DE LA SOCIËTG LINNËËNft'Ë ©K It.T®îî O ^ - >■ .oîCSDic» - - (noüveu.e série) TOME SOIXANTIÈME LYON H. GEO KG, LIBRAIRE-EDITEUK 36, passage de l'hotel-dieu MÊME MAISON A GENÈVE ET A BALE 1914 V H ■J ’f ?; N f' ( ; K ' 1 -S h S ' r \ > y* > ‘X > . / .' y • , >•* y \ • f •M - ‘a I . *.'t " * ■y ■’ J' y- '* ANNALES . DE LA S 0 C 1 É T É L I N N Ê E N N E DE EYO]V Lyon. — Imprimerie A. Eet. «. rue Gentil. — G'iOr'S âiilLES DE LA SOCIÉTÉ Ll^i\ÉÉ^^É ©16; ©ï®îî - - -’tCSDt'- ■ - (nouvelle série) TOME SOIXANTIEME LYON H. GEÜRG, LIBRAIKR-EDITKÜR 36, PASSAGE DE l'hOTEL-DIEU MÉME^MAISON A GENÈVE ET A BALE /. LU A U L L i; ' 1 - ^ ^ 1913 TABLEAU DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE LYON BUREAU POUR L’ANNÉE 1913 MM. P' Grilat, président. Chaput, vice-président. Nicod, secrétaire général. D' PÉTOURAUD, secrétaire adjoint. Roux (Nisius), trésorier. Duval, trésorier adjoint. Bonnet, archiviste-conservateur. LISTE DES MEMBRES EN 1913 }Hembrcs aetifa. MM. 1911. Albessard (M“* Ai'ia), place Ra^pail, i. 1912. Alex.\ndre, quai de Caluire, 47, à Caluire. 1905. Allemand, docteur ès sciences, professeur au lycée, rue de l’Ailier, 65, Moulins (Allier). 1895. Arcelin (le D' Fabien), rue du Plat, 4- 1906. B.aillard, employé, quai Pierre-Scize, 92. 1911. Bailly (le DO, cours Vitton, To4. 1912. B.attetta, rue de l’Alma, i5. 1866. Beckensteiner (Charles), rue de l’Hôtel-de-Ville, 9. Soc. Lnei-, t. lx, 1913 a VI TABLEAU DES MEMBRES MM. rgio. Béraud, constructeur d’appareils de précision, rue Sé- bastien-Gryi^hc, 9. 1912. Bidollet, cours Gambolla, 29. 1912. Bonnamotjr (le D'' Sléjihane), médecin des hôpitaux, ave¬ nue de Saxe, 187. 1901. Bonnet, docteur es sciences, préparateur de zoologie à la Faculté des sciences, quai de la Guillotière, i. 1907. Bellion (M"®), docteur ès sciences, assistante au Labora¬ toire de physiologie de la Faculté des sciences, quai d’Herbouville, 48. 1892. Broelmann (Henri), à Pau (Basses-Pyrénées). 1888. Bruet, chef de section de la C‘® P.-L.-M., Saint-Marcellin (Isère). 1884. Bruyas (Aug.), quai des Célestins, 5. 1901. Buy (le D® Paul), grande rue de la Croix-Rousse, 99. 1910. Caillon, rue de la Part-Dieu, ii. 1904. Carra, géologue à Ville-sur-Jarnioux (Rhône). 1899. Caziot, commandant d’artillerie en retraite, quai Lunel, n® 24, à Nice. 1898. Chanay (Pierre), négociant, rue Pizay, 5. 1906. Chaput, agrégé des sciences naturelles, professeur d’his¬ toire naturelle au Lycée Ampère. 1900. Charnay, répétiteur général au Lycée Ampère, rue Du¬ quesne, 22. 1901. Chifflot, docteur ès sciences naturelles, licencié ès sciences physiques, chargé d’un cours complémen¬ taire et chef des travaux de botanique à la Faculté des sciences. 1887. Chobaut (le D"" Alfred), rue Dorée, 4, à Avignon. 1907. Clément (Hugues), assistant de physiologie à la Faculté des Sciences, ancien externe des hôpitaux, quai Gail- leton, 87. 1905. Clerc (.Toannès), fabricant, rue Puits-Gaillot, 27. 1911. Clerjon (le D'),à Ouilly-Gleizé, par Villefranche (Rhône). l»K L.\ SOCIÉTÉ LIN>ÉE»E ni MM. igot». Collet, docteur ès sciences, professeur de minéralogie à la Faculté libre des sciences, rue Sergent-Blandan, 48. 1911. CoLLELB, jardinier-chef. Institut Botanique, Besançon 'Doubs). 1895. Co.xTE (.\lbert), docteur ès sciences naturelles, chef des travaux de zoologie à la Faculté des sciences, rue .\1- fred-de-.Musset prolongée, Montchat. 1906. CÔTE, négociant, rue Président-Carnot, ir. 1871. CoLTAG.NE I, Georges), ingénieur des poudres et salpêtres, quai des Brotteaux, 29. 1889. Couvreur, docteur ès sciences, chargé d'un cours com¬ plémentaire à la Faculté des sciences, Sainte-Foy-lès- Lvon. 1901. Darboux, professeur de zoologie à la Faculté des sciences de Marseille, boulevard Perrier, 53. 1912. David (Eugène), cours Morand, ii. 1889. Depéret (le D*^ Ch.), membre de l’Institut, professeur de géologie et doyen de la Faculté des sciences, route de Sain-Bel, 23, Tassin-la Demi-Lune (Rhône) 1912. Doxat (André), chemin de Fontanières, ii, à la Mula- tière Rhône). *^97* Do.xcieux, docteur ès sciences naturelles, préparateur de géologie à la Faculté des sciences, rue Jarente, 3. 1882. Drivox (Jules), médecin des hôpitaux de Lyon, avenue de Saxe, 284. 1891. Dubois (le D*^ Raphaël), professeur de physiologie géné¬ rale et comparée à la Faculté des sciences, l’hiver à Tamaris-sur-Mer 'Tar). 1912. Durillon (Jules), orthopédiste, rue de la Charité, 8. 1911. Duv.al, professeur au Lycée de Saint-Rambert, rue Vau- becour, i3. 191F. Eyxard (l’abbé), professeur à l’Institution Robin, à Vienne (Isère). VIII TABLEAU DES MEMBRES MM. 1911. Falcoz, pharmacien de 1" classe, rue de l’Eperon, à Vienne (Isère). i884. Faure, directeur de l’Ecole Vétérinaire, rue d’Algérie, ii. 1912. Faure (M.), rue Centrale, 24- 1857. Fournereau (l’abbé), professeur à l’Institution des Char¬ treux. 1911. Gaillard, docteur ès sciences, conservateur du Muséum d’histoire naturelle, Palais des Arts. 1906. Garnot, avocat, quai de la Pêcherie, ir. i85i. Gensoul (André-Paul), rue Vaubecour, 43. 1903. Gérard (R.), professeur à la Faculté des sciences, rue Grillon, 70. 1907. Gérard fD'' Marc), à Bressieux, près Saint-Etienne-de- Saint-Geoirs (Isère). 1905. Germ.un (Louis), préparateur de malacologie au Mu¬ séum, Paris. 1907. Gignoux, agrégé des sciences naturelles, préparateur de géologie de la Faculté des sciences, Grenoble. 1909. Gin’Dre, pharmacien de i''® classe, grande rue Saint-Clair, n° 76, Lyon-Saint-Clair. t866. Gillet (Joseph), quai de Serin, 9. 1912. Girod (Louis), rue Saint-PieiTc-de-Vaise, 35. 1890. Givois, pharmacien à Vichy (Allier). 1894. Grange (le D” Pierre), rue Terme, 18. 1910. Grilat, cours des Chartreux, 21. 1912. Gutart (le D” Jules), professeur de parasitologie à la Faculté de médecine, quai Gailleton, 36. 1897. Guillermond, docteur ès sciences, rue de la Républiiiue. 11° 19. 1862. Guimet (Emile), place de la Miséricorde, i. 1869. Heyden (le baron de), à Bockenheim, près de Francforl- sur-Mein, Schlosstrasse, 54 (Allemagne). 1895. Hutinel, professeur au Lycée Saint-Rambert, quai Jaÿr, n° 19. IX ÜE LA SOCIÉTÉ LINNÉENM: MM. 1909. Jacqtjet, orfèvre, place de la Bourse, 3. 1912. Jacquet (Claude), chimiste, avenue Beauséjour, 5, Vienne (Isère). 1907. Jarricot (le D'’ J.), chef de laboratoire à la Faculté de médecine, cours Gambetta, 9. 1911. Kunze, montée de la Boucle, 53. 1907. Lagomme (le DO, licencié ès sciences, inspecteur départe¬ mental d’hygiène, villa Jojo, avenue d’Edimbourg, 36, à Amiens (Somme). 1909. La Croix-Laval (Maurice de), quai Gaillelon, 22. i884. Lacroix (le D’’ Eugène), grande rue des Charpennes, 45. 1909. Lambert, président du Tribunal civil, Troyes (Aube), rue Saint-Martin, 67. 1911. Lardet, docteur en pharmacie, rue Pierre-Corneille, 39. 1911. Laurent, agrégé d’histoire naturelle, professeur au Ly¬ cée Ampère. 1913. Lavirotte, notaire, cours Morand, 4- 1907. Levrat (Daniel), directeur du laboratoire d’études de la Soie, à la Condition des Soies, aux Verchères, Caluirc (Rhône). 1911. Licier, grande rue de la Guillotière, iio. 1906. Locard (le D” Edmond), rue Victor-Hugo, 48. 1873. Magntn (le D"" Antoine), professeur à la Faculté des scien¬ ces de Besançon. 1911. Marmorat (Théophile), boulevard du Nord, 66. 1901. Massonnat, docteur ès sciences, préparateur de zoologie à la Faculté des sciences. 1897. Maurette (LaurenD, attaché au laboratoire de géologie de la Faculté des sciences. 1910. Mayet (le D’’ Lucien), rue Emile-Zola, i5. 1910. Mazerax (Pierre), étudiant en sciences naturelles, rue Sully, 167. I X TABLtAU DES MEMBRES MM. 1887. Mermiek (,Elie), ingénieur aux Chemins de fer fédéraux, boulevard de Grancy, à Lausanne (Suisse). 1891. Mich.vud, quai de la Pêcherie, i3. 1912. Mizony (Gabriel), place Sathonay 3. 1881. Moitier, ancien directeur du Lycée Sainl-Kambert, près Lyon. [912. Mortamet (Gabriel), architecte, quai des Brotteaux, 29. 1907. Mourier des Gayets, étudiant en sciences naturelles, à Saint-Germain-Lespinasse (Loire) . !N\yr\o, professeur au Collège de Dreux (Eure-et-Loir). Nicod (Paul), peintre verrier, rue Saint-Georges, 122. Pei.osse CTean), agrégé de l’Université, pi’épai’ateur de zoologie à la Faculté des sciences, rue de la Bourse, 43. Perroüd fCharles), avocat, place Bellecour, 16. Pétouraud (le DO, place des Terreaux, 9. Pic (Maurice), entomologiste, directeur de l’Echange, à Digoin ''Saône-et-Loire). 1893. BEBOLirs, rue Godefroy, 20. 1911. Bexard (M”® Marie), professeur au Lycée de jeunes filles, rue Boileau, 90. 1873. Rérolle (Louis), directeur du Muséum de Grenoble (Isère). 1892. Bey (Alexandre), imprimeur-éditeur, rue Gentil, 4- 18G4. Biaz (Auguste de), quai de Serin, 68. 1882. Riche (Atlale), docteur ès sciences, chargé d’un cours complémentaire à la Faculté des sciences, avenue de Noailles, 56. 1907. Riel (le DO, boulevard de la Croix-Rousse, 122. 1912. Robin, sous-intendant militaire en retraite, rue Victo- rien-Sardou, 7. Rociiaix (le DO, chargé de cours, chef de travaux à la Faculté de médecine, chef de service à l’Institut Pas¬ teur. 1910. 1910. 1907. 1879. 191 1. 1912. DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE XI 1911. Rogier, docteur en droit, Grande-Rue, 89, Cahiire (Rhône). 1892. Rom.\n (Frédéric), docteur ès sciences naturelles, prépa¬ rateur de géologie ii la Faculté des sciences, quai Saint-Clair, 2. 1894. Roux (Claudius), docteur ès sciences naturelles, profes¬ seur à la Faculté libre des sciences, rue Trainassac, 2. 1873. Roux (Nisius), chemin de la Soeur-Yially, 5, Lyon-Saint- Glair. 1911. Russo (le DO, médecin aide-major de i™ classe, hôpital de Rizerie (Tunisie). 1912. Sancey (le DO, rue d’Algérie, 21. 1910. Sayn, à Montvendre, pai’ Chabeuil (Drôme). 1910. Sérullaz (Georges), docteur en droit, avocat à la Cour d’apj>el, place Bellecour, 8 ; l’été au château d’Yvours, par Irigny (Rhône). 1913. ViNDRY (Xavier), rue ServienI, 37. 1890. Vaffier (le DO, à Chânes (Saône-ét-Loire). 1899. Vaney, docteur ès sciences, agrégé des sciences naturel¬ les, maître de conférences de zoologie à la Faculté des sciences, rue Cuvier, 69. 1906. Varenne (Georges), fabricant, rne Lafonl, 2. 1912. Venot (M"® Marie), professeur au Lycée de jeunes filles, rue Rabelais, 10. 1898. Vermorel, ingénieur-agronome, à Villefranche (Rhône). 1902. ViLLARD, ingénieur-agronome, Sainte-Foy-lès-Lyon. 1911. VoLLE, pharmacien de i™ classe, à Vernaison (Rhône). 1881. Xambeu, capitaine en retraite à Ria, par Prades (Pyré¬ nées-Orientales). J I ( LISTE DES PUBLICATIONS KKÇLLS EN ÉCHANGE des Annales de la Société Linnéenne de Lyon FRAIVCE At.i.ier. — Moulins. — Revue Scientifique du Rnurhonnnis et du Centre de la France. Al'de. — Carcassonne. — Bulletin de la Société d'Etudes Scientifique!, de l’Aude. Bouches-du-Rhône. — Marseille. — Annales de la Faculté des Sciences. — Marseille. — La Revue Horlicole (Journal de la Société d’ Horticulture et de Botanique). Calvados. — Caen. — Mémoires et Bulletins de la Société Linnéenne de Normandie. Doubs. — - Montbéliard. — Mémoires de la Société d’Emulation de Montbéliard. Gard. — Nîmes. — Bulletin de la Société d’Etude des Sciences naturelles de Nîmes. Hérault. — Montpellier. — Annales de la Société d’ Horticulture et d’Histoire naturelle de l’Hérault. — Béziers. — Bulletin de la Société d’Etude des Sciences natu¬ relles de Béziers. Haute-Garonne. — Toulouse. — Mémoires de l’Académie des Scien¬ ces, Belles-Lettres et Inscriptions. — Toulouse. — Bulletin de la Société d’Histoire naturelle et des Sciences biologiques. Gironde. — Bordeaux. — Actes de la Société Linnéenne. Ille-et-Vilaine. — Rennes. — Insecta. — Rennes. — Faune armoricaine. Loire-Inférieure. — Nantes. — Bulletin de la Société des Sciences natui'elles de l’Ouest de la France. Soc. Linn., t. lx., 1913 b XIV S(k;ii';ti': ih-: lyox xMalne-et-Loiuk. — Angers. — Ihdlelin de la Société d’Eludes Scien¬ tifiques d’Angers. Manche. — Cherbourg. — Mémoires de la Société nationale des Sciences naturelles et mathématiques. Meürtiie-eï-Moselle. — Nancy. — Bulletin de la Société des Scien¬ ces de Nancy. Pyrénées (H.aütes-). — Bagnères-de-Bigorre. — Bulletin de la Société Ramond. Pyrénées-Orientales. — Perpignan. — Bulletin de la Société Agri¬ cole, Scientifique et Littéraire,des Pyrénées-Orientales. Biiüne. — Lyon. — Rapports du Laboratoire d’Etudes de la Soie. — Lyon. — Bulletin de Pharmacie de Lyon. — Tarare. — Bulletin de la Société des Sciences naturelles de Tarare, S.aône-et-Loire. — Mâcon. — Bulletin de la Société d’Histoû'e natu¬ relle de Mâcon. ■ — ■ Chalon-sur-Saône. — Bulletin de la Société des Sciences naturelles de Saône-et-Loire. Seine. — Paris. — Bulletins et Annales de la Société Entomologique de France. — Paris. — Bulletin et Mémoires de la Société Zoologique de France. — Paris. — Feuille des Jeunes Naturalistes. — Paris. — Bibliographie des Travaux historiques et archéo¬ logiques publiés par les Sociétés Savantes de France. — Paris. — Répertoire international de bibliographie scien¬ tifique. — Levallois-Perret. — Association des Naturalistes. Seine-Inférieure. — - Bouen. — Travaux de V Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen. — Bouen. — Bulletin de la Société Centrale d’ Agriculture de la Seine-Inférieure. — Rouen. — Bulletin de la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen. — Le Havre. — Bulletin de la Société Géologique de Nor¬ mandie. Seine-et-Oise. — Versailles. — Mémoires de la Société d’ Agriculture de Seine-et-Oise. Savoie. — Chambéry. — Bulletin de la Société d’Histoire naturelle de Savoie. LISTE DES PUBLICATIONS KEÇUES EN ÉCHANGE XV Somme. — .Amiens. — Bulletins et Mémoires de la Société Linnéenne du Nord de la France. — Amiens. — Mémoires de l’Académie des sciences, lettres et arts d’Amiens. Var. - Draguignan. — Bulletin de la Société d'Etudes scientifiques et archéologiques de Draguignan. — Toulon. — Annales de la Société des Sciences naturelles de Toulon. Vaucluse. — .Avignon. — Mémoires de l’Académie de Vaucluse. Vosges. — Saint-Dié. — Bulletin de la Société Philomatique V'os- gienne. \LLEM\G\E Berlin. — Zeitschrift fur wissenschaftliche Insektenbiologie. — Deutsche entomologische National Bibliothek. — Sitzungsberichte der Gesellschaft naturforschender Freunde. Bonn. — Sitzungsberichte herausgegeben von Naturhistorischen Verein der preussischen Beinlande und Westfalens. Breslau. — Siebenundachtzigster Jahres Bericht der Schlesischen Gesellschaft fur vaterlandische Cultur. Colmar. — Bulletin de la Société d’Histoire naturelle de Colmar (Mitteilungen der Naturhistorischen Gesellschaft in Col¬ mar). Danzig. — Naturforschende Gesellschaft. Dresden. — Sitzungsberichte und .Abhandlungen der Naturvcissen- schaftlichen Gesellschaft « Isis ». Durkheim. — Pollichia Natunvissenschaftlichen Verein der Beinp- falz. Frankfurt am Main. — Abhandlungen herausgegeben von der Senc- kenbergischen Naturforschenden Gesetlschaft et Bericht der Sencken. Natur. Gesellschaft. Giessen. — Bericht der überhessischen Gesellschaft fur Natur und Heilkunde zu Giessen. GttTTiNGEN. — .\achrichten von der Kôniglichen Gesellschaft der Wissenschaften zu Gôttingen. Koenigsberg. — Schriften der Physikalisch-ôkonomischen Gesell¬ schaft zu Kônigsberg. Leipzig. — Abhandlungen der Mathematisch physichen Klasse der XVI SOCIÉTÉ LINNÉENiNK DE LYÜiN Kôniglisch sachsischen Gesellschaft der Wissenschaften et Berichte über die Verhandlungen der K. sachsischen Ges. der Wissenschaften. Metz. — Bulletin de la Société d’Histoire naturelle de Metz. München. — Abhandlungen et Silzungsberichte der K. Bayer. Aka- dernie der Wissenschaften. Nurnberg. — Abhandlungen der Naturhistorischen Gesellschaft zu Nurnberg. Regensburg. — Naturivissenschaftlicher Verein. Stettin. — Stettiner Entomologische Zeitung. Al riuciii: WiEN. — • Silzungsberichte der Kaiserlichen Akademie der Wissen¬ schaften. — Annulen des K. K ISaturhistorischen Hof muséums. — ]'erhandlungen der K. K. Zoologisch-botanischen Gesell¬ schaft. — Jahburch der K. K. Geologischen reichsanstalt. Brunn. — Verhandlungen des Naturforschenden Vereines in Brunn. Graz. — Mitteilungen der Natiirwissenschaftlichen Vereines für Steiermark. Innsbruck. — Berichte des Naturwissenschaftlich medizinischen Vereines. Prag. — J ahresbericht et Sitzungsberichte der Kônig. Bôhmischen Gesellschaft der Wissenschaften. Rovereto. — Atti délia /. B. Accademia di scienze lettere ed arti degli Agiati. RELGI^^lUE Bruxelles. — Bulletin de l’Académie des Sciences. — Bulletin de la Société Royale de Botanique. Annales de la Société Entomologique de Belgique. — Annales de la Société Zoologique et Malacologique de Bel¬ gique. — Bulletin de la Société Royale Belge de Géographie. — Société de Microscopie. LISTE DES PIBLICATIÜNS REÇUES EN ÉCHANGE XVII Liège. — Mémoires de la Société Royale des Sciences. — Mémoires et Annales de la Société Géologique de Belgique. DWEMARK Copenhague. — Bulletin et Mémoires de l’Académie Royale des Sciences et des Lettres. GRA.M)E-imET.VG\i: Lo.ndon. — The Journal of the Linnean Society et Proceedings of the Linnean Society. Bristol. — Proceedings of the Bristol Maturalists’ Society. Dublin. — Geological Society of Irland. — Transactions et Proceedings of the Royal Irish Academy. Edinburgh. — Transaction of the Geological Society. — Proceedings of the royal Society. Glasgow. — The Glascow yaturalist Journal *>f the nutural history Society. HOLEAADE .Amsterdam. — Mémoires de l’Académie des Sciences (Koninklijke Akademie van Wetenschappen te Amsterdam). — Verslagen en Mededeelingen der Koninklijk Akademie van Wetenschappen. Harlem. — .Archives néerlandaises des Sciences exactes et naturelles. Helder et Leiden. — Tijdschrifl der Nederlandsche Dierkundige V ereeniging . ITALIE Firenze. — Bulletino délia Società Entomologica italiana. — Bolletino et Annali délia R. Scuola superiore di Agriculturu in Portici. — Redia (Giornule di Entomologia in Portici). Genova. — Annali del Museo civico di storia naturale. Milano. — Memorie et Rendiconti del Real Instituto lombarde di scienze e lettere. XVIII SOCIETE LIN.NEENNE DE LYON Paüova. — Accademia scientifica veneto-trentino-istriana. PisA. — Atti delle Società toscana di Scienze naturali. Tohino. — Memorie et Atii délia Beale Accademia delle Scienze. Acireale (Sicile). — Memorie et Hendiconti delle Reale Accademia di Scienze, Lellere e Arti degli Zelandi. LrXEMBOlKG Le’.xe.mbolrg. — Archives de l’Institut Grand-Ducal. — Société des iSaturalistes Luxembourgeois (Verein Luxembur- ger Naturfreunde) . RUSSIE Saint-Pétersbourg. — Mémoires et Bulletins de l’Académie Impé¬ riale des Sciences. — Acta horti petropolitani (Jardin botanique) . — Iloræ Societatis Entomologicæ (Société Entomologique) . — Revue Russe d’Entomologie. Ek.vterinenbourg. — Bulletin de la Société Ouralienne des Sciences naturelles. Helsingfors. — Acta Societatis Scientiarum Fennicæ (Société des Sciences de Finlande). — Bidrag till Kannedom af Fuilands natur. och folk. — Ofvergist af finska vetenskaps socieletens Fôrhandlinger. — Observations de l’Institut Météorologique de Finlande. — Acta Societatis pro fauna et flora fennica. Moscou. — Mémoires et Bulletin de la Société Impériale des Natura¬ listes de Moscou. Odessa. — Mémoires de la Société des Naturalistes de la Nouvelle Russie. Riga. — Korrespondenzblatt des Naturforschender Vereins. SUÈDE Stockholm. — Mémoires de l’Académie des Sciences (Kongliga sven- ska Vetenskans-.Academiens Ilandlingar) . Stockholm et Uppsala. — Publications de la Société des Sciences : (hunglig Svansl;a 1 elenskaps Academiens Ilandlingar. — LISTK DES PIDLICATIONS REÇI ES EX ÉCHANGE XIX Ofverg'mjl af Kongl. Velenskaps AIH(»SES DES INSECTES Segnienls Ihoniciqaes, lo picinier s’élargissanl d'avant en arrièn', lineinent ponctué, avec marges aux bords antérieur cl postérieur, finement ridé, aussi long (|ue les deux suivants réunis, moins larges, linement ponctués dans leur moitié anté¬ rieure, avec marges postérieures. Segt}U’nts abdoDiiiuiux s’élargissant jus(]u’au sixième pour s’atténuer vers l’extiémité, les huit premiers avec boidure obli- (jue, ar(juée et linement élevée sur les côtés, éparsement et grossièrement ponctués, avec marge postérieure de couleur claire, le reste du segment de couleur brun noirâtre ; segment anal allongé, déprimé, à côtés arrondis et tridentés, la déni inférieure la plus longue, les deux bords latéiaux terminés en pointe bidentée, les deux dents fortes et arcjuées, brun noii', le dessus de ce segment bisillonné et échancié profondément ; canal de l’anus court, coni(jue, bordé d’un large bourrelet ; dessous du corps plus clair (ju’au-dessus, brunâtre, avec élé¬ vations plus sombres, le dessus avec rangée transverse de poils raides, ainsi que la tète et le segment anal. Cette lar\e est leconnaissable à sa couleur d'un brun rou¬ geâtre, couverte de bandes d'un brun noirâtre, à la forane dé¬ primée de sa tète, à l’échancrure du segment anal et à sa forte villosité. Notre larve vil sous les amas de mousses (pii couvrent le sol des forets voisines des prairies ; c’est de lin juillet au com¬ mencement d’aont cpi'a lieu sa transformation nympliale, la- (pielle a une durée de ti’ois semaines environ. iSytnphe : l.ongueur, milimètres ; largeur, mm. .ô. Corps déprimé, jaunâtre ; premier segment thoracique à côtés arrondis, à angles saillants, prolongés en forme d’épines ; segments abdominaux atténués peu sensiblement vers l’extré¬ mité, qui se termine par deux longues épines blanchâtres. Adulte : .\pparaît en nombre dans nos montagnes moyennes dans le cours de mai et de juin. 5. C. Castaneus bix.x. Larve, Schioëdte, Metamorph 1870, p. ôai, pl. X, lig. 10. Longueur, 18 millimètres ; longueur, 3 millimètres. Corps allongé, subcylindriljue, rougeâtre, avec plaques noi- MOEtRS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 3 ràtres, finement pointillées, avec longs cils roux épars laté¬ raux, peu atténué vers l’extrémité antérieure, la postérieure arrondie et ejuadrifide. Tête petite, transverse, disque déprimé, lisière frontale tri- dentée, les dents aiguës, la médiane plus saillante ; les autres organes buccaux comme dans les autres larves du genre ; antennes de quatre articles, le dernier aminci. Segments thoraciques s’élargissant peu vers les deux sui¬ vants, qui sont transverses, égaux et couverts de plaques noi¬ râtres avec cils latéraux. Segments abdominaux peu atténués vers l’extrémité, avec plaques et cils latéraux, segment anal échancré, rugueux, les côtés flanqués de trois tubercules, le milieu armé de deux grosses et fortes épines, l’intérieure la plus accentuée. Pattes courtes, terminées par un court onglet. On trouve cette larve dans le cours de la belle saison dans le fouillis des plantes formant gazon à la lisière des forêts. 6. C. tessellatus Fab. iMfve, Beling, Üeuts. Ent. Zeit., i8S.3, p. 278-581. Longueur, 36 millimètres ; largeur, 3 millimètres. Corps convexe, linéaire, jaune brunâtre, très brillant ; tête et partie des segments de couleur sombre. Tête déprimée, plus large que longue, à côtés arrondis, sil¬ lonnée de larges et profondes impressions longitudinales ; lisière frontale avec longue dent médiane mince et pointue ; mandibules fortes, arquées, brun noir, à tranche médiane fortement dentée ; mâchoires à tige courte et épaisse ; palpes maxillaires bruns, brillants, à premier article court et épais, le deuxième un peu plus long mais plus grêle, troisième moins long, plus grêle, quatrième aussi long ; palfies intérieurs de deux articles à peu près égaux, le premier épais, noirâtre, le deuxième brun, cylindrique, à bout denticulé ; lèvre supé¬ rieure quadrilatérale, large en avant, garnie de deux longs poils brunâtres ; palpes labiaux de deux articles cylindriques, le second court et pointu, languette courte, large, épaisse, frangé de longs poils ; antennes de trois articles, le basilaire court et épais, à bord rétréci et testacé, le médian un peu plus 4 MŒURS KT MÉÏAMORI'HOSKS DES INSECTES long-, l’apical cyliiulrique plus long cl plus luiiicc, avec petit article supplémentaire ; en anière de la base anteniiaire est un petit ocelle de couleur brunâtre. Segments thoraciques, le preuiier à boid aidérieur brun jau¬ nâtre a\ec bordure large, le boid postérieur inarginé et strié, pres(|ue aussi long (jue les deux suivants réunis, lescpiels sont à {)eu pi'ès égaux avec marge j)ostérieiue claire lineiuenl stiiée. Segments abdominaux, les huit premieis postérieuremeid marginés et striés, s’élargissant, mais peu, jusqu’au cin- (luième, pour s’atténuer ensuite vers l’extiémité, brillants et arrondis en avant, lisses et éparsement ponctués ; segment anal allongé, déprimé et rétréci en arrière avec sillon médian et deux lignes parallèles courtes, indistinctes, les côtés de ce segments tridentés, à pointe bidentée, les deux premières dents droites brun noir, les deux médianes arquées, convergentes, les deux extrêmes droites à direction postérieure, échancrure anale ronde ; dessous du segment anal couvert de longues soies, ainsi que le dessus, canal de l’anus couit, épais, cylindrique, fente frangée eu arc. Dessous des segments tboracicpies et des segments abdomi¬ naux blanc jaunâtre, ces derniers avec ligne médiane sombre, les lianes des huit premiers segments abdominaux biciliés ; sur le dessus de la marge postérieure sont trois longs poils, testacé clair. Pattes robustes, rapprochées, hanches courtes, épaisses, cou¬ vertes de spinules irrégulières disposées en rangées, cuisses et jambes armées de rangées de poils courts, raides, épars ; onglet tarsal court, pointu, arqué, brunâtre ; à la base des hanches aidéricures est un trait brun arqué. Stigmates i)etits, brunâtres, à leur plac(' normale. Cette larve, on la trouve en particulier dans les sols frais ou humides couverts de gazon ou de mousse, dans les prai¬ ries, dans les tourbières des forêts : elle se transforme en nymphe de la lin de juillet au commencement d’août ; elle se distingue par son corps brillant, par sa taille, ainsi que par ses trois dents plates du segment anal, aussi par l’échancrure ronde de ce segment. iSymphe : Longueur, ;>.o milliinèlres ; laigeur, j à 5 milli¬ mètres MOKl'RS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES Corps jaunâtre, brillant, premier segment thoracique qua¬ drilatéral, plus large cpie long, à côtés arrondis, les postérieurs prolongés en pointe, bidenté au milieu du bord postérieur, les élytres du mâle plus prolongés que ceux de la femelle ; seg¬ ment anal terminé |)ar deux longues dents parallèles, à extré¬ mité brunâtre et divergente ; en dessous sont deux petites lamelles dentées. Cette nymphe, quoique plus grêle, a beau- couj) de ressemblance avec celle du Lacon murious. AduHe. 7. C. affinis Germar. f.ari'e, Reling, DcAits. Eut. Zcit., i883, p. Î176. Longueur, 20 millimètres ; largeur, 2 mm. 8. Corps linéaire, subatténué aux deux extrémités, déprimé, d’un biun Jaunâtre luisant. Tête (jiiadrilatérale, deux fois plus large (pie longue, avec impressions longitudinales formant fossette ; mandibules cour¬ tes, arquées, falciformes, à extrémité noirâtre, à tranche in¬ terne à milieu denté ; mâchoires à palpes extérieurs de (juatre aiticles cylindriques à peu près égaux, troisième aiticle court, ovale, moins épais (pie le deuxième, garni de deux poils raides à bout émoussé, (piatrième grêle, cylindiique, à extrémité émouss('e et denticiilé ; palpe brun, à extrémité annelée d(' testacé, pal|)e intérieur grêle, de deux aiticles à peu près (‘gaux ; lèvre inférieure rpiadri latérale, élargie en avant, pal- fies biarliciilés, l’article basilaire é|)ais, cy lindri(pie, le termi¬ nal court, c()ni(pie, à bout obtus ; antennes de trois courts articles coniques, le premier court et épais à bout élargi, le second plus long, cylindri(jue, un peu élargi en dessus avec poils courts et raides, troisième même longueur, grêle, [lâle avec quelques [loils à son extrémité, à l’extrémité du deuxième est un court article supplémentaire conique. Segments thoraciques, le premier en forme de carré plus large "que long, les deuxième et troisième un peu jiliis longs à eux deux (pie le premier, avec bordure antérieure et [losté- rieiire, les deux suivants avec bordure |)OStérieure seule. Segments abdomiïioux, les bandes dorsales des huit pre¬ miers déprimés, leur bordure postérieure linement striée et 0 MOKUnS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES (le ('ouleiir claire ; segniciil anal déprimé, à côtés Iridciilés, à milieu écliancré cl relevé par deux dents eonrtes, larges, con¬ vergentes, à base gibbeuse et uni ciliée ; anus court, conique, à pourtour rebordé. Cette larve vit dans le sol au milieu des débris ligneux ; sa nymphose a lieu de mi- juillet à mi-aoùt : elle est reconnais¬ sable à sa couleur, à sa faible ])onctnation, à son échancrure anale peu aceentuée, à ses pointes caudales courtes et épaisses : elle ressemble beaucoup à la larve de ÏAihons niger. iSyinphe : Longueur i \ millimètres ; largeur, ^ millimètres. Corps blanc jaunâtre, premier segment thoracique quadri¬ latéral, à angles postérieurs courbes, prolongés ])ar un poil court, raide, spiniforme ; sillon médian garni à son extrémité d’un long et mince poil ; segment anal prolongé par deux pointes dans lescjuelles reste engagée la dépouille larvaire. La phase nympliale dure trois semaines environ. Adulte. 8. C. holosoriceus Oi.iv. Larve, Heling, Deutsch. Eut. Zeit., i88,S, p. 9,78. Longueur, 17 millimètres ; largeur, 9 mm. 5. Corps déprimé, à milieu élargi, plus atténué en arrière qu’en avant, à dessus brun noirâtre brillant, avec incisions plus claires, à dessous jaune brunâtre. Tète quadrilatérale, déprimée, plus large que longue, à lisière rougeâtre, avec fossettes et sillons longitudinaux, à moi¬ tié postérieure noirâtre, finement et éparsement ponctuée, à dessous plus clair ainsi qu’aux cotés, à milieu jaunâtre, qua- drisillonné, les deux sillons extérieurs réunis en arc ; lisière frontale couverte de soies jaunâtres, armée de trois dents, la médiane pointue ; mandibules noires, arquées avec dent in¬ terne médiane ; mâchoires larges, palpes extérieurs à trois articles à peu près égaux, quatrième plus grêle, le troisième bicilié, le terminal à bout arrondi et granuleux ; palpes inté¬ rieurs de deux articles à peu près égaux, à bout bicilié ; lèvre inférieure large, courte, quadrilatérale, ciliée, palpes à article latéral cylindrique, entre les deux palpes sont deux poils raides presejue contigus ; antennes triarticulées, à piemier article MfELRS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 7 épais, à bout testacé, le deuxième brun jaunâtre, cylindrique, à extrémité élargie, avec petite excroissance germiniforme, latérale, troisième même forme à bout garni de cinq épines latérales. Segments thoraciques quadrangulaires, le premier de la lon¬ gueur de la tète, avec marge antérieure et postérieure, les deux segments suivants plus courts, avec maige [)Ostérietire seule, tous les trois linement et densément ponctués, avec rangée transverse interrompue, à leur tiers [)Ostérieur, de longs poils brunâtres. Segments adbominaux s’élargissant graduellement avec marge [)ostérieure ridé(*, ponctuée dans leur partie antérieure, avec ligne transverse ; segment anal large, à côtés arrondis et relevés, à milieu écliancié et bispinuleux, chaque spinule bidentée et rougeâtre, la dent extérieure large, l’intérieure ar- (piée ; le dessous de ce segment couvert de longs poils éi)ars, brunâtres, ainsi que les lianes des huit premiers arceaux, dont le dessous est finement et éparsement pointillé et transversa¬ lement cilié ; fente anale bordée d’une élévation arquée. Pattes courtes, robustes, hanches épaisses, longues, garnies de s[)inules noirâtres, les trois parties suivantes à peu près égales en longueur avec deux rangées de spinules mêlées à des [)oils, onglet tarsal un peu arqué, brun noirâtre. Stigmates normaux, de la couleur du fond. Cette larve ressemble à celle du C. æruginiosus par sa cou¬ leur ainsi que par sa forme, mais elle est plus large, plus déprimée, à ponctuation moins accentuée et par sa faible échancrure anale : elle vit sous les écorces du pin sylvestre déjà attaquées par d’autres larves. ISymphe : Longeur, lo millimètres ; largeur, 3 millimètres. Corps blanc de lait ; le premier segment thoracique qua- drangulaire, plus long que large, à milieu faiblement arrondi, cha([ue angle prolongé et terminé par un long poil brun aci- culé ; au bord postérieur et de chaque côté de la ligne médiane sont deux autres longs poils juxtaposés ; extrémité anale pro¬ longée [)ar deux longues épines divergentes à base dentée et à dessous lobé. La larve subit sa transformation nymphale de la fin juillet au commencement d’aoùt sous l’écorce qui la protège : la 8 M(»':i]lH()SES DES INSECTES pliaso nyiiiphale a iiiic durée d’une ipiinzaiiic à une vingtaine de jours environ. Adulte. Genre CAMPYLUS, Fischer. l.isière frontale à tnilieu deidé. 1. C. rubens Piller. Larve, Beling, Deutsch. Eut. Zeit., i8S3, p. . Longueur, 21 millimètres; largeur, .S millimètres. Corps linéaire, cylindrique, brillant, subdéprimé en dessous, brun noirâtre, tète, [)remicr segmeid tboraciipie et segments postérieurs [)lus sombres, les segments médians plus clairs. Tête (piadrangulaire, deux fois plus large (pie longue, gros¬ sièrement ponctuée, ligne médiane large, profonde, bifnr- ipiée, garnie de poils bruns épars, raides ; lisière frontale noire, brillante, à indien denté ; màeboires comtes, épaisses ; palpes maxillaires de quatre aiticles cylindricpies, les deux premiers égaux, le troisième grêle, le (piatiième grêle et coni(|ue, pal- [)('s intérieurs biarticu!('s, le premier article gros, oviforme, le second court surmoidé d’un poil brunâtre, palpes brun⬠tres, les trois premiers articb's dn [lalpe maxillaire lestacés au bout ; lèvre inférieure grande, (piadrangulaire, palpes liiarti- eub's, le |)remier article épais, annelé de lestacé, deux poils idlongés entre les deux jialpes, le dessous de la lèvre porli* aussi deux poils raides et briiuêitres ; antennes courtes, brun noir, brillantes, triait iculées, l’article basilaire long, arrondi, à bout épais, brun, à extrémité claire, le nu'dian jilus court, même forme, le terminal court, miiu'e et eoiiiqne ; ocelles petits, clairs, saillants, en dessous de la base aniennaire. Seçinieiils tboraclques, le premier quadrangulaire, très élargi en arrière, plus large (jue long, linement et é|>arsemenl ponc¬ tué, marginé de clair aux bords antérieur et postérieur, marge striée, deuxième et troisième égaux, pins comts (jue le pre¬ mier, plus grossièrement et jilus densément [lonctnés, avec bordure marginée, postérieure striée ; la plus grande largeur HfR-R?. ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 9 du corps est au deuxième segment thoracique ; elle se rétrécit ensuite, mais peu. Segments abdominaux, les huit premiers s’allongent insen¬ siblement d’avant en arrière, marginés à leur bord postérieur, la marge ridée et claire, sillon transverse et irrégulier près de la marge, à extrémité excavée et ponctuée, segments ponctués et garnis de saillies arrondies, transverses ; segment anal allongé, à côtés arrondis et chargés de chaque côté de trois grandes dents émoussées, les extrêmes plus grandes ; dessous à milieu sillonné, entre les sillons sont des poils en rangée transvei^ ; fente anale transversalement elliptique, flanquée de deux courtes pointes larges et bidentées. Pattes brunâtres, hanches robustes, couvertes de poils rai¬ des, inégaux, disposés en rangées transverses irrégulières, les articles suivant irrégulièrement ciliés, onglet tarsal long, arqué et brun. Stigmates grand», longitudinalement ovalaires, noirâtres. Le corps et la tête sont couverts de poils bruns. Cette larve vit dans les troncs vermoulus du hêtre, du chêne, du bouleau : sa transformation nymphale a lieu fin avril ou au commencement de mai. \ymphe : Longueur, i5 millimètres ; largeur, i millimètres. Corps blanc de lait, premier segment thoracique quadran- gulaire, brillant, fortement convexe, un peu élargi en arrière. deu.x fois plus large que long, à angles pK>stérieurs aigus et saillants, chaque angle muni d’un |>oil raide spiniforme et de f>etites pointes latérales ; de chaque côté de la ligne médiane, au bord postérieur, sont deux cxiurtes dents, les segments ab¬ dominaux s'atténuent vers l’extrémité, prolongés les six pre miers par une saillie dentée, latérale ; segment anal terminé par deux saillies dentées divergentes ; ailes prolongées. La phase nymphale a une durée de quinze jours à trois semaines. Adulte. 2. C. linearis Lin.né. I^rve, Beling, Deutsch. Eut. Zeii., i883, p. 287-289. I>ongueur, 20 millimètres : largeur, 3 millimètres. Corps linéaire, cylindrique, déprimé aux deux faces, jaune 10 MOKIRS ET MÉTAMORPHOSES DES l>^^Er,TES brun brillant en dessus, la tête et les segments thoraciques ainsi que le segment anal plus sombre. Tête quadrangulaire, grossièrement ponctuée, deux fois plus large que longue, un peu rétrécie en avant, bisillonnée et gros¬ sièrement ponctuée de chaque côté ; mandibules courtes, coni¬ ques, subfalciformes, brun noir, avec dent au milieu de la tranche interne ; lisière frontale jaunâtre, à milieu denté ; dessous quadrisillonné, palpes maxillaires à base cylindrique avec palpes extérieurs de quatre articles brunâtres ; le premier article du palpe extérieur long, éi)ais, arrondi, le deuxième plus court, le troisième plus court encore, le quatrième même longueur, conique, le palpe intérieur biarticulé, à article ter¬ minal pointu, conique, à lèvre inférieure quadrangulaire, pal- j)es biarticulés, l’article basilaire court, épais, le terminal petit, coni(pje ; antennes de trois articles brunâtres, annelés de tes- tacé, moins le dernier, le juemier assez long, cylindrique, à boi'd épais, deuxième plus i)etit, troisième formant une petite pointe longue, conique. Segments thoraciques, le premier aussi long que les deux suivants, réunis éparsement et finement ponctués, avec bord ])Ostérieur marginé, les deuxième et troisièmes égaux, plus densément et plus grossièrement ponctués, avec marge striée. Segments abdominaux s’atténuant vers l’extrémité, les côtés des huit premiers finement ponctués, la ponctuation de la légion dorsale médiane plus faible, avec intervalle lisse, trian¬ gulaire, ces segments, avec large rebord [lostérieur, clairs, lisses et brillants et faible ligne noirâtre au bord antérieur ; segment anal arrondi, quadridenté, les deux dents extrêmes rouge brunâtre, pointues, les deux médiaucs plus petites et rapprochées. Dessous blanchâtre, plaques jaunâtres, brillantes, cornées, quadrangulaires, à côtés excaA'és et semblant former deux pla¬ ques contiguës, l’une petite, elliptique, l’autre grande, ova¬ laire. Pattes courtes, jaunâtres, hanches robustes, épaisses, diri¬ gées en dedans, ainsi (pie les cuisses et les jambes, qui sont irrégulièrement dentées, dents brunes, entre lesquelh's sont de longs poils ; onglet tarsal brun, arqué. Stigmates petits, ellipti(pies, brunâtres. MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 11 I.e corps de cette larve est couvert de longs poils fins et brunâtres, elle se fait aussi remarquer par sa ponctuation gros¬ sière, par l’échancrure du segment anal et par ses deux dents caudales : elle habite les troncs d’arbres du hêtre et dans les grosses branches vermoulues ; elle se transforme fin avril et mai. ^ymphe : Longueur, i.S millimètres ; largeur, 3 milimètres. Corps hlanc de lait, élytres |)rolongés, identique, au reste, aux autres nymphes du genre. La phase nymphale a une durée de trois <à quatre semaines. G£PiRE LIMONIUS, Esch. r. L. nujripes Cvr.T.. Larve, Beling, Deiitscli. Enf. Zeit., i883, p. 3oî>,. Longueur, i4 millimètres ; largeur, a mm. 5. Corps linéaire, de largeur égale, jaunâtre clair, plus sombre aux extrémités, brillant. Tête brune, rose jaunâtre, quadrilatérale, un peu rétrécie en avant, en forme de demi-cercle, mandibules petites, cour¬ tes, brun noir, larges, épaisses, robustes, avec dent médiane ; vers le bord frontal est une petite dent brun noirâtre, pointue, et de chacjue coté est une large lamelle cornée, jaune doré à son extrémité, couvrant le dessus des mandibules ; mâchoires avec palpe intérieur court, biarticulé et pal[)e extérieur quadri- articulé, premier article court, cylindrique, deuxième plus long, troisième coui’t, mince, quatrième mince et conique, les deux articles du palpe intérieiir sont égaux, le premier plus épais, le deuxième garni à son extrémité d’un pinceau de poils courts, fins, jaune d’or ; lèvre quadrilatérale, large, avec pal¬ pes de deux articles, le basilaire épais, le terminal conique ; languette saillante, conique, garnie de deux longs poils raides, droits ; antennes et palpes brun jaunâtre, annelés de testacé ; antennes courtes, triarticulées, premier article cylindrique, épais, à bout claviforme, deuxième cylindrique, un peu plus court, plus mince, troisième mince, avec article supplémen¬ taire à sa base, court et pointu. 12 MŒURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES Segments thoraciques, le premier jaunâtre, large, finement et irrégulièrement ponctué, avec rebord postérieur relevé et finement sillonné, deuxième et troisième même longueur, {)lus courts que le premier, chacun avec léger rebord posté¬ rieur, finement sillonné, densément ponctué. Segmei^ts adbominaux, les huit premiers s’élargissant en s’allongeant, a^ec bordiii'e semblable aux précédents à leur bord postérieur, fortement et densément ponctués, près du boid antérieur et de chaque côté, avec léger bourrelet ; seg¬ ment anal à côtés arrondis avec large bordure ; au bord posté¬ rieur sont deux saillies gibbeuses à extrémité courtement den¬ tée, pointue ; anus déprimé, (piadrisillonné, les deux sillons extérieurs larges et profonds, les deux intérieurs rapprochés et raccourcis, segment anal fortement ponctué ; les pointes caudales qui bordent l’échancrure de l’anus sont courtes, étroites, à extrémité pointue et rapprochées l’une de l’autre en forme d’X ; dessous du segment anal finement et densément ponctué, faiblement gibbeux, garni de longs poils raides, bru¬ nâtres. Par sa forme et par sa couleur, cette larve ressemble à celle de VAthous suhf usons, elle est plus large, |)lus clairement colo¬ rée, elle se reconnaît |)ar les rebcu'ds latéraux du segment anal et j)ar ses com tes pointes caudales. Pattes coniques, de (piatie articles irrég\dièrement denti- culés avec poils en mélange longs et épars ; onglet tarsal arqué. Cette larve vit dans les lieux secs, ensoleillés, boidures des champs, des prairies, des forêts, sous la mousse, dans le sol ; la nymphose a lieu fm juillet ou au commencement d’aoùt. iSynjphe : Longueur, lo millimètres ; largeur, 9. millimètres. Corps blanc jaunâtre ; premier segment thoracique quadri¬ latéral, plus large que long, à côtés arrondis, s’élargissant vers l’extrémité, garni de spinules noirâtres, les deux spinules mé¬ dianes courtes ; segment anal prolongé par deux épines à base large, à extrémité brunâtre dirigée en dessus. La phase nymphale dure de trois à quatre semaines, puis a lieu l’éclosion de l’adulte, lequel continue à rester dans sa loge jusqu’aux approches de février. MnElKS ET MÉTAMORPHOSES UES INSECTES 13 L. cylitulricus Payk. Larve, Key, Larves, 1S87, p. 7a. Longueur, la à itS milliiuèf res ; largeur, 5 luilliiuètres. ('orps très allongé, semi-c\ liudri({ue, corné, lougiiemeut et éparseiueut cilié, roux testacé brillant, organes buccaux reui- bruuis. Tète seiui-circulaire, [)eu convexe, moins large que le pre¬ mier segment thoracique, lisse ; sur le disque deux hues lignes enfoncées, anjuées, convergentes, roux tcstacé brillant ; man¬ dibules courtes, robustes, arquées, noirâtres à bout denté ; palpes peu distincts, teslacés ; antennes liés comtes, très épaisses, roux testacé, à deuxième article très étroit, le der¬ nier très petit, très grêle, sétiforme, déjeté en dehors, sans article supplémentaire apparent ; ocelles, un petit point noir sis au-dessous d’une petite fossette. Segments thoraciques, le premier carré, semi-cylindrique, assez convexe, d’un roux testacé brillant, marginé à son bord antérieur de très fines stries longitudinales, ligne médiane obsolète commune aux segments suivants ; deuxième et troi¬ sième courts, aussi longs à eux deux réunis que le précédent, assez convexes, presque lisses, d’un roux testacé brillant. Segments abdominaux très allongés, sublinéaires, d’un roux testacé brillant, les huit premiers très courts, transverses, égaux, à intersections sillonnées, finement ponctuées, le neu¬ vième plus grand, demi-elliptique, fortement ridé, fortement rebordé, à côtés obtusément bidentés, terminé par deux pro¬ longements obtus, fortement convergents vers leur sommet en circonscrivant un espace circulaire vide, la dent externe courte. Dessous du corps peu convexe, presque lisse, roux testacé brillant, segments abdominaux relevés sur les côtés, à intej- sections moins étranglées ; mamelon anal grand, circulaire, à rebord corné en demi-cercle. Pattes courtes, épaisses, testacées, armées d’épines brun⬠tres, avec longues soies raides et pâles ; onglet tarsal en forme de crochet. Stigmates peu apparents se confondant avec la couleur du fond. kt metamohphosls des insectes l'i Celle larve, on la Irouve en terre, au pied des murs, des arbres. 3. L. minutas Linné. Larve, Xambeu, 9® mémoire, 1898, p. i43. Longueur, 7 à 8 millimèlres ; largeur, i millimètre. Corps allongé, bacillaire, coriace, jaunâtre, lisse et luisant, linement pointillé, couvert de longs cils roux, convexe en des¬ sus, un peu moins en dessous, à région antérieure arrondie, la postérieure déprimée et bifurcpiée. Tête petite, noirâtre, arrondie, en partie enchâssée dans le [iremier segment thoracique, disque lisse, triangulairement in¬ cisé, ligne médiane obsolète, llave, bifurquée, lisière frontale tridentée, mandibules courtes, noirâtres, déprimées, avec brosse de poils en dessous ; les autres pièces buccales comme dans la larve du Briicteri. Segments thoraciques fortement convexes, linement ponc¬ tués, avec longs poils latéraux, le premier grand, rectangu¬ laire, un peu plus large que la tète, marginé, strié à ses bords antérieur et postérieur, avec ligne médiane commune aux seg¬ ments suivants, lesquels sont courts, transverses, marginés, sti'iés à leur bord postérieur. Segments abdominaux plus fortement ponctués que les deux précédents, les cils latéi'aux plus allongés, la marge posté- lieure plus accentuée ; segment anal arrondi, déprimé, quatre traits arrondis au milieu de la dépression, les deux mé¬ dians courts, bords latéraux l'elevés en forme d’arète ondulée, triobtusément subdenticulée, ou bosselée, deux saillies mé¬ dianes, une troisième près de la pointe, laquelle se recourbe brusquement en dedans en forme de crochet à hord denté et noirâtre laissant un intervalle libre entre les deux branches. Dessous subdéprimé , lisse et luisant, très linement pointillé, les segments abdominaux diagonalement incisés, avec marge postérieure peu accentuée, segment anal circulairement incisé, cloaque saillant à fente en long : un léger rebord provoqué par une incision latérale des segments longe les lianes, mar¬ quant ainsi la ligne de séparation des deux régions dorsale et ventrale. .>I(»KLKS KT MKÏAMÜHPHOSES UES INSECTES 15 Pattes courtes, robustes, densément ciliées, garnies de coin tes spinules, terminées par un court onglet arqué. Stigmates petits, orbiculaires, tlaves, à péritrême rougeâtre, la première paire au bord postérieur du premier segment tho¬ racique, les suivantes [)rès du bord antérieur des huit premiers segments abdominaux au-dessus du rebord latéral. Cette larve a beaucoup de rapports communs avec celle du b. Bructeri ; elle se fait remanpier [)ar son disque céphalique lisse, triangulairement incisé, par ses deux fossettes crânien¬ nes, ainsi que par les saillies latérales de son segment anal : on la trouve en terre au pied des arbres. L. Bructeri Larce, Heling, Eut. Zeit., 1881, p. 177-179- Longueur, g millimètres ; largeur, i mm. 8. Corps linéaire, semi-convexe, à dessus subdéprinié, à des¬ sous un peu moins, rouge jaunâtre, [lonctué et cilié. Tète de couleur plus sombre, jaune rougeâtre, lisière fron¬ tale frangée de fioils d’un jaune brunâtre, armée au milieu d’une petite dent pointue ; mandibules petites, noirâtres, poin¬ tues ; mâchoires avec palpes extérieurs de (juatre articles, l’in¬ térieur de deux articles ; antennes d’un brun rougeâtre, à articles annelés de teslacé. Segmetds thoraciques, le premier plus long que les deux suivants réunis, lisse, brillant, éparsement ponctué, deuxième et troisième égaux, transverses, fortement ponctués, avec marge postérieure presque lisse. Segments abdominaux, les huit premiers à peu près égaux, irrégulièrement ponctués, avec bordure postérieure ; segment anal allongé, convexe, fortement ponctué, à milieu excavé et à côtés arrondis et rebordés, de chaejue côté de la bordure sont deux saillies en forme de dents, à la base de la pointe caudale est une dent petite ; les pointes caudales sont courtes, grêles, brunes à l’intérieur, conniventes ; dessous du corps plus clair qu’en dessus. Pattes courtes, robustes, de quatre articles, ciliés, prolongés par un tarse brun à bout arqué. 16 MOELRS KT MÉTAMORPHOSES DES INSECTES l’ar son seginenl anal, par ses |)ointes, ainsi que [lar ses saillies est reconnaissable cette larve. Cette larve, on la trouve en montagne, dans les lieux secs, ensoleillés, couverts de mousses ; elle se transforme dans les lieux même où elle se trouve, dans une loge oblongue, à parois lisses. ISymphe : Longueur, 7 millimètres ; largeur, 2 millimètres. Corps rougeâtre ; premier segment thoracique à côtés arron¬ dis, convexes, angles prolongés en forme d’épine, segment anal terminé par deux épines, à base dentée. Le Liuioiiius Bructeri, décrit par Schioëdte, Natur. Tidsch, in., t. lx, 1913 2 18 M(»:LKS et MÉTAMOHl'HOSES DES INSECTES couit ; bord antérieur de la tète peu incisé, trilobé, le lobe mé¬ dian pointu, imperceptiblement ponctué ; segment anal en ovale allongé, terminé par un faible prolongement subconique, tronqué. On trouve cette larve avec l’adulte, sous des amas de végé¬ tation entassés et en voie de décomposition. I. 'adulte i)araît au printem[)s, dans les mêmes lieu.v que sa larve. Genre MELANOTUS, Esch. I. il/, niger Fab. Larve, Xambeu, i®’’ mémoire, 1898, p. i38. Longueur, 27 millimètres ; largeur, 3 millimètres. Corps allongé, linéaire, luisant, corné, convexe en dessus, subdéprimé en dessous, rougeâtre, fortement ponctué, avec longs poils épars sur la surface. Tête petite, rougeâtre foncé, subdéprimée, fortement ponc¬ tuée, avec longs poils bruns clairsemés, ligne médiane bifur- qnée, vertex excavé, quatre impressions longitudinales ; épi- stome et labre confondus avec la lisière frontale qui est noire, tridentée, la dent médiane saillante ; mandibules longues, ar- (piées, avec dent au tiers inférieur de la tranche interne ; mâ- cboires longues, cylindriques, avec longs poils épars ; lobe court à articles annelés de testacé, tranche interne frangée d’une forte brosse de poils roux courts et raides ; palpes maxil¬ laires de quatre articles annelés de testacé ; menton ferrugi¬ neux, lèvre rougeâtre, cordiforme, palpes labiaux rougeâtres, biarticulés, languette surmontée de deux longs poils très ténus ; antennes à premier article coui’t, testacé, rétractile, deuxième gros, troisième court, ferrugineux, avec article supplémentaire grêle et bien ténu ; ocelles, en arrière de la base antennaire est une petite tache blanchâtre avec point noir médian. Segments thoraciques rougeâtres, fortement ponctués, avec poils épars et ligne médiane claire, le premier un peu plus large que la tête avec marge, couleur jaunâtre, à ses bords an¬ térieur et postérieur ; sur le disque est une tache en forme d’Y MŒLRS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 19 et quatre petites fossettes à fond unicilié ; deuxième et troi¬ sième segments égaux, plus courts que le précédent, marginés, striés à leur bord postérieur, le bord antérieur ponctué. Segments abdominaux fortement convexes, parallèles, de couleur plus claire que les précédents, fortement ponctués avec ligne médiane pâle, les huit premiers ponctués et ridés, neu¬ vième à bout pointu, fortement ponctué, longuement cilié sur ses bords latéraux, quatre traits longitudinaux à fond obscur, les deux médians un peu sinueux, extrémité anale cornée, poin¬ tue, noire, presque droite. Dessous de la tète rougeâtre, segments abdominaux de cou¬ leur jaunâtre, le premier avec marge ridée et placjue semi- discoïdale ; segments abdominaux lisses, luisants, jaunâtres, avec marge de lines rides au boid postérieur et quebjues poils épars au segment anal, qui est convexe et ([ui se prolonge en forme de pseudopode exsertile ; les commissures de l’anus à di¬ rection longitudinale sont surmontées de deux i>etits mamelons à fond blanchâtre et à pourtour faiblement ridé, le reste de l’arceau est fortement ponctué et cilié comme en dessus. Pattes courtes, latérales, l'ougeâtres, hanches massives avec courtes spinules, extérieurement excavées, les bords de l’exca¬ vation avec arêtes de forts courts cils rougeâtres ; trochanters courts et étroits, cuisses à bout antérieur renllé avec cils et spinules, jambes moins larges avec arête intérieure de cils et de poils ; tarses en forme d’onglet rougeâtre, acéré, à base ciliée. Stigmates elliptiques, brunâtres, à péritrème jaunâtre, la première paire dans l’échancrure du bord antérieur du deuxième segment thoracique, les suivantes au bord antérieur des huit premiers segments abdominaux et au-dessus du bour- lelet latéral. Aux environs de Ria Ü'yrénées-Orientalcs), au Canigou comme à Coubezet, c’est dans les bois de pin, dans la vermoji- lure des gros troncs, au préalable habités par de grosses larves de Longicornes, qu’on trouve cette larve durant une grande partie de l’année ; elle vit dans les galeries des larves (jui les ont rongées et qu’elle attaque pour s’en repaître ; dans le cou¬ rant du mois de juillet, parvenue à son entier accroissemeni , elle se façonne une loge oblongue, où elle se transforme. 20 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES iSyinphc : l.oiigueur, i6 millimèlics ; largeui', 3 inilliniètres. Corps allongé, mou, blanchâtre, lisse, glabre, très faible¬ ment ridé, premier segment thoracique à angles postérieurs très saillants, la pointe surmontée d’une apophyse ciliée, au bord i)ostérieur médian sont deux autres apophyses un peu plus courtes, presque droites ; les six |)remiers segments abdo¬ minaux se terminent à leur bord inférieur latéral en un petit onglet à base large à bout arqué en dedans, onglet peu sensible aux septième et huitième arceaux, le segment anal porte à son extrémité deux ap[)endices charnus semblables aux thoraciques, à extrémité rembrunie, à direction latérale ; segments abdo¬ minaux tranversalement parcourus par de lines rides ; antennes obliques, leur bout reposant sur les cuisses de la première paire de pattes. La nymphe lepose dans sa loge sur la région dorsale, ap¬ puyée sur les épines charnues du masque thoracique et du segment anal, lesquelles la tiennent à distance de la couche inférieure. ha phase nymphalc dure une quinzaine de jours ; huit à dix jours sont encore nécessaires à l’adulte pour que les téguments extérieurs acquièrent la consistance voulue pour lui permettre de se frayer un passage et se lancer dans l’espace. Adulte : C’est vers le milieu du mois d’aoùt qu’il se montre ; on })eut le prendre sous les picnes, ou contre les troncs, rare¬ ment sur les feuilles, jamais sur les lleurs. 2. M. tenebrosus Emeus Larve, Xambeu, 9' mémoire, 1898, p. 53. Longueur, 20 millimètres ; largeur, 3 millimètres. Corps allongé, parallèle, à téguments durs, jaunâtre, lisse et luisant, couvert de longs cils, convexe en dessus, déprimé en dessous, les deux extrémités arrondis et rougeâtres. Tête grande, déprimée, transversalement ovalaire, lisse et luisante, finement ponctuée avec cils roux latéraux épars, ligne médiane llave, deux incisions sur le disque qui est mat et dé¬ primé ; lisière frontale noire, droite, tridentée, un poil à la base de chaque dent et une lame frangée de courts cils roux, mandibules robustes; déprimées, noires, avec dent à la tranche MnFX'RS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 21 interne ; mâchoires à tige ciliée, rougeâtre, à bout strié et an- nelé de testacé, lobe court, biarticulé, débordé en dessus par une lame ciliée ; palpes allongés, annelés de testacé, premier article court, cylindrique, deuxième très allongé, troisième nodulcux, quatrième réduit, conique, menton triangulaire, bi- cilié, à extrémité teslacée, lèvre inférieure courte, renflée, deux longs poils entre les palpes labiaux dont l’article basilaire grand est tricilié ; languette représentée par une légère saillie à mi¬ lieu incisé ; antennes droites, courtes, à base testacée, à premier article obeonique, cilié, ainsi que le médian qui est réduit et dont les cils sont allongés, le terminal pointu prolongé par une longue soie avec court article supplémentaire ; ocelles, un point noir obscur inscrit sur une base membraneuse en arrière des antennes. Segments thoraciques rougeâtres, cornés, lisses cl luisants très finement pointillés, à flancs éparsement ciliés, le premier grand quadrangulaire, convexe, avec ligne médiane flare com¬ mune aux segments suivants, à côtés ponctués, marginé de blanchâtre à son bord antérieur et de rougeâtre à son bord postérieur, ces deux marges peu striées, deuxième et troisième courts, convexes, à flancs ponctués, avec marge postérieure lisse jaunâtre. Segments abdominaux courts, convexes, transverses, lisses et luisants, à flancs garnis de cils noirs ; les sept premiers paral¬ lèles, à flancs lavés de blanchâtre, à bord postérieur marginé de jaunâtre, huitième moins large, plus long, ridé, à bord pos¬ térieur lavé de rougeâtre ; neuvième grand, déprimé, fortement verruqueux, en forme de palette arrondie, à disque biincisé, â pourtour denté, à base ciliée avec entaille formant échancrure. Dessous de la tète lisse, déprimé, du premier segment tho¬ racique triangulairemcnt incisé, les huit premiers segments abdominaux avec quatre incisions, les deux latérales relevant les intervalles en un léger bourrelet, segment anal granuleux et cilié, prolongé par un pseudopode court, robuste, à base cornée et jaunâtre, cloaque exsertilc, membraneux, blanchâtre, ridé, à fente en long ; un fort bourrelet latéral longe le flanc des arceatix abdominaux. Pattes courtes, robustes, latérales, ciliées et spinulcnses, han¬ ches très développées, intérienrernent rentrées, trochanters no- 22 MfKl'RS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES diileiix, coudés, cuisses et jambes subconipriinées ; tarses al¬ longés, falciformcs. Stigmates bien apparents, rougeâtre doré, elliptiques, la pre¬ mière paire touchant le bord antérieur du deuxième segment thoracique sous le rebord latéral, les suivantes au-dessus du bourrelet latéral, au tiers antérieur des huit premiers segments abdominaux. Les cils de diverses longueurs et de différentes couleurs, la lisière frontale noire et tridentée la forme de sa languette, de ses antennes, la denticulation du segment anal sont des traits particuliers à cette larve, qui nous est très utile en faisant la chasse, pendant dix longs mois, aux larves de VOtiorynctius sutcatüs, si nuisibles à nos plantes potagères et aux plantes d’ornement ; fin juillet, elle se transforme ; l’apparition de l’adulte a lieu en juillet et en août. Cette larve, que nous donnons sous toutes réserves, diffère beaucoup de celle supposée du Melanotus tetiebrosus, décrite par Rey, dans son Essai sur les larves de Coléoptères, 1887, p. 76. 3. M. suhcicollis. Mui.s. Larve, Perris, Larves, 1877, [). 176. Longueur, 35 millimètres ; largeur, 1-3 millimètres. Ressemble en tous points à la larve du Melanotus rufipes, décrite plus loin, sauf pour le dernier segment, qui est semi- ovalaire déclive et quadrisillonné, plan, non concave, à siuface déclive, tuberculeuse et ridée en travers, le pourtour postérieur est quadriéchancré. Cette larve a été trouvée en Espagne, dans les montagnes de Guadamarra, dans l’intérieur des souches du pin Sylvestre. 4. M. castanipes Pavk. Larve, Perris, Larves, 1877, p. 177. A part la taille, qui est un peu plus petite, cette larve res¬ semble entièrement à la précédente ; le dernier segment a qua¬ tre échancrures, mais le bord postérieur du contour est un pou relevé, la déclivité est rugueusement ponctuée. On la trouve dans les vieux chênes en état de désagrégation. I M. 335-338. Longueur, 95 millimètres ; largeur, 9 mm. 5. Corps d’un beau jaiinàtre, tète j)remier segment thoracique et segment anal rougeâtres ; dessous plus clair. Tête quadrangulaire, plus large que longue, brun rougeâtre brillant, à cotés arrondis, éparsement ponctuée, profondément impressionnée, le boid finement ridé et frangé de poils raides ; mandibules fortes noirâtres avec dent interne ; lisière frontale lisse, jaunâtre, armée de trois courtes dents noirâtres à pointe émoussée ; mâchoires courtes, épaisses, lobe biarticulé, les deux V MŒURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 25 articles à peu près égaux, le terminal grêle, palpes maxillaires de quatre articles, le basilaire court, épais, le deuxième plus long, le troisième court et mince, le quatrième plus long, grêle, conique, à pointe émoussée ; menton corné, de couleur claire ; lèvre inférieure rectangulaire, éparsement ciliée ; palpes de deux articles, le premier gros annulaire, le deuxième coni¬ que ; languette courte, gibbeuse, ciliée ; antennes de trois ar¬ ticles, le premier tuberculeux, second moitié moins volumi¬ neux, troisième ténu avec court article supplémentaire terminé par un court poil raide. Segmenfs abdominaux, les huit premiers s’allongeant insen- sàtre, bords antérieur et postérieur larges, éparsement et fine¬ ment ponctués, deuxième et troisième segments plus courts, moitié moins longs que le premier, même couleur, avec bord j)Ostérieur large à ponctuation fine et spacieuse. Segments abdominaux, les huit premiers s’allongeant insen¬ siblement vers l’extrémité, brun jaunâtre, mat, ponctués, fine¬ ment et éparsement sillonnés, avec trait obsolète de chaque côté de la ligne médiane ; près du bord postérieur de chacun de ces huit segments sont trois points, du milieu desquels émerge un long poil ; segment anal rougeâtre, à surface ru¬ gueuse et bosselée, couverte à sa première moitié de longs poils brunâtres, terminé en pointe éqjaisse raide, noirâtre, à bout recourbé en forme de crochet. Dessous de la tête quadrisillonné, tes deux sillons médians parallèles, les latéraux se réunissant en forme d’arc , les seg¬ ments à peine ponctués ; cloaque ouvert avec trait obsolète la¬ téral. Pattes robustes, cotirtes, é|)aisses, cuisses grosses, les articles suivants moins larges, spinuleux ; tarses en forme de long on¬ glet acéré et arqué. Stigmates normaux. Larve reconnaissable à sa forme trapue, à la couleur sombre de son segment terminal ; on la trouve éparse dans le sol des forêts, ainsi que dans les troncs d’arbres en désagrégation ; elle se transforme dans le courant de Juin. Nymphe : Longueur, i6 millimètres ; largeur, 3 millimètres. Corps charnu, jaunâtre, éparsement cilié, premier segment thoracique quadrangulaire, à côtés arrondis, un peu plus long >inEl RS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 20 que large, angles postérieurs saillants, avec long cil spinuleux, l)runàtre et anpié à cliacun des angles, deux cils semblables rapproebés au milieu du bord ; segments abdominaux à qua¬ trième article très large, segment anal terminé de chaque côté ])ar une j)ointe, garnie à sa base i)ar une courte et épaisse soie, à bout pointu, I.a durée de la phase nympbale va de quinze jours à trois semaines. 2. .1. linealus Linné. Larve, Bouché, JSoiurgescli . , i83j, p. i86, |)1. MIT, fig. .3'|. Longueur, i8 mm. î) ; largeur, ?. mm. 5. Corps petit, jaunâtre terne, grêle, cylindrique, de couleur brun jaunâtre. Tète quadiangulaire, large, brunâtre, éparsement ponctuée, avec impression médiane ; lisière frontale tridentée, les dents pointues, la médiane plus longue ; mandibules petites, brun noirâtre, à bout arqué, à tranche interne dentée, mâchoiies à tige courte, é[)aisse, testacéc, annelée de noirâtre, lobe biarti- culé, les deux articles à peu i)iès égaux, le second conicpie et tiieilié ; pal[)es maxillaires de quatre articles, le second |)lus long que le premier, troisième court, épais, brunâtie, qua- tiième brun à bout obtus ; lèvre inférieure biarticulée, à pre¬ mier article é[)ais bicilié, le second grêle, à bout obtus ; an¬ tennes courtes, coniques, triarticulées, l’article basilaire é[)ais, charnu, le second à milieu renflé, bicilié, le troisième brunâtre, avec court article supplémentaire conique prolongé par un long poil. Seejments thoraciques, le premier grand, avec bourrelet au bord antérieur interrompu par la ligne médiane qui est bru¬ nâtre, les deuxième et troisième courts, à bord postérieur relevé en léger bourrelet transverse. Segments abdominaux, les huit premiers s’allongeant vers l’extrémité, finement et irrégulièrement ponctués, couverts sur les cotés de longs poils jaunâtres et trait transversal ; segment anal allongé, conique, émoussé, avec large ouverture ovalaire à poui'tour noir de laquelle part un trait aivpié dirigé vers le discpie, segment terminé par une courte épine noirâtre. MtT.l RS F.T ÜKTAMORF'HÛSES ÜES INSECTES Dessous de la tète quadrisillonné, les sillons médians paral¬ lèles, les latéraux arqués ; les segments abdominaux avec poils plus courts qu’en dessus, cloaque ceint d une ligne arquée. Pattes à hanches longues parallèles, ciliées de brunâtre aux articles suivants, égaux en longueur, moins larges, ornés de courtes spinules brunes ; tarses en forme d’onglet noirâtre. Stigmates normaux, ovalaires, brunâtres. En économie rurale et forestière, par les dégâts et la destruc¬ tion des plantes dont elles se nourrissent, les larves du genre Agriotas sont facilement reconnaissables par l’ouverture stig- matiforme et brune du segment anal : la larve décrite par Bouché au n* 24, sous le nom d'Elater lineatus, n’appartient pas à cette espèce ; elle ressemble plus, par la description de ses organes et sa manière de vivre, à une larve de Limonius. Cette larve vit, dans les champs, les prairies, les forêts, des larves et des nymphes d'autres insectes ; en juillet, ainsi qu’en août, a lieu sa transformation nymphale. Mymphe : Longueur, 12 millimètres ; largeur, 3 millimètres. Corps charnu, blanc de lait, rétréci en avant ; premier seg¬ ment thoracique quadrangulaire, à côtés arrondis, aussi long que large, à angles postérieurs aigus, à pointe émoussée ter¬ minée par un poil raide spiniforme arqué en avant, à bout brunâtre, poil semblable aux angles antérieurs ; extrémité cau¬ dale garnie de deux épines assez longues, déliées. La phase nymphale dure trois à quatre semaines, au bout desquelles l’adulte est formé ; celui-ci passe l’hiver dans sa loge, pour apparaître aux approches du printemps. 3. .4. ustulatus Sch.\ll. Larve, Perris, Larves, 1877, p. 182, Cg. 2i4. Longueur, 18 millimètres ; largeur, 3 millimètres. Corps corné, subcylindrique, étroit et linéaire, de couleur testacé, luisant, peu sensiblement ponctué. Tète testacé, bord antérieur noirâtre, lobé, le lobe médian court et obtus, front largement bisillonné, à fine ponctuation ; troisième article de palpes maxillaires un peu plus court que les autres ; article terminal des antennes cilié, article supplé¬ mentaire très court et conique ; ocelles, un point noir trans¬ versal irrégulier. 28 MŒURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES Segments thoraciques, le premier testacé, avec lisière anté¬ rieure et postérieure plus foncée et finement striée, avec points épars et ligne médiane commune aux segments suivants et incision latérale ; les deuxième et troisième segments et les huit premiers segments abdominaux testacé jaunâtre en dessus, plus pâle en dessous, avec lisière postérieure de couleur marron et finement striée, avec points épars plus accentués vers l’extré¬ mité et sillons latéraux, tous ces segments garnis ainsi que le premier de deux A^erticilles de poils roussâtres écartés ; neu¬ vième segment à peine pointillé, subconique, hérissé de poils, terminé en pointe, un peu tuméfié avant la pointe, ayant de chaque côté, près du bord antérieur, une excavation ronde en¬ tourée d’une sorte de péritrème noirâtre, ressemblant à un gros stigmate. Les organes non décrits, comme dans les larves du genre. On trouve cette larve dans la terre, au pied des végétaux dont elle ronge les racines et qu’elle fait ainsi périr ; elle est, en par¬ ticulier, nuisible au maïs, à la betterave, au tabac. /|. .1. sputator Linné. Larve : Kollar dit quelques mots de cette larve, sans la dé¬ crire : elle serait nuisible aux plantes potagères dont elle ron¬ gerait les racines, en particulier les salades. 5. 1. ot)sciirus Linné. Larve, Beling, Deutsch. Eut. Zeit., iSS.S, p. l'ii. Cette larve a des rapports de forme et de mœurs semblables à ceux de VAg. lineatus, ci-desus décrite, elle est un peu plus jionctuée et un peu plus ridée ; on la trouve un peu partout dans tous les fonds ; elle se transforme dans le courant de juillet . Nymphe : Longueur, i8 millimètres ; largeur, 3 millimètres. Corps blanc de lait, à région postérieure tronconique, pre¬ mier segment tboraciipie bombé, plus large que long ; au bord postérieur, de chaque côté de la ligne médiane, est une apo- jdiyse couverte de poils très denses, deuxième segment grand, en demi-ovale, troisième thoracique et les trois premiers seg¬ ments abdominaux s’atténuant vers l’extrémité. M(i:iRS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 29 1^ phase nymphale dure de quinze jours à trois semaines, puis apparaît l’adulte. La larve est courte, elle a de chaque côté du corps une ligne longitudinale claire. t>. I. sardidus Linn. Larve, Xaïubeu, i" mémoire, iSqS, p. i38. Longueur, lô millimètres ; largeur, 2 millimètres. Corps allongé, linéaire, cylindrique, coriace, jaunâtre avec longue pubescence roussàtre, à région antérieure arrondie, la jiostérieure atténuée. Tête petite, déprimée, quadrangulaire, rougeâtre, fortement |M)nctuée, avec rares poils roux latéraux, légèrement excavée sur le disque, ligne médiane pâle bifurquée ; lisière frontale sinueuse avec petite dent médiane de chaque côté de laquelle est un long poil ; mandibules fortes, longues, arquées, à base large et ferrugineuse, à pointe noire et acérée, avec faible dent à la tranche interne ; mâchoires allongées rougeâtres, lobe court, à bout arqué, palpes rougeâtres à premier article droit, gros, deuxième un peu arqué en dedans, à bout cilié, troisième testacé, très court, à bout cilié, palpes extérieurs rougeâtres de quatre articles, les trois premiers annelés de testacé, le pre¬ mier court conique, le deuxième plus long, le troisième court, le terminal court à bout obtus ; menton saillant, petit, cordi- forme, marginé de testacé, palpes biarticulés, le premier article gros, droit, le terminal arqué en dedans, languette peu appa¬ rente ; antennes rougeâtres, ciliées, à premier article court, tronconique, deuxième plus long, à bout annelé de testacé et renflé, troisième court, article supplémentaire très petit, ter¬ minés par une longue soie ; ocelles, un petit point ocellaire noir en arrière de la base antennaire. Segments thoraciques pas plus larges que la tète, avec longs poils épars sur les flancs, finement ponctués, irrégulièrement ridés, avec ligne médiane, le premier long, à bords antérieur et postérieur marginés de fines rides longitudinales et quatre points latéraux disposés deux par deux au tiers latéral, sur¬ montés d’une long poil roux, deuxième et troisième pas plus longs à eux deux réunis que le premier, le bord postérieur seul marginé de stries et deux points latéraux. 30 M(ELRS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES Sejjinenls ubdominunx, forme, ponctuation et pubescence des deux segments précédents, les huit premiers un peu plus longs et un peu plus larges, à bord postérieur marginé, neuvième long en demi-ogive, fortement convexe, terminé par une pointe courte et rembrunie, avec longs poils sur les flancs, avec quatre l ides longitudinales et stries irrégulières ; au bord antérieur de l’arceau, près du bord latéral, est une excavation ovale assez profonde, à pourtour noir. Dessous de la tête rougeâtre, des segments thoraciques jaune pâle, les segments abdominaux sont légèrement ciliés et mar- ginés de fines rides à leur bord postérieur ; le segment anal participe du rebord latéral, lequel se continue en demi-cercle jusqu’au milieu de l’arceau, au bord duquel l’anus à fente lon¬ gitudinale fait saillie, porté sur un petit pseudopode exsertilc qui sert d’appui au corps. Pattes latérales, fortement épineuses, jaunâtres, hanches courtes extérieurement excavées, trochanters courts, cuisses longues à milieu renflé, jambes longues prolongées par un long onglet ferrugineux à pointe noire et acérée. Stigmates elliptiques bruns, à double strie cornée, à leur place normale. Cette larve, que l’on trouve dans le chevelu des racines des plantes ornant les pelouses des hauts plateaux, à une profon¬ deur de 2 à 3 centimètres, est agile et de consistance très dure ; c’est du chevelu des racines du milieu desquelles elle se fraie des passages qu’elle se nourrit, elle choisit de préférence les racines que les pierres recouvrent ; son existence, commencée en septembre, se continue jusqu’en juillet suivant, époque à laquelle elle a acquis son complet développement ; elle songe alors à assurer l’existence de la nymphe ; à cet effet, dans le milieu môme où elle a vécu, elle se construit une large loge dont elle durcit les parois en exerçant avec son corps des pres¬ sions contre le milieu environnant, puis elle se prépare à sc transformer. Cette larve a beaucoup de points de rapport communs avec celle du Melanotas niger, déjà écrite. Plusieurs larves d’Agriotes sordidus peuvent se trouver côte à côte, dans un rayon même très restreint, sans qu’elles son¬ gent à se nuire. Mf»! RS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 31 ■\yniphe : Longueur, lo millimètres ; largeur, 3 millimèlres. C.orps allongé, suhiiuéaire, mou, blanchâtre, troïKjué eu avant, atténué en arrière, légèrement chagriné ; tôle infléchie ; ])remier segment thoracique convexe avec quatre filets bruns, un à chaque angle du segment, l’angle postérieur denté ; seg¬ ments abdominaux avec ligne médiane peu accentuée, atténués vers l’extrémité, hupielle se termine par deux petites [)ointes cornées à bout rougeâtre ; l’extrémité latérale des six premiers segments est dentée et en saillie sur le segment suivant, an¬ tennes reposent sur l’extrémité des cuisses des deux premièrs paires de pattes ; dessous du segment anal himamelonné. Cette nymphe est agile, elle peut se retourner sur elle-même. La nymphose dure de mi-juillet à mi-août, puis l’adulte prend les couleurs particulières à l’espèce, il se fraye un passage à travers la couche terreuse qui le sépare du dehors et prend son vol. 7. .1. pallidiilus Illig. Larve, Beling, Ent. Zeit., i883, p. 182. Lcmgueur, 9 millimètres ; largeur, i millimètre. Corps arrondi, bacillaire, d’un beau jaune intense. Tète de couleur sombre, quadrilatérale, lisse, plus large que longue, presque carrée, un peu moins large (jue le premier seg¬ ment thoracicjue, sillonnée à la région antérieure ; mandibules courtes, brunâtres, arquées, à pointe dentée, avec dent interne déprimée ; mâchoires à base testacée, palpes de quatre articles, lèvre inférieure petite avec palpes de deux articles ; antennes très courtes, coniques, de tiois articles. Segments thoraciques, le premier plus long que la tête, aussi long que les deux suivants réunis avec marges à ses bords an¬ térieur et postérieur, les deuxième et troisième avec bourrelet postérieur seulement, tous les trois ainsi que la tête garnis de poils inégaux raides. Segments abdominaux croissant sensiblement en longueur d’avant en arrière, les huit premiers garnis à leur bord posté¬ rieur d’une marge sombre, couverts de poils, ponctués ; le seg¬ ment anal conique, cilié, les poils de l’extrémité émergeant de petits tubercules et disposés en rangées longitudinales, extré- 32 MŒLUS ET MÉTAMOhPHüSES DES INSECTES lîiilé (Kl segment terminée en pointe brune, pseudopode court, conique, ceint d’une double ligne arquée. Paffes courtes, coniques, hanches courtes, épaisses, les trois articles suivants grêles ; crochet tarsal arqué. Celle larve est reconnaissable à sa couleur jaune, à son faciès liliforme, à son genre de vie ; on la trouve dans les champs, dans les terres labourées, se nourrissant de matières animales ou végétales ; en mai, son accroissement est com[)let, elle a façonné dans le sol une loge et s’y transforme. ISyinphe : Longuem-, 6 millimètres ; largeur, i millimètre. Corps blanc jaunâtre, linemenl et densément ponctué, at¬ ténué vers l’extrémité ; premier segment thoracique quadri¬ latéral, plus long que large, à cotés un peu arrondis, à disque convexe, garni aux quatre faces d’un long poil raide jaunâtre, les angles postérieurs très aigus ; extrémité anale prolongée j)ar deux pointes divergentes, à extrémité brune et déliée. La nymphose a une durée de quinze jours à trois semaines ; l’adulte paraît fin juin. Les larves du genre Agriotes, que nous venons de décrire, si semblables à celles du genre Elater par leur forme, la struc¬ ture du dernier segment et la pointe terminale, s’en distinguent par la couleur plus pâle, leur surface lisse et presque inqjer- ceptiblement pointillée et surtout par les deux faux stigmates de la base du dernier segment. Genre DOLOPILS. Esch. 1. D. niarginatas Linné. Larve, Beling, Dentsch. Ent. Zeit., i883, p. 257. Longueur, i5 millimètres ; largeur, imm. 6. Corps assez délié, jaunâtre brillant, à ponctuation régulière, fine et éparse. Tête nn peu amincie en avant, plus, large que longue, un peu plus large que le premier segment thoracique et que les derniers segments abdominaux, avec deux sillons médians, larges, mandibules courtes, petites, brunâtres, falciformes, à tranche interne à milieu denté ; lisière frontale noirâtre, bi- MCIEI RS F.T METAMORPHOSES UES I.NSEETES 33 dentée ; mâchoires à tige épaisse, palpes de quatre articles ( ylindi iciues, le premier long, le deuxième mince et plus court, le troisième moitié moins long que le premier, qua¬ trième, à bout arrondi, cilié ; palpes intérieurs de deux arti¬ cles, le terminal un plus court que le basilaire, dont le bout est arrondi et cilié ; lèvre inférieure courte avec palpes de deux articles, le premier épais, cylindrique, le deuxième plus mince et plus long ; antennes de trois articles, le premier court, épais, à bout large et unicilié, deuxième cylindrique, plus épais, à bout arrondi, troisième long, cylindrique. Segments thoi'aciques, le premier aussi long que les deux suivants réunis, marginé à ses bords antérieur et postérieur d’un bourrelet transverse, large, de couleur sombre, bourrelet commun aux deux segments suivants. Segments abdominaux finement ponctués, couverts de longs |)oils épars, raides, les huit premiers avec marge postérieure ; segment anal subconique, allongé, avec impressions, couvert de poils denses, terminé en pointe petite et brune, pseudopode court, conique. Pattes courtes, de la couleur du fond, hanches allongées, rapprochées, avec deux rangées de spinules, trochanters courts et grêles, cuisses et jambes allongées, grêles ; tarses en forme de fort onglet arqué ; ces trois derniers articles couvei'ts de |)oils bruns. Stigmates très petits, peu apparents, à leur place normale. Cette larve a de grands points de ressemblance avec celle de VAgriotes paJlidulus, déjà décrite ; elle s’en distingue par sa taille plus avantageuse, par sa couleur jaunâtre moins intense, I)ar son segment anal peu pointu et un peu bosselé ; on la trouve dans la terre humide des forêts, sous les couches de feuillage, sous l’écorce des arbres morts : elle vit de préfé¬ rence de substances végétales et est bien connue par les dégâts (ju’elle commet aux racines des jeunes plantes ; en juin, quel- (juefois un peu plus tard, en août, arrivée au terme de son accroissement, elle se transforme. ÏSymphe : Longueur, 9 millimètres ; largeur, 2 mm. 8. Corps conique, atténué, blanc jaunâtre, premier segment thoracique convexe, équilatéral, aussi long que large, à angles postérieurs aigus et prolongés par une soie raide, les angles Soc. Linn., t. IX, 1913 3 34 MOKLRS KT MÉTAMORPHOSES DES INSECTES anléi'ieurs avec deux soies plus courtes, plus niinces, dirigées en avant; segments abdominaux atténués vers l’extrémité ; segment anal cunéiforme, terminé par deux tiges brunes den¬ tées. La phase nymj)liale dure trois semaines environ, puis l’adulte formé, hiverne dans son réduit, pour apparaître au printemps sviivant. L ’ A H G i: N T F, S T - 1 I. I N C 0 M P A T I H I. F AVEC L’ASPEKGILLUS MGKR ? I»AI\ Hugues CLÉMENT - - Il y a sept ans, alors que nous étions externe à un service (le gynécologie, nous fûmes surpris de voir des ovules à base d’argyrol, collargol, peuplés de champignons. Nous eûmes aus¬ sitôt l’idée d’étudier l’action de ces corps sur ï Aspergillus niger. Des ballons, où nous fîmes fondre des gélatines à base de collargol, protargol, argyrol, offrirent un excelleid milieu de culture i)Our VAspergillus. Ces sels colloïdaux différaient-ils donc énormément de l’ar¬ gent métalli({ue ? Nous avons construit des bacpiets à argent pur (argent vierge) et, après les avoir remplis de liquide de baulin, nous avons pu obtenir dans la |)lupart de jolies cultures d’Aspergillus. Pour publier ces ex[)ériences, nous attendions d’avoir établi le pour(juoi certains bacs entièrement semblables aux autres restaient stériles. Cette stérilité est certainement fort curieuse, car, ces temps derniers, nous avons été en |)résence de cultiues cVAspergillus impossibles à ensemencer nu'me sur du pain légèrement arrosé d’une solution de tanin. ()uoi qu’il en soit, les expériences de MM. Codoi et 'Ibiry nous obligent à relater les nôtres ïiï . (i) Comptes rendus de in fioeiélé de Biologie, .séance du i*'' mars ifliS. ;i() L’AKGKNT KST-IL INCO.MPATIBLK AVEC L'ASPERGILLl S NIGER L’argent n’est donc pas absolument incompatible avec l’.ls- perçiUlus nigev, puisque, depuis sept ans, il nous a été donné de produire d’excellentes cultures de ce champignon dans des vases d’argent vierge. Dans une série de recherches ultérieures, nous espérons éta¬ blir les motifs de croissance ou de non-croissance. SIMPLE NOTE DE PSYCIIOPHYSIOLÜGIE « F L A T I V K A Ol KLUI KS TROliBIÆS DU LANGAGE PARLÉ P A I\ Hugues CLÉ MENT Depuis longtemps, je cherehe à enregistrer isolément les différents bruits [)athologiques et normaux du cœur ou du poumon. .T’avais délaissé la (pieslion, lors(jue l’apparition des nouveaux phonographes dit parlographes m’incita à reprendre mes essais. Ces phonographes ont été lancés pour permettre aux chefs d’entreprises de dicter leur courrier à temps perdu, la dactylo¬ graphe pouvant, à une heure voulue, recueillir les textes à l’oreille et les écrire. La grande sensibilité de ces appareils, leur sim[)licité par suite de l’utilisation du meme pavillon et du meme dia¬ phragme, tant [)Our enregistrer que pour écouter, m’engagèrent à prononcer quelques i)aroles pour juger du résultat obtenu. •Te fus surpl is en entendant ma voix, et m’aperçus que j’igno¬ rais complètement son timbre et ses diverses modalités ; plu¬ sieurs personnes non prévenues parlèrent à leur tour et ressen¬ tirent les memes impressions. Nous ne connaissons pas notre voix. Rapprochant ce fait de celui que la plupart des gens ayant un défaut de langage l’igno¬ rent, il me vint à l’idée de faire saisir leur infirmité à quelques amis, affligés d’une prononciation défectueuse. Soc. Linn., t. i..\, 1913 4 QUELQUES TROUBLES DE LANGAGE RÂBLÉ as Successivement, un bègue, uu sujet blessant, zézayant, ainsi qu’un camarade saccadant certaines phrases, furent soumis à mes essais. Les résultats ont été surjirenants. Chacun compa¬ rant sa façon de s’exprimer à la façon correcte, put se corriger en grande partie. Il m'a semblé intéressant de signaler cette cause de mauvais parler basé sur l’ignorance de notre articulation et de notre VOIX. LE CHAÎVT DES MOLLLSOUES ET PRINCIPALEMENT DE L’ESCARGOT l’All Le Commandant CAZIQT On sait la vénéiatioii qu’avaient les (iaulois et les Druides pour l’escargot, par analogie avec celle (|ue les Egyptiens avaient pour le scarabée sacré ; ils le considéraient coinnic rend)lènie de la résurrection, sans doute parce tjue VUelix jouit du lué- cieux avantage de pouvoir reconstituer certaines parties de son individu détruites |)ar accident, ou bien parce qu’il peut sup¬ porter, sans mourir, un jeûne de plusieurs années, ou bien encore parce (ju’il a l’habitude d’hiverner sous terre et de re- naître au printemps, si le froid n’a pas été excessif. Les Homains le considéraient comme un symbole, parce qu’ils le trouvaient vivant dans leurs ténébreux caveaux, lors¬ qu’ils se trouvaient dans l’obligation d’ouvrir le tombeau de leur famille. Ils établissaient ainsi une mystérieuse relation entre le silence observé par l’escargot et res[)rit de leurs moi ts. Os croyances trouvaient leur e.xpression dans leurs cérémo¬ nies funèbres, et les quantités considérables de coquilles à'Helix trouvées autour des tombes des personnes ensevelies à Poin[)éï montrent bien qu’ils en faisaient une grande consommation dans le repas des funérailles. On trouve des dépôts semblables dans beaucoup de grottes ])réhistoriques. Sans être l’endïlème de l’intelligence, l’escargot n’est pas un imbécile, comme l’a dit Figuier. .Te n’ai i)as eu l’idée ni la pré¬ tention de vouloir prouver cette assertion dans ce que je viens iO LE CHANT DES MOLLUSQUES de rappeler ; niais, le savant vulgarisateur français ayant fîiit remarquer que le colimaçon sait très bien choisir le fruit le mieux à sa convenance sur un arbre, et la graj)pe de raisin que l’horticulteur cultive avec soin, il a donc en partage un juge¬ ment, une com[)araison, une ap[)iéciation intelligente ; de plus, il n’est pas muet, comme on le prétend, pas plus d’ailleurs que beaucoup d’autres mollusques considérés comme tels. Je les indique ci-après. Le bruit que fait entendre Vllelix s’entend le plus souvent la nuit. C’est un son assez intense, puisqu’on le j)erçoit d’nne chambre à une autre, périodi(}ue et conq)aiable aux sons mu¬ sicaux qu’on obtient lorscju’on frotte avec un doigt mouillé les bords d’un verre à boire. On a essayé d’expliquer comment un vulgaire escargot pou¬ vait produire ce bruit singulier. On a émis l’idée qu’il était le résultat du broyage des aliments par la ladule de l’animal : on sait (pie la radule est la langue des escargots. Elle est en forme de ruban et recouverte d’une multitude de [letites dents, bien rangées systématiipiement. On en compte ij.ooo chez l’Helix aspcrsa, v. i.ooo chez Vllelix l'içineronne, etc. C’est une véritable r<àpe, ('omplètement soudée à la lèvre in¬ férieure et animée d’nn mouvement de déglutition, de va-et- vient, d’avant en arrière. Elle frotte, en im'me tenqis, sur la lèvre supérieure, laipielle est armée d’une denture cou[)ante qui, elle, reste lixe. Ces dents supérieures ne servent pas au broyage des plantes ni à celui des autres denrées ; elles s’im¬ plantent dans celles-ci [lour les maintenir, pendant que la radule râpe la malière et l’entraîne dans la bouche. Il est facile d’observer les mouvements que je viens de rap- peler, au moyen d’une phujue de verre préalablement frottée avec une tranche de fruit ou de l’eau bien sucrée, et sur lacpielle on place un escargot bien vivant. Par transparence, on observe facilement les agissements de l’animal. C’est par ce perpétuel mouvement sur les roches décompo¬ sées à leur surface que le mollusque absorbe la chaux cpii lui est nécessaire pour construire sa coquille, car ce qu’il trouve dans les plantes n’est pas suffisant. Le mouvement de la radule ne produit aucun bruit appré¬ ciable. ET PRINCIPALEMENT DE L'ESCARGOT 41 Ce bruit s])écial a été signalé par M. Vies (i), clans une séance de la Société Zoologique, cl étudié j)ar lui àRoscoff, pendant Télé de iqoç). Il en a déduit (pie le bruit (lu’il compare, comme timbre, au grincement d’un tour à métaux, est produit par le frottement de la coquille contre la vitre sur laquelle l’animal se meut. On sait que la coquille, lorsque VHelix se déplace, n’est pas entraînée d’un mouvement continu, mais bien d’un mouve¬ ment j)ériodique, lié à l’expiration ou à l’inspiration de la cham¬ bre pulmonaire. M. Vlès a remarqué que le contact de friction entre la coquille et la vitre co'incide avec chaque émission de bruit. Ce bruit est une vibration (.‘onq)lexe, avec un assez faible nombre d’harmoniques supérieures, provoquée dans la vitre du fait (pie le corps qui frotte « grippe » périodiquement à la surface au lieu de glisser d’une manière continue. C’est une (( vibration forcée », dit le savant préparateur, dont la période dépend de la vitesse du corps frottant, de la nature des résis¬ tances s’opposant à son glissement parfait, les caractéristiques de la vitre n’intervenant que pour le renforcement des harmo¬ niques. Le grincement est assez intense, car il est capable d’ètre en¬ tendu, sans difficulté, à une distance de 7 à 8 mètres. he bruit ne se produit pas indifféremment lorsque l’animal, sur sa vitre verticalement placée, se déplace dans n’importe • (pielle direction. C’est lorscpn* la coquille, entraînée par la [)esanteur, bascule sur le côté du pied de l’animal, qu’il y a émission de son. Point de bruit, lors(juc l’animal monte verti- calemejit ou même oblicpiement ; bruit, au contraire, lorsqu’il se dé[)lace horizontalement ou surtout lorsqu’il décrit une courbe à concavité tournée vers le bas. !.a eo(piille est le facteur nécessaire à ce grincement, mais elle n’est peut-être |)as suffisante à son émission ; la pellicule de mucus joue [)robablement un rôle en agglutinant les pous¬ sières minérales recouvrant la vitre et en formant ainsi une sorte d’enduit rugueux qui produit l’effet de la colophane dans l’expérience citée plus» haut. Une coquille parfaitement propre (i) Ered. Vl(‘s, Sur les bruits éiuis par les Hetix pc'udant leur progression (B. S. t'., t. WXlll, p. i45, et t. X.X.XIV, p. 201). 42 LE CHANT DES MOLLUSQUES ef sèche sur une vitre propre ne donne pas de résultats (.Vies, loc. cH.). M. Mes a aussi entendu d’autres bruits (pii semblent, d’ail¬ leurs, dit-il, tout à fait accidentels et assez rares. Ce sont ceux que le 1)'' Jousseaume signalait dans la séance du ii5 mai ipop, à la Société Zoologique. Une nuit, vers i heure du matin, il entendit, de son cabinet de travail, un bruit (pi’il (pialilie d’in¬ fernal, et qui semblait partir de sa cuisine. En se rendani dans cette pièce, il vit alors, sur le mur peint, deux limaces (Umax maxinius) qui se jioursuivaient, se suivant à la trace à quel- (pies centimètres de distance la poursuivant ba[)panl, sans s’arrêter, des petits tas de mucosités que la poursuivie aban¬ donnait de distance en distance sur son passage. Il assistait au prélude érotique qui précède souvent l’acte copulateur. Mais la lumière cpi’il tenait à la main lit cesser le chant, qui avait quekiue analogie avec celui que produit la langue apfiliquée sur le palais et qu’on retire bruscpiement. M. Vlès, (pii a perçu les mêmes bruits, les compare à ceux cpic fait entendre une grosse bulle d’air venant crever à la surface d’un liquide. Ees observations ci-dessus énoncées ne visent que VHcUx as- persa (qui jette un véritable cri d’agonie lorsque, cruel, riiomme le grille encore vivant), mais il est d’autres mollus- (pies (jui font entendre des bruits que je crois plus accentués encore, tels VHelix aperta Born, que Bisso avait mis dans te. groupe des Cantareu, ceux qui chantent ; ce mollusque, comme la Lirnnea stagnalis d’ailleurs, fait entendre un cri plaintif lorsqu’on le saisit entre les doigts. Lorsque la Lirnnea auricu- laria, placée dans l’air, veut expirer fortement, son orifice pul- mobranebe laisse entendre un petit bruit (Moquin-Tandon). Dans ces bruits musicaux la cocjuille ne joue aucun rôle, puis- ipi’elle reste immobile. Le D'' Beyès, dans sa Réhabilitation de l'Escargot , raconte qu’il avait recueilli dans le bassin du Jardin des IMantes des Planorbis corneus qu’il emporta avec lui dans le Midi et qu’il conserva pendant seize mois dans une cuvette, en les nourrissant avec du son, dont ils étaient très friands. Il leur donnait à manger à la nuit close, à la lueur d’une bougie. Au bout de cimj à six mois, dès qu’il paraissait avec la lumière, les planorbes se bâtaient de venir s’aligner, régulièrement et ET PHINCII'ALEMENT ÜE L ESCABGOT 43 côte à côte, du côté de la cuvette où se tenait le docteur, qui procédait alors à la distribution du régal. Ils n’étaient pas attirés par l’odeur émanée du petit son, car les quatre intelligents mollusques faisaient les mêmes évolu¬ tions et venaient à la lumière, lors même qu’on ne leur déli¬ vrait aucune pâture. Lorsque les planorbes touchaient au son, avant de commen¬ cer leur repas, ils se balançaient un moment et finissaient par s’établir solidement sur leur pied, au bord de la cuvette, puis ouvraient brusquement leur méat respiratoire, en lançant une note aiguë, mais douce et presque harmonieuse, analogue au son produit par une llùte, et que l’on entendait facilement d’une pièce à l’autre. .l’ai rappelé ces faits à M. Vlès, qui a bien voulu me faire savoir que la connaissance de ces bruits est fort ancienne ; elle est même antérieure au xix® siècle ; il croit même se sou¬ venir qu’il y a, dans le Folk-lore de certaines régions de l’Eu¬ rope, des légendes attribuant au « chant » des escargots une valeur maléfique et prémonitoire. 11 s’agit vraisemblablement ici du bruit spontané dans lequel l’instrument sonore est la vitre de la fenêtre, la coquille de VHelix jouant, vis-à-vis de cette vitre, le rôle d’un archet sur un instrument à cordes ; mais il y a, nous l’avons vu, d’autres bruits qui peuvent, dans d’autres circonstances et sans que la coijuille joue un rôle actif, être produits par les mollusques eux- mêmes. C’est à ces bruits que paraissent se rattacher ceux que je viens de signaler. Ces bruits peuvent s’entendi'e dans de très nombreux cas : Planorbes, gros Murex, Buccins, Pectens, Myes, Solen, Céphalopodes, et même, en dehors des mollus¬ ques, chez certains Ascidies. Ils paraissent tous se ramener, avec des variantes, à un phénomène physique unique : sous l’effet d’une rétraction brusque et rapide de l’animal, retiré hors de son élément et excité, une masse de gaz (bulles d’air, eic.) em[)i isonnée dans une cavité quelconque (cavités palléales, interstices entre la coquille et le pied, siphons, etc.), se troiive violemment chassée et passe à travers un orifice étroit, en¬ combré, si je puis dire, de liquide plus ou moins visqueux, et elle barboHe : le bruit produit ainsi peut, suivant les circon¬ stances, et surtout suivant la pression, aller d’un simple ga- 4'i LE ÇHANT DES MOLLUSQUES ET PRINCIPALEMENT DE L’ESCARGOT zouillenient à un son presque musical. Le bruit qu’on peut le mieux donner comme analogie est celui qui est produit dans le phénomène du baiser : la théorie en est d’ailleurs absolument la même, sauf qu’il s’agit d’une entrée d’air au lieu d’une ex|)ulsion. Chacun connaît la vibration de son du baiser, suivant le degré d’humidité des lèvres et la valeur de l’abaissement de f)ression formé dans la cavité buccale. Un autre phénomène connu, que l’on peut rapprocher, au point de vue physique, des précédents, et qui me paraît se rat¬ tacher aux sons émis par VHelix aspersa qu’on grille, est le bruit très prosaïque produit par un poisson jeté dans la friture bouillante : « Les petites quantités d’eau des couches superfi¬ cielles du poisson, vaporisées brusquement, se détendent à tra¬ vers la couche d’huile visqueuse, suivant une loi périodique qu’il est facile de concevoir. » (Vlès.) Pour en revenir à nos mollusques, l’expulsion d’un mélange d’eau et de gaz ou des gaz barbotfant me paraît s’appliquer à la plupart des cas d’émissions sonores. Il n’est pas impossible, d’autre part, que, pour certains Gastéropodes, pourvus d’un opercule papyracé, le frottement de celui-ci contre la coquille dans les rétractions de l’animal puisse produire également un bruit, mais alors peu accentué. ÉTUDE SUR L.V FAUNE DE DE LA VALLÉE DU RHONE (zone à Ludwigia concava) PAH M . F. ROMAN Les notes qui vont suivre sont en quelque sorte le complé¬ ment paléontologiquc d’un travail stratigraphique que je viens de publier, en collaboration avec MM. De Riaz et Riche, sur les assises de passages du Lias au Rajocien dans la moyenne vallée du Rhône (i). Tout le monde connaît la belle faune de Saint-Ouentin-la Verpillière, que l’on s’était jusqu’ici accordé à répartir, avec Dumortier, dans les deux zones, anciennement classiques, du Toarcien : i“ zone à Ain. bifrons à la base ; a” zone à Ain. opa- linus au sommet. En réalité, la succession était [)lus comple.xe, comme nous avons essayé de le montrer dans le tra^ail précité, et, si les deux zones en question sont très bien représentées dans cette localité, il y a des lacunes dans la sédimentation et l’on est conduit à admettre que les minerais de fer de Saint-Quentin appartiennent aussi, pour une part, à l’Aalénien. Dc'puis longtemps, l’examen de la faune décrite i)ar Dumor- lier avait donné à penser (ju’une partie des fossiles recueillis dans les minerais, appartenaient à la zone à Ludwigia Murchi- sonæ, mais rien de précis n’avait été fait sur ce sujet. La zone à Ludwigia concava est aussi incluse dans les (i) De Riaz, Riche et Roman, les Minerais de fer de l’Aalénien et le Bajo- cien de la région lyonnaise (BuU. Soc. Géol. Fr., 4® sér., 1. XlII, iQiS). Soc. Linn., t. lx, 1913 5 46 KTUÜE SUR LA FAUNE ÜE CÉI'HALOPOUES niiiierais de fer de Saint-Quentin. Il m’a donc paru utile de ligurer la plupart des espèces caractéristiques de cette assise et de donner par comparaison la représentation des espèces d’une faune semblable à Ilières (Isère) et à Crussol (Ardèche), tous points très rapprochés de la région lyonnaise et qui sont fré¬ quentés par tous les géologues collectionneurs de cette ville. La Société Linnéenne de Lyon, qui s’occupe plus particuliè¬ rement des faunes et des flores locales, m’a paru tout à fait désignée pour une étude de cet ordre. Les documents paléontologiques qui ont servi à cette étude, conservés dans les collections de l’Université et du Muséum de Lyon, donnent la preuve irréfutable de ces lacunes. Cependant, malgré les recherches que j’ai faites en déblayant les anciens travaux de mines de Saint-Quentin, il ne m’a pas été possible de retrouver sur place la confirmation stratigraphique absolue. La localité d’Hières (Isère) montre, elle aussi, un minerai analogue à celui de Saint-Quentin, mais, au-dessus des couches ferrugineuses, il y a une assise, offrant une faune tout à fait typique de l’Aalénien supérieur. La coupe de ce point vient donner la clef de ces phénomènes. C’est à M. Blondet, avocat à Lyon, que j’ai dû les premières communications de cette dernière localité ; je suis heureux de le remercier ici de sa grande complaisance à communiquer les échantillons de sa collection. Ces matériaux d’étude ont été complétés bientôt par les recherches de M. De Riaz et mes propres récoltes. En résumé, le Toarcien, l’Aalénien et le Bajocien de l’Isère et de la moyenne vallée du Rhône ont été le théâtre d’une série d’érosions contemporaines du dépôt qui ont fait disparaître, suivant les points, une ou plusieurs assises. Il y a donc eu une série de lacunes qui ont affecté l’un ou l’autre des niveaux et amenant ainsi, en plusieurs points, la superposition de la zone à L. concava sur la zone à HUh. bifrons. Le Bajocien supérieur repose aussi parfois sur la zone à L. coficava, laissant en lacune tout le Bajocien moyen. Sur la bordure du Plateau Central, au Mont-d’Or lyonnais et, plus au sud, à Crussol, les mêmes phénomènes ont été constatés par M. Riche, approximativement au même niveau. En Lan- DE L’AALÉ.MEN SUPÉRIELIl DE LA VALLÉE UL’ RHONE •i7 guedoc, enfin, j’ai observé des faits tout semblables au Pic Saint-Loup, près de Montpellier. 11 était donc intéressant d’étu¬ dier avec quelques détails la faune de la zone à L. convaca qui, dans tous les points observés, se montre avec une remarquable constance. Je décrirai, dans les pages qui vont suivre, exclu¬ sivement la faune des Céphalopodes de l’Aalénien supérieur de Saint-Quentin, d’Hières et de la montagne de Crussol. Les échantillons étudiés proviennent, pour Saint-Quentin, des collections de l’Université et du Muséum de Lyon ; ceux d’Hières appartiennent aux collections Blondet et de Riaz. Ceux de Crussol font partie de la collection Huguenin, à l’Université de Lyon. Uans les descriptions qui vont suivre, la synonymie a été réduite autant que possible, nous nous sommes limités à l’in¬ dication de la figure type et d’une ou deux autres bonnes repré¬ sentations. On trouvera d’ailleurs, dans les ouvrages cités, des synonymies plus complètes. DESCRIPTION DES ESPÈCES Genre PHYLLOCEK 18 Phylloceras trifoliatum Neumayr (PI. I, fig. i6.) Phylloceras trifoliatum Neum., Phylloceralen der Do(j(jer iind der Malm (i), p. 3o9, pl. XII, fig. 3. Phylloceras trifoliatum Neum. var. in Roman et Genncvaiix, Terrains juras¬ siques de la région du Pic Saint-Loup, pl. I, fig. i (2). Nous n’avons rencontré à Ilières qu’un seul exemplaire de cette espèce, qui se retrouve dans tout le Bajocien du Midi de la France. Le moule interne bien typique de cette espèce fait partie de la collection Blondet. (1) Jührb. der K. K. Geolog. Rcichsunstull, 1871. (2) Bulletin de la Société Languedocienne de Géographie de Montpellier, 48 ÉTIDE SUR L\ FAUNE I)E CÉPHALOPODES Phylloceras irifoUatuin, dont le t\j)e |)l■o^ient des bords du lac de Garde, a été recueilli dans la zone à IakIw. Murchisoiuv. C’est à ce même niveau qu’elle a été rencontrée par M. Haug, dans la région de Digne, où il la signale aussi dans la zone à Ludw. coiicava (i). C’est dans ce dernier horizon que nous l’avons rencontré, en compagnie de M. Gennevaux, au Pic Saint-Loup, près de Montpellier. L’ensemble de la faune de ce dernier point offre les plus étroits rapi)orts avec celle d’IIières. Genre LLDIVIGIA B.wle Ludwigia concava Sowebby (PI. II, fig. I ; pl. III, fig. 1 ; pl. IV, fig. 5.) Lioceras concavurn So-\v. in Buckman, Inferior Oolithe (a), pl. II, Og. 6-7 ; pl. VIII, fig. 12, et .Suppl, (sous le nom de LudwigeUa) , p. lxxvi. Cette espèce est représentée à Saint-Quentin par un échan¬ tillon ferrugineux de taille moyenne, muni de son test, tout à fait comparable à celui de la planche VI, fig. 8, de M. Buck¬ man, qui depuis a été désigné sous le nom de Graphoceras fla- cidum : l’ombilic à flancs verticaux offre la concavité caracté¬ ristique du groupe résultant du recouvrement presque total des tours de s[)ire. L’ombilic est entouré d’une dépression peu |)rofonde, s’atténuant rapidement. L’ornementation est formée de costules très fines, très serrées, s’infléchissant en avant et disparaissant vers le milieu du tour. A partir de ce point, com¬ mencent des côtes légèrement falciformes et rebroussant ver» l’arrière. La carène est mousse et bordée latéralement de deu.x méplats étroits. .le rattacherai encore, avec quelques doutes, à cette même espèce un échantillon de grande taille, à l’état de moule interne feri'ugineux et provenant aussi de .‘^aint-Quentin (pi. III, lîg. i). Dans ce bel échantillon, la loge occupe près de la moitié du dernier tour et le hord de l’ouviMlure est presipic entièrement conservé. Ce hord est simplement sinueux ; la sinuosité ipii se (1) E. Itaug, les Chaînes subalpines entre Gap et Digne (Bull. Serv. Carie géol., n® 21, p. Co). (2) Paleontugraphical Society, 1887-1907. DE L’AALÉMEN SUPÉRIEUR DE LA VALLÉE DU RHONE 49 dirige en avant se trouve à la hauteur du point de rebrousse¬ ment des cotes. L’ornementation de cette pièce consiste en côtes falciformes, à peine apparentes au pourtour de l’ombilic et s’accusant en se rapprochant de la carène. Sur la loge, les côtes disparaissent à peu près complètement. L’ombilic de cette pièce diffère un peu de ceux de L. concava type. 11 est un peu plus large et plus taillé en escalier que dans les formes typiques. Il ne 'aut pas confondre cette forme, très bien caractérisée, avec Amm. concavus Dumorticr (t. IV, p. .09, pl. XllI, f. 1-8), qui appartient au groupe du Lioc. opàlium. L’échantillon figuré provient de la collection de Finance à l’Université de Lyon. Cette espèce est peu fréquente à Crussol ; nous n’en connais¬ sons qu’un exemplaire de petite taille (pl. IV, fig. 5), en partie silicifié, dans lequel les côtes sont plus accusées et partent de l’ombilic et alternent assez régulièrement avec des côtes partant seulement du milieu du tour. Cette ornementation s’atténue rapidement et sur la loge, qui a conservé son test, elles ont complètement disparu. Cet échantillon se rapproche de la forme désignée par M. Buckman sous le nom de Lioc. conca- vum (pl. X, f. 1-8) et décrite plus tard sous le nom de Brasilia pulchra (Suppl., p. nxxxi). L. concava se trouve au Mont-d’Or, et les exemplaires figurés par M. Riche (i) sont plus grands et appartiennent à des variétés différentes. Au point de vue générique, nous rattachons cette espèce au genre Ludwigia Bayle dont le génotype est L. Murchisonæ, en y comprenant toutes les espèces à côtes falciformes assez espa¬ cées et dont l’ombilic est large, comme dans le type du genre et aussi celles dont l’ombilic est étroit, comme dans le groupe de L. concava qui, à cet égard, se rapproche des Lioceras (géno¬ type = Arn. opalinus). Ces dernières espèces se différencient d’ailleurs facilement par leurs côtes falciformes très nombreu¬ ses et très serrées. Il ne semble donc pas utile de conserver le genre Liidwigella de M. Buckman. 50 ÉTUDE SUR L\ FAUNE DE CÉPHALOPODES Ludwigia décora Buckman (PL II, fig. 5). Lioceras concavurn Sow. in Buckman, Inferior OoUte, p. 56, pl. VIII, fig. 3-4 (excl. al.). Graphocerns décorum, Buckman, Inferior Ooliie, Suppl., p. xcviii, pl. XV, fis- 19- Ludwigia ( Graphocerns;), scriplum Buckman, var. décorum Buckman, in Ro¬ man et Genncvaux, Jur. du Pic Saint-Loup, p. 68, pl. I, fig. 6, 9, 10. Dans un travail précédent, j’ai donné Thistorique de cette espèce et les différentes transformations qu’elle a subies dans la Monographie de M. Buckman. .Te n’y reviendrai donc pas. .Te me bornerai à constater la ressemblance frappante qui existe entre l’échantillon ferrugineux de Saint-Quentin que nous avons figuré et la figure de M. Buckman (pl. VIIT, fig. .H-/!), qui est approximativement de la même dimension. I.a forme de Saint-Quentin est identique à celle qui a été détachée de Lioceras concavurn par Buckman, sous le nom de Graphoceras décorum. I^’ombilic, très étroit, est bien concave et ne laisse qu’à peine apercevoir les tours internes. L’orne¬ mentation est formée de cotes peu élevées, peu accusées autour de l’ombilic, et se recourbant en un V bien marqué. A partir de ce point, elles se bifurquent généralement et deviennent un peu plus saillantes. Il résulte de cette disposition que le pour¬ tour de l’ombilic présente une dépression peu profonde, qui occupe la moitié de la largeur du tour jusqu’au point de bifur¬ cation. Cette espèce est très voisine de Ludwigia concava, par ses côtes plus nombreuses et plus saillantes sur la partie externe du tour. Au diamètre de notre échantillon, on ne constate pas encore de déroulement. V. scriptum, qui est aussi assez voisin, a les côtes plus fortement recourbées et plus anguleuses. Cette espèce a été signalée en Maçonnais i)ar M. Lissajous, et M. Biche a rencontré des formes du même groupe au Mont- d’Or, qu’il a désignées sous le nom de Lioceras V. scriplum (i). Les échantillons du Pic Sainl-Loup sont d’un j>eu plus petite (i) Riche, Zone à Lioceras concavurn du Mont-d’Or lyonnais (Ann. Univ. Lyon ) . DR L’AALÉ.MEN SL'l*ÉR[ElR DE LA VALLÉE DU RHONE 51 taille et leurs côtes sont un peu moins courbées que dans le type anglais et que dans l’exemplaire de Saint-Quentin. Ludwigia af. V. scripta Blckman (,P1. II, fii?. 6; pl. IV, fig. i5.) Linreras concavum Sow. var. U. scriptum, Buckman, Inferior OoHte, pl. X, fig. 5-6. Graphoceras U. scriptum, Buckman, Inferior Oolite, Suppl., pl. XV, fig. 5-0, p. xcvi. Lioceras af. U. scriptum. Riche zone à Lioceras concavum du Mont-d'Or, pl. I, fig. 8, p. 8i. Cette espèce, qui est assez voisine de Ludwigia concava, s’en distingue assez bien par la courbure très accentuée de ses côtes, tandis que la forme générale de l’ombilic et de la carène sont tout à fait analogues. L’exemplaire ferrugineux de Saint-Quen¬ tin (pl. II, fig. 6) est un peu moins épais que le type de l’espèce, mais les côtes sont aussi espacées et décrivent un V tout aussi accusé que dans les échantillons anglais. Les pièces du Mont-d’Or, citées ci-dessus, se rapprochent da¬ vantage de notre échantillon que des formes figurées par .M. Buckman. Ainsi que le fait remarquer M. Riche, pour les échantillons de Couzon, la branche extérieure de leurs côtes est nettement incurvée en avant, tandis que, dans les échan¬ tillons anglais, cette partie de la côte est droite ou presque droite et se dirige directement contre la carène. Ce caractère se retrouve très nettement dans l’exemplaire de Saint-Quentin, qui est à l’état de moule interne. Cet échantillon fait partie de la Collection de Finance, acquise par l’Université de Lyon. .l’ai figuré (Pl. IV, fig. 5) un spécimen de Crussol qui appar¬ tient au même groupe, mais qui en diffère par l’irrégularité de sa eostulation qui est beaucoup plus fine dans la partie la plus jeune du tour. Ludwigia arcitenens Buckman iPl. I, fig. I, 12 ; pl. II, fig. 2; pl. IV, fig 12.) I.udwiyia cornu, Buckman, Inferior Oolite, pl. IV, fig. 1-2, et Suppl., p. I.XXXV, fig. 46 (Ludtvigella). l n bel échantillon, conforme à la figure (ju’en a donné KTIDE SLR LA FAINE DE CÉPHALOPODES 52 M. Buckman, ci très approximativement de la même taille, provient de Saint-Quentin. Gel exemplaire, conservé dans les collections de l’Université de Grenoble, m’a été très libérale¬ ment communiqué par M. le, professeur Kilian (pl. Il, fig. 2). La seule différence que l’on puisse constater avec la forme anglaise, c’est que les côtes sont un peu plus nombreuses et assez régulièrement bifurquées. Quelques-unes restent simples jusqu’à l’ombilic ; d’autres, plus courtes, s’intercalent entre les côtes principales et simulent une bifurcation. Cette espèce est aussi assez fréquente à Hières, où elles est leprésentée par des individus qui, bien que légèrement diffé¬ rents de la forme anglaise, ne peuvent pas, néanmoins, en être séparés. Les côtes sont un peu plus nombreuses, souvent bifur¬ quées au point de rebroussement, tandis que d’autres restent simples. L’ombilic est toujours bordé d’un méplat oblique, bien carac¬ téristique des formes de ce groupe ; il est de taille moyenne dans les échantillons d’Hières, un peu plus fermé dans un autre exemplaire de Crussol, dont les côtes sont aussi un peu plus saillantes (pl. IV, fig. 12). Dans ce dernier spécimen, qui est pourvu de son test, les bords de l’ombilic sont aussi taillés plus verticalement. Cette espèce caractérise en Angleterre les Covcavi hemera. Nous l’avons retrouvé en nombreux exemplaires au Pic Saint- Loup, i)rès de Montpellier ( 1). Cette espèce se distingue facilement de L. rudis, par son om- l)ilic un peu moins ouvert, ses côtes |)lus nombreuses et non renllées en un tubercule, ses flancs bien plus plats, Ludwigia af. arcitenens Buckman (PL I, r,g. 2.) .Te rattache à cette même espèce un bel échantillon d’Hières (coll. de Riaz), qui a sensiblement la même ornementation, mais dont l’ombilic est plus ouvert et montre une tendance au déroulement des tours. I.es flancs en sont extrêmement (i) F. Rom.in pI ^[. Genncv.iux, Description du Pic Saint-Loup, i*" part., p. 72. DE L’AALÉNIEN SUPÉRIEUR DE LA VALLÉE DU RHONE r)3 plats. Ce bel exemplaire a conservé sa languette buccale étroite et allongée. Ludwigia compacta Bückman (PI. II, fig. 3.) IJoceriis a[)erluin, Buckman, liijerior Oolile, pl. XV, fig. 3, 4 (excl. al.), cl Suppl, p. xcv (Platyyraplioceras? compaclum Buck.). .Te rapporte à cette espèce un écbantillou de la collection Thiollière (Musée de Lyon), provenant de Saint-Quentin. C’est un exemplaire ferrugineux dont le lest est en partie conservé et qui est caractérisé par ses c(')tes très fortement infléchies en arrière à partir du point de courbure. Ces côtes sont, en géné- lal, simples ; quelques-unes se bifurquent cependant au point de rebroussement. Près de l’ombilic, on voit aussi de très nom¬ breuses costules fines et serrées, identiques à celles qui sont indiquées dans la figure de M. Buckman. Cette espèce diffère de L. arcitenens , dont elle a l’allure géné¬ rale, par ses côtes, qui ne commencent qu’à une certaine dis¬ tance de l’ombilic, dont elles sont séparées par un espace orné de côtes fines et serrées. Cette forme a été classée, par M. Buckman, dans le genre Platygraplioceras. Les distinctions trop subtiles des genres de ce paléontologiste, et aussi ses descriptions trop sommaires, ne nous ont pas permis d’adopter la |)lupart de ses coupures géné¬ riques. CisEMEXTs. — Outre l’écliaulillon de Saint-()uentin nous en connaissons d’IIières (coll. de Biaz ; coll. Blondet). Quelques exemplaires de cette localité se rapprochent de l’écliantillon figuré, pl. XV, fig. 7, par M. Buckman, désignés plus tard sous le nom de Braunsmia futilis, et qui se trouve à un niveau un peu supérieur (Discitæ hemem, de Bradford). Ludwigia patula Buckman (Pl. I, fig. 3.) Ludwigia Mnrchisonæ Buckman ('non Sow.), pl. III, fig. 3, cl Suppl., p. i.xr, pl. XIV, fig. 7-8. M. Buckman a été bien inspiré lorsque, dans son supplé- KTl'DK SUR LA FAUNK DE CÉPHALOPODES r>4 ment, il a séparé la ligure 3 du LuOwicjia Murchisonæ de la pre¬ mière partie de son ouvrage, en lui donnant un nom nouveau. Cette espèce se distingue bien par son ombilic large et ses tours relativement étroits. Mais était-il bien nécessaire de créer, pour cette espèce, le nouveau genre Ludwigina? Notre échantillon d’IIières, bien qu’incomplet, me paraît bien conforme à la ligure type. 11 diffère des formes voisines par ses tours très étroits et relativement peu épais. Les cotes ont cependant un coude plus accentué en arrière que dans la forme anglaise et, dans le jeune âge, elles sont bien régulièrement bifurquées assez près de l’ombilic. L’échantillon figuré dans le Supplément est un [)eu plus épais que le notre, et les côtes plus accusées. (iette espèce appartient à la zone à Ludw. Muvchisonæ, en Angleterre. Les échantillons d’ilièrcs j)ortent la patine verte, carucléris- ticpie des fossiles de l’Aalénien de cette région ; on ne peut donc hésiter à le placer ailleurs que dans la zone à Ludiv. concava. Ludwigia robusta Buckm.\n (Pt. III, fig. 2; pl. IV, fig. 6-7.) Graiihocems rohnslum, Hiickinan, Inferior Ovlite, Suj)pl., j)I. W, fig. O'”) p. xcv. Cette espèce, très sommairement déciite par M. Ruckinan, -sc retrouve à Saint-Quentin. C’est une Ammonite à ombilic relativement large et peu pro¬ fond, bordé par un méplat oblique, non excavé, dont les tours sont peu élevés et se recouvrent sur les deux tiers de leur lar¬ geur. Les tours sont ornés de fortes côtes arrondies et peu sail¬ lantes, partant de l’ombilic et se dirigeant en avant. Un peu avant le milieu de la largeur des tours, ces côtes se recourbent assez fortement en arrière, formant un angle obtus assez j)rononcé, puis, airivant sur le bord extérieur, elles ont une tendance à revenir en avant. Elles disparaissent alors et laissent un méplat oblique qui sépare leur terminaison de la carène. Quelques-unes de ces côtes sont simples, d’autres sont bifur- DE L’A.\LÉ.NIEN SUI'ÉKIEUR DE LA VALLÉE DU RHONE 55 quées vers le point de courbure, mais cette bifurcation n’est pas toujours réelle, et il s’intercale souvent entre les côtes des costules plus courtes, qui se terminent au point de courbure sans se rejoindre avec les côtes principales. Les tours sont d’épaisseur moyenne et se renflent légèrement vers leur milieu. La carène est peu élevée. Cette espèce est représentée, à Crussol, par deux échantillons bien typiques. Nous y rattacherons, sous le nom de Ludwigia cf. robusta (pi. IV, fig. Il), un autre échantillon de cette même localité, dont l’ombilic est un peu plus profond et où les côtes sont plus fréquemment bifurquées. L’épaisseur des tours et la forme du dos sont très semblables dans ces diverses formes. Rapports et différences. — Cette espèce se rapproche de Lud¬ wigia tohitaria Dum., mais s’en distingue par ses côtes plus fortes, un peu plus espacées, et surtout moins recourbées. L’om¬ bilic est aussi plus large. L’échantillon figuré appartient aux collections de l’Univer¬ sité de Lyon. Il est à l’état de moule interne, rouge ferrugineux. En Angleterre, cette espèce appartient au niveau de L. con- cava. Ludwigia opaca Buckman (PL IV, fig. I.) Ludwigia opaca, Buckman, Inferior Oolite, pl. XIX, fig. 19-20 (Ludwigelin , Suppl.). •Te figure un échantillon, bien conforme au type, qui pro¬ vient de Crussol (coll. Huguenin, Université de Lyon). Cette espèce est caractérisée par ses tours étroits et ses côtes très nombreuses, simples, partant de l’ombilic, s’infléchissant en avant, puis au tiers interne, se recourbant en sens inverse, mais sans faire d’angle aigu. Vers le dos, les côtes ont une ten¬ dance à revenir en avant, puis elles s’épaississent avant de dis¬ paraître. Dans le jeune, ainsi qu’on peut se rendre compte sur la partie visible dans l’ombilic, les côtes sont bifurquées et se renflent légèrement en un tubercule allongé au niveau de l’ombilic. Ce dernier est large et bordé par un méplat oblique peu incliné. 56 ÉTUDE SUR LA FAUNE DE CÉPHALOPODES Ludwigia projecta Buckman PI. I, fig. 14.) Braunsinia projecta Buckm. Injerior Ool. Suppl., pL XX, fig. 7-9. Je rattache, avec quelques doutes, à cette espèce un petit exemplaire de la collection Blondet, recueilli à Hières. Cet échantillon à l’état de moule interne possède des tours légère¬ ment épaissis vers le tiers externe ; les côtes très régulières sont peu élevées. L’omhilic est relativement étroit et hordé par un méplat légèrement excavé. Ludwigia litterata Buckman (PI. I, fig. 9; pl. III, fig. 3.) Ludwkjia litterata, Buckman, Injerior Oolite, Suppl., pl. XI, fig. 19, ai, p. ?tci. Deux exemplaires ferrugineux de Saint-Quentin (coll. Thiol- lière. Muséum de Lyon), qui se distinguent de Ludw. tolutaria par l’accentuation des côtes, qui partent de l’ombilic et qui se bifurquent assez régulièrement sur le quart interne du tour. A partir du point de bifurcation, les côtes se replient franchement en arrière et sont à peu près droites. La bifurcation est très constante et se fait ])lus près de l’ombilic dans les tours jeunes. Cette espèce, en Angleterre, appartient à la zone à L. Mur- ebi.soUt'P. Je figure de cette même espèce un échantillon recueilli à TTières par M. Blondet. Cet exemplaire est un peu moins épais et l’ombilic paraît aussi un peu plus large, peut-être à cause de sa profondeur moindre. Les côtes, un peu plus nombreuses, ont une sinuosité tout à fait comparable. D’assez nombreuses côtes simples s’intercalent entre les côtes bifurquées. Cette forme offre de grands rapports avec Ludw. compacta. DE L’AALÉMEN SIPÉRIEUH DE LA VALLÉE DU RHONE 57 Ludwigia tolutaria Dumortier (PI. I, fig. Il ; pl. III, fig. 4-5; pi. IV, flg. 2.) Ainmoniles Marchisoiiæ, var. Diiniorlier, Lias suiiérieiir, pl. LI, iig. 3-4 (excl. al.); Amm. tolutarius dans le texte, p. 255. lîhæbveeras tolutariiim , Bucknian, Inferior Oolile, Suppl., p. i.xxxiii, pl. \l, fig. 4-6. Celte espèce, désignée dans le travail de Dumortier coniine une simple variété de VAmm. Murchisonæ, avait cependant été distinguée comme une espèce nouvelle par le paléontologiste lyonnais, qui la définit de la façon suivante : (( L’ammonite comprimée, régulière de la Verpillière, si abondante à Crussol, dont on trouvera le dessin, pl. LI, fig. 3 et 4, est remarquable par la forme de ses ornements et de ses cotes anguleuses et comme articulées en avant au point de bifurcation, représentant assez bien la jambe d’un cheval au trot ; aussi j’avais placé cette coquille dans ma collection sous le nom d’d. tolutarius et, quoique je la mentionne ici comme une variété de l’.4. Murchisonæ, je ne suis pas éloigné de croire (|ue l’on sera conduit plus tard à la séparer comme un type s|>écial ; la ciainte de tro[) multiplier les espèces m’empêche seule de le faire dès à présent. » Buckman a retrouvé cette forme dans les Scissi Itctnera d’An¬ gleterre et n’a pas hésité à reprendre le nom de Dumortier et à créer pour elle le genre Rhæboceras. .le ne crois pas que cette dénomination générique puisse être maintenue, ainsi que le pense M. E. Horn (i) (p. 802), mais je pense cependant qu’il ne faut [las considérer, comme le fait cet auteur, L. tolutaria comme un jeune de L. Murchisonæ. Cette espèce, qui est assez fréquente à Crussol, appartient certainement, dans cette localité, à la zone à concava. Elle est aussi représentée à Hières. Un échantillon de la collection Blondet voisin de cette espèce peut se rapporter à Rhæboceras tortum Buckm. (Inf. Ool. suppl., p. xxin, pl. XI, fig. 1-2) et ne diffère que par ses côtes un peu plus aiguës et moins géni- culées. (i) E. Ilorn, Die llarpoceraten der Murchisonæ Schichtcii des Donau- Rlieiii-Zuges (MiUi. Grossbad. Geol. Landesanslalt, t. VI, 1908). 38 KTIÜE SUR LA FAUNE DE CÉPHALOl’ODES Ludwigia rudis Buckman (PL I, fig. 4-5; pl. II, fig. 4; pL III, fig- C.) Ludwiijia l’udis, Buckman, Inferior Oolite, pl. XV, fig. ii-i2-i3, p. io3, Suppl., lig. 47 (Ludwigella). L’échantillon figuré ici (pl. II, fig. 4) est de taille un peu plus grande que le type de l’espèce, mais il n’y a aucun doute sur son identification. Il provient de Saint-Quentin (coll. Univ. Lyon). Ses cotes sont toutes bifurquées à une certaine distance de l’ombilic (au quart interne) et portent un tubercule très accusé dans les tours jeunes, bien visibles dans l’ombilic ; mais, à partir du diamètre de 4o millimètres, ces tubercules s’effacent, en sorte qu’il n’y a plus aucun renllement sur les côtes voisines de l’ouverture. L’épaisseur des tours, ainsi que les dimensions de la carène, sont tout à fait conformes à ceux du type anglais. Un échantillon de Crussol de petite taille se rapporte aussi à cette espèce. Les côtes s’effacent assez rapide¬ ment, en se rapprochant de la bouche. A llières, M. Blondet a recueilli un exemplaire qui se rap- ])roche beaucoup de cette espèce par ses tours relativement étroits ornés de fortes côtes assez régulièrement bifurquées et dont l’ombilic est peut-être un peu plus ouvert que dans la forme type anglaise. Elle diffère de l’échantillon de Saint- Quentin, dont nous avons parlé plus haut, parce qu’à diamètre égal, les côtes sont moins renflées en tubercule au point de bifurcation. C’est encore à la même espèce que je rapporterai un autre spécimen d’Hières (coll. Blondet), mais en le considérant comme une variété à côtes fines et plus serrées.. Dans cet échantillon, les côtes sont plus nombreuses et plus souvent simples. Elles sont aussi moins fortement coudées. La lan¬ guette buccale, bien conservée, est étroite et assez courte. Cette espèce est l’une des plus caractéristiques de la zone à L. concava. Elle a été rencontrée au Mont-d’Or lyonnais, au même niveau. DE L’AALÉME.N SIPÉRIEIR DE LA VALLÉE DI RHONE 59 Ludwigia subrudis Blckman ,.PL IV, fig. 3.) Ludwigia rudis, Buckman, Inferior Oolile, pl. XV, Og. i4-i5. Ludwigella subrudis, Buckman, Suppl., p. lxxxvii, fig. 52. Cette espèce, dont nous ne possédons qu’un exemplaire de Crussol, se distingue de L. rudis par son ombilic un peu plus élargi et sa forme plus comprimée. Dans cet échantillon, les côtes sont à peine renflées vers l’ombilic et sont très réguliè¬ rement bifurquées. Ludwigia attenuata Buckm.an (Pl. I. fig. lO.) Ludwigia attenuata, Buckman, Inferior Ootite, Suppl., p. lxxvii, fig. lo, 12. Du même groupe que Lfidw. subrudis, cette espèce se dis¬ tingue, d’après M. Buckman, par son ornementation un peu moins grossière. Le moule interne ferrugineux d’Hières, appartenant à la col¬ lection Blondet, est absolument identique à la figure citée ci- dessus. Les côtes sont irrégulièrement bifurquées à partir du point de courbure, quelques-unes .restent simples. Le méplat ombilical est bien accusé. Cette espèce caractérise, en Angleterre, les Concavi hemera. Ludwigia sp. af. uncinatum Buckman (PL IV, fig. 4.) Liüceras uncinatum, Buckman, Inferior Ootite, Suppl., pl. V, fig. -, 11, p. xx.wi. 1 11 seul exemplaire de Crussol me paraît devoir représenter ce groupe. Cet échantillon, de taille moyenne, a des tours rela¬ tivement moins élevés que le type de M. Buckman ; la carène est aussi moins aiguë. Les côtes, très fortes, sont un peu irré¬ gulièrement disposées, peu espacées, ordinairement simples, infléchies en avant dès le départ de l’ombilic, se recourbant 60 ÉTUDE SUR LA FAUNE DE CÉPHALOPODES légèrenieiil en avant pour reprendre assez vite leur direction ^ers l’avant ; la courbure en est assez faible. Parfois, ces côtes sont bifurquées vers le tiers interne du tour. On distingue aussi des côtes intercalaires n’atteignant pas l’ombilic. I.e mé¬ plat circuinombilical est bien accentué et assez oblique. Les côtes sont plus nombreuses dans les tours internes que dans les ligures de M. Buckman. 11 me semble difficile d’admettre la synonymie proposée par M. Buckman, qui l’assimile à Amin, costula Dum., non Rein. (Dum., t. IV, pl. Ll, fig. I, 2). Les figures de cette même espèce données par M. Horn (i) tpi. XI, lig. 7) ont une costulation plus régulière, l’ombilic en est plus étroit et plus abrupt, les côtes sont aussi moins nom¬ breuses. Cette forme appartient, en Angleterre, aux Scissi hemera ; ce serait donc le représentant de cette espèce dans un niveau sujiérieur à Crussol. Genre HVPERlilOCER AS Blckman Hyperlioceras mundum Buckman (.PL I, fig. C, 12.) Tojcüliocrnis inuitduin, Buckman, liijvrior Oulile, Supi)!., pl. Wlll, üg. 4-6. Plusieurs échantillons d’ilières (eoll. De Riaz, coll. Blondet) tout à fait conformes à la ligure de IM. Buckman. Cette espèce se distingue bien par son ombilic relativement étroit, à bords nn peu excavés, ses tours à peu jirès plans, à carène assez mousse, et ses côtes très nombreuses, égales entre elles, sou¬ vent bifurquées, devenant plus fines et jilus serrées au voisi¬ nage de l’ouverture, les côtes se recourbant en arrière vers le milieu du tour. On est fort embarrassé, au point de vue générique, pour classer cette espèce. M. Buckman l’a rattachée à son genre Toxolioceras, qu’il démembre de son propre genre Hyperlio- (i) Horn, Die Harpoceruten (1er Murchisonæ-Sch. des Donau-R}ieii>zu(jes. Milt. grussbadiclieii Geol. Luinleèdnstalt, 1908, vol. VI. DE L'AALÉ.MEN SLPÉRIEIR DE LA VALLÉE DU RHONE 61 ct'riifi, créé dans la première partie de son ouvrage. Le type de ce genre serait H. Walkeri, tandis que le type des Hyper- lioceras resterait H. discites. Ces deux genres diffèrent par un ombilic un peu plus large dans Toxolioceras et une ornemen¬ tation plus fine et plus serrée dans Hyperliocerjs. L’ombilic est plus étroit et les côtes, plus fines et plus serrées, s’atténuent rapidement, pour disparaître de bonne beure. L’incurvation des côtes est aussi un peu plus marquée. Si l’on examine les diverses figures de ces deux genres, don¬ nées par le paléontologiste anglais, on s’aperçoit que tous les Hyperlioceras sont représentés par des individus de grande taille, sauf, peut-être, une espèce indiquée comme douteuse (Hyperlioceras? occlusum ; Supp., |)L X\l, lig. 3'i,36) ; on peut donc se demander si ces caractères génériques ne sont pas des caractères variant avec l’àge de rAinmonite Les caractères distinctifs sont tout aussi difficiles à saisir avec les genres voi¬ sins : Darellia, Reynesella, démembrés de Hyperlioceras. .Manquant de matériaux pour trancher cette question, je me bornerai à classer provisoirement le spécimen d’Hières dans le genre Hyperlioceras et de faire remarquer les rapprochements (jue l’on peut faire avec les échantillons que nous avons dési¬ gnés plus haut sous le nom de Liidivigia compacta, dont ils diffèrent pas les côtes plus fines et plus serrées et l’ombilic légèrement plus étroit. Hyperlioceras, groupe de discites Wa.\ge.n PL I, Bg. 7. i5.) Les couches d'Hières ont fourni au.x recherches de .M. Blon¬ det un e.xemplaire de ô centimètres de diamètre, que je ne |)uis ra|)pi-ocher que du groupe de {'Hyperlioceras discites (i). Mais si, dans la forme figurée par Waagen, la section et la forme de l’ombilic sont très analogues à ceux de l’exemplaire d'Hières, l’ornementation est assez différente, surtout si l’on s’en rapporte à la figure du type donnée par M. Buckman. 11 est vrai que l’échantillon original est de taille plus grande que notre spécimen et que la partie correspondante est encroûtée (i) VVaageii. L'fber die Zone des .4m;n. .Sowerhyi, pl. WVlll, fig. 3: cl Buckman, Inferior Oolile, Suppl., p. c.wii, fig. 88. Soc. Li:«n., t. lx, 1913 6 KTl DK SIH LA 1 Al iNK DK CKl'HALODUDKS iliiiis le iNpe. Ou n’a dcjnc pas de ceililude au sujel de la délei - ininalioii O ). L’éeliautillon d’ilièies a des tours très euibrassauls el aequé- raid leur maximum d’épaisseur sur le bord de l’ombilic. Au diamètre de nolie exemplaire, il y a déjà tendance au dérou- lemeid, tandis (pie l’ombilic reste très étioit dans les tours plus jeunes. Le boid de l’ombilic est ton! à fait vertical el même excavé. La carène assez élevée el mince, se relie assez graduelle¬ ment au tour, sans laisser de méplat, comme dans les grands exemplaires de Uyp. discites. Les lianes sont ornés de cijtes très déprimées el, par suite, peu apparentes ; légèrement llexneuses dans le voisinage de l’ombilic, elles ont une inllexion en aiiièie courbe jdus accu¬ sée vei's le milieu du tour ; elles reviennent ensuite l'rancbe- nieid en avant, en s’atténuant au voisinage de la carène. Les différentes formes anglaises, (|ue M. Buckman avait rap- ])ortées dans la première partie de son ouvrage à l’espèce de Waagen el (ju’il a, depuis, désignées sous des noms nouveau.x (de genre et d’esiièce), sont généralement re[)résenlées à une taille assez forte et ne soid, [)ar suite, pas comparables avec notre spécimen. Genre IilOCtER.4$ Hyatt Lioceras Sinon Bayiæ d’i. L liy. «.) Lndwiijiii Sinvii. Biiyli', Kapl. Carie pl. lAWlll , i\l!. O 4. Ludwitjia Siiiuii llnjle, var. eiiudr, llorii, llarp. (1er Miireliisoaæ-lÿcli. Pl. I\, lij;. Il, i:>. L’écbanlillon d’Ilières est comparable à la forme ligméc par M. Ilorn ; (die en diffère loul('fois par son ombilic nn peu plus (Il Dans •Beiiccke, Geoijiiuslisclie-paleaiilohxjische Ueiiratje, 1. 1. 1867, la l'(irnie lijïiiiéc sons le nom d'Hyperliacera.'i Desori MoescD (Hnckman, Iiiferiar lUd'üe, j)l. Wll, ti". (j-7) est la seule qui paraisse possi-der dans le Jenue àfi:e nne orncnienlalion qui ait quelque rapport avec la pièce de Itières, mais l’ombilic en est beaucoup plus étroit. La teinte et la structure litliologique de ce fossile me font supposer qu’il provient de la zone à Ludw. Murchisonæ ; il semblerait que l’on ait, par suite, affairi', à une forme représentative du groupe de discites à un niveau un peu inférieur. l)K L’AALILNIKN SLI'ÉRIEIH DE LA VALLÉE DU RHONE 63 étroit, se rapproeliant ainsi davantage de la forme enode de cet anteur, plutôt (jne de la forme type. Dans le tyi)e de Bayle, l’ombilic est aussi plus large et la bifurcation moins constante. Les écbantillons d’Hières sont aussi un peu plus épais. .l’admets volontiers, avec M. Horn, que Hudlestonia Sinon de .M. Buckman n’est pas res[)èée de Bayle (Inf. Ool., pl. XXXVIII, fig. i3-i6). Au point de vue stratigraphique, cette espèce appartient à la zone à L. Murchisonæ . L’exenq)laire d’Hières est ferrugi- neu.v, mais revêtu sur l’une de ses faces de l’enduit vert de la zone à lAidw. concava. 11 semble donc, d’a[)rès cet échantillon, (jne la zone à L. Murchisonæ doit être comprise dans la niasse ferrugineuse sur ce point, comme on [leut aussi le constater à Saint-Quentin pour les fossiles de cette zone. Geure l*Œ€l LOiTlOKPlIUS Bcckm.w Pœcilomorphus infernensis nov. sp. (tM. IV, lig. 8-9-10.) Types, 3 éeliantillous, de Crussol, collection Huguenin, Université de Lyon. Diagnose. — Ammonite de petite taille, carénée, discoïde, ombilic assez large et peu profond, à section subquadratique dans le jeune âge, devenant ellipticpie dans l’adulte. Carène large, [teu élevée, ap[)arenle sur le moule interne et bordée de chaque coté par un sillon, assez accusé dans le jeune, et qui tend à disparaître à mesure que ta coquille s’accroît. Les flancs sont oinés, dans le jeune, de côtes assez fortes, droites, s’é[)aississant et s’infléchissant en avant dans le voisi¬ nage du dos. Dans l’adulte, les côtes sont un [)en plus inflé¬ chies en avant, arrondies et moins renflées vers la carène, sou¬ vent elles sont bifurquées au tiers interne de la largeur du tour ; quelque.s-unes, au {)assage de l’oi nementation de l’adulte, se bifurquent dès l’ombilic. Les cloisons ne sont pas entièr unent visibles sur l’un des e.\em|)laires types, et complètement invisibles sur les deu.\ au¬ tres. D’après ce que l’on peut en voir, cette cloison paraît sc ÉTUDE SUK LA FAUNE DE CÉPHALOPODES ()'t rapproclicr de relie des Soniiinia ; le deuxième lobe latéral est étroit et se termine par une pointe unique. Rapports et différence. — Je ne connais de celle es|)èce cpie les trois e\em|)iaires de la collection Iluguenin, à l’étal de moules internes remplis de calcile. Sur l’un d’eux seulement, il reste encore un |)eu de test sur le côté (jui a été figuré. Par leur gangue jaunâtre contenant (jfiehpies grains de ipiarlz, et surtout à cause d’uu enduit feirugineux, qui se leucontre seu¬ lement par [ilaces sur récliaulillon, nous ne jiensons [las que cette [lièce a[)partienne à la zone à L. eoneava. Klle provient inobablenient d’un niveau supérieur : à la zone à Witchellia tœviuscula (i). Par son aspect général, cette espèce rappelle beaucoup les Pa’eiloniorpiius. C’est une forme relativement épaisse, dont les côtes droites ne s’inlléchissent en avant qu’en arrivaid sur le dos et offrent, vers leur terminaison, un é[)aississemenl tout particulier. Ce renllement est surtout visible siu' l’un de nos e.xemplaires qui porte des côtes plus foi tes que celui cpie nous avons choisi comme t>pe de notre description, mais qui ne peut en être séparé. Les deux sillons qui boident de part et d’autre la carène rap[jellent aussi les Pœcilotnorphus. Les cloisons sont cependant un peu plus conqilexes que dans ce dernier genre et me paraissent devoir se rapprocher davan¬ tage de celles des Sonninia, mais, dans le jeune âge, on ne voit [)as les tubercules caractéristiques de ce genre. L’espèce la plus voisine est Sonninia (Pœcilotnorphus) Schlüinhergeri Ilaug PÇ. Les tours ont sensiblement les mêmes jiroportions et les côtes, tout aussi fortes, sont un jieu plus llexueuses, mais s’élargissent de même sur la pailie externe. L’espèce de Crus- sol ne [lorte pas de tubercules dans le jeune et l’ornementation se modifie dans l’adnite, ce (pii n’a [)as lieu dans le P. Schhnn- bergeri. Celle espèce appartient, d’ailleurs, à un horizon un peu su- péi icur à notre espèce (Horizon à Emileia Sauzei). (1) (À'tio zolu' t;sl iiiiil i'ej)r(’seiitf'(^ ù Cnissol. Les rt-iiseigiiciiicnts sur le fjjiseiiient jiossiLle de celle .\ininoiiile in’oiil été donnés [)ar M. Hielie, qui a re|)éré en délail la nature pélrograpliitjue des diverses zones ilc la série juras¬ sique inl'érienre de Crussol, (2) Genre Sonninia B. S. G. F., t. XX, iSgS, p. 296, pl. VllI, lig. C. DE L’AALÉ.MEN SIPÉRIELR DE LA VALLÉE DU RHONE 05 ▼ CüMPARÂlSülN DES FAUINES DES LOCALITÉS ETIDIÉES L’uniformité de la composition de la faune des localités que nous venons de décrire est très remarquable et, si ce n’étaient quelques différences dans le mode de conservation des échan¬ tillons, on pourrait même dire qu’il y a identité complète dans les divers gisements. -Mais, si partout les espèces de la zone à Ludw. concava do¬ minent, on est cependant obligé de faire quelques réserves sur un certain nombre d’espèces, dont le niveau stratigra- phique me paraît un |)eu moins certain, .l’ai déj.à dit, en com¬ mençant et en renvoyant à une publication antérieure, com¬ bien il était diflicile, sur les points observés, de faire la part des différents niveaux, étant donné la très faible épaisseur des assises fossilifères et surtout la nature sporadique des dépôts, depuis le Toarcien jusqu’au Bajocien supérieur. Les couches où se rencontrent les fossiles sont réduites à de simples lentilles, sans continuité, disparaissant et reparaissant par le fait des érosions contemporaines du dépôt, sans aucune régularité et s’enchevêtrant si bien, que souvent les espèces caractéristiques des différents niveaux semblent confondues dans la même petite assise. Quelquefois, cependant, le mode de conservation du fossile peut venir en aide pour distinguer les horizons ; je citerai en particulier, à cet égard, la patine Aerfe très |)articulière qui revêt les échantillons de la zone à Liidwigia concaxja d’ilières. On trouve aussi, [)arfois, des traces de cet enduit sur les Céphalo})odes de la même zone à Saint- Quentin. Mais, dans cette dernière localité, ce caractère n’est qu’illusoire, car il existe des formes, a])partenant bien authen¬ tiquement à cette assise, qui sont, à l’état de moules internes ferrugineux, absolument identi(iues à ceux de la zone à Lio- ceras opalinum et même à ceux do la zone à HUdoceraa hifrons, ordinairement d’un rouge j)lus accusé. Ces diflicultés suffisent pour expliquer comment ce niveau avait, pendant si longtemps, échappé aux paléonlologistcs (jui s’étaient occupé de cette région. KTIDR SLR LA FAINE DE CÉPHALOPODES /V Cnissol, la distinction est plus facile à faire entre les formes de la zone à Ludwigia coucava et celles des assises infé¬ rieures ou supérieures. Dans cette localité, les Céphalopodes sont d’un gris assez clair et la gangue est formée d’un calcaire fin, parfois un peu miroitant et renfermant de très petits grains de quartz. Le tableau suivant résume la faune de ces diverses localités. MONT-D’OR SAINT-QUENTIN HIÈRES CRUSSOL Ludwigia concava L. concava Sow. Phglloceras trifo- L. concava Buck. Sov. liatum Neum. — T’’, scripta — arcilenens L. arcilenens — rudis Buck. Buck. Buck. Buck. es — ;'udi.s Buck — rudis Buck. — compacta Buck. — subrudis eo O Buck . O U L. projecta Buck. ca — cornu Buck. — com/>nc/;i Buck. — tolutaria Dum. — rohusta Buck — (olutaria Dum. Hyperlioceras — opaca Buck. > -O mundum Buck. 9 nJ — aperla Buck. — arcilenens Buck. — lolularia Dum. — uncinata Buck. a> n c O CA Lu1 . ' ' I AXN. soc. LIXÉENNli, t. LX [>1. 1. Aalénicn d'Hières (Isère) ANX. SOC. LIXKENNE, t. LX PI. II. Aalénien de St-Qucntin (Isère) ÜE L’AALÉMEN SIPÉRIEIR DE LA VALLÉE DU RHONE 69 PLANCHE III Fig. I. Ludwigia af. concttvti Sowerby ; échantillon adulte, moule interne ferrugineux (coll. de rUniversité de Lyon). Fig. 2. Ludwigia rohiisla Bucknian : moule interne ferrugineux (coll. de rUnivorsité de Lyon). F'ig. 3. Ludwigia litternia Ruckman : échantillon ferniginciix (coll. ïhiollicre, Musée de Lyon). F’ig. 4, 5. Ludwigia lolularia Dumortier : moules internes ferrugineux (coll. Tliiollière, Muséum de Lyon). Fig. (). Ludwigia radis Buckman : échantillon ferrugineux à test en partie conservé (coll. de rUniversité de Lyon). Tous les échantillons figurés sur cette planche sont de grandeur naturelle et proviennent de Saint-Quentin {Isèrej. PLANCHE IV Fig. I. Ludwigia opaca Buckman: échantillon calcaire dont le test est con¬ servé sur les tours internes et la moitié du dernier (^coll. Huguenin, Université de Lyon). Fig. 2. Ludwigia tolutaria Dumortier: moule interne (coll. Huguenin, Uni¬ versité de Lyon). Fig. 3. Ludwigia subrudis Buckman : moule interne (coll. Huguenin, Uni¬ versité de Lyon). F'ig. 4. Ludwigia af. uncinata Buckman: échantillon en grande partie poiiiMi de son test (même collection). F’ig. 5. Ludwigia concava Sowerhy : moule interne en partie silicifié (inéFiie collection). F’ig. 6. Ludwigia robusta Buckman: test en partie préservé (coll. Huguenin, Université de Lyon). F’ig. 7. Ludwigia af. robusta Buckman : moule interne calcaire (même col¬ lection). F’ig. 8, 9, 10. Pæcilamorphus infernensis Nova spccies : moules internes (coll. Huguenin, Université de Lyon). Fig. II. Ludwigia rudis Buckman: moule interne (même collection). F’ig. 12. Ludwigia arcitenens Buckman :. échantillon entièrement pourvu de son test (même collection). Fig. i3. Ludwigia arcitenens Buckman : échantillon à test préservé (même collection). F’ig. i4. Ludwigia sp. : échantillon muni de son test; il est peu douteux qu’il provienne de la zone à Ludw. concava. Fig. i5. Ludwigia af. V. scripta Buckman : échantillon avec son teste (même collection). Fig. 16. Ludwigia sp. : tours internes, peut-être de L. rudis? Tous les échantillons figurés sur cette planche sont de grandeur naturelle et proviennent de Crussol (.Ardèche), ravin d'Enfer. V :‘ ’. ■BKI ., ■ . .n.i-'Hc. aS^'^âÈÉOH ■ :i ' . '-..^i^- < r»?! 'îl rv>4 j r* - V'-*5pl|Q|^ • ' ûH ■'’ Ÿ- - .../•.læwBBaî’.'''^^^^-''' . ■" ' g? '.* ■•■'- ..rvv.-;..-lk^^'-rf'^> ''JJ 1. , 1 >. #1, > « • (Jrt • >\r » ' ■■< .l'» ^ l\\t t'V’ ■» ^ N' . ' .v'I %v., . . ^l’ihr * *■ ^ / h ;> > ''aΔ-. ''■•■‘"va ■• . •* • -ij ■ * -«-w . - k " -i -.a. ‘J i ANX SOC. LIXÉEXXE, t. LX PI. MI. AaMnien de St-Quentin (Isère) .VNX. SOC. I.INEENNE. t LX IM. IV. Aalcnien de Crussol (Ardèche) VARIATIONS DUES A UNE ACTION MÉCANIQUE SLR LES ÊTRES VIVANTS ' PAR Hugues CLÉMENT - .<>* - Voici plusieurs années déjà que nous étudions l’action de la centrifugation sur les différents ty[)es de la série animale et végétale. Les difficultés techniques, les phénomènes accessoires étant fort nomhrcux nous sommes obligé de multiplier les expé¬ riences avant de tirer une conclusion. Des essais succesifs nous permettent de signaler l’action de la centrifugation sur les graines de vers à soie. Nos tentatives portèrent sur des races différentes, et chaque fois, nous obtînmes une grosse accélération de l’éclosion. Bien entendu, comme contrôle, nous plaçâmes toujours des animaux témoins, de même origine, dans un milieu identique hormis la centrifugation. Cette éclosion hâtive nous a parue intéressante à signaler. Prochainement nous aurons l’honneur de présenter les modi¬ fications obtenues par ce phénomène mécanique suivant le moment, la force et la durée de son application. (Travail du Laboratoire de Physiologie générale et comparée de Lyon.) Soc. Limn., t. h, 1913 NOTE DE PSYCHOPHVSIOLOGIE L’ANIMAL PEUT-IL ÊTRE VICTIME D’ILLUSIONS ? PAR Hugues CLÉMENT - »<>< - Notre intention n’est pas de discuter le plus ou moins de facultés psychiques des animaux, mais simplement de vous apporter le résultat d’observations successives relatives à un insecte. Ayant besoin de mouches pour nourrir des petites rainettes, nous avons disposé au laboratoire un certain nombre de pièges. Ces insectes étant rares il y a un mois, nous avons dû attendre longtemps pour obtenir quelques sujets. Quel ne fut pas notre étonnement en ouvrant la cage de voir les bestioles courir sur le grillage au lieu de s’envoler. Ce manège dura jusqu’à ce qu’un bond plus vigoui'eux que les précédents leur rendit la notion de liberté. Le phénomène méritait confirmation ; aussi avons-nous cherché à le renouveler dans la région montpelliéraine où les mouches abondent. De ces essais, il nous est donné de conclure à la constance des faits. Nous avons nettement remarqué qu’une mouche enfermée depuis quelques heures au moins continue à se promener sur les parois extérieures de sa cage. D’autre part, il faut, pour obtenir semblable résultat, une captivité assez longue et de nombreuses tentatives d’évasion. A force de trouver constamment le grillage, l’insecte finit par unir les deux idées de treillis et de fuite impossible. 74 L’ANIMAL PKl'T-lL I'TRL VICTIML D’ILLUSIONS ? Cela nous rappelle un vieux cliché, cher aux caricaturistes, montrant un homme pris de boisson, tournant autour d’une barrière, tenant successivement chaque barreau et ne trouvant pas de solution de continuité, se croyant prisonnier bien qu’en étant libre. (Travail du Laboratoire de Physiologie générale et comparée.) LA HOTAMQUE APFLIOUÉE A L K M OMOLOGIE PAR Mau RI CE PIC En 1886, feu le D'' Jacquet a publié dans l’Echange, Revue Linnéenne (n° 50), sous le titre de : « Note sur les services que les connaissances en botanique peuvent rendre aux entomolo¬ gistes », un article spécial dans lequel il attirait particulière¬ ment l’attention sur la nécesisté de connaître les plantes nourri¬ cières des insectes pour capturer avec succès de nombreuses espèces. Cela est très vrai et mérite d’ètre mis en pratique. Divers entomologistes ont publié depuis des notes, ou des articles, concluants sur le même sujet ; je citerai entre autres les suivants : Sainte-Claire Deville, Contributions à la Faune française (l’Abeille, t. XXX et XXXI) ; G. Goury et J. Guignon, les Insectes parasites des Crucifères (Feuille des Jeunes ÎSaturalistes, 1906, 1907) ; Poudras, ex-Falcoz, Notes d’entomologie rétrospectives pu¬ bliées, en 1912, dans l’Echange ; ^iturat, Fauconnet et Pic, Catalogue analytique et raisonné Soc. Linn., t. tx, 1913. 8 76 LA |{OTAMQLE AI'l’LIQrÉE A L’ENTOMOLOGIE (les Coléoptères de Saône-et-Loire et des départements lind- trophes ; Pic, Notes de chasse, dans de noinhieux numéros de l’Echange (n“® •n)7, 3'>o, etc.) ; Iluslaehe, Quelques mots sur la chasse aux Ceiithorrhynchus Cermar (l’Echange, u°® 3^|0, 3.'ii) ; A. Loiselle, Feuille Jeun. ISal., ii" pm, p. :>o'i ; A. Vuillet, Feuille Jeun. Nat., u" 484, p. ()'i ; Pic, l’Echange, u“ 189, p. fit) ; abbé Pierre, Revue Scient, du Bourbonnais, 1900, p. ;>ôi. beaucoup d’espèces paraissent rares tant cpie Pou ignore leur habitat exact, mais, du jour où celui-ci est connu, elles [)euveut être capturées, sinon partout et fréquemment, au moins d’une façon suivie ou régulière, à des époques fixes et dans certaines localités. C’est le cas de nombreuses espèces de Curculionides et Phytophages ti) : Nanophyes brevis Boh., Mecinus janthinus (!erm., Tychius Schneideri Merhst, Phyllotreta ochripes Cuit., Phædon cochleariæ F., etc. Les arbres ou arbustes, ainsi que les plantes, ont leurs espèces spéciales et, si un grand nombre d’insectes vivent indifférem¬ ment sur diverses essences voisines, il en est d’autres qui parais¬ sent vivre exclusivement, les uns sur le coudrier par exemple, les autres sur les saules on les peupliers ; c’est le cas de divers Longicornes. Oberea linearis L. (•)) vit sur le coudrier, Saperda populnea L. et carcharias L. se rencontrent sur diverses espèces de peupliers, Oberea oculala L. fréquent diverses espèces de saules, tandis (pie Saperda similis Laicb. vit sur le saule inar- saiilt seulement. Quand on capture ces diverses espèces sur d’au¬ tres arbres ou arbrisseaux, c’est un habitat aecidentcl. Les coudriers nourrissent diverses espèces de Curculionides, de nombreux Cryplocephalus Ceofr., des Luperus Geofr. ; sur ses feuilles courent des M(dthinus Latr.,des Malachides en qm'te de proi('s, etc. Dans ses branches sèches, j’ai capturé, en Saône- (1) C.oiisulkT à ce |)ro|)os les ouvraffcs siihanis : Beilel, Faune Col. du liiiasia de la Seine ; .lacquel. Tableaux analytiques tles Rhyiichophores (l’Echange, 1888) ; ilc Marseul, Monographie des Cryplocephalides, elc. (2) Je cite presque exclusivement des noms de Coléoptères, insectes dont je m’occupe spécialement. LA BOTAMQl K APPLIQUÉE A L’ENTüMOLOf.lE et-Lüirc, et dans les environs de Poule ^Hhône), le rare P/i/rro- trya rufipes Gylh. Les arbres d’essences résineuses nourrissent s[)écialenient un grand nombre d’espèces ; Clerus rufipes Hrahm., le genre Erno- bius Thoins., des Xylophages divers, Pytho depressiis L., Bra- chonyx pineli Payk. ; cerlaines autres espèces sont [)ropres plutôt à une catégorie de ces arbres : Üanacæa moiitivaga M. Hey et Laricohius Erichsoni Uos. sur mélèzes ; Clytus lama Mills, et Leptura simplonica Frm., sur abiès ; Cryplocephalus pini L. et carinthiacus Sufr., sur pins. Le frêne nourrit Cionus fraxini Deg., IJguyodes enucleator Panz. I.c tamarix héberge, dans la France méridionale, divers Xanophyes Schônh., dont X .iamaricis Gylh., et Cotiialus Germ. dont C. tamarisci F., le Stylosomus iamaricis 11. Schæff., etc. Sur les genêts, principalement le genêt à balai ou Saro- thamnus scoparius Koch., on capture normalement, ou acciden¬ tellement (à l’époque de la floraison surtout), un grand nombre d’insectes communs : divers Mordellides et Bruchides, plusieurs espèces du genre Meligethes Germ., Gnnioctenç (Phytodecta) Olivacea Forst., Luperus circumfusus Marsh., puis de temps en temps quelques bonnes esjièces : Agrilus cinclus 01., Crypio- cephalus tihialis Bris, etc. On rencontre un bon nombre d’insectes sur les osiers (Salix purpurea L.) des bords de la Loire et d’autres cours d’eau, entre autres Acalyptus carpini llerbst, Polydrosus impressifrons Gylh., Cryplocephalus ochroleucus Fairm., Pachyhrachys suturalis Weise. Les jolies espèces du genre Donacia F. se trouvent sur les ruches et diverses autres plantes aquatiques : Sparganium , Carex, Scirpus, etc. Sur les résédas sauvages vivent des Danacæa Lap., diverses espèces d’Urodon Scliôn., les Phyllotrefa nodicornis Marsh, et procera Bedt. ; sur nos vulgaires choux de jardin on rencontre fréquemment de nombreux Meligethes Steph., et plusieurs Ceu- thorrhyuchus Germar ; sur diverses esfièces de mercuriale, deux espèces du genre Ilermcrophaga Fondras (Allisides) et des A pion ( Ciirculionides). Beaucoup d’espèces vivent sur les chênes ; ce sont divers Cœ- 78 L\ BüTAMQüK Al'PLIQUKK A L’KNTOMOLOGIK liodes Schônh. et Graininopiera Serv., Cerumbyx cerdo Plagionolus orcuatus L., Lachnæa punctata Scop., le rare Crypioccphalus qiierceii Suffr. et beaucoup d’autres. .l’ai [)ublié un article (Bull. Soc. llist. Nol., .\utun, 1903, |). idf) à I ’jp) , suivi d’un supplément (l. c., 1911, p. iioà ii'i), comprenant environ 3oo espèces de Coléoptères tous lécoltés sur deux vieux châtaigniers, en Saône-et-Loire. On peut juger par ce chiffre combien les recherches, bien que limitées à une .seule espèce d’arbre, peuvent devenir fructueuses à la suite de visites suivies faites à différentes époques de l’année et renou¬ velées [)endant plusieurs années consécutives. Depuis, (pielques es[)èces doivent encore être ajoutées, entre autres le Bliagiinn sycophdtila Schr., capturé le 3o avril dernier. Sur le lierre on trouve normalement : Ochina hederæ Midi., Oncomera (Dryops) femorata F., Parmena baltea E., Kissopbo- (jus hederæ Sch., Lamprosoma (Oomorphas) concolor Stmni. Lylhraria sulicariæ Payk. vit sur le Lyihrum salicaria L. et plusieurs espèces de Nanophyes Schon. vivent également sur la mênie plante ; .\phthona cyparissiæ Koch se, trouve sur Euphor- bia Cyparis.vas L. et Crypiocephnlu^ fuJvuf; Gæze sur le thym ou sei polet ; les Agrilus hyperici Creulz. et Chrysowela hyperici Forst., ainsi que leurs noms spécifiques l’indiquent, sont les habitués des Ilypericum ou mille-pertuis. Sur Viiicetoxicuni offievude Mœnch. on rencontre fréquem¬ ment le joli Eumolpide Chrysochus asclepiadeiis Pallas (pretio- .su.s F.), espèce que l’on peut rechercher presque sans succès dans d’autres conditions et, çà et là, sur le chèvrefeuille VObe- rea pupUlala Cylh. Dans les Alpes, le rare Criocerls libialis Villa se trouve sur le Lys (Liliiiin) Martagon L. et Crepidodera concolor Dan. sur Aconitam lycoctonum L. .T’arrête là ces citations abrégées, utiles surtout pour nos jeu¬ nes collègues, afin de ne pas allonger trop cet article. Récemment, aux Guerreaux, près de Digoin, j’ai consacré quelques instants (une heure environ par jour les 29 et 3o avril, puis le 6 mai) pour secouer en plein midi, sur la nappe mon¬ tée, quelques pieds, en partie fleuris (i), du vulgaire cresson de (i) Il y a lion (l’ol)sor\or qno l’opnqiio do la floraison ti’nne plante est il'ordinairo oollo qni doimo lo ])lns d’o-'-proos. LA BOTANIQUE APPLIQUÉE A L'ENTOMOLOGIE 7,9 ferre ou Barbarea vulgai’is Brown et je termine mon article en donnant l’énumération (résultat inédit) des insectes recueillis dans cette chasse spéciale : i” Ctii.ÉoPTÈnrs Dernelrinx alrimpilltis !.. (i)- Aciifjulpus meriiliannx L. Quediiis cinctus P;iyk. Omtiliiim rivukire (Iriiv. Oxylelus telnicnrinaliix Blok. Tarhypnnis hypnnriini F. Olihrus affinis Slurni. Conithassn minula L. Mflhjeihes aeneiis F. — lumharis Stnrm. — ? fulvipes Bris. Anthrenm scrophulariae L. Canthnris (Telephonis) pitlicnriii F. — livida L. Midachitis aeneus L. Dasyles ( Mesodiisyli’s) , aeroxus Ksw. Limoii'nis pilosns Des. Anaxids Geojjroyi Miill. — var. fi-morulnin Cosla. — pulicnrin ('osta. — ruficollis F. Hhinoncus perpendicvUiris Beiche ( guttalis Grav.). Eurydemn oleraceum L. Corixiis subrujitx GmcI. \olocliihix? conlrnclux H. S. Ceiitliorrhynclius 'i-denx Paiiz. — Ixirhareite SiilT. — ])leur(>xti(jmn Marsh. Ceiilhorrliynchidiiix flondis Pa\k. Phylonomux v(iri(d)ilix IlcrhsI. Ilruclinx rufimatnix Bolini. l'xylliodex iiapi F. \ar. — nffinix Payk. PhylUdrela xiniidla Sh'pli. — V. dixcedenx W'eiso. — uiidulaia Kntch. cl var. — xemoriiin L. — nUjripex F. — rriiciferne Goozo ( poecilocerns Coin.). — diddemala Fotidr. (Irammnplera riificrirnix F. (a). Alnxli'rnn lalxicicolor Dep. Cncciiiellti /-puiiclnla L. l^rapylea l 'i-piinctnUi var. Friwiddx- kyi Sajo. liltizohinx liturn F. Srymniix pygmneux Geofr. 2° Hémiptères ^(ibix ferux L. lAncoris Iripuxtulatux F. Triecphnm vulnendn Ger. Enfin, j’ai recueilli, un peu plus tard, au moment où les (i) .le dois dire que plusieurs de ces espècs, telles que Demetriax, Oxylelus, ont été rencontrées ainsi accidentellement; quelques autres, par exemple ileligelhex, Phylloirelu, ne vivent pas exclusivement sur cette plante. (a) Plusieurs espèces, notamment les Annxpix et Grammopleru rujicor- nis F., ont été certainement attirées par les fleurs de la plante, et non par la plante elle-même. 8(1 LA I!OTANIQi:n APPLIQrKK A LT.NTOMOLOf.IL plantes étaient en pleine floraison, quelques Diptères et Hymé¬ noptères non encore étudiés sauf : Chrysogaster splendens Meig., Erislalis periinax Scop., Syr- phus ribesii L., en Diptères ; Tenthvedo Iwida L., Eriocampoi- des limacina Retz, Amhlyteles annaiorius Forst, Ichneunioii corruscdtor L., en Hyrnéno[)lèrcs. MÉCANISME INTIME DE LA PRODUCTION DE LA LUMIÈRE CHEZ LES ORGANISMES VIVANTS PAR M. Raphaël DUBOIS Professeur de Physiologie générale à l’Universilë de Lyon. •0- Les êtres lumineux se rencontrent à presque tous les degrés de l’échelle des organismes vivants, depuis l’infune microbe jusqu’au vertébré. Ils vivent dans les milieux les plus divers : dans l’air, dans la terre et dans l’eau, sur tous les points du globe et Jusqu’au fond des abîmes de la mer. Depuis la plus haute antiquité, ce merveilleux phénomène naturel a bien souvent excité la verve des poètes et beaucoup plus encore la curiosité d’innombrables savants, et non des moindres. Tous ceux qui ont vu seulement la « lumière volante » des lucioles ont été frappés d’étonnement et d’admiration. La bibliographie concernant cette question est énorme : à elle seule elle exigerait un fort volume. Déjà, en i835, Ehrenberg ne cite pas moins de 436 auteurs qui se sont occupés des ani¬ maux lumineux de la mer, exclusivement, et', en 1887, Henri Gadeau de Kerville mentionne les travaux de 326 chercheurs connus à cette époque, qui ont écrit sur les insectes lumi¬ neux. Le nombre de ces derniers pourrait facilement, aujour¬ d’hui, être porté à 5oo. Par ces deux citations, on peut juger du nombre colossal de recherches se rattachant à l’étude de la biophotogenèse, qui constitue un des chapitres les plus intéressants de la physiologie générale, c’est-à-dire de l’étude des phénomènes de la vie communs aux animaux et aux végé¬ taux. Sa place est marquée à côté de celle de la bioélectrogenèse Soc. Likn., t. Il, 1913. 9 82 MÉCANISMIÎ INTIME DE LA PRODUCTION DE LA LUMIÈRE ou produclion de réleclricité et de la biothermogenèse, ou production de la chaleur, par les organismes vivants. Le nombre des hypothèses émises pour expliquer le secret de ce phénomène merveilleux est également considérable et, pris dans leur ensemble, les travaux et les hypothèses témoignent à la fois, non seulement de l’intérêt que les savants ont attaché de tout temps à la solution de ce problème, mais encore de son excessive difficulté. Pour certains naturalistes, elle paraissait si ardue, si impénétrable, et tellement hors de portée de la saga¬ cité du commun des savants, que le professeur Joubin, dans la conférence qu’il fit à l’occasion de l’inauguration du Musée océanographique à Monaco, en 1911, ne craignait pas d’affir¬ mer [)ubliquement qu’il faudrait un autre Becquerel pour déchiffrer cette énigme. Le problème est résolu aujourd’hui de la manière la plus comi)lète (1). Les désaccords (lui avaient surgi entre les observateurs et les expérimentateurs étaient venus souvent, presi.>î.>î, t. II, p. 255, 1903. — Sous presse: La lumière et la vie, Alcan, édit., Paris, et article Llmièuk: Grand Dictionnaire de physiologie de Ch. Richet. 84 MÉCANISME INTIME DE LA DRODUCTIüN DE LA LUMIÈRE Dès i885, j’avais établi que, chez les insectes, la production de la lumière se poursuit pendant un certain temps, après que l’on a fait disparaître toute trace d’organisation cellulaire (i). En outre, j’avais séparé deux substances qui ne brillaient ni l’une ni l’autre, au contact de l’air, quand elles étaient sépa¬ rées, mais qui émettaient de la lumière quand on les mélan¬ geait. 11 n’y avait pas d’oxydation directe, bien que la présence de l’oxygène fût nécessaire à l’exercice de la fonction photogène. Chez l’animal entier (Pyrophorus noctilucus) ou dans l’or¬ gane lumineux considéré isolément, je reconnus, de plus, que l’une des deux substances photogènes se comporte comme une zymase et que, dans son essence même, le phénomène ultime, fondamental, de toute lumière physiologique, est, en dernière analyse, réductible à un processus zymasique (i). Plus tard, j’ai pu établir que la zymase photogène à laquelle j’ai donné le nom de Luciférase, est oxydante, et qu’elle peut, dans la réaction photogène, être remplacée par un peu de permanganate de potasse. La détermination de la nature du second principe photogène auquel j’ai donné le nom de luciférine, était particulièrement difficile à établir au moyen des insectes, dont les organes lumi¬ neux sont de très petites glandes à sécrétion interne (2). Il n’en est plus de même avec la Pholade dactyle, qui sécrète extérieurement un abondant mucus lumineux et dont le siphon renferme, en outre, en réserve, une faible portion de substances photogènes. On peut résumer de la façon suivante les expériences que j’ai faites autrefois et que j’ai répétées en les complétant et en recti¬ fiant certains points dans ces temps derniers (3) ; a) Le siphon de la Pholade dactyle, contenant les glandes (1) V. Elatérkies lumineux. (2) l’ar l’élutle ontogénique et phylogénique de la fonction biophotogé- iiique, j’ai établi que, chez les animaux métazoaires, les organes photogènes sont toujours d’origine ectodermique. Quand ils ne sont pas représentés simplement par l’épiderme (méduses), ce sont des glandes à sécrétion externe (myriapodes, mollusques, crustacés) on à sécrétion interne (insectes, mol¬ lusques, poissons (C. H. Aciiil. Se., t. CLVI, j). 7.^0, ipi,')). (3) Nouvelles recherches sur la lumière physiologi(pic (C. H. Acad. Sc., l. CLlll, p. 690, Paris, 1911). i:hrz les organismes vivants 85 lumineuses, est fendu et séché au soleil. Longtemps après cette opération (plusieurs semaines), on peut rallumer la lumière éteinte dans les glandes en humectant d’eau le siphon desséché ; b) Au lieu de dessécher à l’air libre les siphons, on les fend et on les enrobe, encore frais, dans du sucre en poudre fine : ils cessent de briller ; c) Les siphons confits ainsi conservent pendant plusieurs mois le pouvoir de fournir un liquide très lumineux quand on les fait macérer dans l’eau pendant quelques instants ; d) Le sirop qui résulte de fonte d’une partie du sucre dans le liquide rejeté par les siphons frais conservés à l’abri de la lumière, a donné encore au bout de huit mois un liquide lumi¬ neux par son mélange avec trois ou quatre parties d’eau ordi¬ naire ; c) Si l’on introduit dans une théière en grès des fragments de siphons frais ou conservés dans le sucre et que l’on verse dessus de l’eau bouillante qui, par son contact avec le vase et les fragments de siphon, tombe rapidement à 70 degrés envi¬ ron, on obtient un infusum non lumineux ; /) Le liquide ne brille pas par agitation avec l’air : c’est le liquide A ; g) Si, d’autre part, on fait macérer dans de l’eau salée tiède, en agitant de temps en temps, des fragments de siphons confits, on obtient un liquide lumineux qui finit par s’éteindre et ne plus briller au contact de l’air par agitation : c’est le liquide B ; h ) Quand on mélange les deux liquides A et B la lumière apparaît ; i) L’action photogène du liquide B peut être remplacée par une parcelle de permanganate de potasse ; j) Si l’on chauffe à 100 degrés, et même à une température un peu supérieure à 70 degrés le liquide A, il ne donne plus aucune lumière avec le liquide B, ni avec le permanganate de potasse ; il s’est formé par la chaleur dans le liquide A un précipité floconneux ; k) 11 se produit aussi des flocons de coagulation quand on chauffe le liquide B, mais on constate, en outre, que vers 60 degrés, il perd définitivement tout pouvoir photogène ; l ) La réaction photogène s’opère donc entre deux substances coagulables par la chaleur dont l’une est détruite à 60 degrés 86 MÉCANISME INTIME DE LA PRODUCTION DE LA LUMIÈRE et l’autre vers 70 degrés. Si l’on [)orte à l’ébullition le liquide lumineux où la réaction a commencé à se produire et où elle se continuerait à froid pendant longtemps, elle est aussitôt sup¬ primée et la lumière s’éteint ; m) Les deux substances photogènes des liquides A et B pré¬ sentent tous les caractères chimiques et physiques des substan¬ ces jtrotéiques ; u) J’ai donné le nom de Luciférine à la substance photogène de A ; o) L’ammoniaque liquide active fortement la réaction pho¬ togène ; p) Les siphons frais, séchés ou confits, ne renferment aucune substance lipoïde photogène ; q) La substance active A peut être isolée sans |)erdre son pou¬ voir photogène par précipitation, à l’aide d’une solution faible d’acide picrique, dont elle doit être séparée immédiatement par filtration. Le précipité recueilli sur le filtre et repris par l’eau brille avec le permanganate de potasse. On prépare facilement la Luciférine en précipitant du sirop photogène chauffé à 70 de¬ grés par l’addition à ce dernier de quatre volumes d’alcool à 95 degrés. Le précipité blanc floconneux, recueilli sur le filtre et délayé dans l’eau, puis additionné de quelques gouttes d’am¬ moniaque, brille avec le permanganate de potasse et avec l’eau oxygénée et l’hématine ; r) Toutes les causes physiques ou chimiques qui favorisent, retardent, entravent, ou suppriment les réactions zyrnasiques, agissent de même sur le mélange de A et B ; sj Le principe actif de B jouit des propriétés générales des zymases ; il présente, en outre, les caractèreé d’une peroxydase, car elle peut être remplacée, non seulement par le perman¬ ganate de potasse, mais encore par l’eau oxygénée additionnée d’un peu de sang rouge dilué ; je lui ai donné le nom de ÎAicif évase. Cette zymase oxydante xi’est pas spéciale aux organismes pho¬ togènes, car on peut provoquer la lumière dans le liquide A renfermant de la luciférine au moyen de sang de divers ani¬ maux à sang froid (mollusques, crustacés marins) (i). D’ail- (i) On sait que le sang de ces invertébrés ne renferme pas de fer, mais oint de réunion des deux liquides: malheureusement, dans ces conditions primitives, l’intensité n’est pas siifrisante pour des applications usuelles. 92 MÉCANISME INTIME DE LA PRODUCTION DE LA LUMIÈRE Conclusions 1° Toutes les recherches faites depuis la publication de mes ouvrages sur les élatérides lumineux relatives à la composition qualitative et quantitative et aux propriétés caractéristiques de la LUMIÈRE FROIDE PHYSIOLOGIQUE u'out fait quc Confirmer Texactitude de mes conclusions ; 9° J’ai réduit à une réaction physico-chimique in vitro le pro¬ cessus de la lumière physiologique, débarrassant ainsi la Science d’une foule d’hypothèses inexactes ; 3° J’ai établi que ce processus est un phénomène d’oxylumi¬ nescence chimique ; 4“ L’agent oxydant est une zymase, et c’est la première de ce genre qui ait été signalée ; 5° Cette zymase peut être remplacée, dans la réaction photo- gène, par un produit chimique défini : le permanganate de potasse, ou par le mélange d’une substance calatytique (héma- tine ou liqueur cupro-potassique) avec l’eau oxygénée ; 6“ Les principaux caractères de ce phénomène peuvent être imités au moyeti d’un glucoside fluorescent : l’esculine, en MILIEU AQUEUX ; 7® Le principe de l’éclairage par l’oxyluminescence chimique, imité du Ver luisant, est scientifiquement acquis (i). M. Daniel Berthelot ne me refusera pas, je pense, de recon¬ naître que je suis arrivé beaucoup plus près du Ver luisant artificiel que Volta, quand il empilait des disques de métal et fi) Nota. — Ce mémoire était sous presse quand a paru un article de M. Daniel Berthelot dans la Bevue Scientifique du 12 juillet ipiS, se ter¬ minant ainsi : « Il y a plus d’un siècle, Volta, en cherchant à réaliser la Torpille artifi¬ cielle, inventa la pile et lança la Science dans des voies nouvelles. Puisse venir un jour où quelque nouveau Volta, doué de la même force inventive, du même génie créateur, réalise le Ver luisant artificiel et, par un mécanisme aussi inattendu que l’a été de son temps la pile, révolutionne la Science de la lumière comme xon prédecesxeur a révolutionné la Science de l’électri¬ cité. » CHEZ LES ORGANISMES VIVANTS 93 des rondelles de drap imbibées d’acide, ne l’était de la Torpille artificielle, dont on ignore, aujourd’hui encore, le procédé de bioélectrogenèse, bien qu’il ne soit pas très éloigné peut-être de celui de la biopbotogenèse, dont j’ai découvert le secret (i). (i) Pour les détails qui ne pouvaient pas trouver place dans ce mémoire, nous prions le lecteur de bien vouloir consulter nos publications antérieures, dont nous donnons ci-après la liste bibliographique. 9! MÉCANISME INTIME DE LA PROÜLCTION DE LA LUMIÈRE TRAVAUX ORIGINAUX DU PROFESSEUR RAPHAËL DUBOIS SUR LA BIOPHOTOGENÈSE OU PRODJUCTION DE LA LUMIÈRE CHEZ LES ANIMAUX ET VÉGÉTAUX Ouvrages. 1. Les Elulérides lumineux: Contrihiilion à Vélude de lu produclion. de la lumière par les êtres vivants (i vol. gr. in-8“, 9 planches hors texte, 29 lig. dans le texte, 276 p., thèse pour le doctorat ès sciences naturelles, Paris, 1886). Ouvrage couronné par l’Institut: grand prix des Sciences physiques, 1887. 2. Anatomie et physiologie de la Pholade dactyle (v. Photogenèse) (i vol. gr. in-8“, 1G7 p., 68 lig. dans le texte, i5 planches hors texte in Ann. Univ., Lyon, II, 1892). Ouvrage couronné par l’Institut: prix de physiologie expérimentale, 1894. 3. Leçons de physiologie générale et comparée (i vol. gr. in-8®, 53o p., 222 lig. dans le texte, 3 pl. en couleurs hors texte, pp. 302-627, 1898). Notes et Mémoires. 4. Physiologie des Pyrophores (Biol., s. 7, V, 661, i884). 5. Lumière des Pyrophores (en commun avec M. Aubert) (Biol., s. 7, p. 602, i884). 6. Action des hautes pressions sur la fonction photogénique (en commun avec M. Regnard) (Biol., s. 7, p. 676, i884). 7. Les Myriapodes lumineux (R. Sc., XXXIX, n® 16, i884). 8. De la fonction photogénique chez les Pyrophores (Biol., s. 8, II, p. 669, i885). 9. Sur la phosphorescence des poissons (Biol., s. 8, 11, p. 281, i885). 10. Les vers luisants et l’éclairage des nids (Science et Nature, n® 94. Paris, 1885) . 11. Action de la lumière émise par les êtres vivants sur la rétine et sur les plaques au gélatino-bromure (Biol., s. 8, III, p. i3o, 1886). 12. De la fonction photogénique chez les Podures (Biol., s. 8, III, p. 600, 1886) . 13. Sur les Myriapodes lumineux (Biol., s. 8, IV, p. 6, 1887). 14. Fonction photogénique chez les Pholades (Biol., s. 8, IV, p. 564, 1887). 15. Les Vacuolides (Biol., mémoire IX, s. 8, IV, 1887, et ibid., LX, pp. 626 et 628, 1906). 16. De la fonction photogénique chez les œufs du lampyre (Bull. Soc. Zool. de Fr., XII, 1887). CHKZ LKS ÜKGAMSMKS VIVANTS 'J5 17. Sur la foiitTioii photogénique ehez les Pliolades (C. /(., s. y, V, 11“ 17, 1887) - 18. Reeherehes sur la fonction photogénique chez les Pliolades (C. /{., s. y, mai 1887, note présentée par M. de Quatrefages). KJ. Production de la lumière chez la Pholade dactyle (Biol., s. y, V, p. 45i, 1888) . 20. Sur les Etalérides lumineux (Bull. .4ssoc. Am. Univ. de Lyon, I, p. 108, 188G). 21. Ou rôle de la symbiose chez certains animaux marins lumineux (C. H. CVIIl, p. 5o2, 1888). . 22. Nouvelles recherches sur la phosphorescence animale (Biol., s. y, I, p. Cii, 1889). 23. De la physiologie et de l’anatomie du siphon de la Pholade dactyle (Biol., s. 9, I, 521, 1889). 24. Les microbes lumineux (Echo des Soc. el Ass. vét. Lyon, 1889). 20. Sur le mécanisme des fonctions photodermatiques et photogéniques dans le siphon de Pholas dactylos (C. B., Cl\, p. 233, 1889). 2G. Nouvelles recherches sur la production de la lumière par les animaux et par les végétaux (C. R., 26 août 1890). 27. Nouvelles recherches sur la phosphorescence de la viande (Echo des Soc. et Ass. vél. Lyon, 1891). 28. Sur la production de la phosphorescence de la viande par Pholobac- lerium sarcophilum (Soc. Sc. phys. et nat. vaudoise, Lausanne, 1891). 29. Sur la production de la phosphorescence de la viande par Photobac- teriuni sarcophilum (Linn., XXXIX, 1892). 30. Extinction de la lumière du Photobacteriuni sarcophilum par la lumière (Biol., s. 9, p. 160, 1893). 31. .Anatomie et physiologie de la Pholade dactyle (Biol., s. 9, V, p. i49, 1893) . 32. Sur le mécanisme de production de la lumière chez Orya barbarica d’.Algérie (C. R., 17 juillet 1893). 33. La lumière physiologique: i*” partie: Les organismes photogènes (Rev. gén. Sc. pures et appL, p. 4i5-422, Paris, 1894). 34. La lumière physiologique: 2’ partie: Mécanisme intime de la fonction photogénique. (Rev. gén. Sc. pures et appl., p. 529-534, Paris, 1894) . 35. Das physiologische Licht (Prometheus, Berlin, n®' 291, 292, 296, 297, 1895) . 3(5. Les rayons et les microbes lumineux (Biol., s. 10, III, p. 479, 189G). 37. Les rayons X et les êtres vivants (Biol., s. 10, III, p. yyh, i8y6). 38. Physiological Light : from lhe. Smithsonian Report for lS95, |). 4i3-43i, with plates, X.XllI-XXVI, 189G, Washington (Jovernment printing Office. 39. Feux follets physiologiques (".A. F. .A. S., i"" partie, p. 298, 1897). 40. Sur le mécanisme de la biophotogenèse (Biol., III, p. 569, 1898). 41. Snr l’éclairage par la lumière froide jihysiologique dite lumière vivante (C. R., 1900). 42. Snr le pouvoir éclairant et le pouvoir photochimique comparés des bouillons liquides avec photobactériacées, photographies obtenues avec les bactériacées. Lampe vivante (Biol., LUI, p. i333, lyoi). '|3. La photographie de l’invisible (Biol., LUI, p. 2G3, 1901). 96 MÉCANISME INTIME UE LA PRODUCTION DE LA LUMIÈRE 44- Nouvelles recheiehes sur la biopliotogenèse (Biol., LUI, p. 702, lyoi). 45. Luminescenee obtenue par certains procédés organiques (C. B., CXXXll, p. 43i, 1901). 46. A propos du mémoire de M. Tcliangaïew : Contribution à la physiologie des bactéries phosphorescentes (Linn., 1901). 47. Sur le mécanisme intime de la fonction photogénique. Réponse à M. Ja¬ mes Dewar (C. R., 20 octobre 1902). 48. Sur une lampe vivante de sûreté (C. R., juin 1903). 49. Lumière animale et lumière minérale (Biol., LVl, p. 476, 1904). 50. Réponse à M. Giesbrecht sur sa note intitulée : La luminosité est-elle un processus vital ? (Biol., LVII, p. 617, 1905). 51. A propos d’une note signée Giesbrecht, de Naples (Biol., LVIII, p. 684, 1906). 02. Sur le mécanisme de la biophotogenèse. Réponse à M. Nadson (Biol., p. io43, 1906). 53. Production de la lumière par les êtres vivants ou biophotogenèse (C. R. Congrès de Liège sur la radioactivité et l’ionisation, 1905). 54. Rectification à propos d’un article de M. Moslisch (Rev. Sc., 20 no¬ vembre 1906). 55. Mécanisme intime de formation de la luciférine. Analogies et homo¬ logies des organes de Poli et de la glande hypobranchiale des mol¬ lusques purpurigènes (Biol., LXII, p. 85o, 1907). 56. Biophotogenèse ou production de la lumière par les êtres vivants (Traité de physique biologique de d'Arsonval, Chauveau, Gariel, Marey, VV èiss, t. II, p. 255, 1903). 57. Sur la biophotogenèse ou production de la lumière par les êtres vivants (Congrès internat, de Physiol., Vienne, 1910). 58. Sur le mécanisme de la biophotogenèse (C. R. Congrès de VA. F. A. S., Toulouse, 1910). 59. Sur la fluorescence chez les insectes lumineux (C. R., t. CLIII, p. 208, 1911). 6ü. La fluorescence chez les insectes (C. R. Congrès de VA. F. A. S., Dijon, 1911) . 61. Nouvelles recherches sur la lumière physiologique, chez Pholas daclylus (C. R., t. CLIII, p. 690, 1911). 62. Propi'iétés physiques de la lumière physiologique (C. R., CLIV, p. 1001, 1912) . 63. Mécanisme intime de la production de la lumière physiologique : luci¬ férine, luciférase, luciférescéine (Eight international Congress of applied Chemistry, vol. XIX, New-York, AVashington, 1912). 64. La lumière vivante en bouteilles (C. R. Congrès de VA. F. A. S., Nîmes, 1912). 65. La lumière physiologique (C. R. Congrès de VA. F. A. S., Nîmes, 1912). 66. Sur la nature et le développement de l’organe lumineux du Lampyre noefiluque (C. R., C.LVI, p. 730, I9i3). 67. Mécanisme intime de la production de la lumière par les organismes vivants ; communication suivie de dépionstrations expérimentales (Congrès international de Zoologie de Monaco, I9i3). .So\is presse : La Lumière et la l ie, chez Alcan, Paris, et article Lumière (Grand Dictionnaire de physiologie de Ch. Richet, Paris). srn u\ NOIVEÂI GISEMENT DE PSILOMÉLANE A Saint- André- d’Apchon (Loire) P A H A. COLLET Docteur ès Sciences. - - Nous avons signalé, en igi2 (Annales de la Société Lin- liéenne de Lyon, t. LIX, p. 211), la présence de la psilomélane à Boutéran, près du village de Saint-André-d’Apchon ; nous avons retrotivé, eette année, le même minéral à la Bruyère, à 1.800 mètres environ au sud du premier gisement (i). En se dirigeant du Gros (Saint-Alban-les-Eaux) vers la Bruyère, on descend dans le ravin profond qui s’abaisse des hauteurs de Préfol jusqu’au niveau de la plaine, au nord-ouest des Amies ; après avoir traversé le thalweg, le chemin est établi par le flanc gauche de la Goutte. Tout ce trajet s’effectue sui¬ te porphyre microgranulitique (extrémité orientale de la grande masse porphyrique Arçon-Bois Vague-La Prugne, séparant le granité, au nord, des tufs ou cinérites orthophyriques et micro- granulitiques au midi). Au delà d’une ferme, le chemin prend la direction du nord et rejoint bientôt un autre chemin mon¬ tant à la Bruyère (2). \ proximité de cette ferme, on rencontre un filon, ou plutôt un ensemble de filonnets de quartz blanc laiteux, dont l’orien¬ tation moyenne est à peu près est-ouest. L’aspect du minéral est très différent de celui du quartz plus ou moins calcédonieux (|ui constitue habituellement les veines siliceuses, assez fré¬ quentes dans les porphyres microgranulitiques de la région. (1) Carte de l'Etat-major, feuille i58; Roanne, Sud-Ouest. Carte du service vicinal, feuille XX-2/1, Roanne. (2) Ce chemin relie la route de Saint-.\lban à Saint-.\ndré à la route de Saint-André à Arçon et à la (aoix-Tiévin. Soc. Linn., T. i.X, 1913 10 SIU LN NOUVEAU GISEMENT DE DSILüMÉLANE 08 La roche est drusique cl géodique ; les druses cl les petites géodes sont tapissées de minces cristaux hyalins pe^l-e^ et de pointements birhomboédriques blancs, opaques, plus gros, mais courts. Les lissures et les joints sont recouverts d’un enduit de limonite terreuse, jaune brun, non manganésifère. Le nouveau gisement de psilomélane est situé à la jonction des deux chemins précédemment cités, au-dessous du lieu dit la Bruyère. Les murs en pierres sèches et les pierrailles entas¬ sées le long des vignes et des champs, aux environs de ce point, renferment de nombreux blocs et fragments de porphyre mi- crogranulitique et d’une brèche quartzo-porpbyrique recou¬ verts d’un enduit de minerai manganésien ; ce minerai rem¬ plit également les fissures et les Aides du porphyre. Il est con¬ stitué par une psilowélane harytique d’aspect assez varié ; petites masses noires concrétionnées, mamelonnées, stalacti- formes, etc. ; enduits ivoir bleuâtre, mats, de faible épais¬ seur (l i ; vernis noir brillant, en couches très minces ; masses à structure palmée, etc. ; la A'ariélé palmée est beaucoup moins fréquente que les autres types. En descendant à la route de Saint-Âlban à Saint-André, on rencontre, associés au porphyre microgranulitique et à la brè¬ che quartzo-porpbyrique, de nombreux fragments de toutes grosseurs de quartz blanc laiteux. Ces fragments décèlent l’exis¬ tence de nouAcaux filonnets quartzeux analogues <à ceux que nous aA'ons déjà mentionnés au sud du gîte de manganèse. Nous aA'ons visité de nouAcau le gisement de Bontéran tsep- tembre 1912) ; les fragnicnts de psilomélane et les débris por- phyriques imprégnés du meme minéral sont très abondants à la surface d’un champ situé au nord-ouest des Aignes on nous avions recueilli, en 1909-1911, nne sorte de brèche à ciment manganésien. Ce champ est limité par le chemin de Saint- André à Renaison, par un chemin montant dans la direction du sommet de la colline et, enfin, par un sentier conduisant du premier chemin à nne petite carrière oiiATitc dans une roche très décomposée (grannlile ou microgranulite). On ob- fil L’épaisseur de ces enduifs est le y)lus souvent inférieure à i ou 2 mil¬ limètres; elle atteint cependant parfois 5 millimètres environ. Nous avons recueilli à Routéran des frapments de porphyre entourés d’une couche de psilomélane épaisse de 10 à i5 millimètres. A SAINT- A>DRÉ-D’VPCHON (LUIRE) 99 serve en plusieurs points de cette carrière, à la profondeur de 2 à 3 mètres, une zone de 6o à 8o centimètres d’épaisseur, dans laquelle la roche, très fissurée, est imprégnée assez irrégulière¬ ment de manganèse. M. Ch. Thilier, viticulteur à Saint-.\ndré-d’Apchon, a re¬ cueilli en 1892, pendant l’exécution de travaux de minage, dans les vignes de Sarcey, à l’est de Boutéran, une masse apla¬ tie, à angles arrondis, de gypse translucide ; on n’a retrouvé, depuis cette époque, aucun autre fragment de cette espèce mi¬ nérale. Cette masse gypseuse est vraisemblablement d’origine étrangère, car le sol des vignes de Sarcey est constitué par les éboulis A de Le Verrier (Carte géologique au 80.000®, feuille de Roanne). Nous rappellerons que le gypse a déjà été signalé en 1873, dans des conditions très différentes de gisement, au nord-est du Roannais, dans la région charliendine, par MM. Levallois et Bayan (BulL Soc. Géol. de France, 3' s., t. T, 1872-18-3, p. 475). Certaines assises du lias moyen, entamées par une petite excavation, dans la vallée du Cbandonnet, près de Mars, renfermaient, d’après ces géologues, beaucoup de cristaux de gypse et des ammonites pyritisées (i). (i) Ces épigénies organiques avaient échappé à Gruner : « Les fossiles du Lias sont, dans certaines contrées, entièrement pyritisés. Il n’en est point ainsi dans la Loire. La carrière de la Rivoire est réellement le seul point où la pjTite de fer semble un peu abondante dans le terrain jurassique » (Des¬ cription géologique et minéralogique du département de la Loire, p. 608). On voit, dans cette carrière, un grès calcaire ocreux. pétri de bélemnites et sillonné de veines pyriteuses (loc. cit., p. 682). LES llERHOlUSATIONS DE ROUSSEAU à la Grande-Chartreuse en 1768 et au Mont Pilât en 1769 P AK CLAUDIUS roux Docteur ès Sciences. Le bi-centenaire de la naissance de Jean-Jacques Rous- SE.\ü (i), que l’on vient de célébrer, a rappelé l’attention sur les séjours répétés du célèbre Genevois à Lyon et aux environs. cette occasion, nous avons essayé de reconstituer, mieu.x qu’on ne l’a fait jusqu’ici, les deux herborisations que fit Jean- Jacques à la Grande-Chartreuse (7-10 juillet 1768) et au mont Pilât (i3-i6 août 1769) ; le récit que nous en présentons ci- après sera simplement encadré de quelques aperçus généraux concernant l’amour dont s’éprit Rousseau pour les fleurs, du¬ rant les quinze dernières années de sa Aie. Avant l'excursion de la Grande Chartreuse. Où et quand J.-J. Rousseau devint botaniste. De tous les grands esprits du xviii' siècle, Rousseau est peut- être celui qui, à tous les points de \'ue, a été à la fois l’objet et le sujet des discussions les plus vIacs, des commentaires les plus passionnés. En effet, sa Aie tout entière, ses maladies, sa mort elle-même, (i) Jean-Jacques Rousseau est né à Genève, le 28 juin 1-12. Parmi les autres centenaires que l’on a célébrés en 1912 et qui intéressent plus direc¬ tement encore les Lyonnais, rappelons le bi-centenaire de Claude Bourgelat (né à Lyon le ii novembre 1712), fondateur des Ecoles vétérinaires de Lyon et d’.\lfort, et le centenaire de Victor de Laprade (né à Montbrison le i3 jan¬ vier 1812). La présente année igiS comporte les centenaires de Claude Beraard (né à Saint-Julien-sous-Montmelas le 12 juillet i8i3), d’OzANAM, etc. .Soc. Linn., t. lx, 1913 11 102 LES HERBORISATIONS DE J. -J. ROUSSEAU sont pleines de bizarreries et d’énigmes. Sa mentalité, sa psy¬ chologie a été et sera encore étudiée tour à tour par les philo¬ sophes, les physiologistes et les psychiatres ; elle trouve en quelque sorte son expression dans le quatrain bien connu, qu’il ne manquait jamais de placer en tète de ses lettres : Pauvres aveugles que nous sommes ! Ciel, démasque les imposteurs, Et force leurs barbares cœurs A s’ouvrir aux regards des hommes ! Mais nous n’avons point à discuter ici la psychologie ni la pathologie de Jean-Jacques Rousseau. Du philosophe, du mu¬ sicien et du botaniste, c’est ce dernier seul qui notts intéresse, surtout en ce qui concerne les séjours qu’il fit à Lyon et aux alentours. Séjours et excursions ! On peut bien en parler à propos de Rousseau, dont la vie n’a été qu’une longue suite de pérégri¬ nations et de déplacements, à tel point qu’on l’a surnommé le Voyageur perpétuel, et que lui-même rappelle à plusieurs reprises sa « manie ambulante ». C’est à la fin de 1731, à l’âge de dix-neuf ans, que Jean- Jacques vint à Lyon pour la première fois ; il ne fit d’ailleurs qu’y passer, en compagnie de M. Le Maître, maître de cha¬ pelle de la cathédrale d’Annecy. Les deux voyageurs descen¬ dirent dans la rue Sirène, à l’hôtel de Notre-Dame de Pitié (i). 11 y revint seul, deux ou trois mois après, au début de 1782 ; c’est alors qu’il eut, sur la place Bellecour, les deux rencontres dont il parle dans ses Confessions ; en 1785, nouveau passage de Jean-Jacques à Lyon. Le 26 avril 17/10, Rousseau revint à Lyon, pour la quatrième fois, en qualité de précepteur des enfants de M. Jean Bonnot DE Mabuy, grand prévôt de la maréchaussée des provinces du Lyonnais, Forez et Beaujolais ; il y commit, comme il l’a écrit lui-même, le larcin de quelques bouteilles de vin blanc d’Ar- hois, et y resta jusqu’en avril 17/11, où il quitta son poste assez brusquement, lorsqu’il se rendit compte de son insuffisance comme précepteur ; il revint à I-yon en 1748-/1/1. (i) La maison existe toujours; une inscription, placée dans la cour inté¬ rieure, rappelle les divers passages de Rousseau dans l’hôtel. A LA GUANDL riIARTRiaSK LT AU MONT PILAT 103 Puis il séjourna tour à tour à Venise, à Paiis, ensuite chez Mme d’Epinay, à Lyon encore en 175/1, puis à Montmorency, de 1706 à 1762, chez le procureur fiscal du prince de Coadk. En 1762, hoissKAU était en Suisse, dans le canton de Neuf- châtel, lorsqu’il lit à Yverdun, le 10 juillet, la rencontre d’une Lyonnaise, Mme veuve Hov de i,a Tour, qui s’y trouvait chez une de ses sœurs. 'l’rès éprise du philosophe et de scs ouvrages, elle lui offrit aussitôt sa maison de Môticrs, située à proximité, dans le val de Travers ; il accepta, et devint bientôt son ami et son protégé. .Tean-Jac(pies séjourna [)lus de trois ans à Môtiers. C’est là qu’il écrivit, le 12 mai 17G3, à M. Favre, premier syndic du Magnifique Conseil de l’Etat de Genève, sa fameuse lettre par lacjuelle il « abdique à per[)étuité » scs droits de bourgeois et de citoyen de la ville et république de Genève ; c’est là qu’il écrivit ses Confessions, qui s’arrêtent précisément au mois d’oc¬ tobre 1760 ; c’est là, enfin, qu’il prit pour la première fois le goût de la bolanicpie, au cours de scs iiromenades dans le val de Travers. Voilà donc Rousseau devenu botaniste ; à partir de ce mo¬ ment, il va nous intéresser. Le 8 septembre 1760, d’après certains auteurs, ou à fin no¬ vembre seulemeid, d’après d’autres (Léo Cuaretie, etc.), il quitta Môtiers pour aller dans la petite île de Saint-Pierre, au milieu du lac de Bienne, puis, de là, en Angleterre, chez David Hume, d’où bientôt, le 20 juin 1767, il revint en France, pour s’installer à Try-le-Chàteau, près Gisors, en Normandie, où il fut, sous le nom de Rendu (i), l’hôte du prince de Covri, qu’il quitta au bout d’un an, pour revenir à Lyon. C est le 18 juin 1768 que Jean-Jacques Rousseau arriva, pour la sixième fois, dans notre ville, où il descendit encore à l’hôtel de Notre-Dame de Pitié, rue Sirène. 11 ne manqua pas de rendre plusieurs fois visite à Mme Boy de la Tour, dans son château de Rocbecardon ; c est au cours d’une de ces visites qu’il eut la grande joie, un peu naïve, de « découvrir » l’Aristoloche (1) « It paraît, dit Petitjean, que le prince, pour sauver au moins tes apparences, avait désiré qu’it prît celte précaution. » Renou est le nom de la mère de Thérèse Levasseur, sa compagne. En patois du Dauphiné, le mot renou signifie grincheux, grondeur, grognon ! Soc.Lin.n., t. lx, 1913 11* LKS lIKRliOIUSATlüNS 1)1-: J.-J. r^OlSSILVl' lO'i clénialilo, plaiilo (ju'il n’avail oiicore jamais vue cl (lu’il recon¬ nut cepeiidaul, dil-il, au [)reiuier coup d'œil ! H ne resta, d'ail- leui's, que trois semaines à lAon, n’ayant avec lui (|ue quel(iuc linge et son herbier, et n’y fréquentant, outre Mme Bov et sa famille, (juc de rares amis, Marc-Antoine Claret de La Tolh- RETiE, qui lui fit visiter son jardin botanique de l’Ecole vété¬ rinaire, le 1)'' Emmanuel Gilihert, l’abbé François Bo/.ier et le chanoine Barthélemy Prost de (Jrance-Bla.ncue. 11 devait, en effet, se rendre bientôt à Grenoble, où, sur la recommanda¬ tion de la famille Boy de i.\ Tour, l’hospitalité lui était offerte et préparée chez M. Glaude Bomer, ancien fabricant de gants, qui, en raison de son grand âge (il était [)lus que sej)tuagé- naire), chargea son fils Gaspard, avocat au Parlement du Dau¬ phiné, du soin de recevoir Rousseau. Gr, i)Our se rendre à Grenoble, ce dernier, devant passer à proximité du massif de la Grande-Chartreuse, décida de pi'oliter de cette occasion pour l’explorer, ce qui explique l’excursion qui fut organisée de con¬ cert avec ses amis lyonnais. Le 6 juillet, Jean-Jacques écrivit en ces termes à son ami Dureyrou, pour la lui annoncer ; « ...Prêt à ])artir pour aller hei'boriser à la Grande-Chartreuse, avec belle et bonne compa¬ gnie botaniste que j’ai trouvée et recrutée en ce j)ays, je n’ai que le temps de vous envoyer un i)etit bonjour bien à la hâte, (hie n’etes-vous des nôtres ! ^ous trouveriez dans notre guide et chef, M. de La Tourette (sic ; l’orlhographe réelle est La Tourrette), un botaniste aussi savant qu’aimable, qui aous ferait aimer les sciences qu’il cultive. J’en dis autant de M. l’abbé Bozier, et vous trouveriez dans M. l’abbé de Grange- Bj.angiie et dans votre hôte, deux condisciples plus zélés qu’in¬ struits, dont l’ignorance aupiès de leurs maîtres mettrait .sou¬ vent à l’aise votre amour-jjropre. Adieu, mon cher hôte, nous ])arlons demain, dans le nu'me carrosse tous les quatre, et nous n’avons pas plus de temps qu’il ne nous en faut, le reste de la journée, pour rassembler assez de portefeuilles et de pa¬ piers pour l’immense collection que nous allons faire. Nous ne laisserons rien à moissonner apiès nous ; je aous rendrai comj)le de nos travaux... » A LA LRANUL ClIARTRi: (ISL ET Al' MONT PILAT lO.'j L excursion à la Grande-Chartreuse. Le lendciiiain, 7 juillet 1768, les quatre voyageurs quittent Lyon et vont coucher à Vore|)j)e d’où, le jour suivant, Jean- .lacqiies envoya ce billet à l’avocat Bovieh, à Grenoble : « Vo- reppe, 8 juillet 1768. .res[)érais. Monsieur, avoir l’honneur de vous remettre ce soir une lettre que .Messieurs Bov de i.a Torn, de Lyon, ont bien voulu me remettre pour vous ; mais me trou¬ vant dans le cas de m’arrêter ici [)our aller directement à la Gdiartreuse, permettez (pie je vous prie de vouloir bien retirer du carrosse, s’il est nécessaire, une malle et deux caisses à mon adresse, marcpiées .M. B. (1) n° i, et 3, jusqu’à mon retour (il veut dire : mon arrivée) à Grenoble, que je comjite être dans (piatre ou ciiuj jours. Je vous envoie en attendant, ci-joint, les trois clefs pour que vous puissiez faire ouvrir le tout, s’il en est besoin, vous siqipliant. Monsieur, en pareil cas, d’obtenir qu’on visite et (pi’on remette doucement et avec [uécaution la cais.se (pii contient des [liantes sèches et qu’on gâterait entière¬ ment, si l’on fouillait brusquement. Le mieux serait (pi’on attendît ma [irésence, si la [irompte visite n’est [las néces¬ saire... 1) f)n voit, [lar ces détails, combien Bolsseal aimait les plantes et soignait son herbier. De \oreppe, le carrosse ayant donc filé sur Grenoble avec les bagages, l’excursion se fit [lédestrement ; d’ailleurs, .Tean-Jac- (pies était très b(vn marcheur. Le 9, les (juatre compagnons arrivèrent a la (irande-Cbartreiise. Malbeureusement, le maii- Nais lemjis se mit de la partie ; malgré cela, ils herborisèrent autour du cornent et de la cluqielle de Saint-Bruno, et jusque sur les sommets environnants. Mais, outre la [iluie ([iii tombait sans discontinuer, Boissew fut incommodé par des troubles de 1 urination dont il souffrait [lar intermittence, et fut décou¬ ragé par le f)eu de zèle de ses com|)agnons, ainsi que l’atteste le [lassage suivant des .Mémoires écrits [)lus tard par Bovier fils et publiés [)ar Jovv : « Nous jasâmes de son voyage de (i) L(?> initiales M. I(. signifient sans doute Monsieur Renoc, car .Jean- JtiC(|U0s II iiMiit point iibîiiitloiiiic ce p^^ciidonvinc. 106 Li:S HERHÜIUSATIONS DK J. -J. HOUSSKAL’ 1-yon à la Giaïule-Chartrcusc. Il ne me eaelia pas que ee voyage ne s’élait pas fait selon son goût. Il auiail voulu visiter en détail le noir, mais sLH)erbe désert et les bois dont il est en¬ touré, herboriser, bolaniser, savourer le parfum des plantes dont ces montagnes et ces rochers sont couverts, y oublier la nature entière, enfin y devenir momentanément chartreux. Ses compagnons, au contraire, hommes de cabinet, érudits, sa¬ vants avec leurs livres, ne voulaient étudier la nature qu’à leur aise, dans leurs fauteuils académiques, et non se donner la peine de l’étudier sur son sein même. J’étais donc seul, m’ajouta-t-il, dans un labyrinthe impraticable après des pluies aussi longues que celles que nous avons essuyées. Tous les ter¬ rains étaient dégradés, tous les passages encombrés, tous les torrents débordés, et je n’ai pu suivre mon goût. Je lui mar¬ quai mon étonnement de ce qu’aucun de ses compagnons ne l’avait accompagné jusqu’à Grenoble ; il me répondit qn’il avait préféré venir seid, n’ayant pour guide qu’un robuste paysan, qui s’était chargé de son sac et de sa boîte de fer blanc, dans laquelle il avait renfermé les plantes curieuses qu’il avait eu le bonheur de rencontrer et qui le dédommageaient amplement des peines qu’il avait prises pour se les procurer. >; Jean-Jacques n’a pas donné la liste des espèces qu’il récolta dans son excursion. En compulsant avec soin ses œuvres et ses lettres, on trouve cependant la mention des plantes ci-après, récoltées par lui à la Grande-Chartreuse ; Astrantia major, Pi- rola sp., Soldanella alpina, Meum atliamanticum et diverses Ombellifères, Saxifragacées, Gentianacées et Légumineuses non spécifiées, la Mélisse à grandes Heurs et autres Labiacées et didynames (i). Dans la première des neuf lettres qu’il écrivit à La Toun- i\ETTE de 17O9 à 1773, il reparle en ces termes de la Grande- Chartreuse : « ...Vous souvenez-vous. Monsieur, d’un petit souchet que nous trouvâmes en assez grande abondance auprès de la Grande-Chartreuse, et que je crus d’aboid être le Cyperus fiiscus L. .i' Ce n’esl point lui, et il n’en est fait aucune mention, ([lie je sache, ni dans le Species, ni dans aucun auteur de bota- (i) Albert .Ianskn (op. cil., p. 126) y ajoute, à tort croyons-nous, le Trien- Inlis eiiropiva. A LA GLANDE GHARTREISE ET Al' MONT PILAT 107 iii.). (1) Que dirait RoussE.iv s’il ^ivail aujoui (.l'Iiui, où les questions de nonien- claliire et de synonymie sont aulreinent plus « immenses et pénil)les » qu’à son époque ! (a) II. DE Rothschild, op. ci/., lettre Wl. p. lao-iaS. LI'S IIKHIîOIUSATIONS DR J. -J. Uül SSRAU Il >8 Malgré le fâcheux iiicideiit du débul, Gaspard Bomeji fut un cüinpagunn assidu de .leau-Jac(]ues, trop assidu iiièine au dire de ce dernier, (jui ra[)pelle (|uel(}uc part son « garde de la manche », pendant son séjour à Grenoble et ses herborisations autour de celle ville. Mais, en dépit de l’enipressenient de l’avo¬ cat et de sa famille auprès de Housse vi‘, leurs relations récipro¬ ques devenaient plus froides et plus rares ; le professeur de |)hilosophie du collège venait de faire soutenir par un de ses élèves, en thèse de lin d’année, une réfutation des écrits de Jean- Jac(jues, auquel il avait eu le toupet d’adresser une invitation pour venir y assister; enfin, le 1 1 août, Rousseau avait été l’objet d’une réception empressée chez le Président du Parle¬ ment du Dauphiné, M. de Réruuue, qui, au moment de pren¬ dre congé, commit la « gaffe » de lui déclarer ne pas connaîlre ses écrits, parce qu’il n’en avait jamais lu aucun ! A peine le Président Réutuu.e avait-il prononcé ces maladroites paroles, que Rousseau, sans mot dire, tourna les talons à l’assistance stupéfaite et courut tout d’une traite au bureau des messageries retenir une place pour Rourgoin. 11 partit, en effet, dès le len¬ demain, i;>, aoi'd, et ariiva le meme soir ii) à Rourgoin, où il descendit à l’auheigc de la Fontaine-d’Or, tenue par un brave homme portant le nom, bien professionnel, de Lwigne. C’est là (|ue vint aussitôt le rejoindre Thérèse Levasseujï, et (ju’eut lieu, dans la modeste chambre qu’il occupait avec elle, leur mariage civil, dans les derniers jours du meme mois, en la seule présence de deux officiers d’artillerie, MM. Domn de Rosières, maire et châtelain de Rourgoin, et son cousin de Gmwipaoneux. 11 ne pouvait être ([uestiou d’un mai'iage reli¬ gieux, Rousse \x‘ a|)partcnant à la religion réformée, dont il n’aimait pas d’ailleurs les ministres, ainsi qu’il le répète dans ses écrits. Aucun acte authentique n’a été dressé de cette cu¬ rieuse cérémonie, an cours de laquelle, paraît-il, les larmes coulèrent des yeux des quatre seuls acteurs et témoins. Roi’sseau mena ensuite pendant quelque temps une vie assez tran(|uille, mais, éprouvant (piehpies nouveaux troubles de rurinalion, if prit, dans la meme auberge, une chambre |)lus spacieuse, à deux lits. C’est dans sa première chambre, très (i) Kl non pus le 8 août, eoninu; le disciit les l)'''* Potto.n cl Lacassagm:. A LA GRANDE CHARTREISE ET AU .MONT PILAT 109 j)ctite, qu’il avait crayonné sur les murs quelques maximes, <( d’une vanité morbide », lemarcjue le H’’ Lac\ssagne, et dont le !>'■ PorroN nous a conservé très scrupuleusemerd le texte (i). C’est de Hourgoin, le 2 décembre lyOS, qu’il écrivait à Mme la Présidente de Veuw, une des nombreuses admiratrices de son génie et de ses œuvres : « J’aime cent fois mieux voir, dans l’émail des prés, des guirlandes pour les bergères, que des herbes pour des lavements ! » Cette boutade montre bien l’idée que Pioi sseau se faisait de la botanique, un plaisir, une distraction, une occupation agréable en même temps qu’une étude séiieuse, mais non une science utilitaire, car il n’aimait ni les médecins, ni leurs médecines (2) ! Dans le courant du même mois de décembre, Jean-Jacques, auquel le climat rigoureux et marécageux de lîourgoin ne con¬ venait guère, tomba sérieusement malade et dut receA’oir, pres¬ que malgré llii, les soins dévoués du jeune D'' Mey.mer, qui lui conseilla de changer do résidence et d’aller en un lieu plus salubre respirer un air pur et sain. Une petite gentilhommière, appelée Monquin, sur le terri¬ toire de Maubec, à 2 kilomètres seulement de Bourgoin, fut mise par ses propriétaires, le marquis et la marquise de Cé- ZARGES, à la disposition de Boi ssew, qui s’y installa le i" fé¬ vrier 1769. Dès la fin du mois, sa santé s’y améliora beaucoup, et, le 28, il écrivait à Dupeyroi’ : « ...M. Ségeier, célèbre par le Plautæ Veronenses, que vous aAez peut-être, ou que a'ous devriez avoir, vient de m’envoyer des plantes qui m’ont remis sur mon herbier et sur mes bouquins. Je suis maintenant trop riche pour ne pas sentir ce qui me manque. Si, parmi celles que A'OUS promet le Parolier, pouvaient se trouver la grande Gentiane pourprée, le Thora Valdensium, VEpimedium, et quel¬ ques autres, le tout bien conservé en fleurs, je aous aAOue que ce cadeau me feroit le plus grand plaisir, car je sens que, mal¬ gré tout, la botani((ue me domine. J’herboriserai, mon cher (1) Lac.\ss.a(:\k, <■)/). cil., p. 7 ; I’otton, tip. cil. Coll<‘ fliambro a t'Ir ron- si'rvôe, en l'élal où J.-.l. Rot s.se.\u l'haltilail, jusqu’en iiSjo. (2) Celle Itoulade est à opposer à celle d’-VIplionse Kahu : « La bolaniquc est l’art de tiessécber les plantes entre deux feuillets de pajtier Itrouillard, et de les injurier en "rec et en latin ! » Ou sait que le satirique auteur de Sous les Tilleuls et des Guêpes n’ainiait que la botanique pratique et borti- cole, et non la botanique d'berltier. affectionnée au contraire par Rocsseac. 110 LI',S IIKRBORISATIONS DE J. -J. ROISSEAU hôte, jusqu’à la luorl o! nu-mc au delà ; car, s’il y a des Heurs aux Champs-Elysées, j’en formerai des couronnes [)our les hom¬ mes vrais, francs, droits, et tels qu’assurément j’avois mérité d’en trouver sur la terre. » L’amélioration de sa santé continua ])endant tout le prin¬ temps de 1769 ; il reprit des forces, mais, croyant que les habi¬ tants des environs venaient « saboter » et détruire les plantes qu’il avait semées dans son jardin, il résolut de quitter le Dau¬ phiné et, dans l’espoir que le prince de Coxri lui offrirait de nouveau l’hospitalité à son château de Trye, il entreprit, en juin, d’aller pédestrement, par Lyon, Tarare cl Roanne, jus¬ qu’à Nevers, où se trouvait le prince. C’est au cours de ce voyage, (pii dura trois semaines, qu’il trouva sur les bords de la Loire, en abondance, VOnothera biennis, plante revue plus tard par lui sur les bords du Rhône, et qu’il croyait être indi¬ gène plutôt qu’américaine. A son retour à Monquin, il eut une discussion avec Thérèse Levasseuk, qui s’enfuit pour revenir, d’ailleurs, quelques jours après. C’est alors qu’il organisa, de concert avec plusieurs amis, notamment les fils Roy de i.a Toid, de Rosières, de Cii ampagaeux, le marrpiis de Reeiroy DE LA Graxge-at x-Rois, baioii d’Escpiancourt, gouverneur mi¬ litaire de Rourgoin, et le D'' ôIeymer, l’excursion au mont Pilât. L’excursion au Mont Pilât. C’est le dimanche i3 août 1769, avant le lever du soleil, que Rol'sseau et ses compagnons partirent de Rourgoin pour le Pilât fi). (ie voyage, effectué tout à pied, ne réussit pas mieux (jue celui de la Grande-Chartreuse : le mauvais temps ne quitta pas les excursionnistes qui, malgré les efforts de Jean-Jacques, ob¬ servèrent entre eux les préceptes de la politesse et gardèrent les distances de l’étiquette, sans s’abandonner à ce cbarmant laisser-aller qui doit léguer parmi les excursionnistes. (i) A nolpr que A. Jax.sen, .T. Riuquet, etc., ccrivenl fijussenieiil Pila (comme Rousseau lui-même) ou Pilale, de même qu’ils ortho"raj)Iiieiil La Touuette pour La Tourrette, ce en quoi d’ailleurs ils imilent de nombreux auteurs qui ont commis les mêmes fautes ! A L.V GHANDE GHARTUEUSE ET AU MONT PILAT IH Dans la soirée du incine jour, après s’ôlre adjoints Borin, de Séréziu, ils arrivèrent à Vienne, où ils soupèrent et couchèrent. Le lendemain, ils passèrent le Rhône et firent l’ascension par Condrieu et Pélussin. Ne connaissant pas du tout la mon¬ tagne, n’ayant pas de guide, et fort gênés par la pluie et le brouillard, ils s’égarèrent dans des chemins peu intéressants au double point de vue de la botanique et du pittoresque, et ne parvinrent qu’à grand’peine au sommet (i.434 mètres). Ils n’y trouvèrent, qui pis est, dans la seule grange ou ferme qui existait alors, qu’une hospitalité très imparfaite : le repas fut maigre et détestable, et les voyageurs furent obligés de coucher sur de simples paillasses bourrées de foin humide et malodo¬ rant, sauf P»oussp;au, à qui l’on réserva, en sa qualité de Sanciio Pança de la bande, l’unique matelas, d’ailleurs « rembourré de puces », écrivit-il plus tard ! Cependant, au dire du D’’ Potton, <( il ne manqua pas de philosophie ; habitué aux coups du sort, il sut prendre son parti en brave. La patience ne l’abandonna qu’au retour, chemin faisant, et voici à quel sujet : il était contrarié dans ses études, distrait de ses recherches par les demandes, par les observa¬ tions incessantes du D’’ Meymer, qui se regardait comme son élève en botanique et voulait, sous sa direction, commercer un herbier ; tantôt ce médecin l’accablait de questions importunes, tantôt, abordant Jean-.Tacques en triomphe, et d’un air de connaisseur, il lui montrait une plante, dont il ignorait les caractères ; c’était, par exemple, le Napel qu’il prenait pour une Ancolic, en vonlant le déterminer ». Pour comble de malechance, un des deux fils Boy de la Tour fut mordu par un chien ; son propre Sultan, qui l’accompa¬ gnait, fut aussi attaqué et cruellement mordu par un de ces méchants dogues de campagne et s’enfuit en hurlant ; ce n’est (|ue six jours plus tard que Rousseau, rentré à Monquin, vit revenir son fidèle caniche, qui avait traversé le Rhône à la nage et retrouvé le chemin de Rourgoin ! .Jean-.Tacques fut au comble de la joie lorsqu’il trouva le Sonchus alpiniis et, du coup, oublia toutes les fatigues et pri- vations^du voyage ; il reconnut facilement aussi le lichen d’Is¬ lande et, aux alentours de la ferme où il fut, comme ses com¬ pagnons, si mal couché, il vit en grande abondance le Meiim 112 LES HERBORISATIONS HE J. -J. ROUSSEAU (tlluunaitlicuDi , qu’on Suisse cl en Allemagne on appelle vul¬ gairement racine-d’ours, biinüurz. Voici les [)assages les plus intéressants des princi[)ales lettres où Jean-.TaC(iues Uolsseau raconte à ses coriespondants son excursion au mont Pilât. i“ Lettre L\ à ^Ime la duchesse de Pobti.aad : (( Bourgoin, aoust 1769... ,1e suis donc parti avec quelques amateurs })Our aller sur le mont Pila, à douze lieues d’ici, dans l’espoir, ÎMadame la duchesse, d’y trouver quelques plantes ou (juehpies graines qui méritassent de trouver place dans votre herhier ou dans votre jardin : je n’ai pas eu le bonheur de lemplir à mon gré mon attente. Il étoit trop tard pour les Heurs et trop tôt pour les graines ; la pluie et d’autres accidents nous ayant sans cesse contrariés, m’ont fait faire un voyage* aussi peu utile «[u'agréable ; et je n’ai presque rien rapporté. Voici pourtant, Mme la duchesse, une note des déhiis de ma chétive collecte. C’est une courte liste (i) des plantes dont j’ai pu conserver qnehjue chose en nature, et j’ai ajouté une étoile à chacune de celles dont j’ai recueilli quelques graines, la plu¬ part en bien petite quantité. Si, parmi les plantes ou parmi les graines, il se trouve quelque chose on le tout qui puisse vous agréer, daignez. Madame, m’honorer de vos ordres, et me mar¬ quer à (jui je ponrrois envoyer le paquet, soit à Lyon, soit à Paris, pour vous le faire parvenir... Signé : Herboriste. » Lettre à Mme Bov pe j.a Toi k (:>.) : « Monquin, le 59 aoust 1769... Peu de jours après mon aii i- vée ici, je refiartis pour une herborisation sur le mont Pila, qui étoit arrangée depuis longtemps. Notre voyage fut assez triste, toujours de la pluye, peu de plantes, vu que la saison étoit trop avaneée ; un de vos messieurs fut mordu par un eliien. Sultan fut estiopié par un autre... Tout ce fpie nous avons eu de meilleur dans notre pèlerinage a été d’excellent \in d’Espagne (pic aoiis connoissez, (pii nous a grandement réconforté tout au sommet de la montagne, et dont nous avions, je vous jure, très grand besoin. Enfin, me voilà de retour fi) Celte liste n’est d'aillenrs pas partie inti^grantc de la lettre, cl n’a pas ét('* conservée ni pid)liée nnlle part, pj) Godkt et Boy de i.\ Toen, op. ci/. A LA GHANDE GIIARTREI SE ET AU MOM PILAT 113 depuis (JUCI4UCS jours, encore liarassé de celle longue el pé¬ nible course, foiT occupé d’arranger el sécher mes i)lanles à demi-ponrries... » .T" l.eltie à M. Ci-veemn lils, docteur en médecine à Cire- noble (i) : « A Mompiin, le 3i aoust 1769... Le second des deux voyages dont Je viens de vous pailer a en pour unicpie objet la bola- ni(jue, pour terme le monl Pila, el n’a pas en le succès que j’en espérois, ayant été fait trop tard pour les plantes, trop tôt pour les graines, la pluye nous ayant toujours contrariés, et l'ignorance du local nous ayant fait errer sans savoir trouver les vrais lieux des plantes. Nous n’avons donc rien trouvé, que quebpies plantes communes dans [iresipie toutes les monta¬ gnes : le Meum, la Ristorte, le Napel, le Raisin d’üurs (:<), r.l/7)jcrt, le Doronic, le Myrtil, la Ralsaminc jaune, le Cacalia, les deux Digitales, ete. l'ne seule grande plante (3) m’a fait plaisir. Je l’ai prise d’abord pour une laitue à Heur bleue ; mais, en l’examinant à loisir, j’ai cru la reconnoîlre pour le Sonchns alpiinis ; malheureusement, le seul spécimen (jue j’ai rapporté est si gâté par l’humidité, qu’il n’est même pas con- servable. Mais, enfin, c’est toujours une nouvelle connaissance, et, comme je n’ai guères le talent d’en faire, celles que j’at¬ trape par ci par là me font tonjours grand plaisir. C’en est encore une pour moi que l’Œitothera biennis, (}ue nous avons troinée auprès du Rhône el que j’avois déjà vue à mon premier (i) G. Vai.i.ieh, op. rit. Le D'' t’ierre (’.lapi’ikh, né à (Jrenotile, en oelolire i7'io, inoiT à Noviirey te i5 mars 1818, tmlanisle, était "rand ami (te ttoi s- r.EAC qui te traitait parfois, en lin de ses lettres, de l'affectueu.v néolofrismc tuissinius. Cette lettre du 3i août, que nous eitons, était accompagnée d’un petit écliantilloii d'une plante (dont G. Vai.lier a e\i flieureusc idée dtr donner une gravure) qu’il croyait être le Sileiie mulahilis, puis qu’il crut reconnaître [)lus tard ponr le Ciiruhnlus otites. .Iordan (tl’après Et. Mii.saat. op. rit.) croyait que ce dernier nom est le bon. (a) Dans le Botiinicon Pildteiise de La Toiuhette, on lit, à la j)af>:e i p) : « Arhutus atpinn L. Vitis-iden jotiis ohtongis alhirantihus. Les Herboristes recueillent cette plante à Pilât, pour le vrai Raisin-d’Ours. Elle lui n's.sembic en effet beaucoup; ... elle se trouve dans les bois et sur te Crèt de la Perdrix, sous les roclies, avec le 3I\rtille, mais plus rarement. » En réalité, ce n’est ni VArbutus uva-iirsi, ni l’.t. alpiiia qui se trouve à Pilât, mais simjdernent le Vacciniiim vilis-idira qui leur resseml)le vaguement, et qui a donné lieu à la confusion. (3) Jean-Jacques Rovssiîau lui donne cinq pieds de liauteur. 114 LKvS IlliRIiORISATIONS DE J. -J. ROISSEAU voyage (i) au bord de la Loire, sur des Islols formés par les sables ; ce qui, quoi qu’en disent les botanistes, me fait pré¬ sumer que cette plante est indigène, ainsi que VEi'igeron cana- dense, qu’on trouve à foison dans les lieux les plus sauvages, ce qui seroit difficile malgré sa légère aigrette, s’il n’eut été que naturalisé parmi nous. » 4“ Lettre 1 à L,\ Tourrette, écrite de Monquin le 17 dé¬ cembre 1769 : (( Vous me faites bien sentir et déj)lorer ma misère, en me demandant compte de mon herborisation de Pila. J’y allai dans une mauvaise saison, par un très mauvais temps, comme vous savez, avec de très mauvais yeux et avec des compagnons de voyage encore plus ignorants que moi, et privé par consé(pient de la ressource pour y suppléer que j’avois à la Grande-Char¬ treuse. J’ajouterai qu’il n’y a point, selon moi, de comparaison à faire entre les deux herborisations, et que celle de Pila me paroit aussi [)auvre que celle de la Chartreuse est abondante et riche. Je n’aperçus pas une Astranfia, pas une Pirola, pas une soldanelle, pas une ombellifère excepté le Meum ; pas une saxifrage, pas une gentiane, pas une légumineuse, pas une belle didyname, excepté la mélisse à grandes fleurs. J’avoue aussi que nous errions sans guides, et sans savoir où chercher les places riches, et je ne suis pas étonné qu’avec tous les avantages qui me manquoient, vous ayez trouvé dans cette triste et vilaine montagne des richesses que je n’y ai pas vues. Quoi qu’il en soit, je vous envoie. Monsieur, la courte liste (2) (1) Rousseau veut dire le j)reinier des deux voyages dont il enirelieiil ('.LAPPiER ; il s’agil du voyage à Nevers, dont nous avons parle plus haut. Un passage de la j)age i'i2 du Botanicon Pilatense de La Tourrette, qui s’est inspiré des notes de .tean-.Iacques Rousseau, laisse deviner que c'est à .\mpnis que Rousseau a trouve Vllerhc eux ânes. (2) Dans son ouvrage sur le Pilât, La Tourrette s’élève vivement (p. loo- loa) contre l’assertion émise par Rousseau et surtout par .\i.uéox-Dui.ao que « le Pilât ne j)rodnit que des plantes fort ordinaires ». La liste dotil il est question ici n'a pas été con.servée ni publiée par La Tourrette, qui ne cite pas nommément Jean-Jacques Rousseau dans scs Observations sur Vllis- toire naturelle du Mont Pilai, suivies du Botanicon Pilatense (Avignon, 1770). On trouve seulement, à la page loC de cet ouvrage et en renvoi, le passage ci-après, qui paraît sc rapporter à Rousseau: « Depuis que ceci est écrit, j’ai eu lieu de faire usage des excellentes notes qui m’ont été fournies, sur quelques plantes tardives du Mont-Pilal , par un homme célèbre, qui, après avoir percé d’un œil philosojjbique les replis du cœur humain, n’a pas cru A I.A r.RVNDE CHARTREISE ET Al MONT PILAT 115 de ce que j y ai vu, plutôt que de ce que j'en ai rapporté ; car la pluve et ma maladresse ont fait que presque tout ce que j'avais recueilli s est trouvé gâté et pourri à mon arrivée ici. 11 n’y a dans tout cela que deux ou trois plantes (lui m aient fait un grand plaisir. Je mets à leur tète le Soiiclius alpinus, plante de cinq pieds de haut, dont le feuillage et le port sont admirables, et à qui ses grandes et belles fleurs bleues donnent un éclat qui la rendroit digne d’entrer dans votre jardin. J’au- rois voulu, pour tout au monde, en avoir des graines ; mais cela ne me fut pas possible, le seul pied que nous trouvâmes étant tout nouvellement en Heurs ; et, vu la grandeur de la plante, et qu’elle est extrêmement a(iueuse, à peine en ai-je pu conserver quelques débris à demi-pourris. Comme j’ai trouvé en route quelques autres plantes assez jolies, j’en ai ajouté séparément la note, pour ne pas la confondre avec ce que j’ai trouvé sur la montagne. Quant à la désignation parti¬ culière des lieux, il m’est impossible de vous la donner ; car, outre la difficulté de la faire intelligiblement, je ne m’en res¬ souviens pas moi-même ; ma mauvaise vue et mon étourderie font que je ne sais presque jamais où je suis ; je ne puis venir à bout de m’orienter, et je me perds à chaque instant quand je suis seul, sitôt que je perds mon renseignement de vue... » 0“ Lettre 11 à La Tolurette, écrite de Monquin le 26 jan¬ vier 1770 ; « C’en est fait, Monsieur, pour moi de la botanique ; il n’en est plus question quant à présent, et il y a peu d’apparence que je sois dans le cas d’y revenir (i). D’ailleurs, je vieillis, je ne suis plus ingambe pour herboriser ; et des incommodités qui m’avoient laissé d’assez longs relâches menacent de me faire payer cette trêve... Mais, en renonçant à une étude charmante, qui pour moi s’étoit transformée en passion, je ne renonce pas aux avantages qu’elle m’a procurés, et sur-tout. Monsieur, à cultiver votre connoissance et vos bontés, dont j’espère aller dans peu vous remercier en personne... Parmi les plantes dont je vous ai précédemment envoyé la liste, j’en ai omis une dont qu’il fût indigne de lui, de fixer ses regards sur des herbes et sur des mousses. » (i) C’était un accès de fiessimisme : Rol‘sse.\l' a cultivé la botanique jusqu’à la veille même de sa mort ! LES HERP.OHISATIONS DE J.-J. HOLSSEAl' 1 K’) Lin N TUS ii’n pas marcpié la [laliio, et que j’ai Irouvéc à Pila ; c’est le Ruhia pereyrina : jo ne sais si vous l’avez aussi reiuai- quée ; elle n’est pas absolument rare dans la Savoie et le Dam phi né. » 6“ Dans ses lettres V et MT à L\ Toi nnETiE, Roussew |)aile encore du mont Pilât. Dans la lettre V, il dit n’avoir pn trouver à Pilât la grande Gentiane jaune ; cela n’est pas étonnant, puisquelle n’y a été signalée ipi’à Pré-Lagei', du coté de Bourg-Argeidal, où il n’est pas allé. Dans la lettre Vil, il dit qu’il aurait pu recueillir cà Pdat (( aisément nn litron de semences du Prenanlhes purpurea <> ! Lu réunissant à quehpics antres (r) les indications dissémi- né('s dans les pages ])récédentes, voici comment nous pouvons lei'onstituer la liste des j)iinci|)ales espèces rei'ueillics par .lean- .lacijues Pousse \r an cours de son voyage pédestre de lîour- goin-MoiUjuin à Pilât : i” Plantes récoltées dans le massif du Pilât : Impatiens noU-tanyere. Meiim alltamanlicum. Acoitilnm napetlus. C.orriyiola Ultoralis. 1 acci n i am myrlilliis. 1'. vills-idœa. Doronicum nusirinenm. Cacalia alpinn ou alt>ifrons. Métissa (Calamintha) (jrandiflora. Plantes récoltées dans la Œnolheru biennis. Polygonum bisU.rIn. Digilalis purpurea. /). grandiflora ou Iulea. .Sonchus alpinus. 'riiyiu('-t<>(‘ (Daptine mezereun}?). Arnica monlana. Itubia peregriiia. Prenant h es p u rp u rea . Cyperus fuscus. Cetruriu Islamtica (lAiAwii (l'Islaudc). vallée du Hhùne, de Vienne à Bryunia diuica. Silene (Cucubalus) (dites. Soit, au total, une vingtaine d’es[)èces qu’il a jugé à piopos, à divei’S titres, de distinguer de la masse des plantes com¬ munes. (i) Outre les lettres que nous venons de citer, on trouve encore quelques passages relatifs à riierborisation du Pilât dans les lettres ci-après de .l.-J. ItoussEAc : lettres à la ducliessc de Poutlam) datées île Monquiu le 21 décembre 17G9 et de Paris le 17 avril 1772; lettre à M. Laliavd, datée de Alonqiiin le 27 août 171)9; lettres à Dcpiîyhou datées de Monquin b-s 27 août, i() sej)teinl)re et 10 octobre 1709; etc. A LA r.RAM)l- r.llARTRLlSF, RT AT MONT FMLAT ii: Après l’herborisation du Pilât. Dernier séjour à Lyon. Dernières années de Rousseau. De retour à .Mün(|uiii avec ses compagnons, J. -J. Rousseau y reprit le cours de son e.xistence incidenlée ; le cercle de ses amis beigusiens était cependant assez étroit, puisque, à part ses hôtes le marquis et la mar([uise de (iÉZAiiCES, le it-iarciuis et la marquise de Reeeuoy, Dom.n de Rosières, de Ciiamp.v- OAEi X, le !)'■ .Mevmer, on ne peut guère citer que de Me.nou cl M. et Mme de Saim-Geii.main (i). L’hiver de lyruj-iyyo fut très rude, cl ce fut au tour de Thérèse Levasseur d’clre obligée de s’aliter pour un rhuma¬ tisme généralisé. .Iean-Jac<|ues s’acipiilla très bien de son rôle de garde-malade ; mais sa misanthropie l’assaillit de nouveau, et, en même temps qu’il abandonnait ofliciellement son pseu¬ donyme Renou pour reprendre son nom de Rousseau, il in¬ forma ses amis de son projet de départ prochain. L’occasion de ce dé|)art ne se lit pas attendre longtemps, et on a meme jiensé (pi’elle ne fut pas foi tuite : une violente altercation, avec voies de fait, eut lieu entre Thérèse I.evasseur et une servante du château. Rousseau, ne pouvant donner tort à sa compagne, ('t d autre part Mme de Cézvrges n’ayant pas voulu renv'oyer sa servante, il décida de (piitter Monquin. (’et événement ar¬ riva dans la première moitié d’avril 1770 d’ajuès certains au¬ teurs (Albert Ja.nsen, op. cit., p. 162), ou seulement en mai, d’afirès d’autres (D’’ I,acassag\e, op. cil., p. i3). t)uoi qu il en soit, après avoir remercié M. et Mme de Saint- Der.maix, ainsi que le marquis et la marquise de Reffrov, Jean-Jacques fit cljarger sur une charrette ses hardes, son her¬ bier et ses livres, et les fit conduire à f.yon, chez Afine Rov de (i) Lai..\M)e visita Rolsse.ai, à Monquin, dans te conranl de l’annce lyl’x.). L illnstic astronome cc‘i'i\it au ptiysicicn Le .Sa(;e, à la (tato du 3o sc])teMd)rc i7r>() : « .t’ai passé à ^Fonquin, prés (te Bouifroin ; j'ai eu le t)ontieur de dîner riiez M. et Mme Renoc, de voir ses herbiers, de lui parler de botanicpie, car et 10 son pittore. ,1’ai longtemps été comme lui à rêver dans mon lit et à apprendre par cteur les classes et les fjenri's de Linn.eis; il m'a paru déjà très fort, mais il ne se propose pas d'écrire sur une matière où ee n'est point assez d avoir étudie toute sa vie; il ne parle point de (piitter ee pavs-là ; il y est aime ; il s y rend sociable, il mange chez les honnêtes gens, et descend meme pour recevoir les visites des dames, mais il s’est éloigné de la ville pour ne pas être excède tous les Jours. » (Biittetin du bibliophile , iqra.) J18 LES IIEKBORISATIONS DE J.-J. ROISSEAI' i.A Toi U, (]iii lui réserva, coininc toujours, le iiicilleur accueil ; il lit des herboi isatious à Vaise, au Mont-d’Or, etc., avec la faïuillc de son hôtesse et avec Lv ToLUKEriE ; il se rendit aussi à P’ourvières, dont il admirait, à chacun de ses passages à Iaoii, la- splendide vue panoramique, etc. Vers la fin de juin, .l.-J. Rousseau et Thérèse Levasseur se rendirent à Paris, oi'i ils s’installèrent rue PhVtrière. L’est à Paris, pendant les huit dernières années de sa vie, (pie .lean-Tac(]ues, indépendamment de ses œuvres nouvelles cl de sa profession de copiste de musiipie, écrivit la phqiart de ses lettres sur la botanique, sauf les premières adressées déjà à la duchesse de Portland et à La Tourrette. Sous ce nom de Lettres sur la botanique, il faut grouper, en effet, non seulement ses huit lettres envoyées, de 1771 à 177^, à Mme Et. Deuessert (née Madeleine Boy de la Tour) pour l’éducation de sa fille Marguerite-Madeleine, « l’aimable Made- lon », comme il l’apfielle familièrement (i), mais encore les quinze lettres adressées à la duchesse de Porilaad de 176(1 à 1776, les neuf lettres adressées à La Tourrette de i76() à 177.3, et quelques autres : à àl. Dupevrou (1764), à Liotard (1768), à M. DE Malesiierbes (1771), à l’abbé de Praaiond (1778) ; plusieurs de celles jiubliées par Ph. Godei, enfin trois à Gouan, directeur du jardin botanicpie de Montpellier (;i8 mars, 6 octobre et 96 décembre 1769). Ges trois dernières furent signalées pour la première fois par Amoreux, le :>.o décembre i8;u, dans une séance de la Société Linnéenne de Paris (Amoreux, Notice sur Gouan, in Méin. Soc. Linn. Paris, I, ji. 6.66-730), puis par Greuzé de Les- SER (Statist. de l'Hérault, T8;ià, p. ■.?63). La dcA'inère de ces trois lettres (les deux autres ayant disparu) a été imbliée in extenso par M. Grassei' (.L-J. Rousseau à Montpellier, in Méin. Acad. Montp., sect. des lettres, t. I, i8''i7-i8r)à, p. .653-585). (àn trouve dans la correspondance de Rousseau (l. IV, 1768-1770, p. 119, 1^7, 3».3) quelques traces de ses relations avec Gouax. Ce sont de fréquents échanges de plantes rares ou d’ouvrages de bota¬ nique. Gouan, lors d’un voyage qu’il fit à Paris, ne manqua (i) Kt publiées plus lanl sous le lilrc: Lettres élémentaires sur la botanique à Mme De Lessert. A LA GRANDE CHARTREUSE ET AU MONT J'ILAT 119 pas de rendre visite à son illustre ami. Ces relations se pro¬ longèrent jusqu’à la mort de Holsseau. C’est aussi à Paris qu’il se lia, en 1772, avec Bernardin de Saint-Pierre, et qu’il confectionna, en 1778, pour Mlle M.-M. Delessert un petit herbier d’en\'iron 200 plantes, malheureu¬ sement sans indication de localités, et conservé aujourd’hui par Mme Bartholdi, sa petite-lille (i). Enfin, le 20 mai 177S, .Tean-Jacques Bousseau, tombé dans la gène et atteint d’infirmités, A'int recevoir l’hospitalité, à ErmenonA'ille, chez le comte de Girardin. Il y herborisa cha¬ que Jour avec les enfants de son hôte, notamment avec la fille aînée et le second fils du comte, et pour la dernière fois, le i" juillet 177S, veille de sa mort, qui survint dans des condi¬ tions encore mal élucidées. DIBLIOGRAPHIE Amoreux, Notice sur Gouan (Mem. Soc. Linn. Paris, I, p. 656-73o). Beacdouix (Henri), La Vie et les Œuvres de Jean-Jacques Rousseau, 2 vol., 1891. Bertuold (Fritz), J. -J. Rousseau au Val de Travers, 1762-1765, Paris, 1881, in-8<>. Bosscha (J.), Lettres inédites de Jean-Jacques Rousseau à Marc-Michel Rey, publiées par J. Bosscha, in-8®, Amsterdam, i85o. Il nous a été impossible de consulter cet ouvrage, que nous n’avons pu trouver nulle part ni nous procurer. Briquet fJohn), Jean-Jacques Rousseau botaniste, discours prononcé le 26 juin 1912. à GenèA'e, à la célébration du deuxième centenaire de J. -J. R. (Bull, de VInslitut national genevois, t. XLI, 1913). Claretie (Léo), Jean-Jacques Rousseau et ses amies, avec une préface d’Emest Legouvé, Paris, 1896. Demlle, La botanique de J. -J. Rousseau, 2* édit., Paris, 1823. Ducoix (Auguste), avocat à Lyon. Particularités inconnues sur quelques per¬ sonnages du XVIIP et du A7A'® siècles. I. Trois mois de la vie de J.-J. Rousseau (juillet-septembre 1768), Paris, i852. (i) Outre cet herbier. Jean-Jacques Rousseau en confectionna un autre, très élémentaire, pour Mlle de Girardin l’aînée; quant à son herbier prin¬ cipal, composé d’environ i.ooo espèces, de format in-4®, il fut donné après sa mort, par Thérèse Levasseur, à M. Le Bègue de Presle, médecin et ami particulier de Jean-Jacques; il a été vendu à Paris en 1828, puis à Orléans en 1895 (Le Temps, 9 avril 1896), Un autre herbier en ii vol. in-4° est conservé au Musée botanique de Berlin (A. J.vnsen, p. 277-292). En 1827, le Bulletin des Sciences naturelles de Ferrussac i\II, p. 25i) annonçait, d'après Lond. liter. Gaz. du 19 mai 1S27. la mise en vente à Londres, d’un herbier de J.-J. Rousseau (8 vol. et environ 800 esp.). En outre, Rousseau a envoyé et distribué des plantes à plusieurs bontistes : La Tourrette, Clappier, Dupeyrou, etc., etc. 120 LES HERBORISATIONS DE J.-J. ROUSSEAU L. F... [Louis Fociiier], Séjour de J.-J. Rousseau à Bourgoin, Bourgoin, 1860. , Codex (Philippe), Lettres inédites de J.-J. Rousseau (Revue des Deux-Mondes, se[)t.-ocl. 1908). Godet (Pliilippe) et Boy de i.a Tour (Maurice), Lettres inédites de J.-J. Rous¬ seau à Mmes Boy de la Tour et Delessert, comprenant les Lettres , sur la botanique, Paris et Genève, 1911. Grasset, J. -J. Rousseau à Monfjiellier (Mém. Acad. Montpetlier, sect. des lettres, l, i847-i854, p. 553-585). ' Jaccard (Paul), Un herbier de J.-J. Rousseau (Bull, de la Soc. vaudoise des • Sciences naturelles, t. XXX, 1894). Jansen (.\lbert), Jean-Jacques Rousseau als Bolaniker. Berlin, i885. Cet ou¬ vrage important n’existe pas à Lyon ; mais il nous a été très obli¬ geamment communiqué par la Bibliothèque publique et universi¬ taire de Genève. JovY (E.), Un document inédit sur le séjour de J.-J. Rousseau à Grenoble : Journal du séjour de J.-J. R. à Grenoble sous le nom de Renou, par Gaspard Bovier (Mém. de la Soc. des Sc. et Arts de Yitry-le- François, t. XVIII, 1898 à 1896, Vitry-le-François, 1898). Lacassagne (D'' a.), La mort de J.-J. Rousseau (Mém. de TAcad. des Sc., B. -Lettres et Arts de Lyon, t. XII, 1912, et tir. à p., iqiS). Lefébure, De J.-J. Rousseau considéré comme botaniste (in : Relation de la U® fête champêtre célébrée par la Société Linnéenne de Paris, Paris, 1822). Magmn (D'' Ant.), Prodrome d'une Histoire des Botanistes lyonnais (Ann. de la Soc. botanique de Lyon, t. XXXI-XXXII, 190C-1907) et Additions et Corrections (mêmes Annales, t. XXXV, 1910). AIulsaxt, Souvenirs du Moiü-Pilat, 2 vol., 1878 (t. I, p. loG, 119). AIusset-Pathay, Hisloire de la l’/e et des Œuvres de J.-J. Rousseau, 1827. — Œuvres inédites de J.-J. Rousseau, 1S25, t. I. J PoTTox (D*' .A.), IS’otes historiques sur le séjour de J.-J. Rousseau à Bourgoin l durant les années 176S, 1769 et 1770 (Revue du Lyonnais, t. XIX, | i844). ' Rothschild (Henri de). Lettres inédites de J.-J. Rousseau. Correspondance ^ avec Mme Boy de la Tour, Paris, 1892. Rousseau (Jean-Jacques), Plusieurs de ses écrits, notamment : Correspondance, passim. ^ Confessions, I, V, VI. t Rêveries d'un Promeneur solitaire, 2®, 5®, 6®, 7® promenades. Roux (Claudius), L'.Xbbé Prost de Grange-Blanche, agronome et botaniste ^ lyonnais du XVIIP siècle (Ann. de la Soc. botanique de Lyon, | t. XXXVII, 1912). 9 — Notice historique et biographique sur la famille lyonnaise des Prost r de Grange-Blanche (Mém. de l'Acad. des Sc., B. -Lettres et Arts de % Lyon. t. XIV, 1914 et tir. à p.). # Saint-Pierre (^Bcrnardin de), La Vie et les Œuvres de J.-J. Rousseau. g Vallier (Gustave), Lettres inédites de J.-J. Rousseau (Bull, de l'Acad. delphi- . ^ nale, 2® série, t. II, 1861-62, Grenoble, i863. ^ e A P KO FUS DES POILS IKTILANTS IlE CEKTAINES PLANTES Hugues CLÉMENT On udniet généi alenieiU que les poils urlicanls doivent leurs propriétés a un corps irritant (par exemple, l’acide formique pour l’ortie) renfermé dans les tissus sécréteurs. Les poils apparaissent ainsi romme comparables aux aiguil¬ lons des insectes. Sans nier le rôle des principes séciétés par les glaiules végé¬ tales, nous croyons intéressant de signaler rim[)orlance consi¬ dérable du phénomène piqûre. Il nous a été donné de voir une grosse plaque d’urticaire produite par une bavure métallique excessivement aiguë. .Nfin d’éliminer toute cause d’erreur dans l’appréciation de ce phénomène, nous avons étiré des fds métalliques aux der¬ nières limites possibles. L’ne série il’essais variés montre (jue la nature du métal est sans importance. Les piqûres dues à ces lils étirés et flambées furent toutes suivies de tuméfaction et de démangeaisons. L’intensité de l’iirtication atteint .son maxi¬ mum sur la face interne des cuisses et des bras, c’est-à-dire dans les régions où la peau est la plus délicate. Plus la piqûre est produite par une pointe fine, plus le phé¬ nomène est marqué. Ainsi, une aiguille à coudre n“ lo ne produit rien, tandis que le n® 1 1 agit chez les sujets .sensibles. Nous pouvons poser en principe qu'une piqûre, pour être urticante, doit être produite par des pointes très fines. Plus ta pointe sera fine, plus douloureuse sera In lésion. Sec. Lin.s., T. IX. 191.3 I'.i A l'ROlMtS l)i;s l'OIl. SIRTICWTS l»K CBRTAI.NKS PLA.VTKS Le rôle des produits sécrétés semble bien faible, puisque l’aiguille n“ lo trempée dans l’acide formique n’occasionne ni démangeaison ni réaction cutanée, mais simplemeid une brûlure due à l’acide. Notre maître le ])rofesseur Dubois, à (pii nous faisions pail de ces essais, trouverait une explication de ces lésultats dans le fait que les pointes moyennes ne peuvent pénétrer jusqu’aux terminaisons nerveuses, comme sont suscefitibles d’y parvenir les fils étirés. Un coup d’œil d’ensemble sur la série tant animale que végé¬ tale montre bien la grande acuité de tous les organes urticants. Rien n’est comparable aux véritables inflammations produites par les méduses, et rien n’approebe comme finesse des organes cause de tels troubles. / Travail du Lahoraloire de Phijxiolof/ie ijrnérale et enmpan^e, I.yon.) MOEURS ET par le CAPITAINE XAMBEU 18® Mémoire. — Elatérides. — 2® Fascicule (Suite) Genre ELATGK, Linné. I. E. cinnabarinus Escii. l.arve, Beling, Deiitsdi. Eut. Zeit., 186/1, p. Longueur, 26 millimètres ; largeur, 2 mm. 2. Corps arrondi, cylindrique, d’un beau brun jaunâtre som¬ bre, allant au brun rouge en dessus, extrémité postérieure plus sonibre. Tète quadrilatérale, plus large que longue, convexe en avant, avec sillons longitudinaux, les deux médians allongés, noir⬠tres, brillants, finement ponctués, à côtés garnis de longs poils raides, brunâtres ; lisière frontale avec longue dent médiane pointue, noirâtre, flanquée d’une large excroissance arrondie, chargée de courtes soies d’un jaune doré ; mandibules gi'êles, falciformes, avec courte dent à la base de la tranche interne ; mâchoires à base cylindrique ; palpes intérieurs biarticulés, l’article basilaire gros, épais, le terminal mince, arrondi ; pal¬ pes maxillaires à premier article très court, arrondi, deuxième plus long, arrondi aussi, plus grêle, troisième court, qua¬ trième acuminé ; lèvre inférieure quadrilatérale, blanchâtre, un peu plus longue que large ; palpes labiaux de deux articles, le premier gros, le deuxième plus court, jaunâtre, languette constituée par deux petits poils courts, raides, droits, à extré¬ mité divergente ; antennes jaunâtres sises sur une courte pro¬ tubérance arrondie, de trois articles coniques, premier article long, épais, obeonique, deuxième moins long, moins large, troisième court à pointe saillante. Soc. LlWt., T. LT, 1913 13 1-24 MOh:i RS KT MKTAMORPIIOSKS IH'.S INSRCTKS Sefjinenis i}ioraci(iues, le premier (piadrilaléral, de couleur plus claire que la lète, long, à bords antérieur et postérieur lisses et inarginés, avec ligne médiane limitée par un trait transversal obsolète et j)onctué, deuxieme et troisième à peu pi’ès égaux, finement ponctués vers leur tiers postérieur. Segmenta abdominaux, les huit premiers s’allongeant vers l’extrémité, à ponctuation grosse et irrégulière formant fos¬ sette, à marges postérieures lisses et brillantes, à ligne médiane profonde, avec trait transversc large et finement ponctué, seg¬ ment anal allongé, conique, à extrémité pointue, couvert de quelques longs poils fins, terminé par une épine courte, brun noir, pins ou moins pointue, couvert de quelques longs poils fins, raides ; en dessous est une bordure courte, arquée autour de la fente anale. Dessous jaunâtre avec ligne médiane large, les huit pre¬ miers segments abdominaux avec plaque cornée, boi’dure sombre et large à leur bord postérieur, le bord postérieur irré¬ gulièrement plaqué. Pattes coniques, hanches ciliées, les pièces suivantes brun rouge avec deux rangées intérieures de courts poils bruns mêlés à de plus longs ; onglet tarsal court, brunâtre, arqué. Cotte larve est reconnaissable à sa couleur sombre, à la ponc¬ tuation grossière et épaisse de sa région dorsale, au segment anal couleur plus sombre, arrondi, grossièrement et transver¬ salement ponctué. La larve vit dans les bois, sous les écorces où ont déjà vécu d’autres lai'ves. IS'ymphe : Longueur, i4 millimètres ; largeur, 4 millimètres. Corps blanc jaunâtre, premier segment thoracique plus long que large, à côtés arrondis, s’élargissant d’avant en ar¬ rière, convexe, à angles postérieurs allongés, terminés ainsi que les angles antérieurs par un poil à base brune et bul¬ beuse, à bout noirâtre ; segments abdominaux s’élargissant jusqu’au quatrième pour s’atténuer vers l’extrémité ; segment anal avec double bourrelet au-dessous terminé par une courte dent à base large, à direction latérale, les troisième à sixième segments abdominaux prolongés sur leur côtés en lame dentée. Dans sa loge, la nymphe repose sur la région dorsale ; elle JUCIRS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 125 peut imprimer à son corps de légers mouvements défensifs ; la phase nymphale se termine en août et en septembre. 2. Elat. sanguineus Linné. Larve, Perris, Ins. pin. marit., p. i86, fîg. 247-253. Longueur, 20 millimètres ; largeur, 8 millimètres. Corps linéaire, subcylindrique, luisant, à dessus corné, à dessous un peu moins consistant. Tête brunâtre, finement pointillée ; lisière frontale un peu concaA'e, marquée de deux sillons, article supplémentaire an- tennaire très court ; les autres parties de la tête comme dans les autres larves du genre. Segments thoraciques avec ligne médiane et sillons laté¬ raux, de couleur marron, un peu foncée en dessus, roussàtre en dessous, le premier segment finement ponctué, deuxième et troisième à ponctuation plus marquée. Segments abdominaux, les huit premiers à ponctuation ser¬ rée ; segment anal entièrement couvert de gros points, coni¬ que, marqué près de la base d’une dépression au fond de laquelle on distingue deux petits sillons, segment prolongé par une pointe cornée. Pattes et Stigmates comme dans les lai ves du genre. Cette larve est commune dans les bois de pin, sous les écorces des vieux arbres abattus et habitées par des larves de Longi- cornes ; à la veille de sa transformation, au fond de sa galerie, elle se façonne une loge oblongue où elle se transforme en nymphe. Adulte : Paraît en août et septembre ; hiAcrne aussi. 3. E. prœustus Fab. Larve, Perris, Larves, 1877, p. 170. Ressemble en tous points à la larve de VElater sanguineus, que nous venons de décrire ; sa ponctuation est un peu moins accentuée ; elle Ait dans les souches du pin maritime et sous leur écorce. 4. E. aurilegulus Schauf. Larve, Xambeu, 6* mémoire, 1894, p. i38. Longueur, 20-22 millimètres ; largeur, 2 millimètres. Corps allongé, bacillaire, corné, rougeâtre, avec longues 120 MŒURS UT MÉTAMORPHOSES DES INSECTES soies rousses latérales éparses ; à région antérieure droite, la postérieure subatténuée et bifide. Tête quadrangulaire, déprimée, rougeâtre, très finement ponctuée, avec longs cils latéraux roussâtres, épars, ligne mé¬ diane obsolète, bifurquée, trois carènes entre les deux lignes ; lisière frontale droite, tridentée, les dents noirâtres, la mé¬ diane la plus longue, trois points en arrière des deux dents latérales ; mandibules noires, lisses, fortement arquées, sub¬ déprimées, mâchoires à tige basilaire longue, à sommet mem¬ braneux et testacé, lobe droit, biarticulé, cylindro-conique, a bout garni d’un faisceau de poils roux ; palpes un peu arqués, de quatre articles, les trois premiers cylindriques, le terminal conique avec cil intérieur ; menton très allongé, à bout bici- lié et testacé ; lèvre inférieure courte, cordiforme, annelée de testacé ; palpes courts à premier article obconique, le termi¬ nal conique avec cil roux à sa base ; antennes droites, à pre¬ mier article rétractile, membraneux, deuxième et troisième courts, obeoniques, ce dernier à bout évasé, annelé de testacé avec cil extérieur, quatrième grêle, très petit, à bout bicilié ; ocelles sans traces apparentes. Segments thoraciques rougeâtres, fortement convexes, lisses et luisants, très finement ponctués, ligne médiane pâle et lon¬ gues soies latérales éparses, le premier un peu plus large que la tête, diversement sillonné, marginé de blanchâtre aux bords antérieur et postérieur, deuxième et troisième avec trait trans¬ verse noirâtre, à bord postérieur marginé, strié. Segments abdominaux, forme et couleur des précédents, les huit premiers s’atténuant en s’allongeant vers l’extrémité, avec trait noirâtre et dépression striée ; neuvième plus allongé, granuleux, s’arrondissant vers l’extrémité, qui se termine en un rebord caréné, noirâtre et tridenté, la dent terminale la plus longue. Dessous de la tête déprimé, rougeâtre, des segments tho¬ raciques jaunâtres, moins convexes qu’en dessus, le premier marginé, strié avec plaque semi-circulaire, deuxième et troi¬ sième avec deux petites plaques ; segments abdominaux jau¬ nâtres, lisses et luisants, le premier avec petite marge ova¬ laire, striée, les sept suivants avec trait rougeâtre, marge pos¬ térieure striée et quatre cils latéraux, neuvième avec trait rou- MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 127 geâtre formant accolade et se continuant pour constituer une carène saillante, un renflement que termine l’anus en forme de pseudopode membraneux, blanchâtre, cylindrique, à fente longitudinale, segment granuleux avec longs poils épars ; une légère carène longe les flancs ; au bord antérieur des huit pre¬ miers segments abdominaux, en regard des stigmates, sont deux petites fossettes du fond desquelles émerge un coui't poil. Stigmates elliptiques, brunâtres, à péritrème plus clair, la première paire sous la carène latérale, au bord antérieur du deuxième segment thoracique, les suivantes au-dessus du trait latéral incisé et près du bord antérieur des huit premiers seg¬ ments abdominaux. Pattes presque jointives, à base renflée et striée, hanches fortes, robustes, armées de courtes épines noires et de deux longs poils, extérieurement canaliculées, trochanters courts, coudés, garnis de courtes épines ; cuisses et jambes larges, com¬ primées, rougeâtres, bordées de courtes épines, tarses en forme de long onglet arqué, à bout cilié. Offre comme faciès et comme forme as.sez de ressemblance avec la larve de VElater sanguineus, en diffère par plusieurs points : ainsi, au lieu de cette forte ponclation de la première, chez celle-ci ce sont des points presque imperceptibles dont le corps est couvert, sa lisière frontale est tiidentée, tricarénée et triponctuée, son extrémité postérieure est trifîde, l’article sup- [ilémcntaire antennaire est presque invisible. Dans les Pyrénées-Orientales , lorsque les oliviers ont atteint un certain âge, cent ans et au delà, il est des branches que l’on coupe ou que l’on couronne et qui n’émettent plus de rejets ; elles ne repoussent pas, leur base dès lors morte est appelée à la longue à être rongée par des larves de Lamelli¬ cornes, Oryctes, Cétoines, qui suivent, en les parcourant, les fibres ligneuses et s’enfoncent dans l’intérieur du tronc ; des colonies de Termestes les aident dans leur œuvre ; dès lors, les eaux de pluie trouvent, en suivant les galeries creusées par les Lamellicornes et par les Termestes, à s’infiltrer dans la masse intérieure, aidant ainsi à la ramollir, la pénètrent d’humidité et, à la longue, contribuent à rendre le corps caverneux ; dans cette anfractuosité pénètrent des débris de toute sorte : olives, feuilles, hoic mort, déjections d’oiseaux, des petits mammi- 128 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES fères, lesquels, mêlés à la vermoulure laissée par les premiers habitants, ainsi qu’aux eaux de pluie, constituent une bouillie noire, épaisse, dont viendront s’alimenter des vers de Diptères ; c’est alors qu’apparaîtront les larves de VElater aiirilegulus : elles pénétreront dans cette masse, devenue compacte par l’ab¬ sorption par les vers de Diptères de l’élément fluide ; en même temps, des larves de Melasomes, d’Helops courront, mêlant leur concert au milieu de ces victuailles, et aideront aux uns à faire disparaître les matières, serviront de proie aux autres, et c’est ainsi que chaque année, dans ces corps caverneux, se renou¬ velle à la saison des pluies la nouiTiture appropriée aux goCits des vers de Diptères et larves de Coléoptères ; de toutes ces lar¬ ves, de tous ces vers, c’est la larve de VElaier aurilegulus qui est la moins commune, aussi l’adulte est-il très disséminé dans nos contrées ; la larve se tient aussi, mais plus rarement, dans les fosses destinées à recevoir des débris végétaux ; l’existence de cette larve, commencée en août, se poursuit sans solution de continuité jusqu’aux premiers jours de mai. Adulte : On le prend sur les troncs d’olivier, vers la fin du mois de mai et aux premiers jours de juin. 6. E. pomonæ Stepii. Larve, Scbioëdte, 1870, p. 5i3, jil. VIII, fig. 5-6. Corps allongé, jaunâtre foncé, lisière frontale et mandibules noirâtres ; tête et premier segments thoracique densément ponc¬ tués, aux segments suivants la ponctuation est plus serrée avec les points plus grands, segment anal couvert de plus gros points ; le dessous des segments abdominaux déprimé ; en dessus, le segment anal est conique, luisant, quadrisillonné, les sillons étroits, peu marqués, pointe terminale courte à bout obtus. On trouve cette larve dans les troncs et sous les écorces des arbres en voie de désagrégation. 7. E. sanguinolentus Sciirank. Larve, Beling, Deutsch. Eut. Zeit., i884, p. i85. Longueur, 20 millimèti'cs ; largeur, i mm. 8. MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 1^0 Corps allongé, arrondi, jaunâtre en dessus, plus clair en des¬ sous ; tète et premier segment thoracique plus sombres ; seg¬ ment anal de couleur plus foncée encore. Tête (juadrilatéralc, plus large que longue, luisante, dépri¬ mée, finement ponctuée, fossette latérale, couverte de poils épars brunâtres, lisière frontale convexe garnie d’une dent étroite pointue noirâtre, avec frange latérale de poils jaunâtres , mandibules comtes, noirâtres, arquées, avec petite dent émous¬ sée à la tranche interne ; mâchoires à palpes intérieurs de deux articles allongés, le terminal moitié moins long que le basi¬ laire ; palpes maxillaires à premier article court, épais, arrondi, deuxième un peu plus mince, troisième [dus réduit, quatrième conique, palpes annelés de testacé ; menton blanc, corné, lèvre inférieure large avec palpes biarticulés, à premier article gros, épais ; languette garnie de deux courts poils droits ; antennes jaunâtres, de trois articles annelés de testacé, le premier long, gros, épais, deuxième moins long, moins large, troisième petit, terminé en pointe conique. Seçjments thoraciques, le premier aussi long que les deux suivants réunis lisse, brillant, un peu rétréci en avant, obso- lètement ponctué, avec marge antérieure et postérieure, deuxième et troisième couverts d’une forte ponctuation, avec marge postérieure. Segments abdominaux, les huit premiers s’allongeant vers l’extrémité, fortement ponctués sur les cotés, plus finement sur le reste de leur surface, avec impression transversc près du bord antérieur, brun rougeâtre ; segment anal allongé, forte¬ ment ponctué, terminé par une courte pointe conique noirâtre, couvert sur son pourtonr de longs poils brunâtres, droits ; pseu¬ dopode court. Dessous de la tête, du premier segment thoracique et du segment anal brun rougeâtre, segments abdominaux plus clairs qu’en dessus, éparsement ponctués. Pattes courtes, hanches grosses, brunâtres, annelées de tes¬ tacé, avec rangée de spinules. Cette larve, on la trouve dans les mousses des forêts, sous les écorces des arbres morts. yymphe : Longueur, i3 millimètres ; largeur, 3 mm. 3. Corps blanc jaunâtre, premier segment thoracique convexe. 130 MŒURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES à côtés arrondis, plus large que long, étroit en avant, avec quatre angles ; à l’extrémité de la ligne médiane est une saillie dentiforme conique ; segments abdominaux s’atténuant vers l’extrémité, segment anal terminé par une courte dent, flan¬ quée d’une autre dent épaisse à extrémité brune. La phase nympbale dure de quinze à vingt jours. 8. E. ferrugalus L.\c. Larve, Beling, Deutsch. Ent. Zeit., i884, p. i85-i88. Longueur, i8 millimètres ; largeur, i mm. 7. Corps d’un jaune rose, brillant, arrondi, convexe en dessus, déprimé en dessous. Tête rougeâtre, convexe, brillante, (juadrilatérale, plus large (}uc longue, à côtés arrondis, un peu rétrécie en avant, obsolè- tement ponctuée, incisée en avant avec poils épars, longs et fins ; lisière frontale unidentée ; mandibules pointues, brun⬠tres, arquées, à tranche interne dentée ; mâchoires siibcylin- driques ; palpe intérieur de deux articles à peu près égaux, pal¬ pes maxillaires de quatre articles, le basilaire court, le deuxième grêle, un peu j)lus long, le troisième cylindrique, court et mince, quatrième coni([ue ; palpes labiaux de deux articles, le premier à bout renflé ; languette courte, droite, biciliée ; an¬ tennes courtes, coniques, de trois articles, le premier clavi- forme, deuxième court et mince, troisième en pointe conique avec petit article supplémentaire, cylindrique, prolongé par deux petits poils divergents ; palpes et articles antennaires an- nelés de testacé. Segments thoraciques, le premier aussi grand que les deux suivants réunis, de couleur plus claire (jue la tête, avec marge antérieure, large, claire, la postérieure finement et régulière¬ ment ponctuée, deuxième et troisième à j)eu près égaux avec marge postérieure claire et ponctuation plus claire. Segments abdominaux, les huit premiers s’allongeant sensi¬ blement, avec ponctuation et marge postérieure, les points de plus en plus accentués et plus nombreux vers l’extrémité ; seg¬ ment anal long, conique, à bords arrondis, assez régulièrement et densément ponctué, garni de longues soies et terminé par une pointe conique ; 1?=; flancs des deuxième et troisième seg- MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 131 inents thoraciques et de tous les segments abdominaux sont transversalement incisés et couverts de longs poils raides. Dessous plus clair qu’en dessus, jaunâtre foncé, les segments abdominaux transversalement incisés et, par rangées, ponctués. Pattes fortes, brunâtres, de quatre articles si)inulés, terminés par un onglet brunâtre arqué. Stigmates petits, ovalaires, brunâtres. Cette larve, assez semblable à celle de VElater saiigaino- lentus, on la trouve sous les écorces d’arbres morts d’essence différente, chêne, hêtre, bouleau, où elle se transforme dans une loge. ?tytnphe : Longueur, 12 millimètres ; largeur, 3 millimètres. Corps blanc de lait, passant au jaunâtre brillant, premier segment thoracique, quadrilatéral, à côtés arrondis, plus large que long, rétréci en avant, aux quatre angles est une épine brune, longue ; segment anal lenuiiié par deux éf)ines laté¬ rales, à base large, à bout rembruni ; dessous bidenté. La phase nymphale a une durée de quinze à vingt jours. 9. E. elongatus Fab. jAirve, Scbioëdte, di Metamorph., 1870, p. 5i4. Cette larve ne diffère de celle de VElater crocatus que par le neuvième segment anal qui est très densément et rugueuse- ment ponctué en dessus, à sillons presque nuis ; très éparse- ment et minusculeusement ponctué en dessous, la pointe ter¬ minale longue très aiguë. On la trouve dans les troncs morts et sous leur écorce. 10. E. batteatas Ltnnk. Laree, Beling, Deutsch. Ent. Zeit., i8/|0, p. 201. Longueur, i4 millimètres ; largeur, i5 millimètres. Corps arrondi, jaunâtre, couvert de longs poils épars. Tête rougeâtre, quadrangulaire, plus large que longue ; man¬ dibules noirâtres, avec courte dent au milieu de la tranche in¬ terne ; antennes de trois articles courts, coniques, premier ar¬ ticle épais, claviforme, deuxième plus court, moins large, troi¬ sième dentiforme. Les flancs des huit premiers segments abdominaux couverts 132 .MOKl'US ET MEïA.MOKPHOSES DES INSECTES de points assez profonds, en forme de fossette, le dessous sil¬ lonne ; segment anal conique, grossièrement ponctué, terminé ])ar une pointe noirâtre, couvert de longs poils raides. Cette larve, on la trouve dans les branches de chêne et de hêtre, dans les vieilles souches de la vigne, dans les tiges mortes de divers végétaux. ISymphc : Longueur, lo millimètres ; largeur, 2 mm. 8. Corps blanc de lait, premier segment thoracique convexe, rétréci en avant, arrondi sur les côtés, les angles postérieurs saillants, les quatre angles garnis d’une longue soie épineuse ; segments abdominaux déprimés, atténués vers l’extrémité, ex¬ trémité postérieure dentelée, dessous du segment anal relevé en bordure, terminé par une dent gibheuse. La phase in luphale, commencée vers la mi-aoùt, prend lin au bout de quinze jours à trois semaines. II. E. crocatus Geoff. Larve, Perris, Larves, 1877, p. 170. Ressemble à celle de l’E. prœustus, n’en diffère que par la l)onctuation, qui est si peu prononcée sur le premier segment thoracique qu’on en voit à peine les traces ; sur les autres seg¬ ments jusqu’à l’avant-dernier elle est aussi forte que sur la larve de l’E. sangaineus, mais elle est moins serrée et, au lieu de s’étendre presque sur toute la surface des segments, elle s’arrête au tiers antérieur, on ne A^oit plus au delà qu’une ponc¬ tuation fine et épaisc ; sur les deux derniers segments, les points sont moins gros et moins serrés. Cette larve, on la troine dans les souches de l’aulne rongées par les larves de Dorcus, de Trichius et de Strangalia. 12. E. siibdepressus Rea'. Larve, Rey, Essai sur larv., 1887, p. 76, pi. 11, fig. i5. Longueur, i3 millimètres ; largeur, 2 millimètres. Corps allongé, semi-cylindrique, coiné, éparsement cilié, assez ponctué, roux testacé brillant, organes buccaux et inter¬ sections segmentaires un peu rembrunies. Tête saillante, transv’^erse, ])cu convexe, quadrisillonnéc, fine¬ ment ponctuée, brunâtre, brillante ; lisière frontale armée MŒIKS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 133 d’une dent pointue ; mandibules courtes, noirâtres, robustes, arquées, palpes courts, testacés ; antennes courtes, épaisses, roussâtrcs à article supplémentaire peu distinct ; ocelles Cgurés par un petit point noir. Segments thoraciques, le premier convexe, roussâtre brillant, avec repli plus foncé le long des bords antérieur et postérieur, fortement et éparsement ponctué, avec ligne médiane canali- culée, deuxième et troisième courts, convexes, roussâtre bril¬ lant, avec léger repli postérieur plus foncé, avec longue soie latérale et fin sillon médian canaliculé. Segments abdominaux allongés, semi-cylindriques, roux tes- tacé brillant, avec intersections plus obscures, les huit premiers courts, égaux, convexes, à ponctuation transverse, à bord pos¬ térieur marginé, le dernier convexe, en ogive oblongue, den¬ sément ponctué, à flancs creusés d’un sillon canaliculé, ridé vers le tiers postérieur, terminé par une petite pointe cornée courte et flanquée de longues soies. Dessous glabre, testacé pâle et brillant, à intersections plus foncées ; segments abdominaux peu convexes, avec incision la¬ térale, éparsement et légèrement ponctués ; segment anal sub¬ circulaire, ceint d’un rebord corné. Pattes épaisses, courtes, comprimées, à dessous roux et épi¬ neux, hanches pâles, cuisses à bout élargi, onglet tarsal grêle, à pointe acérée. Stigmates apparents, brunâtres, à leur place normale. On trouve cette larve avec l’adulte, dans l’intérieur des troncs de saule vermoulus ; elle ressemble à la larve de VElater san- guineus, elle est plus petite, moins allongée, plus fortement ponctuée. i3. E. erythrogonus Muell. Larve, Beling, Ent Zeit., iS84, p. 192-200. Cette larve ainsi que la nymphe ressemblent à celle de l’Eia- ter nigrînus, sauf la taille qui est plus petite chez Erythro¬ gonus ; sa couleur est plus claire et la ponctuation du segment anal moins grossière. La larve, ainsi que la nymphe, on les trouve dans les bran¬ ches de chêne mortes, en compagnie d’autres larves d’Elater. 134 MŒURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES E. ruficeps Muls. P. Baaduer (Abeille, mars 1870, 10) dit que cette larve vit dans les troncs de chêne, sous l’écorce désagrégée et recouverte d’un lichen blanc du genre Parinelia : la nymphose a lieu en septembre et en octobre, dans une loge façonnée dans le tronc même, et l’adulte paraît au printemps suivant. Cet auteur ne donne aucun détail descriptif. i5. E. ingvinus P.\yk. ÏMrve, Beling, Deutsch. Ent. Zeit., i884, p- 200. Longueur, 12 millimètres ; largeur, i mm. 5. Corps conique, à côtés un peu déprimés, jaune brunâtre. Tête plus sombre, très brillante, quadrilatérale, déprimée, à côtés arrondis, fossettes et excavations en forme de sillons, avec longs poils brunâtres, raides ; lisière frontale avec petite dent médiane ; mâchoires à tige forte, ciliée, palpes de deux articles, le basilaire le plus gros, les basilaires de quatre articles, le ter¬ minal cylindrique, à bout arrondi ; mandibules noirâtres, grê¬ les, falciformes, avec petite dent au tiers inférieur de la tranche interne ; lèvre inférieure fortement élargie, palpes de deux ar¬ ticles épaux ; languette petite, gibbeuse avec deux poils raides et droits ; antennes courtes, coniques, de trois articles, le pre¬ mier gros, épais, à bout renflé, deuxième court, moins large, troisième court, conique, terminé par quelques poils raides. Segments thoraciques, le premier aussi long que les deux suivants réunis, un peu rétréci en avant, marginé à ses bords antérieur et postérieur, à ponctuation peu marquée, avec ligne médiane peu accentuée, deuxième et troisième avec marge pos¬ térieure accentuée et sombre, marge limitée par une rangée de points très rapprochés. Segments ahdomuiaux, les huit premiers s’agrandissant en s’allongeant, avec marge postérieure sombre, régulièrement ponctués, face ventiale linement ponctuée et ciliée ; segment anal conique, allongé, ponctué et couvert de quelques poils épars brunâtres, plus denses vers l’extrémité ; ouverture anale courte, épaisse, incisée en arc relcA’-é en forme de bordure, en MOEURS KT MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 135 avant de la bordure postérieure sont, de chaque côté, deux pe¬ tites fossettes jointives donnant naissance à un poil raide, bru¬ nâtre. Pattes courtes, épaisses, hanches grosses, cuisses et jambes garnies de spinules pectinées, brunes, mêlées à de longs poils, onglet tarsal brunâtre un peu arqué. Stigmates petits, orbiculaires, brunâtres ; leur place est in¬ diquée par une longue impression transverse, à fond brunâtre. Cette larve est reconnaissable à sa forme mince, effilée, à sa tête plus sombre que le reste du corps, à la ponctuation régu¬ lière des deuxième et troisième segments thoraciques et des huit premiers segments abdominaux. La larve, elle vit dans le bois décomposé des troncs de pin, de sapin et de chêne, aussi dans le fouillis des mousses ; la trans¬ formation en nymphe a lieu en août. Nymphe : Longueur, lo millimètres ; largeur ; 2 mm. 5. Corps blanc jaunâtre, lisse, brillant, premier segment tho¬ racique convexe, plus large que long, à côtés arrondis, chaque angle prolongé par un poil raide spiniforme, angles postérieurs saillants, ligne médiane obsolète, de chaque côté de son extré¬ mité postérieure est un court poil ; segment anal tronqué bi¬ fide, au-dessous sont deux lamelles dentées. La phase nympliale dure de deux à trois semaines. 16. E. œtiops Lacord. Larve, Xambeu, 7® mém., 1899, p. 169. Longueur, 20 millimètres ; largeur, i mm. 5. Corps allongé, bacillaire, corné, jaune rougeâtre, lisse et lui¬ sant, fortement ponctué, avec cils roux très épars, arrondi à la région antérieure, la postérieure terminée en pointe épi¬ neuse. Tête petite, arrondie, déprimée, rougeâtre, fortement ponc¬ tuée, avec cils épars sur les côtés, disque biincisé, par suite relevé en trois légères carènes ; ligne médiane obsolète, flave, bifurquée dès l’origine en deux traits ; lisière frontale noire, tridentéc, la dent médiane aiguë ; au-dessous de la lisière est une masse membraneuse garnie de courts cils roux formant brosse ; mandibules courtes, falquées, subdéprimées, à base MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 13fi rougeâtre, à extrémité noire et acérée avec courte dent noirâtre au tiers inférieur de la tranche interne, à tranche externe ca¬ rénée et excavée en regard de la hase antennaire ; mâchoires rougeâtres, n lige allongée, droite et continue, lobe interne court avec marge ciliée, l’externe biarticulé ; palpes allongés, annelés de testacé, le deuxième article aussi allongé que les deux suivants, le troisième moniliforme, le quatrième réduit, conique ; menton très étroit, encastré entre les deux montants des mâchoires, deux longs cils à sa base ; lèvre inférieure ré¬ duite, bilobée, prolongée par une courte languette biciliée et par deux palpes biarticulés, à article basilaire obeonique, le terminal en pointe obtuse ; antennes courtes à premier article membraneux, deuxième massif obeonique, troisième réduit, quatrième court, membraneux ; article supplémentaire à pointe biciliée ; ocelles, un point géminé noirâtre en ari’ière de la base antennaire. Segments thoraciques rougeâtres, convexes, fortement ponc¬ tués, latéralement ciliés, avec ligne médiane flave, le premier grand, rectangulaire, un peu plus large que la tête, marginé, strié de blanchâtre à ses bords antérieur et postérieur, avec incision sur son disque, deuxième et troisième transverses avec rangée de forts points à la marge antérieure et marge striée à la postérieure, les extrémités des marges tachées de brunâtre. Segments abdominaux allongés, fortement convexes, forte¬ ment ponctués, marginés d’une rangée de gros points brun⬠tres au bord antérieur des huit premiers et marginés striés de brunâtre au bord postérieur de ces mêmes segments, qui por¬ tent un léger trait strié avec marge en retour rougeâtre et deux gros points ciliés près de l’angle inférieur ; neuvième conique, plus allongé, avec ponctuation plus accentuée et cils plus dé¬ veloppés, prolongé par une courte pointe noire épineuse. Dessous de la tête rougeâtre, déprimé, cilié, du premier seg¬ ment thoracique marginé strié semi-circulairement incisé, des segments abdominaux plus pâle qu’en dessus, avec ponctua¬ tion moins accentuée et poils latéraux très épars et très courts ; le neuvième semi-circulairement rebordé avec incision trans¬ verse et striée cachant le cloaque ; quelques gros points à fond brunâtre et unicilié émergent des bords de l’incision ; un trait brunâtre pâle précédé d’une incision incolore longe les flancs. MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 137 Pattes courtes, rougeâtres, garnies de courtes et fortes spi- nules, la paire antérieure bien plus courte ; hanches massives avec trait marginal brunâtre, canaliculées à leur tranche ex¬ terne dont le bout est pectine, trochanters peu accentués, cou¬ dés, cuisses et jambes comprimées, tarses en forme de long onglet acéré, à base biciliée. Stigmantes petits, elliptiques, rougeâtres, à péritrème bru¬ nâtre, coupés par un trait médian, les premiers sous le rebord antérieur du deuxième segment thoracique, les suivants au- dessus du trait latéral et près du bord antérieur des huit pre¬ miers segments abdominaux. Sa forte ponctuation, son épine terminale, sa lisière frontale, son article supplémentaii'e antennaire, sont des traits inhérents à cette larve, que l’on trouve dans les bois de Conifères des en¬ virons de Ria, à l’altitude de i.5oo à 1.800 mètres, dans les gros troncs de pin gisant sur le sol ; c’est dans ces vieux restes déjà rongés par des larves endophytes qu’elle trouve sa nourriture ; vers la fin de l’été, parvenue à son entier développement, elle se façonne dans le bois même, à l’extrémité de sa galerie, une loge où elle se transforme ; quelques adultes restent l’hiver confinés dans se réduit, ils apparaissent au premier printemps pour s’accoupler ; il est des larves qui passent la saison des froids dans ce milieu tempéré, attendant de meilleurs jours pour subir leur phase transmutative ; on trouve bien rarement l’adulte, (jui paraîtrait cependant assez répandu, à en juger par les nombreuses larves que recèlent les troncs des Conifères. Genre MEG.4PENTHES, Ries. I. M. tibialis Lac. Larve, Pei’ris, Larves, 1877, p. 161, fig. 189-200. Longueur, 12 millimètres ; largeur, 2 millimètres. Corps grêle, linéaire, presque cylindrique, corné, luisant, roussâtre en dessus, jaunâtre en dessous, glabre ou à peu près. Tête déprimée, cunéiforme, marron, à côtés arrondis, con¬ cave en avant avec poils latéraux et ponctuée en arrière, quadri- sillonnée ; lisière frontale armée de cinq dents, la médiane al- 138 >KErRS ET MÉTAMORPHOSES ÜES INSECTES longée, pointue, les deux externes à pointe obtuse ; mandibules noires, arquées, pointues, avec dent à la tranche interne ; lobe jnaxillaire paraissant formé de deux articles, en dedans est une lame cartilagineuse ciliée ; palpes maxillaires à premier article très court, le second plus long, le troisième moins long et plus court que le quatrième ; lèvre inférieure étroite, avec palpes labiaux de deux articles égaux ; antennes courtes à premier ar¬ ticle court, rétractile, plus pâle et de consistance molle, le deuxième plus long, dilaté et cilié, le troisième court, subcy¬ lindrique, quatrième grêle, court, bicilié, avec article supplé¬ mentaire très court, pyriforme ; ocelles nuis ou peu apparents. Segments thoraciques, le premier aussi long presque que les deux suivants réunis, brunâtre, avec lisière antérieure et pos¬ térieure pâle et finement striée, avec ligne médiane obsolète commune aux segments suivants ; deu.vième et troisième même couleur, avec points assez forts et assez serrés en avant et sur les côtés, marge pâle, finement striée. Segtnents adbominaux moins foncés que les précédents, un j)cu |)lus larges, ponctués et marginés à leur bord postérieur, les huit premiers égaux, le neuvième plus densément ponctué, un peu dilaté, avant l’extrémité qui se termine par une pointe conique. Dessous roussàtre, finement et peu densément ponctué, à flancs incisés ; segment anal avec plaque peu convexe et ponc¬ tuée, plaque susceptible de se soulever comme une soupape, entourée de poils roussâtres. Stigmates petits, de couleur marron, à péritrème elliptique, la première paire un peu plus grande que les suivantes, qui sont à leur place normale. Pattes courtes, robustes, roussâtres, hérissées de soies et de fortes épines disposées en rangées, trochanters longs, cuisses et jambes allongées, onglet tarsal long, arqué, avec longue soie à sa base qui est un peu dilatée. On trouve cette larve dans le vieux bois de châtaignier ayant déjà nourri d’autres larves ligni voies ; prête à se transfoi'mer, au fond de la galerie où elle se trouve, elle se façonne une loge appropriée à la forme de la future nymphe. Nymphe : Longueur, lo millimètres ; largeur, i mm. 5. Corps glabre, antennes un peu épineuses ; une soie épaisse MOEIUS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 139 aux angles antérieurs du premier segment thoracique, deux semblables aux angles postérieurs et deux à la base vis-à-vis de l’écusson ; deux appendices divergents et subulés à l’extré¬ mité de l’abdomen ; un mamelon aux angles postérieurs des deuxième à sixième segments adbominaux. 2. M. lugens Redt. Larves, Perris, Larves, 1877, p. i65, fig. 201-202. Longueur, 12 à i5 millimètres ; largeui, 2 millimètres. Cette larve a la forme, la consistance, la couleur et la villo¬ sité de celle qui la précède, tète et organes sont de même con¬ formation ; elle en diffère par la ponctuation qui est visible¬ ment plus forte, plus serrée, plus régulière, par la forme du segment anal qui se rétrécit d’avant en arrière et se termine par trois dents, dont la médiane est plus longue que les autres, qui sont un peu divergentes. Cette larve, on la trouve dans les troncs caverneux des chê¬ nes-liège en voie de désagrégation. Genre CARDIOPHORUS, Esch. 1. C. ruficollis Linné. Larve, Beling, Deutsch. Ent. Zeit., i88i, p. 209. Moitié plus petite que la précédente, ses segments thoraci¬ ques sont à peu près égaux en longueur, l’extrémité postérieure amincie, la couleur du corps jaunâtre clair ; elle vit à la lisière des forêts, dans les endroits secs. 2. C. biguttatus Oliv. l^ymphe, Xarnbeu, 16* mémoire, 2, p. 17. I.ongueur : 8 à 9 millimètres ; largeur, 2 millimètres. Corps légèrement arqué, charnu, blanchâtre, finement jioin- tillé, subdéprimé en dessus comme en dessous, à région anté¬ rieure arrondie, la postérieure subatténuée et bifide. Tête déclive, vert ex strié ; premier segment thoracique grand, rectangulaire, garni de deux épines à base bulbeuse sur le bord Soc. Likn., t. Il, 1913 14 140 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES antérieur, angles postérieurs saillants, chargés de deux épines semblables ; deuxième segment court, transverse, troisième un peu plus grand, rectangulaire ; segments abdominaux subar¬ qués, transverses, finement striés, atténués vers l’extrémité, segment anal à bout tronqué, garni de deux courtes épines latérales, à bout rougeâtre et légèrement arqué ; dessous sub¬ déprimé, luisant ; antennes noueuses, allongées, genoux peu saillants. Cette nymphe repose sur le sol, sous les grosses pierres, abri¬ tée dans une loge aménagée par la larve ; la nymphose, com¬ mencée vers le i5 juin, se prolonge jusqu’aux premiers jours de juillet, puis l’adulte, formé, traverse la couche terreuse qui le séparait du dehors et, une fois libre, vole sur les arbustes, où il séjourne jusqn’aii moment de l’accouplement ; puis le mâle disparaît, laissant à sa compagne le soin de renouveler l’espèce. L’adulte n’est pas rare sur les coteaux, avec sa variété Orna- tus Cand. ; il apparaît dès les premières belles journées du printemps. 3. C. rufipes Herbst. Larve, Xambeu, 7® mémoire, 1899, p. 78. Longueur, 12 millimètres ; largeur, i millimètre. Corps allongé, subcylindrique, coriace, rougeâtre, couvert de courtes soies blondes, à région antérieure droite tronquée, la postérieure dentée. Tête assez grande, cornée, rectangulaiie, déprimée, lisse et luisante avec soies latérales, à angles arrondis, ligne médiane bifurquée, deux traits parallèles à la ligne bifurquée ; lisière frontale droite, noire, denticulée, à milieu denté et quadri- incisé, lame membraneuse fi’angée ; mandibules noires, cour¬ tes, arquées, à tranche interne dentée ; mâchoires déprimées, lobe denté à bout cilié paraissant bimamelonné ; palpes allon¬ gés, de quatre articles granuliformes, le troisième prolongé par un cil intérieur ; menton très allongé ; lèvre inférieure courte, palpes biarticulés, languette dentée, à base ciliée ; an¬ tennes émergeant en arrière de l’échancrure de la base des mandibules, de trois courts articles, les deux premiers granu¬ liformes, le terminal grêle, prolongé par un court cil, avec MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 141 article supplémentaire membraneux, testacé, à sa base inté¬ rieure ; ocelles, une tache noire au-dessus des joues et de la base antennaire. Segments thoraciques rougeâtres, parallèles, à côtés ciliés, finement pointillés, ligne médiane apparente, commune aux segments suivants, le premier grand, un peu plus large ([Uc la tête, à bord antéiieur membraneux, marginé, strié, le bord postérieur légèrement strié, de couleur plus foncée, les deuxième et troisième plus courts, à bord postérieur seul mar¬ giné, strié, les lianes légèrement striés. Segments abdominaux comme les deux précédents, avec ligne médiane bien apparente et bout postérieur plus rougeâtre aux huit premiers, qui sont marginés striés ; neuvième plus allongé, arrondi, verruqueux, à disque déprimé et excavé, re¬ bordé en arrière par deux saillies arrondies, latérales, et une dent médiane, saillies et dents à base ciliée. Dessous de la tête déprimé, du premier segment thoracique triangulairement incisé, les huit» premiers segments abdomi¬ naux marginés striés de jaunâtre à leur bord postérieur, leurs flancs excisés, leur couleur plus claire qu’en dessus ; segment anal rougeâtre, corné, fortement ponctué, semi-lunairement incisé avec double rebord strié, enclosant le cloaque qui, en forme de pseudopode membraneux, est à pourtour strié, à fente longitudinale : une légère incision latérale provoque la forma¬ tion d’une lame servant de division aux deux régions dorsale et ventrale. Pattes fortes, conniventes, fortement spinuleuses, hanches canaliculées, trochanters très courts, cuisses et jambes dépri¬ mées, onglet tarsal à base noirâtre et ciliée. Stigmates très petits, oblongs. Hâves à péritrème rougeâtre, formé de deux traits parallèles, la première paire plus grande au bord antérieur du deuxième segment thoracique, les sui¬ vantes au-dessus du bourrelet latéral. Par sa lisière frontale denticulée, à milieu denté, par sa courte languette dentée, par sa dent caudale, se fait remarquer cette larve que l’on trouve, par petits groupes de trois à quatre, dans les vieux troncs vermoulus, vivant de proies vivantes ou des résidus des premiers habitants ; parvenue à sa complète croissance, elle se transforme. 142 MdKi RS i;t métamorphoses des insectes Nymphe : Longu(Mir, 8 iiiillimèlres ; largeur, 3 millimètres. Corps allongé, suhparallèle, mou, charnu, jaunâtre, glabre, luisant, finement pointillé, suhdéprimé aux deux faces dorsale et ventrale, arrondi à la région antérieure, la postérieure atté¬ nuée et biépineuse. Tête petite, arrondie, affaissée, disque excavé. Segments thoraciques, le premier très grand, jaunâtre foncé, fortement convexe, transversalement strié, armé sur son bord antérieur de deux fortes épines rougeâtres espacées et, à son bord postérieur, de deux plus courtes épines rapprochées et relevées, les angles antérieurs arrondis, les postérieurs pro¬ longés en une longue épine rougeâtre et arquée, le deuxième segment court, transvei’se, avancé en pointe arrondie sur le troisième qui est plus grand et rectangulaire. Segments abdominaux transverses, s’élargissant des deux extrémités vers le centre, à angles postérieurs accentués ; seg¬ ment anal ])rolongé par deux courtes épines rougeâtres à bout noirâtre ; antennes noueuses, leur bout reposant piès des ge¬ noux des deux premières paires de pattes, genoux en légère saillie rembrunie. Cette nymphe, que nous décrivons sous toute réserve, repose dans sa loge sur la région dorsale ; elle peut imprimer à ses segments abdominaux de légers mouvements défensifs ; la jihase nymphale a une durée de quinze à vingt jours. 4. C. asellus Ericiis. Larve, Beling, Deutsch. Ent. Zeit., i884, p. 209. Cette larve se fait remarquer par la couleur blanche de son corps, par la couleur jaunâtre de ses segments thoraciques, par la couleur rose de sa tète. Elle Ait dans les forets, dans les bois de pin et de sapin ou d’arbres à aiguilles, sous la mousse, sous les feuilles mortes, dans les racines des Aieux Conifères et aussi dans les nids de Formica rufa. Corps allongé, filiforme, luisant, un peu rétréci Acrs les deux bouts, de couleur blanchâtre, convert de courts poils blan¬ châtres. Tête avancée, déprimée, plus longue que large, lisière fron- MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 143 taie bidentée ; antennes courtes annelées de testacé à premier article allongé, deuxième un peu plus long, troisième grêle, cylindrique ; mandibules à tranche interne dentée, mâchoires à tige conique, premier et deuxième articles obconiques, troi¬ sième beaucoup plus court ; menton très étroit, plus long que large, palpes labiaux courts, grêles. Segments thoraciques, le premier très allongé, plus long que large, deuxième et troisième plus larges que longs. Segments abdominaux subglobuleux, formés de sortes de segments avancés, obconiques, divisés en trois parties, trisil- lonnés ; segment anal très allongé, armé de deux crochets. Stigmates ovalaires, à péritrème pâle. Pattes courtes, larges, éparsement ciliées ; hanches larges, trochanters courts, coudés, cuisses larges biépineuses, jambes moins larges, onglet tarsal acéré à base bidentée. Ge.nre CRYPTOPHYPINLS, Lat. I. C. riparius Fab. I.arve, Xanibeu, ii® mémoire, 3, 1901, p. 47- Longueur, 10 millimètres ; largeur, i millimètre. Corps jaunâtre, coriace, linéaire, lisse et luisant, couvert de longs poils roux, convexe en dessus, un peu moins en dessous, à région antérieure arrondie, la postérieure biépineuse. Tête rectangulaire, petite, rougeâtre, déprimée, disque ren¬ flé, quelques longs poils latéraux, ligne médiane bifurquée en deux traits courbes ; lisière frontale droite, tridentée, mandi¬ bules déprimés, rougeâtres à bout denté avec dent à la tranche interne, mâchoires longues, encastrées par une suture en forme de fer à cheval, lobe droit, acuminé, légèrement cilié, palpes de quatre articles, le premier court, deuxième renflé, troisième cylindrique, terminal petit à bout obtus ; menton allongé, lèvre Iriangtilaire, petite, palpes très grêles biarticulés ; antennes de quatre courts articles, les deux premiers cylindriques, troisième nodiforme, quatrième réduit, grêle, avec cil au bout et petit article supplémentaire à sa base ; ocelles, un point noir, corné, au-dessous de la base antennaire point peu apparent chez les jeunes larves. 144 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES ItES INSECTES Segments thoracigues siibcoinés, jaunâtres, lisses et luisants, convexes, lineinent chagrinés, avec larges poils latéraux et ligne médiane pâle, le premier quadrangulaire, un peu plus large que la tête dont il enchâsse le hord postérieur, hords an¬ térieur et postérieur finement marginés ridés, avec légère fos¬ sette latérale uniciliée, deuxième et troisième égaux, trans¬ verses, avec fossette ciliée et line marge postérieure. Segments abdominaux, forme, couleur et consistance des deux précédents, avec poils épars et ligne médiane, légèrement atténués vers l’extrémité ; les huit premiers transverses, avec fine marge postérieure striée et légère fossette latérale ; neu¬ vième ovalaire, déprimé, à surface chagrinée, à hords latéraux relevés en une légère carène longuement ciliée, terminée par deux pointes, une première petite, rougeâtre, droite, la termi¬ nale grande arquée, rougeâtre, avec très longs poils à la hase. Dessous un peu plus pâle, moins cilié, moins conve.xe, sans marges, rides ou fossettes, le milieu du segment anal échancré en forme de demi-lune dont la partie médiane est relevée par un hourrelet circulaire renfermant le cloaque ; un faible bour¬ relet latéral longe les flancs, délimitant ainsi la zone d’action des deux régions dorsale et ventrale. Pattes latérales, réduites, armées de courtes spinules, han¬ ches robustes canaliculées, trochanters courts, cuisses et jambes obliques, onglet tarsal court, rougeâtre à pointe acérée. Stigmates elliptiques, roux, à péritrème clair, la première paire sous le rebord latéral, près du bord antérieur du deuxième segment thoracique, les suivantes au tiers antérieur des huit premiers segments abdominaux et un peu au-dessus du bour¬ relet latéral. Cette larve se fait remarquer par sa lisière frontale tridentée, par son dernier segment abdominal denté ; sa démarche est Auve, son existence souterraine, vivant au milieu de larges de bousiers dont elle doit probablement se nourrir ; à 5.000 mè¬ tres d’altitude, elle n’est pas rare sous le couvert de la mince pelouse qui l’abrite ; au commencement de l’automne, elle entre plus profondément dans le sol, elle est alors toute jaune ; elle passe, dans ces lieux élevés, la rude saison des frimas dans un petit réduit ; aux premières belles journées du printemps, elle reprend de son activité ; et, quand arrivent les chaleurs MOfiURS ET MÉTAMORPHOSES DBS INSECTES 145 (le juillet, elle a alors acquis son comj)let développeinenl ; elle se façonne, au fond d(' son domaine souterrain, une loge dont elle lisse les ])arois et se préi)are aussitôt à subir sa transfor¬ mation. Nymphe : Longueur, 7 millimètres ; largeur, 2 millimètres. Corps allongé, charnu, jaunâti’e pâle, glabre, subconvexe en dessus, déprimé en dessous, à région antérieure large arrondie, la postérieure atténuée et biépineuse. Tête convexe, front bombé ; premier segnient thoracique ([uadrangulaire, subdéprimé, finement ridé, à angles aigus, chacun prolongé par une épine rougeâtre divergente, ligne médiane bien accentuée, deux inq)ressions latérales ; deuxième et troisième segments courts, transverses ; segments abdomi¬ naux atténués vers l’extrémité, les six premiers courts, trans¬ verses, relevés en léger bourrelet au bord postérieur et sur les flancs, septième et huitième plus allongés, le bourrelet moins prononcé ; neuvième terminé par deux longues épines rou¬ geâtres, acérées et parallèles en dessus, et par trois mamelons en dessous ; antennes allongées, leur bout venant s’appuyer près des genoux de la première paire de pattes. Cette nymphe, quoique peu agile, se retourne facilement dans sa loge, en imprimant à sa région abdominale des mou¬ vements latéraux et en s’appuyant sur ses deux épines cau¬ dales ; la phase nymphale a une durée de quinze jours ; après la sortie de l’adulte, on trouve au fond de la loge les dépouilles larvaire et nymphale. Adulte, sous les {)ierres ; de juillet .à se|)tembre, on trouve l’insecte à l’état parfait : il est assez répandu aux alentours des étangs du Cnnigoii. D’après la classification des laives l’Elatérides (Ed. Perris, Larves, 1877, p. 188), la larve du Cryptohypnus riparius figure à la deuxième section du prenner groupe des larves d’Elaté- rides, avec cette mention « Ef)istomc et labre très distincts ». Oj‘, toutes les larves d’Elatérides que nous avons examinées ne sont pourvues ni de labre ni d’épistome, y compris celle du Cryptohypnus riparius. Que déduire de cette différence entre la larve décrite par Perris et la nôtre, dont nous sommes siir au point de vue systé- 146 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES matique ? C’est que le savant landais a décrit une toute autre larve que celle du C. riparius. Quelques auteurs donnent quatre articles aux antennes des larves des Elatérides, d’autres trois. Sans doute, sans compter l’article basilaire, qui est rétractile, membraneux, lestacé et qui échappe ainsi à la vue chez les larves mortes ou conservées dans l’alcool, la tige antennaire apparaît alors pourvue de trois articles. Nous admettrons donc que le nombre normal des articles des antennes chez les larves des Elatérides est de quatre, et que seules ont échappé à la vue les tiges dont la hase était rétractée, ce qui a été cause que les descripteurs n’ont compté que les trois articles ap[)arents. OUELOLES PHENOME.NES DUS V LA CLMRlFKiATIOA P A U Hugues CLEMENT Assistant de Physiologie générale et comparée. Il y a qiialrc ans, éludiant les lioiiLles occasionnés [)ar les alterations des canaux seini-ciicnlaires, nous cherchâmes lon- "uement les moyens de soustraire nos sujets ou de les soumet¬ tre, au contraire, à des forces rompant leur é([uilibre normal. Le premier procédé ipii nous vint à l’esinit fut la centrifu¬ gation. Pour la commodité des dissections, l’idéal eût été d’emitloyer les plus gros animaux possibles, des chiens au moins. Nos ap|)areils, trop rudimentaires pour supporter de pareils poids, nous obligèrent à utiliser de simples pigeons. Deux essais suffirent à nous montrer que nous faisions fausse route en opérant sur des adultes. Les pauvres bêtes tombaient rapidement dans le coma, puis mouraient si l’on insistait. Re¬ mettant à plus tard l’étude difficile d’un matériel plus appro¬ prié aux animaux com[)lètement développés, nous essayâmes d’agir sur des œufs pendant toute l’incubation. Le facteur poids n’étant plus un obstacle, il nous fut loisible de remplacer les œufs de pigeons par des œufs de poules. Dans un petit réduit, hermétiquement clos, servant d’étuve, durant dix-huit jours, furent centrifugés des œufs d’Orping- ton, race bien connue pour sa forte taille. Sur (piatre œufs traités, un seul vint à terme, donnant un poulet des plus minuscules. Ce résultat, aussi curieux ([u’inattendii, fut le point de départ des recherches dont nous avons rhonneni- de vous présenter un bref résumé. Soc. Linn., t. lx, 1913 15 QL’ELQLRS PHÉNOMÈNES DIS A LA CENTRIFUGATION l'iS * * * Il est excessivement difficultueux de centrifuger des œufs de poides, même avec un outillage spécial. Une vitesse trop grande produit une véritable déshydrata¬ tion. I.c liquide albumineux sort rapidement par tous les pores. Le calage j)résente bien des écueils. Insuffisant, il permet des secousses, dont la plus légère brise la coquille ; trop parfait, il enlève souv(Md une grande surface de perméabilité et gène, par consécpieid, la respiration. Une vitesse un peu moins grande suffit encore à extraire le jaune du blanc (bien moins dense), |)uis à les mélanger inti¬ mement. Il faut, de |)lus, un milieu aussi cxcnq)t (pie possible de gei mes, car l’appel d’air favorise le passage des spores de cliani- pignons au travers de la cocpiille. Nous trouvâmes ainsi du pénicillium à l’iidérieiir d’œufs examinés après deux ou trois jours de centrifugation. Contrairement à ce (pie l’on pourrait croire, la position de l’œuf importe peu. L’embryon, très mobile, remonte toujours à la partie supérieure. Pendant la centrifugation, la tache em¬ bryonnaire sera donc fatalement entraînée dans le sens de la force agissante. .\vcc des œufs sans co([uilles dures, peut-être serait-il pos¬ sible, par des serrages ajipropriés entre des surfaces adéquates, d’obtenir une situation déterminée de l’embryon. Tous ces obstacles, d’une part, l’impossibilité d’agir avec notre matériel sur plus de quatre œufs à la fois, d’autre part, nous firent délaisser les oiseaux et utiliser les produits d’êtres ])lus inférieurs, grenouilles et vers à soie. Des raisons d’époipics à saisir nous obligèrent à commencer par ces derniers. ♦ 4: * Il nous a semblé logi{pie de diviser ainsi l’étude de la centri¬ fugation chez le ver à soie. 1“ .Action sur les œufs normaux : o) .Avant la bandelette germinative ; b) Après sa formation. QÜELOIES PHÉNOMÈNES ÜUS A LA CENTRIFUGATION IW 2° Action sur les chrysalides issues : a) D’êtres normaux ; b) D’êtres centrifugés. 3® Action sur les œufs issus de parents centrifugés : (i) Dans l’œuf ; b) Dans le cocon ; c) Dans l’œuf et le cocon. Négligeant les dispositifs destinés à prévenir soit l’éciase- inent, soit l’asphyxie, susceptibles de changer les conditions d’évolution, nous vous [)résenlerons simi)lenient les résultats obtenus. 1. CenlrifiKjation d’œufs norinauj:, après fonnalion de la bandeletle (jerininalive. — Nos [)reiniers essais eurent lieu en mai. Ils portèrent sur des œ'ufs déjà étendus pour l’éclosion. Les uns a{)partiennent à la race dite du Var, les autres à celle dite Nègre. Nous eûmes soin de placer dans notre étuve des lots témoins identicjues en tous points à ceux d’expérimentation. La température oscillait entre 19 et 22 degrés. Une coupelle d’eau maintenait l’humidité nécessaire. La vitesse de rotation était de i.ooo tours environ. Trois e.xpériences durèrent res[)ectivenient seize heures et de¬ mie, douze heures, neuf heures. Chaque fois, il y eut une énorme accéléiation dans l’éclosion des lots centrifugés. Tous leurs œufs étaient éclos que les té¬ moins l’étaient à peine. Chose curieuse, le phénomène ne se produit pour ainsi dire [)as pendant la centrifugation. Sitôt celle-ci terminée et les œufs étendus, les vers apparaissent. Le professeur Dubois verrait dans ces résultats les consé¬ quences d’une déshydratation. Ne possédant plus d’œufs, nous tentâmes de vérifier cette hypothèse en déshydratant des cocons par l’éther, le chloro¬ forme et l’acide sulfurique. Nous y reviendrons. 2. Action de la centrifugation sur des chrysalides issues d'an- téce'dents normaux. — Du tableau ci-joint, indiquant les éclo¬ sions par jour et par nombre d’heures de traitement, il sendjle résulter : Que les chrysalides soumises à des vitesses de i.ooo tours environ, soit libres, soit dans leuis cocons, paraissent, contrai- 150 QL’ELQLKS PHÉNOMÈNES Ül’S A LA CENTKIFLOATION renient aux œufs, n’èlrc (juc très peu accélérées dans leur éelo- sion. Que se produit-il donc ? Pourquoi des grandes quantités de cocons ainsi traités ne se développent-ils point ? Ces cocons, si on les ouvre artificiellement, nous inontrent des papillons parfaitement développés, vivants. Certains par¬ viennent à percer leur enveloppe, mais si faiblement, (juc seule la tète saille au dehors. Nous avons eu ainsi plusieurs pauvres hêtes bougeant désespérément la tète des journées entières sans pouvoir se frayer un pasage suffisant pour leur corps. Ne conviendrait-il pas de songer à une sécrétion tarie ren¬ dant difficile, souvent même impossible, la dilacération des fils. Ces cocons ne sont, en effet, nullement mouillés. I.c facteur vitesse doit produire des altérations, fonctions de son intensité ; aussi, possédant de nombreux cocons, avons- nous essayé d’en soumettre à des rotations de S.ooo à 3.5oo tours. Au lieu de plusieurs heures, nous expérimentâmes (iuel([ues secondes (8o cà 120). L’action fut si intense que, chaque fois, nous vîmes exsuder du cocon un liquide clair allant du jaune pâle à l’oranger. L’enveloppe ouverte aux ciseaux, nous trouvions des chry¬ salides comme télescopées, les anneaux invaginés les uns dans les autres. .Malgré ces déformations accentuées, ces animaux réagis¬ saient vivement au plus léger attouchement. De là à songer à les conserver, il n’y avait (pi’un pas. A plusieurs reprises, nous a\ons vu éclore des chrysalides ainsi embouties, simplement placées sous une cloche avec de l’air et de la vapeur d’eau. Les papillons ainsi produits présentèrent un aspect terne. Presque privés d’ailes, leur e.xislence ne déjiassa pas trente à quarante heures. Contrairement à leurs congénères normaux, ils ne manifestèrent aucun sentiment génital, fl nous a paru intéressant de conserver quelques-unes de ces pièces. La quantité de liquide obtenue est considérable. Elle atteint 1/2 centimètre cube par sujet. Analysé grossièrement, cet exsu¬ dât se caractérise ainsi ; il brunit ra[)idement à l’air, produit un culol, véi itable agrégat 2 Cl 1 d 1 IA « 1 <0 « 1 r*. Ci Témoins . 1 1 1 1 I 1 1 2 1 \ I 1 2 2 1 t 1 n. centr. 1 1 1 1 a — 1 1 1 1 3 — 2 I 4 — 1 1 1 r> — 1 1 1 6 1 1 1 1 7 — 1 ) 1 » 1 8 — 2 1 1 1 >7 — 1 1 1 1 1 1 18 — 1 1 1 J9 — 1 1 1 1 20 — 1 1 1 21 — 1 1 1 22 — 1 1 23 — 1 1 38 — 1 1 39 - 1 40 — 1 1 1 1 41 — 1 1 52 — 1 1 1 1 60 . — 1 1 1 64 — 68 — 1 1 1 1 1 Ilorizonlalemenl : éclosions par jour. Verticalement : durée de lo centrifugrations en heures. Eln 22 jours, les 20 témoins sont sortis. En 27, jours plus de 35o non cenlrifugcés restent à sortir, ce qui fait une moyenne de 17 par type de centrifugation. Ces 35o cocons renferment presque tous des papillons foi'més mais ne ))ouvant s'échapper de leur enveloppe. CLADOCÈRES DES LACS DU MASSIF DE BEI.LEDON.NE ( Isère) PAH L. EYNARD ET C. VANEY Grâce à un été favorable, nous avons pu faire, en septembre 1899, de nombreuses pèches dans les lacs du massif de Belle¬ donne. L’emploi d’un bateau démontable Berlon, de dragues et de filets pélagiques, nous a permis d’avoir une idée d’en¬ semble assez complète sur la faune de celte épocjne tardive de l’année, où généralement les chutes de neige amènent des changements dans la faune des eaux. Les lacs exploiés sont ceux qui aA^oisinent le chalet de La Pra. Tous sont situés ^jans le déitartement de l’Isère et sont marqués sur la carte d’état-major Grenoble-Sud-Est. Ce sont des lacs alpins de haute altitude, dont les plus élevés sont ceux du Grand et du Petit Doménon, a.'ioo mètres d’altitude ; vien¬ nent ensuite le lac David, 2.100 mètres d’altitude, les lacs Claret, Longet, Merlat, situés à 2.000 mètres, et finalement le lac Crozet, qui n’est plus qu’à 1.968 mètres. Avant d’entrer dans l’étude détaillée des Cladocères recueil¬ lis au cours de nos pêches, nous signalerons, d’après les don¬ nées de Delebecque (1898), la profondeur et la superficie de chacun des lacs observés. Nous y joindrons la température prise au milieu du lac, au début de la récolte ; cette tempé¬ rature a varié entre 8 et 16 degrés centigrades. Soc. Linn., t. lx, 1913 16 15i CLADOCÈRES DES LACS DU MASSIF DE BELLEDONNE (ISÈRE) TOPOGRAPHIE DES LACS DE BELLEDONNE >'OMS DES LACS BAS¬ SIN ALTI¬ TUDE ÉCOULEMENT CARTE d'état- major PRO¬ FON¬ DEUR SU¬ PER¬ FICIE tû H f- S Z < H Z •M C TEMPÉRA¬ TURE métrés mUrts beeUres Lacs du Grand et Petit Do- niénon . . Isère R. G. 2.400 Lac Croze t e t rui s- seau de la Combe de Lancey Grenoble S. E. I i,5o 2,46 Isère 8‘’-9''5 G. Lac Crozel. . id. 1.968 Ruisseau de la Combe de Lancey id. 37 » 7.78 id. 12“ C. Lac Claret. . id. 2.000 Ruisseau du Do- id. 5(?) 1 , 1 3 id. iS'’ C. ménon. . , Lac David. . id. 2. 100 id. id. I i,5o 1 ,06 id. 14- G. Lac Longet id. 2.000 id. id. 6 » 2.62 id. n'a pas été prise Lac Merlat id. 2.000 id. id. 12 » 4.74 id. i5“ C. Dans le Grand et le Petit Doménon, ainsi que dans le canal du Petit Doménon (altitude a.'ioo mètres, profondeur n m. 5o, superficie 2 ha 46), le 22 septembre 1899, l’eau avait une tem¬ pérature de 8 à 9°5. Nous n’avons rencontré que deux espèces ; Daphnia longispina forma littoralis Sars, et forma caudata G. -O. Sars ; jeunes femelles sans œufs très communes, et quel¬ ques éphippiums. Chydovus sphœricus O. -F. Muller, un seul exemplaire com¬ plet et très nombreuses carapaces. Dans le lac Crozet (altitude 1.968 mètres, profondeur 87 mè¬ tres, superficie 7 ha 78), le 28 septembre, de 6 à 7 heures du matin, température de l’eau, 12® C. Une pêche faite en surface, sur une profondeur de i à 5 mètres, fournit : Chydorus sphœricus, 8 9. Alonella excisa (Fischer), 4o 9. A 2 heures de l’après-midi, une pêche de surface ramène d’innombrables Cyclops et Diaptomus, mais aucun Cladocère. Une pêche en profondeur, où le filet descendit entre 25 et 80 mètres, remonta en plus : Daphnia longispina liUoralis, 1 9 jeune. CLADOCÈRES DES LACS DL MASSIF DE BELLEDONNE (ISÈRE) 155 Alonelln excisa, i coquille. Iæ' lac ("larel (altitude 2.000 mètres, profondeur 5 mètres, superficie i ha i3) avait une température de i3° C. et était également très pauvre en Cladocères. Le même jour, nos filets Fig. I. — Daphnia longispina- littoralis Sars du grand Doraé- non (d’après nature). Fig. a. — Daphnia longispina rosea G.-O. Sars du Lac Merlat (d’après nature'. ne ramenaient qu’une Daphnia longispina en mauvais état, et un Chydorus. Le 24 septembre, le lac David (altitude 2.100 mètres, pro¬ fondeur Il m. 5o, superficie i ha 06) fournit une abondante récolte. Température de l’eau, 14“ C. En surface de i à 5 mètres : Daphnia longispina forma littoralis, i 9 ovigère, nombreux jeunes, abondants débris d’épbippium. Alonella excisa, 4 9 et nombreuses coquilles. loC) (:LAi)or,f;RES des lacs di: massif de hellkdonne (isère) Knlro f) et lo mètres, les Daphnia adultes sont en très grand nombre ; certains exemplaires ont de lô à 3o embiyons. La tache noire à la base du deuxième article des soies natatoires est fortement marquée. Le même jour, au lac Longet ^altitude a.ooo mètres, pro¬ fondeur 6 mètres, superficie 2 ha 62), nous ne rencontrons aucune Daphnia, mais seulement de très nond)rcux éphip- j)iums de D. longispina. Alonella excisa est commune, presque tous les exemplaires ont un œuf de d\iiée ou d’biver enfermé dans une coquille opaque. C hy doras splt æri c a s . Scapholeheris macronata O. -F. Müller, 1 9 à épbippium et nombreux épbippiums libres. Alona affinis (Leydig) sans œufs et qnebjues coquilles ayant servi d’enveloppe à des œufs d’hiver. L(' lac Merlat (altitude 2.000 mèties, profondeur 12 mètres, su[)erficie .'j ha ^'\) avait, le 2.5 septembre, une température de i5° C. et fournissait sur les bords : Alonella excisa, 3 cf et i5 9. Scapholeheris inucronaia, fronie lœvi, 5 cT et 3 9 à éphip- pium. Alona affinis, i 9 et quelques coquilles à œuf de durée. Alona guttata (î.-O. Sars, i 9. Deux éphippiums de Daphnia. Chydoras spheericus, ti’ès commun. Une récolte pélagique donnait, à 10 mètres de profondeur : Daphnia longispina forma rosea G. -O. Sars, à tache noire du deuxième article des soies natatoires pres(pie indistincte, 10 cf et très nombreuses 9. Aucune femelle n’avait d’éphip- pium. Scapholeheris inucronaia, 3o 9, toutes à épbippium. Polyphemus pediculus (Linné) ayant i millimètre de lon¬ gueur et possédant 4 œufs dans la cavité d’incubation. CLAIKX’.ÈRRS DKS LACS 1»! MASSIF DF ItELl.KDONNF, (ISFHF) 157 CONSIDÉRATIÔNS GÉNKRAl.KS SLR NOS RKSULTATS Jusqu’à présent, aucune récolte n'a été faite dans les lacs de Belledonne à une époque aussi tardive de l’année. M. L. Keil- hack (i), en i()o5, a cessé ses recherches au 3o juillet, après avoir visité les deux Doinénons, les lacs Longet, de la Pra et Merlat. Toutes les espèces citées par nous l’ont été par lui, sauf Alona guttata. Il mentionne en plus : Alona rectangala G. -O. Sais, Ceriodaphnia pulchella G. -O. Sars, ainsi que Alonella nana Baird dans le lac Merlat, et Polyphemus pediculus dans le lac Longet. Trois excursions faites dans ce massif, au cours d’un même été, permirent à Keilhack d’assigner les limites probables de la période sexuelle du Polyphemus en haute montagne. Le i8 juin iqof), les lacs étaient encore en grande partie couverts de neige, et dans scs récoltes, Keilhack ne peut que constater la présence d’œufs d’hiver. Mais le 23 juillet, la faunule des Cladocères était développée ; Polyphemus existaiPanx lacs Longet et Merlat; dans ce dernier, la colonie comprenait déjà quelques mâles, et les femelles à œufs de durée étaient dans la proportion de 9,4 %• Le 3o du même mois, le nombre des femelles à œufs de durée s’élevait à 17 %, et les mâles formaient la moitié de la jiopu- lation de la colonie. Ce rapide changement a conduit cet auteur à admettre « qu’il n’y avait place à cette altitude que pour une seule génération sexuée..., la durée du cycle devant être de six à sept semaines, un peu plus longue qu’en Suède ». Nous-mêmes, le 20 septembre, nous n’avons point trouvé de Polyphèmes au lac Longet, mais nous les avons lencontrés au lac Merlat. La présence d’une femelle ovigère dans ce lac nous permet de signaler une exception à la règle formulée par Keilhack à la suite de ses observations. Nous pouvons l’ex¬ pliquer par ce fait que l’automne de l’année 1899 fut remar- (juablement beau et chaud, la température de i.5 degrés prise au milieu du lac Merlat, à 2.000 mètres d’altitude, en est la preuve. Ce ne [lent être, en effet, que grâce à des conditions (i) Contribution à la connaissance de la faune des eaux dans les Alpes du Dauphiné (Annales de l'Université de Grenofyle, t. XIX, 1907). 15H CLADOCÈhES DES LACS UL .>LASSIF DE BELLEDONNE (ISÈKE) climatériques exceptionnellement favorables que la vie de la colonie des Polyphénies s’est continuée presque deux mois de plus qu’en igoo. 11 aurait été fort intéressant de savoir si une période sexuée n’a pas eu lieu en octobre. Dans le même lac Merlat, Daphnia rosea est au début de sa période sexuelle, puisque, à côté de lo cf, nous ne trouvons aucune 9 à éphippium, et seulement deux éphippiums libres. 11 en est de même pour Alonella excisa ; quant à Scapholeberis, il est au maximum de la période sexuelle ; comme Keilhack n’a trouvé, pour ces trois espèces, aucun mâle en juillet, il est à peu près certain qu’elles n’ont qu’une génération sexuée, qui est forcément suivie de la disparition des individus. Dans le lac Longel, placé à la même altitude que le lac Mer¬ lat, les « cycles » sont au contraire terminés. Cela est dû très probablement à des conditions défavorables provenant d’une mauvaise exposition et d’eaux plus froides. Les Daphnia ne sont plus représentées que par leurs éphippiums; l’unique 9 de Scapholeberis était à éphippium; Alonella excisa, commune dans les lacs froids de haute montagne, a pris ses œufs d’hiver ; Alona affinis et Chydorus sphæricus seuls n’ont pas encore eu leur période sexuelle, à moins que les débris de carapaces jaune sombre, enveloppes d’anciens œufs de durée, ne soient les restes de l’éclosion récente d’une deuxième génération. Nous avons noté qu’aucun exemplaire était ovigère. Il semble que l’importance de la faune soit liée aux condi¬ tions thermiques du milieu, mais celles-ci ne sont pas toujours en rapport avec l’altitude. C’est ainsi que le lac David, plus élevé que les lacs Longet et Merlat, a conservé une faune plus riche que ceux-ci. Daphnia y est en grand nombre. Aucun mâle ne s’y est encore montré, les débris d’éphippium sont les restes de l’éclosion qui a peuplé les eaux à la fin de l’hiver précédent. Dans ce lac, il ne semble exister qu’une seule génération sexuée de D. longispina. 11 est à remarquer qu’en 1906, Keilhack n’a trouvé nulle part Daphnia longispina en abondance dans les lacs du massif de Belledonne. Il en cite un exemplaire à Longet, un à La Pra, trois à Merlat. Peut-être en juillet n’avaient-elles pas eu le temps de se multiplier assez pour pulluler aux bords. Nos ré¬ coltes nous les montrent très communes dans les deux Domé- CLADOCÈRES DES LACS DU MASSIF DE BELLEDONNE (ISÈRE) 159 nons, David, Longet et Merlat, mais ces D. longispina sont seulement pélagiques et nettement lucifuges. C’est ce qui ré¬ sulte de l’examen du lac David, où nous avons trouvé les jeunes en surface, et les femelles ovigères vers lo mètres de profon¬ deur. Les lacs Claret et Crozet possèdent aussi D. longispina, quoiqu’elle soit ici en moins grande abondance. Cette espèce de Daphnia présente dans ces lacs de haute altitude des variations assez intéressantes. Nous avons ren¬ contré les trois formes littoralis Sars, caudata G. -O. Sars et rosea Sars. La première ,qui est la plus répandue, vit dans le Grand et le Petit Doménon, ainsi que dans les lacs Crozet, Claret, David et Longet. Dans le Grand et le Petit Doménon, il y a parmi les formes littoralis, des individus dont l’éperon caudal atteint presque la longueur du tronc. Nous les rappor¬ tons plutôt à la forme caudata dont Sars a donné un bon dessin, qu’à la même forme figurée sous un aspect moins exact par Keilhack, qui n’a d’ailleurs que reproduit un dessin de Richard. Pour tous les autres caractères, ces Daphnia sont très sembla¬ bles à longispina-litiovaUs que nous avons dessinée (fig. i). Voici ses mensurations moyennes prises sur i5 individus ; Tête, O mm. 44o ; Corps, 2 mm. 76 ; Eperon caudal, i mm. 200 à i mm. 700. La forme rosea du lac Merlat (fig. 2) est de petite taille. Sa longueur totale est de i mm. 260 sans l’éperon, qui n’atteint que O mm. Les mâles ont une crête dorso-cépbalique sail¬ lante entre le deuxième et le troisième muscle antennaire ; elle est bi-dentée et s’étend assez en avant pour que le premier muscle ne s’attache pas sur le bord dorsal de la carapace de la tête. HISTOIRE COMPARÉE ET RÉSUMÉE DES ECOLES CENTRALES DU RHONE ET DE LA LOIRE (1796-1803) ET DE LEURS JARDINS BOTAiMQUES PAR CL. ROUX Docteur es Sciences. Avec deux Portraits et deux Plans. - - I KÉURGAMSAÏIOX DE L'INSTRUCTIO.N PUBLIQUE SOUS LA RÉVOLUTION Sous l’ancien régime, renseignement secondaire était donné soit dans les grands collèges dii’igés ordinairement par des Congrégations telles que les Jésuites, les Üratoriens, les Jose- phistes, etc., soit dans les {lelites pensions tenues par des maî¬ tres d’école pourvus, pour la plupart, du grade de « maître ès arts ». Pour la compréhension du récit qui va suivre, nous rap¬ pellerons qu’à Lyon existaient deux collèges : le Grand Col¬ lège ou Collège de la Trinité, fondé en i5ig, régi par le Consulat de 1027 à i565, puis dirigé par les Jésuites de i565 jusqu’en 1762, et enfin par les Oratoriens jusqu’à la Révo¬ lution ; et le Petit-Collège, fondé en t63o, dirigé aussi [lar les Jésuites jusqu’en 1762, puis par des prêtres séculiers. Soc. Linn., t. lx, 1913 17 162 ECOLES CENTRALES ET JARDINS BOTANIQUES A Roanne, existait aussi un collège llorissant, fondé sous Louis XIII par le Père Jacques Cottox, de Néronde, frère du célèbre confesseur d’HEXRi IV, et dirigé par les Jésuites jus¬ qu’en 1762, puis, jusqu’en 1798, par les missionnaires de Saint- Joseph, communément appelés les Josephistes, qui possédaient aussi un établissement à Lyon. Survint la Révolution. L’Assemblée Constituante (5 mai 1789- 3o septembre 1791) n’eut pas le temps de s’occuper de la réor¬ ganisation de l’Instruction publique, et ce fut seulement l’As¬ semblée législative (i" octobre 1791-20 septembre 1792) qui supprima, par son décret du 18 août 1792, toutes les corpora¬ tions, même celles vouées à l’enseignement officiel ou libre. Malgré cela, beaucoup d’anciens établissements continuèrent à subsister tant bien que mal, jusqu’à ce que la Convention Nationale (21 septembre 1792-26 octobre 1796) ait pris, comme nous allons le dire, toutes les mesures relatives à l’organisation des nouvelles écoles. Malheureusement, sous le régime de la Terreur (2 juin 1798- 27 juillet 1794), qui caractérisa la seconde année du gouver¬ nement de la Convention, de grands dégâts furent commis par la populace dans les bibliothèques publiques et privées, à tel point que, dès le 4 brumaire an II (26 octobre 1798), la Convention dut décréter précipitamment, sur la proposition intelligente, mais tardive, de Gilbert Romme, député du Puy- de-Dôme, la défense de détruire ou mutiler, sous prétexte de faire disparaître les derniers « signes extérieurs de la féoda¬ lité », les livres, manuscrits et objets d’art ! Ce n’est que le 27 brumaire an 111 (17 novembre 1794) qu’un premier décret, concernant d’ailleurs l’enseignement primaire seul, vint réorganiser l’instruction publique. Trois mois plus tard, le 7 ventôse an III (20 février 1790), la Convention décréta, sur la proposition de Lakanal, la créa¬ tion d’Ecoles centrales (à raison d’une école par 800.000 habi¬ tants) destinées à remplacer a tous les anciens établissements consacrés à l’instruction sous le nom de collèges », y compris les Universités ! Remarquons que, malgré les décrets du 18 août 1792 et du 7 ventôse an III, quelques-uns de ces anciens établissements trouvèrent moyen de subsister, notamment des écoles de mé- DU RHONE ET ÜE LA LOIRE (1796-1803) 163 deciiie ; c’est ainsi que celle de Besançon, en l’an VI, avait encore 70 élèves, et que celle de Caen existait encore en l’an IX, comme le constata, non sans stupéfaction, le représentant du peuple F’ouucroy, au cours de sa mission en Normandie ! Dans l’esprit des législateurs de 1795, les Ecoles centrales devaient donc être des établissements d’enseignement des scien¬ ces, des lettres et des arts, destinés à remplacer les collèges et les universités de l’ancien régime. Hélas ! c’était, dit M. Louis Liard, se payer de mots, et sc vanter avec Lakanal, d’avoir élevé « un temple immense, un temple éternel et jusque-là sans modèle, à tous les arts, à toutes les sciences, à toutes les branches de i’industrie humaine, et assuré, par ce chef-d’œuvre, à la nation française, sur les autres peuples de l’univers, une supériorité plus glorieuse que celle que lui avait donnée le succès de ses armées triomphantes » ; le temple n’était pas à la taille de la divinité ! Nous Aérions plus loin que dans certaines villes, et en particulier à Lyon mieux qu’à Roanne, les mérites éminents de quelques profes¬ seurs, et la qualité de leurs auditeurs, éleA'èrenl cependant les Ecoles centrales à un niA^au vraiment supérieur, à tel point que le commissaire exécutif Ai. lard écrivait, le ■>. brumaire an VU : « Les professeurs de l’Ecole centrale (de Lyon) sont bien éloignés de sentir le but constitutionnel de cet établisse¬ ment sublime... Ce n’est pas en faisant un vain étalage d’éru¬ dition qu’on détruit l’erreur et qu’on inspire l’amour de la liberté ! » Revenons à l’organisation primitive des Ecoles centrales. Dans la loi du 7 Aentôse an III, ces Ecoles, dit M. Liard, « viennent après les écoles primaires, mais il n’y a rien au- dessus d’elles (i) ; ...elles y sont des écoles secondes, en ce sens qu’elles sont, au-dessus des écoles primaires ou premières, les (i) A l’exception cependant de quelques établissements spéciaux, qui étaient : le Muséum d’Histoirc naturelle (ancien Jardin du Roi réorganisé le 18 juin 1793), l’Ecole centrale des Travaux publics (instituée le 11 mars 1794) devint bientôt l’Ecole polytechnique, le Conservatoire des Arts et Métiers (29 septembre 1794), l’Ecole normale de Paris (24 octobre 1794), les trois Ecoles de santé de Paris, Montpellier et Strasbourg (4 décembre 1794), puis plus tard le Bureau des Longitudes (24 juin 1796), le Collège de France (maintenu et réorganisé le i3 juillet 1795), et l’enseignement des Langues vivantes orientales institué à la Bibliothèque Nationale le 3o mars 1796. 164 ECOLES CENTRALES ET JARDINS BOTANIQUES organes d’un second degré d’enseignement ; mais elles n’y sont pas des écoles d’enseignement secondaire, en ce sens qu’elles ne conduisent pas à un troisième degré plus élevé d’enseigne¬ ment. En fait, la loi de l’an 111 ne eréail el n’organisait que deux degrés d’enseignement, celui des Ecoles primaires pour la masse, celui des Ecoles centrales pour une élite ». On s’aperçut donc vile que la loi de ventôse an 111 avait besoin d’ètre modiliée ; et bientôt, le 3 brumaire an IV (:<5 oc¬ tobre 1790), une nouvelle loi, proposée par Dvcivou, fut votée qui organisait l’Institut de Erance, qui créait les Ecoles d’en¬ seignement supérieur (1), dont l’utilité se faisait sentir, au- dessus des Ecoles centrales, el qui réduisait le nombre de ces dernières en même temps qu’elle modifiait leur programme de la manière suivante : Chaque Ecole centrale devait avoir seulement une dizaine de cours, et partant une dizaine de pro¬ fesseurs, au lieu de treize ; et ces dix cours, au lieu de s’offrir à l’élève selon ses préférences et sans distinction d’àge, étaient, très arbitrairement d’ailleurs, répartis en trois groupes super¬ posés : C groupe, pour les élèves de à \!\ ans, dessin, histoire naturelle, langues anciennes el langues vivantes ; groupe, pour les élèves de 1 '1 à 16 ans, mathématiques, phy¬ sique et chimie ; 3® groupe, pour les élèves de 16 à 18 ans, grammaire, belles-lettres, histoire et législation. 11 était, en outre, stipulé que ehaque Ecole centrale devait être pourvue de cabinets de physique, chimie et histoire naturelle, et d’un jardin botanique. Ce fut donc, en définitive, seulemeid sous le Directoire {•:>.’] octobre 1795-10 novembre 1799) et sous le Consulat (11 no¬ vembre 1799-18 mai î8o/|) que les Ecoles centrales purent s’or¬ ganiser el fonctionner. Leui' organisation fut plutôt lente el difficile, puisque, en 1799, sur 86 écoles juévues, .j5 existaient. fa'ur fonelionnement fut aussi plutôt défectueux, el l’on peut (i) Ces établisseiMonts (.l'enseignoiiioiil supérieur, clislribués eu plusieurs l'iitej'uries, restèrent d'ailteurs pour la plupart à l'état de projet, jusqu'au luoiueiit de l'urganisatioii de l’Uuiversité do Frauee par Bo.napaute. Ou se coutcnta de ceux qui existaient déjà (v. le renvoi précédent), eu y ajoutant les Ecoles dites d’Artilleric, des Ingénieurs militaires, des Ponts et Gliaussées, des Mines, des Ingénieurs de vaisseaux, de Na\igalion, de Marine. DU RHOXE ET DE LA LOIRE (1796-1^03) 165 dire que la plupart dépérissaient lorsque, en i8o3, les Lycées les remplacèrent, ce qui, en somme, n’a été qu’un retour dé¬ guisé à l’ancien état de choses simplement amélioré. Dans notre région, les trois Ecoles centrales du Rhône à Lyon, de la Loire à Roanne, et de l’Ain à Rourg-en-Rresse, furent inaugurées et fermées à peu près en même temps. Celtes de Lyon et de Roanne ont même commencé à fonctionner le même jour, i" frimaire an V {r>.\ novembre 1796), celle de Rourg quelques jours plus lard, le i®'' nivôse (17 décembre') ; de même les deux premières ont été fermées le même jour, i®' germinal an XI (ga mars i8o3), et la ti'oisième quelques jours plus tard également, le ii germinal (i®’’ avril). L’Ecole centrale de l’Ain, qui eut l’honneur de compter notre grand savant lyonnais André-Marie Ampère au nombre de ses professeurs, a été bien étudiée par M. le Professeur-Agrégé .Joseph Ruche dans son Histoire du Siudium, Collège et Lycée de Bourg-en-Bresse, 1898 ; nous ne nous en occuperons donc pas. L’Ecole centrale du Rhône est connue, du moins dans ses grandes lignes, depuis la publication des travaux de MM. Box- NEE, Chabot et Chabléty. Quant à celle de la Loire, on n’en savait pas grand’chose jusqu’au moment où nos recherches sur .T. Lapierre ont attiré l’attention sur elle ; et les documents inédits que nous avons eu la chance de trouver, en 1908 et en 1912, dans les Archives départementales de Saint-Etienne, nous permettront de donner une note originale à la présente étude, qui a pour but non d’établir une monographie complète et dé¬ taillée de chaque Ecole centrale de Lyon et de Roanne, mono¬ graphie qui reste à faire, mais de montrer l’évolution parallèle de ces deux établissements et celle des jardins botaniques qui leur étaient annexés, avec cette différence toutefois que le jar¬ din botanique de Lyon a pu survivre et se développer, tandis que celui de Roanne a du succomber en plein épanouissement ! 166 ECOLES CENTRALES ET JARDINS BOTANIQUES II LES ECOLES CENTRALES DE LYON ET DE ROANNE Les Ecoles centrales du Rhône à Lyon, et de la Loire à Roanne furent donc organisées en même temps, et à peu près sur le même modèle, s’inspirant naturellement des dispositions générales de la loi du 3 brumaire an IV : la nomination des professeurs était confiée à un jury d’instruction (i) composé de trois membres choisis par les autorités départementales ; les professeurs réunis élisaient un Conseil d’administration inté¬ rieure de trois membres ; les élèves étaient admis à partir de douze ans et payaient, sauf exceptions, une rétribution annuelle pour chaque cours suivi ; des auditeurs libres pouvaient être admis à certains cours ; la bibliothèque était ouverte au pu¬ blic, etc. Mais, pratiquement, les Ecoles centrales étaient assez indé¬ pendantes : « L’Etat avait ordonné la création et dénommé les matières d’enseignement ; l’administration départementale avait fourni le local et choisi le jury d’instruction qui avait nommé les professeurs. Mais ceux-ci étaient maîtres chez eux ; le bureau de trois membres, qu’ils avaient élu, administrait l’école. Chacun d’eux avait libi’ement formulé sa méthode, d’en¬ seignement, et pouvait l’appliquer à sa guise. Le sort de l’oeu¬ vre tentée était remis entre leurs mains. 11 leur fallait conquérir l’opinion, attirer un public et le retenir • mission difficile tou¬ jours, et dans ce cas particulièrement lourde, puisque c’était une mission de confiance ! » (Chabot et Charléty, op. cit., p. 4o-4i). Nous allons voir comment ces principes furent appliqués et comment cette mission fut réalisée à Lyon et à Roanne. (i) Plus tard, le remplacement de certains professeurs défunts ou démis¬ sionnaires s’effectua quelquefois par voie de concours, ou même n’eut pas lieu du tout. Lp D' Jean-Emm,inuel (iii.inEnr. Professeur à l’F'cole centrale du llhône, Kondalcur et Directeur du Jardin botanique de Lyon. it 1 - I DU RHONE ET DE LA LOIRE (1796-1803) 167 L’Eoole centrale de Lyon. A Lyon, c’est naturellement dans le Grand Collège que l’Ecole Centrale aurait dû être installée, mais comme il était encore habité par les sol¬ dats (i), cette installation se lit pro¬ visoirement au palais Saint-Pierre, « non sans difficultés, car les profes¬ seurs avaient droit au logement, et rien n’était prêt au palais pour les recevoir. Le département sollicita en vain du ministre de la guerre l’éva¬ cuation du Grand Collège. Il fallut, tant bien que mal, leur faire des chambres dans ce palais. C’est seu¬ lement à la fin de l’an VII que les locaux du Grand Collège furent ren¬ dus à l’Ecole centrale. » (Chabot et Chauléty, op. cit., p. 36). A peine organisée, l’Ecole fut inau¬ gurée solennellement, le troisième jour complémentaire de l’an IV (19 septembre 1796); la cérémonie eut lieu dans la salle de la Biblio¬ thèque du Grand Collège. Les cours commencèrent réelle¬ ment le I®' frimaire an V (21 no¬ vembre 1796), « dans le local provi¬ soirement assigné du ci-devant claus¬ tral de Saint-Pierre. » Professeurs de l’Ecole. Dessin : Cogell. Histoire naturelle : D® J.-E. Gilibert, fondateur et directeur du Jardin botanique. langues anciennes : Besson. Mathématiques : Roux. Physique et Chimie : Mollet. Grammaire générale : Brun, qui mourut à la fin de l’an VII; son successeur, choisi au concours, fut Hugues-Toussaint Menétrier. L'Ecole centrale do Roanne. A Roanne, l’Ecole centrale fut in¬ stallée naturellement dans l’ancien Collège des Josephistes, qui avait sur le collège et le palais de Lyon l’avan¬ tage d’avoir un grand jardin y at¬ tenant. Les professeurs de Roanne ne pa¬ raissent pas avoir été logés dans l’école même, si l’on en juge par ce passage de Lapierre à propos de son prédécesseur : « Feu le citoyen Pas- singes, professeur dont le domicile étoit près de la maison de l’Ecole... », et si l’on remarque que certains, comme le médecin Worbe, consa¬ craient leur temps à une lucrative clientèle en ville, au détriment de leur enseignement à l’Ecole. Nous ne savons s’il y eut à Roanne une cérémonie solennelle d’inaugura¬ tion de l’Ecole centrale ? Les cours commencèrent réelle¬ ment, comme à Lyon, le i"’ fri¬ maire an V (21 novembre 1796) dans l’ancien collège. Professeurs de l’Ecole. Dessin : Brissat. Histoire naturelle : Hector Passinges, fondateur et directeur du Jardin botanique; il mourut le 17 fri¬ maire an VII et fut remplacé par J. Lapierre. Langues anciennes : Lagier aîné. Mathématiques : Berthet. Physique et Chimie ; Worbe. Grammaire générale : Lagier jeune. (i) On sait que, pendant un certain temps, le corps de garde fut chauffé avec les prwieux volumes de la grande bibliothèque de la Ville (55. 000 volu¬ mes avant 1789), qui se trouvait dans ce collège. 168 ECOLES CENTRALES ET JARDINS BOTANIQUES Belles-Lettres : Bérenger. Histoire : Servan, qui déinissionaa eu l’au V et fut remplacé le 8 fri¬ maire au VI par Bertholon qui mourut en l’au VIII et ne fut pas remplacé. Législotinn : Delandine. Bibliothécnire : Tabard (i). Administrateurs de l’Ecole (en l’an V) : Gilibert, Tabarb et Cogell. Marche de l’Ecole. « Il semble que l’Ecole centrale était toute désignée pour hériter du personnel d’élèves qui fréquentaient les anciens collèges fermés depuis trois ans. Elle fut loin toutefois de les avoir, du moins à ses débuts, et les raisons en sont sans doute faciles à déterminer. La nouveauté de l’in¬ stitution excitait certainement des méfiances ; de plus, la disparition des collèges avait étendu l’industrie des professeurs libres, qui conservè¬ rent, avec une entière indépendance, une grande partie de leur clientèle. Enfin, il est probable que les crises politiques et économiques avaient diminué, le nombre de ceux qui, par gofit ou par intérêt, désiraient pour leurs enfants une culture élevée. Les résultats de la première année, l’an V, furent médiocres » (Chabot et Charléty, op. cit., p. 4i), sauf pour les cours de Gogell et de Gili¬ bert, qui furent très suivis. Ce der¬ nier avait, dès le début, organisé le jardin botanique annexé à l’école et faisait des herborisations. En l’an VI, l’Ecole prospéra, elle, eut plus de 200 élèves, mais on dut renoncer à exiger d’eux une rétribu¬ tion. Dans le rapport du Jury d’instruc- Belles-Lettres : Fauget. Histoire : Mauillier. Législation : Siauve (n’était plus pro¬ fesseur en l'an I\. d’après La- pierre). Bibliothécaire : Lapierre. Administrateurs de l'Ecole (en l’au IX) : ViGNON, 44'orbe, L.agier ca¬ det. Marche de l’Ecole. Etant donné l’énorme écart de po¬ pulation entre Roanne et Lyon, et aussi sans doute pour les mêmes rai¬ sons qu’à Lyon, l’Ecole centrale de Roanne fut loin d’être prospère. Cependant, tandis qu’au 28 fri¬ maire an VII le nombre total des élèves n’était que de 46, en l’an VIII l’Ecole avait plus de 80 élèves répar¬ tis comme il suit : Cours de dessin (Prof. Brissat), 21 élèves; histoire naturelle (Prof. Lapierre), 5; lan¬ gues anciennes (Prof. Lagier aîné), i5; mathématiques (Prof. Bertet), i3 ; physique et chimie (Prof, ^^'on- be), o; grammaire générale (Prof. Lagier cadet), 19 ; helles-lettres (Prof. Fauget), fi; histoire (Prof. Marii- lier), 4- Il est surprenant que l’histoire na¬ turelle n’ait pas eu plus d’amateurs, puisque les deux excellents profes¬ seurs Passinges et Lapierre (v. aux Documents justificatifs) entretenaient parfaitement le jardin botanique et faisaient des excursions comme à Lyon. Les rapports des inspecteurs étaient très pessimistes ; la discorde régnait parmi les professeurs qui se jalou¬ saient et s’accusaient réciproque¬ ment; l’un d’eux, Worbe, officier de (i) Dès le 20 pluviôse an IV (9 février 1796) une loi avait réglé la nomi¬ nation et le traitement des bibliothécaires des Ecoles centrales. Cliché communiqué par MM. Boittet el Dêciielette. Hector Passi.nges. Professeur à l'Ecole centrale de la Loire, Fondateur et Directeur du Jardin botanique de Roanne. itf! ^^v"’" ' "'■■ .' =■*' '■ ''■vV ■-.' ' i ~‘ ’ * ^ ■ • .!?■' ■>'■:• .<> -■'• ;;6 ’- Æ " ^fr , ’ilH \ ''^Sî •' '.'■• >■ 5?''- ■; ■ ■;'’=■■>■ -■‘OTfeiÉ»y; ~.* » *-'**■ ' >a| '• fe'-'ïat-- ' '■ "’'■' *■-'''*• ■■ J ** ë 4, 4 I , *» i.’l’ * • ^ ^ V.. '.i .^ DU RHONE ET DE LA LOIRE (1796-180:^) 169 lion, du 3 prairial an VI, les pro¬ fesseurs étaient ainsi notés : bons, Dhv>. Besson, Delamune, Mollet, Cogell; excellent, Gilibert ; célèbre, Bérenger. En I*an VII, d’après le rapport en¬ voyé au <( citoyen Ministre » par un coniinissaire-inspecteur. la prospérité se maintenait. Toutefois, un autre rapport envoyé la même année au même « citoyen Ministre » par le commissaire Allard était conçu en termes plutôt défavorables à l’égard des professeurs qu’il accusait d’avoir trop d’érudition ! (i). santé, s’occupait de sa clientèle et ne faisait jamais son cours ! D’ailleurs, les professeurs étaient, en général. « sans talents ». (^Nous reproduisons les passages les plus intéressants de quelques-uns de ces rapports dans nos documents justificatifs, à la fin de ce travail). En somme, nous devons constater que l’Ecole de Roanne était, à tous les points de vue, loin de valoir celle de Lyon ; ajoutons que, malgré la disproportion des deux villes, il eût un en être autrement, au moins pour la qualité, sinon pour la quan¬ tité de son personnel. Suppression des Ecoles cenfrales. — Il fatif dire que, dans leur ensemble, les Ecoles centrales « méritaient des critiques fondées d’où on pouvait conclure à une condamnation. On signalait dans la distribution des matières d’enseignement quel¬ ques erreurs pédagogiques. La loi de l’an IV, en créant trois groupes de cours superposés, morcelait les études et les coor¬ donnait peu .. Dans le livre qu’il écrivit (en l’an 1\) pour défendre les Ecoles centrales, Destitt-Tr\cy... s’y proclame leur admirateur, les trouve excellentes en tous points, déclare qu’elles n’ont produit que de bons effets, et pas un maux'ois, puis il leur trouve tant de défauts, il indique tant de réformes à faire, qu’en vérité ce singulier avocat, qui est pourtant sin¬ cère, se trouve avoir dressé contre elles un réquisitoire... Le dernier défenseur des Ecoles ornait de bandelettes la victime vouée à la mort. » (Chvbot et Charléty, p. 'i8 et üo.) .4insi que l’a dit très finement M. .Joseph Bûche (op. cit., p. i.'jo) à propos de la loi du ii floréal an X (i" mai i8or>) qui condamna les Ecoles centrales et qui confia l’enseignement se¬ condaire aux Lycées d’Etat et aux Collèges communaux oti privés, « quelle que fut l’intention du Premier Consul, que des lèves d’Empire hantaient déjà, la suppression des Ecoles cen¬ trales était réclamée par l’opinion publique ». Cejiendant, les Ecoles centrales survécurent quelque temps (i) Il ost vrai qii’imo note, écrite on marge do ce rapport, nous apprend que « 00 commissaire était de mauvaise humour » ! 170 ECOLES CENTRALES ET JARDINS BOTANIQUES à leur arrêt de mort. A Lyon, la dernière distribution des prix eut bien lieu le 3o thermidor (17 août) qui suivit la promul¬ gation du décret de Bonaparte, mais l’Ecole rouvrit encore ses cours à la rentrée de l’an XI, et ne fut officiellement et défini¬ tivement fermée, en même temps que celle de Roanne, confor¬ mément à l’arrêté des Consuls du 27 vendémiaire an XI (18 oc¬ tobre 1802), que le i®' germinal an XI (22 mars i8o3). A Roanne, le nouveau Collège (plus tard Lycée) fut érigé par décret consulaire en date du 2 ventôse an XI (20 février i8o3). A Lyon, le Lycée s’ouvrit le i5 messidor an XI (5 juillet i8o3).^ La fermeture des Ecoles centrales eut. à certains points de vue, des conséquences regrettables : les professeurs, qui avaient d’ailleurs été peu et irrégulièrement payés, se virent tout à coup dans une situation encore plus précaire ; à Roanne, la collection d’histoire et d’antiquités fut dispei’sée, la collection de tableaux dilapidée, les instruments du cabinet de physique en grande partie brisés ! Nous verrons plus loin le sort, bien inégal, des deux jardins botaniques de Lyon et de Roanne. En ce qui concerne les bibliothèques, leur sort fut réglé par deux arrêtés consulaires : le premier, du 24 vendémiaire an XI (iF) octobre 1802), ordonant l’apposition des scellés sur les bibliothèques des Ecoles centrales ; le second, du 8 pluviôse an XI (23 janvier i8o3), attribuant aux municipalités la sur¬ veillance et l’entretien de ces bibliothèques, qui furent dès lors rouvertes au public. Ainsi fut fait à Lyon et à Roanne, où Tabard et Lapierrr ne conservèrent pas leurs fonctions de bibliothécaires. DU RHONE ET DE LA LOIRE (1796-1803) 171 III LES CABINETS D'HISTOIRE NATURELLE ET LES JARDINS BOTANIQUES Annexés aux Ecoles centrales de Lyon et de Roanne. Comme il a été dit, la loi du 3 brumaire an IV pré¬ voyait qu’un cabinet d’histoire naturelle et un jardin des plan¬ tes seraient annexés à chacune des Ecoles centrales. Dans l’in¬ térêt de l’histoire des sciences naturelles, il serait fort utile de recueillir tous les documents qui se rapportent à l’exécution de cette clause. C’est ce que nous allons essayer de faire en ce qui concerne les collections et les jardins de Lyon et de Roanne. Pour le jardin de Lyon, on possède l’ouvrage très documenté de M. le Professeur Gérard, ainsi que les renseignements don¬ nés ultérieurement par M. le Professeur Ant. Magmn. Pour la Loire, nous avons les résultats (inédits ou incomplètement pu¬ bliés) de nos recherches et de celles de M. Stéphane Bolttet, qui a bien voulu joindre ses efforts aux nôtres et qui a publié tout récemment une très substantielle notice (v. à la Biblio¬ graphie) dont la pièce capitale, que nous lui avons communi¬ quée avec plaisir, est précisément l’un des manuscrits décou¬ verts par nous-même, en iqo8 et en 1912, aux Archives dépar¬ tementales de la Loire. 1® Le Cabinet d’Histoire naturelle de l’Ecole centrale de Lyon. Dès la première annonce de la création des Ecoles centrales, le D*" Gilibert s’était empressé de met¬ tre à la disposition des autorités et du public son cabinet d’histoire na¬ turelle, fort riche en herbiers, en livres et en objets variés. La ville de Lyon y adjoignit le cabinet de Pes- TALOzzi, qu’elle avait accpiis en 1771. L’Académie des Sciences, Belles-Let- 1» Le Cabinet d’Histoire naturelle de l’Ecole centrale de Roanne. Dès l’annonce de la création des Ecoles centrales, nous savons par les manuscrits inédits de LAPiEnnE (dont nous reproduisons le texte dans nos documents justificatifs), que Passix- GES s’était empressé, comme Gilibert à Lyon, de mettre les objets de son cabinet d’histoire naturelle, « qui étoit considérable », à la disposition de l’Ecole centrale ; que Lapiebbe 172 FXOLKS CENTRALES ET JARDINS ROTANIQUES 1res el AiTs jjossédait aussi des col¬ lections de ce genre provenant en partie du legs que lui avait fait P. Adamoi,! par son testament de 17^,1 ; or, nn décret de la (^,onven- tion ayant supprimé (( toutes les Aea- démies et Sociétés littéraires paten¬ tées on dotées par la nation » (8 août 1798), le cabinet d’histoire naturelle de l’Académie de Lyon fut réuni à celui de l’Ecole centrale. En outre, il existe à la Bibliothè¬ que de Lyon (fonds Coste, n® ii843, msc. in-f° de 3 p.) un intéressant do¬ cument : c’est un arrêté de l’admi¬ nistration départementale du Rhône, en date du 12 ventôse an VI (2 mars 1798) qui ordonnait de confisquer « au profit du Cabinet d’histoire na¬ turelle près l’Ecole centrale du dé¬ partement du Rhône, le cabinet, les livres et les divers objets scientifiques appartenant au citoyen Imbert-Co- i.oMÈs » qui les avait presque tous hérités de son oncle, le naturaliste SOUBRY. Ainsi, grâce à ces divers apports et sans doute à d’autres que nous ignorons, le cabinet d’histoire natu¬ relle de l’Ecole centrale du Rhône nous apparaît comme devant être ri¬ che et important. Nous en trouvons encore la preuve dans ce fait qu’après la disparition de l’Ecole centrale, le maire de Lyon prit en 1807 un arrêté stipulant no¬ tamment que le professeur d’histoire naturelle (qui était toujours le D'' Emm. Gilibert) aura la garde et la conservation du cabinet d’histoire naturelle, et même, l’année suivante, il fut créé un poste spécial de « con¬ servateur du cabinet d’histoire natu¬ relle dont le titulaire remplira en outre, les fonctions de professeur- adjoint ». Ce poste fut donné au D'' Stanislas Gilibert, fils du profes¬ seur titulaire. Les collections de l’Ecole centrale dont une partie d’ailleurs appartenait en propre à Emm. Gilibert, ne furent point dis¬ persées ni détruites et servirent à avait donné aussi ses propres collec¬ tions ; qu’en outre, le professeur de législation, nommé Siauve, avait re¬ mis « dans ta même intention beau¬ coup d’échantillons qn’il avoit re¬ cueilli lorsqu’il résidoit dans le dé¬ partement du Mont-Blanc ». Lapierre nous a d’ailleurs trans¬ mis une liste des minéraux, roches et fossiles qui existaient dans le Ca¬ binet de Roanne. Nous avons trouvé aussi, dans les Archives départementales de Saint- Etienne, un « Etat des machines et instrumens de phisique et de chimie, déposés dans l’Ecole centrale du dé¬ partement de la Loire », 8 p. in-4°, qui paraît écrit de la main de Worbe et qui se termine par ces mots : « le présent état a été dressé par le pro¬ fesseur de phisique et de chimie et recolé par les membres du Conseil d’administration intérieure de l’Ecole centrale du département de la Loire. A Roanne, le 29 prairial an IX. » Signé : Worbe, Vignon, Lagier ca¬ det. Lapierre avait constitué aussi un herbier très complet des plantes du Forez. Malheureusement, ajirès la ferme¬ ture de l’Ecole centrale, tous ces ob¬ jets et échantillons furent dispersés ou abandonnés. Il nous a été dit cependant que l’herbier de Lapierre a été conservé à Roanne jusqu’à ces dernières an¬ nées ; peut-être se trouve-t-il encore relégué — mais en quel état — dans quelque recoin de l’Ilôtel-de-Ville ou du Lycée ? Les héritiers d’Hector Passinges ont pu retrouver une partie de ses échantillons, livres et papiers, qui sont encore actuellement en la pos¬ session d’un de ses descendants, M. Jeannez ; enfin, quelques-uns des échantillons de roches, minéraux et fossiles recueillis par Lapierre pour¬ raient peut-être se trouver dans quel¬ que tiroir du musée de la ville Quoi qu’il en soit, on voit que la DU RHONE ET DE LA LOIRE (1796-1803) 173 constituer le premier fonds du Mu¬ séum actuel, dont l’histoire a été racontée avec soin par F. Fomtannes dans une brochure devenue très rare (V. à la bibliographie). Oo Le Jardin botanique de l’Ecole centrale de Lyon. üès le 20 prairial an III, le repré¬ sentant du peuple Depuis avait dé¬ cidé à Lyon la formation d'un jardin des plantes. Puis, {lar application de la loi du 3 brumaire an IV, un nou¬ vel arrêté, iiris par Pollain-Ghand- PPEY, le 23 brumaire, complétait ce¬ lui de Dupuis resté sans exécution et décidait l’organisation du Cabinet et du Jardin annexés à l’Ecole centrale. Sur ces entrefaites, Gilibert, nommé professeur à celte Ecole, fut naturel¬ lement chargé d’organiser et de diri¬ ger ce cabinet et ce jardin. Il fut ar¬ rêté que le Jardin botanique serait établi dans le clos de l’anc.i ne ab¬ baye de la Déserte. « Cette abbaye avait été fondée en 1260 pour des religieuses de l’ordre de Sainte- Claire... L’étendue de ce monastère et de scs dépendances était de i4 ar¬ pents métriques. Il était limité supé¬ rieurement par le bâtiment du Bon- Pasteur, transformé actuellement en caserne, inférieurement par la rue .Saint-Marcel (actuellement rue du Sergent-Blandan) et, latéralement par la Grand ’Côte d’une part, la Côte des Carmélites d’autre part. Le clos de la Déserte mesurait 26 à 2G biche- rées (environ 335 ares) dont un peu plus du quart fut attribué à la pépi¬ nière départementale. Le reste fut partagé entre le Jardin botanique et une promenade publique. » M. le professeur Gérard, à qui nous em¬ pruntons ces détails (op. cit., p. 27- municipalité de Roanne n’a pas pris soin de veiller, comme cela heureu¬ sement a été fait à Lyon, à la con¬ servation des matériaux, peut-être précieux, recueillis patiemment par les anciens naturalistes roannais. On ne peut que le regretter et formuler le vœu qu’à l’avenir pareille négli¬ gence ne sera ^ilus commise. 2» Le Jardin botanique de l'Ecole centrale de Roanne. Dès le lendemain du décret insti¬ tuant les lücoles centrales (7 ventôse an 111), la municipalité de Roanne, dans un mémoire adressé au jury d’instruction, avait insisté, dit M. Boittet (op. cil., p. 3), sur les avantages que présentait l’ancien col¬ lège des Josephistes, qui possédait « un superbe et vaste jardin y atte¬ nant où l’on peut faire une école d’agriculture, un grand jardin bo¬ tanique qui fournirait en abondance des plantes médicinales aux commu¬ nes avoisinantes, et où l’on peut éta¬ blir une collection d’arbres de toute espèce. » « Les auteurs du mémoire auraient pu ajouter, qu’en dehors de cet élément, à couj) sûr précieux, Roanne avait alors l’avantage de pos¬ séder des naturalistes de valeur, dont l’un, Hector Passixges, avait déjà mis à la disposition du public les riches collections de plantes contenues dans ses jardins et orangeries... Ces plan¬ tes [exotiques furent transportées dans le jardin botanique dont elles constituèrent] le premier et, sans doute, le plus remarquable ornement. Lorsque fut ouverte l’Ecole centrale, Passinges SC trouvait tout désigné pour y remplir les fonctions de pro¬ fesseur d’histoire naturelle et, comme tel, procéder à l’organisation du Jar¬ din botanique, dont h fut, en effet, nommé directeur. 11 fut secondé dans celte dernière tâche par son neveu Fauael. .\ sa mort, survenue le 174 ECOLES CENTRALES ET JARDINS ROTANIQLES 3o) Il retrouvé « grâce à l’obligeance de M. rarchitecle Dubet, deux plans indiquant quelle était la disposition donnée par Gilibert au jardin bota¬ nique qu’il venait de fonder... Le jardin n’avait d’abord qu’une seule entrée située montée des Carmélites ; on en créa une seconde plus tard, rue Saint-Marcel, en face de la rue des Anges, enfin, une troisième, plus tard encore, dans la cour du Soleil. Lors de la fondation de la place Sa- thonay (par démolition des bâtiments du monastère), la seconde entrée fut reportée au fond de cette place, en¬ tre les deux bâtiments qui la limi¬ tent aujourd’hui au Nord. Près de la rue Saint-Marcel, à droite de ce qui est aujourd’hui la place Satho- nay, Gilibert avait établi, d’après Se- RiNGE, une école d’environ mille es¬ pèces disposées d’après le système de Tournefort, mais notre plan porte que cet espace était réservé à des se¬ mis et à une pépinière. Qui croire ? Une allée passant entre ces cultures et les bâtiments du couvent condui¬ sait à la partie supérieure du jardin ; elle venait se briser contre une pente boisée au bas de laquelle on disposa, en 1812, le buste de l’abbé Rozier. Là, sur la gauche, se trouvait en bordure de la montée des Carmélites un bâtiment exposé au levant, servant d’orangerie puis, disposée en gradins, l’école des plantes, surmontée de trois rangs de couches et châssis. Seringe place en ces lieux une deuxième école, destinée à donner une idée de la méthode de De Jussieu, et une troisième école disposée selon le sys¬ tème le Linné, mais nous ne savons pas sur quels documents il s’appuie pour légitimer ses dires. A gauche des couches et des châssis, on ren¬ contrait une serre mal construite, exposée au midi et dont le toit n’était point vitré. Sur la droite, près de la cour du Soleil, se trouvait un en¬ clos où l’on cultivait des espèces or¬ nementales. La partie supérieure qui s’étendait jusqu’à la caserne du Bon- 17 frimaire an VII, J.-M. L.vPiEiuui, naturaliste non moins recommanda¬ ble, le remplaça à la fois comme professeur d’histoire naturelle et ui- recteur du Jardin. C’est à ce dernier que nous devons le plan manuscrit (id., p. 4) de ce jardin », plan que dès 1906, au cours d’une visite en compagnie de notre collègue M. Ant. Collet, nous trouvâmes appendu der¬ rière une porte de la bibliothèque de Roanne, où personne, jusqu’à nous, n’y avait prêté la moindre attention ; ce document, curieux témoin de l’histoire locale, mériterait, ajou¬ tions-nous dans notre première no¬ tice sur Lapierre, d’être mieux pro¬ tégé contre le hasard des circon¬ stances. Nous reproduisons le schéma qu’a fait de ce plan M. Bouttet qui le dé¬ crit ainsi : « Le plan de Lapierre est orné d’un dessin à l’échelle re¬ présentant le bâtiment désigné sous le nom d’orangerie. L’ensemble est au lavis en couleurs, tracé avec soin et accompagné d’indications qui donnent une idée assez précise de la façon dont les cultures étaient répar¬ ties. » (id., p. 4). Cette idée, nous l’avons plus pré¬ cise encore grâce à un précieux do¬ cument, intitulé « Etat de l'Ecole centrale de Roanne. Partie d’His- toire naturelle. Cabinet », msc. de Il pages in-f“, daté de Roanne, 21 prairial an IX, écrit et signé par Lapierre lui-même et conservé aux Archives départementales de la Loire, où nous l’avons découvert dès 1908 et copié en 1912 (v. ci-après. Documents justificatifs). Nous ex¬ trayons de ce manuscrit capital la description du jardin botanique de Roanne : « Ce jardin, agréablement situé, attenant à la maison de l’Ecole cen¬ trale, dans un terrain plan et régu¬ lier, sous des expositions favorables, tourné directement aux quatre points du globe, rivalise avec ceux de nou¬ velle institution, soit par son entre- DU RHONE ET DE LA LOIRE (l796-18o3) l'o Le Jardin botanique de l'Kcole centrale du Rhône. (D’après l'ouvrage de M. le Prof. R. Gbrari>.) • , Ecole des plantes; i, Couches et châssis; 3, Serre; 4, Semis et pépinière, celle dernière établie seulement en rentôse au X ; 5, Jardin fleuriste ; 6, Ecole des plantes ligneuses ; 7, partie réservée aux expériences agricoles ; 8, Couvent de la Déserte, qui ne servit pas à l'enseignement botanique et fut démoli pour y établir la place Sathonay; 9, Orangerie. 176 ECOLES CENTRALES ET JARDINS BOTANIQUES Pasteur était divisée en deux parties : la plus vaste, située à droite, renfer¬ mait l’école des plantes ligneuses, qui ne figuraient point dans les plates- bandes des diverses écoles citées ; la seconde x)artie, qui bordait la côte des CarméliteSj était réservée pour des expériences d’agriculture, cl peut- être aussi pour la culture de plantes médicinales que l’on délivrait gra¬ tuitement aux malades nécessiteux... Gilibert faisait ses cours dans la serre. » Le 21 brumaire an I\, le préfet prit un arrêté en 17 articles, réglant tous les détails d’administration du jardin : elle « appartient au profes¬ seur d’histoire naturelle de l’Ecole centrale (Gilibert), lequel a sous son inspection le directeur (Nicodémi) chargé de se concerter avec lui pour le xilan général cl les détails ainsi que le jardinier-chef (Paillet) qui suivra les disjiositions données au di¬ recteur le professeur. » (Arti¬ cle II de l’arrêté). Cela nous montre l’imiiorlance inise déjà par le jardin botanique de Lyon : au moment de la suppres¬ sion de l’Ecole centrale, « on y cul¬ tivait x)lus de 4-000 espèces de plan¬ tes, nombre égal aux 2/3 de celles qui étaient cultivées dans le Jardin natio¬ nal de Paris, et x>armi lesquelles une foule de iilantes jirécieuses qui ne réussissaient ni dans la capitale ni à Montpellier. » (Fontannes, op. cit., p. 12). tient, soit x^ar ses richesses et ses progrès. Sa fondation datte de 4 an¬ nées (par conséquent de l’an V, 1797) et, s’il est digne de l’attention du gouvernement et des amateurs d’his¬ toire naturelle, il doit son succès aux dons généreux du Citoyen Passinges, à la protection du iiréfet du dépar¬ tement et du sous-préfet de l’arron¬ dissement. Il est long de i36 mètres 388 et large de 77 ni. 936. Les plan¬ tes, classées selon le système de Linné (les classifications de Tourne- FORT ou de Jussieu eussent été bien jiréf érables), accompagnées de leurs noms génériques et spécifiques, occu¬ pent les deux tiers du côté du cou¬ chant. L’autre tiers, à l’ouest, est destiné xiour la collection complette des arbres à fruits. Cette partie est préparée, en attente, pour cet effet, et contient la péxiinière. Dans l’expo¬ sition au nord, est xdacée l’étude des arbres, cette partie est des plus belles et des mieux entendues. Ils sont plantés sur toute la longueur du jar¬ din sur quatre rangs, d’hauteur pro¬ portionnée à leur grandeur. Les plus élevés ont acquis jusqu’à 12 mètres d’hauteur. La xiartie tournée au midi contient dans un hors-d’œuvre une collection de vignes connues et cul¬ tivées, une masse de 600 x^oISi 1*-’® châssis, les fleurs de parterre. Dans un jirolongement est l’orangerie qui est très commode. Sur tout le pour¬ tour du jardin règne une platte bande où, selon les différentes expositions, on élève des plantes qui, quoique dis¬ tribuées dans les classes, méritent d’être multipliées, soit par leur agré¬ ment, soit x>ar leurs usages et pro¬ priétés. Les quatre grandes allées sont garnies dans toute leur longueur de caisses d’orangers, de mirtes, pal¬ miers et autres arbrisseaux ou arbres irorangerie, entremêlées de pots d’arbustes ou plantes rares. Au cen¬ tre des classes est tracé un bassin qui n’est point encore construit, mais que nous espérons bientôt ob¬ tenir, xiar sa nécessité indispensable f J JS L Soc. Linn. t. lx, 1913 18 178 ECOLES CENTRALES ET JARDINS BOTANIQUES ; ■■ -'T- A la fermeture de l’Ecole centrale, il fut question de faire disparaître le Jardin botanique, mais le préfet prit le 21 prairial an XI, un arrêté aux termes duquel, vu la loi du ii flo¬ réal an X, vu le vœu manifesté par les maires de Lyon et les membres du Conseil municipal, le jardin bo¬ tanique était placé sous la surveil¬ lance et l’administration du maire de la division nord de Lyon (art. I) au¬ quel sera adjoint un Conseil de 4 membres (art. II), Conseil auquel pourra assister le citoyen Gilibert, professeur au Jardin des Plantes (et non plus à l’Ecole centrale) mais avec voix consultative seulement (art. V) ; de plus, le Jardin étant devenu éta¬ blissement municipal, toutes les dé¬ penses y afférentes seront payées par la commune (art. VII); et enfin, le Cabinet d’histoire naturelle de l’an- pour l’entretient des plantes aquati¬ ques et iK)ur les arrosements. Telle est l’heureuse disposition du jardin, ses richesses y répondent complettc- ment. Les classes contiennent plus de i4oo plantes. L’étude des arbres va à 200, beaucoup sont encore dis¬ tribués dans les classes. La collec¬ tion de plantes grasses est de 3oo pots. Outre cela, dans plusieurs cen¬ taines de caisses ou pots, on élève des arbres et arbustes des quatre parties du globe. » Suit, dans le manuscrit, le catalogue des plantes du jardin botanique, formant un total de 1692 espèces (beaucoup moins qu’à Lyon, par conséquent), et « plus de cent autres plantes dont on attend la floraison pour les classer et déter¬ miner. » Suit aussi la note des « sommes et dépenses pour l’entre¬ tient du jardin » (v. aux pièces justi¬ ficatives). A la fermeture de l’Ecole centrale, le préfet refusa de continuer à payer les frais d’entretien du jardin bota¬ nique ; le nouveau Collège s’en dé¬ sintéressa aussi et, nous dit M. Bour- TET, demanda au préfet, le 27 mes¬ sidor an XIII, que « le local du jar¬ din botanique lui soit concédé pour l’usage de MM. les professeurs et pensionnaires ». Le 18 thermidor suivant (6 août i8o5) le Conseil mu¬ nicipal de Roanne dut voter la sup¬ pression du jardin ! Entre temps, une nouvelle rue (i) avait été ouverte à l’ouest du jardin, dont le mur oriental s’était écroulé en l’an XII sur 27 toi¬ ses de longueur ; les plantes avaient déjà péri en grand nombre et M. Bouttet nous apprend que, fina¬ lement, le Conseil municipal, par dé¬ libération du 4 février 1806, restitua à FAu^xL, neveu et héritier de Pas- (i) Cette nouvelle rue fut appelée d’abord rue du Jardin-des-Plantes, puis rue du Jardin-Botanique jusqu’en 1896 où elle reçut le nom de rue Noëlas, sa dénomination actuelle. Comme le précise encore M. Bouttet (op. cit., p. i5), le Jardin botanique occupait donc la partie sud-ouest des dépendances du Lycée actuel, dont l’extrême limite était ladite rue Noëlas; cette partie, rectangulaire, a une superficie de plus d’un hectare. DU RHONE ET DE LA LOIRE (1796-1803) 179 cienne école centrale restera sous la garde du citoyen Gilibert qui eu demeure responsable (art. X). Telles sont les dispositions très sa¬ ges prises pour assurer la survivance des collections d’histoire naturelle et du jardin botanique de Lyon après la fermeture de l’Ecole centrale du Rhône. Depuis ce jour, le Cabinet est de¬ venu nojre magniOque Muséum, et le Jardin botanique, après avoir été malheureusement dévasté par la ter¬ rible tempête du 4 août i853, fut transporté en 1867 au Parc de la Tête-d’Or où depuis, sous les direc¬ tions successives de MM. E. Faivre, L. CusiN, G. Dutailly, D'' Ant. Ma- GNiN et R. Gérard, il est devenu l’un des plus beaux de l’Europe. Il est vrai que son budget, qu’une ville moins grande que Lyon ne pourrait pas supporter, s’élève à près de 80.000 francs par an ! SINGES, 5o plantes ou arbustes (dont it) orangers) en pots ou caisses, plus 488 pots vernis ou non vernis et 4 caisses ; le reste fut donné à ScuMiTii, ex-jardinier de l’Ecole cen¬ trale, sauf, évidemment, ce qui avait été dévasté et brûlé par les profes¬ seurs du nouveau Collège, ainsi que nous l’apprend Lapierre dans son curieux et emphatique rapport (re¬ produit par M. Bouttet dans sa no¬ tice, p. i3-i4) au Maire, en date du 25 septembre 1818. « Il ne reste plus aujourd’hui, le moindre vestige de ce qui fut jadis le jardin botanique, mais quelques Roannais ont conservé le souvenir de certains arbres d’es¬ sence rare (arbres de fer, tulipiers, etc.) qui faisaient partie de l’allée du midi parallèle à la rue de la Côte, et subsistèrent, témoins vivaces, long¬ temps après sa disparition. En i845, le bâtiment de l’orangerie existait encore et servait de salle de dessin. » (Id., p. i5) (i). (i) La Société d'horticulture et de sylviculture de la Loire, siégeant à Roanne, essaya en 1872, sur l’initiative de son président Gustave Dlchène, garde-général des forêts, de reconstituer un nouveau jardin botanique dans les terrains maraîchers situés allées du Marais. « L’inauguration de ce jardin, fort bien installé d’ailleurs et dont l’étendue était de 23.48o mètres carrés, eut lieu le i4 mai 1874; un professeur, M. Vigneron, y était attaché, ainsi qu’un jardinier-chef et des élèves-jardiniers à demeure, le tout constituant, en réalité, une véritable Ecole d’horticulture. Mais la charge était trop lourde pour la Société d’horticulture. En 1876, une Société par actions, au capital de 60.000 francs, plus tard porté à 75.000 et dite Société civile du Jardin botanique fut créée... mais ne réussit pas à maintenir l’œuvre de M. Du- CHÈNE, œuvre édifiée, il faut bien le reconnaître, sur un plan beaucoup trop vaste, et trois ans ne s’étaient pas écoulés que le jardin [qui d’ailleurs ris¬ quait de devenir aussi un lieu de fêtes de jour et de nuit] fermait ses portes » (St. Bolttet, op. cit., p. i5). 180 ECOLES CENTRALES ET JARDINS BOTANIQUES IV PIÈCES JUSTIFICATIVES A. Documenta inédits relatifs à l’Eeole eentrale et au Jardin botanicfue de Roanne. Ces documents, au nombre de dix, ont été trouvés et étudiés par nous dans les Archives départementales de la Loire, les six premiers en 1908, les quatre derniers en 1912. Des recherches plus approfondies, pour lesquelles le temps nous a manqué, nous en auraient fait certainement découvrir d’autres. I. « Notes sur la nécessité d’établir une Société d’Agri- CULTURE ET d’HiSTOIRE NATURELLE DANS LE DÉPARTEMENT DE LA Loire, par le citoyen Lapierre, ancien professeur de physiciue, mathématiques et langues anciennes ; professeur d’histoire na¬ turelle (de l’Ecole centrale) du département de la Loire ; cor¬ respondant de l’Ecole des Mines de la République française ; associé correspondant de la Société d’ Histoire naturelle et d’ Agriculture du département du Rhône. Roanne, 3o frimaire an IX. » Manuscrit de 6 pages, petit in-f". Dans ces Notes, dont nous nous réservons de parler jilus lon¬ guement dans un travail ultérieur, nous trouvons la preuve que Lapierre faisait bien des excursions d’histoire naturelle avec ses élèves : Au haut de la iiionfagne de la Madeleine, près d’une chapelle ruinée, exis- loil une fontaine claire, limpide, agréablement ombragée... C’est dans son sein que dans nos courses botaniques nous faisions raffraîcbir notre boisson. C’est îk l’ombre des arbres qui la couvroient que nous prenions nos repas pour réjjarer nos forces épuisées par la fatigue. Quelle fut ma surprise en tliermidor an 7, de ne plus retrouver la fontaine ebérie ! Je voyageais avec trois lie mes élèves, nous nous crûmes égarés. Cependant, à force de cher- eber, nous trouvâmes à dix pas sur la gauche un misérable filet d’eau qui se perdoit dans les bruyères ou les miitils. L’eau écbaufée étoit à peine potable. Je regarde autour de moi, tous les arbres étoient disparus aux environs ; et ce greiiouillet auparavant si riche en plantes alpines étoit des¬ séché. Ce fut en vain que je cherchai à retrouver le Vaccinium oxycoccos, WAndromeda polijolia, le Coimirum palustre, le Rossolis, la Pyrole, le Splach- num ampullaceum, etc. nu RHONE ET DE LA LOIRE (1796-1803) 181 Dans la lettre accompagnant l’envoi de ce mémoire au ci¬ toyen préfet, datée du 3 nivôse an IX, Lvpiebre donne une liste de Citoyens du département de la Loire connus par leurs talents et leur zèle pour les progrès de l’agriculture : Citoyens De Fautrières, domicilié à Cordelles et à Roanne. Ancien ami de Buffon et Daubenton, etc., connu par son amour pour les sciences physiques et naturelles, ses nombreuses collections, ses jardins ornés de plantes rares et d’arbres précieux dans tous les genres. Il est à regretter qu’on n’aye jamais pensé à lui pour membre du jury fLAPiERRE veut désigner le Jury d'insiruclion de l’Ecole centrale). Cartier, médecin à Roanne. Micron du M.arais, à Roanne. Imbert, de Montbrison, dont les talents en tout genre sont généralement reconnus. De la Rochette, domicilié à Villemontais. Chatelus aîné, à Roanne. Chatelus cadet, à Saint-Priest-la-Roche. Chantron, ingénieur à Roanne. Bergier, à Mably. Glttton père, à Roanne, connu pour le premier cultivateur du département. Ga-mbon père, à la Bénissons-Dieu. Bouquet La Grye fils aîné, à Ambierle, plein de talents, de connoissances et de moyens. Fauvel, à Roanne. La Blanche , sous-préfet. Dubien, à Chenevoux. De Drée, à Château-neuf près Charlieu. Ducoin aîné, à la Bénissons-Dieu. Meaudre, à Roanne. Movr-CoRBiER, à Roanne. D’Arfin, à Nandax, près de Roanne... 2. « Etat de l’Ecole centrale de Roanne. Partie d’Histoire NATURELLE. Cabinet. » Ce manusci'it, de ii pages in-f°, com¬ prend les parties suivantes : a) Cabinet : • On n’a fait aucun fond pour former un cabinet d’histoire naturelle près l’Ecole centrale. Feu le citoyen Passinges, professeur dont le domicile étoit près de la maison de l’école, faisoit servir à ses leçons les objets qu’il tiroit du sien qui étoit considérable, le fruit de ses savantes recherches et d’un travail de vingt années. Le professeur actuel (i) a déposé ses différentes collections dans les trois règnes de la nature, dans une salle de la maison, laquelle lui sert pour ses démonstrations. Il en a distrait pour la base et le commencement d’un cabinet public, seulement les doubles de ses échantillons de minéraux, parmi lesquels il en est peu d’étrangers au département de la Loire. Le citoyen Siauve, ancien professeur de législation à la même école. (i) G’était Lapierrf. lui-même. I 182 ECOLES CENTRALES ET JARDINS BOTANIQUES a cédé dans la même intention beaucoup d’autres échantillons qu’il avoit recueilli et en a fait passer une caisse lorsqu’il résidoit dans le département du Mont-Blanc. h) Suit un Etat des substances minérales qui sont déposées pour le cabinet d'histoire naturelle : Talcs : de Briançon, smectite, stéatites 4 variétés. Asbestes, Hornblende, Baryte sulfatée, tirés de différentes montagnes. Ttifs : communs, ostéocolle. incrustant, coquiller. Chaux ; opaques, sablonnée, celluleuse, rhomboïde, muriatique, cristallisée 4 variétés, avec manganèse. Inolite ( !*) ; fleur de fer, filamenteuse. Schitospatbe (sic, peut-être pour schisto-spath ?). Quelques stalactites. Marne schisteuse. Gypse : usuel, spéculaire. Chaux fluatée : verte, spathique, violette, cubique, alabastrite. Alumine : à fayence, à foulon, des potiers, endurcie, des champs, spon¬ gieuse. Ardoises : des toits, grise, bitumineuse, à crayons, des charpentiers. Basaltes : 6 variétés. ’V^ariolite. Trapp. Laves : compacte, poreuse, bâtarde. ... (Une série de minéraux et fossiles, puis) : Une dent de narval, un madrépore, quelques coquillages marins fort com¬ muns. Machines tirées du cabinet de physique pour les leçons : un microscope, une petite machine électrique. c) Suit un Etat des dépenses : Il ne s’en est faite aucune jusqu’à présent, parce qu’on comptait faire l’acquisition du superbe et beau cabinet de feu le citoyen Passinc.es. Le détail et tout ce qui concerne cette acquisition en a été demandé par les citoyens ministres de l’intérieur François de Neufchateau, Quinette, Lucien Bonaparte, qui désiroient tous le réunir à l’école, vû ses richesses et le prix modique dont se contentent les héritiers ; il a été envoyé plusieurs fois; on n’a rien prononcé à cet égard. d) Viennent ensuite la description du jardin botanique, que nous avons donnée plus haut, le Catalogue des arbres, arbris¬ seaux, arbustes, plantes entretenues dans le jardin botanique de l’Ecole centrale de la Loire espèces), puis le manu¬ scrit se termine par la note et les signatures suivantes : Sommes et dépenses pour l'entretient du jardin. Il a été alloué annuelle¬ ment une somme de 6oo francs. On en a commencé l’emploi seulement en l’an 7. En l’an 8, les dépenses n’ont pas excédé 200 francs; pour l’année DU RHONE ET DE LA LOIRE (1796-1803) 183 actuelle, il n’a été employé en ce moment que la somme de 536 francs. Un seul jardinier a suffi; son traitement annuel est de i.aoo francs. La con¬ struction de l’orangerie, tenant lieu de serre chaude, dont les travaux sont presque achevés, n’excèdera guère 2.200 francs. Il reste encore deux dé¬ penses extraordinaires à faire : la collection des arbres à fruits, généralement désirée, qui pourra se monter à la somme de 600 francs, un bassin dont la construction ira tout au plus 5 i.ooo francs. Roanne, ce 21 prairial an IX. Signé : Lapiehre, Professeur d’histoire naturelle dvi département de la Loire. Vu par nous, membres du Conseil d’administration intérieure de l’école centrale du département de la Loire, Signé : Vignon, Worbe, Lagier cad. 3. « Etat des machines et instruments de phisique et de CHIMIE, DÉPOSÉS DANS UE CABINET DE u’ÉCOUE CENTRAUE DU DÉPAR¬ TEMENT DE LA Loire. » Ce manuscrit, \n-\° de 8 pages, paraît écrit de la main de Worbe et se termine ainsi : Le présent état a été dressé par le professeur de phisique et de chimie, et recolé par les membres du conseil d’administration intérieure de l’école cen¬ trale du département de la Loire. A Roanne, le 29 prairial an IX. Signé : Worbe, Vignon, Lagier cad. 4. « Statistique du département de la Loire, Première PARTIE », en 3 « cayers » de 73, 100 et 82 pages petit in-f®. Nous avons donné, dans notre Notice de 1908, l’analyse détail¬ lée de cette statistique, et nous ajoutions qu’en raison de la disparition de l’Ecole centrale, Lapierre, découragé, n’avait pas rédigé la Deuxième partie de sa Statistique ; le Supplément ci-après se rapporte à la première partie, qui n’est pas datée. 5. « Supplément au Tableau topographique du départe¬ ment DE LA Loire, Roanne, le 20 frimaire an X », l\7. pages in- folio. Le catalogue des plantes que Lapierre y donne « est presque aussi complet qu’il puisse l’être, m’étant occupé, dit-il, de la botanique et de parcourir nos montagnes depuis 22 ans... Je n’insère point les plantes qui croissent dans la plaine ». 6. « Quelques Manuscrits intéressants déposés surtout DANS LA Bibliothèque de l’Ecole centrai.e du département de LA Loire, donnée depuis a la ville de Roanne. » Ce manuscrit, in-4° de 12 pages, n’est pas daté. Lapierre y décrit ou signale 184 ECOLES CENTRALES ET JARDINS ROTANIQUES 17 manuscrits, donne des renseignements historiques sur la bibliothèque de Hoanne, ainsi (jue des notices biographiques sur quelques hommes célèbres du Forez. 7. Tableau de l'Ecole centrale de Roanne (en l’an VII ou VIII), une feuille indiquant sur 3 colonnes les noms des professeurs, la désignation des cours, et le nombre des élèves. Nous avons reproduit plus haut les indications de ce tableau. 8. La pièce ci-après, ainsi que les deux suivantes, ont été trouvées par nous dans les dossiers des Archives relatifs à l’In¬ struction publique. ... L’Ecole centrale ne présente pas non plus tous les avantages que le gouvernement a droit d’en attendre. On peut en assigner pour première cause son placement à Roanne, distant de Co kilomètres du chef-lieu (Mont¬ brison), ce qui a mis l’administration supérieure dans l’impossibilité d’y e.xercer la surveillance nécessaire. Lors de mon entrée en fonctions, les pro¬ fesseurs y étoient divisés en deux partis, bien plus occuppés de leurs tracasse¬ ries que du succès de l’enseignement; le jury même (i) n’étoit pas étranger à cette lutte aussi indécente pour les élèves que ridicule pour le public. Les parents éprouvoient de la répugnance à y envoyer leurs enfants. Je suis parvenu par ma correspondance, et surtout par un voyage fait exprès, à ramener la concorde dans cet établissement ; il a été fait un projet de pen¬ sionnat auquel j’ai donné mon approbation et qui vous a été soumis... Le ministre de l’intérieur n’a fait aucune réponse; de nouvelles dissensions sur¬ venues dans l’école, dont il sera ci-après parlé, ont fait abandonner ce projet. Le jardin botanique est un des plus riches et des mieux soignés ;... Cette école possède encore le fond d’un assez beau cabinet de phisique, mais le pro¬ fesseur, qui est en même temps officier de santé (2) n’en tire aucun parti ; il n’a jamais ouvert de cours ni fait aucune expérience soit en phisique soit en chimie Ce document, écrit en l’an IX par le citoyen Imbert, préfet du département de la Loire, fait partie des pièces relatives au rapport présenté au conseiller d’Etat Najac, en mission dans la 19® division militaire. 9. Autre pièce du même genre : L’Ecole centrale n’est pas moins loin du but de son institution. Sept cours y sont ouverts. Ils offrent S.t élèves. Les professeurs sont en général sans talents. (1) Il s’agit du jury d'instructiou de l’Ecole centrale. (2) Il s’agit de Worbe. DU RHONE ET DE LA LOIRE (1796-1803) 185 lo. Autre pièce ; A réganl ilc l’Ecole centrale, le tableau de la situation est d’autant plus pénible que son établissement est plus important. La mésintelligence s’est établie entre les professeurs. On en a accusé plusieurs d’avoir péché contre les mœurs. Le jury (i) s’est cru obligé de conclure à leur destitution ; le préfet du département n’a pas cru les faits assez prouvés ou les formes de procédure assez bien remplies par le jury, en conséquence n’a pas cru devoir confirmer les destitutions. Le motif qui le plus influé sur la détermination du préfet, c’est l’approche de la nouvelle organisation de l’instruction pu- hlique et la peine de faire perdre à des professeurs leur état sans qu’aucune ressource leur fut ouverte dans un moment où ils seroient dépouillés de toute considération... De tous ces incidents est résulté un état de choses que l’on pourroit appeler vraiment la chute de l’Ecole si l’on ne s’empressoit de Ir restaurer. On est allé jusqu’à dire que quelques personnes saisiroient l’occa¬ sion de ces maux, les feroient même empirer s’ils le pouvoient pour priver la ville de Roanne de son école, et la transférer en quelque autre ville du département. Mais trop de considérations se réunissent et militent pour la conservation de cet établissement à Roanne ; elles sont d’ailleurs présentées dans un mémoire ci-joint. Le gouvernement la maintiendra donc et fera mettre en œuvre tous les moyens de le rendre florissant. Le préfet a instruit le ministre de l’intérieur de tout ce qui concerne l’Ecole centrale du départe¬ ment et l’on ne doute pas qu’il ne soit parvenu à l’intéresser à l’établisse¬ ment de Roanne. Pour copie conforme. Signé : La Blanche (2). B. BiographieN t^urrinrtet* de tiiielqueet perfionnagei>) eitéiiii (3). .\damoli ( Pierre). — Ancien conseiller du roi ; maître des ports, ponts et passages de la ville de Lyon. Légua, par son testament de 1763, sa bibliothèque, son cabinet de médailles et d’histoire naturelle à l’Aca¬ démie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon. Mourut le 3 juin 1769. Béhenger (Laurent-Pierre). — Né à Riez près Toulon le 28 novembre 1749. mort à Lyon le 26 septembre 1822. D’abord oratorien, puis professeur de belles lettres à Troyes, à Orléans, puis à l’Ecole centrale de Lyon, puis proviseur du Lycée. Poète-moraliste. Membre de plusieurs Aca¬ démies. CoGELL. — Né à Stockholm en i834, mort le uo janvier 1812. Peintre, profes¬ seur à l’Ecole de dessin et à l’Ecole centrale de Lyon. CusiN (Louis- Antoine). — Lyon, ii mai i824-3i juillet 1901. Aide natu¬ raliste au Jardin botanique de Lyon de 1867 à i884. Dirigea ce jardin, (1) Là encore, il s’agit du jury d’instruction de l’Ecole. (2) Sous-préfet de Roanne. (3) Pour plus de détails sur ces divers personnages, consulter les sources indiquées ci-après dans la Bibliographie, ainsi que l’Histoire de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon, par J. -B. Dumas, 1839. 186 ECOLES CENTRALES ET JARDINS BOTANIQUES par inlorim, de juin 1S70 à mars 1880. Secrétaire-général de la So¬ ciété d’ilorticnllure praliqtic du Rhône de 1867 à 1887. Un des fon¬ dateurs de la Société botanique de Lyon en 1872 ; son président en 1878. Auteur d’un Herbier de la Flore de France, par le procédé phy- toxy graphique, en 2G volumes parus de 1867 à 1874, dont les i3 pre¬ miers en collaboration avec Edme Ansberque, vétérinaire militaire, inventeur du procédé. Duciiè.ne (Gustave). — Licencié ès-sciences naturelles. Garde-général des Eaux et forêts à Roanne vers 1865-1875. Fondateur en 1869 et prési¬ dent de la Société d’ilorticuit.urc et de Sylviculture de la Loire. Auteur de diverses brochures sur le reboisement dans les départements du Rhône et de la Loire. Dutaili.v (Gustave). — Né à Meuvy (Haute-Marne) le 2 août i846 ; mort 4 Paris le 4 février 1906. Docteur ès-sciences. Professeur de botanique à la Faculté des Sciences et directeur du Jardin botanique de Lyon / (1880-1881), puis député de la Haute-Marne. • ' Faivre (D'' Ernest). — Né à Pontailler-sur-Saônc le 17 mars 1827 ; mort à Lyon le 24 juin 1879. Professeur de botanique et doyen de la Faculté des Sciences, et directeur du Jardin botanique de Lyon de 1859 h 1879. Fauvel (Claude). — Pharmacien-droguiste à Roanne. Neveu et successeur de Passinges, dont il fut le collaborateur dans l’organisation du Jardin botanique de Roanne; conseiller municipal puis maire (en i83o et 1847) de cette ville où il mourut le 10 août i854 à l’âge de 90 ans. /Gérard (René). — Docteur ès-sciences et d’abord professeur-agrégé à l’Ecole supérieure de pharmacie de Paris, puis (depuis mars 1887) professeur de botanique à la Faculté des Sciences et directeur du Jardin botanique de Lyon. Président de diverses Sociétés savantes et horticoles; auteur de travaux importants sur la botanique générale et d’une exccllcnle / Histoire du Jardin botanique de Lyon (1896). ' Gilibert (Jean-Emmanuel). — Lyon, 21 juin 1741-2 septembre i8i4. Docteur en médecine, professeur de botanique à Lyon depuis 1772, puis en Pologne et en Russie de 1775 à 1788; professeur à l’Ecole centrale ; fondateur et directeur du Jardin botanique de la Déserte en 1795. Auteur d’ouvrages botaniques importants. Jussieu (De). — La famille De Jussieu, originaire du hameau de ce nom, situé dans la commune de Bessenay (Rhône), a donné plusieurs géné¬ rations de botanistes éminents. C’est Bernard De Jussieu (né à Lyon le 17 août 1699, mort à Paris le 6 novembre 1777) qui est le véri¬ table innovateur de la Méthode naturelle de classification des plantes si bien développée et perfectionnée par son neveu Antoine-Laurent De Jussieu (né à Lvon le 12 avril 1748, mort à Paris le i5 septembre i836). Lapierre (Jean), de son vrai nom Cocu-Lapierre. — Roanne, 26 avril 1761- 28 décembre i834. D’abord capucin, puis instituteur, professeur à l’Ecole centrale et au Collège, directeur du Jardin botanique, et biblio¬ thécaire de la Ville de Roanne. Archéologue et surtout naturaliste de valeur. Auteur de nombreux et importants travaux, restés manuscrits, sur la zoologie, la botanique et la géologie du département de la Loire. Magnin (D'' Antoine). — Docteur ès-sciences et en médecine. Chargé de cours à la Faculté des Sciences (1881) et directeur du Jardin botanique de Lyon rdc novembre 1881 à mai i884), Dtiis professeur de botanique et DU RHONE ET DE LA LOIRE (1796-1803) 187 doyen de la Faculté des Sciences de Besançon. Auteur de très nom¬ breux et importants travaux sur la végétation et sur l'histoire de la botanique dans le Lyonnais et le Jura, notamment d’un Prodrome d’une Histoire des botanistes lyonnais. Mollet (Joseph). — Aix-en-Provence, 5 novembre i755-3o janvier 1829. Ancien oratorien. Professeur de mathématiques et d’astronomie au Petit-Collège, puis de physique et chimie à l’Ecole Centrale de Lyon. .Auteur de nombreux ouvrages. Nicodemi (Gaetano). — Napolitain ; vint à Lyon en 1790 comme surveillant et adjoint au directeur du Jardin botanique, puis devint directeur inté¬ rimaire (1801) et titulaire (i8o3). S’est suicidé au début d’avril i8o4. Passinges (Hector). — Roanne, 20 juillet 1738-8 décembre 1798. Pbar- macicn-drogiiiste, puis professeur à l’Ecole centrale, fondeteur et directeur du Jardin botanique de Roanne. L^n des membres fondateurs (1761) puis secrélaire-perpétucl (1783) du Bureau d’.Agriculturc de Roanne. Naturaliste et horticulteur distingué. Fit plusieurs fois partie de la municipalité de Roanne. Auteur d’une Lettre sur les Volcans du Forez publiée dans le grand ouvrage de Faiijas de Saint-Fond (Les Volcans éteints du Vivarais et du Velay, 1778). et de Mémoires pour sendr à l’histoire naturelle du département de la Loire publiés dans le Journal des Mines en 1796 et 1797. Pestalozzi (Jérôme-Jean"). — Né à Venise le 23 juin 176'). mort à Lyon le 26 avril 1742. Médecin de l’Hôtel-Dieu de Lyon (1696-1719). Possé¬ dait une belle collection d’histoire naturelle (qui renfermait celle du voyageur Balthazard de Monoonys et qui fut vendue à la ville de Lyon en 1771 par son fils le D'' .A. -J. Pestalozzi) et un herbier considérable (qui fut donné à Emm. Gilibert). Romme (GilbcrU). — Né à Riom en 1760, mort à Paris le 20 juin 1796. Ardent révolutionnaire; prit une part importante aux lois sur l'Instruction publique votées par la Convention. A contribué aussi à faire adopter le télégraphe Chappe, le Calendrier républicain, etc. .Auteur d’un Annuaire du Cultivateur pour la 3® année de la République. Roux (l’abbé Claude-Antoine). — Né à Lyon le 18 juin 1750, mort ,t Ecully le I®'' décembre 1829. Prêtre en 1779, chanoine de Saint-Nizicr en 1785; se livra longtemps à la prédication. Professeur de philosophie à Grenoble (1770) où il suivit pendant deux ans le cours d’anatomie du P. Dominique, puis revint à Lyon en 1774 professer la rhétorique. .Assermenté sous la Révolution. Professeur de mathématiques à l’Ecole Centrale puis au Lycée et à la Faculté des .Sciences où il avait pris le grade de docteur ès-sciences en 1809. Reprit, le 6 avril 1820, ses fonctions sacerdotales. Rozier (l’abbé François). — Lyon, 23 janvier 1734-29 septembre 1793. ^ .Agronome et botaniste. Professeur à l’Ecole Vétérinaire de Lyon, dont il organisa le jardin botanique de concert avec La Tourrette et Gili¬ bert, puis directeur de cette Ecole en 1765-1766 après le départ de Bourgelat. Smith ou Sohmith. — Allemand de Moravie, fils du premier jardinier de l’empereur d’.Autriche. Collaborateur de Passinges et de Lapierre comme jardinier du jardin botanique de Roanne, ville où il fut chargé plus tard (en 1811) des plantations d’arbres des promenades Popiille. Seringe (Nicolas-Charlesl. — Né à Longjumeau le 3 décembre 1776, mort à Lyon le 29 septembre i858. Botaniste de premier ordre. Résida d’abord 188 ECOLES CENTRALES ET JARDINS ROTANIQUES en Suisse, puis vint à Lyon en i83o eomme professeur et directeur du Jardin botanique jusqu’à sa mort. Auteur de nombreux travaux. SoUBRV ou SoBRv ^Jean-André). — Lyon, 1705-1775. Oncle d’iMBEnx-CoLo.MÈs à qui il donna ses collections d’Oi-seaux, Poissons, Insectes, Plantes et Minéraux, qui ensuite furent incorporées au Cabinet de l’Ecole centrale de Lyon. Tauard (François). — Né à Lyon en 1745, mort le 3 mars 1821. Professeur. Fut bibliothécaire de l’Ecole centrale de Lyon. Membre, puis secré¬ taire de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres cl Arts, et de la Société d 'Agriculture de Lyon. 44’orbe (Jean-François-Sébastien). — Dreux, 27 décembre 1771-2 mai i836. Officier de santé, puis docteur en médecine en i8o4. Professeur de physique et chimie à l’Ecole centrale, mais n’y fit jamais de cours ! Quitta Roanne en 1808. C. Bililiograpliie. 1. Bonnel (Antonin), Les Ecoles à Lyon pendant la période révolutionnaire (Annales de la Société Nationale d’Education de Lyon, 38® livrai¬ son, 1891-1892, p. i-ii4). 2. Bouttet (Stéphane), Notice sur l'ancien Jardin botanique de Roanne, in-8“ 16 p., avec i portrait et i plan h. texte (Extr. de Ro- dumna, revue du Pays Roannais, octobre 1918). 3. Buisson, Dictionnaire de Pédagogie. 4. Chabot et S. Charléty, Histoire de l'enseignement secondaire dans le Rhône de 1789 à 1900 (Annales de l’Université de Lyon, nouv. série, II Droit-Lettres, fascicule 7, Lyon, 1901). 5. Destutt-Tracy, Observations sur le système actuel d'instruction, publique, in-8“, Paris, an IX. 6. Duval (Hippolyte), Essai bio-bibliographique sur Jean-Emmanuel Gili- bert (i74i-i8i4), Lyon, 1912 (manuscrit inédit). 7. Fontannes (F.), Le Muséum d'Histoire naturelle de Lyon. Notice histo¬ rique, in-8®, 3i p., Lyon, 1878. 8. Gérard (R.), La Botani({ue à Lyon avant la Révolution et l'histoire du jardin botanique de cette ville, avec fig. dans le texte (Annales de l’Université de Lyon, 1896). 9. Liard (Louis), L'Enseignement supérieur en France, 1789-1889, t. I*’’, Paris, 1888. 10. Macinin (D’’ Antoine), Prodrome d'une Histoire des Botanistes lyonnais, suivi d' Additions et Corrections (Annales de la Société botanique de Lyon, t. XXXI, XXXII, XXXV, 1906, 1907, 1910, et tir. à part). Nombreuses indications, et renvois à d’autres travaux. 11. Mulsant (Fleury), Précis historique sur le musée de la ville de Roanne, Roanne, i845. 12. Roux (Cl.), Notice biographique sur J.-M. Lapierre, naturaliste, archéo¬ logue et bibliothécaire de la ville de Roanne (Annales de la Société Linnéenne de Lyon, t. LUI, 1906, et tir. à part, 4 P-)- 13. — Notice complémentaire sur la vie et les travaux de J.-M. Lapierre, naturaliste roannais (Mêmes Annales, t. LIV, 1907, et tir. à part, 3 p.). DU RHONE ET DE LA LOIRE (1796-1803) 189 14. Roux (Cl.), Un manuscrit géologique de Lapierre, sur la Montagne de Saint. Clément près de Tarare (Bulletin de la Société des Sciences na¬ turelles de Tarare, n° 3 de 1908, et tir. à part, 8 p., Charlieu, 1909)- 15. — Histoire des Sciences naturelles et agricoles en Forez, et Supplé¬ ment à l'Histoire, etc. (Annales de la Société d’Agriculture, Sciences et Industrie de Lyon, 1911, 1912 et I9i3, et tir. à part, I vol., 1911 et I broch., I9i3). iC. Roux (Cl.) et Bouttet (St.), Cinquième notice sur le naturaliste roannais J.-M. Lapierre (Annales de la Société Linnéenne de Lyon, t. LIX, 1912, et tir. à part, 10 p.). 17. Archives et Bibliothèques départementales et municipales de Lyon, Saint- Etienne et Roanne. 190 ECOLES CENTRALES ET JARDINS ROTANIQUES TABLE I. Réorganisation de l’Instruction publique sous la Révolution. . . i6t II. Les Ecoles Centrales de Lyon et de Roanne . i66 III. Les Cabinets d’Histoire naturelle et les Jardins botaniques annexés à ces Ecoles centrales . 171 1° Cabinets d'Histoire naturelle . 171 2® Jardins botaniques . 173 IV. Pièces justificatives . 180 A. Documents inédits relatifs à l’Ecole centrale et au Jardin botanique de Roanne . 180 B. Biographies succinctes de quelques personnages cités. . i85 G. Bibliographie . 188 TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES Tableau des membres de la Société Linnécnne de Lyon . v Liste des Sociétés savantes qui échangent leurs publications avec la Société Linnécnne . xin Mœurs et métamorphoses des insectes (Elaléridés), par M. le capitaine Xambeu . I Simple note de psychophysiologie relative à quelques troubles du lan¬ gage parlé, par M. Hugues Clément . 87 Le chant des mollusques, et principalement de l’escargot, par M. le commandant Caziot . 89 Etude sur la faune de céphalopodes de l’aalénien supérieur de la vallée du Rhône (zone à Ludwigia concava), par M. E. Roman .... 45 Variations dues à une action mécanique sur les êtres vivants, par M. Hugues Clément . 71 Note de psychophysiologie : l’animal peut-il être victime d’illusions ? par M. Hugues Clément . 78 La botanique appliquée à l’entomologie, par M. Maurice Pic .... 76 Mécanisme intime de la production de la lumière chez les organismes vivants, par M. Raphaël Dubois . 81 Sur un nouveau gisement de psilomélane à Saint-André-d’Apchon (Loire), par M. A. Collet . 97 Les herborisations de J. -J. Rousseau à la Grande-Chartreuse en 1768 et au mont Pilât en 1769, par M. Claudius Roux . loi 192 TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES A propos des poils urticants de certaines plantes, par M. Hugues Clément . 121 Mœurs et métamorphoses des insectes (Elatéridés) (suite), par M. le capitaine Xambeu . 128 Phénomènes dus à la centrifugation, par M. Hugues Clément . . . Cladocères des lacs du massif de Belledonne (Isère), par MM. L. Eynard et C. Vaney . i53 Histoire comparée et résumée des Ecoles centrales du Rhône et de la Loire (1796-1803) et de leurs Jaidins botaniques, par M. Cl. Roux. 161 Lyom. — Imprimerie A. Rit, 4, rue Geutil. — 64058 V ( s. .ï- LISTE MS PUBLICATIONS DE LA SOCIÉTÉ LISNÉESSB ANNALES ET COMPTES RENDUS de 1836 à 1850-52, contenant: Observations botaniques ^ par Seringk, Ai.kxis Jordan. — Notes entomologi- çues, par Donzel,, Gacognk, Godart, Perris, Mulsant et Ret. ANNALES (nouvelle série) tomes I à LX, de 1852 à 1913, contenant : Diagnoses d'espèces nouvelles, par Alex. Jordan; Catalogue des plantes du cours du Rhône, par Fourreau; Flore des Mtiscinées par Débat. — Icono¬ graphie et description de chenilles et lépidoptères, par Mili.ière. — Notices sur les Altisides, par Poudras. — Coléoptères, par Levrat, Chevroi.at. Perroud, Godart, Perris, Sichel, Matet, Donnadieu, Muisant et Rey, .Abeille de Perrin, R. P. Belon, Xambeu, Jacquet. — Notices ornitho¬ logiques par Boucart, Mulsant et Terreaux. — Géologie du déparlem. du Rhône, par Mène. — Malacologie, par Locard. Chaque volume est vendu au prix de 5 Francs pour les Sociétaires SE VENDENT SÉPARÉMENT Brévipennes, par Mulsant et' Rey. — Lathridiens, par le R. P. Belon. Adresser les demandes au Trésorier, N ROUX, 5, chemin de la Sœur-Vially, LYON-SAINT-CLAIR La Société IjInnkenne de Lyon s’occupe de toutes les branches de l’Histoire naturelle, théorique et pratique. Elle a son siège à la Mairie du l'"'' arrondisse- meut, 2, place Sathonay. Elle tient ses séances chaque mois (août et septembre exceptés), le 2e lundi, à 8 heures du soir, et le 4« mardi, à ô heures 1/2 après midi. Elle se charge de la détermination des champignons, insectes et de tous autres échantillons d'histoire naturelle apportés aux séances par ses membres. Ces déterminations ont lieu pendant la demi-heure qui précède l’ouvertupe de chaque séance. Les Membres de la Société peuvent 'Taire insérer les demandes d'échange d'échantillons d' Histoire naturelle sur la carte de convocation aux séances, dans la mesure de la place disponible. Les auteurs des mémoires insérés dans les Annales ont droit à cent exem¬ plaires, tirés à part, entièrement gratuits. Pour être membre de la Société, il suffit d’être présenté par deux membres et de payer une cotisation annuelle de 10 francs. Pour les demandes d’admission, écrire au Président ou au Secrétaire de la Société LinnéeDne,2, place Sathonay, à Lyon, ou s'adresser â tout autre membre de la Société. Lyon. — lmp. A. Rey. 4, rue Gentil. — üiujs 4.0