r H DE I.A SOCIÉTÉ LIHiniÉENNÉ biè: jLirnDM C8>S«=- --i (nocveli-e série) TOME V I N G '1- T R O I S I È M E LYON H. (.KO R G. LIBRAIRE-EDITEUR G 5’, RUE DK I.YON MÊME MAISON A GENÈVE ET A BALE PARIS J. B. BAILLIÈRE ET FILS, ÉDITEURS IV, BUK HAUTF.rKUlLI. K Avril 18" 7. . ; - ■■ ■■■ .; r ANNALES DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE »E liYO:^ LYON. IMPRIMERIE PITRAT AINE, RUE GENTIL, 4 SOCIÉTÉ DE LA LIMIÉEU^E mm (nouvelle série) TOME VINGT- TROISIÈME LYON II. GEORG, LIBRAIRE-EDITEUR 61), rue de LYON MÊME MAISON A GENÈVE ET A BALE PARIS J. B. BAILLIÈRE ET FILS, ÉDITEURS 19, RUE HAUTEFEÜILl E Avril 187 7. 4fi ,, . -^ii*SÎ’;%,''.-5«<''l •>; ;' ; ; W v- ss_. L A m -. - . ^ ..4^:,ffmm^m:^ ■ . ,. ;"ÿ ' ' ^ :>-j.*i^ Aï? ’'<*îéTa" 4^|i;âf 4SW IH T^: jï . J -w -»A4' ""la ifr p^ibKr.A MfT5noi;pA ' r«''‘‘V ', ■*-^'A’ • --- .- ;f^ ■■ '■^■.'v--*^:. ,'.;^, *■••’ .>^.. .w.. ■ - - TABLEAU DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE LYON AU 31 DÉCEMBRE 1876 BUREAU MM. De Vallavielle (0.) Préfet du Rhône, président d’honneur. Mulsant président. Perroud >î<, vice-président. Débat, secrétaire général. JuTTET, secrétaire-archiviste. Beckensteiner, trésorier. Conservateurs MM. Saint-Lager, pour la botanique. Falsan, pour la minéralogie. . . . pour la zoologie. . . . bibliothécaire. Membres honoraires xMM De laSaüssaye G. membre de l’Institut, ancien rec¬ teur de l’Académie de Lyon. VI TABLEAU DES MEMBRES MM. Vincent (l’abbé) inspecteur général honoraire de l’Université, en retraite, à Pélussin (Loire). Desjardins ancien architecte en chef de la ville. Milne Edwards G. membre de l’Institut. Blanchard membre de l’Institut. Watteville (le baron de) directeur des sciences et des lettres au ministère de l’instruction publique. Servaux ^ , sous-directeur des sciences et des lettres au ministère de l’instruction publique. Membres titulaires 1833 MM. Mülsant (Etienne) correspondant de l’Institut, bibliothécaire de la ville. 1839 Gérard (le D'), rue Constantine, 2. 1845 Jordan (Alexis), rue de l’Arbre-Sec, 40. 1 846 Düqas (Ozippe), rue de Lyon, 90. Perroud (Benoît-Philibert) Albert le Valeureux), quai Saint- Vincent, 43. Beckensteiner (Christophe), rue Saint-Pierre, 14. Millière (Pierre) à Cannes. de L4 société Ll.NNÉENNE VII 1S49 MM. Le Jolis (Auguste) président de la Société des sciences natu¬ relles de Cherbourg. 1850 S. Exc. M. Renard “P, secrétaire de la Société des naturalistes de Moscou. 1851 Gensoül (André-Paul), rue de Vaubecour, 42. 1855 Güinon (Nicolas) chimiste, rue Bugeaud, 6. Mangini (Lucien) ingénieur civil, sénateur, rue Saint-Joseph, 2. 1856 Pallias (Honoré), rue Centrale, 25. Arlès-Ddfour (Gustave), négociant, place Tholozan, 19. Gabillot (Joseph), quai des Célestins, 5. 1859 Fournereau (l’abbé), professeur à l’institution des Chartreux. 1858 Rey (Claudius) (0.), officier d’académie, place Saint-Jean, 4. 1850 WiLLERMOz (Ferdinand), rue Bourbon, 38. Andrieüx (Louis), avocat, député, rue du Peyrat, 2. Eymard (Paul), rue Constantine, 22. VIII TABLEAU DES MEMBRES 186» MM. Pariset (Ernest) membre de la Chambre de Commerce, quai Saint-Clair, 14. Biétrix (Camille), rue Lanterne, 21 Berne (Philippe), négociant à Saint-Chamond (Loire). Chadrand (le baron Armand) rue Sala, 23. Débat (Louis), place Perrache, 7. Maison (Louis), rue de Tournon, 17, à Paris. Ravinet (le D"" Jules), rue Constantine, 5. Charvbriat (Antoine-Marie), notaire, rue d’Algérie, 27. Bonvouloir (le vicomte Henri de), x’ue de TUniversité, 15, à Paris. Mangini (Félix), ingénieur civil, place Bellecour, 6. Desgrand (Paul), au château de Montcelar, à Tassin. 1861 Roure (Adrien), directeur de la Nationale, à Vienne (Isère). Du Marais, ancien conseiller de préfecture, à Lyon. Baudrier président de chambre à la Cour d’appel, rue du Plat, 8. Bresson (Louis), architecte, place de la Bourse, 2. Allard (Clément), rue des Capucins, 6. Frachon (l’abbé), à Annonay (Ardèche). Franc (Théophile), rue Neuve, 7. Bellaguet ancien chef de division au ministère de l’instruction publique, à Paris. Lagrevol (de) président de chambre à la cour d’appel, place Saint-Jean, 8. 1863 Bopfard (Joannès), notaire, place de la Bourse, 2. JuTTET (le DO, place Saint-Jean, 10. Brun (Claude), avocat, quai de l’Archevêché, 18. DE LA SOCIÉTÉ LlNNÉfiNNE l.V ROÎ. Güimet (Émile) place de la Miséricorde, 1 . Vachat (du), juge à Belley (Ain). PiATON (Pierre) ^,rueRavez, 19. Delocre (O.) ingénieur en chef du département, rue de la Reine, 47. 1803 Roman (Ernest), place des Pénitents-de-la-Groix, 1, Michel d’Armangoürt (Victorin), maire d’Irigny, rue de Bour¬ bon, 16. Brunet-Lecomte ^ négociant, rue des Colonies, 2. CüiNON (Francisque), quai de l’Hôpital, 11. Dügas (Henri) rue Sala, 2. 1864 Riaz (Auguste de), banquier, quai de Retz, 10. Arthadd (le Do à Bron. Kleinmann (Édouard), au Crédit Lyonnais. Lévy (Gustave), négociant, quai Saint-Antoine, 29. Newesel (Joseph de), rue du Plat, 10. Boucod, à Saint-Vallier (Drôme). 1865 Desgrand (Louis), négociant, rue Lafond, 24. Perraud (Louis), quai Tilsitt, 25. 1866 Pain (Antoine), place Gerson, 3. Falsan (Albert), à Saint-Cyr au Mont-d’Or. Marnas chimiste, quai Catellane, 1. Ciiabrières, négociant, place Louis XVI, 12. X TABLEAU DES MEMBRES MM. PiGHOT (Emmanuel), négociant, place de la Fromagerie, 9 . Begkensteiner (Charles), rue Saint-Pierre, 14. SoNTHONAX (Léon), rue de l’HôteLde-ville, 33. Bovagnet, négociant, à la Mulatière. Gillet (Joseph)^, chimiste, quai Saint-Vincent, 27. Genevet (Antoine), rue Kléber, 9. 1869 Foürnet rentier, à Emeringes. Bénier, cours Vitton, 1. Sandrier (Louis), place Saint-Clair, 7. Roux (André), rue du Griffon, 13. Ribollet (Joseph), rue de l’Hotel-de-ville, 36.. 1868 Vidal ancien président du tribunal de Commerce, quai Saint- Vincent, 43. Saint- Lager (le D" Jean), président de la Société de botanique, cours de Brosses, 8. Fougerat, négociant, rue Saint-Pierre, 14. OscHANiNE (Basile), candidat à PUniversité de Moscou. Laval (Henri), juge de paix à Monsol, Rambaud (Joseph), rue du Plat, 24. 1 869 Seguin (Louis), négociant à Annonay. Gourdiat (Jude), négociant à Tarare. Ebrard (Sylvain), à Unieux (Loire). Vidal (Maurice), quai Saint-Vincent, 43. Billoud (Gabriel), rue Victor- Arnaud, 21. Bertholey (Martial), à Mornand. Heyden (le baron de), à Francfort-sur-Mein. Kungkel (Jules), rue Gay-Lussac, 28, Paris. DE LA SOCIÉTÉ LINNEENNE XI ■ 890 MM. Jacquier (François), négociant, rue Puits-Gaillot, 31. Durand (Victor), cours Vitton, 63. 189» Verghère (Ernest- Antoine), Grande rue de Cuire, 86. Coquet (Adolphe), architecte-ingénieur, quai Joinville, 21. Wettengel (P.), quai de l’Hôpital, 6. Fitler (Alexandre-Charles-Paul), quai Castellane, 5. Desgrange (Alphonse), rue Puits-Gaillot, 19. Giraud (Léon), négociant, rue du Griffon, 12. CoGNARD (le D''), rue Mercière, 7. SiMiAN, rue Désirée, 2, PoNGHON, négociant, quai Saint-Vincent, 42. Bouvard (Émile), avenue de Saxe, 175. Dugueyt (Charles), rue du Plat, 12. Dugrest (François), chef d’escadron en retraite, rue de l’ Arbre- Sec, 7. Patrigot, avoué, rue Bàt-d’Argent, 10. Mehu, pharmacien, à Villefranche (Rhône). Reynaud (Lucien), négociant, rue de Lyon, 19. Roghe (Edmond), quai Saint-Clair, 1. 1893 Glaivoz, rentier, rue de l’Annonciade, 3. Drevon (Henri), négociant, cours d’Herbouville, 67. Muguet (Jules), notaire, rue Puits-Gaillot, 1. Galland (Charles), négociant à Vienne (Isère). Guighon, ancien pharmacien, rue do l’Hôtel-de-Ville, 29. XII TABLEAU DES MEMBRES DE LA SOCIETE LIKNÉENNE 1S94 MM. Des Gozis, avocat à Montluçon (Allier). Sonnery-Ghaverondier, membre du conseil général de la Loire, à Tarare. lUemlires décédés Malmazet (André), décédé à Lyon, le 12 juillet 1875. LARVES BB COLÉOPTÈRES Extrait das A.nn»les d» la Seeiété Linneennt dt Lyon, t. XXII, (1876). LV0.N“ Ià.1 J,i;jSfc!S PtTRAT Ài.St, RVS aSNÎIt. LARVES hK fkh M. ÉDOUARD PERRIS TICB • PRESIBBNT BO CONSEIL DE PRÉFECTORE DBS tlNDES CHEVALIER DE LA L É G I ON - D ’ H O K N E U R MEMBRE DE PLUSIEURS SOCIÉTÉS SAVAMBS PARIS DEYROLLE, IN ATURALI^sTE RDI DI LA MONNAIE, 33 I ^-.‘1 / i\ Iwl nnil'i'i • •■ ■■ ■ *1 * i oau* ' •' ** -•vie J. \'{ l/ -■ • i < * . • ' ' 4:7 .■« . 'J k' , • •; • ^ * , V ' » < ■ V \ ■Tw ^ 1 , ■!' ■\Ii' fil «AM • 1TVUA« < .3JJ0Hri‘i ÇE ,tlA«'.9l* »J 10 *J<1 "4’» A M. MULSANT CORRESPONDANT DE l’iNSTITUT, CONSERVATEUR DE DA BIBLIOTHÈQUE DE LA VILLE DE LYON Mon cher ami. Après l’illustre Léon Dufour, notre ami commun et dont tous les deux nous chérissons la mémoire, vous avez été mon premier correspondant et mon maître. Travailleur infatigable dans le domaine de la science, à laquelle vous avez rendu tant de services et qui a illustré votre nom, ac- ceptez l’hommage de cette œuvre qui m’a coûté du temps et des labeurs. Je vous la dédie en revanche de vos Longipèdes que vous me dédiâtes il y a vingt ans, en témoignage de ma profonde estime pour vous et du prix que j’attache à des relations qui n’ont tant duré que pour devenir de plus en plus affectueuses. Edouard PERRIS. Cet ouvrage n’était pas entièrement im¬ primé lorsque Edouard Perris a rendu son âme à Dieu. La science entomologique perd un grand maître, tous ceux qui l’ont connu, un ami dévoué. Edouard Perris revivra dans ses travaux qui sont immor¬ tels. J étais son élève et son ami ; je resterai son admirateur, je lui adresse ici un der¬ nier adieu. D’’ Gobert. ■’CI I V ■ A 4,- •Viijit^'^M r#^î:**r'i^tV-pr' h . I ’. ' . I ly 1 * : .vJ ■.■'"•s pf ■ À ■ . f*f FTî -fui jfténtM^lrw »«ff liBjVit î>^T/iiTJÎJ»m rifi In'tfi'; — \ * * É • ■'■^' ■'* ahia^ btaiioi>a .^uo/üb huit nu M - ■'. • *■ S : >. ■' ■'ï’tf?,' r ^. ,. . •, aivC • . f ; w. :. Æ 'vv^:! -fOfiiini liioaiwp y.vvmfèàd i^njjh f^7^/a1 Wfe îoi^ta'rt atriwwi no« I*» af^l’ï aaa «ûilb bu bî oaaôiba inia^iiu'tiBiiaibaaoa ...^^■.: ■ ■':jf^4ISÏi .wolba Mio-*. V0;; «■HKia. •. * . . - w . , yj ' l^'.i.î i^Sjfe L. . -;'- 4t- ■ iÊ . r-v rM .■ >..:; ■’-vy > IfesS^p >» ^ a^;- ^ P* '■'•P® ^'■- *Si LARVES DE COLÉOPTÈRES — SUITE — PAR M. ÉDOUARD PERRIS VICE-PRÉSIDBNT DU CONSBa DE PRÉFECTURE DES LANDES CHEVALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR MEMBRE DE PLUSIEURS SOCIÉTÉS SAVANTES ÉLATÉRIDES llegapenthes (Ampediis) tiliialis Lacord. Fig. 189-200. LARVE Long. 10-12 milliin. Hexapode, grêle, linéaire, presque cylindrique, luisante, cornée et rousse en dessus, subcoriiée et jaunâtre en dessous, presque glabre. Tête ayant deux ou trois petits poils de chaque côté et quelques-uns en dessous, déprimée, un peu en forme de coin, presque carrée, de couleur marron, très-faiblement arrondie sur les côtés, concave dans sa moitié antérieure, marquée de quelques points plus visibles et plus nombreux postérieurement et en outre de quatre sillons dont deux médians se pro¬ longeant, en s’oblitérant, jusqu’au vertex, et deux bien marqués mais beaucoup plus courts vis-à-vis les mandibules. Épistome et labre nuis ; bord antérieur découpé par des échancrures en cinq dents, la médiane allongée, pointue et triangulaire, les deux autres, à droite et à gauche, pointues aussi et à côtés inégaux, les deux suivantes très-obtuses; échan- cré profondément aux angles antérieurs pour l’insertion des antennes. Dans les échancrures qui séparent la dent médiane de ses deux voisines une forte loupe montre deux ou trois petites crénelures. Mandibules assez robustes, de moyenne longueur, arquées, noires, pointues, avec une dent interne un peu en arrière du milieu, profondé¬ ment concaves en dehors, à la base, pour faire place aux antennes. 1 soc. UNN. T. xxnt. 2 LARVES DE COLEOPTERES Mâchoires et menton soudés depuis la base jusque près de l’extrémité, et formant une plaque subtriangulaire cornée et de couleur marron comme le reste de la tête, et parcourue par de profondes rainures indiquant les limites de ces organes. Partie libre de ceux-ci coriace et rousse. Lobe des mâchoires bien détaché, formé de deux articles dont le second court, à intersection peu distincte et surmonté de quelques spinules, n’at¬ teignant pas le sommet du second article des palpes maxillaires ; en dedans une lame cartilagineuse ciliée. Palpes maxillaires de quatre articles, le premier très-court, le second deux fois et demi aussi long, le troisième de moitié moins long que le précédent et plus court que le quatrième ; trois ou quatre poils à l’extré¬ mité 'des deuxième et troisième. Ces palpes sont droits et habituellement parallèles, mais peuvent devenir très-divergents. Lèvre inférieure beaucoup plus étroite à la base qu'à son bord anté¬ rieur qui est un peu arrondi et porte les deux palpes labiaux de deux articles égaux en longueur, mais dont le premier est beaucoup plus épais que l’autre et muni de deux ou trois petits poils. Antennes courtes, entourées extérieurement à leur base par une échan¬ crure du bord antérieur et se logeant en partie dans la concavité externe des mandibules ; de quatre articles, le premier court, rétractile, de cou¬ leur plus pâle et de consistance moindre que les deux autres, le second un peu plus long que le précédent, ventru extérieurement et muni de deux soies sur la dilatation, le troisième subcylindrique et plus court que le précédent, le quatrième un peu plus court, très-grêle, surmonté de deux poils assez longs et de un au moins extrêmement petit, et accompagné d’un article supplémentaire plus court que lui, épais, un peu pyriforme et visible surtout quand on regarde la larve de profil, parce qu'il est placé en dessous. Ocelles nuis ou non apparents. Prothorax presque aussi long que les deux autres segments thoraciques réunis, presque de couleur marron, avec une lisière antérieure et posté¬ rieure sensiblement plus pâle et très-finement striée ; marqué en dessus de points très-petits et écartés au milieu, plus forts et plus serrés sur les les côtés, et d’un fin sillon médian qui se prolonge jusqu’à l’extrémité du pénultième segment abdominal. Mésothorax et métathorax de la couleur du prothorax, avec une lisière postérieure, marqués de points assez forts et assez serrés antérieurement et sur les côtés, fins et écartés sur le milieu ; lisière pâle, très-fmeraent ÉLATÉniDES. - MEGVPENTHES 3 Striée sur scs deux tiers postérieurs et limitée antérieurement par une série transversale de petits points presque imperceptibles même à une forte loupe. Abdomen un peu moins foncé que le thorax, de neuf segments, les huit premiers plus grands que les deux derniers thoraciques, du reste ponc¬ tués et liserés comme eux. Neuvième segment plus densément ponctué que les autres, mais toujours un peu inégalement, subconique, se dilatant deux fois très-faiblement avant l’extrémité qui se termine par une petite pointe un peu conique et pointue. Dessous du corps uniformément roussâtre, finement et peu densement ponctué; chaque segment, sauf le dernier, marqué, à une certaine distance de chacun de ses bords latéraux, d’un sillon, ou plutôt d’un pli un peu oblique, surtout sur les segments thoraciques, et que je suppose destiné à faciliter une dilatation de la carapace cornée, soit pour les mouvements de la larve, soit aux approches de la métamorphose. Dernier segment montrant une plaque un peu convexe et ponctuée, un peu plus que demi-elliptique, d’une longueur égale aux quatre cinquièmes de ce segment et terminée par un petit mamelon charnu, presque tubu¬ leux et entouré de poils roussâtres serrés. Cette plaque est susceptible de se soulever comme une soupape, ou plutôt de jouer comme la table su¬ périeure d’un soufflet, de manière à faire porter sur le plan de position le mamelon qui n’est autre chose que ce pseudopode ou cette ventouse que nous retrouvons dans presque toutes les larves de Coléoptères et au centre de laquelle est l’anus. J’ai dit en commençant que cette larve est presque glabre ; on ne voit, en eftét, que deux ou trois poils de chaque côté des segments thoraciques et un de chaque côté des huit premiers segments abdominaux, vers les deux tiers de leur longueur. Le dernier segment a des poils tout autour et surtout à l’extrémité, mais quand on soumet la larve au microscope, on constate l’existence, sur toute la surface du corps, de très-petits poils raides et clair-semés qui doivent assurément lui être de quelque secours pour la progression. Stigmates à péritrème elliptique et de couleur marron, au nombre de neuf paires : la première, plus grande que les autres, voisine du bord antérieur du mésothorax et de l’insertion des pattes, et visible seulement lorsqu’on regarde la larve en dessous, les autres vers le quart antérieur des huit premiers segments abdominaux et visibles de profil. Pattes courtes, robustes, rousses, de cinq pièces, ongle compris, héris¬ sées de quelques soies et d’épines fortes, assez nombreuses, alignées 4 I,\nVES DE COLÉOPTÈRES extérieurement sur la hanche, disposées sous le trochanter et la cuisse en deux séries, sur les bords d’une large rainure longitudinale, en très-petit nombre sous le tibia ; trochanteg presque aussi long que la cuisse, qui est sensiblement plus courte que le tibia ; ongle assez long, crochu, une longue soie à sa base intérieure qui est un peu dilatée. J’ai trouvé plusieurs individus de cette larve, ainsi que des nymphes et des insectes parfaits, dans un vieux Châtaignier creux, dont le bois, qui avait déjà nourri des larves d’Anol/iu?n, de Helops et autres, était altéré et ramolli par l’humidité. J’ai des raisons de croire qu’elle vivait des déjec¬ tions et des dépouilles des larves qui l’avaient précédée et, à l’occasion, de celles que ses cheminements à travers ce bois tendre et presque feuilleté pou¬ vaient lui faire rencontrer. Ce qu’il y a de certain, c’est qu’aux approches de la métamorphose elle creuse dans les couches ligneuses une cellule en ellipse déprimée, car c’est dans ces conditions qu’on trouve la nymphe. NYMPHE Très- glabre, antennes un peu épineuses, une soie épaisse, subulée, roussâtre et subcornée à l’extrémité à chacun des angles antérieurs du prothorax, deux semblables aux angles postérieurs et deux à la base, vis-à-vis l’écusson, ces quatre dernières inclinées en avant; deux appen¬ dices divergents et subulés à l’extrémité de l’abdomen; un mamelon aux angles postérieurs des deuxième à sixième segments abominaux qui sont très-finement alutacés sur le dos. Le Megapenthôÿ tibinlis était naguère compris dans le genre Elater, et l'on peut dire que si la physionomie de l’insecte parfait motivait assez ce classement, celle de la larve aurait pu le justifier aussi. Sa couleur, sa forme étroite, cylindrique et linéaire, et la pointe qui termine le dernier segment la feraient prendre, au premier coup d’œil, pour une larve d’Ela- ter; il faut même un examen minutieux et comparatif pour renoncer à cette assimilation ; mais quand on y regarde de près, on constate des caractères qui légitiment la création du genre dans lequel a été placé l’in¬ secte dont il s’agit. Ainsi que je l’ai dit dans VHisloire des Insectes du Pin mnritime, à pro¬ pos de quelques larves d’Élatérides, la forme du dernier segment et la ponctuation constituent des distinctions génériques assez sûres. Si nous appliquons ici cette donnée, nous voyons que, dans les larves d’E/aicr, la ponctuation dorsale des segments abdominaux, quoique inégale, comme ÉLATÉRIDES. MEGAPENTHKS 5 dans celle du Megapenthes tibialis, est cependant plus forte et que cha¬ que segment, sauf le prothorax, présente, près du bord antérieur, une dépression calleuse, s’élargissant du milieu vers les côtés, striée en long et émettant un sillon à son extrémité latérale. Le dernier segment , uniformément et fortement ponctué, se rétrécit régulièrement et sans sinuosité d’avant en arrière jusqu’à la pointe terminale ; or, j’ai dit que, dans la larve du iiegapenthes, ce segment est faiblement ponctué sur le milieu et que la pointe est précédée de deux dilatations, ce qui rend les côtés sinueux. Ce même segment présente en dessous un autre caractère très-appréciable et dont il faut tenir compte : la plaque mobile que ter¬ mine la ventouse anale ne dépasse pas les deux cinquièmes antérieurs de ce segment dans les larves d’Elater et peut à peine se soulever, tandis qu’elle atteint au moins les trois quarts dans celle du Megapenthes tibialis et qu’elle est susceptible d’un écartement assez notable. Les larves d’Agriotes ont aussi le dernier segment terminé en pointe, mais elles se distinguent de leurs similaires par plusieurs caractères dont le plus apparent est l’absence presque complète de toute ponc¬ tuation. Le genre Megapenthes comprend une autre espèce, le lugens Redt., qui, par sa matité, la densité de sa ponctuation et le prolongement des angles postérieurs du prothorax, se différencie très-sensiblement du tibia- lis. Les larves de ces deux espèces présentent aussi quelques différences assez tranchées, et que je crois devoir indiquer. megupenthes (Elater) lugens Reot. Fig. 201-202. LARVE Elle est longue de 12 à 15 millim. et elle a la forme, la consistance, la couleur et la villosité de celle du M. tibialis. La tête et tous ses organes sont conformés de même, ainsi que les pattes, mais elle en diffère 1» par la ponctuation, qui est visiblement plus forte, plus serrée, plus régulière; 2® par la forme du dernier segment qui se rétrécit régulièrement d’avant en arrière et se termine par trois dents, dont la médiane plus longue que les autres, qui sont un peu divergentes. Elle a été trouvée plusieurs fois, avec l’insecte parfait, par M. Bauduer, dans les troncs caverneux de vieux Chênes-lièges dont le bois était dans D LARVES DE COLÉOPTÈRES les conditions de celui du Châtaignier qui m’a fourni la larve du M. tibia- lis. Celle-ci, du reste, a été recueillie aussi par M. Bauduer en compagnie de celle du higens. Les larves connues d’Élatérides se rapportent aux espèces sui¬ vantes : Adelocera varia Ouv.. Blisson, Soc. Ent. ISiG, p. 67. — A. carbona- ria ScHHK., Lucas, Soc. Ent. 1 852, p, 268; Perris, Soc. Ent. 1854, p. 140, et ScHiÔDTE. Naturhistorisk Udsskrift (Journal d’hist, natur. t. VI, 3' par¬ tie, p. 504), sous le nom d’Agrypms atomarius. Lacon murinus L., Westwood, Introd. t. I, p. 233, et Schiôdte, loc. cit., p. 507. Chalcolepidius erythroloma C.wd., Schiôdte, loc. cit. p. 497 (de l’île Oahu). Alaus oculatus?., Harris, Insect of Massach. 1841, p. 48 et surtout Chapuis et Candèze, Catal., p. 142 (de l’Amér. Septentr.). — A. speciosus ? L., Candèze, Soc. des Sc. de Liège, 1861, pl. VI, fig. 10 (de Ceylan). — A. Montraveli Montrouz., Montrouzier, Soc. Ent. 1860, p. 254 (de la Nouv.-Calédonie). — A. myops F., Schiôdte, loc. cit., p. 500 (de l’Amér. Septentr.). Elater sanguineus L., Bouché, Naturg. 1834, p. 185, et Perris, Soc. Ent. 1854, p. 148. — E. fulvipennis Hoffm., Bouché, loc. cit. p. 183. — E. pomorum Geoffr., Curtis, Soc. Ent. 1853, p. 43, et Heeger, Sitzber. Wien. Acad. Wiss. 1854. — E. nigrinns Hbrbst, Letzner, Arb. Schles. Gesells. 1857, p. 119. — E. dibaphus Schiôd., Schiôdte, loc. cit., p.513. — E. crocatus Cast., Schiôdte, loc. cit., p. 514. Cryptohypnus riparius F., Perris, Soc. des Sc. de Liège, 1855. M. Schiôdte a publié {loc. cit. p. 517), sous le nom de Elater (Hypoly- thus) riparius F., qui est le même que le précédent, une larve dont la des¬ cription diffère spécifiquement et même génériquement de la mienne. D’après moi, la larve que je considère comme appartenant au C. riparius est la seule, à ma connaissance, de tout ce groupe qui ait un épistome et un labre distincts, ce dernier simple et arrondi. Son corps est lisse, sauf qu’il est parsemé de rides sinueuses, écartées et très-superficielles; le dernier segment, un peu plus grand que les précédents, est à contour semi-elliptique , le bord postérieur étant régulièrement arrondi, sans aucune trace de dent, de pointe ou d’échancrure. Quand on observe ce segment de côté, on aperçoit près du bord inférieur une toute petite crête longitudinale et arquée : c’est un des côtés d’une ellipse très-régulière. ÉLATÉRIDES 7 tracée sous le segment et au pôle postérieur de laquelle se trouve le ma¬ melon anal faiblement extrac tile. La larve de M.Schiôdte, au contraire, n’a ni labre ni épistome dis¬ tincts, le bord antérieur de la tête est tridenté et les angles frontaux sont très-aigus. Le corps est couvert d’une fine réticulation inégale et de plus rugueusement ponctué. Le dernier segment, presque d’un sixième plus large que long et largement arrondi de chaque côté, est rugueux en des¬ sus, creusé de deux profonds sillons marginaux et bordé de dents obtuses dont la dernière est très-grande. Évidemment ces deux larves n’appartiennent pas au même insecte. Celle de M. Schiôdte habite dans les prés enfoncés, in pratis depressis; j’ai trouvé assez abondamment la mienne dans les Pyrénées, sous les pierres, près du lac de Gaube, avec de nombreux insectes parfaits. Certes, j’ai la plus grande confiance dans M. Schiôdte, mais j’ai aussi quelques raisons de croire ne m’être pas trompé, quoique la chose soit lühi d’être impossible, et je puis assurément, sans offenser mon honorable collègue, le prier de vouloir bien essayer d’une vérification que je ne saurais guère me promettre, car nous n’avons pas ici le Cryptohypnus riparius et d’autres espèces de ce genre y sont très -rares. Campsosternus Templetonii WEsr^t., Candèze, loc. cit. (de Ceylan). Cardiophorus equiseti Herbst, Brauer, Verh. Wien. Zool. Bot. ver. 1857, p. 131. — C. asellus Er., Schiôdte, loc. cU., p. 494. — C. rufi- collis L., Schiôdte, loc. cit., p. 496. Melanotus niger F., Bouché, Naturg. 1834, p. 186. — M. ru/îp es Herbst, Bouché, loc. cit., p. 185, et Perris, Soc. Ent. 1854, p. 134. — M. casta- nipes Paye., Schiôdte, loc. ciC, p. 513. Limonius BructeriF., Schiôdte, loc. cit., p. 517, sous le nom de Eiflier (Pheletesj Bructeri. Athous undulatus de G., de Geer, Mémoires, t. IV, p. 155. — A. rhom- beus Ol., Dufour, Ann. Sc. natur. 1841, p. 41, Curtis, Soc. Ent. 1853, Perris, Soc. Ent. 1854, p. 146 et Schiôdte, loc. cit., p. 523. — A. niger L., hirtus Herbst, Chapuis et Candèze, Catal., p. 144; excellente descrip¬ tion qui ne pèche qu’en ce que les auteurs n’ont donné aux antennes que trois articles au lieu de quatre, et qu’ils n’ont rien dit de l’article supplé¬ mentaire qui est visible de profil, quoique très-petit, ainsi que je viens de le vérifier sur des individus envoyés par M. Candèze lui-même. — A. rufus DE G., Perris, Soc. Ent. 1854, p. 143, et Schiôdte, loc. cit., 8 LARVES DE COLEOPTERES p. 522. — A. hæmorrhoidalis F., Schiôdte, loc. cit., p. 525, sous le nom de ruficaudis Gyl, — A. subfuscus Gyl., Schiôdte, loc. cit. p. 526. Corymbites tessellatus L., Schiôdte, loc. cit., p. 518, sous le nom de Elater (TactocomusJ tessellatus L., holosericeus Auct. — C. æneus L., Schiôdte, loc. cit., p. 549, sous le nom de Elater (Diacanthus) æneus L. — C. cinctus Payk., Schiôdte, loc. cit. p. 519, sous le nom de Elater (HypogamusJ cinctus Payk. — C. pectinicornis L., Schiôdte, loc. cit., p. 520. — C. castaneus L., Schiôdte, loc. cit., p. 521 . — C. sjaelandi- eus, 0. F. Müeller, Schiôdte, loc. cit., p. 521, sous le nom de Elater (Actenicerus) sjaelandicus 0. F. Müeller, tessellatus Auct. Ludius ferrugineus L., Blisson, Soc. Ent. 1846, p. 65, et Mulsant et Güillebeau, 7« opusc., p. 187. M. Schiôdte a publié, loc. cit., p. 514, sous le norn de Ludius ferrugi- neus, une larve qui diffère de celle qu’ont décrite les auteurs précités et qui m'est bien connue. La vraie larve du Ludius est hsse avec trois points enfoncés et piligères de chaque côté de la tête près du bord postérieur, et trois points semblables, dont un ventral, de chaque côté des onze pre¬ miers segments, contre la lisière postérieure. Le dernier segment est longuement en cône obtus et muni de points piligères très-clair- semés, sans la moindre pointe apicale. La larve de M. Schiôdte, au contraire, a la tête et le prothorax profon¬ dément et densément ponctués ; les segments suivants sont marqués de points très-gros, très-allongés au milieu de ces segments, et se réunissent même çà et là pour former des rides. Le dernier segment est encore plus densement ponctué, il est rugueux sur les côtés et vers le sommet et ter¬ miné par une pointe aiguë. Ici, je ne puis m’empêcher d’être plus affirmatif que pour la larve du C.ryptohypnus, et j’atteste que la description de M. Schiôdte appartient à une larve autre que celle du Ludius. Elle me paraît convenir à une larve d'Elater (Ampedus). Agriotes obscurus L., Marsham, Trans. of the Linn. Soc., t. IX, et Westwood, Introd., t. I, p. 233. — A. segetis Bierk., de Geer, Mém., t. V. p. 397,Bjerkander, Mém. de Stockholm, 1779, p. 254, et Blanchard, Ann. de l’Agric. franç. 1847, p. 218. — A. lineatus L., de Geer, Mém., t. IV, p. 155; Kollar, Naturg. der Schædl. Insekt. 1837, p. 105 et Schiôdte, loc. cit., p. 516, mais non Bouché, Naturg., p. 186, qui a donné sous ce nom a larve de quelque Atfious ou Corymbites. — A. Sputator F,, Kol- ÉLATÉRIDES. — ADELOCERA 9 LAR, loc. cit., p. 149. — A. aternmus L.. Schiôdte, loc. cit., p, 515, sous le nom de Elatei' (Ectinus) aUrrimus L. Campylus linearis F., Stroem, Hans. Nogle Insekt. larves mid deres forvandl. t. Il, p. 375, Chapuis et Candèze, Calai., p. 146, et Schiôdte, loc. cit., p. 526. Voici le signalement de quelques autres larves de cette famille : A.delocera (Elater) fasciata L. Fig. 203. LARVE Cette larve, longue de 25 à 28 millim., ressemble, à s’y méprendre, à celles des A. atomaria et varia, déjà décrites. Comme elles, elle est lisse, c’est-à-dire dépourvue de toute ponctuation, si ce n’est sur la tête ; comme elles, elle a le lobe maxillaire palpiforme et nettement bi-articulé, elle est subdéprimée, un peu renflée à la région abdominale; d’une consis¬ tance plutôt coriace que cornée et d’une couleur qui est tout à fait propre, jusqu’ici du moins, aux larves de ce genre, c’est-à-dire que la tête est d’un brun marron, le prothorax marron, avec une lisière antérieure et postérieure jaunâtre, tandis que les deux autres segments thoraciques et les huit premiers segments abdominaux sont d’un jaune testacé luisant, avec une légère teinte roussâtre sur le dos et le bord postérieur très- fine¬ ment strié. Ces derniers ont en outre, en dessus et en dessous, une fos¬ sette longitudinale dessinant un bourrelet latéral un peu dilatable, et indé¬ pendamment des poils latéraux et latéro-dorsaux qui se trouvent sur tous les segments et même sur la tête, ils ont deux poils plus courts et plus rapprochés du milieu du dos. Le dernier segment, hérissé de longs poils, est en demi-ellipse allongée, testacé, corné, un peu concave, en partie ruguleux et bi-sillonné en dessus, bordé de dents ferrugineuses qui vont en grandissant d’avant en arrière, et dont la dernière, formée de deux lobes, l’un dirigé en dehors et l’autre arqué en dedans, dessine une échan¬ crure assez profonde et subarrondie. En dessous, le corps est uniformé¬ ment jaunâtre, sauf le prothorax qui est testacé et marqué de deux sillons en V. Ce segment et les deux suivants ont le pli sublatéral qui forme un bourrelet sur les huit premiers segments abdominaux ; mais ceux-ci ont de plus, de chaque côté de la ligne médiane, un autre pli qui dessine deux autres bourrelets longitudinaux, et même entre ces bourrelets on voit 10 LA.BYES DE COLEOPTERES deux sortes de mamelons allongés, obsolètes, mais un peu dilatables. Sous le dernier segment se détache une sorte de pied terminé par deux cro¬ chets arqués en bas, entre lesquels est la ventouse anale. Ces crochets sembleraient avoir pour but de favoriser des marches rétrogrades ; je les crois plutôt destinés à faciliter les mues de la larve et la mise en liberté de la nymphe. Les stigmates sont comme dans les autres larves d’Élaté- rides, c’est-à-dire au nombre de neuf paires dont la première, plus grande que les autres, est située en dessous, près de la base externe des hanches intermédiaires. J’ai trouvé cette larve, ainsi que la nymphe, dans les Pyrénées, en exploitant des souches de Pinus uncinata qui avaient nourri ou nourris¬ saient encore des larves de Tragosoma depsarium, de Rhagium, etc. La nymphe ressemble à celle des autres Élatérides, elle est glabre, avec les six soies épaisses du prothorax ; mais les deux soies divergentes du dernier segment, au lieu d’être simples, sont doubles et telles que les représente la figure que j’en donne. Elater prteustus F. Je ne reviendrai pas sur la description que j’ai donnée, loc. cit.. de la larve de VE. sangiUneus, je ne pourrais que la reproduire pour celle de VE. præustus que l’on rencontre, comme sa congénère, dans les souches du Pin maritime. Elle aurait trouvé place dans mon travail sur les insectes de ce Conifère si j’avais pu la distinguer de celle sur laquelle je n’avais aucun doute ; mais ce n’est que plus tard que je suis tombé sur une souche qui ne paraissait contenir que des larves, des nymphes et des insectes parfaits du præustus ; plus tard aussi j’ai pu, en élevant quelques-unes de ces larves, m’assurer de leur authenticité. En les examinant alors, comme en les revoyant tout à l’heure, je n’ai pu leur trouver d’autre caractère distinctif qu’une ponctuation un peu moins forte. Elater crocatus Geoffr. LARVE Cette larve est encore l’image fidèle de celle de VE. sanguineus. Elle n’en diffère, ainsi que la précédente, que par la ponctuation. Elle est tel- ÉLATÉRIDES. ELATER 11 leraent faible sur le prothorax qu’on la voit à peine ; sur les autres seg¬ ments, jusqu’à l’antépénultième, elle est aussi forte que dans la larve du san- guineiis, mais elle est sensiblement moins serrée, et au lieu de s’étendre sur presque toute la surface des segments, elle s’arrête au tiers antérieur ; on ne voit plus au delà qu’une ponctuation très-fine et très-éparse. Sur les deux derniers segments, où la ponctuation est toujours plus étendue et plus uniforme, les points sont bien moins gros et moins serrés; ils sont, pour la dimension, comme dans la larve du prceiistus, mais moins denses. Celte larve vit dans les souches d’ Aulne nourrissant ou ayant nourri des larves de Dot'Ciis parallelepipedus, de Tvichius abdominalis , de Stran- galia aiirulenta. Klatcr Iialteatu8 L. LARVE Cette larve, naturellement un peu plus petite que les deux précédentes, en diffère par la couleur plus claire du fond qui rend plus apparentes les callosités ferrugineuses et striées qui se trouvent près de la base des seg¬ ments ; mais sa ponctuation sert plus facilement et plus sûrement encore à la distinguer. Le prothorax est à peine marqué de quelques petits points presque imperceptibles; les autres segments n’ont que quelques gros points au-dessus du sillon sublatéral qui part de chaque extrémité de la callosité striée ; le milieu de leur face dorsale est, sur une assez grande étendue, lisse ou à peine visiblement pointillé. La ponctuation est un peu plus apparente et plus serrée sur les deux derniers segments. J’ai obtenu cette larve, sa nymphe et l’insecte parfait d’un tronçon de Sapin pourri venu des Pyrénées et qui contenait encore des larves de Rhagiurn bifasciatum et de Leptura cincta. La nymphe n’offre rien qui soit à signaler. Cardiophoriift* (Elater) ruflpeK Fouac. Fig. 204-208. LARVE Voici une larve qui a mis ma curiosité à une bien longue épreuve. Je la connais depuis longtemps, depuis longtemps aussi j’en ai préparé la 12 lARVES DE COLÉOPTÈRES description, avec la conviction que je pourrais la comprendre un jour dans mon travail sur les larves des Coléoptères, car je ne doutais pas qu’elle ne fût de Coléoptère, malgré la structure anormale de son corps qui avait l’air d’avoir vingt-six segments sans compter la tête. Plusieurs années de suite, je l’ai élevée pour arriver à l’insecte parfait, j’échouais toujours. Une fois cependant, dans un bocal où j’en avais installé plu¬ sieurs en apparence adultes, je trouvai deux Cardiophorus rufipes déjà morts. L’idée me vint bien que ma larve pouvait appartenir à cet insecte ; mais elle différait tant des autres larves d’Élatérides, son genre de vie était si différent aussi, il était tellement possible qu’en ramassant au pied des Chênes le sable mêlé de détritus dont j’avais rempli le flacon, j’eusse recueilli, à mon insu, des larves de Cardiophorus ou des insectes parfaits, que je n’osai me prononcer. J’en étais là, toujours préoccupé et intrigué de ma larve, toujours dis¬ posé à recommencer l’épreuve de son éducation, lorsque j’eus connais¬ sance du travail de M. Schiôdte sur les larves de plusieurs Élatérides. A la vue de la figure de celle du Cardiophorus asellus, image fidèle de celle qui me donnait tant de souci, je poussai une exclamation de joie, camion problème était résolu et le témoignage des Cardiophorus rufipes de mon bocal cessait d’être douteux. C’est donc avec une entière confiance que je donne, comme se rapportant à la larve de cet insecte, la description suivante. Long, pouvant atteindre 30 millim. et se réduire par contraction à 15. Hexapode, linéaire et même filiforme, presque entièrement glabre, char¬ nue, d’un blanc jaunâtre, sauf la tête qui est cornée et ferrugineuse et le prothorax qui est subcorné et testacé ; susceptible de s’allonger et de se raccourcir en désemboîtant ou en faisant rentrer des divisions des sept premiers segments de l’abdomen ; dernier segment simple, mamelon anal avec deux appendices pseudopodes. Tête deux fois aussi longue que large, à côtés parallèles, lisse et lui¬ sante, marquée en dessus de deux traits fins et blanchâtres partant du vcriex, parallèles jusque sur le front, puis divergeant vers la base des mandibules. Sillons frontaux larges mais très-peu profonds. Épistome et labre soudés entre eux et avec le front, formant une sorte de chaperon quadrilatéral avec les angles antérieurs arrondis et un petit prolongement médian subéchancré ; tout le bord antérieur frangé de poils dorés très-denses. Mandibules d’un brun ferrugineux, longues et d’une forme tout à fait anormale. Vues en dessus, elles sont droites, un peu arquées en haut et 13 ÉLATÉRIDES. - CARDIOPHORUS nullement en dedans, paraissant formées d’une lame cornée, chagrinée, large à la base, se rétrécissant vers le sommet qui est largement échancré parce qu’il est formé de deux dents très-divergentes, ayant le bord externe un peu relevé et sur ce bord deux dents obtuses, et au bord interne aussi deux dents, mais plus pointues et la postérieure un peu inclinée en arrière. Vues de côté, elles sont fourchues depuis la moitié de leur longueur; le rameau inférieur, un peu plus court que le supérieur, est arrondi au bout et simple, avec une petite dent près de la base interne et une profonde et large cannelure sur sa face ; le rameau supérieur n’est autre que la lame visible quand on regarde en dessus, sauf que les dents, vues de profil, sont à peine appréciables, et sa face est également creu.sée d’une canne¬ lure. Ces deux rameaux sont un peu arqués en haut. Dessous de la tête convexe, formant une plaque unique, lisse, avec un sillon au milieu et une très-profonde échancrure antérieure pour loger les mâchoires et le menton. Mâchoires droites, bien plus longues que larges, s’élargissant depuis la base jusque près du sommet ; leur lobe placé non sur le même plan que les mâchoires, mais en dedans et formé d’une pièce arrondie, ornée d’une belle touffe de poils longs et un peu rayonnants, dont quelques-uns parais¬ sent plumeux, et d’une autre pièce bi-articulée, palpiforme, presque cachée au milieu des poils. Palpes maxillaires droits, longuement coniques, un peu divergents, de quatre articles, les trois premiers égaux en longueur, le quatrième plus court. >/c«fon très-étroitement linéaire, avec un petit élargissement près du sommet et après le milieu. Lèvre inférieure trois fois plus longue que large, s’élargissant un peu de la base au sommet, à peine avancée au milieu du bord antérieur où se trouvent deux longs poils. Palpes labiaux de deux articles, dont le premier le plus long. Antennes insérées non en dehors des mandibules, mais au-dessus d’elles et un peu plus courtes qu’elles, assez fortes, formées de quatre articles, le premier épais et court, le second un peu plus long, le troi¬ sième deux fois et demi aussi long que le précédent, subdépriiné mais sensiblement élargi de la base au sommet, lequel est obliquement tronqué et muni de chaque côté d’un poil, et porte le quatrième article beaucoup plus étroit, de la longueur du second, incliné en dehors et de plus l’ar¬ ticle supplémentaire très-^ourt, mais très-apparent quand on regarde la tète en dessus. 14 LARVES DE COLÉOPTÈRES Ocelles représentés par un petit granule pupillé de noir, placé immédia¬ tement en arrière de la base de chaque antenne. Ces deux ocelles sont exceptionnellement sur le crâne, au lieu d’être sur les joues, parce qu’ils accompagnent toujours les antennes qui, au lieu d’être insérées aux angles antérieurs de la tête, sont exceptionnellement implantées au-dessus des mandibules. Prothorax testacé et subcorné, sauf les lisières antérieure et postérieure qui sont membraneuses et d’un blanc jaunâtre, à peine plus large que la tête, d’une longueur un peu supérieure à la largeur. Mésothorax et métathorax égaux entre eux et un petit peu plus larges que longs, membraneux, d’un blanc jaunâtre, avec la lisière postérieure un peu plus foncée. Abdomen de neuf segments de largeur croissante jusqu’au quatrième, puis décroissante jusqu’au dernier. Les sept premiers un peu renflés anté¬ rieurement et marqués de deux plis annulaires divisant chacun de ces segments en trois parties dont la postérieure s’emboîte et disparaît par contraction dans la précédente et celle-ci plus ou moins, mais jamais entièrement dans la première, de sorte que la larve, lorsqu’elle marche et qu’elle donne à son corps toute son extension, est très-allongée, très- grêle et linéaire, tandis que lorsqu’elle se contracte pour se reposer ou parce qu’elle est inquiétée, elle est un peu ventrue et longuement fusi¬ forme, Huitième segment simple, c’est-à-dire non divisé et un peu plus large que long. Ces huit segments munis d’un très-petit poil près de chaque angle postérieur et marqués, tant en dessus qu’en dessous, de cinq cannelures bien dessinées lorsque la larve est allongée, nivelées lors¬ qu’elle est contractée, mais laissant, même dans cet état, leurs traces visi¬ bles, parce que le fond de ces cannelures est mat et que leurs intervalles sont luisants. Troisième segment abdominal et les cinq suivants pourvus, de chaque côté de la face ventrale, d’une verrue conique, auxiliaire des organes de progression. Neuvième segment simple, sans plis ni canne¬ lures, lisse, longuement conique, son extrémité obtuse hérissée d’une touffe de poils blonds rayonnants. Mamelon anal libre, presque aussi long que le dernier segment, sus¬ ceptible de s’appliquer contre ce segment ou de s’en détacher pour se poser sur le plan de position où son action est secondée par deux papilles assez longues, un peu arquées et divergentes de manière à déborder entiè¬ rement le corps. Stigmates. Sur chaque côté de la première partie des huit premiers seg- ÉLATÉRIDES. - CARDIOPHORUS 15 tients abdominaux, vers le tiers postérieur des sept premiers et la moitié du huitième, surgit un mamelon charnu, oblique, conique, rétractile et muni d’un pli longitudinal. A la base postéro -externe de chacun de ces mamelons une forte loupe montre un point roussâtre qui ne peut être, à mes yeux, qu’un stigmate. La première paire des ouvertures respiratoires se trouve assez près du bord antérieur du mésothorax, mais elle n’est visible que lorsqu’on regarde la larve en dessous. Cette première paire n’offre que cette particularité, mais les huit paires abdominales, que M. Schiôdte considère comme étant constituées par les mamelons dont j’ai parlé, sont pour moi, sauf meilleur avis, sessiles et semblables, avec des dimensions un peu moindres, à la première paire et s’ouvrent, ainsi que je l’ai dit, à la base de ces mamelons qui seraient à la fois une protec¬ tion pour ces stigmates et des organes de locomotion comme les verrues ventrales déjà citées. Pattes assez écartées, débordant le corps, formées de cinq pièces : une hanche assez longue, ciliée de poils blonds et fins ; un trochanter muni antérieurement en dessous de quelques poils ; une cuisse ayant à la face inférieure, près de l’extrémité, deux épines obtuses et quelques poils ; un tibia, plus court que la cuisse, montrant à la base un poil en dessus et une épine en dessous, et à l’extrémité deux ou trois poils et trois épines inégales ; enfin un ongle peu arqué et subulé. Cette larve singulière peut marcher à reculons à peu près comme celles des Cistélides, elle est souple, quoique susceptible d’un peu de raideur, mais très-souvent, lorsqu’on la saisit ou qu’on la manipule, elle fait la morte, devient flasque, et l’on dirait qu’elle a cessé de vivre. Rendue à la liberté, elle reste parfois un certain temps en cet état avant de repren¬ dre ses mouvements, bien qu’il paraisse certain que la lumière l'offus¬ que. M. Schiôdte a trouvé celle du Cardiophorus asellus sous les mousses et les feuilles tombées, près des racines des arbres et même de temps en temps et en abondance dans les nids de la Formica rufa. J’ai vu aussi celle que je viens de décrire ou une autre du même genre dans les détritus des nids de Lasius fuliginosus, mais je la rencontre habituellement dans le sable au pied des vieux Chênes ou sous la voûte de ceux qui sont caver¬ neux. On l’observe même en plus grand nombre dans ces derniers lieux où il ne pleut jamais, où le sable est toujours sec, de sorte qu’elle paraît pouvoir se passer, pour son développement et ses métamorphoses, de cette humidité qui est nécessaire à tant de larves, à moins qu’elle ne se 16 LARVES DE COLÉOPTÈRES déplace raomenlanément pour aller chercher un peu de fraîcheur en dehors de sa demeure ordinaire. 11 me serait difficile de dire au juste de quoi elle vit, car les lieux où on la recueille, quoique présentant le plus souvent des débris d’insectes, de la vermoulure et même des crottins de petits rongeurs, sont ordinai- ment dépourvus d’êtres vivants. Ses mandibules d’ailleurs, malgré leurs dents, semblent par leur forme peu propres à déchirer une proie, et à moins qu’elle ne chasse la nuit à découvert, elle est toujours cachée. Je suis porté néanmoins à croire qu’elle est carnassière et qu’elle peut aussi se nourrir de détritus animalisés. Une particularité assez singulière, c’est qu’on trouve assez fréquemment avec elle la larve d’un diptère du genre Thereva, filiforme aussi, très- allongée, et dont l’abdomen paraît avoir dix-sept segments, les huit pre¬ miers étant divisés en deux par un pli annulaire et le dernier muni de deux papilles pseudopodes. Mais celle-ci est plus coriace et à peine sus¬ ceptible de contraction. Je ne connais pas la nymphe du Cardiophorus, mais je suis convaincu que la larve se transforme dans la terre, car au mois de mai j’ai trouvé plus d’une fois, dans une sorte de cellule, un individu contracté et courbé en arc, paraissant se préparer à sa métamorphose. Je suis cependant dis¬ posé à penser que cette évolution s’accomplit le plus ordinairement à la tin de l’été, et cette opinion me vient de ce que, chez nous du moins, beau¬ coup de Cardiophorus rufipes hivernent à l’état parfait. On les trouve très-communément sous les écorces et bien d’autres abris. ]?Iclanofus (Cratonychns) sulcirollis Muls. LARVE La larve du M. rufipes étant en première ligne dans VHistoire des Insec¬ tes du Pin maritime, je l’ai décrite avec d’assez grands détails, et je ne puis, dès lors, qu’y renvoyer. Je rappellerai seulement qu’elle est subcy¬ lindrique, luisante, cornée, de couleur marron avec la lisière des seg - ments plus claire et finement striée et le dessous du corps moins foncé ; très-peu velue, comme celle des Elater avec lesquelles elle a de grands ilATÉRIDES. — MEIANOTUS. - CORYMBITES 17 rapports, mais lisse, ou imperceptiblement marquée de quelques petits points épars; que son dernier segment, longuement semi-elliptique, déclive et un peu concave à partir du tiers antérieur, estruguleux, marqué de quatre sillons longitudinaux partant de la base et n'atteignant pas l’ex¬ trémité; qu’à la naissance de la déclivité ce segment porte deux tuber¬ cules et que son contour postérieur est creusé de deux échancrures qui produisent un prolongement médian court, aplati, obtus et un peu relevé. C’est surtout la forme de ce segment qui caractérise les larves de Mela- notus. La larve du M. sidcicoUis, dont j’ai sous les yeux un individu de 35 mil- lim. de longueur, ressemble en tous points à celle du riifipcs. sauf pour¬ tant le dernier segment qui peut servir à l’en distinguer. Ce segment est plutôt longuement semi-ovale que semi-elliptique, il est déclive et quadri- sillonhé, mais il est plan et non concave, les deux tubercules manquent et toute la surface déclive est tuberculeuse et ridée en travers ; enfin le con¬ tour postérieur a quatre échancrures au lieu de deux seulement. J’ai trouvé celte larve en Espagne, dans les montagnes du Guadarrama, en explorant des souches de Pin sylvestre. Melauotus (Elater) castauipes Payk. A part la taille, qui est un peu plus petite, cette larve ressemble telle¬ ment à la précédente, qu’il est bien difficile de l’en distinguer. Le dernier segment a aussi quatre échancrures, mais le bord du contour postérieur est un peu relevé, la déclivité est plutôt rugueuseme.it ponctuée que gra¬ nulée et le prolongement médian est un peu moins saillant. On la trouve communément dans les vieux Chênes vermoulus. Corjrmbites (Elater) latus F. Fig. 200-212. LARVE Long. 20 millim. Hexapode, corps subdéprimé, visiblement atténué aux deux extrémités, corné en dessus, subcorné sur les flancs et en dessous. 2 soc. LINN. — T. XXIII. 18 LARVES DE COLEOPTERES Tête un peu plus large que longue, déprimée en coin, de couleur mar¬ ron, antérieurement plus foncée, marquée sur le front de quatre fossettes rapprochées deux à deux, les deux externes assez larges et irrégulières, les deux internes ponctiformes, et de quelques points entre ces fossettes et le bord antérieur ; celui-ci profondément denté, ainsi que l’indique la figure que j’en donne. Êpistome et labre nuis. Mâchoires et menton soudés, formant ensemble une plaque sillonnée, non subtriangulaire comme je l'ai figurée pour la larve du Megapenthes, mais presque en parallélogramme rectangle. Extrémité des mâchoires, lèvre inférieure et palpes conformés comme dans cette dernière larve, mais palpes maxillaires de quatre articles égaux et lobe maxillaire plus franchement de deux articles dont le dernier ter¬ miné par de petites soies spiniformes, avec le bord interne de ce lobe muni d'une lame cartilagineuse ciliée de longs poils roux. Cette pièce se détache de la mâchoire près de l’extrémité du premier article du lobe, et son bord supérieur, qui ne dépasse guère cet article, est arrondi. Mandibules noires, crochues, pointues au sommet, avec une saillie interne un peu en arrière du milieu, triangulairement canaliculées sur leur moitié basilaire supérieure, excavées extérieurement. Antennes comme dans la larve du Megapenthes, avec cette seule diffé¬ rence que le quatrième article est plus court et terminé par trois soies très- courtes, et que l’article supplémentaire ést aussi plus court et conique. Sur chaque joue, près de la base de l’antenne et un petit peu en des¬ sous, un point noir peu régulier et subtransversal qui a l’air d’une petite tache pigmentaire et qui représente un vestige d’ocelle. Prothorax à peine plus large que la tête antérieurement, s’élargissant un peu, en ligne à peu près droite, d’avant en arrière, aussi long que les deux segments suivants réunis, lisse, de couleur marron, avec une lisière antérieure et postérieure plus claire, cette dernière très-finement striée sur le bord; un peu en avant de cette lisière deux points laléro-dorsaux de chaque côté, donnant naissance chacun à deux poils roux; sur le milieu un fin sillon qui se prolonge jusqu’à l’extrémité de l’avant-dernier seg¬ ment. Le dit prothorax marqué en dessous de deux plis profonds, paral¬ lèles aux côtés, de deux autres sillons formant un angle dont le sommet est au niveau des hanches et d’un autre sillon médian partant du bord antérieur et à la moitié de son parcours se divisant en deux rameaux qui aboutissent aux deux côtés de l’angle précédent. ÉL4TÉRIDES. — CORYMBITES 19 Mésothorax et métathorax égaux, lisses et de couleur marron comme le prothorax, avec la lisière postérieure seule plus pâle et à peine visible¬ ment striée et les quatre points sétigères, de plus un pli sur chaque côté et deux dessous, en dehors des hanches. Abdomen de neuf segments, le premier de la longueur du métathorax, les suivants grandissant progressivement jusqu’au cinquième, tous jus¬ qu’au huitième de couleur marron, avec la lisière postérieure plus claire et tinement striée sur le bord, les points sétigères et quelques petits points à peine visibles et très -écartés, deux sillons latéro-dorsaux allant de la base jusqu’au milieu, un large pli de chaque côté avec quelques poils, et en dessous, près des bords latéraux, deux autres plis enfermant postérieurement une sorte de saillie triangulaire sur laquelle est un poil dirigé en arrière. Neuvième segment marron foncé, assez largement semi- elliptique, hérissé de longs poils roux, à surface dorsale rugueuse, à bords épais, relevés, munis de chaque côté de trois dents obtuses de dimension croissante et postérieurement d’un prolongement bilobé, dessinant une échancrure subarrondie; en dessous quelques tubercules sétigères dont deux presque dentiformes sous les deux lobes du prolongement terminal, et à la base une large plaque semi-discoïdale, susceptible de jouer un peu comme une soupape, entourée d’un bourrelet très-finement strié et por¬ tant au centre une sorte de ventouse saillante, presque charnue, entourée d’un cercle très-finement strié aussi et traversée par une fente longitudi¬ nale où se trouve l’anus. Stigmates comme dans les larves précédentes et disposés de même, ceux de l’abdomen placés dans les plis latéraux des segments. Pattes assez courtes, munies de quelques soies et très-épineuses, épines des hanches très-serrées, celles des trois articles suivants disposées en dessous sur deux rangs, comme deux rateaux ; ongle presque aussi long que le tibia, crochu seulement au sommet, dilaté en dessous â la base. Cette larve vit dans la terre soit d’autres larves ou insectes, soit de racines. M. de Bonvouloir, en m’en envoyant des échantillons, me l’a signalée comme causant de grands dégâts aux œillets de son parterre. La nymphe est semblable à celle du Megapenthes, seulement les deux soies anté-scutellaires sont verticales et non inclinées en avant, les soies terminales sont un peu plus courtes, un petit crochet relevé se trouve à l'extrémité de chaque élytre et les six premiers segments abdominaux sont finement striés sur le dos. 20 LARVE DE COLÉOPTÈRES Coryinbitcs (Glatcr) æiieus L. Après la description presque minutieuse que j’ai donnée de la larve pré¬ cédente, on ne doit pas s’attendre à de longs détails sur celle-ci. Je serais même embarrassé pour en dire quelque chose, car j’ai beau y regarder, je n’y vois pas une fossette, un point, un pli, un poil, un tubercule, une épine de différence ; tout, absolument tout, taille, couleur, consistance, pseudopode anal, est la même chose. J’ai trouvé d’assez nombreux individus de cette larve, avec des nymphes et des insectes parfaits récemment transformés, en juin 1854, dans les montagnes de Guadarrama, en Espagne, sous les pierres profondément enfoncées. Ses appétits sont donc les mêmes que ceux de la précédente, et sa nymphe est exactement l’image de celle dont je viens de parler. Afhous auandibularis Dur. d' Titanust Muls. 9 Fig. 213. LARVE Je dois de magnifiques individus de cette larve à mon excellent ami M. de Bonvouloir. Il n’en a pas, il est vrai, constaté l’authenticité, mais elle n’était pas douteuse pour lui, et elle ne saurait l’être pour moi : 1® parce que, vu ses dimensions, il n’y a aucun Élatéride européen du groupe auquel elle appartient qui puisse lui convenir, si ce n’est le Tita- nus, 2® parce qu’elle a été recueillie au pic de l’Hiéris, près Bagnères-de- Bigorre, aux lieux où ne vit que cette remarquable espèce. Je la donne donc en toute assurance avec le nom ci-dessus. Long. 28-36 millim. Légèrement déprimée, presque linéaire, c’est-à- dire peu renflée à la région abdominale ; cependant un peu atténuée aux deux extrémités, luisante, cornée en dessus, subcornée en dessous. Tête en coin, d’un joli marron, brillante, lisse, déprimée antérieurement, assez convexe sur le vertex, marquée en arrière de chaque mandibule d’un gros point d’où sort un poil roussâlre, à la suite de ce point d’une ÉLATKRIDES. ATHOUS 21 rainure qui va jusqu’au vertex et dont l’origine porte un poil, et sur chaque côté, de deux fosssettcs oblongues donnant aussi naissance à un poil. Bord antérieur très-profondément lobé, lobe médian subéchancré et ter¬ miné par deux crochets divergents ; dessous de ces lobes revêtu d’une épaisse pubescence dorée. Ëpistome et labre nuis. Mandibules noires, assez longues, peu épaisses, falciformes, sans dent à la tranche interne, profondément canaliculées sur les deux tiers basi¬ laires de leur face supérieure, très-peu concaves à la base externe. Plaque sillonnée qui réunit les mâchoires et le menton ni triangulaire ni parallé- logrammique, mais trapézoïdale, car elle se rétrécit d’un tiers environ du sommet à la base. Lobe maxillaire et lèvre inférieure comme dans la larve du Corymhites latus, avec les spinules et les cils dorés. Palpes maxillaires de quatre articles, le second plus long que les autres. Palpes labiaux de deux articles, le premier un peu moins gros relative¬ ment que dans les larves précédentes. Ces organes sont testacés avec les articulations plus claires. Antennes conformées comme à l’ordinaire, le quatrième article grêle et terminé par trois soies très-courtes, et l’article supplémentaire presque aussi grêle, cylindrique et de moitié plus court. Un vague point noir à la place ordinaire des ocelles. Segments thoraciques et huit premiers segments abdominaux d’un joli marron clair en dessus, plus pâle en dessous, du reste, quant à leurs dimensions relatives, aux lisières plus claires et striées, au sillon médian, aux points sétigères, aux sillons latéro-dorsaux, aux plis, aux mamelons et môme à la ponctuation presque imperceptible, conformés absolument comme dans la larve du Corymbites. Dernier segment de couleur marron, moins parallèle sur les côtés, plus régulièrement en demi-ellipse, peu ruguleux en dessus, à bords marqués mais non épaissis et relevés, à trois tubercules de chaque côté, de grandeur progressive, mais plus sembla¬ bles à des dents coniques qu’à des lobes arrondis; prolongements de l’extrémité profondément divisés en deux dents coniques, relevées, l’ex¬ terne beaucoup plus longue que l’interne, et qui, vues en dessus, parais¬ sent, la plus petite arquée en dedans, l’autre courbée en dehors. En des¬ sous, ce segment est entièrement lisse, mais la soupape et la ventouse anales sont la reproduction des mêmes organes de hhr\ed\i Corymbites. 22 LARVES DE COLÉOPTÈRES Il en est de même des stigmates. Les pattes, composées de cinq pièces d’égale longueur ou à peu près, sont moins épineuses, principalement sur les hanches qui n’ont qu’un rang d’épines partant de la base externe et se dirigeant obliquement vers le bord interne dont elles font à moitié le tour. Cette larve, dont je ne connais pas la nymphe, a été trouvé sous Icg pierres. Si on la compare à celle de VAthous rufus dont j’ai donné, loc. cit., la description et la figure, on verra qu’elle en diffère par la forme du lobe médian du bord antérieur de la tête, par les mandibules, dépourvues de dent interne, et surtout par la ponctuation qui est, pour ainsi dire, nulle, tandis qu’elle est très-forte et très-dense dans la larve du l'itfus ; elle l’est beaucoup moins, il est vrai, dans celle du rhombeiis, et je ne m’étonne pas, d’ailleurs, de trouver des caractères différentiels aussi tranchés à la larve d’une espèce dont les deux sexes sont si différents qu’ils ne parais¬ sent avoir rien de commun. Agriotes (Elater) ustiilatus Schaller. Fig. 2U. LARVE Long. 18 millim., entièrement la forme et la consistance des larves d'Elater, c’est-à-dire hexapode, cornée, subcylindrique, étroite et linéaire, mais plus pâle, plus luisante et à peine ponctuée. Je ne ferai connaître que les principaux caractères, ceux qui peuvent empêcher de la confondre avec d’autres espèces. Tête testacée, avec le bord antérieur noirâtre ; celui-ci lobé, mais lobe médian très-court et obtus; front largement et peu profondément bisil- lonné, très-finement et peu densement pointillé ; plaque formée de la soudure des mâchoires et du menton plus large de près d’un tiers anté¬ rieurement qu’à la base; troisième article des palpes un peu plus court que les autres ; quatrième article des antennes surmonté d’un long poil et de deux ou trois très-petits ; article supplémentaire très-court et coni¬ que; sur chaque joue un point noir transversal, irrégulier, pigmentaire, représentant un ocelle. Prothorax de la couleur de la tête, avec une lisière antérieure et posté- ÉLATÉRIDES. — AGRIOTES 23 rieure un peu plus foncée et très-finement striée, marqué de quelques petits points épars, d’un sillon médian qui se prolonge jusqu’à l’extrémité du pénultième segment, et, de chaque côté, d’un sillon très-net partant de la lisière antérieure et aboutissant à la postérieure. Les deux autres segments thoraciques et les huit premiers abdominaux d’un testacé jau¬ nâtre en dessus, un peu plus plus pâles en dessous, avec une lisière pos¬ térieure de couleur marron et très-finement striée ; marqués de très-petits points épars, d’autant plus visibles qu’on s’approche plus de l’extrémité, et de deux sillons latéraux très-droits et très-nets, comme ceux du pro¬ thorax, naissant au bord antérieur et se terminant à la lisière ; pourvus en outre, ainsi que le prothorax, de deux verticilles de poils roussâtres et écartés, un au quart antérieur et un au tiers postérieur de chaque seg¬ ment; poils du verticille antérieur un peu plus courts; neuvième segment à peine pointillé, hérissé de poils plus nombreux à l’extrémité, subconi¬ que, terminé par une petite pointe, comme dans les larves à’Elater, un peu tuméfié en verrue en avant de cette pointe, ayant de chaque côté, près du bord antérieur, mais visible en dessus, un trou rond entouré d’une sorte de péritrème noirâtre et ressemblant à un gros stigmate, M, Schiôdte lui donne le nom d’impression musculaire. Plaque et ven¬ touse anales comme dans les larves d’Elater; stigmates et pattes de même. Cette larve vit dans la terre où elle ronge le collet des racines de diver¬ ses plantes qu’elle fait périr. Elle est chez nous quelquefois très-nuisible, comme la chenille de YAgrolis segetum, au maïs, à la betterave, au tabac. Les larves à'Agriotes, si semblables à celles d’Elater par leur forme, la structure du dernier segment et la pointe terminale, s’en distinguent par leur couleur plus pâle, leur surface lisse et presque imperceptiblement pointillée, par l’absence des callosités transversales et striées de la base des segments, par une plus grande longueur des sillons latéraux et sur¬ tout par ces deux faux stigmates de la base du dernier segment, qui doi¬ vent avoir quelque fonction physiologique, mais dont je ne saurais pas plus indiquer la destination que de cette cavité qu’on remarque entre les deux crochets terminaux de certaines larves, telles que celles d’ Auloniiim , de Phloiotrya, etc. La larve que mon illustre ami M, Mulsant a publiée dans son Histoire naturelle des Lalig'enes (p. 86), tout en exprimant des doutes, comme appartenant à VAsida grisea, est incontestablement une larve d’Agriotes. 2i laryes de coléoptères Drasteriue (dater) bltnacnlatus F. I^ig. 215-216. LARVE Cette larve, longue de 6-8 millira,, grêle, subcylindrique, linéaire, res¬ semble à une jeune larve d’A/jriotes. Comme celle dont je viens de parler, elle est d’un testacé jaunâtre brillant, avec la tête, le prothorax et les lisières striées un peu plus foncés ; les organes de la bouche et les anten- • nés sont conformés de même, l’article supplémentaire de celles-ci est extrêmement court ; les segments, dont les dimensions sont relativement identiques, ont les deux verticilles de poils écartés, mais elle en diffère par les caractères suivants : le bord antérieur de la tête est très-peu pro¬ fondément lobé, il n’a, à proprement parler, que trois lobes, et le médian est pointu et non émoussé. Je ne vois pas la moindre trace de point ocel- loïde. Les sillons des côtés des segments manquent absolument et la ponctuation est nulle, mais à une très-forte loupe on aperçoit, principa¬ lement sur les côtés des derniers segments et sur toute la surface dorsale du dernier, une rugulosité presque imperceptible déterminée par des strioles sinueuses de la plus extrême finesse. Le dernier segment, en demi-ovaie allongé, est terminé par un tout petit prolongement subco¬ nique, tronqué ; enfin, on ne trouve aucun vestige de ces faux stigmates qui rendent si reconnaissables les larves d’Agriotes. J’ai recueilli plusieurs fois cette larve avec de nombreux individus de l’insecte parfait, sous des tas de végétaux en voie de décomposition. Ce serait ici le lieu de donner quelques généralités sur les larves des Élatôrides, mais j'ai rempli cette tâche dans l’Histoire des insectes dxi Pin maritime, cl jQ nQ croîs pas nécessaire de reproduire ici mes apprécia¬ tions. J’y ajouterai cependant ce qui est le résultat des observations que j’ai été à même de faire depuis. Les larves dont il s’agit ont été plus d’une fois assimilées à celles des Ténébrionides, dont elles diffèrent pourtant par des caractères si impor¬ tants et si nombreux qu’il n’est pas permis, je ne dis pas seulement de les confondre, mais même de les comparer. Cette assimilation a été la conséquence irréfléchie de leur couleur, de leur contexture généralement cornée, et même de leur forme qui, dans les larves cylindriques de Mêla- ÉLATÉRIDES. - DRASTERIUS 25 notxis, d'Elater, de Ludius et d'Agriotes. les rapproche de celles de la plupart des Mélasomes. Elles ont, de plus, cette ressemblance que leur corps a une certaine raideur, par suite de la dureté de ses téguments, et qu’il n’est guère susceptible d’extension et de contraction. Mais pourtant, dans ce groupe comme dans beaucoup d’autres, il y a une exception, une dérogation à la règle commune. Elle est constituée par les larves de Cardiophonis. Comment, en effet, reconnaître une larve d’Élatéride dans ce ver blanc, délicat, membraneux, sauf la tête et le pro¬ thorax qui sont colorés et cornés, dont le corps, longitudinalement cannelé et presque absolument glabre, est susceptible de telles contractions et ex¬ tensions, que sa longueur et son diamètre peuvent varier du simple au double, dont l’abdomen peut paraître avoir jusqu’à vingt-trois segments, les sept premiers étant susceptibles de se diviser en trois? A ces caractères insolites ces larves en joignent d’autres qui consistent dans la forme si étrange des mandibules et si étroite des mâchoires, du menton et de la lèvre inférieure, dans rinserlion des antennes au-dessus des mandibules, dans la situation des ocelles, de sorte qu’il serait bien difficile, pour ne pas dire impossible, de deviner a priori qu’elle appar¬ tient au groupe dont elle fait partie. La larve que j’ai attribuée au Cnjplohypmis riparius présente aussi des exceptions non au point de vue de la consistance et de la forme, mais par l’existence d'un épistome et d’un labre distincts, par le lobe des mâchoires d’une seule pièce, par la structure du mamelon anal et par la présence, sur chaque joue, de six ou du moins de cinq points noirs ocelliformes. Ces particularités, qui ont plus d’importance encore que celles que pré¬ sentent les larves de Cordiop/ioras, seraient, je le reconnais, de nature à inspirer quelques doutes sur l’authenticité de cette larve, alors même qu’elle ne serait pas implicitement contestée par le témoignage de M, Schiôdte. Je termine ce qui est relatif à ce groupe par un essai de tableau synop¬ tique des genres qui me sont connus. A Épistome et labre nuis ou inappréciables à cause de leur soudure avec le front ; bord antérieur de la tête dentelé. B Corps subdéprimé, assez large, ordinairement un peu plus étroit aux deux extrémités ; dernier segment bordé latéralement de crénelures dentiformes ordinairement émoussées, et terminé par deux prolongements bilobés laissant entre eux une profonde échancrure. 26 LARVES DE COLEOPTERES C Ces prolongements terminés par deux ou trois lobes ou dents. D Lobes ou dents des prolongements terminaux égàux. a Dernier segment convexe en dessus, couvert d’épines raides d’autant plus fortes qu’elles s’approchent plus du bord postérieur ; mamelon anal armé d’épines. Dernier segment marqué de quatre sillons dont les deux intermédiaires courts. ' Chalcolepidius, Dernier segment marqué de deux sillons seulement. Alaus. (Caractères tirés de la description de la larve du Chal¬ colepidius erythroloma par M. Schiodte et de celles de la larve de l’A^aws ocuJatus par MM. Chapuis et Candèze et de VA. myops par M. Schiüdte.) aa Dernier segment concave en dessus ; anus placé entre deux crochets à l’extrémité d'un mamelon anal volumi¬ neux et plus ou moins libre, dépourvu d’autres spinules. Mamelon anal peu libre, muni sur les côtés de granules cornés surmontés d’une soie ; dernier segment à créne- lures latérales obtuses, sa face dorsale marquée de deux sillons longitudinaux et de rides ondulés symétriquement > disposées. Mamelon anal grand et libre, se mouvant comme une sou¬ pape sous le dernier segment; celui-ci à crénelures laté¬ rales aigués ; sa face dorsale parsemée de petits granules. aaa Dernier segment plan ou très-faiblement convexe en dessus paraissant concave à cause du rebord crénelé. Anus placé à l’extrémité d’un mamelon conique, rétractile et sans crochets, enfermé dans un rebord en demi-cercle ; seg¬ ments de l’abdomen fortement ponctués en dessus, sur plus de leur moitié antérieure. sauf mandibularis. Dernier segment et anus comme le précédent; segments de l’abdomen avec une petite réticulation, ou à peine mar¬ qués de quelques points, sauf le dernier qui est ruguleux et quadri-sillonné. S.-g et s.-g Lacon. Adelocera. Athous Diacanthus Tactocomus. Comme le précédent, mais les huit premiers segments de l’abdomen ayant chacun quatre taches ferrugineuses sur un fond d’un jaune pôle. S.-g. Hypoganus. Comme Diucanlhus, mais dernier segment très-rugueux. S.- g. Corymbites, Comme Diacanthus, mais dernier segment à peine rugu¬ leux et les deux sillons intermédiaires très-courts. S.-g Actenicerus. (Ces caractères des divisions du genre Corymbites sont tirés des descriptions de M. Schiodte.) DD Lobes ou dents des prolongements terminaux inégaux, la dent interne beaucoup plus courte. ÉLATÉRIDES 27 Dent externe dirigée en dehors, crochue, verticalement rele¬ vée; segments de l'abdomen lisses en dessus ou montrant à peine quelques petits points. Alhous mandibularix. Dent externe dirigée en ligne droite et relevée en croc ; seg¬ ments de l'abdomen marqués de points transversalement confluents sur les deux tiers antérieurs de leur face dorsale (d'après la description de MM. Chapuis et Candèze). Campylus. CC Ces prolongements non lobés ou dentés et tellement conver¬ gents qu'ils se touchent presque par leurs extrémités. Limonius. (Caractères tirés de la larve du Limonius Bructeri donné par M. Schiodte; mais peut-être ne s’appliquent-ils qu'à cette espèce dont M. Kiesenwetter a fait le genre Pheletes, non admis par M. Candèze.) B2 Corps subcylindrique et corné. a Corps lisse. Taille grande, dernier segment très-longuement conique, arrondi à l’extrémité; mamelon anal très-petit, d’une largeur à peine égale au quart de celle du dernier segment à sa base. Luditts. Taille petite, dernier segment assez longuement semi-ellip¬ soïdal, terminé en pointe tronquée-, mamelon anal presque aussi large que ce segment à sa base. Drasterius. Dernier segment longuement demi-elliptique, plan et même le plus souvent un peu concave en dessus et marqué de quatre sillons sur près de la moitié antérieure ; terminé par trois crénelures dentiformes dont la médiane plus longue ; mamelon anal assez grand , presque aussi large que le dernier segment à sa base. Melanoius. aa Corps marqué de petits points épars. Dernier segment assez longuement demi-ellipsoïdal, terminé par une pointe, ayant de chaque côté, près de la base, une cavité de l’apparence d'un grand stigmate. Agriotes. Dernier segment colique, terminé par une petite pointe aigué, orné de tubercules grands et sétifères, disposés en trois séries transverses dont la première est au milieu du segment et la dernière vers la base de la pointe terminale. Dotopius. (D’après la description de la larve du Dolopius marginatus par .M. Schiüdte.) aaa Corps plus fortement et plus densement ponctué, surtout sur les derniers segments. Dernier segment longuement et régulièrement demi-ellipsoïdal, terminé par une pointe, marqué de deux sillons dorso latéraux ; mamelon anal ne dépassant pas les deux cinquièmes anté¬ rieurs de ce segment. Elatcr. Dernier segment marqué aussi de deux sillons dorso- latéraux, pas très-régulièrement semi-ellipsoïdal, à cause d’une sinuo- 28 LARVES DE COLEOPTERES sité qui existe près de l’extrémité ; terminé ou par trois lobes dont les deux latéraux peu marqués et le médian terminé en pointe, ou par trois dents à peu près égales ; mamelon anal atteignant les trois quarts de la longueur de ce segment. Megapenthcs B3 Corps cylindrique, membraneux (sauf le prothorax qui est sub¬ corné), grêle et très-souple ; les sept premiers segments de l'abdomen susceptibles de s’allonger en se désemboîtant, de manière à paraître composés chacun de trois anneaux ; ces mêmes segments ainsi que le huitième longitudinalement can¬ nelés. Mandibules anormales, divisées en deux branches dont la supérieure seule dentée. Dernier segment longuement et étroitement semi-elliptique; mamelon anal libre, terminé par deux appendices pseudopodes membraneux, arqués et diver¬ gents. Cardiophorus. AA Épistome et labre très-distincts, bord antérieur de la tête non flentelé. Cryptohypnus? LYCIDES Dict^opterus (Cnntltaris) sang;uineu9 L. J’ai trouvé aussi cette larve sous l’écorce des troncs morts de Châtaignier, avec des larves de Callidium, etc. ; mais comme j’en ai donné dans les Annales de la Société Entomologique, 1846, page 343, planche 9, nu¬ méro 5, une description et des figures auxquelles j’ai seulement à ajouter un petit ocelle peu apparent existant près de la base de chaque antenne, je m’abstiendrai de ce double emploi. Je dirai cependant que, lorsque la larve est très-jeune, elle peut en imposer. Alors, en effet, les parties blanches du corps sont relativement beaucoup plus étendues, et le dernier segment, au lieu d’être orange avec les crochets noirs, est noirâtre avec les crochets nuancés d’orange. Celte larve me fournit l’occasion, dont je profite , d’en signaler une autre de la même famille et qui n’est pas connue. Eros (Lycus) riibcns Gyll. Fig. 217-219. LARVE Cette larve, longue de 13 millimètres, ressemble beaucoup, par sa EROS LYCIDES. — 29 forme déprimée, sa consistance et tous ses organes, à celle dont je viens de parler ; elle est en ovale très-allongé. Sa tête est courte, transversale, avec le bord antérieur un peu avancé anguleusement, sans épistoine et sans labre. Les mandibules sont longues, fines, simples, subulées, articulées sur un petit mamelon placé sous le devant de la tête. Les mâchoires et le menton sont soudés ensemble et les premières sont dépourvues de lobe. Les palpes maxillaires sont de trois articles, les labiaux de deux et ces organes sont droits et divergents. Les antennes sont de deux articles dont le second beaucoup plus long que le premier et un peu en massue arrondie au sommet. Près de leur base existe un ocelle représenté par un petit tubercule rond. Les segments du thorax et de Yabdomen sont assez bien détachés et sont couverts en dessus d’une plaque subcornée qui laisse libre un bourrelet transversal dont elle est séparée par un pli assez marqué ; en dessous ils ont deux plis de chaque côté, et au milieu ils montrent des fossettes variables, indices de petites ampoules dilatables. Le mamelon anal est placé à la base du dernier segment, il est suscep¬ tible de se dilater en un pseudopode cylindrique bien saillant. Les pattes sont médiocrement longues, de cinq pièces, ongle compris, et sont munies de quelques poils. Les stigmates sont placés près du bord antérieur du mésothorax et au tiers antérieur des huit premiers segments abdominaux. Elle diffère de la ]ar\'e de Dicty opteras par des caractères bien tranchés. Cette dernière a les antennes terminées par une longue soie, elle est en dessus d’un beau noir mat, à surface réticulée, sauf le dernier segment qui est d’une jolie couleur orange et un peu luisant, et qui est terminé par deux crochets épais, ruguleux, très-émoussés et même arrondis au som¬ met et arqués en dedans ; en dessous elle est d’un blanc livide avec cinq séries de taches noires, y compris celles des bourrelets latéraux. Celle de VEros rubens, au contraire, a uniquement quelques tout petits poils près * de l’extrémité de l’article terminal des antennes, elle est en dessus d’un brun assez luisant et presque lisse, avec les bords antérieur et postérieur du prothorax et le bord postérieur des dix segments suivants d’un blan¬ châtre livide, ainsi que le bourrelet latéral, et le dernier segment, brun comme le reste et dépourvu de tout crochet, est simplement un petit peu 30 LARVES DE COLÉOPTÈRES échaiicré en arrière. Une très-fine ligne blanchâtre parcourt tout le corps sur son milieu dorsal. En dessous, la couleur est d’un blanchâtre livide avec une teinte brunâtre au milieu des segments abdominaux. Les pattes, au lieu d’être noires, sont d’un blanchâtre livide. La larve du Dictyopterus a des poils allongés et effilés, savoir ; quelques-uns sur la tète, deux de chaque côté des segments thoraciques, assez éloignés des angles posté¬ rieurs, deux sur le bourrelet latéral des huit premiers segments abdomi¬ naux, un assez grand nombre sur les côtés du dernier segment ; un autre plus court près de chaque angle postérieur des plaques dorsales et une série transversale de six sur chaque arceau ventral, le dernier segment excepté. La larve de VEros a quelques poils semblables sur les côtés de la tête, mais elle n’en porte qu’un seul sur les côtés de chaque segment, et ces poils sont bien plus courts, raides, tronqués ou émoussés au sommet, et quelquefois même ils paraissent au microscope très-légèrement en massue. Le dernier segment n’a que six de ces poils, placés en arrière ; l’arceau ventral n’en possède que quatre etje n’en vois pas sur l’arceau dorsal. J’ai trouvé cette larve, ainsi que l’insecte parfait, dans des troncs pres¬ que pourris de sapin, encombrés de détritus produits par des larves de Rliagium inqiiisitor et bifasciatum, de Leptura cincta et testacea, de VJiyncolus chloropns. etc. ; mais je ne connais pas la nymphe. M. de Castelnau, dans son Histoire naturelle des insectes coléoptères, 1. 1, p. 261, décrit les Dictyoptera dans l’ordre suivant : aurora, sanguinen et minuta, et il dit que « la larve de la première espèce est linéaire, aplatie, noire, avec le dernier anneau en forme de plaque rouge terminée par deux cornes cylindriques comme articulées et arquées. Elle a six pattes et vit sous les écorces du Chêne. » Ces mots semblent se rapporter au D. aurora qui est inscrit le premier ; mais je suis porté à croire qu’il y a là une erreur et qu’ils concernent le D. sanguinea, car la larve de Y aurora est, je crois, inconnue, tandis qu’à l’époque où M. de Castelnau publiait son livre, on connaissait celle du sanguinea, dont il a été parlé par La- treille (Règne animal de Cuvier, 1817, t. III, p. 237) et Erichson (Archiv. de Wiegm., t. I, p. 93). En 1861 , dans un mémoire sur les métamorphoses de quelques Coléop¬ tères exotiques, M. Candèze a décrit les larves et les nymphes du Lycus cinnaharmus, de Ceylan et du Colapteron corrugatum, du Mexique j ces larves, un peu différentes par la forme du prothorax et beaucoup par leur couleur de celle de VEros rubens. s’y rapportent néanmoins par leurs BROS LYCIDES. — 31 caractères essentiels et surtout par les organes de la bouche et par les antennes, et leur dernier segment est aussi tout simplement échancré. Un seul point a attiré mon attention, c’est l’affirmation de M. Candèze que la larve du L. cinnabariniis a, comme celles des Lampyrides, une paire de stigmates sur le métathorax, indépendamment de celle du pro¬ thorax et des huit paires de l’abdomen. Un peu plus loin il décrit trois larves de Lampyrides du genre Photuris, et il leur donne dix paires d’ori¬ fices respiratoires, dont la seconde sur le métathorax. Erichson cependant, dans les caractères généraux des larves de Lampyrides ('dj'c/iii;. deWiegm., t. I, p. 90), n’attribue à ces larves que neuf paires de stigmates ; mais en décrivant deux larves de cette famille, venues de Java, il leur en accorde dix paires. Je n’ose me permettre de contredire formellement les assertions d’Eri- chson et de M. Candèze, relativement à des larves exotiques que je n’ai pas vues. Je me borne à exprimer des doutes; mais ce que je puis affirmer, c’est que les larves de quatre espèces de Lampyris, une de Lamproriza, celle du Phosphænus hemipterus et celle de la Luciola Italica n’ont que neuf paires de stigmates et que le métathorax en est très-positivement dépourvu. C'est, du reste, ce qui résulte aussi très- clairement des descrip¬ tions de la larve de VAspisoma candellaria par M. Goureau (Société Ento- mologique, 1845, p. 345) et du Lampyris noctiluca par M. Mulsant (Molli- penneSf p. 79). Cela seul m’enhardirait à mettre en doute les stigmates raétathoraciques de la larve du Lycus cinnabarinus ; mais ce qui m'y porte plus encore, c’est que je ne connais pas un seul cas de stigmates semblables. Les larves de Lycides, lentes dans leurs mouvements, sont très-remar¬ quables par l’absence de l’épistome et du labre, caractère qui paraît commun aux larves des Mollipennes de M. Mulsant, et surtout par l’inser¬ tion et la ténuité des mandibules, ainsi que par le défaut des lobes maxil¬ laires et par la composition des antennes qui m'ont paru n’étre que de deux articles, quelque minutieux qu'ait été mon examen. Exotiques ou indigènes, elles se ressemblent toutes, du moins jusqu’ici, sous ces divers rapports, et constituent, dès lors, un groupe bien caractérisé et parfaitement limité. Quoiqu’elles vivent dans le bois mort, ou sous les écorces, il n’est venu, que je sache, à l’idée de personne de les considérer comme lignivores, car la finesse des mandibules, qui ressemblent plutôt à des suçoirs, comme celles des larves de Fourmilions, exclut de pareils appétits. Elles sont donc évidemment carnassières, peut-être môme, dans les cas de nécessité, 32 LARVES DE COLÉOPTÈRES coprophages. et il est possible qu’au lieu de déchirer leur proie, elles la percent pour en faire sortir les liquides nourriciers qu’elles sucent ensuite, ou qu’elles lèchent. Je regrette de n’avoir pas essayé de le vérifier quand l’occasion, qui est rare ici, s’en est présentée. MALACHIDES Aninotarsuei (JHalacbius) pulicarius F. Fig. 220-227. LARVE Long. 4-5 millim.=j hexapode, subdéprimée, sublinéaire, mais atténuée antérieurement et postérieurement et quelquefois un peu renflée vers le milieu de l’abdomen, charnue, quoique un peu coriace, d’un rosé vineux livide, revêtue d’une pubescence pâle, entremêlée de longs poils visibles principalement sur la tête, sur le dernier segment et sur les côtés des au¬ tres, terminée par deux crochets. Tête assez plate, un peu plus longue que large, à côtés parallèles, noire, avec le quart antérieur et les côtés ferrugineux. Êpistome très-transversal, s’étendant, ou peu s’en faut, jusqu’au bord externe des mandibules, surmonté d’un labre presque aussi large, en demi-ellipse transversal et longuement velu. Mandibules ferrugineuses, avec la pointe noire, larges, acérées, munies sur la tranche interne de deux dents dont la postérieure plus saillante et moins émoussée que la précédente. Mâchoires allongées, parallèles, s’avançant jusque vis-à-vis l’angle an¬ térieur de la tête, portant un lobe court, arrondi et cilié, et nnpalpe de trois articles. Menton soudé aux mâchoires, presque aussi long qu’elles, servant de base à une lèvre très-courte, surmontée de deux palpes labiaux de deux articles, dont le premier est renflé, presque globuleux. Antennes en cône allongé, entièrement rétractiles, de quatre articles, le premier et le second égaux, le troisième plus court, large et tronqué à l’extrémité pour recevoir, outre le quatrième article, l’article supplémen¬ taire qui est assez épais et conique. Celui-ci est visible quand on observe la larve en dessus, mais on le voit mieux de profil. MALACHlDJiS. AXINOTARSUS 33 Sur chaque joue, au-dessous de la base des antennes, quatre ocelles fer¬ rugineux, dont trois sur une ligne transversalement oblique et un plus gros vis-à-vis le plus supérieur des précédents. Prothorax plus grand que chacun des autres segments thoraciques, plus étroit antérieurement qu’à la base, orné, à partir du tiers antérieur, jus¬ qu’au bord postérieur, d’une tache linéaire noirâtre, coupée longitudina¬ lement par un trait pâle, et de chaque côté de cette tache, d’une autre de même couleur en arc de cercle. Mésothorax et métathorax marqués, sur leur moitié postérieure, de deux taches semblables, à peu près en forme de virgule renversée. Abdomen de neuf segments ; les huit premiers munis en dessus et en dessous, près de chaque côté, d’une dépression longitudinale dessinant un bourrelet qui règne le long des flancs, et en dedans de celte dépression d’une sorte d’ampoule peu saillante destinée à seconder les mouvements de la larve ; dernier segment noirâtre, corné, échancré, terminé par deux appendices cornés, d’abord droits et ferrugineux, puis noirs et relevés en crochet ; en dessous un mamelon pseudopode, charnu et rétractile au centre duquel est l’aims. Stigmates au nombre de neuf paires, la première près du bord anté¬ rieur du mésothorax, les autres au tiers antérieur des huit premiers seg¬ ments abdominaux. Pattes longues, velues, surtout le tibia qui est tout hérissé et terminé par un ongle assez long. J’ai trouvé plusieurs fois cette larve sous l’écorce ou dans le bois des branches de Châtaignier, de Chêne, d’Orrne, etc. habitées par des larves lignivores dont elle fait sa proie, sauf à vivre de leurs déjections si une pitance plus succulente lui fait défaut. C’est aux mêmes lieux qu’elle se transforme en nymphe. NYMPHE Elle est rosée, hérissée de longs poils blanchâtres sur la tête, le thorax, les genoux, le dos et les côtés de l’abdomen et surtout sur le dernier seg¬ ment qui est terminé par deux longues papilles subulées et longuement velues ; sur la face ventrale on voit à peine quelques soies près du bord postérieur des segments. L'ancien genre Malachius a été divisé en plusieurs autres dont je ne veux pas assurément critiquer la formation ; mais je dois dire que l’étude des Soc. UN. — T. XXIII, 3 34 LVIIVES DE COLÉOPTÈRES larves ne justifie pas jusqu’ici celle division comme elle le fail pour bien d’aulres que le progrès et quelquefois aussi les subtilités de la science ont fail scinder avec plus de raison peut-être. Ce que l’on sait sur les premiers états de ce groupe se réduit, il est vrai, à peu de chose, car on n'a publié que les larves suivantes: 1® celle du Malachius ænciis L., Perris, Société Entomologique, 1852, p. 591 ;2° celle dn Malachius bipiistulatus L., Hee- ger, Sitzber. Wien. ac. Wiss. 1857, p. 320 ; 3® celle de VAnthocomiis, aujourd’hui Antholinns lateralis Er. , Perris, Société Entomologique, 1854, p. 593; 4® celle du Malachius marginellus 01., Perris, Société Entomolo¬ gique, 1862, p. 201. Or, ces cinq larves, en y ajoutant celle de VAxino- tarsus pulicarius, se ressemblent tellement, qu’il est à peu près impos¬ sible de leur trouver des caractères différentiels autres que la taille, et l’on conviendra que les insectes parfaits se rapprochent bien aussi par leur physionomie; mais pourtant, lorsqu’on arrive à un genre d’un aspect diffé¬ rent et que, du premier coup d'œil, on peut séparer des Malachius et des Anthocomus, on trouve des différences appréciables dans les larves. Ainsi, celle de VHyphebreus albifrons 01., que j’ai publiée dans \es Mémoires delà Société des sciences de Liège, 1855, est d'un blanc mat et non rosée ou vineuse, sans taches sur les segments thoraciques ; la lèvre inférieure est un peu échancrée et non subarrondie, et le dernier segment, qui se charge souvent de trahir dans les larves les différences génériques, est blanc et charnu comme les autres et terminé par deux papilles droites, charnues et obtuses. Malgré les différences que présente cette dernière larve, comme elle offre les principaux caractères des autres, je crois pouvoir dire que les larves de la famille des Malachiens peuvent se reconnaître facilement à leur tête subcornée, ordinairement noirâtre, déprimée, en carré long avec les angles un peu arrondis, à leurs mandibules larges, profondément bifides à l’extrémité, avec une dent en arrière, comme dans les larves de Mala¬ chius, ou simples à l'extrémité, avec deux dents internes, comme dans d'autres ; à leurs antennes, dont le troisième article est large au sommet et dont l’article supplémentaire est court, épais et conique ; à la longueur et à la soudure parallèle du menton et des mâchoires, enfin à leurs quatre ocelles (1). Le plus grand nombre se distinguera aussi, à première vue, par (1) J'ai donné à tort cinq ocelles sur chaque joue à la larve du M. marginellus ; elle n’en a que quatre, dont un inférieur bien plus gros, ainsi que je viens de le véri¬ fier, et sa tête, que j’ai dite testacée, est ordinairement noirâtre. MALACHIDES 35 les taches des segments thoraciques et [les crochets du dernier seg¬ ment. Le caractère de ces taches, qui manque à la larve de \'Hyphe,bceua albi- fro.ns paraît se trouver dans celle de VEbceus coUaris, même avec accom¬ pagnement d’autres taches exceptionnelles, d’après ce que rapporte mon ami M. Lichtenstein dans le Bidktin de, la Société entomologique, 1875, p. cv. « Le 2 mai, dit cet habile observateur, j’ai rencontré dans le sable de jolies petites larves de Malachien d’un blanc de lait, avec une série dor¬ sale de taches rouge de sang au-dessous des dessins caractéristiques de ce groupe de larves. En même temps, j’ai mis à découvert plusieurs exem¬ plaires de VEbæiis collaris, et je ne puis douter que ces larves n’appartien¬ nent à cet insecte. Elles vivent en parasites dans les colonies d’un petit fouisseur du genre Passalæcus. » Le silence de M, Lichtenstein sur la conformation du dernier segment me porte à penser qu’il est, comme dans la généralité des larves de ce groupe, terminé par deux crochets. r 11 est admis que les larves des Malachides ont des goûts carnassiersj mais on n’est pas aussi bien fixé sur ceux des insectes parfaits. Dans l'Histoire des insectes du Pin, j’ai mentionné mes observations sur le Malachius æneus et V Axinotarsus puliearius que j’ai vus dévorer des éta¬ mines de graminées, et il y a lieu de penser que d’autres espèces, qui fréquentent les fleurs, se contentent d’une nourriture végétale ; mais il est possible que d’autres, que l'on prend en battant les arbres et les buissons, y vivent à l’état de chasseurs, et c’est assurément après des constatations personnelles que MM. Mulsant et Rey ont pu dire dans leurs V ésiculif'eres : « Leurs dents avides ne se bornent pas toujours à outrager nos végétaux ; quelquefois, à l’exemple des Téléphores, avec lesquels ils ont des rap¬ ports si nombreux, ils attaquent les insectes plus ou moins faibles qui semblent vouloir leur disputer leur nourriture, et les déchirent sans pitié, moins pour se repaître de leurs membres palpitants que pour se donner le barbare plaisir de les sacrifier. » M. Bedel a observé l'Ebæus thoracicus visitant les nids des abeilles maçonnes avec une insistance qui semble indiquer des relations de para¬ sitisme entre lui et la Chalicodoma muraria » (Soc. ent., 1872, p. 21); mais, quant à présent, on ne saurait dire si ces visites, évidemment inté¬ ressées, ont pour objet la consommation du miel approvisionné par 36 LARVES DE COLÉOPTÈRES l’abeille, ou la destruction de sa larve, ce qui est peu probable, ou h recherche des Triongulins, ou plutôt la ponte d’œufs d’oü naîtront des larves parasites. Je puis citer néanmoins des observations bien précises, démontrant qu’il y a des Malachides franchement carnassiers et qui, sans épargner peut-être des proies vivantes, s’attaquent incontestablement aux cadavres de divers animaux. Ces observations très-intéressantes sont de mon ami M. Peragallo et concernent VAtelestus Peragallonis. « Il faut, m’écrit-il, pour réussir dans la chasse de cet insecte, une grosse chaleur lourde, sans vent, du mois de juin. La plage de Nice est en galets, très-inclinée, très-difficile pour la marche ; on est donc obligé de suivre le bord de la vague jusqu’à ce qu’on trouve un point où les filets des pêcheurs ont été retirés le matin. On s’en aperçoit facilement à l’odeur d’abord, aux écailles et corps de sardines ensuite. C’est là que se tiennent les Atelestus. On les trouve sous les corps desséchés des petits poissons ; mais il est très-rare qu’on puisse les prendre dans ces condi¬ tions, car à peine mis à découvert, ils disparaissent sous une couche de galets. 11 faut inspecter ces petites pierres roulées et saisir le moment où VAtelestus, rapide comme l’éclair, passe sur l’un d’eux; alors, avec le doigt mouillé, on peut le pincer au passage, mais dans la proportion de un sur dix. Les mâles surtout sont d’une agilité phénoménale. « J’ai trouvé aussi VAtelestus sur les bords d’une petite rivière, dans un endroit tout voisin de la mer, où l’on vient laver le linge. Je pense que c’est le savon qui l’y attire, car ce petit insecte adore tous les corps huileux et gras, le poisson, les os encore frais, les rats morts. Je me rappelle en avoir rencontré un bataillon sous une poule morte apportée par la vague. » DASYTIDES Dasytes (Melyrls) pluinbeus Oliv. Fig. M8-233. LARVE Long. 6-7 millim., hexapode, ovoïde, allongée, subdéprimée, un peu ventrue à son tiers postérieur, d’un blanc un peu sale, charnue, assez DASYTIDES. DASYTES 37 ' molle et un peu coriace, hérissée de poils blanchâtres très-fins, plus longs sur la tête, sur le dernier segment et le long des flancs ; terminée par deux crochets. Tête très-peu convexe, cornée, en carré long, ferrugineuse antérieure¬ ment, puis noire avec une ligne blanchâtre partant du vertex et se bifur¬ quant sur le front pour se rendre aux deux angles antérieurs. Êpislome court, très-transversal, atteignant par ses extrémités la tranche externe des mandibules et surmonté d’un labre semi-elliptique et cilié. Mandibules ferrugineuses, avec l’extrémité noirâtre, larges à la base, crochues et bifides à l’extrémité, munies d’une dent vers le milieu de la tranche interne. Mâchoires et menton soudés, allongés, parallèles, atteignant le niveau des angles antérieurs ; lobe maxillaire petit, arrondi et cilié. Palpes maxillaires un peu arqués en dedans, et de trois articles dont le premier un peu plus court que les autres. Menton servant de base à une lèvre très-courte, transversale, surmontée de deux palpes labiaux de deux articles. Antennes en cône allongé, habituellement saillantes, mais susceptibles de rentrer complètement dans la tête, de quatre articles, le premier mem¬ braneux, plus pâle que les autres, le second à peu près aussi long, le troisième plus court, large à son sommet qui porte à la fois deux ou trois poils, le quatrième article grêle, long, terminé par un long poil et trois très-courts, accompagné d’un article supplémentaire qui est épais, court et émoussé. Ce petit article est visible quand on observe la larve en dessus, et alors, par un elîet d’optique, celui qui le porte paraît obliquement tronqué ; mais pour le bien voir, il faut examiner l’antenne de profil, parce qu’il est placé un peu en dessous, et alors le troisième article se montre tronqué carrément. Sur chaque joue, près de la base de l’antenne , un groupe de cinq ocelles testacés, trois antérieurs sur une ligne oblique et deux très-peu en arrière, placés de telle sorte que l’intervalle qui les sépare se trouve vis-à-vis le premier de ceux de devant. Segments du thorax un peu plus grands, le premier surtout, que les seg¬ ments abdominaux et s’élargissant progressivement. Prothorax de la largeur de la tête antérieurement, un peu arrondi à la base, marqué de taches brunes dont la réunion forme un fer à cheval ouvert en avant, avec un point au milieu et un petit rameau postérieur se dirigeant vers les angles. 38 LARVES DE COLÉOPTÈRES Mésothorax cl métathorax ayant chacun deux taches plus foncées et un peu arquées. Abdomen de neuf segments dont les premiers un peu plus courts que les autres ; les huit premiers marqués d’un pli transversal qui facilite leur dilatation, et près des côtés, tant en dessus qu’en dessous d’une fossette dessinant un bourrelet latéral orné de quatre taches brunes, dont deux au-dessus du bourrelet et deux dorsales à bords déchiquetés, quelquefois comme coupées en deux par le pli transversal dont j’ai parlé ; neuvième segment étroit, corné et noir en dessus, finement ponctué, largement cana- liculé et terminé par deux crochets cornés et ferrugineux, munis de petites aspérités surmontées de longs poils. Ces crochets, vus en dessus, parais¬ sent un peu arqués l’un vers l’autre ; et vus de profil, ils sont droits avec l’extrémité brusquement courbée en haut. Dessous du corps blanchâtre, avec une teinte brunâtre sous les deux derniers segments. Stigmates testacés, au nombre de neuf paires, la première près du bord antérieur du mésothorax, les autres au tiers antérieur des huit premiers segments abdominaux. 'ilJ’ai trouvé cette larve dans le Chêne, l’Aubépine, le Pommier et aussi dans des branches de Châtaignier, dans les galeries des larves d’Exocentrus adspersus dont elle dévorait ou avait dévoré l’habitant. C’est dans les mêmes lieux que j’ai trouvé la nymphe. NYMPHE Elle est très-légèrement rosée, hérissée de poils blanchâtres assez ser¬ rés sur la tête et le thorax, plus clair-semés sur le dos et les côtés de l’ab¬ domen. Le milieu du ventre en est dépourvu, mais on en voit deux sur chaque genou. L’abdomen est terminé par deux papilles charnues, pres¬ que cylindriques, portant trois ou quatre poils vers l’extrémité et finissant brusquement par un crochet subcorné, courbé en haut. Dans YHistoire des Insectes du Pin (Société Entomologique, ISSi, p. 599, j’ai publié les métamorphoses du Dasytes flavipes, en rappelant que M. Wa- terhouse avait déjà donné une description très-succincte et très-insuffisante de la larve du D. serricornis, mais avec une figure assez propre à la faire reconnaître et qui a été reproduite par M. Westwood, ainsi qu’à la sixième planche du Catalogue de MM, Chapuis et Candèze. Plus tard, et en 1858, (Société Entomologique, p. 5 13), mon ami,M.Laboulbène a décrit et figuré, avec le talent qui le distingue, la larve et la nymphe du D. cæruleus, trou- DASYTIDES. — DASYTES. — PSILOTHRIX 39 vées par lui dans des branches mortes de vieille date et qui avaient eu d’autres habitants. La larve du D. plimbeus ressemble tellement à celle du D. ftavipes, qu’il me serait impossible de dire en quoi elles diffèrent. Quant à celle du D. cæriileus qui fait partie du sous-genre Metadasytes de MM. Mulsant et Rey, elle se distingue en ce que les cinq ocelles sont un peu autrement disposés, que les taches du prothorax sont un peu différentes, et surtout que tout le dernier segment et ses crochets sont denseraent couverts d’as¬ pérités qui, dans les larves des D. plimbeus et flavipes, n’existent, et même en petit nombre, qu’aux crochets seulement. Les papilles termi¬ nales des nymphes de ces deux derniers ont à peine trois ou quatre poils, tandis qu’elles sont très-velues dans la nymphe du D. cærideus. Voici maintenant quelques mots sur la larve d’une espèce appartenant à un autre genre : Psilothrix (Ifelyrls) nobills III. Fig. 234. Long. 8 millira., semblable, par tous les caractères principaux, aux précédentes dont elle ne diffère que par les points suivants : Couleur générale blanc jaunâtre ou rosée; corps à côtés parallèles, par conséquent insensiblement renflé à la région abdominale; la tête, les deux premiers segments thoraciques et le dernier segment abdominal sont seuls un peu plus étroits que le reste. Tète entièrement testacée, sauf de chaque côté une tache brune sur la¬ quelle sont les cinq ocelles disposés comme il a été dit; menton non paral¬ lèle, mais s’élargissant d’avant en arrière. Proihorax marqué de taches rousses, une médiane en ellipse allongée, une de chaque côté en chevron ouvert en dehors et dont l’angle s’appuie sur l’elhpse, et un petit point dans l’intérieur du chevron ; taches des deux autres segments thoraciques rousses, celles de l’abdomen roussâtres quand elle existent, mais le plus souvent invisibles. Dernier segment d’un testacé pâle avec deux larges lignes noires atté¬ nuées postérieurement et aboutissant à la base des crochets lesquels, plus foncés que le reste du segment, ont quelques saillies à peine visibles aux points où s’insèrent les poils ; le surplus, vu à une forte loupe, est très- finement alutacé. 40 LARVES DE COLEOPTERES La nymphe ressemble à celle des Dasytes déjà cités, seulement les papilles terminales ne se rétrécissent pas brusquement pour donner naissance au crochet apical, elles s’atténuent graduellement et ont une forme subulée. J’ai trouvé cette larve en assez grand nombre dans des tiges d'Eryn- gium maritimum avec celles du Malachius marginelliis dont j’ai parlé plus haut. Je l’ai rencontrée avec une chenille de Micro-Lépidoptère, mais aussi, je l’avoue, dans des conditions qui semblaient incompatibles avec une larve carnassière et pratiquant des galeries là où ne paraissait habiter, ou avoir habité aucune autre larve, et je ne sais trop qu’en penser. Les moyens m’ont manqué pour étudier sérieusement et résoudre cette question que je signale à l’attention des observateurs. Quoi qu’il en soit, les faits que j’ai constatés pour d’autres larves du même groupe et des groupes voisins, ainsi que son organisation, me portent à penser qu’elle est carnassière ou coprophage. Depuis la rédaction de cet article, j’ai eu connaissance de la description très-détaillée et très-irréprochable de la larve et de la nymphe de ce même insecte, donnée par MM. Mulsant et Valéry Mayet (15® Opuscule, p. 87). Au point de vue des mœurs, les auteurs se bornent à dire : « Cetie larve, avant de se changer en nymphe, se creuse dans le végétal, théâtre de ses chasses, une retraite dans laquelle elle se transforme. » Cela sup¬ pose qu’ils l’ont trouvée dans une plante et qu’ils lui attribuent des goûts carnassiers. Si les classificateurs n’avaient placé les Dasytides à côté des Malachides, les larves conseilleraient de le faire. Il serait difficile de trouver deux groupes qui, sous ce rapport, se ressemblent autant. La tête et tous ses organes, mandibules, mâchoires, palpes antérieurs, semblent dériver d’un même type ; les segments thoraciques sont pourvus de taches ; le corps est couvert d’une pubescence assez épaisse, entremêlée de longs poils; le dernier segment est conformé de même. Jusqu’ici, un caractère de physio¬ nomie semblait devoir établir une ligne de démarcation assez tranchée, c’était, pour les larves de Dasytes, une forme un peu elliptique par suite du renflement de l’abdomen, et les taches brunes des segments abdominaux ; mais voilà que la larve du Psilothrix nobüis a une forme à peu près li¬ néaire et l’abdomen immaculé ; j’en suis donc venu à ne trouver, jusqu’à nouvel ordre, d’autre signe distinctif entre ces deux sortes de larves que le nombre des ocelles, qui est de quatre dans celles des Malachides et de cinq dans celles des Dasytides. DASYTIDES. CLÉRIDES. — TTLLUS 41 Leurs goûts doivent aussi être les mêmes et, à mon avis, elles sont les unes et les autres carnassières et coprophages, c’est-à-dire qu’elles mangent d’autres larves ou leurs déjections. Quant aux insectes parfaits, je n’oserais généraliser. Peut-être sont-ils phytophages, mais ce que je sais, c’est que plusieurs d’entre eux, du moins, sont anthérophages. A pro¬ pos de VAnthocomus Zuterafo (Soc. Ent. ISS^.p. 598), j’ai affirmé, de visu, que le Malachius æneus mange les anthères du seigle et le M. pulicarius celles d’autres graminées; je puis en dire autant pour le M. marginellus, le Dasytes cæruleus et le Psüothrix nobüis, et je ferai remarquer en outre que c’est principalement en fauchant sur les herbes que l’on prend ces sortes d’insectes ; mais cette dernière considération n’a pas, je le confesse, une grande importance à mes yeux, depuis que j’ai vu un Telephorusfuscus, que l'on prend aussi sur les herbes, dévorer à belles dents, au sommet d’une graminée, un Cryptocephalus 6 pustulatus qu’il tenait entre ses pattes de devant, avec une dextérité et une assurance prouvant qu’il est fort coutumier du fait. Il m’a paru depuis lors probable que certains Ma- lachides et Dasytides sont des insectes chasseurs et carnassiers. CLÉRIDES Tlllas (Ctbrysomela) elong:ataa L. Fig. 23S-240. LARVE Long., 12.13 millim., hexapode, subdéprimée, linéaire, avec la partie antérieure un peu atténuée, charnue et d’un blanc maculé de brun, presque glabre, avec quelques poils sur la tête et sur le dernier segment et un sur chaque côté des segments abdominaux ; terminée par deux crochets. Tête libre, ovale, luisante, cornée, testacée avec le bord antérieur un peu plus foncé ; celui-ci largement et très-peu profondément échancré. Épistome peu distinct du front, trois fois aussi large que long, à côtés obliques ; labre en demi-ellipse très-surbaissée. Mandibules larges à leur base, crochues à l’extrémité, longitudinalement carénées, ayant une protubérance vers le milieu de leur tranche interne. Dessous de la tête revêtu, jusqu’au niveau de l’insertion des antennes, d’une plaque cornée parcourue au milieu par deux sillons longitudinaux 42 LARVES DE COLÉOPTÈRES rapprochés, presque parallèles, largement échaiicrée en avant et que je considère comme formée par les supports des mâchoires et du menton intimement soudés. Cette plaque a un prolongement charnu, arrondi au bord antérieur et en avant duquel se trouve la partie charnue des m⬠choires et du menton. Mâchoires munies d’un lobe très court, hérissé de quelques petits poils, surmontées d'une 'palpe un peu arqué en dedans et de trois articles dont le premier plus long que chacun des deux autres. Sommet du menion à peu près carré, portant une lèvre très-courte, sub- échancrée avec deux palpes labiaux de deux articles. Ces organes, par suite de leur insertion très-avancée, font saillie en avant des mandibules. Anterrnes de quatre articles, le premier assez épais et membraneux, le second un peu plus long que le précédent et un peu plus large à l’extrémité qu’à la base, le troisième un peu plus court, ayant deux ou trois poils à l'extrémité, le quatrième presv.|ue aussi long que le second, terminé par un long poil et accompagné d’un article supplémentaire très-court et subco¬ nique. Ces antennes sont en très -grande partie rétractiles. Sur chaque joue, un peu en arrière de la base des antennes, un tout petit point noir non saillant et qui serait comme un rudiment à'ocelle. Prothorax s’élargissant un peu d’avant en arrière, roussâtre et parais¬ sant un peu corné en dessus, sur un espace triangulaire qui ne s’étend pas tout à fait jusqu’au bord antérieur. Mésothorax marqué, près de ses angles antérieurs, d’un trait brun à peu près en fer à cheval ; métathorax ayant de chaque côté une assez large bande longitudinale brune, et entre ces deux bandes, près du bord anté¬ rieur, deux ellipses brunes. Abdomen de neuf segments dont les huit premiers un peu dilatables sur les côtés et sur leurs deux faces et ornés sur le dos de taches ou ombres brunes très-marquées et dont je donne le dessin; neuvième segment se rétrécissant en s’arrondissant d’avant en arrière, roux et subcorné sur un espace postérieur arrondi, largement subcanaliculé dans cette partie et ter¬ miné par deux crochets cornés, relevés en forme de griffe, ferrugineux avec l’extrémité noire. Tout le dessous du corps d’un blanc livide. Stigmates au nombre de neuf paires, disposées comme dans les larves précédentes. Pattes de médiocre longueur, les quatre premiers articles à articulations CLÉMDES. — TILLUS ÀZ un peu plus foncées et calleuses, hérissés de quelques longues soies et terminés par un ongle long et roussâtre. J’ai trouvé cette larve dans les galeries de celles du Ptilinuapectinicornis dont il sera parlé plus bas et dont elle fait sa proie. Je l’ai rencontrée aussi dans les tiges mortes du lierre habitées par les larves du Pogonocherus dentatus et de VAnohium striatum, et comme j’ai plus d’une fois pris l’in¬ secte parfait sur les vitres de mon cabinet, je me persuade qu’elle faitaussi la guerre aux larves rongeuses de nos planchers. Elle se transforme au milieu de la vermoulure dans laquelle elle se prépare une loge dont les parois sont ensuite revêtues d’un vernis incolore. NYMPHE Elle a des poils blanchâtres sur la tête, sur le thorax, aux genoux, sur le bord dorsal et sur les côtés des segments abdominaux, et elle estmunie postérieurement de deux papilles blanches, charnues, glabres, très diver¬ gentes, à pointe un peu recourbée, roussâtre et subcornée. Les larves du groupe des dérides sont assez bien connues. MM. Mul- sant et Rey ont inséré, dans leur Histoire naturelle des Angusticolles, les descriptions que je leur ai envoyées des larves de Denops albofasciatus et de Thanasimus mutillarius ; ; celles du T. formicarius, déjà publiées par Ratzeburg et Erichson et du T. i maculatus ont été comprises dans mon travail sur les insectes du Pin, J’ai fait aussi connaître dans les Annales de la Société Enlomologique (1847, p. 32), les métamorphoses du Tillus unifasciatus, et (1854, p. 608), celles de l’Opilus mollis dont .s’était déjà occupé M. Waterhouse. Sturm a parlé de la larve de l’O. domesticus, et MM. Chapuis et Candèze ont indiqué dans leur catalogue les caractères distinctifs de ces deux dernières espèces. Svvammerdam, Herbst et Sturm ont écrit sur la larve du Clerus apiarius ; Schaeffer, Réaumur, Latreille et Westwood sur celle du C. alvearius qui figure aussi dans mes insectes pinicoles. J’ai décrit dans les Mémoires de la Société des sciences de Liège, 1855, la larve et la nymphe du Tarsoslenus univittatus, et l’on doit à M. Heeger 1848, p. 974), la connaissance des premiers états du Corynetes ruficollis. Je pourrais citer aussi la larve exotique du Thanero- clerus Buquetii publiée par M. Lefebvre (Société Enlomologique, 1835, p. 577), et voici enfin celles de VOpilus paUidas et du Corynetes rufi- cornis. 44 LARVES DE COLÉOPTÈRES Ogiilus (Clerus) g>allldus Oliv. Fig. 241. LARVE Long. 11 millim., visiblement atténuée antérieurement, s’élargissant un peu jusque vers le milieu de l’abdomen pour se rétrécir ensuite jusqu’à l’extrémité. Tête beaucoup plus étroite que le prothorax, déprimée, cornée, ferru¬ gineuse, marquée d’un sillon médian et d’autres petites lignes ou rides. Prothorax subcorné et ferrugineux sur un espace semi-discoïdal qui ne s’étend pas jusqu’aux bords antérieur et postérieur ; tous les autres segments, sauf le dernier, marbrés de blanchâtre et de brun, avec une ligne pâle médiane, visible principalement sur l’abdomen. Dernier segment ferrugineux et corné sur la moitié postérieure, terminé par deux appendices cornés, divergents, droits, cylindriques, brusque¬ ment terminés par une pointe qui, la larve étant vue en dessus, paraît se diriger en dedans, mais qui en réalité se dresse presque verticalement. Face ventrale pâle et livide, avec quelques marbrures rougeâtres très- peu apparentes. Corps velu, dernier segment surtout hérissé de longs poils très-touffus. Cette larve, que j’ai trouvée dans un tronc d’orme très-vermoulu, qui m’a fourni plusieurs insectes parfaits, ainsi que dans une branche de chêne nourrissant des larves d’Exocentrus adspersws, ressemble extrême¬ ment à celle de VOpüus domesticus qui est souvent marbrée comme elle, mais qui est plus grande et a l’espace subcorné du prothorax plus étendu. La conformation des cornes du dernier segment paraît propre aux larves d’Opilus. Corynetes ruficornis Sturm. Fig. 242. LARVE Long. 8.-9. millim., hexapode, d’un joli blanc, avec la tête, des taches sur les segments thoraciques et l’extrémité du dernier segment roux; fine- CLÉRIDES. - CORYNETES 45 ment et longuement velue, atténuée et subdéprimée antérieurement, ventrue à la région abdominale; terminée par deux appendices cornés et tronqués. Tête beaucoup plus étroite que le corps, carrée, déprimée, ferrugineuse, lisse, cornée et luisante sur ses deux faces, marquée en dessus d’un fin sillon médian qui se prolonge jusqu’au vertex, et d’un autre plus court vis-à-vis chaque mandibule et d’une fossette à la base interne de chaque antenne. Êpistome roussâtre, membraneux, soudé avec le front ; labre très-trans¬ versal, semi-elliptique, cilié. Mandibules noires à base ferrugineuse, pas très-longues, arquées, pointues, s’élargissant très-sensiblement du sommet à la base assez près de laquelle on voit une saillie constituant une dent molaire. Dessous de la tête formé d’une plaque continue et cornée, largement échancrée antérieurement, produite parla soudure des pièces basilaires des mâchoires et du menton ; cette plaque marquée au milieu de deux fines lignes presque parallèles et à droite et à gauche d’une autre ligne qui n’atteint pas le bord antérieur. Mâchoires hérissées en dehors de quelques poils, assez courtes, descen¬ dant à peine jusqu’au quart de la tête, leur lobe bien apparent et cilié de petites soies spinuliformes. Palpes maxillaires un peu arqués en dedans, de trois articles dont les deux premiers munis en dehors d’un petit poil et plus courts chacun que le troisième. Menton à peu près parallèle, lèvre inférieure cordiforme, sans languette visible. Palpes labiaux de deux articles, le deuxième plus long. Tous ces organes, d’un blanc roussâtre, font saillie en avant de la tête. Antennes de quatre articles, le premier assez long, épais, presque cy¬ lindrique et membraneux, le second de la même longueur mais bien plus étroit et susceptible de rentrer presque en entier dans le précédent, le troisième un peu plus court, tronqué un peu obliquement, portant le qua¬ trième article presque aussi long, mais beaucoup plus grêle que lui, sur¬ monté d’un assez long poil et de deux ou trois autres extrêmement petits et accompagné d’un article supplémentaire presque de moitié plus court, un petit peu conique, sans poil et inséré un peu en dessous. Sur chaque joue, très-près de la base de l’antenne, une très-forte loupe et le microscope montrent un petit globule noirâtre qui ne peut être qu’un ocelle. 46 LVKVES DE COLÉOPTÈRES Prothorax un peu plus large et un peu plus long que la tête, arrondi sur les côtés, couvert en dessus d’une plaque lestacée, subcornée, semi- discoïdale qui n’atteint ni le bord antérieur, ni les côtés, ni les angles postérieurs, et qui est traversée d’une ligne médiane longitudinale blan¬ châtre. En dessous, ce segment est au milieu teint de testacé. Mésothorax et métaihorax aussi longs que le prothorax, plus larges que lui, marqués chacun de deux taches roussàtres longitudinalement subel¬ liptiques, d’un blanc uniforme en dessous. Abdomen de neuf segments, les deux premiers un peu plus courts que le métathorax, les autres plus longs et s’élargissant jusqu’au sixième ; septième et huitième graduellement un peu plus étroits ; tous ces segments un peu arrondis sur les côtés, munis d’un bourrelet latéral et de quelques plis dorsaux et ventraux. Dernier segment arrondi, subcorné et testacé sur près de sa moitié postérieure et terminé par deux appendices cornés, d’un brun ferrugineux, tronqués, sans le moindre vestige de crochet. Mamelon anal en cône tronqué, montrant en dessous trois mamelons longitudinalement elliptiques. Stigmates roussàtres et ponctiformes, au nombre de neuf paires, la pre¬ mière, plus inférieure que les autres, près du bord antérieur du mésotho¬ rax, les autres au tiers antérieur des huit premiers segments abdominaux. D’assez longs poils fins et d’un blanc roussâire sur la tête et sur tout le corps, principalement sur le dernier segment. Pattes médiocres, un peu roussàtres, de cinq pièces y compris un ongle assez fort portant sur sa tranche supérieure une longue soie ; les autres pièces hérissées de quelques longs poils. Cuisses aussi longues que les tibias. Cette larve a tous les caractères des larves des dérides ; il ne faut que regarder les organes de la tête pour être immédiatement fixé à cet égard. Sa couleur blanche porterait à la rapprocher des larves de Denops, de Tillus et de Tarsostenus, mais sa forme ventrue l’éloigne évidemment des larves linéaires de ces insectes et la place dans la catégorie des larves de Clerus et d’Opilus ; elle en diffère par la couleur qui n’est ni rose, ni orange, ni marbrée et elle s’en détache aussi, surtout des dernières, par une villosité moindre. Il est à remarquer également qu’au lieu des deux ocelles problématiques du premier groupe de larves et des dix ocelles du second, elle a deux ocelles très-suffisamment visibles. Enfin elle se dis¬ tingue de toutes les larves connues des autres genres par les appendices CLÉRIDES. GORYKETES 47 tronqués et absolument inermes du dernier segment, lesquels sont en forme de griffe dans toutes les autres larves, sauf celles d'Opiliis qui les montrent tronqués lorsqu’on les regarde en dessus, mais qui les ont terminés par un petit crochet. En 1873, la principale fenêtre de mon cabinet me donna lieu de con¬ stater l’éclosion domestique d’un assez grand nombre d’Anobium pani- cenm. Sachant combien les larves polyphages de ce détestable insecte sont nuisibles aux collections de plantes sèches, je me persuadai que mon vo¬ lumineux herbier avait été leur proie, et plein d’inquiétude je visitai quel¬ ques-unes des familles les plus exposées à leurs attaques ; cette visite me rassura et bientôt après je ne pensais plus aux Anobium. En 1874 et dès la fin d’avril, je vis apparaître quelques nouveaux Ano- 6ium et avec eux quelques Corynetes 7'iificornis dont j’avais pris l’année précédente deux ou trois individus sur mes vitres. Cette fois, sérieusement intrigué, je voulus tâcher de découvrir l’origine de ces insectes, surtout celle du Corynetes dont je désirais beaucoup connaître la larve. J’explorai donc mon cabinet, et mon attention s’étant portée sur un vieux nid de frelons placé depuis quatre ans sur un buffet, je vis marcher dessus des Anobium paniceum. Il ne m’en fallut pas d’avantage, la nature végétale du nid me disait assez qu’il avait été le berceau de ces insectes et me l’in¬ diquait d’autant plus que ses enveloppes extérieures étaient percées de petits trous. Je ne doutai pas non plus que les Corynetes n’en fussent sor¬ tis. J’attaquai le nid et bientôt apparurent des larves, des nymphes d' Ano¬ bium ainsi que des insectes parfaits. Ces larves ne rongent ni les enve¬ loppes du nid ni les cloisons des cellules ; celles-ci d’ailleurs sont tapis¬ sées d’une toile de soie, œuvre des larves de Vespa crabro, on les rencontre au fond des cellules où se trouvent les dépouilles de la larve et de la nymphe et de plus un culot de déjections. C’est en effet de ces substances animalisées que se nourrissent les larves d'Anobmm. C’est là principale¬ ment qu’elles se transforment, dans une coque formée par l’agglutination des détritus au moyen d’une substance gommeuse. Les insectes parfaits sortent par le plafond des rayons. C’est là aussi que m’apparurent des larves dont je ne pouvais méconnaître l’espèce, puisqu’elles présentaient, avec tous les caractères des larves de dérides, d’autres caractères qui leur étaient propres, et que je les trouvais en compagnie de Corynetes à l’état parfait. Ces larves paraissaient adultes, et en continuant mes explo¬ rations, j’en trouvai plusieurs enfermées dans une cellule revêtue inté¬ rieurement, comme celle de bien d’autres larves de dérides, d’un vernis L4RVES DE COLEOPTERES iS blanchâtre. Aucune d’elles n’était transformée en nymphe et les recher¬ ches auxquelles je me livrai en mai et juin pour connaître cette phase de leur évolution demeurèrent sans résultat. Ce n’est guère dans les détritus du fond des cellules de V. crabro que se voyaient celles des larves de Corynetcs ; il fallait les chercher dans les empâtements des piliers qui séparent et soutiennent les divers rayons. Ainsi, le Corynetes ruficornis est un insecte utile chargé de prévenir l’excessive multiplication de VAnoHum paniceum. Sa larve dévore incon¬ testablement celles de ce dernier insecte, et il est probable aussi que si cette proie lui fait défaut, elle peut s’assimiler les matières animalisées déposées au fond des cellules. Lorsque le moment de la métamorphose est venu, elle s’aide de ses mandibules pour sortir du milieu où elle a vécu et se loger plus proprement et plus commodément dans l’empâtement d’un des piliers. Corynetes riiiscolSSs F. Fig. 24.3-24i. J’ai déjà dit que la description de la larve de cette espèce célèbre a été publiée par Heeger. Je ne connais pas la notice de ce savant, mais voicj le résumé qu’en donnent MM. Mulsant et Rey dans leurs Angusticolles , page 119 : « La femelle dépose sur des matières graisseuses ou presque desséchées une trentaine d’œufs. Ceux-ci ont environ un tiers de hgnedelong, moitié moins de largeur ; ils sont cylindriques, obtusément arrondis aux extré¬ mités, blancs, peu transparents. Dix à quinze jours après leur dépôt, a lieu l’éclosion. Les jeunes larves, à leur sortie, commencent par dévorer leur coque et cherchent ensuite des parties molles de graisse, dont elles se nourrissent jusqu’à leur entier développement. Trois fois elles changent de peau, dans des intervalles de neuf à douze jours, en conservant leur même forme, et quinze jours après leur dernière mue, elles passent à l’état de nvmphe ; douze ou quinze jours après, à l’état parfait. » Je n’entends pas refaire l’œuvre de Heeger, je ne suis même pas en mesure de la contrôler, mais il ne sera pas sans intérêt de donner, sur l’insecte dont il s’agit, quelques détails probablement nouveaux. En février 1875, M. Gallois, économe de l’asile des aliénés de Saint- Gemmes sur Loire, m’écrivait ce qui suit : CLIËRIDES. CORYNETES 49 « Je puis prendre ici, chaque année, des larves de Corynctes ruficollis dans un réduit oü l’on dépose, pour les vendre deux fois par an, les os de la viande consommée à l’établissement. Le Corynetes est dans cet en¬ droit excessivement abondant, et dans les mois de mai et juin, alors que nous avons en dépôt 2,500 à 3,000 kilogrammes d’os, l’insecte est là en quantités innombrables, acharné sur les os qu’il débarrasse rapidement des chairs et graisses qui les recouvrent encore. Je ne le trouve communé¬ ment que depuis huit à dix ans, époque à laquelle on commença à mettre les os à couvert pour leur donner plus de valeur vénale. Précédemment, les os étant laissés à l’air libre, je ne prenais que fort rarement le C. rufi¬ collis, tandis que je capturais en grande quantité \eviolaceus et les Omosita discoidea et colon que j’ai maintenant de la peine à rencontrer. « Dans ce dépôt d’os, je n’aijamaisprisle C. cœruleus que j’ai souvent capturé sous les écorces des environs d’Angers. Les mœurs de ces in¬ sectes me semblent fort différentes et plaident, suivant moi, pour la sépa¬ ration en genres des deux sous-divisions au moins, séparation à laquelle J. Duval n’a pas voulu se résoudre dans son Généra, à défaut de rensei¬ gnements sur les larves des diverses espèces de ce groupe. » En même temps qu’il me faisait cette communication, M. Gallois m’of¬ frit de m’envoyer ultérieurement des larves du Corynetes en question, et comme cette larve m’était inconnue, je m’empressai d’accepter son offre obligeante. J’en attendais l’effet avec quelque impatience, lorsque, à la fin de juin, mon collègue m’écrivait ceci : « Quant au C. ruficollis, voici ce qu’il en est : les os ont été vendus cette année au mois d’avril, deux mois plus tôt que d’habitude. Malheu¬ reusement, on ne s’est pas contenté de les enlever sans me prévenir, on a fait au réduit qui leur sert de magasin des réparations de maçonnerie et un nettoyage avec de l’eau phéniquée, si bien que l’on a détruit presque complètement l’insecte. A cette époque de l’année, on pouvait l’y rencon¬ trer par milliers ; aujourd’hui, j’aurais beaucoup de peine à en prendre une dizaine, et la larve que j’ai recherchée tout le mois dernier y fait en¬ tièrement défaut. a J’ai remarqué un fait assez singulier : alors que le C. ruficollis était là en quantité, la mouche de la viande y était excessivement rare, et les vers qu’elle déposait sur les os m’ont semblé ne pas réussir, dévorés qu’ils étaient, sans doute, par la larve du Corynetes. Cette année, la mouche y est très commune, et, de tous côtés, on voit des masses de vers achar¬ nés sur les os et opérer le travail auquel se livraient d’habitude les Cory~ soc. INK. — T. XXIII. 4 50 LARVES DE COLÉOPTÈRES netes. Cet insecte me paraît être exclusivement carnassier (dévorant d’autres larves) à Tétât de larve, et saprophage (se nourrissant de ma¬ tières animales décomposées) à Tétat parfait. » M. Gallois me renvoyant, pour les larves, à Tannée suivante, je m’étais résigné, mais le 13 septembre, il m’écrivit pour me dire que les Corynetes avaient reparu et pour m’annoncer Tenvoi de petits blocs d’un sable blanc extrêmement fin et assez compacte, agglutiné, selon son expression, par les viscosités animales, et dans lequel il avait observé quelques larves de cet insecte avec beaucoup de larves et de pupes de diptères. La lettre me parvint à la campagne, mais Tenvoi de M. Gallois devant s’arrêter à Mont-de-Marsan, je chargeai Gobertde le retirer en lui adressant des ins¬ tructions sur les précautions à prendre, les soins à donner. Jusqu’à mon re¬ tour, vers la mi-octobre, il dut se borner à assister à Téclosion d’un certain nombre de Lticilia Cæsar, sans aucun autre diptère des genres Calliphora ou Sarcophaga. Mes explorations commencèrent alors ; elles furent très- minutieuses, et cependant je ne parvins à trouver, avec quelques rares larves et de nombreuses pupes de diptères et plusieurs Corynetes à Tétat parfait, que deux larves de ce Coléoptère, sans une seule nymphe. Dans le cours de mes recherches, je remarquai maintes fois des pupes dont une des extrémités semblait couverte de moisissure; mais en regardant de plus près, je vis que cette prétendue moisissure avait l’aspect d’une toile ou d’une gomme blanche fermant l’ouverture provoquée par la sortie du diptère. J’ouvris alors la pupe sur laquelle je faisais cette observation, et je trouvai dans l’intérieur une larve de Corynetes. Naturellement ce fut pour moi un trait de lumière; je me mis dès lors à rechercher les pupes qui présentaient le caractère dont je viens de parler, caractère assez fa¬ cile à distinguer à cause de la couleur blanche de la gomme, j’en trouvai un assez grand nombre et chacune d’elles contenait une larve, ou une nym¬ phe, ou un insecte déjà transformé. Il était donc évident pour moi que la larve du Corynetes plonge dans le sable à la recherche de la pupe d’un diptère, en suivant le boyau creusé par la larve et déblayé, au moins en partie, par la sortie de l’insecte parfait, et qu’elle se transforme dans cette pupe ; mais est-ce après avoir dévoré la nymphe? Cette question devait se présenter à mon esprit, et mes observa¬ tions me conduisaient à la résoudre par la négative. On sait qu’un diptère à pupe, lorsqu’il a accompli sa dernière métamorphose, prend son essor en provoquant, à l’aide d’une ampoule dilatable dont sa tête est pourvue, le soulèvement ou la déhiscence de l’extrémité antérieure de l’enveloppe pu- CLÉRIDES. - CORTNETES 51 pale. Lorsqu’il est sorti, la pupe reste, à celte extrémité, ou béante comme une coquille bivalve, ou à demi ouverte par suite de la chute d’une des valves, ou privée delà calotte entière. Dans les pupes que je recueillais, la substance blanche remplissait l’intervalle des deux valves, ou formait un demi- opercule, ou constituait un opercule complet, d’où il me fallait conclure que la larve de Corynetes, disposée à devenir nymphe, s’intro¬ duisait dans une pupe vide et bouchait ensuite l’ouverture, quelle qu’elle fût, avec la substance gommeuse que les larves de cette famille font suin¬ ter par l’anus, qu’elles recueillent avec leurs mandibules et dont, à l’aide de ces organes ainsi que du labre et des palpes, elles tapissent leur der¬ nière demeure. La larve repoussait préalablement au dehors la dépouille de la nymphe dont on voyait le plus souvent des débris agglutinés par la gomme ou semblables à des pellicules scarieuses. Cependant, à force de chercher, je trouvai des pupes entièrement in¬ tactes, sauf un trou rond voilé par la gomme qui formait comme un gros point blanc. Ces pupes contenaient aussi une larve ou une nymphe du Coléoptère, et dès lors il devenait certain que la larve attaque parfois la pupe même, qu’elle s’introduit dans son intérieur, en dévore le contenu et s’y installe définitivement. Ce fait, les observations de M. Gallois relatées plus haut et des raisons d’analogie me donnent la conviction que la larve du Corynetes se nourrit non de chairs ou tissus graisseux en décomposition, comme le fait, à n’en pas douter, l’insecte parfait, mais de proies vivantes qui ne sauraient ja¬ mais lui manquer dans un milieu où tant de diptères et d’autres insectes viennent pondre. Dans tous les cas, le choix des pupes vides, comme dernier asile, me semble digne d’intérêt et révéler une certaine intel¬ ligence. J’ignore en quels termes Heeger a décrit la larve; j’en donnerai une idée suffisante en disant qu’elle ressemble entièrement pour la forme et dans presque tous ses détails à celle du C. ruficornis. mais qu’elle en dif¬ fère néanmoins assez pour qu’ü soit impossible de la confondre avec elle. La tête et le prothorax sont identiques et de même couleur, avec cette particularité qu’au lieu d’un seul ocelle sur le haut de chaque joue, il y en a deux bien visibles, saillants, noirs, placés un peu obliquement l’un derrière l’autre, l’antérieur sensiblement plus grand. Le mésothorax et le métathorax, au lieu d’avoir chacun deux taches roussâtres, présentent des marbrures brunes ou d’un brun rougeâtre, très-pâles sur le mésothorax. 52 LARVES DE COLÉOPTÈRES Les huit premiers segments de l’abdomen sont en dessus couverts, sauf les bords antérieur et postérieur, de marbrures semblables et bien tranchées. Le dernier segment est comme celui de la larve du C. rufieor- nis, avec cette seule différence que les deux appendices cornés, au lieu d’être tronqués, se relèvent assez brusquement à l’extrémité en forme de crochet. Le dessous du corps est entièrement blanc avec les pattes rous- sâtres. Les marbrures de la ace dorsale donnent à cette larve une grande res¬ semblance avec celle du Tülus elongatus, mais les dessins des deux der¬ niers segments thoraciques sont différents, la forme générale est un peu plus ventrue, les crochets postérieurs ne sont presque pas divergents et enfin elle a quatre ocelles bien marqués, au lieu de deux presque problé¬ matiques. Quant à la nymphe, on peut en donner le signalement suivant : des poils roussâtres sur le front et le vertex, sur le dos des segments thora¬ ciques, sur les genoux et en série transversale sur la face dorsale des segments abdominaux; dernier segment un peu velu et terminé par deux appendices subulés, arqués et convergents dont l’extrémité roussâtre est un peu cornée. Les caractères différentiels que présentent les deux larves de Corynetes dont je viens de parler ont pour pendant des différences entre les insectes parfaits, différences résidant dans les antennes et les palpes. Elles avaient donné à J. Duval l’idée de diviser les Corynetés en deux genres, l’un, Corynetops, contenant c^E/’uiews, ruficornis, pusillus et geniculatus, l’autre, Corynetes, comprenant violaceus et ruficollis, ainsi que ru/ipes, bicolor et defunctonm dans lesquels il trouvait quelques anomalies, et dont MM. Mul- sant et Rey ont fait le genre Agonolia; mais il est demeuré indécis à cause de l’embarras que lui causaient ces deux dernières espèces et parce qu’il craignait qu’il n’y eût pas dans les mœurs et dans la configuration des larves de quoi justifier les deux coupes génériques. Ses scrupules cesse¬ raient sans doute aujourd’hui, et quant à moi je trouve, à ne considérer que les larves, que bien des genres sont moins rationnels que celui de Corynetops auquel je me rallie. Il est probable que des considérations de même nature recommanderaient le genre Agonolia, du moins pour les deux dernières espèces précitées. Si l’on tient compte des mœurs, on trouve aussi des motifs de séparation. Ainsi (genre Corynetops) le cæru- leus se trouve sous les écorces et sur les arbres morts et caverneux où CLÉRIDES. CORYNETES 53 sa larve recherche sans doute d’autres larves xylophages, peut-être à’Ano- Hum, et l’on a vu quelles sont les habitudes du ruficornis, sans compter que je l'ai recueilli aussi sous l’écorce d’un orme dans une partie très- attaquée par des larves de Rhyncolus reflexus et que plusieurs sont nés chez moi dans une pièce où j’avais déposé des bois morts de diverses sortes. On sait par ce qui précède quelle est la manière de vivre du rw/î- collis (genre Corynetes), sans qu’il y ait lieu de s’arrêter au fait cité par M. Westwood d’insectes de cette espèce trouvés en quantité, avec des Dermestes vulpinus, dans un chargement de liège, cette observation étant évidemment incomplète. D’après le même auteur, le violaceus a été re¬ cueilli dans des momies et je l’ai observé moi-même dans le cadavre des¬ séché d’un hérisson. Quant au (genre AgonoliaJ, MM. Mulsant etRey pensent qu’il a été probablement importé avec des peaux d’animaux, ce qui serait à vérifier, et je sais que le bicolor et le defunctorum, qu’il faudrait peut-être séparer du rufipes, sont communs à l’Escurial (Espagne) dans les crottins démoulons où sans doute leurs larves vivent de larves coprophages. Je ne reviendrai pas sur les observations et les éclaircissements que j’ai présentés, concernant les larves de cette famille, dans les Annales delà So¬ ciété Entomologique, 1 854, pa ge 6 1 3 ; mais j e veux rappeler pourtant qu’ elles ont des affinités manifestes avec celles des Telephorus, des Malachius et des Dasytes. La forme de la tête et de ses divers organes et la soudure des supports des mâchoires et du menton suffisent à les faire reconnaître. Ce dernier caractère les rapprocherait des larves des Élatérides, mais celles- ci ont le corps écailleux et non charnu, les palpes maxillaires de quatre articles et le lobe des mâchoires biarticulé. Les larves de Telephorus se distinguent par la plaque du dessous de la tête moins étendue, par leur corps velouté et par, l'absence de tout appendice au dernier segment. Celles que je connais ont sur chaque joue un seul ocelle, mais gros et bien convexe. Dans les larves de Malachides et de Dasytides, on trouve sur les segments thoraciques des taches qui rappellent un peu les callosités des larves des dérides dont elles se rapprochent aussi par les crochets du dernier segment; mais le dessous delà tête n’est pas précisément revêtu d’une plaque, les mâchoires et le menton, quoique soudés, son*^ bien dessinés et, sinon subcornés, du moins très-coriaces. J’ai déjà dit que ces larves, très-faciles à confondre, se distinguent par le nombre des ocelles, qui est de quatre de chaque côté dans celles des Malachides, de cinq dans celles des Dasytides. Assez souvent néanmoins les larves de 54 LARVES DE COLÉOPTÈRES Dasytes sont un peu plus ventrues et ont sur l’abdoraeu des taches qui manquent aux autres. Quant aux larves de dérides comparées entre elles, on a pu voir qu’elles ne sont pas toutes comme jetées au même moule. Les unes sont roses ou rouges, un peu ventrues, médiocrement velues et douées de dix ocelles, comme celles des Thanasimiis et des Clenis; d’autres sont d’un gris ou d’un violâtre livide et très-velues, comme celles des Opilus, qui ont aussi dix ocelles ; d’autres sont linéaires, blanches ou marbrées, presque glabres, comme celles des Tillus, du Denops, du Tarsostenus, et celles-ci n’ont que les vestiges de deux ocelles problématiques ; mais toutes se caractérisent par la saillie des palpes, résultant des dimensions de la plaque hypocéphalique, qui est complète, lisse, cornée souvent, avec les simples indications des soudures médianes, la ligne extérieure des mâchoires ne se manifestant par un sillon plus ou moins apparent que dans les larves de Thanasimus, à'Opihis, de Cleriis et de Corynetes. Les larves des Malachides, des Dasytides et des Clérides ont été pour¬ vues de mandibules robustes, simples ou bifides à l’extrémité, et qui semblent plutôt faites pour broyer des corps durs que pour déchirer des proies charnues. La plupart de ees larves sont obligées de chercher dans des milieux plus ou moins résistants les autres larves dont elles se nour¬ rissent, d’opérer des déblais pour les atteindre, et même, après avoir épuisé une galerie, de passer dans une autre à travers des couches ligneu¬ ses ; il leur fallait alors des instruments appropriés à ces sortes de tra¬ vaux, et il n’y a rien d’excessif dans ceux que la nature leur a donnés. En ce qui concerne les larves des Corynétiens, elles ont des raisons pour être organisées de même, car presque toutes et probablement même toutes ont à faire la même chasse aux larves. Les nymphes de ces diverses familles ont un caractère qui en permet¬ trait le diagnostic ; il réside dans les papilles du dernier segment. Elles sont coniques, très-courtes et parallèles dans les nymphes de Telephorus qui de plus sont glabres, tandis que toutes les autres sont velues ; longues, sinueuses et un peu convergentes à l’extrémité dans celles dos, Malachius ; beaucoup moins longues et un peu crochues en dehors dans celles des Dasytes et des Psilothrix, mais d’abord cylindriques, puis brusquement subulées dans les premières et régulièrement coniques dans les secondes; assez courtes, sinueuses et très-divergentes dans celles des Ciériens ; assez longues, subulées, arquées en dedans, c’est-à-dire convergentes dans celles des Corynétiens. CLÉftIDES. CORYNETES 55 Les Clérides à l’état parfait sont probablement carnassiers comme l’étaient leurs larves, certains, tels que les Trichodes, fréquentent les fleurs et se rencontrent habituellement sur les Ombellifôres et les Corymbifêres, et il est possible qu’ils aiment à s’abreuver du nectar qu’elles distillent ; mais ce qui est bien certain, c’est que les Trichodes alvearius et apiarius dévorent, ainsi que j’en ai été plusieurs fois le témoin, d’autres insectes réellement tloricoles, des Ædemera, des Cteniopus et môme des fourmis. Quant aux espèces qui ne recherchent pas les fleurs, on est encore plus porté à les considérer comme carnassières, et j’ai surpris le Clerus mutil- larius en flagrant déht d’entomophagie. Je ne veux pas terminer cet article sansdireun mot de la larve d’un in¬ secte, la Zygia oblonga, qui a été longtemps réunie aux Dasytides et qui fait partie aujourd’hui d’une petite famille, celle des Mélyrides, intermédiaire aux Dasytides et aux Clérides ; cette larve trouve naturellement ici sa place. Elle a été publiée par M. Pellet, de Perpignan, dans les Mémoires de la Société agricole et scientifique des PyrénéesOrientales, 18QS, page 103. Dans l’intérêt de la science et pour donner plus de publicité à une des¬ cription qui mérite d’être connue, je crois devoir la reproduire ici. « Longueur 13 à 17 millim.; largeur 3 à 6 millim. au milieu, oü se trouve sa plus grande largeur. Assez convexe en dessus, légèrement aplatie en dessous, couverte de longs poils fauves en dessus, plus courts et plus es¬ pacés en dessous. Ces poils se réunissent en bouquets aux stigmates, comme chez les larves des Ptines. La couleur générale est orange brillant, qui rappelle absolument la couleur du corselet et de l’abdomen de l’insecte parfait avant la mort. « Tète plus foncée que le corps, noirâtre de la hauteur des yeux aux man¬ dibules, cornée, plate ; la plus grande largeur est au dessus des yeux vers les mandibules; elle va en diminuant et en ligne droite jusqu’au prolho- ra\, auquel elle aboutit par une ligne courbe; elle forme en avant un angle obtus dont le sommet est à l’épistome ; cet angle est légèrement arrondi sur les cotés ; une impression en forme de fer à cheval sur le front, recou¬ verte de longs poils fauves, espacés. Épistome jaunâtre. Mandibules noires, fortes, légèrement orange à leur base et noires à leur extrémité ; en forme de serpette, avec une dent au tiers de leur longueur, à partir de la base. Antennes courtes, rétractiles, de quatre articles ; le premier très- gros, conique, presque blanc et transparent jusqu’aux trois quarts de sa longueur, fauve à l’extrémité, deux fois plus gros et plus long que le se- 56 LARVES DE COLEOPTERES cond. Le second et le troisième presque égaux, fauves excepté leur at¬ tache, qui est blanche et transparente. Le quatrième est deux fois plus pe¬ tit que le troisième ; il est formé d’une substance cornée qui se termine en pointe aigue et noirâtre. « Prothorax beaucoup plus large que la tête, s’élargissant jusqu’à sa jonction avec lé mésothorax, ce qui lui donne la forme d’un cône tronqué. Lorsque la larve est en marche, le centre du prothorax s’allonge vers la tète; il est d’un tiers plus long que le mésothorax. « Mésothorax et métathorax de même forme que le prothorax, et allant en s’élargissant jusqu’au premier segment de l’abdomen. « Pattes de quatre articles, terminées par un crochet très-aigu et noir, d’un jaune clair, transparent, excepté aux attaches. « Abdomen composé de neuf anneaux. Le premier est plus court que les autres ; il porte en dessus, de chaque côté, un point noir au-dessus des stigmates. Les anneaux cinq et six ont en dessus une petite ligne noire perpendiculaire. Le huitième porte deux petits points noirs placés comme ceux du n° 1 ; il se termine brusquement pour recevoir le neuvième an¬ neau, qui est corné, concave dans son milieu en dessus et fortement bombé en dessous ; il est plus foncé que les autres à sa naissance et finit par deux cornes noires, très-aiguës, relevées en demi-cercle et ayant chacune une petite corne droite placée sur le milieu du bord exté¬ rieur. « Les stigmates sont au nombre de neuf paires. Ils sont placés sur le bord postérieur du mésothorax et sur le bord des huit premiers anneaux de l’abdomen. » M. Pellet a trouvé quatre fois cette larve sur le toit d’une maison, dans le voisinage de nids de guêpes ; il a constaté qu’elle vit dans ces nids dont elle dévore sans doute les larves, et il faut croire qu’elle sort du nid ou pour aller à la recherche de nouvelles proies, ou pour se préparer à une mue, ou pour se transformer en nymphe. Je l’ai rencontrée moi-même, en juin 1854, sur le mur d’une maison de Madrid, mais c’est la description de M. Pellet et surtout l’individu qu’il a eu l’obligeance de m’envoyer qui me l’ont fait reconnaître. La larve de la Zygia se rapproche évidemment de celles dont je viens de parler. Je retrouve sur le sujet recueilli à Madrid, et qui paraît bien adulte, les callosités des segments thoraciques, et sa villosité rappelle un peu celle des larves d'Opilus ; mais cette villosité dorée est beaucoup plus longue, beaucoup plus touffue, et elle constitue à elle seule un caractère remar- srNOXYlIDES. — APATE. — SYNOXYLON. — XYLOPERTHA 57 quable. Un autre caractère très-tranché, c’est l’apophyse dentiforme qui existe sur le milieu extérieur des crochets du dernier segment. Ce qui justifie à mes yeux la formation de la famille spéciale des Mély- rides, voisine, à coup sûr, de celle des Dasytides, c’est que le menton et les mâchoires sont à peine soudés et qu’ils sont conformés comme s’ils ne l’étaient pas. Le lobe des mâchoires est pour moi invisible, et les palpes, constitués, du reste, comme dans les larves précédentes, sont visiblement moins saillants. A ces détails, que ne contient pas la description de M. Pellet, j’ajoute que, sur chaque joue et toujours près de la base de l’antenne, se trouve un groupe de cinq ocelles, trois antérieurs en ligne un peu oblique, et deux contigus vis-à-vis celui des précédents qui est le plus supérieur. D’après M. Pellet, le quatrième article des antennes serait deux fois plus petit que le troisième et formé d’une substance cornée, qui se termine en pointe très-aiguë et noirâtre; j’ai beau regarder, même au microscope, je vois cet article un peu plus foncé que les autres, conformé comme dans les larves qui précédent, c’est-à-dire grêle, cylindrique et terminé par un poil. Je vois de plus, en observant de côté, l’article supplémentaire qui me paraît extrêmement petit. SYISOXYLIDES Apate varia III. Synoxylon (Bos(richus) sexdentatum Ouv. ILyloperilia (Apate) slnuata F. Fig, 245-246. LARVES J’ai déjà publié les métamorphoses de ces trois espèces, ainsi que celles de l’A. capucina dans les Annales delà Société Entomologique 1850, page 555 ; je n’ai pas l’intention d’y revenir et je ne les mentionne ici que parce que leurs larves vivent dans le Châtaignier. J’en parle aussi parce que j’ai deux rectifications importantes à faire. J’ai dit dans ma notice précitée que les larves des Apate ont des palpes 58 LARVES DE COLÉOPTÈRES - labiaux de trois articles, et c’est ainsi que les a vus aussi M. Lucas pour la larve de YA, Francisca. Cette anomalie d’un égal nombre d’articles aux palpes labiaux et maxillaires devait appeler mon attention, et je me suis li¬ vré à un examen très-sérieux de la question ; oi‘, il en est résulté pour moi la conviction que les palpes ne sont formés que de deux articles. Ce que j’avais pris pour le premier article n’est autre chose qu’un renflement de la lèvre inférieure, laquelle se prolonge ensuite en une languette arrondie ; ce renflement, en effet, est soudé avec elle, il est ruguleux comme elle et velu latéralement. J’ai dit aussi que lapremière paire de stigmates se trouve sur le milieu latéral du premier segment, ou prothorax. L’existence de stigmates au prothorax est chose assez rare et qu’on ne voit guère que dans les larves de Lamelli¬ cornes, et encore, dans ces dernières, sont-ils placés non au milieu de ce segment, mais tout près de son bord postérieur ; il valait donc la peine de vérifier mon assertion. C’est ce que j’ai fait, avec une minutieuse atten¬ tion, sur les larves de plusieurs espèces à’Apate, et j’ai constaté, de la ma¬ nière la plus certaine, que la première paire de stigmates est située réel¬ lement sur le prothorax, mais très-près du bord postérieur, dans une dépression latérale, vers le sommet d’un angle formé par le bourrelet in¬ férieur de ce segment et par le pli profond qui le sépare du mésothorax. J’en donne le dessin. J’ai négligé de mentionner dans ma première description que le der¬ nier segment est marqué en dessous d’une fente longitudinale au milieu de laquelle est l’anus. NYMPHES En ce qui cûireérne la nymphe, j’ai omis de dire que les segments de l’abdomen ont sur le dos une crête transversale dont le sommet porte un rang de petites spinules ferrugineuses et cornées très-peu visibles sur les premiers segments, et d’autant plus apparentes qu’on s'approche plus de l’extrémité. Les descriptions auxquelles je me réfère, ainsi que les rectifications qui précèdent, s’appliquent également aux larves de YApate luctuosa Oliv. , et de r.4. bimacvlata Oliv. Les larves connues des Apalides sont, indépendamment de celles qui forment le titre de cet article, les suivantes : Apate capneina L. , Ratzeburg, Die Forstins. t. I, p. 231 etPfiRRis, Soc. STNOXTLIDES. — APATE. — SYJVOXYLON. — XYLOPERTHA 59 Eut. 1850, p. 555. — A. Francisca F,, Lucas, Explor. de l’Alg. 2“ partie, p. 4G2 ; Synoxylon muricatum F., A. bispinosaOWw.. Kollar, Méin. de l’Acad. iiiipôr. devienne, 1850; Dinoderus substriatus Payk., Fuss, Abhandl. Siebenb. ver 185G, p. 35, et Perris, Soc. Ent. 18G2, p. 211 ; Psoa Viennensis IIerbst, IIenscuel, Bericht über d. muséum Francisco Carol. Linz. 1861. Je pourrais donner le signalement des larves de deux autres espèces : Le Xylopertha pustulata F. ; le X. præusta Germ. Mais elles ressemblent tellement à celles du X. sinuata, que toute des¬ cription devient inutile. Les larves des Apatides ont d’incontestables rapports avec celles des Anobiides, elles sont comme elles arquées, avec des pattes courtes et velues, avec la fente anale des larves à! Anobiim ; mais elles se distin¬ guent par des caractères bien tranchés : elles sont moins velues, leurs antennes sont longues et bien saillantes, leurs mâchoires ont le lobe plus large, leurs mandibules sont dépourvues de dents, dilatées en dehors, concaves en dedans, arrondies au sommet; elles n’ont pas d’ocelles; leur corps est dépourvu de spinules et sa partie antérieure est sensiblement plus renflée ; enfin la première paire de stigmates est plus franchement située sur le prothorax. Les mêmes caractères les séparent des larves des Ptinides, dont elles s’éloignent en outre par la direction longitudinale du pli anal. Ces larves sont essentiellement lignivores, mais toutes ne sont pas exclusives dans le choix de leur nourriture. Ainsi, celle de VA. Francisca vit dans le C.ylisiis spinosus et dans les branches du Mûrier; celle de l’A. capucina dans les racines mortes des Chênes et probablement d’autres arbres ; celle de VA. luctiiosa dans le Chêne vert et dans le Myrthe ; celle de VA. varia dans le Châtaignier et le Hêtre; celle de l’A. bimaculata dans le Tamarix; celle de l’A. xyloperthoides dans un Bambou; celle du Di¬ noderus substriatus dans le Pin; cslle du Synoxylon G dentatum dans la Vigne, le Robinier, le Figuier, le Mûrier, l’Orme, l’Olivier, la Clématite, le Rosier, le Chêne, le Lierre, le Châtaignier, le Pêcher; celle du Synoxy¬ lon muricatum Atms, la Vigne et l’Olivier; celle du Xylopertha sinuata dans la Vigne, dans les branches de Chêne et de Châtaignier; celle du A'. pustulata dans la VigneetleLentisquc; celleduA. præusta dans le Chêne 60 LARVES DE COLÉOPTÈRES vert; celle du Rhizopertha pusUla a été trouvée dans les racines d’une plante exotique, le Smilax Borbonica, et l’insecte parfait a été recueilli en grand nombre dans du blé venu du Portugal. Ces larves lignivores se développent dans l’intérieur du bois, sauf pourtant celle du Dinoderus qui vit sous l’écorce du Pin, en compagnie de celle de VErnobius consimilis. Plusieurs de ces larves, et toutes probablement, ont des parasites de la classe des Hyménoptères, mais quelques-unes du moins ont pour enne¬ mis des Coléoptères; ainsi, celles de l’/l. xyloperthoides sont attaquées, suivant l’observation de M, Leprieur, par celles du Teretrms parasita; celles du Synoxylon 6 dentatum, du Xylopertha sinmta, du Dinoderus substriatus sont décimées par celles des Opilus mollis et domesticus, et en outre les premières par celles du Tilhs unifasciatus et du Teretrius Kraatzi et les secondes par celles du même Tillus, du Denops albofasciatus et du Malachius pulicarius. LYCTIDES I^yctas canalicalatus F. Fig. 247-250. LARVE Cette larve a la plus grande ressemblance avec celles des Apate. J’en donnerai néanmoins la description, en faisant ressortir les caractères qui les distinguent. Long. 6 millim., hexapode, blanche, charnue, courbée en hameçon, plus épaisse en avant qu’en arrière, très-convexe en dessus, plane en dessous, peu et très-finement velue. Tête petite, en grande partie enchâssée dans le prothorax, d’un blanc à peine roussâtre, avec les parties antérieures plus foncées. Épistome assez grand, transverse, trapézoïdal, très-densément frangé de petits poils dorés, glabre, lisse, luisant et un peu bombé au centre. Mandibules courtes, assez fortes, arrondies et tranchantes à l’extrémité, concaves en dedans. Mâchoires assez larges, un peu coudées, descendant jusqu’à la base de la tète; leur lobe cylindro-conique au lieu d'être large et arrondi, est armé au sommet et en dedans de petites soies spinuliformes. ITCTIDES. — LYCTÜS 61 Palpes maxillaires de trois articles dont le premier plus long que le second et sensiblement plus épais, et muni extérieurement de plusieurs poils. Menton grand, se rétrécissant de la base au sommet. Lèvre inféneure dépourvue de ces deux renflements qui simulent, dans les larves d'Apate, des articles basilaires des palpes labiaux et ne se prolongeant pas en museau arrondi, mais unie, subcordiforme et à peine anguleuse au milieu du bord antérieur. Palpes labiaux de deux articles égaux. Antennes assez longues, saillantes, très-peu rétractiles, de quatre ar¬ ticles, le premier assez gros, le second plus étroit et à peine plus court que le précédent, ayant deux poils à l’extrémité, le troisième muni d’un poil au sommet et égal au second, au lieu d’être, comme dans les larves d'Apate, aussi long que les deux premiers réunis, le quatrième plus grêle, un peu plus court et incliné en dehors. Pas d’article supplémentaire visible. Ocelles nuis. Prothorax beaucoup plus large que la tête, presque aussi grand que les deux autres segments thoraciques réunis, non marqué en dessus d'un sillon large et d’un blanc mat, mais roussâtre et presque subcorné sur un espace en triangle isoscèle dont le plus petit angle atteint le bord posté¬ rieur, avec quelques rides transversales près du sommet de cet angle. Mésothorax et métathorax égaux, mais ce dernier marqué sur le dos d’un léger pli transversal et, sur chaque côté, d’un pli plus profond des¬ sinant un bourrelet. Abdomen de neuf segments dont les derniers plus étroits que les au¬ tres, les cinq premiers ayant sur le dos un pli transversal et tous, sauf les deux derniers, un bourrelet bien visible de chaque côté. Dernier seg¬ ment peu développé, peu arrondi postérieurement ; fente anale ayant la forme d’un x. Corps lisse, dépourvu, même au microscope, de toute spinule ou aspé¬ rité, mais parsemé de poils courts très-fins et d’un blond pâle, plus nom¬ breux sur le dernier segment et presque en touffes sur les bourrelets la¬ téraux. Stigmates au nombre de neuf paires, la première placée un peu plus bas que les autres, près du bord postérieur du prothorax, les sept [paires suivantes vers le tiers antérieur des sept premiers segments abdominaux ; la dernière paire s’ouvrant assez près de la base du huitième segment, à périirème roussâtre comme les précédents, mais quatre fois plus grande LARVES DE COLEOPTERES 62 et beaucoup plus béante. C’est la seule larve que je connaisse avec la dernière paire de stigmates si disproportionnée des autres, et ce carac¬ tère seul distinguerait entre toutes la larve du Lyctus. Pattes de cinq pièces, ongle compris. Hanche, trochanter et cuisse chargés en dessous de longs poils mous et blonds et de quelques-uns en dessus; tibia hérissé de poils semblables dirigés en avant, au milieu des¬ quels on aperçoit un ongle assez grêle et peu arqué. La larve du Lyctus canaliculatus vit, quelquefois en sociétés très-nom¬ breuses, dans l’aubier des bois travaillés ou refendus du Chêne, du Ch⬠taignier, du Noyer, du Cerisier, du Triacanthos, du Robinier et probable¬ ment d’autres arbres. Cet insecte est nuisible comme les Anobiim pertinax et striatum et on le trouve souvent dans les maisons oh il se développe plus volontiers dans le bois de chauffage que dans les charpentes, les planchers et les meubles, car il donne la préférence aux bois assez ré¬ cemment morts. J’ai pourtant observé sa larve dans des piquets équarris et mis en place depuis cinq ans. La femelle paraît ne pas aimer à pondre sur ou sous les écorces, il lui faut le bois nu et c’est uniciuement dans l’aubier que la larve se développe. Celle-ci creuse, à une profondeur qui ne dépasse guère un centimètre, une galerie longitudinale qu’elle laisse derrière elle encombrée de détritus et de déjections très-serrés. Ces ga¬ leries sont quelquefois si nombreuses qu’elles se touchent presque et même s’enchevêtrent. Aux approches de la métamorphose, c’est-à-dire chez nous vers la fin de mars, la larve dirige sa galerie vers la surface, y pratique même sou¬ vent une ouverture par laquelle elle expulse une partie des déblais, ce qui trahit sa présence, puis se retire un peu en arrière et procède à sa seconde évolution après une existence de dix mois environ. NYMPHE Elle est glabre et, comme celle des Apate, elle a sur la face dorsale des segments abdominaux une crête transversale, mais cette crête porte non de petites spinules ferrugineuses et cornées, mais quelques soies très- fines et très-courtes. L’extrémité du corps, tomenteuse dans les nymphes d' Apate, est ici absolument glabre. Dans nos contrées, partout oh se trouve la larve du Lyctus, on voit apparaître son ennemi le Tarsostenus univittatus. La forme et les caractères de l’insecte dont il s’agit dans cet article ont CISIDES. CIS 63 rendu son classement assez difficile. Gyllenhal l’avait placé entre les Sil- vanus et les Ditoma; Dejean entre les Xylolæmus et les Teredus; Gaubil entre les Diphyllus et les Telmatophilus ; Redtenbacher l’a fait entrer dans les Cryptophagides, Lacordaire dans les Cisides ; Erichson l’avait déjà placé dans les Âpatides, et J. Duval en a fait le type d’une famille spéciale, celle des Lyctides, dans laquelle il a compris le genre Hendecatomus, et qui se trouve, dans son Généra, entre les Apatides et les Cisides. Je m’explique le parti qu’a cru devoir prendre ce dernier auteur, et je n’y trouve rien à redire du moment que les Âpatides et les Lyctides sont contigus. Après ce que je viens de dire de la larve, je n’hésite pas à déclarer que l’opi¬ nion d’Erichson et de Duval est une preuve, parmi tant d’autres, de la haute sagacité de ces savants enlevés malheureusement trop tôt à la science et que le Lyctus canaliculatus appartient aux Apatides, ou mieux encore peut-être à un groupe immédiatement adjacent. La larve du L. ptibescens a été trouvée par Heeger dans du bois de chêne et publiée par lui (Sitzber. Wien., Acad. Wiss. 1853, p. 938). Je ne connais pas sa notice, mais M. Laboulbène m’a envoyé le calque des figures et elles me suggèrent plus d’une observation. Les antennes sont de deux articles au lieu de quatre et les palpes maxillaires de deux au lieu de trois ; il doit y avoir là une double erreur ; la lèvre inférieure se pro¬ longe en une longue languette biarticulée et longuement ciliée, ce qui n’existe pas dans la larve du L. canaliculatus. La nymphe peut bien passer pour celle d’un Lyctus, mais quant à la larve, qui est dessinée de côté, ce qui mettrait bien en relief les pattes, elle est complètement apode et res¬ semble à une larve de Scolytide. M. Heeger se serait-il arrêté à une larve de Rhyncolus, par exemple, vivant au même lieu que celle du Lyctus? Je l’ignore, mais l’absence des pattes et de toute pubescence, ainsi que la composition des antennes et des palpes maxillaires, sembleraient l’indi¬ quer. Reste à savoir si la description contredit ce qu’indiquent les figures. CISIDES CIs colulter Ab. de Perrin. Fig. 251-253. LARVE Long. 3-3 l/2millim., hexapode, d’un blanc un peu jaunâtre, charnue, 64 LARVES DE COLEOPTERES subcylindrique, un peu atténuée vers les deux extrémités, terminée pai un seul crochet corné. Tête assez convexe, lisse, roussâtre avec le bord antérieur un peu plus foncé. Èpistome court et très-transversal, labre transversal aussi, finement cilié. Mandibules assez courtes, crochues, larges à la base, ferrugineuses avec l’extrémité noire. Mâchoires coudées, mais-très peu inclinées, leur lobe assez court, large et peciiné. Palpes maxillaires débordant à peine la tête et dépassant un peu le lobe des mâchoires, un peu arqués, de trois articles dont le dernier, un peu plus long que chacun des deux autres, est terminé par deux ou trois cils très-petits. Menton presque carré; lèvre inférieure petite, s’avançant au milieu en une petite languette et surmontée de deux petits 'palpes labiaux de deux articles. Antennes de longueur médiocre, de quatre articles, le premier large et rétractile, le second plus long que le précédent, cylindrique, le troisième très-court, le quatrième plus court encore, ayant la forme d’un tubercule conique surmonté d’une longue soie assez épaisse à la base, subulée. Sous cet article surgit, implanté sur le troisième, un article supplémen¬ taire grêle, cylindrique, très-sensiblement plus long et que je ne m’abstiens de considérer comme le véritable quatrième article que parce qu’il n’est terminé par aucun poil. Sur chaque joue, près de la base de l’antenne, on voit trois ocelles noirs un peu saillants, disposés en arc transversal, deux inférieurs rapprochés et un supérieur écarté. Une forte loupe m’a montré en outre deux petits points noiis ocelli- formes, l’un continuant l’arc décrit par les trois premiers, l’autre placé en arrière vis-à-vis les deux inférieurs, de sorte qu’il semblait y avoir, de chaque côté, cinq ocelles, trois assez gros et deux très-petits. J’ai eu recours à une loupe encore plus puissante et j’ai de plus consulté mon microscope; l’un et l’autre instrument ont confirmé l’existence de ces deux ocelles plus petits, non-seulement sur la larve dont il s’agit ici, mais sur d’autres du même genre, de sorte que ces larves, au lieu de six ocelles que je leur ai attribués ailleurs, en possèdent réellement dix, dont six bien apparents et quatre presque imperceptibles, qui peut-être disparaissent souvent. CISIDES. CIS 65 Prothorax un peu roussâtre antérieurement, plus large que la tête, sensiblement plus long mais plus étroit que chacun des deux autres seg¬ ments thoraciques qui sont égaux. Abdomen de neuf segments, les premiers égaux au métathorax, les suivants jusqu’au septième progressivement un peu plus grands; le hui¬ tième un peu plus court que les précédents ; le neuvième un peu plus long, arrondi, subhémisphérique, assez convexe en dessus, terminé par un seul crochet court, assez épais à la base, médiocrement arqué en haut, dressé presque verticalement, ferrugineux et corné, sauf à la base. En avant de ce crochet, deux très-petits tubercules écartés, surmontés d’un long poil. Sous la base de ce segment, un mamelon anal assez volumineux, contractile et multilobé. Sur la tête, les flancs, les deux faces ventrale et dorsale, des poils assez longs, très-fins et blanchâtres. Le dessus du corps est assez uni, mais sur les flancs règne un bourrelet bien visible, et du côté du ventre les segments, à intersection profonde et dès lors transver¬ salement convexes, ont des plis très-propres à seconder les mouvements de progression. Stigmates au nombre de neuf paires, la première très-près du bord an¬ térieur du mésothorax, les autres vers le tiers antérieur des huit premiers segments abdominaux. Pattes assez courtes, d’un blanc un peu roussâtre, de cinq pièces y compris un ongle peu allongé, munies de quelques poils. Le Cis coluber se prend assez communément en battant des branches de Châtaignier et de Chêne mortes depuis un an ou deux et sur lesquelles se sont développées des productions fongueuses sous forme de plaques, du nom de Telephora. Je ne doutais pas que la larve ne vécût de ces pro¬ ductions, mais j’ai exploré sans résultat bien des branches tenant encore à l’arbre, tandis que je n’ai pas tardé à me satisfaire en m’adressant à celles qui, tombées à terre, y conservaient une humidité salutaire. La larve vit naturellement de la substance du champignon, qui remplace en quelque sorte l’écorce; mais comme la matière fongueuse pénètre plus ou moins dans le bois, la larve chemine aussi assez souvent dans les couches supérieures de l’aubier où elle trouve une nourriture appropriée â ses goûts, et c’est toujours dans l’aubier, mais à une faible profondeur, que j’ai trouvé l’insecte plus ou moins récemment transformé. Je ne connais pas la nymphe. La larve du C. coluber diffère de toutes celles du même genre qui me sont connues par cette particularité, que le dernier segment, au lieu de lOC. UNM. — T. XXIII. 5 6G LVKVKS DE COLÉOPTÈRES porter deux crochets cornés plus ou moins développés, n’en a qu’un seul d’une longueur assez restreinte. Je ne puis pourtant douter de son authen¬ ticité, car elle offre tous les autres caractères des larves des Cis, et, ce qui est encore mieux, des branches où je l’avais observée et que j’ai con¬ servées avec soin ne m’ont donné que l’insecte en question. Il est à remarquer aussi que, lorsque les autres larves de ce groupe vivent dans les agarics et les bolets, celle-ci se nourrit d’un champignon d’un genre tout différent, formant sur les bois morts des plaques ou des croûtes, ou les pénétrant de leur substance. Il doit en être de même de celles des G. alni et reflexicollis que l’on trouve également sur les branches mortes, et peut-être aussi des G. oblongus et pruinosiUus que j’ai obtenus de branches mortes d’orme sur lesquelles s’étaient produits des mycélium. Reste à savoir si leur forme est celle du G. coluber. Si j’en doute pour ces deux derniers, je suis porté à le croire pour les deux précédents, à cause de leur forme. Mon ami M. Abeille de Perrin, dans sa récente monographie des Cisides si soignée et, à mon avis, si bien faite, a mentionné, p. 13, les larves con¬ nues de cette famille ; ce sont les suivantes : Cis boleti Fab., Bouché. Naturg. p. 203, Westwood, Introd. t. 1, p. 279, Mellié, Soc. Ent. 1848, p. 212. — G. Jacquemarti Mel., Mellié, loc. cit. p. 339. — G. laminatus Ea., Mellié, loc. cit. p. 319 et Perris, Soc. Ent. 18G2, p. 213. — G. Melliei Coq., Coquerel, Soc. Ent. 1849, p. 443. — C. Lucasi Ab., Lucas, Explor. de l’Algér. 2' partie, p. 469 (sous le nom de piinctiilatus). Pterogenms f^ielneri Cand., Candèze, Histoire des métam. de quelques Coléopt. exot. p. 39 (de Ceylan). Xylographus bostrichoides Due., Dufour, Soc. Ent. 1850, p, 551. Rlwpalodontus p&rforalùs Gyl., Mellié, Soc. Ent. 1849, bull. p. XL. Ennearthron coniutum Gyl., Mellié, Soc. Ent. 1849, bull. p. XL et Perris, Soc. Ent, 1854, p. 639. Je serais en mesure d’ajouter à la description qui précède celles des larves des Cis setiger, hispidus, nitidus et bidetitiUiis, mais leur ressem¬ blance avec celle du G. colnhet' rend ce supplément sans intérêt. 11 me suflU de dire que, comme dans les autres larves connues de Cis, le der¬ nier segment porte deux crochets au lieu d’un seul. A la suite de la description du Cis Laminatus j’ai indiqué, en les pui- .sant principalement dans le dernier segment, les caractères des diverses CISIDES. CIS (>7 coupes génériques de ce groupe, caractères quipermellraicnt, jusqu’il un certain point, d’en dresser le tableau synoptique. M. Abeille de Perrin, sans contester la valeur de ces caractères, pense qu’avant d’en générali¬ ser d’une manière absolue les applications, il faudrait avoir étudié un ensemble d'espèces de divers genres. Je suis, dans une certaine mesure, de son avis, et j’applique volontiers ce principe aux tableaux synoptiques que j’ai déjà dressés et que je dresserai encore dans le cours de ce tra¬ vail. Je n’ignore pas, en effet, qu’il y a du péril à être trop absolu ; j’en ai eu plus d’une preuve et je viens d’en être averti par le Cis\coluber dont le crochet terminal unique constitue une exception. Je ne vais pourtant pas jusqu’à conclure que les lois de l’analogie sont de pure convention, que leurs principes n’ont rien de solide et qu’on risque beaucoup de s’égarer en se laissant conduire par eux. Je crois au contraire, et je me persuade que mon savant ami ne me contredirait pas, je crois qu’ils sont un bon guide, qu’il est le plus souvent permis en celte ma¬ tière de généraliser, d'attribuer à un genre les caractères que l’on cons¬ tate sur deux ou trois espèces, et que les dérogations à la règle commune que peut présenter telle autre espèce n’ont pas, ordinairement, d’autre portée que celle d’une exception, qu’elles constituent un caprice de con¬ formation, ou bien qu’elles avertissent que cette espèce se détache plus ou moins du genre où on l’a placée. M. Abeille de Perrin voudrait que l’on pût observer les larves de quel¬ ques espèces aberrantes parmi lesquelles il cite Enncarthron filum et laricinum et Rhopalodontiis fronticornis. J’ai pu remplir ce désir en ce qui concerne ce dernier qui a été longtemps parmi les Ennearthron ; car le dernier segment de la larve est conformé non comme dans celles des Ennearthron, mais à l’instar de celles de Rhopnlodonlus . 11 est, en effet, subconvexe, sans concavité et terminé par deux crochets courts, épais, brusquement recourbés et un peu dilatés en arrière. J’ai dilfloc.cit. dans les généralités qui suivent l’article relatif au laminatusj que les larves de Rhopalodontus sont dépourvues d’ocelles; en en examinant plu¬ sieurs de l’espèce précitée, j’en ai trouvé qui étaient complètement aveugles et d’autres, au contraire, m’ont offert, sur chaque joue, trois ocelles noirs, bien distincts, disposés en arc transversalement oblique, deux très-rapprochés, presque contigus et un écarté et plus petit. Cette inconstance des ocelles dans une même espèce semblerait indiquer que ces organes n’ont pas ici une bien grande importance. Je termine cet article en avouant qu’après les observations de 68 LARVES DE COLÉOPTÈRES M. Abeille de Perrin et celles que j’ai reçues do mon sagace ami M. Pan- dellé, je suis beaucoup plus qu’ébranlé dans ma croyance que les Cis doivent être rapprochés des Cryptophagus. L’examen plus attentif et com¬ paratif des larves de ces deux genres m’a convaincu d’ailleurs qu’elles offrent des différences notables quant aux antennes, aux mâchoires, à la forme du dernier segment, aux ocelles, à la structure générale, et que ces larves ne sont pas aussi voisines que je l’avais d’abord pensé. ANOBIIDES Auobium ilcntlcolle Panz. Fig. 2S4-256. LARVE Long. 7-8 mill., hexapode, blanche, charnue, un peu ferme, plissée en travers, arquée surtout postérieurement, très-convexe en dessus, fort peu en dessous, renflée antérieurement. Tête inclinée, presque verticale, beaucoup plus étroite que le protho¬ rax, arrondie, subcornée, testacée avec le bord antérieur ferrugineux, re¬ vêtue de poils fins et roussàtres, marquée de quelques points épars et très-peu visibles et sur le vertex d’un fin sillon qui, arrivé à une fossette frontale, se divise en deux rameaux prolongés jusqu’à la base des man¬ dibules. Epistome assez court, trois fois aussi large que long; labre semi- elliptique, frangé de poils dorés. Mandibules assez courtes, robustes, noires avec un peu de ferrugineux à la base, dentées sur la tranche interne. Mâchoires descendant jusqu’à la base de la tête, subcylindriques, un peu convergentes ; lobe court, assez large, densement frangé de poils roux, ne dépassant pas le second article des palpes maxillaires; ceux-ci courts, droits, coniques, de trois articles égaux. Menton épais, plus saillant que les mâchoires; lèvre subcordiforme, prolongée au milieu en une languette conique, et surmontée de deux palpes de deux articles dont le premier plus court que le second qui atteint le sommet du lobe maxillaire. Antennes logées dans une cavité à la base externe des mandibules, ex- ANOBIIDES. — AîiOBIUM trêmement courtes, très-positivement formées de trois articles, mais m’ayant paru en avoir un quatrième, excessivement grêle, au milieu de,-, petits poils qui surmontent le troisième. Sur chaque joue, et contre l’angle inférieur de la mandibule, un ocelle représenté par un petit tubercule assez saillant, lisse et luisant. Corps entièrement revêtu de poils courts et dorés, plus nombreux sur les côtés et surtout sur les derniers segments. Prothorax presque égal, sur les côtés, aux deux autres segments tho¬ raciques réunis, mais pas guère plus long que chacun d’eux sur le dos, parce que le mésothorax empiète sur lui en s’arrondissant. Cette partie avancée est tuméfiée, ruguleuseet limitée postérieurement par un pli transversal et un peu arqué dont les extrémités atteignent le bord anté¬ rieur du segment. Métathorax ayant sur les côtés un ou deux plis longitudinaux, et con¬ formé à la partie antérieure dorsale comme le mésothorax, avec cette différence que la partie qui s’avance sur ce dernier est antérieurement couverte de spinules ferrugineuses, crochues en arrière. Abdomen de neuf segments, les six premiers munis sur les côtés de deux fossettes dont une, plus inférieure et plus grande, met en saillie un bourrelet ou gros mamelon latéral couvert d’une touffe de poils, arrondis antérieurement sur le dos, comme les deux derniers segments thora¬ ciques, avec l’espace tuméfié semi-elliptique circonscrit en arrière par un pli et couvert sur le devant de spinules crochues. Septième et hui¬ tième segments plus grands que les autres, ne s’arrondissant pas au bord antérieur pour empiéter sur le segment précédent, munis antérieurement, sans gonflement et pli transversal apparents, de spinules arquées en ar¬ rière comme les précédentes, mais peu nombreuses sur le premier et presque nulles sur le second. Neuvième segment assez grand, pourvu sur les côtés et en dessous de spinules semblables, mais crochues en sens in¬ verse, marqué à la face postérieure de deux plis à peu près en forme de T, à l’intersection desquels se trouve l’anus. Dessous du corps à peu près plan, dépourvu de spinules et même de plis, revêtu seulement do poils fins et roussàtres. Stigmates à péritrème elliptique et au nombre de neuf paires, la pre¬ mière, plus grande et plus inférieure que les autres, dans une cavité la¬ térale entre le prothorax et le mésothorax, les autres près du bord anté¬ rieur des huit premiers segments abdominaux. Pattes médiocrement longues, à trochanter très-court, de cinq |)ièces 70 LARVES DE COLEOPTERES y compris un ongle peu arqué et ferrugineux, hérissées, surtout sur les tibias, de soies et de longs poils roux débordant l’ongle. VA. denticoUe se prend dans les Alpes et dans les parties orientales et septentrionales de la France, sur les arbres morts ou malades, princi- ])alement sur le Sapin et le Tilleul. Je l’ai recueilli dans les Pyrénées, ainsi que dans les montagnes du Guadarrama, en Espagne; mais je l’ai trouvé aussi h Mont-de-Marsan, au mois de juin, avec la larve, dans le bois à demi pourri d’un Châtaignier creux. La galerie de celle-ci est si¬ nueuse et encombrée de déjections grumeleuses. Je n’ai pas vu la nymphe, mais je présume qu’elle est enfermée, comme ses congénères, dans une coque formée de sciure et de déjections agglutinées, et qu’elle est couverte de poils très-fins et roussâtres et ter¬ minée par deux papilles coniques. Depuis la rédaction de cet article j’ai appris que MM. Mulsant et Iley ont décrit cette même larve dans les Annales de la Société linnéenne de Lyon., 187"i, page 427. Je n’ai pas eu l’occasion de lire cette description et je maintiens la mienne parce que je m’y réfère pour d’autres et qu’en cette matière les doubles emplois ont plus d’avantages que d’inconvénients. I Anobiuiii fulvicorike Sturm. LARVE A part la taille, comme de raison plus petite, cette larve ressemble à la précédente en tous points, sauf un seul qui réside dans les spinules dorsales du métalhorax et des segments de l’abdomen. Nous avons vu que, pour la larve de VA. denticolle, elles sont groupées en bande trans¬ versale au bord antérieur du métathorax et des sept premiers segments abdominaux; ici, au contraire, elles ne forment qu’une seule ligne cl s’arrêtent au sixième segment de l’abdomen. Cette larve se développe dans les échalas et les branches du Châtai¬ gnier et du Charme, et peut-être aussi d’autres arbres, car MM. Mulsant et Rey disent qu’on prend l’insecte parfait en battant les Chênes, h s Saules et les Aubépines. Elle se tient dans les parties les plus tendres du bois, qu’elle ronge assez irrégulièrement. Elle se transforme dans une cellule formée au milieu de la vermoulure, et dont elle agglutine les parois â l’aide d’une liqueur qu elle a la faculté de sécréter de façon à former une coque peu résistante. AINOBIIDES, OLIGOMERUS 71 NYMPHE Molle et blanche avec les yeux roussâtres; parsemée, principalement sur la tète, le prothorax et le dessus de l’abdomen, de poils très-fins et roussâtres. Abdomen assez mobile terminé par deux papilles coniques, courtes, à peine divergentes et dirigées en bas. Oligomerus (Anobium) brnunens Ouv. LARVE Forme des larves A' Anohixm. Tête blanche avec la lisière antérieure testacée d’une antenne à l’autre et une tache de même couleur en arrière de l’angle inférieur des mandi¬ bules. Épistome deux fois plus large que long ; labre semi-discoïdal, très- petit, revêtu de petits poils blonds. Mandibules noires, avec le milieu de la base ferrugineux, courtes, sub¬ triangulaires, à peine obliquement échancrées au sommet, non dentées sur la tranche interne. Les autres organes de la bouche, ainsi que les antennes, comme dans les larves d’Anobium. Menton très-grand, beaucoup plus étroit au sommet qu’à la base. Corps peu et très-finement velu ; deux rangs de très-petites spinules sur le métathorax, deux ou trois rangs irréguliers sur les sept premiers segments de l’abdomen ; le dernier dépourvu de toute spinule soit sur les côtés, soit en arrière et en-dessous. Mamelon anal circonscrit par un pli longitudinalement ovale et traversé par un pli longitudinal, sans pli supérieur transverse. Cette larve ressemble beaucoup à celles d’Anobium et surtout de Xes~ tobium, ces dernières n’ayant pas de spinules sur le huitième -segment de l’abdomen ; mais elle en diffère par ses mandibules non dentées en dedans et par l’absence de toute spinule sur le dernier segment. Un tronçon de branche morte de frêne qui contenait quelques-unes de ces larves m’a donné des insectes parfaits, et j’ai su ainsi qu’elles appar¬ tenaient à l’Oligomeras. Cette espèce se trouve aussi, d’après MM. Mul- sant et Rey, sur l’Abricotier, le Cerisier, le Tilleul, le Châtaignier, et je l’ai, de plus, rencontrée dans des branches mortes de Chêne. Dans mon Histoire des Insectes du Pin maritime, j’ai exposé, relative- 7-2 LARVES DE COLÉOPTÈRES ment aux larves à'Anohiiim, des généralités que je ne reproduirai pas ici ; je rappellerai seulement que ces larves, toutes si semblables par leur forme, se distinguent, suivant certaines divisions bien tranchées dont les insectes parfaits sont susceptibles, par le groupement des spinules dor¬ sales et par le nombre des segments qui en sont pourvus. Je me suis également livré à une discussion sur quelques organes de ces larves, et notamment sur les antennes, qui n’avaient pas été aperçues, et j’étais arrivé à constater leur existence dans une cavité située près de la base extérieure des mandibules. Je leur donnais alors au moins deux articles, probablement trois et peut-être quatre. Cette fois, j’ai été plus heureux ; je puis affirmer au moins trois articles, et entre les petits poils qui sur¬ montent le troisième, il m’a semblé, comme je l’ai dit plus haut, en voir un quatrième extrêmement grêle et court. Par la brièveté de ces organes comme par bien d’autres caractères, les larves à'Anobmm paraissent for • mer un même groupe avec celles desPimMs; mais il est à remarquer que, dans celles des Apatides, qui leur ressemblent tant par la forme, les an¬ tennes sont franchement de quatre articles, bien saillantes et relativement fort longues, Les larves connues des Anobiides sont les suivantes : Anobium domesticmi Foürcr., pertinax F. non L., striatum Oliv., Rouzet, Soc. Ent. ISiQ, p, 311 et Perris, sous le nom de pertinax L. Soc. Ent. 1854, p. 630. Xestobiim tessellatum F., Bouché, Naturg., p. 187, Ratzeburg, die Forst. t. I p. 45 et Westwood, Introd., t. I p. 271. Ernobius abietis F., Rouzet, loc. cit. p. 308 et Perris, loc. cit. p. 628. — E. mollis L., Perris, loc. cit. p. 622. — E. longicornis Sturm, Perris, loc. cit. p. 629. — E. nigrinus Sturm, Ratzeburg, loc. cit. p. 45. — E. pini Sturm, Flauenfeld, Soc. Zool. et Bot. de Vienne, 1864. Mesocælopus niger Muller, sous le nom de Xyletinus hederæ Dur., Dufour, Soc. Ent. 1843, p. 321. D’après Léon Dufour la larve serait dépourvue d’yeux et d’antennes et l’article terminal des pattes serait rudimentaire. Les antennes existent très-positivement, mais elles sont extrêmement courtes et enchâssées près de l’angle basilaire supérieur des mandibules. Quant aux ocelles, je crois, comme Dufour, qu’il n’en existe pas, car je n’ai pu les voir. Les pattes, médiocrement velues, du reste, sont composées de cinq pièces, comme celles des larves dWnobium, et ce que Dufour appelle l’article ANOBIIDES. GASTRALtUS 73 terminal est une sorte d’ampoule ou de ventouse placée sous l’ongle. La figure donnée par Dufour serait très-exacte si le trochanter y était re¬ présenté. J’ajoute que cette larve a des spinules crochues, disposées sur trois rangs, puis deux, puis un, sur le métathorax et les sept premiers seg¬ ments de l’abdomen, et quelques-unes sur les côtés du dernier segment. Xyletinus pcctinalus F. Letzner, Berliner, Entom. Zeitschrift, 1859. Catorama palmarum Guer, C.4Ndèze, Soc. des Sc. de Liège, 1861. Insecte d’Haïti. Dorcatoma Dresdensis Herbst, Ent. Hefte, Hefte 2, p. 96. — D. Chry- somdina Stürm, Perris, Soc. Ent. 1862, p. 208. Enneatoma Subalpina Bon., sous le nom de Dorcatoma bovistœ, Ent. Hefte, 1803, p. 100. Amblytoma nibens Ent. Heft., Giraud, Gründl. Versamml. der Botan. Zool. Vereins in Wien. 1851, p. 14, et Letzner, Arb. Schles. Gesells, 1853. En voici quelques autres. Gastrallus (Anoblum) lævigatns Ouv. Fig. 257-2S9. LARVE Long. 3 12 raillim., blanche, charnue, médiocrement velue, courbée en arc, mandibules triangulaires, ongle des pattes remplacé par une ampoule charnue. Le 9 février 1875, je trouvai dans une cellule pratiquée dans les cou¬ ches supérieures de l’écorce d’un très-vieux Châtaignier, écorce morte depuis un an au moins et sous laquelle avaient vécu des larves de Ceram- byx, je trouvai, dis-je, un individu du Gastrallus immarginatus qui évi¬ demment avait accompli là toutes ses évolutions. Ce fait me donna l’es¬ poir de connaître la larve de cet insecte, et ayant détaché des fragments de l’écorce, je me mis à les éplucher. Les couches de cette écorce et prin¬ cipalement les couches supérieures, comme feuilletées, étaient sillonnées de galeries sinueuses, étroites et remplies do déjections et de détritus. Dans ces galeries je finis par trouver une larve, puis une autre, puis plu¬ sieurs. Elles avaient la physionomie de larves d'Anobiam; je ne doutai donc pas qu’elles n’appartinssent au Gastrallus, et enchanté de ma décou- 74 LARVES DE COLF^OPTÈRES verte, je rentrai chez moi pour étudier cette nouvelle conquête après la¬ quelle je soupirais depuis longtemps. Ma larve, soumise à une forte loupe, me parut moins velue, surtout aux pattes, que les larves d’Anobium qui me sont connues, et lorsque je l’exa¬ minai au microscope, mes doutes s’accentuèrent, d’une part, en voyant la forme des pattes qui, complètement dépourvues d’ongle, me renvoyaient presque aux larves d’Anthribides lesquelles, par leur conformation géné¬ rale, se rapprochent de celles d’Anobiides, d’autre part, en constatant l’absence totale de ces spinules qui, sur la face dorsale de ces dernières larves, forment des bandes, des séries transversales ou des groupes ca¬ ractéristiques. Je me mis alors à examiner dans ses plus minutieux détails l’objet de mon étude et de ma préoccupation, et tout bien considéré, je reconnus que ma larve ne pouvait entrer dans le groupe des Anthribides. Elle s’en éloigne, en effet, par la forme de ses mandibules qui, vues de côté, ont leur extrémité pointue et non émoussée, ou échancrée ou bifide, par ses mâchoires très-inclinées et non coudées, par l’absence complète de ces cils spinuliformes qui couvrent presque tout le corps des larves d’Anthribides, par la position près du bord postérieur du prothorax de la première paire de stigmates qui, dans ces dernières, se trouve près du bord antérieur du mésothorax, par une villosité plus sensible et enfin par la structure des pattes. On verra plus loin que, dans les larves d’Ânlhribides, ces organes de locomotion sont, au lieu de vraies pattes, des pseudopodes coniques for¬ més de trois à quatre articles peu distincts, susceptibles à peine de quel¬ ques mouvements de rétraction. Ici, au contraire, on voit de véritables pattes, relativement assez longues, mobiles, pouvant même se couder et formées de quatre pièces bien distinctes, une hanche épaisse et velue, une cuisse plus épaisse à l’extrémité qu’à la base et munie, surtout en dessous, d’assez longs poils, un tibia cylindrique plus court que la cuisse, avec trois ou quatre poils près de l’extrémité, et enfin un tarse charun, s’épaississant légèrement de la base au sommet, ayant un peu la forme d’une ampoule et remplaçant l’ongle corné qui fait absolument défaut. Ce caractère, l’absence de dents aux mandibules, la faible villosité des pattes et même du corps, sauf la tête, le prothorax et le dernier seg¬ ment, le peu de saillie des mamelons latéraux et le manque de spinules dorsales la différencient aussi, il est vrai, des larves d’Anobiides, mais elle s’y rattache par la forme des mandibules, par les mâchoires, par l’ab- \NOBIIDES. GASTnALLUS 75 sence de tout ocelle, par la position de la première paire de stigmates. Elle s’y associe également par l’existence, au bord antérieur des deux derniers segments thoraciques et des six premiers segments abdominaux, d’un bourrelet transversal bien apparent, privé, à la vérité, de spinules, mais marqué en travers d’un pli médian qui facilite sa dilatation. Je n’hésite donc pas à la placer dans cette famille, et je suis d’autant plus certain quelle appartient au Gastrallus que les fragments d’écorce dont j’avais fait provision m’ont donné un assez grand nombre d’indi¬ vidus de cet insecte. Les caractères différentiels qu’elle présente sont une justification de la création de ce genre. J’ajoute que cette larve est d’un beau blanc avec le bord antérieur de la tète, les mâchoires et les palpes maxillaires de couleur roussàtre, que les mandibules, larges et courtes, sont d'un testacé ferrugineux avec l’extrémité noire, que les antennes très-courtes et dont on voit à peine les deux derniers articles, sont logées dans une cavité latérale à la base de chaque mandibule, et qu’en arrière des bourrelets dorsaux des six pre¬ miers segments de l’abdomen le microscope montre un groupe de très- petites aspérités presque imperceptibles. J’ai déjà dit dans quelles conditions j’ai rencontré cette larve qui doit vivre assurément dans d’autres arbres que le Châtaignier, car j’ai recueilli le Gastrallus en battant des branches mortes de Chêne, d’Orme et de Prunier. Les galeries qu’elle creuse sont sinueuses comme celles des lar¬ ves d'Anobium et comme elles encombrées d’excréments granuleux, autre trait de ressemblance qui n’est pas à dédaigner. Elle s’y transforme dans une cellule qui, si j’en juge par celles où j’ai trouvé des insectes parfaits, est enduite d'un vernis agglutinant en forme de coque les déjections et détritus environnants. Je ne connais pas la nymphe. Depuis que cet article est écrit, j’ai eu l’occasion d’observer, et cette fois sans qu’il puisse y avoir lieu au moindre doute, la larve d’une autre espèce de Gastrallus, le sericatus Redt. M. E. Revelière a eu la bonté de m’envoyer de Corse un tronçon d’une tige de Brassica insularis qui lui avait déjà donné des individus de cet insecte et qui était percé de plu¬ sieurs trous de sonie parfaitement ronds. Ayant ouvert ce tronçon qui n’avait guère plus de 12 centimètres de longueur, j’y ai trouvé deux Gastrallus dans la cellule où ils s’étalent transformés et de la plus grande fraîcheur, mais morts, et trois larves dans tin état de développement assez avancé, provenant peut-être d’une seconde génération, ou qu* 76 LARVES DE COLEOPTERES avaient été retardées dans leur croissance. Elles avaient creusé dans la tige subligneuse des galeries un peu sinueuses qui étaient demeurées encombrées de détritus et de déjections. Ces larves, évidemment de Gastrallus sericatus, ressemblent en tous points à celle du G. lævigatus et je n’ai pu leur trouver aucune diffé¬ rence. Ptiliniis (Ptinus) pectiiiicornSiai L. ' Fig. 260-263. Long. 6 millim., hexapode, corps blanc, charnu, plissé en travers, arqué surtout postérieurement, très-convexe en dessus, fort peu en des¬ sous, renflé antérieurement. Tête inclinée, beaucoup plus étroite que le prothorax, un peu plus longue que large, subcornée, d’un testacé pâle avec le bord antérieur fer¬ rugineux, parsemée de poils courts, très-fins et roussâtres, marquée de stries transversales et sinueuses, très-fines et très-serrées, bien visibles antérieurement, presque nulles sur le vertex, et en outre d’un sillon assez profond partant du vertex et s’arrêtant à une fossette qui se trouve au tiers antérieur. Bord antérieur un peu échancré vis-à-vis l’épistome. Épistome assez court, transversal, trois fois aussi large que long; labre assez petit, subéchancré, revêtu et cilié de poils dorés. Mandibules noires avec la base ferrugineuse ; vues de côté, subtrian¬ gulaires, luisantes, avec une fossette allongée vers la base et l’extrémité tronquée, presque divisée en deux dents très-peu saillantes et séparées par une petite rainure. Mâchoires non coudées mais obliques, descendant jusqu’à la base de la tête, parcourues obliquement par un trait subcorné, comme dans les larves d'Anobium ; leur lobe assez large, cilié de petits poils dorés. Palpes maxillaires courts, dépassant un peu le lobe, ordinairement un peu inclinés en dehors, de trois articles égaux en longueur. Menton très-grand, convexe, comme tuméfié. Lèvre inférieure transversale, affleurant à peu près le sommet des m⬠choires, prolongée au milieu en une petite languette obtuse et portant les deux palpes labiaux courts et de deux articles. Antennes très-courtes, rétractiles, logées dans une cavité située contre le milieu de la base des mandibules, de trois articles au moins, mais ANOBIIDES. — PTILIiNUS 77 n’en montrant ordinairement qu’un seul qui est grêle et surmonté d’un poil. Yeux nuis. Corps presque glabre sur le dos où le microscope montre à peine quel¬ ques poils très-fins et très-courts, finement velu de roussàtre en dessous et surtout sur les bourrelets latéraux. Prothorax presque égal, sur les côtés aux deux autres segments tho¬ raciques réunis, mais pas guère plus long que chacun d’eux sur le dos, parce que le mésoihorax empiète sur lui en s’arrondissant. Mésothorax court, un peu sinueux, ayant sur le dos, à droite et à gauche de la ligne médiane qui est lisse, un groupe transversal de petites aspérités tuberculiformes peu apparentes et très-écartées. Métathorax plus long, sensiblement arrondi antérieurement et marqué d’un pli profond transversal, arqué en sens contraire, s’appuyant à ses deux extrémités sur le bord antérieur avec lequel il forme une sorte d’el¬ lipse sur laquelle la loupe montre un groupe transversal d’aspérités comme celles du raésothorax, mais non ou à peine interrompu au milieu. Huit premiers segments deVabdomen conformés comme le métathorax, mais sur les quatre premiers l’ellipse formée par le pli transvei’sal a des aspérités plus apparentes et plus nombreuses, s’affaiblissant un peu d’avant en arrière, et en arrière de l'ellipse, de chaque côté de la ligne médiane, il y a un autre groupe transversal d’aspérités; sur les quatre segments suivants ces dernières aspérités manquent, le pli transversal est beaucoup plus superficiel et même obsolète et le bord antérieur est de moins en moins arrondi. Les six premiers segments ont en outre, de chaque côté, une fossette et souvent un pli qui dessinent un bourrelet en forme de gros mamelon. Neuvième ou dernier segment abdominal large mais court, couvert d’aspérités antérieurement et plus encore sur les cô¬ tés de sa face postérieure, marqué inférieurement de deux plis profonds dessinant une sorte de boursouflure triangulaire ou elliptique au bas de laquelle est une fente, une apparence de vulve qui est l’anus. Los as¬ pérités dont j’ai parlé sont très-légèrement roussdtres, et vues au micros¬ cope, elles sont un peu inclinées en arrière, sauf sur le dernier segment où elles ont une direction opposée. hc corps, qui est un peu mat, semble, ù une très-forte loupe, très-fine¬ ment chagriné; c’est là une illusion produite par la matité, car le mi¬ croscope atteste que cette surface, à part les aspérités, est parfaitement lisse. 78 LARVES DE COLÉOPTÈRES Stigmates et pattes absolument comme dans la larve de VAnobium den- ticolle. De prime abord la larve du Ptüinus a toutes les apparences d’une larve d’Anobiim, et l’air de famille est si manifeste qu’on pourrait bien s’y mé¬ prendre; mais lorsque un œil attentif explore les diverses parties du corps, on soupçonne, si on l’ignore, un genre différent, et, si on le sait, on le trouve suffisamment justifié. Cette larve, en effet, se sépare de celles des Anobium par les caractères suivants ; la tête est couverte de stries transversales sinueuses et extrê¬ mement fines; les ocelles font complètement défaut; les aspérités dor¬ sales que le microscope montre comme de très-petites épines coniques, sont moins fines, et à la loupe on les prendrait plutôt pour des tubercules que pour des spinules ; ces aspérités ne sont pas disposées sur un seul rang transversal comme dans quelques larves d’ Anobium, ou en bande transversale comme dans quelques autres , elles sont groupées sur cette sorte d’ellipse transversale dont j’ai parlé, de manière à la couvrir presque tout entière ; de plus, sur les quatre premiers segments abdominaux il existe des spinules en arrière de cette ellipse, et enfin les bourrelets laté¬ raux, lisses dans les larves d’ Anobium, en sont aussi armés. Or, il n’y a qu’à se reporter à la figure que j’ai donnée du dernier segment de la larve deV Anobium denticoUe pour y reconnaître des différences notables. La plus remarquable est que l’anus, au lieu d’être placé à l’extrémité du segment, à l’intersection des trois plis, se trouve à la base contre le pénultième arceau ventral et forme, comme je l’ai dit, une sorte de vulve. J’ai trouvé assez abondamment cette larve, déjà presque adulte, au mois d’octobre, dans le tronc encore debout d’un vieux Saule marceau mort depuis deux ans au moins et qui avait déjà nourri l’année d’avant une première génération, car il était percé de trous, et en l’explorant je rencontrais des insectes parfaits dont la mort paraissait ancienne. Elle vit dans le bois tout à fait à la manière des larves d' Anobium, c’est-à-dire qu’elle y creuse, pour se nourrir, des galeries irrégulières et sinueuses qui ne pénètrent pas au delà de l’aubier. D’après MM. Mulsant et Rey (Térédiles, p. 235), elle vit aussi dans les Sapins, les Tilleuls et d’autres arbres (j’ai obtenu l’insecte du Triacanthos), tandis que celle du costatus se développe dans le Peuplier et dans le Chêne. Avant de se transformer en nymphe, ce qui a lieu en mai, elle conduit sa galerie jusqu’à la surface, ou bien si cette galerie est plongeante, XYLETINUS AiXOBllüES. — 79 elle fait volte-face de manière à ce que la nymphe ait la tète tournée vers l’extérieur. NYMPHE Elle est assez molle, délicate, absolument glabre, mais le dos et les côtés de l’abdomen sont couverts d’aspérités ciliformes extrêmement pe¬ tites et très-serrées, visibles seulement au microscope; les troisième à sixième segments dorsaux sont un peu saillants au milieu et les flancs sont parcourus par un bourrelet très-marqué. L’extrémité est très-briè¬ vement et très-obtusément quadrilobée ou quadrimamelonnée. Les an¬ tenne, est principalement les antennes longuement flabellées et par consé¬ quent très-larges du mâle, s’étalent sur les élytres en passant par-dessus les pattes. L’insecte parfait naît en juin. 'Vyletlnus oblougulus Muls. Fig. 264. LARVE Ayant mis en vase clos des brindilles mortes de pommier pour savoir à quelle espèce appartenaient des larves de Longicorne que j’y avais ob¬ servées et qui m’ont donné le Molorchus umbellatanm dont il sera question plus bas, j’obtins, au commencement de juin, plusieurs individus du Xy- lelinus oblongxdus. Je me mis alors à explorer les brindilles dans l’espoir d’y trouver quelque larve retardaire et quelque nymphe ; mes recherches n’aboutirent à me procurer que d’autres insectes parfaits et une seule larve. Elle me suffit cependant pour pouvoir dire qu’elle ressemble, comme la précédente, aux larves à'Anobixm, que ses mandibules sont assez larges et bifides ou plutôt anguleusement échancrées à l’extrémité, qu’elle a un rang de spinules sur le métathorax, trois rangs, du moins au milieu, sur le premier segment abdominal, deux sur le second, un sur le troisième et le quatrième, que le cinquième et le sixième préseiilenl quatre spinules écartées et très-petites près du bord antérieur et qu’il y en a quelques-unes sur les côtés du dernier segment. Celte larve vit, comme je l’ai dit, dans l’intérieur des menus rameaux morts du poirtnier et probablement d’autres arbres, car j’ai obtenu aussi 80 LARVES DE COLÉOPTÈRES l’insecte parfait de brindilles mortes de Pêcher. La galerie qu’elle creuse n’est pas fort longue. Si la brindille est très-mince, elle occupe le centre; si elle a une épaisseur d’un centimètre, elle est en dehors du canal médul¬ laire, et dans tous les cas, au dernier moment, elle s’approche de la sur¬ face de manière à ne laisser que l’écorce intacte. Le mâle du X. oblonguliis, qui était inconnu à MM. Mulsant et Rey, a des antennes plus fortement dentées que celles de la femelle et à dents aiguës; leur couleur est ordinairement un peu brunâtre avec la base claire, tandis qu’elles sont entièrement testacées dans l’autre sexe. Le cinquième segment ventral est simple et obtusément arrondi. Pseudochina torf|uata Chevr. — P. bubalus Fairm. P. lævis Illig. — P. scrricornis Fab. Fig. 26i-267. LARVES Ces quatre espèces peuvent être comprises dans le même article parce que le peu que j’ai à dire sur leur compte leur est commun.' Les larves de Pseudochina ressemblent tellement à celles à'Anohium, qu’il est parfaitement inutile d’en donner la description. Elles ont leur forme, leur consistance, leur couleur et reproduisent, y compris le petit ocelle sur chaque joue, tous leurs caractères, sauf pourtant les suivants qui sont assez tranchés: les mandibules son bifides à l’extrémité; leur corps est beaucoup plus densement et longuement velu ; le dessous du dernier segment est autrement conformé, il présente deux plis arqués se croisant postérieurement pour former, en dedans de l’espèce de paren¬ thèse qu’ils constituent, un ovale allongé dont la courbe antérieure est formée par une sorte de crête roussàtre et subcornée; cet ovale est tra¬ versé par un ph longitudinal; enfin je n’ai pu trouver nulle part la moindre spinule, même en observant au microscope. La larve de la Pseudochina torquata, que je dois à M. E. Revelière, vit en Corse dans les tiges mortes du Cynara Corsica; celle de la P. bu- balus, qui n’est peut-être pas autre que torquata, recueillie également en Corse par M. Revelière, se développe dans les tiges do la Ferula nodiflora; celle delà P. lævis a été trouvée ii Montpellier, par M. Va¬ léry Mayet, dans les tiges de VEupliorbia characi is et j’ai obtenu des P. scrricornis de larves vivant dans une graine exotique de Chine, je crois, ayant la consistance de l’amande. Les nymphes me sont inconnues. ANOBIIDES. STAGETUS. - DORCATOMA 81 Stagetus (Xyletiiius) pellltus Coevr. LARVE Sa larve est conformée exactement comme celles des Anobium dont elle diffère par les caractères suivants: Mandibules, vues de côtés, tridentées à l’extrémité; quelques spinules éparses et très-peu visibles au milieu antérieur du métathorax et des quatre premiers segments abdominaux. Le dernier segment en est entiè¬ rement dépourvu. Pattes très-peu velues. Du reste, corps velu, antennes extrêmement courtes, rétractiles, un ocelle de chaque côté, fente anale longitudinale. Cette larve est mycétophage comme celles des Dorcatoma, et comme plusieurs d’entre elles, elle se développe dans un bolet subéreux et co¬ riace du groupe des Amadouviers. J’ai reçu celui-ci d’Alger. La nymphe est absolument glabre, même au microscope, et terminée par deux papilles courtes, épaisses, mameloniformes, divergentes et in¬ clinées. Dorcatoma LARVES Je pourrais décrire aussi les larves des D. serra Panz., Dommeri Ros. et setosella Müls. qui vivent, la première dans le Boletus suberostcs, la seconde dans un bolet du Saule, probablement le smveolens, la troisième dans le Boletus Pini, mais je veux me borner à indiquer les caractères qui distinguent ces larves de celles des Anobium. Mandibules un peu plus longues, un peu crochues, acérées et bifides à l’extrémité ; dernier segment divisé en deux sur la face dorsale par un pli transversal, sans pli longitudinal en dessous, mais ayant, près de l'extrémité inférieure, un mamelon rétractile et lobulé, au centre duquel est l’anus. Spinules n’occupant qu’un très-étroit espace transversal du troisième au huitième segment, plus petites, mais plus nombreuses sur le douzième. Nymphe entièrement glabre et terminée non par deux papilles, mais ])ar deux tubercules. soc. I.INN. T. XXIII. 6 LARVES DE COLEOPTERES 8Î AspidiphoruB liarcynici J. Duv. Fig. 268-275. LARVE Long. 2 1/4 millim., hexapode, charnue, molle, ovale-allongée, d’un blanchâtre terne et livide, très-velue, assez convexe sur'le dos, un peu moins en dessous, arrondie postérieurement. Tête libre, longuement velue, d’un noirâtre terne, peu épaisse, plus large que longue, peu arrondie sur les côtés, marquée sur le front de deux fossettes oblongues écartées et en outre d’un trait blanchâtre qui, partant du vertex, se bifurque avant les fossettes en deux rameaux se dirigeant vers les antennes, Épistome très-court, labre semi-discoïdal et frangé de quelques longs poils. Mandibules assez courtes, se joignant à peine, ferrugineuses à la base, puis noires jusqu’à l’extrémité qui estbidentée. Mâchoires descendant jusqu’à la base de la tête, très-coudées, peu ro¬ bustes, leur lobe à peu près droit extérieurement, un peu arrondi et cilié en dedans, ne dépassant pas le second article des palpes maxillaires. Ces palpes médiocrement longs, à peine arqués, de trois articles dont le premier paraît un petit peu plus grand que chacun des deux autres. Menton presque carré; levre inférieure subcordiforme, surmontée de deux palpes labiaux de deux articles, ne dépassant pas les lobes maxil¬ laires. Antennes longues et grêles, toujours saillantes, de quatre articles; le premier court, large et rétractile, le second plus étroit et un plus long, le troisième quatre fois environ plus long que le précédent, le quatrième presque de la longueur du second, très-grêle, terminé par un long poil et deux ou trois très-petits et accompagné d’un article supplémentaire plus court, pointu, sans aucun poil, et visible quand on regarde la larve en dessus. Sur chaque joue, près de la base des antennes, de petits ocelles tuber- culiformes qui m’ont paru au nombre de six, formant deux séries trans¬ versales de trois chacune, ceux de la série postérieure un peu plus écartés. Tête et segments thoraciques réunis égalant la moitié du corps, ceux- ci, par conséquent, sensiblement plus grands que les segments abdo¬ minaux. ANOniIDES. ASPIOIPHORUS 83 Prothorax un peu coriace, un peu plus foncé et un peu plus long, mais plus étroit que les deux autres segments thoraciques, en parallélogramme transversal, dilatable sur deux points de sa face dorsale, qui sont indi¬ qués souvent par doux fossettes, hérissé en dessus et sur les 'côtés de longs poils blanchâtres divergents. ' Mésothorax et métathorax marqués également sur le dos de plis ou fos¬ settes indices de points dilatables, arrondis sur les côtés qui sont velus comme ceux du prothorax, ayant en dessus une série de longs poils. Abdomen se rétrécissant postérieurement, de neuf segments, les sept premiers égaux en longueur, très-arrondis, ou plutôt, par suite de l’exis¬ tence d’un bourrelet latéral, anguleux sur les côtés qui sont munis de trois ou quatre poils inégaux ; transversalement convexes, un peu plissés et dilatables en dessus, et sur la convexité, hérissés d’un rang de longs poils blanchâtres. Huitième segment plus court que les précédents, bien moins anguleux sur les côtés et velu comme eux; neuvième ou dernier segment velu, court, arrondi, un peu incliné, muni en dessous d’un mamelon pseudopode, charnu, un peu exsertile et au centre duquel est l’anus. Segments abdominaux ayant en dessous quelques poils et quel¬ ques plis. Stigmates très-peu apparents, au nombre de neuf paires : ‘la première, un peu plus grande et un peu plus inférieure que les autres, sur la ligne qui sépare le prothorax du mésothorax, mais paraissant appartenir à ce dernier ; les autres au quart antérieur des huit premiers segments abdo¬ minaux. Pattes longues, grêles, de cinq pièces ; trochanters courts, cuisses munies de deux soies en dessous; tibias ayant en dessous une petite entaille avec une soie et une autre soie en dessus ; ongle long et peu arqué. NYMPHE Les divers organes disposés comme à l’ordinaire. Tête, thorax, élytres couverts de poils blanchâtres, mous et pas très-longs. Abdomen moins velu, postérieurement glabre, terminé par deux papilles écartées, coni¬ ques, non divergentes, légèrement arquées à l’extrémité. On ne voit ces deux papilles et même les deux derniers segments qu’en détachant la dépouille de la larve qui demeure ordinairement toute chiffonnée à l’ex- tréniité de l’abdomen. 84 L\KVES DE COLÉOPTÈRES V Aspidiphorus orbiculatus, d’abord placé par Gyllenhal dans le genre Nitidula, a donné à Latreille l’occasion d’établir le genre dans lequel il se trouve aujourd’hui. Nul ne lui a contesté le droit à cette distinction géné¬ rique, mais les auteurs ont été loin de s’entendre sur la place qu’il con¬ venait de lui assigner. Latreille l’a colloqué dans les Dermestides, où l’a laissé le catalogue Dejean, Erichson dans les Ptinides et M. Redtenba- cher dans les Byrrhides où le maintient le catalogue Gaubil; M. Dohrn, ne sachant qu’en f.iire, l’a, dans le catalogue de Stettin, 1855, mêlé aux Généra incerlæ sedis; le premier catalogue de M. de Marseul, 1857, l’a relégué à la fm des Trichosornidæ , après les Rhizobius, Coccidula et Alexia; Lacordaire, aussi embarrassé que M. Dohrn, l’a rais en supplé¬ ment dans le quatrième volume de son Généra, et, faute de pouvoir mieux faire, l’a laissé dans les Byrrhiens, bien qu’il considérât ses ana¬ logies avec cette famille comme fort éloignées. Enfin J. Duval, dans son Généra, a constitué la famille des Sphindides, composée des deux genres Aspidiphorus et Sphindus et placée entre celle des Ânobides et celle des Apatides, et le catalogue de Schaum, 1862, a admis cette combinaison. Dans son second catalogue, 1863, M. de Marseul, imitant Lacordaire, a associé les Aspidiphorns aux Limnichiens ; mais, dans le troisième, 1866, adoptant à peu près l’opinion de Duval, il a installé ce genre, ainsi que celui de Sphindus, à la fin des Anobidœ. C’est pour cela que j’en parle ici à propos des larves d’Anobiides qui font partie de ce travail. Quant au genre Sphindus, après avoir fait partie des Nitidula de Gyl¬ lenhal, après avoir été placé successivement parmi les Ténébrionides, les Cryptophagides, à la suite des Cis, et enfin par Lacordaire dans les Anobiides, après avoir figuré dans les divers catalogues entre les Cis et les Lathridius, entre les Tetratoma et les Monotoma, dans la catégorie des incerlæ sedis, après les Lyctus, et enfin entre les Dorcatoina et les Hedobia, et toujours plus ou moins éloigné de Y Aspidiphorus, il a fini, de par J. Du¬ val, par s’unir à lui pour constituer une famille spéciale à laquelle il a donné son nom. Cette association est-elle légitime ? Pour moi cela ne fait pas le moindre doute, et je dis de plus qu’elle fait honneur à la perspicacité de J. Duval. Le premier il a trouvé dans les insectes parfaits les caractères qui les rap¬ prochaient, et voilà que l’étude des mœurs et d 's métamorphoses vient justifier et corroborer son appréciation. J’ai donné dans les Annales de la Société des sciences de Li'ge, 1855, la ANOBIIDES. — ASPIDIPHORUS 85 description détaillée des figures de la larve du Sphindus dtibius ‘ ; cette larve est, à peu de chose près, l’image fidèle de celle de V Aspidiphorus qui, comme elle, lorsqu’on la tourmente, se jette sur le flanc et se courbe en arc, et dont elle ne diffère que par les caractères suivants : les palpes maxillaires paraissent un peu plus courts ; le troisième article des an¬ tennes est moins allongé, il a trois fois, au lieu de quatre, la longueur du second, les pattes sont moins grêles. Ces caractères différentiels ne sont appréciables qu’à la loupe, ou au microscope ; mais ce qui distingue net¬ tement les deux larves, c’est que celle du Sphindus a le prothorax noir, avec une ligne médiane longitudinale blanchâtre, et les autres segments, ornés d’une bande transversale interrompue au milieu, tandis que celle de Y Aspidiphorus a seulement la tète noire et le prothorax roussâtre et que le reste du corps est uniformément d’un blanc terne et livide. Les nymphes ont aussi entre elles de grands rapports ; mais elles diffè¬ rent en ce que celle du Sphindus a les poils plus longs, qu’il n’en existe pas sur les élytres, mais qu’il s’en trouve à l’extrémité de l’abdomen, et que celui-ci se termine par un très-long filet membraneux (fig. 276). La comparaison des deux larves donne donc une preuve de plus de la nécessité de rapprocher les deux genres dont il s’agit ici, et leur manière de vivre confirme cette conclusion. On les trouve fune et l’autre, presque toujours ensemble, et souvent en compagnie de celles du Liodes castanea et du Lathridius rugosus, dans cette production fongueuse du groupe des Lycoperdon, nommée Relicularia hortensis, et qui se développe sur les souches des arbres, principalement des Peupliers, et sur la tannée des serres. Elles vivent d’abord de la substance pulpeuse, puis de la pous¬ sière impalpable de ce champignon qui les recouvre tellement qu’on a de la peine à les discerner. Elles s’enfoncent fune et l’autre dans la terre pour se transformer, mais on obtient aussi leur métamorphose dans les boîtes où l’on enferme la Relicularia. Il demeure donc établi que les genres Sphindus et Aspidiphorus doi¬ vent marcher de conserve ; mais convient-il qu’ils forment une famille distincte, et celte famille doit-elle être placée entre les Anobiides et les Apatides ? ‘ J'ai deux recliûcalions à Taire au sujet de cette larve : !<> le quatrième article des antennes est accompagné d’un article supplémentaire plus court, dont je n’ai pas parlé ; 2® la première paire de stigmates est située non près du bord postérieur du pro- Ihorax, mais sur la limite du prothorax et du mésothorax, ou plutôt très-près du bord antérieur de ce dernier segment. LVRVES DR CORÉOPTRRES 8r) Sur le premier point la question ne me paraît pas douteuse, car les bonnes raisons données par J, Duval et tirées de certains caractères pro¬ pres à ces genres se trouvent, comme je l’ai déjà dit, corroborées par la structure de leurs larves. Mais la place assignée à cette famille est-elle légitime? Je ne me chargerais pas de le démontrer, et j’ajoute qu’à en juger par la forme des larves, le premier venu se prononcerait hardiment - pour la négative. Ces larves, en effet, sont l’antipode de celles qui leur seraient adjacentes, et si l’on s’occupait d’une classification, on serait bien peu tenté de placer entre les larves des Ânobiides et des Apatides, si concordantes par leur physionomie, celles des Sphindides qui n’ont avec elles aucun rapport. 11 me semble donc que ce clas.sement est à revoir ; et, sans rien préjuger, je me bornerai à dire que ces dernières larves pa- rais.sent, jusqu’à présent, se rapprocher de celles des Liodes, des Agathi- diens, des Clambm et même des Latkridius plus que de toutes les autres larves connues. Après avoir parlé des Sphindides à propos des Anobiides, rappelons en quelques mots le genre de vie des larves de cette dernière famille. Elles se nourrissent toutes de substances végétales. Celles des Dryophi- lus doivent être lignivores, et deux ou trois espèces, plus amies des ar¬ bres résineux que des Chênes, donnent un démenti au nomat tribué à ce genre. Celles des Priobiumei des Anobium semblent être, à part deux espèces, essentiellement lignivores, et deux entre autres sont véritablement nui¬ sibles. La larve de VA. pertincix, inconnu dans les Landes, mais commun dans les régions du Nord, détruit les vieux bois et les meubles : in ligna antiqiio frequens, dit Gylleiihal, in domibm nstensilia terebrat et deslruit. Chez nous ce triste rôle est rempli par les larves de l’A. striatum. Le meilleur moyen de se garantir de leurs ravages consiste à n’admettre dans les charpentes, les planchers et les meubles aucune parcelle d’au¬ bier, car c’est dans l’aubier quelles se développent, en respectant les couches plus profondes, ce qu’on appelle le cœur, qui est plus dur et probablement aussi moins de leur goût. Les deux larves non lignivores sont : 1® celle de VA. hirtum qui ronge les livres et les dossiers sommeil¬ lant dans les bibliothèques et les archives, les vieux cartons, les par¬ chemins enliassés ; 2® celle de l’A. paniceum, fléau des botanistes dont elle détruit les herbiers, des manutentionnaires dont elle ronge les bis¬ cuits, des pharmaciens dont elle attaque les racines et les fleurs offici- AISOBIIDES 87 nales. Elle ne recule même pas devant un autre crime dont je ne la croyais pas capable, car, au témoignage de MM. Lucas et Revelière, elle porte le ravage dans les collections entomologiques, non-seulement en détruisant le liège, ou la moelle d’ Agave qui porte les épingles, mais aussi en dévorant les insectes eux-mêmes. Je l’ai trouvée en outre dans les pains à cacheter, et, comme on l’a vu plus haut à propos du Corynetes riificornis, dans un vieux nid de frelons. Enfin une communication récente de mon ami M. Peragallo, appuyée de pièces probantes, m’a appris qu’elle a mis hors de service ses guêtres de peau. Les larves des Xestohium sont xylophages et je suis porté à croire que celle du X. tessellatum qui, dans nos contrées, se contente des parties mortes des vieux arbres, Chêne, Chcâtaignier, Saule, etc., attaque à Paris les bois de construction, car j’ai observé, en avril, beaucoup de ces insectes dans certaines maisons. Venaient-ils uniquement du bois de chauffage? Les larves des Ernohius paraissent inféodées aux essences résineuses. Les unes naissent dans les bourgeons et se développent dans la moelle des plus jeunes branches, d’autres sont subcorticales. Celles des genres suivants jusqu’aux Xyletinus se nourrissent de bois mort ; mais en ce qui concerne ce dernier genre, j’ai des doutes au sujet d’une espèce, le X. rufLcollis. Cet insecte habite les plages maritimes ; je ne l'ai trouvé que sous les crottins très-desséchés des Solipèdes, et j’en ai pris ou fait recueillir un grand nombre sur nos côtes, dans les condi¬ tions que je viens de dire et très-loin de toute végétation arborescente. Je me suis toujours demandé, sans avoir pu le vérifier, si la larve de cette espèce ne vivrait pas dans ces crottins qui finissent par n’être plus qu’une agglomération de fibres végétales non digérées. Les Pseudochina se plaisent, d’après MM. Mulsant et Rey, sur les fleurs des Cynarocéphalées. On a vu plus haut que les larves de trois espèces vivent dans les tiges de plantes de familles diverses et que celles de la P. serricornis se sont nourries chez moi d’une graine exotique. On sait, en outre, que l’insecte parfait se trouve aussi dans les denrées coloniales et parmi les cigares importés en Europe. Les larves des Mesocælopus habitent les tiges mortes du Lierre. Sil fallait en juger par analogie, les larves des Siagetus seraient mycéto- phages, comme celles des Dorcaloma et des genres voisins. En tout cas, il est permis dedire que ces insectes n’acceptent pas, comme certains Cis, des champignons simi)leraent coriaces et qu’il leur faut de ces bolets dont la consistance se rapproche de celle du bois. 88 LUIVES DE COLÉOPTÈRES Voici, pour terminer, un tableau synoptique provisoire des genres de ce groupe que j’ai pu observer, élimination faite des genres Aspidiphoms et Sphindus: A Pattes de cinq pièces, ongle compris, sans ampoule sous l’ongle. B Des spinules sur le dos de divers segments. C Anus à trois lobes, un supérieur triangulaire, parfois très-petit, deux longitudinaux, séparés par un pli longitudinal. a Pas de fossette sur le bord antérieur du front ; spinules en bande transversale sur l’élévation antérieure du métathorax et des six premiers segments abdominaux, moins nombreuses sur le septième, aucune sur le huitième ; des spinules aussi sur les côtés et en dessous du neuvième. Xestohium tessellntum- Comme le précédent, mais quelques spinules sur le huitième segment de l’abdomen. Anobium denticolle. Spinules en bande sur le devant du métathorax, deux ou trois rangs seulement sur les deux premiers segments abdominaux; un seul rang sur les quatre suivants, quelquefois avec une portion de deuxième rang sur le milieu ; des spinules aussi, mais très-petites, sur les côtés du neuvième; aucune dessous, Anobium fulvicorne. — domesticum. Pas de spinules sur le métathorax ; les cinq premiers segments seulement de l’abdomen presque entièrement couverts sur leur élévation transversale antérieure de spinules d'une grandeur décroissante, suivies d’une touffe de poils fins ; quelques spinu¬ les sur les côtés du neuvième et même dessous à droite et à gauche de l’anus. Anobium paniceum. Quelques spinules à peine visibles sur le métathorax, le reste comme le précédent, sauf que les spinules sont un peu plus grandes et moins inégales. Anobium hirtum. aa Une fossette sur le bord antérieur du front; spinules couvrant presque toute l’élévation antérieure du métathorax et des six premiers segments abdominaux, maistrès-petites; quelques-unes sur le septième et même parfois sur le huitième ; d’autres sur les côtés et en dessous du neuvième. Ernobius. Un rang de spinules sur le métathorax, trois rangs sur le pre¬ mier segment abdominal, deux sur le second, un sur le troi¬ sième et le quatrième, quatre spinules écartées près du bord antérieur du cinquième et du sixième; quelques-unes sur les côtés du dernier. Xyletinut, Deux ou trois rangs de très-petites spinules sur le métathorax et les sept premiers segments abdominaux, aucune sur le neuvième. Oligomerut. Quelques spinules éparses au milieu antérieur du métathorax et des quatre premiers segments abdominaux, aucune sur le neuvième. Stagetus. ANOBIIDES. PTIlMDES. PTINUS 89 Pseudochina. BB Pas de spinules. CC Anus situé à la base d’une boursoufflure triangulaire circonscrite par un pli ; de très-petites aspérités sur le mésothorax, le méta- thorax et les huit premiers segments abdominaux ; de plus, sur les quatre premiers segments de l'abdomen, un groupe d’aspérités semblables un peu en arrière de chaque côté de la ligne médiane. Dernier segment couvert d'aspérités antérieurement et sur les côtés de la face postérieure. Ptilinus. CGC Anus non lobé et simplement en forme de mamelon rétractile, sans fente longitudinale ; dernier segment divisé en dessus par un pli transversal ; spinules n'occupant qu’un très-étroit espace trans¬ versal sur le métathorax et sur les cinq premiers segments abdominaux. Dorcatoma. AA Pattes de cinq pièces avec une ampoule sous l’ongle ; un rang de spinules presque imperceptibles sur le métathorax et sur les six premiers segments abdominaux et un groupe sur les côtés du dernier. Mesocœlopus. AAA Pattes de quatre pièces sans ongle ; pas de spinules. Gastrallus. L’étude comparative des la-rves, en vue de la formation de ce tableau, m’a révélé des caractères qui rendent admissibles les genres détachés de l’ancien genre Anobium; mais elle m’a conduit aussi à reconnaître, dans les larves du genre Anobium actuel, au moins trois groupes caractérisés, comme on a pu le voir plus haut, par les spinules. Consultant alors le travail sur les Térédiles, par mes amis MM. Mulsant et Rey, j’ai remarqué qu’ils ont trouvé dans les insectes parfaits de ce genre, quatre groupes, auxquels ils ont donné des noms. Le premier (Dendrobium) a pour type les A. denticolle et pertinax; le second (Anobium) les A. do- meslicum, fulvicorne et autres ; le troisième (Neobium) les A. hirtum et tomentosum; le quatrième (Artobium) \'A paniceum. Mon premier groupe à moi se rapporte également aux A. denticolle et pertinax, mon second aux A. domesticum et fulvicorne; quant au troisième et au quatrième re¬ latifs l’un à l’/l. paniceum, l’autre à l’/l. hirhim, on serait très-tenté de les réunir, mais pourtant on peut voir qu’ils diffèrent par deux légers carac¬ tères : des spinules un peu plus fortes et moins inégales dans celui-ci, avec le métathorax muni de quelques petites spinules, tandis qu’il n'y en a pas dans celui-là. Ainsi se sont trouvés justifiés, sans intention aucune et à mon insu, les résultats dus à la sagacité de mes savants amis. Encore une preuve, et l’on en verra d'autres, du secours et du contrôle que l’étude des larves peut apporter dans l’étude et la classification des insectes parfaits. 90 LARVES DE COLEOPTERES PTIISIDES Ptî MEUS oriaatus Muls. LARVE Long. 4 millirn. Cette larve semble calquée, à la taille près, sur celle de YAnobium denticolle, décrite plus haut, et n’est qu’une copie de celle du Ptinus dubius qui figure dans mon travail sur les insectes du Pin, Corps velu, plissé, courbé en arc, antennes presque invisibles, de trois articles au moins, logées dans une cavité contre la base des mandibules ; un ocelle au dessous de la cavité antennaire; lobe des mâchoires arrondi; palpes maxillaires de trois articles et palpes labiaux de deux ; stigmates semblables et semblablement disposés, autant de caractères qui sont com¬ muns aux deux espèces des deux genres ; mais la larve du Ptinus est dépourvue de ces spinules si caractéristiques dans celles des Anobium; les pattes sont moins velues ; le pli anal est transversal et non longitu¬ dinal ; les mandibules enfin, et ce caractère est, comme le précédent, un des plus saillants, sont plus longues, plus pointues, et taillées en bi¬ seau uni et tranchant, au lieu d’être dentées sur le bord interne. Cette larve doit vivre dans plusieurs sortes de bois morts; je l’ai trouvée dans de vieux échalas de Châtaignier en partie pourris. Elle vivait dans les couches tendres de l'aubier, où elle avait creusé des galeries longitudi¬ nales qui étaient encombrées de petits crottins granuleux. Lorsqu’elle veut se transformer en nymphe, elle tasse avec son corps la vermoulure qui l’entoure et s’y forme une cellule dont elle colle et vernisse les pa¬ rois à l’aide d'une liqueur visqueuse qu’elle a la faculté de sécréter. 11 en résulte une sorte de coque dans laquelle elle subit ses métamorphoses Je n’ai pas vu la nymphe. Ptinus gersuaniis F. LARVE Je n’ai rien à en dire, si ce n’est qu’elle est longue de 5 millirn., et qu’elle ressemble en tous points à la précédente, sauf qu’elle présente sur le métathorax et les premiers segments abdominaux quelques spinules PTINIDES. PTIXUS 91 d’une petitesse extrême et à peine visibles. Malgré ces spinules, bien moins apparentes, du reste, que dans les larves d’Anobium, on ne sau¬ rait la confondre avec ces dernières, à cause du pli transversal de l’anus. Je l’ai trouvée dans de vieux échalas de Châtaignier, dans les tiges d’Aubépine et des branches de Cerisier. Elle paraît aimer le bois mort depuis assez longtemps, fût-il dépourvu d’écorce. Elle creuse dans l’au¬ bier des galeries longitudinalement sinueuses et d’un diamètre variable que caractérise une accumulation considérable de vermoulure granuleuse, au milieu de laquelle elle se transforme comme la précédente. Je n’ai pas non plus vu la nymphe. J^es larves connues des Ptinides appartiennent aux espèces suivantes : Iledobia imperialis L., Bouché, Naturg, p. 187. Ptinus fur L., Goedart, Métamorph. t. II, p. 172; de Geer, Mém,, t, IV, p. 234', et autres. — P. diibius, Stur.m, Perris, Soc. Ent. 1862, p. 205. Comme on a pu le voir par la comparaison que j’ai faite de la larve du P. ornatus avec celle de VAnobium denticollc, comparaison que j'aurais pu étendre à d’autres espèces, les larves des Ânobiides et des Ptinides ont entre elles la plus grande affinité, et les unes elles autres se rapprochent, par leur physionomie, de celles des Apatides. Ces trois groupes présen¬ tent un caractère commun qui consiste dans la position de la première paire de stigmates. Elle est située rarement sur la limite du prothorax et du mésothorax, et presque toujours très-près du bord postérieur do pro¬ thorax. Nous retrouverons ailleurs cette particulanté, sur laquelle nous reviendrons. Pour le genre de vie des larves et des insectes parfaits de la famille des Ptinides, je renvoie aux généralités écrites avec tant de charme et aux renseignements donnés sur le plus grand nombre des espèces par mes savants amis MM. .Mulsant et lley, dans leur Histoire naturelle des Gib- bicolles. HÉTÉROMÈRES Me voici arrivé à la grande division des Hétéromères, et l’on n’aura pas de peine à comprendre que, si je m’en tenais aux larves du Châtai¬ gnier, qui sont mon point de départ, il me faudrait renoncer à parler des premiers états d’une foule de genres qui n’ont rien de commun avec cet arbre. Je devrais franchir tous ceux qui précèdent la famille des Diapé- rides, et la lacune serait fort étendue. Dans cet état de choses, j’ai pensé qu’on me saurait gré de faire connaître quelles sont les larves connues des familles précédant celle que je viens de citer et d’en décrire quelques autres. Peut-être encouragerai-je ainsi la recherche de ces larves plus in¬ téressantes par leur structure, malgré son apparente uniformité, que par leurs mœurs ; peut-être aussi aiderai -je à la détermination de certains genres jusqu’ici inconnus de tous, en signalant les formes propres à ceux qu’il m’a été donné de connaître. Ce sont ces motifs qui m’ont dé¬ terminé à faire une exception pour la division dont il s’agit. Les larves dont divers auteurs ont déjà parlé sont les suivantes : Elenophorus collaris L., E. et V. Mülsant, 7® Opusc. Entom., p. 133. Akis punctata Thümb , Mülsant, Ann. Soc. Linn. de Lyon, 1845, p. 9 et Latigènes, p. 56. Scaurus tristis Oliv.?? M. Mülsant parle dans ses Latigènes, p. 51, de larves trouvées dans la terre d’une caisse où il avait placé des Pimelia bipunctata, des Scaurus tristis et des Elenophorus collaris. Ces larves, auxquelles la description donne des palpes maxillaires de quatre articles, ce qui me parait anormal dans la division des Hétéromères, et un dernier segment lisse en dessus et en dessous, sans aucune épine et sans lobes ou appendices au mamelon anal, double caractère qui se trouve rarement réuni dans les larves de celle division, ces larves, dis-je, ne peuvent ap¬ partenir à une Pimelia, si je n’ai pas été induit en erreur par celles dont on trouvera ci-après la description. Elles ne sont pas non plus d’Elenu- pliorus collaris d’après le signalement donné par M. Mülsant. Elles se TENTYRIA TENTYRIDES. - 93 rapportent peut-être au Scaurus tristis, mais je ne puis exprimer cette opinion qu’avec beaucoup de doute. Blaps Ckevrolatii Sol., Morlisaga, Haliday, Trans. of the Entom. Soc. of London, 1838, p. 100; Westwood, Introd. t. I, p. 321. — B. fatidica Sturm, obtusa Cürt., Letzner Ausz. aüs der libers, der Sschlesich. Gesells. 1842, p. 4; Perris, Soc. Ent. 1852, p. 609 et Chapuis et Candèze, Catal., pl. VI, fig. 5. — B. prodiicta Brullé, Perris, loc. cit., p, 606. — B. Gigas L., Müls.\nt et V. Mayet, 15® Opusc. Entom., p. 92. Crypticus quisquilius L., Bouché, Naturg., p. 191. Phylax lütoralis Muls, Mülsant et V. Mayet, 15® Opusc. Ent. p. 90. Gonocephalum pygmæum? (Dej.) Kust., Fischer de Valdheim, Oryctogr. du gouvern. de Moscou, 1830. Je décrirai les suivantes : TENTYRIDES Tcutyria intcrrupta Lâtr. LARVE Long. 25 millira. Hexapode, subcylindrique, subcornée, d’un roux jaunâtre avec le bord postérieur des segments plus foncé ; dernier seg¬ ment convexe en dessus, ogival, couvert de spinules sur sa moitié pos¬ térieure; mamelon anal à deux pseudopodes. Tête horizontale, convexe, à côtés arrondis et couverts de poils roux très-touffus, les uns longs et étalés, les autres plus courts, plus épais, tronqués, papilliformes, rabattus vers le front. Sur cette dernière partie six ou huit points symétriquement disposés. Bord antérieur largement et faiblement échancré au milieu, plus sensiblement de chaque côté pour recevoir les antennes. Êpislome un peu renflé à sa base où il est marqué d’une ligne trans¬ versale de points de chacun desquels s’élève un poil roux, vertical. Labre très-transversal, un peu tuméfié, droit au bord antérieur qui est frangé de cils dorés, fins et très-serrés ; marqué, un peu én arrière de ces cils, d’un rang transversal de petits points donnant naissance à un poil, 94 LARVES DE COLÉOPTÈRES et, un peu en arrière de ces points, muni d’une bande de poils ferrugi¬ neux, courts, tronqués, papilliformes-et très-denses. Mandibules minces, mais larges, non dentées au sommet, très-arron¬ dies extérieurement, ridées à la sur face supérieure qui paraît un peu concave à cause du relèvement du bord externe qui est presque tran¬ chant; striées en dessous à l’extrémité; munies à leur base externe d’une touffe de poils roux, la plupart papilliformes. Mâchoires médiocrement robustes, descendant jusqu’aux deux tiers au moins de la longueur de la tète, coudées sur leur articulation et un peu convergentes ; leur lobe assez court, subcylindrique, peu densement cilié de soies courtes et tronquées. Palpes maxillaires arqués en dedans, de trois articles, le premier et le troisième de longueur égale, le second presque de moitié plus long et muni extérieurement d’un poil. Menton bien plus long que large, dilaté au milieu, hérissé postérieure¬ ment de poils raides. Lèvre inférieure subcordiforme, mais convexe antérieurement et lon¬ guement ciliée entre les palpes labiaux qui sont de deux articles, le pre¬ mier plus long et bien plus épais que le second. Antennes de quatre articles, le premier court, épais et un peu rétrac¬ tile, le second un peu plus long que le troisième, l’un et l’autre visiblement en massue ; le quatrième beaucoup plus court, incomparablement plus grêle, surmonté d’un petit poil et susceptible de rentrer plus ou moins dans le précédent. Pas d’article supplémentaire. Ocelles nuis. Prothorax un peu plus long que chacun des deux autres segments tho¬ raciques, comme eux üsse et pourvu sur les côtés de poils d’inégale lon¬ gueur et touffus principalement aux angles antérieurs. Abdomen lisse, avec quelques poils fins sur les côtés, de neuf segments, le premier pas plus long que le métathorax, les six suivants progressive¬ ment un peu plus longs, le huitième de la longueur du premier ; le neu¬ vième longuement en ogive, subconvexe, ayant sur sa moitié antérieure sept à huit fossettes disposées presque en demi-cercle et dont la posté¬ rieure est seule très-visible; couvert sur sa moitié postérieure, sauf un petit espace lisse, de poils spiniformes épais, dressés et même un peu inclinés en avant, lesquels peuvent s’user et se présenter alors sous forme de granules ; frangé tout autour de poils roux et rigides extrêmement touffus et mélangés de rpoils longs et flexibles. TENTYRIDES, - TE.NTYRIA 95 Mamelon anal occupant plus delà moitié antérieure du dernier segment, pouvant se détacher en partie de celui-ci qui est concave en dessous pour le recevoir, terminé par deux lobes coniques sur les côtés externes desquels on voit quelques soies spiniformes. Stigmates au nombre de neuf paires, la première, plus grande et plus inférieure que les autres, près du bord antérieur du mésothorax, les autres près du bord antérieur des huit premiers segments abdominaux, au- dessus d’un pli longitudinal. Pattes rapprochées et inégales, les antérieures plus longues et bien plus robustes que les autres et comme elles de cinq pièces. Tibia plus court que la cuisse, celle-ci ayant en dessous trois ou quatre rangs de soies spinuliformes serrées , celui-là un rang de soies inégales, parfois usées. Ongle d’un brun ferrugineux, au moins aussi long que le tibia, déprimé, élargi, en forme de demi- fer de flèche. Ongle des autres pattes subulé. J’ai trouvé en juin plusieurs individus de cette larve sur nos côtes ma¬ ritimes, en creusant un peu le sable au pied des grosses touffes d'Arte- misia. de Biotis et autres où s’étaient accumulés des détritus végétaux et animaux. Quoique je ne l’aie pas élevée et que je n’aie pas rencontré la nymphe, je n’ai pas le moindre doute sur l’espèce à laquelle elle appar¬ tient, parce que tes seuls Mélasomes de notre plage océanique sont la Teyiiyria interrupta et VOlocrates gibbus. Tcntyria uineronata Steven. LARVE La larve de cette espèce, que Raymond m’envoya autrefois sans nom, de Fréjus, ressemble tellement à la précédente, que je n’ai pu lui trouver un caractère distinctif bien précis. Elle appartient donc incontestablement à une Tentyria, et comme la mucronata est la seule qui existe à Fréjus, je la considère, sans crainte d’erreur, comme appartenant à cette espèce. Elle a été trouvée dans la tête d’un cheval mort. 96 LARVES DR COLEOPTERES ASIDIDES Asida Corsica Cast. LARVE Long. 35 millim. Hexapode, cylindrique, d’un testacé jaunâtre, avec le bord des segments plus clair ; dernier segment demi-elliptique, cou¬ vert en dessus de petites épines, concave postérieurement et terminé par deux épines dentiformes. Tête subconvexe, marquée de quelques rides transversales et de gros points clair-semés sur le front, plus serrés sur le vertex, plus encore et même plus gros sur les côtés qui sont densement hérissés de poils blonds assez longs et un peu arqués en arrière. Êpistome couvert de granules sur sa moitié postérieure qui est renflée. Labre très-transversal, un peu tuméfié, presque droit au bord anté¬ rieur qui est cilié de soies dorées, ayant au milieu un rang transversal de soies spiniformes tronquées, entremêlées d’assez longs poils. Mandibules noires, avec une partie du bord ferrugineux, larges, dila¬ tées latéralement en lame tranchante, légèrement concaves et un peu ri¬ dées en-dessus, ridées aussi au sommet en dessous, non dentées à l’ex¬ trémité, formant, lorsqu’elles sont fermées, un angle rentrant antérieur, hérissées en dessous d’un rang longitudinal de poils roux assez serrés. Mâchoires comme dans la larve de Tentyria. Palpes maxillaires de trois articles, le premier plus court que le second, le troisième visiblement plus court que le premier. Lèvre inférieure un peu avancée au milieu en languette longuement ciliée. Palpes labiaux de deux articles dont le premier double du second. Antennes comme dans la larve précédente; dernier article presque entièrement rétractile dans le troisième. En arrière des antennes des granules qui couronnent une petite crête obliquement longitudinale. Corps conformé, jusqu’à l’avant-dernier segment inclusivement, comme dans la larve précédente, lisse, presque entièrement glabre. Dernier seg¬ ment subconvexe sur plus de la moitié antérieure, puis assez brusque- ASIDIDES. ASIDA 97 ment déclive et paraissant concave dans cette partie à cause du relève¬ ment du bord ; couvert presque jusqu’au bas de la déclivité de spinules coniques sensiblement plus faibles postérieurement que sur le devant et sur les côtés et entremêlées de très-courtes soies spiniformes; concavité comme finement réticulée. Bord postérieur denticulé et terminé par deux dents coniques, ferrugineuses, rapprochées, dressées et à peine arquées en avant. Face postérieure hérissée de poils blonds. Mamelon anal comme dans la larve précédente, mais terminé par deux lobes épais, courts, très-obtus, surmontés d’un rang transversal de spinules tronquées rousses et précédées d’un petit rang de spinules semblables. Stigmates comme dans la larve de Tentyria. Pattes très-inégales, les antérieures plus longues et bien plus robustes que les autres et de cinq pièces. Tibia bien plus court que la cuisse, qui est presque îtriangulaire, vue de côté ; ongle en demi-fer de flèche et près de deux fois plus long que le tibia. Ce dernier, le dessus de la cuisse et - du trochanter, ainsi que les hanches hérissés de poils blonds ; extrémité du trochanter et dessous de la cuisse couverts de granules noirs, cornés, très-serrés et contigus. Les autres pattes hérissées de soies raides épi¬ neuses, leur ongle subulé. J’ai reçu cette larve de M. E. Revelière, qui l’a trouvée en Corse. Aslda Jurinel Sol. a" "• Asîd» Itigorreneis Sol. ? LARVE Sauf la taille, sensiblement plus petite, elle est en tout semblable à la précédente, à part les caractères suivants : la déclivité du dernier segment commence plus en arrière; les spinules dorsales s’étendent un peu plus et sont moins inégales ; les lobes du mamelon anal ont, indépendamment de celles du sommet, deux rangs très-rapprochés de spinules. J’ai trouvé cette larve au mois de mai en creusant au pied d’un vieux Chêne, et une autre fois en faisant retourner un gazon. J’en ai obtenu l’insecte parfait, mais je n’ai pas vu la nymphe. M. Mulsant a publié dans ses Latigenes (p. 87) la description d’une larve qu’il attribue, mais avec doute, à XAsida grisea. J’ai déjà dit, à propos des larves à'Agriotes, qu’elle appartient à une espèce de ce der¬ nier genre. Soc. LIN. — T. XXllI. 7 98 LARVES DE COLEOPTERES PIMËLIIDES Ptnielia Sarde» Sol. LARVE Long., 23-25 millini. Hexapode, demi-cylindrique, à cause de l’aplalis- sement de la région ventrale, d’un roux jaunâtre, de consistance un peu parcheminée plutôt que subcornée, hérissée en dessus et sur la poitrine de poils blonds nombreux et inclinés en arrière ; dernier segment un peu concave, ayant la lisière couverte de petites spinules et un peu repliée en dessous. Tête- postérieurement ferrugineuse, large, transversale, très-peu con¬ vexe, parsemée de gros points enfoncés avec des espaces lisses, munie de poils blonds clair-semés en dessus, très-touffus sur les côtés. Bord an¬ térieur largement échancré, avec un rang de poils dressés. Êpistome court, trois fois aussi large que long, tuméfié, muni de deux rangs transversaux de soies longues et rigides, arquées, les antérieures un peu en avant, les autres un peu en arrière. Mandibules noires, assez courtes, larges, formant, lorsqu’elles sont fer¬ mées, un arc régulier surbaissé, planes et rugueuses en dessus, avec une profonde excavation ovale le long du bord externe qui est presque tran¬ chant, hérissées de soies blondes et serrées sur leur tiers latéral pos¬ térieur. Palpes maxillaires de trois articles, le premier le plus court, le second le plus long. Palpes labiaux de deux articles, le premier double, ou peu s’en faut, du second. Antennes de quatre articles, le premier gros et court, le second double du troisième et comme lui un petit peu en massue, le quatrième très-grêle, susceptible de rentrer presque entièrement dans le précédent et terminé par un poil. Pas de traces &' ocelles. Corps conformé comme dans la larve de Tentyria, mais plus large ; sa surface luisante et vaguement réticulée. Dernier segment un peu plus large à la base que long au milieu ; concaveraent déclive à partir de la PlMELllDES. — PIMELIA. - CRYPTICIDES. - CRYPTICUS 99 base, très-arrondi postérieurement, mais pourtant un peu eu ogive ; cou¬ vert dans son pourtour et sur une petite largeur de spinules très-serrées et obtuses. Bord non tranchant, émoussé et frangé de longues soies blondes, serrées et dirigées en arrière. Face inférieure très-concave pour loger le mamelon anal qui l’occupe presque tout entière et qui est ter¬ miné par deux lobes épais et hérissés de soies épineuses. Stigmates comme dans les larves précédentes. Pattes inégales, les antérieures plus longues et beaucoup plus robustes que les autres. Tibia de la longueur de la cuisse, ongle plus court et en demi-fer de flèche. Des poils blonds sur la hanche et le trochanter, plus touffus dessus et dessous la cuisse et le tibia, ceux de dessous entremêlés de spinules. Les autres pattes velues en dessus, ayant des soies spini- formes en dessous ; leur ongle aussi en demi-fer de flèche, mais bien plus petit. Je tiens cette larve de M. E, Revelière, qui l’a trouvée dans les sables maritimes à Porto- Vecchio. Pimelia bipanctata Fab. LARVE Sur la tête de cheval mort qui lui avait procuré la larve de la Ten- tyria mucronata, M. Raymond avait recueilli d’autres larves dont je n’ai pu soupçonner le nom qu’après avoir reçu celle de la Pimelia sardea. Elle lui ressemble, en effet, tellement que je n’ai pu y trouver la moindre différence. Elle appartient donc évidemment à une Pimelia, et comme la bipanctata est la seule qui existe en France, sur les bords de la Méditer¬ ranée, je ne puis pas ne pas l’attribuer à cette espèce. CRYPTICIDES Cr^'-pticus (Tciiebrio) L. LARVE Bouché (JSaturg., p, 191), adonné de cette larve la description sui¬ vante : Corps cylindrico -filiforme, brunâtre sur la tète et le prothorax, presque 100 LM\Vt;S Î)K COLEOPTERES entièrement brun sur les deux derniers segmenis; d’un jaune sale sur le reste, avec les ariiculations d’un gris brun ; couvert de petits points avec le bord des anneaux lisse ; dernier segment armé à son extré¬ mité de quatre épines d’un noir brun. Pieds bruns, stigmates d’un roux brun. Les mots brun et brunâtre employés par Bouché devraient être rem¬ placés par roux et roussâtre. Voici, au surplus, un signalement plus com¬ plet de cette larve : Long. 7-9 millim. Hexapode, subcylindrique, d’un testacé jaunâtre avec le bord des segments plus foncé ; dernier segment conique, terminé par quatre pointes. Tête convexe, ferrugineuse, sur un espace à peu près demi-circulaire depuis la base jusqu’aux deux tiers, jaunâtre sur le reste, très-finement alutacée et réticulée, avec deux fossettes sur le bord antérieur et quel¬ ques poils blonds sur les côtés. Êpistome trapézoïdal, transverse, alutacé, marqué d’une fossette près de chaque angle postérieur. Labre transversal, débordant un peu l’épistome, presque tronqué an¬ térieurement, ruguleux et bordé de quelques petits poils. Mandibules testacées avec l’extrémité d’un brun ferrugineux. Vues en dessus, elles sont modérément arrondies en dehors et un peu concaves ; vues de côté, elles sont longuement triangulaires, planes ou légèrement concaves à la base. Mâchoires coudées, descendant jusque vers les deux tiers de la tête, leur lobe cylindrique, â peine aussi long que les deux premiers articles des palpes réunis, terminé par deux ou trois soies spinuliformes. Palpes maxillaires un peu arqués, divergents, de trois articles, dont le premier un peu plus court que chacun des deux autres, qui sont égaux. Menton carré ; lèvre intérieure subcordiforme. Palpes labiaux de deux articles égaux. Antennes de quatre articles, le premier très-court et assez épais, le second un peu plus court et moins en massue que le troisième, le qua¬ trième très-grêle et surmonté d’un poil. Sur chaque joue, près de la base de l’antenne, à la place ordinaire des ocelles, un trait noir transversal dont les cléments sont ordinairement con¬ fus, mais qui, dans certains individus, semble formé de trois ocelles obli¬ ques et confluents. Corps pour ainsi dire glabre, très-finement alutacé et réticulé, avec la PAJCDARIDES. OlOCRATES 101 lisière postérieure des segments visiblement striolée. Dernier segment conique, très-faiblement déclive et peu convexe en dessus, un peu relevé, hérissé de quelques longs poils et terminé par quatre pointes cornées et ferrugineuses. Mamelon auai très-petit, caché, à l’état de repos, sous le huitième seg¬ ment abdominal et terminé par deux lobes très-courts. Stigmates comme dans les larves précédentes. Pattes inégales, les antérieures bien plus robustes ; tibia égal en lon¬ gueur à la cuisse, plus long que l’ongle, qui est en demi-fer de flèche ; trois épines sous le tibia, deux granules élevés noirs sous la cuisse et deux à l’extrémité du trochanter ; des poils en dessus. Les autres pattes armées de quelques épines et d’un ongle subulé. D’après Bouché, cette larve se trouve en automne et pendant l’hiver dans le bois pourri du Saule. Je ne l’ai jamais rencontrée dans ces condi¬ tions, mais je la recueille fréquemment en fouillant les sables secs mêlés de détritus et nourrissant diverses plantes. C’est très-probablement de ces détritus qu’elle se nourrit. Je ne connais pas la nymphe. L’insecte parfait est commun sur les sables dès le mois de mai. PANDARIDES Oloerates (opatram) gibbus Fab. LARVE Long., 12-15 millim. Hexapode, subcylindrique, d’un testacé jaunâtre, avec la lisière des segments un peu moins claire. Dernier segment ogival, terminé par huit pointes. Tête convexe, ferrugineuse sur une espace demi-circulaire, depuis la base jusqu’aux deux tiers, jaunâtre sur le reste de sa surface ; lisse, avec des poils blonds assez touffus sur les côtés. Deux points écartés sur le bord antérieur. Épistome trapézoïdal, transverse, marqué d’une fossette près de chaque angle postérieur. Labre transversal, antérieurement en arc très-surbaissé, cilié d’un petit nombre de poils dorés, marqué de deux petites fossettes. 10-2 LARVES DE COLÉOPTÈRES Mandibules courtes, larges, très-arrondies en dehors, subconcaves en dessus à cause du relèvement du bord latéral, qui est presque tranchant, ferrugineuses avec tes bords et l'extrémité noirs. Mâchoires comme dans la larve précédente; palpes maxillaires de trois articles, le premier et le troisième égaux, le second plus long et muni d’un poil en dehors. Menton et lèvre inférieure aussi comme dans la larve du Crypticus ; palpes labiaux de deux articles égaux ou à peu près. Antennes de quatre articles, le premier très-court, le second un peu plus court que le troisième et un peu plus que lui en massue, le quatrième très-grêle, susceptible de rentrer presque entièrement dans le précédent et surmonté d’un poil très-fin. Sur chaque joue, près de la base de l’antenne, trois points noirs ronds et contigus et un écarté obliquement en arrière. Ces points ne sont pour ainsi dire pas saillants et pourraient bien n’ètre que des simulacres df ocelles. Corps presque entièrement glabre, lisse, sauf une sorte de réticulation très-lâche et excessivement fine. Lisière des segments plus lisse avec des rudiments de stries presque imperceptibles. Prothorax presque aussi long que les deux autres segments thoraciques réunis. Abdomen de neuf segments, les quatre premiers à peu près égaux, les quatre suivants un peu plus grands et égaux aussi entre eux. Dernier segment ogival, subconvexe en dessus, déclive jusqu’aux trois quarts, puis se relevant un peu ; marqué sur les côtés de points enfoncés d’où sor¬ tent des poils longs et fins; bordé postérieurement de huit pointes cornées, dont six à l’extrémité, également distantes, et deux plus antérieures et un peu plus éloignées. Mamelon anal arrondi, ne dépassant guère le quart basilaire du der¬ nier segment ; terminé par deux petits lobes coniques et inermes. Stigmates comme dans les larves précédentes. Pattes inégales, les antérieures un peu plus larges et beaucoup plus robustes ; tibia aussi long que la cuisse, un peu plus long que l’ongle qui est large et en demi-fer de flèche. Trois ou quatre épines sous le tibia et des poils en dessus ; trois granules noirs élevés, contigus sous la cuisse, deux à l’extrémité du trochanter et des poils en dessus. Los deux autres paires de pattes ayant quelques épines écartées en dessous et quelques poils; leur ongle subulé. PANDARIDES. — HEI.IOPATHES. — OPATRIDES. — SINORTIS 103 Cette larve se trouve sous le sable, au pied des plantes, dans nos loca¬ lités les plus arides, où l’insecte parfait se rencontre communément dès le mois de mai. Je ne connais pas la nymphe. Heliopatlies Ibericus Muls. LARVE En tout semblable, même dans les plus petits détails, à la larve de VOlochrates gibbus, sauf les différences ci- après ; Points noirs antérieurs ocelliformes non contigus, mais le troisième inférieur bien séparé des autres ; dernier segment un peu plus relevé pos¬ térieurement ; ongle des pattes antérieures aussi long que le tibia ; sous ce¬ lui-ci au moins quatre épines, dont deux à côté l’une de l’autre ; cinq ou six granules noirs, élevés et contigus sous la cuisse, autant sur le trochanter Au mois de juin 1854 j’ai trouvé assez fréquemment cette larve sous les pierres, à l’Escurial et dans les montagnes du Guadarrama, où l’insecte parfait était très-commun. Je ne l’ai pas élevée et je ne connais pas sa nymphe, mais je ne doute pas qu’elle n’appartienne à l’insecte auquel je r attribue. Ainsi que je l’ai dit plus haut, MM. Mulsant et Valéry Mayet ont publié une description de la larve du Phylax littoralis, dépendant, comme les deux précédentes, du groupe des Pandarides. Cette larve diffère par les caractères suivants : le second article des antennes est deux fois plus long que le troisième ; le dernier segment ne porte à son extrémité que quatre pointes noires. Les ocelles paraissent être représentés par deux pe¬ tits traits noirs et transverses, l’un vers le bord antéro-externe de la tête, l’autre un peu après. OPATRIDES Sinorus (Opatrum) Colliardi Fairm. LARVE Long., .14 millim. Hexapode, subcylindrique, mais paraissant plus dé¬ primée en dessous que les précédentes ; de la même couleur qu’elles ; dernier segment bordé de douze pointes. 101 L4RVF.S DE COLÉOPTÈRES Tctti peu coiivcKe, ses cùlés assez denseiueut hérissés de poils blonds. Epistome tuméfié et portant près de ses angles antérieurs une petite corne cylindrique verticale. Labre, renflé, bordé seulement de quelques soies assez épaisses et muni en dessus de deux cornes verticales comme celles de l’épistome. Mandibules presque entièrement ferrugineuses, courtes, larges, expla¬ nées, très-arrondies au bord antérieur, qui est noir et un peu réfléchi; laissant entre elles, lorsqu’elles sont fermées, un angle rentrant très-ou¬ vert; sinuées et comme échancrées latéralement, et portant une corne ver¬ ticale près de l’angle basilaire externe. Mâchoires et palpes maxillaires comme dans les larves précédentes; second article de ces derniers un peu plus grand que chacun des deux autres qui sont égaux. Menton, lèvre inférieure et palpes labiaux n’offrant rien de particulier. Antennes ayant le second article un peu plus court que le troisième. Sur chaque joue, près de la base del’anteune, des apparences d'ocelles représentés, comme dans la larve du Crypticus, par une ligne transver¬ sale noire. Corps comme dans cette même larve. Dernier segment ogival, très- déclive depuis la base, mais en courbe un peu sinueuse; hérissé en des¬ sous de poils blonds et bordé postérieurement de douze épines parfois en partie brisées ou détachées, parfois aussi augmentées de quelques autres qui ne sont pas sur le même rang. Mamelon anal arrondi postérieurement, large, mais court, caché au re¬ pos sous le huitième segment abdominal et m’ayant paru bilobé. Stigmates comme à l’ordiuaire. Pattes comme dans la larve du Crypticus quisquilius, seulement deux fortes épines sous le tibia des antérieures. J’ai reçu de Corse, de M. E. Kevelière, plusieurs individus de cette larve trouvés sous terre aux lieux habités par l’insecte parfait. La nymphe m’est inconnue. Iflicrozoam (Oiiatruui) tibiale Fab. LARVE Long., 5-6 millim., subcylindrique, grêle, delà consistance et de la çoU’ leur des précédentes, dernier segment bordç de dix pointes, OPaTRIDES. — MICROZOUM. — DIAPERIDES, — ULOMA 105 Têta modérément convexe, velue sur les côtés, bord antérieur sans fossettes, un point enfoncé prés de chaque angle postérieur de l’épistome et deux sur le labre, donnant naissance à un poil. Organes de la bouche comme dans la larve de Crypticus. Antennes de quatre articles, le second et le troisième égaux, celui-ci fortement et régulièrement renflé, ovoïde plutôt qu’en massue. Sur chaque joue, près de la base de l’antenne, des simulacres d’ocelles noirs au nombre.de quatre et disposés comme dans la larve de l'Olocrates gibbus. Corps presque glabre; dernier segment longuement ogival, hérissé de longs poils blonds et bordé sur son tiers postérieur de dix pointes rela¬ tivement plus longues que dans les larves précédentes. Mamelon anal arrondi en arrière, court mais large, pouvant se cacher dans le segment précédent, paraissant échancré postérieurement, mais- sans lobes. Pattes comme dans la larve du Crypticus quisquilius, mais tibias des antérieures ayant trois épines dont une près de la base de l’ongle et deux au milieu, l’une à côté de l’autre. M. Mulsant, dans ses Laîigènes (p. 179), dit que M. Burrel prétend avoir trouvé cette larve dans le Lichen ranyi fer inus. C’est, en effet, dans les lieux très -arides et très -sablonneux où ce Lichen est abondant et où croît aussi en touffes une jolie graminée, le Corynephorus canescens, que l’on rencontre ici l’insecte parfait et sa larve. Elle vit probablement des dé¬ tritus qu3 produisent ces végétaux. DIAPERIDES Ulo»ia (Tcucbrio) ciiliufiris L. LARVE Long., 15 millira., d’un roux jaunâtre, cornée, linéaire et cylindrique, avec un léger aplatissement à la poitrine ; dernier segment terminé par une très-petite pointe. Tête bombée, d’un ferrugineux jaunâtre, munie de quelques poils fauves antérieurement et sur les côtés, finement et parcimonieusement pointillée. Bord antérieur largement et sensiblement échancré, avec une autre échancrure très-profonde sur les côtés pour l’insertiop des antennes, 106 LARVES DE COLEOPTERES Épistome assez grand, lisse, transversal. Labre subrugulcux, semi-elliptique et cilié. Mandibules ferrugineuses avec l’extrémité noire, presque mates, planes, un peu concaves sur leur face externe avec les bords relevés ; terminées par trois dents dont l’intermédiaire est plus longue que les autres ; mu¬ nies sur l’arête interne d’une dent au tiers supérieur et d’une autre beau¬ coup plus forte près de la base. Mâchoires longues, coudées, leur lobe presque aussi long que le palpe, droit du côté de celui-ci, un peu arrondi du côté opposé et muni de cils spiniformes de diverses longueurs. Palpes maxillaires assez courts, de trois articles à peu près égaux, ar¬ qués en dedans. Menton rhomboïdal, avec les deux extrémités tronquées. Livre inférieure courte, transversale, prolongée au milieu en une pe¬ tite languette et surmontée des deux palpes labiaux de deux articles égaux, ne dépassant pas les lobes des mâchoires ; tous ces organes de la couleur de la tête. Antennes de quatre articles, le premier assez grand, d’un blanc rous- sâtre et rétractile, le second presque de moitié plus petit que le premier, dans lequel il peut se cacher, et de même couleur que lui; le troisième un peu moins long que les deux autres ensemble, un peu en massue arrondie, muni de deux très-petits poils; le quatrième très-court, très-grêle, sur¬ monté d’un long poil et de deux ou trois autres très-petits. Prothorax de la couleur delà tête, desa la rgeur antérieurement, s’élargis¬ sant un peu d’avant en arrière, marqué de points peu serrés, avec quelques espaces lisses et d’un fin sillon médian sur une partie de sa longueur; ayant au bord antérieur et au bord postérieur une lisière lisse, cette dernière plus large et plus foncée, l’une et l’autre limitées par une série transversale do petits points très-serrés et entremêlés de petites stries longitudinales. Mésothorax et métathorax aussi grunds, réunis que le prothorax ; mar¬ qués d'une ponctuation un peu plus forte, très clair-semée au milieu ; ayant très-près du bord antérieur une bande plus foncée de points très- serrés sur trois ou quatre rangs, et postérieurement une lisière lisse et bordée de points comme celle du prothorax. Abdomen de neuf segments égaux, ou bien peu s’en faut ; les sept pre¬ miers d’un roux jaunâtre, avec la bande ponctuée antérieure et la lisière postérieure plus foncées, exactement comme dans les derniers segments thoraciques; marqués de points un peu plus forts, s’effaçant sur les côtés ; DIAPÉRIDES. — ULOMA 107 en dessous lisses et ayant de chaque côté un pli longitudinal très-pro¬ noncé ; huitième segment un peu plus foncé que les précédents et consti¬ tué comme eux, sauf les plis ventraux qui n’existent pas ; neuvième seg¬ ment de la couleur du huitième, arrondi, semi-elllipsoïdal, ponctué assez densément en dessus, moins en dessous et terminé par une très-petite pointe ou tubercule corné et noirâtre. Mamelon anal très-petit, rétractile et ordinairement caché par le bord postérieur du huitième segment. Des poils fauves et clair-semés se montrent sur les flancs et autour du dernier segment. Stigmates à péritrème circulaire et au nombre de neuf paires : la pre¬ mière, bien plus grande que les autres, mais non plus inférieure, près du bord antérieur du mésothorax, les autres près du bord antérieur des huit premiers segments abdominaux. Ceux-ci sont placés un peu en dehors du pli dont j’ai parlé et ne sont bien visibles que lorsqu’on re¬ garde la larve un peu en dessous. Pattes courtes, robustes, de cinq pièces, munies sur les hanches de longues soies, sous les cuisses et les tibias de fortes spinules cornées, d’un brun ferrugineux et sur deux rangs. J’ai trouvé cette larve dans des souches vieilles et très-vermoulues de Châtaignier, de Chêne, d’ Aulne et de Marronnier; elle y vit des déjec¬ tions laissées par d’autres larves lignivores. Elle ressemble entièrement à celle de VU. Perrondi qui se développe dans la vermoulure des souches de Pin, et que j’ai déjà publiée. Je n’ai pu saisir entre elles aucune autre dif¬ férence que celle de la taille, et encore est-elle insignifiante. Dans la des¬ cription de cette dernière, j’ai signalé sur chaque joue l’existence de trois points noirâtres et ocelloïdes, visibles seulement par transparence ; ces points ne sont, comme dans d’autres larves, que des vestiges pigmentaires des ocelles, qui disparaissent par l’action un peu décolorante de l’alcool. Je ne les retrouve plus, en effet, sur les larves conservées dans ce li¬ quide, et celles de VU. culinaris n’en offrent pas la moindre trace. NYMPHE Semblable à celle de VUloma Perrondi. Bords du prothorax garnis de tout petits tubercules charnus, surmontés chacun d’une soie ; sur chaque genou deux tubercules semblables, également piligères. De chaque côté des six premiers segments abdominaux, une lame charnue, divisée en trois lobes, le premier obliquement échancré, avec l’angle antérieur un 108 LARVES DE COLÉOPTÈRES peu crochu cl le postérieur dentiforme et terminé par une soie ; le second conique, dentiforme et surmonté aussi d’une soie; le troisième subtrian¬ gulaire, courbé en arrière en crochet. Sur le septième segment les lames sont divisées en deux dents sétigères; le dernier segment, sensiblement plus étroit à l’extrémité qu’à la base, est muni de quelques petites soies latéralement et en dessous, et terminé par deux longs appendices grêles, subulés, à pointe subcornée et noirâtre, d’abord divergents, puis arqués en dedans, L'Uloma ciilinaris appartient, d’après le dernier catalogue de M. de Marseul, aux Diaperidæ. Pour être fidèle à la marche que j’ai adoptée dans ce travail, j’ai recherché quelles sont les larves de cette tribu qui ont été publiées, et j’ai trouvé les suivantes : Plialeria cadaverina F., une simple note de M. Fairmaire et plusieurs figures de Chaules Coquerel, Soc. Ent. 1865, p, 657. Bolitotherus cornutiis F., Candèze, Soc. des Sc. de Liège, 1861. — Exotique. — B.i denlatus Cand,, Candèze, loc. cit. — De Ceylan. Bolitophagus r&ticiüatus L., Cürtis, Trans. ofEntora. Soc. of London, 1854', Mülsant, Latigènes, p. 223, et Kraatz, Berlin, Entom. Zeitschr. 1859, Eledona agrlcola Herbst, Bouché, Naturg. p. 191; Westwood, Introd., t. I, p. 315; Dufour, Ann. Sc. natur., 1843, p, 284; Erichson, Wiegm. Arch. 1842, p. 345 et Mulsant, Latigènes, p. 226, Diaperis boleli L., Olivier, Entomol. t. 111, n® 55; Hammerschmidt, De ins. agricult. damn. 1832; Dufour, Ann. Sc. natur. 1843, p. 290 et Mulsant, Latigènes, p. 208. Scaphidema œma F., Westwood, Introd. t. I, p. 314. Plalydema Europcea C.ast., Perris, Soc. Ent. 1857, p. 343, Ceropria subocellata Cast. et Br., Candèze, loc. cil. — De Ceylan. Pentaphyllus tcstaceiis Helw., Erichson, Wiegm. Arch. 1842, p. 366 et Letzner, Arb. Schles. Gesells,, 1853, p. 318. TriboLium ferrugincum F., Westwood, sous le nom de Slene ferru- ginea, Introd. t. I, p. 319 et Lucas, sous le nom de T. castaneim, Soc. Ent. 1855, p. 249. ULoma Perroiidi Muls., Perris, Soc. Ent. 1857, p. 347. Gnathocenis corniUus F., Motschulsky, Étud. 1854, t. III, p. 67. Phthora crenata Muls., Perris, Soc. Ent. 1857, p. 351. Alphitobius Mauritanicus h.fWEST'NOOD, sous le nom de Uloma fagi, Introd, 1. 1, p. 319. — Lucas, d’abord sous le nom de Heterophaga opa- DIAPÎÎRIDKS. - Pn\LERI\ lOO" troide^, Soc. Eut. 1848, p. 23, puis sous son vrai nom et avec les plus grands détails, Soc. Ent. 1857, p. 71. Hypophlæiis bicolor Oiiv . . We.stwood, Introd. t. I, p. 315. — H. Fini Panz., Perris, sous le nom de ferrugineus, rectifié depuis, Soc. Ent. 1857, p. 354. — II. linearis F., Perris, loc. cit,, p. 358. Pour mieux faire ressortir les caractères qui divisent en plusieurs fa¬ milles les larves de la tribu des Diaperidm, je donne ci-après le signale¬ ment de certaines qui ont été insuffisamment décrites et de quelques autres qui sont inconnues. Phalcrla (Tenetorao) eadaverlna F. Fig. 277. LARVE Long., lO'll millim. Linéaire, luisante, cornée, d’un testacé jaunâtre, à surface supérieure largement et très-finement subréticulée, subcylin¬ drique, légèiement déprimée en dessous principalement sur la poitrine, Têtii, dans son ensemble, un peu plus qu’en demi-cercle, médiocrement convexe, hérissée de poils roussàtres, assez épais et réticulée en dessus. Bord antérieur largement et très-peu profondément écliancré. Êpistome grand, transversal, trapézoïdal, portant près de la base deux petites cornes verticales tronquées. Labre transversal, semi-elliptique, ayant près du bord antérieur deux petites cornes verticales et tronquées, et sur le bord lui-même six soies dont les deux extérieures plus longues et sensiblement plus épaisses. Mandibules susceptibles de se croiser, ferrugineuses avec l’extrémité noire ; vues de côté, triangulaires, à pointe acérée et simple ; vues en dessus, bidentées à l’extrémité, munies d’une saillie molaire près de la base, très-légèrement sinueuses en dehors et ornées de deux petites cor¬ nes tronquées. Mâchoires coudées, ne descendant guère plus bas que la moitié de la tète, leur lobe presque cylindrique, cilié et presque pecliné intérieure¬ ment, atteignant, ou peu s’en faut, l’extrémité du palpe maxillaire. Pulpes maxillaires de médiocre longueur, débordant peu ou point la tête, arqués en dedans et de trois articles, le premier un peu plus court que les deux autres qui sont égaux, le second muni extérieurement d'un poil. 110 LVRVES DE COLÉOPTÈRES Menton presque aussi long que les mâchoires, à côtés presque paral¬ lèles, plus large à la base. Lèvre inférieure très-courte, prolongée au milieu en une languette à peine visitle et surmontée de deux palpes de deux articles égaux, ne dé¬ passant pas les lobes maxillaires. Antennes de médiocre longueur, assez épaisses, de quatre articles, le premier rétractile, le second plus long et cylindrique, le troisième encore plus long, en massue tronquée au sommet et muni de un ou deux petits poils de chaque côté; le quatrième de deux tiers plus court, pas excessi¬ vement grêle, surmonté d'un long poil et de trois ou quatre plus petits. Sur chaque joue, très-près de la base de l’antenne, cinq ocelles obli¬ quement elliptiques, lisses, déprimés et comme usés, savoir : trois conti¬ gus, en série transversale un peu oblique, ordinairement recouverte d’une tache noirâtre, et deux un peu en arrière, un petit peu plus grands, éga¬ lement contigus, et placés presque vis-â-vis le plus supérieur de la série précédente. Prothorax un peu plus large que la tête, à peine arrondi sur les côtés, de moitié plus grand que chacun des deux autres segments thoraciques, et même un peu plus grand que le plus grand des segments abdominaux ; ayant, ainsi que les deux suivants, de chaque côté, quelques poils comme ceux de la tète ; les trois finement subréticulés, avec une lisière posté¬ rieure submembraneuse et marquée de quelques fines stries longitudinales. Le prothorax spécialement a de plus une lisière antérieure semblable. Abdomen de neuf segments dont les huit premiers sont presque égaux, le premier, le septième et le huitième étant un petit peu plus petits ; tous subréticulés et liserés postérieurement, comme il a été dit ; glabres en dessus et sur les côtés, ayant en dessous un long poil à chaque extré¬ mité d’une fine ligne enfoncée, transversale, limitant antérieurement la li¬ sière submembraneuse ; marqués, en outre, près de chaque côté et sur toute leur longueur, d’un pli assez profond. Dernier segment en demi- ellipse longitudinale, hérissé de longs poils roussâtres, concave en dessus, à partir du sixième antérieur; bords de la concavité postérieurement un peu sinués et munis de quatre épines tronquées. Mam 'Ion anal situé à la base inférieure de ce segment, assez grand, semi-elliptique, et terminé par deux papilles cylindriques, tronquées, pseudopodes. Stigmates au nombre de neuf paires, â péritrème orbiculaire; la pre- DIAPÉRIDES. - PHALERIA 111 mière paire, plus grande, plus inférieure que les autres et visible seule¬ ment quand on observe la larve en dessous, située très-près du bord antérieur du mésothorax; les autres visibles de profil, au quart antérieur des huit premiers segments abdominaux. Pattes assez robustes, de cinq pièces, armées d’épines mêlées de poils sur les hanches, sous les trochanters, les cuisses et les tibias; ongles assez forts. Le regrettable Charles Coquerel avait trouvé, enterrée dans les sables maritimes de Mers-el-Kébir, la larve que je viens do décrire, et avait en¬ voyé, à son sujet, à notre ami commun Fairmaire, des figures que celui-ci présenta à la Société entomologique dans sa séance du 24 décembre 1865, en les accompagnant d’une simple note explicative. Cette note no pouvant, à beaucoup près, suffire, la description que je viens de donner ne saurait constituer un double emploi; mais je n’ai pas vu le moindre intérêt à y joindre des dessins, parce que ceux de Coquerel, auxquels on peut se reporter, sont suffisants. Voici seulement les observations dont ils m’ont paru susceptibles. 1® La larve n’aurait des poils que sur le dernier segment; il aurait fallu en indiquer sur les côtés de la tête et des segments thoraciques ; 2® le labre et l’épistome auraient quatre cornes verticales, je n’ai pu en voir que deux sur chacun ; 3® l’échancrure de la tranche externe de la man¬ dibule est très-exagérée; 4® les mâchoires ne sont pas représentées cou¬ dées, or elles le sont très-visiblement et doivent l’être, vu la famille à laquelle cette larve appartient; 5® le troisième article des antennes de¬ vrait avoir de petits poils de chaque côté, près du sommet ; 6» le raéta- thorax serait plus petit que le mésothorax, c’est justement l’inverse qui est vrai ; 7® les épines en rateau des pattes sont bien représentées, mais il aurait fallu y mêler des poils ; 8® il n’est rien dit des ocelles dont je donne la figure. La Phakria cadaverina est commune sur notre plage océanienne, sous les détritus accumulés par les marées, et c’est aux mêmes lieux que j'ai trouvé la larve, soit en écartant ces détritus, soit en grattant le sable dans lequel elle se cache. Elle est très -bien conformée pour remplir le rôle de fouisseuse ; les huit cornes dont sa tête est armée, les rateaux dont ses pattes sont pourvues et son corps lisse et tout d'une venue se prêtent parfaitement à cette nature de travail. Elle se nourrit des débris animalisés jetés par la mer. Je ne connais pas la nymphe. 112 LARVES DE COLÉOPTÈRES Dansson Histoire desniétamorphoses de quelques Coléoptères exotiques (Soc. des SC. de Liège, 1861), mon ami M. Candèze a donné, planche VI, le dessin d’une larve de Ceylan qu’il croit être d’un Hétéromère, et qu’il signale à cause de la cavité dorsale du dernier segment. A en juger par la larve dont je viens de parler, elle pourrait bien appartenir à une Phaleria. Plialeria heiiiispbeerlca Kuster. Fig. 278. LARVE En juin 1857 un congrès entomologique m’appela à Montpellier, où j’eus le bonheur de me trouver avec de nombreux et savants amis. Dans une excursion aux bords de la Méditerranée avec plusieurs d’entre eux, et en particulier avec le regrettable Aubé, j’eus le plaisir de trouver iti loco natali la Phaleria hemisphærica que je n’avais jamais vue vivante et qui est étrangère aux côtes des Landes. Nous en prîmes, Aubé et moi, de nombreux individus en fouillant au pied des plantes en touffes, et nous fîmes tant et si bien que nous recueillîmes un certain nombre d’individus de sa larve. Cette larve, longue de 8 à 9 millim., ressemble tellement à celle de la cadaverina, qu’il est tout à fait inutile d’en donner une description. Forme, couleur, poils, mandibules, mâchoires et palpes, ocelles, antennes, pattes, mamelon anal, tout est la même chose ; mais elle présente deux différences qui peuvent la faire reconnaître au premier coup d’œil. Le labre a quatre cornes verticales au lieu de deux, et le dernier segment, au lieu d’être en demi-ellipse un peu bisinuée à l’extrémité et concave en dessus, est en ogive renversée, sans sinuosité postérieure et régulière¬ ment subconvexe sur le dos, avec quatre petites fossettes obsolètes, deux arrondies près de la base et deux oblongues, plus écartées, vers la moitié de la longueur. Les quatre épines marginales sont un peu plus longues, et les latérales sont un peu plus rapprochées des terminales. DIAPÉRIDES. BOLITOPHAGUS lia Bolitopliagus (Silplia) rctlculatuet L. Fig. 279-287. LARVE Long. 12 millim. Blanche, charnue, assez molle, lisse, luisante, pres¬ que cylindrique, postérieurement un peu atténuée et courbée en dessous, revêtue de poils très-courts sur la tête, plus longs, inégaux et clair-semés sur le reste du corps, plus nombreux sur le dernier segment. Tête grande, bien saillante, très-convexe sur le haut du front et sur les côtés, déprimée sur le devant, lisse, subcornée et roussàtre. Bord antérieur plus foncé, largement et subsinueusement échancré. Épistome assez grand, régulièrement arrondi. Labre un peu plus que semi-elliptique et cilié de poils roussâtrcs. Mandibules robustes, susceptibles de se croiser, ferrugineuses avec l’extrémité noire, munies d'un tubercule près de la base eu dessus, d’une assez forte dent interne, et assez profondément et nellement bifides à l’extrémité. Mâchoires ne descendant guère plus bas que la moitié do la tête ; hé¬ rissées de quelques poils extérieurement; leur lobe droit du côté du palpe, arrondi du côté opposé, cilié de soies inégales, et ne dépassant pas le second article du palpe. Palpes maxillaires un peu arqués en dedans, de trois articles, les deux premiers plus épais et égaux et munis extérieurement de deux petits poils, le troisième plus long et paraissant au microscope surmonté de soies excessivement courtes ; ces palpes débordant un peu la tête. Menton grand, presque cylindrique. Lèvre courte, subcordiforme. paraissant prolongée au milieu en une très-petite languette. Palpes labiaux de deux articles égaux et ne dépassant pas les lobes maxillaires. Antennes assez grandes et assez épaisses, de quatre articles, le premier très-gros et rétractile, le second un peu plus long, portant extérieure¬ ment deux poils, le troisième aussi long que les deux précédents réunis, un peu convexe en dedans, légèrement sinueux en dehors, muni de deux petites soies près de l’exlrémilé, surmonté de deux articles beau- 8 soc. LINN. — T. XXin. LARVES DE COLÉOPTÈRES 1 14 coup plus courts, très-grcles, d'égale longueur, le plus souvent adossés, visibles quand on regarde la larve en dessus, et dont le plus exté¬ rieur se termine par une soie. Ces deux articles sont un peu inclinés en dehors. Sur chaque joue, un peu en arrière de l’antenne, une forte loupe mon¬ tre un vague et très-petit tubercule hsse qui pourrait être un ocelle. Prothorax plus grand et plus ferme que tous les autres segments, aussi long que les deux autres segments thoraciques réunis, un peu plus étroit que la tête et transversalement subdéprimé vers le milieu de sa lon¬ gueur. Abdomen de neuf segments, dont les derniers un peu plus courts que les autres; les huit premiers munis sur les côtés d’un mamelon longitu¬ dinalement elliptique et sur la face dorsale, d’une sorte d’ampoule dila¬ table, transversale, qu’on retrouve aussi, mais moins sensible, sur la face ventrale, de sorte que chaque segment possède deux mamelons latéraux, une ampoule dorsale et une ventrale. L’ampoule dorsale se voit aussi sur le métathorax. Dernier segment rétréci d’avant en arrière, un peu arrondi sur les côtés, tronqué postérieurement et prolongé à chaque angle par une papille conique, blanche et charnue, sauf l’extrémité, qui est roussâtre et subcornée, et paraissant quadri-articulée. En dessous se trouve le mamelon anal, placé non à la base, mais tout près de l’extrémité. Stigmates au nombre de neuf paires, la première, à péritrème vertica¬ lement elliptique, bien plus grande et plus inférieure que les autres, située très-près du bord antérieur du mésothorax, les suivantes, à péritrème orbiculaire et de plus en plus petites, au tiers ou au quart antérieur des huit premiers segments abdominaux. Ils ne sont visibles que quand on regarde la larve de côté. Pattes médiocrement longues, robustes, roussâtres, cornées, de cinq pièces et hérissées de longs poils. Cette larve a déjà été décrite et figurée par Curtis (Traus. ofEnt. Soc. of London, 1854) et M. Mulsant lui a consacré également, dans sou His¬ toire naturelle des Latigènes, page 2‘22, quelques lignes insuffisantes pour la faire connaître, car il n’est question ni de sa consistance charnue, ni de sa forme, ni des appendices du dernier segment, et quant aux an¬ tennes, il y est dit que le quatrième article est très-petit et peu distinct. La description de Curtis est plus développée, plus exacte, sauf en ce qui concerne les antennes qu’il ne juge que de trois articles, et ses figures DIAPÉRIDES. JIOLITOPUAGUS 1 15 sont assez fidèles; mais le tout cependant laisse encore assez à désirer pour que le double emploi que je viens de me permettre ne soit pas inutile (1). M. Mulsant dit que cette larve vit dans les bolets qui croissent sur les troncs des Sapins, des Hêtres et de quelques autres arbres; Curlis et M. Kraatz l’ont observée dans un bolet du Hêtre, et je l’ai trouvée moi- même, en assez grand nombre, aux Pyrénées, dans un bolet semblable à l’Amadouvier, détaché d’un tronc de même essence. Je me rappelle que la forme de son corps, courbé postérieurement, presque comme dans certaines larves de Lamellicornes, et les deux papilles qui le terminent, m’intriguèrent beaucoup, et d’autant plus que les mâchoires coudées me reportaient vers la famille des Ténébrionides. Quelque temps après, le champignon, transporté chez moi, m’offrit des nymphes logées tout sim " plement dans des cellules creusées au milieu de sa substance, et qui, à ma grande joie, mêlée de quelque surprise, me firent soupçonner l’in¬ secte parfait, lequel naquit quelques jours après. NYMPHE La nymphe, que M. Kraatz a le premier décrite, a toutes ses parties disposées comme à l’ordinaire et présente les particularités suivantes : les bords latéraux du prothorax sont dentelés et ciliés, la tête, le thorax et l'abdomen sont parsemés de poils fins, mous et roussàtres ; les deuxième à sixième segments de l’abdomen ont, de chaque côté, une lame charnue subtriangulaire, terminée par de longs crochets et bordée de dents et de poils, pour laquelle on peut consulter la figure que j’en donne ; l’extré¬ mité des crochets est roussâtre et un peu cornée ; le premier, le septième et le huitième segments sont dépourvus de ces lames; ce dernier, droit sur les côtés, un peu échancré en arrière, est terminé par deux longues papilles subcornées, effilées, droites et divergentes. (1) Je m’en serais pourtant dispensé si j'avais connu plus tôt la description avec de bonnes 6gures donnée par M. Kraatz dans Berliner entom. Zeitschr., 18S9. Je me trouve d'accord avec cet auteur sur tous les points, sauf la composition des antennes qui, d’après lui, ne seraient que de trois articles et qui, pour moi, sont de quatre. Je me borne à donner dans mes figures les parties que, nonobstant les publications dont Je viens de pailer, je crois utile de reproduire. 116 LARVES DE COLÉOPTÈRES I{otiio|i!iag;ii«> (Opatruni) iirinaïiiD Panz. Fig. 28S-289. LARVE J’ai dil pourquoi j’ai publié la larve du B. rclicnlatus, quoiqu’elle fût connue; je m’y suis déterminé par une autre considération, c’est que la description que j’en ai donnée devait me dispenser de présenter le signa¬ lement détaillé de celle du B. armatus que je voulais publier aussi. Celle-ci, en effet, ressemble beaucoup, à la taille près, à la précédente, elle est, comme elle, blanche, lisse, charnue, assez molle, pubescente, peu près cylindrique, avec les mandibules et les autres organes de la bouche semblables; mais elle en diffère par les caractères suivants : elle n'a que 0 millim. de longueur, elle est relativement plus grêle, elle est plus régulièrement arquée, c’est-à-dire que la courbure, au lieu de n’intéresser guère que la partie postérieure du corps, l’affecte presque tout entier; le troisième article des antennes a ses côtés droits et parallèles, et des deux petits articles terminaux et adossés, l’interne est un peu plus long que l’autre ; enfin le dernier segment, tronqué postérieurement, est dépourvu de toute papille, de tout appendice, et comme ce segment, par suite de la courbure du corps, appuie *son extrémité sur le plan de position, c’est à l’extrémité, c’est-à-dire à la troncature, que se trouve le mamelon anal. Au mois de mai 18Gd, je reçus de mon ami M. Bauduer un petit lot de Boletas siiberosus, vivant à Sos sur le Chêne-liége et dans lequel se trou¬ vaient quelques BolUophagus armahis et des Dorcatoma serra qui y avaient accompli toutes leurs métamorphoses. J’y cherchai vainement des larves du premier de ces insectes, mais j’espérais que ceux que j’y laissais y feraient des pontes, et que l’année suivante mon désir serait satisfait. Quoique j’aie conservé ces champignons dans une boîte, au lieu de les exposer au grand air, comme il aurait été logique de le faire, mon espoir n’a pas été déçu. Dès le commencement de 1870 je constatai l’existence de beaucoup de larves, plus tard je rencontrai des nymphes, et en mai et juin, mes chainpigtions, criblés de trous et intérieurement presque réduits en poussière, me donnèrent en très-grand iionibre des insectes parfaits. DIAPÉRIDES, BOLITOPHAGIIS 117 N y xNi P n E La transformation en nymphe s’opère dans une cavité quelconque du champignon, et souvent au milieu de la vermoulure. Cette nymphe res¬ semble beaucoup à la précéde;ite, mais pourtant elle s’en distingue très- aisément. Elle est beaucoup plus petite, sensiblement plus velue, le pro¬ thorax est très-visiblement crénelé aux bords latéraux et granuleux sur le dos, et enfin les lames des côtés des deuxième à sixième segments de l'abdomen sont très-différentes : au lieu d’être triangulaires, elles ont plu¬ tôt la forme d’un trapèze dont le côté extérieur est échancré, hérissé de longs poils et muni aux angles d’un crochet, et dont les bords antérieur et postérieur portent le premier trois ou quatre petites dents, le second une, et Tun etl’autre quelques longs poils. Le dernier segment est terminé, comme dans la précédente, par deux longues papilles divergentes. M. Mulsant, à l’exemple de plusieurs auteurs, a maintenu dans le genre Bolitophag’is l’espèce agricola que Latreille avait placée dans le genre ELedona. Les différences que présentent la larve et la nymphe de cet in¬ secte me portent à croire qu'il ne doit pas demeurer dans la même station générique que lé reticulatus et ïannatua. Bouché, M. Westwood et Erichson se sont occupés de cette larve, mais elle a été plus sérieuse¬ ment décrite par Dufour, qui a décrit aussi et figuré le sphéroïde qu’elle sculpte dans la masse du Boletus imbricatus où elle vit, et qui lui sert en¬ suite de complément alimentaire et de cellule pour la transformation en nymphe. Mais ce que Dufour ne dit pas, c'est que les parois de cette cel¬ lule sont tapissées d’un réseau très-làche de filaments roussâtres. 11 n’a pas vu non plus la véritable conformation des antennes, car il les dit for¬ mées de trois articles dont le dernier est tronqué et terminé par deux soies raides, rapprochées, la plus interne avec un poil apical. Çes deux .soies sont les deux articles terminaux que nous avons vus dans les deux larves précédentes, et le poil apical, ainsi que je viens de le vérifier, n’est pas sur le plus interne, mais sur l’externe. Quant aux stigmates, Dufour place la première paire sur le prothorax, ce qui est inexact ; elle se trouve près du bord antérieur du mésothorax. La larve dont il s’agit ditfère des deux qui précèdent par les man¬ dibules munies d’une dent interne non près de la base, mais au tiers an¬ térieur, par l’épistorae étroit et carré et le labre semi-discoïdal, par la petitesse du dernier segment qui est arrondi et dont le mamelon anal 118 LVRVES DE COLÉOPTÈRES est muai de deux très-courtes papilles pseudopodes ; les pattes sont visi¬ blement plus grêles ; elle présente sur chaque joue, tout à fait contre la base de l’antenne, trois très-petits ocelles, représentés par autant de tu¬ bercules lisses, contigus et en série transversale ; enfin, elle est la seule qui façonne le sphéroïde dont j’ai parlé. Quant k la nymphe, elle est ve¬ lue comme les précédentes, mais les segments de l’abdomen n’ont pas de lames avec des crochets sur les côtés, ils sont munis seulement d’un bourrelet longuement et finement cilié ; les papilles du dernier segment sont plus courtes, épaisses, cylindriques et brusquement rétrécies en un crochet subcorné, arqué en dedans. En voilà bien assez, je crois, pour justifier l’isolement de VEledona nijricola dont le nom spécifique n’est probablement qu'un lapsus calami de Herbst et a pourtant prévalu, malgré la dénomination plus ration¬ nelle et plus vraie à’agaricicola d’Olivier et d’agancola de Panzer. Platytieiiia (Diaperis) violacea F. Fig. 290-290. LARVE Long., 10 millim. Subcornée, presque entièrement glabre, sublinéairc, avec l’abdomen un peu atténué postérieurement, convexe et d’un brun cendré en dessus, d’un roussàtre livide et subdéprimée en dessous, sur¬ tout à la poitrine. Tête munie latéralement de quelques petits poils, grande, aussi large que le prothorax, assez bombée, largement mais très-visiblement réti¬ culée et de plus marquée de quatre sillons formant deux V l’un dans l’autre, mais peu visibles. Bord antérieur largement et peu profondément échancré, puis déclive vers les côtés. Épislo7ne grand, transversal, trapézoïdal. Labre plus court, semi-elliptique, cilié de soies roussâtres. Mandib^iles assez robustes, d’un ferrugineux livide avec l’extrémité noirâtre; vues en dessus, elles sont arrondies en dehors, crochues en dedans avec une saillie molaire vers le tiers inférieur ; vues de côté, elles sont subtriangulaires, planes sur la moitié inférieure de la face externe et bifides à l’extrémité. Mâchoires coudées, lobe cylindrique, surmonté de petites soies, attei¬ gnant l’extrémité du second article des palpes maxillaires. DIAPÉniDES. — PLATYDEMA 119 Palpes maxillaires assez courts, ne débordant pas la tête, arqués en dedans et de trois articles égaux. Menton elliptique; lèvre inférieure courte, cordiforme. Palpes labiaux de deux articles égaux, ne dépassant pas les lobes maxillaires. Le dernier article de tous les palpes est terminé par de très- petits poils, visibles à peine au microscope ; tous ces organes sont d’un roussâtre livide. Antennes de même couleur et de quatre articles, le premier court et gros, le second un peu plus long, le troisième plus long que les deux autres ensemble et visiblement en massue, le quatrième grêle, pas tout à fait aussi long que le second et surmonté d’un long poil et de deux ou trois plus petits. Sur chaque joue, près de la cavité antennaire, un groupe de quatre ocelles roussâtres, dont trois en série transversale et un moins visible un peu en arrière, vis-à-vis le plus supérieur de la série précédente. Prothorax presque aussi grand que les deux autres segments thora¬ ciques réunis ; ces trois segments munis d’un poil de chaque côté et mar¬ qués sur le dos d’un sillon médian longitudinal qui se continue sur l’ab¬ domen en s’affaiblissant, et d’un réseau de très-petites rides. Bords antérieur et postérieur du proihorax et bord postérieur seulement des deux autres en forme de lisière roussâtre, presque imperceptiblement striolée en long. Abdomen de neuf segments, les huit premiers semblables, pour la cou¬ leur et les rides, aux segments thoraciques, glabres sur les côtés, mais ayant sur la face ventrale deux longs poils dressés près du bord posté¬ rieur, et marcjués, en outre, près des côtés, d’un pli longitudinal. Le mi¬ croscope montre de plus, sur toute la surface du corps, des poils raides, épars, excessivement courts et d’une finesse extrême, qui servent évidem¬ ment aux mouvements delà larve. Dernier segment plus petit que les au¬ tres, conique, un peu relevé, hérissé sur les côtés de quelques soies entre¬ mêlées de soies très -fines et très-courtes que l’on trouve aussi, mais sans mélange de longues soies, sur la face dorsale; terminé en pointe cornée, ayant en dessous à la base un mamelon anal muni de deux papilles cy¬ lindriques, tronquées et pseudopodes, qui s’appuient sur le plan de po¬ sition lorsque la larve marche, et qui, dans l’état de repos, s’appliquent contre le segment. Stigmates au nombre de neuf paires, à péritrème orbiculaire, la pre¬ mière, plus grande et plus inférieure que les autres, près du bord anté- 120 LARVES DE COLÉOPTÈRES rieur du mésothorax, les autres au quart antérieur des huit premiers segments abdominaux. Pattes assez fortes, de cinq pièces, munies en dessous, surtout sur les tibias, de soies spiniformes. Cette larve vit des productions fongueuses qui se développent sous les écorces soulevées des vieux arbres morts, principalement des Chênes. Je l’ai trouvée aussi, à la fin de mai, dans un champignon imbriqué et tré- raelloïde venu sur un tronc de Hêtre. Elle ressemble, à s’y méprendre, à celle de la Ptatydema Europæa; celle-ci, tout bien considéré, n’en dif¬ fère qu’en ce que son dernier segment est un peu obtus et non terminé en pointe, et qu’il est en outre muni, près de l’extrémité, de quatre soies spiniformes bien tranchées, tandis que, dans la larve du P. violacea,ces soies se confondent par leur forme avec les poils qui bordent ce segment. Peut-être même cette différence s’effacerait-elle si on examinait un grand nombre d’individus de ces deux larves. Je ne connais pas la nymphe, mais je présume que, comme celle du P. Europæa, elle vit enfermée dans une coque ellipsoïde et d’un roux jaunâtre dont le tissu est un peu lâche et les fils intérieurs libres et crépus. Oplocephala (Ips) liæmori’lioidalis F. Fig. 2y7-299. LARVE Long., 12 millim. Forme des larves dePlatydema, mais simplement co¬ riace et non subcornée, et entièrement d’un blanc jaunâtre, sauf la tête qui est cornée, testacée en dessus, avec le bord antérieur ferrugineux et plus pâle en dessous. Celle-ci, subréticulée de rides sinueuses, est marquée de deux fossettes sur le front qui est déprimé. Bord antérieur muni d’une dent triangulaire vis-à-vis chaque mandibule; épistome assez grand et transversal; labre semi-elliptique et cilié. Mandibules ferrugineuses à la base, puis noires ; vues en dessus, larges, robustes, crochues, pointues et simples à l’extrémité, carénées sur la moitié postérieure de leur lon¬ gueur ; vues de côté, longuement triangulaires et divisées au sommet en deux dents dont la supérieure plus avancée que l’autre. Système maxillaire descendant à peine jusqu’au quart antérieur de la tête, par conséquent bien moins que dans les larves de Platydema ; du reste. DIAPÉRIDES. PENTAPHYLLUS 121 conformé de même, sauf que, pour les palpes maxillaires, le premier ar¬ ticle est un peu plus court que les autres. Antennes comme dans ces mêmes larves. Sur chaque joue, près de la base de l’antenne, un petit trait noir oblique sur lequel on aperçoit un point noir à peine saillant. 11 n’y a, je crois, qu’au vestige d’ocelle plutôt qu’une ocelle véritable. Pour le thorax, l’abdomen, les stigmates, les pattes, il faut se reporter à la description de la larve du Platydema; tout est identique, sauf la cou¬ leur, même la forme relevée et conique du dernier segment, même le pseudopode anal. J'ai reçu cette larve de Corse, de mon ami M. Revelière qui l’a trouvée, avec l’insecte parfait, dans un bolet. Pcntaphyllus» (Mycetophag;us) testaceus Hellwic. Fig. 300-303. LARVE Long., 3 millim. Forme de la larve du Platydema, cornée, lisse, presque glabre, entièrement d’un testacé jaunâtre. Tête grande, arrondie, peu convexe, au moins aussi large que le pro¬ thorax, finement réticulée, ayant trois ou quatre poils de chaque côté. Êpistome grand et trapézoïdal, soudé au front, c’est-à-dire non visible¬ ment séparé de lui par une rainure. Labre transversal, semi- elliptique. Mandibules ferrugineuses , avec l’extrémité noire ; vues en dessus, larges, robustes, crochues, à saillie molaire près de la base ; vues de côté, triangulaires, un peu plus plates sur leur moitié postérieure, poin¬ tues et nullement bifides à l’extrémité. Mâchoires conformées comme dans la larve du Platydema, mais encore plus courtes, n’atteignant même pas la moitié de la tête. Palpes maxillaires assez courts, ne débordant pas la tête, de trois ar¬ ticles dont le dernier, un petit peu plus grand que les autres, est surmonté de soies extrêmement courtes, visibles seulement au microscope. Menton \nvgc, court; lèvre inférieure petite, cordiforme. Palpes labiaux de deux articles, dont le second m’a paru un peu plus long que le premier et terminé par de très-petites soies. De chaque angle basilaire du menton part un sillon arqué qui se pro¬ longe jusqu’à la base de la tète. 122 LARVES DE COLÉOPTÈRES Antennes semblables à celles de la larve précédente, mais troisième article encore plus long. Sur chaque joue, près de la cavité anlennaire, se trouve un point roux transversal, et en l’observant sur un certain nombre de larves, j’ai con¬ staté que cette petite tache est formée par deux ocelles placés plus ou moins obliquement à côté l’un de l’autre, et dont le plus supérieur est aussi le plus grand. Thorax et huit premiers segments de l’abdomen conformés exactement comme dans la larve du Platydema, y compris les poils longs et très- courts et même la réticulation qui, pourtant, vu la petitesse de la larve, n’est visible qu’à de forts grossissements. Dernier segment en ogive ren¬ versée, un peu arrondi à l’extrémité et bordé non de soies, mais de poils. Mamelon anal bien plus grand que dans la larve précitée, presque aussi long que le segment lui-même, et terminé par deux papilles pseu¬ dopodes légèrement coniques. Stigmates comme dans la même larve. Pattes un peu plus grêles, presque pas épineuses, munies de quelques poils et de quelques courtes soies. La larve du P. testaceus a été, ainsi que je l’ai dit plus haut, connue d’Erichson qui se borne à la caractériser en la comparant à celles des Té- nébrions dont elle différerait par l’épistome non visiblement séparé, par les mandibules plus fortement dentées, le dernier article des palpes la¬ biaux plus grand et tronqué, le second article des antennes court, le troi¬ sième plus allongé, le dernier segment inerme. Ces caractères différen¬ tiels sont vrais, et les plus saillants sont l’absence de suture entre l’épis- tome et le front et d’épines au dernier segment. Un autre plus important encore c’est la brièveté des mâchoires et du menton et l’on peut y ajouter les deux sillons arqués et à convexités opposées, qui, partant du menton, aboutissent à la base de la tête. Elle a été décrite aussi par Letzner {Arb. Schls. Gesells, 1853), mais je n’ai pu consulter ce recueil. Je l’ai trouvée plusieurs fois dans le creux de très-vieux Chênes dont le bois, altéré par le temps, est devenu rougeâtre, très-tendre et presque feuilleté. Elle se nourrit ou des productions byssoides qui se développent entre les feuillets, ou des déjections des larves lignivores qui l’ont pré¬ cédée. Je doute qu’elle vive du bois lui-même, et je présume que c’est pour trouver les substances qui conviennent à ses goûts qu’elle creuse entre les couches ligneuses des galeries étroites et sinueuses. Lorsqu’elle DIAPÉRIDES. — LYPHIA 123 veut se iranstbrmei', elle forme une cellule dans le bois, et c’est là quelle devient nymphe après avoir passé trois ou quatre jours très-courbée en arc et inerte. NYMP IIE La nymphe se distingue par les caractères suivants : corps parsemé de petits poils, visibles principalement sur la tête, les côtés du prothorax, les genoux et les côtés de l’abdomen ; à chaque angle du prothorax un long poil et deux semblables au bord antérieur; deuxième à sixième segments de l’abdomen dilatés de chaque côté en un mamelon conique surmonté d’un long poil ; dernier segment terminé par deux longs appendices subulés, divergents, droits ou légèrement arqués en dedans à l’extrémité. Lypliia licicola Muls. Fig. 304-309. Larve Long., 9-lOmillim. Coriace, subcornée, luisante, un peu velue, linéaire et cylindrique, à peine déprimée en dessous, à peine atténuée aux deux extré¬ mités. Segments un peu mieux détachés que dans les larves précédentes. Télé arrondiif, peu convexe, un peu plus étroite que le prothorax, tes- tacée, presque cornée, marquée sur le haut du front de deux sillons en forme de V peu visible, et antérieurement de petites fossettes obsolètes, largement et très-finement réticulée et alutacée, munie de poils roussàtres et inégaux, plus nombreux surles côtés. Bord antérieur à peine échancré, très-bien détaché de l’épistome. Êpistome grand, transversal, arrondi sur les côtés; labre transversal, semi-elliptique, cilié de petites soies roussàtres. Mandibules arquées, se croisant à peine, convexes extérieurement, tes- tacées à la base, ferrugineuses au milieu, noires à l’extrémité qui est très- peu profondément bifide, avec la dent supérieure plus longue que l’autre. Mâchoires comme dans les larves précédentes, coudées, ne dépassant guère la moitié de la tête ; lobe peu épais. Palpes maxillaires peu allongés, susceptibles pourtant de déborder un peu la tête, arqués en dedans, de trois articles, le second un petit peu plus long que le premier, muni extérieurement d’un poil, et un petit peu 124 larves de coléoptères plus court que le troisième dont le sommet est cilié de petits poils à peine visibles au microscope. Lèvre inférieure courte, subcordiforrae, prolongée au milieu enune lan¬ guette et surmontée des deux palpes labiaux couvls et de deux articles égaux. Antennes assez épaisses, de quatre articles, le second un peu plus long que le premier et plus large au sommet qu’à la base, le troisième aussi long que les deux autres ensemble, en ellipsoïde allongé, muni au sommet interne d’un très-petit poil; le quatrième plus court même que le premier, grêle, terminé par un assez long poil et deux ou trois très-pelits. Sur chaque joue, près de la base de l’antenne, une petite tache noirâtre voilant deux ocelles situés un peu obliquement l’un derrière l’autre et dont l’antérieur est le plus grand. Prothovnx d’un testacé jaunâtre, sensiblement plus grand que chacun des autres segments, moins grand cependant que les deux autres segments thoraciques réunis, un peu déprimé transversalement vers le tiers de sa longueur et parfois aussi vers les deux tiers, presque imperceptiblement réticulé ou ridé en travers et alutacé, sauf les lisières antérieure et posté¬ rieure qui sont lisses. Mésothorax et métathorax de la couleur du prothorax, réticulés et alu- tacés comme lui, avec la lisière postérieure lisse; ces trois segments pour¬ vus de poils inégaux, plus nombreux sur les côtés. Abdomen poilu comme le thorax, les cinq premiers segments un peu plus grands que les suivants, de la couleur des segments thoraciques, réticulés et alutacés comme eux; sixième et septième segments plus foncés, avec la lisière pâle, plus fortement réticulés et paraissant même plus cor¬ nés; huitième segment encore plus foncé et plus corné, plus sensiblement réticulé et alutacé, et parsemé en outre sur le dos de petits tubercules piligères ; neuvième segment très-velu, un peu moins foncé que le précé¬ dent, court, pourvu sur le dos, sur les côtés et sur la face postérieure de petits tubercules cornés et ferrugineux, surmontés de longs poils ; terminé en outre par deux grands crochets relevés, presque verticaux, coniques, crochus en avant, d’un noir ferrugineux à l’extrémité. Mamelon anal placé en dessous à la base de ce segment dont il ne dépasse pas la moitié, non lobé, mais marqué de quelques plis dont un plus grand et transversal. Dessous du corps plus pâle que le dessus; face ventrale ayant de chaque côté un pli longitudinal. Stigmates comme dans les larves précédentes. UIAPÉR1J)ES. - HYPOPHLÆUS 1-25 Pattes longues, non spiimleuses, munies seulement de quelques soies. Le dernier catalogue de M. de Marseul place le genre Lyphia entre les Cataphronetis et les Hypophlœus. et séparé du genre Tribolium par les Phthora, Uloma, etc. M. Mulsant avait dit cependant qu’il fait partie de la famille des Triboliens, et la forme de sa larve justifie parfaitement cette opinion. Cette larve, en effet, a les plus grands rapports avec celle du Tribolium ferrugineum. et, comme elle, elle est terminée par deux grands crochets, ce qui, jusqu’ici du moins, est une exception dans la tribu des Diaperidæ. Il convient donc, ce me semble, de colloquer le genre Lyphia à coté du genre Triboliu7}i. La larve dont il s’agit m’a été envoyée de Corse par mon ami M. Reve- lière, qui l’a trouvée soit dans de vieux sarments de vigne, soit dans des branches mortes de Figuier et de Chêne vert, d’où il suit que le nom spéci¬ fique de ficicola laisse à désirer comme tant d’autres. Au surplus, ce n’est pas, à mon avis, tel ou tel arbre qui attire la femelle pondeuse du Lyphia; je suis persuadé que le dépôt de ses œufs n’est déterminé que par la pré¬ sence des larves d’un autre insecte dont le Lyphia est l’ennemi ou le vidan¬ geur; or, comme je sais que le Synoxy/ou srxdentatHW allaque indiffé¬ remment la Vigne, le Figuier, les Chênes et d’aulres essences, je ne serais pas étonné que la larve du Lyphia fût inféodée à cette espèce (1). Elle se nourrirait alors ou de ses larves, ou de leurs dépouilles, ou de leurs déjections, probablement même de tout cela. Celle du Tribolium. décrite par M. Lucas, avait causé de grands dommages dans des boîtes de Lépi¬ doptères envoyés d’Abyssinie. Je ne connais pas la nymphe, mais j’oserais affirmer qu’elle ressemble à celle du Tribolium et que, comme celle-ci, elle a le prothorax hérissé de longues soies sur les bords, et l’abdomen muni latéralement de lames piligères et terminé par deux longues épines divergentes. Hy|to|iSBlæns castnneiis F. LARVE Long., 8 raillim. Linéaire, subcornée, assez convexe en dessus, un peu moins en dessous. Tête rousse, un peu plus étroite que le corps, arrondie sur les côtés. (1) .M, Revclière a, depuis que cela est écrit, confirmé cette prévision. 126 LARVES J)E COLÉOPTÈRES Épistome assez grand, bien détaché, côtés médiocrement obliques ; labre semi-discoïdal et cilié. Mandibules assez robustes, ferrugineuses à la base, noires à l’extrémité qui est un peu bifide, et dont la tranche intérieure porte une dent au tiers antérieur. Mâchoires atteignant la moitié de la tête, coudées, leur lobe oblong, muni de soies roussàtres spinuliformes. Palpes maxillaires ne débordant pas la tète, de trois articles dont le second un petit peu plus court que les deux autres. Lèvre inférieure courte, prolongée au milieu en une languette bien visible, et surmontée de deux palpes labiaux courts, de deux articles n’atteignant pas le sommet des lobes maxillaires. Antennes de quatre articles, les deux premiers égaux en longueur, le troisième plus grand que les deux autres ensemble, assez épais, en massue et muni de petits poils de chaque côté ; le quatrième, le plus court de tous, pas très-grêle, surmonté d’un long poil et de deux ou ou trois très -petits. Sur chaque joue, près de la base de l’antenne, quatre ocelles ronds dont trois presque contigus en série transversale, et un un peu plus grand, mais plus déprimé et parfois obsolète, un peu en arrière du plus supé¬ rieur de la série précédente. Prothorax plus grand que tous les autres segments, un peu plus étroit antérieurement qu’à la base, roux avec une lisière postérieure plus claire; les deux autres segments thoraciques à peu près de la même dimension que les segments abdominaux, roux aussi avec une lisière antérieure et postérieure plus pâle. Abdomen de neuf segments, les huit premiers d’un jaunâtre pâle aux bords antérieur et postérieur, le reste occupé par une large bande rousse, de sorte que tout le corps paraît annelé de cette couleur. Les bandes sont d’autant plus sensibles qu’on s’approche plus de l’extrémité ; celle du pénultième segment en occupe presque toute l’étendue. Dernier seg¬ ment entier, arrondi, semi-discoïdal, à bords un peu tranchants, et roux sur toute sa surface dorsale. Mamelon anal situé en dessous, près de l’extrémité de ce segment, extractile et dans cet état montrant à sa partie antérieure des plis au centre desquels est l’anus, et découpé postérieurement en trois lobes dont les deux extérieurs plus longs font l’office de pseudopodes. Tout le dessus du corps, y compris la tête, est finement réticulé ; le DIAPÉRIDES. - HYPOPHLÆUS 127 dessous est lisse, uniformément d’un blanc jaunâtre et hérissé de quel¬ ques longs poils roussâtres. On voit aussi des poils, mais plus courts, sur la tête, le long des flancs, sur le dos et autour du dernier segment; enfin on constate au microscope l’existence, sur tout le corps, de poils épars, raides et extrêmement courts. Stigmates comme dans les larves précédentes. Pattes médiocrement robustes, hérissées de quelques poils et munies en dessous de quelques soies spiniformes. Cette larve a les plus grands rapports avec celle de VIL pini, dont elle ne semble différer que par une taille un peu plus grande, une couleur un peu plus foncée, les antennes un peu plus épaisses, et notamment le dernier article de celles-ci moins grêle. Je l’ai trouvée plusieurs fois, ainsi que l’insecte parfait, sous l’écorce des Chênes, là où vivaient ou avaient vécu les larves du Scolytiis intri- catus dont elle doit être l’ennemie, comme celles des H. pini et linearis le sont, la première du Boitrichiis stenographus, la seconde du Bostricims bidens. A défaut de proies vivantes, elle se nourrit des déjections des lar¬ ves xylophages. Je n’ai pas vu la nymphe, mais je ne doute pas qu’elle ne ressemble à celles de ses congénères. njliophlœus fasciatuüi Fab. LARVE On peut lui appliquer les descriptions que j’ai données des larves des [f. pini et linearis, ainsi que la description précédente. Je signalerai seulement les deux caractères qui me paraissent la différencier. Le pre¬ mier réside dans le quatrième article des antennes qui est plus court que dans les larves des H. pini et castaneus et un peu plus long que dans celle de l’H. linearis. Le second consiste dans la couleur du corps qui n’est bien visiblement fascié de roux qu’à partir du sixième ou du sep¬ tième segment abdominal. A propos des larves pinicoles d'Ilypoplilæus et en parlant des poils as¬ sez long.s qui, sans être touffus, héri.ssent les côtés de la tête et du corps et principalement du dernier segment, j’ai négligé un caractère qui est commun à toutes les larves d’IIypophlæus, et que j’ai mentionné pour celle de 1’//. castaneus, c’est l’existence sur le dos d’autres poils assez 128 LVRVES DE COLÉOPTÈRES serrés, mais très-courls et raides, et sur le ventre de poils semblables, mais encore plus courts. Ces poils servent évidemment à faciliter les mou¬ vements de progression. A la fin de juillet, j'ai trouvé plusieurs individus de cette larve, avec deux nymphes et des insectes parfaits récemment transformés, sous l’écorce de bûches de Chêne qui avaient été habitées, l’année précédente, par les larves du Dryomtes capronatus. Elle vivait des déjections abondantes qu’elles avaient laissées dans leurs innombrables galeries. C'est au milieu de ces déjections que l’on rencontre la nymphe. NYMPHE .Semblable à celles des autres llypophlæus. Prothorax frangé de longues soies roussâtres, trcs-rapprochées et implantées sur de très-petits tubercu¬ les ; antennes un peu épineuses en dehors ; côtés des segments abdominaux munis d’un mamelon conique bien saillant, portant un long poil et quel¬ ques autres beaucoup plus courts et plus fins ; dernier segment terminé par deux appendices aussi longs que lui et divergents. Si l’on tient compte des caractères des larves et de la physionomie des insectes parfaits, on est porté à penser que la tribu des Diaperidæ du cata¬ logue de M. de Marseul est composée d’éléments assez disparates et qu’q aurait mieux valu adopter les divisions des auteurs qu’il était possible de consulter et qui méritaient quelque confiance. Lacordaire, dans son Généra (t. V), a établi les divi fions suivantes ; Tribu des Trachyscclides, qu’il a même laissée dans la première cohorte des Ténébrionides et qu’il a subdivisée en Trachyscélides et Phalériides; Tribu des Bolitophagides ; Tribu des Diapérides, subdivisée enUiapérides vrais et enPcntaphyllides: Tribu des Ulomides, subdivisée en Triboliides et Ulomides vrais ; Jacquelin Duval, dans le catalogue joint à son Généra, a admis les divi¬ sions ci-après ; Groupe dos Trachyscélites ; Groupe des Phalérites; Groupe des Cossyphites ; Groupe des Diapérites, divisé en Bolitophagites, Diapérites propres, Ulomiles, Gnathocérites et Ilypophlæites. Avant ces deux auteurs, M. .Mulsant, dans ses Latigènes, avait établi DfAPÉRlDES 129 le groupe des Diapérides. mais il le divisait en plusieurs familles, savoir : Trachyscéliens, Phalériens, Diapériens, subdivisés en Pentaphyllaires et Diapéraires, Bolitophagiens, Ulomiens, Triboliens, Hypophléens. Relativement à la forme des larves et à celle des insectes parfaits, cette dernière division a mes préférences. Ces larves ont, comme les insectes qui en dérivent, de nombreux caractères communs, tels que la forme de la tète, des organes de la bouche, des antennes; mais lorsqu’on pénètre dans les détails, on voit, par exemple, que les larves des Phalériens ont des épines ou cornes sur l’épistome, le labre et les mandibules, cinq ocelles sur chaque joue et le dernier segment concave ou convexe, mais terminé par quatre soies spiniformes; que celles des Pentaphyllaires ont les mâchoires très-courtes, l’épistome non séparé du front, le troisième article des antennes très-long, deux ocellessur chaque joue et le mamelon anal presque aussi grand que le segment qui le recouvre ; que les larves des Diapéraires sont brunes, subcornées, atténuées en arrière, à dernier segment relevé et pourvues de quatre ocelles sur chaque joue ; mais que les larves du genre Diaperis se rapprochent, par leur forme et par leur consistance, de celles des Bolitophagiens, tout en présentant des carac¬ tères qui leur sont propres, tels que les saillies anguleuses du bord anté¬ rieur de la tête, les apophyses des mandibules, l’absence d’ocelles, du moins lorsqu’elles sont parvenues à un certain degré de développement, et les petites crêtes transversales et granuleuses des segments de l’abdo¬ men; que celles des Bolitophagiens se font remarquer par le peu de con¬ sistance et la courbure de leur corps, le défaut d’ocelles bien visibles et les deux articles adossés qui terminent les antennes ; que celles des Ulomiens se distinguent de toutes les autres, savoir : celles des Uloma par leur con¬ sistance cornée, leur ponctuation et la petite pointe du dernier segment, et celle du Phthora par sa forme grêle, par la structure du dernier segment et les deux crochets qui, partant de près de la base de ce segment, se couchent sur lui en se courbant ; que celles des Triboliens sont assez velues, franchement linéaires et terminées par deux grands crochets rele¬ vés, ce qui les sépare de toutes les autres ; et qu’ enfin celles des Hypo¬ phléens, linéaires aussi, mais moins convexes en dessous que les précé¬ dentes, sont annelées de roux et ont le dernier segment arrondi et inerme et le mamelon anal petit, trilobé, mais dépourvu de papilles pseudopodes bien détachées. Lorsqu’on aura découvert les larves encore inconnues de quelques genres, on sera mieux éclairé encore pour le contrôle de ces divisions. soc. LINN. T. XXlll. 9 130 LARVKS DR COLÉOPTÈRES TÉNÉBRIONIDES Tciicitrio opacns DuFTS. LARVE Comme M. Mulsaiit, j’ai trouvé cette larve dans la vermoulure de troncs caverneux de Châtaigniers et aussi de Chênes. Je m’abstiens d’en donner la description, d’une part parce que celle que MM. Mulsantet Guillebeau ont publiée dans le Sixième Opuscule Entomologique, page 9, est excellente, et d’autre part, parce que les larves de Tenehrio sont depuis longtemps connues. Nul n’ignore, en effet, ce qu’est la larve du T. molitor, appelée communément ver de la farme. Les auteurs qui en ont parlé sont les sui¬ vants : Mouffet, Ray. Frisch, Linné, Geoffroy, deGeer, Gmelin, Villers, Olivier, Herbst, Latreille, Posselt, Sturm, LepelletieretServille, Duméril, Westwood. Erichson, Chapuis et Candèzef'CataL,p. 173),etMulsantfXaiîÿèwes,p.281). Sa nymphe, figurée par de Geer et par Sturm, ressemble à celle du T. opacus. Les six premiers segments de l’abdomen de celle-ci sont dilatés de chaque côté en une lame dont le bord externe est denticulé et les bords antérieur et postérieur bruns et subcornés. Le dernier segment est assez longuement bifurqué. Les autres larves connues de Ténébrionides sont : Tenehrio obscurus F., Westwood, Introd. t. I, p. 318, et Mulsant, Latigènes, p. 186. — T. transver salis, Dufts., Mulsant et Guillebeau, Sixième Opus. Entom. p. 11. Iphthimus Italicus, Truq., Mulsant et E. Revelière, Onzième Opusc. Entom. p. 63. HÉLOPIDES IBelojiS (Tcncbrio) cœruleiis Fig. 310. LARVE La larve de cette espèce a été signalée par M. Waterhouse (Trans. of the Entom. Soc. of London, 1836, p. 20) ainsi que par M. Westwood HÉIOPIDES HELOPS 131 (Introd.flA, p. 312), et j’en ai donné moi-même une description assez dé¬ taillée dans les Annflies des Sciences naturelles ISiO, page 81. Je m’abstien¬ drai donc d’y revenir et je me bornerai aux indications sommaires suivantes . Cette belle larve est subcornée, presque glabre, cylindrique, avec la poitrine un peu déprimée; elle est très-finement et très-densement ridée en travers et d’une jolie couleur jaunâtre, avec les lisières antérieure et postérieure du prothorax et la lisière postérieure des deux derniers segments thoraciques et des sept premiers segments abdominaux plus foncées ; le septième seg¬ ment offre quelques rares points inégaux, le huitième, antérieurement roussâtre et plus corné que les autres, est criblé sur le dos de gros points arrondis, avec deux dents écartées vers la moitié de sa longueur et une saillie médiane près du bord postérieur; le dernier segment, très-court et dilaté latéralement en une apophyse obtuse, se termine par deux grands crochets cornés, relevés et susceptibles même de s’appuyer sur le segment précédent; leur pointe coïncide alors avec deux fossettes ombiliquées placées près de la base interne des deux dents dont j’ai parlé. Le mame¬ lon anal est petit, marqué d’un double pli transversal et d’un pli médian longitudinal. Les mâchoires sont coudées et leur base ne dépasse guère la moitié de la tête ; le second article des antennes, plus large aux deux extrémités qu’au milieu, est plus long que le troisième, et le quatrième disparaît le plus souvent dans le précédent. 11 n’existe pas d’ocelles apparents. Les stigmates, au sujet desquels j’ai commis une erreur, sont au nom¬ bre de neuf paires, la première, plus grande et plus inférieure que les autres, placée non sur le prothorax, mais près du bord antérieur du mésothorax, les autres situées au quart antérieur et latéral des huit pre¬ miers segments abdominaux. J’avais trouvé primitivement cette larve dans de vieilles souches d’ Aulne qui nourrissaient ou avaient nourri diverses autres larves ; je l’ai rencon¬ trée depuis dans le bois pourri et spongieux d’un vieux Châtaignier, dans un tronc pourri de Hêtre et en outre dans le bois analogue d’une grosse poutre de Chêne enfouie sous terre. Elle paraît vivre des déjections d’au¬ tres larves. C’est dans une cellule pratiquée au milieu du bois, et après être demeurée quelques jours immobile et courbée presque en anneau, qu’elle se transforme en nymphe. 132 LARVES DE COLEOPTERES NYMPHE Cette nymphe, qui n’a pas encore été décrite, se distingue par les caractères suivants : corps arqué en dessous, couvert de rides onduleuses transversales; bords latéraux du prothorax assez densement ciliés de spi- nules cornées et ferrugineuses ; quelques poils fins sur les cuisses ; raéta- thorax et sept premiers segments de l’abdomen parcourus sur le milieu du dos par une crête obtuse ; ces mêmes segments abdominaux munis sur chaque côté d’une lame profondément divisée en deux lobes divergents, terminés par une pointe cornée ; le lobe antérieur irrégulièrement denticulé sur sa tranche antérieure et ayant une petite dent sur la tranche postérieure ; le lobe postérieur, sensiblement plus grand, ayant une petite dent, sur¬ montée d’un poil, sur la tranche antérieure ; dernier segment terminé par deux cornes rugueuses, arquées et divergentes. Les larves connues des vrais Hélopides se réduisent, indépendamment de celle dont il vient d’être question, à celles du H. lanipes, publiée par M. Blanchard, Mag. de, %ool. 1837, p. 175, et du H. striatus, comprise dans mon Histoire des insectes du Pin (Soc. Ent. 1857, p. 367). En voici deux autres du même genre : Ilelops assiniilis Kuster. LARVE Cette larve est, à la taille près, l’image fidèle de celle du H. cœruleus. Elle est, comme elle, d’une couleur jaunâtre, avec les lisières des seg¬ ments plus foncées ; ses antennes sont conformées de même, et le quatrième article est susceptible de disparaître dans le troisième ; les mandibules sont bidentées à l’extrémité, avec la dent supérieure plus grande et plus saillante que l’autre ; elle a deux petites fossettes piligères écartées sur le devant du front; les ocelles font défaut; les pattes sont épineuses; le septième segment abdominal a sur le dos quelques points médiocres; le suivant présente des points beaucoup plus gros et bien plus nombreux, et le dernier segment est muni de deux crochets semblables, ainsi que des apophyses latérales. Je ne vois que deux caractères distinctifs : l’un. HÉLOPinES. nELOPS Î33 peu tranché, réside dans les pattes dont les antérieures sont relativement plus longues encore que les autres et munies sous les tibias de soies plus longues et un peu plus épaisses ; le second, très-apparent, réside dans le huitième segment abdominal qui a la face dorsale dépourvue de tout tubercule dentiforme et marquée d’une dépression assez irrégulière, et qui, en arrière des gros points, est couvert de petites granulations. Elle ressemble beaucoup aussi à celle du Helops striatus, mais cette dernière porte, à la base externe de chacun des crochets terminaux, une dent bien saillante qui fait complètement défaut à celle de Vassimilis, de sorte qu’il n’est pas possible de les confondre. Cette larve m’a été envoyée de Corse par M. Revelière, qui l’a trouvée dans les sables maritimes de Porto- Vecchio. Je ne connais pas la nymphe. Helops pellncidus Muls. LARVE Cette larve, avec une taille encore plus petite, ressemble aux deux pré¬ cédentes dont elle a la forme, la consistance, la couleur et presque tous les caractères. Il est facile, néanmoins, de l’en distinguer et d’y trouver les différences suivantes : le troisième article des antennes est plus renflé, à peu près ovoïde, et il est à peine plus court que le précédent. Le sixième et le septième segment de l’abdomen offrent près de leur base deux points assez gros et rapprochés ; le huitième n’a ni tubercule dentiforme, ni dé¬ pression, et c’est à peine s’il est marqué, à la base seulement, de quel¬ ques points médiocres entremêlés de rides. Le neuvième segment est armé des deux crochets ordinaires, mais la dilatation latérale est presque insensible et pour ainsi dire nulle. Je l’ai reçue de M. Valéry Mayet qui l’a trouvée dans les sables mariti¬ mes près de Montpellier. Les larves de Ilelops, à en juger par celles qui sont connues, paraissent se différencier principalement par la forme du dernier segment abdominal et surtout par la ponctuation, les dents et les dépressions de ceux qui le précèdent. Celle du H. striatus est jusqu’ici la seule qui présente une série transversale de points à la base des segments et une dent à la base externe des crochets terminaux. 134 L4RVES DE COLÉOPTÈRES Pour les trois que comprend ce travail, j’ai dit qu’elles sont dépourvues d’ocelles, et cependant j’ai mentionné, dans celle du //. striatus, deux ocelles noirs, non saillants, situés obliquement près de l’insertion des antennes. Je viens de revoir quelques-unes de ces larves, et sur certaines j’ai aperçu, en effet, à l’endroit indiqué, deux points noirâtres qui man¬ quent à d’autres. Ces points ne correspondent à aucune saillie, et je ne puis les considérer que comme des taches pigmentaires ocelliformes, qui disparaissent le plus souvent dans l’alcool. Les larves de plusieurs Helops, comme du plus grand nombre des Téné- brionides, vivent sous terre, au pied des touffes de diverses plantes. On n’a jamais, que je sache, signalé ces sortes de larves comme nuisibles aux végétaux, et je suis porté à croire qu’elle se nourrissent de leurs dé¬ tritus, ou des matières aniraalisées quelconques qui se rencontrent â peu près partout. CISTÉLIDES HSy-cetochares (Helops) barbota Latr. Fig. 311-H17. LARVE Long. 15-20 millim. Linéaire, lisse, luisante, subcylindrique, à peine déprimée en dessous, si ce n’est sur la poitrine ; entièrement de couleur roussâtre. Tête convexe et lisse, un peu plus longue que large ; bord antérieur droit au milieu, déclive au.x angles pour l’insertion des antennes, maculé de brun près des angles de l’épistome. Êpistome grand, transversal, droit antérieurement, oblique sur les côtés, ferrugineux avec le bord pâle, marqué de quatre points enfoncés peu sen¬ sibles, dont deux latéraux donnant naissance à un poil. Labre transversal, semi-elliptique, ferrugineux, muni antérieurement de quelques cils et marqué de deux petites fossettes piligères. Mandibules pas très-longues, fortes, lisses, plates et très-larges en des¬ sus, terminées en pointe en arrière de laquelle se trouve une dent, ferru¬ gineuses avec l’extrémité et le bord bruns ; vues de côté, elles sont étroites, CISTRMDES. - MYCKTOCHARES 135 triangulaires, terminées en pointe avec une dent un peu en arrière de cha¬ que côté. Mâchoires coudées, ne dépassant pas les deux tiers de la longueur de la tète, lobe cylindro-conique, pectiné, atteignant presque l’extrémité du second article du palpe. Palpes maxillaires un peu arqués en dedans, de trois articles, dont le second un peu plus grand que les deux autres, et muni d’un poil en dehors et d’un autre en dessous. Menton presque en losange tronqué aux deux bouts ; lèvre inférieure cordiforme. Palpes labiaux droits, de deux articles égaux, ne dépassant pas les lobes des mâchoires. Antennes longues, de quatre articles, le premier court, assez gros et en¬ tièrement rétractile, le second un peu renflé au bord supérieur externe, le troisième de moitié au moins plus long que le précédent, visiblement en massue et muni de quelques petits poils raides, le quatrième plus court que tous les autres, très-grêle et terminé par un long poil et deux ou trois très-petits. Article supplémentaire nul, ou du moins invisible. Sur chaque joue, un peu en arrière de l’antenne, un petit point trans¬ versal noirâtre, tantôt simple, tantôt paraissant formé de deux ou même de trois points, parfois même, mais très-rarement, avec un point noirâtre au dessous. Ces points semblent être pigmentaires et sont les indices d’ocelles qui n’existent pas en réalité. Prothorax aussi long que large, mésothorax et métathorax sensiblement plus courts, ces segments à peine arrondis sur les côtés. Abdomen de neuf segments, les huit premiers presque égaux au pro¬ thorax, lisses en dessus, marqués en dessous, près des côtés, d’un pli longitudinal destiné à faciliter des contractions et des dilatations; dernier segment obtus à l’extrémité, déprimé et presque plan en dessous, avec une cavité basilaire ogivale dans laquelle se loge le mamelon anal; celui- ci en carré long, terminé par deux papilles pseudopodes presque aussi longues (jue lui, un peu arquées, légèrement renflées à la base et terminées un peu en boulon. A part la tête qui a deux ou trois poils de chaque côté, et le dernier segment qui en a quelques-uns plus longs, à part aussi quatre poils sur chaque arceau pectoral et deux sur chacun des huit premiers arceaux inférieurs de l’abdomen, un de chaque côté près du pli dont j’ai parlé, tout le corps est glabre ; mais au microscope on constate que tous les seg- 136 LARVES DE COLEOPTERES ments, sauf la tête, sont parsemés de très- petits poils raides comme nous avons déjà eu occasion d’en voir dans d’autres larves. Stigmates elliptiques, la première paire, un peu plus grande que les autres, près du bord antérieur du mésothorax, les autres au quart anté¬ rieur des huit premiers segments abdominaux. Pattes assez longues, assez robustes, les antérieures un peu plus fortes que les autres, toutes de cinq pièces, ongle compris ; cuisses et tibias égaux en longueur, munis de quelques fines soies et sur la tranche infé¬ rieure de deux soies plus courtes, plus épaisses, spiniformes, sauf les tibias antérieurs qui en ont cinq ou six et paraissent comme pectinés ; ongle long, un peu renflé inférieurement à la base. M. Mulsant a donné la description de cette larve dans son Histoire na¬ turelle des Pectinipèdes, page 21. Cette description provoque de ma part deux observations : la première est relative aux palpes maxillaires qui ont paru à mon illustre ami composés de quatre articles, et qui ne sont en réalité que de trois ; la seconde concerne le dernier segment qui serait « presque plat à son extrémité, celle-ci munie de deux petites pointes. » Ce n’est pas là assurément le dernier segment delà larve du Mycetochares barbata que j’ai sous les yeux et dont je suis sûr; il n’est ni presque plat à son extrémité, ni muni d’une pointe quelconque. Ces caractères me reportent plutôt aux larves de Tenebrio. Une autre chose me donne à penser : le savant entomologiste de Lyon dit que la larve du M. barbata vit dans les écorees des Saules, des Chênes et de diverses autres espèces d’arbres, et plus loin il ajoute qu’elle « creuse dans le bois des galeries qui s’allongent à mesure qu’elle ronge la matière végétale. » J’ai bien trouvé cette larve dans les arbres précités, et de plus dans le Châtaignier et le Robinier, mais elle vivait toujours soit sous l’écorce, soit dans l’intérieur du bois, au milieu de la vermoulure produite par les larves lignivores qui l’avaient précédée, ou, pour mieux dire, de leurs déjections. C’est dans ce milieu et de cette substance qu’elle se nour¬ rit, c’est avec elle que je l’ai plusieurs fois élevée chez moi, ainsi que les larves des Prionychus ater et levis et de VHymenorus Doublieri, auxquelles elle ressemble tellement qu’il serait facile de les confondre. J’ajoute que, si l’occasion s’en présente et qu’elle rencontre une larve d’une autre espèce ou même de la sienne incapable de se défendre, ou une nymphe, elle en fait sa proie. Lorsqu’on la prend, elle se tortille vivement et glisse dans les doigts. Elle aime à entrer à reculons dans les détritus où elle se fraye assez rapidement un passage en taraudant avec son dernier segment, et CISTÉLTDES. ALLECULA 137 elle y chemine avec prestesse, grâce à la forme de son corps et de ses pattes et aux petites soies dont elle est parsemée et qui sont, je n’en puis douter, des auxiliaires de la locomotion. Lorsqu’elle veut se transformer eu nymphe, elle se retire dans quelque recoin au milieu des détritus qu’elle tasse autour d’elle pour y former une loge, ou, si le bois est mou et spongieux, elle y pénètre et s’y installe ; puis son corps se courbe en arc, devient immobile, plus pâle et plus mat, et enfin la nymphe paraît. Tous les détails qui précèdent s’appliquent aussi aux larves de Priony- chuif et à’Hymenorus. NYMPHE Les antennes sont épineuses ; elle porte des poils fins et courts sur le front, le prothorax, les genoux, l’abdomen ; les segments abdominaux sont munis de chaque côté d’une lame charnue, presque membraneuse, dont le bord extérieur est découpé en dentelures inégales, la plupart sur¬ montées d’une soie. Le dernier segment se termine par deux longues pa¬ pilles grêles, effilées, droites et un peu divergentes. Allcciila (Cistcla) niorio F. Fig. 318. LARVE En fouillant dans la vermoulure d’une souche de Châtaignier et dans des conditions semblables à celles que recherche le Mycetochares barbata, je trouvai, au mois de juin, une nymphe qui, par les lames latérales des segments abdominaux, me parut se rapporter à celle de VAUeciihi mono que M. Bauduer avait rencontrée dans le Chène-liége et qu’il m’avait don¬ née. Dans le voisinage se trouvait une larve déjà courbée en arc et près de se transformer et deux autres larves moins avancées. J’emportai le tout et je constatai que la nymphe était identique à celle de YAUecula. Elle me donna, du reste, quchiucs jours après, cet insecte, et je l’obtins aussi de la première larve dont j’ai parlé. Quant à ces larves, je leur ai trouvé exactement les mêmes caractères qu’à celles du Mycetochares, y compris la forme, la consistance, la couleur, la structure du dernier seg- 1S8 DE COLÉOPTÈnES ment et des deux pseudopodes papilliformes. La seule différence appré¬ ciable consiste dans la longueur des mâchoires, qui ne dépasse guère la moitié de la tête, tandis que, dans cette dernière, elle atteint les deux tiers. Ainsi la larve de VAllecula reproduit celle du Mycetochares au point de rendre toute distinction bien difficile. NYMPHE Elle ne diffère de la précédente que par la forme des lames des côtés l’abdomen, lesquelles sont simplement bisinuées et brièvement ciliées aux bords antérieur et latéral. Les larves des Cistélides ou Pectinipèdes déjà connues sont les sui¬ vantes : Mycetochares axillaris Payk., Bouché, Naturg,, p. 197. — M. bipustu- lata III., scapiilaris Gyll., Waterhouse, Trans. of the entom. Soc. of London, 1836, p. 29. — M. barbata Latr., linearis Gyll., Bouché, loc. cit., p. 198, et Mulsant? Pectinipèdes, p. 21. tlymeiwrus Doublieri Muls., Muls.ant, l^^Opusc. entom., p. 70, et Per- Ris, Soc. Ent., 1862, p. 221. Cistela ceramboides L., la. hr'fe, Olivier, Entomol., t. III, p. 5, W.\- terhouse, loc. cit. p. 28, Westwood, Introd., t. I, p. 310, et Heeger, Isis, 1848, p. 982; la nymphe, Muls.\nt, Pectinipèdes, p. 47. J’ai moi- même élevé cette larve, trouvée en assez grand nombre dans la vermou¬ lure d’un vieux Châtaignier. Hymenalia fnsea III., Mulsant, Pectinipèdes, p. 50. M. Mulsant a trouvé cette larve, dont la description est très-exacte, dans des troncs de Marronniers dont elle mangeait le bois. Quant à moi, je l’ai rencontrée plusieurs fois à une faible profondeur dans le sable, au milieu des détri¬ tus et de l'humus accumulés au pied des touffes d’ Artemisia campestris. La nymphe, que M. Mulsant paraît n’avoir pas connue et que j’ai trou¬ vée aux mêmes lieux, ressemble à celle du Mycetochares ; elle a les an¬ tennes un peu épineuses, des poils fins sur la tête, le thorax et l’abdomen, celui-ci terminé phr deux appendices effilés et un peu divergents ; mais les lames latérales des segments abdominaux sont un peu moins larges et leur bord extérieur, très-peu sinué, est découpé en dents plus petites, beaucoup plus nombreuses et beaucoup plus égales, et par conséquent CISTÉLIDES 139 les poils qui surmontent ces dents sont en bien plus grand nombre ; les dents angulaires sont droites comme les autres et non déjetées l’une en avant, l’autre en arrière. Prionychus ater Kyber, in Germar’s Magas., t, II, p. 16, Bouché, Naturg., p. Waterhouse, loc. cit., p. 27, et Perris, Ann. Sc. natur., 2* série, t. XIV, p. 83. — P. lœvis Kuster, sous le nom d’ater, rectifié depuis, Perris, Soc. Ent. 1857, p. 370. Les larves des Cistélides doivent toutes se ressembler, si l’on en juge par celles que l’on connaît ; elles forment un groupe qui se rapporte évi¬ demment, par les organes de la bouche, aux larves delà grande division des Ténébrioniens ou Latigènes, mais elles en diffèrent au premier coup d’œil en ce que celles-ci ont toujours des épines ou pointes, ou des cro¬ chets au dernier segment de l’abdomen, tandis que dans les larves des Cistélides ce segment est postérieurement uni et inerme. Les deux appen¬ dices pseudopodes qui se trouvent sous ce dernier segment paraissent aussi être caractéristiques de ce groupe, seulement ils varient de lon¬ gueur. Très-longs dans les larves d’AUecula, d'Hymenorus, de Myceto- cAarcs, ils sont très-courts dans celles de Prionychus el de Cütela et surtout dans celles du Prionychus ater et de l’Hymenalia fusca. Il nous reste à connaître les larves des Podonta, des Cteniopus, des Omophlus, des Heliotaurus; espérons que bientôt cette lacune sera comblée, du moins en partie. Les larves dont il s’agit ici ont aussi de commun avec celles de la grande division à laquelle elles se rattachent d’aimer à se nourrir de substances décomposées ou de matières excrémentitielles ; mais, comme elles aussi, j’en suis convaincu, elles profitent des circonstances favora¬ bles à leurs appétits carnassiers. J’ai vu, en effet, des larves de Tenebrio, d’Helops et d' Hymenorus dévorer d’autres larves, et deux larves de Blaps similis ayant été mises ensemble, l’une a détruit l’autre. Ce qu’il y a de larves accidentellement carnassières dépasse de beaucoup ce qu’on a pu imaginer jusqu’ici. 110 LVIIVKS DE COLEOPTERES SALPINGIDES Lacord. — ROSTRIFÈRES Muls. liissodciiia (Salpiiigii^i) deiilicolle Gyll. Fie. 319-327. LARVE Long., 3 1/2-4 millim. Assez déprimée, surtout à la région céphalique et thoracique, linéaire, d’un blanc très-faiblement teint de jaunâtre ou de roussâtre et d’une consistance subcoriacée, surtout en dessus ; dernier segment denté au bord postérieur. Tête franchement roussâtre, presque discoïdale, avec la partie posté¬ rieure un peu enchâssée dans le prothorax ; sur le front, une faible im¬ pression transversale antérieure sur laquelle s’appuient deux autres im¬ pressions longitudinales et arquées. Êpistome court, labre semi-discoïdal et cilié. Mandibules courtes, épaisses, subtriangulaires, bidentées à l’extrémité; ferrugineuses avec l’extrémité noirâtre. Palpes maxillaires assez allongés, subcoiiiques, très-peu arqués en dedans et de trois articles égaux ou à peu près, portés sur des mâchoires fortes dont le lobe cylindrique atteint l’extrémité du second article des palpes et est garni de petites soies. Lèvre inférieure insérée en arrière des mâchoires, tronquée antérieu¬ rement avec les angles arrondis et surmontée de deux palpes labiaux de deux articles. Ces palpes ne sont visibles, lorsqu’on regarde la larve en dessus, que si celle-ci écarte les mandibules ; quant aux palpes maxillaires, le troi¬ sième déborde un peu la tête. Tous ces organes sont de couleur rous¬ sâtre. Antennes de quatre articles, les deux premiers courts et d’égale lon¬ gueur, mais le basilaire sensiblement plus épais, surtout â la base, le troisième presque aussi long que les deux premiers ensemble, le qua¬ trième d’un tiers moins long que le précédent, terminé par une longue soie et deux ou trois petites, et accompagné d’un article supplémentaire placé un peu en dessous et de moitié moins long que lui. SALPINGIDES. - ROSTRIFÈRRS. — LISSODEMA 141 Un peu en arrière des anteiiaes, sur ciiaque juue, un voit cinq petits ocelles bruns et un peu ovales, trois antérieurs presque contigus et deux postérieurs un peu plus distants. Corps de douze segments, trois thoraciques et neuf abdominaux, les premiers un peu plus grands que les autres, légèrement convexes en des¬ sus, plans en dessous. Prothorax marqué d’un léger sillon longitudinal. Huit premiers segments abdominaux à peine plus convexes en dessus qu’en dessous et pourvus d'un petit bourrelet latéral, rendu plus sensible du côté du ventre par une dépression assez visible. Sur le dos, comme sur la face ventrale, ces segments sont susceptibles de certaines dilata¬ tions produisant une double série d’ampoules ambulatoires ; mais ces auxiliaires de la locomotion sont très-peu apparents. Dernier segment plan en dessus, où il est marqué d’une strie médiane et de deux faibles impressions longitudinales arquées , presque carré, mais se rétrécissant un peu de la base à l’extrémité; bord postérieur formé de deux arcs peu concaves, séparés par une échancrure assez étroite mais profonde, ces arcs terminés intérieurement par une dent fer¬ rugineuse et cornée, convergeant vers sa similaire, sans pourtant l’at¬ teindre, et extérieurement par une dent un petit peu plus saillante, un peu plus pointue, également ferrugineuse et cornée et légèrement arquée en haut. Sous la face inférieure, un mamelon pseudopode rétractile au centre duquel est l’anus. Stigmates au nombre de neuf paires, situées, la première sur le méso- thorax, très-près de son intersection avec le prothorax, sous les premières hanches ; les autres un peu plus haut et au tiers antérieur des huit pre¬ miers segments abdominaux. Pattes de moyenne longueur, formées de cinq pièces, ongles compris, et garnies de quelques soies, surtout à la tranche inférieure des cuisses. Vue en dessous, celte larve montre quelques poils très-fins sur les côtés de la tête, deux ou trois poils semblables, dont un plus long, sur les côtés des onze premiers segments, et sur les bords du douzième des poils plus nombreux portés sur de très-petits tubercules; mais lorsqu’on l’examine dans tous les sens et avec un fort grossissement, on constate qu’il existe sur le dos huit séries de poils, ceux des deux séries médianes et des deux latéro-dorsales plus longs, sur les côtés trois séries très-rap prochées, ceux de la série du milieu plus longs, et en dessous six séries, 142 LARVES DE COLÉOPTÈRES ceux des deux séries médianes plus allongés. On constate aussi que le dernier segment est, sur ses deux faces, parsemé de poils semblables. J’ajoute que les poils de la région ventrale sont un peu arqués en avant et que, vus au microscope, ils sont tronqués à l’extrémité, ou même ter¬ minés par un tout petit bouton à peine plus épais que le poil lui-même. Le bois mort des échalas de Châtaignier, pourvus de leur écorce, ainsi que des branches de Chêne et d’ Aubépine, est sujet, après un ou deux ans, â une altération favorable au développement d’une hypoxylée de couleur noire qui s’étend en plaques plus ou moins grandes, sous le nom de Sphœria stigma, et qui, de son côté, augmente l'altération du tissu ligneux, lui donne une texture particulière et le rend plus tendre. Si l’on fouille l’aubier au dessous des plaques formées par ce cryptogame, on a la chance d’y rencontrer, s’il s’agit du Châtaignier, les larves de VEnedreytes oxya- canthæ, s’il s’agit du Chêne, celles des Tropideres niveirostris ou sepicola, s’il s’agit de l'Aubépine, celles de VEnedreytes précité ou du Choragus Sheppardi qui aiment à se nourrir de ce bois ainsi attendri et rendu aussi peut être plus savoureux, plus de leur goût, par le cryptogame dont j’ai parlé. C’est aussi avec ces larves qu’on trouve celles du Lissodema denti- colle qui vivent de leurs déjections et qui les dévorent elles-mêmes. Je les ai vues, en effet, le plus souvent au milieu de la vermoulure produite parles larves exclusivement xylophages, ou même occupées à se frayer un pas¬ sage d’une galerie à une autre ; mais j’en ai vu aussi qui dévoraient une de ces larves ou qui en avaient opéré presque complètement la destruc¬ tion. Elles sont donc du grand nombre de celles que j’ai appelées vidan- geuses et qui, dans l’occasion, sont très-volontiers carnassières. La durée de leur existence est d’environ dix à onze mois, et c’est au mois de mai qu’après s’être préparé une cellule, elles se transforment en nymphe aux lieux mêmes où elles ont passé leur vie. NYMPHE Elle présente, emmaillotées et repliées comme à l’ordinaire, les diverses parties de l’insecte parfait. -Prothorax bordé de douze soies portées sur des tubercules coniques, les six soies supérieures et surtout les deux médianes sensiblement plus écartées que les latérales ; segments de l’ab¬ domen dilatés aux angles postérieurs en une dent charnue un peu inclinée en arrière et terminée par une soie ; dernier segment entouré de soies insérées sur de petits tubercules subconiques et muni à l’extrémité de deux épines subcornées. SALPINGITES - ROSTRTFÈRRS. - LISSODEAÎA 143 Mon illustre et excellent ami, M. Mulsant, dans son travail sur la petite tribu des Rostrifères, a tracé avec autant de charme que de talent, comme il le fait habituellement en tète des remarquables monographies qu’il pu¬ blie de concert avec notre ami commun M. Rey, le tableau des habitudes et des évolutions des insectes de cette tribu, et a donné l'historique des vicissitudes qu’a subies son classement. A l’exemple de plusieurs de ses devanciers, il y a compris, mais, il est vrai, en en faisant le sujet d’une famille distincte, le genre Mycterus de Clairville, Rhinomacer de Fabricius et de divers autres. Latreille, en 1804, avait déjà opéré la même réunion, mais Leach ayant créé en 1852 la tribu des Salpingites, en laissant les J/i/cterws dans les Œdémérides, il modifia en 1817 et 1825 ses disposi¬ tions, sépara, même par un assez grand intervalle, les Rhinosimus et les Salpingus des Mycterus, et, à l’exemple de Leach, adjoignit ces derniers aux Œdémérides. Le célèbre et si regrettable Lacordaire a suivi la même marche. Dans le cinquième tome de son Généra il a formé, page 520, sa cinquantième famille, celle des Pythides, composée de trois tribus, celle des Pythides vrais, celle des Salpingides et celle des Âgnatides, et c’est beaucoup plus loin, page 718, qu’il colloque les Myctérides dont il fait une tribu de la soixantième famille, celle des Œdémérides, en rappelant les raisons qui ont déjà motivé leur séparation des Salpingides. « Je ne doute pas, ajoute-t-il, que lorsque leurs larves seront découvertes, on ne trouve qu’elles sont totalement différentes de celles des Salpingides. » Malgré l’autorité de ce grand maître, J. Duval, dans son Généra, (t. 111, p. 452), a fait des Mycterus une famille au même titre que celles des Œdémé¬ rides et des Pythides, et a placé ces trois familles à la suite l’une de l’au¬ tre, celle des Myctérides se trouvant au milieu. M. de Marseul n’a pas été de l’avis de Duval, et dans ses catalogues il suit la classification de Lacor¬ daire. Je trouve, quant à moi, qu’il a eu grandement raison, car je partage entièrement l’opinion du savant auteur qui lui a servi de guide. La phrase que j’ai citée un peu plus haut prouve le cas que Lacordaire faisait des caractères des larves au point de vue de la disposition méthodique des insectes parfaits, et l’on sait depuis longtemps que telles sont mes idées, dans lesquelles d’incessantes observations me confirment de plus en plus, quoique je ne méconnaisse pas que, dans l’état de la science sur ce point, on se heurte çà et là à des disparates plus ou moins embarrassants. Je ne désespère pas de prouver plus tard que les Mycterus, si voisins des Œdé- raérides par leurs caractères propres, s’y rattachent par la forme de leurs larves ; or les larves des Œdémérides diffèrent tellement de celles des LARVES DE COLEOPTERES U^ Salpingides, que je ne vois pas entre elles même de l’analogie. Je trouve au contraire que les larves des Lissodema et des Rhinosimus ont de grands rapports avec celle du Pytho et même, quoique à un bien moindre degré, avec celle de YAgnathiis. La seule larve connue de la tribu des Salpingides est celle du Rhinosi¬ mus ruficollis L., roboris F., publiée par Erichson dans les archives de Wiegman, 1847 (t, 1, p. 287) et dont le catalogue de MM. Chapuis et Candèze reproduit la description. En lisant cette description il me semblait relire celle que j’avais déjà rédigée moi-même de la larve du Lissodema denticoUe, tant les caractères se ressemblent. Je ne vois de différence que dans la forme du dernier segment. J’ai eu plus d’une fois l’occasion de faire remarquer que les larves d’es¬ pèces différentes du même genre présentent ordinairement une telle uni¬ formité de caractères qu’il est le plus souvent impossible de les distinguer, et que les larves de genres voisins du même groupe se différencient fré¬ quemment par la forme du dernier segment. C’est ce que justifient, du reste, les notions que nous avons acquises sur les larves des familles sui¬ vantes, sans parler de plusieurs autres moins importantes : Carabiques, Nitidulaires, Lamellicornes, Élaterides, Ténébrionides. La petite famille des Pythides fournit, ainsi que je l’ai fait pressentir plus haut, de nouvelles applications de cette règle. Si, en effet, je compare la larve du Lissodema denticoUe avec celle du L. lituratum qui m’est aussi connue, je trouve identité complète; à peine pourrait-on dire que les dents cornées qui terminent le dernier segment sont dans la première un peu moins saillantes. Il en est autrement lorsqu’il s’agit de la larve des Rhinosimus. Dans celle- ci le segment terminal, au lieu d’être, comme dans la larve des Lisso¬ dema, tronqué au bord postérieur avec trois échancrures, deux larges et peu sensibles et une médiane étroite et profonde, est, selon le langage d’Erichson, « muni à son sommet de deux cornes courtes et larges dont chacune se termine par deux crochets grêles et aigus, l’externe dirigé en dehors, l’interne en dedans et touchant presque son correspondant. » Pour mieux faire comprendre les différences dont il s’agit et les rendre palpables, je crois devoir, puisque la larve du Rhinosimus ruficollis n’a pas été figurée, donner le dessin du dernier segment de la larve du R. planirostris qui lui est en tout semblable (fig. 328). Je me borne à ce segment parce que, pour tout le reste, on pourrait lui appliquer la des- SERROPALPIDES. — PHIOIOTRYA 145 criptioii qui précède, même en ce qui concerne les ocelles, sauf à donner à la longueur un demi-millimètre de plus. Erichson n’a rien dit des appétits des larves des Salpingides, et M. Mulsant, sans pouvoir néanmoins se prévaloir de quelque observation positive, les considère comme vivant aux dépens des végétaux. Je serais tenté d’être de cet avis s’il s’agissait de la larve des MycUrus que M. Mul¬ sant a placés, comme je l’ai dit, dans sa famille des Rostrifères, car n’ayant pu encore trouver ici cette larve, quoique le Mycteriis ciirculionoides y soit excessiveiuent commun, je suis porté à croire qu’elle vit dans la terre des racines des plantes ; mais il n’en est pas ainsi des larves des Salpin¬ gides, et ce que j’ai dit des goûts de la larve du Lissodema denticolle, je crois pouvoir l’affirmer pour toutes les larves du même genre et des gen¬ res voisins. Celle du L. lituratum se trouve dans la vigne sauvage et le figuier morts, habités, la première par les larves du Xyloperlha sinuata, du Synoxylon sexdentatum et de VAgrilus derasofasciatus, le second par celles de VHypoborus ficus et du Synoxylon précité. Quant à celle du Rhi- nosimus planirostris, je l’ai rencontrée sous l’écorce du Chêne, de l’Orme et de l’Aulne, dans les déjections des larves des Scolytides et autres xylo¬ phages parasites de ces arbres, et j’atteste que si elle peut faire son profit d’une de ces larves, elle n’en laisse pas échapper l’occasion. Il y a donc plus que de l’analogie, pour la manière de vivre, entre les larves des Rhi- nosimus et des Lissodema, et cette analogie s’étend aux autres genres des Pythides, c’est-à-dire au Pytho et à l'Agnathus. SERROPALPIDES Catal. Marseul. MELANDRYIDES Lacord. RARBIPALPES Muls. Rev. POiloiotrya ’Vaudonei'i Muls. Fig. 329-337. LARVE Long. 12-17 millim. Linéaire, un peu rétrécie aux deux extrémités, sub¬ déprimée, un peu convexe en dessus, bien moins en dessous, surtout à la région sternale, blanche, plutôt coriace que charnue, terminée par deux crochets. Tête déprimée, un peu plus que semi-discoïdale. le reste enchâssé dans Sou UN. — T. xxiii. 10 146 lARVES DE COLÉOPTÈRES le prothorax, subcornéo, d’iin testacé pâle avec le bord antérieur plus foncé, marquée sur le front de quatre fossettes disposées en carré. Êpistome transversal, peu distinct du bord antérieur ; labre semi-ellip¬ tique et cilié. Mandibules de longueur et de force médiocres, munies d’une petite dent vers le tiers ou le quart de la tranche interne, larges à la base quand on les regarde en dessus, étroites et bidentées à l’extrémité si on les observe de côté. Mâchoires coudées, assez robustes, avec un lobe large, tronqué et den- sement cilié au sommet. Palpes maxillaires courts, à peine arqués en dedans, de trois articles égaux. Support du menton presque lagéniforme ; menton un peu plus large antérieurement qu’à la base. Livre inférieure très-courte, prolongée en une languette arrondie. Palpes labiaux très-courts, de deux articles. Antennes coniques, assez épaisses, les trois premiers articles égaux en longueur et dépourvus de soies, le quatrième grêle, cylindrique, surmonté d’une longue soie et de trois très-petites, et accompagné d’un article sup¬ plémentaire bien plus court et visible seulement de profd. Immédiatement en arrière des antennes, cinq ocelles sur deux rangs, l’antérieur de trois sur une ligne transversale non oblique, l’autre de deux, placés de telle sorte que le plus supérieur du rang de devant se trouve vis à vis l’intervalle qui les sépare. Prothorax aussi grand, ou bien peu s’en faut, que les deux segments suivants réunis, de la largeur de la tête antérieurement, plus large en arrière, un peu avancé au milieu de son bord postérieur. Mésothorax et métathorax égaux, ayant un petit bourrelet aux angles postérieurs. Abdomen de neuf segments, les sept premiers à peu près égaux, mon¬ trant en dessus un étroit bourrelet de chaque côté et les indices de deux espaces dorsaux dilatables comme des ampoules arrondies, et en dessous un double bourrelet plus visible; huitième segment plus étroit que les autres, ayant à peine aux angles postérieurs la marque d’un bourrelet qui est bien apparent en dessous ; neuvième et dernier segment arrondi latéralement, d’une consistance plus solide que le reste du corps, marqué antérieurement de six petites taches rousses, subelliptiques, disposées en ligne transversale, de la même couleur sur plus de sa moitié postérieure, SERROPALPIDES. PUIOIOTRYA 147 et terminé par deux crochets cornés, ferrugineux avec l’extrémité plus foncée et recourbés en haut. Ces crochets déterminent une échancrure qui est plus profonde sur la plaque dorsale du segment que sur la plaque opposée, et l’intervalle de ces deux plaques est occupé par une cavité, un trou parfaitement rond. Sous ce segment est un pseudope rétractile qui, contracté, semble formé de quatre mamelons inégaux au centre desquels est l’anus. Une forte loupe montre quelques poils sur la tète et sur le dernier seg¬ ment et un ou deux de chaque côté des autres segments. Au microscope on constate au moins deux séries longitudinales de ces poils tant sur le dos que sur le ventre, et l’on voit en outre qu’il existe, çà et là, sur la face dorsale et sur les flancs, des poils très-petits, comme des cils tron¬ qués. Ils m’ont paru situés sur les bourrelets et les ampoules et doivent avoir pour destination de faciliter les mouvements de la larve. Stigmates au nombre de neuf paires, situées la première près du bord antérieur du mésothorax, les autres vers le tiers antérieur des huit pre¬ miers segments abdominaux. Pattes de longueur médiocre, assez robustes, de quatre articles plus un ongle subulé. Hanches hérissées de poils spiniformes, trochanters et cuis¬ ses ayant des soies en dessous et les tibias une soie en dessus près de l’extrémité. Mon ami M. Bauduer a trouvé cette larve dans un Chêne-liége mort depuis longtemps, et je l’ai rencontrée, avec des nymphes et des insectes parfaits, dans une branche de Châtaignier morte depuis deux ou trois ans et dont le bois était déjà très-ramolli. Elle se transforme dans la galerie qu’elle a creusée pour se nourrir, après y avoir pratiqué, en l’élargissant un peu, une loge convenable pour la nymphe. NYMPHE Elle porte de très-petites spinules, la plupart courbées en arrière, blan¬ ches avec l’extrémité rousse et un peu cornée, sur le front, et deux rap¬ prochées au bord interne des yeux, d’autres autour du prothorax, celles-ci éparses, quelques-unes vers la base des ailes, deux de chaque côté des segments abdominaux et deux au milieu. De la base de chacune de ces spinules s’élève un poil très-fin et blanchâtre , plus long qu’elle. Le dernier segment se termine par deux papilles ou épines coniques, courtes, verticales, un peu divergentes, blanches avec la pointe rousse et cornée. 148 LAR’VES DE COLÉOPTÈRES Je lis dans Vllistoire naturelle des Barbipalpes, par M. Mulsant, que M. Mac Leay a publié, comme appartenant à la Dircœa lævigata, la larve de la Phloiotrya rup^pes Gyll, trouvée dans le tronc d’un Chêne. Cette larve serait écailleuse, aurait des antennes de trois articles, l’avant-dernier segment épineux, les pieds antérieurs comprimés et crochus, plus longs et plus robustes que les quatre postérieurs. Je ne vois rien de tout cela dans la mienne ; je crois à une erreur pour le nombre des articles des antennes, et j’en soupçonne une autre relativement à l’avant-dernier seg¬ ment. Lacordaire, dans^son Généra (t. V, p. 546), traduit au sujet de la même larve, la description de M. Westwood et souligne les passages qui lui paraissent suspects, tels que la consistance écailleuse, les pattes antérieures grandes, comprimées, crochues et atteignant presque l’extrémité anté¬ rieure de la tête, les deux paires postérieures étant beaucoup plus courtes. J’oserais souligner aussi l’avant -dernier segment qui, dans la traduction de Lacordaire, n’est plus épineux, mais convexe et très-fortement ponctué, le dernier étant pourvu de deux crochets cornés, aigus et recourbés en haut. Je doute, avec Lacordaire, que cette larve soit authentique, et je suis convaincu qu’elle appartient à un Helops, quoiqu’elle ait été trouvée avec la Phloiotrya, ce qui n’a rien d’étonnant. Je persiste dans cette opi¬ nion, quoique J. Duval ait fait, sous le nom de Dolotarsus, un genre spé¬ cial de cet insecte, qu’il place même dans une autre division que celle des Phloiotrya. Aiiiso:kya (tSeri*o|iaIiius) fngcula III. Fig. 338-339. LARVE Cette larve, longue de 4 à 5 millim., diffère sensiblement de celle de la Phloiotrya, mais elle a les plus grands rapports avec celles de l'Orchesia micans, de la Melandrya caraboides et surtout de la Carida flexuosa dont elle a l’air d’être une copie. Comme elle, en effet, si sa tête était pins enchâssée dans le prolhorax, et qu’il y eût l’apparence d’un treizième segment, elle présenterait la physionomie d’une très-jeune larve deLongi- corne, car elle a, comme ces sortes de larves, le corps charnu, le prolho¬ rax assez développé et un peu plus consistant, et une forme subtétraédri¬ que due à des ampoules ambulatoires tant dorsales que ventrales sur les SERROPALPIDES. ANISOXYA 149 deux derniers segments thoraciques et les huit premiers segments abdo¬ minaux, et à des bourrelets latéraux. Ses antennes et surtout ses palpes maxillaires et les lobes des mâchoires sont sensiblement plus longs que dans la larve de la Phloiotrya, et ses mâchoires sont moins coudées. En outre, la consistance un peu coriace de celle-ci et la forme du dernier segment constituent des différences si frappantes, qu’on ne croirait pas ces deux larves de la même famille. On a déjà deviné, en effet, que celle de VAnisoxya a le dernier segment charnu, arrondi et complètement inerme. Je me réfère donc à la description que j’ai donnée (Soc. Eut. 1857, p. 378,) de la larve de la Carida flexuosa dont elle a la forme, les pattes étalées et débordant un peu le corps, etc., sauf à y apporter, pour la larve qui m’occupe en ce moment, les modifications suivantes : 1° les mandi¬ bules, vues de côté, ne sont pas bifides, et malgré un long examen, elles m’ont paru simplement acuminées; 2® le lobe des mâchoires, dont je donne le dessin, est subtronqué et non pas surmonté seulement de deux soies raides, mais pectiné. Je donne aussi la figure des ocelles qui sont au nombre de cinq de chaque côté et qui feraient croire, dès lors, à une différence de plus avec la larve de la Cai'ida à laquelle je n’en ai donné que trois; mais soupçonnant en ceci une erreur, je viens de porter la loupe sur celte larve et je lui ai trouvé cinq ocelles comme à celle de VAnisoxya et disposés de même. Cela prouve qu’on voit ordinairement mieux lorsque, guidé par les règles de l’analogie, on se livre à un examen plus attentif et mieux dirigé ; il est vrai que, parfois aussi, des idées préconçues et la passion des analogies peuvent nous montrer ce qui n’est pas, ou nous aveugler sur ce qui existe. Cela veut dire qu’il faut lâcher de toujours bien voir. Je termine en disant que j’ai trouvé la larve de VAnisoxya dans des branches un peu pourries de Châtaignier et que j’ai obtenu aussi l’insecte parfait de branches de Robinier et de Noisetier. Le 18 juillet 1875, j’ai rencontré dans des branches mortes de Pommier plusieurs individus de celte même larve avec des insectes parfaits et aussi, par bonheur, avec des nymphes. Voici le signalement de ce dernier état. NYMPHE Blanche et délicate. Sur le front, près des bords latéraux du prothorax et un peu en avant de l’écusson, quelques petits tubercules surmontés d’un poil fin. Un tubercule plus grand, conique, papilliforme vers les deux 150 LARVES DE COLÉOPTÈRES tiers latéraux des segments de l’abdomen, ces tubercules portant un poil fin incliné en arrière. Dernier segment paraissant avoir dix tubercules semblables, mais bien plus petits, quatre de chaque côté et deux dorsaux, et terminé du côté du ventre par deux lobes coniques et du côté du dos par deux mamelons coniques aussi et relevés, finissant par une pointe un peu roussâtre et subcornée. Le menu bois de Châtaignier et de Chêne m’a donné aussi VAbdera griseogiitlata, mais je n’ai pu encore mettre la main sur sa larve. L’histoire des métamorphoses des insectes de la famille des Serropal- pidæ du Catal. de M. de Marseul, Barbipalpes de M. Mulsant, Môlan- dryides vrais de Lacordaire, présente encore plus d’une lacune. Voici ceux dont les larves sont connues : Orchesia micans Panz., Guérin-Mèneville, Waterhouse, Westwood, Braselman et surtout Chapüis et Candèze dans leur Catal. p. 179. Hallomenus liumeralis Panz., Perris, Soc. Eut. 1857, p. 382. Carida flexiiosa Vayk., Perris, Soc. Ent. 1857, p. 378. dircæa lævigata Hellen, Perris, Soc. des Sc. de Liège, 1855. — D. Revelieri Mues., Mulsant et Revelière, 11® Opuscule, p. 94. Serropalpus striatus Hellen, Assmuss, Wien., Ent. Monatschr, 1859, p. 255 et Erné, Bull, de la Soc. suisse d’entom. 1872, p. 525, qui ne dit que quelques mots de la larve à laquelle il donne à tort une paire de stig¬ mates par segment. Hypuliis bifasciatus F. Letzner, Arb. schles. Gesells, 1851, p. 96, et Heeger, Sitzber, Wien. Acad. Wiss. 1853, p. 474. MM. Mulsant et Rey ont publié (13® Opusc. p. 187) comme apparte¬ nant au Hyprilus quercinus, une larve de couleur testacée, subécailleuse, terminée par deux prolongements bifides et qui, à tous ces titres, me don¬ nait d’autant plus à penser qu’en consultant les détails descriptifs des organes, je ne lui trouvais presque rien des larves des Serropalpides. J’étais en outre convaincu, ce dont j’ai eu plus tard la preuve, que la larve du Ilypulus bifasciatus, antérieurement décrite, avait le dernier segment sim¬ ple. Elle pouvait tout au plus être terminée par deux pointes ou crochets, mais ces prolongements bifides, sans parler du reste, me déroutaient complètement. Pour éclaircir mes doutes, j’ai demandé àM. Rey commu¬ nication de sa larve qu’il a eu la bonté de m’envoyer avec l’empressement qui caractérise son obligeance. Il ne m’a pas fallu longtemps pour recon¬ naître que mes savants amis avaient été dupes, ce qui peut arriver à bien SERROPAIPIDES. TETRATOMA 151 d’autres, moi compris, de la coïncidence de cette larve et du Hypulus dans une souche de vieux Châtaignier, et que celle-là, loin d’appartenir à celui-ci, est une jeune larve d’Athous ou de Corymbytes. Mdandrya caraboides L., Perris, Ann. sc. natur. 1840, p. 86. Il faut que je répare, à propos de cette larve, une inadvertance au sujet de la première paire de stigmates qui est placée au bord antérieur du méso- thorax et non, comme je l’ai dit, au bord postérieur du prothorax, et de plus, une omission qui a induit en erreur Erichson. Dans les caractères généraux qu’il a donnés des larves des Mélandryades, d’après celles de Mel'mdrya et de Dircæa, il met : ocelles nuis. Or la larve de la Melandrya caraboides a des ocelles, elle en a même cinq de chaque côté, savoir: trois très-près de la base des antennes, fort rapprochés, en ligne droite un peu oblique et deux bien en arrière et écartés, dont l’un vis-à-vis le plus supérieur du premier rang et l’autre plus rapproché du crâne ; ces deux derniers presque obsolètes. Quant aux larves de Dircæa, ma des¬ cription de celle de la D. lævigata porte qu’elle a également dix ocelles. Je veux aussi, dans l’intérêt de la science, donner les caractères de la nymphe de la Melandrya dont je me suis borné à dire qu’elle ne présente rien de particulier. 11 y a de cela bientôt trente-deux ans; je suis devenu plus méticuleux. Or, je constate que cette nymphe ressemble beaucoup à celle de la Phloiotrya. Elle a des spinules blanches, à pointe cornée et rousse, sur le front, autour du prothorax et quelques-unes au milieu; elle en a aussi de plus nombreuses que dans la nymphe précitée, sur le dos des segments de l’abdomen, où l’on en voit deux petits groupes princi¬ paux placés sur deux tubercules ; les deux derniers segments en ont aussi chacun six en dessous, sur le bord postérieur, et le dernier porte les deux épines verticales que présente aussi la nymphe susdite. De la base des spinules part également un petit poil, mais il est plus court et je ne le vois pas à côté de toutes. .\ux larves qui précèdent j’ajoute les suivantes. Tctfatoina Bauducri Terris. Long., 4-5 millim., hexapode, ovale allongée, presque glabre, char¬ nue, mais assez coriace, d’un blanc un peu jaunâtre, à bandes transver¬ sales brunes sur le dos ; dernier segment à deux lobes terminés par une épine relevée. 152 LARVES DE COLEOPTERES Tête à peu près libre, plus large que longue, assez fortement arrondie sur les côtés, luisante, très-finement ridée, très-peu convexe en dessus, marquée sur le front d’une impression elliptique assez profonde dont le centre est bombé ; teintée de brun roussâtre. Êpislome trapézoïdal, très-transversal, peu distinct du front, mais assez nettement séparé du labre, lequel est court, très-transversal, un peu iné¬ gal et à peine cilié. Mandibules médiocrement robustes, susceptibles de se joindre sans se croiser, d’un testacé pâle avec l’extrémité noirâtre. Vues en dessus, assez larges, pointues avec une dent interne ; vues de côté, assez étroites, assez longuement sub triangulaires, bidentées au bout. Mâchoires descendant jusque vers les deux tiers de la tête, coudées à angle droit, leur lobe court, assez élargi, cilié de quelques soies courtes et spinuliformes. Palpes maxillaires courts, à peine arqués, de trois articles dont les deux premiers égaux, avec un petit poil sur le côté externe du second, le troisième un peu plus long, terminé par de très-petits cils. Menton bien plus long que large, se rétrécissant de la base au sommet. Lèvre inférieure prolongée en une languette arrondie. Palpes labiaux courts, de deux articles égaux, le second couronné de très-petits cils. Antennes coniques, non rétractiles, les trois premiers articles égaux en longueur, le troisième ayant un poil en dehors; quatrième un peu plus long et beaucoup plus grêle, terminé par un poil de médiocre longueur et trois autres beaucoup plus courts, accompagné d'un article supplémen¬ taire bien plus grêle, de moitié plus court, pointu, et visible seulement quand on regarde la larve de profil, parce qu’il est inséré au-dessous du dernier article. Sur chaque joue, un peu en arrière de l’antenne, un groupe de cinq ocelles saillants comme de petits globules noirs et luisants, trois anté¬ rieurs en ligne transversale un peu oblique et deux postérieurs rappro¬ chés des précédents. Pro thorax presque aussi grand que les deux autres segments thoraci¬ ques réunis, très-peu arrondi sur les côtés, marqué de points très-obso¬ lètes, teinté de brun sur les deux tiers antérieurs, mais moins sur les cô¬ tés que sur le milieu et marqué d’une fine ligne médiane blanche qui se prolonge tout le long du corps. Mésothorax et métathorax égaux, nuancés de brunâtre sur leur moitié SERROPALPIDES. — TETR4TOMA 153 antérieure, ce brunâtre moucheté de brun foncé près du bord anté¬ rieur. Abdomen de neuf segments ; le premier de la dimension du métatho- rax et coloré comme lui, les sept suivants un peu plus longs, ayant une bande brune d’autant plus étendue et d’autant plus foncée qu’on s’appro¬ che plus de l’extrémité, mais laissant toujours blanches la lisière posté¬ rieure et la fine ligne médiane. Tous ces segments ayant à droite et à gauche de cette ligne un pli transversal destiné à faciliter des dilatations musculaires; munis en outre, sur chaque flanc, d’un bourrelet mameloni- forme qui rend bien visibles leurs intersections. Dernier segment à peine plus long que le précédent, mais beaucoup plus étroit, jaunâtre avec la base brune, divisé postérieurement en deux lobes coniques, brunâtres, un peu divergents, terminés par une épine verticale, faiblement arquée, onguiforme, un peu gibbeuse postérieurement et ferrugineuse, et munis en dessous de deux ou trois granules piligères. Mamelon anal cylindrique, placé sous le dernier segment, mais un peu plus près de l’extrémité que de la base, à trois et peut être quatre lobes marqués d’un pli au sommet, ces plis dessinant comme de petits tuber¬ cules qui paraissent en tout au nombre de huit. Corps blanc en dessous, avec des plis favorisant des dilatations. Une forte loupe montre quelques poils sur la tête, sur le dernier segment et un ou deux de chaque côté des autres segments. Au microscope on voit trois séries longitudinales de poils tant sur le dos que sur le ventre, ceux- ci plus longs, et, en outre, sur la face dorsale et sur les côtés, quelques poils très-courts et ciliformes, destinés sans doute à faciliter les mouve¬ ments de la larve. Stigmates au nombre de neuf paires, la première près du bord anté¬ rieur du mésothorax, les autres vers le tiers antérieur des huit premiers segments abdominaux. Pattes écartées, de longueur médiocre, pouvant un peu déborder le corps, de cinq pièces, y compris un ongle corné, ferrugineux, grêle et subulé. Hanches hérissées de quelques soies spinuliformes, cuisses et tibias égaux en longueur et munis de quelques soies. Lalreille a placé le genre Tetratoma dans ce milieu hétérogène d’insec¬ tes qu’il a désignés successivement sous le nom de Diapérales et de Taxi- cornes; Rcdtenbacher l’a introduit dans les Cryptophagides, et Lacordaire, tout en adoptant l’opinion de M. Mulsant,qui l’a compris dans ses Barbi- palpes, reconnaît que cette opinion peut être contestée, ce que n’admet 154 LARVES DE COLÉOPTÈRES pas J. Duval. Ces divergences, ainsi que la physionomie de ces insectes assez différente de celle des autres Mélandryides ou Barbipalpes, me fai¬ saient désirer de connaître la larve d’une espèce du genre Telratoma, es¬ pérant y trouver la solution de la question, jusqu’à un certain point liti¬ gieuse, de sa chssificalion. Je ne pouvais guère compter que sur la larve du T. Baudueri, et je la cherchais depuis longtemps sous les écorces tapissées de mycélium, dans les Mousses et les Lichens mêlés de moisis¬ sures, espérant la rencontrer là où parfois j’avais trouvé l’insecte parfait. Celui-ci étant bien moins rare à Sos qu’à Mont-de-Marsan, j’avais prié Bauduer d’appliquer à la découverte de cette larve son habileté et sa bonne chance. Au mois de février 1876, mon ami m’envoya une assez copieuse provi¬ sion d’Agaricus ostreatiis Jacq., recueillis sur une souche et qui, ayant attiré des Tetratoma Baudueri, pouvaient avoir reçu leurs pontes. Quel¬ ques jours après, en effet, je constatai dans ces Champignons l’existence de toutes petites larves. Ces larves pouvant être de celles qui, aux appro¬ ches de la métamorphose, quittent leur berceau pour s’enfoncer en terre, je mis les Champignons sur une grande feuille de papier fort, de manière à pouvoir les déplacer tous à la fois, et je les installai ensuite dans une cloche de verre renversée. Tous les matins, je soulevais les Champignons pour voir s’il y avait quelque chose au fond de la cloche. Le 10 mars, quelques larves apparurent. Leur forme, les bandes brunes de leur dos, les deux crochets postérieurs pouvaient faire croire à des larves de Tri- phyllus, ou de Mycetophagus, ou de Triplax, mais en les étudiant en dé¬ tail, je vis qu’elles différaient de celles de ces genres. Le lendemain matin, car c’est dans la nuit qu’elles quittent le Champi¬ gnon, d’autres larves se trouvèrent dans la cloche, et le nombre s’accrut chaque jour jusque vers la fin de mars. Après en avoir mis environ deux cents dans des verres à moitié remplis de terre où elles s’enfoncaient assez rapidement, et avoir fait aussi une large part à ma collection, je jetai successivement le reste. Je crois bien que, si j’avais tout compté, je serais arrivé à plus de cinq cents. J’entretins dans mes verres une légère humidité, et le 13 mai, à bout de patience et désireux de voir s’il y avait du nouveau, je renversai un des verres. La terre qu’il contenait me mon¬ tra tout aussitôt, à la surface qui touchait le fond du verre, des cellules toutes simples, sans aucune trace de matière soyeuse ou gommeuse, dans chacune desquelles était un insecte parfait bien mûr, et, à ma grande sa¬ tisfaction, cet insecte se trouvait être le Tetratoma Baudueri. D’autres SERROPALPIBES. TETRA TOMA 155 étaient dans l’intérieur de la terre. 11 me fallut, pour avoir des nymphes, explorer un des verres où j’avais mis des larves en dernier lieu, et là encore presque toutes les larves avaient subi leur dernière métamorphose, mais les insectes parfaits étaient encore mous et tout blancs. Je ne pus me procurer que quatre nymphes. En voici le signalement. NYMPHE Sur le front, quatre poils blanchâtres portés sur un petit tubercule, deux sur le vertex, d’autres près des bords antérieur et postérieur et sur les bords latéraux du prothorax, deux sur le métathorax, quatre, dont deux latéraux et deux dorsaux, sur chacun des six premiers segments de l'ab¬ domen, les deux suivants n’ayant que des poils latéraux, dernier segment muni de deux papilles cylindriques, brusquement terminées par une petite épine fine, cornée et testacée. En dessous on voit aussi des poils sur les derniers segments de l’abdomen et une sailhe dentiforme en dehors de chacun des articles de la massue antennaire. La larve du Tetratoma Baudueri a de tels rapports avec celle de la Phloiotrya Vaudoueri, que je crois pouvoir me dispenser d’en donner la figure. Sa forme est à peu près la même, ses mandibules, ses mâchoires, ses palpes, ses antennes, ses ocelles et ses pattes sont conformés de même. Elle se rapproche beaucoup aussi de celle du Hallomeniis humeralis que j’ai déjà publiée, mais elle diffère de l’une et de l’autre par les particula¬ rités du dernier segment. Elle appartient donc, à mon avis, à la tribu des Mélandryides ou Barbipalpes, mais elle se distingue de toutes les larves connues de cette tribu par son corps zoné de brun en dessus. Elle se courbe un peu en arc quand on l’inquiète. Comme on a pu le voir, ses évolutions sont assez rapides puisqu’elles n’exigent, même avec une tem¬ pérature peu élevée, comme celle du printemps de 1876, qu’environ trois mois. J’eus d’abord la conviction que lorsque les insectes parfaits naissent en mai, comme cela est arrivé chez moi, il doit y avoir, si les circonstan¬ ces la favorisent, une seconde génération dont les produits hivernent, puisqu’on trouve assez fréquemment l’insecte durant la froide saison ; mais mes idées sur ce point ont été modifiées par ce qui s’est passé chez moi. J’ai dit plus haut que, dès le 1 3 mai, j’avais trouvé les Tetratoma trans¬ formés sous terre et presque tous complètement mûrs j je m’attendais 156 LARVES DE COLÉOPTÈRES donc chaque matin à les voir paraître au jour, mais rien ne se montrait soit dans les verres de mon cabinet, soit dans ceux que j’exposais à l’air extérieur. Or ce n’était pas l’abaissement de la température qui retenait les insectes dans leur demeure souterraine, le plus souvent, au contraire, la chaleur était très-intense. J'en étais donc venu à croire qu’ils avaient péri, mais l’exploration d’un verre me convainquit qu’il n’en était rien. Enfin, le 6 octobre j’en vis paraître quelques-uns et les deux jours sui¬ vants ils sortirent en très grand nombre. Une semaine après ils étaient tous dehors. Je suis porté à conclure de ce fait que le Telratoma Baiidueri n’a nor¬ malement qu’une seule génération, que celle-ci, déjà formée au mois de mai, c’est-à-dire à une époque peu favorable au développement des cham¬ pignons et qui le devient de moins en moins, attend en chartre privée la saison des pluies, soit pour pondre dans les champignons coriaces qui naissent alors, soit pour se refaire d’un long jeûne et choisir ses quartiers d’hiver, sauf à profiter ensuite des premiers beaux jours et des premières conditions favorables pour s’occuper de la propagation de l’espèce. Les larves que j’ai élevées s’étaient nourries de la substance charnue du Champignon, ainsi que de ses feuillets, mais en évitant toujours de se mettre à découvert. L’insecte parfait est nocturne. Ceux que j’ai conservés dans un grand tube avec des rognures de papier étaient immobiles durant tout le jour et ne commençaient à s’agiter qu’aux approches de la nuit. Orcliesia undulata Kraatz J’ai reçu, dans le temps, de M. Fauvel, avec l’insecte parfait, la larve de cette Orcliesia trouvée par lui sous l’écorce d’un Cerisier qui recélait probablement quelque production de la nature des Champignons. Je viens de l’examiner et de la comparer avec celle de l’O. micans que je possède aussi, et je lui trouve une telle ressemblance avec celle-ci, que je me dis¬ pense de la décrire. SERROPALPIDES. MAROLIA 157 Marolia (Serropaipns) varieg^ata Bosc. Fig. 340. LARVE Long. 8-9 millim. Blanche, charnue, assez molle, presque cylindrique, à peine tétraédrique, un peu atténuée et arrondie postérieurement, pres¬ que entièrement glabre. Tête en grande partie libre, subdéprimée, peu convexe, sensiblement plus étroite que le prothorax, munie sur les côtés de quelques poils très- fins, d’inégale longueur et blanchâtres. Êpistome transversal, labre petit, semi-discoïdal et bordé de quatre ou cinq cils, ces deux organes roussâtres et paraissant en partie ferrugineux à cause des mandibules vues par transparence. Mandibules peu allongées, ferrugineuses avec l’extrémité noire. Vues de côté elles sont assez étroites, triangulaires et pointues ; vues en dessus elles se montrent larges à la base, crochues, acérées à l’extrémité, sans apparence de dent à la tranche interne. Mâchoires peu coudées, n’atteignant pas la moitié de la longueur de la tête, leur lobe assez large, assez allongé, terminé par quatre ou cinq dents de peigne assez longues. Palpes maxillaires droits, dépassant un peu le lobe, subconiques, de trois articles, le second muni d’un poil en dehors et le dernier terminé par des cils extrêmement courts. Lèvre inférieure à peine plus large que longue, presque carrée, parais¬ sant prolongée en une languette aussi large qu’elle et arrondie, sur la¬ quelle sont appliqués les palpes labiaux courts et de deux articles. Antennes de quatre articles, le premier large et un peu rétractile, le second de la longueur du précédent, mais sensiblement plus étroit et un peu renflé en dehors, le troisième plus court et cylindrique, entouré au sommet d’un verticille de quatre ou cinq petits poils ; le quatrième de la longueur du précédent, bien plus grêle, terminé par un long poil et deux ou trois plus petits, et accompagné d’un article supplémentaire un peu plus grêle et presque aussi long que lui, contre lequel il est appuyé, et visible seulement quand on observe la larve de côté. Sur chaque joue, un peu en arrière des antennes, deux taches noir⬠tres qui semblent pigmentaires, mais où une forte loupe découvre, sur la 158 LARVES DE COLEOPTERES plus antérieure, trois ocelles noirs, sur l’autre tleux', ces points disposés comme l’indique la figure et paraissant à peine saillants. Prothorax aussi long, ou peu s’en faut, que les deux autres segments thoraciques pris ensemble. Mésothorax et métathorax ayant sur le dos un pli transversal et sur les côtés un pli oblique dessinant une sorte de bourrelet. Abdomen de neuf segments, le premier plus court que chacun des sept suivants qui sont à peu près égaux, ces huit segments pourvus sur chaque flanc d’un bourrelet longitudinal et sur le dos comme sur la face ventrale d’une petite ampoule ambulatoire transversale et ruguleuse. Dernier segment plus court et plus étroit que le précédent, atténué d’avant en arrière, arrondi postérieurement et dépourvu de tout crochet ou appendice, marqué en dessous de plis qui dessinent comme un cercle de mamelons au centre desquels est l’anus. Quelques poils fins, blanchâtres et d’inégale longueur se montrent sur les côtés des segments thoraciques et des segments abdominaux ; le microscope en fait voir aussi d’autres, mais plus courts et quelques-uns fort courts et raides sur le dos et sur le ventre ; j’ai même constaté sur certaines ampoules ambulatoires de petits cils spinuliformes très-fins et très-serrés. Quant au dernier segment, il est pourvu d’un assez grand nombre de longs poils. Stigmates peu visibles, parce qu’ils ont la couleur du corps, au nombre de neuf paires ; la première, un peu plus grande et plus inférieure que les autres, près du bord antérieur du mésothorax, les autres vers le tiers an¬ térieur des huit premiers segments abdominaux. Pattes de longueur médiocre, assez robustes, mais non cornées, de qua¬ tre articles, plus un ongle subulé et corné, tous ces articles pourvus de quelques poils fins et assez longs, sauf ceux de dessous le tibia qui sont plus courts et plus raides. La Marolia a été prise aux environs de Paris en battant un fagot de sarments. J’ai trouvé ici sa larve et sa nymphe dans l’aubépine et dans des branches mortes de Chêne, et mon ami M. de Bonvouloir m’a donné des nymphes extraites par lui des branches mortes du Sapin sur lesquel¬ les, m’a-t-il dit, on prend souvent l’insecte parfait. Cette larve aime un bois ramolli par l’âge et en voie de décomposition, elle s’y pratique une cellule pour se transformer. La durée de ses évolutions est de moins d’un an. SERROPALPIDES. ZILORA 159 NYMPHE Elle est hérissée de longs poils roussâtres disposés ainsi : plusieurs sur le front, une ceinture autour du prothorax et quatre en série transversale sur le disque; quatre sur le raésothorax, autant sur le métathorax, tous ceux-ci arqués en avant; une série transversale sur la face dorsale des segments de l’abdomen, d’autres sur les bourrelets latéraux ; une série transversale de poils semblables, mais plus écartés, près du bord posté¬ rieur de la face ventrale des mêmes segments, tous arqués en arrière ; un ou deux sur les genoux, trois ou quatre sur les élytres. Le dernier seg¬ ment est muni postérieurement d’une touffe de longs poils entre lesquels ou voit deux lobes charnus terminés chacun par un crochet subcorné et visiblement relevé. Zilora fcrru^iuea Paa'k. Fig. 341. LARVE Long., 11 millim., hexapode, blanche, charnue subtétraédrique, pres¬ que glabre, terminée par deux petites pointes très-courtes et cornées. Tête en partie enchâssée dans le prolhorax, munie de quelques poils, déprimée; plus étroite antérieurement qu’à la base, à peine arrondie sur les côtés, subcornée, luisante et testacée en dessus et en dessous, avee quelques rides transversales ; marquée de deux sillons assez profonds formant un angle dont le sommet est presque au vertex et de quatre fos¬ settes obsolètes et piligères près du bord antérieur. Êpistome trapézoïdal, deux fois au moins aussi large que long, très- peu distinct du front. Labre assez développé, très-transverse, peu arrondi et môme subéchancré antérieurement, muni d’un petit nombre de cils. Mandibules assez fortes, se joignant sans se croiser, ferrugineuses dans leur moitié basilaire, le reste noir. Vues de côté, paraissant longuement triangulaires, avec la moitié antérieure un peu guillochée et l’extrémité bidentée. Mâchoires descendant jusques un peu au delà de la moitié de la tête, coudées à angle presque droit, leur lobe large, presque en forme de hache à angles arrondis et cilié de petites soies spinuliformcs. 160 LARVES DE COLÉOPTÈRES Palpes maxillaires un peu arqués, de trois articles dont le premier un peu plus court que les deux autres qui sont égaux. Un petit poil près de l’extrémité externe du second, de très-petits cils au bout du dernier. Menton lagéniforme, lèvre inférieure assez développée, prolongée en une languette arrondie presque aussi longue que les palpes. Palpes labiaux de deux articles, le premier sensiblement plus épais mais un petit peu plus court que le second. Antennes coniques, non rétractiles, de quatre articles, le premier très- gros, deux fois aussi long que le second, le troisième de la longueur du premier et muni à l’extrémité externe d’un petit poil, le quatrième très- grêle, plus court que le second, terminé par de très-petits poils et accom¬ pagné d’un article supplémentaire plus grêle encore, de moitié plus court et visible seulement lorsqu’on regarde la larve de profil. Sur chaque joue, près de la base de l’antenne, cinq ocelles noirs dont trois antérieurs assez rapprochés, en ligne un peu oblique, et deux pos¬ térieurs écartés, dont le premier est presque vis-à-vis le dernier de la série antérieure. Prothorax très- transversal, plus large que la tête, arrondi sur les cô¬ tés, presque aussi long que les deux autres segments thoraciques réuftis, lavé de roussàtre et marqué de deux dépressions obsolètes. Mésothorax un peu plus court que le métathorax. Abdomen de neuf segments, le premier de la longueur du métathorax , les six autres un peu plus grands et munis, ainsi que le premier et le métathorax, d’une ampoule ambulatoire plissée et médiane et d’un bour¬ relet de chaque côté. Huitième segment sans ampoule, mais à bourrelets, plus étroit que les précédents. Neuvième segment encore plus étroit, à peu près hémisphérique et terminé par deux courtes épines rapprochées , relevées et à peine arquées. Segments abdominaux ayant en dessous une ampoule et des plis ambulatoires. Mamelon anal subcylindrique, placé sous le dernier segment et au mi¬ lieu, quadrilobé, chaque lobe marqué d’un pli à l’extrémité. Corps presque glabre, des poils fins et pâles sur les flancs, sur le dos, le ventre et le dernier segment, et, en outre, à la face ventrale, de petits poils ciliformes destinés sans doute à faciliter les mouvements. Stigmates au nombre de neuf paires ; la première, plus grande et un peu plus inférieure que les autres, très-près du bord antérieur du méso¬ thorax, les autres vers le tiers antérieur des huit premiers segments ab¬ dominaux. SERROPALPIDES. DIRCÆA 161 Pattes écartées, étalées, débordant le corps, de cinq pièces y compris un ongle assez long et subulé; hanches glabres, cuisses et tibias égaux en longueur, ayant à peine quelques poils fins et assez longs. Je dois à l’extrême obligeance de mon ami M, Pandellé plusieurs individus de cette larve qui, d’après Gyllenhal, vit dans les troncs du Pin et du Sapin et qui se trouverait aussi sur notre Pin maritime puisque, se¬ lon le témoignage de M. Mulsant, M. Perroud a pris la Zilora sur ce coni¬ fère aux environs de Bordeaux. Les larves que j’ai reçues ont été recueil¬ lies dans les Pyrénées, vers la fin de septembre, accompagnées d’insectes parfaits; elles étaient répandues sous l’écorce d’un Sapin déjà vermoulu, mais à vermoulure humide, condition hygrométrique qui paraît leur con¬ venir, et elles se nourrissaient des couches du liber et de l’aubier. A l’époque précitée, quelques métamorphoses avaient déjà eu lieu, mais je suis persuadé que les larves qui se trouvaient alors en retard étaient destinées à attendre le printemps suivant, car en général les larves de Co¬ léoptères ne se hasardent pas à passer l’hiver à l’état de nymphe. Quoique je ne connaisse pas cette nymphe, je n’hésite pas à rapporter à h Zilora la larve que je viens de décrire. La circonstance qu’elle a été trouvée avec des insectes parfaits est déjà une présomption, et l’on arrive à la certitude lorsqu’on la compare à celle de la Melandrya caraboides dont elle reproduit tous les principaux caractères. Elle en diffère cepen¬ dant par la taille beaucoup plus petite, la tête plus aplatie, l’épistome plus grand , les ampoules ambulatoires dépourvues d’aspérités , les pattes moins étalées et surtout par les deux petites épines [du dernier segment. iftircœa (Hypnlus) quadrig;uttata Payk. Je reçus, il y a plus d’un an, de mon ami M. Valéry Mayet, sous le nom de Dircœa quadrigutlata, une larve qui fit naître dans mon esprit les doutes les plus sérieux et en apparence les plus légitimes, puisque, très- semblable à la larve de la Melandrya, elle différait visiblement de celles des Dircœa lævigata et Revelierü qui, indépendamment d’autres caractè¬ res distinctifs, ont le dernier segment terminé par deux crochets. M. Mayet, à qui j’exprimai mes doutes, m’assura qu’il n’y avait pas d’erreur dans sa détermination, et il me le démontra quelque temps après, en m’envoyant des fragments de bois de Saule dans lesquels se trouvaient des larves semblables, des nymphes et même une Dircœa à l’état parfait, soc. UNN. — T. xxm. 11 162 lauvks de coléoptères Je laisse ù mon obligeant collègue le soin de publier Thistoire des mé¬ tamorphoses de cet insecte et je me borne à dire que sa larve ressemble à celle de la Mdandrya caraboides, y compris son dernier segment inerine et les aspérités des ampoules ambulatoires. Elle n’en diffère guère que par le mamelon anal et par une plaque male et comme veloutée qui couvre les deux tiers postérieurs du prothorax, moins les côtés et un sillon médian, plaque qui, vue au microscope, est composée de spinules excessivement fines et extrêmement serrées. Cette larve, sans offrir précisément des disparates choquants avec celles de Dircœa déjà connues, s’en éloigne cependant assez pour qu’il me fût permis de croire à des différences dans les insectes parfaits. Je me suis donc mis à les étudier comparativement, et cette étude m’a réconcilié entièrement avec la larve de la D. qiiadriguttata, en m’apprenant que cette espèce ne doit pas appartenir au même genre que les D. lævigata, Revelieru et Uvida. Paykull s’en était aperçu, car pour la quadriguttata il a fait le genre Hypidus, et pour la lævigata. qui est son buprestoides, le genre Xylita. Pour Paykull, il y a, entre ces deux insectes, des différences dans les palpes, ce qui, du reste, est évident, dans les mâchoires, dans la lèvre ; j’en trouve aussi dans l’écusson et dans le dernier arceau ventral, et enfin M. Mulsant, dans ses Barbipalpes, en signale deux autres :laD quadrigut¬ tata, en effet, a le mésosternum prolongé à peu près jusqu'à l’extrémité des hanches intermédiaires et le corselet est uni, taudis que dans la lœvi- gata et les deux autres citées plus haut, le mésosternum est à peine pro- ongé jusqu’à la moitié des dites hanches et le corselet a deux fossettes écartées à la base. J’ajouterai, avec J. Duval, que les cavités cotyloïdes antérieures sont aussi très-différentes. On a fait assurément bien des gen¬ res sur des caractères différentiels de moindre valeur et moins nom¬ breux. La découverte de M. Mayet a ce grand intérêt scientifique qu’elle prouve la justesse des ap[)réciations de Paykull et la nécessité de séparer génériquement les espèces précitées. Le genre Uypulus ayant été conservé à l’espèce quercinus, la quadriguttata devra être une Dircœa, la lævigata, la livida, la Revelierii seront des Xylita. C’est avec grand plaisir qu’après m’être prononcé pour ce classement, je l’ai vu adopté par Lacordaire et J. Duval. Pareil démembrement a été provoqué par la forme des larves dans le genre Hallomenus. La larve de Vliumeralis étant terminée par deux cro- SERROPALPIDEvS 163 chels, et celle du. flexuosus ayant, au contraire, la forme d’une petite larve de Longicorne, j’avais prédit que ces insectes ne resteraient pas dans le même genre, et en effet, le premier est'demeuré Hallomenvs. le second est devenu Carida. Je pourrais citer bien d’autres exemples, comme je pourrais conclure de l’identité des larves que l’on a eu tort de séparer génériquement un certain nombre d'espèces. Les larves des Mélandryides ou Barbipalpes sont faites pour dérouter un peu les classificateurs de larves, et je reconnais quelles n’ont pas tou¬ tes cet air de parenté que l’on trouve ordinairement dans celles d’un même groupe. Les unes, en effet, ont une consistance subcoriace, un corps linéaire ou un peu atténué aux deux extrémités, des antennes et des palpes courts, les mâchoires coudées très-sensiblement et à angle droit, avec un lobe large, des pattes munies de soies presque épineuses et se dérobant sous le corps, le dernier segment assez grand, subcorné et terminé par deux crocheis (Telratoma, Hallomemis, Xylita, PliloiotryaJ, pouvant enfin se comparer, pour la forme générale, à des larves de Trogositid es , par exemple. Les autres sont charnues, molles, un peu trapues, quelquefois un peu renflées antérieurement, avec des mamelons ou ampoules ambulatoires, des antennes et des palpes un peu moins courts, des mâchoires moins brusquement coudées et leur lobe plus étroit, des pattes. moins solides, étalées, débordant le thorax, un dernier segment petit, arrondi, charnu comme le reste, inerme, sauf une bien faible exception offerte par la larve de Zilora; en un mot, présentant, quand on n’y regarde pas de trop près, la physionomie de larves de Longicornes. Si maintenant nous rapprochons ces deux formes de larves des familles et des branches établies par Lacordaire et par M. Mulsant, nous trouvons encore quelques disparates. Suivons ce dernier auteur. Première famille, celle des Tétratoraiens : larves de la première forme, avec cette particularité qu’elles sont ornées de bandes noirâtres. La deuxième famille, celle des Orchésiens, se divise en deux branches : Celle des Orchésiaires : larves de la deuxième forme ; Celle des Ilalloménaires : larves de la première forme. La troisième famille, celle des Serropalpiens, se partage en deux bran¬ ches : 1® Celle des Dircéaires, qui a deux rameaux : 164 LAKVES DE COLÉOPTÈRES Celui des Dryalates : larves de la deuxième forme ; Celui des Dircéates (1) : larves de la première forme. 2® Celle des Serropalpaires : larves de la première forme. La quatrième famille est celle des Mélandryens, contenant les genres Zilora, HypiUus, Marolia, Dircæa et Melandrya, Les larves sont de la deuxième forme, avec cette légère exception que celle de la Zilora est terminée par deux petites épines. La cinquième famille est celle des Mycétomiens, et ne comprend que le Mycetoma siiturale. J’ai vu, il y a de cela bien longtemps, chez Léon Du¬ four, des bolets venus des Pyrénées et farcis de larves qui donnèrent de nombreux individus de cet insecte, et si mes souvenirs sont fidèles, ces larves étaient coriaces et terminées par deux crochets. Elles appartien¬ draient donc à la première forme. On ne sait rien de la sixième famille, les Conopalpiens, et de la sep¬ tième, les Osphyens. On voit donc, autant que les notions acquises le permettent, que les formes des larves correspondent assez aux divisions secondaires, mais sans suivre le même ordre et, pour ainsi dire, d’une manière capricieuse. Au surplus, toutes ces larves, qu’on ne sera jamais tenté de confondre avec des larves de Longicornes, se séparent aussi, de prime abord, de celles des Trogositaires ou groupes voisins, par leurs mâchoires franche¬ ment coudées qui les reportent dans le voisinage de la grande division des Ténébrionides. De plus, elles ont pour caractères communs le lobe des mâchoires assez large et plus ou moins obliquement subtronqué, des mandibules assez étroites, bidentées ou bifides à l’extrémité, sauf peut- être celle de VAnisoxya et cinq ocelles de chaque côté. Ce caractère parait être le plus constant, mais avec cette particularité que ces organes ne sont pas toujours disposés de la môme manière, les deux postérieurs étant tantôt rapprochés entre eux et voisins des précédents, tantôt écartés et éloignés. Les nymphes présentent, outre les spinules dorsales, deux épines ter¬ minales remarquables par leur position verticale. Ces épines néanmoins ne constituent pas un caractère uniforme, car dans les nymphes de Maro¬ lia variegata et de Tetratoma Daudueri, qui sont, à la vérité, hérissées de (i) Il est bien entendu, après ce que j’ai dit plus haut, que j’en sépare la Dircwa quadrigultata pour la porter dans les Mélandryens, et que le nom de Dircéates de¬ vrait être remplacé par celui de Xylitates. MORDEILIDES. — TOMOXIA. 165 lougtj poils roussâtres sans la moindre spinule, les épines terminales sont remplacées par deux papilles cylindriques à peine relevées et brusque¬ ment terminées par une petite pointe ou crochet. MORDELLIDES- — LONGIPÈDES Mots. Tomoxia Itiguttatn Gyl, — bucepltala Costa. Fig. 342-:*l. LARVE Long., 10 millim. Corps blanc, charnu, en ellipse allongée, plus bombé en dessus qu’en dessous, revêtu, ainsi que la tête, de poils très-fins, courts, d’un blanc jaunâtre, plus nombreux sur les flancs et le dernier segment. Celui-ci conique, parsemé d’aspérités cornées et faiblement bi¬ fide à l’extrémité. Pattes ayant la forme de pseudopodes coniques, arti¬ culés. Tête sensiblement plus étroite que le prothorax, inclinée en bas si on la regarde verticalement en dessus, ovoïde si on l’observe de face, lisse, convexe surtout sur le vertex, d’un roussâtre pâle avec le bord antérieur roux, marquée d’un sillon médian qui, partant du vertex, aboutit à une fossette frontale peu prononcée. Bord antérieur faiblement échancré au milieu, profondément sur les côtés pour loger les antennes. Êpistome assez grand, trapézoïdal, deux fois environ aussi large que long, à bord antérieur légèrement concave. Labre plus que semi-elliptique, marqué de fossettes et cilié de soies roussâtres. Mandibules fortes, ferrugineuses dans leur moitié basilaire, puis noires et luisantes jusqu’à l’extrémité qui est taillée en biseau. Mâchoires un peu velues, assez fortes, visiblement coudées, descendant jusqu’à la base de la tête ; lobe un peu conique, muni intérieurement de cils roussâtres spinuliformes et dépassant le second article des palpes maxillaires. Palpes maxillaires coniques, courts et cependant pouvant déborder la tête, droits, de trois articles dont le premier pluscourtque les deux autres qui sont égaux. 166 LARVES DE COLEOPTERES Lèvre inférieure charnue, épaisse, insérée fort en arrière, arrondie l’extrémité qui atteint à peine la base des lobes maxillaires. Palpes labiaux courts, implantés un peu au-dessous du sommet de la lèvre, paraissant de trois articles qu’un examen bien attentif réduit à deux. Antennes coniques, placées contre la face externe des mandibules, com¬ posées de quatre articles, le premier sensiblement plus grand que les au¬ tres qui sont égaux en longueur, le troisième surmonté de petits poils, et le quatrième très-grêle, souvent caché dans le précédent. Tous ces or¬ ganes de couleur roussâtre très-claire. Ocelles consistant en un tubercule lisse situé sur chaque joue, tout à fait sur le bord antérieur de la tête, un peu en dessous de l’antenne et vis-à- vis le milieu de la mandibule ; sur ce tubercule onaperçoitle plus souvent trois points noirs très-rapprochés en ligne transversale. Prothorax aussi grand que les deux segments suivants réunis, non plissé sur le dos, mais très-finement striolé en travers, marqué postérieu¬ rement d’un court sillon à droite et à gauche duquel se trouvent trois tu¬ bercules disposés en triangle et constituant des aspérités roussâtres et sub- cornées. En dehors de ces tubercules, placés sur une portion un peu tu¬ méfiée du prothorax, on remarque quelquefois un petit trait roussâtre produit par une toute petite crête cornée. Mésothorax et métathorax marqués en dessus de quelques plis assez profonds, obliques ou longitudinalement arqués, et munis latéralement d’un petit bourrelet qu’on observe aussi sur le prothorax. Abdomen de neuf segments, les huit premiers plus grands que le dernier segment thoracique et plissés aussi ; trois de ces plis limitant, sur le milieu du dos, un espace transversal au centre duquel se trouve une sorte d’ampoule rétractile, et deux autres dessinant sur les côtés un bour¬ relet bien prononcé ; ces mêmes segments ayant en dessous des soies courtes et nombreuses dirigées en arrière et couverts en partie, sur la face dorsale, de spinules très-serrées et extrêmement petites, visibles seule¬ ment au microscope. Dernier segment semi-corné, conique, parsemé d’as¬ pérités piligères d’abord très-petites et de la couleur du corps, puis de plus en plus grandes, cornées, dentiformes et ferrugineuses; terminé par un court appendice droit, ferrugineux, corné, paraissant tronqué, mais en réalité étroitement bifide. Dessous de ce segment occupé, depuis la base jusque vers les deux tiers de sa longueur et sur un espace semi- elliptique longitudinal, par un gros mamelon plissé et rétractile au centre duquel est l’anus. MORDELLIDES. TOMOXU. 167 Stigmates au nombre de neuf paires, la première près du bord antérieur du mésolhorax, plus grande et située plus bas que les suivantes qui s’ou¬ vrent au tiers antérieur des huit premiers segments abdominaux. Pattes différentes de celles de toutes les larves qui précèdent , et semblables plutôt à celles des Tropideres , très-courtes , coniques , droites, charnues, me paraissant composées de cinq pièces, la basilaire consistant en une hanche épaisse, hérissée de poils antérieurement, les trois suivantes un peu inégales, tenant lieu de trochanter, de cuisse et de tibia, la première munie d’un poil antérieurement, la troisième de longs poils à l’extrémité ; la cinquième extrêmement petite, terminée par deux ou trois poils et remplaçant l’ongle. J’ai trouvé cette larve au mois de mai dans le bois ramolli par le temps de vieux échalas de Châtaignier ; je l’ai observée aussi en grande abon- bondance dans la souche d’un vieux Marronnier abattu depuis deux ans et déjà en voie de décomposition. Elle creuse une galerie longitudinale cy¬ lindrique dans laquelle elle se tient droite, avec la partie postérieure un peu inclinée ; mais si on l’en retire, elle se courbe plus ou moins et prend même l’attitude des larves de Charansonides. Ses pattes, les aspérités du prothorax, les bourrelets latéraux, les plis des segments, les soies ven¬ trales, les spiuules dorsales et enfin les aspérités et l’épine terminale du dernier segment sont de puissants auxiliaires pour l’aider à prendre des points d’appui ét à cheminer dans sa galerie, et là ses mouvements sont assez faciles ; mais à l’air libre elle est presque incapable de se mouvoir. Elle se nourrit du bois lui-même, et ses déjections abondantes encombrent la galerie dont elle a consommé les déblais. Après avoir plongé dans les profondeurs du bois, elle remonte ou se dirige obliquement vers les cou¬ ches voisines de la surface, s’y pratique une cellule et y subit sa méta¬ morphose. .NYMPHE Front parsemé de spinules droites et coniques, sauf le milieu qui est occupé par un sillon ; prothorax muni de spinules semblables sur les bords latéraux et postérieur et sur la moitié postérieure du disque, sauf le mi¬ lieu. On voit de pareilles spinules, inclinées en arrière, sur le bord posté¬ rieur et dorsal des segments abdominaux, ainsi que sur les côtés où elles forment un petit groupe bien saillant. Pygidium et hypopygidium pourvus de spinules sur leurs bords, et le premier en outre sur le dos; dernier 168 LARVES DE COLÉOPTÈRES segment terminé par deux appendices coniques, assez courts et très-diver¬ gents. Grâce aux spinules dont j’ai parlé et à la mobilité de son abdomen, cette nymphe pirouette sur elle-même avec une grande facilité. Les larves connues de la tribu des Mordellides, Longipèdes de M. Mul- sant, sont les suivantes : Mordella aculeata L., Erichson, Wiegm. Arch. 1842, p. 372. Je l’ai observée dans des branches mortes de Châtaignier et de Chêne. — M. fas- ciata F., Dufour, Ann. Sc. natur., 1840, p. 225. Dufour l’avait rencontrée dans des souches de Peuplier ; je l’y ai recueillie également, ainsi que dans des souches de Saule; M. Goureau l’a trouvée dans du bois de Chêne en décomposition (Soc. Ent. 1842, p. 181). Les descriptions de la larve et de la nymphe ont été reproduites par M. Mulsant, Longipèdes, p. 43. — M. Gacognii Muls., Mulsant, Longipèdes, p. 33. Ces larves, qui me sont con¬ nues, ressemblent entièrement à celle de la Tomoxia; elles ne m’ont paru en différer qu’en ce que les aspérités du prothorax sont nulles ou oblité¬ rées, que le dernier segment a moins d'aspérités et que la pointe qui le termine est plus grêle et non bifide, et encore ces différences ne s’appli¬ quent-elles pas à la larve de la M. Gacognii. Mordellistena fusilla Redt., que M. Mulsant rapporte avec doute àl’iwÆ- qualis, et M. Émery à la parvula, Schelling, Beitr. zur Entom, 1829, p. 96, Vallot., Mém. de l’Acad. de Dijon, 1823, p. 30, et Frauenfeld, Soc. Zool. et Bot. de Vienne, 1863. Voici les signalements d’autres espèces. ^Vlordellistena mleans Germ., — j^risea Muls., ex Emery. Fie. 352-350. LARVE Long. 8 millim. Semblable à celles des Mordella. mais facile pourtant à distinguer par son corps de couleur jaunâtre, moins trapu, plus grêle, linéaire, plus raide, plus ferme, moins subcylindrique à cause de l’apla¬ tissement de la région ventrale, par la tache rousse du dernier segment, par la corne apicale un peu plus courte et plus profondément bifide, par les pattes plus courtes et paraissant à peine biarticulées et enfin par le MORDEILIDES. — MORDELLISTENA 169 nombre des ocelles qui est de deux bien dictincts de chaque côté, sans compter d’autres caractères moins apparents. Tête bombée, presque verticale. • Êpistome et labre comme dans la larve du Tornoxia. Mandibules de même, mais, vues de côté, non obliquement tronquées au sommet, plus régulièrement triangulaires et pointues. Mâchoires, lèvre, palpes et antennes de même, seulement les palpes et surtout les antennes sont peut-être encore plus courts relativement, et dans les palpes maxillaires le premier article m’a paru extrêmement court et les deux autres égaux entre eux. Prothorax roussâtre antérieurement sur une bande transversale qui, à une forte loupe, semble très-finement chagrinée, mais qui en réalité est couverte de soies spinuliforraes extrêmement courtes et excessivement serrées, visibles seulement au microscope. Mésothorax et métalhorax marqués d’un pli semi-circulaire dont les extrémités s’appuient au bord antérieur et circonscrivent un espace con¬ vexe, lisse et un peu dilatable; le reste de leur surface, ainsi qu’un mame¬ lon latéral couvert de soies spinuliformes comme celles dont j’ai déjà parlé. Abdomen de neuf segments, les sept premiers pourvus sur chaque côté d’une forte ampoule velue, subconique, dilatable, marquée de deux plis obliques et contribuant à rendre très -tranchée la séparation des segments ; au-dessus de cette ampoule, du côté du dos, des fossettes dont une plus apparente, indiquant les points où, à la volonté de la larve, peut s’opérer une dilatation ; ces segments couverts de soies spinuliformes microscopi¬ ques, plus visibles près du bord antérieur, sur les ampoules et sur la face ventrale qui est en outre munie de poils courts et raides, dirigés en arrière. Huitième segment visiblement plus court que les autres, avec les ampoules latérales bien moins saillantes. Dernier segment subconique, de couleur rousse et de consistance presque cornée sur un espace postéro-dorsal presque circulaire, parsemé en dessus et sur les côtes, avec un espace plus ou moins libre, d’aspérités püigères d’autant plus grandes, plus cor¬ nées et plus foncées qu’on s’approche plus de l’extrémité, et terminé par un appendice court, corné, ferrugineux et nettement bifide. Mamelon anal semi discoïdal, ne s’appuyant pas à la base du segment et ne dépassant pas la moitié de sa longueur ; marqué d’un pli médian profond. Stigmates comme dans la larve de Tornoxia. Pattes ainsi qu’il a été dit plus haut. 170 LARVES DE COLÉOPTÈRES Cette larve vit communément dans les tiges de VArtemisia vulgaris, et d’après M. Mulsant dans celles de VEuphorbia Gerardiana. Il y en a quel¬ quefois un grand nombre dans une même tige qu’elles sillonnent de ga¬ leries longitudinales et parallèles dont elles consomment les matériaux et qu’elles laissent derrière elles encombrées de déjections. Aux approches de la métamorphose, elles élargissent un peu la galerie en forme de niche, ou même pratiquent une cellule spéciale et oblique se rapprochant de l’ex¬ térieur. NYMPHE Elle présente les caractères suivants : sur le front et sur le vertex des poils courts et fins portés sur de très-petits tubercules, des poils sembla¬ bles, mais sans tubercules apparents, sur le prothorax, épars sauf à chaque angle postérieur oü ils forment une petite touffe ; les six premiers segments de l’abdomen ayant de chaque côté et sur le bourrelet qui sépare le ventre du dos, une touffe de poils un peu plus épais, roussàrtres et un peu arqués en arrière, et sur le dos, à droite et à gauche d’un sillon médian, un ma¬ melon surmonté de deux ou trois poils ; septième segment (celui quiporte le pygidium) et huitième dépourvus de mamelons dorsaux, mais ayant quelques poils roussâtres sur les côtés et sur le pygidium ; dernier seg¬ ment assez velu et terminé par deux pointes blanches et charnues, à som¬ met roussâtre et subcoiné, coniques, droites, relevées, entre lesquelles vient s’appuyer la pointe du pygidium. Cette nymphe est assez vive, et grâce aux poils dorsaux et aux deux pa¬ pilles terminales, elle exécute assez prestement des mouvements de rotation sur elle-même. Vlordellistcna iiiœc|ualis Muls. (Far. parvulæ ex Emery). Fig. 357. LARVE Larve entièrement semblable à la précédente, dont elle ne diffère que par la taille un peu plus petite, les denlicules cornées et dorsales du der¬ nier segment moins nombreuses, mais plus fortes, l’espace elliptique pos- UORDELLIDES. MORDELLISTENA. 171 téro-dorsal beaucoup plus nettement dépourvu de toute aspérité, les cô¬ tés simplement velus et les pointes terminales un petit peu plus arquées en dehors. La nymphe se distinguerait uniquement par les pointes terminales qui sont un peu crochues. Je l’ai trouvée dans les liges de Daucus carotta, d’Eupatorium canna- binum, d'Echmm vulgare, de Cannabis saliva, de Cichorium intybus, de Picris hieracioides, de Solidago virga aurea,deCirsium ai'vense,,d'Ononis spinosa, d’Achillæa mille folium, d’Origanum vulgare. mordellistena nana Mots. LARVE Semblable à la précédente, mais plus petite ; dernier segment sans es¬ pace corné; aspérités de ce segment très-petites; pointes terminales droites et parallèles. Elle vit souvent isolée dans les xig&s>dQ\’ Artemisia campestris.Lu ponte a lieu vers le haut de la tige, et la larve ronge, en descendant, la partie centrale. La métamorphose a lieu près de la racine à la fin de juin et dans le courant du mois de juillet. Alordellieteiiu episternalis Mues. — Hordcllistena brevicauda Bou. — aubtruncata Muls. Mordellistena trog;lodytes Mann. — parviila Gyl. ex Em. LARVES Les larves de ces trois espèces ont la forme des précédentes, mais, ne les ayant plus sous les yeux, je ne puis signaler leurs caractères différentiels. Je me borne à dire que la première vit dans les tiges de la Centaureanigra, la seconde dans celles de \’ Euphorbia paralias, la troisième dans celles de YOriganurn vulgare. ITlordelllstena (Mordella) paniila Gyl. Fig. 358-36I. LARVE Voici une larve qui constitue une exception à celle règle dont les arti- 172 LARVES DE COLÉOPTÈRES des précédents et ceux qui suivent fournissent la justification, que les larves d’un même genre sont semblables et même souvent presque identi¬ ques. La première fois que l’ai rencontrée j’ai cru voir une larve de Cephiis, mais j’ai dû bien vite renoncer à cette idée. Je me demandai plus tard si elle ne serait pas d’une Agapanthia ou d’un genre voisin ; cette opinion ne résistait pas à un sérieux examen des organes. Ceux-ci me reportaient toujours à la famille des Mordellides, mais il existait par ailleurs de telles différences avec les autres larves de cette famille qui m’étaient connues, que je ne savais trop à quoi m’arrêter, et je me persuadais que j’en obtiendrais un insecte du même groupe, mais d’un genre particulier. La solution de cette question était dans l’éducation de la larve. M. Reve- lière, de qui je l’avais reçue après l’avoir trouvée moi-même, et que j’avais initié âmes préoccupations, voulut bien essayer de l’élever; cette tentative demeura sans succès. J’échouai moi-même ici, mais en 1872, ayant con¬ staté que ladite larve se trouvait assez habituellement dans les tiges du Dianthus armeria, je fis à l'automne assez bonne provision de pieds de cette plante, et je les laissai dehors jusqu’au commencement de juin, sa¬ chant par expérience que les larves de Mordellides, comme bien d'autres, du reste, mais plus que beaucoup d’autres, avortent si les substances dont elles vivent se dessèchent. Le mois de juin venu, j’enfermai mes plantes dans des boîtes et dans des bocaux, et vers la fin de juillet je vis apparaître quelques insectes noirs qui avaient tout à fait l’air de Movdellistena. Je fus un peu déçu, mais pourtant l’espoir d’une bonne trouvaille ne m’aban¬ donna pas, et je me hâtai de m’emparer des insectes éclos et de les étu¬ dier, J’eus beau les tourner dans tous les sens en les soumettant aux plus forts grossissements, il me fut impossible d’y voir autre chose que la vul¬ gaire Morde/Zîsiena inscrite en tète de cet article. Était-ce bien là le repré¬ sentant de cette larve qui m’avait tant intrigué et dont j’attendais autre chose ? 11 n’a plus été possible d’en douter après la naissance, en août et môme en septembre, ainsi que dans les années suivantes, d’un assez grand nombre d’individus de cet insecte et de celui-là seul. La larve dont il s’agit appartient doue à la M. pumila. Les différences qu’elle présente avec ses congénères sont, à première vue, très-tranchées, mais, au fond, elles ne portent pas une bien sérieuse atteinte à la règle générale, car cette larve reproduit ce qui caractérise spécialement celles de Tomoxia, Mordella et MordelUste-na. Comme dans ces larves, en effet, le corps est charnu, la tète est libre, les pattes sont charnues, coniques, velues et dépourvues d'ongle ; le dernier segment est terminé par un • MORDELLIDES. MORDEILISTENA 173 appendice corné et peu profondément bifide. Elle se rapproehe des larves de TomorÂa et de Mordella par ses mandibules obliquement tronquées au sommet, quand on les observe de côté, et non pointues, par ses ocelles au nombre de deux seulement, c’est-à-dire un au bord antérieur de chaque joue, marqué d’un point noir et presque aussi gros que les deux à peu près contigus que présentent sur ce point les autres larves de Mordellistena (1) ; enfin par les pattes qui, au lieu d’être courtes et bi-articulécs comme chez ces dernières, ou de trois articles, si on considère comme une hanche le mamelon basilaire, sont assez longues et ont un article de plus. Elle s’as¬ simile aux autres larves de Mordellistena par la brièveté des antennes qui sont presque entièrement rétractiles, et elle a de commun avec les unes et les autres les mâchoires, la lèvre inférieure et les palpes. Les dissemblances, qui affectent plutôt l’aspect général que les détails organiques, sont les suivantes : Le corps, moins ferme et plus cylindrique que celui des autres larves de Mordellistena qui me sont connues, est habituellement un peu courbé en arc, et il l’est sensiblement lorsque la larve est libre ; les côtés de l’abdo¬ men sont parcourus par un bourrelet visible mais étroit, bien moins sen¬ sible que dans les larves précédentes et dépourvu de cils spinuliformes ; sur le dos des six premiers segments abdominaux surgit une ampoule ambulatoire très-saillante, peu rétractile, bilobée par une dépression mé¬ diane, munie de petits poils et couverte de cils spinuliformes microscopiques très-denses; en arrière de l’ampoule la face dorsale du segment est revê¬ tue de cils semblables ; le septième et le huitième segment ont, au lieu d’ampoule, une touffe transversale de longs poils dirigés en arrière. Le dernier segment, vu en -dessus, a la même forme que celui des autres larves de Mordellistena, et il est terminé de même par un appendice corné et bifide au sommet, mais ce segment, plus velu, est blanc et charnu au lieu d’être roux et presque corné, il est dépourvu d’aspérités piligères et et il présente seulement, vers le tiers postérieur, deux petites épines incli¬ nées en arrière et assez rapprochées. Ce même segment, vu de côté, n’a pas une forme à peu près régulièrement conique, il est épais, à section trapézoïdale et parcouru par un pli profond longitudinal qui postérieure¬ ment le coupe en deux lobes. En dessus il est conformé à peu près comme (1) Fréquemment cependant on remarque que l'ocelle de chaque joue paraît double et comme formé de deux ocelles elliptiques accolés. Je suis porté à croire que c’est là la structure normale et qu’il y a en réalité quatre ocelles soudés deux à deux. LVKVRS DE COLÉOPTÈRES 174 dans les larves [nvcédenlcs de Mordellislena. Quant à l’appendice corné terminal vu de côté, au lieu d’être conique, il est comme tubuleux, mais plus ou moins obliquement tronqué ou échancré. Le dessous du corps est dépourvu de cils spinuliformes microscopiques, il est parsemé, comme le bourrelet latéral, de poils fins et raides différents de ceux qui consti¬ tuent la villosité du corps. L’attitude de cette larve, la forme et les deux épines dorsales de son dernier segment , mais surtout les singulières ampoules ambulatoires des six premiers segments abdominaux la distinguent de prime abord des autres larves de la famille, et ce qu’il y a de remarquable sans être sur¬ prenant, c’est que sa conformation concorde avec un genre de vie spécial. J'ai dit que cette conformation rappelle celle des larves à’ Agapanthia et de certains Cephus, et précisément comme ces larves elle vit dans des tiges plus ou moins fistuleuses. M. Rcvelière fa trouvée en Corse dans l’Aspho- deliis microcarpus, la Cenlaurea calcilrapa et une Psoralea qui doit être la plumosn; je l’ai vue dans des tiges d' Euphorbia characias qui m’ont été envoyées par M. Valéry Mayet, et je l’ai rencontrée ici dans le Picrishu’- racioides, la Saponaria of[icinalis, les Scabiosa succisa et columbaria, Y Euphorbia amygdaloides, le Dianthus armeria,\a. Chironia centaurium , le Lycopus Europæus et la Chlora perfoliata. Ainsi, sa structure, comme celle des larves que je viens de citer, exige que sa galerie soit plus large que son corps, et précisément à cause de cette structure, car tout s’enchaîne, la femelle, comme pour économiser du travail à la larve et lui assurer, dès le début, des conditions ffivora- bles, pond sur des plantes qui ont une galerie centrale naturelle plus ou moins étendue. Les ressemblances de cette larve avec les larves d' Agapanthia ont pour conséquence d’autres ressemblances dans les mœurs. Ainsi, contrairement ii ce qui s’observe pour d’autres larves de Mordellislena, elle vit toujours seule dans une tige. Ses congénères, plus raides et non mamelonnées, sont habituellement étroitement emboîtées dans leur galerie encombrée de déjections et de rlétritus, où elles ne cheminent qu'avec beaucoup de lenteur; elle, au contraire, se meut dans une galerie relativement large et libre dans une assez grande partie de sa longueur; elle la parcourt, soit on montant soit en descendant, avec une assez grande agilité, grâce à la souplesse de son corps et à ses mamelons dorsaux. La ponte a lieu vers le haut de la lige, la larve pénètre, dès sa naissance, dans le canal médullaire et elle ronge en descendant jusqu’au collet de MORDELLIDES. — MOHDELLISTEfiA. - ANASPIS 175 la racine où elle arrive adulte ou à peu près. Elle s'installe en ce point, y pratique une assez large cellule et y passe l’hiver; c’est là aussi qu’habi¬ tuellement elle accomplit ses métamorphoses. Je n’ai pas vu la nymphe. Iflordcllisifcna Pcrrisii Muls. LARVE Elle ressemble à celle de la itf. pimila. Elle a comme elle, sur chaque joue, un ocelle noir unique paraissant parfois formé de deux ocelles accolés, les ampoules si remarquables de la face dorsale des six premiers segments abdominaux, le dernier segment conformé de même, non corné et dé¬ pourvu d'aspérités, les pattes de quatre articles. Elle diffère par la taille beaucoup plus petite et par l’absence des deux petites épines au tiers postérieur du dernier segment. L’appendice corné terminal, vu de côté, est conique et pointu et non tubuleux et tronqué. Cette larve se développe dans la tige en partie tistuleuse de la Jasionc montana où elle est toujours seule. Ses habitudes et ses manœuvres sont celles de la larve de la JL pumila. L’insecte parfait éclôt en juin et juillet. Aiiaspis (iVlortlclla) flava L. Fie. 332-370. LARVE Long. 6 millim. Hexapode, d’un joli blanc, avec la tète roussàtre, char¬ nue, très-peu coriace, assez convexe en dessus, un peu moins en dessous, visibl'^ment mais modérément pourtant plus étroite en avant et en arrière qu’au milieu, hérissée de poils blanchâtres assez longs mais clair-semés. Dernier segment terminé par deux crochets tuberculés extérieurement. Tctr déprimée, roussàtre, nu peu plus large que longue, marquée sur le haut du front d’un trait en fer à cheval et de quelques rides Iransversales irès-lines ; bord antérieur sinueux, légèrement échancré vis-à-vis l’épi- stome. 176 larves de coléoptères Épistome transversal, surmonté du labre en demi-ellipse transversal, un peu tuméfié et cilié de petites soies roussâtres. Mandibules assez courtes, crochues, larges, Irès-dépriméos, lestacées avec le bord interne et l’extrémité d'un noir ferrugineux. Vues en dessus elles sont larges, pointues à l'extrémité, leur tranche interne est un peu sinueuse et vers le tiers postérieur se dilate à angle droit ; observées de profil elles sont très-étroites, leur extrémité est obliquement échancrée, comme bidentée, et de cette échancrure part une fine rainure qui se pro¬ longe sur une partie de la face externe. Mâchoires libres, coudées, descendant jusqu’aux deux tiers de la face inférieure de la tête, leur lobe très-court, cilié de quelques soies spinuli- formes. Palpes maxillaires assez courts, arqués en dedans, de trois articles égaux. Menton subelliptique ; lèvre inférieure courte, prolongée au milieu eu une petite languette et portant deux palpes labiaux courts, de deux arti¬ cles égaux et ne dépassant guère les lobes maxillaires. Antennes assez longues, paraissant peu rétractiles, de quatre articles, les deux premiers à peu près égaux en longueur, le troisième un peu fu¬ siforme, aussi long que les deux précédents réunis et muni de quelques petits poils, le quatrième beaucoup plus court, très-grêle, portant à l’ex¬ trémité un long poil et deux ou trois très-courts. Pas d’article supplé¬ mentaire. Sur chaque joue, en arrière de la base des antennes et vers le milieu de la longueur latérale de la tête, on aperçoit un point noir, noyé dans les tissus sans aucun tubercule ocelliforme au dehors. Je ne puis y voir que des vestiges d’ocelles. Corps de douze segments, prothorax à peu près de la largeur de la tête, carré ou plus long que large, tandis que les dix segments suivants sont plus ou moins transversaux et marqués de chaque côté d’un pli longitu¬ dinal qui dessine un bourrelet latéral. Dernier segment plus étroit que tous les autres et se rétrécissant même un peu d’avant en arrière. Vu en dessus il semble très-profondément échancré, avec les deux pointes de l’échancrure cornées et ferrugineuses, une callosité ferrugineuse et comme tranchante au fond de l’échancrure et une dépression longitudinale qui n’atteint pas le bord antérieur ; si on l’examine de profil, on voit qu’il est terminé par deux crochets assez longs, bien recourbés en haut et dont le tiers apical seul est corné et coloré. Une forte loupe montre sur le côté MORDBLLIDES. ANASPIS 177 externe de chacun de ces crochets trois tubercules et quelquefois quatre surmontés d’un long poil. Au bord interne on observe un tubercule plus petit qui, sur quelques rares individus, se dilate en une dent triangulaire assez forte. En dessous et sur un espace basilaire à peu près semi-dis- coïdal, ce segment se dilate en un gros mamelon au milieu duquel on en voit surgir un autre à surface tuberculée et au centre duquel est l’anus. Dessous du corps marqué de plis longitudinaux ou de fossettes indiquant les points où peuvent se produire des dilatations, des boursouflures propres à faciliter les mouvements. Stigmates peu apparents, blanchâtres, au nombre de neuf paires, la première, un peu plus grande et un peu plus inférieure, située très-près du bord antérieur du mésothorax, les autres vers le tiers antérieur des huit premiers segments abdominaux. Pattes médiocrement longues, médiocrement robustes, blanches comme le corps, de cinq pièces, y compris un ongle roussàtre et subcorné, héris¬ sées non de soies, mais de quelques poils blanchâtres; cuisses et tibias d’égale longueur. La larve de VA. flava aime les bois ramollis par le temps et en voie de décomposition où elle creuse lentement, car elle est peu agile et peu active, des galeries irrégulières et sinueuses. Je l’ai trouvée dans de vieux sar¬ ments de Vigne qu’avaient habités les larves du Sinoxylon sexdentatum et du Xylopertha sinuata, dans des branches presque pourries de Châtai¬ gnier qui avaient nourri diverses larves et qui en recélaient encore, dans des troncs vermoulus de Chêne en compagnie de larves du Rhyncolus punctu- Itxlus et de Mycetochares, et je'suis bien persuadé qu’on la rencontrerait en bien d’autres lieux analogues. Son développement ne paraît exiger que quelques mois, car l’insecte parfait, que j’ai obtenu plus d’une fois en avril, se montre habituellement dans les Landes dès le commencement de mai. La ponte a donc lieu dans ce mois, et la larve est presque adulte quand l’hiver arrive. Les froids l’engourdissent plus ou moins, et au re¬ tour de la belle saison elle complète sa nutrition, puis se rapproche de la surface du bois, s’y pratique une loge et se transforme en nymphe. NYMPHE Elle a la forme de l’insecte parfait dont elle présente les diverses parties disposées comme à l’ordinaire. La seule particularité à signaler réside dans les longs poils blanchâtres qui se dressent sur le front, le vertex, le 12 SÜC. 1.I.NN. T. X .III. 178 L4RVES DE COLEOPTERES dos et les bords du prothorax, les genoux et sur toute la surface de l’ab¬ domen, mais moins nombreux en dessous et plus serrés à l’extrémité qui est obtuse et dépourvue de toute papille. Beaucoup de ces poils sont bul¬ beux à la base. laulttestace» Stepii. LARVE .l’ai observé la larve de cette espèce dans des branches de Châtaignier, dans des sarments de Vigne et des tiges de Lierre mortes depuis environ deux ans. Si je n’avais obtenu l’insecte parfait, il me serait impossible de la distinguer de la larve précédente dont elle a la taille, la forme, la cou¬ leur et tous les autres caractères sans la moindre exception. Je me dis¬ penserai donc de donner son signalement et celui de sa nymphe. Aiiaspi»! inaculata Fourcr. J’ai publié dans \gs Annales de la Société entomologique , 1847, p. 29, comme appartenant à cette espèce, une larve que j’avais trouvée, avec l’insecte parfait, dans de vieux sarments de Vigne sauvage. Des observa¬ tions ultérieures m’apprirent que cette larve était celle du Lissodema litu- ratum dont j’ai dit plus haut quelques mots. Je n’ai eu ni paix ni trêve que je n’aie découvert la larve véritable ; je l’ai rencontrée et élevée dans la Vigne, le Châtaignier, le Chêne et même la Ronce, et maintenant que je suis sûr de son authenticité, je puis dire que cette larve et sa nymphe res¬ semblent tellement, à la taille près qui est naturellement un peu plus petite, ù celles de l’d. flava, que je ne pourrais en rien dire sans me répéter. Auafipi)^ inelanostoma Costa. — monilicornis Muls. J’ai suivi les métamorphoses de cette larve, que j’ai trouvée dans une souche de marronnier en voie de décomposition. Je me borne à la signa¬ ler, car, si je voulais la décrire, ainsi que sa nymphe, il me faudrait re¬ produire, sans y rien changer, ce que j’ai dit de la larve et de la nymphe de l’d. flava. MORDELLIDES. SILARIA 179 Silaria variasis Muls. Gelle-ci vient d’une vieille tige d’Aubépine vermoulue, qui en contenait plusieurs. Deux ont servi pour l’étude et pour ma collection, et des autres j’ai obtenu deux insectes parfaits. Je ne connais pas la nymphe, mais la larve est, un peu en petit, l’image fidèle de celle de VA. (lava. Les Mordellides, à l’état d’insectes parfaits, offrent deux types bien dis¬ tincts, caractérisés à première vue, l’un, qui constitue la famille des Mordelliens, par le pygidium prolongé en pointe conique et par les crochets des ongles bifides ou pectinés, l’autre, qui forme la famille des Anaspiens, par le pygidium non prolongé en pointe et par les ongles sim¬ ples. Les larves de ces deux groupes diffèrent plus encore que les insec¬ tes parfaits. Ceux-ci, du moins, présentent une certaine ressemblance de physionomie, et il est aisé de voir qu’ils appartiennent au même groupe ; mais il n’en est pas ainsi des larves, et celles des Anaspiens contrastent tellement avec celles des Mordelliens, qu’on serait tenté de les placer à une grande distance les unes des autres. Ces dernières ont un cachet tout particulier, une structure qui leur est propre : elles sont trapues, surtout celles des Mordelles, leur tête très-convexe est inclinée, leurs mandibules sont épaisses et robustes, leur dernier segment est conique, plus ou moins couvert d’aspérités, et leurs pattes courtes et dépourvues d’ongles, ressemblent plutôt à des pseudopodes qu’à de véritables pattes ; elles ont deux ou quatre ocelles caractérisés par des tubercules placés très-près de la base des antennes, et en dehors de leurs galeries elles sont presque incapables de se mouvoir. Les premières, au contraire, celles des Anas¬ piens, sont presque linéaires, sveltes et sinon agiles, du moins d’une loco¬ motion facile à l’air libre. Leur tête est déprimée et non inclinée, leurs mandibules sont larges et très-minces, le dernier segment, subdéprimé et subcanaliculé en dessus, est terminé par deux crochets recourbés ; les pattes ressemblent à celles de beaucoup d’autres larves marcheuses, ce sont de vraies pattes terminées par des ongles, et leur deux ocelles pro¬ blématiques sont à peine indiqués par deux points noirs d’apparence pigumntaire, situés sensiblement en arrière des antennes. Enfin elles ont, par leur forme générale, leur consistance, leur couleur, de tels rapports avec les larves des Cryptophagus, qu’il faut presque le microscope pour 180 LARVES DE COLÉOPTÈRES apprécier les caractères qui les distinguent. Celles-ci en diffèrent par les caractères suivants : le lobe des mâchoires est plus long et plus épineux, les mandibules sont plus épaisses, les palpes sont un peu plus longs et le dernier article des maxillaires est surmonté de tout petits cils; le troisième article des antennes n’est pas fusiforme et il porte à son extrémité, sous le quatrième, un petit article supplémentaire qui manque aux larves d’Anaspis ; les deux ocelles sont manifestés par deux points noirs assez grands, subconvexes et très-visibles, situés contre la base des antennes ; le mamelon anal fait saillie non à la base du dernier segment, mais plus en arrière ; ce segment n’a pas de callosité au fond de son échancrure, et enfin ses crochets ne présentent pas ces tubercules latéraux que j’ai trou¬ vés dans toutes les larves d'Anaspis, et qui, comme les ocelles et l’absence d’article supplémentaire aux antennes, constituent un caractère facile à apprécier. Ces tubercules sont comme un vestige des aspérités du dernier segment des larves des Mordelliens et le seul trait d’union bien apparent entre ces larves et celles des Anaspiens. De quoi vivent les larves des Mordellides? Aucun doute, n’est possible en ce qui concerne les larves des Mor délia; il est évident, en effet, car souvent on ne trouve pas d’autres larves avec elles, qu’elles se nourris¬ sent de substance ligneuse ; mais elles aiment les bois naturellement ten¬ dres et d’une facile décomposition, tels que ceux du Saule, du Peuplier, du Marronnier, ou si elles attaquent des bois plus durs comme le Chêne et le Châtaignier, elles préfèrent les branches qui ont plus d’aubier que les troncs, et elles attendent que cet aubier soit ramolli parle temps. Comme elles ne sont pas obligées de passer une partie de leur vie sous l’écorce, et que, dès leur naissance, elles plongent dans les couches ligneuses, les femelles pondent aussi bien sur les souches et les branches dépouillées de leur en¬ veloppe corticale que sur celles qui en sont pourvues. Quant aux larves des Mordellistena, il y a quelque incertitude, car M. Goureau, en parlant (Société entomologique, 1868, Bull,, p. cxiii) des larves qui habitent les tiges du Senecio aquaticus, signale l’une d’elles, appartenant à la Mordellistena subtruncata, comme étant carnassière et dévorant celles du Lixus bicolor et de l’Agromyza ænea qui vivent avec elle. J’ai cru devoir publier dans les mêmes annales (1 869, p. 466) une note par laquelle, sans contredire formellement l’assertion de mon honorable ami, j’exprime néanmoins des doutes sur la légitimité de son opinion et je réclame des vérifications nouvelles. Ces vérifications je les ai faites de mon mieux, et je suis de plus en plus porté à croire que les larves de MORDELLIDRS. - SCRAPTIIDES. — SCRAPTIV 181 Mordellistena sont phytophages. Les deux premières espèces dont j’ai parlé plus haut vivent ordinairement seules, mais non solitaires, bien s’en faut, dans les tiges de l’Armoise et de la Carotte, et elles y creusent de longues galeries dont elles consomment évidemment les déblais. Qu’elles respectassent une larve de Curculionide ou de Diptère qui se trouverait sur leur passage, je n’oserais l’affirmer, car j’ai vu des larves lignivores devenir carnassières par occasion, mais ce qu’il y a de certain, c’est que, le plus souvent, elles sont plusieurs dans la même tige et qu’elles s’y dé¬ veloppent sans paraître se rechercher et sans se nuire. Du reste, l’ana" logie de conformation entre les larves positivement lignivores de Mordella et les larves de Mordellistena est un motif de plus de croire que les goûts de celles-ci sont conformes aux appétits de celles-là. En ce qui concerne les larves d’Anaspis, ce dernier raisonnement n’est pas applicable, car on n’a pas oublié qu’elles diffèrent des précédentes par leur structure générale et par plusieurs caractères particuliers. Elles sont conformées comme plusieurs autres larves carnassières ou vidangeuses, et si je considère qu’elles vivent dans les bois vermoulus encore occupés par d’autres larves ou pleins de leurs déjections, je me sens porté à pen¬ ser qu’elles se nourrissent de ces détritus et qu’elles ne laisseraient pas échapper l’occasion d’un repas plus succulent. SCRAPTIIDES Scraptia minuta Muls. Fig. 371-379. LARVE Long. 4 1/2 millim. Hexapode, d’un blanc à peine jaunâtre, luisante, déprimée, un peu convexe en dessus, plate en dessous, étroite, linéaire, à peine un peu renflée vers le milieu de l’abdomen, assez ferme et subco¬ riace. Dernier segment très-grand et caduc. Tête presque carrée, à peine plus large que longue, très -peu arrondie sur les côtés, déprimée, lisse, de la couleur du corps, avec le bord anté¬ rieur roux; celui-ci droit. Épistome transversal, labre semi-elliptique, bordé de quelques cils. 18*2 LARVES DE COLÉOPTÈRES Mandibules ferrugineuses avec l’extrémité plus foncée, larges, assez courtes, se joignant sans se croiser, arrondies sur la tranche externe, avec une légère sinuosité un peu en arrière du sommet ; celui-ci acéré et au-dessous, sur la tranche interne, deux petites dents suivies d’une échancrure après laquelle la mandibule s’élargit en s’arrondissant jusqu'à la base. Telle est la forme de la mandibule droite, la gauche en diffère en ce que la dent la plus postérieure manque. Mâchoires un peu convexes extérieurement, comme coudées intérieure¬ ment, munies d’un lobe cylindrique terminé par quelques petits cils spini- formes un peu crochus en dedans, se prolongeant un peu au delà du second article des palpes maxillaires, Pal'pes maxillaires assez courts, ne dépassant pas au repos les mandi¬ bules, coniques, un peu arqués en dedans et de trois articles dont le second un peu plus long que le premier et un peu plus court que le troisième. Menton de deux pièces, la première ou basilaire deux fois et demie plus grande que l’autre, à côtés sinueux, la seconde presque carrée, portant la lèvre inférieure laquelle est courte, transversale, un peu échancrée anté¬ rieurement avec un prolongement médian constituant une toute petite lan¬ guette conique. Palpes labiaux courts, atteignant le niveau du sommet des lobes maxil¬ laires et de deux articles égaux. Antennes de quatre articles, le premier court, sensiblement plus large à la base qu’au sommet, le second à peu près de la longueur du précé¬ dent, ayant un petit poil de chaque côté, le troisième trois fois au moins aussi long que le second, en ellipsoïde très-peu ventru, muni de quelques petits poils de chaque côté, le quatrième plus court qu’aucun autre, légè¬ rement conique, émoussé à l’extrémité qui porte trois ou quatre soies dont la centrale est longue. Pas d’article supplémentaire apparent. Ocelles nuis ou invisibles. Région thoracique un peu plus étroite que l’abdomen, longue et éga¬ lant avec la tête au moins les six premiers segments abdominaux, Pro- tàoraj: plus long que large; mésothorax et métathorax d’une longueur égale à la largeur, un peu arrondis latéralement. Abdomen de neuf segments augmentant un peu en longueur jusqu’au quatrième, puis égaux, plutôt un peu obliques qu’arrondis sur les côtés, de sorte que les intersections ne sont mises en relief que parce que cha¬ que segment déborde un peu la base de celui qui le suit. Huit premiers segments lisses en dessus et en dessous, sans aucun pli visible, mais parais- SCRAPTIIDES. SCRAPTIA 183 sant avoir sur les côtés un imperceptible bourrelet. Neuvième ou dernier segment se détachant parfaitement du précédent, ellipsoïde et d’une lon¬ gueur tout à fait insolite, puisqu’elle égale presque celle des trois segments précédents réunis, A la base ventrale de ce segment, sur lequel je revien¬ drai plus tard, un mamelon transversal un peu extractile, susceptible de s’appuyer sur le plan de position et que je ne puis considérer que comme la ventouse anale. Sur les côtés de la tête on aperçoit trois ou quatre petils poils ; il y en a un assez court de chaque côté des segment thoraciques, et sur les côtés des huit premiers segments abdominaux un très-long et un plus court ; le dernier segment est hérissé de poils très- longs, surtout postérieurement. Si à l’aide d’une très-forte loupe on observe la larve dans le sens de la longueur, on constate qu’elle porte tant sur la face dorsale que sur la face ventrale quatre séries de poils assez longs et assez raides, mais très-fins Stigmates au nombre de neuf paires et presque visibles en dessus, mais très-difficiles à apercevoir, la première paire près du bord antér iturd mésothorax, les autres au tiers antérieur des huit premiers segments abdo¬ minaux. Pattes longues, débordant de beaucoup le corps, de cinq articles ongle compris, hérissées de quelques soies principalement sur le côté supérieur. Cette larve, peu agile du reste, a la faculté de marcher à reculons avec une grande facilité comme les larves des Cistelides. Vers la mi-mai 1871, mon ami et élève M. Émile Gobert, ayant rencon¬ tré une colonie populeuse de Lashis fuliginosus établie dans le creux d’un Châtaignier, se mit en devoir de l’explorer. Pendant qu’il en épluchait les débris tamisés sur lesquels couraient effarés de nombreux Staphyli- nides et où se promenaient l’Abræiis globosiis et le Scydmænus cerastes Saule., il aperçut de petites larves, et comme il sait le prix que j’attache à ces objets, il les mit, à mon intention, dans un tube avec de l’alcool. Lorsque je les examinai, j’y trouvai des larves de Scathopse et d’un autre diptère, probablement la Phyllomyza flavUarsis que j’ai plusieurs fois trouvée dans les fourmilière s, des larves de Slaphylinides très-reconnais¬ sables à la forme de leurs antennes et aux appendices de leur dernier segment et enfin d’autres larves qui, à première vue, piquèrent vivement ma curiosité et qui étaient de deux sortes. L’une était celle que je viens de décrire, et ceux qui ont quelque expérience des larves comprendront que j’aie été quelque peu surpris et intrigué par les dimensions de ce der¬ nier segment que je voyais tel pour la première fois. L’autre sorte de 184 LARVES DE COLÉOPTÈRES lin'ves ressemblait à celle-ci par tous ses caractères, sauf que le dernier segment, au lieu d’être très-grand et ellipsoïdal, était au contraire très- petit, moins que semi-discoïdal et même incliné vers le plan de position. M. Gobert fut témoin de ma surprise et de mon désir d’avoir d’autres de ces larves vivantes, d’avoir surtout leur nymphe, et il repartit pour se livrer à de nouvelles recherches. 11 revint portant les débris qu’il avait re¬ cueillis. Leur exploration minutieuse nous fit découvrir plusieurs larves de la seconde forme, deux de la première et des larves de l'Abræus glo- bosus, plus un individu du Batrisus venustus, le seul qui ait été rencontré dans cette fourmilière. J’étais donc ainsi en possession d’un certain nom¬ bre de larves à dernier segment très-grand, dont trois vivantes. Je com¬ mençai mon étude par celles-ci et j’en mis une sous le microscope. Pour la contenir et la contraindre à mettre en évidence les organes de la bou¬ che, je posai sur elle une petite et légère plaquette de verre ; mais à peine se fut-elle débattue un moment, que le dernier segment se détacha, et alors elle m’apparut entièrement semblable aux larves de la seconde forme, autant du moins que j’avais pu juger de celles-ci avec la loupe. J’en sou¬ mis alors deux au microscope, une morte et une vivante, je les comparai point par point avec celle qui venait de se mutiler sous mes yeux, et il me fut impossible d’y trouver la moindre différence. J’examinai, à l’aide d’une très-forte loupe, la larve mutilée : le détachement du dernier seg¬ ment avait laissé une faible cavité au-dessus du segment beaucoup plus petit qui l’avait remplacé, mais il ne s’était pas opéré le moindre écoule¬ ment et une légère pression n’en déterminait pas non plus ; la cavité était parfaitement sèche et comme tapissée d’une membrane. Le segment dé¬ taché, examiné à son tour, se montra aussi comme n’ayant reçu aucune blessure, son bord antérieur était très -réguhèrement échancré, et en l’examinant de profil on constatait qu’il était aminci de manière à avoir la forme de la cavité que son ablation avait produite. Je pris alors deux larves à long segment terminal conservées dans l’alcool, et sans presque y mettre d’intention je fis détacher ce segment de l’une d’elles en la cou¬ vrant de la petite plaquette de verre, et de l’autre en la frottant tout sim¬ plement avec un petit pinceau. Il est résulté pour moi de ces expériences que les deux sortes de larves sont absolument de la même espèce, que le dernier segment qui a, même à l’état vivant, une attache très-peu solide, est caduc et que le petit segment qui reste après la chute de celui qui le recouvrait n’est autre chose que le mamelon anal. Ces mêmes expérien¬ ces expUquent aussi pourquoi, sur une vingtaine de larves recueillies par SCHAPTIIDES. SCRAPTIA 185 M. Goberl ou par moi, il n’y en avait que six qui eussent conservé leur dernier segment ; il est en effet incontestable pour moi que le ballottement, les secousses du tamisage et le choc des matières au milieu desquelles se trouvaient ces larves ont été plus que suffisants pour le faire détacher, et que si quelques-unes l’ont conservé, c’est une bonne fortune sur laquelle il ne faudrait pas compter, à moins d’user de beaucoup de ménagements. Voilà un fait aussi curieux que l’est la larve elle-même, et dont je m’estime heureux d’avoir pu faire la constatation, tout en reconnaissant mon im¬ puissance à expliquer les motifs, à discerner le but d’une pareille bizar¬ rerie. Mais à quel insecte appartenait cette curieuse larve? Je ne pouvais l’at¬ tribuer à un Staphylinide et elle n’était pas non plus celle de VAbrœus globosus sur laquelle j’étais déjà fixé. Restaient donc les Scydmænus cé¬ rastes et Perrisii qui cohabitent avec le Lasius fuliginosus et le Batrisus venustus dont nous avions recueilli un individu. Pour être, jusqu’à un certain point, fixé à cet égard, il aurait fallu une nymphe dont la forme aurait pu me dire celle de l’insecte parfait ; mais les détritus explorés n’en avaient fourni aucune. Je me décidai alors à essayer l’éducation des deux seules larves vivantes qui me restassent et je les installai dans un tube, avec des débris. Quatre jours après l’une était morte et l’autre était devenue nymphe. Ma joie fut bien grande, car je crus le problème résolu, mais j’étais dans l’erreur. L’examen auquel je me hvrai me convainquit, en effet, que cette nymphe ne pouvait être de Scydmænus ou de Batrisus. Tout au plus pouvait-on y voir un semblant d’Eutheia, mais la longueur de son corselet m’interdisait de lui donner ce nom. Sa dernière méta¬ morphose pouvait seule me fixer; malheureusement, comme je l’avais quelque peu tourmentée pour l’étudier et la décrire, elle échoua. Je songeai alors à mon ami Bauduer. Sachant qu’il avait de fréquentes occasions de rencontrer des nids de Lasius fuliginosus, je lui fis connaître la larve en question et le priai de la rechercher et de l’élever pour obtenir l’insecte parfait. L’obligeance de M. Bauduer ne se démentit pas dans cette occasion, et un jour du mois de juin que j’étais chez lui, il me montra des larves en volière et une nymphe en tout semblable à celle que j’avais observée. Quelques jours après il m’annonçait la naissance d’une Scraptia minuta. Je ne m’attendais pas, je l’avoue, à ce résultat, mais, loin d’être tenté de le contester, je le trouvai, au contraire, parfaitement en rapport avec la forme de la nymphe qui m’aurait conduit, sans doute, à le deviner, si j’avais pu me douter que l’insecte dont il s’agit, qu’on 186 LARVES DE COLEOPTERES n’avait jamais signalé comme se trouvant avec des fourmis, vivait en leur société. Voici, en quelques mots, les caractères distinctifs delà nymphe. NYMPHE Les diverses parties de son corps sont disposées comme à l’ordinaire, et elle est hérissée de longs poils blanchâtres et mous sur le vertex, au¬ tour du prothorax, sur le mésothorax et le métathorax, sur la face dorsale et les côtés des segments abdominaux. Un poil semblable existe sur cha¬ que genou. Les segments de l’abdomen, du moins les deux ou trois qu précèdent les derniers, ont aux angles postérieurs un petit tubercule sur¬ monté d’un poil. Le dernier segment se divise en cinq lobes, deux laté¬ raux très-peu saillants et presque tronqués et trois intermédiaires beau¬ coup plus grands, bien détachés, mammiformes, sauf le médian, qui est bifide à l’extrémité. M. E. Revelière m’a envoyé de Corse des larves tout à fait semblables, recueillies par lui dans les détritus au pied des Cistes et appartenant pro¬ bablement à la Scraptia voisine de la minuta, mais formant une espèce nouvelle, qu’il m’a envoyée aussi et qu’il a prise, je crois, en fauchant. J’ignore si les détritus des Cistes étaient habités par une fourmi ; la chose est loin d’être impossible. Quoi qu’il en soit, je crois que la larve que j’ai décrite est simplement vidangeuse et que si, comme celle de Reve¬ lière peut-être, elle n’est pas essentiellement myrmécophile, elle se nourrit de détritus. Dans mes Promenades entomologiques de 1 874 j’ai cité le fait de deux Scraptia minuta observées à la fin de juin et s’introduisant dans les gale¬ ries d’une fourmilière de Lasius fuliginosus établie dans un Chêne creux et vermoulu. Ce fait confirme les habitudes et les relations de cet insecte. Plusieurs auteurs, et notamment Erichson, ont classé les Scraptia parmi lesMélandryides. Redtenbacher les avait d’abord mises dans les Mordellides, et cette opinion a été adoptée par M. Mulsant (Longiphdes). Lacordaire en a fait le type de ses Scraptiides, formant la 2° tribu des Pédilides, et J. Duvala accepté ce classement. Si d’autres larves de Pédilides étaient connues, je me hasarderais à donner mon avis. Ce que je puis dire seule¬ ment, c’est que si la larve de la Scraptia minuta n’a presque pas de OEDÉMÉRIDES. - OEDEMER4 187 points de comparaison avec celles de Mordella et de Morddlislena, elle offre cependant d’assez nombreux rapports avec celles A'Anas’pis dont elle diffère essentiellement par la forme et la caducité du dernier segment. ŒDÉMÉRIDES des Auteurs. ~ ANGUSTIPENNES Muls. Œdeniera (^Wecydallfs) flavipea F. Fig. 380-386 LARVE Long. 10-13 millim. Hexapode, charnue, blanche ou d’un blanc légère¬ ment jaunâtre, peu ou point renflée antérieurement, cylindrique, sauf qu’elle est un peu atténuée postérieurement, parsemée de poils fins de di¬ verses longueurs, ceux de l’abdomen inclinés en arrière et disposés en verticille autour de chaque segment. Tète subcornée, roussâtre, presque carrée, un peu plus large que longue si l’on s’arrête au bord antérieur, très-peu convexe, marquée sur le front d’une dépression ovale qui se prolonge jusqu’au vertex en un sillon assez profond; fort peu arrondie sur les côtés. Bord antérieur un peu sinueux, de même consistance que le reste, avec une petite tache noirâtre contre la base de chaque mandibule. Épistome avancé, trapézoïdal, à bords latéraux obliques et conséquem¬ ment plus large en arrière qu’en avant. Labre étroit, plus que semi-discoïdal, cilié de petits poils raides. Mandibules, vues en dessus, très-larges à la base jusque vers le milieu de leur longueur, puis largement et profondément échancrées en dedans, acuminées à l’extrémité au-dessous de laquelle on voit deux petites dents ; vues de côté, assez longues, sub triangulaires, avec la tranche inférieure légèrement concave, terminées par trois dents dont l’intermédiaire est la plus saillante, lisses, ferrugineuses avec les bords noirâtres jusqu’au delà du milieu, noires ensuite jusqu’au bout. Mâchoires assez fortes, médiocrement coudées, leur lobe déprimé, large, obliquement arrondi au sommet qui est cilié ou plutôt pectiné de soies roussâtres et dépasse un peu le premier article des palpes maxillaires. Palpes maxillaires grêles, de trois articles dont les deux premiers d’égale longueur et le troisième plus court. 188 LARVES DE COLÉOPTÈRES Menton presque en losange, lèvre inférieure prolongée en une très- courte languette arrondie. Palpes labiaux de deux articles, dont le premier deux fois plus long que le second qui affleure l’extrémité du lobe maxillaire. Tous ces organes très-mobiles et roussâtres. Antennes de même couleur, mobiles aussi et de quatre articles, le pre¬ mier assez gros, un peu plus large à la base qu’au sommet, le second presque cylindrique, une fois et demie au moins aussi long que le précé¬ dent dans lequel il peut rentrer en partie et portant deux petits poils laté¬ raux ; le troisième une fois et demie aussi long que le second, un peu plus large à l’extrémité qu’à la base, avec trois poils de chaque côté; le quatrième grêle, beaucoup plus court, cylindrique, terminé par une lon¬ gue soie et au moins trois bien plus petites, accompagné d’un article sup¬ plémentaire visible surtout quand on regarde la larve de profil, et qui est effilé avec la base un peu renflée, et plus long que son voisin. Sur les joues, très-près de la base des antennes et en suivant le bord antérieur de la tête, on aperçoit deux ocelles convexes, ordinairement tachés de noir, écartés et situés l’un presque vis-à-vis l’axe de l’antenne, l’autre, un peu plus gros et plus convexe, au-dessus de la base de l’an¬ tenne, dans un angle formé par une sinuosité du bord antérieur. Prothorax aussi grand que la tête jusqu’au bord antérieur de celle-ci, un peu plus large que long, un peu anguleusement arrondi au bord pos¬ térieur, lisse, nuancé de roussâtre et paraissant avoir une consistance un peu plus ferme que le reste du corps, \mésoihorax et métathorax lisses aussi, plus courts mais pas moins larges. Ces trois segments ont des poils roussâtres disposés en verticille sur les deux derniers, et formant sur le dos du premier deux séries voisines l’une de la base, l’autre du sommet et se réunissant sur les côtés. Abdomen de neuf segments, un peu plus étroits que le métathorax et se rétrécissant un peu plus à partir du septième segment. Les huit premiers segments ayant une sorte d’ampoule contractile sur chaque côté, un ver¬ ticille de soies inclinées en arrière un peu après le milieu de leur longueur et de très-petits poils raides, épars en avant de ce verticille. Neuvième segment plus court que les autres, muni de soies et de poils semblables, mais plus petits, très-arrondi postérieurement et suivi d’un faux petit segment qui n’est autre chose qu’un mamelon anal incliné sur 1 plan de position, à bord postérieur presque ogival et cilié d’assez longues soies roussâtres. Ce mamelon, vu en dessous, est comme fendu en travers, et OEDÉMÉRIDES. - OEDEMERV 189 dans cette fente se trouve l’anus. Dessous du corps lisse comme le dessus, non visiblement déprimé à la partie sternale. Stigmates elliptiques, au nombre de neuf paires, la première, plus grande et plus inférieure que les autres, près de l’insertion des premières pattes, sur un petit espace triangulaire qui a l’air de dépendre du pro¬ thorax, les autres un peu après le tiers des huit premiers segments abdo¬ minaux. Pattes assez longues et assez robustes, hérissées de quelques soies et composées de cinq pièces, savoir : une hanche très-saillante en dessous, un trochanter, une cuisse grossissant de la base à l’extrémité, un tibia un peu plus court que la cuisse et atténué de la base au sommet et enfin un ongle subulé, corné, à extrémité ferrugineuse. Vu leur longueur et leur écarte- tement à leur insertion, ces pattes débordent de beaucoup le corps. J’ai trouvé plus d’une fois cette larve dans des branches de Châtaignier mortes depuis assez longtemps pour que le bois fût devenu mou et comme spongieux. Elle y creuse pour vivre une galerie plus ou moins sinueuse qu’elle laisse derrière elle encombrée d’excréments granuleux. Elle se transforme dans une loge voisine de la surface du bois. NYMPHE Elle se distingue par les caractères suivants : des poils roux nombreux sur le front, en série transversale près du bord antérieur du prothorax, en groupe assez étendu près de chaque angle postérieur, en groupe très- clair sur le mésothorax et le métathorax, en bande assez touffue sur le dos des segments de l’abdomen, presque en touffe sur les genoux, peu nom¬ breux sur la face ventrale. Tous ces poils portent sur un petit tubercule subconique, charnu et glanduliforme, visible à une forte loupe et surtout au microscope. Le dernier segment, parsemé de poils semblables, porte en dessus à son extrémité, comme la nymphe du Phloiotrya, deux épines blanches, avec l’extrémité cornée et noirâtre, verticales et à peine diver¬ gentes, et en dessous deux papilles épaisses, charnues et obtuses. Les larves connues d’Œdémérides se rapportent aux espèces sui¬ vantes : Calopus serraticornis L. qui forme avec les Sparedrus une branche, celle des Calopaires, et dont la larve, brièvement décrite par Gyllenhal, (Act. Upsal., t. VI et Ins. suec., l. II, p. 513) et mentionnée par Erichson, 190 LARVES DE COLÉOPTÈRES constitue déjà une division spéciale, puisqu’elle est, jusqu’ici, la seule dont le dernier segment soit armé de deux petites cornes recourbées. Ditylus lævis F. Kolenati, Bull. Soc. impér. des natur. de Moscou, 1847, p. 137. Description très-étendue et sans doute complète, repro¬ duite par M. Mulsant. Nacerdes maritima Coq., Coquerel, Soc. Eut. 1848, p. 177. — JV. lep- turoides Tavm., Perris, Soc. Ent. 1857, p. 392, sous le nom de mela- n«ra, et Herklots, Tydschr. Nederl, ent. ver. 1861, p. 171, sous le nom d'Anoncodes melanura. J’ai donné à cette larve deux vestiges d’ocelles de chaque côté; vérification faite je ne trouve aucune trace de ces organes, et je n’en vois pas non pins à celle de \b. Nacerdes maritima dont je possède deux exemplaires. Ces vestiges n’étaient peut être que pigmentaires, et il est possible que l’alcool les ait décolorés. Anoncodes amœna Schmt., Dispar. Duf., Dufour, Soc. Ent. 1841, p. 5. La description et la figure donnent à tort trois articles aux palpes labiaux qui n’en ont que deux. Deux nymphes de 1’^. ruficollis ont été trouvées par M. Franz. Loew dans le bois d’un vieux baquet pourri (Abeille, 1869, p. 98). Asclera cærulea L., Heeger, Sitzber, Wien. Acad. Wiss. 1853, p. 932. Xanthochroa carniolica Gistl., Perris, Soc. Ent. 1857, p. 387. Chrysanthia viridissimaL., Westwood, Intr., t. I, p. 305. Je crois devoir profiter de l’occasion pour faire connaître trois autres larves de ce groupe. fEdemera (Cantharis) vireseens L. LARVE Cette larve, longue de 10 à 14 millim., est facile à distinguer de celle d’ÛE. flavipes, non par ses organes, mais par sa couleur. Relativement aux organes, je ne vois, en y regardant bien et en me montrant fort scrupu¬ leux, que deux petites différences. J’ai dit que les mandibules, vues de côté, se montrent terminées par trois dents dont la médiane plus lon¬ gue que les autres ; la dent latérale la plus voisine du labre me paraît plus petite qu’à l’ordinaire dans la larve dont je m’occupe. D’autre part, l’ar¬ ticle supplémentaire des antennes est un peu moins long, moins réguliè¬ rement effilé, parce qu’il se dilate à la base plus brusquement et sur une plus grande longueur. Quant à la couleur, voici ‘ce qu’il en est : OEDÉMÉRIDES. OEDEMEKA 191 La tête est en dessus d’un brun livide, avec un trait blanc partant du vertex et se bifurquant au milieu du front vers les deux antennes les¬ quelles sont, ainsi que les palpes, nn peu annelées de brunâtre. Le pro¬ thorax est brun avec une ligne blanche au milieu; sur les deux autres segments thoraciques la couleur brune, coupée aussi par une ligne blan¬ che, n’atteint pas le bord postérieur, et sur les segments abdomi¬ naux, qui n’ont pas de ligne blanche, elle s’arrête au delà du milieu, juste au verticille de poils. Le neuvième segment est entièrement brun et le mamelon anal aussi, moins la base. Les ampoules latérales, qui ont la forme de tubercules elliptiques, sont brunes pareillement. Le dessous de la tête et du corps est d’un blanc livide, avec des traces brunâtres sur le devant du sternum et sur les hanches. Cette larve est donc annelée de brun, et cela suffit pour la distinguer. En ce qui concerne la nymphe, je dois dire qu’elle est en tout comme la précédente, même pour la couleur. Au mois de juillet 1 870, durant une excursion dans les Pyrénées avec mes amis MM. de Bonvouloir et Abeille de Perrin, je m’avisai d’explorer des tiges d'Aconitum napellus de l’année précédente et gisant à terre ; je pen¬ sais y trouver quelque larve retardataire de YAgapanthia angusticollis qui aime à pondre sur cette plante lorsqu’elle est fraîche. Mon espoir ne fut pas déçu et il fut même dépassé, car j’y rencontrai de plus, et assez commu¬ nément, la larve dont je viens de parler. Je la reconnus sur le champ comme appartenant à une Œdéméride, mais la couleur m’intriguait, et je m’at¬ tendais à en obtenir autre chose qu’une Œdemera, peut-être le Mgcterus curculionoides qu’on a mis dans cette famille, qui est si commun dans notre contrée, et dont je ne puis découvrir la larve, qu’il serait pourtant, à plus d’un titre, si intéressant de connaître. Je soupçonne, je l’ai déjà dit, qu’elle vit sous terre. Je fis donc un fagot de tiges sèches, et au mois de mai 1871, je vis apparaître des individus des deux sexes de l’Œdémère montagnarde appelée virescens. J’étais fixé sans doute, mais un peu dé¬ sappointé cependant, car j’aurais désiré encore mieux que cela. Je ne dois pourtant pas bouder ma larve, et je veux dire qu’elle vit de de la moelle desséchée par la mort et ramollie par le temps des tiges her¬ bacées de l’Aconii. Plus d’une se trouve ordinairement dans une même lige. Lorsqu’elle doit se transformer en nymphe, si la tige a encore des parties pleines, elle creuse une loge entre les fibres ; si elle est creuse, elle la bouche avec des fibres sur deux points assez rapprochés, et c’est dans l’intervalle qu’elle subit sa métamorphose. Môme durant sa vie active, 192 LARVES DE COLÉOPTÈRES si la tige est tronçonnée, elle bouche les ouvertures pour se préserver du mauvais temps ou de l’invasion de quelque ennemi. Auoncodes viridipes Schmidt Voici une larve dont M. Revelière m’a envoyé de Corse plusieurs indi¬ vidus et qui vit dans les tiges d’une Carduacée, comme la précédente dans celles de l’Aconit. Il m’est impossible de lui trouver, quoiqu’elle appar¬ tienne à un genre différent, le moindre caractère qui la distingue de celle do l’éE. flavipes. Elle est seulement un peu plus grande, ce qui est sans i mportance. Je renvoie dqnc, ne pouvant mieux faire, à la description que j’ai donnée. Stenostoiiia (Leptara) rostrata F. Fig. 387-388 Cette larve est encore un fac-similé de celle de YŒdemera flavipes, et je n’ai pas, dès lors, beaucoup à en dire. Je suis parvenu pourtant à lui trouver deux caractères différentiels qui ne sont pas à dédaigner : le pre¬ mier réside dans les mandibules qui, en arrière de la dent apicale, m’ont paru avoir quatre autres dents internes, au lieu de trois, les trois premiè¬ res presque égales et obtuses, la quatrième très-petite ; le second se trouve dans les antennes dont l’article supplémentaire est de la longueur du quatrième, à côté duquel il se trouve, et au lieu d’être effilé, il est cylindrique presque autant que son voisin, et seulement plus grêle. Les ocelles ne présentent pas de différence. J’ai rencontré cette larve au bas des tiges et dans les racines de VEryn- gium maritimum sur les fleurs duquel l’insecte parfait aime tant à se poser, ainsi que dans les tiges du Diotis candidissima. Erichson, et d’après lui MM. Chapuis etCandèze, ont indiqué les carac¬ tères généraux des larves des Œdémérides. Plus tard, dans son Histoire naturelle des Angustipennes, M. Mulsant a reproduit ces caractères en les modifiant sur quelques points et les mettant en harmonie avec les nou¬ velles notions acquises. Les larves dont il s’agit ont un air de famille qui, avec un peu d’expérience, les fait aisément reconnaître. Elles présentent cependant des différences remarquables. La tête, habituellement large, déprimée sur le devant du front, sillonnée en arrière, est généralement OEDÉMÉRIDES 193 libre, ou bien peu s’en faut; mais dans la larve du Ditylus elle est, d’après la description de M. Rolenati, enchâssée dans le prothorax. La partie an¬ térieure du corps, ou thoracique, est souvent plus large que l’abdomen, et ce renflement antérieur était même considéré comme un caractère constant ; or, la forme presque cylindrique des larves (ÏŒdemera et de Stenostoma lui enlève une partie de son importance. Les organes de la tête ont une grande uniformité, les mandibules sont tridentées à l’extré¬ mité, dentelées sur leur tranche interne ; les mâchoires sont larges, les palpes longs et grêles ; les antennes, habituellement droites, sauf dans les larves de Xanthochroa et de Nacerdes qui les ont un peu coudées à partir du second article, sont assez longues, le troisième article est le plus grand, le quatrième est le plus petit ; mais personne, que je sache, n'a parlé, pas même moi, de l’article supplémentaire, qui est pourtant bien visible surtout dans les larves d’Œdemera, et dont la forme et la longueur servent à différencier des genres. Cet article supplémentaire existe, quoi¬ que je n’en aie rien dit, sur la larve du Xanthochroa, il est un peu moins long que le quatrième article, étroitement conique et pointu. Les premiers segments du corps ont sur le dos deux groupes d’aspérités séparés par la ligne médiane dans les larves de Ditylus, de Xanthochroa et de Nacerdes, mais les six premiers segments, c’est-à-dire les trois thoraciques et trois abdominaux en seraient pourvus dans celle du premier genre et les cinq premiers seulement en ont dans celles des deux autres. Ces aspérités pa¬ raissent manquer dans les autres genres; cependant M. Westvvood dit, pour la larve de la Chrysanthia viridissima, que les cinq segments anté¬ rieurs sont munis en dessus d’une double série de plaques ovales, et il les a représentées dans sa figure. La larve du Ditylus possède, sous le troi¬ sième et le quatrième segments de l’abdomen, une paire de mamelons charnus armés de trois rangées distinctes de petites pointes cornées et brunes; j’ai signalé à la même place, dans les larves de Xanthochroa et de Nacerdes deux mamelons pseudopodes coniques, obtus et divergents, dont la surface inférieure est couverte d’aspérités et de poils très-fins. M. Westwood donne aussi à la larve de la Chrysanthia dQ petits prolon¬ gements ou tubercules charnus, mais il en compte trois paires au lieu de deux, placées sous le cinquième segment et les deux suivants, c’est-à-dire sur les deuxième, troisième et quatrième segments abdominaux ; enfin les mamelons ambulatoires ont été vus par Dufour sous les troisième et qua¬ trième segments de l'abdomen de la larve de VAnoncodes dispar. Je déclare qu’ils n’existent pas dans les larves que j’ai décrites ici, pas même dans fOC. mm, — T, xriii. 13 194 LVFIVES T)E COLÉOPTÈRES celle de YAnoncodes viriclipes, à moins qne leur séjour dans l’alcool n’aii opéré leur rétraction au point de les rendre invisibles. Il résulterait de ces rapprochements que la larve du Dilylus formerait une section à part à cause des crochets du dernier segment, qu’une sec¬ tion voisine embrasserait les larves de Xanthochroa, de Nacerdes et de Chrysanthia, et que toutes les autres constitueraient une autre section dans laquelle la présence ou l’absence des pseudopodes ventraux, la forme et la longueur relative de l’article supplémentaire des antennes détermine¬ raient certaines divisions. Les larves d’Ædémerides présentent enfin un caractère qui mérite d’être signalé : il consiste dans la position de la première paire de stigmates. Ceux qui étudient les larves sont habitués à trouver, le plus ordinairement, ces stigmates près du bord antérieur du mésothorax, ou sur ce bord même, ou sur la ligne de séparation du prothorax et du mésothorax ; il n’y a guère d’exception que pour la presque généralité des larves qui ont une forme particulière, qui sont courbées en arc, comme celles des Lamelli¬ cornes, des Apatides, des Curculionides, lesquelles ont ces organes sur le prothorax, de sorte qu’en dehors de ces groupes, on serait tenté d’ad¬ mettre en principe que le prothorax est dépourvu d’ostioles respiratoires. Ici cependant on les voit sur une sorte de mamelon triangulaire déterminé par deux plis formant un angle rentrant dans le prothorax, et par le bord postérieur de ce segment qui constitue le troisième côté du triangle. Ce mamelon paraît donc faire partie du prothorax, aussi Dufour dit-il que la première paire de stigmates est placée sur ce segment. M, Westwood dit que Ingpen a trouvé la larve de la Chrysanthia dans la sanie découlant des plaies d’un Peuplier; les autres larves connues sont phytophages ou lignivores, et jusqu’ici il est constaté qu’elles aiment à se nourrir de substances qui n’exigent pas un trop grand effort de man ¬ dibules. Il leur faut la moelle des végétaux herbacés, ou des bois presque pourris. La durée normale de leurs évolutions est d’un peu moins d’un an. AXTHRIBIDES ENEDREYTES J 95 AINTHRIBIDES Lac. Euedreyfes oxyacanthæ Cu. Bris. Fig. 389-396 LARVE Long. 4 millim. Blanche, charnue, renflée antérieurement et courbée en arc comme les larves de Charansonides, des Scolytides et des Âno- biides. Pattes ayant la forme de pseudopodes. Tête luisante, roussâtre, subcornée, parsemée de points enfoncés d’où sortent des poils courts, blanchâtres et très-fins, médiocrement convexe et marquée sur le vertex d’un sillon peu apparent qui se perd dans une fossette frontale. Bord antérieur plus foncé, très-légèrement échancré vis- à-vis l’épistome qui est peu large et un peu plus étroit antérieurement qu’à la base. Lütre presque semi-discoïdal, frangé de poils très-fins. Mandibules fortes, se joignant sans se croiser, ferrugineuses avec le tiers supérieur noir. Vues en dessus, leur tranche interne est taillée en biseau un peu concave jusqu’aux deux tiers de leur longueur ; vues de côté, elles sont subtrapézoïdales avec les côtés sinueux et l’extrémité obli¬ quement échancrée. Mâchoires fortes, coudées, hérissées de soies ; lobe large, subarrondi à l’extrémité et frangé de soies dorées et touffues. A la base interne du lobe, sur un renflement de la mâchoire, surgit une épine assez longue, ferru¬ gineuse, cornée, dirigée obliquement en dedans, munie à la base de deux soies au moins. Un peu en arrière de cette épine, le bord interne de la mâchoire porte deux soies rousses, assez longues et presque spiniformes. Palpes maxillaires droits, de trois articles égaux. Les mâchoires sont susceptibles de se rapprocher, de manière à mettre leurs lobes en contact. Elles forment alors une voûte au-dessus de la lèvre inférieure qui est roussâtre, petite, insérée fort en arrière, échancrée an¬ térieurement, arrondie postérieurement, surmontée de deux palpes la¬ biaux très-courts et de deu.x articles égaux. Les antennes sont très-difficiles à voir et j’avoue que si, par analogie 196 LARVES DE COLEOPTERES avec les larves de Charansonides et d’Anobiides, je n’avais su la place oü je devais les chercher, ou bien si j’avais eu quelque exemple de larve dé¬ pourvue de ces organes, je ne les aurais pas découvertes ou j’aurais renoncé à les chercher. On finit par les voir, à l’aide d’une très-forte loupe, dans une petite cavité contre la base des mandibules, et j’y ai compté deux articles très-courts dont le premier assez gros et l’autre grêle ; mais je soupçonne qu’il y en a plus de deux. Près du bord de cette cavité on remarque un point noir et elliptique qui semble formé de deux points contigus ; j’ai même vu sur une larve ces points séparés. Ils occupent la place des ocelles, mais je n’oserais garantir qu’ils en remplissent les fonctions. Corps parsemé de poils très-fins et peu allongés, ventru à la région tho¬ racique. Prothorax plus grand que chacun des deux segments suivants et très- peu plissé ; mésothorax et métathorax marqués de plis transversaux qui simulent des intersections et rendent les séparations véritables difficiles à saisir. Abdomen de neuf segments plus plissés encore, sauf le dernier, que les segments thoraciques et muni sur les flancs d’un bourrelet formé par une double série de mamelons. Dernier segment un peu plus étroit sinon plus court que les précédents, arrondi en arrière, marqué sur le dos de deux sillons écartés et parallèles et à l’extrémité inférieure de quatre plis con¬ vergents à l’intersection desquels est l’anus. Stigmates au nombre de neuf paires, la première, plus grande et plus inférieure que les autres, près du bord antérieur du mésothorax, les autres au tiers antérieur des huit premiers segments abdominaux. Pattes assez semblables à celles des larves de Mordella, placées, comme d’ordinaire, sous les segments thoraciques et consistant en des moignons coniques formés en apparence de trois articles, mais plus sûrement de deux, le premier épais et velu, se rétrécissant assez brusquement pour constituer un semblant de second article, l’article suivant plus étroit et un peu plus court, terminé par une touffe de soies divergentes. Pas la moin¬ dre apparence d’ongle. Tout le corps, sauf quelques parties qui paraissent absolument lisses, se montre, à un fort grossissement du microscope, couvert de très- petites aspérités extrêmement serrées. A l’occasion de la larve du Lissodema denticolle, j’ai dit dans quelles conditions vit celle de VEnedreytes oxyacanthæ; il faut la chercher dans VNTHRIBIDES. — ENEDREYTES. — CHORAGUS 197 les tiges mortes d’ Aubépine et surtout dans les échalas de Châtaignier, mais principalement aux endroits où s’est développée, après un certain temps, une production cryptogamique du nom de Sphœria stigma, indice d’une altération déjà subie parle bois et cause d’une altération plus grande encore. C’est dans les couches de l’aubier ramolli que la larve dont il s’agit creuse une galerie longitudinalement parabolique qui, plongeant d’abord dans le bois, re\’ient, après un parcours peu étendu, près de la surface. C’est là que, dans une cellule façonnée à cette intention, s’opère la transformation en nymphe. NYMPHE Deux séries longitudinales de petites soies blanches sur le front; près du bord antérieur du prothorax deux mamelons écartés, hérissés de spi- nules blanches et de soies ; sur chaque côté, à la suite des mamelons, cinq spinules blanches, quelquefois moins, très-légèrement arquées en arrière, puis deux longues soies portées sur de petits tubercules ; une très-petite soie sur chaque genou, une autre semblable sur les côtés de chaque seg¬ ment de l’abdomen, sauf le dernier qui est revêtu de quelques poils très- fins ; sur le dos des six premiers segments abdominaux de petites soies presque spinuliformes, dirigées en arrière ; dernier segment terminé par deux papilles courtes, écartées et un peu divergentes. Au microscope, plusieurs parties du corps, le prothorax, les pattes, les élytres et la face ventrale paraissent couvertes d’aspérités semblables à celles de la larve, mais plus fines encore. ChorHsiis Sheppnrdi Kirby. Fi?. 397. LARVE Léon Dufour a publié dans les Annales de la Société entomologique (1843, p. 314.), l’histoire des métamorphoses de cet insecte. Si j’en parle ici, c’est que sa larve vit dans le Châtaignier et que j’ai en outre quelques additions ou corrections à faire à la description donnée par mon maître regretté, et dont voici la reproduction : « Cette petite larve, à texture souple et tendre, est courbée en hameçon 198 LARVES DE COlEOi'TEKES OU en C, à la manière de celles des Lamellicornes et de plusieurs Curcu- lionites. Elle a plus d’épaisseur à la région thoracique, ce qui la fait pa¬ raître bossue. Son corps, au lieu d’offrir un nombre déterminable de seg¬ ments, a des plis transversaux, des rides qu’il est impossible de compter et qui sont loin d’être régulières et uniformes. Toutefois, dans des cir¬ constances favorables, je lui ai trouvé le nombre normal de segments, c’est-à-dire douze. Le microscope y décèle des poils très-fins et assez longs. « Tête ronde, convexe, velue, inclinée en bas, à bord occipital entier, souvent en évidence. Quoique de la couleur du reste du corps, elle a néan¬ moins une consistance cornée. Nulle trace d’antennes ni d’yeux, malgré l’existence d’un petit point noir de chaque côté, près de l’angle antérieur, Épistome transversal, linéaire. Labre un peu plus que demi-circulaire, cilié. Mandibules brunes, robustes, triangulaires, à pointe bifide. M⬠choires oblongues, semi-cornées, hérissées, sans lobe interne marqué. Palpe maxillaire subterminal, cylindroïde, de deux articles, dont le basi¬ laire plus court. Lèvre peu distincte ou rudimentaire. Peut-être a-t-elle éludé mes recherches, et il ne faut sans doute pas considérer comme telle une plaque cornée, brune, appliquée au milieu de la face inférieure de la tête, en forme d’écusson arrondi en arrière et tronqué en avant, sans au¬ cun vestige de palpe labial. « Segments thoraciques ne se distinguant des autres que par plus de grosseur et d’élévation. Le premier plus large que les suivants, en forme de plaque un peu plus consistante. Point de pattes articulées, mais il existe trois paires de pseudopodes thoraciques, de texture tégumentaire, rétrac¬ tiles, énormes, de configuration variable suivant leur degré de contraction, tantôt conoïdes, tantôt en forme de mamelon dont le bout semble articulé au centre de celui-ci de manière à pouvoir y rentrer. « La portion de la larve correspondant à l’abdomen s’atténue à peine en approchant du bout postérieur. Celui-ci est très-obtus, entier et sans aucun appendice. » On voit par là que la larve du. Clioragus est bien voisine, par sa configu¬ ration, de celle de Y Enedrey tes. Les rapports paraîtront encore plus intimes lorscpie j’aurai dit que, contrairement à la manière de voir de Dufour, il existe des antennes au moins biarticulées et presque invisibles dans une jjetite cavité près de la base externe des mandibules ; que les mâchoires ont un lobe peu développé, il est vrai, mais visible et cilié ; que cet écus¬ son qu’il a vu entre les mâchoires n’est autre-chose que la lèvre inférieure ANTlIl’.nUDES. CHORAGÜS. 199 au-dessus de laquelle les lobes rapprochés forment un arceau, et qui porte deux très-petits palpes biarticulés ; qu’enfm le corps paraît au mi¬ croscope couvert, du moins partiellement, d’aspérités d’une finesse extrême. 11 n’y a donc, pour distinguer celte larve de celle de l’Enc- dreytes, que la petitesse de la taille (2 1/2 — 3 millim.), l’extrémité bifide des mandibules et la conformation du premier article des pseudopodes, qui ne se rétrécit pas de manière à faire croire à trois articles au lieu de deux. La larve du Choragus vit [soit dans l’Aubépine, soit dans les échalas de Châtaignier, dans les mêmes conditions que celle de VEnedreytes. « Elle habite isolément, dit Dufour, dont j’ai bien des fois vérifié les observa¬ tions , une galerie simple droite ou à peine courbe, creusée dans le liber pour les grosses branches et pénétrant l’axe même pour les rameaux de petite dimension. Elle s’y nourrit de la substance même du bois qu’elle ronge petit à petit, et elle doit être fort sobre, puisque, dans les quatre ou cinq mois de son existence comme larve, sa galerie n’acquiert pas plus de7 à 8 millimètres de longueur. Aux approches de sa transformation en nymphe, son instinct la porte à ronger sa cellule de manière à faire aboutir celle-ci à l’écorce où l’insecte ailé pratique un trou rond pour prendre son essor. » NYMPHE Elle est, comme celle de YEnedreytes, couverte d’aspérités presque imperceptibles et terminée postérieurement par deux papilles divergentes ; mais elle en diffère par les caractères suivants : elle a, de chaque côté du prothorax, au tiers supérieur, quatre papilles ou bulbes surmontés d’une soie, et à la base du même segment une rangée d’assez longues soies dirigées en avant. Je n’ai pu apercevoir de soies ni sur les côtés des segments ni sur leur face dorsale. Les espèces de la famille des Anthribjdes dont on connaît les métamor¬ phoses sont les suivantes : Cratoparis lunatus F., espèce des États-Unis, CHAPUiset Candèze, Catal. des larves, p. 200. Brachylarsus scabrosus F., Fuistch, Beschreib. von ail. Insckt. Deutsch. 1720, p. 36. — Latreille, Hist. mat. des crust. et des ins. t. II, p. 37, et Valllot, Ann. des sc. natur. 1868. p. 68, sous le nom de A7ithribus marmoratus. 200 lARVES DE COLÉOPTÈRES B. varius F. Dalman, Swedish. Trans., 1824. — Ratzeburg, Die Forst., t. I, p. 99 et Nordlinger, Eiilomol. zeit. zu stelt. 1848, p. 230. Arœcerus coffeæ F., fasciciUatus De Geer. — Lucas, Soc. Ent. 1861, p.399. Je puis y ajouter les espèces suivantes ; Troplderes (Autliribus) albirostris Herbst. Fig. 398-399. LARVE Cette larve, longue de 6 à 7 millim., est d’un blanc pur avec la tête roussâtre; elle ressemble tellement à celle de YEnedreytes, que je pourrais lui appliquer mot à mot la description que j’en ai donnée, sauf un seul point qui concerne les mandibules. Celles-ci, vues en dessus, sont moins pointues et leur tranche interne est taillée en biseau non concave et un peu sinueux à cause d’une petite entaille qui existe vers le tiers du biseau ; vues de côté, elles sont un peu plus étroites, triangulaires avec les côtés à peu près droits, le sommet un peu arrondi et une fossette oblique et et bien limitée près delà base. J’ajoute 1° que le labre est marqué de deux fossettes ; 2® qu’aux pseudopodes, au point où, dans la larve de YEnc~ dreytes, se rétrécit le gros mamelon basilaire, il existe un pli, de sorte que les pseudopodes paraissent formés de trois articles ; 3® que les aspé¬ rités qui couvrent le corps sont plus apparentes, ce qui tient uniquement à la taille de la larve. L’épine interne des mâchoires est bien visible dans cette larve. Vers la fin du mois de juillet, j’en ai trouvé plusieurs individus, avec des nymphes et des insectes parfaits récemment éclos, dans l’aubier d’un Peuplier d’Italie abattu depuis plus d’un an. La galerie que la larve creuse dans le bois est longitudinale, peu étendue et peu profonde, et la méta¬ morphose s’effectue près de la surface. NYMPHE La nymphe diffère très-sensiblement de celle de YEnedreytes. Le rostre porte, sur deux rangs, des épines sétacées, subcornées, roussâtres, ver¬ ticales et de grandeur très-inégale, dont deux basilaires longues ; on voit AiNTHRlBIDES. TROriDERES 201 aussi de petites épines sur le front et sur les côtés ; derrière les yeux et sur le vertex s’élèvent, semblables à deux cornes, deux épines subulées et divergentes. Le prothorax est simplement parsemé de poils blanchâtres, très-courts et d’une finesse extrême. L’abdomen paraît composé de neuf segments ; les huit premiers ont de chaque côté un mamelon surmonté d’une épine subulée, arquée en arrière et entourée de poils très-fins. Le dernier segment se termine par deux épines subulées et un peu diver¬ gentes placées une à chaque angle et sous laquelle se trouve une autre épine bien plus courte. Au microscope, on voit de petits poils sur le dos, et toutes les parties du corps, y compris les pattes, les élytres, etc., cou¬ vertes d’aspérités. Tropideres (.%nthribiis) sepicola Herbst Fig. 400-401 LARVE Larve entièrement semblable à la précédente et à celle de VEnedreyies. Elle diffère seulement par les mandibules qui, vues en dessus, ont le biseau sensiblement sinué et, vues de côté, sont plus près de la forme triangulaire que dans cette dernière larve et non arrondies au sommet, comme dans celle du T. albirostris, mais tronquées obliquement et même un peu échancrées, avec une courte rainure. Elles ont aussi près de la base unefo.ssette oblique. Les pseudopodes sont conformés comme dans cette larve, et les aspérités qui couvrent le corps sont bien visibles. .l’ai observé la larve du T. sepicola dans des branches mortes de Charme et de Chêne, et je suis convaincu qu’elle vit aussi dans celles du Châtai¬ gnier dont les fagots m’ont quelquefois donné l’insecte parfait. Je ne connais pas la nymphe. Tropidcres (.4nthribu8) nivcirostris F. Fig. iOl-m. LARVE Voici une autre larve dont la description est inutile, à cause de sa re-s- semblance avec les deux précédentes. On y retrouve la soie spiniforme de •202 LARVES DE COLEOPTERES la base interne des lobes maxillaires, le point noir ocelliforrae près du bord de chaque cavité antennaire, les aspérités du corps. Un seul carac¬ tère permet de la distinguer : il réside dans les mandibules qui, vues en dessus et surtout de côté, sont au sommet franchement bifides ou divi¬ sées en deux dents dont l’inférieure un peu plus longue que l’autre. Les pseudopodes, y compris le gros mamelon qui servirait de hanche, sont nettement de trois articles. J’ai trouvé plusieurs de ces larves dans des branches mortes de Chêne ; celles que j’ai laissées en repos m’ont donné l’insecte parfait, mais je n’ai pas vu la nymphe. l'^Biedreyteis, liilaris ScH. LARVE Sa larve et sa nymphe sont les images fidèles de celles de YE. oxyacanthæ, et comme je n’ai pu y trouver la moindre différence, je m’abstiens de tout détail et je me borne à dire que cet Ânthribide pond ses œufs sur tiges mortes du Genêt à balais, surtout vers le collet de la racine. On le prend en battant les pieds morts ou mourants de cet arbre, et mon ami Bauduer en a capturé, à la fin de juin 1870, plus de deux cents par ce moyen. Antitribus aBbinsia L. Fig. 404-40G. LARVE Long. 9-10 millim. Elle ressemble beaucoup aux précédentes; comme elles, clic est très-convexe en dessus, presque plane en dessous, plissée, brièvement pubescente, courbée en arc ; mais sa partie thoracique étant plus renflée, elle a, plus encore qu’elles, la physionomie d’une larve d'Apate. Sa tête est luisante, d’un jaunâtre pâle, avec le bord antérieur liseré de ferrugineux ; elle est sur son tiers antérieur marquée de points plus serres sur les côtés, et le milieu du front a deux fossettes oblongues. Vdpistome n’est guère plus large que le cinquième de la largeur anté¬ rieure de la tête elle labre, frangé de poils roussâtres, est un peu plus ((ue semi elliptique. AiNTimiBIDES. ANTHRIBUS 203 Les mandibules, noires avec la base ferrugineuse et luisantes, sont, vues en dessus, étroitement bidentées, et, vues de côté, très-nettement divisées en deux dents coniques, la supérieure un petit peu plus longue que l’au¬ tre ; la face externe porte deux fines carènes, une transversale arquée, une autre longitudinale partant de celle-ci et aboutissant à la base. Près de la base de la tranche supérieure on remarque une apophyse dentiforme. Les mâchoires sont obliques, mais non coudées, très-velues, roussà- tres et un peu rugueuses, leur lobe est large, très-frangé de poils fauves, mais je n’ai pu voir à sa base interne cette épine que présentent d’autres larves de la même tribu, et j’ose affirmer qu’elle n’existe pas dans celle-ci. Les palpes maxillaires sont de trois articles égaux. La lèvre inférieure est carrée, sans languette apparente, et surmontée des palpes labiaux de deux articles à peu près égaux, le premier beau¬ coup plus gros que le second. Dans cette larve, relativement de grande taille, on constate, de manière à ne plus conserver aucun doute, l’existence des antennes ; elles sont logées dans une cavité étroite, placée près du milieu de la base des man¬ dibules et bordée supérieurement d’une callosité roussâtre un peu élevée ; elles sont complètement cachées dans cette cavité, et on ne peut guère les voir qu’en regardant verticalement. Je n’ai pu compter le nombre de leurs articles, mais je suis porté à croire qu’il est de plus de deux. Je n’ai trouvé aucun vestige d’oeeWe, Le corps ne donne lieu à aucune observation, je dirai cependant que les spinules qui le couvrent sont extrêmement fines et moins visibles que dans la larve bien plus petite du Tropideres albirostris. Le dernier segment vu de face par derrière, est trilobé, il a sur le dos une dépression carrée, limitée de chaque côté par un pli profond, et il est marqué en arrière d’un sillon assez fin ; vu en dessous, son bord supérieur est bisinueux, et son aire est marquée d’un pli arqué en ogive dans lequel sont trois autres plis convergents dont la jonction indique la place de l’anus. Les stigmates sont verticalement elliptiques, la première paire, sensi¬ blement plus grande et à peine plus inférieure que les autres, est placée très-près du bord antérieur du mésothorax. Les pseudopodes sont plus courts qu’à l’ordinaire et très-velus ; ils m’ont paru formés de trois articles, si l’on considère comme une hanche le ma¬ melon charnu qui les porte sur le second et le troisième segment, mais qui est bien insignifiant ou nul sur le premier. J’ai trouvé cette larve dans une branche morte d’ Aulne de quatre cenli- 20f LARVES DE COLÉOPTÈRES mètres environ de diamètre, et j’ai pris quelquefois, au mois de mai, l’in¬ secte parfait sur des pieux de cette essence. Elle passe sa vie dans l’inté¬ rieur du bois où elle creuse une galerie longitudinalement sinueuse et peu étendue, qui se rapproche de la surface lorsque la métamorphose doit avoir lieu. Je n’ai pas vu la nymphe. Comme on a pu le voir par ce qui précède, les larves des Ânthribides forment, ainsi que les insectes parfaits, un groupe très-naturel et parfaite¬ ment circonscrit. Leur forme arquée les rapproche des larves d’Anobiides, d’Apatides, de Ptinides et de Curculionides, mais leur faible villosité, la forme de leurs mandibules, etc., les détachent des trois premières, les palpes maxiüaires de trois articles et la forme de la lèvre inférieure les séparent des dernières, et elles se distinguent de toutes ces catégories par ces pseudopodes dont nous ne trouvons guère les analogues que dans les larves des Mordellides. Sur huit genres européens on connaît les larves de sept, et si on les compare entre elles, on trouve de bien faibles différences consistant dans la forme des mandibules et un peu aussi des pseudopodes. Celles-là sont bifides ou simples, arrondies ou tronquées au sommet, cl leur biseau est uni, ou sinueux, ou entaillé; ceux-ci sont de deux ou pa¬ raissent de trois articles, et tous sont dépourvus d’ongle ; mais il en serait autrement pour la larve de YArœcerus. « Les pattes allongées, dit M. Lucas, assez robustes, sont d’un testacépâle; les tubercules pédigères sont sail¬ lants et les deux articles qui composent ces organes locomoteurs sont hé¬ rissés de soies très-fines et allongées; quant à l’article terminal ou l’ongle, il est court, légèrement courbé et aigu. » Il est à regretter que mon savant ami n’ait pas, par une figure, rendu cette partie de sa description plus intelligible, et je crois qu’il y a là matière à révision. 11 donne comme moi trois articles aux palpes maxillaires, mais nous sommes sur ce point en désaccord avec MM. Chapuis et Candèze qui n’en ont compté que deux dans la larve deCratoparis lunatiis.NoMS sommes également en dissidence en ce qui concerne les palpes labiaux qui, d’après ces derniers savants, seraient uni-articulés, tandis que, dans les autres larves connues, ils ont deux articles. Il y a donc, là aussi, une double vérification à faire. La question des antennes a d’autant plus d’importance qu’il n’existe pas, que je sache, de larve qui en soit dépourvue. Or Dufour a déclaré, mais à tort, comme je l’ai dit plus haut, que la larve du Choragus est privée de ces organes. Selon MM, Chapuis et Candèze, les antennes sont « re- AINTHRIBIDES 205 présentées par un petit tubercule mousse situé en dehors des mandibules, » et M. Lucas dit à ce sujet : « Sur les côtés latéro-antérieurs, près de la naissance des mandibules, on aperçoit une petite saillie d’un jaune testacé et qui, exposée à un fort grossissement, m’a paru composée de deux arti¬ cles dont un basilaire très-court ; quant au second, il est plus allongé et implanté dans la partie médiane du premier article ; ne faudrait- il pas considérer ce petit appareil comme étant le représentant des antennes ? » Je crois avoir levé toute incertitude à cet égard en assurant que j’ai vu ces organes sur toutes les larves que j’ai observées, et en précisant la place qu'ils occupent. En ce qui concerne les ocelles, presque tous les observateurs ont vu un point noir près de la base de chaque mandibule ; mais nul n’a osé affirmer que ces points sont des ocelles. Je ne serai pas, à cet égard, plus affirma¬ tif, parce que les points dont il s’agit ne sont pas ordinairement saillants, tuberculiformes, et qu’ils ressemblent plutôt à des taches pigmentaires ; mais je les ai vus quelquefois convexes, et s’ils ne constituent pas de vé¬ ritables organes de vision, ils en sont du moins des indices qui ont leur valeur caractéristique dans le diagnostic de ces sortes de larves. On a déjà vu que la larve de YAnthribus albinus en est dépourvue, et il en serait de même de celle du Cratoparis lunatus; mais il est très-possible que cette exception ne soit pas constante. Aucune divergence n’existe sur la position des stigmates et en particu¬ lier de la première paire qui est invariablement située près du bord anté¬ rieur du mésothorax. Ce fait n’est pas dépourvu d’intérêt si l’on considère que, dans les larves courbées en arc, telles que celles des Lamellicornes, des Apatides, des Anobiides, des Ptinides, des Charansonides, des Scoly- tides, des Bruchides, ces orifices respiratoires débouchent près du bord postérieur du prothorax, ou sur la ligne qui sépare ce segment du méso - thorax. Cette particularité m’avait d’abord paru commandée par cer¬ taines nécessités physiologiques propres aux larves de cette structure, et digne dès lors des recherches des anatomistes; mais les larves des An- thribides déroutent cette hypothèse. Il n’en reste pas moins établi que la plupart des larves à corps arqué échappent à cette règle à peu près géné¬ rale qui veut que la première paire de stigmates soit, dans les larves de Coléoptères, placée sur le mésothorax. La difficulté que présente, vu leur ressemblance, la distinction môme générique des larves des Anthribides, diminue lorsqu’on peut observer les nymphes. On a vu que celles des Tropideres, des Enedreytes et des Cho 206 LAIWES T)F, COLKOI'TÈRES ragiis offrent des différences très-appréciables, et d’après la description donnée par M. Lucas, celle de YAræcerus serait aussi très-facile à dis¬ tinguer par sa tête entièrement glabre, par son abdomen parcouru de chaque côté par des saillies charnues hérissées de poils et terminé par deux tubercules. Généralement parlant, les larves des Anthribides européens sont ligni- vores; elles vivent, celle du Platyrhimis latirostris dans le Hêtre, l’Aulne, le Bouleau ; celle du Tropidares albirostris dans le Peuplier ; celle du T. sepicola dans le Charme, le Chêne et très-probablement le Châtaignier; celle du T. pudens daijs le Chêne vraisemblablement, puisque je l’ai pris, et Bauduer aussi, en battant des branches sèches de cet arbre ; celle du T. niveirostris dans le Chêne et dans le Coudrier ; celle du T. curtirostris dans le Chêne vert, le Chêne tauzin et le Lentisque; celle du T. maculosus dans l’Orme, M. Bauduer en ayant obtenu un grand nombre d’un Orme mort ; celles des Enedî'eytes hüaris et oxyacanthæ, la première dans le Genêt à balais, la seconde dans le Châtaignier et l’Aubépine ; celle de VAnthrïbus albinus dans le Chêne, le Bouleau, l’Aulne et le Saule ; celle de l’Aræcenis coffeœ dans les tiges d’une espèce de Gingembre et même, d’après M. Lucas, dans les graines du Café, du Cacao, etc.; celle de mon Brachytarsus fallax dans les branches du Chêne tauzin et du Chêne-liége ; celle AviChoragus Sheppardi dans le Châtaignier et l’Aubépine; celle du Choragus piceus dans les branches mortes du Prunier épineux, selon la constatation de Bauduer. Mais, d’après les observations de plusieurs naturalistes dignes de foi, Dufour, Dalman, Vallot, Ratzeburg, Leunis, il y aurait une exception à faire pour les larves des Brachytarsus scabrosus et varias qui auraient été observées dans des Coccus vivant sur l’Orme, la Spirœa salicifolia et le Pin. M. Bellevoye a pourtant affirmé, sans avoir convaincu M.Laboulbène, (Soc. Ent,, 1858, p. cxl) que les larves du B. varias « se nourrissent du bois de vieux Poiriers à l’endroit oü les branches ont été coupées ras du tronc. » Dans tous les cas, il reste à faire, sur les mœurs de ces insectes, des observations qui, de ma part, sont demeurées sans résultat, mes re¬ cherches dans les Coccus des arbres ne m’ayant conduit à la découverte d’aucune espèce de ce genre intéressant. Pour la première fois, au mois d’avril 1872, j’ai pris, et cela en assez grand nombre, le B. scabrosus sur des Pommiers en fleur dépourvus de tout Coccus. On ne peut, à la vérité, en rien conclure de positif, mais ce fait appuierait, jusqu’à un cer¬ tain point, l’affirmation de M. Bellevoye. ANTHRIBIDES CUnCULIONlDES 207 Plusieurs auteurs d'un haut mérite, Lalreille, Seliünherr, J. Duval, ont compris les Anthribides et les Bruchides dans les Curculionides ; d’autres, et notamment M. Redtenbacher, ont formé une famille à part de ces deux groupes réunis. M. Jekel seul, si compétent pour cette catégorie d’insectes, a pensé que chacun d’eux devait constituer une famille spéciale, et La- oordaire a complètement adopté cette opinion. Elle se trouve confirmée par l’étude des larves, et, après ce qui précède, nul ne contestera que celles des Anthribides, par plusieurs caractères et en particulier par les palpes maxillaires tri- articulés, par leurs pseudopodes et par leurs nym¬ phes, n’aient le droit de former une famille distincte de celles des Curcu- lionides et des Bruchides. Quant aux Bruchides, probablement tous spermophages, leurs larves ressemblent extrêmement à celles des Curculionides. Comme elles, elles sont apodes et me paraissent avoir les palpes maxillaires biarticulés ; mais elles s'en séparent, à mon avis, par leurs mâchoires un peu moins cou¬ dées, leur lèvre inférieure moins cordiforme et surtout par le segment anal qui, au lieu d’être quadrilobé, est seulement marqué d’un petit pli transversal. Je suis donc d’avis que les Bruchides doivent constituer une tribu dis¬ tincte. CURCULIONIDES Arrivé à cette partie de mon travail, je crois devoir modifier momenta¬ nément mon plan, sauf à y revenir ensuite. J’ai dit, en commençant, que mon premier but avait été de publier l’histoire des insectes vivant dans les échalas de Châtaignier, puis que j’avais agrandi mon cadre de manière à embrasser tous les insectes du Châtaignier, et qu’enfin, pour donner à mon œuvre plus d’importance scientifique et plus d’utilité, et pour pouvoir me permettre quelques ob¬ servations comparatives et quelques généralités, je m’étais laissé entraî¬ ner à décrire les larves nouvelles indépendantes du Châtaignier, mais dont les familles avaient un représentant dans les insectes de cet arbre. Jusqu’ici j’ai été fidèle à mon programme ; mais en face de l’immense cohorte des Curculionides, je sens que je dois m’en écarter. 208 LARVES DE COLÉOPTÈRES Ce n’est pas que le Châtaignier ne nourrisse aucune larve de cette co¬ horte; il y en a une, en effet, dans son fruit, celle du Balaninuî elephas, mais je ne lui connais que celle-là, de sorte qu’il est plus pauvre que le Chêne, où l’on trouve celles du Balaninus glandium, du Magdalinus flavi- cornis et de plusieurs Orchestes. Ce n’est pas non plus, bien s’en faut, que les matériaux me manquent. J’aurais, au contraire, bien des larves à ajouter à celles qui sont connues ; mais ces larves, malgré la différence des genres et même des groupes, ont le plus souvent une telle ressem¬ blance, qu’il serait sans intérêt de les décrire ou fastidieux d’en donner la nomenclature en répétant presque toujours les mêmes choses, en re¬ produisant les mêmes caractères, sauf quelques différences de forme et de couleur. Les larves des Longicornes, dont il sera question ci-après, ont aussi, à la vérité, une grande uniformité de structure, si bien qu’à première vue on reconnaît presque toujours la tribu à laquelle elles appartiennent; mais la longueur ou l’extrême brièveté de leurs pattes ou même l’absence totale de ces organes, les variations dans la forme de leur tête et en par¬ ticulier de leurs mandibules, dans la largeur de l’épistome, dans la lon¬ gueur des antennes, les caractères remarquables que présentent, d’un genre à l’autre, et plus encore d’une famille à l’autre, la plaque dorsale du prothorax et ce que j’ai appelé les ampoules ambulatoires, donnent à l’étude de ces larves l’intérêt qui résulte de la variété, la valeur scientifi¬ que qui naît de la précision et de la constance des caractères, l’impor¬ tance philosophique des vues et des déductions comparatives. 11 n’en est pas ainsi pour les Curculionides où une larve de Balaninus ou de Rhynchites ressemble à s’y méprendre à celle d’un Thylacites ou d’un Strophosomus, une larve de Magdalinus à celle d’un Ceutorhyn- chus, etc. Il n’est pas à dire cependant que toutes les larves soient jetées au même moule. Il y a, au contraire, dans le nombre, des différences très-tranchées, mais elles n’ont pas l’intérêt scientifique que présentent les larves de Longicornes, par exemple, lesquelles vivant dans le même milieu, dans le bois, sous les écorces, dans les tiges des plantes, offrent néanmoins, selon les genres, des particularités très-appréciables et très- distinctes. Généralement ces différences tiennent plutôt au genre de vie des larves qu’à la famille dont elles dépendent. Ainsi que je l’ai dit à propos de la larve du Bmchycerus albidentatus (Soc. Eut. 1874, p. 127), « il est assez naturel que des larves mineuses de feuilles, comme celles des Ramphus et des Orchestes, ne soient pas CUnCUlIONIDES 209 constituées comme celles des Phylonomas et des Ciomis, qui vivent à ciel ouvert sur des plantes exposées à de violentes oscillations; que celles-ci diffèrent de celles des IHssodes qui rampent sous les écorces, ou des Lixvs qui cheminent dans des galeries cylindriques ; que ces dernières enfin, pour ne pas pousser plus loin mes comparaisons, aient une autre struc¬ ture, d’autres attitudes que celles qui, comme les larves des Balaninus, des Anthonomus, de certains Ceutorhynchiis, vivent dans des milieux très-limités, tels que des fruits, des boutons à fleurs, des galles. » Quoi qu’il en soit, aujourd’hui qu’on a décrit ces formes diverses aux¬ quelles probablement l’étude des larves exotiques en ajoutera d’autres, et n’ayant aucune forme nouvelle à y ajouter, je n’ai vu aucun intérêt à me lancer dans la monotonie de signalements uniformes. J'ai mieux aimé suivre une autre marche qui est celle-ci : Comme type de la structure du plus grand nombre des larves de Cur- culionides et de la forme de leurs organes les plus essentiels, forme con¬ stante dans celles qui sont connues jusqu’ici, je donnerai la description détaillée de la larve du Balaninus elephas, puisqu’elle vit dans le fruit du Châtaignier, puis, comme pour les autres tribus, je produirai, autant qu’il me sera possible, la nomenclature des espèces dont les larves ont été plus ou moins décrites, enfin je passerai sommairement en revue les différentes familles pour dire ce que l’on sait déjà et ce que mes observa¬ tions personnelles m’ont appris de leurs mœurs. Je me persuade que cette manière de procéder aura son utilité et son intérêt. Bnlaniuus elcplias Gvll. LARVE Long. If) à 17 millim., si l’on parcourt la courbe dorsale du corps de¬ puis le bord antérieur de la tête jusqu’à l’extrémité du dernier segment et seulement 6 à 7 millim. en suivant une ligne idéale qui traverserait longitudinalement le corps dans sa position normale. Apode, très-arquée, charnue, mais un peu ferme, blanche, avec la tête testacée; parsemée de poils courts, roussâtres, droits et assez raides, un peu plus longs sur les côtés et à l’extrémité du corps, plus courts et plus raides sur la face ven¬ trale. Télé testacée, ainsi que je l’ai dit, subcornée, uii peu plus foncée anlé • rieurement, luisante, circulaire, assez convexe, marquée d’un sillon mé 14 soc. UN.S. — T. XXIll 210 L.VRVES DE COLÉOPTÈRES clian depuis le vertex jusque vers le milieu du front, d’où naissent deux traits blanchâtres aboutissant aux angles antérieurs. Dans le triangle formé par ces deux traits et le bord antérieur, deux fossettes un peu ru- guleuses, et, au-dessus de ce triangle, quatre pores piligères disposés presque en carré. Bord antérieur largement échancré dans son ensemble, avec deux petites saillies embrassant la base de i’épistome. Épistorne très-transversal, près de trois fois aussi large que long, légè¬ rement inégal à sa surface, plus étroit antérieurement qu’à la base. Labre subsemi-discoïdal, déprimé, avec les bords et le milieu plus sail¬ lants, très-brièvement et peu densément cilié. Mandibules noires à base un peu ferrugineuse, assez robustes, se joi¬ gnant sans se croiser; vues en dessus, échancrées à l’extrémité, un peu sinueuses, arrondies en dehors, très-concaves en dedans jusques un peu au delà de la moitié de leur longueur, puis droites; vues de côté, subtra- péziformes avec le sommet bifide, le bord inférieur un peu concave, le supérieur convexe ; marquées vers les deux cinquièmes antérieurs d’un fin sillon transversal, avec une fossette et une autre fossette plus profonde en arrière, en dessous do laquelle sont quelques stries transversales; ré ■ gion basilaire profondément excavée au milieu. Mâchoires très-coudées, très-obliquement convergentes, cylindrique.^i, roussâtres avec l’extrémité blanchâtre et deux ou trois poils en dehors. Lobe des mâchoires court, assez large, arrondi, caché souvent derrière la lèvre inférieure, frangé de cils dorés. Palpes maxillaires courts, de deux articles, le premier roussâtre, avec l’extrémité blanchâtre, bien plus gros et un peu plus long que le second, qui est entièrement roussâtre. Lèvre inférieure chanme, covàiïormQ, avec une tache roussâtre à la base , un filet de même couleur dans son pourtour et la partie anté ■ Heure avancée en languette arrondie. Palpes labiaux insérés à droite et à gauche de la languette, de deux articles conformés et colorés comme les palpes maxillaires et à peine plus petits qu’eux. Antennes le plus souvent invisibles à cause de leur complète rétractilité, placées près de l’angle supérieur des mandibules et, dans des circon¬ stances favorables, laissant voir deux articles, dont le premier sensible¬ ment plus gros que le second, qui est grêle. Tout près de la base de chaque antenne, un petit point noir qui peut passer pour un vestige d’ocelle, CÜRCULIOIHIDES 211 Corps de douze segnienls, épais surtout à la région thoracique, très- bombé en dessus, presque plan en dessous et très-arqué. Prothorax plus étroit que tous les autres segments, sauf le dernier, et à peine plus long que chacun des deux autres segments thoraciques, deux fois environ plus large que la tête, largement et faiblement échancré an¬ térieurement, teinté de roussàtreen avant, marqué d'une fossette près de chaque côté, paraissant à une forte loupe très-finement réticulé. Mésothorax marqué antérieurement et jusqu’à la moitié de sa longueur d’un pli profond arqué en arrière, lequel, avec l’intersection du segment précédent, forme un bourrelet transversal elliptique. Métathorax semblable au précédent, mais avec le bourrelet antérieur beaucoup plus transversal. Abdomen de neuf segments, les sept premiers ayant un bourrelet anté¬ rieur très-transversal comme celui du métathorax, mais différant de ce segment, indépendamment d’une plus grande longueur, par un pli qui coupe en travers la moitié postérieure du segment et ayant, de chaque côté, un autre pli oblique qui dessine un bourrelet latéro-dorsal. Huitième segment marqué simplement d’un pli transversal qui n’atteint pas les cô¬ tés. Neuvième segment lisse avec deux sillons longitudinalement obli¬ ques, échancré postérieurement pour recevoir le mamelon anal qui est peu développé, un peu extractile et paraissant alors formé de quatre lobes disposés en croix. En dessous, tous les segments sont beaucoup plus courts et peu ou point plissés. Le long des flancs abdominaux et jusqu’au huitième seg¬ ment de l’abdomen inclusivement, règne, indépendamment des bourrelets latéro -dorsaux dont j’ai parlé, un double rang de mamelons très-bien marqués. Stigmates placés au-dessus du rang supérieur de ces mamelons, longi¬ tudinalement elliptiques, à péritrème ferrugineux, au nombre de neu. paires : la première, à peine plus grande et plus inférieure que les au¬ tres, sur la ligne qui sépare le prothorax du mésothorax et, à la rigueur, plutôt sur le bord postérieur du prothorax, les autres au tiers ou au quart antérieur des huit premiers segments abdominaux. Pattes nulles. La femelle du Balaninus perfore sans doute, au moyen de son long bec, le jeune hérisson de la Châtaigne et y introduit ensuite un œuf. La jeune larve pénètre ensuite sous la peau très-tendre encore du fruit et creuse dans sa substance une galerie superficielle irrégulière de plus en plus LARVKS DE COLÉOPTÈRES 212 large et profonde, et qui demeure encombrée de ses déjeclions; puis elle disparaît dans l’intérieur pour y achever son développement qui est com¬ plet d’octobre à décembre. Elle revient alors vers la surface, perce l’épi- sperme et se laisse tomber à terre pour se transformer. 11 est rare qu’elle ait alors à percer l’enveloppe épineuse du hérisson qui renferme le fruit, parce que quand celui-ci est mûr, cette enveloppe s’ouvre et la Châtaigne tombe. Cet obstacle cependant ne l’empêcherait pas de se rendre libre, ainsi que je l’ai expérimenté plus d’une fois. 11 y a des larves de Curculionides, surtout parmi celles qui ne doivent pas quitter leur berceau pour se métamorphoser, qui, en dehors de leur domicile, sont presque incapables de se mouvoir. Ce n’est pas tout à fait le cas de celle qui nous occupe, et l’on conçoit qu’il doit en être ainsi parce que, d’une part, si le lieu où elle tombe ne lui convient pas pour s’enterrer, il faut qu’elle puisse aller à la recherche d’un endroit plus pro¬ pice, et d’autre part, pour fouir le sol avec sa tète, il faut qu’elle puisse prendre les positions les plus favorables à son travail et déployer même une certaine activité. Aussi, lorsqu’on l’observe après sa sortie du fruit, on voit qu’elle s’allonge presque en ligne droite, se met sur le ventre et rampe avec assez de rapidité en se servant du mamelon anal, de sa tête, des saillies et des petits poils de ses segments. Parvenue à la profondeur ou dans la couche de terre qui lui convient, elle s’y façonne, par la com¬ pression qu’exerce son corps, une cellule qu’elle badigeonne d’un muci¬ lage émis sans doute par l’anus comme c’est le propre de ces larves, passe l’hiver engourdie, puis se transforme en nymphe. NYMPHE Blanche, fragile, molle, ayant scs diverses parties disposées comme â l’ordinaire et son long bec couché sur la poitrine, et présentant les parti¬ cularités suivantes : deux poils roux à la base du rostre, deux sur le front, deux sur le vertex et un sur chaque joue; sur le prothorax, naissant d’un petit tubercule conique, quatre poils sur chaque côté, quatre à une petite distaiice du bord postérieur et quatre au milieu en carré; sur le dos de chacun des segments de l’abdomen quatre poils semblables disposés par paires ; dernier segment terminé par deux papilles coniques subcor¬ nées portant un poil à la base ; en outre, un poil semblable sur chaque cuisse et un sur chaque genou. L’insecte parfait ne se montre guère qu’en juin ou juillet. CURCULIONIDES 213 Je vais maintenant donner, autant que je le pourrai, la nomenclature des espèces dont les larves sont connues et ont été plus ou moins décrites. Pour celles qui sont mentionnées dans le Catalogue de MM. Chapuis et Candèze, je me bornerai, afin d’abréger, à citer leurs noms en renvoyant à la page du Catalogue où l’on pourra retrouver les noms des auteurs et l’indication des ouvrages et recueils à consulter. Je ne donnerai des ren¬ seignements plus détaillés que pour les espèces qui n’ont pu trouver place dans ce Catalogue. Sitones hispidulus F., Brischke, Entom. Monatsblætter, 1876, p. 38. Poltjdrosus oblonijns F. (probablement PhyllobiusJ. — P. cervinus L., Catal. Chap. et Cand. p. 206. — P. micans Scii., Goure.vu, Insectes nuis, aux forêts, p. 49, se borne à dire que la larve vit sous terre. Otiorhynchus sulctitiis, F. — 0. ater, Herbst, Catal. p. 210. — 0. sul~ catus F., Boisduv.vl, Entom. llortic. p. 154. Perilehis leucogrammus , Germ., Frauenfeld, Soc. Zool. et Bot. de Vienne, 1861. Phyllobius oblongus L., Catal. p. 209. Nordlin^r croit que sa larve forme des paquets de feuilles sur les rameaux du Populus Canadensis. Je suis persuadé qu’il est dans l’erreur, que la larve qu’il a observée appar¬ tient à un Rhynchites et que celle du Phyllobius est souterraine. — P. ar- gentatus L. — P. pyri L. — P. calcaratus F., Goureau, Ins. nuis, aux forêts, p.49. Cet auteur se borne à dire que leurs larves vivent sous terre. Brachycerus albidentatus Gyl., Perris, Soc. Ent. 1874, p. 125. — B.undatus F., Laboulbène, Soc. Entom. 1875, p. 95. — B. Pradieri Fair-u., Soc. Ent. 1875, p. clv et ci.xii. Meleus Fischeri Germ., Mærkee, Alig. d, Nat. Z. 1857, p. 180. — J/. Megerlei Panz., Frauenfeld, Soc. Zool. et bot. de Vienne, 1854, p. 350, et Schmidt, ibid. p. 102. Hypera oxalis, Herbst, sous le nom de Viennensis. — H. palimbaria, Germ., Frauenfeld, Soc. Entom. et Bot. de Vienne, 1863. — H. tessel- lata Herbst, Heeger, Sitzungs Bericht der Wieu. Acad. VH, p. 138. — H . inlermedia Boh., sous le nom de fuscescens, Goureau, Soc. Ent. 1856, p. XVIII. Phytonomus rumicis L. — P. planlaginis de G. — P. murinus F. — P. arundinis F. — P. viciæ Gyl., Catal. p. 209. — P. punctalus F. (ex Monogr. Cap. Soc. Ent. 1867, p. 428). — P. arundinis F., Boie, Stett. Ent. Zeit. 1850, p. 359. — P. pollux F., Boie, ibid. — P. variabilis LARVES DE COLÉOPTÈRES 214 Herbst, Audouin. Ann. Sc. Natur, 2® série, t. XI, p. 107. — P. polygoni F., Boisduval, Entom. hortic. p. 141. — P. meles F., Laboulbène, Soc. Ent. 1862, p. 659. Corüatus chrysochlorus Luc. suauis, var. ex Cap., Calai, p. 225. — C. teiusMiLL., Frauenfeld, Soc. Zool. et Bot. devienne, 1868, p. 887. Anchonu& cribricollis Coq. (exol.), Catal. p. 220. Cleomis sulcirostris L., Coret, Soc. Entom. 1876, p. CLxvnr. — C. marmoratiis F,, Regimbart et Leprieur, ibid. Rkinocijlliis latirostris Latr., Catal. p, 213. — R. antiodontalgicus Gerb., Gerbi, Storia Natur. di un nuovo Insetto, Florence, 1794. Larinus vulpes Ol., sous le nom de maculosus. — L. maurus Oliv., Catal. p. 212. — L. Carliiiæ Oliv., Laboulbène, Soc. Eut. 1868, p. 279, et Frauenfeld, Soc. Zool. et Bot. de Vienne, 1863. — L. jaceæ F. — L. turbinatiis Gyl., Frauenfeld, ibid. Lixus paraplecticus L. — L. Iridis Oliv. turbatus Gyl. — L. jiinci Bon. — L. bardanœ F. — L l'difonnis F. — L. oclolineatus, Oliv. — L. algirus L. angustatiis F., Catal. p. 211. — L. miicronatus Latr. venustu- lus Bon., Dufour, Soc. Eut. 1854, p. 656. — L. pollinosus Germ. — L. turbatus Gyl., Frauenfeld, Soc. Zool. et Bot. de Vienne, 1863. — L.pa- rapieciicus L., Goureau, Ins. nuis, à riiomme et aux aniin. p. 44. Hylobiiis abietis L., Catal. p. 207, et Perris, Soc. Ent. 1856, p. 431. — H. pales Herbst (exot.), Catal. p. 207. Pissodes notatus F. — P. piceœ Gyl. — P. Harcynûe Gyl. — P.pini L., Catal. p. 214. — P. notatus, Perris, Soc. Ent. 1850, p. 423, et Goureau, Ins. nuis, aux forêts, p. 56. — P.pini, Goureau, ibid. Erirhinus festucæ Herbst, Catal. p. 215. — E. tœniahis F., Goureau, Soc. Ent. 1858, p. xi. — E. maculatus Marsh., H. Brisout, Soc. Ent. 1864, p. XIX. — E. dorsalis Herbst, Brischke, Entom. Monatsblæiter, 1876, M. Doumerc (Soc. Ent. 1856, p. lxxxiv) a signalé, comme appar¬ tenant à ÏE. vorax, que plus tard M. Chevrolat a dit être le filirostris, une larve qu’il avait trouvée dans les gousses du Cylisus laburnum. Malgré les précisions qui accompagnent cette communication, je suis porté à croire à une erreur de M. Doumerc, parce que, d’une part, je doute fort que les larves (ÏErirIdnus vivent dans des gousses de la nature de celle du Cy¬ tise dont il s’agit, et, d’autre part, je suis sûr que la larve dont il a parlé et qu’il dit être d’uii blanc fauve avec les yeux noirâtres et hexapode, n’appartient pas à un Curculionidc. C’était sans doute une chenille de Microlépidoptère, CURCULIONIDES •215 Mecinus collaris Germ., Calai., p. 22G. Brachonyx indigena Herbst, Calai, p. 215. Apio7i craccœ L. — A. radiolus Kirb. — A. scutellare Kirb., ulicicola Perr. — A. ulicis Forst. — A. fagi L. apricans Herbst. — A. Sayi Sch. (Élals-Unis). — A. flavipes F. — A. flnvofemoratim, Herbst, Calai. p. 205. A. sorbi Herbst, Letzner, Arb. Schles. Gesells, 1851, p. 94. — A. basi- corne Ile., Heeger, Silzber, Wien. Acad. Wiss. 1857, p. 317. — A. apri¬ cans Herbst, Cüktis, Ins. nuis, à l’Agric. et Goureau, Ins. nuis, aux arbres fruit, et aux plant, fourrag. p. 247. — A. violaceum, Kirb., La- boulbène, Soc. Eut. 1862, p. 565; Goureau, lus. nuis, aux arbres fruit. 2® Supplément, p. 61, et Boisduval, Entom. hortic. p. 143. — A. frii- mentarinm L. hœmatodes Kirb., Laboulbène, loc. cit. p, 567. — A. craccœ L., Goureau. loc. cit. H’’ Supplément, p. 71. — A. caripes, Frauenfeld. Soc. Zool. et Bot. de Vienne, 1864. — A. radioliis, Marsh. — A. Meliloti Kirb. — A. scniciilus Kirb. — A. elongatum Germ. — A. vernale F. — A. penetrans Germ. — A. simtm Germ. — A. fagi L. — A. ononidis Gyl. — A. assimile Kirb., Frauenfeld, Soc. Zool. et Bot. de Vienne, 1866, — A. Loti Kirb. — A. Schmidti Mill. — A. cardiwrum Kirb. — A. minia- lum Germ. — A. onopordiKmn., Frauenfeld, loc. cit. 1868. — A. œneum F., Goureau, Ins. nuis, aux parterres, etc., p. 12, et Boisduval, Entom. hortic. p. 143. — A. violaceum ILirb., Boisduval, loc. cit. p. 143. — A. curviroslre Gvl., Heeger, Sitzber, Wien. Acad. Wiss. 1859. Apoderus coryli L., Catal. p. 202. Attelabus curculionoides L., Catal. p.202. Rhynchites betulæ L. — R.cupreus L. — R. alliariœ, Paye. — R. Betu- leti F. — R. Bacchus L., Catal. p. 203. — R. conicus III. — R. BetuletiV., Goureau, 1ns. nuis, aux arbres fruit, etc. p. 45, Géhin, Ins. qui attaquent le Poirier, p. 53 et 57, et Boisduval, Entom. hortic. p. 138 à 139., — R. Bacchus L. — R. pauxillus Germ., Géhin, loc. cit. p. 49 et 64. — R. Bac¬ chus, Boisduval, loc. cit. p. 137. — R. Betulæ, Goureau, Ins. nuis, aux forêts, p. 47. — R. cupreus L., sous le nom d’auratus, Goureau, Soc. Ent. 1860, p. v. Rhinomacer attelaboides F., Perris, Soc. Ent. 1856, p. 434. ilagdalinus (Thamnophilus) violaceus L., Catal. p. 215. — M. Memno- 7nus Fald., sous le nom de carbonarius, rectifié depuis, Perris, Soc. Ent. 1856, p. 253. Balanmus uucum L. — B. glundium Marsh. — B, Brassicæ F. salicivorvs Gyll. — B.cetasorum Herbst, Catal. p. 217. — B. villosus F., Goureau. 216 Larves de coléoptères Soc. Ent. 185G, p. civ, et Ins. nuis, aux forêts, p. 202. — B. glandiwn Marsh., Goureau, ibid., p. .^9. — B. nucum L., Goureau, Ins. nuis, aux arbres fruit, p. 14, et Boisduval, Eutoni. hortic. p. 152. — B. elephas Gyl., Just Bigot, Soc. Eut. 1874, p. cxxiii. Anthonomus pomonim, L. — d.’ pyri Keller. — A. druparum L. — A. inciirviLS Panz. — A. pcdiculat lus L. — A. iilmi, de G., Catal. p. 216. — A. pomonim, Frauenfeld, Soc. Zool. et Bot. de Vienne, 1861, Gou¬ reau, Ins. nuis, aux arbres fruit, p. 11, Géhin, Ins. qui attaquent les Poi¬ riers, p. 85 et Boisduval, Entoni. hortic. p. 148. — A. prjri. — A. drupa- rum, Goureau, loc. cit. l®"" Suppl, p. 1 1 et 12, et Boisduval, loc. cit. p. 1 50. Orchestes scutelluris F. — 0. fagi L. — 0. alni L. — 0. uhni (proba¬ blement rufus). — 0. quercus L., Catal. p. 219. — O. saliceti? Swam- MERDAM, Biblia naturæ, t. II, p. 744, d’après la monogr. de H. Brisout. — 0. riifus Oliv., Laroulbène, Soc. Entom. 1858, p. 286. — O. alni, Frauenfeld, Soc. Zool. et Bot. devienne, 1863. — 0. quercus. — O. alni, Frauenfeld, ibid. 1864. — 0. alni. — 0. fagi, Goureau, Ins. nuis, aux forêts, p. 61 et 66. — 0. pratensis Germ., Letzner, Verhand. d. Schles. Gesells. 1851, p. 93, et Heeger Silzber. Wien. Acad. Wiss. 1859, p. 212. — 0. populi F., SwAMMERDAM, Biblia iiaturæ p. 294, Letzner, loc. cit. 1858, p. 98, et Heeger, Beitr. zur Naturg. der Ins. 1853, p. 21. Cionus scrophularice L. — C. verbasci F. — C. lhapsus F. — C. olens F. — C. ungulatus, Germ. — C. fraxini de G., Catal. p. 223. — C. fraxini, Suellen, Tijdschr. Nederl. Ent. Ver. 1858, p. 156. Nanophies tamariscis Gvl., Catal. p. 223. — N. hemüphæricus Oliv., Dufour, Soc. Ent. 1854, p. 651. Gymnetron (Cleopus), linnrice Panz. — G. villosiilus Gyl. — G. aselliis, sous le nom de verbasci. Calai, p. 225. — G. Campanulæ L., de Geer, t. V, p. 236, et Laboulbène. Soc. Ent. 1858, p. 900. — G. teter F., Hee¬ ger, Sitzber. Wien. Acad. Wiss. 1859. — G. noctis Herbst. — G. lina- rice. — G. Campanulæ, Frauenfeld, Soc. Zool. et Bot. de Vienne, 1863. — G. noctis. — G. netas Germ., Frauenfeld, loc. cit. 1866. Cry plorhy nchus lapatld L., Caldl. p. 221, Goureau, Soc. Ent. 1867, p. L.xxxiv, Boisduval, Soc. Ent. 1873, p. cxxxvii, et Erné, Soc. Entom. de Suisse, 1873. Ramphus (lavicornis Clairv,, Heyden, Berlin. Entom. Zeitschr. 1862. Mononychus pseudoacori F., Catal. 221. Cleogonus Fairmairei Coo.'(exot.), Catal. p. 222. Conotrachelus nénuphar Herbst (exot.). — C.arg(MteF.(exot.),Catal.p.222. CURCULIONIDES 217 Ceutorhynchvs contractus Marsh. — C. assimilis Pays. — C. macula alba Herbst. — C. sulcicollis Gyl., Catal. p. 2'22. — C. raphani F., Cus SAC, Soc. Ent. 1855, p. 241. — C. cynoglossi Miix., Miller, Soc. Zool. et Bot. devienne, 1866, p. 970. — C. contractus Marsh., drabce Lab , Laboülbène, Soc. Ent. 1856, p. 145. — C. trimaculatus L., Fraoenfeld, Soc. Zool. de Vienne, 1868. — C. sulcicoUis, Goureau, Ins. nuis. au-Y arbres fruit., etc. p. 148, Heimhofen, Soc. Zool. et Bot. devienne, 1855, p. 128, et Boisduval, Entom. horlic. p. 147. — C. assimilis, Goureau, loc. cit. 2® Suppl, p. 69 et Boisduval, Entom. hortic. p. 147. M. Laboul- bène avait déjà signalé (Soc. Ent. 1857, p. 792) une larve de Curculio- nide vivant dans les siliques du Colza et qu'il n’osait attribuer à un Ceu~ torhynchus. M. Goureau alfirme avoir obtenu des asstmi/t.s- des siliques de la même plante où il avait observé des larves. Son observation doit lever les doutes de M. Laboülbène et contredit Kirby, qui prétend que cette espèce produit, comme le contractus, des tubercules sur les racines de la Moutarde. — C. napi Germ., Goureau, loc, cit. 1®’’ Suppl, p. 54, et Bois- duval, Entom. hortic. p. 146. — C. floralis Payk. ~ C. pulvinatus Gyl., Heeger, Sitzber. Wien. Acad. Wiss. 1859. — C. punctiger, Gyl., Ka- w.ALL, Stett. Entom. Zeits. 1867. Poophagus nasturtii Germ., Goureau, Ins. nuis, aux arbres fruit, etc. 2® Suppl, p. 67. Phytohius notula Germ., Catal. 218. — P. velatus, Beck., Perris, Soc. Ent. 1873, p. 88. Buridius chloris F. — B. chlorizans Germ. — B. picinus Germ. — B. cuprirostris F. — B . cærulescens Storm., Catal. p.220. — B. lepidü Germ. , Heeger, Beit. zur Nalurg. der 1ns. 1854. — B. morio Bon., Bach. Stett. Entom. Zeit. 1846, p. 243. — B. ubrotani Germ., punciatus Gyl., Frauen- FELD, Soc. Zool. et Bot. de Vienne. 1860. — B. chlorizans, Goure.au, Ins. nuis, aux arbres fruit., etc. 2® Suppl, p. 62, et Boisduv.al, Entom. hortic. p. 144. Calandra Sommeri Bürm. (exot.), Catal. p. 228. Bhynchophorus palmarum L. (exot.), Catal. p. 228. Rhinn nigra Drury (exot.), Catal. p. 228. Sphenophorus liratns Sch. — S. Sacchari Guilding (exot), Catal. p. 228. Sitophilus granarius L. — S. orizæ L., Catal. p. 227. — S. granarius, Goureau, Ins. nuis, aux arbres fruit., etc. p. 249. — S. orizoi, Goureau, Ins. nuis, à l’homme et à l’économie domest. p. 47. LAUVES T>E COLÉOPTÈRES •218 Dryophthoms lymexylon F., Perris, Soc. Ent. 1856, p. 245. Cossomis ferrugineus Clairv., Frauenfeld, Soc. Zool. et Bot. devienne, 1864, p. 380. Mesites Aquitaims Fairm. sous le nom de pallidipennis rectifié depuis, Perris, Soc. Ent. 1856, p. 251. Rhyncolus porcatus Mull. — R. strangulatus Perr., Perris, Soc. Ent. 1856, p. 247 et 249. — R. trimcorum Germ., IIeeger, Sitzber. Wien. Acad. Wiss. 1858. Les mœurs des Curculionides sont trôs-variées, mais cette épithète ne me semble pas pouvoir s’appliquer aux genres nombreux qui constituent presque toute la division des Brachyrhynques de Schœnherr, ou la Cohorte des Adelognathes Cyclophthalmes de Lacordaire, c’est-à-dire aux genres qui, dans le catalogue de M. de Marseul, vont jusqu’aux Phyllobius inclu¬ sivement. J’ai, en effet, tout lieu de croire que les larves des espèces de ces divers genres vivent toutes sous terre des racines des plantes. Je puis l’affirmer du moins pour celles du Cneorhinus geminatus et du Strophoso- miis faber que j’ai trouvées en soulevant des gazons et que j’ai élevées, et pour celle du Brachyderes Lusitaniens que j’ai déterrée au pied des Chênes. Si l’opinion que j’exprime n’était pas fondée, la science ne serait cer¬ tainement pas restée aussi arriérée dans la connaissance des premiers états des insectes de ce groupe, et il me paraît impossible que les recher¬ ches de tant d’entomologistes pleins de sagacité et d’ardeur ou des cir¬ constances fortuites n’eussent pas, jusqu’ici, fait découvrir bien des lar¬ ves de genres populeux comme Sitones, par exemple, Polydrosus, Otio- rhynchus, Peritelus, Omias, Phyllobius, qui n’ont pas seulement beaucoup d’espèces, mais dont bien des espèces sont très-communes. Les larves souterraines sont celles dont la découverte est le plus tar¬ dive, parce que les recherches dans les profondeurs du sol présentent de grandes difficultés, exigent des outils et un temps dont on ne dispose pas toujours et qu’on est sans direction. Si l’on sait qu’un insecte qu’on trouve dans une localité vit sur un végétal, on peut, en cherchant avec soin sur ou dans les plantes et les arbres de ce lieu, s’initier au secret de ses évolutions. On est encouragé dans ces recherches par les indications que l’on a reçues ou recueillies, par des notions tirées des règles de l’analogie, on est excité par l’espoir de trouver sur telle plante ce qu’on a CURCULIONIDES 219 Taineraent cherché sur telle autre. La variété même des investigations alimente l’ardeur, entretient le courage ; une feuille rongée ou minée, un trou dans une écorce, une excroissance sur une tige, de la sciure, des déjections, un air de maladie, tout sert de repère ou de jalon. Mais quand il faut bouleverser tout un terrain à l’aveugle, sans savoir même quelquefois à quelle profondeur on doit aller, la monotonie, la lenteur et le plus souvent l’insuccès d’un travail aussi fatigant rebutent et découra¬ gent. On n’a quelque chance d’arriver à un résultat quelconque qu’en suivant des ouvriers qui piochent la terre ou un laboureur qui retourne le sol avec sa charrue. Quand, par ce moyen, on est arrivé à trouver quel¬ que larve, on n’est pas au bout de ses peines, car il faut élever cette larve, lui donner une nourriture appropriée, sans savoir au juste quelles sont ses exigences, la conserver dans des conditions équivalentes au.x conditions naturelles, ce qui est un tel embarras, d’une telle difficulté, qu’on échoue presque toujours. De plus, comme les larves souterraines de Curculioni- des se ressemblent toutes, on ne sait pas même alors à quel genre on a affaire. Voilà pourquoi on a été si longtemps à découvrir les larves des Vespe- rus, pourquoi on n’a pas encore trouvé celles des Dorcadion, de tant de Carabides, d’Élatérides, de Ténébrionides, d’Alticides, etc., ou si on les a rencontrées, on ignore à quels insectes elles appartiennent. Voilà pourquoi aussi, dans la nomenclature qui précède, il n’y a presque au¬ cune larve appartenant à la division dont je m’occupe en ce moment. Cela dit, voyons quelles sont les mœurs des insectes parfaits. A ce point de vue, je serai l’interprète des observations d’autrui qui me sont connues et le simple narrateur de celles que j’ai faites moi-même. Je ris¬ que beaucoup d’être incomplet dans ma relation, mais je serai allé jus¬ qu’à la limite des ressources qui sont à ma disposition, et je fais des vœux pour qu’un autre contrôle rectifie et étende mon œuvre. C’ncorliiiiuN Sch. Se tiennent habituellement au milieu des herbes ou sur les arbrisseaux. En juin 1 8.04, j’ai pris abondamment le C. dispar Graells, différent du pyriformis, sur le Genêt à balais dans les montagnes du Guadarrama, près de Navacerrada. J’ai plus d’une fois recueilli la larve et la nymphe du C. geminadcs en faisant retourner des gazons. Celte larve n’offre rien de 220 LARVES DE COLÉOPTÈRES particulier. Les insectes de ce genre se nourrissent de feuilles et de jeu¬ nes bourgeons. Lioplilæus Germ. Ils vivent aussi dans les herbes, sur les sentiers et sur les arbrisseaux. Raryiiotiis Germ. Insectes lucifuges et la plupart montagnards, qu’on trouve le jour dans les herbes, sous les pierres. On a cité les B. obscimia et mœrens comme nuisibles aux parterres. StroplioMoassiis Bilb. Habituellement sur les arbres, principalement les Chênes, ainsi que dans les tas de branches garnies de feuilles, sauf le livibatm^, qui aime les bruyères, et le faber qui se plaît sur les herbes basses, dans des lieux secs. J’ai trouvé plusieurs fois des larves de ce dernier en retournant des gazons. ^clapliiliiü ScH. Ils vivent dans les herbes, sur les arbrisseaux et parfois sur les arbres. J’ai pris en très-grande quantité le S. carinula à l’Escurial, en battant des Chênes tauzins. Chlloneus Sch. J’ai recueilli un assez grand nombre de C. costulatus dans des sapiniè res des Pyrénées, en tamisant des mousses. Barypeitbes J. Duv. J’ai capturé plusieurs individus du B. sulcifrons, en juin 1854, en Es¬ pagne, sous les pierres, près du sommet de la montagne de Penalara, loin de toute végétation arborescente et dans un endroit très-rocailleux. CURCULIONIDES 221 Braeliytleres Scii. Se tienneni volontiers sur les arbres et sur les arbrisseaux. J’ai pris en nombre le B. gracilis en Espagne en battant des Chênes tauzins. C’est sur ce même arbre, ainsi que sur les jeunes Pins que se trouve très-com¬ munément, dans les Landes, au mois de juin, le B. Lusitaniens dont j’ai trouvé la larve et la nymphe en fouillant à l’entour des Chênes. L’insecte parfait nourrit dans son corps, sans que rien en révèle la présence, la larve d’un joli diptère publié par L. Dufour sous le nom de llyalomya dispar et que j’ai obtenu moi-même plus d’une fois en conservant des Brnehyderes que je nourrissais avec des feuilles de Chêne. Le B. cribri- collis se trouve sur les Chênes-lièges, le B. albogutlutus sur les Chênes tauzins, le B. suturalis sur les Pins, ainsi que le B. mavgindlus et le lepi- dopterus. Caulostroplius Fairm. Le C. Delarouzei se trouve en Provence, sur les Pins. §itones Germ. Insectes amis, pour la plupart, des herbes basses et des arbrisseaux. Beaucoup d’entre eux affectionnent surtout les Légumineuses, Luzernes, 'rrèilcs, Ononis, Mélilots, Lotiers, Pois, Genêts, Ajoncs, etc., dont ils l'ongent les feuilles. îfletallites Germ. Ce sont aussi des mangeurs de feuillages ; aussi les trouve-t-on sur les arbres et les arbrisseaux. I*olydro8us Germ. Mœurs des précédents ; certains nuisent aux arbres fruitiers en ron¬ geant les bourgeons et les boutons à fleurs. Tlijlacitct!» Germ. Insectes de mœurs peu intéressantes qui vivent parmi les herbes, sur les chemins, etc. LARVES DE COLÉOPTÈRES m. Cliluroplianua Gërm. Généralement amis des arbres et surtout des Saules. Otiorliynchus Scn. La plupart nocturnes comme un grand nombre des précédents et beau¬ coup d’entre eux habitants des montagnes. On les trouve sur les heibes, les arbrisseaux, sous les pierres et sur les sentiers, comme l’O. ligustici, commun aux environs de Paris. On a cité comme nuisibles l’O. meridio- nalis aux Oliviers, l’O. raiicus et l’O. sulcatus à la Vigne, l’O. villoso- punctatus aux Sapins, et M. Laboulbène a trouvé plusieurs 0. ovatus dans autant de fruits perforés de Neottia nidus-avis. Cœuopsis Bach. Se réfugient le jour au milieu des herbes, au pied des arbres, dans les tas de bourrées, sous les pièces de bois. J’ai pris plusieurs fois au mois de juin et assez abondamment le G. fissirostris dans de petits tas de bran¬ ches feuillues que j’avais coupées quelques jours avant et laissé flétrir. Peritelus Germ. Stationnent et se nourrissent sur les herbes, les arbrisseaux et les ar¬ bres. Certains, comme le P. griseus, connu des horticulteurs sous le nom de Lisette et de Grisette donné, du reste, à d’autres Charançons vê¬ tus de gris comme lui, fait parfois beaucoup de mal aux arbres fruitiers, aux Mûriers, etc., dont il ronge les bourgeons pendant la nuit. C’est sans doute à des habitudes semblables qu’une des espèces a dû d’être appelée noxius. Tracbyphlæus Germ. Mœurs des Cænopsis. Phyllobius Germ. Ils ont le genre de vie des Polydrosas et des Peritelus et vivent, comme CURCULIONIDES •223 leur nom l’indique, des feuilles des plantes, des arbrisseaux et des ar¬ bres. Je lis dans le Catalogue de MM. Chapuis et Candèze que. d’après M. Nordlinger, la larve du P. oblongus formerait des paquets de feuilles sur les rameaux du Popuhis CanaJensis. Je crois erronée, je l’ai déjà dit plus haut, cette opinion que rien n'est venu confirmer. Dans aucun cas, d’ailleurs, les larves de Curculionides ne forment des paquets de feuilles. Ce travail peut provenir d’un insecte parfait et alors il s’agirait peut-être d’un Rhynchites; mais, s’il faut s’en tenir à une larve, je crois qu’on peut s’arrêter à une chenille de la catégorie des rouleuses, KracliyceriïS F. Les larves des genres qui précèdent sont, comme je l’ai déjà dit et que tout porte à le croire, souterraines, mais nous ignorons si elles vivent in¬ différemment de toutes les racines qui sont à leur portée, ou, ce qui est pro¬ bable pour un certain nombre, si elles sont plus ou moins exclusives dans leur mode d’alimentation. Nous voici arrivés à un genre qui nous offre aussi des larves souterraines, mais avec cette particularité qu’elles ne s’attaquent, du moins celles qui sont connues jusqu'ici, qu’aux racines bulbeuses des plantes d’une seule famille, celle des Liliacées, peut-être d’une autre, celle des Aroïdées, et qu’au lieu de vivre en liberté, elles se cloîtrent jusqu’à ce qu’elles aient atteint tout leur développement, sauf à quitter ensuite leur ber¬ ceau où elles ne se croient plus sans doute assez en sûreté et à se réfugier dans les profondeurs du sol pour y accomplir les dernières évolutions. J'ai publié, en tête de la monographie deM. Bedel, l'histoire complète du B. al- bidentatus dont la larve se développe dans les bulbes de l’Ail ordinaire. Déjà on avait dit que le D. algiriis rongeait les feuilles d’une Liliacée maritime qui pourrait bien être la Scilla maritima ou le Pancratium marüimum, le D. barbants celles de la Scilla et le B. undatus celles de l’Arum arisarum dont la racine est tuberculeuse et pourrait bien nourrir cette espèce. Plus tard, après avoir entendu dire à tort que le B. Pradieri s’attaquait à la Centaurea aspera, ce que personne n’a cru, on a découvert que la larve de cette espèce vit dans le bulbe de VAllium sphærocephalum. Kiiytirliiiias Scn. — Cironops Scn. — Styiililnw 5ch. Ou trouve les espèces de ces trois genres au pied des herbes, en se¬ couant les las de branches ou de feuilles sèches ou en retournant les piè- 224 LARVES DE COLÉOPTÈRES ces de bois et les pierres. Leurs niélainorphoses s'accomplissent assuré¬ ment sous terre et leurs larves doivent y vivre aussi, mais elles sont inconnues et l’on ignore si elles se développent dans l’intérieur des raci¬ nes de plantes spéciales. AiiigorSiyncEius Scn. — Molytcs Scn. D’après Ghiliani, les -'1. coronatns Germanus sortent en très-grand nombre de dessous terre, lorsqu’on arrose les prairies. Cela veut-il dire que ces insectes, qui errent habituellement sur le sol, ont coutume de s’enterrer pendant le jour? Cela est possible, mais il est au moins aussi probable que, l’époque des arrosements printaniers correspondant avec celle où ils prennent ordinairement leur essor, l’invasion de l’eau provo¬ que et peut même hâter leur sortie. Dans tous les cas, j’ai la conviction que leurs larves sont aussi souterraines, sauf le point de savoir si elles sont affectées aux racines de plantes déterminées. liiososssus Scn. La restriction qui termine l’article précédent n’est pas sans motif, car pour le L. ovatiilus, qui est comme une miniature de Molytes, j’ai décou¬ vert que sa larve, souterraine à la vérité, se développe dans les racines du Ranunculus repens au pied duquel j’ai trouvé bien des fois l’insocte jiarfait. On arrivera certainement de même à connaître les plantes qui nourrissent les autres espèces. Sous les pierres, sur les sentiers. MM. Chapuis et Candèze décrivent brièvement et comme appartenant au P. caUginosus, une larve trouvée dans la souche d’un Pin abattu l’année d’avant et sous l’écorce de laquelle elle avait creusé des galeries sinueuses dans le genre de celles des Ilylo- bius et des Pis.sodes. Malgré la grande confiance que m’inspirent et que méritent mes deux savants amis, je voudrais, je l’avoue, que cette obser¬ vation fût contrôlée. Le Plinthus dont il s’agit n’a été trouvé dans les Lan¬ des que loin de la contrée pinicole; le P. imbricatus habite la région alpine des Pyrénées où il n’y a pas d’arbres. Je serais, dès lors, tenté de CURCULIONIDES 225 croire que les larves de ce genre vivent dans des racines de plantes. On s’abuse quelquefois (soit dit sans mauvaise intention pour les deux auteurs précités), lorsque, observant une larve avec un insecte, on attribue l'une à l’autre. Hypera Germ. — Phytoiioiniis ScH. Voici deux genres à larves bien décidément aériennes. Elles vivent, en effet, au grand air, sur les feuilles des plantes herbacées qui leur servent d’aliment. Cette manière d’être, si peu en rapport avec l’organisation de larves complètement apodes, serait de nature à surprendre si l’on ne sa¬ vait qu’elles peuvent s’allonger comme des chenilles, au lieu de rester forcément arquées comme tant de larves de leur tribu ; qu’il leur est cepen¬ dant très-facile de se courber en arc pour embrasser les tiges, ainsi que les pétioles et le limbe des feuilles ; qu’elles ont été pourvues d’ampoules ambulatoires ventrales bilobées, ayant un faux air des pattes membraneuses des chenilles, et que, pour compléter et rendre plus efficaces les avanta¬ ges dont la nature les a douées, elles ont la faculté de sécréter par l’anus une substance mucilagineuse et visqueuse qui se répand en couche très- mince sur leur corps et principalement sur la face ventrale et concourt puissamment à les maintenir sur le plan de position. Ce même mucilage, complètement insoluble à l’eau, ce qui devait être, leur sert aussi, lors¬ qu’elles veulent se transformer, à se fixer sur un point quelconque de la plante nourricière ou de toute autre, et enfin elles l’emploient pour s’en¬ tourer d'un élégant cocon irrégulièrement réticulé qu’elles façonnent en étirant le mucilage en filaments à l’aide de leurs mandibules, de leurs palpes et des mouvements de leur corps. Les plantes dont ces larves se repaissent sont assez variées : pour le Hypera te^sellata. c’est le Verbascum thapsus, d’après M. de Heyden ; pour le H. Barnevülei la Snxifraga autumnalis, d’après M. de Bonvou- loir ; pour le Phytonomus rumicis, l’Oseille, des Chénopodes et même des Uenouées; pour le P. plantaginis les Plantains; pour le P. murinus les Luzernes, les 'frètles ; pour le P. pollux, le Cucubalus behe.n, d’après Boie, mais il pourrait y avoir ici une erreur d’espèce, car j’ai trouvé la larve du P. pollux sur V llelosciadium nodiflurnm ; pour le Pliytonomua dont j’ai publié la larve sous le nom de vicice et qui est plutôt Varundinu ou le pollux, le même Hclosciadiutn; pour le P. arundinis, le Sium lati - folium ; pour le P. meles, les Trèfles; pour le P. pastinaeæ, un Panais , 1.5 soc. LIX.N — T. xxni. 2-2(3 LARVES DE COLÉOPTÈRES pour le P. polygoni, le Lychnis vespertiiia, et, d’après mes observations, le Cucubaltis behen, ainsi que le Githago scgetum, sur les capsules duquel j’ai trouvé des larves mangeant les graines; pour le P. variabüix, proba¬ blement diverses Légumineuses et très-certainement VAsiragahis Bayo- nensis, sur lequel j’ai trouvé sa larve; pour le P. ononidis, un Ononis; pour le P. fasciculatns, VErodium ciciitarium, d’après mes observations et, d’après la monographie de Capiaumont, les Carottes; pour le P. Rogen- hoferi, la Carotte, d’après Ferrari ; pour le P. Grandini, l’Âmmi visnaga ; pour le P. nigriroxtrix, les Ononix; pour le P. Scolymi, divers Scolymiix, diaprés M. Leprieur. ) ' liiiiiobint» ScK. On a cité le L. dissimilis comme recherchant les Géranium, et j’ai trouvé les lan’es du L. niixtus sur VErodium cicutarium. fJoni»tus Germ. Ce que je viens de dire des Phytonomus s’applique entièrement aux Coniatus, avec cette différence que les espèces de ce dernier genre, du moins celles que je connais, sont inféodées aux Tamarix qui sont des arbrisseaux et, sauf un, presque des arbres et non des plantes herbacées ou des arbustes, et que leurs cocons ont le plus souvent une réticulation plus régulière et plus élégante. Je ferai remarquer, en outre, ijue ces in¬ sectes sont d’excellents botanistes et que certaines espèces vivent inditïé- remmcnt sur les Tarnarix Gallicn, Anglica, Africana et même sur le Myri~ caria (Tamarix) Germanica, bien différent des précédents. 11 y a lieu d’étro surpris que des larves apodes puissent se maintenir sur des végé¬ taux à rameaux tr'ès-souples, la plupai't maiâtimes et par conséquent ex¬ posés à des vents impétueux, à de violentes rafales; mais on cesse de s’étonner lorsque, dans ces moments de ciâse, on voit, comme je l’ai con¬ staté, les larves embrassant vigoureusement de leur coi-ps courbé en arc les minces ramilles et le feuillage délicat de l'arbrisseau dont elles ont intérêt ù ne pas se séparer. €îe®s&MS ScH. — Hegaspis Sch, — BoSliynoderes Scn. etc. On ne trou, e guère ces insectes qu’errmit parmi les herbes ou sur les îCiitiers. Malgré leur taille et le nombre cousidéi-able des espèces, on sait CURCULIONIDES 227 très-peu de chose de leurs mœurs. On a découvert seulement que la larve du Cleonus stilcirostns vit et se transforme dans une partie renflée de la tige souterraine du Cirsium arvense (Goret, Soc. Ent. 1876, p. clxvhi) et celle du C. marmoratus dans les racines àe\' Achillœamülefolmmiliii- gimbart et Leprieur, loc. cit. même page). On a signalé le Stephanocleo- nus anceps, je crois, comme très-nuisible aux Betteraves en Russie, et il est fort possible que la larve se trouve dans les racines de cette plante. J’ai rencontré, quant à moi, au collet de la racine d’un vigoureux Picris hieracioides une larve que j’ai tout lieu de croire de Cléonide et peut-être du Megaspis altermns. nhinoeylla»! Germ. Ce sont des amis des Synanthérées flosculeuses, des Chardons et des Centaurées; mais c’est dans leurs fleurs ou calathides et non dans leurs tiges ou leurs racines que se développent leurs larves. La ponte a lieu dès que le calathide est formé, la larve se nourrit des organes floraux et sur¬ tout du réceptacle plus ou moins charnu, et c’est dans son berceau même qu’elle accomplit toutes ses évolutions. Celle du R. lalirostris a été ob¬ servée par M. Goureau dans le Carduus nutans, et par moi dans la Cen- taurea nigra; celle du R. antiodonlalgicus dans un Chardon très-épineux dont Gerbi ne dit pas le nom, et j’ai trouvé celle du R. provincialis dans la Centaurea nigra. Bien des personnes probablement ignorent pourquoi le nom à’Antio- dontalgicus a été donné par Gerbi à l’espèce précitée. On en trouve la raison dans les Récréations tirées de l'histoire naturelle de l’Allemand VVilhem. On croyait, du temps de Gerbi, que si l’on frottait quinze larves ou le même nombre d’insectes parfaits entre le pouce et l’index jusqu’à ce qu’il ne restât plus la moindre humidité, ces deux doigts acquéraient et conservaient, même plus d’un an, la vertu de calmer sur le champ, par le simple attouchement, la douleur causée par une dent cariée. On cite iOl succès sur G29 expériences. Mlcrolarinas Hoch. Le M. Lareynii est assez commun dans certains lieux secs de la Pro¬ vence. On a dit que sa larve vit dans les fruits du Tribulus terrestri$. ■228 LARVES DE COLÉOPTÈRES liarinus Germ. Leurs mœurs sont celles des Rhinocylliis, et, vu la facilité de trouver leurs larves dans les calathides des plantes sur lesquelles on rencontre les insectes, j’ai lieu de m’étonner qu’on ne connaisse Thistoire que d’un petit nombre. Il y aurait pourtant, ce me semble, un certain plaisir à re¬ cueillir les larves et les nymphes des L. cijnaræ, biiccmator, onopordi qui se recommandent par leur grande taille. On n’a, à ma connaissance, signalé jusqu’ici que le L. maculosus, parasite de V Eckinops ritro ; \c L. Cynaræ du Cynara carduncnhis ; le L. flavcscens du Kentrophylluni lanatum; le L. stunius du Cirsiiim lanceolatim; le L nrstis de la Carlina corymbosa; les L. confinis et ferriigatus de la Centaiirea aspern; le L. mauriis du Biiphtlialmum spinosum; le L. planus du Cirsiurn palustre -, le L. turbimlus de divers Chardons ; le L. carlinæ du Cirsiurn arvense. J’ai mentionné dans mes premières Promenades entomologiques ces deux dernières espèces, les seules que nous ayons ici, comme nées chez moi de.s calathides de cette dernière Carduacée. liions F. Les larves des espèces connues de ce genre vivent et se transforment dans les liges fistuleuses ou non de diverses plantes herbacées. Lors¬ qu’elles sont fistuleuses et que la larve est d’une grande espèce, il n'y en a ordinairement qu’une dans une tige, et cela se comprend, puis([ue, pour se développer dans un milieu où il y a moins do substance alimen¬ taire, elle doit ronger une assez grande étendue ; mais lorsque la lige est pleine ou à peu près et assez longue, plusieurs larves peuvent y vivre, comme je l’ai observé pour les L. Algirus et Ascanii. Le L. parnplecticus est parasite du Phellandrium aquaticum et du Sium latifolium; le L. turbatus de la Ciguë et de l’Angélique; le L. Ascanii de la Beta vnlgaris; le L. junci de la Bêla delà, et j’ai pris une fois l’insecte parfait sur l’Épinard qui est de la môme famille, de sorte que le nom de junci serait aussi impropre que tant d’autres. 11 est à remarquer en outre que le junci a, comme V Ascanii, la marge des élylres blanches. Le L. bar- danœ du Rumex hydrolopatliurn qui n’a aucun rapport avec la Bardane ; le L. filiformis, probablement, d’après Dieckoff, des Carduus nutans et erispus; le L. geminatus de la Cicuta virosa; le L. Algirus, L. angustatus CURCULIONIDES 229 F. des Malvacées et même, d’après mes observations, des Cirsium nrvense et palustre, ce qui me porterait presque à croire qu’il y a là deux es¬ pèces distinctes; le L. myagri, probablement, à cause de sou nom, d’une Crucifère du genre Myagrum, et très-positivement, d’après mes constata¬ tions, de ïEryshnum præcox et du Chou ; le L, pollinosus des Carduacées; le L. Cynaræ àxi Cynara scolymus-, le L. mucronatus àe i’Helosciadium nodiflorum, du Céleri et en Corse d’un Cerfeuil; le L. cribricollis de l'Oreille. Comme pour les Larinus, je m’étonne qu’on ne connaisse pas presque toutes les larves d’un genre dont les espèces ont de la taille et stationnent habituellement sur les plantes qui doivent recevoir leurs pontes. Que d’entomologistes, hélas! qui, au lieu de pénétrer dans les secrets de la science, restent à la surface et la font consister à trouver à grand effort, ne fût-ce que sur un seul individu, un caractère qui différencie tel insecte de son voisin, ou à posséder beaucoup d’espèces pour les aligner avec art dans des boites ! Combien d’autres, ignorants de la botanique, sont inca¬ pables de savourer le charme des relations qui lientles insectes aux végé¬ taux ! Combien enfin qui, ayant toutes les qualités requises pour servir et même honorer la science, gardent pour eux leurs découvertes, par non¬ chalance ou comme s’ils en étaient jaloux! Hylobius Germ. Sont-ils tous voués exclusivement aux Conifères? Je le crois, mais je n’ose l’affirmer parce que, si j’ai pris une fois le //. faUms sur un bourgeon de Pin. je l’ai recueilli une autre fois en battant des Saules éloignés des Pins. Quoi qu’il en soit, les larves du U. abietis, qui me sont plus particu¬ lièrement connues, creusent sous l’écorce des vieux Pins mourants ou ré¬ cemment morts des galeries très-sinueuses, et se transforment dans l’au¬ bier à une faible profondeur, après avoir bouché avec des fibres ou de petits copeaux le trou par lequel elles sont entrées et qui servira à la sortie de l’insecte parfa t. PiMfiiodes Gehm. Mêmes moeurs que les Hylobius , mais ici j’affirmerais avec plus d assu¬ rance que toutes les espèces sont parasites des Conifères. Dans les Landes, le P. mtatus s’attaque aux Pins de tout âge pour peu qu’ils soient malades, 230 L4RYES DE COLEOPTERES ce qui le rend très-dangereux, et habituellement la larve se transforme dans une cellule elliptique creusée en niche à la surface de l’aubier et qu’elle ferme par une coupole de fibres entrelacées. J’ai dit habituellement, car cette larve peut vivre, comme je l'ai observé, et accomplir toutes ses évolutions dans des ramilles même de moins d’un centimètre de diamètre du Pin maritime, du Pin sylvestre et du Pin du lord. Dans ce cas, il n’y a ni galeries à miner sous l’écorce, ni cellule à creuser, ni fibres à déta¬ cher ; tout se passe dans le canal médullaire et avec la plus grande sim¬ plicité. Celte diversité de manœuvres suivant la différence des conditions n’est pas indigne d’intérêt. Crrypidias SCH. J’ai lu dans la Feuille des jeunes naturalistes 1874-, page 63, qu’on a pris le G. equiseti sur XEquisetum palustre dans la lige duquel son bec était profondément enfoncé. Ce fait indiquerait que la larve vil dans cette plante. Erirlilnni! Germ. La plupart des Erirhinus vrais se trouvent sur les plantes aquatiques et leurs larves vivent sans doute dans les tiges de ces plantes, é l’exemple de celle de l’E. festucæ qui, d’après les observations de Boie, se développe dans les tiges du Scirpus lacustris. Ce n’est de ma part qu’une hypothèse, car le genre dont il s’agit est si peu répandu dans le cercle ordinaire de mes recherches que je n’ai pu faire sur son compte de nombreuses observa¬ tions. Je puis dire seulement que j’ai pris VE. infirmus sur le Salix caprœa dont les châtons nourrissent peut-être la larve de cet insecte, et plusieurs fois sur le Calarnagrostis arundinacea, VE. nereis dont la larve habile peut-être le chaume de cette Graminée où j’ai trouvé des traces de ga¬ leries. Quant aux espèces du sous-genre Dorytojnus, elles recherchent plutôt les arbres que les herbes, et surtout ceux de l’ancienne famille des Amen- tacôcs, tels que Chênes, Peupliers, Saules. J’ai pris VE. vorax et 1’^^. tor- îrix sur les Peupliers ; l’£. costirostris abondamment soit sur le tronc d’un Peuplier récemment abailu, soit en secouant des Trembles vivants; les E. tæniatus, salicis et agnathus sur les Saules. La larve du tœniatus, d’après les observations de M. Goureau, vil dans les chétons femelles; je CUHCÜU0«ID£3 231 puis en dire autant pour Vagnathus. L’E. tomentosus et !’£. Silbermanni se prennent aussi sur les Saules, . JMceinns Germ. Ayant plus d’une fois trouvé le M. pyraster dans des branches d’arbres et notamment d’arbres fruitiers, je m’étais d’autant plus persuadé que sa larve était lignivore que le nom de pyraster semblait indiquer un ennemi du Poirier. Je m’aperçus plus tard que les individus logés dans le bois étaient là en quartiers d’hiver, et qu’ils s’étaient introduits par le trou de sortie d’un insecte xylophage. J’étais en outre détourné de ma première idée par ce fait que je prenais souvent cet insecte, ainsi que le M. circu-‘ latus, en fauchant dans les lieux peuplés de Plantago lanceolata. Je me mis donc à explorer cette plante et je ne tardai pas à trouver au collet de la racine des larves, puis des nymphes, enfin des insectes parfaits qui m’apprirent que les deux espèces précitées s’attaquent au Plantain. Déjà -MM. Chapuis et Candèze avaient décrit la larve du M. collaris qui vit et se transforme dans une sorte de galle au-dessous des épis du Plantago mari- lima. M. Grenier a pris plusieurs fois et dans des lieux éloignés le M. lon- giusculus sur la Linaria striata. iSmicronyx. Scn. M. Ratfray a observé la larve du S, cyaneus à Alger, dans les bulbes du Phelipœa lutea. Les autres espèces se prennent en fauchant les herbes et, chez nous du moins, très-isolément. On ne sait rien, à ma connais¬ sance, sur leurs mœurs. BracKonyx ScH. La seule espèce que renferme ce genre, le /*’. indigena, se trouve, mais pas chez nous, sur les Pins. Ratzeburg, qui a observé ses métamorphoses, nous a appris que sa larve vit et se transforme entre deux feuilles de Pin qui restent accolées et subissent un arrêt de développement. Apion Herbst. Voici un genre très-important par le nombre de ses espèces et celui des individus de beaucoup d’entre elles, et très-intéressant au point de vue 232 LARVES DE COLEOPTERES des mœurs. Certains se prennent, parfois abondamment, en battant les arbres, mais aucune espèce, que je sache, ne pond sur les grands végé¬ taux, sauf r^. minimum et peut-être les A. pubescens et stibptibescens qui, se tenant habituellemenl sur les Saules, pourraient bien avoir pour berceau les chatons ou quelque galle de ces arbres, ce que je me pro¬ pose de vérifier. Les autres n’ont des rapports qu’avec les plantes her¬ bacées, à l’exception de ceux qui pondent dans les fleurs, les fruits, les pousses tendres de certains arbustes. Les larves, sans aucune exception à ma connaissance, se transforment toutes au lieu même où elles ont vécu. Les insectes parfaits se pratiquent ensuite une issue vers le dehors, mais ceux qui se trouvent entre les valves presque cornées de certaines gousses à l’épreuve des faibles et courtes mandibules qui terminent leur rostre, sont souvent obligés d’at¬ tendre que l’action du soleil opère la déhiscence de ces gousses et risquent de mourir dans leur prison si elle tarde trop à s’ouvrir. Bach a fait un relevé des espèces dont le régime était connu de son temps; Diétrich et Frauenfeld y en ont ajouté plusieurs, et moi-même (Soc. ent. 1863, p.451 et 1864, p. 305) j’ai augmenté cette liste dont M.Wenc- ker a tiré parti sans me citer, et dont s’est servi aussi l’auteur de l’ar¬ ticle inséré dans la Feuille des jeunes naturalistes. Dans mon travail pré¬ cité, je ne me suis pas borné aux mœurs, j’ai fait ressortir les similitudes de forme , de couleur, de ponctuation même, en concordance avec les familles des plantes dont se nourrissent les larves. Cette curieuse particu¬ larité, applicable à bien d’autres genres, a son importance scientifique et philosophique. Il n’est pasde partiedesvégétaux qui nepuisse nourrir mehvxeà’ Apion. 11 y en a dans les feuilles, en bien petit nombre, il estvrai, dans les fleurs, dans les tiges et surtout dans les fruits. Trois ou quatre seulement dé¬ terminent sur les plantes des hypertrophies morbides des tissus végétaux, ce qu’on appelle des galles, les autres ne trahissent leur présence par au¬ cun phénomène extérieur. Je vais passer en revue ces diverses catégories en inscrivant à la suite du nom de chaque insecte celui de la plante ou de l’arbuste dont il est l’hôte. FEUILLES A. carduorum. On trouve le plus fréquemment ses larves dans le pé¬ tiole et dans la côte médiane des feuilles de l’Artichaut sur lequel il est ..CURCULIONIDES 233 très-commun. Mais elles vivent aussi dans la tige, ainsi que dans celle du Cirsium arvense. Il en est probablement de même des espèces de ce groupe parasites des grandes Carduacées. A. frumentarium L. hæmatodes Kirb. Sa larve se développe dans le pétiole et la côte médiane des feuilles de la petite Oseille où elle détermine une sorte de galle. A. minimum. Son berceau est une galle ellipsoïdale dont il n’est pas l’au¬ teur et qui est produite sur les feuilles des Osiers par la larve d’un Hyraé- noptère du genre Nematus. FLEURS A . Pey'Hsi. La femelle introduit un œuf dans un bouton à fleur du Cistu.^ nlyssoides, la larve se nourrit des organes floraux, lesquels suffisent à son développement, qui est assezrapide. A. tubiferiim. Il agit de même dans les boutons à fleurs des Cistus sal- vifolins et Monspeliensis . A. Wenckeri et A. Revelieri. Ils s’attaquent, eux aussi, aux fleurs des Cistes, et je suis convaincu que c’est aussi un Ciste ou un Helianthemum qui nourrit \A. rugicolle, dont les affinités avec les précédents sont si évi¬ dentes. A. Capiomonti. Je l’ai pris à Madrid et à Montpellier sur le Cistus cris- pus. D'après la Feuille des Jeunes Naturalistes, sa larve vivrait dans les bou¬ lons à fleur de cet arbuste. J'en doute un peu, vu sa forme et sa ponctua¬ tion bien différentes de celles des précédents. J’aimerais mieux croire qu’elle se trouve dans la capsule ou dans les jeunes pousses. TIGES A. orientale. — Carduacées. A. carduorum. — .\rtichaut, Cirsium arvense, Carduus acanthoides (V. ù la section : Feuilles.) A. galactilis. — Galaclites tomentosa. A. basicorne. — Bardane. A. scalptum. — Carduacées. A. lanciroslre. — Echinops spinosus. A. penelrans. — Centaurea paniculala (Fraüenfeu).) LARVES DE COLÉOPTÈRES A. Cauilei, — Bardane, Carlina vulgaris, Centaurea cyanus. A. onopordi. — Centaurea nigraeipaniculata. Wencker, dans sa Mono¬ graphie, dit qu’on le trouve sur Onopordon acanthium, sur les Cnicus et sur i{uelques Rumex. J’admets très-volontiers que sa larve vive dans les tiges des deux premiers, mais je n’accepte les Rumex que comme station accidentelle de l'insecte parfait. .1. stolidum. — Lmcanthemum vuigare. A. confluens. — Même plante. A. cineraceum. — Menthes. A. flavimanum. — Menthes. A. Hookeri. — Hieracium umheUaturn et Leontodon autumnale. A. semivittatum. — Nœuds des tiges de Mercurialis annua. A. separandum. — Mercurialis tomentosa. 11 est probable que cette es¬ pèce n’est qu’une variété très-tomenteuse de la précédente. A. paliipes. — Mercurialis perennis. A. vernale. — Orties. A. ru/escens et A. ruftUtm. Je suis persuadé que ces deux espèces vi¬ vent aussi dans les Orties, A. æneum. — Malvacées. A. validum. — Allhæa (Wencker). A. radiolus . Malvacées. M. Westwood aurait trouvé sa larve sur le Houx et MM, Chapuis et Candèze dans les tiges de la Tanaisie; Kallenbachy ajoute les Carduacées. Je ne puis pas ne pas exprimer sur ces derniers ha¬ bitats des doutes qui ont déjà été formulés par Frauenfeld. On a certaine¬ ment confondu plusieurs espèces. A. dispar. — Hieracium. A. curvirostre. — Malvacées. A. seniculum. — Trifolium pratense ^irepens. A. virens. — Mêmes plantes. A. elongatum. — Salvia pratensis (Wencker). Serpolet (Dietricu). Je crois que Wencker a raison. •. A. leucophæatum. — Salvia pratensis. A. difforme. — Palygonam hydropiper. A. 7neliloti. — Melilotus officinalis. A. tenue. Mélilots et Luzernes. A. sulcifrons , — Statice nrmeria (Wencker), Artemisia campesiris (Gi¬ raud). Voir à la section : Galles. A. mimotum. — Rnmex.' CÜRCVlIOMDfiS 235 A. rubens. — Petite Oseille. A. sangxiineum. — Ml^me plante. A. cruentatum. — Oseilles. .4. limonii. — Statice. A. ChevrolaU. — Heliantkemnm guttatum. A. Aciculare. — Même plante. /4. violaceum. — Kumex. A. hydrolapathi. — Rimex hydrolapathum. A. humile. — Oseille. A. simum. — Hypericum perforatim. A. chalybeipenne, de Madère. — Mauves. FRUITS A. pomonæ. — Lathyrus pratensis et Vicia sepium. Le nom de pomonce indique que cette espèce hante les arbres fruitiers. M. Gehin (insectes qui attaquent les Poiriers) qui l’a observé en très-grande abondance dans ces conditions et qui a remarqué plus tard dans de jeunes pommes et de jeunes poires des larves qu’il a cru appartenir à un Apion, suppose que la femelle perfore pour y pondre les parties internes de la Heur. Je crois ses pré ¬ somptions mal fondées et il est probable que les larves des fruits étaient de Rhynchites bacchus. A. opeticum. — Oroèuç uentM.? (üietrich) A. craccœ. — Vicia cracca elmnlliflora, Lathyrus sylvestm, Ervum hir- sntum. A. cerdo. — Vicia cracca. A. subulatum. — Vesces et Lotiers. A. ochropus. — Lathyrus pratensis, Vicia sepium. A. tamariscis. — Tamarix Gallica. A. Poupillieri. — probable’ ient Tamarix (Wencier.) A. ulicis. — Ajoncs. A. uliciperda. — Ajoncs. A. difficile. — A. bivittatnni. — .4. Genistœ. — Genêts. A. fuscirostre. — Genêt à balais. .1. squamigerum. — A .Madrid, Rétama sphœrocarpa, dans les Landes, Genista pilosa et Ulex, en Provence, Genista scorpius. A. cretaceum. — Rétama. A. striatum. — Genêts, Ajoncs. L4RVES DE COLÉOPTÈRES "•23(1 A. immune. — Genôt à balais. A. pubescens. — A. subpubescens. Se trouvent habituellement sur les Saules ; je suppose que leurs larves vivent dans les châtons. A. fulvirostre. — Guimauve. A. rufirostre. — Mauves. A. viciæ. — Vicia cracca, Ervum hirsntnm, Melilotus. A. dissimile. — Trifolitm arvense. A, o)ionidis. — Ononis. A . varipes. — A. trifolii. — A. fagi. — Trifolium pratense. et ce dernier en outre Trifolium montanum. A. assimile. — Trèfles. A. gracilipes. — Trifolium medium. A. flavipes. — .4. nigritarse, — Trifolium pratense et repens. A. cbemnum. — Lotus corniculatus et Orobus vernus. A. punctigerum. — Vicia sepium. A. platalea. — A. Gyllenhali. — Vicia cracca. A. ervi. — Lathyruspratensis, Ervum hirsutum. A. ononis. — Ononis. A. pisi. — Lathyrus pratensis, Vicia sepium eisativa, Hedysarum ono- brychis, Trèfles. A. æthiops. — Vicia sepium. A. Sorbi. — Anthémis arvensis, Matricaria camomilla. L’A. Sahlbergi, qui est le mâle de cette espèce, vivrait sur Trifolium pratense, d’après Bach. 4. angustatum. — Lotus, Dorycnium herbaceum. A. columbinum. — Lathyrus heterophyllus et latifolius (GYU-EnaAi). A. Spencei. — Vicia cracca. A. vorax. — Pois et Vesces (Gyllenhal.) A. pavidum. — Coronilla varia. Je l’ai pris sur Lathyrus pratensis. A. livescerum. — 4. Waltoni. — fledysai'um onobrychis. A. ceneo-micans. Se trouve communément à Sos sur le Dorycnium suf- fruticosum ; je ne doute pas que sa larve ne vive dans les gousses de cet arbuste. 4. malvæ. — Mauves. A. brevirostre. — Hypericum hirsutum et perforatum. 4. Sedi. — Sedum. A. Wollastoni. — A. rotundipenne, de Madère. — Vesces (VVollaston). eURCULIONIDES 237 ESPÈCES AU SUJET DESQUELLES j’iGNORE SI ELLES VIVENT DANS LES FRUITS OU DANS LES TIGES A. oculare. — Ruta angustifolia. A. vicinum. — A. atomarium. — A. parvulim. — Serpolet. A. astragali. — Astragalus glyciphyllos. A. elegantulum . — Trifolium medium et pratense. GALLES A. lævigatum. Forme une galle du bourgeon terminal du Logfia subu- luta ou Filngo Gallica. A. scutdlare. Détermine la formation d’une galle autour des pousses encore herbacées de VUlex nanus. A. frumentarium. — Provoque une galle sur les feuilles et les pétioles de la petite Oseille. A. semiviitatum. Amène souvent un plus grand renflement des nœuds de la Mercurialis annua. A. Schmidti. Obtenu par Miller d’une galle d' Astragalus Austriacus, A. sulcifrons. — Je tiens de M. Giraud qu’il se transforme dans une galle qu’il provoque, sur les tiges de VArtemisia carnpestris. A. minimum. — Voir à la section : Feuilles. ApoderuM Oi.r'. A. coryli. Sa larve vit dans un rouleau do fouilles de Noisetier façonné par la mère. A. intermedium. — J’ai pris plusieurs fois ce rare insecte en battant des Chênes voisins des eaux. 11 est probable qu’il roule, pour pondre, les feuilles de cet arbre. .^.ttelabus L. La femelle de VA. curculion aides roule brièvement les feuilles du Chêne et y pond un œuf. RyncliitcH Herbst. Les Hhynckites, que l’on trouve ordinairement sur les arbres fruitiers 238 L.VKVES DK COLÉOPTÈRES el sur ceux de ia famille des Amentacées, ont des mœurs assez variées dont voici le résumé. R. auratus. Sa larve, d'après Goureau, vit dans les noyaux des fruits de Prunus spinosa. R. bacchus. Cette espèce, sur laquelle on a commis plus d’une erreur y compris celle de son nom, pond ses œufs dans les jeunes Pommes ouPoires qui nourrissent ensuite sa larve. R. cœruleocephalus. Je le prends assez communément en battant les Chênes tauzins, mais je n’ai pu découvrir si. comme cela est probable, il roule les feuilles pour y pondre. R. prœustus. Il a été pris aussi sur le Chêne tauzin. R. cupreus. Je l’ai capturé abondamment en avril sur les Pommiers et le Prunellier et je n’y ai pas observé plus tard des feuilles roulées. Il confie probablement ses œufs aux fruits. R. conicus. Ses mœurs sont connues depuis longtemps des horticulteurs. Il coupe à moitié les jeunes pousses des Poiriers dont le sommet se flétrit et c’est dans cette partie, qui finit par tomber, qu’un œuf est pondu et que la larve se développe. R. pauxillus. 11 se tient sur les arbres fruitiers et les Prunelliers. R. Germanicus. Je l’ai surpris coupant de jeunes pousses de Chêne tau¬ zin pour les faire flétrir et y pondre. R. nanus. — R. pian/mstns. J’airencontré ces deux espèces sur l’Aulne ; on les a prises aussi sur le Bouleau. R. popidi. 11 roule en cornet, pour pondre, les feuilles de divers Peu¬ pliers. R. betuleli. 11 façonne en forme de cigare, après avoir rongé à moitié le pétiole, une feuille de Vigne qui reçoit un ou plusieurs œufs. On le trouve aussi sur le Hêtre, le Bouleau, le Saule marceau et le Poirier ; sur ce der¬ nier arbre, où je l'ai observé, il coupe à moitié une pousse terminée par plusieurs feuilles, réunit plus ou moins régulièrement quelques-unes de celles-ci et pond dans le faisceau qu’elles forment. R. æneovirens, — R. sericeus. — R. ophthalmicus.— R. pubesceiis. Se trouvent ordinairement sur le Chêne, d’après M. Desbrochers. M. Leprieur a pris abondamment i'Op/if/iafwictts en battant les branches de Bouleaux récemment abattus. R. tristis. M. Puton l’a capturé à la Grande-Chartreuse sur l’Acer pseu- doplatanus. R. betulce. Il roule en cornet, après une découpure transversale très- CUKCUliOiMDES 239 bien entendue et après érosion de la nervure médiane pour déterminer la flétrissure, la moitié antérieure de feuilles de Bouleau, d’Âulne et de Charme. Toutes les larves de ce genre, comme celles des genres précédents, quittent le lieu où elles se sont nourries pour se transformer sous terre. Auletcs Scn. Les premiers états des espèces de ce genre sont inconnus. IVl. maculi- pennis habite les Taraarix — ri4. pubescens les Cistes, et M. Ecoffet pre¬ nait VA. tubicen à Nîmes sur les Cyprès. nioflyrliynelkus Germ. Le D. Austriaeui se trouves iir les Pins ; ses mœurs sont peut-être celles du genre suivant. Kliiiioiuaeer Geoff. Le R. altelaboides, dont j’ai donné l’histoire dans les insectes du Pin maritime, confie ses œufs aux chàtons mâles des pins abattus au moment opportun. ^asdaliniia Geru. Les espèces de ce genre, sans exception je crois, sont lignivores dans leur premier état, et ce qu’il y a de remarquable, c’est que les larves de toutes celles qui me sont connues vivent non sous l’écorce épaisse des tiges, mais sous l’écorce ou dans le canal médullaire des rameaux d’une faible épaisseur. Elles y accomplissent leurs métamorphoses. M. memnoniiis . Espèce pinicole. La larve habite les pousses de l’année précédente du Pin maritime et du Pin sylvestre. Elle creuse une longue galerie dans le canal médullaire exclusivement. M. linearis — M. Heijdetii — M. nüidus — M. violaceus — M. carbo- narius — J/, duplicatus — M. rnfus. Espèces étrangères aux Landes, amies des Pins, des Sapins, des Mélèzes, mais surtout des Pins. Elles doivent se comporter sur ces arbres ainsi qu’il a été dit pour memnonins. Cela parait 240 LAIWES «K COLÉOPTÈRES certain, d’après les observations de Kalzeburg, pour le violaceus et de Van Heyden pour le Heydeni. 31. aterrimns. J’ai trouvé ses larves en très-grande quantité dans les ra¬ meaux d'un Orme récemment mort. Elles vivent assez rapprochées et après avoir miné quelque temps sous l’écorce, elle plongent dans le bois. 31. cerasi. Je l’ai obtenu de rameaux de Poirier, de Pommier, d’Âubé- pine et même de Rosier. 31. barhicornis. J’ai observé sa larve dans des rameaux de Pommier. 31 pruni. J’ai constaté que sa larve habite les rameaux du Pommier et de l’Aubépine. 31. flavicornis. Sa larve vit dans les rameaux du Chêne. 31. exaratus. Se trouve, d’après la monographie de M. Desbrochers, sur le Chêne et le Néflier. Je suis tenté de croire que ses préférences sont pour ce dernier et autres arbres fruitiers. M. nitidipennis. Se prend sur le Peuplier noir. Balaninusi Germ. On sait depuis longtemps que des larves de ce genre se développent les unes dans des fruits, les autres dans des galles. 11 y a cependant cette par¬ ticularité que ces dernières ne sont pas les auteurs des galles qui les nour¬ rissent. Le B. eleplias attaque les Châtaignes ; — le B. niiciim les Noix et les Noisettes; — le B. glandiiim les glands. — La larve du B. cerasorum a été observée dans les noyaux des fruits du Prunellier, et je ne serais pas étonné qu’il en fût de même de celle du B. rnbidus. — Le B. villosuspoud sur les Chênes, dans la galle en pomme de YAndi'icus terminalis où, comme M. Goureau, je l’ai observée; — le B. braxsicæ dans la galle produite sur les feuilles des Osiers par un Nematus; — le B. pyrrhoceras dans quelque galle des feuilles du Chêne. — Le B. ochreatus qui se trouve sur le Salix rosmarini folia, y est peut-être attiré par une galle, et je soupçonne aussi le B. crux d’être gallicole. Toutes les larves de ce genre, sans exception je crois, se transforment sous terre. CUnCULlONIDES U1 Antbononiiis Germ, Ce sont des insectes amis des fleurs, comme leur nom l’indique, et c’est dans les fleurs non encore ouvertes et dont elles empêchent l’épanouisse¬ ment que presque toutes les larves connues se développent et se trans¬ forment. On sait depuis assez longtemps que les larves de l’d. pomoruw vivent dans les fleurs du Pommier et du Poirier; celles de VA. pyri dans les fleurs du Poirier ; celles der.4. druparum dans les fleurs du Cerisier, des Mérisiers et peut-être du Prunellier, J’ai observé celles de VA.pruni dans les fleurs du Prunellier ; celles de VA. pedicnlariits dans les fleurs de l’Aubépine ; celles de VA.rvbi dans les fleurs de la Ronce. VA. spilotus, dont j’ai étudié les mœurs, procède autrement. Si l’on observe les feuilles naissantes du Poirier, on remarque qu’elles sortent du bourgeon avec leurs bords enroulés en dedans, de manière à former, vues en dessus, comme deux tubes accolés. C’est un peu la forme d’un noyau de datte. Cet état dure de lui-même assez habituellement jusqu’à ce que les feuilles aient une longueur de deux à trois centimètres. C’est entre ces deux tubes juxta posés et sur la nervure médiane que la femelle dépose un œuf blanchâtre, luisant et longuement elliptique. La larve, qui ne tarde pas à naître, se trouve abritée par le double enroulement de la feuille, et celle-ci demeure impuissante à se déployer, soit que la femelle l’ait blessée, soit que la présence de la larve paralyse son expansion. Quelquefois pourtant une portion apicale ou basilaire du limbe se déroule sous l’influence de la végétation. La larve, qui est jaunâtre avec la tête noire, se nourrit de la substance de la feuille, laquelle conserve sa verdeur pendant un certain temps, se ballonne un peu, puis se flétrit et même finit par se dessécher et noircir en totalité ou en partie, selon les atteintes de la larve, le pétiole demeurant vivant et de couleur verte. Une seule feuille suffit à l’entier développement de son nourri.sson. Celui- ci ronge l’intérieur Je l’espèce de fourreau dans lequel il est enfermé et il grandit assez rapidement. Lorsque sa croissance est complète et qu’il veut se préparer à- la transformation en nymphe, il se fixe à un endroit quelconque du fourreau, rassemble autour de lui des excréments qui res¬ semblent à de tout petits granules noirs, les agglutine à l’aide d’un muci¬ lage et se forme ainsi une coque assez dure. L’emplacement qu’occupe cette coque devient de plus en plus appréciable à mesure que la feuille se dessèche. Les érosions de la larve ayant plus ou moins entamé les tissus soc. UMN. 16 T. xxiir. 242 Î-ARVES DE COLÉOPTÈRES qui l’ont nourrie, il arrive assez souvent que la feuille, que je n’appellerai plus qu’un fourreau, tombe à terre où elle trouvera une humidité plutôt favorable que contraire aux dernières évolutions; mais lorsque la larve a établi sa coque tout à fait à la base du fourreau, cetle coque, qui tient au pétiole par un reste de vitalité, persiste à l’extrémité de ce pétiole, même quand le surplus du fourreau est tombé, comme une petite baie noirâtre et ellipsoïdale. J’ai observé des larves durant tout le mois d’avril ; au commencement de mai on constate l'existence de quelques nymphes, et quelques jours après naissent des insectes parfaits. Ceux-ci attendront le printemps sui¬ vant pour pondre, et ils sont soumis jusque-là à tant de vicissitudes, que ceux que l’on prend à cette époque sont la plupart déflorés et quelques- uns même dépourvus de tous les caractères qu’on peut tirer des couleurs. Pour en finir avec les Anthonomus j’ajoute que l’^. sorbi, qui se trouve sur le Sorbier, 1’^. rufus sur le Prunellier, VA incurvus sur les Poiriers et les Pommiers, je crois, doivent confier leurs œufs aux fleurs ou aux feuilles de ces arbres; mais je ne sais que penser de VA. varians qui fré¬ quente les Pins et les Sapins, et je recommande cet insecte à ceux qui sont à même de f observer. Bradybatas Germ. Le B. siibfasciatuf! se prend sur les Érables en fleur. N’aurait-il pas les mœurs d’un Anthonomus ? Orcheates III. Voici un genre dont toutes les larves, du moins celles des Orchntes vrais, sont mineuses de feuilles, c’est-à-dire vivent du parenchyme entre les deux épidermes, et le plus souvent près des bords, parce que là les nervures plus fines leur opposent moins de résistance. L’espace miné se boursoufle plus ou moins et, au dernier moment, la larve s’enveloppe d’un cocon qu’elle confectionne à l’aide de ses mandibules et de ses palpes avec une substance mucilagineuse qui sort par l’anus. Toutes les évolutions s’accomplissent en cinq ou six semaines. On comprend que des larves qui ont ce genre de vie ne soient pas con¬ formées tout à fait comme celles des fruits, des fleurs et des écorces ; elles sont, en effet, droites, plus souples, plus régulières dans leur forme, moins CURCÜMOINIDES ?48 pourvues de plis et de mamelons latéraux, plus déprimées ; leur tête est plus petite et plus aplatie, leur mamelon anal un peu plus allongé. Voici ce que l’on sait sur les mœurs de diverses espèces : les larves de 10. scutellaris et de l’O. alni minent les feuilles de 1 Aulne et de l’Orme ; celles de l’O. fagi les feuilles du Hêtre; celles de l’O. rufus, probablement le même que l’O. ulmi de de Geer, et celles de l’O. ferrugineiisles, feuilles de l’Orme; celles de l’O. quercus les feuilles des Chênes; celles de l’O. populi les feuilles des Peupliers et des Saules; celles del’O. pratensis les feuilles de la Campamda montana et de la Centaurca scabiosa;el d’après mes observations, celles de l’O. ilicis les feuilles des Chênes; celles de l’O. irroratus les feuilles du Chêne liège et du Quercus coccifera ; celles de l’O, sparsus les feuilles des drageons du Chêne tauzin ; celles de rO. iota les feuilles du Myrica gale. Ce qui m’étonne, c’est qu’on n’ait pas encore signalé et que je n’aie pu trouver de larves du sous-genre Tachyerges. J'ai rencontré souvent, en très-grand nombre, le T. saliceti sur le Saule raarceau, et malgré mes re¬ cherches à diverses époques de l’année, je n’ai pu mettre la main sur sa larve. Ty Chili» Germ. Quoique ces insectes vivent assez généralement sur les plantes basses et les arbustes, que les espèces soient assez nombreuses et certaines d’entre elles fort communes, on ne sait presque rien sur leurs mœurs. Mes notes ne me fournissent, à ce sujet, d’autres observations que celles que j’ai faites moi-même et dont voici le résumé. T. quinque punctatus. Je l’ai obtenu des gousses de Vicia angustifolia. T. hæmatocephalus. — Gousses du Lotus corniculatus. T. sparsutus et T. venustus. — Gousses du Genêt à balais. T. squamulatus. — Gousses du Lotus corniculatus. T. bivittatus. — Très-probablement gousse d’un Genêt épineux de Corse sur lequel on le trouve. T. deliciosus — Problablement gousses du Lotus Creticus de Corse. T. suluralis. — Gousses du Dorychnium suffruticosum. T.junceus. — Gousses du Melilotus macrorhiza. T. argentatus. Probablement gousses du Lotus Creticus sur lequel on le trouve en Corse. T. scabricollis. — Capsules de Y Helianthemum guttatum. 244 LARVES DE COLÉOPTÈRES T. meliloti. — Il pond sur la nervure médiane des feuilles du Melitotus macrorhiza et y détermine une galle dans laquelle vit la larve. En Corse, il se trouve sur le Melüotus sulcMa T. tomentosus elT. picirostris. — Probablement dans les capitules des Trèfles. On voit, par ce qui précède, que la plupart des Tychius sont sous la dé¬ pendance de plantes de famille des Légumineuses. Toutes les larves que je connais se transforment sous terre. Sibiucs SCH. Encore des insectes des plantes basses sur lesquels j’ai failles observa¬ tions suivantes : Les larves du S. canus habitent les capsules du Lyclmisvespertina, sou¬ vent plusieurs dans la même. Celles du iJ. süenes les capsules du Silene Portensis. Celles du S. attalicus les capsules du Silene Lusitanica, at à Madrid du Silene bipartita. Celles du S. viscariæ les capsules du Silene inflata. Celles du S. variatus probablement dans les capsules de la Spergularia rubra sur laquelle on trouve l’insecte. Celles du S. gnllicolus dans une galle qui se forme sur la tige du Silene otites (Giraud.) ' Les S. arenarice et phaleratus se prennent en Corse sur un Helychrysum et à Mont-de-Marsan le S. primitiis sur V Helychrysum stœchas. J’ai vai¬ nement cherché sa larve. Les espèces dont les mœurs sont bien connues seraient, on le voit, pa¬ rasites des Silénées ; mais je comprendrais qu’il en fût autrement des der¬ nières qui ont une forme et une livrée différentes. Les larves que j’ai ob¬ servées se transforment sans déplacement, ce qui, indépendamment de leurs goûts, les distingue de celles de Tychius. Ci»ntiB Clairv. Insectes presque tous inféodés aux Verbascum et aux Scrophularia. Les larves se nourrissent en plein air de leurs feuilles. Elles sont habituelle¬ ment recouvertes d’une substance raucilagineuse qui s’échappe par l’anus CURCÜLIONIDES •245 et se répand sur leur corps par le jeu péristaltique des segments. Au der¬ nier moment elles produisent cette substance en plus grande quantité, la laissent sécher et se trouvent ainsi enfermées dans une coque parcheminée qui demeure fixée aux feuilles, aux tiges ou aux fleurs. Les C. verbasci, Olivieri, longicollis, ungulatus et thapsus vivent sur les Verbascum. 11 en est de même du C. olens, avec cette différence que j’ai trouvé ses larves non à l’air libre, mais chacune à l’état de mineuse dans une bourse formée par les jeunes feuilles. Les C. Schœnherri. blattariæ et pulcheUus sur la Scrophularia canina. Les C. Scrophulariæ. hortulanus et distinctus sur la Scrophularia aqxia- tica. Le C. solani sur la Scrophularia nodosa. Le C. fraxini sur les feuilles du Frêne probablement et certainement de l’Olivier, d’après l’observation de M. Peragallo. Il ne serait pas bien difficile de savoir à quoi s’en tenir sur les autres, si ceux qui sont à même de les observer voulaient s’en occuper. HTanophles Sch. Les larves du N. tamariscis vivent et se transforment dans les ovaires des Tamarix et très-probablement aussi celles des N. quadrivirgatus, pal- lidulus, posticus, tetrastigma et transversus . D’après mes observations, celles du N. lythri se développent dans les ovaires de la Salicaire ; celles du N. Duriæi dans une hypertrophie galliforme du pétiole des feuilles de VUmbilicus pendulinus ; celles duiV. siculus dans une galle qu’elles provo¬ quent sur les tiges de VErica scoparia et celles du IV. hemisphæriciis dans une galle des tiges du Lylhrum hyssopifolium. Ciymnetron Sch. Insectes des plantes herbacées et de mœurs assez variées. Le G. villosuUis pond sur les boutons à fleurs de la Veronica anagallis qui s’hypertrophient en une sorte de galle dans laquelle vit la larve. La larve du G. linariœ se développe dans une galle au collet de la ra¬ cine de Linaria vulgarU. Celle du G. pilosui; dans une galle de la tige de la même plante. Celle du G. campanulæ dans l’ovaire hypertrophié de la Campanula 246 LAKVES DE COLÉOPTÈRES rhomboidalis (Laboulbène) des Campanula trachelium et patula d’après mes observations. Celle du G. noctis dans la fleur déformée de la Linaria genistifolia et dans les capsules de la Linaria vulgaris. Celles du G. netus et du G. antirrhini dans les capsules de cette dernière plante. Vantirrhini se trouve chez nous dans les capsules des Verbascum et le netus dans celles de Linaria spartea. Celle du G. beccabungæ dans les capsules des Veronica beccabunga et scutellata. Celle du G. spilotus dans les capsules de Scrophularia aquatica. Celle du G. teter dans les capsules de Verbascum. Celle du G. littoreus dans les capsules des Linaria Ihymifoliael supina. Celle du G. griseo hirtus, de Corse, dans les capsules de la Linaria tri- phylla. Celle du G. plantanm dans les ovaires de Linaria vulgaris et en Corse de Linaria triphylla. Celle du G. meridionalis dans les ovaires de Linaria striata et, à Ma drid, de Linaria filifolia. Celte du G. micros dans les capitules de Jasione montana. Celle du G. asellus dans les tiges des Verbascum où, quoiqu’elles soient souvent très-nombreuses, elles ne produisent pas de déformation. Toutes ces larves se transforment sans déplacement. Derelomns Sch. Se trouve à Alger sur les fleurs du Chamærops humilis et pond sans doute dans les ovaires. Acentrus Sch. UA. histrio est commun, en Provence, sur le Glaucium luteum, dont il ronge les fruits. M. Peragallo , qui m’a envoyé cet insecte de Nice en très-grand nombre, a vainement cherché sa larve dans la tige. Elle vit peut-être dans le fruit. Orobitis Germ. Je lis dans le Généra de Duval que M. Hardy a pris plusieurs fois l’O. cyaneus et sa larve dans les fruits de la Viola canina. CURCUMONIDES •2'! 7 CamptorhinuB Sch. Vu les conditions dans lesquelles se trouvent ces insectes, je ne doute pas que leurs larves ne se nourrissent du bois de Chêne, mais elles n’ont pas encore été observées. Gasteroeercus Cast. Le G. depressirostris vit, dit-on, dans le bois du Hêtre. CryptorliyiiehuB III. Le C. lapathi est un insecte très-nuisible aux jeunes Saules et aux jeu¬ nes Peupliers souffreteux qu’il fait périr en y déposant les germes de ses larves dont plusieurs auteurs ont parlé et dont j’ai bien des fois vu les dégâts. Je les ai trouvées aussi dans des souches de Saules récemment abattus. Ramplius Clairv. La larve du R. flavicornis est mineuse des feuilles du Saule marceau où je l’ai trouvée en abondance et où elle accomplit toutes ses métamorpho¬ ses. On doit s’attendre aussi à ce qu’elle diffère des autres larves de Cur- culionides. Elle ressemble même peu à celles des Orchestes. Elle est plus déprimée, régulièrement elliptique, et se fait remarquer par les deux gran¬ des taches brunes de son prothorax. Je prends fréquemment le R. æneus sur les haies d’ Aubépine, mais sa larve a échappé jusqu’ici à mes recherches. IVIononychiis Germ. On sait depuis longtemps que la larve du M.pseudoacori vit et se trans¬ forme dans les graines de Vlris pseudoacorus. Cœliodes Sch. Ces insectes se trouvent, les uns sur les arbres et principalement les Chênes, d’autres sur les plantes basses. On n’a rien publié, je crois, sur 248 LARVES DE COLÉOPTÈRES leurs mœurs. Mes recherches m’ont conduit à la découverte de deux lar¬ ves, celle du C . quadrimaculatus dans la tige de l’Ortie dioïque et celle du C. Larnii dans la tige du Latnium maculatum. Il est probable que celles des C. exiguus et geranii vivent au collet des racines des Géranium. Ceatorliynchas Germ. Ici nous n’avons guère affaire qu’à des insectes des plantes herbacées et tout au plus de quelque arbuste comme la Bruyère. Les larves connues ont été trouvées le plus grand nombre dans les tiges, d’autres dans des galles, quelques-unes dans les fleurs ou les fruits. TIGES ou COLLET DE LA RACINE C. raphani — Symphytum officinale. C. cynoglossi — Cynoglossum officinale. C. trimaculalus — Chardon à foulon. C. napi — Navet, Colza. C. arcuatus — Lycopus Europæus (H. Brisout). C. topiarius — probablement Salvia pratensis (Ch. Brisout). C. alliariæ — Alliaria ufficinalis. Mes observations me permettent d’ajouter les suivantes : C. asperifoliarum — les Symphytum et Myosotis palustris. C. rugulosus — les Anthémis. C. campestris — Matricaria camomilla. C. melanostictus — Lycopus Europæus et Mentha aquatica. C. constrictus — Alliaria officinalis. C. Roberii — même plante. C. picitarsis — Navet. C. quadridens — Navet, Moutarde, Cresson. C. chalybæus — Thlaspi arvense. Les espèces suivantes vivent, je le crois, dans les plantes sur lesquelles on les trouve : C. floralis sur Capsella bursa pastoris et Erysimum præcox;C. cochlea- riœ sur Cardamine pratensis ; C. hirtulus sur les Crucifères; C. Pandellei sur Cardamine amara ; C. cyanopterus sur Barbarea vulgaris ; C. sma- ragdinus et autres similaires sur les Crucifères ; C. horridus sur les Char- CUECULIOiMDES ‘249 dons; C. Andreæ et echii sur Echium vulgare ; C. polUnarius sur les Or¬ ties; G. verrucatus SUT Glaucium luteum; C. pulvinatus sur Matricaria camomilla; C. troglodytes eXfrontalis sur les Plantains. GALLES C. contractus sur Sinapis arvensis et Draba verna. C. assimilis sur Sinapis arvensis d’après Kirby, mais selon M. Goureau la larve de cette espèce vit dans les siliques du Colza. C. sulcicollis sur les racines des Choux et des Navets. FLEURS ET FRUITS C. assimilis — siliques du Colza (Goureau). G. macula alba — capsules du Pavot. G. punctiger — calathides du Taraxacum officinale. G. pumilio — silicules de Teesdalia nudicaulis. G. ferrugatus — Bruyère à balais. G. ericœ — Bruyères diverses. Plusieurs des larves que je viens de signaler se transforment dans leur berceau même, accidentellement ou normalement, mais la plupart le quit¬ tent pour s’abriter sous terre. Poophasos ScH. Le P. nasturtii accomplit ses évolutions dans les tiges du Cresson et très-probablement le P. sysimbrii dans celles du Roripa amphibia. Taplnotas ScH. Le T. sellatus est un insecte des lieux marécageux que j’ai pris une seule fois. On le trouve, paraît-il, sur les Lisymachia. Litodactylus Red. et Pliytoblas ScH. J’ai fait connaître les mœurs de deux espèces. La larve du L. velatus passe sa vie sous l’eau sur les feuilles des Myriophyllum. Elle est cou- 550 lARVES DE COLÉOPTÈRES verte, comme les larves des Cionus, d’un mucilage qui finit par lui servir de cocon. Le L. leucogaster pourrait avoir les mêmes mœurs. Celle du P. notula vit de même, mais non dans l’eau, sur les feuilles du Polygomm hydropiper. Baridius ScH. Ce sont des hôtes des plantes herbacées. Les larves connues vivent toutes et se transforment dans les tiges, au collet de la racine. Elles ha¬ bitent : Celles des B. chions, chlorizans, laticollis, cnprirostris, lepidii, qua- draticollis, opiparis et probablement prasiniis, les Choux, Colzas, Mou¬ tardes et autres Crucifères. Celle du B. Artemisiæ, VArtemisia vulgaris. Celle du B. analis, l’inula dysenterica, d’après mes observations. Le B. spoliatus fréquente le Camphorosma Monspeliaca ; le B. T. album, les Joncs et les Cypéracées des marais; le B. scolopaceus, les Salsolacées; le B. nitens, les plantes aquatiques, d’après Miller, les Mauves en Corse, d’après Raymond ; le B. nivalis a été pris en abondance dans la région alpine des Pyrénées sur le Trèfle des Alpes. Ces indications pourront servir à la découverte de leurs larves. Splienophorns Sch. On ne sait rien sur les espèces européennes de ce genre. D’après les observations de Coquerel, les larves du S. lyratus, de la Martinique, se développent et se transforment dans les troncs morts des Bananiers. Celles de nos espèces sont probablement aussi lignivores. Sitopbilus Sch. Tout le monde sait que le S. granarius attaque les grains du Froment, de l’Orge, du Maïs, et le S. oryzce, ceux du Riz. J’ai reçu de M. Revelière des graines de Tamarinier de l’Inde peuplées de S. linearis, dont plu¬ sieurs occupaient la même graine. Dryophthorus Sch. Le D. lymexylon ne détruit pas seulement le bois mort du Chêne, comme son nom générique l’indique, je l’ai trouvé aussi dans l’Aulne. CDRCÜLIOHIDES 251 Chœrorhlnus Fairm. Encore un genre lignivore. Les larves du C. squalidus ont été trouvées dans rOrrae et celles du C. brevirostris dans le Figuier. Cossonus Clairv. M. Frauenfeld a trouvé la larve du C. ferrugineus dans un tronc mort de Peuplier et j’ai observé celle du C. linearis dans un tronc pourrissant de Peuplier du Canada. mesites Ses. Les larves du M. Aquitanus pullulent parfois dans les souches de Pin qui, après avoir séjourné en mer, ont été jetées à la côte, et je ne les ai jamais rencontrées que dans ces conditions. M. Bauduer a trouvé en quantité celles du M. cunipes dans un tronc mort de Saule. Phlœophasas Sch. Ce sont, malgré leur nom, des mangeurs de bois plutôt que d’écorce. J’ai recueilli et parfois abondamment le P. æneopiceus dans les celliers, grignotant, ainsi que ses larves, et sculptant de vieilles douves et des piè¬ ces de Chêne posées à terre. Rhyneolua Creutz. Tous vivent de la substance ligneuse des arbres morts. Ils attaquent : Les fi. cylindricxis, elongatus, porcatus et strangulatus, les Pins, et ce dernier, en particulier, les bois de charpente ; le fi. chioropus, les Sa¬ pins ; le fi. simus, les Peuphers ; le fi. culinaris, l’Aubépine, le Cerisier, l’Orme: le fi. submuricatus, le Peuplier, le Saule, l’Aulne; le fi. cylindri- rosttis, le Peuplier, le Marronnier ; le fi. reflexus, le Chêne-liége, l’Orme ; le fi. punctulatus, le Peuplier, le Marronnier, le Chêne, l’Orme, le Syco¬ more; le fi. gracüis, l’Orme (Damry); le fi. grandicollis, l’Orme égale¬ ment (Damry); le fi. exiguus, le Hêtre et le Tilleul (Bellevoye). 252 L4RVES DE COLEOPTERES SCOLYTIDES Erichson et Redtenbacher ont réuni les Scolytides aux Curculionides et je n’ai vu dans les auteurs, pas même dans Lacordaire et J. Duval, aucune raison sérieuse de les en séparer. Je trouverais plutôt dans leur embarras à signaler des caractères différentiels, la preuve de la légitimité de cette réunion. J’ai voulu chercher un contrôle dans les larves, mais ici encore j’ai échoué. Érichson dit bien que la tête est, en général, plus allongée et plus forte ; que les mandibules sont un peu plus longues, les téguments plus fermes et toujours étiolés ; que le corps est cyündrique et son extré¬ mité postérieure obtuse ; que les segments thoraciques sont plus grands et que l’ouverture anale est en forme de X; mais en opérant des compa¬ raisons, on voit bien vite qu’il n’y a rien d’absolu dans ces caractères et qu’on ne peut, d’une manière générale, en trouver un seul qui puisse jus¬ tifier la séparation des deux cohortes. La forme, en exceptant la larve du Platypus cylindnis qui a une structure un peu anormale, est la même, peut-être avec les plis et les mamelons moins tranchés, le plus souvent, dans les larves des Scolytides ; la tête est aussi habituellement plus pâle, mais les mandibules n’offrent normalement rien de particulier ; les anten¬ nes, presque invisibles, montrent à peine deux articles ; les palpes maxil¬ laires sont, comme les palpes labiaux, biarticulés, et l’anus est en X, si l’on veut, dans les deux groupes, parce qu’il est quadrilobé. Je considère donc les Scolytides comme une section, une sous-cohorte des Curculio¬ nides motivée un peu par la forme des insectes parfaits, quoiqu’il n’y ait pas bien loin, sous ce rapport, des Rkyncolus aux Hylastes, et princi¬ palement par les habitudes des insectes parfaits et des larves. Ces habitudes, en effet, offrent quelque chose de particulier. Les Cur¬ culionides lignivores, à l’exception pourtant des derniers genres qui pé¬ nètrent jusqu’au bois ou dans le bois pour pondre, percent superficielle¬ ment l’écorce de petits trous dans lesquels ils déposent leurs œufs. Les larves plongent dès leur naissance, et les galeries qu’elles creusent sous l’écorce, pour vivre, sont d’une irrégularité telle, qu’on voit évidemment qu’elles n’ont été soumises à aucune règle. Une irrégularité moindre à la vérité, mais pourtant manifeste, caractérise les galeries de ponte et les galeries des larves des Phlæophagus, Rhyncolus, etc. Les Scolytides, au contraire, perforent tous les écorces, le bois ou les SCOLYTIDES ?53 tiges des plantes herbacées pour déposer leurs œufs, et ils ont presque tous une règle invariable pour tracer leurs galeries de ponte, comme les larves en ont une dans leur œuvre d’alimentation. Tout le monde a vu sous les écorces des Ormes, des Chênes, des Pins, des Sapins, des arbres fruitiers, ces ravissantes arborisations, ces arêtes de poisson, ces étoiles rayonnantes qui sont le double résultat du travail de la mère pondeuse et de ses larves ; tout le inonde a pu constater la régularité des galeries creusées dans les profondeurs du bois par la femelle et les larves du Pla- typus cylindrus, des Xyloterus, des Xyleboru<>. Aucune larve de Curcu- lionide, à ma connaissance, ne présente au même degré des caractères de mœurs aussi frappants, et voilà surtout en quoi les Scolytides se dis¬ tinguent. Et cependant cette distinction n’est pas absolue, car dans cette dernière section il est des espèces, en très-petit nombre il est vrai, mais il en est dont les galeries présentent de l’irrégularité et semblent être l’œuvre du caprice plutôt que la conséquence d’une règle immuable ; de sorte qu’alors il faudrait reporter ces espèces dans les Curculionides ou rattacher aux Scolytides les genres de la famille des Cossonides. Cela veut dire que, même sous ce dernier rapport, la ligne de démarcation ne saurait être tracée d’une manière rigoureuse, sans compter que les particularités du travail ou de l’industrie des insectes ne suffisent pas pour établir ou pour justifier les classifications méthodiques. Ce n’est pas uniquement parce que les Scolytides me paraissent appar¬ tenir au.x Curculionides que j’en parle à la suite de ces derniers. Le plan de mon œuvre m’y a conduit naturellement, car le Châtaignier nourrit chez nous, sous son écorce, les Dryocœtes villosus et capronatiis, si com¬ muns sur le Chêne, et dans son bois le Xyleborus saxesenii qui attaque des arbres si divers. J’ai dit en commençant qu’il paraît absolument ré¬ fractaire aux espèces du genre Scolylux. Dans mon travail sur les insec¬ tes du Pin maritime, j’ai publié assez de larves de Scolytides, et elles res¬ semblent d’ailleurs assez à celles des Curculionides pour que je m’abs¬ tienne ici d’une description nouvelle. Je passe donc à la nomenclature des espèces dont les larves sont connues. Hylastes trifoLii, Mull. — H. ater, Payk. — //. palliatus Gyll. — H. cunicularius, Er., Catal. p. 240. — II. ater, Payk., Perris, Soc. Ent. 1856, p. 233, et Goureau, Ins. nuis, aux forêts, p, 90. — H. palliatus Gyll. — H. angustatus Herbst. — H. attenualus Er. — fl. linearis Er., sous le nom de variolosus Perr , Perris, Soc. Ent. 1856, p. 224-229. 254 LARVES DE COLÉOPTÈRES Hylurgus ligniperda F. — H. dentatus Say (exot.), Catal. p. 239. — H. ligniperda, Perris, Soc. Ent. 1856, p. 204. Blastophagus {Hylurgus) piniperda F.. Catal. p. 230, et Goüreau, loc. cit. p. 87. — B. piniperda. — B. minor Hart., Perris, Soc. Ent. 1856, p. 208 et 221. Kissophagus (Dendroctonus) hederæ, Schmidt, Catal. p. 239. Dendroctonus micans Kugel., Catal, p. 239, et Kollar, Soc. Zool. ei Bot. devienne, 1858, p. 23. Hylesinus oleiperda F. — H. vittatus F. — H. crenatus F. — H. fraxini F. — H. spartii Nordl. Catal. p. 238. — H. fraxini. — H. crenatus. — H. oleiperda, Goüreau, 1ns. nuis, aux forêts, p. 92. Phlæotribus oleœ F., Catal. p. 238. Polygraphus pubescens F., Catal. p. 238, et Heeger, Sitzber. der Kai- serl. Acad, der Wiss. 1866. Scolytus intricatus Ratz. — S. rnultistriatus Marsh. — S. pygmæus Herbst. — S. rugulosus Ratz., hæmorrhous Meg. — S. pruni Ratz. — S. carpini Er. — S. destructor Ol. — S. amygdali Guér.-Mén. — S. Strobi (exot.). — S. pyri (exot.), Catal. p. 237. — S. destructor Bal¬ linger, Wollst. Gesch. d. Borkenkæf. 1798, p. 720; Jænsch, Arb. Schles. Gesells, 1869, p. 3, et Letzner, ibid. 1844, p. 65. — S. pygmæus, Letz- ner, ibid p. 68. — S. destructor. — S. pygmæus. — S. rnultistriatus — S. ulmi Redt. — S. Ratzeburgi J.^nson. — S. intricatus, Goüreau, Ins. nuis, aux forêts, p. 97-106. — S. rugulosus. — S. pruni, Goüreau, Ins. nuis, aux arbres fruitiers, p. 6 et 22. Xyloterus lineatus Ol. — X. domesticus L., Catal. p. 236, et Goüreau, Ins. nuis, aux forêts, p. 85. Crypturgus cinereus Herbst. — C. pusillus Gyl., Catal. p. 236. — C. pusillus, Perris, Soc. Ent. 1856, p. 201. Cryphalus abietis Ratz. — C. piceæ, Ratz. — C. tiliæ F. — C. (Cryp¬ turgus) fagiY., Catal. p. 235. — C. granulatus Ratz., Heeger, Sitzber. derKaiserl. Acad, der Wiss. 1866. Hypoborus mori Aube, Goüreau, Ins. nuis, aux arbres fruit., 2* suppl. p. 9. Bostrichus typographus L. — B. laricis F. — B. curvidens Germ,, or- thographus Düfts. — B. cembræ Heer. — B. stenographus Düfts. — B. chalcographus L. — B. bidens F. — B. quadridens Haas. — B. acu- minatus Gyl. — B. bispinus Düfts. — B. exesus Harr. (exot.). — B. pini Say (exot.), Catal. p. 233. — B. (Tomicus) stenographus. — B. laricis. SCOITTIDES 255 — B. bidens, Perris, Soc. Ent. 1856. p. 173-187. — B. bispinus, Gou- REAü, 1ns. nuis, aux arbres fruit, p. 17. — B. typographus. — B. chalco- graphus. — B. stenographus. — B. laricis. — B. bidens. — B. curvi- dens, Goüreaü, Ins. nuis, aux forêts, p. 68-81. — B. cembræ. — B.chal- coyraphus. — B. typographus. — B. lancis, Bischoff-Ehinger, Mitheil. der Schweiz. Entomol. Gesells. t. IV. Pityophthorus (Crypturgus) pityographus Ratz. — P. Lichtensteini Ratz., Catal. p. 236. — P. (Tomicus) ramulorum Perr. Perris, Soc. Ent. 1856, p. 191. On croit que cette espèce est la même que le pityographus ; j’en doute encore à cause de ses mœurs. Dryocætes (BoslrichusJ autographus Ratz. — D. bicolor Herbst. — D. vülosus F. — D. dactyliperda F., Catal. p. 234. Xyleborus (Bostrichus) dispar F. — X. monographus F. — X. (Xylo- teres) Saxesenii R.\tz., Catal. p. 234 et 237. — X. eurygraphus Er., Per¬ ris, Soc. Ent. 1856, p. 194, et Goureau, Ins. nuis, aux forêts, p. 83. — A', dispar, Klingelhœffer. Stett. Ent. Zeit. 1843, p. 85. Thamnurgus (Bostrichus) Kaltenbachii Bach., Catal. p. 235. Platypus cylindrus F., Catal. p. 232. Les mœurs des Scolytides sont assez connues, et j’en ai dit assez égale¬ ment dans mes Insectes du Pin maritime pour que je puisse me dispenser de traiter ici longuement ce sujet. Je me bornerai donc à faire connaître les habitudes des espèces non comprises dans la nomenclature qui pré¬ cède et que j’ai été à même d’observer. Hylesinus thuyæ et Aubei, sous l’écorce des Thuyas et des Genévriers. Les galeries de ponte sont longitudinales et par suite celles des larves transversales. — H. Perrisi Chap. sous l’écorce du Lentisque en Corse. H. Kraatzi, sous les écorces lisses de l’Orme. Comme celles du H. vit- tatus, ses galeries de ponte sont longues et transversales. Trypophlieus (dryphalus) binodulus, sous les écorces lisses des Peu¬ pliers. Galeries de ponte longitudinalement iiTégulières. Hypoborus ficus et genistæ, le premier sous l’écorce du Figuier, le se¬ cond sous celle du Genista scorpius. Galeries de ponte assez larges et transversales comme celles de VH. mori. B. bidens. D’après Ratzeburg, il ne vivrait que sur le Pin; or, j’ai trouvé des générations très-prospères et qui ont fort bien réussi sous l’écorce de jeunes Epicéas de ciiiij ou six ans morts à la suite de leur transplantation. Dryocætes capronutus, sous l’écorce des Chênes et plus rarement des Châtaigniers. Galeries de ponte transversales. 256 LARVES DE COLEOPTERES D, coryli, sous l’écorce du Noisetier. Galeries de ponte sinueusement longitudinales. Xyleborus dryographus, dans l’aubier du Chêne. Galeries de ponte plongeantes. Carphoborus minimus sous l’écorce des Pins. Thamnnrgus euphorbiæ, dans les tiges vivantes de VEuphorbiaamygda- loides. Ldi femelle pénètre dans la tige sur un ou deux points et dépose ses œufs. Plusieurs larves peuvent vivre dans la même tige. Celle-ci ne meurt pas ordinairement avant le temps, mais sa floraison avorte presque tou¬ jours. C’est, avec le T. Kaltenbachü, le seul Scolytide connu d’Europe dont les larves vivent dans une plante franchement herbacée. Après avoir ailleurs exprimé des doutes, j’admets, puisque des témoignages non sus¬ pects l’affirment, que le H. trifolii, dont j’ai observé les larves sous l’écorce du Genêt à balais, pond dans les racines du Trèfle et de la Lu¬ zerne, et je m’en étonne peu, du reste, sachant que ces racines acquiè¬ rent presque la dureté du bois. Platypus oxyurus, espèce des Pyrénées occidentales, qui vit dans le bois du Hêtre. LONGICORNES Dans l’ouvrage de mon illustre ami M. Mulsant, le premier groupe des Longicornes est celui des Cérambicides qui se divise en Spondyliens, Prioniens, Cérambycins. La famille des Spondyliens ne renferme qu’un seul genre et une seule espèce d’Europe, le Spoiidylis buprestoides L. J’ai décrit, dans mon His¬ toire des insectes du Pin maritime, sa larve et sa nymphe, déjà connues par les travaux de MM. Ratzeburg et "WesUveod. La larve a la tête assez saillante, les mandibules pointues et en biseau très-oblique, des pattes assez longues, le prothorai assez fortement ponctué antérieurement, la plaque méta-prothoracique très-finement et très-densément chagrinée, les ampoules ambulatoires chagrinées aussi et plissées, le dernier segment muni de deux épines coniques. La nymphe est spinuleuse. J’appelle très-spécialement l’attention sur les considérations critiques LO]NGICOR^ES 257 que j’ai exposées, au sujet de la classification de cette famille, dans les généralités qui suivent l’article relatif au Sympiezocera. Les larves déjà connues de la famille des Prioniens sont les suivantes : 1® Celle du Prionns coriariiis L., dont se sont occupés Rœsel, West- \vood et même, dans son Hist. Nat. des Criist. et des Ins. Latreille, qui considérait alors le prothorax comme faisant partie de la tête. 2® Celles des Macrotoma corticina Klug, de Madagascar, et héros Graefîe, des ilesVili, décrites la première par Coquercl, Soc. entom. i86'2, p. 107, et la seconde par Dohrn, Entom. Zeit. 1868, p. 201. 3“ Celle du Prinobius Germari Muls., aujourd’hui J/yardi Muls., dont MM. Mulsant et Revelière ont publié une description détaillée (9® opusc. Entom. 1859, p. 184-), à laquelle je ne trouve rien à redire si ce n’est qu’elle donne quatre articles aux palpes maxillaires, tandis qu’ils n’en ont que trois comme dans toutes les autres larves de Longicornes, et d’après la vérification que je viens d’en faire sur la larve même du Prinobius. M. Lallemant a fourni (Soc. Ent. 1859, Bull., p. cxxxvii), quelques indi¬ cations sur les métamorphoses d’un autre Prinobius que M. Fairmaire décrit aussitôt après sous le nom de lethifer, et que M. de Marseul, dont, comparaison faite des deux espèces, je serais assez disposé à admettie l’opinion, porte dans son catalogue comme étant le môme que le Myardi. M. Fairmaire néanmoins a cherché à faire ressortir les différences qui séparent les mâles de ces deux espèces et il a fait remarquer que le let hifcr vit en Algérie dans le Frêne, tandis que le Myardi se développe en Corse dans le Chêne vert. Plus loin (loc. cit., p. cxlix) il revient sur les différences qui concernent les femelles et il parle des œufs qui sont longs de 3 millim., d’un blanc d’ivoire, avec la surface finement réticulée. La nymphe n’ayant pas encore été décrite, je crois devoir donner le signalement de celle du P. Myardi que je dois, ainsi que la larve, à M. Revelière. Elle présente, disposées comme à l’ordinaire, les diverses parties de l’insecte parfait. Le prolhorax est ruguleux et ridé en divers sens; l’écusson est couvert de callosités tuberculeuses; la face dorsale des segments de l’abdomen est parsemée de spinules cornées, dirigées en arrière, qui en font une sorte de râpe ; les côtés sont parcourus par des rides sinueuses et serrées ; le dernier segment est inerme. 4® Celle de VErgates Faber, dont mon ami M. Lucas a publié avo’ ife soc. LiN.v. — T. xxni. 17 L.UVVES DE COLÉOPTÈRES •2ô8 grands détails la larve et la nymphe dans les Ann. de la Soc. Ent. 1844, p. 169, et plus tard, avec figures, dans l’Exploration scientifique de l'Algérie, p. 481, pl. 41, et dont j’ai assez longuement parlé moi-même dans mon Histoire des insectes du Pin maritime (Soc. Ent. 1856, p. 444. Je ferai remarquer que l’œuf de cet insecte, dont j’ai donné le dessin, a les plus grands rapports avec celui du Prinobius. 5“ Celle do VÆgosonia scabrico\ne par MM. Mulsant et Gacogne (Sixième Opusc. Entom. p.79) et Dôbner füer/m. Entom. Zeilschr. 186-2). C’est tout ce que l’on sait, à ma connaissance, sur la famille peu popu¬ leuse, du reste, des Prioniens. Voici ce que je puis y ajouter : (S*s*î©ïîaas) scaïsî'icorBie Far. Fig. A07-4I0 I. A R V E Ainsi que je viens de le dire, M. Mulsant a donné, de concert avec .M. Gacogne, la description de la larve brièvement hexapode et de la nymphe de YÆgosoma scabricorne, et je ne puis qu’y renvoyer, en priant de tenir compte des indications suivantes : Je ferai observer d’abord que la larve ressemble beaucoup à celle de VErgates Faber, remarquable, entre autres caractères, par les sinuosités et les profondes échancrures du bord antérieur de la tète. Je donne, par un dessin, l’idée de ces sinuosités dans la larve ùeVÆgosoma. Les man¬ dibules, obliquement coupées à leur tranche interne, comme le disent le.s auteurs cités, sont, vues de côté, très-émoussées et arrondies à l’extré¬ mité, selon toutes les apparences par suite de l’usure ; elles sont parcou¬ rues au milieu par une crête transversale obtuse et marquées ensuiie jusqu’à la base de deux dépressions. Le lobe cilié qui forme la parti’' antérieure de la lèvre inférieure (languette de MM. Mulsant et Gacogne), et qui, dans les larves de plusieurs autres groupes, est petit et peu sail¬ lant, est ici épais, charnu, arrondi et atteint l’extrémité despalpes labiaux. Ces derniers sont bien de deux articles, mais, en ce qui concerne le.s palpes maxillaires, les entomologistes lyonnais s’en sont laissé imposer par un pli profond qui existe à la face externe des mâchoires, et qui des sine, à s’y méprendre, un article basilaire ; ils ont, dès lors, donné à ces palpes quatre articles, mais ils n’en ont en réalité que trois. Les LOKGICOHNES •259 antennes, insérées dans une profonde échancrure du bord antérieur, n’ont que quatre articles, si on les observe en dessus, mais quand on les examine de côté, on constate que, sous le quatrième article, il en existe un autre bien plus petit qui lui est adossé. Cet article supplémentaire, dont il n’est point parlé, se trouve dans toutes les larves de longicorne que j'ai observées. 11 n’existe aucun point ou tubercule ocelliforme. Le prothorax est antérieurement ruguleux et postérieurement réticulé, avec la partie ruguleuse seulement parsemée de poils roussâtres, dressés et très-courts. Le reste du corps est à peu près glabre. Le mésothorax ou dessous et le métathorax sur ses deux faces, ainsi que les sept premier.s segments abdominaux ont une ampoule ambulatoire peu déprimée au milieu, lisse, circonscrite par des plis profonds. Ces ampoules n’existent pas sur les deux derniers segments où elles sont remplacées par de> bourrelets latéraux. Le septième segment abdominal possède à la fois les ampoules et les bourrelets. Tout le corps, vu à uii très-fort grossissement, est couvert d’une granulation extrêmement serrée et de la plus grande finesse. Les stigmates sont roussâtres, à péritrème elliptique, au nombre de neuf paires placées, comme le disent MM. Mulsant et Gacogne, sur le mé¬ sothorax et sur les huit premiers segments abdominaux. On remarque, â une forte loupe, sur les six premiers segments abdo¬ minaux, ceux qui n’ont pas de bourrelet latéral, et à une petite distance au dessous du stigmate, une aréole à contour subelliptique au centre de laquelle est une faible dépression arrondie d’où rayonnent des lignes très -fines et un peu sinueuses. Du côté inférieur ces rayons sont très- courts et se perdent dans des rides longitudinales. J’observe pour la première fois celte modification locale du tissu externe et j’appellerai aréoles ridées ces auxiliaires probables des agents de la progression. Elles se retrouvent dans les larves d’Ergates, et jusqu’à un certain point, mais sur les trois premiers segments abdominaux seulement, dans les larves des Cerambyx, où elles sont elliptiques, mates, avec des rides concentriques presque imperceptibles. D’après MM. Mulsant et Gacogne, cette larve vit dans le Tilleul, le Marronnier, le Sycomore, l’Orme, etc. ; je l’ai trouvée dans une souche de Châtaignier et dans des troncs de Chêne, de Saule et de Pommier où elle se conduit comme les larves d’Ergates et de Cerambyx. Selon M. Buysson (Pet. Nouv. Entom.., n° 168), elle habite dans l'Ailier le Noyer et en Au¬ vergne le Peuplier. 260 LARVES DE COLÉOPTÈRES NYMPHE Elle a été très-bien décrite par les entomologistes de Lyon ; elle ne se fait remarquer que par les petites épines qu’elle porte sur le dos des segments de l’abdomen. Trugosonia (Ceraïubjx) depsariiiin L Fig. 411-41ti LARVE Long. 40 millim., semblable à celle de ï’Ægosoma scabricor ne, non pas glabre, ou à peu près, comme elle, mais ayant des poils roussâtres assez longs et assez nombreux, sans être serrés. Tête roussàtre avec le bord antérieur noir, corné, sinué comme l’indique la ligure que j’en donne, et derrière ce bord une crête à quatre dentelures obtuses. Êpistorne un peu plus étroit relativement que celui de la larve précitée et d’une largeur égale au quart de la largeur antérieure de la tète. Mandibules robustes, longues, d’un noir luisant dans leur moitié anté ¬ rieure, mat dans leur moitié postérieure, pointues de quelque côté qu’on les regarde, extérieurement marquées de stries sur une bande médiane transversale, et, en arrière, d’une dépression qui s’étend jusqu’à la base; très-semblables, en un mot, à celles de la larve d’Ergates. Languette un peu moins saillante que dans la larve de YÆgosoma. Au dessous des antennes, sur une sorte de biseau du bord antérieur, trois tubercules arrondis, ferrugineux, lisses, bien saillants et qui ne peuvent être que des ocelles. Prothorax ruguleux et ridé, ainsi que tout le reste du corps, mais beau¬ coup plus fortement. Pattes exactement semblables à celles de la larve de ['Œgosoma, ainsi que les ampoules ambulatoires, mais celles-ci ruguleuses et ridées comme les surfaces ambiantes. Stigmates identiques. Au dessous de ces stigmates, sur les six premiers segments abdominaux, on retrouve les aréoles ridées, mais les rayons sont tous très-courts et les limites des aréoles sont indéterminées et so confondent par leurs rides avec les rides générales. LONGICORNES 2Ô[ Cette larve vit dans les Pyrénées du bois des souches du Pinus uncinata, où elle creuse de larges et profondes galeries. Elle se transforme en nym¬ phe près de la surface. NYMPHE Elle n’est remarquable que par les épines cornées, coniques et la plu¬ part inclinées en arrière qui existent sur la face dorsale des segments abdominaux. Ces épines forment sur chaque segment, sauf le dernier qui en est presque dépourvu, six groupes, deux médians, deux latéro-dor- saux et deux latéraux. L’extrémité de l’abdomen est divisée en lobes sur¬ montés de papilles coniques coriaces, mais n’ayant pas la consistance des épines. Ces épines et papilles servent à la nymphe à se hisser en avant et lui permettent de pirouetter assez rapidement sur elle -même. En résumé, les larves des Prioniens forment un groupe naturel comme les insectes parfaits. Les différences qu’elles présentent sont spécifiques ou génériques, mais elles se ressemblent par les principaux caractères. La largeur de leur épistome est du tiers au quart de la largeur du bord anté¬ rieur de la tête ; ce bord antérieur est sinué ou denté, mais à un moindre degré dans la larve du Prinobius ; les mandibules sont robustes, bosselées ou striées extérieurement et pointues à'I’extrémité ; la lèvre inférieure s’avance en un lobe épais, arrondi et cilié, qui atteint l’extrémité des palpes labiaux ; le prothorax est rugueux avec quelques points épars; les ampoules ambulatoires sont lisses ou superficiellement ruguleuses comme le reste du corps, marquées seulement d’un pli de chaque coté, et en outre les supérieures de deux plis transversaux, les inférieures d’un seul ; les pattes sont très-courtes et velues ; enfin ces larves sont presque glabres, ce qui est peu commun dans les larves de Longicornes. Après les Prioniens de M. Mulsant viennent les Cérambyeins, divisés en huit branches dont la première, les Cérambyçaires, correspond aux Cerambyeidæ du Catalogue de Marseul. Les premiers états du Cerambyx cerdo L., héros Scop., ont été décrits par MM. Ratzeburg et Westwood, et MM. Chapuis et Candèze, dans leur Catalogue des larves, ont suffisamnient décrit la larve du C. Scopolii Lai- chart. cerdo Scop., en disant qu’elle ne diffère que par la taille de celle LARVES DE COLÉOPTÈRES 262 du C. cerdo L. Us auraient même pu se dispenser de signaler, comme caractère différentiel, les stries longitudinales de la plaque méta-prolho- racique, attendu que ces stries grossières et sinueuses existent aussi dans cette dernière, quoiqu’elles ne se trouvent pas indiquées dans la figure de Ralzeburg, qui ne met pas non plus assez en relief les tubercules des ampoules ambulatoires. Pour en donner une idée, ainsi que des mandi¬ bules et en outre des spinules de la nymphe, je dirai quelques mots des états du C. Mirbecki. M. Candèze (Soc. des Sc. de Liège, 1861) a publié la larve du Tricha - deres pini Chevr., du Mexique. C/'erambyx ITlirbecki Luc. Fig. 417-''20 LARVE Très-semblable à celles des C. cerdo et Scopolii; comme elles un peu velue et hexapode ; comme elles tête noire, grossièrement et inégalement marquée de points écartés, rugueuse sur les côtés, bord antérieur un peu sinué ; épistome étroit, d’une largeur égale au cinquième de la largeur de la tête ; labre plus que semi-discoïdal ; mandibules assez courtes, arrondies à l’extrémité, marquées en dehors d’un sillon assez profond; prothorax très-foncé, en partie subcorné, ponctué sur sa moitié antérieure, avec quelques rides transverses, et postérieurement fortement marqué de stries sinueuses d’inégale longueur; ampoules ambulatoires à peine déprimées au milieu, couvertes de tubercules comme l’indiquent les figures que j’en donne. Elle vit d’abord sous l’écorce puis dans l’aubier du Chêne-liége, en Algérie. Je l'ai reçue de Bône de mon ami'M. Leprieur. NYMPHE Semblable à celle du C. cerdo ; elle est glabre, mais sur la face dorsale des segments de l’abdomen, marquée de quatre fossettes réunies par des dépressions arquées, on voit de petites spinules cornées, disposées comme on peut le voir dans mon dessin. LONGICORNES 263 Purpiiricenias (Ceranibyx) koehleri L. l’iG. 4-2!-42r,. LARVE Long. 15-20 millim. D'un blanc un peu jaunâtre, subtétraédrique, ayant des poils roussâtres dont quelques-uns longs et peu serrés sur les flancs, plus nombreux sur le prothorax et sous les segments thoraciques ; ceux-ci munis chacun d’une paire de pattes assez courtes, de quatre articles presque égaux, y compris un ongle subulé, et hérissées de quel¬ ques poils. Tête profondément enchâssée dans le prothorax, saillante d’une lon¬ gueur égale au quart de sa plus grande largeur, lisse, luisante, roussâtrc avec le bord antérieur d'un brun ferrugineux et marqué d’une série de points enfoncés. Ce même bord étroitement et très-peu profondément échancré au milieu, puis subsinueux et enfin déclive vers les angles. Épistome transversal, d’une largeur égale au cinquième de la distance qui existe entre les antennes, subarrondi antérieurement, surmonté d’un labre presque discoïdal, densément cilié de roussâtre. Mandibules d’un noir luisant, avec la base un peu ferrugineuse, assez courtes, non échancréesetà peine taillées en biseau quand on les examine en dessus, et, vues de côté, se montrant très-obtusément arrondies à l’extrémité, avec un sillon transversal et un autre longitudinal. Mâchoires assez robustes, obliques, comme coudées sur une pièce car¬ dinale et munies d’un lobe interne large, épais, cilié de soies roussâtres et atteignant le niveau du sommet du second article des palpes maxil¬ laires. Palpes maxillaires à peine arqués en dedans, coniques, de trois arti¬ cles égaux ou à peu près en longueur. Un pli externe de la mâchoire et fortement prononcé porterait à croire que ces palpes ont quatre articles, mais un examen attentif montre que ce pli appartient à la mâchoire et qu’il s’efface avant d’arriver à la face interne de celle-ci. Menton transversal, surmonté delà lèvre inférie^ire, transversale aussi, divisée par une dépression médiane en deux lobes sur chacun desquels s’élève un palpe labial subconique et de deux articles égaux. Entre ces palpes surgit une languette arrondie et ciliée. Tous ces organes sont rous- 264 L/VRVES DE COLÉOPTÈRES sàires, avec une nuance plus foncée sur les mâchoirts, et hérissés de quelques poils roussàtres. Antennes assez longues, coniques, en partie rétractiles, placées sur la déclivité des angles antérieurs, de quatre articles, le premier le plus long do tous et assez épais, les trois autres égaux en longueur, mais le qua¬ trième bien plus grêle et accompagné d’un article supplémentaire encore plus grêle, bien plus court et visible seulement lorsqu’on regarde la larve de côté. Sur les joues, pas le moindre indice d'ocelle ou de tubercule occlli- forme. Protliorax roussâtre antérieurement, une fois et demie au moins aussi large que la tête, presque aussi long que les trois .segments suivants pris ensemble, parcouru au milieu par un fin sillon longitudinal, presque lisse sur sa moitié antérieure, avec quelques points vagues et épars à la base de cette moitié, puis assez fortement et subréticuleusemcnl strié sur un espace transversal s'avançant en pointe au milieu, limité latéralement par deux sillons assez profonds et un peu arqués qu’on pourrait caractériser par le nom de parenthèses et qui sont communs à toute la famille des Longicornes, et postérieurement par un pli transversal parallèle au bord postérieur. En dessous le prothorax présente un pli profond de chaque côté, sur le milieu deux sillons formant un angle, et avant la base un pli transversal comme celui de dessus ; sa surface est ruguleuse et luisante, sauf le bourrelet postérieur formé par le pli transversal, et qui est en partie mat. C’est ce bourrelet qui porte la première paire de pattes. Mésothorax et métathorax très-courts, le premier ayant en dessous et le second sur ses deux faces les vestiges d’une ampoule ambulatoire analogue à celles de l’abdomen, mais moins saillante et bien moins corn plète. Abdomen de neuf segments à peu près égaux, sauf le dernier qui est un peu plus court, plus un mamelon anal simulant un dixième segment, presque trilobé par trois plis convergents, à l’intersection desquels est l’anus. Les sept premiers segments munis, tant sur le dos que sur la face ventrale, d’une ampoule ambulatoire assez élégante, la dorsale limitée à droite et à gauche par un pli arqué, sillonnée au milieu, entourée de deux rangs de petits tubercules formant deux ellipses concentriques dont l’intérieur est mat et quelquefois un peu tuberculé ; la ventrale limitée latéralement par un pli arqué, marquée d’un pli transversal des deux côtés duquel règne un chapelet de tubercules ; le reste de l’ampoule, qui LONGICORNES 2()5 a la forme de deux triangles opposés, occupé par quelques autres tuber¬ cules moins réguliers. Huitième et neuvième segments dépourvus d’am¬ poules, mais ayant un bourrelet latéral visible surtout en dessous. L’action des ampoules est secondée, indépendamment des pattes, par d’autres ampoules latérales, moins saillantes et lisses. Stigmates à péritrème roussâtre et verticalement elliptique, au nombre de neuf paires : la première, plus grande et plus inférieure que les autres, située très-près du bord antérieur du mésothorax, les suivantes au tiers antérieur des huit premiers segments abdominaux. Pattes comme je l’ai dit plus haut. D’après M. Mulsant (Hist. Nat. des Lov.gic , p. 71), la larve du Purpu- ricemis Kæhleri, que personne n'a encore publiée, vit dans les Saules, dans les pieux vieillis, etc. Je l’ai observée dans dos échalas de Châtai¬ gnier et de Robinier et dans des branches de Chêne et de ’Friacanthos mortes de l’année précédente. La diversité de ces essences me donne lieu de penser que son habitat est assez varié et qu’elle est peu exclusive dans ses goûts. Elle passe la plus grande partie de sa vie dans l’intérieur des couches ligneuses, où elle creuse une galerie longitudinale rarement sinueuse et assez régulièrement cylindrique, dont la longueur peut dépas¬ ser vingt centimètres et dont la largeur maximum est de sept millimètres. Elle l’élargit à l’endroit où elle doit se transformer en nymphe et qui est toujours voisin de la surface, et lui donne quelquefois en ce point jusqu'à treize millimètres de diamètre. L’endroit où, après avoir vécu sous l’écorce, elle s’est enfoncée dans le bois, est indiqué par un trou ellipti¬ que que bouche un tampon de détritus et de paillettes détachées du bois. Ce trou s’obserx'e assez souvent à la base d’un rameau, et si la larve, au lieu de se maintenir sur la branche qui l’a d’abord nourrie, pénètre dans le rameau, ce qui paraît assez lui convenir, elle le creuse comme un tube sur une longueur qui dépasse quelquefois trente centimètres. C’est en mai et juin que s’opère la première métamorphose. . N y .\I P H E Elle présente, emmaillotées comme à l’ordinaire, toutes les parties de l'insecte parfait. La tète et le thorax sont glabres et lisses, mais les seg¬ ments abdominaux portent sur le dos, et groupés en deux cercles, des aspérités épineuses, rousses et cornées, dirigées un peu en arrière. Le pénultième segment n’a que deux arcs d’aspérités, au lisu de deux cercles, 266 LARVES DE COLÉOPTÈRES le surplus est remplacé par huit épines longues et grêles, dressées et même un peu arquées en avant. Deux autres épines médianes se voient un peu au dessus. Le dernier segment porte quelques petites aspérités. L’insecte parfait naît en juin et juillet. On le rencontre sur les fleurs. Aroiiiia (Ccrambyx) iiioscliata L. Fip. 427-4i8. LARVE Long. 3Ü-35 millira. Robuste, blanche, revêtue d’une pubescence serrée mais très-courte ; les trois segments thoraciques pourvus d’une paire de pattes courtes. Tête saillante hors du prothorax d’une longueur égale au quart environ de sa plus grande largeur, obliquement striée des côtés de la ligne mé¬ diane, roussâtre avec le bord antérieur ferrugineux, celui-ci largement mais très-peu profondément échancré, déclive aux deux extrémités. Êpistome d’une largeur égale au sixième environ de la largeur anté¬ rieure de la tête, subarrondi antérieurement, surmonté d’un labre presque discoïdal et cilié de soies fauves. Mandibules robustes, de médiocre longueur, arrondies à l’extrémité, si on les regarde de côté, ferrugineuses dans leur moitié inférieure, le reste noir, assez lisses extérieurement, mais marquées vers le milieu d'un sillon transversal interrompu par une fossette oblonguo, et de là jusqu’à la base creusées d’un sillon. Près de leur base, un peu en dessous, on aperçoit un tubercule lisse peu saillant, obliquement elliptique, simulant un ocelle. Prothorax marqué postérieurement et sur un espace limité latéralement par deux sillons en parenthèse, de rides sinueuses bien visibles mais peu serrées et en avant très-finement striolé en travers. Ampoules ambulatoires transversales, coupées longitudinalement par une dépression médiane, à peu près lisses mais entourées de plis très- sensibles et marquées sur leur disque de plis transversaux peu apparents. Dernier segment complètement inerme. Pattes très-courtes, coniques, hérissées de quelques petites soies et terminées par un ongle très-grêle et droit. Stigmates comme à l’ordinaire. .l’ai trouvé cette larve dans deux circonstances : la première fois dans LONGICORNES 267 un Saule inarceau récemment mort et de vingt centimètres environ de diamètre. Elle avait vécu quelque temps sous l’écorce qui portait, ainsi que la couche superficielle de l’aubier, de larges traces de ses érosions, puis elle avait plongé dans le bois à une profondeur de cinq à six centi¬ mètres, et devenue adulte, avait élargi le fond de sa galerie, avait refoulé derrière elle les paillettes détachées des parois et s’était ensuite retournée dans sa cellule de manière à ce que l'insecte parfait pût sortir par où elle était entrée. La seconde fois je l’ai rencontrée, en cherchant des larves à’Oberea ociilata, dans une branche vivante et de trois centimètres de diamètre d’un Saule pleureur jeune encore et en apparence bien portant. Ici elle avait dû respecter l’écorce, beaucoup trop mince pour se prêter à des travaux de mine, et avait pénétré dans le canal médullaire. Elle avait laissé libre pendant quelque temps et avait même élargi le trou d’entrée pour la vidange de ses excréments, puis l’avait bouché pour continuer sa galerie qui avait fini par atteindre une longueur d’environ vingt centiihè- tres, avec une largeur égale au plus grand diamètre de son corps. Le fond de la galerie avait été élargi et séparé du reste par une épaisse couche de paillettes, elle y avait fait volte-face, et c’est dans cette cellule ([lie, la branche ayant été transportée chez moi après ligature, elle s’est transformée en nymphe au mois de juin. NYMPHE Celle-ci reproduit parfaitement toutes les parties de l’insectc parfait, y compris les inégalités et les dents du corselet et les articulations des an¬ tennes. Ces dernières passent le long des côtés derrière les quatre pattes antérieures, puis sur les cuisses postérieures, pour remonter le long des élytres, qui sont couchées obliquement sur la poitrine. Le corps estcnt'è - rcment glabre et la face pectorale et ventrale est lisse, mais sur le dos, chaque segment de l’abdomen porte deux groupes d’épines séparés par une dépression médiane. Ces épines sont coniques, ferrugineuses, cornées, dressées et même un peu arquées en avant. Elles sont précédées do f]uel([ues spiiiules beaucoup plus pelit^s. Les larves des Cérambyçaires, qui ont bien des caractères communs 268 L\RVES DE COLÉOPTÈRES avec colles des Prioniens, s’en distinguent néanmoins aisément par le bord antérieur de la tête beaucoup moins ou même nullement sinué, l’épistome plus étroit, puisqu’il n’a guère qu’une largeur égale au cinquième de la largeur antérieure de la tête, et surtout par les ampoules ambulatoires qui, au lieu d’être lisses, sont munies, ou, pour mieux dire, ornées de granu¬ lations symétriquement disposées. Ces caractères ne s’appliquent pourtant pas tous aux trois genres dont je viens de parler; ainsi, la larve de VAromia. avec la tète et tous les organes qui en dépendent, conformés comme dans les larves de Ceramhjx et de Purpuricenus, en diffère par un caractère que je considère comme important, la forme des ampoules ambulatoires et l’absence sur ces ampoules de toute granulation. Cette différence n’est pas de nature à m’étonner, lorsque je vois les divergences qui existent entre les auteurs, pour la place assignée, dans le classement méthodique, aux trois genres dont il s’agit. M. Mulsaut range dans la même famille, celle des Cérambyçaires, les Cerambyx, les Purpuricenus et VAromia ; M. Fairmaire, dans le Généra de Duval dont il a été le continuateur, place dans la première section des Cérambyeites le genre Callichroma (AromiaJ. dans la deuxième le genre Cerambyx, et dans la troisième section le genre Purpuricenus avec les Anoplistes et les Calchænestes. Quant à Lacordaire, il colloque les Cerambyx dans les Cérambyeides vrais, presque au commencement de sa grande division des Cérambyeides, il installe au milieu, c’est-à-dire beaucoup plus loin, VAromia dans la famille des Calliciromides, et il renvoie à la fin la famille des Sténaspides, comprenant les Purpuricenus, Anoplistes el Calchrenestes. Je ne prendrais pas l’engagement de justifier ce dernier classement, mais je n’entends pas non plus le combattre. Je me borne à dire que l’étude des larves ne paraît pas le ratifier, et je laisse aux monographes que n’effrayeront pas les difficultés immenses avec lesquelles l’illustre Lacor¬ daire a été aux prises, le soin de contrôler et de perfectionner son œuvre. La seconde branche, d’après M. Mulsant, est celle des Callidiaires, comprenant les genres des C'allididce du catalogue de Marseul jusqu’à Anisarthron inclusivement. Les larves connues de ce groupe sont les suivantes : Callidium viola- ceumL., Kirby, Trans. of the Linn. Soc. 1800, p. 246; C. dilatatum, Payk., Heeger, Sitzb. Wien, Acad. Wiss. 1858, p. 935 ; C. sanguineum L., LONGICORNES 269 Goedart, t. III, p.2I, et Goureau, Soc. Ent. 184.9, p. 99. C'est le genre Pirrhidium de Fairmaire. Il resterait encore bien des choses à dire sur le compte de cette dernière larve; je me bornerai à faire connaître que ses antennes sont saillantes, ses mandibules courtes et arrondies à l’extrémité, l’épistome et le labre étroits, et que les ampoules ambulatoires, pourvues à peine de quelques plis, sont très-finement chagrinées. Quant à la nymphe, que M. Goureau dit être dépourvue de crochets et d’épines, elle porte un groupe transversal et très-visible de spinules ferrugineuses, cornées, diri¬ gées en arrière, sur le dos des segments de l’abdomen, et près du bord antérieur du prothorax, un mamelon très-saillant, parsemé de callosités roussâtres, ponctiforraes. Dans le compte rendu de l’excursion entomologique de Grenoble (Soc. Ent. 1858, p. 841), mon ami Laboulbène a mentionné ce fait que la larve du C. rufipes F. vit dans les tiges mortes de la ronce, et qu’après avoir acquis tout son développement entre le bois et l’écorce, elle pénètre dans la moelle pour se changer en nymphe. Je sais aussi par M. Grouvelle que la larve du C. castaneum vit de la même manière dans le Genevrier commun. D’après le supplément au catalogue dés larves par M. Ilagen, les méta¬ morphoses du Semanotus Russicus F. ont été publiées par Assmuss, Wien. Entom. 1858, p. 181, et dans mon Histoire des insectes du Pin maritime j’ai donné celles du Hylotrnipes bajulus dont s’est occupé un an plus tard Ileeger Wien. Acad. Wiss., 1857, p. 323). Le prothorax de la larve de ce dernier insecte est marqué postérieurement de stries inégales, et ses ampoules ambulatoires sont formées, les supérieures de quatre mamelons de chaque côté de la ligne médiane et les inférieures de deux mamelons, tous déterminés par des plis et subréticuleusement ridés. Tout à fait contre la base de chaque antenne et sur la tranche même du bord antérieur de la tète on voit trois tubercules lisses, bien convexes, t.'ès-rapprochés et roussâtres qui ont l’apparence d’ocelles. Dans le sixième cahier de ses Opuscules entoinologiques, 1855, page 91, .\!. Mulsanta donné une excellente description de la larve deVOxypleurus Nodiei i, trouvée à la Seync dans des souches de Pin. Nous devons à Rat/eburg de connaître la larve et la nymphe du Telro- pium (Criomorpku'iJ luridum L., mais ses descriptions comme ses figures sont bien insuffisantes et ne me dispensent pas de dire au moins que les mandibules sont médiocrement longues, semblables à celles de la larve de YAsemurn striaLum dont il va être parlé, mais moins pointues, non 270 LARVES DE COLÉOPTÈRES sinuées à la tranche supérieure et non striées; que les antennes ont, indé¬ pendamment de l’article supplémentaire, quatre articles et non trois, que le prothorax et les ampoules ambulatoires sont comme dans cette dernière et que, comme celle-ci encore, elle a près du boi’d du dernier segment deux épines cornées, mais très-rapprochées. Quant è la nymphe, elle est en tout semblable à celle de VAsemum. MM. Chapuis et Candèze ont décrit dans leur catalogue (p, 24i) la larve de VAsemum striatum L., que j’ai reçue de la Loire-Inférieure où elle paraît commune dans les souches du Pin maritime, et que je n’ai jamais trouvée dans les Landes. Les auteurs précités ont considéré comme de simples appendices du troisième article des antennes le quatrième article et l’article supplémentaire qu’ils qualifient de rudimentaires ; ils les auront sans doute observés lorsqu’ils étaient rétractés en grande partie dans l’article précédent et auront été ainsi empêchés de leur donner l’importance qu’ils ont eu réalité. J’ajouterai à leur description quelques caractères utiles à connaître, savoir : que les mandibules dont je donne la figure (-iSO) sont passablement longues, pointues, très -concaves sur leur tranche inférieure, convexes et sinuées sur la tranche opposée et finement striées en dehors sur une portion de leur moitié antérieure. Les ampoules ambulatoires sont presque imperceptiblement chagrinées, et le dernier segment porte, très-près du bord postérieur, deux épines coni¬ ques, dressées, à pointe ferrugineuse et cornée. La nymphe, dont il n’a pas été parlé et qui ressemble beaucoup à celle du Criocepluilus rusticus, a sur le prodiorax des poils très-courts, sur le dos des segments de l’abdomen un groupe de spinules de chaque côté de la ligne médiane, avec quelques spinules isolées vers les côtés et deux groupes écartés sur la face ventrale. Le dernier segment est terminé par deux épines plus longues, relevées et arquées en dedans. Je suis en mesure d’ajouter les espèces suivantes : S*liymntofSes (d'allidium) luelaucliolieiis F. Fig. 4.30-430 LARVE Long. 9-11 millim. Sublétraédrique, assez sensiblement en massue antérieurement, d’un blanc un peu jaunâtre, revêtue de poils fins et blonds, LOl^GICOR^ES 27 [ munie de trois paires de pattes extrêmement courtes et à peine visibles, même à une forte loupe. Tête en grande partie enchâssée dans le prothorax, lisse, luisante, d’un blanc roussâtre, avec le bord antérieur ferrugineux, celui-ci légèrement échancré vis à vis l'épistome, en saillie subtriangulaire en regard du bord externe des mandibules, puis obliquement et profondément échancré pour lo£!;er les antennes. Epistome trapézoïdal, à peine transversal, tout au plus égal au cin¬ quième de l'intervalle qui sépare les antennes, à angles antérieurs ar¬ rondis. Labre plus que semi-discoïdal et antérieurement chargé de petites soies roussâtres. Mandibules courtes, robustes, noires avec la base ferrugineuse; vues en dessus, subtriangulaires, à pointe un peu émoussée; vues de côté, larges, très -arrondies à l’extrémité et légèrement sinuées sur les deux tranches, marquées d’un sillon transversal ondulé près de la base et d’une fossette mate au dessus. Mâchoires et leur lobe, palpes maxillaires de trois articles, lèvre infé¬ rieure ai, palpes labiaux de deux articles ne présentant rien de particulier, si ce n’est que la languette est à peu près nulle. Antennes ordinairement saillantes, mais susceptibles de rentrer à moitié dans l’intérieur de la tète; formées de quatre articles, le premier en cône tronqué, assez grand, le second beaucoup plus court, le troisième de la longueur du premier, le quatrième grêle, un peu incliné en dehors, pas guère plus long que le second, terminé par deux ou trois soies dont une plus longue et accompagné d’un petit article supplémentaire. Pas à'ocelle ou de point oceliiformc sur les joues. Prothorax aussi grand au moins que les deux segments suivants réunis, en dessus lisse au bord antérieur, puis subruguleux, puis très-finement réticulé avec de nombreuses stries longitudinales et enfin lisse postérieu¬ rement ; en dessous ruguleusement subréticulé. Abdomen de neuf segments, plus un mamelon anal marqué de trois plis convergents au centre desquels est l’anus. Ampoules ambulatoires un peu plus étroites et plus plissées en dessus qu’en dessous, couvertes d’une réticulation fine et très-serrée. Huitième et neuvième segments sans am¬ poules, mais munis d’un bourrelet latéral bien visible et permanent. Stigmates au nombre de neuf paires ; la première, plus grande et plus inférieure que les autres, placée très-près du bord antérieur du raéso- 272 LARVES DE COLÉOPTÈRES thorax, les suivantes vers le milieu des huit premiers segments abdomi¬ naux. Pattes extrêmement courtes, comme je l’ai dit, charnues, coniques, probablement de quatre articles, mais n’en montrant que trois dont le dernier est terminé par un tout petit poil. La femelle du P. melancholicus pond ses œufs sur les pieux récemment coupés ou les branches récemment mortes du Chêne et du Châtaignier ; mais elle paraît donner la préférence à ce dernier, et je ne lui en fais pas mon compliment, car cette prédilection la rend très-désagréable aux propriétaires viticulteurs et -aux négociants de vin, surtout dans notre contrée où les cercles des futailles sont presque exclusivement de Châtai¬ gnier. Ces cercles sont ordinairement confectionnés vers la fin de l’hiver, et dans le courant du printemps, qu’ils soient en magasin ou adaptés aux barriques, ils reçoivent les germes des larves lignivores de cet insecte. Ces larves, souvent très-nombreuses, cheminent durant plusieurs mois sous l’écorce, sillonnant profondément l’aubier de cannelures longitudi¬ nales mais sinueuses, enchevêtrées, lorsque les travailleurs sont en nom¬ bre, et alors tellement rapprochées que la ténacité du cercle en est sensi¬ blement affaiblie et que son écorce est presque entièrement détachée. Mais ce n’est pas tout : quelque temps avant leur développement complet, ces larves, qui veulent mettre la nymphe future à l’abri de tout danger, pénè¬ trent dans les couches ligneuses et y creusent une loge oblique dans laquelle elles se retourneront la tète en dehors aux approches de la méta¬ morphose, ou bien elles y pratiquent une galerie longitudinale qui débou¬ chera à quelque distance du point de départ. Ces cavités, ces galeries diminuent encore d’autant la résistance du cercle, et au bout d’un an ou deux, car il y a encore des larves la seconde année, les cercles sont hors de service. Heureux s’ils n’éclatent pas aux époques de la fermentation, ou durant les transports, et si l’on ne doit pas, comme cela m’est arrivé, à cet insecte malfaisant- et à la Gracilia pygniæa, ordinairement sa comphce, la perte instantanée d’une barrique de vin. Nous devons donc ranger le P. melancholicus au nombre des insectes réellement nuisibles, puisqu’il s’attaque aux produits d’une de nos indus¬ tries, qu’il expose les propriétaires à des pertes, et qu’il les oblige, dans tous les cas, au fréquent renouvellement des cercles de leurs vaisseaux vinaires. 11 ne faut pas songer à débarrasser les cercles des larves dont ils ont reçu les germes, mais j’ai observé que lorsqu’on les enferme en lieux obscurs et que les celliers sont inaccessibles à la lumière, les LONGICORNKS 273 inconvénients que je viens de signaler sont beaucoup moindres et quel¬ quefois presque nuis. On a donc intérêt à réaliser ces conditions préser¬ vatrices. Ce qui serait encore mieux, ce serait d’écorcer les cercles. Cette opération en augmenterait sans doute le prix, mais, à coup sûr, ils offri¬ raient en revanche plus de durée et plus de sécurité. NYMPHE Elle est complètement glabre. Du côté du dos on voit, sur le devant du prothorax, un assez gros mamelon tuberculeux, suivi d’uné dépression transversale; deux tubercules sur le métathorax, deux aspérités spini- formes, rapprochées de la ligne médiane, sur les trois premiers segments abdominaux ; ces mêmes aspérités sur les quatre segments suivants et quatre ou six autres plus en arrière et disposées en arc renversé ; huitième segment et extrémité du corps inermes. Pliymatofles (Cerambyx) variabilla L. l'jg. 437-438 LARVE Long. 10-13 millim. La description delà larve du P. melancholicns lui convient parfaitement, et je puis me borner à signaler les différences sui¬ vantes ; la taille est naturellement beaucoup plus grande ; le bord anté¬ rieur de la tête est plus largement échancré; un peu en arrière de ce bord et vis-à-vis de chaque mandibule existe une fossette transversale assez profonde ; les ampoules ambulatoires sont semblables, mais leur surface, en réalité couverte d’une réticulation très-serrée, semble, à cause des dimensions de la larve, très-finement granulée. Les pattes, quoique fort courtes, sont très-apparentes, et j’y ai compté quatre articles. Le P. variabilis est tellement répandu et si commun; et il attaque des arbres si vulgaires, tels que le Hêtre, le Chêne, le Châtaignier, que j’allais exprimer mon étonnement de ce que aucun entomologiste n’eût parlé de ses métamorphoses, lorsque je me suis aperçu qu’il en est question dans le livre de mon honorable ami M. le colonel Goureau sur les insectes nui¬ sibles à l’homme et à l’économie domestique (1866, p. 53). Sa larve, dont il ne dit que quelques mots, a été observée en 1847 à Cherbourg, où elle avait détruit les cercles en chêne des barils à poudre d’un magasin de la guerre. Mes observations personnelles sont celles-ci : Soc. LIK. — T. XXIII. 18 274 LARVES DE COLÉOPTÈRES La femelle pond ses œufs sur les arbres que je viens de citer et proba¬ blement sur d’autres, mais il ne lui faut pas absolument, comme à son congénère le melancholiciis, des arbres ou des branches à écorce lisse; les écorces les plus épaisses et les plus raboteuses lui conviennent comme celles qui le sont moins ; les branches d’un certain âge, comme les troncs les plus vieux sont chargés de nourrir sa progéniture, pourvu qu’ils soient malades, ou récemment morts, ou abattus depuis peu. Ces préférences et ces conditions sont la conséquence de la manière de vivre des larves. Celles-ci, en effet, ont besoin d’une écorce assez fraîche encore, parce que c’est des couches inférieures de l’écorce qu’elles se nourrissent. Elles y creusent, pour leur alimentation, des galeries larges, sinueuses, irrégulières qu’elles laissent derrière elles bourrées de détritus et de déjections, et qui sont quelquefois si nombreuses qu’elles se touchent en beaucoup de points et que l’écorce se soulève par larges plaques avec une grande facilité. Elles préfèrent aussi une écorce un peu solide, parce que c’est sous l’écorce même, lorsqu’elle n’a qu’une importance moyenne, ou dans son épaisseur quand il leur est possible de s’y loger, qu’elles subissent leurs métamorphoses, ce qui a lieu dans le courant d’avril et de mai. Elles ne s’enfoncent dans le bois que lorsque l’écorce est trop mince, comme dans le cas cité par M. Goureau. NYMPHE Elle est glabre ; ses caractères distinctifs sont un mamelon tuberculeux sur le devant du prothorax, suivi d’une dépression transversale, et sur le dos des segments de l’abdomen, de très-petites aspérités épineuses dis¬ posées en ellipse non fermée antérieurement. Le dernier segment en est dépourvu. L’insecte parfait se montre [en juin. On le trouve quelquefois sur les fleurs et le hasard m’a permis de constater son goût pour les substances sucrées, même alcooliques. Un jour après déjeuner, on avait servi chez moi des liqueurs, un Pliymatodes pénétra dans la salle à manger et se posa sur la table où se trouvaient les flacons et sur laquelle étaient tom¬ bées quelques gouttes de curaçao. Dans le cours de sa promenade, l’insecte rencontra une de ces gouttes ; il n’alla pas plus loin et se mit à la boire avec avidité. Un Callidium sanguineum m’a rendu témoin d’un fait semblable avec de l’anisette. LONGICORJNES 275 Rhopalopus (Cerambyx) femoratus L. Fig. 439-442 LARVE Elle est longue de 20 à 25 millim. et a les plus grands rapports avec celles des Phymatodes dont je viens de donner la description, ce qui me dispense de bien des détails. Le bord antérieur de la tête est visiblement échancré au milieu, puis très légèrement concave à droite et à gauche, avec une saillie dentiforme vis à vis la base externe des mandibules, et enfin oblique et très-profondément échancré pour loger les antennes. Les man¬ dibules, largement arrondies à l’extrémité, ont leur sillon transversal un peu moins rapproché de la base et leur surface externe est en entier luisante, sans aucun espace mat. 11 n’existe pas de trace d’ocelles. La première moitié du prothorax, roussâtre antérieurement, est rugu- leuse et visiblement ponctuée, et la seconde moitié, sauf une étroite bande basilaire qui est lisse, est couverte d’une réticulation très-serrée, élégante et comme squammeuse, marquée de quelques stries inégales. Ce caractère est le plus saillant. Les ampoules ambulatoires, analogues à celles des larves des Calli- diaires, sont telles que les indique la figure que j’en donne et couvertes d’une réticulation squammeuse semblable à celle du prothorax. Les pattes sont comme celles de la larve du Pliymat. variabilis et de quatre articles dont le dernier est terminé par un poil assez épais. Cette larve vit dans les branches récemment mortes et les échalas coupés depuis peu du Châtaignier ; je l’ai trouvée aussi dans des branches de Chêne et dans la tige, de trois centimètres de diamètre, d’un rosier noisette de mon jardin, ce dont je ne puis douter, puisque j’en ai obtenu cinq insectes parfaits. Je l’ai vue également, ainsi que l’insecte, dans des ramilles de Prunier, de Pommier et de Pêcher. Elle se développe d’abord sous l’écorce qu’elle respecte ou peu s’en faut, mais elle creuse à la surface de l’au¬ bier des sillons assez profonds, longitudinaux ou obliques, mais toujours sinueux, faisant quelquefois le tour de la branche, de largeur très-irrégu- lière, très-inégale et quelquefois considérable. Elle les laisse derrière elle encombrés de déjections. Aux approches de l’hiver, elle plonge dans le bois. Si, en février, je veux me procurer la larve adulte, en mars la nymphe et en avril l’insecte parfait, voici le procédé que j’emploie et qui 276 IMRVES DE COLÉOPTÈRES est applicable à d’autres insectes des familles des Buprestides et des Longicornes. Je recherche des branches ou des pieux dont l’écorce sou¬ levée ou facile à détacher prouve que des travaux considérables se sont accomplis sous son abri ; si je mets à découvert une galerie large et irré¬ gulière remplie de détritus, je la poursuis jusqu’à ce que j’arrive, soit en descendant, soit en montant, à un point où elle finit et où se trouve un bouchon de fibres ligneuses fermant une ouverture transversalement elliptique. C’est là le point où la larve a pénétré dans le bois. J’entame ce bois avec une hachette, et à une profondeur de un et quelquefois de deux centimètres, je rencontre une galerie longitudinale, peu sinueuse, creusée soit au dessus, soit au dessous du bouchon obturateur, ce qui prouve que, dans les échalas fichés en terre, la larve travaille indifféremment la tête en haut ou en bas. Cette galerie a une longueur variable, mais qui atteint souvent dix, douzé, quinze centimètres. Vers son extrémité et sur une longueur supérieure à celle de la larve, elle est sensiblement plus large, afin que la larve, qui est épaisse et peu souple, puisse se retourner si elle le veut. Elle le fait le plus souvent avant sa métamorphose, mais d’autres fois elle se borne à rapprocher l’extrémité de sa galerie de la surface du bois ; de cette façon l’insecte parfait n’aura plus, dans le pre¬ mier cas, qu’à désagréger le bouchon dont j’ai parlé, et dans le second, qu’à ronger une faible épaisseur de bois. Cela fait, elle se transforme en nymphe. Toutes ces évolutions s’accomplissent en moins d’une année. N Y, MP II E La tête, les membres et tout le dessous du corps sont absolument gla¬ bres et inermes. Sur le prothorax, qui n’a pas de mamelon antérieur comme dans certaines nymphes de Callidhm et de Phymatodes, on voit au milieu du disque et séparés par la ligne médiane, deux groupes de quatre aspérités coniques, blanches, avec la pointe rousse et subcornée, et assez près du bord postérieur une série transversale d’aspérités spini- formes plus saillantes et plus foncées, disposées en arc renversé inter¬ rompu au milieu et avant chaque extrémité. Le mésothorax a, sur la région de l’écusson, trois groupes de très-petites aspérités, disposés en triangle, et sur le métathorax on en observe deux groupes allongés, sé¬ parés par la ligne médiane. Les sept premiers segments de l’abdomen présentent une série transversale peu régulière et en arc renversé d’aspé¬ rités semblables, mais plus visibles sur les trois premiers que sur les LOx^GlCOR^ES 277 suivants et précédés de quelques autres aspérités à peine appréciables ; le huitième segment en porte aussi un petit groupe près de sa base. L’extrémité du corps est inerme. Kbopalopus (CaSliiSium) clavipes F. LAKVE Cette larve ressemble tellement à la précédente, y compris la taille, qu’il m’est impossible d’y trouver la moindre différence, même dans les plus petits détails ; d’où l’inutilité de sa description. M. Mulsant dit qu’elle vit principalement dans les Saules et qu’il l’a trouvée également dans la vigne. Je l’ai rencontrée dans un cep de vigne qui m’a donné, comme contrôle, un insecte parfait. Elle se conduit comme sa congénère dont je viens de décrire les habitudes. Callidium uuifasclatum Oliv. Kig. 443-448 LAllVE Long. 8-11 millim. Blanche, trapue, assez fortement épaissie anté¬ rieurement, assez densément revêtue sur tout son corps de poils fins et blanchâtres, pourvue de trois paires de pattes extrêmement courtes. Tête très-enchàssée dans le prothorax, s’élargissant en s’arrondissant d’avant en arrière, roussâtre avec la bordure ferrugineuse, lisse mais sou¬ vent marquée de deux points enfoncés près du bord antérieur ; celui-ci à peine et très-largement échancré, anguleux vis à vis les mandibules, puis fortement oblique vers les angles. Êpistome transversal, assez avancé au milieu, puis s’effaçant insensible¬ ment pour disparaître à la base des mandibules, d’une largeur dépassant à peine le sixième de l’intervalle qui sépare les antennes. Labre plus que semi-discoïdal, tuméfié et cilié. Mandibules^ vues de côté, assez courtes mais larges et épaisses, très- arrondies et tranchantes au sommet, noires, à base ferrugineuse, luisantes avec un espace mat vers le milieu, marquées près de la base d’un sillon transversal subsinueux sur lequel repose un autre sillon longitudinal. 278 LARVES DE COLEOPTERES Mâchoires, menton, lèvre inférieure et palpes comme dans les larves précédentes. Antennes assez longues, ordinairement saillantes, même après la mort, de quatre articles, le premier, le plus long de tous, épais et conique, les deux suivants égaux entre eux, le quatrième de même longueur mais considérablement plus grêle, incliné en dehors et accompagné d’un très- petit article supplémentaire implanté, un peu en dessous, à l’extrémité du troisième article, mais visible pourtant lorsqu’on regarde la larve vertica¬ lement. Sur chaque joue, au bord de la cavité qui loge l’antenne, un ocelle saillant, lisse, arrondi, tuberculiforme, rarement incolore, le plus souvent d’un beau noir, quelquefois pupillé seulement de cette couleur. Prothorax deux fois aussi large que la tête, très-transversal et pourtant aussi long que les deux autres segments thoraciques réunis, très-arrondi sur les côtés, marqué antérieurement de quatre taches roussâtres médio¬ crement apparentes dont les deux médianes forment ordinairement une bande à peine interrompue au milieu ; subruguleux antérieurement et sur les côtés, et sinueusement striolé sur une partie postérieure assez étendue, limitée à droite et à gauche par un pli arqué (parenthèses). Mésothorax et métathorax très-courts, ce dernier ayant en dessous un pli médian transversal obsolète. Abdomen de douze segments plus un mamelon anal trilobé ; les sept premiers pourvus en dessus et en dessous d’une ampoule ambulatoire coupée par un pli transversal et très-finement réticulée ; huitième et neu¬ vième segments dépourvus d’ampoules, mais ayant en dessous, près des côtés, un pli longitudinal profond qui forme un bourrelet latéral. Stigmates verticalement elliptiques, au nombre de neuf paires, la pre¬ mière, plus grande et plus inférieure que les autres, près du bord anté¬ rieur du mésothorax, les autres au tiers antérieur des huit premiers seg¬ ments abdominaux. Pattes extrêmement courtes, ainsi que je l’ai déjà dit, et très- écartées ; la première placée, comme dans la plupart des autres larves de Longi- cornes, sur une espèce de faux segment qu’un pli transversal produit sous le prothorax. Elles sont coniques, de trois articles apparents, mais proba¬ blement de quatre dont le dernier est surmonté d’un poil. Si l’on soumet cette larve à plat aux verres amplifiants du microscope, on voit qu’à la base latérale des segments abdominaux, le derme est cou¬ vert de cils spinuliformes d’une finesse et d’une densité extrêmes; le reste I.OÿGICORNES 279 du corps est parfaitement lisse. Cette organisation paraît commune aux larves de ce genre. M. Mulsant, dans son Histoire naturelle des Longicornes dit que cette larve « vit dans les rameaux sarmenteux de la vigne, surtout dans ceux d’un à deux ans. » C’est en effet dans la vigne sauvage que je l’ai maintes fois trouvée et jamais ailleurs (1), mais, chez nous du moins, si elle ne dédai¬ gne pas absolument les sarments d’un ou de deux ans, pour lesquels il y a plusieurs concurrents, elle paraît préférer les ceps d’un certain âge, et je ne l’ai jamais rencontrée aussi abondamment que dans un cep énorme qui avait peut-être cinquante ans. Elle est intéressée, en effet, à être protégée par l’écorce, car elle passe une partie de sa vie sous les couches corticales, dévorant la surface de l’aubier qu’elle creuse de cannelures assez pro¬ fondes et très-irrégulières. C’est même souvent sous l’écorce qu’elle se transforme, lorsque celle-ci est assez épaisse pour lui inspirer de la con¬ fiance ; dans le cas contraire, elle plonge dans le bois, aux approches de la mauvaise saison ou dans le courant de l’hiver. Quand l’époque de la métamorphose est prochaine, elle se retourne dans sa galerie, ou bien elle la prolonge vers la surface du bois. Ses diverses évolutions durent moins d’un an. NYMPHE Entièrement glabre et lisse sur la tête, le thorax, les membres et tout le dessous du corps ; un mamelon tuberculé sur le devant du prothorax ; sur le dos des deuxième à septième segments de l’abdomen des aspérités roussâtres et subcornées, spiniformes, dirigées en arrière et disposées en une sorte d’ellipse dans l’intérieur de laquelle sont deux autres spinules. Souvent la ligne antérieure de l’ellipse est très- peu indiquée, et dans tous les cas les aspérités sont plus nombreuses sur la ligne postérieure où l’on on compte de huit à dix. Sur le septième segment les épines, surtout les postérieures, sont plus grandes et plus verticales ; plusieurs au moins de ces spinules ont un petit poil partant de leur base. Sur le huitième seg¬ ment on voit quatre épines verticales, disposées en carré ; l’extrémité de l’abdomen est inerme. L’insecte parfait naît en avril et mai. (I) Mon ami M. Fabre, dans, son Catalogue de la Faune avignonaise, dit qu'elle vit sous l’écorce du Peuplier blanc. Je ne me hasarderais pas li le coiilestcr, mais j’ai peine à le croire. ?80 LARVES DE COLÉOPTÈRES Callidium (lieptnra) alni L. Genre Pæcüium, Fairm. Fig. 449 LARVE Long. 6-7 milliin. Elle ressemble tellement à celle du C. imifasciatim que je ne pourrais que reproduire presque tous les détails de la descrip¬ tion que j’ai donnée de celle-ci. La tête et tous ses organes sent conformés absolument de même, y compris le quatrième article des antennes incliné en dehors ; mais il y a une différence qui mérite d’être signalée, c’est qu’il n’existe pas d’ocelle, je ne puis, du moins, en voir la moindre trace. Le prothorax est comme dans la larve précédente, mais, les quatre taches dorsales antérieures sont plus grandes, plus distinctement séparées, plus nettement et plus fortement colorées. L’abdomen est aussi fait de même, mais les ampoules ambulatoires sont moins fortement plissées, souvent elles ne le paraissent pas du tout, et leur surface est beaucoup plus densement réticulée. Je n’ai rien de particulier à dire sur les stigmates ; quant aux pattes, malgré les plus scrupuleuses recherches, j’ai été longtemps sans les voir, et je les considérais comme nulles; mais trouvant toutes les autres larves de Callidiaires pourvues de ces organes, et ne voulant pas, sans une cer¬ titude complète, admettre une pareille exception, j’ai recommencé mes explorations et j’ai fini par apercevoir sur chacun des segments thoraci¬ ques, et à la place ordinaire, une paire de pattes tellement insignifiantes qu’elles ne font guère plus d’effet qu’un tout petit tubercule. Elles m’ont paru triarticulées, mais il est probable qu’elles sont formées de quatre pièces et qu’elles sont en partie rétractiles. Cette larve que j'ai trouvée, mais rarement, dans l’Aulne, l’Orme et même le Rosier, est très-commune ici dans les branches mortes du Chêne et du Châtaignier ; on la rencontre même dans les brindilles d’un an. On la chercherait vainement, je crois, dans le tronc de ces arbres. Il faut, pour que la femelle y ponde ses œufs, que l’écorce soit lisse et non cre vassée, ce qui suppose l’âge de dix ou douze ans au plus pour le Châtai¬ gnier et de six ou sept pour le Chêne ; il faut aussi que la mort soit assez récente, et mes observations, applicables du reste à plusieurs espèces, me portent à penser que, si elle remonte à plusieurs mois et si la dessiccation LO^G!COnI^'ES 281 est trop avancée, les conditions ne sont plus favorables à l’existence des jeunes larves. On comprend, en effet, que celles-ci, appelées à vivre un certain temps de l’écorce, aient besoin qu’elle soit encore pourvue des sucs nutritifs accumulés par la sève dans son tissu. Ces sucs s’altèrent ou s’évaporent par la dessiccation et les matériaux de l’écorce deviennent moins assimilables. Le discernement instinctif de la femelle la détourne de pondre dans ces conditions, ou si elle commettait la faute de confier ses œufs à des branches impropres au développement des larves, celles- ci périraient bientôt après leur naissance. Ainsi que je l’ai dit, le Callidium alni est très-commun dans les Landes, Dès la fin de mars ou le commencement d’avril on le rencontre principa¬ lement sur les échalas de Châtaignier provenant d’une coupe toute récente; il n’est pas rare d’en voir une vingtaine sur un seul échalas. Il est diurne et c’est en plein jour et même au soleil qu’il s’accouple et qu’il pond. Je me suis, plus d’une fois, amusé à observer cette, ponte. La femelle parcourt assez rapidement l’écorce, principalement sur la face qui n’est pas exposée au midi, car elle paraît donner la préférence à celles qui sont à l’ombre du moins une partie de la journée. Au surplus, dans notre chaud climat, cette prédilection de la part des espèces dont les larves sont subcorticales s’observe assez fréquemment, surtout quand il s’agit de sujets à écorce peu épaisse et offrant un obstacle insuffisant à la transmission d’une cha¬ leur qui, durant certains mois de l’année, et lorsque les larves sont jeunes encore, doit être incommode. J’ai vu, du reste, plus d’une fois, la chaleur compliquée de sécheresse occasionner, malgré la protection d’écorces assez épaisses, de grandes mortalités parmi certaines larves et même des insectes parfaits. La femelle du Callidium parcourt donc l’écorce, et si elle rencontre une fissure, une crevasse ou le stigmate d’une brindille morte et détachée, ou les rides de l’empâtement basilaire d’un bourgeon, d’une petite branche, ou une entaille faite par la serpe, elle s’arrête, se dresse un peu sur ses jambes, dégaine son oviducte, le plonge dans la cavité et bien au fond dépose un œuf d’un blanc un peu jaunâtre, ellipsoïdal et parfaitement Jisse, Elle en pond un autre à côté, quelquefois un troisième, puis elle recom¬ mence ses explorations pour répéter la même manœuvre. Mais une autre femelle, pre.ssée par un semblable besoin, cherche comme la précédente, rencontre le même point favorable, le trouve à sa convenance et y pond à son tour. Ainsi les œufs s’accumulent dans un même endroit où naîtront bientôt de nombreuses larves. 282 L4RVES DE COLÉOPTÈRES Chaque larve, dès sa naissance, travaille à s’enfoncer dans l’écorce, puis elle creuse entre celle-ci et l’aubier, en montant ou en descendant, une galerie qui intéresse l’une et l’autre, et ce dernier assez profondément. Cette galerie, dont elle proportionne le diamètre à celui de son corps, n’est pas irrégulière dans sa largeur comme celle de beaucoup de larves de Longicornes, elle est linéaire et à côtés presque parallèles, mais sa direction initiale n’est pas toujours la même. 11 y a des larves qui, dès le début, tracent leur galerie longitudinalement, c’est-à-dire parallèlement aux fibres dubois et ne dévient plus de cette direction; d’autres, au con¬ traire, commencent par creuser leur tunnel transversalement et avec des sinuosités plus ou moins prononcées ou même des retours d’équerre très-brusques, mais toutes, à bien peu d’exceptions près, finissent par adopter la direction longitudinale. Si, à l’automne, on soulève l’écorce à un endroit où des œufs ont été pondus en certain nombre, on trouve cette écorce et la surface ligneuse correspondante sillonnée de galeries d’abord enchevêtrées, puis parallèles et tellement rapprochées qu’elles constituent' des cannelures profondes très-serrées, relativement très- régulières et encombrées de détritus et de déjections. Au déchn de la saison, les larves pénètrent dans l’aubier, mais à une faible profondeur, et elles continuent à y travailler, toujours longitudina¬ lement, jusqu’au moment de la transformation en nymphe qui a lieu dès la fin de février, dans une cellule en ellipse très-allongée. Lorsque les œufs ont été déposés sur des brindilles dont le diamètre n’excède pas quelquefois quatre millimètres, les larves vivent peu de temps sous l’écorce qu’elles jugent sans doute trop faible pour les pro¬ téger, elles plongent bientôt dans le bois, et leur galerie occupe le canal médullaire ou une couche très-voisine. NYMPHE Elle offre seulement cette particularité qu’elle est très-glabre, qu’elle n’a pas de mamelon sur le devant du prothorax et que, sur la face dorsale, les deuxième à septième segments de l’abdomen portent de quatre à huit très -petites spinules coniques, à peine roussâtres et verticales, disposées transversalement, deux, le plus ordinairement trois, rarement quatre de chaque côté de la ligne médiane. Les spinules du septième segment sont plus grandes, plus solides, plus colorées. Le huitième segment et l’extré¬ mité du corps sont complètement inermes. LONGICORiNES 283 Sympiezocera üaara*! Luc. — Callidium Yerneti Pellet. LARVE Long. 18-22 millim. A la forme de l’insecte parfait on devine que sa larve doit ressembler à celle des Callidiides. Elle a, en effet, les plus grands rapports avec celles de cette famille et en particulier avec celles des Rhopalopus. Elle a, comme elles, la tête fort enchâssée, fort élargie d’avant en arrière, l’épistome et le labre étroits, le bord antérieur de la tête noir, subcorné, largement échancré avec une saillie dentiforme en regard des mandibules. Celles-ci, vues de côté, sont larges, très-arron¬ dies et tranchantes au sommet, lisses et luisantes extérieurement, avec une rainure transversale sur laquelle s’appuie un court sillon longitudinal. Lalèvre inférieure n’a pas de languette apparente; il n’existe pas d’ocelles. Les pattes sont très-courtes quoique très-visibles et de quatre articles. Le prothorax, roussâtre antérieurement, est dans sa première moitié rugu- leux et parsemé de points, et dans sa seconde moitié, sauf une bande basilaire, il est couvert, entre les deux parenthèses, d’une réticulation très-fine et très-serrée, traversée de quelques stries longitudinales. Mais elle diffère par le labre non arrondi antérieurement, mais subéchancré ; les antennes sont très-peu rétractiles et bien saillantes dans tous les indi¬ vidus que j’ai examinés, même après la mort. Dans leur plus grande extension, le premier article est le plus long de tous, le second est un peu plus long que le troisième, le quatrième est le plus petit, un peu incliné en dehors et l’article supplémentaire est presque invisible. Le caractère le plus distinctif et même, à proprement parler, le seul véritablement distinctif de cette espèce réside dans les ampoules ambula¬ toires, et ce caractère même n’est pas très-saillant. Ces ampoules sont, comme à l’ordinaire, marquées d’un pli transversal, et leur aspect est mat; les dorsales sont, en avant du pli, très-finement alulacées, et en arrière elles sont couvertes d’une réticulation extrêmement fine et serrée ; les ventrales sont simplement alutacées avec quelques vestiges de réticulation très-fine aux deux extrémités latérales. Ainsi la différence absolue ne consisterait guère que dans une réticulation à peu près absente en dessous, à peine visible en dessus et seulement en arrière du pli transversal. NYMPHE La tête et tout le dessous du corps sont glabres et inermes. Sur le pro- LAllVES DE C0LÉ0PTÈUE5 284 thorax, dépourvu de tout mamelon antérieur, on voit au milieu du disque, de chaque côté de la ligne médiane, deux ou trois très-petites aspérités roussâtres surmontées d’un petit poil, et assez près du bord postérieur une dizaine d’aspérités semblables en ligne transversale. De pareilles aspérités se trouvent aussi sur le mésothorax, disposées en deux groupes au-dessus de l’écusson et sur le milieu du métathorax, rangées sur deux lignes longitudinales presque régulières. Les sept premiers segments de l’abdomen en présentent, assez près de leur bord postérieur, une série transversale en arc renversé, à peine visible sur les quatre derniers ; le huitième segment en a aussi un très-petit nombre près de la base ; l’extrémité du corps est inerme. Comme on le voit, cette nymphe ressemble extrêmement à celle du RIiopalopus femoratus et même de presque tous les autres Callidiaires. Je remarque seulement que les aspérités piligères sont d’une petitesse presque exceptionnelle. A la tin de septembre et au commencement de décembre 1872, M. A. Grouvelle eut l’obligeance de m’envoyer plusieurs larves de Sympiezocera et des fragments de Genévriers habités par d’autres larves vivantes dont une m’a donné la nymphe que je viens de décrire. Mon attentionné collè¬ gue voulut bien m’informer en même temps que cette larve vit dans toutes les parties du Genevrier, depuis les branches de deux centimètres de diamètre jusqu’aux troncs de quinze à vingt centimètres. L’examen des fragments dont j’étais en possession me convainquit en outre qu’elle se développe sous l’écorce, en pratiquant aux dépens des couches les plus inférieures de celle-ci quand elle est assez épaisse et toujours aux dépens de l’aubier, une galerie large et sinueuse qui demeure encombrée de déjections, puis elle achève de se nourrir en plongeant dans le bois, bouche l’orifice d’entrée avec de petits copeaux et se retourne dans sa galerie avant de se transformer, à moins qu’elle ne la prolonge en se rapprochant de la surface vers un autre point. Elle se conduit enfin comme d’autres larves de Callidium. Deux questions ont été soulevées au sujet de l’intéressant insecte dont il s’agit. On s’est demandé en premier lieu s’il est la cause de la mortalité des Genévriers dans la forêt de Fontainebleau. M. Grouvelle paraissait d’abord pencher pour l’affirmative, mais mes objections ayant provoqué de sa part de sérieuses investigations, il m’écrivait : « Les Genévriers poussent en général à Fontainebleau dans des terrains rocheux qui se prêtent mal à leur développement. Il ne serait donc pas juste de dire que LOISGICORNES 285 les arbres attaqués sont parfaitement sains ; il faut au contraire penser que le manque de circulation de la sève est la cause prédominante de la mort de ces arbres et que l’insecte vient se développer dans les parties que la sève ne vivifie plus suffisamment. J’ai vu des sujets parfaitement verts attaqués au pied par le Sympiezocera, mais alors la larve vivait dans une partie sèche et le plus souvent elle avortait. » Dès ce moment je me suis trouvé d’accord avec M. Grouvelle. Dans mon opinion, en effet, les Genévriers ne sont attaqués que parce qu’ils sont affaiblis, malades, à circulation de sève presque nulle ou récemment morts; mais j’admets parfaitement que l’invasion des larves achève ceux qui n’ont pas tout à fait cessé de vivre. La seconde question est relative à l’époque de l’apparition annuelle du Sympiezocera. Voici les faits et les opinions qui se sont produits : Dans les Annales de la Soc. Agric. etScientif. des Pyrénées -Orientales , 1871 et dans les Petites Nouv. Entomol. du l®”" décembre 1871, n° 4-1, p. 164, M. Pellet décrit, sous le nom de Callidium Verneti, un Longicorne qui n’est autre que le Sympiezocera. Il dit en avoir pris trois exemplaires le 27 et le 28 mai 1870, au Vernet, sur le tronc d’un Cyprès récemment abattu. Un des individus était mort et il suppose, dès lors, que l’apparition de cette espèce était déjà fort avancée. A la séance de la Société entomologique de France du 24 avril 1872 (Bull. p. xxxv), M. Albert Leveillé, montrant à ses collègues un Sympiezo¬ cera. disait que son oncle en avait tout récemment trouvé une trentaine, tous morts, dans le tronc d’un vieux Genevrier. Le 28 avril, M. Leveillé allait à Fontainebleau avec M. Grouvelle et dans le même Genevrier ils trouvaient quelques exemplaires également morts. Dans les autres Gené¬ vriers, les insectes avaient pris leur essor, car les galeries de deux centi¬ mètres de profondeur que les larves creusent dans le bois étaient vides. M. Leveillé pensait que cette espèce se métamorphose à l’automne et qu’elle passe l'hiver dans les galeries pour apparaître probablement dès le mois de février. A la séance du 28 août 1872 (Bull., p. lxvii), M. Prosper Leveillé exhibait un individu vivant, pris par lui à Fontainebleau vers le commen¬ cement de ce mois dans le tronc d’un Genevrier. Il avait recueilli en même temps une demi- douzaine de nymphes. Dès les premiers jours de septem¬ bre, dit-il, il n’y a plus de nymphes. En dehors de la question qu’il s’agit de résoudre, M. Leveillé concluait des avortements nombreux observés lanl par lui que par son oncle, que 286 LARVES DE COLÉOPTÈRES sur cent larves de Sympiezocera, trente ou quarante à peine arrivent à l’état parfait et que, sur ces derniers, dix à quinze seulement peuvent se mettre en liberté, ce qui semblerait indiquer qu’à Fontainebleau cet insecte est à la limite extrême de sa zone. M. A. Grouvelle, dans les lettres qu’il a bien voulu m’écrire à ce sujet, con¬ firme tout ce qui précède, et il ajoute les faits et considérations qui suivent: « Il me semble difficile d’admettre que les insectes découverts en avril se soient transformés au printemps; je crois beaucoup plus rationnel de fixer au mois d’août l’époque des métamorphoses du Sympiezocera et d’expliquer par les conditions spéciales dans lesquelles se trouve Fontainebleau les singulières anomalies que semble présenter cet insecte. On peut d’ailleurs, en admettant que Fontainebleau soit à l’extrême limite de la zone où il peut vivre et en tenant compte de la grande variété que présentent, au point de vue de la chaleur, les diverses parties de la forêt, expliquer les divers faits que je viens de vous signaler. « Dans les parties bien exposées, les diverses phases de la vie des Sympiezocera s’accomplissent régulièrement : au mois d’août on trouve dans le bois l’insecte parfait et les nymphes, et plus tard on ne rencontre que des larves malades. Dans les parties moins bien exposées, les larves compensent le manque de chaleur par un retard dans leur développement; elles ne peuvent se transformer qu’en septembre ; les insectes qui en naissent n’ont pas, par suite de la fraîcheur des nuits et de l’abaissement général de la température, la force de sortir du bois ; ces insectes et les larves non transformées meurent pendant l’hiver. » Voici donc, selon moi, d’après les observations recueillies, quelles sont les évolutions du Sympiezocera. L’insecte parfait quitte son berceau en avril ou mai ; la femelle pond sur les Genévriers malades ou récemment morts.; les larves qui naissent de ces pontes acquièrent tout leur dévelop¬ pement d’avril ou mai à la fin de juillet, au mois d’août ou au com¬ mencement de septembre, suivant l’exposition, car elles ne pourraient, paraît-il, passer l’hiver sans périr; elles plongent alors dans le bois, se transforment et deviennent insectes parfaits avant la fin de l’été ; ceux-ci restent dans leur cellule pour ne sortir qu’au printemps ; le tout à travers des chances qui font périr maint sujet à ses divers états. Les choses se passent ainsi pour bien d’autres insectes et notamment chez nous pour le précoce Callidium sanguineum, avec cette double différence qu’il n’en échoue presque aucun parce que le climat lui convient, et qu’il apparaît dès le mois de février, quelquefois avant. LONGICORNES 287 Vient ensuite dans le livre de M. Mulsant la troisième branche, celle des Hespérophanaires, comprenant les genres Criocephalus, Stromatium et Hesperophanes. Dans mon travail sur les Insectes du Pin maritime, j’ai donné l’histoire des métamorphoses du premier, et quand je m’y reporte, j’ai peine à comprendre qu’on puisse séparer les Criocephalus des Tetropium et de VAsemum. Leurs larves du moins ont des points de contact nombreux et que je considère comme significatifs. Je ferai de plus remarquer que les caractères qui leur sont communs les rapprochent aussi beaucoup des larves du Spondylis qui ont, à vrai dire, la tète un peu plus saillante. Dans toutes ces larves, en effet, on voit un épistome dont la largeur dé¬ passe le tiers de l’intervalle qui sépare les antennes, des mandibules assez longues, pointues à l’extrémité, larges à la base, concaves à leur tranche inférieure, la plaque méta- prothoracique et les ampoules ambulatoires, très-finement et très-densément chagrinées, les pattes un peu plus longues que dans les autres larves dont j’ai parlé, le dernier segment pourvu de deux épines ; si bien que je ne pourrais aider à les distinguer que par les caractères suivants : Tête un peu plus saillante, mandibules, vues en dessus, s’élargissant brusquement à angle droit vers les deux cinquièmes de leur tranche interne, pointes du dernier segment sensiblement écartées . Spondylis. Tête un peu moins saillante, mandibules, vues en dessus, simplement sinueuses à leur tranche interne, pointes du dernier segment très-rapprochées. Pointes fines, presque contiguës, taille très-petite. . . Tetropium. Pointes fines, un peu écartées, taille plus grande. . . . Criocephalus. Pointes coniques, un peu écartées, un peu arquées. . . Asemum. Quant aux nymphes, elles sont spinuleuses sur leurs deux faces abdomi¬ nales et terminées par deux crochets. Au surplus, les conséquences que je déduis des caractères des larves et des nymphes de ces trois genres concordent avec le classement adopté par M. Fairmaire et surtout par Lacordaire. Le premier fait de VAsemum le type de la famille des Asémites, et aussitôt après, avec la simple intercalation du g&m&Anisarlhron, il établit la famille des Criocéphalites, comprenant les genres Criocephalus et Tetro¬ pium. Le second comprend dans les Asémides les trois genres précités, •288 LARVES DE COLÉOPTÈRES et ce qu’il y a de remarquable, c’est que cette famille vient immédiatement après celle des Spondylites. Les caractères des larves et des nymphes donnent à cette dernière classification la sanction la plus formelle. Mais revenons aux Hespérophanaires et disons que M. Mulsant, dans le sixième cahier de ses Opuscules entomolo piques (p. 158), a longuement et fidèlement décrit la larve du Hesperop lianes cinereus de Vill. , nebulosus Oliv. Je rectifierai seulement le nombre des articles des palpes maxil¬ laires qui est de trois et non de quatre, et j’ajouterai que l’épistome est à peine d’une largeur égale au sixième du bord antérieur de la tête; que les mandibules sont assez courtes et largement arrondies à l’extrémité ; que la plaque métaprothoracique est striée et en arrière subréticulée; que les am¬ poules ambulatoires sont couvertes d’une sorte de réticulation confuse for¬ mant comme des tubercules aplatis ; qu’enfm le dernier segment est inerme. Quant à la nymphe, que M. Mulsant n’a point décrite, elle a sur le prothorax des spinules cornées entremêlées de poils roussâtres, dispo¬ sées pour ainsi dire en trois bandes transversales, et sur le dos des seg¬ ments de l’abdomen dés épines assez fortes, surtout les postérieures, dirigées en arrière, divisées en deux groupes séparés par la ligne médiane un peu enfoncée et desquels se détachent quelques rares spinules en série transversale vers les côtés. Les épines du pénultième segment sont fortes, relevées et même un peu crochues en avant, comme celles du dernier segment. La face ventrale est dépourvue de toute spinule ; les côtés seule¬ ment sont marqués de fines stries sinueuses. M. Mulsant dit que, suivant MM. Myard et Coste, cette larve se nourri¬ rait du Peuplier dans les environs de Chàlons, mais que, dans le midi, elle vit principalement aux dépens du Figuier. Je l’ai reçue, ainsi que la nymphe, de M. Revelière qui l’a trouvée en Corse dans le Chêne vert. J’ai moi- même obtenu l’insecte parfait d’un Peuplier mort. Un autre Longicorne de la branche des Hespérophanaires de M. Mul¬ sant, d’accord en ceci avec les auteurs déjà cités, est le Stromatium unicolor Oliv., dont je suis eu mesure de décrire la larve et la nymphe. Stromatluiu (CalBidium) uuicolor Oliv. Fig. 4iiO-4S3 LARVE Long. 20-25 millim. Elle ressemble beaucoup à celle des Rhopalopus. Le bord antérieur de la tête est droit avec les angles obliques comme à LONGICORINES 289 l’ordinaire; les mandibules sont courtes, très- arrondies à l’extrémité quand on les regarde de côté, et marquées extérieurement de deux dépres - sions transversales. La seconde moitié du prothorax, sauf la portion tout à fait postérieure qui est lisse, est couverte d’une réticulation très-serrée, comme squammeuse et élégante, marquée de quelques stries inégales, et la première moitié est ruguleuse avec une ponctuation éparse et bien visible en avant de la réticulation. Les ampoules ambulatoires sont circonscrites et parcourues par des plis ou des sillons dont je donne la figure et couvertes d’une réticulation squammeuse semblable à celle du prothorax. On voit que, pour ce seg¬ ment et pour les ampoules, sauf une modification dans la forme de celles-ci, cette larve a les plus grands rapports avec celle du Rhopalopus femoratus. Aussi je crois que le genre Stromatium devrait figurer à côté du genre Rhopalopus. NYMPHE La nymphe a des poils très-fins et assez longs sur le prothorax, le mé- tathorax et les côtés des segments abdominaux, et sur le dos de ces der¬ niers des spinules cornées et ferrugineuses, dirigées en arrière et disposées en ellipse transversale. Celles de la courbe antérieure sont sensiblement plus petites, et dans l’intérieur de l’ellipse on en voit six, trois de chaque côté de la ligne médiane. Le pénultième segment, indépendamment des spinules en ellipse un peu irrégulière, en porte, près du bord postérieur, huit autres plus longues, dressées et même un peu courbées en avant. Le dernier segment est muni d’un groupe de spinules et terminé par de légères callosités. Je dois les sujets sur lesquels j’ai fait ces descriptions au zèle obligeant de mon ami M. Revelière qui les a recueillis en Corse et qui a bien voulu m’envoyer en même temps des fragments de Quercus üex travaillés par les larves. L’examen de ces fragments m’a démontré que la larve du Stromatium vit dans les troncs morts de cet arbre, en société de la larve du Prinobius Myardi, comme dans le Pin des Landes les larves de Crioce- phalus rusticus et de Spondylis buprestoides avec celles de YErgates faber. et qu’elles sont quelquefois en tel nombre, que le bois est taraudé de galeries longitudinales presque contiguës. Celles du Prinobius, naturelle¬ ment beaucoup plus larges et sillonnées transversalement parles vigoureux coups de dent de l’ouvrière mineuse, m’ont paru aussi plus irrégulières. 19 soc. L1.NN. T. XXIII. *290 LÀilVES DE ÇOLÉOrTÈUES La surface du bois n’est creusée que de galeries très-étroitas, ce qui me donne à penser que la larve du Stromatium vit peu de temps sous l’écorce et qu’elle pénètre jeune encore dans les couches ligneuses. Cet article était déjà transcrit lorsque m’est parvenu le quinzième cahier des Opuscules entomologiqiies qui contient (p. 96), la description de la larve et de la nymphe de cette espèce, par MM. Mulsant et Valéry Mayet. Le double emploi ne fera pas de tort à la science, d’autant que j’indique certains caractères bons à constater et qu’en outre j'ai à relever deux petites inadvertances de mes savants amis qui donnent quatre arti¬ cles aux palpes maxillaires, composés de trois seulement, et qu’ils n’en accordent que trois aux antennes, lesquelles en ont quatre plus un article supplémentaire. La larve qu’ils ont décrite vivait dans le tronc d’un vieux Abricotier- mort. En résumé, il résulte pour moi des faits et des observations qui précè¬ dent, relativement aux Caliidiaires et aux Hespérophanaires de M. Mul¬ sant, que les larves de l’ancien genre Callidium qui me sont connues justifient parfaitement la famille des Callidiites ou Callidiides établies par Fairmaire et Lacordaire, que celle des Hespérophanites ou Hespéropha- nides devrait se borner au genre Hesperophanes et faire le sacrifice du genre Stromatium en faveur des Callidiides, et qu’il y a lieu, à l’exemple de Lacordaire, de placer dans une même famille distincte, contiguë aux Spondylides, les genres Asemum, Tetropimn et Criocephalus. La quatrième branche, celle des Ciytaires, n’embrasse que le genre Clytus du catalogue de Marseul. La larve du Plagionotus (Clytus) arcuatus paraît avoir été décrite par Newman (Entom. Magaz. t. I, p. 213 et t. IV, p. 222; M. Goureau en a dit quelques mots dans les Ann. de la Soc. Ent. 1842, p. 476, et MM. Chapuis etCandèze donnent, dans la planche VIII de leur Catalogue, la figure des deux ampoules ambulatoires d’un segment de l’abdomen. Cette larve et sa nymphe ressemblent, à s’y méprendre, à celles du P. détritus dont il va être parlé, et les habitudes sont les mêmes. J’ai, de LONGICORNES 291 mon côté, fait connaître la larve du CLytus arietis dans les Annales de la Société entomologiquCf 1847, page 547. Plai^ionotus (Leptura) détritus L. Fig. .4S4-460. LARVE Long., 18-20 millim. D’un blanc uu peu incarnat, tétraédrique, sensi¬ blement renflée antérieurement, densement revêtue de poils fins et blonds, pourvue sous chacun des trois segments thoraciques d’une paire de pattes extrêmement courtes, coniques et de quatre articles l’ongle compris. Tête aux deux tiers enchâssée dans le prothorax, d’un blanc roussâtre avec le bord antérieur noir, marquée antérieurement, sur la partie noire, de points transversaux très-visibles, et sur le reste de sa surface d’une ponctuation un peu inégale, moins apparente et médiocrement dense. Bord antérieur largement et visiblement échancré, un peu saillant vis à vis les mandibules, puis déclive autour de ces mêmes organes. Êpistome presque carré, relativement très-petit et d’une largeur égale au sixième de la largeur de la tête. Labre un petit peu plus large que l’épistome, plus que senii-discoïdal et frangé de soies rousses. Mandibules noires avec la base un peu ferrugineuse, courtes, ne dépas¬ sant guère le labre, mais robustes ; subtriangulaires si on les voit en dessus, très-émoussées et largement arrondies à l’extrémité quand on les examine de côté. Mâchoires, lèvre inférieure elpalpes comme à l’ordinaire. Antennes assez longues, à moitié rétractiles, de quatre articles dont le premier et le troisième sont deux fois aussi longs que chacun des autres, et dont le dernier, surmonté de deux soies, est accompagné d’un article supplémentaire excessivement petit. Sur les joues, pas la moindre trace de point ou tubercule ocelliforme. Prothorax aussi grand que les trois segments suivants réunis, une fois et demie au moins aussi large que la tête dans sa plus grande largeur, arrondi latéralement, lisse antérieurement sur un petit espace limité par un sillon transversal, puis, jusqu’au delà du milieu, subruguleusement ponctué sur un autre espace limité par deux arcs renversés se réunissant à un sillon médian; le surplus, compris entre ce que j’ai appelé les paren¬ thèses, marqué de stries sinueuses et en partie anastomosées. •292 LAUYES I)E coléoptèkes Mésothorax en dessous et métathorax sur les deux faces marqués d’un pli transversal un peu plus compliqué sur la face dorsale de celui-ci. Abdomen de neuf segments plus le mamelon anal, les sept premiers pourvus, tant sur le dos que sur la face ventrale, d’une ampoule ambula¬ toire circonscrite ou parcourue par des plis variables suivant la face qu’elle occupe, et dont j’aime mieux donner le dessin que la description. La surface de l’ampoule est couverte d’une rugosité réticulée très-fine. Huitième et neuvième segments munis d’un bourrelet latéral. Stigmates roussâtres. au nombre de neuf paires : la première, plus grande et plus inférieure que les autres, très-près du bord antérieur du mésothorax, les suivantes vers le milieu des huit premiers segments abdominaux. Pattes ainsi que je l’ai dit plus haut. La larve du Plagionotus détritus vit dans les troncs et les branches du Châtaignier et plus fréquemment du Chêne. Comme celle du P. arcuatus dont elle est l’image, elle aime les bois récemment morts et je ne l’ai pas observée dans ceux qui, lors de la ponte, avaient été dépouillés de leur écorce, ou même qui avaient plus d’un an de coupe. Il lui faut, en effet, une écorce encore fraîche dont elle ronge les couches inférieures en y pratiquant une galerie sinueuse et irrégulière. Vers la fin de l’été elle pénètre dans les profondeurs de l’aubier, devenu nécessaire, à ce qu’il paraît, à son alimentation, et ses robustes mandibules y creusent uue galerie parabolique ordinairement dans le sens longitudinal et formant un arc plus ou moins régulier dont une des extrémités se reconnaît à un trou d'entrée bouché par des déjections, et dont l’autre se révélera plus tard, à quelques centimètres de distance, par un orifice bien plus grand, fermé de paillettes ligneuses et correspondant le plus souvent à une cavité de l’écorce. La larve, en effet, qui pressent instinctivement ses futures évolutions, sait aussi qu’elle ne doit pas rester indéfiniment dans les cou¬ ches profondes d’où l’insecte parfait aurait de la peine à sortir et elle dirige son boyau de mine vers la surface. Si l’écorce est mince, elle la respecte ; mais si elle est épaisse, elle la taraude aussi en grande partie, puis rentrant à reculons dans le bois, elle s’installe dans la partie supé¬ rieure de sa galerie, l’élargit un peu pour y être sans doute plus à l’aise, mais aussi pour se procurer les matériaux du bouchon obturateur qui doit la protéger contre les dangers que lui ferait courir l’enlèvement acci¬ dentel de l’écorce, et puis se transforme en nymphe. Moins d’un an suffit pour toutes ces opérations. lONGICORNES ?93 NYMPHE Elle offre sur le prothorax des aspérités spinuliformes, rousses, cornées à l’extrémité, un peu inclinées en arrière et disposées avec une certaine symétrie ; on en voit aussi sur le métathorax une série transversale inter¬ rompue au milieu. Sur le dos des segments abdominaux elles sont presque sur deux rangs, mais plus nombreuses et plus régulièrement disposées près du bord postérieur. L’avant-dernier segment présente au milieu quatre spinules plus longues, disposées en carré et un peu convergentes deux à deux, et près du bord postérieur sept épines, les plus longues de toutes, non -seulement dressées mais recourbées en avant. Le dernier seg¬ ment a aussi quelques épines dont les postérieures sont également cour¬ bées en avant. Ces épines servent à la nymphe à se hisser et à se retourner au besoin dans sa galerie, ce qu’elle fait avec une assez grande facilité, grâce à la flexibilité de son abdomen. L’insecte parfait sort en juin et juillet par un trou à peu près rond. C'lytuB (Leptura) arietlw L. LARVE .\insi que je l’ai dit plus haut, j’ai publié dans les Ann. de la Soc. Ent., 1847, p. 547, cette larve que j’avais trouvée dans des branches ou de jeunes tiges mortes de Mûrier, de Sycomore et de Mérisier à grappes ; M. Mulsant y ajoute le Pommier, ainsi que le Chêne où je l’ai rencontrée aussi, de même que dans les branches du Châtaignier et du Figuier; ce qui veut dire que'les pontes de cet insecte ne risquent pas de manquer de quoi vivre. MM. Chapuis et Candèze ont figuré ses ampoules ambula¬ toires à la planche VIII de leur Catalogue. La description que j’ai donnée de la larve est, à bien peu de chose près, suffisante ; je dois seulement y ajouter que la partie postérieure du pro - thorax est finement striolée, et la modifier en ce qui concerne les ampoules ambulatoires que je dis nullement rugueuses ou tuberculeuses, tandis qu’elles sont couvertes d’une rugosité fine et réticulée comme celles de la larve précédente et conformées de même. Au surplus, celte larve ressemble tellement à celle du PL détritus, qu’elle ne me parait en différer que par 294 LARVES DE COLÉOPTÈRES une taille plus petite et par ses mandibules plus étroites et moins large¬ ment arrondies à l’extrémité. Sa manière de vivre est la même, mais elle ne paraît attaquer que le menu bois. NYMPHE Elle diffère de la précédente, à part la taille, en ce que le prothorax n’a que fort peu de spinules et que le métathorax en est complètement dépourvu. Clytus (Eieptiira) werb*»s>ci L. — Ornatus F. Genre Clytanthus, Thoms. Fig. 461-463. LARVE Long. 14-18 millim. Elle ressemble tellement, même quant aux carac¬ tères que présente le prothorax, à la larve du P. détritus, que je ne pourrais que répéter ce que j’ai dit de celle-ci, sauf pourtant les diffé¬ rences suivantes : le bord antérieur de la tête est plus étroitement échancré, avec une saillie visiblement plus faible vis à vis les mandibules; les pattes sont presque une fois plus longues ; les ampoules dorsales sont marquées de plis différents dont je donne la figure, mais elles sont recou¬ vertes d’une même rugosité réticulée très-fine. La larve du C. verbasci, que j’ai trouvée dans des échalas de Châtai¬ gnier et de Robinier, n’est pas aussi exigeante que celles des Plagionotus, elle se contente de bois vieillis, quoique peu altérés par le temps, et c’est tout au plus s’il faut à ces bois un peu d’écorce pour recevoir la ponte. Cette écorce, du reste, ne sert pas à l’alimentation de la larve, celle-ci plonge de prime-abord dans le bois et s’y conduit exactement comme celle du détritus. Toutefois, dans des parties de pieux où les larves étaient assez nombreuses, où il y avait dès lors un peu d’encombrement, j’ai remarqué que certaines larves, pour ne pas déranger leurs voisines, creusaient leurs galeries non en parabole, mais en ligne droite ou un peu sinueuse. Les galeries sont toujours encombrées d’une poussière fine qui n’est autre chose que les déjections de la larve. LONGICORNES 295 xNYMPHE Elle a sur le front quelques poils courts et blonds, arqués en avant. Le prothorax, dépourvu de spinules, est revêtu de poils semblables et arqués en arrière sur sa moitié antérieure, l’autre moitié demeurant glabre, très- lisse et très-luisante. Ces poils sont la plupart disposés en deux bandes transversales assez touffues, l’une près du bord antérieur, l’autre vers le milieu. Le mésothorax et le mélathorax sont inermes mais parsemés de poils. L’abdomen a aussi sur le dos des poils inclinés en arrière; le pre¬ mier arceau et le second ont à peine quelques petites spinules ; les quatre suivants en ont deux séries transversales plus fortes, précédées de quel¬ ques autres sans ordre, avec deux ou trois écartées de chaque côté. Le septième arceau est armé de même, sauf que les spinules sont encore un peu plus fortes et que les deux dernières séries sont dressées et un peu arquées en avant. Le dernier segment montre près de son bord postérieur deux ou quatre spinules semblables, mais de grandeur variable. La face ventrale est mate et presque glabre. L’insecte parfait sort en juin et juillet par un trou très-rond. Clytns qiiadrlfiuuetatus F. Genre Clytanthiis, Thoms. Fig. 463-464. LARVE Long., 14-18 raillira. Elle est entièrement semblable à celle du P. détri¬ tus, ce qui me dispense d’en donner la description. Je signalerai seule¬ ment les différences suivantes : les pattes sont presque invisibles; la moitié postérieure du prqthorax, au lieu d’être simplement striée, est munie de quelques stries longitudinales noyées dans une très-fine réticulation ; les ampoules ambulatoires dorsales sont marquées de plis formant quatre arceaux dont l'intérieur est très-finement réticulé. D’après M. Mulsant, la larve du C. i-pimctalus vit dans le Sycomore, le Noyer, etc. ; je l’ai, en effet, rencontrée dans ce dernier arbre, mais aussi dans des pieux de Châtaignier et de Robinier. Pour ne pas me répéter, je dirai qu’elle vit exactement comme celle du C. verbasci et qu’elle présente les mêmes particularités. 296 LARVES DE COLEOPTERES NYMPHE Elle a des poils courts et roussâtres sur le front et sur le vertes. Le prothorax, complètement dépourvu de spinules, est couvert, sauf un espace basilaire qui est lisse et très-luisant, de poils semblables, touffus et arqués en arrière. Le mésothorax et le métalhorax sont inermes mais parsemés de poils et ce dernier est en outre canaliculé dans toute sa lon¬ gueur. Le premier segment abdominal présente un rang transversal et interrompu au milieu d’aspérités à peine visibles et le second une étroite bande de spinules cornées et testacées ; sur les quatre segments suivants, les spinules, de plus en plus grandes, sont disposées de manière à former deux sortes de circonférences irrégulières, séparées parla ligne médiane. Sur le septième segment on voit deux séries longitudinales de spinules encore plus grandes, inclinées transversalement et au bord postérieur de ce segment une rangée de fortes spinules dressées et arquées en avant. Le huitième segment est terminé par quatre spinules semblables. Les spinules, surtout sur les segments antérieurs, sont entremêlées de petits poils. La face ventrale est parsemée de poils très-courts et très-fins. L’insecte parfait sort en juillet par un trou très-rond. C'Iytus (lieptura) massiliensls L. Genre Clytanthus, Thoms. LARVE Long. 10-12 millim. Tout à fait semblable, à la taille près, à la larve du C. i-punctahis, avec les ampoules ambulatoires encore plus finement réticulées. Je l’ai trouvée dans des échalas de Châtaignier et de Robinier en place depuis deux ans au moins. Comme les deux précédentes elle creuse dans l’aubier une galerie longitudinale ordinairement peu sinueuse, qu’elle dirige vers la surface aux approches de la métamorphose. NYMPHE Elle a de petites spinules cornées et testacées sur le prothorax; le méso¬ thorax et le métathorax sont inermes, ainsi que le premier segment LONGICORNES •297 abdominal. Le deuxième segment a quelques aspérités à peine visibles ; sur le troisième et le quatrième il y en a six sur deux rangs, deux au rang antérieur et quatre, disposées deux à deux, au rang postérieur; le cin¬ quième et le sixième segments en présentent dix dont quatre, deux à deux, au rang antérieur et six, trois à trois, au rang postérieur, mais pas toujours avec une régularité absolue. En avant du premier rang on voit en outre, sur quelques segments, deux autres spinules. Sur le septième segment on en observe trois rangs, deux de deux bien plus longues que les précédentes et inclinées l’une vers l’autre, et un postérieur de quatre, relevées et même un peu arquées en avant. En arrière de celles-ci et tout à fait sur le bord du segment, se trouve une autre spinule semblable à ces dernières. Le dernier segment est terminé par deux spinules pa¬ reilles. Les flancs présentent en outre quelques poils. L’insecte parfait sort en juin et juillet par un trou très-rond. Clytas rhamni, Germ. LARVE Elle ressemble entièrement, même pour les ampoules ambulatoires, à celle du C. i-punctatus. Je l’ai observée dans un échalas de Robinier coupé depuis deux ans au moins et qui m’a donné une vingtaine d’insectes parfaits. Le dessous de l’écorce et la surface de l’aubier n’étaient pas entamés. Je conclus de ces faits que cette larve, comme les trois précé¬ dentes, n’exige pas des sujets récemment morts, qu’elle vit dans les bois vieillis et que, dès sa naissance, elle plonge dans l’aubier. Elle y pratique une galerie longitudinale parabolique et peu sinueuse qui pénètre quel¬ quefois jusqu’au cœur et qu’elle finit par rapprocher de la surface. NYMPHE Elle a le prothorax épineux, ainsi que la face dorsale des segments abdominaux, sauf le premier qui est inerme comme le mésothorax et le métathorax. Les épines sont d’autant plus nombreuses et plus saillantes qu’on s’approche plus de l’extrémité ; elles sont inclinées en arrière, à l’exception de celles du dernier rang du pénultième segment qui sont crochues en avant. 298 LARVES DE COLÉOPTÈRES J’ai trouvé des nymphes dès le commencement d’avril, mais les insectes parfaits ne sont nés chez moi qu’au commencement de juin. Clytujü (C’allidlum) arvlcola, Ouv. Genre Xylotr échus, Fairm. et Lacord. Sa larve, que je n’ai point vue, et qui, d’après M. Mulsant, se développe dans le Tremble, le Charme et le Tilleul, vit aussi dans le Mûrier oü j’ai trolîvé l’insecte parfait venant d’éclore. Elle creuse à la surface de l’aubier des galeries profondes et sinueuses, longitudinales ou transversales qui, derrière elle, sont bourrées de déjections et de vermoulure. Elle parait se transformer à l’extrémité de sa galerie sans disparaître dans les profon¬ deurs du bois. L’insecte parfait naît en juin. C'Ij'fus antilope, Ilug. Genre Xylotrechus, Fairm. et Lacoro. La larve de cette espèce vit dans les branches du Chêne ; j'en ai extrait deux fois l’insecte parfait. Elle paraît se conduire comme la précédente, et tout me porte à croire que, comme elle, elle passe sa vie dans une profonde cannelure de l’aubier à l’extrémité de laquelle elle subit sa métamorphose. C’est, en effet, dans ces conditions qu’à la fin de mai j’ai rencontré l’insecte parfait. Les larves des Clytaires ont avec celles des Callidiaires des analogies nombreuses et même telles qu’il est difficile de les distinguer. Les unes et les autres ont la tête profondément enchàtonnée ; le bord antérieur peu profondément échancré; les mandibules, vues de côté, larges à la base, très-arrondies au sommet ; le prothorax tantôt striolé, tantôt très-fine¬ ment réticulé sur sa moitié postérieure; les ampoules ambulatoires très- finement réticulées et comme chagrinées, avec une petite particularité dans celles de la larve du Sympiezocera ; les pattes très-courtes. Un caractère différentiel assez appréciable résiderait dans l’épistome que les larves des Clytaires ont plus étroit, presque carré et non transversal. LONGICORNES 299 Les nymphes des Clytaires se différenciera ieni par leur prothorax muni de spinules ou de poils et par les crochets arqués en avant du huitième segment abdominal, et pourtant les nymphes de Rhopalopiis ont aussi de petites aspérités sur le prothorax. Les trous de sortie des CLytus sont bien plus largement elliptiques que ceux des Callidium et souvent même ils sont parfaitement ronds. Les coupes génériques que l’on a établies dans l’ancien genre CLytus de Fabricius sembleraient jusqu’à un certain point justifiées sinon par la forme des larves et des nymphes, du moins par les goûts et la manière de vivre des larves. Ainsi, celles des Plagionotus et des CLytus n’aimeraient que des bois récemment morts et ne plongeraient dans l’aubier qu’après avoir vécu quelque temps sous l’écorce ; celles des Clitanthus se dévelop¬ peraient dans des bois plus vieux et dès leur naissance disparaîtraient dans l’aubier; celles des Xylotrechus naîtraient dans des branches ou des tiges d’arbres de mort récente et laboureraient l’écorce légèrement, le bois profondément sans s’y enfoncer. Il ne serait pas sans intérêt do constater si cette diversité dans les habitudes est bien constante. La cinquième branche de M. Mulsant est celle des Graciliaires qui se divise en deux rameaux : les Deilates, comprenant uniquement le genre Deilus, elles Graciliates, embrassant les genres /cosîunî, Exilia, Gracilia, Leptidea et Axinopalpis. La seule larve connue est celle de la Gracilia pygmeea publiée par M. Schmidt, Entom. Zeit. 1843, p. 105. J’en repar¬ ierai plus bas et j’y ajouterai celles du Deilus fugax, de l'Icosium tomen- tnsnm et àe Leptidea hrevipennis. neilus (CMllidinm) fugax K. Fis. 464 bis-iei lcr. I..4RVE Long. 8 millim. Corps parallèle avec la partie thoracique seule visible¬ ment mais modérément dilatée, revêtu de poils fins, blonds et assez denses sur les côtés. Trois paires de pattes très-courtes. profondément enchâssée, non parallèle, mais au contraire large¬ ment arrondie, semblable à celle des Callidium, ferrugineuse et très- finement ruguleuse antérieurement. Bord antérieur un peu sinueux. 300 LARVES »E COLÉOPTÈRES Épistome transversal, mais pas plus large que le cinquième du bord antérieur. Labre de la largeur de l’épistome, en demi-ellipse longitudinale, frangé de poils lins et roussâtres. Mandibules noires et luisantes, à base ferrugineuse, courtes et robustes. Vues en dessus, elles sont régulièrement arquées en dedans et en dehors et leur sommet est en pointe émoussée ; vues de côté elles sont larges, se rétrécissant de la base au sommet qui est largement arrondi et tranchant. La portion basilaire ferrugineuse est séparée du reste par un fin sillon transversal. Mâchoires, lèvre inférieure et palpes roussâtres et conformés comme dans les autres larves de Longicornes. Antennes bien saillantes, très-peu rétractiles, de quatre articles dont les trois premiers égaux eu longueur ou bien peu s’en faut, le quatrième plus court, bien plus étroit, terminé par un poil peu allongé et deux ou trois petits, et accompagné d’un article supplémentaire beaucoup plus grêle et très-court. Près de la base de chaque antenne un granule très-noir, un peu sail¬ lant, représentant un ocelle. Prothorax d’un tiers plus large que la tète, marqué de quelques points superficiels sur sa moitié antérieure ; plaque postérieure rayée de fines stries longitudinales dont la plupart n’atteignent pas la base. Mésothorax et métathorax graduellement plus étroits que le prothorax, le second un peu plus long que le premier. Abdomen de neuf segments, parallèle. Ampoules ambulatoires du méta¬ thorax et des sept premiers segments abdominaux assez peu développées, les dorsales marquées d’un pli transversal qui paraît seul quand les am¬ poules se contractent, mais qui, lorsqu’elles se dilatent, se montre bordé en avant et en arrière de granules déprimés, peu apparents, imparfaite¬ ment ou irrégulièrement limités. Ampoules ventrales coupées aussi d’un pli transversal, avec les granules un peu plus apparents et plus réguliers, formant dans leur ensemble une figure réniforme, un peu interrompue au milieu. Mamelon anal assez développé, hémisphérique ; anus trilobé. Corps parsemé de poils fins et blonds, plus nombreux sur la tête, le prothorax elles côtés. Pattes très-courtes, à peine arquées, roussâtres, coniques et de trois articles plus un ongle subulé et très-grêle. LONGICORIiES 301 Stigmates comme à l’ordinaire. Désireux de me rendre compte de la place que doit occuper le Deüus dans la classification méthodique, je soupirais depuis longtemps après la larve de cet insecte, convaincu qu’elle me fournirait d’utiles renseigne¬ ments. Je savais qu’elle vivait dans les Genêts et en conséquence je m’étais adressé à des collègues des contrées qu’habite le Deilus, les priant d’explorer les branches mortes des Genêts et de m’envoyer les larves qu’ils y trouveraient ou des rameaux paraissant habités. Mes démarches et la bonté de ceux auxquels je m’adressais ne sont pas demeurés tout à ■fait sans résultat, puisqu’elles m’ont procuré des larves d’Albana M gri- seum; mais en mars 1877 j'étais toujours au même point, relativement à celle du Deilus, lorsque M. Rey, se trouvant à cette époque à Saint- Raphaël et voulant, dans son obligeance inépuisable et son amour pour la science, m’aider à ajouter quelque chose à mon travail sur les larves des Coléoptères, m’envoya le produit de quelques recherches faites spontané¬ ment à mon intention. Je ne pouvais avoir une plus belle occasion de mettre à profit le bon vouloir de mon collègue et en conséquence je le priai de chercher la piste du Deihis. Quelques jours après, je reçus de lui, avec des ramilles de Mûrier et d’un Genêt épineux, le Calycotoine spinosa^ peuplés, le premier, d’Hypo- borus mori, le second d'H. Genistæ. deux ou trois fragments de ce der¬ nier arbuste contenant, l’un une larve qui m’a paru être de Niphona picticornis, parasite de végétaux très-divers, un autre une larve de Longi- corne beaucoup plus petite et que je voyais pour la première fois.'Examen fait de ses caractères, je constatai qu’elle appartenait à la section des Callidiaires, qu’elle était voisine de celles d'icosium et de Gracilia, et j’en conclus, avec autant de certitude qu’on peut en avoir en cette matière, qu’elle appartenait au Deüus fugax. J’en avais pour preuve sa tète très-enchàssée, large et arrondie latéra¬ lement, la faible largeur de l’épistome et du labre, la brièveté et la forme antérieurement très arrondie des mandibules, la longueur des antennes, la brièveté des pattes, les particularités surtout des ampoules ambula¬ toires. C’est donc avec une entière confiance que je maintiens son nom, car je ne pourrais lui en attribuer un autre, vu sa structure et son habitat. De plus, et ceci me conduit jusqu’à la certitude, M. Rey m’a annoncé de¬ puis avoir trouvé plusieurs Deilus dans les rameaux de la dite plante et moi-même j’ai eu la satisfaction d’en voir éclore quatre chez moi. L’étude de la larve m’a convaincu aussi que les auteurs récents ont eu 302 LARVES DE COLÉOPTÈRES raison de faire du Deilus le type d’une famille spéciale, que la place qu i lui a été assignée est assez légitime, mais que celle qu’il occupe dans la classification deM. Mulsant serait la plus rationnelle. Je reviendrai d’ail¬ leurs sur ce point dans les généralités qui suivront ce groupe, et je me borne à ajouter que la larve, après avoir vécu quelque temps sous l’écorce, aux dépens des couches superficielles de l’aubier, se loge dans le bois et y accomplit ses métamorphoses. J’ai trouvé celle dont il s’agit ici dans un galerie droite du canal médullaire. Je ne connais pas la nymphe. L’insecte parfait naît en avril, il est peu agile et se laisse tomber, pour faire le mort pendant quelques instants, pour peu qu’on agite la branche qui le porte. La femelle ne pond pas seulement sur le Caiycotome, car M. Rey a trouvé l’insecte dans des ramilles de Spartium junctum. Je suis en outre convaincu qu’il vil dans les liges du Cytisus capitalus et du Sarotfiamnus scoparms sur lesquels, au témoignage du même savant, on le prend aux environs de Lyon. Lareynie m’a dit autrefois l’avoir rencontré à Arcachon sur ce dernier arbuste, mais je l’ai vainement cherché sur nos Genêts. KcoihIuiii toineiitosnin Lucas. Fig. 465-W7. LARVE Très-semblable aux larves de plusieui's Clytaires, auxquelles elle se rapporte par la petitesse de l’épistome qui n’est guère que le septième de la largeur de la tète, par la brièveté des mandibules et leur extrémité lar¬ gement arrondie quand on les examine do côté, par les antennes saillantes et dont l’article supplémentaire est très -petit, par les points qui existent un peu en arrière du bord antérieur de la tète, par l’absence de tout point ocelliforme, par le prothorax dont la moitié postérieure est striolée, avec des points en avant, enfin par l’extrême brièveté des pattes ; mais elle en diffère par le bord antérieur de la tête un peu sinueux, par le labre visi¬ blement plus large que l’épistome, moins arrondi antérieurement et pres¬ que en ellipse transversale, par la ponctuation antérieure de la tète qui se réduit à six très -petites fossettes arrondies, par le prolhorax moins oblique sur les côtés, par la forme de la partie striolée de ce segment, lOJNGlCOKNES 303 laquelle est non subtriangulaire mais pour ainsi dire en parallélogramme transversal dont le côté antérieur serait un peu avancé aux angles et sur le milieu, par la villosité moins dense et surtout par les ampoules ambula¬ toires, Celles-ci, en effet, au lieu de ne présenter que des plis circons¬ crivant des aréoles à surface réticulée, offrent les supérieures une série en arc de tubercules arrondis, suivie en arrière de deux ellipses de tuber¬ cules semblables séparées par une dépression médiane, et les inférieurfs deux séries arquées de tubercules, opposées par leur convexité et sépa¬ rées par un pli. J’ai reçu plusieurs individus de cette larve de mon ami M. E. Revelière qui l’a découverte en Corse, Elle vit dans les tiges récemment mortes du Jiiniperus Lycia dont j’ai eu plusieurs tronçons encore habités ou venant de l’être. Ils m’ont permis de constater que la larve, ne pouvant vivre aux dépens de l’écorce qui est mince dans les Genévriers, creuse les couches superficielles du bois en sillons profonds, larges et irréguliers qu’elle laisse encombrés de déjections et de vermoulure, puis qu’elle s’enfonce dans la tige pour y vivre quelque temps encore et y subir ses métamor¬ phoses. Elle agit, en un mot, comme les larves du Rhopalopus. L’insecte parfait opère sa sortie par un trou elliptique. Je ne connais pas la nymphe et j’en ai du regret parce que j’aurais désiré la comparer à celle des Clytaires. fiirncilâ» (ftallidiuni) pyj^mrea F. Fig t68-47i. Ainsi que je l'ai dit plus haut, la larve de cet insecte a été publiée par M. Schmidt (Entom. Zeit. 1843, p. 105) sans figures. N’ayant pas ce recueil à ma disposition, je ne puis savoir si la science a quelque intérêt à ce qu’il soit donné une nouvelle description de celte larve ; mais comme elle vit dans le Châtaignier qui a été la première cause de ce travail et qu’en matière de larves et de mœurs d’insectes, les doubles emplois sont sans inconvénient et peuvent môme avoir leur utilité, je crois, après avoir constaté que j’ai été devancé par M. Schmidt, pouvoir agir comme si j’avais le premier connu la larve dont il s’agit. 304 LARVES DE COLÉOPTÈRES LARVE Long. 6-7 raillim. Blanche, ayant presque la forme étroite des larves d’Agrüus, mais non déprimée et toujours subtétraédrique comme le sont généralement les larves des Longicornes ; munie de poils fins et blanchâtres très-clair-semés, visibles principalement sur les côtés des segments; pour¬ vue de trois paires de pattes grêles, peu visibles et de quatre articles très-courts. Tête peu saillante, lisse, d’un blanc un peu jaunâtre, avec le bord anté¬ rieur ferrugineux, largement et très-peu profondément échancré. Épistome étroit, presque carré, surmonté d'un labre plus que semi- discoïdal et cilié de petits poils roussâtres. Mandibules courtes, robustes, non échancrées lorsqu’on les voit en dessus, et, vues de côté, très-émoussées et arrondies à l’extrémité, noires avec la base un peu ferrugineuse. Mâchoires, lèvre inférieure et palpes ne présentant rien de particulier. Antennes médiocrement longues, saillantes, paraissant peu rétractiles et de quatre articles dont le troisième est le plus long. L’article supplé¬ mentaire, que j’ai été longtemps à pouvoir constater, est extrêmement petit et se présente au microscope comme un simple tubercule. Sur chaque joue, au-dessous de l’antenne, un point noir, transversale¬ ment elliptique, simulant un ocelle, mais nullement saillant. Prothorax aussi grand que les trois segments suivants réunis, beaucoup plus large en arrière qu’en avant, lisse en dessus sur les trois cinquièmes antérieurs et sur les côtés, et ayant postérieurement un espace transversal un peu plus élevé que le reste et marqué de fines stries longitudinales. Le même segment en dessous, ainsi que le mésothorax et le métathorax sur leurs deux faces subchagrinés et comme très-finement et irrégulièrement réticulés. Abdomen de neuf segments, plus le mamelon anal ordinaire, les sept premiers ayant en dessus et en dessous une ampoule ambulatoire sur la¬ quelle on remarque deux aréoles elliptico-transversales séparées par un sillon assez profond et rugueusement, mais irrégulièrement et finement réticulées. Pattes comme il a été dit plus haut. La larve lignivore de la Gracilia pygmæa, loin d’étre exclusive comme la précédente, par exemple, s’accommode de bois très-variés; je l’ai ren- LONGICORNES 305 contrée dans les pieux et les branches de Châtaignier, et M. Lucas a pris l’insecte sur les baguettes de Châtaignier du treillage du Jardin des Plantes (Soc. Eut. 1858, p. cl) ; dans les jeunes rameaux du Chêne, dans l’osier non décortiqué des paniers, dans l’aubépine, dans les tiges mortes du fusain, du rosier, de la ronce. Tant qu’elle s’en tient là, elle n’est pas bien dangereuse ; mais nous la trouvons toujours associée au Phymatodes thoracicus pour la destruction des cercles de nos barriques, avec cette particularité que si la larve du Phymatodes fait assez souvent défaut, celle de la Gracilia ne manque jamais. Elle passe la plus grande partie de sa vie labourant l’aubier de cannelures longitudinales souvent irrégulières et plus ou moins sinueuses. Lorsque l’écorce est épaisse, elle se trans¬ forme dans la cannelure même, préalablement élargie, mais le plus sou¬ vent, aux approches de la métamorphose, elle s’enfonce dans le bois. On voit, dès lors, que cette larve, comme celle du Phymatodes^ cause aux viticulteurs et aux commerçants de liquides de véritables dommages, et qu’elle doit être rangée au nombre des espèces nuisibles, à l’égal de celles qui, comme le Hylotrupes bajulus, s’attaquent à nos meubles, à nos planchers, à nos charpentes. Je renvoie, du reste, à l’article ci-dessus, relatif au Phymatodes. NYMPHE On l’observe déjà vers la mi-avril; elle n’offre rien de particulier si ce n’est qu’elle est absolument glabre, sans le moindre poil, la moindre aspérité. L’insecte parfait se montre dès la mi-mai. Iie|itidca lirevipeiiiiii» Muls. LARVE Elle est très-semblable de physionomie à celle de la Gracilia pygmæn, dentelle se distingue par les caractères suivants : Les mandibules sont encore plus courtes et plus arrondies à l’extrémité; la partie du prolhorax qui, dans la larve de Gracilia, est strioléc, est ici lisse, un peu mate et visiblement tuméfiée; les ampoules ambulatoires sont semblables, mais sensiblement plus dilatées et saillantes comme d.ans la t2() soc. LINN. — T. XXlll. LAllVRS DE COLÉOPTÈRES :')06 larve du Stenopterus rufas dont il sera parlé tout à l’heure, surtout sur les troisième à sixième segments abdominaux ; enfin, malgré tous mes efforts, je n’ai pu voir de pattes. Ces différences justifient surabondamment l’établissement du genre Leptidea que M. de Marseul n'a pas admis dans son catalogue. 11 y a plus de vingt-sept ans, c'est-à-dire à une époque où presque per¬ sonne ne possédait de Leptidea brevipennis, et avant que le fait n’eût été signalé dans les Annales de la Société entomologique (1850, p. xxxiii), j’eus occasion de déplacer une manne d’osier que j’avais chez moi depuis quelque temps et je le fis assez brutalement pour qu’il en tombât quelques insectes qui, se mettant à courir, attirèrent mon attention. J’en saisis trois ou quatre dont un se trouva être la Gracilia pygmæa et les autres une espèce voisine qui m’était inconnue, mais que je tardai pas à reconnaître pour la Leptidea. La manne fut alors rudement secouée, j’en mis même une antre à contribution, et en quelques jours j’étais en possession d’environ cinq cents individus de cet insecte. Voilà donc un animal qui fait l’affaire des vanniers, mais non de ceux qui ont intérêt à conserver leur ouvrage. La femelle, en effet, pond sur les osiers dont les paniers sont formés, à la condition néanmoins qu’ils soient pourvus de leur écorce. Les larves qui naissent de ces pontes labourent pour vivre la surface du bois de cannelures assez profondes et sinueuses ; elles s’enfoncent même, dès le début, dans l’intérieur des brins les plus minces et, dans tous les cas, c’est dans ces conditions qu’elles subissent leurs mélaraorphoses. N YMPHK Elle est en tout semblable à celle de la Gracilia et absolument glabre comme elle. L’insecte parfait paraît en juin. La sixième branche est celle des Obriaires, embrassant les genres Obrium, Cartallim et Callimus, dont les larves sont inédites et me sont inconnues. La septième branche est celle des Sténoptéraires, ne comprenant que le genre Stenopterus dont je suis en mesure de faire connaître une larve. LONGICORNES 3Ü7 Steuopterus (IVecydalis) rufiis L. Fig. 473-475. L.\KVE Long. 12-15 millim. Assez allongée, médiocrement renflée antérieure- raeni, blanche, revêtue d’une pubescence courte et blanchâtre assez dense, complètement apode. Tête large, saillante en dehors du proihorax, d’une longueur égale au quart environ de sa plus grande largeur, lisse, d’un blanc jaunâtre avec le bord antérieur ferrugineux, celui-ci largement et très-faiblement échan- cré, muni d’une petite apophyse vis à vis les mandibules, puis déclive. Épistome trapézoïdal, subarrondi antérieurement, d’une largeur égale au quart de la largeur antérieure de la tête. Labre plus que semi-elliplique, cilié de poils roussâtres. Mandibules courtes, noires avec la base un peu ferrugineuse, assez largement arrondies au sommet quand on les examine de côté. Antennes assez longues, le plus souvent saillantes, du moins en grande partie, de quatre articles comme à l’ordinaire, dont le second très-court, le premier et le troisième égaux en longueur, celui-ci un peu dilaté en dedans à l’extrémité pour supporter l’article supplémentaire qui est très- court et qui, presque exceptionnellement, est à côté du quatrième article au lieu d’être dessous. Pas de tubercule ou de point ocelliforme. Prothorax lisse antérieurement, et sur sa moitié postérieure, sur un espace limité latéralement par deux sillons (les parenthèses), rayé de stries très-fines, un peu sinueuses et extrêmement rapprochées, à la naissance desquelles on voit des points enfoncés. Ampoules ambulatoires très-nettement et profondément bilobées sur les deux faces, principalement sur les troisième à septième segments abdo¬ minaux où chacune d’elles forme deux gros mamelons charnus très-sail¬ lants, lisses, avec deux petits plis longitudinaux. Mamelon anal petit. Stigmates comme à l’ordinaire. Pattes nulles. Celte larve est reconnaissable aux très-fines et très-denses stries du LARVÉS DE COLÉOPTÈRES 30 K prolhorax et surtout à l’iiitumesceiice de ses ampoules ambulatoires, for¬ mant sur les segments intermédiaires de l’abdomen, tant en dessus qu’en dessous, deux séries longitudinales de gros mamelons. Elle vit dans l’intérieur du bois des pieux de Châtaignier ; je l’ai trouvée aussi dans des échalas de Robinier d’assez ancienne date, et ces essences ne sont pas les seules qui lui conviennent : M. Goureau, en effet, dans son livre des Insectes nuisibles à l'homme et à l’économie domestique (p. 59), rapporte qu’il a trouvé le cadavre d’un Stenopterus rufus à l’entrée d’une galerie creusée dans le plateau d’une table en noyer. Si j’en juge par les échalas où j’ai trouvé cette larve, elle accepterait les bois assez vieux et n’aurait môme pas besoin qu’ils soient revêtus d’écorce. Elle creuse entre les cou¬ ches de l’aubier des galeries longitudinales à peu près régulièrement cylindriques, qu’elle laisse derrière elle encombrées de déjections forte¬ ment tassées ; mais lorsque le moment de la métamorphose approche, elle se dirige vers la surface, et c’est dans cette galerie oblique ou dans son voisinage qu’elle devient nymphe. Cette nymphe m’est inconnue. La huitième branche est celle des Nécydalaires, divisée en deux ra¬ meaux : les Molorchates, qui comprennent les genres Molorchus et Dolo- ccrus, et les Nécydalates, auxquels appartient le seul genre Necydalis. 11 n’est pas à ma connaissance qu’on ait publié une seule de ses larves; voici le signalement de celle d’un Molorchus. VIolorehus (tVecydalis) iiiiibcllataram L. Genre Conchopterus, Fairm. Fig. 47G. LARVE Long. 8-9 millim. Semblable à celle du Stenopterus rufus, sauf la taille et les différences ci-après : Bord antérieur de la tète non largement échancré, mais droit ou â peine sinueux ; épistome et labre pas plus larges que le cinquième du bord antérieur de la tête entre les antennes ; antennes relativement un peu moins longues, plus régulièrement coniques, leur article supplémentaire extrêmement petit et placé non à côté du quatrième mais dessous. LONGICORNES 309 Prolhorax enticrcment lisse ; c’est à peine si, sur la partie qui est trcs- finement striée clans la larve du Stenoptenis, une très-forte loupe montre des vestiges d’une réticulation très-lâche. Ampoules ambulatoires non bilobées, à peine déprimées au milieu et coupées par un pli transversal. Dans son Rapport sur le Congrès de Grenoble (Soc. Ent. 1858, p. 841), mon ami Laboulbène annonce que M. Chambovel a observé la larve dont je viens de parler dans les tiges mortes de la ronce, et le seul renseigne¬ ment qu’il donne à ce sujet consiste à dire qu’elle passe toute sa vie dans la moelle, où elle trace une longue galerie. Quant à moi, je l’ai trouvée dans de menues branches de Pommier qui nourrissaient aussi, et en bien plus grand nombre, des larves de Pogonocherus dentatus et de Polyopsia prœusta. On sait que le Pommier est dans le même grand groupe bota¬ nique que la Ronce, celui des Rosacées. Cette larve n’offre rien de particulier dans ses mœurs, elle creuse dans l’intérieur du bois une galerie plus ou moins longue et qui n’a rien de remarquable. Née au commencement de l’été, elle est presque adulte vers la fin de l’automne, et lorsque, au mois d'avril, elle sent les approches de la métamorphose en nymphe, elle se borne à élargir un peu sa galerie si la branche qui l’a nourrie a un très-faible diamètre, ou, si elle est plus épaisse, elle la dirige vers l’écorce, puis revenant un peu en arrière, elle se transforme. N Y M P U E Elle est reconnaissable à la brièveté de ses élytres qui sont loin de recouvrir les ailes, et elle présente en outre les caractères suivants : huit soies rousses et assez épaisses sur le front, entre la base des antennes et l’épistome ; un petit groupe de soies semblables sur le devant du protho - rax, et sur le disque deux bandes de soies pareilles, arquées en sens contraire et dessinant une ellipse transversale dont le pourtour serait un peu interrompu au milieu et aux deux bouts ; deux soies extrêmement courtes sur le mésothorax et sur le métathorax ; sur les deuxième à sixième segments abdominaux une série transversale et un peu arquée d'aspérités spinuliformes, subcornées, rousses, inclinées en arrière et entremêlées de quelques poils mous et blanchâtres ; sur le septième seg¬ ment quatre épines plus fortes, cornées à l’extrémité, inclinées en avant ; 310 LARVES DE COLÉOI’TÈRES dernier segment simple mais hérissé de soies roussâtres. Face ventrale et membres entièrement lisses et glabres. Revenons maintenant sur nos pas et comparons le classement de l’auteur que nous avons suivi avec celui qu’ont adopté MM, Fairmaire et Lacor- daire. M. Fairmaire a inscrit à la suite des Clytides la famille des Graciliites, comprenant les mêmes genres que les Graciliaires de M. Mulsant, moins Y Axinopalpis qui figure bien avant dans la famille des Saphanites, et moins aussi la Leptidea qui forme le type de la famille des Leptidéites, immédia¬ tement après les Graciliites, Puis viennent : 1° les Sténoptérites, divisés en trois sections, la première pour le Cartallum, la seconde pour les Callimus, Stenopterus et Callimoxys, la troisième pour les Molorchus, Conchopterus et Brachypteromma ; 2® les Deilites avec le seul genre Deilus; et bien plus loin, après les Lamiens et les Saperdins, les Obriites, embrassant les genres Obmim et Necydalis. Si l’on se reporte aux indications ci-dessus que je juge inutile de re¬ produire, on verra que ce classement diffère assez notablement de celui de M, Mulsant. Celui de Lacordaire en diffère aussi en plusieurs points. Cet auteur place le genre Icosium dans la famille des Acrisonides, entre les Sapha- uides et les Cérambycides vrais, puis viennent les Hespérophanides, suivis des Graciliides, composant les genres Exilia, Gracilia et Axinopalpus, et des Obrionides avec le genre Obrium. Il faut ensuite franchir les Leptu- rides pour arriver aux Nécydalides, avec le genre Necydalis, que suivent les Psébiides avec le genre Leptidea, les Molorchides avec les Stenopterus, Molorchus, Brachypteroma, Callimoxys et Callimus, les Pithéides avec le genre Cartallum et les Deilides avec le genre Deilus. Si j’avais à choisir entre ces trois classements, en consultant, autant qu’il m’est possible de le faire, la conformation des larves, je serais tenté, tout en inclinant beaucoup du côté de M. Mulsant, de donner la préfé¬ rence à celui de Lacordaire, sous toutes réserves quant à l’emplacement qu’il a assigné aux Lepturides dont je ne m’occupe pas en ce moment. Ainsi, j'admets très-bien que V Icosium soit dans une famille spéciale et que cette famille soit voisine des Cérambycides vrais, les organes de la tête et les ampoules ambulatoires me paraissant justifier ce rapproche- LONGICORNES 311 ment. Je trouve convenable aussi que la Leptidea soit détachée des Gra- ciliides et rapprochée des Stenoptenis, et enfin je ne désapprouve pas que ceux-ci et les Molorchus soient dans la même famille. Au surplus, les affinités de ces trois derniers genres de larves sont rendues évidentes par la forme du corps, moins en massue qu’à l’ordinaire, par la saillie des ampoules ambulatoires et par l’absence de pattes. La découverte de nouvelles larves permettra de donner plus d’intérêt et d’importance à ce contrôle que je laisse forcément incomplet. En ce qui concerne le Deüus que les auteurs précités admettent tous comme le type d’une famille spéciale, dont la larve a des pattes et dont les ampoules ambulatoires sont granulées, un peu obsolètement, il est vrai, et un peu irrégulièrement, du moins sur la face dorsale, je vois bien dans Lacordaire les Deilides en tête d’autres familles telles que les Calli- chromides, Callidiides, etc., dont les larves sont aussi hexapodes; mais je ne trouve pas de rapports suffisants entre les insectes parfaits. Le Ddliis ressemble plus aux Molorchides qui sont avant lui ; mais le caractère des pattes dans la larve commanderait qu’il les précédât au contraire. J’ajoute que larve et insecte le rapprochent beaucoup de l’Icosium et je me range à l’avis de M, Mulsant qui a placé à la suite l’un de l’autre ces deux genres. Seulement je mets VIcosium le premier, à cause de la régularité des am¬ poules de la larve et comme type des Acrysonides, et le Deüus le second, comme type des Deilides, Deilites ou Deilates. Le deuxième grand groupe de M. Mulsant est celui des Lamiides, divisé en Lamiens et Saperdins. Les Lamiens se subdivisent en quatre branches dont la première est celle des Parménaires, formée des Parmena et des Dorcadion. Ce que l’on sait sur les Parmena, complètement étrangères à la région des Landes, se réduit à ce fait que la larve de VAlgirica vit, d’après Rambur, dans la tige d’un Euphorbe (Soc. Ent. 1838, p. vu), et à une notice, très- intéressante d’ailleurs, publiée par Solier dans les Annales de la même Société (1834, p. 123), sur les métamorphoses de la P. Solieri Muls., pilosa Sol., dont la larve se développe dans les tiges sèches de VEuphorbia characias. Cette larve, que j’ai reçue de M. Raymond et de M. Valéry Mayet, et que j’ai élevée chez moi, est couverte de longs poils roussâtres ; sa tête est un peu saillante avec les côtés parallèles, et elle est marquée 312 LARVES DE COLÉOPTÈRES d’une série transversale et un peu arquée de points et de deux autres points sur le milieu du bord antérieur ; l’épistomc, très-oblique sur les côtés, a une largeur supérieure au tiers de la largeur antérieure de la tête ; les mandibules ne sont pas bien larges à la base, et, vues de côté, elles sont obliquement échancrées ; les antennes sont rétractiles; très-près de leur base, mais un peu en dessous, on voit un tubercule noir et luisant qui ne peut être qu’un ocelle. La plaque métaprothoracique est marquée de stries écartées et les ampoules ambulatoires sont ornées de tubercules bruns, disposés en ellipse très-peu ventrue ; dans les ampoules de la face dorsale, cette ellipse est comme enfermée entre deux parenthèses; les pattes sont extrêmement courtes, si l’on peut appeler pattes de tout petits mamelons surmontés de poils et à peine visibles à une forte loupe. Dans la nymphe, le prothorax a de très-petites aspérités surmontées d’un petit poil ; les aspérités spinuliformes du dos de l’abdomen (le ventre en est dépourvu) sont plus grandes, cornées, dirigées en arrière, disposées sur deux rangs transversaux et entremêlées de soies roussâtres et raides. Le segment anal est terminé par deux longues épines relevées et deux bourrelets qu’il a en dessous sont couverts d’aspérités et hérissés de soies. Quant aux Dorcadion, dont le département des Landes est dépourvu, mais que j’ai vus ailleurs, en Espagne surtout, si communs qu’on pouvait les recueillir par milliers et qui, en outre, ont tant d’espèces, ce qui m’étonne, c’est qu’ils n’aient encore livré à personne le secret de leurs métamorphoses. J’ai eu beau fureter tous nos auteurs, toutes mes notes, je n’ai pu trouver que cette ligne de M. Mulsant, relative au D. molitor : « Sa larve semble vivre aux dépens de i’Euphorbia Gerardiana. » Il est plus que probable que la plupart des larves de ce genre vivent sous terre des racines ou dans les racines des plantes, et si les entomologistes qui sont dans les conditions voulues se livraient à leur recherche, je suis bien sûr qu’ils ne tarderaient pas à les découvrir. La seconde branche est celle des Lamiaires, formée des genres Lanua, Morimus et Honohammus. M. Blanchard (//tsL Nat. des Ins. t. II, p. 175, pl. 11), a mentionné et figuré la larve et la nymphe du Batocera riibus F., des Indes Orientales. MM. Chapuis et Candèze ont donné dansleur Catalogue, p. 245, pl. VIll, LONGICORNES 313 la description et la figure de la larve du Lamia textor L... et je n’y trouve rien à redire, si ce n’est que les antennes sont de quatre articles au lieu de trois, et que ce que ces auteurs appellent l’article rudimentaire apical n’est autre chose que le quatrième article qui est même accompagné d’un article supplémentaire très-court. On doit à M. GoureaufSoc. Eut. '1844, p. 427), l’histoire des métamor¬ phoses du Morimtis liigtibris F,, dont il a trouvé la larve dans le Peuplier. Quoique je ne possède pas cette larve, je me permettrai d’affirmer que les antennes, au lieu de trois articles en ont quatre, et que les palpes maxil¬ laires sont formés de trois articulations et non pas seulement de deux. J’irais plus loin et j’oserais déclarer, sans pourtant être aussi affirmatif, que la larve dont il s’agit est apode, quoique M. Goureau mentionne les « six très-petites pattes dont elle est pourvue et qui paraissent impropres à la marche. » Il n’est assurément pas dans mes habitudes de critiquer d’intuition les opinions de mes collègues ou de contester les faits qu’ils avancent ; encore moins le ferais-je vis à vis d’un savant qui m’inspire autant de sympathie et d’estime que M. Goureau ; mais dans cette circonstance j’ai plus d’une raison de croire qu’il s’est trompé, et sauf vérification ultérieure par d’au¬ tres ou par moi, sauf rétractation de ma part ou confirmation de ma manière de voir, je dirai pourquoi je crois à une erreur de M. Goureau. A l’époque où il écrivait son mémoire, M. Goureau croyait, semble-t-il, que toutes les larves de Longicornes sont pourvues de pattes, et ce qui permet de le penser, c’est qu’à la page 442 il généralise le fait que « la première paire de stigmates chez les larves de Longicornes est située sur le segment qui porte la deuxième paire de pattes. » Imbu de cette idée et trompé sans doute par certains faisceaux de poils, il a cru voir des pattes où elles n’existent pas, à moins que sa larve ne soit pas celle du Morimns, ce qui est peu probable puisqu’il décrit et dessine aussi la nymphe et qu’il a obtenu l’insecte parfait. Celte présomption d’erreur est de ma part, je le reconnais, une chose grave puisque je n’ai pas des moyens certains de contrôle, et j’en demande pardon à mon honorable collègue, mais j’y persiste néanmoins parce que, dans la même notice où il s’agit aussi de la larve de la Saperda scalaris, il s’est laissé influencer, relativement à colle dernière, par la môme idée préconçue, car il dit que « les mandi¬ bules, mâchoires, lèvres, antennes et pattes sont comme dans la larve précédente. » Or, je connais assez la larve de la S. scalaris cl je viens d’en examiner un assez grand nombre d’individus pour pouvoir 314 LARVES DE COLÉOPTÈRES affirmer que, comme les autres larves de Saperda, elle est absolument apode. Mais après tout, est-il bien vrai que la larve du Morimus liigubris soit apode ? J’ai dit plus haut que ce n’est chez moi qu’une présomption, mais elle égale presque une certitude, parce que le Morimus appartient incon¬ testablement et d’après tous les auteurs, à un ‘groupe dont les larves connues, comme celles des Lamia et des Monohammus, sans parler de celles d’autres groupes voisins, sont apodes. Cette raison à laquelle les lois de l’analogie, que j’ai tant de fois invoquées avec succès, donnent une grande valeur malgré les quelques exceptions qu’elles subissent, me paraît justifier suffisamment mon opinion à laquelle je ne tiens, du reste, que dans l’intérêt de ces lois elles-mêmes. M. Westwood, Introd., t. I, p. 364, a dit quelques mots de la larve du Monohammus sarior F., qui m’est inconnue et qui a été décrite et figurée par M. Gernet (Horæ Societ. Entom. Russicæ, t. V, p. 19), et mon Histoire des Insectes du Pin fait connaître en détail les divers états du M. gallo-provincialis Oliv. Je n’ai pas à y revenir, je rappelle seulement que sa tête, un peu étroite, a les côtés parallèles, que ses mandibules sont longues et tronquées obliquement au sommet et que ses ampoules ambulatoires sont munies de tubercules. La larve du M. tigrinus de Geer, tomentosus Ziegl. est décrite et figurée par M. Asa Fitch, dans son ouvrage sur les insectes nuisibles et utiles de l’État de New-York (p. 149). Voici quelques mots sur une autre larve inédite de la même branche. Lamia tristis L., func.Mia F. Fig. 477-478. LARVE Cette larve, dont je n’ai sous les yeux qu’un individu évidemment un peu jeune, et dont je dois la communication à l’obhgeance de M. Valéry Mayet, ressemble beaucoup aux larves de Monohammus. Elle a comme elles la tète étroite, à côtés parallèles ; elle est marquée en dessus de quelques points ou fossettes; son bord antérieur, droit au milieu, présente une saillie vis à vis chaque mandibule, puis une échancrure à la suite de laquelle se trouve l’antenne très-courte et de quatre articles, avec un article supplémentaire à peine saillant. Les mandibules sont assez longues, d’un tiers environ plus larges à leur base qu’à l’extrémité qui est large- LONGICORNES , 315 ment et obliquement tronquée ; leur face externe est un peu inégale et le milieu de leur base est creusé d’une large et profonde cavité. Tous les autres organes de la bouche, y compris l’épistome et le labre, sont aussi comme dans les larves de Monohammus. Comme elles pareillement elles sont sans ocelles et sans pattes. Son corps est également pourvu, principalement sur les côtés et sur le mamelon anal, de poils assez fins et roussâtres ; la plaque métaprothora- cique est mate, sinueusement et vaguement striée, avec des points enfon¬ cés postérieurement plus grands, plus serrés et même souvent oblongs. Les stigmates sont aussi de même ; mais elle diffère : 1" par la partie antérieure du prothorax qui est visiblement ridée en travers, avec des points superficiels, la plupart transversalement elliptiques ; 2“ par le des¬ sous de ce même segment qui est ruguleux et non à peu près lisse ; 3“ par les ampoules ambulatoires qui, au lieu d’être munies, les supé¬ rieures de quatre rangs, les inférieures de deux rangs de tubercules ou granulations symétriquement disposés, sont organisées comme l’indique la figure que j’en donne et couvertes d’aspérités excessivement serrées, parfaitement visibles à la loupe. M. Mayet a trouvé cette larve dans le Figuier. Elle vit en outre, d’après M. Mulsant, dans le Cyprès et d’autres arbres. La troisième branche, celle des Âstynomaires, comprend les genres Astynomus et Leiopus. A propos des insectes du Pin, j’ai décrit les larves et les nymphes des Astynomus ædüis L. et griseus F. sous le nom d’Ædilis montana et grisea. Pour rappeler leurs principaux caractères, je réserve quelques lignes à la larve et à la nymphe de VA. atomarius F., qui ne sont que des copies des précédentes. — M. CandèzefSoc. des Sc. de Liège) a décrit la larve de l’/l. Sallei Cand., de Caracas. M. Westwood (Introd., t. I, p. 3G5) a consacré quelques mots seule¬ ment à la larve du Leiopus nebulosus L. dont il n’est pas inutile que je parle à mon tour. 316 LARVES DE COLÉOPTÈRES Astynoiiius (linmia) atouiarlut» F. Fig. 479-482. LARVE Très-semblable à celles des autres Astynomus. Long. 20-25 millim. Assez velue, apode. Tête assez saillante, parallèle sur les côtés, d’un blanc roussâtre avec le bord antérieur ferrugineux. Celui-ci droit ou avec une déclivité peu prononcée vers les angles; quelques points transversaux un peu en arrière. Epistome trapézoïdal, d’une largeur à peu près égale à celle du bord antérieur. Labre un peu plus que semi-elliptique. Mandibules taillées en biseau et obliquement tronquées quand on les examine de côté. Antennes rétractiles, pourvues d’un article supplémentaire. Pas la moindre trace de point ou de tubercule ocelliforme. Plaque métaprothoracique arrondie au milieu et non avancée en pointe ; marquée de stries espacées et sinueuses sur un fond très-finement cha¬ griné, mate et couverte de poils plus courts que les autres. Ampoules ambulatoires bilobées, à lobes arrondis, marqués de deux plis arqués et très-finement chagrinés. Dans une agréable excursion que j’ai faite dans les Pyrénées en juillet 1870, avec mes amis MM. de Bon vouloir et Abeille de Perrin, nous avons trouvé, sous l’écorce d’un vieux sapin abattu de l’année précédente, de nombreuses larves et nymphes de cet insecte, accompagnés d'une qua¬ rantaine d’insectes parfaits. C’était la première fois que nous voyions celte espèce vivante et elle nous fit grand plaisir. Sa larve creuse dans les couches inférieures de l’écorce des galeries larges, sinueuses, irrégu¬ lières, comme celles de ses congénères et, h l’exemple de VA. griseus, elle SC transforme sous l’écorcc ou dans l’épaisseur de celle-ci. Ces habitudes paraissent être communes aux larves d' Astynomus, car il est bien rare que l’A. ædilis y déroge. M. Baudi, qui a recueilli dans le.s Hauts-Apennins VA. xantkoneurus Muls. dont la larve vil dans le lictrc, dit qu'il a trouvé, vers la lin de juillet, l’insecte sous l’écorce de grands Hêtres abattus depuis deux ans au moins, vers le bas de l’arbre, où LONGICORNES 317 l’écorce est assez épaisse, car la larve ne s’enfonce pas dans le bois. (Pet. Nouv. ent., n° 141), NYMPHE Elle a des spinules cornées et mêlées de poils très-fins, droites ou relevées surl’épistome, le front, le prothorax et le métathorax, dirigées en arrière sur l’abdomen dont chaque arceau dorsal en porte quatre groupes et une série transversale, celles des deux groupes postérieurs plus nom¬ breuses. Le dernier segment est tronqué et entouré d’une couronne de spinules plus longues et un peu arquées en dedans. lielopiiü (Cerambyx) ncbulosiit^ L. Fig. 484-490. LARVE Long. 10-12 millim. Subtétraédrique, assez sensiblement en massue antérieurement, d’un blanc un peu jaunâtre, couverte d’assez longs poils d’un blond pâle; complètement apode. Tête en grande partie enchâssée dans le prothorax, lisse, luisante, testacée avec le bord antérieur subcorné, d’un ferrugineux foncé, large¬ ment et peu profondément échancré ; un peu en arrière six points enfoncés. Èpistome très -transversal, environ aussi large que la moitié du bord antérieur. Labre semi-discoïdal et cilié de petites soies roussâtres. Mandibules noires avec la base ferrugineuse, assez longues ; vues en dessus, pointues à l’extrémité et très-faiblement échancrécs en dedans au dessous de la pointe ; vues de côté, un peu sinuées latéralement et tron¬ quées obliquement à l’extrémité. Antennes rétractiles, ordinairement cachées dans la tête et ne laissant saillir que l’article terminal et l’article supplémentaire qui l’accompagne. Ocelles nuis. Prolhorax aussi grand au moins que les trois segments suivants réunis, luisant en dessus et très-finement subréticulé dans sa moitié antérieure, puis mal et comme velouté sur la plaque métaprolhoracique, et en dessous 318 LARVES DE COLÉOPTÈRES entièrement et plus fortement subréticulé, ainsi que le mésothorax et le métathorax. Abdomen de neuf segments comme à l’ordinaire, plus un mamelon anal marqué postérieurement de trois sillons convergents à l’intersection des¬ quels est l’anus. Les sept premiers segments, ainsi que le métathorax pourvus, tant sur le dos que sur la région ventrale, d’une ampoule ambu¬ latoire sur laquelle on observe deux groupes réniformes et séparés par un sillon médian, de granules les uns ronds, les autres un peu allongés et obliques, ceux des ampoules ventrales plus régulièrement en deux séries transversales. Huitième et neuvième segments munis d’un bourrelet latéral très-visible et permanent. Stigmates au nombre de neuf paires, la première très-près du bord antérieur du mésothorax, plus grande et plus inférieure que les autres qui sont situées vers le milieu des côtés des huit premiers segments abdomi¬ naux. Pattes nulles. D’après M. Mulsant, cette larve vit dans le Charme, le Chêne et plu¬ sieurs autres espèces d’arbres; elle est assez commune ici dans les pieux et les branches du Chêne et du Châtaignier, et je l’ai rencontrée en outre dans l’Aulne, le Robinier, le Noyer, le Pommier, le Pêcher, le Rosier et dans un arbrisseau exotique de la famille des Synanihérées, le Baccharis halûnifolia. Il lui faut du bois récemment mort et recouvert d’une écorce peu épaisse. C’est sous cette écorce qu’elle vit d’abord, en consommant les déblais d’une galerie assez large, irrégulière et sinueuse qui entame un peu l’aubier, et plus tard elle se loge dans le bois pour achever son développement et creuser une niche qui servira de domicile à la nymphe. NYMPHE Elle présente les caractères suivants : des spinules accompagnées de poils assez longs sur le front, l’épistome, le thorax et les genoux, ces dernières presque en verticille ; sur le dos des segments de l’abdomen de petites spinules roussâtres, entremêlées de poils, inclinées en arrière et groupées en une sorte d’ellipse transversale ; au bord postérieur du der¬ nier segment six épines subcornées, trois de chaque côté de la ligne mé¬ diane, un peu arquées en dedans et précédées de deux épines dorsales en forme de crochets convergents. lONGlCOUMÎS 319 La quatrième branche a reçu de M. Mulsani le nom de Pogonochéraires, et les genres Acanthoderes , Oplosia, Exocentrus, Pogonocherus et Stenidea y ont trouvé place. M. Candèze, loc. cit., a décrit la larve mexicaine de VAcrocinus Ion- gimaniis F., appartenant à ce groupe. V Acanthoderes varias est connu depuis longtemps et depuis longtemps aussi on sait que sa larve vit dans les Peupliers morts. Personne, que je sache, n’ayant parlé de ses métamorphoses, je me décide à les faire connaître. M. Perroud (Ann. delà Soc. Linn. de Lyon, 1854-55, p. 321), a décrit ta vie évolutive de VExocentrns LusitanicusL. balteatus Serv., etMM.,Mul- sant et Guillebeau, septième Opusc. Entom., 1855, p. 103, celle de VE. pimctipennis Muls. J’y ajouterai celle de VE. adspersus Muls. Quant aux Pogonocherus, on ne connaît jusqu’ici qu’une seule larve, celle du P. denlalus Fourc., pilosus F., mais comme Bouché (Ent. Zeit., 1847, p. 165) n’en a dit que quelques mots, je crois pouvoir en reparler sans qu’il y ait véritablement double emploi. A la suite viendra la larve du P. décor alns, Fairm. et celle du P. hispidus F. Aeaiitkoderes (liamla) variiis F. Genre Psapharochrus Thomps. Fig. 491-494. I.ARVE Long. 15-18 millira. Corps finement velu, robuste et apode. Tête peu saillante en dehors du prothorax, îi côtés parallèles, roussâ- trc avec le bord antérieur noirâtre ; celui-ci trois fois échancré, avec l’échancrure médiane large et peu profonde, assez fortement déclive aux angles qui portent les antennes. En arrière de ce bord antérieur quatre fossettes dont les deux médianes plus grandes et transversales. Antennes assez courtes, presque entièrement rétractiles, de quatre articles, plus un article supplémentaire très-grêle comme son voisin et aussi long que lui. Èpislome transversal, d’une largeur égale au tiers du bord antérieur. Labre un peu plus que semi-elliptique. 320 LARVES DE COLÉOPTÈRES Mandibules assez longues, pointues lorsqu’on les voit en dessus et, vues de côté, obliquement tronquées. Contre la base de chaque antenne et un peu en dessous, un assez gros tubercule ferrugineux, lisse et très-convexe qui a tout l’air d’un ocelle. Prothorax vaguement et finement ridé en travers jusqu’au milieu, puis réticulé sur la plaque métaprothoracique, limitée latéralement par les parenthèses et dont le bord antérieur est vague au lieu d’être nettement dessiné comme dans les larves précédentes. Ampoules ambulatoires munies de tubercules disposés comme on peut le voir dans les figures que j’en donne. Cette larve vit dans les Peupliers morts et, comme le dit M. Mulsant, principalement dans ceux qui ont péri sur pied; je l’ai observée aussi dans des Noyers et des Cerisiers, dans le Saule marceau, dans un Tilleul, et elle a été trouvée dans le Bouleau. Elle se nourrit des couches infé - rieures de l’écorce dans lesquelles elle creuse une galerie large, sinueuse et irrégulière qu’elle laisse derrière elle encombrée de déjections assez grossières. Aux approches de la métamorphose elle s’enfonce dans l’aubier à une faible profondeur et s’y pratique une niche ou elle se transforme en nymphe. NYMPHE Elle n’est remarquable que par les aspérités spinuliformes qu’elle porte sur le front et le thorax, aux genoux et sur le dos des segments de l’ab¬ domen où elles sont rangées en deux séries transversales et parallèles. Sur le pénultième segment elles sont éparses, et le dernier, qui est tronqué, est entouré d’une sorte de couronne de spinules plus longues. MM. Mulsant et Fairmaire ont maintenu cette espèce dans le genre Acanthoderes. Lacordaire l’a placée, ainsi que le Kruperi, dans le genre Psapharochrus, de la famille des Acanthodérides, et n’a compris dans le genre Acanthoderes que deux espèces d’Amérique. l'^xocenfrns atlfs>pei*sus Muls. Rey. Fig. 495-499. LARVE Long. 7-8 millim. Blanche, subtétraédrique, assez renflée antérieure¬ ment, densement revêtue, principalement sur le prothorax, de poils fins et d’un blanc roussâtre ; complètement apode. LONGICORNES 321 Tête enchâssée dans le prothorax, à côtés parallèles, lisse, d'un blanc un peu roussâtre avec le bord antérieur ferrugineux, celui-ci largement et peu profondément échancré au milieu et avancé en forme de dent vis à vis les mandibules. Êpistome presque carré, de la longueur du quart de la tête ou un petit peu plus. Labre semi-elliptique et cilié de petits poils roussâtres. Mandibules assez longues, taillées en biseau à l’extrémité, quand on les observe en dessus et, vues de côté, obliquement subéchancrées ; noires avec la base un peu ferrugineuse. * Mâchoires, lèvre inférieure et palpes comme à l’ordinaire. Antennes courtes, rétractiles, susceptibles de rentrer entièrement dans la tête, de quatre articles égaux, plus l’article supplémentaire qui est très-petit. Pas de point ocelliforme. Prothorax aussi grand que les trois segments suivants réunis, arrondi latéralement, s’élargissant d’avant en arrière, à peu près lisse sur plus de la moitié antérieure ; plaque métaprothoracique un peu boursoufflée, très- avancée et parcourue par des stries longitudinales un peu sinueuses, assez écartées, un peu plus profondes à la base. Mésothorax en dessus, métathorax sur ses deux faces marqués d’un pli transversal. Abdomen de neuf segments plus le mamelon anal ; les sept premiers munis, tant sur le dos que sur la face ventrale, d’une ampoule ambulatoire plissée en aréoles subelliptiques ou arrondies que la figure que j’en donne fera mieux comprendre qu’une description. Huitième et neuvième seg¬ ments pourvus d’un bourrelet latéral et munis, près du bord postérieur dorsal, le premier d’une crête transversale rousse, subcornée, obtuse et cannelée ou dentelée ; le second d’une toute petite épine conique, cornée, ferrugineuse, un peu inclinée en arrière. Stigmates au nombre de neuf paires, la première, plus grande et plus inférieure que les autres, très-près du bord antérieur du mésothorax, les autres vers la moitié des huit premiers segments abdominaux. Pattes nulles. .N y M P n iv Elle présente les caractères suivants : la tête, le prolhorax, les pattes et l’abdomen, celui-ci en dessus, en dessous et sur les côtés, portent non soc. LINN. — T. xxm. 21 LAnVES DE COLÉOPTÈRES 322 des spinules cornées, mais des poils assez longs et mous, disposés avec une certaine symétrie, du moins sur la tête et le thorax. Le dernier des segments abdominaux est terminé par sept spinules subcornées, une médiane un peu relevée en crochet et trois de chaque côté, la première un peu dirigée en dedans, la seconde plus courte, quelquefois à peine visible, la troisième ou la plus extérieure arquée vers le plan de position. Les deux extérieures et la médiane sont sensiblement plus larges que les autres. J’ai dit que Thistoire de deux espèces du genre Exocentriis est* déjà connue. M. Perroud a donné, dans les Annales de la Société linnéenne de Lyon, 1854-55, une description fort détaillée de la larve de VE. lusitaniens et à peu près suffisante de la nymphe, et nous devons à MM. Mulsant et Guillebeau (septième Oyusc. ent.), la description et l’histoire des métamorphoses de VE. punctipennis. La première de ces deux larves vit dans les branches mortes du Tilleul, où je l’ai trouvée, il y a déjà bien longtemps, et elle paraît être exclusive dans ses goûts, car je ne sache pas qu’on l’ait observée dans une autre essence. M. Perroud a vu ses antennes, mais il ne leur donne que trois articles, lorsque, en réalité, elles en ont quatre, plus le petit article supplémentaire placé en dessous et qu’il ne mentionne pas. Cette erreur dans le nombre des articles antennaires n’a rien qui m’étonne, car le premier article est ordi¬ nairement caché dans la tête, et souvent aussi, surtout après la mort, les antennes y disparaissent en entier. Pour les bien voir, il faut tenir la larve vivante entre les doigts ; tourmentée alors, agitée, pressée d’échapper à l’étreinte, elle met en relief tous ses organes. Pour des larves plus petites, c’est entre deux plaques de verre et sous le microscope qu’on obtient le même résultat. M. Perroud ne parle pas des palpes maxillaires qui sont de trois articles, et il ne donne pas, ce que je considère pour¬ tant comme digne d’intérêt, la configuration des ampoules ambulatoires, se bornant à dire que les segments abdominaux sont creusés dans leur milieu, sauf les deux derniers, d’une ligne transversale n’atteignant pas les côtés ; je dirai donc que ces ampoules sont en tout semblables à celles de la larve que je viens de décrire. Mais M. Perroud a vu un caractère qui n’est pas sans importance au point de vue du diagnostic des larves à'Exocentrus, et qui consiste dans la présence, près du bord postérieur du dernier segment, d’après lui, d’une « petite carène transversale légè- LONGICORNIS 323 rement arquée, cornée, d’un marron clair et rayée de petites stries longi¬ tudinales. » En ce qui concerne la nymphe, j’ajoute à la description de M. Perroud qu’elle porte des poils disposés comme dans celle ci-dessus, et je la modifie en ce que le dernier segment, au lieu de deux épines seulement, en a cinq disposées comme les cinq les plus grandes de celle de VE. adspersus. Quant à la larve de VE. punctipennis, qui se développe dans les bran¬ ches de l’Orme, MM. Mulsant et Guillebeau considèrent les antennes comme nulles et indiquées seulement par une petite fossette ponctiforme, et ils disent des palpes labiaux qu’ils sont peu apparents. Leur description a été faite sans doute sur une larve morte ayant rentré ses antennes rétractiles; ils auraient autrement constaté qu’elles sont formées de quatre articles plus l’article supplémentaire. Des conditions plus favorables leur auraient montré aussi des palpes labiaux de deux articles, et s’ils avaient attaché aux ampoules ambulatoires l’importance que je leur accorde, ils auraient pu en donner une description qui nous ramènerait aux ampoules de la larve de l’E. adspersus. Je ne veux pas omettre d’ajouter que MM. Mulsant et Guillebeau pa¬ raissent n’avoir pas remarqué le caractère que présente le pénultième segment, c’est-à-dire la crête transversale et cornée qui existe près du bord postérieur de ce segment et non du dernier, comme le dit M. Perroud. Voilà donc les trois larves connues d’Exocentrus qui offrent sur ce point une particularité bonne à noter puisqu’elle sert non-seulement A distinguer les larves de ce genre, mais aussi à justifier la distinction des trois espèces. La crête, ou mieux la callosité transversale, évidemment auxiliaire des organes de la locomotion, est plutôt chagrinée que striée dans la larve de l’E. punctipennis ; dans celles des E. Lusitaniens et adspersus, elle est striée ou cannelée, mais cette dernière possède en outre, comme caractère distinctif, près du bord postérieur du dernier segment, une petite épine cornée qui manque aux deux autres. La larve de cette dernière espèce vit dans les branches et les pieux de Châtaignier ou de Chêne récemment morts et dont l’écorce est encore lisse. On a dit l’avoir trouvée aussi dans le Noyer (Feuille des Jeunes Nattir., 1874, p. 83), et je l’ai obtenue en outre du Robinier. Après avoir séjourné quelque temps sous cette écorce où elle laisse des traces sinueuses de ses érosions, elle pénètre dans les couches ligneuses où elle creuse une galerie longitudinale à peu près cylindrique et qu’elle LAKVES DE COLÉOPTÈRES 324 prolonge tant que son développement n’est pas complet. Lorsque le mo¬ ment est venu, si la galerie n’est pas voisine de l’écorce, elle l’y conduit par un boyau oblique, puis rentre un peu dans le bois, élargit l’endroit où elle doit séjourner à l’état de nymphe et y subit sa métamorphose. Dès la mi-avril dans notre climat, presque toutes les larves sont devenues des nymphes. Ce dernier état dure de quinze à vingt jours, puis l’insecte parfait laisse scs membres se fortifier et c’est ordinairement à la fin de mai ou au commencement de juin qu’il prend son essor et qu’on le trouve fréquemment sur les pieux coupés l’hiver précédent et qui deviennent le théâtre de ses amours pour être plus tard le berceau de sa progéniture. J’ai dit que la larve de l’E. Lusitaniens est exclusive dans ses goûts parce qu’elle ne vit, à ma connaissance du moins, que dans le Tilleul ; j’en aurais dit autant de celle de l’E. punctipemüs que je croyais n’en vouloir qu’à l’Orme; mais, d’après M. Mulsant, M. Revelière aurait obtenu en Corse cet insecte du Chêne vert. Quant à VE. adspersus, il accepte indifféremment le Châtaignier, le Chêne et d’autres essences. J’ai dit aussi que la femelle de VE. adspersus (et je pourrais le dire des deux autres) aime à pondre sur les branches récemment mortes, et ce¬ pendant, soit qu’elle consente à déposer ses œufs sur des bois qui ont cessé de vivre depuis un certain temps, soit plutôt que toutes les larves n’accomplissent pas leurs évolutions dans la même période, on trouve de ces larves dans des branches labourées par d’autres qui n’y sont plus et mortes depuis deux ans, si bien qu’on n’a qu’à recueillir du menu bois détaché par le vent des Tilleuls, des Ormes, des Châtaigniers et des Chênes et par conséquent altéré le plus souvent par le temps et par les hôtes qu’il a nourris, pour obtenir les Exocentrus désirés. A une époque où le punctipennis était rare dans les collections, quelques petits fagots de bûchettes d’Orrae m’ont donné plus de cent cinquante individus de cette espèce, et un jeune Orme mort m’en a fourni plus de quatre cents. Je l’ai, du reste, dit ailleurs : un excellent moyen de se procurer de bonnes espèces et souvent en quantité, c’est de recueillir des bois morts, même depuis longtemps, et de les enfermer dans des sacs, dans des boites ou dans une pièce close, mais éclairée par une fenêtre qui attire les insectes éclos. Cet article était rédigé lorsque M. E. Revelière, avec sa générosité et son obligeance accoutumées, m’a envoyé de Corse six individus de V Exocentrus Revelieri publié par MM. Mulsant et Rey dans le seizième cahier des Opuscules entomologiques (p. 77) et de plus un certain nombre LONGICORÎCES 325 de larves de cet insecte, mêlées à des larves et des nymphes à' Ancesthelis testncea, les unes et les autres extraites de branches mortes de VAlmia glulinosa. L’examen des larves de V E.tocentrm , en tout semblables à celles do VE. adspersus, m’a permis de constater que, comme ces der¬ nières, elles ont près du bord postérieur du huitième segment abdominal une crête transversale subcornée et cannelée ou dentelée, et près du bord postérieur du neuvième, une petite épine conique, un peu inclinée en arrière. J’en ai conclu que VE. Revelieri est le même que VE. ads¬ persus. Ceux qui ont parcouru ce travail ont pu voir que, dans bien des cas et pour des espèces incontestablement distinctes, j’ai parlé de leurs larves respectives comme étant à ce point identiques, que la description de l’une dispenserait de décrire l’autre. Ils pourront, dès lors, s’étonner de la conclusion que j’ose déduire de la ressemblance des larves des deux Exocenlrus dont il s’agit. Je rappellerai, pour ma justification, que les larves d' Exocentrus . contrairement à ce qui a lieu pour bien d’autres, présentent un caractère spécifique qui permet de les distinguer indivi¬ duellement, caractère résidant, ainsi que je l’ai dit, dans une particularité du huitième segment abdominal et même du neuvième pour celle de Vadspersus. Je me suis cru, dès lors, autorisé à exiger un caractère diffé¬ rentiel spécial de la larve de VE. Revelieri, et ne le trouvant pas, j’ai jugé rationnel de rapporter cette espèce à celle dont la larve reproduit absolu¬ ment les mêmes caractères. Je ne me suis pas borné là. La description de VE. Revelieri sous les yeux, j’ai étudié comparativement cet insecte ainsi que VE. adspersus, et je n’ai pu trouver un seul mot qui ne convînt à l’un et à l’autre en l’ap¬ pliquant à plusieurs individus, parce qu’il y a quelques petites variations de fraîcheur et de pubescence. La seule différence que je remarque, en comparant les six E. Revelieri que je possède avec de nombreux E. ads¬ persus, c’est que ceux-ci sont de couleur un peu moins brune que ceux-là qui ne constitueraient, d’après moi, qu’une variété parasite de l’Aulne. Je me prononce d’autant plus pour cette solution, que le Revelieri pond en Corse, comme Vadspersus ici, sur les mêmes branches que V Anæsthetis testacea, ce qui n’a pas lieu, que je sache, pour les autres espèces. 326 LARVES DE COLEOPTERES Posfouoclierus (Cerauibyx) dentatiis FoüRCr. Fig. 500 LARVE Long. 7-8 millim. Apode, très-semblable ii celle de VExocentrus adspersus. Tête conformée de même, à côtés parallèles, bord antérieur marqué de quelques points, largement et peu profondément échancré, avec une saillie vis à vis les mandibules. Êpistome plus large, plus transversal, trapézoïdal avec les angles anté¬ rieurs un peu arrondis. Labre semi-elliptique, frangé de petits poils roussâtres. Mandibules, mâchoires, palpes et antennes comme dans la larve précé¬ dente. Un point noir ocelliforme bien visible sur chaque joue, un peu en arrière de l’antenne. Prothorax comme dans la larve de \'Exocentrus, seulement l'élévation postérieure est plus étendue, presque pas anguleuse et s’avance bien plus près du bord antérieur. Sa surface, au lieu d’être striée, est très-finement réticulée à larges mailles. Mésothorax en dessous et mètathorax sur ses deux faces marqués d’un pli transversal avec quelques granulations obsolètes. Abdomen avec les sept premiers segments munis d’ampoules ambu¬ latoires semblables à celles de la larve précitée, mais les aréoles qu’elles présentent ont plus visiblement la forme de granulations obliques et dé¬ primées. Huitième segment dépourvu de toute pièce cornée; neuvième muni, très-près du bord postérieur, d’une plaque cornée, testacée, ellip¬ tique, transversale et un peu convexe. Mamelon anal peu saillant. Stigmates comme dans la larve de V Exocentrus. Pattes milles. La larve du P. dentatus vil, d'après M. Mulsant, dans le Chêne, et je la connais depuis longtemps pour l’avoir observée dans les tiges du Lierre, où MM. Chapuis et Candèzo l’ont trouvée aussi. M. Fairmaire l’a vue dans le Guy et je l’ai rencontrée communément dans les branches mortes du Pommier et de l’Aulne, ainsi que dans les tiges du Houx. Elle est loin, comme on le voit, d’être exclusive, mais elle ne paraît exister que dans LONGICORNBS "327 le menu bois. Elle passe une partie de sa vie sous l’écorce, puis elle s’enfonce dans l’aubier. Elle se conduit enfin comme celle de VExocentrus. NYMPHE Comme celle de ce dernier insecte elle a non des spinules mais des poils fins et mous sur la tête, le thorax, les genoux et l’abdomen ; seule¬ ment ces poils sont moins nombreux. Les deux bosses dorsales et les deux épines latérales du prothorax de l’insecte parfait sont très-appa¬ rentes. Le dernier segment est terminé aussi par sept spinules dont la médiane, plus grande que les autres, est relevée, mais les deux exté¬ rieures ne sont pas plus fortes que leurs voisines et ne sont pas inclinées vers le plan de position. Posouocherus decoratusi Fairm. LARVE Elle est semblable à celle du P. dentatiis, sauf que l’élévation posté¬ rieure du prothorax est moins étendue, plus anguleuse, très-visiblement striée avec quelques mailles de réticulation, et que les ampoules ambula¬ toires sont plus visiblement divisées en deux par une dépression mé¬ diane ; en outre, le dernier segment porte non une plaque, mais une petite épine cornée comme dans la larve de VExocentrus adspersus, le segment précédent demeurant complètement inerme. Cette larve avait le droit de trouver place dans mon travail sur les Insectes du Pin maritime, mais elle s’est dérobée, jusqu’à ces derniers temps, à mes recherches. Ayant réuni, en 1869, dans mon dépôt de vieux bois, espoir d’éclosions intéressantes, quelques fagots de ces branches de Pin qui meurent successivement à mesure que l’arbre s’élève, j’en obtins une trentaine d’individus du P. decoratus dont précédemment il m’était tombé sous la main deux sujets. Je me mis alors à rechercher la larve que je ne tardai pas à trouver, et je me suis ainsi initié aux mœurs de cet insecte. 11 résulte de mes observations que la femelle du Pogonocherus aime à pondre non dans les souches ou dans les troncs des vieux Pins, ou môme sur les tiges des sujets plus jeunes, mais sur les branches mortes et souvent très-élevées des arbres de divers âges, desséchées depuis peu. 328 LARVES DE COLÉOPTÈRES Les larves qui naissent do sa ponte vivent quelque temps sous l’écorce en y creusant des galeries sinueuses et irrégulières qui entament à la fois l’écorce et l’aubier ; puis elles pénètrent dans le bois et s’y pratiquent, jusqu’à la profondeur de un centimètre et au delà, up^ gîte ordinairement oblique et plus large que leur corps. Devenues adulte^', elles se retournent dans leur loge de manière à avoir la tête dirigée vers l’extérieur, le trou d’entrée se trouvant déjà bouché par les déjections. C’est dans ce réduit que s’accomplit l’évolution nymphale à l’abri de tout danger, alors même que les intempéries ou toute autre cause, par exemple les érosions des larves du Bostrichus bidens, détermineraient la chute de l’écorce. NYMPHE Elle est en tout semblable à celle du P. dentatus. Les insectes parfaits naissent l’année qui suit la ponte, depuis le com¬ mencement de juin jusque vers la fin d'août. PogonocheruB (Cerambyx) hispidus F. LARVE Long. 10-12 millim. Apode et semblable aux précédentes. Tête parallèle, plus colorée de roux, plus cornée, marquée antérieure¬ ment d’une ligne de points assez gros d’où partent des stries longitudi¬ nales. Épistome, labre, organes de la bouche et antennes comme dans la larve du Pogonocherus dentatus. Près de la base de chaque antenne une sorte de granule transversal, lisse, luisant, enchâtonné, ocelliforme et de couleur testacée. Prothorax comme dans la larve précitée, avec la plaque postérieure étendue, luisante et obscurément réticulée. Mésothorax en dessous et métathorax sur ses deux faces marqués d’un pli transversal assez long, entouré de granules réguliers et bien appa¬ rents. Abdomen ayant les sept premiers segments munis d’ampoules ambula¬ toires non aréolées, mais pourvues de granules bien distincts, ceux de la face dorsale arrondis, ceux de la face ventrale obliquement ovales, dans le LONGICOniHES 329 genre de ceux de la larve du Leiopus nebulosus. Huitième segment privé de toute pièce cornée, neuvième muni au milieu du bord postérieur non d’une plaque ma's d’une petite épine cornée, testacée. Cette larve se rapproche de la précédente par la petite épine dont je viens de parler et qui termine le dernier segment; mais elle se distingue de ses deux congénères parla taille plus grande, par la tête plus colorée et plus cornée, par les points plus nombreux et plus forts qui avoisinent le bord antérieur et par les stries qui les suivent, enfin et surtout par les granules qui ornent les ampoules ambulatoires, granules qui sont ici bien distincts et régulièrement disposés, tandis que dans celles dont il s’agit ils sont confus, déprimés, sensiblement moins caractérisés. Ces mêmes granules, joints à la pointe du dernier segment, pourraient faire croire qu’on a sous les yeux la larve de VAnæsthetis testacea; mais celle-ci en diffère par les caractères suivants : la tête est plus étroite, d’un blanc à peine roussâtre, sans points et sans stries ; les mandibules, vues de côté, sont tronquées carrément au lieu de l’être en biseau; la plaque métaprothoracique est moins large, plus régulièrement subtriangulaire et très-visiblement striolée au lieu d’être vaguement réticulée ; enfin les ampoules ambulatoires n’ont que deux séries transversales de granules, tandis que dans la larve du Pogonocherus hispidus il y en a quatre, avec cette particularité que les antérieures sont interrompues au milieu. Ces granules, ainsi que leur disposition, rappellent aussi la larve du Leiopus nebulosus, mais celle-ci a la tête bien plus pâle, dépourvue de points et de stries ; la plaque métaprothoracique est mate et comme veloutée au lieu d’être luisante et subréticulée ; les granules des ampoules ambu¬ latoires paraissent un peu plus petits, et enfin il n’existe pas de pointe à l’extrémité du dernier segment. Durant l’hiver de 1875 je remarquai dans mon bois de chauffage une petite bûche d’Aulne de quatre centimètres environ de diamètre et de quatre vingts de longueur dont l’écorce, parsemée de petits trous, indi¬ quait qu’elle avait nourri une génération de ünjocœtes bicolor représentée encore par plus d’un individu vivant. Mes explorations me mirent bientôt en présence d’une larve de Longicorne dont je ne pus déterminer l’espèce et dont je conservai quelques sujets pour l’étude. Je plaçai la bûche en plein air et au mois de mai je la tronçonnai et j’enfermai les fragments dans une grande boîte. Dans le courant du mois de juillet, je vis appa¬ raître des Pogonocherus hispidus, insecte assez rare ici, et tout aussitôt je me rais à débiter mes morceaux de bois dans l’espoir de trouver une 330 LARVES DE COLÉOPTÈRES nymphe. Il était trop tard et je ne recueillis que des insectes parfaits, au nombre de trente-sept, presque tous bien mûrs et d’une admirable fraî¬ cheur. En y ajoutant les quelques larves primitivement extraites, les Dryocetes bicolor. trois Nemosoma elongatim qui avaient été attirés par ces derniers et des larves d'Annspis dont je n’ai pas obtenu l’insecte, on voit que cette petite bûche avait été le siège d’une population nombreuse et assez variée. Revenant à la larve du Pogonocherus, j’ajouterai qu'après avoir vécu presque jusqu’à son entier développement sous l’écorce, en creusant à la surface de l’aubier, pour son alimentation, une rainure large, irrégulière, sinueuse et peu profonde, elle pénètre dans le bois jusqu’à une profon¬ deur d’environ un centimètre, bouche l’orifice d’entrée avec des détritus, élargit assez sa galerie pour pouvoir faire volte face, puis se transforme en nymphe dans sa cellule, la tête tournée vers l’extérieur, de sorte que l’insecte parfait n’a qu’à déboucher le trou ou qu’à forer une mince couche d’aubier et l’écorce pour jouir de la liberté. Moins d’une année suffit pour toutes ses évolutions. Les larves des Lamiens se distinguent nettement de celles des familles précédentes ; elles sont apodes, leur tête est plus étroite et à côtés paral¬ lèles, au lieu de s’élargir en s’arrondissant d’avant en arrière; l’épistome et le labre sont transversaux ; les mandibules sont plus longues et, vues de côté, elles sont plus étroites et tronquées ou échancrées obliquement au sommet, au lieu d’être arrondies ; les mâchoires sont moins coudées, ou, si l’on veut, moins obliques ; la languette paraît plus saillante, plus large et densément ciliée ; les antennes sont plus courtes et rétractiles ; la plaque métaprothoracique est striée avec des vestiges de réticulation, et les ampoules ambulatoires sont presque toujours munies de granulations ou d’aréoles comme en produiraient des granulations affaissées ou usées. Je ne connais à cet égard d’autre exception que celle que présentent les larves d’Astynomiis. Les larves des Lamiens forment donc un groupe naturel comme les insectes parfaits; aussi, pour le classement de ces derniers, y a-t-il peu de divergences parmi les auteurs. Celui qu’a adopté M. Fairmaire, dans le Généra de Duval, me paraît, d’après les larves, le plus rationnel. 11 y aurait seulement à examiner si les Astynomus et les Leiopus, que tous ont réunis dans le même grouoe, ne devraient pas être séparés. LONGICORNES 331 La seconde famille des Lamiides, celle des Saperdins. toujours d’après M. Mulsant, se divise en quatre branches dont la première est celle des Mésosaires qui, elle-même, se partage en deux rameaux, les Mésosales elles Polyopsiates. Le premier comprend les genres Mesosa et Albana dont les larves trouveront place dans ce travail, et le genre Niphona, ne contenant qu’une espèce, la picticornis, dont M. Mulsant a publié la larve dans le onzième cahier de ses Opuscules, page 92. La description qu’il en donne est parfaite et je me borne à dire que cette larve est semblable à celle de la Mesosa dont il sera question tout à l’heure, que ses ampoules ambulatoires sont presque identiques, et qu’elle diffère seulement en ce que la tête est dépourvue de stries et que les points disposés en ligne près du bord antérieur sont plus nombreux.. Quant à la nymphe, jusqu’ici inédite, je la caractériserai suffisamment en disant qu’elle porte sur le dos des trois segments thoraciques, avec des poils fins et mous, des aspérités subcornées qui, sur le prothorax, forment deux bandes étroites, une au bord antérieur, l’autre vers le mi¬ lieu; que la face dorsale des segments abdominaux est pourvue d'aspérités spiniformes, roussâtres et subcornées, entremêlées de poils, dirigées en arrière, d'autant plus grandes qu’on s’approche plus de l’extrémité du corps, et dont la figure que j’en donne fait connaître la disposition. La face postérieure du dernier segment est entourée d’une couronne de ces spinules. Les Polyopsiates se composent des genres Anæsthetis, Menesia et Polyopsia. Je donnerai l’histoire des métamorphoses du premier et du troisième. Iflcsos^n (Cerambyx.) nubila Ouv. Fig. SOl-505 LARVE Long. 18-23 millim. D’un blanc souvent un peu incarnat, subtétraé ¬ drique, sensiblement renflée antérieurement, revêtue d’une villosité peu dense, fine et roussâtre, et complètement apode. Tête- en grande partie enchâssée dans le prothorax ; presque parallèle, roussi'ilrc, avec le bord antérieur assez largement ferrugineux et tout le dessous de la même couleur; marquée antérieurement de quelques points 332 LARVES DE COLÉOPTÈRES enfoncés et finement et dcnsement striée jusque près de la base, à l’exception des régions latérales. Bord antérieur largement et peu profondément échancré. Epislome trapézoïdal, de la largeur du tiers de la tête. Labre presque elliptique et antérieurement cilié de petites soies rous- sâtres. Mandibules noires avec la base un peu ferrugineuse, assez longues, en biseau au sommet, vues en dessus, et vues de côté, très-obliquement tronquées. Mâchoires, lèvre inférieure et palpes analogues à ceux des larves précédentes de la famille des Lamiens, c’est-à -dire que les mâchoires sont droites et que la languette est saillante, arrondie, longuement et très-densement ciliée. Antennes fort peu développées, presque complètement rétractiles, de quatre articles très courts, plus un article supplémentaire très-peu appa¬ rent. Sur chaque joue, assez près do la mandibule, un tubercule lisse, ocelliforrae. Prothorax de la grandeur des trois segments suivants réunis, un peu plus large antérieurement que la tête, s’élargissant, en s’arrondissant, d’avant en arrière, lisse sur sa moitié antérieure, puis sur un espace à bord antérieur bisinueux et limité latéralement par les deux parenthèses (plaque métaprothoracique), marqué de stries trè.s-fines, enchevêtrées et parsemées â leur intersection de points bien visibles. Mésothorax en dessous et métathorax sur ses deux faces ayant deux séries latérales de tubercules, séparées par un pli. Abdomen de neuf segments plus un mamelon anal. Les sept premiers munis, tant sur le dos que sur la face ventrale, d’une ampoule ambula¬ toire, la supérieure ayant deux groupes arqués de tubercules allongés et nn peu obliques, séparés par une dépression médiane, et suivis d’une série en arc de tubercules arrondis, divisée aux deux bouts en deux branches dont la postérieure a les tubercules plus petits; l’ampoule infé¬ rieure présentant, séparées par une dépression, deux ellipses de tuber¬ cules dont les antérieurs sont ordinairement précédés d’une ligne de tubercules plus petits. Huitième et neuvième segments munis d’un bour¬ relet latéral. Stigmates roussâtres, au nombre de neuf paires, la première, plus grande et plus inférieure que les autres, très-près du bord antérieur du LONGICORNES 333 mésothorax, les suivantes vers le milieu des huit premiers segments abdo¬ minaux. Pattes nulles. La femelle de la Mesosa nubila paraît aimer à pondre dans les branches de Châtaignier et de Chêne de quatre à dix centimètres de diamètre, lorsqu’elles sont mortes depuis un ou deux ans et que le bois a été ramolli par un commencement de décomposition. C’est du moins dans ces conditions que je trouve habituellement la larve qui, d’après M. Mul- sant, se développerait aussi dans le Saule, et que j’ai également observée une fois dans une branche morte de Robinier, et une autre fois dans une branche d’Aulne. Si on explore la branche où elle a vécu, on constate qu’elle ne commence pas, comme bien d’autres, par ronger, sur une sur¬ face assez large et inégale, les couches superficielles du bois, mais que, dès le début, elle plonge dans ses profondeurs où elle creuse une galerie cylindrique, ordinairement très-peu sinueuse et suivant quelquefois le canal médullaire. Quand le besoin de la métamorphose se fait sentir, elle dirige ordinairement sa galerie vers l’extérieur, afin que l’insecte parfait ait moins de besogne pour jouir de sa liberté, après quoi elle rentre dans la galerie centrale préalablement élargie, et c’est lâ que s’opèrent les transformations. NYMPHE Je n’ai pas eu occasion de l’observer, mais comme la larve de la Mesosa est, à très peu de chose près, la fidèle image de celle de la Nipliomt picticornis, décrite, ainsi que je l’ai dit, par M. Mulsant, je suis porté à penser que sa nymphe doit ressembler beaucoup à celle de cette dernière dont j’ai indiqué plus haut les caractères. L’insecte parfait prend son essor en juin et juillet. Albaua IVI griscunï I’aihm. Fig. !i06-!i07. L .V n V E J’ai reçu dans le temps de Delarouzée, comme appartenant au Deilus fiigax, quelques individus d’une larve trouvée à Hyères dans les tiges du Genet d’Espagne (Spartium junceum), et qui difl'ère des larves de 334 LARVES DE COLÉOPTÈRES Gracilia et de Leptidea par des caractères assez saillants pour me donner quelques doutes, malgré le sagace et consciencieux esprit d’observation de mon regrettable ami, et quoiqu’il soit reçu que la larve du Deiliis vit dans les Genets. La larve dont il s’agit se distingue, en effet, de celles de la division à laquelle appartient le Deilus par une tête bien plus saillante, plus étroite et presque parallèle ; les mandibules, au lieu d’être courtes et très-obtuses, sont assez longues, et, vues de côté, elles sont obliquement tronquées à l’extrémité ; l’épistome est plus transversal et d’une largeur égale au tiers de la largeur du bord antérieur ; les pattes manquent entièrement, et enfin les ampoules ambulatoires, tant en dessus qu’en dessous, au lieu do former deux mamelons finement réticulés, sont très-peu déprimées au milieu et munies d’une ellipse transversale de tubercules; autant de ca¬ ractères qui éloignent cette larve de celles des Graciliaires pour la rappro¬ cher de celles des Lamiens et des Mésosaires. Le dernier de ces caractères, celui des ampoules ambulatoires, se retrouve, il est vrai, dans la larve de l’Icosium, mais celle-ci, en supposant même qu’on puisse la maintenir dans les Graciliaires, est hexapode et se refuse à toute autre assimilation. J’ajoute, pour achever de faire connaître la larve dont je m’occupe, qu’elle est longue de 8-12 millim., que les poils fins qu’elle présente sont peu denses, que le bord antérieur de la tête est étroitement échancré au milieu, qu’elle montre, en arrière de chaque antenne, un point noir sur un très-petit tubercule lisse, ocelliforme, qu’enfin son prothorax est striolé sur sa moitié postérieure. Voilà ce que j’écrivais sous l’empire des doutes que m’inspiraient les caractères de cette larve ; niais ces doutes ont été levés tout récemment par la communication qu’a bien voulu me faire M. Valéry Mayet d’une larve trouvée à Montpellier dans un Genêt épineux et qu’il attribuait à VAlbana M griseiim. larve qui ultérieurement a été suivie de plusieurs autres ainsi que de la nymphe. Grâce à la découverte de notre collègue, les disparates s’effacent, les anomalies disparaissent, et de même que VAlbana appartient aux Mésosaires, de même aussi je trouve une larve que d'avance je plaçais dans ce groupe, où elle a comme similaires celles de la Mesosa, de la Niphona. de VAncesthetis, de la Polyopsia. La com¬ munication de M. Valéry Mayet, en me permettant de rectifier l’erreur de Delarouzée, en justifiant mes prévisions et en me fournissant une nou¬ velle preuve des relations qui existent entre les larves et les insectes parfaits, m’a procuré un vif plaisir dont je le remercie. LONGICORNES 335 La larve de l’Albana vit dans le bois mort de divers Genêts ; je pré¬ sume qmelle se nourrit quelque temps sous l’écorce et qu’elle s’enfonce dans le bois pour compléter son développement et accomplir ses méta¬ morphoses. NYMPHE De fines soies roussàtres sur les palpes, au bord du labre, sur l’épis- tome, sur le front, d’autres sur le prothorax en trois séries dont une au bord antérieur, une vers le milieu et une autre à la base. Sur le dos des sept premiers segments de l’abdomen de très-petites épines à pointe sub¬ cornée et rousse, dirigées en arrière et disposées en deux séries ou bandes transversales un peu irrégulières, ces épines entremêlées de fines soies, et celles du dernier rang du septième segment relevées et un peu arquées en haut. Huitième segment tronqué, ayant six ou huit spinules écartées et en série transversale vers le tiers antérieur et d’autres plus grandes et rapprochées, entremêlées de soies, tout autour de la troncature posté¬ rieure, sauf du côté du ventre. Face ventrale à peu près glabre. Ancestheti» (Saperda) testaeea F. Fis. S08-513 LARVE Long. 8-10 millim. Blanche, tétraédrique, médiocrement renflée anté¬ rieurement, densement revêtue de poils fins et blanchâtres, complètement apode. Tête bien enchâssée dans le prothorax, à côtés parallèles, lisse, d’un blanc un peuroussâtre avec le bord antérieur ferrugineux, celui-ci droit et à peine échancré au milieu. Épistome trapézoïdal, transversal, égal en largeur au tiers de la largeur de la tète. Labre un peu plus que semi-elliptique, cilié de poils roussàtres. Mandibules assez longues, pointues quand on les voit en dessus, un peu tronquées ou émoussées quand on les examine de côté, noires avec la base un peu ferrugineuse. Mâchoires, lèvre inférieure et palpes comme dans la larve de ilesosa. 336 LARVES DE COLÉOPTÈRES Antennes très-courtes, rétractiles, souvent entièrement cachées dans la tête, de quatre articles, plus l’article supplémentaire, fort difficile à cons¬ tater à cause des petites soies que porte l’extrémité du troisième article. Sur chaque joue, un peu en arrière de l’antenne, un point noir placé sur ou contre un petit tubercule lisse, ocelliforme. Prothorax aussi grand au moins que les trois segments suivants réunis, sinueux sur les côtés, à peine un peu plus large antérieurement que la tète, s’élargissant sensiblement d’avant en arrière, lisse sauf la plaque métaprothoracique un peu convexe et subtriangulaire qui est finement striolée en long. Aux deux extrémités du triangle aboutissent deux sillons assez prononcés. Mésothorax eu dessous cl métathorax sur ses deux faces ayant deux séries transversales et Irès-rapprochées de tubercules arrondis. Abdomen de neuf segments plus le mamelon anal, les sept premiers pourvus, tant sur le dos que sur la face ventrale, d’une ampoule ambu • latoire ornée de deux séries transversales de tubercules comme ceux du métathorax, mais un peu plus distincts et moins rapprochés; huitième et neuvième segments munis d’un bourrelet latéral. Ce dernier armé, au milieu du bord postérieur, d’une épine très-visible, conique, cornée, testacée avec le bout plus foncé. Stigmates au nombre de neuf paires, la première, plus grande et plus inférieure que les autres, très-près du bord antérieur du mésothorax, les autres vers la moitié des huit premiers segments abdominaux, • Pattes nulles. Voici encore un insecte qui adopte indifféremment les pieux et les branches récemment mortes et à écorce lisse du Châtaignier et du Chêne, et je tiens de M. Revelière qu’en Corse il s’adresse très-fréquemment à l’Aulne. Sa larve vit peu de temps sous l’écorce, elle aime à pénétrer dans le bois où elle creuse une galerie longitudinale peu sinueuse et assez régulièrement cylindrique. On peut la trouver dans des pieux de huit à dix centimètres de diamètre, mais on la rencontre plus souvent encore dans les rameaux plus jeunes et jusque dans les plus petites brindilles, celles qui n’ont pas plus de trois millimètres et dont elle occupe alors presque tout l’intérieur. C’est là aussi qu’elle se transforme sans le moindre préparatif; mais lorsque des branches plus épaisses lui ont permis de pénétrer plus profondément, elle se rapproche de la surface avant sa métamorphose qui a lieu dans le mois d’avril. lONGICORNES 337 nymphe Elle se distingue par des soies roussàtres répandues sur les diverses parties du corps delà manière suivante : deux sur chaque mandibule, six en ligne transversale sur l’épistome, deux groupes sur le front un peu en avant de la base des antennes, trois séries transversales sur le prothorax, la postérieure très-largement interrompue, deux séries sur le dos de chaque segment abdominal et des soies éparses sur la face ventrale. A l’extrémité tronquée du dernier segment on voit une couronne d’épines cornées et ferrugineuses, étalées et de longueur inégale. L’insecte parfait naît en mai et juin. Tetrops (licptura) præusta L. Genre Polyopsia Mulsant, Fig. 5ii-517 LARVE Long. 5-G raillim. Très-semblable, à la taille près, à la larve A’Anœs- thctis ; comme elle blanche, médiocrement renflée en avant, revêtue de poils fins et blanchâtres et complètement apode. Tète et organes de la bouche comme dans la larve précitée, avec cette différence que le bord antérieur est visiblement et largement échancré et que les angles sont plus arrondis. Antennes très- courtes, presque toujours cachées, coniques et de quatre articles plus un très-petit article supplémentaire. Sur chaque joue, un peu en arrière de l’antenne, un point noir sur ou contre un petit tubercule lisse, ocelliforme. Prothorax comme dans la larve susdite, s’élargissant sensiblement d’avant en arrière et très-finement striolé sur la plaque métaprothoracique limitée latéralement par les deux sillons en parenthèse. Mésothorax en dessus et métathorax sur ses deux faces ayant deux séries transversales et irès-rapprochées de tubercules arrondis, séparés par un pli. Abdomen comme celui de la larve de VAnœslhetis, ampoules ambula¬ toires conformées de même, sauf que les tubercules, disposés sur des soc. LINN. — T. xxm, 5^2 338 LARVES DE COLÉOPTÈRES lignes un peu différcnuucnt arquées (V. la figure) sont moins saillants, et que, sur la face ventrale, la série antérieure de chaque ampoule est beaucoup moins apparente et souvent obsolète. La larve de la Tetrops vit, d'après M. Mulsant, dans le Chêne, le Charme et le Poirier; je l’ai observée dans le Pommier, l’Aubépine et le Rosier, et jusqu’ici je ne l'ai trouvée que dans le menu bois. Ses manœuvres sont celles de la larve de V Anæstkctis. La métamorphose en nymphe a lieu dès le mois de mars. NYMPHE Elle a de grands rapports avec celle de YAnœsthelis et présente les caractères suivants : deux soies roussâtres très-fines sur chaque mandi¬ bule, six sur l’épistome, deux groupes sur le front, un groupe transversal arqué sur le prothorax, deux très-séparées sur le mésothorax et le méta- thorax, six très-distantes sur le dos des six premiers segments abdomi¬ naux et dirigées en arrière, toutes ces soies bulbeuses à la base ; quatre épines verticales et subcornées au bord postérieur du septième segment, placées deux à deux sur deux mamelons ; dernier segment muni de petites callosités tuberculiformes, rousses, disposées avec une certaine symétrie et comme en couronne. La seconde brandie des Saperdins, celle des Agapanthaires, renferme les genres Agapanthia et Calamobius . Les Annales de l’Academie de Liège ont publié, en 1855, sous le tiire d’ilistoire des métamorphoses de divers insectes, un travail dans lequel je décris, avec les plus grands détails, les divers états de VA. cardui, sous le nom, admis alors, à' A. snluralis, et dont la larve se trouve ici dans le Meliloliis macrorhi-xa et le C.irsium arvense. Je n’ai pas manqué d’y rappeler que déjà mon ami M. Graells avait décrit et figuré avec le plus grand soin les métamorphoses dcfd. irrorala qui s’accomplissent en Espagne dans les tiges de l'Onopordnn Illyricnm. M. Alulsant (page 365), dit, à iiropos de l'A. micans, que sa larve est jaune avec la tête noire, qu’elle est pourvue sur le dos de mamelons ré¬ tractiles, que, d’après M. Minière, elle vit dans les tiges de la Valériane rouge (Centranthus ruher), et qu’aux a])proches de sa métamorphose, LONGICORNES 339 elle quitte la plante qui l’a nourrie pour s’enfoncer dans la terre. Sans que je puisse me prévaloir d’observations personnelles sur l’espèce dont il s’agit, je crois devoir, sous toutes réserves, contester ce dernier fait. Les larves de Longicornes lignivores ou phytophages, dans le sens que nous attachons à ces mots, se transforment habituellement dans le végétal même où elles se sont développées, et aucune des larves d’Agapantliia que je connais ne s’affranchit de cette règle. L’erreur de M. Millière vient sans doute de ceci : les larves de ce genre, afin que la nymphe ait la double protection de la plante et du sol, descendent et s’installent le plus souvent, avant leur transformation, au collet de la racine et quelquefois peut-être dans la racine elle-même. En arrachant la Valériane, M. Millière l’aura rompue à l’endroit où était la nymphe, celle-ci sera sortie de sa loge, et ne se doutant pas de l’accident qui avait pu survenir, il aura pensé que la nymphe se trouvait dans la terre, « au pied du végétal, » comme le rap¬ porte M, Mulsant, et s’y trouvait par suite d’une manœuvre préméditée de la larve. 11 peut se faire aussi qu’un accident ait rompu la tige des¬ séchée juste là où se trouvait la larve prête à se transformer, et que cette dernière, tombée sur le sol, ait réussi à s’y enfoncer et s’y soit métamor¬ phosée. Dans la Revue agricole de iMl (page 285), j’ai trouvé la reproduction du rapport présenté par Guérin Méneville, au sujet de l’Aiguillonnier (Calamobius gracilis), qui causait des dommages aux blés dans les dépar¬ tements de la Charente et de la Charente- Inférieure. Ce rapport, dont une analyse figure dans les Annales de la Société entomologique, 184-7, page xvm, est le résultat d’observations très-sérieuses, et renferme des détails pleins d’intérêt qui prouvent que la larve du Calamobius se conduit absolument comme celles dont j’ai moi-môme suivi les manœuvres. Je n’ai pu encore me procurer cette larve, dont malheureusement Guérin Méneville ne dit que quelques mots au point de vue descriptif ; mais en déclarant qu’elle est cylindrique avec le premier anneau un peu plus gros et la tête petite et qu’elle a « la forme d’un ver allongé et mince qui ne ressemble que très-médiocrement aux autres larves connues de Longi¬ cornes, » il me donne lieu de penser qu’elle a les plus grands rapports avec celles du genre djflpant/iia dont le Calamobius faisait partie jusqu’en 1847. Voici maintenant le signalement des autres larves qui me sont connues. 340 LARVES DE COLÉOPTÈRES Agapaiitliia as|iliotleli Latr. Fie. 518-S22. LARVE Long. millim. Apode, d’un blanc jaunâtre; revêtue de poils blonds assez nombreux sur la tète, moins sur la région dorsale, beaucoup plus denses en dessous. Tête ovale, luisante, d’un marron clair, presque entièrement libre, marquée sur le devant du front d’une impression subtriangulaire et un peu ruguleuse d’où part un sillon médian très-fin qui se prolonge jusqu'au vertex. Bord antérieur droit au milieu, avec une saillie obtuse vis à vis les mandibules, et un peu déclive de ce point jusqu’aux angles. Épistome d’une couleur plus claire que la tête, transversal, d’une largeur égale au tiers de la plus grande largeur de la tête, à côtés obli¬ ques et angles antérieurs arrondis. Labre marron foncé, ruguleux, convexe, en ovale transversal, plus large que l’épistome à son sommet, revêtu en dessous et densement cilié de poils roux. Mandibules noires avec la base ferrugineuse ; vues en dessus, elles sont larges, très-obliquement subéchancrées en dedans et pointues à l’extrémité; vues de côté, elles sont assez étroites, obliques, subtriangu¬ laires, sinuées à leur tranche inférieure et bifides au sommet. Mâchoires roussâlres, droites, assez fortes et courtes, leur lobe sub¬ conique, ne dépassant guère le premier article des palpes et hérissé de soies rousses. Palpes maxillaires presque roux, droits ou peu s’en faut, peu allongés, ne débordant pas les mandibules, de trois articles dont le second un peu plus long que les deux autres qui sont égaux. Lèvre inférieure roussâtre, large, déprimée au milieu, prolongée en une languette obtuse et velue. Palpes labiaux de la couleur des palpes maxillaires, dépassant à peine les lobes des mâchoires et de deux articles égaux. Antennes très-courtes, rétractiles, rarement complètement saillantes, de quatre articles dont le dernier, ainsi que l’article supplémentaire sont très-petits. Un peu en arrière des antennes, la larve del’A. cardai montre un très- I.ONGICORNES 341 petit point noir non saillant, simulant un ocelle, celle que je décris n’a rien de semblable et ne présente aucune trace d'ocelles. Prothorax de la longueur de la tète, d’un tiers plus large qu’elle, presque imperceptiblement ridé postérieurement, subcorné et marron clair en des¬ sus, sauf les bords antérieur et postérieur qui sont de la couleur et de la consistance du corps, plan et déclive en dessous, do sorte que, vu de prolil, il a beaucoup plus de diamètre à la base qu'à son extrémité antérieure. Mésothorax et métathorax de moitié moins longs que le prothorax, l’un et l’autre très-ventrus en dessous et munis sur ce renllenient anormal d’une touffe transversale de poils longs, assez raides, serrés et roussâlres. Sur le dos du métathorax on voit une ampoule ambulatoire transversale dont la crête est entourée d’un rang de petits tubercules. Abdomen s’atténuant un peu de la base à l’extrémité et formé de neuf segments dont les quatre premiers un peu plus longs que les suivants ; tous munis d’un bourrelet latéral peu saillant, occupant toute leur lon¬ gueur ; les sept premiers segments pourvus sur le dos d’une ampoule ambulatoire non bilobée, semblable h celle du métathorax mais plus dé¬ veloppée, et marqués en dessous d’un pli transversal relevé aux extré¬ mités et d'un autre petit pli médian longitudinal. Dernier segment s'élar¬ gissant un peu de la base à l’extrémité qui est tronquée et hérissé posté¬ rieurement de poils roussâlres et touffus, surtout au bord inférieur. Milieu de la face postérieure occupé par un petit mamelon trilobé, médiocrement saillant et un peu rétractile, au centre duquel est l’anus. Stigmates un peu ovales, au nombre de neuf paires, la première assez près du bord antérieur du mésothorax, à peine plus bas que les autres, qui sont situés au tiers antérieur des huit premiers segments abdominaux. Pattes nulles. Cette larve, reçue de Delarouzée qui l’avait recueillie à Ilyères, vit dans les tiges deVAsphodelus ramosus. M. Mulsantdit, page35G, que, d’après les observations de M. Rodrigues, la femelle dépose ses œufs au pied des Asphodèles dans le courant du mois de mai. Mes constatations sur d’autres larves du même genre me portent au contraire à penser que les œufs sont déposés vers le sommet de la tige et que cette larve se conduit comme celle del’d. angiisticollis dont je parlerai tout à l’heure. NYMPHE Elle a des poils roussâlres clair-semés sur toute la tète, plus touffus sur le prothorax; on en voit aussi queh|ues-uns sur le métathorax. Sur le larves de coléoptères 342 dos de l’abdoraen, les poils sont très-courts, ils sont plus longs et plus nombreux en dessous, sur les côtés et postérieurement. Les segments abdo¬ minaux, sauf le premier qui a simplement deux petits mamelons transverses et sauf aussi les deux derniers, sont pourvus sur le dos d’une ampoule ambulatoire bilobée, dont chaque lobe, ayant la forme d’un mamelon arrondi, porte une série transversale de fines spinules cornées, très- crochues en arrière. Un peu en avant on observe, sur la ligne médiane, deux spinules droites. L’avant-dernier segment offre à la base une saillie surmontée de trois épines assez fortes et sur le reste de sa surface dor¬ sale de petites aspérités éparses. Le dernier segment est denticulô son bord supérieur et pourvu en dessous de deux touffes épaisses de poils. Ces descriptions étaient faites lorsque j'ai reçu le quinzième cahier des Opuscules entoinologiques, dans lequel j’ai trouvé (p. 98), le signalement détaillé de la même larve, par MM. Mulsant et Valéry Mayet, qui parais¬ sent n’avoir pas connu la nymphe. Je ne me trouve en désaccord avec mes savants collègues que sur la composition des palpes maxillaires et labiaux et des antennes; ils donnent aux premiers quatre articles lorsque je ne puis en compter que trois, et aux seconds trois articles quand je n’en puis voir que deux. Quant aux antennes, qui n’auraient, d’après eux, que trois articles, elles en possèdent quatre plus un très-petit article supplémentaire. Afsapaattlaia ISiieaioeaSBIs, Donovan larve Il m’est impossible de lui trouver d’autre différence avec la précédente qu’un point enfoncé et une rainure bien plus nette et plus profonde sur la face externe des mandibules, au dessous de la dent supérieure ou la plus voisine du labre. M. Mulsant dit qu’on trouve l’insecte parfait sur les chardons; la larve a été, en effet, recueillie en Corse par M. Revelière, dans les tiges du CArsium Italicum. Je ne connais pas la nymphe. LONGICORNES 343 aitgiisticollis, Gyll. LARVE Elle se distingue des précédentes en ce que P le corps est d’un blanc sale ; 2“ la tête est d’un brun noirâtre ainsi que le labre, avec l’épistorae, les mâchoires et les palpes pâles et deux arcs blanchâtres partant d’un point commun du vertex et aboutissant aux angles antérieurs ; 3“ les mandibules sont moins profondément bifides et les deux dents sont un peu émoussées ; 4“ la partie du prothorax des précédentes qui est marron clair est ici d’un brun noirâtre, avec une ligne longitudinale blanchâtre au milieu, et ce même segment présente en dessous deux taches noirâtres. Au mois d’août 1865, m’étant avisé, dans une excursion aux Pyrénées, avec mes amis MM. de Bonvouloir, Charles Brisout et de Saulcy, d’ouvrir des tiges vertes d’Aconitum anthora, je fus agréablement surpris d’y trouver des larves, jeunes encore, que je jugeai, au premier coup d’œil, appartenir à une Agapanthia. J’emportai un petit fagot de ces tiges, j’observai mes larves à plusieurs reprises, et, durant l’été suivant, il me naquit un certain nombre d’insectes parfaits auxquels une étude sérieuse me fit attribuer, avec une entière conviction, le nom d’angusticollis. En juillet 1870 je retournai au même lieu, et cette fois j’explorai les tiges sèches d’Aconit de fannée précédente. Un trou rond pratiqué sur la plupart m’apprit que l’habitant avait vidé les lieux, d’autres contenaient une larve en apparence adulte, mais qui ne paraissait pas avoir l’intention de se transformer, sans doute à cause de la sécheresse exceptionnelle de l’année. Je fis encore mon petit fagot, je laissai ces tiges dehors jusqu’à la mi-avril 1871, époque à laquelle je constatai qu’elles renfermaient des nymphes, et dans le courant de mai j’obtins des insectes parfaits qui n’éclosent sans doute qu’en juin aux lieux élevés et plus froids où vit l’Aconit montagnard. J’oubliais de dire qu’à la même époque, ayant ouvert des tiges d’Hera- cleum sphondylium , voisines des Aconits jeunes encore, je trouvai dans deux d’entre elles une larve de la môme Agapanthia. M. Gourcau dit l’avoir rencontrée aussi dans les tiges du Senecio aqua- ticus (Soc. Ent. 1863, p. cxiii), et en octobre 1874 je l’ai trouvée ici dans les tiges de ï Eupatorium cannabinum d’où l’insecte parfait, que je n’avais jamais pris dans le département, est né chez moi en mai 1875. 34{ LAUVES DE COLÉOPTÈRES Enfin, une de mes notes m’a reporté à une communication faite à la Société entomologique par M. Rouget, de Dijon, et insérée dans le Bulletin de 1870, page xlviii. Notre savant collègue annonce, sans donner aucune description, que, du 18 avril au mai, il a observé la larve, la nymphe et l’insecte parfait de VA. angusticollis dans les tiges de V Heracleum. 11 n’a vu qu’une seule larve dans une tige, et il a remarqué quelle part du sommet et se développe en descendant jusque près du collet de la racine où elle se transforme dans un espace limité en haut et en bas par des débris de moelle. M. Rouget ajoute qu’on a déjà signalé cette Agapanthia comme vivant dans les tiges du Carduus nutans ; on voit qu’elle a des goûts assez variés. Voici les particularités que présente la larve dont il s’agit. La femelle pond vers le haut de la tige de la plante, mais elle n’y dépose qu’un seul œuf, et, chose remarquable, aucune ponte rivale n’est faite par une autre femelle, car jamais on ne trouve deux larves dans la même tige. Ainsi, à moins de supposer que si plusieurs larves occupent le meme do¬ micile, l’une d’elles se débarrasse bientôt de toute concurrence, il faut admettre que la femelle explore avec soin la plante qu’elle a d’abord jugée propice à son dessein, qu’elle constate infailliblement si elle a été devancée et que, dans ce cas, elle s’éloigne, comme si elle savait que toute la longueur de la tige est nécessaire au développement d’une seule larve et qu’elle condamnerait sa progéniture à une mort certaine si elle empiétait sur les droits du premier occupant. Bien d’autres insectes, du reste, donnent l’exemple d’un pareil instinct, d’une aussi sage réserve. Dès sa naissance, la jeune larve pénètre dans le canal médullaire et le ronge en descendant. Elle parvient ainsi jusqu’au collet de la racine. Arrivée là, elle se retourne et se met à ronger en remontant, et en conser¬ vant à sa galerie une largeur bien supérieure à celle de son corps. Les parties qu’elle détache sont presque entièrement utilisées pour son alimen¬ tation, car la galerie demeure libre sur une grande étendue et l’on n’y trouve de petits dépôts de détritus et d’excréments qu’à d’assez grands intervalles. A l’automne, cette large galerie existe sur la plus grande partie de la longueur de la tige. La larve la parcourt, soit en avant, soit à recu¬ lons, avec une facilité et une rapidité surprenantes, ce qu’il est facile de voir, lorsqu’on fend la tige de manière à n’ouvrir la galerie que sur le tiers de son pourtour. Quand elle veut avancer, elle appuie sa tête, et sa poitrine contre les parois inférieures de la galerie, contracte son corps, ramène autant qu’elle le peut le dernier segment qui s’applique contre ces LONGICORNES 3i5 mêmes parois par sa face postérieure, et à l’aide de ce point d'appui et des ampoules dorsales, elle se pousse en avant pour recommencer le même exercice. Quand elle veut reculer, elle allonge son corps autant que possible, relève la tête contre les parois supérieures, se sert de celle-ci et de tous ses pseudopodes pour se contracter en arrière, et ainsi de suite. Ces mouvements de progression et de recul sont la conséquence de la privation des ampoules ventrales, et c’est pour les favoriser que la poitrine est dilatée et munie de poils touffus, que le dernier segment, large, tronqué et frangé de poils, enchâsse le mamelon anal et s’applique, à l’instar d’une ventouse, sur le plan de position, et comme il faut pour cela que la partie postérieure de l’abdomen se courbe en dessous, la larve est conduite à donner à sa galerie un diamètre beaucoup plus grand que celui de son corps. Cette larve, si agile dans sa galerie parce quelle est constituée pour vivre dans ces conditions, est incapable, lorsqu’elle est dehors, de tout mouvement de progression, elle ne peut que s’agiter sans résultat aucun, et elle prend habituellement l’attitude que je lui ai donnée dans mon dessin. Lorsqu’un accident a rompu la tige où elle vit, elle se hâte de boucher l’orifice par un fort tampon de petits copeaux qu’elle détache des parois de sa galerie. Elle établit enfin, ordinairement assez près du collet de la racine, si la plante reste sur pied, ou le long de la tige dans le cas con¬ traire, deux tampons analogues, à une distance un peu supérieure à la longueur de son corps; c’est dans cette cellule qu’elle passe l’hiver et une partie du printemps, et le mois d’avril ou de mai venu, elle accomplit sa métamorphose en nymphe. NYMPHE Elle est en tout semblable à celle de VA. asphodeli. Les poils et les aspérités dont elle est pourvue lui donnent les moyens de monter et de descendre dans sa galerie avec assez de prestesse. Dans la troisième branche des Saperdins, celle des Saperdaires, sont les genres Compsidia, Anœrea, Amilia et Saperda. Bouché et Ratzeburg ont dit quelques mots de la larve de la Compsidia populnea, et ce dernier l’a figurée, à la planche .\vi de son premier tome ; mais dans son livre sur les Insectes nuisibles aux forêts (1867), M. Gou- LARVES DE COLÉOPTÈRES 3i6 reau en donne, page 120, une description assez étendue. La tête est assez saillante, subparallèle, le prothorax porte des aspérités rousses et les ampoules ambulatoires ont deux rangs transversaux d’aspérités sembla¬ bles. M. Goureau dit avec raison qu’il n’a pas vu de pattes ; mais les antennes, qu’il n’a pas vues non plus, existent, seulement elles sont le plus souvent cachées dans une cavité de la tète. Elles ont quatre articles très- courts, plus l’article supplémentaire. Déjà, et en 1847(Soc£«f., pagexLvii), M. Lucas avait donné, sur les mœurs de l’insecte parfait, sans déciire la larve, des renseignements pleins d’intérêt et de vérité. D’après le catalogue de MM. Chapuis et Candèze, Gœdart a publié, sur la larve de YAnærea carcharias, une description et des figures qui laissent beaucoup à désirer. Ratzeburg l’a décrite brièvement et figurée à la plan¬ che précitée. La description de M. Goureau (toc. clt., p. 118), quoique plus étendue, est insuffisante et de plus erronée en ce qu’elle dit qu’il n’existe pas d’antennes. Elles sont, il est vrai, courtes et rétractiles, mais leurs derniers articles surgissent en dehors de la cavité où elles se logent. La tète est relativement petite, parallèle, les mandibules sont robustes, assez longues, pointues, taillées en biseau intérieurement; l’épistome et le labre sont à peu près comme dans les larves Yï Âgapanthia ; le protho¬ rax, subcorné et roux en dessus, est, sur les deux tiers postérieurs, et dans un espace limité à droite et à gauche par d’assez profondes paren¬ thèses, couvert d’aspérités granuleuses. Les ampoules ambulatoires, un peu déprimées au milieu, sur la face dorsale, sont couvertes d’aspérités rousses, pointues, très-petites et très-serrées. La première paire do stigmates est presque sur la même ligne que les suivantes. M. Goureau fSuc. Ent.. 184'4, page 431), a parlé des métamorphoses de la Saperda scalaris, dont il avait trouvé la larve dans un Poirier, et que j’ai observée dans des Cerisiers et dans un Noyer mort qui m’a fourni plus de deux cents individus de l’insecte parfait. La description qu’en . donne mon honorable ami ne saurait suffire, car il se borne presque h la comparer à la larve du Morimus liigubris dont elle diffère par des carac¬ tères très-importants. 11 commet de plus une erreur en lui donnant des pattes dont elle est complètement dépourvue. Je la caractériserai suffisam¬ ment en disant quelle ressemble, pour la forme et pour ses divers organes, aux deux larves précédentes, mais qu’elle en diffère visiblement en ce que les granulations du prothorax sont très-petites et très-serrées et que les ampoules ambulatoires sont couvertes d’aspérités extrêmement denses et d’une excessive finesse. LONGIÆORNES 347 Quant à la nymphe, voici les parlicularités qu’elle présente et qui se retrouvent généralement dans les nymphes des Saperdaires. Elle a quatre soies roussàtres sur chaque mandibule et deux de chaque côté de l’épis- tome, ces soies portant sur un petit tubercule ; trois spiuules cornées, en série longitudinale, de chaque coté du front, très-près des yeux ; deux épines assez longues au dessus de la base des antennes ; des spinules, dont cinq médianes plus longues, au bord antérieur du prothorax ; un peu plus en arrière, quatre ou cinq spinules semblables, et sur le reste du prothorax des spinules plus petites et éparses ; d’autres autour de l’écusson et sur le métathorax, ces spinules thoraciques un peu arquées en haut. Les sept premiers segments de l’abdomen, lisses sur le ventre, ont sur le dos, assez près du bord postérieur, une série transversale de spinules inclinées en arrière, sauf le sixième et le septième où elles sont plus longues, dressées ou un peu arquées en avant. Le dernier segment a un petit arc de spinules à la base, une assez longue épine de chaque côté et six semblables h l’extrémité qui est tronquée. Chacune des spinules dont je viens de parier est accompagnée d’une soie roussâtre partant de sa base et plus longue qu’elle. J’ai décrit, dans les Annales de la Société entomologique (1847, page 549), la larve de la Saperda pnnetata qui vit dans l’Orme, et je viens de constater que je l’ai fait avec assez de soins et de détails pour n’avoir pas è y revenir ; je dois seulement rectifier le nombre des articles des antennes qui est de quatre au lieu de trois, mais l’article basilaire est rarement appréciable. Au surplus, la forme de cette larve est celle des précédentes, son prothorax est couvert, sur sa moitié postérieure, de granulations cornées, et les ampoules ambulatoires sont munies d’aspé¬ rités fines et serrées. M. Mulsant m’apprend (p. 384), que M. Ilammcr- schmidt a postérieurement et dans la réunion des naturalistes à Breslau, communiqué un travail sur cette môme larve. M. Asa Fitch, dans son ouvrage sur les insectes nuisibles et utiles de l’État de New-York, a décrit et figuré la larve de la S. bivittata Say, qui vit dans un Pommier. M.Erné adonné une courte description de la larve de la S.phoca, parasite du Saule marceau,dans le Bulletin de la Société enlornologiquesuisse, 1 873. La quatrième branche, celle des Phytœciaircs, réunit les genres nostoln, Oberea, Phytæcia et Opsilia. 34S L\RVES DE COLÉOPTÈRES Une larve d'Oberca, la linearis. qui vil dans les jeunes pousses du Noisetier, a été mentionnée et figurée par Rœsel, et Ratzeburg (pl, xvi), en a donné le dessin. La description la plus étendue est celle qu’en a donnée M. Goureau dans son livre sur les insectes nuisibles aux arbres fruitiers, etc. (1862, p. 29). Il n’a pas omis de parler des aspérités qui couvrent une partie du prothorax et les ampoules ambulatoires, seule¬ ment, il place à tort ces aspérités sur la tête. Je prends en outre la liberté de rectifier l’erreur qu’il a commise en donnant à cette larve six pattes, très-petites, il est vrai, mais qu’il m’a été impossible de découvrir, et qui n’existent pas plus dans cette espèce que dans celles du même groupe. Le même auteur, dans son livre sur les insectes nuisibles aux arbustes et aux plantes de parterre (p. 20), a décrit avec soin ce qui concerne la larve de fO. pupallita, qui se développe et se transforme dans les tiges vivantes du ChevrQ-îmïWe (Lnnicera caprifolium), et, d’après M. Mulsant, dans celles du Lonicera tatarica. Mon savant et laborieux ami signale la granulation cornée et rousse qui couvre la partie postérieure du protho¬ rax, mais il ne dit rien des particularités, très-peu apparentes probable¬ ment, que peuvent présenter les ampoules ambulatoires. Cette fois, et avec raison, il supprime complètement les pattes. Je décrirai la larve de fO. oculata. Le genre Pliytæcia, quoique représenté par un assez grand nombre d’espèces, paraît avoir défié jusqu’ici les recherches des amateurs de larves, et les seuls renseignements qu’ait pu fournir M. Mulsant pour diriger les investigations sont que la P. ephippiam se trouve sur VEiiphor- bia dulcls et que la larve de la P. nigricornis vit, d’après Linné, dans les rameaux du Prunier et du Poirier. Lareynie avait déjà signalé la larve de la première comme très nuisible à la partie souterraine des carottes culti¬ vées CSoc. 1851,p.Liv). Je ferai connaître la larve de la P. lineola. On a été plus heureux pour deux espèces du genre Opsilia, détaché par M. Mulsant des Phytcecia : la première est l'O. virescens, dont la larve vit dans les tiges de VEchium vulgare. MM. Chapuis et Candèze ont décrit et figuré cette larve dans leur catalogue (p. 247, pl. viii). Je recti¬ fierai leur description en donnant quatre articles aux antennes au lieu de trois, sans parler de f article supplémentaire, et je la compléterai utilement en disant que la tête, par sa forme et ses organes, rappelle entièrement les larves précédentes, que la moitié postérieure du prothorax est couverte LOISGICORIVES 349 de granulations cornées et que les ampoules ambulatoires, lisses et exemptes de toute aspérité visible, sont très-dilatables, bilobées et mar¬ quées, les supérieures d’un pli elliptique et d’un autre médian longitudinal, les inférieures d’un pli transversal. La larve de la seconde espèce, l’O. molijbdœna, vit dans les liges du Lilhospermum officinale; elle a été publiée par M. Von Frauenfeld dans les Mémoires de la Société de Zoologie et de Botanique de Vienne, 1868-69. Olierca (Cei*ainby3K) ociilata L. Fig. «23-526 LARVE Long. 25-30 millim. Subtétraédrique, relativement un peu étroite cl peu renflée antérieurement, peu densement revêtue d’une villosité pâle; complètement apode. Tête relativement étroite, presque parallèle, saillante en dehors du pro¬ thorax, d’une longueur égale à la moitié de sa plus grande largeur, lisse, luisante, jaunâtre avec le bord antérieur ferrugineux ; marquée en arrière de ce bord d’une rangée de points écartés de chacun desquels sort un poil dirigé en avant. Épistome trapézoïdal, à angles un peu arrondis, d’une largeur égale au quart de la largeur antérieure de la tête. Labre un peu plus que semi-elliptique, cilié de poils roussâtres. Mandibules assez longues, noires avec la base un peu ferrugineuse; vues en dessus, largement triangulaires, avec le bord externe arrondi et la tranche interne sinuée ; vues de côté, étroitement subtriangulaires, obli¬ ques, avec la tranche supérieure convexe et la tranche inférieure concave, et le dos un peu en carène. Mâchoires, lèvre inférieure et palpes comme dans la larve de Mesosa. Antennes courtes, rétractiles. Pas de trace d'ocelles. Prothorax marqué en dessus de -deux sillons parallèles aux côtés qui sont un peu arrondis et y dessinant une sorte de bourrelet, et plus en 350 LARVES DE COLÉOPTÈRES dedans de deux autres sillons plus courts, plus profonds, arqués et obli¬ ques; orné postérieurement et sur un espace subtriangulaire qui s’avance jusqu’au delà du milieu, de tubercules cornés, ferrugineux, lisses, assez serrés, d’inégale grandeur et dont les plus petits sont à l’extérieur du groupe. Ampoules ambulatoires du métathorax et des sept premiers segments de l’abdomen semblables sur les deux faces, petites, arrondies, non ou obsolètement bilobées, très-sensiblement dilatables et munies de deux étroites bandes parallèles et en arc renversé, l’antérieure plus large et plus interrompue au milieu, d’aspérités roussâtres, extrêmement fines et très-rapprochées, disposées en lignes transversalement sinueuses. Stigmates de forme ordinaire, la première paire plus grande et un peu plus inférieure que les huit autres, située pour ainsi dire sur la ligne qui sépare le prothorax du mésothorax. Pattes nulles. Celte larve se distingue, comme celle de VOberea linearis, par le peu de lai’geur de la tête et par la structure de ses ampoules. .Je l’ai trouvée dans des liges de Saules pleureurs cultivés en pépinière, parfaitement vivants et ne paraissant pas même soulîrir de ses attaques. Comme il n’existe pas de traces d’érosion sous l’écorce, j’en conclus que, dès sa naissance, elle plonge dans les couches ligneuses. Le point par lequel elle a pénétré dans le bois se reconnaît à des déjections d’abord fraîches que, pendant quelque temps seulement, elle rejette au dehors, puis par des déjections assez sèches, enfin par un petit bouchon de détritus. Sa gale¬ rie, d’un diamètre un peu irrégulier, est longitudinale et creusée dans l’aubier quand la tige a quelques centimètres de diamètre, dans le canal médullaire lorsqu’elle a une faible épaisseur. Cette galerie, qui dépasse quelquefois une longueur de trente centimètres, et qu’elle creuse indiffé¬ remment la tête en haut ou la tête en bas, c’est-à-dire en montant ou en descendant, est encombrée de déjections mêlées de quelques débris. Elle la dévie vers la surface aux approches de la métamorphose, en l’élargis¬ sant pour que la nymphe soit plus à l’aise, et les déblais résultant de cette appropriation sont rejetés et entassés derrière elle sous forme de paillettes. D’autres paillettes, en moindre quantité, sont accumulées devant elle et contre l’orifice futur de la galerie. L’état de larve dure environ dix mois. J’ai observé la nymphe au commencement de juin. LONGICOIINES ^51 NYMPHE Des poils très-fins et roussâtres sur le front, sur le vertex et sur les trois segments thoraciques. Premier arceau dorsal lisse, les six suivants pourvus d’un groupe transversal de spiaules assez nombreuses, subcor¬ nées, à pointe ferrugineuse, inclinées en arrière et d’autant plus grandes qu’on s’approche plus de l’extrémité du corps; ces spinales entremêlées de quelques poils fins et très-courts, les postérieures du septième arceau relevées et quelques-unes même un peu arquées en avant. Dernier seg¬ ment spinuleux avec de petits poils, sans que je puisse dire au juste la disposition des épines, parce que les deux nymphes que je possède sont un peu altérées sur ce point. L’insecte parfait naît à la fin de juin ou au commencement de juillet. Pliytæcia (Sagierda) ISncoSa F. Fig. 327-530. L.'VRVE Long. 9-11 millim. Subtétraédrique, très-peu renflée antérieurement, peu densement revêtue d’une villosité blonde, complètement apode. Tête étroite, presque parallèle, presque plane en dessus et en dessous, quoique assez épaisse, saillante en dehors du prothorax d’une longueur égale à la moitié de sa largeur, lisse, luisante, jaunâtre, avec la lisière antérieure ferrugineuse ; marquée en arrière de cette lisière d’une rangée de points écartés de chacun desquels sort un poil incliné en tivant, Bord antérieur droit, muni d’une dent vis à vis de chaque mandibule, large¬ ment sillonné en dehors de cette dent et non oblique vers les angles qui sont un peu arrondis. Épistomc transversal et trapézoïdal, à angles un peu arrondis, d’une largeur égale au quart environ de la largeur antérieure de la tête. Labre un peu plus que semi-elliptique, frangé de poils roussâtres. Mandibules assez longues, noires avec la base un peu ferrugineuse, larges, pointues et très-obliquement échancrées en dedans quand on les regarde en dessus, et vues de côté, à peu près droites à leur tranche supérieure, concaves à la tranche inférieure, obliquement tronquées au 352 LARVES DE COLÉOPTÈRES sommet dont l’extrémité est divisée en deux dents séparées par une rainure. Mâchoires, lèvre inférieure et palpes comme dans la larve précédente. Antennes très-courtes et rétractiles, ordinairement cachées dans leur cavité après la mort. Pas de vestiges d'ocelle, Prothorax deux fois aussi large que la tête, marqué en dessus des deux sillons ordinaires en parenthèse, mais plus rapprochés des côtés et de deux autres sillons internes et obliques, partant de l’extrémité antérieure des premiers, couvert entre ces sillons et sur un espace subtriangulaire qui s’avance jusqu’au delà du milieu, de tubercules cornés et ferrugineux, assez serrés et à peu près tous égaux. Ampoules ambulatoires placées, comme à l’ordinaire, stir la face infé¬ rieure du mésothorax et sur les deux faces du métathorax et des sept premiers segments abdominaux, assez fortement dilatables, les dorsales marquées d’un pli elliptique transversal, circonscrivant une ellipse tra¬ versée au milieu par un pli longitudinal ; à droite et à gauche de l’ellipse un pli arqué. Ampoules ventrales coupées en deux par un pli transversal ; toutes ces ampoules marquées de quelques rides, ce qui rend leur surface un peu inégale, Mamelon anal, comme dans les autres larves de Longicornes, coupé de trois plis convergents au centre desquels est l’anus. Stigmates comme d’ordinaire à péritrèrae elliptique et à ouverture ver¬ ticale, au nombre de neuf paires, la première, sensiblement plus grande mais à peine plus inférieure que les autres, pour ainsi dire sur la ligne qui sépare le prothorax du mésothorax, les suivantes au quart antérieur des huit premiers segments abdominaux. Pattes nulles. Cette larve vit dans les tiges de VAchillœa millefoiium sur laquelle, au mois de mai, on trouve assez fréquemment l’insecte parfait. Je n’ai jamais rencontré qu’une larve dans une même tige. La femelle pond ses œufs à la partie supérieure ; la jeune larve s’installe, dès sa naissance, dans le canal médullaire et ronge en descendant. Lorsqu’elle est arrivée au collet de la racine elle est presque adulte. Elle complète son développement en rongeant autour d’elle, se loge plus au large, puis elle se retourne la tête en haut, et à la fin d’août ou en septembre elle se transforme en nymphe. LONGICORNES 353 NYMPHE Deux poils roussâtres écartés et dirigés en avant à la base de l’épis- tonie ; un groupe de quatre de chaque côté du Iront, arqués en haut ; deux près de la base de chaque antenne, l'un bien plus long que l’autre ; six ou huit vers le bord antérieur du prothorax, d’autres groupés sur le milieu de sa face dorsale, c’est-à-dire sur ce qui sera la ligne médiane colorée et saillante de l’insecte parfait et qui est saillante aussi dans la nymphe. Sur le dos des sept premiers segments de l’abdomen, des spinules subtriaugulaires dressées, ferrugineuses et cornées, disposées à peu près eu arc de cercle renversé, d’aulant plus nombreuses et pronon¬ cées qu’on s’approche plus de l’extrémité du corps, et entremêlées de quelques poils fins et blanchâtres, arqués en arrière. Huitième et dernier segment tronqué et entouré, sauf au bord inférieur, d’une couronne de spinules de la base desquelles s’élève un poil fin et blanchâtre. Dessous du corps, pattes et antennes complètement glabres. L’insecte parfait demeure dans sa cellule jusqu’au mois d’avril ou de mai de l’année suivante. A ne considérer que les insectes parfaits, les Saperdins présentent des différences assez sensibles de physionomie ; nous trouvons aussi dans les larves des caractères difl’érenliels assez tranchés. Celles des Mésosaires ont la plaque métaprolhoracique striée et les ampoules ambulatoires ornées de deux ou même de trois rangs de tubercules ; dans celles des Saper- daires, la moitié postérieure du prothorax et les ampoules ambulatoires sont couvertes d’aspérités granuliformes et cornées, quelquefois très-pe¬ tites; celles des Phytœciaires présentent la partie postérieure du prothorax munie, sur une étendue un peu moindre, d’aspérités bien visibles, dont quelques-unes oblongues et les ampoules ambulatoires plus saillantes et pourvues de deux bandes interrompues au milieu d’aspérités extrême¬ ment fines et très-rapprochées (Oberea), ou bien ces ampoules lisses ou à peine ridées (Phijtœcia). Les larves de celte famille .se distinguent aussi par les mandibules qui, vues de côté, sont obliquement tronquées dans celles des Mésotates, faiblement et carrément tronquées dans celles des Pülyopsiates, un peu plus étroites, plus obliques, très-concaves sur la 123 soc. LINN. T. X\lll. 354 LARVES DE COLÉOPTÈRES tranche intérieure et irès-obliquemcnl tronquées dans celles des Saper- daires, pointues dans celles des Oberea, obliquement tronquées avec l’extrémité bidentée dans celles des Phytœcia. Mais toutes ont pour carac¬ tères communs une tête assez étroite et à peu près parallèle, l’épistome et le labre étroits, les antennes très-courtes et rétractiles, les mâchoires courtes et non obliques, une languette arrondie et velue, l’absence de tout ocelle saillant et de pattes. Toutefois, comme s’il fallait qu’il y eût partout une exception, les larves d’Agapanthaires présentent les anomalies les plus frappantes, les dispa¬ rates les plus tranchés. Leur tête, à peu près libre et elliptique, leur épistome plus large que le tiers de la largeur de la tête, leurs mandibules tronquées carrément et bidentées à l’extrémité, leur prothorax lisse, le gonflement du sternum et les longs poils qui le hérissent, la saillie remar¬ quable des ampoules dorsales, couvertes de granulations oblongues, très-serrées, tandis que les ampoules ventrales font défaut et sont rem¬ placées par quelques plis ; la troncature et la villosité du dernier segment, enfin les attitudes et la manière de cheminer dans les galeries, tout semble concourir à rejeter ces lai^ms en dehors de la famille des Saperdins. On ne croirait même pas à une larve de Longicorne, si on ne tenait pas compte du bord antérieur de la tète, des organes de la bouche, des gra¬ nulations des ampoules dorsales et du mamelon anal trilobé. Aussi est-ce avec raison que tous les auteurs ont fait du genre Agapanthia une famille ou une branche distincte. Quelques-uns, et notamment MM. Fairmaire et Mulsant, y ont ajouté le genre Calamobiiis, mais Lacordaire le place dans les Hippopsides, assez loin des Agapanthiides, ce qui fait que je regrette d’autant plus de ne pas connaître sa larve. Le troisième et dernier groupe de M. Mulsant est celui des Lepturides, qui se divise en deux familles, les Rhagiens et les Lepturiens. La première famille se subdivise en deux branches, les Vespéraires et les Rhagiaires. La branche des Vespéraires ne contient que le genre Vesperiis. Tout ce qu’on savait sur son compte, avant 1871, se réduisait à ce fait, mentionné dans les Annales de la Société entoniologiqne, 1848, p. cxi, et relaté par M. Mulsant, p. 44b, que le 30 août 1845, M. Luciani trouva dans un champ cultivé, à la profondeur de six pouces, une coque de ligure sphé- LONGICORNES 355 rique, composée de petits grains de terre agglutinés et contenant une nymphe de Vespems liiridus qui. deux jours après, passa à l’état parfait. Le 11 décembre 1871, MM. Mulsant et Lichtenstein présentèrent à la Société linnéenne de Lyon une description de la larve dnVesperus Xatarti, très-commune, paraît-il, dans les vieilles vignes des environs de Carignano (Aragon). Ils ajoutent que la femelle dépose ses œufs en novembre dans des tiges desséchées de ronces, ou sous des écorces d'Oliviers, que ces œufs, de la grosseur d’un grain de millet, mais fusiformes et collés symé¬ triquement par plaques, éclosent au mois de mai et que les jeunes larves qui en proviennent se laissent tomber à terre où elles s'enfoncent pour se développer aux dépens des racines des végétaux. La même larve a donné lieu, de la part de MM. Lichtenstein et Valéry Mayet, à une note encore plus détaillée et accompagnée d’excellentes figures, insérée dans les Annales de la Société entomologique, 1873, p. 1 17. D’après ces auteurs, le Vesperus paraît en novembre et pond en décembre. Les œufs sontdéposés dans les tiges sèches ou sous les écorces , ils éclo¬ sent en mai. La larve naissante s’enfonce dans la terre ; elle est allongée, agile, longuement velue et pourvue, près de la base de chaque antenne, de trois ocelles disposés en triangle. Ses antennes ont cinq articles dont les deux derniers sont accouplés et insérés côte à côte dans le troisième, tandis que, dans la larve adulte, les organes de la vision manquent, et les antennes n’ont que quatre articles placés bout à bout. Avant chaque mue, elle s’enferme dans une coque de terre qu’elle ne perce que lorqu’elle a changé de peau. Cette larve vivrait plusieurs années, quatre, à ce qu’ils croient, et voici les observations qui justifieraient cette appréciation. Une larve, déjà pres¬ que adulte, après avoir construit sa coque fin octobre 1871, y passa tout l'hiver et la creva en mars pour se mettre à manger. A la fin de mai 1872, elle s’enferma de nouveau et ne reprit sa liberté et son appétit qu’à la fin de septembre. A la fin d’octobre, elle se remit au régime cellulaire pour passer l’hiver. An mois de mars 1873, elle sortit de prison, mangea pen¬ dant deux mois, puis se cloîtra de nouveau pour tout l’été, mais elle mourut vers le 20 juin. Ainsi, elle s’enferme en hiver et en été et ne mange qu’au printemps et à l’automne. Chaque sortie de la coque est précédée d’une mue. .Je n’ai rien à redire à la descri|)tion de la larve, (pii est (ividemnient le portrait de celle dont je vais donner le signalement, si ce n’est [lourtant que .M.M. Lichtenstein et Mayet n’ont pas mentionné le petit article supplémeii- 356 LARVES DE COLÉOPTÈRES laire des antennes qui existe dans la larve adulte et qu’ils ont vu se déve¬ lopper dans la larve naissante; mais j’ajoute qu’ils ont rectifié, avec raison, la description de MM. Mulsant et Lichtenstein, en ne donnant aux palpes maxillaires que trois articles au lieu de quatre, et aux palpes labiaux que deux articles au lieu de trois. D’après une note de M. Lucas ('Soc. cnt. 1872, p. lxxxi), la larve du V. Xatarli a été représentée dans l’Atlas du Traité élémoilaire d'entomo¬ logie de M. Maurice Girard, pl. 55, fig. 10. Suivant M. Naudin, elle est nuisible aux vignes de la campagne et des jardins, et elle attaque aussi les racines des Cucurbitacées. Vesiicriis (iStenocliorus) luridus Rossi. Fig. 531-137. LARVE Cette curieuse larve a toute une histoire qui est sans grand intérêt pour la science, mais qui en a un néanmoins pour ceux qui l’étudient, et que je veux raconter, afin qu’elle serve de leçon aux naturalistes qui, à la vue de certaines formes anormales, seraient tentés, comme je l’ai été moi- même, de se livrer aux hypothèses les plus hasardées ; elle sera en outre une preuve des erreurs que peuvent entraîner des renseignements incom¬ plets ou des communications trompeuses. Mon ami M. E. Revelière, ayant bien voulu consentir à me recueillir des larves dans le cours de scs recherches en Corse, m’envoya, il y a six ou sept ans, une larve d’assez grosse taille qui me frappa par l'étrangeté de sa structure. On eût dit, au premier coup d’œil, une larve de Lamelli- corne dont la partie supérieure et recourbée de l’abdomen aurait été soudée, par la face ventrale, à la partie antérieure correspondante. Sans m’appesantir sur les détails de cette organisation insolite, je me hâtai de faire part à M. Revelière de mes impressions et de lui demander dans quelles conditions vivait cette larve et quels Coléoptères d’une taille appro¬ priée se trouvaient dans la localité. 11 me répondit qu’elle passait sa vie dans la terre, dans les lieux secs, peuplés principalement d'Oliviers, et que le seul insecte qu’on pût lui rapporter, comme taille, était le Pachijpus cornntus. M. Revelière fit plus encore, il se livra à d’aclives explorations et m’envoya des larves, cette fois bien évidemment de Lamellicornes, et LONG I CORNES 357 qu’il attribuait au Pachypus, du moins au mâle. Ces larves étaient très- différentes de celle qui m’intriguait tant. J’examinai de nouveau celle-ci, je fus toujours frappé de la forme de son corps, de ses pattes, de la lon¬ gueur de ses antennes. Assurément, il fallait forcer toutes les lois de l’analogie pour en faire une larve de Lamellicorne, mais l'effet de la pre¬ mière impression l’emportant, et le renseignement donné par M. Revelière y aidant aussi beaucoup, je finis par me dire qu’il serait bien possible que cette larve si étrange dérogeât à la règle, comme y déroge, jusqu’à un certain point, la femelle aptère du Pachypus, et qu’elle fût précisément la larve de cette femelle. Je fis part de cette idée à M. Revolière, avec toute la réserve que com¬ mandait une question aussi délicate; il s’intéressa très-vivement à la solution, par amour pour la science, et recommença ses recherches. Je lui avais recommandé les nymphes et surtout les dépouilles de larve qu’on trouve à côté des nymphes et qui souvent sont si utiles comme contrôle, et quelque temps après, il m’envoya des nymphes de Pachypus mâles et les dépouilles recueillies à côté d’elles, en m’exprimant le regret d’avoir dédaigné, avant ma recommandation, une dépouille de larve d’une femelle dont il avait eu la chance de rencontrer une nymphe. Grâce à l’envoi que je devais à la bonne amitié deM. Revelière, je pus constater que les larves qu’il m’avait déjà adressées comme appartenant au Pachypus mâle étaient trè*s authentiques, et cette constatation me fai¬ sait ressentir plus vivement encore le regret de l’occasion perdue relati¬ vement à la larve de la femelle, puisque nous demeurions, à l’égard de celle-ci, dans les mêmes préoccupations et dans une hypothèse que chaque examen de la larve problématique rendait plus insoutenable. Nous ne la désignions plus, et cela uniquement pour nous entendre, que sous le nom de Pachypus 9 ??? en ajoutant trois ou quatre points de doute. M. Revelière s’était piqué au jeu, il essaya d’élever des larves, mais ses déplacements ne lui permettaient guère de mener cette opération à bonne fin ; il m’en envoya trois presque adultes qui arrivèrent en bon état, et je procédai sur le champ à leur installation. Comme mon pourvoyeur sup¬ posait qu’elles vivaient de racines et notamment de celles de l’Olivier et que je n'avais pas d’Olivier, je plantai dans une caisse pleine de terre de jeunes sujets bien enracinés de Lilas, de Frêne et de Troène, essences voisines de l’Olivier, puis je plaçai sur la terre les trois larves qui ne tardèrent pas à s’enfoncer, et pendant plusieurs mois, je ne m’en occupai que pour arroser de temps en temps le petit buisson objet de ma sollici- ^58 LARVES DE COLÉOPTÈRES tucle et de mes espérances. Après une longue attente qui me parut bien suffisante pour une éclosion, l’impatience me gagna, je me dis ou que les larves avaient dû périr ou que je les trouverais à l’état de nymphe, et après avoir, avec de grandes précautions, extirpé mes arbustes et enlevé la plus grande partie de la terre, je renversai très-doucement le surplus et je mis ainsi à découvert deux larves (la troisième avait sans doute péri) qui étaient enfermées tout à fait au fond de la caisse, dans une loge à peu près sphérique. Naturellement, je me mordis les poings de mon impatiente curiosité, et j’eus beau recouvrir mes larves, elles avortèrent. M. Revelière m’en envoya d’autres plus jeunes, j’opérai de même pour leur installation, mais après plus d’un an. las d’attendre, je bouleversai leur séjour. 11 n’en restait qu’une, enfermée aussi comme les précédentes et qui échoua comme elles. C’était encore une expérience manquée. Sur ces entrefaites, je reçus une larve semblable, trouvée dans les Alpes maritimes. Ce fait redoubla mes incertitudes et mes doutes, il me conduisit même à renoncer complètement au Pachypiis que je regardais comme exclusivement insulaire; mais M. Revelière, à qui j’en fis part, me dit qu’il croyait que cet insecte avait été trouvé aux environs de Nice. Nous en étions là, c’est-à-dire toujours intrigués de cette forme insolite de larve, toujours contrariés de nous trouver en face de l’inconnu, lorsque, en janvier 1872, M. Revelière, qui avait lu avant moi les Annales de la Société entomologique et le compte rendu de la séance du 13 décembre 1871 m’écrivait: «Et notre larve de Pac/iî/pus qu’en faites-vous? Ce que dit M. Lichtenstein à propos du yesperus Xatarli ne se rapporterait-il pas à quelque chose de très-voisin ? Nous avons ici le Vesperus luridus, mais ce qui m’étonnerait, c’est que cette larve fût si rare, tandis que le Vesperus doit être abondant ici. » Je me hâtai de consulter les Annales Qi à la page lxxix du bulletin, je trouvai une communication de M. Lich¬ tenstein, relative à une larve singulière qu’il avait élevée de concert avec M. Valéry Mayet, que celui-ci prenait pour une larve de Lamellicorne et qui avait donné le Vesperus Xatarti. C’était la première fois qu’il était question entre M. Revelière et moi du Vesperus luridus, mais j’avoue que, m’en eût-il parlé plus tôt, je ne serais peut-être pas arrivé à une solution : c’est que Delarouzée, qui avait pris à Collioure de nombreux individus des deux sexes du Vesperus Xatarti, m’avait envoyé, sans exprimer le moindre doute, des larves qu’il attribuait à cet insecte et qui étaient évidemment des larves de Longi- corne. Je répugnais, il est vrai, quoique l’intelligence et la sagacité de LONGICORINES 359 Delarouzée m’inspirassent de la confiance, à placer ces larves dans le groupe des Rhagiens, et d’un autre côté, la communication de M. Lich¬ tenstein me donnait fort à penser. Je "résolus donc de tirer la chose au clair, et j'envoyai à M. Mayet un dessin très-exact de ma larve de Corse, le priant de me dire si elle ressemblait à celle du Vesperus Xatarti qu’il avait élevée. Mon complaisant collègue se hâta de me répondre pour m’apprendre que la ressemblance était complète et que ma larve était, à n’en pas douter, une larve de Vesperus, ce qu’il a confirmé depuis, par l’envoi d’une larve du 7. Xatarti. J’étais enfin fixé, grâce à M. Mayet et à son obligeance dont je le remercie encore, et je puis, dès lors, décrire en toute sûreté, comme appartenant au Vesperus luridus, la larve que je dois à M. Revelière et qui nous a tant abusés. Long. 18-21 millim., larg. 10-12, hauteur maximum, de profil, 11-12. Hexapode, très -trapue, très-courte relativement à son épaisseur, à cotés presque parallèles, si on l’observe en dessus et verticaux, très-ventrue si on l’examine de profil, quoique à peu près plane sur le dos et sur la face ventrale, charnue, mais assez ferme et coriace et d’un blanc un peu sale et roussàtre. Tête parsemée de quelques poils blonds, assez fortement saillante en de¬ hors du prothorax, luisante, très-peu convexe, jaunâtre, avec la lisière anté¬ rieure ferrugineuse, cette couleur se prolongeant anguleusement sur le de¬ vant du front. Vertex marqué d’un sillon peu profond; front très-rugueux. Bord antérieur accusé seulement par une saillie transversale un peu sinueuse, soudé avec Vépistome. qui est grand et transversalement trapé¬ zoïdal. Labre transversal, semi-elliptique, cilié de soies jaunâtres, longues et cpâiss6s. Mandibules longues, robustes et tranchantes, assez luisantes, ferrugi¬ neuses avec la moitié antérieure noire ; vues en dessus, très-obliquement subéchancrées, marquées d’un sillon oblique sur le dos et de quelques rides vers la base ; examinées de côté, obliquement et un peu anguleuse¬ ment tronquées au sommet, un peu arquées, à côtés presque parallèles, avec une profonde échancrure à la tranche inférieure, un sillon presque parallèle au bord supérieur, un autre sillon oblique partant de l’entaille et la moitié postérieure ;'i surface inégale. Mâchoires très-coudées ou obliques, très-fortes, velues, leur lobe peu développé, subrylindrique, ne dépassant pas le second article des palpes maxillaires. 360 LARVES DE COLF^OPTÈRES Palpes maxillaires courts, inclinés en dedans, coniques et de trois articles égaux. Menton grand, carré, lisse. Lèvre m/’cncwrc transversale, déprimée au milieu, prolongée en une languette triangulaire. Palpes labiaux de deux articles dont le premier beaucoup plus gros et un peu plus long que le second. Antennes longues, affleurant au moins le bord antérieur de l’épistome, arquées en dedans, de quatre articles, le premier gros, un peu plus large que long, le second deux fois aussi long que le précédent, sensiblement arqué en dedans, comme ce dernier muni de longs poils roussâtres, et ayant de plus quelques poils semblables en dessus, près du sommet ; troisième article très-légèrement en massue, glabre, obliquement sub¬ arrondi à l'extrémité, plus court que la moitié du second ; quatrième article égal au tiers à peu près de la longueur du troisième, beaucoup plus grêle, susceptible de rentrer dans celui-ci en totalité ou en partie, dépourvu de tout poil, même au sommet, accompagné d’un article supplémentaire placé en dessous, extrêmement court et souvent invisible. Pas la moindre trace à’ocelle ou de point ocelliforrae. Prothorax jaunâtre, luisant, avec une bande roussàtre transversale, souvent divisée en trois taches, celle du milieu plus grande, très-échan- cré antérieurement, deux fois aussi large que la tête, subarrondi sur les côtés, ne débordant guère les segments suivants, aussi long que trois de ceux-ci, ruguleux sur son bord antérieur, lisse ou à peine ridé sur le reste de sa surface, avec une fossette transversale près de chaque côté ; en dessous assez densement ponctué, avec deux fossettes calleuses, mates, ferrugineuses et transversalement elliptiques et un pli transversal profond plus en arrière; revêtu de poils fins et blonds, plus courts mais plus denses en dessous. Mésothorax etmétalhoi'ax très-courts, transversalement très-convexes, séparés par un pli très-profond, ruguleusement ponctués en dessus et en dessous, avec un pli oblique de chaque côté et au milieu deux plis con¬ vergents se réunissant en angle sur la ligne médiane dorsale; couverts de poils blonds, assez touffus, plus longs sur les côtés. Abdomen de neuf segmems, le premier sensiblement plus long que le métathorax , marqué de plis formant sur sa face dorsale trois angles, un mé¬ dian et deux latéro-dorsaux, muni sur les côtés de longs poils roussâtres. d’une ligne ou étroite bande de poils assez courts, inclinés en arrière sur LONGICORNES 361 le sommet de sa convexité transversale, tant en dessus qu’en dessous, et sur le reste de sa surface de petites aspérités subcornées qui, vues de profil avec une forte loupe, offrent l’aspect de cils très-serrés, et qui, sous le microscope, se montrent comme de petites soies spinuliformes, longuement coniques et inclinées en arrière. Les cinq segments suivants de plus en plus longs, marqués à la naissance de la déclivité latérale d’un pli arqué et sur la surface dorsale et ventrale présentant les caractères du premier, c’est-à-dire les poils en ligne transversale et les aspérités, avec cette seule différence que ces aspérités sont plus prononcées. Septième, huitième et neuvième segments extrêmement déclives, lisses c’est-à-dire sans aspérités, également et longuement velus partout et sans pli latéral; le dernier comme bivalve pour loger le mamelon anal à peine saillant et marqué d’un pli transversal au milieu duquel est l’anus. Côtés du corps très-élevés, presque verticaux, lisses, ayant au sommet de la déclivité des plis obliques et en bas d’autres plis qui dessinent une double chaîne de bourrelets dont la supérieure immédiatement au dessous des stigmates et très-marquée. Stigmates à péritrèrae testacé, verticalement elliptiques, au nombre de neuf paires : la première, plus grande mais pas plus inférieure que les autres, située sur la ligne qui sépare le prothorax du mésothorax, mais paraissant appartenir plutôt au premier qu’au second, les autres s’ouvrant vers le tiers antérieur des huit premiers segments abdominaux. Pattes médiocrement longues, ne pouvant cependant, de bien s’en faut, déborder le corps, formées de cinq pièces, une hanche épaisse et charnue, un trochanter, une cuisse et un tibia, à peu près d’égale longueur et hé¬ rissés de longs poils, et un ongle très-court, conique et tronqué au sommet. Ce qui frappe dans cette larve, c’est sa forme qui ne ressemble à celle d’aucune autre larve connue, forme très-difficile à décrire et pour l’intel¬ ligence de laquelle il vaut mieux recourir à une figure. Les larves de Longicornes, que tout le monde connaît, ont des caractères si tranchés et leur physionomie générale présente une telle uniformité, qu’on est natu¬ rellement très-peu porté à placer a priori dans cette famille une larve d’un aspect si différent ; mais lorsqu’on sait ce qui on est et qu’on recherche les affinités et les analogies, voici ce que l’on peut trouver. La tète, dans son ensemble, n’est pas sans quelque ressemblance avec celle des larves de certains Rhagium, du hifusciulim par exemple, et les mandibules permettent de la classer dans le groupe des Uhagiens, mais elle s’en éloigne par ses mâchoires très- coudées, bien plus grandes, puis- 362 LARVES DE COLÉOPTÈRES qu’elles descendent jusqu’à la base de la tête, et qui la reportent dans le groupe des Prioniens et des Cérambycins. Ses antennes longues et arquées ne l'essemblent à celles d’aucune autre larve à moi connue de Longicorne, on dirait presque celles d’une larve de Lamellicorne ; mais ces organes n’ont très-positivement que quatre articles, sans parler de l’article supplé¬ mentaire, tandis que, dans ces dernières larves, elles en ont cinq. La large et profonde échancrure du prothorax est une véritable exception, mais il est vrai de dire que les dimensions de ce segment se concilient parfaitement avec l’organisation générale des larves de Longicornes, sauf que la plaque postérieure striée, ou rugueuse, ou réticulée, manque com¬ plètement. Les ampoules ambulatoires, si caractéristique? dans ces larves, semblent aussi faire défaut, mais l’observation et la réflexion en font juger autrement. Dans toutes les larves dont il a été question jusqu’ici ou dont nous parlerons plus bas, ces ampoules ont une forme elliptico-transversale et n’occupent qu’une partie de la face dorsale et ventrale, elles sont ordinai¬ rement dilatables, limitées latéralement par un pli arqué, coupées par un pli transversal, lisses, ou plissées, ou réticulées, ou granulées. Ici les ampoules, qui ne paraissent pas susceptibles de dilatation, occupent en¬ tièrement les faces dorsale et ventrale où elles forment une sorte de cara¬ pace et de plastron, et elles sont couvertes d’aspérités spinubformes, avec une ligne transversale de poils. L’étendue transversale de ces ampoules est sans doute exceptionnelle, mais si elles n’ont pas de pli médian, elles sont du moins limitées de chaque côté par un pli arqué, et de ce pli au bourrelet latéral il y a une déclivité verticale bien supérieure à l’espace que les ampoules des autres larves laissent libre à droite et à gauche. Donc, au fond, l’organisation est analogue. Il y a cependant cette particu¬ larité que, dans la généralité des larves de Longicornes, les deux derniers segments seulement sont dépourvus d’ampoules et parfaitement lisses, tandis que dans celles des Vesiperus ce sont les trois derniers qui se trouvent dans ce cas ; mais il est à remarquer que, par suite de la confi¬ guration toute particulière de ces larves, le septième segment abdominal se trouve, comme les deux qui le suivent, à la face postérieure du corps, et que, dès lors, il ne sert pas à un autre usage qu’eux. Quant au mamelon anal, il est plus petit que dans aucune autre larve de la tribu, il est rétractile dans le dernier segment exceptionnellement conformé en bivalve, et au lieu d’étre trilobé ou marqué de trois plis rayonnant du centre, il est coupé d’un pli transversal. LONGICORNES 363 Les stigmates sont bien ceux des larves de Longicornes, mais la pre¬ mière paire, plus grande, comme à l’ordinaire, que les autres, est placée sur la même ligne au lieu d’être à un niveau inférieur, et elle semble appartenir au prothorax, au lieu de s’ouvrir sur le mésothorax. Enfin, les pattes, assez semblables à celles des Rhagium. sont un peu plus longues, un peu plus robustes, leur trochanter est oblique antérieuremont, et l’ongle est beaucoup plus court et tronqué. On voit que, s’il y a bien des caractères co'mmuns, il y a aussi bien des disparates. Pourquoi cette lourde larve est-elle façonnée ainsi ? On comprend que, devant vivre dans la terre, des racines des plantes, elle ait besoin de se déplacer et qu’elle ait reçu dansîce but, d’une part ces aspérités et ces poils inclinés en arrière qui couvrent son dos et son ventre, d’autre part les bourrelets qui régnent le long de ses flancs; mais pourquoi ce corps si volu¬ mineux et qui semble si peu propre à tarauder la terre ? Je ne le sais pas plus pour elle que pour les larves de Lamellicornes, qui semblent aussi assez peu faites pour le métier de mineur et qui l’exercent pourtant très- bien. Toutes ces larves ont évidemment, pour manœuvrer leurs instru¬ ments de travail, tête, mandibules et pattes, une force musculaire considé¬ rable. La larve du Vesperus luridiis vit de racines et à coup sûr elle n’est pas exclusive. Si donc j’avais songé à nourrir mes élèves en semant de l’avoine dans leur caisse, comme l’a fait M. Mayet pour celle du V. Xatarti, elles s’en seraient aussi bien 'trouvées et j’aurais peut-être mieux réussi. 11 n’est pas douteux que, comme celte dernière, pour effectuer ses mues en paix et pour se transformer en nymphe, elle se façonne dans la terre, par les mouvements de son corps, une cellule à peu près sphérique dont elle consolide les parois au moyen d’une liqueur agglutinante; c’est ainsi, en effet, que se forme cette coque queM. Luciani a le premier ren¬ contrée, que j’ai observée moi-même et que MM. Lichtenstein et Mayet ont vue à plusieurs reprises. Mais malgré toutes les manœuvres qu’ils ont constatées et les observa¬ tions intéressantes qu’ils ont consignées dans leur mémoire, faut- il admettre que les évolutions de ces larves ont une durée de quatre ans ? Il est assez hasardeux de conclure d’élevages faits à domicile, c’est-à-dire dans des conditions bien différentes de celles de la nature, la durée que doit avoir habituellement la vie évolutive d’une larve. J’avoue que si celles dont il s’agit ont pour règle de se préparer aux mues par une claustration rigoureuse et de passer l’hiver et l’été eu chartre privée et sans aliments. 364 LARVES DE COLÉOPTÈRES leur développement et leur métamorphose doivent être fort retardés ; mais il n’en résulte pas nécessairement que leurs premiers états durent quatre ans, et j’ai peine à croire à une pareille longévité. Pour être bien fixé à cet égard, il faut nécessairement observer et suivi'c la larve dans des conditions normales et sous les influences de température, d’humidité ou de sécheresse et d’alimentation qui agissent sur elle. En dehors de ces conditions, il peut se produire des troubles qui déroutent tous les calculs. J’en ai une assez longue expéiùence, et j’en trouve d'ailleurs la preuve dans la communication faite par M. Lichtenstein à la Société ento - mologique, dans sa séance du 12 février 1873. En combinant cette com¬ munication avec l’historique qui précède la description de la larve par MM. Lichtenstein et Mayet, je comprends les faits ainsi qu’il suit : Nos deux collègues recueillirent à Carignena, en avril 1871, des larves déjà grosses de Vesperus qui finirent par se réduire à deux. M. Lich¬ tenstein élevait l’une à Montpellier. M. Mayet l’autre à Celte. A la fin de l’été, ces deux larves s’enfermèrent dans une coque, celle de M. Lich¬ tenstein devint nymphe au mois d’octobre et un mois après, c’est-à-dire en novembre 1871, celte nymphe donnait une femelle du Vesperus Xatarti. Celle de M. Mayet, au lieu de se transformer en nymphe, se bornait à changer de peau, sortait de sa coque en octobre 1871, pour manger avec voracité pendant quinze jours, puis refaisait contre les parois du bocal sa niche, où elle était encore le 9 février 1873, avec toutes les apparences d’une parfaite santé. Voilà déjà, à cette époque, entre ces deux larves con¬ temporaines pour leur éclosion, une différence de seize mois. Je ne suis pas en mesure de résoudre la question que je soulève en ce moment, mais mes nombreuses observations sur des larves de toute sorte, même fort volumineuses, m’autorisent, ce me semble, à dire que, dans l’état de nature et dans les circonstances ordinaires, une période de deux années suffit généralement pour les larves les plus lentes dans leurs évolutions. Je poursuis l’exposé des faits relatifs au Vesperus Xatarli, bien con¬ vaincu que ce qui le concerne s’applique au V. luridus et que l’histoire de l’un est l’histoire de l’autre. J’ai dit, sur la foi de MM. Lichtenstein et V. Mayet, que la femelle pond ses œufs sous l’écorce des Oliviers et dans les tiges sèches de la Ronce, qu’elle remplace, je présume, quand cela lui convient, par des sarments de Vigne, des tiges ou des branches d’autres végétaux. J’ajoute que M. Peragallo (Pet. Nouv. entom., n“ 110) a pris à Nice une femelle dont LOiSGlCORNES 3(55 l'oviductti était forteinent et profondément engagé dans une fente de rocher, à la recherche sans doute, dit-il, d’une racine de Pin ou d’Olivier, arbres qui étaient communs dans le voisinage. Je ne sais pas s’il faut croire à une pareille intention et je serais plutôt disposé à penser que, dans certains cas et peut-être très-souvent, les œufs sont pondus direc¬ tement dans le sol, sauf à la larve à chercher sa nourriture. 11 faut bien qu’elle le fasse, et même dans des conditions moins favorables, quand les œufs sont déposés hors de terre; mais ce n’est pas là une grosse affaire pour une larve polyphage qui parait disposée à se contenter de toutes les racines qu’elle rencontre, même de celles des graminées, puisque M. Mayet en a nourri en semant de l’avoine. J’ai dit aussi mon opinion sur la durée probable du développement et des évolutions de la larve du Vesperus Xatarti, mais je n’ai encore rien dit de la nymphe. Cette nymphe que MM. Lichtenstein et Mayet ne con¬ naissaient pas lorsqu’ils publièrent la larve, ils l’ont recueillie depuis et ils se sont bornés à en donner la figure à la planche 4 des Annales de la Société entomologique , 1875, disant seulement dans une note (p. 93), qu’elle n’a rien de particulièrement distinctif des nymphes de Longicornes. Je fus loin d'être de cet avis après avoir examiné la figure. On a pu voir, en effet, par les descriptions qui précèdent, et l’on verra, par celles qui suivent, que les nymphes deLongicornes sont remarquables par les poils, les spinules, les aspérités qu’elles portent principalement sur la face dor¬ sale et à l’extrémité du corps; or, la figure précitée ne montre ni le plus petit poil, ni la moindre spinule ou aspérité. C’était donc pour moi une anomalie et je crus devoir demander à M. V. Mayet communication de sa nymphe qu’il s’empressa de m’envoyer. Son examen me démontra que la figure était très-exacte, car cette nymphe me parut complètement glabre, absolument inerme et lisse. Mais en l’observant de bien près, il me sembla, quoique ses membres fussent disposés et repliés comme à l’ordinaire, qu’elle avait perdu son tégument extérieur, son épiderme, enfin cette pellicule, ce fourreau, si l’on veut, que l’insecte, au dernier moment, refoulecomme nue défroque. C’était à mes yeux l’insecte parfait purement et sim[)lement, mais encore comme emmaillotté et très-immature. Je renvoyai donc à M. Mayet l’objet communiqué en osant lui dire que ce n’était pas là une véritable nymphe. .\u commenceinent de 187(), mon ami M. Pellet, de Perpignan, qui venait de faire ample provision de Vesperus Xalaili, eut l’aimable allen- lion de m’en envoyer quehiues-uns et voulut bien, en même temps. 366 LARVES DE COLEOPTERES in’oil'rir une nymphe que je me hâlai d’accepter. Celle fois, et au moment où j’écris, c’est bien une vraie nymphe que j’ai sous les yeux. Elle est tout à fait glabre, il est vrai, mais sur le dos des cinq premiers segments de l’abdomen, et rien que là, elle est pourvue de soies fauves, raides, serrées et inclinées en arrière, formant un peu avant le milieu des seg¬ ments une bande transversale. Le segment anal est terminé par deux appendices coniques, presque verticaux et dont la pointe testacée et cor¬ née est un peu crochue en dedans. Voilà une nymphe qui satisfait aux règles de l’analogie, mais je ne m’étonne pas maintenant de l’état dans lequel m’est arrivée la pseudo¬ nymphe de M. Mayet. Dans celle dont je viens de donner les caractères, le fourreau est comme détaché du corps et des membres qu’il recouvre, et il est d’une fragilité telle que je le déchirais et l’enlevais en le frottant avec un pinceau. Or, c’est ce fourreau qui porte les soies et les appendices terminaux, et comme il avait évidemment été détruit dans la première nymphe reçue, je ne pouvais y trouver rien de tout cela. 11 ne me reste plus qu’à examiner, puisqu’il y a eu débat sur ce point, quelle est l’époque de l’apparition du F. Xatarti à l’état parfait. Il est hors de doute que la transformation en nymphe a lieu à la fin de l’été ou au commencement de l’automne, et MM. Lichtenstein et Mayet affirment dans leur note précitée qu’il paraît en novembre et qu’il s'ac¬ couple et pond en décembre. Plus tard et dans la séance de la Société entomologique du 11 novembre 1874, M. Lichtenstein fortifiait cette affirmation de ce fait qu’il venait de recevoir de Collioure une cinquantaine de Vesperns dans divers états de développement. Mais dans le n» 3 des Nouv. et faits divers de l’Abeille (1875), M. Pellet ne tardait pas à contre¬ dire. Il affirmait, comme en ayant une connaissance personnelle, que les Vesperus remis à M. Lichtenstein avaient été l'ecueillis sous terre et que cet insecte, en Espagne comme en France, paraît non en octobre, en novembre ou même dans la première quinzaine de décembre, mais dans les pre¬ miers jours de janvier, pour disparaître dans les derniers jours de février. A la séance de la Société entomologique du 10 février 1875, on lisait une note de M, Xambeu confirmant les assertions de M. Pellet. L’auteur de cette note déclarait avoir pris le Vesperus dans les Pyrénées orientales en 1872, du 20 janvier à la fin de février ; en 1873, des premiers jours de février à la mi mars ; en 1874, à la fin de janvier; en 1875, à partir du 29 janvier. A la même séance, M. Piochard de la Brûlerie disait avoir capturé à .Medina-Celi (Espagne centrale), dans la première semaine de LONGICORKES 567 septembre et sous une pierre, quatre individus vivants d’un Vesperus non encore déterminé, dont un mâle et trois femelles à ventre distendu par les œufs. De son côté, M. Lichtenstein avouait qu’il n’avait pas fait des observations personnelles dans les Pyrénées orientales ; mais il ajoutait qu’à Carignena (Aragon) il avait trouvé, le 25 décembre, deux femelles évidemment fécondées, puisqu’il avait obtenu l’éclosion des œufs ; et à la séance du 22 décembre, il annonçait avoir reçu de Collioure neuf exem¬ plaires pris le 8 du même mois et sur lesquels quatre femelles dans un état de gestation très-avancé, ce qui prouvait qu’elles avaient dû naître et être fécondées vers les premiers jours de décembre. Si je me suis ainsi étendu sur une question qui, au premier abord, pa¬ raît assez indifférente, c’est que le Vesperus Xatarli étant dans certaines contrées très-nuisible auxvignes, il n’est pas sans intérêt de connaître les époques de ses apparitions, parce qu’on peut alors rechercher les femelles et les détruire. Or, des faits observés il résulte pour moi ceci : que la dernière métamorphose a lieu comme il a été dit plus haut ; que dans l’Àragon, pays un peu plus chaud que le Roussillon, et sous l’influence d’une température élevée qui se produit souvent à l’automne, des Vesperus se décident à sortir de terre et ont la force de s’accoupler et de pondre ; que dans les Pyrénées orientales le fait peut avoir lieu de temps à autre, mais assez rarement pour qu’on n’ait pas à cet égard une certitude absolue ; et qu’en deçà comme au delà des Pyrénées, la sortie normale, générale n’a lieu que de janvier à mars, probablement selon le temps qu’il fait. Tout cela me paraît rationnel et je crois que là est la vérité. Je crois aussi que ces principes s’appliquent aux autres Vesperus. Voici cependant l’opinion définitive de M. Pellet exprimée dans une lettre qu’il m’a écrite le 14 juin 1877 : « La transformation de la nymphe n’a pas lieu avant octobre; l’insecte parfait reste en terre jusqu’au com¬ mencement de décembre ; il sort, mais en très-petit nombre, avant le 1 5 décembre. ; quelques accouplements ont lieu fin décembre et sont très-nombreux de fin décembre au 20 février, époque à laquelle ils diminuent, et l’insecle disparaît totalement vers le 15 mars. » M. Pellet ajoute : « Cet insecte se trouve en trop grand nombre dans les vignes de la plaine ; il est aussi très-abondant sur nos premières montagnes ; Prades, Vernet-les -Bains. Ria, Olette. Il se retrouve à Prats-de-Mollo, La Preste, 1100 mètres d’altitude et à .Mont-Louis, 1600 mètres. A ces grandes hauteurs il vit dans les racines du Hêtre, du Frêne sui’tout. » 368 LARVES 1)£ COLÉOPTÈRES Lii deuxième branche, celle des Rhagiaires, est assez bien connue. MM. Chapuis et Candèze ont, dans leur Catalogue (p. 249), décrit la larve du Rkamnusium bicolor Schr, salicis F., et celte description jointe à la figure qu'ils ont donnée des ampoules ambulatoires et du dernier segment, suffit pour faire reconnaître cette larve. De Geer et Westwood ont décrit et figuré la larve du Rhagium inqui- sitor L. dont MM. Chapuis et Candèze ont représenté les ampoules am¬ bulatoires et M. Goureau en a parlé dans son livre des Insectes nuisibles aux forêts (p. 45). Ratzeburg a donné le portrait et une courte description et dessiné la cellule nymphale de celle du R. indagator sur laquelle Léon Dufour a publié une notice dans les Annales de la Société entomologique, (1840 p. 43), en l’attribuant par erreur à Yinquüitor. J’en ai parlé moi-même en détail dans mon Histoire des insectes du Pin fSoc. Ent., 1856, p. 469). La larve du R. mordax a été décrite par Ileeger (Sitzher. Wien. Acad. IFîss., 1858 p. 104). Lelzner (Arb. Schss. Gesels., 1857, p. 119) s’est occupé de celle du R. bifasciatiim F. ; MM. Chapuis et Candèze en ont dit quelques mots et ont figuré ses ampoules ambulatoires ; M. Goureau la mentionne aussi dans son livre précité (p. 113). J’en donnerai néanmoins la description pour compléter ce qui manque aux précédentes et pour en faire le sujet de comparaisons qui ne seront pas sans utilité. Rliagium blfa^iciatiiin F. Fig. S.38-546. LARVE Long, atteignant 28 millim. Robuste, subtélraédrique, blanche, peu densément revêtue de poils fins et blanchâtres, pourvue de trois paires de pattes de médiocre longueur, plus courtes que celles de la larve du R. indagator. Tête assez saillante, marquée de chaque côté de la ligne médiane de striolcs obliques et ondulées, subsinueusement élargie d’avant en arrière, subdéprimée, beaucoup moins plate que celle de la larve précitée, fcuTu- gineuse avec le bord antérieur noir; celui-ci droit, non échancré. lOJNGICORNES 369 E'piüome trapézoïdal, transversal, d’une largeur égale au tiers de celle de la tête antérieurement, à angles antérieurs très-arrondis. Labre semi-elliptique et cilié. Mandibules noires avec la base un peu ferrugineuse, robustes, non échancrées, pointues de quelque côté qu’on les regarde, mais en biseau intérieurement, carénées le long de la face externe et telles que les indique la figure que j’en donne, avec cette observation que leur moitié antérieure est lisse et le reste, jusqu’à la base, plus élevé, inégal et comme guilloché, cette partie précédée de strioles longitudinales très-fines et très-rappro- chées. Antennes courtes, presque entièrement rétractiles, souvent à peine visi¬ bles, de quatre articles plus un article supplémentaire presque aussi long que le quatrième. Mâchoires, lèvre inférieure et palpes comme dans les larves précé¬ dentes, sauf que la partie supérieure des mâchoires est visiblement concave au côté externe, que la languette est cylindrico-conique, aussi longue que les palpes labiaux et placée non entre ceux-ci mais au dessus. Sur chaque joue, très-près de la cavité antennaire, un tubercule lisse, ovoïde ou ellipsoïdal, transversalement oblique, simulant un ocelle et en remplissant peut-être les fonctions, mais de la couleur de la tête. Prothorax un peu plus court que dans les larves dont la tète est plus enchâssée, presque lisse avec une sorte de réticulation plus visible posté¬ rieurement. Mésothorax et métathorax marqués en dessus de plis circonscrivant dps aréoles un peu réticulées et presque tuberculiformes, et ayant en des¬ sous deux séries transversales de tubercules. Abdomen de neuf segments, plus le mamelon anal qui est relativement très-petit ; les sept premiers pourvus de deux ampoules ambulatoires, la supérieure transversalement elliptique, entourée d’une enceinte de tuber¬ cules et renfermant deux séries de tubercules semblables ; l’inférieure ornée de deux arcs de tubercules opposés par leur convexité et réunis aux extrémités, avec un pli transversal au milieu. Dernier segment ayan près du bord postérieur deux épines coniques, cornées, ferrugineuses, rapprochées et verticales. Stigmates comme à l’ordinaire, la première paire plus grande et plus inférieure que les autres. Pattes ainsi qu’il a été dit plus haut. La larve du R. bifasciaUim ressemble beaucoup par sa forme aux larves Soc* UN. — T. xxiii. 24 T. XXI U. 370 LARVES DE COLÉOPTÈRES du R. inquisitor et du Rhamnusmm saizds; mais quoique sa physionomie, caractérisée par la saillie de la tête, par la longueur des pattes et surtout par le prothorax à peu près lisse, la fasse reconnaître à un œil exercé pour une larve de Rhagiiim, lorsqu’on est habitué, comme je le suis, dans la région du Pin maritime, à ne voir que celle du R. indagator, on lui trouve avec celle-ci des différences frappantes et qui consistent en ce que cette dernière a le corps bien plus déprimé, que les pattes sont plus longues, que la tête est très-plate, presque tranchante sur les bords latéraux, pres¬ que entièrement saillante, très-arrondie sur les côtés, aussi large que le prothorax ; que ses mandibules sont échancrées au sommet et que, vues de côté, elles sont non triangulaires mais subtrapézoïdales avec les tran¬ ches latérales un peu concaves et les angles de l’échancrure apicale bien saillants ; que les ampoules ambulatoires, du moins les supérieures, sont plutôt aréolées que tuberculées, avec quelques tubercules extérieurs aplatis et comme usés ; que le dernier segment est complètement inerme; qu’enfin il n’existe pas de tubercule ocelliforme. Ces différences tiennent sans doute à ce que la larve du R. indagator n’est appelée à vivre que sous les écorces des arbres récemment morts et exclusivement des couches inférieures de cette écorce même, sans jamais entamer l’aubier et moins encore pénétrer dans le bois, tandis que les autres plongent dans les couches ligneuses des souches et des troncs déjà un peu ramollis par le temps. Elles y creusent des galeries le plus souvent parallèles aux fibres et qu’elles laissent derrière elles bourrées de déjec¬ tions et de détritus, puis elles s’approchent de la surface lorsque le moment de la transformation en nymphe est venu, afin que l’insecte parfait n’ait qu’une très-faible épaisseur à ronger pour prendre son essor. Ces larves, plus spécialement lignivores, sont plus franchement tétraé¬ driques, leur tête, dont les organes doivent accomplir un travail plus pé¬ nible, est plus épaisse et plus enchâssée dans le prothorax; leur dernier segment, auxiliaire des ampoules ambulatoires, est muni de deux épines courtes et résistantes (R. bifasciatumj, ou conique et terminé par une épine courte, mais qui est plus longue dans les individus jeunes (R. inqui¬ sitor), toujours longue (Rhamnusium salicisj. Les ampoules sont, dans la première et la troisième espèce, couvertes de tubercules, mais il est vrai de dire que, dans la seconde, elles ont plus de rapports avec celles de la larve du R. indagator. D’après M. Mulsant, la larve du R. mordax, que je ne connais pas, se trouve dans les arbres feuillus, tels que le Chêne, le Châtaignier, etc., LONGICORNES 371 mais celles des R. inquisiior, indcigator et bifasciatim vivent aux dépens des Pins et des Sapins. J’étais convaincu qu’elles étaient exclusivement pa¬ rasites des bois résineux et ce n’est pas sans étonnement qu'en septembre 1858 je trouvai, à quelques lieues de Mont-de-Marsan, en dehors de la région pinicole et dans une souche pourrie de Châtaignier, une larve et une nymphe semblables à celles que j’avais déjà extraites dans les Pyré¬ nées du Pin à crochet et du Sapin, et dont la dernière me donna le R. bifasciatim. Je n’ai pas eu, il est vrai, l’occasion de renouveler cette observation. NYMPHE Elle porte sur le dos de la tête et du prothorax des séries transversales de soies rousses, raides et très-rapprochées comme des dents de peigne, et sur la face dorsale des segments de l’abdomen trois séries de spinules cornées et ferrugineuses, une très-près du bord postérieur, une autre plus antérieure, très-largement interrompue et une autre au milieu ; les plus longues sont celles du bord postérieur, lequel est en outre cilié de fines soies roussâtres. Le dernier segment est terminé par une longue épine dirigée en bas. La seconde famille des Lepturides, celle des Lepturiens, se décompose en deux branches, les Toxotaires et les Lepturaires. Les Toxotaires se divisent en deux rameaux, les Toxotates, comprenant les genres Oxymirus et Toxotus, et les Pachytates, embrassant les genres Pachyta, Carilia, Acmæops et Judolia. On ne connaît rien, que je sache, sur les métamor¬ phoses des insectes de cette branche. Je vais décrire les larves de V Oxy¬ mirus cursor et de Y Acmæops collaris. OxyiuiruM (Ceraiiibjx) ciirsor L. Fig. Ü47-549. LARVE Long. 40 millim. Semblable à la larve du Rkagium bifasciatum à la¬ quelle elle se rapporte par la forme générale, la saillie de la tête, la 372 LARVES DE COLÉOPTÈRES Structure de presque tous les organes de la bouche, la présence de deux tubercules ocelliformes, l’existence de six pattes de longueur médiocre et assez grêles. Elle en diffère par les caractères suivants : Épistome à angles antérieurs moins arrondis, bord antérieur de la tête un peu sinueux, devant du front ponctué. Mandibules pointues, de quelque côté qu’on les regarde, mais, vues de profil, ayant leur tranche supérieure plus convexe et même subanguleuse- ment arrondie. Antennes bien saillantes, assez longues, de quatre articles, le premier long et en cône tronqué, le second de plus de moitié plus court, un petit peu renflé au sommet, le troisième plus long que le précédent, cylindrique, le quatrième court et grêle. Article supplémentaire presque invisible. Prolhorax marqué antérieurement d’une bande transversale roussâtre, et sur sa moitié antérieure, de très-fines rides transversales aussi, entre¬ mêlées de points, les uns petits et ronds, les autres gros et souvent trans¬ verses; la moitié postérieure, celle qui est limitée par les parenthèses, couverte d’assez fortes rides ondulées dans toutes les directions, avec quelques gros points. Mésothorax et métathorax simplement mats en dessus et paraissant à une forte loupe très-finement et très-densement chagrinés. Abdomen à ampoules ambulatoires dorsales marquées d’un pli médian et d’autres plis moins sensibles à droite et à gauche, ayant une bande transversale de tubercules qui se dilate en arrière près du pli médian. Ces tubercules sont la plupart longitudinalement ou obliquement elliptiques, serrés, très-peu élevés, comme usés et luisants ; le reste de la surface de l’ampoule est mat et très -finement chagriné. Les ampoules ventrales, semblables aux dorsales, sont ornées d’une bande transversale de tuber¬ cules pareils à ceux dont il vient d’être parlé , mais un peu plus apparents et plus franchement elliptiques. Le mésosternum et le métaster- num ont une bande semblable, mais un peu moins large. Le neuvième segment de l’abdomen est normal et complètement inerme. Cette larve m’a été envoyée sans nom par M. Valéry Mayet qui l’avait trouvée dans les Alpes, dans un Cerisier pourri. Son examen m’a conduit sur le champ à la classer dans les Lepturides, car il est impossible de la mettre ailleurs ; mais à quel genre appartenait-elle ? La forme et la structure des mandibules la portait vers les Rhagium, et il n’était pas interdit de penser que c’était la larve du R. mordax, la seule de ce genre que je ne connaisse pas ; mais cependant la convexité plus grande et lONGICORNES 373 presque anguleuse de la tranche supérieure de ses mandibules, vues de côté, convexité qui les rapproche de la troncature très-oblique de celles des larves de Lepturiens, m’invitait à la placer dans ce groupe, ou de la considérer comme intermédiaire entre les Rhagiiim et les Leptura. J’ai penché pour les Lepturiens par ces autres considérations que les antennes sont assez saillantes, que leur article supplémentaire est presque invisible et que les granulations des ampoules ambulatoires sont différentes de celles des larves de Rhagium que je connais. Mais une fois dans les Lep¬ turiens, à quel genre fallait-il s’arrêter ? Ce n’était ni aux Leptura ni aux Strangalia, elles, dimensions de la larve excluaient les autres genres petits ou moyens. Je n’ai pu songer qu’aux Toxotus, et j’ai choisi VOxymirus cursor, à cause de la taille de la larve et de sa provenance. Aemæops (liCptara) collarls L. Fig. 550-553. LARVE Long. 10-12 millim. Hexapode, très-sensiblement déprimée, d’un bru¬ nâtre sale et livide plus foncé latéralement, et à peu près parallèle avec les côtés des segments anguleusement arrondis. Tète Irès-aplatie, très-transversale, mais presque entièrement libre, cornée, d’un ferrugineux luisant, avec la partie antérieure un peu plus foncée, munie de quelques poils roussâtres de diverses grandeurs, arqués en avant. Bord antérieur droit ; tout à fait sur ce bord, vis à vis l’épi- stome, deux très-petits points enfoncés ; front marqué de huit fossettes dont quatre antérieures un peu plus grandes disposées en arc transversal, et quatre un peu plus en arrière, un peu plus écartées, presque en ligne droite ; ruguleux entre ces fossettes et les côtés qui sont anguleux. EpiUome transversal, un peu plus large que le tiers antérieur de la tête. Labre transversal aussi, d’un testacé jaunâtre comme l’épistorae, cilié de soies dorées. Mandibules courtes, médiocrement robustes, ne dépassant pas le labre, ferrugineuses avec l'extrémité plus foncée, plus lisse et plus luisante. Vues en dessus, elles sont échancrées à l’extrémité ; vues de côté, elles sont 374 LARVES DE COLÉOPTÈRES tronquées obliquement. Dessous de la tête formé presque entièrement par une plaque cornée, ferrugineuse, luisante, marquée de trois lignes longitudinales, une médiane blanchâtre par transparence, les deux autres d'un brun ferrugineux; subruguleuse entre ces dernières lignes et les côtés. Bord antérieur un peu échancré entre ces mêmes lignes. C’est dans cet espace restreint que sont logés les autres organes de la bouche, c’est-à-dire les mâchoires avec leur lobe cilié et les palpes maxillaires de trois articles à peu près égaux, le menton, la lèvre infé¬ rieure surmontée de deux palpes labiaux de deux articles égaux. Tous ces organes sont ferrugineux, avec le menton, la lèvre inférieure et les articulations des palpes plus clairs. Ils sont aussi très-courts, cependant les palpes maxillaires débordent un peu les mandibules fermées. Antennes insérées près des angles antérieurs de la tête à une certaine distance des mandibules, extrêmement courtes, presque entièrement logées dans la tête, et dans leur plus grande extension, même sur la larve vivante et faisant effort pour échapper aux doigts qui la serrent, ne montrant que trois articles dont les deux premiers presque moniliformes, le troisième grêle et accompagné d’un article supplémentaire placé dessous et à peine visible. Sur chaque joue, très-près de la base de l’antenne, trois oceZ^cs luisants, noirs ou d’un brun ferrugineux, en ligne très-oblique, le plus antérieur un peu plus petit. Ces ocelles sont saillants et lorsqu’on observe la larve ver¬ ticalement en dessus ou en dessous, on les voit sous la forme de granules formant une sorte de crénelure près de l’angle antérieur de la tête. Sen¬ siblement en arrière, on aperçoit deux autres granules moins saillants mais plus écartés, plus grands et testacés ; l’un est placé vis à vis le der¬ nier de la série antérieure, l’autre plus vers le front. Il y aurait donc cinq ocelles de chaque côté. Prothorax un peu plus large que la tête, pas guère plus long qu’elle, subanguleux latéralement et hérissé de quelques poils d’un testacé jaun⬠tre ; de la couleur du reste du corps avec une lisière antérieure et les côtés bruns ; égal et très-finement réticulé sur toute sa surface dorsale, sans aucune trace des plis en parenthèse que montrent les autres larves de Longicorne. En dessous, ce segment est lisse avec une très-fine réticu¬ lation près des côtés, et il est marqué d’un pli transversal assez profond près du bord postérieur. Mésothorax et métathorax très-courts, pas aussi longs, pris ensemble, que le prothorax, très-finement et subruguleusement réticulés en dessus. LONGICORNES 375 En dessous, ces deux segments sont marqués d’un pli transversal et pres¬ que entièrement couverts d’aspérités d’une excessive finesse. Le méta- sternum est muni en outre de deux séries transversales et interrompues au milieu de granules ovales contigus. Les côtés de ces mêmes segments saillissent anguleusement en un mamelon non rétractile surmonté de longs poils d’un testacé jaunâtre et d’autres plus courts. Abdomen de neuf segments, les sept premiers très-finement réticulés en dessus et munis, sur ce qui constitue dans les autres larves les ampoules ambulatoires, mais qui ne mérite pas ici ce nom, parce que ces parties ne sont ni saillantes ni sensiblement dilatables, munis, disons-nous, de gra¬ nules disposés en quatre séries transversales un peu confuses. Sur la face ventrale de ces segments les ampoules sont mieux marquées, elles sont couvertes de très-fines aspérités et portent en outre deux lignes transver¬ sales et interrompues de granules comme ceux du métasternum, mais sensiblement plus grands. Ils sont disposés sur chaque arceau ventral sous la forme de deux ovales très-allongés et transversaux. Les côtés de ces segments sont encore plus anguleux que les segments thoraciques et comme eux hérissés de poils longs et courts assez épais. Huitième seg¬ ment sans granules, finement ridé, anguleux près des angles postérieurs. Neuvième ou dernier segment plus long que les autres, semi-elliptique avec une sinuosité de chaque côté près de l’extrémité, ruguleusemeut ridé, marqué de deux sillons depuis la base jusque vers le milieu et d’une fossette allongée près des côtés ; cilié de longs poils. Mamelon anal trilobé, situé non à la suite de ce segment, mais dessous, assez près de l’extrémité. Stigmates très-apparents, latéro-dorsaux, c’est-à-dire un peu visibles lorsqu’on regarde la larve perpendiculairement en dessus, à péritrème ferrugineux et circulaire, au nombre de neuf paires, la première, à peine plus grande et plus inférieure que les autres, très-près du bord antérieur du mésolhorax, les autres au tiers antérieur des huit premiers segments abdominaux. Pattes assez longues mais grêles, débordant très-sensiblement le corps, de cinq pièces comme à l’ordinaire. Hanches et trochanters blanchâtres et membraneux avec l’articulation tcslacée ; cuisses et tibias d’égale lon¬ gueur, testacés, subcornés, terminés par deux poils assez fins ; ongles assez longs, acérés, ayant en dessous à la base une dilatation surmontée d’une petite soie. La première fois que je trouvai cette larve, au commencement d’octo- 376 LATIVES DE COLÉOPTÈRES bre 1872, Je fus loin de me douter qu’elle appartînt à un Longicorne, car elle avait une forme, une couleur, des habitudes, une manière de vivre très-différentes de celles des larves de cette famille qui m’étaient connues. Celte première capture me donna le vif désir d’en faire d’autres, et mes recherches assidues me procurèrent plusieurs individus que je trouvai tous sous l’écorce à demi soulevée d’échalas de Châtaignier mis en place depuis deux ans au moins, et qui avaient déjà nourri diverses autres larves, notamment celles des Callidium alni, Exocentrus adsyersus et Léiopiis nebulosus. Je sciai quelques-uns des échalas sur lesquels j’avais constaté la présence d’une, quelquefois de deux et même de trois ou quatre de ces larves, et j’emportai les tronçons après avoir recommandé à mes vignerons de ne pas enlever, comme ils le font souvent pendant l’hiver, la peau des vieux échalas. J’espérais, en effet, si l’éducation que je me proposais de faire chez moi ne réussissait pas, trouver au prin¬ temps, sur les échalas restés dans les vignes, la nymphe ou l’insecte provenant de cette larve qui excitait si vivement mon intérêt. J’installai mes tronçons d’échalas sur le toit d’une décharge de ma maison, pour qu’ils y passassent l’hiver dans des conditions normales. Au commencement d’avril 1873, quelques jours avant d’aller à ma campagne, je voulus les visiter ; je soulevai les écorces avec précaution, mais j’eus beau chercher, mes morceaux de bois n’avaient plus une seule larve ni sous l’écorce ni dans l’aubier. Cette déception me surprit et me contraria vivement. J’espérais me dédommager dans mes vignes, mais j’écorçai en vain des centaines d’échalas, je ne trouvai absolument rien de ce que je cherchais. Cet insuccès ne fit que m’intriguer davantage. Je pris bien, de çà delà, sur les vignes, sur les échalas, sur les fleurs, quelques Acmœops collaris, mais l’idée ne me vint même pas que cet insecte pouvait me donner la solution du problème. Le mois de septembre venu, je me promis de consacrer bien des mo¬ ments de ma villégiature à rechercher ou à préparer cette solution. Je commençai par m’approvisionner de quelques tronçons d’échalas dans les conditions voulues, puis je me mis en quête de larves. J’emprisonnais isolément dans des cornets de papier celles que je trouvais, et rentré chez moi, je les déposais une à une sur mes fragments d’échalas où elles ne tardaient pas à disparaître sous l’écorce. Je me mis ainsi en possession d’un certain nombre de ces bestioles. Mais ce qui m’était arrivé le printemps précédent m’avait fait soup¬ çonner que ces larves se transformaient sous terre. Pour m’en assurer, je LONGICORWES 377 plaçai mes tronçons d’échalas dans un grand vase à parois lisses, et presque tous les matins je visitai ce vase. Vers la mi-octobre je trouvai au fond une larve. Je la plaçai dans une boîte de fer-blanc à moitié pleine de terre, et tout aussitôt elle se mit à fouir avec la tête, si bien que, peu d’instants après, elle s’était enterrée. Ce fait, qui se renouvela plusieurs fois pendant mon séjour à la campagne, m’éloignait de plus en plus de l’idée d’une larve de Longicorne. Lorsque, le 10 novembre 1873, je rentrai en ville, il restait encore des larves sous les écorces ; j’emportai donc mon petit fagot, et dans le cou¬ rant du mois il me rendit le reste de ses habitants que j’installai, comme les autres, dans des boîtes ou des verres à moitié remplis de terre que j’eus soin de maintenir légèrement humide. Les verres ayant été tenus à l’obscurité, je constatai que deux de mes larves s’étaient établies contre les parois, ce qui me faisait espérer de voir plus tard la nymphe. Cet espoir ne fut pas déçu; au commencement d’avril 1874, une nymphe m’apparut, et deux jours après une seconde. N’y tenant plus, je renversai le verre; quatre nymphes s’offrirent à mes yeux d’autant plus ébahis qu’elles appartenaient évidemment à un Longicorne, et ne pouvant les rapporter qu’à une Pac/iyfa, j’en conclus que YAcmæops collaris m’avait joué le mauvais tour de dérouter ma vieille expérience. C’est ce dont me convainquit, peu de jours après, l’éclosion de plusieurs individus de celte espèce. Qu’il me soit permis maintenant de défendre jusqu’à un certain point mon honneur scientifique et d’expliquer pourquoi ce que j’ai appelé, sans prétention aucune, ma vieille expérience, a été mis en défaut. La larve dont il s’agit, par la dépression de son corps et par sa couleur d’un brun terne et livide, s’éloigne de toutes les larves de Longicornes qui me sont connues. La tête, très- aplatie et presque tranchante sur les côtés, a quelques rapports avec celle des larves de Grammoptera et surtout de Ehagiuni indagator, mais elle est encore plus plate et sensiblement plus saillante. On a vu, en outre, qu’elle est douée de dix ocelles. Le corps, dépourvu d’ampoules proprement dites, est den¬ telé le long des flancs par la dilatation latérale et conique de chaque seg¬ ment, et les poils qui le revêtent sont longs et assez épais. Enfin, le ma¬ melon anal, au lieu d’être à la suite du dernier segment, se trouve placé dessous. Tous ces caractères de conformation extérieure semblent repous¬ ser son classement dans la famille des Longicornes. Ses allures et ses mœurs s’y opposent aussi. Grâce à la position du 378 LARVES DE COLEOPTERES mamelon anal, secondé par les pattes et par les aspérités des ampoules ventrales, elle peut cheminer sur un plan vertical assez lisse, elle peut grimper le long d’une planche rabotée, d’une feuille de papier, d’un verre humide, ce que ne saurait faire aucune autre larve de la même famille. Sa démarche et ses mouvements sont très-lents, mais si on la met sur le dos, la souplesse de son corps lui permet de se relever avec une grande facilité. Sur les deux points d’appui de la tête et du dernier segment, elle se dresse en arc, retombe sur le flanc et en s’allongeant se remet sur ses pieds. Elle vit, il est vrai, sous les écorces, mais il lui faut des écorces déjà un peu soulevées par l’action du temps ou par celle d’autres larves qui l’ont précédée. Loin de ronger, pour se nourrir, ces écorces ou le bois, elle s’alimente des déjections des larves antérieures, ou même se contente de racler cette sorte de pellicule que le temps a formée à la surface de l’aubier, si bien qu’il est très-difficile de trouver les traces de ses érosions. Enfin, pour agir en tout autrement que les autres, après son complet développement qui exige une période d’environ six mois, elle quitte les lieux où elle a vécu pour se laisser tomber à terre, s’y enfoncer, y passer l’hiver et y subir ses métamorphoses au commencement du printemps suivant. A toutes ces causes d’hésitation pour la détermination de cette larve est venue s’en joindre une autre. J’avais reçu dans le temps de mon ami M. Candèze, comme appartenant au Thymalus limbatus, deux individus d’une larve en tout semblable à celle dont je m’occupe et qui, restée dans mes souvenirs, se trouvait aussi dans ma collection. Cette larve différant sensiblement de la véritable larve du Thymalus, décrite et figurée par MM. Chapuis et Candèze dans leur Catalogue, j'écrivis à ce dernier savant pour avoir des explications que, vu le temps écoulé, il ne put me donner; mais le nom sous lequel il me l’avait envoyée avait fixé dans mon esprit l’opinion qu’elle pouvait bien appartenir à un genre du groupe des Pel- tides ou d’un groupe voisin, et l’on sait l’empire qu’exerce une idée pré¬ conçue. J’ose espérer que toutes ces circonstances atténuantes me feront par¬ donner l’incertitude dans laquelle j’ai vécu plus de deux ans au sujet de la larve de VAcmæops; et maintenant que je sais à quoi m’en tenir sur son compte, je dirai que, malgré les disparates qu’elle présente, la tribu des Longicornes n’a pas le droit de la repousser. La forme de ses mandi¬ bules et de tous les autres organes de la bouche, et surtout les granules symétriquement disposés qui couvrent la place ordinaire des ampoules lONGICORNES 379 ambulatoires, peuvent a priori motiver son admission dans cette tribu. Plusieurs caractères et notamment la saillie de la tête et la longueur des pattes la conduisent dans la famille des Lepturiens; mais si je ne me suis pas trompé dans la détermination de la larve de VOxyminis cnrsor, qui en diffère tant; si en outre les autres larves dePachytates ressemblent à celle dont il s’agit ici, je serais disposé à les placer plutôt à côté de celles des Grammoptérates qu'à la suite de celles des Toxotates. Je ne dois pas oublier de faire connaître la nymphe qu’on a bien le droit de s’étonner de voir sortir si épaisse et si dodue d’une larve si plate et si maigre. NYMPHE Des poils roussâtres sur le front et sur le vertex, arqués en avant, d’autres en forme de longs cils autour du prothorax et quelques-uns en série transversale sur le milieu ; des poils semblables dirigés en arrière et en série tranversale vers le tiers postérieur de chacun des segments de l’abdomen ; dernier segment inerme et simplement velu ; enfin quelques poils sur chaque genou et un sur le dernier article des tarses. Par l’absence de toute spinule, cette nymphe se rapproche plus des nymphes de Grammoptera que de celles des autres Lepturiens. Les Lepturaires ont deux rameaux, les Lepturates, avec les genres Strangalia, Leptura, Vadonia et Anoplodera, et les Grammoptérates, où figurent les genres Pidonia, Cortodera et Grammoptera. Westwüod./nirod. t. I, p. 369, a dit quelques mots et donné une figure de la Strangalia elongata Rossi qui doit être la maculata Poda, armata Herbst. Quoi qu’il en soit, MM. Chapuis et Candèze, dans leur Catalogue (p. 250, pl. VIII), ont donné le signalement elle portrait de celte dernière, dont les ampoules ambulatoires sont granulées et les antennes de quatre articles et non de trois. J’ai publié, dans les Annales des Sciences naturelles (1840, p. 90), la larve et la nymphe de la S. aurulenta F., commune dans les vieilles sou¬ ches d’ Aulne et de Saule. Le prothorax est ruguleux postérieurement, les pattes sont assez longues, les ampoules supérieures ont cinq rangs de . 380 LARVES I)E COLÉOPTÈRES granules, sauf celles du septième segment qui, comme les inférieures, n’en ont que deux rangs. La nymphe est spinuleuse, mais moins que celle des Rhagium. L’histoire des métamorphoses de la Leptura testacea L. figure dans mon travail sur les Insectes du Pin fSoc. Ent. 1856, p. 504). Elle ressemble entièrement à la précédente. La nymphe est également spinuleuse, mais les spinules sont très-petites. M. Bond (Entom. Mag. 1838, p. 212), a fait connaître la larve et la nymphe de laL. scutellata F. Les premiers états de la Grammoptera ruflcornis F. ont fait l’objet d’une notice que j’ai publiée dans les Annales de la Société entomologique (1847, p. 551). Je suis en mesure d'ajouter les espèces suivantes : Stransalia (lieptnra) attenuata L. Fig. 556-562. LARVE Long. 14-15 millim. D’un blanc un peu couleur de chair, subtétraé¬ drique, relativement peu épaisse antérieurement, peu densement revêtue de poils blanchâtres et pourvue de trois paires de pattes assez longues, étalées, dépassant un peu le corps et hérissées de quelques soies. Tête saillante en dehors du prothorax d’une longueur égale aux deux cinquièmes de sa largeur, marquée de quelques points sur le front, s’élar¬ gissant en s’arrondissant d’avant en arrière, déprimée, lisse, rousse, avec le bord antérieur ferrugineux ; celui-ci droit avec une dépression vis-à- vis les mandibules et une échancrure pour loger les antennes. Épistome transversal, d’une largeur égale au moins au tiers de la lar¬ geur antérieure de la tête, un peu arrondi au bord antérieur. Labre semi-elliptique et frangé de petits poils roussâtres. Mandibules assez longues, noires, avec la base un peu ferrugineuse ; vues en dessus, planes, pointues, à tranche interne concave ; vues de côté, très-obliquement tronquées à l’extrémité, à tranche supérieure subcon¬ vexe et tranche inférieure concave, et le dos obtusément subcaréné. Mâchoires, lèvre inférieure et palpes comme dans les larves de Saper- daires. sauf que les mâchoires sont un petit peu inclinées en dedans. lONGICORWES 381 Antennes rétractiles, ordinairement très-peu saillantes et formées de quatre articles très-courts, dont le dernier est surmonté de trois très-pe¬ tites soies et accompagné d’un article supplémentaire presque invisible et tuberculiforme. Sur chaque joue, près de la cavité antennaire, le plus souvent deux points noirs placés l’un sous l’autre sur une ligne un peu oblique et simu¬ lant des ocelles, mais plus exactement et constamment un tubercule lisse, transversalement et un peu obliquement ovale. Prothorax aussi grand que les trois segments suivants réunis, antérieu¬ rement plus large que la tête, un peu plus étroit en arrière qu’en avant, lisse, sauf sur un assez grand espace postérieur transversalement triangu¬ laire, qui est ruguleusement et finement subréticulé. Mésothorax et métaihorax munis, en dessous seulement, d’un pli trans¬ versal séparant deux rangs de tubercules, et en dessus ayant leur surface un peu plissée, en grande partie mate et comme alutacée, avec une dé¬ pression au milieu. Abdomen de neuf segments plus le mamelon anal qui est relativement petit. Les sept premiers munis, tant sur le dos que sur la face ventrale, d’une ampoule ambulatoire, la supérieure transversalement elliptique, en¬ tourée d’une chaîne de petits granules enfermant deux séries parallèles et un peu arquées de granules semblables, sauf sur le septième segment qui n’a qu’une série interne ; l’inférieure en forme de bande transversale rétrécie au milieu, ayant deux séries de granules séparées par un pli. Les deux derniers segments pourvues d’un bourrelet latéral. Mamelon anal trilobé. Stigmates au nombre de neuf paires, la première, plus grande et plus inférieure que les autres, très-près du bord antérieur du mésothorax, les autres vers le milieu des huit premiers segments abdominaux. Pattes comme il a été dit ci-dessus et de cinq pièces, ongle compris. J’ai observé cette larve dans de vieux pieux de Châtaignier dépourvus d’écorce et dont le bois était altéré par la vétusté. Elle se développe dans l'intérieur des couches ligneuses où elle creuse une galerie longitudinale qu’elle dirige vers la surface aux approches de la métamorphose. Je n’ai pas précisément constaté ses dernières évolutions, mais comme elle appartient, sans le moindre doute, à un Lepturien, et que le seul in¬ secte de cette famille qui se trouve sur les échalas de Châtaignier est, indépendamment de VAcmæops collaris, le Strangalia attenuata, je crois pouvoir en toute sécurité l’attribuer à celte espèce. 382 LARVES DE COLÉOPTÈRES Leptura cincta Gyll. Fig. S63-564. LARVE Long. 15-25 millim. Semblable à la précédente et hexapode comme elle. Tête également saillante et de même couleur, s’élargissant aussi d’avant en arrière et marquée extérieurement de quelques points. Bord antérieur droit, avec une dépression et comme une échancrure vis à vis les mandi¬ bules, avant les antennes. Largeur de Yépistome dépassant le tiers de la largeur antérieure de la tète. Labre semi-elliptique, frangé de poils roux. Mandibules assez longues, noires, pointues quand on les observe en dessus, avec le bord externe convexe et la tranche interne concave, et quand on les examine de côté, très-obliquement tronquées avec les tranches latérales sinueusement concaves, mais l’inférieure bien plus que l’autre ; bombées à leur partie antérieure, transversalement subdéprimées vers le tiers de leur longueur et dans cette dépression mates et très-finement striolées ; guillochées et caverneuses vers la base. Mâchoires un peu obliques, languette charnue et velue, ne dépassant guère le premier article des palpes labiaux. Antennes assez courtes, en très-grande partie rétractiles, de quatre articles dont le second visiblement plus court que le premier et le troisième ; article supplémentaire beaucoup plus grêle et de moitié moins long que le quatrième qui est terminé par trois soies très -courtes. Près de leur base et dans une sorte de fossette transversale, un tuber¬ cule elliptique très-lisse et de couleur testacée, ayant toutes les apparences d’un ocelle. Prothorax marqué antérieurement de quelques gros points et postérieu¬ rement de rides très-sinueuses. Mésothorax et métathorax ayant quelques plis en dessus, avec un espace transversal et mat, plissé aussi et chagriné. Abdomen àQ neuf segments ; ampoules ambulatoires supérieures munies LONGICORNES 383 de granules formant deux ellipses concentriques, sauf sur le septième seg¬ ment où elles n’en forment qu’une seule. Indépendamment de ces deux ellipses concentriques il y a, un peu en avant de l’ellipse la plus externe, un rang plus ou moins régulier de granules. Sur les ampoules inférieures les granules sont disposés aussi en ellipses, mais la ligne supérieure en a deux rangs de grandeur ordinairement inégale et un peu confus, à l’excep¬ tion du mésosternum et du métasternum où l’ellipse est simple. Huitième et neuvième segments lisses avec un bourrelet latéral. Mamelon anal trilobé. Stigmates comme dans la larve précédente. Pattes de même. La larve de la L. cincta ressemble beaucoup à celle de la Strangalia attenuata et plus encore, à cause de sa taille, à celle de la Leptura testacea. Cette dernière aime à vivre avec celles de VErgates et du Criocephalus, et aussi après elles, dans les souches et les troncs de Pins morts depuis un certain temps, et on les y rencontre même lorsque le bois est en partie décomposé et arrivé à l’état spongieux. J’ai trouvé celle dont il s’agit main¬ tenant dans les Pyrénées, avec les larves des Rhagium inqiiüitor et bifas- ciatum, dans des troncs de Sapin dont la mort devait remonter à deux ou trois ans. Elle creuse dans l’épaisseur de l’aubier une galerie longitu¬ dinale qui, derrière elle, demeure encombrée de détritus assez grossiers et de déjections et qu’elle dirige obliquement jusque près de la surface avant de se transformer en nymphe. Cette nymphe m’est inconnue. lieptura ruflpennis Muts. LARVE Long. 20-25 millim. Très-semblable à la précédente. Elle a sur le front des points plus forts et plus nombreux; le mésothorax et le métathorax sont en dessus irrégulièrement striés en long ; les ampoules ambulatoires dorsales n’ont que quatre rangs de granules ; quelquefois cependant on voit sur certaines deux ou quatre granules un peu en avant de la série antérieure. Je tiens celte larve de M. Bauduer qui l’a trouvée dans du bois pourris¬ sant de Chêne-liége. LARVES DE COLÉOPTÈRES 38 i Qrammoptera (licptura) ustulata Schallbr, prœusta Fab. Fig. S6S-S73. LARVE Long. 9 millim. Subtélraédrique avec la partie postérieure visiblement déprimée, blanche, ayant des poils blanchâtres très-clair-semés, visibles principalement sur les côtés des segments, plus nombreux aux deux extré¬ mités du corps, et pourvue de trois paires de pattes assez longues, étalées, débordant un peu le corps, hérissées de quelques poils et de cinq articles y compris un ongle roussâtre ; hanche épaisse, conique, trochanter court, cuisse environ deux fois aussi longue, tibia de la longueur des deux pré¬ cédents articles réunis. Tête plate, saillante d’une longueur égale à la moitié environ de sa lar¬ geur antérieure, très-mince sur les côtés qui sont arrondis, subcornée, rousse avec la moitié antérieure un peu plus foncée ; bord antérieur droit ou à peine échancré, un peu concave vis-à-vis les mandibules, marqué au milieu de deux petites fossettes arrondies et de deux autres oblongues plus en arrière en regard des mandibules, Êpistome très-largement transversal. Labre semi-elliptique et cilié. Mandibules assez longues, noires avec la base un peu ferrugineuse, con¬ formées, ainsi que les mâchoires, la lèvre inférieure et les palpes, comme dans les autres larves de la famille, sauf que la languette est subtronquée à l’extrémité. Antennes très courtes, ordinairement cachées presque en entier dans la tête, de quatre articles mais n’en laissant guère voir, dans leur plus grande extension, que trois dont le premier très-grêle et accompagné d’un article supplémentaire fort difficile à apercevoir. Sur chaque joue, très-près de la cavité antennaire, deux et le plus sou¬ vent trois points noirs en arc transversal, placés sur autant de tubercules lisses et ocelliformes. Prothorax pas tout à fait aussi grand que les trois segments suivants pris ensemble, lisse ou à peine ridé postérieurement, paraissant roussâtre en avant parce que la partie postérieure de la tête, qui est rousse, se montre à travers la transparence des tissus. lONGICORNES 385 Mésothorax et métathorax plissés et partiellement alutacês en dessus, et en dessous marqués d’un pli transversal séparant deux séries de gra¬ nules. Adomen de neuf segments, plus le mamelon anal ordinaire; les sept pre¬ miers pourvus en dessus et en dessous d’une ampoule ambulatoire un peu déprimée au milieu; ampoules dorsales entourées d'une ellipse de gra¬ nules très-petits et irréguliers, enfermant trois séries transversales de gra¬ nules plus gros et arrondis ; ampoule du septième segment semblable aux précédentes; ampoules ventrales ornées de deux arcs de granules. Les deux derniers segments lisses, munis du bourrelet latéral ordinaire. Mamelon anal trilobé. Stigmates comme dans les deux larves précédentes. Pattes comme il a été dit plus haut. La larve de la G. nslidata vit dans les menues branches du Châtaignier et du Chêne. Contrairement à ce qu’on observe pour les larves de Leptiira qui aiment les bois un peu vieux et qui plongent dès leur naissance dans les couches ligneuses, elle se trouve presque exclusivement dans les branches assez récemment mortes, et en outre la plus grande partie de son existence se passe sous l’écorce où elle creuse , en entamant un peu l’aubier, une galerie large, sinueuse, irrégulière qui demeure encombrée de déjections et de détritus. Aux approches de la métamorphose elle pénètre dans le bois pour préparer à la future nymphe un abri où elle puisse jouir du calme et de la sécurité, et qui consiste en une cellule oblique et un peu arquée. NYMPHE Elle se fait remarquer par des soies roussâtres, disposées assez symétri¬ quement sur l’épistome, le front, le thorax ; celles de la tête et du bord postérieur du prothorax sont dirigées en avant; on en voit aussi quelques- unes sur les pattes, sur les segments abdominaux, tant en dessus qu’en dessous, et près du bord postérieur existe une série de soies semblables et qui, en allant du milieu vers les côtés, so.nt uniques et doubles alter¬ nativement. Les deux derniers segments ont moins de ces soies, mais ils sont hérissés de poils longs et très-fins. Le dernier est terminé par deux pointes déliées, subcornées, roussâtres et un peu relevées en crochet. L’insecte parfait naît en mai et juin. BOO. LINN, — T. XXni. 25 386 LARVES DE COLÉOPTÈRES Graminoptera (Leptura) aiialis Panz. Sa larve vit dans les mêmes essences et dans les mêmes conditions que la précédente. Comme elle n’en diffère en rien et qu’il en est de même de la nymphe, je me borne A mentionner le fait. Les auteurs que j’ai pu consulter ont placé les Rhagiens et les Leptu- riens dans le même grand groupe ou dans des familles contiguës, et la struc¬ ture des larves justifie cette réunion ou ce rapprochement. Saillie de la tête, longueur et forme des mandibules, brièveté et rétractilité des antennes, longueur des pattes, granules des ampoules ambulatoires, tout cela forme un ensemble assez homogène. Je m’abstiendrai de me prononcer sur le point de savoir si, comme l’admettent MM. Mulsant et Fairmaire, ce groupe doit être renvoyé tout à fait à la fin des Longicornes, ou si, comme le veut Lacordaire, on doit le placer beaucoup plus haut et dans la section B des Cérambycides ; je me borne à dire, laissant juges de la question les monographes et les classificateurs, que les larves paraissent se rapprocher plus de celles des Cérambycides que de celles des Saperdides. Le groupe des Lepturides a été divisé par M. Mulsant, comme je l’ai dit plus haut, en deux familles, les Rhagiens et les Lepturiens. La configura¬ tion des larves confirme cette division. Celles des Rhagiens, en effet, se distinguent par un moindre nombre de granules sur les ampoules dorsales et par la forme du dernier segment, toutes réserves maintenues pour celle du Rhagium indagalor qui a son dernier segment normal et la tête très -large et très-aplatie. M. Mulsant a jugé à propos de diviser la branche des Lepturaires en deux rameaux, les Lepturates et les Grammoptérates. M. Fairmaire, tout en conservant le genre Grammoptera, l’a compris, avec les autres genres voisins, dans la famille des Lepturites, mais Lacordaire repousse les genres établis par ses devanciers comme démembrements de l’anciengenre Leptiira de Linné, et n’accepte que ce dernier, sauf une exception qu’il fait pour la Strangalia attenuata. Je pense quant à moi que les larves connues de certaines espèces de Strangalia des auteurs et des catalogues commandent LONGICORNES 387 la réunion de ces espèces aux Leptura. Les larves des Vadonia, Anoplodera etc., lorsqu’elles auront été signalées, nous diront ce qu’il faut penser de la légitimité de ces genres, mais je ne puis me dispenser de réclamer en faveur des Grammoptera. Leurs larves sont trës-reconnaissables à la dé¬ pression de leur corps et à l’aplatissement de leur tête, et se distinguent aussi, au point de vue biologique, par l’habitude qu’elles ont de vivre sous l’écorce avant de pénétrer dans les couches ligneuses. Elles paraissent en outre préférer le menu bois et des branches plus récemment mortes et bien moins avancées dans leur décomposition. Les larves des Longicornes passent pour avoir une structure très-uniforme et l’on est convaincu qu’il ne faut que bien peu d’expérience pour distin¬ guer une larve de cette tribu. Cela est vrai, sans doute, et quelques excep¬ tions ne me feront pas renoncer à ce principe, car la généralité des faits lui donne ce caractère, à ce principe, dis-je, que généralement les larves d’une même famille sont entre elles comme les insectes parfaits ; mais pourtant la nature, qui se joue des formes, s’est permis une exception en ce qui concerne les larves d’ Agapanthia, une autre plus frappante encore pour celles des Vesperus et une autre non moins étrange pour celle d’un Acmæops, sans compter les dérogations que ferait constater l’étude des larves exotiques. C’est, du reste, ainsi que les choses se passent pour les familles même les plus naturelles dont plusieurs présentent non-seulement des causes d’indécision sur la limite qui sépare ces familles de leurs voisines, mais en outre des anomalies entre deux subdivisions contiguës, deux genres très-rapprochés, deux espèces d’un même genre. Les larves des Dyschirius, des Bembidiurriy des Carabus ne se ressemblent guère, et celles des Dromius s’éloignent bien peu de celles de certains Staphylinides. Dans les Staphy- linides il y a des larves qu’on dirait être de Histérides ou de Nitidulaires. Celles des Trachys semblent n’avoir aucun rapport avec les autres larves de Buprestides ; celles de Carida jurent à côté de celles de Hallomenus ; celles d'Anaspis h la suite de celles de Morddla, et nous avons vu qu’une larve de Mordellistena diffère visiblement de ses congénères. On a de la peine à croire que les larves mineuses d’Orchestes et de Ramphus soient de Curculionides, et beaucoup de larves de cette tribu ne peuvent se dis¬ tinguer de celles des Scolylides. 388 LARVES DE COLEOPTERES Quoi qu’il eu soit, les larves desLoiigicornes, prises dans leur ensemble, sont charnues, épaisses, trapues, lourdes, finement velues, blanches ou d’un blanc jaunâtre, souvent un peu vineux avant leur complet développe¬ ment ; elles sont antérieurement plus ou moins épaissies en pilon, et les mamelons dorsaux et ventraux leur donnent une forme prismatique ou tétraédrique qui n’est guère propre qu’à elles. Mais cette forme n’est pas celle des larves à’Agapanthia qui sont plus grêles, cylindriques, avec une dilatation sous le thorax, et dont le corps au lieu d’être droit, se voûte sur le thorax et se courbe en dessous à l’extrémité postérieure. Elle n’est pas non plus, comme on a pu le voir, celle des larves de Vespenis qui sont, pour ainsi dire, en coin très-épais. Faisons maintenant une revue comparative des divers organes. La tête ordinairement jaunâtre ou roussâtre, avec le bord antérieur beaucoup plus foncé, est large, profondément enchâssée dans le prothorax et à côtés arrondis dans les Cérambycides ; elle se rétrécit, devient un peu plus saillante et presque parallèle dans les larves des Lamiides et notam¬ ment dans celles des Lamiaires et des Astynomaires, plus saillante encore, plus étroite et presque aussi parallèle dans celles des Saperdins, pour s’arrondir un peu et ressortir plus encore dans celles des Lepturiens et en particulier des Rhagiaires et des Graramoptéraires ; mais elle est pres¬ que entièrement libre, subcornée et uniformément colorée dans les larves des Agapanthaires. Le bord antérieur se montre très-épaissi, dentelé ou sinué dans les larves des Prioniens, puis il s’affaisse, se simplifie, et alors il est droit ou très-faiblement échancré d’une mandibule à l’autre, dilaté ensuite en une dent obtuse ou un simple tubercule, et de là déclive jusqu’à l’angle anté¬ rieur tantôt en ligne droite comme dans les dernières familles, tantôt en ligne courbe dessinant une échancrure plus ou moins profonde comme dans les familles intermédiaires. Dans les larves des Prioniens, l’épistome présente une largeur égale au tiers de la largeur antérieure de la tète ; dans celles des Cérambyeins, elle est à peine égale au cinquième, et ce caractère me paraît avoir une grande valeur de classification. Cette largeur augmente dans les autres familles et devient assez étendue dans les larves de Grammoptera. Le labre suit naturellement les dimensions de l’épistome ; quand celui-ci est large il est transversalement semi-ellipsoïdal ou un peu plus, et quand il est étroit il est ogival ou presque discoïdal. Il est toujours frangé antérieurement de poils roux ou roussâtres assez touffus, L’épistome est généralement lisse LONGICOnNES 389 et de consistance membraneuse et il est plus pftle que le labre, lequel est plus ou moins ruguleux. Les mandibules sont longues, robustes, pointues au sommet, taillées en biseau et tranchantes intérieurement, bosselées ou striées en dehors dans les larves des Prioniens, courtes, épaisses, lisses en dehors et très- arrondies à l’extrémité dans celles des Cérambyeins. Elles deviennent en¬ suite plus longues, et leur sommet est tronqué plus ou moins obliquement dans celles des Lamiens et des Saperdins. Leur longueur augmente encore un peu dans celles des Rhagiens qui les ont pointues, sauf celle du Rha- gium indagator où elles sont tronquées, et elle diminue à peine dans celles des Lepturiens qui les ont très-obliquement tronquées, à l'exception de celles des Vesperus où l’extrémité est arrondie. Le bord antérieur de la tête, vu en dessous, est largement échancré ou en forme d’arc. Sur cet arc reposent trois pièces adossées, dont les laté¬ rales supportent les mâchoires et la médiane sert de base à la lèvre infé¬ rieure. Les mâchoires sont fortes, inclinées en dedans dans les premières familles, ce qui les fait paraître coudées, droites dans les autres, et sont munies d’un lobe assez épais, cilié comme le labre, ne dépassant jamais le second article des palpes maxillaires. En dehors, les mâchoires sont marquées d’un pli profond qui, par sa position et son étendue, fait croire â tort qu’il sert de limite basilaire au palpe maxillaire et que celui-ci, dès lors, est formé de quatre articles. 11 n’en a, en réalité, que trois égaux à peu près en longueur. Il est un peu conique et légèrement arqué en dedans. La lèvre inférieure, déprimée au milieu et dilatée sur les côtés, paraît cor- diforme, mais elle s’avance en un lobe épais, arrondi et cilié dans les lar¬ ves des Prioniens, plus étroit, ou grêle ou très-peu apparent, mais toujours cilié dans celles des autres familles, et c’est à ce lobe que je donne le nom de languette, que certains auteurs ont attribué à la lèvre elle-même. A droite et à gauche de la languette s’élève un palpe labial de deux articles dont le second est ordinairement un peu plus long que le premier. Assez souvent cependant les palpes labiaux sont presque contigus â leur base et alors la languette se trouve en dessus, dans l’intérieur de la cavité buc¬ cale. Ces palpes sont souvent un petit poii arquées en dedans, et comme la lèvre est beaucoup plus courte que les mâchoires, leur sommet atteint rarement l’extrémité des lobes maxillaires. Tous ces organes ont une struc¬ ture assez uniforme dans les larves des Longicornes, ils sont toujours roussâtres et conséquemment un peu plus foncés que le corps et il n’y a guère de différence que dans le plus ou moin.s grand nombre de poils qui 390 larves de coléoptères les hérissent, dans l’inclinaison des mâchoires et dans la forme et les dimensions de la languette. A chaque angle antérieur de la tête et habituellement dans l’épaisseur du bord antérieur existe une cavité où se loge une antenne. Celle-ci est longue, en cône allongé, ordinairement saillante, même après la mort, et médiocrement rétractile dans les larves des Prioniens et des Céramby- cins; elle est très-courte, conique, entièrement rétractile dans celles des autres familles à l’exception des Vesperm, et souvent elle disparaît dans la cavité antennaire, ce qui a fait croire que certaines larves étaient dé¬ pourvues de cet organe ; mais il est très-rare que l’article apical n’émerge pas un peu, ce qui le rend visible à un œil attentif, muni d’une bonne loupe, et en tout cas, en observant la tête dans une position favorable, on peut voir la cavité antennaire et dans son intérieur l’extrémité de l’an¬ tenne. Lorsque l’antenne est longue, sa composition est la suivante : le premier article est long, en cône tronqué, plus pâle que le reste et mem¬ braneux, et l’on devine que c’est sur lui que s'opère la rétraction. Cette rétraction a donné quelquefois lieu de penser que les antennes n’ont que trois articles. Le second est trois fois plus court que le précédent, le troi¬ sième deux fois au moins aussi long que le second, le quatrième est plus court que le troisième. A côté du quatrième, mais ordinairement dessous, sauf de rares exceptions, comme dans la larve du Stenopterus rufus, par exemple, se trouve un autre article plus petit et quelquefois très-petit, que j’ai appelé article supplémentaire. Je l’ai signalé dans beaucoup d’autres larves et ne l’ai jamais trouvé faisant défaut dans les larves des Longi- cornes ; seulement il n’est pas toujours facile à voir. 11 faut, pour s’assu¬ rer de son existence, regarder de côté, puisqu’il est placé en dessous. Lorsque l’antenne est courte, elle est plus franchement conique, ses quatre articles sont naturellement très-courts et ils sont presque toujours égaux ou peut s’en faut. Les dimensions de l’article supplémentaire s’en ressen¬ tent naturellement. Quel est l’usage de cet article supplémentaire dont la constance indique qu’il a une importance réelle? Est-il le siège d’un sens, de l’odorat, par exemple? Qui pourrait le dire? Mais, à coup sûr, il a une fonction. Bien des larves cependant, et notamment celles de la grande tribu des Téné- brionides, paraissent en être privées. Quelquefois, à côté des antennes, sur la tranche même du bord antérieur ou un peu en arrière, une forte loupe montre de un à trois ou même cinq tubercules plus ou moins convexes, lisses, de la couleur de la tête, ou bien LONGICORNES 391 un point noir ni saillant, ni enfoncé. Ce sont là, je le crois, des ocelles vrais ou rudimentaires. Beaucoup de larves en manquent, et dans une même famille, un même genre, certaines en sont douées et d’autres privées. On ne voit guère quel besoin d’ocelles ont des larves qui vivent dans les ténè¬ bres et ne paraissent rien faire de plus que celles qui positivement en sont dépourvues. Nous avons vu que, dans les larves d’Agapanthaires, les segments tho¬ raciques ne sont pas beaucoup plus larges que la tête, qu’en dessous ils sont gonflés et munis d’une touffe de poils et qu’en dessus le prothorax est lisse, avec une plaque subcornée et colorée ; ce sont des particularités propres à ces larves. On trouve, à cet égard, dans les autres larves, une structure très- différente, mais aussi une grande uniformité de conforma¬ tion. Le prothorax est presque toujours de une et demie à deux fois plus large que la tête, et il est ordinairement aussi long que les trois segments suivants pris ensemble. Enveloppant la partie postérieure de la tête, ser¬ vant d’attache aux muscles puissants qui en font mouvoir les organes, il lui fallait des dimensions exceptionnelles, vu le genre de vie de la plu¬ part de ces larves. Appelé en outre, par ses dimensions, à être le premier et même le seul en contact avec les obstacles et à rendre des services im¬ portants, il avait besoin d’une solidité toute spéciale ; aussi la nature l’a- t-elle doué d’une peau plus épaisse et plus coriace, fortifiée par des callo¬ sités ou par une sorte de carapace plus ou moins étendue, munie de stries, de rugosités, de granulations, de plis latéraux et inférieurs facili¬ tant la dilatation des parties qu’ils circonscrivent, de sorte que ces sur¬ faces ridées, rugueuses ou râpeuses s’appliquent aux parois de la galerie creusée par la larve, servent de solide point d’appui à sa tête et facilitent son action. Cette conformation du pro thorax me paraît avoir eu principa¬ lement cela pour but. On a pu voir par les descriptions qui précèdent qu’à part les larves d'Agapanthia, de Vesperus. et d'Acmæops collaris, environ la moitié pos¬ térieure du prothorax est diversement striée ou striolée ou ridée avec ou sans poinUs intermédiaires, ou très-finement réticulée, ou couverte de granulations. Ce dernier caractère paraît propre aux larves des Saper- daires et des Pliytœciaires. Je ne dois pas omettre de dire que le prothorax a, près du bord posté¬ rieur, tant en dessus qu’en dessous, un pli transversal qui semble former un segment supplémentaire, mais qui s’arrête avant d’arriver aux côtés. Le pli supérieur n’est pas toujours visible, mais l’inférieur est constam- 392 LARVES DE COLEOPTERES ment très-bien marqué. Les deux autres segments thoraciques sont relati¬ vement très-courts, égaux et presque aussi larges que le prothorax. Ce n’est guère qu’à partir de là que le corps diminue de diamètre. C’est le moment de parler des pattes, puisque ce sont les segments tho¬ raciques qui les portent. Quand elles existent, elles sont toujours au nom¬ bre de trois paires ; elles sont très-écartées, coniques, peu robustes, de quatre ou de cinq articles y compris un ongle subulé, hérissé de quelques poils. Elles sont situées, la première paire sous le prothorax, précisément sur ce faux petit segment dont j’ai parlé, la deuxième sous le mésothorax, la troisième sous le métathorax. Elles sont très-courtes dans les larves des Prioniens et des Cérambycins, sauf pourtant, jusqu’ici, les larves de Leptidea et de Stenopterus qui en sont dépourvues. On les retrouve ex¬ trêmement courtes dans le genre Parnietia, le genre Lamia, le genre Mo- rimus, puis elles disparaissent de nouveau dans les larves du genre Mono- hammus, des Astynomaires, des Pogonochéraires, des Saperdins, pour reparaître, cette fois, assez longues, dans celles des Rhagiens et des Lep- turiens. Ces organes ne sont évidemment, dans les larves des Longicornes, que d’une importance très-secondaire, pour ne pas dire nulle, puisqu’ils manquent tout à fait ou à peu près dans le plus grand nombre, et que là où ils sont le plus développés, ils ne peuvent, à coup sûr, être d’une utilité bien grande. On ne voit pas, d’ailleurs, qu’ils soient bien nécessaires à des larves qui ont pour mission de creuser des galeries et pour obliga¬ tion de s’y mouvoir, et l’on comprend que de longues pattes seraient plu¬ tôt pour elles un embarras. Elles existent, à la vérité, dans les larves en apparence lignivores de Cleriis, d'Opilus, d’Athous, de Malachius, de Dasytes, et qui vivent souvent aux mêmes lieux que les larves de Longi¬ cornes; c’est que celles-ci, qui sont carnassières et non xylophages, ne sont pas chargées de ronger le bois, elles doivent seulement râteler et déblayer les déjections et les détritus qui encombrent les galeries afin d’arriver jusqu'à la larve dont elles veulent faire leur proie; aussi leurs pattes ne sont pas seulement longues, elles sont de plus robustes, soli¬ dement articulées, subcornées et munies d’un ongle vigoureux et d’épines ou de soies qui en font de véritables rateaux. 11 est vrai aussi que les larves essentiellement lignivores ou phyto¬ phages, comme celles des Œdémérides, ont des pattes assez longues ; mais il est à remarquer qu’elles vivent dans des milieux relativement peu résistants, tels que la moelle des végétaux herbacés ou les bois ramollis par une plus ou moins grande vétusté, c’est-à-dire là où elles peuvent LONGICORNES 393 sans effort donner à leur galerie la largeur que comporte l’usage des pattes. 11 est possible aussi que ces organes leur soient utiles soit pour se mouvoir dans cette galerie dont les parois ont peu de résistance, soit pour déblayer le terrain de parcelles qui, vu l’altération do la masse alimen¬ taire, sont devenues impropres à la nutrition. Ces hypothèses explique¬ raient pourquoi les larves des Lepturiens et des Rhagiens, qui se déve¬ loppent dans les bois ramollis par le temps ou sous des écorces, ont aussi les pattes les plus longues. En tout cas, on ne saurait s’étonner de voir des pattes bien développées aux larves de Vesperus et d'Acmæops chargées de fouiller le sol comme celles de bien des Lamellicornes et tant d’autres. Après tout, et généralement parlant, les larves des Longicornes, pour¬ vues comme elles le sont de nombreux et puissants moyens de locomotion, pourraient se passer de pattes. Tous ceux qui ont observé ces larves ont remarqué ces dilatations médianes que présentent sur les deux faces les sept premiers segments de l’abdomen, et auxquels on a donné le nom assez impropre, je crois, de mamelons, que j’ai remplacé par celui d’am¬ poules ambulatoires. J’attendais d’avoir à en en parler pour dire qu’elles n’existent pas seulement sur les segments abdominaux, on les voit aussi, sauf de très-rares exceptions, mais moins développées, sur la face infé¬ rieure du mésothorax, et dessus comme dessous le méialhorax. 11 n’en existe pas, paraît-il, sur le dos de ce dernier segment dans le groupe des Lepturides. Elles sont susceptibles de s’affaisser et de se dilater, et voici quel est leur usage ; lorsque la larve veut se maintenir dans sa galerie et résister aux chocs ou à la traction qui tendraient à la déloger, elle gonfle ses seize ou dix-sept ampoules et s’accroche ainsi aux parois. Si elle veut aller en avant, elle dilate les parties dilatables du prolhorax ainsi que les ampoules thoraciques, applique, si elle le peut, ses mandibules sur le plan de position, et ayant pris ces points d’appui, elle appelle en avant successivement les sept premiers segments de l’abdomen, qui, l’un après l’autre, affaissent leurs ampoules, se raccourcissent et puis dilatent leurs organes de locomotion, de sorte qu’elle accomplit une sorte de mouve¬ ment péristaltique de contraction longitudinale et de dilatation verticale. La larve n’attend pas que tous les segments abdominaux soient à leur nouvelle place pour recommencer le mouvement ; tantôt elle s’allonge de nouveau lorsque le cinquième ou le sixième segment vient do se fixer, tantôt, chaque segment poussant successivement celui qui le précède, elle chemine d’une manière continue. Si la larve veut aller en arrière, ce qu’elle fait avec facilité, les segments se contractent en ordre inverse et 394 LARVES DE COLÉOPTÈRES les ampoules agissent successivement en commençant par celles du sep¬ tième segment de l’abdomen. Les ampoules présentent, au point de vue de la distinction des groupes, des familles et quelquefois des espèces, des caractères ordinairement très- saisissables et souvent fort tranchés. Elles sont circonscrites et traversées par des plis divers mais toujours uniformes dans la même espèce de larve, et ces plis servent aux contractions et aux dilatations. Ils ne sont pas les mêmes à la face dorsale qu’à la face ventrale. Les ampoules sont habituellement plus ou moins déprimées longitudinalement au milieu, mais dans certains groupes celte dépression est peu sensible, dans d’au¬ tres elle est mieux marquée, dans d’autres encore elle est telle que les ampoules sont comme bilobées, et nous avons vu que, dans la larve du Stenopteriis, elles sont divisées en deux gros mamelons charnus et lisses. Dans les larves de Priomens qui me sont connues, elles sont lisses, ou leur surface finement ridée est semblable à celle du reste du corps; les larves des les ont élégamment ornées de granules; la plupart de celles des Callidiaires et des Clÿtaires les présentent finement réticu¬ lées ou chagrinées. Dans les rameaux ou genres suivants les granules re¬ viennent ou disparaissent, comme on a pu le voir par les descriptions qui précèdent ; mais tout semble indiquer que les larves des Saperdins ont les ampoules munies de granules ou couvertes de fines aspérités, sauf dans le genre Phylœcia, et les granules existent dans celles des Rhagiens, sauf les Vesperiis, et des Lepturiens. On comprend sans peine qu’une larve ainsi secondée accomplisse avec facilité ses mouvements dans les galeries où elle est appelée à vivre, et on le concevra mieux encore si on ajoute aux ampoules les bourrelets dont sont pourvus latéralement les segments de l’abdomen et en particulier le huitième et le neuvième. Ceux-ci, en effet, n’ont pas d’ampoules, mais sur leurs côtés règne une sorte de cordon épais, visible surtout en dessous ; ce cordon se retrouve aussi très-souvent sur le septième segment, quoiqu’il soit pourvu d’ampoules. Tous ces organes du mouvement dépendent de muscles énergiques, à tel point qu’on a grand’peine à tenir dans la main fermée une grosse larve d’Ergates ou de Cerambyx qui veut en sortir. Après ce qui précède, je n’ai pas besoin de dire que le corps des larves des Longicornes est composé de douze segments. Il y a en outre un ma¬ melon anal, plus ou moins développé, qui en a quelquefois imposé pour un treizième segment. Ce mamelon est marqué de trois plis convergents à l’intersection desquels se trouve l’anus. Je ne connais d’exception à LONGICORNES 395 celte slructure que pour les larves de Vesperus qui ont le mamelon anal coupé en deux par un pli transversal. Télle est l’organisation, telles sont les ressources ordinaires des larves des Longicornes ; mais après ce que j’ai déjà dit des larves d’Âgapanthaires, il faut bien s’attendre pour elles à une exception. Elles possèdent, il est vrai, des ampoules qui sont pourvues d’une série elliptique de granules, mais ces ampoules n’existent qu’à la face dorsale, la face opposée en est dépourvue. 11 en résulte que la progression se fait d’une manière toute différente et que j’ai indiquée à l’occasion de la larve do VAgapanthia asphodeli. Toutes les larves connues de Longicornes vivent de végétaux ; de là la conséquence que les femelles chargées de pondre les œufs doivent avoir, sauf celles de Vesperus et probablement aussi de Dorcadion, cet instinct botanique qui est quelquefois si développé et si admirable dans les insectes. 11 en est qui ne sont pas assez exclusives dans leurs goûts pour se trouver embarrassées, puisque des arbres et des plantes même de familles diverses leur conviennent ; par exemple la Niphonapicticornis qui accepte le Figuier, le Lentisque, le Chêne vert, l’Orme, le Chêne liège, le Sureau, les Genêts, et, d’après M. Lucas, le Grenadier et le Pin, et VAgapanthia angnsticollis qui s’accommode de VAcoriitim tiapellus, ùeViIeraclenm sphondylium, du Senecio aqualicus, du Carduus nutans, deVEiipatoriimi cannabinim. Mais d’autres paraissent ne vouloir absolument qu’une espèce, comme VExo- centrus lusitaniens le Tilleul, la Saperda pnnetata l’Orme, etc. Il en est qui recherchent les espèces d’un genre : VErgates faber les Pins, VAromia moschala les Saules, et il s’en trouve enfin qui ont assez do discernement pour reconnaître les affinités botaniques de deux ou trois espèces de genres très voisins, le Pin et le Sapin, par exemple (Spondylis, Rhagium etc.), le Chêne, le Hêtre, l’Aulne, {Leptura scutellata), et j’ai mentionné dans ce travail plusieurs espèces communes au Châtaignier et au Chêne. Au surplus, des faits du môme genre sont fournis par les l-arves de plusieurs autres tribus. Quant aux larves do Vesperus, on a vu, par ce qui a été dit au sujet de ces insectes, qu’elles se nourrissent de racines vivantes, mais que tout leur est bon. Il en est sans doute de même pour celles de Dorcadion. Ratzeburg, qui a consacré un court chapitre aux larves des Longicornes (Dieforst. ins. t. 1, p. 189) est porté à croire que les espèces de cette tribu ne pondent que sur les végétaux ligneux. 11 a dû revenir do celte erreur lorsqu’il a connu les mœurs des du Calamobius, des Pliytœcia qui recherchent les plantes herbacées. II conteste aussi malgré letémoi- 396 L4RVES DE COLÉOPTÈRES gnage du M. Bechstein, qu’une même espèce vive sur un arbre feuillu et un arbre résineux. Or je trouve dans l’ouvrage de M. Mulsant que le Crio- tnorplms liiridus est parasite du Pin, du Sapin et, selon Panzer, du Chêne ; le Lamia tristis du Figuier et du Cyprès ; le Morimus lugiibris du Sapin, du Saule etc.; la Niphona piclicornis de diverses essences et du Pin; la Lep- lura scutellata du Chêne vert, etc., et du Pin maritime. De mon côté, je puis affirmer que j’ai recueilli dans une vieille souche de Châtaignier, très- éloigné de tout arbre résineux, une nymphe d’oü est sorti un Rhagimn bifasciatum qui figure dans ma collection. Les femelles ne doivent pas seulement discerner les espèees, il faut qu’elles saehent aussi apprécier leur état. Les unes (Cerambyxcerdo, etc.) reconnaissent même les maladies loeales et déposent à l’endroit altéré les germes de larves qui pénétreront dans l’aubier des Chênes vivants pour hâter leur ruine et gâter leur bois ; les autres {Callidium, Clylus, Astyno- mus, etc., etc.) sont en quête des arbres et des branches malades ou récem¬ ment abattus ; d’autres (Stenoptems rufus, Rliagium bifasciatum, Stran- galia aundenta, Leptura testacea) paraissent aimer les bois ramollis par le temps et en voie de décomposition ; presque toutes exigent la présence de l’écorce, quelques-unes y semblent indifférentes. Il en est qui confient leurs œufs à des arbres ou arbustes vivants et même vigoureux (Anærea carcharias et Compsidiapopidnea ponr les Peupliers, Oberea oculata pour les Saules, 0. piipUlata pour les Chèvrefeuilles) et, â ma connaissance, cette particularité est jusqu’ici concentrée dans la famille des Saperdins. Enfin, il en est comme les Parmena, les Agapanthaires et du moins certaines Phytœciaires, qui n’en veulent qu’aux plantes herbacées, et alors, comme une tige ne suffirait pas â plusieurs hôtes, la femelle, avant de pondre, recherche et constate si elle a été devancée, car on ne trouve jamais qu’une larve dans une même tige ; à moins que, refusant à la pondeuse un aussi admirable discernement, on ne dise que, s’il y a eu concurrence de larves, l’une d’elles a fini par rester maîtresse de la place. Cela n'est guère admissible, car une fois ou une autre on aurait rencontré deux larves, on aurait été témoin de la lutte ou bien on en aurait vu les suites. Le rôle des larves qui vivent dans ces dernières conditions est assez simple. L’œuf ayant été pondu vers le haut de la tige, la larve qui en provient pénètre au centre puis chemine et se développe en descendant, et c’est presque toujours au collet ou dans le voisinage qu’entre deux tampons de déjections et de fibres elle subit ses métamorphoses. Tout cela est fort rationnel. De cette façon, en effet, la larve naissante LONGICOUNES 397 se trouve au milieu des tissus les plus tendres de la plante et là où le dia¬ mètre de celle-ci, quoique restreint, est suffisant néanmoins pour lui four¬ nir des aliments et un abri. A mesure quelle grossit, elle parcourt des milieux plus consistants et plus étendus, et enfin lorsqu’il lui faut ce calme et cette sécurité qu’exigent les métamorphoses et l’iiibernation, elle est parvenue et elle s’installe dans la partie de la plante presque toujours inférieure au niveau du sol, de manière à n’avoir pas à souffrir de la rup¬ ture à peu près inévitable de la tige desséchée. Ces manœuvres si simples et en même temps si logiques sont sans doute purement instinctives ; mais ne dirait-on pas qu’elles sont l’œuvre de l’intelligence et du raison¬ nement ? Quant aux larves réellement lignivorcs, celles qui attaquent tes arbres sains plongent immédiatement dans le bois ; il en est de même de celles qui se nourrissent de bois déjà vieux et parfois privé d’écorce, et de quelques autres telles que celles de Spondylis, d’Ergates, de Criocephilus etc., qui naissent sur les troncs ou les souches récemment morts, et celles- là, avant la métamorphose, se rapprochent de l’extérieur, afin que l’insecte parfait ait moins de besogne pour conquérir sa liberté ; mais le plus grand nombre plongent dans le bois après avoir vécu plus ou moins longtemps des couches inférieures de l’écorce à travers lesquelles elles creusent des galeries larges, sinueuses, très-irrégulières, qui entament l’aubier presque toujours un peu et quelquefois beaucoup. Les unes veulent seulement y pratiquer, pour la future nymphe, un abri plus sûr que ne peut l’être l’écorce seule. Ce travail accompli, elles se retournent dans la loge quelles ont creusée et en bouchent l’orifice avec de petites paillettes détachées des parois ; les autres y creusent pour vivre, soit en montant, soit en descen¬ dant, car elles paraissent assez indifférentes à cet égard, des galeries quel¬ quefois assez longues, droites et dans le sens des fibres, ou plus ou moins sinueuses ou paraboliques, sauf toujours à se rapprocher delasurface quand le besoin de la métamorphose se fait sentir. Dans ce cas, l’orifice d’entrée, en ellipse très-déprimée, est bouché par des déjections et trahit la présence do la larve. Quant à l’orifice de sortie, il est des larves qui laissent à l’in¬ secte parfait le soin de l’ouvrir en rongeant d’abord la mince couche d’au¬ bier qu’elles ont laissée intacte, puis l’écorce, et il en est d’autres qui, pour lui épargner la besogne quand l’écorce est épaisse, percent le bois, taraudent même en partie l’écorce, et en cas d’enlèvement de celle-ci, bouchent le trou avec quelques paillettes d’un facile déblai. Certaines larves, comme celle du Wiagium indagalor, passent toute leur 398 LARVES BE COLÉOPTÈRES vie sous l’écorce, toujours assez épaisse, qui les abrite et s’y transforment dans une niche elliptique artistement faite de paillettes entrelacées. Elles n’agissent jamais autrement, mais celles des Astynomiis, par exemple, et elles ne sont pas les seules, montrent une intelligence digne de notre admi¬ ration. Lorsque le moment de la transformation approche, elles apprécient les chances de leur position, elles se rendent compte des conditions dans lesquelles elles se trouvent, ainsi que de leurs conséquences au point de vue de la sûreté de la nymphe. Si l’écorce est d’épaisseur moyenne, elles se bor¬ nent à la creuser assez pour que l’insecte parfait puisse, sans trop de peine, sortir de sa prison, puis elles se retirent entre l’écorce et le bois, refoulent autour d’elles les détritus et se métamorphosent dans l’espèce de niche qu’elles se sont formée. Si l’écorce est très-épaisse, elles pénètrent dans l’écorce elle-même et s’y pratiquent une cellule ellipsoïdale qui sera l’asile de la nymphe, de sorte qu’elles utilisent pour celle-ci le travail qu’elles auraient dû faire dans l’intérêt de l’insecte parfait. Si au contraire l’écorce a peu d’épaisseur, comme cela a lieu sur les branches ou vers l’extrémité de l’arbre, elles se gardent de l’entamer, elles évitent même prudemment de se transformer entre l’écorce et le bois, elles s’enfoncent dans l’aubier et y creu¬ sent une cellule dans laquelle elles se retournent ensuite pour que la nymphe se trouve la tête en dehors. Cette diversité de manœuvres, ces preuves d’un instinct d’autant plus remarquable qu’il se révèle dans des larves lourdes, presque inertes et aveugles, n’ont besoin que d’être énoncées pour exciter en nous ce sentiment qu’éveille l’étude des ingénieuses combinaisons de l’instinct des animaux pour la conservation des espèces. A l’article relatif au Callidium alni, j’ai dit que la femelle profite, pour pondre ses œufs, de tous les accidents que présente l’écorce. La plupart des femelles des autres genres agissent sans doute de même. Elles doivent aussi, comme celle de VErgates faber, par exemple, utiliser les solutions de continuité de l’écorce et les trous desortie des scolytides. Quant à celles qui pondent sur les bois dépourvus d’écorce, elles recherchent, pour y déposer leurs œufs, les petites crevasses qui font rarement défaut, ainsi que les orifices de sortie des Apate, des Anobitim, des Lyctus; mais il en est au moins une, celle du Clytus quadripunctatus, qui agit autre¬ ment. Elle colle tout simplement et isolément ses œufs sur la surface du bois, puis, pour les préserver de tout danger, elle les recouvre d’une cou¬ pole elliptique formée de très petites parcelles et de pellicules détachées du bois et fortement agglutinées par un liquide salivaire. On prendrait ces petits corps noirâtres de près de deux millimètres de longueur, pour des LOJNGICOKNES 399 hypoxylées du genre Sphœria et je m’y suis trompé d’abord, mais la loupe fait bientôt cesser une pareille méprise. Si l’on détache un de ces corps peu de temps après sa formation, on voit dans son intérieur un œuf blanc, lisse et ellipsoïdal ; si au contraire on fait cette opération quelques jours après, on trouve la coupole vide, avec les parois revêtues d'une couche nacrée qui n’est autre chose que la partie supérieure de la coque de l’œuf ; mais sur le bois, au point où se trouvait cet œuf, on constate l’existence d’un tout petit trou, et si l'on creuse le bois en cet endroit, on rencontre la toute jeune larve qui, dès sa naissance, s’est mise à couvert. Je termine ce qui est relatif à l’habitat des larves de cette tribu en ajoutant qu’on n’en connaît pas encore qui vivent de feuilles ou do fruits. Après avoir aussi longtemps traité, sous le rapport purement scientifique, ce qui concerne les Longicornes, je ne puis pas ne pas les considérer au point de vue de la science appliquée. Généralement et à part les habitudes exceptionnelles de VAnærea, de la Compsidia, des Oberea et plus exceptionnelles encore des Vcsperus et des Dorcadion, les Longicornes me paraissent ne pondre leurs œufs que sur les arbres décidément morts ou mourants, ou sur les parties mortes, malades ou altérées des arbres vivants et, dès lors, ils seraient moins dan¬ gereux que certains Buprestides, les Pissodes, les Scolytides, véritables fléaux des arbres malades qui deviennent inévitablement leurs victimes. Il est toutefois bien difficile de déterminer le degré de maladie que com¬ porte l’invasion des Longicornes, et il est possible, pour ne pas dire très- probable que, dans bien des cas qui ne seraient pas désespérés, ils amè¬ nent un dénouement fatal. Je ne puis, au surplus, que leur appliquer les principes développés dans mon Introduction (p. 4 et suiv.). Mais si les larves des Longicornes ne sont pas des plus redoutables pour les forêts, on ne peut en dire autant pour les bois en grume gisant sur le sol et pour les bois ouvrés. Plusieurs de ces larves vivent dans l’intérieur de ces bois, elles y creusent des galeries larges et profondes qui les font rebuter pour beaucoup d’usages, elles les minent en tous sens, rendent accessibles à l’humidité leurs couches internes, et en diminuent notable¬ ment la résistance et la durée. On conçoit, en effet, les ravages que peu¬ vent exercer les larves volumineuses d'Ægosonia,dQ Cerambyx,d’Ergates, de Lamia, les larves innombrables de Clylus, de Spondylis^ de Crioce- 400 LARVES DE COLÉOPTÈRES phalus. Ce, que j’ai dit plus haut permet d’apprécier les dommages que causent les larves de PInjmatodes melancholicus et de Gracilia, et bien des gens savent à quel état de délabrement et de ruine celles des Hylo- trupes réduisent les bois de charpente, les planchers et même des meu¬ bles. Il est cependant des moyens assez faciles d’éviter ces inconvénients ; ils consistent : à dépouiller les arbres de leur écorce dès qu’ils sont abattus, si c’est dans la belle saison, aux approches du printemps si c’est en hiver ; 2“ h ne pas laisser trop longtemps à terre les Pins, les Sapins, les Peupliers même décortiqués ; 3® h n’employer pour charpentes, pour planchers et pour meubles, que des bois dépourvus d’aubier, car c’est l’au¬ bier seul que les larves détruisent. Ces derniers mots me conduisent à parler d’une question qui a déjà pro¬ bablement appelé l’attention de bien des personnes et qui a donné lieu, en février 1876, à un rapport de M. Maurice Girard à l’occasion d’une contes¬ tation judiciaire survenue entre un propriétaire parisien et des fournis¬ seurs de frises de parquet qui, trois ans après leur pose, se trouvaient très-détériorées par les ravages des larves d’Anobiim. M. Girard concluait à l'irresponsabilité du vendeur pour les motifs suivants : « J® Que les insectes spéciaux aux bois secs peuvent s’introduire par¬ tout, soit en pénétrant au vol par les ouvertures des maisons, soit au moyen de quelque poutre, planche, meuble ou objet en bois posé sur le parquet ; « 2® Que les boiseries, les lambourdes peuvent en contenir et ceux-ci s’introduire ensuite entre les frises ; « 3® Que si l’on se refuse à admettre, du reste sans aucune preuve expérimentale jusqu'à présent signalée par les auteurs, que ces insectes soient capables d’attaquer les bois ouvrés et mis en place, il est certain qu’il suffit d’un nombre primitif d’insectes extrêmement faible dans le bois du chantier, pour opérer une destruction plusieurs années après, en rai¬ son de leur multiplication naturelle. » Ces hypothèses et ces principes sont vrais à mes yeux, sans que peut- être la conséquence que M. Maurice Girard en a déduite le soit au même degré. D’après mes observations, on ne peut pas se refuser à admettre la possibilité de l’invasion de bois ouvrés et mis en place par des insectes tels que les Anobium, les ÎJjctus, les Ihjlotrupes bajulus. Ils peuvent venir du dehors après coup, cela n’est pas douteux ; leurs germes peuvent aussi se trouver dans le bois mis en œuvre. La raison dit que ce dernier cas doit se produire si les arbres abattus n’ont pas été promptement écorcés, si les LONGICORNES 401 bois débités n’ont pas été conservés dans de bonnes conditions et s’ils sont restés longtemps en chantier. J’en ai d’ailleurs pour preuve le fait sui¬ vant : un de mes amis ayant fait confectionner un billard qui lui fut livré au mois de septembre, fut tout étonné, au mois de juin suivant, de voir le tapis se cribler de petits trous parfaitement ronds. Il me fit part de l’aven¬ ture, et m’étant rendu chez lui, je n’eus pas de peine à juger et à lui faire comprendre que le bois du plancher du billard devait contenir, lors de son emploi, des larves de Vrillettes et qu’après l’éclosion des insectes par¬ faits dont nous trouvâmes deux individus appartenant à VAnobiim dômes- ticxim, ceux-ci avaient troué le tapis pour prendre leur essor. J'ajoutai pour sa consolation que l’inconvénient ne se reproduirait plus, et ma pré¬ diction s’est si bien réalisée que depuis plus de vingt-cinq ans que le billard existe, le tapis n’a pas eu un trou de plus. Je m’arrête un instant sur ce résultat parce qu’il démontre, pour les Vrillettes du moins, que ces insectes, après leur dernière métamorphose, quittent leur berceau et ne s’accouplent et pondent qu’après avoir joui de la liberté. J’ai tout lieu de croire qu’il en est de même des autres insectes lignivores, et cependant j’ai remarqué parfois des tiges de vieux Pins, des pièces de plancher ou de charpente dévastées par de très-nombreuses larves à' Ergotes, de Hylo'rupes, de Rhijncolus slrangidatus, qui ne présen¬ taient que de très-rares trous de sortie, ou qui même avaient l’air de n’en pas présenter du tout, de sorte que l’idée venait naturellement que l’accou¬ plement et la ponte se faisaient dans le berceau même. Cela serait fort grave, car enfin si ces rongeurs pondent sans déplacement, il n’y a pas de raison pour que, de proche en proche, la destruction ne se généralise, tandis que, s’ils sont obligés de sortir, ils peuvent changer de résidence, et il devient possible aussi, à l’aide de certains moyens ou d’une très-active surveillance, de les expulser ou de les détruire. Pour m’assurer de la réalité de cette hypothèse, j’ai dépecé mainte pièce de bois, et n’y trouvant aucun cadavre de la génération précédente, j’en concluais tout naturellement que les insectes parfaits étaient sortis plu¬ sieurs par le même trou ou en soulevant la couche extérieure du bois, amincie quelquefois comme une pellicule cl qui s’était refermée comme une soupape. Quand je trouvais des insectes vivants, il était évident pour moi que tantôt ils étaient engourdis, tantôt ils travaillaient à leur liberté, tantôt, comme les Rhyncolus dont c’est l’habitude, ils rongeaient le bois pour vivre jusqu’au moment de leur sortie pour l’accouplement et la ponte. soc. UNN. — T, xxm. 2G 402 LARVES DE COLÉOPTÈRES Nous pouvons donc être rassurés sur la crainte qu’une pièce de bois at¬ taquée par les insectes soit fatalement vouée à une destruction complète ; mais il reste vrai cependant que des pontes et des larves peuvent se trou¬ ver, à l'insu de tous, dans le bois que l’on emploie pour parquets, char¬ pentes ou meubles et que les insectes provenant de ces pontes peuvent se multiplier de manière à causer de sérieux dommages. Il n’est pas moins certain que des insectes peuvent venir du dehors pour attaquer des bois primitivement d’une sanité parfaite. Reste à examiner dans quelles conditions ces ravages se produiront. Nos charpentiers et nos paysans, comme ceux d’autres pays, sont con¬ vaincus que les bois abattus k telle phase de la lune sont plus exposés aux insectes que ceux qui l’ont été à telle autre phase. Il y a longtemps que je leur demande à ce sujet des fails bien observés, des expériences com¬ paratives sérieusement faites, je n’ai pu rien obtenir. Il est facile de com¬ prendre les difficultés de ces sortes d’expériences et ce qu’elles exigeraient de précautions et de temps. Par ailleurs, les quelques observations aux¬ quelles j’ai pu me livrer relativement à l’influence des phases lunaires sur la végétation et sur les modifications que, d’après certaines idées reçues, elles apporteraient dans la constitution ou les propriétés des végétaux, m’ont conduit à des résultats nuis ou meme contradictoires. Je considère dès lors l’opinion dont il s’agit comme un préjugé, sauf preuves du con¬ traire, et je laisse la lune de côté. Quoi qu’il en soit, il n’est pas contraire à la raison et il me parait plus que possible qu’il y ait des essences, toutes choses égales d’ailleurs, plus dis¬ posées que d’autres à être attaquées ; qu’il y ait aussi des conditions qui rendent des bois de meme essence plus ou moins accessibles aux atteintes des insectes. Il n’est pas indifférent, en efl’et, qu’un arbre soit jeune ou vieux, qu’il soit parfaitement sain ou que des plaies extérieures aient favo¬ risé des infiltrations et provoqué de proche en proche des altérations plus ou moins apparentes ; qu’il ait été abattu en pleine sève ou dans la morte saison ; qu’il soit ou non atteint de gelivure ou de roulure ; qu’il ait vécu dans tel terrain ou dans tel autre. Il n’est pas indifférent non plus que les bois débités soient conservés dans les chantiers un temps quelconque et de quelque façon que ce soit, que mis en œuvre pour des parquets, par exemple, de la menuiserie et des meubles, ils se trouvent dans une maison non constamment habitée ou qu’ils reçoivent des soins insuffisants d’aé¬ ration, de propreté, de frottage. Une foule de circonstances dont les effets inappréciables pour nous ne sauraient tromper l’instinctive sagacité des LONGÎCORINES 403 insectes et dérouter leur flair si sûr, peuvent faire varier les cnances et les rendre bonnes ou mauvaises ; mais dans ce dernier cas, je n’oserais pas dire qu’il n’y a de la responsabilité pour personne. Je ne l’oserais pas, en effet, parce que toutes mes observations me con¬ duisent à ce principe que les insectes attaquent seulement l’aubier et qu’ils respectent le bois proprement dit, ce qu’on appelle le cœur, soit parce qu’il est trop dur, soit parce qu’il ne contient pas ce qui convient le mieux à l’alimentation des larves. J’ai vu bien des morceaux de bois attaqués, bien des planchers, des boiseries, des charpentes vermoulues, j’ai fouillé dans bien des souches, dans bien des tronçons de Pin, de Chêne, de Peuplier, et toujours j’ai constaté que même quand l’aubier était détruit, le cœur était intact, et que lorsque tout était aubier, comme dans les bois très-jeunes, les insectes venaient à bout de tout. Que faut-il donc pour se préserver d’eux ? Employer d’abord des bois sains et âgés, puis, comme je l’ai dit plus haut, laisser dans les bois de charpente le moins d’aubier possible, car il n’est pas praticable de n’en pas laisser du tout, et jiour ceux qui doivent servir à des parquets, à la menuiserie, aux meubles, enlever rigoureusement tout l’aubier, ce que saura toujours faire un ouvrier qui connaît son état et qui est conscien¬ cieux. Voilà pourquoi dans les devis des travaux publics on exige les pièces de charpente à vive arête et les planches ou leurs dérivés tout sur cœur. C’est, j’ose le dire, neuf fois sur dix, car je ne veux pas être absolu, parce qu’on a négligé ces principes, que des causes de ruine pénètrent et se dé¬ veloppent dans des maisons dont la construction a laissé beaucoup à dé¬ sirer du côté de la surveillance et de la bonne foi. Quelques savants, et en particulier Ratzeburg et surtout M. Goureau, sont disposés à donner à la vie des larves de Longicornes une durée assez- longue. Pour les plus petites, M. Goureau fixe au moins à deux ans leur existence et il en compte trois pour la larve du Cerambyx cerdo. Dans mon Ilistcire des insectes du Pin maritime, j’ai posé cette question : Quelle est la durée de la vie des larves de Longicornes, et j’ai répondu ce qui suit : « Je n’ai trouvé, à cet égard, aucun renseignement bien précis dans les auteurs que j’ai consultés, et je ne serais pas étonné de rencontrer, à pro¬ pos de cette famille, cette disposition où l’on est généralement d’assigner ux larves une existence assez longue, disposi/ion que les faits que j’ai 404 LARVES DE COLÉOPTÈRES signalés tendent à détruire. Cette fois encore je puis apporter des faits certains, plusieurs fois observés non dans un cabinet où les solutions sont souvent trompeuses parce que les conditions ne sont pas normales, mais Il l’état de nature. « Ainsi, j’ai constaté que des Pins abattus en septembre et durant l’hi¬ ver, et qui avaient pu recevoir les pontes des Astynomus ædilis à l'au¬ tomne ou au printemps, ont donné les insectes parfaits aux mois d’août ou de septembre suivants, c’est-à-dire de sept à onze mois après ; « Que des Pins morts ou abattus au printemps et attaqués dès le mois de juin ou de juillet, par des larves A' Astynomua griseus ou de Monoham- nius, ont produit les insectes au mois de mai, de juin ou de juillet de l’an¬ née suivante ; « Que des Pins abattus en mars et appelés à nourrir des larves de h.ha- giitm indagator, ont, durant l’hiver suivant, des larves adultes, des nym¬ phes et beaucoup d’insectes parfaits attendant la belle saison pour prendre leur essor ; « Que sur des Pins abattus en juin sont nés peu de temps après des larves de Spondylis et de Criocephalus qui avaient déjà atteint les deux tiers de leur développement au mois de mars de l’année suivante, et subi toutes les métamorphoses au mois de juillet ; « Que des souches de Pins coupés vivants en hiver et au printemps, et sur lesquelles des Ergates faber avaient pu pondre leurs œufs aux mois do juillet et d’août suivants, m’ont donné, deux ans après, des nymphes et des insectes de la même espèce , parmi lesquels vivaient des larves nées sans doute un an après les premières, et qui, n’ayant atteint que la moitié de leur développement, ne se transformaient que l’année suivante. « De tout cela je conclus que les larves de Longicornes parasites du Pin maritime ne vivent dans notre contrée qu’une année au plus, à l’excep¬ tion de celles de V Ergates dont l’existence est de deux ans ; faisant tou¬ jours abstraction, ainsi que je l’ai dit ailleurs, des circonstances particu¬ lières et exceptionnelles qui peuvent retarder, même de plusieurs années, la métamorphose de telle ou telle larve. » Voilà ce que j’écrivais en 185G, et depuis lors mon opinion, loin de s’être modifiée, s'est corroborée au contraire de nombreuses observations que j’ai été à même de faire et dont voici quelques-unes d’après mes notes : Un orme abattu à la fin de l’hiver 18G0 m’a donné en grand nombre, du¬ rant l’été de 1861, des Saperda pnnetata, des Exocentrus puncHpennis, LONGICORNES 405 des Pœcilonola decipiens et bien d’autres espèces ; le même fait s’est pro¬ duit une autre fois chez M. Bauduer. Un Peuplier mort sur pied dans l’élc de 1862 m’a fourni en 1863 des Acanthoderes variiis et des Agrilus 6 guttatus. Un Noyer renversé par le vent au printemps de 1866 et dans lequel je constatai plus tard l’existence de larves, me pourvut on 1867, pour toute ma vio, de Saperdascalaris. En juillet 1870, j’ai recueilli dans les Pyrénées, avec MM. do Bouvou- loir et Abeille de Perrin, plus de quarante Astynomiis atomarixis, des lar¬ ves adultes et beaucoup de nymphes sous l’écorce d’un Sapin évidem¬ ment abattu depuis un an au plus. Des taillis de Chêne incendiés au printemps de 1870, et dont j’ai fait apporter chez moi quelques fagots, m’ont donné en mai 1871 des Calli- dium alni, dus Exocentriis adspersiis, des Anœsthelis testacea, des Coræbxis ceneicollis et des masses de Xylopei'tlia simata. Des branches de Tilleul et de Pin détachées au printemps de 1871 m’ont procuré en juin 1872, la première des Exocentnis Lusitaniens, la seconde des Pogonocherus decoratus. Des tiges de l’année de Melilotus macrorhiza , d'Aconitum napellus et d’Eupatorium cannabinum, m’ont fourni l’année suivante des Agapantkia cardui et angiisticollis . Je pourrais citer beaucoup d’autres faits, mais voici une dernière obser¬ vation qui à elle seule aurait suffi et qui pourra donner à chacun l’idée de faire, au sujet de la vie des larves de Longicornes, des constatations précises. Le Chère pédonculé et le Chêne tauzin sont très-usités comme bois de chaufiage dans le département des Landes. Le premier est ordinairement refendu et le second employé en rondins. On les coupe en hiver, dans les trois ou même quatre premiers mois de l’année, on les met en pile et on les laisse dehors au moins jusqu’à la fui d’août, époque à laquelle les consommateurs commencent leur approvisionnement. Ces bûches sont habitées parmi tel nombre de larves, surtout de Longicornes, et à la fin de l’été ou à l’automne leur développement est déjà si avancé, que si l’on s’arrête près d’une pile, on entend le bruit mille fois répété de leurs éro¬ sions, comme celui de la chute d’une petite pluie assez drue. Dès le mois de février de l’année suivante commence à paraître le précoce Callidiurn sanguineum qui envahit presque nos maisons, puis, et à partir du mois do mai, arrivent en foule les Phymalodes variabilis, les Plagionotiis détritus 406 LARVES DE COLÉOPTÈRES et arcuatiis et leur ennemi le Clenis mutillarius . Les larves de tous ces insectes n’ont pas mis un an à parcourir les diverses phases de leur exis¬ tence. 11 faut donc reconnaître que la vie des larves de Longicornes n’est pas aussi longue que quelques-uns le pensent, et il faut admettre que, pour les petites et les moyennes, une année suffit à toutes leurs évolutions et que les plus grosses ont assez de deux années. Mais il y a, je l’ai déjà dit, des exceptions, elles sont même assez nombreuses, et ce sont ces exceptions qui ont causé l’erreur que je combats. MM. Ratzeburg et Goureau sont excusables lorsqu’ils disent que les larves dont il s’agit passent au moins deux ans sous l’écorce ou dans le bois; ils ont observé, en effet, que, presque toujours, à côté de larves adultes et de nymphes, il y a des larves jeunes encore et plus ou moins éloignées de leur complet développement. Cela est parfaitement exact, et, d’un autre côté, il est tout naturel do penser que les petites larves n’ont pas le même âge que les grosses ; or, comme il est admis et avéré que les pontes ne s’échelonnent pas du 1^'' janvier au 31 décembre, mais qu'au contraire elles s’eft’ecluent habituellement à une époque déterminée et assez circons¬ crite de l’année, on n’est que logique en pensant que les petites larves ont un an de moins environ que les autres. Mais ce qui paraît logique peut no l’être pas du tout, et comme expérience passe science, c’est à l’expérience, à des observations directes qu’il faut recourir. Cela n’est pas bien difficile, du moins pour les larves qui vivent, et c’est le plus grand nombre, dans les arbres morts et dans les plantes herbacées. 11 suffit de faire couper des branches, de constater l’époque de la chute ou de l’abattage d’un arbre, d’attendre que ces bois soient habités, de les examiner de temps en temps sur place ou de les faire porter chez soi et, pour plus de précaution, de les laisser dehors, c’est-à-dire dans les conditions naturelles, jusqu’au mois d’avril. Ce soin est même inutile pour le bois de chauffage qu’on appro¬ visionne en assez grande quantité pour qu’il donne des résultats. Il suffit aussi de recueillir à l’automne des plantes herbacées qui ont quelques mois à peine et de leur faire passer l’hiver en plein air. Que constatera- t-on plus tard ? Que, moins d’un an après la coupe, les bois donnent des Longicornes, des Buprestes, etc. ; qu’au printemps ou à l’été qui suit l’an¬ née où avaient poussé les plantes herbacées, elles livrent des insectes par¬ faits. Que conclura-t-on alors en usant cette fois de la logique qui aura tous les éléments pour juger ? Nécessairement que la vie des larves qui habitaient ces bois et ces tiges est de moins d’une année, puisqu’il y a de LONGICOMES 407 moins le temps de l’incubation des œufs, celui de la nymphose, celui du raffermissement et de la mise en liberté de l’insecte parfait. Ce sont des observations et des e.xpériences de cette nature que j’ai relatées plus haut, et j’en pourrais, je l’ai dit, citer cent autres. Or si l’on soulève les écorces, si l’on ouvre les bois et les tiges lorsqu’il y a des nymphes et même des insectes parfaits, on y rencontre presque toujours, mais en petit nombre, il faut en convenir, des larves de diverses grandeurs, môme jusqu’à l’apparence adulte, mais aussi de petites. Eh bien! qu’est-ce que cela prouve? Rien, à coup sûr, contre la thèse que je sou¬ tiens, puisque ces bois eux-mêmes l’ont confirmée par des preuves nom¬ breuses, irréfragables, sur lesquelles il ne peut pas rester le moindre doute, et je pourrais m’en tenir là : mais puisqu’il y a un fait qui, sans importance désormais au point de vue delà question qui nous occupe, est cependant assez étrange et de nature à piquer la curiosit-', il serait bon d’en avoir l’explication. Je ne puis, je l’avoue, la donner que par des hypothèses. Je dirai donc que, dans mon opinion : 1® tous les œufs n’éclosent pas en même temps, l’exemple des vers à soie le prouve, et l’évolution de quel¬ ques-uns peut être contrariée par des causes diverses; 2® il y a des femelles retardataires qui ne pondent que tardivement, de telle sorte que les œufs n’éclosent qu’aux premières chaleurs de l’année suivante, ou que les larves, très-jeunes encore quand l’hiver est arrivé, se trouvent ultérieurement fort en arrière de leurs ainées. De ces retardataires il y en a, car il m’est né jusqu’en septembre des individus d’une espèce qui avait commencé à pa¬ raître chez moi en mai. 3® 11 y a des femelles qui hivernent, car le nombre des insectes qui se trouvent dans ce cas est très-considérable. 11 peut se faire qu’une de ces femelles, affranchie de sa torpeur par quelques beaux jours du premier printemps, soit venue déposer ses œufs sur un arbre déjà occupé ; mais je reconnais que ce fait, sans être impossible, est peu probable. 4® Il y a dans les larves, comme dans tous les animaux, des in¬ dividus maladifs et qui subissent de plus ou moins longs arrêts de dévelop¬ pement. Voici, par exemple, un fait que j’ai observé plusieurs fois et qui dépend peut-être des première, deuxième et quatrième causes que je viens de mentionner, Les Anthrenus varius se montrent chez nous en mai oi juin; passé ce dernier mois je n’en vois plus sur mes vitres. Dès le mois d’août, on trouve dans les collections des larves déjà grandes et bien dodues et il m’est arrivé d’en recueillir bien plus lard et jusqu’en février de l’année suivante de tellement petites quelles semblaient âgées de quelques jours à peine. 5° Des conditions locales et pour ainsi dire individuelles, ou des 408 LARVES DE COLEOPTERES phénomènes généraux peuvent et doivent contrarier le développement. La veine que suit une larve peut n’ètrc pas aussi substantielle que l’ensemble; elle peut avoir été contrainte à un jeûne plus ou moins long par un accident ou par la concurrence d’une autre larve, que sais-je? Mais ce dont je suis certain, c’est que la sécheresse est une cause très-sérieuse de ralentisse¬ ment dans la croissance des larves. Celles qui naissent tardivement peuvent être plus exposées que les autres û sa pernicieuse influence, surtout celles qui doivent vivre un certain temps sous l’écorce, parce qu’elles sont forcées d’y séjourner lorsqu’elles devraient être dansle bois. Mais toutes en souffrent plus ou moins, et il est d’observation que les bois qui renferment le plus de larves rabougries sont ceux qui ne se mouillent pas. Mais ce que la sécheresse contrarie le plus c’est la transformation en nymphe. Celle-ci, en effet, qui n’absorbe plus de nourriture et qui pour¬ tant a besoin d’une certaine dose de liquides pour le travail d’organisation qui doit s’opérer en elle, ne saurait les trouver que dans les approvision¬ nements faits par la larve, et cette dernière ne doit être disposée à effectuer sa métamorphose que lorsqu’elle sent en elle tout ce qui doit favoriser cette opération et en assurer le succès. Or une sécheresse prolongée peut avoir compromis ou rendu incomplets ces approvisionnements ; un acci¬ dent qui l’aura forcée de prolonger un an de plus sa vie de larve aura aggravé les conditions de son existence, puisque la substance qui la nour¬ rit se dessèche de plus en plus et s’altère en vieillissant, de sorte qu’il n’y a plus de raison pour que sa transformation s’opère. La larve vit alors un temps plus ou moins long dans un état d’inertie et d’engourdissement dont la mort seule la délivrera, ou bien, si elle accomplit enfin l’acte prépara¬ toire de l’insecte parfait, ce ne sera que lorsque ses organes auront été pourvus petit à petit de ce qui leur est nécessaire, ou qu’un événement, une réaction quelconque l’aura mise à même de remplir sa mission. Et voihY pourquoi les liges d’Âconil de 18G9, qui auraient dû n’ôtre plus habitées en 1870, contenaient encore en juillet tant de larves qui ne se sont transformées qu’un an après; pourquoi encore les bois divers que j’entasse dans mon dépôt spécial me donnent des insectes pendant plu¬ sieurs années; pourquoi aussi des bois morts peuvent, quoique restés dehors, avoir encore, après deux ou trois années, quelques rares habi¬ tants ; pourquoi enfin on a pu citer des cas de longévité vraiment incroya blés. M. de Romand a parlé (Soc. Eut, 184G, p. x.xxiii) d’un Clytiisi punc- tatiis sorti sous ses yeux d’un fauteuil qui avait plus de vingt ans. LONGICORNES 409 M. Lucas a fait part à la Société entomologique, dans sa séance du Il octobre 1848 (p. iaiii) du fait de l’éclosion de plusieurs Hesperophanes gviseus sortis de bûches de CijtisiLs spinosus qu’i! avait rapportées d’Algé¬ rie six ans avant et qui en renfermaient alors les larves. MM. Boisduval et Laboulbène (Soc. Eut. 1853, p. lxiv) ont parlé le premier d’un Bupreste dont la larve avait vécu vingt ans au moins dans un meuble d’acajou, le second d’un Hesperophanes qui avait dû vivre plus de dix ans dans le bois d’une chaise. MM. Guérin-Méneville et Laboulbène ont fait connaître (Soc. ent. 1870, p. Lxxxviii) le premier que des CalamoMus élevés par lui ne sont éclos qu’après plusieurs années, le second qu’il possédait depuis deux ans des larves de Liidius ferrugineus qui ne s’étaient pas encore métamorphosées. J’aurai fini, je crois, ce que j’avais à dire sur les larves de Longicornes en ajoutant quelles sont a.ssujéties à des mues dont je ne saurais déter¬ miner le nombre, mais dont j’affirme la réalité. Quand elles viennent de changer de peau, elles sont entièrement blanches, et leur tête est beau¬ coup moins enchâssée dans le prolhorax. Restent maintenant les nymphes, mais je ne puis guère en parler que pour rappeler que la larve prend les précautions les plus minutieuses et souvent les plus dignes d’intérêt pour leur installation et leur sûreté, et qu’elles sont presque toutes pourvues de poils ou de spinules, ou des deux ensemble. Ces spinules leur donnent la facilité de se mouvoir, de pirouetter dans leur cellule, mais j’avoue que je ne vois pas trop pour¬ quoi, car elles sont ordinairement enfermées si à l’étroit, qu’elles ne sauraient ni éviter un danger ni fuir un ennemi. Il peut seulement leur convenir d'être couchées tantôt sur un côté tantôt sur un autre, et il est certain que les spinules leur donnent le moyen de satisfaire à cet égard leurs convenances. J’admets aussi que ces appendices servent â amortir des chocs qui, sans eux, pourraient avoir des inconvénients, mais ils doivent être plus spécialement utiles, surtout ceux de l’extrémité du corps, pour fournir des points d’appui ou de retenue qui aideront l’insecte parfait à se débarrasser de son maillot. Celui-ci, après avoir dégagé ses membres, reste quchpie temps dans une immobilité presque complète, puis, scs organes s’étant consolidés, il fait usage de scs mandibules pour préparer sa délivrance, en triturant, désagrégeant, taraudant le tampon de fibres ou la couche ligneuse qui le 410 LARVES DE COLEOPTERES sépare de récorce, s’il y a de l’écorce, et en rongeant enfin l’écorce elle-même. Le trou de sortie qui résulte de ces érosions a deux formes déterminées et invariables ; il est ordinairement elliptique, mais certaines espèces, telles que les Clytus verbasci et 4 yunctatus, les Monohammus, les Agapanthia, la plupart des Saperda les pratiquent parfaitement ronds. Dans ce dernier cas, on n’a pas à se demander si ce trou est transversal ou longitudinal, mais dans l’autre cas, il est le plus souvent longitudinal, c’est-à-dire que le grand axe de l’ellipse est parallèle à la direction des fibres. Toutefois, lorsqu’on observe ce travail sur une pièce de bois qui a donné naissance à un certain nombre d’individus de la même espèce, on voit que si la plupart des trous de sortie sont longitudinaux, il s’en trouve aussi à divers degrés d’inclinaison par rapport aux fibres ligneuses. Aucun coléoptère de la grande cohorte des Phytophages ne vit, à ma connaissance, sur le Châtaignier, et dès lors le plan que j’ai adopté l’exclut de ce travail que je termine par l’histoire d’un insecte de la cohorte des Érotyles. ÉROTYLES Tritosiia Itipustulafa Fab. Fig. 574-579. LARVE Long. 5-6 millim. Hexapode, en ellipsoïde très-allongé, assez convexe en dessus, moins en dessous, charnue mais subcoriace, d’un blanc jau - nâtre ordinairement un peu sale, fasciée de brun roussâtre, parsemée de poils très-courts, peu nombreux, terminée par deux petits crochets. Tête bien détachée, roussâtre, subcornée, luisante, un peu plus large que longue, s’élargissant d’avant en arrière, couverte de très-petites gra¬ nulations avec des espaces lisses, marquée sur le front de deux fossettes oblongues assez profondes. Bord antérieur droit. ÉROTYLES 411 Épistoine court, très- transversal. Labre semi-elliptique, fovéolé. Mandibules assez larges, testacées avec l’extrémité noire et peu pro¬ fondément bifide. Mâchoires très-obliques mais peu coudées, peu robustes, ne descen¬ dant pas tout à fait jusqu’à la base de la tête; leur lobe assez large mais peu allongé, cilié de petites spinules. Palpes maxillaires assez courts, habituellement cependant débordant la tête, coniques, assez épais et de trois articles dont le dernier est à peine un peu plus long que chacun des deux autres et terminé par de très-petits cils visibles seulement au microscope. Menton grand, transversal ; lèvre inférieure assez grande aussi, trans¬ versale, prolongée au milieu en une languette arrondie. Palpes labiaux de deux articles dont le second plus long que le premier. Antennes assez courtes, coniques, de quatre articles, les deux premiers épais et égaux, en grande partie rétractiles, le troisième un peu plus long, le quatrième au moins aussi long que le précédent, grêle, accom¬ pagné d’un article supplémentaire moitié moins long que lui, implanté sur l’extrémité inférieure du troisième article et dès lors visible seulement quand on observe la larve de profil. Sur chaque joue cinq ocelles noirs, trois autour de la cavité oü se loge l’antenne, dont deux rapprochés et un très-écarté, et deux autres un peu en arrière, plus petits et un peu plus rapprochés. Prothorax bien plus large que la tête, une fois et demie aussi long que chacun des deux autres segments thoraciques, lesquels sont un peu plus longs que les segments abdominaux, marqué d’une bande transversale brun roussâtre n’atteignant pas le bord antérieur, plus éloignée du bord postérieur, interrompue au milieu par un trait blanchâtre, couverte de petites granulations bien visibles à une forte loupe. Mésothorax et métathorax ayant une bande tout à fait semblable, mais moins large et touchant presque le bord antérieur. Abdomen de neuf segments, les huit premiers égaux, munis d’une bande comme celle des deux segments précédents, mais non interrompue et atteignant, surtout dans les segments postérieurs, le bord antérieur; dernier segment à peine brunâtre, couvert de granulations en dessusj [jostérieuremcnt et sur les côtés, iégèrenient canaliculô eu arrière, tronqué et muni de deux crochets courts, assez épais, relevés, arqués en avant, cornés et noirs avec la base roussâtre. 412 LARVES DE COLÉOPTÈRES Mamelon anal situé en dessous au milieu du segment, divisé en deux lobes qui font l’office de pseudopodes. La tête et le corps sont parsemés de poils courts et roussâtres, et, vu au microscope, tout le corps paraît couvert de très-petits cils spinuli- formes dirigés en arrière et très-serrés. Stigmates orbicidaires, au nombre de neuf paires, la première, pb s grande et à peine plus inférieure que les autres, près du bord antérieur du raésothorax, les autres au tiers antérieur des huit premiers segments abdominaux. Pattes de moyenne longueur, à peine susceptibles de déborder le corps, assez épaisses et de cinq pièces, ongle compris ; quelques soies sur la hanche, la cuisse et le tibia ; celui-ci plus court que la cuisse. La larve du Tritoma ressemble beaucoup à celle du Triplaz Russica L., nigripennis F., la seule de cette famille qui soit connue, dont M. West- wood a dit quelques mots (Introd., t. I, p. 393) et a donné une figure très-insuffisante, et que Léon Dufour a publiée dans les Annales de la Société entomologiqiie, 1842 (p. 191). Cette dernière a la forme de celle que je viens de décrire ; comme elle, elle se jette sur le fianc et se courbe cn arc lorsqu’on la tourmente. Tous les organes de la tête sont conformés de même, elle a cinq ocelles de chaque côté et le corps fascié de brun, le dernier segment est muni de deux crochets semblables, et le mamelon anal a la même conformation ; mais elle offre deux caractères qui empê¬ chent de la confondre avec celle du Tritoma : ainsi le dernier segment est visiblement échancré au lieu d’être tronqué, et les bandes brunes, indé¬ pendamment des granulations qui les couvrent, ont, du moins sur les segments abdominaux, deux lignes transversales et parallèles d’aspérités coniques, cornées et noires. Le dernier segment n’a qu’un rang de ces aspérités, mais on en voit un verticille autour de la base de chaque cro¬ chet. Ce sont là les seules différences, indépendamment de celle de la taille, que j’aie pu constater, d’où il suit que la description de Léon Dufour présente des inexactitudes. Ainsi, il ne donne à la larve du Tri- plax que onze segments, la tête non comprise, tandis qu’elle en a douze comme la généralité des larves de Coléoptères. Il ne compte que trois articles aux antennes qui en ont quatre, il n’a vu ni la forme de la lèvre inférieure ni les palpes labiaux, et enfin il place les st'gmatcs sur la mem¬ brane intersegmentaire, ce qui ne serait applicable, tout au plus, qu’à la première paii'e. La première fois, et il y a longtemps, que je trouvai la larve du Tri- EHOTYLES 4 1 :i (orna, c’était dans un bolet venu sur une souche de Châtaignier. Ne me doutant pas de ses habitudes, je conservai le champignon dehors, sur la terre, et quelque temps après, ayant voulu l’examiner, je n’y trouvai plus une seule larve. Je me méfiai de la cause de celte disparition et n’eus pas de paix que je n’eusse réparé ma déconvenue. L’année suivante, des souches de Peuplier sur lesquelles s’étaient développés des Boletus unicolor m’en fournirent les moyens. Au commencement du mois de sep¬ tembre, je trouvai ces champignons habités par une nombreuse population de larves en tout semblables à celles que j’avais observées antérieure¬ ment, et qui paraissaient avancées dans leur développement. Je les dé¬ posai dans un vase profond et verni, et deux jours après je trouvai des larves au fond du vase ; le lendemain d’autres étaient venues s’y joindre. J’étais ainsi suffisamment averti du besoin qu’elles avaient de s’enfoncer dans la terre ; je mis donc de la terre dans le vase, et dès ce moment les choses se passèrent très-bien. Les larves, à peine tombées des champi¬ gnons, travaillaient de la tête et des pattes à leur œuvre de mineur et ne lardaient pas à disparaître, admirablement secondées qu’elles étaient par leurs pattes assez robustes, par les granulations de la tête et des bandes lransvcr.sales et surtout par les cils spiniformes qui couvrent tout le corps. Quelques-unes que j’installai dans des tubes me démontrèrent qu’elles se bornent â se pratiquer une cellule sous terre, sans en agglutiner les parois et par conséquent sans déterminer la formation d’une coque. Elles se tiennent courbées en arc pendant tout le travail préparatoire de la métamorphose qui s’accomplit au bout de sept à huit jours. NYMPHE Dufour, qui ne donne que la diagnose de la nymphe du Triplax Russicn, s’exprime ainsi : Nympha niula, obvoluta, oblonga, postice alteniiata, albida, oculis solis fnscis, parce villosa, segmeniis abdorninalibus utrinqne triangularibus , ultimo in spinas duas graciles, snbrcctas divise. Cette njinphe méritait une description. Scs antennes ont un verlicille de spinules à chaque article et le dernier est trcs-spinuleux ; elle a des poils roussâtres et bulbeux clair-semés sur le front, serrés sur le pourtour du prolhorax et même sur le disque, ainsi que sur les deux autres segments thoraciques et sur la face dorsale cl les côtés des segments abdominaux ; il y en a aussi deux séries longitudi¬ nales sur deux intervalles au moins des stries des élytres, car elles sont 414 LARVES DE COLÉOPTÈRES franchement striées et presques cannelées. On voit également, à chacun des huit premiers segments de l’abdomen, une ligne transversale de spi- nules coniques, et sur chaque côté deux mamelons appartenant l’un à l’ar¬ ceau ventral, l’autre à l'arceau dorsal, hérissés de spinules semblables, mais la plupart surmontées d’un long poil. Ce que cette nymphe présente de plus remarquable, c’est une série dorsale géminée de mamelons rangés par paires, à peine séparés par la ligne médiane et couverts de spinules plus courtes que les autres, mais rayonnantes, brillantes et comme dorées dans l’individu que j’ai sous les yeux. On voit une paire de ces petits hé¬ rissons au bord antérieur du prothorax, une autre au bord postérieur, une sur le mésothorax, une sur le métathorax et une sur chacun des huit premiers segments abdominaux. Le dernier segment, hérissé de poils longuement bulbeux, ou si l’on veut, de spinules piligères, est terminé par deux crochets assez longs, subulés, testacés et subcornés à l’extrémité, obliquement relevés et visiblement arqués en haut. Sous ces crochets on aperçoit deux papilles charnues, peut-être bi-articulées. Le dessous du corps est glabre, sauf l’abdomen qui a sur chaque segment une ligne transversale de spinules piligères, interrompue au milieu. J’ai donné celte description de la nymphe du Triplax Paissica d’abord pour la faire connaître, et puis parce qu’elle me dispense de donner le si¬ gnalement de celle du Triloma. Celle-ci, en effet, lui ressemble entière ¬ ment; mais je constate pourtant quelques différences ; les appendices du dernier segment sont droits et non crochus, les deux papilles sont très- peu saillantes, quelquefois inappréciables, et il n’existe aucune trace de CCS mamelons dorsaux en hérisson qui sont si remarquables sur la nymphe du Triplax. Les larves qui s’étaient enfoncées en terre au commencement de sep¬ tembre me donnèrent des insectes parfaits dès la mi-octobre. SUPPLÉMENT Dans mon Introduction, page 3, en parlant du petit nombre de che¬ nilles de Microlépidoplèrcs qui, comparativement au Chêne, vivent dos fouilles du Châtaignier, j’ai cité, d’après M. Lafaury, celles d’une Nepti- cula, d’une Litkocolletis et d’un Botys ? J’ai su depuis de mon savant ami que cette dernière est celle non d’un Boiy%, mais d’une espèce d’un genre très-voisin, VAgrotera nemoralis qui habile aussi le Charme, et que celle de Nepticul'i doit appartenir à la iV. castanella. 11 faut ajouter aussi aux Lépidoptères ennemis du Châtaignier l’exé¬ crable Zeuzera œ^iculi dont Lafaury et moi avons trouvé la chenille dans une branche de cet arbre en juillet 1877. Gucujides. Il faut ajouter aux espèces dont les larves sont connues les deux suivantes : Lœmophlœiis ynonilü F. Larve décrite brièvement et figurée par M. Bcllevoyc (Quatorzième Bull, delà Soc. d'hist. natur. de Metz, 1870). Cette larve serait lignivorc et se nourrirait de l’écorce et de l’aubier du Tilleul. Lœmophlæus ferrugineus Steph. Larve décrite par M. Carpentier (Bull. 416 LARVES DE COLÉOPTÈRES de la Soc. Linn. du nord de la France, avril 1877). Elle vit dans les con¬ serves de fruits secs et dans les substances farineuses. Lamellicornes. Il faut ajouter aux larves connues celle de XAnthyipna obdominalis F., publiée par Schreiber (Berlin. Entom. Zeitsch. 1870). Anûbiides. J’ajoute à ce que j’ai dit sur le genre Gaslrallus que j’ai obtenu d’assez nombreux individus du Gaslrallus lœvigatus et deux du G. sericatus de ramilles mortes de Spartium junceum, envoyées de Saint- llaphaël par M. Rey. La larve de cette dernière espèce vit aussi en Corse, dans les branches du Lentisque, d’après une lettre de M. Ilevelière. Mélandryides. Dans les généralités relatives aux Mélandryides, j’ai dit qu’on ne sait rien de la sixième famille, celle des Conopalpiens. Je ne veux pourtant pas avoir l’air d’ignorer que M. Erné a parlé du Coiwpalpus teslaceus dans le Bulletin de la Soc. Suisse d'entomol. 1873, p. 143. Il dit que la larve vit dans le bois de Hêtre vermoulu et qu’elle se transforme îi une faible profondeur dans les couches ligneuses ; mais comme il n’en donne aucune description, je ne puis savoir à laquelle des deux formes des larves de cette famille il faut la rapporter. Œdémérides. Œdemera cærulea L. A l’occasion du Deilus fugaxi'ax dit que, durant son séjour à Saint-Raphaël et à Hyères, M. Rey avait eu la bonté de m’envoyer des ramilles sèches de Spartium junceum habitées par des larves de ce Longicorne. D’autres larves s’y trouvaient aussi et parmi elles une qui, par sa taille et sa forme, avait attiré l’attention de mon ami. Je lui annonçai qu’elle appartenait à une Œdemera, et dans les premiers jours de mai une nymphe vint confirmer cette indication. Le 20 du même mois cette nymphe était devenue une vulgaire Œdemera cærulea que, du reste, je n’avais pas encore obtenue d’éclosion. La larve de cette espèce vit donc dans le Genêt et très-certainement ailleurs. Je viens de la comparer à celle de \’Œ. flavipes et de constater qu’elle lui ressemble en tous points. La description de celle-ci lui convient LARVES DE COLEOPTERES 417 jusque dans les plus petits détails. La nymphe n’offre non plus rien de par¬ ticulier. En octobre 1877 j’ai observé plusieurs larves blanches d’une Œdemera dont je ne connais pas encore l’espèce, dans des tiges sèches de Cirsium palustre ayant déjà nourri la larve assez grosse d’un diptère de la tribu des Syrphides dont j’attends l’éclosion. CuRCULioNiDES. A l’articlc relatif aux mœurs des Curculionides j’ai dit du Rhynchites cupreus, pris en avril en battant des Pommiers et des Pru¬ nelliers, que probablement il dépose ses œufs dans les fruits. Cette pré¬ somption s’est depuis convertie en certitude. Vers la fin de juin 1877, ayant remarqué beaucoup de fruits non encore mûrs, tombés de Pruniers de petite Mirabelle, et ayant observé dans leur pulpe des larves de Curculionide à divers degrés de développement, je m’approvisionnai de ces fruits, je recueillis bon nombre de ces larves lors¬ qu’elles quittaient leur berceau pour s’enfoncer dans la terre, et dès le 22 juillet suivant, j’obtins plusieurs Rhynchites cupreus. Mes explorations me permirent cependant de constater que quelques larves, quoique enfer¬ mées définitivement dans leur cellule souterraine, paraissaient peu dispo¬ sées à se métamorphoser et semblaient devoir attendre une époque plus éloignée pour ne devenir nymphes ou du moins pour ne livrer l’insecte parfait qu’au printemps suivant. Ces larves vivent exclusivement de la pulpe et n’attaquent pas le noyau. FIN soc. LINN r. xxiii 27 CORRIGEIVDA 1875, page 283, à l’alinéa qui concerne Plegaderus, au lieu de sillons du dessus de la tête, lisez : sillons du dessous de la tête. Page 340, nymphe de la Corticaria serrata, au lieu de : serrata, lisez : gibbosa. Page 347, antépénultième ligne, au lieu de : Mycetophilides, lisez : Myce- tophagides. 1876, page 136, ligne 32, au lieu de: Prionychus Zeuis, lisez: Prionychus lœvis. Page 217, pénultième et antépénultième lignes, au lieu de : Orizœ, lisez : OryzcB. Page 223, 10® ligne, au lieu de : Brachicerus, lisez : Brachycerus. TABLE ALPHABÉTIQUE Abræus globosus . . . . 272 1875 Agriotes aterrimus . . . 9 1876 Acanthoderes varius . . 319 1876 — lineatus . 8 — Acentrus . . 246 - — obscurus . 8 — Acmæodera adspersula . . 397 1875 — segetis . 8 - — lanuginosa . . . . 396 - — • sputator . 8 — — ovis . . 415 - — ustulatus . 22 — — pilosellæ. . . . . 397 - Akis punctata . 92 - — quadrifasciata . . . 397 - Alaus Montraveli. 6 — Acmæops collaris . . . . 373 1876 — lïiyops . 6 — A DELOGERA carbonai'ia . 6 - — oculatus . 6 — — fasciata .... 9 - — speciosus? .... 6 — — varia . 6 - Albana M. griseuni . . . 333 — Ægosoma scabricorne . . 258 - Allecula morio .... 137 — Æsalus scarabæoides. 362 et 365 1875 Alphitobius mauritanicus . 108 — AGAPANTHAIRES . . . . 338 - Amblvtoma rubens . . . 73 — Agapanthia angusticollis . 343 - Amphicrossus discolor . . 288 1875 — aspbodeli . . . . 340 - Amphimallus assimilis . . 362 — — cardui .... . 338 - — rufescens .... 373 — — irrorata. . 338 - — ruficornis .... 362 — — lineatocollis. . . . 342 - • — • solstitialis .... 362 - — micans .... . 338 - Anærea carcbarias . 346 1876 Agrilus angustulus. 385 et 390 — Anæsthetis testacea. . . 335 - — auricbalceus . . . 406 - Anaspis flava . 175 - — biguttatus . . . . 390 - — maculata . 178 - — cinctus .... . 390 - — ruelanostonia . 178 — — derasofasciatus. . . 390 - — subte.stacea .... 178 — — hastulifer . . . . 405 - Anchonus cribricollis. . . 214 — — hyperici. . . . . 406 - Ancyi.ocheiua flavomaculula 389 1875 — sexguttatus. . . . 390 - — octoguttata. . . . 389 — — tenuis . . 390 - — rustica . 389 — — viridis et var. uocivua Anisoplia fruticola . . . 362 — et Aubci. . 390 et 405 — Anisorhynchus .... 224 1876 :^8 soc. I.INN T. XXlIt, 420 LARVES DE Anisoxya fuscula . . . . 148 1876 ANOBIIDES .... 68 et 86 - Anobiüm denticolle. . . . 68 — — domesticum. . . . 72 — — birtum . . . . 86 - — fulvicorne . . . . 70 - — paniceum , . . 86 — — pertinax. . . . 86 — Anomala Frischii. . . . 362 1875 — vitis .... . . 362 - Anoncodes amæna. . , . 190 1876 — ruficollis . . . . 190 - — viridipes. . . . 192 — Anoxia -villosa. . . . . 372 1875 Anthaxia candens. . . . 389 — — cichorii . . , 394 - — corsica . , . . . 393 - — cyanicoi'nis. . . . 389 — — fulgidipennis . . . 394 — — funerula. . . . . 397 — — praticola. . . . . 389 — — quadripunctata . . 389 — — sepulcbralis. . . . 389 — Antherophagus silaceus. . 331 — Antholinus lateralis . . . 34 1876 Anthonomüs. . . . . . 241 — — di'uparum . . . 216 — — incurvus. . . . . 216 — — pedicularius . . . 216 — — pomorum . . . 210 — — pyi’i .... . . 210 — — spilotub . . . . 241 — — ulmi. . . . . . 216 — ANTHRIBIDES . . . 195 et 204 - Anthribus albinus. . . . 202 — Anthypna abdominalis . . 416 — Apate capucina . . . 58 1876 — francisca . . . 59 — — varia . . 57 - Aphanisticus angustat — cmarginatus. Aphodius bimaculatus — conjugatus . — fimetarius . ' — fætens . ^ fossor . . 415 1875 407 - . 361 . 361 . 361 . 361 361 et 367 COLÉOPTÈRES Aphodius inquinatus . . . 361 1875 — lividus .... . 371 — — nigripes. . . . . 361 - — vernus .... . 368 — Apion . . 231 1876 — æneum .... . 215 - — apricans. . . . . 215 — — assimile. . . . . 215 - — basicorne . . . 215 — — carduorum. . . . 215 - — caripes .... . 215 — — craccæ .... . 215 — — curvirostre. . • 215 - — elongatum . . . 215 - — fagi . . 215 — — flavifemoratum . . . 215 — — flavipes. . . . . 215 - — frumentarium . . . 215 — — loti . . 215 - — meliloti .... . 215 - — miniatum . . . . 215 - — ononidis. . . 215 - — onopordi. . . . . 215 - — penetrans . . . . 215 — — radiolus. . . . 215 — — sayi . . 215 - — Scbmidti . . 215 — — scutellare . . . . 215 - — seniculus . . . . 215 - — simum .... . 215 — — sorbi . . 215 - — ulicicola. . . . . 215 — — ulicis . . 215 — — vernale .... . 215 - — violaceum . . . . 215 - Apoderus . . 237 ~ — coi-yli .... . 215 -■ Aræcerus coffcæ. . 200 et 206 — Aromia moschata. . . . 266 - Asclera cærulea . . . . 190 - Asemum striatum . . . 270 - Asida corsica .... . 96 — — Jurinei .... . 97 - ASIDIDES . . 96 - Aspidiphorus Lareyuiei. . 82 - ASTYNOMAIRES . . . . 315 - TABLE ALPHABETIQUE 421 Astynomus ædilis. . . . 315 1876 ; Beaps producta. . . . . 93 1876 — atomarius . . . 316 — i Blastophagus minor. . . 254 — — griseus . 315 — — piniperda . . . 254 — — Sallei . 315 — Bolitophagus armatus . . 116 — — Xanthoneurus. . 316 — — reticulatus . 108 et 113 - Aïeuchus sacer . . . 361 — Bolitotherus cornutus . . 108 — Athous hirtus .... 7 1876 — quadridentatus. . . 108 — — hæmorrhoidalis . 8 — Bostrichus acuminatus , . 254 — — mandibulai’is . . 20 — — bidens . . . . 254 - — niger . 7 — — bispinus. . -. . . 254 — — rhombeus . . . 7 — — cembræ . . . . . 254 — — rufus . 7 — ■ — chalcograplnis. . . 254 - — subfuscus . . . ’ 8 — — curvidens . . . . 254 — — undulatus . . . . 7 — — exesus . . . . . 254 Attelabes . 237 — — lai’icis . . , . . 254 — curculionoides . . 215 — — pini .... . . 254 - Abletes . 239 — quadridens . . . . 554 - Aulonium bicolor. . . 314 1875 - stenograplius . . . 254 — — sulcatum. . . . 314 — — typographus . . . 254 — Axinotarsus pulicai ius . 32 1876 Bothynoderes. . . . . 226 — Brachonyx .... . . 231 Balaninus . . 240 — — indigena. . . . . 215 ... — brassicæ. . . . . 215 — Brachycerus . . . . . 223 — — cei'asoruni . . . 215 — — albidentatiis . . 213 — — . elephas . . . et 216 — — Pradieri. . . . 213 — — glandium . . . 215 — — ur.datus. . . . . 213 — — nucum .... . 215 — Brachyderes . . . . . 221 — — villosus .... . 215 — Braciiypterus cài-.iiiis. . 293 1875 Baridius . . 250 — — linariæ . . . 288 et 293 — — abrotani. . . . . 217 — — ui’ticæ . . . . . 295 — — cærulesceiis . . 217 — — vestitus . . . . . 293 — — chloris .... . 217 — Brachytarsus l'ai.'ax. . . 206 1876 — chlorizans . . . . 217 — — scabrosus . 199 et 206 — — cuprirosti'is . 217 — — varius . 200 et 206 — — lepidii .... . 217 — Bradybatus . . . . . 242 — — morio . . 217 — Broxtes planatus . . 315 et 318 1875 — picinus .... . 217 — — serricon.i . . . 318 — Barynotus . . 220 — BUPRESTIDES . . . 381 et 411 — Barypeithes .... . 220 — Buprestes Fabricii . . . 389 — Batocera rubus . . . . 312 — — mariana. . . . 389 — Berginus tamariscü . . . 345 1875 — Yirginica . . . 389 — Biphyi.lus lunatus. . . . 345 — Bitoma crenata . . . . 313 — , Cai.amobius graciüs . . . 339 1876 Blaps Chevrolatii. . . . 93 1876 ' Calanura Sommeii . . . 217 - — fatidica .... . 93 — 1 Calic.\emis LatreiUei. . . 361 1875 — gigas . . 93 — CALLIDIAIRES . . . 268 et 290 1876 LARVES DE COLÉOPTÈRES 422 Callidium alni . — castaneum . . . ■ — dilatatum .... — rufipes . 280 269 268 269 1876 1 Ghataignier — Gomparai- son avec le Ghêne et le Hêtre quant aux para¬ sites . . . 260 et 414 1875- -1876 — sanguineum 268 — Ghiloneus . . . . 220 1876 — unifasciatum . . 277 - Ghlorophanus. . . 222 — Galopus serraticornis . . 189 - Ghærorhinus . . . 251 — Campsosternus Tenipletonii 7 — ' Ghoragus piceus . . 206 - Gamptokhinus . 247 — — Sheppardi . 197 - Gampylus liuearis. . . . 9 — Ghrysanthia vii'idissima . 190 — Gapnodis tünebrionis . . 389 1875 Ghrysobothris affinis 381 et 390 - Gardiophorus asellus . . 7 1876 — dentipes. . . 390 - — equiseti . 7 - — femorata . . 390 — — ruficollis .... 7 — — - fulvoguttata . 390 — — rufipes . 11 - — Harrisii . 390 — Gariüa flexuosa .... 150 — — Solieri . . 390 — Garpuoborus miiiimus . . 256 — Ghrysochroa ocellata . -, 388 — Garpophilus liemipterus . 303 1875 Gionus . 244 1876 — sexpustulatus . 283 — — fraxini . 216 — Gatorama palmarum. . 73 1876 — oleiis. . 216 — Gaulostrophus . 221 — — scrophulariæ . 216 — CERAMBYCINS . . . ;261 et 267 - — thapsus . 216 — Gecambyx cei'do .... 261 - — ungulatus . 216 — — Mirbecki .... 262 — — verbasei. . 216 — — scopolii . 261 — Gis bidentulus . . . 66 ~ Gercus rufilabris .... 296 1875 — boleti . . . 66 — Geropria subocellala. . . 108 1876 — coluber . . . 63 — Cerüchüs tarandus . . . 363 1875 — hispidus. . 66 — Gerylon histeroides . 314 — — Jacquemarli . 66 — Getoxia aurata . 362 - — laminatus . 66 — — floricola . 362 — — Lucasi . . . 66 — — marmorala. . 3(32 et 363 — — Melliei . . . 66 — — speciosissima . 362 - — nitidus . . . 66 — Geutorhynchus . . . 248 1876 — setiger . . . 66 — — assimilis . 217 — GISIDES . 63 et 66 — — contractus .... 217 — Gistela ceramboides. 138 — — cynoglossi .... 217 — CISTELIDES. . . . 134 et 139 — — üoralis . 217 _ Gleogonus FaiiiaaLiei 216 — — macula alba . . 217 Gleonus . 226 — — napi . 217 — — marmoralus . 214 — — pulviuatus .... 217 - — sulcirostris. . 214 — — puiictiger .... 217 — CLÉRIDES .... . 41 et 53 — — raphani . 217 — Glerus alvearius . . 43 — — sulcicollis .... 217 — — • apiarius. 43 — — trimaculatus . 217 - CLYTAIRES. . . . 290 et 298 — Ghalcolepidius ery throlonia 6 — : Glytus antilope . . 298 — TABLE ALPHABÉTIQUE 423 Glytus arietis. . •291 et 293 1876 CüSSONüS ferrugineus. . . 218 1876 — arvicola. . . 298 — Cratoparis lunatus . . , 199 - — massiliensis. . . 296 - Criocephalus rusticus . . 270 - — quadripunctatus . 295 - Cryphalus abietis. . . . 254 - — rhamni . . 297 — — fagi . . 254 - — verbasci. . . 294 - — gr anulatus . . . . 254 - Cneorhinus. . . . . 219 — — piceæ . . . . . 254 - Cœliodbs .... . 247 — — tiliæ ..... . 254 - CCENOPSIS .... . 222 — CRYPTICIDES . . 99 - CoLAPTERU.M corrugatuin . 30 — Cryptigus quisquilius 93 et 99 - CoLOBicus emai'ginatus . 312 1875 Cryptohypnus riparius. 6 et 25 - COLYDIIDES. . . . 309 et 313 — CRYPTOPHAGIDES. . . . 330 1875 CoLYDiUM castaneum. . 314 - Cryptophagus dentatus . . 330 - — elongatum . . 314 - — immixtus . . 333 - — filiforme. . . . 314 — — Perrisi . . . . . 333 - CoMPSiDiA populnea . . 345 1876 Cryptorhynchus . . . . 247 1876 CONIATÜS . . 226 — — lapathi . . . . . 216 - — cbrysochlorus. . 214 — Grypturgus cinereus. . 254 - lœtus. . . 214 — — pusillus .... . 254 - CoNOPALPUS testaceus . 416 — CUCUJIDES . . . . 314 et 328 1875 CoNOTRACHELUS nenuphai' . 216 - Cücujus hæmalüJcs . . 318 - Copris carolina . . . 361 1875 CURCULIONIDES . . . . 207 1876 — lunaris . . . . 365 — CoRÆBUS æneicollis . . 403 - Dasytes cæruleus. . 38 - — amethystinus . . 416 — — flavipes .... . 38 - — bifasciatus . . 398 — — plumbeus . . . . 36 - — undatus . . 390 et 402 — — serricornis . . . 38 - CoRTiCARiA crenicollis . 341 — DASYTIDES .... 36 et 40 — — distinguenda . . 341 — Deilus fugax .... . 299 - — fuscipennis . . . 341 — Deltochilum brasilien.se. . 361 1875 — gibbosa . . . . 338 — Dendroctonbs micans . . 254 1876 — melanopbthalma . 341 — Dendrophagus crenatus. . 318 1875 — Pharaonis . . . 340 — Denops albofasciatis . . 43 1876 — pubescens . . 338 et 341 — Derelomu.s . . 246 - — transversalis . . 341 — DIAPÉRIDES . . 105 et 128 - — truncatella . . . 341 - Diaperis boleti. . . . . 108 - CoRYMBiTES æneus. . 8 et 20 1876 Dicerca ænea .... . S90 1875 — castaneus. . . 8 - — alni . . 391 - — cinctus . . . 8 — — berolinensis. . . 389 - — latus. . . . . 17 - — • costicollis . . 389 - — pectinicornis . 8 — — cuprea .... . 389 - — sjaelandicus . 8 — — divaricata . . . . 389 - — tessellatus . . 8 — Dictyopterus sanguineus 28 et 30 1876 CORYNETES ruficollis . 43 et 48 — Dinoderus substriatus . . 59 - — ruficornis . . . 44 - Diodyrhynchus . . . . 239 - COSSONUS . — DiPHUCRANlA auriüua. . . 390 1875 424 LARVES DE COLÉOPTÈRES Dircæa lævigata . . . . loO 1876 Erithinüs festucæ . 214 1876 — quadriguttata . . . 161 — filirostris . . 214 - — Revelieri . . . . 150 - — maculatus . . 214 - Ditylus lævis .... . 190 — — tæniatus. . . 214 - Dorgadion . . 312 — Ernobius abietis . . 72 - Dorcatoma chrysomelina . 73 - — longicornis. 72 - — Dommeri . . . . 81 — — mollis . . . 72 - — dresdensis . . 73 — — nigrinus . . 72 - — serra . . 81 — — pini .... 72 - setosella. . . . . 81 — Eros rubens . . . 28 - Dorcüs parallelipipedus 363 et 365 1875 ÉROTYLES .... 410 - Drasterius bimaculatus. 24 1876 Euchroma columbicum 389 1875 Dryocætes autographus. . 255 — Eurythyrea austriaca 389 - — bicolor .... . 255 — — micans , 389 - — capronatus . . 255 — Exocentrus adspersus 320 et 323 1876 — • coryli .... . 255 — — lusitanicus . . 319 et 322 - — dactyliperda . . . 255 — — punctipennis . 319 et 323 - — villosus .... . 255 — — Revelieri . . 324 - Dryophthorus . . . . . 250 — — lymexylon . . . . 218 — Figulus striatus . . 363 1875 Dynaster atlas. . . . . 361 1875 — dichotomus . . . . 361 — Gasterocercus . . 247 1876 — Gedeon .... . 361 — Gastrallus lævigatus 73 et 416 - — Hercules. . . . . 361 — — sericatus . . 75 et 416 - Geotrupes mutator . 361 1875 Ebæüs collaris. . . . 35 1876 — stercorarius . 361 - Elater balteatus . . . . Il - GiNathocerus cornutus . . 108 1876 — crocatus. . . . 6 et 10 - Gnorimus nobilis . . 362 1875 — dibapbus . . . 6 - — variabilis . . 362 et 363 ~ — fulvipennis . . 6 — Gonocephalum pygmæum? 93 1876 — nigrinus. . . . 6 — Gragilia pygmæa. . 299 et 303 - — pomorum . . . 6 — GRACILIAIRES . . . 299 et 310 - — præustus . . . . 10 — Gramm©ptera analis . 386 - — sanguiueus . . . 6 - — ruficoi'iiis . . 380 - ÉLATÉRIDES .... 1 et 25 — — ustulata. . . 384 - Eledona agricola . . 108 et 117 - GRAMMOPTÉRATES . 379 - Elenophorüs collaris . . 92 — Gronops . 223 - Endophi.æus spinosulus . , 309 1875 Grypidius .... 230 - Enedreyïes hilai'is . . . 202 1876 Gymnetron. . . . 245 - — oxyacantbæ . . . 195 - — asellus . . . 216 - Ennearthron cornu tum. . 66 — — campanulse. . 216 - Enneatoma subalpiua . . 73 — — linariæ . . 216 - Epuræa obsolela . . . . 288 1875 — netus. . . . 216 - Ergates faber. . . . . 257 1876 — noctis , . . 216 Erirhinüs . . 230 — — teter. . . . 216 - — dorsalis .... . 214 — — villosulus . . 216 - TABLE ALPHABÉTIQUE 425 Hallomenus humeralis 150 1876 HypEBA oxalis . . 213 1S76 Hedobia imperialis . . . 91 — — palumbaria . . . 213 - Heliopathes ibericu?. « 91 — — tessellata . . 213 — HÉLOPIDES .... 130 et 133 - Hyphebæus albifrons. 34 — Hélops assimilis . . 132 — Hypoborus ficus . . . 255 — — cæi'uleus . 130 — — genistæ . . . . 255 — — lanipes . . . 132 — — mori .... . 255 — — pellucidus . . 133 — Hypophlæus bicolor. . 109 — — striatus . . . 132 — — castaneus . . . 125 — HESPÉROPHANAIRES. . 287 — — fasciatus . . . 127 — Hesperoph ANES cinercus 288 et 290 — — linearis . . . . 109 — HÉTÉROMÈRES. . . 92 — — pini .... . 109 — Hister cadaverinus . 276 1875 Hypulus bifasciatus . . 150 — — duodecim-striatus. . 277 - . — quercmus . . . 150 — — merdarius . . 276 — — quadrimaculatus 279 IcosiuM tomentosum . 302 — — unicolor. 276 — Insectes vidangeurs . . 274 1875 HISTÉRIDES. . . . 272 et 282 — Introduction . . . . 259 — — (mœurs de quelques). 283 — Ips lævior .... . 288 — Hoplia cærulea . . 375 — — quadripunctata . 301 — Hylastes angustalus. 253 1876 — quadripustulata 288 — — ater .... 253 - Kissophagus hederæ. 254 1876 — attenuatus . . 253 — — cunicularius. . , , 253 — Lacon murinus . . . 6 — — lineai is . . . . , 253 — Læmophlæus ater. . 318 et 320 1875 — palliatus. . , , 253 — — bimaculatus . . 320 - — trifolii . . . 253 et 256 — — clematidis . . . 320 — Hylesinus Aubei . . 255 — — Dufourii. . . 318 - — crenatus. . . 254 - — ferrugiueus. . . 415 1876 — fraxini . . . 254 — — hypobori . . . 320 1875 — kraatzi . . . 255 1876 — monilis . . 415 1878 — oleiperda . 254 — — testaceus . . . 317 1875 — Perrisi . . . 255 - LAMELLICORNES et PECTI- — Spaitii . . . 254 - NICORNES . 349 et 377 - — thuyæ. . . . 255 - Lamia funesta . . . . 314 1876 — vittatus . . . 254 — — textor . . . . 313 - IIyi-obius .... 229 — Lamiaires .... 312 — — abietis . . . 214 — LAMIENS .... 311 et 330 - — pales. . 214 - LAMIIDES .... 311 - Hylotrupes bajulus . 269 - Langelandia anophthalma . 335 1875 Hylurgus dentatus . 254 - Larinüs . . 228 1876 — lignipeida . . 254 - — carlinæ . . . 214 - Hymenalia fusca 138 - — jaceæ . . . 214 — Hymenorus Doublieri. 138 — — maurus . . . 214 — Htpera . 225 — — turbinatus . . 214 - — intermedia . , 213 - — vulpes . . 214 1876 426 LARVES DE COLEOPTERES LATHRIDIIDES . . . 335 et 340 1875 Macrotoma corticina. . 257 1876 Lathridius minutas . . . 338 — ’ — héros .... 257 - — nodifer . 341 — ^ Magdalinus . . . . 239 - — rugosus . 341 — ' — memnoniu?î. . . 215 - Lathropus sepicola . . . 330 — — violaceus . . 215 - Leiopus nebulosus. . 315 et 317 1876 MALACHIIDES .... 32 et 33 - Leptidea brevipennis. . . 305 — Malachius gæneus . . 34 - Leptura cincta . 382 — * — bipustulatus . . 34 - — rufipennnis. . . 383 — — marginellus 34 - — scutellata .... 380 — Maladera holosericea . 362 1875 — testacea . 380 — Marqua variegata . . 157 1876 Lepturates . 379 — Mecinus . 231 - LEPTURIDES . 354 — — ■ collaris .... 215 - LlMOBlUS . 226 — Mbgapenthes lugens. . 5 - Limonius Bructeri. . . 7 — — tibialis .... 1 - Liophlæus . 220 — Megaspis . 226 - Liosomus. . .... 224 — Melandrya caraboides . 151 — Lissodema denticolle . . . 140 — Melanophila appendiculata 417 1875 — lituratum .... 144 — • — cyanea . . . 389 et 417 — Litargus bifasciatus . . . 342 1875 — decostigma. . . , 392 - Litodactylxjs . 249 1876 Melanotüs castanipes . 7 et 17 1876 Lixus . 228 — — niger . 7 - — algii'us . 214 — — rufipes .... 7 - ~ bardanæ .... 214 — — sulcicollis . . . 16 - — filiformis .... 214 - Meleus Fischeri . . . 213 - — iridis . 214 — — Megerlei . . . • 213 - — junci . 214 — Meligethes æneus . 288 et 298 1875 — mucronatus. . 214 — — coracinus . . . 298 - — octolineatus . . 214 - — egenus .... 299 - — paraplecticus . . . 214 - — erythropus. . . 299 - — pollinosus .... 214 — — flavipes .... 299 - — turbatus . 214 — — marrubii . . . 298 - LONGICORNES . . .256 et 387 — — menthæ. . . . 299 - Lordites glabricula . . . 288 1875 • — obscurus . . 299 - Lucanus alces . 362 - — palmatup . 299 - — cervus . 362 - — rufipes .... 299 - — saiga . 362 - — symphyti . 288 - Ludius ferrugineus . . . 8 1876 — viridescens. 297 - LYCIDES . 28 et 30 — Melolontha pimcticollis. . 361 - LYCTIDES . 60 — — vulgaris. . . . 361 - Lyctüs canaliculatus . . . 60 - Mesites . 251 1876 — pubescens .... 63 - — aquitanus . . . 218 - Lycus cinnabarinus . , . 30 — Mesogœlopus niger . . 72 - Lyphia ficicola . 123 - Mesosa nubila .... 331 - MÉSOSAIRES .... . 331 - Macrodactylus subspinosus 362 1875 Métallites . . 221 - f TABLE ALPHABÉTIQUE 427 Microlarinus . 227 — Oberea pupillata. . . 348 — Migrozoum tibialiî. . . 104 - OBRIAIRES . 306 - Molorghus umbellatarum . 308 - Œdemera cæi'ulea . . 416 - Molytes . 224 — — flavipe.s . 187 - Monohammus gallopi'ovin- - — virescens .... 190 — cialis . 314 — ŒDÉMÉRIDES ... 187 et 192 — — sartor . 314 — Oligomerus brunneus . . 71 - — tigrinus . 314 — Olocrates gibbus. . 101 - Mononychus . 247 — Onthophagus nuclücoi'nis . 367 1875 — pseudoacori . . , 216 — — taurus . 361 - Mordella aculeata , . . 168 — OPATRIDES . 103 — — fasciata . 168 — Opilus domesticus. . . . 43 — — Gacognii .... 168 — — mollis . 43 - MORDELLIDES ... 165 et 179 — — pallidus . 44 - Mordellistena brevicauda. 171 — Oplocephala hæmorrhoidali s 120 — — episternalis. . . . 171 — Opsilia molybdæna . . . 349 - — inæqualis .... 170 — — virescens .... 348 — — lïlicans . 168 — Orchesia micans .... 150 — — nana . 171 — — undulata .... 156 - — Perrisii . 175 — Orchestes . 242 — ■ — pumila . 171 — — alni . 216 - — pusilla . 168 — — fagi . 216 — — tiioglodytes. . . . 171 — — populi . 216 — Morimus lugubris. . . . 313 — — pratensis .... 216 — Mycetochares axillaiis. 138 — — quercus . 216 — — barbata . . . 134 et 138 — — rufus . 216 — — bipustulata .... 138 — — saliceti • . . . . 216 - Mycetoma suturale . 164 — — scutellaris .... 216 — MYCÉTOPHAGIDES. . 342 et 347 — — ulmi . 216 — Mygetoph.vgus multipunctatus 345 — Orobitis . 246 - — piceus . 345 — Oryctes gpypus .... 361 1875 — quadi'ipustulatus . . 345 — — nasicornis .... 361 — — simiar . 361 Nacerdes lepturoides. . . 190 1876 OsMODERMA ei’emita . 362 — — mai'itima . 190 — — scabei- . 362 — Nanophies . 245 — OxiORHYNCHUS . 222 — • — hemispbæricus . 216 — — atei- . 213 - — tamariscis .... 216 — — ■ sulcatus . 213 — NÉCYDALAIRES . . 3Ü8 et 310 — OxYMiRus cursor .... 371 — Nemosoma elongatum . . 309 1875 OxYPLEURUs Nodieri . . . 269 — Niphona picticüinis . . 331 — N iTiDULA quadlipustuJala . 300 — Pachypus Candidæ . . . 370 — NITIDULIDES ... 284 et 305 — PANDARIDES . 101 870 Parmena algiiica. . . . 311 — Oberea lineai'i.s .... 348 1876 — Solicri . 311 — — oculata . 349 - PARMÉNAIRES . 311 — 428 L4RVES DE COLÉOPTÈRES Paromalus tlavicornis . . 277 1875 PiMEUA bipunctata . . 99 — Passalus cornutus. . . . 362 - - PiMELiA sardea . 98 1876 — distinctus . . 362 - PIMÉLIIDES . 98 — — interruptus. . . . 362 - PiSSODES . 229 - — punctiger . . . 362 - — liarcyniæ .... 214 - Pediacus dermestoides . . 318 - — notatus . 214 — Peudnota punctata . . . 362 - — piceæ . 214 - Peltis grossa .... . 309 - ■ — ■ piui . 214 — Pentaphylt.us testaceus. Iü8etl21 1876 PiTYOPHTORUS Licbtenstciui . 255 — Peritelus . . 222 - — pityograpbus . . . 255 - — leucogiammuÿ. . . 213 - — ramulorum. . . . 255 — Phaleria cadaverina. 108 et 109 — Plagionotus arcuatus . . 290 — — hemispbærica . . 112 - — détritus . 290 - Phlæophagus .... . 251 - Platycerus caraboides . . 363 1875 Phlæotribus oleæ . . . 254 - Platydema europæa. . . 108 1876 Phloiotrya rufipes . . . 148 - — violacea . 118 - — Vaudoueri . . . . 145 — Platypus cylindrus . . . 255 - Phthora crenata . . . . 108 - — oxyurus . 256 — Phylax littoralis . . . 93 - Platyrhinus latirostris . . 206 — Phyllognathus silenus . . 361 1875 P1.ATYSOMA oblongum. . . 276 1875 Phyllobius . . 222 18.6 Plegaderus discisus . . . 277 - — argentatus . . . . 213 - Plinthes . 224 1876 — calcaratus . . 213 - PocADius ferrugineus. . . 388 1875 — oblongus . . . . 213 - Pcecilonota conspersa 389 et 418 - — pyri. • • ■ Phyllopertha liorlicula Phymatodes melancholici — variabilis Phytobius . . — notula . — velatus . Phytcecia cphippium — lineola . — nigriconiis PHYTŒCIAIRES. Phytonomus . — arundinis — meles. . — murinurf. — plantaginis — pollux . — polygoni — punctatus — rumicis . — variabilis — viciæ. . 213 - 362 1875 270 1876 273 - 249 - 217 - 217 - 348 - 351 - 348 - 347 - 225 - 213 - 214 - 213 - 213 - 213 - 214 - 213 - 213 - 214 - 213 - — decipiens . — festiva . . — rutilans . POGONOCHÉRAIRES 389 et 417 - . . 389 - 389 et 418 - . . 319 1876 PoGONOCHERUS decopatus 327 — dentatus. — hispidus. POLYDROSUS. . — cervinus — micans . — oblongus PoEYGRAPHUS pubescens POLYPHYLLA fullo POOPHAGUS . . — nastui'tii. Pria dulcamaræ Prinobius Germai — letbifer . PRIONIENS . . Prionus coriariua Prionychus ater — lævis. . 319 et 326 . . 328 . . 221 . . 213 . . 213 . . 213 254 . 362 et 373 1875 . . . 249 1876 ... 217 - . . . 289 1875 ou Myardi 257 1876 ... 257 - . 257 et 261 — ...257- ...139- ... 139 - TABLE ALPHABETIQUE 429 Prostomis mandibularis 314et318 1875 • — ■ alliariæ . 215 — PsEUDOCHiNA bubalus. 80 1876 — baccbus. . 215 1876 — lævis. . . . 80 — — betulæ . . . 215 - — sen’icornis . . 80 — — betuleti . . . 215 - — torquata. . 80 — — conicus . 215 — PsiLOPTERA pisana. . 389 et 392 1873 — cupreus. . . 215 et 417 — PsiLOTHRix nobilis 39 1376 — pauxillus . . 215 - PsoA viennensis 59 — Rhynchophorus palma rum. 217 — Pterogenids Nietnei'i 66 — Rhyncolus .... 251 - Ptilinus pectinicornis 76 — — porcatus. . . 218 — PTINIDES .... 90 et 91 — — strangulatus . 218 — Ptinus dubius . . . 91 - — truncorum . . 218 - — fur ... . 91 — Rhytirhinus . . . 223 - — germanus . . 90 — — ornatus . . . 90 - SALPINGIDES . . . 140 et 143 - Ptosima flavoguttata. 390 1875 Saperda bivittata. . 347 — PuRPURiCENUS Kœhleri 263 1876 — phoca . . . 347 - — punctata. . . . 347 — Ramphus . 247 — — scalaris. . . 346 — — flavicornis . . 216 — Saperdaires .... 345 - RHAGIAIRES . . . 368 — SAPERDINS. . . . 331 — Rhagium bifasciatum. 368 — Saprinus rotundatus . 279 1875 — indagator . 368 — ScAPHiDEMA œuea. . 108 1876 — inquisitor . . 368 — SCAPHIDIDES . . . 269 1875 — mordax . . . 368 — ScAPHisoMA agaricinum . . 269 — Rhamnusium bicolor . 368 — ScAURUS tristis. . . . . 92 1876 R H INA nigra . . . 217 — SCIAPHILUS .... 220 - Rhinocyllus . . . 227 — SCOLYTIDES. . . . 252 — — antiodontalgicus 214 — ScoLYTUS amygdali , 254 - — latirostris . . 214 — — carpini . 254 — Rhinomacer . . . • 239 — — destructor . . 254 — — attelaboides. . 215 — — intricatus . . 254 — Rhinosimus ruficollis. 144 — — multistriatus . 254 — Rhizophagus depressus 288 1875 — pruni . . . 254 - — dispar . . . . . 305 — — pygmæus . . 254 — — nitidulus . . . 286 — — pyri. . . . 254 — Rhizotrogus Bellieri. . . 373 — — Ratzeburgi. . 254 - — fossulatus . . . 362 — — rugulosus . . 254 - — insulari.s . . 373 — — ulmi. • . . 254 - — marginipes. . 362 — ScRAPTiA minuta . . 181 - — sassai'icnsis . 373 — SCRAPTIIDES . . . 181 et 186 — Rhopalodontus fronti cornis 67 1876 Semanotüs russicus . 269 — — perforatus . . . . 66 — Serica brunnea. . 362 1875 Rhopalopus clavipes. 277 — SERROPALPIDES ou MELAN- — femoratus . . 275 — DRYIDES . 145 et 163 1876 Rhynchites. . . . . » 237 - Serropalpus striatus . 1.50 - 430 LARVES DE COLEOPTERES SiBINES . 244 — Tetrops præusta. . . . 337 - SiLARiA varians . 179 — Thamnurgus euphorbiæ. . 256 - SiLVANUs advena . . . 323 1875 — Kaltenbachii . 255 — — frumentarius . 318 — Thylacites . 221 — — unidentatus. . 318 et 323 — Trachyphlæus .... 222 - SiNODENDRON cylindi'icum . 3Ô3 et Tragosoma depsarium . 260 - 365 — Tribolium feri'ugineum . . 108 - SiNORUS Colliardi. . 103 1S76 Trichoderes pini. . . . 262 - SisiPHUs Schæfferi.* . 361 1875 Triplax russica .... 412 - SiTONES . . 221 1876 Tritoma bipustulata . . . 410 - — hispidulus . . 213 — Tropideres albirostris . . 200 - SiTOPHILUS .... . 250 — — curtirostris. . . . 206 - — granarius . . . 217 — — maculosus .... 206 - — orizæ . 217 — — • niveirostris 201 - Smicronyx .... . 231 — — pudens . 206 - SoRONiA grisea . 284 et 288 1875 — sepicola . 201 - Sphenophorüs. . . 250 1876 Try'POphlæus binodulus. . 255 — — liratus . 217 — T YGHIUS . 243 - — saccliari . 217 - Uloma culinaris .... 105 — Sphenoptera gemellata. . 398 1875 — Perroudi .... 108 - Sphindus dubius . . 85 1876 Spondylis bunrestoides . 256 _ Valgus hemipterus , 3G2 et 364 1875 Stagetüs pcllitus . . 81 _ Ve8péraires . 3o4 1876 STÉNOPTÉRAIRES. . 306 et 310 — Vesperus luridus. . . . 356 — Stenopterus rufus . 307 — — xatarti . . . 3oo et 363 — Stenostoma rostrata . .• 192 — Xantochroa carniolica . . 190 - Sternocera cbrysis. 388 1875 Xestobium tessellatum . . 72 - Strangalia attenuata. 380 1876 Xyleborus dispar. . . . 255 ~ — aurulenta . 379 — — dryograplius . . 256 - — elongata . . 379 — — eurygraphus . . . 255 — Stromatium unicolor. 288 — — monographus . . . 255 — Strophosomus . . . 220 — — Saxesenii .... 255 — SxYPHLUS .... 223 — Xyletinus oblongiilus . 79 - Sympiezocera Laurasi 283 — — pectinatus .... 73 - Synchita juglandis . 314 1875 Xylographus bostrichoides. 66 - SYNOXYLIDES . . . 57 et 59 1876 Xylopertha præusta. . 59 - Synoxylon muricatuin 57 — — ■ pustulata .... 59 - — sexdentatum . 59 — — sinuata . 59 — Xylophages — n’attaqucut Tenebrio opacus. . 130 - généralement que TÉNÉBRIONIDES . . 130 — les arbres malades 263 1873 Tentyria interrupta. 93 - Xyloterus domesticus . 254 1876 — mucronata . 95 - — lineatus . 254 - Tetratoma Baudueri. 151 — Zilora ferruginea. . . . 55 “ Tetropium luridum . • ■ 269 — Zygia oblonga . 159 - LARVES DE COLEOPTERES PL I Ed Perris del Déchaiid sr Plaiicbe 1 1. Scaphisoma agaricinum, larve très-grossie. 2. Mâchoire, lèvre inférieure, palpe maxillaire et palpe labial. 3. Mandibule gauche, vue en dessus. 4. Antenne droite. 5. Ocelles du côté droit. 6. Dernier segment et pseudopode anal. 7. Patte. 8. Dernier segment de la nymphe. 9. Abræus globosus, larve très-grossie. 10. Mâchoire, lèvre inférieure, palpe maxillaire et palpe labial. 11. Antenne droite. 12. Dernier segment. 13. Rhisophagus nitidulus, tète de la larve en dessous, pour montrer la forme des mâchoires et de leur lobe, de la lèvre inférieure, des palpes maxillaires et labiaux et des antennes. 14. Mandibule droite, vue de côté. 15. Ocelles du côté droit. 16. Dernier segment. 17. Pria dulcamarœ, larve très-grossie. 18. Organes de la tête vue en dessous. 19. Antenne droite, vue de côté. 20. Ocelles du côté gauche. 21. Patte. 22. Extrémité de la patte plus grossie pour mieux montrer l’ampoule membraneuse placée sous l’ongle. 23. Brachypterus vestitus. Antenne de la larve. 24. Ocelles du côté gauche. 25. Les deux derniers segments et le mamelon anal. 26. Patte. 27. Cercus rufilahris. Extrémité d’une patte de la larve, vue en dessus et très- grossie, pour montrer l’ongle et l’ampoule bilobée placée au-dessous. 28. Meligethes viridcsccns. Ocelles de la larve du côté droit. 29. Ips quadripunctata. Tête vue en dessous pour montrer les mâchoires et leur lobe, la lèvre inferieure, les palpes maxillaires et labiaux, et les antennes. 30. Antenne vue de côté. 31. Les deux derniers segments vus en dessus, l’avant-dernier montrant les deux stigmates tubuleux dont il est pourvu. 32. Un des deux crochets du dernier segment, vu de côté et sur sa face interne. 33. Carpophilus hemipterus. Ocelles de la larve du côté gauche. 34. Dernier segment vu en dessus. 35. Rliizophagns dispar. Dernier segment de la larve, vu en dessus. ét i r>^ii»»ijiitiî Hl 4< Jll^.¥ , .iBùi ’ î i^h ,# .1: » rÆ •'i C": V‘ '’»«*••#* .-V .lilAf nJgii > *i,'HfiWii.v ’mini ;«»i«o_î-:'^ •IT»’ yOjf '♦ ^,•'1 rVti't'' '^f *t ' \.Xk "^f*- (ii/à/ 't MÇt m "•. “}ii1>-^ it \7- •S .H; '■!? •- airj ^•-'.. :.*5 P mu „ , . .. ,^._ cfl jw#^ 4i;n* < ti'm .t.*^a>W^-T ^ . »; ’ .MfVSiU a» f|(0'’.l. -/ 'Ï» •' ■ *^' • ,V- h -*^t / ^>v ■ ■ ,8^ '■■ r*'-^„'', ,KHJ' ! <■> ;*. f^tll •■ , v^w.'et* '>«l,^' ff ^ itt • Mfipiü ►•ii ' * .• J M ;.'■* . ' . ■■ssîi^' ■ ■. ■ . ',. , ' . ■ .%f.*x' W-. >H'> "fr •'■■ . "" 'V, 4 s* ''■■'' ■; ’'Æ A'' ’j-.-'',>.‘ ■^■'''>' lE-m i; ■ . 'iC^ÆP iffl ï V :■ •: . ‘ ’Èi^-Ü -, LARVES DE COLEOPTERES PL II Planche II 36. Endophlœus spinosulus. Larve très-grossie. 37. Mandibule gauche, vue en dessus. 38. Antenne. 39. Ocelles du côté gauche. 40. Dernier segment. 41. Colobicus emarginatus. Ocelles de la larve du côté gauche. 42. Dernier segment. 43. Læmophlœus testacem Tête de la larve vue en dessous, montrant la plaque hypocéphalique quadrisillonnée , les mâchoires et leur lobe , la lèvre infé¬ rieure, les palpes maxillaires et labiaux, et les antennes. 44. Les deux derniers segments de l’abdomen, vus de profil. 45’. Les mêmes segments, vus en dessous, avec le petit mamelon anal. 46. Lathropus sepicola. Larve très-grossie. 47. Mâchoire et palpe maxillaire, menton et lèvre inférieure, et palpe labial. 48. Mandibule gauche, vue en dessus. 49. Antenne, vue de côté. 50. Ocelle. 51. Dernier segment, vu de profil. 52. Patte. 53. Derniers segments de la nymphe. 54. Telmatophilus brevicollis. Larve. 55. Mâchoire et son lobe, menton et lèvre inférieure, palpe maxillaire et palpe labial. 56. Antenne, vue de côté. 57. Ocelle. 58. Patte. 59. Langelandia anophthalma. Mandibule droite de la larve, vue de côté. 66. Antenne, vue de côté. 61. Patte. 62. Corticaria gibbosa. Mâchoires et leur lobe , lèvre inférieure , palpes maxil¬ laires et palpes labiaux. 63. Mandibule gauche. 64. Ocelles du côté droit. 65. Litargus bifasciatus. Larve très-grossie. 66. Mâchoire et son lobe, menton et lèvre inférieure, palpe maxillaire et palpe labial. 67. Antenne gauche. 68. Ocelles du côté gauche. 69. Dernier segment, vu de profil. 70. Patte. 71. Derniers segments de la nymphe. , 'I! r ij«, , , • . ’ Îfc.^ •» y ► ^ »‘ Il ■ , .H. .' •> ' -’J .**•%'. ■ H-',? wfŸ l5 i' ’ :• ,■ >1 - J .-.•fii if Î'** . ■ "" ’: j ff tai - ‘ • ;v .‘. -4-;^ ■•* ■>■*•’ 4 ' ' , /i> . '. î '*■' <.|l .'4 ;4t _ , - . ,r ' i «ST ,irti4ii«(>1 CO'îaIjOJ ll-.-f ‘^. •'■' . •?' ■■ t' .vj/q .> ,, ...ij -1 •• - . • ', . • l . ' .-IT' } jy ■ ,J.'.:4 , K^JÎ e>> ►' ■■ .. y-' xJ» ... . > ,t ii il'j » îi’-n: ••• 4 .i ;• i' -• .il' J ', ■‘■• î LARVES DE COLEOPTERES PI . III Kd-I’crris ilJ . .1 Ê” 2 U S! P it e î ï 1 72 Cupris l-.tnarii. L;ibre i!i'. la larve. 73. Extrémité de !a mkhoire, avec san lobo profo.nJé aca! bi.lJc et !c pa'pe maxil¬ laire. 74. Menton, lèvre inférieure et palpes labiji..v. 75. Mandibule droite, vae de cûlé. 76. Mandibule eauche, vue en dessous. 77. Antenne. 78. Un des segments de l'abdomen, vu en dessus. 70. l es deux derniers segments de l'abdon en, vus rn dessus. 80. Patte. 81 Exlrémilé dj cette patte, vue en dessus. 82. Onthophagi'.s n'. Dernier segment et mamelon anal, vus en dessus, de la larve à'Oryctes f/rypus. 1Ü6. Pachypus candidœ. Labre de la larve. 107. Tête vue de profil pour montrer l'inturaescence de l’épistome.'' 108- Mandibule gauche, vue en dessus. 109. Mandibule droite, vue de côté. 110. Antenne droite. 111. Dernier segment, vu par derrière. 112. Melolontha vulgaris. Mandibule gauche de la larve, vue en dessus. 113. Mandibule droite, vue de côté. lU. Mâchoire et son lobe, et palpe maxillaire, llü. Antenne droite. 116. Dernier segment, vu en dessous. 1 17. Polyphylla fullo. Dernier segment, vu en dessous. 118. Anoxia villoi-a. Dernier segment, vu en dessous. 119. Rhizotrogus rv.fescens. Labre de la larve. 120. Mandibule gauche, vue en dessus. 121. Antenne droite. 123. Anus vu en dessus. 123. Derniers segments, vus en dessous. 124. Patte. 12d. Maladcra holosoricea. Dernier tegment de la larve, vu en dessus. 126. Trochanter et tibia. 127. Triodonta aguda. Mandibule droite de la larve, vue de côté. 128. Mâchoire et son lobe, et palpe maxillaire. 129. Antenne droite. 130. Dernier segment et anus, vus par derrière. 131. Dernier segment, vu en dessous. 132. Dernier segment de la nymphe. 133. Anornala vitis. Mandibule droite de la larve, vue de côté. 134. Dernier segment, vu en dessous. 135. Hoplia rœridea. Mandibule gauche de la larve, vue en dessus. LARVES DE COLEOPTERES PI . V Ed. Perris del . Déchaud sc. Planche V 130. Dernier segment, vu en dessus, de la larve de Hoplia eœruleu. 137. Cctonia ftoricola. Labre de la larve. 138. .Alandibule droite, vue en dessus. 139. La même mandibr'e, vue de côté. I4ü. Mâchoire et son lobe, et palpe maxillaire. 141. .Menton, lèvre inférieure et palpes labiaux. 14'2. Antenne droite. 143 Un des premiers segments de l'abdomen, vu en dessus. 144. Dernier segment, vu en dessous. 14.3, Patte, 146. Osmoderma eremita. Mandibule droite de la larve, vue de côté. 147. Dernier segment, vu en dessous. 148. Patte, 149. Gnorimus variabilis. Mandibule droite de la larve, vue de côté. 130. Trichius ahdominalis. Labre de la larve. 131. Mandibule droite, vue de côté. 132. Base d’une antenne et ocelle. 133. Segment anal, vu par derrière. 134. Tibia et ongle. 138. Valgiis hemipterus. Mandibule droite de la larve, vue de côté. 136. Segment anal, vu par derrière. 137. Lucanus cermis. Mandibule gauche de la larve, vue en dessus. 138. Mâchoire et son lobe profondément bifide, et palpe maxillaire. 159. Menton, lèvre inférieure et palpes labiaux. 160. Antenne droite. 161. Un des premiers segments de l’abdomen, vu en dessus. 162. Segment anal, vu par derrière. 163. Patte de la 3* paire, ayant sur le trochanter la crête cornée et finement crénelée, que M. Sehiüdte considère comme un organe de stridulation. 164. Dorcus parallelepipedus. Segment anal de la larve, vu par derrière. 165. Ceruchus tarandus. Antenne droite de la larve. 166. Segment anal, vu par derrière. 167. Sinodendron cylindricum. Antenne droite de la larve. 168. Segment anal, vu par derrière. 169. Æsahis scarcdjxoides. Segment anal delà larve, vu par derrière. iiî LARVES DE COLEOPTERES PL . VI Ed. Paris d-cl . Dcrhaud sc. Planche VI 170. C hrysobothris afflnis. Tète de la larve, vue en dessus, pour montrer la forme du bord antérieur, de l’épistome, du labre, des mandibules et des antennes. 171. Tête vue en dessous, pour montrer une mâchoire et son lobe, et un palpe maxillaire, le menton, la lèvre inférieure et un des deux tubercules basilaires simulant des palpes labiaux. 172. La lèvre inférieure beaucoup plus grossie, pour mieux montrer le renflement bilobé du disque et les deux organes basilaires représentant des palpes la¬ biaux. 173. Mandibule droite, vue de cèté. 174. Affrilus angustulus. Larve grossie. 17K. Mesure de sa grandeur naturelle. 176. Mâchoire et palpe maxillaire, et lèvre inférieure. 177. Antenne droite. 178. Segment anal, vu en dessus. 179. Le même, vu de côté. 180. Corœbus bifasciatus. Prothorax de la larve, vu en dessus. 181. Corœbus œneicollis. Segment anal de la larve, vu de côté. 182. Aphanisticus emarginatus. Larve Irès-grossie. 183. Mesure de sa grandeur naturelle. 184. Tête vue en dessus. 183. Mandibule gauche, vue un peu de trois quarts. 186. Antenne gauche. 187. Filets cornés de la tête, servant d’attache à des muscles. 183. Fragment de tige de jonc portant les coques des œufs pondus et sillonné par des galeries de larves. 189. Megapenthes tibialis. Larve grossie. 190. Mesure de sa grandeur naturelle. 191. Moitié gauche du bord antérieur de la tête, pour en montrer les dentelures. 192. Tête vue en dessous, avec tous ses organes moins les mandibules. 193. Mâchoire avec son lobe et palpe maxillaire. 194. Lèvre inférieure et palpes labiaux. 195. Antenne gauche, vue un peu de côté. 196. Un des segments de l'abdomen, vu en dessus. 197. Le même, vu en dessous. 198. Dernier segment, vu en dessus. 199. Le même, vu de cêté. 200. Derniers segments de la nymphe. 201. Megapenthes lugens. Un des segments de l’abdomen de la larve, vu dessus. ü()2. Dwinier st'jiiieiit, vu ei! ilissus. 20:1. Adeloccra fusci.ta. Derniers segments de li iiyin./îia . tlOi. Ca/'dÎGpJi'jriis '/■u/îpes. L.'ti've grossie. 20-j. M.surc lie sa gi-.inJevir naliirelle lorsqu’eÜe est allongée. 200. Mjilié de la vue en dessus. 207. Moitié de la ttle, vue en dessous. 203. .MundiO'iie. 209. Coj’;/i!ibi(i's laïus. Lirvc grossie (î’I. \ n';. 210. Mesure de .sa gran ieiir naturelle ^l’I. \'!!V 211. .Moitié gaiicite d i bord aiUéiie-.ir de l.i l ie île la l.irve, pour maalrer ses siivau- sités (l'i. VID. 212. Dernier si-gnieut mi r-n dessous, avec le inaiiielt.n anal fl’l. Viî). 213. Xilious uiaa.libii'ar.'s (f. tllanus $, .Moitié gaiicbe du bord antérieur de la tôle de la larve, pour inonlrer scs sinuosités ü'I, VII). 214. lisia'.aU’s. Der..ier segincut Je la larve, vu en dessus. LARVES DE COLEOPTERES Pi ^ VII Ed. Pénis del . Planehe VII Drasterius bimaculatus. Moitié gauche du bord antérieur de la tête de la larve, pour montrer ses sinuosités. 210. Dernier segmeni, vu en dessus. 217. Eros rubens. Larve grossie. 21 S. Mesure de sa grosseur naturelle. 219. Antenne droite. 220. Axinotarsus jjf'licariKS. Larve grossie. 221. .Mesure de sa grandeur naturelle. 222. Tête vue en dessous, avec tous ses organes. 223. .Mandibule gauche, vue en dessus. 22i. Antenne vue de côté, pour montrer l'article supplémentaire. 22;j. Ocelles du côte gauche. 220. Dernier segment vu en dessus (au bas de la pi. VI). 227. Dernier segment de la nymphe. 228. Dasytes j^lumbetis. Larve grossie. 229. .Mesure de sa grandeur naturelle. 230. Mandibule gauche. 231. Ocelles du côté gauche. 232. Dernier seêmcnl, vu en dessus. 233. Extrémité postérieure de la nymphe. 234. PsUothrix nobilis. Dernier segment de h nymphe. 233. Tillus elonyatus. Tête de la larve, vue en dessous. 230. Épistomc et labre. 237. Mandibule gauche, vue en dessus. 23'<. Antenne droite. 239. Les trois segments du thorax et le 1*='' segment de l'abdomen, vue en dee$uf . 240. Dernier segment de la nymphe. 241. Ojnlus pallidus. Dernier segment de la larve, vu en dessus. 242. Cûrynetes ruficQ-rnis, Dernier segment de la larve, vu de profil, Si3. Corynetes ruficoliis. Ocelles do U larve, du côté gauche. 244. Un des crochets du dernier segment, vu de profil. 241$, Apaie varia. Menton, lèvre Inférieure et sa languette, et palpes labiaux de la larve. 246. Les deux premiers segments du thorax, vus de profil, pour montrer la forme et la place de la première paire de stigmates. 248. Lyctus canaliculalus. Mâchoire et palpe maxillaire de la larve, menton, lèvre inférieure et palpe labial. 248. .Mandibule gauche, vue eu dessus. 249. .Mandibule droite, vue de côté. 250. Antenne droite. 251. Cis coluber. Antenne droite de la larve, vue un peu de côté. 252. Ocelles du côté gauche. 253. Dernier segment, vu de profil. 254. Anobiion denticolle. Antenne droite de la larve. 25.5. Deux des premiers segments de l’abdomen, vus en dessus. 256. Dernier segment, vu de face en dessousi 257. Gastrallus lœmgatus. Mandibule droite de la larve, vue de eût . 258. La même mandibule, vue en dessus. 2.59. Patte. Iw, ‘ - ■■ » ■< -* jiiAaLà^^k # ■ W «LkAtv * ' t^Sfh^^.* • Üè^'î vr;:;- Rm^Saîair’' ' ■¥««? ï-^. *> l^iJ Ce ^;.VV ■: .<+ - ■ kl■^1stf>^'‘t^lWfc*^ .\;'1Sfl^<1HHE^'^'^sHL'i k:i . ir^ A«r ■) ■■'• Tüi^ •s'WBT s.- -, ■-■ - - ‘ ^ ■ *- ■ •^- ■' k ‘•''”‘"^^>‘*''-rî*ï*î.”*^*’, i i' -• f -’ v.JL ■'■•.•;. •'-aasi::' ' •• ■Jit» # *^ ^■- • -i* Éflto, . • y ‘ 4' :a j( ’ ■ • . f# ■ I • ) I ’. 4;2 • ‘‘)’''V' ^--'<3.*»'v v..- .... JP Viiu* i .‘* , I I fc- <1 ' ."Vi: ■M LARVES DE COLEOPTERES PI. VHI 1 • *1 \ EtL hrns djd. DeûuuiA’ SC. I Planche VIll 560. Piilinns pectinicornis. Mâchoire et palpe maxillaire de la larve, menton lèvre inférieure et palpe labial. 261. Mandibule gauche, vue de côté. 262. Deux des premiers segments de l'abdomen, vus eu dessus. ■263. Dernier segment, vu de face en dessous. 264. Xyletinus oUonyulas. Mandibule gauche de la larve, vue de côté. 263. Stagetiis pellitus. Mandibule droite de la larve, vue de côté. 266. Mandibule gauche, vue en dessus. 267. Dernier segment. 268. Aspidiphorus orbiatlatns. Larve très-grossie. 269. Mesure de sa grandeur naturelle. 270. Mâchoires et palpes maxillaires, menton, lèvre inférieure et palpes labiaux. 271. Antenne droite, vue en dessus. 272. Ocelles du côté droit. 273. Patte. 274. Métathorax et premier segment de l'abdomen, vus en dessus. 273. Dernier segment de la nymphe. 276. Sphindus duhms. Dernier segment de la nymphe. 277. Phalcria cadaverïna . Ocelles de la larve, du côté droit. 278. Phaleria liemisphærica. Dernier segment de la larve, vu en dessus. 279. Bolitopjhayvs reticulatus. Larve grossie, vue de profil. 280. Mesure de sa grandeur naturelle. 281. Moitié de la tête vue en dessous, avec ses divers organes moins la mandibule. 282. Mandibule gauche, vue de côté. 283. Moitié du bord antérieur de la tête, de l’épistome et du labre. 284. Antenne droite, vue en dessus. 283. Patte. ■286. Dernier segment, vu en dessous. 287. Moitié droite d’un des segments abdominaux de la nymphe. 288. Bolitophagus armatus. Dernier segment de la larve, vu en dessus. 289. Moitié droite d’un des segments abdominaux de la nymphe. 290. Platydema riolacen. Larve grossie. 291. Mesure de sa grandeur naturelle, 292. .Mandibule gauche, vue en dessus. 293. Mandibule droite, vue de côté, 294. Antenne droite. 293. Ocelles du côté droit, 296. Dernier segment, vu de profil. 207. Oplocephala hcemorrhoidalis. Moitié gauche do U tôle do la larve, vue en dessous, avec tous ses orgat.cs. 298. Bord antérieur de la tète, en dessus. 299. .Mandibule gauche, vue de cèté. :100. Pentaphyllus testaceus. Mandibule de la larve, vue de côté. 301. Antenne droite. 302. Ocelles du côté droit. 303. Dernier segment, vu de profil. 304. Lyphia ficicola. Larve grossie. 303. Mesure de sa grandeur naturelle. 306. Antenne droite. 307. Ocelles du côté droit. 308. Dernier segment, vu de profil. 309. Patte. LARVES DE COLEOPTERES PI IX 353 Ed. Pi^ris d&l DichcuuL so. Planclie IX 3jO. Helops cœrvXeus. Moitié droite des deux derniers segments de la nymphe. 311. Mycetochares barbata. Larve grossie. 312. Mesure de sa grandeur naturelle. 313. Mandibule gauche, vue en dessus. 31 4-. La môme mandibule, vue de côté. 31b’. Antenne droite. 31 G. Dernier segment, vu de profil. 317. Moitié gauche d’un des segments abdominaux dî la nymphe. 318. AllerMla morio. Moitié gauche d’un des segments abdominaux de la nymphe. 319. Lissodema deniicolle. Larve très-grossie. 320. Mesure de sa grandeur naturelle. 321. .Mâchoires et palpes maxillaires, menton, lèvre inférieure et palpes labiaux. 322. Mandibule gauche, vue en dessus. 323. Antenne vue un peu de côté. 324. Ocelles du côté gauche. 323. Coupe verticale d’un segment de l’abdomen, pour montrer sa forme et la dis¬ position des poils. 326. Dernier segment Irès-grossi, vu en dessus. 327. Nymphe. 328. Rhinosiniux planiruntrls. Dernier segment de la larve, vu en dessus. 329. Phloiotrya 'Vaiidoueri. Larve grossie. 330. Mesure de sa grandeur naturelle. 331. Mandibule gauche, vue en dessus. 332. La même mandibule, vue de côté. 333. Mâchoires et palpes maxillaires, menton, lèvre inférieure et palpes labiaux. 334. Antenne droite, vue de côté. 333. Ocelles du côté droit. 336. Patte. 337. Dernier segment de la nymphe, vu de profil. 338. Anisoxya fvscxdo. Mâchoires et palpes maxillaires de la larve, menton, lèvre inférieure et palpes labiaux. 339. Ocelles du côté droit. 340. Marolia varieyata. Ocelles de la larve, du côté droit. 341. XXüora ferruginea. Dernier segment de la larve, vu en dessus. 342. Tomoxia bucephala. Larve grossie, vue de profil. 343. Mesure de sa grandeur naturelle. 344. Tête inclinée, vue de face. 345. .Mandibule droite, vue en dessus. 346. La même mandibule, vue de côté. oi7. Mâchoires et palpes maxillaires, menton, lèvre inférieure et palpes labiaux. 348. Antenne droite. 349. Un des segments de l'abdomen, vu en dessus pour montrer ses plis. 330. Dernier segment, vu en dessus. 331. Patte. 332. MordelUslena inicans. Larve grossie, vue de profil. 333. Mesure de sa grandeur naturelle. 334. Ocelles du côté droit. 333. Patte. 336. Dernier segment, vu en dessous. 337. Mordellistena inæqualis. Dernier segment de la larve, vu en dessus 338. Mordellistena pumila. Larve très-grossie. 339. Mesure de sa grandeur naturelle. 360. Dernier segment, vu en dessus. / Ed Pcrns cu< J)uhaud B*lanehe IL 36 1. Dernier segment de la larve de Mordellislena pumili, vu de profil. 362. Anaspis flava. Larve Irès-grossie , 303. Mesure de sa grandeur naturelle. 364. Mandibule gauche, vue en dessus. 366. La même mandibule, vue de côté. 366. Tête vue en dessous, pour montrer la position et la forme des mâchoires, de la lèvre inférieure et des palpes. 307. Antenne. 368. Dernier segment, vu de profil. 369. Le même segment, vu en dessus. 370. Patte. 371. Scraptia minuta. Larve très-grossie. 372 . .Mesure de sa grandeur naturelle. 373. Mâchoire et palpe maxillaire, menton, lèvre inférieure et palpe labial. 374. Mandibule droite, vue en dessous. 376. Antenne. 376. Les trois derniers segments de l'abdomen, vus de profil. 377. L’extrémité du corps, vu de profil, après la chute du dernier segment. 378. La même partie, vue en dessus. 379. Dernier segment de la nymphe. 380. Ædernera flavipes. Larve grossie. 381. Mesure de sa grandeur naturelle. 382. Mandibule gauche, vue en dessus. 383. La même mandibule, vue de côté. 384. Mâchoire et palpe maxillaire, menton, lèvre inféiieure et palpe labial. 386. Antenne droite, vue de côté. (Près de sa base, on voit les deux ocelles). 386. Patte. 387. Stenoslo>na roslrala. Mandibule gauche de la larve, vue en dessus. 388. Les deux derniers articles d'une antenne, avec l’article supplémentaire, le tout vu de côté. 389. Enedrcylcs oxpacanthæ. Larve très-grossie. 390. Mesure de sa grandeur naturelle. 391. Mandibule gauche, vue en dessus. 302. Mandibule droite, vue de côté. 393. Base de la mandibule gauche, vue de côté, pour montrer la place de l’antenne très-courte de deux articles, ainsi que de l’ocelle. 394. Mâchoire et palpe maxillaire, menton, lèvre inférieure et palpe labial. 396. Nymphe. 396. Moitié gauche du prolhorax très-grossi de la nymphe, vu en dessus, pour mettre en relief l'un des deux mamelons du sommet, les spinules cl les poils laté¬ raux. 397. Choragns Sheppardi. Un des pseudopodes de la larve. 398. Tropideres albirostris. Mandibule gauche de la larve, vue en dessus. 399. Mandibule droite, vue de côte. iüO. Tropideres sepicola. Mandibule gauche de la larve, vue en dessus. 401. Mandibule droite, vue de côté. 402. Tropideres niceirosiris. Mandibule gauche de la larve. 403. Mandibule d.^oite, vue de côlé. 4-04. Anthribus albinus. Mandibule droite de la larve, vue de côté. 405. Dernier segment, vu par derrière. 406. Le même segment, vu en dessous. LARVES DE COLEOPTERES PL XI 427 442 443 434 440 E(L Pvns (UL. D-UjlOyU/i S& Planclte XI 407. Ægosoma scabricorne. Moitié droite de la tête, pour montrer sa forme, les sinuosités du bord antérieur, la forme de l’épistome, du labre et des antennes. 408. Mandibule gauche, vue de côté. 409. Aréole rayonnée existant de chaque côté des six premiers segments abdominaux. un peu au-dessous des stigmates. 410. Un des segments abdominaux, vu en dessus pour montrer l'ampoule ambula¬ toire et les plis. 4l 1 . Tragosoma depsarium. Larve, grandeur naturelle. 412. Moitié droite de la tête, pour montrer les sinuosités du bord antérieur, ainsi que la forme de l’épistorae, du labre et des antennes. 413. Mandibule droite, vue de côté. 414. Mâchoire et palpe maxillaire, menton, lèvre Inférieure et palpe labial. 41b’. Ocelles du côté gauche. 416. Nymphe, grandeur naturelle. 417. Cerambyx Mirbechi. Mandibule gauche de la larve, vue de côté. 418. Un segment de l’abdomen vu en dessus, avecsan ampoule ambulatoire. 419. Le même segment vu en dessous, avec son ampoule. 420. Un segment abdominal de la nymphe, vu en dessus. 421 . Purpuricenus Kœhleri. Tête et prothorax de la larve, vus en dessus. 422. Mandibule gauche, vue de côté. 423. Un segment de l’abdomen vu en dessus, avec son ampoule ambulatoire. 424. Le même segment vu en dessous, avec son ampoule. 425. Patte. 426. Les derniers segments de la nymphe. 427. Aromia rnoschata. Tête et prothorax de la larve, vus en dessus. 428. Un des segments de l’abdomen vu en dessus, avec son ampoule ambulatoire. 429. Asemum striatum. Mandibule droite de la larve, vue de côté. 430. Phymatodes melancholicus . Bord antérieur de la tête de la larve, avec l’épistome et le labre. 431. Mandibule gauche, vue en dessus. 432. La même mandibule, vue de côté. 433. Antenne droite, vue de côté en dedans. 434. Un des segments de l’abdomen vu en dessus, avec Sun ampoule ambulatoire. 436. Le même segment vu en dessous, avec son ampoule. 436. Un sepient abdominal de la nymphe, vu en dessus. 437. Phyrnatodes variabilis. Tête et prothorax de la larve, vus en dessus. 438. Un segment abdominal de la nymphe, vu en dessus. 439. Rhopalopus femoratus. Moitié gauche du bord antérieur de la tête de la larve ainsi que de Tépistome et du labre. 440. Mâchoire et palpe maxillaire, menton, lèvre et palpe labial. 441. Un des segments de l’abdomen vu en dessus, avec son ampoule ambulatoire. 442. Le même segment vu en dessous, avec son ampoule. 443. Callidium\unifasciatum. Tête et prothorax de la larve, vus en dessus. 444. Mandibule droite, vue de côté. •oc. UNN. T. »in. 30 1 4 i « I LARVES DE COLEOPTERES pi xii Ed PerrLS deL ü-écÂaiLd SC. Planclte XII 445. Un des segments de l’abdomen de la larve du Callidium unifasciatum, vu en dessous, avec son ampoule ambulatoire. 446. Le même segment vu en dessous, avec son ampoule, 447. Patte. 448. Un segment abdominal de la nymphe, vu en dessus. 449. Callidium alni. Un des segments de l’abdomen de la larve, vu en dessus, avec son ampoule ambulatoire. 450. Stromatium unicolor. Tète et prothorax de la larve, vus en dessus. 451. Un des segments de l’abdomen, vu en dessus, avec son ampoule ambulatoire. 452. Le même segment, vu en dessous, avec son ampoule. 453. Un segment abdominal de là nymphe, vu en dessus. 554. Plagionotus detoHtus. Tête et prothorax de la larve, vus en dessus. 455. Mandibule gauche, vue de côté. 456. Antenne droite, vue un peu de côté en dehors. 457. Un des segments de l’abdomen vu en dessus, avec son ampoule arabulato'r ' . 458. Le même segment vu en dessous, avec son ampoule. 459. Patte. 460. Derniers segments de la nymphe. 461. Clytus verbasci. Un des segments de l’abdomen de la larve, vu en dessus, avec son ampoule ambulatoire. 462. Le même segment vu en dessous, avec son ampoule. 463. Clytus quadripimctatus. Un des segments de l’abdomen de la larve, vu en dessus, avec son ampoule ambulatoire. 464. Le même segment vu en dessous, avec son ampoule. 464 bis. Deiliis fugax. Un des segments de l’abdomen de la larve, vu en des-us, avec son ampoule ambulatoire. 464 ter. Le même segment vu en dessous, avec son ampoule. 465. Icosium toincntosum. Tète et prothorax de la larve, vus en dessus, 466. Un des segments de l’abdomen vu en dessus, avec son ampoule ambulatoire. 467. Le même segment vu en dessous, avec son ampoule. 468. Gracilia pygmœa. Tête et prothorox de la larve, vus en dessus. 469. Mandibule gauche, vue de côté. 470. Point ocelliforme. 471. Un des segments de l’abdomen vu en dessus, avec son ampoule ambulatoire. 472. Patte, 473. S'enoptorus rufus, Tôta et prothorax de la larve, vus en dessus. 474. .Mandibule gauche, vue de côté, 475. Un des segments de l'abdonfieU) vu en dessus, avec son ampoule ambulatoire bllobée, 476. Molorchus umbellatarum. L. Un des segments de l’abdomen de la larve, vu en dessus, avec son ampoule ambulatoire. 477. Lamia tristis. Un des segments de l’abdomen de la larve, vu en dessus, avec son ampoule ambulatoire. 478. Le mime segment vu en dessous, avec son ampoule. 479. Astynomus atomarius. Tête et prothorax de la larve, vus en dessus. 480. Un des segments de l'abdomen vu en dessus, avec son ampoule ambulatoire. 481. Le même segment vu en dessous, avec son ampoule. 482. Segment abdominal de la nymphe, vu en dessous. 488. Astynomus œdilis. Un des segments de l’abdomen de la larve, vu en dessus, avec son ampoule ambulatoire. 484. L> iopus nebidosus. Larve grossie. 48ü. Bord antérieur de la tête, avec l’épistome et le labre. 486. Mandibule gauche, vue en dessus. 487. La même mandibule, vue de côté. 488. Un des segments de l’abdomen vu en dessus, avec son ampoule ambulatoire. 489. Segment abdominal de la nymphe, vu en dessus. 490. Dernier segment de la nymphe, vu en dessus. 1 \ bARVES DE COLEOPTERES Pi xiii Ed. P