r / DE LA SOCIÉTÉ LINNËEAIÜ'E ©& it,T©îï - ■» -aSCSDfca ii - - (nouveli.e série) TOME CINQUANTE ET UNIÈME LYON H. G E O K G , LIBRAIRE-ÉDITEUR 36, PASSAGE DE l’HOTEL-DIEU MÊME MAISON A GENÈVE ET A BALE PARIS J. -B. RAILL1ÈRE ET FILS, EDITEUR I 9 , RUE HAUTKFKUILLK ‘ ANNALES DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE I.YOV AVIS AUX SOCIÉTAIRES Les membres de la Société linnéenne sont priés de faire parvenir au Trésorier de la Société, 19, rue de la République, le montant de leur cotisation. Passé le 30 juin, ce montant sera recouvré par la voie de la poste et les frais seront ajoutés au mandat. Les Sociétaires non résidant à Lyon qui désirent qu'on leur envoie le volume des Annales voudront bien en donner avis au Secrétaire et joindre à leur cotisation la somme de 1 franc. — lino- A. Rit. 4. Gentil. — 35709 DE LA SOCIÉTÉ LIH NÉ El il NE 10 lüi IL. T O B (nouvelle série) TOME CINQUANTE ET UNIEME LYON H. GEORG, LIBRAIRE- EDIT EUR 36, PASSAGE DE l’hOTEL-DIEÜ MÊME MAISON A GENÈVE ET A BALE PARIS J. -B. BAILLIÈRE ET FILS, EDITEUR 19, RUE BAUTEFKU1LLB 1904 TABLEAU MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ EINNÉENNE DE LYON BUREAU POUR L’ANNÉE 1904 MM. Moitier, président. Doncieüx, vice-président. Beauverie, secrétaire général. Roux (Nisius), trésorier. Dr Saint- Lager, archiviste-conservateur . LISTE DES MEMBRES EN 1904 nrmbres actifs MM. 1895. Arcelin (Fabien), licencié ès sciences naturelles, rue de Castries, 9. 1901. De Bannes-Poygiron (Gaston;, diplômé de l’Ecole supé¬ rieure d’Agriculture de Montpellier, à Montbouclier, par Montélimar (Drôme). 1901. Barillot, chef des travaux à la Faculté des sciences, quai Pierre- Seize, 67. 1895. Beauverie (Jean), docteur ès sciences naturelles, Faculté des sciences. 1866. Beckensteiner (Charles), rue de l’Hôtel-de- Ville, 9. VI TABLEAU DES MEMBRES MM. 1901. Bonnet, préparateur de zoologie à la Faculté des sciences. 1901. Bonnet (E.), ingénieur des arts et Manufactures, place Bellecour, 21. 1891. Boucher, professeur à l’École vétérinaire, quai Saint - Vincent, 24. 1892. Broelmann (Henri), directeur du Comptoir National d’Es- compte à Cannes (Alpes-Maritimes). 1888. Bruet, chef de section de la Cie P.-L.-M., Saint-Mar¬ celin (Isère). 1884. Bruyas (Aug.), quai des Célestins, 5. 1901. Buy (Paul), rue de Gerland, 15. 1881. Carret (l’abbé), aumônier des Dames du Sacré-Cœur aux Chartreux. 1904. Carra, propriétaire à Ville-sur-Jaruoux (Rhône). 1899. Caziot, commandant d’artillerie en retraite, quai I.unel, 24, à Nice. 1898. Chanay (Pierre), négociant, rue Pizay, 5. 1882. Chanrion (l’abbé), à l’Institution des Chartreux. 1900. Charnay, répétiteur général au Lycée Ampère, rue Du¬ quesne, 22. 1901. Chie flot, chef des travaux de botanique à la Faculté des sciences. 1887. Chobaut (Alfred, le Dr), rue Dorée, 4, à Avignon. 1895. Conte (Albert), docteur ès sciences naturelles, chef des travaux de zoologie à la Faculté des sciences. 1 904 . Cordier, laboratoire de physiologie à la Faculté des sciences. 1871. Coutagne (Georges), ingénieur des poudres et salpêtres, quai des Brotteaux, 29. 1889. Couvreur, docteur ès sciences, chargé d’un cours complé¬ mentaire à la Faculté des sciences, Sainte-Foy-lès-Lyon. 1901 Darboux, professeur de zoologie à la Faculté des sciences de Marseille, boulevard Perrier, 53. 1862. Delocre, inspecteur des ponts et chaussées, rueLavoisier, 1 , Paris. 1 889. Depéret (le D' Ch.), correspond, de l’Institut, profes.de géo - logie et doyen de la Faculté des sciences, r. Thomassin, 39. 1891. Dêriard-Richarme (Auguste), ingénieur à Rive-de- Gier. DE LA SOCIÉTÉ L1NNÉENNE VII MM. 1897. Doncieux, docteur ès sciences naturelles, rue Victor- Hugo, 61. 1898. Douxami, docteur ès sciences, professeur au Lycée Monta¬ gne, 105, rue Notre-Dame- des-Champs, Paris. 1882. Driyon (Jules), médecin des Hôpitaux de Lyon, avenue de Saxe, 284. 1891 . Dübois (le Dr Raphaël), profes. de physiologie génér. et com¬ parée à la Faculté des sciences, rue du Juge-de-Paix, 27. 1884. Faüre, professeur à l’École vétérinaire, rue d’Algérie, 11 1882. Flory, avoué, rue Gasparin, 8. 1857. Fournereau (l’abbé), profes. à l’institution des Chartreux. 1904. Gauthier, préparateur de physiologie à la Faculté des sciences. 1881. Geandey (Ferdinand), négociant, rue de Sèze, 11. 1851. Gensoul (André-Paul), rue Vaubecour, 42. 1903. R. Gérard, professeur à la Faculté des sciences, avenue de Noailles, 67. 1866. Gillet (Joseph), quai de Serin, 9. 1890. Givois, pharmacien à Vichy (Allier). 1894. Grange (Pierre), (le Dr), rue Terme, 25. 1897. Guillermond, docteur ès sciences, rue de la République, 19. 1862. Guimet (Émile), place de la Miséricorde, 1 . 1869. Heyden (le baron de), à Bockenheim, près de Francfort- sur-Mein, Schlosstrasse, 54 (Allemagne). 1895. Hutinel, professeur au Lycée Saint- Rambert, 19, quai Jayr . 1884. Lacroix (le Dr Eugène), Grande rue des Charpennes, 45. 1868. Laval (Henri), avocat à Villefranche (Rhône). 1881. Locard (Arnould), ingénieur, quai de la Charité, 38. 1873. Magnin (le Dr Antoine), professeur à la Faculté des sciences de Besançon. 1902. Marotel, chef de travaux à l’École vétérinaire 1901. Massonnat, prépar. de zoologie à la Faculté des sciences. 1897 Maurette (Laurent), attaché au laboratoire de géologie de la Faculté des sciences. 1887. Mermier (Elie), ingénieur au tunnel du Simplon à Brigue, Valais (Suisse). 1891. Michaüd, quai de la Pêcherie, 13. VIII TABLEAU DES MEMBRES MM. 1881. Moitier, directeur du Lycée Saint- Rambert, près Lyon. 1879. Perroud (Charles), avocat, place Bellecour, 16. 1898. Pupat, fabricant, rue Pizay, 5. 1904. Rajat (Henri), 4, rue du Peyrat. 1893. Rebours, rue Cèlu, 7. 1873. Rèrolle (Louis), directeur du Muséum de Grenoble (Isère). 1892. Rey (Alexandre), imprimeur, rue Gentil, 4. 1864. Riaz (Auguste de), banquier, quai de Retz, 40. 1882. Riche (Attale), docteur ès sciences, chargé d’un cours complémentaire à la Faculté des sciences, avenue de Noailles, 56. 1863. Roman (Ernest), quai Saint-Clair, 1. 1892. Roman (Frédéric), docteur es sciences naturelles, prépar. de géologie à la Faculté des sciences, quai Saint-Clair, 2. 1894. Roux(Claudius), docteur ès sciences naturelles, chemin des Alouettes, 45, Lyon-Moaplaisir. 1873. Roux (Nisius), rue de la République, 19. 1868. Saint-Lager (le Dr), cours Gambetta, 8. 1890. Vaffier (le Dr), à Chànes par Crèches (Saône-et-Loire). 1900. Vagnon, licencié ès sciences naturelles, rue Bourgelat, 6. 1899. Vaney, maître de conférences à la Faculté des sciences. 1898. Vermorel, ingénieur-agronome, à Villefranche (Rhône). 1902. V illard, ingénieur agronome, Sainte-Foy-les-Lyon. 1881. Xambeu, capitaine en retraite à Ria, par Prades (Pyrénées- Orientales). jHenibre correspondant. 1849. Lejolis, directeur de la Société des sciences naturelles de Cherbourg. ÉTUDE LA MOLASSE ROUGE M. H. DOUXAMI AGRÉGÉ UE LL'NIVEHSITÉ — DOCTEUR ES SCIENCES MAITRE DE CONFÉRENCES DE GÉOLOGIE A L L'NIVEHSITÉ DE LILLE Présenté à la Société Linnéenne de Lyon. -»<$•*- INTRODUCTION C’est H. -B. de Saussure [53] qui introduisit le premier en géo¬ logie le terme de Molasse après avoir parfaitement défini et caractérisé la roche qu’il désignait ainsi. Bientôt, cette expression créée pour les dépôts des environs de Genève fut étendue par la plupart des géologues à l’ensemble des dépôts tertiaires qui occupent la plaine suisse entre les Alpes et le Jura ; puis, un peu plus tard, aux dépôts tertiaires supérieurs de la vallée du Rhône et à quelques-uns des dépôts tertiaires du bassin d’Aquitaine. En même temps aussi, ce terme, créé pour désigner une catégorie de roches, devint un étage « l’étage de la Mo¬ lasse » embrassant toute la période miocène au sens large du mot. Les recherches de nombreux géologues, avant et après la Mo¬ nographie des Molasses (i841) de Studer, ont permis, malgré les sérieuses difficultés que présente l’étude de la molasse, de préciser les grandes divisions de la molasse suisse, les faunes et les flores qui caractérisent chacune d’elles, et d’établir, au moins dans les grands traits, un parallélisme entre les dépôts tertiai- Soc. Linn., t. u, 1904 1 2 ETUUE SUE LA. MOLASSE IIOUGE res de la Suisse et ceux des régions avoisinantes : le bassin du Rhône au sud-ouest, le bassin de Vienne à l’est. Parmi les subdivisions de la molasse, la Mollasse rouge est peut-être celle sur laquelle les géologues actuels sont le moins d’accord malgré les nombreuses publications dont elle a été l ob- jet. 11 suffit, pour s’en convaincre, de lire dans le Bulletin de la Société géologique de France pour 1901, les remarques aux¬ quelles a donné lieu la molasse rouge des environs de Lau¬ sanne, du Rouveret et du Val d’Illiez, lors de la réunion ex¬ traordinaire de la Société géologique dans le Chablais. La con¬ clusion bien nette a été de supprimer du langage géologique ce terme de molasse rouge, car il a été employé — comme nous le montrerons — pour désigner des terrains répartis depuis le Tongrien jusqit’au Miocène moyen et a donné lieu, par suite, à de nombreuses confusions. C’est cette conclusion qui se dégage aussi, je l’espère, de l’étude qui fait l'objet de cette note. HISTORIQUE C’est également un géologue genevois, Necker, qui employa le premier le terme de Molasse rouge pour distinguer les cou¬ ches sédimentaires les plus inférieures affleurant dans la plaine de Genève. Il écrivait, en effet, quelques mois après la publi¬ cation de Studer [55] sur la molasse, les lignes suivantes (1). « Il est à craindre que M. Studer n’ait pas aperçu la distinction très marquée qui existe entre le terrain de la molasse d’eau douce et celui de la molasse rouge, bien différent et plus étendu, qu’il recouvre sans en être recouvert lui-même, du moins dans les lieux où la superposition est claire et incon- (1) [47], p. 375 et suivantes. ÉTUDE SLR L.4 MOLASSE ROUGE 3 testable. La vraie molasse d’eau douce est recouverte par les couches de molasse à coquilles marines tertiaires qui ne com¬ mencent à se montrer au nord que vers la Broyé près de Mou- don, et au sud à la Perte du Rhône. » Il caractérise ensuite les deux termes de la molasse des environs de Genève de la façon suivante : « Dans la molasse d’eau douce, les couches dominantes sont des grès molasses (macigno de M. Brongniart) blancs, gri¬ sâtres ou jaunâtres à ciment argileux, peu abondant en général et quelquefois uniquement calcaire. Ces grès contiennent sou¬ vent des balles ou rognons d’argile grise ou verdâtre et des empreintes de végétaux dont les plus apparentes sont celles de divers arbres analogues aux arbres indigènes. Avec ces grès alternent d’abondantes et souvent fort épaisses couches d’ar¬ giles ou marnes grises, bleuâtres ou noirâtres, quelquefois jau¬ nâtres, douces, mais non onctueuses au toucher et dont la teinte est homogène. Elles renferment accidentellement : 1° Des gypses grenus ou compacts en couches ou en amas plus ou moins épais et des gypses fibreux en couches très minces et en filons dans les marnes ; 2° des calcaires fétides compacts plus ou moins bitu¬ mineux d'un brun tantôt clair, tantôt foncé comme le choco¬ lat, surtout quand ils avoisinent les lignites. Ils forment, en général, des couches fort minces et renferment souvent des coquilles terrestres et fluviatiles (Hélix :, Bulimus, Pupa , Lym- næa , Planorbis , Anodon, Unio, Cyclas ), et sont quelquefois per¬ cés de tubulures cylindriques plus ou moins irrégulières : 3° une houille sèche ou lignite ayant perdu toute trace d’or¬ ganisation et ressemblant à la houille schisteuse la plus an¬ cienne, disposée en lits généralement minces, toujours plus eu moins mélangée de pyrite et, par là, donnant par la combustion une forte odeur sulfureuse Pour Necker, ce complexe, admirablement décrit e( caracté¬ risé, est en complète discordance sur ce qu’il appelle la mo¬ lasse rouge. « Celle-ci est composée (p. 276) uniquement de grès alternant avec des couches d’argiles ou de marnes ord;* nairement rouges, bigarrées et marbrées, onctueuses au tou¬ cher, rappelant sous ce rapport la terre à foulon. Les grès In- 4 ÉTUDE SUR LA MOLASSE ROUGE tercalés sont identiques à ceux de la molasse d’eau douce, mais le ciment est argileux (*) ». Cette similitude des grès amène Necker lui-même à les ran¬ ger, suivant les cas, tantôt dans l’étage supérieur, tantôt dans la molasse rouge, suivant qu’il y a ou non des traces de calcaire, de lignite, de fossiles, de bitume ou de pétrole. Dans ce même ouvrage, cet auteur considère comme apparte¬ nant à la molasse rouge tous les terrains du bord du lac entre Genève et Lausanne, bien qu'ils renferment des calcaires bitumineux et du gypse. Aux environs de Lausanne, il ne signale, et sans présiser d’ailleurs leur position, que les mo¬ lasses d’un rouge vif fort semblables à celles des environs de Genève, de Morges, de Lutry, de Saint-Saphorin. Enfin (p. 470) il décrit de la façon la plus exacte la formation que tous les géologues ont désignée depuis sous le nom de Molasse rouge de Vevey : « C’est une formation épaisse et étendue de molasse ou grès compact calcaréo-argileux, gris bleuâtre, brunâtre ou rougeâtre avec des marnes de même couleur et souvent très rouges, traversées, ainsi que les grès, par de nombreuses As¬ sures tapissées d’un mince enduit d’hématite rouge souvent métalloïde et passant au fer oligiste, et, de plus, par de larges Alons géodiques cristallifères de spath calcaire. Quelques-unes de ces marnes, très compactes et schisteuses, ont leurs feuil¬ lets tapissés à leur surface d’une très mince couche luisante et micacée, qui leur donne, lorsqu’elles sont vertes ou rouges, une grande ressemblance avec certaines grauwackes schisteu¬ ses, certains schistes talqueux et des grès schisteux dévo¬ niens. » C’est dans une couche de marne verte que Necker a trouvé, près de l’église Saint-Martin de Vevey, un Chamærops ou Flabellaria qu’il a Aguré. Ces couches plongent au sud-est et sont toutes différentes des couches de molasse rouge décrites par cet auteur des envi¬ rons de Genève, de Morges, de Lutry. Les relations des cou¬ ches de Vevey avec celles des environs de Lausanne lui parais¬ saient peu claires et il se proposait de revenir plus en détail (1) La plupart des grès de la molasse rouge, sinon tous, que nous avons essayés à l’acide chloraydrlque, font cependant effervescence. ETUDE SUR LA MOLASSE ROUGE 5 sur cette molasse rouge de Vevey dans un ouvrage ultérieur qui, malheureusement, ne fut jamais imprimé. Nous avons tenu à exposer tout au long les conclusions de Necker pour bien montrer quelles sont les origines de cette subdivision de la molasse d’eau douce et, aussi, des confusions qui sont résultées de la généralisation des faits non complète¬ ment justifiés avancés par cet auteur. Dans notre exposé, nous suivrons l’ordre même de Necker, c’est-à-dire que nous étudierons successivement : 1° La molasse rouge des environs de Genève ; 2° La molasse rouge des environs de Lausanne ; 3° La molasse rouge de Vevey, à laquelle nous rattacherons les dépôts que nous considérons du même âge. (Bouveret, Val d’Illuz, grès de Ralligen, etc.) ; Et, en dernier lieu, ce que différents auteurs ont désigné sous ce nom, savoir : 4° La molasse rouge de la Suisse orientale. 5° La molasse rouge de la région française. § I. La molasse ron^e des environs de Genève L’absence d'affleurements de quelque étendue et de coupes bien nettes des terrains tertiaires aux environs de Genève, la rareté des fossiles, l’existence de failles locales ont embarrassé Necker [47] lui-même dans l’étude fort intéressante qu’il a donnée de la molasse de la plaine de Genève. C’est ainsi qu’il signale à Balaison (coteau de Boisy) l’existence d’un banc de calcaire bitumineux intercalé ou superposé à la molasse rouge ; au ravin du Vengeron, dans les couches de la molasse d'eau douce à lignites et à gypse qui paraissent bien, en effet, en dis¬ cordance sur la molasse rouge, l’intercalation de couches iden¬ tiques à celles de la molasse inférieure. Pour expliquer ce fait, il émet l’hypothèse suivante : que la molasse rouge, — qu’il ne serait pas éloigné de considérer comme fort ancienne (antéter- tiaire) (*) — formait des cuvettes où les torrents pouvaient ame¬ ner les débris des buttes de la molasse rouge qui les entouraient : (1) Note de la page 11?. 6 ETUDE SUR LA MOLASSE ROUGE la molasse rouge aurait pu être ainsi remaniée à différents ni¬ veaux de la molasse à lignites et à gypse. A. Favre [16], dans son ouvrage sur le Salève , paru peu après, distingue également deux étages dans la molasse des environs de Genève : 1° La molasse rouge de Necker reposant sur le poudingue à cailloux jurassiens et néocomiens et sur les grès gros¬ siers fossilifères considérés comme tongriens (1), de Mornex et du lit de l’Arve (source minérale d’Etrembières) et 2° la molasse d’eau douce à lignites. Il cite de la molasse rouge du Vengeron des débris de tortue (côte et omoplate) que Pictet et Humbert [48] ont rapprochés d'une forme marine ; des grès de la molasse de Mornex, une omoplate d’un pachyderme de la taille d’un petit âne ( Palæomeryx ?), et d’après de Saussure [54] une feuille de palmier reconnue depuis par O. Heer comme étant le Sabal (Flabellaria) Lamanonis Brgt, ainsi que de nombreuses em¬ preintes de bivalves indéterminables. E. Benoit, dans une première note (’2), sur la région comprise entre le Jura méridional et les Alpes, mit en évidence le pre¬ mier des faits extrêmement importants que nos études n’ont fait que confirmer, mais que nous n’avons pu interpréter de la même façon que cet habile observateur. Il montra, en effet, la difficulté qu’il y a à placer une limite entre les grès de la mo¬ lasse et ceux du macigno alpin : les premiers, plus jeunes, proviennent, en effet, en grande partie, de la destruction des seconds ou possèdent la même origine. La grande ressemblance de ces grès ne peut pas ne pas frapper tous les observateurs qui étudient les dépôts de la vallée de l’Arve, de la vallée de la Dranse et aussi ceux plus au nord, au delà du Léman. Benoit, qui voulait voir dans les couches tertiaires de la plaine l’équiva¬ lent latéral des couches nummulitiques de la région alpine, fut (1) A. Favre [18], p. 289, t. I., cite Cerithium aff plicatum ? Natica , Mc- lanopsis, Bivalves, un piquant d'oursin ; il n’est pas douteux pour nous malgré le mauvais état des fossiles que ces couches représentent bien le Tongrien et correspondent aux couches marines des Déserts de Cham¬ béry. (2) Pour cet auteur, les lignites de Chancy, qui sont nettement aquita- niens correspondraient aux lignites de la Tour-du-Pin, que j'ai démon¬ trés être Miocène supérieur. ÉTUDE SU K LA MOLASSE ROUGE 7 amené à établir des parallélismes inexacts. Pour lui, la molasse rouge du Vengeron est marine, les couches à gypse également et les grès intercalés correspondent aux grès durs, mouchetés du flysch et aux sables de Fontainebleau (Stampien des géologues actuels). Il signale des empreintes végétales, très problématiques, comme des fucoïdes. Dans une nouvelle note [2], il arrive enfin à admettre l’existence de deux molasses rouges séparées ordi¬ nairement par ces couches de grès à fucoïdes et des calcaires où j’ai signalé depuis Hélix rugulosa, qui peuvent manquer et amener par suite la superposition directe de ces deux molasses rouges. La première molasse rouge serait marine, directement superposée au sidérolithique, au pied du Jura, et correspondrait aux couches supragypseuses du Bassin de Paris, tandis que la seconde molasse rouge ou molasse de Lausanne, de Vevey, de Vengeron, du revers du Salève, etc., correspondrait aux sables de Fontainebleau : la confusion ne faisait qu’augmenter en l’absence de fossiles caractéristiques permettant de préciser d’une manière définitive l’âge des différentes couches distin¬ guées. A.. Favre [17], en réponse à la première note de Benoit, s’op¬ pose à voir dans les couches tertiaires des environs de Genève des couches marines. Il signale dans les grès molassiques du sommet des Voirons, des Nummulites et de nombreux Fucoï¬ des, bien qu’ils paraissent superposés aux couches de molasse à lignite du pied de cette montagne. Dans son grand ouvrage sur les Alpes, le même auteur [18], adopte la classification de la molasse suisse donnée par Heer [29] et Gaudin [30] et range en particulier dans la mo¬ lasse à lignites inférieure ou étage aquitanien, de haut en bas, les trois termes suivants : a) Molasse à lignites avec gypse à sa partie inférieure. b) Molasse rouge. c) Grès de Ralligen. Et, au-dessous, les grès marins Tongriens du Salève. Il interprète, d’ailleurs, la coupe du Nant d’Avanchet (près Vernier) différemment, avec raison, de Necker, et termine le chapitre relatif à la molasse par ces mots : « La classification de nos molasses a toujours été problématique et j’ai cherché à 8 ÉTUDE SUU LA MOLASSE RO l GE la préciser, en les comparant avec les roches tertiaires du can¬ ton de Vaux ». Dans sa description du canton de Genève [19], A. Favre ac¬ cepte toujours la même classification et décrit avec beaucoup de détails des différentes coupes des terrains tertiaires que l’on peut observer aux environs de Genève (Cologny, Nant d’Avanchet, Bernex, etc.), sans donner cependant de nouveaux détails im¬ portants sur ces dépôts ou leurs fossiles. Sur la carte géologi¬ que qui accompagne ce mémoire, les différentes subdivisions de la molasse sont nettement distinguées, tandis que sur la feuille de Nantua du service de la carte géologique de France, les affleurements de molasse ont été marqués à tort en miocène marin ( ms ). Sur la première édition de la feuille XVI, de la carte géologique de Suisse au 1/100.000, Jaccard avait distingué la molasse rouge de la molasse à lignite, aussi bien à Vevey qu’à Genève, et la considérait, avec les différents auteurs, soit comme la base de l’Aquitanien, soit comme un faciès terrestre synchro¬ nique des dépôts marins du Tongrien [33], Il abandonna ensuite complètement cette seconde manière de voir et, dans une nou¬ velle publication [34], en signalant la variabilité excessive de la molasse rouge, ne la sépare plus de ce qu’il appelle la molasse à bancs calcaires, et la range dans l’Aquitanien. Il avait été amené à cette conclusion, au moins pour les environs de Ge¬ nève, par les travaux de M. H. Schardt [58] sur la molasse rouge du pied du Jura. Cet auteur distingue deux faciès dans ces dépôts : 1° un faciès torrentiel à éléments jurassiens : gompho- lites sans mica avec quelques matériaux sidérolithiques rema¬ niés et des calcaires bitumineux (Moiry, Pompaples, Arnex, Agier) ; 2° un faciès gréseux et micacé, dont les éléments, au lieu de venir du Jura comme les précédents, étaient apportés par des courants venus des Alpes dans le lac lagunaire qui recouvrait la plus grande partie de la plaine suisse. Il signale .’t Montcherrand et à Orbe Hélix ( Coryda ) rugulosa G. V. Martens caractéristique de l’Aquitanien. Dans la deuxième édition de la feuille XVI [59], il range tous les dépôts des environs de Ge¬ nève dans l’Aquitanien supérieur. M. Renevier avait également établi, bien auparavant, l’âge aquitannien de la mo’asse rouge des environs d’Yverdon [51] en ÉTUDE SUR LA MOLASSE ROUGE 9 signalant à la base des calcaires bitumineux qui surmontent des marnes violacées et la molasse rouge, Hélix Ramondi, Cerithium margaritaceum Neritina sp., le long de la route d’Echallens à Epautaire. Enfin, nous nous sommes occupé, à plusieurs reprises, des dépôts de la plaine de Genève en les comparant d’une part, comme A. Favre l’avait déjà fait, aux dépôts plus fossilifères, et par suite mieux connus, des environs de Lausanne, et aussi aux dépôts de même âge soit de la vallée du Rhône aux envi¬ rons de Bellegarde et de la vallée des Usses, soit de la région des Bornes et d’Annecy, dont l'histoire nous a permis d’éclair¬ cir, nous croyons, d’une façon complète, et leur âge, et les con¬ ditions de leurs dépôts (*). Les conclusions auxquelles nous sommes arrivé sont les suivantes : Contrairement à l’opinion de Necker, il n’y a pas de discordance entre les couches supérieures à lignite et à gypse, et les couches inférieures qui sont le plus souvent de cou¬ leur bariolée où les teintes rouges prédominent : la molasse rouge des environs de Genève ne constitue pas un étage dis¬ tinct des dépôts tertiaires, mais simplement un faciès des dépôts d'âge aquitanien. Au bord, ou dans l’intérieur du Jura, par suite du relief plus ou moins accentué de la région, relief dû à des mouvements de plissement anté-aquitaniens, les dépôts sont plus franchement calcaires et présentent à la base ou à différents niveaux des conglomérats calcaires à éléments juras¬ siens indiquant des apports de cours d’eau. A l’Est du Jura, au contraire, les dépôts sont marneux, gréseux et micacés, indi¬ quant l’existence de courants venus des Alpes. Dans la vallée du Rhône ou des Usses, où l’érosion a été moins grande que dans les environs de Genève, il y a continuité parfaite entre ces dépôts et les dépôts supérieurs appartenant au Burdigalien inférieur (Langhien des géologues suisses) et le Burdigalien su¬ périeur marin à Pecten præscabriusculus Font, c’est ce qui existe également, comme nous le verrons, pour les dépôts ter- (1) Grâce à l'amabilité de MM- Bedot, directeur du Musée de Genève, Joukowsky, préparateur de géologie, et Ritter et Sarrasin, nous avons pu examiner les collections et profiter de leurs connaissances sur les dépôts tertiaires. 10 ETUDE SUR LA MOUSSE ROUGE tiaires des environs de Lausanne : la région, comme toute la plaine suisse, n’a été affectée que de mouvements lents d’affais¬ sement permettant l’invasion progressive des eaux franchement marines, venant de la région orientale. Les fossiles de la molasse des environs de Genève sont rares et souvent déformés ; quelques-uns pourtant sont suffisamment bien conservés pour pouvoir être déterminés d’une façon à peu près certaine et fournir des renseignements très concordants sur l’âge de ces formations. Necker (*) avait reconnu dans les dépôts supérieurs de Cologny et de Vandeuvre : Pupa ou Bulimusr, Paludina, Melanopsis, Planorbis cornu , Anodonta, Unio , Cyrena , Cypris, graines de Chara. O. Heer a cité des grès de Mornex ou de Verrières : Sabal Hœringiana Ung. Daphnogene lanceolata Ung. Pinus Lardyanus Heer. Poacites subtilis Heer. Myrica Studeri Heer. Dans X étude des mollusques tertiaires terrestres et fluviatiles de la Suisse , de G. Maillard [44], continuée après la mort de ce dernier par A. Locard [41], ces auteurs citent de la molasse rouge et de la molasse à lignites des environs de Genève, du Ven- geron, les formes suivantes : Limnæa subbullata Sandb. Limnœa pachygaster Thomas. Hélix {Plebicula) Ramondi A. Brgt. Cyrena Bro*i Locard (voisine de Cyr. ovalina Desh). llelix ( Pentatenia ) moguntina Desh. auxquelles nous pouvons joindre Hélix ( Coryda ) rugulosa G. V. Martens ; du Nant d’Avanchet, Hélix Ramondi Brgt, et d’a¬ près nous Planorbis cornu Brgt, Hélix rugulosa G. V. Martens, Hélix Lausannensis Dumont et Mortillet ; enfin de Vernier Me- (1) Ouv. cité P. 407. p. 415 et suivantes, les essais de spécification de Necker ne présentent, en général, aucun intérêt. ÉTUDE SUR LA MOLASSE ROUGE 1 1 lania Lorioli Locard, forme voisine sinon identique à Melama Mayeri Gümbel, Hélix Ramondi ; Unio sp. L’étude que nous avons faite du bassin de Bellegarde et de la vallée des Usses nous a permis de décrire d’une façon aussi complète que possible les terrains tertiaires, en particulier les terrains aquitaniens qui se rattachent de la façon la plus nette aux dépôts des environs de Genève et aux dépôts à faciès plus jurassien des environs de Chambéry, Aix-les-Bains, Novalaisc. Les fossiles très caractéristiques que nous y avons signalés soit dans les couches bariolées fréquentes à la base, soit dans les calcaires intercalés, sont les suivants : Planorbis cornu Brgt. Planorbis declivis Braun. Hélix corduensis Noulet. Hélix cadurcencis Noulet. Graines de Chara. Enfin, l’âge aquitanien a été confirmé d’une manière éclatante par la découverte du gisement de vertébrés aquitaniens de Chal- longes-Pyrimont (*) [12, 13] présentant beaucoup d’affinités avec ceux de Saint-Gérand-le-Puy, en Auvergne. En troisième lieu, nous avons cherché à mettre en évidence les relations qui existent entre les dépôts des environs de Ge¬ nève et ceux du plateau des Bornes et de la Irégion al¬ pine : à mesure que l’on se rapproche des chaînes des Bauges et du Genevois, le faciès gréseux devient prédominant, les tra¬ ces charbonneuses sont encore assez fréquentes avec quelques bancs de marnes prenant les teintes les plus variées. La pré¬ sence de rares fossiles ( Hélix Ramondi , Hélix Lausannensis , Hé¬ lix rugulosa , Sabal Lamanonis ) indique l’âge aquitanien de ces dépôts. Ils constituent le soubassement de la plus grande partie du plateau des Bornes et l’extrémité septentrionale du.synclinal de Lescheraines. L’on voit ces couches reposer en parfaite con¬ cordance de stratification sans que l’on puisse déterminer la (1) L’étude complète de cette faune très intéressante par MM. Deperet et Douxami est parue dans les Mémoires pal. Suisse XXIX 1902. 12 ÉTUDE SUR LA MOLASSE ROUGE limite exacte sur les dépôts franchement nummulitiques de la vallée des Aillon et de la vallée des Déserts dans les Bauges, ou de la bordure occidentale des chaînes du Genevois ; il y a donc continuité des dépôts tertiaires aquitaniens dans cette région de la plaine de Genève à l’ouest et au nord avec les dépôts miocè¬ nes lorsque ceux-ci n’ont pas été enlevés par l’érosion, et aussi, de plus, à l’est et au sud-est avec les dépôts nummulitiques ton- griens de la région alpine. §9. — L» molasse rouge «les environs «le Lausanne Les dépôts tertiaires des environs de Lausanne, dont l’étude a toujours vivement intéressé les géologues vaudois, sont à la fois plus fossilifères et plus disloqués que ceux des environs de Genève, surtout lorsqu’ils sont situés à l’est de l’anticlinal de la molasse ; aussi, ont-ils donné lieu à de nombreuses publi¬ cations destinées à faire connaître soit les restes organisés qu’ils renferment, soit les rapports que présentent entre elles les différentes couches qui les constituent. Au point de vue spé¬ cial qui nous occupe, nous citerons en particulier depuis l’ou¬ vrage de Necker, les auteurs suivants : Peu après Necker, Blanchet [4-7], dans un certain nombre de travaux intéressants qu’il a publiés sur la molasse vaudoise, ne donne que quelques détails sur les rapports des poudingues du Pèlerin et de la marne ou molasse rouge de la Veveyse et de Lutry, ainsi qu’un aperçu général sur les différentes zones molassiques à partir des Alpes. En laissant de côté la note de M. Renevier [49] dont les hy¬ pothèses théoriques ont été abandonnées depuis longtemps par leur auteur, nous trouvons ensuite les études extrêmement im¬ portantes de Zollikofer [61-62] qui précise le premier la suc¬ cession des différentes assises de la molasse des environs de Lausanne. Il distingue de bas en haut dans la molasse d’eau douce inférieure qui atteint d’après lui 800m à 1.000"1 d’épais¬ seur : 1° La molasse rouge , molasse marneuse et marnes rouges ou bigarrées ; 2° La molasse à lignites, alternance de molasse marneuse ÉTUDE SUR LA MOLASSE ROUGE 13 grise et de marnes gris bleuâtre très feuilletées, de calcaire bi¬ tumineux de couleur chocolat associé à des lignites schisteux et à des marnes noires bitumineuses ; 3° La molasse à gypse de la Paudèze, grès marneux et marnes d'un jaune verdâtre ou bleu foncé traversés obliquement par des veines de gypse fibreux ; 4° La molasse à graines noires de la Paudèze et de la route de Belmont rappelant la molasse à lignites ; 5° La molasse grise , grande alternance de grès à graviers de quartz, jaspe, mica et à ciment marneux de couleur gris ver¬ dâtre ou bleuâtre, et de marnes bleuâtres onctueuses, quelque¬ fois jaunes disposées en Pts minces. La position de ces différentes assises les unes par rapport aux autres n’est pas complètement élucidée, par suite des acci¬ dents que présentent les couches tertiaires. Les différentes as¬ sises distinguées par Zollikfer n’ont pas été admises par tous les géologues vaudois. Le premier fait admis sans contestation fut la continuité des dépôts de la molasse grise de Lausanne avec ceux de la molasse marine, dont l’affleurement le plus méridional est celui du vil¬ lage du Mont ; la limite entre les deux formations est presque impossible à préciser, c’est ce que nous avons déjà mis en évi¬ dence pour la vallée du Rhône au-dessous de Genève. Peu après, M. Renevier [50] signala dans la molasse rouge de la Paudèze du gypse et H. Ramondi Brgt déterminant ainsi l’âge aquitanien de ces formations, et de la Harpe [25] considère ces couches comme établissant la transition entre la molasse rouge de Vevey et la molasse à lignites. Morlot ne distingue plus, comme Necker, dans cette molasse d'eau douce que trois sous-étages : la molasse rouge, la molasse à lignites, avec calcaire bitumineux, lignite, gypse fibreux en petites couches et la molasse grise. Dans la coupe qu’il publie, il fait buter par une faille la molasse rouge de Vevey contre la mo¬ lasse à lignites et les poudingues du mont Pèlerin (faille de la Veveyse), la molasse rouge de Lutry contre la molasse à li¬ gnites de la Conversion et Belmont (faille de Lutry), enfin la molasse rouge de la Paudèze contre la molasse à graines noires et la molasse à gypse. Comme on le voit, les rapports entre ces 14 ÉTUDE SUR LA MOLASSE ROUGE différentes assises sont encore loin d’être précisés, ainsi que leur âge. Dans une autre note sur le même sujet, il conteste la discordance de la molasse à lignites et de la molasse rouge an¬ noncée par Necker aux environs de Genève [47]. S. Chavannes [9], tout en indiquant que la molasse rouge est à la base de la molasse vaudoise, que le ravin de la Paudèze montre la superposition régulière des couches à lignites et des calcaires bitumineux sur la molasse rouge et que, pour lui, la molasse rouge de Vevey est de même âge que la molasse rouge de Lausanne, signale le fait que, dans cette molasse rouge du pied des- Alpes, les grès sont plus abondants, plus durs, plus colorés et traversés souvent par des veines de spath calcaire, tandis qu’au pied du Jura ce sont les marnes qui prédomi¬ nent. C’est à partir de ce moment que commencent les découver¬ tes paléontologiques dans la molasse rouge de Gaudin [21] et de la Harpe [26] qui sont rassemblées dans le grand ouvrage si remarquable à tous les points de vue de O. Heer [29]. Bien que Pictet et A Humbert [48] aient signalé l’inconvénient de l’em¬ ploi du terme de molasse rouge, car, disent-ils, il y a des cou¬ ches rougeâtres non seulement en dessous des couches à An- thracotherium magnum , de Rochette, mais aussi dans les par¬ ties supérieures de l’ensemble de la molasse d’eau douce, ce terme continue à être employé par les différents auteurs Zolli- kofer [61], Blanchet [7], enfin O. Heer [29] et Gaudin [21]. Pour O. Heer, les débris organiques renfermés dans la molasse rouge (des environs de Lausanne), et dans la molasse à lignites ainsi que la parfaite concordance de ces deux formations, l’autorisent à réunir ces deux molasses en un seul étage, dont la molasse rouge occupe la partie inférieure. Ces conclusions sont encore vraies aujourd’hui, mais seulement pour les environs de Lausanne ; la molasse rouge de Vevey, comme l’indique cet auteur lui-même, a des caractères pétrographiques et paléontologiques assez différents, et se rapproche beaucoup plus à notre avis des grès de Ralligen, que cet auteur considérait comme inférieurs. Jaccard [23, p. 39], dans ce premier mémoire, ne fait que ré¬ sumer les travaux de ses devanciers et range dans la molasse à lignite et à calcaire bitumineux, c’est-à-dire dans l’Aquitanien ÉTUDE SUR LA MOLASSE ROUGE 15 franc, les lignites de la Paudex et d'Oron, les calcaires bitumi¬ neux d’Oulens de Boudry, les marnes gypseuses des environs de Genève et les molasses rouges et violacées du pied du Jura, rapprochées jusqu’alors par les géologues vaudois de la molasse rouge de Vevey. Toutes ces couches présentent des intercalations de marnes bariolées rappelant tout à fait la molasse rouge de Genève, et la faune est nettement aquitanienne, comme l’a montré ensuite M. Depéret (1). 11 sépare de ces couches la molasse rouge de Vevey et en fait un étage indépendant. Dans un mémoire plus récent sur le même sujet [25], il abandonne cette manière de voir et ne sépare plus ces cou¬ ches inférieures qu’il considère comme aquitaniennes. M. Renevier [51] range également dans l’Aquitanien des grès tendres gris verdâtre avec intercalations de marnes de couleurs variées veinées de gypse et de calcaire plus ou moins bitumi¬ neux à Hélix Ramondi, Cerilhium margaritaceum, Neritina sp. des environs d’Yverdon, et cet ensemble surmonte, d’après l’au¬ teur, des assises de molasse rouge et de marnes violacées. Maillard [43] distingue aux environs de Belmont, près Lau¬ sanne, de haut en bas, la molasse grise (Langhien, Burdigalien inférieur) à Hélix Lausannensis Dum et Mort ; la molasse à Né- ritines et à graines noires ( Hélix cf. Ramondi , Planorbis cornu var solidus , Limnæus cf. subovalus, dandina sp., Neritina flu v/atilis Linné d’après Sandberger) ; la molasse à gypse déjà si¬ gnalée par M. Renevier à Hélix , Cerilhium ; la molasse à ligni¬ tes, et enfin la molasse rouge, inférieure à la précédente, mais en parfaite concordance et, dit-il, quelquefois assez difficile à distinguer : les grès sont seulement plus fins et plus mica¬ cés. Maillard l’avait considérée comme représentant la molasse rouge de Vevey. Ses conclusions furent admises pendant long¬ temps, ainsi que ses coupes assez compliquées par des failles ou des chevauchements. Tout récemment, à la suite de la course de la Société géolo¬ gique et des observations de M. L. Rollier [40, p. 687], M. Lugeon a admis que cette molasse rouge de la Paudex, bariolée, diffé- (1) Sur la classification et le parallélisme du système miocène (B. S. G.d de Fr , 3, XXI, p. 170, 1893). Soc. Linn., t. li. 1904 % 16 ÉTUDE SUK I,A MOLASSE ROUGE rait de la molasse de Vevey et représentait un horizon plus élevé, tout à fait indépendant. Il est facile aussi de constater que la molasse rouge de Lutry située à la base des grès et des poudingues de Lavaux repré¬ sente également tout au plus la base de l’Aquitanien. Tan¬ dis que vers Trois-Torrents les couches de molasse d'un rouge vif avec filons de spath calcaire qui apparaissent là, par suite d'une faille ou d’une dislocation du sol — car la molasse ma¬ rine arrive presque au contact — seraient beaucoup plus sembla¬ bles, sinon presque identiques à la molasse rouge de Vevey. Mal¬ gré la ressemblance superficielle de ces différents dépôts, un examen attentif permet cependant de les distinguer et de véri¬ fier les conclusions précédentes. § 3. — La molasse rouge de Vevey La plupart des auteurs qui ont écrit sur la molasse rouge de Vevey depuis Necker se sont surtout préoccupés d’en établir la flore et n’ont donné que peu de renseignements sur la position stratigraphique qu’elle occupe, soit par rapport aux couches plus récentes vers l’ouest, et surtout par rapport aux couches plus anciennes du flysch à l’est. Gaudin [21] signale les premiers fossiles de la molasse rouge de Vevey : un palmier Flabellaria latiloba, Heer, et quelques Dicotylédonées recueillies par Blanchet soit à Vevey, soit dans les couches tout à fait inférieures des poudingues de Lavaux. P. de la Harpe [25] signale aussi à Lutry Camphora polymor- pha , Heer, Sabal rhaphifolia , Heer. Zollikofer affirme de la manière la plus nette l’identité de la molasse rouge de Lausanne avec celle de Vevey, et il donne [61], d’après Morlot, une coupe de Lausanne à Vevey dans la¬ quelle il fait buter par faille la molasse rouge de Lutry contre la molasse à lignites de Corsier et également celle de Vevey con¬ tre les couches du Pèlerin. O. Heer et Th. Gaudin [30], n’admettent qu’en partie ces con¬ clusions et rangent la molasse rouge de Vevey, du Wâggis- Horn, les grès de Ralligen dans l’aquitanien tout à fait infé¬ rieur sinon même, comme plus tard Jaccard, dans un faciès latéral du Tongrien. Dans la classification de M. K. Meyer ÉTUDE SUR IA MOLASSE ROUGE 17 (1887), ces différents dépôts caractérisent son sous-étage Baza- son. Les rares végétaux trouvés à Vevey et cités par ces auteurs sont les suivants : Acer angusli folium, Heer, qui va jusque dans l'Œningien. Sabal hæringiana Ung (S. Lamanonis Heer) qu’on trouve à Ar- missan, et qui passe dans la molasse rouge burdigalienne. Sabal major Ung. sp. Flabellaria latiloba Heer, spécial à Vevey. Cyperites Blancheti Heer, spécial à Vevey. Cinamomum spectabile , Heer, qui passe dans la molasse grise. La faune est aussi très pauvre. Maillard [43] a seulement cité des bords de la Veveyse au-dessous des bains : Glandina inflata Reuss. Hélix Ramondi A. Brgt. Clausilia ( Tryplichia ) Escheri Mayer, qui caractérisent plutôt, en général, en Suisse, l’Aquitanien in¬ férieur. Les rapports de la molasse rouge de Vevey (grès rougeâtre et marnes rouges) avec le flysch des Pléiades peuvent s’observer dans le ravin de la Baye de Clarens. On trouve la molasse rouge plongeant à l’est de 20° et au-dessus presque au contact, le flysch marneux et micacé alternant avec des lits de grès durs (avec tra¬ ces charbonneuses et ripples-marks comme à Bonneville) en couches horizontales d’abord, verticales ensuite. Les contacts de la molasse rouge avec les poudingues du mont Pèlerin que l’on observe dans le ravin de la Veveyse sont dus à des dislocations et ne peuvent nous fournir de renseignements stratigraphiques sur l’âge de la molasse rouge de Vevey. Ceux avec le flysch, surtout avec les couches inférieures des Pléiades, qui sont probablement en place et qui rappellent d’une façon si frappante la molasse de Bonneville, celle du Bou- veret et les couches de flysch de la base des Voirons, nous amè¬ nent au contraire à rattacher la molasse rouge de Vevey à la par¬ tie supérieure du flysch. Elle occupe la même position, par rapport au flysch, que les grès de Ralligen aux environs de Thoune, et l’analogie se maintient jusque dans les restes or¬ ganisés que l’on a signalés à Vevey. 18 ÉTUDE SUR LA MOLASSE ROUGE Au nord de Vevey, on a encore cité la molasse rouge, à Ra- paz, près Vaulruz ; elle se continue jusqu’au delà de la Sarine à Impart, près Hauteville. La description 'qu’en a donnée M. Gillié- ron [23, p. 362], comporte des grès durs gris bleuâtre en pla¬ quettes à surface ondulée et bosselée, ayant jusqu’à lm d’épais¬ seur, alternant avec des marnes schisteuses micacées avec traces charbonneuses et pyrites, souvent bigarrées comme celles de la molasse, mais s’en distinguant par une schistosité marquée, avec empreintes végétales et jayet. Les fossiles cités sont : Sabal major Unger, qui va jusqu’au Mayencien. Podocarpus eocenica Ung., caractéristique des grès de Ralli- gen, du val d’Illiez, de Vevey, et des mollusques en mauvais état paraissant se rapporter aux espèces suivantes : Cardium Heeri Mayer de Ralligen. Cyrena convexa Brgt., également à Ralligen. Melanopsis acumina/a Sandb, également à Ralligen, Des débris de poissons, de tortue marine, de crocodilien et d ' Halitherium sp., indiquent que nous avons affaire là à une formation marine mêlée de couches saumâtres ou lacustres in¬ diquant un bras de mer peu profond. Les relations stratigra- phiques avec la molasse aquitanienne ou avec le flysch sont peu précises ; il est probable que ces couches affleurent par suite d’une faille ou d’un pli anticlinal : les quelques restes orga¬ nisés permettent cependant de les rapporter au Tongrien supé¬ rieur, comme à Ralligen. Les grès de Ralligen signalés pour la première fois par Studer [56], sont des grès assez durs, à cassure esquilleuse, gris bleu⬠tre foncé devenant jaunâtres au contact de l’air, aux bancs net¬ tement séparés et à surface bosselée ou ondulée ; la division en dalles est fréquente ; quelquefois, mais rarement, le grès devient rougeâtre. Les bancs de grès sont séparés par des marnes mica¬ cées et pyriteuses avec traces charbonneuses. Lorsque ces mar¬ nes sont bigarrées, elles ressemblent, en effet, beaucoup à celles de la molasse d’eau douce, mais ont toujours une schistosité bien marquée : l’identité avec la molasse rouge du Bouveret et avec les grès de Bonneville va jusque dans les moindres détails. Kaufmann [58, p. 517] constate aussi leur ressemblance avec ’e flysch et les considère comme un faciès soit marin, soit saumâ- ÉTUDE SUR LA MOLASSE ROUGE 19 tre, de la molasse rouge, qui est d’eau douce. M. Mayer-Eymar, dans l’étude paléonto’ogique de cette formation, cite 32 es¬ pèces de plantes, les unes spéciales à Ralligen, comme Grevil- laca Haeringensis Ettingh, Euphorbiophyllum subrotundum Et- tingh ; E. protogæun Ettingh ; Celas (rus protogæus Ettingh, Acacia Meyrati Fisch-Oost ; les autres se rencontrant dans la mo¬ lasse rouge de Vevey ou dans les formations s’étageant depuis l’Eocène supérieur jusqu’à l’Æningien. La faune de mollusques saumâtres, bien différente de celle donnée par O. Heer, d’après le même auteur, contient des formes du Ludien, du Tongrien et de l’Aquitanien. Encore plus au nord, M. Kaufmann [38] a rattaché à l’étage aquitanien les couches de marnes rouges de Weggis et les cou¬ ches marines de Winkel et Ennethorn : la faune et la flore pré¬ sentent là, en effet, des analogies non plus avec les couches de Ralligen (une seule espèce commune) mais avec les formes aqui- taniennes : le faciès molasse rouge n’existe, d’ailleurs, que dans les formations d’eau douce. Les formations marines de couleur grise rappellent, au contraire, les couches de Ralligen et appar¬ tiendraient à la partie supérieure des formations marines du flysch. Il est à remarquer, d’ailleurs, que, tandis que les forma¬ tions marines affleurent sur le bord de la chaîne alpine, les se¬ condes affleurent toujours au milieu des couches de Nagel- fluh, dont elles ne sont, probablement, qu’un accident dû à une moins grande vitesse dans les courants fluviatiles qui amenaient les éléments des conglomérats de la Nagelfluh. Les coupes publiées par M. Burckardt [3] sont à ce point de vue particulièrement intéressantes. Les couches de la formation appelée par lui molasse rouge sont toujours au contact avec le flysch, rarement en discordance, le plus souvent en parfaite con¬ cordance. Nous verrons qu’à notre avis il en est de même pour les couches de la molasse rouge du val d’Illiez, derrière les Préal- pes du Chablais. § 4. — Ln molasse ruugc «le la Suisse orientale Au sud du Léman, le long des chaînes alpines, la molasse rouge a été signalée par un grand nombre d’auteurs, depuis le 20 ÉTUDE SUR LA. MOLASSE ROUGE Chablais jusque dans les Basses- Alpes, au Bouveret, dans le val d'Illiez, à Bonneville et enfin dans la région française propre¬ ment dite. C’est l’étude toute spéciale de ces dépôts que nous avons faite depuis de longues années qui nous a amené aux con¬ clusions que nous avons déjà mises en évidence et que nous ré¬ sumerons ci-dessous avec nos observations récentes. I. La molasse rouge du Bouveret. — De Saint-Gingolph au Bouveret s’étend, interrompue quelque temps par du glaciaire, une longue bande de grès plongeant au sud-est sous les Préal- pes, pour rejoindre en profondeur les couches du Val d’Illiez. Ces dépôts ont été rapportés par Blanchet [7] au flysch ; par Stu- der [55, p. 33] au Balligensandstein, comme la molasse rouge de Vevey (1), par A. Favre [18 II, p. 87] au macigno dans leur ensemble. MM. E. Favre et H. Schardt [20, p. 504] y distinguent un ni¬ veau inférieur constitué par des grès fins, gris foncé, avec lits marneux et schisteux à surface ondulée avec nombreuses em¬ preintes de fucoïdes Ch. Targioni arbuscula F. O., Ch. intricatus Fischeri Hr, Ch. affinis Stbg., et de beaux cristaux de calcite. Cette roche très visible au Fenalet, où elle est exploitée pour pa¬ vés, paraît reposer sur les couches bariolées qui formeraient ainsi un synclinal très évasé, d’après M. Lugeon [40, p. 689], Les cou¬ ches considérées comme supérieures sont des marnes schisteu¬ ses onctueuses, avec des grès plus ou moins tendres, gris, rou¬ ges, verdâtres, comme à Vevey, devenant parfois très durs et gris micacés. Ces couches ne renferment que des débris de végétaux indéterminables, mais rappellent d’une manière frappante la mo¬ lasse de Bonneville et les couches du val d’Illiez. Lors de l’ex¬ cursion de la Société géologique de France dans le Chablais, après avoir étudié la coupe du Bouveret et après les ob¬ servations de M. Douvillé, de M. Steinmann et de nous-même, tous les membres présents ont été d’accord pour considérer l’en¬ semble des coucnes du Bouveret comme appartenant à la partie supérieure du flysch. Toutes les coupes observées ont permis (1) Sur la carte géologique de la Suisse. 1853, ces grès du Bouveret sont cependant marqués en Trias. ETUDE SUR IA MOLASSE ROUGE 21 de constater ce fait ainsi que la différence au point de vue pétro- graphique et paléontologique de ces couches, avec la molasse rouge aquitanienne des environs de Lausanne. II. La molasse rouge du val d'Illiez. — Les terrains schisteux et gréseux qui remplissent le val d’Illiez, entre la Dent du Midi et le massif du Chablais, considérés par Studer [56] comme appartenant au Néocomien inférieur et même peut-être plus anciens [57], furent rapportés avec doute aux terrains tertiaires par MM. De la Harpe et Renevier. Tous les auteurs sont d’ac¬ cord aujourd’hui, depuis A. Favre [18], pour les considérer comme appartenant à la partie supérieure du terrain nummulitique au flysch. Il existe, à la partie supérieure de cette formation, et en parfaite concordance de stratification , dans tous les points où j’ai pu observer le contact, une formation connue en géologie sous le nom de molasse rouge du val d'Illiez et dont l’impor¬ tance a toujours été très grande soit au point de vue de la déter¬ mination de son âge relatif, soit au point de vue de ses relations avec la molasse rouge du Bouveret et, par suite, au point de vue du problème des Préalpes du Chablais. Tout d’abord, ainsi que la plupart des auteurs actuels l’ont admis, il y a identité parfaite entre la molasse rouge de Vevey, celle du Bouveret et celle du val d’Illiez : les descriptions pétro- graphiques, les accidents (calcite, coloration) sont les mêmes ; enfin, les rares fossiles connus sont communs aux trois forma¬ tions et se retrouvent plus au nord dans les grès de Ralligen, sur le bord du lac de Thoune. Les courses fort nombreuses que j’ai faites dans la région du val d’Illiez pour l’étude spéciale de cette formation, si elles ne m'ont guère fourni de faits nouveaux, m’ont confirmé de la façon la plus absolue dans les conclusions que je viens d’exposer. Les premières données exactes sur les dépôts du val d’Illiez sont dues à A. Favre [18, vol. II, p. 130], « Ces grès du val d’Illiez dit-il, ressemblent aux grès du Bouveret que j'ai rapportés au macigno alpin ; ils rappellent ceux des environs de Vevey et de Clarens, qui appartiennent à la molasse, et ils ont de l’analogie avec ceux de Bonneville et de la base du Môle ; certains échan¬ tillons présentent les mêmes grains et les mêmes cavités que ceux de Bonneville, et ceux-ci paraissent tertiaires. » 22 ÉTUDE SUR UA MOLASSE ROUGE Schnetzler et P. de la Harpe [27] confirmèrent l’âge tertiaire par la découverte dans des schistes exploités pour ardoises, d’empreintes de plantes qui furent étudiées par O. Heer. Les fossiles actuellement connus sont les suivants : Zizyphus JJngeri , Heer, c. c., qui existe également à Ralligen, à Horw près Lucerne, en Italie et en Allemagne, dans l’étage du miocène inférieur, surtout dans le Tongrien. Cette espèce est voisine du Z. vetustus Heer , de Monte Bolca, qui est éocène, et de Z. paradisiacus Ung., d’Aix et de Radeboj. Podocarpus eocenica Ung., également citée à Ralligen et qui est tongrienne en Italie, en Autriche, en Allemagne. Sapindus aff. falcifolius Ung., forme miocène, mais, dit O. Heer : l’échantillon n’est pas suffisamment conservé pour qu’il soit rigoureusement déterminable. Lycopodites. Des écailles de poissons rappelant celles du flysch calcaire tongrien des Déserts, près Chambéry, des traces d’annélides (Helminthoïdes du flysch). Rien dans ces formes ne rappelle les formes aquitaniennes de la molasse rouge des environs de Lau¬ sanne ou des environs de Genève. Bien plus, dans des plaques minces de la molasse rouge des environs de Morgins, que j’ai étudiées au microscope, j’ai pu découvrir, dans deux de mes préparations, des foraminifères : des globigérines, des cristel- laires rappelant tout à fait celles qui existent dans le flysch le plus typique. Il nous semble résulter de ce qui précède que les dé¬ pôts connus sous le nom de molasse rouge du val d’Illie.z ne sont que la partie supérieure du flysch et présentent des affi¬ nités tongriennes (Stampien sup.) plutôt qu’aquitaniennes : si l’on veut les distinguer du faciès ordinaire du flysch — ce qui n’est pas toujours facile sur le terrain — le terme de Flysch bariolé , qui a déjà été proposé (1 2), pourra convenir et évitera la confusion et les comparaisons inexactes avec d’autres formations d’âge différent avec lesquelles on les a si souvent confondues. (1) Ces conclusions ont été confirmées par M. Douvillé, qui a bien voulu examiner ces préparations. (2) Communication inédite de M- L- Rollier. ÉTUDE SUR LA MOLASSE ROUGE 23 E. Favre et H. Schardt [20], p. 507, insistent sur la parfaite concordance entre les grès et les schistes verts et rouges, parfois grisâtres et noirâtres, du val d’Illiez et le flysch : au pied de la Dent du Midi, ce flysch paraît les surmonter par suite du ren¬ versement des couches. Ces auteurs admettent l’identité de cette molasse rouge du val d’Illiez avec celle du Bouveret, de Vevey, de Bonneville et de la base du Môle : il y a identité des bancs de grès, comme l’avait déjà reconnu A. Favre, mais les inter¬ calations schisteuses ne sont pas aussi friables et marneuses, la surface des feuillets d’ardoises est lustrée par suite des pressions subies. M. Lugeon [39], p. 102, admet que la molasse rouge du val d’Illiez, plus métamorphique que celle du Plateau suisse, est en discordance « non visible, mais manifeste, car la molasse rouge n’épouse pas les plis du flysch et de l’Urgonien, qu’elle suit ce¬ pendant, mais avec beaucoup moins de complication ». Pour cet auteur, en outre, les schistes ardoisiers noirs et brillants, jadis exploités comme ardoises, qui ont fourni les restes de plantes dont nous avons parlé plus haut, appartiennent au flysch et non à la molasse rouge (1). Nous ne sommes pas tout à fait d’accord sur ces différents points avec notre savant collègue et ami : pour nous, il y a con¬ cordance de stratification entre la molasse rouge et le flysch, ce sont les mêmes grès, et les marnes schisteuses intercalées pré¬ sentent toutes les transitions de couleurs, du rouge vif au vert, au gris et au noir du flysch typique. Il nous paraît difficile de conclure à une discordance, parce que des couches supérieures sont moins plissées que les couches situées plus profondément : il nous suffira de rappeler que l’Urgonien, le crétacé supérieur du massif de Platé, sont à peine affectés par les plis couchés qui constituent le soubassement. Les conclusions" auxquelles nous étions arrivé ont été confirmées lors de la réunion de la Société géologique de France dans le Chablais [40] et aussi par la dô- (1) M. Lugeon. p. 09, s'appuie à tort sur le texte de Favre [§ 348, t. II, p. 131], car cet auteur dit textuellement : « Sur la rive droite de la Tine se trouve une carrière d’ardoises ouverte au-dessous de la cargneule qui elle-même est au-dessous de marnes rouges et vertes », sans préciser l’àge de ces marnes rouges et vertes. 24 ETUDE SUR LA MOLASSE ROUGE couverte récente que nous avons faite de foraminifères dans la molasse rouge de Morgins, de globigérines semblables à celles les du flysch typique. III. La molasse de Bonneville. — Elle s’étend du sud du Môle, le long de la vallée de l’Arve, depuis Coppy à l’est jusqu’au delà du village de la Côte à l’ouest de Bonneville, puis se retrouve dans les collines de Contamine-sur-Arve jusque sous Perraz. Partout, les couches plongent contre le Môle où sous les colli¬ nes du Faucigny ; très inclinées à la base, elles deviennent pres¬ que horizontales à la partie supérieure. L’on peut y distinguer : 1° à la base, des grès fins, d’aspect molassique, de couleur grise, à ciment argilo-calcaire, et qui se laissent détacher en dalles de grande taille. Ces bancs d’épais¬ seur variable, sont séparés par des couches marneuses, quelque¬ fois bitumineuses, avec traces charbonneuses. La surface des bancs présente des empreintes ondulées, des creux dessinant des caractères cunéiformes, et des galets marneux fortement écrasés avec cristaux de pyrite. Il existe aussi, entre ces bancs, de la calcite cristallisée (comme au Bouveret) et de petits lits de lignite (jayet). En certains points, on aperçoit des traces de fucoïdes ; parfois aussi, les grès deviennent plus grossiers et présentent tous les passages à une véritable Nagelfluh ; 2° à la partie supérieure, la molasse de Bonneville devient plus tendre et plus sablonneuse et les couches de grès, qui sont moins épais¬ ses et de couleur rougeâtre, alternent avec des couches mar¬ neuses bariolées. Cette succession se rencontre aussi le long des chaînes du Ge- ne\ois, vers Thorens et à la montagne de Veyrier, près d’Annecy, où l’on a une coupe complète du nummulitique sous-jacent, qui permet de rattacher, comme dans le val d’I'liez, ces formations, à la partie supérieure du terrain nummulitique du Genevois. Entre la molasse rouge du Bouveret et la molasse de Bonne¬ ville, se rencontrent les dépôts tertiaires des Voirons. Dans une publication récente [15], nous avons essayé de préciser leur âge et leur origine et de montrer qu’ils devaient se rattacher, pour la plus grande partie, aux dépôts supérieurs du flysch du val d’Illiez. ÉTÜDE SUR LA MOLASSE ROUGE ‘25 § S. — La molasse rouge daus la région frauçalse Au sud d’Annecy, sur toute la bordure des Alpes jusque dans les Basses-Alpes, il existe également des couches tertiaires ba¬ riolées d’âge oligocène ou miocène. C’est ainsi que, dans la vallée synclinale de Leschaux, Lescheraines, à l'est du Semnoz, on connaît depuis longtemps, au-dessus du nummulitique des Déserts des couches bariolées de rouge et de vert où l’on a si¬ gnalé Sabal Lamanonis Ung., Hélix ( Frnticicola ) lepidotricha Braun, Hélix (Coryda) rugulosa G. V. Martens, Hélix eurhabdola Font., feuilles de Daphnogene. La continuité parfaite entre les dépôts marins des Déserts et ceux de Leschaux nous a amené [12, 14] à admettre un mouvement lent de soulèvement progres¬ sif de la région des Bauges et la persistance des eaux d’abord marines, puis saumâtres ou laguno-lacustres, presque jusqu’au retour de la mer Miocène dans toute la région subalpine de la région d’Annecy et de la plaine suisse. Ces dépôts bariolés se¬ raient donc là d’âge aquitanien ou, peut-être, miocène inférieur. Aux environs de Chambéry, les dépôts bariolés de Gresy-sur- Aix, de Saint-Offenge, de Saint-Cassin, de Vimines et, plus à l’ouest, de Novalaise, Gerbaix et de l'île Crémieu, tous d’origine continentale, sont nettement aquitaniens, mais ne présentent aucune analogie de faciès avec les dépôts de la région suisse connus sous le nom de molasse rouge. Au sud de Grenoble, nous retrouvons également des dépôts bariolés tertiaires. En laissant de côté les dépôts rutilants d’âge éocène de la Chartreuse (Voreppe, Les Echelles, Forêt de Saou), il existe dans les Basses-Alpes des dépôts tertiaires très intéres¬ sants, qui ont été distingués pour la première fois par M. lïaug [28]. C’est un ensemble de marnes multicolores, roses ou lie de vin et de grès calcaires, rouges, blancs ou jaunes, long¬ temps confondus avec le Trias, et que M. Haug [20] a réunis sous le nom de molasse rouge. Il a montré de la façon la plus nette, dans l’étude détaillée qu’il en a donnée (p. 126-138), qu’ils étaient superposés aux calcaires nummulitiques à Faucon, qu’ils repo¬ saient en discordance sur les dépôts plus anciens, du Jurassique au Sénonien, enfin qu’à Montmaur ils étaient surmontés par 26 ÉTUDE SUR LA MOLASSE ROUGE les dépôts miocènes. Pour M. Haug, l’ensemble de ces dépôts est aquitanien et il les rapproche des couches de molasse rouge des géologues suisses et aussi des grès bariolés de la vallée de Lescheraines, dont nous avons parlé précédemment. Lors de la réunion extraordinaire de la Société géologique dans les Basses-Alpes [10, 11], MM. Depéret, Sayn et moi avons montré qu’à Saint-Geniès même, les couches dites d’âge aquitanien, ainsi qu’une partie des gypses, étaient, comme dans toute la vallée du Rhône, d'âge tongrien. M. Depéret et moi avons, d’autre part, décrit des couches bariolées franchement miocène moyen à Château-Redon, et déjà nous nous élevions contre l’introduc¬ tion du terme de molasse rouge qui, dans la vallée du Rhône, ne peut s’appliquer à un niveau déterminé, mais simplement à un faciès qui se retrouve à cinq ou six places différentes, dans la série tertiaire continentale ou subcontinentale, depuis l’Eocène supérieur jusqu’au Miocène supérieur. Plus récemment M. P. Lory [42], a montré à Saint-Disdier, un passage entre la molasse rouge (comprise comme M. Haug), et les schistes noirs qui continuent le flysch, et conclut à l’âge aquitanien, peut-être aussi tongrien supérieur, de ces dépôts d’eaux douces ou légèrement saumâtres. L’analogie avec les dé¬ pôts de Savoie n’en reste pas moins tout à fait remarquable. Les faits qui nous paraissent résulter de cette étude rapide, mais que nous avons faite aussi complète que possible, sont les suivants : La molasse rouge de Necker et des auteurs qui l’ont suivi n’est qu’un faciès de dépôts marins, laguno-lacustres, ou conti¬ nentaux, qui peut se rencontrer dans des formations qui s’éta¬ gent depuis l’Eocène jusqu’au Miocène supérieur. Le terme ne peut donc servir à désigner une formation d’âge déterminé : il a les défauts de toutes les dénominations de faciès (1) et a amené souvent des confusions regrettables. Il vaut mieux, à notre avis, désigner ces formations multicolores des terrains tertiaires du bord des Alpes occidentales tout simplement d’après la localité et toujours préciser l’âge des dépôts dont elles repré¬ sentent un faciès latéral. (1) Rappelons seulement les discussions sur le Corallien, sur l’Ur- gonien, sur le Flysch, sur la Molasse. ÉTUDE SUR LA MOLASSE ROUGE 2? Pour nous, en effet, il existait le long des Alpes à l'Eocène et à l’Oligocène, un vaste bras de mer dont la limite orientale nous est encore fort mal connue, par suite des phénomènes de char¬ riage dont les Alpes françaises et surtout les Alpes suisses, jus¬ que bien au delà de l’Aar, ont été l’objet, mais qui, du côté de la plaine suisse comme de la plaine française, a persisté d’une façon plus ou moins continue avec des eaux douces ou sau¬ mâtres jusqu’au retour de la mer au Miocène ; mer dont la transgression se manifeste à la fois du sud vers le nord dans la vallée du Rhône, et de l'est à l’ouest, du bassin de Vienne dans la plaine suisse. Pour l’origine des colorations qui affectent les terrains tertiai¬ res connus sous le nom de molasse rouge , il nous faut distinguer plusieurs cas. Pour la molasse rouge du pied du Jura, comme l’a montré M. Schardt, la coloration est due surtout aux sédiments sidérolithiques d’âge plus ancien, dépôts qui ont été rubéfiés par suite de l’action oxydante des eaux superficiel¬ les et des eaux d’infiltration. Pour la grande majorité des autres dépôts, qui sont presque toujours bariolés de rouge et de vert, les colorations s’expliquent — je crois — facilement par les con¬ sidérations suivantes. Les eaux renferment toujours une propor¬ tion plus ou moins considérable de sels de fer ; dans un milieu ré¬ ducteur, c’est-à-dire riche en matières organiques, ces composés ferrugineux passeront à l’état de sels ferreux et donneront des teintes vertes ; dans un milieu oxydant, au contraire, les teintes rouges prédomineront. Il est donc, en quelque sorte, fatal que les dépôts soient, comme nous l’avons toujours constaté, mélan¬ gés de rouge, de vert ou de violet, en un mot bariolés. La teinte rouge prédominera de beaucoup dans les dépôts sub-continen- taux ou dans les dépôts marins peu profonds, que le jeu des marées, par exemple, ou des déplacements de la ligne de rivage, ont amené les sels ferreux à l’état de sels ferriques, grâce à l’action de l’oxygène de l’air. La teinte rouge doit également pré¬ dominer, pour la même raison, dans les dépôts superficiels con¬ tinentaux dus surtout à l’action des eaux de ruissellement, comme on le constate dans toutes les formations quaternaires ou récentes. 28 ETUDE SUR LA MOLASSE ROUGE BIBLIOGRAPHIE 1. E. BENOIT. Essai d'un tableau comparatif des terrains tertiaires dans le Bassin du Rhône et les Usses (B. S. de Fr., 3, III, p. 43G, 1875). 2. — Note sur les terrains tertiaires entre le Jura et les Alpes (B- S. G. de Fr-, 2, XVII, p. 387, 18G0). T 3. BURKHARDT, Die Kontaktzone von Kreide und Tertiar am Nord- rande der Schweizeralpen vom Bodensee bis zum Thunersee (Beitr. z. Gcol. Karte d. Schiwez, 32' livraison, 1893). 4. BLANCHET, Essai .sur l’histoire naturelle des environs de Vevey (1843). 5. — Empreintes de feuilles de la molasse (Act. helv., Lausanne, p. 79, 1843). G. — Carte du canton de Vaud (Act. helv., Lausanne, p. 74, 1843)- 7. — Aperçu de l’histoire géologique des terrains tertiaires du canton de Vaud ( Lausanne , 1845). 8. — Mémoire sur le terrain tertiaire vaudois (B. Soc. Vaud. Sc. Nat-, IV, p. 85, 1854). 9. S. CHAVANNES, Essai sur la géologie d’une partie du pied du Jura comprise entre Nozon et Yverdon (B. Soc. Vaud. Sc- Nat., IV, p. 14, 1853). 10. CH. DEPERET et DOUXAMI, Note sur les couches tertiaires de Château-Redon (Basses- Alpes), (But S. G. de Fr., 3, XVIII, 1895). 11. CH. DEPÉRET et SA\N, Note sur les dépôts du Vanson près Saint- Geniès (Basses-Alpes), (B. S. G. de Fr-, 3, XVIII, 1895). 12. H. DOUXAMI, Etude sur les terrains tertiaires du Dauphiné, de la Savoie et de la Suisse occidentale (Ann. Un. de Lyon, nou¬ velle série, I, Fasc. 11, 189G). 13. — Etude sur la vallée d'il Rhône aux environs de Bellegarde (B. serv. C. Géol de France, n* 81, 1901). 14. — Le synclinal molassique entre les Alpes et le Jura (B. serv. Carte géol- de France, n° 85, 1901). 15. — Révision des feuilles d’Annecy et de Thonon (B. serv. Carte gcol. de France, n* 91, 1903) • 16. A. FAVRE, Considérations géologiques sur le Mont Sa lève (Genève, 1843). 17. — ■ Sur la note de M. Emile Benoit (Arch. Sc. Thys. et Nat-, Ge¬ nève, 18, 43, 1860). ÉTUDE SUR LA MOLASSE ROUGE 29 18. — Recherches géologiques dans les parties de la Savoie, du Pié¬ mont et de la Suisse voisines du mont Blanc (t. I., 1867). 19. — Description géologique du canton de Genève (Arch. Sc. Phys- et Nat. de Genève 1880). 20. E. FAVRE et H. SCHAP.DT, Description géologique des Préalpes du canton de Vaud (Mat. Carte Géol Suisse , Linaison, 22, 1887). 21. GAUDIN, Flore fossile des environs de Lausanne (B. Soc. Vaud. Sc. Nat., t. IV, p. 247, 1853). 22. V. GILLIÉRON, Alpes de Fribourg (Beitrage, Geol. Karle d. SchU'eiz, XII, 1873). 23. — Description géologique des territoires de Vaud, Fribourg, Berne (Beilr Geol. Kart. d. Schweiz, XVIII, 1885)- 24. GREPPIN, Description géologique du Jura Bernois (Beitr. Geol Karle, d. Schweiz, VIII, 1870) - 25. P. DE LA HARPE, Empreintes de feuilles dans la molasse rouge près de Lutry (B. Soc. Vaud. Sc. Nat., IV, p. 54, 1854). 26. P. DE LA HARPE et GAUDIN, Flore fossile des environs de Lau¬ sanne (B. Soc. Vaud. Sc. Nat., IV, p- 347, 1856). 27. P. DE LA HARPE et SCHXETZLER. Découverte dans un fragment de schistes ardoisiers provenant de Morgins. d'une empreinte de feuilles dicotylédonnées (Bul. Soc. Vaud. Sc. Nat.. VIII, 7 et 23, 1863). 28. E. HAUG, Les chaînes subalpines entre Gap et Digne (B. Carte geol de France, n” 21, 1891). 29. O. HEER, Flora tertiaria Helvetica (Winterthur, 3 vol., 1855-1860). 30. O. HEER et GAUDIN, Recherches sur le climat et la végétation du pays tertiaire, 1860. 31. HOLLANDE. Tertiaire de Couz (Savoie), (B. Soc. Hist. Nat. de Sa¬ voie, 1888). 32. — Sur le nummulitique des Bauges. (B Serv. carte géol., 1894, p. 123). 33. JACCARD : Description géologique du Jura Vaudois et Neuchàtelois (Beit. Geol. Karte d. Schweiz, VI, 1869). 34. — 1’ Supplément ( id ), VII, 1870. 35. — 2* Supplément ( id ), 1892. 36. KAUFMANN, Untersuchungen über die Mittel und Ostchweizerische subalpine Molasse (N eue Denkschriffen. XVII, 1860)- 37. — Pilatus (Beit Geol. Karte d. Schweiz, V- 1867). 38. — Rigi und Molasse gebiet der Mittel Schweiz (Beit. Geol. Karle d. Schweiz, XI, 1872). 39. M. LUGEON, La région de la Brèche du Chablais (Haute-Savoie), (B. Carte géol. de France, n° 49, 1896). 40. — Réunion extraordinaire dans le Chablais (B. S. G. de France, 4, I, 1901). 30 ÉTUDE SUR LA MOLASSE ROUGE 41. A. LOCARD, Mollusques tertiaires et fluviatiles de la Suisse, 2' par¬ tie (Mém. Soc. pal. Suisse , XIX, 1892) - 42. P. LORY, Feuille de Die (C. R. collabor. serv. Carte Géol. de France, p. 177, 1894). 43. G. MAILLARD, Notice sur la molasse dans le ravin de la Paudèze au moulin de Relmont (B. Soc. Vaud. Sc. Nat., XVII, p- 81, 1880). 44. — Mollusques terrestres et fluviatiles de la Suisse, 1" partie (Mém. Soc ■ Pal. Suisse, XVIII, 1891). 45. K. MAYER-EYMAR, Systematisches Verzeichniss der Kreide und tertiar Versteinerungen der Umgegend von Thun (Beit Geol. Karte d. Scliweiz, XXIV, 1887). 46. G- DE MORTILLET, Prodrome d’une géologie de la Savoie, 1855, Géologie et Minéralogie de la Savoie, 1858. 47. NECKER, Etudes géologiques dans les Alpes, 1841. 48. F. J- PICTET et A. HUMBERT, Monographie des Chéloniens de la molasse suisse. (Mater, pour la Pal. suisse, t. I. 1856). 49. RENEVIER, Mémoire sur la place que doit occuper la molasse du Jorat dans les terrains tertiaires (B. Soc. Vaud. Sc- Nat., III, p. 73, 1851). 50. — Observations géologiques sur la ligne d’Oron (B Soc. Vaud. Sc. Nat., VI, p. 359, 1860) - 51. — Coupes géologiques des deux flancs du Bassin d’Yverdon (B. Soc. Vaud. Sc. Nat., X, p. 265, 1869). 52. — Notice explicative de la feuille XVI, 2' part- (Elog. geol. Helvet., VI, 2, P- 100, 1900). 53. VE SAUSSURE, Voyages dans les Alpes, § 65. 54. — Empreinte de feuille de palmier fossile à Mornex (Act- helv. p. 195, 1838). 55. STUÜER, Monographie des Molasses, 1825. 56. — Géologie der Schweiz, t. Il, 1853. 57. — Carte géologique de la Suisse, 1853. 58. SCI1ARDT, Sur la molasse rouge du pied du JurafR. Soc. Vaud. Sc. Nat., XVI, p- 514, 1879). 59. — Notice sur la molasse rouge et le terrain sidérolithique du pied du Jura (Bul. Soc. Vaud. Sc. Nat., XVI, p. 609, 1880). 60. — Notice explicative de la feuille XVI, 2’ Ed. (Eclog- géol. Hel¬ vet., VI, 2, p- 81-100, 1900). 61. ZOLLIKOFER, Etude géologique des environs de Lausanne (B. Soc. Vaud. Sc. Nat., III, p. 204, 1853). 62. — Carte géologique des environs de Lausanne (Arch. Sc. Phys. et Nat., Genève, XII, p. 34, 1861)- ACTION ANTICOAGULANTE DE LA CHLOROPHYLLE VIS-A-VIS Dü SANG PAR MARCEL CORDIER Présenté à la Société Linnéenne de Lyon Les couleurs que présentent les êtres vivants sont de deux sortes : elles peuvent être l'effet de phénomènes physiques d'un ordre spécial (interférences) ; mais le plus souvent elles sont dues à des substances particulières qui sont les pigments : pen¬ dant longtemps on a considéré ces pigments comme de simples précipités chimiques formés au sein du protoplasma ou de la membrane cellulaire ; pourtant, quelques auteurs i1) ont cher¬ ché dans ces derniers temps à mettre en évidence des phéno¬ mènes vitaux dans le granule pigmentaire. Quoi qu’il en soit, il est certain que les pigments sont des transformateurs d’énergie : il était donc logique de se deman¬ der quel rôle pourrait jouer une substance de ce genre sur les liquides organiques et en particulier sur le sang, et j’ai cru devoir, pour cette étude, m’adresser tout d'abord à la chloro¬ phylle. Dans mes premières expériences, la chlorophylle a été pré¬ parée suivant les moyens habituels : je me suis servi de feuilles d'épinard, ou tout simplement de gazon ; ces feuilles sont la¬ vées à l’eau bouillante, puis séchées et enfin précipitées dans l’alcool à 91° ; les expériences ont porté sur le sang de diffé¬ rents animaux : bœuf, veau, mouton, chien, lapin, poulet, gre¬ nouille ; dans tous les cas, la coagulation du sang a été défini- (1) G. Bohn. Evolution du pigment. Soc. Linn., t. m, 1904 3 32 ACTION ANTICOAGULANTE phylle n’est pas due à l’alcool : si on met en présence d'une tivement empêchée (1). Cette action anticoagulante de la chloro- même quantité de sang des doses égales d'alcool d une part, de chlorophylle d’autre part, tandis que le mélange d'alcool et de sang se coagule immédiatement, le mélange de chlorophylle et de sang reste parfaitement fluide, après avoir pris une teinte un peu plus foncée. Voici, du reste, un tableau montrant nettement les actions différentes de l'alcool et de la chlorophylle. Le sang employé a été du sang de mouton Les signes ( — ) indiquent une non-coagulation Les signes (-+-) indiquent que la coagulalion a eu lieu 10 centim. cubes 10 centim. cubes 10 centim. cubes 10 centim. cubes Sang Sang Sang Sang sont recueillis sont recueillis sont recueillis sont recueillis sur sur sur sur 10 centim. cubes 10 centim. cubes 5 centim. cubes 5 centim. cubes Chlorophylle alcoolique Alcool (91) Chlorophylle alcoolique Alcool (91) (-) ( + ) (-) ( + ) 10 centim. cubes 10 centim. cubes 10 centim. cubes 10 centim. cubes Sang Sang Sang Sang sont recueillis sont recueillis sont recueillis sont recueillis sur sur sur sur 3 centim. cubes 3 centim. cubes 2 Centim. cubes 2 centim. cubes Chlorophylle alcoolique Alcool (91) Chlorophylle alcoolique Alcool (91) (~) ( + ) (-) (-) Les actions sont les mêmes, comme le montre le tableau sui¬ vant, quel que soit le sang employé : (1) Marcel Cordier, Action mit icoa xjula n le d’une solution alcoolique de chlorophylle (Société de Biologie. 14 novembre 1903). DE LA CHLOROPHYLLE VIS-A-VIS DU SANG 33 Les signes (— ) indiquent une non-coagulation Les signes (+) indiquent que la coagulation a eu lieu 10 centim. cubes 10 centim. cubes 10 centim. cubes Sang Sang Sang Sang de 10 centim. cubes 10 centim. cubes Veau pur Alcool Chlor. alcoolique ( + ) (+) (-) 10 centim. cubes 10 centim. cubes 10 centim. cubes Sang Sang Sang Sang de 10 centim. cubes 10 centim. cubes Chien pur Alcool Chlor. alcoolique (+) (+) (-) 10 centim. cubes 10 centim. cubes 10 centim. cubes Sang Sang Sang Sang de 10 centim. cubes 10 centim. cubes Poulet pur Alcool Chlor. alcoolique (+) ( + ) (-) Cette action n’est pas due à une dilution de l’alcool par l’eau des feuilles ; j’ai, en effet, obtenu des résultats identiques en dissolvant dans l'alcool à 91° de la chlorophylle déjà dissoute dans la benzine ; du reste, poussant plus loin mes expériences, j’ai pu provoquer le même phénomène en me servant non plus d’une solution alcoolique, mais d’une solution aqueuse de chlorophylle (i) ; cette solution est obtenue de la manière sui¬ vante : on fait une solution de chlorophylle dans l’alcool aussi concentrée que possible, la solution obtenue est laissée en con¬ tact avec les feuilles ayant servi à sa fabrication et on porte le (1) Marcel Cordier — Chlorophylle et Coagulation du sang, Société de Biologie , 4 juin 1904. 3 4 ACTION ANTICOAGULANTE tout à l'étuve ; après plusieurs heures, quand tout l’alcool a disparu, quand les feuilles sont bien sèches, on reprend le tout par un peu d’eau et on triture dans un mortier : on obtient ainsi, après avoir séparé les déchets de feuilles par une filtra¬ tion grossière, un liquide contenant en suspension une grande quantité de corps chlorophylliens ; une partie même de la chlo¬ rophylle est passée à l’état de dissolution dans l'eau, car si on filtre on obtient un liquide nettement vert et parfaitement lim¬ pide. Cette pseudo-solution dans l’eau présente, du reste, tous les caractères de la chlorophylle en solution dans l’alcool. Exa¬ minée au spectroscope, elle présente dans le rouge la bande d'absorption caractéristique de ’a chlorophylle ; cette bande résiste aux acides forts même ajoutés en assez grande quan¬ tité et il est nécessaire pour la faire disparaître d’ajouter une dose relativement forte d’alcali ; elle est, en outre, susceptible de se dédoubler en deux couches par addition de benzine et elle s’altère rapidement à la lumière. Quoi qu'il en soit, cet état de la chlorophylle a été particuliè¬ rement précieux pour nous en nous permettant d'éliminer l’al¬ cool toujours gênant dans des recherches de ce genre. Voici, du reste, un tableau qui montre les actions obtenues comparativement sur une même quantité de sang, avec des do¬ ses égales d’eau d’une part, de chlorophylle aqueuse d’autre part : Le sang employé est du sang de poulet Les signes ( — ) indiquent une non-coagulation Les signes (+) indiquent que la coagulation a eu lieu 10 centim. cubes 10 centim. cubes 10 centim. cubes 10 centim. cubes Sang Sang Sang Sang sont recueillis sont recueillis sont recueillis sont recueillis sur sur sur sur 10 centim. cubes 10 centim. cubes 5 centim. cubes 5 centim cubes eau chlor. aqueuse eau chloroph. aqueuse (+) ( — ) (+) (-) DE LA CHLOROPHYLLE VIS-A-VIS DU SANG 35 Les quantités de chlorophylle aqueuse nécessaires pour em¬ pêcher la coagulation du sang sont à peu près les mêmes que les quantités de chlorophylle alcoolique, comme on peut s’en rendre compte dans le tableau suivant : Le sang employé est du sang de veau Les signes ( — ) indiquent une non-coagulation Les signes (-+-) indiquent que la coagulation a eu lieu 10 centim. cubes 10 centim. cubes 10 centim. cubes 10 centim. cubes Sang Sang Sang Sang sont recueillis sont recueillis sont recueillis sont recueillis sur sur sur sur 10 centim. cubes 10 centim. cubes 5 centim. cubes 5 centim. cubes Chlorophylle Chlorophylle Chlorophylle Chlorophylle aqueuse alcoolique aqueuse alcoolique (-) (-) (-) (-) 10 centim. cubes 10 centim. cubes 10 centim. cubes 10 centim. cubes Sang Sang Sang Sang sont recueillis sont recueillis sont recueillis sont recueillis sur sur sur sur 4 centim. cubes 4 centim. cubes 1,5 centim. cubes 1 ,5 centim. cubes Chlorophylle Chlorophylle Chlorophylle Chlorophylle aqueuse alcoolique aqueuse alcoolique (" ) (-) (+) ( + ) Cette action anticoagulante, malgré la complexité des solu¬ tions employées, paraît due au pigment. Si on emploie une solution de chlorophylle, soit alcoolique, soit aqueuse décolorée par 'a lumière, la coagulation n’est pas empêchée. De plus, si on ajoute de la benzine à un sang rendu incoagu¬ lable par la chlorophylle, on voit très nettement au bout d’un certain temps la benzine se colorer en vert en dissolvant la 36 ACTION ANTICOAGULANTE chlorophylle, mais en même temps le sang ayant perdu son pigment vert se prend en masse et se coagule. De même le sang se coagule si on retient le pigment sur du noir animal. Ces deux dernières expériences ont encore l’avantage de mon¬ trer que la chlorophylle ne fait pas avec le sang une véritable combinaison, mais semble plutôt agir par un effet de présence. Une autre preuve vient à l’âppui de ce fait : dans le sang traité par la chlorophylle on retrouve en l’examinant au spectroscope, la bande caractéristique de la chlorophylle. Quant à la partie du sang sur laquelle agit la chlorophylle, il est difficile de l’indiquer exactement ; toutefois les sels de cal¬ cium ajoutés dans le sang non coagulé ne produisent aucun caillot. Le fibrinogène n’est pas transformé en fibrine ; on le retrouve, en effet, intact en le précipitant dans des quantités convena¬ bles de sel marin. Il est donc probable que l’action de la chlo¬ rophylle s’exerce sur le fibrinferment, il est possible que l’on se trouve là encore en présence d’une transformation spéciale de l’énergie solaire par le pigment qui agirait comme agent anti¬ diastasique. Nous continuons, du reste, nos expériences en étudiant l’action sur les ymases de la chlorophylle d abord, des pigments en général ensuite. Travail du Laboratoire de Physiologie générale et comparée de la Faculté des Sciences de Lyon. ETUDE SUR LES HELIX Dl GROUPE CESPITUM PAH M. CAZIOT Présenté à U Société Lionéenne de Lyon. HELIX CESPITUM $ 1. — Historique Celle espèce a été découverte par Draparnaud, aux environs de Montpellier. Il l’a décrite en 1801 , dans son Tableau des Mol¬ lusques , p. 92, n° 41, et en a donné une description plus complète avec figures, dans son Histoire des Mollusques de France. 1805, p. 109, n° 42, pl. VI, fig. 14, 15. Draparnaud cite comme synonyme Y Hélix Ericetorum de Millier (Verni . hist., p. 35. n° 236, 1774), mais cette identifica¬ tion est absolument douteuse; il en est de même des nombreux synonymes donnés par différents auteurs : Carnina , cespitoides, formosa, ochracea. frulilorum, etc., de Parreys, Ziegler et autres ; synonymes que nous nous abstiendrons de citer, pour ne pas commettre des confusions regrettables. ÿ II. — Classification. Belicella Heliomanesj (part.), Ferussac. Tabl. Syst., p. 48. 1822. Oxychelus ericetorum, var. Cespitum , Fitzinger, Syst. v erg., p. 101, 1833. Soc. Linn., t. li, 1904. 4 38 HELIX DU GROUPE CESP1TUM Theba cespitum, Beck. lnd. moll., p. 64, 1837. Xerophila cespitum, Held. In Isis, p. 913, 1837. Xerophila cespitum, Albers., Lie Helicen . , p. 75, 1850. Jacosta espitum, Môrch., inJourn Conchyl., t. XIII, p. 386. Les genres Helicella et Theba , formés d’espèces fort disparates, ne peuvent être maintenus; seul, le genre Xey'ophila de Held, bien limité par Albers et les auteurs subséquents, est généralement adopté aujourd’hui et doit être conservé. L 'Hélix Cespitum sert de tête de groupe aux Cespitona dont nous allons étudier la distribution géographique. ^ III. — Descripliou géographique L Hélix Cespitum a été signalé par divers auteurs, dans la partie occidentale du bassin Méditerranéen et de ses îles. Dans l’état actuel de nos connaissances, il est difficile de préciser son area de dispersion, parce que, sous le nom de Hélix Cespitum se cachent plusieurs formes affines mais distinctes, telles que les Hélix introducta d'Italie; Arigoi et Pampelonensis d’Es¬ pagne. Aussi, nous contenterons-nous de faire connaître sa distribution géographique en France. C’est une espèce méditerranéenne de la région des oliviers, qu’elle ne quitte guère; elle s’élève pourtant assez haut, puisqu’on la trouve à 1000 mètres d’altitude dans le massif de la Sainte-Eaume, à 950 mètres à Saint- Martin- de- Yésubie et à 999 mètres au col de Braus. Elle a été signalée en divers autres points de notre territoire ; cela nous paraît douteux. Puton (Ess. moll. terv. et fluv., Vosges, p. 79-82 (appendice) 1842) signale une colonie de coquilles delà France méridionale, sur les bords du Rhin, aux environs d’Haguenau ( Ilelix rhodos- toma : Pisana, conspurcata , Bulimus ventricosus, Pupa cine- rea , Clausilias papillaris. et bidens à Obernay (Bas-Rhin) et une espèce pyrénéenne (Pupa pyrenearia) dans le bois d’Hou- dainville (Meuse). « Ces espèces, ajoute l’auteur, se trouvent principalement aux HELIX DU GROUPE CESPITUM 39 environs d’Haguenau, où la douce température rafraîchie par la bise du Rhin, favorise une végétation déjà remarquable par les plantes méridionales que le botaniste y rencontre ; végétation qui dote aussi la faune entomologique de cette localité d’espèces qui ne se voient ordinairement que dans le midi de la France ». Pour les espèces méridionales, nous croyons plutôt à une accli¬ matation accidentelle et nous persistons dans cette manière devoir jusqu’à plus ample informé. Quant au prétendu Pupa pyrenearia , c’est une variété fusi¬ forme du Pupa secale qui se trouve sur plusieurs points de la France ! h' Hélix Cespitum, signalé à Locmariaker par Bourguignat, doit être le résultat d’une importation ou une erreur de détermi¬ nation ou bien, comme le suppose M. Coutagne, quelques variétés de Variabilis, qui ont été ainsi mal déterminées. Cette hélice et ses variétés ont été le sujet de nombreux articles dont les principaux ont pour auteurs MM. Coutagne1 et Pollo¬ nera2. Les auteurs anciens l’ont presque tous confondue, soit avec Y Hélix neglecta, soit surtout avec YHelix Ericetorum. Son polymorphisme est très grand et il existe de nombreux passages entre toutes les variétés ; il est même difficile de trouver dans la même localité deux échantillons absolument identiques. Dans ses recherches sur le polymorphisme des mollusques, M. Coutagne indique comment M. Pollonera a procédé à l’étude de cette espèce : « Il a, dit-il, constitué plusieurs séries de formes reliant entre elles, et deux à deux, les espèces bien connues; puis a partagé les colonnes qu’il a ainsi obtenues en plusieurs tronçons, aux endroits où il trouvait une solution de continuité qui lui semblait causée par des différences morphologiques plus importantes que celles qui proviennent de simples variations individuelles et, il en est résulté, fait remarquer M. Coutagne, que pour la portion du 1 G. Coutagne, Recherches sur le polymorphisme des mollusques de France, 1895. 2 C. Pollonera, Studi sulla Xerophila (Bull. Soc. malacol. liai., vol. XVIII, 1893). Soc. Linn., t. li, 1904 4* 40 HELIX DU GROUPE CESP1TUM domaine de Y üelix Cespitum , que M. Pollonera connaît à peu près (Provence orientale, Ligurie et Piémont), cet auteur n'a trouvé que des variétés ; tandis que pour les autres régions dont il n’a reçu que quelques exemplaires de stations très éloignées les unes des autres, il a fait beaucoup d’espèces ; il n’a pu voir, en d’autres termes, les intermédiaires qui l’auraient obligé, d’après sa méthode, à faire aussi des variétés de ces prétendues espèces ». Enfin, il ajoute comme note : M. Pollonera a distingué 26 espèces et 14 variétés (dont 8 pour Y Hélix Cespitum). Sur ces 26 espèces, 15 ne sont que des espèces créées par d’autres auteurs et qu’il admet de confiance sans con¬ naître autre chose, le plus souvent , que les descriptions ou figures originales. Il y a lieu de faire remarquer que cette affirmation n’est pas exacte, car on lit, page 8 (lignes 26-28) de l’ouvrage critiqué de M. Pollonera : « Je décrirai leurs variations (il parle des espèces voisines des H. Terveri et Cespitum) et les formes ouïes espèces qui les unissent, en laissant toutefois de coté celles que je n'ai pu examiner moi-même. » Cet auteur avait donc eu sous les yeux toutes les formes qu’il a relatées. M. Coutagne, dans la note ci-dessus visée, ajoute : « Trois sont des noms nouveaux créés pour des figures de la Terveri, données par Bourguignat, Cafici et Rossmàssler. » Cette phrase est aussi hasardée que la première, car M. Pollo¬ nera n’a réellement donné des noms nouveaux qu’à trois formes dont il avait des échantillons, et il a cité les descriptions ou les figures que d’autres auteurs avaient donnés, en les confondant avec Y Hélix Terveri, ce qui est bien différent de ce que dit M. Coutagne ; mais ce dernier savant auteur a raison lorsqu’il fait remarquer, dans cette même note, que la figure donnée pl. I, fig. 8, ne représente pas Y Armoricana de Bourguignat1, mais par contre il a tort de ne pas reconnaître Y Introducta, bien représenté sur cette même planche (fig. 13, 14), dont le type provient de Gênes. 1 Voir plus loin une note à ce sujet au tableau des variétés de l 'Hélix cespi¬ tum. HELIX DU GROUPE CESP1TUM 41 On est d’accord avec M. Coutagne pour admettre la grande poly¬ morphie de Y Hélix Cespitum, mais nous estimons, dans le sens opposé, son système aussi exagéré que celui de M. Locard. Tout d’abord, les Hélix Adolfi, Arigoi et Stiparum, en plus des dif¬ férences qui existent dans le test, ont aussi des différences ana¬ tomiques assez grandes pour prouver que ce ne sont pas des Cespitum. h' Hélix Dantei de Sicile, que M. Coutagne vise page 93, n’a aucun rapport avec Y Hélix en question, h’ Hélix Pampelonensis Schmidt, cité page 90, ressemble beaucoup à YHelix Eupalolina, Bourguignat que M. Locard place dans le groupe des Trepidula. Ce n’est pas non plus une Cespitum ; il en est de même des Hélix Terveri Michaud, Manlinica Mabille, Luci, Adolia et Maristorum F. Florence, dans le sens strict du mot. Quant à YHelix Panescorsei Berenguier 1 (non YHelix Panes- corsei figurée par M. Pollonera dans la planche I de l’ouvrage ci- dessus visé, laquelle représente réellement une variété de la Cespi¬ tum s’approchant de YHelix zaccarensis de Ivobelt, d’Algérie), c’est une forme très voisine de Y Hélix Varusensis de M. Locard, laquelle appartient encore au groupe de la Cespitum tout en restant suffisamment distincte. Même réflexion peut être faite pour YHelix Marioniana. Quoi qu’il en soit, YHelix Cespitum est maintenant une forme exactement connue et il n’existe plus d’indécision à son égard ; Draparnaud la décrivit avec quatre variétés de coloration, dont il donna une description plus incomplète et moins exacte. Sa figure est bonne, quoique présentant une élévation de spire un peu exagérée. Rossmiissler ( Iconog ., I, 1835, p. 86) en donne une bonne des¬ cription, mais la représente mal dans sa figure 16. Plus tard, dans ses fascicules 'VIII, 1838, il revient sur cette question et donne de cette espèce deux nouvelles figures, 513 et 514. La figure 513 représente une forme beaucoup plus globuleuse que celle de Dra¬ parnaud, à ouverture aussi plus oblique et à ombilic beaucoup plus étroit; la figure 514 est celle, sans contredit, qui se rapproche le 1 Hélix Panescorsei, Bereoguier, 1902 (Malacographie du Var, p. 198, pl. VIII, fi g. 1). 42 HELIX DU GROUPE CESPITUM plus de celle présentée par l’auteur français, quoique ayant toute¬ fois la spire moins élevée. Les figures a, c , d, e du n° 6 de l'abbé Dupuy (pl. XIII) repré¬ sentent bien la Cespitum, mais la figure 6b qui, dans l’explication de la planche, est signalée comme : b. variété vue de face , repré¬ sente Y Hélix arenarum de Bourguignat, espèce d’ailleurs tout aussi variable. Moquin-Tandon (Hist. moll., 1855, p. 86) publie une bonne description, mais ses figures 5-6 de sa planche XIX en donnent une idée non exacte. Etant donné ces divergences de vues, M. G. Pollonera a cru nécessaire de formuler une description nette et complète et a figuré cette espèce1, que M. Locard a reproduite d’une façon à peu près identique dans ses Coquilles de France. C’est cette figure qui nous sert de base, c’est celle que nous adoptons comme type. Il ne s’agit plus que de grouper autour de cette espèce, les formes affines dont les descriptions ont été données dans un cer¬ tain nombre d’ouvrages; tout en ne dissimulant pas que l’on trouve des Cespitum de différentes dimensions, des formes à spire plus déprimée, à ouverture moins ronde, à bords supérieurs plus déclives (vallée du Loup, Alpes-Maritimes), voisines de la Remu- riana ; des types globuleux voisins de la Vediantia , mais à om¬ bilic plus ample (Saint-Vallier-de-Thiey) ; des Cespitum voisins de la Pisanoricm, mais plus globuleux; ou bien de la Sospitel- liana (Saint-Martin-de-Vesubie); des formes minor de 14-17 mil¬ limètres de diamètre, sans compter les innombrables passages qui relient entre elles les variétés; aussi, pour faciliter la détermi¬ nation et offrir un guide aux malacologistes, avons-nous établi un tableau présentant les formes que nous groupons systémati¬ quement avec les variétés qui sont généralement admises, greffées sur les têtes de groupes qui servent de types. 1 C. Pollonera, loc. cit., pl. I, fig. 1, 2. HELIX DU GROUPE CESPITUM 43 TABLEAU DES VARIÉTÉS DE L’HELIX CESPITUM DONT LE BOURRELET ET LA COLUMELLE SONT TOUJOURS BLANCS Ces variétés peuvent être subdivisées ainsi qu’il suit : A. Coquille grande , ombilic large, spire pas trop élevée. Variété lntrodacta, Ziegler ( Porro-Villa-Stabile, Strobel, etc.). Kobelt, 1877, in Rossm. lconog., t. V. pl. CXXXII, fig. 1292. Hélix introducta, Pollonera, 1893, loc. cit , p. 19, tav. 1, fig. 13, 14. Hélix introducta, Locard, 1894, Coq. France, p. 200. Riviera di Levante (France méridionale). — Mauriciensis, Pollonera, 1893, loc. cit., p. 23, tav. 1, fig. 3, 4. Riviera di Levante (France méridionale). — Sospitelliana, Pollonera, 1893, loc. cit., p. 23, tav. l,fig. 11, 12. (Alpes-Maritimes). — Nova-ombilie, moins large, à Ouzon et Delly (Algérie). B. Coquille moins grande, tours plus comprimés mais bien ronds, spire déprimée. Variété Dimasthia, Nevill, 1880, Land-Shelh of Menton : Proc. Z. S., London, p. 120. — Dimasthia, in Pollonera, 1893, loc. cit., p. 21, tav. 1, fig. 5, 6, 7. Cette variété a beaucoup d’analogie avec la variété Sospitel¬ liana, mais sa spire est moins déprimée et son ombilie moins large ; elle est aussi plus petite, comme l’indique la définition du groupe B (Port-M aurice, Alpes-Maritimes) . On devrait joindre, à cette forme, la variété Armoricana, de Bourguignat, dont M. Locard a donné, p. 100, une description dans son Prodrome de 1882, en renvoyant, comme figuration, de cette espèce, aux figures 12-19 de la planche CXXXII de Y Ico¬ nographie de Rossmüssler, avec Kobelt pour auteur. Ces deux chiffres, 12-19, sont certainement le résultat d’une U HELIX DU GROUPE CESPITUM V * — erreur d’impression, car dans la planche CXXX1I signalée, il n’est porté que des figures comprises entre 1289 et 1300. Ce sont les figures 1289 et 1290 qui s’accordent le moins mal avec la des¬ cription, sans pourtant qu’elles puissent s’y adapter. C’est pour cette raison, sans nul doute, que M. Pollonera, dans son étude sur les Xerophiles de 1893 a substitué le chiffre de 1290 à celui de 12-19. Mais il n’en a pas tenu compte en ladite étude; il a figuré une forme (pl. I, fig. 8), qui s’accorde assez bien avec la descrip¬ tion de Bourguignat, mais non avec la figure de Kobelt. En 1894, M. Locard, dans ses Coquilles de France, p. 199, décrivit de nouveau cette espèce, mais dans des termes qui ne con¬ cordent plus avec ceux de son Prodrome. Dans ce premier ouvrage, il vise une espèce de taille médiocre, de 21 millimètres sur 13, à croissance spirale lente, à tours comprimés, à ombilic moins évasé et à ouver¬ ture plus oblique et transversalement oblongue que chez la Cespitum. Ce qui constitue une coquille de spire peu élevée, comme on peut en juger d’après la figure schématique ci-jointe, établie d’après la description et les dimensions données dans le Prodrome ci-dessus visé. Dans ces conditions, on ne pouvait supposer que la vraie Armo¬ rie ana était une forme de Cespitum grande, à spire élevée, à om¬ bilic aussi évasé que dans Y Introducta, comme M. Locard l’indique dans ses Co¬ quilles de France en donnant comme nou¬ velles dimensions, 26 millimètres sur 18. Ce qui donne une figure semblable à celle que ci-contre nous établissons dans les mê¬ mes conditions que la précédente. Les deux figures ci dessus font bien ressortir les différences exprimées dans les deux descriptions, et on conçoit que M. C. Pol¬ lonera, qui avait figuré, en 1893, Y Hélix qu'il croyait Armori- cana, sur la planche I de son ouvrage déjà cité, fut fort per¬ plexe. Il sollicita M. Locard de vouloir bien lui communiquer des specimens de ladite espèce. Celui-ci lui envoya un échantillon de la faune méridionale, dont M. Pollonera a bien voulu me donner le croquis ci-joint ; * HELIX DU GROUPE CESPITUM 45 C’est une forme à spire élevée, à tours bien arrondis et à ombi¬ lic aussi large que dans V Iielix introducta, ne se rapportant pas, par conséquent, à la première description du Prodrome de M. Locard, mais ayant une grande analogie avec la figure 1290 de Kobelt, quoique un peu plus bombée, et avec une spire encore plus élevée. Elle se rapporte assez bien à la description de Y Hélix Armo¬ rie ana. Après M. L. Germain, dans sa Malacologie de Maine-el- Loire, M. Bérenguier a signalé dans le Var, YHelix armoricana. M. L. Germain a eu l’aimable obligeance de vouloir bien me communiquer l’échantillon que je représente ci-joint, de YHelix recueillie par lui, dans les environs de Locmariaker, et qu’il signale dans sa Malacologie précitée (loc. orig.), et lorsqu’on compare ce dessin à celui établi par M. Berenguier (pl. VIH, fig. 6), on constate qu’ils diffèrent absolument d’opinions à son sujet. La figure 6 de ce dernier savant, ne se rapporte ni à celle de M. Locard (figurée page précédente), ni à celle de M. Germain, laquelle se rapporte à une hélice ayant le dernier tour assez développé en hauteur et à profil bien rond, se rapportant à un véritable Cespilum bien rond, tandis que celle de M. Berenguier a un profil très obtusément mais bien visiblement subanguleux, comme on le constate dans les Hélix Bra - dypora et Pisanorum. h' Hélix de M. Germain n’a d’ailleurs pas les caractères indiqués par M. Bourguignat, pour son Hélix armoricana ; en effet, le dernier tour n’est pas des¬ cendant, l’ouverture est presque circulaire au lieu d’ètre transver¬ salement oblongue et plus large que haut; enfin le péristome n’est pas plus fortement bordé que dans les autres Cespilum. Il est évident que M. Bourguignat a eu sous les yeux, une autre forme de Cespitum, lorsqu’il a décrit son Armori¬ cana telle qu’elle a été faite par M. Locard, dans ses Co¬ quilles de France de 1804 ; quoique avec un bourrelet assez 46 IIELIX DU GROUPE CESPITÜM faible et parfaitement blanc , au lieu d’être épais et blanc rose1. On peut donc en déduire, que M. Locard a réuni à la primitive Armoricana d’autres formes plus grandes, à spire plus élevée, à tours plus ronds et à bourrelet coloré. Elle ne peuvent conserver ce nom ; il faudrait, d’ailleurs, voir des échantillons recueillis à Locmariaker, pour être édifié sur la première Armoricana de Bourguignat, car il se peut que ce soit lui-même qui ait changé sa signification, comme il l’a fait pour sa Pisanorum qui, à l’ori¬ gine, était une V ariabiliana du groupe Augustiniana(luleola et castroiana), et qui est devenue une Cespitum (Locard, 1894). En conséquence, il faut considérer la figure 8 de la planche I, de M. C. Pollonera, dans l’ouvrage précité, comme étant une variété de la Dismasthia à spire plus élevée, et nous estimons qu’il y a lieu de supprimer Y Hélix armoricana de la nomenclature. M. Louis Germain, le savant auteur de la faune des Mollus¬ ques terrestres et fluviatiles du département de Maine-et-Loire , nous a communiqué une forme de Locmariaker, du Morbihan, qu’il a déterminée: Armoricana; mais, c’est pour nous, la Cespitum , presque typique, et qui n’a pas, par conséquent, les caractères indiqués par Bourguignat, pour l’espèce en question. Le dernier tour n’est pas descendant ; l’ouverture est presque circulaire, aussi haute que large, au lieu d’être transversalement oblongue et plus large que haute, et lepéristome n’est pas plus fortement bordé que dans les autres Cespitum. Il est certain que la forme de Locmariaker que Bourguignat a eu sous les yeux quand il a décrit son espèce, était une toute autre forme de Cespitum. C. Coquille moyenne à spire élevée, ombilic variable. Variété Remuriana, C. Pollonera, 1893, toc. cit., p. 29, pl. I, fig. 9, 10. San Remo, Port-Maurice (Alpes-Maritimes). 1 C’est pousse par le vif désir de connaître la vérité sur cette Hélix que je me suis adressé àM. C. Pollonera pour obtenir des éclaircissements ; c’est avec une courtoisie parfaite et uu rare désintéressement qu’il s’est plu à me donner tous les renseignements désirables, aussi bien pour cette espèce que pour toutes les autres formes du même groupe ; qu’il veuille bien agréer l’expression de mes sentiments absolument reconnaissants. HELIX DD GROUPE CESPITUM 47 Variété Inelegans, G. Pollonera, 1893, loc cit., p. 29 (sans figure). Aumale (Algérie). D. Coquille moyenne, dernier tour souvent un peu en dos d’âne. On peut les diviser en : 1° Test généralement unicolore — ombilic assez large. Variété Pisanornm, Bourguignat. Hélix Pisanorum, Locard, Prodrome, 1882, pp. 100 et 326. France méridionale, remontant jusque dans Vaucluse. 2* Coquille un peu plus petite, à bandes soudées et foncées, ombilic moins large. Variété Bradypora, F. Florence, in Locard. Coq. France, 1894, p. 204 (sans figure). Hélix Bradypora , Berenguier, 1902, Malacographie du Var, p. 218, pl. VIII, fig. 14. France méridionale. Aveyron (Locard). E. Coquille globuleuse , taille moyenne — ombilic moyeu ou assez petit. Variété Hanryi, F. Florence, in Locard, Coq. France, 1894, p. 200. France méridionale. — Chardoni, Bourguignat, in Locard, Coq. France, 1894, p 203, (sans figure). France méridionale. — Vediantia, Pollonera, 1893, loc. cit , p. 24, pl. 1, fig. 17, 18. Piémont, Ligurie et France méridionale. — Subpanescorsei. Var. Nova. Nous donnons cette appellation à la forme figurée par M. M. Pol¬ lonera (1893, loc. cit., p. 28, pl. I, fig. 21-22). Sous le nom à' Hélix Panescorsi. Ce savant auteur italien, trompé par une fausse indication, a figuré une forme qui s’approche beaucoup de la variété Zaccarensis Kobelt d’Algérie; M. Locard, dans ses Co¬ quilles de France, a reproduit la même forme qui ne représente pas du tout la Panescorsei que nous possédons en collection — donnée par l’auteur, M. Bérenguier. Variété Turgescens. G. Pollonera, 1893, loc. cit., p. 24, pl. I, fig- 15, 16. La Spezia à Isola del Tino. A l’entrée du golfe de la Spezia et dans la France méridionale. 48 HELIX DU GROUPE CESPITUM F. Coquille déprimée en dessus ; développement peu rapide; tours moins convexes en dessus ; suture moins profonde ; ouverture plus grande et presque plus haute que large — ombilic moyen. Variété Ilicis, F. Florence, 1885, Bull. Soc. malacol. , France, II, p. 51. Hélix Ilicis, Pollonera, 1893, loc. cit., p. 26, pl. I, fig, 19, 20. Hélix Berenguieri, 1902, Malacographie du Var , p. 218, pl. VIII, fig. 15, France méridionale. — Subpampelonensis, Locard. (Hélix Subpampelonensis), 1894. Coq. France , p. 203 (sans figures). Urugue, Bayonne (Basses- Pyrénées) (Locard). Les variétés de Y Hélix Cespilum ayant été énumérées ainsi qu’il précède, nous proposons de grouper, ainsi qu’il suit les formes affines, en adoptant comme tête de groupe, une espèce con¬ nue pour laquelle nous rappelons les principaux caractères, en les établissant aussi sommairement que possible, tout en la caractéri¬ sant nettement. Cela nous a permis d établir une sorte de tableau facilitant la détermination de toutes ces formes, lesquelles ont beaucoup d’analogie entre elles, en présentant un grand nombre de points de passage. CROUPE CESPITUM1 Hélix Cespitum. Draparnaud, 1801, Tableau moll., p. 92, 1805 ; Hisl. moll., p. 109, pl. VI, fig. 14, 15. Hélix Cespitum , Pollonera, 1893, loc. cit., p. 13, tav. 1, fig. 1,2. Hélix Cespitum, Locard, 1894. Coq. de France, p. 199, fig. 255, 256. Italie du Nord, France du Sud, Algérie. Hélix Marioniana. Bourguignat, in Locard, Prodrome, 1882, pp. 102 et 327 ; 1894, Coq. de France, p. 197 (sans figure). Hélix Marioniana, Berenguier, 1902, Maine. Var,p. 201, pl. VIII, fig. 3. Marseille. 1 Nous ne rappelons pas les principaux caractères de cette forme bien connue. HELIX DU GROUPE CESPITUM 49 Hélix Varusensis, Locard, 1894, Coq. de France, p. 197 (sans figure). Ile des Embiers (Var) (France méridionale). Hélix Zaccarensis, Kobelt. Iconcg., N. F., 1889; fig. 659,670. Algérie1. Hélix œrumnoBa, G. Pollonera, 1904, mss. Ile Palmaria (Golfe de la Spezia). A la limite du Yar et des Alpes-Maritimes. L 'Hélix œrumnosa est une forme cespitoïde très petite à tours bien cylindriques et à ombilic sensiblement moins large que la Cespitum; sa striation est plus fine et plus serrée ; son ouverture est assez ronde, mais avec le bord supérieur bien déclive ; sa spire est plus ou moins éle¬ vée, le dernier tour est bien rond ou légèrement com¬ primé; le test mince, gris jaunacé ou bien orné de faciès brunes, comme dans la ncutra. Ainsi que dans la Ces - pitum, cette espèce’ offre des variétés; celles-ci se présentent sous l’aspect de formes un peu plus grandes, moins globuleuses, à ombilic plus ample et moins conique; d’au¬ tres ont le dernier tour subanguleux, une d’entre elles, de gran¬ deur comme le type, mais moins conique a une ouverture moins oblique et absolument circulaire avec les bords convergents, nous la désignerons sous le nom de variété Ceciliæ 2. Toutes ces variétés, celte dernière bien discernable, conservent tous les autres caractères du type. Elles vivent dans le Yar (la Roque -Esclapon) et les Alpes-Mari¬ times (Pointe-de-Contes). Ce type a été créé sur des individus qui vivent à l’entrée du golfe de la Spezia ( loc . orig.) en compagnie des variétés Introducta et Bradipora de Y Hélix Cespitum , sans que l’on puisse trouver, sur ce point, des spécimens intermédiaires. 1 La figure 660 représente une espèce à spire plus conique et à ombilic plus étroit que la figure 659. 2 Variété dédiée à Mue Cécile Amie, qui, par ses recherches dans les environs de sa demeure, a enrichi la faune de la Provence. Grandeur double 50 HELIX DU GROUPE CESPITÜM Cette forme peut être, pour certains auteurs, considérée comme une simple variété de la Cespitum, mais ses dimensions constantes de 14 millimètres de base sur 9 millimètres de hauteur, et son galbe particulier nous la font considérer, jusqu’à plus amples informations, comme une véritable espèce 1 . h’ Hélix Zaccarensis de Kobelt, fait la liaison du groupe Ces- pitiim avec le groupe Sliparum et YHelix Varusensis, la liaison du groupe Mantinica au groupe Erratica. Quant à YHelix Terveri, nous avons fait connaître notre opi¬ nion sur cette espèce dans la faune des mollusques de Corse. L’abbé Dupuy, dans son Histoire naturelle des Mollusques de France , en donne une description un peu trop détaillée mais donne, pl. XIII, n° 5, fig. a et b , une représentation excellente de la forme typique de cette espèce, tandis que M. Pollonera (Etude sur les Xêrophiles, 1893) dans ses figures 26 et 27 (pl. II), représente la forme à spire la plus haute et celle à spire la plus déprimée. Les deux autres figures de Dupuy (pl. XIII, n° 5, fig. c, d), qu’il considère comme une variété de YHelix Terveri sont, pour nous, une très bonne représentation de YHelix Mantinica de France , qui a toujours le test plus solide et l’ouverture plus ronde que le type, que l’on ne trouve réellement qu’en Corse. Hélix Subarigoi, Fagot; 1892 ,Hist.malacol.Pyrèn. France et Espagnole , p. 71. Environs de Gerone, Olot, Ribas. Diffère de YHelix Arigoï, par sa taille moindre, sa spire plus élevée, son ombilic moins ouvert, son ouverture plus petite et oblique, etc. Hélix Glebola, Locard, 1894, Coq. de France, p. 200 (sans ligure). France méridionale, 1 Nous avons recueilli à Pointe- de-Contes, dans les Alpes-Maritimes, sur les marnes sénoniennes, des formes qui constituent pourtant un passage certain de Vediantia à ærumnosa; elles ont l’ombilic un peu plus ouvert que dans le type de cette dernière espèce, le test plus lisse, plus finement striolé et plus luisant; le dernier tour est plus exactement arrondi, car il y a lieu de faire remarquer que dans Yœrumnosa , même dans les échantillons à dernier tour rond, celui-ci montre toujours, au commencement, une certaine irrégularité, comme un soupçon d’angulosité (G. Pollonera). HELIX DU GROUPE CESPITUM 51 Nous ne comprenons pas cette forme dans les variétés de Y Hélix Cespitum , à cause de la coloration de sa columelle. Elle ressem¬ ble néanmoins beaucoup à cette espèce comme galbe, mais elle a le bourrelet interne et le bord columellaire un peu brunâtres ou fauves, au lieu d’être blancs , comme dans la Cespitum. Hélix Fertoni, Caziot, 1902, Coq. Corse, p. 204, pl. I, fig. 8, 8a, 8b. Bonifacio. Vezzaii (Corse). Hélix Terveri, Michaud, Dupuy et Pollonera ( non Bourguignat), in Locard. pl. XIII de l’abbé Dupuy, n° 5 (fig. a. b. seulement.) Dans Y Etude sur la faune des mollusques corse (1902), nous avons fait connaître, p. 195, les discussions auxquelles ont donné lieu cette hélice si controversée. Depuis cette époque, M. Beren- guier a fait paraître son ouvrage sur la Malacographie du dépar¬ tement du Var , dans lequel, p. 225, il assure avoir trouvé le type créé par Michaud, sous les ruines des anciens moulins à vent situés au S.-E. de Bonnes, en donnant une figure, qui représente la même forme que celle présentée par M. Locard, dans le journal l’ Echange1. Ce n’est pas, par conséquent, ni Y Hélix Terveri figuré par l’abbé Dupuy, ni celui de Pollonera2; cette question n’est donc pas complètement élucidée, car ce dernier auteur a fuit figurer des formes qui ont été déterminées par Terveri, portant Toulon (Saint-Mandrier), comme indication d’habitat et celles-ci sont différentes de celles présentées par MM. Locard et Beren- guier. On est d’autant plus conduit à croire que M. Pollonera est dans le vrai, que Michaud n’indique que Toulon pour habitat de son Hélix Terveri et toute l’argumentation de M. Locard pour lui faire dire « Toulon, et département du Var » est plutôt une plaidoirie d’avocat qu’une démonstration scientifique. Nous en avons donné les raisons dans notre Faune corse. Toutefois, la découverte de M. Berenguier offre un grand intérêt et nous ne doutons pas qu’après avoir comparé les matériaux trouvés par ce savant malacologiste et par M. Pollonera (car Saint-Mandrier a été tout bouleversé et nos tentatives pour cher ¬ cher à nous procurer des spécimens de cette localité ont été vains) 1 L'Echange (Revue Linnéenne), février et mars 1896, n09 134 et 135. * Rullet. delta Soc. malacol. liai., V, XVIII, fasc. I, 1893. 52 HELIX DU GROUPE CESPITUM avec la figure de Michaud, ils seront conduits à admettre une forme qui fera cesser toute discussion à ce sujet. Hélix Panescoriei, Berenguier, 1883, Malacol. Var, p. 4. Hélix Panescorsi, G. Pollonera, 1893, loc. cit , p. 28, pl. I, fig. 21, 22. Hélix Panescorsi, Locard, 1894, Coq. de France , 1894, p. 196, fig. 251, 252. Hélix Panescorsei, Berenguier, 1902, Malacographie du département du Var, p. 198, pl. VIII, fig. 1. Ainsi que nous l’avons déjà fait remarquer plus haut, les figures que MM. Pollonera (trompé par le Père Florence à Draguignan) et Locard ont données de cette forme ne la représentent réellement pas. Dans sa Ma¬ lacographie du Var de 1902, M. Beren¬ guier en a donné une description plus complète et en a donné le dessin. C’est une espèce qui a beaucoup d'analogie avec Y Hélix Zaccarensis de Kobelt (Algérie). Nous la possédons de l'auteur lui - même; la figure ci -jointe, grossie deux fois, est sa reproduction. Elle diffère de celle figurée par l’auteur par une spire un peu plus élevée et une ouverture un peu plus oblique. GROUPE STIPARUM 1 Test plus solide , plus strié et généralement plus luisant. Ombilic moins ouvert que dans la Cespitum. Hélix Stiparum, Rossmassler, 1854, Iconog., XIII, p. 20, pl. LXVI, fig. 820, 821. Espagne, Algérie, France méridionale. Variété impolita, 0. Pollonera, 1893, in Bull. Soc. malacol. Italie , p. 30. Algérie. Hélix apparens, G. Pollonera, 1893, loc. cit., p. 34. pl. I, fig. 23, 24. Algérie. 1 Les Hélix meteora et coelestis de Bourguignat, d’Algérie, appartiennent peut- être aussi au groupe Stiparum. HELIX DU GROUPE CESPITUM 53 Hélix Florentii1, G. Pollonera, 1893, loc. cil., p. 37, pl. II, fig. 15, 16. Hélix Terveri, F. Florence, Bull. Soc. malacol. France, 1884, p. 361 et Locard, in schedis (olim, 1882 et 1894). Le Luc. Variété Paulini, Locard, 1896, in L'Echange , nos 134 et 135. Hélix Paulini, Berenguier, 1902, Malacog. Var, p. 220. pl. IX, fig. 1. Hélix Luci, F. Florence, 1884, Bull. Soc. malac. France , p. 362. Hélix Luci, Berenguier, 1902, Malacog. Var, p. 220, pl. IX, fig. 1 (sans figure). France méridionale. Variété Maristorum, Florence, 1884, loc. cil., p. 335. Hélix Maristorum, Locard, Coq. de France, 1894, p. 206. Hélix maristorum, Berenguier, 1902, Malacog. Var, p, 123, pl. IX, fig. 4. France méridionale. Variété Bavayi, G. Pollonera, 1893, loc. cil., p. 38. Hélix Bavayi, Locard, Coq. de France, 1894, p. 206. Hélix Bavayi, Berenguier, 1902, Malacog. Var, p. 222, pl. IX, fig. 3. France méridionale. Variété Sanarisensis. Hélix Sanarisensis, Locard, 1894, Coq. de France, p. 201, France méridionale. Hélix indigens, G. Pollonera, 1893, loc. cil., p. 33, pl* II, fig. 4, 5, 6. Algérie. Hélix actia, Bourguignat, in Locard, 1885, Bull. Soc. malacol ., France, p. 63 (note). Hélix arenarum, variété Subcarinata, Bourguignat, 1864, Mala¬ col. Alg., p. 239, pl. XXVII, fig. 3, 6. Hélix actia, G. Pollonera, 1893, loc. cit., p. 40, pl. II, fig. 31, 32. Algérie. GROUPE ARIGOÏ Coquille au tesl plus lisse, brillant; columelle souvent d’un blanc ocracé ; ombilic assez étroit, élargi seulement au dernier tour. 2 L 'Hélix Paulini, que l'on trouve aussi dans les Alpes-Maritimes, est à peine plus globuleuse que Y Hélix Florentii ; on peut donc la considérer comme une légère variété de ladite Helice ; mais si l’on ne veut pas tenir compte de cette petite différence, le nom de Paulini doit être légitimement considéré comme synonyme de Florentii, car ces deux noms ont été donnés pour distinguer la Terveri de Florence et Locard (olim, 1882, 1894) de celle de Michaud (Dupuy et Pollonera) et de celle de Locard (1896). 54 HELIX DU GROUPE CESP1TUM Hélix Arigoi, Rossmàssler, 1854, Iconog., XIII, p. 21, pl. LXVI, fig. 823. 824. Hélix ^4 n^oi, Berenguier, 1902, Malacog. Var, p. 216, pl. VIII, fig. 12. Espagne, Algérie. Cette hélice a été signalée en France dans la région des Pyré¬ nées. De la province de Navarre elle remonte les côtes océaniques jusqu’à Saint-Jean-de-Luz (Fagot), Var (Berenguier). Nous en possédons deux échantillons de Hendaye. Elles ne sont pas typi¬ ques et, jusqu’à nouvel ordre, nous considérons comme variétés les échantillons que l’on trouve dans la France méridionale. Sa présence à Toulon est erronée; aucune espèce du groupe Cespitum ne vit en cette localité, et la figure qu’en donne M. Bérenguier ne nous convainct pas à cet égard. Hélix arenarom, Bourguignat, 1864, Malacol. Algérie , I, p. 238, pl. XXVIII, fig. 1, 9. Hélix globuloidea, G. Pfeiffer, 1853, in Chemnitz, Martini, Conch. Cab., 2e éd., genre Hélix , pl. CXLVIII, fig. 4, 5. Hélix Cespitum, variété Algeriana, Grateloup, 1853, mss. (teste Pfeiffer). Hélix arenarum, Locard, Coq. France, 1894, p. 201, fig. 257, 258. Algérie, Espagne, France méridionale. Hélix Rhodochila, Westerlund, 1889, Fauna Paleart., p. 205. Hélix Rhodochila , Pollonera, 1893, Bull. Soc. malacol. liai., vol. XVIII, fasc. 1, pl. I. fig. 25, 26. Variété Vardonensis, Algérie, Hélix Vardonensis, Locard, 1894, Coq, de France, p. 202, fig. 261, 262. Hélix Vardonensis, Berenguier, 1902, Malacog. Var, p. 214, pl. VIII, fig. 11. France méridionale. Variété Actiella, Hélix Actiella, Locard, 1885, Bull. Soc. malacol. France , II, p. 62. Forme affine de la Vardonensis, à spire plus déprimée. France méridionale. GROUPE ADOLFI Coquilles au test très solide, presque costulé ; columelle rousse ou brune. Hélix Âdolfi, Pfeiffer, 1854, Malac. Blatt., p. 264. Hélix Adolfi, Berenguier, 1902, Malacog. Var, p. 212, pl. VIII, fig. 9. Espagne méridionale. HELIX DU GROUPE CESP1TUM 55 Pour connaître exactement cette espèce, ce n’est réellement pas l’ouvrage de Pfeiffer qu’il faudrait consulter, mais bien celui de Rossmassler. Pfeiffer a donné ce nom d ’Adolfl à une forme d’Al- meria (Espagne) que Rossmassler avait bien décrite et splendide¬ ment figurée en couleurs, sous le nom de H. Ter ver i dans les fascicules 13, 14 de son Iconographie, 1854, pl, 66, fig. 816-819. C’est une espèce à forme de Cespilum, à hauteur de spire assez variable, striée (quelquefois même côtelée), à ombilic moins ouvert, à péristome et columelle bruns ou roux avec un bourrelet plus pâle, roux ou blanchâtre. La description qu’en donne M. Locard, dans ses Coquilles de France, ne s’éloigne pas de celle donnée par Rossmassler, car il signale bien la couleur roux interne du bourrelet, mais tous les échantillons que nous avons vu dans des collections ou pu recueillir en France et dont certains ont été déterminés Adolfi par ce savant auteur français, ont le bourrelet parfaitement blanc ; on ne peut donc affirmer que le type existe en France et nous ne sau¬ rions dire si la forme signalée par M. Locard est une Cespitum ou une Stiparum ; en tout cas, elle doit être rangée comme variété dans le groupe E à la suite de la variété Subpanescorsei. Hélix sphœrita. Hartmann, 1844. Gasterop., p. 147, pl. XLVI, fig. 4,6. Hélix spherita, Locard, Coq. de France , 1894, p. 193, fig. 253. 254. Cette espèce est originaire d’Algérie, nous ne la connaissons pas. Il existe, on le sait, des formes françaises qui affectent les formes d’espèces algériennes, mais elles n’en ont réellement que la silhouette. Hdix himerensis, C. Pollonera, 1893, loc. cit ., p. C6, pl. II, fig. 13. Sicile. GROUPE ERRAT ICA C’est un groupe dont les caractères sont difficiles à déterminer ; c’est plutôt au faciès que l’on peut reconnaître les espèces qui en 1 C'est pendant l’impression de ce travail, qu’à paru l’ouvrage de M. Beren- guier, sur la M al aco graphie du Var. 56 HELIX DU GROUPE CBSP1TUM font partie. On peut, toutefois, lés différencier ainsi qu’il suit : Coquilles généralement peu solides, fortement striées, médiocre¬ ment luisantes, à développement rapide ; ombilic médiocre (rare¬ ment large), couleurs fondamentales blanc sale ou brunâtre avec de nombreuses bandes foncées, presque toujours flammulées. con¬ fuses; columelle brun pâle ou blanche. Hélix erratica, Mabille, 1881, Bull. Soc, Philom. Paris. En Corse, avec les variétés Cenestina, Tandoni, Roberti, Caziot, Coq. Corse, 1902, p. 198, 199. Hélix mantinica, Mabille, Bull. Soc. Philom. Paris, 1881. Hélix mantinica, Locard, Coq. de France , 1894, p. 204. Corse et France méridionale. Avec ses variétés Inhians et Tubida, Pollonera, 1893, loc cil., 32. Du Var et des Alpes-Maritimes. Hélix nentra, C. Pollonera, 1893, loc. cit., p. 35, pi. Il, fig. 11, 12. Hélix neutra , Locard, Coq. de France , 1894, p. 207, fig. 267, 268. Sicile et France méridionale. Hélix Duminy, Caziot, 1902, Coq. de Corse, p. 201, pi . I, fig. 4, 4 a, 4 b, Corse. 11 y a lieu de faire remarquer que dans le classement et le grou¬ pement que nous proposons, nous n'avons pas relaté un certain nombre d’espèces, telles que les Hélix nautica, Enthymeana, de Locard, Restonica Caziot, car nous ne croyons pas devoir les faire rentrer dans aucun des groupes ci-dessus visés, non plus Y Hélix Calopsis de Bourguignat, d’Alger, car nous ne sommes pas certain de la détermination de la forme que nous possédons. Nous avons aussi passé sous silence Y Hélix Aramonensis, décrite par M. Nicolas l, en 1887, dans le Bulletin de V Académie de Vau¬ cluse, Hélix que M. Locard n’a pas admis dans la faune française parce que, alors, il considérait cette espèce comme synonyme de Y Hélix acosmeta (Bourguignat), laquelle pourtant a bien peu d’analogie avec cette forme bien distincte de YHelix Cespitum. Cette Helice Aramonensis, qui vit aux bords des marais, sous les joncs qui les bordent à Aramon (Gard), près des bords du Bhône, à Arles et Serignan, s’approche beaucoup des Hélix Ariyoi 1 Ilelix aramonensis, Nicolas, Mém. de V Académie de Vaucluse, t VI, p. 209, 1887. IIELIX DU GROUPE CESP1TUM 57 d’Espagne, et Rhodochila d’Algérie et a une analogie presque complète avec l’espèce que M. Locard a baptisée du nom de Vardo- nensis 1 et que M. Berenguier a reproduite à l’état minor, dans sa Malacographie du Var. La figure présentée par M. Locard, reproduit exactement cer- ains échantillons de Y Hélix Aramonensis qui, comme toutes les hélices, possède des variétés minor et major, et la description qu’il donne de son Vardonensis a une analogie presque complète avec celle que donne M. Nicolas de son Hélix Aramonensis. M. Nicolas dit : ouverture presque circulaire; et M. Locard : ouverture oblique arrondie, transverse. C’est réellement la forme de l’ouverture de Y Hélix Aramonensis , qui passe de la forme cir¬ culaire à la forme arrondie transverse, tout en conservant le même degré d’obliquité; il n’existe de différence que dans la couleur du bourrelet que M. Nicolas accuse : rosé, etM. Locard : blanchâtre. Mais le rose sur les échantillons frais ne devient-il pas blanchâtre en vieillissant? M. Nicolas a eu le tort de ne pas donner une description latine et de ne pas avoir décrit d’une façon plus détaillée, plus nette, plus scientifique, cette intéressante espèce. Il ne donne qu’une seule dimension, celle du diamètre probablement; taille, dit-il, variant de 9 à 23 millimètres. Nous possédons un grand nombre d’échantillons de cette forme qui varie entre 11 et 23 millimètres (la taille de 9 millimètres n’a pu s’appliquer qu’à des sujets non adultes) en diamètre et de 7 à 13 millimètres de hauteur. M. Locard donne, pour son Vardeorum, les dimensions sui¬ vantes : Hauteur ... 9 1/2 à 12 1/2 millimètres. Diamètre. . . 15 à 18 — Elles ont donc, toutes les deux, fort sensiblement, les mêmes proportions : 7 _ 9,5 Tï ~ 15~ * Hélix Vardonensis , Locard, Coq. de France, 1894, p. 202. fig. 261, 262. * Locard, 1894, Coq. de France, p. 202, fig. 261, 262, 3 Berenguier, 1903, Malacol. du Var, p. 214, pl. VII, fig. 11. SUR L A POLYPNÉE THERMIQUE DES POÏKIEOTHERMES PAR E. COUVREUR et CL. GAUTIER Note présentée à U Société Lionéenne, en 1901. O- Richet a montré depuis longtemps 1 * que quand on chauffe dans une étuve un animal dépourvu de glandes sudoripares comme le chien, le rythme respiratoire s’accélère sensiblement, le fait s’accompagnant d’une exagération d’évaporation d'eau au niveau du poumon, exagération qui est un moyen de lutte contre le réchauffement. M. Langlois pense avoir retrouvé des phénomènes analogues chez certains reptiles, tels que Varanus et Uromastyx particuliè¬ rement \ Cependant, quelques faits qu’il signale montrent qu’il existe de grandes différences: 1° la polypnée ne se produit que lorsque la tête est échauffée directement; 2° le refroidissement de la tête produit iraraéliatement la cessation de la polypnée, de même que l’intercalation d’un écran, au moins au début de l’expé¬ rience3. De plus, il nous semble que pour apprécier la perte en eau de l’animal pendant la polypnée, il vaudrait mieux en faire la 1 C. R. Soc. Biol. 1834 ; Arch. de physiol. 1888. * C. R. Ac. Sc. 1901 ; J. de physiol. et de pathol. 1902. 3 11 est à noter que les sources calorifiques employées (soleil, lampes) sont en même temps lumineuses. Il faudrait peut être faire le départ des deux influences, et instituer des expériences permettant de dissocier les effets. Soc. Linn., t. u, 1904 5 60 SUR LA POLYPNÉE THERMIQUE DES P01K ILOTH ERMES mesure directe que de la calculer d’une manière théorique en sup¬ posant une fixité absolue du quotient respiratoire. Nous avons cherché à provoquer une polypnée thermique chez le caméléon par réchauffement dans une étuve. Après unséjourdehuit minutes à une température de 50°, l’animal avec une température interne de 37°, présentait un rythme de 2 respirations et quart par minute, le rythme normal à 20° étant de 1 par minute. Il y a certainement une accélération, mais qu’on ne saurait appeler une polypnée. Au contraire, en plaçant la tête de l’animal à la distance de 5 à 6 centimètres d’une lampe à gaz, au bout de sept minutes, l’animal ouvre la bouche et tire la langue qui présente de nom¬ breuses trémulations, tableau identique à celui que dépeint M. Langlois pour le Varanus et l’Uromastyx. A ce moment, le ry¬ thme est de 28 respirations à la minute la température interne est de 32° 8. L’échauffement de la tête ne produit donc pas une très forte élévation de température interne, ce qui aurait pu arriver par excita¬ tion nerveuse, et aurait permis de dénommer la polypnée thermique indirecte. Mais, rien de pareil ne se produisant, on ne saurait appeler polypnée thermique une polypnée qui peut exister à 32° 8, et ne se produit pas à 37ù. C’est seulement une polypnée nerveuse. M. Langlois pense qu’il s’agit d’un réflexe dont la voie centripète est le trijumeau; pourquoi ne nous trouverions -nous pas en pré¬ sence de l’excitation directe des centres respiratoires cérébraux signalés par Cliristiani, Dubois, etc. Cette polypnée s’accompagne- t-elle d’une grande perte d’eau, nous n’avons pu nous en assurer, par suite de manque de matériaux. Nous éluciderons le plus tôt possible cette question, et aussi la position des centres dont l’exci¬ tation produit la polypnée. Par contre, il semble bien qu'il existe une vraie polypnée ther¬ mique chez la grenouille, en effet, par le chauffage à l’étuve, la respiration s’exagère très sensiblement. Une grenouille présentant à 24°, 22 respirations à la minute, en présentait 80 dans une étuve à 52°. La température interne était de 32°, Quand on chauffe directement la tête de l’animal, on n’a pas de polypnée au sens 1 On compte les respirations d’après le nombre des mouvements des flancs, non de ceux du plancher buccal. Il n’y a pas toujours correspondance et M. Langlois a eu tort d’employer ce second procédé. SUR LA POLYPNEE THERMIQUE DES POIKILOTHERMES 61 exact du mot, les mouvements respiratoires vrais n’étant pas plus nombreux au contraire; mais on observe de fréquents mouvements du plancher buccal: ceux-ci, les narines étant ouvertes, provoquant une ventilation énergique de la cavité buccale, on pourra recher¬ cher s'il y a exagération de l’eau évaporée et lutte contre le ré¬ chauffement ; les mêmes recherches sont à faire pour la polypnée thermique vraie de l’étuve. Les premiers essais tentés ne semblent pas favorables à cette théorie. Pour conclure : 1° Les reptiles n’ont pas de polypnée thermique au sens exact du mot, 2° On peut se demander si la poljrpnée constatée en exposant la tête de l’animal à une source de rayonnements complexes n’est pas due aussi bien aux radiations lumineuses qu’aux radiations calori¬ fiques. 3° Les grenouilles semblent avoir une vraie polypnée thermique, mais il reste à fixer si elle joue le même rôle que chez les mam¬ mifères. Nous exposerons sous peu le résultat de nos recherches. (Laboratoire de Physiologie générale et comparée de Lyon). ' - ETUDE DE LA RESPIRATION DES CIIÉLONIENS MARINS PAR E COUVREUR Note présentée à la Société Linnéenne de Lyon, en 1Ç04 -oOfr Ayant reçu de Tamaris une tortue marine que m'avait obligeam¬ ment envoyé M. le professeur R. Dubois, et dont j’espère pouvoir faire déterminer sous peu le genre de l’espèce, j’en ai étudié le mécanisme respiratoire pour compléter les recherches que j’ai déjà faites sur les tortues terrestre et d’eau douce *. 1 . — Examen direct de l’animal : La tortue étant placée sur le dos, on voit que le plastron très échancré est continué aux points de sortie des pattes antérieures et postérieures (postérieures surtout) par des parties molles, ces parties ainsi que le plastron lui-même sont le siège de mouvements déterminés, se succédant dans un ordre toujours le même, et correspondant évidemment à la respi¬ ration comme on peut s’en assurer en comparant ces mouvements au courant d’air entrant ou sortant par les narines. L’animal peut rester très longtemps sans respirer (quinze à vingt et même trente et soixante minutes) ; si on l’observe attentivement, on voit tout d’un coup se produire un affaissement brusque des parties molles précitées avec retrait des hyo-et hypo-plastron : ces mouvements s’accompagnent d’un son assez fort. Aussitôt après 1 Sur la cause de l'arrêt en expiration que présentent certains reptiles, Ech. R. Linn. Nouvelles études sur la respiration des chéloniens (Ann. Soc. Linnéenne, Lyon, 1898. Soc. Linn., t. u, 1901. G 61 ÉTUDE DE LA RESPIRATION DES CHÊLONIENS MARINS cette rétraction générale, se fait un gonflement brusque de tout le système que suit rapidement un demi-retrait. A partir de ce moment, affaissement extrêmement lent, accompagné d’un bruit de murmure et terminé par l’affaisement brusque signalé au début. Puis tout recommence dans le même ordre1. II. — Tracés respiratoires: 1° Mouvements du plastron. Ces mouvements très visibles à l’œil nu, s’enregistrent avec la plus grande facilité en conjuguant un tambour palpeur avec un tambour enregistreur. L’hyo-et l’hypo-plastron donnent des tracés compa¬ rables présentant: 1° un relèvement delà courbe; 2° un abais¬ sement suivi d’un brusque relèvement, Ce graphique est du genre de celui donné par la tortue grecque à l’aide d’une muselière et dont la forme en caractéristique, est bien connue {graphi¬ que 1). Parfois la courbe, au lieu de débuter par un relèvement commence par un abaissement, nous expliquerons dans un moment cette exception {graphique 2). 2° Tracé des narines : En coiffant le bout du museau de l’animal au point où se trouvent les narines avec une petite cloche fixée avec de la cire à modeler, dont la tubulure est en relation avec un tambour inscriptéur, on enregistre facilement le courant d’air, la courbe est tout à fait semblable à celles données par les deux moitiés du plastron ( graphique 3), et à celle donnée dans les mêmes conditions par une tortue grecque. Nous pouvons donc dire, au moins en général, que la respiration de cette tortue marine s’accomplissait comme suit : fin d’expiration, inspiration complète, commencement d'expiration, longue pause en demi- expiration 2 . 11 y a parfois une petite différence, le commencement d’expiration, presque toujours assez brusque est suivi parfois d’une fin d’expira¬ tion très lente mais complète, et c’est dans ces cas-là que le relève¬ ment graduel de la courbe n’étant pas visible à cause de sa lenteur, on la voit commencer par un abaissement inspirateur. Quant aux causes du mouvement de l’air, les ceintures ne jouant aucun rôle, on doit admettre surtout par la constatation du mou¬ vement si marqué des parties molles, qu’elles sont les mêmes que 1 Sauf que parfois le mouvement débute d’emblée par un gonflement des parties molles, fait expliqué plus loin. 2 Avec quelquefois une très lente sortie de l’air. ÉTUDE DE LA RESPIRATION DES CIIÉLONIENS MARINS 65 chez les tortues d’eau douce, les muscles diaphragmaticus et (rnnsversus abdominis étant expiratoires, et Yobliquus abdo.- minis inspiratoire. Graphique I. — Tortue marine. Hypoplaslron. Graphique '?. - Tortue marine. Hypoplastron. Graphique 3. — Tortue marine. Narines. Le graphique a dû être interrompu à cause de mouvements des pattes de l’animal, retentissant sur la courbe respiratoire. L’inspiration est active, la demi-expiration qui lui succède l’est sans doute aussi ainsi que celle qui la précède la lente sortie par¬ fois constatée doit être passive. Nous pensons que la pause en demi- expiration est due comme 66 ÉTUDE DE LA RESPIRATIONS DF.S CHELONIENS MARINS chez la tortue grecque à l’occlusion de la glotte, la mort de l’animal nous a empêché de prendre le tracé trachéal qui aurait résolu la question. Pour conclure : 1° Les respirations sont toujours très lentes et, de plus, l’animal reste quelquefois très longtemps (une demi- heure, une heure) sans respirer, cette particularité est peut être en relation avec le caractère marin, cependant les tortues grecques la présentent aussi. 2° Le rythme respiratoire est le même que chez la tortue grec¬ que sauf qu’il se fait parfois un lent écoulement d’air pendant la pause en demi-expiration, cet écoulement peut même être complet, et alors c’est par une inspiration que débute le mouvement respi¬ ratoire. 3° Le mécanisme est celui des tortues d’eau douce, bien que le rythme soit différent. {Laboratoire de Physiologie générale et comparée de Lyon.) MOEURS ET PAR LE CAPITAINE XAMBEU 14e MÉMOIRE Présente à la Société Linnéenne de Lyon. LARVES 1)E MADAGASCAR La faune entomologique malgache, si riche en belles et nom¬ breuses espèces, commence à être bien connue, grâce aux re¬ cherches entreprises dans l’île depuis l’occupation française ; aux nombreux travaux déjà parus sur l’insecte à l’état parfait, il convient d'ajouter la description d'une petite quantité de larves dont nous allons augmenter le nombre, et dont nous de¬ vons la communication à M. le Dr Sicard, l’un de nos collègues, à qui revient le mérite de les avoir recherchées et, par là, de nous avoir permis d’enrichir la faune de Madagascar de docu¬ ments nouveaux sur les premiers états des coléoptères plus par¬ ticulièrement. Nos connaissances ne nous permettant pas de faire des dé¬ ductions exactes au point de vue comparatif, avec les espèces européennes, en raison du grand écart qui existe parfois entre les groupes, nous nous contenterons d’indiquer le plus ou moins d’affinité qu’ont les larves avec leurs similaires connues, ainsi que leurs caractères distinctifs ; plus tard, lorsqu’un plus Soc. Linn., t. li, 1904. 7 t)8 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES grand nombre aura été décrit, le cadre pourra en être élargi et la comparaison rendue plus facile. Notre vénérable Président honoraire de la Société entomolo- gique de France, M. Léon Fairmaire, a bien voulu se charger du soin de déterminer les insectes qui nous avaient été envoyés avec leurs larves ; nous le remercions de nous avoir ainsi aidé dans notre tâche. Nous ne répéterons pas, pour chaque larve, sa provenance, toutes celles que nous décrivons ayant été prises dans les envi¬ rons du camp d' Ambre, près de Diego Suarez, toutes ayant sé¬ journé dans l’alcool, quelques-uns de leurs organes plus ou moins rentrés ont pu échapper à notre attention, mais rares en sont les cas. Ria, 22 août i904. I. LARVES DE COLÉOPTÈRES CAKABIQUES Spliaerostylus Goryi, Lac. Larve : Longueur, 15 millimètres ; largeur, 3 millimètres. Corps allongé, parallèle, charnu, blanchâtre, couvert de pla¬ ques noirâtres, lisse et luisant, grani de courts cils, convexe en dessus, déprimé en dessous, étroit et arrondi à la région anté¬ rieure, la postérieure atténuée et bifide. Tête cornée, rougeâtre, lisse et luisante, éparsement ciliée, disque profondément excavé, istrié, ligne médiane' obsolète, flave, bifurquée en deux traits onduleux aboutissant à la base antennaire ; épistome et labre confondus avec la lisière fron¬ tale, qui est droite et denticulée ; mandibules fortes, arquées, luisantes, à base rougeâtre, à pointe noire et acérée, avec courte dent noirâtre vers le milieu de la tranche interne ; mâchoires à tige courte, droite, rougeâtre, avec lobe court, cilié, et palpes intérieurs grêles, Inarticulés, les extérieurs qu.adriarticulés, avec le troisième article cylindrique, très allongé ; menton très court, transverse, membraneux, lèvre très réduite avec longs palpes rougeâtres, annelés de tesfacé, cylindriques, biarticulés, MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 69 les deux premiers articles jointifs, les deuxièmes très diver¬ gents, languette petite, dentée, prolongée par un long cil ; an¬ tennes longues, rougeâtres, annelées de testacé, de quatre articles à bout renflé ; à la base du troisième, qui est tricilié, est un court article supplémentaire ; ocelles, en arrière de la base an- tennaire, est un groupe de six points noirs, cornés, blanchâtres, groupés en cercle autour d’une protubérance noire ; en arrière encore, est une grosse tache triangulaire noire. Segments thoraciques convexes, blanchâtres, couverts de pla¬ ques noirâtres, luisants, éparsement ciliés, le premier grand, rectangulaire, un peu plus large que la tête, avec ligne médiane flave commune aux segments suivants, les deuxième et troisième moins développés, à flancs membraneux, dilatés, avec petite plaque. Segments abdominaux larges, transverses, convexes, peu atté¬ nués vers l’extrémité, les huit premiers chargés d'une plaque noirâtre, ciliée, divisée en deux par la ligne médiane qui est flave, leurs flancs dilatés et chargés d’une plaque oblongue, noi¬ râtre ; segment anal moins développé, avec plaque moindre, prolongé par deux longs styles inarticulés, rougeâtres, garnis de longs cils. Dessous déprimé, blanchâtre, avec plaques abdominales bru¬ nes, au nombre de cinq aux sept premiers segments abdomi¬ naux, une grande médiane arrondie, quatre en dessous, dont les deux médianes plus petites ; le huitième segment n’a que la grande médiane ; au neuvième en est une autour du mamelon pseudopode, dont le cloaque saillant est chargé de deux houp¬ pes de courts cils roux : un double bourrelet latéral garni d’une plaque oblongue à chaque anneau longe Iqs flancs. Pattes courtes, latérales, blanchâtres, courtement spinulées et éparsement ciliées, hanches fortes, canaliculées, trochanters longs, coudés, cuisses larges, comprimées, jambes un peu moins tarses très longs, armés d’un court crochet noirâtre simple. Stigmates petits, orbiculaires, flaves, à péritrème noirâtre, la première paire sur la membrane de séparation des deux pre¬ miers segments thoraciques au-dessous du bourrelet latéral, les suivantes au-dessus de ce bourrelet et près du bord antérieur des huit premiers segments abdominaux. 70 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES 1JNSECTES La conformation particulière de cette larve, sa couleur fran¬ che, la forte excavation de son disque crânien, ses fortes mandi¬ bules, ses houppes de poils du pseudopode anal et ses tafses simples, lui constituent des traits particuliers : elle a été trouvée avec sa nymphe sous une grosse écorce d’arbre. Aucune larve européenne ou exotique du groupe des Brachi- nides n’est décrite ; nous ne pouvons donc pas procéder par comparaison ; ce qui reste à la nôtre, ce sont ses poils anaux et ses tarses simples. Nymphe : Longueur, 10 millimètres ; largeur, 5 millimètres. Corps ovalaire, large, déprimé, charnu, blanchâtre, lisse et luisant, couvert de courtes spinules rougeâtres, déprimé en des¬ sus comme en dessous, arrondi à la région antérieure, la posté¬ rieure atténuée et munie de deux courts styles. Tête affaissée, arrondie, courtement spinuleuse, disque dé¬ primé, mandibules très développées ; premier segment thoi’a- cique grand, clypéiforme, deuxième court, transverse, ainsi que le troisième, dont le milieu est canaliculé, tous trois courte¬ ment spinuleux ; segments abdominaux larges, transverses, spi- nuleux, peu atténués vers l’extrémité, les flancs des huit pre¬ miers incisés et relevés en un bourrelet garni d'une apophyse cylindrique, à bout épineux, peu prononcée aux premier et deuxième, septième et huitième, très longue et bifu.rquée aux troisième, quatrième et cinquième ; segment anal prolongé par deux apophyses parallèles arquées en dedans ; dessous déprimé, antennes arquées, leur bout reposant près des genoux de la deuxième paire de pattes, genoux saillants, tarses de la troisième paire de pattes prolongés jusqu’à l’extrémité anale. Platymetopus exaratu», Ivi.ug. Larve : Longueur 8 millimètres ; largeur 2 millimètres. Corps allongé, linéaire, charnu, blanc jaunâtre, finement ridé, couvert de courts cils roux épars, peu convexe en dessus, en¬ core moins en dessous, large et arrondi à la région antérieure, la postérieure atténuée et bifide. Tête très grande, quadrangulaire, cornée, rougeâtre, lisse et MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 7 i luisante, avec cils épars et impressions latérales, ligne médiane obsolète pâle, bifurquée très bas en deux traits aboutissant à la base des antennes, disque déprimé avec deux plaques rouge de brique jointives, très luisantes ; épistome et labre confondus avec la lisière frontale, qui est droite- et noirâtre, quadriponc- tuée ; mandibules courtes, fortes, rougeâtres, à pointe noire et acérée, avec légère incision le long de la tranche externe, et forte dent noire arquée au milieu de la tranche interne ; m⬠choires bien développées, droites, avec lobe séti forme, palpes intérieure de deux articles coniques, dont le basilaire très accen¬ tué, les extérieurs quadriarticulés coniques, le basilaire peu pro¬ noncé, le médian bien développé, le terminal prolongé par une soie ; menton court, transverse, membraneux, lèvre bien accen¬ tuée, bilobée, avec longs palpes biarticulés et languette en courte protubérance ciliée ; antennes longues, latérales, jaunâtres, ci¬ liées, aux trois premiers articles égaux, à bout renflé, le qua¬ trième un peu plus long à bout évasé, avec court article supplé¬ mentaire intérieur, cinquième grêle, cylindrique, tricilié ; ocel¬ les, six gros points cornés, rougeâtres, plantés autour d’une pro¬ tubérance noire touchant la base antennaire. Segments thoraciques jaunâtres, peu convexes, lisses, éparee- ment ciliés, le premier très développé, aussi large que la tête, marginé strié à ses bords antérieur et postérieur, en entier cou¬ vert d’une plaque jaunâtre, luisante, marquée de six points, trois de chaque côté de la ligne médiane, qui est bien accusée et se prolonge vers les segments suivants, deuxième et troisième quadrangulaires, moins développés, avec cils latéraux et marge postérieure seule. Segments abdominaux peu convexes, blanchâtres, transver¬ salement quadrangulaires, à Côtés incisés, avec cils roux très allongés, peu atténués vers l’extrémité, avec ligne médiane accentuée aux huit premiers ; le neuvième est moins développé, mais est prolongé par deux très longs styles blanchâtres, nodu- leux, inarticulés, couverts de très longs cils roux. Dessous déprimé, la tête triangulairement incisée, les seg¬ ments thoraciques avec incisions diverses, les segments abdomi¬ naux avec trois incisions, une longitudinale, une autre trans¬ verse, relevant le bord du segment en un léger bourrelet, une 72 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES troisième latérale, provoquant la formation d'un bourrelet di¬ visant la zone d'action en deux régions dorsale et ventrale ; seg¬ ment anal prolongé par un long et fort pseudopode tronconique, cilié, à cloaque saillant, à fente en long. Pattes courtes, robustes, jaunâtres, ciliées et spinulées, han¬ ches fortes, canaliculées, trochanters courts, coudés, cuisses lar¬ ges, comprimées, ainsi que les jambes, que terminent un long tarse armé d’un fort crochet rougeâtre à base épineuse, ce qui le fait paraître bifide. Stigmates petits, orbiculaires, flaves, à péritrème blanchâtre, se confondant par leur teinte avec la couleur du fond, la pre¬ mière paire sous le bourrelet latéral, dans l’intervalle membra¬ neux des deux premiers segments thoraciques, les suivantes au- dessus du bourrelet et près du bord antérieur des huit premiers segments abdominaux. Notre larve à faciès de larves d'Harpaliens s’éloigne de ce groupe par sa grosse tête, par ses impressions et plaques cr⬠niennes, par son incision mandibulaire et par ses tarses ; elle paraît conformée pour fouir et a été trouvée sous des pierres. llai*i»alus... Sjiecies?... Nymphe : Longueur, 10 millimètres ; largeur, 4 millimètres. Corps ovalaire, oblong, charnu, brunâtre, couvert de longs poils roussâtres très denses, convexe en dessus, déprimé en dessous, arrondi à la région antérieure, la postérieure peu atté¬ nuée et prolongée en pointe bifide. Tête petite, arrondie, déclive, finement granuleuse, avec courts cils roux ; premier segment thoracique grand, quadran- gulaire, deuxième et troisième plus courts, transverses, tous trois marqués en leur milieu d’une double tache brune ; seg¬ ments abdominaux courts, transverses, fortement velus, atté¬ nués vers l’extrémité qui se prolonge par deux courtes bran¬ ches parallèles à bout rougeâtre et divergent, leurs flancs inci¬ sés, garnis aux sept premiers d’une apophyse tomenteuse ci¬ liée ; dessous déprimé, antennes arquées, leur bout reposant près des genoux de la première paire de pattes, genoux sail¬ lants, mamelon anal rembruni. MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES IMSECTES 73 La densité des poils, des deux taches thoraciques et les deux styles caudaux semblent être des traits particuliers à cette nym¬ phe, qui a été trouvée sous le couvert de grosses pierres. I1YDROCANTHARES Cyblstcr f ri|>(inciatus, Ouv. Larve : Longueur, 80 millimètres ; largeur, 15 millimètres. Corps très allongé, corné, brun rougeâtre, glabre, finement rugueux, convexe en dessus, un peu moins en dessous, large et arrondi à ia région antérieure, la postérieure atténuée et termi¬ née en longue pointe. Tête grande, ovalaire, déprimée, cornée, rougeâtre, rugueuse, et chagrinée, ligne médiane obsolète, pâle, bifurqueé au vertex en deux traits peu distincts aboutissant à la base antennaire ; épistome et labre confondus avec la lisière frontale, qui est large, arrondie, frangée de courts cils roux, avec une double impression triangulaire médiane relevant l'intervalle en une carène fortement prononcée, avec deux dents noires, une de chaque côté de la carène ; mandibules très développées, falci- formes, étroites, rougeâtres, à pointe noire et acérée, avec lame marginée de noir au bord de la tranche interne, mâchoires très allongées, grêles, filiformes, à tige droite, sans traces apparentes de lobe, avec palpes quadriarticulés, chaque article doublé d’un article supplémentaire ù sa base, menton très réduit, semi- circulaire, blanchâtre, lèvre bilobée avec palpes grêles, très allongés, inarticulés, doublés d’un article supplémentaire et d’un rudiment de languette en forme d’excroissance charnue au fond de l’échancrure buccale ; antennes longues, filiformes, testacées, de cinq articles, le terminal triarticulé, à pointe noire et enfumée ; ocelles, au nombre de six points noirs, cornés, lui¬ sants, de forme irrégulière, disposés sur deux rangées paral¬ lèles de trois en arrière de la base antennaire. Segments thoraciques cornés , fortement convexes, rougeâtres, luisants, ridés en travers avec ligne médiane obsolète, le pre¬ mier très grand, étroit, cpiad rangu 1 a i r e , un peu moins large 74 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES que la tête, ombré d’une ligne discale noire en forme de U, deuxième et troisième courts, transverses, avec légère incision latérale. Segments abdominaux grands, charnus, convexes, quadran gulaires, atténués vers l’extrémité, leurs flancs incisés et relevés en un fort bourrelet, les six premiers à peu près égaux, le sep¬ tième rougeâtre, rugueux, conique, à flancs hérissés de longues houppes de poils roux, le huitième prolongé en longue pointe, à côtés hérissés de longues franges de cils roussâtres. Dessous subdéprimé, la tête triangulairement incisée, le pre¬ mier segment thoracique avec incision quadrangulaire, les deuxième et troisième de ces segments avec double incision en travers ; segments abdominaux forme et incisions comme en dessus, couleur plus pâle ; segment anal à cloaque ovalaire, à fente trifurquée ; un long bourrelet latéral empreint d’une étroite plaque elliptique rougeâtre aux. six premiers segments abdominaux, longe les flancs, délimitant la zone d'action des deux régions dorsale et ventrale. Pattes grêles, très allongées, testacées, à dessous frangé de cils roux, hanches longues, cylindriques, trochanters courts, cou¬ dés, cuisses longues, comprimées, ainsi que les jambes que ter¬ mine un long tarse à bout acéré et bifide. Stigmates petits, orbiculaires, flaves, à péritrème sombre, lu première paire sous la membrane latérale qui unit les deux premiers segments thoraciques, les suivantes près du bord an¬ térieur des six premiers segments abdominaux, la huitième près de l’extrémité annale ; au septième segment, son emplace¬ ment est marqué par une empreinte noire. La carène frontale avec ses deux dents noires, la ligne om¬ brée du disque prothoracique, la tache elliptique latérale des six premiers segments abdominaux caractérisent spécifique¬ ment cette larve, qui a été prise dans des mares. Hyflrovatus seiiarandiis, Hégimd. Larve : Longueur, 5 millimètres ; largeur, lmm5. Corps allongé, à téguments résistants, noir jaunâtre, finement pointillé, ridé, très courtement cilié, convexe en dessus, déprimé MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 75 en dessous, atténué vers les deux extrémités, la postérieure tri - fide, l'antérieure prolongée en pointe. Tête quadrangulaire, lisse, noir corné, pointillée, avancée en une longue saillie rougeâtre, à pointe arrondie, sur la lisière frontale, ligne médiane obsolète, flave, bifurquée ; mandibules simples, très développées, talquées, à bout rougeâtre arqué en dedans ; mâchoires grêles, très allongées, de quatre articles, le terminal effilé, sans traces de lobe ; menton court, transverse ; lèvre très allongée, cylindrique, prolongée par deux longs et grêles palpes testacés avec languette rudimentaire ; antennes latérales, grêles, de quatre articles testacés, le terminal réduit, acuminé ; ocelles, six gros points noirs disposés en deux ran¬ gées de trois en arrière de la base antennaii’e. Segments thoraciques fortement convexes, pointillés, avec ligne médiane et flancs légèrement relevés, s’élargissant d’avant en arrière, le premier grand, bien développé, un peu plus large que la tête, jaunâtre sur sa moitié antérieure, noir sur le reste, deuxième et troisième courts, transverses, noirs, avec rebord postérieur testacé. Segments abdominaux convexes, pointillés, courtement ciliés, transverses, avec ligne médiane et flancs relevés aux quatre pre¬ miers qui sont noirs, à rebord postérieur blanchâtre, s’atténuant vers les quatre suivants qui sont jaunâtres et courtement ciliés ; segment anal prolongé en une longue pointe noirâtre à milieu blanchâtre et par deux grêles et longs filets parallèles. Dessous testacé, blanchâtre, déprimé, les segments thoraciques excisés, les trois premiers segments abdominaux blanchâtres, les deux suivants noirâtres, les trois derniers jaunâtres ; cloaque petit, saillant, circulairement incisé avec fente en long ; une incision latérale longe les flancs relevant en rebord lamé les segments thoraciques et les cinq premiers segments abdomi¬ naux. Pattes grêles, très allongées, blanchâtres, courtement ciliées ; hanches bien développées, brunâtres, à milieu canaliculé ; tro¬ chanters courts, non coudés ; cuisses larges, comprimées ; jam¬ bes un peu moins, tarses allongés, armés d'un grêle crochet bi¬ fide. Stigmates très réduits, orbiculaires, flaves, à péritrème noir. 76 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES la première paire près du bord antérieur du deuxième segment thoracique, sur l’alignement des suivantes, qui sont sous le re¬ bord relevé latéral et au tiers antérieur des segments abdomi¬ naux, la huitième paire apparente à la base des filets caudaux. La couleur si diversifiée de son corps pourrait suffire à faire reconnaître cette larve qui a été prise dans des réservoirs servant à l’arrosage : elle ne se distingue de ses congénères que par la longueur de ses filets terminaux. BRÀCHÉLYTRES LeptocliiiMis convcius, Fairm. Larve : Longueur, 7 millimètres ; largeur, lmm5. Corps allongé, linéaire, charnu, blanc mat, finement poin¬ tillé, couvert de courts cils roux épars, peu convexe en-dessus, déprimé en dessous, large et arrondi à la région antérieure, la postérieure atténuée et bifide. Tête grande, cornée, ovalaire, blanc mat, luisante, pointillée, ligne médiane bien marquée, bifurquée au vertex en deux traits aboutissant à la base antennaire, légère carène entre les deux traits ; épistome peu distinct, labre quadrangulaire, à milieu fo- véolé à bords frangés de courts cils; mandibules courtes, arquées, à base blanchâtre, à pointe rougeâtre et tridentée, la dent infé¬ rieure peu accentuée ; mâchoires géniculées, à tige droite, avec lobe très allongé, denté, à palpes arquées en dedans de trois articles, les deux premiers annelés de testacé, à bout élargi, le troisième acuminé ; menton très allongé, triangulaire ; lèvre réduite, bilobée, avec courts palpes ciliés, bi-articulés ; l’article basilaire globuleux et rudiment de languette ciliée ; antennes bien développées, latérales, de quatre articles, le premier très court, annulaire ; le deuxième long, cylindrique ; le troisième plus allongé, rougeâtre, à milieu élargi, surmonté d’un court article supplémentaire pyriforme ; quatrième très réduit, à bout aminci et bicilié ; ocelles sans traces ni vestiges. Segments thoraciques larges, blanchâtres sur leur pourtour, noirâtres sur le reste, le premier rectangulaire avec ligne mé- MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 77 diane pâle commune aux segments suivants et flancs éparsement ciliés, les deuxième et troisième moins larges, même forme, avec flancs élargis. Segments abdominaux courts, larges, transverses, s’élargis¬ sant du centre vers les deux extrémités, à surface garnie de cils roussâtres épars, à flancs élargis en forme de lame, les cinquième à huitième beaucoup plus larges que les précédents, le neuvième réduit, prolongé par deux filets ciliés, parallèles, inarticulés. Dessous déprimé, plus pâle et moins cilié qu’en dessus, les segments abdominaux latéralement incisés, segment anal pro¬ longé par un assez long pseudopode tronconique, rougeâtre, à fente en long ; un bourrelet latéral longe les flancs. Pattes allongées, blanchâtre pâle, courtement ciliées, ; han¬ ches fortes, à base ponctuée de noir ; trochanters courts, coudés; cuisses longues, ainsi que les jambes qui sont terminées en forme de court onglet rougeâtre acéré. Stigmates très petits, orbiculaires, flaves, à péritrème rous- sâtre, la première paire sur le bourrelet latéral et sur la mem¬ brane qui relie les deux premiers segments thoraciques, les sui¬ vantes au-dessus de ce bourrelet et près du bord antérieur des huit premiers segments abdominaux. On trouve cette larve sous les écorces des arbres déjà attaqués par de plus grandes larves, dans les galeries obstruées par les déjections de gros Longicornes ; elle a le faciès de l’adulte, res¬ semble à celles des Pieslides par sa grosse tête, par ses mandi¬ bules tri-acérées, son lobe maxillaire très allongé et par la réduc¬ tion de ses quatre premiers segments abdominaux ; prête à se transformer, dans le milieu même où elle a vécu, elle se façonne une loge oblongue dans laquelle, quelques jours après, elle su¬ bira sa transformation. Nymphe : Longueur, 6 millimètres ; largeur, lmra8. Corps allongé, subarqué, charnu, blanchâtre, lisse et luisant, très imperceptiblement pointillé, garni de longs cils subbulbeux noirâtres, peu convexe en dessus, déprimé en dessous, large et arrondi à la région antérieure, la postérieure atténuée et ter¬ minée par deux courtes pointes. Tête grande, ovalaire, affaissée, à pourtour cilié, disque trans¬ versalement incisé, deux cils médians ; épistome et labre avancés 78 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES en forme de museau déprimé ; premier segment thoracique grand, clypéiforme, à pourtour garni de longs cils noirâtres sub¬ bulbeux, deux plus longs cils au milieu du bord antérieur, deux courtes épines au milieu du bord postérieur et incision médiane, deuxième court, avancé en pointe triangulaire épineuse sur le troisième qui est grand et rectangulaire ; segments abdominaux transverses, à flancs dilatés, s’élargissant jusqu’au huitième pour s’atténuer ensuite, les huit premiers garnis de deux longues épines subbulbeuses centrales séparées par la ligne médiane et deux latérales ; segment anal allongé, latéralement caréné, pro¬ longé par deux courtes apophyses épineuses ; dessous déprimé, segment anal mamelonné, antennes arquées reposant par leur milieu près des genoux de la première paire de pattes, genoux des trois paires peu saillants. La dépression de la tête, ses cils subbulbeux, leur disposition, ses épines, ses apophyses terminales caractérisent cette nymphe. Deux larves du genre Leptochirus sont connues ; elles ont été décrites : l’une, le Scoriaceus, par Candèze, Coléoptères exoti¬ ques, 1861, p. 9 et 10, trouvée à Cordova dans des conditions identiques à celle que nous venons de décrire ; l’autre, le Man- dibularis, par Kraatz, Arch. Wiegm, 1859, p. 189 ; à part quel ques légers détails afférents aux plaques et aux poils, ces deux larves ont de grands rapports communs avec la nôtre. PALPICOHISES lïiiclylosteriiiini depressiiiii, Ki.uo. Larve : Longueur, 7 à 8 millimètres ; largeur, 2 millimètres. Corps allongé, oblong, charnu, rougeâtre, granuleux, garni de cils et de tubercules, subdéprimé en dessus comme en des¬ sous, arrondi à la région antérieure, la postérieure atténuée et prolongée en pointe. Tête grande, transverse, granuleuse, à disque noir, à côtés rougeâtres, latéralement ciliée ; épistome à suture peu distincte, confondu , ainsi que le labre, avec la lisière frontale qui est un peu relevée et avancée en pointe ; mandibules courtes, arquées, MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 79 rougeâtres, déprimées, à pointe peu acérée ; mâchoires fortes, géniculées, à lobe long, frangé d’une houppe de cils dorés, avec palpes tri-articulés, les deux premiers articles à bout renflé, le troisième cylindrique ; menton carré, à milieu incisé ; lèvre large bilobée, avec palpes peu distincts garnis d’une houppe de cils ; languette peu apparente ; antennes latérales de quatre arti¬ cles, le premier court, tronconique ; le deuxième globuleux ; le troisième allongé, cylindrique ; le quatrième très réduit ; ocelles, sur une proéminence est un groupe de quatre points ocellaires, les uns noirs, les autres rougeâtres, disposés en carré en arrière de la base antennaire, deux autres sous cette base même. Segments thoraciques très développés, larges, transverses, rou¬ geâtres, granuleux, s’élargissant d’avant en arrière, à flancs gar¬ nis d’une houppe de longs poils dorés très serrés, le premier un peu plus large que la tête, marginé, strié à son bord anté¬ rieur, à milieu garni de deux plaques lisses, noires, séparées par la ligne médiane qui est obsolète et se prolonge sur les seg¬ ments suivants, deuxième et troisième courts, transverses avec plaques peu apparentes. Segments abdominaux larges, transverses, atténués vers l’ex¬ trémité, fortement granuleux, leurs flancs élargis en lame gar¬ nie d'un double faisceau de longs poils rougeâtres, les sept pre¬ miers garnis d’une rangée transverse de quatre courtes aspérités, le huitième très allongé, atténué, chargé au milieu de son bord antérieur de deux gros tubercules noirs, lisses, sous lesquels sont deux ostioles concaves, noirâtres, terminé en pointe tri¬ lobée, avec cloaque saillant et fente en long. Dessous déprimé, rougeâtre pâle, courtement cilié de roux, le premier segment thoracique transversalement incisé ; les sept premiers segments abdominaux semi-circulairement incisés, leur milieu garni d’une petite plaque lisse et luisante, huitième corné, noirâtre, terminé en pointe avec impression médiane pro¬ longée jusqu’à l’anus ; une double incision latérale longe les flancs, relevant l’intervalle en un bourrelet avec houppe de cils à chaque arceau, délimitant ainsi la zone d’action des deux ré¬ gions dorsale et ventrale. Pattes courtes, fortes, rougeâtres, courtement ciliées avec gra¬ nules striés le long de l’arête interne ; hanches fortes, massives, 80 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES I.NSECTES canaliculées pour recevoir la jambe ; trochanters très réduits ; cuisses larges à suture blanchâtre, jambes un peu moins ; tarses en fort onglet noirâtre acéré. Stigmates saillants, orbiculaires, rougeâtres, à péritrème noi¬ râtre, la première paire presque sur l'alignement des suivantes au bord antérieur du deuxième segment thoracique au-dessus du bourrelet latéral, les suivantes au tiers antérieur des sept premiers segments abdominaux. Le nombre des segments abdominaux, les poils, houppes, granules, tubercules, stries, le nombre des stigmates avec la forme du segment terminal sont des caractères particuliers à cette larve que l’on trouve dans la sanie des arbres ; elle rap¬ pelle bien, par sa forme et par ses détails, les larves de Sphéri- dides connues ; les longs cils dont son corps est garni lui étaient nécessaires pour progresser dans le milieu fluide où se trouve son élément nourricier. CLAVICOItNES SCAPHIDIDtëS Scapliiiliiini unicolor, Castelnau. Larve : Longueur, 7 millimètres ; largeur, lu"“9. Corps allongé, charnu, jaunâtre, finement granuleux, couvert de courts cils roux et de courtes spinules, convexe en dessus, subdéprimé en dessous, arrondi à la région antérieure, la posté¬ rieure peu atténuée et bifide. Tête petite, transversalement ovalaire, finement granuleuse, avec cils roux épars ; disque circulairement incisé, ligne mé¬ diane obsolète, pâle, bifurquée en deux traits se perdant vers la base antennaire ; épistome très étroit, transverse, labre à bords arrondis, courtement frangés ; mandibules courtes, ar¬ quées, à la base jaunâtre, à pointe noire ; mâchoires à tige lon¬ gue et géniculée, à lobe très accentué, à palpes réduits, l’arti¬ cle basilaire globuleux, le deuxième plus allongé, conique ; le MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 81 troisième effilé ; menton rectangulaire, encastré entre le mon¬ tant des mâchoires ; lèvre bilobée avec courts palpes bi-articutés, l’article terminal sétiforme et courte languette ciliée : antennes courtes, massives, à premier et à deuxième articles annulaires, le troisième globuleux, le quatrième grêle, cylindrique, avec très court article supplémentaire à sa base ; ocelles au nombre de six petits points noirs, cornés, disposés sur deux lignes de trois chacun, les deux de droite espacés des autres. Segments thoraciques larges, transverses, peu convexes, fine¬ ment granuleux, avec poils épars, le premier grand, rectangu¬ laire, bitransversalement incisé, avec ligne médiane peu mar¬ quée, deuxième et troisième plus larges, transverses, avec légère impression plus accentuée sur les flancs et ligne médiane obso¬ lète. Segments abdominaux finement granuleux, courtement ciliés, peu convexes, transverses, avec légère impression et ligne mé¬ diane, chargés de très courtes spinules disposées en double ran¬ gée transverse, légèrement atténués vers l’extrémité ; segment anal armé de deux fortes et courtes pointes peu arquées, à base jaunâtre et ciliée à pointe rougeâtre et émoussée. Dessous subdéprimé, plus pâle qu’en dessus, finement poin¬ tillé, très courtement cilié, les segments thoraciques légèrement tuméfiés, les segments abdominaux avec deux incisions diago¬ nales ; segment anal saillant, bivalve, circulairement incisé, à cloaque rentré, à fente en long ; un double bourrelet latéral longe les flancs. Pattes courtes, fortes, jaunâtre luisant ; hanches massives, canaliculées pour recevoir les cuisses, appuyées sur une excrois¬ sance calleuse ; trochanters courts, coudés ; cuisses fortes, com¬ primées ; jambes moins accentuées, prolongées par un court onglet acéré, rougeâtre. Stigmates petits, elliptiques, jaunâtres, à péritrème foncé, la première paire sur le bourrelet de séparation des deux premiers segments thoraciques, les suivantes au-dessus du bourrelet laté¬ ral et au tiers antérieur des huit premiers segments abdomi¬ naux. L’incision circulaire du disque céphalique, les granules dont le corps est couvert, ainsi que les courtes spinules, la disposition 82 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES des six ocelles, la pointe mousse du segment anal en dessus et bivalve en dessous, sont des caractères particuliers à cette larve que l’on trouve en avril dans des excroissances fongueuses, charnues, larges et foliacées. Comparée à la larve de Scaphisoma agaricinum , Linné, elle en diffèi’e par sa taille et par les traits particuliers que nous venons d énumérer ; organes buccaux et antennes aussi sont plus courts. NITIDULIDES liOrdites Specirs, ?... Larve : Longueur, 9-10 millimètres ; largeur, 2 millimètres. Corps allongé, subcoriace, blanc jaunâtre, finement pointillé, avec courts cils roux épars, peu convexe en dessus, encore moins en dessous, arrondi à la région antérieure, la postérieure peu atténuée et bifide. Tête petite, transversalement ovalaire, cornée, jaunâtre, en partie invaginée dans le premier segment thoracique ; ligne mé¬ diane profonde, bifurquée en deux traits aboutissant à la base antennaire ; disque bi-incisé, à milieu relevé en légère carène ; épistome court à bord relevé, labre tronqué, à bords garnis de courts cils roux ; mandibules courtes, arquées, jaunâtres, à pointe obtuse, mâchoires très courtes, droites, à lobe réduit, frangé, à palpes granuleux, tri-articulés ; menton très développé, triangulaire ; lèvre bi-incisée, surmontée de très courts palpes bi-articlués et d’un rudiment de languette ; antennes latérales, obliques, tri-articulées, premier article court, cylindrique, deuxième beaucoup plus long, même forme ; troisième très ré¬ duit, ténu, avec très court article supplémentaire à sa base inté¬ rieure ; ocelles, deux gros points noirs, arrondis, en arrière de la base antennaire, suivis en dessous de deux plus petits. Segments thoraciques subdéprimés, finement pointillés, jau¬ nâtres, transverses, s’élargissant d’avant en arrière, le premier couvert d’une double plaque ovalaire, cornée, rougeâtre, séparée par la ligne médiane, à bord postérieur légèrement relevé, MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES OiSECTES 83 deuxième et troisième larges, sans plaque, avec cil latéral et flancs légèrement renflés. Segments abdominaux larges, transverses, convexes, jaun⬠tres, pointillés, le bord postérieur des huit premiers légèrement relevé, à flancs dilatés et uniciliés, atténués peu sensiblement vers l’extrémité, neuvième corné, rougeâtre, prolongé par deux fortes pointes arquées, eonniventes, chargées en dehors de deux gros granules ciliés, les flancs de cet arceau avec trois granules semblables. Dessous déprimé, finement pointillé, moins jaunâtre qu'en dessus, le premier segment thoracique triangulairement incisé, le deuxième et troisième à milieu excavé, les segments abdomi¬ naux avec double dépression et incision latérale relevant les flancs en un léger bourrelet ; segment anal avec cloaque saillant et fente en long, circonscrit par une incision annulaire. Pattes courtes, latérales, jaunâtre pâle ; hanches massives ; trochanters réduits, coudés ; cuisses larges, comprimées ; jambes un peu moins ; tarses en court onglet rougeâtre acéré. Stigmates semi-orbiculaires, saillants, flaves, à péritrème jau¬ nâtre, la première paire sur la membrane qui sépare au-dessous du bourrelet latéral, les deux premiers segments thoraciques, les suivantes au-dessus de ce bourrelet et au tiers antérieur des huit premiers segments abdominaux. Cette larve a été trouvée sous des écorces garnies de fongo¬ sités ; elle a beaucoup de rapports communs avec celle du Poca- dius ferrugineus , Fab, décrite à la page 169 de notre neuvième mémoire ; elle s’en éloigne par sa couleur jaunâtre, par son poin¬ tillé, par ses mandibules à pointe simple et obtuse, par ses deux petits points ocellaires, par sa plaque prothoracique rougeâtre, par l'absence de ses épines dorsales, par ses deux épines caudales et par ses stigmates saillants et jaunâtres. COLYDIDES llolocepliala cliloroticn, Fairm. Larve : Longueur, 6-7 millimètres ; largeur. 0,nm9. C orps allongé, subparallèle, charnu, blanchâtre, finement Soc. Linn., t. u. 1904 8 84 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES pointillé ridé, couvert de courts cils roux épars, peu convexe en dessus comme en dessous, arrondi aux deux extrémités, la pos¬ térieure calleuse et ciliée. Tête assez grande, déprimée, cornée, rougeâtre, rectangulaire, lisse et luisante, avec cils latéraux épars ; ligne médiane obso¬ lète, bifurquée en deux traits aboutissant à la base antennaire. deux incisions sur le vertex relevant l’intervalle en légère carène; épistome et labre confondus avec la lisière frontale qui est obtu- sément dentée ; mandibules grandes, falquées, se croisant au repos, à base rougeâtre, à pointe noirâtre et acérée ; mâchoires à tige courte, large, déprimée et ciliée, lobe très réduit, denté, palpes courts, testacés, de trois articles coniques ; menton très réduit, ainsi que la lèvre qui est bilobée avec deux très courts palpes coniques et rudiment de languette ciliée ; antennes à pre¬ mier article très grand, rougeâtre, cylindrique, deuxième moitié moins long, conique, troisième petit, grêle, sétacé et testacé ; ocelles sans traces ni vestiges. Segments thoraciques larges, rectangulaires, déprimés, avec cils latéraux et ligne médiane, le premier de la largeur de la tète, couvert d’une plaque jaunâtre, lisse et luisante, triangu- lairement marqué de testacé, les deuxième et troisième membra¬ neux, avec incisions latérales et plaque légèrement rougeâtre, avec incision transverse au troisième. Segments abdominaux larges, rectangulaires, membraneux, blanchâtres, avec cils et incisions latérales, s’élargissant vers l’extrémité, avec ligne médiane bien accentuée et deux incisions transverses, neuvième court, arrondi, excavé, avec plaque cal¬ leuse, jaunâtre, ciliée. Dessous déprimé, la tête triangulairement incisée, le premier segment thoracique avec plaque jaunâtre, transverse, les deuxième et troisième diversement incisés, les segments abdo¬ minaux avec incision transverse médiane provoquant la forma¬ tion de deux mamelons ; segment anal chargé d’une forte protu¬ bérance arrondie, avec cloaque rentré et fente en travers ; un fort bourrelet latéral formé par la réunion d’un double chaînon de bourrelets longe les flancs délimitant la zone d'action des deux régions dorsale et ventrale. Pattes courtes, latérales, jaunâtres, ciliées ; hanches fortes. MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 85 canaliculées, à base marginée de noirâtre ; trochanters courts, coudés ; cuisses larges, comprimées, jambes un peu moins ; tarses en court onglet rougeâtre faiblement bifide. Stigmates bien apparents, elliptiques, flaves, à péritrème som bre, la première paire sur la membrane qui sépare les deux pre¬ miers segments thoraciques, au-dessous du bourrelet latéral, les suivantes au-dessus de ce bourrelet et. au tiers antérieur des huit premiers segments abdominaux. Les deux incisions crâniennes, la forme de ses mâchoires et de ses antennes, la callosité du segment terminal et la pointe bifide de ses tarses sont des caractères particuliers à cette larve qui a été prise avec l'adulte sous l’écorce d’un arbre abattu de¬ puis peu de temps. TKOGOSITIDES Alimlria specfahills, Ki.uo. Larve : Longueur, 45 millimètres ; largeur, 7 millimètres. Corps très allongé, subparallèle, charnu, blanchâtre, à tégu¬ ments consistants, lisse et luisant, finement pointillé ridé, cou¬ vert de courts cils roussàtres, convexe en dessus, déprimé en dessous subatténué vers les deux extrémités, l’antérieure ar¬ rondie, la postérieure bi-épineuse. Tête assez grande, noire, cornée, rectangulaire, élargie d’avant en arrière, lisse, luisante, très finement pointillée ridée, avec cils épars, quelques gros points sur la surface du fond desquels émerge un plus long cil ; disque fortement excavé et relevé en deux carènes centrales ; ligne médiane profonde longée par deux impressions parallèles, bifurquée au vertex en deux traits abou¬ tissant à la base antennaire ; lisière frontale à milieu excavé et déprimé ; épistome peu développé, membraneux, rougeâtre, transversalement ridé ; labre à milieu incisé, par suite bilobé et frangé de courts cils rougeâtres ; mandibules courtes, fortes, noires, triangulaires, obtusément bidentées, à tranche externe carénée; mâchoires à tige droite, subcylindrique, rougeâtre, lobe large, très développé, dépassant de beaucoup les palpes, frangé 86 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES de courts cils rougeâtres, palpes droits, tri-articulés, les deux premiers articles égaux, obconiques, le terminal plus petit, co¬ nique ; menton très allongé, encastré entre les deux montants des mâchoires ; lèvre réduite, bilobée ; palpes à article basilaire renflé, obconique, le terminal conique ; languette très peu déve¬ loppée ; antennes assez allongées, rétractiles, finement ridées, rougeâtres, à base annulaire plus claire, de trois articles coni¬ ques, diminuant de volume de la base à l’extrémité, l’article terminal excavé et laissant voir un quatrième court article rou¬ geâtre, accolé à un plus court article supplémentaire ; ocelles, pas de traces. Segments thoraciques très larges, transverses, convexes, lisses, avec cils latéraux assez denses, le premier en carré transverse, couvert d'une grande plaque d’un noir luisant, finement poin- tillée, divisé en deux parties par une Incision médiane com¬ mune aux deux segments suivants, à bord antérieur marginé strié de jaunâtre, à flancs jaunâtres aussi et relevés en légère carène, deuxième garni d’une double petite plaque cornée, rou¬ geâtre, accolée à l’incision médiane, transversalement ridé, à flancs tuméfiés, troisième même forme, avec double dépression médiane. Segments abdominaux subparallèles, fortement convexes, en carré transverse, transversalement ridés, les huit premiers char¬ gés d'une forte ampoule ridée, à milieu sinueusement incisé, à côtés sillonnés, les flancs de ces arceaux ciliés et relevés en légère carène, l’ampoule est moins gonflée aux premier et hui¬ tième arceaux, au neuvième qui est moins développé, elle est remplacée par une grande plaque "transverse rougeâtre, du milieu de laquelle surgit deux fortes épines noires, en forme de crochet à pointe arquée et dirigée en dessus. Dessous déprimé, finement pointillé, éparsement cilié, le pre¬ mier segment thoracique garni d’une grande plaque rougeâtre clair, plaque plus claire encore aux deux segments suivants : les arceaux abdominaux latéralement incisés et relevés e?i un fort bourrelet, leur bord postérieur finement sillonné aux huit premiers de rides transverses, le neuvième prolongé par un fort et court pseudopode à fente transverse et sinueuse, entourée de quatre plaques arrondies et tuberculeuses à son bord postérieur MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 87 et d’une plaque triangulaire médiane au bord opposé ; un double bourrelet latéral constitué par une double rangée de carènes longe les flancs délimitant la zone d’action des deux régions dor¬ sale et ventrale. Pattes courtes, fortes, rougeâtres, ciliées, arquées en dedans ; hanches larges, fortes, canaliculées ; trochanters peu coudés en dedans, membraneux ; cuisses très larges, comprimées ; jambes arquées, moins larges, avec tache noirâtre intérieure ; tarses en forme de fort crochet rougeâtre à pointe noire et très acérée. Stigmates assez grands, flaves, à péritrème jaunâtre, la pre¬ mière paire plus développée, sub-elliptique, sur le bourrelet de séparation latéral des deux premiers segments thoraciques ; les suivantes orbiculaires au-dessus de ce bourrelet et au tiers anté¬ rieur environ des huit premiers segments abdominaux. Cette larve, qui a été trouvée sous des écorces, en contact avec des larves de Longicornes, du genre Macrotoma, dont elle se nourrissait, selon toutes probabilités, porte comme traits parti¬ culiers la forte échancrure et les deux carènes de son disque céphalique, la dépression de sa lisière frontale, le développement exagéré de son lobe maxillaire, la réduction de son quatrième article antennaire, ses ampoules dorsales, ses deux épines ter¬ minales et les tubercules de son pseudopode ; sous les mêmes écorces vivaient aussi des larves d 'Elatérides. Nymphe : Longueur, 28 à 30 millimètres ; largeur, 10 milli¬ mètres. Corps allongé, parallèle, blanchâtre, granuleux, couvert de courts cils spinuleux et de courtes épines noires, peu convexe en dessus, déprimé en dessous, à région antérieure large, arrondie, la postérieure atténuée et bi-épineuse. Tête petite, arrondie, affaissée, à surface éparsement garnie de courts cils spinocules à base subbulbeuse ; labre avancé en forme d’une double excroissance conique à base binoduleuse ; mandibules échancrées ; antennes noduleuses obliques, leur bout reposant près des genoux de la première paire de pattes ; premier segment thoracique grand, clypéiforme, granuleux, à disque et à pourtour chargé de courts cils spinosules, deuxième réduit, granuleux, triangulairement avancé en pointe tubercu¬ leuse sur le troisième, lequel est plus développé, dont le milieu 88 MOEURS ET MliTAMOHPHOSES DES INSECTES est incisé et les côtés excavés ; segments abdominaux courts, larges, transverses, peu atténués vers l’extrémité, le milieu des sept premiers et leurs flancs relevés en légère lame carénée et garnie de deux courtes épines noires prolongées par un court poil, deux épines semblables de chaque côté de la lame médiane portées sur un léger rebord transverse, deux autres épines dans les intervalles des précédentes, huitième très court, réduit en forme d un bourrelet garni de longues spinules à cil arqué ; seg¬ ment terminal plus réduit, chargé de deux fortes épines à base jaunâtre, à bout peu arqué, épineux et rougeâtre ; dessous dé¬ primé, lisse et luisant, septième segment chargé à son bord postérieur de deux petits tubercules à fond rougeâtre ; au hui¬ tième, ces tubercules sont plus accusés ; au neuvième, ils sont développés en une double excroissance géminée, plaquée de noi¬ râtre ; les genoux des deux premières paires de pattes tachés d’une ligne noire ; ceux de la troisième paire masqués par les élytres qui sont relevés par quatre légères carènes. Les particularités afférentes à cette nymphe sont : la double excroissance dont est chargé son labre, le tubercule de son deuxième segment thoracique, leslames, carènes, excroissances et cils de ses segments abdominaux, tant en dessus qu’en des¬ sous. Clcones M adagaseariensls, Gray. Larve : Longueur, 4 millimètres ; largeur, 1 millimètre. Corps allongé, parallèle, charnu, blanchâtre, lisse et luisant, très courtement cilié, finement pointillé ridé, déprimé sur ses deux faces dorsale et ventrale, large et arrondi en avant, peu atténué et bifide en arrière. Tête déprimée, transversalement ovalaire, cornée, jaunâtre, avec cils épars, disque bi-incisé en long, flancs légèrement im¬ pressionnés en demi-arc, ligne médiane diffuse ; épistome court, transverse, labre à bords arrondis, très courtement frangés ; mandibules courtes, arquées, à base jaunâtre, à pointe noire et bidentée ; mâchoires à tige droite, charnue, renflée, à lobe con¬ tinu et cilié, à palpes coniques tri-articulés ; menton allongé avec lèvre bilobée ; courts palpes bi-articulés et languette peu accen- MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 89 tuée ; antennes latérales, saillantes, à premier article court, le deuxième un peu plus long, le troisième plus allongé, quatrième réduit acuminé, avec cil au bout et court article supplémentaire à sa base intérieure ; ocelles, un double point noirâtre, corné, sur les joues en arrière de la base antennaire. Segments thoraciques larges, rectangulaires, blanchâtres, avec cils épars et ligne médiane obsolète, commune aux segments suivants, le premier un peu plus large que la tête, à angles pos¬ térieurs arrondis, les deuxième et troisième un peu plus larges, ce dernier bi-incisé, à flancs dilatés. Segments abdominaux larges, transverses, blanchâtres, à mi¬ lieu bi-incisé, à flancs épanouis et ciliés, les sept premiers à peu près égaux, le huitième un peu plus développé, plus cilié, atté¬ nué, neuvième réduit, prolong', par deux courtes épines arquées, à bout rougeâtre. Dessous fortement déprimé, couleur plus claire qu’en dessus, tête excavée, premier segment thoracique triangulairement in¬ cisé ; segments abdominaux larges, transverses, avec deux inci¬ sions médianes et une latérale, éparsement ciliée marquant ’a zone d’action des deux régions dorsale et ventrale ; segment anal à cloaque saillant, avec fente en travers. Pattes bien développées, latérales, écartées, courtement ciliées, hanches courtes, fortes ; trochanters réduits, peu coudés ; cuis¬ ses larges, comprimées ; jambes un peu moins ; tarses en court onglet rougeâtre, acéré. Stigmates se confondant avec la couleur du fond, petits, ellip¬ tiques, flaves, à péritrème blanchâtre, la première paire sur la membrane de séparation des deux premiers segments thoraci¬ ques au-dessous du bourrelet latéral, les suivantes au-dessus de ce bourrelet et près du bord antérieur des huit premiers seg¬ ments abdominaux. Les incisions diverses et la forme du segment terminal carac¬ térisent cette larve qui a été trouvée sous des écorces d’arbres où elle devait probablement vivre de déjections de larves lignivores; elle a beaucoup de rapports communs avec les larves connues du groupe des Colydiens , en particulier avec celle du Colydium filiforme , Fab. décrite par Erichson (Natur. des insect., Deutsch. 1845. p. 280). mais dont elle s’éloigne par ses ocelles au nombre 90 MOEURS ET METAMORPHOSES DES INSECTES de deux, par ses palpes labiaux de deux articles et surtout par son corps déprimé. CUCUJIDES Hroutes ntratuliis. Grouv. Larve : Longueur, 8 millimètres ; largeur, lmm5. Corps allongé, parallèle, charnu, jaunâtre, déprimé aux deux faces dorsale et ventrale, finement pointillé ridé, avec courts cils roux épars, large et arrondi à la région antérieure, la posté¬ rieure peu atténuée et bifide. Tête large, transverse, à côtés relevés en forme de bourrelet, éparsement ciliée, disque profondément bi-ineisé, ligne médiane indistincte, épistome et labre confondus avec la lisière frontale qui est déclive et courtement frangée ; mandibules courtes, ar¬ quées, à base jaunâtre, à pointe rougeâtre et bidentée, la dent supérieure très aiguë ; mâchoires à tige écartée, géniculée, à lobe continu, peu allongé, cilié, avec palpes arquées tri-articulés, les deux articles extrêmes les plus courts ; menton convexe, rec¬ tangulaire ; lèvre courte bilobée avec courts palpes bi-articulés fit- courte languette ciliée ; antennes très longues, grêles, ciliées, h hase annulaire, à article basilaire fort, obconique, le médian allongé, cylindrique, à base triciliée, troisième grêle, prolongé par deux cils ; ocelles, on peut compter, suivant les larves exa¬ minées, deux ou trois, ou quatre, ou cinq petits points noirs dis¬ posés en ligne ou en demi-cercle en arrière de la base antennaire un autre point en arrière en deuxième ligne. Segments thoraciques fortement déprimés, larges, quadrangu- laires, à angles arrondis ; ligne médiane excisée, le premier un peu plus large que la tête, avec six fovéoles de chaque côté de la ligne médiane, les deux suivants avec deux fovéoles de chaque côté de cette ligne. Segments abdominaux finement ridés, moins déprimés que les précédents, lisses, luisants, avec courts cils latéraux, les sept premiers quadrangulaires, à angles postérieurs avancés en forme de pointe biciliée, d’autant plus accentuée qu elle s’avance vers MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 91 l'extrémité, huitième transverse avec pointe charnue très allon¬ gée, à milieu prolongé par deux longs et grêles filets inarticulés, garni de deux cils spinosules au tiers antérieur et d une très longue soie rougeâtre au bout, neuvième allongé, conique. Dessous déprimé., finement pointillé, plus pâle qu’en dessus, les deux premiers segments thoraciques avec faible impression, aux trois premiers segments abdominaux les bords avancés for¬ ment concavité vers le milieu du corps ; segment anal prolongé en pointe, avec cloaque anal saillant, quadrilobé et fente en long. Pattes longues, ciliées, écartées ; hanches et trochanters courts, cylindriques ; cuisses allongées, comprimées, à milieu excavé : jambes grêles, longues ; tarses en forme de court oosrlet rou¬ geâtre, acéré. Stigmates petits, orbiculaires, flaves, à péritrème roussâtre. la première paire sur la membrane qui sépare les deux premiers segments thoraciques sur le bord latéral, les suivantes au tiers postérieur des huit premiers segments abdominaux et au-dessus du bord latéral des arceaux. Comparée aux larves de Broutes planatus, Linné, décrite par Perris (Insectes pin maritime, 1854. p. 98) et Broutes serricollis , Candèze (Métamorphoses exotiques, 1861. p. 17), elle s’en rap¬ proche par la structure, mais elle s’en éloigne par certains dé¬ tails, tels que : le bourrelet latéral de sa tête, la double incision du disque crânien, la pointe acérée des mandibules, le nombre irrégulier des ocelles, la pointe latérale et les deux filets du hui¬ tième segment abdominal ; cette larve a été trouvée en décembre sous des écorces d'arbres morts, dans lesquelles avait eu lieu sa transformation. Nymphe : Longueur, 6 millimètres ; largeur, 2 millimètres. Corps allongé, mou, charnu, blanchâtre, lisse et luisant, très finement ridé, déprimé en dessus comme en dessous, large et arrondi à la région antérieure, la postérieure atténuée et ter¬ minée en longue pointe. Tête assez grande, arrondie, affaissée, disque circulairement incisé, deux courts poils roux en dessus de l épistome, deux courtes épines à pointe rougeâtre au-dessous de la base anten- naire, avec long poil à côté ; le premier segment thoracique bien 9'2 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES développé, quadrangulaire, le bord antérieur flanqué dë chaque côté de trois longues épines rougeâtres à base bulbeuse ; sur les flancs, près du bord postérieur, sont deux courtes épines rou¬ geâtres, deuxième court, transverse, troisième plus grand à mi¬ lieu légèrement incisé ; segments abdominaux courts, transver¬ ses, atténv ;S vers l’extrémité, le milieu et les flancs reîèvés en légère ai\ „e, les flancs des cinquième et septième armés d'une longue épine à bout rougeâtre, le neuvième prolongé en un long tube géminé, dont la pointe, qui est divergente, porte un lobe arrondi, appareil duquel ne peut se détacher la peau de la larve acculée en forme de chiffon ; dessous déprimé, segment anal garni de deux longues apophyses coniques ; antennes très allon¬ gées, parallèles, épineuses, le premier article droit débordant le corps, les suivants coudés et se prolongeant le long du corps jusqu’à l’extrémité postérieure, au nombre de neuf articles, à articulation bi-épineuse ; genoux saillants avec cil près du point coudé. Poils, spinules, épines bulbeuses ou non caractérisent le corps de cette nymphe. MYCETOPHAG1DES TrlpSiylliis Tlndiigascariensls. Kn. Larve : Longueur, 4m,u5 ; largeur, 0mm8. Corps allongé, sub-linéaire, charnu, rougeâtre, transversale¬ ment ridé, avec longs cils roux, convexe en dessus, déprimé en dessous, étroit et arrondi en avant, peu atténué en arrière. Tête carrée, déprimée, cornée, brunâtre, pointillée, couverte de longs cils roux ; ligne médiane presque imperceptible, flave, bifurquée en deux traits; épistome peu distinct, transverse, labre frangé de courts cils roux ; mandibules courtes, arquées, rou¬ geâtres, à pointe noire et acérée ; mâchoires testacées et ciliées, à tige courte et droite, à lobe continu, frangé de courts cils, à pal¬ pes grêles tri-articulés ; menton allongé, resserré entre les mon¬ tants des mâchoires ; lèvre réduite bilobée, avec deux longs palpes grêles testacés, bi-articulés et rudiment de languette : MOEURS ET METAMORPHOSES DES INSECTES 93 antennes latérales, allongées, testacées et ciliées, de quatre arti¬ cles coniques, avec court article supplémentaire à la base du troisième ; ocelles, un groupe de quatre à cinq petits points noirs en arrière de la base antennaire, plus en arrière, touchant pres¬ que le bord du premier segment thoracique, sont deux autres petits points noirs. Segments thoraciques rougeâtres, convexes, ciliés, s’élargis¬ sant d'avant en arrière, le premier un peu plus large que la tête à son bord antérieur, puis beaucoup plus élargi, marqué sur son disque d’une grosse tache brune, deuxième et troisième grands rectangulaires, marqués d'une petite tache brune arrondie de chaque côté de la ligne médiane. Segments abdominaux rougeâtres, convexes, avec longs cils, larges, transverses, à flancs arrondis, à milieu bi-incisé, l’inter¬ valle des incisions déprimé ; segment anal arrondi, chargé de deux petits tubercules desquels émergent trois longs cils. Dessous déprimé, le premier segment thoracique avec petite plaque brunâtre ; les segments abdominaux diversement incisés, leurs flancs relevés en léger bourrelet marquant la ligne de sépa¬ ration des deux régions dorsale et ventrale ; segment anal ar¬ rondi avec cloaque brunâtre et fente en travers. Pattes écartées, latérales, jaunâtres, ciliées ; hanches courtes, fortes ; trochanters réduits, peu coudés ; cuisses larges, compri¬ mées ; jambes un peu moins, tarses en court onglet rougeâtre, acéré. Stigmates petits, orbiculaires, flaves, à péritrème plus som¬ bre, la première paire sur la ligne de séparation latérale des deux premiers segments thoraciques, les suivantes au-dessus du bour¬ relet latéral et près du bord antérieur des huit premiers segments abdominaux. On trouve cette larve sous les écorces des arbres. Par sa structure, elle se rapproche de celle du Triphyllus punctatus. Fa b., décrite par Perris (Ann. Soc. Ant. Fr., 1850, p 39) ; elle s’en éloigne par sa couleur, par les taches thoraciques et par son segment terminal ; elle a un faux air des larves con¬ nues des Trogositides. 94 MOEURS ET METAMORPHOSES DES IJiSECTES LAMELLICORNES A|iliodiiis ? Larve : Longueur, 3 millimètres ; largeur, 1 millimètre. Corps grêle, subarqué, mou, charnu, blanchâtre, finement pointillé, couvert de courts cils roux épars, convexe en dessus, déprimé en dessous, large et arrondi à la région antérieure, la postérieure trilobée. Tête massive, cornée, ovalaire, jaunâtre, finement pointillée, avec cils roux épars, ligne médiane obsolète, flave, bifurquée en deux traits, légère excavation en arrière de la lisière frontale qui est droite et tachetée de roussâtre ; épistome large, trans¬ verse, labre semi-elliptique, courtement frangé de cils roux ; mandibules grandes, arquées, à base jaunâtre, à pointe noirâtre, bitridentées, avec forte molaire à la base de la tranche interne ; mâchoires larges, coudées, lobe allongé, courtement pectiné ; palpes grêles, tri-articulés, l’article basilaire très court, le deuxième allongé, ténu, le troisième court, acuminé ; menton réduit, rectangulaire ; lèvre faiblement bilobée avec très courts palpes bi-articulés et rudiment de languette ciliée ; antennes allongées, grêles, latérales, à article basilaire court, le deuxième allongé, ainsi que le troisième qui est prolongé sous le qua¬ trième, lequel est très petit et acuminé ; ocelles sans traces. Segments thoraciques blanchâtres, fortement convexes, trans¬ verses, pointillés, courtement ciliés, à flancs tuméfiés, un peu moins larges que la tête, transversalement incisés, par suite formés de deux bourrelets, un premier entier, un deuxième demi-médian. Segments abdominaux arqués, forme et cils comme les pré¬ cédents, leurs flancs moins dilatés, les sept premiers bitransver- salement incisés, formés par suite de trois bourrelets, le hui¬ tième n'a qu’une incision, le neuvième en manque ; il est pro¬ longé par deux apophyses coniques terminées en pointe brune. Dessous déprimé, les segments thoraciques fortement dilatés, les segments abdominaux diagonalement incisés et ciliés ; seg- MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 95 ment anal prolongé en une expansion membraneuse courtement épineuse ; un fort bourrelet latéral longe les flancs. Pattes allongées, latérales, courtement ciliées ; hanches mas¬ sives ; trochanters courts, arrondis ; cuisses larges, ainsi que les jambes que terminent un court onglet rougeâtre acéré. Stigmates transversalement elliptiques, flaves, à péritrème sombre, la première paire sur la membrane latérale qui sépare les deux premiers segments thoraciques, les suivantes au-dessus du bourrelet latéral et près du repli de séparation des huit pre¬ miers segments abdominaux. La légère excavation frontale et les apophyses terminales sont particulières à cette larve. Nymphe : Longueur, 3-4 millimètres ; largeur, 1 millimètre. Corps oblong, afl.ongé, charnu, jaunâtre, glabre, finement pointillé, convexe en dessus, subdéprimé en dessous, arrondi à la région antérieure, la postérieure atténuée et bifide. Tête grande, arrondie, affaissée, disque chagriné, relevé en légère carène transverse, labre légèrement rebordé, premier seg¬ ment thoracique très développé, clypéiforme, légèrement im¬ pressionné, deuxième petit avancé, en pointe sur le troisième qui est rectangulaire ; segments abdominaux larges, transverses, à milieu relevé en légère carène, le bord postérieur des huit pre¬ miers légèrement lamé, ainsi que les flancs, neuvième prolongé par deux styles divergents à base déprimée ; dessous subdé¬ primé, la massue antennaire reposant sur les cuisses de la pre¬ mière paire de pattes ; genoux en légère saillie. Carènes et lames caractérisent cette nymphe. Enarin ariusla. Fairm. Larve : Longueur, 12-13 millimètres ; largeur, 4-5 millimètres. Corps massif, arqué, charnu, blanchâtre, lisse et luisant, fine¬ ment pointillé, couvert de cils roux et de courtes spinules noi¬ râtres, convexe en dessus, déprimé en dessous, arrondi vers les deux extrémités, la postérieure trifurquée. Tête petite, cornée, jaunâtre, transversalement ovalaire, lisse et luisante, avec pointillé peu accentué et cils roux épars ; ligne 96 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES médiane obsolète pâle, bifurquée au vertex en deux traits abou¬ tissant à la base antennaire ; épistome très large, transverse, à milieu relevé, labre rugueux semi-elliptique, bifovéolé, hérissé de courts cils roux formant frange ; mandibules fortes, courtes, arquées, à base jaunâtre et cannelée, à pointe noire, bitridentées, la dent supérieure très accentuée ; mâchoires fortes, coudées et ciliées, à lobe large et pectiné, à palpes courts tri-articulés, l'ar¬ ticle terminal globuleux ; menton large, transverse ; lèvre bilo- bée avec palpes bi-articulés et languette en forme de masse char¬ nue ciliée ; antennes très allongées, arquées, de quatre articles émergeant d’un court tubercule, le premier article court, cylin¬ drique, deuxième plus allongé à bout renflé, troisième avancé en pointe sous le quatrième qui est réduit et fusiforme ; ocelles, pas de traces ni de vestiges. Segments thoraciques larges, transverses, convexes, à flancs dilatés et incisés, couverts de longs poils épars, le premier plus large que la tète, empreint de deux incisions relevant l'arceau en trois bourrelets, un premier entier garni à ses côtés d’une plaque jaunâtre arrondie un deuxième demi, un troisième médian petit, deuxième et troisième segments un peu plus larges, bi-ineisés, le deuxième bourrelet moins accentué. Segments abdominaux arqués, convexes, transverses, les six premiers bi-incisés, couverts de poils épars roux et de courtes spinules noires, formés d’un premier bourrelet entier, d’un deuxième moins développé, d’un troisième réduit, leurs flancs incisés et dilatés, le septième avec une seule incision, huitième et neuvième non incisés, lisses, ciliés, de la couleur du fond des matières absorbées ; sac trilobé, à bords relevés et ciliés. Dessous déprimé, lisse et luisant, éparsement cilié, les seg¬ ments abdominaux diagonalement incisés ; poche renflée, héris¬ sée de longs poils et de courtes spinules rougeâtres convergeant vers le centre ; un fort bourrelet latéral formant double chaînon longe les flancs servant de trait d’union aux deux régions dor¬ sale et ventrale. Pattes très allongées, membraneuses et ciliées ; hanches lon¬ gues, cylindriques, à bout renflé ; trochanters courts, peu cou¬ dés ; cuisses larges, ainsi que les jambes, dont le bout arrondi est garni d un faisceau de courts cils rougeâtres très raides ; MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 97 tarses en forme de court onglet rougeâtre acéré à la première paire de pattes. Stigmates petits, fiaves, a peritrème jaunâtre semilunaire, la première paire sur le mamelon de séparation des deux premiers segments thoraciques, sous le bourrelet latéral, les suivantes au- dessus de ce bourrelet et au tiers antérieur des huit premiers seg¬ ments abdominaux. Les traits caractéristiques de cette larve sont : le rebord mé¬ dian de l’épistome, les fovéoles du labre, la plaque jaunâtre pro¬ thoracique, la longueur de ses hanches, le tarse de la première paire de pattes et la touffe terminale de spinules. Cette larve a été trouvée dans le sol et c’est en terre que s’ac¬ complit sa nymphose. Nymphe : Longueur, 12 millimètres ; largeur, 6 millimètres. Corps massif, oblong, charnu, jaunâtre, glabre, lisse et lui¬ sant, très imperceptiblement pointillé, connexe en dessus, sub- dépriiné en dessous, large et arrondi à la région antérieure, la postérieure atténuée et prolongée en courte pointe. Tête petite arrondie, déclive, ridée, à bord frontal relevé en léger bourrelet, premier segment thoracique grand, trapézoïdal, avec incision transverse à son bord antérieur et un gros point latéral, deuxième triangulairement avancé en pointe sur le troi- sixième qui est cordiforme ; les six premiers segments abdomi¬ naux très étroits, transverses, atténués vers l’extrémité, le sep¬ tième marqué de deux grandes lunules arrondies tachées de noir, les septième et huitième ridés, un peu plus développés, moins étroits ; le neuvième arqué, prolongé en courte pointe tronquée à l’extrémité de laquelle est un grêle filet; dessous déprimé, lisse et luisant ; antennes courtes, leur massue reposant près des ge¬ noux de la première paire de pattes ; genoux en légère saillie. Le bourrelet frontal, la ponctuation latérale prothoracique, les deux lunules du septième segment abdominal et le filet caudal sont des traits particuliers à cette nymphe. (Joploiikia scs niaculafa, (Jast. Larve : Longueur, 28 millimètres ; largeur, 10 millimètres. Corps arqué, charnu, blanchâtre, lisse et luisant, transversa- 98 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES lement ridé, couvert de longs cils roux et de courtes spinules noires, fortement convexe en dessus, déprimé en dessous, ar¬ rondi vers les deux extrémités, la postérieure bilobée. Tête petite, cornée, transversalement ovalaire, rougeâtre, fine¬ ment chagrinée, avec cils épars émergeant du fond de gros points ; ligne médiane pâle, bifurquée au vertex en deux traits onduleux aboutissant à la base antennaire, deux fossettes en avant du trait ondulé, lisière frontale noire, droite ; épistome transverse, rougeâtre, à bord membraneux, deux fossettes uni- ciliées ; labre grand en carré transverse, bi-échancré, frangé de courts cils roux ; mandibules fortes, noires, lisses et luisantes, la gauche obtusément tridentée avec rainurelle semi-arquée, la droite bidentée, les deux dents aiguës, la supérieure très déve¬ loppée, doux fossettes au milieu de la tranche externe, molaire très accentuée ; mâchoires géniculées, à lobe large, continu, denté et pectiné, palpes allongés de trois articles coniques, rou¬ geâtres, annelés de testacé ; menton transverse ; lèvre bilobée, avec palpes droits bi-articulés ; antennes très allongées, arquées, rougeâtres, anneîées de testacé, à premier article court, tubercu- liforme, deuxième et troisième un peu plus allongés, à bout renflé, quatrième un peu moins large, à bout intérieur renflé et avancé sous le cinquième qui est réduit et a la forme d’un sabot ; ocelles, un gros point blanchâtre, corné, en arrière du milieu de la base antennaire ; chez les jeunes sujets, cette ex¬ croissance est remplacée par un gros point géminé. Segments thoraciques larges, transverses, convexes, s’élargis¬ sant d'avant en arrière, couverts de cils rougeâtres, le premier un peu plus large que la tète dont il enchâsse le bord postérieur, garni sur ses côtés d’une large plaque ovalaire à milieu excavé avec incision à son bord postérieur qui relève l’arceau en deux bourrelets, deuxième et troisième plus courts, transversalement bi-incisés, l’arceau formé de trois bourrelets ciliés au deuxième ; au troisième est une rangée de courtes spinules noires mêlées à des cils aux trois bourrelets. Segments abdominaux arqués, fortement convexes, transver¬ ses, les sept premiers bi-incisés, formés de trois bourrelets char¬ gés à leur crête de cils et d'une rangée de courtes spinules noires, le huitième n’a qu’une seule incision, le neuvième en manque et MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES 1ISSECTES 99 n'a pas de spinules ; le sac est chagriné, bien développé, cilié, avec incision transverse. Dessous déprimé, sans traces de poils ni de spinules ; les seg¬ ments thoraciques ont seuls quatre longs cils ; les segments abdo¬ minaux sont de couleur plus pâle qu'en dessus, les sept pre¬ miers sont semi-circulairement incisés, par suite formés de deux bourrelets ; le huitième, fortement chagriné, n’est pas incisé ; le neuvième est garni de courtes épines éparses, celles du milieu disposées en deux rangées ; sac en forme de mamelon spinuleux à fente anale transverse ; un fort bourrelet latéral servant de limite aux deux régions dorsale et ventrale longe les flânes. Pattes courtes, jaunâtres, ciliées et spinulées ; hanches fortes, allongées ; trochanters courts, coudés ; cuisses à bout renflé ; jambes comprimées; tarses en forme de gros onglet rougeâtre, corné, à bout arrondi et tricilié. Stigmates petits, orbiculaires, flaves, à large péritrème dé¬ primé, rougeâtre, la première paire sous la plaque latérale tho¬ racique au bord postérieur du premier segment ; un peu plus haut, placée que les suivantes, qui sont au-dessus du bourrelet latéral et sur la dilatation qui sépare l’un de l’autre, les huit premiers segments abdominaux. Les caractères particuliers à cette larve sont : les fossettes cr⬠niennes, la forme de son cinquième article antennaire, sa plaque prothoracique, ses tarses et ses stigmates ; elle vit dans les vieil¬ les souches, dont elle ronge la partie ligneuse ; à la veille de sa transformation, elle se façonne, au milieu même où elle a vécu, une loge ovoïde d'une longueur de 25 millimètres, du diamètre de 12 millimètres, composée de parcelles de bois agglutinées entre elles et dont elle lisse la paroi intérieure ; puis, elle se transfigure en prenant la forme suivante : Nymphe: Longueur 17 millimètres; largeur, 9 millimètres. Corps ovalaire, peu arqué, jaunâtre, glabre, lisse, finement velouté, peu luisant, convexiuscule en dessus, déprimé en des¬ sous, arrondi vers les deux extrémités, la postérieure atténuée. Tête petite, arrondie, affaissée ; épistome échancré, labre avancé en forme de gros museau bilobé ; premier segment tho¬ racique grand, en carré transverse, à angles saillants, à bord antérieur échancré, deuxième réduit, avancé en pointe trîan- Soc. Linn., t. li, 1904 9 100 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES gulaire sur le troisième qui est un peu plus grand et échancré aux bords antérieur et postérieur ; segment abdominaux forte¬ ment chagrinés, courts, transverses, convexes, atténués vers l’extrémité qui est tronquée, les flancs des arceaux garnis d’un léger tubercule, les stigmates rougeâtres, saillants ; antennes très courtes, leur grosse massue reposant sur les cuisses de la première paire de pattes ; genoux peu saillants ; segment anal garni de deux plaques ovalaires, déprimées, lisses et luisantes, de couleur rembrunie ; métathorax armé en dessous d’une saillie charnue quadriponctuée de noir, surmontée d’une excroissance arrondie. Les traits particuliers à cette nymphe sont : la forme de son labre, ses plaques anales et la saillie de son troisième segment thoracique en dessous. Auocliilia |>uuclic‘ollis, Fairm. Larve : Longueur, 16 millimètres ; largeur, 5 millimètres. Corps arqué, charnu, jaunâtre, finement ridé, couvert de cils roux épars et de courtes spinules noires, convexe en dessus, déprimé en dessous, arrondi vers les deux extrémités. Tête petite, cornée, arrondie, d’un beau jaune d'ocre, lisse et luisante, finement pointillée avec cils roux épars, ligne mé¬ diane obsolète pâle, bifurquée au vertex en deux traits aboutis¬ sant à la base antennaire; épistome transverse, à bord antérieur enfumé, labre, semi-elliptique rugueux, à bord enfumé et cou¬ vert de courts cils formant frange ; mandibules courtes, fortes, arquées, pointillées, à base jaunâtre et carénée, à pointe noire très aiguë ; mâchoires fortes, géniculées, densément ciliées, lobe large, spatuliforme, frangé de courts cils, palpes allongés, jau¬ nâtres, annelés de blanchâtre ; menton large, triangulaire ; lèvre bilobée avec palpes bi-articulés et rudiment pâteux à l’em¬ placement de la languette ; antennes allongées, coudées, de qua¬ tre articles émergeant d’un tubercule fixe, premier court, cylin¬ drique, à bout renflé, deuxième bien plus long, même forme ; troisième avancé en pointe au-dessous du quatrième, lequel est en forme de sabot ; ocelles sans traces. MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES ISSECTES 101 Segments thoraciques courts, transverses, fortement convexes, à flancs dilatés et ciliés, le premier un peu plus large que la tête, incisé à son bord postérieur, qui est relevé en forme de bourre¬ let, le milieu de l'arceau excisé avec fovéole latérale plaquée de jaunâtre, deuxième et troisième un peu plus larges, à bord pos¬ térieur incisé, sans fovéole ni plaque. Segments abdominaux arqués, fortement convexes, avec ligne médiane accentuée et flancs dilatés, les six premiers bitransver- salement incisés, par suite formés de trois bourrelets couverts d’une masse de courtes spinuJ.es rousses, le septième n’a qu'une incision et peu de spinules, le huitième et neuvième non incisés n’ont que de longs poils roux épars sur leur surface, le bord pos¬ térieur du sac est noirâtre et hérissé de poils. Dessous déprimé, lisse et luisant, éparsement cilié, diagonale- ment incisé ; poche noirâtre garnie de cils rougeâtres conver¬ geant vers le centre; un double bourrelet latéral disposé en forme de chaînons ciliés longe les flancs délimitant la zone d'action des deux régions supérieure et inférieure. Pattes inégales, allongées, jaunâtres, ciliées et spinulées , hanches très longues, cylindriques ; trochanters courts, coudés ; cuisses longues, larges, comprimées, à bout bosselé ; jambes longues à la première paire, qui est garnie de deux longues épines courtes et arrondies aux deuxième et troisième paires, dont le bout est armé d’une masse de spinules rougeâtres, les deux terminales plus fortes ; les pattes des première et troisième paires sont moins longues que celles de la deuxième paire. Stigmates flaves, semi-lunaires, à péritrème noirâtre, la pre¬ mière paire sur le mamelon de séparation latéral des deux pre¬ miers segments thoraciques, les suivantes petites au-dessus du bourrelet latéral, près du bord antérieur des huit premiers seg¬ ments abdominaux. La forme pointue des deux mandibules, la fovéole latérale du premier segment thoracique, la masse de spinules abdominales, l'inégalité des pattes et de leurs tarses constituent des caractères particuliers à cette larve que l’on trouve dans les troncs d’arbre en voie de décomposition. 102 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES BUPRESTIDES Poljliolhrli obicui'a, Thoms. Larve : Longueur, 25 millimètres ; largeur, 3 millimètres. Corps très allongé, replié sur lui-même, charnu, blanc jau¬ nâtre, très courtement cilié, luisant, finement pointillé, peu con¬ vexe en dessus, déprimé en dessous, large et arrondi à la région antérieure, lapostérieure atténuée et bivalve. Tête large, transverse, presque entièrement invaginée dans le premier segment thoracique, cornée, noire ; ligne médiane bi- furquée, lisière frontale droite, deux gros points en arrière du milieu ; épistome court, transverse, flavescent, labre rectangu¬ laire flavescent, bi-excavé, frangé de courts cils roux ; mandi¬ bules courtes, fortes, arquées, à base rougeâtre, à pointe noire et bidentée ; mâchoires courtes, droites, ciliées, à bout évasé, à lobe détaché, frangé de courts cils roux très denses ; palpes courts à premier article obconique, le deuxième conique ; men¬ ton et lèvre inférieure confondus en une masse bilobée et frangée de courts cils roux ; antennes très courtes, jaunâtres, à premier article gros, cylindrique, le deuxième plus petit, obconique, troi¬ sième plus court, à bout évasé, donnant attache à un très court article et à un long cil émergeant du fond de l’excavation ; ocelles invisibles, leur place masquée par le prothorax. Segments thoraciques , le premier très développé, ovalaire, à disque déprimé, garni d’une plaque sillonnée, avec deux inci¬ sions en forme de V renversé, à branches peu écartées, à flancs fortement dilatés et ciliés, deuxième court, transverse, à milieu incisé en travers, à flancs peu développés, troisième un peu plus grand, bifovéolé, à flancs ciliés. Segments abdominaux peu convexes, le premier un peu plus grand que le précédent, comme lui bifovéolé, les suivants grands, rectangulaires, à flancs profondément incisés, l’incision provo- quand la formation d’un fort bourrelet latéral ; mamelon anal petit, arondi, fortement ridé et cilié. Dessous du premier segment thoracique déprimé, avec plaque MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 103 frappée d'une seule incision médiane en long, deuxième court, avec incision transverse et faible mamelon latéral, troisième beaucoup plus grand avec mamelon latéral bien plus prononcé ; segments abdominaux conformés comme en dessus, avec pro¬ fonde incision latérale provoquant la formation d’un fort bour¬ relet limitant la zone d’action des deux régions dorsale et ven¬ trale ; mamelon anal ridé, cilié et bivalve. Pattes nulles, les tuméfactions prothoraciques et les mamelons latéraux en tiennent lieu. Stigmates petits, orbiculaires, flaves, à péritrème sombre, la première paire sur la membrane de séparation latérale des deux premiers segments thoraciques, les suivantes au-dessus du bour¬ relet latéral et près du bord antérieur des huit premiers seg¬ ments abdominaux. Les deux gros points de la lisière frontale, la bi-échancrure du labre, la forme du troisième article antennaire et les fovéoles du troisième segment thoracique et du premier segment abdo¬ minal sont des traits particuliers à cette larve qui a été trouvée avec sa nymphe dans l'intérieur d’un arbre mort. Nymphe : Longueur, 17 millimètres ; largeur, 6 millimètres. Corps ovalaire, charnu, blanc jaunâtre, glabre, déprimé, lisse et luisant, arrondi à la région antérieure, la postérieure sub¬ atténuée et arrondie aussi. Tête déclive, disque ridé et incisé, vertex excavé ; premier segment thoracique grand, clypéiforme, ridé, à angles posté¬ rieurs aigus, deuxième petit, transverse, avancé en pointe arron¬ die sur le troisième qui est plus grand et dont le milieu est cana- liculé ; les sept premiers segments abdominaux larges, trans¬ verses, à flancs relevés en léger bourrelet, atténués, le huitième plus étroit, le neuvième arrondi ; antennes noduleuses, obli¬ ques, segment anal bimamelonné, genoux peu saillants, tachés de noirâtre. Polybotliris puleliri vcntris, Fairm. Larve : Longueur, 45 millimètres ; largeur, 4 millimètres. Corps très allongé, replié, charnu, jaunâtre, très courtement 104 MOEURS ET MÉTAMORPHOSBS DES INSECTES cilié de roux, finement ridé, convexe en dessus, déprimé en des¬ sous, large et arrondi à la région antérieure, la postérieure peu atténuée et bivalve. Tête large, transverse, cornée, noire, invaginée dans le fort bourrelet qui la suit, lisière frontale guillochée, peu arquée, deux gros points en arrière du milieu comme dans la larve pré¬ cédente ; épistome transverse, blanchâtre pâle, labre rectangu¬ laire, jaunâtre, à milieu et à côtés incisés, l’incision latérale ta¬ chée de noirâtre, à bords garnis de courts cils roux formant frange ; mandibules fortes, noires, bidentées, avec forte rainu- relle de séparation entre les deux dents ; mâchoires à base blan¬ châtre, à tige jaunâtre annelée de testacé, à lobe noirâtre frangé de courts cils roux, à palpes rougeâtres bi-articulés, l’article basilaire à bout évasé, le terminal conique, menton transverse blanchâtre ; lèvre très large, bilobée ; à sa base latérale est un palpe labial bi-articulé, l’article basilaire globuleux, le terminal conique, languette en forme de large lame frangée de roux su¬ perposée au-dessus de la lèvre ; antennes courtes, blanchâtres, à premier article cylindro-conique, le deuxième obconique, le troisième court, à bout évasé, avec plus court article supplémen¬ taire au fond de l’évasement et long cil ; ocelles nuis. Segments thoraciques, le premier très grand, transversalement ovalaire, chargé d’une plaque déprimée d’un beau jaune, par¬ courue en son milieu par une incision en forme de V renversé, à pointe granuleuse, le deuxième court, transverse, à flancs peu dilatés, le troisième à flancs épanouis en forme d’apophyse sail¬ lante. Segments abdominaux grands, rectangulaires, convexes, avec incision latérale relevant les flancs en un fort bourrelet ; mame¬ lon anal petit, arrondi, incisé en long. Dessous de la tête noirâtre, bordée de jaunâtre, du premier segment thoracique garni d'une plaque jaunâtre incisée en long, le bout antérieur finement granuleux, deuxième et troisième lisses et luisants, avec apophyse saillante, arrondie ; segments abdominaux forme comme en dessus, avec incision latérale pro¬ voquant la formation d’un fort bourrelet latéral servant de ligne de partage aux deux régions dorsale et ventrale ; mamelon anal bivalve. MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES I.NSECTES 105 Pattes nulles remplacées par les apophyses métathoraciques et par les bourrelets abdominaux. Stigmates assez grands, elliptiques, flaves, à péritrème jau¬ nâtre, la première paire sur le bourrelet de séparation latéral des deux premiers segments thoraciques, les suivantes au-dessus du bourrelet latéral et au tiers antérieur des huit premiers seg¬ ments abdominaux. Nombreux sont les traits particuliers qui la différencient de la larve précédente ; elle en a un plus particulier encore, c’est la présence des palpes labiaux qui, chez elle, sont bien accentués ; c’est la seule larve de Buprestide, sur laquelle il m'ait été donné de voir ces organes dans leur grandeur naturelle et qui sont si¬ tués aux angles inférieurs de la lèvre. Cette larve a été trouvée dans l'intérieur d’un arbre mort. EL4TÉRIDES Ctenirera aiisijtiiig, Kr.UG. Larve : Longueur, 35 millimètres ; largeur, 6 millimètres. Corps allongé, parallèle, déprimé, corné, jaunâtre, lisse et luisant, très finement pointillé ridé, avec longs cils roux très épars, peu convexe en dessus, encore moins en dessous, large et arrondi à la région antérieure, la postérieure peu atténuée et bifide. Tête cornée, rectangulaire, déprimée, noire, lisse et luisante, avec longs cils roux latéraux épars, disque excavé, parsemé de gros points du fond desquels émerge un court poil roux, limité par deux incisions en long ; ligne médiane obsolète, courte, bi- furquée en deux traits en forme de lyre à branches coudées abou¬ tissant à la base antennaire ; épistome et labre confondus avec la lisière frontale qui est droite, à milieu denté; mandibules ar¬ quées, courtes, fortes, noires, avec carène le long de la tranche externe et dent à la tranche interne ; mâchoires à tige longue, droite, noire, à sommet blanchâtre, prolongées en une masse charnue intérieure couverte de courts cils roux, lobe tri-articulé, 10Ô MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES palpes arqués en dedans de quatre articles ciliés, les trois pre¬ miers à bout renflé, le quatrième conique ; menton étroit, trian¬ gulaire, encastré entre le montant des mâchoires ; lèvre cordi- forme avec palpes bi-articulés, l’article basilaire à bout renflé et courte languette ciliée ; antennes courtes, latérales, de quatre articles noirâtres, ciliés, annelés de testacé, le terminal réduit, cylindrique, prolongé par un long cil et accolé à sa base inté¬ rieure à un très court article supplémentaire ; tous ces organes buccaux sont noirâtres, à suture annelée de testacé ; ocelles, un point ovalaire, rougeâtre, corné, en arrière de la base anten- naire. Segments thoraciques peu convexes, lisses et luisants, s’élar¬ gissant d'arrière en avant, avec ligne médiane bien distincte et cils latéraux disposés par groupes, le premier rectangulaire, on entier rougeâtre, un peu plus large que la tête, avec gros points sur les côtés et marge striée aux bords antérieur et postérieur, deuxième et troisième courts, transverses, à milieu rougeâtre, à côtés jaunâtres, avec incision latérale et fine marge posté¬ rieure. Sëgînents abdominaux peu convexes, d'un beau jaunâtre lui¬ sant, courts, transverses, avec ligne médiane ; incision latérale et cils disposés par groupes sur les côtés, les huit premiers paral¬ lèles, à peu près égaux, le neuvième allongé en pointe, à sur¬ face bi-incisée et chargée de gros granules pointus, noirs, des¬ quels émerge un court cil, à côtés chargés de quatre fortes épi¬ nes noires, les trois premières rapprochées, la quatrième déta¬ chée, à extrémité prolongée par deux fortes protubérances ciliées séparées par une échancrure, h bout noirâtre et terminé en cro¬ chet géminé, prolongé par de longs cils, toutes ces pointes et épines sont un peu arquées en dedans. Dessous déprimé, tête noire, latéralement incisée, premier segment thoracique rougeâtre, triangulairement incisé, les deuxième et troisième incisés en travers, les segments abdomi¬ naux jaunâtres avec incision médiane en forme de Y, deux lon¬ gitudinales et une latérale, provoquant la formation d’un fort bourrelet séparant la zone d’action des deux régions dorsale el ventrale ; segment anal eirculairement incisé, prolongé par un fort pseudopode cylindrique, à cloaque saillant, à pourtour cilié, MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES WNSECTES 107 appuyé sur les côtés à une masse de fortes épines noires mêlées à des cils et sur son derrière à deux forts crochets noirs. Pattes courtes, fortes, rapprochées, ciliées et spinulées, jau¬ nâtre luisant, avec articulations membraneuses ; hanches for¬ tement canaliculées, avancées en forme de genou vers le milieu ; cuisses et jambes comprimées, avec fortes spinules en dessous ; tarses en fort onglet rougeâtre ; la première paire de pattes un peu plus développée. Stigmates grands, à fond brunâtre, à péritrème formé de deux petites carènes disposées en triangle, dont la base porte une courte protubérance, la première paire très grande, sans protu¬ bérance au bord antérieur du deuxième segment thoracique, sous le bourrelet latéral, les suivantes au-dessus de ce bourrelet et près du bord antérieur des huit premiers segments abdominaux. La forte ponctuation du disque céphalique, la dent de la lisière frontale, la forme du quatrième article antennaire, l’armature du segment terminal, les incisions ventrales et surtout la forme des stigmates sont des traits particuliers à cette larve, dont le faciès est identique à celui de la larve du La con mûri nus, Linné, et qui a les plus grands rapports avec celles connues du groupe des Corymbites ; elle a été prise dans l’intérieur d’un arbre, dont la partie ligneuse était en voie de désagrégation ; c’est dans ce même milieu que s’effectue la nymphose. Nymphe : Longueur, 25 millimètres ; largeur, 6 millimètres. Corps allongé, parallèle, un peu arqué, subcoriace, blanch⬠tre, glabre ou à peu près, transversalement ridé, convexe en des¬ sus, déprimé en dessous, large et arrondi à la région antérieure, la postérieure atténuée et faiblement bifide. Tête petite, arrondie, déclive, plissée, vertex avec incision bi furquée, légère protubérance à fond rembruni contre la base an¬ tennaire ; premier segment thoracique grand, rectangulaire, plissé, à bord antérieur échancré, à angles postérieurs aigus, à disque bi-incisé, l’intervalle relevé en carène médiane longitu¬ dinale, deuxième segment court, bi-excavé, le milieu avancé en pointe arrondie sur le troisième qui est un peu plus grand et à milieu strié ; segments abdominaux larges, transverses, atténués vers l’extrémité, les flancs des huit premiers relevés en une forte arête arrondie ; segment anal réduit, courtement cilié, prolongé 108 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES par deux courtes pointes à bout rougeâtre et divergentes, flan¬ quées à leur base extérieure d'une courte épine roussâtre ; des¬ sous déprimé, les segments abdominaux latéralement incisés ; mamelon anal bilobé ; antennes obliques, pectinées ; genoux peu saillants, rembrunis, très courtement ciliés. L’incision crânienne bifurquée, la protubérance frontale, la carène prothoracique, l'arète latérale des segments abdominaux et les épines terminales sont des traits qui caractérisent cette nymphe. Elastrus sardiorierus, CandÈze. 'Nymphe : Longueur, 13 millimètres ; largeur, 5 millimètres. Corps allongé, subarqué, charnu, jaunâtre, glabre, lisse et luisant, transversalement ridé, peu convexe en dessus, déprimé en dessous, large et arrondi à la région antérieure, la posté¬ rieure atténuée et bifide. Tête petite, arrondie, affaissée, disque verruqueux avec inci¬ sion lancéolée ; premier segment thoracique très développé, en forme de parallélogramme allongé, deux fortes impressions pa¬ rallèles sur le disque, angles antérieurs arrondis,- les postérieurs aigus et dentés, bords latéraux relevés et subarqués, deuxième très court, avancé en pointe arrondie sur le troisième, qui est un peu plus grand, avec marge pâle géminée et légère excroissance bordée de stries circulaires ; segments abdominaux granuleux, courts, transverses, à flancs incisés et relevés en forme de fort bourrelet, atténués vers l’extrémité, le neuvième arrondi, pro¬ longé par une pointe géminée, à base épineuse, à bout diver¬ gent et rougeâtre ; dessous déprimé, segment anal trilobé ; an¬ tennes obliques, flabellées, leur bout reposant près des genoux de la première paire de pattes, genoux des trois paires saillants, courtement biciliés. La légère excroissance du troisième segment thoracique, l’in¬ cision lancéolée crânienne, la double incision prothoracique et la pointe géminée terminale sont des caractères particuliers à cette nymphe, qui a été prise sous l’écorce d’un arbre mort. MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 109 LAMPYRIDES l.iKioln Galffei, Au.uaud. Larve : Longueur 12 millimètres ; largeur 3 mm. 5. Corps allongé, parallèle, charnu, mais consistant, rugueux, très courtement cilié, jaunâtre aux deux extrémités et en des¬ sous, noir sur le reste du corps, déprimé aux deux régions dor¬ sale et ventrale, arrondi vers les deux extrémités. Tête petite, jaunâtre, complètement enchâssée sous le premier segment thoracique, disque lisse avec lignes confuses, épistome et labre confondus avec la lisière frontale qui est brunâtre et se relève en un léger bourrelet ; mandibules grandes, falciformes, à base jaunâtre, à pointe noire et acérée; mâchoires à tige très courte, à lobe saillant rougeâtre, bi-articulé, droit, conique, pro¬ longé par un cil roux très développé ; palpes courts, latéraux, rougeâtres, épais et coniques, annelés de testacé, de quatre arti¬ cles, le terminal acuminé ; menton très allongé, triangulaire, déprimé ; lèvre inférieure cordiforme, bilobée, peu développée, palpes courts, droits, bi-articulés, avec rudiment de languette ciliée ; antennes émergeant en arrière de la base des mandibules, rétractiles, de trois articles apparents, le premier annulaire, le médian très allongé, cylindrique, le terminal très réduit, à bout cilié, accolé à un plus court article supplémentaire globuleux. Segments thoraciques grands, peu convexes, granuleux, avec légère arête médiane, géminée, le premier à téguments consis¬ tants, rougeâtre, clypéiforme, à angles antérieurs arrondis, les postérieurs bien accusés, les bords latéraux relevés en légère arête ; deuxième et troisième courts, transverses, d’un noir pro¬ fond, à côtés arrondis, à angles postérieurs saillants, le deuxième marqué à son bord antérieur de deux taches ovalaires rougeâtres. Segments abdominaux larges, transverses, avec double arête médiane, à flancs arrondis et dentés à leur bord postérieur, les cinq premiers complètement noirs, le sixième marqué d’une grande tache rougeâtre médiane, les trois suivants rougeâtres, le terminal réduit, cordiforme, à hords arrondis et ciliés. 110 . MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES Dessous jaunâtre pâle, avec bande latérale noire, à granula¬ tions fines, avec très courts cils épars, le bord postérieur des seg¬ ments abdominaux avancé en pointe conique, segment anal pro¬ longé en une lame couleur de soufre, au milieu de laquelle s’ou¬ vre le cloaque, dont la fente est transverse ; un léger bourrelet latéral longe les flancs. Pattes allongées, jaunâtres, striées, ciliées et spinulées, han¬ ches fortes, canaliculées, trochanters courts, coudés, cuisses et jambes longues, comprimées, tarses en forme de court onglet rougeâtre, à base ciliée, à pointe acérée. Stigmates saillants, ovalaires, blanchâtres, à péritrème formé de trois traits parallèles rougeâtres, tous placés sous le rebord latéral, la première paire au bord antérieur du deuxième seg¬ ment thoracique, les suivantes au milieu environ des segments abdominaux. Tout est particularité chez cette larve, forme des divers orga¬ nes, couleur et structure du corps. Canüres 14lugii, Fairm. Larve : Longueur 12 millimètres ; largeur 2 millimètres. Corps allongé, parallèle, déprimé, à téguments consistants, d’un noir profond, à ligne médiane pâle, avec courts cils très épars, chargé de pointes et d’arêtes, bifurqué aux deux extrémi¬ tés, l’antérieure arrondie, la postérieure échancrée. Tête petite, transversalement ovalaire, rugueuse, à disque granuleux et excavé, à flancs épanouis en une lame membra¬ neuse pâle, front prolongé de chaque côté en une forte corne recourbée ; épistome et labre confondus avec la lisière frontale, qui est obtusément bidentée et courtement ciliée de roux ; man¬ dibules courtes, rougeâtres, arquées, à pointe acérée ; mâchoires à base rentrée, à lobe petit, conique, cilié, émergeant au-dessus des palpes qui sont rougeâtres, annelés de testacé, de quatre articles coniques ; menton et lèvre dissimulés par une membrane qui cache ces organes, palpes labiaux saillants, bi-articulés, l’ar¬ ticle terminal très allongé ; antennes sises sous le prolongement corni forme, de trois articles, le premier court, noduleux, le deuxième long et large, déprimé, cà bout échancré et du fond MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 111 duquel 'émerge un court article terminal ; ocelles, un petit point noir, corné, plus ou moins rougeâtre, suivant l’âge de la larve, en arrière du prolongement corniforme. Segments thoraciques d’un noir profond, avec ligne médiane pâle, rectangulaires, rugueux, le premier un peu plus large que la tête, à surface bi-incisée, relevée en quatre carènes, les deux médianes dentées, les deuxième et troisième un peu plus larges, avec rugosités plus accentuées, avec quatre carènes, à flancs incisés et relevés aussi en carène dentée. Segments abdominaux rugueux, déprimés, noirs, avec ligne médiane pâle, larges, transverses, les huit premiers avec deux carènes médianes à bout denté et arqué en dedans, les flancs relevés et prolongés en une grosse pointe arrondie ; sous cette carène latérale, en est une deuxième rougeâtre, membraneuse, à pointe arrondie et bifide, neuvième segment large, à disque concave, à pourtour arrondi, terminé par deux longues pointes arquées et conniventes. Dessous concave, rougeâtre, avec sutures pâles, les segments thoraciques avec plaque médiane semi-circulaire, les huit pre¬ miers segments abdominaux bilongitudinalement incisés, leurs flancs épanouis, segment anal rugueux, avec cloaque circulaire, grand, rentré et fente en long ; un double bourrelet latéral longe les flancs. Pattes fortes, noirâtres, courtement ciliées, très rapprochées, hanches courtes, cylindriques, trochanters réduits, coudés, Cuis¬ ses fortes, longues, ainsi que les jambes que termine un tarse arqué, rougeâtre, onguiculé. Stigmates petits, elliptiques, roussâtres, à péritrème saillant, la première paire sur la membrane de séparation latérale des deux premiers segments thoraciques, les suivantes sur le deuxième bourrelet latéral et au tiers postérieur des huit pre¬ miers segments abdominaux. L’excroissance corniforme de la tête, la forme de ses antennes, les carènes et cornes plus ou moins prononcées, la forme de son segment anal, l’emplacement de ses stigmates sont autant de caractères distinstifs de cette larve, qui a été prise avec l’adulte dans la souche d’un arbre ; elle a beaucoup de rapports com¬ muns avec les larves connues des Lycides. 112 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES Lauipyriilc ?... Larve : Longueur, 15 millimètres ; largeur, 3 millimètres. Corps allongé, subparallèle, coriace, blanchâtre, couvert de plaques rougeâtres et de courtes épines, peu convexe en dessus, encore moins en dessous, arrondi à la région antérieure, la pos¬ térieure peu 'accentuée et quadri -épineuse. Tête petite, arrondie, éparsement ciliée de roux, enchâssée sous le rebord du premier segment thoracique ; épistome très court, transverse, peu distinct, labre petit, échancré ; mandi¬ bules très allongées, grêles, rougeâtres, à pointe très acérée et en forme d’alène ; mâchoires à tige réduite, à lobe petit, blan¬ châtre, avec cil au bout, accolé à la tige des palpes qui sont al¬ longés, jaunâtres, de quatre articles, les trois premiers obeo- niques, à bout élargi et blanchâtre, le quatrième conique, menton transverse, blanchâtre, lèvre courte, bilobée, avec palpes jau¬ nâtres de deux articles, le terminal conique ; antennes assez lon¬ gues, émergeant du dessous du rebord thoracique de trois arti¬ cles, le premier long, comprimé, blanchâtre, deuxième court, jaunâtre, annelé de testacé, troisième grand, comprimé, blan¬ châtre, à bout élargi bordé de noirâtre, très courtement cilié avec trace de très court article supplémentaire ; ocelles, deux petits tubercules ciliés blanchâtres entre les deux antennes. Segments thoraciques larges, déprimés, couverts de plaques granuleuses rougeâtres et d’excroissances latérales ciliées avec une incision médiane, le premier très déve’.oppé, armé à son bord antérieur de deux cornes rougeâtres conniventes à bout noi¬ râtre, abritant la tête et garni sur les côtés de trois saillies oblon- gues surmontées d’une soie blanche à bout tronqué, la première en forme de corne à pointe en avant, les deuxième et troisième moins grands, rectangulaires, avec deux saillies oblongues avec cil. Segments abdominaux larges, transverses, blanchâtres, en entier couverts d’une plaque rougeâtre granuleuse, peu atténués vers l'extrémité; aux sept premiers, l’angle postérieur de la pla¬ que se prolonge en courte saillie, terminée par une soie blanch⬠tre à bout élargi et évasé ; les septième et huitième sont armés MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 113 d’une forte et longue épine rougeâtre granuleuse, très courte- rnent ciliée, avec plus long cil au bout. Dessous déprimé, les segments thoraciques brunâtres avec marges blanchâtres, les segments abdominaux transverses avec plaques brunâtres, finement pointillées et long cil à l’angle pos¬ térieur de la plaque ; une double incision blanchâtre longe les flancs, provoquant la formation d’une double ligne de bourrelets couverts d’une plaque brunâtre, les bourrelets supérieurs sail¬ lants avec long cil blanchâtre, effilé ; segment anal prolongé en un long pseudopode cplindrique blanchâtre, à cloaque épanoui et flavescent, à fente en long. Pattes très allongées, rapprochées, jaunâtres et courtement ciliées ; hanches larges, brunâtres, canaliculées ; trochanters courts, coudés ; cuisses larges, subcomprimées ; jambes un peu moins longues, coniques, à bout armé d'un long tarse onguiculé, rougeâtre. Stigmates petits, orbiculaires, flaves, à péritrème sombre, la première paire sur la membrane latérale qui relie les deux pre¬ miers segments thoraciques, au-dessous du bourrelet latéral, les suivantes sur la ligne même des bourrelets antérieurs latéraux et au milieu environ des huit premiers segments abdominaux. Cette larve a quelque ressemblance avec celle du Caulires Klugi, que nous venons de décrire ; elle s’en éloigne par sa plus grande taille, par la disposition de ses excroissances cornifor- mes, sa couleur plus profondément noire ; elle a été trouvée dans un nid de fourmis, le Mystrium Rogeri , Forel, dans lequel nid se trouvaient des débris de Paussus. TÉRÉD1LES. — CUPESIDES Cupes Raffrayi, Fairmaire. Larve : Longueur, 20 millimètres ; largeur, 5 millimètres. Corps allongé, parallèle, charnu, jaunâtre, réticulé, avec courts cils roux, très épars, convexe en dessus, déclive vers les côtés, déprimé en dessous, large vers les deux extrémités, l’an¬ térieure arrondie, la postérieure terminée en pointe géminée. 114 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES Tête transversale, cornée, jaunâtre, en partie invaginée, poin- tillée ridée, un court cil émerge de chaque point ; ligne médiane entière noirâtre, deux petites fovéoles de chaque côté de cette ligne qui est bifurquée au vertex en deux traits pâles aboutis¬ sant à la base antennaire ; lisière frontale noire, carénée ; épis- tome trapézoïdal, flavescent, glabre, labre rougeâtre, semi-ellip- tique, ridé et courtement frangé desoies rougeâtres ; mandibules très courtes, robustes, arquées, à base rougeâtre et guillochée, à pointe noire et largement bidentée ; mâchoires amples, coudées, lobe large, continu, à base tachée de rougeâtre, frangé de soies rougeâtres très denses ; à la base extérieure du lobe est un pro¬ longement labial détaché, court, rougeâtre, frangé d’un pinceau de soies formant une sorte de second lobe ; palpes rougeâtres annelés de testacé, de trois articles coniques ; menton très ré¬ duit, encastré entre les deux montants des mâchoires ; lèvre cordiforme, bilobée, avec courts palpes bi-articulés, l’article basilaire globuleux, le terminal réduit, conique ; languette en forme de longue lame cornée noire, striée, avec carène médiane transverse ; antennes courtes, rougeâtres, annelées de testacé, de quatre articles, le premier globuleux, les deuxième et troi¬ sième coniques, le quatrième très petit, avec plus petit article supplémentaire unicilié à sa base intérieure ; ocelles nuis. Segments thoraciques très larges, transverses, convexes, jau¬ nâtres, réticulés, le premier renflé, transversalement ovalaire, beaucoup plus large que la tète et que les segments suivants, garni en son milieu d’une plaque ovalaire à fond brun, réticulée, plaque limitée par deux incisions latérales tachées de jaunâtre, deuxième et troisième marqués d’une incision à côtés arqués, relevant le milieu de l’arceau en une ampoule sillonnée formant double manchon chez les jeunes sujets. Segments abdominaux larges, transverses, convexes, jaun⬠tres, les huit premiers déclives vers leurs flancs qui sont relevés en forme de carène, le milieu de ces huit segments avec incision presque en entier circulaire, relevant l'arceau en forme de pla¬ que ou mamelon lisse sillonné ; un petit bourrelet médian sé¬ pare l’un de l’autre les sept premiers anneaux, le huitième plus large, finement ridé, n’a ni ampoule ni bourrelets, le neuvième est terminé en courte pointe noire tronquée, à base rougeâtre, MOEURS ET MÉTAMORPHOSES J)ES UNSECTES llo avec flancs denticulés et surface garnie de granules rougeâtres ciliés. Dessous déprimé, le premier segment thoracique finement granuleux, taché de deux plaques jaunâtres, lisses, en forme de virgule, deuxième et troisième latéralement incisés, le milieu de l’arceau relevé en forme de mamelon marqué de deux gros points au troisième ; segments abdominaux, les sept premiers chargés d'une ampoule ovalaire circulai rement incisée, avec fort point central, chaque ampoule précédée d’un bourrelet garni d’une plaque brune ovalaire, le huitième n’est que semi- circulairement incisé, le neuvième, dont le cloaque est rentré et laisse un vide, est longitudinalement incisé ; un fort bourrelet latéral longe les flancs délimitant la zone d'action des deux ré¬ gions dorsale et ventrale. Pattes courtes, jaunâtres, membraneuses, courtement ciliées : hanches réduites, renflées, granuleuses ; trochanters peu cou¬ dés ; cuisses et jambes renflées ; tarses allongés et terminés par un petit onglet noirâtre, acéré. Stigmates petits, elliptiques, flaves, à péritrème de la couleur du fond, la première paire sur le bourrelet latéral qui sépare les deux premiers segments thoraciques, les suivantes au-dessus du bourrelet latéral et au tiers antérieur des huit premiers seg¬ ments abdominaux. Tout est particulier chez cette larve : la forme de son corps, de son lobe maxillaire, de sa languette, de ses ampoules dor¬ sales et ventrales, de ses pattes et de son segment terminal ; elle vit dans les troncs d’arbres morts ; les galeries qu’elle creuse dans le bois vont à une profondeur de 5 à G centimètres ; l’adulte s’échappe par un trou elliptique. Nymphe : Longueur, 22 millimètres ; largeur, 4 millimètres. Corps subelliptique, allongé, blanchâtre, mou, charnu, gla¬ bre, finement ridé, arrondi à la région antérieure, la postérieure atténuée et trifurquée. Tête ovalaire, affaissée, disque quadrimamelonne, le bout de chaque mamelon avec granule noirâtre, pi’emier segment tho¬ racique grand, transversalement quadrangulaire, les côtés re- ievés en forme d'oreillette excavée aux angles antérieurs, dont la pointe est garnie de deux granules noirâtres, le milieu des Soc. Linn., t. h., 1904 10 116 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES 1INSECTES bords antérieur et postérieur avancés en un tubercule géminé à pointe noire, deuxième plus court, quadrangulaire, avec ma¬ melon postérieur granuleux, diversement incisé, avec forte in¬ cision latérale, relevant les flancs, troisième semblable, moins le mamelon ; segments abdominaux larges, transverses, atté¬ nués vers l’extrémité, leur milieu et les flancs relevés en forme de lame qui devient épineuse au bord postérieur des six pre¬ miers, les trois suivants de plus en plus atténués ; au dernier, l'arète latérale se bifurque en formant deux nodosités sous les¬ quelles sont deux apophyses tachées de noirâtre ; dessous lisse et luisant ; antennes allongées, leur base reposant près des ge¬ noux des deux premièi’es paires de pattes, puis longeant jusque près de leur extrémité le bord élytral ; genoux en légère saillie, segment terminal bi-mamelonné, à bout granuleux de noir ; chez les nymphes mâles, les lobes et les granules sont moins accentués, mais les antennes sont plus allongées. TÉKÉDILKS. — CIS1DES X.ylogra|>lni8 antliraciniis, Miïllié Larve : Longueur : 5 millimètres ; largeur, 1 millimètre. Corps arqué, charnu, assez consistant, blanchâtre, granuleux, transversalement ridé, couvert de cils roux, convexe à la région dorsale, planduscule à la ventrale, arrondi vers les deux extré¬ mités. Tête petite, ovalaire, cornée, jaunâtre, lisse et luisante, fine¬ ment ponctuée, à surface couverte d’assez longs cils roux, ligne médiane flave, bifurquée en deux traits aboutissant à la base antennaire, disque transversalement incisé, lisière frontale ex¬ cavée, rougeâtre, avec saillie noirâtre ; épistome petit, trans¬ verse, labre large, transverse aussi, finement denticulé et cilié ; mandibules fortes, courtes, à base rougeâtre, à pointe noire et dentée ; mâchoires à tige droite, cylindrique, à lobe petit, con¬ tinu, aigu, palpes de quatre courts articles, les deux premiers granuleux, les deux suivants réduits, coniques ; menton mem- MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES 1ÎSSECTES 117 braneux, blanchâtre, en carré transverse ; lèvre allongée avec suture au-dessus de laquelle sont deux courts palpes droits bi- articulés, sans traces de languette ; antennes rétractiles, émer¬ geant d'une échancrure en arrière du milieu de la base des man¬ dibules, de deux courts articles, le basilaire globuleux, le ter¬ minal conique ; ocelles, deux petits points cornés noirâtres en arrière de la base antennaire. Segments thoraciques fortement convexes, transverses, blan¬ châtres, transversalement ridés, à téguments consistants, fine¬ ment pointillés, avec longs cils, le premier grand, plus large que la tête, ses flancs avancés en pointe médiane, deuxième et troisième courts, à flancs incisés et relevés. Segments abdominaux forme et couleur des précédents, fine¬ ment pointillés, avec longs cils et flancs incisés, peu atténués vers l’extrémité, las huit premiers à peu près égaux, le terminal arrondi, avec plus longs cils et mamelon. Dessous déprimé, diagonalement incisé, plus pâle et moins cilié qu’en dessus, mamelon anal avec cloaque rentré et fente en travers : un léger rebord latéral longe les flancs servant de limite aux deux régions dorsale et ventrale. Pattes courtes, fortes, blanchâtres et ciliées ; hanches épaisses; trochanters coudés ; cuisses et jambes comprimées ; tarses en forme de court onglet rougeâtre, acéré. Stigmates elliptiques, petits, peu apparents, blanchâtres, à péritrème flave, la première paire sous 1-e rebord latéral, entre les deux premiers anneaux thoraciques, les suivantes au tiers antérieur environ des huit premiers segments abdominaux au- dessus de ce rebord. Son corps granuleux, l’incision du disque céphalique, la for¬ me de sa lèvre inférieure et son mamelon anal constituent des traits particuliers à cette larve. TÉNÉBRIONIDES Opati’ii»! nticaiiK; Germar. Larve : Longueur, 11 millimètres ; largeur, 2 millimètres. Corps allongé, bacillaire, subcoriace, jaunâtre foncé, avec 118 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES marges noirâtres, luisant., courtement cilié, imperceptiblement réticulé, fortement convexe en dessus, subdéprimé en dessous, arrondi à la région antérieure, la postérieure atténuée et épi¬ neuse. Tête rectangulaire, cornée, blanchâtre sur sa moitié anté¬ rieure, noirâtre sur le reste, réticulée, avec courts cils latéraux roussâtres, ligne médiane obsolète, pâle, bifurquée en deux traits onduleux aboutissant à la base antennaire, deux impres¬ sions au confluent des deux traits ; lisière frontale droite, mar- ginée de noirâtre, quadriponctuée, épistoine court, transverse, avec fovéole latérale, labre semi-elliptique, frangé de courts cils raides ; mandibules fortes, larges, déprimées, avec rebord ca¬ réné, rougeâtres, à pointe noire aiguë, puis échancrées ; m⬠choires fortement coudées, à lobe allongé, aigu, frangé de courts cils ; palpes tri-articulés, avec incision basilaire, le premier ar¬ ticle obconique', le deuxième allongé, cylindrique, le troisième réduit, conique ; menton allongé, à milieu élargi et bicilié ; lèvre courte, bilobée, avec palpes bi-articulés ; languette rudi¬ mentaire ; antennes latérales, affaissées, à article basilaire court, annulaire ; deuxième un peu plus long, à bout élargi ; troisième bien plus long que les deux premiers, obconiques, le terminal très réduit, globuleux, avec cil au bout ; ocelles, deux points noirs, déprimés, en arrière de la base antennaire. Segments thoraciques fortement convexes, jaunâtre foncé, marginés de noirâtre, à flancs courtement ciliés de roux, le pre¬ mier de la largeur de la tête, grand, rectangulaire, aussi déve¬ loppé que les deux suivants qui sont transverses et marginés à leur bord postérieur, le premier marginé strié à ses bords anté¬ rieur et postérieur, tous trois avec ligne médiane obsolète com¬ mune aux segments suivants. Segments abdominaux couleur et forme des deux précédents, les sept premiers égaux, marginés striés à leur bord postérieur, huitième et neuvième plus foncés, atténués, plus ciliés, le der¬ nier un peu redressé, terminé en une pointe garnie sur ses côtés de cinq courtes épines noires, entre lesquelles émergent de longs poils ; trois points en arrière du bord antérieur de ce segment. Dessous déprimé, les segments thoraciques profondément in- MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 119 cisés, les segments abdominaux de couleur plus pâle qu’en des¬ sus, les huit premiers marginés à leur bord postérieur, le ter¬ minal semi-circulairement incisé, avec cloaque saillant bilan- céolé et fente en long ; une profonde incision relève les flancs. Pattes courtes, fortes, jaunâtres, rapprochées, ciliées et spi- nosulées ; hanches larges, canaliculées ; trochanters courts, coudés, à base biponctuée de noir ; cuisses larges ; jambes un peu moins ; tarses en long onglet rougeâtre acéré, plus pro¬ noncés à la première paire qui est plus massive. Stigmates flaves, à péritrème foncé, transversalement ellip¬ tiques, la première paire sous le rebord latéral, sur la ligne de séparation des deux premiers segments thoraciques, les sui¬ vantes sur ce rebord et très près du bord antérieur des huit pre¬ miers segments abdominaux. Les quatre points de la lisière frontale, les fovéoles de 1 épis- tome, le rebord mandibulaire, la forme et les attributs de son segment terminal, tant en dessus qu’en dessous, sont des carac¬ tères particuliers à cette larve que l’on trouve sous les pierres et qui possède les caractères généraux des larves d 'Opatrid°s connues ; elle diffère de celle de YOpatrum sabidosum par la forme de ses articles antennaires et par la contexture de son segment terminal ; de celle YO Colliardi , Fairm, par le manque des cornes céphaliques et par le nombre des épines terminales ; enfin, de celle de YO pygmæum , Stev. par la consistance de ses téguments. Nyctcropus ■uturatus. Fairm. Larve : Longueur, 20 millimètres ; largeur, 2mm5. Corps allongé, linéaire, corné, bleu métallique, glabre ou à peu près, chagriné, convexe en dessus, un peu moins en des¬ sous, arrondi à la région antérieure, la postérieure peu atténuée et bi-épineuse. Tête assez grande, quadrangulaire, noirâtre, marquée de nom¬ breux et gros points qui la font paraître comme réticulée, à côtés très éparsement ciliés, ligne médiane obsolète, bifurquée au vertex en deux profondes incisions enclosant une forte dé¬ pression du disque dont le milieu est relevé en légère carène ; J2U MOEUHS ET MÉTAMORPHOSES DES IMSECTES lisière frontale échancrée, redressée à chaque angle en une forte arête striée et dentée ; épistome large, transverse, à bord mem¬ braneux, strié, à milieu renflé, labre semi-discoïdal, incisé ei frangé de courts cils roux ; mandibules fortes, courtes, arquées, à base rougeâtre, à bout noir et bidenté, la pointe supérieure très accentuée ; mâchoires encastrées par un rebord sous-céphalique denté, à base incisée, à tige droite, à lobe continu, frangé de longs cils rigides, à palpes rougeâtres, annelés de- testacé, de quatre articles, premier annulaire très court, deuxième et troi¬ sième un peu plus longs, à bout élargi ; quatrième petit, coni¬ que ; menton encastré entre le montant des mâchoires, en forme de losange arrondi ; lèvre bilobée avec palpes testacés, bi-arti- culés et rudiment de languette ciliée ; antennes latérales, cour¬ te-., cylindro-coniques, noires, annelées de testacé, l’article ba¬ silaire très court, deuxième et troisième un peu plus allongés, quatrième très réduit avec court cil au bout ; ocelles, au-dessous et touchant la base antennaire sont trois gros points cornés, rou¬ geâtres en rangée subarquée, un quatrième un peu plus gros en arrière. .S egments thoraciques convexes, blanchâtre luisant, finement ridés, avec incision médiane, le premier quadrangulaire, de la largeur de la tête, lisse et marginé à ses bords antérieur et pos¬ térieur, ponctué, ridé sur sa surface, deuxième et troisième plus courts, transverses, ridés, marginés à leurs deux bords, sans traces de ponctuation. Segments abdominaux convexes, blanchâtre brillant, trans¬ verses, avec incision médiane et flancs légèrement incisés, atté¬ nués, mais peu sensiblement, marginés à leurs deux bords, cha¬ grinés sur leur surface ; segment anal réduit, prolongé par deux fortes et courtes épines peu arquées, à milieu granuleux. Dessous subdéprimé, noirâtre terne, les segments thoraciques finement pointil'és ridés, les segments abdominaux transversa¬ lement ridés, segment anal prolongé en court pseudopode bi¬ valve, circonscrit par une incision circulaire à pourtour cilié, à cloaque saillant, à fente en long ; une forte incision longe les flancs délimitant le partage des deux régions dorsale et ven¬ trale. Pattes courtes, fortes, rapprochées, noirâtres, éparsement. et MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 121 courtement ciliées ; hanches allongées, cylindro-coniques ; tro¬ chanters courts, coudés ; cuisses larges, comprimées ; jambes atténuées vers le tarse, qui est allongé et en un crochet très acéré ; le développement exagéré des hanches de la troisième paire rend ces pattes plus longues que les précédentes. Stigmates bien apparents, ovalaires, flaves, à péritrème rous- sâtre, la première paire très grande, elliptique sur la membrane qui, au-dessous de l’incision latéra’e, sépare les deux premiers segments thoraciques, les suivantes au-dessus de cette incision et près du bord antérieur des huit premiers segments abdomi¬ naux. Cette larve, remarquable par sa couleur, qui est celle de l’a¬ dulte, a été trouvée sous l’écorce d’un arbre mort, dont la partie cariée lui servait probablement de nourriture ; elle a une grande ressemblance avec les larves connues du groupe des Tenebrio- nites, en particulier avec celles de l'Iphthimus Italiens , Truqui et Menephilus curvipes, Fab. ; elle s’en éloigne par les palpes maxillaires qui sont chez elle de quatre articles, quand chez les précédentes ces organes n’en comprennent que trois de décrits, aussi par le nombre d’ocelles. Ses traits plus particuliers sont : la profonde dépression cr⬠nienne avec sa carène, l’échancrure de la lisière frontale avec son arête dentée, la réduction de son article terminal anten- naire et les granules de ses épines terminales. IVycteroiius C'oquerclii. Fairm. Larve : Longueur, 15 millimètres ; largeur, 2 millimètres. Corps allongé, subparallèle, corné, jaunâtre terne, ridé, épar- sement cilié, avec courtes épines noires dorsales, convexe en dessus, déprimé en dessous, subarrondi à la région antérieure, la postérieure peu atténuée et bi-épineuse. Tête assez grande, déprimée, rectangulaire, jaunâtre, lisse et luisante, avec très fines rides ; ligne médiane bifurquée en deux traits très accentuas, dont l’intervalle est relevé ; lisière frontale droite, striée, épistome large, transverse, à bord strié, labre 122 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES semi-discoïdal frangé de courts cils roux ; mandibules fortes, courtes, arquées, à base rougeâtre, à' pointe noire et bidentée ; mâchoires coudées, â base lai’ge, renflée, à lobe large, continu, frangé de longs cils raides, à palpes rougeâtres de trois articles, le premier long, cylindrique, à bout renflé, deuxième un peu moins long, troisième petit, acuminé ; menton quadrangulaire : lèvre bilobée, avec palpes bi-articulés, l'article basilaire â bout renflé ; languette bien accentuée et ciliée ; antennes latérales, courtes, rougeâtres, à premier article court, deuxième un peu plus allongé, troisième réduit, avec court article supplémentaire à sa base ; ocelles, au-dessous de la base antennaire sont trois petits points noirs disposés en triangle. Segments thoraciques convexes, blanc jaunâtre, finement ri¬ dés, avec incision médiane, le premier rectangulaire, plus large que la tête, lisse, avec cils latéraux, deuxième et troisième moins larges, transverses, ponctués ridés. Segments abdominaux convexes, blanchâtres, rectangulaires, avec incision médiane et flancs légèrement incisés et ciliés, peu atténués vers l’extrémité, les six premiers chargés sur leur bord antérieur et de chaque côté de la ligne médiane d’une rangée elliptique de courtes spinules noires, septième et huitième lisses et finement ridés ; segment anal rougeâtre, corné, diversement incisé, prolongé par deux fortes et courtes épines noires et espa¬ cées, à bout arqué en dedans. Dessous blanc jaunâtre, les segments thoraciques pointillés ri¬ dés, les segments abdominaux ridés, cloaque rentré à rebord fine¬ ment ponctué de noir;une double incision latérale longe les flancs. Pattes courtes, écartées, jaunâtres, courtement ciliées ; han¬ ches massives ; trochanters courts ; cuisses larges ; jambes un peu moins ; tarses en court crochet noirâtre, acéré. Stigmates ovalaires, flaves, à péritrème brunâtre, la première paire grande, elliptique, sur la membrane de séparation laté¬ rale des deux premiers segments thoraciques, les suivantes entre les deux bourrelets latéraux et au tiers antérieur des huit pre¬ miers segments abdominaux. Cette larve, qui a bien peu de points de ressemblance avec celle du nycteropus Suturatus que nous venons de décrire, a été prise sous l’écorce d'un arbre mort. MOEURS ET METAMORPHOSES DES INSECTES 123 La couleur du corps, les pièces buccales, les antennes, les spi- nules et la forme des pattes l’éloignent des larves connues do genre Nycteropus. DIAPÉRIDES lloploccpliala palllilltarsis, Cast. Larve : Longueur, 8 millimètres ; largeur, imn,4. Corps subarqué, étroit, subcoriace, jaunâtre, pointillé ridé, avec courts cils roux très épars, convexe en dessus, un peu moins en dessous, arrondi à la région antérieure, la postérieure subatténuée et terminée en pointe. Tête rectangulaire, jaunâtre foncé, pointillée ridée, avec cils épars ligne médiane obsolète pâle, bifurquée au vertex en deux traits aboutissant à la base antennaire, deux points en avant du confluent des deux traits ; lisière frontale droite avec légère pointe noire sur ses deux côtés ; épistome large, traïTsverse, ridé, labre semi-elliptique courtement frangé ; mandibules courtes, fortes, arquées, jaunâtres, à pointe noirâtre acérée et bidentée, la dent supérieure très aiguë ; mâchoires courtes, coudées, à lobe continu, pointu et courtement frangé, avec palpes pellucides de trois articles coniques, courts et un peu arqués en dedans ; menton allongé, convexe, avec courte lèvre faiblement bilobée et courts palpes bi-articulés avec rudiment de languette ciliée ; antennes allongées, latérales, les deux premiers articles courts, annulaires, le troisième très allongé, obconique, le terminal séti- forme, avec longue soie au bout ; oce’les, deux gros points noirs disposés en rangée transverse en arrière de la base antennaire. Segments thoraciques jaunâtres, fortement convexes, avec cils épars, rides transverses et ligne médiane obsolète, le premier grand, un peu plus large que la tête, marginé strié à ses bords antérieur et postérieur, deuxième et troisième un peu moins développés, rectangulaires, marginés à leur bord postérieur. Segments abdominaux forme et couleur des précédents, avec ligne médiane peu marquée et marge postérieure, atténués peu sensiblement vers l’extrémité ; segment anal court, cilié, ter¬ miné en pointe légèrement re’evée. 1 *24 MOEURS ET METAMORPHOSES UES INSECTES Dessous subdéprimé, glabre, ridé, couleur moins jaunâtre qu’en dessus, les segments thoraciques légèrement renflés, les segments abdominaux longés sur leurs côtés par une forte inci¬ sion ; segm.ent anal prolongé par un court et fort pseudopode tubuleux, bicylindrique, avec cloaque saillant et fente en long. Pattes fortes, bien détachées, ciliées et très courtement spinu- lées ; hanches larges, faiblement canaliculées ; trochanters courts, coudés, cuisses et jambes comprimées ; tarses en court onglet rougeâtre, très acéré ; la première paire de pattes est un peu plus allongée que les suivantes. Stigmates petits, elliptiques, flaves, à péritrème jaunâtre, la première paire au bord antérieur du deuxième segment thora¬ cique sur l’incision latérale, les suivantes au-dessus de cette in¬ cision et près du bord antérieur des huit premiers segments abdominaux. Les deux points crâniens avec leurs pointes noires et la forme de son segment terminal sont des traits particuliers à cette larve qui a beaucoup de points de rapports communs avec celle de YHop. hœmorrhoidalis , Fab. décrite par Perris, Larves , 1877, p. 280 ; elle en diffère par sa lisière frontale qui,. au lieu d’être munie d’une dent, est chargée de deux courtes pointes noires et par ses ocelles qui sont au nombre de deux ; elle a été trouvée sous des écorces soulevées qui recouvraient des productions fon¬ gueuses. ■loteropliyliiB elirysomeliiius, Klug. Larve : Longueur, (j millimètres ; largeur, 2 millimètres. Corps arqué, charnu, blanchâtre, finement ridé, couvert de courts cils roux, convexe en dessus, déprimé en dessous, arrondi à la région antérieure, la postérieure atténuée et terminée en pointe. Tête petite, transversalement ovalaire, cornée, jaunâtre, réti¬ culée, ligne médiane obsolète, pâle, bifurquée en deux traits ; lisière frontale frangée de noir, échancrée ; épistome court, transverse, bi-incisé, le milieu par suite relevé en légère arête transverse frangée de courts cils ; mandibules fortes, courtes, à base rougeâtre, à pointe noire et dentée ; mâchoires à tige droite, MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES 1ISSECTES 1 *2 5 ciliée, à lobe large, arrondi, continu, frangé de cils roux, palpes de quatre articles. Les trois premiers réduits, granuleux, le quatrième grêle, acuminé, noirâtre ; menton allongé, subcylin¬ drique ; lèvre réduite, bilobée, avec deux courts palpes grêles bi-articulés ; antennes courtes, droites, de quatre articles, le basilaire annulaire membraneux, deuxième allongé, cylin¬ drique, troisième même forme, quatrième réduit, rétractile ; ocelles sans traces ni vestiges. Segments thoraciques convexes, blanc jaunâtre, avec poils épars, le premier grand, aussi large que la tête, avec ligne mé¬ diane flave, commune aux segments suivants, presque en entier couvert d'une plaque d’un beau jaunâtre, lisse et luisante, mar- ginée, striée de blanchâtre à ses bords antérieur et postérieur, les flancs triponctués, deuxième et troisième plus courts, trans¬ verses, marginés, striés de blanchâtre à leur bord postérieur seul, leurs flancs relevés en légère arête. Segments abdominaux arqués, fortement convexes, transver¬ ses, ridés, avec poils épars et ligne médiane flave, atténués vers l’extrémité, marginés striés à leur bord postérieur, leurs flancs légèrement relevés en arête ; segment anal prolongé en une courte pointe à bout noirâtre et cilié. Dessous déprimé, flave, courtement cilié, le premier segment thoracique ridé, les segments abdominaux longitudinalement incisés ; segment anal bimamelonné, chaque mamelon relevé par une courte pointe noirâtre ; un double bourrelet latéral for¬ mé par trois rangées d’arètes longe les flancs délimitant la zone d’action des deux régions dorsale et ventrale. Pattes assez fortes, blanchâtres, éparsement, ciliées ; hanches épaisses, canali culées ; trochanters coudés, avancés au-dessous de la cuisse qui est comprimée ainsi que Ta jambe ; tarses en forme de court onglet rougeâtre, acéré. Stigmates elliptiques, petits, flaves, à péritrème doré, la pre¬ mière paire sous l’arète latérale et sur le bourrelet qui sépare les deux premiers segments thoraciques, les suivantes au-dessus de l arète supérieure et près du bord antérieur des huit pre¬ miers segments abdominaux souvent cachées par le rebord mar- giné strié des segments supérieurs. Cette larve porte comme traits caractéristiques la double inci- 126 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES sion de son épistome, la forme de son lobe maxillaire, la pointe qui termine son segment anal en dessus et ses mamelons du dessous et les rangées d’arètes latérales. Nymphe : Longueur, 6 millimètres ; largeur, 2 millimètres. Corps allongé, sublinéaire, charnu, blanchâtre, finement ridé pointillé, couvert de cils roux à base bulbeuse, convexe en des¬ sus, planiuscule en dessous, large et arrondi à la région anté¬ rieure, la postérieure atténuée et bifide. Tête ovalaire, affaissée, ridée, deux cils bulbeux au-dessus de l’épistome, deux rangées longitudinales de trois de ces cils sur le disque, premier segment thoracique grand, clypéiforme, à bords antérieur et latéraux arrondis, le postérieur échancré, à pourtour garni de cils roux bulbeux, deuxième court, trans¬ verse, avancé en pointe triangulaire sur le troisième qui est un peu plus développé, tous deux avec quatre courts cils ; segments abdominaux courts, transverses, ridés pointillés, atténués vers l’extrémité, les huit premiers couverts d'une rangée transverse de cils bulbeux, leurs flancs incisés, par suite relevés en un fort bourrelet surmonté à chaque arceau d’une très longue pointe à bout rembruni ; segment terminal prolongé par deux longues épines grêles, parallèles, à bout noirâtre ; dessous dé¬ primé ; antennes noueuses et spinuleuses, obliques, leur bout reposant près des genoux de la première paire de pattes ; genoux très saillants, couverts de légers cils ; segment anal garni d’une plaque lisse et luisante. Cette nymphe porte un trait particulier remarquable : le fort bourrelet latéro-abdominal chargé d’une très longue pointe rem¬ brunie au bout, ainsi que ses deux longues épines terminales. Hcteropliylus Goudoll, Fairm. Larve : Longueur, 4 millimètres ; largeur, 1 millimètre. Corps arqué, charnu, blanchâtre, finement pointillé, couvert de courts cils roux et de plus courtes spinules rousses, con- vexiuscule en dessus, déprimé en dessous, arrondi vers les deux extrémités, la postérieure lobée. Tête petite, orbiculaire, cornée, jaunâtre, couverte de cils très denses, ligne médiane presque invisible, bifurquée, deux traits MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES KNSECTES 127 flaves parallèles à cette ligne, lisière frontale légèrement tachée de rougeâtre, échancrée, une incision semi-circulaire en arrière de la lisière ; épistome très court, transverse, labre en carré trans¬ verse, frangé de courts cils ; mandibules courtes, à base rou¬ geâtre, à pointe noire et bidentée, avec rainurelle de séparation ; mâchoires génieulées, ciliées, à lobe continu, frangé, palpes à premier article globuleux, très accentué, deuxième même forme, moins grand, le terminal conique, acuminé; menton court, trans¬ verse, lèvre échancrée. bilobée, avec courts palpes droits, bi- articulés, et languette sétiforme ; antennes très courtes, rétrac¬ tiles, l'article basilaire annulaire, le terminal réduit, à pointe ciliée ; ocelles nuis. Segments thoraciques blanchâtres, fortement convexes, trans¬ verses, avec ligne médiane sombre commune aux segments sui¬ vants, un peu plus larges que la tête, incisés à leur bord posté¬ rieur, l'incision provoquant la formation d'un demi-bourrelet courtement cilié aux deux premiers arceaux et garni de très courtes spinules au troisième, leurs flancs rembrunis et bour¬ souflés. Segments abdominaux arqués, forme et couleur des précé¬ dents, les trois premiers incisés, avec demi-bourrelet spinulé, les cinq suivants avec une faible incision transverse médiane, garnis de courts cils roux, segment anal arrondi, densément ci¬ lié, semi-circulairement incisé, l’incision formant lobe, leurs flancs boursouflés et ciliés, les boursouflures avancées en forme d'apophyse arrondie aux quatre premiers arceaux. Dessous déprimé, les segments abdominaux diagnoalement in¬ cisés ; segment anal bivalve, avec fente en long et cloaque ren¬ tré, barré d un trait transverse affectant la forme d'un T ; un double bourrelet latéral longe les flancs. Pattes grêles, écartées, blanchâtres et ciliées : hanches fortes annulaires ; trochanters courts, presque droits ; cuisses et jambes comprimées, tarses en forme de court onglet rougeâtre très acéré. Stigmates très réduits, orbiculaires, flaves, à péritrème rous- .-.âtre, la première paire sur le bourrelet de séparation des deux premiers segments thoraciques, les suivantes au-dessus du dou¬ ble bourrelet et près du bord antérieur des huit premiers seg¬ ments abdominaux. 128 MOEURS ET METAMORPHOSES DES INSECTES Chez les jeunes larves, les boursouflures thoraciques ne sont pas tachées de brun, les quatre premières abdominales ne sont pas très accentuées. Cette larve se fait remarquer par son incision semi-circulaire crânienne, par ses spinules thoraciques et abdominales et en particulier par ses boursouflures et sa fente anale. IMatydema toquer** 1 i . Fairm. Larve : Longueur, 15 millimètres ; largeur, 2 millimètres. Corps- allongé, linéaire, corné, noir terne, glabre ou à peu près, finement pointillé, convexe en dessus, un peu moins en dessous, arrondi à la région antérieure, la postérieure peu atté¬ nuée et terminée en pointe. Tête rectangulaire, réticulée, ligne médiane obscure bifurquée en deux traits se doublant au-dessous de la base antennaire, les deux intérieurs confus, pour aller se rejoindre au-dessous de l'épistome : lisière frontale subéchancrée ; épistome grand, tra¬ pézoïdal, transversalement incisé, labre semi-elliptique, très courtement frangé ; mandibules courtes, fortes, arquées noi¬ râtres, à pointe rougeâtre ; mâchoires fortes, géniculées, à tige droite, à lobe continu, saillant, et palpes de trois articles, le basilaire court, cylindrique, le médian plus long, obconique, le terminal réduit, conique ; menton en forme de losange allongé avec lèvre bilobée et courts palpes bi-artieulés, l’article terminal conique ; languette rudimentaire ; antennes courtes, latérales, brunâtres, les deux premiers articles très courts, le troisième long, cylindrique, annelé de testacé, le terminal petit filiforme : ocelles petits, au nombre de quatre, en arrière de la base anten¬ naire, trois en première rangée, un quatrième en arrière du pre¬ mier. Segments thoraciques convexes, finement pointillés, avec ligne médiane accusée, le premier grand, quadranguiaire, un peu plus large que la tète, marginé strié à ses bords antérieur et pos¬ térieur, marqué de cinq gros points vers les côtés, deuxième et troisième plus courts, transverses, marginés à leur bord posté¬ rieur seul, avec trois points latéraux. Segments abdominaux pointillés, convexes, transverses, avec MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 1-29 ligne médiane bien accusée, atténués vers l’extrémité, les huit premiers marginés à leur bord postérieur, le dernier conique, terminé en pointe. Dessous subdéprimé, brunâtre, plus pâle qu'en dessus, les segments thoraciques triangulairement incisés, les segments abdominaux très finement pointillés, segment anal prolongé par deux courtes apophyses cylindriques tubuleuses, avec cloaque rentré et fente en travers ; une forte incision latérale longe les flancs. Pattes courtes, l’approchées, testacées, courtement ciliées ; hanches fortes, canaliculées ; trochanters allongés, coudés ; cuisses larges, comprimées, jambes un peu moins, tarses en fort onglet rougeâtre très acéré. Stigmates orbiculaires, bruns, à péritrème roussâtre, la pre¬ mière paire sur la membrane qui unit les deux premiers seg¬ ments thoraciques, sous le rebord latéral, les sept suivantes au- dessus de l’incision latérale, la huitième un peu plus dorsale. Notre larve a une grande ressemblance avec celle de Platydema Europaea, Lap., décrite par Perris (Ins. pin mar ., p. 253, fig. 401-412) ; elle s’en éloigne par certains caractères, surtout par l'absence du tubercule de la lisière frontale ; elle a comme traits particuliers la double bifurcation de sa ligne médiane crânienne, la forte ponctuation des segments thoraciques et l’allongement c'e ses trochanters ; elle a été trouvée sous des écorces d’arbres sèches au milieu de champignons secs. Alplittopliagus suhfascintiiK, Walt. Larve : Longueur, 4 millimètres ; largeur, 0m:u,7. Corps allongé, sublinéaire, charnu, jaunâtre, lisse et luisant, glabre, convexe en dessus, déprimé en dessous, large et arrondi à la région antérieure, la postérieure atténuée et prolongée en pointe. Tête assez grande, quadrangulaire, jaunâtre, à angles ante¬ rieurs arrondis, ligne médiane peu apparente, bifurquée en deux traits, deux autres traits longent cette ligne ; épistome tra¬ pézoïdal, labre petit, à milieu échancré ; mandibules courtes. 130 MOEURS ET METAMORPHOSES DES INSECTES arquées, à pointe rougeâtre ; mâchoires très grêles, avancées en dehors de l'appareil buccal, à lobe peu apparent, palpes ténus, allongés ; menton très court, fortement convexe, lèvre réduite, bilobée, avec très courts palpes et rudiment de languette ciliée ; antennes grêles latérales de quatre articles, le premier globu¬ leux ainsi que le deuxième, troisième cylindrique, quatrième ténu avec long poil à la base ; ocelles sans traces autres que deux points noirâtres sur les joues ; les organes buccaux de cette larve, rentrés sous la tête, sont difficiles à bien voir. Segments thoraciques larges, jaunâtres, avec taches sous-cuta¬ nées brunes, leurs flancs légèrement incisés, avec ligne médiane pâle, le premier très développé, fortement convexe, beaucoup plus large que la tête, transversalement ovalaire, deuxième et iioisième connexes, transverses, plus larges, mais moins grands, avec quelques courtes épines éparses sur leur surface. Segments abdominaux courts, convexes, transverses, jaun⬠tres, à flancs incisés, s’élargissant jusqu'au quatrième pour s’at¬ ténuer vers l’extrémité, munis à leur bord postérieur d’une ran¬ gée transverse de très courtes épines noires, segment anal pro¬ longé en un long tube cylindrique. Dessous déprimé, le rebord latéral des deuxième et premier segments thoraciques marqué d'une tache noire arrondie ; seg¬ ments abdominaux jaunâtres, avec incision latérale provoquant la formation d’un bourrelet latéral qui longe les flancs, cloaque épanoui avec fente semi-circulaire. Pattes allongées, très grêles, membraneuses ; hanches courtes, trochanters coudés, cuisses longues, larges ; jambes grêles, pro¬ longées par un tarse en forme d’onglet très ténu. Stigmates peu visibles, orbiculaires, flaves, se confondant par leur teinte avec la couleur du fond, le premier sous le rebord prothoracique, les suivants au-dessus du bourrelet latéral , Les courtes épines noires dont le corps est parsemé, les organes buccaux rentrés sous la région céphalique, constituent des par¬ ticularités à cette larve que l’on trouve en avril dans l’intérieur des champignons de bois, de consistance molle et foliacée. Quoique cette larve m’ait été envoyée avec l’adulte, je ne la décris que sous toute réserve. MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 131 Alpliltobius diaperinus, Panz. Larve : Longueur, 6m,u5 ; largeur, lluu“5. Corps allongé, bacillaire, subcoriace, blanchâtre, transversa¬ lement ridé, couvert de longs cils roux, convexe en dessus, un peu moins en dessous, arrondi à la région antérieure, la posté¬ rieure subatténuée et terminée en pointe arrondie. Tête petite, transversalement ovalaire, cornée, jaunâtre, fine¬ ment pointillée, éparsement ciliée, ligne médiane obscure, bi- furquée sur le disque en deux traits aboutissant aux angles de l’épistome ; ligne encadrée par un trait flave qui aboutit à la base intérieure des antennes ; lisière frontale à milieu excavé ; épistome transverse, convexe, labre semi-elliptique, frangé de courts cils ; mandibules courtes, triangulaires, rougeâtres, à pointe noire ; mâchoires allongées, à tige droite, à lobe continu, avec palpes de trois articles, le médian le plus accentué ; menton bien développé, lèvre bilobée avec palpes bi-articulés et languette ciliée ; antennes courtes, latérales, ciliées, de trois articles, les deux premiers cylindriques, le terminal très réduit avec cil au bout ; ocelles, un point noir à la base intérieure antennaire, un jaunâtre à la base extérieure. Segments thoraciques fortement convexes, transverses, lisses et luisants, garnis de longs cils blonds, le premier en entier cou¬ vert d’une plaque écailleuse jaunâtre pâle, deuxième et troisième jaunâtres, à flancs incisés. Segments abdominaux forme, couleur et cils des précédents, avec incision transverse relevant aux huit premiers l'arceau en deux bourrelets séparés par la ligne médiane, l’antérieur le plus développé en forme de manchon, à flancs diagonalement incisés; segment anal jaunâtre, corné, conique, garni de longs cils, ter- miné en pointe arrondie. Dessous subdéprimé, les segments thoraciques à milieu incisé, les segments abdominaux bi-mamelonnés, les troisième à sixiè¬ me garnis au-dessus du mamelon d’une crête d’arêtes jaunâtre, segment anal jaunâtre pâle ; une lame latérale longe les flancs. Pattes courtes, jaunâtres, très rapprochées, courtement ciliées; Soc. Linn., t. u, 1901. 11 132 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES hanches massives ; trochanters peu coudés, cuisses et jambes comprimées, tarses en court onglet rougeâtre acéré. Stigmates petits, orbiculaires, flaves, à péritrème noir, la pre¬ mière paire sous la lame latérale, au milieu du premier segment thoracique, les suivantes au-dessus de la lame et au tiers anté¬ rieur des huit premiers segments abdominaux. La description qui précède a été faite sur une jeune larve ; les traits qui lui sont particuliers consistent en l'excavation de la lisière frontale, en l’encadrement de la ligne céphalique, les mamelons abdominaux, l’incision anale, la place du premier stigmate et la crête des troisième et septième segments ventraux ; elle a beaucoup de rapports communs avec Y Alphitobius mauri¬ taniens , Linné, décrit par Lucas (Ann. Soc. ent. fr., 1857, p. 71, pl. 4) ; elle s’en éloigne par son segment terminal prolongé en pointe arrondie, non relevée et par ses arêtes abdominales ; elle a été décrite par Schioëdte (Di metamor phosi , 1878, p.565, pl. 11). RHYNCHOPHORES Tropltoderes verrucosus, Oliv. Larve : Longueur, 9 millimètres ; largeur, 2 millimètres. Corps arqué, charnu, blanchâtre pâle, lisse et luisant, très courtement cilié, convexe à la région dorsale, la ventrale dé¬ primée, arrondie aux deux extrémités, la postérieure peu atté¬ nuée. Tête petite, arrondie, cornée, noirâtre, luisante, avec courts cils roux épars, ligne médiane obsolète, pâle, bifurquée au vertex en deux traits aboutissant à la base antennaire, trois impressions parallèles de chaque côté de la ligne, deux autres impressions sur le disque qui est quadriponetué ;lisière frontale droite, bi- ponctuée ; épistome court, transverse, flavescent, labre même couleur, semi-elliptique, frangé de courts cils roux ; mandibules courtes, arquées, à base rougeâtre et guillochée à pointe noire et échancrée, ce qui la rend bidentée ; mâchoires larges, coudées, ciliées, avancées, lobe continu, frangé de longs cils roux ; palpes coniques, de trois articles, les deux premiers globuleux, le troi- MOEERS ET METAMORPHOSES DES 1SSECTES 133 siènie acuminé ; menton transverse, charnu ; lèvre faiblement bilobée, avec courts palpes noirâtres, bi-articulés et languette pâteuse ; antennes rétractiles, de deux articles apparents, le basilaire cylindrique, le terminal grêle prolongé par un cil ; ocelles, pas d autre traces qu’un point corné noir au-dessous de la base antennaire. Segments abdominaux arqués, fortement convexes, transver¬ ses, finement ridés, transversalement incisés, par suite formés de deux bourrelets, un premier entier, à milieu rétréci, le deuxième médian, avec flancs incisés, tuméfiés, et très courtement ciliés de roux. Segments abdominaux fortement arqués, convexes, transver¬ ses, très courtement ciliés, peu atténués vers l’extrémité, les deux premiers incisés comme les précédents, avec deux bourrelets, aux six suivants, le deuxième bourrelet est plus large, le neu¬ vième est entier, il est deux fois incisé en long et une fois en tra¬ vers, les flancs des huit premiers sont tuméfiés et garnis de très courts cils. Dessous déprimé, finement pointillé, courtement cilié, diago- nalement incisé aux segments thoraciqueis et abdominaux, seg¬ ment anal avec fente transverse et deux impressions en retour ; une forte incision longe les flancs, provoquant la formation d'un double bourrelet marquant la séparation des deux régions dor¬ sale et ventrale. Pattes courtes, très écartées, membraneuses, ciliées, émergeant d une forte tuméfaction, formées de deux courts articles cylin¬ driques prolongés par deux longs cils. Stigmates petits, orbiculaires, flaves, à péritrème noirâtre, la première paire grande, sur la tuméfaction qui surmonte le deuxième segment thoracique, les suivantes au-dessus du double bourrelet latéral et près de l’incision qui sépare les huit pre¬ miers segments abdominaux. Les mandibules bidentées, les impressions et point crâniens, les impressions transverses des anneaux avec leur tuméfaction et les incisions anales caractérisent cette larve qui ressemble par le faciès et par les caractères à celle de YAnthribus albinus , Linné, décrite par Perris, Larves, 1877, p. 362. Nymphe : Longueur, 9 millimètres ; largeur. 4 millimètres. 134 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES Corps oblong, charnu, jaunâtre, lisse et luisant, couvert de courts cils roux subbulbeux et de longues épines, convexe aux deux faces dorsale et ventrale, large et arrondi à la région anté¬ rieure, la postérieure atténuée et bi-épineuse. Tête petite, arrondie, vertex excavé, six courtes spinules à base bulbeuse en demi-cercle entre les yeux, deux plus courtes en arrière de la lisière frontale qui est échancrée ; premier segment thoracique grand, clypéiforme, à bords latéraux garnis de lon¬ gues épines à base jaunâtre et bulbeuse, à pointe rougeâtre, quel¬ ques courtes spinules éparses sur le disque, bord postérieur re¬ levé en léger bourrelet garni de courtes spinules, deuxième court, quadrangulaire, à bord postérieur relevé en pointe conique, troi¬ sième un peu plus grand, à milieu canaliculé ; segments abdo¬ minaux les six premiers larges, transverses, granuleux, atténués vers l’extrémité, leurs flancs chargés d’une apophyse garnie d’une épine effilée, rougeâtre, le septième très grand, à milieu canaliculé avec épine latérale, le huitième très court, transverse, avec épine semblable, le neuvième tronqué, élargi, à côtés pro¬ longés en une apophyse épineuse à bout arqué et rougeâtre ; dessous voilé en partie par la tête qui est affaissée, par les pattes et par les ailes ; segment anal bi-mamelonné, élytres armés d'une épine terminale rougeâtre ; antennes obliques, leur massue repo¬ sant près des genoux de la première paire de pattes, genoux sail¬ lants, ciliés, rembrunis. L’excavation du vertex, la forme et l’emplacement des apo¬ physes et des spinules, la pointe mésothoracique, la conforma¬ tion des septième et huitième segments abdominaux sont des traits particuliers à cette nymphe qui a été prise dans un cham¬ pignon de bois ; dans le même milieu qu'elle, se trouvait la larve dont nous donnons la description et qui, par ses organes, semble être carnassière, c’est-à-dire destinée à réfréner le nombre des larves de Trophoderes. Larve : Longueur, 20 millimètres ; largeur, 3 millimètres. Corps très allongé, charnu, rouge cinabre, pointillé ridé, lui¬ sant, avec soiés rousses latérales, fortement déprimé en dessus comme en dessous, large et trônqud à la région antérieure, la postérieure peu atténuée et bifide. Tête déprimée, quadrangulaire, cornée, noir rougeâtre, à an- MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 135 gles arrondis, sillonnée en long, à côtés garnis de cils de longueur inégale, ligne médiane courte, bifurquée en deux traits flexueux aboutissant à la base antennaire ; épistome et labre confondus avec la lisière frontale qui est obtusément dentée ; mandibules courtes, falquées, à base rougeâtre, à pointe noire et acérée ; mâchoires rougeâtres, à sutures testacées, à tige très courte, sans traces de lobe, avec courts palpes droits tri-articulés, le premier article réduit, deuxième allongé, troisième grêle ; menton al¬ longé, encastré entre les deux montants des mâchoires, lèvre courte, bilobée avec palpes à premier article allongé, le deuxième réduit et courte languette ciliée ; antennes courtes, latérales, an- nelées de testacé, à article basilaire assez long, obconique, le médian plus long, cylindrique, le terminal grêle, acuminé ; ocel¬ les, deux points cornés, noirs, sur les joues, en arrière de la base antennaire. Segments thoraciques larges, sillonnés, déprimés, s’élargissant d'avant en arrière, avec flancs épanouis et ligne médiane obso¬ lète, le premier rectangulaire, un peu plus étroit que la tête, cou¬ vert en entier d’une plaque rougeâtre luisante, à bord postérieur incisé et relevé en léger bourrelet, deuxième rouge de cinabre, quadrangulaire, avec fossette en forme de virgule de chaque côté de la ligne médiane et incision postérieure relevant le bord en un fort bourrelet, le troisième même couleur, avec fossette semblable, sans incision ni bourrelet. Segments abdominaux rouge de cinabre, déprimés, à flancs incisés, fortement tuméfiés et ciliés avec ligne médiane obsolète, les sept premiers rectangulaires, à peu près égaux, avec incision en long et fovéole de chaque côté de la ligne médiane, huitième un peu plus étroit, neuvième court, à bords arrondis, à bout fronqué, prolongé par deux fortes apophyses divergentes et ci¬ liées. Dessous déprimé, couleur du dessus, la tête incisée en long, les premiers et deuxième segments thoraciques lisses et luisants, le troisième avec deux incisions circulaires, les segments abdo¬ minaux avec incision relevant le bord postérieur des sept pre¬ miers en un léger bourrelet, tous avec incision et fovéole de chaque côté de la ligne médiane, huitième avec incision et bour¬ relet moins marqué, neuvième avec cloaque pseudopode qua- 1H6 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES dricaréné et fente trassverse ceinte d’une incision subcirculaire ; un fort bourrelet latéral longe les flancs délimitant la zone d'ac¬ tion des deux régions dorsale et ventrale. Pattes courtes, latérales, écartées, rougeâtres, ciliées, hanches courtes, annulaires ; trochanters réduits, peu coudés ; cuisses larges, comprimées, jambes un peu moins, tarses en court onglet rougeâtre acéré, avec granule rougeâtre à sa base. Stigmates petits, saillants, orbiculaires, flaves, à péritrème sombre, la première paire sur la membrane latérale qui sépare les deux premiers segments thoraciques, les suivantes sur le prolongement de la première et au tiers antérieur des huit pre¬ miers segments abdominaux. La forme si déprimée avec sa couleur rouge de cinabre sont de nature à faire facilement reconnaître cette larve qui participe quant aux caractères généraux de celles connues des Elatérides et des Pyrochroïdes . Tropltoderes frenatug, Klug. Nymphe : Longueur, 25 millimètres ; largeur, 10 millimètres. Corps corné, un peu arqué, charnu, blanchâtre, lisse et lui¬ sant, finement pointillé ridé, couvert de très courts cils roux et de courtes spinules rousses, convexe à la région dorsale, la ven¬ trale subdéprimée, large et tronqué en avant, atténué et bi-épi- neux en arrière. Tête allongée, fortement convexe, séparée par un étrangle¬ ment médian, disque chargé de six fortes épines rougeâtres, à pointe noire et ciliée, deux autres de ces mêmes épines de cha¬ que côté de la base antennaire, l’intérieure très forte, labre en forme de museau, mandibules très accentuées ; premier segment thoracique grand, carré, angles antérieurs avancés en forme de large corne à bout granuleux et cilié, une excroissance au milieu entre les deux cornes, deuxième court, transverse, bi-excisé, deux tuméfactions latérales et une pointe médiane postérieure, troisième plus développé, renflé, à milieu canaliculé, à bord postérieur légèrement prolongé en pointe triangulaire ; segments abdominaux courts, transverses, atténués vers l’extrémité, à mi¬ lieu canaliculé, leurs flancs excisés et avancés en forme de pa- MOEURS ET METAMORPHOSES DES INSECTES 137 lette ciliée, bidentée au premier arceau, tridentée aux deuxième, troisième et quatrième, unidentée aux quatre suivants, les sep¬ tième et huitième portent en outre deux petites épines médianes , segment anal prolongé par deux fortes excroissances charnues, noueuses, parallèles, prolongées en pointe noire très acérée ; le nombre d’épines latérales peut varier d'un segment à l’autre et aussi dans le même segment ; antennes coudées, à tige très allon¬ gée, à massue reposant par son bout sur la région dorsale au- dessus des élytres ; genoux très saillants, ciliés ; mamelon anal bivalve. Pointes, épines, tubercules, excroissances font de cette nym¬ phe un corps particulier à tous les points de vue. Atraetocerus niatlagaseariciisis. Œuf : Longueur, im“2 ; diamètre, 0mm3. Allongé, subfusiforme, imperceptiblement pointillé ridé, à pôles arrondis, à microphyle apparent, à coquille résistante. Ces œufs, proportionnés à la taille de la mère, sont pondus en une masse compacte où ils sont diversement disposés au nom¬ bre d’une centaine environ et déposés sur le feuillage de la plante nourricière ; une matière agglutinative les maintient fixés les uns contre les autres. Aux renseignements qui précèdent, M. le Dr Sicard ajoute : « C’est un insecte dont on ne connaît que la femelle, le mâle doit avoir des élytres entiers. » SCOLYTIDES UianieruB liispiüus, Klug. Larve : Longueur, 4mm5 ; largeur, 2 millimètres. Corps arqué, charnu, jaunâtre pâle, glabre, finement poin¬ tillé, convexe en dessus, déprimé en dessous, arrondi aux deux extrémités. -, Tête en carré transverse, cornée, rouge de brique, lisse et lui¬ sante, pointillée ridée, ligne médiane obsolète, pâle, bifurquée 138 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES au vertex en deux traits aboutissant à la base antennaire, lisière frontale droite, noire, deux fossettes en arrière du milieu de la lisière, deux autres en arrière du milieu du trait bifurqué ; épis- tome grand, transverse, à milieu transversalement incisé, labre semi-elliptique frangé de courts cils ; mandibules courtes, ro¬ bustes, triangulaires, à base rougeâtre, à pointe noire et biden- lée ; mâchoires à tige oblique, à lobe réduit, courtement frangé, avec palpes de deux articles, le basilaire globuleux, le terminal conique ; menton très développé avec suture cordiforme, mem¬ braneux; lèvre inférieure bilobée avec courts palpes bi-articulés et languette saillante tronquée ; tous les organes buccaux rou¬ geâtres avec articulations annelées de testacée ; antennes rétrac¬ tiles, membraneuses, émergeant en arrière du milieu de la base des mandibules de deux très courts articles, le basilaire globu¬ leux, le terminal sétiforme ; ocelles -sans traces ni vestiges. Segments thoraciques charnus, convexes, transverses, à flancs tuméfiés, le premier très grand, en carré transverse, plus large que la tête dont il enchâsse le bord postérieur, muni de chaque côté de la ligne médiane d’une plaque ovalaire jaunâtre, lisse et luisante, finement réticulée, avec bourrelet à son bord posté¬ rieur, deuxième et troisième courts, transverses, incisés à leur bord postérieur, l’incision relevant l’arceau en deux bourrelets, un premier entier à milieu échancré, un deuxième demi-mé¬ dian. Segments abdominaux arqués, fortement transverses, con¬ vexes, à flancs dilatés, peu atténués vers l’extrémité, avec ligne médiane sombre, les sept premiers bi-incisés, chaque arceau formé d’un premier demi-bourrelet et de deux entiers, le hui¬ tième n'a qu’une seule incision, le neuvième en manque et est arrondi. Dessous déprimé, le premier segment garni dfune plaque brune, les flancs des segments thoraciques fortement tuméfiés ; segments abdominaux transversalement incisés, leurs flancs di¬ latés ; segment terminal relevé en un fort bourrelet circulaire au fond duquel le cloaque rentré est crucialement incisé ; un double bourrelet latéral délimite la zone d’action des deux régions dor¬ sale et ventrale. Pattes nulles, remplacées par les dilatations sous-thoraciques. MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 139 Stigmates petits, orbiculaires, flaves, à péritrème blanchâtre, la première paire grande, sur le bourrelet de séparation des deux premiers segments thoraciques au-dessous du bourrelet latéral, les suivantes au-dessus de ce bourrelet et au tiers antérieur deSECTES deux réduites latérales, segment anal avec cloaque bilobé, épa¬ noui, membraneux, blanchâtre, saillant et fente en long : un fort bourrelet latéral formé par une double rangée de plaques longe les flancs délimitant la zone d’action des deux régions dor¬ sale et ventrale. Pattes très allongées, à dessous brunâtre, à dessus noir, cour- tement ciliées ; hanches massives, trochanters réduits, cuisses larges, comprimées, jambes coudées en dedans, comprimées, tarses en court onglet rougeâtre accolé à une apophyse, globu¬ leuse, blanc éburné, formant ventouse et aidant la larve dans son cheminement à adhérer au plan de position. Stigmates petits, orbiculaires, flaves àpéritrème noir luisant, la première paire sur le bourrelet de séparation latéral des deux premiers segments thoraciques, les suivantes au-dessus de ce bourrelet et entre les deux rangées de carènes des huit premiers segments abdominaux. L’incision du disque de la tête, la couleur variée des organes buccaux, les bourrelets carénés de la région dorsale et des flancs, la forme du segment anal et l’apophyse tarsienne sont les principaux caractères particuliers à cette larve. TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES Tableau des Membres de la Société . v Etude sur la molasse rouge, par M. H. Douxami . i Action anticoagulante de la chlorophylle vis-à-vis du sang, par M. Marcel Gordier . 31 Etude sur les Hélix du groupe Cespitum, par M. Caziot ... 37 Sur la polypnée thermique des poïkilothermes, par MM. E. Cou¬ vreur et Cl. Gautier . 59 Etude de la respiration des Chéloniens marins, par M. E. Cou¬ vreur . 63 Mœurs et métamorphoses des insectes (14e mémoire), par M. le Capitaine Xambeu . 67 Lyon. — Imprimerie A. Ret, 4, rue Gentil. -- 35709 LISTE DES PUBLICATIONS DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNF, ANNALES ET COMPTES RENDUS de 1836 à 1850-52, contenant: Observations botaniques, par Seringe. Ai.exis Jordan. — Notes entomologi- ques, par Donzel. Gacogne. Godart. Perris, Mulsant et Ret. ANNALES (nouvelle série) tomes I à L, de 1852 à 1903, contenant : Diagnoses d'espèces nouvelles, par Alex. Jordan; Catalogue des plantes du cours du Rhône , par Fourreau; Flore des Muscinées par Débat. — Icono¬ graphie et description de chenilles et lépidoptères , par Mili.iÈre. — Notices sur les Altisides , par Foudras. — Coléoptères, par I.f.vrat, Chevroi.at. Perroud, Godart, Perris, Sichel, Mayet, Donnadieu, Mulsant et Rey, Abeille de Perrin, R. P. Belon, Xambeu. Jacquet. — Notices ornitho- ' logiques par Boucart, Mulsant et Yerreaux. — Géologie du départem. du Rhône, par Mène. — Malacologie, par Locard. CHAQUE VOLUME EST VENDU AU PRIX DE 10 FR. S F. VENDENT SÉPARÉMENT Tétranyques, par Donnadiel. — Chrysides, par Abeille de Perrin. — Larves de coléoptères, par Perris. — Brévipennes, par Mulsant et Rf.y. — Lathri- diens, par le R. P. Belon. Lyon. — lmp A. Rey A c;e 4. rue Gentil. — 35709 ««v». I :-,vK t» ,1-** -Tl î' *• *' J-J:. ■ v v«.^ v 4- \ J*fc»- »V ^ ': >m ••# >>*^ vf /%• t V ■■ v- 1 Wk^- l. Vv*« >•“ J : -iïi;.-î»- lilrsS.liT ,ji*V'' {•■ r-: ? H7*r&£ * ■%■*>*< v 1 VV / 1,1 : '-- .' ^ V* 5 -^KJ^iSC • '• „. »-K . . : 'VvC >. . -T'-l ^ ^ • ■ ' v<, *. V* 1 ' \ V v j >7 « r\ ’ ’ , *♦ ï . ^%- T .- " K * / rv ■ **-' - v /- 1 iâp^.rl > ■ * ^ .^Ÿ «£ «. • à . [:v ; ,v< .- 3L > • ' ». •v*t’ ■■' V * *» ^ /•- • : ■■: ÿr - ji y+. Ji t- ;:4y JS * jv^ ~-v': : t- J 'f** ■ - '■ } , aJW ^V. 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