A H N A L E $ DE LA SOCIÉTÉ LI.VYKCWC 10) '& JLTtÙÏÏ - — »»ic8a;o » - (nouvelle série) TOME CINQUANTE-DEUXIÈME LYON H. GE O R G, LIBRAIRE-ÉDITEUR 36, passage de l’hotel-dieu MÊME MAISON A GENÈVE ET A BALE PARIS J. -B. BAILLIÈRE ET FILS, ÉDITEURS 19, BOB R A ÜT E r R U I L L B 1906 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE LA SOCIÉTÉ LIWKÉWi; BUS LÎDB - 3. ^îcsafp ^ - SÿÛ'-f (nouvelle série) TOME CINQUANTE-DEUXIÈME LYON H. GEORG, LIBRAIRE-EDITEUR 36, passage de l'hotel-dieu MÊME MAISON A GENEVE ET A BALE PARIS J. -B. BAILLIÈRE ET FILS, EDITEURS . <9, RUE UAUTEFKUILLE 1905 AVIS AUX SOCIÉTAIRES Les membres de la Société linnéenne sont priés de faire parvenir au Trésorier de la Société, 19, rue de la République, le montant de leur cotisation. Passé le 30 juin, ce montant sera recouvré par la voie de la poste et les frais seront ajoutés au mandat. Les Sociétaires non résidant à Lyon qui désirent qu'on leur envoie le volume des Annales voudront bien en donner avis au Secrétaire et joindre à leur cotisation la somme de 1 franc. Lyon. — lmp. A. Rev, 4, rue Gentil. — 38191 T A B L E A U DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE LYON BUREAU POUR L’ANNÉE 1905 MM. Riche, président. Doncieux, vice -président. Beauverie, secrétaire général. Roüx (Nisius), trésorier. Dr Saint-Lager, archiviste-conservateur . LISTE DES MEMBRES EN 1905 Membres actifs MM. 1905 Allemand, préparateur au laboratoire de Sfax (Tunisie). 1895. Arcelin (Fabien, le L)r), rue du Plat, 4. 1901. De Bannes-Püygiron (Gaston), diplômé de l’Ecole supé¬ rieure d’Agriculture de Montpellier, boulevard Victor- Hugo, 8. 1901. Barillot, chef des travaux à la Faculté des sciences, quai Pierre-Scize, 67. 1895. Beauverie (Jean), docteur ès sciences naturelles, Faculté des sciences. 1866. Beckensteiner (Charles), rue de l’Hôtel-de-Ville, 9. VI TABLEAU DES MEMBRES MM. 1901. Bonnet, préparateur de zoologie à la Faculté des sciences. 1901. Bonnet (E.), ingénieur des arts et Manufactures, place Bellecour, 21. 1891. Boucher, professeur à l’Ecole vétérinaire, quai Saint - Vincent, 24. 1892. Broelmann (Henri), dirêcteur du Comptoir National d'Es- compte à Cannes (Alpes-Maritimes). 1888. Bruet, chef de section de la Cie P.-L.-M., Saint- Mar¬ celin (Isère). 1884. Bruyas (Aug.), quai des Célestins, 5. 1901. Buy (Paul), rue de Gerland, 15. 1881. Carret (l’abbé), aumônier des Dames du Sacré-Cœur aux Chartreux. 1904. Carra, propriétaire à Ville-sur-Jarnoux (Rhône). 1899. Caziot, commandant d’artillerie en retraite, quai Lunel. 24, à Nice. 1898. Chanay (Pierre), négociant, rue Pizay, 5. 1882. Chanrion (l’abbé), à l’Institution des Chartreux. 1900. Charnay, répétiteur général au Lycée Ampère, rue Du¬ quesne, 22. 1901. Chikflot, chef des travaux de botanique à la Faculté des sciences. 1887. Chobaut (Alfred, le Dr), rue Dorée, 4, à Avignon. 1905. Clerc (Joannès), fabricant, place de la Comédie. 1895. Conte (Albert), docteur ès sciences naturelles, chef des travaux de zoologie à la Faculté des sciences. 1904. Cordier, laboratoire de physiologie à la F’acultédes sciences. 1871. Coutagne (Georges), ingénieur des poudres et salpêtres, quai des Brotteaux, 29. 1889. Couvreur, docteur ès sciences, chargé d’un cours complé¬ mentaire à la Faculté des sciences, Sainte-Foy-lès-Lyon. 1901 Darboux, professeur de zoologie à la Faculté des sciences de Marseille, boulevard Perrier, 53. 1862. Delocre, inspecteur des ponts et chaussées, rue Lavoisier, 1, Paris. 1889. Depéret (le D1' Ch.), correspond, del’Institut, profes.de géo - logie et doyen de la Faculté des sciences, r. Thomassin, 39. DE LA SOCIÉTÉ LIMNÉENNE ▼II MM. 1891. Dériard-Richarme (Auguste), ingénieur à Rive-de-Gier. 1897. Doncieux, docteur ès sciences naturelles, rue Victor- Hugo, 61. 1898. Douxami, docteur ès sciences, maître de Conférence à l’Université, rue Brûle-Maison, 159, Lille (Nord). 1882. Drivon (Jules), médecin des Hôpitaux de Lyon, avenue de Saxe, 284. 1891. Dubois (leDr Raphaël), profes. de physiologie génér. et com¬ parée à la Faculté des sciences, rue du Juge-de-Paix, 27. 1884. Faure, professeur à l’École vétérinaire, rue d’Algérie, Il 1905. Figuier, fabricant, rue des Feuillants. 1882. Flory, avoué, rue Gasparin, 8. 1857. Fournereau (l’abbé), profes. à l’institution des Chartreux. 1904. Gauthier, préparateur de physiologie à la Faculté des sciences, Paris. 1881. Geandey (Ferdinand), négociant, rue de Sèze, 11. 1851. Gensoul (André-Paul), rue Vaubecour, 42. 1903. R. Gérard, professeur à la Faculté des sciences, avenue de Noailles, 67. 1905. Germain (Louis), attache au Muséum, rue Coypel, 20, Paris. 1866. Gillet (Joseph), quai de Serin, 9. 1890. Givois, pharmacien à Vichy (Allier). 1894. Grange (Pierre), (le Dr), rue Terme, 25. 1897. Güillermond, docteur ès sciences, rue de la République, 19. 1862. Guimet (Émile), place de la Miséricorde, 1 . 1869. Heyden (le baron de), à Bockenheim, près de Francfort- sur-Mein, Schlosstrasse, 54 (Allemagne). 1895. Hutinel, professeur au Lycée Saint- Rambert, 19, quai Javr. 1884. Lacroix (le Dr Eugène), Grande rue des Charpennes, 45. 1868. Laval (Henri), avocat à Villefranche (Rhône). 1873. Magnin (le Dr Antoine), professeur à la Faculté des sciences de Besançon. 1902. Marotel, chef de travaux à l’École vétérinaire 1901. Massonnat, prépar. de zoologie à la Faculté des sciences. 1897. Maurette (Laurent), attaché au laboratoire de géologie de la Faculté des sciences. VIII TABLEAU DES MEMBRES MM. 1887. Mermier (Elie), ingénieur au tunnel du Simplon à Brigue, Valais (Suisse). 1891. Michaud, quai de la Pêcherie, 13. 1881. Moitier, directeur du Lycée Saint- Rambert, près Lyon. 1879. Perroud (Charles), avocat, place Bellecour, 10. 1898. Pupat, fabricant, rue Pizay, 5. 1904. Rajat (Henri), 4, rue du Peyrat. 1893. Rebours, rue Célu, 7. 1873. Rérolle (Louis), directeur du Muséum de Grenoble (Isère). 1892. Rey (Alexandre), imprimeur, rue Gentil, 4. 1864. Riaz (Auguste de), banquier, quai de Retz, 40. 1882. Riche (Attale), docteur ès sciences, chargé d’un cours complémentaire à la Faculté des sciences, avenue de Noailles, 56. 1863. Roman (Ernest), quai Saint-Clair, 1. 1892. Roman (Frédéric), docteur ès sciences naturelles, prépar. de géologie à la Faculté des sciences, quai Saint-Clair, 2. 1894. Roux(Claudius), docteur ès sciences naturelles, chemin des Alouettes, 45, Lyon-Moaplaisir. 1873. Roux (Nisius), rue de la République, 19. 1868. Saint-Lager (le Dr), cours Gambetta, 8. 1890. Vaffier (le Dr), à Chânes par Crèches (Saône-et-Loire). 1900. Vagnon, licencié ès sciences naturelles, rue Bourgelat, 6. 1899. Vaney, maître de conférences à la Faculté des sciences. 1898. Vermorel, ingénieur-agronome, à Villefranche (Rhône). 1902. Villard, ingénieur agronome, Sainte-Foy-les-Lyon. 1881 . Xambeu, capitaine en retraite à Ria, par Prades (Pyrénées- Orientales). Ulembre correspondant. 1849. Lejolis, directeur de la Société des sciences naturelles de Cherbourg. DESCRIPTION GÉOLOGIQUE de la nouvelle ligne ferrée DE LOZANNE A GIVORS PAR Cl. ROUX et A COLLET DOCTEURS ÈS SCIENCES (Mémoire présenté à la Société Linnéenne de Lyon à la Séance du 12 Décembre 1904) INTRODUCTION Par les multiples travaux, tels que tranchées, souterrains, etc., auxquels elle donne lieu, la construction des nouvelles voies ferrées est, sans contredit, l’un des meilleurs moyens d’observation dont puissent disposer les Géologues dans l’ana¬ lyse de la structure et de la composition de chaque parcelle de l’écorce terrestre. C’est pourquoi, poursuivant depuis quinze ans déjà une lon¬ gue série d’excursions pétrographiques dans la région lyon¬ naise, où les bons affleurements naturels sont si rares, nous avions résolu d’explorer attentivement les terrains traversés par la ligne en construction de Lozanne à Givors. Nous avons pu réaliser ce projet, aussi bien que possible, grâce à l’amabilité de MM. les Ingénieurs Malleval, pour la section de Lozanne à Tassin, et Beynet, pour la section de Tassin à Givors, qui ont bien voulu nous autoriser à circuler librement sur les chan¬ tiers, à repérer nos notes sur les coupes et profils en long, et à Soc. Linn., t. lu, 1905 1 2 DESCRIPTION GÉOLOGIQUE recourir à l’obligeance de MM. les Chefs de section et Agents de la Compagnie P.-L.-M. En ce qui concerne spécialement le souterrain de Limonest, son étude nous a été facilitée par M. le chef de section principal Muselli, qui nous a communiqué un relevé de la coupe du tunnel, et par M. Poitevin, ingénieur des Arts et Manufactures, qui nous a guidé dans l’exploration du souterrain, dont il a, d’ailleurs, dirigé les travaux de perce¬ ment. C’est pour nous un agréable devoir de leur présenter ici nos remerciements les plus sincères. Parmi les nombreuses roches recoupées par la nouvelle ligne, il en est plusieurs variétés qui sont intéressantes et même nou¬ velles pour la région lyonnaise. Afin de contrôler et préciser leur détermination, nous avons soumis des plaques minces de ces roches à l’examen de MM. les professeurs A. Lacroix, du Mu¬ séum de Paris, et H. Rosenbusoh, de l’Université d’Heidelberg. Nous sommes heureux d’adresser à ces savants pétrographes l’expression de notre vive gratitude. Sans doute, les diverses voies ferrées qui, partant de Lyon, entament dans plusieurs directions la bordure orientale du Plateau central ont donné lieu, lors de leur établissement, à des constatations géologiques non moins intéressantes, et même plus importantes ; mais presque aucune d’elles n’a été l’objet d’une étude générale, dont la publication eût été cependant d’une utilité très grande, soit pour les géologues locaux, soit pour les auteurs de monographies synthétiques. Cependant M. Attale Riche a publié, en 1887, une étude détaillée sur la ligne de Lyon à Vaugneray et à Mornant, étude que tous les géologues lyonnais ont, comme nous, mis à profit maintes fois dans leurs travaux ou excursions. Suivant cet excellent exemple, nous espérons donc, en publiant la présente note, remplir ce double but : consigner avec soin nos observations pour permettre à d’autres d’en profiter (1) et de les compléter, (1) D’autant plus que beaucoup de coupes, et non des moins intéres¬ santes, deviendront méconnaissables — c’est déjà, d’ailleurs, un fait accompli pour quelques-unes — soit par altération plus ou moins rapide des roches sous l’action des agents atmosphériques, soit par gazonne- ment naturel ou artificiel, soit par des revêtements en maçonnerie (tun¬ nels, murs de soutènement, etc.). DE LOZANNE A GIVORS 3 et signaler quelques roches ou particularités géologiques nou¬ velles pour notre région. Nous diviserons notre sujet en deux chapitres. Dans le premier, nous décrirons simplement les différents terrains traversés d’un bout à l’autre de la nouvelle ligne, in¬ sistant seulement sur les roches les plus remarquables. Dans le second, nous établirons, par quelques considérations plus générales, 'les rapprochements et comparaisons de ces ro¬ ches avec leurs congénères des environs immédiats (Plateau et Monts Lyonnais). CHAPITRE PREMIER DESCRIPTION DES TERRAINS TRAVERSÉS PAR LA LIGNE DE LOZANNE A GIVORS La nouvelle ligne ferrée de Lozanne à Givors est le prolon¬ gement prévu de celle de Paray-le-Monial à Lozanne par la vallée de l’Azergues. Partant de la gare de Lozanne (altitude 202m89), point die croi¬ sement avec le chemin de fer de Saint-Germain-au-Mont-d’Or à l’Arbresle, Tarare et Roanne, la ligne de Givors s’élève assez rapidement pour contourner les deux îlots jurassiques restés juchés sur les gneiss entre Civrieux et Dardiilly, et atteindre son altitude maxima (301“5 environ) vers la station de Limonest. De là, traversant de part en part le dyke granitique dans un souterrain de 965 mètres, elle redescend droit au sud par Tassin (où elle croise les deux lignes de Lyon-Saint-Paul à Montbrison et de Lyon-Saint-Just à Vaugneray et Mornant) et Brignais, et va se raccorder par la vallée du Garon à Givors-Canal (altitude 160ra89) avec les voies de Chasse-Vitnne-Marseille, Saint-Etienne- Le Puy, le Teil-Nîmes. Sa longueur totale, de Lozanne à Givors, est d’environ 39 kilo¬ mètres, que nous partagerons arbitrairement, dans notre descrip¬ tion, en quatre segments à peu près égaux, correspondant, en 4 DESCRIPTION GÉOLOGIQUE quelque sorte, à quatre excursions que l’on peut, en toute saison, effectuer commodément de Lyon. 1° De Lozanne à Limonest (10 km. 500 environ) ; 2° De Limonest à Tassin (8 km. environ) ; 3° De Tassin à Brignais (10 km. 500 environ) ; 4° De Brignais à Givors (9 km. 500 environ). § I. — De Lozanne à Limonest. Au départ de la gare de Lozanne, la voie est établie en palier, puis sur un long remblai (800 m.) qui s’élève en pente douce jusqu’aux collines de la rive droite de l’Azergues. On a utilisé pour ce remblai des gneiss granulitiques, des granulites et des pegmatites à mica blanc et à tourmaline, provenant des tranchées traversées plus loin. Cette partie de la voie est à la limite des alluvions modernes de l’Azergues et des alluvions ou cailloutis plocènes. Vers le kilomètre 1,350, la voie entame une colline de gneiss granulitiques. Une tranchée, dite tranchée de Grand Val, pro¬ fonde de 5 à 6 mètres, montre sur ses deux talus les gneiss dé¬ composés, en lits minces très relevés, plongeant vers le N. -N. -O. d’au moins 60 à 70 degrés ; cette plongée est, d’ailleurs, parfai¬ tement concordante avec la direction générale des couches gneissiques de toute la région (Lentilly, Dommartin, etc.). Ces gneiss, qui renferment quelques lits amphiboliques, sont recoupés par plusieurs minces filons de granulite ; ils sont, en outre, recouverts par des alluvions anciennes constituées par des débris plus ou moins roulés de roches 'locales (Plateau et Monts Lyonnais, Monts de Tarare, etc.) : gneiss et granités di¬ vers, microgranulites, arkoses, débris de filons quartzeux, etc., sans aucun quartzite alpin. A proximité du point kilométrique 2, la voie pénètre dans une nouvelle tranchée, dite tranchée de Maraud, ouverte dans les alluvions pliocènes sur une longueur de 350 mètres et 8 mè¬ tres de hauteur. Ces alluvions présentent deux zones bien dis¬ tinctes : DE L0ZANNE A GIVORS O Dans la première zone, à la partie supérieure, on observe, sur une épaisseur de 3 mètres, des sables argileux avec de très nombreux débris caillouteux à peine roulés, de très petite taille (les plus gros ne dépassent pas 4 à 5 centimètres de diamètre) ; ce sont des fragments de roches des régions voisines : granités et gneiss variés, quartz laiteux, etc. La deuxième zone, à la partie inférieure, visible sur au moins 5 mètres de hauteur, est constituée par des couches argi¬ leuses de coloration plus foncée que les sables supérieurs et complètement privées d’éléments caillouteux ; elles renferment çà et là quelques grosses concrétions ferro-manganésifères. La limite entre les sables et les argiles est très nette ; elle dessine, sur les talus de la tranchée, une ligne légèrement on¬ dulée, presque horizontale. Peut-être ces deux zones appartien¬ nent-elles à des formations distinctes ? En l’absence de fossiles, il est impossible de leur assigner une date précise. La carte géo¬ logique au 1/80.000 (feuille de Lyon) rapporte les alluvions de la région au pliocène. Au delà du pont sur lequel le chemin rural n° 19, de la Bruyère, traverse la ligne ferrée, les alluvions s’abaissent rapi¬ dement au niveau de la voie, et celle-ci franchit, par un court remblai, peu élevé, un petit vallon boisé, marécageux (Etang Chapuis : altitude à l’étiage, 220m4). La voie s’engage ensuite dans une tranchée profonde qui montre des alluvions semblables aux précédentes, plaquées contre un bombement de gneiss granulitiques dans lesquels est creusé le souterrain de Mar and, long de 205 mètres. Ces gneiss, moins altérés que ceux de la tranchée de Grand Val, sont très grenus, pauvres en mica blanc, et plongent toujours très forte¬ ment vers le N. -O. Ils sont criblés de filonnets de granulites et de pegmatites assez variées : les unes sont à éléments relative¬ ment petits de quartz, feldspath et mica blanc ; ce sont des granulites à grains moyens ; les autres sont à éléments plus gros,- on y observe des prismes de tourmaline de 1 centimètre de diamètre sur 7 à 8 centimètres de longueur et des lames em¬ pilées de mica blanc d’environ 2 centimètres. Toutes ces roches, gneiss, granulites 'et pegmatites, ont subi des dislocations qui les ont divisées en gros bancs irréguliers, 6 DESCRIPTION GÉOLOGIQUE avec surfaces de friction bien Visibles, surtout sur certaines pegmatites, où ces surfaces sont recouvertes d’un enduit blanc. A la sortie du tunnel la voie laisse à gauche un petit ravin boisé et pénètre dans une tranchée ( tranchée sud de Maraud), profonde d’une vingtaine de mètres sur 200 mètres de lon¬ gueur, ouverte dans des gneiss granulitiques identiques aux précédents et, comme ces derniers, recoupés par de nombreux filons de pegmatite ; vers l’entrée de la tranchée, on observe un filon de porphyrite de couleur sombre, visible sur les deux talus, dirigé S.-E.-N.-O. et de lm50 environ de puissance. Le granité apparaît à l’extrémité opposée de la tranchée ; il englobe de nombreux blocs de gneiss et présente lui-même une certaine schistosité. Après avoir franchi la combe du ruisseau de Maligneux, la voie s’engage dans la tranchée du Moulin-à-Vent (hauteur, 12 à 15 mètres ; longueur, 150 mètres) creusée dans des alluvions sablo-argileuses avec rares et petits cailloux de roches de pro¬ venance locale. A l’entrée de la tranchée, avant le pont du chemin vicinal n° 3, des Carrières, on aperçoit cependant, sur une faible hauteur, un petit affleurement de granité gneissique. La ligne traverse le profond vallon du ruisseau de Sémanet sur un viaduc de trois arches de 15 mètres d’ouverture et haut de 12 mètres environ. Au viaduc succède un remblai très élevé, puis une tranchée dite première tranchée de la Charrière, l’une des plus intéressantes du tracé (v. la coupe, PI. I). Cette tranchée, longue de 200 mètres environ, et dont le côté droit est beaucoup plus élevé que le côté gauche (soit 20 mètres à droite et 8 à 10 mètres au plus à gauche) est ouverte dans des gneiss granulitiques plus altérés que ceux que nous avons signalés dans les tranchées nord et sud du souterrain de Ma- rand. Leur teinte générale est plus rougeâtre, leur texture moins grenue ; ils sont mieux stratifiés et relativement pauvres en mica blanc. Les strates gneissiques plongent fortement vers le N. -N. -O., et sont même relevées, en certains points, jusqu’à la verticale. Ces gneiss sont recoupés par de nombreux filon- nets de pegmatite à feldspath rosé, et par deux filons de por¬ phyrite. Le premier filon est visible vers l’entrée de la tran¬ chée, son épaisseur est d’environ 2 mètres. Le deuxième est situé DE LOZANNE A GIVORS 7 a peu près au milieu de la {ranchée, sa puissance est de 1 mètre en moyenne ; sa direction étant S.-S.-O.-N.-N.-E., il recoupe donc perpendiculairement les gneiss encaissants ; ce filon est sensiblement vertical, mais il présente, dans sa partie supérieure, plusieurs brusques inflexions en zigzag. La roche de ces deux filons a une couleur vert-noirâtre très sombre ; l’œil n’y distingue à peu près aucun élément, sauf, çà et là, quelques grains de feldspath et de calcite ; elle est d'ail¬ leurs en voie d’altération. Enfin, vers la sortie de la tranchée, on voit sur le talus droit un filon à peu près vertical, d’au moins 5 mètres de puissance, d’une curieuse roche porphyrique décomposée, mais offrant cependant quelques parties encore intactes, au moins en ap¬ parence. Elle offre à l’œil nu une pâte de teinte claire, rou¬ geâtre, criblée de très nombreux cristaux d’un feldspath blanc opaque et de lamelles hexagonales brillantes de mica noir ; les dimensions de ces deux éléments sont, en général, très faibles et atteignent rarement 2 à 3 millimètres ; elle ne con-, tient pas de quartz visible. L’examen d’une plaque mince n’a permis à M. Lacroix de reconnaître, comme éléments anciens, que de la biotite intacte noyée dans des éponges de quartz globulaire, au milieu des¬ quelles apparaissent quelques microlithes d’orthose. En lu¬ mière naturelle, on distingue des silhouettes de feldspaths quartzifiés. Cette roche, extrêmement altérée, a été sans doute un orthophyre. Le prolongement de ce filon se voit sur le talus opposé ; mais, de ce côté, il n’affleure plus et se termine en coin au milieu des gneiss. De part et d’autre de ce filon, surtout sur le talus droit, les gneiss paraissent, jusqu’à une assez grande distance, très dé¬ composés et réduits à l’état de gore au milieu duquel sont dis¬ séminées des masses irrégulières de kaolin assez pur, avec parties verdâtres ou rougeâtres et débris quartzeux et micacés. Ce kaolin provient sans doute de la décomposition, sous l’in¬ fluence du filon éruptif, d’un faisceau de filonnets de pegmatite. Un court remblai établi ensuite sur un petit ravin très boisé précède la deuxième tranchée de la C barrière, beaucoup moins 8 DESCRIPTION GÉOLOGIQUE importante que la première (2 ou 3 mètres à peine de profon¬ deur), mais présentant un certain intérêt, parce qu’elle tra¬ verse un petit lambeau de calcaire jaune à entroques qui repose, comme d’ailleurs toutes les assises secondaires du Mont-d’Or lyonnais, en complète discordance sur les tranches relevées des gneiss. En effet, tandis que les gneiss plongent d’au moins 70 degrés vers le N. -O., les bancs calcaires sont presque horizontaux, leur inclinaison vers le N.-N.-E. ne dé¬ passe pas, en tout cas, 10 à 12 degrés. Ces bancs sont très ré¬ guliers et assez minces ; leur épaisseur moyenne est de 20 à 30 centimètres. La surface des dalles calcaires présente de nombreuses empreintes de ripp'le-marks (Cancellophycus sco- parius des anciens auteurs), particularité qui place ces couches à la base du bajocien, dans la zone à Harpoceras murchisonæ. La ligne s’engage ensuite, à proximité du château de Mon- terrat, sur un remblai long de 250 mètres, établi au milieu des vignes, dans une légère dépression basique, et atteint en palier la station de Civrieux (altitude 238 m.) aux environs du point kilométrique 4. En face de la gare, on observe un petit talus d’alluvions sableuses de provenance locale, au-dessous desquelles on voit surgir, un peu plus à l’est, un nouveau 'lambeau de calcaires bajociens. Puis un remblai assez élevé et long de 400 mètres précède la tranchée nord et le souterrain de Bramefond (longueur, 250 mè¬ tres). Cette tranchée, longue de 200 mètres et profonde d’au moins 20 mètres, est creusée dans des alluvions sableuses jau¬ nes contenant de très petits cailloux d’origine locale (les plus gros atteignent à peine 5 centimètres de diamètre). La partie superficielle de ces alluvions est fortement colorée en rouge ; dans le bas dje la tranchée, on remarque plusieurs petites aman¬ des d’argile bleuâtre, nettement délimitées. La tranchée sud du souterrain, moins importante que la précédente, offre une nou¬ velle coupe des mêmes alluvions ; elles consistent ici en un sable grossier renfermant quelques couches peu épaisses d’ar¬ gile et des lits caillouteux irréguliers dont les éléments, tou¬ jours de petites dimensions, sont empruntés aux roches lyon¬ naises (granités, granulites, gneiss, arkoses, quartz divers, etc.). DE L0ZANNE A G1VORS 9 Ces alluvions sont aussi entamées par la tranchée qui pré¬ cède le souterrain de Janzay. Celui-ci, long de 520 mètres, tra¬ verse la colline liasique et jurassique cotée 311 mètres (carte de l’E.-M.), près du sommet boisé de laquelle plusieurs car¬ rières, aujourd’hui presque abandonnées, ont été ouvertes dans le bajocien dont les couches plongent à l’Est. Vers la tête sud du tunnel, les travaux ont traversé les épaisses couches marneuses du charmouthien et du toarcien, dont la masse, en s’affaissant, a même occasionné la rupture de la voûte, nouvellement construite, du souterrain. Le toar¬ cien affleure, sur une épaisseur de 5 à 6 mètres, au-dessus de la sortie du tunnel ; il repose sans limite bien nette sur le charmouthien, qui est visible sur une hauteur d’au moins 20 mètres ; la tranchée sud du souterrain est, d’ailleurs, ou¬ verte dans cette même formation, sur une longueur de près de 200 mètres. Le long remblai de Lissieu (1/2 km.), ainsi que les suivants (remblais de Nély et de la Chicotière), ont été faits avec les matériaux calcaires et marneux extraits du tunnel, et l’on peut y recueillir en abondance les fossiles caractéristiques du lias moyen et supérieur. Les marnes charmouthiennes et toarciennes grises, bleues et violettes renferment quelques bélemnites et une grande abon¬ dance de ces curieuses concrétions, dues à des vers marins, nommées Tisoa siphonalis, ou vulgairement « fromages du Père Adam », aux formes les plus variées, les unes cylindriques, d'autres renflées en corps pyriîormes, fongiformes, etc. Les calcaires oolithiques ferrugineux du toarcien contien¬ nent en quantité les espèces communes de cet étage, notam¬ ment : Grammoceras radians. Hildoceras bifrons. Ludwigia opalinum. Cœloceras du groupe crassum. Dactyloteuthis irregulans. Megateuthis tripartitum. N au film sp. Pentacrinus sp., etc., etc. 10 DESCRIPTION GÉOLOGIQUE La tranchée de Nély entame, sur une dizaine de mètres d’épaisseur, des sables quartzo-argileux, privés d’éléments caillouteux et renfermant des amandes marneuses. Cette for¬ mation est recoupée par la section rectifiée de la route natio¬ nale n° 6, de Paris à Chambéry, dont l’établissement de la nouvelle ligne a exigé le déplacement à l’est du tracé primitif. A la gare de Dommartin-Lissieu (altitude 266m8), éta¬ blie à proximité du kilomètre 7, on voyait, avant l’exécution des maçonneries des quais, le sinémurien affleurer sous la voie et dans les tranchées provisoires du chantier ; un chemin voi¬ sin de la station recoupe d’ailleurs l’infra-lias. La ligne traverse à nouveau le ruisseau de Sémanet, sur le viaduc de la Chicotière, formé de sept arches de chacune 12 mètres d’ouverture, et s’engage dans la tranchée de Chevron- net. La voie repose sur les tranches des couches, à peine in¬ clinées vers l’est, de l’infra-lias représenté par des calcaires blanchâtres, à grain fin, sublithographiques, et par des grès à ciment calcaire, de coloration lie de vin. La surface des bancs calcaires est sillonnée d’un réseau de bourrelets ferrugineux brunâtres. Vers la sortie de la tranchée, on voit successivement affleurer le calcaire à gryphées, le calcaire à bélemnites, puis les marnes basiques. La ligne s’engage ensuite dans le bois des Places, puis franchit le ruisseau de Crévy sur un viaduc en maçonnerie de trois arches, dominant la rivière de 18 mètres environ, et pénètre dans les tranchées des bois de Lange et de Dardilly. La première est ouverte dans des sables quartzeux grossiers ; la tranchée qui précède le croisement de la route nationale n° 6, de Paris à Chambéry, montre ces mêmes sables à grains de quartz reposant sur les gneiss granulitiques très décompo¬ sés en minces feuillets très nets, plongeant fortement au nord. Vers l’extrémité de la tranchée voisine de la route, Ces gneiss sont recoupés par plusieurs filonnets d’une porphyrite très micacée, réduite par l’altération à l’état de masse argileuse. Après le passage à niveau de la route nationale, la voie s’en¬ gage dans les dernières tranchées dites de Lange ; c’est d’a¬ bord une longue tranchée, peu profonde, creusée dans les gneiss granulitiques toujours fortement décomposés, et dont DE LOZANNE A GIVORS 11 les couches sont relevées jusqu’à la verticale ; la tranchée sui¬ vante montre les mêmes gneiss, un peu moins altérés toute¬ fois ; enfin, sous le sommet boisé coté 331 (carte de l’E.-M.), on voit apparaître le granité du dyke Charbonnières-Limonest, mais aucune coupe ne permet d’observer nettement le contact des deux roches. Après un long remblai, la voie arrive alors à proximité de la gare de Limonest. § II. — De Llmoneat à Tasslii. Les profondes tranchées de la gare de Limonest (altitude maxima de la ligne, 301m48) et de la tête nord du souterrain sont entaillées dans le granité, du type à gros grains et géné¬ ralement porphyroïde. A tous ses affleurements, la roche se montre très décomposée et réduite à l’état de gore ou de sable grossier exploité dans plusieurs carrières ouvertes à proximité de la route nationale n° 6 et le long du chemin de Limonest à Dardilly-le-Haut. On peut recueillir dans ces arènes d’assez bons cristaux d’orthose simples ou mâclés (mâcle de Carlsbad). Les escarpements granitiques de la gare sont recoupés par de nombreux filons de porphyrites micacées, presque toujours réduites par l’altération à l’état de masses argileuses jaunâtres dans lesquelles sont disséminées des paillettes de mica jaune brun. On observe un premier groupe de trois filons sur le talus Est de la tranchée de la gare, longeant un chemin et un petit ruis¬ seau canalisé. Ces filons tranchent très nettement sur le gra¬ nité encaissant, comme à l’emporfe-pièce ; l’épaisseur du pre¬ mier est de 2 à 3 mètres ; celle du second, 4 mètres environ ; le dernier, très mince, ne dépasse pas 30 à 40 centimètres. Un second groupe, comprenant deux ou trois filons, était visible sur le talus Ouest de la même tranchée, avant la con¬ struction du grand mur de soutènement, au-dessous de la route nationale. Porphyrites et granités ont éprouvé de nombreuses dislocations indiquées par les multiples rejets des- filons. Vers le commencement du talus Est de la tranchée nord du 12 DESCRIPTION GÉOLOGIQUE souterrain, on voit un curieux filon, très ramifié, de porphyrite englobant des blocs de granité de grandes dimensions ; enfin, à une faible distance de l’entrée du tunnel, on relève un der¬ nier filon coudé de la même roche et de 3 à 4 mètres de puis¬ sance. Le souterrain de Limonest (v. la coupe, PL II), long de 965 mè¬ tres, est percé entièrement dans les granités. Ceux-ci, à grain assez variable, mais à texture généralement prophyroïde, sont recoupés par plusieurs filons de granulites, de pegmatites, de porphyrites, et d’une fort belle roche à amphibole. Les gneiss ne réapparaissent en masses importantes que dans la tranchée sud du tunnel (côté Dardilly) ; toutefois, en plusieurs points du souterrain, des lits gneissiques sont pincés dans les grani¬ tés, notamment entre les hectomètres 0 et 1 d’une part, 8,5 et 9,5 d’autre part (distances comptées de la tête nord du souter¬ rain, côté Limonest). Les granités eux-mêmes se montrent, par places, très chargés de débris de gneiss ou de micaschistes à mica noir. Nous avons soigneusement examiné un très grand nombre d’échantillons des roches extraites du tunnel ; voici quels sont les caractères pétrographiques des principaux types et de leurs variétés. A. Granités. — Les granités du dyke de Limonest présentent de nombreuses variations de texture et de grain. 1° Le type le plus abondant est un granité porphyroïde de teinte claire, dur, dont la masse fondamentale à gros grains renferme des cristaux d’orthose d’assez grandes dimensions (2 centimètres de long sur 1 centimètre de largeur en moyenne), blancs ou parfois rosés, bien formés et généralement non mâ- clés. Les proportions relatives des gros cristaux et des éléments de petite taille jouant le rôle de pâte sont d’ailleurs très varia¬ bles ; cependant, en général, ces derniers prédominent. Le mica noir est relativement peu abondant. Outre ce granité, que l’on peut qualifier de granité normal du dyke de Limonest, on rencontre de nombreuses variétés offrant tous les termes de passage, d’une part aux granités très porphyroïdes, d’autre part à des granités fins dont l’aspect rappelle parfois celui de DE LOZANNE A GIVORS 13 certains microgranites des Monts Lyonnais. Voici, d’ailleurs, l’indication x’apide des variétés les plus intéressantes : 2° Granité à gros grains à peine porphyroïde, c’est-à-dire pré¬ sentant seulement de loin en loin quelques rares gros cristaux d’orthose blancs non mâclés. 3° Granité à très gros grains, pegmatoïde, dont tous les élé¬ ments sont largement cristallisés, l’orthose en cristaux blancs ou roses de 1 à 3 centimètres, le mica noir en lamelles de 1 centimètre à 1 cm 5, le quartz en plages d’au moins 1 centi¬ mètre. 4° Granité très porphyroïde, dans lequel le feldspath, qui forme la plus grande partie de la roche (les quatre cinquièmes au moins) est en gros cristaux blancs, de 2 à 5 centimètres, toujours très nets, bien que se touchant presque tous, simples ou rarement mâclés. Lfe quartz, en grains volumineux, d’aspect gras, moule les cristaux feldspathiques, mais il est assez dis¬ séminé ; le mica noir est encore moins abondant que dans le granité du premier type. 5° Granité légèrement porphyroïde, d'apparence schistoïde, assez riche en quartz granulitique, et paraissant avoir été in¬ fluencé et injecté par la granulite avec laquelle cette variété se trouve effectivement en contact. 6° Granité gris clair, à grains fins, sans gros cristaux. 7° Granité à grains assez fins, avec grandes lamelles hexago¬ nales très allongées, de mica noir, atteignant parfois 5 à 6 mil¬ limètres, et se détachant vivement sur le fond clair de la roche. 8° Granité paraissant formé presque entièrement de belles lamelles de mica très noir et très brillant, qui lui donnent un peu vaguement l’aspect de la Vaugnérite, avec l’amphibole macroscopique en moins, bien entendu. 9° Granité à grains très fins, presque indiscernables à l’œil, de teinte grise uniforme et assez sombre, rappelant un peu certains microgranites des vallées de la Coise et d£ la Bré- venne. 10° Granité extrêmement chargé, par places, d’enclaves de gneiss et de micaschistes à mica noir ; quelques parties présen¬ tent même l’aspect d’un véritable conglomérat granito-gneissi- que dont les éléments, arrondis ou non, seraient constitués par 14 DESCRIPTION GÉOLOGIQUE des débris gneissiques, le ciment général étant formé par la pâte granitique. Le plus souvent, ces enclaves se détachent très nettement du granité qui les entoure, mais parfois cepen¬ dant elles se fondent insensiblement avec lui ; leur volume et leur forme sont très variables. B. Granulites et Pegmatites. — Les granulites qui recoupent et injectent le dyke granitique sont généralement de teinte claire, blanchâtre, rosée ou jaunâtre, à grains moyens, de 1 à 2 millimètres au maximum ; le mica blanc y est bien visible. On observe aussi quelques veines de granulites à deux micas, de couleur jaune. Quant aux pegmatites, du type habituel du Lyonnais, elles n’offrent aucune particularité bien spéciale ; elles sont dépour¬ vues, ou à peu près, de tourmalinei, mais riches en très grandes et belles lamelles de mica noir. Les pegmatites à mica blanc paraissent rares dans cette région. €. Diorite. — Le dyke granitique est encore traversé, avons- nous dit, par une belle roche granitoïde, noire, dans laquelle on reconnaît à l’œil nu : a) De nombreux cristaux striés de plagioclase, donnant les réactions de la soude et de la chaux; les cristaux inaltérés sont incolores et transparents ; souvent aussi, ils paraissent blancs et légèrement opaques par suite d’un commencement de kaolini¬ sation. b) Du quartz en grains arrondis, très disséminés. c) Du mica noir, en quantité très variable. d) De la hornblende en lamelles noires atteignant jusqu’à 15 millimètres de longueur. L’étude microscopique, complétant les données précédentes, a permis de déterminer avec certitude une diorite micacée quartzifère. Ainsi que l’a reconnu M. Rosenbusch, « le feld¬ spath appartient à l’andésine basique et se trouve associé à l’amphibole (hornblende), accompagné de biotite, sphène, as¬ sez de magnétite, quartz, et quelques aiguilles d’apatite ». La plaque mince examinée par M. Lacroix s’est montrée particu¬ lièrement riche en sphène. DE LOZ A> > K A G1V0KS 15 Les variations de grain, de texture et de composition minéra¬ logique sont nombreuses : 1° Dans le type normal, les dimensions moyennes des élé¬ ments ne dépassent pas 2 à 3 millimètres ; la hornblende est beaucoup plus abondante que le mica ; les proportions de bio- tite et de quartz sont, d’ailleurs, extrêmement variables, don¬ nant les variétés suivantes : 2° Diorite très micacée n’offrant que de rares lamelles d’am¬ phibole visibles à l’œil nu, et assez pauvre en quartz. 3° Diorite micacée et très quartzifère, simulant alors, la na¬ ture du feldspath mise à part, certains granités à amphibole ou certaines syénites. A partir de ces types à grain moyen, on trouve tous les pas¬ sages aux deux types extrêmes : 4° Diorite à grains fins, dans laquelle les cristaux deviennent à peu près indiscernables à l’œil nu ; cette roche mériterait donc mieux l’appellation de dioritine que celles désignées sous ce nom par les anciens géologues. 5° Diorite à gros éléments, très pauvre en mica, médiocre¬ ment quartzifère, et composée presque entièrement d’un agré¬ gat de plagioclase en cristaux à section d’apparence rectangu¬ laire, et d'amphibole en lamelles variant de 5 à 15 millimètres. 6° Parfois, l’alignement des lamelles de mica et de horn¬ blende donne à la diorite un aspect schistoïde. La diorite est traversée elle-même par plusieurs filonnets de couleur claire, tranchant vivement sur le fond sombre de la roche, et composés à peu près exclusivement de feldspath et de quartz. On peut recueillir dans les déblais du tunnel des échantillons montrant le contact brusque et franc de la diorite avec le gra¬ nité ou avec une porphyrite. D’autres échantillons montrent le contact de 'la diorite avec une roche à hornblende, à éléments fins et nettement schisteuse, qui paraît identique aux amphi- bolites ou gneiss à amphibole, si abondants dans la partie sud du Plateau lyonnais. Enfin, nous nous sommes assurés de l’indépendance absolue et de la postériorité de la diorite par rapport au granité en¬ caissant, dans lequel elle s’est injectée en trois filons ou dykes 16 DESCRIPTION GÉOLOGIQUE d’importance très inégale : le premier, vers 360 mètres (distance comptée de la tête nord du tunnel), est très peu épais ; le second, qui apparaît vers 632 mètres, a une puissance de 35 à 40 mètres ; le troisième a été recoupé vers 845 mètres, son épaisseur est d’environ 10 à 15 mètres. D. Porphyrites. — Les granités, granulites, gneiss, diorites, du souterrain de Limonest, sont traversés par quelques filons croiseurs de porphyrites, dont voici les principaux. Un premier filon, au point hectométrique 3,48, est constitué par une porphyrite acquérant en quelques points une texture granitoïde, puisque certains cristaux aciculaires atteignent jus¬ qu’à 3 ou 4 millimètres de longueur ; çà et là, quelques veinules de calcite et d’une substance rouge feldspath i que parcourent la masse de la roche. D’après M. Lacroix, cette roche passe à la diorite quartzifère, type auquel arrivent les porphyrites am- phiboliques du Lyonnais, lorsqu’elles deviennent granitoïdes ; elle renferme du mica entièrement chloritisé, et les produits titanifères qui se trouvent dans ce mica sous forme secondaire appartiennent en partie à la brookite. Les autres filons, recoupés successivement par le souterrain aux points 790, 805, 808, 812, 815 et 819 mètres, forment donc plutôt un faisceau d’injection à ramifications multiples. La roche qui les constitue est une porphyrite noire, com¬ pacte, dure, laissant à peine distinguer à la loupe quelques éléments micacés. Les porphyrites que nous venons de décrire ne sont pas, ou bien sont à peine altérées ; on peut même les ranger parmi les mieux conservées de toutes celles rencontrées par la ligne ; mais, à côté d’elles, il en est d’autres, recoupées par le souter¬ rain aux points 734 et 893, qui sont complètement décomposées en masses argilo-mieacées. Les innombrables cassures, dislo¬ cations, diaclases, avec ou sans glissements et dénivellations, subies par toutes ces roches, expliquent suffisamment les iné¬ galités de l’altération des porphyrites et des granités, ainsi que les abondantes infiltrations (26 mètres cubes par jour) qui ont gêné tes travaux de percement. Pour corroborer la description précédente du souterrain de DE LOZANNE A GIVORS 17 Limonest, voici, à titre documentaire, l’énumération des échan¬ tillons qui ont été, au fur et à mesure de l’avancement, prélevés et repérés par les soins de M. l’ingénieur Poitevin : Numéros Distances NATURE PÉTROGRAPIIIQUE d’ordre des de la tête Nord DES ÉCHANTILLONS échantillons du tunnel 1 12 m. Granité porphyroïde altéré. 2 14 m. Gneiss granulitique très décomposé. 3 19 m. Granité porphyroïde. 4 29 m. Granité porphyroïde pinçant, en haut de la galerie, un lit de lm40 de gneiss. 5 55 m. Granité altéré. 6 70 m. Contact du granité avec un gneiss à amphi¬ bole. 7 à 13 75, 80, 88 , 90, 98, 102, 110 m. Granité porphyroïde. 14 125 m. Granité avec nombreux nodules gneissiques. 15 et 16 136 et 143 m. Granité porphyroïde. 17 195 m. Granulite jaunâtre à deux micas. 18 et 19 222 et 232 m. Granité porphyroïde avec lits de gneiss. 20 241 m. Granité grisâtre avec larges lamelles de mica noir. 21 259 m. Granulite. 22 à 32 263, 269, 275, 290,297, 306, 314, 316, 324, 338et340m. Granité porphyroïde. 33 348 m. Porphyrite. 34 364 m. Diorite. 35 386 m. Granité porphyroïde. 36 388 m. Granulite à deux micas. 37 406 m. Belle pegmatite avec grandes lames de bio- tite. 38 et 39 406 et 410 m. Granité porphyroïde. 40 417 m. Roche kaolinisée (granulite ?). 41 417 m. Granulite. 42 à 50 433, 448, 450, 459, 462, 510, 515, 539, 560 m. Granité por¬ phyroïde. 51 562 m. Pegmatite altérée. 52 563 m. Granité porphyroïde décomposé. 53 577 m. Granulite décomposée. 51 613 m. Granulite à deux micas. 55 630 m. Granité porphyroïde. 56 632 m. Diorite avec filonnets quartzo-feldspathiques et quelques grains de pyrite. 57 651 m. Diorite altérée. 58 665 m. Diorite très micacée. Soc. Linn., t. lii, 1906 •2 18 DESCRIPTION GÉOLOGIQUE Numéros Distances NATURE PÉTROGRAPHIQUE d’ordre des échantillons de la tète Nord du tunnel DES ÉCHANTILLONS 59 672 m. Roche indéterminable. 60 687 ni. Roche kaolinisée. 61 700 m. Granité décomposé avec nodules gneissi- ques. 62 à 64 711, 718 et 724 m. Granité porphyroïde altéré. 65 734 m. Porphyrite décomposée. 66 à 71 736, 740, 750, 765, 790 m. Granité porphyroïde avec, çà et là, des filonnets de pegmatite. 72 805 m. Masse micacée, dans le granité, avec peg matité blanche. 73 808 m. Granité avec filonnets de pegmatite. 74 812 m. Granité porphyroïde. 75 812 m. Porphyrite (à la calotte du souterrain). 76 à 78 815, 819 et 825 m. Porphyrite micacée. 79 825 m. Granité avec filonnets de pegmatite. 80 845 m. Diorite. 81 855 m Granité porphyroïde. 82 et 83 865 et 890 m. Gneiss granulitique décomposé. 84 893 m. Porphyrite micacée décomposée. 85 902 m. Pegmatite altérée. 86 920 m. Granité altéré. 87 928 m. Pegmatite. 88 933 m. Granité porphyroïde altéré. 89 et 90 935 et 936 m. Gore granitique. 91 950 m. Gneiss granulitique rouge très décomposé. 92 955 m. Granité porphyroïde altéré. 93 962 m. Gore granitique. La tête sud du souterrain (côté Givors) débouche dans une tranchée longue de 800 mètres environ, creusée d’abord dans le granité porphyroïde plus ou moins altéré. Ce granité est recoupé par un épais filon, de 10 mètres de puissance, d’une porphyrite très micacée, de couleur rougeâtre. A 80 mètres en¬ viron de la sortie du tunnel, on observe quelques couches de gneiss pincées dans le granité à grands cristaux, qui est tra¬ versé lui-même par deux filons de 1 et 3 mètres de pegmatite et par un petit filon de 60 centimètres de porphyrite. Le mélange de granité porphyroïde avec le gneiss se pour¬ suit encore sur une 'longueur de 40 à 50 mètres ; puis, les ro- DE LOZAMNE A G1VORS 19 ches cristallines, réduites à l’état de gore, disparaissent sou., une argile de coloration bleuâtre dans les parties non exposées à l’air. Les travaux d’établissement de la voie ont permis de re¬ connaître, en cet endroit, l'existence d’un ancien thalweg à 10 mètres au-dessous de la surface actuelle du sol. Le lit du ruisseau qui occupait ce thalweg est jalonné par de nombreux troncs d’arbres assez bien conservés ; de plus, des débris de poteries, de tuyaux, des tuiles à larges rebords, quelques dents de cheval, des ossements brisés indéterminables et des restes de cendres de foyers ont été recueillis au voisinage. Le com¬ blement de cette dépression paraît donc récent, sans qu’il soit toutefois permis d'en préciser l’époque. La voie, tracée d’abord en palier, occupe ensuite le sommet d’un long remblai ( remblai de Bois-Grammonl) pour l'édifica¬ tion duquel on a précisément utilisé les déblais du tunnel de Limonest ; on y voit, en effet, des blocs de la plupart des ro¬ ches citées précédemment : granités, granulites et pegmatites, diorites, porphyrites, granité à nodules gneissiques, etc. Depuis le chemin vicinal n° 5, du moulin Carron, jusqu’à proximité du ruisseau des Planches, sur un parcours de plus de 2 kilomètres, la ligne occupe le versant ouest du vallon arrosé par le ruisseau de Serres. Les tranchées des Vignes et des Mouilles, qui précèdent la station de Dardilly, sont ouvertes dans les gneiss décomposés, criblés de filonnets quartzeux et granulitiques ; au début de la seconde tranchée, ces gneiss sont recoupés verticalement par un filon coudé d’une porphyrite très altérée, de 70 centimètres d’épaisseur. Les couches gneissiques disparaissent peu à peu sous les alluvions. Dans la tranchée de la gare de Dardilly (altitude 275 m.), ces alluvions, qui persistent seules, sont formées de sables grossiers avec quelques lits irréguliers de cailloux, parmi les¬ quels se rencontrent déjà quelques quartzites alpins. Après la station, la tranchée de Rue profonde est ouverte dans les alluvions alpines. Au-delà du pont métallique jeté sur la route de Vaise à Lozanne (chemin d'Ecully à Dardilly), la voie entame à droite les collines du versant occidental du vallon, dans les tranchées *20 DESCRIPTION GÉOLOGIQUE du bois d'Ecully et du bois de Serres, et domine à gauche, du haut d'un remblai assez élevé, le lit du ruisseau de Serres. La première coupe montre des alluvions argileuses, présen¬ tant à première vue l’aspect du lehm; ces alluvions deviennent peu à peu plus caillouteuses et, plus loin, renferment de gros quartzites alpins. A la fin de la tranchée, au point où la ligne change de direc¬ tion, les alluvions reposent directement sur les gneiss granu- litiques décomposés sur toute la hauteur du talus. La surface des gneiss est, d’ailleurs, ravinée très irrégulièrement par les alluvions, qui s’abaissent même, par places, jusqu’au niveau de la voie. Les couches gneissiques plongent d'environ 45 degrés au sud-ouest ; elles sont recoupées par de nombreux filonnets de pegmatites, de granulites et de porphyrites, profondément al¬ térées, parfois même complètement kaolinisées. On remarque, en outre, disséminés çà et là dans la roche, de gros noyaux micacés plus ou moins arrondis. Les gneiss granulitiques, toujours altérés, restent visibles jusque dans la tranchée qui précède immédiatement le viaduc du ruisseau des Planches. Cette tranchée des Planches est creu¬ sée au début dans les gneiss ; mais ces derniers sont bientôt Remplacés par le granité porphyroïde à très grands cristaux de feldspath, atteignant 10 à 15 centimètres de longueur. Après le pont du chemin rural n° 33, du bois du Lac et de Serres, le granité est extrêmement chargé de nodules gneissi¬ ques de toutes dimensions et de formes variées, qui se déta¬ chent très bien, grâce à leur couleur sombre tranchant sur la teinte plus claire du granité ; ces curieuses associations granito- gneissiques sont identiques à celles signalées précédemment dans le souterrain de Limonest. La voie franchit le ruisseau des Planches sur un viaduc de sept arches, haut de 23 mètres, et s’engage dans les tranchées de Beaudy et Devaux, ouvertes dans le granité porphyroïde ; à gauche et en contre-bas de la dernière, le granité est, d’ail¬ leurs, exploité en carrière. La tranchée Depardon montre le granité porphyroïde englo¬ bant encore de nombreux noyaux gneissiques et traversé lui- DE LOZANNE A (ilVORS 21 même par plusieurs filonnets de granulite et par un filon bifur¬ qué de porphyrite. De même, dans la tranchée des Siroux , le granité porphyroïde est recoupé par plusieurs filons de por¬ phyrite, dont le plus important a une épaisseur de 2 à 3 mètres. La tranchée des Villas est creusée dans les alluvions à quart- zites de toutes grosseurs ; au niveau de la voie, on peut cepen¬ dant voir, çà et là, affleurer le gneiss très altéré et plusieurs filons ou masses de porphyrites décomposées. Après le remblai de la halte des Flachères, les tranchées des Flachères et de Moncel entament encore les alluvions alpi¬ nes à gros éléments. La voie ferrée abandonne alors le vallon du ruisseau des Planches et traverse le plateau de Tassin dans une tranchée profonde de 10 mètres sur près de i kilomètre de longueur, dite tranchée de Moncelard. Dans la première partie de cette tranchée, les gneiss sont recouverts d’une couche plus ou moins épaisse d’alluvïons à quartzites alpins ; mais, après le pont de la route nationale n° 7, de Paris à Antibes, le terrain cristallophyllien s’élève jusqu’au sommet du talus. Ces gneiss, généralement très décomposés, sont recoupés par plusieurs filons de pegmatite fortement altérée et colorée parfois en rouge brun par l’oxyde de fer. Vers la sortie de la tranchée, on voit apparaître le granité très fissuré et traversé par un filon de pegmatite. Dans la tranchée du Goultet , qui vient ensuite, la voie repose sur le granité, surmonté d’une faible épaisseur d’alluvions alpines ; enfin, la même roche se montre aussi dans les profon¬ des tranchées de la gare de Tassin. § III. — De Tassin à Briguais Après la gare de Tassin, où a lieu le croisement avec la ligne de Lyon-Saint-Paul à Montbrison, la nouvelle voie tra¬ verse la dépression de la Demi-Lune sur un long remblai de plus de i kilomètre et haut de 10 mètres environ. Elle fran¬ chit successivement sur des ponts métalliques ou sur des pon- 22 DESCRIPTION GÉOLOGIQUE ceaux en maçonnerie : le chemin de Tassin (chemin vicinal n° 4, du Bourg), le chemin d’intérêt commun n° 49 du Point- du-Jour à Sainte-Consorce, la route nationale n° 89 de Lyon à Bordeaux, la ligne ferrée de Lyon-Saint-Just à Vaugneray et à Mornant, le chemin d’intérêt commun n° 3 de Lyon-Saint- Just à FEtoile-d’Alaï et, enfin, le chemin rural n° 2i, des Chau- derasses. La voie pénètre ensuite dans la tranchée de Chauderasses (1), creusée dans les gneiss à cordiérite. Ces gneiss, à grains géné¬ ralement fins, possèdent une coloration bleu-verdâtre due à la présence de la cordiérite, très abondante par places ; ils ren¬ ferment plusieurs couches interstratifiées de leptynite blanche ; nous avons recueilli en outre, dans les déblais, quelques échan¬ tillons d’une roche noirâtre, très compacte, analogue, sinon iden¬ tique, à l’halleflinta trouvée par M. Riche dans la tranchée de Bel-Air, sur la ligne de Lyon à Vaugneray (2) ; mais, malgré toutes nos recherches, nous n’avons pu l’observer en place, les travaux étant déjà trop avancés lors de nos visites. Toutes ces roches cristallophylliennes sont dirigées à peu près N.-N.-E. ; elles sont très relevées, leur plongement général se fait vers 'l’ouest. A l’extrémité de la tranchée, le gneiss disparaît sous les allu- vions alpines ; la tranchée suivante, très courte, montre les mêmes alluvions à très gros éléments quartziteux, puis la voie franchit le vallon du ruisseau de Charbonnières sur le viaduc des Armières, haut d’une vingtaine de mètres, à neuf arches de 20 mètres et 12 mètres d’ouverture, et s’engage dans la tran¬ chée de Bel-Air , ouverte dans les alluvions alpines. La ligne traverse alors la vallée de l’Yzeron sur un viaduc qui est le plus important du tracé (seize arches, dont une de 20 mètres et quinze de 12 mètres d’ouverture ; 20 mètres de hauteur au- dessus de la rivière). La tranchée du Torchon montre encore les gneiss à cordiérite, avec lits interstratifiés de leptynite, et recoupés par un filon (1) Chauderayes, d’après la carte de l’E.-M. (2) A. Riche, Etude géologique sur le Plçiteau lyonnais, 1887, p. 11, 12 et DE LOZÀNNE A GIYORS 23 de 1 mètre d’une porphyrite très décomposée. Toutefois, les gneiss à cordiérite disparaissent bientôt, et la rranchée nord du souterrain de Francheville est creusée dans les gneiss granu- litiques, de teinte plus claire que les précédents, traversés par de nombreux filonnets de pegmatite et de granulite blanche très analogue au type du Forez. Au petit tunnel, de 80 mètres de longueur, succède la pro¬ fonde tranchée sud du souterrain creusée dans les gneiss très altérés, puis la ligne franchit un ravin descendant de Fran- cheville-le-Haut, sur le viaduc du Colombier, de trois arches de 30 mètres et 10 mètres d’ouverture, et pénètre dans la tran¬ chée de Taffignon, ouverte dans les gneiss granulitiques moins décomposés que ceux des précédentes tranchées. Au-delà du passage à niveau du chemin d’intérêt commun n° 25, de Saint-Irénée à Malataverne, la tranchée, peu profonde, montre les gneiss ravinés par des alluvions très caillouteuses. La voie est ensuite, pendant 900 mètres, établie en remblai, sur lequel est construite la station de Francheville à l’altitude de 221 mètres. Vers l’extrémité sud du remblai, au croi¬ sement de la route de Chaponost (chemin d’intérêt commun n° 19, de Beaunant à Vaugneray), la ligne passe à proximité de la carrière où M. Gonnard découvrit en place la dumortiérite, en 1880. Cette carrière est ouverte dans un gneiss granulitique très grenatifère, recoupé par de nombreux filonnets de granu¬ lite blanche criblée elle-même de petits grenats rouges gro¬ seille (de 1/5 à 1 millimètre de diamètre). La dumortiérite se présentait en petites fibres bleues au milieu des filonnets et des glandules de granulite ou de pegmatite rencontrés aux débuts de l’exploitation. La ligne abandonne bientôt la vallée de l’Yzeron pour péné¬ trer dans la large et faible dépression qui s’étend depuis la chapelle de Beaunant jusqu’à Briguais, entre les collines de Saint-Genis-Laval et celles de Chaponost ; elle entame d’abord le promontoire rocheux qui sépare les deux combes, aussi les tranchées se succèdent-elles sans interruption sur un parcours d’environ 1.500 mètres. La tranchée de Devais montre un pointement peu important de gneiss recouvert par des alluvions à quartzites. 24 DESCRIPTION GÉOLOGIQUE La tranchée de Montaly est ouverte dans les gneiss granuli- tiques qui renferment quelques lits amphiboliques ; de nom¬ breux filonnets de granulite et de pegmatite croisent les bancs gneissiques qui plongent à l’ouest. A l’entrée de la première tranchée de Chante-Grillet (ou Champ-Grillet), on abserve des alluvions à gros quartzites re¬ posant sur les gneiss granulitiques qui, bientôt, occupent toute la hauteur de la tranchée. Vers le milieu de cette dernière, on remarque plusieurs lits assez épais d’un gneiss à amphibole présentant, à côté de variétés à grains fins, des parties chargées de gros cristaux de plagiociase finement striés et d'amphibole hornblende. Par suite, certains échantillons de cette roche offrent la plus grande analogie avec l’oligoclasite de Fournet (gneiss andésitique à amphibole de la carrière du Pigeonnier de Francheville, sise dans un chemin montant à Sainte^Foy- lès-Lyon). Après le pont de l’ancienne route de Beaunant à Chaponost, les gneiss granulitiques présentent de très curieux plissements et ondulations en zig-zag ; à l’extrémité de la tranchée, ils sont recouverts par les alluvions lyonnaises et alpines superposées ; ces alluvions sont constituées à la base par des débris de quartz, par des cailloux de granité, de granulite, de gneiss gra- nulitique, etc., plus ou moins roulés ; la partie supérieure comprend surtout des quartzites alpins. La deuxième tranchée de Champ-Grillet , très courte, est creu¬ sée dans les gneiss granulitiques avec plusieurs filons de peg¬ matite à très grandes lames de mica noir. La dernière tranchée du même nom est ouverte dans des gneiss granulitiques très grenatifères, semblables à ceux de la carrière, voisine dje l’ancienne usine Ducarre (près de la route de Chaponost, chemin d’int. c. n° f9), signalée précédemment • ils sont traversés par quelques filons de granulite blanche, dure, avec nombreux grenats. * La ligne occupe ensuite le versant droit de la vallée de la Chapelle de Beaunant à Brignais ; elle est établie pendant 1 kilomètre, soit en palier, soit sur un 'léger remblai ( remblai de la Combe). Les travaux d’établissement de la voie ont permis de reconnaître que le gneiss affleure presque au niveau du sol DE LOZANNE A G1VORS 25 et gu’il est directement recouvert par une faible épaisseur de terre végétale. La tranchée de l'étang du Loup recoupe un des îlots gneissi- ques qui percent çà et là la couverture d’alluvions de la vallée ; elle montre les alluvions alpines ravinant fortement les gneiss très décomposés. Vers le milieu du remblai des Troques , long de 1.500 mètres, et à proximité de l’usine Chaudier, une profonde excavation creusée pour la construction d’un petit canal, sous la voie, montrait, sur une épaisseur de plus de 3 mètres, un lehm peu fossilifère et privé de calcaire. La tranchée du Pénitencier , longue de 800 mètres, est ouverte dans les gneiss granulitiques, qui présentent de nombreux lits amphiboliques interstratifiés ; en outre, ces gneiss sont re¬ coupés par plusieurs filons de granulites, pegmatites, et par un filon vertical de porphyrite ; ce dernier, situé à 200 mètres en¬ viron avant le pont de la route de Beaunant à Brignais, est vi¬ sible sur les deux parois de la tranchée ; sa puissance est de 3 mètres au moins. La voie, établie ensuite en remblai, franchit sur un pont mé¬ tallique, non loin de l’entrée du bourg de Brignais, la route nationale n° 86, de Lyon à Beaucaire. § IV. — De Brignais à Givora. Après la station de Brignais (altitude 208m8), la ligne s’engage, par un léger remblai, dans la large vallée du Garon, dont elle suivra désormais la base des collines de la rive gauche jusqu’à Givors. Ces collines sont formées entièrement par des alluvions à quartzites alpins ; i'es seules différences que l’on puisse rele¬ ver entre ces dépôts sont relatives à la grosseur des éléments Çà et là, on remarque, au milieu des graviers, quelques len¬ tilles sablo-argileuses et certains bancs agglutinés en pou- dingues. Les roches cristallines n’apparaissent qu’en deux points. 26 DESCRIPTION GÉOLOGIQUE Voici, d’ailleurs, un bref exposé de nos observations sur cette dernière partie de la ligne : La tranchée des Maillardi'eres (700 mètres de long) est ou¬ verte dans des alluvions sableuses avec cailloux roulés de pe¬ tites dimensions. A la station de Vourles-Charly (altitude, 198m8), une tranchée située sur la gauche et à proximité de la voie montre des alluvions ferrugineuses renfermant de petites amandes de sable rouge plus ou moins agglutiné. Les tranchées suivantes sont creusées d’abord dans des allu¬ vions à petits éléments, puis dans des couches très caillouteuses à gros quartzites. La tranchée des Mouilles montre, au milieu des alluvions, un pointement de granité normal, avec pai*ties amphiboliques de teinte plus sombre. Cet affleurement a été en grande partie détruit par les travaux d’établissement de la ligne, mais il était visible depuis le niveau du Garon jusqu’à plusieurs mètres au- dessus de la voie. Des alluvions à gros éléments avec bancs de poudingue et lits de sable sont entamées par les tranchées des Pesses , de Mondon, de Brasseronde, du Châtelard et de la gare de Mil- lery (altitude 178ral). Puis, la tranchée de Châtecnibourg est creusée dans des allu¬ vions à éléments plus petits, avec parties consolidées en pou¬ dingue ; enfin, dans la tranchée de la Vallière, la dernière de la ligne, on voit réapparaître les roches anciennes sous la forme de gneiss granulitiques très feuilletés, en couches à peu près verticales. La voie traverse ensuite, sur le long remblai de Charmes, la partie inférieure de la vallée du Garon et va rejoindre la ligne de Nîmes vers la station de Givors-Canal (altitude 160ra9), point terminus- de la nouvelle ligne. Cette dernière partie, de Brignais à Givors, est évidemment, en raison de la monotonie des alluvions et de leur manque ab¬ solu de fossiles, la moins variée et la moins intéressante au point de vue pétrographique, comme aussi au point de vue technique. DE LOZANNE A G1VORS 27 CHAPITRE II OBSERVATIONS PÉTROGRAPIIIQUES ET TECTONIQUES GÉNÉRALES. § I. — Généralités. La constitution pétrographique et l'histoire tectonique du Pla¬ teau Central français sont aujourd’hui à peu près élucidées, grâce aux travaux de nombreux et savants géologues, parmi lesquels il convient de rappeler en première ligne MM. Michel- Lévy et Fouqué, Marcel Bertrand, Depéret (1), Boule, Le Ver¬ rier, Termier, de Launay, Bergeron, etc. ; et l’un de nous a eu l’occasion de résumer à grands traits les données considé¬ rées comme acquises, en ce qui concerne spécialement la bor¬ dure orientale de ce grand socle cristallin, aux environs de Lyon (2). Tout d’abord, au -point de vue de la constitution pétrographi¬ que , on sait aujourd’hui que les sédiments dits « archéens » du Plateau Central ne sont autres que de très anciennes assises sédimentaires (peut-être en partie archéennes au sens propre du mot, mais surtout précambriennes, cambriennes et siluriennes) qui ont été métamorphisées par l’intrusion des magmas éruptifs du début et du milieu de l'ère primaire. Ces sédiments, argiles, sables, calcaires, ont donc été véritablement injectés, minéra¬ lisés, cristallifiés pourrait-on dire, et transformés finalement en ces roches curieuses, dites précisément crislallophylliennes (terme excellent, rappelant bien à la fois leur origine sédimen- taire et leur cristallification métamorphique), connues sous les noms de gneiss granitoïdes, gneiss gris feuilletés, gneiss rou¬ ges granulitiques, gneiss pyroxéniques et amphiboliques avec (1) V. Ch. Depéret, Orogênie ilu Plateau Central , avec carte (Annales de Géographie , t. I, 1892). (2) Cl. Roux, Etudes géologiques sur les Monts Lyonnais, 1" et 2’ par¬ ties ( Annales Société Linnéennc de Lyon, 1895 et 1896). 28 DESCRIPTION GÉOLOGIQUE cipolins (1), micaschistes chloriteux et séricïteux, phyllades, cornes vertes et quartzites, etc., etc. Le magma granitique, ron¬ geant par la base et digérant ainsi une partie de ces sédiments, et particulièrement les assises calcaires, s’est enrichi de miné¬ raux alcalino-terreux, d’où la formation, par exemple, de ces granités à amphibole des dykes de Chassagny-Montagny, de Vaugneray (vaugnérite), du massif de Saint-Laurent-de-Cha- mousset-Tarare, et des ellipses du Beaujolais. Il est donc, en somme, très possible (2) que, dans lè Lyon¬ nais, et même dans 'le reste du Plateau Central, le terrain archéen n’existe pas, ou, tout au moins, que les assises cristal- lophylliennes résultent, en majeure partie, du métamorphisme des sédiments de la base du paléozoïque. Quant au -point de vue de l'histoire tectonique , bien différent du précédent, on sait aussi que des phénomènes de plisse¬ ments avec compressions, étirements, laminages, cassures, etc., sont venus, vers la fin de l’ère primaire, compliquer encore l’allure et la nature de toutes ces roches granito-gneissiques, sans oublier l’éruption, à la même époque, de porphyres variés qui les ont hachées de leurs filons et bouleversées de leurs épanchements. C’est ainsi que la région montagneuse, qui nous intéresse seule dans ce travail, comprise entre les vallées de la Brévenne et du Gier, a une origine fort ancienne, puisqu’elle date de l’époque carbonifère (système des plissements hercyniens ) ; son grand axe, dirigé S.-O.-N.-E., comme l’indique l’aspect des af¬ fleurements actuels sur une carte géologique (3), est d’ailleurs parallèle aux axes de toutes les aires anticlinales voisines, de¬ puis ‘le Morvan jusqu’au Vivarais. L’érosion ayant peu à peu usé les sommets de cette haute chaîne hercynienne lyonnaise, a mis à nu les couches profondes, en sorte que, actuellement, on observe, de part et d’autre d’une zone centrale jalonnée de (1) Découverts par l’un de nous, en 1895, près de Sainte-Catherine-sur- Riverie (Rhône). (2) Dans la Montagne-Noire, au sud des Cévennes, le fait est certain, grâce aux observations démonstratives de M. Rergeron ( C . R. Ac. Sc., CXXI, p. 911 ; Bull. Carte géol., n° 53 et G3, etc.). (3) Voir la feuille géologique de Lyon au 1/80.000. DE LOZANNE A G1V0RS 29 dykes granitiques, des bandes latérales et parallèles de gneiss feuilletés et granulitisés, de micaschistes et de schistes amphi- boliques, chloriteux et sériciteux ; la Brévenne et le Gier cou¬ lent précisément sur les tranches relevées de ces derniers. Or, Lozanne (point initial) et Givors (point terminus) étant situés respectivement au débouché des vallées de ces deux cours d’eau, la nouvelle ligne reliant Ces deux points doit donc re¬ couper toutes les couches de la chaîne lyonnaise ; elle les tra¬ verse, en effet, mais obliquement, puisque ces couches sont dirigées S.-O.-N.-E., tandis que la direction générale de la ligne est nord-sud (v. la carte, PI. III). C’est ce que nous allons exposer brièvement tout d’abord ; puis, dans un dernier paragraphe, nous résumerons ce qui a trait aux terrains alluviaux pliocènes et quaternaires. § II. — Roelies cristallopliyllleniir s et éruptives. 1. — Lozanne se trouve à peu près au point où les schistes chlorito-amphiboliques de la Brévenne disparaissent sous les alluvions de l’Azergues et sous les lambeaux jurassiques faillés du Bas-Beaujolais. 2. — De Lozanne à Limonest, la ligne, s’élevant peu à peu, tra¬ verse la zone occidentale des gneiss granulitiques, c’est-à-dire le prolongement surbaissé du chaînon d’Yzeron et du Mercruy. C’est sur ces gneiss que reposent, en complète discordance, les deux petits lambeaux de terrains secondaires de Lissieu et de Dardilly, qui ont échappé aux érosions post-jurassiques, et que la ligne est obligée d’éviter par un double contour ; elle les entame même en trois points, vers la gare de Civrieux, au tunnel de Jansay et vers la Chicotière (v. ante , p. 8, 9 et 10). Les couches supérieures de ces gneiss granulitiques, celles qui sont, par conséquent, au voisinage immédiat des schistes chlorito-amphiboliques, contiennent çà et là des lits chargés d’amphibole (gneiss amphiboliques ou amphibolites) ; ces am- phibolites constituent, ainsi que l’un de nous l’a fait remar- 30 DESCRIPTION GEOLOGIQUE quer dans un travail antérieur (1), un niveau à peu près cons¬ tant, qui marque la limite entre les deux formations géologi¬ ques, et que l’on peut suivre, en effet, tout le long du flanc droit de la vallée de la Brévenne, depuis Grézieux-le-Marché, Aveize, Courzieu, Chevinay, Lentilly, jusque dans la tranchée de Grand Val, entre Lozanne et Civrieux. Les gneiss granulitiques de cette retombée occidentale du voussoir hercynien lyonnais plongent tous, naturellement, et sous un angle assez fort (50 à 70 degrés environ), vers le N. -O. Ils sont, comme toujours, assez variés comme grain et stratifi¬ cation ; bien feuilletés dans la tranchée de Grand Val, ils de¬ viennent grenus, très cristallins, de teinte moins claire dans le souterrain et la tranchée sud de Marand, puis de nouveau très feuilletés jusqu’à Limonest, où ils sont interrompus par des failles qui, de concert avec l’érosion, ont permis au dyke gra¬ nitique d’arriver au jour. Ce dyke, de plus de 1 kilomètre de puissance, n’est que le prolongement direct et rétréci de l’ellipse de Charbonnières ; le souterrain de Limonest le transperce de part en part. Le granité porphyroïde qui en forme la masse est, d’ailleurs, iden¬ tique à la même roche de Marcy-l’Etoile, de la gare de la Tour- de-Salvagny et de Charbonnières. Ainsi que nous l’avons vu, ce granité est cependant susceptible d’assez grandes variations de grains ; il est criblé de filons de granu'lites, pegmatites, por- phyrites, comme, d’ailleurs, les gneiss voisins, dont il a, par places, englobé de très nombreux fragments sous forme de no¬ dules que le magma n’est pas parvenu à digérer complètement. De semblables associations granito-gneissiques existent en d’autres points de la région, notamment dans le prolongement du dyke du côté de l’est. Ainsi, à Collonges, sur les bords de la Saône, en aval de l’ancien port, Faisan et Locard (2) ont observé, au milieu d’un escarpe¬ ment de gneiss, un filon de granité à grain fin, rosâtre, par¬ semé de nodules micacés. Lors de la construction du chemin de fer de Paris-Lyon, il était, disent ces auteurs, très intéres¬ sant d’étudier les ramifications que ce filon de granité (de 80 à (1) Cf. Cl. Roux, loc. cit., 2' partie, p. 94-95. (2) Faisan et Locard, Monographie géologique, p. 101-102. DE LOZANIHE A CIVOUS 31 100 mètres de puissance) envoie de toutes parts à travers les gneiss ; et, dans le lit même de la Saône, pendant les basses eaux, on voit quelques saillies de granité perforées de nombreux trous cylindriques qu’on pourrait prendre au premier abord pour des loges de pholades ; mais, en réalité, ces perforations sont dues à la désagrégation des rognons micacés verdâtres dont la roche est parsemée. Faisan et Locard ont vu ce même granité à rognons micacés à la carrière du Pinet, près de Saint- Didier. Quant aux innombrables filons porphyritiques, leur existence et leur manière d'être sont connues depuis fort longtemps. Fournet est l’un des premiers géologues qui les aient, sinon dé¬ couverts, du moins étudiés dans le Lyonnais, vers 1840 ; Ebray en remarqua aussi de nombreux dans le Morvan, vers 1860. Leur direction générale paraît être nord-est. En ce qui concerne plus spécialement les filons des tranchées de Limonest, ils se retrouvent, comme l’avaient déjà observé Faisan et Locard (1), vers les Pins, à l’ouest de Sandar, vers le four à chaux du Bou- quis et, enfin, vers le Jubin ; les porpihyrites des environs de Dardilly sont également connues depuis longtemps ; toutes ont été décrites par les anciens géologues sous les appellations vagues ou erronées de minettes , fraidonites, orlhophyres mica- cifères, etc. En outre, le granité de Limonest est nettement recoupé par un dyke tridigité de diorite andésitique quartzifère ; cette inté¬ ressante particularité est à rapprocher d’un fait analogue si¬ gnalé par M. Riche aux environs de Craponne, où on observe aussi un dyke dioritique de 35 mètres de puissance recoupant les gneiss et le granité sous le fort de Bruissin. Et comme, d’une part, on n’observe pas de passage insensible du granité à la diorite (cette dernière ne contient pas d’orthose), que, d’autre part, on observe des p'ians de contact fort nets entre ces deux roches, on peut donc affirmer qu’il s’agit bien là d’une roche amphibolique postérieure au granité. Au surplus, le granité du dyke de Limonest ne contient pas d’amphibole macroscopique, ainsi que l’avaient déjà reconnu (1) Faisan et Locard, loc. cit., p. 105, et carte annexée. 32 DESCRIPTION GÉOLOGIQUE Drian, Fournet, Faisan et Locard, etc. Tous les filons de granité à grain fin qui injectent les roches schisteuses qui servent de piédestal au Mont-d’Or, disaient déjà, en 1866, ces deux derniers savants (1), ne sont que des rameaux détachés du gros dyke de Charbonnières ; du reste, tous ces filons de granité ne renfer¬ ment aucun cristal d'amphibole , par conséquent, ils se ratta¬ chent aux granités anciens du Lyonnais. L'absence de cristaux d'amphibole développés dans la pâte (2) empêche de réunir le granité de Limonest à la formation des granités syénitiques étu¬ diés par M. Ebray dans les environs de Tarare et dans le Beau¬ jolais. La diorite micacée n’affleure en aucun point à la surface du sol ; quant au dyke de granité, il affleure partout autour de la gare et du tunnel, ainsi qu’à Sandar, puis dans le vallon du ruisseau de Limonest, non loin du village, et jusque vers les gneiss du Narcel et de la Barollière, dans lesquels il semble se terminer en pointe. Enfin, ajoutons que les gneiss et les granités de Limonest contiennent quelques minces lits ou inclusions de micaschistes à mica noir, qui sont, sans doute, le prolongement de ceux que l’on observe dans les mêmes terrains aux environs d’Yzeron et de Duerne, ainsi qu’entre Chasselay et Saint-Germain-au- Mont-d’Or. Après avoir traversé le dyke granitique, la ligne, prenant défi¬ nitivement la direction nord-sud, descend en pente douce vers Tassin, en suivant le flanc droit de la dépression des ruisseaux de Serres et des Planches. Dans ce trajet, elle achève de tra¬ verser la zone occidentale des gneiss granulitiques, interrompue un moment par le granité. Les couch'es gneissiques granulitisées ainsi recoupées de Limonest à Tassin (3) sont le prolongement direct vers le nord-est de celles de Messimy, Vaugneray, Gré- zieu-la-Varenne et Saint-Genis-les-Ollières (4) ; elles sont recou- (1) Faisan et Locard, Monographie géologique, p. 101. (2) Faisan et Locard, loc. cit., p. 97. (3) La feuille géologique de Lyon au 1/80.000 indique par erreur des gneiss granitoïdes à cordiérite. (4) A Grézieux-la-Varenne et à Saint-Genis-les-Ollières, la carte géolo¬ gique de Lyon indique encore des gneiss granitoïdes à cordiérite, alors DE L0ZANNE A GIVORS 33 vertes par les manteaux de cailloutis pliocènes et de lehm des plateaux de Dardilly et de Saint-Didier, puis vont disparaître enfin sous les assises secondaires du Mont-d’Or. Dans les tran¬ chées de la ligne, on voit, en effet, presque sans interruption, ces gneiss recouverts et ravinés par des alluvions pliocènes à quartzites ; de plus, ils sont interrompus par deux digitations granitiques émanées de l’ellipse de Charbonnières. La première, visible dans les tranchées des Planches, de Beaudy, Devaux, Depardon et de Siroux, est constituée par un granité à grands cristaux de feldspath, contenant par places, comme celui du souterrain de Limonest, de nombreux rognons ou nodules gneissiques. La seconde, recoupée par les tranchées de Mont- celard et du Gouttet, près Tassin, est formée d’un granité peu porphyroïde et passablement gorifié. Ces deux digitations gra¬ nitiques se prolongent vers le nord-est ; on les retrouve, en effet, çà et là dans le vallon de Rochecardon, et jusqu’à l'Ile- Barbe et à Collonges (1) ; et si l’on réunit ces affleurements, d’une part à ceux de Méginant, de Saint-Genis-les-Ollières et de la Patellière, d’autre part à ceux de Sainte-Foy-lès-Lyon, la Mulatière, Saint-Paul et Tolozan à Lyon même, on aura la preuve manifeste de l’existence d’un soubassement fondamental de granité au-dessous de toutes les assises anciennes du Lyonnais. 3. — De Tassin à Francheville, la ligne traverse la zone cen¬ trale cristallophyllienne cîe gneiss à cordiérite. Cette zone est d’abord très large dans la région sud-ouest du Lyonnais (bas¬ sin de la Coise) ; ensuite, elle s’amincit progressivement jusqu’à Thurins, où elle disparaît par l’effet de l’érosion pour laisser affleurer le granité de l’ellipse Rontalon-Soucieux-Vaugneray- Chaponost ; puis elle se retrouve vers Brindas et Craponne et, se rétrécissant à nouveau jusqu’à n’occuper, entre Tassin et Francheville, qu’une largeur maxima de 2 kilomètres, elle est alors recoupée par la nouvelle ligne ferrée ; enfin, on continue qu’en réalité, ce sont des gneiss granulitiques, comme on peut s’en ren¬ dre compte, par exemple, à la carrière du Tabagnon. (1) Ces affleurements granitiques, pas plus que ceux de Saint-Didier, du Monteiller près Saint-Cyr, etc., ne sont indiqués sur la feuille de Lyon; ils avaient cependant été déjà observés et figurés par Faisan et Locard. Soc. Linn., t. lu, 1905 3 34 DESCRIPTION GÉOLOGIQUE à la suivre vers le nord-est jusqu’à Saint-Rambert-l’Ile-Barbe, Caluire et Rochetaillée, où elle disparaît en profondeur sous les sédiments tertiaires de la Dombes. Les gneiss à oordiérite ainsi rencontrés dans les tranchées de Chauderasses et du Torchon sont absolument semblables à ceux décrits par M. Riche (1) dans la tranchée de Bel-Air, entre le Pont-d’Alaï et Craponne (ligne de Lyon à Vaugneray), dont ils sont, d’ailleurs, le prolongement, et dont ils contiennent les mêmes intercalations de leptynite et d’hal'leflinta ; les couches de ces gneiss à cordiérite plongent fortement vers l'ouest. 4. — A partir de Francheville, la voie, qui continue à descen¬ dre droit au sud, en pente douce et régulière, passe d’abord dans la large combe séparant les collines de Saint-Genis-Laval de celles de Chaponost, puis longe, à partir de Brignais, le flanc gauche de la monotone et solitaire vallée inférieure du Garon. Durant tout ce trajet, jusqu’à la station de Millery, la ligne recoure la large bande orientale de gneiss granulitiques. Ces gneiss, souvent grenatifères, sont en général moins altérés que ceux de la bande occidentale et se montrent, comme ces derniers, criblés de filons de granulites, pegmatites, porphyrites, etc. Comme faciès et allures générales, ils paraissent identiques aux gneiss de Chaussan, Saint-Laurent-d’Agny, Orliénas, etc., dont ils sont la prolongation directe ; on y retrouve, au sur¬ plus, les mêmes accidents pétrographiques. Ainsi, dans les tranchées de Chante-Grillet et du Pénitencier de Brignais, ils renferment à plusieurs niveaux de nombreux lits ou bancs d’amphibolites, qui, à n’en pas douter, sont la continuation da la puissante traînée s’étendant* depuis Valfleury, Saint- Ghristot-en-Jarez, Riverie, Mornant, Saint-Laurent-d’Agny, Taluyers et Orliénas ; cette traînée d’amphibolites se poursuit encore plus loin, au nord-est de la ligne, ainsi que le prouve la présence, connue depuis longtemps, du gneiss amphibcli- que à grands cristaux d’andésine (oligoelasite de Pournet) dans le vallon du Pigeonnier de Franchevi'lle ; et nous avons vu pré¬ cédemment (voir ante , p. 24) que cette amphibolite à grands cristaux est précisément recoupée par la ligne dans la tran- (1) A. Riche, loc. cil. p. 11 et 12, 41 et 42. DE LOZANNE A G1VORS 35 chée de Chante-Grillet. Toutes ces couches de gneiss amphi- boliques proviennent très probablement du métamorphisme d'anciennes assises calcaires paléozoïques. Les granulites qui injectent ces gneiss, surtout aux environs de Beaunant et de Francheville, se groupent autour de trois types intéressants : a Granulite typique, à mica b'ianc peu abondant, à grain fin, de teinte jaunâtre, grisâtre ou isabelle. j3 Granulite blanchâtre, sans mica apparent, très grenatifère. y Granulite blanche, à muscovite et à biotite en abondantes petites paillettes brillantes. Les deux premiers types se retrouvent, identiques, aux en¬ virons de Saint-Laurent et Saint-Vincent-d’Agny ; le troisième offre beaucoup de ressemblance avec certaines granulites du Forez et du Pilât. Un lambeau de lehm, échappé à l’érosion, garnit la dépres¬ sion aux alentours de la station de Chaponost ; c’est l’affleure¬ ment actuel le plus méridional et le plus occidental à la fois du Plateau Lyonnais ; c’est sur lui que s’est établi le petit étang du Loup. Entre Vourles et Millery, la vallée du Garon entame et traverse en écharpe l’ellipse granitique de Saint-Maurice-sur-Dargoire, Saint-Andéol, Chassagny, Montagny, Millery, Irigny ; les allu- vions anciennes et modernes du Garon masquent la continuité souterraine des deux moitiés de ce dyke, qui est cependant rendue indéniable par le petit pointement de granité mis au jour dans la tranchée des Mouilles, près la station de Vourles- Charly. Dans la tranchée de la Vallière, la ligne achève de traverser la bande orientale des gneiss granulitiques (dont le plon¬ geaient général est vers le nord-ouest), pour aborder la zone syn- clinale des micaschistes chloriteux et sériciCçux de la vallée du Gier ; malheureusement, les épaisses alluvions accumulées au quadruple confluent du Mornantet, du Garon, du Gier et du Rhône empêchent de voir ces micaschistes, et la ligne, éta¬ blie, d’ailleurs, en remblai, se termine à Givors-Canal sans les entamer. En résumé, ainsi que le représente la carte annexée a ce tra¬ vail, la nouvelle voie ferrée recoupe donc successivement les 36 DESCRIPTION GÉOLOGIQUE diverses assises ou zones, usées par les érosions, de l’ancienne chaîne hercynienne lyonnaise : 1° A Lozanne, zone des phyllades et schistes chlorito-amphi- boliques de la Brévenne, à peine effleurée. 2° De Lozanne à Tassin, traversée de la bande occidentale des gneiss granulitiques, qui s’étend de Grézieux-le-Marché à Chasselay, en passant par Duerne, Yzeron, Saint-Bonnet-le- Froid, le Mercruy et Dommartin. Vers Limonest et vers Tassin, rencontre de dykes de granité, ramifications de l’ellipse Rontalon-Vaugneray-Chaponost. 3° De Tassin à Francheville, traversée de la bande centrale de gneiss à cordiérite, qui s’étend depuis la plaine du Forez jusqu’à Saint-Rambert-Caluire, en passant par la vallée de la Coise, Thurins, Brindas, Craponne, Alaï et Roohecardon. 4° De Francheville à Millery, traversée de la bande orientale des gneiss granulitiques, qui s’étend depuis Saint-Christôt jus¬ qu’à Lyon, en passant par Riverie, Mornant, Orliénas et Beau- nant, jusqu’à Lyon-Vaise. Entre Brignais et Millery, passage sur l’ellipse granitique de Montagny-Irigny. 5° De Millery à Givors, zone synclinale des micaschistes sé- riciteux de la vallée du Gier. Contrairement à ce qu’on pouvait prévoir, la ligne n’a ren¬ contré aucun filon de microgranulite, roche qui forme cepen¬ dant de grands faisceaux filoniens dans les montagnes lyon¬ naises et tararaises. § III. — Alluvtons pliocènes et plélstocénes. Nous avons intentionnellement réservé, pour les réunir en un pai agraphe spécial, les terrains alluviaux tertiaires et quater¬ naires que la ligne a recoupés un peu partout le long de son tracé. Disons-le par avance, rien de nouveau ni d’important n’a été découvert dans ces terrains ; aucun fossile intéressant, ver¬ tèbre ou mollusque, n'y a été trouvé ; on sait, d’ailleurs, que les fossiles sont d une rareté exceptionnelle dans les cailloutis des environs de Lyon. C’est pourquoi nous serons très brefs à leur égard. DE L0Z.4NNE A GIVORS 37 Au surplus, nous ne pouvons mieux faire que renvoyer, pour les détails relatifs à cette question si controversée, aux travaux de géologues plus compétents que nous en la matière (Fontannes, Depéret, Riche, Delafond, etc.). Examinons d’abord les alluvions pliocènes. A. — Alluvions pliocènes. Les alluvions pliocènes ont certainement recouvert toute la région lyonnaise, jusqu’à plus de 350 mètres d’altitude ; mais ces masses meubles étant aisément entraînées par les moindres agents érosifs, il n’en est resté que des lambeaux ou des placa¬ ges, plus ou moins étendus ou disséminés, que l’on désigne sous la dénomination générale et vague de cailloulis des plateaux. Les éléments qui constituent ces alluvions pliocènes sont d’origine régionale ou lointaine. a Alluvions pliocènes d'origine régionale. — La ligne les en¬ tame en deux points, aux environs de Civrieux et de Franche- ville. Aux environs de Civrieux, les tranchées qui avoisinent la station de ce nom (notamment celle de Marand, celles nord et sud de Bramefont, la tranchée nord du tunnel de Jansay) mon¬ trent des masses alluviales argilo-sableuses presque privées d’éléments caillouteux, et d’une épaisseur considérable (20 à 30 mètres au moins) ; ces dépôts fins, dénotant une sédimenta¬ tion en eau trouble, mais tranquille, contiennent des couches d’argile bleuâtre, sans fossiles. D’après M. le professeur Depé¬ ret, ces dépôts argilo-sableux du bassin de l’Azergues présen¬ teraient de grandes analogies avec ceux qu’on observe plus au nord, en certains points de la bordure orientale du bassin de la Loire, par exemple du côté de Paray-le-Monial. On peut donc, grâce à certaines analogies et à leur altitude assez élevée (240 m. environ), les rapporter au pliocène supérieur ; quoi qu’il en soit, leur mode de formation est assez énigmatique. Aux environs de Beaunant, près Francheville, des cailloutis d’origine régionale s’observent également ; mais il s’agit là de dépôts plus grossiers, plus caillouteux, et aussi moins épais (5 à 6 mètres au maximum), dont les éléments, de grosseur va¬ riable et à peine roulés, sont composés exclusivement de débris 38 DESCRIPTION GÉOLOGIQUE de roches des montagnes environnantes (granités, granulites, microgranulites, quartz, etc.). Ces alluvions pliocènes d'origine lyonnaise forment une mince couche recouvrant une partie de la surface du Plateau lyonnais, et s’étendant même jusqu’à Lyon à l’escarpement du quai des Etroits. On les voit rarement affleurer, du côté de l’est, non seulement parce qu’elles ont été morcelées par l’éro¬ sion, mais surtout parce qu’elles ont été ravinées par les allu¬ vions pliocènes d’origine alpine qui, s’avançant d'une direction opposée, sont venues les recouvrir. Cette superposition des cailloutis alpins sur les cailloutis lyonnais a été bien remarquée, dès 1887, par M. Riche fi), dans la tranchée de la Patellière, près Craponne (ligne de Lyon à Vaugneray). Nous avons pu en observer un exemple aussi ‘net dans la tranchée de Chante-Grillet, entre FrancheViMe et Cha- ponost (voir ante , p. 24). Le contact entre les deux formations n’est pas absolument tranché, il y a toujours une zone mi¬ toyenne plus ou moins épaisse (50 centimètres environ) où leurs éléments respectifs sont mélangés. A l’ouest de la nouvelle ligne, les cailloutis pliocènes sont, le plus souvent, d’origine lyonnaise ; à l’est, ils sont, soit exclusi¬ vement alpins, soit mixtes. [3 Alluvions pliocènes d'origine alpine. — Les cailloutis plio¬ cènes d’origine lointaine se reconnaissent au premier coup d’œil à la présence de quartzites roulés de provenance incontestable¬ ment alpine. Les caractères généraux qui permettent de dia¬ gnostiquer les alluvions alpines pliocènes de leurs analogues d’âge plus récent sont les suivants : altitude toujours plus éle¬ vée (250 à 350 mètres), quartzites recouverts d’une patine ocreuse due à l’altération superficielle, aspect plus ou moins ferrugineux du sable emballant les cailloux, altération assez profonde des roches kaolinisables (granités, granulites, etc.) et, enfin, décalcification plus accentuée des couches superficielles. Tous les cailloutis des plateaux recoupés par la ligne depuis Dardilly jusqu’à Briguais sont, sauf à Chante-Grillet, d’origine alpine. (1) A. Riche, loc. cit., p. 15. DE LOZANNE A GIVORS 39 B. — Alluvions quaternaires. Les alluvions quaternaires forment, sur les rives des cours d’eau, des sortes de terrasses étagées, d’autant plus basses qu’el¬ les sont plus récentes ; l’une des plus nettes et des plus con¬ stantes est la terrasse dite de 15 mètres (parce qu’elle est placée à environ 15 mètres au-dessus des thalwegs actuels) ; on peut la suivre sur les bords du Rhône et de la Saône et sur les rives du Garon et de l’Yzeron. Toutes les alluvions traversées par la ligne dans la dépression de Tassin-la-Demi-Lune, ainsi que le long du Garon, entre Bri- gnais et Givors, appartiennent à cette basse terrasse quater¬ naire. M. Riche a même donné, à ce sujet, une intéressante coupe transversale de la vallée du Garon entre Montagny et Millery (1). Ces alluvions quaternaires anciennes de l’Yzeron et du Garon sont d’origine surtout alpine, ainsi que le prouve l’examen de leurs éléments lithologiques; elles ont été déposées par les anciens bras du Rhône glaciaire, qui contournaient les deux collines de Fourvière-Saint-Just et d’Irigny-Millery. Quant aux alluvions récentes correspondant aux thalwegs ac¬ tuels des cours d’eau (période historique), on peut les observer le long du lit du Garon, mais elles sont beaucoup plus déve¬ loppées sur les rives de l’Azergues, où la voie les entame à proxi¬ mité de Lozanne. En aucun point, faisons-le remarquer ici en terminant, les dépôts glaciaires ne sont intéressés par la nouvelle ligne, qui, toutefois, de Francheville à Givors, longe, à 1 kilométré de dis¬ tance moyenne, le rebord d’extension extrême de la moraine frontale du grand glacier alpin, si bien reconstitué par MM. Fai¬ san et Chantre dans leur magistrale monographie géologique du terrain erratique du Bassin du Rhône (2). (1) A. Riche, Note sur la constitution géologique du Plateau lyonnais et particulièrement sur les dépôts d'alluvions le recouvrant (Bull. Soc. géol. de France , 3* s., t. XVl, 1888, p. 277). f2) A. Faisan et E. Chantre, Monographie géologique des anciens glaciers et du terrain erratique de la partie moyenne du bassin du Rhône , avec cartes (Ann. Soc. d'agriculture de Lyon, V s., t. VII et X, 5“ s., t. I). . Planche I. — Croquis géologique des tranchées de la Charrière (Vues par leur côté droit). Calcaire à Cancellophycvs du Bajocien. Chemin et remblai de la Char¬ rière dans un vallon boisé. Gneiss décomposés avec kao¬ lin. Filon d'orthophyre. Gneiss décomposés avec peg- matités kaolinisées. Gneiss granulitiques avec fen¬ tes-fractures de glissement simulant de gros bancs. Filon de porphyrite. Gneiss en bancs verticaux plongeant de 70 à 90 degrés vers le N. -O. Filon de porphyrite. Remblai. Viaduc de Civrieux sur le ruisseau de Sémanet. ' ■ Ruisseau de Sémanet, 297*38. Chemin, 301“50. Gare de Limonest, 301-40. M- (b G K 5 0 0 § 3 5! G. CK} O ® 3 ~ C © H ** C G 60 *"j O co « 11 5 Lils de gneiss dans le granité. Granité à nodules gneissiques. 100- ■'2oo- Granulite. Lits de gneiss dans le granité. - Soo- Porphyrite. v 1er dyke de Diorite. - Granulite àdeuxmicas. - Pegmatite à mica noir. - — ^9? Z Granulite. 5oo- Pegmatite altérée. N Granulite altérée. Granuliteàdeuxmicas. - } 2e dyke de Diorite. _ Granité à nodules gneissiques . }OS.-. Porphyrite décomposée. - 1+ Tranchée Nord du souterrain (côté Lo- zanne). Entrée du Tunnel, 3)1-20. ? Ü... Route nationale n» 6 de Paris à Chambéry, 33l“67. Chemin n° 23 de La Tour de Salvagny à Neuville, 337*73. 0 Point culminant, 315 mètres environ. Chemin n° 15 du Dcdin, 337*74. Pegmalites. Porphyrites 3e dyke de Diorite. Gneiss granulitique. . Pegmalites. . Gneiss granulitique. , ■Z.'ÉÔO. mu 900. 965 Chemin n° 1 7 du Dodiu à Parsonge, 309“ 75. Sortie du Tunnel 293*70 environ. Tranchée Sud du sou¬ terrain (côté Gi vors) . . Planche III . K !- ■ - . — NWjtxcé— ^ — — - \/f /, / I ^ K -'/ i*.— t *+t£z S? CUiîjel^; 'ÉUVkij 'O S ^ofiîsien / — t? /gf/ y; - - ^^ùnon^ibr: “A *_ [>i >- U%* 4??û ■Mjercnuj Ww y/Mv/j Wy/J fa/ //<ûy«# Mi ICouriiea. Vauqw^j 1 +*♦♦! + V - . v - r> ■ÏTfyî'* * (^v ,.' ‘ I1 o;môt- !-flW O^oliiona^ •*■ y *■ + + + ■.. \++ P30S x L-^Ia»T«t lier on r T yf T » *T -y/ Q A dTviw ''&*%&* Gluf<,n9sF TUriw, ^ .rywusj / +. 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Une tentative nouvelle fut faite, l’année suivante, par de Saussure qui campa dans une cabane édifiée aux Rognes. Depuis 1861, de nombreuses ascensions du mont Blanc par Saint- Gervais, les Rognes, Tête-Rousse et l’aiguille du Goûter ont lieu chaque année, sans d’ailleurs apporter de renseignements nou¬ veaux sur ce petit glacier. Il est devenu tristement célèbre par la catastrophe de Saint-Gervais du 12 juillet 1892 et dont le sou- (1) Bourrit, Description des Alpes, t. I, p. 298, 1787. (2) De Saussure, Voyages dans les Alpes, § 1141. Soc. Linn., t. lu, 1903 3 54 UNE EXCURSION AU GLACIER DE TÈTF.-ROUSSE venir est encore dans la mémoire de tout le monde. Il a été, dès lors, visité par un grand nombre de savants, soumis à une obser¬ vation pour ainsi dire incessante de la part de l’Administration des Eaux et Forêts ; une route muletière jusqu'aux Rognes et un bon sentier ensuite jusqu’au glacier ont permis l’installation d' une cabane forestière aux Rognes, à Tête-Rousse et d’un chalet- restaurant et singulièrement facilité l’ascension de ce glacier, but d'excursion d’un grand nombre de touristes. Tout dernièrement, l’attention a été de nouveau attirée sur Tête-Rousse par les résultats des observations auxquelles son étude a donné lieu et aussi par le projet actuellement en voie d’exécution, d’un tramway électrique du Fayet-Saint-Gervais au mont Rlanc et dont le trajet comporte une station importante à Tête-Rousse avant la montée de l’aiguille du Goûter. Les guides, même les plus récents, ne donnent que peu de détails sur cette ascension de Tête-Rousse, c’est ce qui nous a engagé à publier un résumé des excursions que nous avons faites à diverses reprises à Tête-Rousse et des observations géologiques que l’on peut faire le long de la route. Une partie de ces obser¬ vations nous sont personnelles, les autres ont été empruntées aux publications dont nous donnons la liste ci-après et à des com¬ munications inédites que nous a faites, avec la plus grande ama¬ bilité, M. Mougin, le distingué inspecteur des forêts chargé de l’étude et de la surveillance du glacier de Tête-Rousse : nous sommes heureux de pouvoir lui adresser ici nos bien sincères remerciements. LISTE DES OUVRAGES CONSULTÉS Ch. Durier, Le mont Blanc. — La catastrophe de Saint-Gervais (Ann. Club Alpin , 1892, p. 899). A. Favre, Recherches géologiques sur les parties de la Savoie , du Piémont et de la Suisse qui avoisinent le mont Blanc, 1867, III, § 551 et suiv. A. Michel-Lévy, Note sur la prolongation vers le Sud de la chaîne des Aiguilles-Rouges, montagne de Pormenaz et du Pra- rion (B. Serv. C. G. de Fr., n° 27, 1892). UNE EXCURSION AU GLACIER DE TÈTE-ROUSSE 55 P. Mougin, Le glacier de Tête-Rousse (La Nature , n° 1440, 29 dé¬ cembre 1900, p. 67 ; n° 1633, 10 septembre 1904, p. 261). — Les poches intraglaciaires du glacier de Tête-Rousse (La Géographie , n° 5, p. 287, 15 novembre 1904). E. Ritter, La bordure S.-W. du mont Blanc (B. Serv. Carte G. de Fr., n° 60, 1897). Carte géologique au 1/80.000, feuille d’Annecy. Carte géologique du mont Blanc, L. Duparc et Mrazec. § fl. — Du Fayet à Saint Gênais. Trois chemins directs, au moins, nous permettent de gagner, de la gare du Fayet ou plus exactement du pont sur le Bon-Nant, le village de Saint-Gervais-les-Bains. 1° La route de voiture (4 km.), la plus longue et la moins fati¬ gante, mais aussi la moins intéressante, malgré une jolie vue sur la vallée de l’Arve jusqu’à Sallanches et las collines de Chedde et de Passy. On marche constamment sur les dépôts glaciaires dus à l’ancien glacier de l’Arve, lorsque ce glacier, formé par la réunion des glaciers descendus sur le versant français du massif du mont Blanc, remplissait toute la vallée de l’Arve jusqu’à l’alti¬ tude de plus de 1.900 mètres et allait rejoindre le glacier du Rhône à travers la plaine de Bonneville vers le mont de Sion, près de Genève. Les blocs de protogine du mont Blanc que ce glacier a apportés avec lui et q-u’il a abandonnés lors de son recul, sont activement exploités dans le lit des torrents que l’on tra¬ verse ; le fond du lit de ces torrents est constitué par le trias mis à nu par l’érosion ; 2° La vieille route ou Berchat (2 km.), que le tramway emprun¬ tera en partie et qui passe derrière le nouvel établissement des bains et la prise d’eau. Plus rapide et plus ombragée, elle permet, en outre, en s’écartant légèrement sur la gauche au premier grand tournant, de voir les anciennes carrières, aujourd'hui aban¬ données, du célèbre jaspe de Saint-Gervais. Le Berchat, avant de joindre la route précédente au petit village de la Forêt, pré¬ sente un bel escarpement dominant la vallée du Bon-Nant. Pres¬ que toujours on marche sur le glaciaire avec de nombreux blocs erratiques ; 56 UNE EXCURSION AU GLACIER DE TÉTE-ROUSSE 3° Enfin en dernier lieu, le chemin le plus intéressant à tous les points de vue est celui qui traverse tout l’établissement des Bains et permet d’arriver au village soit par le chemin des échelles soit par le sentier de la cascade de Crépin. On suit d’abord la plaine alluviale récente du Bon-Nant, à l’en¬ trée de laquelle est bâti le nouvel hôtel des Bains et ses dépen¬ dances, et l’on arrive, tout au fond de la gorge profondément encaissée où coule ensuite le torrent, à l’ancien établissement des Bains en partie détruit lors de la catastrophe de 1892. Le sou¬ venir de celle-ci est d’ailleurs perpétué par deux gros blocs situés au milieu du parc (1). Ces blocs, d’un volume considérable (200 m. c. pour l’un d’eux), ne sont pas descendus du glacier de Tête-Rousse, mais seulement de la cascade de Crépin, c’est-à-dire de beaucoup plus près. Malgré cela, l’imagination n’en est pas moins effrayée quand on cherche à se représenter la violence des eaux boueuses qui ont pu arracher et transporter depuis les gorges de Crépin jusqu’à la plaine du Bon-Nant de telles masses. Les deux rives qui encadrent cette gorge verdoyante sont presque à pic. Sur la rive gauche, l’on aperçoit des alluvions constituées par des graviers et des cailloux roulés et disposées en couches inclinées au Nord, vers la vallée de l’Arve : elles sont plaquées contre les formations plus anciennes du trias et du lias et indiquent que le torrent du Bon-Nant, après avoir creusé sa vallée au moins aussi profondément qu’aujourd’hui, a dû la remblayer et couler à une altitude considérable avant d’occuper son lit actuel. On a signalé autrefois, dans cet ancien cône de déjection du Bon-Nant, un lit peu épais de (lignite) aujourd’hui invisible (2). Les roches anciennes qui affleurent sur les deux flancs de la vallée jusqu’au-dessous des Granges et dans le torrent de la Che* minée des Fées, appartiennent au trias. Ce sont : (1) L’un de ces blocs a été, bien maladroitement à notre avis, surmonté d’un cerf en bronze. Ils ont été soit roulés par les eaux boueuses, soit pour quelque-uns qu'on a retrouvés sur le pont du Bon Nant et dans la plaine du Fayet, transportés par flottage sur les troncs des sapins arra¬ chés vers Bionnay et à Saint-Gervais. (2) Des alluvions sableuses et graveleuses beaucoup plus récentes du torrent constituent la plaine entre Bionnay et la route de Mégève et le petit plateau des chalets des Glaciers et du Châtelet sous le Néret. USE EXCURSION AU Gl.tClER DE TÈTE ROUSSE 57 i° A la base, des quartzites très compacts, avec orthose, anor- those, débris de tourmaline, de sphène et de zircon entourés de couronnes de séricite ; tous ces éléments sont intimement soudés les uns aux autres. Des schistes verdâtres alternent avec ces quartzites et sont d’ailleurs constitués par les mêmes éléments, mais plus fins et plus clairs, semés dans un magma sériciteux. Lorsqu’on peut voir la base de cette formation (Prarion), on constate que le trias est généralement en discordance avec le houiller ou les schistes cristallins. Ces couches inférieures doi¬ vent être rapprochées des formations désignées par M. Zaccagna au Prarion sous le nom de Bésimaudites et sont probablement de l’âge du grès vosgien. Au-dessus, viennent des quartzites à grains fins, c’est-à-dire des grès blancs très quartzeux. C’est dans ces quartzites inférieurs, véritables arkoses laminées, que se trouve intercalé le jaspe (i) de Saint-Gervais qui a fourni en particulier les colonnes de l’escalier intérieur du Grand Opéra de Paris ; 2° Ces quartzites sont surmontés par des dolomies et des cal¬ caires dolomitiques , l’altération de ces derniers donne naissance aux cargneules. Celles-ci, qui, au premier abord, ressemblent beaucoup à des tufs, s’observent bien sur la rive gauche du Bon-Nant, dans le ravin de la Cheminée des Fées et au-dessus de Motivon. Au milieu de ces formations, sont intercalés des marnes rouges lie de vin avec lentilles de gypse : ce gypse est exploité par exemple non loin de là, à Vervex. § *. — De Salnt-Gmais-leg-Bains au Prarion. Le Prarion peut être gravi de Saint-Gervais par un grand/ nombre de voies. La route classique, qui passe par le village du Mont-Paccard, est tracée presque constamment dans la boue glaciaire jusqu’à la forêt que l’on traverse après les dernières (1) Le jaspe est, en réalité, une brèche à jaspe formant des traînées mamelonnées et concrétionnées contenant avec des grains fins d’hématite rouge beaucoup d’opale amorphe et du quartz globulaire d'aspect spongieux. J oc. Linn., t. lu, 190!) S* 58 UNE EXCURSION AU GLACIER 1)E TÈTE-ROUSSE maisons habitées toute l'année. On peut rejoindre cette route assez facilement par de mauvais sentiers plus ou moins bien tracés en allant d’abord visiter le ravin de la Cheminée des Fées par le chemin qui passe derrière la petite colline morainique contre laquelle est adossé l’hôtel du Mont-Joly. Ces cheminées sont constituées par de gros blocs erratiques surmontant des pyramides aiguës de boue glaciaire et de débris de roches : « Une légende prétend que des fées sont venues placer ces grosses pierres sur ces pyramides, alors que celles-ci avaient déjà reçu leur forme, mais, je crois que les choses ne se passent de cette manière que dans les pays réellement habités par des fées. Dans ceux où elles n’interviennent pas, les gros cailloux des terrains glaciaires venus ici par le col de la Forclaz, mettent à l’abri des pluies les terres placées au-dessous d’eux, "tandis que celles qui ne sont pas protégées sont entraînées » ( A. Favre, § 553). Ce torrent de la cheminée des fées descend de dessous le sommet du Prarion en passant par les Chalets des Anglais. Depuis la route du Fayet à Saint-Gervais, on peut remonter ce ravin sans grandes difficultés et constater au-dessus des quartzites du trias inférieur les cargneules et dolomies du trias supérieur, puis le glaciaire avec blocs erratiques volumineux (chemin de Montfort) dans une belle forêt de sapins ; des schistes sériciteux micacés qui ne sont probablement qu’un faciès métamorphique dû au granité de6 terrains houillers ; enfin, les schistes et grès houi 11ers des Chalets des Anglais renferment tout près un filon de quartz avec pyrite de cuivre qu’on a tenté d’exploiter autrefois. Par la route ordinaire, après le village du Mont-Paccard et la forêt des Marlières, on traverse deux bandes de trias séparées par les terrains houillers du Chalet des Anglais : la première est surtout constituée par des quartzites couverts de rhododendrons et de myrtilles, et la seconde, par des quartzites couverts de lichens spéciaux et des schistes chloriteux qui constituent le sommet proprement dit du Prarion. Le houiller bien développé sur le flanc occidental de la mon¬ tagne de Pormenaz, sur les deux rives de l’Arve, à Servoz, à la Tête-Noire et à la Tête de Montfort et enfin sur les deux versants du Prarion près de son sommet, est constitué par des grès de couleur grise et des schistes ardoisiers. Il donne naissance, par 59 UNE EXCURSION AU GLACIER DE TETE-ROUSSE place, sur l’espèce de plateau vallonné du sommet du Prarion, à des régions marécageuses avec quelques petits lacs (lac sans fond, lac du Plan, lac de Carabola). Ces schistes ardoisiers sont exploités pour ardoises en de nombreuses localités : plusieurs carrières sont ouvertes aux environs du Pavillon du Prarion. Les ardoises sont très charbonneuses et présentent quelques, lamelles isolées de séricite qui abondent, au contraire, dans les bancs de grès dur intercalés. Dans toute la région du Prarion, il n’existe pas de houille dans ce terrain, mais, en face, au Cou- peau (commune des Houches), une mine d’anthracite, peu impor¬ tante d’ailleurs, alimente en particulier les fours à chaux de Oex-Luzier. Près de Saint-Gervais, il existe aussi quelques traces de char¬ bon ; sur la rive gauche du Bon-Nant, sous le Châtelet et suif la route de Saint-Gervais à Saint-Nicolas-de-Véroce, dans le tor¬ rent d’Orcin, près de la scierie, avant la chapelle. Il y a là de l’anthracite et on peut recueillir quelques restes de végétaux fossiles ( Annularia , Pecopteris). On peut aussi monter au Prarion en passant par le Verney, la belle forêt de sapins située au-dessous de Motivon (i), par la Croix du Tremblay et de Motivon au sommet, par le col de Ta Levrette, près des granges du même nom. Au sortir du village, on traverse d’abord des micaschistes très feldspathiques passant à de véritables gneiss avec, au-dessus des Praz, un filon de por- phyrite micacée. C’est sur ces micaschistes qui plongent, à l’Est, contre le mont Blanc, que repose, en discordance, le trias (cal¬ caires dolomitiques, quartzites) de Motivon. A ce premier gradin triasique succède le prolongement de la bande houillère dui Chalet des Anglais, puis, un second gradin de quartzite et de schiste chloriteux (Bésimaudites), prolongement de ceux du som¬ met du Prarion. Les surfaces des micaschistes sont souvent polies et striées par les anciens glaciers. En résumé, le Prarion, prolongement des Aiguilles-Rouges sur la rive gauche de l’Arve, est essentiellement formé par deux anticlinaux déjetés constitués par les micaschistes, le houiller et (1) On dit aussi Montivon. Ce chemin correspond à peu près au tracé du tramway électrique projeté jusqu’à Montivon. 60 UNE EXCURSION AU GLAC1FR DE TÈTE-ROUSSE le trias, anticlinaux qui sont les racines probables des grands plis couchés de lias qui constituent les sommets abrupts du mont Joly et le soubassement jurassique du massif de Platé. . § 3. — Du Prarlon à Tête-Rousse. Du Prarion, on aperçoit nettement, niché au pied de l’aiguille du Goûter, le petit glacier de Tête-Rousse, but de notre excur¬ sion, et le chemin construit par l’Administration des Eaux et Forêts, avec ses nombreux lacets, chemin qui va nous y conduire sans grandes difficultés. A l’œil nu, on peut même distinguer le petit observatoire et la maison forestière sur le côté occidental du glacier. Il nous faut d’abord redescendre, en passant près d’une ardoi¬ sière dans le terrain houiller, au col de Voza (1675 m.). Ce col traversé, dit-on, autrefois, par une voie romaine, fait commu¬ niquer la vallée de Chamounix et la vallée de Montjoie. Le col de Voza, comme toute la région avoisinante, est constitué par des schistes noirs fissiles, bien lités, à surface souvent miroitante et qui représentent le lias supérieur (1). Ces schistes, qui se distin¬ guent facilement des schistes ardioisiers noirs du houiller du, Pra¬ rion, sont facilement délitables: les ravins dénudés, abrupts, qui descendent vers la vallée de l’Arve, nous offrent de beaux exem¬ ples de l’érosion torrentielle, comme aussi5 ceux qui sillonnent les flancs du mont Joly et qui sont tout à fait typiques à cet égard., La formation de la dépression du col de Voza s’explique ainsi facilement dans ces terrains peu consistants et dont la traversée par le tramway du mont Blanc sera certainement délicate. Le sentier du Pavillon de Bellevue (1781 m.) prend à droite du col et nous y conduit en quelques minutes : c’est au delà que commence le vrai chemin de Tête-Rousse, jalonné, tout le long, de bornes hectométriques : il contourne, à gauche, le mont Lâchât (2111 m.-2146 m.), tandis que le tramway doit, au contraire, passer à droite de cette montagne herbeuse. (1) La montée au col de Voza de la vallée de l’Arve se fait dan9 les dépôts glaciaires et dans les terrains schisteux. Le lias calcaire (lias inférieur) est aussi représenté dans cette région en particulier sous le col et le pavillon de Bellevue et au sud vers Champel et la Villette. UNE EXCURSION AU GLACIER DE TÈTE-ROl'SSE 61 On voit bientôt se développer dans les schistes du lias des nodules calcaires ou miches avec pyrite fréquente au centre. Ces schistes à miches représentent le terme de passage (aalénien) du lias au jurassique moyen (bajocien) et ont fourni au mont Joly en particulier Harpoceras Murchisonae Sow. Am. variàbilis Am. scissus Benecke ; ils passent ensuite à des bancs calcaires alternant avec de petits lits schisteux appartenant à l’étage bajo¬ cien bien développés sur le flanc occidental du mont Lâchât. Au delà, on retrouve les schistes du lias supérieur qui constituent le sommet et le col du mont Lâchât. Nous avons ainsi traversé le synclinal du col de Voza-mont Lâchât, dont le noyau, en ce point, est constitué par le jurassique moyen. Ce synclinal est la suite du synclinal de Chamounix qui quitte, aux Houches, la vallée de l’Arve et se continue au delà du mont Lâchât, dans l’arrête de Vorassey, de Tricot, jusqu'au nord des Contamines, et se retrouve ensuite sur la rive gauche du Bon-Nant, vers Notre-Dame-de-la-Gorge. Au nord et au sud du torrent de Miage, il laisse affleurer en son centre dés argiles schisteuses noires, du callovien et de l’oxfordien, donnant naissance à des prairies humides. Toutes les couches qui constituent ce synclinal, bordé à l’Est et à l’Ouest, en général, par le trias ou la houille, plongent assez fortement contre le mont Blanc, semblant s’enfoncer sous les roches cristallines que l’on rencontre plus à l’Est. Les prairies qui entourent le Pavillon de Bellevue et surtout celles qui constituent le mont Lâchât, sont célèbres parmi les botanistes : de la fonte des neiges au mois d’avril, les fleurs alpines s’y succèdent d’une façon continue (1). (1) La flore du mont Lâchât comprend toutes les plantes des régions moyennes et élevées. La montée et le plateau des Rognes permet, en outre, de recueillir les espèces des hauts sommets. La liste suivante donne une idée des plantes que l’on peut observer dans la région que nous traversons : Thalietrum nutans ; Ancmone vernalis , A. alpina, A. montant, A. sul- phurea, A. narcissiflora ; R. alpestris, R. glacialis, R. aconilifolius ; Aquilegia alpina ; Aconilum lycoctonum; Rraya pinnatifida; Hugueminia tanacclijolia ; Arabis alpina; Alyssum nivalis ; Riscutella lævigala ; Tlilaspi rotundifolium ; Hulchinsia alpina; Viola grandifloia ; Polygala alpestris , P. depressa, P. amara; Silene acaulis , S. e.rscapa; Gypsophila repens; Sagina saxatilis ; Alsine Cherleri; Arenaria biflora ; Stellaria cerastoides ; Cerastium alpinum ; Géranium phæum, G. androsœmifo- 62 UNE EXCURSION AU GLACIER DE TÉTE-ROUSSE Le col du mont Lâchât, entre cette montagne et les Rognes, offre une belle vue à la fois sur la vallée de l’Arve et sur le glacier de Bionnassay. Il n’y a pas très longtemps que les glaciers ont quitté cette région, car, près des cabanes construites par les ouvriers qui ont fait le chemin, on voit un cirque morainique extrêmement frais, tout à fait typique : les éléments de la moraine sont constitués uniquement par des roches venues du plateau des Rognes et de l’aiguille du Goûter ; les blocs erratiques s'ob¬ servent sur les flancs du mont Lâchât jusqu’à une altitude de plus de 1800 mètres. C’est au col du mont Lâchât (où doit se trouver une station du futur tramway) que se trouve la limite des terrains basiques du flanc oriental du synclinal que nous venons de traverser. Le lias repose normalement sur le trias : ce dernier manque ici, soit parce qu’il est resté en profondeur et qu’il n’affleure pas, soit parce qu’il a été écrasé et laminé lors des plissements qui ont affecté la région. Ce trias existe, en effet, plus au Nord; jusqu’au Mont, sur la rive droite du glacier de Tacoonnaz et au Sud, jusqu’aux Contamines, où il renferme même une lentille de gypse exploitée aux Granges des Contamines. L’absence du trias au col du mont Lâchât fait que l’on passe directement des schistes du lias aux roches cristallines qui semblent, par suite de l’incli¬ naison des couches, reposer sur les premières. Ce sont des schistes sériciteux cristallins, identiques à ceux que nous avons ren¬ contrés à la montée de Montfort ; ils constituent toute l’arête des Rognes que le chemin franchit en obliquant assez fortement Hum.; Trifolium pallescens, T. badium ; Oxytropis campestris, O. lappo- nica ; Plmra alpina, P. frigida, P. aslragalina ; Hedysarum obscurum ; Dryas oclopetala; Geum montanum , G. reptans; Sibbaldia procumbens; Potentilla alba, P. aurea ; Alchemibla alpina , A. pubescens ; Epilibium alpinum ; Sedum anacampseros ; Saxifraga exarata ; Pimpinella magna; Bupleurum stellatum ; Meum athamanticum ; Laserpitium panex; Sca- biosa longifolia, S. lucida ; Erigeron alpinus, E. xinifiorus ; Aster alpinus ; Senecio Doronicum ; Gnaplialium carpaticum ; Ccnlaurea nervosa ; Crépis grandiflora ; Hieracium glaciale, H. vogesiacum ; Campanula thyroïdea ; Loiseleuria procumbens ; V eronica aphylla; Pedicularis verticillata, P. co- mosa, P. rostrata , P tuberosa, P. Barrelieri; Bartsia alpina; Betonica hirsuta; Soldanella alpina; Salix hastata, S. arbuscula, S. rcliculata , S.re- tusa ; Orchis globosa, O. nigra, O. albida ; Listera ovata ; Tofieldia calycu- lala ; Allium victorialis ; Anthericum liliastrum; Luzula spadicea, L. lu- tea , L. multiflora ; Car ex sempervivens ; Agrostis alpina, etc. UNE EXCURSION AU GLACIER DE TÈTE-ROUSSE 63 sur la gauche et en décrivant de nombreux lacets. Ces schistes micacés, très inhomogènes, sont fortement métamorphisés par la granulite et passent aux gneiss ; on y observe, en effet, de nombreux filons de granulites faciles à distinguer, même de loin, grâce à leur couleur plus claire. Ces granulites sont, d’ailleurs, extrêmement variées : les unes à grain fin, sans mica visible à l’œil nu, rappellent un peu l’aspect des quartzites du trias ; les autres, riches en mica blanc, renferment, en outre, de la tour¬ maline sous forme de petites aiguilles prismatiques et passent à des pegmatites riches en microcline, en quartz granulitique et en tourmaline. Cette formation de micaschistes est très développée dans tout le massif du mont Blanc et la chaîne des Aiguilles-Rouges. Le chemin muletier, taillé dans ces roches, est forcé de faire de nombreux détours, il domine la vallée de l’Arve et les ravins pro¬ fonds, creusés dans ces micaschistes et le lias, du Nant Frene, du Nant Griaz, du Nant de Bourgeat. Les éboulis sont malheureuse¬ ment assez fréquents et rendent, parfois, la descente aussi en¬ nuyeuse que celle, il y a une dizaine d'années, qui empruntait l’autre flanc des Rognes ; de plus, ce versant est exposé au Nord, aussi la neige disparaît très tard et arrive très tôt dans cette ré¬ gion. On aboutit ainsi à l’extrémité septentrionale du plateau des Rognes (2850 m.) (i). Ce plateau, situé au pied de l’arête du glacier de Tête-Rousse, offre un aspect extrêmement curieux : c’est un immense cirque glaciaire tout rempli par les débris tombés du pied de Tête-Rousse ou amenés par les anciens glaciers, lorsque le glacier de la Griaz, en particulier, était plus étendu. Le sentier traverse tous ces débris, en évitant la grande pente de neige qui prolonge le glacier de la Griaz et de petits lacs en forme d’en¬ tonnoirs, assez profonds, souvent gelés sur une grande épaisseur. L’on est tout étonné de voir, au milieu de ce désert de pierres et de neige, une maison forestière datant de la construction du chemin, bien abritée derrière l’arête des Rognes, en face de l’aiguille du Goûter. M. Mougin a installé aux Rognes et au-des¬ sous des Rognes, dans les anciennes maisons d’ouvriers, ainsi (1) Le rocher de Pierre-Ronde n’a, d’après les auteurs, que 2.771 mètres, il est caché de la vallée de Montgoie par l’arête des Rognes. 64 UNE EXCURSION AU GLACIER DE TÈTE-ROUSSE qu’à l’observatoire de Tête-Rousse et aux Houches, cinq appa¬ reils Vallot (1) pour étudier les chutes de neige. Il résulte des observations du distingué inspecteur des Eaux et Forêts que c’est au plateau des Rognes qu’il y a, dans cette région, le maximum de précipitation. Lorsque de Saussure campa aux Rognes, le 14 septembre 1785, dans la cabane édifiée par le chanoine Bourrit, il écrivait que cette cabane était à vingt pas d’un petit glacier couvert de neige d’où sortait une eau claire et fraîche servant à tous les besoins de l’expédition : il est donc probable qu’il existait alors là un glacier, ramification de celui de la Griaz par le plateau de Pierre- Ronde. Mais, fait encore plus curieux et plus intéressant, il doit exister, sous le plateau de Tête-Rousse, un glacier mort entière¬ ment recouvert et protégé par les vieilles moraines et les éboulis récents. En effet, en 1892, il se produisit sur le plateau des Rognes au lieudit « le Dérochoir », de fréquentes chutes de pierres et, en 1895, en cherchant la cause de ces éboulements, M. Mougin constata que, sous les blocs qui recouvraient le plateau des Rognes, il y avait une carapace de glace. Par suite de la sécheresse et de la haute température des étés de 1892-1893-1894, cette glace se fondait sur le bord du plateau et les blocs qu’elle supportait, n’étant plus soutenus, se précipitaient sur la pente (2). Il est probable que ce glacier mort doit être fort ancien et dater au moins du dernier grand recul des glaciers de la région, lorsque les glaciers atteignaient encore le col du mont Lâchât. * * * Du plateau des Rognes à Tête-Rousse il ne reste plus que 300 mètres à gravir par un sentier de 0 m. 80 de large et 2 km. 850 de long, obligé de décrire 113 lacets pour gravir l’arête, de Tête- Rousse dominant à gauche le glacier de la Griaz, à droite le glacier de Bionnassay. L’on quitte bientôt les éboulis et la moraine (1) Ce sont des cylindres de zinc de 8 centimètres de diamètre, assez longs et où l’eau de fusion de la neige s’accumule dans un réservoir. Cet appareil a le défaut de s'échauffer assez fortement, par suite de vapo¬ riser beaucoup d’eau et de fournir un chiffre inférieur de près de 40 % à celui qu’indique le pluviomètre. M. Mougin a proposé d’entourer les tubes de sciure de bois afin d’éviter le réchauffement, (2) P. Mougin, in litt. UNE EXCURSION AU GLACIER DE TÈTB-ROUSSE 65 des Rognes et l’on monte presque tout le temps à travers des micaschistes micacés, chloriteux et amphiboliques très laminés, très feldspathisés qui constituent très vraisemblablement tout le fond rocheux du glacier de Tête-Rousse et de la Griaz, de l'aiguille et du dôme du Goûter, de la plus grande partie du versant occi¬ dental du mont Blanc et peut être même, d’après M. Vallot, le sommet. Ces schistes recouvrent la protogine, sont traversés et modifiés par cette roche éruptive (schistes protoginisés) et aussi par des filons de granulite plus récents que la protogine (schistes granulitisés). Ces schistes cristallins sont traversés, en outre, en particulier au pied de l’aiguille du Goûter, par des amphibolites. Le sentier aboutit au nord du glacier de Tête-Rousse et, pour arriver au Chalet-Hôtel situé d’ailleurs tout près de la maison forestière, il faut traverser tout le glacier et passer au-dessus de la poche aujourd’hui remplie de neige, dont la rupture a pro¬ voqué la catastrophe de 1892. § 4. — Le placier de Tête-Kouise (1). D’une forme actuelle à peu près elliptique (570 m. de long sur 480 m. de large au maximum), le glacier de Tête-Rousse constitue un plateau incliné du Sud au Nord, de 3314 mètres à la base de l’aiguille du Goûter 3133 mètres au front occidental. Une arête rocheuse de micaschistes gneissiques le sépare complètement aujourd’hui, au Nord et à l’Est, du glacier de la Griaz (ou Gria) ; au Sud-Est, il s’appuie sur la paroi escarpée de l’aiguille au Goûter constituée par les mêmes roches traversées par un filon d’amphibolite ; sur l’arête du Sud existe une dépression encom¬ brée par les éboulis et les débris morainiques par où le glacier se déversait en partie sur celui de Bionnassay situé 90 mètres plus bas ; enfin, à l’Ouest, ou plus exactement au N.-W., près du point 3139 .où aboutit le sentier forestier, entre deux arêtes rocheuses inclinées à 30 degrés et servant de contrefort au plateau du glacier, se trouve un couloir neigeux du sommet duquel est partie la masse d’eau cause de la catastrophe. Il est probable que les schistes micacés qui constituent aussi le fond du glacier (1) Tête-Rousse est le nom donné par les montagnards à la barre de rochers rougeâtres qui le limitent à l’ouest. 66 UNE EXCURSION AU GLACIER DE TÈTE-ROUSSE et qui plongent de 60 degrés vers le mont Blanc présentent une série de seuils de cuvettes, comme l’indique la base rocheuse observée sous le glacier en 1892. Le glacier de Tête-Rousse, comme presque tous les glaciers alpins, est en recul ; sa superficie actuelle n’est plus que de 10 hq. 30 : la carte du capitaine Mieulet (1864) indique que l’arête rocheuse qui le sépare aujourd’hui du glacier de la Griaz était cachée sous la glace et que ces deux glaciers étaient alors réunis ; 11 en était encore de même en 1875, d’après la carte de VioLlet- le-Duc. De plus, la carte de Mieulet indique aussi une avancée du glacier dans le couloir Bossonney : le glacier de Tête-Rousse qui constitue aujourd’hui un glacier de cirque, devait constituer, il y a une quarantaine d’années, un glacier suspendu, et, aux périodes antérieures, il devait participer à l’extension que nous avons signalée, du glacier de la Griaz. Après la catastrophe du 12 juillet 1892, on constata que le front du glacier, sur une hauteur de 50 mètres et une largeur de 158 mètres, avait été arraché isous la poussée de l’eau. Dans la paroi semi-circulaire de la dépression ainsi mise à jour, s’ou¬ vrait une cavité de forme ovale, de 38 mètres de diamètre sur 20 mètres de haut. Les parois de la glace de cette cavité étaient admirablement polies, comme cela arrive au lac de Mayelen ou dans les petits entonnoirs remplis d’eau du Gorner : il y avait donc eu là un lac intraglaciaire dont rien ne pouvait faire pré¬ voir l’existence, puisque c’était un fait nouveau sans précédents connus dans l’histoire du glacier. Cette première cavité donnait accès à deux couloirs, celui de droite obstrué par des glaces éboulées, celui de gauche, long de 85 mètres environ, avec une pente moyenne de 35,6 %, aboutissait au bas d’une cavité cylin¬ drique, d’un puits à ciel ouvert, de section elliptique (3970 mq.), de 35 mètres de profondeur moyenne et de 49 m. 80 de grand axe sur 29 m. 60 de petit axe (1). Cette cavité supérieure, invi¬ sible de la vallée, résultait de l’effondrement de la couche supé¬ rieure du glacier : le fond était encombré de morceaux de glaces. Le lac intraglaciaire, comme l’indiquait la nature des parois, (1) Toutes les données numériques qui diffèrent souvent de celles des différents observateurs qui ont écrit sur Tête-Rousse sont celles résultant des mesures effectuées par M. Mougin. UNE EXCURSION AU GLACIER DE TETE-ROUSSE 67 l’avait rempli jusqu’à 5-10 mètres au-dessous du niveau supé¬ rieur. Les parois, au-dessus de ce niveau de l’eau, étaient con¬ stituées par une série de couches horizontales pouvant atteindre jusqu’à 1 mètre d’épaisseur et qui représentaient les couches successives de neige tombée sur le glacier. On peut évaluer à 200.000 mètres cubes le volume de la masse d’eau renfermée dans ces deux poches (i) qui, en moins d’une demi-heure, est descendue du glacier de Tête-Rousse à la vallée de l’Arve, causant les désastres que l’on sait, recouvrant de boue presque liquide, de débris de toutes sortes la gorge des Bains et la plaine du Fayet, sur une superficie de 77 hectares. Le' volume de ces alluvions arrachées aux rives du torrent de Bion- nassay et du Bon-Nant, atteignait près de 1.000.000 de mètres cubes. La moitié environ de cette masse d’eau, c’est-à-dire 100.000 mètres cubes, s’écoula directement dans l’Arve, ne pro¬ duisant à Genève, au dire des riverains, qu’une élévation du niveau de 10 centimètres ; l’autre moitié imbibait les alluvions boueuses déposées par le torrent. La cavité supérieure pouvait communiquer avec d’autres cavités intraglaciaires situées plus à l’Est, car une arcade de 25 mètres de hauteur s’ouvrait sur les parois orientales de cette cavité. Il est probable que l’effondrement du toit de glace et de neige de cette cavité supérieure a été la cause occasionnelle de la catastrophe qui se serait toujours produite tôt ou tard, car le front du glacier, s’amincissant tous les ans, aurait fini par céder. L’effondrement brusque expliquerait mieux pourquoi la portion antérieure du glacier a été projetée avec une violence telle, que l’on n’a relevé de traces de l’avalanche die glaces qu’à une centaine de mètres en avant. La formation de ce lac intraglaciaire a préoccupé un grand nombre de savants. M. Peloux croit que ce sont simplement d’anciens entonnoirs ou moulins de glacier qui se seraient succes¬ sivement agrandis et déformés en s’approchant du front du gla¬ cier, en même temps que leur axe, de vertical, serait devenu horizontal : mais la superficie du glacier de Tête-Rousse est bien (1) Le volume intérieur total de ces deux cavités était de 243.000 mètres cubes, mais il y en avait une partie occupée par de la glace. 68 UNE EXCURSION AU GLACIER DE TÈTE-ROUSSE trop faible pour permettre la formation de cours d’eau capables de creuser des moulins. MM. Duparc, Vallot et Delebecque, dans leur savant mémoire, ont fait remarquer l’existence d’un seuil rocheux au front du gla¬ cier retenant l’eau, en arrière de lui, au moins jusqu’à sa hau¬ teur ; en outre, disent-ils, il a dû se produire des crevasses de fond, fréquentes dans les parties concaves des glaciers, permet¬ tant à l’eau descendue des parties supérieures du glacier, de monter jusqu’à 35 ou 40 mètres au-dessus de ce seuil. Chacune des deux poches inférieure et supérieure ne devait être qu’une ou plusieurs crevasses de fond agrandies par l’eau qui a dû s’accumuler pendant l’hiver précédent et le printemps, proba¬ blement par suite d’une interruption ou d’une diminution, d’ail¬ leurs constatée, de l’écoulement du glacier. M. Durier fait jouer aussi le principal rôle dans l’accumu¬ lation de l’eau à l’intérieur des poches intraglaciaires, à la dispa¬ rition d’un torrent glaciaire, visible, auparavant, de Bionnay. Or, un grand nombre d’habitants n’ont vu un petit ravin où coulait à peine iO litres d’eau à la seconde(l) qu’après la cata¬ strophe. Cet écoulement cessait d’ailleurs bientôt, car l’année suivante, M. Delebecque constatait que presque toute l’eau s’échappait par le fond, sous l’ancien couloir qui réunissait les deux cavités. Aucune trace de torrent glaciaire n’a pu être observée les années suivantes, et pourtant, dès 1898, le glacier avait repris l’aspect qu’il possédait avant la catastrophe (2). Le glacier de Tête-Rousse ne donne donc pas naissance à un torrent glaciaire, les eaux de fusion, dont le débit maximum ne dépasse pas 50 litres à la seconde, disparaissent entièrement dans le cou¬ loir Bossonney et réapparaissent au-dessous du plateau de Pierre- Ronde, derrière l’arête des Rognes, sous forme d’un petit ruis- selet débitant, au fort de l’été, 30 litres à la seconde, c’est-à-dire 1 à 2 % du débit du torrent de Bionnassay. (1) Duparc, loc. cit. (2) Rapport du garde général. M. Gerberon. du 13-17 juillet 1892; obser¬ vations de M. Delbecque, du 17 août 1892 et de juillet 1893, du service des eaux et forêts, 13 août 1892, 8 août 1894, 25 août 1895, 15 août 1890, 29 juillet, 6, 7 septembre 1898. Depuis 1899, le glacier est, tous les ans, pendant près de trois mois, l'objet d’une surveillance incessante pendant la durée des travaux. UNE EXCURSION AU GLACIER DE TÈTE-ROUSSE 69 Pour M. Mougin, la formation des poches intraglaciaires et l’accumulation de l’eau à l’intérieur s’expliqueraient de la ma¬ nière suivante : Alors que la vitesse moyenne du glacier est de 0 m. 65, au front, c’est-à-dire à l’extrémité occidentale, elle atteint 1 m. 60. La pente devient, en outre, considérable, de sorte que le glacier tend à se disloquer et à se crevasser, surtout en son milieu. Par suite du mouvement de translation plus rapide du front aval, par rapport à la paroi amont de la crevasse reliée au glacier, celle-ci s’agrandit par écartement mécanique des deux parois, écartement qui peut atteindre 0 m. 01 par mois, sans que, par suite de sa plasticité, la glace se brise sur tout le front du glacier. Il se produit donc ainsi une cavité, de volume sans cesse croissant, qui arrête tous les filets d’eau qui peuvent ruisseler à la surface du glacier. L’observation a montré la pro¬ duction de telles crevasses, en 1899 et en 1901, et a aussi permis de constater que ces filets d’eau étaient à une température supé¬ rieure à 0 degré (0°1 à 0°3 et même 0°5 sous 1 mètre de moraine), bien que coulant sur la glace. Ces filets d'eau, comme les cours d'eau des moulins’ de glacier, déterminent donc une fusion des parois de la crevasse et contribuent ainsi à augmenter la capacité de la poche. La surface de l’eau peut geler chaque nuit (car la moyenne de la température à Tête-Rousse est de — 7°) et les neiges peuvent s’accumuler pendant l’automne et l’hiver sur cette croûte solide en couches assez épaisses pour protéger contre le gel la masse d’eau liquide invisible, restée en profondeur (1). Chaque année, cette masse d’eau s’augmente, en même temps que la poche s’approche davantage du front du glacier, jusqu’au jour où la paroi d’aval, devenue trop faible, cédera sous la poussée du liquide et livrera brusquement passage à une masse d’eau d’une puissance énorme (2). (1) Eu 1903, la température de l’eau remplissant la crevasse était supé¬ rieure à 0” : à 10 mètres de profondeur 0°0125 et à 40 mètres de profon¬ deur + 0°025; il est probable qu’en hiver, malgré les températures minima de — 20<>5 ( — 9’6 en moyenne pour les neuf mois d’hiver), une partie de cette eau reste à l’état liquide, car une épaisseur de 6”84 de neige tassée suffit pour préserver du gel les couches sous-jacentes à Tête-Rousse et à 15 mètres de profondeur la température du glacier, été comme hiver, est de 0‘. (2) L’accident de Tête-Rousse parait tout à fait comparable à ceux qui se sont produits en août 1900 et le 22-23 août 1903 au glacier du Tungsberg- 70 ONE EXCURSION AU GLACIER DE TÈTE-ROUSSB * * * Quel que soit le mode de formation de ces poches et de ces lacs intraglaciaires, la conclusion du rapport de MM. Vallot, Duparc et Delebecque était que le lac intraglaciaire de 1892 pourrait se reformer et que, par suite, une surveillance continue du glacier s’imposait. Aussi, depuis cette époque, le glacier est-il soumis, de la part de l’Administration des Eaux et Forêts, à une observation aussi continue que possible. Après la construction du chemin et du sentier d'accès à Tête-Rousse que nous avons suivis, des travaux considérables ont été effectués au glacier même, à plus de 3.000 mètres d’altitude, et de nombreuses observations ont été faites, ayant déjà donné des résultats de la plus haute importance. Le mémoire sur les observations faites à Tête-Rousse, par MM. Mougin, inspecteur des forêts, et Bernard, sous-inspecteur des forêts, qui a obtenu le prix au concours ouvert par la Com¬ mission française des glaciers, n’est pas encore publié : c’est grâce aux renseignements qu’a bien voulu nous fournir M. Mou- gin, que nous pouvons rendre plus intéressante et plus profi¬ table une excursion à Tête-Rousse. La série des photographies que M. Mougin nous a communi¬ quée, permet de se rendre compte facilement des modifications successives du glacier, depuis la catastrophe (1), et qui peuvent se résumer ainsi : Dès f893, le névé s’était accumulé dans la cavité inférieure (celle du front du glacier) et l’ouverture située dans la paroi était réduite à un simple trou de i mètre de haut ; la neige avait recouvert le fond du trou supérieur. L’année suivante, i894, le trou inférieur a disparu, la galerie qui en partait était aussi obstruée, car dans le trou supérieur, sous une couche de glace de 0 m. 30 d’épaisseur, se trouvait un lac d’eau liquide, profond de 8 mètres le 18 septembre. En 18951, l’excavation inférieure est encore plus réduite et le trou supé- desbrae en Norvège. Le retrait général du glacier facilite aussi la pro¬ duction des crevasses. (1) Voir aussi l’article de M. Mougin, in La Géographie. UNE EXCURSION AU GLACIER DE TÈTE-ROUSSE 71 rieur rempli aux trois quarts par la neige crevassée qui rend le lac invisible. Le 19 août 1896, ce trou supérieur est simplement marqué par une cuvette neigeuse peu profonde, et, en 1898, le glacier a repris son aspect normal : les visiteurs traversent le glacier, comme nous l’avons dit, sur l’emplacement du trou inférieur. A la fin de l’été, lorsque la neige de l’année a complètement disparu, on reconnaît encore aisément, aux différences de teintes du névé, les emplacements des cavités supérieure et inférieure dont la paroi amont, en particulier, est nettement indiquée par la sépa¬ ration, par suite du défaut de soudure, qui se produit entre la glace ancienne et le névé récent. Une crevasse de faible dimension fut observée en 1899, mais n’était plus visible l’année suivante. En 1901, au mois d’août, une seconde crevasse, bien plus importante, s’ouvrait à 30 mètres en aval du trou supérieur de 1892 et à 65 mètres seulement du front du glacier : sa largeur à la surface était de 1 mètre et, à 3 mètres de profondeur, il y avait un plancher de glace de près de 3 mètres de large. Sa profondeur variait de 38 à 41 mètres, et les trois sondages effectués alors permirent de constater que de l’eau remplissait cette cavité, qui s’étendait sur 50 mètres de longueur. Depuis cette époque, bien que la neige nouvelle masque complètement l’orifice, on a constaté que cette crevasse s’est élargie constamment. Le danger d’une nouvelle débâcle n'était donc plus douteux. Comme il ne paraît pas possible d’empêcher la formation de telles crevasses, il fallait empêcher l’accumulation de masses d’eau considérables dans l’intérieur du glacier, en facilitant) l’écoulement de l’eau de fusion à l’extérieur. Le couloir Bos- sonney, où passait déjà une partie de l’eau de fusion, exposé au N.-W. et presque constamment obstrué par les neiges et la glace, était peu favorable ; aussi a-t-on été amené ainsi a creuser dans l’arête rocheuse qui sépare le glacier de Tête-Rousse du glacier de Bionnassay, une galerie d’écoulement. Cette arête, exposée au Midi, est débarrassée relativement très tôt des neiges de l’année et, en outre, les eaux se perdront facilement dans les crevasses du glacier de Bionnassay sans causer de dégâts. En 1899-1900, une première galerie fut ouverte, à la cote 72 UNE EXCURSION AU GLACIER DE TÈTE-ROUSSB 3104 m. 85, avec une section de 4 mètres carrés et une pente de 3,5 %, en vue d’aller reconnaître si le lac du trou supérieur, aperçu en 1894, existait encore. Au bout de 03 m. 8, l’arête rocheuse était traversée et, à 115 m. 5 de l’ouverture, on attei¬ gnait l’ancien puits supérieur. Deux étages de galerie en éventail, disposés de façon à drainer en quelque sorte le névé, furent établis et permirent de retrouver le plafond de l’ancienne com¬ munication entre le trou supérieur et le trou inférieur. Tout était rempli de neige reposant sur un fond solide rocheux ou de vieille glace. Le débit de l’eau provenant de cette galerie, faible de minuit à midi, assez fort de midi à minuit, variait comme la fusion de la glace. La crevasse ouverte en 1901, nécessita l’ouverture d'une seconde galerie à la cote 3115 m. 5 qui, commencée en septembre 1901, atteignit seulement le 19 juillet 1904 la glace, après avoir tra¬ versé 205 mètres de rocher (1) et 100 mètres de glace ; c’est le 28 juillet, qu’à 3 h. 15 du matin, l’on atteignit la poche d’eau, et il s’écoula, de 3 h. 15 à 7 heures du matin, 18.000 mètres cubes d’eau dans le glacier de Bionnassay et, de là, dans le Bon-Nant. A la sortie de la galerie, la vitesse du courant dépassa 2 mètres à la seconde, avec un débit de 2 mètres cubes. A 8 heures du matin, l’écoulement n’était plus que de 150 litres à la seconde, el permit d’explorer de nouveau la galerie et de constater que le niveau de l’eau avait baissé de 30 mètres dans la poche : le succès était donc complet (2). La visite de ces travaux est des plus émotionnantes : la sen¬ sation que l’on éprouve, en particulier au fond de la crevasse qui, à une trentaine de mètres de hauteur, laisse apercevoir entre ses parois de glace, un coin du ciel, est inoubliable et s’ac- (1) L'altitude considérable ne permet le travail que pendant deux mois et demi, l’avancement journalier n’était que de 1 mètre par jour, et, la saison de 1903 fut arrêtée par la tourmente de neige générale dans les Alpes, du 10-16 septembre. (2) En septembre, 1rs de notre visite, on creusait dans la glace de nou¬ velles galeries, de manière à pouvoir atteindre le fond même de la poche, et, le soir même de notre visite, le 12 septembre, l’eau était de nouveau atteinte et le niveau abaissé de 11 mètres : le plancher de glace sur lequel nous étions dans la journée s’est alors effondré n’étant plus supporté par l’eau sous-jacente. UNE EXCURSION AU GLACIER DE TÉTE-ROUSSE 73 compagne d’un sentiment d’admiration pour ceux qui ont su mener à bien, dans des conditions si défavorables, une œuvre unique au monde. * * * Ces travaux ont permis l’observation d’un grand nombre de faits,, dont quelques-uns nous paraissent avoir une importance considérable. La roche qui constitue l’arête de Tête-Rousse est, comme nous l’avons vu, un micaschiste très laminé, avec gros noyaux de quartz et grandes lamelles de mica et de chlorite. Dans la pre¬ mière galerie, à une vingtaine de mètres au-dessous de la surface libre, la roche était complètement fissurée et divisée en frag¬ ments de diverses grosseurs reliés par un ciment de glace, aussi a-t-il fallu étayer le plafond. Dans la seconde galerie, la roche était moins décomposée; mais présentait encore, çà et là, des feuillets de glace intercalés, très minces dans les moindres fissures du roc, atteignant 10 cen¬ timètres d’épaisseur à 165 mètres de profondeur. A 170 mètres de profondeur, la roche est décomposée et, à 180 mètres, il existe une couche presque entièrement kaolinisée provenant probable¬ ment de l’altération d’un filon de granulite ou de pegmatite. Dans ces deux galeries, on a passé brusquement du roc dans la glace : il n’y avait aucun vide entre le glacier et sa cuvette rocheuse, et aucun matelas de boue, de sables ou de graviers. Cette soudure intime entre la glace et la roche qui a été constatée aussi lors de la construction du laboratoire de Tête-Rousse, en 1901, empêche l’existence d’une moraine de fond proprement dite, mais explique parfaitement la présence dans la. glace de blocs anguleux plus ou moins volumineux, que nous avons con¬ statée, et aussi, lors de l’avancée du glacier, à côté du polissage bien connu des roches sous-jacentes, une érosion du glacier par effrittement et morcellement des roches du lit, lorsque celles-ci sont schisteuses ou bien clivées et plissées. (1) M. Baltzer: Action érosive des glaciers Soc. Helvet. des sc. natu¬ relles, session de Bâle 1892, a donné le nom de Splittemde à ce mode d’érosion particulièrement visible au glacier de Grindelwad ou les blocs, détachés par la pression de la glace aidée par la congélation de l’eau dans les fentes, peuvent atteindre 1 mètre cube. 74 UNE EXCURSION AU GLACIER DE TÈTE-ROUSSE L’absence de traces de fusion du glacier à la partie inférieure ou sur les flancs, résulte, en outre, des observations suivantes de MM. Mougin et Bernard : Dans le glacier, à 15 mètres de la surface, la température a été trouvée constante et égale à 0 degré exactement, été comme hiver. Aussi, dans la seconde galerie, les mesures de température effectuées le 20 juillet 1904, dans des trous de mine forés spécialement tous les vingt mètres, ont donné les résultats suivants : A l’entrée A 20 mètres A 40 mètres A 60 mètres A 80 mètres A 100 mètres A 120 mètres A 140 mètres A 160 mètres A 180 mètres A 200 mètres A 205 mètres + 9°25 (la paroi est exposée au Midi). + 0°3 — 0°17 — 0°6 — 0°9 — 1°1 — 1°3 — 1°3 — 1°2 — 0°85 — 0°25 0° (entréede lagaleriedans leglacier). Si l’on se rappelle que la moyenne de la température à Tête- Rousse est de — 7 degrés, on voit que le glacier, par suite de sa température constante de 0 degré, a réchauffé la roche sur 120 mètres d épaisseur depuis — 1°3 à 0 degré (1). Enfin, MM. Mougin et Bernard on constaté que, si, en 1901- 1902, il y a eu enneigement de 0 m. 154, l'année suivante toute cette neige avait disparu et, en 1904, la glace ancienne était mise à nu dès le mois de juillet. Le glacier de Tête-Rousse doit donc, d’après ces observations, continuer à diminuer, la fusion étant supérieure à l’enneigement. R est certain que les études de M. Mougin nous fourniront de nouveaux renseignements sur les glaciers, en particulier, sur l’origine et le mode de formation des couches horizontales ou inclinées, séparées par des boues, des graviers et des fragments (1) Faisons remarquer, en passant, que c’est à peu près la moitié de la longueur dans la roche de cette galerie et que l’épaisseur soumise au réchauffement solaire est pour ainsi dire nulle. UNE EXCURSION AU GLACIER DE TÈTE -ROUSSE 75 de roches provenant de la désagrégation des roches de l'aiguille du Goûter, qui constituent une grande partie du glacier de Tête- Rousse, ainsi que sur la profondeur à laquelle pénètre les rayons chimiques et thermiques du soleil, et que bon nombre des pro¬ blèmes que suggère l’étude des glaciers seront précisés, sinon résolus, par ces savantes recherches. § 5. — Du glacier «le Tète-Kousse à Saint-Gervais. De Tête-Rousse on peut descendre assez facilement sur le ver¬ sant qui longe le glacier de Bionnassay et, en suivant la rive droite de ce glacier, rejoindre la route de Bionnasset (1) ou de Ghampel, en traversant successivement les micaschistes de Tête-Rousse, les schistes sériciteux, puis la série des terrains qui constituent le prolongement du synclinal col de Voza-mont Lâchât. Mais le chemin le plus facile est, de beaucoup, celui que nous avons suivi à l’aller jusqu’au col de Voza. Le 12 septembre der¬ nier, cette descente était, ainsi d’ailleurs que la vue, pendant la moitié de la journée, particulièrement suggestive. Il existait, en effet, à l’altitude du col de Voza-pavillon de Bellevue (1700 ni. environ), une mer de nuage remplissant la vallée de l’Arve et le val Montjoie, de laquelle émergeait les sommets les plus élevés de la chaîne des Aravis, du mont Joly, de Platet et des Aiguilles- Rouges, et la comparaison, presque classique aujourd’hui, avec l’aspect de la région lors de la grande extension glaciaire, s’im¬ posait, pour ainsi dire, naturellement à l’esprit. Du col de Voza, on descend dans les schistes du Lias jusqu’aux belles collines morainiques des Crozats, avant d’atteindre, de nouveau, les schistes et les grès du houiller qui affleurent à Bionnasset même et dans le lit du torrent, sous le trias de Ghampel. Au contact du houiller et des micaschistes de Motivon-Bionnay, se trouve un lambeau de schistes sériciteux et micacés, prolon¬ gement de ceux de Montfort et du ravin de la Cheminée des Fées et, un peu plus loin, un filon, bien visible, d’amphibolite. Le (1) On écrit indifféremment Bionnassay et Bionnasset. Cet itinéraire correspond à celui que l’on suivait autrefois avant la construction du chemin. 76 UNE EXCURSION AU GLACIER DE LA TÈTE-ROUSSE torrent de Bionnassay coule dans une gorge profonde où a dû se produire une embâcle, lors de la catastrophe de 1892, et où les eaux atteignirent 30-35 mètres de hauteur et empruntèrent à la moraine, qui recouvre les roches en place, une grande partie des matériaux qui constituèrent le cône d'alluvions du Fayet. Du pont de Bionnay à Saint-Gervais, la route des Contamines traverse d’abord une ancienne moraine, puis suit, presque jus¬ qu’au village, une plaine d’alluvions récentes, assez large, déve¬ loppée surtout sur la rive droite du Bon-Nant, dont la rive gauche, plus abrupte, montre des micaschistes recouverts par le trias et par des dépôts morainiques. Lille, février 1905. CONTRIBUTION A L’ETUDE DES PORPHYRES MICROGRANUIJTIQUES DES MONTS T À H A RAIS ET LYONNAIS ET DU PLATEAU CENTRAL EN GÉNÉRAL PAR CL. ROUX DOCTEUR É S SCIENCES MEMBRE ET LAURÉAT DE PLUSIEURS SOCIÉTÉS SAVANTES DE FRANCE ET DK LÉTKANGER Av.c 1 Tableau, 2 Planches de Coupes et 2 Cartes géu'ogigues. (Mémoire présenté à la Société Liniiéennr de Lyon dans scs Séances de décembre 1934 et de jantier 190Sj . INTRODUCTION A l’ouest de Lyon, entre les deux dépressions tertiaires rho¬ danienne et ligérienne, s’élève une région montagneuse qui fait partie du rebord oriental du Plateau Central français. Cette région est constituée par des terrains anciens qui ont subi, au cours des périodes géologiques, toute une série de bouleverse¬ ments et de démantèlements dont les géophysiciens sont par¬ venus à reconstituer les principales phases successives. Les roches éruptives anciennes, et en particulier les roches porphy riques, qui ont injecté de leurs coulées et de leurs fPons les couches sédimentaires de cette région, ont été l’objet, au cours du siècle dernier, des recherches de nombreux et savants auteurs, au premier rang desquels il convient de citer Gruner, Soc. Linn., t. lu, 1 905 ü 78 POR PH y R KS M IC HOG R A X U L ITIQ U K S Le Verrier et Michel-Lévy (1). Les résultats acquis à ce jour sont donc assez importants pour autoriser quelques essais synthé¬ tiques. Cependant, si les grandes lignes du problème peuvent être considérées comme à peu près résolues, beaucoup de dé¬ tails relatifs à la composition chimique et aux variations de constitution de la pâte de ces roches porphyriqu.es, ainsi qu’à lëur mode de gisement et à la distribution de leijrs filons, res¬ tent encore à élucider. Pour notre part, les explorations détaillées que, depuis quinze ans, nous effectuons dans la région lyonnaise, nous ont permis de vérifier les résultats acquis antérieurement ; en outre, nous avons repéré en détail, et décrit dans une publication anté¬ rieure [71], le grand faisceau filonien microgranulitique des Monts Lyonnais déjà esquissé par Michel-Lévy [58], et l’an der¬ nier, à la faveur d’un séjour prolongé à Villechenève — char¬ mante station estivale placée au centre même des Monts Ta¬ rerais — nous avons pu reconnaître et jalonnër un nouveau et puissant faisceau microgranulitique dont la description cons¬ titue la partie la plus originale du présent travail ; enfin, nous avons à maintes reprises, au cours de nos très nombreuses cour¬ ses géologiques, parcouru en tous sens les filons et les coulées du Beaujolais, du Maçonnais, du Forez, du Roannais, etc. En condensant dans un mémoire général — première ébau¬ che, purement géologique, d'une synthèse que de plus compé¬ tents que nous-même pourront plus tard compléter au point de vue pétrographique — les résultats de nos observations per¬ sonnelles et de celles de nos savants devanciers, nous espéirons donc rendre service aux Géologues qui désirent, soit poursuivre et approfondir l’étude des roches porphyriques de la région lyonnaise, soit simplement acquérir une vue d’ensemble sur cotte question sans être pour cela obligés de compulser tous les travaux épars, dont ces roches ont pu fournir le thème. Voici le plan général de notre sujet : 1° Tout d’abord, nous donnerons un aperçu géologique rapide (1) Voir la bibliographie chronologique placée à la fin de ce mémoire. Dans le texte, les numéros placés entre crochets renvoient aux numéros d’ordre correspondants des travaux cités dans cette nomenclature bibliographique. DF. LA RÉGION LYONNAISE 79 des différentes subdivisions naturelles de la région envisagée : zone synclinale houillère du Gier ; Monts Lyonnais, entre Gier et Brevenne ; vallée de la Brevenne ; Monts Tararais, entre Bre¬ venne et Turdine ; zone synclinale anthracifère du Roannais- Beaujolais. 2° Nous résumerons ensuite les données pétrographiques rela¬ tives aux roches porphyriques de ces divers voussoirs et syncli¬ naux ; dans ce but, après une classification générale de ces ro¬ ches, nous caractériserons à grands traits les principales d'entre elles : porphyres quartzifères (microgranulitiques, globulaires, pétrosilioeux), orthophyres et porphyrites. 3° Puis nous décrirons, aussi exactement et aussi succincte¬ ment que possible, les coulées et dykes microgranulitiques du Roannais-Beaujo’ais, ainsi que les curieux faisceaux des Monts Tararais et Lyonnais, dont les filons sont si remarquables par leur longueur, leur rectitude et leur parallélisme. Ce chapitre sera évidemment le plus important. Nous le compléterons en exposant dans un appendice un aperçu d’ensemble sur les micro- exposant, dans un appendice, un aperçu d’ensemble sur les microgranulites du Plateau Centra'1. 4° Une coupe géologique transversale du grand faisceau des Monts Tararais, deux coupes allant de Roanne à Lyon et au Pilât, une carte de la répartition des coulées et des filons mi¬ crogranulitiques dans la \région lyonnaise, et une esquisse gé¬ nérale des microgranulites du bassin de la Loire et du Morvan, permettront de suivre plus aisément notre description. Enfin, une bibliographie chronologique des principaux Travaux, con¬ sultés ou à consulter, guidera les géologues qui désireraient en¬ trer dans de plus amples détails. 80 1>0 K PII Y à ES M I C K 00 R A MJ L I TIQü ES CHAPITRE PREMIER APERÇU GÉOLOGIQUE SUR LA RÉGI OA ÉTUDIÉE La région dont nous allons envisager les éruptions microgra- nulitiques forme une sorte de vaste compartiment surélevé de terrains paléozoïques et éruptifs, compris entre la vallée du Rhône, à l’est, et la vallée de la Loire à l’ouest, et s’étendant depuis la zone synclinale du Gier au sud jusqu’à la zone syncli- nale du Roannais-Beaujolais au nord. Dans ce périmètre, au centre duquel se trouvent situés les faisceaux filoniens qui nous intéressent plus spécialement, il y a lieu de distinguelr, entre les deux zones synclinales extrêmes, deux massifs jumeaux — /es Monts Tararais et les Monts Lyonnais — séparés par 1? dî¬ neuse et pittoresque vallée de la Brevenne. § 1. — Zone synclinale houillère «lu CSier. La vallée du Gier est un pli synclinal très aigu, allongé du S. -O., au N.-E., et comprimé entre les massifs du Pilât et du Lyonnais. Son flanc méridional, très faillé, est blrusquement re¬ dressé et comme écrasé contre le Pilât, tandis que son flanc nord se relie en pente douce avec le Lyonnais. Ce synclinal du Gier est composé entièrement de micaschistes ehloriteux et sériciteux d’aspect argenté, assez pauvres en minéraux adventifs, rutile, sphène, andalousite, disthème, staurodite, plus riches en tour¬ maline et grenat [58]. Le terrain houiller supérieur ou stépha- nien (bassin de Saint-Etienne, Rive-de-Gier, Givors), qui re¬ pose en discordance sur le fond de ce synclinal, est injecté çà et là par des magmas pétrosiliceux, et traversé par quelques filons de porphyrites pyroxéniques et amphiboliques déjà obser¬ vés par Grumer. § — Il ont s Lyonnais, entre Gier et llrevenne. La zone anticlinale des Monts Lyonnais [71], comprise entre le Gier et la Brevenne, a son axe dirigé S. -O. -N.-E., parallèlement DE LA REGION LYONNAISE 81 aux vallées de ces deux rivières, et s’étend depuis Saint-Héand près Saint-Etienne, jusqu’au Mont-d’Or lyonnais. Elle est constituée par une bande axiale de granité et de gneiss à cordiérite, de chaque côté de laquelle s’appuient des gneiss plus ou moins granulitisés qui plongent d’un côté vers le Gier où ils disparaissent sous les micaschistes sériciteux, et de l’au¬ tre vers la Brevenne, où ils s’enfoncent sous les chloritoschistes. Les gneiss granulitiques contiennent quelquès lits de mica¬ schistes à mica noir, et des traînées assez régulières de pyroxé- nites et d’amphibolites (avec cipolins, que nous avons découverts en 1895, près de Sainte-Catherine-sur-Riverie). Les Monts Lyonnais sont, en outre, recoupés par d’innombra¬ bles filons de porphyrites (parfois granitoïdes comme à Saint- Laurentjde-Vaux et à Craponne), et par un grand faisceau filo- nien microgranulitique dont nous donnerons plus loin la des¬ cription résumée. S 3. — Vallée «le la Brt'tennc. La vallée de la Brevenne, qui sépare le Lyonnais du Tarerais, n’est pas un véritable synclinal, car les phyllades et les schistes variés, généralement chloriteux et amphiboliques, qui en con¬ stituent les flancs, sont en parfaite concordance sur les deux rives et plongent uniformément vers le N. -O. Elle est plutôt, à notre avis, une vallée de fracture et d’érosion dont la formation Originelle remonte à l’époque des mouvements hercyniens, les¬ quels ont immédiatement précédé le dépôt du houiller qui, en effet, repose en discordance sur les ch’oritoschistes à Sainte-Foy- l’Argentière, la Giraudière et l’Arbresle. Michel Lévy la consi¬ dère comme un p, h-faille [63, Carte], Si l’on examine attentivement la carte géologique, on s’aper¬ çoit que les principaux accidents géologiques du versant lyon¬ nais semblent avoir subi un déplacement, un décrochement vers le S.-E., par rapport à ceux qui leur correspondent sur le ver¬ sant tararais, dans le prolongement desquels ils ont dû se trou¬ ver à l'origine. Ainsi, par exemple, les gisements pyriteux de Saint-Pierre-la-Palud devaient être reliés à ceux de Chessy ; de même, les grands faisceaux microgranulitiques du Lyonnais dç- 82 PORPHYRES MICROGR ANULITIQUFS vaient, aussi prolonger plus directement ceux du Tararais. I! est possible aussi que l’énorme masse de granité à amphibole du Tararais ne se soit pas formée dans les mêmes conditions que les dykes du Lyonnais. La vallée de la Brevenne serait due précisément à la production de cette sorte de ligne de rupture avec dénivellation et décrochement des assises ; l’érosion n’a fait qu’accentuer rapidement cette dépression plutôt acci¬ dentelle que tectonique ; c’est alors que les sédiments houillers sont venus la combler en partie. On peut donc considérer les Monts Lyonnais et Ta,rarais comme formant théoriquement une seule aire anticlinale, comprise entre les deux synclinaux du Gier et du Roannais. Cependant puisque, en somme, la vallée de la Brevenne a joué le rôle d’un synclinal réel, nous la considérerons pratique¬ ment comme telle et la tracerons sur notre cajrte des ondula¬ tions hercyniennes. £ 4. — Munis Tararais, entre ISrevenue et Turiliue. Ainsi que nous venons de le voir, les Monts Tararais se re¬ lient intimement aux Monts Lyonnais. En passant de la rive droite à la rive gauche de la Brevenne, les schistes se superpo¬ sent en concordance et deviennent de plus en plus élastiques à mesure que l’on monte dans leurs couches supérieures ; on voit même ces schistes si liciflés et fe’dspathisés (Cornes) couronner de leurs derniers lambeaux, épargnés par 1 érosion, quelques- uns des sommets des Monts Tararais (cornes vertes et rouges du mont Arjoux, du mont Pellerat, du mont Pottu, etc.). C’est un 'abondant magma éruptif (solidifié en granité por- phyroïde partout plus ou moins amphibolique) qui a disloqué c-t digéré par leur base ces schistes cambriens (i), et qui les a métarmophisés en cornes vertes et rouges, fréquemment asso¬ ciées à des diabases et à des diorites. C’est à travers ces granités et ces sédiments précarbonifères (1) Nous n’employons ici ce terme, déjà usité par Michel-Lévy en pareil cas, que dans un sens relatif, pour désigner un ensemble de couches dont l’age réel, impossible à préciser, peut être précambrien, silurien, et même dévonien. DE LA REGION LYONNAISE 83 métamorphisés que s’est fait jouir le puissant faisceau de filons microgranulitiqu.es que no .s décrirons plus loin en détail. Le Tararais paraît moins ric’.e que le Lyonnais en filons de porphy- rites (1). La limite géologique nord des Monts Tararais peut être tracée par une ligne qui suit le contact des terrains précarbonifères avec les terrains carbonifères du Roannais-Beaujolais ; à peu près rectiligne et dirigée S.-O.-N.-E. depuis Néronde, Bussières et Violay jusqu’au-delà de la Turdine et de Tarare, cette ligne prend alors une direction presque N. -S., et remonte, en pas¬ sant par Teraand, Saint-€yr-le-Chatoux et Marchampt, jus¬ qu’à Beaujeu, Vauxrena'rd et Emeringes, séparant ainsi, au nord de la Turdine, le Beaujolais granitique qui est le prolon¬ gement géologique des Monts Tararais, du Beaujolais orthophy- rique et anthraeifère qui fait partie de la zone synclinale dé¬ crite ci -après (2). § 5. — Zone synclinale antliraclfère il u HoMiiiKtis Beaujolais. Dans son ensemble, la zone synclinale du Roannais-Beaujo¬ lais constitue un grand bassin dont l’axe S.-O.-N.-E. est paral¬ lèle aux plis synclinaux similaires du Gier et du Morvan. Ce synclinal s’est comblé et asséché pendant la période d’émersion lente contemporaine du culm, et l’âge de cet exhaussement pa¬ raît couper en deux la longue période éruptive dont les produits se sont accumulés sur les rivages lagunaires de l’époque. En effet » dit Le Verrier, les orthophyres sont certainement intéres¬ sés par le soulèvement en question, tandis que la microgra- nulite lui paraît postérieure, car elle a coulé tantôt au centre des plis synclinaux, tantôt suir leurs flancs redressés, reposant (1) Nous nous proposons d'ailleurs de donner, dans un mémoire spécial, la description géologique complète du Massif Tararais, dans lequel nous avons découvert d’autres faits géologiques nouveaux, et notamment quel¬ ques roches intéressantes dont l'étude n’est pas encore terminée. (2) Voyez, au résumé final, le paragraphe placé en renvoi et concer¬ nant cette question des limites du Beaujolais. V. aussi la carte, pi. II, où la ligne mn marque la limite artificielle que nous avons adoptée entre le pays tararais et les pays beaujolais. 84 PORPHYRES MICROGRANULITIQUES indistinctement sur le carbonifère, le cambrien ou le granité [63]. D'après Michel-Lévy et Le Verrier, ce bassin carbonifère, dans sa partie la plus large, entre Belmont et Taraire, comprend, en effet, plusieurs plis ; de plus, dans le sens de sa longueur, il commence, en réalité, au-delà de la Loire, aux environs de Ferrières (Allier), la Prugne et Saint-J ust-en-Chevalet (Loire), passe sous le bassin tertiaire de Roanne, puis, par le Beaujolais, va se prolonger jusqu’à la vallée de la Saône qu’il atteint à peu de distance de Mâcon. Il est même probable qu’avant la production des grandes failles (grande faille du Forez à l’ouest, failles bordières de la Saône à Lest) qui l’interrompent brusquement à ses deux extré¬ mités, cette zone synclinale se continuait, soit au- delà de l’Ai¬ lier vers le Puy-de-Dôme, soit dans la direction des Vosges. Les terrains qui ont comblé ce bassin du Roannais-Beaujo- lais sont d’une étudie stratigraphique très difficile ; ils se com¬ posent, en résumé, de schistes argileux, de calcaires parfois fossilifères (Néronde), de quartzites, ide grès fins (antliracifères à Lay, Fourneaux, Combre, Le Noir), de poudingues, et enfin de coulées éruptives d’orthophyres avec tufs ou cinérites ex¬ trêmement développés. A sa limite sud, le carbonifère repose, de Balbigny à Joux, sur des phyllades cambriens cristallins (schistes amphiboliques gneissoïdes et cornes vertes), pénétrés çà et là par des dykes de granulite [61, p. 43]. Rarement, le carbonifère semble concor¬ dant avec le cambrien ; au contraire, comme, par exemp/le, aux environs de Violay, il y a discordance nette entre ces deux formations : les couches plus redressées du cambrien ont, en effet, leurs tranches recouvertes par des schistes silicifiés en phyllades verdâtres appartenant à la base des sédiments car¬ bonifères, et par des quartzites (peut-être siluriens ?) dont on re¬ trouve des galets dans les poudingues du culm (à Néronde, à Joux, etc.). Ces mêmes quartzites, blancs ou rougeâtres, parais¬ sent avoir eu primitivement une assez grande extension, car on en retrouve des petits lambeaux, épargnés par l’érosion, au mi¬ lieu du terrain primitif, à Chambost (carrière vers « Chez Robert »), Panissières, Bussières et Violay. Tous les sédiments anthracifères ont été criblés par des érup- DE LA RÉGION LYONNAISE 85 lions (coulées, nappes, dykes, filons) de porphyres vajriés (ortho- phyriqu.es, microgranulitiq-ues et globulaires) ; les orthophyres, en particulier, ont été accompagnés d’une émission de tufs ou cinérites très puissants qui ont achevé le com.blement des plis synclinaux. Toutes ces roches porphyriques, mélangées aux lambeaux des couches anthracifères disloquées, forment la plus grande partie des montagnes actuelles du Roannais et du Beaujolais et, ainsi que l'a évalué Rozet [il] dès 1839, l’étendue qu’elles occupent dans ces régions n’est pas inférieure à 1.500 kilomètres carrés. CHAPITRE II CARACTÈRES PÊTROGR AFRIQUE* DES POltPUYKKS I»E LA RÉGION LYONNAISE Ainsi que le prouvent les notables divergences manifestées par les écoles pétrographiques française, allemande, Scandi¬ nave, américaine, etc., la connaissance des roches éruptives n’est point encore assez approfondie pour permettre d’en don¬ ner une classification méthodique définitive. Nous essaierons néanmoins de résumer, aussi clairement que possible, sans aucune préférence doctrinale, et au point de vue pratique et régional qui seul nous intéresse ici, l’état actuel de la question des roches porphyriques. § I. — Classification des porphyres de la région lyonnaise. On nomme porphyres , au sens le plus général de cet ancien terme, toutes les roches qui présentent une texture spéciale, dite texture porphyrique , caractérisée par une pâle compacte , pa* 80 PÜRPHÏKES MICROGRANULITIQUES raissant homlogène à l’œil nu, dans laquelle se trouvent dissé¬ minés presque toujours des macrocristaux de feldspaths, quartz mica, etc. Cette dualité d’éléments, les uns microscopiques, for¬ mant pâte, les autres (grands cristaux) visibles à l’œil nu et na¬ geant dans cette pâte, provient de la solidification du magma originel en deux stades bien distincts, qn'on nomme les deux temps de consolidation : les grands cristaux se sont formés les premiers, comme pour un granité ; puis, dans le second temps, les éléments de la pâte sont restés microscopiques, gênés dans leur cristallisation, par suite de la prise en masse du magma résiduel (1). Suivant la nature des feldspaths et des autres minéraux, la teneur en silice, l’état holocristallin ou hypocristallin des élé¬ ments microscopiques de la pâte, etc., on a distingué un certain nombre de types de porphyres : dans le tableau synoptique ci- joint, nous présentons le groupement méthodique des diveirses roches porphyriques qui se trouvent dans la région étudiée. Ainsi qu’on le voit par ce tableau, les pétrographes moder¬ nes tendent à délaisser les anciens termes de porphyres globu¬ laires et pétrosiliceux, orthophyres, porphyrites, etc., pour donner à ces roches les noms deoint 598, au sud de Saint-Marin-l’Estra. 6. Filon de la Grande-Chazotte (Longueur : 5 kilomètres). — 11 s'étend de la Poyardière (route de l’Aubépin à Saint-Christôt), jusque vers le hameau d’Harfeuille (route de C'.hâtelus au Pont- Français), en passant entre le arèt des Loives et le Brunetton, puis sous le hameau de Montbray et à la carrière de la Grande- Chazotte. 7. Filon de Marcenod (Longueur : 5 kilomètres). — Ce filon, et son satellite des Egaux, ont été figurés par Michel-Lévy sur la feuille de Lyon. Soc. Linn., t. lu, 1905 8 110 PORPHYRES MICROGRANULITIQUES Le filon de Marcenod affleure : aux environs du château de Lachal, entre Valfleury et Saint-Romain, aux hameaux du Per¬ rot et de l’Hôpital ; en ce dernier point, d’après Michel-Lévy, le filon envoie une ramification à l’Est, vers la montagne des Qua- tre-Vents ; enfin, on le voit aux environs de Marcenod. Ce filon, dit le même géologue [58], est remarquablement puissant et ro¬ cheux ; il coupe, ainsi que son satellite, les amphibolites et la serpentine entre les Egaux et le Perrot. Le satellite des Egaux est entaillé par une carrière sur la route de Valfleury à Saint-Romain : la salbandei du toit se montre assez nette, elle est marquée par un lit gneissique recouvert •d’une patine ferrugineuse d’un noir-bleuâtre ; la microgranu- lite elle-même est altérée, de couleur bleue. Dans tout ce faisceau filonien des Monts Lyonnais, la roche normale est une microgranulite rouge, à peu près également riche en pâte et en cristaux visibles ; les grands cristaux d’or- tho.se sont très souvent, ainsi que l’a reconnu Michel-Lévy, épigénisés en damourite associée à une chlorite vert foncé. A la carrière de Grange-Figat et dans divers autres gisements des Monts Lyonnais (1), ces grands cristaux ont été complètement kaolinisés, et les eaux pluviales, ayant entraîné ce kaolin, ont vidé entièrement les moules de ces cristaux qui apparaissent lès lors comme autant de cavités à contours géométriques, se dé¬ tachant en sombre sur les surfaces exposées à l’air. Filons isolés. — Comme dans les Monts Tarerais, on ob¬ serve dans le Lyonnais, tout autour du faisceau de Saint-Sym- phorien-smpCoise, une sorte d’auréole de petits filons isolés, assez rares cependant. Nous indiquons ci-après les principaux. Un petit filon, très éloigné des autres, se voit à proximité de Saint-Héand, à l’ouest du bourg. Sulr la route de Cellieu à Valfleury, un filon dirigé S.-E.-N.-O., et visible dans plusieurs carrières à environ 1 kilomètre de ce dernier village, montre une microgranulite altérée d’un gris- bleuâtre. Au-dessous du village de Rochefort et au sud de ce village (1) Et aussi des Monts Tararais, notamment aux Cassettes, près Tarare, d’après J. Perret [70). DE LA RÉGION LYONNAISE 1 i 1 (route de Saint-Martin-en-Haut à Thurins), on observe deux pe¬ tits filons. Aux Hautes-Bruyères de Messimy, Lortet et A. Riche [57, p. 54 1 ont observé un filon N. -S., d’une microgranulite passant, d’après A. Lacroix, au porphyre, à quartz globulaire. Dans la tranchée de la Patellière, entre Alaï et Craponne, A. Riche a signalé (loc. cit.) un filon de microgranulite rougeâtre complètement décomposée, de 25 mètres de puissance, dont le prolongement affleure sur la rive droite de l’Yzeron, où il avait été observé déjà p^r Fournet, qui dénommait cette roche porphyre granitoide. Ce filon est, de tous, le plus éloigné du faisceau de Saint-Symphorien-sur-Coise. Au col de la route de Pollionay à Saint-Pierre-la-Palud, on voit affleurer [57, p. 54], un filon de microgranulite. Aux envi¬ rons de Mosoeuvre, entre Lentilly et Souircieux, se trouvent éga¬ lement deux ou trois filons de cette roche. Près de Sain-Bel, un filon de microgranulite apparaît dans la vallée de la Brevenne ; sur la rive droite, ce filon croise les gîtes pyriteux [71, p. 69], § 4. — Faisceaux filonleus fie Tliizy, .\éroude, du Beaujolais granitique et <1 u Tl àcoimais. Outre les deux grands faisceaux que nous venons de décrire et qui sont si remarquables par la rectitude, le parallélisme, la longueur et la minceur des filons qui les constituent, il en existe plusieurs autres, assez importants, mais beaucoup moins ho¬ mogènes, sur le pourtour des grandes coulées roanno-beaujo- laises, et notamment : aux environs de Thizy et de Néronde en Roannais ; dans le Beaujolais granitique et, enfin, dans le Ma¬ çonnais clunysien. 1. Faisceaux de Thizy et de Néronde. — Ces deux faisceaux se trouvent de part et d'autre de la zone des grandes coulées bordant au sud le terrain anthracifùre de Saint-Symphorien-de- Lay. Ils renferment tous deux de nombreux filons assez puis¬ sants, de 1 à 2 kilomètres seulement de longueur moyenne, et dirigés N. -S., ou N. -N. -O. Le faisceau de Thizy est irrégulier ; plusieurs de ses filons, 112 PORPHYRES MICROGR A NULI TIQUES très courts, sont plutôt des pointements que des filons véritables. Le faisceau de Néronde, envisagé à part, se prolonge, ainsi que l’a observé Le Verrier, en allant vers le Sud, et on le re¬ trouve çà et là, tronçonné par des failles, dans les terrains an¬ ciens aux environs de Rozier-en-Donzy, Civens, et même Salt- en-Donzy, où il va butter contre les grandes failles au voisinage de Bellegarde et Virigneux. Ses filons ont une puissance variant de 15 à 30 mètres. Plusieurs d'entre eux, échelonnés aux envi¬ rons de Bussières, établissent des connexions entre ce faisceau et celui du Tarerais. 2. Faisceau du Beaujolais granitique. — Ce faisceau se mon¬ tre à travers la zone anticlinale granito-cambrienne d’Odenas et de Fleurie, qui est le prolongement direct, vers le nord-est, de la zone anticlinale des Monts Tararais : le Beaujolais granitique , en effet, borde à l’Est la partie Nord de l’aire synclinale du Roan- nais-Beaujolais, comme les Monts Tararais en bordent, au sud- ouest, la partie méridionale (1). Les filons de ce faisceau du Beaujolais granitique paraissent généralement assez épais et très diversement dirigés. (1) Puisque l'occasion se présente de parler de cette question, si dis¬ cutée, de la délimitation du Beaujolais avec les pays circonvoisins, on nous permettra de résumer, en quelques mots, notre opinion. Disons-le de suite, le Beaujolais n'est pas une région naturelle, aiu sens géologique et géophysique de cette expression de région naturelle. 11 faudrait dire, en effet, les Beaujolais, car on doit considérer cette contrée comme formée, en réalité, par la réunion de deux parties géolo¬ giquement et tectoniquement bien distinctes, séparées approximative¬ ment par une ligne partant, de Tarare et passant par Beaujeu. A l’Ouest de cette ligne théorique, se trouve le Beaujolais carbonifère qui fait partie intégrante de l'aire synclinale roanno-beaujolaise dont le com¬ blement se fit en grande partie par l'éruption des orthophyres, des mi- crogranulites et cle leurs tufs : c’est dire que ce Beaujolais carbonifère n’est que le prolongement direct du Roannais. A l'Est dej cette ligne, se trouve le Beaujolais granitique, aire anticlinale, que les travaux de Michel-Lévy ont bien mise en évidence, et qui n'est que le pro¬ longement direct, vers le Nord-Est, de la masse granitique des Monts Tararais. Une partie du Beaujolais granitique est aujourd’hui cachée sous les sédiments secondaires et tertiaires ; on peut donc distin¬ guer encore un troisième Beaujolais, le Beaujolais calcaire, compre¬ nant le Beaujolais alluvial ou caladois. aux alentours de Villefranche. sur la rive droite de la Saône, et le Bas-Beaujolais, aux alentours de Lozanne et du Bois-d’Oingt. 11 n'y a donc aucune délimitation naturelle possible entre le Tararais DE LA REGION LYONNAISE 113 Ils ont été étudiés et figurés par Michel-Lévy sur la feuille de Bourg : les uns sont orientés S.-E.-N.-O., comme au Chatoux, à Rivolet et à Vaux ; d'autres N. -S., comme au Bois-Grange et à Beaujeu ; d'autres enfin, S.-O.-N.-E., comme à Saint-Laurent- d’Oingt, aux alentours du Télégraphe de Marehampt, et entre Chiroubles et Vaux-Renard. A Beaujeu, les microgranulites sont accompagnées de porphyres pétrosiliceua ’, qui paraissent s’être formés immédiatement après elles. 3. Enfin, dans le Maçonnais clunysien, on observe aussi des dykes et des filons de mierogranulite. Les dykes, qui prolongent les coulées du synclinal Roannais-Beaujolais, forment deux traî¬ nées dirigées N.-N.-E., ou même N. -S. L'une comprend les dykes, aujourd’hui disloqués par des fail¬ les mais originellement réunis, de Saint-Christophe et de Tra- mayes ; l’autre comprend les dykes, également faillés, d'Ouroux, de Genves, de Serrières, du chaînon de Sologny, de Berzé-Donzy et de Crépigny-Saint-Romain. Entre ces deux traînées se voit une étroite zone anticlinale granitique, riche en filons de greisen et s’étendant depuis Monsols jusqu’à Cluny en passant pair Saint- Mamert et Bourgvilain. Les filons, très disséminés, ne forment pour ainsi dire pas de faisceau à proprement parler, sauf à Ma- tour où l’on observe cinq ou six filons parallèles, dirigés S.-O.-N.-E., dont deux, allant de Saint-Bonnet-des-Bruyères à Trambly-Font-Pel’y, atteignent environ 9 kilomètres de lon¬ gueur. et le Beaujolais granitiques, pas plus qu’entre le Roannais et le Beaujolais carbonifères, tandis qu'il y en a une. très nette, entre le Roannais et le Tararais d'une part, et entre le Beaujolais carbonifère et le Beaujolais granitique d’autre part. C’est ce que nous avons essayé de montrer, par les lignes XX, YY et mn, sur la carte (planche II) annexée à notre tra¬ vail (V. aussi ante, p. 7). 114 PORPHYRES M l C ROG R A N U L1TI QUES CHAPITRE IV RÉSINÉ ET COKCLtSIOKS GÉNÉRALES Des considérations que nous venons de développer dans les chapitres précédents nous pouvons tirer les conclusions sui¬ vantes : Age , manière d'être et mode de gisement. — Les microgranu- lites de la région lyonnaise appartiennent, pour la plupart, au type franc ou normal de cette catégorie de roches éruptives. Elles sont venues au jour aussitôt après la formation des plisse¬ ments hercyniens, c’est-à-dire entre le carbonifère inférieur (Anthracifère) et le carbonifère supérieur (Houiller) ; elles se sont épanchées, par des sortes de bouches ignivomes irrégulières en grandes coulées dans la zone synclinale anthracifère du Roan- nais-Beaujolais ; puis, tout autour de cette immense nappe érup¬ tive qui recouvre encore actuellement, malgré l’érosion, une bonne partie des arrondissements de Roanne et de Villeifranche. se sont produites d’innombrables fissures rectilignes, souvent groupées en faisceaux, que le magma microgranulitique a éga¬ lement remplies. L'observateur est surtout frappé du parallélisme et de la rec¬ titude des filons du Tararais et du Lyonnais, dont les plus longs atteignent une quinzaine de kilomètres. Cependant, cette rectitude et ce parallélisme sont souvent mis en défaut. Nous-même avons quelquefois remarqué des irrégu¬ larités, de courtes solutions de continuité sur le trajet d’un cer¬ tain nombre de filons ; plusieurs d'entre eux ayant été dislo¬ qués, tronçonnés ultérieurement par des failles qu'il est impos¬ sible de reconnaître dans les terrains cristallins, ont en outre subi des rejets en zig-zag ou en baïonnette. Souvent l’on est ainsi amené à considérer comme des petits filons indépendants, de simples segments primitivement réunis bout à bout. Quelle est la cause originelle de toutes ces fissures filoniennes ? Si, à cette question, nul ne saurait donner une réponse exempte d’objections, il est toutefois permis d’émetta’e des hypothèses. Pour cela, partons d’un fait : la direction des grands faisceaux DE LA RÉGION LYONNAISE 115 microgranulitiques du Tararais et du Lyonnais est exactement perpendiculaire aux axes des rides hercyniennes de la bordure orientale du Plateau Central. Ne pourrait-on pas, dès lors, expliquer la formation de ces fissures transversales par la théorie de certains géophysiciens (de Richthofen, par exemple), qui admettent la production de rides terrestres par étirement ? Si, en effet, l'étirement a joué un rôle, même secondaire, dans le développement des rides her¬ cyniennes de nos régions, il est fort possible que, dans ces ter¬ rains anciens dépourvus d’élasticité, des fissures plus ou moins perpendiculaires au sens de l’étirement aient pu se produire. A cette hypothèse, on peut en adjoindre deux autres qui ne sont pas, non plus, dépourvues de vraisemblance, car elles s'ap¬ puient chacune sur une proposition rationnelle. La première de ces propositions peut s’énoncer ainsi : une masse intrusive liquide, venant de la profondeur, s’épanchera largement à travers les parties les moins résistantes, et ne pro¬ duira que quelques fissures dans les points très résistants de l’é¬ corce. Or, dans le bassin anthracifère du Roannais-Beaujolais, les sédiments nouvellement déposés étaient encore très tendres, mal tassés en quelque sorte, et ont été facilement bouleversés par le magma orthophyrique et microgranulitique, tandis que les régions voisines, formées de roches granitiques et cristallo- phylliennes depuis longtemps consolidées, ont opposé à ce ma¬ gma une résistance telle qu’il n’a pu parvenir qu’à les fissurer. D’ailleurs, on doit admettre, avec Le Verrier [61, p. 63], que les filons de microgranulite ne se sont produits qu’après les coulées : « En effet, dit ce savant, les premières éruptions ont trouvé les grès à anthracite encore incohérents et ont pu les pénétrer en tous sens sous forme de masses puissantes et irrégulières, tandis que les dernières, trouvant le terrain imprégné et consolidé par les précédentes, ne sont sorties que par des fractures plus min¬ ces, et n’ont pu s’épancher en grandes masses qu’une fois arri¬ vées au jour. » La seconde proposition est la suivante : les crevasses devien¬ nent de plus en plus rares et plus minces à mesure qu’on s’éloigne davantage de l’épicentre éruptif. Cette loi trouve un bel exemple de son application dans la région lyonnaise. En effet, le centre 116 PORPHYRES MICROCR ANULITIQUES des éruptions était évidemment dans le Roannais-Beaujolais ; là, les crevasses ignivomes ont été très larges et très nombreuses, laissant épancher de toutes parts une masse énorme de magma liquide ou pâteux. Dans le Tararais et dans le Beaujolais grani¬ tique, qui foirment la première zone concentrique à ce milieu éruptif, le soulèvement a été déjà moins énergique, et les cre¬ vasses, quoique encore nombreuses, sont déjà très minces. Dans le Lyonnais, qui est une seconde zone concentrique plus externe, la force éruptive, déjà loin de son centre et conséquem¬ ment bien affaiblie, ne s’est plus manifestée que par des fissures assez rares et très minces ; en effet, le faisceau des Monts Lyon¬ nais est beaucoup moins compact que celui du Talrarais, et les filons isolés y sont très rares. Enfin, dans une troisième zone concentrique plus extérieure encore, la force éruptive, presque éteinte, s’est trouvée sans doute réduite à quelques légers trem¬ blements de terre, sans qu’aucune crevasse se soit produite; c’est ainsi que dans le massif du Pilât, par exemple, on n’observe plus aucun filon microgranulitique. Ces observations intéressantes sont mises en évidence, sans contestation possible, sur les cartes annexées à cette Etude. De ces trois hypothèses, l’une peut être vraie à l’exclusion des autres, comme aussi toutes ont pu avoir une part, inégale sans doute, dans la formation des innombrables filons périphériques aux masses centrales du Roannais-Beaujolais. Ces masses centrales sont-elles des coulées ou des épanche¬ ments intrusifs ? D’après Le Verrier (id.), les grandes masses de microgranulite participent à la fois des caractères des coulées superficielles et des épanchements intrusifs (sortes de laccoli- thes) ; ces derniers auraient pu s’effectuer assez facilement entre les couches des sédiments tendres, nouvellement déposés dans le bassin anthracifère en voie de comblement. Cependant, dans le Beaujolais, et notamment à Saint-'.lust-d’Avray, les grandes coulées ne peuvent pas être considérées comme des épanche¬ ments intrusifs, puisque, ainsi que l’a remarqué Michel-Lévy, elles sont superposées avec évidence aux tufs orthophyriques qui, eux-mêmes, recouvrent les sédiments du carbonifère infé¬ rieur. De même, les filons de microgranulite percent le culm, mais ils sont, comme les coulées, recouverts par le carbonifère DE LA RÉGION LYONNAISE 117 supérieur (houiller), dont les poudingues de base contiennent des galets de presque toutes les variétés de microgranulite. C’est, en effet, sur la grande coulée du Beaujolais que reposent les lam¬ beaux houillers de Saint-Just-d’Avray, Lamure, Saint-Nizier- d'Azergues, Poule, la Chapelle-sous-Dun, etc. Le même fait s’observe dans le Lyonnais, où le bassin houiller de Sainte-Foy- l’Argentière recouvre certains filons du faisceau de Saint-Sym- phorien-sur-Coise. En définitive, les relations géologiques et tectoniques, la répar¬ tition, le mode de gisement et l’âge d’apparition des microgra- nulites sont actuellement assez bien précisés sur la bordure orientale du Plateau Central. Quant aux variations infinies que présentent ces roches sous le rapport de leur structure microsco¬ pique, de leur constitution minéralogique, de leur composition chimique, et de leur influence métamorphique, elles sont moins bien connues et demandent encore de nouvelles recherches. A part cette réserve, on peut considérer l’éruption de ce groupe de roches porphyriques comme l’un des accidents géologiques les plus curieux et les plus caractéristiques de toute la région lyonnaise. A ce titre, leur description générale méritait d’être donnée. C’est la tâche que nous nous sommes efforcé d’accomplir, bien imparfaitement, hélas ! Que le lecteur veuille donc nous pardonnelr notre témérité, dont l’unique, mais valable excuse réside dans la vive affection que notre cœur éprouve à la fois pour les belles sciences géolo¬ giques et pour notre cher pays lyonnais ! 118 PORPHYRES MICROGRANULITIQUES APPENDICE RÉP1BTITIOIV DES MICROGRAKILITES l)4\S LE PL.ITEAI1 CENTRAL Après nos études régionales, il ne sera pas inutile d’examiner rapidement la répartition des porphyres microgranulitiques dans l’ensemble du Plateau Central. Cet examen comparatif aura au moins l’avantage de mettre en relief l'importance de la région Rhône-Loire qui, de fait, occupe sans conteste le premier rang parmi les centres d’éruptions porphyriques français. Si donc on jette un coup d'œil sur l'ensemble du Plateau Central, une constatation s’impose immédiatement : c’est dans le nord-est de ce Plateau et dans son promontoire, le Morvan, que se trouvent rassemblés tous les centres éruptifs microgranulitiques. Ils sont au nombre de quatre : 1° Le groupe du Beaujolais. 2° Le groupe de la Madeleine. 3° Le groupe de Combrailles. 4° Le groupe du Morvan. Chacun de ces groupes est composé de coulées ou nappes cen¬ trales, entourées d’innombrables filons périphériques disposés sans ordre ou groupés en faisceaux. Nous joignons à cette note une carte (planche IV), qui embrasse les 17 feuilles au 1/80. 000e de Saint-Pierre, Avallon, Château-Chinon, Autun, Chalon-sur- Saône, Moulins, Charolles, Mâcon, Gannat, Roanne, Bourg, Clermont-Ferrand, Montbrison, Lyon, Saint-Etienne, Monistrol, Brioude, et qui montre clairement remplacement et l'importance de chacun de ces groupes éruptifs, en même temps que la super¬ position des principaux épanchements porphyriques avec les grandes aires synclinales hercyniennes qu’ils ont contribué à combler. En outtre, ainsi qu’il est facile de s’en rendre compte par l’inspection de notre carte, les grands bassins houillers, ri¬ ches en couches de houille exploitables, sont tous plus ou moins éloignés de ces grands épanchements dont la formation a dû, en effet, entraver la végétation des immenses forêts séculaires 119 DE LA REGION LYONNAISE dont les débris accumulés se sont transformés en houille. C’est ainsi que les bassins de Comme-n try, Bert, La Machine, Le Creusot, Blanzy, Sainte-Foy-l’Argentière, et le grand bassin stéphanois, sont tous situés dans des synclinaux qu’on pourrait qualifier de non porphyriques . Par contre, les petits lambeaux houillers qui reposent directement sur les grandes coulées mi- Urogranulitiques du Roannais-Beaujolais sont d’une pauvreté qui est en opposition frappante avec la richesse plus ou moins grande des bassins non porphyriques. Ces remarques importantes étant faites, nous allons caracté¬ riser brièvement chacun des groupes microgranulitiques, en in¬ diquant leurs coulées et leurs faisceaux filoniens respectifs ; puis nous énumérerons les principaux filons isolés dans les au¬ tres régions du Plateau Central. § I. — Croupe du Heaujolais. Ce groupe est le plus important de toute la France. Nous en avons déjà étudié en détail la partie sud (1). Les grandes coulées qui en forment le centre semblent avoir eu leur source commune dans un magma profond dont la com¬ position se modifia peu à peu durant les trois phases successives de son intrusion et de sa consolidation. Dans sa première phase, ce magma épancha des orthophyres et projeta des tufs cinériti- ques très puissants ; dans sa seconde phase, il disloqua les pro¬ duits de la première et, pendant qu’il déversait ses grandes coulées microgranulitiques, il cribla tout le pays circonvoism d’innombrables filons ; enfin, dans sa dernière phase, le reli¬ quat de ce magma se solidifia très rapidement et ne donna qu’une maigre série de petites coulées pétrosiliceuses. Les nappes microgranulitiques, aujourd’hui défigurées par l’érosion, paraissent avoir été au nombre de deux principales, reliées d’ailleurs l’une à l’autre par des anastomoses, et dirigées S.-O.-N.-E. Elles jalonnent, sans doute, deux des principaux synclinaux de l'aire du Roannais-Beaujolais. L'une d’elles commence vers Montagny-Coutouvre et se con- (1) C'est la partie encadrée d’nn trait fin au milieu de la carte d’en¬ semble de la planche IV. 120 l'ORPHYKES MICROGKANULITIQUES tinue en sépanouissant, dans les montagnes de Cours, Thel, Belmont, puis va se termnier par des digitations irrégulières, du côté de Montmelard et d’Aigueperse, en Saône-et-Loire. La seconde, moins homogène que la précédente, débute par quel¬ ques petites masses isolées dans la région de Saint-Marcel-de- Félines, Saint-Just-la-Pendue et Chi'irassimont ; puis ces masses se réunissent en une nappe multilobée qui, par Amplepuis, Cublize, la chaîne des Mollières, se prolonge jusqu’à Lamure el Poule. Cette nappe se déverse vers l’ouest, entre Saint-Vincent- de-Rheins et Belleroche pour s’anastomoser largement avec sa congénère. Entre ces deux coulées paraît avoir existé une sorte de faible anticlinal constitué au sud-est de l’anastomose par l’accumula¬ tion des couches anthracifères et orthopbyriques (grès à anthra¬ cite de Gruner, etc.), et au nord-est par une basse arête gra¬ nitique, aujourd’hui faillée, allant de Monsols à Cluny. Sur tout le, pourtour de ces vastes nappes éruptives se presse la multitude des filons périphériques que l’on peut groupe^ en faisceaux dont les principaux sont les suivants : 1° Au sud, faisceaux du\ Tararais et du Lyonnais , les plus remarquables, non par le nombre, mais par la longueur et le parallélisme de leurs filons. Nous les avons décrits en détail dans les chapitres précédents. 2° A l’est, faisceau du Beaujolais granitique, disséminé, ir¬ régulier. 3° Au nord, faisceau de Matour et filons épars du Maçonnais clunysien. 4° A l’ouest, faisceaux de Thizy et de Néronde qui, vers la Loire, se relient avec les filons du groupe Forez-Madeleine. Ü f. — Groupe «le la Madeleine. Ce groupe, tout en se reliant par quelques filons intermédiaires avec le groupe précédent, en paraît cependant distinct, ainsi que le prouve le cortège de roches bizarres (1), qui accompa- (1) C’est intentionnellement que nous avons passé sous silence, dans ce mémoire, ces curieuses roches (porphyres granitoïdes, microgranu- lites à pyroxène, brèches microgranulitiques, etc.) de la région de Saint- Just-en-Che valet. 121 DE LA RÉGION LYONNAISE gnent les microgranulites et qui manquent dans le Roannais- Beaujolais. Au centre de ce groupe de la Madeleine, on observe quelques masses microgranulitiques, dont la plus développée est la coulée qui s’étend de Saint-Priest-la-Prugne à Arcon. D’innombrables filons entourent ces coulées centrales : Au sud, ce sont les filons, mélangés aux petites coulées, de !a région du Foirez jusqu’au nord de Montbrison ; la faille du Forez marque la disparition subite et complète, vers l’ouest, de ces pointements et de ces filons. Au nord, c’est le groupe filonien des montagnes de la Madeleine et de la Pacaudière, qui remonte jusqu’au bassin de Bert. Ses filons, dont les plus longs ne dépassent guère 3 kilo¬ mètres, sont dirigés S. -S. -E. -N. -N. -O. (en moyenne N. 15° 0., drientation coïncidant avec le méridien magnétique), avec ten¬ dance cependant, du côté de la Palisse, à devenir N. -S. ; ils sont disséminés dans la vaste région granitique qui s’étend à l’ouest de la Pacaud'ière, entre Ambierle et La Palisse, en pas¬ sant par Saint-Bonnet-des-Quarts et Saint-Pierre-Laval. A l'ouest, c'est la série des nombreux filons, de 1 à 4 kilomètres de longueur, dirigés S.-O.-N.-E., ou même E.-O., qui bordent la plaine de Limagne depuis Vichy-Sain, t-Yo)rre jusqu’à Thiers. § :t. — Groupe «le (tomlirailles. Ce groupe, qui sans doute se relie aussi, par-dessous la Lima¬ gne, avec le groupe forézien, se compose d’une grande coulée cen- trale à l’ouest de Gannat, entourée d’une foule de filons généra¬ lement S.-O-N.-E., de 1 à 5 kilomètres en moyenne, disséminés dans le Puy-de-Dôme, le Cher et la Creuse, entre Gannat, Mont- luçon, Aubusson et Bourganeuf, à travers le pays de Combrailles séparant le Bourbonnais de la Marche. L. de Launay, qui a magistralement décrit [82] les porphyres de cette région, y a distingué plusieurs faisceaux filonïens dont les principaux sont ceux de Servant-Manzat-Pontgibaud, de Montluçon, d’Evaux-Crocq, de Guéret-Parsac, et de Bouà'ganeuf. Au nord, en allant du côté de Moulins, le bassin houüler de 122 J'OliFHYhES MiCROGRANULITFQUES Noyant-Souvigny est bordé à l’est par une série de petits filons dirigés pour la plupart S.-E-N.-O., sauf deux ou trois N. -S., aux environs de Souvigny, Châtillon, et Cressanges. D’après le même savant, les types de microgranulites de ce groupe sont analogues à ceux des groupes précédents avec les- cjuels il partage d’ailleurs ce caractère d’offrir l’exemple d’une région complètement disloquée par les mouvements éruptifs carbonifères. § 4. — Groupe (lu IVIorvun. Le Morvan qui, on le sait [73], se rattache au Plateau Central, a été, lui aussi, un centre important d’éruptions microgranuliti- ques et pétrosiliceuses. De vastes coulées microgranulitiques jalonnent, en effet, le grand synclinal de Saint-Saulge-Montreuillon-Saulieu. L’épan¬ chement pétrosiliceux de la région de Montreuillon est sans conteste l’un des plus importants de France. Pa,rmi les filons qui entourent de toutes parts ces coulées cen¬ trales, on peut distinguer : 1° Le faisceau filonien du sud d’Avallon, de Lormes à Magny, comprenant une vingtaine de filons de 1 à 8 kilomètres de long, dirigés S.-S.-O.-N.-N.-E. 2° Le faisceau du sud de Château-Chinon, qui occupe la région de la forêt de Châtillon et du Mont Beuvray ; ses filons, dirigés S.-O.-N.-E., ont de 1 à 10 kilomètres. Quelques petites coulées et des pointements s’observent çà et là, notamment à La Roche-Millay et à Semolay. 3° Le faisceau du N. -O. d’Epinac, qui comprend quelques petites coulées microgranulitiques et pétrosiliceuses et des filons S.-O.-N.-E., dont quelques-uns, très longs, sont si puissants qu’ils deviennent de véritables dykes. 4° Le petit faisceau, disjoint, du Creusot, dont les filons sont dirigés presque E.-O. 5° Quelques petits filons disséminés à l’ouest de Toulon-sur- Arroux. DE LA RÉGION LYONNAISE 123 §5. — Filons isolés dans le reste du Plateau Central. En dehors des centres d'éruption que nous venons d’esquisser, les microgranulites sont des roches relativement rares dans le reste du Plateau Central, où elles ne se présentent qu’en filons isolés, très rarement en pointements, sans aucune grande coulée ou nappe digne de ce nom. Voici l’indication rapide de leurs principaux gisements : 1° Quelques pointements et filons disséminés dans les mon¬ tagnes à l’est d’Issoire : filons S.-O.-N.-E. près de Gunlilat et Condat à l’ouest de Sauxillanges, petits pointements à La Mey- rand, Auzat-le-Luguet, Molèdes et Peyfrusse. 2° Faisceau de 5 ou 6 petits filons, dirigés N. -S., de 1 kilomè¬ tre environ, entre Allègre et La Chaise-Dieu. 3° Faisceau de 3 ou 4 filons N. -S., de 1 kilomètre, près de Val privas, à l’ouest de Mondstrol. 4° Faisceau de 3 ou 4 filons S.-E.-N.-O., de 1 à 5 kilomètres, près de Grazac, entre Yssingeaux et Montfaucon. 5° Faisceau, assez puissant, de filons S.-E.-N.-O., dans les Monts de la Margeride, en^re Pinols et Châteauneuf-de-Randon. 6° Faisceau de Villefranche-de-Rouergue, formé de filons N. -S. 7° Faisceau du Limousin, formé de nombreux filons, de di¬ rections diverses, aux environs de Limoges, Confolens, Roche- chou art. Ce faisceau du Limousin se relie aux filons de la région de Bourganeuf et d’Aubusson, c’est-à-dire au groupe de Combrailles 8° Faisceaux de Saint-Martin, Servières, Sexcles, etc., au milieu de la granulite, sur la feuille d'Aurillac. § G. — Les microuranulltes en dehors «lu Plateau Central. L’éruption des magmas microgranulitiques ayant accompagné les premiers mouvements hercyniens, nous devons donc nous attendre à trouver de nouveaux gisements de ces porphyres dans les autres parties du géanticlinal hercynien, c’est-à-dire en Bre- 124 PO Fi P HT R ES MICROGRANULITIQUES tagne et dans les Vosges, pour nous en tenir à la France. C’est en effet, ce qui a lieu : 1° En Bretagne , un assez grand nomtîre de filons dirigés S.-E.-N.-O., sont disséminés dans l’Anjou, aux environs de Segré, Angers, Ancenis, etc. ; d’autres, aux environs de Redon, Châteaulin, etc. 2° Dans les Vosges, on observe quelques gisements microgra- nulitiques aux alentours de Saint-Dié et de Gérardmer. Par contre, dans les Alpes et les Pyrénées, il y a très peu de microgranulites vraies : les roches porphyriques anciennes en général sont, d'ailleurs, assez peu répandues dans les géanticli- naux tertiaires qui présentent, par contre, en abondance, des roches porphyriques récentes. DE LA RÉGION LYONNAISE 125 BIBLIOGRAPHIE CHRONOLOGIQUE (les principaux travaux consultés ou à consulter à propos de la présente étude 1. 1797. Passinges. — Mémoires pour servir à l'histoire naturelle du département de la Loire, ou du ci-devant Forez (Journal des Mines, t. VI, p. 813 ; t. VII, p. 117 et 181). 2. 1809. Laverrière. — Notice pour servir à la description minéralo¬ gique du département du Rhône (Journal des Mines, 1809, p. 43). d. 1819. De Bonnard. — Aperçu géognostique des terrains. 4. 1825. Valuy. — Sur le terrain primitif et de transition des environs de Lyon (Annales Société Linnéenne de Lyon, 1836). 5. 1828. Dufrénoy. — Considérations générales sur le Plateau Central de la France (Ann. des Mines, 2* série, t. III, p. 35 et 309). a. 1830. Dufrénoy. — Mémoires pour servir à une description géolo¬ gique de la France (v. Chapitre du Plateau Central). 7. 1836. Leymerie. — Sur la position géologique de la ville de Lyon... et sur le soulèvement... de la chaîne primitive comprise entre Lyon et Mâcon (Bulletin Société géologique de France, 1” série, t. VII, p. 84). 8. 1837. Rozet. — Observations géologiques sur les montagnes qui séparent la Loire du Rhône et de la Saône (Bull. Soc. géol. de Fr., 1” série, t. VIII, 1837, p. 122). o 1837. Héricart de Thury. — Notice géologique sur les mines d’an¬ thracite de Fragny et sur le défilé de la Loire entre les bassins de Feurs et de Roanne (Ann. des Mines, 3’ sér., t. XII, p. 47). 10. 1838. A. Drian. — Essai sur la géologie de la partie méridionale du département du Rhône (Manuscrit de la bibliothèque de l’Académie de Lyon, 1 cahier de 160 pages avec 2 plan¬ ches de coupes et 1 carte coloriée). 11. 1839. Rozet. — Résumé d'un mémoire sur la masse de montagnes qui séparent la Loire du Rhône et de la Saône (Bull. Soc. géol. de France, 1" série, t. X, p. 126). /2. 1840. Dufrénoy. — Sur les terrains anciens et de transition des montagnes du centre de la France, (Bull. Soc. géol. de France, 1" série, t. XI, p. 213). 13. 1840. Rozet. — Mémoire géologique sur la masse de montagnes qui séparent le cours de la Loire de ceux du Rhône et de la Saône (Mémoires de la Soc. géol. de France, t. IV. 1“ partie, 1840, p. 53 à 152, avec coupes et cartes; v. le § III, Terrain porphyrique, 15 pages). Soc. Linn., t. lii, 1903 9 126 PORPHYRES MICROGRANULITIQUES 14. 1841. Gruner. — Mémoire sur la nature des terrains de transition et des porphyres du département de. la Loire (Ann. des Mines , 3* série, t. XIX, 1841). 15. 1841. Dufrénoy et Eue de Beaumont. — Explication de la carte géologique ’ de France (v. le t. I, au chapitre du Plateau Central) . 16. 1845. J. Fournet. — Note sur l’état actuel des connaissances tou¬ chant les roches éruptives des environs de Lyon (Bull. Soc. géolog. de France, 2* série, t. Il, P- 495). 17. 1847. L. Gruner. — Notice sur la constitution géologique du dépar¬ tement de la Loire (Annuaire du départ, de la Loire, année 1847). 18. 1848. A. Drian. — Minéralogie et Pétrologie des environs de Lyon (Annales Soc. d'Agricult. de Lyon; v. article Porphyres, etc). 19. 1849. Delesse. — Recherches sur le Porphyre quartzifère (Bull. Soc. géol. de France, 2' série, t. VI, p. 629). 30. 1849. J. Fournet. — Aperçus sur diverses questions géologiques relatives aux roches granitiques et syénitiques, aux mi¬ nettes, aux mélaphyres, aux porphyres quartzifères, etc. (Id., p. 502). s il. 1854. Belle. — Mémoire sur la constitution géologique de l’arron¬ dissement de Roanne (Annales Soc. d’agriculture de Roanne, 1854). 22. 1855. Gruner. — Essai d’une classification des principaux filons du Plateau Central (Annales scientifiques de l'Auvergne, t. XXVI, 1855). 25. 1855. Drouot. — Note sur les amphibolites de la partie orientale des montagnes du Beaujolais (Ann. des Mines, 5' sér., t. VIII, p. 307). 34. 1856. Gruner. — Essai d’une classification des principaux filons du Plateau Central de la France, avec indication des roches éruptives et des soulèvements auxquels ils semblent se rattacher (Ann. Soc. d’Agricult. de Lyon, 2’ sér., t. VIII, 1856). 25. 1857. Gruner. — Sur les filons du Plateau Central de la France (Bull. Soc. géol. de France, 2* sér., t. XV, p. 221). 26 1857. Gruner. — Description géologique et minéralogique du dé¬ partement de la Loire. 27. 1857. Durocher. — Essai de pétrologie comparée, ou recherchés sur la composition chimique et minéralogique des roches ignées, sur les phénomènes de leur émission et sur leur classification (Ann. des Mines, 5’ sér., t. XI, p. 217 et 676). 26. 1859. Gruner. — Note concernant la carte et la description géolo¬ gique du département de la Loire (Bull. Soc. géol. de France, 2* sér., t. XVI, p. 412). 39. 1859. Réunion extraordinaire de la Société géologique de France à Lyon (Comptes rendus et procès-verbaux : Bull. Soc. géol. de France). 30. 1861. Jourdan. — Compte rendu de l’excursion des 8, 9 et 10 sep¬ tembre 1859, de Lyon à Tarare. Pin-Bouchain, Thizy, Ran- chal, Beaujeu (Ann. Soc d’Agricult. de Lyon, 3* sér., t. V). DE LA RÉGION LYONNAISE 127 si. 1861. Fournet. — Note sur les roches du système des schistes chlo- riteux dites cornes vertes et cornes rouges (Id., p. 60). 32. 1861. Fournet. — Note sur la syénite du Lyonnais et du Beaujolais, suivie d’aperçus généraux sur les Roches éruptives et sur leurs filons métallifères (Ibid., p. 97). 33. 1861. Fournet. — Note en réponse à la citation de M. de Rouville, au sujet de l’endormophisme des porphyres de Tarare (Ibid., p. 131). 34. 1861. Fournet. — Note sur les phénomènes chimico-géologiques des environs de Tarare, suivie de considérations générales sur le métamorphisme (Ibid., p. 136). 35. 1861. Fournet. — Note sur les terrains primordiaux des environs de Lyon (Ibid., p. 160). 36. 1861. Fournet. — Géologie lyonnaise (Recueil de notes et mémoires, avec table très détaillée, publié en 1861 par la Société d’Agrioult. de Lyon, après la réunion extraordinaire de la Société géologique en 1859). .17. 1857-1861. Delesse. — Etudes sur l’origine et sur le métamorphisme des roches (divers mémoires: Ann. des Mines, 5’ sér., t. XII, 1857 ; Bull. Soc. géol. de France, 2* sér., t. XV. 1858, p. 728; Mém. de l’Àcad. des Sciences, t. XVII, 1860; Bull. Soc. géol. de France, 2' sér., t. XVIII, 1861, p. 241, etc.). 33. 1861-1863. Ch. Mène. — Géologie du département du Rhône (Ann. Soc. Linnéennc de Lyon, t. VIII, 1861, et t. X, 1863 : v. ar¬ ticle Porphyres quartzifères, etc.). 39. 1864. Th. Ebray. — Sur l’âge du granité syénitique du Beaujolais (Mémoires de l’Acad. impér. des Sc. et Lettres de Lyon, classe des Sciences, 1864). 40. 1864. Ebray. — Sur l’âge du granité syénitique du Beaujolais (Bull. Soc. géol. de France, 2* sér., t. XXII, 1864, p. 122). 41. 1866. Ebray. — Réponse à l’observation de M. Gruner sur ma note intitulée : Sur une conséquence de la verticalité des filons (Bull. Soc. géol. de France, 2* sér., t. XXIII, 1866, p. 453). 42. 1868. Ebray. — De la manière dont se terminent, vers l’Est, les montagnes du Beaujolais (Bull. Soc. géol. de France , 2* sér., t. XXV. 1868, p. 840). 43. 1870. Ebray. — Assimilation de la protogyne des Alpes au porphyre granitoïde du Beaujolais (Bull. Soc. géol. de France, 2' sér., t. XXVI, p. 927). 44. 1870. Ebray. — Sur l’inclinaison des filons de porphyre de la mon¬ tagne des Sauvages, près Tarare (Rhône) (Bull. Soc. géol. de France, 2* sér., t. XXVII, 1870). 45. 1871. Ebray. — Un fait pour servir à la théorie de la formation des cristaux, avec observation de M. de Lapparent (Bull. Soc. géol. de France, 2* sér., t. XXIX, 1871, p. 21). 46. 1873. Ebray. — Sur la carte agronomique du département du Rhône (Bull. Soc. géol. de France, 3* sér., t. I, 1873). 47 1873. Réunion extraordinaire de la Société géologique de France, à Roanne, en 1873 (Compte rendu des excursions et de di¬ verses communications de Gruner, Michel Lévy, Guyerdet, etc. : Bull. Soc. géol. de France, 3’ sér., t. I). 128 PORPHYRES MICROGRANULITIQUES 48. 1873. Michfl Lévy. — Note sur les roches porphyriques du terrain anthracifère (Bull. Soc. géol. de France, 3" sér., t. I, p. wij. 49. 1874. Michel Lévy. — Note sur les porphyres granitoïdes de la Loire (Bull. Soc. gcol. de France, 3' série, t. II, p. 60). 50. 1875. Ebray. — Présentation de la carte géologique du canton de Tarare (Bull. Soc. géol. de France, 3' sér., t. III. 1875, p. 498). 51. 1875. Michel Lévy. — Mémoire sur les divers modes de structure des roches éruptives étudiées au microscope au moyen de plaques minces (Ann. des Mines, t. VIII, 1875, avec 12 plan¬ ches). 52. 1875. Michel Lévy. — De quelques caractères microscopiques des roches anciennes acides, considérées dans leurs relations avec l’âge des éruptions (Bull. Soc. géol. de France, 3‘ sér., t. III, 1875, p. 199). 53. 1875. Ebray. — Quelques remarques sur les granulites ; nouvelle classification des roches éruptives (Bull. Soc. géol. de France, 3' sér., t. III, 1875). 54. 1878. Tournier. — Excursion géologique et minéralogique dans le Beaujolais, de Romanèche à Beaujeu (Feuille des Jeunes Naturalistes, 1878). 55. 1879. P’. Fouqué et Michel Lévy. — Minéralogie micrographique avec l’Atlas. 56. 1883. Michel Lévy. — Sur les roches éruptives basiques et cam¬ briennes du Maçonnais et du Beaujolais (Bull. Soc. géol. de France , 3‘ sér., t. XI. p. 273). 57. 1887. A. Riche. — Etude géologique sur le Plateau Lyonnais (Ann. Soc. Linnéenne de Lyon, t. XXIII). 58. 1887. Michel Lévy. — Note sur les roches éruptives et cristallines des montagnes du Lyonnais (Bull. Soc géol. de France, 3' sér., t. XVI). 59. 1888. Marcel Bertrand. — Sur la distribution géographique des roches éruptives en Europe (Bull. Soc. géol. de France, 3’ sér., t. XVI, p. 573, avec cartes). 60. 1889. Michel Lévy. — Structures et classification des roches érup¬ tives. 61. 1890. Le Verrier. — Note sur les formations géologiques du Forez et du Roannais (Bull, des Services de la Carte géol. de France, n' 15). 6-2. 1890. Fouqué. — Le Plateau Central de la France (Discours lu à la séance publique annuelle des cinq Académies du 25 oc¬ tobre 1890). 63. 1890. Michel Lévy. — Situation stratigraphique des régions volca¬ niques de l’Auvergne (Bull. Sor. géol. de France, 3e sér , t. XVIII, avec cartes). 64. 1892. Ch. Depéret. — Orogénie du Plateau Central (Armai es de Géographie, t. I, p. 369, avec carte). 65. 1893. Michel Lévy. — Contribution à l’étude du granité de Flaman- ville et des granités français en général (Bull, des Se,rvic'‘s de la Carte géol., n* 36). 66. 1893. Michel Lévy. — Sur une série de roches du culm du tunnel des Echarmeaux (Bull. Soc. géol. de France , 1893). DE LA RÉGION LYONNAISE 129 57. 1894. L. Gallois. — Orogénie et orographie du Maçonnais, Cnaio- lais, Beaujolais et Lyonnais (Ann. de Géographie, t. III. p. 201, avec carte). 68. 1895. L. Gallois. — Le Beaujolais et le Lyonnais (Ann. de Géogra¬ phie, t. IV, p. 287). 69. 1895. L de Launay. — Etudes sur le Plateau Central. II. Le massif de Saint-Saulge (Bull, des Services de la Carte géol., n’ 46). 70. 1896. Jules Perret. — Dictionnaire pétrologique du canton de Tarare (Manuscrit de la Bibliothèque de la Société des Sciences naturelles de Tarare). 71. 1896. Cl. Roux. — Etudes géologiques sur les Monts Lyonnais (2" fas¬ cicule : Ann. Soc. Linnéenne de Lyon, 1896, avec coupes et carte). 72. 1897. Michel Lévy. — Note sur la classification des magmas des roches éruptives (Bull. Soc. géol. de France, 3' sér., t. XXV, p. 326). 73. 1898-1899. Michel Lévy. —Le Morvan et ses attaches avec le Massif central (Ann. de Géographie, t. VII, 1898, et t. VIII, 1899). 74. 1901. P. Privat-Deschanel. — Le relief du Beaujolais (Ann. de Géo¬ graphie, t. X, p. 318 et 429). 75. 1901. A. Lacroix. — Rapport du Comité français de Pétrographie sur la nomenclature des roches éruptives (C.-R. de la VIII' session, en France, du Congrès géolog. international, fascicule I, p. 246). 76. 1901. Lexique pétrographique préparé par F. Loewinson-Lessing, et publié sous les auspices de la Commission internationale de Pétrographie du VIII' Congrès géologique international, (C.-R. de ce Congrès, fascicule II. p. 1003). 77. 1901. P. Privat-Deschanel. — Le rôle géographique des tufs por- phyriques dans le Beaujolais (Bull, de la Soc. des Sciences natur. de Tarare, 1901). 78. 1901. Privat-Deschanel. — Interprétation théorique du relief beau¬ jolais (Bull. Soc. des Sc. natur. de Tarare, 1901). 79. 1901. A. Vaffier. — Etude géologique et paléontologique du carbo¬ nifère inférieur du Maçonnais (Annales de l'Université de Lyon, nouv. série, fascic. 7, 1901). 80. 1902. Privat-Deschanel. — Introduction à l’étude géographique du Beaujolais : Tectonique et Géologie (Bull. Soc. / ribourgeoisc des Sciences naturelles, Fribourg, 1902). 81. 1902. Privat-Deschanel. — Les formes topographiques du Beaujo¬ lais (Bull. Soc. des Sc. natur. de Tarare, 1902). 82. 1902. L. de Launay. — Etudes sur le Plateau Central. III. Les roches éruptives carbonifères de la Creuse, feuille d’Aubusson : microgranulites, porphyres globulaires et pétrosiliceux, etc. (Bull, des Serv. de la Carie géol., n' 83, avec gravures). 83. 1895-1904. A. Lacroix. — Minéralogie de la France. S4. 1904. A. Lacroix. — La Montagne Pelée et ses éruptions (Observa¬ tions sur la production du quartz dans les roches éruptives). 85. Carte géologique du département de la Loire au 1/160.000, par L. Grüner. 86. Carte géologique du canton de Tarare, au 140.000, par Th. Ebray. 13() PORPHYRES MICROGRANULITIQUES 87. Carte géologique (inédite) du canton de Saint-Symphorien-sur- Coise, au 1/40.000, par Cl. Roux. 88. Carte géologique de la France, au 1/500.000, par G. Vasseur et L. Carez (feuilles de Lyon, Clermont et Dijon). 89. Carte géologique de la France, au 1/1.000.000, par Jacquot et Michel Lévy. 90. Carte géologique détaillée au 1/80.000, feuille de Lyon, avec Notice explicative. 91. — feuille de Bourg, avec Notice. 92. — feuille de Montbrison, avec Notice. 93. — feuille de Roanne, avec Notice. 91. — feuilles de Mâcon, Charolles, Chalon-sur-Saône, Moulins, Gannat, Clermont-Ferrand, Saint-Etienne, Monîstrol, Brioude, Autun, Château-Chinon, Avallon, Saint-Pierre, Au- busson, Guéret, Montluçon, avec Notices. 95. Collection pétrographique de M. Cl. Roux, à Lyon. 96. Collection pétrographique de M. Ant. Collet, à Lyon. 97. Collections de la Faculté des Sciences de Lyon. 98. Collections du Muséum d’Histoire naturelle de Lyon. 99. Collections de la Société des Sciences naturelles de Tarare. 100. Notes manuscrites de M. A. Collet, docteur ès sciences : Cours de minéralogie pétrographique de la Faculté libre des Sciences de Lyon. 101. Traités généraux et mémoires pétrographiques divers de Bron- gniart, Delesse, Cordier, C-oquand, von Lasaulx, Zirkel, H. Rosenbusch, Jannettaz, Ch. Vélain, Termier, A. Lacroix, Michel Lévy, de Lappapent, Suess-de Margerie, etc. DE LA RÉGION LYONNAISE 131 EXPLICATION DES PLANCHES PLANCHE I Coupe géologique à travers le.s monts Tararais, de la Loire à l’Arbresle, en passant par Villechenève, le mont Pélerat et le mont Arjoux.Les filons du grand faisceau microgranulitique du Tararais sont recoupés (sauf le n* 10) et indiqués par leurs numéros respectifs. PLANCHE II Carte demi-schématique de la répartition des microgranulites dans la région lyonnaise. I. Faisceau des Monts Lyonnais (filons numérotés 1 à 7). IL Faisceau des Monts Tararais (filons numérotés 1 à 10). III. Partie sud des grandes coulées du Roannais-Beaujolais. A. Bassin houiller de Saint-Etienne-Givors. B. Bassin houiller de Sainte-Foy-l’Argentière. C. Lambeau houiller de la Giraudière. près Courzieu. D. — — de l’Arbresle. E. — — de Sainte-Paule. F. — — de Saint-Just-d’Avray. G. — — de Saint-Nizier-d’Azergues. 1* En blanc, terrains antéhouillers traversés ou recouverts crogranulite. 2” En rayé horizontalement, terrains posthouillers. PF. Oligocène et quaternaire de la plaine du Forez. VS. Pliocène et quaternaire de la vallée de la Saône et juras¬ sique du Bas-Beaujolais et du Mont-d’Or. XX. Limite séparant l’aire synclinale carbonifère roanno-beaujolaise de l’aire anticlinale granitique du Tararais-Beaujolais. YY. Limite passant par le pseudo-synclinal de la Brevenne et séparant les Monts Tararais des Monts Lyonnais. ZZ. Limite passant par le synclinal carbonifère du Gier et séparant les Monts Lyonnais du Mont Pilât. mn. Limite artificielle séparant les régions beaujolaises des régions roannaise et t-araraise. a p Direction de la coupe de la planche I. PLANCHE III Coupes géologiques demi-schématiques montrant les aires synclinales hercyniennes comblées soit par les éruptions porphyriques, soit par les dépôts houillers. A. Coupe de Roanne à Lyon, par Tarare et l’Arbresle. B. Coupe de Roanne au Pilât par Néronde et Saint-Symphorien-sur- Coise. 132 PORPHYKES MICKOGKANULI TIQUES F Failles principales. Granités, yi & Microgranites. y1 Granulites. y3 Microgranulites. hv Orthophyres et leurs tufs cinéritiques, injectant le carbonifère inférieur et moyen (culm et anthracifère). H, Carbonifère supérieur (houiller). v3 Porphyrites. n1 Porphyre globulaire.^ Porphyre pétrosiliceux. Diabases-diorites. Gneiss à cordiérite. Gneiss feuilletés. V y1 Gneiss granulitiques. Ç2 Micaschistes chloriteux et sériciteux. ?2 y1 Micaschistes granulitisés. X, Phyllades chlorito-amphibo- liques. XC Phyllades silicifiés et feldspathisés en cornes vertes et rouges, t, Trias. T, Tongrien. P Cailloux à silex du Forez et cailloutis pliocènes des plateaux. PLANCHE IV Carte montrant la répartition et la disposition des coulées et des filons dans les grands centres d’éruptions microgranulitiques du Plateau Cen¬ tral. En blanc, terrains antéhouillers. En hachures, terrains posthouillers. En noir, bassins houillers. En rouge plein, coulées microgranulitiques. En rouge pointillé, coulées pétrosiliceuses. Traits rouges, filons micro¬ granulitiques. Les traits noirs pleins (anticlinaux) et pointillés (synclinaux), numé¬ rotés de 1 à 24, représentent les axes des plis hercyniens. Les traits noirs formés de longs tirets marqués AA, BB, CC, représentent les axes des grandes dépressions tertiaires araro-rhodanienne, ligérienne et* élavé- rienne. 1,1, Synclinal (1) de Saint-Uze, recouvert par la mollasse. 2,2, Anti¬ clinal de Saint-Vallier. 3,3, Synclinal de Sarras. 4,4, Anticlinal d’Anno- nay. 5,5, Synclinal de Malleval-Vienne. 6,6, Anticlinal du Pilât. 7,7, Syn¬ clinal houiller du Gier ou de Saint-Etienne-Givors. 8,8, Anticlinal des Monts Lyonnais. 9,9, Pseudo-synclinal houiller de la Brevenne. 10,10, An¬ ticlinal des Monts Tararais-Beaujolais granitiques. 11,11, Synclinal por- phyrique de Néronde-Valsonne-Beaujeu-Milly, ou synclinal sud-oriental du Beaujolais carbonifère. 12,12, Anticlinal de Monsols-Cluny. 13,13, Synclinal porphyrique de La Prugne-Régny-Mont-Pinay-Trambly, ou synclinal nord-occidental du Beaujolais carbonifère. 14,14, Anticlinal de Coublanc-La Clayette-Saint-Bonnet-de-Joux. 15,15, Synclinal porphyri¬ que de Combrailles-Vichy-Semur-Charolles-Mont-Saint-Vincent. 16,16, An¬ ticlinal de Paray-Marigny-Châtel-Moron. 17,17, Synclinal houiller de Com- mentry-Noyant-Bert-Digoin-Blanzy-Le Creusot. 18,18, Anticlinal de Perri- gny-Issy-Mesvres. 19,19, Synclinal houiller de La Machine-Autun-Epinac. 20,20, Anticlinal i du Haut-Morvan. )21,21j, Synclinal porphyrique de Saint-Saulge-Montreuillon-Saulieu. 22,22, Anticlinal de Lormes-Précy ou du Bas-Morvan. 23,23, Synclinal de Sincey. 24,24, Anticlinal d’Avallon. N. B. — La partie encadrée à l’ouest de Lyon limite la carte agrandie dans la planche II. Les axes des plis sont représentés d’après les travaux de Michel-Lévy, Termier, Depéret, etc., mais un peu modifiés. (1) Les termes «anticlinal » et « synclinal » ne sont pas pris ici dans leur sens tectonique strict, mais dans une acception plus large signifiant des ridements en voussoirs ou dépressions, ayant des axes plus ou moins parallèles. Pla-n-ehe- I Coitju. geolocj t^ue, À travers tes .M-ontâ Tarais , «U U Loire i t/Arbresh sn. jiîi^jenl' jtirViliexjtenèyi et UM^PélwâL • P es /i torts Htxrj|U-j ■w»Utc0U£ sont" yeeoujié» et" i-ndt^uie ] - # \ ir Crawn,^ V h, •vuim^JCVI' y ^Yuro^ ^ 4 «^xerexu ^ ^-MatUh -enrHaut' A93^ ©5 - Cafheruvc - jur-'JfcirwU' )AoTHA*d ï.l&se «ut iesJi^XM niuùs ]I .laisteiK. aUs M^Tiraxâts ]IÎ Granits fouîtes («4^ goawwala~3^°U^s . 3as*i»* Kouillers T ÎF ;îla*n4 Wi*»i* aLîorti VS Terr. Sccoit4UÀT*s efTer- r«4itfns ruuarwlM TRtt Uteité irtlfuitlk sàwuni ItkiliMÙi fllu.'KpAjiiuis it oc. S , Direction- 4ela co jtlW’uk S-CKrisfe w-Jâra ( *P£SÏÏZ£t œu^*' _ \ W' ^ tu Çârte^tkfcrîur.fe U-flf urKSTi^i^^ranulite^ lt3 soir £oxé'Z}'en-' (gr^nit^at) “* ** \ N Côté V •' * ■ ' 1 • * -V r , /v»y> cj- jL ^D*jire$iion re*nno - b+sujtl&is,^ Ci fond jxorphijrvjuÆs et zuifrkrA c ifere^J ^ scit-nv. H/îfluitve- fl-u .NLont îila-t . YowSSoir TzrâJ'a.te ~l.yonna.ls (£ soub/tss OM-tit 0-rMMit 'ljSCa) / s oj S " ... .-x " rft*- < ^ ScXctte v L«— - But du travail. — MM. Lumière et Chevrotier ont signalé dans une note en commun (1), que l'instillation dans l’œil d’un liquide irritant pouvait ramener la respiration suspendue dans le cas de syncope. M. Chevrotier a pu constater depuis que cette instilla¬ tion, pouvait aussi provoquer le retour à la respiration dans les cas d’asphyxie par submersion ou occlusion des voies res¬ piratoires. Ses expériences ont porté sur le chien, le lapin et le cobaye. Il a pu déterminer la voie centripète du réflexe con¬ stituée par la branche ophtalmique du trijumeau. Nous nous sommes proposés dans cette note de déterminer le centre de réflexion et la voie centrifuge. Expériences. — i° Centre de réflexion. — Les expériences ont été faites sur de jeunes cobayes. a) On met à nu les centres encéphaliques, et on procède à l’a¬ blation des hémisphères seuls. L’animal respirant normalement, on l’asphyxie par occlusion des voies respiratoires. Quand la respiration est arrêtée on in¬ stille dans l’œil quelques gouttes d’éther. La respiration l'eparaît très rapidement, et se rétablit complètement . b) On reprend ce même cobaye, et on lui enlève les couches optiques et les corps striés : après asphyxie provoquée de la même manière on recommence l'instillation d’éther dans l'œil. La respiration comme tout à l’heure se rétablit complètement : elle est normale. 1 Société thérapeutique, décembre 1903. Soc. Linn., t. ui, 1903 10 134 SLR UN RFFLEXE C0M0NCT1Y0 RESPIRATOIRE Donc le centre du réflexe ne se trouve ni dans le cortex céré¬ bral ni dans la région opto-striée. c) Sur le même cobaye, on enlève alors les tubercules qua¬ drijumeaux. Cette fois après l’asphyxie, l'instillation d’éther dans l’œil ne ramène pas la respiration. (1). d) Mais ce cobaye ayant servi à de multiples expériences, on enlève d’emblée à un nouveau cobaye les hémisphères, la région opto-striée et les tubercules quadrijumeaux. Les résul¬ tats sont les mêmes, c’est-à-dire que la respiration abolie ne peut être ramenée. L’expérience recommencée de la même manière sur un deuxième cobaye, aboutit au même résultat. e) Dans ces deux expériences on n'avait pas vérifié l'intégrité des trijumeaux ; étant donné le lieu de l’opération, ils auraient pu être lésés, et alors la voie centripète étant détruite le résultat obtenu ne signifiait plus rien. On sectionne donc sur un nouveau cobaye la masse encéphalique en arrière des tubercules qua¬ drijumeaux postérieurs. On ne peut toujours pas ramener la respiration par l'excitation de la conjonctive, à l’autopsie on s’assure que les trijumeaux sont intacts. Le centre du réflexe conjonctivo-respiratoire est donc situé au niveau des tubercules quadrijumeaux. Nous rappellerons que le professeur R. Dubois a déjà signalé dans la région du cer¬ veau moyen un centre dont l’excitation retentit sur les mouve¬ ments respiratoires (2). 2° Voies centrifuges. Elles peuvent être constituées par les phréniques, les nerfs cervicaux et dorsaux, ou encore l’en¬ semble de ces deux systèmes. Les expériences destinées à élu¬ cider la question ont été faites sur des lapins. a) On sectionne la moëlle à un lapin au-dessous de la qua¬ trième vertèbre cervicale. La respiration devient exclusivement diaphragmatique. Le lapin asphyxié, et la respiration arrêtée, on peut ramener cette dernière par l'excitation conjonctivale. b ) On sectionne les phréniques à un lapin dans la région 1 Les tubercules qua trijumeaux ne sont pas enlevés seuls, en réalité on sectionne toute la masse encéphalique en arrière des tubercules quadrijumeaux postérieurs. 2 R. Dubois. Physiologie comparée de la marmotte. Annales de l’Université de Lyon, 189(5. SUR UN RÉFLEXE CON'JONCTIVO-RF.SPIRATOIRE 135 cervicale. La respiration devient exclusivement costale. Après arrêt de la respiration par asphyxie, on ne la ramène pas par l’excitation de la conjonctive par une goutte d’éther. La voie centrifuge du réflexe est donc constituée exclusive¬ ment par les nerfs phréniques. Conclusions. — Le réflexe conjonctivo respiratoire, qui consiste dans la possibilité de ramener, par l’excitation de la conjonctive, la respiration arrêtée, a pour voie centripète la branche ophtal¬ mique du trijumeau, pour centre la région des tubercules qua¬ drijumeaux, et pour voie centrifuge le phrénique. (Laboratoire de Physiologie général: et comparée de V Université de Lyon.) MOEURS E T PAR LE CAPITAINE XAMBEU 14' MEMOIRE (Suite) Présenté à la Société Linnéenne de Lyon. «►O- Haltica Species, ?... Larve : Longueur, 6 millimètres ; largeur, 1 millimètre. Corps allongé, linéaire, blanchâtre, variolé de noirâtre, fine¬ ment verruqueux, peu convexe en dessus, déprimé en dessous, arrondi à la région antérieure, la postérieure peu atténuée et bifide. Tête petite, arrondie, cornée, brunâtre, lisse et luisante, avec courts cils épars, en partie invaginée dans le premier segment thoracique, ligne médiane entière, noirâtre ; épistome large, transverse, labre semi-elliptique, finement ridé, courtement frangé; mandibules courtes, arquées, rougeâtres, à pointe bi- dentée ; mâchoires à tige droite, à lobe réduit, frangé, avec courts palpes coniques, triarticulés, testacés et annelés de noi¬ râtre, menton triangulaire, lèvre réduite, bilobée, avec courts palpes droits bi-articulés et rudiment de languette ; antennes latérales, flaves, à premier et deuxième articles gros, annulai¬ res, le troisième grêle, avec court cil au bout ; ocelles, leur em- Soc. Linn., t. lii, 1905 11 138 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES placement masqué par le rebord antérieur du premier segment thoracique. Segments thoraciques quadrangulaires, à peu près égaux, blanchâtres, diversement maculés de noirâtre, le premier avec large membrane masquant une partie de la tête, garnie de six petits tubercules brunâtres disposés en rangée transverse, en arrière est une rangée de quatre courtes éminences suivie d'une autre rangée de deux, les deuxième et troisième avec tubercule latéral et deux médians sur le disque formant ainsi une rangée transverse de quatre tubercules émergeant d'une saillie noi¬ râtre. Segments abdominaux , forme et couleur des deux précédents, les huit premiers à flancs relevés, teintés de noirâtre et garnis, à leur bord latéral postérieur, d'un tubercule en saillie corres¬ pondant à deux plus petits médians ; au neuvième, qui est plus petit, les tubercules sont plus accentués sur les flancs ; ceux du milieu sont, au contraire, plus petits et surmontés d’une petite épine rougeâtre. Dessous déprimé, jaunâtre, pointillé, les segments thoraciques avec légère plaque brune, les segments abdominaux garnis, les huit premiers d'une double rangée de callosités brunâtres, du fond desquelles émerge un double cil ; segment anal prolongé en un fort et court pseudopode garni de courtes spinules, à cloaque saillant, à fente en travers ; un fort bourrelet latéral, garni à chaque arceau d’une petite callosité brune, uniciliée, longe les flancs, délimitant la zone d’action des deux régions dorsale et ventrale. Pattes longues, robustes, brunâtres, avec courts cils, hanches massives, marginées d’un trait noir aux articulations, trochan¬ ters réduits, coudés, cuisses fortes, cylindriques, jambes coni¬ ques, prolongées par un court tarse rougeâtre unguiculé. Stigmates petits-, orbiculaires, flaves, à péritrème sombre, la première paire sur la membrane sous-latérale de séparation des deux premiers segments thoraciques, les suivantes au-des¬ sus du bourrelet latéral et au milieu environ des huit premiers segments abdominaux. Cette larve a été trouvée sur une labiée à feuilles un peu pu- bescentes dont elle se nourrissait ; elle se fait remarquer par la MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 139 diversité de ses couleurs dorsales, sa membrane prothoracique, sa double rangée de callosités ventrales ; elle ressemble bien, par son aspect, aux larves du groupe Halticides, mais elle en diffère par le nombre et la disposition des pointes, épines, tu¬ bercules et callosités, ainsi que par son segment terminal, tant en dessus qu’en dessous ; elle est allongée comme les larves du genre Podagrica et calleuse comme celles du groupe des Dibolia. HISP1DES Hispa russula, I'airm. Larve : Longueur, 4 millimètres ; largeur, 2 millimètres. Corps arqué, charnu, noirâtre, teinté de blanchâtre, hérissé de longues épines ciliées, convexe en dessus, déprimé en dessous, arrondi vers les deux extrémités, la postérieure trilobée. Tête petite, arrondie, affaissée, cornée, noirâtre, lisse et lui¬ sante, pointillée et ciliée, disque bi-excavé, ligne médiane in¬ distincte ; épistome rougeâtre, transverse, à suture membra¬ neuse, labre semi-elliptique, testacé, courtement cilié ; mandi¬ bules courtes, arquées, à pointe noire et dentée, mâchoires à lobe très réduit, à palpes bi-articulés, l'article terminal globu¬ leux, avec cil au bout, lèvre inférieure rentrée, bilobée, avec courts palpes bi-articulés et courte languette ; antennes très courtes, rétractiles, membraneuses, à premier article globuleux, le terminal réduit, prolongé par un cil ; trois points noirâtres, ocelliformes en arrière de la base antennaire. Segments thoraciques larges, transverses, convexes, noirs, avec ligne médiane pâle, s’élargissant d’avant en arrière, garnis d’une rangée transverse d’épines brun rougeâtre, ciliées, dix au premier segment, six à chacun des deux suivants. Segments abdominaux larges, transverses, convexes, atténués vers l’extrémité, armés d’une rangée transverse de longues épi¬ nes Ciliées, à base blanchâtre, à pointe rougeâtre, au nombre de six à huit par arceau, segment anal petit, arrondi, bilobé. Dessous déprimé, blanchâtre, diagonalement incisé, le milieu 140 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES de chaque segment garni de deux petites plaques oblongues, brunâtres ; segment anal trilobé, les lobes fortement accentués et avancés en pointe brunâtre, fente trifurquée ; un fort bour¬ relet latéral longe les flancs. Pattes longues, brunâtres, ponctuées et ciliées, hanches obli¬ ques, trochanters courts, coudés, cuisses et jambes allongées, garnies en dedans d’une forte rangée de cils, tarses constitués par une courte épine rougeâtre et une houppe de poils blancs. Stigmates petits, orbiculaires, flaves, à péritrème brunâtre, la première paire sur la membrane qui sépare les deux premiers segments thoraciques, les suivantes près du bord antérieur des segments abdominaux et au-dessus du bourrelet latéral. Cette larve, que l’on trouve, dans le courant du mois de dé¬ cembre, sur les feuilles d’une labiée à grandes fleurs violettes, dont elle se nourrit, porte comme particularités sa double fos¬ sette crânienne, les lobes de son segment terminal, la houppe de poils tarsiens et surtout les longues épines ciliées dont son corps est couvert, épines très rapprochées qui empêchent l’ob¬ servation des détails des diverses parties du tronc ; elle se diffé¬ rencie de toutes les larves d 'Hispides connues par le nombre et la longueur de ces mêmes épines. Nous restons dans le doute en ce qui concerne le nombre des segments abdominaux, que nous croyons être de neuf, y com¬ pris le segment anal. CASS1DES Cassida subrufa, Fairm. Larve : Longueur, 6 millimètres, non compris les filets cau¬ daux ; largeur, 3 millimètres. Corps ovalaire, oblong, charnu, jaunâtre, granuleux, courte- ment cilié, à pourtour armé de longues épines barbelées, peu convexe en dessus, déprimé en dessous, large et arrondi à la région antérieure, la postérieure subatténuée et bifide. Tête très petite, arrondie, affaissée, en entier engagée sous le premier segment thoracique, disque déprimé, transversale- MOEURS ET METAMORPHOSES DES INSECTES 141 ment strié, ligne médiane obsolète, pâle, bifurquée en deux traits se perdant en arrière de la base antennaire, lisière fron¬ tale subéchancrée ; épistome large, transverse, labre petit, à bords arrondis et très courtement frangés ; mandibules courtes, arquées, à base jaunâtre, à pointe rougeâtre, denticulée ; m⬠choires courtes, à lobe réduit, à palpes courts, coniques, lèvre inférieure réduite, bilobée, avec palpes bi-articulés ; antennes courtes, latérales, testacées, de trois articles cylindriques, le ter¬ minal sétiforme ; ocelles très apparents1, au nombre de cinq, petits, noirs, quatre en première ligne, un cinquième en arrière du troisième. Segments thoraciques larges, peu convexes, jaunâtres, cou¬ verts de très courts cils spinosules, le premier large, transversa¬ lement ovalaire, à disque bifovéolé, à pourtour incisé, armé sur ses bords de huit épines barbelées, à base jaunâtre, à pointe noire, quatre conniventes dirigées en avant, deux par deux, deux autres sur chaque côté, deuxième et troisième segments larges, transverses, incisés en travers, armés de chaque côté de deux épines parallèles ; dans leur jeune âge, les épines des larves sont testacées. Segments abdominaux jaunâtres, peu convexes, atténués peu sensiblement vers l’extrémité, avec très courtes spinules, les sept premiers larges, transverses, armés sur chacun de leurs côtés d’une longue épine pareilles aux précédentes, segment anal prolongé par deux longs et grêles styles brunâtres, le long des¬ quels s’accumulent les déjections, ainsi que les peaux lar¬ vaires provenant des mues, lesque’les semblent être au nombre de trois, d’après les dépouilles mêmes. Dessous déprimé, blanchâtre, glabre, les segments thoraci¬ ques incisés en long, les segments abdominaux en travers, huitième segment garni en dessous de deux épines testacées, ciliées, courtes et parallèles ; cloaque saillant, pointillé, à fente semi-circulaire. Pattes massives, jaunâtres, ciliées, hanches fortes, avancées en masse charnue sous les trochanters qui sont coudés, cuisses fortes, jambes un peu moins, tarses en court onglet rougeâtre acéré, à base garnie d’une houppe de cils. Stigmates sis sur la région dorsale, petits, élliptiques, flaves, 142 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES à péritrème brunâtre, la première paire rembrunie, saillante au bord postérieur du premier segment thoracique, les sui¬ vantes au tiers antérieur des sept premiers segments abdomi¬ naux, touchant les épines latérales. La couleur du corps, des épines et des stigmates, la dépres¬ sion du disque céphalique, les fovéoles prothoraciques sont des traits particuliers à cette larve qui vit et se transforme sur les feuilles des convolvulacées. Nymphe : Longueur, 6 millimètres ; largeur, 4 millimètres. Corps large, charnu, jaunâtre, granuleux, à pourtour hérissé d’épines, déprimé sur ses deux faces dorsale et ventrale, très large et arrondi en avant, peu atténué et bifide à la région pos¬ térieure. Tête affaissée, en entier recouverte par la région prothoraci¬ que, vertex déprimé et incisé, premier segment thoracique très développé, clypéiforme, à surface granuleuse et chagrinée, à pourtour armé à son bord antérieur de quatre grandes épines jaunâtres ciliées et, sur ses flancs, d’une bordure de plus cour¬ tes épines simples, deuxième court, transverse, à sutures on¬ duleuses, triangulairement avancé sur le troisième, qui est un peu plus grand, à milieu échancré, à angles arrondis, ces deux segments dépourvus d’épines ; segments abdominaux très lar¬ ges, transverses, peu atténués, le premier avec stigmate saillant, coiffé de noirâtre, les suivants avec fovéole de chaque côté de la ligne médiane, tous hérissés sur leurs flancs d’une large épine blanchâtre, à bords ciliés, très accentuée aux quatre pre¬ miers segments, un peu moins au cinquième, les trois suivants en manquent, le segment anal est arrondi ; sur ses bords, est enchâssée la dernière dépouilla larvaire ; dessous déprimé, pattes rassemblées, leurs tarses opposés jointifs ; antennes obli¬ ques, leur bout reposant près des genoux de la. première paire de pattes, genoux saillants, rembrunis. La dépression crânienne, la forme de son prothorax, la cou¬ leur et la saillie de son premier stigmate abdominal, les fo¬ véoles dorso-abdominales sont des traits ressortissant sur le corps de cette nymphe. MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 143 Casaidti lateocincta, Fairm. Larve : Longueur, 3 millimètres ; largeur, 2 millimètres. Corps oblong, charnu, gris blanchâtre, maculé de noirâtre, finement pointillé, couvert de très courts cils roux et de longues épines barbelées, convexe en dessus, déprimé en dessous, ar¬ rondi à la région antérieure, la postérieure peu atténuée et pro¬ longée par deux longs et grêles filets. Tête affaissée, recouverte par le premier segment thoracique, petite, arrondie, cornée, noirâtre ; épistome large, transverse, labre arrondi, courtement cilié ; pièces buccales comme dans les larves du genre ; en arrière des antennes, qui sont très cour¬ tes, sont cinq points ocellaires cornés, noirs, luisants, disposés quatre en première ligne, dont trois rapprochés, gros, un plus petit écarté et en dehors, un cinquième gros en deuxième ligne. Segments thoraciques brunâtres, larges, convexes, pointillés, le premier très développé, clypéiforme, avec une double échan¬ crure près du bord antérieur et une forte impression près du bord postérieur, à pourtour armé de huit longues épines bar¬ belées, blanchâtres, à bout noirâtre, deuxième et troisième larges, transverses, avec impression médiane en travers et deux épines latérale, une longue, l’autre courte. Segments abdominaux même teinte, mais moins convexes que les précédents, finement pointillés, peu atténués vers l’extrémité dont les trois derniers anneaux se relèvent vers la fourche, leurs flancs incisés et prolongés par une épine barbelée blan¬ châtre à pointe rembrunie, le bord postérieur du deuxième arceau marginé de blanchâtre, segment anal prolongé par deux très longs et grêles filets blanchâtres formant fourche sur la¬ quelle s’accumulent comme couverture les déjections de la larve en forme de granules noirs. Dessous déprimé, finement pointillé, très courtement et épar- sement cilié, segment anal circulairement incisé avec cloaque saillant et fente en travers. Pattes courtes, fortes, écartées, blanchâtres et courtement ci¬ liées, hanches fortes, massives, trochanters réduits, peu coudés, 144 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES cuisses larges, peu comprimées, jambes arquées en dedans, courtes, peu comprimées, tarses en court crochet rougeâtre très acéré, appuyés sur une houppe de cils blonds ; les jambes de la troisième paire plus développées que les précédentes. Stigmates très saillants, orbiculaires, blanchâtres, à péri- trème brunâtre, la première paire sur la membrane qui sépare les deux premiers segments thoraciques au-dessus de la rangée d’épines, les suivantes longent le dessus des rangées d’épines des segments abdominaux. Cette larve, dont la ressemblance est parfaite avec ses congé¬ nères, vit sur les feuilles de certains convolvulus ; elle porte comme traits spécifiques sa petite taille, son pointillé, ses échan¬ crures et impressions prothoraciques et la marge blanchâtre de son deuxième segment abdominal. Cusslüa decolorata, Boh. Larve : Longueur, 4 millimètres ; largeur, 1 mm. 5. Corps ovalaire, charnu, blanc terne, granuleux, très courte- ment cilié, à pourtour garni de larges épines, peu convexe en dessus, bien moins en dessous, à région antérieure large, ar¬ rondie, la postérieure atténuée et prolongée par deux longs filets. Tête petite, arrondie, déclive, cornée, jaunâtre pâle, finement ponctuée, ridée, ligne médiane pâle, épistome très large, transverse, ridé, labre court, éparsement cilié ; mandibules courtes, arquées, jaunâtres, à pointe noire et dentée ; mâchoires coudées avec lobe continu et palpes courts, globuleux, tri-arti¬ culés ; menton renflé, courtement cilié, avec lèvre bilobée et courts palpes bi-articulés ; antennes et ocelles comme dans la larve de Cassida siibrufa. Segments thoraciques blanc terne, peu convexes, s’élargissant d’avant en arrière, le premier grand, transversalement ovalaire avec dépression latérale, garni de huit larges épines blanc terne, barbelées, quatre en avant, deux de chaque côté, deuxième et troisième courts, transverses, incisés en travers, leurs flancs garnis de deux épines semblables aux précédentes, MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 145 Segments abdominaux courts, transverses, avec incision en travers, à surface garnie de courts cils, à flancs chargés, chacun des sept premiers, d'une large épine semblable aux précédentes, une plus courte au-dessous du huitième, segment anal pro¬ longé par deux longs et grêles filets sur lesquels s’accumulent les dépouilles larvaires. Dessous déprimé, couleur plus terne qu’en dessus, glabre, très courtement cilié, les segments abdominaux latéralement incisés, segment anal à cloaque rembruni, à fente subcirculaire. Pattes semblables à celles de la larve de C. subrufa. Stigmates petits, orbiculaires, jaunâtres, à péritrème blan¬ châtre, la première paire sur la membrane de séparation laté¬ rale des deux premiers segments thoraciques, les suivantes au tiers antérieur des sept premiers segments abdominaux, tou¬ chant la base des épines latérales. Cette larve a les plus grands rapports avec celle de la Cassida subrufa , que nous venons de décrire ; elle en diffère par la couleur de son corps, par celle de ses épines, ainsi que par quel¬ ques petites particularités peu importantes ; elle vit et se trans¬ forme sur les feuilles des convolvulacées. Aspidotnorplius madagaacariengls, Bat. Larve : Longueur, 9 millimètres ; largeur, 6 millimètres. Corps ovalaire, charnu, blanchâtre, maculé de noirâtre, gra¬ nuleux, couvert de longues épines ciliées, convexe en dessus, déprimé en dessous, arrondi aux deux extrémités, la postérieure bifide. Tête petite, ovalaire, affaissée, cornée, finement pointillée, disque excavé, épistome large, transverse, labre à bords arron¬ dis, frangé de courts cils ; mandibules courtes, jaunâtres, à bout noirâtre et tridenté ; mâchoires courtes, à tige droite, à lobe continu, réduit, frangé, avec courts palpes tri-articulés, l’article basilaire grand, conique, le deuxième globuleux, le terminal conique ; menton charnu, convexe, lèvre réduite, bilo- bée, avec courts palpes bi-articulés et rudiment de languette 146 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES ciliée ; antennes courtes, latérales, jaunâtres, à article premier globuleux, deuxième cylindrique, troisième très réduit avec court cil ; ocelles, quatre points noirs disposés sur une ligne, l’extérieur un peu écarté, un cinquième en deuxième ligne, en arrière de l’intervalle des deux premiers. Segments thoraciques charnus, blanchâtres, granuleux, s’é¬ largissant d’avant en arrière, le premier rectangulaire, bien dé¬ veloppé, à bords arrondis, armé de huit épines ciliées, à base jaunâtre, à pointe noire, quatre dirigées en avant, quatre sur les côtés, marqué sur son disque de deux taches lenticulaires noires, avec trait de même couleur en dessous, deuxième et troisième larges, convexes, avec trait noir, lancéolé au deuxième, bifurqué au troisième, leurs flancs garnis de deux épines ci¬ liées semblables aux précédentes. Segments abdominaux granuleux, blanchâtres, avec ligne noirâtre, très étroits, transverses, atténués peu sensiblement vers l’extrémité, marqués de cinq rangées longitudinales de taches noires, une médiane, deux latérales, leurs flancs incisés et armés d’une forte épine ciliée jaunâtre, à pointe noire, seg¬ ment anal prolongé en longue et grêle pointe géminée, redres¬ sée sur la région dorsale et destinée à retenir les peaux succes¬ sives dont la larve, par trois fois, se débarrasse, et qui lui ser¬ vent à couvrir son corps ; fente anale semi-circulaire, à cloaque ouvert, rebordé d’un trait corné rougeâtre. Dessous déprimé, blanchâtre, chagriné, le premier segment abdominal avec large plaque déprimée, les segments suivants très courtement et éparsement ciliés, les cinquième à huitième marqués d’une large tache noire. Pattes larges, courtes, blanchâtres, ciliées, très écartées, peu dégagées, hanches invaginées dans la masse des segments, tro¬ chanters très réduits, cuisses larges, comprimées, lamées à leur bord intérieur, ainsi que les jambes, lesquelles sont moins développées et plus lamées, tarses en forme de court crochet rougeâtre très acéré, appuyé sur la masse charnue de la jambe. Stigmates saillants, bien apparents, ovalaires, flaves, à péri- trème roussâtre, la première paire sur la membrane qui relie les deux premiers segments thoraciques, au-dessus de la ran¬ gée des épines latérales, les suivantes sur le prolongement des MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 147 précédentes, près du bord antérieur des huit premiers segments abdominaux. Les taches noires qui tranchent si bien avec la couleur du corps, la disposition des épines et l’invagination des pattes sont des caractères particuliers, à cette larve, que l’on trouve sur le feuillage de diverses convolvulacées dont elle se nourrit. Nymphe : Longueur, 10 millimètres ; largeur, 6 millimètres. Corps ovalaire, blanchâtre, charnu, pointillé, ridé, couvert de longues épines latérales, déprimé aux deux faces dorsale et ventrale, large et arrondi en avant, peu atténué et arrondi en arrière aussi. Tête enchâssée dans la masse thoracique, petite, arrondie, à milieu triangulairement incisé, occiput avancé en pointe gémi¬ née sous le rebord du premier segment thoracique, qui est très développé, clypéiforme, débordant en forme de lame mince pectinée le dessous thoracique, les angles postérieurs ombrés d’une large tache noirâtre, deuxième court, transverse, à flancs élargis, à milieu avancé en pointe triangulaire sur le troisième, qui est obcordé ; quelques points noirs épars sur ces trois seg¬ ments ; segments abdominaux chagrinés, courts, très larges, transverses, à milieu brun rougeâtre, à côtés blanchâtres, à flancs armés chacun d’une large épine triangulaire ciliée, le premier marginé de noir, un point noir de chaque côté de la ligne médiane ; segment anal prolongé en deux grêles filets con¬ tinuant à maintenir au-dessus de la région dorsale les dépouilles larvaires ; dessous déprimé, blanchâtre, pattes comprimées, pla¬ quées contre la région ventrale, genoux peu saillants ; anten¬ nes noduleuses longeant les cuisses de la première paire de pattes. Cette largeur démesurée du premier segment thoracique avec son rebord pectiné, la forme du troisième de ces segments, les taches diverses dont le corps est couvert et les larges épines laté¬ rales constituent des traits suffisants pour reconnaître cette nymphe, dont la région dorsale est protégée par les dépouilles que la fourche maintient comme couverture. 148 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES Aspidoniorplius roturica, Fairm. Larve : longueur, 11 millimètres ; largeur, 7 millimètres. Corps ovalaire, charnu, blanc terne, taché de noirâtre, à pour¬ tour garni de longues épines barbelées, peu convexe en dessus, déprimé en dessous, à région antérieure large, arrondie, la posté¬ rieure subatténuée et prolongée par deux longs et grêles filets. Tête très petite, ovalaire, cornée, enchâssée sous le premier seg¬ ment thoracique, jaunâtre, éparsement granuleuse, ligne médiane flave, bifurquée au vertex qui est excavé en deux traits aboutis¬ sant à la base antennaire, un trait relevé noirâtre longe de chaque côté la ligne bifurquée ; épistome large, transverse, labre noi¬ râtre échancré, très courtement cilié, mandibules courtes, ar¬ quées, à pointe noirâtre, cachées au repos ; mâchoires courtes, à base large, coudée, avec lobe réduit et palpes rougeâtres bi-ar- ticulés, l’article basilaire fort cylindrique, le terminal plus petit, conique, menton large, ridé, trapézoïdal, lèvre massive, bilobée, avec courts palpes noirâtres, coniques, bi-articulés, languette constituée par un fort empâtement cilié ; antennes courtes, tes- tacées, à article basilaire très court, annulaire, le deuxième un peu plus long, cylindrique, grêle, prolongé par un très court article ; ocelles, en arrière de la base antennaire sont cinq gros ocelles noirs, cornés, saillants, quatre en première ligne, un cinquième en arrière dans l’intervalle les deux premiers. Segments thoraciques larges, peu convexes, jaunâtres, avec teinte en forme de traits noirâtres allant du centre vers les bords, le premier grand, à bords arrondis et armés de huit épines bar¬ belées, les deuxième et troisième courts, transverses, armés de deux épines longues, latérales et barbelées, le milieu de ces segments relevé en légère arrête. Segments abdominaux très courts, très larges, peu convexes, à milieu relevé, jaunâtres, avec taches diverses noirâtres, peu atté¬ nuées vers l’extrémité, les huit premiers transversalement incisés, leurs flancs garnis d’une longue épine barbelée, neu¬ vième petit, relevé en une très longue et grêle fourche bifide, redressée au-dessus du corps qu’elle couvre en retenant les dé¬ pouilles qui se produisent au fur et à mesure des mues. MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES IfiSECTES 149 Dessous déprimé, blanc jaunâtre, pointillé, lisse et luisant, les segments thoraciques diversement incisés, les derniers seg¬ ments abdominaux noirâtres, segment anal relevé, saillant, cylindrique, avec cloaque rentré et fente en travers. Pattes courtes, massives, écartées, jaunâtres, courtement ciliées, hanches rentrées, trochanters très courts, cuisses larges, jambes un peu moins, tarses en court onglet rougeâtre appuyé contre la jambe. Stigmates grands, orbiculaires, sombres à péritrème noir, leur place comme sur la larve de Y Aspidomorphus madagascariensis . A part la taille qui est plus grande, la couleur qui est plus foncée, le double trait crânien bifurqué, la couleur et la forme du labre, notre larve a les plus grandes ressemblances avec sa congénère l’A. madagascariensis : elle nous a été envoyée par notre aimable président honoraire de la Société entomologique de France, M. Léon Fairmaire. Coptocycla leopardina, Bohem. Larve : Longueur, 6-7 millimètres ; largeur, 2 millimètres. Corps allongé, ovalaire, charnu, blanc brunâtre, finement pointillé, bordé de longues épines blanchâtres ciliées, peu con¬ vexe en dessus, déprimé en dessous, large et arrondi à la région antéi’ieure, la postérieure atténuée et prolongée en une longue pointe géminée et relevée. Tête petite, jaunâtre, arrondie, affaissée, masquée par le rebord prothoracique, ligne médiane peu marquée, disque avec incision médiane transverse garnie de quatre petits granules noirs ; épistome court, convexe, transverse, labre avancé en pointe arrondie, ciliée ; mandibules courtes, triangulaires, den- ticulées, mâchoires à lobe petit continu, avec palpe de deux courts articles coniques ; lèvre inférieure réduite, bilobée, avec palpes peu apparents, brunâtres, bi-articulés ; antennes très courtes, de trois articles coniques, émergeant d’une légère protu¬ bérance au-dessous de laquelle sont les ocelles au nombre de quatre, disposés en une seule ligne et rapprochés. Segments thoraciques s’élargissant d’avant en arrière, blan- 150 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES châtres, le premier grand, clypéiforme, convexe, finement poin¬ tillé, armé sur les côtés de quatre longues épines ciliées, les deux premières dirigées en avant, deuxième et troisième plus larges, transverses, à milieu profondément excavé, avec deux épines latérales ciliées. Segments abdominaux blanc terne, convexes, transverses, at¬ ténués vers l’extrémité, à flancs incisés, garnis sur leurs côtés d'une longue épine ciliée, plus courte aux quatrième et cin¬ quième, segment anal redressé sur la région dorsale, prolongé par deux longs styles parallèles, grêles et effilés, formant four¬ che ; au-dessus est le cloaque qui fait saillie et à fente en long. Dessous déprimé, blanchâtre, finement pointillé, les seg¬ ments thoraciques légèrement excavés, les segments abdomi¬ naux atténués vers l’extrémité, qui est arrondie, le premier bru¬ nâtre, renflé ; une légère incision longe les flancs. Pattes courtes, membraneuses, blanchâtres, écartées, ciliées, hanches fortes, trochanters très courts, cuisses allongées, jam¬ bes un peu moins, tarses en forme de court onglet rougeâtre acéré, sous lequel est une membrane frangée de cils dorés for¬ mant ventouse. Stigmates petits, orbiculaires, blanchâtres, à péritrème plus clair, la première paire au-dessus de la quatrième épine laté¬ rale du premier segment thoracique, les suivantes entre l’in¬ cision et les épines latérales, près du bord antérieur des sept premiers segments abdominaux. L’incision crânienne avec ses quatre granules, l'excavation dorsale des deuxième et troisième segments thoraciques, les deux longs styles caudaux et la membrane tarsienne sont autant de traits distinctifs et particuliers à cette larve, qui vit sur des liserons importés par nous dans la grande île. Durant son existence larvaire, ses excréments et ses dépouilles sont retenus en forme d’abri protecteur au-dessus du corps par la fourche caudale et prennent une teinte noirâtre ; elle a beau¬ coup de points de rapports communs avec celle du Dolichotoma lanuginosa, Bohem. de Caracas ; elle s’en éloigne principale¬ ment par sa fourche caudale, qui est de construction compli¬ quée chez cette dernière, tandis qu’elle est simple dans la nôtre. Nymphe : Longueur, 4 mm. 5 ; largeur, 3 millimètres. MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES IHSECTES 151 Corps massif, large, peu allongé, brunâtre, finement granu¬ leux, à pourtour épineux, peu convexe en dessus, déprimé en dessous, large et arrondi à la région antérieure, la postérieure peu atténuée et bifide. Tête très petite, arrondie, blanchâtre, masquée, disque rem¬ bruni ; premier segment thoracique grand, clypéiforme, disque relevé en une légère carène, avancé en pointe sur le deuxième, qui est transverse, ainsi que le troisième ; segments abdominaux très courts, larges, granuleux, à milieu légèrement caréné, à flancs armés d’épines ciliées à base élargie aux quatre premiers arceaux ; segment anal prolongé par deux longs styles effilés re¬ dressés sur le corps et continuant à maintenir les dépouilles, ainsi que les déjections abandonnées par la larve ; dessous dé¬ primé, pattes jointives par leurs tarses ; antennes subarquées, nodu'leuses, reposant par leur bout près des genoux de la pre¬ mière paire de pattes ; segment anal bivalve. Carènes, granules, poils, épines sont des particularités pro¬ pres à cette nymphe. JVIetriopepla ohscuricollis, Fai RM. Larve : Longueur, 10 millimètres ; largeur, 3 millimètres. Corps ramassé, charnu, blanchâtre, avec taches sous-cutanées noirâtres, finement pointillé, à surface garnie de très courtes spinules et de très longues épines latérales spinuleuses, convexe en dessus, déprimé en dessous, étroit et arrondi à la région anté¬ rieure, la postérieure atténuée, relevée en arc et armée de quatre épines, les deux dernières très longues. Tête petite, cornée, arrondie, noirâtre, affaissée, courtement vil leuse, ligne médiane flave, bifurquée au vertex, profonde im¬ pression entre les deux traits bifurqués et excroissance noirâtre à la base; épistome court, arqué en demi-cercle, blanchâtre, labre arqué, frangé de courts cils ; mandibules courtes, triangulaires, à base blanchâtre, à pointe noire ; mâchoires courtes, massives, coudées, à lobe très réduit, avec palpes bi-articulées, l’article ba¬ silaire grand, globuleux, le terminal conique ; menton rectan¬ gulaire, lèvre bilobée, avec palpes bi-articulés semblables aux 152 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES précédents et courte languette ciliée, saillante ; antennes très courtes de trois articles, le premier gros, globuleux, blanch⬠tre, le deuxième court, rougeâtre, le troisième très petit, séti- forme ; ocelles noirs, cornés, au nombre de quatre, disposés en demi-cercle au-dessus de la base antennaire, un cinquième au- dessous de cette même base. Segments thoraciques larges, transverses, blanchâtres, avec courts spinules et ligne médiane, le premier grand, plus large que la tête, transversalement ovalaire, chargé à son bord anté¬ rieur de quatre longues épines noirâtres, spinuleuses, et de deux latérales, à base blanchâtre, à bout noirâtre, à disque noi¬ râtre, profondément bi-incisé de chaque côté de la ligne mé¬ diane, deuxième et troisième plus larges, transverses, à flancs élargis et armés d’une longue épine à base blanchâtre, à bout noirâtre. Segments abdominaux très larges, transverses, courtement spinuleux, leurs flancs élargis avec longue épine semblable aux précédentes, celles des quatrième, cinquième et sixième seg¬ ments moins longues et blanchâtres, celle du septième reprend la longueur des premières, au huitième, elle redevient courte, à bout noirâtre, mais lui sont superposées les deux plus lon¬ gues épines qu’ait le corps, leur base blanchâtre, la tige noire, le bout membraneux formant fourche destinée à retenir la dé¬ pouille larvaire. Dessous déprimé, blanchâtre, les segments thoraciques ren¬ flés, les segments abdominaux convexes, jaunâtres, très courte¬ ment ciliés, à flancs impressionnés, les cinquième à huitième relevés au-dessus de la région dorsale, segment anal arrondi, corné, noirâtre, avec cloaque rentré et fente semi-circulaire ; un fort bourrelet latéral longe les flancs. Pattes très écartées, courtes, latérales, brunâtres, courtement ciliées, hanches larges, trochanters formant corps avec la han¬ che, cuisses fortes, larges, jambes un peu moins, tarses en forme de court crochet rougeâtre, sous lequel est une aréole de courts poils blonds formant ventouse. Stigmates petits, orbiculaires, flaves, à péritrème foncé, la première paire sur le bourrelet de séparation latéral des deux premiers segments thoraciques, les suivantes sur le prolonge- MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES i 53 ment de la première et près du bord antérieur des sept pre¬ miers segments abdominaux. La diversité des épines, la réduction du lobe maxillaire, la profonde échancrure crânienne avec ses deux tubercules, la conformation de ses pattes sont des traits particuliers à cette larve, que l'on trouve sur de gros arbres à feuilles dentelées dont elle se nourrit ; elle fait partie de ce groupe de larves Phy¬ tophages qui ont pour particularité de refouler derrière elles leurs déjections, auxquelles s'ajoutent les peaux provenant des mues, et de s’en servir pour couvrir leur corps ; cet amas est maintenu par deux longs appendices formant fourche et relevés à leur volonté au-dessus d'elles. Notre larve se distingue des larves de la section des Cassides européennes connues par son palpe maxillaire peu développé, par ses tarses en ventouse et par ses longues épines courtement spinuleuses et non barbelées ; comparée aux larves exotiques du même groupe, elle s’en éloigne par la forme de ses épines et par leur nombre, qui est de une seulement aux deuxième et troisième segments thoraciques, et non de deux ; elle n’a pas à son segment terminal d’embranchement fourchu, deux lon¬ gues épines, les plus longues qu’ait le corps, lui servent de fourche, dans laquelle est refoulée la dépouille larvaire ; deux plus courtes épines, émergeant au segment terminal, assurent l’adhérence des peaux entre ces quatre épines. Chez les larves que nous avons examinées, nous avons con¬ staté que l’amas des dépouilles ne contenait que des peaux provenant des mues, sans traces aucunes de déjections. EROTYLIDES Tripla* hœmatosoina, Lac. Larve : Longueur, 4 mm. 5 ; largeur, 1 millimètre. Corps très allongé, linéaire, charnu, couvert de plaques bru¬ nâtres, transversalement ridé, avec courts cils roux très épars, convexe en dessus, subdéprimé en dessous, arrondi vers les deux extrémités, la postérieure bi-épineuse. Soc. Linn., t. lu, 1905 12 154 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES Tête petite, arrondie, cornée, jaunâtre terne, finement poin- tillée, couverte de courts cils roux, ligne médiane bien accen¬ tuée, flave, bifurquée au vertex en deux traits ondulés abou¬ tissant à la base antennaire ; lisière frontale droite, relevée en léger bourrelet flave ; épistome très court, mais très large, labre plus que semi-elliptique, frangé, mandibules courtes, arquées, jaunâtres, à pointe noire et bidentée, avec rainurelle de sépara¬ tion ; mâchoires à tige cylindrique, à lobe continu, courtement frangé, à palpes réduits, de trois articles coniques à bout cilié ; menton court, transverse, lèvre large, bilobée, avec courts pal¬ pes bi-articulés, sans traces apparentes de languette, antennes latérales de trois articles jaunâtres annelés de testacé avec cil au bout et très court article supplémentaire intérieur ; ocelles, un groupe de trois points cornés noirs, disposés en triangle en arrière de la base antennaire. Segments thoraciques charnus, jaunâtres, convexes, trans¬ verses, courtement ciliés, le premier transversalement ovalaire, plus large que la tête, couvert d’une large plaque ovalaire, bru¬ nâtre, finement granuleuse, divisée en deux par la ligne mé¬ diane, qui est pâle et commune aux deux segments suivants, deuxième et troisième plus courts, transverses, avec plaque moins accentuée et transverse, leurs flancs diagonalement in¬ cisés. Segments abdominaux transverses, légèrement arqués, jau¬ nâtres, avec plaques transverses brunâtres, couvertes de courts granules, peu atténués vers l’extrémité, avec ligne médiane sombre, divisant en deux la plaque aux huit premiers, leurs flancs incisés et relevés en un fort bourrelet. Dessous déprimé, finement pointillé, de couleur moins claire, avec cils plus épars, sans traces de plaque, les segments thora¬ ciques avec incisions transverses, les segments abdominaux avec incisions diagonales, segment anal circulairement incisé, avec cloaque saillant et fente en long ; en dessus, ce segment est en entier couvert d’une plaque armée d’un double crochet arqué en dedans et à pointe noirâtre ; un fort bourrelet latéral longe les flancs, délimitant la zone d’action des deux régions dorsale et ventrale. Pattes courtes, d'un brun jaunâtre, éparsement ciliées, han- MOEURS ET METAMORPHOSES DES INSECTES 155 ches fortes, échancrées, trochanters courts, coudés, cuisses et jambes comprimées, tarses petits, réduits, en forme de court onglet rougeâtre aciculé. Stigmates petits, saillants, circulaires, flaves, à péritrème doré, la première paire sur le bourrelet de séparation des deux premiers segments thoraciques, les suivantes au-dessus de ce bourrelet et au tiers antérieur des huit premiers segments ab¬ dominaux. Par sa forme, ses plaques granuleuses, son incision anale, ses épines terminales, se fait remarquer cette larve. ENDOMYCHIDES Stcnotarius rusant us, Fair.m. Larve : Longueur, 5-6 millimètres ; largeur, 2-3 millimètres. Corps large, massif, oblong, charnu, jaunâtre, à surface cou¬ verte de courts poils et de très courtes aspérités rousses, con¬ vexe en dessus, déprimé en dessous, arrondi vers les deux extré¬ mités. Tête petite, triangulaire, verticale, granuleuse, très courte- ment ciliée, deux impressions obliques, profondes, rasant le côté interne des antennes, lisière frontale droite, flanquée d’un gros granule noirâtre ; épistome large, transverse, labre semi- elliptique, frangé de courts cils ; mandibules courtes, arquées, à base jaunâtre, à pointe noire et acérée ; mâchoires à base renflée, à tige droite, avec lobe réduit, continu, frangé et courts palpes coniques, tri-articulés ; menton très allongé, rectangu¬ laire, lèvre courte, bilobée, avec courts palpes coniques bi-arti- culés et rudiment de languette ciliée ; antennes assez longues, latérales, de quatre articles, les deux premiers courts, annulai¬ res, le troisième très allongé, cylindrique, quatrième très ré¬ duit, tricilié, avec article supplémentaire très réduit à sa base ; ocelles, en arrière de la base antennaire, est une excroissance en forme d’oreillette, portant deux points ocellaires noirs, pres¬ que contigus. Segments thoraciques larges, peu convexes, couverts de cour- 156 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES tes aspérités chacune surmontée d’un court poil roux, leurs flancs élargis en forme de lame, avec ligne médiane obsolète, le premier grand, clypéiforme, beaucoup plus large que la tête, deuxième et troisième plus larges, transverses, avec impression latérale en travers. Segments abdominaux très courts, très larges, peu convexes, transverses, avec courtes aspérités ciliées et ligne médiane obsolète, leurs flancs en légère impression, élargis en forme de lame très accentuée, débordant le corps, atténués et s’arrondis¬ sant vers l’extrémité, les deux lames latérales du premier seg¬ ment et le point d’impact de la ligne médiane marqués d’une tache noire, segment anal arrondi, inerme. Dessous déprimé, avec très courtes spinules et plus courte pubescence, les segments abdominaux longitudinalement inci¬ sés sur les côtés, qui sont relevés en forme de lame continue courtement ciliée ; pseudopode peu saillant, à cloaque rentré, à fente en long ; la double rangée de lames constitue la sépa¬ ration des deux régions dorsale et ventrale. Pattes bien développées, courtement ciliées ; hanches lon¬ gues, à milieu renflé, trochanters courts, coudés, cuisses larges, jambes grêles, prolongées par un court tarse onguiculé et noi¬ râtre. Stigmates très petits, orbiculaires, flaves, à péritrème som¬ bre, la première paire sur la lame intérieure et sur le bourrelet de séparation des deux premiers segments thoraciques, les sui¬ vantes au fond de la ligne qui sépare les deux lames et au milieu environ des heuit premiers segments abdominaux. Les granules de la lisière frontale, la réduction des mâchoi¬ res, l’oreillon ocellifère et les doubles lames latérales du corps avec les trois taches noires du premier segment abdominal sont des traits remarquables chez cette larve, qui vit sous les écorces, des pi’oductions fongueuses qui y croissent ; par les caractères signalés, elle n’a qu'un rapport très éloigné avec celle de YEn- domychus coccineus, Linné ; de plus, sa région abdominale manque des séries d’épines dont est armé le corps de celle-ci. MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 157 Diœdes afratus. Larve : Longueur, 7 à 8 millimètres ; largeur, 3 millimètres. Corps large, massif, subdéprimé, brunâtre, granuleux, cou¬ vert de courts cils roux et de courtes épines noirâtres, peu con¬ vexe en dessus, déprimé en dessous, large et arrondi à la ré¬ gion antérieure, la postérieure subatténuée. Tête petite, triangulaire, roussâtre, finement granuleuse, éparsement ciliée, deux impressions arquées sur le disque en avant des antennes ; épistome large, transverse, labre trapézoï¬ dal à bord antérieur testacé et éparsement cilié ; mandibules courtes, arquées, à base blanchâtre, à pointe jaunâtre, mâchoi¬ res à tige droite, à lobe continu, pointu, à palpes tri-articulés, annelés de brunâtre ; menton grand, avec deux incisions laté¬ rales arquées, lèvre forte, bilobée, avec courts palpes droits bi- articulés et rudiment de languette ciliée ; antennes très longues, latérales, cylindriques, de quatre articles, le premier annulaire très court, deuxième même forme, noirâtre, troisième très al¬ longé, garni de courtes épines à bout tronqué, quatrième ré¬ duit, blanchâtre, avec plus court article supplémentaire blanc aussi ; ocelles, deux points noirâtres en arrière de la base an- tennaire. Segments thoraciques peu convexes, brunâtres, granuleux, couverts de courtes spinules tronquées avec ligne médiane bien marquée, leurs flancs prolongés par une large excroissance épi¬ neuse, couverte de courts cils tronqués et noirâtres ou brun⬠tres, le premier grand, rectangulaire, les deuxième et troisième larges, transverses, chargés de chaque côté de la ligne médiane d’une large plaque oblongue, à milieu incisé. Segments abdominaux très larges, peu convexes, granuleux, atténués vers l’extrémité, leurs flancs épanouis en une large et longue épine barbelée à pointes émoussées, garnis de chaque côté de la ligne médiane d’une petite plaque ovalaire brunâtre. Dessous déprimé, de couleur plus claire qu’en dessus, fine¬ ment granuleux, courtement spinuleux, les segments abdomi¬ naux diagonalement incisés, cloaque saillant, membraneux, bi- 15H MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES valve, les flancs des huit premiers épanouis en une courte excroissance blanchâtre, garnie de courtes spinules. Pattes fortes, brunâtres, éparsement ciliées et spinulées, han¬ ches longues, coniques, trochanters courts, coudés, cuisses lar¬ ges, jambes un peu moins, tarses en forme de très court onglet rougeâtre. Stigmates orbiculaires, flaves, à péritrème blanchâtre, la première paire sous l’épine latérale sur la membrane de sépara¬ tion des deux premiers segments thoraciques, les suivantes dans le fond de l’excavation et au tiers environ des huit pre¬ miers segments abdominaux. Notre larve a beaucoup de rapports communs avec celle du Sternotarsus russalus, Fairm., que nous venons de décrire ; son corps est plus ramassé, granuleux, sa tète n’a pas d’excrois¬ sance, quand, au contraire, chez celle-ci, une large excroissance épineuse couvre les flancs thoraciques et abdominaux qui, en outre, sont garnis de plaques. COCCIUELLIDES Cyrtwulis pulierula. Nymphe : Longueur, 6 millimètres ; largeur, 3 millimètres. Corps ovalaire, charnu, jaunâtre, glabre, finement pointillé ridé, convexe en dessus, déprimé en dessous, arrondi aux deux extrémités. Tête petite, affaissée, arrondie, enchâssée sous le premier seg¬ ment thoracique, qui est très grand, transverse, à bord anté¬ rieur échancré, à disque bi-incisé, à milieu relevé en légère ca¬ rène, à pourtour relevé en léger bourrelet, deuxième réduit, rectangulaire, ridé, ainsi que le troisième, qui est un peu plus grand ; segments abdominaux larges, transverses, ridés, à flancs incisés, l’extrémité anale engagée dans la peau de la larve con¬ tre laquelle elle est acculée ; dessous déprimé, antennes obli¬ ques, genoux saillants. Le corps de cette nymphe est maintenu par son extrémité anale contre la feuille sous le dessous de laquelle elle repose. MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 159 Cyrtocaria regalis, Oliv. De la larve, nous n’en parlerons pas, nous ne la connaissons pas ; nous ferons connaître la nymphe, qui a été trouvée sur une feuille de Jacquier. Nymphe : Longueur, 8 millimètres ; largeur, 6 millimètres. Corps ovalaire, charnu, glabre, plaqué de taches noires et de taches jaunes, diversement ridé, hérissé de tubercules coniques, convexe en dessus, concave en dessous, large, puis échancré à la région antérieure, la postérieure subatténuée et arrondie. Tête petite, arrondie, noirâtre, vertex jaunâtre, deux impres¬ sions obliques sur l’occiput, engagée sous le premier segment thoracique, dont le rebord, arqué d’abord, échancré ensuite, la recouvre ; premier segment thoracique très grand, noir, taché de plaques jaunâtres, ses bords en pourtour entier relevés en forme d’oreillette, deuxième court, transverse, noir, avec tache triangulaire blanchâtre et deux petits tubercules striés, troi¬ sième plus court, transverse, strié, en entier jaunâtre, avec cinq gros tubercules striés, quatre latéraux, deux de chaque côté, un médian moindre ; segments abdominaux courts, transver¬ ses, striés, le premier en entier jaunâtre, avec deux tubercules médians séparés par une forte fossette et deux latéraux, les deuxième à septième jaunâtres, avec taches médianes noires séparées par une fossette, chacun avec deux tubercules médians et deux latéraux, un de chaque côté ; de plus, aux troisième à septième, est une expansion latérale membraneuse débordant le corps, garnie à chacun de ces segments d’un gros tubercule conique, huitième court, jaunâtre, transversalement strié ridé, avec deux taches latérales noires, sans pointes ni tubercules, neuvième réduit, arrondi, jaunâtre, à bord intérieur ouvert en forme d’une valve qui maintient adhérente contre l’extrémité du corps la dépouille larvaire; dessous concave, noirâtre à la région thoracique, jaunâtre à l’abdomen, segment anal évasé ; antennes arquées sous le rebord prothoracique, leur massue reposant près des genoux de la première paire de pattes, genoux des trois paires saillants ,avec légère excroissance. 160 MOEUKS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES Le corps de cette nymphe, aplati contre la feuille sur laquelle la larve s’est fixée pour se transformer, doit pouvoir agir, au point de vue défensif, comme un marteau, lorsqu’elle est in¬ quiétée : la dépouille larvaire est noire et épineuse. Les traits caractéristiques de cette nymphe sont la forme ova¬ laire et massive de son corps, sa couleur diversifiée, ses tuber¬ cules avec ses expansions et ses fossettes, ainsi que la concavité de sa région ventrale ; elle a été trouvée sur un Jacquier. Cydoaia triaugulifera, MüLSANT. Larve : Longueur, 7 mm. 5 ; largeur, 1mm. 8. Corps allongé, oblong, charnu, mi-partie blanc, mi-partie noir, granuleux, couvert de courts cils roux et de longues épi¬ nes subbarbe'lées, les unes noires, les autres blanches, convexe en dessus, déprimé en dessous, peu large et arrondi aux deux extrémités. Tête affaissée, petite, ovalaire, cornée, blanc jaunâtre, à sur¬ face courtement ciliée de roux, à disque bifovéolé, avec courte épine au centre de la fovéole, ligne médiane confuse, bifurquée; épistome large, transverse, convexe, labre avancé, rembruni, courtement cilié ; mandibules peu apparentes, en forme de masse charnue, jaunâtre ; mâchoires très développées, renflées, coudées, lobe petit, cilié, palpes épais, coniques, de trois arti¬ cles, les deux premiers très accentués ; menton court, renflé, lèvre réduite, bilobée, avec deux grêles palpes bi-articulés et languette bien accentuée ; antennes courtes, latérales, de trois articles, les deux premiers cylindriques, le termina1, petit avec cil au bout et court article supplémentaire à sa base ; ocelles, trois gros points noirs disposés en triangle en arrière de la base antennaire ; les organes buccaux de cette larve sont char¬ nus et bien accentués. Segments thoraciques larges, convexes, s’élargissant d’avant en arrière, le premier transversalement ovalaire, couvert de courts cils subbulbeux, à disque noir, à pourtour et à milieu blanc, avec forte épine latérale noire spinulée, à bout délié, le milieu du segment chargé de deux plus courtes épines noires, deuxième et troisième larges, transverses, à flancs renflés, noirs, MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 161 avec tache médiane et côtés blancs, chargés de six épines, les deux médianes et les deux latérales blanches, les deux inter¬ médiaires noires. Segments abdominaux larges, transverses, convexes, courte- ment ciliés, le premier avec cinq taches blanches séparées par quatre noires et six épines, les deux médianes blanches, ainsi que les deux latérales, lesquelles sont peu prononcées, les deux intermédiaires noires, les deux segments suivants avec deux taches blanches séparées par une grande marge noire et six épi¬ nes, dont quatre noires et deux blanches, le quatrième segment comme Te premier, avec les épines latérales plus accentuées, les cinquième, sixième et septième comme les deuxième et troi¬ sième ; au huitième, les taches blancheis sont peu marquées, peu accentuées sont les épines, au neuvième taches et épines dispa¬ raissent, ces dernières sont remplacées par de longs poils. Dessous déprimé, rembruni, garni de courts cils subbulbeux transversalement disposés par groupes, les segments abdomi¬ naux avec une incision médiane et deux latérales provoquant la formation d'un bourrelet servant de ligne de division aux deux régions dorsale et ventrale ; segment anal avec fort pseu¬ dopode membraneux, à cloaque saillant, à fente en travers. Pattes grêles, très développées, courtement ciliées, à base jaunâtre, à bout rembruni, hanches courtes, à base bilobée, tro¬ chanters courts, peu coudés, cuisses allongées, ainsi que les jambes, dont le tarse est en très court crochet rougeâtre, à base appuyée sur une houppe de duvet roussâtre ; les pattes de la première paire sont un peu plus longues. Stigmates petits, orbiculaires, brunâtres, la première paire sur la membrane qui sépare les deux premiers segments thora¬ ciques, au-dessous du bourrelet latéral, les suivantes au-dessus de ce bourrelet, entre les deux rangées d’épines latérales et au tiers antérieur des huit premiers segments abdominaux. Cette larve, qui porte plusieurs traits particuliers, tels que les deux fovéoles crâniennes, la dilatation des organes buccaux, la diversité des taches et des épines, qui sont disposées en tra¬ vers sur chaque segment, a été prise sur un arbuste dont les feuilles sont étroites et lancéolées et contre la face inférieure desquelles elle subit sa transformation nymphale, 162 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES Nymphe : Longueur, 6 millimètres ; largeur, 3 millimètres. Corps ovalaire, charnu, jaunâtre, bariolé de noir, glabre, finement pointillé, fortement convexe à la région dorsale, la ventrale déprimée, large et arrondi aux deux extrémités, la postérieure peu atténuée. Tête petite, arrondie, jaunâtre, déclive, vertex sillonné, lèvre supérieure relevée en forme de museau, premier segment tho¬ racique grand, transversalement ovalaire, ridé, jaunâtre, mar- ginée de noir sur son pourtour, deuxième moins grand, rectan¬ gulaire, à milieu déprimé, jaunâtre, avec côtés et bord posté¬ rieur noirs, troisième un peu plus allongé sur les côtés, même couleur ; segments abdominaux larges, transverses, fortement convexes, jaunes avec deux bandes longitudinales noires, fine¬ ment ridés, atténués vers l’extrémité ; dessous déprimé ; anten¬ nes courtes, obliques, leur bout reposant près des genoux de la première paire de pattes ; genoux saillants, rembrunis. Image de l’adulte, cette nymphe ne se fait remarquer par aucune particularité digne d’être Citée ; elle repose contre la feuille sur laquelle, comme larve, elle s’était fixée, après avoir rejeté la dépouille larvaire vers son extrémité postérieure. El pis «loi eus, Mulsant. Larve : Longueur, 7 millimètres ; largeur, 2 millimètres. Corps allongé, subparallèle, charnu, noir, bariolé de blan¬ châtre, finement pointillé, couvert de courts cils et de fortes épines, peu convexe en dessus, déprimé en dessous, arrondi à la région antérieure, la postérieure peu atténuée. Tête noirâtre, affaissée, semi-cornée, ovalaire, couverte de courts cils roux, disque déprimé, front proéminent, ligne mé¬ diane obsolète, bifurquée au vertex en deux traits aboutissant à la base antennaire ; épistome transverse, labre très réduit, oourtement frangé, mandibules charnus, cachées au repos ; m⬠choires à tige courte, à lobe réduit, denté, avec palpes tri-arti¬ culés, noirâtres, annelés de testacé, l’article terminal très déve¬ loppé, conique, menton quadrangulaire, lèvre réduite, faible¬ ment bilobée, avec très courts palpes bi-articulés, l’article basi¬ laire annelé de testacé ; languette réduite, charnue, ciliée ; an- MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 163 tennes latérales, très courtes, noirâtres, annelées de testacé ; ocelles, trois points rougeâtres, cornés, disposés en triangle, en arrière de la base antennaire. Segments thoraciques bruns, noirâtres, finement pointillés, peu convexes, avec ligne médiane flave, élargis d’avant en ar¬ rière, larges, transverses, chargés de quatre épines, deux mé¬ dianes courtes, ciliées, deux latérales plus fortes, brunes au premier segment, aux; deuxième et troisième, les médianes sont blanches, les latérales brunes, au troisième segment est, en outre, une incision très faible sous l’épine latérale; les deux laté¬ rales du premier segment sont arquées en forme de corne. Segments abdominaux très courts, très larges, transverses, peu convexes, armés de six épines, deux médianes courtes, deux latérales fortes et deux extrêmes courtes ; toutes ces épines sont rougeâtres, excepté au premier segment où les deux latérales sont blanches, et au quatrième, où elles sont toutes blanches, le neuvième segment est mutique, courtement cilié et arrondi. Dessous déprimé, glabre, un peu moins foncé qu’en dessus, les segments thoraciques avec deux petites plaques lisses et lui¬ santes ; les segments abdominaux avec plus petites plaques et incisions transverses, mamelon anal constitué par un fort em¬ pâtement rougeâtre à cloaque épanoui, à fente en long ; un léger bourrelet latéral longe les flancs, délimitant la zone d’ac¬ tion dorsale et ventrale. Pattes très allongées, noirâtres, ciliées, hanches très courtes, cylindriques, à base marginée de noirâtre, trochanters réduits, peu coudés, cuisses longues, subcomprimées, ainsi que les jam¬ bes, que termine un très court onglet rougeâtre très acéré, dont la base est appuyée sur une houppe de blonds cils. Stigmates très petits, orbiculaires, noirâtres, à péritrème som¬ bre, la première paire au bord antérieur du deuxième segment thoracique, sous la rangée d’épines latérales, les suivantes en¬ tre les deux rangées latérales d’épines et au tiers antérieur des huit premiers segments abdominaux. La proéminence frontale, la réduction des antennes, les épines dorsales et leur disposition et les plaques abdominales avec le segment terminai sont des caractères particuliers à cette larve, qui a été prise avec sa nymphe sur des arbustes. 16i MOEURS ET METAMORPHOSES DES INSECTES Nymphe : Longueur, 4 mm. 5 ; largeur, 3 millimètres. Corps ovalaire, charnu, jaune rougeâtre, glabre, finement pointillé ridé, fortement convexe en dessus, déprimé en dessous, arrondi aux deux extrémités. Tête petite, arrondie, affaissée, labre avancé en forme de museau, premier segment thoracique grand, transversalement ovalaire, à bord antérieur échaneré, à angles relevés en forme d’oreillette, deuxième petit, rectangulaire, à milieu incisé, troi¬ sième un peu plus grand, à angles postérieurs prolongés ; seg¬ ments abdominaux larges, transverses, le milieu relevé en deux protubérances blanchâtres, avec double incision latérale rele¬ vant l’intervalle en une forte carène, la base de la carène inté¬ rieure lavée de noirâtre ; dessous moins rougeâtre qu’en des¬ sus, antennes obliques, masquées par le rebord prothoracique, genoux saillants, rembrunis. L’échancrure prothoracique avec ses angles relevés, les protu¬ bérances dorso-abdominales avec les carènes latérales caractéri¬ sent le corps de cette nymphe. Leis coryphea, Guv. Larve : Longueur, 10 millimètres ; largeur, 5-6 millimètres. Corps massif, oblong, charnu, noirâtre, maculé de blanch⬠tre, pointillé, couvert de courts cils roux et de fortes épii?s noires, convexe en dessus, déprimé en dessous, étroit et arrondi à la partie antérieure, la postérieure atténuée et lobée. Tête petite, en partie invaginée dans le premier segment tho¬ racique, arrondie, cornée, affaissée, brunâtre, teintée de noi¬ râtre, avec cils roux latéraux épars, ligne médiane obsolète pâle, bifurquée en deux traits aboutissant à la base antennaire, disque déprimé, strié ; épistome large, transverse, à suture in¬ distincte, à bord et à côtés maculés et marginés de flave, labre semi-elliptique à milieu flave et relevé en légère carène ; man¬ dibules courtes, fortes, à base brunâtre, à pointe noire, mas¬ quées par la lèvre supérieure ; mâchoires droites, à lobe aigu, à palpes noirâtres, luisants, annelés de testacé aux deux pre¬ miers articles, le troisième noir, conique, à base biciliée, menton tuméfié, avec lèvre finement bilobée et courts palpes bi-articu- MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 165 lés, coniques, noirs, annelés de testacé, languette peu accusée ; antennes courtes, latérales, coniques, testacées, annelées de noi¬ râtre, premier article très développé, tronconique, deuxième un peu moins, troisième très réduit avec cil au bout ; ocelles, trois points noirs disposés en triangle en arrière de la base an- tennaire. Segments thoraciques convexes, noir brunâtre, avec ligne mé¬ diane pâle et cils épars, le premier bien plus large que la têtex transversalement ovalaii’e, à disque déprimé et couvert d’une pliaque noire, luisante, à côtés armés de six épines noires ci¬ liées, accolées par deux, à bord postérieur garni de quatre épines semblables espacées, deuxième et troisième segments transverses, armés sur leurs côté d’un groupe de cinq épines noires, ciliées, et de deux médianes géminées, le deuxième mar¬ qué en outre de quatre taches blanches, deux médianes, deux . latérales. Segments abdominaux larges, transverses, convexes, fortement pointillés, atténués vers l’extrémité, les quatre premiers blan¬ châtres, maculés de brunâtre, les cinq suivants en entier bru¬ nâtres, les huit premiers armés d'une rangée transverse de six épines noires, ciliées, les deux médianes tridenteés, les autres simples, segment anal trianguaire, en entier couvert d’une plaque noire, luisante, à pourtour cilié de roux, débordée en dessous par une membrane sous-anale. Dessous déprimé, les segments thoraciques transversalement incisés, les segments abdominaux de couleur brunâtre, ciliés, garnis, les sept premiers d’une rangée transverse de six tuber¬ cules noirâtres, ciliés,' le huitième n’en a que quatre, le neu¬ vième fortement épanoui et membraneux, blanchâtre, avec cloaque saillant formant pseudopode et fente en long ; une fai¬ ble incision latérale longe les flancs, délimitant la zone d’action des deux régions dorsale et ventrale. Pattes brunâtres, ciliées, très allongées, en particulier la pre¬ mière paire, hanches courtes, massives, canaliculées, tachées de flave, trochanters coudés, cuisses longues et larges, jambes un peu moins, à dessous garni d’une houppe de cils sur les¬ quels s’appuient les tarses, qui sont courts, rougeâtres et ongui¬ culés. 1(56 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES Stigmates grands, orbiculaires, noirâtres, à péritrème corné et noir, la première paire sur la membrane latérale qui relie les deux premiers segments thoraciques, les suivantes entre les deux rangées d’épines latérales et au tiers antérieur des huit premiers segments abdominaux. C’est sur les feuilles d’une malvacée, le Mahaut , que l’on trouve cette larve, bien reconnaissable par sa couleur bariolée, son disque céphalique déprimé, ses épines simples ou bi ou tridentées, sa plaque céphalique, la forme et la couleur de ses stigmates ; elle a des points de rapports communs avec la larve de Y Harmonica Doublieri, décrite à la page 101 de notre 6e mé¬ moire, mais elle s’en éloigne par la couleur, le nombre des épi¬ nes et les plaques. Nymphe : Longueur, 8 millimètres ; largeur, 5 millimètres. Corps massif, ovalaire, charnu, noir, bariolé de jaune, gla¬ bre, visiblement ridé, bombé en dessus, déprimé en dessous, arrondi à la région antérieure, la postérieure bi-épineuse. Tête ovalaire, affaissée, noirâtre, réticulée, tachée de jaun⬠tre à l’occiput, avec prolongement charnu en pointe, de chaque côté de il’épistome ; premier segment thoracique grand roir, taché de jaunâtre au milieu et sur les côtés, transversalement ovalaire, à pourtour relevé en légère carène plus prononcée aux angles antérieurs, puis échancrée en regard de la tête, deuxième petit, rectangulaire, jaune, avec deux taches noires, troisième plus développé, à angles antérieurs arrondis, noir avec tache médiane jaune et strie transverse ; segments abdo¬ minaux très larges, transverses, jaunâtres avec taches noires diversement disposées ; segment anal noir, prolongé par deux court styles destinés à retenir la peau larvaire, contre lesquels elle adhère fortement ; dessous déprimé, noirâtre ; antennes arquées, leur bout reposant près des genoux de la première paire de pattes, genoux en très légère saillie, courtement ciliés. La diversité de sa vestiture, la carène prothoracique et les prolongements terminaux caractérisent cette nymphe. Une fois l’accouplement achevé, la ponte a lieu sous les feuilles de la plante sur laquelle se tient la femelle adulte ; elle est déposée par paquets d’une vingtaine d’œufs chacun, groupés les uns contre les autres ; ils sont de couleur jaunâtre, longs MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 167 de 1 mm. 5, du diamètre de 0 mm. 7, de forme oblongue, à pôles arrondis, à coquille peu consistante. Epiluaclia obsoleta, Ouv. Larve : Longueur, 5 millimètres ; largeur, 3 millimètres. Corps court, presque carré, charnu, arqué, en entier couvert d'épines barbelées, convexe en dessus, déprimé en dessous, ar¬ rondi aux deux extrémités. Tête petite, arrondie, affaissée, cornée, jaunâtre, couverte de courts poils roux, ligne médiane obsolète, pâle, bifurquée, dis¬ que excavé, lisière frontale droite, brunâtre, épistome court, très large, labre très large aussi, à bout tronqué et frangé de courts cils, à côtés renflés ; mandibules courtes, arquées, noi¬ res, dentées, à rebord externe relevé en léger bourrelet, m⬠choires membraneuses, couvrant le dessous de la bouche, avec palpes latéraux assez allongés, à premier article long, cylin¬ drique, ainsi que le deuxième qui est plus court, troisième acu- miné et cilié, menton et lèvre profondément enfoncés dans une excavation sous-buccale, les palpes seuls font saillie, ils sont de deux articles, dont le basilaire gros, le terminal grêle, cylin¬ drique ; antennes latéréales de deux articles cylindriques, en¬ châssées dans un anneau circulaire ; ocelles, quelques points noirs émergeant en arrière de la base antennaire. Segments thoraciques convexes, membraneux, blanchâtres, avec bord postérieur noirâtre, couverts d’épines barbelées et tellement enchevêtrées que la description en est difficile. Segments abdominaux confus, très larges, transverses, mem¬ braneux, blanchâtres, avec bord noirâtre, chargés de chaque côté de la ligne médiane de deux rangées d’épines barbelées, segment anal arrondi. Dessous planiuscule, la série des anneaux est confuse et diffi¬ cile à décrire sur des sujets morts, les flancs avancés et spinu- leux. Pattes rougeâtres, arquées, ciliées, hanches fortes, trochanters coudés, cuisses et jambes comprimées, tarses en forme de long onglet brunâtre. Stigmates peu apparents. 168 MOEURS ET METAMORPHOSES DES INSECTES Epilaclina pavouia. Oliv. Larve : Longueur, 6 millimètres ; largeur, 3 millimètres. Corps ovalaire, charnu, brunâtre, couvert d’assez longues épines barbelées, convexe en dessus, déprimé en dessous, ar¬ rondi aux deux extrémités. Tête petite, cornée, affaissée, noirâtre luisant, transversale¬ ment ovalaire, disque excavé, jaunâtre, marqué de quatre points noirs, ligne médiane jaunâtre, bifurquée au vertex en deux traits se dédoublant eux-mêmes en deux autres traits, pour aller se perdre, l’extérieur à la base antennaire, l'intérieur en arrière de la lisière frontale qui est jaunâtre et droite ; épis- tome jaunâtre, convexe, à angles avancés, labre réduit, à milieu incisé, ce qui le rend bilobé ; mandibules courtes, à base jau¬ nâtre et incisée, à pointe noire et bidentée ; mâchoires à tige courte et large, à lobe charnu très élargi, membraneux, appli¬ qué sous les mandibules, blanchâtre, avec longs palpes de quatre articles, les trois premiers courts, le quatrième plus allongé, acuminé, menton allongé, encastré entre le montant des mâchoires, à milieu taché de brunâtre, lèvre bilobée avec courts palpes bi-articulés, détachés, l’article terminal brunâtre, languette triangulaire, saillante ; antennes courtes, latérales, de trois articles jaunâtres, annelés de brunâtre, les deux premiers courts, cylindriques, le troisième très réduit, avec long cil au bout ; ocelles, trois points noirs saillants disposés en triangle en arrière de la base antennaire. Segments thoraciques convexes, avec ligne médiane sombre, s'élargissant d’avant en arrière, le premier grand, transversa¬ lement ovalaire, plus large que la tête, en entier recouvert d'une plaque d’un jaune d’ocre luisante, chargé à son bord antérieur de deux courtes épines bifurquées et de quatre fortes épines barbelées sur son disque ; deuxième et troisième courts, trans¬ verses, pointillés, chargés de six épines barbelées, disposées en rangée transverse, quatre médianes, deux latérales. Segments abdominaux forme et couleur des deux précédents, pointillés, atténués vers l’extrémité, les sept premiers armés MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 169 de six épines barbelées, le huitième n'en a que quatre, le neu¬ vième en manque, il est court et arrondi ; à la base de la dou¬ ble rangée des épines médianes est, de chaque côté, un point noir tranchant bien avec la couleur jaunâtre du fond. Dessous déprimé, blanchâtre, tête avancée en forme de large membrane, les segments thoraciques incisés, les huit premiers segments abdominaux garnis d'une double rangée de plaques médianes ovalaires et dune double série de plus courtes pla¬ ques latérales arrondies saillantes; neuvième segment circulai- rement incisé avec cloaque en rebord saillant et fente en tra¬ vers ; un bourrelet latéral bien accusé longe les flancs. Dattes brunâtres, rapprochées, courtement ciliées, hanches longues à bord taché de noirâtre, trochanters coudés, cuisses larges, longues, ainsi que les jambes qui sont plus longues et que termine un court onglet rougeâtre, acéré, à base membra¬ neuse et annelée de blanchâtre. Stigmates circulaires, saillants, blanchâtres, à péritrème som¬ bre, la première paire sur la membrane qui sépare les deux premiers segments thoraciques, au-dessus de la première rangée d’épines, les suivantes entre les deux rangée latérales d'épines et près du bord antérieur des huit premiers segments abdomi¬ naux. Cette larve, qui a tous les caractère généraux de ses congénè¬ res, se trouve sur les diverses solanées de la grande île ; elle porte comme traits particuliers saillants : l’excavation du disque céphalique, la double bifurcation de sa ligne crânienne, la cou¬ leur des articles terminaux des palpes, ses courtes épines pro¬ thoraciques, la couleur et la ponctuation du fond avec ses pla¬ ques sous-andominales. Nymphe : Longueur, 4 mm. 5 ; largeur, 4 millimètres. Corps rectangulaire, charnu, jaunâtre, maculé de noirâtre, pointillé ridé, très courtement cilié de roux, peu convexe en dessus, déprimé en dessous, subarrondi aux deux extrémités. Tête petite, jaunâtre, transversalement ovalaire, lisse et lui¬ sante, disque bi-excavé, premier segment thoracique grand, noirâtre, à pourtour garni de très courtes spinules, à surface chargée de six petits tubercules jaunâtres, quatre en première ligne, disposés en rangée transverse, deux en arrière, à bords Soc. Linn., t. ui, 1905 13 I7U MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES latéraux élargis et arrondis, deuxième rectangulaii’e, avec an¬ gles antérieurs avancés et quatre petits tubercules, troisième même forme avec angles postérieurs accusés et deux petits tu¬ bercules ; segments abdominaux courts, transverses, granu'leux, ridés, avec deux tubercules, un de chaque côté de la ligne mé¬ diane, peu atténués vers l’extrémité ; stigmates à pédoncules très saillants ; segment anal membraneux, jaunâtre ; dessous déprimé, l’extrémité en partie masquée par la peau larvaire ; antennes coudées, leur massue reposant près des genoux de la première paire de pattes, genoux peu saillants, courtement ci¬ liés. La forme du corps, sa couleur, ses tubercules et granules, auxquels s’ajoute l’excavation crânienne sont des traits parti¬ culiers à cette nymphe. Epllaclma argioln, Muls. Après l’accouplement, qui a lieu sur la plante même, la mère dépose sa ponte sur le dessous des feuilles, au milieu du limbe ; les œufs, aui nombre de vingt-cinq environ, sont réunis en groupe, irrégulièrement disposés et implantés droits au moyen d’une matière agglutinative qui les fait fortement adhérer con¬ tre la feuille. Œuf : Longueur, 1 mm. 2 ; diamètre, 0 mm. 3. Conique, blanchâtre, ombré de jaunâtre, finement pointillé, arrondi au pôle supérieur, aplati contre le pôle inférieur, à co¬ quille assez résistante. Larve : Longueur, 8 millimètres ; largeur, 5 millimètres. Corps bombé, ovalaire, charnu, blanchâtre, couvert de lon¬ gues épines barbelées, fortement convexe en dessus, déprimé en dessous, arrondi aux deux extrémités. Tête petite, ovalaire, affaissée, en partie enchâssée dans le premier segment thoracique, finement ponctuée, avec courts cils épars, disque déprimé, incisé en forme de V rembruni, à base appuyée sur deux taches triangulaires brunes ; épistome court transverse, labre large, carré, sillonné, à bord tronqué et courtement cilié ; mandibules arquées, courtes, cachées au MOEURS ET METAMORPHOSES DES INSECTES 17 1 repos, à base blanchâtre, à extrémité noire et bidentée ; m⬠choires à tige courte, droite, à lobe très développé au-dessous des mandibules, à palpes allongés, coniques, quadri-articulés, l'article terminal acuminé, jaunâtre0; menton long, rectangu¬ laire, à milieu incisé avec courte lèvre bilobée et palpes allongés, bi-articulés, l’article terminal acuminé, jaunâtre et courte lan¬ guette ; antennes courtes, latérales, à premier article annulaire, deuxième tuberculeux, troisième très développé, quatrième pe¬ tit, acuminé, avec cil au bout et très court article supplémen¬ taire à sa base ; ocelles, trois fort points noirs, cornés, saillants en arrière de la base antennaire. Segments thoraciques larges, transverses, s’élargissant d'a¬ vant en arrière, leur surface masquée par de longues épines ramifiées qui les couvrent, le premier avec quatre, le deuxième avec six, îe troisième avec huit épines à base blanchâtre, à tige noire, avec ramifications blanches à bout noirâtre. Segments abdominaux larges, transverses, atténués, mais peu sensiblement vers l’extrémité, leur surface masquée par de nombreuses épines à base blanchâtre, à tige noire, sauf au pé¬ nultième, où elles sont entièrement blanches et courtes, à rami¬ fications blanches, à pointe noire, les trois premiers avec six épines, les suivants avec quatre ; segment anal inerme, court, arrondi, avec cloaque saillant et fente en long. Dessous déprimé, blanchâtre, courtement cilié, les segments thoraciques transversalement incisés, les abdominaux incisés sur leurs flancs, qui sont légèrement tuméfiés et dont un léger bourrelet délimite la zone d’action des deux régions dorsale et ventrale ; mamelon anal saillant, bilobé. Pattes courtes, fortes, latérales, jaunâtres et ciliées, hanches massives, canaliculées, trochanters courts, coudés, cuisses lar¬ ges, comprimées, ainsi que les jambes, dont le bout est rem¬ bruni et armé d’un court onglet rougeâtre appuyé sur une touffe de longs cils roux. Stigmates saillants, orbiculaires, blanchâtres, à péritrème flave, la première paire sur le mamelon de séparation latéral des deux premiers segments thoraciques, les suivantes au-des¬ sus de la dei’nière rangée d’épines latérales et au tiers antérieur des huit premiers segments abdominaux. 172 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES Cette larve se fait remarquer par son incision et par ses ta¬ ches crâniennes, par le développement exagéré de son lobe maxillaire, par la forme de son menton et par ses tarses ; elle a les plus grands rapports avec celle de YEpilachna argus , Fourcroy, décrite par Mulsant (Sécuripalpes, 1846, p. 194) ; elle vit sur une solanée épineuse à fleurs violettes, à baies jaunes. Nymphe : Longueur, 4 millimètres ; largeur, 2 mm. 5. Corps ovalaire, oblong, charnu, jaunâtre, fortement gibbeux, couvert de nombreux cils noirs entrecroisés, fortement convexe en dessus, déprimé en dessous, arrondi aux deux extrémités. Tête petite, arrondie, affaissée, fortement pileuse, premier segment thoracique grand, transversalement ovalaire, à bord postérieur relevé en deux protubérances gibbeuses ; deuxième et troisième étroits, transverses, relevés en leur milieu en deux protubérances pareilles ; segments abdominaux très courts, très larges, transverses, pileux, peu atténués vers l’extrémité, leur milieu triangulairement déprimé, puis relevé en un fort bourrelet ; segment anal, petit, arrondi ; dessous déprimé, plus pâle et courtement cilié ; antennes obliques, noduleuses, noires; pattes noires, mamelon anal trilobé. Sa forme courte, ramassée, gibbeuse, ses poils, ses protubé¬ rances thoraciques et sa dépression abdominale caractérisent cette nymphe. Epllaclina. — Spccies ?... Larve : Longueur, 6 millimètres ; largeur, 2 millimètres. Corps ovalaire, charnu, blanchâtre, lisse et 'luisant, couver: de longues épines blanchâtres, barbelées, convexe en dessus, déprimé en dessous, arrondi à la région antérieure, la posté¬ rieure atténuée. Tête petite, ovalaire, blanchâtre, avec courts cils épars ; disque excavé ; épistome très court, transverse, labre à bords arrondis et frangés de courts cils roux ; mandibules courtes, arquées, jaunâtres, à pointe noire et bidentée ; mâchoires cour¬ tes, coudées, lobe petit, frangé, palpes détachés, très allongés, de trois articles, le basilaire court, annulaire, le deuxième al- M0BURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 173 longé, cylindrique, le troisième grêle, acuminé, oblique en de¬ dans ; menton saillant, rectangulaire, renflé, lèvre bilobée avec courts palpes bi-articulés, l’article basilaire gros, court, le ter¬ minal ténu et languette rudimentaire ; antennes latérales, allongées, les deux premiers articles courts, noduleux, le troi¬ sième allongé, avec long cil au bout, le quatrième ténu ; ocelles, un groupe de trois points noirâtres, disposés en triangle en ar¬ rière de la base antennaire. Segments thoraciques convexes, blanchâtres, s’élargissant d’a¬ vant en arrière, le premier quadrangulaire, couvert de quatre longues épines ramifiées, disposées en rangées transverse, les deuxième et troisième transverses, avec six épines pareillement disposées. Segments abdominaux larges, transverses, convexes, blan¬ châtres, atténués peu sensiblement vers l’extrémité, les huit premiers chargés de six épines ramifiées, le neuvième n’en a que quatre, mais se prolonge par deux grêles filets ciliés et parallèles. Dessous déprimé, les segments thoraciques avec deux plaques luisantes, jaunâtres, les segments abdominaux transversale¬ ment striés, les huit premiers avec deux petites plaques sem¬ blables, le neuvième prolongé en un court et gros pseudopode à cloaque saillant, à fente en long ; un fort bourrelet latéral longe les flancs. Pattes allongées, latérales, jaunâtres, courtement ciliées, han¬ ches massives, trochanters courts, coudés, cuisses larges, com¬ primées, ainsi que les jambes, qui sont terminées par un court crochet rougeâtre, acéré, appuyé sur une touffe de cils. Stigmates petits, orbiculaires, flaves, à péritrème blanch⬠tre, la première paire entre les deux premiers segments tho¬ raciques, les suivantes au-dessus du bourrelet latéral des seg¬ ments abdominaux. Cette larve, qui se rapproche de celles du groupe des Epi - lachna, se fait remarquer par sa belle couleur blanchâtre, par sa forte excavation crânienne et par la saillie de son menton ; elle a été trouvée sur une petite plante à fleurs roses, à aspect d’ar¬ buste. Nous n’avons pu obtenir la détermination de l’adulte. 174 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES C'iiilocorim initias. Kll'G- Larve : Longueur, 4 millimètres ; largeur, 2 millimètres. Corps ovalaire, oblong, charnu, blanchâtre, avec parties ta¬ chées de noirâtre, à surface couverte de longues épines ciliées, convexe en dessus, déprimé en dessous, à région antérieure étroite, arrondie, la postérieure peu atténuée et bimamelonnée. Tête petite, arrondie, cornée, noirâtre, finement ponctuée, deux fortes impressions sur le disque avec bords légèrement re¬ levés, le pourtour cilié de roux, ligne médiane obsolète, pâle, bifurquée en deux traits indistincts ; lisière frontale flave, épis- tome court, transverse, brunâtre, labre à bords arrondis et courtement ciliés de roux ; mandibules courtes, arquées, à base jaunâtre, à pointe noire ; mâchoires réduites, géniculées, à lobe court, à palpes tri-articulés, cylindriques, jaunâtres, annelés de noirâtre ; menton rectangulaire, lèvre courte, bilobée, avec courts palpes bi-articulés jaunâtres, annelés de noirâtre, lan¬ guette courte, ciliée ; antennes très réduites, coniques, bi-arti- cu’lées, à article basilaire membraneux annulaire, le terminal petit, noirâtre, prolongé par une soie ; ocelles, un groupe de trois points ocellaires noirâtres, disposés en triangle en arrière de la base antennaire. Segments thoraciques convexes, transverses, à fond noir rayé de blanc, s’élargissant d’avant en arrière, le premier grand, cly- péiforme, liseré de blanchâtre à son bord postérieur, armé de deux rangées transverses de dix longues épines ciliées, à base blanchâtre, à pointe noire, deuxième et troisième plus courts, avec rangée transverse de six épines pareilles. Segments abdominaux larges, transverses, marginés de blan¬ châtre à leur bord postérieur, les sept premiers avec rangée de six longues épines ciliées, lehuitième n’en a que quatre, les deux médianes plus longues, noires, le neuvième en manque, il est membraneux et cilié et prolongé en pointe grêle à bout bifide. Les épines du corps si longues et si rapprochées cachent la MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 175 segmentation des anneaux, aussi 'leur point de jonction est-il difficile à remarquer quand on a affaire avec des larves mortes. difficile à remarquer quand on a affaire avec des larves mortes. Dessous déprimé, blanc terne, les segments abdominaux à flancs incisés, l’incision provoquant la formation d’une double rangée de bourrelets ciliés qui délimite la zone d’action des deux régions dorsale et ventrale ; mamelon anal membra¬ neux, blanchâtre, bilobé et cilié, à cloaque rentré, ciliées en travers. Pattes assez longues, charnues, noirâtres, ciliées ; hanches fortes, courtes, trochanters réduits, cuisses massives, jambes un peu moins, tarses en court onglet rougeâtre acéré, appuyés sur une membrane en forme de ventouse ciliée. Stigmates très petits, orbiculaires, flaves, à péritrème blan¬ châtre, très difficiles à apercevoir à travers cette forêt d’épines rameuses et ciliées. On trouve cette larve sur différents arbustes ; elle porte comme traits particuliers ses deux incisions crâniennes, la forme de ses antennes et la disposition de ses ocelles, ainsi que les tarses avec leur aréole de cils ; prête à se transformer, elle prend position sous une feuille, s’y fixe la tête en bas et aussi¬ tôt son corps passe par des transitions lentes et successives, à la suite desquelles la peau larvaire s’entr’ouvre par la ligne médiane, les lèvres s’élargissant et laissant en partie apparaître le corps nymphal, qui reste protégé, durant son évolution, par la dépouille de la larve. Nymphe : Longueur, 4 millimètres ; largeur, 2 millimètres. Corps ovalaire, granuleux, fortement cilié, charnu, noirâtre, avec taches blanches, convexe en dessus, déprimé en des¬ sous, large et arrondi à la région antérieure, la postérieure atténuée. Tête affaissée, premier segment thoracique grand, fortement granuleux, transversalement ovalaire, noirâtre, avec ligne mé¬ diane et côtés blanchâtres, deuxième court, transverse, avec deux petits tubercules noirâtres, troisième plus grand, plus large, à milieu incisé ; segments abdominaux courts, transver¬ ses, avec ligne médiane bien accentuée et flancs incisés, rele¬ vés en un fort bourrelet surmonté d’un apophyse blanchâtre, 176 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES atténués vers l’extrémité ; une courte excroissance de chaque côté de la ligne médiane ; segment anal bifide. C’est tout ce que l’on peut voir de cette nymphe dont le corps se trouve en grande partie recouvert par la dépouille larvaire et que ses granules, poils et excroissances caractérisent. Les larves du genre Chilocorus , Leach, connues de nous, sont : 1° Bipustulatus , Linné, Rosel (Insect. Belust., 1749, 2, p. 10-11 pi. 3, fig. 1-3) a très succinctement décrit la larve et la nymphe de cette espèce, qui est d 'Europe, description que Letzner a appuyée de courtes notices. 2° Renipustidatus , Scriba ( Similis , Harold) dont de Géer (t. V, mém. 7, p. 388, pi. 10, fig. 21) a décrit et figuré la larve ainsi que la nymphe, laquelle vit en Europe , sur des arbres d’essences diverses. -3° Uwa, Schon, dont la larve et la nymphe, décrites et figu¬ rées par Coquerél (Ann. Soc. Ent. fr., 1849, p. 452, pi. 14, n° 6), vit’à la Martinique sur les jeunes tamarins, dont elle ronge les feuilles. 4° Circumdatus , Gyll. Candèze, dans ses Métamorphoses exo¬ tiques , 1861, p. 77, pl. 6, décrit succinctement la larve, qui lui est parvenue de Ceylan. Toutes ces larves de Chilocorus, de forme similaire, mais de couleurs différentes, se font remarquer par leurs tubercules, ainsi que par leurs longues épines ciliées. PSatypiaspis ctiesomclae, Gerst. Larve : Longueur, 3 mm. 5 ; largeur, 1 mm. 5. Corps allongé, oblong, charnu, blanchâtre, avec taches noires, finement verruqueux, couvert de cils et de courtes épines ci¬ liées, convexe en dessus, déprimé en dessous, atténué du centre vers les deux extrémités, l’antérieure arrondie, la postérieure bi-épineuse. Tête petite, transversalement ovalaire, cornée, blanchâtre, a base noirâtre, en partie invaginée dans le premier segment MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 177 thoracique, couverte de courts cils roux, avec légère impres¬ sion sur le disque, ligne médiane entière, flave ; épistome large, transverse, labre à bords arrondis et frangés de courts cils roux ; mandibules courtes, arquées, jaunâtres, à pointe bru¬ nâtre ; mâchoires larges, à tige droite, à lobe continu frangé de courts cils, avec palpes très développés de quatre articles coniques blanchâtres, annelés de brunâtre ; menton grand, cordiforme, avec lèvre réduite bilobée et courts palpes bi-arti- culés avec rudiment de languette ; antennes courtes, latérales, à premier article blanchâtre, rétractile, globuleux, les deux suivants brunâtres avec cil au bout ; ocelles, deux gros points noirs allongés, parallèles, en arrière de la base antennaire. Segments thoraciques peu convexes, s’élargissant d'avant en arrière, le premier clypéiforme, plus large que la tête, marginé de noir de chaque côté de la ligne médiane, blanchâtre, à pour¬ tour et à surface garnis de cils roux, deuxième et troisième très larges, transverses, à fond maculé de noirâtre, hérissés de trois épines ciliées sur chacun des flancs. Segments abdominaux larges, transverses, blanchâtres, macu¬ lés de noirâtre, atténués vers l’extrémité, armés, les sept pre¬ miers de six épines disposées en rangées tranverses, quatre médianes, deux latérales, celles du premier blanchâtres, celles des deuxième à neuvième sont, les médianes blanches, les laté¬ rales noires, le huitième segment n’en a que quatre, le terminal deux noires. Dessous déprimé, blanc sale, les segments thoraciques trans¬ versalement incisés, les segments abdominaux éparsement ci¬ liés, diagonalement incisés, à milieu dilaté, segment anal cir- culairement incisé, à cloaque saillant, à fente en travers ; une incision latérale provoquant la formation d’un bourrelet longe les flancs. Pattes bien développées, latérales, brunâtres et ciliées, han¬ ches longues, trochanters courts, rougeâtres, onguiculés, avec courte houppe de poils en dessous. Stigmates très petits, orbiculaires, brunâtres, à péritrème plus foncé, la première paire sous le bourrelet latéral, près du bord antérieur du deuxième segment thoracique, les suivantes sur une tache blanche, au-dessus de la rangée latérale d’épines 178 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES et près du bord antérieur des huit premiers segments abdo¬ minaux. Cette larve a comme traits plus particuliers l’impression du disque céphalique, la longueur de ses palpes maxillaires, la forme de ses ocelles et la place occupée par les stigmates ; elle a été trouvée sur diverses petites plantes. £hciloiiienes lunata, Fah. Larve : Longueur, 9 millimètres ; largeur, 2 mm. 5. Corps linéaire, allongé, charnu, noirâtre, maculé de blan¬ châtre, verruqueux, couvert de courts cils roux et de courtes épines noirâtres, convexe en dessus, déprimé en dessous, atté¬ nué vers les deux extrémités, qui sont arrondies. Tête petite, quadrangulaire, blanc terne, verruqueuse, cour- tement ciliée, disque bifovéolé, un peu renflé, ligne médiane flave, bifurquée dès l’origine en deux traits aboutissant à la base antennaire ; épistome large, transverse, brunâtre, à angles antérieurs avancés, labre court, transverse, membraneux, blan¬ châtre, courtement frangé ; mandibules très courtes, à base brunâtre, à pointe noire et dentée ; mâchoires à tige droite, noirâtre et ciliée, à lobes réduits, peu distincts, à palpes très allongés, brunâtres, annelés de blanchâtre, de trois articles ciliés, le premier court, cylindrique ,1e deuxième obconique, le troisième conique ; menton allongé, tuméfié, encastré entre le montant des mâchoires, lèvre courtement bilobée avec pal¬ pes coniques, épais, bi-articulés et rudiment de languette ciliée; antennes 'latérales, très courtes, coniques, noirâtres, annelées de blanchâtre, l’article terminal très réduit, avec cil au bout ; ocelles, trois points brunâtres disposés en triangle en arrière de la base antennaire. Segments thoraciques peu convexes, brunâtres, avec tache blanchâtre, couverts de courtes aspérités ciliées avec ligne mé¬ diane flave ; le premier brunâtre, transversalement ovalaire, beaucoup plus large que la tête, à bords antérieur et postérieur marginés de blanchâtre, deuxième et troisième courts, trans¬ verses, brunâtres, avec grande tache médiane ovalaire blanchâ- MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 179 tre et deux latérales, l’antérieure grande, la postérieure réduite, avec courte épine noire entre ces deux taches. Segments abdominaux convexes, courts, transverses, brun⬠tres, courtement ciliés, atténués vers l’extrémité, les huit pre¬ miers chargés d’une rangée transverse de six épines, deux médianes, deux latérales à chaque flanc ; à chacune de ces épines, en est accolée une plus courte, ciliée, le neuvième est arrondi et cilié; le premier segment est blanchâtre, ainsi que ses épines et taché au milieu de brunâtre ; entre les deux épines médianes des deuxième et troisième arceaux, est une tache transverse blanche, le quatrième arceau est blanchâtre, avec deux traits brunâtres, ses épines sont blanches, les arceaux suivants sont brunâtres, ainsi que leurs épines. Dessous déprimé, blanc terne, les segments thoraciques di¬ versement incisés, les segments abdominaux avec rangée trans¬ verse de six épines très réduites et ciliées, leur couleur partici¬ pant avec éclat moindre de celle du dessus ; segment anal cir- culairement incisé avec cloaque saillant et fente en long formant pseudopode cylindrique ; un fort bourrelet latéral cilié longe les flancs. Pattes grêles, brunâtres, ciliées, la première paire très allon¬ gée, hanches fortes avec trait noirâtre à la base, trochanters courts, coudés, cuisses cylindriques, allongées, jambes élargies avec brosse de poils en dessous, tarses très courts, onguiculés, rougeâtres, garnis en dessous d’une forte touffe de poils blan¬ châtres formant ventouse. Stigmates petits, elliptiques, brunâtres, à péritrème foncé, la première paire sur le bourrelet latéral et sur la membrane qui sépare les deux premiers segments thoraciques, les suivantes au-dessus de ce bourrelet et au tiers antérieur des huit premiers segments abdominaux. La diversité des taches et des épines et leur couleur rendent cette larve reconnaissable au premier coup d’œil. Nymphe : Longueur, 7 millimètres ; largeur, 4 millimètres. Corps charnu, ovalaire, jaunâtre, maculé de noirâtre, glabre, pointillé, transversalement ridé, bombé en dessus, déprimé en dessous, large et arrondi à la région antérieure, la postérieure subarquée et bifide. 180 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES Tête affaissée, jaunâtre, disque déprimé, réticulé, labre avancé en forme de museau, premier segment thoracique cly- péiforme, à côtés très développés, jaunâtre, marginé de noi¬ râtre à son bord antérieur et à ses flancs, deuxième petit, rec¬ tangulaire, jaunâtre, avec deux taches arrondies noires, troi¬ sième un peu plus grand, à angles postérieurs avancés, jaun⬠tre, avec deux taches rondes noires ; segments abdominaux courts, transverses, à flancs incisés, jaunâtres, les deuxième à sixième marqués d’une tache noire de chaque côté de la ligne médiane, les trois suivants un peu arqués en dedans, le dernier prolongé par deux courtes apophyses membraneuses, ayant pour but de retenir la dépouille larvaire durant l’exécution de la nymphose ; dessous déprimé, jaunâtre pâle, antennes mas¬ quées par le rebord prothoracique ; genoux saillants, rembru¬ nis, granuleux. Comme toutes les nymphes du genre, elle se distingue par sa couleur particulière, aussi par son rebord latéral prothoracique et par ses apophyses terminales. Adulte: Est très répandu aux environ du camp d 'Ambre. 2. LARVES D’HÉMIPTÈRES Ptyclus Goudeti, Benu. A son jeune âge, c’est-à-dire après la première mue, la larve a le corps blanchâtre, marbré de noirâtre, les ailes, quoique rudimentaires, sont, les supérieures triangulaires, blanc de lait, les inférieures débordent en éventail et sont noires bordées de blanc avec double ligne médiane de cette couleur, la tête est excavée, le front proéminent et arrondi, les antennes noires, sty- liformes, à base globuleuse, le rostre droit noirâtre, canalioulé, les yeux bleuâtre foncé. A la mue suivante, la couleur se modifie, elle est noirâtre, MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES 1HSECTES 1 8 1 marbrée de blanchâtre, les ailes conservent la même forme, mais elles sont noires, ponctuées et laminées de blanc de lait, la tête toujours excavée et proéminente est devenue presque entièrement d'un noir luisant, les antennes, le rostre et les yeux conservent la même forme ainsi que la même couleur, le segment anal est bivalve. En fin de mue ultime, les ailes supérieures entièrement déve¬ loppées sont blanchâtres, les inférieures noires, le corps en entier noir, la tête manque d’excavation, est moins avancée et jaunâtre, les yeux brunâtres, les antennes allongées, sétiformes, sont brunâtres aussi et reposent dans un socle noir cylindrique, le rostre est couché sous la région sous-thoracique, l’écusson triangulaire, jaunâtre, laminé de noir, le corselet est blanchâtre. Comme transformation finale, les téguments se rafermissent, les ailes se parent de très larges taches transverses noir bleu⬠tre, pendant qu’au corselet apparaît une marge jaunâtre et que les yeux prennent la teinte noire. NEVROPTÊRES Palpares. Larve : longueur, 12 millimètres ; largeur, 6 millimètres. Corps court, ramassé, à téguments consistants, brun terreux, granuleux, avec courts cils et fortes pointes latérales ciliées, peu convexe aux deux faces dorsale et ventrale, arrondi à la région antérieure, la postérieure peu atténuée et terminée en courte pointe. Tête grande, arrondie, fortement granuleuse, brunâtre, avec longs cils blancs latéraux, fortement échancrée à son bord pos¬ térieur, ligne médiane indistincte ; épistome et labre confondus avec la lisière frontale qui est un peu échancrée et garnie d’une bordure de courts cils flavescents ; mandibules à tige longue, parallèle, rougeâtre, à pointe falquée et noire et se croisant au 182 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES repos, à tranche interne armée de trois fortes dents, une médiane très forte, les deux autres moindres, au-dessous sont quatre autres petites dents entre lesquelles sont implantées des petites spinules, la tranche externe ne porte que des petites spinules très courtes, le long de la tranche interne de la mandibule est un petit canal rougeâtre le long duquel doivent s’écouler les sucs aspirés par la larve ; au-dessus des organes buccaux qui sont indistincts sont deux tiges maxillaires grêles, rougeâtres, déjetées en dehors, de trois articles, les deux premiers allongés, cylin¬ driques, le troisième plus court, conique ; antennes, contre la base des mandibules est une courte tige peu développée garnie de cils à bout tronqué ; ocelles, sur un fort tubercule sont six gros ocelles noirs, luisants, cornés, disposés en deux rangées de trois chacune, des intervalles desquels émergent de courts' cils, un septième ocelle au-dessous du tubercule. Segments thoraciques brun terreux, peu convexes, fortement granuleux, le premier petit, cordiforme, avec pointe latérale ciliée, les deuxième et troisième beaucoup plus larges, trans¬ verses, bitransversalement incisés, .par suite relevés en trois bourrelets dont un demi-médian, leur flancs garnis de deux longues pointes brunâtres garnies de longs cils roux. Segments abdominaux larges, transverses, atténués mais peu vers l’extrémité, les sept premiers bi-incisés, par suite relevés en trois bourrelets dont un demi-médian, leurs flancs garnis de deux pointes ciliées, la postérieure plus courte, la huitième n’a qu’une seule pointe très courte, le neuvième se prolonge en une forte pointe rougeâtre, arrondie et ciliée ; sur les cinq premiers arceaux est une légère excroissance médiane. Dessous subdéprimé, brunâtre, courtement cilié, tête bombée, les segments thoraciques incisés, les segments abdominaux avec double incision latérale relevant les flancs en deux bourrelets ; segment anal rebordé avec cils denses, à fente peu apparente et à extrémité tronquée. Pattes longues, grêles, brunâtres, ciliées, hanches fortes, tro¬ chanters courts, coudés, cuisses longues, subcomprimées, jambes un peu moins, tarses en long onglet rougeâtre bifide. Stigmates saillants, bruns, à péritrème rougeâtre, la première paire sous le rebord latéral, sur la membrane qui sépare les deux MOEURS ET MÉTAMORPHOSE DES INSECTES 1 83 bord, au milieu des huit premiers segments abdominaux. Les spinules des mandibules, la forme du premier segment thoracique, les incisions transverses avec les expansions laté¬ rales et l’absence de tige antennaire caractérisent cette larve qui a été prise dans le sable aux environs du Camp d' Ambre. TABLE DES MATIERES Les folios précédés a’un astérisque se rapportent à la partie du mémoire publiée dans le tume LI, année l'Jüé des Annales. 1. — Coléoptères. Carabüiues. Sphaerostylus Gory. Larve ... 68 — — Nymphe. . . 70 Platymetopus exaratus. Larve . . 70 Harpalus ? Nymphe . 72 llydrocantliarcs. Gybister tripunctatus. Larve ... 73 Hydrovatus separandus. Larve . . 74 Brachélytres. Leptochirus convexus. Larve. . . 76 — — Nymphe . . 77 Palpicornes. Dactylosternum depressum. Larve. 78 Clavicornes. Scaphidium unicolor. Larve ... 80 Lordites ? Larve . 82 Holocephala chloratica. Larve . . 83 Alindria spectabilis. Larve ... 85 — — Nymphe. . . 87 Cicones madagascariensis. Larve. . 88 Broutes atratulus. Larve .... 90 — — Nymphe ... 91 Triphyllus madagascariensis. Larve. 92 Lamellicornes. Aphodius ? Larve . 94 — Nymphe . 95 Enaria adusta. Larve . 95 — — Nymphe .... 97 Coptomia sex maculata. Larve . . 97 — — Nymphe . 99 Anochilia puncticollis. Larve . . . 100 Biiprestides. Polybothris obscura. Larve . . . 102 — — Nymphe . . 103 — pulchriventris. Larve . 103 Elatérides. Ctenicera insignis. Larve .... 105 — — Nymphe . . . 107 Elastrus sardioderus. Nymphe . . 108 Lumpyrides. Luciola Gaiffei . Larve . 109 Cautires Klugii. Larve . 110 Lampyris ? Larve . 112 Térédilcs. Cupes Rasfrayi. Larve . 113 — — Nymphe. . . . 115 Xylographus anthracinus. Larve . 116 Ténéforionldes. Opatrum micans. Larve .... 117 Nycteropus suturatus. Larve . . . 119 — coquerelii. Larve . . 121 Hoplocephala palliditarsis. Larve . 123 TABLE DES MATIÈRES 1 85 Heterophylus chrysomelinus. Larve. 124 — — Nymphe. 126 — Goudoti. Larve . . . 126 Platydema coquerelli. Larve. . . 128 Alphitophagus subfasciatus. Larve . 129 Alphitobius diaperinus. Larve . . 131 R li yncophorea. Trophoderes verrucosus. Larve . . 132 — — Nymphe . 133 Parasite. Larve . 134 Trophoderes frenatus. Nymphe . . 136 Atractocerus madagascariensis. Œuf 137 Seul j tilles. Diamerus hispidus. Larve. . . . 137 — — Nymphe . . . 139 Scolytus ? Larve . 139 Long ironie*. Macrotoma crassa. Larve. . . 141 — Nymphe . . . 1 13 — corticina. Larve . . . 143 Macrotoma ! Larve . 146 — Nymphe . 147 Ausa Alluandi. Nymphe . . . 148 Ranova pictipes. Larve . 149 Eumenetes sparsus. Larve. . . 150 Sternotomis maculala. Larve. . . 151 Phymasterna aonulata. Nymphe. 152 Phytophages. Lema crispatifrons. Larve. . . . 153 Cryptocephalus ebenus. Fourreau 155 — — Larve . . 155 Colasposoma rutilans. Larve . . . 156 Chrysomélide ? Larve . 158 Entomoscelis cincta. Larve . . 159 Gallerucella pru’nosa. Larve . . . 161 Graptodera madagascariensis. Larve 162 Haltica ? Larve . *137 Hispa russula. Larve . *139 Soc. Linn , t. lu, 1903 Cassida su Li ru fa. Larve . *140 — — Nymphe . . * 1 42 Cassida lateocincta. Larve. . . . *143 — decolorata. Larve . . . . *144 Aspidomorphus madagascariensis. Larve . * 145 Aspidomorphus madagascariensis. Nymphe . *147 Aspidomorphus roturica . Larve . . *148 Coptocycla leopardina Larve . . . *149 — — Nymphe . . * 150 Metropiepla obscuricollis. Larve. . *151 Triplas hœmatosa. Larve. . . • *153 Stenotarsus russatus. Larve. . . . *155 Diœdes atratus. Larve . ‘157 Cyrtaulis puberula. Nymphe . . . ‘158 Cyrtocaria regalis. Nymphe ... * 159 Cydonia triangulifera. Larve. . . *160 — — Nymphe . . * 162 Elpis dolens. Larve . *162 — — Nymphe . * 164 Leis coryphea. Œuf . * 164 — Larve . * 164 — — Nymphe .... * 166 Epilachna obsoleta. Larve. ... * 167 — pavonia. Larve. . . . *168 — — Nymphe. . . * 169 — argiola. Œuf .... * 170 — — Larve. . . . *170 — — Nymphe ... * 172 Epilachna? Larve . *172 Chilocorus Midas. Larve . . . . *174 — — Nymphe ... * 175 Platinaspis mesomelas. Larve. . . *176 Cheilomenes lunata. Larve ... * 178 — — Nymphe. . . * 179 2. némiptère» Ptyeus Goudeti. Larve . * 180 3. Nevroptèi-e* Palpares. Larve . *181 14 SUPPLÉMENT A LA TABLE DES MATIÈRES Quelques larves de Madagascar sont déjà décrites : nous don¬ nons leurs noms avec l’indication des auteurs. Coléoptères. Panagaeus festivus, Klug, Coquerel a décrit et figuré la larve dans tous ses détails (pl. 3, fig. 3 a). Scasites Madagascariensis, Dej. Coquerel, description dé¬ taillée et figure de la larve (pl. 3, fig. 2). Osorius incisucrurus, Klug. Coquerel décrit brièvement la larve et la nymphe (Ann. Soc. ent. fr., 1848, p. 177-190, pl. 7, fig. 1, 4). C aly ptobium Kunzei aubé, Coquerel, loc. cit., décrit et figure très brièvement la larve et la nymphe (pl. 7, fig. 1, 2). Oryctes Simiar, Coquerel. Cet auteur (Ann. Soc. ent. fr., 1855, p. 171, pl. 10, fig. 1 b) décrit et figure la larve. Fornax Madagascariensis , Cast. Coquerel (Ann. Soc. ent. fr., 1855, p. 511, pl. 15) décrit et figure la larve et la nymphe. Luciola cavifrons, Fairm. Cet auteur (Ann. Soc. ent. fr., 1900, p. 315) décrit la larve. Nacerdes maritima, Coquerel. Cet auteur décrit et figure la larve et la nymphe (Ann. Soc. ent. fr., 1848, p. 177, pl. 7, fig. 1, 3). Rhina nigra , Drury, Coquerel, loc. cit., décrit brièvement la larve et la figure pl. 7, fig. 1, 2. Anchonas cribricollis, Coquerel. Cet auteur (Ann. Soc. ent. fr., 1848, p. 449, pl. 14, n° 4) décrit brièvement et figure la larve ainsi que la nymphe. SUPPLÉMENT A LA TABLE DES MATIÈRES I 87 Cleogonus Fairmairoi, Coquerel. La larve est décrite par com¬ paraison avec la précédente, p. 452. Xystrocera globosa oliv. Coquerel, loc. cil., efgf, décrit briè¬ vement la larve, fig. 1, 2. Macrotoma corticina, Klug. Coquerel, loc. cil., 1855, décrit et figure la larve, pl. 3, fig. 4. H y îuenoptères. Scolia oryctophaga, Coquerel. Cet auteur (Ann. Soc. ent. fr., 1855, p. 171, pl. 2, fig. 10) décrit la nymphe et la larve qui est parasite de la larve de VÜryctes Simiar. Agathis crudelis, Coquerel. Cet auteur, loc. cit., 1855, p. 509, décrit le cocon et la larve qui est parasite de Macrotoma carti- cina. Utevroptères. Entyplocia Sikoraï, Vayssière. Cet auteur (Ann. Soc. ent. /r., 1895. p. 297, pl. V, décrit et figure la larve et la pseudonymphe. Arnould L OC A RD S décembre 1841 28 octobre 1904 Arnould LOCARD SA VIE , SES TRAVAUX PAU Louis GERMAIN Le 28 octobre 1904 s 'éteignait à Lyon, après une longue et dou¬ loureuse maladie, l’un des membres les plus considérables de notre Société et l'un des naturalistes qui ont le plus contribué à la connaissance des Mollusques de la France. Etienne-Alexandre-Arnould Locard naquit à Lyon le 8 décem¬ bre 1841. Après d’excellentes études au collège d’Oullins, il entra, parmi les premiers, à l’Ecole Centrale des Arts et Manufactures. Il en sortait trois ans après, en 1866, avec le diplôme d'ingé¬ nieur. Envoyé d’abord en mission dans les usines de la Franche- Comté, de la Nièvre, de la Loire et de l’Isère, Arnould Locard s’embarque, le 5 mai 1867, pour la Corse où il est appelé à diri¬ ger, aux environs de Toga, une importante usine métallurgique. Il y recueille, dès cette époque, de nombreux matériaux qui lui permettent d'écrire, non seulement ses intéressantes recherches sur les « Brèches osseuses des environs de Bastia » et « Sur les terrains tertiaires de la Corse », mais encore beaucoup plus tard, en 1903, de très curieuses remarques sur la faune malacologique de cette î'e (1). Mais Locard était déjà visité par la maladie ; il dut revenir en France où, après avoir successivement rempli les fonctions d’ingénieur à Perpignan, à Bas-en-Basset en Auvergne, à Usset dans l’Ariège, à Suze en Savoie, enfin à Saint-Chamond et à Givors, il donna sa démission pour se fixer définitivement à Lyon, dans ce vaste appartement du quai de la Charité qu’il ne devait plus quitter. Locard se spécialisa dès lors dans l’étude de la malacologie (1) Locard (A.). — Observations sur les Mollusques testacés marins des côtes de Corse. (Association franc, avoue, sciences , Congrès d’Ajaccio, 1901, I, i). 147; II, pi). 618-626). Soc. Linn., t. lu, 1906 15 190 ARNOULD LOCARD et, continuant l’œuvre si bien commencée par les Draparnaud, les Michaud, les Moquin-Tandon, les Dupuy, s'attacha plus parti¬ culièrement à la connaissance de la conchyliologie française qu’il sut amener à un degré de perfection qui ne sera que difficilement dépassé. Il acquit ainsi rapidement une notoriété considérable : volontiers on le consultait, recherchant ses conseils qu’il ne mar¬ chandait jamais ; les Sociétés savantes lui ouvraient leurs portes toutes grandes : il était membre de l’Académie de Lyon, de celles de Philadelphie, de Turin... Au lendemain même de sa mort, mon savant ami, M. Carlo Pollonera, directeur du musée de Turin, m’écrivait : « ...J’ai reçu aussi, et cela m’a fait beaucoup de peine, la nouvelle de la mort de M. Locard... J’étais en corres¬ pondance avec lui depuis très longtemps... et j’avais eu le plaisir de contribuer à le faire nommer membre de l’Académie de Tu¬ rin. C’était un rude travailleur et il laisse un grand vide dans le camp des études malacologiques... (1). Un rude travailleur, Locard le fut dans toute l’acception du mot ; nous analyserons briève¬ ment tout à l’heure les principaux de ses deux cents et quelques travaux. Mais ce que l’on sait moins, c’est le courage de ce savant qui, malade déjà depuis de longues années, ne cessait d'accu¬ muler les matériaux de son inestimable collection, d’écrire de nombreux et importants mémoires. Lorsque le regretté Milne- Edwards, directeur du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, lui confia, en 1896, la lourde tâche de décrire les Mollusques re¬ cueillis pendant les expéditions du Travailleur et du Talisman , Locard était déjà profondément atteint par la maladie ; il se mit pourtant au travail, ne négligeant rien pour rendre son œuvre plus parfaite, multipliant les voyages à Paris pour surveilller lui-même l’exécution matérielle des quarante planches qui ornent cet énorme travail. Ce savant était en même temps un homme d’un commerce des plus agréables. Toujours prêt à rendre service, il savait mettre, avec la plus parfaite bonne grâce, sa vaste érudition et les in¬ nombrables matériaux qu’il avait accumulés à la disposition des travailleurs. Nombreux furent ceux qui le priaient d’étudier leurs récoltes ; il le faisait toujours avec empressement et, je dois (1) Lettre de Turin, du 15 novembre 1904. SA VIE, SES TRAVAUX 191 le dire bien haut, avec la plus grande conscience : aucune de ses déterminations n’était faite à la légère, toujours il avait soin — bien qu’il fut arrivé à la connaissance la plus rare de notre faune malacologique indigène — de comparer les échantillons soumis à son examen avec les types de sa collection. Bien plus, et pour rendre ses déterminations encore plus rigoureuses, il eut, en 1896, « la patience de relever lui-même, au Musée de Genève, le dessin des 1.346 nayades de la collection Bourguignat. Ce long travail m’a toujours été fort utile, comme bien vous le pen¬ sez... (1). » Tel est le savant qui nous a été enlevé à un âge qui permettait d’espérer encore de longues années d'un travail fécond pour la science. I L'œuvre de Locard est immense. Je n'ai pas l’intention d'en faire ici une analyse complète : je voudrais seulement en montrer les caractères les plus saillants en insistant plus spécialement sur les écrits qui ont trait à la zoologie. Il convient de remarquer tout d’abord que Locard ne s’est oc¬ cupé que très rarement de Mollusques exotiques (2) ; il, a su bor¬ ner son activité à l’étude de la faune française et à celle des mers d'Europe ; c’est ce qui explique sa connaissance vraiment mer¬ veilleuse des Mollusques de France ; c’est ce qui explique aussi le grand nombre d’espèces qu’il a décrites et que les débutants sont souvent malhabiles à distinguer. Locard débuta, dans la vie scientifique, par des publications paléontologiques. Il rapportait, lorsqu’il vint se fixer à Lyon, en 1878, de nombreux matériaux recueillis en Corse, matériaux qu'il ne devait utiliser que beaucoup plus tard, dans la rédaction de son travail sur les coquilles marines de Corse (3). Entre temps, (1) Lettre de Lyon, du 7 novembre 1903. (2) Il faut signaler cependant ici deux études considérables : l’une sur la Malacologie fluviatile de l’Asie Mineure (1883) ; l’autre, bien plus récente, sur la conchyliologie portugaise. Ce dernier travail valut à Locard la cravate de commandeur de l’ordre du Christ du Portugal. (3) Locard (A.) et Caziot. Les Coquilles mannes des côtes de Corse. Lyon, 1900. 297 pp. gr. in-8°. 192 ARNOULD LOCARD et malgré les occupations multiples de sa vie exceptionnelle¬ ment active d’ingénieur, il avait publié, outre ses travaux sur la géologie de la Corse, une remarquable Monographie géolo¬ gique du Mont d'(Xr Lyonnais et de ses dépendances , en colla¬ boration avec son ami et parent, M. A. Faisan, ouvrage de premier ordre qui lui ouvrit, dès 1879, les portes de l’Académie de Lyon. C’est à partir de cette époque que Locard commence à s’oc¬ cuper des Mollusques vivants. Il débute par un bel ouvrage sur la Malacologie lyonnaise qu’il venait d’étudier au musée de Lyon (1) sur la collection léguée à cet établissement par le mala- cologiste Terver. Certains échantillons d’espèces méridionales de cette collection, d’autres qui lui furent communiqués, avec l’in¬ dication très exacte des provenances, par divers malacologistes lyonnais comme MM. Georges Rouâst, Roy, de Freminville, Gabillot, etc... l’encouragèrent à étudier de près la question des migrations malacologiques. Il multiplia ses courses autour de Lyon, recueillant par lui-même nombre d’échantillons et, met¬ tant à profit les travaux du Dr Magnin et du Dr Saint-La- ger sur la flore méridionale des environs de Lyon, ceux de Rey et de Mulsant sur la faune entomologique également méridionale des mêmes régions, il publia sa première note (2) sur un sujet qui l’intéressa toute sa vie, sur lequel il ne cessa d’accumuler des matériaux, et qu’il devait reprendre plus tard, d’abord pour la faune lyonnaise (3), puis, en collaboration avec l’auteur de cette notice, pour la faune parisienne (4). Dans ces travaux, Locard mit en évidence les causes qui pré¬ sident à ces migrations malacologiques et, constatant que non seulement il existait des espèces méridionales, mais encore des (1) Locard avait déjà publié, en 1875, un Guide aux collections de zoologie, géologie et minéralogie du Muséum de Lyon, 1875, in-18. (2) Locard (A.). — Note sur les migrations malacologiques aux envi¬ rons de Lyon; Lyon, 1878, gr. in-8°, 28 pp. (3) Locard (A.). — Contributions , etc..., IV. — Sur la présence d'un certain nombre d'espèces méridionales dans la faune malacologiquc des environs de Lyon; Lyon, 1882, gr. in-8°, 24 pp. (4) Locard (A.) et Germain (L.) . — Sur l'introduction d’espèces méri¬ dionales dans la faune malacologique des environs de Paris; Lyon, 1Ü03, 74 pp. SA VIE, SES TRAVAUX 193 espèces septentrionales émigrées vers Lyon, il rechercha et re¬ trouva les causes de ces déplacements dans les dépôt de loehm qu’il étudia en 1878. Cette étude des formations quaternaires, qu’il continua jusqu’à la fin de l’année 1880, l’amena à compa¬ rer les faunes vivante et fossile du bassin du Rhône. Aussi publiait-il, en 1881, son ouvrage fondamental : Etudes sur les variations malacologiques , d'après la faune vivante et fossile de la partie centrale du Bassin du Rhône. Après avoir, dans la première partie de cet ouvrage, passé en revue toutes les espèces terrestres et fluviales du bassin du Rhône pour en étudier en détail les monstruosités, les anomalies et le polymorphisme, Locard aborde, dans le second volume, l’étude des lois qui président à ces modifications ou variations des Mol¬ lusques, les causes qui peuvent leur donner naissance, le degré de fixité qu’elles parviennent ensuite à acquérir, démontrant que « l’espèce malacologique peut et doit varier dans des limites même assez étendues, et... que bien des formes décrites jusqu’à ce jour sous le nom d’espèces, ne sont en somme que le résultat prévu de ces variations (1) ». On voit ici combien Locard était peu disposé à multiplier les espèces... Il le répète bien des fois : « Actuellement, dans les études malacologiques, la tendance se porte vers la multiplicité des espèces. Bien souvent... le natura¬ liste inexpérimenté trouve des espèces nouvelles dans toute dif¬ férenciation, même très minime, observée entre deux formes voisines. Là où la nature s’est bornée à modifier un type déjà existant, il voit une forme différente, et convertit dans son zèle trop ardent, la variété en espèce... C’est, ce que l’on nomme l'amour du mihi, et, depuis quelques années, pareil amour a fait trop bonne école ! (2) » Et ailleurs : « En constatant les variations de forme de plusieurs de nos es¬ pèces fossiles, nous aurions pu à notre tour les élever au rang d’espèces nouvelles. C’est ce que nous avons évité autant que possible, contrairement aux tendances du jour. Certains natu¬ ralistes ont, depuis quelque temps, tellement multiplié ces es- (1) Locarrl (A.). — Eludes variai, malacol., I. 1881, p. VIII. (2) Locarrl (A.). — Etudes variai, malacol., etc..., 1881, p. <). 194 ARNOULD LOCARD pèces que leur limite, bien souvent, est devenue difficile à ap¬ précier... (1) » Il me serait facile de multiplier ces citations (2) ; les précé¬ dentes sont, je crois, assez typiques pour que je n’insiste pas davantage. Je reviens donc au second volume des Variations. La partie la plus considérable et aussi la plus originale est celle où l’auteur, après avoir indiqué la répartition géographique et orographique des espèces, traite de leur généalogie. Locard, et l'on sent déjà ici l’influence de Bourguignat(3), esquisse à grands traits le processus par lequel certaines de nos espèces, irradiant de centres d’apparition qui deviendront plus tard des centres de dispersion, ont essaimé des régions septentrionales de l’Eu¬ rope vers nos régions plus méridionales. Enfin, un dernier chapitre est consacré! à l’étude d’une question encore bien obscure, qui mériterait d’être reprise et travaillée avec 'le plus grand soin : la tératologie malacologique. Locard avait pu recueillir de nombreuses séries de coquilles anormales ou monstrueuses et, s’il ne put pas toujours, faute peut-être de connaissances anato¬ miques suffisantes, expliquer l’origine de ces monstruosités, il eut, du moins, le grand mérite d’en présenter une classification rationnelle. On vient de voir avec quel soin Locard étudia la variabilité de l’espèce (4) ; avec quelle clarté il montra qu’autour d’un type nettement défini pouvaient évoluer de nombreuses formes affines qui ne sont, en réalité, que des variations individuelles dues à l’influence des milieux ; comment enfin, en un mot, notre auteur (1) Locard (A.). — Faune malacol. terr. quatern. environs Lyon, 1879, p. XIII. (2) Voyez par exemple: Variai, malacol., II, 1881. p. 315. — Mollusques Ain, 1881, p. 25. — Faune terrains tertiaires Corse, 1877, p. VIII ; etc., etc..., (3) Notamment des travaux suivants : Bourguignant (J. -R ). — Recherches sur la distrib. géogr. des Moll, terr. et fluv. en Algérie et dans les régions circonvoisines, Paris, 186G (in Ann. Sc. natur., V, in-8\ 2 cartes). Bourguignant (J. -R.). — Malacologie de l'Algérie, Paris, 2 vol. in-4”, t. II, 1864, pp. (4) C’est cette constante préoccupation d'étudier les variations chez les espèces qui conduisit Locard à recueillir des séries si importantes de coquilles : sa collection, comme nous le verrons plus loin, renferme sou¬ vent des centaines d’échantillons de la même espèce, provenant de loca¬ lités très diverses. 195 SA VIE, SES TRAVAUX se montra nettement transformiste (1). Il est curieux de voir, d’autre part, Locard, dans son Prodrome et sa Conchyliologie française se montrer, au contraire, partisan de l’immuabilité de l’espèce. C’est qu’à cette époque, l’amitié de Locard pour le grand malacologiste Bourguignat devient plus étroite que jamais. Cette amitié, qui ne devait passe ralentir, malgré les attaques multiples dont Bourguignat fut l'objet, ne prit fin qu’avec la mort de ce der¬ nier savant. Locard, qui avait le culte de ses amis, conserva pieu¬ sement le souvenir de celui qu’il se plaisait à appeler « son pauvre ami », et je me rappellerai toujours la lettre émue (2) où, pres¬ sentant peut-être sa fin, mon regretté maître m’annonçait l’envoi d’un volumineux manuscrit de Bourguignat dont il se dépouil¬ lait en ma faveur. Quoi qu’il en soit, l’amitié très intime de Locard et de Bour¬ guignat eut une grande influence sur les écrits du savant Lyon¬ nais. Il commence dès lors à mettre au jour les nombreux docu¬ ments qu’il avait amassés, tant dans sa riche collection que dans celle, encore plus riche à cette époque, de Bourguignat et dans les envois, souvent considérables, que lui faisaient ses nombreux correspondants. Il publia successivement les seize mémoires qui forment les trois volumes de ses Contributions à la faune fran¬ çaise , où il met au point des questions jusqu’à lui fort contro¬ versées et donne des monographies, qui sont des modèles, des genres les plus embrouillés. Cette abondance de matériaux con¬ duisit Locard à la publication, d’abord du Prodrome , puis des quatre volumes de la Conchyliologie française , publication qui ne prit fin qu’en 1899. En possession d’un nombre énorme de Mollusques recueillis dans toutes les contrées et dans tous les cours d’eau de la France, Locard put faire œuvre beaucoup plus (1) Cette tendance transformiste se retrouve dans son travail: De l’in- fluence des milieux sur le développement des Mollusques, etc... Lyon. 1891. gr. in-8°. Cette phrase, écrite par Locard, n'est-elle pas d’un transformiste con¬ vaincu : « Le Limnæa stagnalis, par exemple, élevé dans certaines condi¬ tions, devient le L. elophila, tandis que le L. turgida n’est qu’une forme intermédiaire entre ces deux types extrêmes... On peut dire aujourd'hui que chaque mare, chaque étang, chaque pièce d’eau, a sa forme de Limnée qui lui est propre... » Variât, malacol., 1881, II, p. 315. (2) Lettre de Lyon, du 12 janvier 1904. 196 ARNOULD LOCARD complète que ses devanciers, Dupuy et Moquin-Tandon. De là, la création d’un nombre considérable d’espèces nouvelles. Ce nombre a effrayé bien des savants qui, sans doute, ne soupçon¬ naient pas les immenses matériaux mis en œuvre par Locard, bien qu'il prît parfois lui-même la peine de nous en avertir : « Si. dans le travail que nous présentons aujourd’hui, le nombre des formes que nous avons pu y consigner est aussi considérable, c’est uniquement parce que nous nous sommes efforcés, autant que nous l’avons pu, d’étendre le champ de nos investigations, bien plus qu’on a ordinairement coutume de le faire (1). » Mais (2) « malgré les nombreuses recherches auxquelles nous avons dû nous livrer, malgré les nombreux envois de nos bienveillants cor¬ respondants, il existe encore des départements entiers, d’impor¬ tants cours d’eau, une foule de lacs et de ruisseaux sur la faune desquels nous n’avons pas la moindre donnée (3). » Les critiques ne manquèrent pas ; mais n’est-ce pas la preuve même de l’im¬ portance des travaux du savant Lyonnais ? Locard rêvait de rendre le même service à la science en ce qui concerne la faune malacologique des mers d’Europe : il avait élaboré et écrit un vaste ouvrage qui ne forme pas moins de six volumes illustrés de plus de 3.000 figures ; cet ouvrage, entiè¬ rement achevé, est malheureusement resté manuscrit malgré les grands services qu’il aurait rendus (4). Il faut espérer qu’il sera, (1) Locard (A.). — Contributions, etc..., XIV, 1890, p. 228. (2) Locard (A.). — Contributions, etc.... XIII. 1889. p. 10, et aussi pp. 157, 158, où nous relevons ces intéressantes données : « Certains naturalistes, surpris du développement que prennent, dans nos travaux, les espèces malacologiques, ont pu croire que nous étions porté à confondre la no¬ tion de l'espèce avec celle de la variété... Nous nous bornerons simple¬ ment à répondre... que chacune' de nos espèces est basée sur une somme de caractères au moins égale à celle sur laquelle étaient établies la plupart des meilleures espèces de Linné, de Draparnaud... Agissant sans le moindre parti pris, nous nous sommes uniquement bornés à réunir infiniment plus de matériaux d’études, que ne le faisaient généralement nos devanciers. Plus de 10.000 échantillons de toutes provenances nous sont passés sous les yeux, parmi lesquels près de 1.200 sont restés dans notre collection... » (3) Voyez aussi les mêmes considérations développées dans son mé¬ moire : Dp l'influence des milieux sur le développement des Mollusques, etc..., 1881, p. 28, p. 55, etc. (4) Pour des raisons que je n’ai pas à indiquer ici. cet ouvrage ne SA VIE, SES TRAVAUX 197 sinon publié entièrement, au moins mis au jour dans ses grandes lignes et, par exemple, sous la forme d'un catalogue synony- mique des testacés des mers d'Europe, catalogue qui remplace¬ rait fort avantageusement celui, si ancien et si incomplet, édité en 1869, par Petit de la Saussaye (1). C’est à cette connaissance approfondie des Testacés des mers d'Europe que Locard dut l'honneur d’être appelé à collaborer aux résultats des expéditions du Travailleur et du Talisman. Je me contente de signaler ici ce très important travail ; je reviendrai, dans un instant, sur les conclusions que l'auteur sut tirer de cette longue étude. Telle est, et sans mentionner d’autres travaux moins impor¬ tants, l’œuvre de Locard, au moins dans ses grandes lignes. Mais je tiens à insister sur un côté tout spécial de cette œuvre : Locard ne fut pas seulement un conchyliologiste éminent, je veux dire qu’il ne se contenta pas de connaître avec la plus vaste et la plus sûre érudition, la faune malacologique européenne ; il fit encore et surtout œuvre de vrai naturaliste en sachant coordonner les faits et les documents pour en tirer des conclusions et des idées générales. Tous ses travaux portent l’empreinte de cette puis¬ sance d'observation qui était l’une de ses plus belles qualités. Qu’il s’agisse de la faune vivante ou de la faune fossile, Locard consacre une importante partie de ses mémoires à la mise en lumière des idées principales et comme de la quintescence de ses travaux. Je ne reviendrai pas ici sur ses grands et beaux ouvrages analysés trop rapidement précédemment ; je me bor¬ nerai seulement à indiquer succinctement les conclusions de ses études sur les Mollusques recueillis par le Talisman et par le Caudan où notre auteur fait ressortir l’existence d’une faune malacologique polybatique dans les grands fonds de l’Atlantique et de la Méditerranée, voulant indiquer par là que, indépen- put paraître en une seule fois ; Locard commençait à le donner par fragments, dans une série de publications qui auraient fait le pendant de ses Contributions, lorsque la mort le surprit en plein travail. C’est ainsi qu'il avait déjà publié : Les Cerithidæ des mers d'Europe, 1901 : les Turbinidæ, 1903, et, enfin, à la veille même de sa mort. Les Opistho- branclies et les Hètérobranches. (1) Petit de la Saussaye. — Catalopue des Mollusques testacés des mers d'Europe, Paris, 1869, in-8“, 315 pp. 198 ARNOULD LOCARD damment « des faunes marines bien définies des zones littorales, herbacées et coralliennes, dont les limites sont particulièrement restreintes, il existe dans l’Atlantique, comme dans la Méditer¬ ranée, une faune dite polybatique, capable de vivre et de se dé¬ velopper à des niveaux dont l’extension bathymétrique varie de plus de 2.000 mètres... » (1). Il signale en outre la très grande extension géographique de cette faune profonde en montrant que les mêmes espèces se retrouvent du 15e au 75e degré de latitude Nord, mais que, par une sorte de phénomène de compensation, ces espèces qui, au Nord vivent vers 50 mètres de profondeur, n’habitent que vers 2.000 mètres au voisinage de l’équateur (2). Locard montre enfin qu’un caractère constant de cette faune malacologique profonde est la coloration pâle et comme chloro¬ tique du test (3), caractère qu’il retrouve d’ailleurs chez les es¬ pèces terrestres acclimatées dans des régions plus septentrionales que leur habitat normal (4). Tous les travaux de Locard sont suivis de considérations ana¬ logues, ce qui montre tout l’intérêt qui s’attache à l’étude de la malacologie, lorsque cette étude n’est pas seulement une sèche nomenclature d’espèces recueillies dans telle ou telle localité, mais encore un ensemble de bonnes observations coordonnées suivant une méthode rigoureuse et scientifique. En dehors de ces travaux d’histoire naturelle pure, Locard, qui était aussi un érudit et fin lettré publia de fort attachantes études sur Y Histoire des Mollusques dans l'Antiquité , Les Co¬ quilles sacrées dans les religions indoues , etc., et « écrivit avec humour Y Histoire de la Coquille des Imprimeurs (5) ». (1) Locard (A.). — In Comptes rendus de l'Acad. des Sciences , 17 jan¬ vier 1898. (2) Locard (A.). — In Comptes rendus de l’Acad. des Sciences. 31 jan¬ vier 1898. (3) Locard (A.). — E.rpédit. « Travailleur », « Talisman », II, 1898. p. 466. (4) Dans ce cas, les Mollusques terrestres colorés voient généralement leur test devenir uniformément blanchâtre. Voyez à ce sujet Locard et Germain. — Espèces méridion., faune malacol. environs de Paris , 1903, p. 67; Germain. — Mollusques Maine-et-Loire, 1903, p. 40. On trouvera, dans ce dernier mémoire, une biographie du sujet. (5) Vincent (Dr Eugène). — Discours prononcé aux funérailles de M. Arnould Locard , le SI octobre 190',, p. 8. SA VIE, SES TRAVAUX 199 II A côté de cette œuvre imprimée ou manuscrite, Locard lègue à la postérité un autre titre de gloire : sa remarquable collection de coquilles de France et des mers d’Europe qu’il mit plus de trente ans à acquérir et à classer. Heureusement, cette œuvre considérable ne sera pas perdue : grâce à la générosité, que l’on ne saurait trop louer, de Mme Locard et de M. le Dr Ed¬ mond Locard (i), cette collection unique, remarquable à tous les points de vue, a pris place dans les galeries du Muséum d'his¬ toire naturelle de Paris (2). Le savant Lyonnais eût été lui-même fort heureux de ce choix, car il souligna plusieurs fois, avec un sentiment de tristesse bien compréhensible, la perte pour la science française des importantes séries malacologiques réunies parLamarck, Draparnaud et Bourguignat, pour ne citer que les principales (3). Quant à l’importance de cette collection, on s’en fera une idée lorsqu’on saura que toutes les espèces terrestres et fluviatiles de France y sont souvent représentées par des séries de plusieurs centaines d’individus : Locard pouvait ainsi suivre les variations de chaque espèce suivant les localités et les milieux ; aussi m’écri- (1) M me Locard et M. le D' Edmond Locard ont tenu à faire mieux encore : ils ont ajouté à ce magnifique don celui de la bibliothèque spéciale rassemblée par le regretté savant, et qui contient, à côté d'ouvrages malacologiques fondamentaux, un nombre considérable de brochures, souvent fort difficiles à consulter. (2) J'ajouterai que, chargé du transport de ces richesses, j’ai eu la sa¬ tisfaction de constater qu’elles étaient arrivées absolument intactes à Paris, sans qu’il y ait à déplorer le bris d’un seul échantillon. (3) « Toutes les collections de nos maîtres sont aujourd’hui dispersées ou ont passé à l’étranger sans qu’on ait sérieusement cherché à les retenir. Ce sont là, on l'avouera, choses fort regrettables. La première collection française, celle de Draparnaud, est en Autriche, celles de ses deux principaux collaborateurs existent à peine ; c’est à Genève qu’il faut se rendre pour voir les types créés par le chevalier de Lamarck et la riche collection du baron Delessert ; les collections de Moquin-Tandon et de l'abbé Dupuy sont déjà dispersées ; enfin, les belles séries malacolo¬ giques de notre ami Bourguignat sont allées rejoindre celles.' de son maître dans les galeries du musée de Genève.. .» Locard (A.). — Etude collect. conchyl. Draparnaud, 1395, p. 11. — Voyez aussi L'Echange, Revue linnéenne, 4' année. 15 août 1888. n" 44. p. 4. Faisons remarquer, à ce 200 ARNOULD LOCARD vait-il, de Lyon (1) : « ...Il faut donc de toute nécessité avoir en main des séries considérables de bons types de localités aussi variées que possible ! Or, dans ma collection, le groupe [dont il s’agit] (2) occupe douze tiroirs de 0 m. 60 sur 0 m. 40, ce qui, comme vous le voyez, représente un total assez coquet... (3) » En ce qui concerne les coquilles marines des mers d'Europe, Locard écrivait (4) : « Au 1er janvier 1904, la liste des espèces s'arrête au Nassa bufonaria (5). Total des espèces inscrites . 2.445 Espèces de ma collection . 1.526 soit 62,44 %. » Comme pour les terrestres et les fluviatiles, les marines sont ici représentées par des séries considérables provenant de localités très diverses (6). On comprend dès lors tout l’intérêt que peut présenter une telle collection. Aussi, M. le Dr Louis Joubin, professeur de Malacologie au Muséum, est-il décidé à faire tous les sacri¬ fices nécessaires pour en assurer, non seulement la conservation parfaite, mais encore pour en permettre la consultation facile. Peu à peu, les petites espèces fragiles comme les Rissoia, les propos que le Muséum de Paris possède bon nombre de type d’inver¬ tébrés (Lamellibranches, Eehinides, Cœlentérés, Spongiaires) décrits par Lamarck. Ces échantillons historiques, portant les étiquettes autographes de Lamarck, ont été rassemblés par le Dr Louis Joubin, professeur de Malacologie au Muséum [Louis Joubin. — La Collection Lamarck. in Bulletin Muséum Inst, nntur., Paris, 1904, p. 459]. (1) A propos de notre travail en collaboration sur la Faune des envi¬ rons de Paris. (2) Il s'agit ici des espèces du groupe de YHelix variabilis. Drap. (3) Lettre de Lyon, du 13 novembre 1902. — Déjà, en 1888, Locard écri¬ vait : « Faut-il ajouter que notre collection personnelle compte actuel¬ lement plus de 48.000 échantillons vivants, uniquement de France ?... » L'Echange, Revue linnéenne, n° 44, p. 5 (15 août 1888). (4) Note manuscrite (In correspondance Locard). (5) Il s’agit de la liste des espèces dressée par Locard dans son grand ouvrage manuscrit sur les Mollusques des mers d’Europe. (6) A côté de ces deux très importantes collections ,1e Muséum doit encore à la générosité de M. le D' Edmond Locard les importantes séries de Mollusques terrestres et fluviatiles du Portugal, recueillies autrefois par Castro, et qui ont servi de base au beau travail du malacologiste lyonnais sur la Conchyliologie portugaise. SA VIE, SES TRAVAUX *201 Bythinella, les Ancylus, etc., seront mises en tubes avec l’éti¬ quette manuscrite de l’auteur et ainsi préservées à jamais du bris et de la poussière ; les grosses espèces et les types seront placés dans des boîtes vitrées leur permettant d’échapper aux at¬ teintes du temps... Et le merveilleux instrument d’étude qu’est la collection Ar¬ nould Locard restera à tout jamais c*mme le plus beau monu¬ ment qui ait été élevé à la Malacologie française... INDEX BIBLIOGRAPHIQUE DES TRAVAUX PUBLIÉS PAR Arnould LOCARD 1. — .'Mollusques vivants. 1. Malacologie Lyonnaise ou Description des Mollusques terrestres et aquatiques des environs de Lyon , Lyon, 1877, 1 vol. gr. in-8°, 151 pp. 2. Notes sur les migrations rnalacologiqucs aux environs de Lyon, Lyon, 1878, gr. in-8 ° , 28 pp. 3. Etudes sur les variations malacologiques d'après la faune vivante et fossile de la partie centrale du bassin du Rhône. Lyon-Paris, 1880- 1881, 2 vol. gr. in-8\ 1032 pp. et 5 pl. 4. Catalogue des Mollusques vivants, terrestres et aquatiques du dépar¬ tement de l'Ain, Lyon, 1881, gr. in-8°, 151 pp. 5. Malacologie des lacs de Tibériade, d'Antioche et d'Homs en Syrie, Lyon, 1882, gr. in-4°, 99 pp., 5 pl. 6. Description d'une espèce nouvelle de Mollusque appartenant au genre Paulia, Lyon, 1883, gr. in-8‘, 6 pp. 7. Sur quefques cas d'albinisme et de mélanisme chez les Mollusques terrestres et d'eau douce de la faune française, Lyon, 1883, gr.-8°, 36 pp. 8. Les coquilles sacrées dans les religions indoues, Paris, 1884, gr. in-4°, 2 pl. 4 figures dans le texte. (Extrait des Ann. du Musée Guimct.) 9. De la valeur des caractères spécifiques en malacologie, Lyon, 1884, gr. in-8°, 60 pp. Ce mémoire a été réimprimé dans les Bulletins de la Société malacologique de France, 1884, pp. 17-72. 10. Histoire des Mollusques dans l'Antiquité, Lyon, 1884, gr. in-8°, 243 pp. 1 pl. 11. Sur un Céphalopode nouveau de la famille des Loliginidx : Pleuro- theutis costulatus, Paris, 1884, in-8*, fig. 12. Description de deux Nayades nouvelles pour la faune française ; Rouen, 1885, in-8° (Extrait du Bulletin Soc. amis sc. natur. Rouen.) 13. Description d'une nouvelle espèce de Mollusque gastropode : Bythi- nella Lancelevei, Rouen, 1885, in-8”. (Extrait du Bull. soc. amis sc, natur. Rouen.) INDEX BIBLIOGRAPHIQUE DE SES TRAVAUX 203 14. Etudes critiques sur' les Tapes des côtes de France, Paris, 1880, in-8”, 89 pp., 2 pl. (Bull. soc. malacol. France , III. pp. 239-328; à part, même pag.) 15. Recherches historiques sur la coquille des Pèlerins, Lyon, 1888, gr. in-8", 78 pp. IG. Révision des espèces françaises appartenant, au genre Modiola, Paris, 1888, in-8”, 42 pp. 1 pl. (Bull. soc. malacol. France, V, pp. 77-119: à part, même pag.) 17. Histoire des coquillages, leurs applications aux coutumes religieuses. aux arts et à l'conomie domestique, Tours, 1889, 1 vol. in-8” avec flg. 18. Révision des espèceisi françaises appartenant au genre Mytilus ; Paris 1889, in-8”. 81 pp., 3 pl. (Bull. soc. malacol. France, VI, pp. 83-164; à part, même pag.) 19. Les Huîtres et les Mollusques comestibles ; histoire naturelle, culture industrielle, hygiène alimentaire, Paris, in-lG, 1890, 382 pp. avec 97 flg. 20. Description des espèces françaises appartenant au genre Mactra ; Paris, 1890, in-8”, 76 pp. 2 pl. (Bull. soc. malacol. France, VII, pp. 1-76; à part, même pag.) 21. Sur les espèces françaises du genre Euthria, Paris, 1890, in-8”, 31 pp. (Bull. soc. malacol. France, VII, pp. 187-218; à part, même pag.) 22. üe l’influence des milieux sur le développement des Mollusques. Etude comparative des diverses faunes malacologiques de France, Lyon, 1891, gr. in-8”, 140 pp. 23. Recherches historiques sur la coquille des imprimeurs, Lyon, 1892, gr. in-8”, 63 pp. (1). 24. Description de quelques Unionidæ nouveaux pour la faune française, Elbeuf. 1893, in-8”, 14 pp. (Extrait du Bull. soc. élud. sc. nalur., Elbeuf, XII, pp. 49-62.) 25. Les Mollusques terrestres et d’eau douce des Alpes (in Faisan (A.), Les Alpes, Paris, 1893, in-12.) 26. Malacologie des conduites d'eaux de la ville de Paris, Lyon, 1893, in-8”, 80 pp. avec 39 flg. 27. Les Dreissensia du système européen, d’après la collection Bourgui- gnat, Genève, 1893, in-8”, 73 pp. 3 pl. (Extrait de la Revue suisse de zoologie, etc..., I. pp. 113-190; à part, même pag.) 28. Description de deux Pseudanodonta nouveaux observes aux envi¬ rons de Monlluçon, par M. l’abbé Dumas, Moulins, 1893, in-8” avec 2 flg. dans le texte. 29. Les Bythinia du système européen. Révision des espèces appartenant à ce genre d'après la collection Bourguignat. Genève, 1894, in-8". 70 pp., 2 pl. (Extrait de la Revue skisse de zoologie, etc..., II. pp. 65-134 ; à part, même pag.) 30. Ipsa Drapamaudi conchylia. Etude sur la collection conchyliologiquc de Draparnaud au musée impérial et royal d’histoire naturelle de Vienne, Lyon-Paris, gr. in-8”, 190 pp. 31. Catalogue des Mollusques et Braclùpodes dragués dans le golfe de (1) Ce travail est surtout littéraire. 204 ARNOULD LOCÀRD Gasconne, par M. le professeur Kœhler, campagne du Caudan, août 1895. Lyon, 1890, gr. in-8°, 20 pp. 32. La Pseudoconchyliologie. Essai monographique sur divers animaux crustacés, insectes ou vers confondus avec les Mollusques, Lyon, 1896, gr. in-8°, 47 pp. 33. Notice ethnographique sur les Mollusques utilisés en Nouvelle-Calé¬ donie et dans les lies avoisinantes, Lyon, 1896, gr. in-8°, 34. Rélsiultats scientifiques de la campagne du Caudan dans le golfe de Gascogne (août-septembre 1895', Lyon, 1896, in-8°, 112 pp., 2 pl. (Extrait des Annales de l'Univers, de Lyon.) 35. Sur l’existence d’une faune malacologiqus polybatique dans les grands fonds de l’Atlantique et de la Méditerranée. (Paris, Compt. rendus Acad. Sciences, 17 janvier 1898.) 36. Sur l’aire de dispersion de la faune malaoologique des grands fonds de l’océan Atlantique boréal. (Paris, Compt. rendus Acad. Sciences, 31 janvier 1898.) 37. Expéditions scientifiques du Travailleur et du Talisman pendant les années 1880, 1881, 1882. 1883. Mollusques testacés, Paris, 1897-1898, 2 vol. gr. in-4° avec 40 pl. 38. Conchyliologie Portugaise. Les coquilles terrestres des eaux douces et saumâtres, Lyon, 1898, gr. in-4”, iv-302 pp. 39. Les coquilles marines des côtes de Corse, Lyon, 1900, gr. in-8°, 297 pp. (en collaboration avec A. Caziot). 40. Observations sur les Mollusques testacés marins des côtes de Corse. (Assoc. franç. avancem. sciences, Congrès d’Ajaccio, 1901, I, p. 147; II, pp. 618-626; à part, in-8", 9 pp.) 4L Description d’une nouvelle espèce de Lartetia. (Bull. soc. études sc. nat. Nîmes, 1901, Nîmes, in-8", 3 pp. 1 fig.) 42. Les Cerithium et les Cerithidæ des mers d'Europe, Lyon, 1902, . gr. in-8°, 34 pp. 43. Description de Mollusques nouveaux appartenant à la faune souter¬ raine de France et d’Italie. (Bull. Muséum liist. nat. Paris, 1902, n°8, pp. 607-610; à part, in-8°. 4 pp. 2 fig.) 44. Sur l’introduction d’espèces méridionales dans la faune malacolo- gique des environs de Paris, Lyon, 1903. gr. in-8". 74 pp., 2 fig. dans le texte (en collaboration avec L. Germain.) 45. Coquilles des mers d’Europe: Turbinidæ, Lyon. 1903, gr. in-8°, 66 pp. 46. Les Opislhobranches et les Hélérobranches testacés des mers d’Eu¬ rope, Lyon, 1905, gr. in-8", 62 pp . PRODROME DE LA MALACOLOGIE FRANÇAISE. 47. I. — Catalogue général des Mollusques vivants de France, Mollusques terrestres, des eaux douces et des eaux saumâtres, Lyon-Paris, 1882. gr. in-8”, 462 pp. 48. IL — Catalogue général des Mollusques vivants de France, Mollus¬ ques marins, Lyon-Paris. 1886. gr. in-8”, 779 pp. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE DE SES TRAVAUX 205 CONTRIBUTIONS A LA FAUNE MALACOLOGIQUE FRANÇAISE 4'J. 1. — Monographie des genres Bulimus et Chondrus, Lyon, 1881, gr. in-8”, 29 pp., 1 pl. 50. II. — Catalogue des Mollusques terrestres et aquatiques des environs de Lugny (Seine-et-Mame), Lyon, 1881, gr. in-8”, 33 pp. avec fig. dans le texte. 51. III. — Monographie du genre Lartetia, Lyon, 1882, gr. in-8”, 24 pp., 1 pl. 52. IV. — Sur la présence d’un certain nombre d'espèces méridionales dans la faune malaeologique des environs de Lyon, Lyon, 1882. gr. in-8”, 24 pp. 53. V. — Notice sur les Hélices françaises du groupe de l’HelLc nerno- ralis, Lyon, 1882, gr. in-8”, 24 pp. 54. VI. — Monographie des Hélix du groupe de l’Helix heripensis Ma- bille, Lyon, 1883, gr. in-8”, 68 pp., 1 tabl. 55. VII. — Monographie des Hélix du groupe de l’Helix Bollenensis Loc., Lyon, 1884, gr. in-8”. 28 pp. 1 pl., 1 tabl. 56. VIII. — Description de quelques Anodontes nouveaux pour la. faune française, Lyon, 1884. gr. in-8”, 44 pp. 57. IX. — Monographie des Hélices du groupe de l’Helix unifasciata. Poiret, Lyon, 1884, gr. in-8”, 53 pp., l tabl. 58. X. — Monographie des espèces françaises de la famille des Bucci- nidæ, Lyon, 1887, gr. in-8”. 115 pp., 1 pl. 59. XI. — Monographie des espèces appartenant au genre Pecten, Lyon 1888, gr. in-8”, 159 pp. 60. XII. — Etudes critiques sur les Hélix du groupe de l'Helix rufescens Pennant, Lyon, 1888, gr .in-8”, 66 pp., 1 tabl. 61. XIII. — Décision des espèces françaises appartenant aux genres Margaritana et Unio, Lyon, 1889. gr. in-8”, 163 pp. 62. XIV. — Révision des espèces françaises appartenant aux genres Pscudanodonta et Anodonta, Lyon, 1890. gr. in-8”, 240 pp. (1). 62. XV. — Monographie des espèces françaises appartenant au genre I ul- vala, Lyon, 1889, gr. in-8”, 62 pp. 64. XVI. — Les coquilles marines vivantes de la faune française, dé- criteis par <;. Michaud. Etudes critiques d’après les types de sa col¬ lection. Lyon, 1890, gr. in-8”. 44 pp. MATÉRIAUX POUR SERVIR A L HISTOIRE UE LA MALACOLOGIE FRANÇAISE 65. J. — Sur les espèces françaises du groupe de l’Helix obvoluta. — IL — Sur les variations de l’Hélix Desmoulinsi. — III. — Descrip¬ tion d’une nouvelle Valvée française, Paris, 1884, in-8”, 11 p. (Extrait du Bull. soc. mal. France, I, pp. 197-208; à part, même pag.) (1) La quatorzième Contribution a paru dans le volume XXXVI des An¬ nales de la Société linnéenne de Lyon, pp. 49 à 284, en 1890 ; la quinzième contribution avait été publiée dans le même recueil, l’année précédente (tome XXXV. 1889, pp. 285-342). Soc. Linn., t. ui, 1903 16 206 ARNOULD LOCARD GG. IV. — Description de quelques Hélices xérophiliennes nouvelles. — V. — Note sur les Limnea întermedia et Limnea marginata Mi- chaud, Paris, 1885, in-8\ 41 pp. (Bull, soc. malacol. France, II, pp. 51-92 ; à part, même pag.) G7. VI. — Sur les espèces françaises du groupe de l 'Hélix striata, Paris, 1886, in-8° 9 pp. (Bull. soc. malacol. France, III, pp. 131-140; à part, même pag.) G8. VII. — Description de quelques espèces nouvelles pour la faune fran¬ çaise, Paris, 1887, in-8”, 19 pp. (Bull. soc. malacol. France, IV, pp. 165-184 ; à part, meme pag.) 69. VIII. — Note sur les espèces françaises appartenant au genre Cir- culus, Paris, 1889, 24 pp. (Bull. soc. malacol. France, VI, pp. 283-307 ; à part, même pag.) CONCHYLIOLOGIE FRANÇAISE. 70. Les coquilles marines des côtes de France; description des familles, genres et espèces, Lyon-Paris, 1891, gr. in-8”, 384 pp. avec 348 fig. 71. Les coquilles des eaux douces et des eaux saumâtres de France, des¬ cription des familles, genres et espèces, Lyon-Paris, 1893, gr. in-8”, 327 pp. et 302 fig. 72. Les coquilles terrestres de France, descriptions des familles, genres et espèces, Lyon-Paris, 1894, gr. in-8”, 370 pp. avec 515 fig. 73. Les coquilles marines au large des côtes de France; description des familles, genres et espèces, Lyon-Paris, 1899, gr. in-8”, 198 pp. NOTICES CONCHYLIOLOGIQUES (1). 74. I. — Sur l'Helix pomatia L. et ses formes affines, n” 37, 15 janvier 1888, pp. 4-5. 75. II. — Sur quelques anomalies épidermiques observées chez l'Helix liortensis, Muller, n” 39, 15 mars 1888, pp. 3-4. 76. III. — Une visite aux collections malacologiques de Lamarck, n” 44, 15 août 1888, pp. 3-4. 77. IV — De la valeur des caractères spécifiques chez les Pecten, n” 46, 15 octobre 1888, pp. 3-4. 78. V. — De la valeur spécifique des Hélix du groupe de l’Helix nemo- ralis, n” 50, 15 février 1888. pp. 5-6. 79. VI. — Sur les espèces françaises du genre Margaritana, n” 51, 15 mars 1889, p. 4; n” 52, 15 avril 1889, p. 29. 80. VII. — Catalogue des petits Mytiles des côtes de France, n” 53, 15 mai 1889, pp. 36-37. 81. VIII. — A propos de l’Unio pictorum L., n” 53, 15 mai 1889, pp. 38-39. 82. IX. — Les grands Mytiles des côtes de France, n” 60, 15 décembre 1889, pp. 91-92. (1) Tous les mémoires indiqués sous ce titre ont paru dans l 'Echange, Bévue Linnèenne. J'indique la date et le numéro du journal pour chaque notice. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE DE SES TRAVAUX 207 83. X. — Les Mitres des côtes de France , n’ 62, 15 février 1890, pp. 109-110. 84. XI. — Les Limnées françaises du groupe du Limnea stagnalis, n' 66, 15 juin 1890, pp. 140-142. 85. XII. — Sur les Pleurolomes vivants du groupe du Clalhurella pur- purea, n' 73, 15 janvier 1891, pp. 5-6. 86. XIII. — SuA une espèce nouvelle du genre Neptunia, n* 77, 15 mai 1891, pp. 34-35. 87. XIV. — Espèces nouvelles du groupe du Cytherea rudis Poli, n° 80, 15 août 1891, p. 69. 88. XV. — Les Anomies des côtes de France, n' 81, 15 septembre 1891, pp. 86-87. 89. XVI. — Révision des Alexia françaises, n” 84, 15 décembre 1891, pp. 131-132. 90. XVII. — Sur une espèce nouvelle du genre Belgrandia, n* 85, 15 jan¬ vier 1892, pp. 3-4. 91. XVIII. — Sur quelques Limnées françaises du groupe du Limnea limosa, n° 86, 15 février 1892, pp. 18-19. 92. XIX.— Les Limnces françaises du groupe de la Limnea peregra, n° 91, 15 juillet 1892, pp. 77-79 ; n“ 92, 15 août 1892, pp. 90-91. 93. XX. — Sur la présence d'une Mitra française dans la faune océa¬ nique, n' 93, 15 septembre 1892, pp. 101-102. 94. XXI. — Les Bythinies de la faune française, n° 97, janvier 1893, pp. 4-6. 95. XXII. — Les Truncatelles des côtes de France, n" 101, mai 1893, pp. 49-50. 96. XXIII. — Description de trois nouvelles espèces d' Alexia, n° 102, juin 1893, pp. 62. 97. XXIV. — Description de quelques Hélix nouveaux pour la faune française, n” 104, août 1903, pp. 86-87. 98. XXV. — Sur le genre Tropidocochlis, n’ 105, septembre 1903, pp 97-98. 99. XXVI. — Description de quelques Hyalines nouvelles pour la faune française, n* 106, octobre 1893, pp. 110-111. 100. XXVII. — Description de deux succinées nouvelles, n” 115, juillet 1894, pp. 90-91. 101. XXVIII. — Description de deux coquilles marines nouvelles, n° 119, novembre 1894, pp. 131-132. 102. XXIX. — Description de deux Hyalines nouvelles, n” 121, janvier 1895, pp. 4-6. 103. XXX. — Conchyliologie d'Allevard-les-Bains, n” 122, février 1895, pp. 16-18. 104. XXXI. — Sur les Hélix du groupe de l'Helix inchoala, n* 123, mars 1895, pp. 26-28. 105. XXXII. — Une coquille française méconnue , n“ 128, août 1895, pp. 85-86. 106. XXXIII. — A propos de l'Helix variabilis, n° 129, septembre 1895, p. 98. 107. XXXIV. — Une pliyse portugaise nouvelle, n” 130, octobre 1895, p. 109. 108 XXXV. — Une nouvelle station d'espèces méridionales dans le nord de la France, n” 131, novembre 1895, pp. 121-122. 208 ARNOULD LOCARD 109. XXXVI. — Les Huîtres françaises , n" 133, janvier 18%, pp. 3-0; n* 134, février 18%, pp. 15-10. 110. XXXVII. — A propos de l'Hélix Terveri de G. Michaud , n° 134, février 18%, pp. 17-18 et n° 135, mars 1890, pp. 25-27. 111. XXXVIII. — A propos de l'Helix glabella de Draparnaud , n" 130, avril 1896, pp. 35-38. 112. XXXIX. — Les Cypræidæ observés sur les côtes de France, n* 137, mai 1890 et n° 138, juin 1896, pp. 59-61. 113. XL. — .4 propos de l'Helix intersecla Poirct, n' 143, novembre 1896, pp. 117-120. 114. XLI. — Sur le Ranella gigantea, n° 144, décembre 1896, pp. 130-131. 115. XLII. — Scalaridæ nouveaux, n” 145, janvier 1897, pp. 2-3. 110. XLI II. — Cadulus nouveaux, n” 145, janvier 1897, pp. 3-4. 117. XLIV. — Dentalium nouveaux ou peu connus, n° 146, février 1897, pp. 9-11. 118. XLV. — Sur un genre nouveau dans la faune marine, n° 150, juin 1897, pp. 46-47. 119. XLVI. — Les Liliopa de la mer des Sargasses, n’ 151, juillet 1897, pp. 58-59. 120. XLVII. — A propos du genre Pomatias, n” 152, août 1897, pp. 65-68. 121. XLVIII. — Sur les Cuspidaria des côtes de France, n" 155, novembre 1897, pp. 94-95. 122. XLIX. — Sur les Mollusques testacés dragues dans les grands fonds de l'Atlantique par le Travailleur et le Talisman, n* 159, mars 1898. pp. 27-28; n° 161. mai 1898, pp. 47-48; n° 162, juin 1898, pp. 53-56. 123. L. — Description d'une espèce nouvelle du genre Bythinia, n* 104, août 1898, pp. 67-68. 124. LL — Sur le Troclius Michâüdi, de Bluinville, n° 165, septembre 1898, pp. 77-79. 125. LU. — Sur les Ocinebra des côtes de France, n° 177, septembre 1899. pp. 69-72 ; n° 178, octobre 1899, pp. 75-76. 126. LIII. — Sur quelques Pollia de la Méditerranée, n° 179, novembre 1899, pp. 85-87. 127. L1V. — Les Gadlnia du système européen, n“ 189. septembre 1900, pp. 70-72 ; n» 190, octobre 1900, pp. 73-75. 128. LV. — Les Fissurella des côtes de France, n' 192. décembre 1900, pp. 92-95. 129. LVI. — Sur la classification des Rissoïdæ du système européen. n° 205, janvier 1902; n° 206, février 1902, pp. 11-12. 130. LVII. — Les Ptéropodes testacés des mers d'Europe, n” 214, octobre 1902. pp. 67-08 ; n” 215, novembre 1902, pp. 74-75 ; n° 218. février 1903, pp. 101-103: n° 219, mars 1903, pp. 110-111. 131. LVIII. — Les Huitres des mers d'Europe, 1904. 7 pp. II. — Géologie et Paléontologie. 132. Note sur la présence de deux Bone-Bed dans le Mont-d’Or Lyon¬ nais, Paris, 1865, gr. in-8". 133. Monographie géologique du Mont-d'Or Lyonnais et de ses dépen- INDEX BIBLIOGRAPHIQUE DE SES TRAVAUX 209 dances , Lyon, 1866, gr. in-8°, 499 pp., 4 tabl., 4 pl. et cartes coloriées. (En collaboration avec A. Faisan.) 134. Sur la faune des terrains tertiaires moyens de la Corse , Paris, 1872, in-8*. 135. Sur les brèches osseuses des environs de Bastia (Corse), Paris, 1872. (Comptes-rendus de l’Acad. des Sciences.) 136. Sur la présence d'ossemenls humains dans les brèches osseuses dt la Corse , Paris, 1873, in-4°. 137. Notes sur les brèches osseuses des environs de Bastia (Corse). Lyon. 1873, gr. in-4° avec 1 pl. (Extrait des Archives du Muséum de Lyon, t. I.) 138. Description de la faune des terrains tertiaires moyens de la Corse , Lyon, 1877, gr. in-8", IX-374 pp. avec 17 pl. (Description des Echi- nides par G. Cotteau.) 139. Notes sur les formations tertiaires et quaternaires des environs de Miribel (Ain), Lyon, 1878. gr. in-8°. (En collaboration avec A. Fai¬ san.) 140. Description de la faune de la Mollasse marine et d’eau douce du Lyonnais et du Dauphiné, Lyon, 1878, gr. in-4\ 283 pp. avec 2 pl. 141. Description de la faune malacologique des terrains quaternaires des environs de Lyon, Lyon, 1879, gr. in-8", X1V-210 pp. avec 1 pl. 142. Guide du géologue à la nouvelle chapelle de Fourrières, Lyon, 1879, gr. in-8\ 143. Observations paléontologiqucs sur les couches à Ostrea Falsani, Paris, 1879, gr. in-8’, 1 pl. 144. Lettre à M. Desor, concernant les Coquilles de la couche du colmatage de l’embouchure du Far, Nice, 1879, gr. in-8". 145. Nouvelles recherches sur les argiles lacustres des terrains quater¬ naires des environs de Lyon, Lyon, 1880. gr. in-8", 37 pp. 145 bis. Voir le n" 3. 146. Etudes malacologiques sur les dépôts préhistoriques de la vallée de la Saône, Mâcon, 1882, in-8", 3G pp. (Extrait des Annales de l'Acad. de Mâcon.) 147. Notice sur la constitution géologique du sous-sol de la ville le Lyon, Lyon. 1882, gr. in-8*. 148. Eecherches paléontologiqucs sur les dépôts tertiaires à Milne Ed- wardsia et Vivipara du pliocène inférieur du département de l’Ain, Mâcon, 1883, in-8", 168 pp. 4 pl. 149. Note sur une faunule malacologique gallo-romaine, trouvée en 1885 dans la nécropole de Trion, Lyon, 1885, gr. in-8". 150. Description des Mollusques fossiles des terrains tertiaires inférieurs de la Tunisie, recueillis en 1881 et 1886 par M. Ch. Thomas, Paris, 1889, in-8", 11-65 pp. et atlas in-fol., 5 pl. 151. Note sur les coquilles terrestres de la faune quaternaire de la Baume d'Hostun (Drôme), Lyon, 1890, gr. in-8", 22 pp. 152. Monographie des Mollusques tertiaires terrestres et fluviatiles de la Suisse, Lyon, 1893, gr. in-4°, 5 pl. 153. Description des Mollusques quaternaires nouveaux recueillis aux environs de Crémieu (Isère), par M. le D' Jacquemet, Lyon. 1894, gr. in-8", 20 pp. avec 29 flg. 210 ARNOULD LOCARD 154. Faunule malacologique des sables quaternaires de l’Etang de Ca- pestang (Hérault), Béziers. 1899, in-8°, IG pp. (Extrait du Bull. soc. sc. natur. Béziers.) III. — Ouvrages divers. 155. Muséum d'histoire naturelle de Lyon. Guide aux collections de zoo¬ logie, géologie et minéralogie, Lyon, 1875, in-18. 15G. Notice sur la vie et les travaux de A. -P. Terver. Lyon, 1877, gr. in-8° avec portrait. 157. Sur les ravages causés par le Liparis dispar sur les platanes des promenades publiques de Lyon , Lyon, 1878, gr. in-8°. 158. Les malacologistes Lyonnais, Lyon, 1879, in-8°. 159. Sur l'emploi de l'eau acidulée dans le lavage des pierres, Lyon, 1879, in-8. 1G0. Notice sur Gaspard Michaud, sa vie et ses œuvres, Lyon, 1880, gr. in-8\ 161. Notes sur les pluies de boue dans la région lyonnaise, Lyon, 1880, gr. in-80. 162. Les chemins de fer lyonnais, état actuel de la question, Lyon, 1880, in-8°, avec 1 carte. 163. Les sciences naturelles et les naturalistes Lyonnais dans l'histoire. (Discours de réception à l’Académie de Lyon, Lyon, 1881, gr. in-8°.) 1G4. Etienne Mulsant, sa vie et ses œuvres, Lyon, 1882, gr. in-8° avec portrait. 1G5. Note sur une tombe romaine trouvée à Lyon et renfermant le masque d’un enfant, Lyon, 1882, gr. in-8°, 2 pl. 1G6. Correspondance inédite entre le comte d'Agcnois, duc d' Aiguillon, le comte de Seignelay et le cardinal de Polignac sur la divisibilité de la matière, Lyon, 1883, gr. in-8°. 167. Discours prononcé aux funérailles de M. Jean Beinier, Lyon. 1886, gr. in-8°. 168. Discours prononcé aux funérailles de M. Joseph-Hugues Fabisch, Lyon, 1886, gr. in-8". 1G9. Discours prononcé aux funérailles de M. Emile-Joseph Belot, Lyon, 1886, gr. in-8*. 170. Comptes-rendus des travaux de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, pendant l’année 1886, Lyon, 1887, gr. in-8*. 171. Discours prononcé aux funérailles de M. Alphonse de Boissieu. membre correspondant de l'Institut, Lyon, 1887, gr. in-8°. 172. Catalogue descriptif des Mammifères sauvages et domestiques qui vivent dans le département du Bhône et dans les régions avoisi¬ nantes, Lyon, 1889, gr. in-8°, 80 pp. 173. La pêche et les poissons des eaux douces, Paris, 1891, in-12, avec 174 flg. dans le texte. 174. Minéraux utiles et pierres précieuses, leurs applications aux arts et à l’industrie, Tours, 1892, in-8° avec flg. 175. Louis - André - Gaspard Michaud, naturaliste, notice biographique, Lyon, 1893, gr. in-8° avec portrait. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE DE SES TRAVAUX 211 176. Rapport sur les membres de la section des sciences naturelles : zoologie, botanique, minéralogie, géologie, économie rurale, depuis la fondation de l’Académie de Lyon jusqu’à son deuxième cente¬ naire, Lyon, 1900, gr. in-8°, 42 pp. (Mémoires de l'Acad. de Lyon, 1900, pp. 23-72.) 177. Sur quelques modifications récentes survenues dans la faune zoolo¬ gique lyonnaise. Hirondelles et Moustiques, Soafe et Hotu, Mouettes, Lyon, 1901. gr. in-S”, 28 pp. Biographies «l’Arnould Locartl. Il a été publié plusieurs notices biographiques et bibliographiques sur Arnould Locard ; les principales sont les suivantes, classées par ordre CHRONOLOGIQUE : Anonyme. — Locard, Etienne-Alexandre-Arnould, in Revue biographique de la Société malacologique de FrancT, T, 1885, pp. 7-19, 1 portrait. Vincent (IV Eugène). — Discours prononcé aux funérailles de M. Ar¬ nould Locard, le 31 octobre 1904, Lyon, gr. in-8°, 1904, 19 pp., 1 por¬ trait. (Extrait des Mémoires de l’Académie des Sciences, Belles- Lettres et Arts de Lyon.) Joubin (DT Louis). — Note sur la collection malacologique et sur les tra¬ vaux scientifiques de M. Arnould Locard, in Bulletin du Muséum d'histoire, naturelle de Paris, 1905, n° 2, pp. 87-88. Fischer (D’ L.). — Notice sur M. Arnould Locard, in Journal de Conchy¬ liologie. (Paraîtra dans le premier numéro de l’année 1905.) INDEX DES ESPECES NOUVELLES PUBLIEES PAR Arnould LOCARD Dans les pages suivantes, j’ai classé, par lettre alphabétique et avec indication des sources, toutes les espèces décrites comme nouvelles par A. Locard. Je pense ainsi rendre service aux natu¬ ralistes en leur évitant des recherches souvent fort longues. Mais, afin de ne pas allonger inutilement ce travail, j’ai pro¬ cédé de la manière suivante : Le premier nombre, après le nom de l’espèce, renvoie au numéro correspondant de la bibliogra¬ phie (1) ; le deuxième nombre, précédé d'un p., renvoie à la page du mémoire indiqué ; enfin, le troisième nombre, en ita¬ lique, est la date de la publication. J’ai supprimé toute indication iconographique, la connaissance du mémoire original où l’es¬ pèce a été publiée permettant de combler immédiatement cette lacune. Malgré tous les soins apportés dans ce travail, j’ai pu omettre quelques espèces : les naturalistes voudront bien me pardonner ces oublis involontaires en raison du nombre considérable de périodiques et de mémoires que j’ai dû dépouiller. I. — Kspi-res terrestres. Alexia armoricana, 89, p. 132, 1891. — exilis, 96, p. 62, 1893. — parva, 96, p. 62, 1893. Bulimus carthusianus, 49, p. 15, 1881. — centralis, 72, p. 242, 189’, (2). — perexilis, 72, p. 242, 1894 Cæcilianella Castroi, 38, p. 141, 1899. Chondrus obesus, 72, p. 244, 1894. Coryna curta, 72, p. 326, 1894. Ferussacia Castroi, 38, p. 139, 1899. — Cazioti, 72, p. 254, 1894. Hélix abludens, 60, p. 30, 1888. (1) Pp. 202-211 de ce mémoire. (2) Cette espèce, comme beaucoup d'autres, a été nommée par Locard longtemps avant d’avoir été publiée. L'auteur imprimait alors: » nov. sp ., 1892, in coll. » dans un mémoire publié en 1894, par exemple. Je n’indique ici que la date de la publication du mémoire, la seule qui serait valable, au cas où la priorité d’une espèce serait discutée. INDEX DES ESPÈCES NOUVELl ES *213 Ilelix absidata, 38, p. 112, 1899. — acomptiella, 72, p. 212, 7893. — actlella, 66, p. 62, 1885. — Ægila, 68, p. 178, 1887. — aginnlca, 47, p. 341, 7882. — Arelatensis, 57, p. 51, 1889. — Avarica, 97, p. 86, 1893. — Aveyronensis, 72, p. 217, I89i. — Barbozana, 38, p. 50, 1899. — Beaudouini, 68, p. 165, 1887. — biparti ta, 38, p. 122, 1899. — Bocagei, 38, p. 51, 7899. — Bollenensis, 47, p. 96 et p. 322, 7882. — bullina, 72, p. 211, 1891. — calculina, 72, p. 211, 1893. — Cazioti, 72, p. 228, 1893. — Chatenieri Germain, 1905 (1). — Chivoti Germain, nov. sp. in coll. Locard, 1905 (2). — coelatina, 60, p. 51, 1888. — cœlomphala, 60, p. 48, 1888. — congentilis, 72, p. 164, 1893. — conspersa, 72, p. 164, 1893. — crymophila, 72, p. 148, 1893. — defectiva, 38, p. 85, 1889. — despicta, 38, p. 78, 1899. — drunasiana, 72, p. 121, 1893. — Duesmensis, 68, p. 168, 1887. — edax, 72, p. 233, 1893. — Edmondi, 72, p. 76, 1893. — elimberisiana, 57, p. 46, 7889. — euglypha, 38, p. 123, 1899. Ilelix Euthymei, 66, p. 59, 1883. — exanclata, nov. sp. in coll., 1905 (3). — expedenda, 38, p. 113, 1899. — Falsani, 97, p, 86, 1893. — fellata, 38, p. 98, 1899. — finitimus, 38, p. 127, 7899. - foeni, 72, p. 126, 1890. — fœdatina, 72, p. 232, 1893. — glebula, 72, p. 200, 1893. — garoceliana, 57, p. 43, 1889. — .Gaspardi, 110, p. 26, 1896. — Germaini, 44, p. 38, 7903. — Goltzi, 104, p. 28, 7895. Idanica, 4, p. 54, 7881. — imula, 38, p. 113, 1899. — invicta, 72, p. 165, 1893. • — isarica, 47, p. 319, 7883. — labida, 72, p. 209, 7893. — Iabiosa, 38, p. 88, 1899. — latiscensis, 68, p. 172, 1888. — Latiniascensis, 50, p. 16, 1881. — Lauraguaisiana, 54, p. 57, 7883. — lentipes, 72, p. 221, 1892. — leonis, 72, p. 220, 7893. — leviculina, 72, p. 210, 1893. — limatula, 38, p. 103, 1899. — limbifera, 72, p. 209, 1893. — lutulenta, 38, p. 131, 1899. — luteolina, 72, p. 195, 1893. — lutosinula, 44, p. 27, 1903 (4). — Lorteti, 72, p. 104, 1893. — lychnucha, 72, p. 137, 7893. (1) Hélix Chatenieri , Germain, 1905 = Hélix petropliila, Locard, 1894 (Coq. terrestres de France , p. 221). J’ai dû changer le nom de cette espèce, Chatenier ayant décrit, en 1888, un Hélix petrophila d’un groupe tout différent (Chatenier, Calai. Moll. Drôme , 1888, p. 15). (2) Cette espèce, du groupe de YHelix cespitum Drap., se rapproche surtout de YHelix glebula Locard. On l’en distinguera : par ses tours moins hauts, plus étagés, plus convexes ; par ses sutures plus accu¬ sées ; par son dernier tour plus aplati, vaguement subcaréné (la ca¬ rène est indiquée par une ligne plus claire, qui donne à ce tour une fausse apparence d’angulosité) ; par son ouverture bien plus ovalaire- transverse ; etc. Habite le département de la Haute-Garonne. (3) Cette espèce est surtout caractérisée : par son galbe bien déprimé, sa spire à croissance bien régulière, composée de 6-7 tours, le dernier légèrement dilaté vers l’ouverture ; par ses sutures assez profondes ; par son ombilic large, très profond, légèrement évasé ; par son ouver¬ ture presque circulaire, garnie d’un épais bourrelet blanchâtre et à bords convergents ; enfin, par son test d’un corné blanchâtre, assez brillant, très finement strié. (4) Cette espèce est synonyme de YHelix luteata, Locard (Coq. terr., 1894, p. 218, exclure synonym. Parreyss, in Pfeiffer, 1857, Malak. Biatt., IV. p. 87). 214 ARNOULD Hélix Machadoi, 38, p. 52, 1899. — malecasta, 72, p. 232, 1894. — mendranopsis, 72, p. 215, 1894. — micida, 38, p. 86, 1899. — migrata, 72, p. 230, 1894. — Mitrei, 72, p. 99, 1894. — montigena, 72, p. 116, 1894. — nautica, 47, p. 102 et p. 328, 1882. — Niepcei, 97, p. 76, IS9S. — Niverniaca, 72, p. 127, 1894. — Nobrei, 104, p. 27, 1895. — Noviodunensis, 72, p. 189, 1894. — oltisiana, 72, p. 142, 1894. — omnivaga, 38, p. 100, 1899. — opimata, 97, p. 86, 1893. — papalis, 68, p. 181, 1887. — Paulini, 110, p. 18, 1896. — Paulinoi, 104, p. 27, 1895. — peraltata, 72, p. 146, 1894. — peregrina, 72, p. 229, 1894. — Perroudi, 55, p. 13, 1884. — petrophila, voy. H. Chatenieri. — pilula, 72, p. 229, 1894. — plebicola, 60, p. 62, 1888. — plenaria, 72, p. 219, 1894. — Pochi, 104, p. 29, 1895. — portionalis, 38, p. 88, 1899. — protumida, 38, p. 99, 1899. — psaropsis, 47, p. 105 et p. 330, 1882. — putilla, 38, p. 97, 1899. — querasiana, 72, p. 144, 1894. — salebrosa, 38, p. 101, 1894. — Sanarisensis, 72, p. 201, 1894. — scabiosula, 38, p. 87, 1899. — Segusiana, 72, p. 116, 1894. — spleniata, 38, p. 126, 1899. — subfruticum, 97, p. 86, 1893. — submontivaga, 72, p. 149, 1892. LOCARD Hélix subpampelonensis, 47, p. 101, 1882. — subpsaropsis, 38, p. 92, 1899. — subrufa, 38, p. 64, 1899. — subtassyana, 72, p. 215, 1892. — superflexa, 38, p. 102, 1899. — terraria, 72, p. 209, 1894. — terrosa, 38, p. 103, 1899. — trepidulina, 72, p. 191, 1891. — uberta, 38, p. 125, 1899. — umina, 72, p. 231, 1890. — utriculina, 38, p. 128, 1899. — Varusensis, 72, p. 197, 1892. — Vardonensis, 72, p. 202, 1890. Hyalinia Algarvensis, 102, p. 4, 1895. — elegans, 38, p. 32, 1899. — Castroi, 38, p. 27, 1899. — disculina, 99, p. 110, 1893. — exequata, 72, p. 63, 1885. — intermissa, 72, p. 41, 1894. — recta, 72, p. 45, 1894. — Terveri, 99, p. 110, 1893. Orcula corrugata, 72, p. 321, 1894. Pupa Aureacensis, 72, p. 298, 1894. — columeUa, 72, p. 317, 1894. — Delphinensis, 72, p. 363, 1894. — Fagoti, 47, p. 164, 1882. — maritima, 72, p. 298, 1894. — olivetorum, 72, p. 295, 1894. — oryzana, 72, p. 306, 1894. — ovulina, 72, p. 301, 1894. — Rhodanica, 72, p. 304, 1894. Pupilla Paulinoi, 38, p. 152, 1899. — sabaudina, 72, p. 328, 1894. — simplex, 72, p. 329, 1894. Succinea Castroi, 100, p. 90, 1894. — gracillima, 72, p. 36, 1894. — Renei, 72, p. 32, 1894. — Silvai, 100, p. 90, 1894. II. — Espèces fïuviatiles. Anodonta Alsatica, 62, p. 84 et p. 225, 1890. — Annesiaca, 62, p. 28 et p. 110, 1890. — Aresta, 62, p. 41 et p. 137, 1890. — Autricensis, 62, p. 55 et p. 265, 1890. — Auboisica, 62, p. 58 et p. 172, 1890. — Avenionensis, 62, p. 76 et p. 209, 1890. — bisuntiensis, 62, p. 66, et p. 185, 1890. — Bouvieri, in : Bull. Muséum, Paris, 1903, p. 392. — Brebissoni, 62, p. 42 et p. 139, 1890. — Burgundina, 62, p. 63 et p. 180, 1890. Anodonta Cadomensis, 62, p. 38 et p. 129, 1890. — Caletengis, 62, p. 50 et p. 154, 1890. — Carvalhopsis, 62, p. 46 et p. 142, 1890. — Depereti, 62, p. 76 et p. 208, 1890. — Doeopsis, 62, p. 36 et p. 126, 1890. — Euthymei, 56, p. 27, 1884. — Financei, 62, p. 47 et p. 146, 1S90. — Florenciana, 56, p. 29, 1884. — gabatiformis, 62, p. 79 et p. 221, 1890. — Gabilotti, 62, p. 23 et p. 107, 1890. — glossodes, 62, p. 29 et p. 112, 1890. — Hericarti, 56, p. 9, 1884. INDEX DES ESPÈCES NOUVELLES 215 Anodonta Idrlnopsis, 62, p. 61 et p. 177, 1890. — indetrita, 62, p. 73 et p. 206, 1890. — invicta, 62, p. 63 et p. 179, 1890. — Issiodurensis, 62, p. 36 et p. 127, 1890. — Jurana, 62, p. 62 et p. 178, 1890. — labelliformis, 62, p. 79 et p. 217, 1890. — leprosa, 38, p. 284, 1899. — Lorteti, 56, p. 34, 1884. — manculopsis, 62, p. 72 et p. 201, 1890. — Marbozensis, 62, p. 38 et p. 133, 1890. — Merldlonalis, 62, p. 77 et p. 211, 1890. — nanusopsis, 62, p. 72, et p. 203, 1890. — Nieollonl, 62, p. 81 et p. 222, 1890. — nitelacta, 62, p. 233, 1890. — Noeli, 62, p. 29 et p. 111, 1890. — obnixa, 62, p. 83 et 161, 1890. — Orivalensis, 62, p. 85 et p. 226, 1890 — pelecina, 62, p. 33 et p. 121, 1890. — pentagona, 62, p. 78 et p. 215, 1890. — perardua, 62, p. 40 et p. 136, 1890. — Perrierl, 62, p. 77 et p. 210, 1890. — Perroudi, 56, p. 17, I88i. — ponderlformis, 62, p. 41 et p. 137, 1890. — portensis, 38, p. 281, 1899. — pseudodopsis, 5, p. 61, 1883. — pyrenalca, 62, p. 55 et) 166, 1890. — rlpariopsls, 62, p. 72 et p. 202, 1890. — Rothomagensis, 62, p. 79 et p. 220, 1890. — siliquiformis, 62, p. 34 et p. 121, 1890. — solmanica, 62, p. 30 et p. 113, 1890. — spathullformls, 56, p. 24, 1884. — subquadrangulata, 62, p. 31 et p. 116, 1890. — Suranica, 62, p. 68 et p. 194. 1890. — thripedesta, 56, p. 15, 1884. — trinurcina, 62, p. 26 et p. 109, 1890. — untonlformis, 62, p. 72, 1890. Belgrandia Cazioti, 190, p. 3, 1899. — Coutagnet, 90, p. 3, 1898. Bythlnia Bayonnensis, 29, p. 114, 1884. — Cazioti, 123, p. 67, 1898. — elegans, 29, p. 116, 1884. — gracilis, 71, p. 89, 1893. — grceca, 29, p. 119, 1884. — parva, 71, p. 74, 1893. — stramicensis, 94, p. 6, 1893. — succinea, 29, p. 123, 1884. Bythinella, Jurana, 71, p. 84, 1893. Bythinella Lancelevei, 13, 1884. — Padiraci, 43, p. 607, 1903. — parvula, 71, p. 86, 1893. Dreissensia Bedoti, 27, p. 158, 1893. — Bourguignati, 5, p. 66, 1883. — Chantrei, 5, p. 67, 1883. — Westerlundi, 27, p. 149, 1893. Lartetia Burgundina, 51, p. 23, 1883. — Lacroixl, 51, p. 12, 1883. — Mlchaudi, 51, p. 9, 1883. — Terveri, 51, p. 11, 1889. — umbilicata, 41, 1901. — Virei, 43, p. 609, 1903. Leguminaia Bourguignati, 5, p. 58, 1883. — Chantrei, 5, p. 58, 1883. Limnæa Antiochiana, 5, p. 70, 1883. — ataxiaca, 71, p. 32, 1893. — axiaca, 5, p. 69, 1883. — callopleura, 5, p. 84, 1883. — Castroi, 38, p. 159, 1899. — Chantrei, 5, p. 85, 1883. — conglobata, 91, p. 18, 1899. — Coutagnei, 71, p. 19, 1893. . — Gassiesi, 71, p. 44, 1893. — Homsiana, 5, p. 87, 1883. — humilis, 71, p. 38, 1893. — læta, 91, p. 18, 1893. — Lagotopsis, 5, p. 89, 1883. — limosina, 91, p. 18, 1899. — Lusitanica, 38, p. 167, 1899. — meridionalis, 71, p. 37, 1893. — Mlchaudi, 71, p. 32, 1893. — Moquini, 71, p. 46, 1893. — oppressa, 91, p. 18, 1893. — parvula, 71, p. 39, 1893. — Paulinoi, 38, p. 166, 1899. — peregriformis, 5, p. 92, 1883. — pumila, 71, p. 46, 1893. — putrilormis, 91, p. 18, 1899. — prolata, 71, p. 37, 1893. — Reneana, 5, p. 84, 1883. — regularis, 71, p. 24, 1893. — sabauda, 71, p. 39, 1893. — Servalni, 38, p. 164, 1899. — strangulata, 71, p. 40, 1893. — stricta, 71, p. 26, 1893. — subpersica, 5, p. 91, 1883. — subsolida, 71, p. 35, 1893. — Westerlundi, 71, p. 18, 1893. Margaritana Michaudi, 61, p. 17 et p. 74, 1889. Melanopsis Chantrei, 5, p. 74, 1883. — Lorteti, 5, p. 77, 1883. Paludestrina Castroi, 38, p. 196, 1899. Paulia Bourguignati, 6, p. 1, 1883. Peringia Castroi, 38, p. 197, 1899. — Lusitanica, 38, p. 198, 1899. 216 ARNOULD LOCARD Peringia Paulinoi, 38, p. 198, 1899. Physa Castroi, 38, p. 177, 1899. — Paulinoi, 38, p. 171, 1899. Pisidium armoricanum, 71, p. 143, 1893. — depressum, 71, p. 140, 1893. — transversum, 71, p. 140, 1893. Planorbis Antiochianus, 5, p. 68, 1883. Pseudanodonta Brebissoni, 62, p. 18 et p. 104, 1890. - Morini, 71, p. 224, 1893. — Rothomagensis, 62, p. 12 et p. 90, 1890. — septentrionalis, 62, p. 15 et p. 97, 1890. Pseudodon Chantrei, 5, p. 60, 1883. Smaragdia producta, 71, p. 132, 1893. Sphærium Castroi, 38, p. 205. 1899. — pisinum, 71, p. 136, 1893. — strangulatum, 71, p. 135, 1893. Unio Ægericus, 61, p. 63 et p. 144, 1889. — aldemaricus, 61. p. 70 et p. 156, 1889. — ampullaceus, 71, p. 174, 1893. — antimoquinianus, 61, p. 47, 1889. — Antiochianus, 5, p. 55, 1883. — Aramonensis, 61, p. 50 et p. 125, 1889. — Aturicus, 61, p. 23 et p. 81, 1889. — Baicheri, — Balbignyanus, 61, p. 41 et p. 111, 1889. — Berilloni, 47, p. 63 et p. 365, 1883. — Brebissoni, 61, p. 46 et p. 117, 1889. — Brindosopsis, 61, p. 45 et p. 115, 1889. — catinulus, 24, p. 17, 1893. — Chantrei, 5, p. 53, 1883. — chorellinus, 38, p. 228, 1899. — Dubisianopsis, 47, p. 291 et p. 360, 1883. — Elbovensis, 24, p. il, 1893. — Euthymei, 61, p. 60 et p. 139, 1889. — exauratus, 61, p. 39 et p. 104, 1889. — Financei, 61, p. 37 et p. 99, 1889. — Galilæi, 5, p. 12, 1883. — Giberti, 61, p. 25 et p. 85. 1889. — gliscerus, 71, p. 168, 1893. Unio Hospitali, 61, p. 46 et p. 118, 1889 — hydrelus, 61, p. 51 et p. 129, 1889. — Juranus, 61, p. 23 et p. 81, 1889. — Joubini, nov.sp. in coll. Muséum (1). — lacrymilormis, 24, p. 19, 1893. — Lancelevei, 24, p. 1, 1893. — Levoiturieri, 24, p. 14, 1893. — Lorteti, 5, p. 21, 1883 (2). — manculus, 61, p. 24 et p. 84, 1889. — margaritanopsis, 61, p. 17 et p. 76, 1889. — matemiacus, 61, p. 37 et p. 97, 1889. — melantatus, 61, p. 41 et p. 110, 1889. — mucidulinus, 61, p. 62 et p. 143, 1889. — Nicolloni, 61, p. 35 et p. 94, 1889. — nubilus, 61, p. 32 et p. 92, 1889. — Œsiacus, 61, p. 58 et p. 135, 1889. — orbus, 61, p. 32 et p. 89, 1889. — ovuliformus, 38, p. 216, 1899. — Paulinoi, 38, p. 242, 1899. — PerrQudi, 61, p. 58 et p. 136, 1889. — Pietri, 5, p. 16, 1883 (2). — Renei, 47, p. 274 et p. 361, 1883. — rectus, 71, p. 207, 1893. — rhomboidopsis, 5, p. 45, 1883. — Rothomagensis, 71, p. 213, 1893. — Royanus, 61, p. 65 et p. 149, 1889. — scotinus, 61. p. 42 et p. 112, 1889. — siliquiformis, 61, p. 67 et p. 153, 1889. — stygnus, 61, p. 42 et p. 113, 1889. — subamnicus, 61, p. 31, 1889. — Tristani, 5, p. 15, I8SS. — tumidulus, 61, p. 70 et 155, 1889. — Vardonicus, 61, p. 51 et p. 126, 1889. — zoasthenus, 61, p. 22 et p. 30, 1889. Valvata compressa, 63. p. 38, 1889. — gallica, 63, p. 23, 1889. — gracilts, 63, p. 36, 1,889. — micrometrica, 63, p. 56, 1889. — Sequanica, p. 49, 1883. — Servaini, 63, p. 15, 1889. III. — Espèces marines. Aceras elegans, 48, p. 79 et p. 535, 1886. — Fischeri, 37, p. 63, 1897. Actæon Azoricus, 37, p. 85, 1898. Alvania cancellina, 48, p. 240, 1886. — Russinoniaca, 48, p. 248 et p. 574, 1886. (1) Ces deux espèces ont (‘té publiées dés i880. in Lortet, C. R. Acad. Sciences Paris. XCI. p. 502 (sine descript.) IM DE X DES ESPÈCES MOUVELLES Amycla elongata, 48, p. 143 et p. 554, 1886. — inflata, 70, p. 84, 1892. — Monterosatoi, 48, p. 143 et p. 554, <886. Anomia boletiformis, 70, p. 360, 1892. — omata, 37, p. 429, 1898. Aporrhals bilobatus, 48, p. 192 et p. 568, <886. — Michaudi, 64, p. 11, 1890. Area Dakarensis, 37, p. 321, <898. — Talismani, 37, p. 308, <898. Assiminopsis abyssorum, 37, p. 466, 1898. Barleeia elongata, 48, p. 272 et p. 565, <886. liela abyssorum, 37, p. 246. 1897. — detegata, 37, p. 256, <897. — furfuraculata, 37, p. 254, <897. — graphica, 37, p. 257, 1897. — holomera, 37, p. 252, 1897. — limatula, 34, p. 141, 1896. — minuscularia, 37, p. 1897. — simplicata, 34, p. 140, 1896. Belomitra Fischeri, 37, p. 261, 1897. Bittium bilasciatum, 48, p. 190 et p. 567, <886. — eburneum, 37, p. 388, 1897. Buccinum atractodeum, 58, p. 107, 1887. — Monterosatoi, 58, p. 109, 1887. Bulla gallica, 46, p. 22, <905. — Mabillei, 37, p. 50, <897. - millepunctata, 37, p. 52, 1897. — simplex, 37, p. 55, <897. Cadulus Monterosatoi, 116, p. 4, 1897. — strangulatus, 37, p. 136, 1898. — senegalensis, 116, p. 3, 1897. Cardita lormosa, 70, p. 310, 1892. — laxa, 48, p. 457 et p. 598, 1886. Cardium bullatum, 70, p. 303, <892. — obtritum, 48, p. 451 et p. 598, 1886. Cassidaria Bucquoyi, 48, p. 150 et p. 557, 1886. — Dautzenbergi, 48, p. 150 et p. 558, <886. Cassis Adansoni, 48, p. 148 et p. 556, <886. — câlamistrata, 48, p. 149, 1886. — Gmelini, 48, 148 et p. 556 ,1886. Cerithium Bourguignati. 48, p. 180 et p. 564, 1886. — exilissimum, 42, p. 9, 1902. — Massiliense, 48, p. 182 et p. 566, <886. — muticum, 48, p. 180 et p. 564, 1886. — provinciale, 48, p. 179 et p. 563, <886. — Requieni, 39, p. llo, 1900. 217 Cerithium Servaini, 48, p. 180 et p. 564, <886. — strumaticum, 48, p. 181 et p. 565, 1886. — subvulgatum, 48, p. 179 et p. 564, <886. Cerithiopsis excavata, 39, p. 9, <902. Cingula elegans, 70, p. 177, <892. — obesa, 70, p. 175, <892. Circe striata, 70, p. 302, 1892. — undulata, 70, p, 302, 1892. Circulus carinulatus, 69, p. 300, 1889. — costulatus, 69, p. 297, 1889. Cithna (abyssorum, 34, p. 163, 1896. Clathurella Bourguignati, 70, p. 64, 1892. — Bucquoyi, 70, p. 65, <892. — decorata, 70, p. 67, 1892. — Dollfusi, 48, p. 115, 1886. — mirabilis, 70, p. 69, 1892. — rugosissima, 37, p. 237, <897. — septentrionalis, 70, p. 67, <892. — Servaini, 48, p. 113, <886. Clionella conspicienda, 37, p. 225, 1897. — delicatulina, 37, p. 222, <897. Columbella lanceolata, 48, p. 102 et p. 539, 1886. — nitidulina, 37, p. 143, 1897 . — procera, 48, p. 101 et p. 538, <886. Conus galloprovincialis, 48. p.99 et p. 538, 1886. — submediterraneus, 48, p. 69 et p. 538, 1886. Corbula curta, 48, p. 387 et p. 588, 1886. Crepidula gryphæa, 37, p. 63, 1898. Cuspidaria nitens, 37, p. 181, <898. — semirostrata, 37, p. 177, <898. — striolata, 37, p. 195. <898. Cylichna candidula, 48, p. 72, 1886. — elongata, 48, p. 71 et p. 533, 1886. — truncatella, 48, p. 73 et p. 583, 1886. Cytherea gracilenta, 70, p. 284, 1892. — 1-ugata, 70, p. 285, 1892. Dentalium Caudani, 34, p. 171, <896. — exuberans, 37, p. 110, <898. — Milne-Edwardsi, 37, p. 113, 1898. Diplodonta labelliformis, 37, p. 284, <898. Donovania Bourguignati, 70, p. 72, 1892. Dosinia complanata, 70, p, 287, <892. — inflata, 48, p. 427 et p. 594, 1886. — Rissoiana, 48, p. 427 et p. 594, 1886. Emarginula elata, 37, p. 82, 1898. — intervecta, 37, p. 87, <898. Eulimella nana, 37, p. 431, 1897. Euthria gracilis, 21, p. 215, 1891. — major. 21, p. 209, 1891. — Saharica, 37, p. 326, 1897. Fusus Rissoianus, 70, p. 106, <892. 218 ARNOULD LOCARD Fusus sectus, 37, p. 331, 189 7. Gibberula Monterosatoi, 37, p. 131, 1897. — hettematica, 37, p. 54, 1898. — incitabilis, 45, p. 40, 1903. — mlnuscula, 45, p. 36, 1903. — protumida, 48, p. 315 et p. 583, 1886. — sculpturata, 37, p. 49, 1898. — tumidula, 45, p. 35, 1903. Hædropleura Forbesi, 70, p. 54, I89Î. — Hanleyi, 70, p. 54, 7891. Helclon, gracile, 70, p. 230, 1891. Lacuna abyssorum, 34, p. 163, 7896. — Cossmanni, 37, p. 493, 7897. — intermedia, 48, p. 290 et p. 581, 1886. Latiromitra specialis, 37, p. 321, 1897. Lepeta costulata, 37, p. 96, 1898. Limopsis transversa, 37, p. 326, 1898. Littorina armoricana, 48, p. 285 et p. 580, 7886. — Danieli, 48, p. 283 et p. 578, 1886. — insularum, 70, p. 190, 7891. — sphæroidalis, 48, p. 285 et p. 580, 1886. Lucina appendiculata, 37, p. 279, 1898. — elata, 70, p. 313, 1891. — ignota, 37, p. 276, 1898. — mirabilis, 48, p. 465, 7886. Mactra Bourguignati, 20, p. 47, 1891. — gracilis, 20, p. 4, 7897. Mangilia bulbulinula, 37, p. 235, 1897. — patula, 70, p. 64, 7891. Marginella cernita, 37, p. 120, 7897. — crustata, 37, p. 116, 7897. — Jousseaumei, 37, p. 111, 1897. — Maroccana, 37, p. 114, 1897. — parvula, 37, p. 117, 7897. Marginella quadripunctata, 37, p. 119, 7S97. Menestho Dolllusi, 48, p. 238 et p. 572, 1886. Mesalia flamifera, 37, p. 396, 7897. Mesodesma elongata, 70, p. 270, 7891. Meyeria decorata, 37, p. 337, 1897. Mitra aquitanica, 83, p. 110, 7890. — Bourguignati, 70, p. 48, 1891. — congesta, 48, p. 105 et p. 450, 1886. — exilis, 83, p. 110, 1890. — eximia, 37, p. 152, 1897. — gracilis, 83, p. 109, 1890. — Obtusa, 48, p. 107 et p. 541, 7886. — plicatuliformis, 70, p. 49, 1891. — Servaini, 83, p. 109, 1890. — subpyramidella, 70, p. 48, 7891. Mitrolumna granulosa, 48, p. 109 et p. 542, 1886. — major, 48, p. 109 et p. 542, 1886. Modiola brachyptera, 16, p. 116, 7888. Modiola Lamarcki, 16, p. 106, 1888. — mytiloides, 16, p. 92, 1888. — pterota, 16, p. 95, 1888. — strangulata, 48, p. 493 et p. 690, 1886. Modiolaria Fiscberi, 37, p. 361, 1898. Murex Bojadorensis, 37, p. 304, 1897. — brandarilormis, 48, p. 159 et p. 560, 7886. — porrectus, 48, p. 162 et p. 561, 1886. — Sahariens, 37, p. 305, 1897. — subaciculatus, 48, p. 164, 1886. — trispinosus, 48, p. 158 et p. 559, 7886. Mya elongata, 48, p. 383 et p. 586, 1886. Mytilimeria compressa, 37, p. 211, 1898. — Saharica, 37, p. 213, 1898. Mytilus glocinus, 18, p. 107, 7889. — Marioni, 18, p. 159, 1889. — pelecinus, 18, p. 98, 1889. — petasunculinus, 48, p. 497 et p. 601, 1886. — spathulinus, 18, p. 134, 1889. — trigonus, 18, p. 102, 1889. Nassa Bourguignati, 58, p. 37, 7887 . — Bucquoyi, 58, p. 81, 7887. — elongatula, 48, p. 139 et p. 551, 1886. — entacta, 58, p. 66, 7887. — Guernel, 48, p. 140 et p. 562, 1886. — interjecta, 48, p. 136 et p. 550, 1886. — isomera, 48, p. 135 et p. 549, 1886. — Jousseaumei, 48, p. 139 et p. 551, 1886. — Mabillei, 58, p. 71, 7886. — ovoidea, 48, p. 142, 1886. Nassa Poirieri, 58, p. 40, 1887. — Rochebrunei, 58, p. 31, 7887. — Servaini, 58, p. 29, l~887 — valliculata, 48, p. 137 et p. 550, 1886. Natica amabilis, 37, p. 482, 1897. — brassiculina, 37, p. 480, 1897. — bullula, 37, p. 478, 1897. — complanata, 48, p. 276 et p. 577, 1886. — crassatella, 48, p. 278 et p. 577, 1886. — extenta, 37, p. 476, 7897. — Neustriaca, 48, p. 276 et p. 576, 7886. — OliveUa, 37, p. 479, 1897. — prosisteus, 37, p. 473, 1897. Neptunia aquitanica, 37, p. 353, 1897. — ecaudis, 37, p. 360, 1897. — Nicolloni, 86, p. 34, 1891 — peregra, 37, p. 371, 7897. INDEX DES ESPÈCES NOUVELLES 219 Neptunia pupoidea, 37, p. 363, 1897. — torra, 37, p. 361, 1897. Neverita pilula, 37, p. 484, 1897. Nucula nitidissima, 34, p. 200, 1896. Oliva dolicha, 37, p. 107, 1897. Oocorys Fischeri, 37, p. 291, 1897. Ostrea Peyraudeaui, 39, p. 273, 1900. Ovula obsoleta, 48, p. 91, 7886. Parthemina atlantica, 37, p. 444, 7897. — Bucquoyi, 48, p. 227 et p. 572, 7886. — flexicosta, 48, p. 222 et p. 572, 7886. Patella hypsilotera, 70, p. 226, I89i. — Mabillei, 70, p. 227, 1891. — nldulina, 37, p. 88, 7898. — scuteUina, 70, p. 229, 789î (1). Pecten amphicyrtus, 59, p. 96, 7888. — anlsopleurus, 59, p. 86, 1888. — Biscayensls, 48, p. 516, 1886. — parvulinus, 37, p. 402, 7898. — subsulcatus, 37, p. 387, 1898. Pedicularia decurvata, 37, p. 96, 1897. Persicula bulbulina, 37, p. 125, 1897. — lucens, 37, p. 123, 7897. — Saharica, 37, p. 122, 7897. Philine Milne-Edwardsl, 37, p. 35, 1897. Pholas Duboisi, 70, p. 246, 789}. Pleurotoma circumcinctus, 37, p. 174, 7897. — decoloratum, 37, p. 184, 7897. — denudatum, 37, p. 176, 1897. — devestitum, 37, p. 169, 1897. — erraneum, 37, p. 163, 7897. — Fiscberl, 37, p. 160, 1897. — imum, 37, p. 185, 1897. — Mericiacum, 37, p. 199, 1897. — Milne-Edwardsi, 37, p. 156, 7897. — Monterosatoi, 37, p. 209, 1897. — neotericum, 37, p. 172, 7897. — nexuosulum, 37, p. r78 , 7897. — peregrinum, 37, p. 167, 7897. — projectlcium, 37, p. 197, 7897. — scitulinum, 37, p. 165, 7897. — turrisulcatum, 37, p. 205, 1897. — urinator, 37, p. 195, 1897. — vacautivum, 37, p. 180, 1897. Plurotomella atlantica, 37, p. 240, 1897. — demulcata, 37, p. 243, 1897. — Kœhleri, 34, p. 137, 1896 (2). Propilidium aquitanense, 48, p. 346 et p. 534, 1886. Pseudomurex Monterosatoi, 37, p. 315, 1897. Ptychostomon Marioni, 70, p. 148, 789}. — Magerlei, 48, p. 234 et p. 779, 7886. Puncturella lornicata, 37, p. 78, 7898. Purpura celtica, 48, p. 147 et p. 556, 1886. — Oceanica, 48, p. 140 et p. 555, 1886. Pyramidella curtissima, 37, p. 455, 1897. Raphitoma affine, 70, p. 56, 789}. — decussatum, 70, p. 58, 789}. — oceanicum, 70, p. 57, 789}. — ornata, 70, p. 57, 189}. — peregrinata, 37, p. 229, 7897. — reconditum, 70, p. 59, 189}. — strictum, 70, p. 59, 789}. — zonatum, 70, p. 58, 189}. Ringicula minutula, 37, p. 89, 1897. — pirulina, 37, p. 91, 1897. Rissola neglecta, 48, p. 256 et p. 575, 7886. — protensa, 48, p. 256 et p. 575, 7886. Scalaria Jousseaumei, 70, p. 126, 189}. — Obsita, 48, p. 196 et p. 569, 7886. — pachya, 115, p. 2, 1897. Scaphander britannicus, 39, p. 21, 7900. Skeneia trochiformis, 48, p. 299 et p. 581, 1886. Siphonaria Milne Edwardsi, 37, p. 99, 1898. Solarlella cingulina, 37, p. 29, 1898. — effossima, 37, p. 27, 1898. — Modagorensis, 37, p. 24, 1898. — redecta, 37, p. 33, 7898. — Talismani, 37, p. 25. 7898. Sphæronassa globulina, 48, p. 133 et p. 548, 7886. — irregularis, 70, p. 74, 189}. Stylopsis Marioni, 37, p. 432, 1897. Tapes auternodus, 14, p. 290, 1886. — Bourguignati, 14, p. 285, 1886. — extensus, 14, p. 249, 7886. — Grangei, 14, p. 276 , 7886. — lepidulus, 14, p. 317, 7886. — lucens, 14, p. 298, 7886. — Mabillei, 14, p. 270, 1886. — nitidosus, 14, p. 272, 1886. — pulllcenus, 14, p. 259, 1886. — retortus, 14, p. 304, 7886. • — Rochebrunei, 14, p. 278, 1886. — rostratus, 14, p. 274 , 7886. — Servaini, 14, p. 309, 7886. Taranis Monterosatoi, 37, p. 377, 7897. Tellina Bourguignati, 48, p. 423 et p. 593, 7886. (1) Non Patella scuteUina, Lamarck. (2) Espèce nommée dès 1895 (in Ann. Soc. Ayr. Lyon, III, p. 208). ARNOULD LOCARD 2 ‘20 Telliua N'eustriaca, 48, p. 424 et p. 594, 1886. Tectai'ium turbinoides, 37, p. 490, 1897. Thesbia Folini, 37, p. 220, 1897. Thesbia nudator, 37, p. 218, 1897. Tornatina mirabilis, 37, p. 72, 1897. — pusillina, 37, p. 75, 1897. Triforis obesulus, 48, p. 187 et p. 566, 1886. Tritonlum curtum, 48, p. 156 et p. 559, 1886. — Danieli, 48, p. 156 et p. 554, 1886. Trivia Jousseaumei, 48, p. 93 et p. 535, 1886 (1). — Mollerati, loi, p. 131, 1896. Trochocochlea obstricta, 45, p. 52, 1903. Troplion Cossmanni, 37, p. 342, 1897. — deversus, 37, p. 343, 1897. — - decoratus, 37, p. 340, 1897. Trophonopsis curta, 70, p. 109, 1899. Turbonilla pauperata, 37, p. 437, 1897. Verticordia carinifera, 37, p. 208, 1898. — densicostata, 37, p. 202, 1898. — transversa, 37, p. 201, 1898. — triangularis, 37, p. 207, 7898. Volutella minusculina, 37, p. 127, 1897. — parvulina, 37, p. 126, 1897. Ziziphinus altus, 45, p. 5, 1903. — laqueatus, 37, p. 38, 1898. — Milne-Edwardsi, 37, p. 35, 1898. — oppansus, 37, p. 40, 1898. IV. — Espèces fossiles Acme Michaudi, 140, p. 244, 1878. Ancylus Michaudi, 140, p. 235, 7878. Aporrhais chiastus, 150, p. 15, 1889. — decoratus, 150, p. 14, 1889. Bythinia Delphinensis, 148, p. 59, 1883. — Neyronensis, 148, p. 18, 1883. Calyptræa mammilata, 150, p. 25, 1889. Cardita abnormis, 150, p. 46, 7889. — amygdaloides, 150, p. 42, 7889. — gracilis, 150, p. 48, 7S89. — gonioidea, 150, p. 45, 1889. — irregularis, 150, p. 43, 7889. — megala, 150, p. 44, 7889. — nova, 150, p. 46, 7889. — orthogona, 150, p. 42, 1889. — oxyta, 150, p. 47, 7889. — triquetra, 150, p. 45, 1889. Cassis Corsicanus, 138, p. 58, 187 7. Cerithium Capestangi, 154, p. 4, 1899. — rediviosum, 150, p. 16, 1889. — Rollandi, 150, p. 18, 1889. — Teldjaticum, 150, p. 17, 7889. — Tunetanum, 150, p. 15, 1889. Cerithiopsis priscus, 150, p. 19, 1889. Clausilia, Falsani, 148, p. 71, 1883. Conus Cossoni, 150, p. 2, 1889. — paradoxus, 138, p. 73, 1877. Cypricardia globulosa, 138, p. 179, 1877. Cyprina nucleata, 150, p. 37, 1889. Cytherea humata, 150, p. 36, 1889. Cytherea promeca, 150, p. 36, 1889. Fissurella Chantrei, 140, p. 81, 7878. — Michaudi, 140, p. 80, 1878. Fusus Casabiandæ, 138, p. 42, 1877. Hélix ararica, 146, p. 20, 1889. — Chaignoni, 148, p. 105, 1883. — comelifera, 153, p. Il, 1896. — Depereti, 151, p. 9, 7890. — Ducrosti, 148, p. 104, 7883. — elisula, 153, p. 7, 1896. — Falsani, 148, p. 27, 7883. — hispidellina, 153, p. 14, 1896. — Magnini, 148, p. 29, 1883. — Mermieri, 151, p. 12, 1890. — obstrulenta, 153, p. 9, 1896. — praviata, 153, p. 13, 1896. — Sermenazensis, 148, p. 31, 1883. — strigellina, 153, p. 5, 1896. — subsarinica, 153, p. 5, 1896. — Tersannensis, 140, p. 1878. Hyalinia stramicensis, 153, p. 3. 1896. Jouannetia Tournoueri, 138, p. 202, 1877. Lima Dumortieri, 140, p. 122, 1878. Limnæa Gerlandiana, 141, p. 106, 7879. Lithodormus attenuatus (2), 138, p. 158, 1877. — latUS, 138, p. 159, 1877. — magnus (3), 138, p. 157, 1877. — minimus, 138, p. 160, 1877. Lucina discoidea, 150, p. 50, 1889. (1) Trivia europea L. ! Voyez Locard. (2) Sous le nom de Lithodormus lithopliagus, var. attenuatus (Locard, T ert. Corse , 1877, p. 158, pl. TII. fig. 3-5). (3) Sous le nom de Litliodo/nus litliophajus var, magnus (toc. cil., 1877. p .157, pl. III, fig. 1-2). IIS DEX DES ESPECES NOUVELLES •221 Lucina Letourneuxi, 150, p. 49, ISS9. — protumida, 150, p. 49, <889. Melampus Tournoueri, 140, p. 101, 1878. Melanopsis Brongnarti, 148, p. 99, 1883. — Ogerieni, 148, p. 92, 1883. — Trivortiana, 148. p. 59, 1883. Milne - Edwardsia Bourguignati, 148, p. 32, 1883. Murex Peroni, 150, p. 9, 1889. — Thomas!, 150, p. 8, 1889. Natlca cicerina, 150, p. 28, 1889. — Tunetana, 150, p. 27, 1889. Ostrea Falsani, 140, p. 108, 1878. Panopæ Tunetana, 150, p. 32, <889. Patella Rliodanica, 140, p. 86, <878. Pecten Bonlfaciensis, 138, p. 144, <877. — Kochii, 138, p. 149, 1877. — nucalis, 150, p. 51, 1889. — Tunetanus, 150, p. 50, <889. Pholas olivaria, 150, p. 31, I8S9. Pirula antiqua, 150, p. 11, 1889. Pisidium Charpyanum, 148, p. 121, 1883. — Idanicum, 148, p. 24, <883. — Tardyanum, 148, p. 48, <883. Placuna cymbalea, 150, p. 54, ISS9. Planorbis Falsani, 148, p. 16, 1883. — Philippei, 148, p. 15, <883. — Rhodantcus (1), 141, p. 97, <879. — Tournoueri, 148, p. 13, <883. Plicatula decorata, 150, ff. 53, <889. Sphærium Lorteti, 148, p. 119, <883. Succinea Falsani (2), 141, p. 5. <879. V. — Espèces f POISSONS Lamna (Odontaspis) Sauvagei, 140, p. 2, <1878. Phyllodus Corsicanus, 138, p. 11, 1877. CRUSTACÉS Acasta Fiseheri, 138, p. 18, 1877. Chthamalus Revilei, 140, p. 11, <878. Succinea Jacquemeti, 153, p. 2, 1894 — Michaudi, 140, p. 216, <878. — Ragnebertensis (3), 141, p. 9, 1879. Thersitea Coquandi, f50, p. 5, 1889. — verrucosa, 150, p. 6, <889. Turbinella prisca, 150, p. 7, 1889. Turitella avita, 150, p. 23, <889. — Bourguignati, 150, p. 21, 1889. — elicta, 150, p. 22, <889. — obruta, 150, p. 22, 1889. — palætera, 150, p. 20, <889. — Meslei, 150, p. 24, <889 Turbo ambilarius, 150, p. 29, 1889. — eminulus, 150, p. 28, 1889. Unio Miribellensis, 148, p. 38, 1883. — Ogerieni, 148, p. 121, 1883. Valvata Neyronensis, (4), 148, p. 22, 1883. — Ogerieni, 148, p. 131, <883. Venerlcardia Coquandi, 150, p. 40, <889. — Thomasi, 150, p. 41, 1889. — tumens, 150, p. 39, 1889. Venus globulina, 150, p. 34, 1889. — obdurescata, 150, p. 34, <889. — Renodieri, 150, p. 33, 1889. Voluta Peroni, 138, p. 80, 1877. Xenophora Peroni, 138, p. 109, <877. Zlziphinus oxytonus, 150, p. 30, <889. Zonites (Hyalinia) Chantrei, 140, p. 211, <878. — — Falsani, 140, p. 210, 1878. Zua petræa, 153, p. 17, 1894. — - præcursor, 153, p. 19, 1894. issilt-s diverses» BRYOZOAIRES Idmonea Schlumbergeri, 140, p. 178, 1878. Radiotubigera Lorteti, 140, p. 179, 1878. POLYPIERS Solenastræ Peroni, 138, p. 219, 1877. (1) Sous le nom de Planorbis rotundatus var. Rhodanicus (Loeard, Faune quaternaire Lyon , 1879, p. 97). (2) Sous le nom de Succinea putris var. Falsani (loc. cit., 1879, p. 5, pl. I, fig. 3-5). (3) Sous le nom de Succinea oblonga vàr. Ragnebertensis (loc. cit., 1879, p. 9, pl. I, fig. 8-10). (4) Sous le nom de Valvata Vanciana, Tourn., var. 'Neyronensis (Lo- card, Etudes paléontologiques dépôts tertiaires Ain, 1883, p. 22). Soc. Linn , r. lu, 1905 17 TABLE UES MATIÈRES Arnould Locard, sa vie, ses travaux . 189 Index bibliographique des travaux publiés par arnoui.d locard: I . — Mollusques vivants . 202 II. — Géologie et Paléontologie . 208 III. — Ouvrages divers . 210 Biographies d’Arnould Locard . 211 Index des espèces nouvelles publiées par Arnould Locard : I. — Espèces terrestres . 212 IL — Espèces fluviatiles . 214 III. — Espèces marines . 216 IV. — Espèces fossiles . 220 V. — Espèces fossiles diverses . 221 SUR LÀ POLARITÉ DE LA TIGE P A II E COUVREUR Prirent® à la Soc été Lincèenue de Lyon, lo 13 Novembre 1905 I. Condition de reprise des boutures. — Beaucoup de plantes se reproduisent par boutures avec la plus grande facilité, mais on sait qu'en général, au moins, la condition pour que la bou¬ ture reprenne, c'est qu'elle soit plantée par la base et non par le sommet, ainsi que l'a montré Voechting (1). II. Expérience de Kny. — Cependant, Kny (2), en se plaçant dans des conditions un peu particulières — en enterrant la pointe d une branche courbée et la laissant pendant un an en rela¬ tion avec la tige mère — a pu faire pousser du Lierre et de la Vigne vierge en sens inverse du sens normal. Il a fait remar¬ quer d'ailleurs que ces plantes renversées se distinguent par le faible développement des pousses latérales et par la mortifica¬ tion du haut (ancien bas) de la tige sur une longueur de plu¬ sieurs centimètres. III. Expériences personnelles. — Nous avons pu réussir ce renversement de la pousse dans des conditions semble-t-il meil- lures, sur la ronce, en profitant de son fréquent enracinement par la pointe. Les ronces poussent de très longues tiges qui, relativement flexibles, se courbent sous leur propre poids; dans ces conditions, le bourgeon terminal ne tarde pas à venir en contact avec le sol. Si ce dernier, comme c'est le cas des fossés qui bordent les haies, est suffisamment humide, on voit bientôt se développer toute une couronne de racines adventives autour du bourgeon. Normalement, au bout d’un certain temps, le bourgeon termi¬ nal, bien qu’il semble extrêmement atrophié (il est, en outre, (1) Voir Costantin : les Plantes cl le milieu cosmique. (2) Ibidem. Soc. Linn , T. LU, 1905 1S 224 SUK 1 A POLARITÉ DE LA TIGE tout à fait décoloré et dépourvu de chlorophylle), se redresse, repousse en une nouvelle tige verticale, et on n'a, en somme, qu’un marcottage naturel servant à la multiplication du végé¬ tal. Nous avons voulu savoir ce qui adviendrait si on sépa¬ rait la partie ainsi enracinée de la tige-mère, et nous avons réalisé l’expérience en deux saisons, à l’automne et au prin¬ temps. Automne. — Dans l’automne de 1904, nous avons séparé de la tige-mère un certain nombre de rameaux de ronces enraci¬ nés par leur bourgeon terminal (1). Ces rameaux, en hiver, ont perdu leurs feuilles. Au printemps de 1905, les bourgeons axillaires se sont développés, mais, chose curieuse, ce dévelop¬ pement s’est d’abord produit dans f’ordre où il se serait mani¬ festé si le rameau avait encore été en relation avec la tige- mère, c’est-à-dire que ce furent les bourgeons les plus éloignés de la nouvelle racine du végétal qui se développèrent les pre¬ miers ; de sorte que, contrairement à l’ordre ordinaire, les plus grandes feuilles étaient au sommet (ancienne base) et les plus petites à la base (ancien sommet) de la tige. Bien que la sève suivît manifestement un cours inverse de l’ancien cours, la polarité était encore marquée par l’ordre de développement des bourgeons. En même temps, d’ailleurs, que s'effectuait cette croissance, l’ancien bourgeon terminal se releva et ne tarda pas à pousser énergiquement. De sorte que nous avions un végétal (chose non encore signalée à notre connaissance) qui poussait dans deux directions différentes en sens inverse à partir du point enraciné. Il serait curieux de constater, sur des stolons de fraisier, par exemple, qui se prêteraient très bien à l’expérience, si ce double courant de sève n'est pas un phénomène normal dans les plantes à marcottage naturel, l’orientation devenant, seu¬ lement au bout d'un certain temps, prépondérante et même exclusive du côté du bourgeon terminal par suite de son accrois¬ sement considérable. Quoi qu'il en soit, nous avons détruit la pousse qui se faisait dans le sens normal jusqu’à sa disparition définitive, ce qui (1) Cet enracinement était de fraîche date : les racines adventives commençaient seulement à pousser. SCR LA POLARITÉ DE LA TIGE '225 a nécessité plusieurs destructions successives ; et, en fin de compte, nous avons obtenu une ronce à ramifications latérales où le courant de sève était renversé. La partie de la tige au- dessus du dernier nœud (ancien premier) a été frappée de morti¬ fication : les ramifications latérales n’ont pas atteint un très grand développement, en partie sans doute, à cause de la pous¬ sée obstinée du bourgeon terminal ainsi que nous 1 établirons tout à l’heure. Bref, nous avons pu faire sur ces ronces d’au¬ tomne mises en expérience les mêmes constatations que Kny sur ses Lierres et Vignes vierges, avec la seule différence que nous avons séparé la branche de la plante mère très peu après son enracinement par la pointe, et que le résultat cherché a été obtenu beaucoup plus facilement. Printemps . — Nous avons refait les mêmes expériences au printemps de 1905. Nous avons pris des branches de ror.ces enracinées par leur pointe et les avons séparées de la branche mère. Le bourgeon terminal qui ressortit de terre comme dans les expériences précédentes a été détruit beaucoup plus facile¬ ment et, ce qui nous conduit à penser que c’était sa pousse obsti¬ née qui avait, au moins en partie, retardé le développement des ramifications latérales dans le cas rapporté ci-dessus, c’est que ces ramifications ont poussé très énergiquement. Nous avons l'intention de trancher définitivement la question en détruisant d’emblée le bourgeon terminal de telle manière qu’il ne puisse repousser. De plus, nous n’avons pas vu trace de la polarité constatée dans les ronces d’automne. Le déve¬ loppement des ramifications latérales s’est fait sur cette tige renversée comme sur une tige normale. Seule la partie de la tige au-dessus du dernier nœud (ancien premier) s’est morti¬ fiée. Remarquons qu’au premier abord il semble qu’il n’y ait au¬ cune raison pour qu’une bouture ne puisse pousser en sens inverse de son sens ordinaire quand les racines sont prises à son sommet et qu’il y a des feuilles développées sur la bou¬ ture. Quelles sont, en effet, les causes de la marche de la sève ? 1° la pression exercée par l’absorption des racines ; 2° la dé¬ pression amenée par l’évaporation au niveau des feuilles. Or ces deux causes existent parfaitement dans la bouture renver- 226 SUR LA POLARITE DE LA TIGE sée pourvue de racines et de feuilles. C'est sans doute, en outre des raisons exposées plus haut, parce que nos ronces d automne n'étaient soumises qu’à une de ces causes au printemps sui¬ vant (à savoir la poussée venant des racines) que leur déve¬ loppement a été bien moins rapide et moins complet que celui des ronces de printemps. Nous avons l’intention d’achever d’élu¬ cider la question en recommençant les expériences aux deux saisons et en nous débarrassant de la question subsidiaire de la poussée possible du bourgeon terminal par sa destruction immédiate. Conclusions . — Quoiqu’il en soit, nous pouvons d'ores et déjà avancer : 1° On obtient très facilement avec la ronce, en profitant de son enracinement naturel par la pointe, des bou¬ tures se développent en sens inverse du sens ordinaire ; 2° il semble que le résultat soit meilleur et que la bouture renversée pousse mieux quand on la sépare de la tige mère au printemps qu'en automne. Nous rechercherons sous peu l’influence que jouent la re¬ poussée du bourgeon terminal d’une part, la présence de feuilles d’autre part, en supprimant radicalement ce bour¬ geon ou ces feuilles dans les boutures d’automne et de prin¬ temps. (Laboratoire de Physiologie générale et comparée de Lyon.) NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE SUR plus de deux cents MANUSCRITS INÉDITS OU PEU CONNUS concernant pour la plupart L’HISTOIRE NATURELLE HE LA RÉGION LYONNAISE PAH Claudius ROUX Docteur ès sciences, Président de la Société botanique de Lyon, Membre et Lauréat de plusieurs Sociétés savantes de la France et de l’Etranger. Présenté à la Société Linnéenne de Lyon à la Séance du 13 novembre 1905. Les auteurs de travaux sur l'Histoire naturelle régionale omet¬ tent presque toujours de consulter et de consigner les manus¬ crits antérieurs restés inédits, soit parce qu’ils les jugent négligeables, soit plutôt parce qu'ils les ignorent. Et cepen¬ dant, ces travaux manuscrits renferment de bonnes et curieuses observations de détail, et, parfois même, des idées générales extrêmement intéressantes. Nous nous proposons précisément, dans cette courte notice, de signaler aux naturalistes les principaux mémoires inédits concernant l’Histoire naturelle (zoologie, botanique, géologie, minéralogie, paléontologie, mines, eaux minérales, sylvicul¬ ture, agriculture, etc.) de la région lyonnaise , afin de faciliter et de rendre plus complètes les recherches bibliographiques qu'ils auraient à entreprendre sur cette région. En même temps, nous exhumerons d'un oubli injustifié de6 mémoires qui, pour n'avoir pas eu les honneurs de la presse, sont cependant parfois Soc. Linn,, t. lu, 1903 19 228 BIBLIOGRAPHIE DE MANUSCRITS INEDITS plus précieux et plus utiles que beaucoup de ceux qui ont été publiés ; et nous rendrons ainsi un juste hommage au talent, à la science et au jugement de ces auteurs modestes dont on semble aujourd'hui n'avoir pas conservé le souvenir, même au sein des Sociétés savantes qu’ils ont autrefois illustrées de leurs noms et de leurs oeuvres ! Voici, tout d’abord, l’indication des principales sources con¬ sultées ou à consulter, à propos de la présente notice : A. — Jacques Pernetti : Les Lyonnais dignes de mémoire. B. — Ant.-Fr. Delandine : Manuscrits de la Bibliothèque de Lyon , 2 vol. in-8°, Lyon, 1812. Les manuscrits scien¬ tifiques sont énumérés dans le t. IL C. — Anonyme ? : Etal de la Bibliothèque de la Société d' Agri¬ culture de Lyon , au 1er janvier 1823. Catalogue des Manuscrits , 1 broch. in-8°, 75 p., Lyon, Barret. D. — J. -B. Dumas : Rapport sur les Manuscrits appartenant à l'Académie de Lyon. Ce rapport, qui forme lui-même le recueil n° 305 des manuscrits de l’Académie, n’est qu’un catalogue sommaire renvoyant, pour chaque manuscrit, à l’ouvrage ci-dessus de Delandine. E. — Breghot du Lut et Péricaud aîné : Catalogue des Lyon¬ nais dignes de mémoire , 1 vol. in-8°, 1839. F. — J. -B. Dumas, secrétaire perpétuel de l’Académie de Lyon : Histoire de l'Académie royale des Sciences , Belles- Lettres et Arts de Lyon , 2 vol. in-8°, 1839. G. — Catalogue des Manuscrits de la Bibliothèque nationale. Plusieurs vol. in-8°, Paris, Plon. H. — Catalogue des Manuscrits des Bibliothèques publiques de France. Série de vol. in-8°, Paris, Plon. Le t. XXXI contient (pages 1 à 144) les manuscrits de la Bibliothèque du Palais des Arts de Lyon ; trois autres volumes contiennent les manuscrits de la grande Bibliothèque de la Ville de Lyon. I. — Le deuxième Centenaire de l'Académie de Lyon (1700- 1900), 1 vol. in-8°, Lyon, A. Rey, 1900. J. — Travaux historiques divers sur les naturalistes lyonnais, par le Dr J. Saint-Lager, les Professeurs R. Gérard, SLR L’HISTOIRE NATURELLE LYONNAISE 229 et Dr Ant. Magnin, le Dr Bonnet, le Dr H. Mollière, Arnould Locard, Albert Falsan, etc., etc. D'autre part, nous avons, avec le concours dévoué de MM. les Présidents, Secrétaires et Bibliothécaires des Sociétés savantes, parmi lesquels nous citerons particulièrement M. Eugène Pro- thière, l’aimable Président de la Société des Sciences naturelles de Tarare, et M. Th. Rochigneux, l’érudit bibliothécaire de la Diana de Montbrison, compulsé les principales bibliothèques de Lyon et de la région lyonnaise (Saint-Etienne, Montbrison, Tarare, Roanne, Villefranche, etc.). Néanmoins, l’énumération que nous donnons ci-après est cer¬ tainement très incomplète. Beaucoup de manuscrits ont été détruits ou se sont égarés ; d’autres sont disséminés dans des bibliothèques particulières. Enfin, nous signalerons cependant comme inédits quelques manuscrits qui ont été partiellement publiés (par exemple, dans les Archives historiques et stati¬ stiques du Rhône , etc.), ou bien qui ont fait seulement l’objet de compte-rendus résumés dans les Mémoires, Annales ou Bulletins de diverses Sociétés savantes. Nos recherches nous ont permis de découvrir dans les biblio¬ thèques de Saint-Etienne, Montbrison, Tarare, etc. un certain nombre de manuscrits inédits, dus à Alléon-Dulac, Antoine Granjon, Joseph Giraud, Jules Perret, et dont rétendue et l’intérêt nous font considérer comme très regrettable l’oubli dans lequel ils sont restés jusqu’ici. A ces manuscrits importants, qui méritent une analyse détaillée, nous réser¬ verons des notices spéciales que nous publierons prochai¬ nement. Inventaire chronologique des principaux Manuscrits inédits concernant l'Histoire naturelle de la Région lyonnaise I. Manuscrits des XVIIe et XVIIIe siècles. 1650? R. -P. Barrelier. — Le Père Barrelier a laissé « un ma¬ nuscrit qui, après avoir appartenu à Ant. de Jussieu, est devenu la propriété du Muséum de Paris.. C’est un 230 BIBLIOGRAPHIE DE MANUSCRITS INEDITS petit volume de 15 centimètres de hauteur, sur 10,5 de largeur, relié en vélin et portant encore sur ses plats les traces de l'incendie qui détruisit une partie des collections et des manuscrits du P. Barrelier ; il contient la liste des plantes récoltées par ce botaniste dans ses nombreuses herborisations en divers lieux de la France (et notamment au Mont Pilât, vers 1646- 1650) ; c’est dans ce manuscrit, curieux à bien des U très; que Guettard a puisé toutes les indications relatives à la végétation des environs de Malesherbes ; je ne crois pas, ajoute le Dr Bonnet, à qui nous em¬ pruntons ces lignes (1), qu’il ait été fait au travail du savant dominicain d’autre emprunt que celui que je viens de rappeler ». Le Dr Bonnet a d'ail¬ leurs publié (loc. cit.) l'Index plantarum quœ in monte Pilati ejus vicinia végétant (auctore Jacobo Barrelier ). 1694. Lambert d’Herbigny : Mémoire sur le Gouvernement de Lyon (manuscrit de la grande Bibliothèque de Lyon, n° 903). S. D. Anonyme? : Traité de Botanique (en latin), mss. in-8°, de 78 feuillets, du XVIIe siècle (Bibliothèque de Saint- Bonnet-le-Château). 1700. Lambert d’Herbigny : Mémoire sur les trois provinces de la généralité de Lion , présenté à la Cour en 1700, ma¬ nuscrit petit in-folio de 282 feuillets (Bibl. de Saint- Bonnet-le-Château ?). 1700. Jean-Baptiste Goiffon, né à Cerdon-en-Bugey, en 1658, mort en 1730, docteur en médecine de Montpellier, chirurgien aggrégé au collège des médecins et échevin de Lyon, a laissé, entre autres, un manuscrit intitulé Descriptio montis Pilati, 1700. Ce manuscrit, dont le Dr Bonnet possède une copie qu'il a communiquée au Dr Ant. Magnin, qui pensait la publier, est peut-être le même (?) que celui indiqué par Haller (2) sous le (1) D' Bonnet, Documents pour servir à l'histoire de la Botanique dans la région lyonnaise , in Annales de la Soc. botan. de Lyon, t. XV, 1887. (2) Haller, Bibliotheca botanica, t. II, p. 615, l?7l-71 SUR L’niSTOIRE NATURELLE LYONNAISE *231 titre : Catalogue des plantes du Lyonnais et des pro¬ vinces voisines. 1704, Louis de Puget (1629-1709) : Recherches sur l'aiguillon des guêpes , mémoire communiqué à l’Académie de Lyon et relaté dans les lettres de Brossette à Boileau- Despréaux. 1715-1731. Jean-Jérome Pestalozzi (1674-1742), médecin, mem¬ bre de l’Académie de Lyon en 1715 : Les odeurs et le sens de l'odorat. — Des pierres précieuses. — Des marbres. — Des cailloux cristallisés en dedans. — Dissertation sur la pierre nommée Vertre-Cristallino. — Architecture animale et physiologique du corps humain. — Sur l'étude de la Botanique. 1718. Antoine de Jussieu : Discours sur les progrès de la Bota¬ nique , in-4°. 1718, et notes manuscrites diverses. 1745 ? Claude-Joseph Olivier, né à Ambérieu en 1706, mort en 1780, médecin du Roi, membre de l’Académie de Lyon en 1742 : Description d'une fontaine minérale dans le Bugey, près cC Ambérieu (Mss du Palais des Arts). 1750 ? Antoine Lacroix (l’abbé), 1708-1781, membre de l’Acadé¬ mie de Lyon en 1737 : Observations sur les Tremble¬ ments de terre. — Observations sur le Vésuve et les volcans. 1750? Jean-Baptiste Greppo (l’abbé), 1712-1767, membre de l’Académie de Lyon en 1749 : Théorie de la Terre rela¬ tivement aux effets du déluge. 1750? Charles-Joseph de Ruolz (1708-1756), membre de l’Académie de Lyon en 1742, conseiller à la Cour des Monnaies : De la méthode de M. de Réaumont sur l'art de faire éclore et d'élever les oiseaux domestiques. — Des moyens à employer contre la mortalité des bêtes à cornes. — Mémoire sur la saison la plus propre à la taille de la vigne. 1751. Morand fils : Description de la grotte de la B aime (Mss du Pal. des Arts, recueil n° 217). 1754. Alléon-Dulac : Histoire naturelle des Grenouilles (Mss du Pal. des Arts, recueil n° 222, f° 97). 1755? Etienne-François Kair de Blumenstein, né en 1716, mort 232 BIBLIOGRAPHIE DE MANUSCRITS INÉDITS en 17..., membre de l’Académie de Lyon en 1751 (1) : Mémoires sur V exploitation des mines de la concession accordée aux sieurs Blumenslein. — Des parties inté¬ grantes et constitutives des métaux. — Des semi-mé¬ taux et des minéraux qui les enveloppent. — Mémoire sW les divers minéraux dans lesquels les métaux se trouvent. — Extrait sur la minéralisation des métaux. 1759. X... : Mémoire sur l'éboulement du mont de Ballon , en Bugey , près \Châtillon-de-Michaille (Mss du Pal. des Arts, recueil n° 220, f° 79). 1760. Alexis Noyel de Bellerociie (né à Villefranche en 1703, mort cà Lyon en 1775), membre de l’Académie de Lyon en 1745, grand bailli d’épée du Beaujolais, lieutenant criminel, secrétaire perpétuel de la Société d'Agricul- ture de Lyon : Observations sur l'histoire naturelle du Lyonnais , Forez et Beaujolais (Mss du Pal. des Arts, recueil n° 144, f° 86). — De la Multiplication des végétaux. — Considérations sur les principales causes qui diminuent la fertilité des teAres. — De la conservation des graines. 1760? Tolomas (le R. -P. Charles-Pierre-Xavier), 1705-1762, membre de l’Académie de Lyon en 1740 : Mémoire sur les pétrifications. 1760 ? Le R. -P. Dumas (1696-1776), membre de l’Académie de Lyon en 1754 : Mémoire sur la force centrale. 1760 ? Jacques-Annibal Claret de la Tourrette de Pleurieu (1692-1772), conseiller à la Cour des Monnaies, membre de l’Académie de Lyon en 1716 : Dissertation sur la lithologie. 1760. Marc-Antoine Louis Claret de Fleurieu de la Tourrette (né à Lyon en 1729, mort à Lyon en 1793). Fils de Jacques-Annibal. Conseiller à la Cour des Monnaies, élu membre de l’Académie de Lyon en 1754 ; il com¬ posa un riche herbier, ainsi que des collections d’in¬ sectes, minéraux, etc., du Lyonnais, du Dauphiné et (1) Fils de François-Antoine Kair de Blumenstein, né à Strasbourg en 1678, mort à Lyon, en 1739, gentilhomme allemand, concessionnaire des mines du Lyonnais, Forez et Dauphiné. sur l’histoire naturelle lïonnaise 233 de l'Auvergne ; il cultiva, soit dans son jardin de l’Antiquaille, à Lyon, soit dans sa propriété d’Eveux, près de l’Arbresle, plus de 3.000 espèces de plantes rares, et une foule d’arbres et d’arbustes exotiques ; il voyagea en Italie et en Sicile, herborisa à la Grande- Chartreuse avec son ami Jean-Jacques Rousseau, et entretint des relations suivies avec Linné, Haller, Adan- son, de Jussieu, etc. En outre, il installa à Lyon, de concert avec l’abbé Rozier, dans le logis de l’Abon¬ dance, à la Guillotière, où Bourgeleat venait d’ouvrir la première école vétérinaire de France, un jardin botanique de trois bicherées contenant plus de 2.000 plantes. On a de lui, entre autres manuscrits inédits cités ci-après : Production végétale extraordinaire , précédée de quelques réflexions sur les monstres vé¬ gétaux , avec 3 planches, 1760 (Mss Pal. des Arts, recueil n° 220). 1762. Brisson : Mémoire sur la plante appelée en Beaujolais « Tartan », et dont le nom français est « Pédiculaire » ou « Crête-de-Coq », 4 p. in-folio (Mss Pal. des Arts). 1763 ? Claret de la Tourette : Recherches et observations sur des os fossiles trouvés en Dauphiné, près de Saint- Valier, en 1762. — Lettre à M. Bertrand sur les Bélem- nites. — Abrégé de l'histoire des Gallinsectes de M. de Réaumur , avec des recherches sur Thermes , le Coccics polonicus et la cochenille. — Observations sur les bézoards de quelques animaux. 1763. Claret de la Tourette : Analyse d'une terre argileuse des environs de Roanne , en Forez, 4 p. in-fol. (Mss Pal. des Arts). 1763. Antoine-Nicolas Gavinet (1724-1795) (1), pharmacien à Lyon, membre de l’Académie de Lyon en 1762 : Mé¬ moire lu à l'Académie le 13 décembre 1763, sur les eaux minérales de Moingt, près Montbrison (Mss Pal. des Arts, recueil n° 120, f° 226). — Analyse du charbon mi¬ néral. (1) Son père, Jean-Marie Gavinet, 1700 ?-1756, maître apothicaire, est également l’auteur de mémoires inédits lus à l’Académie de Lyon. 234 BIBLIOGRAPHIE DE MANUSCRITS INÉDITS 1763. Dr Richard de la Prade : Eaux minéarles de Sail-le-Châ- teau-Morand , de Sainl-Alban et de Saint-Galmier (Mss accompagnant le précédent). 1764. Guiraudet : Description de la situation et de la qualité du terrain de la paroisse de Saint-J ulien-sur-Bibost, en Lyonnais , et de ses environs , 3 p. in-f° (Mss Pal. des Arts). 1764. X... : Sur les défauts de la culture employée dans la plaine du Forez , 32 p. in-4° (Mss Pal. des Arts). 1765 ? Laurent Joannon de Saint-Laurent (né à Lyon en 1714, mort en 1783), habile physicien : Lettres et notes di¬ verses sur l'Histoire naturelle , notamment sur les objets d'Histoire naturelle envoyés à l'Académie de Lyon , sur plusieurs polypes d'eau douce , avec dessins (Mss Pal. des Arts, in recueils nos 215 et 216). 1766, Nicolas-François de Ville (1), né à Mont-Dauphin en 1712, mort à Villeurbanne en 1770, membre de l'Acadé¬ mie de Lyon en 1739, ingénieur en chef, construisit la digue de la Tête-d'Or de 1758 à 1760, et laissa les manuscrits suivants : Des mines de charbon de terre. — Mémoire sur la maladie des bestiaux appelée char¬ bon , observée en Forez. 1766. Brisson : Mémoire sur V amélioration d'une mauvaise prairie près du Mont-Pila , 8 p. in-fol. (Mss Soc. d’Agricult.). 1766. Jars : Deux mémoires sur la circulation de l'air dans les mines , avec 1 fig. (Mss Pal. des Arts, recueil n° 213, f° 96). 1768. Brisson : Etat des Vignes de la paroisse de Millery , Gri- gny et des environs de Lyon , 20 p. in-8° (Mss Soc. d’Agricult.). 1772. Antoine-François Brisson (né à Paris en 1728, mort vers 1790), avocat, inspecteur du commerce et des manu¬ factures de la généralité de Lyon, élu en 1771 membre de l’Académie de Lyon où il fit un grand nombre de lectures dont la dernière est de 1787 ; a laissé, outre (1) Son père, André-Nicolas de Ville, avait déblayé les rochers de la Saône à l'Ile-Barbe, et construisit la route de la montagne de Tarare. sur l’histoire naturelle lyonnaise 235 les manuscrits indiqués ci-devant : Mémoire sur l'alun de Saint-Etienne . — Résultat de quelques expériences faites sur un lichen des montagnes du Beaujolais. — Remarques siir divers objets d'Histoire naturelle dans le territoire d'Avignon et du Comtat Venaissin. 1774. — Claret de la Tourette. Divers manuscrits : Projet pro¬ posé à l'Académie pour une histoire naturelle des pro¬ vinces du Lyonnais , Fctrez et Beaujolais. — Notice sur la végétation en Lyonnais en 1772-74 (Mss Pal. des Arts, recueil n° 120, f° 207). 1775 ? Gabriel Jars cadet (1), né à Lyon en 1729, mort à Ecully en 1808, correspondant de l’Institut, élu membre de l'Académie de Lyon en 1775, ingénieur et inspecteur général des mines ; il visita la Suède et la Norvège, exploita les mines de Sain-Bel et laissa de nombreux manuscrits, notamment les suivants (Mss Pal. des Arts, recueil n° 120, f° 41 et suiv.) : Mémoire sur les filons ou veines minérales. — De la circulation de l'air dans les mines , et des moyens qu'il faut employer pour l'y maintenir. — Notices historiques des mines du Lyonnais , Forez et Beaujolais , avec l'indication des lieux où elles se trouvent. — Manière de préparer le charbon minéral appelé houille. — Mémoire sur l'ex¬ ploitation des mines de Rive-de-Gier. — Méthode avan¬ tageuse de griller les mines de cuivre. — Mémoire sur la minéralogie. — Essai de métallurgie , etc. 1775 ? Le Camus, directeur des opérations du cadastre à Orléans, membre de l’Académie de Lyon en 1775 : Origine des gouttes d'eau renfermées dans les cristaux de roche et autres corps. — Dissertation sur ce qu'on doit appeler sable , cailloux , silex et gravier. — Origine et forma¬ tion des basaltes. — Dissertation sur l'origine de la houille ou charbon de terre. (1) D'après Breghot du Lut et Péricaud, un autre Gabriel Jars, sans doute son frère (?) quoique portant le même prénom, fut également mi¬ néralogiste, membre de l’Académie de Lyon, et membre de l’Académie des sciences de Paris, et vécut de 1732 à 17G9. Quelques manuscrits de Jars et de Blumenstein ont été insérés par Gobet dans ses « Anciens minéralogistes ». 236 BIBLIOGRAPHIE DE MANUSCRITS INEDITS 1778. Abbé de Marssonat (ou Rougeat-Marsonnat), curé de Tas- sin : Des eaux de Charbonnière , 8 p. in-8° (Mss Soc. d’Agricult.). 1779. Desisnard : Sur une plante naturelle aux environs de Tré¬ voux , dont la graine paraît propre à faire de l'huile , 8 p. in-8° (Mss Soc. d'Agricult.). 1780? Jars : Mémoire sur les Mines du Lyonnais et du Forez , in-f° (Mss Biblioth. Ville de Lyon). 1786 Jean-Louis Alléon-Dulac (né à Saint-Etienne en Forez en 1723, mort dans la même ville vers 1790), avocat au Parlement de Lyon, membre de l’Académie de Lyon, puis directeur des postes, receveur de la lotterie et entreposeur des tabacs à Saint-Etienne. La Biblio¬ thèque nationale possède de 1 ui trois volumineux ma¬ nuscrits inédits, reliés en un volume de 30 centimè¬ tres sur 20 (sous le n° 11.857 des manuscrits français), et intitulés : 1° Observations topographiques , physiques et cri¬ tiques sur le climat , les maladies , la population , les arts et le commerce de la ville de Saint-Etienne en Forez , par un patriophile, Alléon-Dulac, ancien avocat en Parlement, 1786, 172 pages. 2° Nouveaux Mémoires pour servir à l'histoire natu¬ relle des provinces du Lyonnois , Forez et Beaujolois, 210 pages. 3° Observations sur le charbon minéral ; essai sur l'histoire naturelle des mines de charbon de Rive-de- Gier et de Saint-Etienne ; topographie des mines de charbon du Lyonnais et du Forez depuis le Rhône jus¬ qu'à la Loire, 189 pages. Ce sont ces deux derniers manuscrits qui furent copiés, vers 1840, sur l’original de la Bibliothèque nationale, pour Auguste Bernard, le célèbre historien forézien ; cette copie (comprenant 258 pages reliées en un volume petit in-folio) passa ensuite à M. Gras, archiviste de Montbrison, neveu par alliance d’Auguste Bernard, puis ensuite à la Bibliothèque de la Ville de Saint- Etienne, où elle se trouve encore et où nous avons pu SCR LIIISTOIRE NATURELLE LYONNAISE 237 l'examiner. Nous consacrerons à ces deux importants manuscrits d’Alléon-Dulac une notice spéciale. 1788. Philibert Collet : Histoire physique de la Bresse , 1788 (Mss à Bourg). 1791. François-Louis Delamartine, membre de l’Académie de Dijon, oncle du poète : Lettres sur l' orictologie et Vhi- drologie du Maçonnais , 108 p. (Mss de la Bibl. de Mâcon). 1793. Blanchet (1) et Jars : Mémoire sur la situation des mines de Sain-Bel et de Chessy , 4 p. in-fol., an II (Mss de la Bibl. de Lyon). 1798. Jars : Notice historique des mines de cuivre de Sain-Bel et de Chessy, et des mines de charbon de Sainte-Foy- l' Ar g entière dans le département du Rhône , 14 p. in-fol., an VI (Mss Soc. d’Agricult.). 1799. Barges : Sur les progrès de V Agriculture dans les envi¬ rons de N euville-l' Archevêque , in-4°, an VII (Mss Soc. d’Agricult.). 1799. Sionest et Mouton-Fontenille : Observations sur le mont Pila, 20 p. in-8°, an VII (Mss Soc. d’Agricult.). S. D. Valmont de Bomare : Dictionnaire d' Histoire naturelle. Ecrit à la fin du xvme 9iècle. 1 vol. in-8° de 312+19 p. (Bibliothèque des Pères Maristes, à Ste-Foy-les-Lyon). S. D. Payrault-Maynand : Histoire naturelle. xvme siècle, in-8° de 609 p. (Bibliothèque des Pères Maristes à Sainte- Foy-lès-Lyon). S. D. X... : Notes d'Histoire naturelle, xvin® siècle, in-8° (Bi¬ bliothèque des Pères Maristes, à Sainte-Foy-lès-Lyon). S. D. Moissonnier : Lettre de M. Moissonnier, conseiller du Roy au bailliage du Chaufour, exercé à Saint-Bonnet- le-Château, à M. l’abbé Peyrrichon, prévôt de Saint- Salvadour en Limosin : Changements qui arrivent aux environs de Saint-Bonnet sur la surface de son terri¬ toire, 5 p. (Mss de la Bibliothèque de la Diana, à Mont¬ brison). (1) Ce sont les frères Dominique et Jean Blanchet qui retrouvèrent les vieilles/ mines de Chasselay et de Brussieu, et qui créèrent, avec Pernon et les fils Jars, lès usines de Chessy. 238 BIBLIOGRAPHIE DE MANUSCRITS INEDITS II, Manuscrits du XIXe Siècle. 1802. La Valette : 'Assolement du canton de Virieu ( Isère J, avec des observations de M. Chancey, 8 p. in-4°, an X (Mss Soc. d'Agricult.). 1802. Chancey : Amélioration de V agriculture au Mont d'Or et dans le canton d'Anse , 8 p., in-fol., an X (Mss Soc. d'Agricult.). 1803? Justinien-François-Paul Rieussec (1776-18...), président de Chambre à la Cour de Lyon : Tableau de l'agricul¬ ture lyonnaise avant Van X , et Mémoire sur les avan¬ tages de la pépinière départementale de naturalisa¬ tion. 1803. Dr Gilibert : Essai sur les progrès de l'histoire naturelle dans le département du Rhône , an XI (Mss Pal. Arts, recueil n° 218). 1803. Sionest aîné ou Sionnest (Claude) (1749-1820), savant natu¬ raliste, membre de la Société d’ Agriculture de Lyon : Notice sur les coquillages et les insectes du Lyonnais , pour la statistique du département du Rhône , 12 p., in-fol., 1803 (Man. Soc. d’Agricult.). 1804. Stanislas Gilibert : Notice sur les fouilles du jardin des Capucins , 8 p. in-8°, an XII (Mss Soc. d’Agricult.) (1). 1804. Valoux : Sur la meilleure culture de la vigne dans le département du Rhône , 10 p. in-fol., an XII (Mss Soc. d’Agricult.). 1804. Paul de Monspey : Rapport sur la statistique des prairies dam V arrondissement de Villefranche , 14 p. in-fol. (Mss Soc. d’Agricult.). 1804. De la Verrière, ingénieur des mines : Mémoire pour ser¬ vir à la statistique du département du Rhône , 24 p., in¬ fol., 1804 (Mss Soc. d’Agricult.). (1) Stanislas Gilibert est le fils du D' Jean-Emmanuel Gilibert. Après la mort des Gilibert père et fils, on vendit, avec de vieux papiers, leurs herbiers et des manuscrits dus soit à eux-mêmes, soit à Goiffon, et qui eussent été sans doute, dit Locard (Le Deuxième Centenaire de l'Aca¬ démie de Lyon, p. 61), fort intéressants à consulter pour l'histoire de la botanique lyonnaise ! SLR L’HISTOIRE NATURELLE LYONNAISE 239 1804. Concours ouvert par l’Académie de Lyon sur la question suivante : Quelle est la meilleure manière de cultiver la vigne dans le département du Rhône ? Ce concours (an XII) a provoqué les mémoires manuscrits sui¬ vants : 1° Mémoire, par Guichon, 37 p. in-4° ; 2° Mémoire, par Benoît, propriétaire à Sain-Bel, 8 p. in-4° ; 3° Mémoire, par Fontaine Bonnerive. 10 p. in-fol. ; 4° Mémoire, par Madiot, 14 p. in-fol. ; 5° Rapport de la Commission du concours, 16 p. in-fol. 1804. Jean-Emmanuel Gilibert (1761-1814), médecin et natura¬ liste, professeur au Jardin des Plantes, élu en 1784 membre de l’Académie de Lyon, à laquelle il offrit un herbier des environs de Lyon, membre de nombreuses Sociétés savantes, herborisa et professa la botanique à Grodno, en Pologne,, puis professeur au Collège de Médecine et médecin de l’Hôtel-Dieu de Lyon, maire de Lyon, fondateur du premier jardin botanique de La Déserte ; a laissé, entre autres manuscrits : Notice historique et critique sur la vie et les écrits de J. -B. Goiffon , médecin de Lyon et auteur de la première flore lyonnaise, 9 p. in-4°, an XII (Mss Soc. d’Agri- eult.). 1804. Dr Richard de Laprade : Notice sur la topographie médi¬ cale de Montbrison et de la plaine du Forez, présentée à la Société médicale de Montpellier , en prairial, an XII. Cette notice donne des renseignements sur l’agriculture, les vins, les poissons, les eaux, les vents, les étangs, etc. Trouvée dans les papiers de Granjon. elle a été reliée avec les manuscrits de cet auteur à la fin du volume dont elle forme les feuillets 637 à 650 (Biliothèque de la Diana, à Montbrison) (V. plus loin, Ant. Granjon.) 1805? Mouton de la ClotteFontenille (Marie-Jacques-Philippe), né à Montpellier ert 1769, mort à Lyon en 1837, profes¬ seur d histoire naturelle au Lycée, élu membre de 210 BIBLIOGRAPHIE DE MANUSCRITS INEDITS l’Académie de Lyon en l'an VIII, directeur du musée et du Jardin des Plantes, a laissé un manuscrit inti¬ tulé : Mémoire concernant le cabinet d'histoire natu¬ relle de Lyon. 1800-1810. Mme Clémence Lortet (1772-1835), femme lettrée et savante, a laissé de nombreux manuscrits qu'elle com¬ posa au début du xixc siècle, et notamment des récits de Promenades botaniques autour de Lyon, compre¬ nant dix-sept herborisations dont l’une, de Lyon à Saint-Bonnet-le-Froid, fut reproduite par Roffavier, dans la notice qu'il publia sur Mmc Lortet ( Annales de la Soc. Linnéenne de Lyon , 1835). 1800. Monnier : Ictiologie de la Saône , mémoire présenté en 1806 à la Société des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Mâcon. 1806. Laudun : Sur un mémoire de M. Goiffier relatif à V insa¬ lubrité de la partie méridionale du département de l'Ain , 5 pages in-4° (Mss de la Soc. d'Agricult.). 1806. Cte de Chambost : Sur la statistique agricole des cantons de Mornand et de Saint-Laurenl-de-C hamousset , 10 p. in-fol., 1806 (Mss de la Soc. d'Agricult.). 1806. Rey-Monléan : Sur la statistique du canton de Saint- Genis-Lavai , 14 p. in-fol. (Mss de la Société d’Agri- culture). 1806. De Saint-Trivier : Notice sur la statistique agricole du canton de l' Arbresle, 14 p. in-fol. (Mss de la Soc. d’Agricult.). 1806. De Lachassagne : Sur la statistique du canton d'Anse , 6 p. in fol. (Mss de la Soc. d’Agricult.). 1806. De Sarron : Mémoire sur la statistique agricole et topo¬ graphique des montagnes de Tarare , Arnplepuis et Thysy, 60 p. in-fol., 1806 (Mss de la Soc. d’Agricult.). 1807. De Lachassagne : Sur les progrès de V Agriculture dans le département du Rhône , 14 p. in-4°, 1807 (Mss de la Soc. d’Agricult.). 1807. Vaivolet (1737-1828), propriétaire à Saint-Lager, bota¬ niste, lieutenant particulier en la sénéchaussée de Vil- lefranche, a laissé un mémoire latin : Sur des erreurs SUR LIHSTOIRE NATURELLE LYONNAISE 241 de synonymie en botanique , 7 p. in-4°, suivi d un rap¬ port par Sionest et de Fontenille, 3 p. in-4° (Mss de la Soc. d'Agricult.). 1808. Leroy-Jolimont : Sur un ouvrage de M. Pulhod de Mai¬ son-Rouge, ayant pour titre : Géographie de nos vil¬ lages, ou Dictionnaire du Maçonnais , 3 p. in-4°, 1808 (Mss de la Soc. d'Agricult.). 1808. Carrel : Sur la statistique de la commune d'Irigny, 28 p. in-4°, 1808 (Mss de la Soc. d'Agricult.). 1808. Faure-Biguet et Sionest aîné : Sur les coquilles fluviatiles et terrestres qui se trouvent dans le Lyonnais, 20 p. in-4° (Mss de la Soc. d’Agricult.). 1810. Mouton-Fontenille : Catalogue des Quadrupèdes et des Oiseaux observés dans le département du Rhône, 3 p. in-fol., 1810 (Mss Soc. d'Agricult.). 1810. Deschamps aîné : Extrait des mémoires et des rapports sur la Pyrale de la Vigne, 5 p. in-4° (Mss Soc. d'Agri¬ cult.). 1810. De Poncins : Statistique de l'arrondissement de Mont¬ brison, etc., 38 p. in-fol., 1810 (Mss Soc. d’Agricult.). 1810. Gohier : Sur les bestiaux que nourrit le département du Rhône, 7 p. et demie in-4°, 1810 (Mss Soc. d’Agricult.). 1800-1810. Antoine Granjon, né à Saint-Etienne en 1752, mort à Montbrison en 1815. Avocat et juge suppléant au Tri¬ bunal de Montbrison, a laissé des manuscrits qu’Au- guste Bernard a fait relier en 1 vol. petit in-fol. de 630 pages, sous le titre : Statistique du département de la Loire. La première partie, comprenant 320 pages, est consacrée à l’histoire et aux monuments du Forez. La seconde partie, de 310 pages, extrêmement intéres¬ sante pour les naturalistes, est consacrée à 1 histoire naturelle, à l’agriculture, à l’industrie, etc. Granjon y étudie : les volcans du Forez, la topographie, la géo¬ logie, l'agriculture, etc., des plaines de Montbrison, Roanne, Saint-Etienne, etc., des montagnes du Forez, du Pilai, etc. ; les carrières et les mines, la zoologie du Forez, etc. Ce volume manuscrit appartient à la Biblio¬ thèque de la Diana, à Montbrison. *242 BIBLIOGRAPHIE DE MANUSCRITS INEDITS 1811. Gohier : Aperçu sur une maladie épizootique aphteuse observée dans les environs de Lyon , 28 p. in-8°, 1811 (Mss Soc. d’Agricult.). 1811. De Poncins : Rapport sur la culture de la Betterave dans le département du Rhône , 3 p. in-8°, 1811 (Mss Soc. d’Agricult.). 1812. De Laurencin : Rapport sur la culture du pastel dans le département du Rhône, 5 p. in-fol., 1812 (Mss Soc. d’Agricult.). 1812. Hyppolite Derozières : Sur la statistique de Vaugnerai (Rhône), 9 p. in-4°, 1812 (Mss Soc. d’Agricult.). 1812. Thomas-Philibert Riboud (1755-1835), président hono¬ raire à la Cour royale de Lyon, correspondant de l’Institut, membre de l’Académie de Lyon : Mémoire sur le cours et la perte du Rhône entre le fort de l'Ecluse et Seyssel (Mss Bibl. Palais des Arts). 1812. Abbé Estournel, curé de Lentilly : Sur l' amélioration des .prairies marécageuses , 12 p. in-4°, 1812, et rapport de M. le chevalier Perret (Mss Soc. d'Agricult.). 1812 ? Artaud (Antoine-Marie-François), élu membre de l'Aca¬ démie de Lyon en 1810 : Sur une découverte d'osse¬ ments de mammouth à Saint-Didier-au-M ont-d' Or (Mss Acad, de Lyon). 1813. Chancey (1746-1829), agronome lyonnais, membre des Sociétés d’Agricuiture et Linnéenne : Sur les variétés de pomme de terre cultivées dans le département du Rhône, 2 p. et demie, in-4°, 1813 (Mss Soc. d’Agri¬ cuiture). 1813. Tissier (François-Marie), né en 1737, pharmacien, pro¬ fesseur d'histoire naturelle et de chimie pharmaceu¬ tique, membre de l’Académie de Lyon : Sur l'explora¬ tion naturelle du département du Rhône , 17 p. in-8°, 1813 (Mss Soc. d’Agricult.). — La rouille des blés. 1814. Rey-Monléan : Sur les causes qui paraissent avoir donné lieu à l'abandon de la culture des mûriers et de l'édu¬ cation des vers à soie , tant à Brignais qu'à Vernaison, etc., 4 p. in-4°, 1813 (Mss Soc. d’Agricult.). 1814. François Barre fils (1731-1824), pharmacien : Sur les sur l'histoire naturelle lyonnaise 243 miries de cuivre de Chessy et Saint-Bel , près Lyon , 14 p. in-4°, 1814 (Mss Soc. d’Agricult.). 1817. Chancey : Observation sur La culture du mais précoce dans la partie montueuse du Département , 4 p. in-4°, 1817 (Mss Soc. d’Agricult.). 1817. Gohieu Jean-Baptiste (1776-1819), professeur à l'Ecole vétérinaire : Sur des fragments d'os fossiles d'un éléphant trouvés dans une vigne à Tassin, près Lyon, 18 p. in-8°, 1817 (Mss Soc. d'Agricult.). 1817. Louis-Furcy Grognieii (1774-1837), professeur à 1 Ecole vétérinaire, membre de l’Académie de Lyon en 1802, secrétaire perpétuel de la Société d’ Agriculture : Sur la mine de manganèse située dans le village de Roma- nèche ( Saône-et-Loire ), 7 p. et demie in-fol., 1817 (Mss Soc. d’Agricult.). 1818. Emile Perret (1773-1823), ancien capitaine d’artillerie, adjoint au maire de Lyon, membre de l’Académie de Lyon : Sur les moyens d améliorer la race des chevaux dans ie département du Rhône , 14 p. in-4°, 1818 (Mss Soc. d’Agricult.). 1818. Faissolle : Sur la ville de Saint-Etienne et ses environs , 6 p. in-fol., 1818. 1818. Dr Terme : Essai topographique sur le Bas-Bugey, 20 p. in-4°, 1818 (Mss Soc. d’Agricult.). 1819. De Martinel (Joseph-François-Marie) (1763-1829), membre de la Société d’Agriculture, un des fondateurs de la So¬ ciété Linnéenne de Lyon, directeur de la pépinière dé¬ partementale : Sur la plantation des mûriers dans le département du Rhône , 5 p. in-fol., 1818 et 3 p. in-4°, 1819, et Avantage de la culture des plantes oléagi¬ neuses dans le département du Rhône, 16 p. in-4°, 1819 (Mss Soc. d’Agricult.). 1819. Madiot : Obs&rvations sur vingt-quatre variétés de me¬ lons cultivés en plein champ aux environs de Lyon , 11 p. in-8°, 1819 (Mss Soc. d’Agricult.). 1819. De Cavenne, ingénieur en chef : Sur l'asphalt des mines du Parc , dans le département de l'Ain , etc., 8 p. in-fol., 1819 (Mss Soc. d’Agricult.). Soc. Linn., t. ui, 1905 20 244 BIBLIOGRAPHIE DE MANUSCRITS INEDITS 1820. Perket (le chevalier) : Rapport sur létal des irrigations dans Le département du Rhône , 15 p. in-fol., 1820 (Mss Soc. d’Agricult.). 1820. Madiot ; Sur six variétés de Châtaigniers cultivés dans le département du Rhône , 9 p. in-4°, 1820 (Mss Soc. d’Agricult.). 1822. Nicolas-François Cochard (1763-1834), né à Villeurbanne, marié en 1793 à la nièce de l’abbé Rozier (1734-1793), fut président de la Société d’Agriculture de Lyon, membre de l’Académie de Lyon, magistrat, admini¬ strateur du département du Rhône, agronome, etc. ; il a laissé plusieurs manuscrits, entre autres : Statistique générale de la commune de Longes et Trêves, 34 p. in-8°, 1822 (Mss Soc. d'Agricult.) et Statistique des récoltes dans le département du Rhône, suivie d'un aperçu du nombre des bestiaux , 4 p. in-fol., 1822 (Mss Soc. d’Agricult.). 1823. Foudras (Antoine-Casimir-Marguerite-Eugène) (1783-1859), entomologiste lyonnais, membre de la Société Lin- néenne et de la Société royale d’Agriculture, où il a pu¬ blié quelques notices : Sur l'entomologie relative au dé¬ partement du Rhône, 22 p. in-4°, 1823 (Mss Soc. d’Agricult.). .1824. Foudras : Notes sur les sangsues qui se trouvent aux environs de Lyon (en collaboration avec le Dr Dupas- quier), lues à la Société Linnéenne de Lyon le lor mars 1824, et restées inédites. 1825 ? Tabareau, né en 1790, membre de l’Académie de Lyon en 1823 : Sur la géologie et Notice sur les mines de plomb de Chênelette, et excursions minéralogiques dans les environs de cette commune (Mss Bibl. Acad, de Lyon). 1825? Dr Fleury-Imbert (1795-1851), membre de l’Académie de Lyon en 1837 : Essai sur l'histoire de la médecine et des médecins de Lyon depuis sa fondation . 71 feuillets gr. in-8° (Mss Palais des Arts, recueil n° 254) (1). (1) Cet. Imbert n’est sans doute pas le même que Pierre Imbert, natu¬ raliste de Montbrison, parent de Passinges. sur l’histoire naturelle lyonnaise 245 1825. Claude-Julien Bredin, né en 1776, membre de l’Académie de Lyon en 1824 : Notice sur des os fossiles de grands mammifères trouvés à la Croix-Rousse en août 1824 (imprimée en partie, ainsi que le mémoire suivant, dans les Archives historiques et statistiques du département du Rhône), et Mémoire sur une défense d éléphant fos¬ sile trouvée à Serin en 1825 (Mss Bibl. Palais des Arts, recueil n° 218). 1826. Aunier (Jean- Juste-Noel- Antoine) (1781-1859), botaniste et entomologiste, membre de la Société Linnéenne de Lyon : Promenade à la Grande-Chartreuse , mémoire lu à la Société Linnéenne le 27 août 1826 et resté inédit. 1828. G. du Marché : Catalogue des plantes qui croissent spon- tanément dans le département de l'Ain. Ce manuscrit, qui appartenait à l'abbé Fray, est aujourd’hui en la possession de la Société des sciences naturelles et d'archéologie de l'Ain, à Bourg. 1830? Dr Alponse Dupasquier, né à Chessy en 1793, mort en 1848, membre de l'Académie de Lyon en 1828 : Analyse chimique d'un minerai d' antimoine sulfuré trouvé dans le département du Rhône. 1831. Anonyme ? : Statistique du département du Rhône en 1851 , manuscrit de 142 feuillets (Mss Acad, de Lyon, recueil n° 285). 1831 ? Leymerie (Auguste) (1801-1878), membre de l’Académie de Lyon en 1835), professeur de géologie et de minéra¬ logie à l école La Martinière, puis à Toulouse, a laissé à l’Académie de Lyon (recueil de Mss n° 291), un certain nombre de mémoires manuscrits : Etat géolo¬ gique des montagnes pluloniennes du département du Rhône et sur leur connexion avec le mont Pilât. — Nouvelles recherches géologiques sur le département du Rhône. — Coupe géologique des montagnes . — Sur les divers terrains du département. — Géologie du dé- partement du Rhône , le Mont (P Or , etc. Ces diverses notes manuscrites, qui ont été publiées en partie, sont réunies sous le titre : Mémoire sur le Pilât et les mon¬ tagnes de Rhône et Loire. 246 BIBLIOGRAPHIE DE MANUSCRITS INEDITS 1S33. De Laizer (ou Laisser) : Notes géologiques diverses, prin¬ cipalement sur l'Auvergne (Mss Acad, de Lyon, recueil n° 291). 183(5. Seringe (Nicolas-Charles) (1776-1858), membre de l'Aca¬ démie de Lyon en 1831. Discours de réception à l’Aca¬ démie de Lyon, contenant une Notice sur l'histoire du Jardin botanique de Lyon, 1836 (Mss Acad, de Lyon, recueil n° 291). 1836. Jean-François Artaud (1767-1838), ancien directeur du Musée et de l’Ecole des Beaux-Arts de Lyon, membre de l’Académie de Lyon : Lyon souterrain , ou Observa¬ tions archéologiques et géologiques faites dans cette ville depuis 1794 jusqu'en 1836 , manuscrit précédé du portrait de l’auteur et accompagné d’une table des ma¬ tières en 7 feuillets (Mss Bibl. Palais des Arts, recueil n° 104). 1837 ? Boulard, architecte : Réflexions sur les atterrissements ou graviers qui se forment au-devant des quais du Rhône (Mss Bibl. Palais des Arts, recueil n° 307). 1838. Aimé Drian : Essai sur la géologie de la partie méridionale du département du Rhône , avec 1 carte et 2 planches de coupes géologiques, 79 feuillets, petit in-fol. (Mss de F Acad, de Lyon, n° 310). 1835-1860. Fournet (Joseph-Jean-Baptiste-Xavier), né à Stras¬ bourg en 1801, mort à Lyon en 1869, ingénieur, pro¬ fesseur à la Faculté des Sciences de Lyon, élu membre de l’Académie de Lyon en 1835, correspondant de l’In¬ stitut, etc. A publié « pendant l’espace de 43 ans, de 1826 à 1869, près de 300 (280) notes, mémoires ou traités complets, sans parler d'une quantité considérable de travaux inédits » (1). Parmi ces manuscrits inédits ou partiellement pu¬ bliés, citons : Considérations générales sur la géologie du département du Rhône (discours de réception à, l’Académie de Lyon). — Sur la structure du Mont-d'Or (1) A. Faisan : Des progrès de. la géologie et de la minéralogie à Lyon, et de l'influence de J. Fournet sur l'avancement de ces sciences, p. 38-39, Lyon, 1874. sur l'histoirb naturelle lyonnaise 247 lyonnais. — Recherches sur la stntctuore et la compo¬ sition du bassin houiller de Saint-Etienne (Loire). — Etude sur le bassin houiller de Sainte-P aide (Rhône). — Rapport fait à la commission des Eaux de Royes sur les gisements et les propriétés des eaux des environs de Lyon. — Traité sur les filons et les gîtes métalli¬ fères , etc. Bon nombre de manuscrits inédits de Fournet ont malheureusement été égarés ou détruits après sa mort et sont aujourd’hui à tout jamais perdus pour la science. On trouve, d’autre part, consignées dans les comptes rendus et les procès-verbaux des Sociétés savantes de Lyon et notamment de l’Académie, un grand nombre de communications verbales du profes¬ seur Fournet. 1845. J. Mervillon, géomètre à Saint-Bonnet-le-Courreaux : Premier essai statistique sur la commune de Saint- Ronnet-le-Courreaux , commencé le 1er janvier 1821, terminé le SI décembre 1845. Manuscrit in-fol. de 160 pages, traitant de la topographie, la population, l’agriculture, les antiquités, etc. (Bibl. de la Diana, à Montbrison). 1855. Aunier : Journal de ses herborisations , faites de 1818 à 1855, à Pierre-sur-Haute, au Pilât-, en Bugey, Auvergne, Dauphiné, etc. J.-L. Hénon (1802-1872), maire de Lyon et député, a laissé, dit Locard. un manuscrit considérable sur les Iris , avec planches dessinées par Mme Hénon. Pendant la longue période — un demi-siècle — de 1840 à 1890, nous n’avons que de rares manuscrits inédits à signaler, parce que cette période correspond à la phase d’épanouissement, d apogée d’activité des Sociétés scientifiques lyonnaises, qui accueillaient indistinctement, quels que fussent leur objet et leur étendue, t-ous les travaux concernant les sciences natu¬ relles. Il suffit, pour s’en convaincre, de consulter les énormes et intéressants volumes publiés à cette époque par l’Académie des Sciences et Belles-Lettres de Lyon, par la Société d’Agri- 248 BIBLIOGRAPHIE DE MANUSCRITS INEDITS culture, par la Société Linnéenne, par la Société Botanique de Lyon, etc. Cependant, les éminents naturalistes de cet âge d’or de l'his¬ toire naturelle lyonnaise, et notamment Grüner, Drian, V. Thiol- lière de l’isle, Fournet, Ebray, E. Dumortier, Alexis Jordan, Et. Mulsant, Cl. Jourdan (1), Fontannes, Faisan, Cl. Rey, Cl. Berthaud, etc., ont dû, sans doute, laisser après leur mort des notes et des études inédites. Mais tous ces manuscrits sont au- jourd hui détruits ou dispersés et il serait par conséquent inu¬ tile de les rechercher ou de les indiquer. Quant à la période contemporaine, comprenant à peu près les vingt dernières années, elle nous offre, comme nous l’allons voir, un certain nombre de travaux inédits sur l’histoire natu¬ relle de la région lyonnaise. M. Michel-Lévy, dans la Notice explicative de la feuille géolo¬ gique de Lyon au 1/80000\ signale l’existence de tra¬ vaux inédits de Le Verrier, sur les environs de Saint- Etienne, et de Malplat et Perrin, sur le bassin houiller de la Loire. M. Viviand-Morel, secrétaire-général de l’Association horticole lyonnaise, possède de nombreux manuscrits inédits du botaniste Hilarion Borel, collaborateur d’Al. Jordan, et notamment une Monographie des Sempervivum qu’il se propose de publier en la modifiant. 1887. Attale Riche : Carte géologique inédite du plateau lyon¬ nais. 1890 : J. Lapouré : Excursions au Mont Pilât , manuscrit in-18, de 132 pages, assez insignifiant, conservé à la Biblio¬ thèque de la Diana, à Montbrison. 1891 ? C. Michaud, d’Alix : Notice géologique sur le canton du Bois-d'Oingt (Mss de la Biblioth. de la Société des Sciences naturelles de Tarare). 1892? Abbé Joseph Giraud, né à Tarare en 1870 : Nature du (1) Claude Jourdan (1803-1873), doyen de la Faculté des sciences de Lyon, professeur à l'Ecole des Beaux-Arts, directeur du Muséum d'histoire naturelle, a laissé, dit Locard, d’innombrables carnets de notes, malheureusement peu utilisables. sur l’histoire naturelle lyonnaise 249 terrain de Tarare , travail géologique assez important (Biblioth. de la Société des Sciences naturelles de Ta¬ rare). 1892. Abbé Joseph Giraud : deux communications inédites intitulées, l une Rapport sur les mines de Joux, l'autre Rapport sur les mines de plomb argentifère de V ai - sonne (Bibl. de la Société des Siences naturelles de Tarare). 1893. Eugène Prothière : Saint-Gobain et les mines de Sain- Bel (Rhône), communication à la Société des Sciences naturelles de Tarare. 1894. Breton, directeur de la mine de Sainte-Foy-1 Argentière : Notice géologique sur le bassin houiller de Sainte-Foy- l' Argentière (Rhône), manuscrit de 10 pages environ avec coupes et croquis. Nous possédons une copie de ce travail, que l'auteur nous avait obligeamment envoyée lors de la rédaction de nos Etudes géologiques sur les Monts Lyonnais (publiés dans les Annales de la Société Linnéenne de Lyon). 1895. Cl. Roux : Carte géologique inédite, au 1/40.000 e, du canton de Saint-Symphorien-sur-Coise (Rhône). Notes inédites sur la géologie et la botanique des montagnes du Lyonnais, du Tararais, etc. 189G. Jules Perret et Girin : Dictionnaire pélralogique du can¬ ton de Tarare. Important manuscrit de 78 feuillets petit in-fol., avec tables des matières (Bibl. de la Société des Sciences naturelles de Tarare). 1902. Leblanc, juge de paix à Saint-Laurent de Chamousset (Rhône) : Monographie agricole , etc., de la commune de Saint-Laurent-de-C hamousset . Ce travail, des plus complets, a été récompensé par la Société d’Agriculture de Lyon, mais n'a pas été imprimé. Abbé Fray, botaniste de l'Ain, décédé en 1905, a laissé à la Société des Sciences naturelles et d'Archéologie de l'Ain un grand nombre de manuscrits, la plupart inédits, dont voici les principaux : Mémoires sur la Flore de Bourg-en-Bresse, de Tré¬ voux, de Pont-d'Ain, de Guéreins, des bards de la 250 BIBLIOGRAPHIE DES MANUSCRITS INEDITS Saône de Rey vieux à 'l'hoissey , etc. — Herborisations aux Echets, au Dévora , à Saint-Just, à ta vallée de la Reyssouze, en Bresse et en Bombes , au Poizat, aux Neyrolles, à Brénod , en Bugey et Haut-Bugey , dans le Jura , etc. — Catalogue de son Herbier. — Catalogue des plantes vasculaires de l'Ain (2 cahiers). — Flore de l'Ain. — Catalogues des plantes de la Bresse , de la Bombes , du Revermont, du pays de Gex, des monts Jura , etc. — Mousses de Saône-et-Loire. Leur habitat. — La plaine du Bas-Bugey entre les montagnes de l'Ain et le Rhône. — Notes sur Cornmerson, Guillebeau, etc. — Quelques notes de physiologie et de tératologie . — N ombreuses notes sur les plantes rares ou peu com¬ munes de l'Ain , du Jura , etc. L)r Ant. Magnin, doyen de la Faculté des Sciences, directeur de l'Institut botanique de Besançon : Nombreuses notes et études inédites sur les naturalistes lyonnais, sur la botanique des régions lyonnaise et jurassienne, etc. ADDENDA 1821. Demiège : Statistique de la Bovine (sic) dans le départe¬ ment de Saône-et-Loire. 1822. Rubat : Mémoire sur le renouvellement de la vigne par le recouchage. 1834. Dr Pezerat : Note sur l'agriculture de l' arrondissement de Charolles. 1839. Cte de Montureux : Mémoire sur la possibilité d'utiliser les bruyères. 1840. Dr Gaspard : Mémoire sur l'opium indigène. L’indication de ces manuscrits, appartenant à l’Académie de Mâcon, nous est communiquée au dernier moment par M. Lis- sajous, président de la Société d’Histoire naturelle de cette ville. TABLE ALPHABÉTIQUE UES AUTEURS CITÉS Alléon-DuLac (J.-L.) . . 231, Anonymes 230, 232, 234, 237, Artaud (A.-M.-F.) . Artaud (J. -F.) . Aunier (J. -J. -N. -Fr.) . . 245, Barges . Barre (Fr.) . Barrelier (le R.P.).... Belleroche (V. Noyel) Benoit . Blanchet . Blumenstein (de) . Bonnerive (Fontaine) . . . Borel (H.) . Boulard . Bredin (Cl. J.) . Breton . Brisson (Ant. F.) . . . 233, Camus (V. Le Camus) Carrel . Cavenne (de) ....... Chambost (comte de) .... Chancey . 242, Claret (V. La Tourette) Clotte (V. Fontenille). Cochard (N. Fr.) . Collet (Philibert) . Delamartine (Fr. L.) ... Demiège . Derozières (H.) . Deschamps . Désisnard . De Ville (V. Ville) Drian (Aimé) . Soc. Linn., t. ui, 1905 Pages Dumas (le P.) . 232 Dupasquier (D’ Alph.) . 244, 245 Estournel (abbé) . 242 Faissolle . 243 Faure-Biguet . 241 Fleurieu (de) (V. La Tourette) Fleury-Imbert (V. Imbert) Fontaine (V. Bonnerive) Fontenille (M.-J.-Ph. Mouton de la Clotte-) . . 237, 239, 241 Fondras (A.-C.-M.-E.) .... 244 Fournet (J.-J.-B.-X.) .... 246 Fray (abbé) . 249 Gaspard (D') . 250 Gavinet (J.-M.) . 233 Gavinet (A. -N.) . 233 Gilibert (D' J.-E.) . . . 233, 239 Gilibert (St.) . 238 Giraud (abbé J.) . . . 248, 249 Girin . 249 Gohier (J.-B.) . . . 241, 242, 243 Goiffon (J.-B.) . 230 Granjon (Antoine) . 241 Greppo (abbé J.-B.) .... 231 Grognier (L.-Furcy) .... 243 Guichon . 239 Guiraudet . 234 Hénon (J.-C.) . 247 Herbigny (d’) (V. Lambert) Imbert (D' Fleury-) .... 244 Jars (G.) . . . 234, 235, 236, 237 Joannon (L. -de Saint-Laurent) 234 Jourdan (Cl.) . 248 Jussieu (Ant. de) . 231 21 P* "Cg 236 245 242 246 247 237 242 229 239 237 231 239 248 246 245 249 234 241 243 •240 243 244 237 237 250 242 241 236 246 ‘252 TABLE ALPHABÉTIQUE Pages Lachassagne (de) . 240 Lacroix (abbé Ant.) .... 231 Laisser (V. Laizer) Laizer (de) . 246 Lambert d'Herbigny .... 230 Lapouré (J.) . 248 La P rade (Richard de) . 234, 239 La Tourrette (J.-Annibal) . . 232 La Tourrette (M.-Ant.-L.-Cla- ret de Fleurieu de) 232,233,235 Laudun . 240 Laurencin (de) . 242 Lavallette . 238 La Verrière (de) . 238 Leblanc . 249 Le Camus . 235 Leroy-Jolimont . 241 Le Verrier . 248 Leymerie (Aug.) . 245 Lortet (M“* Clémence) . . . 240 Madiot . 239, 243, 244 Magnin (Dr Ant.) . 250 Malplat . 248 Marché (G. du) . 2i5 Marsonnat (abbé Roujeat-) . 236 Martinel (J.-F.-M. de) . . . 243 Mervillon (J.) . 247 Michaud (C.) . 248 Moissonnier (le Conseiller) . 237 Monnier . 240 Monspey (P. de) . 238 Montureux (Cte de) .... 250 Morand . 231 Mouton (V. I'ontenille). Noyel (Al. — de Belleroche). 232 DES AUTEURS CITÉS Olivier (Cl.-J.) . *231 Payrault-Maynand . 237 Perret (E.) . 243 Perret (J.) . 249 Perret (le Chevalier) .... 244 Perrin . 248 Pestalozzi (J.-J.) . 231 Pezerat (Dr) . 250 Poncins (de) . 241, 242 Prothière (E.) . 249 Puget (L. de) . 231 Rey-Monléan . 240, 242 Riboud (Th.-Ph.) . 242 Richard (V. Laprade). Riche (At.) . 248 Rieussec (J.-F.-P.) . 238 Roujeat (V. Marsonnat). Roux (Cl.) . 249 Rubat . 250 Ruolz (Ch. -J. de) . 231 Saint-Trivier (de) . 240 Sarron (de) . 240 Seringe (N.) . 246 Sionest (Cl.) . . . 237, 238, 241 Sionnest (V. Sionest). Tabareau . 244 Terme (Dr) . 243 Tissier (Fr. M.) . 242 Tolomas (le R. P. Ch.-P.-X) . 232 Tourrette (V. La Tourrette). Vaivolet . 240 Valrnont de Bomare .... 237 Valoux . 23S Verrière (V. La Verrière). Ville (N.-Fr. de) . 234 TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES Tableau des membres de la Société . v Description géologique de la Nouvelle ligne ferrée de Lozanne à Givors, par MM. Cl. Roux et A. Collet . 1 Sur la polypnée des poïkilothermes, par MM. E. couvreur et Cl. Gautier . 41 Faunule malacologique, quaternaire récent de Nice (Alpes-Mari¬ times), par M. Caziot . 43 Une excursion au glacier de Tête-Rousse (Haute-Savoie), par M. DOUXAMI . , 53 Contribution à l’étude des porphyres microgranulitiques des monts Tararais et Lyonnais et du Plateau Central en général, par M. Cl. Roux . 77 Sur un réflexe conjonctivo-respiratoire, par MM. Couvreur et Chevrotier . ; . 133 Mœurs et métamorphoses des insectes (14' mémoire, suite), par M le Capitaine Xambeu . 137 Arnould Locard, sa vie, ses travaux, par M. Louis Germain ... 189 Sur la polarité de la tige, par M. E. Couvreur . 223 Notice bibliograhique sur plus de deux cents manuscrits inédits ou peu connus concernant pour la plupart l'histoire naturelle de la région lyonnaise, par M. Cl. Roux . 227 Lyon — Imprimerie A. Reï, 4, rue Gentil. 33191 LISTE DES PUBLICATIONS DE LA SOCIÉTÉ LINNÉE1E ANNALES ET COMPTES RENDUS de 1836 à 1850-52, contenant: Observations botaniques , par Seringe. Ai.exis Jordan. — Notes entomologi- ques, par Donzel, Gacogne, Godart, Pkrris, Mulsant et Rey. ANNALES (nouvelle série) tomes I à L, de 1852 à 1903, contenant : Diagnoses d'espèces nouvelles, par Alex. Jordan; Catalogue des plantes du cours du Rhône, par Fourreau; Flore des Muscinées par Débat. — Icono¬ graphie et description de chenilles et lépidoptères, par Mili.iÈre. — Notices sur les Altisides, par Foudras. — Coléoptères, par Livrât, Chevrolat. Perroud, Godart, Perris, Sichel, Mayet, Donnadieu, Mui.sant et Rey, Abeille de Perrin, R. P. Belon, Xambeu, Jacquet. — Notices ornitho¬ logiques par Boucart, Mulsant et Yerreaux. — Géologie du dèpartem. du Rhône, par Mène. — Malacologie, par Locard. CHAQUE VOLUME EST VENDU AU PRIX DE 10 FR. SE vendent séparément Tétranyques, par Donnadieu. — Chrysides, par Abeille de Perrin. — Larves de coléoptères, par Perris. — Brévipennes, par Mulsant et Rey. — Lathri- diens, par le R. P. Belon. Lyon. — lmp. A. Rey. 4. rue Gentil. — 38191 . y