfaitement exact. Dans son Mémoire sur la fécondation des Ægilops par les Tri- ticum , qui est de 1855, M. Godron reproduit presque mot pour mot ce qu'il a dit, en 1854, dans les passages cités plus haut. (4) Quelques notes sur la Flore de Montpellier, p. 46. ET SPELTÆFORMIS. 45 Seulement nous y trouvons une atténuation nouvelle dans l’ex- pression de son opinion qui est au fond toujours la même. Ainsi, au lieu de dire de l'Ægilops triticoides qu'il a pris presque complètement les caractères du blé, il se sert de cette expression, «a pris, en partie du moins , les caractères du blé (?). » Au lieu de dire de l'Ægilops triticoides qu’il est devenu presque complè- tement la Touzelle, il dit que cette plante « affecte , dès la pre- miere année de culture , absolument le port du blé Touzelle ; » mais il finit par répéter textuellement ce qu'il a dit en 1854, qu'il y a retour des individus fertiles de l’Ægilops triticoides vers le type mâle, vers le Triticum vulgare, après plusieurs géné- rations. Aujourd’hui encore, dans le Mémoire auquel nous ré- pondons , M. Godron exprime-t-il une opinion différente de la première ? Pas absolument , puisqu'il nous apprend qu'il persiste dans les conclusions de ses Mémoires antérieurs. Cependant l’ex- pression de cette opinion est encore modifiée dans un sens qui est plus rapproché de ce que nous croyons être la vérité, Ainsi l'Ægilops speltæformis est devenu « une forme végétale, qui est distincte sans doute. » Ce n’est pas une espèce encore ; le mot n'est pas lâché; mais enfin c’est une plante distincte ; ce qui est déjà beaucoup. M. Godron en fait l’aveu ; il faut lui en savoir gré. On voit combien il lui en coûte pour arriver à reconnaître qu'il s'est trompé sur un point de fait. Chaque année , il fait un pas de plus dans cette voie du retour au vrai. Puisse ce retour être plus prochain et plus complet que celui de l'Ægilops triticoi- des au type du Triticum vulgare, qu'on ne cesse de nous pré- dire , mais qui, nous avons tout lieu de le craindre, devra se faire attendre encore longtemps! Car M. Godron nous apprend aujourd'hui qu'ayant cultivé, cette année ainsi que l’année der- nière, de l'Ægilops speltæformis provenant de la graine à lui (*) De la fécondation des Ægilops par les Triticum. (Annales des sciences naturelles, partie BorTaniQue, 4e série, p. 247.) 46 ÆGILOPS TRITICOIDES donnée par M. Decaisne qui avait fait cultiver cette plante au jardin de Paris, après l'avoir reçue de M. Fabre en 1852, « cet Æzgilops a pris des épis très-cassants ,.... a offert des nervures nombreuses et assez saillantes sur les valves de la glume ,.... est devenu vraisemblablement plus voisin de l'état sauvage (*). » Ainsi cet Ægilops triticoides qui, « dès la première année de culture , a pris absolument le port du blé Touzelle, » qui « re- produit presque complètement le blé Touzelle, » qui « a pris en partie du moins les caractères du blé, » qui « revient par ses individus fertiles au type du blé, après plusieurs générations , » par un retour qu'on avait jugé d’abord effectué complètement , mais qu'on reconnait maintenant seulement en voie de s’accom- plir; ce même Æoilops triticoides, arrivé à la seizième généra- tion , rétrograde et passe à l’état sauvage. A l’état sauvage de quelle espèce demanderons-nous ? Ce n’est pas sans doute à l’état sauvage de l’Ægilops ovata , qui est son type maternel ; M. Go- dron n'y pense certainement pas. Ce ne peut pas être non plus à l'état sauvage de son type paternel , du Triticum vulgare , puisque cet état sauvage n'est jusqu'ici connu de personne ; que d’ailleurs en devenant plus cassant et en prenant des nervures plus nombreuses et plus saillantes , il s'éloigne du 7ri- ticum vulgare au lieu de s'en rapprocher. Ce sera donc à son propre état sauvage. L’Æzilops triticoides, ainsi qu’on nous l’ap- prend , est donc une forme végétale distincte, qui se modifie par la culture, qui revient ensuite à son propre type, à son état sau- vage ; et cependant ce n’est autre chose qu'une création hybride. Il y a donc , par le moyen de l’hybridité, des créations de for- mes végétales qu'il est impossible de distinguer en rien des vraies espèces , qui, comme elles, sont héréditaires et se recon- naissent facilement à des caractères extérieurs fort tranchés, qui (!) De l'Ægilops triticoides, ete., (Annales des sciences naturelles, partie BOTANIQUE, 4€ série, t. v, p. 88). ET SPELTÆFORMIS. 47 se modifient plus ou moins par la culture et retournent ensuite à leur propre type, pour s’en éloigner de nouveau plus tard. Si M. Godron admet cela, il est évident qu’il admet la transforma- tion des espèces par l’hybridité, la création de nouveaux types, doctrine que cependant il dit repousser absolument ; à moins qu'il ne prétende qu'un type n’est type, qu’une espèce n’est es- pèce qu'autant qu'il lui donne ce nom, et qu’il ne lui donne ce nom que quand il lui plait. Au milieu de toutes ces contradictions et de ces incertitudes, nous avons peine à deviner , sous le vague de l’expression , quelle peut être au fond la pensée de M. Godron sur ce point , et nous doutons qu'il puisse s’en rendre compte lui-même bien exac- tement. Mais il nous faut revenir à ce que nous nous sommes proposé d'établir ici ; à savoir qu’en reprochant à M. Godron d’avoir confondu comme appartenant à un seul et même type spécifique les Ægilops triticoides et speltæformis , ainsi que le Triticum vulgare , nous n'avons rien avancé qui ne fût parfaite- ment , rigoureusement exact. Nous allons montrer maintenant comment notre savant contradicteur prouve très-bien, à son tour, qu’il n’a pas fait cette confusion qu’on lui reproche. Le procédé qu'il emploie est fort simple ; il consiste à supprimer le mot spéci- fiquement, et à donner à entendre qu’on lui reproche de n'avoir vu aucune différence. Il a vu des différences ; donc il n’a pas confondu. Mais, des différences, il y en a partout ; il n’y a pas deux individus dans une même espèce, deux feuilles sur un même arbre qui soient absolument identiques et n’offrent aucune diffé- rence. Lorsque nous reprochons à M. Godron d’avoir fait une confusion, nous lui reprochons uniquement d’avoir porté un faux jugement sur la valeur des différences qu’il a pu remarquer. Il ne pourrait même prétexter qu'il a pu croire qu'il s'agissait ici d'une confusion telle que celle qu'il prétend n'avoir pas commise ; Car nous avons dit , au contraire, très-explicitement, que son erreur avait été de confondre l’Ægilops speltæformis 48 ÆGILOPS TRITICOIDES avec le Triticum vulgare comme étant de la même espèce , et pareillement l’Ægilops speltæformis avec Ægilops triticoides, d’où il résultait par une conséquence rigoureuse qu’il avait aussi confondu spécifiquement l'Ægilops triticoides avec le blé; ce qui n’est en effet que trop bien prouvé. Aujourd’hui même , dans les conclusions de l’article auquel nous répondons en ce mo- ment (*), cette confusion que nous lui reprochons est encore clairement exprimée. Le propre aveu de sa faute lui échappe donc malgré lui ; Labemus confitentem reum. La distinction dont se sert ici M. Godron pour prouver qu'il n'est pas tombé dans l’erreur qui lui est si justement reprochée, et pour pouvoir nous taxer d’inexaclitude sous ce rapport, est done doublement erronée ; car elle est contredite non-seule- ment par le sens qui doit être attribué raisonnablement à tout notre article, mais encore par les termes dont nous nous som- mes servi pour donner à ce sens toute la précision possible. Maintenant, relativement au fait en lui-même de cette confusion reprochée , il resterait peut-être à M. Godron une dernière res- source , qui consisterait à prétendre qu'il ne sépare pas sans doute comme espèce les Ægilops triticoides et speltæformis du Triticum vulgare, mais qu’il ne les confond pas pourtant de la même manière que l’on confond ensemble deux individus d’une même espèce , supposés tous deux à l’état normal et dont on dit qu'ils sont semblables. Ces deux Ægilops seraient peut-être pour lui , dans sa pensée , deux modifications ou deux variétés rentrant dans l’espèce du ZJriticum vulgare, mais cependant susceptibles d’en être distinguées, comme aussi d’être distinguées l’une de l’autre. Si c’est là son unique ressource, qu'il en use donc à son gré. Nous sommes tout disposé à la lui laisser, et nous ne ferons pas de (t) Del'Ægilops triticoides, ete., ( Annales des sciences naturelles, partie BOTANIQUE, 4€ série, t, v, p. 89). ET SPELTÆFORMIS. 49 nouveaux efforts dans le but de l’arracher à ce dernier asile, où il voudrait se retrancher pour échapper à l'évidence des faits et des raisonnements qui le presse. Nous savons trop combien le mot variété est précieux, combien il est utile pour tirer immédiatement d’embarras l'esprit le plus perplexe, lorsqu'il s’agit d'opter entre deux partis opposés au sujet d’une plante difficile, et qu’on a fait choix de n’en point prendre. Ce mot dispense d’étude , de réflexion , d'expérience ; il tient lieu de tout , il répond à tout, Si encore on ne le donnait que comme l'expression du doute , lorsqu'on craint de se tromper en réunissant ou en séparant des espèces imparfaitement connues , nous n’aurions qu'à louer la prudence et la réserve qui l’ont fait souvent adopter par nécessité ; mais d'ordinaire on ne sait pas être franc, on veut cumuler le mérite de l’abstention et de la réserve avec celui d’une décision positive , d’un jugement net et arrêté. On sou- tiendra donc que cette variété qui a été adoptée au hasard, par une simple supposition, est bien réellement une variété , qu’elle appartient effectivement au type duquel on la rapproche ; on soutiendra cela comme une vérité certaine envers et contre tous , jusqu à ce qu'il soit enfin démontré par une analyse très- bien faite ainsi que par l'expérience, qu'il en est tout autre- ment. S'il est donc une fois démontré que cette prétendue variété est une bonne espèce , on se félicitera de lavoir distinguée , de ne pas l'avoir confondue , puisqu'on l'établissait comme une forme à part , comme une variété. Au contraire, s’il demeure prouvé qu'elle n'est qu'une modification sans importance , qu'un simple état du type qu'elle représente , on se félicitera encore davantage de n'avoir vu en elle rien autre chose qu’une variété. Dans aucun cas on ne pourra être taxé d'erreur , le mot variété fournissant les moyens d’avoir toujours raison , sans prendre d'autre peine que celle de s’en servir. Il est aisé de comprendre d’après cela, pourquoi il y a encore tant de gens qui sont amoureux des variétés , pourquoi ils font " Annales de la Société Linnéenne, 4 50 ÆGILOPS TRITICOIDES même école , et comment il se fait que parmi les botanistes de cabinet il s’en trouve un certain nombre qui, sachant faire des livres mais ne connaissant absolument rien aux plantes, multiplient les variétés à l’infini.On les voit prendre un ton tranchant et éviter suriout de se compromettre par des points de doute qu'ils de- vraient placer à chacune de leurs phrases, s'ils tenaient à être sin- cères. Ils arrivent de cette manière à passer pour des autorités ; leurs décisions deviennent presque des oracles pour beaucoup de lecteurs trop crédules. On se croit obligé en conscience de faire des observations souvent répétées, de se livrer à des expériences nombreuses , uniquement dans le but de réfuter des assertions qui n’ont coûté souvent qu'un trait de plume. Si M. Godron voulait par hasard prétendre que , dans le cas dont il s'agit ici, il ne confond plus actuellement les deux Ægilops speltæformis et triticoides avec le blé, parce qu'il les distingue comme variétés, nous ne le contredirions pas. Mais , comme nous n'avons jamais essayé de le contredire sur ce point , nous ne voyons pas pourquoi il se plait à nous taxer si inexactement d’inexactitude. M. Godron fait ensuite la remarque , que jusqu’à présent l'Ægilops speltæformis n'a pas été rencontré à l'état sauvage , que M. Fabre ne dit pas l’avoir trouvé, mais dit seulement avoir trouvé de l'Ægilops triticoides sauvage, dont les graines cultivées par lui ont produit lÆgtlops speltæformis. 1 est en conséquence d’avis que nous sommes tenu de croire à l'exactitude de l'assertion de M. Fabre, jusqu’à ce que nous apportions la preuve positive que cet Ægilops croit sauvage sur quelque point du midi de la France ou en Orient. Selon lui, la seule marche rationnelle à suivre était de se livrer à la recherche de cet Ægilops. Nous devions donc nous mettre en route immédiatement , et parcourir dans tous les sens soit nos départements méridionaux, soit les contrées de l'Orient, patrie présumée de cette plante. Jusqu'à ce que nous l'eussions trouvée, et surtout en cas d’insuccès dans nos recher- ET SPELTÆFORMIS. 51 ehes, il nous fallait, bien loin de mettre en doute la vérité du fait signalé par M. Esprit Fabre, tenir au contraire son assertion pour très-exacte. Une pareille exigence est bien faite pour nous surprendre dela part de M. Godron, qui s’est étonné beaucoup, au commencement de ce même Mémoire auquel nousrépondons, de ce que M. le docteur Lindley en Angleterre avait dit qu'il croirait que le blé sortait d’un Ægtlops, jusqu'à ce qu’on lui eût fait voir du blé sauvage. Cette prétention du savant anglais , qui scandalise avec raison M. Godron , est tout juste équivalente à celle qu'il élève ici contre nous. Mais une chose nous surprend plus encore qu’une telle inconséquence de sa part, c’est qu'il n’y ait pas dans cette question accord complet entre ces deux savants, lesquels nous semblent si bien faits pour se rapprocher et s’en- tendre sur un terrain qui leur est commun, celui de la négation ou de l'oubli complet des principes constitutifs de la science, qui ont été admis Jusqu'à ce jour par la généralité et surtout par l'élite des hommes voués à ce genre d'étude. Quoique la marche suivie par nous dans l'étude de la question présente n'ait pas l’assentiment de M. Godron et qu’elle n’abou- tisse pas à ce grand et long voyage auquelil voudrait nous astrein- dre , elle ne nous paraît pas moins très-rationnelle. En effet, nous avons fait voir que, considéré en lui-même, le fait présenté par M. Fabre était inadmissible, puisqu'une forme qui est com- plètement distincte de toutes les autres espèces connues en même temps qu'elle est constante et héréditaire, telle qu’est incontesta- blement cet Ægilops speltæformis d'après l’aveu que l'évidence arrache à M. Godron lui-même, ne peut être autre chose qu’une bonne et légitime espèce; puisque, de plus, il est impossible qu’une espèce soit le produit d'une autre espèce, comme cela aurait lieu nécessairement dans la supposition que le fait signalé serait vérita- ble. Nous avons fait voir en outre que l’assertion de M. Fabre était complètement dénuée de preuves ou de témoignages à son appui. Nous venons maintenant de compléter nos observations 52 ÆGILOPS TRITICOIDES précédentes à ce sujet, en faisant remarquer qu'il n’était pas vraisemblable que M. Fabre ait pu trouver assez de graines de l’Ægilops triticoides, plante reconnue toujours stérile par teus les autres observateurs excepté par M.Godron qui d’ailleurs justifie mal sondire, pour reproduire dans son premier essai des individus nombreux et que cependant ni lui, ni personne , M. Godron, toujours excepté, n'ait pu retrouver cette graine dans l’espace de 16 ans et répéter la même expérience; qu'il n’était pas vraisem- blable que tous les individus obtenus par lui de cette graine aient été fertiles : ce qui serait, puisque nous avons prouvé qu'il ne parlait nulle part d'individus entièrement stériles ; que tous ces individus aient été du premier coup de l'Ægilops speltæformis: ce qui serait encore , puisque , selon lui, ils avaient dès la première année absolument le port du blé Touzelle, et que la figure principale de cette plante de la première année de culture, qui est donnée dans son Mémoire, représente avec ses analyses très-exactement l’Ægilops speltæformis actuel, celui de 1856, en même temps que la seconde figure représente une légère modifi- cation de ce même Ægilops, qui reparait quelquefois dans les semis un peu nombreux. Nous avons donc admis que M. Esprit Fabre s'était trompé, et nous avons expliqué une première fois d’une certaine manière, puis une seconde fois d’une autre manière , comment nous supposions qu'il avait pu se tromper. Ces deux explications n’offrant en elles-mêmes rien d’impossible, rien de contradictoire, nous ont paru l'une après l'autre cent fois préférables à l'admission pure et simple d'un fait affirmé, mais non prouvé, qui impliquait la négation absolue des principes les plus évidents et les plus incontestable. M. Godron paraît surtout fort choqué de ce que dans notre Mé- moire sur l’origine des arbres fruitiers, etc. , nous avons avancé qu’on devait rejeter certains faits qui paraissaient contredire les conceptions nécessaires et évidentes de la raison, Désirant faire ET SPELTÆFORMIS. 53 partager son impression au lecteur , il cite textuellement un pas- sage de ce Mémoire, mais en s'arrêtant au beau milieu de la phrase, à une virgule , de telle sorte que le lecteur qui ne con- naît pas le complément de notre pensée , peut croire qu'effecti- vement nous rejetons l'expérience et ne tenons nul compte del'ob- servation dans l'appréciation des faits. Nous allons donc rétablir dans son entier la citation tronquée faite par M. Godron, afin que la méprise à laquelle elle pourrait donner lieu ne soit plus possible. « Il faut remarquer , disions-nous, que conime les lois « des êtres ne peuvent être contraires à celles de la pensée, et que a l'expérience ne donne jamais des résultats d’une valeur abso- lue, puisqu'elle est limitée dans son champ d’étude , s’il arrive Aa A que certains faits paraissent contredire Îles conceptions néces- « saires et évidentes de Ja raison , ils devront toujours être rc- « jetés, ei l’on pourra très-bien conclure que sur ces points l'ex- « périence est incomplète ou fausse, par conséquent en appeler à « une expérience nouvelle, faite dans de meilleures conditions (?).» M. Godron termine sa citation à ces mots « devront toujours être « rejetés » qu'il souligne, et supprime le reste de la phrase. On voit que loin de rejeter l'expérience, comme il voudrait le faire entendre, nous lui faisons au contraire sa part légitime dans la science. Sans doute nous n'acceptons pas ses résultats en aveugle et sans contrôle. Le contrôle qu'elle doit subir , à notre avis, est celui de la raison. Tous les grands hommes qui ont éclairé la science par leurs méditations profondes , qui lui ont donné l'impulsion par leur génie, ont exprimé la même pensée que nous, et nous n'avons fait que l’interpréter ou plutôt la tra- duire fidèlement. L'expérience, tout indispensable qu’elle est, ne peut à elle seule constituer la science. Il ne s’agit point unique- ment pour nous de rassembler des faits; il faut encore pour tirer {t) De l'origine des diverses variétés ou espèces d'arbres fruiliers,etc. p. 42. 54 ÆGILOPS TRITICOIDES un enseignement utile de ces faits, les rattacher les uns aux au- tres , les coordonner d’après des principes bien assurés , en ayant un point de départ à l’abri de toute contestation. Il y a certains hommes , nous le savons, qui ne reconnaissent pas de principes fixes, Pour eux , tout est variable comme les faits qu’ils étudient. Leur science part du doute et n’aboutit qu’au doute ; elle ne ren- ferme point de vérité qui ne puisse être à chaque instant remise en question. La vérité du jour ne sera plus celle de la veille, ni peut-être celle du lendemain. M. Godron est-il aussi de ceux qui ne croient qu'aux faits, qu'aux seuls faits matériels ? S'il tient absolument à rapetisser la science, à la réduire aux propor- tions d’un empirisme étroit , sans certitude et sans portée, libre à lui; nous le laisserons se débattre au milieu des contradictions des faits , avec tous les adeptes d’une science sans principes , et nous continuerons à suivre la voie qui se trouve indiquée dans le passage de notre Mémoire que nous venons de citer, parce qu’elle nous paraît être la meilleure, celle qui est autorisée par l'exemple et les leçons de ces hommes que nous tenons à honneur de prendre pour guides dans la recherche de la vérité scientifique. C’est aussi cette voie que nous avons suivie exactement , en rejetant tout d’abord comme fausse l’assertion de M. Fabre, et en demandant qu’on répète l'expérience, ou qu’on nous apporte des preuves à l’appui de celle qu'on dit avoir été faite. Au lieu de répondre à notre appel, c’est à nous qu’on vient demander des expériences, des faits positifs qui établissent le contraire de ce qu’on veut nous faire admettre. Notre tâche n’est point d'apporter des faits nouveaux , comme le prétend fort à tort M. Godron ; elle est uniquement d’apprécier à leur juste va- leur ceux qu’on nous présente ; et cette tâche, nous croyons l'a- voir remplie. Où en serait-on s’il fallait, comme le veut ce sa- vant , entreprendre des voyages, commencer une série d'expé- riences , consumer beaucoup de temps et d'activité, dans le but unique de démontrer une fois de plus ou d’une manière plus ET. SPELTÆFORMIS. 5 complète, que telle ou telle assertion totalement dénuée de preuves , absurde en elle-même , ou impliquant par ses consé- quences rigoureuses des contradictions manifestes , doit être reje- tée. C’en serait fait de la science ; car quel esprit sérieux voudrait consacrer ce qu'il aurait de loisirs et d'intelligence à une tâche aussi stérile qu'ingrate ? L’ignorance et la mauvaise foi auraient, au contraire , tout à gagner à cette obligation nouvelle qu’on prétend nous imposer. M. Godron croirait-il peut-être que, si nous parvenions à trou- ver quelque part, ce qui est d’ailleurs une chose très-possikle , de l’Ægilops speltæformis sauvage, nous aurions alors gain de cause assurément ? Certainement , s’il pouvait rester encore des doutes à ce sujet chez quelques hommes de bons sens et de bonne foi, ils devraient être par là tout-à-fait dissipés. Mais nous ne croyons pas qu'un esprit obstinément imbu d'idées systémati- ques renoncerait pour cela à ses préventions et se rendrait à l’évi- dence. Nous croyons plutôt qu’il saurait bien dans ce cas sup- posé élever de nouvelles difficultés, et qu'il pourrait nous dire : de deux choses l’une ; ou cet Æzilops speltæformis sauvage croit en société avec les deux Ægilops ovata et triticoides , ou il croît isolément. Dans le premier cas, son existence et sa multiplica- tion n'ont rien que de très-conforme à ce qui s'est vu dans l’ex- périence de M. Fabre. Le même fait qu'il a observé dans ses cul- tures s’est reproduit ailleurs; voilà tout. Ne serait-il pas , au contraire, bien plus étonnant que cette transformation à laquelle il n’a assisté que comme témoin , ne s'opérât pas aussi quelque- fois dans les lieux où ces mêmes plantes qui lui ont donné ce résultat croissent naturellement ? Dans le second cas , pourquoi s'étonner que cet Ægilops se propage dans le lieu où on l’a ren- contré sauvage, qu'il s'y reproduise chaque année sans change- ment , puisqu'on le voit se reproduire pareillement dans les lieux divers où on le cultive depuis seize années. Il n’y à pas de raisons our douter qu'il ne se conserve pendant cent , mille générations ) la) 56 ÆCGILOPS TRITICOIDES ou plus, tout aussi bien que pendant seize seulement. 1l est donc très-possible qu'après avoir été produit à une époque très-recu- lée, par une hybridation suivie d’une transformation analogue à celle qu'on dit s'être opérée il y a seize ans, il ait été ensuite apporté par quelque cause accidentelle dans le lieu qu'on lui as- signe aujourd’hui pour patrie, et qu'il s’y soit maintenu. C'est une forme nouvellement créée aux dépens de formes plus an- ciennes, qui à acquis la stabilité sans passer pour cela d’une période géologique dans une autre, sans subir cette condition qui est indispensable pour les transformations d'espèces , s'il faut en croire M. Godron. On voit donc que nous aurions peu d'avantage à produire ces preuves négatives qu'il plaît au savant botaniste de Nancy de réclamer de nous contre toute raison, au lieu de présenter les preuves positives qui lui sont demandées, à l’appui des assertions qu'il patronne et pour lesquelles il ne saurait obtenir créance qu'à cette seule et unique condition. Après avoir habilement donné à croire par une citation tron- quée, ainsi qu’on l’a vu, que nous jugions des faits uniquement d'après des principes métaphysiques que nous nous sommes créés arbitrairement et sans tenir nul compte de l'expérience, M. Go- dron cherche à nous railler sur l'emploi fait par nous d’une me- taphysique peu sûre, en prétendant que nous aurions aujourd’hui sur l’Æpsilops triticoides une opinion que nous avons combatiue il y atrois ans, et que nous jugions alors avec une grande sévérité. Il est seulement fâcheux pour lui qu'ici sa raillerie porte complètement à faux ; car il se trouve qu’il confond deux ordres de choses tout-à-fait distincts, l’ordre des principes et celui des faits. En effet, lorsqu'il s’agit de déterminer une plante, de s'assurer qu’elle est pourvue de caractères distinctifs , et que ces caractères sont chez elle permanents et héréditaires, c'est un sujet d'analyse et d'expérience où les principes n'entrent pour rien. Lorsqu'il s'agit, au contraire, de savoir si une plante re- ET SPELTÆFORMIS. 57 connue distincte de toutes les autres par un ensemble de caractè- res qui se reproduit invariablement , doit être regardée comme une espèce légitime, comme un type ou non, c’est alors une question de principes et nullement d’analyse, Notre opinion actuelle sur la valeur spécifique de l’Ægilops triticoides de Requien, diffère sans doute de celle que nous avons émise il y a trois ans, parce que dans l'intervalle nous avons recueilli des données et des renseignements nouveaux, qui ont modifié les résultats de notre première analyse et nous ont con- duit à une appréciation différente des caractères distinctifs de cette plante; mais l'opinion que nous avons alors combattue et jugée sévèrement, n’en est pas moins toujours exactement, identiquement la même que celle que maintenant nous jugeons tout aussi sévèrement. Alors comme aujourd’hui, nous soute- nions que la plante cultivée par M. Esprit Fabre, signalée et communiquée par lui à beaucoup de personnes, est une espèce véritable; alors comme aujourd’hui, nous soutenions qu'il est ab- surde de prétendre qu'une espèce produise une autre espèce , et nous faisions remarquer que c’est bien à untel résultat que vient aboutir l’assertion de M. Fabre. Seulement ce que nous avons de plus à dire actuellement, c’est que les nouvelles assertions et hypothèses de M. Godron à propos de ce même fait, entrainent rigoureusement les mêmes conséquences , et qu’ainsi on est en droit de porter sur elles un jugement tout-à-fait semblable. Dans l’édition de sa réponse publiée à Nancy , nous trouvons encore un autre passage, où le trouble de son esprit fait tom- ber notre savant contradicteur dans la même confusion d'idées que nous venons de relever. S'emparant de la remarque que nous avions faite, au sujet de l'influence très-grande qu'ont les idées théoriques de l'observateur sur l'appréciation des faits soumis à son examen, il croit pouvoir nous en faire l'application , tou- jours à propos de notre changement d'opinion sur la valeur comme espèce de l’Æzsilops triticoides de Requien. Mais, comme 258 ÆGILOPS TRITICOIDES dans les deux explications données par nous de l'expérience de M. Esprit Fabre, notre appréciation au point de vue théorique est demeurée identiquement la même, il en résulte évidemment que nos idées théoriques étaient complètement étrangères à cette question de pure analyse , sur laquelle nous avons eu deux avis différents en raison des données différentes qui motivaient notre jugement dans les deux cas, et qu’ainsi ce savant en faisant intervenir ces idées théoriques là où elles n’entrent pour rien , nous adresse une critique entièrement dépourvue de justesse. Arrivant à l'examen des caractères distinctifs de l’Ægilops speliæformis, M. Godron fait remarquer que cette plante, d’après l’ensemble de ses caractères et tout son aspect extérieur, présente beaucoup d’analogie avec ces déformations stériles des Ægilops que l’on rencontre sauvages dans le midi de la France, ainsi qu'avec celles qu’il dit avoir obtenues de ses fécondations artifi- cielles ; que, comme elles , elle paraït tenir le milieu entre les Ægilops et les Triticum , et qu'ainsi il est très-probable qu’elle a la même origine. C’est encore là exactement ce même argu- ment que nous avons déjà combattu, et qui est si cher aux parti- sans outrés des hybrides , parce qu'il leur sert à propager leurs erreurs en les colorant d’une apparence spécieuse. L'Æzi- lops speltæformis , avons-nous dit , est intermédiaire aux vrais Ægilops types de ce genre et aux Spelta. Les Spelta sont inter- médiaires aux Æzilops et aux Triticum. A résulte de là, en effet, que l’Ægilops speltæformis est aussi, jusqu’à un certain point, un intermédiaire entre ce que nous appelons les vrais Ægilops et les Zriticum. S'il est reconnu en même temps qu'il existe des déformations qui sont le produit de la fécondation des Ægilops par les Zriticum , il est clair qu’elles devront être pareillement intermédiaires entre ces deux genres de plantes , et que dès-lors elles pourront offrir quelque similitude avec les espèces véritables qui seraient aussi à certains égards dans le même cas, Nous ET SPELTÆFORMIS. 59 disons, nous, qu'une telle similitude ne constitue pas une ana- logie, qu'il ne peut y avoir d’analogie réelle entre des défor- mations stériles, entre des états anormaux, purement individuels du type qui a subi la fécondation , et de vraies espèces normale- ment constituées et permanentes. Nous croyons qu’il faut au con- traire se tenir en garde contre des similitudes de cette nature, etqu'elles constituent simplement pour l'observateur une source d'erreurs très-graves. Aussi, dans l’état si peu avancé où se trouve encore aujourd’hui la connaissance des plantes sauvages de nos con- trées, regardons-nous comme un vrai fléau pour la science, pour la botanique descriptive surtout, cette tendance de plusieurs botanistes à s’autoriser du résultat de quelques fécondations artificielles, pour ne plus voir autre chose que des hybrides dans les espèces de divers genres , qui paraissent très-nombreuses et rapprochées par une grande affinité. En repoussant comme fausse l’analogie dont parle M. Godron, nous renversons par le fait, comme dénuées de tout fondement solide, les suppositions relatives à l’origine de l’Ægilops speltæ- formis qu'il croit pouvoir baser sur cette analogie. Mais ce n’est pas assez pour ce savant d'indiquer des analogies ; il veut prou- ver davantage , et il tient à établir que l’Ægilops speltæformis n'est qu'un /Zpilops triticoides modifié par la culture, qu’on ne doit pas « l'en distinguer comme espèce , mais comme forme ou passage , » puisqu'il n’y a entre eux d'autre différence « qu’une dent ou qu'une arête en plus ou en moins , » et que d’ailleurs l'Ægilops triticoides , cette création hybride selon lui, est aussi, à l'en croire , quelquefois fertile et quelquefois dépourvue de cette dent intermédiaire qu'il a ordinairement de plus que l’Ægi- lops speltæformis. On se souvient que M. Godron a rappelé par des citations que nous avions en 1853 confondu spécifiquement les' Ægilops triticoides et speliæformis, qu'il est revenu sur ce fait plusieurs fois et avec complaisance , en disant même que cette confusion 60 ÆGILOPS TRITICOIDES nous appartenait en propre (*), et félicitant beaucoup M. Fabre d’avoir très-bien distingué ces deux plantes, tandis que nous les avions méconnues complètement (?). En le voyant maintenant adopter sur ce point notre propre opinion de 1853 qu'il a d'abord critiquée , et soutenir qu'il n'y a presque aucune diffé- rence entre les Æpgilops triticoides et speltæformis , que ce der- nier n’est qu’un ériticoides modifié par la culture , c’est-à-dire par la nature du sol , ce qui revient exactement à ce que nous avions dit nous-même des différences de ces deux plantes , qui nous paraissaient ne provenir que de la nature du sol, on pour- rait s'étonner beaucoup d’un revirement d'opinion aussi étrange et même ne pas comprendre pourquoi, au lieu de nous blämer , il ne nous aurait pas plutôt félicité au sujet du rappro- chement que nous avions indiqué en 1853, si l'on ne savait quelles évolutions sont permises à celui qui sait faire un heureux emploi du mot variété, ou de ceux de forme et de passage qu'on lui donne parfois pour équivalent. Ce mot tient lieu d'argument; il prévient les objections et sert de réponse à tout. Préoccupé exclu- sivement, comme nous l’étions, des distinctions spécifiques qui seules nous paraissent dignes d’une attention sérieuse, nous avions en effet négligé l'emploi de ce mot dans le rapproche- ment que nous avons fait d’abord de ces deux plantes , et c'était là notre tort ; c’est là aussi ce qui nous attire maintenant le reproche d’avoir fait une confusion que M. Godron est si heu- reux d'exploiter. Tandis que lui qui sait au contraire se servir à propos de ce mot de variété, peut tour-à-tour et à son gré séparer ou réunir , distinguer ou confondre l'Ægilops speltæformis avec l'Ægilops triticoides ou avec un blé n'im- porte lequel, sans craindre aucun reproche de cette nature. (1) Mémoire cité, édition de Nancy, p. 21. (2) Id. Annales des sciences naturelles, partie Boranique, 4° série, L. v, p. 79. ET SPELTÆFORMIS. 61 L'élasticité d’un mot le met à l’abri de toute critique, et lui per- met de répondre aux uns qu'il n’a pas séparé , aux autres qu'il n'a pas réuni. Nous l’avouons : jusqu'ici nous n'avons trouvé à louer dans notre savant adversaire ni la force ou la justesse du raisonnement , ni la fermeté des principes , ni la parfaite et rigoureuse exactitude des assertions ou des citations ; mais cependant nous ne pouvons nous empêcher de reconnaître son habileté dans l'emploi de certains mots ; car il a droit sous ce rapport à beaucoup de félicitations de notre part. S'il est vrai, comme le prétend M, Godron, qu'il n’y a, entre l'Ægilops speltæformis et l'Ægilops triticoides, d'autre différen- ce qu'une arête en moins dans le premier, qui quelquefois reparaït, qu'une dent en plus dans le second ,qui quelquefois manque,et que ces Ægilops sont complètement identiques sous tousles autres rap- ports, on est naturellement porté à se demander comment il a pu se faire que M. Fabre ait cru à une transformation de l'Æzgilops triticoides en blé dans ses cultures ; que M. Godron nous ait écrit, en date du 1 février 1853, que la plante de M. Fabre « était devenue du 7riticum vulgare ; » qu'il ait dit ensuite que cette plante « était presque complètement le blé Touzelle, » et plus tard, qu’elle « avait pris en partie les caractères du blé ; » qu'aujourd'hui enfin il voie en elle « un passage , un retour au blé » de l’'Ægilops triticoides. On ne peut dès lors moins faire que d'admettre qu’il y avait certainement dans les caractères les plus apparents de cet Ægilops speltæformis,dans son aspect exté- rieur , au moins quelque similitude qui ait pu motiver jusqu’à un certain point ou rendre spécieux le rapprochement indiqué avec persistance par ces deux observateurs, par M. Godron surtout. Celui qui n'est pas très-attentif peut bien ne pas remarquer des différences très-positives qui séparent deux espèces ; il peut également se tromper sur la valeur de ces différences, s’il manque des données nécessaires , si surtout il n’a pas fait d'expériences 62 ÆGILOPS TRITICOIDES et n'a pas pour se guider des analogies bien certaines. Mais ilest impossible, quand on a l'esprit sain, de voir des ressemblances lorsqu’en réalité elles n'existent pas, et d'établir un rapproche- ment sous le rapport de l'identité spécifique entre deux plantes, sans qu'il y ait au moins une similitude apparente. Si donc M. Godron a pu, même un seul moment, confondre lÆgilops speltæformis avec le blé, s'il a pu commettre cette méprise si grave, qui nous a tant surpris de la part d’un observateur habitué comme lui aux travaux d'analyse, il fallait nécessairement, nous disons ceci à sa décharge, qu’il y eût dans cette plante une appa- rence extérieure qui rendit possible la méprise dont nous parlons et qui nous l'explique en quelque sorte ; il fallait que le faciès de l’'Ægilops speltæformis fût jusqu'à un certain point celui du blé, du Zriticum vulgare, et qu’il ne fût pas celui de l’Ægilops triticoides. Or ce qu’on appelle le faciès, dans une plante, résulte d’un ensemble de différences qui peuvent quelquefois ne pas paraître très-grandes quand on les considère isolément, mais qui n’en sont pas moins très-réelles et très-visibles, et que d’après cela il convient d’apprécier ; elles consistent souvent dans des caractères relatifs tirés non seulement de la forme, mais de la grandeur, dela couleur, ou du nombre des diverses parties de la plante. Le faciès de l'Ægilops speltæformis n'étant pas celui de l’Ægilops triticoides, ainsi que la confusion ou le rapprochement signalé en est la preuve évidente, nous devons examiner en quoi consiste la diversité d’aspect de ces deux plantes, et voir si elle ne tiendrait pas à des différences d'une certaine importance dans leurs caractères extérieurs, dans ces caractères qui étant visibles à l'œil nu, n’exigent pas pour être reconnus une analyse minu- tieuse, comme ceux que peut offrir souvent l'étude des parties cachées de la fleur. La première différence qui nous frappe tout d’abord, dans l'examen comparatif de ces deux plantes, c’est que le nombre des épillets est ordinairement de 9 à 13 dans l’'épi de l'Ægilops ET SPELTÆFORMIS. 63 speltæformis, tandis qu'il n’est que de à à 7 dans celui de l'Ægilops triticoides. Nous avons observé pendant quatre années, une multitude d'individus du premier, et nous avons reconnu que chez presque tous le nombre des épillets variait de 10 à 12, qu'il s'élevait rarement au dessus de 13, et ne descendait aussi que rarement au dessous de 9. Au contraire, tous les échan- tillons du second que nous avons reçus de diverses personnes , notamment de MM. Palun, Touchy, Godron et Fabre, tous ceux que nous avons examinés dans l’herbier de Requien et dans d’au- tres collections, telles que celle de M. Godron, qu'il a eu l’obli- geance de nous communiquer , tous ces échantillons ne nous ont offert que 7 épillets au plus dans chaque épi ; le nombre ordinaire est de 5 ou 6 ; on en trouve plus rarement 7 ou seule- ment 4. Voilà déjà une première différence très-saillante et très- facile à constater pour tout le monde, que nous devons re- commander à l'attention de M. Godron, puisqu'elle paraît lui avoir échappé. Nous remarquons de plus que les épillets de l’Ægrlops speltæ- formis sont sensiblement plus rapprochés entre eux, et que l'intervalle d’une articulation à l’autre , dans l’axe de l’épi, est moins grande dans cet Ægilops que dans l’Ægilops triticoides ; cette différence étant dans le rapport de 4 à 6 ou de 5à7, de telle sorte que la partie de l’axe, qui se trouve opposée à chaque épillet, est égale à la moitié de la longueur de cet épillet dans le speltæformis , tandis qu’elle atteint souvent les trois quarts et quelquefois plus dans le #riticoides. C’est donc là une seconde différence, constante comme la première et comme elle facile à voir, que nous recommandons également à l'attention de M. Godron. En outre nous remarquons que les épillets de l’Ægilops spel- t@formis , quoique plus nombreux et plus rapprochés que ceux de l’Ægilops triticoides, paraissent un peu étalés et écartés su- périeurement de l'axe de l'épi, quand on les regarde de profil 64 ÆGILOPS TRITICOIDES à la maturité ; tandis que ceux de ce dernier sont au contraire dressés et appliqués contre l’axe. C’est surtout cette disposition des épillets dans l’Ægilops speltæformis, jointe à l’écartement de leurs glumes , à leur forme plus ouverte et à leur nombre , qui donne à l’épi de cette plante l'aspect de celui d’un blé barbu. Voilà une troisième différence fort notable, que nous devons encore signaler à M. Godron. En quatrième lieu , les épillets de l’Ægilops speltæformis pré- sentent sur les côtés une forme positivement convexe, leurs glumes offrant un dos prononcé , assez écarté de l’axe et relevé par une nervure saillante, mais non pas caréné, parce qu'il n'y a pas chez cet Ægilops comme dans le Triticum vulgare et les autres autres Zriticum, une compression très-marquée près de la ner- vure dorsale, surtout vers le sommet. Dans lÆgilops triticoides les épillets se montrent, au contraire, presque aplatis ou à peine un peu convexes latéralement , parce que la nervure prin- cipale des glumes , qui est plus fine, se trouve rejetée sur le côté et si près de l'axe qu'elle est souvent presque cachée et à peine visible , de telle sorte que la glume ne présentant que son côté extérieur, qui est fort élargi, ne paraît offrir aucune con- vexité dorsale, au premier aspect. Nous prierons M. Godron de vouloir bien vérifier ce quatrième caractère, qui ne nous semble pas moins saillant que les trois qui précèdent. Nous devons noter aussi une cinquième différence , qui est moins apparente que les quatre précédentes, mais qui ne doit pas paraître moins décisive aux yeux du botaniste exercé. Elle con- siste dans la forme des glumes qui, dans l'Ægilops triticoides , sont un peu élargies supérieurement et offrent un rétrécissement assez marqué , à partir du milieu jusque vers la base, tandis que dans l’Ægilops speltæformis , le rétrécissement qui est presque nul à la partie inférieure , se montre plutôt visible au sommet. Il résulte de là que , dans ce dernier , les deux glumes de l'épil- let s’écartent par leurs bords vers le haut, même avant la ma- ET SPELTÆFORMIS. 65 turation, et sont contiguës ou se recouvrent un peu vers la base ; au lieu que dans le premier ce sont au contraire les bords su- périeurs qui se recouvrent, tandis que les bords inférieurs sont à peine contigus à leur base. Ge caractère tiré de la forme des glu- mes à beaucoup d’importance , puisqu'il rattache complètement l'Ægilops triticoides à V Ægilops ovata, chez lequel on voit un rétrécissement très-marqué des glumes vers leur base, et par suite un renflement très-prononcé de l’épillet dans son milieu. Ce sont ces cinq différences principales et très-notables, indé- pendamment de la taille plus robuste , des feuilles plus larges et des arêtes plus épaisses, qui donnent à l'Ægilops spellæformis cette apparence de blé, qui a trompé M. Godron ; ce sont elles sans doute , quoiqu'il ne s’en rende peut-être pas bien compte , qui l’obligent de convenir aujourd’hui, sans engager l'avenir et sous la réserve du passé, que cette plante est actuellement dis- tincte. Il nous saura gré, nous l'espérons du moins, de venir cette fois à son aide en l’invitant simplement à vérifier des dif- férences qu'il n'a pas su démêler d’abord, dont l’ensemble pourtant l’a frappé, et qui doivent être bien réelles, car sans elles le rapprochement dont il a parlé et qu’il persiste à défen- dre n'aurait pas d'explication possible. Nous espérons que ces cinq différences que nous venons de signaler, étant jointes aux autres caractères distinctifs , sufliront pour lever tous ses doutes et l’as- surer de la non identité spécifique de ces deux Ægilops , pour le convaincre en un mot que l'Ægilops speltæformis tout en n'étant pas du blé, tout en étant complètement et spécifique- ment distinct du blé, du 7riticum vulgare, n’en est pas moins complètement et spécifiquement distinct de lÆgélops triticoides. Il nous faut ajouter maintenant quelques détails relativement aux notes caractéristiques tirées des dents et des nervures , dans les enveloppes calicinales de ces deux plantes. Les nervures , en premier lieu , présentent des différences très-notables. Dans l'Ægilops triticoides elles sont très-nombreuses et assez nettes, “ Annales de la Société Linntenne. T 66 ÆGILOPS TRITICOIDES à peu près comme dans l’Ægilops ovata ordinaire. Dans l'Ægi- lops_ speltæformis elles sont moins nombreuses et en même temps beaucoup moins nettes; les nervures médianes parais- sent souvent interrompues vers leur milieu ou visibles seu- lement à la loupe, tandis que la nervure dorsale est , au con- traire , plus saillante et plus épaisse que dans l’autre Ægilops. Quant aux dents et arêtes, comme elles correspondent aux nervures , de ce que celles-ci sont plus nombreuses dans l’Æzi- lops triticoides , 1 résulte que celles-là doivent l'être également davantage. Nous remarquons d’abord dans cet Ægilops, au som- met de la glume, deux arêtes très-prononcées que l’on trouve également dans la glumelle des fleurs inférieures. Indépendam- ment de ces deux arêtes, il existe à chaque bord de la glume une dent tout-à-fait courte, plus une dent située dans l'intervalle des deux arêtes, qui est souvent assez saillante. Tantôt cette dent intermédiaire se voit à peine , comme le dit M. Godron ; tantôt ce sont les deux arêtes principales qui deviennent non point nulles, mais seulement fort courtes ; ce qui donne alors cette variété mutique dont parle souvent M. Godron, et qui , à part cette différence , nous a paru tout-à-fait semblable au sriticoides ordinaire. Car, dans tous les Ægilops trilicoides que nous avons pu examiner , soit que les arêtes fussent plus ou moins allongées et que les dents fussent plus ou moins visibles , le nombre et la disposition des nervures, la forme des glumes toujours larges dans le haut et rétrécies à la base, ainsi que les divers caractères dont nous avons parlé précédemment , nous ont paru exactement les mêmes. Dans l'Ægilops speltæformis, la glume qui est souvent un peu rétrécie vers le haut, présente au sommet une seule arête, sur le prolongement de la nervure dorsale, avec une dent de chaque côté, près du bord. La dent du côté intérieur est tou- jours très-courte ; celle du côté extérieur est assez pointue , et se présente souvent sous la forme d’un mucron, qui devient quel- ET SPELTÆFORMIS. 67 quefois une petite arête, laquelle atteint très-rarement la lon- gueur de l’épillet. Toutes les variations de l'Ægilops speltæ- formis observées depuis seize ans, se réduisent presque unique- ment à l'extension plus ou moins grande de cette dent extérieure de la glume, qui, selon qu'elle s’allonge plus ou moins, prendra les noms de dent, mucron ou petite arête. Il arrive aussi quelquefois que l’arête dorsale se raccourcit un peu. Dans notre précédent Mémoire, nous avons donné la description de l’Ægilops speltæformis, et nous nous sommes occupé surtout de la comparaison de cette plante avec le Triticum vulgare, sans nous appesantir beaucoup sur les caractères qui la séparent de l’Ægilops triticoides (*). C’est pourquoi nous croyons utile d’a- jouter ici une description de l’Ægilops triticoides , qui servira de complément à notre premier travail. ÆGILOPS OVATA {rilicoides. (Planche, fig. B, 1—4.) Ægilops triticoides; Requiex , exsice. et pl. inéd. fig. 3.— Berroz. FI. ital. t. 4. p. 788. Epi formé de 5-7 épillets imbriqués sur deux rangs, un peu écartés entre eux , dressés et serrés contre l'axe à la maturité, de forme allongée , légèrement renflés dans leur milieu , rétrécis vers leur base, tous munis d’arêtes plus ou moins longues, à 3-4 fleurs ; les deux fleurs inférieures munies d'organes floraux , la pénultième mäle , la terminale rudimentaire. Glume à deux valves égales, un peu plus courtes que l’épillet , ovales-subpal- mées , élargies et se recouvrant un peu par leur bord antérieur au-dessus du milieu , rétrécies inférieurement et à bords à peine . \ . contigus tout près de leur base , munies de nervures nombreuses {*) Mémoire sur l'Ægilops triticoides, etc. (Annales des sciences natu- relles, partie Boraniqur, 42 série, t, 1v, p. 315 et suiv.) 68 ÆGILOPS TRITICUIDES très-visibles , dont une plus saillante sur le côté et très-rappro- chée de l’axe, tronquées à leur sommet qui est surmonté de deux arêtes assez raides égalant environ quatre fois la longueur de la valve ou parfois écourtées, offrant dans l'intervalle des deux arè- tes une dent courte , plus où moins saillante , rarement nulle, et sur chaque bord une dent ou saillie du limbe plus où moins prononcée, Clumelle à valves presque égales ; la supérieure ob- tuse ; l'inférieure biaristée comme la glume, dansles deux fleurs inférieures. Ovaire constamment avorté , élargi et tronqué au sommet , atténué à la base. Feuilles vertes ou subglaucescentes, assez étroites , planes , brièvement auriculées à la base. Chaume cespiteux. Cette déformation singulière diffère de l'Ægilops ovata, dont elle est issue, par son port plus robuste, ses feuilles plus longues, son épi plus allongé, formé de 5-7 épillets et non de 3-4 seule- ment , ses épillets plus allongés et peu ventrus, ses nervures plus fines, dont une manifestement plus saillante que les auires, ses arètes réduites à deux qui sont plus raides et plus épaisses, mais moins élargies inférieurement. Elle se distingue de l’Ægilops speltæformis ( PI. fig. À, 1-8), comme nous l'avons déjà fait remarquer , par le nombre de ses épillets qui est moindre de moitié, par leur direction un peu moins oblique , par leur forme et leur disposition relativement à l'axe dont les articulations sont plus distinctes et dont la marge est plus longuement hispide, par le nombre des fleurs qui est moindre dans chaque épillet, par la forme des glumes qui sont rétrécies à la base et plutôt élargies vers le haut , par leurs ner- vures plus nombreuses et plus saillantes, ainsi que par leurs dents et arêtes également plus nombreuses , par son port plus grêle, enfin par sa graine constamment avortée. Nous voici arrivé au terme de cette discussion dont il ne nous reste plus qu'a indiquer sommairement les résultats. Nous avons ET SPELTÆFORMIS. 69 montré M. Godron faisant d’abord de grands efforts pour dépla- cer la question , et cherchant à nous attirer sur un terrain qui n'était pas celui sur lequel nous devions l’attendre , et où nous avons néanmoins consenti à le suivre, uniquement pour faire voir qu'il ne craignait pas d’étayer ses opinions, même les plus accep- tables, par un grand renfort d’assertions erronées et d'arguments peu solides. Nous l’avans vu ensuite aborder comme un simple accessoire le point qui était seul en litige, le fait capital qui faisait tout l’objet de la discussion , et , au lieu d'apporter les prenves qu'on exigeait de lui, nous demander , à nous , contre lui , des preuves expérimentales négatives , en s’efforçant par-là d’inter- vertir les rôles; car le sien devait être évidemment de démon- trer la réalité d’un fait présenté comme nouveau, d'un fait con- traire à tous les faits connus et réunissant en lui les caractères les plus marqués d’invraisemblance et d’impossibilité ; tandis que le nôtre était simplement de porter un jugement sur ce fait en lui-même , et d'apprécier la valeur des preuves qui paraïssaient l’établir. Nous l’avons vu encore , au lieu de combattre directe- ment les raisons qui servaient d'appui principal à notre jugement et à notre appréciation, au lieu de chercher à les réfuter, les passer sous silence comme pour éluder la discussion , apportant en revanche , à l'appui de l'opinion qu'il veut défendre , beaucoup de raisounements captieux et de distinctions trop subtiles, entre- mélés d’assertions dont nous avons dù relever la flagrante inexac- titude. On comprend que, avec les ressources d'une pareille logique, le triomphe de sa cause lui paraissait facile. Il a donc pu maintenir ses conclusions premières dans toute leur intégrité , et nous dire avec une assurance de vainqueur qu’il trouvait la question revenue juste au point où il l'avait précédemment lais- sée, comme s’il eût fait disparaître d’un souffle tout ce qu'il avait rencontré devant lui. Pour nous qui, loin d’esquiver le débat, non-seulement avons exposé sous les yeux du lecteur la question dans son entier et 70 ÆGILOPS TRITICOIDES sous toutes ses faces, selon le degré d’importance de chacune, mais encore n'avons dissimulé aucune des raisons présentées par notre savant adversaire, n’en laissant aucune sans réfutation ou sans réponse directe, nous croyons sans doute le débat épuisé et nous gardons l’espoir d’avoir fait passer dans les esprits notre conviction tout entière. Cependant , comme le public est le seul juge de la cause qui est portée devant lui, nous ne voulons anticiper nulle- ment sur le jugement qu'il devra rendre. Ce que nous désirons avant tout, exclusivement même, c'est que la lumière se fasse, que la vérité soit connue. Car, dans tout cela, ce qui a été notre mobile unique , ce sont les droits de la vérité méconnue selon nous , que nous avons voulu défendre ; ce sont de fausses doc- trines que nous avons voulu combattre , et dont l'avènement et le triomphe nous paraissent compromettre l'avenir de la science, ou du moins retarder ses progrès ultérieurs , doctrines que leurs sectateurs mettent beaucoup d’ardeur et d’obstination à défendre, s'emparant avec soin des faits les plus obscurs, dès qu’ils semblent prêter appui à leurs folles opinions. On comprend tout le parti qu'on peut tirer des faits d’expé- rience même les plus douteux , lorsqu'on se plait à leur attri- buer gratuitement la certitude et l'authenticité qui leur man- quent et qui seules peuvent leur donner de la valeur. On sait de plus qu’il est un art d’assouplir jusqu'aux faits les plus rebelles par eux-mêmes à l'arbitraire des interprétations , art qui consiste surtout à mettre en relief certaines circonstances accessoires, en dissimulant habilement toutes celles qu’on veut faire méconnaître et qui marquent cependant le véritable caractère de ces faits. Il n'est pas en effet de système faux , subversif même, dans la science tout comme dans la littérature et la religion, qui n’élève la prétention de s'appuyer sur des données positives , sur des fai’s. S'il existe une catégorie de faits qui se prêtent merveilleusement à toutes les interprétations, à tous les travestissements que l’esprit ET SPELTÆFORMIS. Ti de système peut désirer leur faire subir , ce sont surtout ceux que présentent quelquefois les annales de l’horticulture , où l’on sait que le charlatanisme n'a joué que trop souvent un certain rôle , où l’on voit l'ignorance ainsi qu’une crédulité aveugle indiquer et accepter même, dans une foule de cas , des solutions que la science seule ; une science éclairée et profonde , devrait préparer et mürir. C’est [à que les hybridistes modernes, les par- tisans de la variabilité des types spécifiques , ainsi que ceux qui admettent la transformation des types en races diverses perma- nentes , pourront trouver aisément une masse de faits douteux , obscurs, équivoques, incertains , controuvés , en un mot tout un arsenal de matériaux pour leur œuvre destructive de la véritable science. Souvent il ne leur faudra pas même beaucoup d'art pour rassembler et coordonner tous les faits de cette nature, et pour leur donner la signification qu'il leur plaira d'y trouver. Il importe donc que les amis de la vérité scientifique soient prévenus d'avance à cet égard, que d’un coté ils sachent bien ce que renferment ces sources où l’on ne craindra pas d'aller puiser, et que d’un autre ils soient en garde contre les prestiges d’une habileté sophistique, afin qu'ils ne se hâtent point trop de donner leur adhésion à des assertions ou à des théories basées sur des faits qui doivent être justement suspects à leurs yeux. Les faits, personne ne le conteste, sont le fondement nécessaire de toute solide et complète démonstration. Mais il faut recon- naître aussi qu'il y a divers degrés de certitude et d'importance parmi les faits. On peut, sous le rapport de la certitude, les ranger en quelque sorte en deux catégories ; d’une part les faits avérés et incontestables, de l’autre les faits douteux ou obscurs. Le discer- nement des faits est d'une grande importance , puisque , selon qu'il est bien ou mal fait, la vérité ou l'erreur peuvent y trouver l'appui qui leur est nécessaire pour se produire, se propager, et recevoir l'entière adhésion de l'esprit, en un mot y trouver toutes leurs conditions de succès. ÿ 7. ÆGILOPS TRITICOIDES Dans cette question ces /Ægilops transformés , qui nous oc- eupe , nous rencontrons devant nous des faits appartenants à ces deux catégories que nous venons de signaler, et pouvant être l'objet de jugements divers, opposés même, selon le discernement qu'on en faitet le degré d'importance qu'on y attache. Au pre- mier rang des faits avérés et incontestables, nous trouvons celui de l'existence de ces trois plantes, Ægilops ovata, Ægilops speltæformis et Triticum vulgare, que l'on peut toutes trois reproduire à volonté et multiplier de graines , ainsi que l’ex- périence en a été faite maintes fois, expérience dont chacun peut s'assurer en la répétant de nouveau. Ces trois plantes sont très - reconnaissables , très- distinctes même , et complètement irréductibles l’une à l’autre, quelle que soit la solution donnée à la question secondaire du rapport générique qui les uait ; elles sont plus distinctes entre elles, et par conséquent sont des espèces à meilleur titre que les neuf dixièmes des espèces généralement admises dans la famille des Graminées, dont elles font partie. La distinction complète , radicale de ces trois plantes : voilà un fait clair et patent, un fait actuel, un fait positif et matériel. Nous devons le signaler d’une manière toute spéciale à l'attention de M. Godron qui, tout en ayant la prétention de tenir beaucoup aux faits matériels, plus qu'il ne faudrait, à notre avis, paraît quelquefois ne pas s’en préoccuper autant qu'il le faudrait, tou- jours à notre avis. Appuyé sur les résultats de l'expérience les plus certains, les plus universellement admis dans des cas analogues, nous tirons, avec une pleine et entière assurance, de ce fait bien établi et incontestable cette conséquence qui est non seulement probable mais rigoureuse d'après nos principes, que ces trois espèces ont toujoursétédistinctes comme elles le sont actuellement; qu'il est impossible que l’une soit sortie de l’autre, ou que l’une d'elles soit sortie de l'union des deux autres, et que si quelqu'un affirme le contraire, c’est qu'il a dû se tromper à coup sûr ; qu'il est pareillement impossible qu’elles cessent un jour d’être ET SPELTÆFORMIS. 13 distinctes, ou que seulement l’une d’entre elles puisse être confon- due avec l’une des deux autres. Cette conséquence, M. Godron la repousse et nous oppose à la fois une négation relativement au passé, et une prédiction pour ce qui regarde l’avenir. Ces trois plantes que nous venons de désigner, sont pour lui comme pour nous actuellement dis- tinctes ; ilest forcé de convenir du fait qui est patent. Mais, dit- il, ce fait n'existe que depuis seize ans. Il y a seize ans l’une de ces trois plantes, l'Ægilops spellæformis, n'existait pas ; il s’est produit et doit son origine aux deux autres. Actuellement « il est distinct sans doute ; » mais dans l’avenir il cessera de l'être et deviendra le blé, le Zriticum vulgare. A cela nous répondons qu'il n’est pas en notre pouvoir de faire revivre le passé,et de faire assister un second témoin à cette trans- formation merveilleuse qui s’est opérée il y a seize ans, sous les yeux d’un seul, qu'ainsi nous devons nous borner à l'examen du fait sur lequel repose uniquement la négation de M. Godron. Nous montrons que ce fait doit être regardé comme plus que douteux, puisque, sous quelque rapport qu’on le considère, tout nous prouve sa fausseté : puisqu'il est sans analogue, à moins qu'on ne prétende en trouver parmi certains faits qui nous pré- sentent des créations merveilleuses comme étant le produit d'accouplements fantastiques, faits absolument dénués de preuves, que l’horticulture enregistre parfois, mais que la science n’a nullement marqués de son sceau. Nous répondons en outre que nous ne saurions devancer l'avenir, et que si le retour prédit de l'Ægilops speltæformis au Triticum vulgare ne doit s'opérer qu'à la fin de la période géologique actuelle, nous ne saurions attendre jusque là pour en vérifier l’accomplissement, que d’ailleurs le renvoi à un avenir quelconque, indéterminé, nous paraît être comme le renvoi aux Calendes grecques. Nous faisons done voir que cette prédiction de M. Godron doit paraître plus qu'incer- taine dans sa réalisation , puisque de quelque manière qu'on 14 ÆGILOPS TRITICOIDES l’envisage, tout nous prouve qu'elle est fausse, comme la néga- tion qui précède : puisque le résultat qu’elle annonce serait sans analogue parmi les résultats connus, et que jusqu'ici on n’a jamais vu de plante _mieux caractérisée que beaucoup d’autres espèces véritables, qui, s'étant reproduite de graines avec tous ses mêmes caractères pendant un grand nombre d’années, aurait cependant fini par disparaitre, et par se confondre identiquement avec une autre plante dont elle avait paru d'abord spécifiquement très-distincte. Ainsi donc à un fait matériel , palpable, actuel , tel que celui de l'existence et de la distinction comme espèces de ces trois plan- tes qu'on nomme /Ægilops ovata, Ægilops speltæformis et Tri- ticum vulgare , à un fait sur lequel il ne pourrait pas y avoir deux opinions parmi ceux qui, étrangers au débat et à toute préoccupation systématique, voudraient simplement s’en enquérir, on oppose une négation fausse ou tout au moins très-douteuse d'après les apparences, qui s'applique au passé, et une prédic- tion pareillement fausse ou tout au moins très-incertaine , qui concerne l'avenir ; voilà dans sa plus simple expression et en deux mots tout le débat. Mais, nous dira-t-on peut-être , s’il y a là incontestablement trois espèces , pourquoi l’Ægilops speltæformis qui est l’une de ces trois espèces ne serait-il pas le même au fond que l’Ægilops triticoides de Requien ? Avant l'expérience de M. Fabre , l’Ægi- lops triticoides , quoique appartenant à la catégorie des plantes rares et peu connues , avait été admis au rang d'espèce par plu- sieurs auteurs; maintenant il perd son rang d’espèce, et c’est une autre plante non signalée jusque là, dont la vraie patrie n’est pas même connue, c'est l’Ægilops speltæformis qui vient le rem- placer. La nécessité d’une distinction nouvelle, de l'établissement d'une nouvelle espèce parait au moins peu vraisemblable. Cette remarque qu'on pourrait nous faire, elle s'est présentée tout d'abord à notre esprit, lorsque nous avons examiné la ques- ET SPELTÆFORMIS. 75 tion pour la première fois. Nous avons cru en 1853, que l’es- pèce complètement distincte soit de l'Ægilops ovata, soit du Triticum vulgare , qui avait été signalée par M. Fabre, devait être le véritable Ægilops triticoides de Requien , l’Ægilops tri- ticoides type; les détails ainsi que les résultats de son expérience paraissant l'indiquer , puisqu'il affirmait comme un fait certain que sa plante était le produit de la graine d'un Ægilops triticoi- des sauvage. De ce fait tenu pour certain résultait comme consé- quence rigoureuse l'identité spécifique de la plante sauvage et de la plante cultivée. Par ce seul fait , les différences qu’elles pou- vaient offrir perdaient toute leur importance , et il était raison- nable d'admettre que ces différences étaient le simple résultat de la diversité du sol , où ces deux plantes avaient subi leur déve- loppement ; car , à nos yeux, la vraie et solide marque de dis- tinction des espèces végétales entre elles étant tirée de leur fa- culté de se reproduire par graines , la valeur des caractères ou différences extérieures qui les séparent doit toujours être ap- préciée d’après leur constance. Une espèce se reproduisant tou- jours elle-même et ne pouvant reproduire une autre espèce , s’il est démontré que deux plantes sont le produit l'une de l’autre, on peut en conclure avec une parfaite certitude qu’elles sont de la même espèce. Telles étaient donc les bases de notre première opinion ; mais, depuis cette époque, nous nous sommes assuré de trois faits entièrement nouveaux pour nous : le premier c’est que l’Ægilops triticoides était une plante complètement stérile, n’of- frant partout que des graines avortées ; le second c’est que les exemplaires de l’Ægilops triticoides conservés dans l’herbier de Requien, comme ceux de diverses localités que nousavons pu voir, étaient tous également différents de l’Ægilops signalé par M. Es- prit Fabre; le troisième fait c’est que l'Ægilops triticoides naïs- sait positivement d’un épi de l'Æzgilops ovata dont il n’était par conséquent qu'une déformation, Ces trois faits réunis, étant bien établis, nous ont paru plus que suffisants pour dépouiller de 76 ÆGILOPS TRITICOIDES toute certitude l’assertion de M. Esprit Fabre qui avait avancé comme un fait certain qu'une fois, une seule fois, il y a seize ans, les graines de l'Ægilops triticoides sauvage, étant semées dans son jardin , lui avaient donné l’Ægilops speltæformis. Comme cette assertion servait de base unique à notre première appréciation de son expérience, il a fallu renoncer à l'explication qu’elle nous suggérait, et en chercher une seconde, qui est celle que nous avons indiquée. Ecartant la supposition d’une erreur volontaire , nous avons admis comme très-probable que M. Fabre avait trouvé quelque part des individus d’Ægilops speltæformis, dont il avait pris et semé la graine , croyant avoir affaire à l’Ægilops triticoi- des et qu'il avait commis ainsi une erreur de détermination ; ce qui est certainement une chose très-possible. Que maintenant il ne sache plus où retrouver sauvage cet Ægilops speltæformis dont il a semé la graine il y a seize ans, c’est une chose qui sans doute paraît singulière, mais qui après tout est également fort possi- ble.Cette explication, à laquelle nous nous sommes arrêté en der- nier lieu, nous plait, parce qu’elle n'offre aucune impossibilité , aucune contradiction choquante , et qu'elle n’a d'ailleurs rien de désobligeant pour un homme dont nous ne voudrions pas suspecter la bonne foi, mais à l’infaillibilité duquel nous ne saurions croire. L’Ægilops speltæformis n'étant pas l’Ægilops triticoides, et étant cependant une espèce distincte , il devenait indispensable pour le reconnaître de lui donner un nom séparé , et d'en créer un s’il n’en avait pas déjà , ce que nous avons dû faire. L'Ægi- lops triticoides, étant un état monstrueux et anormal d’une autre espèce, un état accidentel et individuel qui ne pouvait être reproduit par graines , devait naturellement rentrer dans la caté- gorie des déformations et perdre son rang d'espèce. On peut trouver singulier que l’Ægilops speltæformis n'ait pas été rencontré à l’état sauvage, soit avant l'expérience de M. Fabre, soit depuis. Mais ce fait ne prouve nullement qu'il n'existe pas quelque part dans cet état. Il prouve seulement qu'il est rare ET SPELTÆFORMIS. AT au moins dans le midi de la France, s’il s’y trouve, et, si sa vraie patrie doit être cherchée ailleurs , qu'il appartient à cette 1m- mense catégorie de plantes qui restent à découvrir et à signaler, dans tant de contrées encore si imparfaitement connues sous ce rapport. Nous n'avons pas eu jusqu’à présent le loisir de nous livrer à la recherche de cet Ægilops ; mais il nous paraît proba- ble qu’il sera bientôt retrouvé dans quelque lieu , les recherches devant être plus aisément fructueuses maintenant qu'il est signalé et connu. Que M. Fabre , connu plutôt comme horticulteur que comme botaniste, ait pu confondre, comme nous le supposons pour expli- quer son expérience, des individus sauvages d’Ægilops speltæfor- ms avec des individus sauvages d’Ægilops triticoides, cela est bien moins étonnant en soi et bien moins difficile à croire que la con- fusion qu’aurait faite un botaniste exercé del’ Ægilops speltæformis avec leblé,avecle Zriticum vulgare comme étant deux plantes iden- tiques. Cependant ce dernier fait, tout étrange qu’il paraisse, est certain, puisque nous avons sous les yeux la lettre de M. Godron, du 1 février 1853, dans laquelle il nous dit, en termes exprès, que cet Ægilops est pour lui du 7riticum vulgare. En fait de confusions et d’erreurs de détermination, on ne doit pas resserrer trop les bornes du possible ; les faits sont là pour le prouver. Nous le dirons donc encore une fois : il y a dans la question présente un fait avéré et incontestable ; c’est celui de l'existence de quatre plantes différentes , qui sont le 7riticum vulgare, l'Ægilops speltæformis, V Ægilops ovata et V' Ægilops triticoides. Les trois premières de ces quatre plantes peuvent être reproduites et multipliées par graines, comme toutes les autres espèces ; elles constituent donc trois types spécifiques , complètement distincts. La dernière, qui ne peut être reproduite comme les trois autres, et qui est issue de l'Ægilops ovata, n’est donc qu'une déforma- tion stérile de cet Æotlops dont la cause probable mais non certaine serait l'hybridité. Tels sont les faits certains avec 78 ÆGILOPS TRITICOIDES leurs conséquences certaines, qui forment notre résumé actuel comme celui de notre précédent Mémoire. Le résumé de M. Godron , on le sait, est bien différent du nôtre , puisque, tout en reconnaissant comme nous quatre plantes différentes, il n’admet que deux espèces, deux types spécifiques, Ægilops ovata et Triticum vulgare. L'Ægilops triticoides est pour lui une création hybride ; lÆgilops speltæformis est une forme distincte , issue de l’Ægilops triticoides par influence de la culture et dont l'apparition date de seize ans, forme marquant le retour de cette hybride à son type paternel qui est le Triti- cum vulsare, et devant nécessairement , tôt ou tard , dans la période géologique actuelle ou dans une autre , revenir complè- tement à ce type paternel et se confondre identiquement avec lui. Comme sans doute notre savant adversaire cherche la vérité tout aussi bien que nous dans cette question , et que nous ne voulons pas lui faire l'injure d'en douter, nous allons en ter- minant lui venir en aide de notre mieux et lui indiquer une voie d’expérimentation bien simple , qui pourrait soit le ramener à notre sentiment, soit nous rapprocher du sien, le cas échéant. L’'Ægilops ovata peut être fécondé par le Triticum vulgare ; c’est un fait certain, puisque M. Godron nous l’atteste par ses expériences ; c'est un fait facile à réaliser, au moins pour lui (?), puisqu'il a vu les fécondations artificielles de cette espèce d’Ægi- lops qu’il a tentées réussir toujours complètement, et donner toujours pour résultat une hybride qui, selon lui , n’était autre chose que de l’Ægilops triticoides. | nous apprend en effet que, — (*) Nous transcrivons ici un passage d’une lettre que nous avons reçue de M. Decaisne, qui prouve que les expériences dont parle M. Godron ne sont pas sans difficultés même pour des expérimentateurs très-habiles, et qu’elles ne réussissent pas toujours à d'autres comme elles lui ont réussi, s’il faut l'en croire. Voici donc ce que nous écrivait M. Decaisne, en date du 24 janvier 1856 : « Je nesais rien encore du résultat des hybridations tentées chez M. Vilmorin par « M. Groenland. M. Naudin en a fait de son côté entre les Ægilops et les Triti- ET SPELTÆFORMIS. 79 dans une première expérience, sur huit fleurs d’Ægilops ovata fécondées par lui, qui n’avaient cependant chacune qu’un ovaire, et par conséquent qu’une graine, il a obtenu, chose étonnante ! non pas huit, mais neuf individus hybrides, et que , dans une seconde expérience , vingt-deux fleurs fécondées lui ont donné juste vingt-deux hybrides (*). Nous avons fait remarquer , à ce sujet , qué si les expériences indiquées par M. Godron étaient véritables et bien faites, elles pouvaient nous faire connaître l'origine de l'Ægilops triticoides, mais nullement celle de l'Ægi- lops speltæformis ; qu'il fallait, pour prouver que cette dernière plante connue depuis seize ans était effectivement un produit , « cum. Les vingt fleurs fécondées ne lui ont donné que quelques grains; mais « l'opération est difficile et laisse entrebäillées les enveloppes florales. Les grains « mürs ont été récoltés le 6 août et semés en octobre. » Nous ne savons pas quel a été le résultat de ces expériences faites à Paris, dont ilest ici question. Ce que nous savons seulement, c'est que tout dernière- ment M. Vilmorin ayant à nous écrire pour un autre objet, et nous parlant dans sa lettre du 28 janvier 4857 de notre Mémoire sur l Ægëlops triticoides , que nous lui avions adressé précédemment, nous disait très-spontanément et sans que nous lui eussions encore fait aucune question ni directe ni indirecte à ce sujet : « J'ai des remerciments à vous faire pour l'envoi de votre Mémoire « sur les Ægülops hybrides. C’est un sujet que j’étudie aussi de mon côté, et « sur lequel mes idées concordent à peu près avec les vôtres. » Or, si en ce momentles idées d'un horticulteur aussi habile et aussi conscien- cieux que M. Vilmorin, qui doit être parfaitement au courant des diverses ex- périences faites à Paris jusqu'à présent , concordent à peu près avec les nôtres, il en résulte qu’elles ne concordent pas du tout avec celles de M. Godron, et pas davantage avec celles du rédacteur des Annales, dont nous avons repro- duit la note si hostile à notre opinion, et lequel est sans doute M. Decaisne ; car il nous dit dans cette note qu’il a lui-même fait cultiver au jardin de Paris l'Ægilops speltæformis, et nous savons d’un autre côté par le Mémoire de M. Godron, que c'est effectivement M. Decaisne qui a fait cultiver cette plante. Nous pouvons done conclure de l'opinion si sincère et si désintéressée de M. Vilmorin, que les expériences qui ont été faites sont entièrement favora- bles aux idées que nous défendons. () Godron, Mémoire sur la fécondation des Ægilops par les Triticum. (Annales des sciences naturelles, 4e série, t. 2, p. A8). 80 ÆGILOPS TRITICOIDES une création , la produire , la créer de nouveau. Nous avons donc demandé qu'on nous indiquät le moyen de transformer en Ægilops speliæformis cet Ægilops triticoides qu'on pouvait si facilement obtenir. À cette demande de notre part , que nous étions tenu de faire, il n’a été répondu que par le silence. Aujourd'hui , pour ne pas paraître trop exigeant , nous voulons bien nous dessaisir de notre droit rigoureux, et nous demande- rons beaucoup moins. Nous demanderons simplement à M. Go- dron qu'il produise, en fécondant l’Ægilops speltæformis par le Triticum vulgare , soit le Triticum vulgare lui-même , soit une nouvelle forme hybride permanente, intermédiaire encore entre l'Ægilops speliæformis et le Triticum vulgare. S'il est facile de féconder l'Ægilops ovata par le Triticum vulgare, il doit être encore bien plus facile de féconder l Ægilops speltæformis par le même Triticum , puisque l'Æzilops ovata en devenant ériticoides a , pour nous servir de l'expression de M. Godron , parcouru la moitié de la distance qui le sépare du Triticum vulgare, et que l'Ægilops triticoides à son tour en devenant speltæformis, a parcouru encore une grande partie de celle qui le sépare du blé ; de sorte qu'il ne resterait plus, au point de vue de M. Godron , qu'un tout petit intervalle entre l'Ægcilops speltæformis et le blé ou Triticum vulgare. Si l'opinion que nous combattons est vraie, la réussite de l'ex- périence indiquée par nous doit être immanquable, et ses résultats doivent être entièrement favorables à cette opinion. Quoi qu'il en soit, il arrivera nécessairement de deux choses l’une : ou que l'hy- bride obtenue sera stérile, ou qu’elle sera fertile. Si elle est stérile, il sera prouvé, ce nous semble, même aux yeux de M. Godron, que lÆgilops speltæformis est une très-bonne espèce ; et nous aurons le plaisir de le voir enfin se rallier à l'opinion que nous défendons. Si elle est fertile , il arrivera encore de deux choses l'une : ou qu'elle reviendra immédiatement à l’un des deux types dont elle est issue, ou qu'elle continuera à se reproduire pendant ET SPELTÆFORMIS. 8 un certain nombre d'années , avec des caractères propres qui permettront de la distinguer de ces deux types. Dans le pre- mier cas, si le retour a lieu au type maternel, ce résultat sera conforme à notre opinion sur les hybrides ; s'il se fait au type paternel, M. Godron pourra en conclure contre nous que la règle que nous avons posée à cet égard souffre des exceptions. Dans le second cas , le triomphe de notre savant adversaire sera complet, non pas sur la question de la valeur comme espèce de l’'Ægilops speliæformis , agitée dans ce Mc- moire , laquelle ne peut être résolue contre nous , comme nous l'avons dit, que par une expérience directe dans laquelle on repro- duirait de nouveau cette plante avec de la graine d’un Ægilops ovata devenu triticoides , mais sur la question de la possibilité de créer par l’hybridité des races végétales permanentes , possi- bilité admise par M. Godron ainsi que par d’autres,nous le savons, et très-résolument niée par nous. Ce dernier résultat serait aussi très-favorable aux théories des hybridistes modernes, et, en jetant des doutes fondés sur la validité d’une multitude d'espèces tant cultivées que sauvages, ébranlerait au moins la base la plus solide de toutes les distinctions spécifiques. Pour nous , nous croyons que le résultat de la fécondation de l’'Ægilops speltæformis par le Triticum vulgare ne peut être qu'une déformation stérile, ou ne consister , si l'hybridation est imparfaite , que dans de légères modifications de lÆgilops speltæformis,qui disparaîtront au premier semis. Que M.Godron nous prouve donc par l'expérience si facile que nous lui indi- quons, qu'il peut en être autrement ; que l'expérience soit faite, contrôlée , renouvelée , bien certaine , et alors nous convien- drons qu'il a sur nous de grands avantages. Jusque-là tout nous autorise à dire qu'il s’est complètement trompé dans cette ques- tion de fait ; et ce sera là notre dernier mot. fie D ne — == Annales de la Sociélé Linnéenne 6 HE be Œ J © Où & cs + O2 9 > de C3 9 pa EXPLICATION DE LA PLANCHE. r1G. À. ÆGILOPS SPELTÆFORMIS, . Epi de grandeur naturelle. . Valve de la glume de l’épillet. . Valve extérieure de la glumelle. . Valve intérieure de la glumelle. Graine grossie, vue sur la face dorsale. . La même, vue sur la face opposée. . La même, vue de côté. . Coupe de la même, pour montrer la forme du sillon de la face interne. r1G. B. Ægicops ovara frilicoides. . Epi de grandeur naturelle de la forme à longues arêtes. . Valve de la glume de l’épillet du n° 1. . Epi de grandeur naturelle de la forme à courtes arêtes. . Valve de la glume de l’épillet du n° 8. riG. C. ÆGrLops ovara, . Graine grossie, vue sur la face dorsale. . La même, vue sur la face opposée. . La même, vue de côté. . Coupe de la mème, pour montrer la forme du sillon. r1G. D. ‘TriricuM vurcanre. . Graine grossie d’une sorte de Froment aristé, vue sur la face dorsale. . Graine grossie d’une autre sorte de Froment arislé, vue sur la face dorsale. . La même que le n° 2, vue sur la face opposée. . La même, vue de côté. . Coupe de la mème, pour montrer la forme du sillon. À. Æoilops speltæformis. B. Ædilops ovata /rrhrordes QUO P 0110} NOUVELLES EXCURSIONS DANS LES GRANDES LANDES. TROISIÈME LETTRE ADRESSÉE À M. MULSANT. PAR NE. Enouanr PERMIS , CHEVALIER DE LA LÉGION-D'HONNEUR , MEMBRE DE PLUSIEURS SOCIÉIÉS SAVANTES. {Lue à la Société Linnéenne de Lyon, le 44 juillet 1856.) a Après deux excursions dans ce pays digne d'intérêt, il est vrai, mais passablement monotone, qu'on appelle les Grandes- Landes, vous ne serez pas peu surpris, mon cher collègue , que je vous convie à y faire un troisième voyage. Après vous avoir infligé l’ennui de mes deux premières reialions el avoir promené à pelits pas votre complaisante amitié dans celle contrée dont chaque fois peut-être il vous lardait d’être de retour, vous trouverez assez étrange que je prélende vous ramener aux mêmes lieux, et, instruit par le passé, vous vous effraierez d'avance des détours et des stalions que je suis capable de vous y faire faire. Plusieurs considérations me rassurent pourtant quelque peu, sans parler même de votre extrème bienveillance qui seule serait capable de m'enhardir : en premier lieu, ce n’est plus à travers les chaleurs eaniculaires de juillet, les essaims des laons incom- modes et les assourdissants charivaris des cigales , qu'il s’agit 8% NOUVELLES EXCURSIONS d'affronter les sables brèlants de nos landes ; l’exceursion se fait à la fin du mois de mai, de ce mois fleuri , si beau , du moins chez les poètes, qui ne sont pas obligés d’être toujours rigoureux dans leurs épithètes. En second lieu, je m'adresse à vous non comme à un tou- riste qui n’a que faire de voir deux fois la physionomie d’un pays et de ses habitants ; mais comme à un véritable et intelligent ami de la science qui sait qu'il faut visiter souvent et à diverses époques une contrée pour en connaitre les productions et pour découvrir les nombreux animaux qui la peuplent. En troisième lieu enfin, el ici je sens redoubler ma confiance, je vous offre pour compagnons de voyage des savants dignes de vous , dont la gailé, aussi inépuisable que la science, vous dis- traira de tout ennui et vous préservera de loule fatigue , ce sont MM. Léon Dufour , Aubé et Laboulbène. Pour peu j'y aurais ajouté deux aimables et doctes collègues et amis, Fairmaire el Signoret, qui malheureusement n’ont pu arriver assez lôl pour étre des nôtres. M. Aubé, désireux de voir nos landes, nous avait notifié à M. Dufour et à moi son projet de venir passer quelques jours avec nous. Dès la réception de cette bienheureuse nouvelle , et sûr de l’assentiment de notre doyen, je proposai à M. Aubé une pointe vers les dunes; il s'empressa d'accepter, et m’annonça en même temps que notre ami Laboulbène serait de la partie. Ces choses se passaient au commencement de mai 4853, c’est-à-dire au plus fort des empiètements de l’hiver sur le printemps , et lorsque M. Dufour et moi étions préoccupés de l'incertitude du temps et du retard que les intempéries de la sai- son devaient avoir occasionné dans l’éclosion des insectes. Nous insistâmes auprès de M. Aubé pour qu’il ajournât son voyage au moins à la mi-juin ; mais ses dispositions étaient autrement prises : il arriva le 22 mai el notre excursion fut fixée au 27. Nous devions partir à trois heures du matin par le courrier 2 DANS LES GRANDES LANDES. )J qui nous transporterail jusqu'à Sabres, et de là nous devions, le même jour, nous rendre à Biscarrosse, c’est-à-dire à cinquante- quatre kilomètres plus loin, au moyen d'un véhicule quelconque que devait nous envoyer mon excellent ami M. Gazailhan, que vous connaissez depuis ma dernière excursion. De Biscarrosse uous pouvions explorer les étangs el les dunes, et satisfaire la fantaisie, qui nous prenait déjà, d’une fugue vers La Teste qu’un naturaliste revoit toujours avec plaisir el presque toujours avec profil. A l'heure dite nous roulions vers Sabres , heureux de notre réunion, salisfaits, dès-lors , du présent, mais un peu inquiets de l'avenir, cor le vent, toujours à l’ouest, charriait d’épais nuages qui semblaient devoir, à chaque instant, se fondre en averses. Nous arrivämes à Sabres à sept heures du matin, el nous y trouvâmes remisée depuis la veille, une charrette à jantes larges, comme celle dont nous avions fait usage les autres fois, aussi bien agencée que possible , et que devait trainer un attelage de deux belles mules. C'était l’équipage envoyé à notre intention par M. Gazailhan. Après un confortable déjeuner , nous nous hatimes de nous mettre en route, car il nous fallait douze heures pour arriver à Biscarrosse, en y comprenant deux heures üe halte dans l’intérêt de nos bêtes. Nous descendimes plus d’une fois de notre voiture, et parcou- rümes de longs espaces pour nous livrer à des recherches; mais le Lemps était si sombre, le vent si frais, que pas une mouche ne volait. Le voyage pourtant se faisait sans le moindre ennui; nous étions d’une ardeur extrême , d’une gaité folle : les bons mots, les petites histoires , les calembourgs même (pardonnez- nous les en faveur de la circonstance) se croisaient et s’entre- choquaient ; nos Parisiens s’extasiaient devant le désert, s’ar- rélaient devant un berger à échasses, écoutaient avec étonnement le son métallique de la hache du résinier , admiraient l’agilité de celui-ci à monter et à descendre le long de la perche den- 86 NOUVELLEFS EXCURSIONS telée qui lui sert d'échelle pour atteindre le haut des entailles. Tout était nouveau pour eux dans ce pays qui ne ressemble peut-être à aucun autre. Nous eùmes aussi à choux, pour défrayer quelques heures notre bonne humeur et nous laisser un comique souvenir, un épi- sode charmant dont je vous épargnerai les détails et résultant d'un malentendu qui nous fit prendre pour une auberge la maison du beau-frère de M, Gazailhan, M. Fabre, qui, informé de notre passage, nous attendait à diner, bien à notre insu, lorsqu'il nous croyait amplement avertis. Nous l’abasourdimes, ainsi que son aimable famille, par des façons qui devaient don- ner de nous l’idée de gens fort mal élevés ; mais comme les choses allaient trop loin pour qu’on ne finit pas par s’enten- dre, tout s’éclaircit, la paix fut faite et cimentée le verre en main , el nous y gagnàmes l’agréable mission de porter à Madame Gazailhan un perroquet récemment débarqué de je ne sais quelle colonie espagnole, qui en parlait la langue , et qui tomba fort à propos au milieu de gens aussi disposés à rire que nous létions. À neuf heures du soir nous étions incorporés, c’est le mot , à l'excellente et gracieuse famille de M. Gazailhan , que je fus bienheureux de revoir, et dont je n'ai pas besoin de vous dire l'accueil. Le lendemain matin, par un lemps loujours couvert, mais heureusement sans pluie, nous nous rendimes aux bords de l'étang. J'eus peine à les reconnaitre, car les eaux, grossies par les pluies , couvraient une immense étendue de terrains que, deux ans avant, j'avais explorés à pied sec. Nos recherches nous procurèrent quelques Dyschirius , Bledius , Heterocerus, Bembidium, ete, mais rien pourtant de bien saillant. Nous nous en dédommageñmes en promenant nos regards sur ce beau lac de 7000 hectares de superficie , et sur les dunes qui le limitent à l’ouest. DANS LES GRANDES LANDES. 87 Après diner nous nous dirigeàmes encore vers le lac, afin d'en traverser la pointe septentrionale et d'explorer sur lautre bord une plage assez élendue que domine une dune depuis long- temps peuplée de pins et de chènes. Chemin faisant, j’avisai une bergerie dont la couverture était formée non de chaume, mais de feuilles longues et coriaces du Cladium mariscus. Je proposai une battue et nous nous mimes immédiatement à l'œuvre. Un de nous tenait sous le bord de la toiture un para- pluie ouvert et renversé ; un autre frappait avec un baton au- dessus du parapluie. On fit ainsi le tour de la bergerie , après quoi, une grande nappe ayant été tendue sur le gazon , on versa dessus Lout le contenu du parapluie. Jugez de notre joie en voyant fourmiller sur la toile un Ænthocomus assez rare, Île luteralis Er. dont je ne possédais que quelques individus. Nous nous précipilämes tous sur la nappe , sans excepter lami Gazaïlhan et les deux bateliers qui nous accompagnaient, el nous poursuivimes à l’envi , au milieu des détritus, les Anthocomus ahuris qui cherchaient vainement à fuir, et qui, par bonheur, étaient un peu allourdis par l’état de Patmos- phère. Il fallait nous voir rechercher avec frénésie ces petites bêtes , et les saisir lantôl avec des pinces, Lanlôt en mouil- lant le bout de l'index, Lantôt en ralelant à poignées les débris au milieu desquels ils se réfugiaient , puis lutlant par de vio- lentes secousses contre les tentatives de nos prisonniers pour sortir de nos flacons, lorsque nous les ouvrions pour y plonger une nouvelle proie. Un indifférent aurait bien ri de la sérieuse ardeur que nous apportions à celte besogne plus que puérile en apparence; mais il n’y avail pas là un seul ind.fférent ; les deux paysans eux-mêmes avaient cédé à la contagion. L'un d'eux d’ailleurs, selon l'expression de M. Dufour, qui a publié sur notre excursion, dans les Annales de la Société Linnéenne de Bordeaux , une relation dont vous avez pu admirer la 88 NOGVELLES EXCURSIONS verve , le style et la seience, l’un d'eux, dis-je, était devenu le substitut oculaire de notre doyen. Le premier coup de filet avait été trop heureux pour que nous n’eussions pas l’idée d'en donner un second. C’est ce qui eut lieu à l'instant par le même procédé , et le résultat fut très-satis- faisant. J'eus la chance de capturer, parmi les 4n/hocomns, deux individus d’un Troglops que je crois nouveau, el dont vous trou- verez plus bas la description. Tout joyeux de nos exploits nous nous emharquames sur le lac, et à peine arrivés sur l’autre rive nous nous mimes en quête. Les sables du bord de l’eau que nous arrosämes el pié- linämes pour en chasser les habitants, ne nous offrirent que des myriades de Pœderus ruficollis el quelques autres insee- tes insignifiants. Nous nous attaquäines aux détritus rejetés par les hautes eaux , et nous y lrouvames quelques bonnes petites espèces : des ÆAnthieus , des Ochthenomus, des Crrptohypnus, plusieurs Staphiliniens. Il me tomba sous les doigts un individu d’un inseele que je n'ai reconou que chez moi, et que je ne me serais certes pas attendu à rencontrer là : c'est la Hero- physia formicaria, genre algérien , trouvé par M. Lucas dans les fourmillières, et décrit par fai dans les Annales de la Société entomologique. Un de nos bateliers fit aussi, en graltant par désœuvrement le sable de la dune , une découverte qui nous intéressa beau- coup, celle de la larve d’une grande espèce de Fourmilion : l'Acanthaclisis occitanisa. Celte larve , dont nous trouvâmes, par le même procédé, plusieurs individus que nous avons con- servés vivants , est d’un joli blanc mat; sa forme est celle des larves de Fourmilions , mais elle présente dans ses mœurs des particularités que M. Léon Dufour à signalées dans sa relation précitée , el que je n’ai pu observer moi-même parce que Îles larves que j'avais rapportées sont mortes très-peu de temps après leur arrivée. Ainsi, elle ne creuse pas d’entonnoir comme DANS LES CRANDES LANDES. 89 celles des vrais Fourmilions , et a cela de commun avee la larve du Palpares libelluloïdes qui, d'après M. Rambur (Histoire natu- relie des Névroptères), se dispense d'établir des piéges. Aussi a-telle des yeux et chasse-t-elle d’une façon qui lui est propre. Elle se tient à l’affut, l'abdomen eaché sous une légère vouche de sable, et lorsqu'un insecte passe à sa portée, elle s’élance sur lui, bien différente en cela des autres larves de Fourmilions qui ne peuvent aller qu’à reculons. Elle a, du reste, elle aussi ectte faculté à un très-haut degré , éar c’est toujours à reculons qu'elle s'enfonce dans le sable . et elle doit user souvent de cette manœuvre pour amortir les efforts de la proie qui vourait lui échapper, el mème pour la sucer en paix, Or voyez, mon cher collègue, comme ce petit animal, perdu au milieu du désert , e{ dont l'existence semble une chose bien indifférente , voyez comme il offre des preuves des inépuisables ressources el de ladmirable sollicitude de Ta Nature. Vivant sur des sables mobiles dont le moindre zéphir agite la surface, Pobli- gation de creuser et de maintenir un entonnoir dans ce terrain sans cesse en mouvement, aurait élé pour lai le travail de Sisyphe ; il serait mort de faim ou de fatigue. Il a été dispensé de cette besogne, et illui a été donné de chasser à la surface ; mais alors il fallait qu'il püt voir sa proie et la poursuivre, et cette double faculté lui a été accordée. Exposé à se trouver souvent à découvert il convenait aussi qu’il échappät à la vue de ses ennemis , et son corps, par sa blancheur , se marie parfaitement avec Île sable sur lequel il rampe. Tout done , jusqu’à sa couleur porte l'empreinte de cette Suprême Sagesse qui préside à la destinée de tous les êtres, et qui semble s’être plus particulièrement exercée sur ceux qui passent, aux yeux du vulgaire, pour les rebuts de la création. Durant mes deux premières excursions l’idée ne m'était pas venue de me livrer à des recherches sur une plante assez ré- pandue dans les forêts des dunes , le Cistus salv'folius . et le 90 NOUVELLES EXCURSIONS hasard ne m'y avait rien fait rencontrer. Or depuis, j'avais appris de mon ami Lareynie que sur eelte plante se trouve assez communément , en juillet, un insecte , la Hispa testacea , que je ne croyais pas être mon compatriote, el que je n'avais ja- mais vu vivant. Je m'étais promis de ne pas perdre de vue eclle indication, et l’occasion d’en profiter se présenta bien vite, car la dune boisée au pied de laquelle nous nous livrions aux recherches dont je viens de vous entretenir était parsemée de touffes de Cistes en pleine floraison. Convaineu qu’à ce sous-ar- brisseau se raltachait la destinée de la Hispa , el que j’y trou- verais l’histoire de ses métamorphoses, je me délachai de mes compagnons , et allai nasseoir au pied d’une belle touffe &e Ciste, bien résolu à lexplorer, ainsi que les touffes voisines , dans toutes leurs parties, et de ne battre en retraite qu’à la dernière extrémité. Ne sachant rien sur les mœurs des Hispa , mes investigations prirent d’abord une mauvaise direction ; mais enfin, en explorant la touffe avec soin, je remarquai des feuilles largement desséchées sur leur disque , comme si elles avaient élé altaquées par une de ces larves que Réaumur a appelées mineuses. Je m’empressai de détacher une de ces feuilles, et en la pressant légèrement entre mes doigts, je constalai que la po- che formée par les deux épidermes opposés élait habitée , et en effet, ayant ouvert cette poche, j'y trouvai une nymphe que je ne pouvais attribuer qu’à la /ispa testacea dont elle avait la taille et la forme. En ouvrant d’autres feuilles attaquées je ne tardai pas à trouver la larve. Mon but était atteint, ma patience était large- ment récompensée, et ma joie fut telle que j’appelai à grands eris mes compagnons , M. Dufour surtout que je savais encore plus sensible à ces sorte d'observations, pour leur communiquer ma découverte. [ls s’associèrent franchement à mon enthousiasme. M. Dufour et moi nous nous approvisionnämes de feuilles habi- (ées, el quelques jours après, un grand nombre de Z/ispa naquit dans notre cabinet. DANS LES GRANDES LANDES. 91 Pour ne pas interrompre mon récit je ne dirai plus rien des mœurs de cet insecte , vous renvoyant pour les détails au mé- moire que j'ai publié dans les Annales de Pacadémie de Liège. Pendant que je me hivrais aux recherches dont je viens de vous dire l’issue, M. Aubé dénichait de son côté, à sa grande joie, un insecte fort rare, le Faronus Laferter que j'avais trou- vé, lors de ma première excursion, dans une toiture de chaume. Avisant auprès d’un arbre un petit {as de feuilles de pin entre lesquelles l'humidité avait développé des mycelium de champi- gnons, il l'avait enlevé avec précaution et étalé sur sa nappe, et à force d'y regarder, il avait fini par trouver, au milieu des débris, deux F'aronus accompagnés de deux individus de l’Æw- cinctus meridionalis, insecte fort estimable aussi Je vous laisse à penser l'accueil qu’il fit à cette double capture. Le soleil étant sur le point de nous quitter, nous nous hàta- mes de faucher sur les Cistes, où nous primes quelques individus de l’Apion tubiferum que je n'avais jamais rencontré, el de se- couer des aubépines en fleur qui ne nous donnèrent guère que des Cyphon padi, après quoi nous nous rembarquämes tout joyeux d’une journée aussi bien employée. Le charme de cette journée se prolongea assez avant dans la soirée, grâce à M. Gazailhan qui, en sa double qualité de médecin et de philanthrope, s’étant adonné à Pélève et à la multiplication des sangsues, nous donna sur l’organisation, les mœurs et les variétés de ces Annélides, ainsi que sur les moyens mis en usage pour leur conservation, leur développement et leur propagation, des détails du plus grand intérèL. La journée du lendemain avait été promise aux dunes , et de bonne heure nous naviguions sur l'étang. Nous le traversämes sur une grande largeur , et nous débarquâmes bien au dessous du théâtre de nos découvertes de la veille, en face d’une im- mense lette formant une large échancrure dans la première chaine des dunes que nous étions ainsi dispensés de gravir. Nous sui- 92 NOUVELLES EXCURSIONS vimes longtemps celte lette, longeant parfois des mares ou de larges rigoles peuplées d'innombrables individus de tout âge d’un joli Crustacé du genre Æpus, que je crois différent du cancrifor- mis , el habitées par un Hydrocanthare digne de nous, lHydro- porus griseostrialus. Nous escaladämes ensuite la seconde chaine, el nous nous trouvàmes en présence de ce spectacle si étrange el si magnifique que présentent les dunes, et dont j'ai essayé, dans ma première relation, de vous donner une idée qui ne saurait être, je ne crains pas de le dire, l'ombre de la réalité. Mon enthousiasme était le même que les autres fois; mais je jouissais surtout de l’étonnement , de l'admiration, de la stupé- faction même de nos Parisiens pour qui de pareilles scènes étaient si nouvelles, et qui s’exlasiaient devant ces montagnes de sable à contours si moelleux, à surface si unie; devant cet immense horizon d’un blanc jaunâtre, sans un arbrisseau, un brin d'herbe, et où l’on se croirait à cent lieues de tout être animé , de toute végétation. [ls franchissaient un monticule, puis un autre, cou- rant après des points de vue nouveaux, et ne pouvaient s’arra- cher à des émotions dont, j’en suis sûr, ils garderont loujours le souvenir. [ fallut pourtant redescendre dans les lettes, et alors commen- cèrent à apparaître en grand nombre, courant sur le sable, le Zabrus inflatus, la Tentyria interrupla, V Ægialia globosa, in. sectes exclusivement maritimes, et lÆ/eliopates gibbus, à peu près cosmopolite. Sous les bouses fourmillaient les Onthophagus nutans el furcatus, les Aphodius rufescens el hœæmorrhoïdalis et les Saprinus metallicus et rugifrons. Nos recherches nous conduisirent jusqu’au bord de la mer, et après une halle consacrée au déjeuner, nous recommençämes nos explorations. Malheureusement les vents impétueux qui avaient régné quelque temps avant, avaient dispersé les algues jetées par les hrutes marées, ou les avaient recouvertes de sable. Nous fümes done déçus de ce côlé, car nous avions espéré re- DANS LES GRANDES LANDES. 93 cueillir bien des choses sous ces épaves en décomposition, elnous n'y rencontrions que la Phaleria cadaverina, la Nebria com- planata ex le Philontus xantholoma. Nous résolûmes dès lors d'abandonner la plage dont la fraicheur du vent rendait, du reste, le séjour peu agréabie, et nous jugeàmes à propos de reprendre le ehemin de l'étang, lorsque nous avions encore assez d'heures devant nous pour nous permettre d'explorer les lettes avec quelque soin. J'étais demenré ea arrière pour quelques observations, lorsque je vis accourir vers moi M. Aubé impatient de me montrer un insecte qui venail d’èlre trouvé sous des croltins desséchés de cheval. C'était un grand et délicieux Xyleténus à prothorax fauve, qui nous était à tous complètement inconnu , et que mon ami M. Lareynie venait de publier dans les Annales de la Société entomologique sous le nom de rufilhorax. Cette intéressante découverte devint pour nous un stimulant de plus. Chacun de nous voulut avoir son Xyletinus, el nous voilà tous les sept, y compris M. Gazailhan et les deux rameurs, errant, courant dans les lettes, nous prosternant devant les érottins de cheval que nous soulevions avec les plus grandes précautions, que nous épluchions avee le soin le plus minutieux, nous éeriant à l'apparition de chaque nouveau Ay/etinus. Le nombre des vietimes fut bientôt égal à celui des chasseurs ; mais comme il est dans la nature de l'homme d’être insatiable, chacun aspira à compléter sa ligne de collection. La guerre aux Ayletinus continua done de plus belle, et nous fimes tant et si bien qu’en arrivant à notre barque, nous en avions pris, lout compte fait, une quarantaine, plus deux individus d’une autre espèce un peu moins grande et en- lièrement noire, qui est l’amplicollis Durrs. Les bonnes aubaines de ces deux jours dont je viens de vous raconter les principaux épisodes scientifiques; les jouissances que nous éprouvions dans ces lieux si propres aux recherches; le bonheur d’être ensemble, tout nous dissuadait d'abandonner la 94 NOUVELLES EXCURSIONS parte. Il fut donc sérieusement question de La Teste, et tout le monde se montra disposé. Nos Parisiens ne connaissaient pas ce point si remarquable de notre littoral, et donnaient à plein collier dans le projet; quarante ans s'étaient écoulés depuis la visite de M. Dufour au bassin d'Arcachon, et durant cette période, les lieux avaient subi une complète métamorphose; un chemin de fer avait été construit; la commodité de ce chemin et la mode des bains de mer avaient fait surgir une ville sur les bords du bassin. Quant à moi, stimulé par le souvenir de mes deux précé- dentes excursions, je ne désirais rien {ant que de revoir la patrie de ces précieux insectes que j’y avais rencontrés, et d’v chercher les bonnes espèces qu’on y avait trouvées après moi. L’excursion fut donc décidée, et il demeura convenu que nous partirions le lendemain de bonne heure ; que nous traverserions en bateau le petit étang de Biscarrosse et le grand étang de Cazaux, el que nous parcourrions à pied la distance de Cazaux à La Teste qu’on nous avait dit n’être que d’une heure et demie. A notre lever nous trouvâmes l’atmosphère chargée d’épais nuages, le vent menaçant, l’air imprégné d'humidité, et bientôt la pluie commença à tomber. Nous nous regardämes désap- pointés, el notre gaîlé se démentit pour la première fois. À chaque instant nous allions, à travers une clairière, consulter l’état de l'horizon ; des clartés décevantes ramenaient dans notre cœur l'espoir que des rafales et une bourrasque dissipaient bientôt après ; les gens du pays, que nous consultions tous, ne voyaient que de fâcheux pronostics ; les doux rêves que nous avions ea- ressés et qui nous avaient bercés dans notre sommeil, s’envo- laient un à un, el nous nous apercevions avec chagrin que chaque heure de retard tendait à rendre impossible le voyage si ardemment désiré. Au milieu de ces angoisses M. Dufour s’approcha de moi ; il me montra les nuages qui rasaient la terre, s’appesantit sur tous les signes d’un mauvais temps durable , el me signifia son L "4 DANS LES GRANDES LANDES, 95 intention de rentrer chez lui. Je luttai, faiblement il est vrai, contre celte résolution extrême, mais je n’oblins qu’une heure ou deux de patience , après quoi nous devions prendre nos dispo- silions pour aller coucher le jour même à Lipostey et le lende- main à Mont-de-Marsan. Je courus vers mes compagnons pour leur annoncer celte fatale nouvelle , qui fut pour eux ce qu’elle avail été pour moi, un coup de foudre ; mais comme il ne pouvait venir à l'esprit de personne d'abandonner notre illustre doyen , nous nous bornimes à faire des vœux de beau temps, el à tout événement nous nous mimes à lirer parti des deux heures de répit qui nous étaient accordées. Pendant que M. Du- four explorait la forêt voisine , nous attaquàmes avec frénésie de vieux troncs de pins morts , où j'avais d’instinet pronostiqué l'existence de plusieurs espèces intéressantes , et nous en exhu- mâmes des larves et des nymphes du rare Yanthochroa carniolica dont plusieurs ont ensaite bien tourné chez moi, le Xantholinus collaris, le Platysoma oblongum , le Plegaderus discisus, Île Rhiyncolus strangulatus, ete. Nous étions depuis une heure oceupés à cette besogne qui n'avait élé que fort peu contrariée par la pluie, lorsque M. Dufour accourut radieux. Il avait trouvé, sous des écorces de chêne, quelques individus de l'£ndophlocus spinosulus el une magnifique araignée du genre Æpeira qu’il considérait comme nouvelle et qu'il a récemment publiée sous le nom de {homi- soides , et il se hàta d’exhiber ce bel animal. L'occasion était bonne à saisir : à La Teste ! m’écriai-je ; à La Teste ! crièrent nos Parisiens : va pour La Teste , répondit l’intrépide Dufour , à qui la bienheureuse et opportune araignée avait subitement enlevé trente années ; et sur le champ je courus prier M. Gazai- Iian de faire préparer la barque , sans rien dire qui put ralentir notre élan. Les préparatifs farent bientôt faits ; on nous donna des parapluies , des manteaux, des vivres, et nous nous diri- geames vers l'étang. Chemin faisant nous renconträmes des 96 NOUVELLES EXCURSIONS branches de pin, présumées contenir une génération de mon peut Bostrichus ramulorum ; nous fimes ample provision de ces branches pour occuper les loisirs de la traversée, et nous nous embarquâmes. Une demi-heure après, le temps devint plus sombre et plus menaçant et le vent plus vioient que jamais, et bientôt après la pluie commença à tomber si drue et si forte que M. Gazai- Ian, qui était demeuré chez lui, délibéra s’il n’enverrait pas après nous pour nous rappeler. Plus que personne je me préoc- cupais d’une situation dont je connaissais mieux qu'aucun de mes compagnons les inconvéaients et les dangers, car nous avions à traverser l'immense lac, ou plutôt la petite mer de Cazaux, et je savais qu'il n’est pas prudent de s’y aventurer par toute sorte de temps. Ces préoccupations, du reste, étaient plus pour mes compagnons que pour moi, car la houle ne produit sur moi aucune impression ; mais voyant nos Parisiens almes et riants, je n’eus plus d'autre crainte que d'entendre notre doyen , emboilé assez commodément dans Pangle de la proue , donner l’ordre de virer de bord. Je n'aurais pas dû, je l'avoue, moi qui connais son énergie, le soupconner de faiblesse, et rien en effet, dans ce moment, ne donnait lieu à une sembla- ble opinion : loin de là, il était tellement absorbé par lex- traction difficile et méticuleuse des Bostriches de leurs galeries sub-cortieales , qu’il supportait stoïquement l’averse , el que nous dûmes insister pour qu’il daignät ouvrir son parapluie. Tant de dévouement à la science et à l’amitié devait avoir sa récompense. Cette bourrisque était, en effet, la dernière ri- gueur de celte journée si malencontreuse et si féconde en émo- lions. Comme nous entrions dans l'étang de Cazaux, une éclair- cie parut à l'ouest; elle s'agrandit rapidement , el nous pümes croire enfin au retour du beau temps. Après une station sur le rivage , dans Pintérêt de notre appétit, de nos membres en- gourdis et de nos rameurs qui lattaient depuis longtemps con- DANS LES GRANDES LANDES. 97 tre les vagues et le vent, nous mimes le cap sur Cazaux où nous arrivames quatre heures après notre départ. Nous saluñmes la chaussée de Cazaux comme les Troyens saluèrent Pitalie, car nes jambes paralysées par l’inaction et le froid éprouvaient le besoin d'agir ; mais je conviens que notre ardeur aurail été moindre si nous avions su qu'au lieu d’une heure et demie, comme on nous l'avait dit, il fallait trois heures pour arriver à La Teste. La route , que les sables rendent souvent pénible, nous parut d'autant plus longue, que le pays qu’elle traverse est d’une déses- pérante monotonie , et n'offre aucune ressource à des entomolo- gistes qui ne peuvent chasser qu'en marchant, Nous arrivimes enfin, et comme il était jour encore, je vou- lus faire connaître à mes compagnons la station du Coniatus chrysochlorus, leur procurer le plaisir de recueillir ce délicieux Curceulionite , et rechercher sx larve que , venu plus tôt cette fois , j’espérais rencontrer. Nous nous mimes done à battre la haie de tamarix située au nord-ouest de la gare du chemin de fer, el nous eûmes lous lieu d’être satisfaits. Je complé- terai plus loin l’histoire de cet insecte, que j'ai ébauchée d’ins- Uinet el par analogie, dans les Annales de la Société entomo- logique. Cette journée finit bien autrement qu'elle n'avait commencé , ear le soleil se coucha radieux, présageant un temps superbe pour le jour suivant. Le lendemain, à cinq heures du matin, nous étions réunis dans la chambre de l’un de nous, admirant cette belle nappe d'eau qu'on nomme le bassin d'Arcachon , humant la brise matinale et savourant le bonheur de voir , pour fa premiere fois depuis plusieurs jours, le soleil éblouissant sous un ciel sans nuages. Bientôt après nous étions au bord du bassin, brandissant nos filets, soulevantles algues, explorant la plage humide, courant après tous les atomes volants dont le soleil avait détruit l'engourdissement et ouvert les ailes. Vous-même , mon cher collègue, qui vous êtes Annales de la Société Linnéenne. 7 53 NOUVELLES EXCURSIONS certainement trouvé plus d’une fois à pareïlle fête , aurez de la peine à vous faire une idée de notre ardeur, de nos transports , de notre frénésie. Ayant à cœur de retrouver le joli Colotes rubripes que j'avais découvert deux ans avant, el dont j'aurais voulu approvisionner mes compagnons , je les entrainai vers le lieu où j'avais rencon- tré ce joli petit insecte ; mais les choses avaient changé an point d’être méconnaissables ; la station du Colotes avait été envahie par de nouvelles constructions , et il nous fallut aller beaucoup plus loin pour opérer sur une localité analogue. Arrivés là nous nous étendimes à plat ventre pour fureter dans le sable à la base des herbes ; le Colotes , dont la saison n’était pas encore venue, demeura invisible, mais à titre de dédomma- gement nous eûmes la chance d’exhumer un grand nombre d'individus d’un intéressant insecte, le Trachyscelis aphodioides, que je n’a vais pas encore trouvé sur notre littoral. Cette découverte nous intéressa au plus haut degré , et devint l'épisode le plus saillant de celte journée qui finit, hélas ! beaucoup trop vite en verlu de notre programme. Nous renträmes , en effet , vers une heure pour diner, après quoi nous repartimes pour Cazaux, non plus à pied comme la veille, mais en voiture. Nous retrou- vâmes notre barque au port , et eomme le vent était favorable , nous déployâämes notre voile qui s’enfla sous la brise et nous lança sur la plaine liquide avec la rapidité d’un oiseau. La tra- versée , qui en allant avait duré quatre heures , s’accomplit au retour en une heure et demie. Nous employämes ce temps à éplu- cher des débris que nous avions recueillis avec un parapluie sur les tamarix de La Teste, ou avec nos filets sur la chaussée de Cazaux ; à causer de nos prouesses ; à admirer ce beau lac qui nous berçail sur ses vagues étincelantes. M. Gazailhan, qui avait aperçu de loin la voile bien connue , vint à notre rencon- tre, el nous rentrames chez Jui avant la nuit, après avoir élé saluës au passage par le beuglement étrange et ordinairement DANS LES GRANDES LANDES. 99 trois fois répété du Butor, qui niche dans les vastes et inaccessi- bles marais des bords de l'étang. Notre départ était fixé au lendemain matin. Nous primes donc congé de l’aimable et excellente famille qui nous avait donné une si cordiale hospitalité, et au milieu de laquelle, grace à l’expansive bienveillance de tous et à l’intelligent esprit d'observation du chef, nous avions passé des moments tantôt si gais, tantôt si instruclifs, et toujours si heureux. Nous tra- versâmes, comme nous l’avions fait en allant, Parentin, Ichoux, Lipostey , Commensacq , profitant des plus petites haltes pour chasser, et nous arrivämes le soir à Sabres où nous devions cou- cher. Le lendemain , nous rentrions à Mont-de-Marsan , ne rapportant que d’agréables souvenirs de notre exeursion qui, malgré nos craintes , avail été assez bien secondée par le temps et salisfaisante par ses résultats. Diverses circonstances , et notamment des travaux plus ur- gents m'ayant empêché de compléter el de vous envoyer ce réeil, je vous demande , mon cher collègue , la permission d'y ajouter quelques mots sur une quatrième expédition que j'ai faite aux mêmes lieux, en 1855, avec mon ami Dufour, dont les souvenirs de 1853 stimulaient sans cesse l’ardeur. Cette fois , le chemin de fer de Bordeaux à Bayonne , avec embranchement jusqu’à La Teste, rendait très-facile et très-prompte notre trans- lation vers cette dernière localité, et nous n'avions plus ni à im- portuner les amis , ni à redouter les lenteurs et les cahotements d’une traversée faite en charrette. Nous partimes le #4 juillet 1855 pour aller prendre le chemin de fer à Morceux où le convoi amena M. Maurice Larralde, entomo- 100 NOUVELLES EXCURSIONS phile bayonnais des plus zélés, et qui, convié à notte expédition, nous arriva plein de confiance et d’ardeur. Une station de deux heures que nous fimes à Lamothe pour attendre le convor de Bordeaux à La Teste, nous permit d'explorer les bords de la Leyre où je constalai l’existence du Po/amogelon varüfolins que J'avais découvert en 4850 dans un autre cours d’eau, à Onesse. Nous arrivames à La Teste à deux heures de l'après midi, et dès ce moment nous devinmes l'objet des prévenanecs les plus empressées , des attentions les plus délicates de la part de mon ami M. Lafontan , inspecteur des douanes , dont je vous ai dit une autre fois les gracieusetés , el qui, durant les einq jours que nous avons passés à Arcachon, n’a rien négligé pour nous en rendre le séjour agréable et a mis à notre disposition toute sorte d’embarcalions pour parcourir le bassin et en explorer les bords les plus éloignés. Notre première visite entomologique fut pour le groupe de ta- marix qui m'avait toujours donné le Coniatus chrysochlorus , el nous pümes nous y approvisionner de ce charmant Cureulionite. Nos recherches ne tardèrent pas à prendre une autre direction. Je savais qu'en 1853, et un mois après notre passage, nos amis Fairmaire et Signorel avaient découvert, au pied des Sratice limonium, le bel Æpion limonit; nous étions sur les lieux juste au bon moment , el nous tenions à en profiter. Je me mis donc en quête , et en soulevant ou écartaut les feuilles radicales du Statice, je trouvai bientôt un individu de l'insecte désiré. HI n'en fallut pas davantage pour exciter notre ardeur , el nos pa- lientes recherches portèrent leurs fruits. Dans l'intérêt des natu- alistes qni, tourmentés de la même ambition, voudront avoir le même bonheur, je vous dirai qu’il faut chasser l4pion limonii à la base des pieds ou des touffes de Statice qui se trouvent sur le terrain see, un peu au-delà de la limite des marées. Dans les parties que la marée recouvre, ou qui sont humides , il est à peu près inutile de le chercher. DANS LES GRANDES LANDIS. 101 Au déclin du jour l'équipage nautique de M. Lafontan nous Wansporta jusqu’à la nouvelle ville d'Arcachon que nous trouvà- mes augmentée d’un grand nombre de maisons, dont quelques- unes magnifiques, ainsi que d’une église. Le lendemain , recherche assez productive du Colotes rubri- pes, au pied des Salsola kali dans le voisinage de l’excel- lent hôtel de M. Legallais où nous avons, comme toujours , trouvé le meilleur accueil, la plus plus confortable hospitalité ; chasse an Mesites pallidipennis el à la Nacerdes melanura dans les vieux trones de pin jetés par la marée sur les bords du bassin , el que le flot humecte périodiquement ; nouvelle vi- sile aux S/atice ; exploration peu fructueuse de la plaine qui sépare Arcachon de La Teste et des forêts de pins qui la bordent au sud-ouest. Au retour , la recherche des Sratice limonium nous condui- sil sur une esplanade qui se trouve à droite de la chaussée, el qui élait peuplée de Sratice caspia. À lout hasard je prome- nai mon filet sur cette plante , el je conslalai qu’elle attrait elle aussi lPÆpron limonn. de fis part de celte découverte à mes compagnons , el nous voilà tous les trois marchant à genoux de touffe en touffe, et recueillant de nombreux individus du dit pion. J'avertis les naturalistes que c’est là la véritable station de cel insecte auquel on aurait mieux fait de donner le nom spé- cifique de statices que celui de linonii, car je lai aussi trouvé en Espagne, à Aranjuez, sur le Srutice dichotoma, ce qui prouve qu'il a, comme Lant d’autres, des notions botaniques très-préei- ses, el que sa dispersion géographique est plus étendue qu'on ne l'avait pensé. En compagnie de l/pion nous trouvames l’Æda- lus inquinata ei deux jolis Hémiptères, le Æemnstaris spinolæ el le Rhyparochrômus nitens. Le jour suivant, l’embareation de M. Lafontan nous transporta au Cap Ferret. Mes souvenirs enlomologiques de 1850 me ren- daient chère celle intéressante localité, et j’espérais y reprendre le 102 NOUVELLES EXGURSIONS bel {nthidinmus quadrilobum ; mais le temps n'était pas assez chaud pour les Hyménoptères, et mes espéranees furent décues. La course ne fut pourtant pas sans résultat ; elle nous valut plu- sieurs individus du ÆLarpalus decolor , de nombreux représen- tints d’une Zemarcha que j'ai publiée sous le nom de maritima, le Sitaris apicalis que je ne connaissais que de Béziers, un Bu- ris, un Jassus que je considère comme nouveaux , et les lar- ves de la Zentyria interrupta , de l'Heliopates qibbus et de la Phaleria cadaverina. La journée suivante fut consacrée à explorer les bords du bassin d'Arcachon et la lisière de la forèt de La Teste , sur une longueur de 7 à 8 kilomètres , jusqu’au poste des douanes de Monloo , où vint nous prenire , pour le retour , la providen- tielle péniche de l’Inspecteur , dont l'inépuisable sollicitude épargna ainsi à nos jambes un peu fatiguées un trajet long et péni- ble sur le sable mouvant. Cette course nous procura quelques “ouveaux individus du Colotes rubripes. Nous primes aussi très- abondamment dans les corolles du Convolvulus soldanella un Spermophagus qu’à sa laille nous jugions différent du cardui, el qui , en définitive, n'est autre chose que cette vulgaire espèce, plus développée que de coutume. Nous eûmes égale- ment la chance de tomber opportunément sur une bonne sta- tion d'une Diglossa qui a été prise d’abord pour la #ersa, et que mes amis Fairmaire et Laboulbène ont baptisée du nom de subnarin«e. J'ai ditopportunément, el ce n’esl pas sans raison. Il faut, en effet, pour prendre ce petit Staphylinien , qui se laisse recou- vrir par le flot, il faut, pour ainsi dire , suivre la marée des- cendante. Pea de temps après que la mer s’est retirée , il sort de sa cachelte et se met à courir sur la plage pour chercher sa nourrilure. Sa promenade n’est pas de longue durée, et au bout d’une demi heure , toutes les Diglossa se sont envolées, ou enfoncées dans le sable. Vous voyez qu'il faut arriver à propos. DANS LES GRANDES LANDES. 103 Le lendemain nous traversämes le bassin du sud aw nord , dans sa plus grande largeur , pour aller à Arès , connue des botanistes comme étant lunique patrie d’une plante charmante, la Silene lœta Air., voisine de la S. corsica Lois. Nous ne rapporlämes de cette excursion rien de bien marquant, et rentrés de fort bonne heure à Arcachon, nous consacrâmes Îe reste de la journée à faire , non sans suceès , la chasse au Colotes rubripes el à l'Apion limoni. Notre programme d'Arcachon était épuisé. Le lendemain ma- {in notre ardent el très-agréable compagnon, M. Larralde, devait repartir pour Bayonne , et M. Dufour el moi nous allions exé- culer un projet que nous caressions depuis longtemps, et qui avait toujours été dans mes rêves de touriste et d’entomologiste. Nous devions, suivant le bord de la mer durant plusieurs lieues , aller rejoindre des amis qui nous attendaient dans une petite maison bâlie par M. Gazailhan sur la côte, pour prendre des bains de mer, et nous avions résolu d'y passer toute une semaine pour explorer avec soin la plage maritime et les dunes que jus- qu'ici nous n'avions fait qu’effleurer. Nous nous séparàmes de notre camarade à quatre heures du matin , pour profiter du jusant, el nous montàmes dans une barque que lirrésistible obligeance de M. Lafontan avait mise à notre disposition pour nous transporter au poste des douanes dit du sud , el épargner ainsi à nos jarrets près de la moitié du chemin , c’est-à dire environ quatre lieues. Notre trajel nauti- que S’accomplil en deux heures , et à peine débarqués, nous nous vimes entourés des douaniers qui, prévenus de notre arri- vée , s’emparèrent de nos bagages et de nous-mêmes , el nous offrirent l'hospitalité la plus empressée. L'un d'eux se hàta de charger notre matériel sur un cheval et partit pour le porter à destination et avertir de notre prochaine arrivée Îles personnes qui nous altendaient. Il nous fallut goûter des pro- duits de la pèche qu'ils avaient faite pendant Fa nuit, et notre 104 NOUVELLES ÆXCGURSIONS anpéut. aiguisé par la brise de la mer, expédia un jeune turbot et une belle sole frite à point. Ainsi lestés nous quiliämes les bons douaniers qui ne voulu- rent accepter d'autre témoignage de notre reconnaissance qu'une poignée de mains, et nous suivines le bord de la mer jusqu'au poste habité par le capitaine. Je voulus revoir cette maison hos- pitalière où, cinq ans avant, mes compagnons el moi avions reçu un si cordial el si splendide accueil. Le capitaine Chéret et sa jeune femme n'étaient plus là ; mais comme, dans ces lieux dé- serts , l'hospitalité est à la fois traditionnelle et instinetive , le nouveau capilaine nous reçut avec le plus grand empressement , el force nous fut d'accepter ses rafraichissements. A parue de ce point nous nous aventuràmes à travers les dunes et les lettes pour nous livrer à des recherches qui n’eu- rent pas de grands résultats entomologiques el botaniques , et après six heures d’une marche toujours très-sinueuse, et que les sables rendaient souvent pénible , nous 2rrirâmes à la villa ma- ritime de nos amis dont je vous laisse deviner l’accueil. Figu- rez-vous une petite maison bàlie à cinquante mètres de la mer , el de manière à présenter le moins de surface possible aux vents inpétueux de l’ouest, composée d’une cuisine , de trois cham- bres, d’un office et d'une écurie : il fallait y loger trois dames , trois ho-nmes et quelquefois quatre, cinq jeunes filles et une cuisi- mère, en tout douze ou treize personnes. Ce problème difficile fut résolu sans grands efforts et devint mème un sujet de gaité de plus. Le lendemain, dès le point du jour , je m'élançai au grand air, enchanté de ma première nuit en plein désert. Devant moi s'étalait une lette immense limitée à l’ouest par la mer , et sur le reste de son pouriour par la chaîne blanche des dunes ; pas d'autre trace de lexistence de l’homme que celte petite maison qui avait réuni tant d'amis, et le poste des douaniers placé dans le voisinage. C'était à se croire seuls au monde. Je savourais DANS LFS GRANDES LANDES. 105 les sensations que faisait naître en moi la vue de celte solitude , lorsque tout-à-conup je vis poindre an loin, sur la crête d’une dune, un atome noir. Il grossissait progressivement, el mon ima ginalion en fit d’abord un oiseau, puis un quadrupède; je recor- nus enfin un homme, et en définitive un berger à échasses se dirigeant vers nous. Il arriva portant sur ses épaules un sie d’où il retira plusieurs gourdes pleines de lait, et dont il versa le contenu dans une grande terrine. Bientôt après arriva un de ses confrères, chargé comme lui, et une nouvelle cascade delait tomba dans le vase. Ces hommes étaient des bergers des dunes , qui , sachantia maison de M Gazailhan occupée, venaient de deux lieues nous apporter le prodait de la traite d’une partie de leurs vaches, pour le seul plaisir de nous être agréables et de manger un pen de soupe. Pour eux une course de deux ou trois lieues sur des sables mouvants n’est qu’une promenade insignifiante , et le lait n’a pas à leurs yeux une grande valeur , car ils ne daignent pas l'utiliser à faire du beurre ou du fromage , et ils jettent celui qui excède leur consommation. Vous voyez là, mon cher coll- gue, les effets de cet état presque sauvage dans lequel vivent les troupeaux et les bergers des dunes, et dont je vous ai parlé dans ma première lettre. Six jours s’écoulèrent rapidement dans ces lieux où tont nous intéressait : la société de nos amis, les jeux des enfants folà- tant nu-pieds sur le sable, les recherches scientifiques , les bains de mer, une épouvantable tempête qui faillit faire périr sons nos veux un navire qui ne dut son salut qu'à la cessation instantanée et providentielle de Pouragan, tout concourait à nous étourdir sur la marehe du temps. Je dois dire cependant que nos explorations ne furent pas aussi fécondes que nous l'avions espéré. Les plages battues direc- tement par la mer ne sont pas, 5 beaucoup près , aussi calmes. aussi herbeuses que les bords du bassin d'Arcachon ; les algues rejetées par les hautes marées ; et qui attirent certains insectes, 106 NOUVELLES EXCURSIONS avaient été recouvertes par les sables ; enfin les vents de nord-ouest avaient contrarié la chasse aux Diptères el aux Hyménoptères. Le Bembidium pallidipenne , V Aleochara obs curella, le Saprinus crassipes, les variélés euivreuses et violet- tes de l'Anomala vitis, le Sibines silenes, les Gymnælror linariæ et micros et un joli Jassus aptère que je crois nouveau constituèrent à peu près la seule partie présentable de notre bulin. Je m'étais persuadé que l’Æstragalus bayonensis, si commun dans les lettes , nous donnerait au moins un Æpron , peut-être l’ustragali non encore trouvé dans nos parages. Quoique celte légumineuse fût dans d'excellentes conditions de développement, j'eus beau me livrer aux plus sérieuses recherches, je ne pus rien obtenir d'elle. Comme compensation, nous eümes la chance de rencontrer une mare très convenable pour le bel Zydroporus canaliculatus , el nous en fimes ample provision. J’eus aussi la bonne fortune de trouver dans les racines du Diotis candi- dissima et de ? £ryngium maritimun la larve inconnue de la Stenostoma rostrala. Je ne veux pas, mon cher collègue, abandonner la plage ma- rilime et rentrer au pays , comme disent les indigènes qui ont l'air de se croire exilés sur une terre étrangère lorsqu ils ont fran- chi les dunes; je ne veux pas, dis-je, rentrer au pays sans vous communiquer deux observations que nous avons faites el qui ne sont pas dépourvues d'intérêt. En 1847, époque de ma première excursion , j'avais passé une journée aux lieux mîmes où, cette fois, nous avons vécu une semaine ; la maison bitie par M. Gazailhan n'existait pas alors, mais nous avions fait halte au poste des douaniers qui en est très-voisin, el il me semblait en 1855 que ce poste était un peu plus rapproché le Lx mer qu’au temps de ma précédente visite. Je communiquai mes idées aux douaniers , el ils m'assurèrent que nes souvenirs étaient fidèles ; que la mer marchait assez rapide- DANS LES GRANDES LANDES. 107 ment sureux; que depuis 187, c’est-à-dire dans une période de huit années , elle avait dévoré , en face de leur habitation , de dix à quinze mètres de côte; que les hautes marées venaient sa- per la falaise de sable sur laquelle ils étaient perchés , et que, d’un instant à l'autre, ils avaient à craindre de voir une forte tem- pête détruire leur unique abri; qu'aussi l'administration songeait à le rebäur plus en arrière. Dans une causerie sur le même sujet mon ami Gazailhan cor:- firima mes soupçons relativement aux envahissements de la mer, en ajoutant au fait sur lequel mes souvenirs avaient ap pelé mon attention , d’autres faits contemporains et aussi signi- licatifs , el en m’apprenant que , sur divers points de la plage maritime, on trouvait les restes d'anciennes forêts jadis exploi- tées , el représentées aujourd'hui par de nombreuses souches dont quelques-unes étaient, chaque année , déracinées par la ner. Dès le lendemain nous nous assuràmes nous-mêmes de ecs faits, en explorant dans le voisinage une localité assez éten- due, toute parsemée de souches de pins autrefois abattus à coups de hache , et la seule présence de ces souches nous apprit que la mer avait fait sur ces côtes des progrès considé- rables. Voici, mon cher collègue, le raisonnement tres-simple sur lequel cette conséquence est fondée. Une longue expérience a démontré que les arbres, y compris le pin maritime lui même, ne peuvent croître el prendre un certain développement à moins de deux kilomètres de la mer ; les vents salés et très violents de l’ouest opposent à la croissance des grands végétaux des obstacles insurmontables , et j'avais déjà remar- qué ce fait, parfaitement connu dans le pays, en parcourant, en 1817, des dunes voisines de l’océan , où de jeunes semis de pins étaient frappés de décrépitude ou de mort. Il est très-cerlainement permis de penser que cette influence maritime qui produit aujourd’hui des effets si constants el si 105 NOUVELLTS EXCURSIONS appréciables , s’exereail autrefois de la même manière ; il n’y a pas une seule raison de croire qu'il püt en être autrement, car rien ne semble changé dans les conditions climatériques de la contrée. La forêt dant nous avons trouvé les restes était done à deux kilomètres au moins de la mer , et le raisonnement me porte à la placer encore plus loin. En effet, le terrain sur lequel elle se trouve est horizontal ; il formait évidemment une vaste plaine ; or celle plaine ne se trouvait pas entre les dunes et la mer, car les arbres n'auraient pu y végéter , et d’ailleurs les dunes actuelles en sont tellement voisines , qu’en tenant compte de leur progression annuelle on peut supposer qu’elles couvraient, il ya 60 on 80 ans, l'antique sol forestier. La forèt ne devait pas se trouver non plus dans une lette , entre deux chaînes de dunes, car celles-ci n'étant pas fixées par des semis, rien ne pouvait arrêter leur marche , et la chaîne située à l’ouest aurait positivement recouvert les arbres avant qu'ils enssent acquis de grands développements. Je suis done porté à penser que la forêt dont il s’agit était si- tuée en decà de toutes les dunes. peut-être même à une assez grande distance, et je suis convaincu que les hommes intelligents du pays, el au courant des phénomènes et des changements de seène qui s’accomplissent dans les dunes, penseraient comme moi qu’elle pouvait bien être séparée de Ja mer par un inter- valle de quatre à einq kilomètres et même au delà. Ainsi, depuis une époque dont la tradition aurait pu conserver le souvenir, car nous verrons tout à l'heure que le pays était alors habité, la mer a profondément creusé cette partie du golfe de Gascogne, dévoré des étendues considérables, et elle poursuit sans relâche ses irrésistibles envahissements , ainsi que l'attestent les faits observés de nos jours et les éboulements fré- quents qui s'opèrent à la limite des marées. J'ai dit que le pays était habité, el nous en avons acquis la DANS LES GRANDES LANDES. 169 certitude en expioraut, sous la conduile de notre amt M. Ga- zailhan, une leite siluée à quinze cents mètres environ de la mer, el où nous avons observé une masse lrès-considérable de débris plus où moins volumineux de grandes jarres en terre cuile et vernissée, contenant des résidus qui ont élé reconnus pour de la résine. Çà et là on voyait de petites élévations , in- diquant évidemment des emplacements de fours, car on y remarquail parfois des traces de constructions, et elles étaient Loujours recouvertes de débris de briques la plupart calcinées ou noircies par le feu. La quantité de ces vestiges de lindus- trie humaine est telle, que M. Gazailhan en à fait construire en parlie sa maison maritime, el qu'il en reste encore des quantités considérables. Il y avait donc autrelois dans ces lieux, et au milieu des fo- rêts de pins très étendues sans doute, des ateliers de manipula- ion des matières résineuses, dont les produits s’exportaient peut- être par le port de Mimizan, ou d'autres lieux d’embarque- menl plus voisins. Qui nous dira ce qu'était alors celle côte suc- cessivement occupée par les Celtes , les Romains , les Sarrazins, les Normands, les Anglais, et d’où les flots et les sables ont chassé les habitants? Qui soulèvera le voile, probablement à jamais impénétrable, qui couvre l'histoire de ces contrées? Qui nous révélera le secret de l'existence de ces localités dont nos vieilles chartes u’out conservé que le nom et dont le sol a perdu la trace ? Je ne veux pas, mon cher collègue, vous entrainer à la re- cherche de la solution de ces questions historiques, topographiques eu archéologiques ; mais je veux pourtant vous faire part, en fi- nissant, des réflexions el des hypothèses que ces morceaux de terre euile n’ont inspirées. A moins de supposer que la mer a creusé ses bords sur une profondeur de quinze à vingt kilometres, il est permis de penser que la formation des dunes ne remonte pas à plus de vingt 110 NOUVELLES EXCURSIONS siéeles. Je vous ai expliqué , dans ma précédente relation , com- ment ces dunes avancent chaque année vers Pest de dix à vingt mètres ; el en évaluant à dix mètres en moyenne leur progression annuelle, vous voyez que, dans une période de deux mille ans, elles auraient empiété de vingt kilomètres ; or, de la première chaine jusqu’à la mer, la distance en ligne directe ne dépasse pas sep! kilomètres, de sorte qu’il resterait treize kilomètres pour les érosions de la mer, ce qui parait plus que raisonnable. Mais à quoi faut:il attribuer cette transition d’une époque de calme et de sécurité, à une époque de destruction et d’envabis- sement? Je dois supposer que des causes inconnues qui on! pro- duit et qui produisent encore sur d’autres points les mêmes effets, ont poussé la mer sur nos côl's. L’alluvion arénacée qui com- pose le sol des Landes a été sapée par les flots ; les sables se sony éboulés dans la mer, mais celie-ci les a rejetés comme elle rejette, sous l'influence des vents, des marées et de courants locaux au- jourd’hui bien connus, tous les corps flottants ou en suspension. Dans l'intervalle d’une marée à l’autre, la couche supérieure de ces sables s'est desséchée et a été entraînée sur la plage. Chaque marée, chaque coup de vent augmentaient la quantité de ces sables, et ils n’ont pas tardé à s’aceumuler de manière à former des dunes, d’abord isolées peut-être, et qui se sont bientôt réu- nes en chaînes. Vous savez, en effet, que la moindre saillie du sol, un buisson, un trone d'arbre, suffisent pour la formation d’une dune. Ainsi, les dunes se sont formées et se forment encore avec les déblais de la côte, et leurs matériaux, dont on ne connaissait pas l’origine et que l’on eroyait venus de loin, sont pris à pied d'œuvre. En voyant arriver sur eux ces montagnes de sable qu'ils ne connaissaient pas les moyens d’arrêter, et dont la marche était aussi rapide qu'irrésistible, les habitants du pays ont dù abattre leurs forê!s , abandonner leurs ateliers de fabrication et leurs demeures, laissant la mer dévorer leurs propriétés, et les DANS LES GRANDES LANDES. Il dunes ensevelir leurs domaines et établir cet e barrière qui a dé- “erminé la formation des élangs, dont les eaux, sans cesse re- oulées , ont couvert des villages , des cultures, l’ancienne voie romaine, que sais-je ? Voilà pourtant où n’ont conduit quelques souches de pins quelques morceaux de terre euite. Mais ne savez-vous pas qu'il faut quelquefois moins encore pour mettre sur la trace d’un grand événement historique, d'une importante révolution géolo- gique ? Ces restes en apparence insignifiants et que les dunes ont pendant plusieurs siècles cachés aux regards, avaient à mes yeux une signification que je ne pouvais ni méconnailre ui vous ca- cher ; ils démontrent de la manière la plus évidente, que ces lieux où l’homme aurait aujourd'hui de la peine à vivre étaient habi- tés ; que celle côte aujourd’hui accidentée, rase et déserte, élait horizontale et peuplée de forêts et d'habitants ; que la mer a rongé ses bords sur une longueur de plus de cinquante lieues et une profondeur considérab'e, et que les produits de ses érosions ont servi à former les dunes. Ces déductions, que je crois vraies, mérilaient , ce me semble, d'être signalées , et leur importance justifiera à vos yeux ma digression. La seconde observation que je ne veux pas passer sous silence, est relative au régine des eaux dans la Grande Lande et dans les dunes, Naguère encore, certaines parties de la Grande Lande n'étaient, dans la saison des pluies, que d'immenses lagunes, et lon y voyageail des journées presque entières avec de l’eau jusqu'au ventre du cheval. Durant l'été, de nombreuses mares, de grands marais el la nature de la végétation, atiestaient que le pays avait élé récemment submergé. Aujourd’hui on ne voit plus rien de tout cela, et celte contrée qui semblait ne pouvoir être disputée aux eaux qu'au prix des plus grands sacrifices, doil son émersion cons- tante à des moyens extrêmement simples, à des travaux exécutés presque sans aucune intention sous ce rapport. I a suffi, en effet, 412 NOUVELLES EXCURSIONS de tracer des routes el de Îles border de fossés ; de construire un chemin de fer, de creuser des rigoles pour liniter des héritages, pour protéger des seinis de pins où des cultures , pour assainir des terrains trop humides. L'eau des pluies s'écoule rapidement par Lous ces conduits, où est absorbée par les puisards qu'a pro- duits le pereement du tuf, et comme eile rencontre toujours une pente ou vers quelque cours d'eau ou vers les étangs, elle s’é- chappe à mesure qu'elle tombe, de sorte que le voyageu n'a plus à craindre qu’un pen de boue que le soleil et le veut dessèchent assez vile, et n’est plus exposé au désagrément ou d’être bloqué chez lui ou de chercher sous l'eau le ebemin qu'il doit suivre. Ene cause relativement fort petite à produit iei de grands effets, et indépendamment des avantages qui en résultent pour la commo- dité et la santé des habitants , l'agriculture en retirera aussi de notables profits. Dans les dunes on observe un phénomène d’un autre genre : en explorant, en 1855,de vastes lettes que j'avais pareourues en 1847 elen 1850, je remarquai avec surprise la disparition de plusieurs petits étangs de plus d’un mètre de profondeur, et que d'intéressantes caplures entomologiques et de fructueux coups de filet, funestes à maint poissou, avaient parfaitement gravés dans mes souvenirs. Je ne pouvais attribuer ce fait à une de ces séche- resses comme nous en avons quelqnefois; le printemps et le com- mencement de l'été avaient été au contraire pluvieux, etces eaux résistent d’ailieurs au soleil bien au delà du commencement de juillet. En observant les lieux, je remarquai que les dunes qui entouraient ces lettes, étaient couvertes de pins de six à sept ans, tandis qu’elles étaient ou complètement nues, ou tout récemment ensemencées, lors de mes précédentes visites. La réflexion me dit que ces semis élaient la seule cause du desséchement des lettes adjacentes. Je communiquai mes idées à M. Gazailban, à d’autres personnes du pays, à des bergers des dunes, et tous furent una- naines pour me dire que ce que j'avais observé dans les lettes DANS LES GRANDES LANDES. 113 signalées s'était produit sur beaucoup d’autres points, et que par- tout les eaux disparaissaient, ou diminuaient très-sensiblement à mesure que les semis des dunes prenaient du développement ; si bien qu'il était à craindre que les lettes, autrefois beaucoup trop pourvues d’eau , ne se desséchassent au point de ne plus offrir celle qui est nécessaire à Pabreuvement des bestiaux. I était bien naturel que je cherchasse l'explication de cet inté- ressant phénomène. J'en eus bientôt trouvé une, qui a été una- nimement admise sur les lieux; elle est aussi simple que je la crois vraie, el je vous laisse, mon cher collègue, le soin d'en juger. Vous vous rappelez que de vastes el profonds étangs existent à l’est des dunes, et que la première chaîne de celles-ci forme leur limite occidentale, Je savais déjà que les petits étangs des lettes proviennent presque tous, par infiltration, des eaux des grands étangs , car le niveau de ceux-ci règle la profondeur de ceux là. Je savais aussi, et il est d’ailleurs bien facile de s’en as- surer, que le pivot des pins ensemencés s'enfonce très profondé - ment dans le sable éminemment pénétrable des dunes, que la longueur de ce pivot égale où même dépasse celle de la tige, de sorte qu'après un cerlain nombre d'années de semis, les spon- sioles plongeut dans la couche par laquelle se fait Pinfiltration, Représentez-vous des eaux traversant jusqu'a trois chaines de dunes, et rencontrant, dans leur lente progression , les millions de suçoirs des pins, des genets, des ajones, des gourbets, ete. ete., qui absorbent ebacan sa ration grande ou petite , pour la livrer bientôt après à la nutrition et à l'évaporalion, et vous reconnai- trez qu'il ne doit pas en arriver beaucoup à destination, et que, dans tous les cas, il ne peut en passer assez pour alimenter dans les lettes, avec la plantureuse végétation qui les couvre, beaucoup de tanches et de brochets. Je finis par ce petit morceau de théorie en faveur de ceux qui pensent, comme moi, que le reboisement des montagnes se- * Annales de la Société Linnéenne. 8 114 NOUVELLES EXCURSIONS rait, jusqu’à un certain point, une satvegarde contre les inon- dations. Cette fois, comme les deux autres, je présume, mon cher col- lègue, que vous trouverez quelque intérêt à parcourir la liste des insectes que nous avons recueillis, el je me fais un devoir de vous la donner ci-après. J'irai même plus loin si vous me le permet- tez, el je reproduirai mes listes antérieures, non-seulen:ent pour établir, dans l'intérêt de la géographie entomologique , le cata- logue aussi complet que possible en ce moment des insectes de notre littoral, mais encore pour rectifier quelques erreurs que mon amour du vrai me rend intolérables, el pour dire quelque chose des mœurs de certaines espèces. Aux insectes trouvés par es compagnons où par moi, j’ajouterai ceux qui ont élé capturés par MM. Lareynie, Souverbie et Dert à la Teste (1), par M. Maur rice Larralde à Bayonne et par MM. Fairmaire et Signoret durant le séjour qu’ils ont fait à Arcachon en 1853, un mois après notre passage. Quant aux espèces que je décrirai comme nouvelles, je les at inutilement cherchées dans les auteurs dont je dispose, dans les collections que j'ai pu consulter , et elles ont passé par votre étamine, par celle de mes amis MM. Aubé, Chevrolat, Fairmaire et autres pour les Coléoptères, de M. Signoret pour les Hémip- lères. (1) Mon ami M. Souverbie, conservateur du Musée d'histoire naturelle de Bordeaux, a publié dans le tome xx des Æctes de la Société Linnéenne de celte ville, sous le titre de Coup d'œil sur les Coléoptères des environs de La Teste, une notice très-intéressante et fort bien écrite. DANS LES GRANDES LANDES. 115 COLÉOPTÈRES. Cicindela littoralis Fas.— C. trisignata Wu. Bords du bassin d'Arcachon. La variété presque blanche de cette dernière se trouve à la pointe d’Aiguillon. C. flexuosa Fas. Sur les chemins, dans les jardins, ete. C. germanica. FaB. Quelques individus à La Teste, sur la plage (Souverbie). Cymindis miliaris. Fasr. La Teste. (Souverlre). Dromius foveola. GxLzL. au pied des arbres. Dyschirius thoracicus Fasr. — D. chalceus Er. — D. politus Der. — D, cylindricus Des. — D. nitidus Des. -— D. æneus Des. — D, salinus Scaaux ; bords des mares et des ruisseaux ; ce dernier au pré salé d'Arcachon. D) globosus Hergsr ; marais tourbeux. Calosoma sycophanta L. Jardins de La Teste. (Fairmaire.) Nebria complanata V. Commune sur la plage, sous les bois et les fucus. Elle est plus grande que celle des bords de la Médi terranée et d’un albinisme tel, qu'il faut une certaine attention pour la distinguer au repos sur le sable, et que les individus qui ont le plus de noir n’approchent pas, sous ce rapport, de ceux de la Méditerranée qui en ont le moins. Il n’est pas rare d’en rencontrer des individus d’un blane sans tache. Omophron limbatum Fasr — Elaphrus riparius L. Bords des ruisseaux. Chlænius velutinus Durrs. Bords de la Leyre. C. Spoliatus Fasr. — Sous les mottes de terre aux bords du pré salé (Souverbie.) Pogonus littoralis Durrs.—P. chalceus Marsw.; bords vaseux du pré salé. 116 NOUVELLES EXCURSIONS Calathus circumseptus Gerx., limbatus Des. Sous les détri- tus au bord des grands étangs. C. mollis Marsu., ochropterus Dursr. Commun au cap Ferret, près du phare, sous les pierres (Sowverbie.) Taphria vivalis Wu. — Agonum marginatum L. — 4. aus- triacum Fa. — À. modestum Sruem. — À. scitulum Der. Sous les détritus des bords des étangs el des mares. Feronia (Omaseus) aterrima Fasr. Sous des bois, près de La Teste, le long de la Leyre {Souverbie.) Stomis pumicatus Paxz. Sous les vieilles écorces et les dé- {rilus. Zabrus inflatus. Des. Excessivement commun en juin dans les leites des dunes. On le rencontre à chaque pas , courant sur le sable, ou perché sur les épis du Psamma arenaria. M mange très-positivement les étamines de cette graminée ; mais il est éga- lement carnassier, car je l’ai rencontré souvent dévorant d’autres insectes , par exemple l’Æeliopates gibbus et Va Tentyria inter- rupla. Amara fusca. Des. Au cap Ferret, sous les sabies. A. striatopunctata Des. Pas rare en fauchant, sur les gra minées dans les prairies près de La Teste {Lareynie.) A. convexiuscula Marsu. En juillet 4855, j'ai pris sous des touffes de plantes trois individus de cette espèce , que je croyais propre au nord de la France et de l’Europe. Anisodactylus virens. Des. Arcachon, pré salé. Rare. Harpalus (Ophonus) ditomoides Des. Superbe espèce prise par M. Dert, au pied des maisons d'Arcachon. Très-rare. H. neglectus. Des. Dans les dunes, au pied des plantes. Bradycellus pubescens Paxx. Sous les algues {Souverbie. ) B. obsoletus. Des. Bords du pré salé. Acupalpus dorsalis Far. — 4. brunnipes Srurx. Près des eaux, sous les détritus. Bembidium (Cillenum) laterale Curr. 'Très-commun au relrail DANS LES GRANDES LANDES. 117 de la marée, avec sa larve. Court avec agilité, s'enfonce, quand on veut le saisir, dans le sable avec lequel il se confond par sa couleur. (Lareynie.) B. pallidipenne Wu. J'avais oublié dans mes précédentes re- lations de signaler cet insecte commun au bord des étangs el le long des sources qui coulent des dunes à la mer. If sort de sa retraite, ainsi que beaucoup d’autres espèces, lorsqu'on arrose le sol. B. {Lopha) callosum Küsrer. Bords du pré salé. B. (Peryphus) concinnus Sreea. Bayonne (Larralde.) B. (Notaphus) ephippium Marsa. Bords du pré salé. B. {Tachys) scutellare Des. Arcachon, sous les algues. B. (Tachys) pulicarium Des. Dans les marais. B. (Tachys) nanum Gxz. Sous les vieilles écorces des pins morts. B. (Ocys) pumilio Durrs. Sous les écorces. Drytiscus punctulatus Fagr. — Colymbetes niger ue. — Agabus didymus Ouv.—Laccophilus variegatus —Hydroporus pubescens Gxii.—H. marginatus Duris.— 1. bicarinatus Crainv. H. confluens Fasr. — A griseostriatus De GÉer.—/1. cana li- eulatrs Lac.; dans les eaux; les deux derniers,dans les mares non herbeuses des lettes. Dans ma première relation j’ai mal à pro- pos désigné le caraliculatus sous le nom de salinus Joux. Celui- ei, du reste, n'est autre que le Cerisyi, Augé. Haliplus rubidus Mu. Long. 4 1/4 millim. D'un ferrugineux rougeâtre, avec la partie médiane antérieure du prothorax légé- rement rembrunie,et la partie réfl'chie des élytres, ainsi que les pattes, lestacées. Tète finement et peu densement poneluée, avec un petit espace lisse entre les antennes et un autre arrondi au vertex. Prothorax ayant à la base une largeur plus que double de la longueur ; à bord antérieur droit el n’avançant pas vers le front; milieu de la base prolongé entre les élytres en triangle aigu et lisse; à ponctuation plus forte et pas plus serrée que la [18 NOUVELLES EXCURSIONS tèle, avec un espace transversal lisse un peu au-dessous du mi- lieu; points de la base gros el confluents. Elytres sans tache, marquées de dix stries ; points des dorsales très-gros jusqu’au dela du tiers de leur longueur, puis s’affaiblissant assez brusque- ment de manière à devenir très-faibles, notamment en ce qui concerne les stries suturales ; intervalles plans, marqués de points extrémement petits et écartés; partie réfléchie ayant à la base deux séries de gros points. Il a des rapports avec le #ucronatus el le fulvus , mais il se distingue de celui-ci par les élytres sans taches, el de tous les deux par sa couleur plus foncée et surtout par la ponctuation sen- siblement plus forte du prothorax et des élytres. Pris dans une mare des dunes. Cnemidotus rotundatus Auré. — Hyphydrus variegatus li. — Pelobius Hermanni KaB. — Gyrinus marinus GYLL. — G. mi- autus Fas. Dans les mares. Orectoclilus villosus Fasr. — Hydræna testacea Cuar. — H. rugosa Murs. Dans les ruisseaux. Berosus æriceps Curr. Dans les mares. Hydrobius æneus Ge. Bords des mares. Cyllidium seminulum Pavx. Bords des ruisseaux, en ar- rosant. Cercyon laterale Gxir.Arcachon, sous les algues. Sylpha lœvigata Vas. — 5. opaca Fas. Les champs, près de La Teste /Souverbie). La larve de la première vit d’escargots. Scydmiæenus tarsatus Me K,—$S. hirticollis Gyiz. Sous les dé- tritus près des grands étangs. — S pusillus M. et K. Bayonne (Larralde.) Batrinus oculatus Ausë ; au pied d’un chêne. Faronus Lafertei Ausé ; en secouant une toiture de chaume et un Las de feuilles de pin accumulées au pied d’un arbre. Pselaphus dresdensis Wenesr ; pris en fauchant ; Bryaxis juncorum Leacn. — B, hœæmatica Riicus.En fauchant DANS LES GRANDES LANDES. 419 dans des lieux humides. — Z. Helferi Scaminr; Areachon, bords. du pré salé. Euplectus signatus Reicu. Pris au vol près d’un fumier. Autalia rivularis GrAv. Bords des ruisseaux. Falagria sulcata Pak. —#. obscura Curr.— F. nigra Gray. Sous des détritus et dans le fumier. Tachyusa coarctata Er. — T. balteata Er. — T. umbratica Er. Bords des ruisseaux. Phlæopora reptans Grav. Sous l’écorce des pins morts, où vit sa larve. Oxypoda corticina Er.; sous les écorces. — ©. opaca Gray. — ©. ferruginea Er, — O. prolixa GrAv.; sous les détritus. Aleochara obscurella Grav. Bords de la mer, sous les algues el les poissons morts; parfois très-abondante. Gyrophæna lævigata Meur, strictula Ausé; entre les feuillets du Dedalæa labyrinthiformis. Plus commune en automne. Phytosus spinifer Curr. Arcachon, sous les algues, rare. — ?. nigriventris Cueve.;avec le précédent. Placusa pumilio Grav. Sous l'écorce ües pins, exelusive- ment dans les galeries du Zostrichus stenographus, où vit sa larve. Pronomæa rostrata Er. Sous les détritus. Diglossa submarina Farm. et Las. Bords du bassin d’Arca- chon, au retrait de la marée. Myllæna gracihs Mser ; M. intermedia Er. — M. laticollis Kiesw. Bords des ruisseaux. Hypocyptus seminulum Er. ; en secouant des fagots. Je lai mal à propos désigné, dans ma première relation, sous le nom le flavicornis. Habrocerus capillaricornis Grav. ; sous les détritus. Othius punctipennis Lac. ; bords d’une mare dans les dunes. WMycetoporus splendens Marsu. ; dans les détritus. Xantholinus collaris En. sous les écorces des pins. Sa larve 120 NOUVELLES EXCURSIONS dévore celles du Bostrichus stenographus—X. ochrace us Gxvr.. — À. linearis Ouv. Dans les détritus. Leptacinus brevicornis Er. — L. batychrus Gxrz.-— L. nothus En. Dans les détritus et au pied des arbres. Ocypus pedator Gray; sous les détritus. — ©. picipes Norbn. Sous des fagots de pin. Philonthus cribratus Er. ; au pied des touffes de plantes dans les dunes. — P. xantholoma GRAv. — P. sericeus HoLmE.— ?. cinerascens Grav. Arcachon, sous les algues. — P. carbonarius GyiL. ; sous les détritus.— P. punctus Grav.; dans les dunes. Heterothops dissimilis Grav. ; sous les algues , rare (Sou- verbie.) Acylophorus glabricollis Lac. ; bords un peu fangeux des ruis- seaux. Queduus frontalis Norom.; au pied des touffes de plantes. —(. molochinus Gray. ; sous les algues (Souverbie.) — Q. mauroru- fus GRav. ; sous les fagots et les feuilles accumulées dans les forêts de pins. —Q. truncicola Farm. et Las. ; trouvé dans un ulcère de vieux chênes. Cryptobium fracticorne Pay. ; Arcachon , sous les algues (Souverbie.) Lathrobium angustatum Lac. ; bords des eaux. Scopæus minutus Er. ; sous des écorces. Lithocharis fuseula Lac. sous l’écorce des pins inorts où vit sa larve.— £L. melanocephala Fas. ; sous les détritus. Stilicus fragilis GRav.—S. orbiculatus Pavk. Sous les détritus. Sunius diversus AuBé; sous les détritus. — 5. bimaculatus Er. ; en secouaut un toit de chaume à Biscarosse. Pœderus caligatus Er. Sous les détritus au bord de l'étang de Cazaux. — P. limnophilus Er. — P. longipennis Er. — P. ru- ficollis Pay. ; bords des canx. Dianous cœrulescens Gxuz. ; dans un fossé humide à San- guinel. DANS LES GRANDES LANDES. 121 Stenus aterrimus ER. —S$. plantaris ER = subimpres- sus Er. , sous les détritus. — $. longipes H£er. — S. n'fi - dus Lac.; bords des ruisseaux.—S. fovcriventris Fairm.et Las. : à Biscarrosse. Stenus testaceicornis Mimi. Forme du rsticus. Long. 3 1/2 millim. D'un noir un peu luisant, parsemé d'une pubeseence blanchâtre. Palpes testacés ; les labiaux bruns tout-à-fail à l’ex- trémité. Antennes entièrement testactes, avec le premier article brunâtre ; troisième article égal au quatrième. Têle une fois et demie aussi large que le prothorax, assez fortement et densement ponctuée, non coneave, mais marquée de deux impressions lon- gitudinales larges et peu profondes. Prothorax sensiblement plus long que large, régulièrement et peu fortement arrondi sur les côtés , ponctué comme la tête , ou un pen plus légèrement, très- uni, Où ayant un peu au-dessous du milieu deux impressions obli- ques à peine visibles à un certain jour seulement. Élytres de la largeur de la tête, ponctuées comme le prothorax, tronquées obli- quement à l’extrémité el unies. Abdomen rebordé, densement et finement ponetué. Cuisses d’un testacé ferrugineux avec l’extré- milé noirâtre ; jambes d’an brun ferrugineux,noirâtres à la base ; larses allongés, testacés ; quatrième article profondément bilobé. Ressemble au $. rwsrens dont il diffère par les caractères suivants : couleur un peu moins luisante et plus franchement noire ; massuc des antennes teslacée comme le reste ; troisième article de celles ei égal au quatrième et non un peu plus grand; tarses plus longs. Trouvé à Biscarosse, aux bords de l'étang. Bledius subterraneus Er. — B. arenarius Pavk. — B. frac- ticornis Payk. — B. hispidulus Fairm. et Las. ; bords des eaux. — À. verres Er. ; au vol sur les bords du bassin. — B. tricornis Henssr ; sous les algues; rare.— 2, unicornis GER». ; vole par milliers au coucher du soleil près de la gare de La Teste. (Lareynie.) 122 NOUVELLES EXCURSIONS Oxrytecus depressus Gray.; sous les détritus. Zrogophlœus tenellus Er.; bord des eaux. Thinobius longipennis Mégr.; bords de la Leyre à Lamothe, en arrosant le sable. Boreaphilus angusticollis Srevu. Macropalpus pallipes Gus- sac; sous l’écorce d’un pin à Sabres. Omalium monilicorne Gxzc. Pris au vol aux bords du bassin d’Arcachon.— ©. concinnum Marsa. — O. vile Er. — ©. pusil- lum Gray. Sous l'écorce des pins. Micropeplus porcatus. Fas. Pris au vol autour d’un fu- mier. Platysoma oblongum Fan. Sous l'écorce des pins. Sa larve dé- vore celles du Bostrichus stenograplhus. Hister major L. ; près d'Arcachon (Souverbie.) IT. inæqualis Fan. Trouvé à Bayonne par M Larrralde. Acritus punctum Ausé. Arcachon, sous les algues. Hetærius sesquicornis Preyssz. Sous une pierre, avec des fourmis. Paromalus flavicornis Mersr. Sous l'écorce des pins, dans les galeries de divers Bostriches aux larves desquelles sa larve fait la guerre. Saprinus metallcus Far. — S. rugifrons Payk. ; dans Îles dunes , sous les bouses — S. detersus GxLc. sous les charognes. — S. chalcites Wu. — S. semipunctatus PAYKk. — S. conjungens Pay. sous les poissons pourris , aux bords de la mer. — S. apricarius Er. Au pied des plantes littorales, sous le sable. Plesaderus discisus Er. — P. saucius Er. Sous l'écorce des pins. La larve du discisus dévore celles du Crypturgus pusillus . Dans ma première relation j'ai mal à propos nommé le premier P. cœsus et le second P. vulneratus. Ces deux derniers ne se trouvent pas dans les Landes. Onthophilus sulcatus Fam ; dans ua jardin, sous uu melon pourri. C5 DANS LES GRANDES LANDES. 12 Abrœus globulus Creurz.; sous les détritus. Trichopteryx grandicollis Er. — T. attenuata Girvru. ; pris au vol autour des fumiers. — 7. fucicola Azim. Arcachon, sous les algues. Ptenidium apicale Er. — P. punctatum Gixxem. — P. pusilt- lum Gyec. Pris au vol autour des fumiers.— P. alutaceum. Gicrm. Sous les algues. Ptilium apterum Guénx; sous l'écorce des pins ; où vit sa larve. Sphærius acaroides Wavrc; bords de la Leyre, en arrosant. Phalacrus caricis Srurx ; en fauchant dans les prairies. Olibrus millefoli Payk. ; commun dans les dunes sur lÆel)- chrisum stæchas. Cercus bicolor Lucas. Un individu de cette espèce algérienne à La Teste (Zareynie.) | Brachypterus cinereus Mer ; en fauchant dans les lieux secs. Carpophilus sexpustulatus Fas.; à Biscarosse, sous l'écorce d'un chêne mort. Meligethes coracinus Sruru.— M. exilis Srurm; en fauchant. — M. difficilis Méer ; sur le Lamium maculatum. Dans d’au- tres localités où n’existe pas celte plante, on le rencontre sur le Lamium album qui ne se trouve pas dans les Landes. Dans ma seconde relation je lui ai donné par erreur le nom d'ochropus. Pria dulcamaræ. Vraie ; à Biscarrosse. Cet insecte se trouve durant toute la belle saison sur le So/anum dulcamarcæ. Thalicra sericea Er. Un individu au vol , à Biscarrosse. Je prends assez fréquemment cet insecte au vol , durant les mois d'avril et de mai, dans les bois de pins, au déclin du jour. fl vole bas et lentement. Rhuzophagus depressus Vas. ; sous l'écorce des pins avec le Hylurgus piniperda. Sa larve dévore celles de ee Xylo- phage. 124 NOUVELLES EXCURSIONS Vemosoma elongatum L. Sous lécorce d'un pin peuplé de Bostrichus laricis Endophlœus spinulosus Li\rr. À Biscarrosse sous une écorce soulevée de chène. Lorsqu'on le rencontre , ce qui est rare, c'est loujours dans ces conditions et parfois en assez grand ombre. Aulonium bicolor Herssr ; se trouve exelusivement et en assez grand nombre dans les galeries du Bostrichus laricis dont il est lPennemi. Leredus nitidus as. ; à Biscarrosse, sous l'écorce d’un chêne abattu depuis peu de temps. Rare. Oxylemus cylindiicus Er. Sous un tronc de chêne. Pycromerus terebrans Ouv. Avec le Teredus Pediacus dermestoides Fas.Avec le précédent. Rare. Lœmoplilœus ater Ov. Sous l'écorce des genets à balais et des ajoncs morts, où vit sa larve parasite de celle du Æylesinirs spartiü. — L. testaceus Fas. ; sous l’écorce de chênes morts. Sa larve dévore celle du Bostrichus fuscus. — L. bimacula- tus Pavx. Au vol à Biscarrosse , autour d’un tas de bois de chêne. Lathropus sepicola Murer ; en secouant des buissons. Sa larve vit sous les écorces. Sylvanus bidentatus Fa. ; avec le Zeredus. Cryptophagus dentatus Hergst ; en secouant les toitures «le chaume. Paramecosoma abietis Pavyk. Dans les nids des chenilles du Bombyx pityocampa où il subit ses métamorphoses. I est aussi très-commun çn mars et avril sur les fleurs de PU/ex euxro- pœus. Merophysia formicaria Lucas. J'ai trouvé cet insecte algérien en juin 1853 à Biscarrosse, sous les détritus des bords de l’étang, avee des fourmis. Je l’ai pris en Espagne, à l'Escurial , sous des pierres parmi des fourmis. DANS LES GRANDES LANDES. 125 Litargus bifasciatus Fasre.Sous l'écorce d’un chène. Berginus tamariscis WorLasrox. En secouant des chènes et des pins. Je le trouve assez ordinairement dans les chatons males du pin. Trogoderma nigra Merssr ; des toitures de chaume. 1 rinodes hirtus Fas. ; avec le précédent. Orplilus glabratus Vas. ; sur les fleurs de tamnarix,à Arcachon. (Fairmaire.) Limnichus versicolor Waxrz. Bords des ruisseaux et des ma- rails. Georissus pygmœns Fas. — G. substriatus Wéer — G. læsicollis GermM. — G. cœlatus Er. Bords des cours d’eau, en arrosant ou piétinant le sable ; le dernier est très-rare. Parnus auriculatus Wu. Bords des ruisseaux. Elrnis Volkmari Muu. — ÆE. œneus Moiz. — Limnius troglo- dytes Gxie.; dans les ruisseaux sous les pierres. Macronychus 4-tuberculatus Mure. ; dans la Leyre à la La- motte, sous un morceau de bois immergé. Heierocerus hispidulus KixsW. — H. arrazonicus KiESW. ; bords des étangs, en arrosant le sable. — 77. femoralis Kiesw. —_/T, flavidus Rossi; bords des mares des dunes,avec le Zermbi- d'um pallidipenne. Oryctes grypus WG. ; au pied d'un trone de chêne vei- moulu. Callicnemis Latreillit Lar. Wa été, à ma connaissance, trouvé deux fois à Bayonne sur la plage maritime. Cetonia squalida V., Reyi Murs. — €, morio Fas. Sur les fleurs. — C. opaca Far. , cardui Sc. ; au vol autour des maisons de la Grande-Lande, et surtout dans les ruches des abeilles. Anomala vitis Far et ses variétés.— 4, Frischi Fas ; dans les dunes, principalement sur les fleurs de ronce. 126 NOUVELLES EXCURSIONS Phytllopertha campestris Lirr. On le prend eommanément dans les dunes , au vol ou sur le sable. Polyphytlla fullo L. H vole le soir dans les dunes en juillet; le jour on le trouve parfois engourdi sur les jeunes pins. Anoria pilosa Fas. Très-abondant en juillet après le coucher du soleil ; il tourhillonne autour des arbres. Serica brunnea L. ; pris au vol dans les dunes. Triodonta aquila Murs. La Teste (Souverbie.) On le prend très-abondamment à Mont-de-Marsan , en mai , autour des chènes. Hoplia cœrulea Drury ; bords des ruisseaux sur les herbes, principalement sur les fougères. | Geotrupes lœvigatus Fas.; sur le sable, dans les dunes de Mimizan. Ateuchus pius xx. Je l'ai désigné dans ma première relation sous le nom de sacer parce que , d’après plusieurs auteurs , V4. pius n’est qu’une variété de ce dernier; mais je le vois porté comme espèce dans le catalogue de Stetlin , et je ladmets très- volontiers en celte qualité. En tout cas, le type de 4. sacer n’exisle pas dans notre contrée. Onthophagus furcatus Far.; dans les bouses. Aphodius hoœmorrhoidalis L. — 4. melanostictus Sum. — Atessulatus Payk. — À. pusillus Merssr. — 4. luridus Payx. — A. rufescens Fas. ; dans les bouses des dunes. — 4. rufus Ice. Dans les bouses au-dessous d'Arcachon, sur la plage ; très- rare (Souverbie.) Psammodius sulcicollis Wa. — P.porcicollis. x. ; sur le sable des dunes (Souverbie.) Acmæodera tœniata Fas sur les fleurs de carotte. — 4. AS-cuttata Merssr. Un individu sur une clôture de pin à La Teste {Souverbie.) Melanophila tarda Far. — Ancylocheira {lavo-maculata Far. DANS LES GRANDES LANDES. 427 Sur les trones des pins récemment abalus.— 4. 8-guttata L. Sur les feuilles des pins. Leurs larves vivent dans le pin. Chysobothrys Soliert Lar. et Gory ; Biscarrosse, ete., en juillet sur les branches des pins abattus et sur les tiges des jeunes pins utilisées pour clôtures, et qui nourrissent sa larve. Agrilus olivaceus Gris, ; sur la ronce où vit sa larve. — 4. viridipennis Lar.el Gory; sur les têlards de saule,qui lui servent de berceau. — 4. viridis L. var. Æ{ubei Lar. el Gory; en se- couant des chênes. Agrilus hastulifer R\vz.; en secouant les chênes taurins. Je lai obtenu aussi de büches de cet arbre déposées dans mon gre- nier. Je l’ai envoyé à quelques correspondants, sous le nom inédit d’4. Perrisit CHevr. Anthaxia praticola Larerré; sur les fleurs du Ciséus alys- soides.— A. morio Fasr.; sur les fleurs des renoncules. Sa larve vit dans le pin. Sphenoptera gemellata Var. et Gory; plage maritime, sur le sable. Trachys ænea Manneru.; en fauchant dans les lieux humides. — 1, pygmœæa Fasr ; sur les mauves ; sa larve est mineuse des feuilles des Malvacées. Aphanisticus emarginatus Fasr.; lieux humides, sur les jones ; sa larve est mineuse des feuilles et des tiges du Juncus articula- LUS. Cratonychus brunnipes Ger.; au vol, vers le soir. Ægryprus atomarius Far. Sa larve vit dans les vieilles souches du pin (Sowverbie). Athous rufus Far; dans les souches de pins où vit sa larve — À. hirtus Mergsr.; au vol, en plein jour. Campylus linearis Fas.; en fauchant,sur les pins {Souverbie.) Cardiophorus thoracicus Fas.; dans les maisons et en secouant les toits de chaume. — C. ruficollis L.; englué à la résine des pins. —C. asellus En.; sur les seigles —C. nigerrimus Er.; en 128 NOUVELLES EXCURSIONS secouant les pins, à La Teste. — C. atramentarius Er.; en fau- chant, sur les pins (Souverbie). Ampedus prœustus FaB. — 4. sanguineus L.; sous l'écorce des souches de pin, où vivent leurs larves. — 4. brunnicornis Gerx.; sur les feuilles des pins. — 4. pomorum Grorr., à Bis- carrosse,en fauchant sur le Myrica gale. Cryptohypnus 4-pustulatus Fas.; bords de la Leyre, sur le sable. Corymbites tesselatus L.; en fauchant, sur les pins (Souverbie). Adrastus pallens Fas.; en fauchant dans les prairies, à Bis- carrosse. Eubria palustris Germ.; à Sanguinel , en fauchant sur des herbes au milieu desquelles passait un filet d’eau. Eucinetus meridionalis De Casr.;sous une pièce de bois tapissée de byssus et dans un las de feuilles sèches de pin où se dévelop- paient des champignons. Sa larve est fungivore. Lampyris splendidula L.; le soir dans les maisons. Cantharis thoracica O1uiv. — C.lateralis Ouv.; Biscarrosse, en fauchant dans les prairies. Malachius marginellus Fas.; principalement sur les graminées. Sa larve vit dans les tiges de l£ryngium maritimum.— M. spi nipennis GErM.; Sanguinel, en fauchant. Anthocomus lateralis Er.; en secouantles loitures de chaume. Je l’ai mentionné dans ma première relalion sous le nom de Malachius balteatus. Ebœus albifrons FAsr.; en secouant des lierres. Troglops Dufouri Mini. Long. 4 millim. Lisse et luisant.Tête plus large que le prothorax de toute la saillie des yeux ; front d’un testacé ferrugineux, très-concave , armé entre les yeux de deux cornes coniques, testacées en dessous, noires en dessus comme le verlex, etentre lesquelles existe une large et profonde échancrure. Les quatre premiers articles des antennes Lestacés, avec un pea de noir en dessus, le cinquième noir à base testacée, les autres DANS LES GRANDES LANDFKS. 129 foirs. Prothorax très-arrondi antérieurement, d’un noir bleu avec les bordslatéraux et surtout le bord postérieur ferrugineux.Elytres de la largeur du prothorax, un peu béantes et d’un noir bleu sans tache. Dessous du corps noir profond , parsemé de petits poils cendrés et couchés. Cuisses antérieures noires avec leur moitié antérieure ferrugineuse sur les côlés, les autres noires ; tibias d’un Lestacé ferrugineux ; les postérieurs rembrunis en dessus ; larses noirs. Je dédie ce joli insecte à mon excellent ami et maître Léon Dufour. J'étais avec lui quand jen pris à Biscarrosse deux indi- vidus en secouant un toit de chaume. Colotes trinotatus Er., Malachius suturalis Des.; en secouaut les buissons. — €. rubripes Mini. Je l’ai publié sous le nom d’£bœus rubripes dans ma seconde relation, lue à la Société Lin- néenne de Lyon, le 12 janvier 1852, et M. Jacquelin Duval, dans une notice présentée à la Société Entomologique de France , le 27 octobre 1852, l’a décrit sous le nom de Colotes rubripes, Je reconnais que c’est un Colotes ; mais quoique j’attache fort peu d'importance à être le parrain d’un insecte, je revendique la prio- rité dans l'intérêt des principes. Dasytes nobilis Iz.; sur les plantes dans les dunes. Sa larve vit dans les tiges de l’£ryngium maritimum. Tillus elongatus L.. à Lipostey, sur les parois en planches d’une bergerie. Clerus 4-maculatus Favr., sur l'écorce des vieux pins, où vit sa larve aux dépens de ehenilles de Tinéites. On le trouve aussi englué dans la résine. Opilus mollis L.; dans les maisons. Sa larve vit principalement de celles de l4nobium striatum. Tarsostenus univittatus Rossi. M. Souverbie, qui la pris au vol à La Teste, dit qu'il l’a trouvé aussi dans de vieux sarments. Celte observation me fait croire que l’insecte signalé par men ami est plutôt le Zÿ/lus unifasciatus dont la larve vit dans les Annales de la Société Linnéenne 9 130 NOUVELLES EXCURSIONS sarments morts où elle dévore celles du Siroxylon sexdentatum. Je n'ai jamais, quant à moi, recueilli dans ces conditions le Zar- sostenus, assez commun pourtant à Mont-de-Marsan. Il se déve” loppe dans le chène aux dépens des larves du Zyctus canalicu- latus. Corynetes rufipes Fasr. — C. ruficollis Fagr.; l’un et l’autre sous les raies pourries (Souverbie). Xyletinus hederæ Dur., en secouant des lierres. — X. lati- collis Durrs. (X. holosericeusL.Dur., Excurs. entom. aux dunes). Mon ami Lareynie affirme que la larve de ce dernier vit dans les vieilles branches des pins. Je n’ai pu encore m'en assurer. — X. rufithorax Lareyne. M. Lareynie m'a fait connaître qu'il a trouvé einq individus de celte belle espèce sous des erottins secs, où il suppose que la chaleur leur avait fait chercher un abri acci- dentel. C’est exactement dans les mêmes conditions que nous avons rencontré ceux que nous avons recueillis, el cette unifor- mité d'habitat, qui ne saurait être l'effet du hasard, me fait sup- poser, de la part du Xy/etinus, une intention bien marquée. On sait que les larves de ce genre vivent de substance ligneuse. Les crollins de cheval, ordinairement très-pailleux, acquièrent pres- que, lorsqu'ils sont bien secs, la consistance du bois et peuvent très-bien servir d’aliment à une larve du genre lignivore. Je pré- sume done que c’est pour pondre que le Xy/etinus recherche ces croltins. Ce qui fait croire en outre à une intention, c’est que les crottins frais et les bouses de vaches ne manquent pas dans la même localité, et que jamais on n’y rencontre le Xy/etinus. Une fois ou deux seulement, nous l’avons pris sous une bouse très- sèche de vache. J'ajoute qu’il n'existait des arbres qu’à une grande distance de la lette herbeuse où nous fimes nos captures. Ptinus palliatus Mn (première excursion), en secouant une haie d’aubépine. Sa larve vit dans le bois mort de cet arbrisseau. — P. dubius Srurw. ; à Biscarrosse , dans les chatons mâles du pin, où vit sa larve. — P. brunneus Durrs. Biscarrosse, parmi DANS LES GRANDES LANDES. 131 les excréments de volaille. Je l'ai pris en Espagne, dans un pi- geonnier. Anobium molle Fas. — A. angusticolle Rarz. — A. abieti- num Gvcc.— 4. longicorne Srurm. Au vol ou en secouant des pins. Les larves de ces quatre espèces sonl parasites du pin. Apate capucina L. Sa larve vit dans les racines du chêne. — A. luctuosa Oviv. Arcachon, sur des tas de chène (Fairmaire). Dinoderus substriatus Payr. Sur- des bûches de pin. Tentyria interrupta, Late. orbiculata Das. Très-commun dans les dunes en juin et juillet. Sa larve vit dans le sable au pied des touffes de plantes. Blaps producta Bruzré. — B. fatidica Srurm. Lipostey,dans une écurie. J'ai publié leurs larves. Heliopathes gibbus Fasr. Très-abondant dans les dunes. Sa larve vit dans le sable. Microzoum tibiale Fasr. Dans les lieux très-secs des landes. Trachyscelis aphodioides Latr. À Arcachon, près du bassin, sous le sable au pied des plantes. Phaleria cadaverina Fas., et la var. bémaculata Des. Bords de la mer sous les algues, avec sa larve. Platydema europœa Lar. Dans un bolet du pin {Souverbie.) Uloma culinaris Far. Sous l'écorce des souches de pin, où vit sa larve. Phtora crenata Der., avec le précédent. Sa larve est également parasite du pin. Hypophlœus ferrugineus Creurz., pini Panz. — H. linearis Gyzz. Sous l'écorce du pin avec leurs larves. — 77. depressus Far Sous l’écorce d’un chêne mort. Tencbrio curvipes Farr. Dans le bois presque pourri du pin, avec sa larve. Helops striatus L. Avec le précédent, ainsi que sa larve. — I. testaceus Kusr. — Enterré dans le sable au cap Ferret. On ne le trouve guère qu'en septembre (Souverbie). 132 NOUVELLES EXCURSIONS Hymenorus Doublieri Biscarrosse, sous l'écorce d’une souche de pin. Omophlus picipes Fas. Commun à Sabres sur les épis de seigle. Cistela varians Fas. En secouant les chènes. Je lrouve souvent sa larve dans des lieux arides au pied des touffes de l’/rtemisia campestris, Où la terre est mêlée des détritus de celte plante. Celle de la €. ceramboides se développe dans le terreau de vieux troncs de chêne. Hallomenus flexuosus Payk., assez commun en mai el au com- mencement de juin sur le Boletus pini, dans lequel vit sa larve. Dircœa undata Mrut (deuxième relation) ; en fauchant sous de grands chèues, à Biscarrosse. Lagria glabrata Ouv. Sanguinet, en fauchant. Anthicus Rodrigui Latr.— 4. nectarinus Paxz.— 4. bifas- ciatus Rossi. — À. k-pustulatus DauL.— A. flavipes Panz. — A. fenestratus Scum. Sous les détrilus près des grands étangs. — À, sellatus Panz., arenarius Dane. Sur le sable près de l'étang de Cazaux.— 4. humilis GErm. Sur les (amarix (Souverbie) — A. instabilis Lar. À La Teste (Souverbie). Ochthenomus sinuatus Scamor ; sous les détritus. Xylophilus oculatus Vayx. — X. dimidiatus Kuxze; en se- couant des lierres. — X. populneus Fas.; en battant des toi- tures de chaume. Mordella parvula Gxiz. — M. brunnea Des. — M. grisea Froez; en fauchant. La larve de cette dernière vit dans l’Armoise commune et l’Eupatoire. Anaspis nigra Mec.; en secouant des haies d’aubépine. Mylabris 4-punctata. LL, melanura Paivas; lieux secs sur diverses plantes. — M. cyanescens luc. A Sindères, sur les plantes. Nacerdes melanura L. Au vol, sur les bords du bassin d'Arcachon, et sur les troncs de pin cariés et recouverts par la marée, dans lesquels on trouve communément sa larve. DANS LES GRANDES LANDES. 133 Xanthochroa carniolica Gisrz. Pris le soir, au vol, à San- guinet. Sa larve vit dans le bois presque pourri du pin. Stenostoma rostrata Fa. ; très-commune au bord de la mer, sur l’Eryngium maritimum. Jai trouvé sa larve dans les racines de cette plante et dans celles du Diotis candidissima. Mrycterus curculionoides Wir. Sur les fleurs. Bruchus inspergatus Scx. —— B. miser. Scu.— B. rufimanus Scu. — Z. luteicornis Wuc. — B. variegatus GERN. — B. debilis Scu. — 2. bipunctatus Fasr. — B. ater Mansn., cisti Paxr. ; en fauchant. La larve de ce dernier vit dans les gousses du Saro- {hamnus scuparius. Spermophagus cardui Sc. Sur les fleurs. Tropideres undulatus Panz: À Biscarrosse , en fauchant sous des chênes. Rhynchites cœruleocephalus Scaazc. À La Teste, en secouant les tauzins. Apion sanguineum De Gëer. — 4. humile Genu.— 4. lœvi- colle Kiray ; en fauchant dans les lettes. — 7. ononidis GyLL. Sur l'Ononis spinosa, dont les fruits nourrissent sa larve. — A. malvæ Fasr. ; sur la mauve, dont sa larve mange les fruits. — A. genistæ Kinsy; dans les lieux humides , sur la Genista anglica, dans les gousses de laquelle vit sa larve. — 4. basi. corne Luc. — À. atomarium Kirpy; en fauchant, — 4. aci- culare Germ. — 4. Chevrolati Scu.; l'un et l’autre dans les lieux secs sur l’Æelianthemum guttatum qui nourrit leurs lar- ves. — A. fulvirostre Scan. Bayonne (ZLarralde). A. lœvigatum Kirby; dans les bois de pins, sur le Zog/ia gallica. La femelle perce , au commencement de mai, le bour- geon terminal de cette plante et y dépose un œuf. Ce bourgeon ne se développe plus et se dilate en une petite galle ovoïde dans laquelle vit la larve et où elle subit toutes ses métamorphoses. L'insecte parfait nait ordinairement en juin. Souvent, immédia- tement au dessous du bourgeon hypertrophié, se développe un 134 NOUVELLES EXCURSIONS verticille de rameaux florifères qui donnent à la plante la forme d'un vase et servent à faire reconnaitre la présence de fa galle. A. rugicolle Germ. J'avais envoyé à divers correspondants cet Apion, quej e croyais nouveau,sous le nom inédit d'érsculpticolle. Il a été porté, dans le catalogue de M. Gaubil, sous le nom erroné d’énsculptile qui, dans tous les cas, doit disparaitre. Cet insecte se trouve très-communément, au mois de mai, sur le Cistus alyssoides. Sa larve vit non dans les fruits, mais dans les boutons à fleur de ce sous-arbrisseau. Sa présence empêche le bouton de s'épanouir , et elle ronge les pétales, les étamines et le pistil. Lorsque ces provisions sont épuisées, e’est-à-dire à la fin de juin ou en juillet, elle est adulte. Le calice, qui ne s’est point ouvert, la protège, et c’est dans celte cellule qu’elle subit ioutes ses métamorphoses. On sait que les capsules des cistes sont promples à muürir et à s'ouvrir. Si l'œuf eût été pondu dans la capsule, il aurait eu à peine le temps d’éelore avant la déhis- cence, et la larve, très-jeune encore , serait tombée à terre où elle aurait péri. C'est pourquoi linseete pond dans les boutons, et un fait digne de remarque,c’est que ces boulons ne s'ouvrent pas et qu’ils ne changent ni de forme ni de texture, de sorte qu'il est impossible de deviner, à priori, s'ils sont habités par une larve. Il y a sur ce point suspension de la sève et de l’action organique sans que pourtant la vie s'arrête. A. tubiferum Scu. Cet Apion qui ressemble beaucoup au pré- cédent par sa couleur, sa villosité et les rides du prothorax , se trouve sur le Cstus salvifolius. J'ai rencontré sa larve, très- jeune encore, dans les boutons de cette plante. Cette analogie, de mœurs, jointe à la similitude des formes et des caractères , constitue un fait intéressant. Il n’est pas non plus sans intérêt de savoir que cel insecte se lrouve en Espagne sur le Céstus laurifolius. A. ulicis Forsr. Très-commun,dès le mois de mars sur l'Ulex DANS LES GRANDES LANDES. 135 europeus. Sa larve vit dans les gousses de cette plante ainsi que de l'Ulex nanus el y subit toutes ses métamorphoses. La trans- formation de linsecte parfait coïcinde ordinairement avec la débiscence, ce qui est fort heureux pour lui, car il ne pourrait percer la gousse. Dans ma première relation j'ai signalé un fait semblable à propos de l’4. genistæ. A. scutellare Kirsv, XirbyiGerx.C’est celui dont j'ai publié les mœurs dans les Annales de la Société entomologique sous le nom d’4, ulicicola. On le trouve en mai sur l’'Ulex nanus. La femelle dépose ses œufs dans l’intérieur des jeunes pousses de la plante qui, Sur ces points, s’hypertrophient en galle ellipsoïdale. L'in- secte y subit loutes ses métamorphoses ; mais ici, comme il n’y a pas péril en la demeure, linsecte ne se transforme qu’en avril et mai. La galle est donc habitée pendant près d’un an. A. limonü Kirsy. Des notes prises autrefois par M. Dufour m'’avaient fait prendre cet Apion pour le cupreum Des. Cat. Mais un nouvel examen de ces notes m’a convaincu qu’elles se rap- portent à l4. Chevrolati dont 4. limoni a l'air de n'être qu'un très-gros individu. Mes amis Fairmaire et Signoret ache- vèrent, en 1853, de dissiper mes incertitudes en n’apportant plu- sieurs individus de cet insecte qui leur était parfaitement connu pour l’4. limonii, el que l’on croyait exclusivement propre à l'Angleterre. Il se trouve, ainsi que l'ai dit, à La Teste ainsi qu’en Espagne au pied des Statice dans les Liges desquels vit sans doute sa larve. A, laticolle Mimi. Long. 3 millim. Glabre, d’un noir mat avec les élytres verdätres. Antennes grêles, insérées au tiers pos- térieur du rostre : celui-ci assez long , arqué, un peu épais et ponctué jusqu’à l'insertion des antennes où il est visiblement reuflé, puis grêle, luisant et lisse. Tèle rugueuse sur le front, striée entre les yeux. Prothorax presque aussi large que long, sensiblement plus étroit antérieurement qu’à la base, fortement élargi au liers antérieur,puis se rétrécissant assez brusquement, 136 NOUVELLES EXCURSIONS pour aller ensuite en s’élargissant un peu jusqu’à la base qui est bissinuée ; peu convexe sur le dos qui assez fortement et dense- ment ponctué el marqué, dans toute sa longueur d’un sillon très-nel et très-visible. Elytres luisantes, allongées , avec les épaules saillantes en forme de tubercule; régulièrement convexes, sauf une petite dépression derrière l’écusson; marquées de stries assez profondes , faiblement ponctuées, dont les intervalles sont assez larges el un peu convexes. — En fauchant dans les dunes. A. stenocephalum Mim. Forme de lÆ. leptocephalum , mais plus petit et bien distinct. Long. 2 1/2 millim Glabre, noir avec les élytres bleues. Antennes assez grèles, insérées au milieu du ros- tre ; celui-ci long, arqué. Tête très-étroite , lisse sur le vertex, marquée de deux petites stries entre les yeux. Prothorax étroit, plus long que large, presque aussi large antérieurement qu’à la base, un peu arrondi sur les côtés ; parsemé de points espacés et très: peu visibles, c'est-à-dire presque lisse, avec une très-petite fosselte peu apparente près de la base. Elytres ovales, larges à la base, régulièrement convexes lorsqu'on les regarde de profil ; mar- quées de stries très-peu profondes et poncluées, dont les inter- valles sont larges et plans. — Je l'ai pris en fauchant dans les dunes. A. cribricolle Mu. Long. 2 1/3 millim. Entièrement d'un noir mat et parsemé de petits poils blanchätres. Antennes d'épaisseur moyenne , insérées au liers postérieur du rostre ; celui-ei d’un liers plus long que le prothorax, arqué, assez grèle et va- guement ponctué. Tête large’, fortement ponctuée au vertex . striée entre les yeux. Prothorax plus long que large, à peine plus large à la base qu'au sommet , arrondi sur les côtés , fortement el peu densement ponctué en dessus , à peine ponctué en des- sous. Elytres étroites à la base , convexes , ventrues aux deux tiers de leur longueur, déprimées avant l'extrémité , à déclivité postérieure très-abrupte, marquées de stries profondes peu visi- blement ponctuées , dont les intervalles sont étroits el con- DANS LFS GRANDES LANDES. 137 vexes. Poitrine fortement ponctuée. — Dans les dunes en fau- chant. Ramphus æneus Scu. Mimizan , en secouant une haie d'au- bépine. Cneorhinus geminatus Vas., albicans Scn.; très-commun dans les dunes sur le sable. — C. exaratus. Marsu.— C. cart- nirostris Scu., en secouant les chênes. Strophosomus limbatus Fas.; dans la lande, sur lZrica cinerea. —S$. faber Herssr; lieux arides,sur les bruyères.—S.#ubericollis Fairm. ; Onesse, en secouant les tauzins. Rare. Brachyderes lusitanieus Fas. Très-commun sur les tauzins et quelquefois sur les jeunes pins. Sitones sulcifrons Taux. — S. crinitus OLiv. sur le genot à balais. — S. cambricus Srepa., cribricollis Scu. en fauchant. Polydrosus flavovirens Sen. Sur les chènes. — P. con/luens Srern., perplexus Scu.— P. salsicola Fair. La Teste, sur les lamarix. Gronops lunatus Fas. Dans les champs près de La ‘Fesie (Souverbie); dans les terrains marécageux desséchés, près de la mer | Fairmaire.) Hylobius abietis L. — Sanguinet sous un tronc de pin. — H. fatuus Rossi ; en fauchant sur les Myrica gale , à Biscar- rosse. Anisorhynchus curtus Minr. Long. 11 millim. larg. 6 42. Voisin del Z.bayulus dont il diffère parles caractères suivants : Corps proportionnellement plus court ; bec non caréné , front canaliculé ; prothorax sans autre espace lisse que la carène mé- diane, visiblement affaissé à son Liers postérieur de chaque côté de cette carène ; élytres marquées de quelques apparences de lignes formant des divisions analogues à celles des stries. Pre- mier , troisième el cinquième intervalles ayant de faibles élé- valions, presque lisses et disposées en une sorte de ligne ondulée 135 NOUVEELES EXCURSIONS qui part de la base eu s’arrète vers le milieu ; septième intervalle régulièrement convexe. Sabres, sur un sentier. Coniatus chrysochlorus Lucas. Cet insecte a été découvert , pour la première fois,en Algérie par M. Durieu de Maisonneuve, eten 1847 j'en recueillis une très-grande quantité en battant , près de la gare du chemin de fer à La Teste , les haies de Zu- marix anglica Wess. et non gallica L.comme je l'ai dit dans ma seconde relation. Les Annales de la Société entomologique (1848, p. xvn du bulletin) contiennent la description donnée par mon ami Lucas de ce joli Rhynchophore, et moi-même j’ai pu- blié une petite notice sur ses mœurs , dans les mêmes Annales (1850, p. 25.) En écrivant celte notice j'avais surtout pour but de rectifier le renseignement erroné donné à M. Lucas par M. Durieu de Maisonneuve , qui prétendait que la larve de ce Coniatus forme, à la base des racines des mousses, des œdèmes dans lesquels elle subit toutes ses métamophoses. J'ai prouvé par l’analogie , par les observations de M. Dufour relatives au C. tamarisci et enfin par des faits positifs que les choses ne se passent pas ainsi, et qu'à l’exemple des larves des PAytonomus, genre contigu aux Coniatus celle du C. ckrysochlorus file sur les rameaux ou au milieu des feuilles du Zamarix une coque sphé- rique et réticulaire dans laquelle elle se transforme. Un seul fait demeurait sinon douteux, du moins non observé : c’est celui de savoir si Ja larve du Coniatus a des paites dont elle parait avoir grand besoin, puisqu'elle vit sur un arbrisseau très-flexible et dans un lieu exposé aux vents les plus violents .En m'appuyant sur les lois de l’analogie j'avais cru pouvoir, & priori, . résoudre la question et décider qu’elle est aussi bien apode que celles des PAytonomus qui, à l’aide de leurs mamelons, de leurs bourrelets ambulatoires , et surtout de lhameur visqueuse qu'elles sécrètent,se liennent solidement cramponnées aux plantes dout elles vivent. J'ai pu cette fois vérifier ce fait d’une manière DANS LES GRANDES LANDES. 139 très-positive, car en juin 1853 j'ai recueilli un grand nombre de larves de Coniatus qui se sont transformées chez moi peu de jours après mon retour. J’affirme donc , pour qu’il ne reste plus de doute dans l'esprit de personne , que les conséquences déduiles du raisonnement se sont trouvées entièrement conformes aux résultats de l'obser- valion directe, La larve du Coniatus chrysochlorus ressemble tout-à-fait , el à s’y méprendre, à une larve de Phytonomus , el je pourrais presque copier pour son compte la description que j'ai publiée en 1851 , dans les Annales de l’Académie des Sciences de Lyon , de la larve du Phytonomus vicia. Voici au surplus son signalement aussi abrégé que possible. Corps ovale allongé, un peu bombé en dessus,aplali en dessous. Tète d'un noir luisant ; épistome assez grand ; labre court et échancré : mandibules larges et dentées; machoires à lobe peu saillant , lèvre inférieure épaisse ; palpes maxillaires et labiaux de deux articles ; antennes au moins bi-articulées ; sur chaque joue deux ocelles. Corps de douze segments marqués de deux plis transversaux el ornés de séries transversales de petits points noirs surmontés d’un poil court; le long des flancs, des sillons longitudinaux qui dessinent trois séries de mamelons. Segment prothoracique ayant une bande transversale noirtre; le reste du corps d’un jaune verdätre, sauf une ligne longitudinale d’un vert brunâtre de chaque côté du dos au-dessus des mamelons, et ces mamelons eux mêmes qui sont d’un jaune vif, avee un ou deux Lrès-pelits points noirs surmontés d’un poil court. Sligmales au nombre de neuf paires : la première au bord antérieur du mé- sothorax , les autres sur le milieu des huit premiers segments abdominaux. Pattes nulles. Cette larve file sa coque exactement comme celles des ?/yto- nomus , el elle a comme elles, à la base dorsale du dernier seg- ment, un organe exserlile d’où découle l'humeur visqueuse qui revêt son corps et la maintient sur les feuilles de tamarix, et qui 140 NOUVELLES EXCURSIONS sert aussi à former le tissu du cocon, en tout semblable à celui des Phytonom us, el de couleur roussàtre Cest une chose fort remarquable que cette similitude, cette identité, pourrais-je dire , de structure et de mœurs de larves appartenant à deux genres d'insectes que leurs caractères ont fait placer à côté l’un de l’autre; tant il est vrai que l'étude des larves sert souvent de contrôle à la méthode. Ce qui n’est pas moins digne de remarque c’est que le Coniatus chrysochlorus, qui vit en Algérie sur le Zamarix africana , se développe en France, aux bords de ia Méditerranée, sur le Zamarix gallica , et aux bords de l’Océan, sur le 7°, anglica. 1 est, ainsi que je l'ai dit ailleurs , un de ces insectes botanistes comme on en ren- contre tant dans la nature, et dont les nomenclateurs, les fai- seurs de classifications et de genres devraient quelquefois suivre les leçons. Les Coniatus tamarisci el repandus sont communs à 25 lieues au nord de La Teste, à l'embouchure de la Gironde, à Royan ; mais ils n’ont pas encore été rencontrés près du bassin d'Arcachon ; ce qui n’est pas plus étonnant, du reste, que de voir les Tamarix de Biarrits près Bayonne dépourvus de loute espèce de Coniatus. Trachyphlœus Larraldi Mn. Long. 4 à 4 1/2 millim. Ovale oblong , d’un ferrugineux brunâtre , entièrement revêtu d’écail- les cendrées, arrondies , surtout aux épaules. Rostre profondé- ment canaliculé en dessus ; antennes ferrugineuses et hérissées de courtes soies cendrées. Prothorax plus large que long, un peu étranglé antérieurement ; marqué sur le dos d’un sillon as- sez large et peu profond et d’une dépression de chaque côté, un peu au-delà du milieu ; hérissé, comme la tête, de soies pa- léiformes arquées, convergentes vers la ligne médiane, presque couchées. Elytres un peu atténuées à l'extrémité, striées-ponce- tuées ; intervalle sutural, ainsi que les troisième el cinquième sensiblement élevés; le septième beaucoup moins; ces inter- DANS LES GRANDES LANDES. 141 valles portant sur toute leur longueur, et les deuxième, qua- trième et sixième en arrière seulement, une série de soies paléi- formes plus longues que celles du prothorax et arquées en arrière; écailies du ventre très-petites et écartées. Pattes ferrugineuses ; libias hérissés de poils fins en dedans et de petites soies palét- formes en dehors ; les antérieurs Lerminés par un éperon interne et conique et ayant au bord antérieur des cils spinuliformes. Cette espèce, remarquable par les côtes longitudinales des élvires, a été trouvée en assez grand nombre à Bayonne, au pied de vieux ormes, par mon ami M. Maurice Larralde, entomophile bayonnais, plein d’ardeur et de goût, à qui je me fais un plaisir de la dédier. Otiorhynchus rugosus Mumx. À Ichoux, sur les plantes le long du canal de la forge. — O. scabrosus Mansn. En secouant des lierres. Lixus spartii Ouv. — L. bicolor Oriv. L'un et l’autre sur les genets au cap Ferret (Souverbie). Pissodes notatus Fans. Sur les feuilles des pins dont il est un des plus dangereux ennemis. Magdalinus ‘carbonarius Yas. Sur les feuilles des pins. Sa larve vil dans la moelle des branches mortes de cet arbre. Hydronomus alismatis Marsa Lieux aquatiques. Anthonomus ruber Muni. Long. 4 millim. Entièrement rouge avec les yeux noirs. Rostre long, un peu arqué , couvert de points oblongs. Tête rugueuse. Prothorax beaucoup plus étroit anté- rieurement qu'à la base, médiocrement arrondi sur les côtés, assez fortement et densement ponctué; revêtu en dessous de poils couchés et assez longs d’un blane un peu roussâtre, qui cou- vrent en outre toute la poitrine, et orné en dessus de trois ban- delettes de poils semblables. Ecusson recouvert de pareils poils. Elytres striées-ponctuées ; intervalles des stries plans, comme chagrinés et très-finement ridés ; ayant au ticrs postérieur une bande transversale et un peu oblique de poils comme ceux du 142 NOUVELLES EXCURSIONS prothorax. On voit aussi quelques-uns de ces poils surtout à la base des élytres. Abdomen presque glabre , sauf à la base. Epine des cuisses antérieures très-forte et triangulaire , celle des inter- médiaires très-pelite et celle des postérieures à peine visible. J’ai pris celte jolie espèce à Mimizan en secouant un buisson. Balaninus glandium Marsn. En secouant les chênes. Sa larve se développe dans les glands et s’enfonce en terre pour se trans- former. Amalus scortillum Herssr. Biscarosse en fauchant. Tychius sparsutus Oriv Sur le genet à balais. — 7° cuprifer Paz. Lieux secs, en fauchant. Dans ma première relation , je l’ai mal à propos donné pour le 7°. sorex Sc. — T7. hoœmatoce- phalus Son. Dans les lettes en fauchant. — 7. asperatus Des. Cal. Lieux arides , sur lÆ/elianthemum guttatum, dont les fruits nourrissent sa larve. Le complet développement de celle-ci coïn- cide avec la déhiscence de la capsule , et elle s’enfonce dans la terre pour y passer J’hiver et se transformer au printemps. Smicron) x variegatus Scn. Dans les bois en fauchant. Sibines canus Merssr. Sur le Lychnis vespertina, dans les fruits duquel vit sa larve. Plusieurs habitent la même capsule. — S. silenes Mini (Ann. soc. ent. 1855, p. Lxxvin). Dans les dunes sur la Silene portensis L., dont la larve mange les fruits. Acalyptus rufipennis Scu. Sanguinel, en fauchant dans un lieu marécageux. Phytobius velatus Beck. —: P. h-tuberculatus Gxir. — P. 4-cornis GyLr. — P. notula Scn. À terre ou sur les plantes dans les lieux humides. J'ai publié [a larve de ce dernier qui mange les feuilles du Polygonum hydropiper et se transforme dans une coque membraneuse. Orchestes crinitus Sen. — ©. pubescens Srev. En secouant les chènes tauzins. — ©. tomentosus Sc. — O. erythropus GErm. En battant des chènes communs. — ©. iota Far. Sur le Myrica gale. — O, stigma Geru. — O. saliceti Fas. Sur les DANS LES GRANDES LANDES. 143 saules. — ©. populi Fan. À Biscarosse. Les larves des Orches- tes sont mineuses de feuilles, et celles des espèces ci-dessus vivent sur les arbres ou arbrisseaux signalés. Elles subissent leurs méta- morphoses entre les deux épidermes de la feuille après s'être enveloppées d’une coque à tissu lâche. Baridius analis Ouiv. Biscarosse , en fauchant dans les prai- ries. B. vestitus Muni. Long. près de 3 millim. Assez étroit, cylin- drique et à fond noir. Rostre épais , aussi long que le prothorax, très-arqué , assez fortement ponctué , avec quelques squamules linéaires sur les côtés près de la base. Antennes épaisses , noires avec la massue testacée ; funicule hérissé de petites soies blan- ches. Prothorax plus long que large, sensiblement plus étroit au sommet qu’à la base, un peu étranglé avant le bord antérieur ; à côtés régulièrement arrondis , se redressant quelquefois un peu avant les angles postérieurs qui sont aigus; revêtu de squamules étroites et allongées qui ne masquent pas entièrement le fond el qui sont rousses, sauf un groupe blanc formant une tache aux angles postérieurs. Elytres de la largeur du prothorax, deux fois aussi longues que larges , parallèles, arrondies à l’extrémité et ne recouvrant pas le pygidium; striées; revêlues de squamules oblongues qui laissent bien paraitre le fond , les unes rousses, rangées en séries sur les intervalles des stries , les autres blanches groupées de manière à former çà et là des mouchetures, ainsi que deux taches dorsales assez grandes. Dessous du corps et pattes parsemés de squamules d’un blanc roussàtre , avec des groupes de squamules blanches formant une grande tache trian- gulaire sur les côtés du postpectus, et une beaucoup moins ap- parente sur les côtés des deux premiers segments de l’abdomen. Tarses d’un ferrugineux terne. Je l'ai pris en juillet 1855 à Arcachon , en cherchant au pied des plantes, près du bassin, ainsi qu’au cap Ferret, en fau- chant dans un marais que le flot envahit périodiquement et qui 144 NOUVELLES EXCURSIONS est peuplé de Salicorniu herbacea el de Sucædu maritina. Les squamules qui le recouvrent me l'avaient fait prendre , à pre- mière vue, pour un #ecinus, mais il a Lous les caractères des Baridius. Cœliodes gerani Payk. Arcachon , en fauchant. — C. quer- cus Fa. ; en battant les chênes. Bagous ciemerythrus Marsa. Sous des détritus. B. setiger Mini. ; à peu près de la forme du cremerythrus. Longueur 2 1/2 à 5 millim. Fond ferrugineux, rembruni sur le dos du prothorax et des élytres , noirâtre sur la poitrine et sur la moitié antérieure de Fabdomen , mais ordinairement tout le corps est couvert d’une substance crétacée d’un blanc roussàtre. Rostre ferrugineux , de grosseur médiocre , aussi long que le prothorax, arqué, hérissé de petites soies blanchitres. Antennes insérées au quart antérieur du rostre , ferrugineuses avec la massue noiratre. Prothorax pas plus long que large , sensible- ment plus étroit antérieurement qu’à la base, faiblement étran- glé au sommet , densement ponctué. Ecusson très-pelit. Elytres sensiblement plus larges que le prothorax , à épaules saillantes mais obluses , assez brusquement rétrécies et déprimées vers l'extrémité ; marquées de stries ponetuées, plus fortes anté- rieurement qu'en arrière ; hérissées de soies raides , blan- ches , inclinées en arrière et clair-semées. Pattes ferrugineuses, hérissées de petites soies roussälres; pénullième article des larses bilobé. Pris en fauchant dans un marais. B. dorsalis Mimi. Forme du Z. frit. Long. 2 millim. Rostre grisatre , Court, épais, arqué , finement et densement ponctué. Antennes épaisses , noires , insérées vers le milieu du rostre. Prothorax fortement lobé derrière les yeux , arrondi au bord antérieur , aussi large antérieurement qu'a la base, faible- ment arrondi sur les côtés , assez fortement étranglé et marqué de trois fosseltes près du sommet ; rugueux ou très-densement DANS LES GRANDES LANDES. 145 luberculeux { cendré avec des lLaches d’un brun roussätre sur les côtés , et sur le dos deux larges bandes longitudinales noi- râtres, séparées par un sillon cendré. Elytres sensiblement plus larges que le prothorax, à épaules saillantes : sinueuses au mi- lieu, puis brusquement retrécies el déprimées à l'extrémité ; d’un cendré roussâtre sur les côtés, avec des taches d'un rous- sâtre clair dont une s’avance sur le dos, échanerant ainsi la couleur brune qui couvre la région dorsale ; marquées de stries profondes et ponctuées ; intervalles finement et densement ru- gueux ou granuleux , le sutural et le troisième un peu plus larges et plus saillants, lextrémité du cinquième formant une petite nodosité au sommet de la déclivité des élytres. Dessous du corps grisatre el densement ponctué. Pattes ferrugineuses ; nuan- cées üe grisätre ; Larses épais, noirâtres ; pénullième articie non bilobé, mais un peu plus épais que les autres. Au pied des herbes dans un pâturage humide. Ceutorhynchus ericæ Gvyzi.; dans la lande , sur la bruyère. — €, cyanipennis Geru. — C. assimilis Payk. — €. atomus ScH. — C. asperulus Sca. ; en fauchant — C. ferrugatus Mini. (Première excursion); sur la bruyêre à balais dont sa larve mange les graines. — ©. histrix Mini. — C. Bertrandi Mini. (Deuxième excursion); à Onesse, en secouant les lauzins. — €. atratulus Gxec. ; sur les crucifères. — C. lycopi Scu. ; sur le Lycopus europæus. Sa larve vit dans la partie souterraine des tiges de celle plante , sans y déterminer la formation d’une galle, et elle y subit ses métamorphoses après s’être enfermée dans une coque formée de détritus accumulés. C. contusus Min. Forme du froglodytes. Long. 4 1/2 mil. Fond noir , couvert de squamules arrondies sur la poitrine ê piliformes sur les côtés du prothorax et sur le front , oblongues partout ailleurs. Ces squamules sont la plupart d’un cendré clair ; d’autres, brunes ou rousses , forment des taches sur le dos du prothorax , des nébulosités sur les élytres. Rostre assez Axnules de lu Suciété Linnéenne, 40 146 NOUVELLES EXCURSIONS long , médiocrement arqué. Prothorax non canaliculé , ayant seulement un point enfoncé au milieu du bord postérieur ; relevé antérieurement ; nullement irrégulier et ne paraissant pas tuber- culé sur les cotés lorsqu'on l’observe verticalement en dessus, mais offrant de chaque côté à un certain jour, une pelite crête transversalement oblique. Derrière l’écusson une lache blanche allongée , embrassant les deux intervalles suluraux.et bien mar- quée. Elytres à stries non ponctuées , à épaules saillantes , très- peu convexes,muriquées à l'extrémité, visiblement déprimées en avant du groupe des dents, ainsi qu’à l’angle sutural où cette dépression forme une fossette oblongue. Pattes un peu ferrugi- neuses, surtout aux genoux, à l'extrémité des libias et aux tarses; cuisses faiblement dentées. Sanguinel, en secouant les chênes. €. carneus Mimi. Forme du troglodytes. Long. 2 millim. En- tièrement couleur de chair, avec la suture, la poitrine et la base de l’abdomen brunes ; revêlu de squamules oblongues et blan- châtres qui laissent très-bien paraître le fond. Rostre atteignant, lorsqu'il est couché, Ics jambes antérieures , épais, arqué. Prothorax relevé au bord antérieur qui est un peu échancré au milieu; déprimé et assez largement canaliculé en dessus; muni sur les côtés d’un tubercule conique et pointu. Elstres dé- primées , à épaules saillantes, se rétrécissant graduellement jus- qu’à l'extrémité dont l’angle externe est un peu relevé el submu- riqué ; stries assez larges , intervalles étroits el convexes. Cuisses très-faiblement dentées. J'ai pris cette jolie espèce à Biscarosse en secouant les chènes. Rhinonchus bruchoides Herssr. Bords humides d’un ruisseau, à Onesse. Tapinotus sellatus Fan. À Sanguinet, en fauchant dans un lieu humide. Gynnœtron villosulus Scu. sur la Veronica anagallis. Sa larve vit dans les fruits de cette plante qui s’hypertrophient. — G. DANS LES GRANDES LANDFS8. 147 veronicœ GErRM.— G. beccabungæ L. Dans les fruits de la Z’ero- nica scutellata. — G. stimulosus Germ. Sanguinet, en fauchant dans une prairie humide très-peuplée de plantains. — G. «n- tirrhini Genm. Dans les capsules du ’erbaseum phlomoides. de l'ai, par erreur, désigné, dans ma première relation , sous le nom de G. verbasci. — G. cylindrirostris Gxzr. Au pied et dans les tiges des F’erbascum phlomoides et pulverulentum qui lui servent de berceau, — G. spilotus Germ. Sur la Scrophu- laria aquatica dont les fruits nourrissent sa larve. — G. lina- riæ Panz. Dans les dunes, surla Linaria thymifolia dont sa larve dévore les fruits. — G. hicolor Gxrx. Mimizan , en fauchant dans un endroit herbeux. — G. micros Ger. Les lieux secs, peuplés d’Æelianthemum guttatum. Mecinus circulatus Marsa. En fauchant. Sa larve est ligni- vore el vit dans les pommiers, etc. Nanoplies sicu'us Scu. La femelle pond ses œufs dans les pousses tendres de l£rica scoparia qui se développent sur ce point en une galle elliptique dans laquelle la larve subit toutes ses métamorphoses dans l’espace de près d’un an. Mesites pallidipennis Scu. Abonde à Arcachon dans les trones de pins morts que la marée recouvre. Rhincolus porcatus Gerx. Très-commun dans les souches de pin où vil sa larve, — ZX. culinaris Rrica. Sous des écorces de chêne. — À. strangulatus Mun (deuxième excursion). Dans les vieux bois et les charpentes de pin où se développe sa larve. À, crassirostris (Der. Cat.) Long. 4 millim. Allongé, eylindri- que, noir, assez luisant. Rostre court et très-épais. Tête fine- ment el peu densement ponctuée, canalieulée au-dessus de la bouche , marquée d’un petit point enfoncé sur le front , lisse au verltex; antennes épaisses, massue fanve. Prothorax fortement ponctué et assez densement, mais moins cependant sur le dos que sur les côtés. Elytres de la largeur du prothorax ou à peine un peu plus larges, à côtés parallèles, arrondies à l’extrémité, {48 NOUVELLES EXCURSIONS profondément striées ou plutôt cannelées, cannelures très-forte- ment et densement ponctuées ; intervalles étroits, saillants comme des côtes, avec une série de points écartés et très-peu visibles. Dessous du corps fortement ponctué. Pattes noires ; tarses d’un brun ferrugineux. Je lai trouvé dans une souche de pin; mais il habite plus par- ticulièrement les Pyrénées où il attaque les sapins. On prend souvent l’un pour l’autre les À. crassirostris et por- catus , el ils figurent comme synonymes dans le catalogue Gau- bil. Il est cependant impossible de les confondre. Le crassirostris diffère du porcatus par la taille plus grande, la tête moins forte- ent ponctuée, la présence du petit point enfoncé sur le front, les antennes à funicule aussi épais, ou peu s’en faut, que la mas- sue qui n’est pas déprimée comme dans le porcatus ; par le pro- {horax assez fortement étranglé près du sommet, par les inter- valles des stries beaucoup plus saillants. Dryophthorus lymexilon Fasr, Vi dans le pin, le chêne, le peuplier. {Fylastes ater Payk. — IT. variolosus Mr (deuxième excur- sion). — 77. attenuatus Er. — H. angustatus HEr»sr. J'ai pris ces quatre espèces à Sanguinel el à Biscarosse sous les troncs de pins couchés. Leurs larves sont parasites de cet arbre. — 77. opacus KLr1G. À Sanguinet, au déclin du jour, volant dans les bois de pins. — 47. palliatus Gxrx. Je Vai recueilli abondam- ment , à Bisearosse, sous l’écorce d’un pin mort qui avait nourri sa larve Hylurgus ligniperda as. avec le Hylastes ater. Dendroctonus piniderda L. — D. minor HarriG. Sous l'é- corce des pins. Hylesinus spartii Norpr. Sous l’écorce du genet à balais et de l’ajonc, où vit sa larve. C'est le 7. betulæ (Cnevr. cal. Gau- bil). Dans le catalogue de Stettin cet insecte a été mis mal à pro- pos dans les Æ)/astes. DANS LES GRANDES LANDES. 149 Crypturgus pusillus Gyrr. Très-commun sous lécorce des pins. Cryphalus granulatus Rarz. Sanguinet, en fauchant. Bostrichus stenographus Durts., el non typographus comme je lai écrit dans ma première relation sur Ja foi de Fa- bricius et de Latreille, et comme le dit M. Soubervie dans sa notice. Le £ypographus, qui est propre au sapin, n'existe pas dans notre contrée. — 2. laricis FaB., el non curvidens comme le porte M. Soubervie, cette dernière espèce étant parasile du sapin. — B. bidens Fas.—B. eurygraphus Er. Ces diverses es- pêces se trouvent sur le pin, qui nourrit leurs larves. — 2. ra- mulorum Mis (Ann. soc. entom. 1856). Dans les plus petits rameaux du pin où vit sa larve, — 3. dryograplus Rarz. — B. monographus Fa. —- B. bicolor Henesr. Dans le chêne. — B. euphorbiæ Kusr. Mimizan, dans les tiges de lP£uphorbix amydaloides. — B. Kaltenbachii Bacu. À Biscarosse. il pond ses œufs daus les tiges de l’Origanum vulgare el du Zenerium scorodonia. Spondylis buprestoides 4. Au pied des pins et le soir au vol. Sa larve vit dans les souches de pin. Ergates faber L. Dans les souches du pin où vil sa larve. Criocephalus rusticus L. Avec l’£rgates. Callidium thoracicum Muxs. Ichoux, dans une maison. Sa larve vit dans le chêne. Clytus trifasciatus Fas. Dans les dunes, sur une plante. — C. ornatus as. Commun sur les fleurs &e carotte. Gracilia pygmæa Vas. Ichoux, sur un pieu. Sa larve vit dans le châtaignier , le saule , le bouleau. Je l’obtiens abondam- ment tous les ans, ainsi que la G. brevipennis, de vieux paniers d'osier. Cette dernière a été prise à La Teste par M. Soubervie. Deilus fugax Fas. La Teste, en fauchant sur les gencts (Sou- bervie). 150 NOUVELLFS EXCURSIONS Astynomus œdilis L. — A. griseus Fas. Sous lécorce des pins où vivent leurs larves. | Exocentrus adspersus MuLs. À Sanguinet. Sa larve vit dans le châtaignier et Paubépine. Pogonocherus pilosus Fas. Sa larve est commune dans les tiges mortes du lierre. — P. Perroudi Murs. A la Teste (Sou- bervie), Monohammus gallo-provincialis Oxiv. Sur un pin. Sa larve vil dans ce conifère. Rhagium indagator L. Sous lécorce du pin, avec sa larve. Leptura testaceu L., rubrotestaceu Wiric. Sanguinel. Sa larve vit dans les souches et dans les tiges mortes du pin. Donacia crassipes Fa8. — D. simplex Far. — D. cincta Geum., bidens OLiv. — D. linearis HoPPe. Sanguinet, sur les feuilles de nénuphar. — D. typhœ Branm.—D. reticulata Scu. Fossés aquatiques, près La Teste. Lema flavipes Surrr. Dans les champs sur le Paricum italicum dont sa larve ronge les feuilles, Labidostomis longimana Li. En secouant les chènes. Cryptocephalus 4-punctatus Oviv.; en fauchant sur les dra- geons de tauzin. — €. bipunctatus L. el var. Lipustulatus Fa». En fauchant sur les bruyères. — €. minutus Far. Les lieux secs. Pachybrachys fimbriolatus Surer., Mulsantii Mun (deuxième excursion). Dans la Lande, en fauchant sur la Culluna erica. Stylosomus minutissimus Germ. Bayonne (Larralde). Limarcha maritima Mar (Ann. soc. ent. 1853, p. Laxix). Très-commune dans les dunes. Sa larve vit des feuilles du Ga- lium arenarium. Chrysomela lucida Ox1v., dichroa Horrm. Bord des fossés, sur les menthes. Gastrophysa raphani Fas. Dans les jardins, sur l'oseille qui est dévasiée par sa larve. Galeruca lineola Fas. Biscarosse, sur de jeunes saules. DANS LES GRANDES LANDES, 151 Phyllobotrica 4-maculata L. Pres des rigoles, à La Teste (Sou- bervie). Calomicrus circumfusus Mansx. Très-commun sur l’ajonc et sur le genet à balais. | Monolepta terrestris Rosenn. En fauchant dans les prairies un peu humides. Haltica lythri Ausé. Lieux humides sur le Lythrum persica- ria et sur les Æpilobium , dont la larve mange les feuilles — 77. lineata Rossi. Sur la bruyère à balais qui nourrit sa larve. —/7. salicariæ Pavx. sur le Myrica gale, à Biscarosse. — 77. fluxuosa IzuiG. — A1. parallela Reicnz. Sur les crucifères. — 77. cœru- lea Payk. Sur l’Zris pseudoacorus. Longitarsus verbasoi Payk. Sur les l’erbascum. — LE. rutilus ILr1G. À Biscarosse, sur la Scrophularia aquatica. — EL. holsa- ticus L. En fauchant aux bords d’une mare des dunes. — Z. ochroleucus Marsa. En secouant des lierres. — Z. lutescens Gyez. — L. luridus Oriv. — L. pratensis Pawz. En fauchant. Psylliodes dulcamaræ E. H. Mimizan , en secouant des buis- sons. — P. rapœ Irric. Sur les crucifères. — P. attenuata Izuc. Sur le chanvre cultivé. — P. cucullata Xzxic. En fauchant sur les pelouses des lisières des champs. — P. affinis Pavr. En battant des haies d’aubépine. — P. marcida Iruic. Bayonne (Larralde). Plectroscelis chlorophana Durrs. — P. semicærulea E. H. — P. meridionalis Des., eumolpus Des. — P. pumila Des. — P. aridella Pay. En fauchant, principalement dans les lieux hu- mides. Dibolia occultans E. H. Biscarosse, bords de l’étang, Apteropeda ciliata OLiv.; en secouant un buisson. Hispa aptera L. Dans les prairies. — 77. testacea A. Biscar- rosse et La Teste, sur le Cistus salsifolus. Cassida oblonga ue. C’est celle que j'ai désignée dans ma première relation sous le nom de pulchella Sruru. Sa larve vit 152 NOUVELLES EXCURSIONS sur la Salsola kali, la Salicornia, ete. — C. filaginis Mini (Ann. soc. ent. 1859, p. Lxxix). Je lai inscrite dans ma seconde re- lation sous le nom de Lerbacea Des. Sa larve se nourrit du #ilago galiica. Elle est très-sujette à être attaquée par de petits chal- cidites. Triplax collaris Scuazr., nigriceps Lac. Dans des bolets du pin; rare (Souverbie ). Anisosticta 19-punctata L. La Teste, dans un marais, sur de hauies herbes el des roseaux. Adalia inquinata Murs. La Teste et les dunes , sur les pelouses. Coccinella A1-punctata L. Sanguinet, sur les jeunes pins. ysia oblongo-guttata L. Sur les feuilles des pins. Éiyperaspis repvensis Merssr., marginella Fas.; lieux secs, en fauchant. Epilachna \-maculata Vas, Argus Fourc. Sur la Bryonta dioica, qui nourrit sa larve. Wovius cruentatus Murs. J'ai trouvé à Biscarrosse, sous une pièce de bois, une larve couverte d’une fine pubescence grisätre el comme farineuse , et ressemblant un peu à une larve de Æer- mes. Transportée chez moi, elle m'a donné le N. cruentatus. J'ai, du reste, pris deux fois ce rare insecte dans le département, en fauchant. Scymnus k-lunulatus WuG.—$S. arcuatus Rossi. En secouant des lierres.—S. discoideus XL. -— S. minimus Payk. En battant des buissons et des chènes. — 5. fulricollis Murs. En secouant les toitures de chaume. Clypeaster pusillus Gxie, En secouant des toitures de chaume. Sericoderus piceus Comorrr. Avec le précédent. Corylophus cassidoides Marsn. ; avec les précédents. Comazus enshamensis Wesrïw.; avec les précédents. Orthoperus brunnipes Gx1L., piceus Sreru., avec les précédents. Moronillus ruficollis 3. Duvaz. Arcachon, en cherchant au pied des plantes. DANS LES GRANDES LANDES. 153 Corticaria pubescens Wir. — C. serrata Pay. — C. mela- nophthalma Maxxeru. — C. elongata. Huum. En secouant les toitures de chaume. — €. fuscipennis Maxxern. En battant des lierros. Latridius minutus L. -— L. angusticollis Hum. Avec les pré- cédents. Monotoma picipes Payk. Au vol, autour des fumiers. ORTHOPTÈRES. Forficula gigantea L. Bords de la mer, sous les fucus. — X. auricularia L. Sous les écorces , les détritus, etc. Blatta lapponica L. Sous les feuilles sèches. Gryllotalpa vulgaris Larr. Dans les champs. Cet insecte fait le désespoir des laboureurs de la iande, dont il bouleverse les cultures. Tridactylus variegatus Larr. Sur le sable, à Lamotte, aux bords de la Leyre. Cryllus lineolatus Bruzi£. Biscarrosse , sous les détritus. Phaneroptera lilifolia Fas. Sur les buissons. Conocephalus mandibularis Serv. Biscarrosse , dans les herbes au bord des champs. Odontura punctatissima Bosc. Dans les prairies humides. Meconema varia Fan. En secouant les lauzins. “Aiplidium fuscum Vas. Dans les prés humides. Decticus intermedius Rame. Dans les bois et les landes. Opomola dispar Hey. Les landes sèches. Oxycoryplhus compressicornis Latr. Pelouses humides. Paraconema bisignata Caarv. Dans les marais. Stenobothrus lineatus Paxz. Les lieux humides. — 5, e/egans CHarp. Dans les prairies. — 5, sgmaticus Raur. Dans les prai- 4154 NOUVELLES EXCURSIONS ries.— S dorsatus ZetrersT. — S. biguttatus Cnar». Dans les bruyères. Epacromia strepens Larr. Les lieux secs. Platyphyma Giorræ Rossi. Sanguinet, bord des champs. Caloptenus italicus L. Les lieux secs; très-commun. Pachytylus cinerascens FAB., migratorius SEnv. Dans Îles bruyères. — P. nigrofasciatus Latrr. Les landes arides. — P. stridulus L. Dans les bois et les landes. OEdipoda insubrica Scor. — OËE. cœrulans L. — OE. cœru- lescens Far. — OËE. germanica Larr. Les landes sèches. Letrix subulata Vi. — 7. bipunctata L. Sur les pelouses hu- mides, le bord des mares. NÉVROPTÈRES. Libellula olympia Fonse. — L. ferruginea Nano. L. — L. hybrida Raws. Sanguinet , an bord des eaux. Cordulia curtisi Dax. Sur les buisssons. Gomphus zebratus RamB. — G. pulchellus Serxs. Sur les buissons et les jeunes pins. Cordulegaster lunulatus CwarP. Sanguinet, sur les buissons. Lestes barbara Farr. Au bord des eaux. Agrion najas Hans. — 4. pulchellum VaxD. L. — 4. has- tulatum Cuare. Bord des eaux. Termes lucifugus Rossi. Il niche dans les vicilles souches de pin où on le trouve souvent par milliers. Il pénètre aussi, mais rarement, dans les maisons dont il ronge les charpentes. Psocus infuscatus Rame. En secouant les chênes. Acanthaclisis occitanica Nix. Dans les dunes, où vit sa larve. Myrmeleon formicarius L. — M. innotatus Raws. — M. dis- tinguendus Ram. Dans les bois. — A1. flavicornis Rossi. Dans la lande; assez rare. DANS LES GRANDES LANDFS. 155 Manñtispa pagana Fas. Sabres , en secouant les chènes; rare. Mucropalpus lutescens Fas. Dans les bois. Hemerobius chrysops L. — H. prasinus Buru. En secouant les chènes. Leptomeres albella Rams. En battant les aulnes. Nemura lunata Rams. — N. pygmœa Rams. Sur les arbres. Limnephila aspersa Raus. — L. lunaris Picr. — L. subma- culata Rams. Bords de l’étang de Cazaux. Hydropsyche aspersa Raws. Avec les précédents. Lepidostoma squamulosum Rams. Avec les précédents. Mystacida venosa Ram». Avec les précédents. HYMÉNOPTÉÈRES. Oryssus coronatus Larr. Sur le tronc d’un vieux chène mort et dépouillé de son écorce. Dolerus germanicus Jun. Dans les bruyères. Chalcis Dargelasiü Latr. — C. armata Panz. Dans les lieux arides, en fauchant. Cyrtosoma papaveris Minr. En fauchant. J'ai publié dans les Ann. de la soc. ent. cel insecte parasite d’un eynips qui trans- forme le fruit du Papaver dubium en une galle piriforme. Ceraphron cornutus Sur. Dans les bruyères. Gonatopus pedestris Dam. Parasite de lÆthisanus maritimus (voir plus bas Particle relatif à cet Hémiptère). Parnopes carnea Fas. Dans les lieux arides ; il est parasite des Bembex. Chrysis austriaca Fas. Sanguinet, sur des pieux. Cleptes semiaurata L, Sanguinet, les lieux ombragés Fœnus jaculator Fas. Sur les fleurs des carottes. Peltastes sugillatorius. Grav. Dans la lande, en fauchant. Acœænites arator GRAv. — À, nigripennis GRav. sur le genet a balais. 156 NOUVELLES RXCURSIONS Sphex albisecta Fas. — S, atrata Lxv. Les lieux arides. Ammoplila hirsuta Scor. — À. affinis Kir»y. Dans la lande. Calicurgus Fabrici Nano. L. Dans les dunes, sur les fleurs. Pompilus 8-guttatus Far. — P, meridianus Xxp. Dans les lettes, sur les fleurs. Anoplius petiolatus ax». L. Dans les lieux arides. Palarus flavipes Larr. Avec le précédent. Plilanthus venustus Rossi. Avec les précédents. Tachytes obsoleta Nanv. L.— 7. tarsina Lx». Les lieux arides sur les fleurs. Nisson Dufouri Lee. Sur les fleurs. Oxybelus bellicosus Ouv. — O. eburneus Dur. Sur les fleurs. Pison ater Srix. Autour des maisons et des bergeries, où il pratique des trous dans les eharpentes pour y faire son nid. Psen equestris Lartr. Sur les fleurs de carottes. Bembex rostrata L. — B bidentata Nan. L. — B, tarsata L. — B, repanda Far. Dans les lieux très-sablonneux. — B. oli- vacea Rossi. Plages maritimes, sur les fleurs de l'Zryngium ma- ritomum. Stysus tridens Fas. Les lieux arides. Scolia hæmorrhoidalis Far. Sanguinet, sur les fleurs de por- l'eaUx, Colpa interrupta Fam. — C. continua Lsr. Sur les fleurs. Meria tripunctata Lavr. Sur les sables. Le mâle, ainsi que je l’ai démontré dans ma seconde excursion, estle J/ysine volvu- lus LATR. Plesia geniculata Br. En fauchant dans les lieux arides, sur les Helianthemum guttatunr. Mutilla pedemontana Fas. — M. rufipes Fan. — M. maura Fas. Les lieux arides. Formica pubescens Fas. Très-commune dans les vieilles sou- ches de pin. DANS LES GRANDES LANDES. Fa7 Eumenes Olivieri Lxr., infundibuliformis Ouv. Sur les fleurs de porreau. Odynerus bispinosus. Lxr. Les lieux sees. Alastor atropos Lee. Sur les fleurs. Colletes fodiens Kirsy. Dans les bois. Andrenña collaris Ler. Sur les porreaux. Dasypoda spinipes Lxr. Sur les chicoracées. Sphecodes Latreillii Vesu. Sur les porreaux et sur les sables, Epeolus variegatus. Le long des tertres. Ammobates bicolor Lee. Avec le précédent. Anthidium Perrisii L. Dur. Au cap Ferret, sur les flenrs de la Jasione montana. Je Vai signalé dans ma seconde excursion sous le nom d’Z. quadrilobum Ler. Mais M. Dufour le croit différent et le considère comme nouveau. — 4. loti Mini (deuxième ex- eursion).Sur les fleurs du Zoëus uliginosus. Megachile argentata Latr. — M. Dufourii Er. — M. ro- tundiventris Mir (deuxième excursion). Sur les fleurs; celle dernière principalement sur celles des Zotus. Osmia spinolæ Ler. Sur les fleurs de la vipérine.— O. mar- ginella Lxr. Sur la sauge officinale. Ceratina callosa Fay. — C. cœrulea Larr. Sur les fleurs et principalement celles des synanthérées. Prosopis bifasciata Jur. Sur le porreau. Anthophora nidulans Fan. Sur les chardons. — 4. pubes- cens Fag. Dans les jardins, sur la lavande. HÉMIPTÉÈRES. Graphosoma lineatum L. Sur les fleurs de carottes. Phimodera galgulina M. Scnosr. Les lieux secs , sur le sable ; très-rare. On trouve plus souvent la larve. Podops inunctus as. Avec le précédent. 58 NOUVELLES EXCURSIONS Odontoscellis fuliginosa L. Avec les précédents. Arma luridus Fas Dans un bois, en fauchant. Sehirus picipes FaLz. — S. flavicornis Fas. Dans les lieux secs. Menaccarus pallidus Mai. Long. 5 millim., larg. 5. Aplau, elliptique, blanc jaunàtre, parsemé en dessus de points assez bien marqués, les uns roux, les autres noirätres, ceux-ci formant des taches sur la tête, sur la moitié antérieure du prothorax, sauf les bords latéraux, sur la base de l’écusson, sur les côtés de l’abdo- men et à l'extrémité de la corie des élytres.Prothorax marqué de deux sillons transversaux, l’un près du bord antérieur en forme d’accolade, l’autre au milieu, plus large, plus profond et arqué en arrière aux deux extrémités; l’un et l’autre interrompus au milieu où se trouve une pelile carène lisse, très peu saillante. Ecusson ayant une saillie blanche et oblongue aux angles basi- laires et une faible carène médiane sur sa moilié postérieure. Membrane des élytres grisätre. Dessous du corps lisse, ponctué de noir sur les côtés de la poitrine et de roussàtre sur les flancs. Pattes très-épineuses ; spinules noiratres. J'en ai pris un individu marchant sur le sable dans un endroit très-aride des dunes. Je rapporte cet insecte au genre Menaccarus, établi par MM. Amyot et Serville, parce qu'il en a tous les caractères, sauf que la corie des élytres est égale et non inférieure à la moitié de leur longueur. Je n’ai pu me référer aux caractères donnés par les antennes, parce que l’Hémiptère sur lequel les auteurs que j'ai cités ont fondé le genre, était dépourvu de ces organes. Celui dont il s’agit ici les a ainsi constituées : longueur égale à la dis- tance qui sépare le bord antérieur de la tête et le milieu du pro- thorax; premier article de la longueur du troisième et de la gros- seur du dernier ; deuxième à peine plus long que le quatrième et le cinquième qui sont égaux el visiblement plus longs que le pre- mier et le troisième. Ces antennes sont parsemées de pelils poils, el à partir du deuxième article, elles vont en s’épaississant un peu jusqu’au dernier qui est fusiforine. DANS LES GRANDES LANDES. 159 Sciocoris umbrinus Wozr.— S. europœus Am. Sruv. Les lieux secs, sur le sable. Aulacetrus pini Minr. Sur les feuilles des pins. Rare. Eurydema herbacea acc. in H. Scnogrr. ; commune au bord de la mer sur le Psamma arenaria. Pentatoma helianthemi L. Dur. ; les lieux arides,sur l’Æe/ran- themum guttatum. Ælia acuminata LL. — Æ.inflexa Wozrr ; en fauchant dans les lieux secs. Nezara smaragdula Fas. — N. prasina. L,. Sur les buis- sons. Acanthosoma hæmorrhoidalis L. ; en battant des aulnes près de l'étang de Biscarrosse. Stenocephalus neglectus H.Scnogrr.Les dunes, sur le Lsamma arenart«. Micrelytra fossularum Fay. ; les lieux un peu frais, au pied des plantes. Neides annulata Burx. ; sur l'Ononts spinosa. Gonocerus triquetricornis Ras. ; en fauchant dans une prairie à Biscarrosse. Chorosoma arundirnus Curr.; dans les lieux três-secs,sur les graminées. Pseudophlæus Dalmanni Scaur.— P. lobatus H.Scuoerr; les heux secs, au pied des plantes. Lygœus militaris Rossi. — L. familiaris Fas. — L. punctum Fas. ; en fauchant dans les bois. Arocatus melanocephalus Far. ; en secouant des chênes. Lygæosoma sardeum Fas.; dans les lieux secs des dunes. Heterogaster thymiWorre,—/{1. ericæ Scuic.— 1. senecionis ScuiLL ; les lieux secs. IT. typhæ Minr. Long. 4 milim. Larg. 4 2/5 D’un testacé pâle en dessus. Antennes d’un lestacé un peu brurâtre du moins à l’extrémité. Tête prolongée au delà du premicr article des 160 NOUVELLES EXCURSIONS antennes, marquée de quelques points bruns el épars, et anté- rieurement de deux sillons longitudinaux et parallèles. Pro- thorax trapézoïdal , rebordé sur les côtés ; parsemé de points bruns ; coupé transversalement en deux par une dépression bien visible ; un peu boursoufflé sur sa moitié antérieure. Ecusson triangulaire , un peu concave , ponelué et noirâtre antérieure- ment, ayant deux lignes un peu élevées, d’un jaune roussätre et qui forment un V dont les deux branches seratent fourchues à l'extrémité. Elytres ponetufées de brun et marquées d’une tache et d’un point bruns à l'extrémité de la corie. Membrane et ses nervures blanchàätres , avec quelques nébulosités brunâtres. Dessous de la tête et poitrine noirs avec le bord des articulations blane et une lache blanche près de insertion des quatre pattes antérieures. Abdomen brunûtre au milieu , surtout à la base. Pattes d’un testacé jaunâtre. J'ai trouvé cette espèce sur les épis du 7ypha latifolia. Elle vient se placer entre 77. salvia Sem. et 1. (Cymus) saturejeæ KozEenATI, dont il diffère par le prothorax plus large et surtout par le prolongement du lobe médian de la tête.Le Cymus hirca- nicus Korn. s’en rapproche aussi, mais la taille, la forme du pro- thorax, les taches de l'écusson et la ponctuation sont différentes. Henestaris spinolæ Cosra.Pelouses des deux côtés de la chaus- sée d'Arcachon. Rhyparochromus arenarius Haan. — À. sabuleti Fare. — À, varius Worrr.; dans les lieux secs. — Æ.nitens Cristor. avec le Henestaris. — R. Sahlbergi Far. — À. betenia Am. — À. contractus H. Scuorr. — À. pictus Sonic. ; sous les détritus. Pterotmetus staphyliniformis Semrre. -- P. brevipennis Lartr.; bords du bassin d'Arcachon au pied des herbes. Micropus parallelus Cosra. Au pied des touffes de Psanma arenarta, Cymus resedeæ Paz, didymus Lerrerst.; sur la bruyère à balais. DANS LES GRANDES LANDES. 161 Stenogaster modestus FALL. — ç. fasciatus H. ScROërF., insi- gnis Cosra ; lieux arides à ZZelianthemum guttatum. Anomaloptera helianthemi Mir. avee les précédents. Ophthalmicus pallidipennis L. Dur. — O. erythrocephalus Lep, Serv. La Teste, sur les pelouses. ÆAnthocoris minutus L. — 4. obscurus Maux. ; en secouant les toitures de chaume. — 4. nemorum L. — À. austriacus Fan. Sous les écorces. A. testaceus Mini. Long. 2 mill. Ovale, oblong , pubescent el entièrement lestacé, avec l'écusson parfois un peu plus foncé la membrane des élytres un peu enfumée, et les deux derniers arucles des antennes un peu obscurs. Prothorax ayant un sillon transversal arqué en avant ; écusson marqué d’une fossette. Paltes un peu plus claires que le corps. Sous l'écorce des pins morts, el aussi en fauchant sur les bruyères. A. crassicornis Miur. Long. { 1/2 mill, Ovale, allongé, laisant Antennes épaisses , à peine plus longues que la tête et le pro- thorax réunis el d’un fauve brunätre. Prothorax et écusson noirs ; le premier marqué d’un sillon transversal, le second creusé d'une large fossette qui s'étend jusqu'aux bords latéraux Elytres jaunâtres , enfumées le long de l’écusson et noirätres à la pointe de la corie; membrane à peine enfumée. Cuisses anté- rieures un peu renflées et brunâtres ; jambes el tarses testacés , palles intermédiaires el postérieures noires ; leurs Larses lestacés avec le dernier article brun. Voisin du /ruticum dont il diffère par le corps un peu plus étroit et surtout par l’épaisseur des articles des antennes. Je l’ai pris à La Teste, en fauchant. Xylocoris rufipennis L. Dur. — X. ater L. Dur. — X. obli- quus CosrTa; sous les écorces. Cryptostemma alienum M. Senorre. Désigné dans ma seconde relation sous le nom d'Ænthocoris brebaphes (Am.). Bords gra- Annales de la Société Linnéenne. 41 162 NOUVELLES EXCURSIONS veleux de quelques ruisseaux de la Lande. Il est commun parmi les graviers de l’Adour. Mliris albidus Han, Capsus frontalis Murs. posacrites (Am. ); en secouant les tauzins. — A7, trichilechus Am.; en fauchant dans les lieux arides. Phytocoris infusus À. Scnorr., ombarila Ax.; en secouant les tauzins. — P. ulmi L.— P. populi L.; en secouant divers arbres. P. irroratus Mimi. Forme des P. populi el ulmi dont il se rapproche par la longueur des pattes, surtout des postérieures , qui se détachent très-facilement et dont les cuisses sont renflées. Il a aussi avec eux des rapports par sa pubescence et même par sa livrée. Long. 5 1/2 millim. Premier article des antennes épais, d’un cendré brunâtre pointillé de blanchâtre , revêtu de pelits poils couchés el hérissé d’autres poils raides ; les autres articles d’un blanc jaunätre. Rostre dépassant un peu les pattes , blanc jau- nâtre avec l'extrémité brune. Tête cendrée, pointillée ou mar- brée de brunälre; vertex lrès-convexe, marqué d’une ligne blanche qui se continue jusqu’à la base du prothorax. Celui-ci à côtés presque droits, à angles postérieurs très-obtus , de la eou- ieur de la tête avec une ligne blanche de chaque côté, près de l'insertion des pattes antérieures, el une ligne noire transversale très-près du bord postérieur, interrompue au milieu et n'attei- gnant pas les côtés. Ecusson brun, nuancé de cendré, avec une tache blanche, ovale à l'extrémité ; marqué d’un sillon transversal assez profond. Elytres d'un cendré brunâtre, avee des lignes et des taches blanches qui découpent la partie foncée en bandes obliques el parallèles; appendice de la corie blane extérieure- ment; membrane éclaboussée de brunätre, excepté autour de Ja pervure. Ventre d’un cendré brunâtre, marbré de jaunâtre, avec une ligne de celte dernière couleur le long des flancs. Cuisses de la couleur de l'abdomen; jambes d’un blanc jaunâtre, les quatre DANS LES GRANDES LANDES. 168 antérieures avec la base, l'extrémité et deux anneaux bruns, les postérieures avec un seul anneau ; tarses bruns. Peu rare dans certains lieux sablonneux et lrès-secs, peupléa d’Helianthemum guttatum e\ d'Artemisia campestris. On trouve des variétés plus pâles. Très-voisin du ?. varipes Bonem. dontil diffère par la taille un peu plus petite, le premier article des antennes plus court et plus épais, le prothorax à bord postérieur plus droit, maculé de noir et à ligne médiane blanche , par la couleur de lPappendice des éfytres, ele. P. Signoreti Mir. Forme du précédent. Long. 6 millim. En- lièrement d’un blanc à peine jaunâtre. Premier article des an- tennes pas beaucoup plus épais que le deuxième, revêtu de petits poils couchés el parsemé de quelques poils raides ; un peu nuancé de roussàtre. Verlex convexe, marqué d’une lache semi-cireu- laire jaune foncé, ouverte en avant et précédée d’un petit trait médian et de fines stries obliques de même couleur. Prothorax droit sur les côtés, ayant deux taches jaune-foneé au bord anté- terieur el huit sur le disque, savoir : 4 derrière le sillon trans- versal et 4 plus grandes et quelquefois peu apparentes près du bord postérieur. Entre ces taches on voit de petits points bruns. Ecusson ayant à la base deux taches semblables, mais un peu plus claires, et deux sur le disque, plus päles encore ou peu vi- sibles. Elytres comme vermiculées de lignes d'un rougeâtre terne ou vineux, avec un espace iminaculé à lextrémité de la corie et à la base de l’appendice, et un point brun à l’angle interne de celui-ci dont la pointe et les taches sont de couleur carmin. Mem- brané des élytres à nervures blanches, marbrée de brunâtre, avec le bord externe presque sans taches. Cuisses postérieures vermi- culées de carmin , sauf la base qui est blanche comme tout le restes des pattes. Cette éspèce, la plus jolie que je connaisse, se trouve en juillet 164 NOUVELLES EXCURSIONS el aoûl en secouant les tauzins. Je la dédie à mon excellent ami Signorel, notre plus savant hémiptérologiste. Capsus punctulatus Fais. ( elæochrosus (Au) ). — C. chlo- rizans Mey. — CG. flavomaculatus Fa. — C. variabilis F 11, ( mebosorus et alobossus ( Am ), Perrisü et bivitreus Muis.). — C. melanocephalus V. (measbeles (Am. ) nigriceps Murs. ) — C. Thunbergü Faëx (emenustas ( Am. )). — ©. lugubris Haun. (ocularis Murs. ). — €. luteicollis Panz. — C. planicornis H. Scu.; tous en secouant les tauzins. — €. unicolor Hanx. — C. sparti Bone. ; sur le genet à balais.—. C. Paykuli Fair. — C. annulatus Wourr.; sur l’Ononis spinosa. — ©, filicis L. ; sur les fougères. — ©. wnifusciatus Main. { asplemactes (Am. ); Arcachon, sur le Salsola kali. — €, viridulus Fa. (erpa- phites ( Am.) ); sur les tamarix. — C. verbusci H. Sen. ; Arca- chon , sur les /’erbascum pulverulentum. J'ai signalé, dans ma seconde relation, sous le nom inédit d’aprisphanes (Am.) une variété dont la Lête est lavée de rougeàtre et qui a une tache rouge aux angles antérieurs de l’écusson.— C. nubilus H. Sca ; Arcachon, en fauchant. — €. roseus. FaLz. ; les lieux secs à Helianthemum.— C. ferrugatus Fas. — C. mutabilis Fax. — C. alienus M. Sca.— C. tanaceti Faiz.— C, molliculus Fau.— C. corysoides H. Sen. — C. vittatus Sauzs. — C. tripustulatus Far. — (. tricolor Fas. — C. ater. L.— C, cordiger Han. — C. Bohemanni Faus.; à La Teste { Signoret ). C. obesus Mir. Long. 4 1/2 millim. Corps elliptique, ventru, épais, un peu luisant, revêlu d’une pubescence très-courte et presque couchée. Antennes pas plus longues que la tête et le prothorax réunis; premier article blanc avec la base noire; deuxième blanc avec le Liers supérieur noir dans la femelle, en- tièrement noir où blanchâtre à la base seulement dans les mâles ; les autres articles noirs. Tête d’un testacé jaunâtre, d’un noir luisant à l’extrémité, lavée de rougeäâtre sur le front ; yeux noirs, grands et saillants. Prothorax de la couleur de la tête, vaguement DANS LES GRANDES LANDES. 46 ponctüé et ridé, marqué antérieurement d'une tache transver- sale vineuse, limitée postérieurement par un sillon peu apparent et latéralement par deux taches longitudinales noirätres qui n'ai” teignent pas le bord postérieur; celui-ci arqué en avant près des angles et imperceptiblement échancré au milieu. Ecusson subconvexe , très-finement ponctué au milieu , ferrugineux dans la partie que recouvre le prothorax, puis jaune pâle , avec une ligne médiane ferrugineuse ou d'un brun ferrugineux, atténuée d'avant en arrière. Elytres de a couleur du prothorax, plus claires sur la côte et le long des nervures, rembrunies à l'angle externe et des deux côtés de la nervure cubitale; appendice noirâlre avec une bordure blanchätre tout autour; membrane un peu enfumée dans l'intérieur el autour de la nervure qui est blanche ; le reste est hyalin. Dessous du corps pâle et nuancé de vineux. Paites pales, à petites soies spinuliformes et noires; cuisses poncluées el roussätres ; larses courts, noirs. Les lieux secs à ÆZeliunthemum. Je l'ai pris aussi aux environs de Madrid. C. limbatus Mini. Forme du nassatus Farz , où mieux du roseus FaLL., c’est-à-dire ovale-allongé ou plutôt parallèle. Long. 3 millim. Vert, pointillé de blanchâtre, avec la tête, le bord antérieur du prothorax, la base de l’écusson, le bord externe et Pappendice des élytres, les pattes et les antennes d’un jaune pàle. Extrémité de celles-ci, ainsi que des larses , brune. Quel- quefois, dans la femelle, la tête et le prothorax sont verts. Sur la bruyère à balais. I figure dans ma seconde relation sous le nom de sephonistes (Au.). C. adenocarpi Mimi. Forme du précédent. Long. 4 millim. Antennes d’un jaune pâle, avec l’extrémité brunätre. Tète jaune pâle, ainsi que le bord antérieur du prothorax jusqu’au sillon transversal au milieu duquel on voit une assez large fossette ; le reste du prothorax, l’écusson et les élytres d’un vert assez gai, un peu plus pâle sur l’appendice; membrane à nervures jaunes, 166 NOUVELLES EXCURSIONS uniformément et faiblement enfumée. Dessous de l’abdomen d’un vert jaunâtre, avec une nuance verdâtre au milieu et le long des flancs, surtout dans les femelles. Pattes de la couleur des an- lennes; extrémité des tarses brune. À Sabres, sur lÆdenocarpus divaricatus. C. palliatus Mu. Forme du Zhunbergi el du viridulus. Long. 4 millim. Antennes longues, mais épaisses, d’un brun li- vide à la base, puis plus foncé; rostre brunâtre, dépassant à peine la poitrine ; tête d’un blanc jaunâtre, avec deux taches roussâtres peu marquées entre les yeux. Prothorax à bord postérieur droit au milieu, arrondi vers les angles, cendré, avec les côtés blan- châtres ainsi qu’une ligne médiane peu visible qui sépare deux taches antérieures brunâtres. Ecusson blane excepté la base qui est très-légèrement roussätre, avec deux points un peu plus foncés. Elytres dépassant l'abdomen d’un üers de leur longueur, brunes, sauf un espace marginal d’un blanc jaunàtre, qui s’é- largit à partir de l’épaule, de manière à embrasser Pappendice ; menbrane à nervures blanches, uniformément et faiblement enfumée. Dessous du corps et pattes d’un blane jaunätre ; tarses noiratres. La Teste, sur les tamarix. €. tamarisci Mini. Forme du verbasci et du fiurcatus. Gla- bre, mat. Long. 3 1/2 millim. Antennes pâles dans la femelle, d'un brunâtre livide et plus épaisses dans le mâle ; yeux grands; tête el prothorax d’un blanc jaunâtre, parfois lavé de verdätre sur la partie postérieure de ce dernier. Ecusson de la couleur de la tête, avec la base roussâtre et marquée de trois taches rousses al définies : une au milieu et une à chaque angle. Fond des élytres, y compris l’appendice, d'un blanc jaunatre , avec trois laches nébuleuses roussâtres: une au sommet de langle formé par les deux plis, qui sont très-profonds , et deux au bord externe , un peu au dessus de l’appendice. Quelquefois les élytres sont lavées de roussâtre , et les taches ne se distinguent que par DANS LES GRANDES LANDES. 167 une nuance un peu plus foncée et un espace blanchätre qui les sépare. Appendice avec une très-légère nébulosité externe ; mem- brane enfumée à nervures brunes. Dessous du corps et pattes de la couleur de fa tête. Tarses noirätres avec la base pale. A La Teste, sur les tamarix. C. delicatus Mini. Forme du coryti el du melanocephalus. Corps revêtu en dessus, et principalement sur la tête, de petits poils mous , inclinés et d’un joli blanc. Long. 4 4/2 millim. An- tennes d’un blanc à peine verdâtre, un peu rembrunies à partir de l'extrémité du deuxième article. Tête d’un blanc jaunâtre ; yeux saillants, assez gros , d’un rougeâtre livide après la mort. Prothorax à peine concave sur les côtés, de couleur verdâtre, avec le tiers antérieur, les angles postérieurs el de petits traits longitudinaux à la base d’un blanc jaunâtre. Ecusson de cette dernière couleur avec la base jaune foncé. Elytres beaucoup plus longues que l'abdomen , d’un blane jaunâtre , avec l’appen- dice brunâtre et une nébulosité peu visible au bord postérieur de la corie; membrane blanche , nervure brunètre, ainsi que le tiers postérieur de la cellule qu’elle forme. Un trait nébuleux part de l’extrémité de cette cellule et se dirige, en se fondant, vers le bord marginal, Une large tache jaune sur le medisternum ; abdo- men marbré de verdätre. Pattes d’un blanc livide, ongles noirs. J'ai pris cette jolie espèce à Biscarrosse en secouant des tauzins. C, cruentatus Mu. Forme du 6-punctatus Far. Long. 8 i/2 millim. D’un noir profond ; couvert d’une pubescence cendrée. Front bombé ; sur le vertex deux taches blanehes , triangulaires, convergentes , adossées aux yeux ; sur le prothorax quatre lignes d’un beau rouge partant du tiers antérieur, les externes larges, atteignant le bord postérieur , les intermédiaires de moitié plus étroites et plus courtes; bord postérieur d’un rouge un peu plus pâle. Elytres ayant sur le pli oblique une ligne rouge qui se di- late à l'extrémité, et à l’extérieur une bordure rouge interrom - pue avant l’appendice, lequel est rouge avec la pointe noire; 168 NOUVELLES EXCURSIONS membraue noiràtre; de petites laches jaune rougeatre sur la poitrine, près le point d'insertion des pattes. La Teste, en fauchant. Je l’ai pris aussi en Espagne et M. Si- guoret le possède de Toulouse. Harpocera thoracica Fair., Burmeisteri Curris. Ce dernier est le mâle du #horacica. Je les ai pris en secouant des lauzins. Globiceps clavatus L. — G. capito Ler. Serv.— G. punctum album Rossi ; en secouant les tauzins. Cyllocoris vittatus Saurs. La Teste ( Signoret ). fingis stricnocera Fies. — 7°. pusilla Fais. — T7. convergens Bunu. — T. capucina Gerx.; sur les sables arides, parmi les herbes , à La Teste et dans les dunes. — 7°. pilosa Fas.; sur le Marrubium vulgare. — T. brunnea GER». ; en secouant les toits de chaume. Zosmenus quadratus Vieser. La Teste, en fauchant près de la gare du chemin de fer, à côté des tamarix. Agramma lœta Farr.; les lieux humides des dunes.— 4. atri- capilla Sri. ; au pré salé , en fauchant sur les jones. Anomaloptera helianthemi Permis, in An. Serv.; sables arides à Helianthemum guttatum. Salda zosteræ Fan, — S. pulchella Curr. — S. geminata Cosra. — S. littoralis Farc. ; au pré salé. La dernière au bord de toutes les eaux. Pelogonus marginatus Lartn.: bord des étangs et des mares des dunes. Microphysa bipunctata Mn. Long. 1 1/2 millim. Premier et deuxième articles des antennes testacés, troisième noir, quatrième blanc. Suçoir épais, testacé, ne dépassant guère les premières pattes. Tête d’un testacé luisant, de forme conique si lon fait abstraction des yeux qui sont noirs et saillants, et marquée an- térieurement de deux petits sillons longitudinaux. Prothorax de la couleur de la tête, étranglé antérieurement, fortement déprimé sur sa moilié postérieure , régulièrement et peu profondément DANS LES GRANDES LANDES. 169 concave à la base dont les angles sont aigus et noiràtres. Elytres n'alleignant pas tout-à-fait la moitié de l'abdomen, d’un blane jaunâtre à la base, puis roussâtres et marquées d’une grande tache brune dont le pourtour est mal limité. Abdomen assez for- tement rebordé, d’un testacé livide sur le milieu du dos et en dessous, brun tout autour. Pattes de la couleur de la tête avec les hanches pâles. Corps parsemé en dessus de petits poils, raides sur la tête et le prothorax, inclinés sur les élytres et l'abdomen. Ce joli petit Hémiptère a un peu la forme d’un Pselaphien. M. Signoret l’a trouvé à La Teste ; je l’ai pris aussi à Biscarrosse en secouant un toit de chaume, et à Mont-de-Marsan en battant une haie d’aubépine. Nabis vagans Fam. La Teste (Signoret), Harpactor annulatus L. — I. hœmorrhoidalis Far. Sabres forêts de pins , sur les bruyères. — 77. griseus Rossi; sables arides, presque parloul. Plœaria vagabunda L. ; en secouant les toits de chaume. l’elia rivulorum Fas. Biscarrosse; dans un fossé aquatique. Hydræssa pygmœa L. Dur. La Teste (Signoret). Hebrus pusillus Curr. : pré salé , marais, bords des mares. Corixa transversa Yura. La Teste (Sisnoref). Sigara minutissima L. ; les mares des dunes. Plea minutissima Fas.; avec la précédente. Pelogonus marginatus Larr. ; bord des ruisseaux des étangs. Cicada orni L.; forèls de pins, très-commun. — €. æs- tuans Fas.; les bois et les landes, mais toujours sur les arbres peu élevés ou les arbrisseaux. Cixius marginicollis Srix. ; Sabres,en secouant les chênes. —- C. serratulæ Fas. Biscarrosse, sur les bruyères dans les bois humides. — €. pallidus H. Sen. — C. leporinus L. La Teste (Signoret). 170 NOUVELLES EXCURSIONS Asiraca crassicornis Fau. La Teste (Signorer). Ommatidiotus dissimilis FALL. La Teste, sables arides. Delphazx notula Germ. — D. limbata Fas.; pré salé. — D. pteridis Gexé ; dans les bois sur la grande fougère. — D. muta- bils Bonrm,—1). elegantula Bonem —D. mœsta Bou.— D. bra- chyptera GER. — D. Bohemanni. Geru. Pelouses et prairies fauchées, à Biscarrosse. D. Fairmairi Mu. Long. 3 mill. Entièrement d’un lestacé pâle avec deux traits longitudinaux roussàtres au dessus du ros- tre el des points de même couleur sur le front. Yeux noirs. Carènes frontales au nombre de trois , bien visibles ; la médiane se bifurquant au haut du front pour former entre les yeux une petite aréole ovale ; sur le vertex une dépression semi-circulaire dont la base est limitée par un rebord saillant , et le bord anté- rieur par une nervure, avec une pelite échancrure au milieu. Prothorax ayant sur le dos trois carènes peu saillantes dont la médiane n’atteint pas le bord antérieur et les latérales sont obli- ques el un peu arquées.Ecusson ayant aussitrois carènes dont la médiane s’oblitère un peu avant l'extrémité. Elytres à nervures bien marquées , arrondies à lextrémité , dépassant un peu la moitié de l'abdomen dont on ne voit guère que trois segments. (Femelle). Je dédie cette espèce à mon excellent ami Fairmaire , un de nos plus savants entomologistes. Je l'ai prise à La Teste. D. Aubei Mi. Long. 2 1/2 mill. Tête d'un testacé pâle, marquée de brun dans la fossetle qui est sous chaque antenne ; carènes frontales au nombre de trois, bien marquées, ne se bifur- quant qu'au verlex pour former une petite aréole elliptique de cha- que côté de laquelle on voit une petite fosselte; partie postérieure du vertex traversée d’une carène médiane qui manque dans l’es- pèce précédente. Prothorax et écusson de la couleur de la tête et semblables à ceux du 2. Fairmairii ; sur les côtés du pro- {horax un petit trait brun. Elytres laissant à découvert cinq DANS LES GRANDES LANDES. 471 segments de l'abdomen, arrondies à l'extrémité, d’un testacé bru- nâtre avec la bordure blanche tout autour ; couvertes de rides transversales très-fines, visibles seulement à une forte loupe. Ab- domen noir, nuancé de rougeätre , avec sept lignes ou sept séries de points de couleur blanche , une dorsale bien apparente et trois de chaque côté moins tranchées et n’intéressant que les trois avant-derniers segments. Pattes de la couleur de la tête ; ongles bruns. (Male). J’ai pris celte espèce au pré salé d'Arcachon. Je la dédie à mon parfait ami Aubé dont le nom a depuis longtemps acquis dans la science une autorité bien méritée. D. lineata Mini. Long. 2 1/2 mill. Tête d’un testacé pâle, noire sur la bouche; intervalle des carènes noir avec des points blancs. Carènes épaisses, obiuses, s'oblitérant complètement au niveau des yeux ; espace inter-uculaire finement ponctué, partie postérieure du verlex ayant deux fosseties bien marquées et contiguës. Prothorax à carènes presque invisibles , même à une forte loupe, les latérales non arquées ; des deux côtés de la mé- diane une ligne ombrée de roussätre et une tache brune derrière les yeux. Ecusson de fa couleur du prothorax, ses carènes un peu plus visibles, avee la continuation des lignes ombrées et un point brun aux angles. Elytres exactement comme dans l'espèce précédente, y compris les rides; paraissant légèrement marbrées de brun, parce que celte couleur, qui est celle de la base de l'abdomen, se montre par transparence. Abdomen pâle, à ca- rène dorsale blanche, accompagnée de roussätre, ayant en outre deux lignes rousses, et des points roux entre ces lignes el Îles bords latéraux qui sont noirs ; deux taches noires sous le dernier segment. Pattes jaunätres. ( Æ'emelle ). Issus coleoptratus Fas.; en secouant les chênes. Tettigonia obliqua Paxz ; sa larve vit principalement sur les chaumes de seigle. Paropia scanica Vars, Biscarrosse, en secouant des buissons. 172 NOUVELLES EXCURSIONS Ulopa obtecta Fair. Dans les landes, en fauchant eur la bruyère. Eupelix cuspidata Fas. Prairies marécageuses , à Biscarrosse. Pholetera albifrons L. Biscarrosse, au pied des vieux chênes. — P. vittata Fas. ; en secouant les chênes. — P. bifusciata L. La Teste et les dunes, en fauchant dans les lieux arides. Athysanus plebeius Var. el variétés. — 4. histrionicus Fair. ; les lieux secs. — 4. varipennis H. Scu. — 4. sordidus Zerrersr. ; prairies rases. — 4. fenestratus H. Scu. —— 4. li- neatus Warxk.— À. striatulus Var. ; les lieux arides. A. maritimus Muni. Long. 3 1/2 à 4 millim. Entièrement d’un blanc jaunâtre. Tête triangulaire quand on la regarde en dessus; bord antérieur obus; yeux grands, elliptiques, non saillants; sur le vertex une carène très-fine, à peine visible. Prothorax marqué, dans sa moitié postérieure, de rides trans- versales presque imperceptibles. Elytres et ailes courtes, laissant libres les quatre derniers segments de l'abdomen , arrondies à l'extrémité, marquées de trois petites taches noirätres, quelquefois inégalement visibles, placées l’une au quart antérieur , l’autre vers le milieu, la troisième sur le bord postérieur. Une ligne qui passerait par les six taches des deux élytres décrirait une ellipse. Segments visibles de l’abdomen, sauf le dernier, ayant de chaque côté un point noirâtre qui n'existe parfois que sur les deux avant-derniers. Pattes de la couleur du corps; pelotcs des tarses brunes. Sur les sables, près de la mer, principalement dans les lieux peuplés de Convolvulus soldanella. W est très-agile et on ne peut s’en emparer facilement qu’à l’aide d’un tube. Il est voisin de |’. stylatus Bon. dont il diffère principalement par l'angle antérieur de la tête moins émoussé et le bord plus obtus. Nous remarquèmes sur quelques individus un corps sphérique brun, dont la partie antérieure était engagée dans l'intersection de deux segments abdominaux, comme on le voit pour les Rhi- DANS LES GRANDES LANDES. 173 piptères parasites des Hyménopières. C'était pour nous lindice d'un parasilisime intéressant, et pour éclairer la question j'em- prisonnai trois Æ{Aysanus ainsi attaqués dans autant de petits tubes. Quatre jours après je moutrai à mon ami Dufour une pe. Lite larve qui filait de la soie au fond du tube ets’enveloppait d’un cocon. Nous en fûmes surpris l’un et l’autre, parce que nous nous attendions à un Rhipiptère quelconque , et nous n’en fûmes que plus intrigués. L'Hémiptère était mort; le corps glo- buleux qu'il portait était fendu el ouvert comme une coquille bivalve, et dans son intérieur était un autre fourreau membra- veux, de même couleur, ellipsoïdal et déchiré à l’un des bouts. La larve continua à filer pendant près de deux jours ; elle fit, sans en souffrir, le voyage de Biscarrosse à Mont-de-Marsan, et peu de temps après mon retour, elle me donna le Gonatopus pedestris Dazm. que j'ai mentionné plus haut. Cet Hémiptère est- il le vrai parasite de l’Æ{Aysanus,ou bien le parasite de son pa- rasite ? Je pencherais pour celte dernière hypothèse, à cause des deux enveloppes très-distinctes que présente le globule noir. Les deux autres Ztysanus enfermés dans des tubes sont morts sans rien donner. A, cinctus Mimi. Long. 2 12 à 3 millim. Tète fortement triangulaire , à bords tranchants; face d’un jaune pâle avec la parte supérieure noire, sauf un espace central et de petites taches d’un jaune pâle; vertex noir, très-finement ponelué, marqué à l’angle antérieur d’une fossetle entourée d’une ligne blanc jaunàtre, et ayaut en outre deux dépressions longitudinales peu marquées, séparées par une carène à peine visible. Pro- thorax jaune pale, avec une tache noire placée derrière les yeux el qui devient rousse postérieurement; marquée sur sa moilié postérieure de pelits points écartés. Ecusson noir, très finement ponelué el comme vermieulé. Elytres courtes , laissant visibles six segments el demi de l'abdomen, un peu luisantes , visible- ment el peu densement poneluées, noires jusques un peu au 174 NOUVELLES EXCURSIONS de-là de la moitié, puis d'un jaune pâle jusqu’au bord posté- rieur qui est coupé carrément et marqué de fines stries longitu- dinales. Abdomen d’un beau noir, avec le bord postérieur du dernier segment blane jaunätre et le quatrième segment d’un jaune päle, formant une ceinture qui justifie le nom que j'ai donné à l’insecte. Pattes blanches, longitudinalement rayées de noir. Cet Hémiptère habite les lieux sablonneux découverts el très- arides. Je l’ai pris à La Teste, à Biscarrosse, à Mont-de-Marsan. Il présente des variétés. Tantôt la tête est rousse en dessus, du côté des yeux, et les élytres sont rousses à la base avecles épaules plus foncées ; Lantôt la tête, le prothorax et les élytres sont blancs avec une leinte roussâtre sur les parties qui sont noires dans le type. L’abdomen. est aussi parfois d’un brun roussätre plutôt que noir; mais ce qui sert à reconnaître toujours l’espèce, c’est la bande blanche ou jaune pâle que forme le quatrième segment de l'abdomen. A. conspurcatus Mur. Long.2? 1/3 millim. Absolument de la forme du précédent Face roussätre, transversalement zébrée de roux ; verlex, prothorax, écusson, élylres noirâtres, maculés d'un roux sale; ces dernières moins foncées, avec deux taches blanchätres irrégulières au bord postérieur , qui n’est pas eoupé carrément comme dans l'espèce précédente, mais un peu arrondi avec l’angle extérieur et l’angle sutural très-oblus. Abdomen d’un noir lerne en dessus ; côtés el extrémité maculés de rous- sâtre sale ; de cette couleur en dessous avec des taches noirâtres. Palles d’un roussâtre sale. Se trouve avec le précédent. J'en aï une variété dont la tête est roussätre avec trois taches rousses, le prothorax et l’écusson roussätres , les élytres blanches et l'abdomen largement roux sur le dos. A. ornatus Mur. Long. 5 millim. Forme de 14. fenestralus, mais beaucoup plus grand. Tète subtriangulaire, roussâtre ; face DANS LES GRANDES LANDFS, 17% transversalement zébrée de roux et maculée de roux pâle sur les joues. Vertex ayant deux taches noires près de l’angle antérieur, el un peu en arrière une bande transversale noire très-irrégu- lière. Prothorax roussâtre, avec des taches plus claires sur le tiers antérieur el une réticulalion noire sur le resle de sa surface ; limbe blanc. Ecusson roussätre avec deux taches médianes en croissant renversé, près de la base, deux points aux angles anté- rieurs et deux plus grandes aux deux extrémités d’un sillon trans- versal, de couleur blanche. Elytres dépassant l'abdomen , blan- ches, à nervures rousses, avec une réliculalion rousse ou noirâtre qui laisse libre la couleur blanche du fond sur d'assez grands espaces elliptiques ou irréguliers ; bord externe maculé de taches noirâtres assez élendues. Dessus de l’abdomen noir avec les côtés el le bord postérieur des segments roussâtres ; tout le dessous du corps de la même couleur, ainsi que les pattes qui ont les cuisses rayées longitudinalement de brun roussàtre. Un point à la base de chaque épine des jambes, extrémité des articles des larses, pelotes et ongles noirâtres. Dans les bois de pins, en fauchant sur les bruyères. A. nympheæ Mini, cebasphedus (Am.). Aussi long que le pré- cédent, mais plus étroit ; bleu, ou d’un noir bleu, se ternissant un peu après la mort. Partie inférieure du front, joues, trois points en triangle sur le vertex, bord postérieur de celui-ci, une tache sur les côtés du prothorax de couleur jaune; cette dernière traversée d’une ligne rousse. Ecusson marqué de sept points jaunes: quatre à la base, deux au bord externe et un à l’extré- imilé. Elytres dépassant l'abdomen, à nervures bleues, ombrées de brun ; cellules plus ou moins enfumées. Abdomen noir bleu en dessus avec un liseré latéral jaune ; de celte couleur en des- sous avec la base noire el un point noir de chaque côté des segments. Commun sur les feuilles du nénuphar. A. Laboulbenti Mar. Forme du conspurcatus, sauf que les 476 NOUVELLES EXCURSIONS élytres, au lieu d'être beaucoup plus courtes que l'abdomen, le dépassent. Tête rousse, un peu marbrée de roussâtre ; angle an- térieur plus foncé; une petite ligne päle et arquée d’un œil à l’autre. Prothorax d’un roux un peu plus päle que la tête, avec deux grandes taches dorsales de couleur jaunàtre. Ecusson roux, un peu marbré; un point noir à chaque extrémité de la suture transversale. Elytres d’un blanc jaunâtre uniforme ; extrémité de l'abdomen et pattes jaunàtres. Dans les lieux secs, en fauchant. Je le dédie à mon excellent el savant ami À. Laboulbène. Deltocephalus pulicarius FArx.; pelouses humides des dunes. — D. ocellaris Farr. ; les lieux secs.— D. pascuelus Farr.— D. transversalis Fazz.— D. abdominalis Germ.— D), striatellus Daur. ; La Teste, en fauchant. Thamnctettix punctifrons Farr. ; Biscarrosse, sur des saules. — T. prasinus Farx ; Biscarrosse, en fauchant dans des prai- ries rases. — 7, 6-notatus Far. — 7. 4-notatus Paz. — T. reticulatus Tauxs. ; en secouant les chênes. Aphrophora corticea GErm.; sur les chênes et les pins qui nourrissent sa larve. — 4, salicis De GéEr ; sur le saule. Ptyelus lateralis L. — P. lineatus L. — P. bifasciatus L. e leurs variélés, sur le Psamma arenaria et autres plantes. Pediopsis virescens Fas.; partout, sur les saules — P. reti- culatus H. Scu. ; en secouant les chênes. — ?. nanus H. Scu., dans les lieux arides. Oncopsis lanio L. ; en secouant les chênes. Bythoscopus venosus GERM. — B. puncticeps GER. ; à Bis- cariosse, en secouant les haies. Cicadula albolineatella Bonu.; en secouant les chènes. Typhlocyba W'albergii Bon. — 7. concinna Germ.— T. te- nerrima M. Sca.— 7. albostriella M. Scu.; en battant les chênes. — 7. stactogala Au.; sur les lamarix. -— 7. artemisiæ Curris. DANS LES GRANDES LANDES. 177 — 1°. chlorophana M. Sen. ; Cap Ferret, sur l’Ærtemisia cam- pestris. — 1. calemia Au. ; sur lÆdenocarpus divaricatus. Monophleba fuscipennis Burm. Biscarrosse, en secouant un pin. J'avais déjà pris ce rare insecte à Mont-de-Marsan, en bat- tant un chêne. DIPTÈRES. Culex nemorosus Meg. ; partoul. Mycetophila analis Mme. ; Sanguinet. Pangonia marginata Far. ; sur les fleurs, principalement sur celles des scabieuses. Odontomyia hydropota Mx6.; dans les dunes , sur la Sagina maritun«. Nemotelus uliginosus Fas.; Arcachon, au pré salé. Laphria fulvicrus Dur. ; un individu à Salles, sur une souche de chène. Dasypogon punctatus Mxi.; dans les landes parmi les bruyères. — 2. hirtellus Farr. — D. albibarbis Maco. — - D, cinctus Fas.; dans les lieux arides. Croyant cette dernière espèce nouvelle, sur Fa foi de M. Macquart, je lui ai donné , dans ma seconde relation, le nom de D. Macquarti. Asilus fimbriatus Mue.; avec les précédents. ÆApogor Dufour Muni. (Deuxième relation) à Mousley , en fauchant dans un bois. Drapetis brunnipes Maco. ; les lieux humides. Tach ydromia paludosa Mint {deuxième relation); sur Îles herbes des marais. — 7. albipennis Mini. Sous les algues marines. Usra oœnea Lar. ; les lieux aridees sur diverses flenrs el notam- ment sur lÆsperula cynanchica. Anthrax circumdata Morrm. — 4. fenestrata Fair. ; dans la lande et les bois , surtout le long des sentiers. Axnales de la Société Linnéenne. 12 178 NOUVELLES FXCURSIONS AÆphrozeta (Medeterus) diversipes Mme. C'est mon 4. semi- glauca (première relation). — 4. cinerea Mint ; sur l’écume des eaux des étangs. | Rhaphium tibiale M. — R. odontocerum Y,. Dur. (excursion aux dunes). — — À. oceanum L. Dur. — À. squamipalpum L. Dur. ; à Arcachon, sur les herbes. Tropidia Mariani Min. Mimizan, sur les fleurs. Merodon osmioides Mini; en rase lande. Aphrilis apiformis Mac. Biscarrosse, prairies humides. Sericomyia borealis Meic. Sanguinet , dans un bois un peu ma- récageux, sur la bruyère. Rhyngia muscaria Fas. Sanguinel , prairies du preshy- tère. Pelecocera tricincta Morru. Sur diverses fleurs et sar les feuil- les des jeunes pins. Milesia crabroniformis Late. Commensacq, sur l’hyèble. Cephalemyia ovis Crarck. Lipostey , sur les parois d'une bergerie. Echinomyia grossa Dum, Sanguinet, sur les fleurs. Gonia maritima Mis ; dans les dunes, sur les fleurs. Masicera laticincta Mar. — M. nova Mini, sur les fleurs. — M. atropicida Min , d’une cheniile d’Acherontia atropos. — M. palpalis Mius. — M. grisea Mimi. — M. minor Min, sur les fleurs. — 27, cylndrica Mimi, sur un buisson. — 47. exigua Mat. — A. rubrifrons Muai, dans les bois. Phorocera scutellata Mim ; les dunes. — ?. aurulenta Min, dans les bois. — 2. lata Mans ; dans la lande. Doria cæruleo-nigra Mini; en rase lande. Plagia ericetorum Mimi ; en rase lande. Exorista longicornis Mimi ; dans les bois. Tachina ignota Mrar ; dans les dunes. Metopia cinerea Mint; sur les bruyères. — 7, crassicornis Mie; dans les dunes. DANS LES GRANDES LANDES. 479 Iypostena humeralis Mir. — H. incisuralis Mini. — 71. maritéma Msn ; sur les fleurs. Triphera nigrifacies Mia: ; en rase lande. Myobia fuscipalpis Muni. — MT. latipennis Mun, — M. va- ripes Miar ; sur les fleurs. Clista maura Mini ; les lieux arides de la lande. Millogramma strenua Muni ; sur les sables arides. Taxigramma pipiens Min: ; les lieux arides. Phania bicolor Mir. — P. appendiculata Mu ; avec les précédentes. Paraplesia flavidipennis Maco. ; Biscarrosse sur les fleurs de carotte. Anthracia caminaria Me16. ; sur les sentiers sablonneux. Dinera cinerea Maco.; sur les fleurs de la bruyère. Sarcophaga clathrata Mwi6. Sanguinel. Idia fasciata Mere. ; sur les fleurs de carotte. Rhynchomyia ruficeps Maco. — À. columbina Maco ; sur les bruyères. Calliphora rufipalpis Maco. Arcachon. Aricia maritima L. Dur. Arcachon. Lispa tarsalis Ros. D. — ZT k-liieata Maco.; bord des élangs. Hylemyia coarctala Mec. — H. hortensis Roë. D.; à Sanguinel. Cænosia perpusilla Me. ; à Sanguinet. Sepedon sphegeus FarL.; dans les marais. Helomyza gibba Mini (Ann. Soc. ent.); les lieux ombragés. Terellia eryngiü L. Dur, ; sur PEryngium maritimum. Tephritis Wiedemanni Mec. ; à Sanguinel. Ochthera mantis Larr.; sur les bords de l’étang de Cazaux. Hydrilla apicalis Mu; toitures de chaume. — 77. maritima Mur; pré salé d'Arcachon. Ephydra l-guttata Mr. ; commune à Sanguinel, 180 NOUVELLES EXCURSIONS DANS LES GRANDES LANDES. Limosina arcuata Macq. ; à Sanguinet. Ochthiphila maritima L. Dur. — O. nigricornis Mis; au pré salé d'Arcachon. Leucapis maritima L. Dur. ( loc. cit. ); bords de l'Océan, sur le Psamma arenaria. — L. griseola Meic. ; sur les jeunes pins. Sa larve dévore les pucerons du pin. Meromyza smaragdina L. Dur. ; bords de l'Océan, principa- lement sur le Psamma ou Gourbet. Chlorops rufa Maco. ; à Sanguinet. — €. WMarcadei Nm; au pré salé. Oscinis obliqua Maco. — O. pusilla Mric. ; à Sanguinet. Agromyza M atrum Mec. , sur le genet à balais. Sa larve vil dans de petites gailes que la présence de l’œuf détermine sur les jeunes pousses de cet arbrisseau. Phora pusilla Mec. ; sous les détritus. LÉPIDOPTÈRES. J'ai déjà dit, dans mes précédentes relations, que le pays pous à paru très-pauvre en Lépidoptères. I] est vrai que nous les recherchions peu , parce que nous n'avions pas ce qu’il fallait pour les prendre et les conserver frais. Voici les moins vulgaires. Lycoœna œgon Bork.— L. Alexis Far. — Melitæa didyma Fas.— Satyrus fauna FaB. — 5. phœdra L. — S. Semele L.— S. hermione L.— S. œdipus Far.—Macroglossa fusciformis L. — M. bombyliformis O. — Deilephila lineata Far. — D. eu- phorbiæ L. — Acherontia atropos L. — Bombyx pityo- campa Fas. CRÉATION D'UN GENRE NOUVEAU, G. APTERONA ET HISTOIRE DES INSECTES QUI LE COMPOSENT, PAR M. P. MELLIÈRE. (Lu à la Société Linuéenne de Lyon, le 9 novembre 1357.) Rien n’est plus fréquent en entomologie que d'obtenir la révé- lation de faits, dont jusqu'alors, on n'avait eu nul soupçon. Celui que je vais communiquer, sur lequel, je dois le dire, d'autres, avant moi, avaient appelé l’attention des naturalistes, m'a paru tellement extraordinaire, que j'espère intéresser la Société en lui faisant part de ce que j'ai vu. Ayant pu compléter mes observations, el par suite de cela, étant bien persuadé de l’étrangeté des faits qui m'ont été dé- voilés, j'irais, si je l’osais, jusqu'à faire plus que de créer un genre pour trois espèces d'insectes, dont Je nombre, devra sans doute prochainement s’augmenter, car plus que jamais les Microlépidoptères, si négligés autrefois, sont aujourd’hui le sujet d’études sérieuses et constantes. Mais je laisse à d’autres entomo: logistes le soin d'établir plus tard la division qui ,en définitive, (4) Du grec «, privalif, et mreoev, aile. 182 G. APTERONA, conviendra le mieux aux insectes dont il va être question. En attendant je me bornerai à former pour eux le genre Apterona que je placerai immédiatement après le genre Solenabia de M. Herrich-Schaffer ( Zalæporia HV., Zervr., Guen. ; Psyche Bruanr. Plusieurs des naturalistes qui ont connu hclicinella , après avoir décrit les deux sexes de cette espèce, ont figuré le et lui ont donné des ailes bien développées, propres au vol par conséquent. Que! que soit le respect que j’accorde à la science des savants qui ont décrit et figuré des ailes aux mâles d’Æelicinella, j'avouerai ce que j'ai observé et ne craindrai pas de dire que je crois avoir acquis la certitude que ces entomologistes distingués ont été induits en erreur, car helicinella el deux espèces que j'ai toute raison de croire nouvelles : subtriquetrella el pinastrella, n'ont jamais été, 7 el 9, que des Articulés complètement aptères. Chose bien plus surprenante et qui reste encore inexplicable pour moi, c'est que ces insectes n'ont jamais eu de mâles proprement dits ! Ce que j'avance est le résultat de mes expériences nombreuses et souvent répétées , j'ai donc tout lieu de croire que je suis dans le vrai: bien plus, ce qu’aujour- d'hui je suis ecrtain d’avoir vu, des entomologistes qui font au- torité, De Géer et Pallas entre autres, lavaient déjà soupçonné. Ces naturalistes ont émis l’opinion que pour certaines Tinéides la veproduelion pouvait avoir lieu sans accouplement. De hlus M. le Dr Siebold, dans un mémoire qui a paru dans l'Annuaire Scientifique allemand, 1850, pag. 84 et suiv., affirme qu'on n’a jamais vu sorlir d’insecte 7 des fourreaux conltournés en spirale qui se rencontrent sur les rochers calcaires de lPAllemagne. M. Siebold ne regarde pas les femelles vermiformes comme de véritables femelles, dit le Dr W. Nylander dans une notice Îue à la Sociélé entomologique de France , séance du 12 avril 1654, mais comme une espèce de nourrices qui, à légal de celle du G. APTERONA, 153 Talæporia lichenella Zerver|Solenobia lichenella Duroncuer), pondent des œufs fécondés sans accouplement. Quant à l'opinion du Dr W. Nylander qui, dans la note citée, ajoute avoir cu l’éclosion du du Psyche helix Sixe. (helicinella des auteurs) dont plusieurs fourreaux avaient été recueillis en France pen- dant l'été de 1855, je n'hésite pas à dire que je crois cette opi- nion erronce, et que la Psyche S qui lui est éclose devait pro- bablement appartenir à une autre espèce, à une pulla Esrrn., ou à une tatermediella GUENÉE , ou bien encore à une lapidi- cella Lezrer; le fourreau de l’une de ces dernières sans doute a dù être placé dans le même bocal que ceux d’helicinella. D'ail- leurs la description latine que M. le Dr Nylander donne de son Psyche helix peut assez bien se rapporter à une P, pullella Bruan», de pelite taille, ou mieux encore à une P.intermediella GuENÉE. Enfin je traduis ce que, dans ses Lépidoptères d'Europe, M, le Dr Herrich-Schaffer de Ratisbonne dit, au dernier article de son dernier supplémeut, de l’un des insectes qui nous occupent : « Le 8 et 9 juillet 1855, M. le professeur V. Sieboid a trouvé « au Keiïlstein près Ratisbonne plus @e cent exemplaires du « fourreau toujours énigmatique (rachselhaften) du Psyche ? « helix Sies. Au premier printemps 1856 , il ne lui est éclos « aucun sujet mâie ( Xein Mann), mais une masse de petites « chenilles vermiformes qui, dès qu’elles trouvaient les matières « commencaient à construire leur fourreau en forme d'hélice. » Voici pour les trois insectes, dont j’ai l'honneur de vous en- tretenir, les faits els qu'ils se sont présentés à mes yeux. Apterona subtriquetrella sort de l’œuf ordinairement en juin (1). La jeune larve, qui se nourrit du lichen qui croit centre (1) Le 20 juillet 4857 j'ai trouvé , au sommet du Mont-Pilat, près de Lyon, contre les murs Nord-Ouest de la ferme, un certain nombre de fourreaux de 184 G. APTERONA. les murs exposés au Nord et Nord-Ouest, contre les vieilles bar- rières el les vieux arbres chargés de cryplogamnes parasites, la jeune larve, dis-je, grossit assez lentement. L’insecte revètu de son fourreau a acquis tout son développement vers la fin de l'au- tomne ; il passe l’hiver dans cel état, et, pendant les mauvais jours il ne mange plus et demeure engourdi pendant toute leur durée. Mais avant la saison rigoureuse il avait eu le soin de se choisir une retraite abritée , une excavation de mur, où une gereure d'écorce, et s’y élait fixé solidement au moyen de fils de soie. Dès que reviennent les premiers jours de printemps, subtri- quetrella recommence à manger; mais alors elle ne grossit plus et, vers la fin d'avril, fixe la poche qui la renferme à la hauteur d’un mètre ou un mètre cinquante cent. contre la muraille, ou le tronc de l’arbre qui l’a vue se développer. Ainsi préservée contre l'humidité et ses nombreux ennemis,cette Æpterona se métamor- phose, puis, au bout de vingt à vingt-cinq jours, devient insecte parfait. Sortie de l'enveloppe qui l’a si bien garantie pendant la plus grande partie de son existence, subtriquetrella s’y lient cram- ponnée exlérieurement au moyen de ses six palles jusqu’à la fin de sa vie, bien courte à partir de cé moment. Sous celte dernière transformation, cel animal, bien que sans cesse accroché à son fourreau, n’y rentre plus. C’est alors qu'il élève el abaisse, sans éiscontinuer, la partie inférieure de son corps recourbé en demi- cerele : il rapproche constamment son oviducte de l’ouverture du fourreau, mais c’est à peine s’il touche ce dernier. Bien sou- vent il se recourbe avec plus de force encore, fait passer l’extré- subtriquetrella dont les deux tiers environ n'élaient point encore fixés. Ces fourreaux, plus petits, étaient aussi plus bruns que ceux de la p'aine Ce retard dans la chrysalidation s’expliquerait par la hauteur des lieux. Ia larve de celle espèce, vue à la loupe, m'a paru en tout semblable à celles des zones moins élevées. G. APTERONA. 185 mité de l’oviducte entre ses pattes el amène cet organe à la hau- teur de sa tête qu'il ne fait qu’effleurer. Pourtant, de loin en loin, j'apercevais la partie inférieure du corps de cet étrange insecte s’enfoncer brusquement et assez profondément dans le fourreau, el y demeurer quinze à vingt secondes. Si, avant de quitter son enveloppe, subiriquetrella n’y avait pas pondu ses œufs, ainsi que je l’expliquerai bientôt, on pourrait croire que c’est afin de les y déposer; mais tel n'étant pas le but de cet Articulé, quel peut être alors le résultat de cette manœuvre? féconderait-il ses propres œufs ? je n’ose en vérité hasarder une telle hypothèse! L'existence de subtriquetrella , à partir de son éclosion , est très éphémère; sa durée va rarement au-delà de 48 heures. Pendant ces quelques instants qui sont les derniers de sa vie, celte Aplerona, ainsi que je lai dit, ne quille jamais le sac vide qui l’a abritée, après lequel elle est retenue, où elle meurt, et où, le plus souvent, elle reste eramponnée, bien que réduite à un état de dessiccation complet. Toutes les subtriquetrella qui me sont passées sous les yeux, et le nombre en est assez grand, toutes, avant de quitter leur four- reau respectif, y avaient déposé leurs œufs au nombre de vingt- cinq à trente: ceux-ci sont blancs , relativement très-gros, de forme ovale , el retenus ensemble par une matière visqueuse, au milieu d'un duvet très-fin qui semble les supporter mollement. À un mois de là, ces œufs éclosent et donnent naissance à de jeunes larves qui, vues à la loupe, paraissent blanchâtres ; elles sont effilées, fusiformes et légèrement recourbées en demi cercle. Ces petites larves s’agitent pendant 18 à 20 heures sous la eloche qui les recouvre, puis meurent bientôt, faute de nourriture. Pour être bien certain de mon expérience renouvelée un grand nombre de fois, je placais, sur des soucoupes en porce- laine de cinq à six centimètres de surface, un certain nombre de très-pelites cloches de verre blanc, recouvrant chacune un seul fourreau de subtriquetrella encore à Pétat de larve, 136 G. APTERONA: mais sur le point de se fixer. Peu de jours après, ces larves ar- rêtaient leur enveloppe contre une des parois intérieures du vase au moyen de fils de soie rapidement filés. C’est alors qu'avaient successivement lieu dans ce fourreau désormais fixé, les deux dernières transformations de l’insecte. Deux parasites de l’ordre des Æyménoptères allaquent subtri- guetrella à l’époque où cette dernière prend du développement. L'un d’eux, qui est un Chalcidile,est de très-pelite taille ; il le faut, puisque six individus de ce microscopique Hyménoptère étaient contenus en un seul fourreau. Tous six sont éclos, bien retirés de l'enveloppe qui les protégeait. En ouvrant des fourreaux de l’Aelicinella vers le milieu ou la fin du mois d'août, on voit, à la loupe seulement, de très-pelits insectes agglomérés, donnant à peine signe de vié; mais tous alors sont sortis de Pœuf. Mes essais souvent répétés m'ont fait reconnaitre que ces insectes restaient dans cet état tout l'automne, tout lhiver et ne soriaient du fourreau commun { celui de la mère ) que vers le 15 oule 20 mars de l’année sui- vante. Pendant une partie du temps que les petites larves ont passé réunies sous un même abri, elles ont dû se nourrir, ainsi que le font beaucoup de jeunes Psychides, des restes du corps de leur mère, morte en déposant ses derniers œufs dans le fourreau. Cependant je serais plutôt porté à croire que tant que ces chenilles sont renfermées, elles ne mangent pas; en effet, ainsi serrées dans un espace fort restreint, tout mouvement semble leur étre interdit jusqu’au jour où elles devrontse disperser. D'ailleurs, à leur sortie, les jeunes /pterona sont pour la plupart revètues d’un petit sac qui n’a pu être formé qu’avec la dépouille maternelle. Dès qu’arrive le mois d’octobre ces petites larves s'engourdissent et demeurent comme privées de vie jusqu’au pre- mier printemps de l’année suivante. Au moment où les helici- nella sortent de leur retraite, elles le font avec une grande agilité, parcourent rapidement le vase qui les renferme et, pres- G.' APTERONA. 187 sées par la faim , cherchent avec empressement une nourriture dont elles doivent avoir le plus grand besoin. Depuis le moment de leur éclosion, ces Aptéronides n’ont pas grossi; mais à partir de cette dernière époque leur croissance est rapide. Ainsi que le dit mon collègue et ami, M. Bruand d’Uzelle, dans sa Monographie des Psyche d'Europe, kelicinella se nourrit assez volontiers du Cheiranthus odoratum et du Teucrium chamæ- dris; pourtant je l'ai rencontrée moi-même sur beaucoup d’au- tres plantes basses et sous-arbrisseaux , tels que le Thymus ser- pillum, VErica vulgaris, V Euphrasia lutea , ete. Cet Articulé habite ordinairement la plaine, mais se rencontre aussi sur les collines plus ou moins hautes ; cependant des zones plus élevées, plus froides paraissent également lui convenir puisqu'il a été recueilli sur le Mont-Brégille (Doubs ) et Je Mont- Pilat (Loire). Rien n’égale la prodigieuse quantité de cet insecte qui , cer- laines années, se rencontre aux environs de la ville que nous habitons, notamment contre plusieurs murs du fort Colom- bier à la Guillotière, dont l'exposition méridionale reçoit, en juin el juillet, une chaleur extrêmement grande. Vers midi, lorsque le soleil brille de tout son éclat, les pierres de ces murailles, à celle époque de l’année, sont tellement chaudes , tellement brü- Jantes qu'il est impossible d'y tenir la main appliquée. Comment se fait-il que les cheniiles d’Aelrcinella, fixées alors et transfor- mées en nymphe, puissent supporter une semblable température? J'ai dit que ces poches ou sacs, sous forme d’hélice, se remar- quatent par quantités innombrables, surtout aux expositions les plus chaudes; mais qui pourrait expliquer la disparition com- plète de cette espèce, aux environs de Lyon du moins, pendant l’année 4856 ? C’est à grand’peine que vers la mi-juin de cette année, j'ai pu recueillir cinq ou six exemplaires de ces insectes g'impant contre un mur pour se fixer. On le sait, les larves d’helicénella sont très-vives au moment 135 G. APLERONA. où elles s’échappent de l’enveloppe qui les protégeait; elles gros- sissent rapidement à partir de celle époque, construisent très-vite leur petit sac formé de soie, de terre et de grains de sable des plus fins, et, dès qu’arrive la fin d'avril, ces chenilles ont acquis toute leur taille; mais ce n’est guère que vers le 15 juin qu’elles se fixent, presque toujours contre un mur ou un rocher vertical, quelquefois néanmoins elles s’attachent aux tiges des plantes ; rarement elles choisissent le tronc des arbres pour subir leur avant-dernière métamorphose. L’élat de nymphe dure ordinaire- ment de dix-huit à vingt-cinq jours; l’insecte parfait éclol au bout de ce temps, et sort du fourreau ; cependant il ne le quitte pas, car il y demeure accroché dans un état d’immobilité presque complet. Le temps qui lui reste à vivre sous cette dernière transformalion est très-court. Ce que j'ai dit de subtsiquetrella à celte époque de l'existence des deux insectes, pourrait, à peu de chose près, se répéler pour helicinella : celte dernière aussi, toujours aptère , a pondu ses œufs fécondés avant de quitter le fourreau qu’elle a construit el qui l’a abritée sous son élat de larve. Il est bon de faire observer que de nombreux parasites dé- vorent les chenilles de cette 4pterona el éclosent bien souvent à leur place. Jen ai compté cinq espèces différentes, dont trois appartenant à la famille des Chalcidites el deux à celle des Ichoeumonites. | Réaumur connaissait Lelicinella ; il en parle même assez lon- guement dans son troisième volume, pag. 195 à 195, et donne, plan. 45 de ce même vol. sous les no 20 et 22, deux dessins fort exacts du fourreau de cet Articulé qu’il appelle animal à coquille portant des habits de pierre. « Cel insecte est, dit encore cel « excellent observateur, plus différent à nos yeux des papillons « orilinaires, qu’une mouche ne l’est d’un papillon. » Il termine en affirmant n'avoir jamais vu sorlir de ces fourreaux composés de différents tours de spirale, d’insecte ailé, si ce n’est une pelite G. APTERONA. 159 mouche noire à quatre ailes. Cet Hyménoptère, dont parle Réau- mur, ne peut être vraisemblablement que l’un des Chalcis que l’on sait être parasites d’helicinella. Vers la fin de juin, en cherchant avec beaucoup d’attention sur l’écorce des pins sauvages qui, de loin en loin, décorent di- vers points rocheux et accidentés du Mont-d’Or près de Lyon, on rencontre un très-pelit insecte, aux trois quarts rentré dans son fourreau de forme conique et parfaitement lisse sur toutes ses surfaces. Cet insecte me parut de suile appartenir-à l’ordre des Lépidoptères, à la tribu des Tinéides. Je l'aurais rapporté au pineti de Zeller que le Br V.Herr. Schaffer a placé dans son genre Solenobia si tous les fourreaux des insectes faisant partie de ce genre(Sinopsis generum, L. 8 pag. 26) de l’auteur allemand , ne présentaient trois pans bien caractérisés; si surtout, chose concluante, le 7 de pineti EL. n’élail muni de quatre ailes très- apparentes. De telles causes n’autorisent donc à faire entrer dans mon genre Æplerona ce lroisième insecle privé d'ailes et que je nomme pinastrella, ainsi que je Pai dit. Pendant deux ans et à la même époque, il m'est arrivé de re- cueillir une certaine quantité de fourreaux de pinastrella; je les ai placés sous de petites cloches, et j'ai attendu patiemment l’ar- rivée d’un æ ailé, mais vainement. Après les deux premières éclosions qui, toutes deux, ne m’'avaient donné que des insectes aplères , je supposai que par un hasard singulier, mais ce- pendant possible, pas un 4 n'avait paru (1). La troisième année je rassemblai un grand nombre de ces fourreaux lorsque ceux-ci n’élaient point encore fixés ; je les plaçai sous plusieurs cloches de verre et j'attendis léclosion qui encore ne m'a donné que des insectes parfaits complètement privés d’ailes. (1) A l’époque où je faisais ces observations, je n'avais point encore étudié les mœurs de subtriquetrella et d'helicinella. 190 G. APTERONA. Après l’éclosion de sa nymphe, pénastrella ayant opéré sa qua- trième transformation , ne quittait pas la poche d’où elle était sortie, à l’extrémité extérieure de laquelle elle restait acerochée et où, peu après, elle mourait. Ces insectes ainsi renfermés sous des eloches, mais parfaitement visibles, étaient, les uns isolés , les autres réunis. Ces derniers, j'en suis certain, ne se sont jamais touchés; pourtant les uns et les autres ont pondu des œufs fécondés qui, vingt ou vingt-cinq jours après, donnèrent nais- sance à de très-petites larves, lesquelles ne tardèrent pas à quitter le fourreau commun, et toutes, revètues d’un petit sac brunâtre, cherchèrent sans plus tarder leur nourriture. Pinastrella qui est toujours rare, a aussi ses ennemis; j'ai remarqué deux très-petites espèces de parasites qui ont vécu aux dépens de sa chenille et qui appartiennent à la nom- breuse famille des Ichneumonites. Si je n’avais pas constamment oblenu les inèmes résultats, je croirais, ainsi que le dit le docteur W. Nylander dans la note cilée au commencement de ce mémoire, que les trois espè- ces d'insectes dont je viens de donner lhistorique ont le même mode de reproduelion que certains Hémiplères vivipares privés de vrais ovaires el du receptaculum seminis. « Ces « individus nourrices», a dit M.Nylander,« portent déjà en nais- « sant dans leur sein des germes fécondés qui se développent « ensuite sans plus avoir besoin de lintervention du .Ces insec- « Les présentent ainsi une sorte de véritable génération alter- « nante, savoir, lune d'individus se reproduisant par accouple- « ment, l’autre secondaire, d'individus à organes incomplets, se « multipliant sans coopération du mâle , par une sorte de bour- « geonnement spontané. » Oui, je penserais qu’il en est ainsi pour les trois insectes qui nous occupent , si éoujours je n'avais vu éclore des sujets complètement aptères , lesquels, bien que placés isolé- ment, ont le plus souvent pondu des œufs /oujours fécondés , G. APTÉRONA. 191 donnant de nouveaux insectes en tout semblables à leur mère,et qu’en aucun temps enfin ilne m'avait été possible d’apercevoir un seul màle,pendant près de huit années d’observalions assidues. Ainsi donc ces trois Articulés ont des mœurs parfaitement analogues el ne sauraient être éloignés les uns des autres dans le classement qui doit en être fait. L’obseurilé et le mystère qui accompagnent leur naissance , les rendent intéressants au plus haut degré et doit vivement piquer la curiosité des Natura- listes. Je crois donc bien faire d'appeler sur eux Paiten- on de Messieurs nos collègues qui, plus heureux que moi peut-être, sauront lever tout-à-fait le voile et nous montrer clairement ce qui se passe lors de la formation de ces petits êtres. Ils trouveront à cette étude, je le leur assure , un charme inexprimable. Leurs recherches pourront aussi amener la décou- verte d’autres Arliculés de mœurs semblables à celles des insectes qui font le sujet de ces lignes, et qui viendront aug- menter le petit nombre des Micros qui forment le genre Æpte- rona. Il me reste, pour lerminer ce travail, à donner la description de chacune des espèces dont je viens de parler, regrellant Loute- fois de ne pouvoir fournir celle d'helisinella et pinastrella à l'état d’insecte parfait, car j'ai omis de prendre note de la forme exacte de ces deux Articulés sous leur dernier état, bien qu’à la rigueur il me serait possible de les décrire de mémoire. Ce petit travail supplémentaire sera fait l’année prochaine, j'ai lieu de l’espérer Remarque. De récentes et dernières observations faites sur deux espèces de mon genre Æplerona, m'ont fourni les résultats suivants que je crois indispensable de signaler à la Société. Le 2 août 1857 , surpris de ne rien voir sortir de plusieurs fourrcaux d’helicinella ei de pinastrella placés isolément, Je les ai ouverts et j'ai trouvé les insectes parfaits éclos. Poussant plus loin mes recherches, je fendis l'abdomen de plusieurs indi- 192 ‘ __G. APTERONA. vidus de chacune de ces deux espèces, et ce n'est pas sans une extrême surprise que je vis de très-petites {pterona toutes formées dans le ventre de leur mère el donnant signe de vie. Ces deux Articulés seraient-ils vivipares ainsi que, chez les poissons, cer- lains Squales ou Blennies?P ou mieux,ovovivipares (1) puisqu'ils auraient la propriété de pondre des œufs certaines fois, tandis que d’autres ils donneraient le jour à de petits êtres entièrement formés ? Nouveaux sujets d’études attachantes et d’observations sérieuses pour le naturaliste et le philosophe qui sans cesse ai- ment à feuilleter le grand livre de laNature,où toujours ceux qui savent y lire, trouvent de nouvelles jouissances. APTERONA (Genus novum). Caracrères. Insectes parfaits hermaphrodites ? complètement aptères. Sexe unique ? Corps à peine recouvert ou entièrement privéd’écailles. Antennes très-finement ciliées, courtes, à articles distincts (à la loupe seulement), palpes presque nuls, trompe nulle. Oviducte tantôt térébriforme, tantôt plumeux. Six pales allachées au corselet, armées de crochets bifides. Chenilles tou- jours revêlues d’un fourreau qu’elles traînent après elles, veriniformes, à seize pattes, dont les écailleuses seules propres à la marche. Les fourreauxou sacs, de formes diverses,sont arron- dis ou allongés, coniques ou trigones. (4) Ce fait curieux m'en rappelle un qui ne l’est pas moins. Je veux parler de la notice de mon savant collègue et ami, M. Perroud, lue à la Société Lin- néenne de Lyon, séance du 43 août 1855, sur l'ovoviviparité des Oreina spe- ciosa Panzer, et superba Ozivier, qui, de même que mes Aplerona, pro- duisent des larves toutes formées. Seulement les Chrysomèles, si bien obser- vées par M. Perroud, paraissent toujours donner naissance à une progéniture éelose au moment où elle est pondue , tandis qu'il n’en est pas de même à l'égard d'Aelicinella et de pinastrella. G. AP£LFRONA, 193 Apterona subtriquetrella, Miière. FouRREaAU. Le fourreau est d’une longucur de 7 à 40 millim., son épais- seur est de 2 1/2 à 5 millim.; sa forme est allongée , triangu- laire, présentant trois pans à peu près égaux; cependant celui de dessous parait un peu plus large. Ce fourreau semble aussi plus pointu à l’une de ses extrémités qu’à l'autre; sa texture , bien que présentant beaucoup de solidité, est molle sous le toucher. Il est recouvert sur toutes sa surface, en outre de grains de sable noirs et blancs, très-fins et placés irrégulièrement, de plu- sieurs parcelles de végétaux et de débris d’insectes morts, mais surtout de pellicules de nymphes appartenant à divers Ordres d’Articulés recueillies sur les murailles ou rochers que la chenille parcourt sans cesse pendant la saison chaude et tempérée. Il entre même dans la composition de ce fourreau jusqu’à de pe- lites coquilles de Mollusques: celle de P#elx pyrgmæa par exemple. L'intérieur de cette enveloppe trigone est tapissé d’une soie très-fine, très-blanche et impénétrable à l'humidité. Ce fourreau, pour la forme et la grandeur, paraît avoir quelque rapport avec celui de la Ps. triquetrella Huener, Bruann, et celui du Ps. lichenum Scaranca. LaRvE. Longueur 8 à 10 millim. Corps allongé, d’un blanc-jaunâtre pâle, renflé vers le milieu, atténué à ses bouts, marqué sur la région dorsale de quatre lignes d’un gris-rougeàtre, interrom- pues à chaque intersection , el parcourant lous les segments à partir du quatrième. Les deux plus élevées de ces lignes constitueraient la ligne ou les lignes vasculaires et celles qui sont Annales de la Société Linnéenne. 43 194 G. APTERONA. placées un peu plus bas, les lignes sous-dorsales. La stigmatale qui règne de chaque côté est fort peu apparente ; mais elle existe cependant el supporte les stigmates. Ces organes de la respira- tion sont également d’un gris orangé. Les deux premiers seg- ments sont recouverts en dessus d’une large plaque noirûtre, luisante el qui semble cornée; ccs plaques ou écussons sont séparés par les intersections ; ils s'appuient en arrière el laissent voir en avant, lorsque l'animal fait un mouvement de progres- sion, le fonil qui est d’un gris-jaune pâle. La plaque du second anneau descend moins que celle du premier, mais il existe de chaque côté, en dessous de celle-là, un pelit trait oblong e brunàtre. Le troisième anneau supporte quatre laches oblongues en forme de rectangle. Le dessus de ce troisième anneau, sur lequel les plaques s’espacent sensiblement, ne laisse voir que le fond où règne, ainsi que sur tous les segments, un sillon dorsal très fin. Le dernier anneau, assez pelil, est recouvert d’un écusson noir, corné el très-visible. La tête est de couleur testacée. Les yeux, sous forme de points noirs, sont ainsi que les palpes, très- visibles à l’aide de la loupe. Les mâchoires, qui nes’aperçoivent point à Pœil nu, ne semblent pas très-forles. Les palles écailleuses , au nombre de six, sont insérées sur un coxal assez faible, bien que celles-là paraissent relativement fortes. Ces paltes, placées par paires sous les trois premiers seg- ments, sont de couleur brunûtre, elles sont effilées et présen- tent à l’extrémité une pointe cornée. Chacun des sixième, septième, huitième el neuvième anneaux laisse voir en dessous une paire de très pelites palles concolores, dépourvues de cou- ronne et tranchant à peine sur le fond ; ce sont évidemment les pattes membhraneuses puisqu'elles occupent exactement la place des pattes intermédiaires où ventrales de la plupart des larves de Tinéides. La tête , les deux premiers et le dernier anneaux sont recouverts d'une villosité excessivement courte el des moins apparentes. Le dessous du corps présente un renflement pres- G. APTERONA. 195 que aussi fort que le dessus, sa couleur est d’une teinte plus pâle encore. NyuPxr. Longueur 6 à 8 millim. Elle est droite, allongée , cyhindrico- conique, de couleur rougeâtre avec des taches près de la tête, üirant sur le brun foncé. Les stigmates ainsi que la place oc- cupée par les segments abdominaux sont très-distinets. L’extré- mité de la ehrysalide, qui est passablement effilée, se termine par une pointe obtuse. En voyant la nymphe de subtriquetrella , rien n’indiquerait l’origine mystérieuse de cel étrange insecte; tout en elle repré- sente une chrysalide ordinaire des mieux caractérisées : celle d'une Rhinosia , d'une Lampros où d’une Tinca par exemple. Cette nymphe d’Zpterona, dis-je , laisse voir comme l’enve- loppe de petites ailes recouvertes et à moitié cachées sous leurs langes. Celle apparence trompeuse n’est, en réalité, que la place occupée par les antennes et les pattes repliées contre la poitrine de l’animal encore sous son état léthargique. INSECTE PARFAIT. Longueur 8 à 10 millim. Le corps dans son état habituel eat recourbé en demi-cercle ; les deux extrémités, l’inféricure sur- tout , sont sensiblement attenuées. Sous ce dernier état notre insecte a le corps arrondi el très-épais, surtout depuis le qua- trième jusqu'au neuvième segment; sa couleur générale cst d'un grisàtre obscur. Chacun des trois, premiers anneaux sup- porte en dessus une large tache en forme de parallélogramme rectangle , de nature écailleuse et d’un noir brillant. Tous les autres anneaux sont également surmontés de taches ayant l'ap- parence de larges chevrons; mais celles-ci ne sont point luisan- tes: elles paraissent d’un noir mal qui va en s’affaiblissant à 156 G. APTERONA. mesure qu’elles avancent vers l’oviducte. L'interseelion des seg- ments laisse voir la couleur grise du fond. En outre de ces larges taches, il en est d’autres plus faibles de ton qui, pour Îa largeur, correspondent à celles du dos ; cependant elles laissent entre les premières un espace assez grand. Ces nouvelles taches chevronnées partent des flancs de droite et arrivent aux flancs de gauche en passant par dessous l'abdomen. Les trois derniers segments ainsi que l’oviducte qui est long, fortement corné, noir el térébriforme, s’engainent les uns dans les autres et, à la vo- lonté de l’insecte, s’allongent ou disparaissent entièrement sous le neuvième anneau. | a tête, de forme globuleuse, est relative- ment petite. I m’a été impossible de reconnaître l’organe de la vue. Les antennes, qui sont courtes, très-fines et brunâtres, ne se voient qu'avec le secours de la loupe. Les pattes, de couleur foncée, présentent trois articulations distinctes ; elles sont ar- ées à l'extrémité d’un petit crochet écailleux très-solide. Apterona Helicinella Miuère. — Psyche Helicinella Bruaxo — Psyche? Helicinella Here-Scuærrer.— Psyehe Helix Sræsocn. —Réaumur, /nsect. III, mém. V; pl. 15, fig. 20 et 22. FOURREAU. Le fourreau porte en longueur 4 4/2 à 5 millim. sur une hauteur de 5 à 5 1/2 millim. Sa forme est arrondie et rappelle parfaitement celle d'une hélice. Ce fourreau singulier est de cou- eur brane lorsque l’insecte l’habite à l’état de larve ; il varie de nuance selon qu’il se trouve dans le voisinage de terrains plus où moins ferrugineux, calcaires ou argileux, desquels 1l emprunte toajours la couleur. Il est composé de trois tours de spirale com- plets dont le dernier tour surpasse de beaucoup en diamètre celui qui précède. L'intérieur, lapissé de soie blanchätre, est très-lisse C. APYERONA. 197 et semble impéaétrable à Phumidité. Ce fourreau est composé extérieurement de soie qui lie de faibles parcelles de terre, et qui agglomère surtout des grains de sable très fins de diverses couleurs. Parmi ces derniers il en est de très-blanes, de gris, de bruns et de tout-à-fait noirs; ceux-ci sont beaucoup moins nombreux. Remarque. Il est une chose dont aucun naturaliste n’a parlé, c’est la manière dont Fiusecte parfait etles parasites qui ont véeu aux dépens de sa larve sortent du fourreau : je crois qu’il ne sera pas inutile d’en dire deux mots. Les Psyches , proprement diles, quand arrive pour elles le moment de leur dernière trans- formation, s’échappent par l'ouverture qui , lorsqu'elles étaient en chenille, donnait passage aux excréments ; les 4pterona sub- triquetrella el pinastrella sont dans ce cas; cependant elier- nella au moment Ge revoir le jour, de même que certains PDip- tères el Hyménoptères, perce le fourreau qui la renferme en y faisant un trou rond et s'échappe par cette ouverture, qui d’or- dinaire est pratiquée sur le plus grand tour de spirale. Les pa- rasiles de celte espèce agissent de même ; c’esi toul au moins ce que nombre de fois j'ai remarqué; mais le plus souvent ces der- niers pratiquent, sur le second tour du fourreau, l'ouverture qui doit leur donner passage, et d’où ils s’envolent pour aller faire de nouvelles victimes. LARveE. Longueur du corps étendu, 40 à 12 millim. La couleur géné- rale de l’insecte, sous son état de chenille, est d'un jaune orangé qui lire sur le rougeàtre vers la région dorsale. Le dessous du corps déleint en grisätre surtout à la hauteur des pattes écail- leuses. La tête sensiblement rétractile est petite, noire, arrondie et possède d'assez fortes michoires surmontées de palpes qui se projettent en avant. Les veux, placés en dessous de l'organe de la 198 G. APTERONA. masticalion sont noirs et proéminents. Les segments très-dis- tinets, au nombre de douze , sont remarquablement convexes à partir du quatrième. Les trois premiers de ces anneaux sont, sur les deux tiers de leur pourtour, recouverts d’une écaille noire, cornée et qui s’appuie en arrière. Ils sont séparés sur la région dorsale par une échanerure proportionnellement assez large qui laisse voir, entre les intersections , la couleur jaune-orangé du fond. Ces trois premiers anneaux supportent en outre, de chaque côté en dessous de l’écusson corné, un petit trait horizontal noir qui surmonte un point de même couleur placé à la naissance de chaque patte écailleuse. L’écusson du troisième anneau descend un peu moins que les deux autres, mais il gagne en largeur ce qu’il perd en hauteur. Les trois paires de pattes antérieures sont fortes, assez longues, et armées à l’extrémité d’une pointe écail- leuse robuste, cornée, noire, et bien faile pour supporter non- seulement le poids de la chenille, mais encore celui du fourreau qu'elle traine constamment après elle. La troisième paire de ces premières pattes possède un caractère spécifique saillant: elle est sensiblement plus forte et plus longue que les précédentes et parait destinée à supporter la plus grande partie du fardeau. La paire de pates anales se distingue très-bien ; mais elle est tout- #fail impropre à la marche. Les pattes ventrales, dépourvues de couronne, se soupçonnent plutôt qu’elles ne se voient ; lorsque j'animal s’agile , ces pattes membraneuses se distinguent davan- iage. Au dessous de la ligne vasculaire , qui se voit à peine à la loupe, et au dessus de la stigmatale , qui ne s’aperçoil guère plus, se distinguent faiblement, sur chaque anneau, de très-pelits points orangés qui, sans nul doute, sont les organes de la res- piration. La tête et le dernier anneau supportent des poils très- courts et à peine visibles à la loupe. N'oublions pas de dire qu'il existe sur le dernier anneau un écusson corné, el sur l'avant.dernier une tache noire étroite et transverse qui va d’an stigmate à l’autre. Ces deux derniers segments sont, en f G. APTERONA. 199 dessous des taches foncées qui les surmontent, largement leintés de rougeätre. Cette larve que, pour en faire un dessin et une descriplion, j'ai été obligé de sortir du fourreau, cette larve, dis-je, hors de l’en- veloppe qui la protégeait et mise à uu , me paraissait des plus embarassées : elle tenait son corps, qui est assez allongé, re- courbé en demi-cerele, et ayant sans cesse une tendance à reprendre la forme qu'il avait dans le fourreau. Dans cet état, celle chenille se traine péniblement et n'avance qu’à très- grand'peine : elle ne fait usage que de ses pattes écailleuses dont elle se sert très-gauchement sur une surface plane, Quant aux autres pattes , elles lui sont complètement inutiles , car elles ne lui servent pas même à s’appuyer. Mpterona Pinastrella, Mirciènr. FOURREAU. Cette enveloppe présente de 6 à 6 1/2 millim. de longueur ; sa plus grande épaisseur porte 2 1/2 millim. à 2 3/4. Sa forme est celle d’un petit capuchon dont la pointe obluse s’incline- rait en arrière. L'ouverture, qui est très-large, est revêlue d’une frange desoie blanche et fine ayant servi à fixer momentanément ou définitivement cette poche de nouvelle forme, dont la texture molle est faite de soie brune agglomérant en dehors des parcelles très-fines de divers lichens. Ces parcelles de plantes parasites sont tellement ténues que le fourreau parait tout-à-fait uni et qu’il faut la loupe pour reconnaitre la présence des fragments de végétaux qui ont servi à le construire. Le fond de Ja nuance de ce pelit sac, sans aspérités apparentes, est verdâtre , couleur des plantes dont il est recouvert; de loin en loin il laisse voir des bandelettes d’un vert brun qui ne sont que la teinte de erypto- 200 G. APTERONA. games plus foncés dont s’est servi pinastrella pour la formation de son enveloppe protectrice; ce qui annoncçerait clairement que son habitant a mis,pour l’achever, des intervalles de temps plus ou moins longs. L'intérieur de ce fourreau est tapissé d’une soie blanche, fine , très-serrée el qui parait comme vernissée Son séjour pour l'insecte qui l’habite sous deux de ses états, c’est-à- dire pendant la plus grande partie de sa vie, semble être impé- nétrable à l'hamidité et le protéger suffisamment contre les nom- breux ennemis qui lenvironnent. LARVE. Longueur 6 à 7 mill. Sa forme est légérement recourbée en demi-cerele. Le fond est d'un noir livide qui va en s’affaiblis- sant el prend, ainsi que les seize palles, une teinte couleur de chair obscure en s’avançant sous le corps de l’animal. La tête, de nature cornée, est d’un noir très-brillant; cette partie de linsecte est traversée perpendiculairement jusqu'à la hauteur des yeux , par une incision très-fine qui se partage en deax branches , lesquelles viennent aboutir à la mâchoire qui, vue à la loupe, s’est montrée très-robuste. Les yeux, sous forme de deux points noirs saillants, ne peuvent se distinguer à l'œil na. La lête supporte en outre deux très-petits appendices qui se projellent en avant, et qui ne peuvent être que des palpes très- développés.Chacun des deux premierssegments sup porie,à droite el à gauche, deux écussons cornés, noirs, brillants, qui, par- int de la hauteur des stigmates, tendent à se réunir au milieu du dos ; cependant ces éeussons restent séparés par une échan- erure qui laisse voir en plus clair le fond de cette livrée si peu flatteuse. Les autres anneaux supportent sur leurs côtés , à la place de l’écusson écailleux dont les deux premiers segments sont revêlus , une lache de forine carrée et à coins arrondis qui, sur la région dorsale , est largement espacée , et, par G. APTERONA. 201 le fait, représente deux taches , dont une à droite et l'autre à gauche. Il existe en outre, des deux côtés, un trait obseur qui accom- pagne en dessous les taches précilées el qui, bien qu’interrompu à chaque intersection, se prolonge sur toute l'étendue du corps de la chenille. Ce trait semblerait occuper la place des stigma- tes. IL m’a été impossible de reconnaître, chez cette Æpterona, les organes respiratoires. Le dernier anneau de pinastrella n'est pas, ainsi que celui de ses congénères , revêlu d’une plaque cornée , il est seulement d’une teinte plus noire que le fond. Les pattes antérieures, qui sont écailleuses et armées d’un cro- chet à l’extrémilé, paraissent très-fortes ; les anales sont aussi très-robustes. Quant aux huit pattes ventrales , elles se voient à peine , et sont représentées par aulant de petits mamelons placés par paires sous les septième, huitième, neuvième el dixième segments. Les pattes anales paraissaient rendre à cet animal , sorti de son fourreau, un service réel, comparativement à l'impuissance où se trouvait helicinella, placée dans des conditions analogues. En effet pinastrella, retirée de son enveloppe,s’appuyail adroite- ment sur ses anales et avancait même plus qu’elle ne l’eùt fait en portant la demeure dont je l’avais privée. Si, en marchant ainsi avec plus ou moins de rapidité,cel insecte apercevait le sac vide que j'avais placé dans son voisinage , il redoublail la vitesse de so course, et, arrivé à portée de son fourreau protecteur,se pré- cipitait dans so intérieur et s’y relournait rapidement ; cela en moins de temps qu’il n’en faut pour l'écrire. Une fois en possession de sa demeurereconquise, pénastrella avancaitl la Lète avec précaution,s’assurant bien que rien ne devait plus l'inquiéter. Elle se hâtait alors de chercher un lieu sûr où, sans danger, elle püt trouver le repos dont elle devait avoir grand besoin , après les fatigues auxquelles je Favais soumise. OR © ND EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE No 1. . Fourreau d’Apterona subtriquetrella fortement grossi. Larve fortement grossie. . Insecte parfait accroché à son fourreau , grossi du double Insecte parfait fortement grossi. OEufs agglomerés très-fortement grossis. PLANCHE Ne 2. . Fourreau d’Aplerona helicinella fortement grossi. . Larve fortement grossie. . Fourreau d’Apterona pinastrella fortement grossi. Fourreau renfermant la chenille, grossi du double. . Larve de pinastrella fortement grossie. 11 P Millere del dt nee: Dechaud 07/2 lraper de Fugère Lyen ÿ >= Cu Dechaud seul P Millièr del et Val NOTICE SUR THOMAS DUGAS, CHEVALIER DE LA LÉGION-D'HONNEUR, ANCIEN ADJOINT AU MAIRE DE LA VILLE DE LYON, MEMBRE TITULAIRE DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE D’AGRICULTURE ET DE LA B8OCIÉTÉ LINNÉENNE DE LYON. PAR E. MULSANT, { Lue à la Société Linnéenne de Lyon, ) DUGAS ( Thomas ) naquit à Saint-Chamond (Loire) le 27 mars 1775. Sa famille y occupait l'un des premiers rangs dans le commerce de celte ville. Ses parents lui donnèrent d’assez bonne heure un précepteur instruit, et il fit ainsi, dans la maison palernelle, des études que les événements politiques lui permirent à peine de terminer. Les circonstances devenant plus difficiles, surtout pour ceux qui avaient de la fortune, il fut obligé, pour faire acte de patriotisme, de travailler, en qua- lité de simple ouvrier, dans les ateliers où se forgeaient des platines de fusil pour le compte de la république. Après le siége de Lyon, il s’engagea , conjointement avec son frère Dugas- 204 NOTICE SUR THOMAS DUGAS. Montbel (4), el tous les deux entrèrent, comme musiciens, dans un régiment de volontaires envoyé à l’armée des Alpes. Ils pas- sèrent ainsi plusieurs mois dans la citadelle de Briançon, où le plaisir de se trouver ensemble était le seul dédommagement à un genre de vie assez incompatible avec leurs goûts. Après la chute de Robespierre, Th. Dugas revint dans sa ville natale, entra dans la maison de fabrique de rubans de son père, et, à partir de 4797, voyagea pour ce commerce en Suisse, en Alle- magne el en Russie. Ces moments passés dans les pays étran- gers lui permirent de se familiariser avec la langue germanique si riche et si difficile; ils lui fournirent l’occasion de faire la connaissance de divers personnages plus ou moins célèbres. A Hambourg, il se lia avec Fun des membres de la famille De- lessert, el ÿ vit plusieurs des nobles émigrés qui se trouvaient dans celte ville. A Saint-Petersbourg, où il séjourna quatre mois, il se trouva au milicu d’un assez grand nombre de Français de distiuction. Entre tous les lieux qu’il devait parcourir, la Suisse offrait à son imagination un attrait particulier. I voulut, tout en remplissant sa mission de commis voyageur, la visiter en tou- riste. I associa à son projet sou frère Dugas-Montbel, et ils par- coururent à pied ce pays si pittoresque el si varié. La vue de ces lacs dont les eaux transparentes semblent emprunter leur teinte à lazur des cieux; de ces vallées profondes aux aspects parfois si saisissants; de ces rochers alpestres paraissant offrir de loin Pimage d’une ville désolée et déserte ; de ces montagnes gigantesques dont les sommets reslent couronnés de neiges bravant tous les feux des étés; de ces cascades nombreuses (1) Jean-Baptiste Dugas-Montbel, le plus fidèle et le plus élégant traducteur d'Homère , né à Saint-Chamond le 41 mars 1776, mort à Paris, le 30 novem- bre 183%. ( Voy. son Eloge historique par M. f.-B. Dumas, lu dans la séance publique de l’Académie de Lyon le 5 mai 1835). NOTICE SUR THOMAS DUGAS. 205 dont les filets limpides animent sans cesse les échos voisins de leur murmure harmonieux, il sentit s’éveiller en lui ce goût pour létude des œuvres de la Création, celte admiration pour les merveilles de la Nature , qu'il conserva toute sa vie. Un an après son retour en France, il quilla les affaires et vint s'établir à Lyon, où il épousa, le 29 mai 1805, M°lle Marie Ponchon, fille d’un riche fabricant de soieries. Il s’acquit bientôt dans notre cité, par les qualités de son cœur et de son esprit, celte considération personnelle qui est indépendante de la for- tune, mais qu’elle contribue à rehausser et à faire briller. Le 40 janvier 4816, il fut appelé à faire partie de l'administration des hopitaux, fonctions qu’il occupa jusqu’à la fin de janvier 1821; et, par ordonnance royale du 6 juin de la même année, il fut nommé l’un des adjoints au Maire de Lyon, et installé en celte qualité le 43 septembre suivant. Il marcha ainsi successi- vement l’un des collègues de M. le Baron Rambaud (*) et de M. de Lacroix-Laval, deux hommes qui’par leur dévuuement aux intérêts publics , par leur administralion paternelle , la droiture et Pélévation de leurs vues, le bien qu’ils ont fait ou projeté, se sont acquis des titres nombreux à la reconnaissance des Lyonnais. Dugas apporta dans ses fonclions cette modération dans les opinions, celle douceur el cette aménité qui faisait le fond de son caractère. Le 28 octobre 1829, il reçut, en récom- pense de ses longs et utiles services, la croix de la Légion d'Honneur. En 1859, il ne voulut pas se séparer de la majeure partie de ses collègues ; il refusa de préter serment au gouvernement de juillet et d’entrer dans l’administration nouvelle. "rc (1) M. Duricu, président à la Cour impériale de Lyon et membre de l’Aca. démie , a publié, sur ce digne magistrat, une notice pleine d'intérêt. (Voy. Mémoires de l'Acad. des se. , belles-lettres et arts de Lyon, t. 4 [classe des leltres] 1854-1855 , p. 92-111 ). 206 NOTICE SUR THOMAS DUGAS. Rendu dès lors à la vie privée, il se livra presque tout entier à son goût pour les sciences naturelles. I devint lun des mem- bres les plus assidus de nos Société d'agriculture (1) et lin- néenne (2), auxquelles il appartenait depuis longtemps. En 1859, il futélu président de celle-ci, et chacun se rappelle avec quelle aménilé el quel sentiment des eonvenances il savait diriger les discussions. La mort de son frère,arrivée en 1854, vint le blesser vivement au cœur. Quoique vivant le plus souvent sous des cieux différents, tous les deux conservaient l’un pour l’autre l'affection la plus vive, entretenaient une correspondance suivie, el le savant helléniste venail chaque année, pendant trois ou quatre mois, oublier le tumulle de la capitale, dans la campagne de son frère. A dater de cette époque, il vit beaucoup moins le monde, et parlagea son lemps entre la vie de famille et létude. 1 se livra surtout à celle des minéraux dont il a laissé une nombreuse col- lection; mais il cultivait aussi d'autres branches de l’histoire natu- relle. Combien de fois, dans sa charmante villa des bords de la Saône, n’ai-je pas été appelé à prendre part à ses jouissances ! Avec quel intérêt ne parcourions-nous pas alors les allées de son gracieux enclos. I fallait, à chaque instant, s'arrêter devant une plante ou un arbrisseau , dont les tiges, les rameaux ou les feuilles nourrissaient un insecte parasite. Modeste Réaumur, il suivait avec une patience journalière les travaux de ces petits animaux; il emportait dans son laboratoire quelques-uns de ces insectes, avec les parties du végétal qui les logeaient, pour ad- mirer de plus près et avec plus de soins ieurs ruses et leur in- ———— — "eme thtitelmtet (1) Il avait été présenté le 20 juin 1817, à la Société d'Agriculture par MM. le chevalier De L'Horme, alors procureur général, De Chambost et Rey-Montléan. En 1849, il passa dans le cadre des vétérains de cette compagnie. (2) Il avait été admis dans le sein de la Société Linnéenne en 1823, la seconde année de sa fondation. NOTICE SUR THOMAS DUGAS. 207 dustrie. Mais celte étude n'avait d’autre but que celui de sa- üsfaire ce besoin de connaitre dont il était animé, et d'occuper de la manière la plus agréable les heureux loisirs que la fortune lui avait faits. Trop modeste et trop insouciant de la renom- mée, il n'eut jamais Ja pensée de confier au papier le résultat de ses observalions, même de celles qui auraient pu intéresser la science par leur nouveauté. Ainsi s’écoulait paisiblement la vie de Dugas, au sein d’une famille dont il était tendrement aimé, et au milieu de tous les éléments de bonheur qu’il est possible de trouver en ce monde. 1 arrivait à la vieillesse sans en éprouver les infirmités, lorsque, il y a quelques années l’un de ses yeux fut subitement frappé de paralysie. La crainte de tomber dans une cécité complète, de ne plus voir les objets de sa tendresse et de ses affections, donna pendant quelque temps à sa physionomie une indéfinis- sable teinte de tristesse. Les marques nombreuses d'intérêt qu’il reçut alors, durent lui montrer combien étaient encore nom- breux les amis qu’il pouvait compter. L'un d'eux, également privé de l’un de ses organes de la vision perdu dans de glo- rieuses campagnes, lui dit en riant pour le consoler : avoir deux yeux, mon cher, c’est du luxe; depuis longtemps, j'en ai mis un de côté, el je ne m'en trouve pas plus mal. Familiarisé peu à peu avec son nouvel état, il avait repris sa sérénité ordinaire, quand il y a queiques mois la mort d’un de ses cousins (1) vint jeter le deuil dans son âme, et peut-être l’avertir (1) M. Laurent Dugas, en qui le génie commercial, l'honneur , la probité la plus rigide , el toutes les vertus civiques et chrétiennes semblaient s'être personnifiés. Cet homme vénéré avait été successivement : secrélaire de la Chambre de commerce de Lyon ; membre du Comité de subsistances , créé pendant la disette du 1816 ; maire de la Croix-Rousse; l’un des administrateurs des Hopitaux ; président de la Chambre de commerce ; l’un des fondateurs de la Banque. Il s’est endormi dans sa retraite de Champvert , le 7 juin 1857, âgé de 76 ans. 208 NOTICE SUR THOMAS DUGAS. que bientôt le chemin de la tombe allait aussi s'ouvrir pour lu. Rien cependant ne semblait faire pressentir l'événement doulou. reux qui devait affliger sa famille et ses amis, quand, le 17 no- vembre 1857, sa maison si paisible retenlit Lout à coup de cris déchirants ; il venait de se sentir défaillir, et de s’affaisser sur lui-même pour ne plus se relever ! CDN NOPNNNNNNNONNOINUNNON UI0IUN0N TINTIN NINETNNNNTNNON MITON TI NT TOQUT ES TRIBU DES VÉSICANTS. CaRaACTERES. Téle non prolongée en devant en forme de museau ; habituellement inclinée ; le plus souvent obtriangulaire ou presque obcordiforme ; séparée du prothorax par une sorte de cou. Antennes insérées à découvert, ordinairement un peu avant le milieu du côté interne des yeux , quelquefois même un peu plus avant que ces or- ganes; de formes variées. Yeux généralement ovales oblongs, situés sur les côtés de la tête, d’une manière obliquement longitudinale : plus ou moins sensiblement échancrés à leur côlé interne, chez la plupart. Palpes maxillaires à dernier article non en forme de coutre ou de hache. Prothorax latéralement sans rebords; à côtés repliés en dessous ; à base notablement plus étroite que celle des élytres: celles-ci flexibles. Hanches antérieures allongées, contiguës ou à peu près, non séparées par un prosternum. Âanches intermédiaires ordinaire- ment longitudinales el presque parallèles. l'entre de six ou sept ar- ceaux apparents. Tarses antérieurs et intermédiaires de cinq articles; les postérieurs, de quatre. Ongles offrant chacun de leurs crochets longitudinalement divisé en deux branches, dont la supérieure plus forte, parfois dentlée. Ces insectes , par la réunion des caractères que nous venons d'in- diquer , se distinguent aisément de tous les autres Héléromères. La plupart jouissent d’une vertu épispastique plus ou moins énergique: de là le nom de Vésicanrs donné à ces Coléoptères par M. Duméril. Annales de la Société Linnéenne. 14 210 VÉSICANTS. ETUDE DES PARTIES EXTÉRIEURES DU CORPS. Malgré l’affinité naturelle qu'ont entre eux les êtres composant cette Tribu, les pièces de leur corps offrent dans leur figure ou leur développement des modifications plus ou moins sensibles, qui diversi- fient leurs formes extérieures. La {éle, rarement verticale , ordinairement inclinée, affecte le plus souvent la forme d’une sorte de triangle souvent arrondi à ses angles postérieurs, tantôt plus ou moins allongé, comme chez les Némo- gnathes, tantôt tronqué en devant, soit presque équilatéral, soit plus court et se rapprochant de la forme orbiculaire, comme chez divers Meloés. Elle est toujours séparée du prothorax par une sorte de cou très-distinet. Le labre, très-visible , lié à l’épistome , varie de configuration plus que dans la plupart des Tribus précédentes. Ordinairement plus large que long , plus ou moins échaneré dans le milieu de son bord anté- rieur, arrondi à ses angles de devant et rétréci en arrière, il se rapproche de la forme d’un cœur tronqué, comme on le voit chez la plupart des Meloés. D’autres fois, comme dans les Zonites, il est à peu près aussi long que large, entier, et arrondi à son bord anté- rieur. Chez les Cérocomes, par une disposition anormale, il se montre allongé en espèce de fer de lance, et fendu longitudinalement. Sa consistance varie depuis l’état presque membraneux , jusqu’à la dureté de la corne. Les mandibules, généralement cornées, mais quelquefois en partie seulement coriaces, comme dans les Cérocomes, sont tantôt peu sail- lantes au delà du labre, dans l’état de repos, tantôt s’allongent da- vantage , comme on le voil chez les Némognathes. Par suite de cet allongement, elles sont très-peu arquées chez celles-ci; chez les Si- taris, au contraire, elles se courbent presque à angle droit à leur extrémité. Tronquées ou subbifides chez plusieurs, elles sont le plus souvent terminées en pointe simple. Mais elles présentent à leur tranche interne diverses entailles ou dentelures, et souvent celle tranche est munie d’une expansion membraneuse plus ou moins élendue. Les mâchoires varient dans leur consistance eldans leur forme.Par- fois elles se rapprochent de la faiblesse des membranes; d’autres fois, comme chez les Mylabres et les Meloés,elles rappellent la dureté de la INTRODUCTION. 211 corne. Elles se composent de deux lobes. Souvent ceux-ci sont à peu près égaux; d’autres fois, comme chez les Silaris et surtout chez les Cérocomes, l’interne est beaucoup plus court : dans ce cas , l'extérieur s’est plus ou moins allongé , parfois jusqu'à se monirer linéaire. Ces lobes sont généralement frangés , ciliés ou soyeux ; tantôt d’une ma- nière presque uniforme ; quelquefois les poils se prolongent en angle aigu à l’angle antérieur du lobe externe. Les palpes maxillaires, en général notablement plus grands que les labiaux , quelquefois à peine plus longs que ceux-ci, sont toujours composés de quatre articles: le premier, plus ou moins court: le deuxième plus grand que le troisième: le dernier, le plus souvent d’une longueur à peu près égale au deuxième. Ils sont plus ou moins com- primés et paraissent presque filiformes dans le plus grand nombre. Leur dernier article, rarement oblong , est obconique ou presque de même grosseur, avec l'extrémité tronquée ou subarrondie. Quel- quefois , comme les Cérocomes en offrent l'exemple, les deuxième et troisième articles unis et renflés constituent une sorte d’ovoide , ordinairement sillonné ou creusé en gouttière en dessous, pour rece- voir le dernier article, dans les mouvements de flexion de celui-ci. La languette membraneuse ou coriace affecte ordinairement la forme d’un cœur tronqué en arrière et plus ou moins eourt; d’autres fois son diamètre longitudinal surpasse le transversal. Les palpes labiaux, habituellement comprimés, sont composés de trois articles, se rapprochant souvent de la forme de ceux des maxil- laires ; d’autres fois , le dernier de ceux-ci est brièvement ovalaire ou suborbiculaire, comme on le voit chez la plupart des Meloés. Le menton , coriace ou corné , se présente avee des configurations diverses. Quelquefois il est en lozange ; d’autres fois il se montre ob- triangulaire avec le bord antérieur arqué; le plus souvent il est tron- qué en avant et en arrière et élargi sur les côtés. Quand il est, dans ce cas , beaucoup plus large que long, ses bords latéraux sont ordinai- rement anguleusement dilatés; quand sa longueur égale sa largeur ou s’en rapproche, il est plus gracieusement et plus faiblement élargi en ligne courbe vers le milieu de ses côtés. Les joues ont en général un développement très-médiocre; souvent cependant elles échancrent les yeux d’une manière plus ou moins sensible. L’épislome, toujours distinct, le plus souvent arqué en arrière à son bord postérieur, forme chez la plupart des Meloés un angle très- ouvert, que reproduit la sulure frontale. 242 VÉSICANTS. Le front, généralement large, est peu ou médiocrement convexe souvent il présente une raie longiludinale médiane plus ou moins raccoureie. Les yeux, situés sur les côtés de la tête, d'une manière obliquement longitudinale , sont ovalaires ou allongés, souvent échanerés vers le milieu de leur bord interne. Chez tous ces Hétéromères, ils sont sé- parés du bord postérieur de la lête par un espace plus ou moins no- table, et les joues qui constituent cel espace, vont souvent en élargis- sant la tête d'avant en arriére. Les antennes sont insérées à découvert, soil vers le milieu du bord interne des yeux ou un peu plus avant, soil un peu au devant de ces organes, comme on le voit chez les Cérocomes. Habiluellement de onze articles , elles sont réduites à neuf chez les Hyclées et quelques autres. Quelle diversité n'offrent-elles pas dans leur forme, leur longueur, les proportions relalives ou la conformation de leurs ar- ticles? Courtes chez les Hyclées, elles s’allongent davantage chez les Lonites. Plus grosses dans leur milieu chez les Proscarabés, elles se montrent filiformes chez les Zonites ou rétrécies vers leur sommet chez les Némognathes. Elles vont au contraire en grossissant un peu chez les Cantharides, ou se terminent en massue chez les Mylabres et les Hyclées. Leurs articles intermédiaires plus longs que larges chez les Sténories, sont au contraire plus ou moins courts chez divers Meloëés ; cylindriques chez les Epicautes et les Zonites, ils sont obco- niques chez les Mylabres et quelques autres. Chez divers Meloés les quatre à six premiers affectent cette dernière forme el les quatre sui- vants se montrent presque granulaires ou moniliformes. Le dernier , erdinairement le plus caractéristique , est filiforme chez les Sténo- ries; ovoïde , chez les Cantharides; graduellement rétréci, chez les Epicautes; en massue, chez les Mylabres, les Hyclées et quelques autres; quelquefois il est échancré, comme chez le /eloé de mai ; d’autres fois il semble composé de deux articles soudés, ou mème, comme chez les Hyclées, il paraît formé de la réunion de trois articles intimement unis. Chez les Cérocomes , il varie de forme suivant le sexe etles différentes espèces. Chez divers Proscarabés 7, quelques- uns des articles intermédiaires se modifient dans leur figure et se lient les uns aux autres d’une inanière anguleuse. Chez les des Cérocomes , par une singularité plus grande, la plupart des articles se transforment en sorle de cornets irréguliers, ou s’allongent et se contournent de la manière Ja plus fantastique et la plus singulière. Le prothorax, toujours séparé de la tête par une sorte de cou dis- INTRODUCTION. 213 tincl, est tantôt un peu plus étroil que celle-ci, dans son diamètre transversal le plus grand, tantôt il est un peu plus large qu'elle. Quelquefois rétréci d'avant en arrière, il est d’autres fois presque d’égale largeur ou graduellement élargi vers le milieu. Sans rebord laléra- lement, il se replie en dessous sur les côtés. Ordinairement il est tronqué ou arqué en devant, el tronqué ou échancré à la base. Chez quelques Meloëés, son bord postérieur est sensiblement moins élevé que le dos. Tantôt, comme chez les Mylabres, il est presque eylin- drique , tantôt comme chez divers Meloés il est à peu près plan en dessus. Assez souvent il est rayé d’une ligne longitudinale médiane; quelquefois il est creusé de fosseltes. Chez les Meloës, en général, il est séparé de l'abdomen par un intervalle laissant à découvert le sculum du mésothorax. L'écusson, indistinct ou à peu près chez les Meloës, est très- apparent dans les autres genres. Il est habituellement plus déve- loppé chez les derniers Vésicants que chez les Mylabriens. Sa forme, souvent triangulaire, se rapproche parfois du demi-cerele ou passe au parallélogramme même plus large que long. Les élytres, exceptionnellement plus courtes que l'abdomen, chez la plupart des Meloés, se prolongent ordinairement jusqu’à l’extré- mité de celle partie du corps. Chez les Méloïdiens, elles se recou- vrent un peu à la base et sont ensuite déhiscentes, en se repliant latéralement en dessous, pour embrasser les côtés de l’abdomen. Chez les autres Vésicants, elles se joignent simplement à la suture, soit sur toute leur longueur ou à peu près, soit seulement près de leur base, comme les Sitaris en montrent l’exemple.En général ellesoffrent une flexibilité remarquable. Leur surface est tanlôt presque plane, tantôt convexe; glabre ou pubescente:; quelquefois presque unie, d'autres fois couverte de rugosités ou de petites bosselures obtuses,sé- parées par des sillons tortueux. Souvent elles sont en partie arrondies à leur extrémité du côté externe, quelquefois , comme chez les Si- taris et les Sténories, elles forment une courbe rentrante. Leur repli est généralement réduit à une tranche. Les ailes manquent aux Méloïdiens : chez les autres, elles existent loujours, soil voilées par les étuis, soit visibles, entre les élytres déhiscentes des Sitaris. Le dos de l'abdomen est exceptionnellement en majeure partie à découvert chez les Méloïdiens. Les arceaux dont il se compose of- frent, chez la plupart de ces insecles, une aire d’une consistance plus solide, d'une nature cornée, occupant la partie médiane de 214 VÉSICANTS. chaque demi-segment. Ces aires, par leur présence ou leur absence, par leur grandeur variable suivant les arceaux et suivant les espèces, peuvent contribuer à faire reconnaître celles-ci. Le dessous du corps offre moins de diversité que dans beaucoup d'autres Tribus. Le prosternum et le mésoslernum ont peu de développement et ne séparent pas les hanches. Les postépislernums ou épisternums du postpectus sont habituelle- ment rétrécis d'avant en arrière et allongés. Chez les Méloïdiens, dont les élytres embrassent les côtés du postpectus, ils sont au moins en grande partie voilés par ces organes. Le ventre offre de cinq à sept arceaux visibles. Les pieds sont en général grêles et allongés; quelquefois plus ro- bustes, chez divers Méloïdiens. Les hanches antérieures, allongées et ordinairement obconiques, sont conliguës ou à peu près, inclinées et toujours apparentes. Les hanches intermédiaires sont parallèlement appliquées sur le corps. Les hanches postérieures sont un peu obliquement transverses, chez le plus grand nombre. Chez les Méloïdiens, où leur jeu serait gèné par les élytres enserrant une partie des côtés de l’abdomen, elles sont moins développées et obliquement longitudinales. Les cuisses sont ordinairement comprimées. Les jambes varient un peu dans leur grandeur relative. Quelquefois plus courtes que les tarses, elles en excèdent d’autres fois la longueur. Parfois elles sont arquées d’une manière sensible. Chez les ÿ' des Cérocomes, elles présentent des conformations bizarres, qui varient suivant les espèces. Les éperons , généralement au nombre de deux, sont réduits à un seul aux jambes antérieures des Cantharides ,7. Aux autres tibias ils sont toujours doubles ; ils offrent le plus souvent, aux pieds postérieurs, une inégalité frappante : tandis que l’interne est rétréci en pointe, l'externe ordinairement épais, cylindrique ou d'égale grosseur, se montre tronqué, laillé en biseau, ou en forme de cornet à son extrémité. Les larses, ordinairement grèles, ont chez tous nos Vésicants de France, leurs articles entiers ; chez les espèces terrestres , comme les Meloés, ils sont souvent munis en dessous de poils spinosules ; chez les autres, ils sont simplement soyeux ou peu garnis de poils. Les antérieurs se montrent parfois dilatés chez les /', comme les Céro- comes en offrent l'exemple. INTRODECTION. 215 Les ongles offrent loujours chacun de leurs crochets longitudina- lement divisé en deux branches, dont la supérieure, plus forte, est parfois dentelée comme on le voit chez les Zonites. V1E ÉVOLUTIVE. Quoique depuis longtemps on connaisse quelques détails sur la prernière phase de l'existence de nos Vésicants, leur vie évolutive offre encore beaucoup de mystères à éclaircir. Nous allons essayer ici, en y ajoutant nos remarques particulières, d'esquisser à grands traits le résumé des observations des auteurs qui, depuis Goedart, Frisch et de Géer, jusqu’à Newport, le plus instructif de tous, se sont occupés de ces petits animaux. Quand le moment de la ponte est arrivé, quelques femelles, comme celles des Meloés et des Cantharides, choisissent dans le sol un lieu convenable,y creusentavec leurs pattes une cavité destinée à recevoir leurs œufs, el recouvrent ensuile de terre le trésor qu'elles y ont enfoui. D’autres, comme celles des Sitaris, collent ordinairement ces graines vivantes près de l’ouverture des retraites qui cachèrent leur berceau, c’est-à-dire dans les trous praliqués par des Anthophores ou autres Mellifères, dans des bancs d'argile ou dans nos murs de pisé. Les œufs, suivant les espèces, sont ovalaires ou allongés et parfois alors un peu rétrécis vers l’une de leurs extrémités. Is sont déposés en tas, et souvent en plusieurs pontes, à quelques jours d'intervalle les unes des autres.Quelques femelles en portent jusqu’à plus de quatre mille. La Providence a donné à ces pelils animaux une fécondité remarquable et qui était nécessaire, car un grand nombre des larves de ces insectes sont destinées, après leur naissance, à courir de tristes hasards, et à périr de misère et de faim. De ces œufs sortent, de deux à six semaines après, suivant la tempé- rature et d'autres causes, des larves presque pédiculiformes ({), hexa- podes, au corps allongé, presque parallèle chez les unes, ovale oblong ou subelliptique chez les autres, formé de douze anneaux apparents, non compris la tête. Celle-ci est ornée de deux antennes composées (*) Ces larves, comme nous le verrons plus tard, ont été considérées par plusieurs auteurs comme élant des sortes d'Aptères de la Tribu des Parasites. 216 VÉSICANTS. de quatre ou cinq articles, dont le dernier au moins est sétiforme ; pourvue d'yeux silués sur ses côtés ; munie d’un labre ; de mandi- bules cornées ou subcornées ; de mächoires à un lobe, portant cha- cune un palpe conique de lrois articles, el d’une lèvre, servant d'appui à deux palpes de deux articles. Chacun des trois segments thoraciques porte en dessous une paire de pieds. L’abdomen, chez les larves des Meloëés et des Cautharides, est terminé par des soies dont le nombre et les proportions varient ; chez celles des Sitaris, il est armé de deux petits erochets recourbés ; chez les premières il offre en dessous, à son extrémité, un ou deux mamelons en partie rétractiles, servant à fixer le corps ou à le faire progresser. Les pieds sont un peu déjetés en dehors, presque à la manière de ceux des Reptiles, et sont terminés par un seul ongle chez les uns, par trois crochets chez les autres {!). {) Outre Goeiart, Frisch, de Geer, Loschge, Brandt,Erichson, Ratzeburg, Westwood Newport, elc , qui ont décrit ou figuré des larves sorties sous leurs yeux d’œufs pondus par des Meloés, des Cantharides etdes Sitaris, dont nous aurons à citer les travaux , divers autres auteurs ont meutionné ou figuré quelques-unes de ces larves pédiculi- formes, trouvées sur diverses espèces d'Hyménoptères mellifères ou de Diptéres, dont les larves parasites dévorent celles des insectes précédents. Voyez Frisch, Pou trou- vé sur une Apiaire (Beschreib. 1. 8. p. 34.pl. XVI). — Linné, Pediculus apis (Syst. Natur. 12° édit, L. 1. p. 1020. #ü). et tous les auteurs, comme Fabricius qui ont parlé du mème hexapode. — Kirby, Pediculus melittae (Monog. apum, Ipswich, 4809, 4. 2. p. 168. pl. 14. u° 11, fig. 10 ; fig, 11. antennes; fig. 12. pattes et ongles ). — Walckenaer, Mémoires pour servir à l'Histoire des Abeilles solitaires qui composeut le geure Halicte. Paris, 1827, iu-8°. p. 83 elsuiv. (Pediculus melittae) pl. fig. 1. f. — L. Dufour, Description d’un nouveau geure d'insectes de l'Ordre des Parasites (Triun- gulinus andrenetarum (ir Annales des Sciences natur, t. 13, 1828, p. 62-66 pl. 9. B fig. 1, insecte; fig. 3, antennes ; fig. 4, pattes ct ongles). — Poubleday (sous le pseudonyme de Delta) Remarks on various [nsects (in Entomol. Magaz, t, 2. 1835, p. 453 et 454). Mais ces larves, par les différences qu’elles présentent, sous le rapport de la couleur, sous celui du nombre ou des proportions des soies terminales, appartiennent ou à diverses vspèéces de Meloés, ou quelques-unes à des genres voisins. Suivaut Newport et M. Frédéric Smith, les larves qu’on trouve sur les 4zdrenètes particulièrement sur l’Andre- na fusca, sont toujours noires,et sont vraisemblablemeut le Pediculus melittae de Kirby; celles au contraire qui s'altachent au corps des Volucelles, dont les larves vivent en parasites dans le nid des Bourdous, et celles qu'on trouve sur les Nomades et qui se développent aux dépens de la postérité de ces Apiaires ou de divers autres, sont jaunes M, de Siebold en à trouvé de noires sur les Andrena ovina ct Hylaeus ser- einctus et d'un jaune orangé sur les Bombus terrestris, Anthophora leporina, Megilla pi- INTRODUCTION. y Avant de naître, ces larves étaient enveloppées non-seulement de la coquille de l'œufet de la membrane sous-jacente, mais encore d'un autre tégument.Les unes, comme celles des Meloés, se dépouillent de ce dernier, dans l'œuf même ; les autres, comme celles des Silaris, après être sorties de leur prison. Après leur arrivée au jour, ces larves restent réunies, dans un élat d'immobilité, pendant un espace de temps très-variable. Ainsi, celles des Sitaris, écloses vers la fin de l'été ou au commencement de l'au- tomne, demeurent abritées jusqu’au relour du printemps, et sans prendre de nourrilure, sous la peau dontelles se sont dépouiliées. Celles, au contraire, qui naissent dans les beaux mois de l’année,atten- dent peu de jours avant de se livrer à une vie active. Moins heureuses que la plupart des larves des autres Coléoptires, elles ne trouvent pas à leur portée la nourriture qui leur est néces- saire. Destinées à vivre aux dépens de la postérité de divers Hyménop- tères, elles sont obligées de se metre en quête, pour se procurer les aliments dont elles ont besoin. Elles se séparent alors, pour aller, chacune de son côté, vers les lieux où les pousse leur instinet. Les unes errent sur les murs ou sur les terrains à pie qui les virent naître, el dans lesquels les Anthophores et les Osmies commencent à préparer le berceau de leurs descendants. Les autres parcourent le sol pour y découvrir les nids creusés par divers Mellifères, ou grimpent sur les fleurs pour y attendre certaines espèces d’Apiaires, ou de Syr- phies parasites d’autres insectes de la même Tribu, et pour s’atlacher à ces courtisans des plantes, au moment où ils viendront s’abreuver dans leur corolle. La Providence a armé les larves de ces Vésicants d’on2les à trois crochets,pour leur permettre de s’accrocher avec force aux corps de leurs victimes. On voit parfois ces êtres pédiculiformes, cramponnés sur les ailes ou sur le dos des Mellifères et des Syrphies, mais principalement fixés dans les diverses joinlures, où ils semblent puiser une nourrilure parasile. lires, Andrena thoracica, Nomada evatr, (Entamol, Zeit. & 2. 1841, p. 133) MM. Cur. Daewsex elG, Scmoenre ont trouvé des larves de nos Vés'cants sur des Hyme- uoptères de tribus où familles diverses: Allantus colon, Selandria serva, Hylotomi prgana ; Odynerus parietum, Andrenu Clarkella, Episyron rufipes, Chelostoma flori- somne, Prosopis annulata, Panurgus lobatas, Nomada Goodeniana, lineola, flava. Anthidium manicatum, Megachile centuncularis, Stelis phaeoptera, Epeulus variegatus, Macropis labiara (voy. Verz ichu. der Dænischen Arte der Galtuug, Bombus nud Psithyrus, in Kaoyer’s Naturhist Zeitschrift 1S38 IT, 2. p. 105-1265 —1:s vou Onex, 1841 5° cah. p,350,, 248 VÉSICANTS. Leur principal but, toutefois, en s’attachant à ces hexapodes ailés et amis des fleurs, est de se faire porter par eux dans les retraites destinées à cacher leur postérité,à laquelle elles doivent être funestes. Le peu de temps que ces larves mettent à parvenir à leur second état, les lieux obscurs dans lesquels elles se dérobent à nos recherches, et par suite les difficultés de les suivre dans les diverses phases de leur vie évolulive, n’a pas encore permis de constater tout ce qui intéresse leur histoire ; mais la forme de leurs mandibules d’abord aiguës et plus tard obtuses, semble indiquer qu'après avoir dévoré la larve de l’Apiaire dont elles sont parasites, elles se nourrissent de la pâtée préparée pour celle-ci. Quoi qu’il en soit, ces larves changent plusieurs fois de peau, et su- bissent de notables modifications dans leurs formes ; celles dont les larses élaient armés de trois crochets, perdent les deux latéraux, qui leur sont désormais inutiles. Les Nymphes observées sont, comme celles des autres Coléoptères, des espèces de momies présentant, voilées par leur enveloppe, les diverses parties du corps. Les antennes et l'extrémité de l'abdomen ont perdu leurs appendices séliformes. Les premières, ainsi que les parties de la bouche et les paltes, sont, au moins chez quelques-unes, celles des Meloëés, par exemple,représentées par des points ou tubercu- les saillants. La durée des moments d'immobilité et de sommeil dans lesquels le jeune animal doit rester plongé jusqu'à sa résurrection, varie suivant les époques où a lieu la seconde métamorphose. Quand elle s'opère en automne, l’insecte demeure dans le même état jusqu’au retour des zéphirs ; quand elle se passe dans la belle saison, il lui faut souvent dix ou quinze jours à peine, pour revêtir la forme qu'il doit conserver jusqu’à la mort. GENRE DE VIE DES INSECTES PARFAITS. Arrivés au terme de leur vie évolutive, et dégagés des sortes de bandelettes dont leur corps était enveloppé durant leur sommeil, nos Vésicants sont loin d’avoir les mêmes penchants. Enchaïnés à la terre par leur défaut d'ailes, les Meloés semblent trainer sur le sol leur corps alourdi. Le matin et vers midi, dans les beaux jours du printemps, on les voit fréquemment dans les champs etles prés visitant les renoncules, les léontodons et autres plantes INTRODUCTION. 219 dont ils font leur nourriture. Plusieurs paraissent aimer à réchauffer au soleil leur dos rembruni, et sensibles à l'absence de cet astre, se montrer moins volontiers ou se cacher, quand ses rayons sont voilés par des nuages. Les Sitaris et les Epicaules,quoique pourvus d'ailes, semblent à peu près en dédaigner l’usage. Les premiers se montrent souvent immo- biles à l'entrée des trous pratiqués dans les murs ou dans les bancs argileux, par diverses Mellifères : d’autres fois ils errent sur ces murs, paraissant uniquement préoccupés du soin d'assurer la perpétuité de leur race. Les seconds se rencontrent soit courant à terre, dans les terrains secs ou arides, soit arrèlés au pied des végétaux dont ils dévo- rent le feuillage. Les Cantharides, au contraire, ont une vie aérienne. Dans les mois de mai à juillet, surtout dans ces jours où l’airattiédi et inondé de lu- mière, prête un charme particulier à la fraiche verdure des prés el des bois, on les voit comme un essaim bourdonnant, faire reluire au soleil leur euirasse d’or,en voltigeant autour des frènes,des troènes ou des lilas, leurs arbres favoris. Ces végétaux sont parfois si chargés de ces insectes, qu’en peu de temps ils se voient dépouillés par eux de leur printannière parure. Les autres Vésicants, plus volages el plus recherchés dans leurs goûts, passent la plus grande partie de la dernière phase de leur exis- tence sur les fleurs. Toutes n’ont pas le privilége de les attirer ou de recevoir leur visite ; les Ombellifères et les Synanthérées sont presque seules les objets de leur affection particulière. Plusieurs de ces insectes emblent nuire aux organes floraux de ces végétaux ; d’autres, comme les Cérocomes, recueillent plus particulièrement, à l’aide de leurs mäâchoires allongées et soyeuses, les sucs emmiellés sécrétés par les neclaires. La plupart paraissent trouver tant de délices dans la coupe des fleurs, ou y plonger leur tête si profondément, qu'ils se laissent facilement surprendre par la main qui cherche à les saisir. Quand ils se trouvent caplifs entre nos doigts, la plupart de ces insectes se bornent à incliner la tèle et à replier les paltes de ma- nière à simuler l'état de mort. Quelques autres, comme les Meloés, laissent suinter de leurs articulations un liquide onctueux et jau- nâtre, qui semble être un moyen de défense destiné à les préserver de la voracité de divers animaux. La couleur de nos Vésicantsest en général en harmonie avec leur genre de vie. Ainsi, les Meloés et les Sitaris dont l'existence est prin- .cipalement terrestre, ont presque tous une livrée sombre ou peu ap- 929 VÉSICANTS. parente. Là, c'est le noir ou le brun : ailleurs, c'est le bleu ou le violet foncé, quelquefois nuancé des teintes métalliques du cuivre, que présente leur enveloppe tégumentaire. Les espèces ayant des deslinées moins humbles étalent une robe plus propre à flatter la vue. Souvent le jaune ou ses diverses nuances sont alors appelées à orner le fond de leurs éluis: d’autres fois ces tendres couleurs constiluent sur les élytres de jais des bandes transversales, onduleuses ou dentées, ou des dessins fantastiques ou gracieux. La cuirasse de quelques autres Vésicants emprunte sa richesse au vert métallique; tantôt, comme chez les Cérocomes, la vivacité de ses teintes esl Llempérée par un léger duvet; tantôt, comme chez notre Cantharide, elle recoit d'un vernis d’or sa parure et son éclat. L'époque de l’apparition de ces insectes varie suivant les espèces. Quelques Meloés, comme le Proscarabé, se monirent au soleil de mars, dès que la Primevère commence à élaler sa corolle citron dans nos prés reverdissants ; d’autres espèces ne lardent pas à suivre; et lorsque les fleurs viennent en plus grand nombre prêter leurs grâces à nos champs, elles trouvent dans la plupart des espèces de cette Tribu des courtisans empressés. Chaque mois voit apparaître de nou- veaux anneaux de celle chaîne vivante , qui se continue sans inter- ruption depuis le retour des zéphirs, jusqu'au moment où le Col- chique d'automne vient déployer son périanthe améthysle et annoncer la décroissance plus rapide des jours. Les diverses zones de notre pays ont, comme les beaux mois de l’année , leurs espèces particulières. Quelques unes , en petit nombre , semblent se plaire indifféremment dans la plupart de nos provinces ; d’autres, plus nombreuses, recherchent ces parties plus chaudes de notre territoire, où les feux du soleil exercent sur la végétation une action plus vivifiante. La plupart de ces insectes jouissent d’une faculté particulière (1) celle de produire sur la peau la formation de vésicules remplies d’un (1) Cette propriété, suivant MM. Bretonneau (Annales des sc, nat, 1. 15, 1828, p. 75-85). et Leclerc, paraît spéciale aux insectes de cette Tribu * . Elle réside en géné- ral aussi chez nos Méloïdieus et Mylabriens, mais à un moindre degré que chez les Can- tharides. Suivant M.Farines (Mote sur quelques insectes vésicants, Journal de pharmacie, 1. 15, (1829, p. 266-267), celle vertu varie suivant les espèces, suivant le degré de température de l'air, et parfois suivant les sexes. * Suivant M. Farines le Myodes subdipterus (Tribu des Loncirkoes) serait aussi légerement épispas- tique, 19 INTRODUCTION 2] liquide séreux (1). La seience médicale utilise souvent avec bonheur celte vertu inflannwpaloire el allraclive pour rélablir notre santé al- térée (2). (!) Thouvenel (Mémoire médical et chimique sur les substances animales médica- menteuses ou réputées telles. Bordeaux, 1779 ia %°) et Henri Beaupoil (Recherches médico chimiques sur les Cantharides, Paris, au XI, in 8°). essayèrent les premiers l'analyse chimique des Cantharides. Quelques aunées plus tard, en 4810, M. Pierre Robiquet (Voyez Annales de chimie,1.76,1810, p. 302 et suiv.—Bnanpes’s Archiv. L. 3. p. 28) dans un travail plus cemplet, a découvert la cantharidine ou principe essen- tiel de la vertu épispastique de ces insectes ; elle consiste cn une matière blanche cristallisabie, insoluble dans l’eau quand elle est pure, soluble dans l’alcool chaud et dans les huiles grasses. Eile se trouve associée : 1° à une huile verte; 20 à une matière noire; $° à une malière jaune, non vésicaute ; 4° à un principe huileux, volatile et vésicant. La volatiiité de la Cantharidine (Journal de pharmacie, t. 14, 1828, p. 365). doitengager les personnes qui tonchent les Cantharides, surtont les ouvriers chargés de pulrériser ces Coléoptères désséchés, à prendre des précautions. On a vu des inflamma- lions violentes survenir aux organes dela vue qui avaient été exposés à ce principe volatil. La cantharidine réside principalement dans les parties molles du thorax et de l'abdomen (Notes sur les Cantharides, lues à l’Académie de médecine par M. Farines (Voyez Journal de pharmacie t. 12, 1828, p. 577-581. — Voyez aussi Tromwsnorrr, Journal de pharm. t, 14. Z. p. 220, et Zier, én Braxoes’s archiv, des Apothekerver. ï. 235. p. 26.) Ou obtient la caniharidiue, en traitant l’ex'rait aqueux des Cantharides par l’alcool bouillant, Ce dernier se charge alors de la canthrridiue et de la matière jaune; puis eu traitant par l'alcool froid, qui s'empare de la matière jaune, la cantharidine reste à nu. (?) Hippocrate et les anciens médecins faisaient prendre à l'intérieur trois ou quatre Cautharides après leur avoir ôté la tête, les pieds et les élytres. Aretaeus de Cappadoce paraît les avoir, le premier,emaloyées en qualité d’épispastiques (voy. Arsraet Car pa- docis, de curatione aculorum et diuturnorum morboreim lb. 1v. Oxoniæe 17253 in fol. p. 1450). Voyez sur l'usage des Vésicants : Terrizco (D) de Vesicantium recto usu ac utilitalibus Fenetits 1607 in 4°. CEyER (J. D.) Tractatus physico-medicas de Cantharidibus. Lipsiæ 1687 in 4°. HormaANx (F ) de vesicatoriorum praestanti in mediciuà usu Halae 1727 in-4°. LINNÉ (C.) Meloe vesicatorius. Dissert. resp. Lenaens, Upsaliæ 1762 in 4° — C. Linnæi. Amænit, acad t. 6. p. 132-137. JAEGErR (C. F) de Cantharibus eorumque actione et usu. Dissert. resp. Kaiser, Tubinguæ 4769 in 4°. ForSTEN (R.) Dissertatio medica, Cantharidum Historiam naturalem, chemicam et medicam continens. Ludg. Batav. 1775 in 4°, SCHLECHTLEUTNER (M.) de viribuset usu Cantharidum, Viennæ, 1785, in 8, etc. 222 VESICANTS. Les Coléoptères de cette Tribu méritent donc de nous intéresser à plus d’un titre. Le jeune ami de la Nature ne saurait rester insensible aux formes gracieuses, aux couleurs vives ou agréables d’un grand nombre de ces petits animaux. L’Entomologiste, plus versé dans l'étude des œuvres de la création, celui surtout qui aime à découvrir les voies souvent mystérieuses par lesquelles la Providence sait arriver à ses fins, ne peut suivre les habitudes si singulières de ces créatures dans le jeune âge, sans admirer les moyens variés à l’aide desquels Dieu sait maintenir la sage répartition des espèces vivantes sur le globe. Enfin le malade qui trouve dans les propriétés de ces insectes le soulagement ou la fin de ses maux ; tous ceux qui doivent aux vertus de ces Coléoptères la conservation des parents ou amis, objets de leur tendresse ou de leurs affections, se sentent portés à élever vers le Tout-Puissant leurs pensées de reconnaissance et d'amour, et à lui rendre grâces de ses bienfaits. HISTORIQUE. Ïl nous reste à jeler un coup-d'œil sur les modifications subies par la classification de ces insectes, depuis le Législateur des sciences na- turelles jusqu’à nos jours. 1758. Linné, soit dans la dixième, soit dans la dernière édition de son Systema Naturæ, renferma, dans son genre Âeloe, les insectes de nos Tribus des Vésicanrs et des Cozuicères , décrils dans ses ouvrages. 1761. L'auteur de l'Histoire abrégée des insectes, Geoffroy, conserva le nom de Meloe à ceux de ces Coléoptères qui manquent d'ailes, et dont les étuis déhiscents ne couvrent qu'une partie de l'abdomen; il créa le genre Cerocoma, dont les espèces présentent, chez le 7, des antennes si singulières et si anormales; etil rendit le nom de Cantharis ( déjà appliqué par Linné à d'autres insectes désignés plus tard, par de Géer, sous le nom de Telephorus), à quelques autres, dont la Cantharide vésicatoire devint le type. Le genre Cantharis de Geoffroy fut divisé en deux familles, dont la première seule comprend des in- sectes appartenant à nos Vésicanrs: les autres, composés généralement des Cantharis à prothorax cylindrique du Pline du Nord, se rapportent à nos ANGUSTIPENNES. 1771. Forster, dans sa Centurie d'espèces nouvelles d'insectes (1) trans- —————_———__—_—_—_—_—_—————— (1 Novac Species insectorum Centuria 1. Zondini 1771 in-8. INTRODUCTION. 228 porta parmi les Vecydalis de Linné, l'une des espèces de nos VÉsicanrs, que Geoffroy, avec beaucoup plus de raison , avait colloquée dans son genre Cantharis. 1775. Cet exemple de Forster fut suivi par Fabricius, dans son Systema Entomologiæ. Dans cet ouvrage, l’auteur danois, morcela encore davantage le genre linnéen Æeloe. Il conserva, sous ce nom, les espèces ayant les caractères tracés par l’entomologiste de Paris ; adopla le genre Cerocoma de ce dernier; transforma en Lytla les insectes analogues à la première espèce des Cantharis du même auteur ; créa les genres Mylabris, Apalus et Zonitis, composés d’in- sectes se rapportant à notre Tribu des Vésicanrs , et celui de Votoxus, rentrant dans notre précédente Tribu. 1775. Dans le même temps, de Géer, dans le tome 4 de ses Mé- moires (*), comprenait sous le nom de Cantharis, correspondant à celui de Meloe de Linné, nos VésicanTs connus de lui, à pari une espèce rejetée parmi les Pyrochres (?). 1781. Schrank , au contraire, dans son Enumeratio (5) , appliqua le nom de Meloe aux espèces comprises dans les genres Lytta, Mylabris et Notoxus, de Fabricius , et donna le nom générique de Proscarabœus à celles que le professeur danoïs, à l'exemple de Geoffroy, avait en- fermées dans son genre Meloe. Mais Schrank ne trouva pas d’imitateurs. Les écrivains postérieurs à l’apparilion de son ouvrage, jusque vers la fin du dix-huitième siècle, suivirent en général la marche de Fabricius ou de Geoffroy , à part un petit nombre qui n’osèrent s’écarter de celle de Linné. 1789. Olivier , en adoptant , dans le tome 4 de l'Encyclopédie métho- dique, le genre Apale de Fabricius, y comprit les espèces de Zonitis du même auteur, dont il donna la description. 1796. Latreille, dans son précis des Caractères génériques des In- sectes, c’est-à-dire dans son premier essai de classification , fit entrer ceux qui nous occupent dans sa neuvième division, renfermant des Coléoptères ayant cinq articles aux tarses antérieurs et intermé- diaires et quatre aux postérieurs ; les antennes insérées à découvert, (1) Mémoires pour servir à l'histoire des insectes, Stockholm, 1752-9778 % vol. in 4. (2) L'Apalus bimaculatus. (3) Enumeratio Insectorum Austriae indigenorum. Augustae Vindelicorum. 1781, in-8. fig. 22% VÉSICANTS. soit filiformes ou sétactes , à derniers articles aussi longs ou presque aussi longs que les autres, soil moniliformes, à dernier article renflé, avee une pointe oblique. Les genres Zonilis el Cerocoma firent partie de la onzième famille : les genres Apale , Cantharide , Meloé et Mylabre composèrent la treizième. 1798. Schrank, dans sa J'auna boica, entraîné par l'exemple des au- tres écrivains , abandonna le nom générique de Proscarabœus pour celui de Ieloe, et rendit à son {leloe vesicalorius la dénomination gé - nérique de Lytla, introduite par Fabricius. Jusqu'alors les Coléoptères avaient élé principalement répartis en sections, soit d'après la forme de leurs antennes, à l'instar de Linné et de Fabricius , soil en raison du nombre apparent des articles de leurs tarses, à l’imitation de Geoffroy, de De Géer et Olivier. Latreille seul, dans son essai encore assez imparfait, avait tenté de les partager en familles. Mais l'essor était donné, el l’on ne pouvait manquer de faire désormais pour les animaux ce qui avail élé pratiqué avec bonheur pour les végétaux. 1800. M. C. Duméril, en publiant les Lecons d'anatomie comparée de Georges Cuvier, y joignit des tableaux de classification. Le huitième de ceux-ci comprit celle des Insectes. Il partagea les Coléoptères ayant cinq articles aux quatre larses antérieurs et quatre à ceux de derrière en deux familles : celle des Lucifuges, à élytres dures, et celle des l'ésicants à élylres molles. Les Arliculés qui nous occupent firent né- cessairement partie de ces derniers, conjointement avec d’autres, qui depuis ont servi à constituer d’autres familles. Dans son Exposilion d'une méthode naturelle pour la classification des Insectes, présentée peu de temps après à la Société philomatique , les Coléoptères ayant un article de moins aux tarses poslérieurs qu'aux autres, furent répartis en trois familles, comme nous l'avons dit pré- cédemment (!). Nos Vésicanrs entrèrent dans celle des EPiSPAsTIQues. 1804. Latreille, dans son Histoire naturelle des Crustacés et des In- sectes, avait partagé (2) les Coléoplères dont les tarses de devant et ceux du milieu ont cinq articles, el les postérieurs quatre, en deux tribus: les Orscuns et les Vensicocors. Ces derniers furent divisés en quatre familles, dont la seconde, ou celle des Cantharidies, correspond à notre Tribu des Vésicaxrs. Le célèbre entomologiste de Brives avait RL D PR PT PE PO (1) Voy. Hist. nat, des Coléopt. de Fr.(LaTIGÈNES) p. 5. (2) Voy. Hist, nat, des Coléopt. de Fr. (LariGèxes) p 4. INTRODUCTION. 295 ainsi, le premier, saisi les liens intimes qui unissent ces insectes, et signalé l’un des caraclères servant à les faire reconnaïîlre entre les Coléoptères voisins, celui d’avoir les crochets des tarses bifides ou fendus longitudinalement. Dans cet ouvrage, le savant écrivain éta- blissait deux nouvelles coupes : celle d'OEnas, dont les espèces sont étrangères à la France, et celle de Sifaris, ayant pour type une espèce comprise par Geoffroy dans son genre Cantharis et colloquée par Forster et par Fabricius avec les insectes qui composent notre Tribu des ANGUSTIPENNES. Latreille partagea ses CantrHaRipiEs en deux sections : 40 Antennes moniliformes. (Genres Mylabris, Cerocoma, Meloe, nus.) 2o Antennes à articles cylindriques ou cylindro-coniques. (G. Cantharis, Sitaris, Zonitis, auquel il réunissait le G. Apale, dont le type lui était inconnu). Il n’apporta aucune modification à ce travail dans son Genera (1807). 1806. M. Duméril, dans sa Zoologie analytique , appliqua des noms aux principales sections établies parmi les Coléoptères, par Geoffroy. Celle des HÉTÉROMÉRÉS ( appelés plus tard HÉTÉROMÈRES par Latreille }, fut partagée en cinq familles dont nous avons précédem- ment donné le tableau (!). Celle des EvispasTiQues comprit non seule- ment nos Vésicanrs, mais nos Corricères et quelques autres Coléop - tères étrangers à ces deux Tribus. Elle fut divisée de la manière suivante (?) : GENRES. « Antennes en masse. 8. Articles au nombre de neuf, Corps métallique Cerocome. 88. Articles au nombre de onze. Corps non métallique Mylabre. «x. Antennes non en masse, 7. Antennes moniliformes. Ÿ. A articles trés-réguliers. e. Corselet cornu, Nutoge. ee. Corselet simple, Anthire. à. Antennes à articles irréguliers « ({} Hist. nat. des Coléopt. de Fr, (Laricènes) p. 5. () Zool. analyt, p. 215. Annales de la Société Linnéenne. 3 CE »1] VÉSICANTS. T. Coudées au milieu ; pas d'ailes, Melor. . Le dernier plus long. n. Corselet large, Dasyte, x. Corselet étroit, Lagrie. ry. Antennes en Ül. 8. Aussi longues que la moitié du corps. t. À deux articles courts, Canth arüte. w. À article égaux. Zonite. 86. Aussi longues que le tiers du corps. Apale. uméril avait laissé le genre Sitaris avec ses ANGUSTIPENNES où TÈRES. !. Illiger, dans le t. 6, p. 333, deson Magazin (1), séparait des quelques espèces sous le nom générique de Vemognatha. Latreille, dans ses Considérations générales sur l'ordre naturel aux, changea peu de choses aux dispositions de sa famille des dies, au moins en ce qui regardait les espèces européennes ; il e genre VNemognatha d'Iliger, et celui d’Apalus de Fabricius, C : réunit ses Sitaris. Voici le tableau donné par ce savant : es en massue ou grossissant {rès-sensiblement vers l'extrémité. 5. Cerocoma, Mylabris.) ins de la même grosseur ou plus menues à l'extrémité, nues de la longueur du corselet au plus, composées d'articles courte, plus icboleux que cylindriques ou qu'obconiques, lytres couvrant tout l’abdomen,en carré long et à suture droite { G, OEnas. l;1res ne couvrant qu’une partie de l’abdomen, courtes, ovales, divergentes sulure ; (point d'ailes ; abdomen très-grand et mou; antennes souveng éguliéres dans les mäles). (G. Melocs) tues plus longues que le corselet, formées d'articles cylindriques ou obco- re, ( G. Caniharis, Zonitis, Nemognatha, Apalus.\ lenhal, avons-nous dit précédemment (?}, avait suivi à près l'exemple de M. Duméril, pour établir les limites de 5 Mécoïnes, c’est-à dire qu'il y avait admis les insectes de des CozuiGères, et une parlie de ceux qui constituent celle < r Insektenkunde, 1802-1807, 6 vol. in-8. les Coléopt. (Banmipaures) p. 45, INTRODUCTIUN. 227 1812. Delamarcek, dans l'extrait de son Cours de Zoologie (1), avait parlagé les Héléromères en deux sections principales : 1° Crochets des tarses enliers ou simples (TÉNéeRIONITES ). 2° Crochets des tarses bidentés ou unidentés (Cavraartnirxs ) Ces derniers furent eux-mêmes divisés en deux groupes : 1° Antennes en scie ou pectinées. (G. Mordelle, Rhipiphore, Pyrochre.) 29 Antennes non en scie, ni pectinées. (G. Notoxe, Cistèle, Cerocome, Apale, Mylabre, Gantharide, Meloë.) 1815. Leach, dans la première partie du t. 9 de l'Encyclopédie d'Edimbourg, publiée par Brewester, partagea la cinquième tribu des HÉTEROMÈRES ou celle des Caxruaripées, en trois familles : 1e Cérocomatides. Antennes en massue, ou gradnel- lement plus épaisses vers l'extrémité. GENKES. 3. Antennes trés-irrégulières chez le 7. Elytres horizontales. Cerocoma. 4x. Antennes terminées par une massue arquée. Elytres infléchies, Mylabris 2e Méloides. Antennes à peu près d’égale grosseur, aussi longues ou plus longues que le prothorax, compo- sées d'articles globuleux ou obconiques. 8. Elytres couvrari tout l'abdomen, à suture droite. OEnas. Melue, [el D 3e Cantharides. Antennes composées d'articles cylin- driques ou obconiques, plus longues que le prothorax: 8. Elytres couvrant seulement une partie de l'abdomen. y. Elytres allongées, parallèles, couvrant tout l'abdomen. Ÿ. Antennes à premier article plus long que le quatrième : le Cantlaris, deuxième court, SŸ. Antennes à premier article de même longueur que le troisième : le deuxième un peu plus court. &. Mâchoires ni allongées, ni filiformes et courbées. Zonüis. «2, Mächoires allongées, filiformes et eourbées, Nemognatha, yy. Elytres brusquement rétrécies vers l'extrémité. Apalus. (") Extrait du cours de Zoologie du Muséum d'Histoire naturelle sur les animaux saus vertèbres, Paris, 1812 in-8. 228 VÉSIGANTS. 14817. Latreille retouchait, dans let. 3 du Régne Animal par Cuvier, sa classification précédente des Coléoplères Hétéromères. Le genre Apale, dont il ne connaissait pas l'espèce, fut placé sur les indications de De Géer, dans la première division de sa famille des TraCHÉLIDES, à côté des Pyrochres. La cinquième division de la même famille, correspondant à son ancienne famille des Canrmanipies, caractérisée par les crochets des tarses profondément divisés ou doubles et sans dentelures en dessous (!}, fut peu modifiée. L’illustre auteur y créa le genre Hyclée, indiqué plus tard dans le Catalogue du comte Dejean sous le nom de Dices {?), et il y introduisit celui de Vemognatha, créé par Illiger. Il divisa ces insectes de la manière suivante : GrnnEs. æ. Antennes plus grosces vers le bout ou en massue. B. Réoulières dans les deux sexes. y. De onze articles. Mylabris. Yy. De neuf articles. Hycleus. 88. Irrégalières chez le 1. Cerocoma. az. Antennes de même grosseur ou amincies vers le bout. . Antennes grainées, e. Coudées, plus longues que la tête, et terminées par une tige en fuseau ou cylindrique, composée des neuf der- niers articles. OEnas. «, Droites et sans coude remarquable (*) de la longueur au moins de la tête et du corselet, Point d’ailes. Meloe. à. Antennes droites, en forme defil, de la longueur au moins de la tête et ducorselet. Des ailes. Ces derniers, compris sous le nom de Cantharis, furent partagés en quatre sous-genres : &. Etuis non fortement rétrécis en pointe. n. Antennes notablement plus courtes que le corps, à deuxième arlicle court. Palpes maxillaires plus gros à leur extrémité, Cantharis. (1) Latreille n’avait pas observé que les crochets des tarses de quelques-uns, ceux des Zonitis, par exemple, ont l'une de leurs branches dentelée ou pectinée. (?) Catal, (1821) p. 74. (*) Caractère inexact pour les 7 de diverses espèces de Meloés. INTRODUCTION. 229 #, Anleunes aussi longues que le corps, à deuxieme article anssi long que la moitié du suivant, Palpes maxillaires filiformes. 6. Mächoires non longuement prolongées. Zonitis. } 09. Mächoires des 1 trés-prolongées, filiformes ct courbées en dessous. Nemognatha . K. Etuis fortement rétrécis en pointe vers leur extré- mité. Sitaris. 1817. Dans la même année, de Lamarck, dans le t. 4 de son Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, où il s’éloignait peu du travail de Latreille, partageail ainsi sa division des TRACHÉLITES : a. Crochets des tarses simples ou saus dentelures (les Polytypiens ). (G. Notoxe, Scraptie, Pyrochre, Rhipiphore, Mcrdelle, Anaspe, Apale.) ax, Crochets des tarses doubles ou profondément divisés et saus dentelures en dessous (les Cantharidiens). (G. Mylabre, Cerocome, OEnas, Meloe, Cantharide, Zonite.) 1819. Latreille, dans la deuxième édition du Nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle, partagea sa famille des TracnéLiDes en cinq tribus : 1° Pyrochroïides ; 2° Mordellones ; 30 Anthicides ; 4° Horiales (*); 5° Can- tharidies. Ayant alors eu l’occasion de voir en nature le type du genre Apale, il éloigna cette coupe de la tribu des Pyrochroides, pour la faire rentrer dans celle des Cantharidies (?). 1825. Dans ses Familles naturelles du Règne animal, Latreiïlle élabora de nouveau (3) sa classification des Héréaomères. Sa quatrième famille ou celle des Trachélides s'enrichit de la tribu des Lagriaires, placés auparavant parmi les S{énélytres,près des Mélandryes. Les Trachélides se trouvèrent donc composés de six tribus, au lieu de cinq, savoir : Lagriaires, Pyrochroïdes, Mordellones, Anthicides, Horiales, Cantharidies. Cette dernière s’accrut nominalivement du genre Lydus, proposé par Mégerle et déjà indiqué dans le Catalogue du comte Dejean (+). (1) Insectes exotiques. (2) 1819,M.Duméril, dans le t. 45 du Dictionnaire des sciences naturelles, ne changea rien à la classification de sa famille des Epispastiques, telle qu’il l'avait donnée dans sa Zoologie analytique. (8) Voy. Hist, nat. des Coléopt. (LariGènes) p. 9. (*) Catal. (1821) p 75;et deux autres genres formés à l’aide d'insectes exotiques ; Decatoma (Desxax) et Gnathium, Kirsy, 230 VÉSICANTS. 1829. Dans la deuxième édition du Règne animal , il ne fit plus mention du genre Lydus, et il apporta quelques modificalions aux caractères génériques de ses CANTHARIDIES Où VÉSICANTS : . Palpes maxillaires et antennes très-irréguliers chez les 1: les antennes de neuf articles (4/19), dont le dernier très-grand, en forme de tête ovoide. Cerocoma. ax. Palpesmaxillaires réguliers {19 ). Antennes communément de ouze articles, ou ea massue quand elles ont un ou deux articles de moins. 8. Antennes régulières et grenues, jamais guère plus longues que la moitié du corps. . Deux ou trois articles des antennes réuuis, dans les $ au moins, en massue épaisse et ovoide. Hycleus. y- Antennes en massue, de onze articles distincts. Hylabris. "fyY- Antennes presque de même grosseur partout. OEnas. 63. Autennes de onze articles, presque de même grosseur partout, ou plus menues vers leur extrémité, et souvent beaucoup plus longues que la tête et le corselet. Ÿ, Point d'ailes; étuis ovales ou triangulaires, se croisant dans une portion de leur côté interne, ne recouvrant que partiel- lement l’abdomen. Meloe. ST. Desailes. Elytres de conformation ordinaire. &. Elytres non rétrécies. t. Deuxième article des antennes beaucoup plus court que lesuivant. Dernier article des palpes maxiilaires seusiblement plus gros. Cantharis. *. Deuxième article des antennes égal à la moitié du suivant. Palpes maxillaires filiformes, 1. Lobe terminal des mâchoires du 7 non pro- longé en une sorte defilet, long,soyeux et cour- bé. Zonitis (1). #n. Lobe terminal des mâchoires des/ terminé par une sorte de filet long, soyeux et courbé. Nemognatha. 1. Elytres brusquement rétrécies, laissant à découvert une portion des ailes. Sitaris. (!) I yjoignaitle G. Apale. YNTRODUCTION. : "és 1832. Stephens, dans ses Illustralions, partagea la famille £awrHarinées de Leach de la manière suivante: o. Flytres généralement plus courtes que l'abdomen, largement déhis- centes à leur partie postérieure. Ailes nulles, B. Autennes plus grosses dans le milieu. Proscarab BB, Antennes filiformes ou plus grosses vers l’extrémité. Meloe. ax, Elytresallongées, linéaires, à suture droite.Ailes amples, y. Palpes maxillaires à dernier article subovale. Cantharis y. Palpes maxillaires à dernier article sécuriforme. Sybaris 1839. Dans son Manuel, il ajoute à cette famille le G. Sifaris, plac_ ; auparavant dans celle des OEpnrmérinrs. 1840. M. de Castelnau, dans le tome 2 de son Histoire nature des insectes Coléoplères, divisa les Tracnéuines de Latreille en tr tribus ; la troisième,ou celle des ErispasTiques, correspondant aux Ce TyAkIDIES de l’entomologiste de Brives, fut partagée en trois groupes 19 Mylabrites. Antennes en massue ou grossissant d'une manie invisible, mais très-notable vers leur extrémité. Mâchoires ordinaire (G. Cerocoma, Hycleus, Mylabris, Lydus ). 20 Cantharidiles. Antennes filiformes ou plus grêles vers leur extrc mité. Mächoires ordinaires. (G. Ænas, Cantharis, Lytta, Zonitis, (Zonitis et Apulus), ieloe, Sitaris) 39 Nemognathiles. Antennes non renflées vers l'extrémité. Mächoire se prolongeant en deux longs fils. (G. Nemognatha ). 1845. M. E. Blanchard, dans le tome 2 de son Histoire des insectes parlagea ainsi que suit, sa famille des Cantharidides. 1° groupe. Mélæites. Antennes moniliformes.Corps dé- pourvu d'ailes sous les élytres. Melce 2° groupe. Mylabrites. Antennes renflées vers l'ex- trémité. Corps pourvu d'ailes. 1. Antennes de neuf articles : le deuxième offrant dansles 7 une grande expansion foliacée, Cerocoma 2. Antennes renflées en bouton à l'extrémité, de onze articles : les deux, trois ou quatre derniers quelquefois soudés ensemble. Mylabris 3. Antennes longues,de onze articles, grossissaut un peu vers l’extré- mil. Ly dus, 232 VÉSICANTS, 3° groupe. Cantharidiles. Antennes un peu grenues , sans renflement sensible vers l'extrémité. 4. Antennes très-courtes, en forme de fuseau. 2. Antennes longues,un peu épaisses vers l’extrémilé. 3. Antennes longues, amincies vers l'extrémité, Palpes masillaires à dernier article plus gros que les précédents, 4. Antennes longues, grèles, filiformes. Palpes à dernier article cy- lindrique. $. Antennes aussi longues que le corps, à articles allongés et aplatis. Elytres un peu atténuées à la base et à l'extrémité. 6. Antennes filiformes. Elytres três-rétrécies vers l’extrémité, 4° groupe. Mâchoires prolongées en deux longs ap- pendices filiformes. 4. Antennes filiformes. Ænas, Cantharis. Ly ta. Zonütis. Apalus. Sitaris. Nemognatha. 1845. M. L. Redienbacher , dans son travail sur les Genres de la Faune des insectes d'Allemagne, rangés d'après une méthode analytique, divisa de la manière suivante sa famille des CANTHARIDES, «. Crochets des larses offrant chacun la plus grosse de leurs branches pectinée. . Antennes sélacées, à articles arrondis. ? $B. Antennes sétacées, à articles faiblement déprimés,et faiblement élargis vers leur extrémité. xx, Crochets des tarses offrant chacun leurs deux branches simples. y. Sans ailes. Elytres à euture arquée, y. Ailes. Elytres à suture droite. Ÿ. Antennes en massue ou entièrément irrégulières. £, Antennes de onze articles, pareiilement conformées dans les deux sexes. £:, Antennnes de neuf articles, en massue, avec le dernier article très-grand (7), entièrement irrégulières chez la Sale Genres, Zonitis, Apalus. Meloe. Mylabris. Cerocoma. (7 M. L. Redtenbacher, sans doute pat une faute d'impression, donne ici à la @ le caractère particulier au 1. INTRODUCTION, 233 S, Antennes passablement épaisses, filiformes, rarement cour- tes et plus grèles vers l'extrémité. Labre échancré. £. Antenues filiformes ou sensiblement épaissies vers l’ex- trémité. Cantharis. &&. Antenues plus courtes, plus grèles vers l'extrémité. Epicauta. 1849. Le même auteur, en publiant sa Faune d'Autriche , n’apporta d'autre changement à cette disposition que de supprimer le genre Apale. 1849. La même année, en énumérant les Coléoptères recus d'un voyage de M. Handschuh, dans le midi de l'Espagne, M. de Mo- tschoulsky indiqua dans les Vésicants trois divisions fondées sur les différentes formes des antennes, savoir : Osésicornes (Mylabris, Dices) : Loparicornes ( Afeloe) ; Graciricornes ( Zomitis, ete. ). Enfin M. J. Leconte, dans son Synopsis des Méloïdes des Etats- Unis (!), a divisé de la manière suivante les genres des Vésicants, en nous bornant à faire entrer dans ce tableau ceux qui appartiennent à notre pays. A, Ongles non dentelés. 8. Elytres courtes, imbriquées ; ongles feudus. Meloe. 88. Elytres entières, non sou lées ; ongles fencus. Lytta. AA, Ongles dentelés, munis d’un appendice. y. Mâchoires allongées. Nemognatha. yy: Mâchoires courtes. Ÿ, Appendice des ougles filiforme. Antennes filiformes. Zonilis. Il nous resterait à indiquer ici les divers entomologistes qui se sont occupés des insectes de cette Tribu, ceux surtout qui ont contribué aux progrès de la science, en augmentant par leurs découvertes le nombre des espèces, si leurs noms et leurs travaux ne devaient pas se retrouver dans la parlie synonymique. Cependant cette Révision serait incomplète, si nous ne mention- nions ici les travaux spéciaux entrepris sur les Coléoptères qui nous occupent, (1) Synopsis of the Meloides of the United States (in Proceedings of the Academy of natural Sciences of Philadelphia t. 6. (1854) p. 328. — Voyez aussi : Cu, H, Ronemax, Berättelse om framstegen i Insekternas etc., Natural historia, 1853-1854, p. 97. 234 VÉSICANIS. 1793. Meyer (!) essaya, le premier, de donner une Monographie du genre Meloe. 1510. Leach (?), dans un Mémoire lu le 10 juin 1810, à la Société Linnéenne de Londres, mais publié seulement trois ans plus tard, fit connaître les espèces britanniques du même genre, et deux autres exotiques. Dans ce travail il rendit non-seulement service à la science, soit par des descriptions faites avec plus de soin, soit par des aperçus nouveaux; mais encore en rélablissant la synonymie erronée de quelques-uns de ces Hétéromères. 1813. Quelques années plus tard, il perfectionna cet essai, en y ajoutant de nouvelles observations (#) et la description de six autres espèces exoliques. 1812. Tauscher (1), l’année précédente, avait donné l’'Enumération et la Description des insectes de la famille des Cantharidies, observés par lui en Russie. 1813. Bilberg, s’altachant d’une manière particulière aux Mylabres, fit paraître sur ces Coléoptères (5) une Monographie, utile encore de nos jours, pour la connaissance de ces petits animaux. 1827. J.-B. Fischer, dans une Dissertation inaugurale, reproduisit la Description des espèces connues de la majeure partie des genres des Vésicants (5) et donna le caractère de quelques-unes inédites. 1829. Le docteur Fréderic Gebler publia, dans le Recueil des travaux de la Sociélé des Naturalistes de Moscou, un Mémoire sur les (1) Frid, Alb. Ant. Meyer, Tentamen Monographiae Generis Meloes. Goutingae,1793, ia-8 (32 pages). (?) Au Essay on the British Species of the Genus Meloe, with Descriptions of twa exotie Species, Ry William Elford Leach. (in the Trausactions of the Linncan Society of London, t. X{, 1° part. (1813) p. 55-48 et 2 planches, les 6° et 7° du volume). (8) Further Observations on the Genus Meloe, with Descriptions of Six Exolic Species. By William Elfort Leach (ir Transact.etc.,t.X1,2° part., 1845,p.242-251 et une planches la 18° du volume). (*) Euumeralio et Descriptio Insectorum e familia Cantharidiarum, quæ in Russià observavit A. M. Tauscher (in Mémoires de la Société imper. des Natur. de Moscou, !, à (1812)in-3° p. 129-144, et2 pl. (les n° 10 et 11 du volume), (5) Monographia Mylabridum, auctore Gustav. Johan, Bilberg. Holmiae (1813 in-8° (74 pages non compris | Index,et 7 planches col.). (5) Tentamen conspectus Cantharidiarum. Dissert. inaugur, quan subjicit Joan, Bapust. Fischer. Monachii 1827 in-1° (26 pages.) INTRODUCTION. , 239 Mylabrides de la Sibérie occidentale, qui peut être consulté avec fruit, pour quelques-unes de nos espèces de France (!). 1530-1833. MM. Brandt et Ratzeburg (°) comprirent un certain nombre de nos Vésicants dans leur beau travail de Médecine zoolo- gique, et joignirent à des descriptions et à des figures soignées, des détails savants sur leur histoire et leur anatomie. 1832. En même temps qu'il élaborait l'ouvrage précédent , M. Brandt (°) s’associait à Erichson pour donner conjointement avec ce dernier, une Monographie des Meloés, la plus complète et la plus soignée qui eût encore paru. 1837. Enfin M. Chevrolat, dans la Revue de M. Silbermano, fit paraître sur les Mylabrides (+) de Barbarie, un travail riche de des- criptions d'espèces nouvelles, travail dans lequel figurent des Vési- cants qui sont propres à notre pays aussi bien qu'au sol africain. Les Insectes de cette Tribu ont exercé le scalpel de divers anatomis- tes. Outre les ouvrages généraux d'anatomie comparée, tels que celui de Cuvier (5,et les beaux Mémoires de M. Léon Dufour (*),Audouin (°), (!) Des Mylabrides de la Sibérie occidentale et des confins de la Tartarie, par le D° Frédéric Gebler (ir Nouveaux Mémuires de la Société imp. des Naturalistes de Moscou t. 1. (le 7e de la collect.), 1829, p. 145-171). {?) Medizirische Zoologie, oder getreue Darstellung und Beschreibung der Thieredie in Arzneimiltellehre in Betracht kommen, in systematischer Folge herausgegeben,vou DE J. F. Brandt und D'J. T.C. Ratzeburg. Berlin 2 vol. in-#4° fig. (4er vol. 1829, 23 planches; 2° vol.1833,36 planches(les1°"* et 29° en deux planches, plus une planche supplémentaire an t. 1°; total 39 planches), (5) Monographia generis Meloes, auctoribus Dr.J, F. Brandtet W.F. Erichson, cum tabula picta, (Présenté à l'académie des Curieux de la Nature, le 23 août 1833 — in Nova Acta physico-medica Academiæ cæsareae Leopoldino-Carolinae Naturae Curio- sorum, t. 16 4e partie ( 6€ tome de la 2°” décade). 7ratislaviae et Bonnae 1852 iu-4" p. 101-142 et°1 pl. (la 8° du volume). — Il y en a eu des tirés à part, (p.1- 42 et 1 pl.) (*) Descriptions de Mylabrides de Barbarie, par M. Auguste Chevrolat {in Revue Entomoiogique publiée par Gust, Silbermann. Strasbourg, in-8. (t, 5 (1837), pag. 266-279). (5) Leçons d'anatomie comparée, recueillies et publiées par MM. C. Duméril et Duvernoy. Paris 1800-1805, 5 vol. in-6. (5) Voy. Annales des Sc. natur, t, 3. (1824), p. 486-487et pl. 31, —t 5. (1825), pe 277.— 1. 6. (1825). p. 130 et pl. 8. — 1.8. (1826), pl.19,23,27,33, 36 à 40 ct pl. 21 bis. (7) Prodrome d'une Hist nat,chimique, pharmac, et médie, des Cantharides. Thèse 236 « VÉSIGANTS. M. Brandl (1), conjointement avec ses collaborateurs, MM. Ratzeburg et Erichson, et divers autres auteurs ont donné sur plusieurs de ces insectes des détails anatomiques précieux à consulter pour connaîlre l'organisation interne de ces petits animaux. Ces insectes peuvent être partagés en trois familles : Familles. se croisant un peu à la suture après l’écusson, déhiscentes ensuite ; | repliées en dessous latéralement, sur environ la première moi- tié de leur longueur, généralement plus courtes que l'abdomen. Ailes nulles, Corps oblong ou allongé : ; mou ; ordinairement de couleurobscure. MeLoinisxs. Poe , Autennes terminées en massue, à dernier article : 5 % 5 2 le plus long et notablement plus gros que les = = 25" Es autres. Tête plus longue depuisles vertex jus- cu 2 ÊS É & qu’à la base des antennes, que depuis ce ne DRE £ point jusqu’à sa partie antérieure. Elytres non = 3 5 Se 8 en courbe rentrante,à leur côté externe. Mycanniuxs. = S = $ X | Antennes subfiliformes, soit grossissant pro- nee : . VAS 2 S ‘5 gressivement à peine, soit graduellement | Se 5 E = plus minces vers l'extrémité; à articles trois ÊrS=S à onze plus longs que larges. CaxTHanDixNs : 5 Fee Paris, Didot jeune, 1826 in-8.—Recherches pour servir à l'histoire naturelle des Can- tharides. (ir Annales des Sc, nat. t. 9, (1826). p. 51 à 58,pl, 42 et 43. (*) Monographia generis Meloes (in Act. acad. Natur. Curios.l. 16 part. 4.p. 106 et suiv.) — Medicinische Zoologie, t. 2. Berlin 1833 in-8, Voyez encore : Rasonor, Abhandl. über die Verdauungswerkzeuge der Insekten, (publié par la Société des Natur. de Halle) Zeipzig, 1811, gr. in-40 (30 pl.). Meckéz (Joh-Friedr.) Beitrage z, vergleich. Anatomie, Lepzig 1508-12. 2 vol. gr. in 8. Heusixcer’s (Johan. Chr, C: Friedr.) Zeitschrift f. organ. Phys, Eisenach, 1827-98, 3 vol, gr. in-8. (47 pl) Siesozo. (Ch. Theod.) et Sraxmius, Lebhrb. der vergl. Anatomie Perlin, 1843. trad, par MM. A Sruncet Tu. Laconnaine Paris 1849 2 vol. in-28, LE] =] MELOÏDIENS. — leloe. 2 PREMIERE FAMILLE. MELOÏDIENS. Caractères. Elylres se croisant un peu à la suture après l’écusson, déhiscentes ensuite; repliées en dessous, latéralement, sur environ la première moitié de leur longueur; généralement plus courtes que l'abdomen. Ailes nulles. Corps oblong ou allongé; mou; ordinaire- ment de couleur obscure. Ces insectes peuvent être réduit au genre suivant: Genre Meloe, MecoË ; Linné (!). { Mel, miel ; oleurr, huile (?).) CanacTÈres. Antennes insérées vers le bord antéro-interne des yeux, un peu en arrière de la suture frontale; courtes ou médiocres; de onze articles ; de formes variables, souvent presque de même grosseur ou rétrécies vers l'extrémité (°), quelquefois plus grosses vers celle- ci (*), d’autres fois renflées dans le milieu, et anguleuses chez les # (); à premier article renflé, obconique ou ovalaire; le deuxième court: le troisième généralement plus grand que le suivant: les qua- trième à dixième tantôt moins longs que larges (°), tantôt plus longs que larges (7): le dernier généralement ovalaire oblong et rétréci en (1) Linné, Syst. Natur. 10e édit. t. 1. p. 419. — Id. 12e édit, t. 1. p. 679. (?) Parce qu'ils laissent fluer de leurs articulations un liquide oléagineux, soit comme mielleux, soit de la couleur du miel (à melleo pinguique sudore affatim extil- lante, Mourer , Insector. Theatr. Londini 1634, in-fol, p. 16%.). Orivr , avec moins de raison , fait provenir le mot Meloé du grec mehac, noir, parce que la plupart des espèces ont une couleur noire ou obscure (Voy. Ocry. Encycl. myth. t, 7. p. 647, et Entomol, t. 2. n° 45. p. 1.). (8) M. cicatricosus , pPurpurascens , rugosus, elc. (*) M. brevicollis. (5) M. proscarabæus. ($) A1. Brevicollis. (7) A. scabrosus, pygmœæus. 335 VÉSICANTS. pointe à son extrémité, rarement échancré (!). Suture frontale le plus souvent en angle, quelquefois seulement en arc dirigé en arrière. Epistome transversal. Labre généralement élargi d'arrière en avant, arrondi à ses angles antérieurs, habituellement échancré en devant. Mandibules corntes , épaisses , arquées, tronquées ou souvent presque bifides à l'extrémité et entaillées près de celle-ci. Mächoires à deux lobes à peu près égaux, garnis de poils et comme frangés : l'interne , presque carré : l’externe, biarticulé, arqué sur le précédent. Palpes maxillaires de quatre articles comprimés: le premier eourt : le deuxième obconique , plus long que le troisième : celui-ci faiblement rétréci vers sa base : le quatrième presque d’égale grosseur , oblusé- ment anguleux ou arrondi à son extrémité , parfois presque tronqué. Menton élargi d’arrière en avant , tronqué en devant avec les angles arrondis. Lèvre presque obcordiforme. Palpes labiaux courts ; de trois articles: le dernier épais, comprimé , brièvement ovalaire ou suborbi- culaire. Prothorax ordinairement un peu plus étroit que la tête ; presque plan sur le dos ; à côtés infléchis en dessous. Ælytres généra- lement plus courtes que l'abdomen , quelquefois cependant le recou- vrant en entier. Pieds assez allongés; plus ou moins robustes. 7ro- chanters postérieurs à peine égaux au quart de la longueur des cuisses auxquelles ils servent d’attaches. Cuisses, et tibias comprimés : ceux-ci munis chacun de deux éperons: l’externe des tibias postérieurs, épais, de grosseur égale, arqué ou tronqué el taillé en biseau à son extré- wité. Tarses garnis en dessous de poils spinosules ; à plantule assez courte et piligère. Ongles offrant chacun de leurs crochets divisé longitudinalement en deux branches simples. Abdomen composé en dessus de sept arceaux plus ou moins apparents, munis ordinairement chacun dans leur milieu d'une aire ou parlie cornée: ces aires géné- ralement plus larges d'avant en arrière, couvrant la totalité ou la presque totalité des deux derniers arceaux ; formé en dessous, c’est-à- dire sur le ventre, de six ou sepl arceaux apparents. À ces caractères généraux on peut ajouter: premiers articles des antennes marqués de points piligères : les autres brièvement pubes- cents. Epistome corné et marqué de points piligères en arrière, glabre et submembraneux en avant. Labre submembraneux à la base, corné et marqué de points piligères sur le reste de sa surface, cilié en devant. Elytres souvent rugueuses, ou coriaeées, c’est-à-dire offrant (1) M. mayalis. MELOÏDIESS. — Meloe. 239 l'aspect de la surface d’une écorce. Cuisses el libias marqués de points piligères. Les insectes de ce genre, confondus probablement en une seule espèce par la plupart des anciens naturalistes , étaient appelés Avbæaybapcs (1), par les Grecs : de là, les noms de Antlicantharus M Proscarabœus (°) et Cantharellus (*) en latin, el de Proscarabé (5) ou de Faux-scarabé (°), en français, parce qu’ils ne sont qu’à moitié Coléop- tères : leurs élytres ne couvrant qu'une partie de l’abdomen. Sous ce rapport , comme l’ont observé quelques-uns, ils se rapprochent des Staphylins et des Forficules, nommés par Derham Hytosomresor (7). Les insectes de ce genre étaient aussi appelés Éxaorävapos (5), d’où sont venus les noms de Oleocantharus (°}, Cantharus unctuosus (1°}, Cun- tharis unctuosa (11), pinguiculus (*?) en latin, et de Scarabé onctueux(t*), ou de Scarabé onclueux des maréchaux , en français, en raison du fluide onctueux qu'ils font couler de diverses articulations (1{). L'apparilion, au printemps, de l’une des espèces les plus com- munes , a fait donner, principalement en Allemagne , soit à celle-ci , soit à toutes celles du même genre , le nom de Scarabœus majalis, Ver de mai ou Scarabé de mai (!°). (*) Voy. Mourer, Theatr. Insector, Londini, 1634, in-fol. p, 162. (?) Cuanzer. Exercitat. de different. et nomin. Anim. Oxonii, 1677 in-4°, p. 46,— Georrnoy, Mat. medic. (part. zoolog. par Arnault de Nobleville et Salerne) 1756-57, in-19, t, 6. p. 534-857. {5} Mourer, loc, cit. (*) Scaroener, Pharmacop. med. chym. Lugduni, 1665, in-£, lib. V. de Insect, p. 740, (5) Gcorrrox , Hist. abr. des Ins. Paris 1762, p. 577. (5) En allemand: A/fierkaefer (3. C. Fuessus, Verzeichniss, Zurich, 1775 , in-4° p. 20) et Zwitterkaefer (Suurzer, Absek. Geschich. de Insekt. Winterthur, 1776, in=40, p. 65). (*) Deruau , Théol. phys. trad, de l'angl. Strasbourg, 1769 , in-80, p. 514. €) Mourer, loc. cit., p. 162. (®) Lesser, Théol., p. 233. — Id., trad. f. par Lyonnet, Paris , 1845, t,1,p. 197 : (9) Scanoever, Pharmac., loc, cit., p. 740. (1) Scawenkreo, Theriotr. siles., p, 554. (1?) Acnicoza, (voy, Moufet, loc, cit.) — Joxsron, Hist. Ins, p. 74. (13) Vaumont pe Bomane, Dict. d'Hist. nat., Paris , 1768, in-40, t. 4, pe 148. — Virer, Médecine vétérinaire, Lyon , 1771, t. 3, p. 330. {1+) On les nomme : en allemand, Schmaltzkaefer ; en anglais, the Oil-Beetle; cu dauois , Olin-Biller et Oliebillen. (15) En allemand: Maywurm (Fumssrx, Verzeich, Zurich, in-4°, p. 20 ); Meywurm 940 VÉSICANTS. Paracelse (1) parait leur avoir donné, le premier, le nom de Helloes(?) ou ]eloes (*), sanctionné par Linné ,et adopté par tous les entomolo- gistes , depuis ce législateur des sciences naturelles. Attachés au sol par leur défaut d'ailes, d’une taille généralement assez remarquable pour des Coléoptères, d’une démarche lente et pa- resseuse, surtout quand l’abdomen est chargé d'œufs, ces insectes, dont quelques espèces sont communes , ont depuis longtemps attiré l'attention des Naturalistes. Malgré les occasions fréquentes de rencontrer ces animaux , l'his- toire des Meloés est restée pendant longtemps en partie inconnue. Goedart (‘) le premier fut témoin de la ponte des femelles de ces insectes et vit naître, des œufs , les larves qui en sortirent; mais il ne put parvenir à les élever. Frisch (°}, De Géer (°) et divers autres Na- turalistes ne furent pas plus heureux {*). (J. H. Suizer, Kennz. d. Insekt, Zurich, 1761 , p. 92, no 26); Majerwurm (Friscn, Beschreib, Berlin, in-40, VIe part. , 4727 , p. 14); Mayling (Goxze , Entom. Beytr,, t.1,p. 692); Maykacfer (BP. L.S.Mvercer, C. Lixx., Voll. Natursyst., Nurnberg , t. 3, Ie part., 1774, p.378); Maywurmkaefer ( Scnaerrer, Abbild. und Beschreib. Regensburg , 1778. in 40, p. 5). En hollandais: Meyworm; en russe: Maslianska. Ils ont aussi été appelés: Wiesenkaefer (Scarabé des prés), Grasskaefer ( Sca- rabé des gazons), et Feldkaefer ( Scarabé des champs), parce qu’ils se trouvent dans les prés ou les champs. (*) Paraceuse (Philippe-Aureole-Theophraste) célèbre médecin et alchimiste; né en 4493, à Einsiedeln, dans le canton de Schwitz, mort à Saltzhbourg le 24 sept, 1541: (2) Paracezse, de Morbo ex tartar. oriend, in Opera, Genevæ , 1658, in-fol., t, 15; p. 447. (3) Paraceuse, de Vit. lung. chap. XI. de Syron. in Opera, Genevæ , 1658, t. 2, p. 61. . (f) Gorvart, Métamorph. nat. ou Hist. d, Ins. (trad. fr. ). Amsterdam, 4700, t.2, exper. 42, p. 180-187, pl. 42. (5) Faison , Beschreib, von allerl. Insekt, in Teutschl. Berlin, pet. in-40, VIe part, (0727) p.44, pl ve (6) De Géer , Mém. pour servir à l’Hist. des Tus. Storkholm, ïn-4° , 1, 5 (1775) p. 8-12, pl. 1, Mg. 5, paquet d'œufs; Mg, 6, œuf; fig. 7, larve. () Vers la fin de mars 1856, je plaçai deux paires du M. cicalricosus dans un grand bocal, rempli de terre et exposé sur ma fenétre à l’air extérieur, Le 6 avril, l’une des femelles se creusa dans ia terre un trou dans lequel elle était presque entière- ment cachée , et y déposa un assez gros paquel d'œufs qu’elle recouvrit de terre , après avoir terminé sa ponte. De ces œufs, d’un jaune citron ou orangé , et agglutinés en- semble , sortirent, le 2 mai suivant, de petites larves hexapodes semblables à celles MELOÏDIENS. — Meloe. 41 Malgré les récils des Entomologistes précités , malgré l'aulorité de De Géer, cet observateur si exact, beaucoup de Naturalistes , même parmi les plus renommés, hésitèrent pendant longtemps encore à considérer ces petits Hexapodes comme élant la larve des insectes de ce genre (!). Ils paraissaient les mêmes que ces sorles d’Aptères pédicu- liformes observés par Frisch,Réaumur,Linné et plusieurs autres sur le corps de divers Mellifères, et il était difficile de comprendre comiment des larves devant produire des Coléoptères de la taille des Meloés, pouvaient vivre eh parasites sur les Hyménoptères précités. Ces sortes d’Aplères , d’ailleurs , se rencontrent toujours de la même pelitesse: De Géer avait remarqué qu'ils ne prennent point d’accrois- sement sur les insectes ailés qu'ils semblaient sucer, et qu’à la mort dé eux ci ils abandonnaïient leur corps (2;. Peut-être , Frisch (*), en avançant que les larves des Meloés vivent ilans le sein de la terre aux dépens des racines des végélaux ; Linné (+) el Meyer (‘), en disant qu'elles mangent les feuilles des plantes, décrites par Newport. Je reconnus facilement en elles ces sortes d'Aptéres pedieuli- formes qu'on trouve parfois sur les ailes de divers Hyménoptères et même de Diptéres. Depuis assez longtemps je les soupçonnais d'avoir une existence parasite ; mais le temps et l’occasion m’avaient manqué pour poursuivre mes recherches à ce sujet, Quand ces petites larves vinrent au jour, je disposai sur ma feuêtre une caisse remplie de terre re- couverte de gazon parmi lequel se trouvait une plante de Léontodon en fleur. Je plaçai mes jeunes larves sur ce champ de verdure ; elles se mirent aussitôt à grimper sur les herbes et à en redescendre , dans un mouvement coatinuel. Uue Syrphie (Erystale ) étant venue se posèr sur la fleur de Léontodon , une de ces larves s’ättacha à ce Diptère et fut emportée par lui. Les autres, après quelques jours d'inutiles recherches et de continuelles inquiétudes , finirent par se disperser ou par périr. (tj Voy. Kimex , Monogr. Apum Angl. 1. c. — Latreitce, Hist. nat. des Crust. ei des Ins., 1. 10, p. 384 et suiv. — Ld. Nouv. Dict. d'Hist, nat.,t, 20 (1818), article Meloé , p. 109 et suiv. — WaLcrexaer ; Mém. pour servir à l'hist. des Abeilles solit., L c.—Lracn, An essay etc., ir Transact. of the Linn, Societ., t. XI, 4813, pe 30 + Nireseu , Die Familien und Gattungen der Thier-Insekten (insecte epizoica ) in Gerwan's Magaz. der Entomol., t. 3, 1818, p. 263. — Jd. Darstellung der Familien und Gat- tungen der Thier Insekten, p. 5.— L Durour, Ann. des Sc. nat., t. 13, 1828, p. 62.— SWesrwoon, Tutroduct, to the mod. Classific. of Insects, 1. 4, p. 302. (2) De Gerr, Mém., tom. 5 (1775) p 14 et #2, (Newport, cependant, a cru re. marquer que ces larves croissaient un peu ). (#] Fursca, Beschreib. 69 part. (1727) n° 6, p. 15. (+) Line, System. Natur , 19e édit, p. 679. (5) Mever, Tentain. monogr, gen. Meloes, p. 11. Annales de la Société Linnéenne, 16 243 VÉSICANTS. comme l’insecle parfail ; Geoffroy (1), en déclarant qu'elles se cachent dans la terre; Walckenaer (2, en publiant qu’elles vivent dans le gazon , ont-ils contribué à entretenir les doutes ou l'incrédulité, au sujet des observalions de Goedart el des deux autres Entomologistes précilés. - Cependant , MM. Le Peletier et Serville, ayant isolé plusieurs fe- mellés de Meloës et obtenu, de leurs œufs, des larves semblables à éelles décrites par de Geer, il ne fut plus permis de douter qu’elles n'étaient celles des insectes de ce genre, et Latreiïlle (*) commenca alors à soupconner qu’elles pouvaient vivre en parasites dans le nid de quelques Mellifères. Enfin feu Newport (*), de regrettable mémoire, dans deux Mémoires insérés dans les Transactions de la Société Linnéenne de Londres (5), a résolu la question. Voici l'extrait de son beau travail, fruit de quinze années de recherches, Quand une femelle de Meloëé éprouve le besoin de se délivrer des œufs dont elle est chargée, à l’aide de ses palles antérieures elle creuse la terre, tandis qu'avec les autres elle se débarrasse des déblais. Elle pralique ainsi un trou d’une profondeur quelquefois de deux pouces, de manière à y cacher lout son corps jusqu’à la tête. IL lui faut souvent à peine une demi-heure pour exéculer ce travail. Elle choisit ordinairement un terrain sec et exposé au soleil. Quand la cavité est pratiquée, elle se relourne plusieurs fois, soil pour conso- lider cette oiche, soit pour l'agrandir et pour rendre plus commode le séjour qu’elle y doit faire. Pendant ce temps, elle y déprse un paquet plus ou moins considérable d'œufs, qu'elle recouvre de terre (°) avec (1) Georraoy, Ilist. abr, t, 1, p. 377. « La larve, dit-il, ressemble beaucoup à l'insecte parfait. Elle est de même couleur, grosse, lourde, u’ayant que la iéte écailleuse, et tout le reste du corps mou.» Cet auteur avait visiblement pris pour la larve d'un Meloëé, celle de la Timarcla terebricosa (2) Wascrexaer , Faun. paris, , &. 1, p. 267. (5) Laraeise , ên Regn. anim. de Cuvier, 2e édit, (1829) t. 4, p. 63 et 66, (*) George Newport, né à Cantorbery { Canterbury ) ville du comité de Kent, le 14 Février 18 3, mort à Londres le 7 avril 185%. Ge savant, qui m'hoaorait de ses hontés, a bien voulu me répéter verbalement, en 1849, ses diverses observations, et me donuer l'une des chrysalides du Heloe cicatricosus qu'il avait obtenues. (5) T. XX p. 297 et p. 321. {5) Suivant Newport, les femelles qui ont vécu dans l’isolement ne prennent pas le même soin des œufs inféconds qu'#lles confient au sol ; elles laissent béante l’ouverture du trou dans lequel elles les ont déposés. MELOÏDIENS. — Meloe. 243 soin, qüaïid sà ponte est terminée. Elle se sert pour cetle opéralion de ses griffes, en marchant à reculons: Après s'être ainsi débarrassée, son abdomen, auparavant si volumineux, se trouve réduit de moitié, Elle se remet bienlôt à manger avec ävidilé, soil pour réparer ses forces un peu épuisées, soit pour se préparer à d’autres pontes. Le chiffre de celles-ci varie dé deux à quatre, qui se succèdent à des intervalles irréguliers, pendant une à trois semaines. La quantité des œufs déposés va en diminuant à chaque ponte. Leur nombre est souvent de plus de trois à quatre miile (1): La Providence a donné à ces animaux une fécondité merveilleuse pour assurer là perpétuité de l'espèce, en dépit du nombre considérable des larves destinées à périr; faute de pouvoirtrouver la nourriture qui leur convient. Les œufs des Meloés ont la forme ovalaire allongée, où plutôt celle d'un cylindre arrondi à ses extrémités (?). Ils ont généralement la co- quille translucide, flexible et délicate. Ces œufs sont commuünément d’un jaune citron où orangé ; ils sont déposés réunis en ün paquet (3), agglulinés par leurs parties latérales, avec l’urie des extrémités dirigée vers l'ouverture du trou dans lequel ils se trouvent placés: Au bout de trois à six semaines, suivant l'élévation de la tempéra- ture et diverses aulres circonstances, de chacun de ces œufs sort une jeune larve. Vers l'époque de l'apparition de celle-ci, la coquille de l'œuf semble s’amincir et se déprimer vers la partie abdominale du jeune animal, et s'élargir vers la partie antérieure ; elle se ferid longi- tudinalement depuis le milieu des segments du thorax jusqu'à la tête, et la jeune larve, après des efforts répétés, fait successivement sortir son corselet el une partie de sa lête, puis tout le reste de son corps. Pendant ce travail, elle se débarrasse non-seulement de la coquille et de la membrane sous-jacente, mais d’une autre pellicule qui semble analogue au légument dont se dépouillent les jeunes Myriapodes, quelques jours après leur naissance. Cette larve, au sortir de l'œuf, est à peine longue d'une ligne (‘). (1) Goedart en compta 2006 dans une première ponte, mais il supposa qu'il y en avail euviron 3000. Dans une seconde ponte il en compta 900, mais il s’y en trouvait, suivant lui, bien davantage en réalité. (2) Frison , Beschr., t. 6, pl. n. 6. fig. 14 — De Géer, Mém, ,t. 5, pl. 1, fig. 6, — Newronr, Transac., t, XX, loc. cit., pl. 14, fig. 5. (8) Gocoarr , Métam.. t, 2, pl. 42, — De Géer, l. c., pl. 4, fig. 8. (#) Voyez: Gorvarr, Métamorphoses naturelles ou Histoire des Insectes, édit, d'Ams- 214 VÉSICANTS. Eur voici la description : Larve lexapode; au corps allongé, presque parallèle, ordinaire- ment jaune :!), avec les ÿeux noirs ; composé de treize segments (*), comprenant la tête, trois anneaux thoraciques et neuf abdominaux. Téte tantôt courte et arrondie, tantôt presque en triangle à côtés curvilignes; déprimée; offrant sur sa surface une ligne médiane, naissant du milieu de la partie postérieure et bifurquée en devant. Labre entier; parfois cilié en devant. Mandibules un peu saillantes, arquées, terminées en pointe simple: Mächoires à un lobe, cilié à son côté interne. Palpes maxillaires de trois articles : le dernier subey- lindrique. Lèvre étroite. Palpes labiaux de deux articles. Antennes de cinq artieles : le basilaire, plus gros, semi-globaleux : le deuxième térdam, 1700, 1. 2, p. 180, expér. 42, pl. fig. 42. — Lusten, Johannes Goedartius, de Insectis in methodum tractalis, Lond. , 16385, p. 292, fiy. 190, à. — Friscu, Beschreib, von allerley Fisecten in Tentsch-Land, Berlin, in-4°, L. 6, (1727) n° VI, p. 14, pl. 6, fig 2 et 5. — De Géer, Mém., t. 5, 1775, p. 8-12, pl. 1, fig. 7, larve, 8. ongles, et les divers écrivains qui ont reproduit la description de cet auteur. (Fasrcaus, Gener., p. 79. — OLivier, Encycl, méth, ,t. 7, 17992, p. 647. — 14, Éntomoloyie, t 3, 1795, n9 #5, p. 2. — Td., Nouv. Diet. d'Hist. nat, , t 14, 1803, pe 286. — De Ticwv, Hist, nat. des insectes, Paris, an X, 1.7, p. 109. — Wa- exevaer, Fauu. parisienne, Paris, an X{, L 4, p. 267. — Larreuze, Hist, nat, t 10, p- 380 et suiv —fd, Regu. anim par Cuvier, t. 3. 1817, p. 319. — 7d., Nouv. Dict. d'Hist. nat., € 18, p. 109 et suiv. — Duuénin, Dict, des Sc. natur., 1. 30, 4824, p. 16.— Guérin, Diet. class, d'Hist. nat, t, 10, 1826 , p. 349. elc — Bravo et Entensox, Mouogr. gener. Meloes , én Nova Acta Academ. Natur. Curiosor., t. 17, (le 60 de la ?e décade) 1852, p. 109. — Bnaxpr el RarzeeurG, Medizinische Zn0- logie, t 2, 1853, p 105 pl. 17, fig 19, 20, et 21, détails. — C, Ta. ne Siesccv, Ueber die £arven der Meloiden, in Eutomol. Zeitung, herausg v. d. Vereine zu Stettin, 1.2, 1841, p. 430.— Newronr, On the Natural History, Anatomy and De- velopment of the Oil Beetle, Melo eic., in the Transact. of the Linn. Sociel. of London, 1, 20, Le part. , p. 309 et suiv., pl. 14, fig. 3,4 et 5, et fig. 7 à 14, détails. (t} Les larves obtenues par Frisch , du M. variegatus ; par De Géer, de son Can- tharis proscarabæns ( M. violaceus) ; par Newport, des M, proscarabæus , violaceus et cicatricosus; par nous, de cette dernière espèce ; par de Siebold , du M. proscarabœus, étaient toutes d’un jaune pâle ou d’une teinte rapprochée, au moins dans les premiers jours de leur naissance. (*) Suivaat Newport, le corps de ces larves serait composé de 14 segments ; mais le 41e ou 10e de l’abdomen w’est pas apparent. MELOÏDIENS. — Meloe, 245 allongé, subeylindrique ou un peu élargi d’arrière en avant : les deux derniers séliformes : ces deux derniers , souvent peu distinctement séparés : ces antennes pourvues de poils vers l'extrémité du deuxième et souvent du troisième article. Yeux noirs, arrondis, silués sur les côtés de la tête. Tronc presque égal en longueur à l'abdomen; composé de trois segments, dont le premier est un peu plus grand que les autres. Abdomen garni de poils fins et courts; un peu renflé dans son milieu, rétréei ensuite à partir de ce poinl; composé de neuf segments , et d’un dixième souvent indistinet ou peu dislinet : le neu- vième terminé par quatre soies ou filets dont les deux externes plus courts, et pourvu en dessous d'un ou de deux ({}) mainelons rétractiles, servant à la progression. Pieds assez allongés; composés de quatre pièces: la cuisse renflée; tarse armé de trois crochets, dont l'intermédiaire, plus long, terminé en fer de lance. Après la sortie de l'œuf, ces larves restent ordinairement immo- biles pendant quelques jours, surtout si la température est peu élevée ; puis elles montrent une vivacilé et une activité étonnante. Elles courent çà el là, cherchant sans doute les trous cylindriques au fond desquels divers Apiaires cachent leur nid dans le sol, ou elles grim- pent sur les végétaux (?), pour y attendre ceux de ces Hyménop- tères () qui viendront s’y poser, afin de s’aitacher à eux, et se faire emporter dans les retraites souterraines,où elles cacheront l'espoir de la perpétuité de leur espèce. IL est étonnant de voir avec quelle promplitude ces jeunes larves s'accrochent au corps des Mellifères qui se posent à leur portée, et avec quelle ténacité elles s’y cramponnent. Elles adhèrent principale- ment entre la tèle et le corselet, et entre celui-ci et l'abdomen, et mm (t) Suivant De Géer (loc. cit. p. 9), le neuvième anneau abdowminal est pourvu d'un seul mamelon paraissant garui d'une matière visqueuse. Les larves que j'ai observées m'out offert, comme à Newport, deux mamelons et plutôt garnis d’une membrane muqueuse que chargés de viscosité, {2 Les jeunes larves que j'obtins eu 1836 , des œufs du 47. cicatiicosus, après avoir été placées sur du gazon déposé sur l’une des fenêtres de mon appartement, ne faisaient que monter et redescendre avec iuquiétude, sur les plantes qui composaient cetle prairie en minialure, (3) Ces larves, d'un jaune orangé, ont élé trouvées , coinme nous l'avons dit, par M. De Siebold sur les Bombus terrestris, Anthophora leporma , Megilla pilipes Andrena thoracica , Nomada ovata. Les noirs sur { Andrena ovina et Hylaæus 6-cinctus Voyez : Entomol. Zeitung. heransg. v. de Vereiune zu Steltin, 1841. p, 137, 246 VÉSIGANTS, quelquefois vers les articulations des pattes. On ne peut douter qu'elles ne fassent endurer des souffrances plus eu moins vives aux malheureux insectes qui leur servent de viclimes, car de Géer a vu l’un de ceux-ci employer ses pattes et faire des efforts répélés, mais iny- tiles, pour se délivrer de ces hôtes insupportables. Le petit nombre de semaines que mettent les larves des Meloés à arriver à l’état de nymphe, n'a pas permis à Newport de suivre leur développement progressif, et surtout d'observer les modifications gra- duelles qu'elies subissent dans leurs formes. Toutefois après avoir, pendant nombre d'années, cherché en vain des larves d'un état intermédiaire entre celles sortant de l'œuf et celles qui sont parvenues à leur grosseur, il finit par découvrir dans des nids de l'Anfhophora retusa, des larves de Coléopières, mais différant’tellement de celles des Meloës, au sortir de l'œuf, que sa première pensée fut de les con- sidérer comme se rapportant à des insectes d’un autre genre. En les examinant avec plus d'attention, diverses particularités lui offrirent la preuve qu'elles devaient ètre des larves de Meloés. Elles étaient courtes, grosses, d'un blanc jaunûâtre, avec les organes buccaux bruns. La configuration de la tête, celle des antennes, celle surtout du deuxième article élargi vers son extrémilé, offraient une grandé ressemblance avec la configuration des mêmes parties chez les jeunes larves de ces Vésicants. Les mandibules, cependant, étaient plus courtes, plus obtuses, et rappelaient davantage celles d'un insecte vivant de matières végétales. Les soiés caudales existaient encore,mais raccourcies; on voyait qu'elles étaient destinées à disparaître; les pieds étaient presque nuls, et les crochets réduits à un seul. D'autre part, la forme générale du corps de ces larves se rapprochait beaucoup de de celle des Meloés parvenus à toute leur croissance. Le thorax se montrait arrondi en devant, On ne voyait point de division bien mar- quée entre le corselet et l'abdomen, ous les anneaux ayant presque la même forme. La larve des Meloës change plusieurs fois de peau. Les léguments dont elle se dépouille restent attachés à l'extrémité de son corps. En les ramollissant, en les étendant, on peut juger que cette larve élait plus active dans les périodes précédentes de son existence. Mais en se rapprochant de l'état de nymphe, son corps subit des modifications qui suffisent pour révéler un changement dans son genre de vie. Jeune, ses mandibules étaient aiguës pour déchirer le corps de la larve dont elle est parasite; plus tard ces mèmes organes se sont rac- sourcis et sont devenus oblus, pour broyer la pälée mielleuse qui MELOÏDIENS. — Âeloe. 247 etait destinée à cette larve, et dont elle doit désormais se nourrir jus- qu à la fin de son existence vermiforme. La Nymphe a le corps glabre, ovalaire, un peu courbé en dehors, composé de treize anneaux (!), aminei et presque tranchant sur les côtés de l'abdomen, en dehors des stigmates. Les organes buccaux, les antennes et les pattes sont réduits à de petits tubercules. Outre les neuf stismates ordinaires, silués : le premier, entre le premier et le deuxième segment thoracique, et les autres sur les huit premiers anneaux de l'abdomen, ii semble en exister un autre très-petit sur la troisième partie du thorax. Cette nymphe paraît rester à peine quinze jours avant de passer à sa forme parfaite, Parvenus à leur dernier état, ces insectes ont le corps lourd, la démarche paresseuse. Leur défaut d'ailes les enchaïae à la Lerre. En général, ils s'éloignent peu des lieux qui cachèrent leur jeune âge. Leur nourriture consiste en végétaux herhacés, el plusieurs de ces animaux paraissent en affectionner particulièrement certaines espèces. Ordinairement ils saisissent et retiennent à l’aide de leurs pattes anté- rieures les feuilles ou autres parties des plantes qu'ils broutent. De temps à autre, ils suspendent un instant leur repas, pour caresser avec leurs pattes leurs antennes ou leurs organes de la mastication, Le poids de leur corps leur permet difficilement de grimper sur les tiges trop faibles ou trop élevées. Les Meloëés habitent principalement les lieux secs, les terrains sablonneux ou peu compacts, fréquentés par des Mellifères fouisseurs. On les trouve plus abondamment au printemps et en autonme. Ils se montrent plus volontiers dans les belles journées. Quand on les saisit, ils font sortir de diverses articulations, parti- culièrement du genou, un liquide jaune, onclueux, transparent, dont l'organe sécréleur est peu connu. Dieu,sans doute, leur a donné ce moyen de défense, contre le bec ayide de divers oiseaux capables, sans cela, de Les dévorer. Ils semblent être, suivant l'opinion de Latreille(?,, () Nous n'avons pu apercevoir le dixième anneau abdominal que lui prête Newport. Cette nymphe ne nous à pas paru non plus ensevelie dans la peau de La nymphe, comme l’a dit ce savant. (©) Larnerie, Mémoire sur un insecte que les anciens réputaient fort venimeux et qu'ils nommaient Bupreste, (Annales du Muséum d'Hist, nat.,t. 19, 4812, p. 129).— C. Pliuii Secundi, Hist. natur., lib. XXXVIT, Parisiis, Lemaire, 1829, 4, 8, p. 559. — Hist. nat, de Pline, Paris, Panckoucke, 1835,t. 17, p. 385, 248 VÉSICANTS. les Buprestes (1) des anciens, insectes qui faisaient enfler le corps des grands herbivores qui les avalaient . Depuis longlemps les médecins avaient reconnu aux Meloés des propriétés analogues aux Cantharides {2 \; les chimistes modernes, en confirmant ces observalions, ont remarqué que la vertu épispastique de ces petits animaux varie suivant les espèces &®). Plusieurs de celles-ci sont encore ulilisées dans l’art pharmaceutique des vétlé- rinaires ({). Pendant quelque temps, dans le siècle dernier, on avail eru trouver dans quelques-uns de ces Coléoptères un spécifique contre la rage (°). Malheureusement, l'expérience n’est pas venue réaliser de si douces espérances. L a — (1) Galien, dans le ouzième livre de son traité: De simplicium medicamentorum facul- tatibus. Venetis, 1, 4, 1625, in-fol., p. 82, dit: Sic Buprestis quoque reponere expe- dit. Sunt autem, et ipsæ animalis quoddam genus De tum PAPee Lun viribus adsimile, * Cetinsecte est nommé Buprestis el Bupristes par Ardoino ou Arduino , médecin , né à Pesaro vers le milieu du XV° siècle, (voyez Sante de Ardoinis, Opus de venenis, Basileæ , 1572, in-fol. , p. 236, cap. 10); Vulpestris, Bulpresta et Bustrepis par Vegèce, (voy. Publ. Vegetii Mulomedicina, Basileæ, 1574 , in-4°, p. 126 et 170). Eu accusant ces insectes de faire enfler les animaux domestiques qui les avalaient, les anciens auraient-ils attribué à ces Coléoptères les accidents auxquels sont sujels nos Rumiuants, principalement nos bœufs, lorsqu'ils ont mangé des trèfles humides de rosée ? l (©) Galien, 1. c., p. 82. (5) Voy. Farines, journal de pharmacie t. 45. p. 266-267. {#) Voy. Virer, Médecine vétérinaire, Lyon, 1771,t. 3, p. 351, etc. (5) Voy. Degner (Jean Hartmann) médecin, né en 16#7 à Schweinfurt, mort le 6 novembre 1756. De Scarabæorum majalium in morsa canis rabidi effectu specifco, salutari (ix Acta physico-medica Acad. Natur. curiosor, Norimbergæ, 1742, t. 6, in-4?, Obs, 92, p. 325-327 }). Bekannimathung des specifiquen Mittels wider den tollen Hunlbiss, welche S, Konigl Majestäl zum allgemeinen Besten vom Besitzer erkaufen , untersuchen , und dessen Gebrauch in verkommenden Fallen den medicinischen Collegien und i in gesam- mten Publico empfehlen lassen, durch hôchstderoselben Obereollegium Medicum. Berlin, 1771. | Schreibeu ueber das von dem Obercollegio Medico in Berlin bekanrt gemachte Huolfsmittel vider den tollen Huudbiss, von H. D. Eurenrrien , nebst Beantwortung desselben vou H. D. Deune , in Hanuov. Magaz., 1777, cah. 67. D. J. C. Scaaerren's Abbildung und Beschreibung des Mayenwurmskaefers , als eines zwerlassisen Hueïfsmittels wider den tolleu Hundbiss. Regensburg , 1778, petit in-4°, et MELOÏDIENS. — {/eloe. 249 A. Anteunes offrant Les articles 5€ à 7e plus gros. Prothorax plus loug ou presque aussi long que large. (S. G. Proscarabœus , Srernexs ). æ, Téte et prothorax marqués de points plus ou moins gros et assez serrés. Troi- sième article des antennes notablement plus grand que le quatrième: les sixième el septième, disposés d'une manière angnleuse, chez le 7. 8. Tête non creusée d'une fossette longitudinale, prés du bord interue de chaque œil, 1. M. proscarabaeus,; Lixxé. D'un noir plus ou moins bleu ou violet, parfois d’un bleu violet ou noir. Téle et prothorax marqués de points plus ou moins gros el rapprochés, aussi serrés, au moins sur les côtés du prothorax,que sur la téte : celle-ci sans fossette longitudinale près du bord interne des yeux. Prothorax un peu moins long que large; arqué en devant; offrant ver: le tiers ou les deux cinquièmes sa plus grande lurgeur ; puis rétréci ensuite en ligne un peu courbe jusqu'aux six seplièmes, et plus sensiblement ensuile ; souvent sans dépression transversale au devant de la base. Elytres plus ou moins rugueuses et coriacées. 7. Antennes plus longues; à troisième, quatrième et cinquième articles graduellement plus larges : le quatrième moins long que le troisième, plus long que large : le cinquième sensiblement plus élargi, à peineaussi long qu'il est large à l'extrémité : les sixième et septième, déprimés, beaucoup plus larges que longs : le sixième inséré à la parlie postéro-supérieure du cinquième, un peu voûté : le seplième, plus sensiblement voûté, incliné, articulé à angle ouvert ou presque Unterricht gegen den tollen Hundbiss und dessen Folsen, von deu Physicisin Frankfurt am Mayn. 1780. Frairze, Geschichte des Hundswuth , sammts Beobachtungen ueber die Wirkuogen der Meloe. Wien. 1781. D. Jaëcer, Medicinische Auweisung wegen der tollen Hundswuth. Stutigard und Tubingen , 1752. Seawartz. De Hydrophobia ejusde specifico Meloe majali et proscarabæo. Halæ » 1783, in-4°, Uxoxao (C. S.), der Maywurm , als Mittel wider den tollen Hunisbiss. Zullichau, 1783, in-S°. Deuxe, Versuch einer vollstandigeu Abhandluug von dem Maywurme, und dessen Anwendung in den Wuth und Wassercheu, Leipzig, 1T8S, 2.1. 9, in-89, elc., etc. 250 VÉSICANTS. à angle droit avec le sixième : le huitième, inséré sur le dos du septième, vers les deux tiers de la longueur de celui-ci ; les cinquième, sixième et seplième, disposés presque en demi-cercle, au-dessus du niveau des autres. Dernier arceau du ventre sensiblement échancré en arc à son extrémité. ®. Antennes plus médiocres; troisième article, obconique, de moitié environ plus long que le suivant: celui-ci presque d'égale grosseur, ayec les angles émoussés, ua peu plus long que large : le cinquième à peu près égal en longueur au quatrième,mais plus sensi- blement élargi vers l'extrémité : les sixième et septième faiblement plus gros que le cinquième : le sixième ua peu plus élargi vers l’extré- milé : le septième, en ovale tronqué à ses deux extrémités, un peu déprimé : les cinquième, sixième et septième disposés presque en ligne droite : le huitième inséré bout à bout avec le septième : les huitième à dixième presque moniliformes : le onzième, à peu près aussi long que les deux précédents réunis, en ligne droite à son côté interne, en ligne un peu arquée à l’externe, rétréci en pointe à l'ex- trémilé. Dernier arceau du ventre obtusément arqué en arrière. Meloe proscarabœæus, L'an. Syst. Natur., 10e édit. ,t. #4, p. 419, 1. — fd., 42° édit., p. 679. 1. — 14., Faun. suec., p. 227 , 826.— Pooa, Ins. nus. græc., p. 47. 1? — Scoroc., Eut. caru.,p. 59. 1847— O, F. Mucer, Faun. fridr., p. 22. 216? — [d., Zool. Dan. Prodr. , p. 96. 1079? — Ponrorr., Naturg. p. 214. 1. — Becgmanx, Car. Lian. Syst. Natur., p. 145. 1?— P. L. S. Mozcer, G. Lixx, Naturs. t. 5, fe part., p. 379. 1. pl. 8, fig. 4? — Goeze, Entom. Beytr., p. 693. 1. — Scuaerr. Abbild. n. Beschr, d, Mayenwurin , p. 6, pl. fig.1.— Barout, Gener., p. 87.— ileresr, Arch., p. 14%. 1. — Founcr. , Entom. paris. t. 1, p. 176. 1.— Razouw. Hist, nat, du Jorat, t. 1. p. 170. 89. — De Vircess, CG. Linx. Entom. L. 4. pe 397. 1 ? — Guen. C. Lixn, Syst. nat. t, 1. p. 2017, 1? — Ov. Encycl. méth. 1.7. p. 630. 1.— Îd. Eutom. t. 5. n° 45. p. 5. 1. pl. 1. fig. a à f, détails. — Cuv. Tabl. élém, p. 841. — Ceveru, Faun. ingr, Prodr. p. 116, 553 ? — Scunaxx, Faun. boic. t. 1. p.636. 836. — Lave. Faun, suec, t. 3 p. 360. 4. var 5. — tarsn. Ent, brit. t. 4, p.481,1.— Wacck. Faun. par.t, 1.p. 267. 1.— Ticxx, Hist. nat. 1.7. p. 110. — BLuuevs, Handb. 8e édit. p. 341.1. — Id. trad. fr. (1803) t. 1. p. 421. 1. — Grucexu. Jus. suec. t. 2. p, 482. 1. — Leacu, Essay on the gen. Meloe, in the Transact. of the Linn. Soc. of Lond t. XI 1€ part. p. 46.7. pl. 7. fig. 6et7.— Id. Furth. Observ. etc., loc. cit. p.2#t. 11 etp. 250.11.— Guen. Dict, class. d’Hist. nat. t, 10. p. 530. — Dumérir, Dict. des sc. nat. t. 30. p. 46.4 pl. 8° cah. pl. 12. fig. 3/Q) ? — Zerrensr. Faun, suec. p. 872.1. — [d. Jas. lapp. p. 158. 4. — Conris, Brit. Entom.t. 6. n° 979. 2. — Mecs. Leur, t. 2. p: 299. 1. — Braxor et Rarzeo. Darstell. Abbild. t, 3, p. 115. pl. XV. fig. 4. (Kg) et 5(Q ).— Baawor et Enicns, Monogr.gen, Meloes, in Act. Acad, Gurios. Natura MELOÏDIENS. — A/eloe, 251 1, 16. {opart. p. 119. 1. — Saucu. Ins. fenn. p. #25. 1. — De Casrecx. Hist. at. 1.2. p. 278, 1? — L. Dur. Excurs. Entom. p. 72. 438. — Küsr. Kaef. Europ. 3. 50. — L.Revrexs. Faun. austr, p. 618, Cantharis proscarabæus, (var. noire), De Geer, Men. t,5.p.3. 4.pl. 1. fig. 4 ? insecte ? ;fig. 2. antenne dé la Q ; fig. 3, ongles ; fig, 4. antenne du ; fig. 5 et 6- œufs; fig. 7, larve, fig. 8, ongles de la larve. == Id. Uebers. t 5. p.237. — Rerz. Ge uer. p. 132. S09. Meloe primus, Scuserrer, Icon. pl. Il, t, 3. fig. 5. © ? — Paz. Enumer. p.4 5. Meloe punctata, Fasn. Syst, Entom.t, 1. 2 p. 518. 4. — /d. Syst. Eleuth. t. 2 p. 587. 6. (Voy. Ilig. Magaz. t, 4. p. 169, 6.) — Pawz. Faun, germ, 10. 16, (9 }; — [d, Entom. gérm, p. 551. #4. — 14. Index, p. 208, 9. Meloe atrata, Mever, Tentam. p. 15. 2, Meloe Brunsvicensis, Meyer, Teutam, p. 25. 7. Meloe cyanella, (Zicver) (Desean), Calal. (1821) p.75. — Gescer V. Lenesoux's,Reise, p. 140; 2. Voy. Bullet, de laS. d. Nat. de Mosc. 1841. p. 597. Meloe rugipennis, Maxxeruein, in Huwwec, Essais entom. p. 21.15. Meloe proscarabaeus. (auquel il raltache son M. cyanellus,du Catal, précédent) (Deseax) Catal. (1835) p. 220. — Id. (1837) p. 242. Var. &. Elylres à peine plus courtes que l'abdomen. Meloe tecta, Paxz. Faun. germ, 10 18. (71) — Id. Entom. serm. p. 351. 5. — Mever Tentam. p. 42. 4. — Larr. ist. nat, t. 10. p. 38S. 3.— Jd. Geuér.t. 2. p. 218. Meloe prascarabaeus, Paxz. Krit. Revis, p. 140. Meloc tectus, Meacu. An. Essay etc. én the Trans. 6[ the Linn. Soc. of Loud, €t. XI, fe part. p. 47-8. pl, 7. fig. 8 et 9. — Zu. p. 244.13 et p. 250, 15, Long. 0,0142 à 0,03%%0 (5 à 20 I.) Larg. 0,0056 à 0.0067 (1 2/3 à 3 1.) à la base des élytres ; 0,0072 à 0,0135 (3 1/4 à GI.) vers le milieu de l'abdomen. Corps peu luisant. Téle ordinairement noire où d’un noir bleuätre au violàtre ; marquée de points assez gros et rapprochés, habituelle- ment imponctuée et parfois creusée d’une fossette,sur un pelit espace du milieu du front; glabre; rayée d’une ligne longitudinale médiane, naissant de la suture frontale, et prolongée à peine au delà du niveau du bord postérieur des yeux; habituellement marquée d’un sillon plus ou moins obsolète sur le milieu de la partie postérieurement déclive du vertex; non creusée d'une fossette longitudinale au côté interne des yeux, mais souvent nolée d'une dépression ou fossette transverse, après la suture frontale, de chaque côté de la ligne mré- diaire. Epistome et labre de même couleur ; en partie garnis de points piligères, plus petits sur le labre: celui-ei échancré environ jusqu'au quart de sa longueur. Suture frontale en angle dirigé en arrière, 252 VÉSICANTS. Antennes prolongées environ jusqu’au quart (@) ou à la moitié (9) des élytres ; violettes, avec les quatre derniers ou souvent seulement le dernier d’un noir cendré: les cinq (f) ou sept (9) premiers arti- cles garnis de poils: les derniers presque glabres ou brièvement pubescents : le troisième, obconique, de moitié plus long que large, plus grand que le quatrième : les cinquième à seplième plus larges, le sixième surtout : les huitième à dixième moniliformes ou submo- niliformes : le dernier, le plus long, rétréci dans sa seconde moitié. Cou marqué de points assez petits et pilifères. Prothorax à peine aussi long qu'il est large dans son diamètre transversal le plus grand ; arqué en devant jusqu’au tiers ou aux deux cinquièmes de sa longueur, avec la partie médiaire ou correspondant au cou sensiblement échancrée en arc; anguleux et subarrondi vers le tiers ou les deux cinquièmes de sa longueur, et offrant dans ce point sa plus grande largeur ; rétréci ensuite en ligne un peu courbe jusqu'aux six septièmes, et plus sensiblement de là jusqu’à l'extrémité; entaillé ordinairement en angle très-ouvert et en général peu profond à la base; rayé, au devant de celle-ci, d’une ligne qui le fait paraître muni d’un rebord très-étroit : ce bord faiblement convexe dans le sens vertical et con- vexement déclive seulement vers les angles; parfois faiblement déprimé, mais plus densement ponctué au devant du rebord basilaire ; : plus ou moins planiuscule ou faiblement convexe en dessus ; ra rement noir, ou d'un noir violâtre ou bleuätre ; glabre ; marqué de points au moins aussi gros que ceux de la Lèle, aussi serrés que ceux- ci sur les côtés, ordinairement moins rapprochés près de la ligne médiane ; rayé d’une ligne ou d’un sillon médian le plus souvent marqué seulement depuis la moitié de la longueur ou un peu moins, jusqu'aux cinq sixièmes, souvent élargi sur sa partie postérieure ; offrant parfois, vers la moitié de sa longueur, une fossetle ou les traces d’une fossetle entre la ligne médiane et chaque bord latéral ; partie infléchie plus luisante, violette ou d'un bleu violet, plus parci- monieusement ponctuée. Sculum du mésothorax finement ponctué et peu pubescent. Elytres à fossette humérale courte et médiocrement profonde, offrant ordinairement vers le tiers ou les deux cinquièmes externes de la largeur de chaque étui leur point le plus prolongé en arrière ; offrant entre le doset la partie repliée en dessous une tranche assez prononcée près de l'épaule, mais bientôt après arrondie ou convexement déclive; glabres; rugueuses ou coriacées, d’un noir moins bleuâtre ou violâtre en dessus que sur leur partie infléchie. Dos de l'abdomen d’un noir opaque sur les côlés, charge d'aires d'un noir MELOÏDIENS, — Âeloe, 253 bleuätre luisant, occupant la majeure partie médiane de la largeur des premiers arceaux, la Lotalité du dernier et la presque totalité de l'avant-dernier : ces aires, marquées de petils points, garnies sur les derniers arceaux de poils fins et peu apparents. Dessous du corps d’un bleu violet où d’un bleu noir sur la poitrine, noir ou d’un noir violâtre ou bleuâtre sur le ventre ; ruguleux sur ce dernier et marqué de points donnant chacun naissance à un poil fin et couché. Pieds robustes, ordinairement d’un bleu violet parfois empourpré, luisants, ponctués et garnis de poils. Tuarses simples (19); garnis de brosses en dessous. Ongles fauves ou obscurs. Plantule peu saillante et piligère. Cette espèce paraît se trouver, au printemps, dans loules les parties de la France. SuivantLinné elle ronge les feuilles des renoncules, etc. Ons. Elle offre de nombreuses variations, sous le rapport : 1° De la taille. 20 De la couleur. Ordinairement d’un noir bleuâtre ou violätre, elle montre d’autres fois des teintes moins sombres, principalement sur les parties infléchies du prothorax et sur les pieds, et d’une manière moins vive ou plus obscure sur la tête et sur le prothorax. 3° De la ponctuation. Chez les exemplaires conformes aux types dé- crits par Brandt et Erichson, la tête et le prothorax sont couverts de points profonds et rapprochés ou même en partie contigus; chez d’autres, ces points sont sensiblement moins enfoncés, et par suite plus petits el moins rapprochés. Ordinairement un petit espace du nilieu du front reste imponctué , et le disque du prothorax montre les points moins rapprochés. Plus rarement, sur le dos de ce segment prothoracique, existent des espaces assez grands, imponclués. Ceux qui séparent les points, sont tantôt lisses, tantôt lésèrement ruguleux. 4° De la téte. Elle est parfois sans dépressions sensibles sur le front ; d’autres foïs, elle montre après chaque bourrelet, situé vers la partie postérieure de la base des antennes, une fossette lransverse plus ou ioins marquée: mais ces fossetles me sont jamais longitudinales, comme chez le ]f. violaceus. Le milieu de la partie postérieurement déclive du vertex offre le plus souvent les traces d’un sillon; chez d’autres individus, ce sillon se montre oblitéré. 50 Du prothorax. La plus grande largeur de ce segment se trouve d'une manière un peu variable du liers aux deux cinquièmes de la longueur; mais ce diamètre transversal égale au moins le longitu- dinal, et ce caractère est un des traits les plus caractéristiques de cette 254 VÉSICANTS. espèce. À patlir du point où il offre sa plus grande Jargeur , le pro- thorax se rétrécit en ligne un peu courbe jusqu'aux cinq sixièmes, où il est plus brusquement rétréci, pour se montrer sinué ou parallèle à l'extrémité de ses bords latéraux. Sa base estenlaillée en angle très- ouvert d'une manière variablement profonde. Parfois elle se trouve au riveau du reste du dos ; souvent au devant de la ligne transversale qüi lui forme un très-léger rebord, se montre une sorle de sillon transversal, généralement moins prononcé que chez le 1]. wiolaceus; et habiluellement interrompu d'une manière plus ou moins sensible dans son milieu. Cette dépression sulciforme esl souvent obsolète ou rüidimentaire , et paraît, en général, plus prononcée chez les 9 que chez les ': Souvent le prothorax n'offre pas de traces d'un sillon sur la ligne médiane ; chez divers individus, au contraire, la seconde moilié de celle ligne se déprime de manière à constituer un sillon plus ou moins apparent, prolongé jusqu’au sillon antibasilaire , quel - quefois en s’élargissant d'avant en arrière; rarement ce sillon offre; sur la moitié antérieure, des traces de son existence. 6° Des élytres. Les rugosilés des élytres sont en général en harmonie avec la ponctuation plus ou moins forte du prothorax ; mais on trouve toutes les transitions dans leurs différences extrèmes. Beaucoup d'auteurs ont sans doute confondu le À, proscarabœus avec le violaceus ; nous avons indiqué par un point d'interrogation les descriptions qui offrent le plus d'ambiguilé ou qui paraissent s'appli- quer dubilativement à l’un ou à l’autre de ces insectes. La synonymie de l'espèce qui nous occupe reste done difficile à éta- blir. Les savants auteurs dela Monographie du genre Meloe, Brandt et Erichson , ont rendu sérvice à la science en indiquant, d’après des types certains, la synonymie de divers auteurs. Grâce à leurs re- cherches, on sait aujourd’hui que les À]. punctata (1) el tecta () PaANzER ; rugipennis (3) Manxernem; faurica et cyanella (*) Dergax, doivent être rapportés au proscarabœus. Mais nous ne saurions admettre avee eux que le Meloe inscrit sous ce nom dans les écrils de Fabricius, doive être identique avec l'espèce dont il est ici question. Selon nous, celte {') Panzer, Faun. germ. 40, 16.— fd. Entom. germ. p.351. 4. (?] Panzer, Faun. germ. 10,14 (91). — [d. Ent. germ. p. 351.5. L'auteur avait déjà reconnu lui-même (Krit. Revis. p.140) que son M. tecta, était une simple variation du proscurabueus. (3) Huuuer, Essais. Entom. p.21. 15. (+) Desman, Catal. (1821) p. 75. MELOÏDIENS. — Meloé, 255 espèce doit être synonyme du Â/. violaceus de Marsham. L'opinion, conforme à la nôtre, d'Illiger, de ce savant critique, qui avait exa- miné avec soin la collection du professeur de Kiel, nous semble d’un grand poids dans la question. D'autres entomologistes , entr'autres feu le comte Dejean, ont mul- tiplié les espèces aux dépens du A]. proscarabœus. Ce savant, qui à tant contribué à répandre le goût de l'histoire des insectes , avait déjà supprimé le AL, cyanellus, dans son Catalogue de 1833 , pour la réunir à son proscarabæœus. Son M. gallicus (*) nous semble encore, comme à Brandt et Erich- son, devoir être rapporté à la même espèce. Ilen a les caractères les plus saillants, celui d’avoir le prothorax aussi développé en largeur qu'en longueur, et rétréei en ligne un peu courbe depuis le tiers environ de sa longueur jusque près de l'extrémité; mais il est ordi- nairement d’une taille un peu moins avantageuse ; sa tête et son pro- thorax sont d’un bleu ou bleu violet obscur, marqués de points moins gros et moins rapprochés, et ses élytres sont moins rugueuses. Quant au A]. cyaneus (Des. ), rapporté avec doute au 17. proscara- bœus , par Brandt et Érichson , peut-être doit-il en être séparé spécifi- quement. Il pourrait être caractérisé ainsi : 2. M. cyaneus. D'un violet ou bleu violet plus ou moins foncé ou noirâtre , parfois irisé de cuivreux ou de cuivreux violet sur la téte el sur le prothorax; marqué sur ces parties de points en général médiocres et mé- diocrement rapprochés ; imponctué sur le milieu du front; sans fossette longitudinale près des yeux. Prothorax au moins aussi long que large; arqué en devant, offrant vers le tiers de sa longueur sa plus grande lar- geur, puis rétrécienligne presque droile ; en ligne faiblement arquée ou entaillée à la base. Elytres rugueuses ou coriacées. sel ?,à peu près comme chez l'espèce précédente, Meloe cyanea, (Deseax) Catal. (1821) p. 75. Heloc cijaneus, (Des) Catal, (1855) p. 2 0. —Jd. (1837) p. 242. Long. 0,010 à 0,0225 (4 1/2 à 10 L.) Larg. 0,0033 à 0,00 45 ( 1 1/7 à 21 ) à la base des élytres, 0,006 à 0,0090 (2 4/2 à 41.) vers le milieu de l'abdomen, (5) Heloe pallica, (Deseax) Catal. (1821) p. 75. Meloe gallicus, (Drseax) Catal. (1835) p. 220. — Lu. 1857, p. 242. 056 VÉSICANTS. Cette espèce habite, comme la précédente ; la plupart des parties de la France. Oss. Elle est d’une taille généralement plus petite; d’une couleur ordinairement d’un bleu foncé et violätre ou d’un bleu violet, quel- quefois d’un violet empourpré ou irisé de cuivreux sur la tête et sur le prothorax , d’un bleu violet sur les élytres. Elle est marquée sur les deux premières parlies du corps de points un peu plus petits ou à peine aussi gros que chez la plupart des exeniplaires du proscarabœus; et moins rugueuses sur les élytres. Le prolhorax semble un peu plus long que large ; tantôt il est presque en ligne droile, ou à peine ré- tréci vers l'extrémité de ses côtés, à partir du point où il offre son diamètre transversal le plus grand ; tantôt il offre , comme l'espèce précédente, une sinuosilé ou rétrécissement plus sensible près des angles postérieurs ; il est souvent presque en ligne droïte , où faible- ment entaillée dans le milieu de son bord postérieur. Ce bord est ordinairement tranchant, tantôl rayé au devant de lui d'une ligne légère, tantôt n’en offrant pas de traces ; il s'incline plus faiblement presque en ligne droite jusqu'aux angles postérieurs; il est à peu de chose près aussi élevé dans son milieu que le reste de la surface. La ligne médiane présente parfois après le milieu de sa longueur une dépression longitudinale plus ou moins sensible, qui d’autres fois n'esi pas apparente. 83. Lé.e creusée d'uue fosseite longitudinale, près du bord intérne de chaque œil, 3. M. violaceus; Mansnaw. D'un bleu noir ou violet. Téte et pro- thorax marqués de points médiocres et médiocrement rapprochés : la tête creusée d’une fosselle longitudinale près du bord interne de chaque æil. Prothorax d'un cinquième plus long que large ; urqué en devant , offrant vers son tiers sa plus grande largeur , rétréci ensuile en ligne à peu près droile ; creusé d'un sillon transversal au devant de la base. Elytres peu fortement rugueuses ou coriacées. Antennes plus longues ; à quatrième , einquième et sixième ar- ticles graduellement plus larges: le dixième , moins long que le troi- sième , plus long que large , ainsi que le cinquième : les sixième et seplième déprimés , beaucoup plus larges que longs : le sixième , in- séré à la partie posléro-supérieure du cinquième , un peu voûté : le seplième plus sensiblement voûté, incliné , arliculé presque à angle droit avec le sixième: le huilième, inséré sur le dos du septième, vers MÉLOÏD'ENS. — feloe. 257 les deux tiers de sa longueur: les cinquième, sixième et seplième , disposés presque en demi-cercle au dessus du niveau des autres ar- tieles. Dernier arceau du ventre sensiblement échancré en arc à son extrémité. £. Antennes plus médiocres: troisième à septième articles, obco- niques, plus longs que larges : le quatrième , le moins long , parfois faiblement plus long que large, souvent moins large que le troisième : les cinquième à seplième, les plus larges, surtout le sixième: les sixième et seplième, à peine déprimés: les cinquième , sixième et sep- ième , disposés en ligne presque droite: le huüilième, inséré bout à bout avec le septième. Dernier arceau du ventre oblusément arqué en arrière: Éantharis proscarabaeus, De Geer, Mem.t. 5. p. 3. 1? — Rerz. Gener. p. 132. 809? Hleloe proscarabaeus, Sucrz. Kenuzeich. p. 92, pl. 7. fig. 34. : fig. c. antenne du .— Faga. Syst. Enlom. p. 259. 1? Id.-Spec, ins. t, 4.p. 327. 4? — Id. Mant. 1.1. p. 215. 1? Id. Entom. Syst.t, 4. 2e p. 517. 1 ? — Id, Syst. Eleuth.t 2.p. 587. 4? — Scmaerr. Abbild, pl. fiy, 3? — Goezr, Beyir, t. 1. p. 694. 4. var. — Rossi, Faun. etr, t. 1.p. 387, B90.— Id, édit. Hezw. t. À. p. 289. 590. — Fiscærn, Naturg. v. Livl. p. 287. 384? — Meyer, Gemein, nat. d, gift. Inseckt, p. 12. h° 4. pl. 1. — Jd Tentam. Monogr, gener, Meloës, p. 11. 1. — Id. Zovlog. Anua. 1.4, p. 192. — Paz . Faun. germ 10. 42. — Ii, Entom. germ. p. 350. 4. — [d. Index, p. 208. 1. — Pavr. Faun. suec. 1. 3. p. 361. var. a. — Larr, Hist. nat, { 10. p. 387.1. — Id. Gener. & 2. p. 217. — Couvruss, Handb. p. 334. Meloc similis, Marsa, Ent. brit, 4. p. 482, 3. Var. 2. Elytres couvrant l'abdomen. Meloe aprilina, Meyer, Tentam. p. 21. 5? | Meloe violaceus, Mansn. Entom. brit. t, 4, p. 482. 2. (Voy. Ita. Mag, 1, 4 p. 167.1. — Gien, Ins. succ. t, 2. p. 485.2, — Leacs, in the Transact, of the Linn, Soc: of Lond. t. X1,1e part. p. 45, 6. pl.7. fig. 3, 4 et 5, — Id. p. 244.12 et p. 250. 12. — Savouezce, the entom. Usef, 369, pl, #4. fig. 7. — Zerrersr. Faun. lapp.p, 273.2 — Id. Ins. lapp. p. 158. 2. — Çurris, Brit. Entom t, 6.279, 1. — Braxor ét Rarzes. Darstell, u. Beschr. ® part. p. 112. pl. 14. fig.7 — Branot et ÉRicus. Monogr. gener. Melôés, in Act. Acad. Curios. Natur.t. #6. { part p. 116. 2. — ÊL, tiré à part, p.16. 2. — Sauve. Insect. fenn. p. 436. 2. — f. Keorens. Faun. austr. p. 618.— Küsrer, Kaef. Europ. 9.63. Proscarabaeus violaceus, Srevn, Ilustr, t. 5, p, 65. 1. — /d, Man, p. 334. 2695. Long. 0,0112 à0,0405 (5 à 181.) Larg. 0,0045 à 0,0067 (2 à 3 1.) à la base des élytres ; 0,0067 à 0,01923 (3 à 6 1.) vers le mili:u de l'abdomen. Annales dé lu Socièté Linñéemme. 17 258 VÉS:CANTS. Corps luisant. Tête d'un violet bleuâtre, d’un violet foncé , plus ra- rement d’un noir violet ou violâtre ; marquée de points médiocres et en général médiocrement rapprochés ; ordinairement inrponciuée sur le milieu du front ; glabre ; rayée d’une ligne longitudinale médiane, naissant de la suture frontale, à peine prolongée au delà de la région imponctuée qu’elle traverse, c’est-à-dire dépassant à peine le niveau du bord postérieur des yeux ; ordinairement marquée d’un sillon plus ou moins apparent au milieu de la partie postérieurement déclive du vertex; creusée d'une fossette longiludinale près du bord interne de chaque œil, naissant après le bourrelet situé vers la naïssance de chaque antenne. Epistome et labre de la couleur de la tête ; en partie marqués de points piligères : ces points, plus petils sur le labre : celui-ci échancré jusqu’au tiers environ de sa longueur. Antennes pro- longées jusqu’au cinquième ou au quart (9) ou presque jusqu'à la moitié (2) des élytres ; violettes, avec le dernier et plus rarement les quatre derniers articles,d’un brun noir grisätre ou cendré: les cinq (f') ou les sept (9) premiers articles garnis de poils assez courts : les derniers, presque glabres ou brièvement pubescents : le troisième, obconique , de moitié plus long que large, en général visiblement plus grand que le suivant : les cinquième à septième plus larges, sur- out le sixième : les huitième à dixième moniliformes ou submonilifor- es : le onzième, le plus grand, à peu près aussi grand que les deux précédents réunis. Cou marqué de points assez pelits ; presque glabre. Prothorax d'un cinquième plus long que large dans son diamètre transversal le plus grand; arqué en devant jusqu’au tiers de sa lon- gueur , avec la partie médiaire tronquée ou faiblement échancrée en arc derrière le cou ; anguleux et subarrondi sur les côtés au tiers de sa longueur, et offrant dans ce point sa plus grande largeur , rétréci ensuite en ligne à peu près droite jusque près des angles postérieurs ; légèrement sinué près de ceux-ci à l'extrémité du sillon antébasilaire ; entaillé en angle très-ouvert et peu profond, à la base ; rayé au devant de celle-ci d’une ligne qui le fait paraître muni d’un rebord très- étroit, un peu moins élevé, même dans son milieu, que le dos: ce rebord. faiblement convexe dans le sens vertical, eonvexement déclive seulement vers les angles; creusé, au devant de son étroit rebord basilaire, d’un sillon transversal assez large et toujours prononcé ; plus ou moins faiblement convexe sur le dos; d’un violet, ou violet bleu , ou d’un noir bleu ou violet; glabre; marqué, comme la tête, de points médiocres ou assez pelils et médiocrement rapprochés : ces points, ordinairement peu nombreux de chaque côté de la ligne ’ MELOÏDIENS. — Meloe. 259 médiane, vers la moilié ou un peu plus de sa longueur; ordinairement noté d’une fossette, d'un sillon ou d’une ligne, parfois même d’une simple cicatrice, depuis la moilié ou un peu plus, jusqu'aux trois quarts ou quatre cinquièmes de la ligne médiane ; parlie infléchie, d’un violet plus prononcé, plus luisante, plus parcimonieusement ponc- tuée. Scutum du mésothorax ordinairement en angle dirigé en arrière et plus relevé à son extrémité. Elytres à fossettes humérales assez courtes et médiocrement profondes, offrant ordinairement vers le tiers ou les deux cinquièmes de la largeur de chaque étui leur point le plus prolongé en arrière , vers le dixième de la longueur de cha- que élytre; montrant entre le dos et la partie infiéchie une tranche presque uniformément subarrondie ou convexement déclive depuis l'angle huméral jusqu'à leur extrémité ; violetles, d’un violet noir ou d’un noir violet; glabres ; assez finement ou peu grossièément rugueuses. Dos de l'abdomen d'un noir opaque sur les côtés ; orné d’aires cornées d’un bleu violet ou d’un noir bleu ou violet , luisant , garnies de poils couchés, peu épais, peu apparents : ces aires cou- vrant plus du liers ou de la moitié médiaire des premiers arceaux, sübtransversales ou transversales sur les deux derniers, Dessous du corps violet ou d'un noir bleu, violet ou violâtre plus luisant ; ruguleusement ponctué sur le ventre , et garni de poils assez fins et couchés. Pieds assez robustes ; ruguleusement poncelués et garnis de poils. Tarses simples (79); gärnis de brosses en dessous. Ongles fauves où obscurs. Plantule saïillante et piligère. Cetté éspêéé parait habiter la plupart des provinces de Ja France. Oss. Le M. violaceus se distingue des autres espèces ayant comme lui les articles 5 à 7 plus gros et anguleusement diposés chez le Z, par Sa iête et son profhorax marqués de points médiocres et assez petits, ét médiocremént serrés; par sa tête ordinairement im- ponctuée et parfois marquéé d'üné fossetie, sur le milieu du front; creusée au-dessus du bourrelet, c’est-à-dire après lé bour- relét situé vers la basé de éhâque antenné , près du côté intérne de chaque œil, d’une fossette longitudinale assez prononcée ; par son prothorax d’un cinquième plus long que large, créusé au- devant de la base d’an sillon transversal très-marqué , offrant vers lé tiers de sa longueur sa plus grande lârseur , rétréci en ligne à peu près droite dépuis ce point jusqu'aux angles postérieurs, ôu du moins jusqu'à la courte sinuosité correspondant à l’extré- inité du sillon anti-basilaire, souvent marqué d'une dépression où 260 VÉSICANTS. pelile fossetle un peu après la moitié de sa ligne médiane , et pen ponctué de chaque côlé de celte fossette ou de l’espace qui la repré- sente; par ses élytres moins grossièrement ou plus finement rugueu- ses ou coriacées. La longueur du prothorax, le sillon anti-basilaire de celui-ci , ses côlés rétrécis en ligne droite, et principalement les fossettes voisines des yeux, paraissent être les signes les plus caractéristiques, les plus frappanits et les plus constants, æx. Téte et prothorax presque lisses, parcimonieusement pointillés, Troisième article des antennes ordinairement à peine aussi long ou plus long que le quatrième : les sisiôme et septième régulièrement disposés (19 ). 4, ME. autumnalis; Ouviea. D'un bleu, de nuances diverses ; lisse, nihidule et parcimonieusement ponctué sur la tête et sur le prothorax : ce dernier , à peine plus long que large ; arrondi en devant jusqu'au quart , subparallèle ensuite ; planiuscule; échancré à la base; creusé au devant de celle-ci d’un sillon transversal raccourci à ses extrémités ; rayé d'un sillon longitudinal médiaire , moins léger dans sa seconde moitié. Elytres pointillées , marquées de points peu rapprochés, parfois ruguleuses. / Antennes plus longues : troisième à septième articles des an- tennes graduellement plus comprimés; les lroisième à cinquième graduellement plus élargis d’arrière en avant ; le troisième souvent plus court ou à peine aussi long que le quatrième ; le cinquième à peine aussi long que large ; les sixième et septième arrondis sur les côtés, au moins aussi larges que le cinquième, moins longs que larges ; les huitième à onzième beaucoup plus étroits, submonilifor- mes; le dixième et surtout le huitième, un peu plus courts que le neuvième : le onzième , un peu moins long que les deux précédents réunis , rétréci dans sa seconde moilié. Tarses plus sensiblement propres à former ventouse, en dessous. Dernier arceau du ventre tronqué, avec les angles avancés , paraissant par-là sensiblement échancré. 2. Antennes plus courtes : troisième et quatrième articles des antennes obconiques, peu sensiblement déprimés : les cinquième et sixième , faiblement déprimés : le sixième au moins aussi long que large , sensiblement plus large que le quatrième : les sixième et sep- lième plus larges que longs, subarrondis sur les côtés : le septième, plus sensiblement déprimé que les précédents : les huitième à dixième MELOÏDIENS. — Âleloe. 261 groporlionnellement inoins étroits, submoniliformes : le dixième, et surtout le huitième, un peu plus courts que le neuvième : le onzième proportionnellement plus court. Tarses iplus soyeux en dessous.Der- nier arceau du ventre un peu arqué en arrière. Meloe punctatus, Manus. Entom, brit. p. 483.6, Meloe autumnalis, Ouiv. Encyel. méth. t, 7,(4792) p. 650.4, — Jd. Eutom.t, 3, n° 45, p. 7. 4. pl. 1. fig 2, a, b, (47). — Ticnx, Hist. nat. t, 7. p. 112, — Lan. Hist, nat. t. 10 p.387. 3. — Duuérir, Dict. des se. nat, t, 30. p, 16, 3. — Murs. Lettr, t. 2. p. 299, 3. — Branvr et Enicus, Monogr. gen. Meloës, in Act. Acad, Gurios, Natur. t. 16, 1e part. p. 120. 5. pl. 8. fig. 4. (7). — id. Tiré à part, p. 20. 5. ple 8, fig. 1. (47). —Cunris,Brit. Eutomol.t, 6. 279. 4. —L, Rentens. Faun. austr, p. 618. — Küsrer, Kaef. Europ, 27. 92, Meloe glabratus, Veacu, in the Trausact. of the Linn. Soc. of. Lond, t. XI, 1e part. p. 45. pl. 7. fig. 4 et 2. — [d, p. 244. 18. et p. 251, 45. Proscarabaus autumnalis, Sreruens, Illustr. t, 5, p. 67. 5, — 2), Man.p. 338. 2629. Long. 0,0090 à0,0157 (4 à 71) Larg. 0 0033 à 0,005 (4 1/23 21.) à la base ds élytres ; 0,0056 à 0,0090 (2 1,2 à $ |.) vers le milieu de l'abdomen. Corps d’un bleu verdätre ou d'un bleu de nuances diverses, luisant ou presque brillant sur la lête et le prothorax. Téfe glabre ; lisse ; marquée de points assez petits et clairsemés ; rayée d’une ligne lon- gitudinale naissant de la suture frontale, à peine prolongée jusqu'au niveau du bord postérieur des yeux : cette ligne, parfois terminée dans ce point par une fosseite plus ou moins légère ; marquée d'un sillon ou de deux lignes contiguës à la partie postérieurement déclive du vertex. Epistome et labre en partie marqués de points piligères : le labre brun ou brun noir, échaneré presque jusqu’à la moitié de sa longueur. Sulure frontale en angle dirigé en arrière. Antennes prolon - gées environ jusqu’à la moitié des élytres ; droites ou presque droites (9 }; violettes, avec les quatre derniers articles bruns ou d’un brun violâtre ; subcomprimées et plus larges du quatrième au septième article ; le troisième, obconique, de moitié plus long que large : les quatrième et cinquième, au moins aussi grands, graduellement plus oyalaires ; les sixième et septième presque orbiculaires, un peu rap- prochés de la forme carrée : les huitième, neuvième et dixième plus étroils, submoniliformes : le onzième, le plus grand, rétréci dans son tiers postérieur ou un peu plus. Cou court. Prothorax au moins aussi long sur son milieu qu’il est large à la base; fortement arqué ou presque en demi-cercle à son bord antérieur jusqu'au quart de sa 262 VÉSICANTS. longueur, subparallèle ensuite ; émoussé aux angles postérieurs ; échancré en arc ou entaïillé en angle très-ouvert, à la base ; muni à celle ci d’un rebord très-élroit, peu apparent et s'inclinant vers les angles ; presque plan en dessus; creusé au devant dela base d’un sillon transversal à peine prolongé jusqu'aux angles et un peu élargi dans son milieu, qui le fait paraître largement rebordé à sa partie posté- rieure ; souvent plus ou moins sensiblement déprimé après le bord an- térieur jusqu'à l'extrémité arquée dece bord,de manière à le faire parai- tre faiblement rebordé; rayé d’un sillon longitudinal médian naissant un peu après le bord antérieur el prolongé jusqu’au sillon transversal anti-basilaire, plus léger sur la première moitié que sur la seconde : ce sillon formant parfois, à sa rencontre avec le sillon anti-basi- laire, une dépression triangulaire ; parcimonieusement ponctué, comme la tête, surlout près de la ligne médiane : partie repliée presque imponctuée. Tergum du mésothorax densement pointillé. Elytres souvent d’un bleu plus foncé que le prothorax ; moins luisantes : assez densement pointillées ; marquées de points assez gros, peu ou médiotrement profonds, et ordinairement peu rapprochés, quelque- fois plus nombreux, confluents et rendant les élytres faiblement mais visiblement rugueuses. Dos de l'abdomen noir sur les côtés ; chargé d’aires subcornées d’un bleu foncé ou d'un bleu verdâtre bacs cou- vrant presque toute la largeur même des premiers arceaux »ruguleuses, marquées de points MR A OP superficiels et parfois peu appa- rents. Dessous du corps d'un bleu foncé sur la poitrine, d’un noir bleuâtre sur le ventre, marqué sur celui-ci de rides longitudinales et de points donnant chacun naissance à un poil noir, court et couché. Pieds d'un bleu de nuances diverses ; médiocrement robustes, peu ponclués, et garnis de poils fins. Tarses simples (f$); garnis en dessous d’une brosse raide. Plantule courte et peu poilue. Celle espèce paraît habiter toutes les parties de la France. On la trouve principalement en automne dans les prairies; mais elle se montre souvent dès le mois de juin ou de juillel. Ozs. Elle se distingue des autres espèces ayant les articles cinq à sept des antennes plus gros, et constituaut le genre Proscarabaeus de Stephens, par ses antennes droites ou non anguleuses dans les deux sexes ; par le {roisième article de ces organes à peine aussi long ou à peine plus long que le quatrième; par sa tête et son prothorax lisses et parcimonieusement ponctués ; par son prothorax presque earré, c'est-à-dire à peine plus long que large, plus régulièrement arrondi en devant, creusé an devant de la base d'un sillon iransverse non ou à MELOÏDIENS. — Aeloe. 265 peine prolongé jusqu'aux angles postérieurs ; par les arceaux du dos de l'abdomen chargés d’aires subcornées couvrant presque toute leur largeur. Elie varie dans les nuances de sa couleur qui esl ordinairement d'un bleu verdâtre en dessus, mais parfois plus foncée sur les élytres et surtout sur l'abdomen. Le prothorax est soit échancré en arc à la base, soit seulement entlaillé sur une partie de celle-ci ; sa ligne médiane est parfois peu distincte en devant. Les élytres sont tantôt à peine ruguleuses el marquées de points médiocres, espacés et parfois assez faibles ; d’autres fois elles sont coriacées el notées de points assez gros, rapprochés et plus ou moins profonds. A A. Antennes peu ou point sensiblement plus grosses dans le milieu (S. G. HMeloe), y. Dernier article des antennes échancré. 5. M. mañjalis; Linné. Noir; peu luisant. Téte marquée de points inégaux, assez pelits , peu serrés ; ordinairement rayée sur sa parlie pos- térieure d'une ligne longitudinale médiane, à suture frontale arquée en arrière. Labre peu échancré. Antennes subdentées ou dentées au côté in- terne ; échancrées ou bifides à l'extrémité. Prothorax presque en carré un peu plus large que long ; à angles émoussés et un peu relevés, échancré à la base et muni d'un rebord très-étroit presque aussi élevé dans son milieu que le dos ; marqué de points peu serrés. Elytres à rides longitudinales et marquées de points assez petits. Premiers arceaux du dos de l'abdomen grnés le plus souvent d’une bordure orange. Antennes moins courtes; à angle antéro-inférieur ou interne des articles 5 à 10, ou parfois 3 à 10, dilaté d'avant en arrière, et en forme de dent plus ou moins prononcée à son exirémité. Tête pro- portionnellement un peu plus grosse. Avant-dernier et dernier ar- ceaux du ventre échancrés. Pieds plus robustes. ? Antennes plus courtes. Angle antéro-inférieur ou interne des artieles 5 à 10 faiblement en forme de dent. Tête proportionnellement moins grosse. Avant-dernier article du ventre peu ou point échan- cré : le dernier, un peu arqué en arrière, légèrement déprimé dans le milieu de son bord postérieur. Meloe majalis, Linx. Syst. Nat. 10e édit. t. 1. p. 419,2, — Jd. 42e edit, 1. 1. p° 679. 2, — Müeser , Faun. Friedr. p. 22. 215. — l'oxrorr Naturg. p. 211. 2. pl. C. Lis, Syst Nil. p. LES DE CP SONO EEE CT OUINNE 46?— Beckwaixx, 26% VÉSICANTS. Nalursysi, L 5. 14 part. p. 380, 2. — De Visrens, C Lixx. Eutom t 1. p. 398. 2. — liscuen, Naturg. v. Livel. p. 288. 335,— Iuuic. Mag. 1. 4. p. 168. — LeacH, An essay etc. in the Transact. of, the Linn, Soc. t. 14. 4€ part, p. 38. pl- 8. fig. 9, 4etp. 243. 7. — Larr. Nouv. Dict, d'hist, nat. 2e édit, 1. 20 (1818) p. 113.— Guerin, Dict, Class. d’hist, nat. t. 10 (1826) p. 350.— Branor el Rarzes. Darstell. und Beschr, t. 2. p. 106. pl. 16, fig. 1 et 1-2. antenne. — Bnaxor et Extous, Monogr. Gen Meloes, in act. Acad Curios, Notur, t. 16. 1° part. p. 139. 24. — 1/., tiré à part, p. 38. 24, — Waurr, Reise. etc. et Revue Ent. de Sicverm, 1. 4. p. #46. — Ds Casrecx. Hist, nat. 1, 2. p. 278. 3. — Küsrsn, Kaef, Europ. 3. 53. — Lucas, Explor. sc. de l’Algér. p 397. 1035. Meloe laevigata, Faur. Syst. Eleuth, t. 2, p, 587. 2. (suiv. le type). — Larn. Hist. nat. t. 10. p. 389. 4. Var. «. Anneaux de l'abdomen sans bordure orangée. Meloe laevigata , Orav. Encycl. méth, t, 7. (1792) p. 630. 4? — fd. Entom. t. 3. n° 45. p. 6. 3?. (mais non la figure). — De Casrecx. Hist. nat. t. 2. p. 278. 2. — Lugas, Explor. de l’Alg. p. 397. 1034. Var. @. Elytres prolongées aussi longuement que l'abdomen. Anneaux de l'abdomen avec ou sans bordure orangée. Long. 0,0112 à 0,0495 (5 à 221.) Larg. 0,0028 à 0,0086 (1 1/4 à 21/21.) à la buse des élytres ; 0,0056 à 0,0135 (2 1/2 à 61,) vers le milieu de l'abdomen. Corps noir; peu luisant. Téte peu densement pointillée ou assez finement ponctuée, ordinairement parsemée de points inégaux, moins petits; à peu près glabre ; subconvexe sur le front, généralement rayée d’une ligne longitudinale médiane, naissant du bord postérieur du vertex où elle est plus profonde , el à peine avancée jusqu’au niveau du bord postérieur des yeux. Sulure frontale en arc dirigé en arrière ou à peine anguleux.Æpistome et labre en partie ponctués et poilus : le labre, faiblement au à peine échancré. Antennes prolongées environ jusqu'aux deux tiers des côtés du prothorax (9) ou souvent jusqu'aux angles postérieurs de celui-ci, où même un peu plus (7); subcom- primées; subfiliformes; dentées (7) ou subdentées (ç) à leur angle antéro-interne , du cinquième au dixième article, quelquefois seulement aux cinquième, septième el neuvième articles : les cinq premiers, surtout les premier et deuxième, poilus au côûté interne : les autres presque glabras : le premier , arqué : le deuxième très- court : le troisième, le plus grand, une fois au moins plus long qu'il est large : le quatrième et moinssensiblement le cinquième,d’un quart environ plus longs que larges : les sixième à dixième graduel- MELOÏDIENS. — Aleloe. 265 lement un peu plus courts : le onzième, d’un quart où de moitié plus long que le précédent, échancré, entaillé ou bifide à son extré- mité avec la pointe externe moins grêle et plus longue que l'in- terne. Cou ponctué ; peu poilu. Prothorax d'un cinquième ou d’un quart environ plus large qu'il est long; échancré derrière le cou, au milieu de son bord antérieur, et peu ou point arqué depuis les côlés du cou jusqu'aux angles antérieurs qui sont un peu émoussés, légèrement relevés, et situés vers le quart ou les deux septièmes de sa longueur ; offrant vers ce point sa plus grande largeur ; assez faible- ment rétréci ensuite jusqu'aux angles postérieurs qui sont aussi émoussés ; échancré en arc assez faible ou entaillé en angle très- ouvert à la base ; rayé au devant de celle-ci d’une ligne le faisant paraître muni à la base d’un rebord étroit, à peine aussi élevé ou un peu moins élevé que le dos dans son milieu , et qui s'incline en se rapprochant des angles postérieurs ; faiblement planiuseule en dessus, souvent longitudinalement déprimé près des bords et alors légèrement relevé sur les côlés , surtout aux angles antérieurs ou postérieurs; rayé d’une ligne longitudinale médiane, ordinai- rement oblitérée en arrière et plus brièvement en avant, quelquefois visible presque sur toule sa longueur; marqué de points assez petits el peu serrés, parfois inégaux ; d’un noir peu luisant : partie repliée en dessous moins ponctuée que la supérieure, à peine arquée sur les côlés des hanches, avec les angles arrondis. Elytres à fossettes humé- rales courtes et peu profondes; offrant entre le dos et la partie inclinée une tranche subarrondie ou convexement déclive , même depuis les épaules; d’un noir peu luisant; marquées de rides faibles ou assez fai- bles, disposées dans le sens de la longueur, et parsemées de points as- sez pelits. Dos de l'abdomen noir, avec le bord postérieur des arceaux , à l'exception des deux derniers , ordinairement orné d’une bordure orangée, égale au cinquième ou au sixième de la longueur de chacun de ces arceaux et souvent raccourcie à ses extrémités ; muni d’aires subcornées , ruguleuses , parsemées de petils points : ces aires, cou- vrant environ la moitié médiaire sur les premiers arceaux et à peu près toute la largeur sur les deux derniers. Dessous du corps un peu luisant : ventre imponctuëé et ridé longitudinalement à la base des arceaux, postérieurement ponctué et chargé d'aires sub- cornées presque transversales. Pieds noirs; plus robustes chez le que chez la $ ; marqués de points assez rapprochés et piligères. Tarses simples (7 2); garnis en dessous de poils spinosules : le premier des intermédiaires, à peu près aussi long que les trois 266 VÉSIGANTS. suivants : le premier des postérieurs, plus long que les deux sui- vants réunis, plus grand que le dernier. Ongles bruns ou fauves: Plantule obtusément arrondie , peu poilue. Cette espèce se trouve dans la plupart de nos provinces méridio- nales. Oss. Elle se distingue de toutes les autres par ses antennes en- taillées à l'extrémité du dernier article, dentées à la plupart des autres ;: par la sulure frontale arquée en arrière , c’esl-à-dire peu ou point anguleuse ; par son labre à peine ou faiblement échan- cré ; el ordinairement par la bordure orangée des arceaux de l'ab- domen. Quelquefois cette bordure s'obseurcit ou paraît mème, chez les insec- tes morts, n'avoir jamais existé dans l’état de vie. L’exemplaire décrit par Olivier, sous le nom 1. lœvigala, si loutefois cet insecte se rap- porte bien à celte espèce, paraît avoir été dans ce cas. La fignre donnée par ce savant représente les antennes plus grosses dans le mi- lieu et anguleuses , comme chez les / des premières espèces du sous-genre Proscarabaeus ; peut-être l’insecte décrit par le naturaliste français manquait-il d'antennes, et le dessinateur lui aura-t-il donné celles d’un Proscarabaeus. Quant au M. lœvigata de Fabricius, qui existe encore au Muséum de Copenhague , et qui a passé sous nos yeux, il offre distinctement la bordure orangée des arceaux du dos de l'abdomen, et il est conséquemment semblable au type linnéen, Le M. majalis offre diverses variations. La tête et le prothorax sont tantôt marqués de points unifor- mément petits et peu rapprochés ; d'autres fois ils offrent en outre des points moins petils et la ponctuation est alors plus serrée. Les antennes, toujours plus sensiblement dentées chez les 7 que chez les 9, offrent, même chez les premiers, ce caractère variablement prononcé. Quelquefois , dès le troisième article l’angle antéro-in- terne forme une dent aiguë ; plus ordinairement cet angle ne s’avance d’une manière bien sensible qu'à partir du cinquième ar- ticle; chez quelques individus, les cinquième, seplième , neuvième et onzième articles sont seuls visiblement dentés; chez d’autres, les dents sont à peine saillantes. Le prothorax commence ordinaire- ment à montrer la disposition qu’il aura d'une manière plus pro- noncée chez le A. cicatricosus, c’est-à-dire à montrer ses angles antérieurs un peu relevés, mais plus émoussés que chez l'espèce précilée. Souvent le prothorax présente près de ses bords latéraux une dépression où un très-léger sillon longiludinal, ordinairement MELOÏDIENS. — Meloe. 267 raccourci en se rapprochant de sa base, qui rend plus sensible le relèvement des angles postérieurs ; mais souvent cette dépression n'est pas apparente. Les élytres parfois ne montrent pas d’une manière distincte les points parsemés sur les rides. La bordure orangée du bord postérieur des arceaux de l'abdomen , n’occupe souvent que la moilié médiane ou un peu plus des dils arceaux ; d’autres fois elle s'étend sur toute leur largeur ; quelquefois elle est peu apparente ou même complètement indistincte. Quelques individus , d'une taille généralement plus petite, ont les élytres aussi longuement prolongées que l'abdomen , comme dans le M. fecta de Panzer; mais de tels exemplaires qui semble- raient, par leur ponctuation ordinairement plus inégale et moins fine, par l'absence de bordure orangée aux arceaux de l'abdomen, et par quelques autres signes inconstants,constituer une espèce par- ticulière (AZ. fissicornis), ne semblent être qu’une variation singulière de W. majalis. y. Deruier article des antennes non échancré. Ÿ. Elytres parées à leur côté interne d’ane bordure d'un roux tesiacé, 6. ME. Iimbatus ; Fasarcrus. D'un noir mat. Téle à peine poinlllée. Anlennes subfiliformes, un peu plus gréles duns leur seconde moitié; à ar- ticles septième à dixième submoniliformes. Cou, bord antérieur du pro- thorax etscutum du mésothorax hérissés de poils d'un flave ou blond tes- tacé. Prothorax en carré plus large que long; échancré en are à la base ; plan en dessus , lisse el paraïssant impointillé. Elytres à peu près lisses, ornéesà leur côté interne d'une bordure assez étroite d'un roux leslace. #! Tous les tarses garnis en dessous de poils flaves spongieux. Dernier arceau de l'abdomen échancré. @ Tarses dépourvus en dessous d2 poils flaves spongieux. Dernier arceau de l'abdomen entier. Meloe hungarus, Scunaxr, Beytr z. Naturg p 74. 19. Proscarabæus hungarus, Scanaxr , Enum p. 226. 425. Meloelimbata, Fasx. Syst. Elenth. t 2, p.538. 4. ( Voy. Icuic. Magaz. t. 4. p. 168). — Larr. Hist, nat tt, 10. p. 389 5.— Gsauar, Fauu. Ins. Europ. 10, S, — Piavor et RarzeuurG, Darstell. n, Beschreib, t, 2. p. 109. pl. 146. fig. 10. — Buaxor et Entcns. ën Act, Acad. Natur, Curios, t, XV, 4e part. p. 134. 19. — [d., Ure à part, p. 34, 19 — Kusren, Kaef, Enrop. 3. 52. 268 VÉSICANTS, Long. 0,0202 à 0,472 (9 à 211.) Larg. 0,0056 à 0,0090 (2 1/2 à #1.) à la base desélytres; 0,0078 à 0,0157 (3 1/2 à 71.) vers le milieu des élytres. Corps mat. Téle noire ; marquée de quelques points près de la suture frontale , lisse et à peine pointillée sur le reste ; rayée d’une ligne longitudinale médiane , naissant de la suture frontale, moins longuement prolongée que le niveau du bord postérieur des yeux. Suture frontale en angle dirigé en arrière. Epislome et labre noirs, marqués de points piligères : le dernier, assez faible- ment échancré. Antennes prolongées à peine jusqu’au sixième ou au cinquième de la longueur des élytres; noires; marquées de points piligères sur les cinq premiers articles , brièvement pubes- centes sur les autres : à premier article obconique , de plus long des dix premiers : le deuxième court : le troisième à peine plus grand que le suivant , à peine plus long que large : le cinquième aussi large que long : les sixième à dixième moniliformes ou subglobu- leux : le onzième , le plus grand de tous, à peu près aussi grand que les deux précédents réunis, rétréci à partir de la moitié ou du tiers postérieur. Cou finement ponctué ; hérissé de poils d’un roux testacé. Prothorax en carré d’un cinquième environ plus large que long ; tronqué en devant, et cilié à son bord anté- rieur de longs poils blonds ou d’un flave lestacé ; ordinairement émoussé ou subarrondi aux angles, mais quelquefois offrant ceux de devant peu émoussés ; parallèle sur les côtés ; échancré en. arc à la base, et rayé à celle-ci d'une ligne transversale, la fai- sant paraître munie d’un rebord très-étroil, un peu moins élevé que le dos dans son milieu ; plan en dessus ; d’un noir mat ; lisse et paraissant impointillé, mais superficiellement et densement pointillé quand il est vu à la loupe ; parfois marqué, surtout près des bords, de quelques pelits points ; rayé d’une ligne lon- citudinale médiane légère, ordinairement indistincte sur le tiers ou la moitié antérieure. Scutum du mésothorax hérissé de poils blonds ou d’un flave testacé. ÆElylres à fosseltes humérales courtes el médiocrement profondes , offrant ordinairement vers les deux tiers ou trois cinquièmes de la largeur de chaque étui leur point le plus prolongé en arrière , vers le dixième ou douzième de leur lon- sueur ; médiocrement convexes ; déhiscentes à partir des deux cin- quièmes ou presque de la moitié de leur longueur ; offrant entre le dos et la partie repliée en dessous une arèle convexe où non MELOÏDIENS. — Aleloe. 269 iranchante ; glabres ; à peu près lisses; d’un noir peu ou point luisant , avec leur bord interne orné d’une bordure d’un roux testacé , assez étroite , prolongée jusque vers l’extrémité de leur bord extérieur. Dos de l'abdomen d’un noir mat, avec le bord des stigmates lestacé ; chargé d’aires cornées , mi-luisantes , ruguleuses , garnies de poils très-courts , couchés et peu épais : ces aires semi-circulaires sur les premiers arceaux et couvrant sur les trois premiers à peine le tiers de la largeur du demi-segment, graduellement plus larges sur les autres, transversales ou presque transversales sur les deux derniers. Dessous du corps d'un noir un peu luisant ; ruguleux sur le ventre et garni de poils noirs, cou- chés , fins et peu épais. Pieds noirs ; plus densement garnis de poils , surtout sur les jambes. Tarses simples (ÿ! 9). Ongles d’un brun fauve ou teslacé. Plantule saillante , garnie de poils, ordi- nairement ou souvent réunis en deux faisceaux imitant deux gros poils. Cette espèce a été prise en Alsace par M. le capitaine Tous- saint; j'ai vu dans la belle collection de M. Foudras un exemplaire de celle provenance. Oss. Le A. limbalus se distingue de toutes les espèces précé- dentes , el même de toutes les autres espèces de France , par ses élytres lisses, bordées de roux testacé à leur côté externe e tà leur partie postérieure , jusqu’à l'extrémité de leur côté externe; par le bord antérieur de son prothorax et le seulum du mésothorax garnis de poils blonds. Près de celle espèce, viennent se ranger les deux suivantes qui sont étrangères à notre pays. M. uralensis; Parras. D'un noir mat. Téle et prothorax presque lisses, pointillés. Suture frontale faiblement arquée en arrière. Anten- nes filformes ; à articles troisième à divième plus longs que larges: Cou garni de poils flavescents. Prothorax presque en carré de deux tiers plus large que long; arrondi aux angles de devant et moins sensiblement aux postérieurs; échancré en arc à la base; muni à celle-ci d'un rebord très- étroit non prolongé jusqu'aux angles; presque plan ; à peine rayé. d'une ligne médiane. Elytres rugulosules ; relevées sur les côtés en rebord ca- réniforme. Dos de l'abdomen orné d'aires presque transversales. 7 Tarses anlérieurs garnis sous les qualre premiers articles 70 VÉSICANTS. de brosses flavescentes : le premier article ét moins sénsible- ment le second , faiblement dilatés. Dernier arceau du ventre échancré. 9 Tarses grèles : les antérieurs dépourvus en dessous de brosses flasescentes. Dernier arceau du ventre tronqué. Meloe uralensis, PazLas, Reise, L. 2. app. p.722. 56. — fd. Trad. fr. ( par Gauthie. de la Peyronie, Paris, G vol. in-4°)1, 2. app. p. 559. —1d., Icones, p. 76. 2. pir E, lg. 2.— Leacn, Au Essay etc. in Transact. of the Linn. Soc. t. XE, p. 247. 5. el. 18 fig. 2. — Braxor el Ericns. Monogr. Gea. Meloes, in Act. Acad. Nat. éürios. tu. XVI. fe part. p 136. 21. — L. Renrexg. Faun, austr. p. 618. Meloe punctatus, Meyer. Tentam. Monogr. geu. Meloes, p. 28. 9. Long. 0,0069 à 0,0180 (3 à 81.) Larg 0,0033 à 0,0045 (1 1/2 à 21.) à la base des élytres ; 0,00 45 à 0,0090 (2 à 41.) vers le miliea de l'abdomen. ParTaie : La Hongrie, etc. Oss. Le front n'offre pas habiluellement de ligne longitudinale médiane distincte. Les élytres sont proportionnellement longues pour l'ordinaire, souvent prolongées jusqu’à l’extrémité de l’abdo- men ; leurs fossettes humérales sont presque nulles. ME. corallifer ; German. Noir. Téle et prothorax peu luisants, rugueusement ponclués : la téte rayée d'une ligne médiane, 6rdinaire- ment prolongée depuis sa partie postérieure jusqu'à la suture frontale : celle-ci anguleuse. Antennes filiformes, à articles troisième à dixième plus longs que larges. Prothorax une fois plus large que long , orné de chaque côté de deux tubercules d'un rouge écarlate ; échancré en are à la base; rayé d'une ligne médiane. Elytres d'un noir mat; à fines rides longi- tudinales. S Tarses antérieurs un peu dilatés et garnis en dessous de brosses flavescentes. Dernier areeau du ventre échancré. Q Tarses sans brosses flavescentes en dessous. Dernier arcéau du ventre entier. Meloe corallifera (Horraxnsécc) in German's Magaz. d, Entom. t. 3. p. 259 22, — Id. Faun. Ins. Eurôp, 10, 7. Meloe corallifer | Branor et Rarzes, Darstell. u, Beschreib. t. 2. p. 410. pl. 16 fig. 9 et antenne séparée. — Branpr et Ericasox, Monogr. ir Act, Acad. Nat. Gurios. t. 16, 1* part. p. 138, 23 et tiré à part. p. 58. 23. MELOÏDIENS. —— Afeloe. 271 Long. 0,0142 à 9,0292 (5 à 131.) Larg. 0,0045 à 0.0067 (2 à 31.) à la base des élytres ; 0,0067 à O,0100 (3 à 4 1/21.) vers le milieu de l'abdomen, Parris : l'Espagne, le Portugal. Oes. Les aires du dos de l'abdomen couvrent plus de la moitié de la largeur, même sur les premiers arceaux. Cette espèce est facile à distinguer de toutes les autres par les lLu- bercules écärlates des côtés de son prothorax. 99, Elytres non parées à leur côté interne d’une bordure d'un roux testacé. & Angles antérieurs du prothorax prononcés et relevés. Elytres coriacées. 7. MI. cicatricosus; Leacu. Téle el prothorax noirs ou d'un noir bleuâtre ; fortement ponctués : le prothorax notablement plus large que long ; à angles de devant prononcés el relevés ; rétréei en ligne droite d'avant en arrière; échancré en arc et muni d'un rebord très- étroit et presque aussi élevé dans son milieu que le dos, à sa base; presque plan; rayé d'une ligne médiane. Elytres d'un bleu noirûtre ; chargées de tu- bercules oblus, séparés par des sillons tortueüx finement ridés. Antennes à articles quatrième à dixième à peine aussi longs ou à peine plus longs que larges. ! Antennes prolongées au moins jusqu'aux angles postérieurs du prothorax. Dernier arceau du ventre échancré en arc. £ Antennes non prolongées jusqu'aux angles postérieurs du pro- thorax. Dernier arceau du ventre peu ou point échancré. Meloe radiato-punctatus ? Latr. Hist nat, t, 10. p. 391, 9, Meloe cicatricosus, LeAcu, Au essay etc. in Transact. of the Linn. Soc.t. 11, 1° part. (1813) p. 89. 2. pl. 6. fig. &. 6 — [d.p. 243. 1. et p. 244. — Curns, Brit. Entomol. t. 6. u° 279. 6. — Buaxor et Ericis. Monogr, gen. Meloes, in Act, Acad. Gurios, Natur. t. 16. fe part. p. 130 14. — 4d., tiré à part, p. 30. 14, — Sreru. Iustr, 1, & p. 68, 3. — I. Man. p. 535, 2632, — Kusren , Kaef. Europ 27. 94. — L. Reorens. Faun. Aust, p 619. Meloe reticulata (Ztecrtu), ( Dessax ) Gatal, (1821) p. 74, Long. 0,0135 à,0,0360 (6 à 161.) Larg 0,0050 à 0,0070 (2 1/4 à 3 1/81.) à la base desélytres ; 0,0067 à 0,035 (3 à 61.) vers le milieu de l’abdomen. Corps peu luisant. Téle noire ou d'un noir obscurément bleuà- tre: couverte de gros points , séparés par des intervalles inégale 272 VÉSICANTS. ment étroits et pointillés : ces points donnant chacun naissance à un poil court, couché et peu apparent; rayé d’une ligne longitudinale médiane naissant de la suture frontale , prolon- gée en arrière jusques un peu après le milieu du bord posté- rieur des yeux. Epistome et labre de la couleur de la tête ‘ hérissés de poils noirs : le labre faiblement échancré en arc en devant, et marqué de points moins gros que ceux de l’épistome. Sulure fron- tale en angle dirigé en arrière. Antennes prolongées environ jusqu'aux angles postérieurs du prothorax; sabmoniliformes , à peu près d'égale grosseur ; noires ou d’un noir bleu ; garnies de poils sur les six à huil premiers articles, brièvement pubescentes sur les autres; à premier article renflé : le deuxième irès-court : le troisième , d’un quart environ plus long que large : les qua- trième à seplième presque égaux, un peu moins longs ou à peine aussi longs que larges : les neuvième et dixième un peu moins courts : le onzième , le plus grand , moïns long que les deux précédents réunis, rétréci en pointe depuis sa moitié jusqu’à l’ex- irémité , plus arqué au côté externe qu’à l’interne. Cou ponctué ; pubescent. Prothorax de moitié environ plus large que long; ar- qué en devant, avec le milieu de son bord antérieur échancré ; à angles de devant saillants et un peu relevés , situés, en raison de l’arcuité du bord antérieur , vers le tiers ou un peu moins de sa longueur; rétréci ensuite assez sensiblement en ligne droite, jusqu'aux angles postérieurs qui sont subarrondis; arqué, ou entaillé à la base en angle très-ouvert ; muni à celle-ci d’un rebord très-étroit , ordinairement à peu près aussi élevé dans son milieu que le dos, et s'inclinant vers les angles postérieurs ; rayé au devant de ce rebord d’une ligne étroite ; presque plan en dessus ; rayé d’une ligne longitudinale médiane ordinairement indistincte sur le tiers antérieur, mais prolongée jusqu’à l’étroit rebord basilaire ou pres- que jusqu’à lui; parfois noté d’une fossette plus ou moins légère de chaque côté de cette ligne; noir ou d’un noir bleuâtre ; marqué de points a moins aussi gros ou ün peu plus forts que ceux de la têle, mais souvent un peu moins serrés, et donnant, la plupart, naissance à un poil presque indistinct : partie infléchie moins profondément ponctuée ; sensiblement rebordée entre les hanches et l’angle postérieur : intervalle compris entre le protho- rax et les élytres , rugueusement ponctué , garni de poils courts et peu serrés. Élylres à fosselte humérale courte ou médiocre , offrant en dehors du milieu de la largeur de chaque étui, son WELOÏDIENS. — Meloe. 9273 point le plus prolongé en arrière; médiocrement convexes ; offrant entre le dos et la partie inclinée une arête assez prononcée, plus obluse et plus arrondie dans la seconde ; glabres ; d’un bleu foncé ou d’un bleu noirâtre ; rugueuses ou coriacées, comme chargées de points obtusément tuberculeux , offrant à leur base des rides fines, irradiées et prolongées dans les rayons tortueux qui les séparent. Dos de l'abdomen d'un noir mat, chargé sur chaque segment d’une aire subcornée ruguleuse et garnie de poiis courts et peu serrés : ces aires presque semi-circulaires et un peu moins larges ou à peine plus larges que la moitié médiane de la largeur sur les quatre premiers arceaux, transversales ou pres - que transversales sur les deux derniers. Dessous du corps luisant ; uoir ; ruguleusement marqué de points assez pelits, et donnant chaeun naissance à un poil court , fin et couché. Pieds noirs on d’un noir bleuâtre ; robustes ; ponctués et garnis de poils. Tarses simples (47 9). Ongles fauves ou obscurs. Plantule saillante e+ piligère. Cette espèce paraît se trouver dans la plupart de nos provinces de France. Oss. Elle se distingue facilement des espèces du sous-genre Proscarabaeus,par ses antennes de même grosseur et par la largeur de son prothorax; du M.majalis,par la forme des articles de ses antennes, surtout par le dernier qui est entier ; du AZ. limbatus, par son protho- rax fortement ponctué et ses élytres coriacées, par son cou et son scu- tum du métathorax non garnis de poils flaves ; de toutes les suivantes, par les angles antérieurs de son prothorax, saillants, prononcés et légèrementrelevés Elle s'éloigne d’ailleurs des AL. variegatus et purpu- rascens par sa couleur ; du fuccius, par sa têle et son prolhorax non marqués de points varioliques ; des derniers, par les aires subcornées du dos de l'abdomen plus grandes et par les caractères tirés du rebord basilaire et des angles postérieurs. Le prothorax ordinairement sans fossettes entre la ligne médiane etchaque bord latéral, en montre quelquefois qui sont plus ou moins marquées. £e. Angles antérieurs du prothorax émoussés ou arrondis el non relevés, *. Ventre paré de bandes d’un rouge jaune. 8. RE. coriarius; Bravpr et Enicuson. D'un noir un peu luisant, en dessus. Téle el prothorax fortement ponctués et souvent rugueusement. Annales de la Société Linnéenne. 15 274 VÉSICANTS. Antennes submoniliformes , à articles moins longs où à peine aussi longs que larges. Prothorax plus large que long ; subarrondi aux angles de devant ; échancré à sa base et muni d'un rebord étroit à peu près aussi élevé dans son milieu que le dos; presque plan. Elÿtres chargées de tu- bércules oblus, séparés par des sillons tortueux finement ridés. Deuxième et troisième el parfois deuxième à cinquième arceaux du ventre ornés sur leur milieu d'une bande d'un rouge jaune. d, Cinquième et sixième articles des antennes un peu plus renflés, surtout le sixième. Dernier arceau du ventre entaillé. ©. Cinquième et sixième articles des antennes à peine plus gros que les voisins. Dernier arceau du ventre entier. ieloe reticulatus, Branor et Rarzerunc, Darstell. u. Beschreib, t, 2, p. 108, 5. pl. 16. fig. 1 et 2 (sousle nom de M. cicatricosus ) fig. 42 autennes, — 1, Renrerr. Faun. austr p. 619 Meloe coriarius ( Hoffmannsega ), Braxor et Emtcusox, Monogr. géner. Meloes , in Acta Acad. Natur. Curiosor. 1. XVI, 2 part. p. 131. 15. — T4. , tiré à part. p. 31, 15- — Küster, Kaef. Europ. 5. 51, Afeloe rufiventris, Genwar, Faun. Insect. Europ. 13, G. (WMeloe Ho/fmannseggii, à la table du même ouvrage, à la Ga de la quatrième ceuturie.) Long. 0,0125 à 0,0247 ( 6 à 12 L.) Larg. 0,0045 à 0,0056 (2 à 2 1/21.) à la base des élytres; 0,0067 à 0,0090 ( 3 à # 1.) vers le milieu de l'abdomen. Corps d’un noir un peu luisant. Téle noire ; fortement et souvent rugueusement ponctuée : ces points donnanten partie naissance à un poil court, noir et peu apparent ; rayée d’une ligne longitudinale mé- diane naissant de la suture frontale et prolongée jusqu'au niveau du bord postérieur des yeux ou un peu plus. Suture frontale en angle dirigé en arrière.Epislome et labre noirs ; hérissés de poils noirs : le labre à peine échancré. Antennes à peine prolongées au delà des angles du prothorax ; submoniliformes, légèrement plus grosses dans le milieu ; garnies de poils sur les quatre premiers articles , brièvement pubes- centes en général sur Îles autres ; noires, avec les derniers articles souvent moins obscurs: les troisième à huilième presque égaux, un peu moins longs que larges : les cinquième et sixième un peu plus renflés ; les neuvième et dixième aussi longs que larges : le onzième de moitié au moins plus long que le précédent, arqué à son côté externe, en ligne droite à l’interne, rétréci à partir de la moilié de sa longueur.Cou ponctué ; brièvement et parcimonieusement pubescent. Prothoraz échancré derrière le cou, arrondi aux angles de devant MELOÏDIENS. — WMeloe. 275 cesl-à-dire élargi en ligne courbe à son bord antérieur depuis les côtés du cou jusqu'au tiers ou deux cinquièmes de sa longueur, où il offre sa plus grande largeur ; rétréei ensuite d’une manière sinuée ; émoussé ou subarrondi aux angles postérieurs ; de moiïlié environ plus large à la base qu'il est long; assez fortement échancré ou entaillé à la base ; rayé au devant de celle-ci d’une ligne qui le fait paraître muni d’un rebord étroit, aussi élevé dans son milieu que le dos ; planiuscule en dessus; profondément et rugueusement ponctué ; rayé d’une ligne longitudinale médiane, souvent affaiblie en devant el ordinairement plus profonde postérieurement ; nolé entre cette ligne et chacun des bords latéraux d’une fossetie longiludinale ou d’un sillon raccourci à ses extrémités, et plus ou moins prononcé ; d’un noir luisant.Elytres à fossettes humérales médiocres, offrant en dehors de la moiïlié de la largeur de chaque étui leur point le plus prolongé en arrière ; médiocrement convexes ; offrant entre le dos et la partie inclinée une arête très-obtuse près de la base, subarrondie ou conye- xement déclive postérieurement ; glabres ; noires ; chargées de iuber- cules obtus et luisants, offrant à leur base des rides fines et irradiées dans les sillons tortueux qui les séparent. Dos de l'abdomen noir ; chargé d’aires presque transversales , ruguleuses , glabres ou à peu près. Dessous du corps noir, ruguleusement ponctué et garni de poils courts, clairsemés et peu apparents sur le ventre: celui-ci paré sur la moitié antérieure des deuxième et troisième et souvent des deuxième à cinquième arceaux d'une bande d’un rouge jaune,occupant plus de la moitié médiane de leur largeur. Pieds assez robustes ; noirs, parfois d’un noir violâtre ; garnis de points piligères. Premier article des tarses intermédiaires à peine aussi long que les deux suivants réunis : le premier des postérieurs aussi long que les deux suivants pris ensemble. Ongles fauves. Plantule peu saïllante et piligère. Celte espèce paraît se trouver quelquefois dans les parties du nord- est de Ja France. Elle est indiquée dans le catalogue de M. de Marseul comme habitant notre pays. O8s. Elle se distingue facilement de toutes les autres espèces par les bandes d’un rouge jaune dont son ventre est paré. Quelquefois cepen - dant ces bandes colorées disparaissent après la mort.Mais même dans ce cas, elle s'éloigne du 47. majalis par le dernier artiele de ses antennes non eulaillé ; du limbatus, par ses élytres chargées de tubereules obtus et non bordées de roux testacé; du cicatricosus,par son prothorax arron- di et non relevé à ses angles antérieurs, marqué de fossettes, par sa couleur ; des ]{. variegalus el purpurascens par sa couleur ; de toute; 276 VÉSICANTS. les suivantes par le rebord de la base de son prothorax aussi élevé dans son milieu que le dos du même segment. &&. Ventre non paré de bandes d'un rouge jaune. ». Corps en partie d'an vert métallique. Bord postérieur du prothorax aussi élevé que le mlieu de son dos. 9. NE. variegatess Doxovax. Varié de vert, de cuivreux et de violet. Téle et prothorax marqués de gros points, séparés par une sorte de réseau étroit : le prothorax de moitié plus lurge que long ; arrondi aux angles de devant, oblus aux postérieurs; échancré à la base; re: levé en rebord épais, sur la moitié médiane de celle-ci et sur la partie antérieure des côtés ; rayé d'une ligne médiane, approfondie en fossette au devant du rebord basilaire ; plan sur le disque. Elytres d'un vert métallique foncé, rugueuses, à tubercules ou points saillants confluents, irradiées de fines rides, prolongées dans les sillons sinueux existants entre ces points. 1. Dernier arceau du ventre échancré en arc, avec les angles antéro- externes avancés et un peu relevés. © . Dernier arceau de l'abdomen entaillé dans son milieu et arqué en devant de chaque côté de cette entaille. Farscn, Abhandl. t, 6. n° 6. p. 14. pl. 6. Gg. 4. Scuaerrer, Icones t. 3. fig. 6. ( Meloe secundus). — Id. Abbild. u. Beschreib. p. 6 . pl. fig. 2. Meloe majalis , Fazr. Syst. entom. p. 259. 2. — [d. Spec. Ins. t. 4 p. 327. 2. — Jd, Mant. Is. t. 1. p. 215. 2. — Id. Entom. Syst, t. 1.2. p. 518, 2. — Id, Syst, Eleuth, t. 2, p. 588.3. — Gosze, Entom Beytr. 1. 1. p. 694. 2.— SOnAErFER » Abbild. und Beschr, d, Mayenwurmkaef. p. 6. pl. fig. 2. — Henssr, ir Fuesscv’s Arch, cab, 5.p 14%. 2. — Gmec. C. Lixx. Syst, nat, 1, 1, p. 2017, 2. — Panzer. Faun. Germ, 40,13. — Id., Ent. Germ. p. 350. 2. — Id. Iudex , p. 208. 2 — Horpe , Enum,. Ans. p 68. 2? — Souraxx , Faun. boic. t. 4. p. 636. 857. — Cuvien, Tabl. élém. p, 541, — Facex , Observ, entom. p. 15, — Tienx, Hist. nat. 1.7. p. 441, — Late. Hist, nat. t. 10. p. 390. 6. pl. 90. fig. 6. — Id, Gen, 1. 2. p. 248. — Lawarcx , Anim.s. vert. 1. 4. p. 43%. 2. — Dumeni, Dict. des Se. nat. t. 32. p. 30. 2. — Muus. Lettr, t. 2. p. 299. 2. Meloe mayalis,Ouiv. Encycl. méth. t, 7. p. 650. 2. — Zd. Entom. t. 3. no 45.p. 6.2. pl, 2. fig. 4.G.— [d. Nouv. Dict. d'Hist. nat. (1803) 1. 14. p. 286. Meloevariegatus, Doxov. Brit. Ins. pl. 67. — Marty, Engl. Entom. pl. 39. fig. 1. — Lescu, An essay, inihe Transact.of the Linn. Soc. t, 11. {e part. p 37. pl. 6. fig. 4, et2. — Id. p. 243. 2et 244. 2. — Lara. Nouv. Dict. d'Hist. nat. 2e édit, t, 20. MELOÏDIENS. — Âeloe. 277 {1848) p. 112. — Enaxor el Rarzine Darstell, uud LBeschr. part. 2e p. 107. 2. pl. 16 fig.6.— Curnis, Brit.Ins.t. 6. n° 279. 7.— Branor et Enicus. Monogr gen. Meloes in Act, Acad. Curios Natur. t. 16. 1, part. p. 128. 15. —[d , tiré à part, p. 18.13. — Sreeu. Illustr, t 5. p. 69.4. — Id, Man. p. 335. 2633, — Küsrer, Kaef. Europ. 47.94.—L. Reorexe. Faun. Austr, p. 618, Melo: scabresus Marsn. Ent. brit. 1, 4. p. 483.5.—Srern, Catal. 554, 2516. — Voy. Izcie. Mag. 1. 4. p. 168. — Gyccenn. Ins. suec, t. 2. p. 484. 3, Meloe proscarabœus , var. 1, Waccrex, Faun. paris. t. 1. p. 267. Meloe scabrosa, De Casrecn. Hist. nat, t, 2. p. 278. 5. Long. 0,0112 à 0,0315 (5 à 141.) Larg. 0,0056 à 0,0067 (2 1/2 à 31.) à la base de élytres ; 0,0078 à 0,0425 (3 1/2 à G 1.) vers le nulieu de l'abdomen. Corps luisant. Téle d'un vert métallique, irisé de cuivreux et de violet, surtout sur les côtés des tempes et vers la suture frontale, parfois toute de celte couleur ; glabre et couverie de gros points séparés par des intervalles élroils constituant une sorte de réseau ; rayée d’une ligne longitudinale naissant du milieu de la suture fron- tale à peine prolongée, en s’affaiblissant, au delà du niveau du bord postérieur des yeux. Epislome de même couleur ; ponctué presque aussi fortement et garni de poils. Labre d’un noir violacé ; poilu ; assez profondément échancré.Suture frontale en angle dirigé en arrière. Antennes prolongées environ jusqu’à la moilié des côtés du prothorax (£) ou un peu plus (4) ; d’un cuivreux violacé et garnies de poils à leur côté interne ou inférieur,sur les cinq à sept premiers articles,d’un brun noir ou violätre et brièvement pubescentes sur les autres ; à premier article renflé : le deuxième très-court : le troisième, d’un quart ou d’un tiers plus long que large : les quatrième à huitième à peu près égaux, moins longs que larges : les neuvième et dixième à peine moins courls ou un peu plus longs : le onzième, le plus grand de tous, rélréci en pointe, à partir de la moilié jusqu’à l'extrémité. Cou court ; finement ponctué et hérissé de poils courts d’un fauve tes- tacé. Prothorax de moitié environ plus large que long ; presque tron- qué ou à peine arqué en devant; faiblement et parfois sensiblement échancré derrière le cou ; étroitement rebordé derrière le cou, sans rebord et convexement déclive sur les côtés du bord antérieur ; arrondi ou subarrondi aux angles de devant, émoussé ou subarrondi ou obtusément écoinlé aux postérieurs ; assez faiblement rétréci en ligne droite d'avant en arrière sur les côtés ; échancré en arc ou enlail- lé en angle ouvert, à la base ; presque plan en dessus ; rayé sur la Jigne médiane d'un sillon non avancé jusqu'au bord antérieur, géné- 278 VÉSICANIS. ralement faible ou lèger jusqu'à la moilié, graduellement élargi el approfondi ensuite jusqu’au rebord basilaire ; muni dans le milieu de sa base d’un rebord épais, à peu près aussi élevé que le dos, et s’effa- çant généralement avant les angles postérieurs; peu sensiblement relevé en rebord épais dans le milieu de son berd antérieur, relevé sur les côtés en rebord épais, plus saillant près des angles de devant, gra- duellement affaibli postérieurement, paraissant souvent, par la saillie de ce rebord, creusé d’une fosselle sur les côtés de celui-ci depuis le septième ou sixième de la longueur souvent jusque vers la moitit ou plus, mais en s'affaiblissant vers celle-ci : cette fossette située vers les trois quarts de l’espace compris entre la ligne médiane et le bord laiéral ; marqué, comme la tête, de gros points rapprochés ; glabre ; d'un vert métallique, irisé de cuivreux ou de violet, surtout près des bords latéraux ; ordinairement violel ou d’un violet cuivreux sur Île repli, et presque sans rebord depuis les hanches jusqu’à l'angle posté- rieur. Scutum du mésolhorax à peine pubescent ; finement ponctué ; vert ou cuivreux.Ælytres à fosseltes humérales profondes,offrant ordi- nairement vers le milieu de la largeur de chaque étui leur point le plus prolongé en arrière vers le huitième de leur longneur ; médio- crement convexes ; déhiscentes ordinairement à partir du tiers ou moins de leur longueur ; offrant entre le dos et la partie inclinée une arète graduellement un peu plus obtuse, depuis l'épaule jusque vers leur extrémité ; glabres ; d’un vert mélallique ; rugueuses, comme chargées de tubereules irréguliers, confluents, offrant à leur base des rides très lines irradiées et prolongées dans les sillons sinueux qui les séparent. Dos de l'abdomen d'un noir violàtre ; chargé d’airés en ovale iransverse, égales environ au tiers de la largeur sur les premiers ar- veaux, à peu près transversales sur les deux derniers : ces aires vertes ou d’un vert bleuâtre en devant, d’un cuivreux parfois violacé ou mi- doré postérieurement. Dessous du corps très luisant: violet où d’un violet pourpré, quelquefois verdâtre ou d’un verdâtre violacé sur le ventre : ce dernier marqué de points moins pelils et donnant chacun paissance à un poil fin et couché. Pieds garnis de poils semblables ; violets ou d’un violet empourpré. Tarses simples (7%). Ongles d'un brun fauve ou Lestacé. Cette espèce habite diverses parties de la France, principalement les régions froides ou tempérées. Oss. Elle s'éloigne de toutes les espèces précédentes par sa couleur ; du majalis,par le dernier article de ses antennes non échancré ; du cica- lricosus, par Îles angles antérieurs de son prothorax subarrondis ; du MELOÏDIENXS. — Aeloe. 279 coriarius, par le dessous de son ventre unicolore ; du limbatus, par ses élytres sans bordure d’un rouge testacé,. 10. MA. purpurascens ; German. Varié de vert, de cuivreux et de violet. Téle et prothorax marqués de gros points, séparés par une sorte de réseau étroit : le prothorax de moitié plus long que large; arrondi aux angles de devant, oblus aux postérieurs ; entaillé à la base ; relevé en rebord épais sur la moitié médiane au moins de celle-ci, et sur les- côlés ; creusé sur la ligne médiane d'un sillon triangulairement élargi vers le rebord basilaire ; marqué entre ce sillon et les bords latéraux d'une fos selle arrondie et profonde, suivie d'une plus faible dépression longitudinales Elytres rugueuses, à lubercules obtus, lisses, cuivreux, isolés par des sillons sinueux, verts, garnis de fines rides, . Dernier arceau du ventre échancré en arc, avec les angles antéro- exlernes avancés. Q:Dern'er arceau de l'abdomen entaillé dans son milieu, et arqué en avant de chaque côté de celte entaille. Meloe purpurascens, Geruar, Faun. Insect. Enrop.16. 12, Meloe sardous, GENE. in Memor. della r. Acad. de Torino, 1, 39. (1836) p. 198. 48. pl. 1. fig. 29, — Jd, tiré à part, fasc. 1t° p, 38. pl. 1. fig. 29. Meloe œnea, Le Casreun, Hist nal.t. 2. p. 278. 4. — Lucas, Explor, Scient, de l’Algér. p. 397. 1036. pl. 33, fig. 1. Long. 0,0135 à0,0237 (6 à 15 1.) Larg. 0,00 48 à 0 0067 (2 1/8 à 3 1.) à la base des élytres , 0,0956 à 0,157 (2 1/2 à 7 1 ) vers le milieu de l’abdomen. Corps luisant. Téle ordinairement d’un vert métallique, avec les côtés des tempes violets ou mi-dorés ; glabre et couverte de points inégalement gros et serrés, séparés par des intervalles constituant une sorte de réseau : ces points plus faibles près de la suture frontale; rayée d’une ligne longitudinale médiane, plus profonde près de Ja suture frontale vers laquelle elle prend naissance , souvent à peine prolongée jusqu’au bord postérieur des yeux; ordinairement marquée d’un sillon à la partie postérieure du vertex. Epislome vert ou vert violacé ; poilu et moins fortement ponctué que le reste de Ja tête. Labre d'un noir violätre ; marqué de points piligères assez pelits. Suture frontale en angle dirigé en arrière. Antennes prolongées à peu près jusqu'aux angles postérieurs du prothorax (1) ou souvent à peine au delà de la moitié de celui-ci (9); d’un violet cuivreux, avec les derniers articles noirs ou d’un noir violacé ; garmies de poils moins 259 VÉSIGANTS. nombreux du preiier au sixième article, brièvement pubescentes sur les quatre ou cinq derniers ; à premier article renflé : le deuxième très court : le troisième de moitié plus long qu'il est large : les quatre suivants à peu près égaux, moins longs que larges : les huitième à dixième à peine moins courls, surtout chez la 9 : le onzième, le plus grand de tous, rétréci à partir du Liers ou des deux cinquièmes jusqu’à l'extrémité. Cou assez finement ponctué el hérissé de poils d'un fauve testacé. Prothorax de moitié environ plus large que long ; tronqué en devant ; légèrement échancré et élroïtement rebordé derrière le cou, sans rebord et convexement déclive sur les côtés du bord antérieur ; ordinairement arrondi , rarement subarrondi ou émoussé aux angles de devant, le plus souvent seulement émoussé ou obtusément écointé, quelquefois subarrondi aux angles posiérieurs ; faiblement rétréci d'avant en arrière sur les côlés ; entaillé à la base en angle ouverl:; inégalement presque plan en dessus; creusé sur la ligne anédiane d’un sillon nul ou très-faible en devant, graduellement plus large et plus profond jusque près de la base; muni dans le milieu de celle-ci, à l'extrémité du sillon, d’un rebord assez épais, à peu près aussi élevé que le dos et s’effacant souvent avant les angles postérieurs ; profondément creusé vers le quart de sa longueur, à la moilié de l’espace situé entre la ligne médiane et chaque bord latéral d'une assez grosse fosselle arrondie, suivie d’une dépression longitu- dinale, qui va s’affaiblissant jusque vers la base qu'elle n’atteint pas : celle dépression faisant paraître plus ou moins relevés, soit les bords latéraux, soit l’espace qui la sépare du sillon médian ; marqué comme la tèle de points gros el rapprochés ou en partie contigus ; glabre : d'un vert mélallique, souvent irisé de cuivreux, de violet ou de mi- doré ; ordinairement d’un violet cuivreux sur le repli et presque sans rebord , depuis les hanches jusqu'à l'angle postérieur. Scutum du mésothorax à peine pubescent ; ruguleusement ponctué ; d’un vert ou violâtre méiallique. Elytres à fosseties humérales profondes, offrant ordinairement vers le milieu de la largeur de chaque étui le point le plus prolongé en arrière, vers le huitième de leur longueur ; médio- crement convexes : déhiscentes à partir du cinquième ou du quart de leur longueur ; offrant entre le dos et la partie inclinée une arêle graduellement un peu plus obtuse depuis l'épaule jusque vers leur extrémité; glabres ; chargées de sortes de tubercules faibles et écrasés, lisses et cuivreux , irradiés à leur base el garnis de rides très-fines , d'un vert métallique dans les sillons qui les séparent. Dos de l'abdo- men d'un noir violacé ou mi-cmivreux ; chargé d’aires en ovale trans- MELOÏDIENS. — ]eloe. °81 verse, presque égales au liers de la largeur sur les premiers arceaux, à peu près transversales sur les deux derniers : ces aires, vertes ou d'un vert bleuâtre en devant, cuivreuses ou d’un cuivreux pourpré posté rieurement , finement ridées. Dessous du corps très-luisant ; violet ou violet pourpré sur la poitrine, violetet quelquefois d’un violet vert sur le ventre: ce dernier marqué de points moins petits et donnant chacun naissance à un poil obseur, fin et couché, Pieds garnis de poils sembla. bles ; violels ou d’un violet empourpré. Tarses simples 72). Ongles d’un brun fauve ou lestacé. Cette espèce se trouve dans nos provinces méridionales et dans d'autres contrées plus chaudes de l’Europe, Elle a été prise dans les environs de Perpignan par M. Godart. Os. Elle varie beaucoup dans sa couleur; quelques individus sont presque entièrement d'un vert foncé et métallique ; chez d’autres au contraire,le violet et le cuivreux dominent plus ou moins. Le M. purpurascens a de l’analogie avec le variegalus; comme ce dernier, il a le corps varié de vert, de cuivreux et de violet; mais sa têle est ordinairement verte.sur le front au lieu d’avoir une teinte cui- vreuse ou violàtre, et ses élytres au lieu d'être uniquement vertes, ont leurs parties saillantes cuivreuses.Chez le purpurascens,le prothorax est parallèle sur les côtés; noté, vers le quart de sa longueur, et au milieu de l’espace qui sépare la ligne médiane du bord latéral, d’une fosselle arrondie. profonde, suivie d’une dépression longitudinale pro- longée à peu près jusqu’au rebord basilaire : celte dépression fait relever chacun des espaces compris entre elle et le rebord latéral d’une part etle sillon médiaire de l’autre, en sorte que la surface prothoracique est inégale ; le sillon médiaire est graduellement plus large et plus profond, et, vers les deux tiers il est égal en largeur, soil à chaque dépression, soit à l’espace qui le sépare de celle-ci. Chez le variégalus, le prothorax est sensiblement rétréci d'avant en arrière, privé de fossettes et n'offre une dépression longitudinale que près de chaque rebord latéral , c’est-à-dire vers les trois quarts de l'espace compris entre la ligne médiane et chaque bord latéral ; sa surface est à peu près plane entre ces deux points ; le sillon médian est presque réduit à une raie sur la moilié antérieure, faiblement ou médiocre- ment large dans la postérieure et approfondi seulement près du rebord basilaire. Enfin chez le purpurascens,les parties saillantes ou points ob- sémenltubereuleux des élytres sont isolés les uns des autres ; chez le variegatus au contraire, ils sont confluents et forment des rugosilés sur les étuis. Le A. purpurascens est plus méridional que l'autre, 282 VÉSICANTS. mn. Corps non en partie de coulenr d’un vert métallique, Prothorax muni à la base. d’un rebord moins élevé que le milieu du dos du même segment. 8. Prothorax non comme gibbeux aux angles postérieurs, marqué de points varioliques ; à peu prés plan de chaque cùté de la ligne médiane, Premier arceau du dos de l'abdomen sans aires cornées. 11. RE. éuceius ; Ross. Ænliérement noir. Téle et prothorax marqués de points varioliques. Le prothorax subarrondi aux angles de devant, arrondi aux postérieurs ; rayé d'une ligne longitudinale médiane; presque plan de chaque côlé de celle-ci ; déprimé et comme entaillé en. devant, échancré en arc el subconvexement déclive à la base, avec le rebord: basilaire garni de poils et notablement moins élevé, méme dans son milieu, que le dos.Elytres marquées de points ordinairement gros,assez profonds et rapprochés. Arceaux antérieurs du dos de l'abdomen mats, imponctués et sans aires subcornées. “. Dernier arceau du ventre échancré en arc. 9. Dernier arceau du ventre déprimé, faiblement entaillé dans son milleu. Meloe tuccia, Rosss, Faun. etrusc.t. 1. p. 238. 591. pl. 4, fig, 5. — Id. édit. Heuw. t. {. p. 290. 591. pl. 4. fig. 5. — Mever, Tentam. monog, gen, Meloes, p.30, 10. — Bauccé, Exped, scient. de Morée, zool. 2e sect, p. 230. 413 — De Casvecx. Hist, nat. t. 2. p. 278.7. — Lucas, Explor. sc. de l’Algér. p. 296, 1032, —— À. Ricuaro, Elem. d'Hist. nat, médic. t. 1. p. 405. Meloe punctata, Fazr, Ent, syst. t, 4. 2. p. 518. 4. — fd. Syst. Eleuth. t. 2. p. 588, 6, Meloe punctatus, Orxv. Eucy. méth.t,'7. p. 651. — Larn. Hist, nat. 1. 10. p. 591. 40, — Leacu, Transact, of the Linn. Soc. t. x1, p. 44, — Id. p. 243. 3, et p. 245. 3. pl. 18, fig. 1. Meloe sulcicollis, Larr. Hist. nat. t. 40. p. 391. 8. — Murs. Lettr. t, 2. p. 299, 4. — Kavnick. Enum, Coleopt. ir Bullet. de la Soc. d. Nat. de Mosc. t. 5. p. 1#2. Meloe turcius, Branor et Rarzes. Darstell. und. Beschr. part. 2, p. 109, pl. 16. fig. 5, — Branor et Ericuson, Monogr. gener. Meloés, in Act. Acad. Natur. Curics. t. 16, 15° partie p. 421, 6. — Jd. tiré à part, p. 21. 6. — Küsres, Kaef. Europ, 8.64. Long. 0, 020 à 0,031 (9 à 141.) Larg. 0,0100 à 0,0135 (4 1/4 à 61.) Corps noir, un peu luisant sur la tête, le prothorax, les élytres, le ventre et les deux derniers arceaux du dos de l'abdomen, mat sur les premiers arceaux de celui-ci. Téle variolée ou comme cri- MELOÏDIENS. — eloc. 2 a a blée de gros points arrondis ou de points fosseltes , ordinairement moins rapprochés près de la ligne médiane du front ; presque plane ou peu convexe sur celui-ci ; à peine rayée d’une courte ligne longi- ludinale médiane. Æpistome et labre en partie poilus : ce dernier échancré dans son milieu jusqu’à la moitié au moins de sa longueur. Sulure frontale en angle dirigé en arrière. Antennes prolongées jusqu’à la moitié ou un peu plus des côtés du prothorax ; à peu près de même grosseur ; à premier article renflé, moins long que le dernier : le deu- xième court : le troisième , de moilié plus long que large : les cin- quième à dixième moins longs ou à peine aussi longs que larges : les neuvième à dixième, moniliformes : le onzième, rétréci à partir du quart jusqu'à l'extrémité : les sept ou huit premiers,poilus : les au- tres , brièvement pubescents. Cou rugueusement ponctué ; garni de poils cendrés. Prothorax de deux tiers environ plus large qu'il est long ; tronqué en devant, mais déprimé en forme de triangle dirigé en arrière et paraissant ainsi entaillé à son bord antérieur; garni de poils cendrés dans celte dépression ; subarrondi à ses angles de devant, plus sensiblement arrondi aux postérieurs ; subparallèle ou aiblement rétréei d'avant en arrière sur les côtés; échancré en arc à la base ; déprimé et subconvexement déclive à sa partie posté- rieure ; muni à celle-ci d’un rebord garni de poils cendrés, ver- ticalement arqué, et notablement moins élevé, même dans son milieu que le dos : ce rebord précédé d’un rebord transversal graduellement plus prononcé à ses extrémités; rayé sur la ligne longitudinalement médiane , d’une ligne ou d’un sillon plus pro- fond postérieurement et parfois en partie masqué par les points ; presque plan de chaque côté de la ligne médiane; couvert, com- me ia tête, de points varioleux, ou comme criblé de points-fossettes arrondis , en partie au moins contigus sur les côtés, et surlout sur la majeure partie du repli : celui-ci, muni depuis les han- ches jusqu’à l'angle postérieur d’un rebord poilu et graduellement plus prononcé. Elytres à fossettes humérales profondes ; à côtés perpendiculaires ou inclinés ; offrant jusqu’au tiers de la lon- gueur, entre le dos et la partie inclinée, une arête assez prononcée ; ordinairement déhiscentes seulement dans leur quart postérieur ; marquées de points ordinairement gros et assez profonds, rarement coufluents, si ce n'est vers le bord externe du repli, où ils se trans- forment en rugosités. Dos de l'abdomen d’un noir mat ; glabre et dé- pourvu d’aires subcornées sur les quatre premiers arceaux, pres- que en totalité luisants, ponctués et garnis de poils assez courts 284 VÉSICANTS. et peu serrés sur les deux derniers arceaux. Ventre luisant ; ru- guleux; marqué de points peu serrés, donnant chacun naissance à un poil obscur et couché. Pieds robusles ; noirs ; rugueusement ponciués; garnis de poils noirs : ceux-ci formant sous les articles des tarses une brosse raide. Tarses simples (19). Ongles d’un fauve teslacé. Celte espèce habite plus particulièrement nos provinces méridiona- les. Je l’ai prise dans les plaines de la Crau et dans diverses autres parties de l'ancienne Provence. Elle a été trouvée, en très grande quantité, broutant dans les fossés de Perpignan, par M. Godart. Oes. Elle est très-distincie de loules les espèces de notre pays par les points varioliques dont sa lèle et son prothorax sont comme criblés ; par son prothorax échancré et garni de poils à son bord an- térieur ; par les premiers arceaux de l'abdomen dépourvus d’aires subecornées. Elle s'éloigne d’ailleurs du majalis par le dernier article de ses antennes entier ; du cicatricosus par les angles antérieurs de son prothorax arrondis ; du coriarius, par son ventre dépourvu de bandes d’un rouge jaune; du limbatus, par son prothorax marqué de points varioliques ; des A. variegatus et purpurascens par sa couleur, par son prothorax échancré gn are à sa base, subconvexement déclive à celle-ci et muni d’un rebord notablement moins éleyé,mème dans son milieu, que le dos. | Le M. corrosus (Desean), Catal. (1833), p. 321, de la Sicile et autres parties chaudes de l’Europe, s'éloigne du fuecius par les points de ses élytres, moins gros, plus ou moins faibles ou même obsolètes ; mais il offre si bien tous les autres caractères distinelifs de celui que nous venons de décrire, qu'il n’est évidemment qu’une variété méridionale de cette espèce, comme l'ont pensé Brandt et Erichson. Ces auteurs signalent encore deux autres variélés : 19 Elytres à points obsolètes CM. scabricollis, Danz): 20 Elytres couvertes de rugosilés analogues à celles des élytres du A7. proscarabaeus. Près de cette espèce vient se ranger la suivante, très-répandue en général dans les collections : RL. evytroenemus ; Pszcas. D'un noir luisant ; avec les cuisses, moins les genoux et la base En premier arlicle des tarses postérieurs, d'un rouge jaune. Téle et prothorax, marqués de points gros, profonds el parfois confluents. Antennes courtes, à articles trois à huit moins longs ou MELOÏDIENS. — eloe. 265 à peine aussi longs que larges. Prothorax près d'une fois plus large que long, subarrondi aux angles de devant ; sinueusement rétréci d'avant en arrière ; profondément échancré à la base ; creusé de trois larges sillons longitudinaux : le médian affaibli ou obsolète en devant. Elytres coria- cées. Meloe erythrocrema, Parras, Icon. p. 76 1. pl. E, fig. 1. etc. Long. 0 ,0190 à 0,225 (8 à 10 1.) Larg. 0.0033 à 0,0045 (1 1/2 à2 |.) vers la base des élytres ; 0,0057 à 0,9109 (3 à 4 1/21.) vers le milieu de l'abdomen. 88. Prothorax comme gibbeux aux angles postérieurs ; non marqué de gros points varioliques.Premiers arceaux de l'abdomen offrant des aires subcornées, t, Antennes grèles, surtout vers l'extrémité ; à articles quatre à huit sensi- blement plus longs que larges, Elytres garuies de poils fius. 12.M. rugoseus ; Marsnam. D'un noir grisûtre opaque ; peu garni de poils courts sur la léle, le prothorax et les élytres : les deux premiers assez densement ponctués. Antennes gréles, subfiliformes : quatrième à dixième articles submoniliformes, plus longs que larges. Téle rayée d'une ligne médiane plus profonde sur le front, prolongée au moins jusqu'au vertex. Prothorax une fois plus large que long; arrondi aux angles; rétréci d'a- vant en arrière ; convexement déclive dans le milieu, sur son tiers posté- rieur ; échancré, à peine rebordé et notablement moins élevé que le dos, à la base ; déprimé ou sillonné au devant de celle-ci, plus largement dans le milieu ; ordinairement noté de fosseltes près des angles de devant. Elytres pointillées ; grossièrement coriacées. Aires antérieures du dos de l'abdo- men à peine égales au seplième de la largeur de l'arceau. Meloe rugosus, Mans. Entom. brit. 1, p.483. 4. (teste Leach). — Later. Nouv. Dict. d'Hist. nat. 2° édit. 1, 20 (1818) p. 113. — Branor et Ericus. Monosr. gen. Meloes,in Act. Acad. Curiosor. Natur. t, 16. part. 1. p. 126.11. — Id. tiré à part p. 26.11. Meloe autumnalis, LEacu, in The Transact, of the Linn. Soc. of. Lond, t, XI. 4re part, p. 40. 3, pl. 6. fig. 7. 8. — Zd. p.244. 8. et p. 249. 8. Heloe rugulosa, (Zwcren) (Deseax) Catal. (4821) p. 76. — Id. (1855) p. 221. — 14. (1837) pe 242. Meloë punctarus, Curtis, Brit. Entom.t. 6. 279,8. — Sreen, Illustr. t. 5. p. 68. 2. — IA, Man. p. 535. 2631. Meloe microthorax, (Sreven) (Desean) Catal. (1833) p. 221, Meloe rugosa, Lucas, Explor. se. de l’Algér. p. 398 1037. 2S6 VÉSICANTS, Long. 0,6090 à 0,0223 (4 à LG 1 ) Larg. 0,0033 à 0,0056 (1 4/2 à 2 1/2 1.) à la base des élytres; 0,0051 0,0035 (2 1,4 à 4 1/4 1.) ; vers le milieu des étuis. Corps opaque ou peu luisant, Téle noire ou d’un noir gris ; marquée de points médiocres, assez rapprochés, donnant chacun naissance à un poil fin, obscur, mi-couché, peu apparent : obtusément et assez faiblement plus lisse et plus saillante sur le milieu du front, jusqu'au niveau du bord postérieur des yeux ; déprimée en arc ou en angle dirigé en arrière à la partie postérieure et sur le côté externe de cette partie obtusément tuberculeuses ; rayée d’une ligne longitudinale- ment médiane , naissant de la suture frontale, plus profonde sur le front, prolongée jusqu’au vertex et souvent, mais plus faiblement, jusqu’à la parlie postérieure de celui-ci, généralement plus profonde ou plus marquée après la saillie du front. Suture frontale en angle très-ouvert et dirigé en arrière. Epistome et labre noirs ; en partie garnis de points piligères: le labre,échancré environ jusqu'à la moilié de sa longueur. Antennes prolongées jusqu'au quart ou un peu plus des élytres; noires; assez grèles ; subfiliformes ou à peine un peu plus grèles vers l'extrémité ;: à premier et deuxième articles poilus : les autres, brièvement pubescents ; le premier arqué ; le deuxième, court ; le troisième de moitié plus long que large, souvent faiblement plus grand que le suivant ; les quatrième à dixième , plus ou moins détachés les uns des autres, ovalaires ou ovalaireme nt obconiques, sabgraduellement un peu moins grands , mais toutefois plus longs que larges : le onzième, le plus long, rétréci en pointe dans sa seconde moitié. Cou un peu plus étroit que la moitié de la têie ; marqué de points piligères.Prothorax une fois au moins plus large que long ; un peu plus élevé en arrière qu’en devant : arqué en devant , faiblement échancré derrière le cou ; écointé ou arrondi aux angles anlérieurs, qui en raison de la courbure du bord antérieur se trouvent situés vers le tiers de sa longueur, offrant dans ce point sa plus grande largeur ; arrondi ou subarrondi aux angles postérieurs ; sensiblement rétréci d'avant en arrière et en ligne à peu près droite, entre ces deux points ; échancré en arc ou entaillé assez profondément à la base ; muni à celle-ci d'un rebord très-étroit et souvent à peine marqué, surtout dans son milieu, notablement moins saillant dans ce point que le milieu du dos, et surtout que les angles postérieurs ; déprimé ou rayé au devant de la base d’un sillon transversal , s’'avançant presque jus- qu'au tiers de la longueur vers la ligne médiane, graduellement plus affaibli et plus rapproché de la base sur les côtés de celle-ci, parfois MILOÏDIENS, — Meloe. 287 presque nul vers les angles postérieurs ; rayé d'une ligne longilu- dinale médiane ordinairement oblitérée à ses extrémités et parfois peu dislinéte même dans le milieu ; convexement déclive sur celte ligne à parlir des trois cinquièmes ou des deux tiers de sa longueur, avec les angles postérieurs arrondis el proéminents ; presque plan ou un peu inégal sur le reste de sa surface, mais plus relevé d’avanten arrière; rayé presque parallèlement à ses angles de devant et près de ceux-ci, d’une ligne ou fossette linéaire oblique, souvent liée en devant à une autre ligne plus faible située plus près de la ligne médiane et parallèle ment à celle-ci, constituant avec la fosselle une figure presque en fer à cheval : ces fosselte et ligne , parfois peu distinctes : la fosselte ordinairement prononcée ; d’un noir mat ou grisätre et peu luisant ; ponctué et garni de poils comme la tèle : partie repliée presque lisse près du bord interne, plus sensiblement rebordée entre les hanches et l'angle postérieur ; partie intermédiaire entre le prothorax et les élytres, ponctuée et garnie de poils fins. Elytres à fossette humérale assez profonde, offrant en dehors du milieu de la largeur de chaque élui son point le plus prolongé en arrière ; offrant entre le dos et la partie inclinée, une tranche obtuse près des épaules, puis subarrondie ou convexement déclive ; d’un noir grisätre opaque ; grossièrement coriaces, à parlies saillantes assez larges ; ruguleusement pointillées sur celles-ci et plus sensiblement sur les sillons tortueux qui les sépa- rent ; parsemées ou garnies de poils courts, clairsemés ou peu épais, souvent en partie usés ou peu apparents. Dos de l'abdomen convexe ; d'un noir opaque, garni de poils noirs, fins, couchés, peu épais ; à aires subcornées, ruguleuses, luisantes : les premières arrondies en devant, et occupant à peine sur les trois premiers arceaux le septième ou sixième médian de la largeur : les suivantes graduellement moins étroites : l’avant-dernière subtransversale : la dernière transversale. Dessous du corps luisant ; marqué sur le ventre de points en majeure partie linéairement allongés, paraissant ainsi ridé sur celte partie ; garni de poils noirs, fins, couchés et peu serrés. Pieds assez grèles ou peu robustes; noirs ; ponctués et garnis de poils courts et obscurs. Turses simples (719). Ongles obscurs ou fauves. Plantule courte et piligère. Cette espèce paraît habiter les diverses parties de la France. Elle n'est pas bien rare dans les environs de Lyon. Oss. Elle offre diverses varialions : io Sous le rapport de la ponctualion plus ou moins pelite et plus ou moins légère. 288 VÉSICANTS. 20 La suture frontale est tantôt visiblement en angle très-ouvertl et faiblement ou assez faiblement dirigé en arrière ; d’autres fois elle est arquée en arrière ou presque transversale. 39 La ligne longitudinalement médiane s’efface souvent en appro- chant du vertex, mais elle offre ordinairement à la partie postérieure de celui-ci des traces plus ou moins marquées de son existence. 40 Le prothorax est ordinairement un peu rétréci d'avant en arrière : à sa base il n'offre généralement point de rebord proprement dit,surtout dans son milieu ; mais au devant du bord postérieur il est déprimé ou creusé d’un sillon plus ou moins faible, notablement plus développé dans son milieu, dans le sens de la longueur, et graduellement rétréci à ses extrémités : quelquefois ce léger sillon se montre plus profond et le bord postérieur se relève plus ou moins sensiblement en rebord étroit. La surface du dos est convexement déclive à partir des trois cinquièmes ou des deux liers de la longueur sur la ligne médiane, et cette déclivité se raccoureit en ligne arquée ou triangulai- re, en se rapprochant! des angles postérieurs qui sont proéminents. Ea ligne longitudinale médiane ordinairement apparente, quelquefois très-prononcée surtout en arrière, et parfois presque oblitérée. Les fosseltes voisines des angles antérieurs, généralement très-apparentes, sont parfois presque obsolètes ; tandis que par une anomalie assez rare on les voit parfois se prolonger longitudinalement ; d’autres fois on observe une autre fossette plus ou moins apparente près de chaque angle postérieur, ou une autre sur la ligne médiane, après le bord antérieur. 50 Les parties saillantes des élytres sont généralement assez larges proporlionnellement; mais les sillons qui les séparent sont plus ou moins ridés, ainsi que la surface des parties saillantes. Malgré ces variations, le Â/. rugosus se distingue d’une manière assez facile de toutes les espèces du sous-genre Meloe. I s'éloigne du majalis, par le dernier article des antennes non échancré ; du cicatrico- sus, par les angles antérieurs de son prothorax arrondis el non sail- lants ; du coriarius, par son ventre dépourvu de bandes d'un rouge jaune ; par les articles 1rois à dix de ses antennes plus longs que larges ; du limbatus, par ses élytres non bordées de rouge testacé à leur côté interne; des variegatus et purpurascens,par sa couleur,par son prothorax plus large, non muni d’un rebord épais sur les côtés, con- vexement déclive au devant de la base ; du {uccius, par sa tête et son prothorax non marqués de points varioliques ou points-fossettes. Entre les espèces suivantes qui ont entre elles plus d'analogie par la MELOÏDIENS. — Âfeloe. 289 largeur et la forme du prothorax, il se distingue du murinus par sa couleur, par la ligne médiane de la tête naissant de la suture fron- tale, par le dos de son abdomen garni de poils non disposés par mouche- tures ; du pygmacus, par la ligne médiane du front prolongée jusqu’au verlex, par ses antennes subfiliformes, par son prothorax parallèle entre les angles antérieurs et postérieurs, par ses élylres moins gros- sièrement coriacées, par sa couleur ; du scabriusculus, par la ligne médiane de la tête prolongée généralement depuis la suture frontale jusqu’à la partie postérieure du vertlex ; par son prothorax sans rebord ou presque sans rebord à la base, mais déprimé d’une manière sulci- forme au devant de celle-ci, où rayé d’un sillon plus large dans son milieu ; par ses élytres à rugosilés plus larges et garnies de poils, surtout par ses antennes grèles, à articles quatrième à huilième d’un quart plus longs que larges ; du brevicollis, par ces trois derniers carac- tères, par sa couleur, par sa têle, son prothorax et ses élytres garnis de poils; surtout par ses antennes ne grossissant pas vers l'extrémité. Cette espèce est bien le AZ. scabrosus de Marshan, suivant Leach et M. Curlis. Ce dernier regarde comme synonyme de cette espèce le M. punctatus de Fabricius,qui,suivant Illiger (Mag. t. 4. p. 149, parait se rapporter au proscarabœus ou à l’uralensis. Près du 11. rugosus, doit être placée l'espèce suivante qui habite le royaume de Naples, la Sicile, le midi de l'Espagne et l'Algérie, mais qui n’a pas, je crois, élé prise en France. NE. murinus ; Braxpr et Ericuson. D'un noir grisätre el garni de poils fins, livides et peu épais, sur la téle, le prothorax et les élytres. Antennes grèles, subfiliformes, à articles quatrième à dixième, d'un quart au moins plus longs que larges. Téte et prothorax marqués de points petits el rapprochés : la téle, rayée d'une ligne médiane depuis les yeux jusqu'au verlex.Prothorax une fois plus large que long ; rétréci d'avant en arriére; anguleux et saillant vers le tiers ou plus de sa longueur ; à angles poslé- rieurs arrondis ; échancré en arc et à peine muni d'un rebord épais et oblus à la base ; convexement déclive sur son tiers postérieur ; rayé d’une ligne médiane et noté de fosselles de chaque côté de celle-ci.Elytres coriacées. Dos de l'abdomen orné de mouchelures de poils d'un flave testacé ; à aires à peine égales au seplième de la largeur sur les premiers arceaux. Long. 0,0067 à 0,0157 (3 à 7 1.) Larg 0,0033 à 0,0045 (1 1/2 à 91, à la base des e‘ytress; 0,0045 à Q,0:00(2 à #4 4/21.) vers le milieu de l'abdomen. Annales de la Société Linnéenne. 19 200 VÉSICANTS lue cinereñ, (Dans). M loe murinus, Brandt et Entcsox, in Act. Avad.Curios. Natur.t 16,4 pari, p. 127. 12. pl. 8. fig. 4. — Hd. Tiré à part p. 27. 12. pl. 8. fig. 4. Melce murira, Lucas, Explor.se. de l'Alser, p. 298. 1037 Gps. Sa têle rayée d'une ligne médiane seulement depuis le niveau du bord postérieur des yeux, est indisiincte ou remplacée par une ligne lisse,plus antérieurement ; son prothorax anguleux vers le tiers ou les deux cinquièmes de sa longueur, au lieu d'être arrondi à ces angles ; ses élytres ornées sur le dos de l'abdomen de mouchetures d’un flave teslacé, la distinguent suffisamment du 11. rugosus. Quelquefois la ligne médiane de la tête est indistinete depuis le milieu du front jusqu’à la suture frontale ; d’autres fois elle est appa- rente ; chez divers individus elle est sulciforne depuis les yeux jusqu'à la parlie postérieure du vertex. Le prothorax à sa base offre souvent à peine les traces d'un rebord, d’autres fois il se déprime plus ou moins sensiblement au devant du bord postérieur et se montre muni d’un léger rebord plus large vers le milieu. Le sillon médiaire est plus ou moins prononcé ou profond. Les fosseltes situées entre la ligne médiane et les côtés, sont ordinairement transverses el presque au niveau des sortes d’angles antérieurs ; d’autres fois on croit distinguer deux fossettes de chaque côté, dont l’antérieure plus marquée ; parfois enfin il n'existe qu'une fosselle, mais un peu obliquement longitudina- le, sur le tiers médiaire de la longueur. Cette dernière particularité qui se rencontre ordinairement chez les individus plus visiblement re- bordés à la base, semblerait constituer une espèce particulière (AJ. ovilis) ; mais vraisemblablement ce n'est qu'une variation de l'espèce. 13. M. pygmaeus ; L. Renrensacaer. Noir ; garni de poils courts sur la téle, le prothorax et moins distinctement sur les élytres. Les deux premiers assez densement ponctuës, à intervalles peu unis. Antennes grèles, rétrécies à partir du cinquième article : les quatrième à dixième submo- niliformes, plus longs que larges. Téle rayée sur le front d'une ligne médiane non prolongée jusqu'au vertex. Prothorax près d'une fois plus large que long : subarrondi aux angles : parallèle sur les côtés ; convexe- ment déclive dans le milieu, sur son tiers postérieur ; échancré, à peine rebordé et notablement moins élevé que le dos, à la base ; déprimé au devant de celle-ci ; rayé d'une légere ligne médiane ; ordinairement noté d’une fossette entre celle-ci et les côtés. Elylres assez finement coriacées : à sillons MELOÏDIENS. — Meloe. 201 tortueux rugueux. Aires antérieures du dos de l'abdomen égales au dirvié.- me environ de la largeur de l'arceau. Meloe pysmaens, V. Reorexs. Faun austr, p 619. Lung. 0,0090 à 0 0133 (4 à 61.) Larg, 0,0051 à 0,0072 (2 1,4 à 3174 |.) à la base de l'abdomen 0,0056 à 0,0078 (2 4/2 à 3 1/21.) vers le milieu de l'abdomen. Corps noir ou d'un noir légèrement violälre; mat ou peu luisant, surlout sur la têle et sur le prothorax. Téle marquée de points assez rapprochés ; ét séparés par des intervalles un peu rugueux ; garnie de poils noirs assez courts; rayée d'une ligne médiane , en gé- néral peu distinctement avancée jusqu'à la suture frontale , et non prolongée jusqu'au vertex. Epistome el labre en partie garnis de points piligères : le labre plus finement ponclué, échancré presque jusqu’à la moilié de sa longueur. Suture frontale, arquée en arriére, en général peu ou point anguleuse. Antennes prolongées environ jusqu’au quart des élytres ; noires avec les deux derniers articles souvent moins obscurs ; assez grêles; rétrécies graduellementà partir du cinquième article ; garnies de poils sur les cinq premiers, brièvement pubescentes sur les autres : le premier,renflé : le deu. xième , très-court : le troisième , à peine aussi grand que le suivant : les quatrième à dixième submoniliformes, plus longs que larges : le onzième , le plus grand , un peu moins long que les deux précédents réunis, rétréci en pointe à partir de la moitié de sa longueur. Cou marqué de points piligères. Prothorax un peu plus étroit que la tête; près d'une fois plus large que long ; tronqué à son bord antérieur ou à peine échancré derrière le cou : élargi depuis le cou jusqu'aux angles de devant qui se trouvent situés vers le tiers de sa longueur et subarrondis ; arrondi ou subarron di aux angles postérieurs ; en ligne droite entre les angles de devant et de derrière, ou à peine rélréci d'avant en arrière ; ’ échaneré en are, à sa base ; sans rebord ou presque sans rebord à celle-ci, mais ordinairement déprimé au-deyant du bord posté - rieur ou creusé d'un sillon parallèle à ce bord, sillon qui le fait paraître comme rebordé ; celte dépression avancée jusqu'au tiers el parfois jusqu'aux deux einquièmes postérieurs de sa lon- gueur sur la ligne médiane ; presque plan ou faiblement convexe en dessus , avec la partie postérieure convexement déclive et la base nolablement moins élevée que le dos; rayé d'une ligne lon- 292 VÉSICANTS. gitudinale assez faible ; ordinairement creusé , vers le tiers de sa longueur, d'une fosselle entre celle ligne et chaque bord latéral , qui paraîil alors plus ou moins sensiblement relevé en bourrelet sur les côtés; noir; marqué de points assez serrés et brièvement piligères, avec les intervalles peu unis; partie repliée en dessous, imponcluée près du bord. Sculum du mésothorax finement ponce- tué. Elytres à fosselte humérale courte , ordinairement transverse , montrant vers le liers exlerne de la largeur de chaque étui le point le plus prolongé en arrière ; offrant entre le dos et la parlie repliée en dessous une tranche obtuse près des épaules, gra- duellement convexement déclive ensuile; noires ou plus rarement d'un noir légèrement violâtre ou bleuâtre ; garnies de poils noirs, courts et clairsemés ; coriaces ; plus lisses sur les parties saillantes, rugueuses dans les sillons tortueux qui séparent celles-ci. Dos de l'abdomen d'un noir opaque ; pareimonieusement pointillé ; garni de poils noirs ; chargé sur chaque segment d’une aire un peu luisante : celle des deux ou trois premiers arceaux à peine égale au neuvième de la largeur totale de l’arceau, semi-cireulaire : celle des derniers subtransversale ou transversale. Dessous du corps noir; un peu luisant ; ruguleusement ponctué sur le ventre et garni de poils assez fins. Pieds noirs ; subaspèrement ponctués et garnis de poils noirs plus épais sur les jambes : celles-ci comprimées, un peu arquées sur leur tranche externe. Tarses simples (77 $). Ongles d'un fauve testacé. Plantule courte et piligère. Cetle espèee a été prise dans les montagnes des environs de Lyon, par MM. CL Rey et Guillebeau. Elle est conforme aux exemplaires du M. pygmaeus de M. L. Redtenbacher, envoyés à M. Perroud par M. Friwaldsky. Oss. Elle s'éloigne du A1. rugosus par sa couleur plus noire ; par ses antennes plus visiblement poilues et proportionnellement plus grosses sur les troisième et quatrième articles ; par sa tête rayée d’une ligne médiane peu ou point sensiblement prolongée jusqu’au vertex, ordinairement non avancé jusqu’à la suture frontale ; par son protho- rax moins arrondi aux angles, parallèle ou peu sensiblement rétréci d'avant en arrière sur les côtés ; par ses élytres plus grossièrement rugueuses, c'est-à-dire offrant moins larges les parlies saillantes séparées par les rayons torlueux et les sillons plus rugueux ; par les aires des premiers arceaux plus pelites. Elle se distingue du À. murinus par son abdomen non paré de mou- chetures de poils d’un fauve testacé. MELOÏDIENS. — Âeloc. 293 Ses antennes plus grèles et sesélytres garnies de poils empêchent de la confondre avec le 11. scabriusculus. Ses antennes amincies à partir du cinquième arlicle, à articles quatrième à dixième plus longs que larges ; les poils dont elle est gar- nie sur la tête, le prothorax et les élytres, la séparent suflisamment du MT. brevicollis. Elle offre quelques varialions : ainsi, la raie longitudinale médiane du front, qui ne commence ordinairement que vers le niveau du milieu du bord interne des yeux, s’avance parfois jusqu’à la suture frontale ; d’autres fois elle se prolonge d’une manière très affaiblie jusqu’au vertex. La ligne longitudinale médiane du prothorax est sou- vent peu distincte à ses extrémités. Les fosseltes prothoraciques situées entre la ligne médiane et les côtés, souvent très apparentes, sont d’au- tres fois obsolètes,et dans ce cas les bords latéraux ne forment pas d’es- pèce de bourrelet légèrement relevé. La dépression transversale anté- basilaire est plus ou moins prononcée, et fait ainsi paraître la base plus ou moins distinctement relevée en rebord. “. Antennes épaisses ; à articles quatre à huit à peine pluslongs ou même à peine aussi longs que larges. x. Antennes rétrécies vers l'extrémité ; quatrième à huitième articles à peu près aussi longs que larges, Téte et prothorax garnis de poils fins et courts. 14. M. scabriusculus ; Braxpr et Ertcuson. D'un noir opaque, quelquefois obscurément bleuûtre sur les élylres. Antennes épaisses, un peu rétrécies vers l'extrémité ; à articles quatre à huit aussi longs que larges. Téle et prothorax marqués de points médiocres, assez rapprochés et piligé- res ; léle rayée d’une ligne médiane depuis le niveau du bord postérieur des yeux jusqu'au vertex. Prothorax une fois plus large que long : arrondi aux angles : les antérieurs silués vers le tiers ; subconcave sur son liers médian au devant de la base ; échancré en arc à celle-ci, et muni d'un rebord tranchant précédé d'un sillon uniforme ; muni en devant d'un rebord triangulairement élargi ; rayé d’une ligne médiane ; marqué d’une fossette de chaque côté de celle-ci. Elytres glabres ; rugueusement ponctuces. Melne scabriusculus, Branvr et EricHsoN, in Act. Acad. Curios, Natur.t. 16. 1€ part. p. 125. 10. — /d, tiré à part, p. 25. 10. Long. 0,0090 à 0,0225 (4 à 10 1.) Larg. 0,0045 à 0,0067 (2 à 31.) à la base des élytres ; 0,0090 à 0,0123 (4 à 5 1/2 [.) vers le milieu de l'abdomen. 29 VÉSIGANTS. Corps d'un noir bleu ou bleuâtre ; luisant, Téle marquée de points assez fins et rapprochés, mais ordinairement plus rares sur le milieu du front: garnie de poils fins, courts et peu apparents; rayée d’une iigne médiane naissant presque au niveau du bord postérieur des yeux, ordinairement plus prononcée dans ce point, et prolongée en s’affaiblissant jusqu’au vertex, nulle sur la partie antérieure du front ou représentée par une trace à peine saillante ou par une raie peu distincte. Epistome el labre en partie garnis de points piligères : Le la- bre, plus finement ponctué ; échancré presque jusqu’à la moitié de sa longueur. Suture frontale arquée en arrière, en général peu ou point anguleuse. Antennes prolongées un peu plus longuement que les augles du prothorax (2} ou jusqu’au quart des élytres (7); noires ou d'un noir bleuätre ; épaisses ; subfiliformes , un peu rétrécies vers J’extrémilé ; garnies de poils peu ou médiocrement épais du premier au sixième article, brièvement pubescentes sur les autres : le premier, renflé : le deuxième , Lrès-court : les quatrième à huitième, “aussi longs que larges : les neuvième et dixième,un peu plus longs : le onzième, le plus grand, moins long que les deux précédents réu- nis, en ligne droite à son côté interne, en ligne courbe à l’externe , ré- tréci en pointe à partir de la moitié de sa longueur. Cou moins large que la moitié de la partie postérieure de la tête ; marqué de petits points piligères. Prothorax un peu plus étroit que la tête; une fois au moins plus large que long; arqué en devant, faiblement échancré derrière le cou; arrondi aux angles antérieurs qui en raison de la courbure du bord antérieur se trouvent situés vers le Liers ou les deux cinquièmes de sa longueur; arrondi aux angles postérieurs; sen- siblement rétréci d'avant en arrière entre ces deux points, échancré en arc à sa base; muni à celle-ci d’un rebord tranchant , uniforme, s'inclinant sur les côtés, presque au niveau, même dans son milieu , du scutum du mésothorax , et beaucoup moins élevé que le dos , et surtout que les angles postérieurs qui sont proéminents : ce rebord , offrant au devant de lui , par l'effet de sa saillie, un sillon de largeur uniforme, à peu près égal à la sienne; concave, déprimé ou convexe- ment déclive en arrière sur le tiers médian de sa largeur , à partir des deux tiers ou un peu plus de sa longueur; planiuscule en dessus, mais plus élevé d'avant en arrière ; d’un noir opaque ; marqué de points au moins aussi pelils que ceux de la iète et brièvement pili- gères; muni à son bord antérieur d’un rebord triangulairement élargi en arrière dans son milieu; rayé d’une ligne longitudinalement médiane, prolongée depuis le bord antérieur jusqu'a la déclivité posté- MELOÏDIEXS. — /eloe HE rieure ; creusé d’une fosselle assez profonde , entre la ligne médiane et chaque bord laléral, vers les deux cinquièmes de la longueur : partie repliée en dessous, marquée de points un peu moins rap- prochés. Scutum du mésothorax finement ponctué et garni de poils courts. Elytres à fossetie humérale, courte, médiocrement ou assez profonde , montrant ordinairement vers la moilié de la largeur de chaque élui son point le plus prolongé en arrière : offrant entre le dos et la partie repliée en dessous une tranche obtuse près des épaules, graduellement plus convexement déclive ensuite; d'un noir opaque ou légèrement bleuälre; glabres ; rugueuses, avec les petits sillons tor- {ueux séparant les parties saillantes , rugulosules. Dos de l'abdomen d'un noir opaque ; marqué de pelils points, donnant chacun nais- sance à un poir obscur , assez long et couché ; chargé sur chaque segment d’une aire moins opaque ou un peu luisante : celles des deux ou trois premiers arceaux à peine égales au sixième on au cinquième de la largeur : celles des derniers subtransversales ou transversales. Dessous du corps noir ; peu luisant, garni de poils cou- chés; ponctué, et d’une manière ruguleuse sur le ventre. Pieds mé- diocrement robustes; noirs, peu luisants ; assez finement ponctués et garnis de poils. Tarses simples (47 9). Ongles fauves ou obscurs. Plantule courte et piligère. Celte espèce se trouve dans les environs de Strasbourg, dans quelques-unes des autres parties de l'Alsace ou des autres provinces orientales de cette zone de la France. Ors. Elle s'éloigne des A]. rugosus et murinus par ses élytres glabres - par le rebord tranchant de la base de son prothorax et précédé d’un sil: lon de largeur uniforme ; par sa têle non rayée d’une ligne médiane près de la suture frontale ; par sa couleur ; et surtoul par ses an- tonnes épaisses ; à articles 4 à 8 à peine plus longs que larges , ele. Elle se distingue du 17. brevicollis , avec lequel elle a plus d’analo- gie, par sa couleur d’un noir mal, quelquefois à l'exception des élytres qui sont obscurément bleuâtres. Par sa tête rayée d’une ligne médiane naissant de la partie postérieure du front , c'est-à-dire du niveau du bord postérieur des yeux , au lieu de commencer vers la su- ture frontale ; garnie ainsi que le prothorax de points piligères. Par son prothorax offrant vers le liers ou les deux cinquièmes de sa longueur ses angles antérieurs , au lieu de les avoir vers le quart : sensiblement ou plus sensiblement rétréei d'avant en arrière ; moins largement et plus notablement concave au devant de la base, entre les angles postérieurs el le tiers postérieur du dos ; muni d'un rebord 296 VÉSICANTS, antérieur triangulairement élargi en arrière dans son milieu ; rayé d’une ligne médiane plus profonde ; marqué d’une fossette pronon- cée, de chaque côté de celle-ci ; par ses élytres ordinairement plus courtes et plus arrondies à leur extrémité. Par les aires du dos de l’ab- domen moins étroiles et moins distineles, et enfin par ses antennes sensiblement rétrécies vers l'extrémité,au lieu de grossir vers celle-ci, et par les articles 4 à 8 de ces organes à peu près aussi longs que lar- ges, au lieu d'être plus larges que longs, #2. Antennes grossissant notablement vers l’extrémité ; quatrième à huitième articles moins longs que larges, Tête et prothorax glabres. 14. M. brevicollis; Panzer. [Voir bleu ou d'un bleu fonce, luisant, glabre. Antennes épaisses, grossissant vers l'extrémité : à articles quatr ième à huitième, plus larges que longs. Téte et prothorax marqués de points assez profonds el peu serrés : la téle, rayée d'une ligne médiane dépassant à peine les yeux. Prothorax une fois plus large que long ; arrondi aux angles : les antérieurs situés au quart ; convexement ie dans le milieu sur le quart postérieur de sa longueur ; échancré et muni à la base d'un rebord tranchant notablement moins élevé que le dos et précédé d'un sillon sniforme; rayé d'une ligne médiane ; ordinairement sans fossettes. Elytres rugueusement poncluces. Aires antérieures du dos de l'abdomen à peine égales au septième de la largeur. Meloe brevicollis, (Her.wic) Panzer, Faun. germ. 10 45. — Ji. Eut. germ. p. 351.6, — T4. Index p. 208. 4, — Horre, Enum. Iusector, p, 69.— Meyer, Tentam. gener. Mouogr. Meloes p.23. 6. — Pay. Faun. Suec. t 3, p. 361. 2. — Gycrenn.Ins. succ, 1. 2. p, 485. 4, — Léacu.in Trausact, of the Linn, Soc. of London t, 414. p. #1. pl. 6. fig. 9. — fd.p. 244. 9 et p. 249.9. — Larn. Nouv. Dict, d'Hist. nat. 2e édit, 1. 20. p. 113. — Guerra, Dict. classique d’Hist. nat, t, 10, p. 350. — Zd. Iconosr. du R. anim. p. 13%, pl. 35. fig. 7. aut, du 1; 7, a, màchoires ; b. lèvre infér.; 7,c, mandibule ; 7, d, labre ;7, e, larse prstérieur. — Branxorel Ericus, Monog. geu. Mel. in Act. Acad. Curios, Nat. 1. 16. part. 1. p. 123. 8. —— Id. tiré à part. p.23. $. — Curris, Brit. Eutom.t, 6 279. 5. — Sreruens, llust. 1, 5 p. 68. 1. — Id Man.p.335, 2630.— Sans. Ins, fenn, p. 436, 35. — Kusren, Kaef Eur, 27. 93, — L. Reptexs. Faun. austr p 619. l Meloe semi-punctata, (ZiecLer) (Desean). Catal. (1821) p. 76. Meloe cephalotes, Curtis, À guide etc. p. 38. u° 280. &. Lans. 0,0090 à0,0225 (#à 10 1.) Larg, 0,0033 à 0,006 (1 1/2 à 2 1/21 ) à la base des élytres ; 0,0086 à 0142 (2 472 à 5 1 vers le milieu de l'abdomen. MELOÏDIENS. — Meloe. 297 Corps luisant ; d’un noir bleu ou bleuâtre, quelquefois d’un bleu noir ou noirâlre , ou même d'un bleu foncé. Téte marquée de points assez profonds, médiocrement rapprochés surtout sur son milieu ; glabre ; rayée d’une ligne longitudinale médiane, naissant de la suture frontale, ordinairement à peine aussi ou plus prolongée que le bord postérieur des yeux. Æpistome et labre en partie garnis de points pili- gères : le labre. plus finement ponctué ; échancré jusqu’au tiers environ de sa longueur. Sulure frontale ordinairement en angle très- ouvert el peu prolongé en arrière, parfois peu ou point visiblement anguleuse. Antennes prolongées jusqu'aux angles postérieurs du pro- thorax ou un peu plus ($), souvent jusqu’au quart des élytres (2) ; d’un noir violet ou bleuâtre ; épaisses; grossissant sensiblement vers l'extrémité ; garnies de poils peu ou médiocrement épais du premier au dixième article : le premier, renflé : le deuxième très-court : le troisième, d’un quart environ plus long que large : les quatrième à huitième et souvent quatrième à dixième (surtout chez la ?}), moins longs que larges : le onzième, plus renflé, ovoïde, élargi jusques au delà de la moitié, presque obliquement coupé ensuite de dehors en dedans, avec l’extrémilé interne terminée en pointe. Cou à peine aussi large que la moitié de la tête ; marqué de points assez petits et piligères. Prothorax un peu plus étroit que la tête; une fois au moins plus large que long ; faiblement arqué en devant, tronqué ou faiblement échancré derrière le cou ; arrondi ou subarrondi aux angles antérieurs, qui en raison de la courbure du bord antérieur se trouvent situés vers le quart de sa longueur ; arrondi aux angles postérieurs, subparallèle ou faiblement élargi d'avant en arrière, entre ces deux points, tantôt d’une manière parallèle, tantôt d’une manière un peu arquée ; échan- cré en arc à la base ; muni à celle-ci d’un rebord tranchant, uniforme, s'inclinant sur les côtés, presque au niveau, même dans son milieu, du scutum du mésothorax, et beaucoup moins élevé que le dos et sur- tout que les angles postérieurs, qui sont proéminents : ce rebord, offrant au devant de lui , par l’effet de sa saillie, un sillon de largeur uniforme, à peu près égale à la sienne ; convexement déclive en arrière, à partir des trois quarts de sa longueur sur son milieu el d’une manière graduellement plus courte vers les angles postérieurs : planiseule en dessus, mais plus élevé d'avant en arrière ; d'un noir bleu ou d’un bleu noirâtre ou foncé, quelquefois presque noir ; glabre; marqué, comme la têle, de points assez profonds et médiocrement rapprochés ; rayé d’une ligne longitudinale médiane , ordinairement plus faible où peu marquée en devant et plus prononcée postérieure- 29 VÉSICANTS, ment: partie repliée en dessous, moins fortement ponctuée ; plus sensiblement rebordée depuis l'angle postérieur jusqu'aux hanches, qu'au devant de celles ci. Seutum du mésothorax finement ponctué et garni de poils courts. Ælytres à fossette humérale courte et médiocre- went profonde , offrant en dehors du milieu de chaque étui son point le plus prolongé en arrière ; offrant entre le dos et la partie replite en dessous une tranche obluse près des épaules, graduellement plus convexement déclive à partir de la moitié de leur longueur; d'un bleu foncé, au d'un bleu noir ou noirâtre ; glabres ; luisantes ; rugueuses, avec les petits sillons tortueux séparant les parties saillantes, ruguleu ses, Dos de l'abdomen d'un noir opaque ; lisse, parcimonieusement poiutillé ; paraissant glabre ; chargé sur chaque segment d'une aire ruguleuse, luisante, noire ou d'un noir bleuâtre sur les premiers ar- ceaux, d'un bleu foncé ou noirâtre sur les derniers : celles des quatre premiers, subarrondies, à peine égales au cinquième de la largeur : celles des deux derniers subtransversales ou transversales, plus distine- tement ponctuées el garnies de poils courts, Dessous du corps luisant ; d'un bleu noir ou foncé sur le ventre, et marqué de points ruguleux, assez pelils, donnant naissance à un poil obseur, fin et couché. Pieds médiocrement robustes, d'un bleu foncé ou d'un noir bleu ; ponctués el garnis de poils obscurs, fins el assez eourts sur les cuisses et mème sur les jambos. Tarses simples(® #1). Ongles fauves ou obscurs. Plan- tule courte et brièvement piligère. Cette espèce paraît habiter loutes les provinces de la France. Qn la lrouve dans le nord ; dans les environs de Paris (Reiche) ; dans les Vosges et les Pyrénées (de la Rouzée) ; dans les environs de Saumur Akermann); près de Bordeaux (Perroud) ; je l'ai prise dans le Jura, à Pilat et dans diverses parties du midi. Ons, Elle offre diverses variations : 10 Sous le rapport de la couleur, elle présente toutes les transitions eulre le noir bleuâtre et le bleu verdàtre foncé ; quelquefois elle est presque noire sur la tête et le prothorax, plus ou moins luisante, 20 Sous le rapport de la ponctuation, les points sont générale- ment peu rapprochés et assez profonds, mais parfois ils sont no tablement plus légers. 3 La sulure frontale, ordinairement en angle très-ouvert et faible- ment dirigé en arrière, semble d'autres fois en ligne transversale ou à peine arquée en arrière. ja ligne longiludinalement médiane du front , naissant de la MYLABHIENS. 299 sulure frontale et ordinairement à peine plus prolongée en arrière que le bord postérieur des yeux, se montre rarement plus ou moins distincte jusqu’au vertex; d’autres fois elle est à peine apparente,même dans sa partie antérieure, 5° Le prothorax, ordinairement parallèle, est parfois un peu élargi d'avant en arrière ou paraît tel par l'effet de la déclivité des angles de devant. Sa surface est quelquefois rugueuse ; parfois elle offre , de chaque côté, entre la ligne médiane et chaque bord latéral, les traces d'une fosselle plus ou moins légère; rarement elle est déprimée sur la ligne médiane, après le bord antérieur (peut-être accidentellement) de manière à montrer le bord relevé. . 60 Les élytres sont plus ou moins rugueuses. Ordinairement les sortes de points ou petites cavilés séparant les parties saillantes sont irrégulières et ruguleuses dans leur fond; d’autres fois elles cons- tiluent des points arrondis et très-réguliers. Malgré ces variations, le A]. brevicollis se distingue facilement de toutes les espèces ayant comme lui le prothorax une fois plus large que long, arrondi à ses angles, convexement déclive dans le milieu de sa partie postérieure, avec les angles postérieurs proéminents, con- vexement perpendiculaires et le rebord ou le bord basilaire notable- ment moins élevé que le milieu du dos ; il se distingue, disons-nous, par sa téte, son prothorax et ses élytres glabres ; par ses antennes grossissant sensiblement vers l'extrémité, el se rapprochant, par là, de la forme qu’elles ont chez les Mylabriens ; par les articles quatrième à huitième de ces organes plus larges que longs ; par sa teinte luisante. Il s'éloigne en outre des M. scabrosus et murimus par son prothorax muni à la base d’un rebord tranchant, précédé d’un sillon uniforme, de même largeur que lui, etc. ; du scabriusculus, par les caractères indiqués précédemment. DEUXIÈME FAMILLE, MYLABRHRIENS, CARACTÈRES. Elytres ne se recouvrant pas à la suture ; contigues à celle-ci ; aussi longuement prolougées que l'abdomen; non en courbe rentrante à leur côté externe. Ailes existantes, Antennes ler- minées en massue, à dernier article généralement le plus long et Ltou- jours notablement plus gros que les autres. Téle plus longue depuis 300 VÉSICANTS, le verlex jusqu'à la base des'antennes, que depuis ce point jusqu'à sa partie antérieure. Elytres d’un tiers environ plus larges en devant que le prothorax à sa base. Ongles fendus ; non dentés. Les Mylabriens sont faciles à distinguer des Meloïdiens par leurs, ailes existantes, par leurs élytres contiguës à la suture et prolongées jusqu'à l’extrémité de l'abdomen. Leurs antennes en massue les éloignent des Cantharidiens, avec lesquels ils semblent se lier par les insectes du genre Lydus, étrangers à notre pays. Tous ont des couleurs vives ou agréables. Ils fréquentent les fleurs dans leur dernier état. Leurs larves, encore inconnues, sont probablement parasiles comme celles des Meloés. Presque tous ont des vertus épispasliques, à des degrés variables. Ils peuvent êlre partagés en deux branches. Branches. insérées en avant de la suture frontale et de Ja partie antérieure des yeux. Labre plus long que large. Elytres presque planes . . . . CEROCOMAIRES, Antcnres insérées en arrière de la suture frontale et moins avant que la partie antérieure des yeux. Labre plus large que long. Elytres convexes. Myvasuaines, PREMIÈRE BRANCHE. CÉROCOMAIRES, CarAcTÈREs. Antennes insérées en avant de la suture frontale et au devant de la partie antérieure des yeux, dans un point correspondant à une ligne longitudinale, qui passerait vers le bord interne des yeux ou un peu moins éloigné de la ligne médiane de la tête. Labre plus long que large. Élytres presque planes. Cette branche est réduite au genre suivant : Genre Cerocoma, Cerocome ; Geoffroy ({) (Kéous, corne ; xoun, chevelure). Caracrères. Ajoutez aux précédents : Antennes courtes ou médiocres; de neuf articles : le troisième moins court que le suivant : les qua- {) Grorrroy, Hist, abrég, desinsectes,t. 4. p. 357, MYLABRIENS, — Cerocoma. 301 trième à huilième, généralement plus larges que longs : les troisième à huitième plus ou moins dilatés el irréguliers chez le 4, subeylin- driqués ou obconiques chez la $ : le dernier, généralement le moins court ou le plus long et le plus gros, comprimé, de forme variable suivant les espèces et les sexes. Labre plus long que large, presque en forme de fer de lance ; fendu longitudinalement. Mandibules allongées, coriaces ou submembraneüses à la base, cornées à l’extrémilé ; ter- minées en pointe obtuse ; munies au côté interne d'un appendice membraneux. Mâchoires frangées, à deux lobes, presque unis en un lobe linéaire : l’interne, très-court : l’externe, une fois au moins plus long, échancré dans la moitié basilaire de son côté interne, pour recevoir le lobe interne. Palpes maxillaires subfiliformes ; de quatre articles : le dernier presque de même grosseur ou grossissant à peine vers l'extrémité, oblusément tronqué : les deuxième et troisième simples chez la ? , unis, ovalairement ou vésiculeusement renflés chez le 4. Languette membraneuse ; saillante ; allongée, cordiforme. Palpes labiaux de trois articles : le troisième arqué, au moins chez le ; offrant parfois à la base, chez ce dernier sexe, une appendice ou sorte de dent, qui semble comme le commencement d’une seconde branche. Yeux sans échancrure. Ecusson apparent. Elytres flexibles. Ventre de six et quelquefois sept arceaux apparents : le premier court. Pieds allongés ; assez grèles. Tibias terminés par deux éperons : l’ex- terne des postérieurs généralement plus épais. Tarses à arlieles entiers : le premier des postérieurs un peu moins grand que les deux suivants réunis. Les Cérocomes, par leur robe métallique , par leurs corps allongé, leurs élytres presque planes, semblent avoir quelque analogie avec les Cantharides, dont elles s'éloignent par leurs antennes en massue el par d’autres considéralions. Ces insectes sont remarquables par la beauté de leurs couleurs,et par la forme singulière de quelques-uns de leurs organes. Ils apparaissent” dans les beaux jours et se rencontrent alors assez communément sur les fleurs. Leur vol est rapide ; mais il est facile de les saisir, quand ils ont la Lêle plongée dans la corolle des végétaux, dont ils aiment à recueillir les sucs emmiellés, Dès qu’on les saisit, ils simulent l’état de mort, Les proportions de leur prothorax et la forme du dernier article des antennes ; la configuration surtout des antennes , celle des tibias an- lérieurs, des articles des tarses antérieurs chez les 4: la direction deS lignes du front qui partent de la suture frontale pour se courber vers 302 VÉSIGANTS, les yeux chez le même sexe,fournissent pour la distinetion des espèces des caractères plus sûrs que ceux lirés des couleurs, el qu'on n'a pas assez utilisés. À Prothorax d'un quart plus long que large B Dernier article des antennes transverse {,), ou de deux tiers plus long que large ( @). Ventre d'uu rouge jaune, avec les deux derniers articles bleus, i. C. Schreberi ; Fasricius. Dessus du corps variant du bleu au vert métallique ; pubescent. Prothorax d'un cinquième plus long que large. Dessous du corps d'un bleu ou vert métallique sur la poitrine el sur les deux (J') ou trois ($) derniers arceaux du ventre, d’un flave orangé sur les arceaux précédents. SJ. Pieds d'un flave orangé, avec la base des cuisses verle. Antennes d'un flave orangé , irrégulières, à dernier article transverse el dentelé en dessous. ©. Cuisses vertes : tibias el tarses noirs. Antennes brunes, régulières, a dernier article de deux tiers au moins plus long que large, anguleux à son côté externe, vers les trois cinquièmes de sa longueur. . Antennes fiaves ou d’un flave orangé,avec le dernier article d'un noir où d’un brun verdâtre sur la majeure partie de la moitié externe de sa région inférieure et marqué d’un point de même couleur à la partie inférieure de son angle antéro-interne ; à premier article, denté à son angle antéro-interne, dilaté en forme de lame relevée, contournée et concave au côté externe, avancée et obtuse à son angle antéro-supérieur, et munie au dessous de cette partie avancée de deux ou trois appendices sélacés, presque spiniformes ; à deuxième article court el étroit : le troisième le plus long des quatre suivants ; les qua- trième, cinquième et sixième plus larges, plus irrégulièrement dilatés à leur côté interne : le septième plus étroit, comme séparé du précé- dent par un petit pédicule ; le huitième, irrégulier, plus dilalé au côté externe : le neuvième comprimé, en forme de tête de marteau, une fois plus large qu’il est long dans son milieu, uni au huitième par sa parlie inféro-interne, transversalement étendu en dehors, armé d’une dent obtuse à son angle supéro-interne , en forme de bec obtus à son côté externe, offrant sur la moitié interne de ses bords inférieurs deux ou trois dents submembraneuses, dont la plus rapprochée du milieu est la plus sensible ; souvent brun ou noirâtre à son côlé interne. MYLABRIENS. — (erocomu. 503 Epistome, labre el palpes maxillaires d’un flave orangé : deuxième et troisième articles de ceux-ci presque soudés, notablement renflés : la dernier comprimé, subparallèle. Tête creusée d’un sillon, naïssant de la suture frontale, et se divisant bientôt en deux lignes arquées et divergentes, dirigées cha- cune vers le bord postérieur des yeux; offrant sur le front, entre chaque œil et le sillon divergent, une sorle de plaque verte , glabre, à fond presque lisse, très-finement pointillé ou granuleux ; ponctuée cet garnie de poils blanchâtres, sur le vertex. Troisième article des palpes labiaux appendicèé à sa base. Prothorax creusé, entre la ligne médiane et chaque bord externe, d’une fossetie longitudinale très-prononcée, un peu divergente, prolongée au moins jusqu’au Liers de sa longueur. Les sixième et seplième arceaux du ventre échancrés en arc : le sep- tième, fendu. Cuisses, tibias et tarses, flaves ou d’un flave orangé, ou d’un flave testacé ou violâtre, avec la base des quatre cuisses anté- rieures,souvent la moilié basilaire des postérieures,souvent aussi l’exlré imilé des tibias intermédiaires et moins brièvement des postérieurs, partie ou totalité des tarses postérieurs et souvent partie des intermé- diaires, d’un bleu ou vert métallique, bruns ou d’un brun verdätre. Tibias antérieurs comprimés sur les deux tiers de leur longueur en une lame arquée sur sa tranche,bifurquée en devant à sa partie supéro- antérieure, tronquée au dessous de cette bifureation : ce tibia un peu élargi d’arrière en avant et déprimé et concave en dessous dans son tiers antérieur. Tarses antérieurs munis de longs cils ; dilatés surtout sur les trois premiers arlicles : le deuxième un peu moins court que le premier : le troisième près d’une fois plus long que large, aussi long que les deux précédents réunis : le troisième, anguleusemenl dilaté au milieu de son côté interne. Obs. La couleur des pie ls varie un peu. Ordinairemeut les cuisses antérieures sont à peine obscures à la base : les intermédiaires le sont sensiblement et les pos-. térieures sont noirâtres, violettes, d’un bleu violet ou d'an violet noirâtre sur leur moitié basilaire : les tibias sont flaves avec les postérieurs noirs ou noirâtres à l'extrémité : les tarses d’un flave nébuleux ,avec les postérieurs au moins en partie noirâtres; mais parfois les cuisses intermédiaires sont noirâtres ou d’un violet noirtre jusqu’à la moitié: les postérieures entièrement de même couleur: les tibias postérieurs en partie ou en lotalité obscurs ou d’un noir violälre ou bleuätre, et Les tarses postérieurs ou même tous les tarses entiérementobscurs. ?, Antennes ordinairement brunes, avec les deuxième,troisième et quatrième articles le plus souvent en partie fauves où d'un fauve Les- 304 VÉSICANTS tacé : à premier arlicle subparallèle, à peu près aussi long que les Lrois suivants réunis : le deuxième court : les troisième à septième transverses, grossissant graduellement, subdentés au côté interne : le troisième le moins court de ceux-ci: le huitième plus gros que le septième, en forme de cornet : le neuvième notablement plus gros, à peu près aussi long que les six précédents réunis, de deux liers au moins plus long que large, comprimé, en ligne presque droite à son côlé interne, arqué à l'exlerne et anguleux vers les trois cinquièmes de sa longueur, arrondi à l'extrémité. Epistome vert ou bleu, avec la moitié antérieure pâle. Labre brun. Palpes maxillaires noirs ou noi- râlres; leurs trois premiers articles subfiliformes : le dernier grossissant graduellement vers l'extrémité, plus long que le troisième. Tête à peu près uniformément ponctuée ; offrant d’une manière obsolète, deux lignes légères, naissant écartées de la suture frontale et dirigées en se courbant chacune en dehors, versle milieu du bord interne de chaque œil, Fossettes prothoraciques plus faibles.Cinquième arceau du ventre entier : le sixième semi-globuleux , en partie enfoncé dans le cin- quième, fendu. Hanches et cuisses d’un bleu violâtre, noirâtre ou ver- dâtre : tibias et tarses bruns, parfois avec la base des tibias et quelquefois celle des premiers articles des tarses, fauve ou testacée. Tibias et tarses antérieurs simples : les tarses pubescents en dessous : articles des tarses antérieurs graduellement moins longs , du premier au quatrième : le dernier à peu près égal au premier. O8s. Les tibias el Larses souvent entièrement bruns ou d’un brun noir, sont parfois fauves ou d’un fauve testacé à la base des tibias et des premiers arlicles des larses. Ccrocoma Schreberi, Faer. Spec, Ins. t. 4. p. 351.9. (47) — Id. Mant. Insect. t, 1. p 217. 3. (7). — Id. Entom. Syst. t. 1. 2. p. 82. 3 (7) — Id. Syst. Eleuth. t. 2. p. 74 3. — Ouv. Encycl. méth. t. 5.p. 397, 3. (41); — Id. Entomol.t 5. n° 48. p. 5. 2. pl. 1. fig. 2, a, b, (47). — Hersst, Naturs. t. 7. p. 222, 5, pl. 109, fig. 8 et B, (97). — Lare. Hist. nat. t, 10. p. 376, 2. (47). — Id. Gen. LU 2 p. 214. (19). — Tauscner, Enumerat, is Mem. de la Soc. Imp. des Natur. de Mosc. t. 3. 1812, p. 146. 1. — Scuoxuer, Syn. Ins. t. 3. p. 27. 3. (7) (en excluant la synonymie de la ®). — Dumens, Dict. des sc. nat. t. 8, 1817, p. 3 2. (71%). — Fiscuer De Wacon, Entomogr, de la Russ. t. 2, p. 227.41. pl. 41, fig. 1. (Z), 2, (9). — Avvoux, Dict- class. d'Hist. nat. t. 3, p. 400 (en excluant la syn. de la Q}. — J. B. Fiscuer, Tentam. Conspect. Cantharid. p. 2, 3. (en ex- cluant la synonymie de la ®). —Vuzs. Leur, t, 2. p. 298.2, — Bruzrë, Expéd. Scient. de More. p. 228, 399. — De Casrezx., Mist. nat. 1. 2, p. 267. 2. (en partie seulement) MYL YBR IENS. — Cerocoma. 305 Melo Schreberi, GueL. ©. Lans, Syst. Natur. t. {, p. 221, 33. (F1). — De Virvens, C. Linx, Eutom. t. 1. p. 404. 18, (7). Cerocoma Shaefferi, Rossi, Faun. elrusc, t, 4. p. 2h14, 597. — Id. Edit. Herw. 1. 1. p.296, 597. (Vay. Izuic, Magaz. t .3,p. 170). — Genuar, Magaz. 1. 1. 2° part. p. 158. Cerocoma festiva ? Farbenmann, Faun, entom. Transcaucas, 7 Nouv. Mem. de la Soc, Imp. d. Natur. de Muse. t. 5, 2° part. p: 148. 372. pl. 5. fig: 1, 7 ; fig:2,9. Long. 0,0090 à 0,0157 (4 à 7 L.) Larg. 0,0018 à 0,0033 (3/4 à 1 1,2 1.) Corps allongé; subparallèle ; très-peu convexe. Téte d’un vert blena- ire ou d’un bleu vert métallique: ponctuée ; hérissée, au moins sur le vertex, d’un duvet d’un blane sale, peu allongé. Prothorax plus étroit en devant, élargi en ligne presque droite ou peu courbe jusqu'aux deux cinquièmes ou un peu plus, offrant vers ce point sa plus grande largeur, subparallèle ou faiblement rétréci ensuite en ligne droite jusqu'aux angles postérieurs , qui sont un peu émoussés ; tronqué et très-étroitement ou à peine rebordé à la base; d’un quart plus long qu’il est large à cette dernière ; peu convexe ; ordinairement d’un vert bleu ou d’un bleu vert métallique, quelquefois d’un vert métallique ; assez densement ponctué ; hérissé de poils fins d’un blanc sale ; rayé d’une ligne longitudinale médiane , étroite, sou- vent peu distincte en devant; noté, de chaque côté de cette ligne, d’une fossette naissant près du bord antérieur , un peu obliquement longitudinale, prolongée environ jusqu’au tiers de la longueur. Ecus- son moins long que large, rétréci d'avant en arrière , tronqué à l'extrémité; de la couleur du prothorax ; ponctué: pubescent. Elytres irois fois au moins aussi longues que le prothorax ; subparallèles ; obtusément arrondies à l’extrémilé , prises ensemble , avec l'angle sutural émoussé ; munies latéralement d’un rebord qui s’efface à l'extrémilé ; rugueusement ponciuées ; hérissées d’un duvet ou de poils fins, d’un blanc sale, mi-couchés, plus courts et beaucoup moins apparents que ceux du prothorax ; d’une teinte métallique , d'un bleu verdätre, d’un bleu vert, d’un vert bleu ou bleuâtre ou vertes ; munies d'un rebord sutural ; creusées d’une fossette humé- rale peu profonde ; chargées de deux nervures très-faibles : l’une, naissant de la fossette humérale, prolongée presque jusqu’à l'extré- mité dans la direction presque du milieu du bord postérieur : l’au- tre, entre celle-ci et la sulurale, ordinairement indistinete après la moitié de la longueur. Dessous du corps et hanches, d'un bleu violet ou verdâtre, d'un vert bleu ou bleuâtre, métallique sur la Anrales da la Société Linncenne, 20 2906 VÉSICANTS. poitrine : premiers arceaux du ventre d'u jaune orangé avec les deux (7, ou trois (9) derniers, d'un bleu foncé ou bleu verdätre, métallique ; ruguleusement pointillé; hérissé de poils fins d’un blanc sale. Pieds garnis de poils semblables ; cuisses d’un bleu cendré mé- tallique (9 ),ou d’un ilave orangé, avec la base des antérieures, moins brièvement celle des intermédiaires, et plus longuement celle des postérieures el les trochanters d’un bleu violàäire ou brunätre (f) : tibias et tarses des quatre pieds antérieurs d’un flave testacé (7), ordi- nairement larses noirâtres (9): tarses postérieurs généralement en parlie au moins de cette dernière couleur (7). Cette espèce habite nos provinces du midi. Elle n’est pas rare dans diverses parties de la Provence. Oss. Quelques exemplaires conformes à ceux de notre midi, mais un peu plus robustes, m'ont élé envoyés de Russie comme étant la C. festiva de Faldermann. La description donnée par cet auteur , le caractère surtout tiré de la forme du dernier article des antennes du (arliculo ullimo valde dilatato, compresso) semblent en effet se rapporter à cette espèce; cependant les pieds du ,7 différent de ceux de notre Schreberi : toutes les cuisses de celle-ci sont d’un flave orangé ou roussätre, avec la base verte et les tibias et tarses des quatre pieds antérieurs sont également d’un flave roussäire ; dans la feshiva,suivant le naturalisle russe, ils seraient verts, avec seulement l'extrémité des cuisses antérieures , les tibias et les tarses de la même paire, d’un flave testacé. La C. Wahlü, de Fabricius, qui habile le nord de l'Afrique , avait été indiquée par Illiger (!) et par Schônherr (?), comme étant la © de la C. Schreberi. Helwig (*) soupconna qu’elle devait constituer une espèce particulière ; M. Cheyrolat est venu depuis confirmer ces soupçons. Voici la description de cette espèce : C. WWalhilii ; Fasricrus. Dessus du corps variant du vert au bleu métallique ; pubescent. Prothorax d'un cinquième plus long que large. Poitrine et quatre derniers arceaux du ventre d'un vert ou vert bleu mé- (1) Magaz. Faun. Inseckteuk. 1. ©. p. 170. (2) Synony, insect. L. 3- p.18. (5) Vov. Rossi, Faun. etrusc. édit. Heuw. t. 4, p. 297. note. MYLABRIENS. — (Cerocomu. 307 lallique : les premiers : ordinairement d'un jaune lestacé, parfois verls. + Quatre pieds antérieurs d'un jaune lestacé : cuisses poslérieures et base des précédentes, vertes : tibias el larses postérieurs , noirs. Antennes d'un jaune testacé, à dernier article ponctué de noir, moins long que large, élargi de la base à l'extrémité, obtusément arrondi à celle-ci. ©. Toutes les cuisses vertes : hibias et larses noirs. Antennes en majeure partie au moins d'un brun noir, à dernier article à peine aussi long que large, élargi de la base à l'extrémité, arrondi à l'angle exlerne de celle-ci, saillant à l'interne. J'-Antennes d’un jaune testacé, irrégulières, avec le dernier article comprimé, moins long que large , extérieurement élargi en ligne un peu courbe de la base à l'extrémité, obtusément arrondi à celle-ci, un peu plus arrondi à l'angle exlerne qu’à l’interne de cette dernière, orné sur la face interne d’une rangée de points noirs, prolongée sur le huitième article. Tibias antérieurs offrant extérieurement , dans leur seconde moitié un lobe relevé, arqué sur sa tranche , séparé par un sillon longitudinal de la lame où corps principal de la jambe. Quatre pieds antérieurs d’un jaune testacé , avec la base des cuisses , verte. Cuisses postérieures , vertes : tibias et tarses des inêmes pieds, noirs. Tarses antérieurs munis de longs cils ; dilatés sur leurs deux premiers articles : le premier plus long que large : le deuxième, une fois au moins plus long que large, Le plus long : les suivants; grèles. 9. Antennes régulières; brunes où noires, parfois avec les troisième el quatrième articles moins obscurs : le dernier à peine aussi long que large , comprimé , en ligne droite à son côlé interne, avec l'angle interne de l'extrémité très-prononcé , un peu arqué à son côté externe, avec l’angle de l'extrémité arrondi. Cuisses de tous les pieds, vertes. Tibias et tarses, noirs : tibias antérieurs de forme ordinaire. Tarses antérieurs brièvement ciliés : à arlicles simples $. graduellement un peu moins longs du premier au quatrième. Erar normar. Ventre vert ou d'un vert bleuâtre et métallique, sur les quatre derniers arceaux, d’un jaune testacé sur les premiers. Oss. Une partie des auteurs ci-après,en reproduisant la phrase dia: gnostique de Fabricius, n’ont pas indiqué le caractère tiré de la cou- leur des premiers arceaux du ventre que le professeur danois n'avait ajouté qu'en nole. Ce dernier semblait d’ailleurs considérer cette espèce comme une yariélé de la précédente. 305 dripates Cerovama Wahlii, Fasr. Mant, Insecl. Le 217.2. (Q ).— Id. Futom. Syst. L {° hi 217.2. (9). — 1. Entom. on da ME EU ACIER D 1 ACYELE Eleuth . 2. p 74. 2 (£).— Ouwv. Eucycl. 1, 5. p. 397. (@). — Herpsr, Natur: _ p. 222. 2. (®. — Coouse. liluetr. Insect. t, 3.p. 131. pl. 30. fig. 2 — Peséri, Diet. des sc, nat. t, 8, 1817, p. 3. (@). — Cuevrorar, Descript ete. in Revue Entom. publ. par G. Sireermann, t. 8. p. 268, (4/79), — Lucas, Explor. Scient, de l'Alger. p. 586. 4003. pl. 53. Big. 6. (47) ; fig. 6 à F, détails. Meloe Wahli, Guez, G. Linx. Syst, nat,t. 4. p. 1021, (Q). Var. «. Ventre entièrement vert, c'est. dire n'offrant pas les deux premiers arceaux d’un jaune testacé. Cerocomr chalybeiventris, (Cuevrorar). Crrocoma Wahlii, variet. Cnevrorar, Descript, etc. in Revue entomol, publ par G. SILBERMANN, t 5. p, 268, E-rocoma Wagneri, Küsrer, Kaef. Europ, 2, 32. Long. 0,0070 à 0,0:30 (3 1/8 à 6 3/4 1.) Larg, 0,0028 à 0,0085 (1 1/4 à 2 |.) Parrig : L'Algérie, sur les Ombelles et sur l'Hypericum repens. Oss. Dans l'état normal, cette espèce se distingue aisément de la précédente par son ventre offrant les quatre derniers arceaux d’un vert ou vert bleu métallique. Dans sa variété +, elle s’en éloigne davantage. | Dans tous les cas, le 7 est très-dislinct de celui de la C. Schreberi, par la forme de ses antennes, surtout par celle du dernier arlicle de celles-ci, par la rangée de points noirs dont cet article est orné ; par la saillie moins prononcée de la base du iroisième article des palpes labiaux ; par la forme des tibias antérieurs ; par la forme et les propor- tions des articles des tarses antérieurs ; par la couleur de ses pieds pos- térieurs. Le front n'offre aussi, comme chez la Schreberi, qu’un sillon naissant de la suture frontale et postérieurement divisé en deux lignes courbées en dehors ; mais chez la Wuhli ces lignes aboutissent à la moilié interne ou un peu plus du côté interne des yeux, au lieu d'aboutir vers leur partie postérieure, el l’espace compris entre ces lignes et les yeux est aussi visiblement ponctué que le reste. La 9 s'éloigne de celle de la C. Schreberi par la forme et la brièveté du dernier article de ses antennes. Chez l’espèce précédente, cet article est de deux tiers au moins plus long que large dans son diamètre transversal le plus grand, et anguleux vers les trois cinquièmes de son côté externe; ici , il est presque carré, à peine plus long que large et arrondi vers la partie externe de l'extrémité. ” MYLABRIENS, —= (Cerocomu. 509 La variété chalybeiventris se distingue de la C. Schaefferi, par son prothorax d’un cinquième plus long que large et élargi d'avant en arrière jusqu'aux deux cinquièmes de sa longueur, par la forme du dernier article des antennes et par la couleur des pieds. AA. Prothorax à peine plus long ou à peine aussi long que large. €. Autennes d'un roux ou flave testacé (19); à dernier article presque orbi- culaire (7). 2. €. Munzei; Wacri. Dessus du corps pubescent ; variant du vert ou bleu métallique au bronzé semi-cuivreux. Dessous du corps ordinai- rement vert. Prothorax à peine plus long que large. Antennes et pieds d'un roux ou flave testacé (719). S. Antennes lrèsirrégulières, à troisième article aussi long que le der- nier : celui-ci presque orbiculaire, échancré au côté interne. Q Antennes régulières, à troisième article plus court que le dernier : celui-ci, à peine aussi long que large, arrondi à la partie externe de son extrémité, avancé en angle saillant à l'interne. #. Antennes entièrement d’un roux tesiacé ; à premier article à peine relevé à son bord externe ; relevé à l'interne, en forme de lame recourbée en dehors, échancrée à son bord antérieur, avec son angle antéro-externe avancé en forme de dent : le deuxième article, très- court et étroit : le troisième , au moins aussi long que le dernier, lon- gitudinalement concave en dessous, avec sa base un peu recourbée, convexe en dessus , paraissant presque parallèle ou graduellement un peu rétréci dans son milieu, mais offrant à son bord interne une petile dent près de sa base , et une plus prononcée près de son extrémité : le quatrième , aminci de dehors en dedans : le cinquième mince, dilaté à son côté interne : les sixième el septième près d’une fois moins larges que le cinquième, presque égaux, à peu près aussi longs, pris ensemble, qu'ils sont larges : le sixième, inséré au milieu du septième, qui est relevé à ses exirémilés : le neuvième, comprimé, presque orbiculaire ou très-obtusément. presque carré, échancré au côté interne, un peu moins long que large. Tète verte sur sa partie postérieure, avec l’antérieure à partir du milieu du front et une tache sur celui-ci, d’un flave testacé, et l'extrémité des mandibules noirâtre. Prothorax creusé de deux fossettes profondes, obliques ou divergentes, prolongées presque depuis la base jusqu’au tiers ou un peu plus de ja longueur de ce segment. Pieds d’un roux ou flave Lestacé, avec les trochanters intermédiaires et postérieurs, verls. Tibias antérieurs 310 VÉSICANTS. comprimés jusqu'aux deux tiers de leur longueur, en forme de lame graduellement plus arquée d’arrière en avant, sur sa tranche : celte Jame fortement déclive à sa partie antérieure, après laquelle le tibia est aplati ou déprimé et élargi d’arrière en avant jusqu’à son extré- milé. Pieds d’un roux iestacé , avec Jes trochanters intermédiaires et postérieurs et la base de la tranche inférieure des cuisses postérieures d'un vert métallique. Tarses antérieurs garnis de longs cils; peu ou médiocrement dilatés ; à premier article à peine plus long que large ; le deuxième, le plus grand, comprimé et anguleusement dilaté à l’an- gle extérieur de son extrémité. ©. Antennes entièrement d'un roux Jivide ou testacé ; régulières, à troisième article moins long que le dernier, subdenté au côté in- terne: les qualrième à huitième transverses : les quatrième à sixième, subdentés au côté interne : le neuvième,un peu moins long que large, presque quadrilatère , en ligne courbe depuis la moitié de son côté externe jusqu’au quart externe de l'extrémité, à peine arqué sur le reste de celle-ci, en ligne presque droite à son côté interne, avec l'angle interne de l'extrémité avancé, saillant et prononcé, et l’angle externe arrondi. Tète verte, avec l’'épistome d’un flave testacé. Palpes maxillaires d’un fauve tesiacé, parfois obscurs. Fossettes prothora- ciques nulles ou obsolètes. Pieds d’un roux ou flave testacé, avec tous les trochanters et la base de la tranche inférieure des cuisses posté- rieures, verts. Tarses antérieurs grèles ; garnis en dessous de poils courts 3 à articles graduellement un peu moins longs du premier ay quatrième. Cerocoma Kunzeï, (fniwarvaxs) Waure, Peylrage zur Kenntuiss der Goleapt, dér Trkey,dans le Jouraal Isis publié par Oken,t, 31, (1R338),p 465. 90, Long. 0,0100 à 0,0155 (4 4/2 à GI.) Larg. 0,0028 à 0,0053 (1 4/4 à 3 1,2 l.) pl Corps allongé; subparallèle; trés-peu convexe; ordinairement d'un vert ou bleu métallique, ou orangé, semi-cuivreux ou d’un cuivreux vio- lâtre, en dessus. Téle poncluée ; hérissée de poils cendrés ou d'un blanc flavescent ; rayée de deux lignes, naïssant rapprochées de la su- ture frontale et prolongées en arrière en se courbant vers les deux Liérs du bord interne des yeux (2). Prothorax à peine aussi long que Aarge : oblusément arqué en devant, élargi en ligne courbe jusqu’au tiers environ de Ja longueur de ses côlés, à peine rétréci ensuite ; MYLABRIENS. — (Cerocoma. 511 émoussé aux angles postérieurs ; tronqué à la base ; peu convexe ; hérissé de poils cendrés où d’un blanc flavescent; rayé d’une ligne longitudinale médiane en partie au moins obsolèle. Æcusson à peine moins long que large ; en triangle ou presque en demi-cercle ; pubes- cent. Ælylres ruguleusement poncluées ; variant du vert au bleu ou au violet métallique , quelquefois même au bronzé semi-cuivreux ; munies d’un rebord latéral et d’un rebord huméral s’oblitérant vers l'extrémité; creusées chacune d’une fossette humérale ; offrant ordinaï. rement les traces de deux nervures s’oblilérant avant d'arriver à l’extré- mité : l’externe, naissant de la fosselle humérale. Dessous du corps garni de poils cendrés ou d’un bianc ou cendré flavescent ; ruguleuse- ment ponctué ; variant du vert au bleu métallique. Pieds colorés comme il a été dit. Cette espèce habite généralement la Turquie et quelques parties voisines de cel empire. J'ai reçu, comme provenant du midi de la France,une Cérocome #, d’un vert bleu métallique sur la tête et sur le prothorax, d’un bleu métallique sur les élytres, différant de la description ci-dessus, par les côtés du ventre , moins le dernier ou les deux derniers arceaux, d’un jaune ou roux testacé ; par le dernier article des antennes régulière- ment orbiculaire ou un peu plus large que long,el sans échancrure au côté interne. Cel exemplaire, qui semblerait par ces différences cons- tiluer une espèce parliculière (C. gloriosa), présente si bien lous les auires caractères des exemplaires de la C. Kunzei que j'ai eu l'occasion d'observer; il offre une si grande similitude dans le reste de la confor- mation des antennes et dans celle des tbias et des tarses antérieurs, qu'il n’est évidemment qu’une variété de celle-ci. La provenance de cel insecte me paraît douteuse , et je ne l'inseris qu'avec hésitation parmi les Vésicants de France. La C. Mühlfeldi, décrite par Gyllenhal, dans l'ouvrage de Schônherr: Synonymia insectorum, ne paraît pas, jusqu'à ce jour, avoir élé {rouvée en France. En voici néanmoins la description abrégée : €. Mubhlfeldi ; Scnônueer. Pubescente ; d'un vert ou vert bleu mélallique, avec les pieds, d'un flave roussätre. Prothorax à peine aussi long que large. d Antennes d'un flave roussâtre, irrégulières, à dernier article, plus large que long, arrondi à son côté externe, tronqué ou subéchancré a l'extrémilé, raccourci el tronqué à son côlé inferne, 312 VÉSIGANTS. £ Antennes en partie brunes ; à dernier article aussi long que large, presque quadrangulaire, arqué à son côté externe, en ligne droite à l'in- lerne, tronqué à l'extrémilé, avec les deux angles de celle-ci prononcés, surtout l'interne. JS. Tibias antérieurs comprimés en forme de lame prolongée en triangle allongé jusqu'aux trois quaris de leur longueur, puis dépri- , . . . més, élargis d’arrière en avant et eoncaves, en dessus, dans le dernier quart. Tarses antérieurs longuement ciliés ; à deuxième article le plus long, comprimé et relevé à son extrémité en une dent obtuse. £. Tibias et larses antérieurs simples ou de forme ordinaire. Cerocoma Mühlfeldi, Scmônuerr, Synon. Insect. t, 3. append, p. 43.17. (décrite par Gyllenhal). — Gervar, Faun, insect Europ. 9 10.— J. B. Fiscuer, Tenlam. consp. Canthar. p. 2. 2, etc. Loug. 0,0112 à 0,0198 (5 à 5 3/41.) Larg. 0,0023 à 0,0036 (1 à 4 1/2 1.) Elle habite l'Autriche, la Hongrie. Os. Les pieds sont d’un roux testacé ou d'un flave roussätre , avec les trochanters et ordinairement la base des cuisses postérieures, verls. GG. Antennes d'uu roux ou flave testacé (79 ), avec le premier article bleu chez la Q: le dernier presque obiriangulaire (19). 3. €. Shaefferi ; Liné. Dessus du corps pubescent, variant du bleu au vert métallique : dessous, vert. Prothorax à peine plus long que large. 7 Pieds flaves, avec les trochanters bleus. Antennes flaves, irrégu- lières, à dernier article irrégulièrement oblrianguluire, avec les angles arrondis. | & Pieds d’un flave testacé, avec la base des cuisses verte ou bleue el les turses obscurs. Antennes irrégulières, brunes avec partie du dos fauve ; à dernier article irrégulièrement oblriangulaire , avec l'angle interne assez prononcé, et l'exlerne arrondi. A. Antennes flaves, ou d’un jaune teslacé, avec le dernier article souvent nébuleux ou brunâtre , surtout vers l'extrémité ; à premier article en forme de lame concave, relevée à ses deux bords surtout à J'interne, échancrée en devant , avancée en forme de dent à ses deux angles antérieurs et plus fortement à l'interne : le deuxi: me, cour, MYLABRIENS. — Cerocoma. 513 étroit : le troisième aussi long que les quatre suivanis , très-irrégu- lier, comprimé , dilaté au côlé interne et un peu relevé en forme de dent à son angle antéro-inlerne : le quatrième plus étroit , court , transverse : le cinquième court , le plus large, dilaté et pres- que submembraneux à son côté interne : le sixième brusquement plus étroit, court, offrant à son côté interne un appendice ou pédi- cule triangulairement, élargi et coriace ou submembraneux : les septième el huitième, en forme de cornet, plus larges que longs : le neuvième, aussi long que les trois précédents réunis, comprimé, irrégulièrement obtriangulaire, dilalé à sa partie antéro interne ou antéro-inférieure,;avec les angles subarrondis. Episiome, labre el autres parties de la bouche d’un flave päle ou d’un jaune testacé, avec l’extré- mité des mandibules noirätre. Palpes maxillaires à premier article court, grèle : les deuxième et troisième presque soudés, ovalairement et vésiculeusement renflés, sillonnés en dessous : le dernier grèle. Tête non creusée d’un sillon vers le bord interne de chaque œil ; rayée sur le milieu du front de deux lignes presque contiguës, naissant de la suture frontale, courbées posiérieurement chacune en dekors, et aboutissant vers le milieu interne de chaque æil; plus densement pubescente sur chaque espace compris entre ces lignes et la moitié antérieure du bord interne des yeux ; plus finement ponctuée sur ces espaces que sur le vertex. Deuxième article des palpes labiaux non appendicé.Fossettes prothoraciques profondes,obliques ou divergentes, prolongées jusqu’au tiers de la longueur. Sixième arceau du ventre, caréné, échancré dans le milieu de sa base postérieure ; le septième plus étroit , en partie reçu dans le sixième, creusé d’une fosselte lon- gitudinale médiane. Pieds flaves ou d’un flave testacé, avec les trochan- ters et brièvement la base des cuisses d’un bleu ou vert métallique. Tarses postérieurs ordinairement bruns ou noirätres.Tibias antérieurs comprimés en forme de lame arquée sur sa tranche , avec l'angle an- téro-externe relevé de manière à offrir une surface horizontale près de cette lame verticale, Tarses antérieurs munis de longs cils ; offrant leurs quatre premiers articles dilatés: le premier visiblement plus long que large , à peu près égal au troisième : le deuxième, le plus grand, une fois plus long que large , élargi en ligne presque droite de la base à l'extrémité : le cinquième, filiforme. Obs. Les tibias postérieurs varient du nébuleux au uvir ou uoirôtre : les intermédiai- res et même les antérieurs, sont parfois nébuleux, au moins en parle. 9 : Antennes flaves, avec le premier article vert ou vert bleu, et les qualre ou cinq derniers souvent obseurs : le premier ; comprimé, 515 © VÉSIGANTS. arqué en dessus ; au moins aussi long que le troisième : le deuxième court, transverse : les troisième à huilième graduellement un peu plus gros : le troisième, une fois plus long que large : les quatrième à huitième transverses : le neuvième beaucoup plus gros, plus long que les deux précédents réunis, comprimé,irrégulièrement obtriangulaire, dilaté à sa partie anléro-interne, avec les angles subarrondis. Epis- tome et labre obscurs ou brunâtres. Palpes maxillaires de même cou- leur ; subfliformes, à dernier article graduellement un peu élargi vers l'extrémité, à peu près égal en longueur au troisième. Tête mar- quée de deux faibles raies arquées en dehors et aboutissant vers le milieu du eôté interne de chaque œil ; presque aussi grossièrement ponctué sur le front que sur le vertex ; uniformément hérissée de poils. Cinquième arceau du ventre, à peine échancré en arc: le sixième semi-globuleux, enfoncé en partie dans le cinquième, entier. Hanches postérieures d’un vert bleu jusqu’à la moitié de leur longueur. Tibias et tarses le plus souvent entièrement flaves ; simples. Articles des tasses antérieurs graduellement moins longs du premier au qua- trième : assez brièvement pubescents en dessous : le cinquième égal en longueur au premier. Oss. Parfois les tarses postérieurs sont nébuleux. La Cerocome, Grorrr. Dist. nat. t, 4, p, 38, 4. pl. 6 fig.9, E ; fig. F, antennes du d' ; fig. G, autennes Ge la © Het I, pattes, Cerocoma, Souarrrer, Abhandlung. t, 2. n° 7,p. 291-510. pl, fig. 4 à 4 (insecte) ; 5 à 22 (détails), — Zd,, Element. pl, 57, 47, $ et détails — {d.ïlcon. t. 1. pl. 53. fig. 8. (Cerocoma prima) (7) et 9 (Cerocoma secunda) (@ ).— Suurzer, Gesch, d, Ins. p. 66. pl. 7. fis. 43 ; et b, c (détails). Meloe Schaefferi, Laxx, Syst. Nat. 108 edit, 1. 1. pe 420, 7, — Id, 12e édit. t. 1. p, 68112, — Id. Amœuit acad. 1. 6. p. 137. 2. — Murcer, (P. L, S.) GC. Lisa, Naturs, t. 5, 4° part, p. 383. 12, — Lerecu. Tageb. 1, 1. p. 202, 1. — Gorze, Entom.Beytr, t. 4.p. 699. 12.— Id. Faun, Eur. t. 8. p. 839. 4 —Hénssr, Gemein. Naturg. 6. p. 180 pl. 28,9. 5, a. — Guec. C. Tixx. Syst. Nat. t. 1. p. 2021. 19. — De Viccens, C. Lenx. Entom, t. 1. p. 400, 7, — Branw, Ins, Kal, t, 1. p, 183. 605. — Cover, Tabl. elem. p. 542, Cerocoma Schaefferi, Faer. Spec, ins. 1, 4. p. 531. 1. — Id., Mant. 1, 1. p. 217. 1. — Id. Ent, Syst. t. 1. 2. p. 81. 4.— Id. Syst. Eleuth, t, 2. p. 74. 1. —Hrnust, in Fuessuv's. Archiv. p. 148. 1. — Jd. Trad. Fr. p. 167. — Jd, Naturs. 1. 7. p, 218.1. pl. 109. fig: 6 et 7 — Oui. Encycl. méth. f. 8. p. 397. 1. — Id. Entonn. 1.3. n° 48. p. 5. 1. pl. 1. fig. 1. b, (1); c, d (Q). — Id. Nouv. Dict. d'Hist. nat. 1. 4, (1803) p. 341. — Paxz. Ent. germ. p. 203. 1. — Jd. Faun. germ. 106. 11. — Id. Enumerat. System, p. 7!. 8.9. — Id , Tudex, p. 143. #. — Sauraxr, Faun. boic. t. #.p. 337. 645. — Ticnv. Hiet. nat. & 7. p. 158. pl. fig. #4. — MYLABRIENS. — Cerocomu. 315 Sruru, lusek. Gabin. 4. pl, 25. (9). — Lara. Gen. 1.2, p. 214. f. — Jd., Nouv. Dict, d'Hist. nat. t. 5. (1816). p. B82. pl. B. 23. fig. 8. — Jd, in Cuv, Reg. anim. 1. 3. (1817) p. 318. — Jd. 2e édit. (1829) partie entomol, t. 2, p.62. — Scnôan, Syn. ins. t. 3. p. 16. 1. — } auarcr, Anim. s, vert. L. 4. p. 432, 1. — Duueris, Dict. des sc. nat. t. $. p. 2. 1.— Gozoruss, Handb. p. 333. — Aupouiw, Dict. class. d'Hist. pat. 1. 3. p. 400, — J, B. Fiscner, Tentam. cousp. Canthar, p, 4.1. — Muus, Lettr.t. 2, p. 297. 1. — Bnuivé, Expéd. sc, de Morée. p. 228 400. — Cuvier, Regn anim, éd. F. Masson, (insectes) p. 414. pt, 54. fig. 5. (7); fig 5, a, antenne du 7, grossie. — De Casreix. Hist, nat. L, 2, p. 267. 4, —L. Dur: Exeurs. p, 72. 439, — Guen, Icon. da Regn, anim.de Cuvier,p. 131. pl. 35. détails. — EL. Rentexe. Faun. austr. p. 620. — Kiüsrer, Kaef. Eur. 2. 31. Meloides Adamorichiana, Puven et Mirrerracuer, Iler. in poses. Slav, prov. (1785) pl. 9. fig. 1. — Voy, Forcknaus. in Scrisa’s Journ. p.94, (98). Cerucoma viridis, Fourcr. Entom. Paris. L 4.p. 463. t. — Scoro. Delic, flur, ei Faun. tu 1. p.56. pl. 22. fig. C, 7; B, $ ; a, antennes du /, en dessus ; b, id. en dessous ; ©, antennes de la © , en dessus; d, id. en dessous, — Larn. Hist. pat, 1. 40. p. 375, 1. pl. 90. fig, 5. Long. 0,0090 à 0,0135 (4 à 6 1.) Larg. 0,0018 à O 0033 (3/4 à 1 1/41.) Corps allongé ; subparallèle ; très-pen convexe. Téle variant du bleu au vert métallique ; hérissée de poils d'un cendré blanchâtre , assez allongés. Antennes flaves ou d’un flave testacé. Prothorax un peu arqué et plus étroit en devant , élargi en ligne presque droîte environ jusqu'au liers de ses côtés ; subparallèle ensuite jusqu'aux angles postérieurs qui sont très-émoussés ou subarrondis ; tronqué à la base, parfois légèrement échancré dans le milieu de celle-ci ; muni à son bord postérieur d’un rebord très-élroit ; un peu plus long sur son milieu qu'il est large à la base ; peu convexe ; variant du bleu au vert métallique ; hérissé de poils fins d’un blanc sale ou d'un cendré blanchätre ; longitudinalement rayé d’une ligne mé- diane étroite , ordinairement indislincele en devant; noté, de cha- que côté de cette ligne , d’une fosselte naissant près du bord anté- rieur, obliquement dirigée en dehors, à peine prolongée jusqu’au tiers de la longueur , parfois peu dislincte chez la 9. Ecusson moins long que large, rétréci d'avant en arrière, tronqué à l'extrémité ; de la couleur du prothorax ; ponctué , pubescent. Elytres d'un tiers plus larges en devant que le prothorax à ses angles postérieurs ; trois fois el demie environ aussi longues que lui ; subparallèles ; oblusément arrondies à l'extrémité, prises ensemble ; munies laté- ralement d'un rebord qui s’efface à l'extrémité ; très-peu convexes ; rugueusement ponctuées ; hérissées d'un duvet ou de poils fins d'un 216 VÉSICANTS. blanc sale ou flavescent , plus courts et moins apparents que ceux du prothorax ; variant du bleu au vert métallique ; munies d’un rebord sutural ; creusées d’une fosselte humérale peu profonde ; souvent sans traces de nervures longitudinales , ou parfois offrant une légère nervure naissant après la fossette humérale et longiludinalement pro- longée jusque près de l’extrémité, vers le milieu du bord postérieur. Dessous du corps et hanches entièrement d’un bleu vert ou d’un vert métallique ; hérissé de poils d’un blanc flavescent ; ruguleusement ponctué. Pieds flaves ou d’un flave testacé , avec les trochanters et la base des cuisses d’un bleu ou vert métallique : tarses intermédiaires et surtout postérieurs en parlie au moins nébuleux ou obseurs. Cette espèce se trouve dans les environs de Paris et dans diverses autres parties de la France , surlout dans les parties UE ES On ne la rencontre pas dans les environs de Lyon. Ogs. Indépendamment des différences de couleur qu’elle peut of- frir dans les diverses parties avec les espèces précédentes , elle se distingue des C. Schreberi et Wahlü par son prothorax à peine aussi long qu'il est large dans son diamètre transversal le plus grand et par la forme du dernier artrele des antennes ; par le dernier article des palpes labiaux dépourvu d’appendice à la base. Elle s'éloigne de la C. Kunzei par la forme du dernier article de ses antennes , sur- tout du j’ de cette dernière , par la conformation des Libias anté- rieurs. DEUXIÈME BRANCHE. REVEABRAIRES. CanacrÈaes. Anlennes insérées en arrière de la suture frontale et moins ayant que la partie antérieure des yeux. Labre plus large que long. Elytres convexes. Ces insectes constituent les deux genres suivants : { Genres, de neuf articlesapparents: le dernier obovoide, arrondi à sou extrémité, . « . . . . Hycceus, Antennes de onze articles apparents : le dernier, rétréci à son extrémité, et souvent en offrant extéricu- rement, prés de celle-ci, une légère échan- ; crure ELA LA + US dE à CEE PAS PS ES Mvcaunis, MYLABRIENS, — /lycleus. 317 Genre Hycleus, Hycozée ; Latreille (1). CaracrèRes. Anlennes insérées en arrière de la suture frontale, et moins avant que la parlie antérieure des yeux ; courtes ; de neuf articles (2) : le troisième grèle, plus long que large , plus grand que le suivant : les quatrième à septième en partie moins longs que larges : les sixième et septième, grossissant graduellement : le neuvième le plus gros, aussi long que les trois précédents réunis, subcomprimé, arrondi à son extrémilé, constituant avec le huitième une massue obovoïde. Labre transverse, échancré en devant. Mandibules cornées ; terminées en pointe et munies , au côlé interne , d’un appendice membraneux et ordinairement d'une ou de deux dents. Mächoires à deux lobes assez épais, presque égaux : l’externe courbé sur l’interne, presque uni à lui, plus grossièrement frangé. Languetle moins longue que large, enlière ou à peine échancrée en devant. Palpes labiaux de trois articles ; subfiliformes, subcomprimés. Yeux assez faiblement échancrés. Ecusson apparent. Elytres aussi longuement prolongées que l'abdomen ; contiguës à la suture ; flexibles ; convexes. Ventre de six arceaux apparents : le premier très-court : le sixième en partie caché. Pieds allongés, assez grèles. Tibias terminés par deux éperons : l’externe des postérieurs à peine moins grèle que l’interne, Tarses à articles entiers : premier article des postérieurs à peine aussi long que les deux suivants réunis. Ongles non dentés. Ces insectes se rapprochent entièrement des Âylabres par leurs forme2s extérieures ; ils se trouvent, comme ces derniers, sur les fleurs. 1. H. Bilbergi, Scnonuenr. Voir, avec les élytres d'un jaune lestacé, ornées chacune de cinq taches et d'une bordure postéro-externe, noires : trois des taches, juxta-marginales : l'antérieure obcordiforme, presque humérale : la médiane en carré obliquement transverse, appen- a ————————_—_—_—_—_—_—_————_———— (1) Ta Règne animal, par Cuvier, t. 3. (1817) p. 317. -(?) Le dernier article est formé de la réunion de trois articles intimement soudés. Gyllenbal, dans l’ouvrage de Schonherr sur la Synonymia insectornm, t. 3, append. p. 3$, avait en méme temps, signalé les différences que présentent dans le ombre des articles de leurs antennes les Mylabriens dout où à fait depuis les geures Hycleus et Decatoma. 318 VÉSICANTS. divée exlérieurement : siluée vers la moitié de la longueur : la postérieure, vers les quatre cinquièmes, de forme variable, parfois liée à la bordure marginale : les deux autres taches , juxta-suturales, ponctiformes : l'une presque au quart : l'autre vers la moilié, parfois nulles. d’. Quatre premiers articles des tarses antérieurs élargis un peu en ligne courbe, de la base à l’extrémité. Dernier anneau du ventre lais- sant ordinairement apparaître deux petites pointes. Q. Quatre premiers articles des tarses antérieurs élargis en ligne droite, de la base à l'extrémité. Dernier anneau du ventre convexe, inerme. Mylabris Bilbergi, Scuôxmerr, Syn. iusect. t. 3, append, p. 33. 55 . ( décrite par Gyllenhal ). Mylabris clavicornis, (lue), (Desan) Catal. (1821) p, 74, — Duxénie, Dict. desec. nat. 1. 34 (18235) p. 13. Dices Bilbergi, (Desean) Catal. (1821) p, 74. — Id. (1833) p. 221. — Zd., (1837) p. 243. — Dane, Catal. (1822) p. 48. Hycleus Bilbergi, Late. in Règne animal par Cuvier, 2e édit, 1829, t. 4, p. 63. — De Casrezn. Hist. nat- 1. 2, p. 248, 5. Erat Norma. Elytres d’un jaune testacé , ornées chacune de cinq taches, d’une bordure vers leur partie postéro-externe, et d’une bor- dure suturale postscutellaire très-courte, noires ; la première tache la plus grosse, obcordiforme , naïssant presque de la base et près de l'angle huméral, prolongée parallèlement au bord externe, jusqu’au cinquième ou un peu plus de la longueur , à peine étendue transver- salement jusqu’à la moitié de la largeur des étuis, vers sa partie pos- térieure où elle offre sa plus grande largeur : la deuxième, ponctifor- me, située presque au quart de la longueur, près de la suture dont elle est séparée par un espace à peine égal à son diamètre : la troisième, ponctiforme , située presque à la moitié de la longueur , à peu près aussi voisine de la suture que la deuxième : la quatrième, située sur la même ligne transversale que la troisième, en forme de carré un peu obliquement transversal, commençant environ à la moitié de la lar- geur, munie à son angle postéro-externe d’un appendice prolongé par- fois jusqu’au bord marginal: la cinquième, moins grosse que la qua- trième , quatre fois environ plus grosse que la deuxième, de forme variable, irrégulièrement quadrangulaire ou triangulaire, située un peu après les trois quarts de la longueur, ordinairement étendue de MYLABRIENS. — /lycleus. 319 la moilié aux quatre cinquièmes de la largeur : la bordure marginale, naissant au niveau de la moitié de la longueur de la cinquième lache prolongée en se rétrécissant, jusqu’au milieu du bord postérieur : la bordure sulurale, étroile, à peine plus longuement prolongée que l'écusson. Variations des elytres (par défaut). Var. «. Bordure suturale rudimentaire, indistincte. Var. @. Taches des élytres au nombre de quatre seulement. Oss. C'est ordinairement l’une des deux taches juxta-suturales, l'antérieure surtout, qui fait défaul. Var. + Taches des élytres au nombre de trois seulement. Oss. Ce sont généralement alors les deux taches juxta süturales, c'est-à-dire la deuxième et la troisième qui manquent. Mrylabris Bilbergi, Scuonuen, loc. cit. Var. p. 34. Var. à. Taches des élytres au nombre de deux seulement. Oss. Les deux taches juxta-suturales et la postérieure manquent ou sont à peine marquées. ETAT NORMAL. Variation des élytres (par excès), Oss. La plupart des taches, sans perdre leur caractère distinctif, acquièrent parfois un développement plus sensible. Var. :. Quatrième tache divisée en deux petites. Var. {. Quatrième tache munie d'un appendice ayant toute la longueur de son côté externe et prolongé jusqu'au bord marginal ou à peu près. Var. #. Cinquième lache liée à la bordure postéro-externe. Long. 0,0067 à 0,0400 (3 à 4 1/2 1) Larg. 0,0023 à 0,0033 (1 à 1 1/2 l.) Corps suballongé ; subparallèle ; peu fortement convexe. Tête noire; marquée de points ronds assez gros , presque contigus ; hé- rissée de poils noirs, médiocrement longs. Antennes et palpes, noirs. 320 VÉSICANTS. Prothorax un peu plus étroit en devant ; échancré dans le milieu de son bord antérieur ; subparallèle et à côtés perpendiculairementdéclives el invisibles en dessus : celle partie perpendiculaire rétrécie graduel- lement depuis les angles de devant jusqu'aux postérieurs qui sont subarrondis ; un peu arqué en arrière à la base ; à peine rebordé à celle-ci ; à peine aussi long sur son milieu qu'il est large à son bord postérieur ; convexe ; noir ; marqué de points ronds assez gros , pres- que conligus ; hérissé de poils noirs ; marqué sur la seconde moitié de sa ligne médiane d’une dépression ou fossette plus ou moins pro- noncée. Écusson presque carré , arqué à son bord postérieur ; noir ; glabre ; ponctué en devant, lisse postérieurement. Elÿtres d’un tiers environ plus larges en devant que le prothorax à ses angles posté- rieurs ; quatre fois environ aussi longues que lui; subarrondies aux épaules ; subparallèles ou à peine élargies jusqu'aux trois cinquièmes, rétrécies ensuite en ligne courbe, surtout à partir des quatre cin- quièmes jusqu’à l’angle sutural ; convexes ; ruguleusement ponctuées; presque sans fossette humérale ; offrant à peine deux nervures lon- gitudinales très-faibles : l’une, vers la moitié de la largeur : l’autre, entre celle-ci et la suture ; colorées et peintes comme il a été dil- Dessous du corps et pieds noirs ; pubescents ; ruguleusement pointillés ou ponctués. Cette espèce est exclusivement méridionale. On la trouve sur les fleurs , dans les environs de Marseille et dans divers autres lieux de la Provence et du Languedoc. Genre Mylabris, Myraere ; Fabricius (1). 2] (uyra6ots, nom employé par Dioscoride comme correspoudant à celui de Cautharide.) Caractères. Antennes insérées en arrière de la suture frontale, et moins ayant que la partie antérieure des yeux ; courtes ou médiocres ; régulières (9); de onze articles : le premier, un peu renflé : le deuxième court : le troisième, notablement plus long que large, et plus grand que le suivant : les sixième à onzième, ou seplième à onzième, grossissant graduellement : les sixième à dixième un peu élargis de la base à l’extrémité , au moins en partie plus larges que (1) Fasriaus, Systema entomol. p. 261. MYLABRIENS. — Aylabris. 321 longs : le onzième, ordinairement le plus grand, toujours le plus gros. rétréci à son extrémilé , et souvent en offrant extérieurement, près dc celle-ci, une légère échancrure. Labre transverse ; corné, ordinaire- ment échancré en devant, arrondi aux angles antérieurs, et rétréci d'avant en arrière. Mandibules cornées ; arquées ; terminées en pointe ; habituellement munies au côlé interne, d’une dent et d’un appendice coriace. Mäâchoires à deux lobes cornés, un peu arqués : l'externe courbé sur l’interne et plus cilié à son bord interne. Palpes mazxillaires de quatre articles, comprimés : le premier court : le deuxième, mince à sa base, un peu élargi vers l’extrémité, générale- ment plus long que le suivant et souvent même un peu plus que le dernier : celui-ci subparallèle, obtusément tronqué à son extrémité. Languelle presque obcordiforme ; membraneuse en devant. Palpes labiaux assez courts : de trois articles , comprimés : le dernier tron- qué à son extrémité. Yeux faiblement échancrés. Ecusson apparent. Elytres aussi longuement prolongées que l’abdomen ; contiguës à la suture ; un peu élargies d’avant en arrière ; souvent arrondies ou subarrondies chacune à l'extrémité ; flexibles; convexes, avec lescôlés infléchis. Ventre de six arceaux: le premier court, le sixième en partie au moins caché.Pieds allongés, assez grèles. Tibias terminés par deux éperons : l’externe des postérieurs ordinairement à peine moins grèle et moins pointu que l’interne. Tarses à articles entiers: premier article des postérieurs généralement aussi long que les deux suivants réunis. Ongles non dentés. Corps épais. Les Mylabres se reconnaissent aisément entre les insectes des deux genres précédents, à leurs antennes de onze articles, et à la forme du dernier de ceux-ci. Leurs larves, encore inconnues, sont probablement aussi parasites de quelques Hyménoptères. Sous leur forme parfaite , on les trouve sur les fleurs, particulièrement sur les composées, les ombellifères ou sur certaines graminées. [ls semblent, parmi les Vésicants ayant un genre de vie analogue, représenter les Meloés, par l'épaisseur ou la lourdeur de leur corps; mais comme la plupart des Coléoptères méli- tophiles, ils ont les élytres en partie au moins ornées de couleurs claires ou agréables. (1) M. Stableau, entomologiste parisien, a ru un jour, sur un talus exposé eu midi, ‘orir un de ces insectes d'une sablonniére de Grenelle, pres Paris. [| eut l'idée de creuser dans le même lieu, et il en trouva ouze autres prêts à sortir (Iconogr. du règne anim.pñr M. Guérin, p.133) Annalee de la Société Linnéenne. 21 332 VÉSICANTS. Les variations nombreuses que présente le dessin de leur robe, suivant le développement plus ou moins considérable de la matière colorante noire, rend souvent trés-difficile l'étude des espèces, et sur- tout leur synonymie : la plupart des auteurs les ayant décrites d’une manière incomplète, ou ayant tantôt réuni plusieurs espèces en une seule, tantôt considéré comme caractères spécifiques , de simples mo- difications de dessin. Les Mylabres paraissent être les Cantharides des anciens, c’est-à- dire les insectes dont ils faisaient usage en médecine. On ne saurait en douter en lisant le passage suivant de Dioscoride , sur les Cantha- rides (‘). « Celles, ditil, qui ont le corps allongé, épais, el les élytres « parées de bandes transversales jaunes, sont très-efficaces ; celles au « contraire qui sont d’une seule couleur n’ont point de vertu ». Ces insectes sont encore employés comme vésicants en Grèce , en Chine et dans diverses aulres parties de l'Orient. Quelques-uns paraissent,après notre Cantharide, posséder les vertus les plus énergiques (?). 4. ME. Fuesslini ; Panzer. [Voir ; hérissé de poils noirs. Prothorax élargi depuis les côlés du cou jusqu'aux deux cinquièmes de sa longueur,sub- parallèle ensuile; à peine plus long que large. Élytres noires,ornées chacune d'une tache subbasilaire, ovalaire, entre l'écusson et le calus, de deux ban- des transversales sinuées ou dentées et d'une tache subapicale presque semi- orbiculaire, d’un jaune d’ocre ou orangé : la première bande et la seconde, parfois réduites à des taches isolées. EraT NORMAL DES ELYTRES.Elylres noires, ornées chacune d’une lache presque avancée jusqu'à la base, d’une tache subapicale et de deux bandes transversales, sinueuses ou dentées , d’un jaune pâle ou d’un jaune d’ocre : la tache subbasilaire, ordinairement en ovale longitudi- nal,couvrant la moitié médiane de l’espace compris entre la suture et le calus huméral, prolongée jusqu’au huitième environ de Ja longueur des éluis : la première bande transversale jaune, couvrant du liers à (') Pedacii Dioscoridis Opera, ex nov. interpret, Jani-Antonii Saraceni (Francofurti) 1598 in fol.p. 402.— Puine, Hist, nat, lib. XI. chap. 41 et liv. 29 chap.5. (édition Pankoucke, Paris 1830, 1. 8. p. 87ett. 17, p. 301). — Aeuex, De Natur.animal, lib, 9. cap. 5 (edit. de Londres 4744 in-40, , 1. p.518). (1) Voyez Breroxseau, Journal de pharmacie, t. 13, 1828. p. 73-83. —Tantwes, note etc..in journal de pharmacie t, 45 (1829). p. 266-267.—Warre,Rei se. et Revue ento- mol. de Silberm, t. 4, p. 145 MYLABBIENS. — ]/ylabris. 893 un peu moins dela moilié de la longueur,élendue depuis le rebord su- tural qui reste noir jusqu’au bord externe, offrant une dent dirigée en avant vers le milieu de son bord antérieur, et plusieurs autres dirigées en arrière à son bord postérieur, ordinairement rétrécie vers la suture dans le sens de la Jongueur : la deuxième bande transversale jaune; couvrant des lrois cinquièmes ou presque des deux tiers aux sept neu- vièmes de la longueur,étendue depuis le rebord sutural qui reste noir jusqu'au bord externe, ordinairement anguleuse ou dentée vers le milieu de son bord antérieur, entaillée dans la partie correspondante de son bord postérieur, et munie, de chaque côté de celte entaille, d’une dent dirigée en arrière : la tache subapicale jaune, presque en ovale transverse tronqué en devant, presque également rapprochée des bords sutural, apical et latéral,couvrant ordinairement les deux tiers médians au moins de la largeur.Ces taches et bandes jaunes,lais- sant de couleur noire, 1° une bande basilaire noire prolongée au moins jusqu’au tiers de la longueur, sur la suture, enclosant une tache jaune, subbasilaire, en ovale longitudinal : 20 deux bandes transver- sales noires sinuées ou dentées : l’antérieure, anguleusement avancée sur la suture : la postérieure, enclosant avec les bordures noires dé l'extrémité, de la suture et du bord externe, une tache jaune en ovale transverse ou semi-orbiculaire. Variations des elytres (par défaut). Var. «. Bande basilaire noire interrompue : celle du milieu incomplète dans sa moitié interne : la troisième parfois à peine élendue jusqu'à la suture. Oss. La bande antérieure noire est alors réduite à deux taches : l'une suturale, obcordiforme, prolongée jusqu’au quart ou un peu plus de la longueur, ne couvrant pas le tiers et quelquefois pas le quart interne de la largeur de chaque élytre, dans son développement transversal le plus grand : l’autre, longitudinale, passant sur le calus, isolée du bord externe dans son tiers postérieur. La seconde bande transversale noire est réduite à une grosse tache liée au bord externe, couvrant environ les deux cinquièmes externes de la largeur d’un étui, et ordinairement à une ou deux autres ponctiformes ou courtes et sub- linéaires; l’une voisine de la suture : l’autre liée ou presque liée à la grosse marginale ; quelquefois manquant de la tache voisine de la sulure, et offrant ainsi sans taches la moitié interne de l’élui. Dans 324 VÉSICANTS. quelques-unes de ces variations la troisième bande atteint parfois à peine la suture. Var. 6. Bande basilaire notre, interrompue, ainsi que celle du milieu. Oss. La bande antérieure noire est alors ordinairement réduite à deux taches : l’une, suturale, élargie dans sa seconde moitié, tantôt obcor- diforme, tantôt presque en forme d'ancre, couvrant dans son dévelop- pement transversal le plus grand, près de la moilié de la largeur de chaque étui : la deuxième, longitudinale, passant sur le calus, isolée du bord externe, dans sa moitié ou dans son tiers postérieur. La seconde bande transversale noire, réduite à deux ou trois taches isolées : l’une, plus grosse , sulurale, triangulaire ou en losange, sou- vent avancée jusqu’à la tache suturale de la première bande : les deux autres, plus ou moins pelites, situées sur la même ligne transversale : l'intermédiaire ordinairement plus petite. Mylabris cichorei. Var. Rossi, Faun, etrusc.t. {.p. 240-59%.— Jd. ed, Hurw.t. 4: p. 294. 595. Var. y. La première, ou la seconde des bandes transversales noires des élytres, interrompue dans son milieu. Ozs. 4° Quelquefois la bande basilaire noire est seule interrompue dans la partie de son milieu correspondant au milieu du bord posté- rieur de la tache jaune ovalaire, et cette interruption est ordinaire- ment assez faible pour laisser facilement reconnaître l’élat normal. 2° D'autres fois c’est la bande noire du milieu,qui est réduite comme dans la variété précédente à trois taches : l’interne, plus grosse, com- mune aux deux étuis : intermédiaire, plus petite. Var. d. Première bande noire presque interrompue dans son malieu. Css. Dans ce cas, la première bande transversale jaune (celle qui vient après la tache ovale subbasilaire jaune et la première bande noire), a acquis plus de développement et se trouve presque unie par la partie anguleuse du milieu de son bord antérieur à la tache sub- basilaire ovalaire. Dans ces diverses variétés par défaut, la tache subapicale, et plus rarement la subbasilaire, acquièrent plus de développement. MYLABRIENS. — Mylabris. 525 Var. «. Elytres différant de l'élat normal, par la deuxième bande transversale jaune, c'est-à-dire celle qui précède la tache subapicale, plus développée longitudinalement que dans l'état normal. Var. &. Elytres différant de l'état normal par l'angle marginal antérieur jaune. Oss. Chez divers individus des variétés précédentes, la bande noire antérieure reste séparée du bord externe par un espace jaune , sub- linéaire, sur le tiers ou la moitié postérieure de sa longueur, ou même avancé plus ou moins près de l'angle huméral, Ici cet angle lui-même serait jaune. Je n'ai pas vu d'exemple de cette variation, in- diquée par Bilberg, et dont la figure de la planche de l'ouvrage de l’au- teur ne donne pas l’idée. Biceero, Monogr. p. 22. 12. var. 8. pl. 2. fig. 15 ETAT NORMAL. Attelabus polymorphus , Parcas , Reise , t. 4. app. p. 465. 4%. a. — [d.trad, fr. de Gauthier de la Peyronie, Paris 1788. in 4° t. 4. app. p. 725. 44, a, Meloe fasciatus, Fuesszx, Verseich. p. 20, 398, pl. fig. 4. e. Meloe cichorüi, Scuranx, Enum, p. 222. 419. Mylabris cichorei, Ross, Faun. etrusc. €. 4, p. 240. 595. — [d. éd. Hérw. t. 4 p. 396. 595. Mylabris Fuesslini, Paz. Entom. germ. p. 204.1, — /d. Faun, germ, 31. 18 — Scuraw, Faun, boic. t. 4. p. 537. 644.—Birnere, Monogr.p. 23. 49, pl. 2. fig. 49. — Scnoena. Syn, insect. t. 3. p. 32. 13.—Fiscuer (J.-B ), Monosr, p. 22. 12. pl. 2. fig. 19. — DBaurcé, Exped. sc. de Morée. p. 223. 404. — Dre Casrecx. Hist. nat 1, 2. p. 274. 17. — Küsren , Kaef. Europ. 3. 55,— L. Rantens. Faun. Ausir. page 629. Mylabris variabilis, Ovry. Entom, t. 3. n. 47. p. 0. 11. (Lafig. a. dela pl. 2. fig. 44, parait serapporter à une espèce voisine, du Cap de Bonne-Esperance). — 14. Encycl. méth.t. 8. p. 95, 19. — Lan. Mist. nat. t, 10. p. 369 (var, Fresslint et la suivante).— Tauscu. Enum. {n. Mém. de la Soc. Imp. des Nat. de Moscou, 1. 3 D.155,3. pl. 10° fig.5. Variations des élytres (par excès.) Var. . Première bande transversale jaune divisée en deux parties, dont l'interne est généralement plus grande. Oss. Ces deux parties sont d'une étendue variable,et chacune d'elles 326 VÉSIGANTS. varie aussi de forme suivant la manière capricieuse dont la matière noire a envahi l’espace occupé par la couleur jaüne. Ordinairement l'externe est à l’état de tache, et l'interne conserve souvent l'apparence de bande raccourcie ; mais parfois cette dernière est elle-même réduite à une tache plus ou moins isolée de la suture ; d'autres fois au contraire elle se lie par l'angle de son bord antérieur avec la tache subbasilaire orbiculaire jaune. Cette variété » paraît plus commune en France que l’élat normal. Mylabris variabilis, Ourv. Entom. t. 3.n. 47. p. 10. 11. pl. 2. fig. 14. à. Var. 0. Semblable à la précédente, mais avec la tache jaune externe ou plus rarement avec l'interne, nulle. Meloe 8-maculatus, De Viruers, C. Lin, Entom. t. A, p, 404. 22 Var.t. Deuxième bande transversale jaune des élytres divisée en deux parties, dont l’interne ordinairement plus grande. Oss. La partie externe est ordinairement réduite à l’élal de tache, tandis que la partie interne offre souvent plus ou moins la figure d’une sorte de bande raccourcie de figure variable. Dans cette variété , la bande transversale jaune antérieure est aussi souvent divisée en deux ou réduite à une tache, et les taches basilaire et subapicale parfois très-restreintes et de figures variables. Ces deux variétés sont peu communes. nr Long. 0,0100 à 0,0137 (4 1/2 à 71.) Larg,0,0053 à 0,0045 (1 1,2 à 2 1.) Corps suballongé ou allongé ; luisant: convexe. Téle noire ; mar- quée de points assez petits et rapprochés ; hérissée de poils noirs, parfois en partie usés ; offrant souvent sur le front une trace longitu- dinale lisse. Labre à peine échancré, plus finement ponctué que le front. Anfennes noires ; prolongées un peu au delà des angles pos- térieurs du prothorax ; OMS RAn graduellement à partir du sixième et surtout du septième artiele : le troisième un peu plus grand que le suivant, de moitié au moins plus long que large : les huitième à dixième moins longs que larges : le onzième le plus grand, presque aussi long que les deux précédents réunis, rétréci en pointe dans sa seconde moitié. Prothorax obtusément tronqué et à peine échancré dans le milieu de son bord antérieur, élargi depuis les côlés du cou jusqu'aux deux cinquièmes de sa longueur, subanguleux dans ce MYLABRIENS. — Afylabris. 227 point, subparallèle ensuile ; à peine aussi long que large ; tronqué à la base, parfois subéchancré dans le milieu de celle-ci; à peine relevé en rebord très étroit et tranchant à celle dernière ; convexe ; noir; paraissant un peu moins finement ponclué ou marqué de points plus médiocres que la tête ; hérissé de longs poils noirs ; creusé d'un court sillon transversal à l'extrémité de la ligne médiane, et ordinaire- ment d’une fossette un peu après le milieu de celle-ci ; quelquefois noté d’une autre fossette plus pelite entre cette dernière el chaque bord latéral ; ordinairement non sinué près des hanches dans sa par- tie repliée en dessous. Ecusson presque semi-orbiculaire ; noir ; ponc- tué. Elytres cinq fois environ aussi longues que le prothorax ; subpa- rallèles ou à peine élargies jusqu'aux quatre cinquièmes, arrondies chacune à l'extrémité, mais un peu anguleusement à l'angle sutural ; convexes ; ruguleusement ponctuées ; hérissées de poils obscurs,moins longs d'avant en arrière , beaucoup moins apparents que ceux du prothorax ; chargées chacune de quatre nervures longiludinales peu saillantes et parfois en partie indistinctes ; colorées et peintes comme il a été dit. Dessous du corps et pieds noirs,luisants,ponctués, hérissés de poils noirs. Ongles fauves ou obscurs. Cette espèce se trouve quelquefois dans les environs de Lyon , mais moins rarement dans nos provinces méridionales. Oss. Elle est facile à distinguer du A1. variabilis par sa tache jaune subapicale, située entre la troisième bande noire et l'extrémité qui est bordée de noir. Elle s’en éloigne encore généralement par l'absence d’une tache jaune humérale, par sa tache subbasilaire ordinairement en ovale longitudinal,moins rapprochée de l’écusson ; par la première bande jaune souvent plus étroite vers la suture ; par son prothorax sans échancrure ou à peine échancré dans le milieu de son bord anté- rieur, plus étroit et offrant vers les deux cinquièmes , plutôt que vers le cinquième ou vers le quart, son angle antéro-laléral ; par sa forme proportionnelle un peu moins allongée ou plus large ; par ses élytres plus régulièrement arrondies à leur partie postéro-externe, Le M. Spartü, du moins d’après les exemplaires que j'ai reçus de la Hongrie, el ceux que j'ai vus dans diverses collections, ne me semble être qu’une variété du M. Fuesslini,dont les taches et bandes des élytres sont d’un jaune orangé au lieu d'être d'un jaune pâle ou d’un jaune d’ocre. Le A1. 4-punctala présente des varialions de couleur analogues. Mylabris Sparti, Geruar, Reise n. Dalmat. p. 210. 162. pl, 10. fig. 4, — Kirin Kaef, Europ, 3. 56. 328 VÉSICANTS. O8s. Dans la figure donnée par Germar, la tache subbasilaire a une disposition transverse, au lieu d'être longitudinalement ovalaire ou suborbiculaire, sans doule par une erreur du dessinateur. Le caractère distinelif entre les M. Fuesslini et Spartii indiqué par M.Küster ettiré du dernier article des antennes,me semble sexuel. 2. RE. variabilis ; Bicperc. [Voir ; hérissé de poils noirs. Pro- thorax élargi depuis les côtés du cou jusqu'au cinquième ou au quart de sa longueur, subparallèle ensuite ; au moins aussi long que large. Elybres ornées chacune de deux taches subbasilaires parfois incomplétement Séparées,et de deux bandes transversales irrégulièrement sinuées ou den- tées, d’un jaune pâle : leur partie notre constituant, outre la base, trois bandes transversales dentées : la premuère , avancée sur la suture jusqu'à l'écusson et plus ou moins sur le calus,'étranglée dans sonmilieu, atteignant à peine le côlé, parfois réduite à deux taches noires : la seconde commen- çant un peu aprés la moitié de la longueur, au moins égale à chacune des jaunes, et à la dernière noire, c'est-à-dire à l'apicale. ETAT NORMAL DES ELYTRES. Élytres noires, parées chacune de deux taches subbasilaires, dont l’une juxta-scutellaire et l’autre à l’angle huméral, parfois unies, et de deux bandes transversales deniées, d’un jaune pâle : la partie noire, couvrant brièvement la base et formant en outre trois bandes dentées ou sinuées : la première, constituant avec sa pareille un arc dirigé en arrière, paraissant composée sur chaque élytre, de deux taches noires, unies : l’interne , liée sur la suture à sa pareille, couvrant environ du sixième au tiers de la longueur et un peu moins de la moitié de la largeur, avancée en forme de bordure suturale jusqu’à la base, où elle s’unit à la partie basilaire noire, or- dinairement un peu moins prolongée en arrière sur la suture que vers le quart ou le tiers interne de la largeur : la tache externe, non éten- due tout-à-fait jusqu'au bord externe, avancée sur le calus, souvent lusqu’à la partie basilaire noire, élargie d'avant en arrière el échan- crée à son bord postérieur : ces deux taches formant sur chaque élytre une bande plus ou moins étranglée dans son milieu, enclosant en de- vant entre elles, la base, l’écusson et le calus huméral, une tache orbi- culaire d’un jaune pâle : cette première bande noire, moins développée longitudinalement dans son milieu et offrant à son bord postérieur trois dents obtuses : deux, dépendant de la tache externe qui con- tribue à la former. : une, plus obtuse et plus prolongée en arrière appartenant à la tache interne, vers le tiers ou le quart interne de la MYLABRIENS. — Afylabris. 329 largeur : la deuxième bande noire, transversale, couvrant de la moitié ou un peu moins,presque aux deux tiers de la longueur,entaillée vers les deux tiers de son bord antérieur , et plus ou moins avancée en forme d'angle ou de dent, de chaque côté de cette entaille, en ligne presque droile, ou un peu arquée en arrière entre la dent interne précitée et la suture, entaillée vers le milieu de son bord postérieur, munie de chaque côté de cetle enlaille d’une dent : l’externe plus prononcée el plus prolongée en arrière : l’interne souvent faible : la troisième bande noire, apicale, couvrant environ le sixième postérieur ou un peu plus de la longueur,entaillée dans le milieu de son bord antérieur et anguleusement avancée de chaque côté de cette entaille, surtout du côté exlerne : ces parlies noires, laissant, de couleur d’un jaune pâle, deux taches subbasilaires et deux bandes transversales, sur chaque élui : la tache subbasilaire interne, subarrondies, enclose comme il a élé dit : la tache subbasilaire externe de forme variable, ordinairement allongée , comprise entre le calus huméral et le bord externe , ordinairement linéairement prolongée en arrière le long du bord marginal, jusqu'à la première bande transversale jaune : celle-ci, offrant ordinairement à son bord antérieur une dent suturale com- mune aux deux éluis, souvent peu neltement indiquée, et deux autres, sur la moitié externe de sa largeur, offrant à son bord posté- rieur une dent dirigée en arrière , vers les trois cinquièmes ou deux tiers de la largeur : la deuxième bande transversale jaune, offrant à son bord antérieur, un peu avant le milieu de la largeur de celui-ci une dent dirigée en avant, et de chaque côté de cette dent, une entaille, dont l’externe plus profonde, offrant à son bord postérieur une dent dirigée en arrière dans son milieu et une entaille sur la suture et près du bord externe. Var. «. Bande noire antérieure réduite à deux taches isolées, de gros- seur variable et dont l'interne ne joint pas la suture. Ons. Quelqnefois l'interne est presque ponctiforme, à peine égale au cinquième de la largeur,isolée de la suture et séparée de la tache juxta marginale par un espace plus grand que son diamètre. On voit ordinairement après l'écusson des restes de la bordure suturale noire de l’état normal; mais les taches subbasilaires jau- ues ue sont plus indiquées et se trouvent reuplacées par une bande transversale jaune, qui se lie avec la première bande jaune, par la suture, plus largement par la moitié de la largeur Je chaque étui et par le bord externe. Var. É. Bande antérieure noire séparée en deux taches isolées, dont l'in- terne s'élend jusqu'a la suture. 39 VÉSICANTS. Os. Les deux taches jaunes subbasilaires sont ordinairement in- diquées ou même assez bien circonscrites , mais unies ensemble au devant du calus huméral. Melue fasciatus, Fuessux, Verzeich, p. 20. 498. pl. fig, 4. d. Mylabris variabilis, Busenc, Monogr, Mylabr. p. 25. Var. +.pl. 3. fig. 5. Var. y. Deuxième bande noire n'atleignant ni la suture ni le bord cx- terne, réduile à deux laches soil unies, soit séparées l'une de l'autre. Mylabris variabilis , Bius. |, e. p. 26. Var, Ô. pl. 3. fig. 6. — Scuôn. Syn, ins, t. 3 D134160 Vante) Oes. Dans la variété citée par Bilberg, les deux laches composant la seconde bande noire raccourcie à ses deux extrémités, sont isolées: J'en ai vu, dans la collection de M. Gacogne, une variélé semblable, mais dont les deux taches sont unies. Var. d. Bande antérieure noire entière, mais non avancée sur le calus, de telle sorte que les deux taches jaunes subbasilaires sont réunies en une bande. Canthar is fasciata, FERRANTE IMPERATO, Histor natural. Venetia, 1672 in fol. p. 681 et pl: p. 692: Meloe fasciatus, Fvesszx, Verzeich. p. 20. 398. pl. fig. 4. c. Mylabris cichorei, Late. Hist. nat. t. 10, p. 570. 4. pl. 88, fig. 9. — Tauicu. Enumer- etc. in Mém. de la Soc. imp. des Nat. de Mose. 1. 3. p. 136. pl, 10. fig. 6. Mylabris variabilis, Bus. 1. e. p. 25. 15, Var. P. pl. 3. fig. 4.— Scuônu. Syn. lus, t, 3. p. 92. 16, Var. f. ErTaT NoRMAL. Heloe fasciatus, Fuessux, Verzeich. p. 20. 398. pl. fig. 1.a. 3feloe variabilis, Paucas. Icon. p. 81, 7. pl. E. fig. 7. Meloe cihcori, De Viens, C. Lin. Eulom. t. 4. p. 399. 4 (en partie). Mylabris cichorei, Peracx. Spec. losect. Calabr. p. 27, 135. Mylabris cichorii, Dorruss Observal. etc. in Mém, de la Soc. d'Ag. de Paris, 1787 (printemps). p. 67 et 68. pl. fig. 5. — Ouv. Entom. t,3. n. 47. p. 7.7 pl.1. fig. bet c et a à f détails (les fig. d et e paraissent se rapporter à une autre es- pêce. — La 6g. 13 de la pl, 2. indiquée également comme appartenant au M. cichorit, représente une variété du M. 4 -punciata, Lin.) — Id. Nouv. Dict, d'hist. nat. 1, 15 (1803). p. 308. — Id. Encycel, méth.t, 8. p. 94, 16.— Larn. list. nat. 1. 10- p- 371 (en partie.) — [d. Nouv. Diet. d'Hist, nat. 2e édit. 1, 22 (1818). p. 12. 1° — Guéxix, Dict, class. d’Iist. nat, t. 11 (1827). p. 569. — Mucs. Lette. 1. CL MYLABRIENS. — Aylabris. : 331 p. 298. 1. — De Casrecx. [list nat, 1 2. p. 141, 16. — Uuviss, Reg, anim. ed, Fortin Masson, p. 416. pl. 54. fig. 7. Mylabris fasciata, Ou. Encycl. méth. 1, 8 p. 97. 21 ? M) labris variabilis, Pire. Monogr. Mylabr, p. 25. 18. pl. 3. fig, 3.—Scuonu. Syn.ins.1.3 peJ5. 16, — J.-P. liscaen, Tentam. conspect. canthar, p. 4. — Bruzré, Exped se. de Morée p. 229.-406. Mylabris mutans, Guënix. Dict, pitt. d'Hist. nat. t. 5. (1837). p. B51. pl. 397. figure 5. Variations des élitres (par excès). Var. &. Tache jaune subbasilaire externe divisée en deux par une dent ou un appendice linéaire de la bande noire antérieure. Oss. Souvent alors la bande noire antérieure s’élend à peu près jus- qu'au bord marginal des éluis. “ee Var. S. Bandes noires plus développées que dans l'état normal et rendant longitudinalement moins développés les bandes jaunes, surtout la première. Oss. Les deux bandes noires antérieures sont celles qui ont le plus de disposition à se développer ; parfois la bande jaune antérieure est réduite sur la suture à un douzième ou même un quinzième de la longueur des élytres J'ai vu un exemplaire chez lequel la dent externe du bord antérieur de la bande noire apicale s'ayançail jusqu'au bord postérieur de la deuxième bande noire, Long. 0,0100 à 6,0157 (4 /12 à 7 1.) Larg, 0,0025 à 0,0045 (1 1/8à 21) Corps allongé ; luisant; convexe. Téle noire; marqué de points médiocres, rapprochés; hérissée de longs poils noirs. Labre à peine échancré ; plus finement ponctué et moins longuement hérissé de poils. Antennes prolongées un peu au delà des angles postérieurs du prothorax (1) ou un peu moins ($); noires; grossissant à parür du sixième el surtout du huitième article : le troisième une fois au moins plus long que large : les suivants plus longs que larges : le onzième,le plus grand, rétréci à partir de la moitié. Prothorax échancré dans le milieu de son bord antérieur; élargi depuis les côtés du cou jusqu'au liers environ de sa longueur, subparallèle ensuite; un peu plus long que large ; obtusément tronqué ou faiblement arqué en arrière à sa parlie postérieure ; parfois légèrement échancre dans le milieu de 342 VÉSICANTS. celle-ci ; à peine relevé à la base en un rebord tranchant très-élroit ; convexe; noir; ponctué et hérissé comme la tête, de longs poils noirs; creusé d'une fossette un peu arquée, au devant du cinquième ou du quart médiaire du rebord basilaire ; noté sur la ligne médiane, un peu après le milieu de sa longueur, d'une fossette subarrondie habi- tuellement plus prononcée; peu ou point sinué près des hanches, dans la partie repliée en dessous. Ecusson presque en demi-cercle; noir; ponctué. Elytres cinq fois au moins aussi longues que le prothorax ; subparalleles jusqu'aux cinq sixièmes, obliquement ou obstusément coupées ensuite jusque près de l’angle sutural qui est subarrondi; con- vexes ; ruguleusement el un peu plus finement poncluées que le pro- thorax ; hérissées de poils noirs moins épais, moins longs et moins ap- parents; chargées chacune de quatre nervures longitudinales peu sail- lantes; colorées et peintes comme il a été dit. Dessous du corps et pieds noirs, luisants, ponctués et hérissés de poils noirs. Ongles fauves ou obscurs. Cette espèce est l’une des plus communes de celles de ce genre qui habitent notre pays. On la trouve dans le Midi, dans les environs de Lyon, dans diverses provinces du centre de la France et jusqu'aux en- virons de Paris. Oss. Les individus de notre pays se reconnaissent en général facile- ment entre ceux de toutes les autres espèces qui habitent aussi la France; à leurs élytres ornées de deux taches subbasilaires et de deux bandes transversales jaunes: la tache subbasilaire interne plus grande, au moins aussi large que longue, ordinairement anguleuse dans le milieu de son bord postérieur,séparée de la suture par une bordure suturale noire à peu près de la largeur de l’écusson et parfois incom- plète, souvent unie sur le calus ou incomplètement séparée de la ta- che jaune subbasilaire externe : ces deux taches subbasilaires ainsi que les bandes jaunes, séparées par des bandes transversales noires : l’antérieure de celles-ci, ordinairement formée de deux taches noires, souvent à peine liées dans leur milieu, vers la moitié de la largeur des éluis; l’interne conslituant ordinairement avec sa pareille, une tache suturale commune, presque carrée : les deuxième et troisième bandes noires, deniées: la deuxième offrant ordinairement à son bord anté- rieur, un peu avantla moitié de la largeur, un angle plus avancé que le reste : la bande postérieure, apicale, couvrant au moins le sixième postérieur de la longueur. Mais dans les parties plus chaudes de l'Europe, on trouve des indi- vidus qui sembleraient devoir constituer une espèce particulière ( M. MYLABRIENS, — Âylabris. 333 hypocrita\, et faire la transition de cette espèce au A. 4-punclata de Linné. Des deux taches noires qui, dans l’état normal, constituent en se liant, là bande antérieure noire, l’interne est en ovale longitu- dinal, sübponctiforme, isolée de la suture, de la courte bordure su- turale postseutéllaire,el de la tache externe: celle-ci s’avance encore jusqu’à la moitié du calus huméral, maïs elle reste isolée du bord ex- terne. Cependant chez ces exemplaires, formant la var & et dont les individus qui m'ont passé sous les yeux sont tous de la Sicile, de la Grèce ou de quelques autres parties chaudes de l’Europe, on semble reconnaître encore le A1. variabilhs, à la bande noire du milieu, ocdi- nairement anguleusement avancée vers le milieu de son bord antérieur et surtout couvrant à la sulure le sixième environ de la longueur des élytres, et offrant vers le milieu de sa largeur un dével)ppement lon- gitudinal à peu près égal ; par la bande noire apicale couvrant envi- ron le sixième postérieur de la longueur à la suture. Le M. variabilis a été confondu par divers auteurs avec d’autres espèces voisines, principalement avec le A. cichorü de Linné, dont les descriptions peuvent souvent donner lieu à l’'équivoque.Mais pour ceux qui n'ont pas vu l’exemplaire typique de cette dernière espèce, dans la collection de cet illustre père de la science, la figure 315. 5. de la pl. 3 du t.5. des Amoenitates academicæ, suffit, par sa taille, pour indiquer une espèce différente avec laquelle Linné confondait proba- blement notre 1f. variabilis, car il donne pour patrie à son Afeloe ci- chorü, tout l'Orient, les parties méridionales de la France, la Chine et le Cap de Bonne-Espérance. J'ai vu dans la collection de M. Godard un assez grand nombre d'in- dividus provenant de la Crimée, chez lesquels la seconde bande transversale noire des élytres semble un peu plus antérieure que chez les individus de nos pays; mais ces exemplaires qui sembleraient cons- tiluer une espèce particulière (M. similaris) offrent avec notre M. va- riabilis tant d'analogie, que peut-être n’en sont ils qu’une variété locale. 5 M. quadripunctata ; Line. Voir ; hérissé de poils noirs. Pro- thorax au moins aussi long que large. Elytres variant du jaune pâle au jaune orangé ; ornées d'une très-courte bordure postscutellaire, et chacune de quatre taches et d'une bordure amicale lunulée,noires : les première et deuxième laches, ponctiformes, constituant avec leurs pareilles une rangée (3) Mus, Ulrie, Reg. p. 103. — Syst. nat. 19° édit, t. {. p. 680. 5. 38% VÉSICANTS. transversale arquée en arrière, vers le cinquième ou un peu plus de lu longueur des étuis, à la suture: la troisième, ponctiforme , et la qua- trième en triangle transverse, formant avec leurs pareilles une rangée transversale un peu arquée en devant, vers les quatre septièmes de la longueur des étuis, à la suture: la bordure apicäle couvrant presque le sixième postérieur des éluis versla suture, et le douzième, dans son milieu. Erar Norma Des Ezvtues. Élytres d'un jaune rouge, d'un jaune orangé, d’un jaune d’ocre, ou d’un jaune pâle, très-brièvement et sou. vent peu distinctement noires à la base, ornées d’une courle bordure postseutellaire, et chacune de quatre taches subponcliformes, el d’une bordure apicale, noires: la tache ou bordure postscutellaire, com- muné, débordant à peine le rebord sutural, de moitié environ plus longue que large : les première el deuxième laches noires parlicu- lières à chaque élytre, formant avec leurs pareilles une rangée trans- versale arquée en arrière : la première ou interne, vers le quart de la longueur, en forme de point ovale, égal au sixième où au cinquième de la largeur d’un étui, séparé de la suture par un espace ordinaire- ment moins grand que son diamètre ; la deuxième, ou externe, plus antérieure,située vers le cinquième de la longueur,un peu moins rap- prochée du bord externe que la première ne l’est du bord sutural, ordinairement plus petile, en triangle un peu oblique, souvent échan- cré à son bord postérieur : les troisième et quatrième taches, formant avec leurs pareïlles une rangée transversale faiblement arquée en devant : la troisième ou interne, située vers les quatre septièmes ou un peu plus de la longueur, ponctiforme, ovale, égale ou variablement un peu plus petite ou plus grande que la première, ordinairement un peu plus rapprochée qu’elle de la suture : la quatrième ou externe, géné- ralement la plus grosse, commençant un peu après la moitié de la largeur, faiblement plus postérieure que la troisième, presque enligne droite à son bord interne, iransversalement étendue jusqu'au bord externe ou presque jusqu'à lui, en se rétrécissant graduellement de dedans en dehors, en formant un triangle transverse parfois tronqué près du bord extérieur: la bordure apicale, lunulée, ou en forme de fer à cheval, couvrant environ le sixième ou le septième postérieur de la longueur à la suture, un peu moins au bord externe, et environ le douzième au devant du milieu du bord postérieur, échancrée à la partie antérieure de son côté sutural et obliquement à la partie anté- rieure du marginal. MYLABRIENS. — A/ylabris. 335 Variations des Elytres (par défaut) Ous. Quelçuefois la tache postseutellaire devient peu distincte. Les taches ponctiformes varient aussi de pelitesse et de proportions rela- Lives. La deuxième se montre quelquefois très-petile, et la quatrième modifie sa figure pour se rapprocher de la forme d’un point, ‘ Var .Elytres marquées seulement de deux taches subponctiformes et de la bordure apicäle, noires. Os. Ce sont généralement les première et deuxième taches qui font défaut. Variété rare. Var. £. Elytres réduiles à trois taches poncliformes et à la bordure apicale, noires. Oss.1° C'est ordinairement la deuxième, où antérieure externe qui disparait le plus souvent. 9°, Plus rarement c’est l’interne. M)labris 4-punctata, Bwserc, Monogr. var 8. p.27. 16. pl. 3. fig. 9, — Scndnu. Syn, ins.l, 3. p 34.18. var £. Meloevariabilés, Pauras, Leon. pl. E. fig, 14, «? 3, Plus rarement encore c'est la troisième ou interne de la seconde rangée, Var. . Rangée antérieure des taches ponctiformes;réduite à une tache (ordinairement l'externe) : rangée postérieure transformée en une bande transverse plus ou moins ràccourcie, par l'union des troisième et qua- trième taches ; offränt aussi la bordure apicale, noires. Milabris 4-punctata, Pire. Monogr. p. 2S. 16. pl. 5. fig. 10. — Senoxu. Syn. ins. L. 9. p. 3%. 18. var. Melve fasciatus, Fuassuy, Verz. p. 20. 398. pl. fig. 1. b.? Var. 0. Taches variablement plus peliles que dans l'élat normal: la quatrième ou la postérieure externe réduite pärfois à un petit point noir. EraT NOnMaL. Meloe guadripunctata, Lixx, Faun, suec. 19° édit. t. 1. p, 680.6. (suivant le type). — P.L. S. Mücver. Naturs. t, 5, {€ part p. 582. 6, — Gorze, Eutom. Best, 336 VESICAXTS. & 1. p. 698. 6. — Tuuxe. Nov ins. Spec. 8. pl. fig. 6. — De Visrens, C. Lin. Eutom. 1.1. p. 400. 5. Mylubris melanura, 3. B. Fiscuen, Monogr. Ganthar p. 6 24.— Cuevnor. Descript. de Mÿlabr. in Revue entom, de Sizsermaxn, © 5. p,. 270. 6, — L. Durour, Excurs- p. 73. 440. Alylabyis 10-punctata. Ouiv. Entom. t. 3. n0 47. p. 12-13. pl, 1. fig. 4. et pl. 9° fige 18. a. (mais non la fig. b). — {d,. Nouv. dict. d’hist. nat, t. 15. (1803) p. 308. — Ticxx. Hist, nat, t. 7. p. 1429—Larn Hist. nat. t. 40. p. 369. 4. — Id. Cen. t. 2. p. 216.1. — Jfd. Nouv. dict, d'Hist. nat, t. 2 (1818).p. 128. pl. G. 23. 4, — Lamanrr, Auim. 8, vert.t. # p. 431.3. — Muus. Lettr. 1. 2. p. 298. 2. Mylabris octopunctata Oriv. Encycl. méth. t. 8, p. 95. 20.—Lare. Nouv. Dict. d'Hist. nat. 1.22 (1818) p. 128. Mylabris 4-punctata, Dontues, Observ. sur quelques ins. nuis, aux bléset à la luzerne, im Mém. de la Soc. d’agr. de Paris, 4787 (printemps) p. 68. pl. fig. 6 —Bun: Monoyr. p. 27.16.pl. 3. fig. 7 et 8.—Scnônn. Syn. ins. t. 3. p 54 1°:—Bruzcr, Exped. sc, de Morée p.229. 408. — Rosenn. Lie. Thier Andalue. p.229. Aylabris mutans, Guëulx, Diet, pittor. d'Hist. nat.t. 8. p. 554. pl. 397 fig. 8. AMylabris hispanica, (Mannru). Voy. Motschoulsk. Coléopt. d’un voy. de M. Handschub, in Bullet. de la Soc. d. nat, de Mosc. 1. 22 (1849) p. 132-172. — Jd. tiré à part p. SSI: Variations des Elytres (par excès) O6s. Les taches ponctiformes noires se montrent parfois moins petites que dans l’état normal, mais en conservant leur forme or- dinaire. Mylabris cichorü, Ouiv. Eatoin: t. 3. n° 47. p: 7. 7. var. pl. 2. fiu. 13? Mylabris mutans, Guen, Dict. pittor. d'Hist. nat. t 3. p. 551: pl: 37. fig. 7: Var. €. Troisième tache noire ou l'interne de la rangée postérieure étendue jusqu'à la suture en constituant avec sa pareille une tache com- mune où presque commune. Oss.Souvent alors cette tache perd sa forme normale et prend celle d’un carré. Mylabris melunura, Peracx. Sj ec. insect:Calabr. p. 27. 136, pl, fig. 13, Meloe melanurus, De Vizuers, C. Lin. Entom. t. 4. p. 364. Os. Souvent alors la quatrième tache, étendue jusqu’au bord ex- terne, prend la forme d’un carré, ou s’en rapproche. Var.”. Taches noires de la rangée poslérieure liées entre elles ou à peu près. E £ MYLABRIENS. — Aylabris. 85 Oss. Elles conservent généralement leur forme ordinaire ou s’en écartent peu. 1° Taches antérieures isolés: Mylabris &-punctata, Bie. loc. cit. var. %. p. 28. 16. pl. 3. fig, 12. — Scaônu, Spu. ins. Lt. 3. jp. 34, 18 var. À. 2° Taches de la rangée antérieure faiblement unies entre elles. Mylabris &-punçtata, Tauscuën, loc. cit. pl. 10. fig, 3 ? — Bics. Mouogr. loc. cit, p. 28. 16. vars. pl. 3. fig. 13? —Scaonu, loc, cit. p. 34. 18: var, e ? Mylabris mutans, Guerin, Dict. pittor, d’Iist, nat, t. 5. (1837), p 551. pl. 397. fig, 6. Os. Là se bornent les variations des élytres, chez les individus pris en France, que nous avons eu l’occasion d'examiner. Mais dans les autres pays, on trouve des modifications plus prononcées, dont nous parlerons ci-après. Long 0,0112 à 0,0:57 (5 À T1.) Larg. 0,033 à 0,0045 (1 1/24 1.) Corps allongé, luisant ; convexe. Téle noire; marquée de points médiocres ou assez petits et rapprochés; hérissée de poilsnoirs assez longs ; ordinairement notée d’une fossette plus ou moins apparente sur le milieu du front, et souvent d'une autre moins apparente ou obsolète au côté interne de chaque œil, au dessus de la base de cha- que antenne. Labre peu ou point échancré; un peu plus finement ponctué que la tète. Antennes noires ; prolongées un peu au delà (4) ou à peine au delà ‘ $ } des angles postérieurs du prothorax ; grossissant progressivement à partir du sixième ou du septième article: le troisiè- me une fois au moins plus long que large : les suivants plus longs que larges: les neuvième et dixième et souvent le huitième, moins longs que larges; le onzième presque égal aux deux précédents réunis, rétréci dans sa seconde moitié. Prothorax plus étroit et échancré dans le milieu de son bord antérieur, élargi jusqu'aux deux cinquiè- mes de sa longueur, subanguleux dans ce point, subparallèle ensuite ; un peu plus large que long; un peu arqué en arrière, et relevé en rebord très-étroit et tranchant, à la base ; convexe ; noir ; ponctué et hérissé de poils comme la tête ou à peu près ; ordinairement marqué d’une fossette ou court sillon transverse arqué à l'extrémité de la ligne médiane; creusé un peu après le milieu de cette ligne d’une fos- sette subarrondie généralement plus prononcée ; peu ou point sinué Annales de la Société Linnéenne, 22 535 VÉSICANTS. près des hanches, dans sa partie repliée en dessous. Fcusson presque semi-orbiculaire ; noir, ponctué. Ælytres quatre fois environ aussi longues que le prothorax; subparallèles jusqu'aux quatre cinquièmes, arrondies chacune à l’extrémilé,mais un peu anguleusement à l'angle sutural ; convexes ; ruguleusement ponctuées ; hérissées de poils noirs, courts,clairsemés et peu apparents; chargées chacune de quatre ner- vures longitudinales légères et souvent en partie obsolètes, dont les troisième et quatrième se réunissent sur la tache subponctiforme antérieure externe ; colorées et peintes comme il a été dit. Dessous du corps el pieds.noits, luisants, ponctués, hérissés de poils noirs. Ongles fauves ou obscurs. Cette espèce n’est pas rare pendant l'été dans les environs de Lyon et dans nos provinces méridionales. Oss. Elle se distingue assez aisément entre nos autres Mylabres de France,par la disposition des taches noires ; par la figure ponctiforme des trois premières; par la forme en triangle ordinairement trans- verse et rétréci de dedans en dehors, de la quatrième tache; par la bordure lunulée de l'extrémité des étuis, Quelquefois cependant la quatrième tache des élytres se montre subarrondie ou carrée,el se rapproche ainsi de la configuralion qu'elle présente chez le M. melanura de Pallas. Celui-ei, généralement d'une taille un peu plus avantageuse, offre les taches ponctiformes des élytres habituellement moins petites,et la quatrième en carré, quelquefois même plus long que large ; mais cèlte sorte de Mylabre se lie par des transilions souvent si insensibles avec notre M]. 4-punctata et présente d’ailleurs avec ce dernier tant de similitude pour la disposition des taches qu'il est difficile de dire si le M. melanura doit constituer une espèce ou être considéré comme une variéLé locale de celle qui nous occupe, Au A1. melanura de Pallas se rapporte la synonymie suivante : Melde melanur'a, Pavuas, Icon. p. 86: 12. { non la fig. 12. de la pl. E) .— Guec. Car. Lixx. Syt. Natur. 1, |, p. 2020. 30. Milabris qualripunctata, Tauscener, Entom, etc. à2 Mem, de la Soc, imp.des Natur. de Mose, t. 3.(1812), p. 133. 2. pl, 10. lig. 2.— Ménérrinns, Gatal, p, 207. 917. Mylabrismelanura, Fiscuen 06 Waron. Entom. de Russ. L s.p. 225, 3. — GepLen, Mylabr. de là Sibér.2 in Nouv. Mem. de la Soc.imp, des Natur de Mosc 1, 1. (4829) r. 1*8, 6, Les afinitis que notre 1. 4-punclata présente, par ses variations les plus prononcées, avec le A. variabilis, ont porté M. Guérin à ne MYLABRIENS, — ylabnis, 839 voir dans tous ces individus (47. 4-punctala et variabilis) qu'une seule espèce à laquelle il a donné le nom de 1]. mutans (!). Evidemment ce savant dont l’œil est si clairvoyant, s’est fait illusion dans celle circons - tance.Les figures de son Dictionnaire pitloresque d'histoire naturelle, dans lesquelles il cherche à montrer par quelles modifications succes- sives passe son A. mutans, depuis les variations par défaut du M. 4- punclata jusqu’à celles plus prononcées du M. vuriabilis, suffisent pour indiquer, par la brièveté de la bordure noire apicale, chez les figures 7, 8 el 9, que ces dernières n’apparliennent pas à celle représentée fig. 5. Dans quelques catalogues on trouve indiquée, comme habitant ls France, l’espèce suivante : 4. MA. decempunetaia ; Fasricius. Noir ; hérissé de poils noirs, peu apparents sur les élytres. Prothorax creusé d'une fosseile vers le milieri de la ligne médiane. Elytres d’un jaune d'ocre ou orangé , ornées chacune de cinq taches poncliformes noires : les deux premières formant avec leurs pareilles une rangée arquée en arrière, vers les deux septièmes, à la suture : les troisième et quatrième formant avec leurs pareilles une rangée arquée en devant,vers la moitié de la longueur, à la suture : la cinquième la plus grosse, transverse, couvrant les deux cinquièmes submédiaires, vers les cinq sixièmes de la longueur : les première et troisième également rap- prochées de la suture : les deuxième et quatrième;un peu moins voisines du bord externe. Erar nonmaL Des ÉLytaes. Elytres d'un jaune d'ocre ou d'un jaune orangé, ornées chacune de cinq taches ponetiformes ou subponctifor- mes noires : les première et deuxième, ponctiformes, constituant avec leurs pareilles une rangée arquée en arrière : la première ou in- terne, vers les deux septièmes de la longueur, séparée de la suture par un espace égal au sixième ou septième environ de la largeur de l'étui : la deuxième, plus antérieure, située après le calus, vers le sixième ou le cinquième de la longueur de l’élytre, au côté interne de la troisième nervure qu’elle couvre, un peu moins voisine du bord ex- terne que la première de la suture : les troisième et quatrième, pone- tiformes, ordinairement de la grosseur des deux précédentes, dispo- séesen rangée oblique en sens inverse des deux premières, constituant (4) Dict. pittor. d'hist. nat. t, 5. p. #54. pl. 397, 340 VÉSICANTS. avec leurs pareilles une rangée arquée en devant : la troisiéme ou in- terne, au moins aussi rapprochée de la suture que la première, située vers le milieu de la longueur : la quatrième ou externe plus posté- rieure de la moilié environ de son diamètre, aussi voisine à peu près du bord externe que la deuxième : la cinquième, la plus grosse, en ovale transverse, couvrant ordinairement les deux cinquièmes submédiaires de la largeur, un peu plus rapprochée du bord externe que de la suture, située presque aux cinq sixièmes de la longueur. Oss. Les points varient un peu de grosseur : le cinquième toutefois est généralement le plus gros et transverse, quoique de figure parfois un peu différente. Ai labris 10-punctata, Faur. Spec. ins. !. 1 p.331.5.—1{d, Mant 1. 1. p. 216. 5. — F4. Ent. Syst. 1. 1.2. p. 89 9.— Zd, Syst, Eleuth..t. 2. p. 84.15. — Prrass. Spec. ins. Calabr, p. 57. 134. —Jinic. Mag. t. 3 p. 173. 4. — Tauscuer. Enum, in. Mém. de la Soc. imp. des Na'ur, de Moscou. t. 3. p. 440. 9.pl. 10 fig. 11.— Ouv. Eucycl. méth, t, S. p. 99. 42. — Binenc, Monog.p 65. 44. pl. 6. fig. 17, — Scnonu. Sy. ius. t. 3. p. 40. 49.— Gounrus. Handb, p. 3352— J.-B. Fiscurx, Monogr. Cauth p.12. 73. — Bruié, Exped, sc. de la Morée, p. 229, 408. Melve 40-punctata, ur. G. Linx, Syt. Nat. 1. 1. p. 2018.6. Long: 0,011 à 0,057 (5 À 7 1.) 0,0036 à 0,0043 (1 2/3 à 21.) Corps allongé ; luisant. Téle noire ; marquée de points médiocres et rapprochés; hérissée de longs poils noirs ; ordinairement notée sur le müieu du front d’une cicatrice ou d’une légère fossette souvent chargée d’une courte ligne longitudinale élevée. Suture frontale à peine arquée en arrière. Labre à peine échancré à son bord antérieur. Antennes noires ; prolongées jusqu'aux angles postérieurs ou un peu au delà ; grossissant graduellement à partir du sixième article : le troisième ordinairement une fois plus long que large : les quatrième à cinquième ou sixième plus longs que larges : les neuvième et dixième moins longs que larges : le dernier , le plus grand, un peu moins long que les deux précédents réunis, rélréci dans sa seconde moitié. Prothorax plus étroit et faiblement échancré à son bord anté- rieur, élargi jusque vers les deux cinquièmes, subparallèle ensuite ; tronqué ou à peine arqué en arrière et relevé en rebord étroit et tran- chant à cette dernière, quelquefois légèrement échancré dans le milieu de celle-ci ; plus large que long ; convexe ; ponctué et hérissé de poils comme la tête ; creusé d’une fossette arquée ou transverse au devant du milieu de la base, et d’une autre subarrondie ou irrégulière, or- MYLABRIENS. — Mylabris. 841 dinairement plus prononcée, un peu après le milieu de la ligne mé- diane. Ecusson en triangle obtus ou subarrondi ; noir; ponctué ; poilu.Elytres près de quatre fois aussi longues que le prothorax ; sub- parallèles, ou à peine élargies un peu après la moilié, arrondies cha- cune à l'extrémité, avec l'angle sutural à peine anguleux ; convexes ou convexement en toit; ruguleusement ponctuées; garnies de poils noirs ou obscurs, hérissés et moins courts près de la base, mi-couchés pos- térieurement, peu apparents ; chargées chacune de quatre nervures longitudinales un peu légères et souvent en parlie obsolètes ; colorées et peintes comme il a été dit. Dessous du corps et pieds noirs, luisants, ponctués, hérissés de poils noirs. Ongles fauves ou obscurs. Cette espèce est indiquée dans le catalogue de M. de Marseul, comme se trouvant en France. Je l’ai reçue de M. Wachanru, mais sans être bien sûr qu'elle se trouve dans notre midi. Elle m'a été donnée par M. Godari comme venant de Crimée. Près du M. 10-punclata,vient se placer l'espèce suivante ME. Morti. Noir; hérissé de poils noirs, peu apparents sur les élytres. Prothorazx noté d'une fossette vers le milieu de la ligne médiane. Elytres d'un jaune d’ocre, ornées chacune de cinq taches ponctiformes noires : les première et deuxième, formant avec leurs pareilles une rangée transversale un peu avant le quart : les troisième et quatrième, formant avec leurs pareilles une rangée transversale vers la moitié ou à peine moins de la longueur : la cinquième, transverse, sur le milieu de l'élytre, vers les cinq sixièmes de la longueur : les première et deuxième presque également rapprochées de la suture : les deuxième et quatrième à peine moins voisines du bord externe. Long. 0,0078 à 0,0090 (3 1/2 à 4 1.) Larg. 0,002? (4 1.) Mylabris 10-punctata, Peracn, Ius, Calab. p. 27. 134? PaT&iE : le royaume de Naples. Elle m'a été envoyée par M.le docteur Forté, de Naples,à qui je l'ai dédiée. Oss. Elle se distingue du 7. 10-punctata par sa taille plus petite et surtout par ses quatre premières taches poncliformes constituant avec leurs pareilles, sur chaque élytre, deux rangées transversales en ligne droite ; par la cinquième tache faiblement plus grosse que les autres et occupant le milieu de Ja largeur de l'élytre ; par les premiére et 24% VÉSICANTS. troisième taches un peu moins rapprochées de la sulure et par les deuxième et quatrième laches moins voisines du bord externe la quatrième, distante de ce bord environ du quart de la largeur d'un étui, 5. FI. duecdeeima-pumeétata ; Ouivier. Voir; hérissé de poils noirs, peu apparents sur les élytres, mélés à des poils d'un blanc cendré luisant. Prothorax rayé d'une ligne longitudinale et d'une fossette sur son milieu. Elytres d'un jaune d’ocre ; ornées chacune de six points d’un noir violacé, inégaux, formant transversalement avec leurs pareils, trois rungées: la première. en ligne droile ou à peine arquée en arrière, les deux autres, arquées en devant : chaque point interne également rapproché de la suture. le postérieur externe plus voisin que les autres du bord extérieur : le pre- mier, interne, au cinquième ou un peu plus de la longueur des éluis : le deuxième, à la moitié : le troisième, aux quatre cinquièmes : le premer; externe, au cinquième : le deuxième, aux quatre septièmes : le troisième, le plus gros, aux cinq sixièmes, parfois uni avec le cinquième : plusieurs par- fois nuls. | Erar NORMAL Des ÉLYTRES. Elylres d'un jaune d'ocre ou d'un roux jaune, ornées chacune de six taches poncliformes ou subponctiformes, d'un noir violacé : les première et deuxième, poncliformes, constituant avec leurs pareilles une rangée transverse en ligne droite ou à peine arquée en arrière : la première, arrondie, siluce vers le cinquième ou les deux neuvièmes de la longueur, ordinairement d’un diamètre égal au cinquième ou au sixième de la largeur d’un élui, séparé de la su- ture par un espace à peu près égal à son diamètre : la deuxième, à peine plus antérieure, située après le calus, vers le cinquième de la longueur, séparée du bord externe par un espace au moins égal à son diamètre : les troisième el quatrième,formant avec leurs pareilles une rangée transversalement arquée en devant, c’est-à-dire constituant sur chaque élytre une rangée obliquement transverse : la troisième, ponctiforme ou subponctiforme, ordinairement presque égale à la première suivant sa grosseur variablement un peu plus ou un peu moins rapprochée de {a sulure que celle-ci, située vers la moilié de Ja lon- gueur des éluis:la quatrième suivant sa grosseur variablement plus pos- térieure que la troisième dela moitié, des trois quarts du diamètre de celle-ci, ou même sensiblement plus en arrière que le bord postérieur de cette dernière, ponctiforme ou irrégulière, ordinairement la moins petile des cinq premières, à peine moins rapprochée du bord externe que la première : les cinquième el sixième, constituant avec lenr MYLABRIENS, — Mylabris. 343 pareilles uue rangée lransversalement arquée en devant , formant sur chaque élytre une ranzée oblique, presque parallèle à celle formée par les troisième et quatrième : la cinquième , souvent la plus petite des six, ponctiforme, ordinairement aussi rapprochée de ja suture que les première et troisième, siluée vers les quatre cinquièmes environ de la longueur de l’élytre : la sixième , généralement la plus grosse de toutes, subarrondie, ordinairement la plus voisine du bord externe, située vers les cinq sixièmes environ de la longueur, distante de la suture au moins de la moitié de la larzeur d'une éiytre. Oss. Les points varient un peu de grosseur ; mais le plus souvent le quatrième et surtoul le sixième sont les plus gros, et les premier et cinquième les plus petits. Variations des elytres (par défaut). Var. «. Taches des élylres réduites à un seul point noir , bien marqué. Os. C'est généralement la sixième ou externe de la rangée posté- rieure qui resle seule, Quelques-unes des autres sont parfois représentées par des points noirs très-petits, à peine distincts, Var. Ê. Taches des élytres réduites à deux points noirs , bien marqués. Oss. Ce sont ordinairement : 19 Les cinquième et sixième, 20 Les deuxième el sixième. Parfois, quelques-unes des autres Laches sont indiquées par des points à peine apparents. Var. y. Taches des élytres réduites à trois points noirs , bien marques. Oss. Ce sont ordinairement : 10 La deuxième et les cinquième el sixième. 20 La première et les cinquième et sixième. 30 Les première, deuxième et sixième. Var. d. Taches des élytres réduiles à quatre points noirs bien marqués. Oss. Le plus souvent ce sont les première, deuxième, cinquième et sixième. 341 YÉSICANTS. Var. £. Taches des élytres réduites à cinq points bien marques. Oss. Ce sont ordinairement : 3° Les première, deuxième, quatrième, cinquième et sixième. 2° Les première, deuxième, troisième, quatrième et sixième. ETAT noRMaL. Mylabris crocata, Ouiv, Ealom. 1.5. u° 47. p. 11. 14. pl. 2. fg 23 (suivant ce que dût Olivier dans l’Encyel. méih.) Mylabris 12-punctata, Ouiv. Encyel. méth.t. 8, p. 9N. 40. Mylabris cynnescens, (Wuuics). (Desran). Catal, (1821). p. 74.— Id, (1833). p. 293 — 14, 1837). p. 245. — Roses. Die Thier, Andalus. p. 231 Variations des éliytres {par excès), Var. y. Taches d'une rangée, unies. Oss. Ce sont ordinairement les cinquième et sixième taches qui s& lient et acquièrent plus de développement; mais cette union laisse facilement reconnaître le dessin normal. Long. 0,0067 à 0,0135 (3 à 6 1.) Larg. 0,0022 à O,0085 (1 à 21.) Corps suballangé ou allongé ; luisant. Téle noire ; marquée de points médiocres et rapprochés ; hérissée de poils noirs ; ordinairement creu : sée d’une fosselte sur le milieu du front , et chargée d’une ligne lon- gitudinale plus ou moins obsolète, naissant du milieu de la suture frontale et prolongée jusqu’à la moitié de la fossette. Suture frontale arquée en arrière. Labre un peu plus finement ponctué que la tèle ; faiblement échancré au milieu de son bord antérieur. Antennes noires, parfois moins obscures sur une parlie des quatrième à sixième ar- ticles ; prolongées à peine jusque vers les angles postérieurs (9) ou un peu au-delà (47) ; grossissant progressivement à partir du sixième ar- ticle : le troisième, de moitié environ plus long que large : les cin- quième à dixième,généralement moins longs que larges : le dernier, le plus grand, un peu moins long que les deux précédents réunis, rétréci en pointe dans sa seconde moitié. Prothorax plus étroit, et faiblement dans le milieu de son bord antérieur, élargi jusque vers les deux cin- quièmes, subparallèle ensuite ; un peu plus long que large ; un peu MYLABRIENS, — Mylabris. VE) arqué en arrière el relevé en bord étroit et tranchant, à la base ; convexe ; noir; ponctué à peu près comme la tête ; hérissé de poils noirs entremêlés de poils plus fins d’un cendré grisätre, ordinairement plus apparents ou plusépais sur les côtés ; creusé d’une fosselte arquée au devant du milieu de la base ; rayé sur son milieu d’une courte li- gne longitudinale. Ecusson presque en demi-cerele; noir; ponctué; poilu. Elytres quatre fois aussi longues que le prothorax ; subparal- lèles ou à peine élargies jusqu'aux quatre cinquièmes, arrondies cha- cune à l'extrémité, peu ou point subanguleuses à l'angle sutural ; convexes en devant, convexement en toit postérieurement ; ruguleu- sement poncluées; garnies de poils obscurs mi-couchés peu apparents; chargées chacune de quatre nervures longiludinales légères et souvent en partie obsolètes ; colorées et peintes comme il a été dit. Dessous du corps et pieds noirs, luisants, ponctués, hérissés de poils noirs. Ongles obscurs ou fauves. Celle espèce se trouve dans les environs de Lyon el plus commu- nément dans nos provinces méridionales, même dans les Alpes et les Pyrénées. Oss. Elle se distingue du ÂZ. 10-punctata. par son prothorax garni de poils cendrés entremèlés à des poils noirs; rayé d’une courte ligne longitudinale sur son milieu et marqué d’une fossette plus ou moins faible sur ce point; par ses élytres ornées chacune de six taches ponc- üiformes au lieu de cinq, offrant la sixième ou externe de la rangée postérieure rapprochée du bord externe et distante de la suture de la moitié au moins de la largeur, au lieu d’être siluée vers la moitié de la largeur de l’élytre. Quelques entomologisies confondent avec le M. 12-punctata le M. crocata qui s’en rapproche beaucoup. Voici la description de cette dernière espèce, d’après des exemplaires provenant de la Russie. MI. crocata; PaiLas. Noir; hérissé de poils noirs, peu apparents sur les élytres. Prothorax marqué d'une fossette sur son milieu. Elytres d'un jaune d'ocre ; ornées chacune de six points noirs (les troisième et quatrième ordinairement moins pelils), formant transversalement, avec leurs pareils, trois rangées : la première, arquée en arrière : la deuxième, subtransversale : la troisième, arquée en devant : les deux premiers points internes également rapprochés de la suture : le troisième, au tiers de la lar- geur : les deux premiers points externes moins voisins du bord extérieur (surtout ledeuxième) : le troisième,rapproché de ce bord: le premier interne vers le quart : le deuxième, un peu apres la moitié : le troisième, aux 346 VÉSIGANTS. quatre cinquièmes : le premier exlerne,au cinquième : le deuxième, à peine plus postérieur que le deuxième interne : le troisième, presque aux cinq sirièmes de la longueur des étuis. Lytta lutes, Guez. G ann. Syst, nat. t. {. p. 2016. 49. Meloe crocata, PaLvas, Icon, p. 87. 43. pi. F. fig, f. Mylabris crocata, Oxiv. Encycl. méth, t, 6. p, 98. 39. — Biivenc. Mouogr. p. 67. 46. pl. 7. fig, S. — Scuon. Syn. ins. t. 5. pl. 41.51, Mylebris 12-punetata, Tauscn, in Mém. des Nat. de Mosc, t. 3. p. 439.8. pl. 10e figure 10. Long. 0,0090 à 0,01412 (4à5 1.) Pare : La Russie méridionale. Oss, Elle se distingue du A. 12-punclata par son prothorax non hérissé de poils cendrés mélés aux noirs ; par les points noirs des élytres presque égaux, ou par les troisième et quatrième plus gros, les deux du milieu formant avec leurs pareils une rangée presque trans- versale ou à peine arquée en devant, de telle sorte que le point in- terne est moins avancé ou à peine plus avancé que l’externe de la moilié de son diamètre ; par cette rangée située un peu après la moitié de la longueur ; par le point postérieur interne moins rapproché de la suture que les deux autres, situé vers le tiers interne de la largeur de l’élui ; par le point externe médiaire plus éloigné du bord externe que l’antérieur et surtout que le postérieur ; par le point postérieur exlerne ordinairement plus pelit ou moins gros que les troisième et quatrième. 6. BE. geminada,; Fagricus. Voir ; hérissé de poils noirs, moins apparents sur les élytres. Prothorax offrant sur les trois cinquièmes anlé- rieurs de la ligne médiane une trace lisse ou saillante. Elytres d'un jaune pâle ; ornées d'une courte bordure suturale postscutellaire , et chacune d'une bande transverse, liée au bord externe vers la moitié de la longueur, étendue jusqu'au tiers interne de la largeur, paraissant formée de deux taches unies, dont l'externe plus grosse, et de quatre taches ponctiformes, noires : ees laches disposées transversalement avec leurs pareilles sur deux rangées : l'antérieure transverse ou à peine arquée en arrière, vers le quart ou un peu moins, à la suture : la postérieure, arquée en devant, vers les cinq sixièmes : ces rangées et la bande raccourcie, parfois transformées en bandes lransversales. Erar noxmaz nes ÉLYTRES. Élytres d'un jaune pâle; brièvement et MYLABRIENS. — Tylabris. 347 parfois peu distinclement noires à la base ; ornées d'une courte bor- dure postscutellaire et chacune de quatre taches ponctiformes el d’une bande transverse raccourcie formée de deux taches unies ; noires : la bordure postscutellaire, à peine aussi large que l’écusson, limitée par chaque strie juxta-suturale, souvent à peine une fois plus longue que large : les première et deuxième taches poncliformes , formant avec leurs pareilles une rangée transverse ou à peine arquée en arrière, vers le quart ou un peu moins de la longueur des élytres : la premicre ou interne, ordinairement un peu moins avancée que l’autre à son bord antérieur, séparée de la suture par un espace ordinairement égal au septième de la largeur d’un étui : la deuxième ou externe, située sur le calus , séparée du bord latéral par un espace égal au sixième ou presque au cinquième de la largeur : la bande, située vers la moilié, ou à peine plus, de la longueur des élytres , formée de deux taches unies : l’interne, pelite, ponctiforme , séparée de la suture par un espace égal au tiers ou aux deux septièmes de la largeur, dépassant faiblement le milieu de l’élytre à son côté externe,unie à la seconde par sa partie exlerne postérieure : celle-ci la plus grosse, ordinairement en carré ou parallélogramme plus ou moins irrégulier et obliquement transverse, formant avec la précédente une bande irrégulière, une fois moins développée longiludinalement dans son liers interne que dans les deux tiers externes de sa largeur, faiblement échancrée en devant et en arrière de celte seconde partie qui est presque carrée, et le plus souvent liée au bord externe : les troisième et quatrième taches ponetiformes , formant transversalement avec leurs pareilles une rangée arquée en devanl : la quatrième ou externe, située aëûx cinq sixièmes de la longueur d’une élyire, très-voisine el souvent presque contiguë au bord externe : la troisième ou interne, un peu plus an- térieure, aussi rapprochée de la sulure que la première. Ozs. Ces taches, celles surtout qui forment la bande, sont d'une grosseur un peu variable, suivant les individus ; elles se rapprochent plus ou moins de la suture suivant le développement qu'elles acquièrent : ainsi la lache interne de la bande,quelquefois rapprochée de la suture du sixième de la largeur, en est quelquefois distante des deux cinquièmes. Variations des élytres (par défaut.) Var. 7. L'une des six taches de chaque élytre, nulle. a Tache interne de la bande médiaire, nulle. 348 VÉSICANTS. Oss. La bande est donc réduite à une seule tache, l'externe, qui dans ce cas est ordinairement plus petite que dans l’état normal, et isolée du bord externe. Quelquefois la troisième tache ou la postéro- interne est très-pelile, mais cependant encore dislincte. Je n'ai vu aucune des aulres taches faire complètement défaut. Mylabris geminata, Biue.. Mouogr. p. 68. 47. pl.7 fig. 9. Var. £. Bande réduite à deux taches isolées. L'interne pelite, ponctiforme : l’externe ordinairement séparée du bord externe. Mylabris geminata. Sie, Monogr, p. 68 47. pl. 7. fig. 10. ETAT NORMAL. Mylabris geminata, Fagr. Suppl. Entom. Syst, p. 20. 9-10 — Id. Syst. Eleuth. 1. p. 84. 18.— Jiuic. Mag t. 3.p. 175. 18. — Ouiv. Encycl, méth. 1.8. p.101, 58. — Pirsenc , Monogr. p. 68. 47. ( mais non la figure indiquée. } — Scnonu. Syst, Ins. 1, 3. p. 41. 53. (en excluant la figure de Bilberg) — 3 -B. Fiscuer. Monog. Cauthar. p. 11. 66.— Geecenr, des Mylabr. de la Siber. in Nouv. Mém. de la Soc. imp. des Natur. de Mosc. 1. 4. (1829). p 156, 3. — Ménérn. Catal. p. 207, 921. — De CasreLn. Hist. nat, t, 2. p. 271.18. Oss. Quelquefois, mais rarementi,la tache ponctiforme externe de 14 rangée antérieure s’avance sur le calus. Variations des elytres (par excès.) Var. y. Bande médiaire non étendue jusqu’à la suture. Tache interne de chaque rangée également isolée de la suture : les taches de l'une des rangées unies ensemble. a, Taches de la rangée antérieure, unies. b. Taches de la rangée postérieure, uuies. Var 9. Bande médiaire non étendue jusqu'à la suture. Tache interne de chacune des deux rangées également isolée de la suture, mais liée avec la tache externe. Var.c<. Bande médiaire non élendue jusqu'a la suture. Tache interne MYLABRIENS. — Mylabris. 349 de la rangée antérieure seule arrivant jusqu'a la suture et isolée de la tache externe. a. Taches de la rangée postérieure isolées. b, Taches de la rangèe postérieure unies. Ozs. Ces deux variélés sont peu communes. Var. &. Bande médiaire non étendue jusqu’à la suture. Tache interne de la rangée postérieure seule arrivant jusqu'à la suture et isolée de la tache externe. a Taches de la rangée antérieure isolées, b Taches de la rargée antérieure unies, Os. Dans cette variété Ÿ , la tache interne de la rangée postérieure constitue avec sa pareille tantôt une double lache juxta-suturale, tantôt une tache suturale commune. Var. 1. Bande médiaire non étendue jusqu’à la suture. Tache interne de la rangée antérieure seule liée à la suture et à la tache externe. a Taches de la rangée postérieure isolées, b Taches de la rangée postérieure uuies. Var. 0. Bande médiaire non étendue jusqu'a la suture. Tache interne de la rangée postérieure seule arrivant jusqu’à la suture et liée à la tache externe. a Taches de la rangée antérieure isolées. b Taches de la rangée antérieure unies. Var. t. Bande médiaire non étendue jusqu'à la suture. Tache interne de chacune des rangées arrivant jusqu'a la suture et liée avec la tache externe. Oss. Parfois chez les var. £ a: , les élytres offrent les traces d'une bordure apicale trés-étroite et quelquefois aussi, du moins dans leur moitié postérieure , une bordure suturale très-étroite, noires ou obscures. Quelquefois aussi la tache externe de la rangée antérieure commence à devenir de forme anormale el à s'avancer sur le calus. 230 VÉSICANTS. Var. #, Bande médiaire élendue jusqu'à la suture. Aucune des taches internes des deux rangées, n'arrivant jusqu'à la suture. Os. Cette variété est lrès-rare. Var. À. Bande médiaire étendue jusqu'à la suture. Tache inlerne de la rangée antérieure seule arrivant jusqu'à la suture et isolée de la tache externe, a Taches de la rangée postérieure isolées, b Taches de la rangée postérieure unies, Var. ». Bande médiaire étendue jusqu'à la suture. Tache interne de la rangée postérieure seule arrivant à la sulure et isolée de la tache externe. a Taches de la rangée antérieure isolées. b Taches de la rangée antérieure unies. Var. . Bande médiaire étendue jusqu'à la suture. Tache interne de la rangée antérieure arrivant seule à la suture et liée à la tache externe. a. Taches de la rangée postérienre isolées, b Taches de la rangée postérieure unies, Os. Ces deux variétés sont très-rares. Var. £. Bande médiaire élendue jusqu'à la suture. Tuche interne de l« rangée postérieure arrivant seule jusqu'à la suture et liée à la tache externe. a Taches de la rangée antérieure isolées. Mylabris géminata, Dr Casrerxau, Mist. nat.t, 3. p. 271. 18. b. Taches de la rangée postérieure unies. Ogs. Ces deux variétés, la dernière surtout , sont médiocrement rares. Var. o. Bande médiaire étendue jusqu'à la suture. Tache interne de l'une et de l'autre rangée arrivant aussi jusqu'à la suture : les taches de là rangée antérieure isolées. MYLABRIENS, — Âfylabris. 351 a. Taches de la rangée postérieure isolées. b4 Taches de la rangée postérieure unies. Os. La première de ces variétés est rare : là seconde assez com- mune. Var. 7. Bande médiaire élendue jusqu'à la surure. Tache interne de l'une et de l'autre rangée àrrivant aussi jusqu'à la suture : les taches anté- rieures unies. a. Taches de la rangée postérieure isolées. b, Taches de la rangée postérieure unies, Oss. La première de ces variétés est rare: la seconde assez com- mune. Chez celle-ci, la bande du milieu et les deux rangées trans- formées sont étendues jusqu'à la suture et généralement jusqu’au bord externe. Les élyires sont donc parées de trois bandes transver- sales noires ; l’antérieure et la postérieure sont rétrécies dans leur milieu, c’est à-dire vers le point où chacune des taches ponceliformes dilatées s'est unie à sa voisine sur chaque élytre. Dans les variétés i à +, les élytres offrent ordinairement une étroite bordure apicale parfois, surtout dans leur moilié postérieure des traces d’une étroite bordure suturale. Chez les dernières variétés surlout les trois bandes des élytres ont acquis un plus grand développement: la deuxième tache ou l'anté- rieure externe s’avance sur le calus et même jusqu’à la base : la qua- trième ou postérieure externe, qui s’est unie au bord externe, se pro- longe un peu enarrière sur le bord, et, avec la bordure apicale, enclot l’espace jaune qui existe entre elle et le bord ou plutôt l’étroite bordure apicale noire, espace qui constitue une sorte de tache sub- apicale en ovale transversal. Long. 0,0067 à 11,01 12 (3 à 31.) Larg. 0,0022 à 0,0033 (1 à 4 1/21.) Corps allongé; luisant. Téle noire; marquée de points médiocres et assez rapprochés ; hérissée de poils noirs: tantôt marquée sur le milieu du front d’une cicatrice ou légère fossette chargée d’une faible ligne élevée, lantôl sans cicatrice ou fosselle bien apparente, mais chargée d'une courte ligne longitudinale. Antennes noires ; prolongées au delà des angles postérieurs du prothorax et parfois jusqu’au quart des élytres; grossissant progressivement à partir du quatrième article 352 VÉSICANTS. le troisième une fois plus long que large : les quatrième à sixième à peine aussi longs ($) ou à peine plus longs (7) que larges: les sep- tième à dixième moins longs que larges: le onzième, le plus long, presque aussi grand que les deux suivants réunis, rétréci dans sa seconde moitié. Prothorazx plus étroit et échancré dans le milieu de sou bord antérieur; élargi depuis les côlés du cou jusqu’au tiers ou aux deux cinquièmes, parallèle ensuite ; faiblement arqué en ar- rière et relevé en rebord étroit et tranchant, à la base; à peu près aussi long que large; convexe ; noir ; ponctué et hérissé de poils à peu près comme la têle ; marqué d'une faible fosselte transverse au devant de la moitié médiaire de la base ; offrant ordinairement sur les trois cinquièmes antérieurs de la ligne médiane une race lisse ou faiblement relevée, d’autres fois offrant peu ou point distinctement cette trace. Ecusson presque en demi-cercle ; noir ; plus finement ponctué ou presque lisse vers son extrémité: garni de poils. Elytres quatre à cinq fois aussi longues que le prothorax; subparallèles, un peu obtusément arrondies chacune à l'extrémité, à peine subanguleu- ses à leur angle sutural ; convexes en devant, convexement en loit en arrière ; ruguleusement ponctuées ; garnies de poils noirs ou obscurs peu apparents, hérissés et moins courts près de la base, mi-couchés postérieurement ; chargées chacune de quatre nervures longitudinales très-faibles et souvent peu distinctes ; colorées el peintes comme il a été dit. Dessous du corps et pieds noirs, luisants, ponctués, hérissés de poils noirs. Ongles obscurs ou fauves. Cette espèce est commune dans les environs de Lyon et surtout dans nos provinces méridionales. Oss. Dans l’état normal elle est facile à distinguer de toutes les aulres espèces par ses quatre taches ponctiformes disposées sur deux rangées, dont l’antérieure forme avec sa pareille une rangée presque en ligne droite, et surtout par sa bande médiaire, raccourcie au moins à son extrémité interne; mais quand la matière noire a eu la liberté de s'étendre davantage, les taches de chaque rangée, de ponc- tiformes qu'elles étaient, ont acquis plus de développement, elles s’é- tendent jusqu’à la suture ou se lient entre elles : la deuxième ou anté- rieure exlerne s’avance sur le calus et souvent jusqu'à la base. Bientôt les taches de chaque rangée sont transformées en une bande, et étendues du bord externe à la suture, ainsi que la bande médiaire.Les élytres semblent donc alors d’un jaune pâle ou d’un jaune d'ocre, ornées chacune d’une courte bordure suturale, detrois bandes trans- versales noires, et souvent d’une étroite bordure obscure où noire à MYLABRIENS. — Mylabris. 353 l'extrémité. Dans cet état, les dernières variélés sont si éloignées de l'élat normal, qu'on serait tenté de les prendre pour des espèces différentes, si lon n'avait loules les transilions qui conduisent à cet élal extrême. Mais, même chez ces dernières variétés, le 1. geminata est facile à distinguer des autres espèces de notre pays. I s'éloigne du W. variabilis, par sa dernière bande qui n’est pas apicale:; du MH. Fuess- lou, par sa taille plus pelile, par sa partie subbasilaire jaune sur loute sa largeur où du moins jusqu'au calus, au lieu d'offrir seulement une lache longitudinale ovale ; du A1. 4-punelata, par sa taille, par la position de la seconde rangée, par l'absence de bordure apicale noire lunulée; des AE. 12-punclela et fleruosa, par le dessin des élytres ; de toutes ces espèces, par son front et son prothorax offrant ordinairement une ligne longitudinale lisse ou saillante. 7. Si. flexuosa ; Ouvier. Norr ; hérissé de poils noirs, moins appa- vents sur les élylres. Prothorax aussi long que large; pointillé. Elytres d'un jaune pâle, ornées d'une tache sulurale et chacune de cinq autres, noires : la suturale, ovale, prolongée jusqu'au liers, unie à l'écusson par une courte bordure suturale : la premiére tache, allongée, passant sur le calus : les deuxième et troisième, en rangée transversale, vers lu moitié de la longueur : la deuxième, plus pelite, liée ou à peu près à la sulure : la troisième, oblongue, unie ou à peu près au bord externe : les quatrième ef cinquième, en rangée un peu urquée en devantavec leurs pareilles ; or- dinairement unies en forme de bande transversale élranglée : la troisième, parfois avancée jusqu'à celle du calus el souvent unie à la deuxième. Érar Nouma os Érvrres. Ælytres d'un jaune d'ocre, ornées d'une lache sulurale, el chacune de cinq taches el d’une étroite bordure apicale, noires : la tache suturale ; ovale, commune, liée à l'écusson par une courte bordure sulurale. prolongée sur la sulure jusqu'à plus du liers ou presque aux deux cinquièmes de la longueur de celle-eï, élendue dans son milieu jusqu'aux deux cinquièmes internes de la largeur de chaque étui : la première tache particulière à chaque élytre.allongée, naissant de la base. passant sur le calus, longiludina lement prolongée jusqu’au niveau du bord postérieur de la lache com une. le long du bord externe dont elle reste distante dans son mi- lieu du douzième environ de la largeur, à peine élendue jusqu'à la imoilié de la largeur, à son bord interne : les deuxième el troisième taches, disposées sur la même rangée transversale, vers le milieu de Annales de la Société Linncenne. 23 364 VÉSICANTS. la longueur : la deuxième, ou inlerne, ordinairement soil poneti {orme,subarrondie ou ovalaire, soit longitudinale ou un peu oblique.liée ou à peu près à la suture,au moins à sa parlie anlériéure ouvrant des rois aux quatre seplièmes de la longueur, à peine plus étendue au côté interne que la suturale : la troisième, ou externe de la seconde rangée, presque en carré ou en ovale allongé, liée au bord margina!, prolongée des deux aux trois cinquièmes de la longueur, à peine aussi étendue au côté interne que la première, ordinairement anguleuse à sa partie posléro-inlerne ; les quatrième el cinquième laches, dis posées, avec leurs pareilles, sur une rangée transversalement, un per arquée en avant, vers les cinq sixièmes de la longueur : la quatrième, vu interne, unie à une bordure suturale étroile naissant un peu avant son bord antérieur, et prolongée en forme de bordure apicale jusqu'à la cinquième tache et parfois jusqu’à la moitié du bord ex- terne : celte quatrième tache, presque carrée, couvrant des six aux sept huitièmes de la longueur et la moitié de la largeur, ordinaire- ment liée par le milieu de son bord externe à la cinquième lache : celle-ci, un peu plus postérieure, presque en triangle lié par sa base au côté exlerne et unie par son sommet au milieu du côté externe de fa quatrième tache. Fariations des Elytres (par défaut). Var. 4. Deuxième tache, ou juxta-suturale médiaire, plus petite, isolée de la suture. Uss. Quelquefois alors les quatrième et cinquième taches sont à peine unies; par contre, la lroisième ou juxta-marginale médiaire se iie à la première, c'£st-à- dire à celle du ealus. Var. B. Quatrième et cinquième taches isolées l'une de l'autre. ETAT NORMAL : M ylabris flexuosa , Biueesc, Monor. Mylabr ?. p. 39. 25. pl. 4. var. 8. fig. 14. — Scuonu. Syn. ins. 1 3. p. 36. 28. var. 2, — Ménéruies, Calal, je 20$: 995. Variations des Elytres (par excès’, Var. :. Troisième tache ou la juxla-marginale médiaire unie à la pre- mière ou jurta-marginale antérieure. MYLABRAENS. — ylabris. ce eut Os. Dans l'était normal ces deux taches sont parfois unies, Wiplabris fleauosa, Ov, Encÿel, méth. t 8, (1841). p. 101. 56. — Biinenc, Monugre Mylabr, p 39, 25. pl. # fig. 43. —- Scnonu Syn. ins. t. 9. p. 36. 28 Var. y. Deuxième lache ou la juxté-suturale médiane une sur la suture à la suturale ou commune, Var. y. Deuxième tache où la juxta-suturale médiaire unie à la troisième ou juxla-marginale médiaire : les deux postérieures restant isolées. Ogs. Dans ce cas, cetie deuxième tache est parfois unie à la commune ; d’autres fois elle en reste isolée. On peut sous ce rapport établir les sous-variétés suivantes : 1° Deuxième tache avancée sur la suture jusqu'à la commune. 20 Deuxième lache isolée de la commune. 30 Troisième lache ou la juxta-marginale médiaire liée à la première c'esl-à dire à la juxta-marginale antérieure. 49 Troisième lache ou la juxta-marginalé médiaire isolée de la pre- ivre Ou juxla-marginale antérieure. Enfin l'antérieure se dilate souvent jusqu'au bord externe, dans sa moïilié postérieure. Var. 9,.Deuxième tache ou la juxta-suturale médiarre unie à la troisieme ou juxla-marginale médiaire : les deux postérieures également umes en forme de bande. ‘iplabris flexuosa, Bivë. Mouogr. Mylabr. p. 39 25. var. y. pl. 4. fg.15. — Scnoxx Syu, lus. t. 3. p. 36. 28. var: y. Os. Dans cette varialion ün retrouve souvent les unions singulières iles autres taches, les unes avec les auires, conmime dans la var. y: Var. €. Troisième tache ou la juxtamarginale médiaire ; hée à la deuxième, à la premicre et plus faiblement à là cinquième Os, La deuxième est alors ordinairement unie à la comnmiune. Chez celle variété, la malière noire s'est étendue davantage; la troisième iache est unie à Ia juxla-marginale antérieure , conslilue avec Îa deuxième une bande transversale un peu rétrécie dans son milieu el se 856 VÉSICANTS. prolonge surtout assez en arrière pour se lier à la cinquième. Cette dernière, forme aussi avec la quatrième une bande plus développée dans le sens de la longueur et enelosant avec la bordure apicale une tache jaune, ordinairement arrondie plus où moins restreinte, 1 a tache submarginale antérieure ou la première , s'étend ordinairement jusqu'au bord en ne laissant de couleur jaune qu'une pelile tache humérale et une autre, entre sa partie postéro-exlerne el le bord et la partie anléro-externe de la troisième. Long. 0,0078 à 0,0100 (3 à 4 1/21.) Larg. 0,0022 à 0 0028 (1 at) Corps allongé : luisant. Téle noire ; marquée de points assez petits et tapprochés ; hérissée de poils noirs ; ordinairement marquée sur le nilieu du front d'une fosseite ou cicatrice souvent chargée d’une ligne courte el longitudinale, faiblement élevée. Antennes noires, prolongées jusqu'aux angles postérieurs du prothorax ou plus; grossissant à partir du sixième arlicle : le troisième, une fois aussi long que large : le cinquième ordinairement un peu moins court que les quatrième et cinquième : le quatrième parfois à peine plus grand que le deuxième: les sixième à dixième moins longs que larges : le onzième le plus grand, de moilié au moins plus long que le précédent, rétréci dans sa seconde moilié. Prothorax plus étroit el échancré dans le milieu de son bord antérieur, élargi environ jusqu’au liers de sa longueur, subparalièle ensuile ; arqué en arrière el à peine relevé en rebord étroit et tran- chant, à la base ; à peu près aussi long que large ; convexe : noir ; pointillé ou plus finement ponclué que la tête ; hérissé comme elle de poils foits ; parfois marqué d'une faible fosselte transverse au devant de la partie médiaire de la base. Ecusson en demi-cercle noir; ponctué ; garni de poils. Elytres qualre fois au moins aussi longues que le pro- thorax ; subparailèles, obliquement subarrondies à l'extrémité , plus prolongées à leur partie posléro-interne qu’à l’externe ; convexes en devant, convexement en toil postérieurement ; garnies de poils noirs ou obscurs peu apparents, hérissés el moins courts près de la base, mi couchés postérieurement ; chargées chacune de quatre nervures longiludiuales Lrès-faibles et souvent en partie peu distinctes ; colorées el peintes comme il a été dil. Dessous du corps el pieds noirs, ponclués, garnis de poils noirs. Ongles fauves ou obscurs. Celle espèce habile nos provinces du midi, principalement dans les lieux élevés, depuis les Alpes jusqu'aux Pyrénées. On la trouve ordinairement sur les fleurs de l'asphodèle, suivant M. Larouzée. CGANTHARIDIENS. 857 TR MSIÈME FAMILLE, CANTHARIDIENS. CaracrÈnes. Élylres aussi longuement prolongées ou à peu près que l'abdomen; flexibles ; n'embrassant pas les côtés de celui-ci ; ne se recouvrant pas à la suture. Ailes existantes. Antennes subfiliformes, soil grossissant progressivement à peine, soit graduellement plus minces vers l'extrémité ; de onze articles : les troisième à onzième,plus longs que larges. Ces insectes ont la tête inclinée ; les antennes iasérées près de la moitié du côté interne des yeux; médiocres ou assez longues ; la suture frontale ordinairement arquée en arrière; les épisternums du postpectus rétrécis d'avant en arrière, trois ou quatre fois aussi longs qu'ils sont larges à la hase ; les épimères du postpectus parallèles aux épisternums, souvent en parlie apparentes. Ils peuvent être partagés en deux branches : | Branches. | uoins longues depuis l'extrémité des mandibules jusqu’à la partie postérieure de la base des antennes, que depuis ce point jusqu’au vertex. Labre trarsverse; généralement échaucré au milieu de son bord anté- rieur, Elytres contiguës ou à peu près à la sulure : non en courbe rentrante à leur côté externe ; aussi longue- | ment prolongées que l'abdomen. . . . . . , CANTHARIDIAIRER Tète aussi longue depuis l'extrémité des mandibules jusqu'à la partie postérieure de la base des antennes, que depuis ce point jusqu’au verlex, Antennes sélacées, au moins chez les 7. Elytres souvent déhiscentes en partie à la suture, plus ou moins sensiblement en courbe rentrante à leur côté externe. , . . . . ZLOXIAIRES, PREMIÈRE BRANCHE. CANTHARIDIAIRES. Caracrènes. Téle moins longue depuis l'extrémité des mandibules jusqu'à la partie postérieure de la base des antennes, que depuis ce 328 VÉSICANTS. peinl jusqu'au vertex. Labre lransverse ; généralement échancré au milieu de son bord antérieur. Elytres contiguës ou à peu près à la sulure : non en courbe rentrante à leur côté externe ; aussi longue- ment prolongées que l'abdomen. Ces insectes peuvent être divisés en deux rameaux. Rameaux pectinés ou dentés à l'ane des branches de cha- cun de ‘eurs crochets, Yeux entiers, Eperon interne £ de leurs tibias postérieurs très-épais, obliquement ca coupé à l'extrémité, , . SRE, AT SU TU ALOSIMATES. © | ni peclinés ni dentés à aucune des branches de | leurs crochets: Yeux échancrés. 4 . . . . , CanrTHarninianes À PREMIER RAMEAU- ALOSIMATES. Caractères. Ongles peclinés ou dentés à l’une des branches de chacun de leurs crochets. Yeux entiers. Eperon externe de leurs tibias postérieurs épais, cylindrique, obliquement coupé à son exlrémiié. Ces insectes offrent à peu près les mêmes caractères buccaux que les Cantharides. L Ils sont réduits en France a:1 genre suivant Genre Alosimus ; ALOsIME. (Arwstucs, qui se laisse facilement prendre) Canacreres. Antennes vrolongées environ jusqu’au quart ou au üers ie ia longueur des élytres ; grossissant plus ou moins sensiblement vers l’extrémilé ; à articles troisième à dixième plus longs que larges, ordinairement élargis en ligne courbe depuis la base jusqu'aux deux tiers ou un peu plus : le troisième plus grand que les suivants. Prothorax moins long que large : offrant ordinairement vers le tiers ou vers les deux cinquièmes de sa longueur sa plus grande largeur, sensiblement rétréei postérieurement ensuite jusqu’à la base ; ironqué et relevé en rebord à celle-ci. Cuisses postérieures plus grosses, sensible- CANTHARIDIENS. — Alosimus. 359 mentarquées à leur bord antérieur. Ongles dentés à l'une des branches de chacun de leurs crochets. 1. A. syriaeuss; Linné. Pubescent. Téte noire ou d'un now ver- dâlre , ornée sur le milieu du front d'une tache ponctiforme, d'un rouge jaune ; rayée d'une ligne médiane sur le vertex. Prothorax d'un roux flave ou lestacé : rayé d’une ligne médiane et marqué d'une fossetle entre celte ligne et chaque bord latéral , un peu après la moitié de la longueur. Elytres d'un bleu verdâtre ou d'un vert bleuâtre. Dessous du corps d'un bleu verdätre ou d'un bleu noir. Pieds noirs ou d'un noir verdätre. f. Premier arlicle des tarses intermédiaires moins long que le deuxième, à peine plus long que large ; comprimé el dilaté en dessous LU (>> | D d’une manière presque égale ; séparé en dessous du tibia par un sillon P ii profond. Dernier arceau du ventre entaillé ou fendu jusqu’à la moitié de sa longueur. £. Premier article des tarses intermédiaires plus long que large, régulier, plus étroii à la base, non dilalé. Dernier arceau ventral entier ou à peine échancré, Meloe syriacus, Lixx. Mus. Ulr. Regin. p. 102. 1, — Id. Syst, Eleuth. 1. 1. p. 630. 4. — Muercer (P. L. S.) C. Lixx. Syst. Natur, t. 4. p. 381. 4. — Gozze, Entou. Beyÿtr. 1. 1. p. 697. 4. Meloe (innommé). Gronov. Zoophyl, fase. 2. pl. 172. 650. Meloe dorso-rufo, Scoror. Ann. 5, Uist. nat. p. 103. 81. Meloe austriacus, Scuraxr, Eoum. Ins. pe 223. 420. —- De Viccers, C. Linx. Eulom. t.4. p. 365. Lytla syriaca, Fazr. Spec. L. 1. p. 329. 3. — Jd. ant, t. 1. p. 216, 4. — id. Eut. Syst. t. 1.2. p. 84, 6. — Zd. Syst. Eleuth. t. 2. p. 77. 8. — Guez. C. Lixa. Syai Natur, t. 1, p. 2014. 4. — Scurank, Entomol. Beobacht. in Naturf. 1. 24. p. 59. 59. — Pawz. Ent. germ. p. 204. 2. — fd. Faun. Germ. 41. 5. — Id. Index, p. 144. — Towxs. Voy. en Hong. t. 3. p. 175. 168. — Scnonuer. Sjn. Ins. t. 3. p. 25. 11. — J. B. Fiscuen, Tentam. consp. Canthar, p. 16, 10. — Fiscuer DE Wazon. Entom. de Russ. t. 2. p. 228. pl. 42. fig. 2. ( Elytres bleues) et 3, (Elÿtres verles), Meloe crambes, Paucar, Icon. p. 95. 26. pl. E. Gg. 26. Lytta ruficollis, Menesr, in Fuessivs. Archiv. p. 179. 6. pl. 48. fig. 4. — Id. Trad, fr. p.178. 2. pl. 48. fig. 4. Cantharis syriaca, Ouiv. Encycl. méth. 1. 8, p. 278. 9.— Jd. Eotom. 1. 3. n° 46. p. 41.9. pl. 1. fig. 8. — Ticny. Hist. nat. t 7, p. 118. — DomeniL, Dici. des sc. nat, 1. 6. (1817). p. 487. 2. — J. B. Fiscuer, Tent. consp. Cantbarid. p. 16 10 — De CastELx., Hist, nat. t, 2, p. 272. 3. — L. Reotens. Faun. Austr, p. 620. — 560 VÉSIGONTS Reicne, Catal, des esp, de Coléopt. recueillis par M. F. de Saulcy, pendant son vov en Orient, p. 16. 508. OŒnus syriacus, Lara. His, natur, ©. 40. p. 49%. 3. — Tausen, Enum. én Mém, de la Soc, imp. des Natur, de Mose, t. 3. (1812). p. 153. 2. pl 10.fig. 20. Long. 0.011142 à 0,01#7 (5 à 71) Larg. 0,0053 à 0,001 (1 1/2 à 2 4/41.) Corps allongé ; presque plan. Téle ordinairement noire, parfois d'un noir verdätre ou bleuätre, ou même d’un vert métallique ou bleuätre ; ornée sur le milieu du front d’une lache ponctiforme d’un rouge jaune ; marquée de points médiocrement rapprochés ; hérissée de poils en parlie obscurs, en partie cendrés ; rayée d’une ligne lon- gitudinale médiane, prolongée ordinairement depuis la tache ponc- üiforme jusqu'à la partie postérieure du verlex, parfois apparente seulement sur ce dernier. Antennes prolongées environ jusqu'au tiers des élytres; de même grosseur (/)ou grossissant faiblement vers l'extrémité (9); noires, pubescentes ; à troisième article un peu plus grand que le suivant : les quatrième à dixième un peu plus longs que larges, élarsis en ligne un peu courbe de la base à l'extrémité. f’rothorax arrondi aux angles de devant ou élargi en ligne courbe depuis les côtés du cou jusqu’au deux cinquièmes de sa longueur, plus sensiblement rélréci ensuite en ligne courbe ; tronqué et relevé en rebord, à la base ; moins long que large ; plus finement et plus par- cimonieusement ponclué que la tèle, hérissé de poils obscurs moins épais ou plus clairsemés ; lisse entre les points ; d’un rouge ou roux teslacé, dun rouge ou d’un roux jaune ou teslacé ; luisant ; rayé d'un sillon longitudinal inédian , ordinairement affaibli en devant ; noié, un peu après la moitié de sa longueur, d’une fossetle ponclifor- me, entre la ligne médiane et chacun des bords latéraux. Ecusson ordinairement noir ou noir bleuâlre. Elytres subparallèles (7) ou faiblement plus larges un peu après la moitié de leur longueur ($) ; ruguleuses ou ruguleusement poncluées ; rebordées à la suture et sur les côtés ; offrant les traces de deux ou trois faibles nervures lon- gitudinales ; hérissées de poils mi-couchés assez courts, cendrés ou obscurs: ordinairement d'un bleu verdätre, quelquefois d’un vert bleuâtre où mème d'un vert métallique. Dessous du corps garni de poils cendrés où obscurs :; ordinairement d’un bleu verdâtre, quelque- fois d'un bleu noirètre ou obseur. Pieds noirs ou d’un noir bleuâtre ou verdàire, avec les cuisses ordinairement d'un bleu verdätre. Celle espèce habite l'Autriche , el diverses parties de l'Europe méridionale orientale. Elle a été indiquée par M. Duméril comme se trouvant aussi dans les environs de Montpellier. CANTHARIDIENS. — Cantharis. 261 DEUXIÈME RAMEAU. CANTHARIDIATRKS CanacrÈnes. Ongles ni pectinés , ni dentés à aucune des branches de leurs crochets. Yeux échancrés. Ajoutez à ces caractères ; Mandibules cornées ; arquées ; munies en général d'une dent pres de leur extrémité. Mäâchoires à deux lobes, presque égaux, assez courts, ciliés : l’externe, arqué sur l’interne, Languelle échancrée. Menton transverse. Ces insectes se divisent en deux genres : Genrrs. ; des tibias postérieurs tés-épais , plus leng que l'iuterne, cylindrique ou un peu élargi vers son extrémité, obliquement trouqué à celle-ci, un peu concave ou eu cornel à celle trouca- lure, Anteunes grossissaut plus ou moins vers leur extrémité ; à troisiéme article faiblement Cantharis. Eperon plus long que le suivant, , . , externe des tibias postérieurs ordinairement plus court, à peu pres aussi grêle que l'interne, terminé cu pointe. Autenues assez longues, gradnel- lemeut plus grèles vers l'extrémité ; à troisième article de moitié au moins plus long que le suivant . . , Epicauta. “ Genre Cantharis, Caxruants; Geoffroy. (9 (Kz829!:, Cantharide) (?). CamacTÈmes. Eperon externe des libias postérieurs très-épais, plus long que l’interne, cylindrique ou un peu élargi vers son extrémité, (1) Georrrov, Hist. abr, des Tus. L. 4. p. 339. (2; Amsrore, Hist. des Anim.livre 1v, chap. 7. Le savant précepteur d'Alexandre à cru inutile de désrire la plupart des antmaux 362 VÉSICANTS. obliquement tronqué à celle-ci, un peu concave ou en cornet à eelte troncalure. Antennes médiocres ou assez longues ; grossissant plus ou moins sensiblement vers leur extrémité ; à troisième article à peine aussi long ou faiblement plus long que le suivant. Prothorax moins long que large dans son diamètre transversal le plus grand ; élargi depuis les côlés du cou jusqu'aux deux cinquièmes environ de sa longueur , offrant dans ce point sa plus grande largeur, notablement rétréci ensuite jusqu'à la base. Ælytres d’une largeur à peu près uniforme ; flexibles, généralement moins arrondies à l'angle sutura! qu'à leur partie postéro-externe ; médiocrement convexes. Cuisses postérieures à peu près de la grosseur des autres. Premier article des larses intermédiaires visiblement moins long que les deux suivants réunis. Ongles non dentés. ot dont il a parlé, parce qu'ils étaient alors connus de Lous ceux auxquels s'adressait sou ouvrage, comme le seraient aujourd'hui le Hanneton ou le Cerf-volant; mais depuis que les traditions se sont perdues ou altérées , il est aujourd’hui d’autant plus difficile de déterminer les insectes dont il est fait mention dans l’Histoire des Animaux de ce célèbre naturaliste, que les anciens confondaient ordinairement,en une seule, plusieurs espèces même de celles qui figurent aujourd’hui dans des genres différents. D'après ce que nous avons dit précédemment, les Mylabres étaient les véritables Cantharides des Gzees. Aristote les cite en traitant des parties extérieures et intérieures des insectes. « Le « genre (expression qui correspond aujouyd'hui à celle de classe) des insectes, dit-il, « renferme un grand nombre d'espèces ( mot, en partie au moins, synonyme de celui de « genre), dont plusieurs, quoique voisines, n'ont pas de dénomination commune qui les « réurisse. Par exemple l’Abeille, le Frélon , la Guëpe et autres semblables manquent « de nom commun. Ilen est de même de ceux qui ont des ailes dans des étuis, comme « le Scarabé, le Pilulaire, la Cantharide et autres semblables, » (Amsrose, ist. des anim. trad. de Camus, t. 1. p. 205). Linné a donné ce nom commun qui n'existait pas chez ies Grecs,et qu'Aristote sentait la nécessité de créer : les Abeïlles,etc,ont été appeléte Hvuéxorrères, et les Scarabés, les Cantharides, ete. CoLéOPTÈREs, Auorovanve, De Animal. Insect. Bonon, 1638. in fol. p. 469. et suiv. (de Cantharide article qui résume ce que les anciens ont dit des Cantharides et qui s'applique plus particuliérement aux Mylabres.) Mourrer, Theatr, insector. Londini 1634, p. 144. chap. 20. (de Cantharide). toxsron , Mist. nat, de Insect. Amstelod. 1657. lib. 1. chap. 6. p. 76. de Cantaride.) Cancer. Onom. Zoic. p. 47, Greew. Mus. regal. Soc, p.168. Ray, Hist, Insector, Londini 1710. p. 101. Scnaerrer. Elem, Ratisb, 1766, pl. 33.—1d. Icon. pl. 47. fig. 4. (Cantharis prima). Suuxzer, Kennz. Zurich, 1761. p. 92. 26. 2. pl. 7. fig. 55. (Meloe à longues élytres.) CANTHARIDIENS. — Cantharis. 363 1. €. vesicatoria ; Laixné. Glabre en dessus, d'un vert dore, par- fous d'un vert bleu ou d'un bleu vert, avec les huit ou neuf derniers articles des antennes et les tarses, d'un noir violâtre. Téle rayée d'un sillon longilu- dinal profond depuis le front jusqu'à la partie postérieure du vertex. Prothorax plus large que long ; élargi en ligne droite depuis les côtés du cou, jusqu'aux deux cinquièmes de sa longueur, où il offre des angles saillants et un peu relevés, rélréci ensuite en ligne droite ; peu convexe ; un peu inégal; rayé d’une ligne médiane approfondie postérieurement ; échañ- cré à la base et relevé en un rebord plus développé longitudinalement dans son milieu. Tarses postérieurs non dentés. JS. Antennes prolongées presque jusqu'à la moitié des elytres ; à dernier article trois fois aussi long qu'il est large. Prothorax ordinaire ment déprimé ou creusé d’un sillon transverse , dirigé d’un angle an- iérieur à l’autre , et s’affaiblissant ou s’anihilant en se rapprochant de ces angles. Tibias antérieurs terminés par un seul éperon droit. Pre- nier article des larses antérieurs arqué en dessus et courbé en sens contraire en dessous dans sa moitié basilaire. Premier artiele des tar- ses intermédiaires droit ou non arqué : le deuxième , inséré à l’extré- mité du précédent. Dernier arceau du ventre profondément entaillé £. Aniennes prolongées jusqu'au quart ou un peu plus des élytres; à dernier arlicle deux fois et demie aussi long qu'il est large. Protho- rax ordinairement non déprimé transversalement, d’un angle anté- rieur à l’autre, mais offrant une dépression transyerse plus ou moins prononcée après chacun des angles précités. Tibias antérieurs à deux éperons. Premier article des tarses antérieurs en ligne droite en dessus, plus étroit,mais à peine échancré en dessous. Dernier arceau du ven- tre enlier ou faiblement échancré. Weloe vesicatorius, Linx. Syst. Nat. 16e édit. à, 1. p. 419. 8. — Id. 1% édit. 1. 1. p. 679.3. — Id. Faun. Suec. p. 227. 827. — Jd, Amœnit. acad. t. 6. p. 133. 1. — Popa, ns. mus, graec. p. 47. 2. — Scoroc. Ent. carn. p. 89 485. — Muzven (O0. EF.) Faun. Fridr. p. 22. 2147, — Berckmann. C. Linn. Syst. nal. pe 146. 3.- Muucer (P. L. S.) C. Lin, Natuys. t. 5, 1. p. 380. 3. pl. 8. fig. 6. — Fuessuy, Verz, p. 20, 397.— Gorze, Enlom. Beÿtr. t. 1. p 695. 3. — Banoor, Gener. p. S8. — Scukank,Enum. p. 221. 418. — Koux, Natur. Bemerk. 2 Naturforsch.t. 21. p. 190 1. — Razouu. Hist. nat. du dora. t, 1. p. 170. 90. — Loscuce, Geschich, d, Span. = » Flieg, 2e Naturf. 1, 23, p. 37. pl. 1. fig. 1-3. insecte ; 4-5, œufs ; 6-8, larve. p. 997.5. — Braun, Insektkal. t. 1. p. 122 495. je Viicers, C LixN. Entom:1 1. Ï 364 VÉSIGANTS. — Cuvier, Tabl. élém. p. 541, — Piuuexe. 7e édit. p. 2356. 9. 1 1St édit up. DEL ND UNE Pralen fr MN Apr 422 MOI La Cuntharide des boutiques, Greurrr. His, 1, 1. p- 341. Lytta vesicatoria, Far. Syst. Eutom, p. 26. 1, — 14. Spec. 1, 1. p. 328. 1. — fi. Maut. L. 1, p. 215. i. — [d, Eut. Syst. . 14. 2. p. 83. 1. (rufirollis), — Pd. Syst. Elenth, & 2. p. 76. 4. — Hénesr, ôn Fuessey's. Arch. p. 145, 1. — PETAGN. Spec. p. 27. 155. — Gueu. C. Lenx. Syst. Nat. & 1, p. 2013 1.— Russr, Faun, etr !, 1. p. 299.592. — /d. édit. Hecw. t. 1. p. 291. 592. — Panz, Eut. Germ. p. 203. 1, — Id. Faun. Germ, 41 4. — Ji, Tudex, p. 14%. L. — Ju, J.-C. Souaërr. Icon. p. 6t. pl. 47. 1. — Id. ed. Voets.Col. 1. 4. p. 117. 1. pl. 48. fig. 1.5. — Horpe, Euum, p. 36. —Jd. Tascheb, (1796). p. 161. — Pavr. Faun. Suec. f. 2. p. 159. 3. — Scurans, Faun. boic. t. 1. p. 637. 859. — Tuwx, Vay. en Hougr. t. 5. p. 175. 167. — Gouze. Eur. Faun.t. 8. p. S11. 1.— Mansa Eat. brit. p. 484. 1, — Was. Faun. par.t €. p. 162. 1. — Quensez, Svensk, Zool. €, 4. 1. n. 5. p.6, pl. 5. B. fig. 1-5. — Gyevenu. Ins. suec. 1, 2, p. 488 1. — Sonônuenr. Syn, ins. 1. 3. p. 20. 1.— Savouezur, The Entom. Usef, p. 59. pl. 4. fig. 8. — Miscueu pe Wasonerm, Entomoor. t, 2. p. 250. 2, pi. #3. fig. 2. el 3. — Geerer, Leverour's, Reise, t. 2. p 142. G.— Bnanor et RatzezurG , Medicin, Zuolog. t. 2. p. 116. pi. 48. fig. 4, 2, 3. Insecte ; 5 et 6. Larve. — ALTMANN, Die uütz. u. Schädl. Forstkaef. p. 28. — Ménéraiés. Catal. p. 209. 931.— [d. lusect, recucill, par M. Lehmann, in Mém. de Acad, Imp. des se. de Saiut-Pétersh, (se. nal.) 1. 6. p. 248 #13.—1d. tiré à part, 2° part. p. 32. 513. — Kusrer, Kael. Europ. 2. 84: Cantharis vesicatoria, De Gcer, Mém. t. 8. p 12. 2. pl. 1. fig. 9, — Müvrer (F. O.) Zool. Dan. prodr. p. 89. 869. Retz. Gener. et Spec. p. 152. 8 0. — Fuurce. Entom. paris. © 1. p. 154. 1. — Ouiv. Ency. méth. t. 6. p 277 — Id. Entomn. u 3. n°0 46, p. 6.1. pl. 1.fig. 1. a, b. ce. — Id. N. Dict, d'Hist. nat. t. 4. (1803) p. 302. — Ticns. ist. nat. t 7.p. 417. pl. fig. 1. — La. Hit, nat. t. 10. p. 401, 1. pl. 90. Gg. 7. — fd. Gen. t. 2, p. 210, 1. — [d. in Cover, Règn. auim. (4817).1. 3. p. 320. — /d. (1829). 1. 5. p. 67. — Tauscn. em. Mém, de la Soc. imp. des Natur. de Mose, 1. 3. p. pe 136. 2. — Lamarcr, Auim. s. vert. t. 4, p. 453. 1. — Douer. Diet. des se, matur, t. 6, p. 485. 4. — Gozoruss, Handb. p. 356. — Aunouw, Diet. class. 1,3. p. 157.— Mruzs.Lettr. 1. 2. p. 299,4. — Sreru.lllustr, 1. 5. p.70. 1. — Id. Man. p. 335. 2634. — Cuv. Règn. anim, édit. Crochard, pl. 55. fig. 3. à à f. détails, — De Casreun. Hist. al. 1, 2. p. 272. 1. —L. Dur: Excurs. Entom. p.73. 441, — Guemx, Icon. du Règn. anim. de Cuv. p. 135. pl, 35. fig. 10. détails; 10. mâchoires; 10, a. labre; 10, b, lèvre iufér. ; 10, c, tarse antér. — L, Reotens. Faun, Aust, p. 620. Loug. 0,0135 À 0,0215 (6 À 10 1.) Larg. 0,0033 à 0,0048 (1 1/2 à 21/81.) Corps allongé. Téte élargie d'avant en arrière ; offrant vers ses an- gles postérieurs sa plus grande largeur ; ordinairement d'un vert doré, quelquefois d’un vert bleu ou même d’un bleu vert ; superficiel- lement et densement pointillée ; marquée en outre de points médic- GANTHARIDIENS. — Canthanis. 369 cres plus rapprochés sur le front que sur la partie postérieure ; notée d'une pelite fossette près du côté interne de chaque «il ; rayée sur sa ligne médiane, à partir du niveau du bord postérieur des yeux, d'un sillon linéaire profond, prolongé jusqu'au bord postérieur du vertex et plus profond sur ce dernier ; hérissée de poils obscurs,fins, elairsemés el peu apparents. Epislome et labre ponctués ; d'un vert doré. Mandibules d'un vert deré, à extrémité d'un noir violàtre. Palpes maxillaires d'un vert mi doré ou d’un vert bleu. Yeux bruns ; faiblement échancrés. Antennes prolongées environ jusqu'a la moitié du corps (9, ou un peu plus 7, ; un peu épaisses ; à premier el deuxième articles d'un vert doré : le troisième d'un bleu ou violet foncé : les autres, d’un noir mal : le troisième un peu obconique, à peine aussi grand que le suivant : les cinquième à dixième , à peine grossissant de la base à l'extrémité, une fois ou une fois et demie plus longs qu'ils sont larges : le onzième , le plus long, rélréci en pointe dans ses deux derniers cinquitmes., Prothorax élargi en ligne droite depuis les côtés du coû jusqu’au quart ou un peu plus de sa longueur, où il cffre sa plus grande largeur ; à angles antérieurs prononcés et un peu relevés, rélréci ensuite en ligne droite jusqu'aux angles posté- rieurs ; d'un cinquième plus large à la base qu'à ses angles de devant : plus large que long ; échancré dans le milieu de sa base ; relevé à celle ci en un rebord plus développé longiludinalement dans son milieu ; marqué d’un sillon transverse au devant de ce rebord ; de la couleur de la têle, et d'une ponclualion analogue à celle-ci ; garni comme elle de poils peu distincts ; peu convexe ; un peu inégal, el d'une manière ordinairement un peu variable suivant le sexe ; rayé d’une ligne ou d’un sillon longitudinal médiaire , ordinairement plus prononcé à ses extrémités, surtout à la poslérieure. Æcusson assez petit; en triangle obtus: vert ou vert bleu. Elytres subparallèles ; émoussées ou faiblement arrondies à l’angle sulural, plus sensiblement arrondies à leur parlie posléro-exlerne ; munies d'un rebord latéral qui s’elface vers l'extrémité , el qui se relève du septième à la moilié de la longueur, en formant une assez faible goullière ; convexes ; flexibles ; densement el peu dislinctement pointillées ; ruguleuses ; creusées d'une fosselle humérale transversalement étendue jusqu’à l'écusson ; d’un vert doré, quelquefois d'un vert bleu ou d’un bleu verl; glabres ; munies d'un rebord sutural ; chargées de deux ner- vures longiludinales assez faibles , prolongées presque jusqu'à l'extré- mité : la deuxième, ou plus externe, naissant de la fosselte humérale: l'autre, plus rapprochée de la suture que de la deuxième nervure, sur- 366 VÉSICANTS. tout en devant où elle s’affaiblit. Dessous du corps d'un vert doré où d'un vert bleu ; ponctué; garni de poils assez longs sur la poitrine, peu épais, cendrés ou d'un cendré rosâtre. Pieds allongés ; d’un vert doré ou d'un vert bleu sur les cuisses el les jambes, parfois verts, plus ordinairement d’un bleu violet sur les tarses. £perons et ongles d'un fauve testacé. Tibias intermédiaires sensiblement arqués : larses com- primés, garnis en dessous d'un duvet courl et serré : le premier, moins long que Les deux suivants réunis. Celle espèce n’est pas rare dans les environs de Lyon, el surloul dans le midi. On la trouve principalement dans les mois de juin et de juillet sur les frènes (1), les lilas et les troènes, dont elle ronge les feuilles : mais elle fréquente diverses autres espèces de végétaux (?) , et altaque quelquefois les céréales el autres graminées. Elle a, comme les Mylabres , qui paraissent être les vérilables Can- tharides des anciens, depuis longtemps attiré l’altenlion des médecins el des naturalistes. Nous avons déjà parlé assez longuement de sa verlu épispastique pour n'avoir pas à y revenir. Cetle propriélé réside principalement dans les parties molles du thorax et de lab- domen et parait se conserver très-longlemps. En raison de leur action médicamenteuse, les Cantharides sont de- venues l’objet d’un commerce de quelque importance. Pour les récol- ter, on élend des äraps sous les arbres ou arbrisseaux qui en sont chargés, et l’on mei à profit les premières heures du matin, c’est-à-dire les moments où elles sont encore engourdies par la fraicheur de la nuit, pour les faire tomber en secouant les végétaux qui les portent. On les tue ensuite de diverses manières, soit en lesrassemblant dans un Lamis de crin exposé à la vapeur du vinaigre bouillant, soit en les réunissant dans un sac de canevas, trempé à diverses reprises dans du vinaigre, soil en employant la chaleur du bain-marie, ou en les sou- imellant, dans un vase fermé, aux émanations de l'huile de houille. On les fait sécher ensuite dans un grenier bien aéré, en les disséini- nant sur des claies recouvertes de toile on de papier, en ayant soin de es 0] (1) Lenxé. Amoœnît, acad. t, 5. p. 252. (2) Les syringa, chévrefeuille, sureaa, peuplier, bignonia, saules, etc., Voyez Lixne (Amoænit. agadeim. t 6. p. 135,— Zd. à. 3. p. 355). — lrro, Lacnuewn. Olserval. de CGanth, in magnà copià prope Hildesmiom captis (Miscell. eurios, med, phiys. Acad, Nator, Curiosor, aun, 4 et 5, 1673 et 1674. Francf. et Lips. 1688. in- 4° p: 228). etc: CANTHARIDIENS. — Cantharis. 367 temps en temps, à quelques jours d'intervalle, de les remuer à l’aide d’un bâton ou avec les mains garnies de gants. Quand elles sont complètement sèches, on les enferme dans des boiles ou dans des barils iatérieurement garnis de papier : mais leur dessiccation doit être bien complèle: autrement elles s’allére- raient et acquerraient une odeur désagréable,aui rendrait leur vente difficile. Dans loutes ces opéralions, il est indispensable de prendre le plus de précautions possibles pour prévenir les accidents qui pourraient résuller de la volatilité de la cantharidine. Il serait imprudent également de se reposer ou de dormir sous les arbres sur lesquels elles abondent. Leur présence, au reste, se dé- cèle au loin par les effluves félides qu'elles répandent dans les airs. Prises à l’intérieur, elles peuvent être un dangereux poison. Cossi- nus, chevalier romain, fut tué de cetle manière par un médecin que Néron, dont il était l'ami, avait fait venir pour le traiter ('), et depuis celte époque on a eu plus d’une fois l'occasion de constater des effets non moins déplorables de l'emploi à l'intérieur de ces pelils ani- maux (2). Autrefois notre Cantharide élail uniquement Urée d’Espagne (5); de là le nom de Mouche d'Espagne (‘)sous lequel elle est connue dans pres- que toute l'Europe. Aujourd'hui le midi de ta France en fournit une certaine quantité . Le professeur Loschge a, le premier, donné sur les premiers états de cet insecte (5) des détails complétés par d’autres naturalistes dont nous allons citer les travaux Quand la Cantharide veut pondre ses œufs, à l’aide de ses antennes et de ses palpes, elle semble chercher la place la plus convenable pour les y cacher. Puis, à l'instar des Meloés, elle creuse un trou dans le sol et y dépose, en un las irrégulier, un nombre considérable de ces graines vivantes qu'elle recouvre de terre. Ces œufs, de couleur iaunâtre, ont la forme d'un cylindre arrondi à (1) Prune, Hist. nat. lis, 29. chap. 30. édit. Panck. t: 17. p. 301. (2) Voy. Georrrox, Mat. médie, t, 1. p. 388. {3) Lanné, Amœænit, Academ, 14 6, p. 135, etc. (*) En allemand, Spanische Fliuge ; en anglais, Spanish Fly. (5) Beytrag zur Geschichte der Spanischen Fliege (Meloe vesicatorius),iaNaturlorecher 1.23: 1788, p. 37-48. pl. !. 6g. 4 et $, œuf: fig. 16,7 et 8, larve). 358 VÉSICANTS. à ses extrémités (9. Is sont d'une telle transparence qu'on pent aper- cevoir au travers de leur coquille Les parlies de la larve qui commen - cent à se dessiner el à se colorer en noir, telles que les veux et les imandibules. Quinze jours à trois semaines après, de chacune de ces graines ani- males, sort une larve (?) dont voici la description. Larve hexapode : composée, outre la Lête, de douze segments; ayant le corps presque d’égale largeur, mais rétréci vers son extrémité. Téte en ogive à sa partie antérieure; munie de chaque côté d’yeux ponc- liformes, noirs. Antennes subulées ; de quatre ou cinq articles : le pre- mier, subarrondi : les deuxième et troisième. subeylindriques, allon gés : le suivant ou les suivants, séliformes. Mandibules arquées: subcor- nées. Mâchoires courtes, à un lobe, Palpes maæillaires de trois articles : palpes labiaux, de deux. Les trois segments lhoraciques portant chacun en dessous une paire de pieds. Dernier arceau de l'abdomen, muni de deux soies. Celte larve, au sortir de l'œuf, est d’un jaune citron, avec les yeux et les mandibules noirs. Vingt-qualre heures après sa sorlie. elle a déjà pris d’autres leintes : le dessous de son corps, les pieds, les an- tennes, les deux derniers arceaux thoraciques el le premier du dos de l'abdomen, sont brunätres, landis que toutes les autres parties sont d’un brun foncé. Ces larves, comme celles des Meloés, sont vraisemblablement parasiles aussi de celles de quelques Hyménoptères. Leur nombre considérable, l'inquiétude qu’elles manifestent, les mouvements qu'elles se donnent après êlre sorlies de l'œuf, leurs rapports frappants avec celles de nos premiers Vésicants,indiquent suffisamment qu'elles sont aussi destinées à refréner la trop grande multiplication de divers Mellifères ou insectes rapprochés de ceux-ci ; mais jusqu’à ce jour, on n’est pas parvenu à connaître leur vie vermiforme (3), et l'étude de leurs mélamorphoses fournira le sujet d’un chapitre curieux au nalu- raliste qui parviendra à en suivre le développement {*). 1) Loscuce, loc. cit. p. #. fig # et #. — Avopouix, Ann. des Sc. nat. t. 9. pl. 4. fix. 11 el 12. (2) La larve des Canthariles conne celle des Meloés, semble, dans l'œuf, être eu- fermée dans une double envelapre. (3) RarzervnG, Ent. Nachtray, ete. Berlin, 1859, p. 25. {t) Voy. outre Loschge : Larneteze, Hist. pal. 1. 10. p. 599. (Répétition des dé- tails donnés par l'auteur allemand précité) — Auvouis, Recherches peur servir à CANTH'RIDIENXS. — Æpicaula. 560 Genre Æpicaula, Ericaure ; L. Reédtembacher {0 (et, #29505, brdlé en dessus.) Cyaicrenes. Æperon externe des libias postérieurs plus court et à peu près aussi grêle que l’inlerne, terminé en pointe. Antennes assez longues, graduellement plus erèles vers l’extrémilé ;: à troisième article de moitié au moins plus long que le suivant Prothorax au moins aussi long ou plus long que large : élargi depuis les côtés du cou jusqu'aux deux cinquièmes environ de sa longueur, subparaièlle ensuite. Elytres graduellement un peu plus larges d'avant en arrière ; flexibles ; en général plus arrondies à l'angle sutural qu'à leur partie posiéro externe, convexement déelives sur les côlés. Cuisses postérieures non renflées, à peine moins grèles el aussi droiles que les précédentes. Premier article des tarses intermédiaires ordinairement presque aussi long où aussi long que les deux suivants réunis Ongles non dentés. Ce genre est réduit en France à li seule espèce suivante : 1:E. vertiealis ;irciarr. Voir, garni de poils noirs: téle d'un rouge teslacé dejniis La sülure frontale jusqu'à sa partie postérieure ! rayée d'üne ligne médiane depuis le front jusqu'au vertex ; ornée d'une bande noire sur cétle raie: Antennes comprinices, subdentées et à peine moins gréles dans leur milieu. Prothorax élargi en ligne presque droite depuis les côtés du cou jusqu'aux deux cinquièmes de sa longueur, subparallèle ensuite ; plus long que large ; rayé d'une ligne médiane postérieurement creusée en sillon élargi, et parée d'une ligne de duvet cendré. Elytres à rebord marginal garni d'un duvet pareil. 7. Premier article des tarses antérieurs graduellement élargi pres- - st que en ligne droile,plan, ordinairement rougeälre, et garni en dessous, l'iFst. nat, des Cantharides (Ann. des Se, nat. t, 9, 1826, p. 55.)— Zier, Sur le développement de la Cantharide (Archives publiées par Brandes, t 29. 5829 3e cah. p- 209.71 18. fig. 5 et 6.)—Gnavor et RarzenvnG, Zoologie médicinale, t. 2, p. 146 et suiv. — Raren. Die Forstins t 4. pl. 2. fiu. 27. B. etc. (*) (Drsan) Catal. (1833). p. 224, — [4 Catal. (1837), p. 246.—L. RenrexBAcur#, Die Gattung. d. deutsch. Kaeler-Fauns, p. 153. — {d. Fauu, Austr, p. 621, Annalks de la Société Linnéenne. 24 370 VÉSICANTS. ainsi que les trois arlicles suivants, d’une brosse de duvet d'un fauve cendré. Eperon externe des tibias antérieurs dépassant à peine à son extrémité celle desdits tibias. Dernier arceau du ventre profon- dément entaillé. ©. Articles des larses antérieurs, comprimés : le premier, non élarai. Eperon externe des tibias antérieurs dépassant environ de la moilié de sa longueur l'extrémité desdits tibias. Dernier arceau du ventre moins profondément échancré. Mrloe capite rufo, Scvror.. Ann. 5. Hist. nat. p. 103. 82. Meloe algiricus, Suurz. Abg. Gesch. d. Ins. p. 66. pl. 7, fig. 12. Meloe rufidorsun. Goeze, Eut. Beytr. t. 4. p. 704. 17 Litta marginata, Dourues, Observ sur quelques insectes nuisibles aux blés et à la Euzerue, ér Mém, de la Soc, d'Agr. de Paris (1787) (trim. de privtemps). p. 69 et 70, pl. fig. 9 et 10. Lutta rufa, Guer, C. Lixxè. Syst. Nat. t. 1. p. 2016. 26. Meloe erytrocephalus, De Vucers, €. Linx. Entom. t. 1. p. #03. 16. pl. 2. fig. 50. Lytta dubia, Roem. Gener. p 51.83. pl. 7. fig. 12. Lytia errthrocephala, Rossi. Faun. etr. t. 4. p.259. 593. — Fd.édit. Hecw. 1.4 291.595. — Pawz. Ent. Germ. p.204. 3.— Jd. Faun. Germ.41. 6. — Jd. Krit, Revis. 1. 1. p 94 — Towx. Voy. en Hong. t. 3. p. 173. 169. Cuntharis dubia, Ouw. Encyel. méth. 1, 5. p. 279. 44. — Id. Entom. t. 3. n° 46. p 46,17. pl. 1. fig. 7. — Id. Nouv. Dict. d’hist, nat. L 4. (1803). 304. — Tic, Iist, nat, t. 7. p. 490. — Larre. Nouv. Dict. d’hist. nat, t. 5. (1816). 692. — Dumérir, Dict, des Oss. Elle se distingue facilement de toutes les autres espèces, même de la minima , par la longueur du dernier article de ses palpes maxil- laires et par la largeur presque uniforme ou faiblement et graduelle- ment moins étroite dans le milieu, de cet article. Cette conformation, observée également la même sur un certain nombre d'individus, ne laisse aujourd’hui plus de doute sur la validité de celte espèce. DESCRIPTION D'UNE ESPÈCE NOUVELLE DU GENRE GORCHESIA DE LA TRIBU DES COLÉOPTÈRES BARBIPALPES, Pan E. MOLSANT et GUILLEBEAU. Te © — Grchesia Iuteipalpis. Corps d'un brun de poix ou d'un brun fauve, graduellement plus clair, fauve ou d'un fauve testacé, à l'extré- milé; ruguleusement ponctué ; pubescent el soyeux , en dessus ; quatre derniers articles des antennes plus grands, constituant avec le précédent une massue fusiforme : le deuxième, visiblement moins grand que le troi- sième, à peine aussi grand que la moitié du premier. Yeux séparés dans leur point le plus rapproché par un espace un peu moindre que là moitié de celui compris entre la base des antennes. Prothorax bissubsinué à la base; creusé d'une fosselie vers chaque sinuosité. Dessous du corps et pieds fauves ou d'un fauve testacé. Long. 0,0052 (2 1/5 1.) Larg. 0,0013 (2/3 1.) Corps suballongé ; longitudinalement un peu arqué ; faiblement convexe ; d’un brun fauve ou d’un fauve brun sur la tête, graduel- lement d'un fauve testacé vers l'extrémité; ponctué d’une manière fine, ruguleuse, faisant paraître les intervalles presque squammifor- mes; chaque point donnant naissance à un poil fauve, fin, couché. Téte d’un brun fauve. Palpes d’un flave testacé. Antennes d’un lestacé tirant sur le fauve, avec le dernier article plus pâle ; à premier ar- ticle renflé, un peu arqué, plus long que le troisième : le deuxième, moins gros, à peine plus long que la moitié du précédent, plus court que le suivant: le troisième,un peu plus long que large : les quatrième, BARBIPALPES. — supplément. — oRcuésiExs. 445 cinquième et sixième, plus larges que longs : le quatrième, un peu moins court : le seplième, grossissant un peu de la base à l’extrémite : les huitième, neuvième et dixième, plus larges, presque égaux, plus longs ou au moins aussi longs chacun que le troisième, constiluant, avec le douzième, une massue fusiforme, subecomprimée : le onzième, de moitié ou de deux tiers plus long que le précédent, obconique, sub- sinuément rétréci à partir du quart de sa longueur ; de trois quarts au moins plus long qu’il est large à la base. Yeux bruns ou d’un brun noir; séparés l’un de l’autre, dans leur point le plus rapproché, par un espace égal à un peu moins de la moitié de celui compris entre la base des deux antennes. Prothorax obtusément arqué en devant; à angles antérieurs inclinés et invisibles en dessus ; élargi sur les côtés en ligne courbe assez régulière; offrant sa plus grande largeur un peu ayant les angles postérieurs ; de moitié plus large à son bord pos- térieur qu’il est long sur son milieu ; bissubsinué à la base, c'est-à-dire à peine plus prolongé en arrière sur le tiers médian de celle-ci, à peine sinué entre ce point et les angles poslérieurs qui sont un peu courbés en arrière ; médiocrement convexe en devant, graduellement moins convexe en arrière; marqué vers chaque subsinuosité basilaire, c'est-à-dire vers chaque quart externe de la largeur, d’une fosselte longiludinale plus ou moins prononcée, avancée jusqu’au tiers pos- térieur ; fauve ou d’un fauve testacé ; pointillé et garni de poils conco- lores, comme il a été dit. Ecusson presque en carré plus large que long, obtusément arqué en arrière. Elytres en devant au moins de la largeur du prothorax à ses an2les postérieurs ; quatre fois environ aussi longues que lui ; à peine élargies depuis la base jusque vers la moilié de leur longueur, rétrécies ensuite en ligne un peu courbe jus- qu’à l’angle sutural ; peu convexes ; munies d’une sorle de rebord su - tural affaibli postérieurement ; fauves ou d’un fauve testacé plus clair postérieurement. Repli réduit à une tranche à partir du premier ou du deuxième arceau ventral. Dessous du corps d’un fauve brunätre ou d’un fauve testacé ; finement ponctué; parcimonieusement pubescent. Pieds fauves ou d’un fauve testacé Eperons des tibias postérieurs aussi longs que les trois cinquièmes ou deux tiers du premier article des tarses : celui-ci plus long que tous les articles suivants réunis. Celte espèce se trouve, mais rarement, dans les environs de Lyon. Elle y a également été prise par M. Perroud. Oss. Elle se rapproche de l'O. sepicola par les caractères tirés de la forme des antennes, surtout du nombre des articles de leur massue ; 416 BARBIPALPES. — supplément. — oncHésiens. mais elle s'en éloigne par une taille constamment moins petite ; par les yeux offrant plus postérieurement leur point le plus rapproché, séparés dans ce point par un espace à peine égal à la moitié de celui qui existe entre la base des deux antennes: par les proportions des deuxième el troisième articles des antennes : dans l'O. sepicola, le deuxième article, aussi gros ou à peu près que le premier, égale environ les trois quarts de la longueur de celui-ci et presque la lon- gueur du troisième : dans l'O. luleipalpis, le deuxième, plus étroit que le premier, ézale environ la moitié de la longueur de celui-ci et n'é- gale pas le troisième en longueur ; par les articles huilième à dixième, plus sensiblement rétrécis de l'extrémité à la base et paraissant ainsi plus sensiblement dentés chez l'O. luteipalpis ; par le dernier article des antennes : dans l'O. sepicola, il est rétréci un peu en ligne courbe, et subgraduellement à peu près depuis la base jusqu’à l'extrémité et un peu obtus à cette dernière, de moitié environ plus long qu'il est large à la base : dans l'O. luteipalpis, il est rétréci d’une manière un peu sinuée, depuis le quart jusqu'à l'extrémité, assez pointu à celle- ci, de trois quarts au moins plus long qu'il est large à la base. Par le premier article des tarses postérieurs : dans l'O. sepicola, il est égal à peu près à tous Les suivants réunis : dans l'O. luleipalpis, il est visible- ment plus long. De tous ces caractères, celui que présente l'espace qui existe entre les yeux est le plus constant et le plus facile à constater. Cette espèce est intermédiaire entre l'O. micans el la sepicola. per DESCRIPTION DE TROIS COLÉOPTÈRES NOUVEAUX , PAR GUSTAVE LEVRAT. (Lue à la Société Linnéenne de Lyon). Argutor siculus. Long. 6 millim. Larg. 2 millim.et demi. Aptère, d’un rouge ferrugineux brillant. Téte petite, lisse, marquée d’une légère impression à la base des antennes se prolongeant entre les yeux : ceux-ci petits, à peine saillants; antennes dépassant la moitié du corps. Thorax près de deux fois aussi large que la tête, plus long que large, subcordiforme antérieurement, déprimé, lisse , marqué dans son milieu d’une ligne n’alteignant ni le bord antérieur, ni la base: celle-ci, chargée de chaque côté de deux impressions linéaires profondes et ponctuées. Ses bords antérieurs légèrement échanerés, les latéraux rebordés, sub- sinueusement arrondis d'avant en arrière; s’élargissant Jjus- qu’au tiers antérieur, puis diminuant insensiblement jusqu'aux quatre cinquièmes pour tomber à angle droit sur la base : 4inales de la Société Linnéenne, 27 418 DESCRIPTION celle-ci légèrement échancrée dans son milieu; angles antérieurs émoussés, les postérieurs droits légèrement chagrinés ; écusson peut. à Elyires deux fois aussi longues que Île thorax , planes, marquées de stries profondément ponciuées , intervalles peu élevés. Cette espèce doit être placée près de l’Argutor negligens; elle est toutefois particulièrement distincte de ses congénères par Ja forme de son prothorax quiest plus cordiforme et qui atteint sa plus grande largeur au tiers antérieur. ParriE. La Sicile, (ma collection), Welephorus puncticollis. Long, 9 millim. Larg. 2 millin. Tête flave, yeux noirs, une tache obscure partant des yeux, allant se réunir au delà du vertex et se prolongeant sur toute la partie postérieure de la tête. Thorax flave, subquadrilatère, à angles fortement arrondis , (rès-rebordé, surtout vers Les angles postérieurs; gibbeux, avec un point enfoncé très-marqué sur la ligne médiane au liers pos- térieur, paré de deux bandes d’un brun noirâtie, sinueuses de dedans en dehors et d'avant en arrière, circonscrivant le point enfoncé et se réunissant vers la base. Elytres d’un livide cendré, finement chagrinées avec deux côtes s’effaçant à partir des deux tiers postérieurs. Paltes et antennes d’un rouge ferrugineux éclair. Cette espèce vient se placer près des 7. clypeatus {uricer et T, apicalis Srurx. Parrie : la Sicile (ma collection). . DE TROIS COLÉOPTÈRES NOUVEAUX. 449 Gibhbium Boicidieu:. D'un brun noiràtre,très-brillant et très-lisse, lèvre supérieure, aniennes el pattes couveries de poils couchés serrés d’un jaune doré. Celte espèce est très-voisine du G. Scotias, avec lequel elle pourrait être facilement confondue si elle n’en différait partli- culièrement par les antennes un peu plus longues et plus grèles, puis légèrement plus brunes à leur extrémité ; maissur- tout par les joues qui sont lisses, tandis que dans le G. Scotias elles sont uniformément couvertes de sillons longitudinaux très- marqués. J'ai dédié cette espèce à notre collègue M. A: Boieldieu, auteur de la savante Monographie des Pliniore . Parrie : la Turquie, (ma collection). TABLE ALPHABÉTIQUE D53 ESPÈCES DÉCRITES. Coléoptères. | ATHYSANUS cinctus, Pins 173% ANISORRHYNECS vurtus, Peanis. 117 5 Conspurcafus SAUNA ANTHONOMUS ruber, — 14 + Laboulbeni, — 178 ARGUTOR siculus, G. Levrar . 417 Ge jure FU. APION cribricolle, Penris. . . 136 FE AUMPAEUE, Sas — luticolle, Enr. 495 Re ornalus, SAONE — stenocephalum, — , . . 136 CAPSUS adenocarpi, 465 BAGOUS dorsalis, —. .…. 144 7 Cruentalus, 07 = seligers CR — delicatus, 1 4R7 BARIDIUS vestitus, CRE LS | = limbatus, — 167 CEUTORRHYNCHUS carneus, —, 146 — obesus, — ICS — —_ contusus, —. 145 — _Jrailiatus, — 166 GIBBIUM Boieldieui G. Levrar . 419 — lamarisci, — 166 HALIPLUS rubidus, Penms. , . 117 DELPHAX Aubei, — 470 MORDELLISTENSA fleripes, Muus, {it — lineata, — 171 — — Perrisüi, — 412 — Fairmairii, — 170 — — Perroudi, — 410 HETEROGASTER typhae, — 159 ORCHESIA tuteipalpis Mul. Gnill, 414 MENACCARUS pallidus, — 158 RHINCOLUS crassirostris (Dejcan) MICROPHYSA Lipunctuta, — 168 BERG ES. 210 CC AMAR A7 A L STENUS zestaceicornis, Perris. . 121 Microïépidoptères. TELEPHORUS puncticollis. G. APTERONA, nouveau genre, Mic Lière LEVRAT 7 5 % Or 413 page 192 TRACHYPHLAEUS Larraldi, Penris 140 AR NE AE à 4 : TROGLOPS Dufourii, . 128 A Nr CE DIT Larvye. — pinastrella, fourreau. . 199 CONIATUS chrysochlorus, Peunis 139 ra Pharse. 3 , 200 — subtriquetrella, fourreau . 1493 Hémiptères. — —j larve ts Mur, 493 ANIHOCORIS CrassiCornis, Penus 161 -- — uymphe . . 195 — testaceusy — 161 — — insecte parfait. 19% Voir, pour les Vésicauts, leur table spéciale à la suite de la monographie.