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SIRET, PLACE DE L'HOTEL-DE-VILLE, 3 — 1872 0100 NH AUM - cel AIT Que "Te CCC LE TE DES SCIENCES NATURELLES PREMIERS TRAVAUX DE LA SOCIËÈTÉ (1835 à 1853). La Société des sciences naturelles de la Charente- Inférieure, dont l’existence individuelle date de 1835, a des racines plus profondes dans le passé et elle se rattache, par ses souvenirs, ses membres fondateurs et ses collections, à l’académie de la Rochelle, fondée par lettres patentes de 1732. Le 31 décembre 183$ , la Charente-Inférieure , annonçait à ses lecteurs la fondation d’une nouvelle association scientifique départementale. « Embrasser 6 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. l'ensemble de la science et y ajouter, c’est chose fort belle, mais encore plus difhcile: observer et enregistrer des faits, surtout des faits locaux , c’est chose moins éclatante, mais plus facile et non moins utile. Réunir, dans une collection que le temps rendra riche et complète , toutes les produc- tions naturelles du département, les classer et les décrire , en entrant dans les plus grands détails, en notant soigneusement les irrégularités et les -anoma- lies, en indiquant exactement les habitats, encadrer pour ainsi dire ce tableau par les productions des trois rèones des frontières des départements limi- trophes , afin de rendre la oradation sensible par le rapprochement des points de comparaison , fournir ainsi des matériaux bien élaborés et en même temps les moyens de vérifier à chaque instant chaque point du travail, tel est le but de cette société. Cette conception nous paraît heureuse , ajoutait M. Dela- yant. Elle fait, en faveut de la science, un travail utile et minutieux qui ne peut être exécuté que par des associations locales. Elle ouvre cette société À toutes les personnes qui aiment les sciences natu- relles , même sans être savantes , même en n’y consacrant que de rares instants ; bien voir une fois sera assez pour y payer son tribut. » Une expérience de 36 années a justifié les prévisions des fondateurs de la société, MM. Fleuriau de Bellevue , Blutel et D’Orbigny père. Le 22 novembre 1835 , à une heure de l’après- SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. , — midi, MM. Alphonse de Beaupréau , propriétaire à la Rochelle ; Blutel , directeur des douanes à la Ro- chelle ; Bonpland , docteur en médecine ; Cassa- gneaud , conservateur du musée de la ville; Elie Chevallier, chef d'institution à la Rochelle ; D’Orbi- gny père, naturaliste du gouvernement, à la Ro- chelle ; Dubeugnon , juge au tribunal; Fleuriau de Bellevue, correspondant de l’Institut ; Hubert, phar- macien ; Mashommer , jardinier botaniste à la Ro- chelle, et Pouyade, pharmacien à la Rochelle, se réunirent dans une des salles de la bibliothèque de la Rochelle que le Maire de la ville avait mise à leur disposition, et jetèrent les bases d’une société destinée à propager l'étude des sciences physiques en général et spécialement la connaissance des productions natu- relles du département de la Charente-Inférieure. Leur projet d'organisation , daté du 197 avril 1835, reçut de nouvelles adhésions , celles de MM. Bargi- gnac, conseiller de préfecture, à la Rochelle; : Bauga , docteur en médecine, à Cognac; Cotard, pharmacien , à Pons; Durat, ancien directeur du collége de Pons ; Michelet, docteur en médecine, à Pons ; Edouard D’Orbigny, employé des contri- butions indirectes , à la Rochelle : Salvador D’Orbi- gny , vérificateur des poids et mesures , à la Rochelle ; P. Drouineau , docteur en médecine, à la Rochelle ; Dufour , capitaine d'artillerie , à Rochefort; Faure, docteur-médecin en chef de V’hôpital d’Aufredi; Le Coq de Boisbaudran aîné , 8 _ SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. nécociant, à Cognac; Sauvé, docteur-médecin, aide-major à Aufredi, et R.-P. Lesson , correspon- dant de l’Institut, pharmacien en chef de lhôpital de la marine , à Rochefort. Le 4 mars 1836, le bureau fut constitué de la manière suivante : MM. Fleuriau de Bellevue, président ; Bonpland et Blutel , vice-présidents ; Dubeugnon , secrétaire ; Bargignac , secrétaire-adjoint ; Hubert , trésorier ; C. D’Orbigny père, conservateur. S. D’Orbigny , conservateur-adjoint ; Chevallier, archiviste. Les statuts furent approuvés le 29 avril 1836, par M. le Ministre de l’intérieur et lactivité de la compagnie s’accrut dès lors chaque année. La première période de l’activité de la société s'étend depuis sa création jusqu’en 1854. En 1850, elle livra, pour la première fois, au public, un compte-rendu rétrospectif de ses travaux. Les études de cette compagnie se répartissent en trois parties correspondant aux sections qui la divi- sèrent à son origine : 1° Géologie ; 2° Botanique ; 3° Zoologie. Géologie. — À la géologie se rattachent les mé- moires de M. Fleuriau de Bellevue, sur la forêt sous-marine de l’île d'Aix; — l’état physique du territoire de la Charente-Inférieure ; — l’action de SOCIETÉ DES SCIENCES NATURELLES. 9 la mer sur les côtes ; — des observations météorolo- giques poursuivies pendant un demi-siècle ; — l’étude des causes de la diminution du nombre et du volume des sources ; — l'influence de L'air sur la santé des habitants ; — des recherches pour l’amélioration de nos pavés ; — la décomposition des murs et des rochers ; — le puits artèsien creusé au Mail ; — Ïa pierre lithographique de la Couarde , identique à celle de Pappenheïm ; — les buttes de Saint-Michel en Lherm; — les carrières du département. — M. Grasset a décrit le bois fossile d’un élan. — M. Coquand , membre de la société géologique de France, la tourbière de Forges et un cerf gigan- tesque fossile qui y fut trouvé en 1828. — M. D'Orbigny père, a étudié la carte géologique du département et avec le concours de M. de Beaupréau les pierres lithographiques de Saint-Xandre , de Saint-Sauveur et du Gué-d’Alleré. — M. W. Manès, a dressé les cartes géologiques des départements limitrophes. — M. Th. Vivier, officier supérieur d'artillerie, a présenté un tableau synoptique des divers systèmes de classification géologique et miné- ralogique. — M. Léon Bonniot a offert à la société un plan en relief des rades et pertuis de la Rochelle, travail qui est une des pièces les plus intéressantes de la salle géologique du muséum Fleuriau. Botanique. — La section de botanique a publié, en 1845, un catalogue provisoire pour la flore du département , destiné à recevoir les rectifications et 10 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. observations des botanistes des diverses localités. Les travaux nombreux reçus à cette occasion ont été dé- posés dans les archives de la société. MM. D’Orbieny, Chevalier et Hubert ont étudié les plantes marines et particulièrement les ZJaminaires (laminaria bulbosa , digitata, saccharina et phyllitis) et le ceramium œgagro- phyllum. Les mémoires de MM. D’Orbigny et Hubert ont été publiés. M. Buhot a offert à la société un ta- bleau de Thalassiophytes préparées avec art, de manière à représenter l’ensemble des familles naturelles de cette classe. M. Émile Beltremieux a légué à notre bibliothèque , en mourant , la lichénographie , ma- nuscrit in-quarto, comprenant : 19 L'analyse des genres et des espèces , extrait de de Candolle ; 29 La description des lichens, de G.-F. Hoffmann ; 30 La géographie des lichens, traduction de Fries ; 4° Un atlas de soixante-treize planches qu’il avait peintes avec le plus grand soin. M. L. Faye a lu diverses monographies végétales et a publié une flore des phanérogames du département, qui est encore aujourd'hui le travail le plus complet produit par la société dans cet ordre d'idées. M. de Beaupréau s’est également occupé de l’étude des phanérogames , il a critiqué la flore de Lesson et fait d’intéressants rapprochements entre la végétation des îles de Ré et d’Oleron et celle du midi de la France ; il propose la réunion en. une seule espèce , l’inula squarrosa, des inula germanica, inula salicina, et SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 11 inula squarrosa. M. D’Orbigny père a lu un mémoire sur le chêne séculaire (1714 ans), quercus racemosa , de Montravail, commune de Pessines (canton de Saintes). Madame Georges a fourni à la société la plus fructueuse collaboration pour les études bota- niques. Zoologie. — MM. D'Orbigny, Dufaure, Lem et Ponsin ont porté leurs investigations sur l’ordre des oiseaux palmipèdes si importants pour une contrée maritime. M. Blutel s’est livré avec persévérance et succès aux travaux entomologiques. M. Emile Beltre- mieux à l'étude de l’ordre des diptères. M. Ardouin a recueilli dans ce département une partie des éléments de son livre magistral sur la pyrale de la vigne. MM. Fleuriau et Boffinet ont étudié les termites et les divers moyens de prévenir ou plutôt d’atténuer les ravages de ces terribles hémiptères. M. Sauvé a observé la reproduction des sangsues et a publié un mémoire sur ce sujet. M. Dubois 2 lu un travail sur l’histoire et la culture des huîtres. M. Brossard sur les abeilles qu’il avait étudiées en poète, en philosophe et en naturaliste sagace. M. D’Orbieny à publié une im- portante étude sur les parcs et bouchots à moule d'Esnandes pour défendre les intérêts des riverains. En séance ont été signalés divers cas de monstruosités étudiés d’après les principes de Geoffroy Saint- Hilaire. La collection de M. D’Orbiony a été acquise par la ville et réunie aux collections déjà existantes. 12 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. Physique et Chimie. — Bien que ne rentrant pas immédiatement dans les études de la société, des questions médicales et agricoles ont été souvent abor- dées par des membres qui s’occupaient de médecine et d'agriculture , par MM. Sauvé et de Beaupreau, ainsi que des applications aux arts et à l’industrie, par MM. Fleuriau, L. Bonniot et Vivier. La physique et la chimie ont été l’objet d’études de MM. Fromen- tin, Hubert, Sauvé, Cartier et Vivier : Préparation de la crème de tartre, principe colorant du po/yomium tinctorium, du ceramium penicillatum , recherches sur la couleur rouge de l’eau des marais salants, etc. Travaux et Mémoires divers. — M. Vivier commu- nique d’intéressantes recherches sur la concordance des résultats du calcul et de lobservation directe pour mesurer la vitesse de la lumière. M. Brossard présente un fragment de gâteau de cire extrait d’une ruche contenant des larves du Gale- aria alveolaria , lépidoptère funeste aux abeïlles ; il entretient la socièté des dégâts occasionnés par la larve du cossus dans le tissu ligneux des arbres. M. Fleuriau de Bellevue lit une notice sur la graine de chanvre de la Chine (Machorchorus) , qui atteint une hauteur de quatre à cinq mètres. Le mode de rouissage de ce chanvre c’est de placer les tiges coupées par fragments d’un mètre dans un conduit de bois au milieu duquel on fait circuler pendant quelques heures un courant de vapeur d’eau; il expose les propriétés d’un nouveau réactif à l’aide SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 13 duquel on peut distinguer la présence du sucre dans certains liquides, un morceau de mérinos trempé pendant trois ou quatre minutes dans une solution aqueuse de bichlorure d’étain ; il lit ensuite une notice qu'il a adressée à la Commission nommée par l’Assemblée nationale pour étudier toutes les questions relatives à la marine ; cette notice a pour objet d'appeler lattention du Gouvernement sur le plan en relief des rades de la Rochelle, exécuté par M. Léon Bonniot. — Le même membre entretient la compagnie des procédés anglais du drainage des terres et il signale plusieurs points du marais où l'hydrogène se dégage en grande quantité, notam- ment le pont qui bout (canal de Vix) , et les bouil- lousses (marais mouillés de la Sèvre). M. Bonniot explique au moyen d’un tube en toile, flexible , de sa composition , le système des wagons mûs par l’air comprimé. Il fait un compte-rendu de la navigation à vapeur à hélice sur les canaux ; il présente ensuite un examen du moulin à irrigation de M. Amédée Durand , et un mémoire important sur les atterrissements. M. Manès adresse à la société une notice sur la géologie du département et particulièrement sur les dépôts de gypse depuis Matha jusqu’à Oleron. M. D'Orbigny montre en séance des Testacelles Maugei , de Ténériffe, qu'il a trouvées acclimatées dans son jardin. M. Sauvé entretient ses collègues de ses expé- 14 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. riences sur l'appareil électrique des torpilles, au point de vue anatomique et physiologique. Il offre au muséum des échantillons de plusieurs espèces d’hiru- dinées, genres aulastome, hœmopis et hirudo. I expose à la société une étude du docteur Boileau de Cas- telneau , sur la folie instantanée. Quelques années plus tard, M. Sauvé commu- nique ses expériences d’hirudiniculture et d’ostréicul- ture dans ses bassins de pisciculture, qui sont visités par une Commission que délégua la société. M. Bofhinet adresse à la société un mémoire géolo- gique, sur lequel M. Vivier fait un rapport élogieux. À ce mémoire était joint un envoi de fossiles de la craie pour le musèum. M. Coquand offre une description des terrains primaires et ignés du département du Var, et un mémoire sur les fossiles, qu’il a recueillis dans le Chili avec M. Bayle. Le projet de la séparation des eaux douces et salées , dans les douves de la Rochelle, fut l’objet de rapports de MM. Guyot-Duclos et Sauvé. Les études météorologiques de M. Vincent, de Courçon , sont communiquées par M. Fleuriau de Bellevue , et M. Cassagneaud fait À cette occasion des observations météorologique intéressantes. Un mémoire sur le passage à Beauvais-sur-Matha de mouettes à pieds bleus étrangères au pays, est lu par M. le docteur Savatier. SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 15 M. Ed. Beltremieux entretient la société de la reproduction du poisson , truites et saumons , à l’occasion des expériences de M. Coste. À ce moment les membres de la compagnie firent des études de pisciculture et s’attachèrent particulièrement à la multiplication des chevrettes dans des bassins que la société des sciences naturelles fit construire auprès de la digue et de la pointe de Chef-de-baie. M. Aucapitaine rend compte d’une excursion qu’il a faite à la pointe du Ché en compagnie des savants voyageurs Ewald et Justus Roth qui ont constaté l'identité des couches géologiques et des fossiles de ce terrain avec ceux qu'ils ont observés aux environs de Berlin. Le 2 avril 1851, les séances de la société eurent un intérêt particulier par suite du séjour à la Ro- chelle de M. Alcide D’Orbigny qui exposa le résultat de ses voyages et de ses travaux paléontologiques. Il démontra la parité complète qui existe dans les conditions de développement des animaux des temps primitifs et ceux que nous voyons aujourd'hui. Il pensait que les diverses espèces qui se sont main- tenues jusqu’à nos jours, ont obéi à des conditions d'organisation par séries parallèles et non par progrès du simple au composé, mais plutôt dans l’ordre inverse. M. D'Orbigny, passant ensuite à la question géologique pure, explique, sans recourir à la théorie des soulèvements, la formation des étages et la diminution progressive de l'étendue des mers, et 16 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. confirme lexplication donnée par M. Fleuriau, des atterrissements de la Sëvre. La séance du 16 juin, de la même année, est marquée par la présence de deux naturalistes étran- gers: M. Lloyd, l’auteur de La ffore de l’Ouest, et M. de la Pylais qui fait d’intéressantes communi- cations sur la salamandre , les poissons et la flore de Terre-Neuve. M. de la Pylais adresse un rapport à la société sur une excursion aux buttes de Saint- Michel-en-Lherm. Il signale la rencontre faite, en 1823 , de grandes masses de sargasses, algue péla- gienne du Tropique , avec des poissons de la même région, lhistrio antennarius , et fait remarquer que la mer avait perdu sa teinte verdûtre habituelle , pour affecter les tons d’un bleu intense qu’elle prend sur les points de l'Océan, où la sonde ne saurait at- ‘teindre le fond. M. Sosthène Boutiron entretient la compagnie de ses observations, sur la déviation de la boussole pendant l’éclipse solaire. M. Casimir Lem, possesseur d’un musée d’orni- thologie, offre à la ville la cession de ses collections, celle-ci charge une commission municipale à laquelle est délégué M. Blutel, vice-président de la société , pour examiner le projet d'acquisition. Ces collections acquises furent réparties entre les deux musées. Au même moment, la bibliothèque de la société s’enri- chissait de quatorze volumes de botanique et deux d’entomologie , hommage de M. Alph. de Beaupreau. SOCIÈTE DES SCIENCES NATURELLES. 17 Le 26 janvier 1852, M. Fleuriau de Bellevue présida pour la dernière fois la société des sciences naturelles, peu de jours après il succombait. Le 23 février suivant, la compagnie décidait l'insertion dans les procès-verbaux et la publication des discours pro- noncés sur la tombe de son vénéré président, par MM. Blutel et Sauve. | La société reconnaissante du legs fait en sa faveur par M. Fleuriau de Bellevue (testament du 29 avril 1847) , décide que le nom de wuséum Fleurian sera donné aux collections départementales. M. Fleuriau est remplacé comme président par M. Blutel , le 17 mai 1852. Dans le même mois, une nouvelle perte frappe la société, M. de Beaupreau meurt, et M. D’Orbigny , pour cause de vieillesse , cesse d'assister avec régularité aux séances de la. SUCIÈ IE M. Th. Vivier remet une revue analytique des travaux scientifiques de M. Fleuriau de Bellevue, cette notice est déposée aux archives et plus tard insérée dans les annales. La séance du 23 août 1852 présente un intérêt spécial, grâce à la présence de M. de Quatrefages , membre de l’Institut. Ce savant explique Panatomie et la physiologie succinctes de la physale, dont un exemplaire est placé sous les yeux de l’assemblée. Il entretient également la société de la maladie des müriers et de la fécondation artificielle des poissons. M. de Quatrefages , à la séance du 6 septembre 18 SOC:ÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. suivant , présente le dessin de la borlasia angliæ , et s'étend sur la nature des œufs de la bulle fragile et l’hermaphroditisme chez les mollusques. À la réunion du 20 du même mois, il expose le résultat de ses recherches sur les mollusques nudi- branches , sur le système nerveux des annélides et particulièrement de lalbione , il produit à l’appui de ses travaux, des aquarelles d’une merveilleuse exac- titude. À la séance du 4 octobre, ce savant, après avoir exprimé les regrets de M. Valenciennes, membre de l'académie des sciences , en ce moment à la Ro- chelle, de n’avoir pu assister aux séances de la socièté , communique ses intéressantes études sur le - branchellion. M. de Quatrefages à déjà raconté son séjour à la Rochelle , d’abord dans la Revue des Deux-Mondes, puis dans les Souvenirs d’un naturaliste. L'année 1853 a été principalement témoin des expériences de pisciculture auxquelles s’est livrée la société , et de celles d’hirudiniculture et d’ostréicul- ture faites par le docteur Sauvé. La compagnie se pourvoit auprès du ministère pour être reconnue établissement d'utilité publique. À partir de ce moment, le muséum Fleuriau est ouvert au public. SOCIÈTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 19 IT LA SOCIÈTÉ DES SCIENCES ET L'ACADÈMIE DE LA ROCHELLE (1854 à 1872). Les courses scientifiques entreprises par les mem- bres de la société, en 1854, ont valu à la com- pagnie trois rapports intéressants : le premier sur lentomologie , par M. Blutel ; le second sur la géologie, par M. Ed. Beltremieux, et le troisième sur la botanique, par M. Michelin. Des expériences de pisciculture furent poursuivies avec toute l’activité que permettaient les faibles ressources financières de la commission , qui a fait deux rapports sur l’éta- blissement piscicole fondé auprès de la digue de Richelieu , et depuis abandonné par la société im- puissante à le maintenir sans des frais trop lourds pour son modeste budget, mais qui a du moins encouragé les travaux pratiques entrepris sur une grande échelle, par M. Garnier-Savatier. Ici se place le mémoire d’un de ses membres, M. Robert, de Marennes , sur la culture des huîtres dans les claires des bords de la Seudre et les produits de cette in- dustrie en pleine voie de prospérité. La société a décidé l’impression dans ses Annales, en 1854, des recherches de son secrétaire M. Sauvé, sut la salubrité de l’air à la Rochelle. Ces mêmes Annales contiennent les discours prononcés sur la 20 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. tombe de M. Fleuriau de Bellevue, et à l’occasion de l'inauguration du buste de notre resretté pré- sident. Les Annales de 185$ sont consacrées aux expé- riences et études physiologiques sur les fonctions et l'hygiène des sangsues , faites en vue de conserver et de multiplier ces annélides, par M. Sauvé, travail dont la société a voté l’impression, à la suite d’un rapport présenté par la commission chargée de suivre ces expériences. La présence du congrès scientifique à la Rochelle fut signalée par une recrudescence d'activité des membres de la société, qui prirent tous une part active aux discussions de ces assises. Le $ juin 1856, une séance publique de l’académie était présidée par M. le docteur Sauvé qui, dans un discours d'ouverture, a renoué heureusement la tra- dition qui unissait depuis 1852 la compagnie actuelle à l'académie fondée en 1732. M. Ed. Beltremieux y a lu une description des falaises d'Aunis, depuis publiée à part et accom- pagnée de planches indiquant la superposition des couches jurassiques et crétacées composant ce terrain qu’il a étudié avec l'autorité que donnent de longues et consciencieuses observations. La vingt-troisième session du congrès scientifique de France s’est tenue à la Rochelle, du 1° au 10 septembre. Un de nos correspondants, M. Manès, ingénieur des mines à Bordeaux , qui avait publié, SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 21 l’année précédente, la Description physique, géologique el minéralogique de la Charente-Inférieure , a exposé la géologie et la minéralogie du département, et désiené les espèces de terrains sur lesquels il serait utile de pratiquer le drainage. M. Mairand a recherché les causes qui ont pu produire les huites coquillières de Saint-Michel-en-l’ Herm. M. Th. Vivier a donné la statistique et le gise- ment des marnes que renferme le département, il en a fait analyse et en a déduit les richesses comme amendement des terres. Les échantillons envoyés par M. l’abbé de Meschinet, de Montlieu, le docteur Butaud , de Saujon et M. Mairand, de Saint-Jean- d'Angély , avaient été soigneusement analysés par MM. Mazure et Arnoux. M. Léon Bonniot a signalé les causes et les lois des attérissements et envahissements observés sur nos côtes , et les modifications qu’ils ont apportées au port de la Rochelle. M. Émile Marchegay, ingénieur des ponts-et- chaussées, a fait connaître les essais faits pour fabriquer avec des matières communes , des bétons capables de résister à l’action de la mer, soit à ‘état de repos, soit à l’état de grande agitation. C’est ainsi que la présence du congrès scienti- fique, à la Rochelle, avait stimulé l’activité et le zèle de la socièté des sciences naturelles, qui y a été dignement représentée. « Des hommes éminents de toutes les parties de 9 1 22 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. France, des étrangers dont le nom fait autorité parmi les savants, tels que MM. Bertini, Barum, etc. , étaient venus assister à ce congrès. C’est donc avec une curiosité légitime qu’on peut demander quel a été le résultat de leurs travaux. » Cette réunion fera-t-elle époque dans la science? A-t-elle apporté des solutions nouvelles aux pro- blèmes qui agitent l’esprit humain ? A-t-elle ouvert la voie à de nouvelles découvertes ? » Nous nosons pas répondre affirmativement ; mais quand même ce congrès n'aurait pas tenu tout ce qu'on pouvait en espérer, il n’en a pas moins pu exercer une heureuse influence en créant des rela- tions entre les hommes qui s’occupent des mêmes études, en leur faisant connaître soit des faits ignorés, soit de nouvelles sources de renseignements. Nous n’entreprendrons pas de donner un aperçu de tous les mémoires présentés au Congrès ; nous indique- rons seulement quelques-unes des principales ques- tions. Le percement de l’isthme de Suez est actuel- lement une des grandes préoccupations de l’Europe. M. Barut, de Turin, a vivement intéressé l’as- semblée en l’entretenant des moyens d'exécuter ce gigantesque travail et des avantages immenses qui en résulteraient. Peu de savants savent autant, peu surtout, ont autant vu par eux-mêmes. Parle-t-on des Pyramides, M. Baruffi en arrive; s'agit-il des éléphants fossiles, M. Baruff les a étudiés à Saint- Pétersboure. SOCIÉTÉ DES SC!ENCES NATURELLES. 22 » M. Des Moulins a lu sur la proprièté des nomen- clatures en matière scientifique, un mémoire qui a été écouté avec plaisir, quoique la question paraisse tranchée depuis longtemps... Un de nos compatriotes, M. Bayle, professeur à l’école des mines, après avoir exposé d’une mamière brillante quelques principes de paléontologie , a parlé des fossiles trouvés dans le département. IL s’est occupé plus particulièrement de l'éléphant rencontré à Pons, et a établi sa pa- renté avec l'éléphant fossile de Sibérie. Des objections présentées par M. Barufh et par M. Brillouin , qui a eu le bonheur de découvrir Pelephas primigenius de Pons, n’ont pas paru ébranler l'opinion de M. Bayle. Nous avons entendu parler avec éloge de plusieurs mémoires sur la géologie de la Charente-Inférieure , sur la constitution des côtes , sur les travaux à entreprendre pour approfondir notre port. » (1) L'année 1856 a été malheureusement marquée par le décès de l’un des fondateurs de la société, Ch.-Marie Dessalines D’Orbigny père. Des courses d'histoire naturelle à Vérines, Saint- Médard, Saint-Christophe et dans la forêt de Benon, ont été fructueuses au point de vue de la géologie, de l’entomologie et de la botanique. M. Chevallier a fait un intéressant rapport sur l’excursion botanique dans la forèt de Benon. -M. Beltremieux a communiqué à la société une (1) Courrier de la Rochelle du 17 septembre 1856. L.-E. M. 24 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. relation des courses faites au mois de septembre 1857, aux environs d'Angoulème et de Cognac, par la société géologique de France. Le Courrier de la Rochelle a inséré cette notice. Conservateur du musée Fleuriau, M. Ed. Beltre- mieux a publié le Caialogue des mammifères, des oiseaux , des reptiles et des poissons de la Charente- Inférieure , indiquant leurs noms scientifiques et vulgaires, leurs habitats, leur rareté , les passages réguliers, irréguliers et accidentels de chaque indi- vidu. Quelques années plus tard, dans les Annales de 1862-63 , le conservateur publie la faune vivante du département , catalogue raisonné du plus vif intérèt tenu au courant de la science par des suppléments annuels qui parurent dans les Annales de 1866-67 et de 1868-69. Cette publication fut complétée dans le recueil de 1864-65 par celle de la faune fossile qui n’est pas moins riche ni moins variée que la première. | Le même membre a publié dans les Annales de 1867, à la suite d’une excursion à Saint-Michel- en-l'Herm, une notice sur la formation des buttes coquillières. Dans plusieurs séances de l’année 1870, il a entretenu la société d’études sur l'unité de composition, la succession des êtres, la mutabi- lité et le transformisme. Citant des extraits de travaux intéressants et remarquables de MM. Albert Gaudry, professeur au musèum, Broca, professeur à la faculté de médecine de Paris, et Huxley, membre de la SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 25 société géologique de Londres, d’où il semble évi- dent que la population de toutes les parties de la surface terrestre a subi depuis son origine une série de modifications, dont le caractère a été d’une ma- nière générale, successif, lent et graduel, mais que certaines formes cependant, dites fypes persistants, ont demeuré sans se modifier sensiblement depuis leur apparition jusqu'à l’époque actuelle, résumant ensuite la fameuse discussion qui s’éleva entre Cuvier et Geoffroy Saint-Hilaire, où le génie de Geofroy Saint-Hilaire proclamait l’enchainement des êtres et soutenait en 1830, devant l'académie des sciences, le principe de la mutabilité des types , il rappelle que ce philosophe trouvait dans le transformisme, dans l'évolution des espèces, l’explication de Punité de composition. Ce travail se termine par cette remarque: — quelle que soit la manière d'expliquer les enchai- nements des êtres dans les temps géologiques , ces enchaïînements n’en sont pas moins incontestables, car lors de chaque découverte qui se renouvelle fréquemment, les lacunes se comblent dans les séries zoologiques, les liens se multiplient ! M. L. de Richemond a essayé de vulgariser quel- ques notions de zoologie et de botanique marines dans ses causeries sur l’histoire naturelle locale, /a Grève des Minimes , publiées d’abord par le Courrier de la Rochelle, 18S8 , puis réunies en brochure et augmentées du Catalogue méthodique des xoophytes de la Charente-Inférieure. Il s'était préparé à ce travail en 26 -_ SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. dessinant et coloriant sur le vivant les principaux animaux marins de nos côtes. Désirant compléter les travaux de MM. D'Orbigny père et Hubert, il a publié dans les Annales de 1859 une étude sur les plantes marines de la Charente- Inférieure, accompagnée de nombreuses figures des- sinées d’après nature. Il a aussi entretenu la société des bryozoaires et spécialement des eschares et des flustres de notre littoral. En 1860, il publia le Monde sous-marin ou les rochers des Baleines aux basses mers. d’équinoxe, notice accompagnée de planches auto- graphiées. Il a été chargé de la rédaction du rapport au ministre sur les progrès des collections départe- mentales du muséum Fleuriau et du compte-rendu des travaux de la société (1868-1869), en qualité de secrétaire. Représentant la section des sciences naturelles , il fit des lectures aux séances publiques de l'académie, sur l’aguarium, le 16 décembre 1865, s’attachant à retracer toutes les phases de la vie de ce monde de la mer, si curieux à étudier et pourtant encore si peu connu. L’aquarium , fondé par la société aux bains du Mail, a permis de faire éclore les œufs de plusieurs espèces , et de recueillir quelques observations intéressantes, enfin de réunir de bons échantillons d’actinies pour le muséum. Il a lu, également en séance publique, des notices sur Henri Aucapitaine, le 20 juin 1868, et sur le docteur Quoy, correspondant de l’Institut, le 26 mars 1870. M. Mairand a fait imprimer un mémoire sur les SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 27 dépôts littoraux de Nantes à Bordeaux. Il à adressé à la société un autre mémoire sur la découverte d'une source d’eau salée jaillissante au Sablon, à quatre kilomètres de Vix, dans le canal de redresse- ment de la Sèvre niortaise. L'industrie huitrière a été étudiée par MM. Ed. Beltremieux, Bonniot, L. Dubois, Th. Vivier, Sauvé et Kemmerer. M. Sauvé a entretenu la société de l’ordre des helminthes. M. Mazure a expose , à la compagnie, l’invention qu’il fit d’un instrument pour faciliter l’analyse phy- sique des terres arables. Cette invention lui a valu une médaille d’or au concours régional du 1$ mai 1859. M. le docteur Brossard a entretenu la socièté de l’oïdium et des moyens de le combattre. M. Rouxel , professeur de chimie au lycée, a fait un travail savant sur le salicicate de potasse , et un mémoire sur l’étude chimique de la résine de sang- dragon , publié dans les Annales de 1862-63. Au mois d'octobre 1865, la présence à la Rochelle de M. Ch. D’Orbigny a donné un intérêt tout parti- culier aux séances ordinaires. Cet éminent géologue a entretenu la société de la succession des couches, a fait la description du terrain de cristallisation stratiforme et du terrain d’épanchement ou d’éruption et il a établi le parallèle des diverses théories des savants; il s’est attaché à développer les résultats des plus récents travaux sur la contemporanéité de 28 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. Pespèce humaine avec lPelephas primigenius, Vursus spelœus , et tant d’autres animaux disparus de ces périodes reculées de l’histoire de notre planète ; il a traité également la question des sources artésiennes et de la formation des sels gemmes, des houilles et des tourbes et étudié sur place, dans une course avec M. Ed. Beltremieux, au plateau d’Angoulins, des échantillons d’un agglomérat de quatre ou cinq centimètres d'épaisseur sur toute l'étendue de la plage au niveau des plus hautes marées. M. Jourdain, professeur des sciences physiques et naturelles , a donné communication des récentes recherches sur la production du corail par M. Lacaze- Duthiers, d’un compte-rendu sur l’origine du granite par M. Kæchlin, de recherches et d'observations personnelles sur le système vasculaire de la macreuse et sur les lymnées ; il a communiqué un mémoire sur le type oïseau et publié dans les Annales un coup d'œil sur le système veineux et lympathique de la raie bouclée, accompagné d’une planche; il a adressé à la société sa notice sur le chetroptera Quatrefagesi , un coup d'œil sur le système circulatoire de l’astérie commune et sur le système lympathique du congre. Sa notice sur les appendices digitiformes du poisson du genre frigla, a été publiée dans nos - Annales ainsi que celles de M. P.-N. Maillard sur une nouvelle espèce de salicornia, et de M. Lecoq de Boisbaudran sur la constitution des spectres lumineux. Ce chimiste a adressé à la société ses beaux mémoires sur la SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. : 29 sursaturation , la séparation du fer et du cuivre, un nouveau procédé de dosage du cuivre, et diverses communications à lPacadèémie des sciences sur quel- ques points d'analyse spectrales. M. le docteur Pichez, membre correspondant , a offert à la société son étude sur la dyssenterie endé- mique en Cochinchine , dont il faillit être victime. M. Th. Vivier a entretenu la société du ther- momètre électrique et de ses applications, et ensuite de la constitution géologique de la Vendée. MM. Louis-Eugène Meyer , et Cassagneaud ont traduit, l’un de l'Allemand, les observations du pasteur K. Schultz , sur la vie et les mœurs de la cigogne, et le mémoire de M. J.-V. Weïsse de Revel, intitulé : Animal ou plante; Vautre de l'Italien, des articles de pisciculture et de paléontologie. M. Cassagneaud a fait une notice sur les mémoires géologiques de Paolo Mantovani , correspondant , et sur le passage en Europe , en 1866, du syrrhapte paradoxal de Asie centrale. M. Taslé , correspondant, a publié dans nos Annales un important catalogue des mollusques marins des côtes ouest de France. M. Kemmerer, a obtenu une médaille d'argent pour son mémoire sur les huîtres vertes, sous le rapport scientifique et industriel. M. Belenfant a profité de sa position de commissaire de la marine pour s'occuper de l’établissement et de l’amélioration des parcs à huîtres du littoral. 30 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. À un concours ouvert par l'académie pour les meilleurs travaux ayant un but pratique, la société a accordé une médaille d'argent à un savant mémoire de M. Roux, sur les eaux potables de Rochefort. A l'exposition de la Rochelle, en 1866, Mme Tri- gant de Beaumont, membre correspondant, a obtenu une médaille d'argent pour son exposition de plantes marines. Elle à fait hommage à la société d’un herbier de thalassiophytes , préparé avec la même merveil- leuse habileté. M. le Ministre de l’Instruction publique avait fait appel à la société pour la description scientifique de la France. Notre muséum attesta que le département tenait sous le rapport de l’histoire naturelle un rang des plus importants. Terminé le 17 juillet 1863 , le travail fut adressé au ministre, qui en accusa récep- tion le 30 septembre, et il a été depuis mentionné d’une manière favorable par le rapporteur du comité des travaux scientifiques. « Les membres de la société des sciences naturelles » de la Rochelle, dit M. Daubrée, au comité scien- » tifique des sociétés savantes, se sont occupés avec » le zèle le plus louable de la description scienti- » fique du département , demandée par le ministère » de Pinstruction publique. » La description géologique a été confiée à M. Th. » Vivier, alors président de la société , qui a mis à » contribution les travaux de M. Manès, ingénieur SOCIETÉ DES SCIENCES NATURELLES. 31 » en chef des mines, en retraite, sur la géologie » et la minéralogie de la Charente-Inférieure. » La faune est l’œuvre de M. Ed. Beltremieux. » La flore terrestre est extraite des ouvrages de » M. Faye. La flore marine est due à M. de Riche- » mond. | : » L’anthropologie à M. le docteur Ch. Fromentin. » M. Potel a rédigé la partie de l'ouvrage concer- » nant la météorologie et la climatologie , d’après » les observations faites à la Rochelle, de 1857 à » 1862. » Le cercle agrandi des relations de la société avec les compagnies savantes de la France et de l'étranger, le nombre croissant des correspondants actifs, le concours apporté aux études météorologiques cen- tralisées par l'Observatoire de Paris, le développe- ment des riches collections départementales, ainsi que de la bibliothèque scientifique, féconds éléments d’investigations et de recherches, attestent que le programme tracé par les fondateurs de la société à été fidèlement rempli. La compagnie a été heureuse de voir décerner les palmes d’oflicier d'académie à M. Ed. Beltremieux, conservateur du musée Fleuriau, dans la séance du 23 avril 1870 des délégués des sociétés savantes à la Sorbonne; et d’un autre côté, la même année aussi, les palmes d’officier d'académie à M. L. de Richemond, archiviste du département, celles d’officier de l'instruction publique à M. Vivier, président de la société, et en 1872, celles d’off- 32 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. cier d'académie à M. Charles Fournier, conseiller général. La société s’est associée à la souscription des autres sections de lPacadémie pour l’érection de la statue de Lamartine , à Mâcon, et à la souscription ouverte en faveur de la famille du célèbre naturaliste suédois, le pasteur de Sarz. Le 20 mai 1872, sur la convocation de leur président , les membres de la société des sciences naturelles , réunis à la gare d'Orléans , se sont dirigés sur Ardillières, par Ciré d’Aunis. Après la visite et l’examen de deux dolïiens et de l’église romane d'Ardillières, les carrières ont été parcourues et étudiées , les membres de la Société se sont prin- cipalement occupés de :echerches et d'observations paléontologiques. Un compte-rendu de cette course, fait par M. de Richemond, a été lu en séance du 31 mal. Le 1% juillet 1872, M. le docteur Combes a entretenu la compagnie des haches et instruments de . chasse de silex taillé de Pâge de pierre , et pendant deux heures il a tenu l'assemblée sous le charme d’une parole facile mise au service d’un savoir étendu. M. Combes a bien voulu promettre à la société son concours pour la prochaine séance publique de l'académie. SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 33 III NOTICES BIOGRAPHIQUES SUR LES PRINCIPAUX MEMBRES QUE LA SOCIËTÉ A PERDUS DEPUIS SA FONDATION. RanG (Paul-Charles-Alexandre-Léonard) (1793-1844). Rang (Paul-Charles-Alexandre-Léonard) , naquit à Utrecht (Hollande), le 28 juillet 1793, mais vint de bonne heure à la Rochelle, où son père était pasteur, président du consistoire de l’Église réformé: et mem- bre de Pacadémie. Il débuta dans la carrière maritime comme aspirant, le 29 mars 1813, était élève de première classe à bord de la frégate la Méduse, au moment du sinistre, que le pinceau de Géricault a traduit avec une si saisissante réalité. Il devint enseigne le 1% juillet 1818 , lieutenant le 26 octobre 1828, puis chevalier de la Légion-d'Honneur et capitaine de corvette. Il mourut le 16 juin 1844, commandant supérieur des îles de Mayotte, Nossi-Bé et de leurs dépendances. On lui doit: 1° Un projet d’agrandissement du port d'Alger, (1837); 2° La fondation de la régence d'Alger , histoire de Barberousse , chronique arabe au 34 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. * xv® siècle, publiée sur un manuscrit de la bibliothèque nationale avec un appendice et des notes ; expédition de Charles-Quint , aperçu historique et statistique du port d'Alger, (1837); 3° Un manuel d'histoire naturelle des mollusques et de leurs coquilles; 4° La description d’un genre nouveau de la classe des ptéropodes et de deux espèces nouvelles du genre clio ; 5° Le catalogue des espèces de mollusques terrestres et fluviatiles des Indes ; 6° La description de deux genres nouveaux (cuvieria et euribia) de la classe des ptéropodes ; 7° Les alcynoëés et les ocynoës, de la famille des béroïdes ; 8° Le genre atlante ; 9° La hyale fossile, de D’Orbigny ; 10° Les mol- lusques aplysiens tectibranches ; 11° Notice sur quelques mollusques nouveaux, de la classe des ptéropodes ; 12° Le litiope ; 13° Vingt-neuf espèces du genre hélice ; 14° La galatée, mollusque acéphale; 15° Recherches sur un nouveau genre de la classe des acaléphes et sur des fossiles du terrain tertiaire ; 16° Documents pour servir à l’histoire naturelle des céphalopodes cryptobranches (1837). M. le docteur Sauvé lui à consacré une notice dans la Revue organique, et il a sa place dans la galerie des Marins rochelais , publiée , en 1870 , par M. L. de Richemond. SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 39 BELTREMIŒEUX (Paul-Émile) (1819-1848). Beltremieux (Paul-Émile) , né à la Rochelle le 14 janvier 1819 , embrassa la profession médicale à la suite de brillantes études à la faculté de Paris, et se distingua par sa science et son inépuisable dévoue- ment. Naturaliste , il étudia particulièrement la flore départementale , la cryptogamie et les lichens. Il se livra également avec succès aux études entomolo- giques , il s’occupa spécialement de lordre des diptères. Son infatigable activité ne lui permit pas de renfermer ses travaux dans le champ si vaste des sciences naturelles , mais il mena de front avec les observations du botaniste , la direction d’un journal politique et littéraire , la Revue organique des dépar- tements de l'Ouest, et une laborieuse collaboration au National et à l’Impartial de Rouen , feuilles dans lesquelles il se fit le champion de la cause libérale. Sa carrière de publiciste si bien remplie lui permit cependant de rédiger en outre une histoire popu- laire de la France et quelques ouvrages politiques. Enfin, dévoué aux idées philanthropiques, il s’efforça de les propager en fondant le premier congrès ma- çonnique des loges de l'Ouest. Une mort prématurée le ravit à ses nombreux amis dans toute la force de l’âge et la maturité du du talent, le 6 janvier 1848. 36 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. M. le docteur Sauvé et M. L. Delayant ont con- “sacré à sa mémoire des pages émues et dictées par le cœur. FLEURIAU DE BELLEVUE (Louis-Benjamin) (1761-1852). - Louis-Benjamin Fleuriau de Bellevue , naquit à la Rochelle le 23 février 1761 d’une famille protestante anoblie par une charge de la cour. Sa mère, Ma- rianne-Suzanne Liège , lui léguait l'exemple de la bienfaisance et il marcha sur ses traces en faisant un noble usage de l'argent hérité de ses parents, disant qu'un homme riche devait par sa générosité se faire pardonner sa fortune. Il puisa dans ses études à Genève une aptitude marquée pour les sciences naturelles , et ses voyages fortiñièrent et dévelop- pèrent son goût favori. Entré comme associé à lacadèmie le 22 /1éver 17876 ul use ivcaaitses recherches de prédilection , avec une activité qui ne se démentit jamais. Il parcourut le midi de l’Alle- magne , la Suisse et l'Italie avec le savant et infati- gable Dolomieu, publia le fruit de ses excursions dans le journal de physique et le journal des mines, et conquit vite une notoricté scientifique qui le pré- serva de tout soupçon d’émisration en le soustrayant à la période la plus rude de la Révolution. Revenu à la Rochelle, Fleuriau prit sa place dans les conseils de la commune, dans les comités de bienfaisance SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 31 et d'instruction publique. Comme sa famille avait à Saint-Domingue des propriétés considérables , cette fortune se trouva notablement diminuée par la perte de cette colonie, Fleuriau songea donc à l’augmen- ter par une sage administration et une extrême activité intellectuelle. Il appliqua, aux desséche- ments des marais, ses connaissances géologiques. Sa bourse s’ouvrit souvent à toutes les misères, mais plus fréquemment elle a soldé des entreprises qui n'avaient d'autre but que de fournir par le travail des ressources aux classes nécessiteuses. Les recherches scientifiques de M. Fleuriau lui avaient valu , le 2 décembre 1816, le titre bien justifié de membre correspondant de l’académie des sciences , section de minéralogie. La considération qu'il s'était acquise lui ouvrit l'entrée du conseil municipal de la Rochelle , 1804 à 1852; du conseil général du département , 1801 à 1850 ; de membre de la chambre des députés, 1820 à 1831. C’est au moment où la vieille académie rochelaise s’éteignait, que M. Fleuriau contribua à la fondation de la société des sciences naturelles (1835) dont il devint le président. Depuis longtemps il était membre de la société d'histoire naturelle de Genève et correspon- dant de l’académie de Turin. Il mourut le 9 février 1852 , au moment d'accomplir sa 91e année. De justes et nombreux honneurs lui furent rendus. La société des sciences naturelles a publié une analyse substantielle et détaillée des mémoires de M. Fleu- 2 38 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. riau, due à la plume de son président , M. le com- mandant Th. Vivier. Nous sommes heureux de renvoyer le lecteur à ce travail, en nous bornant ici à énumérer les publications de M. Fleuriau. Mémoires sur de nouvelles pierres flexibles et élastiques et sur la manière de donner de l’élashicité à plusieurs minéraux — 1792. — Notice sur la Roche de Vulpino dans le Bergamasque — 1798. — Sur la hauteur du baromètre au niveau de la mer — 1798. — Mémoire sur un Carbure terreux cristallisé et sur divers miné- raux — 1799. — Sur les cristaux microscopiques — 1800. — Sur les carrières du département de la Cha- rente-Inférieure — 1801. — Sur quelques nouveaux genres de mollusques et de vers lithophages — 1802. — Sur la fabrication du charbon dans la forët de Benon — 1802. — Sur l’action du feu dans les volcans — 1805. — Sur les effets géologiques du tremblement de terre de la Calabre, en 1783, observés en 1790 — 1806. — Notice sur les monuments celtiques de l’ancien Aunis — 1836. — Observations géologiques sur les côtes de la Charente-Inférieure et de la Vendée — 1814. — Mémoire sur les pierres méléoriques et notamment sur celles tombées près de Jonzac , au mois de juin 1819 — 1821. — Description de la forêt sous marine de lile d'Aix — 1823. — Noñces sur la température du puits artésien entrepris à la Rochelle en 1829 — 1830. — Sur la diminution des sources dans l’ancien Poitou et la Charente-Inférieure — 1835. — État physique du dé- partement : météorologie , agriculture , desséchements , de SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 99 la Charente-Inférieure — 1839. — Sur la cause de la. décomposition des murs et des rochers à diverses hauteurs au-dessus du sol — 1842. — Sur les quantités de pluie tombées durant cinquante ans , dans l'arrondissement de la Rochelle — 1843. CADORET DE BEAUPREAU (Alphonse-Marie-Romain) (1786-1852). Cadoret de Beaupreau (Alphonse-Marie-Romain), né le 1$ février 1786, fut pendant de longues années l’un des botanistes les plus zélés de la société des sciences naturelles, s’associant aux travaux de ses collègues , rectifiant les inexactitudes échappées aux auteurs des publications les plus estimées’ et qui couraient risque de se répandre à l'abri même de la notoriété de leur auteur , et léguant enfin à la com- pagnie un herbier riche et classé soigneusement. On lui doit des notes estimées sur la géographie bota- nique du département , insérés dans la Sfatistique de la Charente-Inférieure. I mourut le $ mai 1852. Deux des membres de cette famille sont au nombre des fondateurs de l’ancienne académie de la Rochelle: J. Cadoret, chanoine et conseiller au présidial , décédé en 1734; Cadoret de Beaupreau , aussi conseiller au prési- dial , démissionnaire en 1744. 40 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. BouTiRoN (Sosthène). Boutiron (Sosthène), né le 127 septembre 1800, admis vers 1818 à l’école polytechnique, fut désigné par ses maîtres, qui saluaient en lui leur émule, pour remplir une chaire à l’école militaire de Saint- Cyr où, pendant quinze années, il concourut à former et à instruire une pépinière d'officiers , qui lui ont gardé une vive gratitude. Dans la vie privée, ses qualités aimables le faisaient vivement apprécier de tout ceux qui avaient des relations avec lui et il emporta l'estime et les regrets de ses concitoyens. Vice-président de la société des sciences naturelles, en 1853, il était aimé de tous ses collègues qui appréciaient en lui les dons brillants de l'intelligence et les sentiments du cœur, et qui vénèrent sa mé- moire. Husert (Léon). Hubert (Léon), pharmacien , né à la Villedieu, le 26 avril 1802, l’un des fondateurs de la société des sciences naturelles à laquelle il donna une colla- boration assidue jusqu’au moment de son départ pour Brest. Habile botaniste, il a publié en 1845 un mémoire des plus intéressants dans la Revue organique , intitulé : Essai sur quelques hydrophytes de la Charente-Inférieure. I est mort aux États-Unis d'Amérique. SOCIETÉ DES SCIENCES NATURELLES. La DessaLines D’OrBiGxy (Charles-Marie) (1770-1856). Dessalines D’Orbigny (Charles-Marie), né en 1770 à bord d’un vaisseau pendant la traversée d’Amc- rique en France, passa douze ans dans la médecine de la marine, se retira avec le orade de médecin principal, et continua dans la vie civile exercice de sa profession avec abnégation et désintéressement. Y Il inspira le goût des sciences naturelles à ses fils, qui ajoutèrent à la notoriété du nom paternel. Associé à un grand nombre de sociétés académiques françaises et étrangères, Charles D’Orbigny a publié des mémoires sur les sujets les plus variés. L’univer- salité de ses connaissances , son infatigable dévoue- | ment à la science et l’honorabilité de son caractère assurent à son nom une respectueuse estime , dont M. À. de Quatrefages a consigné l’expression dans les Souvenirs d’un naturaliste. . BLUTEL -(Jean-Pierre-Esprit) (1782-1858). Blutel (Jean-Pierre-Esprit) , naquit à Caen (Cal- (vados) , le 13 août 1782, fils d’un directeur des douanes, il suivit rapidement les traces de son père, premier commis de direction à 19 ans, inspecteur Y à 26 ans, il devint directeur à 49 et occupa cette 42 SOCIÈTÉ DES SCIENCES NATURELLES. haute position jusqu’à l’âge de 66 ans. Il défendit courageusement nos frontières en 1813, 1814 et 181$ à la tète des employés de son inspection orga- nisés militairement et sauva la vie au général Pégot, blesssé à ses côtés. Son urbanité, son esprit de justice et de conciliation lui valurent lestime de tous ses administrés. Il se consacra de bonne honneur à l’étude des sciences naturelles et spécialement à l’entomologie. Sa collection de coléoptères comprenait quatorze mille individus. En 1826 ïl avait fondé à Vannes une société des sciences , arts et belles lettres ; en 1835 il contribua à létablissement de la société des sciences naturelles de la Charente-[nférieure , dont il fut président de 1853 à 1858; en 1852 à la création de la société littéraire; en 1853 à la recons- titution de l'académie des belles lettres, sciences et arts de la Rochelle. Assidu aux séances de trois sections de cette académie, il sattirait la sympathie de tous ses collègues par son aménité et sa cordialité, et il compta de nombreux amis parmi les savants français et étrangers. Il était le vénérable de la loge, l'Union Parfaite de l’O.:. de la Rochelle, au mo- ment de la célébration de son anniversaire séculaire le 19 mars 1854, et il reçut une médaille d'honneur de la gratitude de ses collègues. Il est décédé à la Rochelle, le 10 septembre 1858, dans sa 77° année. SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 43 Goujaup-BoxPLanD (Aiïmé-Jacques-Alexandre) (1773-1858). Issu d’une vieille famille rochelaise, fils de Jacques- Simon Goujaud, chirurgien, et d'Olive de la Coste, Goujaud-Bonpland (Aïmé-Jacques-Alexandre) , na- quit à la Rochelle le 28 août 1773. Il n’est jamais désigné que par ce seul nom de Bonpland, ainsi que son frère, le docteur Michel-Simon Bonpland, long- temps adjoint au maire de la Rochelle. Après avoir fait ses études au collége de la Ro- chelle , Aimé suivit son père à l’école de médecine de Paris, puis entra dans les bureaux du ministère des finances, pour ne pas être à la charge de sa famille. Il prit part à lexpédition d'Esypte et sa vocation se dessina. Bonpland était botaniste. Il accepta du général Bonaparte l'emploi de sous-com- missaire des relations commerciales à Washington, pour se livrer à de nouvelles études dans un pays riche et curieux. Un jour le débordement d’une rivière entraîna le sous-commissaire et sa voiture, Bonpland dût se sauver à la nage. Les périls dève- loppent le goût des voyages , mais les voyages coûtent cher, et le modeste traitement de notre sous- commissaire était insufhsant. Il fut rappelé en France. Telle est du moins la version de M. Monteil. Si nous acceptons la version de M. Demersay, force d’inter- rompre ses études médicales, par les difhcultés du 44 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. temps, Bonpland aurait fait une croisière à bord d’une frégate de la République, avec le titre de chirurgien et à son retour se serait lié, chez Corvisart, avec Alexandre de Humboldt auquel il enseigna la bota- nique et apprit de lui la physique et la minéralogie. Humboldt était déjà célèbre, et l’amitié des deux savants dura jusqu’à la fin de leur longue carrière. Les deux amis partirent pour Madrid et obtinrent la permission de visiter les colonies espagnoles du Nouveau-Monde. Après avoir échappé aux croisières anglaises , ils arrivèrent à Cumana le 7 juillet 1799, sur la frégate espagnole Pizarro. Pénétrant dans le Vénézuela, ils naviguèrent soixante-quinze jours, dans un canot indien sur des cours d’eau rapides, bravant toutes les fatigues avec un indomptable cou- rage. Nos intrépides voyageurs, après avoir été bloqués deux mois par les Anglais , passent à Cuba en juin 1800, retournent sur le continent américain, arrivent à Quito le 6 janvier 1802 , accomplissent le 22 juin, l’ascension du Chimborazo et s'élèvent à une hauteur de six mille soixante-douze mètres, descendent au Sud jusqu’à Lima , remontent ensuite vers le Nord , s’embarquent en 1802 à Guayaquil et arrivent à Mexico en avril 1803. Ils reconnaissent la possibilité de percer l’isthme de Panama et s’embarquent pour l’Europe, après avoir consacré une année À l’étude du Mexique. Ils arrivent à Bordeaux le 3 août, accueillis par l’admi- ration publique qui applaudissait à la fécondité des SOCIÉTE DES SCIENCES NATURELLES. 45 résultats d’un voyage si DATA et si courageuse- ment accompli. Le voyage aux régions équinoxiales du nouveau con- tinent porte le nom des deux amis, mais la botanique seule appartient à Bonpland dans cette œuvre remar- quable. Voici les titres: Les plantes équinoxiales re- cueillies au Mexique, à lîle de Cuba, dans les provinces de Caracca, de Cumana et de Bañcelone, aux Andes de la Nouvelle-Grenade , de Quito et du Pérou , et sur les bords du Rio-Nésro, de lOré- nogue et de la rivière des Amazones, ouvrage rédigé par À. Bonpland, 2 vol. in-f, 144 pl. Le même en latin. Monographie des mélastomacées , mise en ordre par A. Bonpland , 2 vol. in-f, 120 pl. Monographie des mimoses et autres plantes lécumi- neuses, recueillies par À. de Humboldt et Bonpland, mises en ordre, décrites et publiées par A. Sisismond Kanth, 1 vol. in-f°, 60 pl. Nova genera et species plantarum , quas in peregri- natione ad plagam equinoxialem orbis novi colleserunt, descripserunt, partim adumbraverunt À. Bonpland et A. de Humboldt, ex schedis autographis Amatis Bonplandi in ordinem digessit C.-S. Kunth, 7 vol. in-4°, 714 pl. Après le décès de M. Kunth, A. de Humboldt déposa les DAS qui avaient servi à la rédaction de ces nova genera à ce muséum d’histoire naturelle, que les obus de ses compatriotes devaient ravager en 1870. 46 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. Bonpland devint intendant des jardins de la Mal- maison , dans lesquels l’impératrice Joséphine avait fait semer les graines qu’il lui rapporta d'Amérique. En 1813, il publia la Description des planies rares de Navarre et de la Malmaison, 1 vol. in-® avec 64 pl., et se mit en relations avec les savants les plus dis- tingués de cette époque. Le 29 mai 1814, Bonpland reçut le dernier soupir de Joséphine , puis il partit pour l'Amérique à la fin de 1816. Professeur d’his- toire naturelle à Buenos-Ayres , il fut bientôt en butte à des tracasseries jalouses et se reprit à voyager. Il partit pour explorer les Andes, en traversant les îles Pampas , la province de Santa-Fé, le Grand- Chaco et la Bolivie. Bonpland s’était installé dans les ruines de la mission de Santa-Anna pour essayer la culture en grand de PYerba-Maté, vulgairement thé du Pa- raguay. L'ombrageux dictateur du Paraguay , le docteur Francia le fit enlever nuitamment le 3 dé- cembre 1821 et emmener à Itapua, puis à Santa- Maria-da-Fé. Le malheureux botaniste y demeura captif neuf ans, en dépit des instances de l’Em- pereur du Brésil , don Pédro Ier, de Châteaubriand , alors ministre des affaires étrangères de France , de M. Grandsire qui alla hardiment le réclamer au nom de l’Institut de France. La constance de Bonpland ne fut pas plus ébranlée par le despotisme du dictateur que par les périls de son aventureuse carrière. Il partagea son temps entre ‘ SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 47 l'agriculture , l’exercice de la médecine et surtout de la charité. En mai 1829, Francia lui intima l’ordre de quitter le pays, lui fit attendre vingt mois un laisser passer , et ne lui rendit enfin la liberté que le 2 février 1831. Bonpland ne pouvait plus repren- dre ses projets de voyage. Plus que septuagénaire il fonda, en 1844, à Santa-Anna un grand établis- sement agricole sur un terrain que lui avait concédé le gouvernement de Corrientes. Il nourrissait un vif désir de revoir la France, et son frère qui avait toujours aimé et cultivé la botanique et fait des cours publics et gratuits sur cette science ; mais ce frère mourut à Périgny, en 1850. Bonpland écrivit à Arago que son herbier et ses manuscrits appar- tenaient à la France , et se flattait de l'espoir de les apporter lui-même à Paris. Il témoignait à tous les voyageurs français le plus cordial accueil, et tous louent avec effusion sa bienveillance , son affabilité, le charme de sa conversation et les richesses de ses connaissances. En 1849 , M. de Falloux lui envoya la croix de la Lésion-d'Honneur. À 80 ans, son infatigable activité ne Pabandonnait pas. Il traversait à cheval les plaines et les forêts. Il faillit périr sur ‘ une goëlette, en venant par l’Uruguay à Montévideo. À la fin de 1855, il se préparait à un voyage auprès de la Cruz, pour étudier une mine de mercure sulfuré. Il voyagea pendant la plus grande partie de l’année 1857, et remonta jusqu'à l’Assomption. Il tomba malade au mois d'avril et mourut le 11 mai suivant 48 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. dans le Bourg de la Restauration , ayant près de 8s ans. Le gouvernement de Corrientes fit transporter son corps dans la capitale, où il fut inhumé aux frais de lEtat. Le nom de Bonpland s’est éteint avec lui, mais sa famille est encore représentée à la Rochelle. Savary (André-Daniel) (1791-1860). Par son père, le brave contre-amiral Daniel Savary, comme par sa mère Françoise Busseau , fille d’un conseiller à l'Élection de la Rochelle, Savary (André- Daniel) , appartenait à l’Aunis. Il naquit à Nuaillé le 1° juillet 1791 et passa son enfance à Mauzé. Entre jeune à l’école polytechnique, puis en octobre 1809 , élève à l’école d'application de Metz , il fournit une honorable carrière militaire en Corse, à lParmée d'Allemagne, à l’île d'Aix, dans lés Deux-Sèvres, dans la Vendée et à la Ro- chelle , et lorsqu’arriva l’âge de la retraite , il était chef de bataillon du génie et officier de la Légion- d'Honneur. Ce m'est pas ici le lieu d'apprécier ses services rehaussés par d’éminentes qualités privées , un rare mélange de dignité et de bienveillance ; il ne nous appartient pas de parler du littérateur et du poète, qui traduisit, d’après les originaux, les chants de Klopstock et du Dante comme ceux d’Ésaïe, de SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 49 Jérémie et du Cantique des Cantiques. Cette culture variée était accompagnée de connaissances scienti- fiques plus profondes que des études purement pro- fessionnelles. Membre des sociétés de la Morinie, de Poitiers, de Rochefort , il entra dans la société des sciences naturelles en même temps que dans la société litté- raire de la Rochelle. Pendant sa carrière active, il avait publié, en 1831, un Projet pour faciliter l’avan- cement et les retraites dans le corps royal du génie, 32 p. in-8°; en 1832, un Moyen de fortifier la France par le travail de l’armée en rendant Paris port de mer , 36 p. in-8; en 1840, un Nouveau projet d'occu- pation restreinte de l’ Algérie, $4 p. in-8°. Ces travaux attestent l'officier actif soucieux de tous les progrès et de toutes les améliorations. Président de la Société de statistique de Niort, en 1839, il s'était préoccupé des moyens de développer la vie intellectuelle des départements en vue d'assurer les progrès de la culture provinciale, par une féconde décentralisation. Il fournit à cette même société des notices sur une visite au célèbre agriculteur Jacques Bujault, sur l’île d'Yeu , sur les huttiers de la Sèvre et déploya dans ses écrits un esprit observateur, sagace et érudit, en évitant soigneusement tout ce qui de près ou de loin pouvait sentir le pédantisme. À la société des sciences naturelles, dont il fut vice-président en 1860, il prit une part active à tous 4 les ordres de recherches, à toutes les études en 50 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. commun, toujours prêt à supposer chez ses collègues sa puissance de travail et sa merveilleuse activité, membre zélé des commissions , surveillant assidu de toutes les expériences. Il à publié un rapport sur les essais de pisciculture, et des traductions en vers faites sur le texte hébreu des prophètes Esaïe et Jérémie, etc. Il est décédé à la Rochelle, dans sa 68€ année, le 22 mars 1860. BonxioT (Jean-Pierre-Léon) (1784-1860). . Bonniot (Jean-Pierre-Léon), conducteur des ponts- et-chaussées, n’a publié que la note intitulée : Nuvi- gation rapide, notice sur un bateau. roulant , 1847, in-8°, destiné à la navigation accélérée et économique. Il est l’auteur du plan en relief de la rade de la Rochelle , travail remarquable placé dans la galerie de géologie du muséum Fleuriau. Il est décédé à la Rochelle, le 23 mai 1860, dans sa 77° année. Dusoirs (Laurent) (1795-1862). L Dubois, Laurent, naquit à Saint-Jean-Pied-de- Port (Basses-Pyrénées). Admis au lycée de Poitiers, il en devint l’un des élèves les plus brillants et laissa PP ET SE ET PE SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 51 cet établissement pour venir occuper au collège de Thouars le modeste emploi de régent de grammaire Cependant il quitta cette chaire pour reprendre aussitôt le titre d'élève de Pécole normale de Paris. A sa sortie, placé simple maître d’études au lycée de Poitiers , il ne tarda pas à fixer l'attention de ses supérieurs , et son intelligence, son application et ses progrès lui valurent successivement les chaires de seconde, de rhétorique et de philosophie au collège de Rochefort. Lorsqu’en 1840 le conseil de l’instruction publique le désigna aux fonctions d’inspecteur de l'académie de Rennes, si juste que fût la récompense elle devint une cause d’unanimes regrets pour la cité qu’il abandonnait. Le gouvernement lui conféra , en 1845, le titre de chevalier de la Légion-d’'Honneur, Désigné pour le rectorat, quand il en attendait honneur, on l’admit à la retraite en 1848; la création d’académies départementales le rendit à l'activité, il gagna l’estime et l’affection de tous les membres de PUniversité, dont il défendit les intérèts, et c’est ainsi qu'il vint habiter la Rochelle en 18s0 et qu'il y devint depuis notre concitoyen, et de 1855 à 1859 vice-président de la société des sciences naturelles à laquelle il consacra les dernières années de sa vie. Il mourut le 23 octobre 1862. (Extrait de la notice de M. H. Viault.) 52 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. AUCAPITAINE (Jean-Charles-Henri) (1832-1867). Le baron Aucapitaine (Jean-Charles-Henri) one à Saint-Maurice le $ novembre 1832 , d’une famille irlandaise venue en France avec les Stuarts, aborda de bonne heure les études zoologiques, sous la direction bienveillante de MM. Blutel et D’Orbigny père et fut à 17 ans, membre agrégé de la société des sciences naturelles, qui lui ouvrit sa bibliothèque et ses riches collections. Le 1% décembre 1851, le jeune naturaliste partit pour Paris en remerciant ses collègues de leurs encouragements , maïs sans cesser d’être leur correspondant. Un heureux hasard le mit en rapport au muséum avec l’ornithologiste Charles Bonaparte , qui le prit en affection. Le temps venu de choisir une carrière , le fils du chef de bataillon s’engagea dans les tirailleurs algériens, et poursuivant ses études favorites au milieu de la vie agitée du soldat, il mit à profit toutes les occasions d’observer et d'apprendre , et publia dans diverses revues des études d'histoire naturelle et d’ethnographie. Il re- cueillit chez les Kabyles un grand nombre de Kanoun ou codes en usage depuis une époque reculée , et couronna ses recherches par la découverte, près des ruines de l’ancienne colonie de Kuzubezer, du bas relief d'Abizar, curieux monument du vieil idiome berbère en Kabylie. Envoyé en 1860 en Syrie, comme secrétaire du général de division de Beaufort- SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 53 D’Hautpoul, il profita de cette expédition pour étudier l’origine , les mœurs et les croyances des Druses. Un séjour de quelques années en Corse lui permit, tout en continuant ses observations d'histoire natu- relles, de constater l’analogie des monuments anciens de cette île avec les tombeaux phéniciens qu’il avait observés en Syrie. De retour en Afrique, sa connais- sance approfondie de l’idiome et des mœurs du pays, son mérite incontesté le firent attacher aux bureaux arabes. Appelé à la Rochelle par le décès de sa mère, il reçut dans sa ville natale son brevet de lieutenant au 49€ de ligne avec l’ordre de rejoindre son nouveau * poste , le fort des Beni-Mansours (Kabylie) , dont il avait le commandement. C'était là que la mort attendait ses victimes. Le choléra régnait aux environs de ce poste. Le _fléau frappa d’abord sa jeune compagne , Madeleine de Chancel, qui succomba en quelques heures, dans sa 26€ année, au bout de trois moïs de mariage. Trois jours après lui avoir fermé les yeux, M. Aucapitaine fut lui-même atteint et mourut à 34 ans, le 25 septembre 1867. Le journal le Globe, organe de la : société de géographie de Genève, exprima les regrets du monde savant. Les études variées, marquées au coin de l’observation la plus consciencieuse et de la plus patiente analyse , lui avaient ouvert l’entrée de la société nationale d’acclimatation et de diverses. compagnies scientifiques et mérité la croix de la Légion-d'Honneur. 54 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. La société des sciences naturelles lui a rendu un solennel hommage dans la séance publique de lPaca- démie de la Rochelle, qui suivit son décès. Nous renvoyons à cette notice pour l’énumération de toutes les publications de M. Aucapitaine. Qu'il suffise de rappeler ici que les Annales des sciences naturelles, la Revue de zoologie , le journal de conchyliologie , les comptes-rendus des séances de académie des sciences contiennent d’importantes communications de notre regretté collègue. Les mémoires zoologiques qu’il a publiés , com- prennent des notices sur le mouflon d'Afrique, — l’'antilope du désert, — l’existence des ours dans les montagnes de l’Afrique septentrionale, leur présence en Corse au xvi siècle, — les mollusques du littoral de l'Algérie, — la construction du nid de l’autruche, — les crocodilles du Sahara tunisien, — les dromas daires de courses des Thouaregs, — le catalogue des coquilles marines de l’Algérie, — Ja perforation des rochers par certains mollusques, — la formation huîtrière de l’étang de Diane, en Corse, qui pré- sente quelque analogie avec les buttes de Saint- Michel-en-l'Herm, etc. Si incomplète que soit cette nomenclature, elle donne une idée avantageuse de la variété et de l’in- térêt des observations du jeune savant. Un érudit, dont le nom fait autorité, M. de Mas- Latrie, s’est plu à signaler au comité historique du ministère de l'instruction publique, les dissertations SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 55 de notre compatriote sur l’épigraphie, la linguistique, Parchéologie et l’histoire de la Haute-Kabylie. Quoy (Jean-René-Constant) (1790-1869). Jean-René-Constant Quoy, commandeur de la Légion-d’'Honneur, correspondant de l’Institut, ins- pecteur général du service de santé de la marine, était né le 10 novembre 1790, à Maillé, paroisse enclavée autrefois dans lAunis, d’une famille hono- rable vouée depuis plusieurs générations à l'art médical. Studieux et grave, ses lectures favorites révélèrent de bonne heure ses aptitudes et sa destinée. La Bible , les livres de science , les voyages de Cook annonçaient en eflet le chrétien, le savant et le voyageur , et le jeune homme justifia pleinement cette triple prévision. ; Le 19 novembre 1806 , il entre à l’école de mé- decine navale de Rochefort, devient chirurgien auxi- liaire le 24 août suivant, et embarque le 30 octobre sur la corvette le Département des Landes. Deux fois le bâtiment rencontre les croiseurs anglais et en triomphe. Sorti premier du concours et chirurgien titulaire au mois d'avril 1811, Quoy monte sur le brick le Flibustier, dont il débarque le 25 mars 1813. Le 13 octobre suivant, à la hauteur de Biarritz, le Flibustier, après une lutte acharnée et inégale contre 56 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. une goëlette et deux bricks anglais, incendié par l’ordre de son commandant, sauta avant que l’enne- mi ait pu s’en approcher. (1) Le 1% février 1812, Quoy était promu à la 2° classe de son grade. À son retour, quand il comptait À peine 23 ans, il se fit recevoir docteur en méde- cine. La thèse qu'il soutint à Montpellier, écrite dans une élégante latinité, avait pour titre : De nonnulis pavoris effectibus. En 1814, il fit sur le transport la Loire une campagne à l’île Bourbon, et la paix ayant rendu les mers libres, il obtint l’honneur d’être désigné comme chirurgien-major de la corvette l’Uranmie, confiée au capitaine de frégate Louis de Freycinet, pour un voyage de circumnavigation. Quoy associa à ses travaux et à sa gloire ses collègues Gaimard et Gaudichaud. L’infatigable activité du naturaliste, le dévouement persévérant du médecin , l’énergie et la patience de l'explorateur trouvèrent leur récompense dans la publication du voyage de découverte de l’'Uranie. Aucune expédition nautique n'a été aussi profitable à la zoologie, écrivait Georges Cuvier, qui se plai- sait à constater que le nombre d’animaux nouveaux que l'ouvrage de MM. Quoy et Gaimard fait réelle- ment connaître ne s'élève pas à moins de trois cent sept. (1) Journal de bord de mon pére. SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 51 Chirurgien de 1° classe, le 17 février 1827, professeur d'anatomie à Rochefort en 1824, à la suite d’un brillant concours, Quoy sollicite, en 1826, lembarquement dont son nouveau titre l’exemptait. En dépit de sa santé toujours chancelante , il part comme naturaliste avec Gaimard et Lesson sur l’Astrolabe, armée pour une mission scientifique , sous le commandement de Dumont-d’Urville. Il rapporte de cette périlleuse campagne plus de quatre mille dessins relatifs à douze cents espèces d'animaux et reçoit à son retour le plus sympathique accueil des Blainville, des Geoffroy Saint-Hilaire, des Bron- gniart, des Biot et des Cordier. G. Cuvier lui offrit un logement au muséum. Correspondant de l'Académie des sciences, pour la section d'anatomie et de zoologie en 1831, Quoy fut présenté pour la chaire de Blainville au Jardin des Plantes et n’échoua que devant la candidature de Valenciennes, soutenue par l’Institut. Second médecin en chef le 16 avril 1828, pre- mier médecin le 21 juillet 1835, Quoy cessa d’être attaché au port de Rochefort pour aller présider les conseils de santé de Brest et de Toulon. Le 17 novembre 1848, il fut appelé à linspection générale du service de santé de la marine, position ‘dla plus élevée de ce corps et reçut la croix de com- mandeur de la Légion-d'Honneur le 31 décembre 1852. Le 14 novembre 1858, il fut admis à la retraite par ancienneté de service. : 58 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. L L'éminent naturaliste est décédé à Rochefort le 4 4 juillet 1869, à l’âge de 79 ans. Brossarp (Louis-Théodore) (1804-1869). Voici en quels termes M. H. Barbedette a rendu dans le Courrier de la Rochelle, du 21 juillet 1869, un hommage mérité à la mémoire du docteur Brossard. « Lundi (r9 juillet), à 7 heures du matin, est décédé à Saint-Rogatien le docteur Louis-Théodore Brossard, ancien chirurgien de marine, directeur du jardin botanique. Ses derniers instants ont témoigné de la plénitude de sa droite et ferme raison que n'avaient que très momentanément ébranlée les souffrances d’une longue maladie. » Il a montré jusqu'au terme de ses épreuves cette inaltérable bonté qui était le côté saillant de son caractère. Selon le mot d’un grand orateur, il a été doux envers la mort qui était si cruelle pour lui. » Le docteur Brossard avait vu l’Inde dans sa jeunesse, il aimait à parler de ce pays, peut-être en avait-il rapporté une tournure d'esprit quelque peu contemplative et rêveuse. Il ramenait volontiers tout sujet d’études à des problèmes philosophiques d’une haute portée. Il les abordait avec la chaleur d’une conviction sincère. SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 59 » Mélange des qualités les plus opposées en appa- rence, il était positiviste dans les doctrines, il était poète dans les choses de la vie. Ceux qui ont eu le bonheur de recevoir des lettres de lui pourraient dire quelle forme délicate et charmante revêtait sa pensée écrite. Il était possédé d’un immense amour pour la création : tout ce qui vit était pour lui l’objet d’études et de ravissements infinis. Il aimait les fleurs, les plantes, les abeïlles. Il avait un senti- ment très net de la vie universelle et de ses évo- lutions. » Sa culture philosophique et scientifique était dou- blée d’une culture littéraire étendue. Il avait appris à aimer les animaux inférieurs dans La Fontaine, les abeilles. dans Virgile, les hautes spéculations dans Lucrèce. Il disait de mémoire maint passage de ces grands poètes. » Il est surtout digne de regrets par ce qu’il fut un homme bon et que la bonté dépasse toute science. Quant au mal, non-seulement il ne le commit jamais, mais il ne croyait pas qu’on put le com- mettre , il ne le comprenait pas. » La simplicité antique de sa vie, son désintères- sement absolu , son ardente charité (dont il se cachaît) étaient choses proverbiales. » Il a été récompensé pendant toute sa vie par d’étroites amitiés, le seul bien peut-être qu’il y ait dans la vie, et son souvenir conservé religieusement par ceux qui l’ont aimé, ne tombera pas de sitôt 60 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. dans cet éternel oubli, où viennent inévitablement tomber toutes choses. » Le docteur Brossard n'avait publié que sa thèse : Quelques réflexions sur le choléra épidémique (1832), dont la date indique assez la redoutable actualite. IVEE MUSEUM. Les collections d’histoire naturelle , suivant la définition si précise et si juste de M. Cotteau, ont non-seulement pour but de faciliter les études sérieuses , mais encore et surtout de répandre chez les nombreux visiteurs qui parcourent les salles et examinent les vitrines , le goût toujours fécond de la science, de les instruire sans efforts et sans travail, en exposant à leurs yeux des échantillons classés méthodiquement , exactement nommés , et dont les caractères spécifiques se graveront plus facilement dans l'esprit que s'ils en lisaient, dans un livre, la description technique et parfois ambigüe et confuse. Un musée départemental doit offrir à ses visiteurs les objets d’histoire naturelle que renferme le pays lui-même. Ce que nous avons tous intérêt à con- naître, ce sont les animaux qui vivent dans la contrée que nous habitons , ce sont les plantes qui croissent SOCIÈTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 61 dans nos campagnes, ce sont les minéraux, les roches et les fossiles qui constituent le sol que nous foulons aux pieds. Il importe de posséder la série des êtres qui se multiplient autour de nous, que nous voyons tous les jours et dont, cependant, nous ignorons les noms et les caractères, et cet intérêt nest pas moins immédiat pour les habitants du pays, étrangers aux sciences naturelles, que pour les savants désireux d’étudier les richesses de la faune et de la flore de la contrée. Telles sont les idées qui ont présidé à la création des collections départe- mentales de la Charente-Inférieure , centralisées à la Rochelle dans les galeries du muséum Fleuriau. MM. Fleuriau de Bellevue, D’Orbigny père et plu- sieurs autres naturalistes avaient décidé, dès l’année 1835, la création d’un musée où se trouverait réunie toute l’histoire naturelle du département. C’est donc surtout dans ses galeries qu’il faut aller chercher et constater les résultats obtenus par de persévérants efforts. L'augmentation progressive de toutes les collections et leur classement méthodique par le conservateur , dont le zèle intelligent et l’ardeur de chaque jour ne se sont jamais démentis un seul instant , sont des faits qui rendent un témoignage évident que le but proposé se poursuit sans relâche et que la compagnie est à la hauteur de la tâche qu’elle s’est imposée. Les produits du département réunis dans une seule salle à l’origine s’y trouvèrent promptement resserrés | 62 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. et, en 1860, sur la demande du conservateur, l'agrandissement du local permit la séparation des trois règnes. Un herbier considérable renferme toutes les familles végétales terrestres et marines. Deux galeries sont affectées l’une à la zoologie, l’autre à la minéralogie , la géologie et à la paléon- tologie. Elles sont publiques et pour se conformer au vœu exprimé par M. le Ministre de l’Instruction publique , les riches collections du muséum furent mises à la disposition de M. le Proviseur et de MM. les professeurs du lycée auxquels est confié l’enseignement des sciences naturelles et physiques. Le règne animal se divise en deux sous règnes : les vertébrés et les invertébrés. Les premiers occupent le pourtour d’une galerie, les seconds sont placés au centre. Les quatre classes des vertébrés sont représentées dans le muséum, le balénoptère rorqual et le dauphin bridé sont les deux espèces les plus remarquables de la classe des mammifères (vingt-six espèces). Les six ordres des oiseaux offrent de très-nom- breux échantillons parmi lesquels les accipitres, les sylvains , les échassiers et les palmipèdes sédentaires et de passage présentent un véritable intérêt. L’ordre des palmipèdes marins mérite de fixer lattention (deux cent trente-cinq espèces). Les reptiles n’offrent guère que trente-six espèces. La Charente-Inférieure, département maritime, et SOCIETE DES SCIENCES NATURELLES. 63 sillonné par de nombreux cours d’eau, fournit au musée une collection exceptionnelle de poissons aussi remarquable par le nombre que par la beauté des échantillons qui, grâce à une ingénieuse préparation, conservent la vivacité de leurs couleurs et leur fragile éclat. Les sept ordres comptent plus de cent cin- quante espèces. Parmi les acanthoptérygiens on peut citer : l’aspidophore, les scorpènes, le corb, l’espadon, le tétrapture, etc.; parmi les malacoptérygiens : les exocets, les orphies, les pleuronectes, les morues, le cyclopter ; les syngnathes et les hippocampes caractérisent les lophobranches ; les plectognathes sont représentés par la môle lune et la môle oblongue ; les chondroptérygiens fournissent les nombreuses fa- milles des squales et des raies, la lamproie et la torpille galvanique qui rappelle les premières études du rochelais Réaumur. _ Les invertébrés renferment seize classes divisées en ordres assez nombreux et comprenant une très grande quantité d'espèces, dont l’énumération même sommaire dépasserait les bornes de cette notice. Il sufhira de rappeler l'intérêt particulier que présentent les invertébrés qui peuplent l'Océan. Les crustacés (les pyses, l’eurynome et la homale épineuse sont les plus rares), les cirrihipèdes (cinéras, otion, pous- sepied) , les annélides, les mollusques (la janthine fragile, le cabochon bonnet hongrois sont peu com- muns , l’avicule de Tarente, la pholade papyracée habitent les mers profondes), les molluscoïdes et les 64 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. zoophytes ou rayonnés (astéries exigües et glaciales, holothuries , siponcles , physales, très-rares ou acci- dentelles). Un soin tout particulier est apporté à cette étude spéciale, qui permet de a tous les mystères de la vie sous marine. Le conservateur du muséum Fleuriau, M. Ed. Bel- tremieux , après avoir entièrement remanié et com- plété le classement intégral des collections , imagina de rendre son travail plus fructueux en annotant sur ses catalogues des observations précises sur les mœurs, les habitations, la rareté , les habitudes sédentaires , les passages réguliers ou accidentels de chaque individu , leurs noms vulgaires , etc. La minéralogie occupe le centre de la seconde galerie. La géologie et la paléontologie, dont l’exten- sion pour ne pas dire la création, date comme celle de la minéralogie de 1861, sont classées dans les vitrines du pourtour. La minéralogie comprend quatre classes : les terres et terres alcalines, les silicates, les métaux et les combustibles. Toutefois le départe- ment n’étant composé que de terrains sédimentaires, la minéralogie y est très-pauvre. Il n’en est pas de même de la géologie et de sa sœur inséparable la paléontologie. Dans les couches de chaque terrain de notre département , au milieu des diverses roches qui les caractérisent, s’étagent les débris organisés des divers êtres qui ont vécu aux différentes périodes qui ont précédé , sur notre pla- mête, les temps historiques. Les époques secondaire, SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 65 tertiaire , quaternaire sont caractérisées par leurs fossiles respectifs. Le diluvium est représenté par les ossements de lelephas primigenius et de quelques autres mammifères découverts dans les cavernes de Pons. En résumé , les riches collections départementales du muséum Fleuriau classées et étiquetées distincte- ment et la publication des catalogues fournissent à ‘étude toutes les garanties et toutes les facilités désirables. Il suffit de feuilleter les Annales de la société des sciences naturelles depuis sa fondation, pour se convaincre de l’importance et de la solli- citude que cette compagnie a toujours attachées à l'accroissement de ses collections. « C’est ainsi que sans bruit, sans ostentation (dit le docteur Sauvé dans son rapport) fut menée à bonne fin , une œuvre longue et laborieuse , mais excessi- vement intéressante au point de vue scientifique et statistique. » N'est-ce pas en effet un des moyens les plus puissants de faire progresser les sciences naturelles, de les populariser, d’en rendre l’étude facile et gé- nérale que d'établir une statistique exacte de toutes les richesses de notre pays , que de fournir à toutes les sciences des données positives qu’elles cher- chent en vain aujourd’hui ? N’est-ce pas faciliter ’étude et les recherches que d'établir au chef-lieu de chaque département des collections qui permettent au savant étranger , au voyageur, de prendre en un 66 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. instant connaissance de toutes les ressources minéra- logiques , géologiques , botaniques et zoologiques qu'offre chaque localité qu’il peut avoir le désir d’ex- plorer. Déjà notre musée a reçu la visite d'hommes célèbres dans les sciences : les Audouin , les Milne- Edwards , les Prévost, les Beudant, les D’Orbigny , les Guérin-Menneville , les Quatrefages , les Dau- brée, etc., l’ont admiré et nous ont honorés de leurs félicitations et de leurs encouragements. » Les mêmes faits sont constatés par la notice histo- rique publiée le 6 juin 1852. La société qui , dans peu d'années, avait créé l’un des musées départe- mentaux les plus remarquables qui existent, était récompensée de ses efforts , en étant classée par le gouvernement au rang des établissements d'utilité publique. Les progrès constants du musée sont constatés par les rapports annuels, qui tous attestent un résultat utile et durable déjà atteint par la créa- tion de collections bien complètes où peuvent venir puiser ceux qui, appelés à faire la description scien- tifique de la France, ne peuvent atteindre ce but qu’en connaissant d’une manière approfondie chaque région. Nous lisons dans le rapport de 1864-65 de M. le docteur Fromentin : « La salle consacrée à la géologie , à la paléon- » tologie et à la minéralogie , dont les échantillons » se complètent peu à peu, donne à l’observateur, » en suivant l’ordre adopté dans les vitrines du SOCIÈTE DES SCIENCES NATURELLES. 67 » pourtour , une idée exacte des différentes couches » de terrains jurassiques, crétacés , tertiaires et mo- » dernes, sur lesquels repose presqu’en totalité le » sol de la Charente-Inférieure. Dans la vitrine placée » au centre de cette même salle, chacun verra » classée séparément la minéralogie qui donne la » composition des couches souteraines du sol sur » lequel nous vivons, depuis les carbonates, les » sulfates de chaux et les silicates jusqu'aux grès » ferrugineux , aux terres à poterie, aux métaux et » enfin aux combustibles, succin, lignite et tourbe. » Enfin le rapport de M. Louis-Eugène Meyer (1866- 1867) prouve que les collections ont continué à s'enrichir. Parmi les nouvelles acquisitions , on ne peut s'empêcher de citer le syrrhapte paradoxal (syr- rhaptes paradoxus), oiseau excessivement rare, propre à l'Asie centrale et tué aux environs de la Rochelle, le box vulgaris , acanthoptérygien très-rare dans nos parages ainsi que le cantharus brama, le cæpola rubescens et un plectognathe , V'orthagoriscus oblongus. Parmi les bryozoaires : le retepora cellulosa, et parmi les rayonnés le pennatula grisea et plusieurs échinodermes. Les sections de géologie et de paléontologie ont égale- ment acquis de précieux échantillons. Si les témoignages des secrétaires de la société peuvent être suspectés , cherchons à recueillir l’im- pression du dehors , les témoignages des savants étrangers ne sont pas moins explicites et s’ils paraissent flatteurs , leur indépendance complète est hors de 68 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. soupçon. Il importe donc de citer textuellement. Dans les Souvenirs d’un naturaliste publiés , en 1853, par la Revue des Deux-Mondes , puis réimprimés dans la bibliothèque Charpentier, M. A. de Quatrefages de l’Institut parle ainsi de son séjour à la Rochelle : « Bientôt je fus en relation avec quelques hommes » dévoués aux sciences naturelles; je visitai le musée » où se réunissent, grâce à leurs eflorts , les pro- » ductions diverses que le département de la Cha- » rente-Inférieure emprunte aux trois règnes de la » nature, collection du plus grand intérét, où l’on » embrasse d’un coup d'œil la faune locale tout » entière. » M. Émile Blanchard de l’Institut consacre aussi une mention aux collections départementales roche- laises. , Laissons parler les rapports non moins explicites de MM. Daubrée, de l’Institut, Cotreau et Fischer: « J'ai eu l’occasion, il y a quelque temps, dit » M. Daubrée, de visiter le musée que la société » des sciences naturelles a consacré exclusivement à » Phistoire naturelle du département. Si je n’ai pas » compétence pour signaler combien cette collection » est-riche en animaux, particulièrement en oiseaux » eten poissons, je suis heureux de pouvoir déclarer » que sa collection géologique pourrait faire envie à » beaucoup de départements , moins par le nombre .» des échantillons que par l’ordre méthodique avec » lequel elle expose les fossiles et les roches de tous ” SOCIETÉ DES SCIENCES NATURELLES. 69 > » les étages, qui constituent le sol du pays. Quelle facilité n’offre-t-elle pas aux personnes désireuses de connaître la constitution du pays qu’elles habitent aussi bien qu'aux géologues étrangers si souvent avares de leur temps. Ceux qui savent ce que coûte de temps et de peine de tels arrange- ments , rendront hommage à leurs auteurs et par- ticulièrement à M. Ed. Beltremieux , membre de la société et conservateur du musée, ainsi qu’à M. Th. Vivier qui a présidé cette société pendant ces dernières années. Mais il serait injuste de ne pas voir aussi dans cette création un des effets de l’'heureuse et durable impulsion de M. Fleuriau de Bellevue, dont la longue carrière a été si utile- ment consacrée, non-seulement à tout ce qui con- cernait les intérêts de son pays natal, mais aussi à l'étude de la géologie et de la minéralogie sur laquelle, du fond de sa province, il a publié d'excellents travaux. » M. Cotteau s'exprime ainsi : « Nous ne pouvons que donner des éloges sans restriction à l’organisation des musées d’histoire naturelle de la Rochelle. Non-seulement les collections départementales sont séparées des col- lections générales, mais elles sont placées dans des bâtiments distincts et avec une administration particulière. Chacun de ces bâtiments s'élève à droite et à gauche du jardin botanique. Nous nous occuperons d’abord du musée départemental, 5 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. désigné sous le nom du musée Fleuriau , confié aux soins de M. Ed. Beltremieux, qui s’acquitte de sa tâche avec autant de science que de dévoue- ment. Rappelons d’abord en quelques mots l’ori- gine de cette collection... D’après le réglement, un des membres de la société doit être nommé à l'élection directeur-conservateur avec fonctions gratuites. M. D'Orbigny père est resté directeur- conservateur jusqu'au moment où la vieillesse la obligé à résigner ses fonctions. Il à été remplacé par M. Ed. Beltremieux , le directeur actuel. Le musée Fleuriau se composait alors d’une seule salle pour la zoologie et ne contenait qu'un petit nombre de roches et de fossiles. En 1867, le conseil municipal de la Rochelle, sur la demande de M. Beltremieux présentée par la société des sciences naturelles, vota les fonds nécessaires pour l'établissement d’une seconde salle qui fut con- sacrée à la minéralogie, à la géologie et à la paléontologie. Nous avons visité en détail et nous avons admiré les séries nombreuses qui se trouvent exposées dans la salle de zoologie. Les mammifères, : les oiseaux, les reptiles, les poissons, les crustacés, les mollusques forment un ensemble des plus remarquables , et quelques heures suffisent pour apprécier les richesses naturelles que renferme le département. La salle de géologie à tout spéciale- ment fixé mon attention ; les riches localités depuis longtemps classiques d’Angoulins, de la Pointe du SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 71 Ché, de Saint-Jean-d'Angély, dans le terrain jurassique ; de l'ile d'Aix, de Royan, dans le terrain crétacé, y sont représentées largement et les lacunes tendent chaque jour à disparaitre. » Le conservateur a publié la faune vivante et la faune fossile du département. Ces deux ouvrages sont un guide précieux pour ceux qui veulent étudier l’histoire de ce riche département. » En face le musée Fleuriau se trouve le musée Lafaille, qui renferme à son tour les nombreuses collections étrangères que possède la ville. Le conservateur est M. Cassagneaud. Au moment où nous étions à la Rochelle, cet établissement su- bissait de profondes modifications dans son orga-. nisation intérieure , l'emplacement ancien avait été jugé insufhsant : une immense salle, éclairée par le haut, existait au premier étage, des ar- moires vitrées la garnissaient ; les mammifères, les oiseaux, les reptiles et les poissons commen- x _ çaient à y être réinstallés. Le meuble du milieu était réservé pour la collection des coquilles vivantes qui est fort riche et renferme des types très rares. La minéralogie, la géologie, la paléon- tologie devaient occuper les salles agrandies du rez-de-chaussée. » En résumé , j'ai visité dans le sud-ouest de la France, au point de vue de l'état et de l’organi- sation de leurs musées d’histoire naturelle , seize villes dont quatorze sont des chefs-lieux de dé- 72 SOCIÈTÉ DES SCIENCES NATURELLES. partement. L'étude que j'ai faite de ces musées m'a conduit à des appréciations bien différentes pour chacun d'eux. Les musées de Bordeaux, de Toulouse, de la Rochelle, de Montauban, grâce au dévouement et au zèle des hommes distingués qui en sont les conservateurs, grâce aux dépenses que les villes n'hésitent pas à faire, sont en pleine voie de prospérité. Le musée de la Rochelle, no- tamment, mérite à tous les points de vue de fixer votre attention , et lorsque ses doubles collections auront atteint leur développement , il pourra être considéré comme un musée modèle. » (r) M. Fischer dit : « J'ai vérifié à la Rochelle quelques espèces qui me paraissent curieuses ; j’ai trouvé là un modèle de musée départemental, le musée Fleuriau , où sont déposées toutes les richesses zoologiques et paléontologiques de la Charente- Inférieure. » (2) La société possède une bibliothèque importante d'ouvrages de sciences anciens et modernes, dont le catalogue vient d’être publié. JARDIN DES PLANTES, Nous ne terminerons pas cette notice sans consa- crer une juste mention au Jardin des plantes dont la (1) Rapport sur les musées d'histoire naturelles, pages 12 et 24 et Annales de l'institut des provinces, vol. 32 , année 1866. (2) Extrait des actes de la société linnéenne de Bordeanx , tome XXvVI, Se série ; VU, 1e partie. — Mars 1869. SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 73 direction avait été confiée tout d’abord à M. Clairian remplacé , à sa mort, par M. le docteur Th. Bros- sard qui l’administra jusqu’à l’année 1869, époque de son décès. À ce moment M. Ed. Beltremieux en fut nommé directeur. Ce jardin complète l’établis- sement consacré aux sciences naturelles dans notre ville. Les espèces botaniques y sont classées d’après la méthode de B. de Jussieu. Les serres contiennent une collection de plantes exotiques d’une beauté re- marquable. L. MEscHiNET DE RICHEMOND , Membre de l'Association française pour l’avancement des sciences. SOCIÈTÉ DES SCIENCES NATURELLES. Président Président honoraire. M. Vice-Président … . Secrétaire Bureau au 1° janvier 1872. ee re riens Conservateur Archiviste Trésorier CURE OL OMECT . M. M. . ED. BELTREMIEUX,, À. à. . L. DE RICHEMOND , A. £&. . P. CASSAGNEAUD. ED. BELTREMIEUX , À. £ÿ. TH. VIVIER, O *, $, I. £. S.-C. SAUVÉ, D. M. P. ALF. VIVIER. LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE LA CHARENTE-INFÉRIEURE. =—— 205 ’ûRS.- v BUREAU. MM. Ed. BELTREMIEUX, À. £?, président. Th. ViviER, O. #, ee, I. &Ë, président honoraire S.-C. SAUVÉ, vice-président. Al. VIVIER, secrétaire. Ed. BELTREMIEUX , À. #Ÿ, conservateur. ww L. DE RICHEMOND , À. £, archiviste. P. CASSAGNEAUD , trésorier. MEMBRES TITULAIRES, BARBEDETTE , Hipp., adjoint au maire. BELENFANT , J., officier de la . Légion-d'Honneur, commis- saire de la marine en retraite. Bezcrremieux, Ed., off. d'Acad., maire de la Rochelle, direct. du Muséum Fleuriau et du Jardin botan., membre de la Société géologique de France. CazLor, Ernest. CASSAGNEAUD , secrétaire en chef de la mairie, directeur-conser- vateur du Muséum Lafaille. CHEVALLIER, chef d'institution. Des Meswarps , P., docteur en médecine. Dor, E., adjoint au maire. Fournier, Ch., chev. de la Lé- gion-d Honneur, ancien maire. Fournier, Albert, notaire. FROMENTIN, Charles, docteur en médecine. Guxor-Duczos, commandeur de la Légion-d'Honneur , colonel du génie en retraite. MALLET, P., docteur en médecine. MARQUET, A., pharmacien. MENUT, À., vérificat. des douanes. Mescainer DE RicHEMoND, Louis, officier d'Académie, archiviste du département. Meyer , C.-R., docteur en mé- decine , médecin-adjoint des hospices civils. Meyer , L.-E., propriétaire. PoreLz , E., chevalier de la Lé- gion-d'Honneur, ingénieur des ponts-et-chaussées. SAUVÉ , S.-C., docteur en méde- cine. De VErDoN, F., chevalier de la Légion-d'Honneur , inspecteur des lignes télégraphiques en retraite. Vivier, Th., offic. de la Légion- d'Honneur et de l’Instruction publique, chevalier de Saint- Ferdinand d'Espagne , chef d'escadron d'artillerie en re- traite. Vivier, Alfred. 76 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. æn MEMBRES AGRÉGÉS. : BARGIGNAC, juge Ge paix, à Cozes. BEAuUDoIN, élève en pharmacie, à la Rochelle. BEsnaR», professeur, à Montlieu. BoLLon, pharmac., à Rochefort. Bouxer, docteur en médecine, à Chéray (Oleron). BourarpD, Ed, pépiniériste, à la Rochelle. BrarD, doct.-méd., anc. mem- bre de l’Ass. nat., à Jonzac. Burau», doct.-méd., chev. de la Lég.-d'Hon., à Royan. CASTEL, anc. past.,à Montauban. CHAUvET, Gustave, à Pons. CHEvVALLIER , C., nég., à Saintes. Comte DE CLERVAUX, adjoint au maire, à Saintes. Comes, docteur-médecin, à Pons. CorarD, propriétaire, à Touche- au-Roi, près Pons. DELABARRE, à Ars. DELAVAULT, professeur à l'école de médecine de Toulon. DE MEscxiner , professeur à Montlieu. DE SainT-MATHURIN, proprié- taire, à Saint-Jean-d'Angély. D'EspaiLLac , conducteur des ponts-et-chaussées, à St-Denis (île d'Oleron). D'OrBieny, Ed., à la Rochelle. D'Orgsrexyx, Alc., à la Rochelle, Durour, chevalier de la Légion- d'Honneur, capitaine d'artil- lerie en retraite, à Matha. DurarT, propriétaire, à Pons. FRAIGNEAU, curé, à Meursac. GARREAU, baron P., officier de la Légion - d'Honneur , médecin principal militaire d'Aufrédi, à la Rochelle. GAUDINEAU, pharmacien, à Sur- gères. Gxoux, Ch., à Bordeaux. LacuRie (l'abbé), à Saintes. Laporte fils, employé de la ma- rine. LEMARIÉ, imprimeur, à Saint- Jean-d'Angély. Lépine, docteur-médecin, chirur- gien de 1re classe de la marine. MicueLer , docteur-médecin , à Pons. Pause, professeur de physique, à Rochefort. Person (l'abbé), à Rochefort. Dr Picez, médecin de la marine, à Rochefort. Poxsin, docteur-médecin, à Saint- Martin (île-de-Ré). RAver, notaire, à Surgères. Ricaup , doct.-médecin , maire, à Pons. RoBErr, négociant, à Marennes, RocxE, pharmacien, à Rochefort. RomEux, Osc., chevalier de la Légion-d Honneur, lieutenant de vaisseau. RuULLIER, curé, à Ars. SAVATIER, À., docteur-médecin, à Beauvais-sur-Matha. TRIGANT-BEAUMONT (Madame), botaniste, à Marennes. MEMBRES CORRESPONDANTS. ArNoux, Sosthène, professeur, à Orléans. AULAGNIER, doct.-méd., à Paris. Baye, chevalier de la Légion- d'Honneur, ingén.r des mines, à Paris. BERTHAUD , professeur de phy- sique, à Mâcon. BLureL. Ch., premier commis à la direction des douanes, à Brest. BorEaAU, géologue, à Parthenay. Bouscasse, Jules, propriétaire, à Authon. Bouriexy, garde-gén.l des eaux et forêts, à Lourdes. PTS ee SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 71 Brocxanp , docteur-médecin , à Paris. Broussais, chevalier de la Légion- d'Honneur, médecin-major. Buxor, chevalier de la Légion- d'Honneur, offic. d'infanterie. Casta, officier d'artillerie, à. Strasbourg. CLARET, doct.-médec., à Vannes. CLAUzURE, docteur-médecin, à Angoulême. ConTEJEAN, docteur ès-sciences, rofesseur à la faculté de oitiers. Coquanp, géologue, à Marseille. CorrTEAU, juge au tribunal civil, à Auxerre, officier d'Académie. DauBrée, comm. de la Légion- d'Honneur, inspecteur général des mines, membre de l’Insti- tut, à Paris. DE Barreau, docteur-médecin , à Rodez. DE Cessac, Jean, officier d’Aca- démie, naturaliste, à Guéret. DE Gressor , chevalier de la Légion-d'Honneur, chef d'es- cadron d'artillerie. DE Laizer, commandeur de ja Légion-d'Honneur, colonel en retraite, à Chidrac (Puy-de- Dôme). DE QuaTrErAGEs, officier de la Légion-d'Honneur, membre de l’Institut, à Paris. DE La SAUSSAIE, chevalier de la Légion-d'Honneur, membre de l'Institut, à Paris. Des Mouus , Charles, officier d'Académie, président de la société linnéenne, à Bordeaux. Desmarris, docteur-médecin, à Bordeaux. DE RocueBruxE , Alph., à An- goulême. Des BRIÈRES, pharmac., à Paris. D'Orgreny, Ch., chevalier de la Légion-d'Honneur, naturaliste à Paris. D'OrBienyx, Salvador, employé à la monnaie, à Rouen. D'Ouxous, Léo, à Saverdun, Ariège. Dusroca, chevalier de la Légion- d'Honneur , docteur-médecin , à Barjac, Gironde. Dupuy, professeur d'histoire na- turelle, à Auch. Durré, professeur de physique au lycée Charlemagne, à Paris. D'HasrReL, chevalier de la Lé- gion-d'Honneur, capit.e d'ar- tillerie en retraite, à Paris. Docreur, Anatole, négociant, à - Bordeaux. Drouer, Henri, secrétaire-adjoint de la société académique de l'Aube, à Troyes. Faure, doct.-médecin, à Paris. GagoriT, élève en pharmacie, à Nantes. GaLLes, ancien conseiller de pré- fecture, à Vannes. GaRNAULT , professeur d'hydro- graphie, à Brest. Goucær, chevalier de la Légion- d'Honneur , chirurgien-major en retraite. GourruT, docteur ès-sciences, à Niort. GRASSET, officier d’Acad., chev. de la Lég.-d'Hon. , à Varzy. GuÉéRIN-MENNEVILLE, chevalier de la Légion-d'Honneur, Paris. Gurzzon, Anatole, à Niort. Hesse, directeur des vivres de la marine, à Brest. Inter , chevalier de la Légion- d'Honn.r, direct.r des douanes, à Montpellier. JANVIER, à Bordeaux. JourDAIN, docteur ès-sciences, à Bayeux. Lecoco , présid. de la société des sciences naturelles, à Clermont. Lecoa DE BolsBAUDRAN, Scœvola, négociant à Cognac. Lecoo pe BolsBAUDRAN, chimiste, à Cognac. Lecazz, chevalier de la Légion- d'Honneur, conseiller à la cour d'appel, à Rennes. Lecouis , professeur de zoologie à l'école normale, à Paris. LerourNeux, juge d'instruction, à Fontenay. 18 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. LEeTELLIER, profess.", à Alençon. Lourpe, pasteur, à Jersey. Marrarp, pasteur, à la Mothe- Saint-Héraye. MairanD, employé des ponts-et- chaussées, à Niort. Maxès , chevalier de la Légion- d'Honneur, ingénieur en chef des mines, en retraite, à Bor- deaux. Manrovant, Paul, naturaliste, à Rome. Manrovant, Gustave, naturaliste à Rome. Massé , jardinier-botaniste , à Montmorency. Moraxp , Jules, naturaliste , à Vars, Charente. Mazure, professeur de physique, à Orléans. Pogy-p'Avanr (Mlle), à Fontenay PErsonnar, V., employé des contributions indirectes, à Sal- lanches, Haute-Savoie. PERSONNAT , Camille, employé des contributions indirectes, à Privas. PERsoNNAT, Eugène, employé des contributions indirectes, à Binic, Côtes-du-Nord. PeLecr1, employé à la gare du chemin de fer, à Châtellerault. REGNIER, naturaliste, à Saint- Maixent. Rey-Lacrorx , inspecteur des douanes, à Cette. RouxeLz, professeur de physique, à Saint-Quentin. TasLs, chev. de la Lég.-d'Honn., ancien notaire, à Vannes. SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES. Académie nationale du Gard, à Nîmes. Académie nationale des sciences, belles-lettres et arts, à Bor- deaux. Académie des sciences naturelles, à Moscou. Société académique de Maine-et- Loire, rue Courte, 1, à Angers. Société nationale des sciences, arts et belles-lettres, de la Loire-Inférieure, à St-Etienne. Société nationale des sciences paturelles et arts, à Lyon. Société linnéenne, à Bordeaux. Société des sciences physiques et . naturelles, d'ile-et-Vilaine, à Rennes. Société des sciences naturelles, à . Cherbourg. Société des sciences physiques et paturelles, à Bordeaux. Société des sciences naturelles de: la Marne, à Reims. Société des sciences et arts de la Charente, à Angoulême. Société des sciences naturelles de l'Ardèche, à Privas. Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne, à Auxerre. Société des sciences et belles- lettres, à Montpellier. Société des sciences et belles- lettres du Var, à Toulon. Société des sciences naturelles, à Strasbourg. Socié:é des amis des arts, à Rouen. Société d'histoire naturelle de la Moselle, à Metz, Société d'histoire naturelle, à Colmar. Société d'histoire naturelle, à Toulouse. Société d'études scientifiques et archéologiques, à Draguignan. Société scientifique , archéologi- que et littéraire, à Béziers. Société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, à Guéret. Société historique et scientifique, à Saint-Jean-d'Angély. Société d'émulation, à Montbé- lard. SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES. 19 Société de statistique, sciences et arts utiles de la Drôme, à Valence. Société d'agriculture, sciences et arts de la Seine-Inférieure, à Meaux. Société d'agriculture, sciences et arts, à Lille. Société d'agriculture et d'horti- culture de Vaucluse, à Avi- gnon, Société d'agriculture, sciences et arts, à Angers. Société d'agriculture, sciences et arts de la Lozère, à Mende. Société d'agriculture , d'histoire naturelle et arts utiles, à Lyon. Société impériale desnaturalistes, à Moscou. Société d'horticulture du Bas- Rhin, à Strasbourg. Société polymathique du Mor- bihan, à Vannes. Société d'agriculture et des scien- ces de la Haute-Loire, au Puy. Société d'agricult.e, belles-lettres, sciences et arts, à Rochefort. Société d'horticulture et d'agri- culture de Saône-et-Loire, à Mâcon. s Société des sciences naturelles et médicales de Seine-et-Oise, à Versailles. Société de médecine du Haut- Rhin, à Colmar. Société de médecine, à Poitiers. Société de médecine, à Rennes. Société de médecine, à Besancon. Société de médecine de la Ma- yenne, à Château-Gonthier. Société industrielle du Maine-et- Loire, à Angers. La Rochelle, Typ. de A. SIRET TN IN 3 2044 072 1 re is MN NE D AE ni e À dotées eee Re PSE re sens j PE SAN ST TO À RO TE se s £ 5 DE Rae 0 , sd É Eva PATES LE on TEE D ee ahé s enr ES sent Re et rer Fast nee QU dorer mur PA rue pa F Ë CON si eme se ie ” = er 2m à + es nes FY.NR En Page ns CRE tés ne nest rte “ 5 : rs RARES dada mien ; » es RS RE ne <= Hat M £ Re Er LE" à rise à > Des mais : - Re ol sc Etampes " Sade SP EE ve ù po ; pe mt - “