3 - c ? _ 0u / / ANNALES DE LA SOCIETE LINNEENNE DE LYON FONDEE E ÏST 1822 SOCIÉTÉ BOTANIQUE UE LYON SOCIÉTÉ D’ANTHROPOLOGIE ET DE BIOLOGIE DE LYON RÉUNIES ANNÉE 19 2 2 NOUVELLE SÉRIE TOME SOIXANTE-NEUVIÈME ai (3otàvat atyï)X(oç tô wÿsXoîîv jrpof'ayovTai. LYON Joannès DESVIGNE & ClE, LIBRAIRES-ÉDITEURS 3 0 A /t2, PASSAGE DE l’iIOTRL-DIEU 1923 V SOCIÉTÉ ANONYME DE L’IMPRIMERIE A. REY IMPRESSIONS - ÉDITIONS O. THÉODORE , A dministr al e ur - D élé gué IMPRESSIONS POUR LE COMMERCE, LA BANQUE LES ADMINISTRATIONS ET LES SOCIÉTÉS TARIFS ET CATALOGUES ILLUSTRATIONS NOIR ET COULEURS LABEURS REVUES ET JOURNAUX ÉDITEUR DE LA GAZETTE JUDICIAIRE ET COMMERCIALE RECUEIL DE JURISPRUDENCE, LEGISLATION ET DOCTRINE en Matière commerciale, industrielle et financière JOURNAL SPÉCIAL D’ANNONCES JUDICIAIRES ET LEGALES Revue générale des Publications du Département BUREAUX (Tel.: Barre 7-84) et ATELIERS : 4 , rue Gentil, rue des Forces et rue de la Gerbe LYON Loupes, Microscopes et Accessoires . CONSTRUITS PAR LA •i SOCIÉTÉ FRANÇAISE DES INSTRUMENTS D’OPTIQUE LE HAVRE HCIiri PETERj Représentant 2, place Bellecour, LYON ENVOI ZD TJ CATALOGUE SUR DEMANDE ANNALES DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE IJOV ANNALES DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE LYON FONDÉE EN 1322 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE LYON SOCIÉTÉ D’ANTHROPOLOGIE ET DE BIOLOGIE DE LYON RÉUNIES ANNÉE 19 2 2 NOUVELLE SÉRIE TOME SOIXANTE-NEUVIÈME ai (3oiav ai artyy]Xà>ç xà côçeXoyv jtpofff^ovrat. LYON Joannès DESVIGNE & CIK, LIBRAIRES-ÉDITEURS 3 6 A /f2, PASSAGE DE l' HOTEL-DIEU 1923 TABLEAU DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE LYON ADMINISTRATION DE 1922 Président d’honneur . ... M. LE PRÉFET DU RHONE. — .... M. LE MAIRE DE LYON. — .... M. LE PRÉSIDENT DU CONSEIL GÉNɬ RAL DU RHONE. .... M'. LE RECTEUR DÉ L’UNIVERSITÉ DE LYON. . . • . M. LE D' PH. RIEL (à vie). — ■ - < • M. LE Dr MAGNIN. • . T . M. ERN. CHANTRE. Conseil d administration. Président . M. le D' Ph. RIEL. MM. RICHE. MAGNIN. CH. DEPÉRET. LACASSAGNE. MERMIER. FR. MOREL. TESTUT. COUVREUR. BEAUVISAGE. TEISSIER. DONCIEUX. GÉRARD. LESBRE. Membres MM. CL. ROUX. N. ROUX. PÉLAGAUD aîné. BEAUVERIE. VANEY. ROMAN. BRETIN. PORCHEREL. CARRY. CHAPUT. PRUDENT. GAILLARD. LOCARD. LES MEMBRES DU BUREAU. MM. QUENEY. SERULLAZ. GUIGUE. L.-C. CONSTANTIN. CHIFFLOT. ABRIAL. E. CHANTRE. BUY. MEYRAN. REBOURS. LAURENT. THIËBAUT. BUREAU MM. CHIFFLOT, Président. D' BONNAMOUR, Vice-Président. ABRIAL, — L.-C. CONSTANTIN, — FALCOZ (Vienne), — TRUBERT (Roanne), — PINET (Viilefranche), — D' DUPONT, — (Pouill y-sous-Charlieu) . P. NICOD, Secrétaire général. (122, rue St-Georges). D’ PÊTOURAUD, Secrétaire des séances. MM. THIÉBAUT, — D' MAYET, — M. JOSSERAND, Secrétaire adjoint. F. RAVINET, Trésorier (il, r. Franklin) J. PELOSSE, Trésorier adjoint. CHOISY, — THEODORE, — A. BONNET, Bibliothécaire archiviste MEYRAN, Bibliothécaire adjoint. Cl. ROUX. VARRICHON, Conservateur général. M. FAURE, Conservateur. MAURY, — VI TABLEAU DES MEMBRES LISTE DES MEMBRES EN 1922 Membres honoraires, Membres à vie et Membres 1 MM ABADIE (René d’), chât. de Chercorat, p. Magnac-Laval (Hte-Vienne). Ois., Bept. et Batr., Paléont., Psychid. 192-2. ♦ ABENDANON (E.-C.), prof., Edmar- Hoeve, Nunspeet (Hollande). Géol. 1890. ABRIAL, jard. chef de la Fac. de méd.. av. Jean-Jaurès, 324, Lyon. 1921. 4- ADAIR (Ernest), Turf Club, le Caire (Egypte). Entomologie générale. 1922. ADAM (M.), av. Oudinot, 11 bis. Joinville-le-Pont (S.). Col. s. Long. 1921. ADCOCK (George-Henry), essential oils and vegetable products cbemist, Gos- ford, New-South Wales (Australie). Plantes à huiles essentielles. 1920. + ADENOT (le Dr Etienne), r. Ste- Hélène. 34. 1918. AGNIEL (J.), Lentilly (Rhône). 1919. AGUÉTANT (M™e A.), prép. en pbarm. à l’Asile de Bron, imp. V.-Hugo, 1, Lyon-Montchat. 1922. ALABERNADE, profes. au Lycée, Roanne (Loire). 1896. 4- ALBESSARD (M“e A.), p. Raspail, 1. 1919. -f ALBESSARD (MUe M ), p. Raspail, 1. 1921. ALEXANDER (Dr Charles-P.), Fernald Hall, Amberst, Mass. (E.-U.), Tipul. 1921. ALFIERI (Anastase), ent., ass. à la Sté Sultan. d’Agr., b. p. 430, le Caire (Egypte). Entom. génér. d'Egypte. 1921. ALLAR (Edouard), ing., s.-dir. de l'As. 1. des pr. d'ap. à vap., p. Carnot, 9. 1921. ALLEIZETTE (Ch. d’), offi. d'Adm. de 1” cl., Dir. Int. 33* C. d^arm. Sect. postal 96. Botanique . 1921. ALLEMAND-MARTIN (A.), doct. ès-sc., prof, au Lycée de Lyon (Parc), ch. Vauché, 3, St-Ramb. -l’Ile-Barbe (R.). 1922. + ALLIOLI, q. de la Mégisserie, 16, Paris (1"). Géologie. 1922. ALLIX (le Dr Henri), r. du Gué-de- PEpine, Avranches (Manche). Coq. act. et fos. de t. ét. Foraminifères act. et fos. MM. 1922. ALLIZON (M™e Germaine), av. Berthe- lot, 9, Lyon. 1921. ALLORGE (Pierre), prép. à la Fac. des scienc., lab. de bot. de la Sorb., r. Victor-Cousin, 1, Paris (5*). Botan. systém. Géographie botanique. 1922. 4- ALVERNY (André d ), inspect. des Forêts, r. des Cordonniers, 1 , à Strasbourg (B.-Rhin). Botan. fores t . Géogr. botan. (Alp., Jura, PI. Cent.) 1922. ANDREVAN (Joseph), r. Peyron, 1. Vienne (Isère). 1911. ANDRIOT, lie. ès sc. nat., r. d’Hel- vétie, 4. 1919. ANGÉNIOL -(Henri), r. Pravaz, 4. 1921. ANSONAUX (abbé), curé de Porchères, p. S-Seurin-s.-l'Isle (Gironde). Lépi¬ doptères, Botanique. 1922. ANTHOINE (Raymond), ing. civ. des mines, r. Jos. -Dupont, 6, Bruxelles (Belg.). Gisern. alluv. d'or. Mines de charb. de l’est afr. port., Tect. herc. 1922. APPERCEL, surv. à PEc. nat., Voiron (Isère). 1920. APPERCEUT (J.), q. C.-Bernard, 24. 1922. ARAMBOURG (Camille), ing.-agron., villa « les Glycines », r. Bois-la- Reine, Alger (Algérie). Poissons fos. 1922. ARBOST (Joseph), pbarm. lion., rue Dante, 4, Nice (Alp-Mar.). Botan. systém,., Phytogéogr., Mycol. 1895. ARCELIN (le Dr Fabien), r. du Plat, 4. 1921. ARGOD-VALLON (Albert), Crest (Dr.). Colêopt. de l'Ancien-Monde, Long, et Col. cavernicoles du globe. 1922. ARGOU (Mlle Thérèse), prof, au Lycée de Jeunes Filles, Tournon (Ardèche). 1921. ARION (George), r. G.-Anghelesco. 30, Bucarest (Roum.). Entomol. génér.. spécialement Coccides. 1909. ARLOING (Dr), prof, à la Fac. de méd , r. du Plat, 6, Lyon. 1921. ARNAUD (Auguste), ph., r. du Gou¬ vernement, 19, Bourg-en-Bresse (A.). (1) Explication des signes : □ 4- □ membre honoraire à vie ; □ membre honoraire : 4- membre à vie. (Sont membres honoraires tous ceux qui paient une cotisation double de celle des autres membres). DE LA SOCIÉTÉ LUNNËENNE vu MM. 1921. ARNOULT (le D'). av. de la Belle- Gabrielle, 50 Ois, Nogentisur-Marne (Seine). Ornithologie. 1922. + ARROJADO RIBEIRO LISBOA (M.), eng. de min. e civ., caixa post. 829, Rio-de-Janeiro (Brésil). Géologie. 1908. ARTAUD, r. Franklin, 50, Lyon. 1921. ARTIGE (Paul-Jean), pharm. f. Gam¬ betta, Aubenas (Ardèche). 1922. ARTRU (Alexis), r. Tronchet, 105. 1922. ARZALIER, prof. Ec. d’agr. de San- dar, Limonest (Rhône). 1922. ASSOC. AMICALE DES ANCIENNES ÉLÈVES DE L ÉC. EDGAR-QUINET, r. des Martyrs, 63, Paris (9e). 1921. AUBERT, pharm., Issoire (P.-de-D.). Minéralogie. 1921. AUBERT-BILLOUEZ, dir. des expi. gaz et élect., Coudekerque-Branche (N.). Paléont., Bot., princ. Diat., Entom. 1922. AUBERTOT (Maurice), assist. à la Fac. des sc., Strasbourg (B.-Rh.). Zoologie, Biologie. 1922. AUBIN, r. de l’Echiquier, 46, Paris (10")'. Diatomées. 1922. AUBOUIN (Georges), .r de l’Echassier, Cognac (Charente). Botanique. 1922. ALtBRY (Mme), villa des Buttes, Dinan (Côtes-du-Nord). Col., sp. Carat). Longic. et Chrysom. de France. 1921. Al'DAS (James-Wales), assist. Govern. Bot-, « Eugovvra », Puntroad, 105, St Kilda, Melbourne, Victoria (Aus¬ tralie). Botanique. 1921. AUDEOUD (Dr Georges), av. de Bel-Air, Chêne-Bourg, Genève (S.). Lépid. et Coléop. d'Eur. et d’Afr., Zool. et Paléont. générales. 1922. AUFRËRE (Jean), r. Lamark, 89, Paris (18°). Mycol. 1922. AUGROS (Mlle Antoinette), Pension Rambaud, r. de Vendôme, lu. 1896 AURAND (Dr), pl. Bellecour, 24 bis. 1922. AURIOL (Mine a’), chez M. Tissier, r. d’Anjou, 31, Paris (8”). Zoologie. 1921. AUZAT (Dr Victor), lie. ès-sc., av. Tru- daine, 12, Paris (9°). Coléoptères de France, Histérides du globe. 1919. AVERLY (Vincent), pl. Abondance, 5. 1922. AVRIL (Louis), prof, de viol., r. Palais- Grillet, 2, Lyon. 1921. AZOULAY (Dr Léon), r. Blomet, 133, Paris (15'). Mycologie. 1921. + BAGNALL (R.-S.),, 5, Higham Place, Newcastle-upon-Tyne (Angleterre) . Entomologie générale. MM. 1906. BAILLARD, emp., q. Pierre-Scize, 92. 1922. BAILLAT (Vict.), c. d’Herbouville, 58. 1911. BAILLY (le Dr), m. en c. du San., vil. Verneuil, le Moulleau-Arcachon (G.). 1905. BAILLY (Mme), c. Gambetta, 6. 1922. BAKER (Charles-Fuller), dean o£ the Col. of Agr., Los Banos (Philippines). Entom. de la Malaisie, exc. Rhopal. 1922. BALAY, dir. d'Ec., Rupt-s.-Moselle (Vosges). Bot., Phan., Mous, et Lich. des Htes-Vosges. 1920. BALLANDRAS (Jean), r. d'Alsace, 65, Villeurbanne (Rhône). 1922. BANCILLON, minot., le Coteau (Loire). 1922. BANNES-PUYGIRON (Marquis G. de), boul. V.-Hugo, 8, Montpellier (Hér.). 1921. BARBE (J -O.), dir. de l’ag. de Lyon de la Sté an. des H. Fourn. et Fond, de P.-â-Mousson, r. Raulin, 54, Lyon. 1921. BARBEY (A.), doct. ès sc., exp forest , Bel Coster, ch. du Levant, Lausanne (S.). Biol, des ins. ravag. du bois. 1921. BARBIER (le D' J.-C.), méd.-chir. des Hosp., vil. la Corbeille, Vienne (Is.). 1920. BARBIER (Jean), interne des Hôp., rue Auguste-Comte 24, Lyon. 1922. BARBIER (Jules), chim., r. Vieille- Monnaie, 6, Lyon. 1919. BARIOZ (Joanny), c. de la Liberté, 62. 1922. BARJOT, élève du Lycée, Roanne (L.). 1922. -f BARNOLA (R. P. Joachim M. de), sub-Dir. del Labor. Biol., Colegio de San Ignacio, Sarria, Barcelona (Esp.). Bot., surt. Cnjptog., Bactér. 1922. BARRAL-POULAT, pharm., gr. r., 5, Voiron (Isère). 1921. BARRET (Ph.), ch.-dent., r. de Thizy, 2, Villefranche-s. -Saône (Rh.), Mycol. 1922 BARTHÉLEMY (Raymond), ingén boul. J. -Ferry, 14, Roanne (Loire). 1922. BASSET (Baptiste), Pouilly-sous-Char- lieu (Loire). 1922. BASSET (C.), inst. en retr., Etrigny (S.-et-L.). Bot. génér., Bryol. 1909. BASTIEN (A ), ch.-dent., r. V.-Hugo, 6. 1922. BASTIEN (René), r. Philippe-de-la- Salle, 26, Lyon. Mycologie. 1920. BATAILLE (Frédéric), prof, honor., r. de Vesoul, 14, Besançon (Doubs). 1912. BATTETTA, ch. d. Essarts, Bron (Rh ) 1922. BAUMBERGER (Georges), r. des Char- mettes, 135, Lyon. 1922. BAUME, chir.-dent, Villefranche-sur- Saône (Rhône). 1921. BAVAY, ph. en c. de la mar. en ret , r. Lauriston, 82, Paris (16*). Malacol. 1920. BAVOZET (Mlle Julie), r. Dumont, 16. VIII TABLEAU DES MEMBRES MM. 1922. BAZILLE (Marc), gr. r. 21, Montpellier (Hérault). Botanique. 1921. BEAUCHAMP, ing. à la Comp. du gaz, c. des Chartreux, 9, Lyon. 1895. BEAUVERIE (Jean), prof, à la Fac. des sc. de Clerm. -Ferrand (P.-d.-D.). 1883. BEAUVISAGE (Dr Georges), c. Gam¬ betta, 32. 1922. BECK (Dr René), b. de la Ci'. -Rousse, 15S. 1866. BECKENSTEINER (Charles), rue de F Hôtel-de-Ville, 9. 1921. BÉDÉ (Paul), c. de gr. du S. des appr. de la C. des C. de fer de Gafsa, Sfax (Tun.). Orn., Géol. et Pal. (te la Tun. 1921. BËDOC (J.-M.), r. du V.-de-Grâce, 21, Paris (5'). Colépt. princ., Cetonidæ Lép. princ., Morpho, Ornithop. Agr. 1921. BEFFA (D1 Giuseppe Délia), via Goi- to, 3,Torino (Italie). Entomologie. 1921. BÉGOU (L.), av. Berthelot, 38, Lyon. 1921. BEGUINOT (Pr. A.), Inst. bot. délia R. Univ. Sassari (Sardaigne). System, des Phan.. Biol, et Géogr. botan. 1922. BEL, Gleizé (Rhône). 1921. BELLEMAIN, r. de la Bourse, 12, Caisse d’Epargne, Lyon. 1907. BELLION (Mlle), docteur ès sciences, cours d'Herbouville, 48. 1921. BELLIVIER (Jules), pharm., Parthe- nay (Deux-Sèvres). Mycologie. 1922. BELOT (Auguste), maire de Briennon (Loire). 192-2. BENDERITTER (E.), r, St-Jacques. 1 1. Le Mans (Sarthe). Col. (But. du gl.j 1908. BENEY, hort. -grain., q. St-Antoine, 36. 1921. + BENOIST (R.), pr. au Mus. (Phan.), r. Cuvier, 57, Paris (5'). Phan. de l’Am. trop., princip. des Guyanes, Hymên. p.-aiguil., princ. Mellifères. 1921. BENOIT, instit., Amagne-Lucquy (Ardennes). Géol., Bot., Entomol. 1922. BENOIT (Louis), arch., q. de Bondy, 2. 1922. BËOLET (M11® Marie-Louise), Lemps, • par Vion (Ardèche). r.K)0. BÉRARD (le Pr), q. Jules-Courmont, 1. 1922. BERARD (R ), r. de la Lampèze, 3t. Nîmes (Gard). Coléoptères. 1910. BÉRAUD, -pharm.. gr -r. de la Croix- Rousse, 99. Lyon. 1921. BÉRAUD, ph . Pont-de-Chéruy (Isère). Mycologie. .1922. BÉRENGER (Noël), ing.-chim., la Déserte, Vaugneray (Rhône). 1919. BERGER (M"' Jeanne), pl. de l'Abon¬ dance, 5, Lyon. 1914. BERGER-RÉROLLE (Jacques), p. rue des Gloriettes, 2. MM. 1921. BERGEVIN (Ernest de), insp. Comp. assurances « La France », r. Elisée- Reclus, 5, Alger (Alg.). Hémiptères. 1922. BERGMANN (Albert), rue Silber- mann, 7, Strasbourg (B.-Rh.). Conc. 1921. BERNARD (François), anc. ing. P. C., r. Emmery, 42, Dunkerque (Nord). Coléoptères et Lépidoptères. i9l9. BERNARD (Joseph), arch., route de Vienne, 15. 1922. BERNARD (Marius), r. Juiverie, 8, Vienne (Isère) 1922. BERNARD (P.), Asile de Vaucluse, Epinay-s.-Orge (S.-et-Oise). Lèpidopl. 1909. BERNAY (Dr), r. Gasparin, 16 bis. 1921. BERNAYS (Pierre), av. des Tilleuls, 11, Edeghem, près Anvers (Belgique). Coléoptères, Géologie, Préhistoire. 1921. BERNE, av., r. Clémentine, Vienne (1.1 1921. BERNIER (abbé), curé de Marsas, par Cavignac (Gironde). Lépidop. gcnér. 1922. BÉROUD (Mme Marie-Louise), place Ollier, 2, Lyon. 1922. BERROD-PACHE (Hor.), princ. clerc de notaire, r. Dorée, 1, Lyon. 1922. BERTHELOT (colon. Antoine-Louis), av. Jean-Jaurès, 381, Lyon. 1921. BERTHET (J.), r. Grenette, 32, Lyon. 1921. BERTHIER (Jean), m. Rey, 5, Lyon. 1921. BERTHILIER, inst., r. Paul-Bert, 11. Villefr.-s.^Saône (Rhône). Mycologie. 1922. BERTIN (Léon), agr. des Sc. nat., prép. à la Fac. des sc., boul. St- Marcel, 72, Paris (5”). 1919. BERTOYE (le Dr Henri), c. Morand, 29. 1921. BERTRAND (Henri), prof, de sténo¬ graphie, r. de Marseille, 65, Lyon. 1892. BERTRAND (H.), fabr., c. Emile- Zola, 155, Villeurbanne (Rhône). 1922. BESANÇON (le Dr), maire de Ville- franche-s.-Saône (Rhône). 1922. BËZAGU (Louis), c. d’Aquitaine, 61, Bordeaux (Gir.). Hist. nat. gêner. 1922. BEZSSONOFF (N.), r. Paillet, 4, Paris (5’). Mycol. agric., Chim. biolog. 1921. BIALOUT, pharm., r. d’Als.-Lorraine, Roanne (Loire). 1922. □ + □ BIEDERMANN (R.). Turmhal- deastrasse, 20, Winterthur (Suisse). Lépidoptères. 1922. BIGAULT DE CASANOVE (F. de), prof, au Lycée, Brest (Finistère). Géol., Hist. nat. gêner. 1922. BIGEARD (Marc), r. de 'la Recon¬ naissance, 3, Villeurbanne (Rhône). 1920. >- BIGOT, dir. d'usine, r. Pegeron, Vienne (Isère). DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE IX AIM. 1919. BILLARD (Félix), r. de Sèze, 109. 1922. BILLËRE (S.), r. de Vaugirard, 113, Paris (15'). Lép. d’Eur. et leur util. dans les Arts appliqués. 1922. BILLION (Louis), q. St-Vincent, 50. 1922. BILOMBIER (Ant.), q. Rambaud, 9 bis. 1921. BINGGELI (Emile), ch. d’Yvours, 1, Pierre-Bénite (Rhône). 1920. BIOL (Jean), r. Magenta, 23. Villeur¬ banne (Rhône). 1922. BIQUET (Maurice), ing. div. à la Sté de fonçage de puits Franco-Belge, Heusden, Limbourg (Belg.). Gcol , Paléont., Miner., suit, fonçage de puits par les proccd. spéc. de la congél. et de la ciment. 1908. BLANC (Baron), chât. du Chaney, Chambéry (Savoie). 1921. BLANC (J. -César), dir. d’Ecole publ., St-Claude (Jura). Mycologie. 1921. BLANC (M.), natur.-four., r. Al-Dja- zira. 14, Tunis (Tunisie). Histoire naturelle de la Tunisie. 1920. BLANCHARD (Jean), ph., c. Vitton, 2. 1922. BLANCHON (Francisque), pl. Tolo- zan, 23, Lyon. 1922. BLANDIN (Louis), r. Lalont, 5, Lyon. 1921. BLANQUET (Paul), rue Pont-de- Lattes, 44, Montpellier (Hérault). 1922. BLARINGHEM (Louis), prof, au Cons. Nat. des Arts et Mét., chargé de cours de biol. agric. à la Fac. des sc., r. de Tournon, 14, Paris (6'). Bot., Variât., Héréd., Hybr. 1922. BLATTER (Rev. Ethelbert), prof, of the St-Xavier’s Col., Cruicltshand- pad, Bombay (India). Botanique. .1922. BLONDET, juge suppl. près le Trib., r. de la Gare, Chambéry (Savoie). Gêol., Palconl., Straügr. et Tect. des environs de Chambéry. 1922. BLOT (Fernand), b. des Brotteaux, 12. 1922. + BOCHIN (D' Franç.), lie. ès sc., Ter- gnier (Aisne). Géol., Min., Zool., Bot. 1922. BODIN (Louis), St-André-de-Corcy (A.). 1921. BŒUF (F.), chef du Serv. botan., Ec. col. d’agr., l’Ariana, p. Tunis (Tun.). Amèl. des plantes cultivées. 1920. BOJERO (Casimir), r. Aug.-Comte. 55. 1922. BOLTON, vitic., r. de Riottier, 43, Villefranche-s. -Saône (Rhône). 1921. BOMMIER (D' R.), chât. de Wardrec- ques (Paside-Calais). Ornithologie, surtout oiseaux d'eau. 1922. BON (Claude), r. Duroc, 16, Lyon. 192). BON (Marcel), j. d’inst., Montmorillon Vienne). Ornitlwl., Coléopl. et Lép. Soc. Linn., t. lxix, 1922 MM. 1922. BONAPARTE (Prince Roland), memb. de l'Inst., av. d’Iéna, 10, Paris (16'). Botan. spéc. Foug., Entomol. 1920. BONATI (Gustave), pharm., Lure (Hte- Saône). Botanique. 1922. BONNAL (de), Montgaillard (H.-Pyr.). Faune et Flore pyrèn.. Minéralogie. 1912. BONNAMOUR (le Dr Stéphane), méd. des hôp., av. de Saxe, 137. 1922. BONNARDEL (Paul), Francheville-le- Bas (Rhône). 1922. BONNAT (Félix), c. Sénozan, Voiron (Isère). 1901. 4- BONNET (le D' Amédée), doct. ès- sc., ch. de cours de zool. à la Fac. des sc., q. de la Guillotière, 1. 1920. BONNET (Joseph), ph., r. P.-Blanc, 5. 1920. BONNEVAY, rue Boileau, 137. 1922. BONNIÈRE (Mme Jeanne), r. Beau- lieu, 21, Roanne (Loire). 1922. BOON (F ), Marché-aux-Poissons, 17, Louvain (Belg.). Syst. de la fl. de B. 1921. BOONE (abbé René), curé de Bouin, p. Chef-Boutonne (D. -Sèvres). Paléont., suri Céplial., Gast. et Pél. juras. 1920. -f BORDE (comte R. PELLETERAT DE), lieut. de vais., chat, de Messimy, Messimy (Ain). 1921. BORDET (le Dr Ch.), Francorchamps, prov. de Liège (Belgique). Botan. 1921. BOREL (Alf .), r. Martin, 2, Lyon. Myc. 1921. BORNERT (Michel), r. Robert, 79, Lyon. 1922. BORNET (Jean), pl. Morand, 2. Myc. 1921. BORY (Philibert), aven, de Saxe, 80, Lyon. Mycologie. 1921. BORZA (Alexandre), prof, agrégé à l'Univ., Cluj (Roumanie). Botan. systémat. (Phancr.), Géogr. botan. 1922. BOSSARD (Alexandre), av. du Mail- Donges, 71, Rennes (Il.-et-Vil.). Botan., Entomol. 1922. BOTTIER (Henri), m. de la Boucle, 36. 1922. BOUARD (Louis), Crédit Lyonnais, Villefranche-s.-Saône (Rhône). 1921. BOUBIER (Dr Maurice), prof, à l’Ecole sup. de j. filles, av. Beaulieu, 5, Grange-Canal, Genève (S.). Ornithol. 1922. BOUCHARDEAU, ing. hort., memb. do 1 Of. dép. de la Drôme, Grange-les- Valence (Drôme). 1910. BOUCHAYER (Auguste), c. Berriat, Grenoble (Isère). 1921. BOUCHET (le D'), Brignoud (Is.). Myc. 1921. BOTJCOMONT (Antoine), doct. en droit, r. de Cours, 18, Cosne (Nièvre). Ent. fr.. Col. coprophages d. globe. 1921. BOIJDOT. vétérin., rue Marchande, Vienne (Isère). b X TABLEAU DES MEMBRES MM. 1922. BOULANGÉ (H.), Mait. üe Conf. à la Fac. libre des sc., r. Gauthier-de- Chatillon, 8, Lille (Nord). Zool., Anatomie clés Insectes. 1921. BOULY (Abbé Alexis), curé d’Hardelot- Plage (P.-d.-Calais). Uis. et fl. du lit. 1922. BOUQUET (Camille), inst., La Clisse, p. St-Georges-des-Coteaux (Ch.-Inf.). Préhistoire, Botanique. 1922. BOURBON (Léon), St-Genis-Laval (R.). 1922. BOURDEAU (G.), prof, de sc.. Col. de Luçon (Vendée). Botanique. 1919. BOURET (D.), pharin. r. Lafayette, 87, Paris (9°). 1922. BOURGAIN. rue de Villerest, 30, Roanne (Loire). 1922. BOURGEON, pliarm., Villet'ranche-s.- Saône (Rhône). 1922. BOURGERIE (lient. Rémi). 1” Cie de mitr., 91e rég. d'inf., Méziôres (Ard.). Géol., Bot., suit. farn. des Lab. et plant, méd., Ent.. surt. Col. et Lép. 1922. BOURGIER-PIAT. r. du Lycée, 7, Roanne (Loire). 1922. BOURQUIN (Jules), prof, à l'Ec. norm. Porrentruy (Suisse). Gcocjr. botan.. Associations végétales. 1921. BOURSIN TC.), (28. rue Truffaut. Paris (17*). Entomologie. 1922. BOURZAT (Abel), contr. en ch. des Douanes, r. Cavenne, 27, Lyon. 1922. BOUSSENOT (Jos.-Bénédict), ag. coin, de Lab. pharm.. 6. pl. des Célestins, Lyon. 1922. BOUSSON (M™ Louise), r. Vaube- cour, 14, Lyon. 1921. BOUTIN (Raphaël), villa des Mimosas, Vence (Alp.-Mav.). Micromammifères (Chiropt.. Insectivores et Rang.) du globe, Colêopt. fnot. Cura b. et 1. farn. de cav. et hgp.) du globe, Orthop, cavern. paléarct. 1920. BOUVARD (Jean), cours de la Répu¬ blique. 21, Villeurbanne (Rhône). 1920. BOUVET (Biaise), prof, à l'Ec. prat. de Com. et d’Ind., Vienne (Isère). 1922. BOUVIER (E.-L.), m. de l’Inst., prof. au Mus. nat. d’hist. nat., r. de Buffon, .55, Paris (5'). Ent. gén. 1919. □ BOUVIER (A.), r. S.-Gr.vphe, 12 bis. 1921. BOVET (A.), ag. gén. de la Comp. du « Phénix ». r. de l’Arquebuse, 10. Autun (S.-et-L ). Brgologie. 1921. BOVIE (Albert), ch. de Bœndæl, 252. Bruxelles (Belgique). Curculion. et Anthribides du globe. 1920. BOYET (Joannès). pharm.. r. Ponsard, Vienne (Isère). JIM. 1921. BRADLEY (J. Chester), prof. o£ Ent. and curât, of Invert. Zool., Cornell University, Ithaca, N. -Y. (U. S A). Entomologie générale. 1877. BRAEMElt (Dr Louis), prof, à l’Un., r. St-Georges, 2, Strasbourg (B.-Rh.j. 1922. BRALY (Adrien), ing., r. Poussin, 21, Paris (16 ). Mines métalliques, Minet . prat., Géol. appliq. 1920. BRANDON (Paul), pli., pl. de Mire- mont, U, Vienne (Isère). 1921. BRANDS ( P.), boul. E -Bockstæl, 342, Bruxelles (Belgique). Botanique. 1920. BRASSEUR (A.), quai Tilsitt, 12. 1919. + BRAUN - BLANQUET (Dr Josias), Privat-Docent de Bot. à l'Ec. Polyt. fédérale, 66, Winterthurerstrasse, Zurich (Suisse) jusqu'au 15 mars, ens. r. P.-de-Lattes, 44, Montpellier (Hérault). Phgtogcogr.. Phgtopa- léont. tert. et quai.. Préhistoire. 1922. BRAUN-KINTSCHI (J.), Falknisstrasse, Coire (Suisse). Botan. Apicult. 1379. BRAVAIS (D ), r. de la République, 81, Toulon (Var). 1922. BRAVAIS, s. -int. mil., r. Ste-Hélène, 11. 1922. 4- BRAVO (José-J.), ing. en ch. des M . prof, à l'Ec. des ing., apart. 8S9. Lima (Pérou). G col.. Miner. 1922. BRÉCHARD (Henri), r. Brison. 13, Roanne (Loire). 1921. BRESSAND (Edm.), pli., le Coteau (L ' 1921. BRESSE (Paul), montée Saint-Marcel Vienne (Isère). 1920. BRET (le D' Joseph), méd. hon. des hôp., r. de la République. 63. 1922. >- BRETEUIL (le marquis de), rue llamelin. 14. Paris (16'). I.ép. sp. Ornithopt., Mot-pli. et Macrol. franc. 1921. BRÈTHES (D’ Jean), cons. au Musée nat., calle mar Chiquita, 5033, Gai Urquisa, F. C. C. A.. Buenos-Aires (Rép. Argentine). Entomol. gênée. 1896. BRETIN (le D'), prof, à la Fac. de méd., pliar. en ch. de l’As, de Bron, Brou (Rhône). 1921. BRETON (Auguste), industriel, rue Radiais, 42, Lyon. Mycologie. 1910. BREUIL (abbé), dir. de ITnst. de Pal hum., r. Demours, 110. Paris (17°). 1922. BRIGHAM (Edvvard-M.). curator of public School Mus.. Rattle Creek. Michigan (Etats-Unis). 1921. BROC-ROZÈS, pl. de la C.-Kousse. 27, Lyon. Mycologie. 1892. BROELMANN (Henri). Pau (B.-Pyr.i. 1921. BROC. AT (Louis), c. Emile-Zola. 32. Villeurbanne (Rhône). XI DK LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE MM. 1922. llROS (V.), pharrn., ni. du Cons. dép. d'hyg., pl. Galliéni, 7, Melun (S.-et- Marne). Mycol., Botan. 1922. BROTÏET (le Dr), r. du Théâtre, Vienne (Isère). 1888. BRUET, chef de sect. de la C. P.-L.-M., Saint-Marcellin (Isère). 1921. BRULAS (Jean), lab. de prod. insect., al. des Marronniers, le Coteau (L.). 1921. BRUN (A.), inst., le Breuil (Allier). Botanique , Lichénologie. 1919. BRUN (DE), recev. de l’Enregistr., Saint-Remy (Bouchesfdu-Rhône). 1922. BRUN (Gabriel), q. Gailleton, 37. 1922. BRUNETEAU (Jean), inst., Chevan- ceaux (Char.-Inf.). Botanique. 1922. BRUNIER (cap. Bernard de), r. de la Ronde, 56, Metz (Moselle). Col. Car. sp. rac. géogr. des Car. gal.-rhên. 1922. BRUNIER (Hipp.), C. Cl'HerbOUVille, 4. 1922. BUCHET (Pol.), doct. ès SC., prof, à l'Athénée Royal, r. du Fort, 44, Charleroi (Belg.). Zool., suit. Jaune mar. Cnid. (CoelentJ, Malac. (surt. de la mer du Nord). Botan. 1922. BUCHET (S.), prép. à la Sorbonne, av. de l'Observatoire, 38, Paris (6'). Myxomycètes. 1922. BUGNON (D' Edouard), prof. hon. d'ant. hum. et d’embr. à l’Univ. de Lausanne. La Luciole, Aix-en-Pro¬ vence (B.-d.-R.). Anat. et Mœurs des insectes, Entomol. génér. 1922. BUISSON (Jean), av. de la Bour¬ donnais, 15, Paris (7e). Bot., spéc. Acclirn. des arbres exot., Zool., sp. Mam., Ornitli., Ttept. et Pois. d'Or- nement, Avicult., Apicult. 1922. BUREAU (Henri), r. Bertin-Poirée, 13, Paris (Ie'). Histoire nat. gcnér. 1922. BURLET (Frédéric), pharrn., r. de la République, 49, Albertville (Savoie). Mycologie. 1922. BURLET (Louis), r. des Fantasques, 4. 1922. BURNOUD (Laurent), dir. ,de la Soc. Lyon, des Mag. gén., pl. Miehel- Servet, 2 et 4, Lyon. 1922. BUROLLET (P.-André), lie. ès sc., pharrn. à l'Hôpital milit., Sousse (Tunisie). Phan.. Phytogéogr. 1922. BURTIN, r. de Tarare, 11, Ville- franche-sur-Saône (Rhône). 1922. BUSCOZ (abbé Claude), curé de Cra- chier, par Bourgoin (Isère). 1922. BUSSEUIL (Frédéric), c. Lafayette, 77. 1921. BUSSY (Prosper). pharrn., Oyonnax (Ain). Mycologie. MM. 1922. -f BUTIGNOT (Dr Ed ), Délémoilt (Suisse). Mycol. 1922 4- BUTTGENBAC'H (Henri), prof, de cristal, et de minér. à l’Univ. de Liège, av. Louise, 439, Bruxelles (B.). 1901. BUY (le D' Paul), g. r. C-Rousse, 99. 1922. BUY (Mlue Charlotte), gr. r. de la Croix-Rousse, 99, Lyon. 1922. BUYER (Louis), chem. des Pépi¬ nières, 8, Lyon. 1920. CABIAS, montée des Carmélites, 24. 1921. 4- CABRERA Y DIAZ (De Anatael), hôtel Aguëre et Continental, Laguna de Tenerife (îles Canaries). Hymé- nop., prinç. Mutil., Vesp., Eum. et Maz. du globe. 1922. CAILLAT (Alexandre), r. d'Anse, 55, Yillefranche-s.-Saône (Rhône). 1910. □ CAILLON, rue Ney, 7. 1922. CAILLOT, vétérin., Villefranche-sur- Saône (Rhône). 1921. CALAFAT (P.), St-Max (M.-et-M.). Myc. 1921. CAMELIN (J.), r. d. Charmettes, 125. 1922. CAMPENS (O.), r. Jacquard, 17, Lyon. 1921. CAMUS (Mhe Aimée), laur, de l'Ac. des Sc., r. de 1 A. -Groult, 48, Paris (15e). Bot., Gram., Cupr., Querc., Pasan., .lune. d’Asie, Orch. et Sal. d’Europe. 1921. CANDÈZE (L.), Mont-Saint-Martin, 75, Liège (Belgique). Lép. Hétér., princ. Sphing., Zygæn. et Bombyc. 1921. CAPITAINE (Louis), doct. ès sciences, boul. Raspail, 48, Paris (6e). Botan., Coléoptères paléarctiques. 1922. CAPON, ing. E. C. P., r. Raffet, 8. Paris (16*). Mycol., Cuit, du Psal. camp, (champ, de couche). 1921. CARDOT (Henry), doct. ès sc., agr. de l’Univ., chef de lab. à la Fac. de méd., r. J.-d'Arc prolongée, 164, Paris. Zool. expér., Conchyl. 1900. CARLE (De), r. Emile-Zola, 11, Lyon. 1921. CARLUT (A.), p. r. des Gloriettes, 4, Lyon. Mycologie. 1920. CARON, pharrn. pl. des Terreaux, 9. 1921. CARPENTIER (Dr F.), assist. à l’Un. r. Vivegnis, Liège (Belg.). Morph. comparée et Anat. des Insectes. 1922. CARRE (Léonce), ind., Fures (Isère). 1920. CARREAUD (Fr.), r. d'Heyrieux, 104. 1921. □ CARREE (le Dr Alexis), Rockfeller Inst, for medical Research, 66th Street and av. A, New-York (IL S. A.). 1922 CARRIER (Louis), r. Victor-Mollard. Voiron (Isère). XII TABLEAU UES MEMBRES MM. 1922. CARRISSO (Dr L.-W.), prof, et dir. du Jard. bot., TJn. de Coinibra (Por¬ tugal). Botanique. 1883. CARRY (le Dr Amédée), r. de l’Hôtel- de-Ville, 54. 1920. CASEAU, surv. gén. au Lycée Ampère. 1921. CASTERA (Mme), inst.. r. Ney, 31 bis. 1921. CATALA (R.), q. Michelet, Epinal (Vosges). Coléoptères, Lépidoptères. 1921. CATHELIN, r. Person, 5, Villeur¬ banne (Rhône). 1922. + CATHELIN (Dr F.), chir. en chef de l'Hûp. d'urol., aven. Pierre-l"-de- Serbie, 21, Paris (16'). Ornith., surt. Nidifie, et Migrât. 1920. CATHERINE (Georges), pr. violon à l’Opéra, r. N.-Dame-de-iLorette, 54, Paris (9'). Lépidoptères. 1920. CAU (Maurice), ch. de la Croix-Mor- lon à St-Alban, 49, Lyon-Monplaisir. 1921. CAVRO (E.), cons. du Musée d’Hist. nat., r. St-Roch, 51, Roubaix (Nord). Hgménopt. du Nord de la France, Oiseaux et œufs paléar cliques. 1903. CAZENAVE (André), pharm., r. Vic- to-Hugo, 41, Givors (Rhône). 1S99. CAZIOT, commandant d’artil. en ret., q. Lunel, 24, Nice (Alp. -Maritimes). 1921. CELLIER (Charles), pharmacien, rue Mulsant, 45, Roanne (Loire). 1922. + CENDRIER (Paul), pharm., 49, r. Notre-Dame, Troyes (Aube). Mycôl. 1921. CHABOT (Fernand), ing.-arch., Ault (Somme). Œufs et Oiseaux d'Europe. 1921. CIIABROUD (Lucien), m. de la Gr - Côte, 40, Lyon. 1922. CHAHOVITCH (le D' Xénophon), Lab. de phys. à la Fac. de Philos., Kralevtrg, Belgrade (Serbie). Physiol. 1922. CHAINE (Jean-Bapt.), secr. de mair , Villeurbanne (Rhône). 1922. CHAIX (Charles), insp.-adj. de l’Enr., gr. r. de la Guillotière, 139, Lyon 1922. CHAIZE (Damase), r. des Docks, 51. 1920. CHAMBRET (Mlle Marguerite), r. des Fantasques, 6. 1877. CHANAY (Pierre), nég., rue Pizay, 5. 1922. CHANRION (Joseph), r. de Thizy, 7. Villefranche-s.-Saône (Rhône). 1921. CHANTELOT (Mme), r. Al.-Fochier. 5. 1881. CHANTRE (E.), s -dir. hon. du Mu-, corresp. de l lnsj., Fontville, par Ecully (Rhône). 1920. CHAPIRON (Marcel), r. Ney, 97. 1922. CHAPUIS (Gaston), inst., chem. des Quatre-Maisons, 91, Lyon. 1922. CHAPUIS (Mar.), r. Nouvelle, 8, Lyon. MM. 1922. CHAPUIS (MUe Marguerite), Civrieux- d’Azergues (Rhône). 1922. CHAPUIS (Michel), les Récollets. St-Genis-Laval (Rhône). 1906. CHAPUT, doyen de la Fac. des sc., Dijon (Côte-d’Or). 1922. CHARBON (Henri), r. Tronchet, 91. 1922. CHARBONNEL (Claude), r. Auguste- Comte, 16, Villefranche-Æ. -Saône (R.). 1921. CHARBONNEL (abbé J.-B.), curé de Roffiac, p. St-Flour (Cantal). Bot. 1922. CHARBONNIER (J.-Robert), chim., vil. des Aubépines, Colombes (Seine). Lép., Col. pr. Lucan. du globe. 1922. CHARBONNIER (Léon), Bourg - de - Thizy (Rhône). 1922. CHARBONNIER (Olivier), inst., Sas- sierges-St-Germain, par Ardentes (Indre). Géol., Prébist. 1921. CHARBONNIER (Paul), lie. ès sc.. prof, adjoint au Lycée Gay-Lussac, Av. Garibaldi, 80, Limoges (Haute- Vienne). Coléoptères. 1921. CIIARLET (Alfred), greffier en chef, Vierset-Barse, p. Marchin, prov. de Liège (Belg.). Bot., princ. g. Bubus. 1922. CHARLIN, vétér., Vienne (Isère). 1900. CHARNAY, rép. gén. au Lycée Am¬ père, rue Duquesne, 22. 1919. CHARNAY (Paul), ét., r. Duquesne, 22. 1922. CHARRAS (A.), pharm., St-Cyr-s'-Mer (Var). Botanique. 1922. CHARRIER, r. de Charlieu, Roanne (Loire). 1921. CHARRIER (.J), pharm., la Châtai¬ gneraie (Vendée). Flore europ. et du bas. médit., surt. Muscin. (Mousses, Sphaignes et Hépatiques). 1921. CHARVET, b. Asiaticus, Vienne (Is ). 1921. CHARVET (Joanny), représ., Cluny (Saône-et-Loire). 1915. CHASSAGNE (le D'), Lezoux (Puy-de- Dôme). Botanique. 1921. CHASSIGNOL (François), instit., la Boulaye, p. Toul.-s.-Arroux (S.-et-L.) Botanique, Cécidologie. 1921. CHASSIGNOL (Maurice), r. Michelet, 1, le Coteau (Loire). 1921. CHATAGNIER (Henri), gérant de la Banque Privée, Charlieu (L.). Myc. 1921. CHATEAU (E.), dir. d’Ec., Matour (S.-et-L.). Bot.. Phan. et Crypt. vase., Cécid., Pathol, végétale. 1918. CHATELET (G.), r. du Vieux-Sextier. 32, Avignon (Vaucluse). 1S99. CHATENIER (Constant), direct, hon. d’Ec. supér.. villa la Genevraie. Miribel (Drôme). DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE XIII MM. 1922. CHATILLON (H ), prés, du Synd. Agr., Limas (Rhône). 1896. CHATIN, prof, à la Fac. de méd., place Bellecour, 33, Lyon. 1922. CH AUD Y (François), instit., r. de Nuits, 8, Lyon. Mycol. 1920. CHAUTARD (Gustave), pharm., houl. de la Croix-Rousse, 115. 1920. CHAVAND (M'ie), rue Dumoulin, 32. 1922. CHAVEROT (Pierre), Pouilly-sous- Charlieu (Loire). 1922. CHAYLA (Louis), inst., r. du Plessis, 49, Fontenay-aux-Roses (Seine). Botan., Géologie, Malacologie. 1921. CHAZE (Jean), prof. adj. au Collège, Vienne (Isère). .1922. CHENANTAIS (le Dr), ass. au Lab. de paras, du Mus., av. de Gigaut, 30 bis, Nantes (L.-Inf.). Mge., spéc. Pgrén., Myxom. et Mucéd. 1920. CHERBLANC (Emile), pl. de la Made¬ leine, 1, Tarare (Rhône). 1921. 4- CHERMEZON (H.), ch. de tr. à la F. des sc. Inst, bot., r. de l’Université, Strasbourg (B. -R). Morph. et syst., partie, des Cypér., Géogr. botan. 1921. CHEVALÊRIAS (E.), Grandsaigne, p. St-Rémy-s.-Durolle (P.-de-D.). Myc., Botan., Miner. 1922. CHEVASSU (Edm.-Arist.), s. int. mil. en retr., av. J. Jaurès, 82, Châtel- lerault (Vienne). Botanique. 1921. CHEVREUX, r. du Cap, Bône (Algér.). Crustacés Amphipodes. 1922. CIIËZE, aux Promenades, Roanne (L.). 1897. CHIFFLOT, ch. de cours de bot. à la Fac. des sc., pl. Jean-Macé, 12. 1922. CHIQUET (Marcel), houl. du Grand- Cerf, 48, Poitiers (Vienne). Ornith. 1922. CHMIELEWSKI (Dr Paul), lie. ès sc., Boissy-l’Aillerie (S.-et-Oise). Phanér., Champignons, Zoocècldies. 1887. CHOBAUT (le Dr Alfred), r. Dorée, 4, Avignon (Vaucluse). 1914. 4- CIIOISY (Maurice), q. Pier. -Seize, 55. 1922. 4- CHOUARD (Pierre), r. de l’Est, 10, Melun (S. -et-M.). Syst. et Gëog. bot:, Phan. et Cr. (Mous., Alg. et Champ.) 1919. CHUIT, ind.. r. des Forces, 2. 1922. CIBEINS (Comte Albéric de), villa Montchoisy, Trévoux (Ain). 1922. CLARET (Paul), r. Pascal, 50, Paris (13*). Mycologie, Botanique. 1921. CLAVÉ (A ), dir. de l’Ec. de g arç. de la Calle, Constantine (Algérie). Bot. 1922. CLAVEL (Ferdinand), r. Faubourg-de- Lyon, Montluel (Ain). 1922. CLÉMENÇON (Henri), r. Le Royer, 9. MM. 1922. CLÉMENT (Henri), q. de Serin, 1. 1907. CLÉMENT (Hugues), doct. ès sc., prép. de physiol. à la Fac. des sc., quai Gailleton, 37. 1921. CLERC (Dr Antonin), méd. des hôp. de Paris, av. de Wagram, 52, Paris, 17". Coléopt. de France, Curcul. du gl. 1905. 4- CLERC (Joannès), fabr., r. Puits- Gaillot, 27. 1920. 4- CLERC (Mme), r. Thimonnier, 1. 1922. CLERC, r. des Clercs, 6, Vienne (Isère). 1922. CLERMONT (Jos.), r. J.-d'Arc prolon¬ gée, 162, Paris (13"). Col. sp. Cicin., Carab aveug., Buprest., Ceramb. 1921. CLET, entrepr., ch. de Gerland, 87. 1922. CLEU (D' Hubert), l’Argentière-la- Bessée (Htes-Alpes). Lépidopt. 1922. CLOIX (Abbé François), curé de Charmoy, par Montcenis (S.-et-L.). Botan. phanêrog., Tichens. 1922. CLOZEL (Mile Irène), c. d’Herbou- ville, 3, Lyon. 1921. CODRON (Rémi), pharm., aven, de Saxe, 182, Lyon. 1922. COGIT et Cie, const. d’appar. p. les sc., boul. St-Michel, 36, Paris. 1922. COLAS-VIBERT (Maurice), cais. de la Rec. part., r. des Quatre-Huyes, 91, Vendôme (Loir-et-Cher). Mycol. 1922. COLLARD (Dr L ), Annonay (Ardèche). 1921. COLLAS (Albert), r. St-Antoine, 1S, Montferrand (P.-de-D ). Bot., Myc. 1906. COLLET, prof, de min. à la Fac. libre des sc., r. Sergent-Blandan, 48. 1908. COLLEUR, gr. rue de Monplaisir, 89. 1922. COLOMBET (Antoine), m. des Carmé¬ lites, 9, Lyon. 1919. COMMANDEUR (le Dr), accouc. des Hôpit., r. Auguste-Comte, 12. 1921. COMTE (Joseph), r. Gambetta, 29, Vénissieux (Rh.). Mycologie. 1921. CONDOMINE (Dr André), méd. adj. à l’As. dép. d'aliénés, Asile de Bron (Rhône). Mycologie. 1922. CONILL (L.), dir. d’Ec. publ., Toreilles (Pyr.-Or.). Bot. gên. syst. et appl., Géogr. bot., Géol. et Entom. agric. 1900. CONSTANTIN (Colonel), comm. le 7’ Cuir., c. Tolstoï, 65, Villeurbanne. 1922. 4- COPINEAU (C.), juge hon., Hornoy (Somme). Botan., Mycol. 1921. COQUIER (Claude), chir.-dent., r. de Bourgogne, 16, Vienne (Isère). 1920. COQUILLAT (Joanny), 37, cours d'Her- bou ville, Lyon. 1922. CORBET, r. du Plat, 40, Lyon. 1922. CORDIER (E.), pharm., Longny (Orne). Coléopt. du gl., Ténéb., Cas., Hisp. XIV TABLEAU DES MEMBRES MM. J 1)22. CORET (Maurice), av. (le St-Mandé, 75, Paris ( 1 -2e) . Ent. gén. sp. Hymen. 1921. CORFEC (Pierre), rue du Bourg- Ilerseul, 27, Laval (Mayenne). Myc. i'J22. CORGER, inst., Cours (Rhône). Entorn. J 922. CORNET (Arthur), ch. de stat., Juslen- ville, prov. de Liège (Belg.). Bryol. 1921. CORNILLON, ch. de Serin, 2. Myc. 1921. CORPORAAL (J. -B.), Sté Roy. de Zool. « Natura Artis Magistra », Amster¬ dam (Hol ). Clér. et aut. Mal. du gl. 1921. CORROY (G ), prép. à la Fac. des sc., pi. Carnot, Nancy (M.-et-M.). Géolo¬ gie, Paléontologie. 1921. CORTEY (Joseph), ch. des Montagnes- Russes, 4, Grenoble (Is.). Botan. 1922. COSTA DE BEAUREGARD (Comte Télémaque), Châteauvieux, par Neu- ville-s.-Ain (Ain). 1906. □ COTE (Claudius), rue Président- Carnot, il. 1922. COTE (Jules),' r. du Bon-Pasteur. 51, Lyon. 1922. COTTAZ (Jean), q. du Viaduc, 1, Vienne (Isère). 1920. COTTAZ (Joseph), prof, à l’Ec. prat. de Com. et d’ind., q. du Rhône, Vienne (Isère). 1910. COTTE (Charles), not., Aix (B.-d.-R.). 1921. COTTEREAU (Elie), prof.. Conflans, p. St-Calais (Sarthe). Botan. , Ornith. 1919. COTTIN (Joseph), cap. au 26” dragons, pl. Em.-Zola, 29, Dijon (C.-d'Or). 1909. COTTIN (Louis), rue Sala, 25. 1919. COTTON (François), r. Pailleron, 18. 1921. COUDERC (Georges), ingénieur civil. Aubenas (Ardèche). Myc., Lichen. 1921. COUFOURIER, botan., Carqueiranne (Var). 1922. COURTILLOT, inst., Chantes, par Traves (Hte-Saône). Champ, super., Phanér., Oiseaux de France. 1922. COURTOIS (Fr.), dir. du Mus. de Zi-Ka-Wei, pr. Chang-Haï (Chine). Bot., Orn., Mam. d'Ext.-Or., Mol. de la vallée du Yangtsé, Serpent du Kiangnan. 1922. COURTOT (Justin), Pouilly-sous-Char- lieu (Loire). 1871. COUTAGNE (Georg.), ing\ des poudres et salpêtres, q. des Brotteaux. 29. 1910. COUTIL (Léon), St-Pierre-du-Vauvray (Eure). 1919. COUTURIER (l'abbé P ), prof, de sc. nat. à l’Institution des Chartreuc, r. Pierre-Dupont, 58. MM. 1889. COUVREUR, prof. Fac. des sc., Ste- Foy-lès-Lyon. 1921. CRÉTIN, Cogny (Rhône). Mycologie. 1921. CRETTIEZ (J.), ins. princ. des Eaux et For., r. de l’Ab.-d’Ainay, 10. lcht. 1922 CREUSEVAULT (Constant), r. Beau- lieu, 6. Roanne (Loire). 1922. CROCHET, avoué, r. du Lycée, 70, Roanne (Loire). 1921. CROS (D' Auguste), r. Dublineau, 6, Mascara (dép. d’Oran, Alg.). Biol, ipl. sp. des Col. de la fam. d. Mel.j. 1922. CROUTEIX, av. B. -Séjour, Vienne (Is ). 1922. CROUZET, bout, du Marais, Roanne (Loire). 1921. CROZET (Henri), q. Jaÿr, 19, Lyon. 19-22. CROZET, emp. à la Banque Char- penay, Voiron (Isère). 1921. 4- CRUCIIET (Paul), doct. ès sc., prof. au Col. de Morges (Vaud) (Suisse). Champ, par., surt. Uréd. et JJstïl., princ. Péronospor. et Erysiph. 1922. CUAZ (Gilbert!, rue des Prairies, Voiron (Isère). 1922. CUGNAC (A. de), r. des Chantiers, 7. Paris (5e). Bot. phanér., Génét. 1922. CUILLERON (Antoine), r. de la Vigi¬ lance, 7, Lyon. 1921. CULOT (J.), nat., chalet l'Aurore, ch. de la Croisette, Meyrin, près Genève (Suisse). Lépidoptères. 1922. CUZIN (Dr Lucien), c. Vitton, 55, 1921 DAHMEN (Marcel), ag. de ch., Olne, Liège (Belgique). Botan. (Phanér.), Entomol. (Coléopt. et Dipt.). 1922. DAIGREMONT (M>»« J.), Soisy-S.-Mont- morency (Seine-et-Oise). Botanique. 1921. DALICIEUX (Fréjus), 33, c. Tolstoï, Villeurbanne (Rhône). 1921. DALLAS (E.-D.), doct. en m., Mendes de Andes 1790, Buenos-Aires (Rép. Arg.). Coléopt. et leur tératologie. 1921. DALLIER (G.), boul Gir. -Desprairies, Granville (Manche). Col. et Lêp. ex. 1920. DALMAS (Comte R de), r. du Berri, 26, Paris (6e). Arachnides du glohe. 1922. DALMIER (Emile), ch. de trav. d'hist. nat., Fac. de pharm., Montpellier (Hérault). Mycologie. 1920. DAMIAN (Mme), r. Vendôme. 156. 1918. □ 4- □ DAMIANS (J.), ch. des Aque- ducs-des-Massues, 61. 1919. □ 4- □ DAMIANS (M™e Wilfride), ch. des Aqueducs-des-Massues. 61. 1922. D ANDRIMONT (René), ing. des m.. r. Jos. -Dupont, 8. Bruxelles (Belg.). Géol.. Géogr. phys., Hydrol., Minér. DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE xv MM. 1922. DANGBARD (Pierre-Aug.-Clém.), mem¬ bre de l’Inst., prof, à la Fac. des Sc., r. Guichard, 4, Paris-Passy. Botan. 1921. DANJOU (le D'), méd.-vh., Ecole de pyrot., Bourges (Cher). 1921. DANJOU (Paul), doct. en méd., Igé (Saône-et-Loire). Mycologie. 1921. DAUPHIN (L.-C.), pharm., Carcès (Var). Mycol., Coléopt., Malac., G éol. 1921. DAUTZENBERG (Philippe), rue de l'Université, 209, Paris (T). Conchyl. surt. de la tanne mar. actuelle et du Miocène de la Touraine. 1922. DAVY DE VIRVILLE (Ad.), r. Crossar- dière, 40, Laval (Mayenne). Géogr. botan., Physiol. végétale. 1922. DEBAIRE (M.), r. de Crosne, 23, Villeneuve-St-Georges (Seine-et-Oise). Botan., Phanèrog ., Mycol. 1922. DEBRAY, r. du Ch.-des-Oiseaux, 24. Rouen (S.-I.). Bot. g. Phan. et Cryp. 1922. DE BREYNE (Léon), vér. des douanes, r. de Courtrai, 8, Gand (Belgique). Bo[., (snrt. pt. des dunes et du Ut.) 1922.. DECARY (Raymond), ad.j. des serv. civ. de Madagascar, La Ferté-isous- ■Jouarre (S.-et-M.). Géol., Entom. 1922. DÉCHAVANNE (Dr Henri-Jean), r. de la S. -Préfecture, 5, Roanne (Loire). 1922. DÊCHELETTE (François), rue Bur- deau, 1, Roanne (Loire). 1921. DÉCLUY, ing. des Arts et Man., r. de Douai, 48, Paris (9*). 1922. + DECONIHOUT (Jules), r. de la Grosse-Horloge, 138, Rouen (S.-Inf. . Coléopt. et Lépidopt. 1893. DECROZANT, jard., r. de l'Abattoir, aux Iles, Valence (Drôme). 1922. DE DECKER (M.), cliim., r. Van Lerins, 53, Anvers (Belg.). Algues. 1922. DEFOSSE (Alexandre), Nouv. Hôtel, Roanne (Loire). 1920. DEFRAIN (le Dr), Grande-Rue, 115, à Oullins (Rhône). 1922. DEGAGNY (Charles), Beauvois, par Foreste (Aisne). Botanique. 1921. DE HENNIN (Dom Guy), Abbaye (1e Màredsous, par Maredret (Sasoye), prov. de Namur (Belgique). Hist. uat. génér., Entomol., surt. Lépid. 1920. DEJOUX (l'abbé Jean), m. St-Barthé- lémy, 15. 1921. DELACOUR (Jean), château de Clères (Seine-Inférieure). Ornithologie. 1921 + DELAFIELD (Maturin-L.), avenue Davel, 29, I.ausanne (Suisse). Botan., spéc. Taxon, et Géogr. botanique el Phylopalhologie . MM. 1922. DELAFOSSE (Wilfrid), prof, de sc. nat. au Lycée, Metz (Moselle). 1922. DELAIGUE (D' Raoul), av. de Saxe, 207. 1922. DELANGE (Marius), imp. St-Victo- rien, 20, Lyon. 1922. DELAUNAY (Auguste), quai Fulchl- ron, 22, Lyon. 1922. DÉLÉANT (Jos.), r. P.-Corneille, 117. 1922. DELERCE (Fernand), dir. de la Banq. Nat. de Crédit, q. de Retz, 10, Lyon. 1914. DELERS. r. de Condé, 12. 1920. DELEUVRE (Cl.-Ant.), pharm., rue de Belfort, 9. 1909. DELORE (D’), chir. des hôp., q. Gail- leton, 22, Lyon. 1921. DELORME (Mile), r. qes Trois-Marie, 9, Lyon. 1922. DELTENRE (Georges), adm.-dir. des Charbon, de F Arbre-Saint-Michel, Mons-lez-Liège (Belgique). Géologie. 1922. DELVAUX, pl. de la S. -Préfecture, Villefranche-s. -Saône (Rhône). Myc. 1920. DEMAILLE (F.), q. Fulchiron, 44, Lyon. Mycologie. 1919. 4- DEMANGE (V.), villa des Terrasses, ch. de la Justice, Epinal (Vosges). 1921. DE MOFFARTS (baron P.), château do Botassart, par Noirefontaine (Belg.). Lép. pal.. Col., Luc., Scar., Mélol., Cét., Butel., Dyn. et Céram. du gl. 1922. DENAR1É (Maurice), avocat, pl. St- Léger, 40, Chambéry (Savoie). Ilist. nat. Qên., spéc. Géogr. botan. 1922. DENIS, prof, au Lycée, Roanne (L.). 1922. DENIS (Marcel), doct. ès sc., rue Cuvier, 12, Paris (5"). Syst. et Biol, des Algues d’eau douce. 1920. DENIS (Marius), la Charbonnière, Francheville-le-Haut (Rhône). 1922. DEPAIX (Jules), r. P. -Dépierre, 9, Roanne (Loire). 1922. DEPAPE (Abbé Georges), M. de Conf. à la Fac. libre des sc., 13, rue de Toul, Lille (Nord). Bot. sp. Pal. tert. 1883. DEPÉRET (le D' Ch.), m. de l'Inst., prof, de géol. et doyen de la Fac. des sc., r. de l’Hôtel-de-Ville, 42. 1922. DEPIEVRE (Etienne), Beligny, Ville- franche-s.-Saône (Rhône). 1921. DERENNE-MEYERS (Franz), avenue L -Lepoutre, 09, Bruxelles (Belg.). Lépidoptères paléarctiques. 1922. DERESSY (Antoine), 20, r. Sully, Lyon. Mycologie. 1922. DÉRIBÉRÉ-DESGARDES (Dr Pierre), r. Houdon, IG, Paris (18'). Bol., Myc. XVI TABLEAU DES MEMBRES MM. 1921. DÉROGNAT, insp. au Créd. Lyon., Marseille (Bouches-du-Rhône), Géo¬ logie, Paléontologie, Préhistoire. 1922. DE RUDDER (Fr.), doct. ès sc chim., r. H.-V.-Zuylen, 58, Uccle, Bruxelles (Belg.). Entom. spéc. Staph. et gr. dép. mgrm. : Psélap. et Clavig. 1922. DERVIEUX (Gaston), c. Lafayette, 29. 1921. DERVIN (A.), Sévigny-Waleppe (Ardj. Entomol. gênér.. Coléoptères. 1922. DE SAEGER (Henry), galerie de Wa¬ terloo XL, 15, Bruxelles (Belgique). Hymen. d’Afrique, Botan. 1921. DESBORDES (Henry), boul. St-Ger- main, 177, Paris (7'). Coléopt. de France, Histér. du globe. 1922. DESCHAMPS, drog., r. Mulsant, 24, Roanne (Loire). 1921. DESCOMPS (A.), profes. au Collège, r. Gavarret, 19, Condom (Gers). Bot., Phan. et Crgpt. vase, du Sud- Ouest de la France, Champ, sup. des forêts landaises. 1922. DESELAS (J.), r. Rolland, 25, Ville- franche-s. -Saône (Rhône). 1922. DESLANDES (Marcel), r. de Mau- beuge, 96, Paris (10"). Lép. rhop. 1921. DESMALES, pharm., pl. Miremont. Vienne (Isère). 1921. DESPATY, inst., Nainville-les-Roches, р. Soizy-sur-Ecole (S.-et-O.). Botan. 1921. DESPERRIER (C.), r. Laurencin, 6. 1921. DESRANTE (René), rue J.-d’Arc, 4. Préhistoire. 1920. DESSUET, r. Sainte-Hélène, 34. 1922. DESTRE (Jean), aux Promenades, 15, Roanne (Loire). 1922. DESVIGNE (Joannès), lib.-éd., pas. de rHôtel-Dieu, 36, Lyon. 1922. DESVIGNES (François), avoc., r. des Remparts-d’Ainay, 7, Lyon. 1922. DÉTIANGE (P.), r. du B.-d’Argent, 18. 1892. DEVAY ( Dr), r. de Vienne, 192, Lyon. 1921. DEVILLE (Marcel), av,. r. Charité, 43. 1921. DEVOUASSOUD, pâtissserie des Alpes, Chamonix (Haute-Savoie). Mijcol. 1922. DEYROLLE (les Fils d’Emile), r. du Bac, 46, Paris (7"). 1922. D'HIER (Paul-Henri), électr. spéc., av. Clemenceau, 8, la Demi-Lune (Rhône). Min., Concligl. 1922. DIDIER (P.), méd. vét., insp. des viandes, direct, du Jardin zoolog., с. Vitton, 81, Lyon. 1922. DIEUDONNE, ag. d’as., r. Brison, 3, Roanne (Loire). 1921. DIMONIE’, prof, au Lycée, Caracal (Roumanie). Botan. ( Phanérog .). MM. 1921. DISMIER (G.), r. Aline, 19, St-Maur (SeineL System, des Musc. (Mousses, Sphaignes et Hépatiques). 1920. DODERO (le Dr), méd.-chef de l’Asile de Bron (Rh.). 1922. DOGNIN (Domin.), gr. r., Voiron (Is.). 1921. DOGNIN (Paul), les Pipots, Wimille (P.-de-C.). Lép. hét. de l’Am. du Sud. 1920. DOMENACH, ing., aven. Beauséjour, Vienne (Isère). 1922. DOMET DE VORGES (Albert), lie. ès sc. nat., Paray-le-Monial (S.-et-L.j Cyt., Conch. (mol. ter. et aqu. de Fr.) 1912. DONAT (André), ch. de Fontanières, 11, la Mulatière (Rhône). 1897. DONCIEUX, doct. ès sc. nat., chargé d’un cours comp. de géol. à la Fac. des sc., r. Jarente, 3. 1922. DONJON, pl. Bourgneuf, Roanne (L). 1910. DOR (Dr Louis), r. Pr.-Carnot, 9, Lyon. 1922. D'ORCHYMONT (A ), r. de 1 Indus¬ trie, 106, Mt-Saint-Amand-lez-Gand (Belgique). Coléopt., Hydroph. du globe, Phyl. des Coléopt. 1920. DOUCEÏ-BON, r. de Condé, 8. 1919. 4- DRESNAY (Guillaude du), ingén. chim., 77, r. Hôtel-de-Ville. I.cpidopt. 1922. DROUHIN, dir. dassur., Porte de Belleville, Villefr. -s.-Saône (Rh.). 1921. DUBEHNAIS (Jean), dir. du Guide des Echang. de tlmbres-p., cartes- vues et t. obj. de collect., villa la Chaumine, Bois-le-Roi (S.-et-M ). 1921. DUBORDIEU (abbé Ed ), curé de Ma- zères, par Roaillan (Gironde). Lcp , Botan., Mycologie. 1921. DUBOUCIIET (Louis), libr., r. Miche¬ let, 40, St-Etienne (Loire). 1922. DUBOYS, prof, à FEc. Nat. d’Agr., Rennes (I.-et-V.). Pathol, végét. 1922. DUBREUIL (le Dr Alex.), r. de la Mairie, 37, La Riche, Tours (I.-et-L.). Var. morph. des Champ, super. 1921. DUBY (Dr Joseph), 18, r. Lalande, Bourg-en-Bresse (Ain). Mycologie. 1921. DUCELLIER (Léon), prof, de bot. a l’Inst. agr. d’Algérie, Mais. -Carrée, Alger. Et. des pl. cuit., Ccr., Genêt. 1920. DUCHARNE (L.), c. Lafayette, 70. 1922. DUCOMET, prof, à l’Ec. Nat. d’Agr. de Grignon, r. Nationale, 177, Viro- flay (S.-et-O.). Gén. et Palh. végét. 1922. DUCROUX (Marcel), Pouilly-sous- Charlieu (Loire). 1921. DUFRANE (Abel), ing., la Garde. Frameries, Mons (Belgique). Lép. du globe, spécialement Micros. DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE XVII MM. 1922. DUFOUX (Amédée), prof, d’agr., Ville- franche-s.nSaône (Rhône). 1922. + DULAC (A.), r. Edith-Cavell, 6. Le Creusot (S.-et-L.). Bot., Zool., s. Ent. 1922. □ DUMAREST (Pierre), r. Beaulieu, 18, Roanne (Loire). 1920. DUMÊE (Paul), pharm. hon., r. de Rennes, 45, Paris (6e). 1922. DEMON (Raoul), r. de la Chaise, 10, Paris (7'). Botanique. 1922. DUMONT (Alexandre), adm. dél. des Blanch. Lyon., r. du Bourbon¬ nais, 37, Lyon. 1921. DUMUR (C.), q. de Serbie, 6, Lyon. 1922. DUNOYER (Dr L.), le Dorât (H.-Viem). 1922. DUPAIN (V.), pharm. hon., r. de la Brissette, la Mothe-Sainte-Héraye (D.-S.). Champ, sup., princ. Hymén. 1919. DUPERDU (Henri), r. Mercière, 23. 1921. DUPLANT (le D'), r. Thimonnier, 2. 1921. DUPONT (A.), Montmerrei, par Mor- trée (Orne). Bot., Ent., surt. Col. 1922. DUPONT (Abel), étud. en médec., Pouilly-sous-Charlieu (Loire). Myc. 1922. DUPONT (le Dr Fr.-Elie), Pouilly-s.- Charlieu (Loire). Mycologie. 1922. DUPONT (P.-L.), indust., 63, av. de l'Opale, Bruxelles (Belg.). Bot., surt. Orchid., Alg. et Vég. ivf. d’eau douce. 1922.’ DUPUIS, cap, 98' inf., Roanne (Loire). 1921. DUPUY (François), droguiste, rue du Lycée, 31, Roanne (Loire). 1922. DUPUY, prof, à l’Ec. norm. d'inst Loches (Ind.-et-Loire). Botanique. 1920. DURAND (Albert), r. de Dijon, 36. 1922. DURAND (le Dr Anthelme), r. du Chariot-d’Or, 3, Lyon. Mycologie. 1921. DURAND (Georges), Beautour, par la Roehe-s.-Yon (Vend.). Phan., Lép. et Bept. de France, Ois. d’Europe. 1922. DURAND (Joseph), r. de Trion, 39. 1920. DURAND (Louis), avoc., r. Martin, 11. 1921. DURET, ph., c. Gambetta, 27. Mycol. 1921. DURIER (Pétrus), r. Gigodot, 11. Myc. 1922. DURIEUX (Joseph), r. de la Vic¬ toire, 8, Lyon. 1912. + DURILLON (Jules), orthop., r. de la Charité, k. Lépidoptères. 1919. + DURINGE (Alfred), doct. en dr., la Bruyère, Ecully (Rhône). 1921. DUROT, r. de la Gare, Villefranche- sur-Saône (Rhône). Mycologie. 1920. DUROULE (Paul), élève à l’Ec. d’agr. de Cibeins, par Mizérieux (Ain). 1922. DUSSUC (Franç.), r. de la Charité, 41. 1922. DUSSUD (Paul), r. St-Alban, 106, Roanne (Loire). MM. 1922. DUTERTRE (E.), q. St-Germain, 28, Vitry-le-François (Marne). Champ, inf., Alg. microsc., Diat. et Desm. 1922. DUVAL (IL), av. de la République, 19, Paris (IP). Diatom., Mycol. 1921. DUVAUCHELLE (R.), ing. agr., prof, à l’Ec. colon, d’agr., Tunis (Tun.). Anat. et Phys, ani m., Hyg. vêtêr Aliment. Zootechnie. 1921. EFFLATOUN (Hassan Bey Chaker), prof.-adj. de biol., Ec. de médec., Kasr-el-Ainy, r. Slioubra, 38, le Caire (Egypte). Diptères d'Egypte. 1921. EMMEREZ DE CHARMOY (Donald d'), ass. direct, et entom., Department of Agricul., Réduit (Ile Maurice). Entomologie économique. 1921. + ENGEL (André), Ch. -Fleuri, Lau¬ sanne (Suisse), zool. gén., Omit. 1922. ERVIDEIRA (Dr Arthur), Fac. de sc., Univ. de Lisboâ (Portugal). Bryol. 1922. ESCALIER (Nicolas), pharmac., rue Mably, 24, Roanne (Loire). 1920. ESCOFFIER (le D' Auguste), c. de la Liberté, 49. 1922. ESTRADE (Henri), r. du Collège, 36, Villefranc.he-s. -Saône (Rhône). 1921. ETENDART (E ), entomol., 2, r. des Capanelles, Bastia (Corse). Lépidopt. d’Europe. 1920. ETIÉVENT, pharm .-chef des Mines, Saint-Pierre-la-Palud (Rhône). 1921. EUSÉBIO (A.), doct. ès sc., dir. de la Station limn. de Besse-en-Chandesse, boul. Gergovia, 19, Clermont-Fer¬ rand (P.-de-Dôme). Zool. gén., Limn. 1922. EXALTIER (Pierre), étud. en médec , r. de la Rize, 32, Lyon. 1919. EYMONNET (Ernest), pharm., av. de la République, 49, la Demi-Lune (R.). 1921. FABRE (E.), av. de Saxe, 137, Lyon. 1921. FABRE (Luc.), r. de la Baleine, 2, Lyon. 1922. FABRE (Pierre), dir. d’éc., r. de la République, 93, Oullins (Rh.). Mycol. 1921. FAGNIEZ (Charles), château de la Bonde, p. la Motte-d’Aygues (Vau¬ cluse). Col., surt. caver. du globe. 1922. FAGOT (Marius), dir. part, de la Cie d’assur. « La Un. et Phén. Esp. *, q. des Brotteaux, 13, Lyon. 1911. FALCOZ, doct. de l’Univ. de Lyon, pharm. de 1" cl., r. de l'Eperon, Vienne (Isère). 1920. FALLAVIER (J.-M.), r. Malesherbes, 43. 1921. FALZONI (Adolfo), Riva Reno. 61, Bologna, 19 (Italie). Coléopt. d’Eur x viix TABLEAU DES MEMBRES MM. 1 ;X>-2 . FARGES (S.), r. Hippolyte-Flandrin, J. Lyon, et l’été à l'Abergement-de- Varey (Ain). 1919. FARGES (Mme Alice), dir. de l'Office espérantiste de Lyon, r. Hippolyte- Flandrin, 1, Lyon, et 1 été à l'Aber- gement-de-Varey (Ain). 1920. FASSY, pharin., r. Paul-Chenavard, 6. 132-2. FAUCHËRE (Charles), r. St-Jean, 34. 1898. FAUCHERON (L.), r. A.-de-Musset, 23, Lyon-Montcliat. 1922. FAUCXLLON (E.), ing. pr. aux Mines de Maries, Aucliel (P.-de-C.), Col. et Hémipt. du globe. 1922. FAURE (Alfred), Les Prairies, Ecully (Rhône). Mycologie. 1921. FAURE (Alphonse), inst., av. de St- Eugène, 7, Orau (Alg.). Botan. 1902. FAURE (Claude), pharm., r. Natio¬ nale, 108, Villefranche-s. -Saône (Rh.). 1922. FAURE (Constant), chim., rue du Plat, 21, Lyon. 1921. FAURE (Edouard), prof, de dessin, rampe de C. -Jarret, 98, Vienne (Is.). 1920. FAURE (Jules), r. de Thizy, 47, Viliefranche (Rhône). 1922. FAURE (Lucien), s. -ch. de gare princ., r. Jarente, 31, Lyon. 1921. FAURE (Maurice), avoc., q. du Rhône, Vienne (Isère). 1912. FAURE (Michel), r. Centrale. 24. 1921. FAURE (Mme), jnst., r. Tète-d Or, 31. 1922. FAUROT (Lionel), doct. ès sc. nat. et en méd., ch. de Lorette, 10, Saint- Genis-Laval (Rrône). 1920. FAVOT (Lucien), inst. en ret., r. St- Martin, 1, Vienne (Isère). 1919. FAVR1N (François), ch. de la Demi- Lune, 21. 1921. FEDRY (Louis), r. de l'Alma, Ville- franclie-sur-Saône (Rh.). Mycologie. 1921. FEDRY-GUYOT, r. de l'Alma, Ville- franche-sur-Saône (Rh ). Mycologie. 1922. FEDTSCHENKO (prof. Boris), bot. en chef au Jard. bot. princ., Petrograd (Russie). Botanique. 1922. FÉLIX (Armand), surv. gén. à l'Ec. Nat. prof., Vierzon (Cher). Bot., sp g. Batrachium et Posa, Cuit. inte. des cér. 1922. FÉLIX (Mlle Claud.), r. Royet, 6. Lyon 1922. + FÉLIX (Mme Vve M.), r. Royet, 6, Lyon. 1922. FéLLOT, maire de Rivolet (Rhône). 1922. FELLOT (Mme Thérèse), r. du Plat, 30. 1922. FÉNÉON (F.), pharm., r. des Tui¬ liers, 22, Lyon-Monplaisir. MM. 1922. FÉMÉLAT, maire de Parigny, r. de la S. -Préfecture, 17, Roanne (Loire). 1920. FERRAN (le D'), r. Ste-Hélène, 34. 1920. FERRARIO (Marius), r. de l'Annon- ciade, 30. 1921. FERREIRA D'ALMEIDA (Romualdo), poste restante, bureau de poste de Piedade (Districto fédéral), Rio-de- Janeiro (Brésil). Lépidoptères. 1922. FERRY (le Dr René), anc. dir. de la Revue Mycol., av. de Robache, St-Dié (Vosges). Mycologie. 1910. FEUILLADE (Dr), Ecully (Rhône). 1922. FINE (Mme m.), r. Vendôme, 265. Lyon. 1902. FINIELZ (Albert), pharm., Cavaillon (Vaucluse). 1921. FINTZESCOU (Georges), prof, au Lycée nat., r. Conta, 24, Jassy (Roumanie). Insect. nuis, aux arbres fruitiers. 1921. FIORI (D' Attilio), viale Aldini, 66, Bologna (Italie). Lépidoptères. 1921. FLASSEUR (Albert), q. J.-B.-Simon, Fontaines-s.-Saône (Rhône). 1921. FLAMMARION (E.) et VAILLANT (A.), lib., pl. Bellecour, 19, Lyon. 1922. + FLORIAN (C.), ing., r. Dupont-de- l'Eure, 11, Paris (20'). Mycol., spéc. reproduct. des Thalloph. 1922. FOCET (R.), avoué, r. du Jeudi, 13, Alençon (Orne). Botanique. 1920. FOCILLON (Mme), r. L.-C.-Prévost, 9. 1922. FOLEY (le Dr H ), Inst. Pasteur d’Alg., Alger (Algérie). 1922. FONDRY, prof, à l'Ec. prat., r. do Villemontais, 58, Roanne (Loire). 1921. FONT I QUER (Dr Pio), conseller, dir. del Museu de Ciències nat,, apartado 593, Barcelona (Espagne). Botan. 1922. FOREST (Joseph), r. de Belleville, 8. Villefranche-s.-Saône (Rhône). 1919. FOREST (Michel), r. Imb-Colomès, 14. 1922. FORESTIER (Benoît), Pouilly-sous- Charlieu (Loire). 1920. FORESTIER (le Dr Georges), dir. du Bur. d’Hygiène, Villeurbanne (Rh.). 1922. FORTIER (E.), dir. d'Ec., Gaillon (Eure). Bot. syst., Pathol, végét., Enlom. agricole. 1922. FOUQUET (le Corn. L.), b. des Bains, Sanary (Var). Colèopt. et Lèpidopt. 1921. FOURGEAUD (R ), pharm., r. Natio¬ nale, 38, Tulle (Corrèze). Botanique. 1921. FOURNIER (Pierre), r. des Fossés-de- Trion, 5, Lyon. 1922. FRANC (Victor), r. Alph.-Foehier, ï 1921. FRANCHET (Antoine), lie. en droit, chef du Cont. de la Comp. du gaz de Lyon, r. Franklin, 7, Lyon. DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE XIX MM. 1920. FRANCILLON (le D' Georges), r. des Capucins, 16. 1922. FRASCOLI (Eugène), r. Grillon, 47 bis. 1922. FRÊCHET, prép. à l’Ec. de chim., m. des Epies, 14, Lyon. 1921. FRÉCON (le Dr André), pl. Miremont, Vienne (Isère). 1918. FREHSE, dir. du Laborat. Municip , r. Lieut. -Col. -Prévost, 9, Lyon. 1921. FRÉMINVILLE (Paul de), Champ-de- Mars, 7, Bourg (A ). Col. pane, et ex. 1921. FREXAY (Etienne), indust., r. de la Gère, Vienne (Isère). 1922. FRÉTYS, Arnas (Rhône). 1922. FRIC (R ), ing.-chim. de la Maison Bergougnan, r. d’Aubière, 18, Cler¬ mont-Ferrand (P.-de-D.). Miner. 1921. FRIONXET (C.), prof, au Col., r. des Alliés, 1, St-Dizier (Hte-Marne). liiol. des Lépidoptères, Ornithologie. 1920. FROMONT, dir. de la Sté Lyon, de Prod. pharm., r. Marietton, 91. 1921. FUENTE (D. José-Maria de la), Pozuelo de Calatrava, provincia de Ciudad Real (Espagne). Coléopt. d’Europe. 1922. FUMOUX (Dr Léon), dir. du Bureau d’hygiène, Roanne (Loire). 1922. GABRIEL (Dr Cyprien), prof, à l’Ec. de pl. exerc. de méd. et de pharm., Marseille (B.-du-Rhône). Botanique. 1921. GADEAU DE KERVILLE (Henri), r. du Passage-Dupont, 7, Rouen (S.-Inf.). Zoologie, Botanique. 1922. GAFFIOT (Robert), dir. de la Rev. de l’Univ., b. Pasteur, 45, Paris (15e). 1921. GAGNAIRE (Victor), dir. d'Ec. com., Saint-Romain-au-Mont-d'Or (Rhône). Botanique. Mycologie. 1921. GAGNEPAIN (François), prof. adj. au Mus. nat. d’IIist. nat., r. Cuvier, 57, Paris (5"). Bot., flore d’Extr. -Orient. 1922. GAGNIEU (Edmond), ing., r. de Clermont, 8, Roanne (Loire) 1911. GAILLARD, doct. ès sc., dir. du Mus. d'Hist. nat., b. des Belges, 28. 1918. GALIBERT (H.), boul. des Lices, 17, Castres-s.-Agout (Tarn). 1920. GALLE (Mlle), ch. de Montribloud, 15. 1920. GALLON (Claudius), nég., pl. de Mire- mont, Vienne (Isère). 1321. GALLUT (Clément), Charbonnières-les- Bains (Rhône). 1922. GAMBER (I.), libr. T'niv.. r. Danton, 7, Paris (6!). 1922. GANDY (Louis), arch , r. Robert, il. 1921 □ GARDE, pr. de l’Arn. de St-Fiacre, r. de Charlieu, Roanne (Loire). MM. 1920. GARDE, cours de la Liberté, 7. 1922 .GARDE (Antoine), r. du Dauphiné, 43. 1921. GARDE (le Dr), pharm., gr. rue de la Guillotière, 143, Lyon. 1921. GARDÈRE (C.), prof, au Collège, Condom (Gers). Mycologie. 1921. GARDET (G.), Insp. acad., 5, pi. Car¬ rière, Nancy (M.-et-Mos.). Bryol. 1922. GAREL (l’abbé), aumônier, St Martin- en-Haut (Rhône). 1920. GARIN (le Dr Charles), prof. -agrégé de parasit. à la Fac. de méd., r. Pier¬ re-Corneille, 59. 1922. GARNIER (Jean), él. au Lycée de Roanne, Roanne (Loire). 1922. GARNIER (Jules), ch. de trav. d'Hist. nat. à la Fac. de pharm., r. de l’Argonne, 19, Strasbourg (B.-Rh.). Foag., Orchid., Genlian. et Prim. 1922. GARON (Armand), r. Chaponnay, 49. 1922. GARON (Louis), r. Chaponnay, 49. 1918. GATTEFOSSÉ, ingén.-chim., r. des Aubépins, 7, Lyon-Montchat. 1922. GAUCHER (Jos.), prof. adj. au Lyc., c. Fauriel, 22, St-Etienne (Loire). 1922. GAUD, Gleizé (Rhône). 1922. GAUME (Raymond), lie. ès sc. nat., Lune, 21, Lyon. Mycologie. 1922. GAUME (Raymond), lie. ès sc. nouv., r. Palatine, 5, Paris (6e). Bot. spéc. Phytogèog . 1922. GAUTHIER (Alexis), r. de Nice, 26, Lyon. Mycologie. 1922. GAUTHIER (M™e l.), r. Nationale, Villefranche-s. -Saône (Rhône). 1919. GAUTIER (le D' Claude), r. Tupin, 34. 1922. GA VEND (Tony), r. Jaboulay, 4, Lyon. 1921. GAY (Claudius), av. Parmentier, 23, le Coteau (Loire). 1922. GENEVOIS (Joseph), pharm., r. de la République, 2, Annecy (Hte Savoie). Mycologie. 1922. GEMIGNAGNI, r. Cuvier, 9, Roanne (Loire). 1920. + GENSOUL (Joseph), pl. Gensoul, 5. 1887. GENTY (P. -A.), dir. du jard. botan., av. Garibaldi, 15. Dijon\ (C.-d’Or). 1922. GEORGEL (Alfred-H), r. de la Réu¬ nion, 108, Paris (20"). Coléopt. gallo rhénans et Scarab. paléarct. 1S87. GÉRARD (R.), prof, à la Fac. des sc., r. Grillon, 70. 1907. GÉRARD (Dr Marc), Bressieux, par St-Etienne-de-Saint-Geoirs (Isère). 1922. GÉRARD (Henri), ind., r. Phil.-Plan- tamour, Genève (Suisse). Entomol., Coléopt., prlnc. Céton. du globe. i IX TABLEAU DES MEMBRES MM. 1922. GERBAULT (Ed.-L.), rua de Procissâo, 143, 1°, Lisboa (Portugal). Botan., System, des Phan., Génét., Térat. 1922. GERBAULT (Mme a.), rua de Procis- sào, 143, r, Lisboa (Portugal). Bot., System, des Phanér. 1922. GERBAY (Léon), r. du Lycée, 44. Roanne (Loire). 1922. GERET (Joseph), au Jaillard, Cha- ponost (Rhône). 1921. GERET (P.), cons. du Mus. d'Hist. nat. de St-Quentin (Aisne), faub. St-Denis, 76, Paris (10'). Coq. vlv. 1920. GERHARDT (Mb® Pauline), r. Tho- massin, 19. 1921. GERMAIN, 16, r. Vieille-Monnaie. Lyon. Lépidoptères paléarctiques. 1922. GERMAIN (Benoît), pharm. r. Féne¬ lon, 3, Lyon. 1905. GERMAIN (Louis), prép. de malac. au Muséum, r. Buffon, 55, Paris (5‘). 1921. GERVAIS, cons. mun., r. Grôlée, 7. 1919. GERVAIS (Marius), photog., q. St- Antoine, 10. 1920. GERVAT (Pierre), rue Chevreul, 23. 1921. GÈZE (J. -B.), ing. agr., doct. ès sc., r. du Cannau, 8, Montpellier (Hér.). Sc. natur. appliq. à l'agr.. Plantes palustres, genre Typha. 1922. GIBOULOT (Em ), r. du Dauphiné, 95 192-2. GILBERT (E.), doct. en pharm., r. du Laos, 6, Paris (15'). Mycol., Hymen., spéc. genre Amanita. 1866. GILLET (Joseph), q. de Serin, 9. 1922. GILTAY (Louis), av. Van Eyck, 11, Anvers (Belgique). Lichens, Zool. 1909. GINDRE, pharm. de 1" cl., gr. r. St-CIair, 76, Lyon-Saint-Clair. 1922. GIRARD (Marius), r. P.-Bert, 177. 1922. GIRARD (Paul), près la gare, Bri- gnais (Rhône). 1920. GIRARD (le D' Pierre), aven, de la République, la Demi-Lune (Rhône). 1921. GIRARD, pharm., pl. de l’Hôtel-de- Ville, Vienne (Isère). 1920. G1RARDOT. prof, au Lycée Ampère, r. de l'Annonciade. 30. 1921. GIRAUD (Mme), r. Saint-Alban, 106, Roanne (Loire). 1921. GIRIN (Georges), r. Calliet, 8, Lyon. Minéralogie. 1912. GIROD (Louis), pl. Dumas-de-Loire, 2. 1922. GIROUD, r. J.-M. Savigny, 15, Ville- franche-s. -Saône (Rhône). 1919. GIRY (Jean), r. de la République. 63. 1922. GOBERT (J.), g. gén. des Eaux et For., r. Gén. -Motte, 12, Grenoble (Isère). MM. 1922. GOBERT (le Dr), dir. de l’Hyg. au Gouv. Tunisien, Tunis (Tunisie). 1922. GOETSCH (Conrad), r. Mazenod. 51. 1922. GOFFINET, r du Minage, 55, Angou- lême (Char.). Bot. génér., Bryol. 1921. GONDARD (E.), pharm., Pont-de- Veyle (Ain). Mycologie. 1919. GONNARD (Charles), dir. d’Ec. com , Vaugneray (Rhône). 1922. GONNARD (Jean), gr. r. de Monplai- sir, 48, Lyon. 1922. GONNET (Joseph), inst., Décines (Is.). 1922 .GONSET (Armand) q. Brotteaux, 13. 1922. GONTIER (Stanislas), avoc., doct. en droit, r. Auguste-Comte, 20, Lyon. 1922. GONZALEZ-FRAGOSO (Dr Romualdo), Museo nacional de Ciencias nat., Hipodromo, Madrid (Espgane). Bot. 1921. GOUIN (Henri), boul. George-V, 104, Bordeaux (Gironde). Lcpidopt. 1S89. GOUJON, chef des cuit, au jard. bot., au Parc de la Tête-d’Or. 1921. GOURDAN (Paul), r. Clémentine, Vienne (Isère). 1921. GOUTALAND (L.-Claudius), pharm., pl. du P. -de-Justice, Roanne (Loire). 1922. GOY (Louis), c. Gambetta, 106, Lyon. 1921. GRANDCHAMP (Pierre), ind., r. de la Gare, 36, Villeurbanne (Rhône). 1921. GRANDJEAN (A.), dir. de l’Ec. Jean- Macé, Oran (Algérie). Botanique. 1894. + GRANGE (le D' Pierre), r Terme, 1S. 1920. GRANGEON (Louis), pharm., place Madier-Montjau, Valence (prôme). 1922. GRANGER (Jean), étud. en droit, Vaugneray (Rhône). 1922. GRANGER (Louis), ag. d'assur., Vau¬ gneray (Rhône). 1921. GRANOTTIER (Louis), libr., r. de la SousjPréfecture, 2, Roanne (Loire). 1921. GRÉPAT, entrepr., r. d'Alsace, 75, Villeurbanne (Rhône). 1921. GRINTZESCO (Jean), dir. de l’Inst. de Bot. gén., Univ. de Cluj (Rou¬ manie). Anat. et Phys, vêg.. Mal. des plant.. Cuit, pures d'alg. vertes. 1922. GROS (Mme Louise), r. C.-de-la-Salle, 14. 1921. □ GROSSE (Léon), entr. de trav. pub., Aix-les-Bains (Savoie). 1922. GROSSELIN (Pierre), Pouilly-sous- Charlieu (Loire). 1922. GROUD (Ch.), publ., ingén. agric., le Chesne (Ardennes). Techn. et appl. de l’Hist. natur. 1909. GUEBHARD (D' A.), r. de la Vic¬ toire, 32, Paris (9'). 1922. GUÉRIN (Domin.), r. Tronchet, 115. DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE XXI MM. 1922. GUÉRIN (Paul), prof. agr. à la Fac. de Pharm. de Paris, prof, à l'Inst. Nat. agron., av. de l’Observatoire, 4, Paris (6')- Botan., Anat., Cytol. 1921. + GUERPILLOX (Antoine), prof, de phys. au Lyc., r. Constantine, 7. 1921. □ GUERRY (Paul), r. Brison, 5, Roanne (Loire). 1921. GrUEUGNON (Jules), c. Em.-Zola, 85, Villeurbanne (Rhône). 1920. GUFFON, avoué, Bourgoin (Isère). 1922. GUGLIERMINA, Gleizé (Rhône). 1912. GUIART (le Dr Jules), prof, de paras. à la Fac. de méd., b. C.-Rousse, 58. 1888. GUIGARD, ing. civil, r. d’Ypres, 10. 1922. GUIGNARD (Louis), St-J.-de-Moirans (Isère). 1921. GUIGNARD (René), pharm., av. d’Al¬ sace-Lorraine, 21, B.-en-Bresse (A.). 1921. GUIGNON (Abbé Jules-Henri), curé de Vulaines-sur-Seine (Seine-et-Marne). Entom. appliq., Paras, des pl., Lép. 1921. GUIGNOUARD (M.), emp. des Contrib. ind., ch. de la Favorite, 2, Lyon. 1884. GUIGUE, arch. en chef du départ., r. Chazière, 92, Lyon. 1922. GUILLAUD (Adolphe), prés, des Synd. en Quinc., r. Béchevelin, 59, Lyon. 1922. GUILLAUD (Joanny), r. Général- Chariot, Voiron (Isère). 1921. GUILLEMART (Lucien), propr.-vit., Sacy, par Ville-Dommange (Marne). Coléoptères , Botanique. 1921. GUILLEMINOT. pharm., r. de Thizy, 43, Villefranche-s.-Saône (Rh.). Myc. 1922. GUILLERMET (Marcel), Beynost (Ain). 1921. GUILLERMIN (le lieutenant-colonel), av. Jean-Jaurès, 340, Lyon. 1897. GUILLIERMOND, doct. ès sc., chargé d’un cours compl. de bot., r. de la République, 19, Lyon. 1922. GUILLIN iM“« Blanche), route de Frans, 106, Villefranche-s.-Saône (R ). 1922. GUILLIN (M»e Marguerite), route de Frans, 10G, Villefranche-s.-Saône (R ). 1922. GUILLIN (M»e Rose), route de Frans, 106, Villefranche-s.-Saône (Rhône). 1921. GUILLON, entrepr., r. d’Arpot, 34, Vienne (Isère). 1921. GUILLOT, r. Jaboulay, 42, Lyon. 1921. GUILLOU (Louis), boul. Richard-Le- noir, 22, Paris (IP). Mœurs des Bept., Saur, et Batr., surtout des Mlcromammifères et des insectes. 1922. GUINOCHET (Marcel), r. Neuve, 17, Lyon. Botanique. 1921. GUIRAND (Emile), chim., r. Président- Carnot, 8, Lyon. MM. 1922. + GUSTAFSSON, commis, des Télégr., Tràlleborg (Suède). Bot., g. Bubus. 1899. GUY, r. de Castries, 3, Lyon. 1922. HAMEL (F.), pharm., lie. ès sc., pl. Thiers, 10, Le Mans (Sart.). Myc. 1922. HARDING (Ph ), r. Frépillon, 4, Noisy-le-Sec (Seine). Myc., Elude de la yerrn. des Spoies et du Mycel., Ferment, des fumiers. 1922. HARDY-DE BAST (A.), prof. hon. à l'Ec. moy., Visé (Belgique). Bot., suri. Orch., Bub. Gent., Mousses, Hépat. et tout spéc. Elatine. 1922. HEIM (Roger), r. Nollet, 96, Paris (7'). Myc., surt. Méd., Pa\hol. et Térat. vègét., Anal, et Héréd. des Monslr. 1922. HENNEN (J.), ins. hon. de l’ens. com., Ch. d’Anvers, 115, Cappellen-Anvers (Belg.). Bot. syst., Crypt., sp. Sph. 1921. HENRIOT, c. Morand, 9, Lyon. 1921. HENRIOT (R.), proc. de la Républ., c. Chazelles, 54, Lorient (Morbihan). Entomologie. 1921. HERMANN (Jules), libraire, r. de la Sorbonne, 6, Paris (5'). Bibl. scient. 1897. HÉTIER (François), St-Priest-Taurion (Hte-Vienne). 1922. HIBON (Georges), prés, de sect. hon. au Trib. de la Seine, v. St-Séverin, av. Godillot, Hyères (Var). Botan. 1922. HOCHSTETTER (Louis), Cambo-les- Bains (B.-Pyrén.). Carabus du globe, Carabidæ et Ceramb. de la région f r .-rhénane . 1922. HOFFMANN (Pierre), chim. en chef de la Blanch. et Teint, de Thaon, r. de la Gare, 34, Tliaon-les-Vosges (Vosges). Mycol., Bactér. industr. 1920. HOLINGUE (Edouard), r. Imbert- Colomès, 14. 1922. HOSPITAL (Louis), mécan.-dent., rue d’Austerlitz, 5, Lyon. 1920. HOURS (Auguste), nég., b. Asiaticus, Vienne (Isère). 1887. HOUSSAY, r. du Lycée, 18, Sceaux (S.). 1922. HOUZEATJ DE LEHAIE (J.), Hermitage Mons (Belgique). Bot. sp. Bambusées. Evol de la flore, de la faune et du sol et leurs relat., Anlhrop., Préhist. 1921. HOWARD (L.-O ), dir. de la div. d’Ent. United States Department of Agric , Washington (Etats-Unis). Ent. gén. 1916. HUCHARD (Mme Suzanne), r. Mo¬ lière, il bis. 1921. HUMBERT (H.), doct. ès sc., chargé de cours à la Fac. de} sc. de Cler¬ mont-Ferrand (P.-d.-D ). Botanique. XXII TABLEAU DES MEMBRES JIM. 1918. HUSTACHE (Alphonse), prof, de sc.. Lagny (S.-et-JIarne). Coléopt. curcui . 1U18. □ IASIGI (AlberWW.), q. de l'Hôpital, 6. 1021. INNES BEY (Dr W.), square Halim, G, Esbekieh, le Caire (Egypte). Orn , Conch., Entomol. gén. i l'Egypte . 1922. INSTIT. AGRONOM. DE GEMBLOUX (Belgique), chaire de Botanique. 1922. ISSLER (Emile), r. de la Semm, 13( Colmar (H.-Rh.). Ph gtosociologie. 1922. JACQUEJIETON, St-Laur.-d'Oingt (Rh.) 1898. JACQUET (Claude), chim., av. Beau- séjour, 5, Vienne (Isère). 1909. -f JACQTJET (Jos.), orf., r. Servient, 8. 1920. JACQUET (Joseph), r. Vimaine, 22, Vienne (Isère). 1921. JACQUIER (Constant), r. Joséphin- Soulary, 38. 1922. JADIN (Fernand), doyen de la Fac. de Pharm., r. St-Georges, 2, Stras¬ bourg (B. -Rhin). 1920. JAEGGLI (Jlario), prof, à l'Ec. cant. de com., Bellinzona, Tessin (Suisse). Géographie botanique. 1922. JAILLET (Charles), m. de Beaumur, Vienne (Isère). 1922. JAILEET (Gabriel), r. Vimaine, Vienne (Isère). 1922. JALICON (JIme Jos.), r. Vendôme, 112. 1884. JAJIEN, clerc de not., Farnay, par Grand’Croix (Loire). 1922. JAJIET (Joseph), r. Lemot. 12, Lyon. 1922. JANOT (Gabriel), Villefranche-s.-Saône (Rhône). Coléoptères. 1922. JANSEN (P ). Frans van Jlierisstraat, 128, Amsterdam (Hollande). Gramin 1922. JAVOGUES (le Command.), pl. du Creux-Granger, Roanne (Loire). 1921. ♦ JEANNEL (Dr René), prof, à la Fac. des sc., s.-dir. de l’Inst. de Spéol., Cluj (Roumanie). Faune cavern., spécial. Coléoptères. 1922. JOACHIJI (L.), doct. en pharm, r. de la Forge, 115, Noisy-le-Sec (Seine). Mgcol. spéc. Hgpogés. 1921. JOANNIS (abbé J. de), corr. du JIus., r. Coëtlogon. 7. Paris (6'). I.épidopt. 1922. JOANNY (JR'e Lucie), r. du Bon- Pasteur. 34. Lyon. 1922. JOHNSON (Marius), r. du Griffon, 1. 1920. JOLY (le D' Albert), boul. de la Croix-Rousse. 99. 1922. JOSSERAND (Ch.), r. deiBourgogne. 19. 1920. + JOSSERAND (Marcel), r. de Bour¬ gogne. 19. MM. 1921. JOUFFRAY (.Joseph), pharm., plate d Armes, Bourgoin (Isère). Mgcol. 1922. JOUFFROY (JI“e Jiarguente . q. Ful- chiron, 27, Lyon. 1922. JOUHANNET (Antoine), adj. au m., r. des Cerisiers, 5, Roanne (Loire . 1922. JOUHET (François), r. des Farges, 31. 1921. JOURNAUD, pl. St-Pierre, Vienne (Is.) 1922. JOURNOUD (Joseph), cap. en retr . r. de Vienne, 247, Vénissieux (Rh.). JUDE, méd.-maj. de 1" cl., répét. de méd. lég. au Val-de-Gràce. Paris. 1919. JUGE (Henri), pl. de la Cr. -Rousse, 9. 1922. JUILHE (le D'), Nérondes (Cher). Mgcol., Coléopt. 1921. JULIEN (Emile), repr., r. de la Tui¬ lerie, Vienne (Isère). 1910. JULLIEN (Dr), Joyeuse (Ardèche). 1921. KARL DE PUYSÉGUR, r. Caussan, 34 Bordeaux (Gironde). Entom., princ Lèpid., Erpétol., Dessins zoolog. 1921. KAUFFMAN (C.-H.), Pli. D. as. prof. Of Botany and curator of Crypt. herb. of the Univ. of Jlichigan, 1236, Prospect Street, Ann Arbor, Jlichigan (Etats-Unis). Mgcol., Phgtopat. 1921. KAUFFJIANN (André), r. J. -Jaurès, 56, Roanne (Loire). 1922. IvECK (Joanny), p. r. des Feuillants, 4. 1922. KEREL (Julien), ing. agr.. prof, à l’Ec. d'agr. de Cibeins (Ain). 1922. KESTNER (Paul), boul. J. -Jaurès. 113, Boulogne-s. -(Seine (Seine). Fougères. 1921. KIEFFER (abbé J. -Jacques), d. ès sc.. prof, au Col. St-Augustin. Bitche (Jloselle). Cgnip. Proctotrup. Céctdo- mgid., Tendiped. 1921. + KNOCHE (Hermann), Inst, de Bot Montpellier (Hérault). Flore des Ba¬ léares et de VArchip. des Canaries. 1921. KOHLER (Eugène), r. Renan. 30. Lyon 1921. KOLLEFRATH (François), q. Claude- Bernard. 23. 1921. IiRAUS (Edward-H.), dean, prof, and director of Laboratory of the Univ. of Jlichigan. Ann Arbor. Jlichigan (U. S. A.). Cristal., Minèr. génér. 1922. KRULIS-RANDA (Otakar). repr. banské a hutni spoleonosti. Praha II (Poriè 30), iRép. Tchécoslovaque) Mgcologie. 1922. KUHNER (Robert), rue Jiot. 3. Fonte¬ nay-s. -Bois (Seine). Champ, super spécial. Agar. 1921. KUHNOLTZ-LORDAT (S.), prép. à la Fac. des Sc.. Inst, de Rot. Jlontpel- lier (Hérault). Botanique. DE LA SOCIÉTÉ LIA NÉ EX NE XXIU MM. 1922. LABITTE (Alphonse), Marsauceux, p. Mézières-en-Drouais (Eure-et-Loir). Biol, et Psycli. des Insectes. 1921. I.ABORDE, inst., Dardilly (Rh.). Myc. 1921. LA BRIE (Fernand), ing.-chim., chât. de Boirac-Ségur, Pellegrue (Gironde). 1884. LACASSAGNE, prof., pi. Raspail, 1. 1919. LACHATRE (Gustave), gr. rue Saint- Clair, 69, Lyon-Saint-Clair. 1907. LACOMME (le D' Léon), lie. ès sc., conseil gén. de Saône-et-Loire, Le Mousseau, Mesvres (Saône-et-Loire). 1921. + LACREUZE (Charles), Coulouvre- nière, 27, Genève (Suisse). Lépid. palcarct. (biol. et anat. comparée). 1884. LACROIX (le D' Eugène), gr. r. de* Charpennes, 45. 1914. LACROIX (Joseph), r. Thiers, 4, Niort (Deux-Sèvres). Xévropt. du globe. 1909. LA CROIX-LAVAL (Maurice de), ch. de la Bastero, la Mulatière (Rhône). 1922. LAFFAY (Gilbert), pharm . St-André- d’Apchon (Loire). 1921. LAFITE (Ch.), ing. agr., r. Ruinart- de-Briniont. 54, Reims (Marne). Géol., surt. fossiles de l’Eocène inférieur. 1922. LAFONT (Pierre), r. Victor-Hugo, 19, Villelranclie-s.-Saône (Rhône). 1921. LAFORÈT (Pierre), pharm., r. Jean- Jaurès, 59, Roanne (Loire). 1921. LAGARDE (J.), maître de confér. à la Fac. des Sc., Inst, bot., r. de l’Uni¬ versité, Strasbourg (Bas-Rhin). Myc. 1920. LAGÉ (Emile), c. Morand. 30. 1911. LAGOTATA (Henri), doct. ès sc., r. de l’Ec.-de-Médecine, Genève (S.). 1921. LAGXY (A.), le Chétif-Puits, Gien (Loiret). Botanique. 1922. LAISSES (B.), Cogny (Rhône). 1922. LALAXXE (D' G.)„ r. Fondaudèze, 70, Bordeaux (Gir.). Lépidopt., Iconogr. des Chenilles de France. 1922. LAMARD (Dr Joseph), St-Germain-du- Bois (Saône-et-Loire). 1909. LAMBERT (J.), prés, honor. du Trib. civil de Troyes, rue des Boulangers, 30, Paris (5'). 1922. LAMBERT (L.), inst., Raymond, par Bengy-s. -Craon (Cher). Fl. du Berry, spéc. g. Ilosa, Epll., Car. et Rum. 1920. LAMBERT (le Dr Louis), q. de la Bibliothèque, 6. 1910. LAMBERT, prof., r. de Sully, 24. 1922. LAMY (Dr). dir. des serv. d’hyg. de l’Hérault Montpellier. 1909. LANARTIC. r. Suchet 38. Lyon. MM. 1922. LANGERON (Paul), pharm., pl. de l'Eglise, Lagnieu (Ain). Bol., Myc., Géolog., Minéral. 1922. LANTZ (J. -A.), ing.-eh., Jassans (Ain). Hept., Batrac., Orthopt. 1922. LAPEYRÈRE (E.), Castets (Landes). Bot. surt. Anat. vég. et Diat. Herp. 1922. LAPLACE (Etienne), au Verrier, Arnas (Rhône). 1919. LAPLASSE (Ch.), c. d'Herbouville, 24. 1922. LAPRAS (Claudius-Jacquesj, pharm., r. de la Liberté, 3, Bourgoin (Isère). Mycologie. 1919. LARBAUD (M1*®), lie. ès sc., r. Notre- Dame-des-Champs, 61 bis, Paris (6'). 1921. LARDET, repr. de la Cote Auxil., r. de la Gare, 10, Villefranehe-s.-Saône (Rhône). Mycologie. 1921. I.ARGE (Mlle Madeleine), r. Philippe- Gonnard, 23, Lyon. 1920. LARRIVÉ, négoc., Port-de-l'Ecu, 7, Vienne (Isère). 1921. LARROQUE (L.), insp. adj. de phyt., dir. d'Ecole sup. et prof., Beaumont- de-Lomagne (T.-et-Garonne). Phytop. 1921. LARUE, prof. adj. au Lycée, r. Mul- sant, 9, Roanne (Loire). Palèont. 1922. -f LASSIMONNE (S.-E.), Robé, par Yzeure (Allier). Botan., Génét. 1902. LATARJET (Dr A.), prof, à la Fac. de méd.. c. de Verdun, 1, Lyon. 1922. LATHURAZ (Dr Antony), r. Claude- Joseph-iBonnet, 33, Lyon. 1910. LAURENT (A.), agr. des sc. natur., prof. au Lycée du Parc. 1922. LAURENT (Henri), r. Pier. -Leroux, 5, Roanne (Loire). 1921. LAVAUDEN (Louis), insp. des forêts, villa Jouvence, r. de Constadt, 12. Tunis (Tunisie). Omit, et Oool. pal.., Mamm. de Fr. et de l’Afr. du Nord. 1887. LAVENIR (Claudius), chef de cuit., chez M F. Morel, r. du Souvenir, 43. 1914. LAVENIR (Ph.), hortic., rue du Sou¬ venir, 43. 1921. I.AVERRIÈRE (Maurice-Louis), doct. en méd., Cuisery (S.-et-L.). Mycologie. 1922. LAVEZZARI (M.), r. Jouffroy, 91, Paris (17*). Coq. ter., fluv. et mar. 1921. LAVOREL (Joseph), Ec. de filles. Seyssel (Hte-Savoie). Mycologie. 1921. LAYAT (Charles), r. du Béguin, 6, Lyon. Mycologie. 1919. LÉANDRE (Louis), s.-int. mil. en retr r. du Plat, 22. 1921. LEBIS (E.), prof, au Col . r. Montgom- .mery, Domfront (Orne). Ent.. Bot. 1922. LEBON (Félix), au Mail, Voiron (Is.). XXIV TABLEAU DES MEMBRES MM. 1922. LEBOUCHER (Paul), ing. en chef de la Cie des Ch. de fer du Midi, rue Théodore-de-Banville, 19, Paris (17e). Champignons supérieurs. 1920. LËBRE (Barthélemy), r. Villeneuve, 11. 1922. LECOMTE (Henri), m. de l'Inst., prof. au Mus. d’Hist. nat., r. des Ecoles, 24, Paris (5'). Botan., Phanérog. 1922. LEFEBVRE-GIRON (M“), r. de la Source, 68, Bruxelles (Belgique). Botan. hortic. 1921. LEFORT (René), gr. r., 3, la Mulatière (Rhône). 1922. LEFRANC (Rob.), r. de la Lingerie, 13. Paris (1er). Mycologie. 1922. LEGENDRE (Dr Ch.), Perthes (Hte.-M). Bot. (Plian. et Crypt.), Col., Lép. 1921. LEGENDRE (Léon), pharm., r. Gre- nette, 28. Lyon. Mycologie. 1921. LEGENDRE (M.), chir.-dent., r. La Condamine, 25, Paris (17e). Ornithol. 1922. LEGFË (L.j, pharm., r. Nationale, 4, Le Mans (Sarthe). Mycologie. 1922. LEMAIRE (Louis), rue Alexandre- Boutin, 46, Villeurbanne (Rhône). 1916. LE MARCHAND (G.), 28, r. Fénelon. 1922. LEMÉE (Albert), très, gén., Auch (Gers). Botanique. 1916. LEMERAY (E.-M.), villa Véga, An¬ tibes (Alpes-Maritimes). 1922. LEMOINE, cens, des Et. au Lycée, Chambéry (Savoie). 1922. LE MOULT (Eugène), r. Duméril, 4, Paris (13e). Entomol. gén. sp. Lép. et Coléopt. du globe. 1922. LENAIGE (Léon), chirurgien-dentiste, r. Jaillant-Deschainets, 58, Troyes (Aube). Coléopt. et Hém. de France. 1921. LENOBLE (F.), insp. dép. du travail, r. Thiers, 22, Valence-sur-Rhône (Drôme). Géogr. botanique. 1921. LENOIR (Maurice), doct. ès sc. nat., Lab. de Bot. de la Fac. des Sc., pl. Carnot. Nancy (M.-et-M.). Botan. 1922. LEPIN (Claude), maire de Bibost, par Bessenay (Rhône). 1921. LE PONTOIS (Alex.), r. du Mené, 29, Vannes (Morbihan). Lépidoptères. 1922. LEPORQ (Fernand), c. Em.-Zola, 89. ■1921. L’EPREVIER (J. de), f. Chartrain, 41, Vendôme (Loir-et-Cher). Conchyl. 1921. LEPRI (D1 Giuseppe), aide à l’Instit. zool. de l'Univ., Circo Agonale, 14, Roma (Italie). Enlom., surt. Hym. T 922. LEROY (Georges), commis des postes, Roanne (Loire). MM. 1921. LESAGE (Pierre), prof, à la Fac. des sc., quai Chateaubriant, 5, Rennes (Ille-et-Vilaine). Biologie végétale. 1890. LESBRE, dir. de l'Ec. vét., q. Chau¬ veau, 2, Lyon. 1922. LESCA (D'), Ondres (Landes). 1921. LESNE (Pierre), assistant dentomol. au Mus. d’Hist. nat., r. de Buffon, 55, Paris (5e). Entomol. générale. 1922. LESOURD, pr. au Lyc., Roanne (L.). 1921. LESTAGE (J .-A.), assist. à la Station de biol. lacustre d’Overmeire, av. de la Floride, 10, Uccle (Belgique). Trichopt., Epliém. et Perlides. 1907. LEVRAT (Daniel), dir. du lab. d’études de la Soie, à la Condition des Soies, q. Saint-Vincent, 23. 1922. LHÉRITIER (Dr Gabriel), r. de l’In¬ dustrie, 31, Cours (Rhône). 1922. LIBMAN (le génér), c. Lafayette. 10. 1921. LICHTENSTEIN (Jean), prof, à l’Ec. Nat. d’Agr., r. de Couvreau, 19, Montpellier (Hérault), Biol, génér., Arth. et l. paras. ; Hgmn., Myriap. 1921. LIENHART (R.), chef de trav. à la Fac. des sc., r. de Rigny, 3, Nancy (Meurthe-et-Moselle). Zoologie. 1911. LIGIER, gr. rue de la Guillotière. 110. 1920. LIGNERIS (des), Bressolles, par Mou¬ lins (Allier). 1882. LILLE (Louis), hortic., c. Emile- Zola. 107, Villeubanne (Rhône). 1920. LINOSSIER (Anthelme), r. Villeneuve, 2. 1913. LIQUIER (Samuel), r. Bissardon, 18, Caluire (Rhône). 1921. LITARDIÈRE (R. de), prép. à la Fac. des sc.. r. Malus, 14, Lille (Nord) ; à Mazières-en-Gâtine (D.-Sèvres), du 5 juil. au 15 oct. Bot., surtout Cytol. et Flore de la Corse. 1922. LIVET (Alex.), chir.-dent., r. Victor- Hugo, 58, Lyon. Mycol. i 1921. LIVET (Henri), ph., c. Lafayette, 156, Lyon. Mycologie. 1921 + LIZER (Charles), ing.-agr., casilla correo 1207, Buenos-Aires (R. Argen¬ tine). Coccidæ, Cècidologie. 1901. LOCARD (Dr E.), dir. du lab. de pol. techn., r. St-Jean, 35, Lyon. 1921. LOISELLE (Alfred), r. Pet -Couture, 26, Lisieux (Calvados). Cécid.. Hymén., princip. Tenthrédines. 1919. LOISON (le D' Eugène), r. du Plat. 9. 1922. LOMBARD (Jean), Pouilly-sous-Char* lieu (Loire). 1921. LOMONT. nat. -fourreur, Manonville, par Noviant-aux-Prés (M.-et-Moselle). Montage de biologies ornithol. DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE XXV JIM 1922. LONGIN (Louis), pl. des Promenades, Roanne (Loire). 1922. LORTON (abbé J.), curé de Bragny- en-Charolais, par Saint-Vincent-les- Bragny (S.-et-L.). Mycol., Discom. 1922. LOUISGRAND, pharm., Villefranche- sur-Saône (Rhône). 1921. LUCAS (Daniel), anc. comm. d'artil., bâtonnier de l’Ordre des avocats de Font.-le-Comte, le Prieuré-d’Auzay, p. Fontenay-le-Comte (Vendée). Lép. de L’Eur. occid. et du Nord de l'Afr. 1922. LUCENAIT (Jos.), q. des Brotteaux, 30. 1921. LUIGIONI (Poalo), Direzione generale Telegr., piazza San Bernardo, 100, Roma, 5 (Italie). Coléopi. d’Eur., surt. d’Italie centrale et de Sicile. 1922. LULLION (Antoine), r. Bossuet, 27. 1921. LUMIÈRE (Auguste), membre corresp. de l’Acad. des Sc., pl. de Monplai- sir, Lyon. 1921. LUQUET (Aimé), prof, au Collège, Riom (P.-de-D.). Géogr. botan. 1922. LUYET (B.), prof., Inst. Florimont, Petit-Lancy, Genève (Suisse). Phot. microscopique. 1922. MACHADO (Jorge), .Jard. col., Lisboâ (Portugal). Botanique. 1919. MACHET (Antoine), pharm., r. Im- bert-Colomès, 12. 1922. MACKENZIE (D' William), piazza Meridiana, Genova 6 (Italie). Biol, génér., Psychol. 1921. MADIOT (Victor), Port-s.-Saône (Hte- Saône). Botan., Phanérog. 1922. MADON (Paul), insp. des E. et For. en retr., villa « les Terrasses », la Mitre. Toulon (Var). Ornith., Col. 1922. MAGNEL (Louis), insp. des douanes et acc., q. du P.-Neuf, 26, Gand (Belgique). Bot., var. de la fl. belge. 1872. MAGNIN (le D' Antoine), Beynost (Ain). 1921. MAGNIN (Henri), doct. en droit, avoué à la Cour d’appel, r. de la Métro¬ pole, 6, Chambéry (Savoie). Mycol. 1920. MAGNY (Simon), dir. de la Chocol. du Rhône, Vernaison (Rhône). MAIGNON, prof, à l’Ec. vét. d’Alfort, av. de Saxe, 96, Lyon. 1922. MAINGAUD (Ed.), pharm., Mussidan (Dord.). Bot., Champ., Lichens, Alg. 1922. MAIRAUX (E.), ing. agr„ r. de la Ruche, 41, Bruxelles (Belgique). 1920. MAIRE (le D' Louis), chef des trav. bactériol. à l’Ec. Sup. de Pharm., r. St-Georges, 2, Strasbourg (B. -R.). Soc. Linn., t. lxix, 19^2. MM. 1920. MAIRE (René), prof, de bot. à la Fac. des sciences d’Alger. 1922. MAIRLOT (D'), Theux (Belg.). Botan., Bryol., Œufs d’ois., Lépidopt. 1919. MAISONS (le commandant des), Bur. du recrutement, Bourgoin (Isère). 1922. MALESPINE (le Dr Emile), c. Gam¬ betta, 49, Lyon. 1921. MALINOWSKI (Georges), av. du Parc- d’Artillerie, 14. 1921. MANCINI (Cesare), corso Ugo Bassi, 4, Genova (Italie). Coléopt. d’Europe, spècial. Scarabéides paléarctiques. 1919. MANSION (Jules), prof, de sciences nat. au Lycée Charlemagne, r. St- Antoine, loi, Paris (4"). 1922. MANEVAL (IL), inst., Chenereilles, p. Tence (Hte-iLoire). Lépidoptères. 1922. MANSBENDEL (H ), pharm., r. de Lyon, 9, Mulhouse (H.-Rh ). Botan. systém., Crypt., Phanérog. 1921. MANTZ (Emile), secr. du Com. d’Hist. nat. de la Soc. Indust., Mulhouse (H. -Rhin). Botanique (Phanér.). 1921. MARCET POAL (R. P. Adeodat Fran- cesc), Monestir de Montserrat. Barcelona (Espagne). Botanique. 1922. MARCHAND (P.-M.), inst., Montagne- des-Theurées, Le Creusot (S.-et-L.). Botanique, Phanérogames. 1922. MARÉCHAL (A ), prof, aux Ec. de la Ville, av. de l’Observatoire, 20, Liège (Belgique). Bot., Phanér. et Cryptog. f Biologie ). 1919. MARGERAND (Victor), pl. de la Répu¬ blique, 44. 1922. MARGERIT (G.), Beauregard (Ain). Mycologie. 1922. MARGUIN (Antoine), r. du Plat, 6. 1922. MARGUION, r. de Thizy, 36, Ville- franche-sur-Saûne (Rhône). 1921. MARIN (Georges), pharm., la Voulte- s. -Rhône (Ardèche). Ent., Min., Bot. 1922. MARION (M11® Marie), inst., Cublize (Rhône). 1911. MARMORAT (Théophile), boul. des Belges, 66. 1922. MARTI (André), Fleurs - d’Epines , Montbéliard (Doubs). Lépidoptères 1909. MARTIN, r. Vendôme, 96. 1914. MARTIN (Abbé J.-B.), doct. ès sc., curé de Beynost (Ain). 1922. MARTIN (Camille), r. Chazière, 75. j 1922. MARTIN (G.), vétér., Villers-Bocage (Calvados). 1922. MARTIN (Henri), imp., Vienne (Isère). 1922. MARTIN (Jean), rég., q. St-Vincent, 43. 1922. MARTIN (Louis), Bourg-de-Thizy (Rh.) c XXVI TABLEAU DES MEMBRES MM. iOi/'j. MARTIN-CLAUDE (Adolphe), ing.-agr., chef de sect. au serv. de la Répr. des Fraudes, av. La Bourdonnais, 18, Paris (T). 1921. MARTINET (Claudius), av. de Saxe, 207. 1021. MARTINET (Gustave), dir. de l'Etabl. fédér. d'essais et de contr. de sem., Mont-Calme, Lausanne (Suisse). Bot. 1021. MARVALLIN (Abel), pharm., r. du Lycée, Roanne (Loire). 1012. MASSON (D'h pi- Antonin-Poncet, 7. 1022. MATABON (Marius), ch. de Maubec, Voiron (Isère). 1021. MATTRAY, pl. St-Louis, 2. Vienne (Is.) 1922. MAUBLAXC, ing.-agr., boul. St-Jac- ques, 52, Paris (14'). Mycologie. 1922. MAUBLANC (I)' André), r. Alsace-Lor¬ raine, 30. Roanne (Loire). 1888. MAURICE, pharm.. Roclie-la-Molière (Loire). 1918. MAURY (Victor), pharm., gr. r, 125, Oullins (Rhône). 1022. MAYER (Philippe), grav., montée St- Barthélemy, 3, Lyon. 1893. MAYET (Dr L.), chargé de c. d’anthr. et de paléont. hum. à la Fac. des Sc. de Lyon. pl. Morand, 17. 1922. MAYOLEZ (O.) et AUDIARTE (J.), libr., r. Lebeau, 17. Bruxelles (Belg.) 1022. MAZEL CD'), chef de trav. de méd. lég. à la Fac., av. de Noailles, 54. 1910. MAZERAN (Pierre), prép. à la Fac. des Sciences, r. Sully, 137. 1921. MAZET (Clément), pharm., pl. Emile- Zola. Vienne (Isère). 1922. MAZIER (Fernand), élect.. r. Dugues- clin, 278, Lyon. 1921. MÉASSON, pharm., boni de la Croix- Rousse, 163, Lyon. Mycologie. 1921. MELLET-MAXDARD (Mme Vve), petite r. St-Nicolas, Charlieu (Loire). 1922. MÉQtlIGNON (Auguste), prof, au Lyc. Lakanal. r. Chasseloup-Laubat, 7. Paris (15"). Coléopt. gallo-rhénans. 1922. MERCIER (Charles), r. J. -Jaurès, 47, Villeurbanne (Rhône). 1916. MERLE (CL), v. Antoinette, âv. Félon. Juan-les-Pins (Var). Entomologie : Cicincl., Carabes, Bupr., I.ongic. et Cét. du globe ; Lép. pal. et Papilio du globe ; Coquilles fossiles. 1922. MERLIXO (MH* J.), Vernaison (Rh.) 1922. MERLOZ (Edouard), ing.-dir. de la Soc. Als., r. Grôlée, 13. Lyon 1887. MERMIER (Elie). ing. aux Ch. de fer fédér.. b. de Grancy. Lausanne (S.). MM. 1922. MÉTAY (André), prof, au Lycée, r. du Maréchal-Foc h. 109, Tarbes (Htes-Pyr.). Bot.. Paléont., Préhist. 1922. MEUNIER, rue des Terreaux, Voi ron (Isère). 1921. MEYER (Lucien), conserv. du Musée, archiv. munie., gr. r., 3, Belfort (H. -R.). Géol. et Préhist. des Vosges. 1877. MEYRAN (Octave), rue Dumont. 8. 1921. MICAUD (Claude), r. N .-Dame, 28, Villeurbanne (Rhône). 1920. MICHALET, ind., r. des Orfèvres, 4, Vienne (Isère). 1922. MICHAUD, r. Beaulieu, 21, Roanne (Loire). 1891. MICHAUD, quai de la Pêcherie. 13. 1921. MICHAUD (Claude), pharm.. pl Vic¬ tor-Hugo, Roanne (Loire). 1922. MICHEL, cens, du Lycée. La Rochelle (Char.-Infér.). Coléopt. 1922. MICHEL, r. Mulsant. 9, Roanne (L.) 1919. MICHON (le Dr), c. Gambetta, 54. 1922. MICHOUD (Hermann), r. du Plat. 8 1922. MIGNONET (MUe Adèle), r. Pierre- Blanc, 7, Lyon. 1922. M1NSSIEUX (Pierre-Eugène), près la gare, Brignais (Rhône). 1922. MIRAXDE (Marcel), prof, à la Fac. des Sc., Grenoble (Isère). Botan. gén. et syst.. Cytol., Physiol. et Chirn. végét., Mycol., Jardins alpins. 1922. MISTRAL, prof, à l'Ec. nat., Voiron (Isère). | 1922. MIVIËRE (Claudius), 28, r. d'Alsace- Lorraine, Roanne (Loire). 1922. MIZRAKI (Maurice), r. de Calais, 9. Paris (9’). Mycol., Etlinogr. afric. 1921. MOCHI (Dott. Prof. Alberto), Charieh Abbas, 119, le Caire (Egypte). Hyménopt., Formic. exceptés. 1920. MOITTIÊ (Julien), r. Tabareau. 6. 1907. MOLARD (Ant.), pli., C. Lafayette. 27. 1921. MOLIMARD (D" Elie), r. Nationale, 100. Ville franche-^. -Saône (Rhône). Myc. 1922. + MOLINAS (E.) dir. de l’Ec. tl agr. d'Antibes (Alp.-Mar ). Ent . Paras. 1921. MOLI.ANDIX DE BOISSY (Robert), q. du Port-Marchand, 4, Toulon (V.). Entomol., surt. Coléopt. paléarct. 1920. MOLLARD (le D' J.), r. V.-Hugo, 35. 1922. MOLLIE (Abbé Henri), curé d Aranc (Ain). 1922. MOXCHANIN (M >'«■). Pouilly-souS- Charlieu (Loire). 1921. MONDON (Vital), r. de l’Enfance. 15 bis. 1922. MONESTIER, docteur en pharm , c. Lafayette, 9. Lyon. DE LA SOCIÉTÉ LINNÉEMVE xxvu MM. 1922. MONGENET (Jos.), libr.-antiq., r. des Moulins, 1, Genève (Suis.) Lép., Bibl. 1920. MONMON (Gabriel), r. L.-C. -Prévost, 23. 1922. MONNET, boul. de la Station, 24, Villefranche-s. -Saône (Rhône). 1914. MONNET (l'abbé Frédéric), lie. ès sc., prof, à l'Inst. St-Pierre, Bourg-en- Bresse (Ain). Botan., Mycol. 1922. MONNIER (Charles), Champagneiau- Mont-d’Or (Rhône). 1921. MONTANGERAND (Mme Eugénie), r. de l’Hôtel-de-Ville, 104, Lyon. Mycol. 1922. MONTEIL (Jules), r. Jos.-Soulary, 50. 1921. MONTET (Mme Marie-Louise), av. de Noailles, 54, Lyon. 1921. MORARD (François), r. Burdeau, 41. Lyon. Mycologie. 192t. MOREAU (Eugène), av. d'Orléans, 58, Paris (I4r). Lépidopt. du globe. 1922. -MOREAU (Eug.), hort., Villefranche-s. - Saône (Rh.). Par. des arbres fruit. 1922. MOREL (Aug.), imp. StrVictorien, 20. 1921. MOREL (l’abbé Eugène), prof, à l'Inst. St-Pierre, Bourg (Ain). 1872. MOREL (Francisque), pépin., r. du Souvenir, 43. 1922. MOREL (Mme Vve Gabriel), Mont- melas (Rhône). 1922. MOREL (Gabriel), Montmelas (Rhône). 1922. MOREL (Georges), r. de la Gère, 19, Vienne (Isère). 1922. MOREL, inst., Saulx, par Ferdrupt (Vosges). Physiol. végét. Muscin. 1922. MORELLET, contr. des contr. dir., c. Sénozan, Voiron (Isère). 1920 ♦ MORELLOX (Mlle Claudine), imp Gord. 4. 1922 MORIN (CI.), Arnas (Rhône). 1921. + MORIN (Edouard), Dieulefit (Dr.). 1921. MORIN (Henry), dir. de l’inform. Ira. du S.-Est, pl. de la Miséricorde, 1. 1922. MORIS (Charles), chem. de St-Marc, 7. 1922. MORNET, r. Pasteur, 64, Villefranche- sur Saône (Rhône). 1922. MORQUER (René), prép. de bot. gén. à la Faculté des sc., Toulouse (Hte- Garonne). Physiol. végét., Chim. pliystol. 1922. MORTON (Wil . ) , adj. à la Dir. du Mus. Zool., Vieux Collonges, Lausanne (Suisse). Itept., Ois., Macrol., Coléopt. (surt. I.ucan., Cèlon. et Prion.). 1922. MOTIIIER (Célestin), r. V.-IIugo, 30. 1922. MOUGIN. prof, ail Lycée. Roanne (L ). 1921. MOUILLARD, direct. d'Ecole publ., Argelès-Gazost (H. -Pyrénées). Bol. 1922. MOULLADE (D' Achille), pl. Victor- ITugo, 21. Roanne (Loire). MM. 1922. MOULLIN (Dr J.), Nogent-de-Rotrou (E.-et-Loire). Fl. de Fr., surt. Phan. 1921. MOURGUE, pharm., r. Ferrari, 36. Marseille (B.-du-Rhône). Erpctol., Ornithol., Mammal., Ichthyol. 1907. MOURIER DES GAYETS, prép. de bot à la Fac. des sc., q. C. -Bernard, 13 1920. MOUTERDE (Rég ), c. d Herbouville, 8. Lyon. Lépidoptères. 1922. MOUTERDE (Jean), ch. des Massues, 54, Lyon-Point-du-Jour. Lépidopt. 1908. MOUTET (Mme ia doct. Anna), place St-Nizier, 6, Lyon. 1922. MULOT, profes. au Collège, Ville¬ franche-s. -Saône (Rhône). 1922. MULLER, chim.. Villefr.-s.-Saône (Rh.). 1921. MURY (Charles), chir.-dent., r. Gam¬ betta, 36, Roanne (Loire). Minéral 1921. MU S Y (le Dr Albert), r. de la Répu¬ blique, 45, Lyon. Biologie. 1921. MUTEL (le D'), chef de trav. à la Fac. de méd., r. Isabey, 10, Nancy (M.-et-Moselle). Anat., Expérim. sur l'hérédité des caract. acquis. 1922. NADIG (D' Adolfo), au Nord à Coire (Grisons) Suisse. Entorn. 1922. NAPOLY (Henri), ch. de St-Gervais, il, Lyon-Monplaisir. 1922. NAVEAU (Raym.), r. des Images, 272, Anvers (Belgique). Biol., Mycol. 1922. NEGRI (Giovanni), prof., Orto bot. al Valentino, Torino (Italie). Bot. syst. et Géobot. 1922. NEMESKER (Francis), éc. des Arts et Mét., Angers (M.-et-Loire). Lépid. 1919. + NEYRET (Claudius), pharm., r. St- Alexandre, 9. 1910. 4- NICOD (Paul), peintre verrier, r. St-Georges, 122. 1920. NICOD (Mhe Yvonne), r. Franklin, 12. 1918. NICOD (Gabriel), pl. Jaboulay, St- Genis-Laval (Rh.). Coléopt. franc, princip. Carabus. 1922. NICOLAS (Auguste), anc. magistrat. Cambo-les-Bains (B.-iPyr.). Car. Calo- soma. et Cychnus du globe, Ceramb. d'Europe et tous les Dorcad. 1922. NICOLAS (G.), prof, à la Fac. des Sc., Toulouse (Hte-Gar.). Physiol. végét., Tératol., Sélection. 1921. NICOTRA (Dr Léopoldo), r. Universita, Messine (Sicile). Botanique. 1922. AILLES (Mlle Hermine), av. Brugman, 441, Uccle, Bruxelle (Belg.). Botan. 1921. NIZET (Emile), prof, de sc. natur. à l’Ec moyenne de Visé. Dalhem, prov. de Liège (Belgique). XXV11I TABLEAU DES MEMBRES MM. 1922. NOBÉCOURT (Pierre), prépar. à la Fac. des sc. r. Cuvier, 47, Lyon. 1921. NODIER (D' Charles), méd.-chef de la marine en retr., r. St-Uhel, 23, Lorient (Morbihan). Coléopt. du gl. 1921. NOËL (Fernand), pharm., r. des Brasseurs, Huy (Belgique). Botan. 1922. NOUVEAU (Abbé Lazare), profes. à l’Inst. St-Lazare, Autun (S.-et-L.). Botanique. 1922. NOYE, gref. du Trib. de Com b. de Belgique, 58, Roanne (Loire). 1922. OBENBERGER (Dr Jan), bubanèc 250, Praha (Rép. Tchécoslovaque). Bup. du globe, suri, les petites formes. 1921. OBERTHUR (Charles), f. de Paris, 36, Rennes (Ille-et-Vilaine). Lépidopt. 1921. OBRE (Albert), prof, au Lycée Henri- Poincaré, Nancy (M.-et-M.). Physiol. anim., surt. du syst. nerveux. 1922. ODIER (Jacques), Cologny, pr. Genève (Suisse). Horticulture. 1922. OLARU (D' Dimitrie-A.), Inst. Pasteur, strada Pasteur, Cluj (Roumanie). Cliim. biol., Physiol. anim. et végêt. 1918. OLTRAMARE (le Dr), av. de la Gare, Annemasse (Haute-Savoie). 1922. ORELLE (Jean), exp., l’Archet-Sainte- Hélène, Nice (Alpes-Maritimes). 1920. PACCARD (Jean), pharm., boul. des Brotteaux, 38. 1918. PAGE (Mme), r. des Nouvelles-Mai¬ sons, 12, Lyon-Vaise. 1902. PAGE (Mme M.), pharm., pl. St-Nizier. 1921. PAGLIANO (Th.), prof, de parasit. à l Ec. colon, d’agr., Tunis (Tunisie). Zool. gêner. , Entomol. appliquée. 1922. PALHINHA (D' Ruy), Faculd. de Sc., r. da Esc. polyt., Lisboa (Port.) Bot. 1916. PAILLOT, dir. de la Stat. entomol., Saint-Genis-Laval (Rhône). 1921. PALLARY (Paul), Oran-Eckmühl (Al¬ gérie). Malacologie. 1921. PANNET (Laurent), él. à l’Ec. Norm. d’Inst., r. Deschazelles, Lyon. 1919. PAPILLON (le Dr Pierre), r. de l 'Hôtel-de-Ville, 97. 1921. PAQUIER (M"e Pierrette), q. de Serbie, 6, Lyon. Mycologie. 1922. PARDON (Félix), r. du Bel-Air, 18, Oullins (Rhône). 1920. PARENT (l'abbé O.), Inst. Ste-Marie, 0 Aire-s.-la-Lys (P.-de-Calais). Dipt. de la fam. des Dolicliopodides. 1922. PARIS (Paul), prép. à la Fac. des Sc., Dijon (Côte-d’Or). Zool., spèc. Ois. et Entom., Cladoc. et Ostrac. MM. 1921. PASTEUR, cons. des hypot., pl. St- Maurice, Vienne (Isère). 1910. PATEL (le Dr), prof. agr. à la Fac. de méd., chir. des hôpit., r. Prési¬ dent-Carnot, 3. 1921. PATER (le Dr), av. de Villiers, 85, Paris (17'). Coléopt. et Lépidopt. 1921. PATISSIER (Philibert), r. Général- Plessier, 3, Lyon. Mycologie. 1921. PATRIARCHE (P.), pharm., av. de la République, 26, Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Minéral., Mycol. 1921. PAU (D' Carlos), farmac., Segorbe, Castellon (Espagne). Botanique. 1921. PECH, r. du Théâtre, 13, Bourg-en- Bresse (Ain). Mycologie. 1922. PEILLOD (Pierre), doct. en pharm., La Cluse (Ain). 1920 4- PEIRON (Alfred), avoué, rue d’Al¬ gérie, 19. 1909. PELAGAUD (F.), av. à la C. d’ap., r. du Palais-de-Justice, 2, Lyon. 1907. 4 PELOSSE (Jean) agr. de l’Univ., chargé de cours à la Fac. des sc., r. du Béguin. 18. 1922. PELTEREAU, notaire hon., Vendôme (Loir-et-Cher). Mycol. 1922. PELTIER, prof, à l'Ec. prat., rue Marengo, 23 bis, Roanne (Loire). 19-22. PÈMÉANT (Paul), r. de Sèze, 79, Lyon. 1921. PÉRINET, ch.- de la corresp., banque Cox, r. Dumont, 22, Lyon. 1921. PERNÉE (Antonin), inst., Champlitte- la-Ville (Hte-Saône). Paléont. locale (Oxfordien et Bauracien). 1922. PÉROUSE (Joannès), r. Ney, 101. 1922. PERRACHON (André), av. de Saxe, 178 1922. □ PERRAD (Joseph), place Bour¬ gneuf, Roanne (Loire). 1922. PERRAS (Charles), r. Nationale, 82, Villefranche-s. -Saône (Rhône). 1922. PERRAULT (Arm ), ing. E. C. P., q. de Retz, 9, Lyon. 1920. PERRET (Antoine), impr., pl. Emile- Zola, Vienne (Isère). 1922. PERRET (Claude), dir. du champ d’expér.. Merle, par St-Bonnet-le- Château (Loire). Géol. locale, Malad. de la pomme de terre. 1922. PERRET (Henri), grav.. r. de l'Hôtel- de-Ville, 8, Genève (Suisse). Mycol. 19-20. PERRET (Hugues), inst. en retr., rue Bozon, 62, Vienne (Isère). 1921. PERRET (Jean), r. Diderot, 4, Lyon. Mycologie. 1920. PERRET (Joseph), gref. de paix, pl. Saint-Maurice, 3, Vienne (Isère). 1920. PERRIER (François), r. Vendôme, 109. ÿ, wè ■ ' ’ •’ ' ‘ ' DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE xxix MM. 1922. 4- PERRIER DE LA BATHIE, serv. de la Colon., Tananarive (Madagascar). Flore malgache. Phanérogames. 1922. PERRIN (E.), Saint-Uze (Drôme). 1920. PERRIN (Henri), r. St-P.-de-Vaise, 35. 1922. PERRIN (Dc Joseph), c. Sénozan, Voiron (Isère). 1922. PERRODIN (Alexis), r. du Chapeau- Rouge, 20, Lyon. 1922. PERRONCEL (M“e Charlotte), instit . r. Sébastien-Gryphe, 124, Lyon. 1922. PERRONNET (Marius), Pouilly-sous- Charlieu (Loire). 1922. -f PERROT (Emile), prof, à l'Ec. sup. de pharm., houl. Port-Royal, 12 Ms, Paris (V*). Botanique. 1921. PERROT (Henry), la Césarde, Fon¬ taines-s.-Saône (Rhône). Mycol. 1922. PERROT-BERTON (Noël), pharmacien. gr. r., 10, Voiron (Isère). 1922. PERTUISOT (Jean), av. Wagram, 82, Paris (17e). Coléoptères. 1922. PETER (Jules), r. de la République, 12, Lyon. Instrum. cl’optiq. à l us. de l’hist. natur. 1922. PETERS (Armand), prof. Sart-Ber- nard-lez-Namur (Belg.). Bot. Phan. et Crypt. de Belgique. 1922. PETIT fL ), r. de Tliizy, 42, Ville- franche-s.-Saône (Rhône). 1920. PETIT (Louis), pharm., pi. des Tapis, 1 . 1922. PETIT, statuaire, r. Mulsant, 9, Roanne (Loire). 1921. PETITCLERC (P.), r. du Lycée, 6, Vesoul (Haute-Saône). Paléontol. 1911. PÉTOURAUD (le Dr), pl. des Te^ reaux, 9. 1921. PÉTREQUIN (Joanny), r. Childe- bert, 36, Lyon. Sériciculture. 1922. PEYRONNET (David), r. de l’Hôtel-de- Ville, 67, Lyon. 1921. PEYROT, prof, agrégé au Lycée, r. Wustenberg, 31, Bordeaux (Gi¬ ronde). Géologie, Paléontologie. 1922. PEYSONNEAU (Dr Paul), r. du Phé¬ nix, 17, Roanne (Loire). 1921. PEYSSON (J. -B.), r. des Farges, 5, Lyon. 1922. PHILIPON (René), av. Elisée-Reculs, 9, Paris (7"). Lépidoptères. 1919. PHILIPPE (le Dr H.), r. Grenette, 28. 1922. PHILIPPE!' (Dr). rue Soufflot, 15. Paris (5'). Champignons supérieurs. 1922. -f PHISALIX (Mme M.), doct. ès SC. et en méd., boul. St-Germain, 62, Paris (5’). Venins et anim. venim. 1893. PIC (P' A ), r. de la République, 43. 1912. PIC (Maurice), entomol., direct, de l’Echange, à Digoin (S.-et-Loire). MM. 1921. PICARD (François), insp. à la Comp. du gaz. Lyon. Mycologie. 1922. PICOLET (Mlle Anne-Marie), Collonges- au-Mont-dÔr (Rhône). 1920. PICOLLET (Eugène), pharm., gr. r. de la Croix-Rousse, 31. 1922. 4- PICTET (Arn.), doct. ès sc., pr. doc. à l'Un., r. de Lausanne, 102, Genève (Suisse). Zool. et Génét. expériment. 1922 PIERRAT (Joseph), gard. de la paix, 97, rue Molière. 1918. PIERRE (Claude), r. du Loing, 7 Ms, Paris (14e). Diptères tipuliformes. 1921. PIERROT-MOINE, q. Cl.-Bernard, 22. 1920. PIGNARD (Claudius), r. d’Algérie, 1. 1922. PIGOT (Claude), r. de la Répu¬ blique, 3, Villefranche-s.-Saône (Rh.). 1922. PIGUET (Antoine), rue Gambetta, Fontaines-s.-Saône (Rhône). 1922. PILLET (Henri), grav., r. Mercière, 13. 1921. PILLET (.Jean), r. Saint-Alban, 29, Roanne (Loire). 1922. PILOT (Albin), av. Dugeyt-Jouvin, Voiron (Isère). 1909. PINARD, pharm., av. J. -Jaurès, 312. 1921. 4- PINET, Denicé (Rhône). Mycologie. 1909. PIRAUD, conserv. du Muséum de Grenoble (Isère). 1920. PIROARD (Joannès), comptable, rue V.-Faugier, 16, Vienne (Isère). 1921. PITARD (J.), prof, à Belmont, Saint- Symphorien (I.-et-Loire). Bot., Lêp. 1922. PITTIER (Henri-Fr.), prof., Caracas (Venuzuela). Bot. et Agr. trop., Zool., Anthrop. et Ethnogr. 1922. PIVART, c. Brillier, 19, Vienne (Isère). 1920. PIVOT (Paul), r. d’Algérie, 19. 1921. PLOCQ (E ), horl., la Roche-sur-Yon (Vendée). Ornithologie. 1922. PLOYÉ (A ), pharm., r. Thiers, 6, Troyes (Aube). Myc., Hym. et Disc. 1922. PODPÉRA (Dr Josef), prof, de bot. et dir. de l’Inst. de bot. à l’Univ. de Masaryk, Brunn (Brno), (Tchéco¬ slovaquie). Géobotanique. 1922. POINTET (A.), r. de Thizy, 2, Ville¬ franche-s.-Saône (Rhône). 1922. -4 POISSON (L. -Henri), doct. ès sc., vét., insp., dir. de l’Autr. offic. de Befanamy, prov. de Tuléar (Mada¬ gascar). Biol, végét. et anim. 1922. POIX (Robert), chim , c. Lafayette, 142. 1912. POLICARD (Albert), prof, à la Fac. de méd., pl. Raspail, 1, Lyon. Histol. et Zool. gêner. 1920. POMEL (Louis), boul. des Belges, 94. 1922. POMÉON, droguiste, rue Nationale, Roanne (Loire). xxx TABLEAU DES MEMBRES MM. 1919. POMMIER L.), pl. Bellecour, 2. 1922. PONCET (Mme), r. Garibaldi, 47, Lyon. Mycologie. 1922. PONS (Pierre-Jacques), pharm., Brian¬ çon (H.-Alp ). Bot., suit. Flore alp., Cryptog. de la rêg. briançon. 1921. POPE SCO- VOITESTI (D' J.), prof, à l'Univ., Cluj (Roum.). Géol. et Pal. 1898. PORCHEREL. r. Tronchet, 37, Lyon. 1922. PORTE VIN (Henri), clir . de l'Ag. de la Soc. Gén., Châlons-s. -Marne (Marne). Curcul. du globe. 1921. POSTEE (Georges), pharm., Foncque- villers (P.-lde-C.). Lép., surt. Pieris. 1922. POTIER DE LA VARDE, les Eaux, p. St-Pair-sur-Mer (Manche). Bryologie européenne et exotique. 1)19. POUCHET (Albert), r. Thomassin, 33, Lyon. Myc. princ. Hym. et Myxom. 1 122 I OUGNARD, dir. d'impr., r. du Com¬ merce, 48, Roanne (Loire). 1922. POUJOL (Henri), insp. adj. des Eaux et Forêts, Meyrueis (Lozère). 1922. POULAILLON (M™), r. Tête-d’Or, 57. 1922. POULET (Joseph), r. Nationale. 159, Villefranche-s. -Saône (Rhône). 1922. POULOT (Charles), château de Matel, Roanne (Loire). 1920. POUMEYROL (de), herbor. en gros, gr. r. St-Clair, 157. 1921. POURPE (Ed.), c. Pierre-Puget, 55, Marseille (B.-du-Rhône). Mycol. 1922. POUSSIGUE (Léon), ing. civ. des Min , Merchers (Char.-Inf ). Anal. chim. miner.. Paléontologie. 1922. POUTIERS (Raymond), dir. de l’In¬ sectarium, Menton (Alpes-Marit.). 1894. POUZET (Eug ), pharm., St-Germain- Laval (Loire). 1921. POUZOLS (A.), instit., Lamontgie (Puy-de-Dôme). Botanique. 1922. PRÉAUX (Louis), r. de la Table- Ronde, 8, Vienne (Isère). 1922. PRCRODOVÊDECKY KLUB, Kiosk 7. Brno (Répub. Tchécoslovaque). 1922. PRIMOT (Charles), pharm., av. de la Roue, Neuillé-Pont-Pierre (I.-et-L.l. col., spéc. Ténebr., Myc. s. Basid. 1883. PROTHIËRE (Eugène), pharm., Ta¬ rare (Rhône). 1883. PRUDENT (Henri), Callian (Var). 1882. PRUDENT (Paul), chim., ch. des Acacias Kcully (Rhône). 1921. 4- PUEL (Louis), viticul., domaine de Broglie, Albaron (B. - du - Rhône). Colcopt. paléarct. 1921. PULLIAT, pl. des Carmélites, 6. Lyon. Mycologie. MM. 1920. PUY (le Dr), c. Morand, 10. 1921. P UY AUBERT (L.), doct. en méd.. Tulle (Corrèze). Minéral. 1922. PUYMALY (Dr A. -H.), prép. à la Fac. des Sc., c. Pasteur, 20, Bordeaux (Gironde). Algues, sp. d'eau douce. 1912. Ql'ENEY, prof, à l'Ec. Norm. d Inst , r. Hénon, 19. 1922. QUEYRON, r. Wilson, Riorges (Loire). 1922. QUILLATRE (Alfred), instit., Vandy (Ardennes). Botan., Géol. 1922. RACHAT (M“e), r. Burdeau, 36, Lyon. 1922. RAFFIN (Jean), av. Berthelot, 317, Lyon Botanique. 1922. RAMBAUD, av., r. Voltaire. Vienne (Isère). 1922. + RAMIREZ (M*le Filoména), Esc. norm. n“ 1, 3.150. Compania, San¬ tiago (Chili). Botanique. 1922. RANDOING (Charles), rue du Souve¬ nir, 21, Lyon. 1922. RAPHÉLIS (Alph.), pharm., r. d'An¬ tibes, 92, Cannes (Alp-Mar.). Algues. 1921. RAPINE, r. du Montparnasse, 11, Paris (6'). Omit, et Oolog. paléarct. 1922. RARIVO (Samuel), villa Bergerie, Ifanadiana, Mananjary (Madagas¬ car). Entom. surt. Lépidoptères. 1921. RASQUIN, avocat, q. de la Gde-Bre- tagne, 8, Liège (Belgique). Cicind. et Bupr. du globe. 1922. RASSAT (Philib), inst . à la Saulaie, Oullins (Rhône). 1921. RATGRIS (François), prép. en pharm . r. de Marseille, 4, Lyon. Bot., Myc. 1921. RAVASINI (Dr Carlo), piazza Borsa, 13, Trieste (Italie). Coléoptères. 1922. RAVET (Joanny), q. de la Biblio¬ thèque, 26, Lyon. 1922. RAVET (Joël), s. -ch. de mus. au 99' de ligne, r. Paul-Bert, 25, Lyon. 1919. RAVIER (Claudius), c. Gambetta, 29. 1922. RAVIGLIONE (François), admin. de l'Ec. sup. de Com. de Lyon, rue Vendôme, 125. Lyon. 1920. RAVINET (François), ing. des trav. publics de l’Etat, r. Franklin, il. 1922. RAYMOND (G.), la Cigaletto, av. de Bel-Air, Antibes (Alp.-Mar.). Micr. appl. à l'Histol. vég. et aux Ins. 1921. RAYMUNDO DA SILVA (D' Benedicto). prof, à l’Int. du Col. Dom Pedro, 11,76. c. Sen. Alêne., S. Christovani, Rio de Janeiro (Brésil). T.épidopt. 1920. RAYNAUD (J.), dir. hon. d’Ec. d’Agr. q. Pierre-Scize, 91. DE LA SOCIÉTÉ LINN.ÉENNE XXXI MM. 1893 *• DEBOURS, av. Je Noailles, G7, Lyon. 1922. REGNIER, marc, (le chaus., r. Natio¬ nale. Villefranche-s. -Saône (Rhône). 1921. REGNIER (R ), direct, de la Station entom., r. Dufay, 16. Rouen (S.-Inf.) Entomologie appliquée. 1921. REGNY (Antonin), ing.-chim., av. de la DenHiLune, 90, Tassin-la-Demi- Lune (Rhône). 1922. RELAVE (Louis), repr.. Neyron (Ain). 1921. REMY (Paul), prép. à la I'ac. des sc., pl. Carnot, Nancy (M.-et-Moseile). Biologie et Physiologie animale. 1893. RENARD (Mlle Joséphine), inst., r. du Parfait-Silence, 17. 1922. RENAUDET (Georges), pharin., pl. de la Liberté, Villefranche-de-Long- chapt (Dordogne). Mycologie. 1920. RENAUX (Valentin), libr., anc. gér. et succès, de Maloine, r. de la Charité, 6, Lyon. 1922. RENDU (Mlle Armandc), Maignelay (Oise). Lépidoptères. 1920. RENDU (le Dr Robert), r. Boissac, 8. 1922. RENVERSADE, r. de Thizy, 43, Ville- franche-s.iSaûne (Rhône). 1921. REQUIS (Charles), pharin. , av. Félix- Faure, 171, Lyon. 1874. RÉROLLE (Louis), anc. dir. du Mus. d’hist. nat. de Grenoble, av. de Noailles, 26, Lyon. 1917. RÉTIF, étud. ès sc., r. de Marseille, 83. 1922. REURE (le D' Hençi-gimon), St-Alban- les-Eaux (Loire).' Mycol. 1922. RÉVEILLE'!’, pi. 'de la République, Voiron (Isère). 1921. REVEILLET. pharin., r. Saunière, 4, Valence-s. -Rhône (Drôme). Mycol. 1911. REVERDIN. Lab. d’anthr., r. Saint- Victor, Genève (Suisse). 1921. REVERDIN (le D' Jacques-L), prof, il la Fac. de méd., rive de Prégny, route de Lausanne, Genève (Suisse). Eépidopt. rhopal. paléarct. 1920 REVERDY (MUe Caroline), r. Mazard, 9. 1880. REVETRIA-ERARD (M'ne), chem. de Francheville, 8, Lyon. 1909. REVOL, inst. lion., Vif-la-Rivoire (Is.). 1892. REY (Alex.), impr.-édit., r. Gentil, 4. 1920 REY (Louis), ,ag. génér. (l’assur. c. Wilson, 21, Vienne (Isère). 1922. REY (Vict.), r. Rose-Sage, Voiron (Is.). 1922. REYNAUD (Dr Victor), r. Paul-Chena- vard. 28, Lyon. 1920. REYNES (Antoine), av. Berthelot, 257. 1919. REYNIER (Julien, r. Emile-Zola, II. MM. 1921. RIBAUT (D' II ), prof, à la Fac. de méd., r. Lafayette. 18, Toulouse (Haute-Garonne). Hémipt., Myriap. 1921. RIBIOLLET, av. B. -Séjour, Vienne (Is.). 1921. RICHARD (Abbé Antoine), prof, à ITnstit. Lamartine, Belley (Ain). Géol. du Jura mtr.. Bot., Myc. 1922. RICHARD (Claude), dir. de banque, r. Guy-Allard, Voiron (Isère). 1922. RICHARD (Fernand), ing. des trav. publ. de 1 Etat (Mines), Tébessa (Algérie). Mycol., Géol., Foss. du secondaire et du tertiaire. 1922. RICHARD (Dr Gabriel), Francheville- le-Haut (Rhône). Biol., Entom. ap., Apicult., Hymen, parasites. 1920. RICHARD (Joseph-Antoine), r. Jac¬ quard, 10, Vienne (Isère). 1917. RICHARD (Michel), pharin., Orléans- ville (Algérie). 1919. RICHARME (Joseph), Condrieu (Rh.) 1882. RICHE (Attale), doct. ès sc., chargé d'un cours compl. à la Fac. des sc., av. de Noailles, 26. 1921. RICHOUX (Eug.), consul de Finlande. av. de Saxe, 229, Lyon. 1922. + RIDARD (E.), r. Stanislas-Baudry, 4. Nantes (L.-Inf.). Botan., Entom., sp. Coléopt. et Hémipt. 1880. □ + □ RIEL (le llr Philibert), boul. de la Croix-Rousse, 122. 1922. RIENCOURT DE LONGPRÉ (Patr. de), r de la Cité, 53, Troyes (Aube). Végét. indig., pl. sp. fam. des Papil. Entom., spéc. Lamellic. 1921. RIFAUX (Alphonse), r. de la Banque, 1, Chalon-s. -Saône (S.-et-L.). Mycologie. 1922. RI(. AUD (Joseph), r. Jul.-Récamier, 35. 1919. RIGNIER (J. -J.), Belleville-s.-Saône (Rhône). 1922. RI XI ELI N (abbé Alexandre), curé de Mancey, p. Sennecy-le-Grand (S.-et- Loire). Phanérogames. 1922. RIMELIN (l’abbé Eugène), curé de Laives (Saône-et-Loire). Bryologie, (Mousses et Hépat.) 1922. RIOl'LT (André), r. Poccard, 29, Levallois-Perret (Seine). Col. gallo- rhénans et Corse, Carat), paléarct. 1922. RII TER (François), ch. du serv. ét.r., Libr. Desvigne, pass. de l’Hùtel- Dieu, 36, Lyon. Botanique. 1919. RIVAL (Simon), q. Cl.-Bernard, 28. 1921. RIVIÈRE (Benoit), r. Voltaire. 25, Oullins (Rhône). 1922. RIVIÈRE (Francis). coHt . r. paul- Chenavard, 31, Lyon. 1921. 0 ROANNE (la ville de) (Loire). XXXII TABLEAU DES MEMBRES MM. 1921. ROBERT (Léon), pharm., gr. r. ües Cliarpennes, 75, Villeurbanne (Rh.). Mycologie. 1921. ROBERT (Paul), Domblans (Jura). Entom., suri. Coléopt. et Lép. pal. 1920. ROBERT -JEAN, b. des Brotteaux, 68. 1921. ROBIN (Paul), pharm., r. du Centre, 27, Tournus (Saône-et-Loire). 1919. ROBIN (le D' V.), r. des Archers, 10. 1920. ROBIN (Mme Vve), pl. Saint-Pierre, Vienne (Isère). 1921. ROBINET (Jules), r. Corne-de-Cerf, 107. 1922. ROBINSON (W.-I.), Michigan géol. Survey, Lansing, Michigan (E.-U.). Géol. Stratigr., Puléont. 1922. ROBLIN (D' L.), Flamboin, p. Gouaix (S.-et-Marne). Paras, anim. et vég. 1909. 4- ROCHAIX (le D'), chargé de cours, ch. de trav. à la Fac. de méd., chef de service à l’Inst. Pasteur, Lyon. 1922. ROCHE (Charles), q. de la Loire, 1, Roanne (Loire). 1885. ROCHE (Dr), q. St-Clair, 8, Lyon. 1920. ROCHE (François), r. d Inkermann, 81. 1920. ROCHE, r. de l’Hôtel-de-ViHe, 46. 1922. ROCHER (Claude), profes. d’agric., Roanne (Loire). 1921. RODIÊ (J.), chim., Castelnau-de-Lez (Hérault). Botanique. 1922. RODRIGUEZ (Léopold), ingén.-agron., r. de Linné, 10, Paris (5'). Bot. syst., spéc. de l’Amérique Centrale. 1921. ROIG (D' Mario-Sanchez), calzada del Cerro, 827, Habana (Cuba). Paléont. et Géol., Mollusques terr. et mar. 1922. ROLLAND (Mlle), q. Clemenceau, 16, Lyon. 1922. ROLLAN-MANGER (Mme M.-Louise), av. de Noailles, 51, Lyon. 1921. ROLLET, aux Promen., 36, Roanne (Loire). 1922. ROLLET, gr. r. des Charpennes, 13, Lyon. Mycol. 1922. ROLLINAT (Raymond), cor. du Mus. Nat. d'Hist. Nat., Argenton-s.-Creuse (Indre). Vertébrés de la Fr. cenlr. 1892. ROMAN (Frédéric), doct. ès sc. nat., chargé d un c. compl. de géol. à la Fac. des sc., q. Saint-Clair, 2. 1920. ROMAND (Mme Elis.), r. Hénon, 33 bis. 1921. ROMIEUX (Henri), conseil. d'Etat, Florissant, Genève (Suisse). Botan. 1921. RONDOU (P.), inst. en retr., Gèdre (Hautes-Pyrénées). Lépidoptères. 1921. RONEL, avocat, c. Wilson, 20, Vienne (Isère). 1922. RONGIER (Gilbert), astr. de l Observ. de Stasbourg (Bas-Rhin). MM. 1898. ROQUE (Dr), prof, à la Fac. de méd., pl. Antonin-Poncet, 5, Lyon. 1921. ROSSELET (Gontran), c. Gambetta, 17, Lyon. Mycologie. 1921. ROTH (Paul), boul. Bon-Accueil, 12, Alger (Algérie). Biol, des Hymen. (Sphégides, etc.). 1920. ROUBIER (le Dr Ch.), méd. des Hôpit., prof, agrégé à la Fac. de méd., r. Constantine, 22. 1922. ROUDET (Francis), r. de Crémieu, 57, Villeurbanne (Rh.). Mycol. 1922. ROUGERIE (Ernest), aux Esses, Mon- tagny (Rhône). 1921. ROUMÉAS (Victor- Alexis), Charbon¬ nières (Rhône). 1921. ROUSSEAU (Philéas), inst. en retr., les Treilles, Ste-Hermine (Vendée). Botan., Conchyl., Géolog., Minér , Paléont., Prélrist. 1894. 4- ROUX (Claudius), doct. es sc. nat., s.-biblioth. de la Ville de Lyon, r. Tramassac, 2. 1873. ROUX (Nizius), ch. de la Sœur-Vial- ly, 5, Lyon-Saint-Clair. 1921. ROUZEAU, horl., r. des Remparts- d’Ainay, 44, Lyon. Mycologie. 1921. ROYER (Antoine), propr. agr., Vivans (Loire). 1921. 4- ROYER (le D' Maurice), r. des Gran¬ ges, 33, Moret-s.-Loing (S.-et-Marne). Hcmipt. du globe, princ. Hétéropt. 1921. 4- RUBEL (Dr E.), privat-docent à l'Ec. polyt., Zürichbergstrasse, 30, Zurich (Suisse). Géogr. botanique. 1922. RUFFIX (M. Jos.), r. de Vauzelles, 1. 1911. RUSSO (le D'), méd.-maj. de 2" cl., méd. -chef à Figuig (Maroc), par Beni-Ounif (Algérie). 1922. RUTER (Gaston), r. de Lanneau, 11, Paris (5*). Coléoptères. 1920. SABOURAULT (Edouard), c. Henri, 49, Lyon-Montchat. 1920. SADOT (J.-Marie), r. Flesselles, 16. 1921. SAINT-AULAIRE (de), r. Devosge, 59, Dijon (Côte-d'Or). Botan., surtout Mycologie et Lichénologie. 1922. SAINTE - CLAIRE - DEVILLE (Jean). l.-col. d’art, en retr., direct, des Labor. centr. de l'Adm. des Mines da la Sarre, sect. post. 219, Sarre- bruck (Sarre). Coléopt. d’Eur., Zool. 1902. SAINTOT (l’abbé Emile), curé de Neuvelle-les-Voisey (Hte-Marne). 1922. SAINT-YVES (le com. A.), le Roc Fleuri, Vernou-s.-Brenne (I.-et-L.). Gramin., surt. genre Festuca. DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE XXXIII MM. 1922. SAINT-YVES (M>»e la doct. Isabelle). r. Vaubecour, 28, Lyon. 1922. SAINT-YVES (Richard), doct. en méd., Chalamont (Ain). 1922. SALAGNAC, entrepr., Villefranche-s.- Saône (Rhône). 1922. SALOMON (Albert), huis., pl. du Palais-de-Justice, 1, Roanne (Loire). 1921. SAMUELSONN (Gunnar), doct. ès sc„ docent à l’Un., Inst, botan., Upsal (Suède). Botan. syst., Embryol., Géogr. botanique. 1912. SANCEY (le Dr), r. d'Algérie, 21. 1921. SANTSCHI (D' Félix), Kairouan (Tu¬ nisie). Fourmis du globe. 1920. SAPANET (Emile), entr., anc. juge au Trib. de Com., ch. de Choulans, 82. 1921. SARRASSAT (J.), inst., r. Liandon, 12, Cusset (Allier). Bot., Géol., Entom. 1922. SARRAZIN (Joseph), r. Ney, 74, Lyon. 1920. SARTORY (Auguste), prof, de bact. et de crypt. à la Fac. de pharm., r. St-Georges, 2, Strasbourg (B.-Rh.). 1922. SASSARD (L.-A.), doct. en pharm., r. Vendôme, 72, Lyon. 1922. SAUSSURE (Dr Raymond de), r. de la Tertasse, 2, Genève (Suisse). Psych. (surt. Héréd. psych.), Lépidopt. 1922. SAVÈS (Jacques), cote Pavée, 1, Tou¬ louse (Hte-Garonne). Conchyl. 1910. SAYN, Montvendre, p. Chabeuil (Dr.;. 1922. SCHMID (le Dr E.), ch. ing. Gams, Sugartenstrasse, 2, Zurich (Suisse). Botan. systém. et Géobotan. 1922. + SCHMITZ (Mlle Rolande), r. Giof- fredo, 41, Nice (Alp-Mar.). 1922. SCHNEIDER, gr. r., 44, Caluire (Rh.) 1922. SCHOOFS (D' François), ch. du c. de chim. anal, et toxic. à l’Univ., r. Louvrex, 41, Liège (Belgique). 1922. SCHULER (Louis), prof, au Lycée, Metz (Moselle). 1924. SCHUSTLER (Dr Fr.), doc. de bot. à l'Université, Slezska, 24, Prague- Vinohrady (Tchécoslovaquie). 1922. SÉBILLE (R.), curé de Monthelon, p. Autun (S.-et-L ). Bryol. du globe. 1921. 4- SEGUIN (J. -B.), représ., q. de la Gère, 4, Vienne (Isère). 1920. SEIGNE (Paul), Charbonnières-les- Bains (Rhône). 1921. SEILER (Paul), r. de la Montagne, 89, Sarreguemines (Moselle). 1921. -f SENNEN (Herinano), Col. de la Bonanova, Barcelona (Espagne). Flore de la Catal. et des P.-Orient., surtout de Cerdagne. MM. 1922. SERGENT (Louis;, pharm., r. de Chàteaudun, 43, Paris (9‘). Mycol., Spores des Agaricinées. 1910. 4- SÉRULLAZ (Georges), doct. en dr., avoc. à la Cour d'appel, pl. Belle- cour, 8 ; l’été au chat. d’Yvours, par Irigny (Rhône). 1920. SERVET (Paul), r. Gasparin, 16. 1920. SESTIER, pharm., c. de la Liberté, 9. 1922. SEVIN, r. Centrale, 52, Lyon. 1920. SIBUT (Auguste), instit., pl. Saint- Ferréol, Vienne (Isère). 1921. SI.CARD (Henri), lie. ès sc., r. Aiguil- lerie, 30, Montpellier (Hérault). Col. et Dipt. de Fr., Biol, des ins. 1921. SIETTI (Henri), pharm., le Beausset \Var). Coléopt. paléarct., surtout Dytisc. et Lamellic. coproph. 1920. SILVESTRE (Antoine), indust., Estres- sin-Vienne (Isère). 1920. SILVESTRE (Joannès), indust., Ste- Colombe-lès-Vienne (Rhône). 1920. SILVESTRE (Joseph), indust., Estres- sin-Vienne (Isère). 1921. SIMERAY (Jules), gr. r. de la Guillo- tière, 200, Lyon. Mycologie. 1922. SIMON (Eugène), recev. de l’enreg., Montmorillon (Vienne). Bot., Préhist. 1920. SIMONNEAU (Gabriel), r. de la Répu¬ blique, 87. 1897. SIRAUD (Dr), prof, à la Fac. de méd., ch. de Choulans, 48, Lyon. 1921. SIRGUEY (P.), r. James-Cane, 28, Tours (Indre-et-Loire). Col. de Fr. 1922. SMETS (Georges), prof, à l'Un., r. des Bollandistes, 51, Bruxelles (Belg,). Botanique. 1922. SMITH (MOe Annie), inst., St-Vincent- de Rhins (Rhône). 1921. SMITS (Alb ), ingén., r. de la Paix, 7, St-Dié (Vosg.). Lép. eur., Orn. fr. 1922. SOC. ANON. DES CHARB. DE BON¬ NE - ESPÉRANCE, BATTERIE ET VIOLETTE, Liège (Belgique). 1922. SOC. ANON. DES CHARB. DU BON¬ NIER, Grâce-Berleur-lez-Liége (Belg.) 1922. SOC. CHARB. DES SIX-BONNIERS, Seraing (Belgique). 1922. SOC. DES BQYS-SCOUTS ROANNAIS, r. de Cadore, 18, Roanne (Loire). 1921. SOC. DES SC. NAT. DE ST-ETIENNE ET DU DÉP. DE LA LOIRE, r. de la Bourse, 32, St-Etienne (Loire). 1922. SOC. D’HIST. NAT. DE LOIR-ET- CHER, Blois (Loir-et-Cher). 1921. SOC. D HIST. NAT. DU JURA, r. du Jura, 59, Lons-le-Saunier (Jura). 1920. SOGNO (Désiré), r. Godefroy, 16, Lyon. ■xxxiv TABLEAU DES MEMBRES MM. 1919. SONNERY (Jean), r. Dunolr, 4. 1922. SOXXIER, gr. r. de la Guillotière, 12$. 1921. SOXTHOXXAX (J. -Baptiste), pharm., Lons-le-Saunier (Jura). Mycologie. 1921. SORIX (abbé J.), curé de St-Côme, par Bazas (Gironde). Lépidoptères. 1922. SORXBORGER (J.-D ), Rowley, Massa¬ chusetts (U. S. A.). Satura-, et. Cicin- tlel. du globe. 1921. SOTTEAU (Albert), prof, à l'Ec. Norm. r. Philippe-de-la-Salle, 3, Lyon. 1922. SOUCHON (Henry), pi. de l’Abbaye, Charlieu (Loire). 1921. SOULIAT, café du Helder, r. Natio- j nale, Yillefranche-s.-Saône (R.). Myc. j 1919. SOULIER (Charles), 23, av. des Cot- I tages, Caluire (Rhône). 1922. SOULIN (P.), r. Pierre-Morin, 11 Yillefranche-s.-Saône (Rhône). 1922. SPEYL (Pierre), r. Amédée-Bonnet, 7. 1921. SPRECIIER (Dr Andréas), Freuden- bergstrasse, 146, Zürich VI (Suisse). Anat. et Pliysiol. végét.. Plantes utiles des trop, et leur culture. 1921. STAMATIN (Mihai), prof, de sc. nat. au Lycée Piatra-Neamt, Moldavie (Roumanie). Lichens. 1921. STAUFFER (E.), Cointrin, Genève (Suisse). Conchyliologie. 1922. STRACEY (Dr Bernard), chai. Dimbeg, Diemtigen, Simmenthal (Suisse). Conch., Evol.. Cytol. 1921. SUBRIN (Etienne), r. Brison, 3, Roanne (Loire). 1922. SUCHET (Ernest), inst., av. Berthe- lot, 23, Lyon. 1921. TARAYELLIER (II.), arch . Montargis (Loiret). Coléop. de Fr. Crypt. du gl. 1921. TARDY IL.), r. Séb.-Gryphe, 31, Lyon. 1922. 'LARGE, dir. du Col. Claude-Bernard, Yillefranche-s.-Saône (Rhône). 1921. TARGE (J. -Claude), écon. du Pens. des Lazar., m. St-Barthélemy, 24, Lyon. Botan.. Ent., princ. Lépidopt. et Coléopt. 1922. TARLET, inst., r. Nationale, 74, Villefranche-s. -Saône (Rhône). 1920. TASSET, dir. du 12" ressort vétér., pi. Carnot, 23. Lyon. 1920. TASSIXARI (Louis), pi. St-Clair, 8. 1893. TATY Dr), r. de Charonne, 161, Paris (IP). 1922. TAULELLE (François), ét. en pharm., «1. Jules-Courmont, 3, Lyon Myrol 1922. TAUTY (Léo), chir.-dent., r. Vau- becour, 5, Lyon. MM. 1921. TAVEL (Mme Jeanne), r. Condé, 35 bis. 1919. TA Y EL (Xest.), ing., r. de Condé, 35 0. 1921. TAVERNIER (Dr L.), chir. des Hôp., prof, agrégé à la Fac. de méd., r. de Bonnel, 7, Lyon. 1922. TECHNOLOGICAL MUSEUM, Harris Street, Sydney (Australie). 1881. TEISSIER (IY), prof, à la Faculté de médecine, r. Boissac, 7. Lyon. 1922. TEISSIER iMUe Alice), prof, au Col¬ lège, Vienne (Isère). 1921. TEMPÈRE (J.), nat. prép., vil. Racine, Arcachon (Gironde). Micrographie. 1920. TESTOUT (H.), dessin, r. Moncey, 107. 1922. THÉRIOT (L), dir. hon. d’Ec. prim. sup.. Fontaine-la-Mallet, par Monti- villiers (S.-Xnf .). Bryol. du globe. 1921. THÉRY (André), cons. adj. du Mus. de I’inst. sc. du Maroc, Rabat (Maroc). Buprestides du globe. 1899. THEVENOT (Dr Léon), prof. agr. à la Fac. de méd., 101. r. de l’Hôtel-de- Ville, Lyon. 1922. THIBAULT (M“« Marie), dir. de l’Ec. com. de Filles, la Mulatière (Rh ). 1919. THIÊBAUT, insp. princ. des douanes r. des Marronniers, 5, Lyon. 1920. THIERS (Théophile), pharm.. r. des Capucins, 2. 1921. THIVOLEET (Louis), r. St-Alban, 53, Roanne (Loire). 1920. THOMAS (Anatole), r. Ste-Marie, 16. Lyon-Montchat. 1922. THORAL (Marcel), inst.. r. des Tan¬ neries. Charlieu (Loire). Pal.. Miner. 1921. TISSOT, boulev. de la Pyramide, Vienne (Isère). 1899. TIXIER (Dr), prof, à la Fac. de méd , , 4, r. de la Charité. Lyon. 1922. TOXTOX. apic . Parcieux (Ain). 1921. TOPEXOT, c. Wilson, 20, Vienne (Is. !. 1921. TOUCHARD (G.), prép. à l’Ec. de médecine, q. Dugay-Trouin. 8, Xantes (L -Inférieure), zool., Coléopt. 1922 TOURLOXNIAS (M«e Aline), r. de UAncienne-Préfecture. 7, Lyon. 1920. TOURLOXNIAS (Mlle Lucile), prof, au Lycée de Jeunes filles de Lyon, r. de l'Ane. -Préfecture, 7, Lyon. 1922. TOUSSAINT (l'abbé), curé de Mon- taure (Eure). Botan. (Phanérog .). 1921. TRAHARDT, cons. du Mus. d’Hist. nat., Orléans (L.).GéOl., Pal., Min. 1922. TRAMBOUZE (A.), r. Nationale. 121. Villefranche-s. -Saône (Rhône). 1920. TRANCHAND (J.), r. Pizay, 3. 1922. TRAVERSE (Paul), r. Marietton. 6. XXXV DE LA SOCIETE L1NNEENNE MM. 192-2. TRIOMPHE, prof, au Lycée, Roanne (Loire). Apiculture. 192-2. TRONCHET (Léon), r. Centrale, 12. 1921. TRUBERT, prof, au Lycée, Roanne (Loire). f 1921. TRUFFAUT (G.), ing.-agr., av. de Paris, 90 bis, Versailles (S.-et-O ). Bactéries du sol. [ 1922. TULOUP (Jean), Pouilly-sous-Charliet (Loire). | 1921. TURATI (comte Emilio), piazza San Alessandro, 4, Milano (Italie). Lép. paléarct.. suit, de la faune ital. î 1922. TURLIN (Charles), emp. des Coiltrib. Ind., r. Paul-Bert, 46, Lyon. 1921. TURRETTINI (Horace), r. de 1 Hôtel- de-Ville, 8, Genève (Suisse). Botan. r 1922. TCRRETTIXI (William), agronome, Choisy. p. Sciez (Hte-Savoie). î 1922. TUSSAU (Dr Maurice), clin. Gambetta, c. Gambetta, 2, Lyon. I 1918. + USUELLI (P), Pouilly-s.-Charlieu (Loire). Mycologie. I 19-20. USUELLI (M>ne), Pouilly-s.-Charlieu (Loire). K 1922. VABRE (MOe Emilie), q. St-Vincent, 24. jf 1891. VACHOX (A.), pharm., r. Vendôme, 90 ■ 1922. VADOX (Joseph), r. Gambetta, 37, Roanne (Loire). ■ 19-22. VAILLOT (M“®), r. du Parc, Neu- viile-s. -Saône (Rhône). ■ 1922. VAISSOX (MUe II.), économe du Lycée de Jeunes Filles, Tournon (Ardèche). B 1921 . VALABRÊGUE (N.), aut.-comp., boul. Mérentie, Marseille (B.-du-Rhône). Géologie, Malacologie. J 1.09. VALENTIN (Victor), boni, de la Croix-Rousse, 158. S 1922. VALLAS (Louis), r. Etienne-Poulet, 41, Villefranche-s. -Saône (Rhône). 1922. VAN DEN BROECK (H.), 120, r de l'Eglise, Anvers (Belg.). Bol., surt. Musc, indlg. et exot.. Fl. phan. belge. \1922. VANDENDRIES (R.), prof, à l'Athén . r. Chaus.-d’Edeghem. -28, Contich- Anvers (Belgique). Mijcol. 1899 VANEY, prof, de zool. à la Fac. des sciences, r. Cuvier, 69. 1921. VAN GAVER (le Dr F.), aven, du Prado, 216. Marseille (B.-du-Rh.). Zoologie, Biologie. 1921. VAN HEURN (Jhr.-F.-C.). chim., Groo- thertoginnelaan, H7. la Haye (Hol¬ lande). Vert, et Moll, de I Arch. Mal. 1922 VANHOVE (Maurice), r. Chevreul. lOi, Lyon. 1906. VARENNE (Georges), fabr , r. Lafont, 2 MM. 1922. VARENNE, stat., la Cure, Loclie-s.- Indrois (Indre-et-Loire). Mgcol. 1922. VARIGAD, r. des Prés, 13, Roanne (L.). 1919. VARRICHOX (Joseph), r. Gaspard- Picard, il, à Vénissieux (Rh.). Min. 1921. VASSY. cons. du Mus., Vienne (Isère). 1891 . VAUTIER, prof, à la Fac. des sc.. r. Grôlée, 13, Lyon. 1922. VAYROLATTI (E.), doct. en pharm., r. Trachel. 24, Nice (Alpes-Marit.). 1922. VELEN. r. Ant.-Bréart, 90, St-Gilles, Bruxelles (Belg.). Embr. des Salpes. 1922. VELONOVSKY (D' Josef)( prof, à l’Un , Slupi II, Praha (Républ. Tchéco¬ slovaque). Botanique. 1921. YENDRAN (Paul) av. du Teil, 36. Montélimar (Dr.). Orn., élev. et accl. 1922. VENET (H ), r. Soyer, 9, Neuilly-s.- Seine (S.). Col. de Fr., Silph. d'Eur. 1912. YEXOT (M>ie Marie), prof, au Lycée de Jeunes filles, r. Rabelais, 10. 1922. VERGNES (Louis de), ing., r. de Vaugirard, 186, Paris (15"). Bot. sgst. i Lettres, c. Gambetta. 49, Lyon. ■ llembres Correspondants de l'aneienne Soeiété d’Antliropologie et de Biologie ( Français J MM. 1900. BOULE, prof, au Mus., Paris. 1905. HERVÉ (Dr), prof, à l'Ec. d’anthr., r. Ec. Méd., Paris (6"). 1900. MANOUVRIER (Dr), prof, à TEcole d’anthr., secr. gén. de la Soc. d’ant., r. Ec. Méd., Paris (6'). 1903. MORTILLET (A. de), prof, à l'Ec. d’anthropologie, Paris. 1889. 1888. 1900. 1891. MM. MULLER, dir. du Mus. Dauphinois, Grenoble (Isère). PIOT-BEY. prés, de l'Inst. Egyptien, Le Caire. RIVET (D'), secr. gén. de l’Inst. franç. d’anthr. au Muséum, Paris (5*). VERNEAU (D'), prof, au Muséum, Paris (5'). DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE XXXVII (Etrangers) MM. 1900. DE LOË (Baron), secr. gén. de la Sté Roy. d'Archéol. de Bruxelles (Belg.). 1905. FRAIPONT (Dr), prof, à l'Ec. d’Anthr. de Liège (Belgique). 1905. JACQUES (DM, prof, à l'Univ. de Bruxelles (Belgique). (Membres Coi'i'espondanlg «le MM. AUBOUY, adj. au maire, r. de la Gendar¬ merie, 12, Montpellier (Hérault). BATTANDIER, prof, de pliarm. à l'Ec. de méd. d’Alger (Algérie). BONNET (Dr Edmond), r. Cl. -Bernard, 78, Paris (5e). BOUVET (Georges), pharm., r. Lenepveu, 2, Angers (Maine-et-Loire). MM. 1885. PIGORINI (L.), dir. du Mus. anthr.. Rome (Italie). 1909. PITTARD (Dr Eugène), prof, à l’Un. Genève (Suisse). raneieiine Société Botani«ine MM. HUSNOT, dir. de la Rev. Bryol., Cahan (Orne). REYNIER (Alfred), vil. Marguerite, aven. Brunet, Toulon (Var). TONI (G. -B. de), dir. de la Nuova Notarisia, Modena (Italie). TRABUT (DM, prof, d’hisfr. nat. à l'Ec. de médec., Alger (Algérie). Membres «léeédés en 19?‘£ MM. -j- CHEVAILLER (Léon), r. Terme, 3, Lyon. COSMOVICI (Dr Léon), Jassy (Roumanie). COUSTURIER (Paul), r. Espariat, 26, Aix-en-Provence (B.-du-R.). -j- DRIVON (Dr Jules), av. de Saxe, 284, Lyon. LEBRUN (Louis), Lons-le-Saunier (Jura). MM. -J- L'HERMITTE (J.), r. Beaumont, 14. Marseille (B.-du-R.). OLIVIER (abbé), Bazoches-en-Houlme (Orne). SAUVETON (Mme), r. de l’Abondance, 63, Lyon. Bons effeetués pour les Annales «le 19'î‘î M. BRAUN-BLANQUET Mrae DAMIANS. . . . M. DAMIANS .... M. le Dr RIEL. . . . M. GERBAULT. . . . M. DELAFIELD . . . M. GAGNEPAIN . . . M. l’Abbé DE.JOUX . . M. AD AI R . Anonyme . M. ABENDANON. . . M. SÉRÜLLAZ. . . . Mrae FÉLIX ...... 20 fr. 10 .. 10 » 50 .. 20 .. 25 » 10 » 5 » 23 » 300 >. 500 .. 10 » 10 » Total 993 fr. MÉMOIRES L’ORIGINE ET LE DÉVELOPPEMENT DES FLORES DANS LE MASSIF CENTRAL DE FRANCE avec aperçu sur les migrations des Flores dans l’Europe sud-occidentale par J o S i a S BRAUN-BLANQU ET Membre correspondant de la Société Nationale des Sciences Naturelles et Mathématiques île Cherbourg, de la Société d'Hisloirc Naturelle des Grisons, etc. Présenté à la Société Linnéenne de Lyon, en la Séance du 25 Avril 1921. Deuxième Partie TROISIÈME CHAPITRE LES ÉLÉMENTS PHYTOGÉOGRAPHIQUES DU MASSIF CENTRAL DE FRANCE A. Élément méditerranéen. i° Caractéristique piiytosociologique et floristique Trois grands territoires phytogéographiques viennent se joindre sur le Plateau Central de la France : les territoires médi¬ terranéen, atlantique et médio-européen. La végétation médio- européenne et atlantique prédomine dans le Nord et le centre du massif ; dans les parties méridionales, au contraire, domine nettement l’élément méditerranéen, expression phylosociolo- gique et floristique de la région méditerranéenne. « La région méditerranéenne a reçu ce nom parce que les mêmes végétaux, ou des végétaux peu différents entre eux occupent presque toute l’enceinte de la Méditerranée. » (A. P. Soc. Ltnn.,t. lxix, 1922. 1 2 L’ORIGINE ET LE DÉVELOPPEMENT DES FLORES de Candolle 1808, p. 89) ; c’est là la première définition nette d’un territoire phytogéographique. La caractéristique de cette région, classique entre toutes, peut être résumée de la façon suivante : Les associations climatiques finales appartiennent pour la plupart aux forêts composées d’arbres sclérophylles, à feuilles de faibles dimensions, coriaces, persistantes et adaptées de ma¬ nière très diverse à une période de sécheresse estivale prolongée. L’essence forestière, de beaucoup la plus importante, qui a dû revêtir une grande partie de la région avant l’apparition de l’homme, est le chêne-vert (Quercus llex) . On peut le considé¬ rer comme une incarnation du climat méditerranéen. Il s’étend en forêts jusqu’aux limites de la région, atteignant en peuple¬ ments 1.700 mètres d’altitude dans le Moyen Atlas marocain (!) et :>..r>oo mètres dans le Grand Allas au Sud-Est de Marrakech (R. Maire, in lift.). Son proche parent, Qucrcus Suber, le chêne- liège, le remplace dans les terrains siliceux et sablonneux du Portugal méridional — il y est l’essence dominante du groupe¬ ment climatique primitif, — d’une partie de l’Espagne et de la France méridionale (Roussillon, Provence), en Algérie et sur¬ tout dans le Maroc septentrional. L’immense forêt de Mamora à l’Est et au Nord de Rabat n’est qu’un vestige de cette forêt cli¬ matique primitive. Quercus coccifera, aujourd’hui surtout huis- sonnant, envahit de sa broussaille naine, enchevêtrée de vastes surfaces âpres et déboisées à sol pierreux-rocailleux. Au seuil des basses Gévennes, sur les coteaux calcaires du Gard, il a pris une extension telle que les habitants et ensuite les géographes ont appliqué son nom patois « garoulia » à tout ce territoire déshérité, aride entre le Vistre et le Gardon : « les Garri¬ gues » (1). Olea europæa, Pistacia Lentiscus, Myrtus communisr Phillyrea spec. div., Rhamnus spec. sert. Maternus, Teucrium fruticans et d’autres arbres ou arbustes de la même catégorie de formes biologiques, concourent à donner à la végétation méditerranéenne primitive sa physionomie relativement uniforme, d’un charme étrange, captivant, indéfinissable. Aux confins sud-occidentaux de la région, dans le Sud-Ouest du (1) Garrigue. Garigue signifie en Languedoc terrain inculte, aride, rocail¬ leux, couvert surtout de petite broussaille ou presque nu. DANS LE MASSIF CENTRAL DE FRANCE 3 Maroc encore, une Sapotacée monotype d 'affinités tropicales, Argania sideroxylon, imitant parfaitement l’aspect et la forme biologique de l’olivier, constitue des forêts très étendues (grou¬ pement climatique final). 11 est pourtant rare de rencontrer aujourd’hui la forêt clima¬ tique bien développée dans les pays d’ancienne civilisation qui entourent la Méditerranée. Elle s’est conservée un peu mieux dans les hautes chaînes de l’Atlas, où nous avons pu l’étudier rapidement. Ailleurs, ce sont le plus souvent des stades divers de dégradation : Maquis, Garigue, Monte bajo, Charnecas, Tomillares, Phrygana, etc., selon l'expression locale. Les prin¬ cipales espèces dominantes et sociales de ces groupements buis- sonnants, en grande partie consécutifs au déboisement, revêtent peu de formes biologiques analogues. Ce sont, outre les scléro- phylles toujours vertes, les arbustes jonciformes (Rutenstràu- cher) presque entièrement dépourvus de feuilles assimilatrices ( Spartium , Rétama, Genista spec. div., Cytisus spec. div., Poly- gala Balansæ, etc.), les arbustes ériciformes à feuilles plus ou moins aciculaires, enroulées par les bords (Rollblàtter; ( Thymus spec., Rosmarinus, Fumana, Erica spec., etc.), les arbustes épineux à surface transpiratoire très réduite (Asparagus horridus, Genista spec. div., Erinacea, Poterium spinosum, etc.), les arbustes et arbrisseaux, souvent aromatiques, à feuilles de sauge, charnues ou coriaces, persistantes, couvertes d’un indûment épais (Salvia spec. div., Phlomis et Ballota spec. div., Cistus atbidus, etc., et enfin le palmier nain, Chamaerops humilis qui couvre à perte de vue les plaines dans la partie sud- occidentale de la région. Des lianes toujours vertes, assez nom¬ breuses, perdent de plus en plus de place à mesure que la déforestation progresse. Dans l’extrême Sud-Ouest (Maroc) enfin, la forme cactoïde est représentée par une demi-douzaine d’espèces des genres Euphorbia sect. Diacanthium, Caralluma ‘ Aselepiadacée), Kleinia (Composée). Une Euphorbe cactoïde (E. resinifera) revêt de ses coussins compacts, glauques, des pentes entières sur le rebord du Grand Atlas, parfois à l’exclu¬ sion presque de toute autre végétation. Les terrains dégarnis de végétation ligneuse sont envahis de Thérophytes et de Géophytes à bulbes et à tubercules. L’aspect physionomique de ces groupements est extrêmement variable : 4 L'ORIGINE ET LE DÉVELOPPEMENT DES FLORES ils imitent de merveilleux jardins fleuris dans l’Ouest du Maroc et le Tell algérien, pour dégénérer en maigres et fins gazons très discontinus dans les contrées moins bien partagées au point de vue de l’humidité atmosphérique. Au régime pluviométri - que le plus sec correspondent des steppes à Hémicryptophytes sclérophylles graminoïdes du type des Stipa (Lygeum, Stipa, Ampeloclesmos) , steppes en grande partie climatiques, plus rarement édaphiques (Ampelodesmos) . Les Hémicrpytophytes dominent également dans les strates inférieures sous le couvert épais de la futaie intacte de Ouercus llex. Les Ptéridophytes, Bryophytes en coussinets et les Lichens fruticuleux, relativement peu nombreux en espèces et surtout en individus, n’entrent pour ainsi dire pas. dans la composition du tapis végétal. Sur tout le pourtour de la Méditerranée, la végétation oro- phile s’ordonne en étages altitudinaux nettement différenciés. D’une façon générale, trois étages superposés se retrouvent dans la plupart des massifs montagneux : i° L’étage des arbres sclérophylles toujours verts avec, à sa limite supérieure, une ceinture parfois absente d'arbres à feuilles caduques (Quercus spec. div., Fagus silvatica, Acer spec., Ostrya carpinifolia, etc.) ; 2° L’étage des conifères (Abies spec. div., Cedrus Libani, Juniperus spec. div.) ; 3® L’étage des arbrisseaux nains et des pelouses alpines. La spécialisation floristico-systématique de la région méditer¬ ranéenne se manifeste tout d’abord par le nombre très consi¬ dérable (plusieurs milliers) d’espèces endémiques, eu-méditer- ranéennes. Parmi les genres endémiques, on compte de nom¬ breux monotypes en partie étroitement localisés comme, par exemple, les Crucifères Syrenopsis (Bithynie), Coincya et Guiroa (chaînes bétiques), Boleum (Espagne), Morisia (Corse et Sardaigne), Psy chine et Cardylocarpus (Algérie et Maroc), Kremeria et Otocarpus (Province d’Oran), Ceratocnemum, Tra- chystoma (Maroc méridional), Hemicrambe (Montagnes du RiD, Fezia (environs de Fez), la Caryophyllacée Gouffeia (Provence), les Ombellifères Ammiopsis (Algérie), Sclerosciadium (Maroc sud-occidental), Petagnia (Sicile), Portenschlagia (Dalmatie), Kenopleurum (Lesbos), Astoma (Syrie, Palestine), les Légumi- DANS LE MASSIF CENTRAL DE FRANCE 5 neuses Petteria (Illyrie, Dalmatie), Cytisopsis (Cilicie, Syrie), la Labiée Dorystœchas (Lycie et Pamphylie), les Composées Hispidella (Espagne centrale), Hænselera (Sierra Nevada), Meli- tella (îlot de Gozzo), Nanantliea (Archipel tyrrhénien), l’Hépa- tique Dichiton (Afrique boréo-occidentale), etc., ou répandus dans une grande partie de la région (Queria, Succowia, Car - vichtera, Spartium, Erinacea, Hymenocarpus, Biserrula, Secu- rigera, Ridolfia, Lagœcia, Physocaulos, Margotia, Prasium, Tyrimnus, Geropogon, Zacintha, etc.). Dans la partie occiden¬ tale de la région sont cantonnés les genres Bivonaea (4 espèces) et Vella (3 espèces), puis quelques genres qui ne comptent que deux espèces ; les genres Enarthrocarpus (4 esp.), Ricotia (5 esp.), Aubrietia (12 esp.), sont médit erranéo-orientaux. Parmi les genres les plus importants, propres à la région méditerranéenne ou ne la dépassant que rarement, nous cite¬ rons : Asphodeline, Muscari, Hyacinthus, Bellevalia, Gagea, Crocus, Sternbergia, Serapias, Ophrys, Saponaria, Brassica , Sinapis, Biscutella, Iberis, Alyssum, Ptilotrichum, Malcolmia Eumalcolmia, Calycotome, Cytisus, Coronilla, Scorpiurus, Ebenus, Dorycnium, Ononis, Cistus, Biasoletüa, Athamanta, Elaeoselinum, Scandix,Thapsia, Smyrnium,Alkanna, Phlomis, Crucianella, Centranthus, Edrajanthus, Bellium, Anacyclus, Santolina, Cynara, Staechetina, Catananche. Les familles les plus nombreuses en espèces sont les Compo¬ sées, les Légumineuses, les Graminées, les Crucifères, les La¬ biées, les Ombellifères, les Carvophyllacées. Elles forment à peu près la moitié de l’ensemble des espèces. La petite famille des Cneoracées (1) (deux espèces), la famille des Cynomoriacées (une espèce), la sous-famille des Primulaceæ-Corideæ (deux espèces), les Rosmarinæ (deux espèces) et les Aphyllanthæ (une espèce) sont spéciales à la région méditerranéenne. Des pluies d’hiver et une saison sèche d’été caractérisent avant tout le climat méditerranéen, qui a prêté son nom à un régime pluviométrique que l’on retrouve en Californie, au Chili, au Cap et dans l’Australie méridionale. Au régime méditerranéen correspondent, dans 1 ancien et le nouveau monde, des « forma¬ tions végétales » identiques ou du moins très semblables. (1) Voir aussi Chodat R., dans Bull. Soc. Botanique de Genève, 2e Sér., vol. XII, 1920. 6 L'ORIGINE ET LE DÉVELOPPEMENT DES FLORES Dans le midi de la France, l’association du chêne-vert (Quer- cus llex) , groupement climatique final le plus important, et les groupements dérivés rendront les plus précieux services pour la délimitation exacte de la région. Parmi les cultures méditerranéennes, celles de l’olivier, du figuier et de l’aman¬ dier s’étendent ici jusqu’aux limites de la région et la dépas¬ sent parfois un peu. Depuis Giraud-Soulavie (1783) jusqu'à nos jours, l’olivier (Olea europæa) a été considéré comme un des meilleurs réactifs du climat méditerranéen. M. Ch. Martin (1866, p. 629) et surtout MM. Durand et Flahault (1886) s’en sont servi pour délimiter la région méditerranéenne en France. 30 Extension de la région méditerranéenne dans les Cévennes méridionales Limites horizontales et verticales, p. 6 ; extension méditerranéenne dans la vallée supérieure de l’Hérault, p. 8 ; différences locales, p. n. Dans le Massif Central, la région méditerranéenne englobe les vallées méridionales des Cévennes. Sa limite cadre ici à peu près avec celle de l’association bien développée du chêne-vert (Quercus llex) ; elle est d’autant mieux définie qu’une chaîne montagneuse de 1.000 à 1.702 mètres d’altitude arrête l’afflux de la végétation du Bas-Languedoc. Ce n’est pourtant pas une ligne droite de démarcation : des plaines narbonnaises elle s’insinue dans les vallées cévenoles, poussant jusqu’au cœur du massif de l’Aigoual et atteignant en moyenne 600 à 700 mè¬ tres aux adrets. Aux ubacs (versant Nord), à la même altitude, la végétation euro-sibérienne prédomine le plus souvent (v. figure 1, p. 9). La limite extrême de la région méditerranéenne dans les Cévennes touche les environs de .Toncels et d’Avène dans la vallée de l’Orb, Yalleraugue et Arre dans le bassin de l’Hérault, les environs de Collel-de-Dèze dans celui du Gardon, Concoules et Vialas dans la vallée de la Cèze. Nulle part elle ne déborde vers le Nord et l’Ouest la ligne de faîte, et les dépressions même les plus faibles : le Col des Bastides (65i m.) entre Concoules el Villefort, le Col Notre-Dame (667 m.) entre la vallée de l’Orb et celle du Dourdou, le Col de la Feuille (467 m.) entre les Fig. A. — Garigue à Cistus alhidus se transformant en taillis de Quercus llex (plaine languedocienne). (Phot. W. Lüdi.) I'ig. 15. — Hebord méridional du Causse des pentes calcaires : Quercus llex (à droite), sur les limites de la région du Larzac. liésiiltal du déboisement rabougri et Quercus puhescens isolé méditerranéenne. (Phot. Roussel.) DANS LE MASSIF CENTRAL DE FRANCE 7 vallées du Jaur et du Thoré forment des arrêts nets. Aux peu¬ plements sombres du chêne-vert, aux landes embaumées à cistes, à lavandes, à Erica arborea du versant Sud succèdent des bois frais d’arbres à feuilles caduques, des prairies vertes, des landes à Sarothamnus scoparius. Les espèces méditerra¬ néennes ont presque disparu, pour réapparaître, en partie seu¬ lement, bien en aval dans des coins privilégiés des principales vallées atlantiques. Dans l’extension altitudinale de la végétation méditerra¬ néenne, le climat local intervient comme facteur limitatif de premier ordre. D’une manière générale, on peut dire que la végétation méditerranéenne s’abaisse dans les Cévennes méri¬ dionales du Nord-Est au Sud-Ouest, c’est-à-dire du bassin de la Cèze et du Gardon aux cours du Thoré et du Sor : sur les contre- forts sud-orientaux du Mont Lozère, entre Génolhac et Yialas, et sur les adrets abrupts du Grand Aigoual, les bosquets de Quercus Jlex grimpent jusqu’à qôo mètres ; dans la vallée de l’Orb, ils ne s’élèvent guère au-dessus de 700 mètres (exception¬ nellement à 810 mètres au Roc Malaurède), et enfin, dans la partie occidentale de la Montagne Noire, les feuillus : Quercus sessiliflora, Quercus pedunculata et Fagus silvatica descendent dans le bas des vallées. L’influence dominante des courants atlantiques délimite ici l’extension de la végétation méditer¬ ranéenne. Les limites altitudinales offrent d’ailleurs des différences notables, non seulement d’après la situation et l’orientation, mais encore suivant l’inclinaison des pentes et suivant la eom- position du sol. Ainsi l’apparition des terrains primitifs provo¬ que l’arrêt d’une foule de végétaux méditerranéèns, par exem¬ ple, dans la vallée du Gardon, aux environs de la Grand’ Combe et dans la vallée de l’Hérault, entre Ganges et Pont- d’Hérault. Certaines espèces, indifférentes à l’égard du sol, s’élèvent bien plus haut sur le calcaire que sur les schistes. A Montolieu, dans la Montagne Noire, de nombreuses espèces méditerranéennes, ne dépassant pas l’altitude de 3oo mètres sur le granit, abondent jusqu’à 63o mètres et affrontent les vents du Nord sur le calcaire compact des garigues de Caunes ('Rai- chère, 1888). Les limites maxima sont atteintes sur les versants chauds, abrités, à pente rocheuse ou fortement inclinée. 8 L’ORIGINE ET LE DÉVELOPPEMENT DES FLORES L’étude détaillée des extensions méditerranéennes dans les vallées méridionales des Cévennes n’est pas assez avancée pour autoriser un aperçu synthétique comparatif, aussi nous borne¬ rons-nous à décrire un des exemples les plus expressifs : la pénétration de l’élément méditerranéen dans le bassin supérieur de l’Hérault. Pour ce territoire, nous pouvons nous appuyer sur une statistique floristique complète et récente. L’Hérault supérieur se divise, à Pont-d’Hérault, en deux bran¬ ches à peu près égales : la vallée de l’Arre et la vallée de Valle- raugue ou de l’Hérault proprement dite. Grâce à des circonstan¬ ces particulièrement favorables, une riche flore méditerra¬ néenne caractérise surtout la vallée latérale de l’Arre, tandis que — fait curieux — l’artère principale de l’Hérault n’a reçu qu’une colonie bien plus faible. Cela tient à diverses causes : climatiques, orographiques, édaphiques et historiques. Parmi les causes actuelles, le climat privilégié analysé ailleurs (Br.-Bl. iqiè, p. 2i-4o) et l’orientation de la vallée longitudi¬ nale (Ouest-Est), l’abritant contre les vents du Nord, ont dû faciliter l’immigration de la plaine languedocienne relativement proche. La composition du sol est très variée, des calcaires jurassiques et basiques alternent avec le granit et les schistes. Il en résulte une grande diversité de conditions écologiques. En outre, le bassin du Vigan paraît avoir joué le rôle d’un refuge pour les espèces méditerranéennes tertiaires. Cette riante vallée de l’Arre héberge, entre 200 et 4oo mètres d’altitude, un assez grand nombre de végétaux qui trouvent ici leur limite septentrionale : Corynephorus fasciculatus Bss. et Rt. Alliiim siculum Ucria Papaver Apulum Ten. Fumaria agraria Lag. Arabis verna (L.) R. Br. Genista candicans L. Trigonella glati, iata Stev. Trifolium ligusticum Balb. — leucanthum M. B. Vicia pubescens (DC.) Lk. Cislus Pouzolzii Del. Thapsia villosa L. Fœniculum piperitum L. Vincetoxicum nigrum (L.) Mcench Linaria rubrifolia R. et C. Phelipæa Muteli Rcut. Viburnum Tinus L. Hedypnois crelica (L.) Willd. Zacintha verrucosa Gærln. Thrincia luberosa (L.) DC. et les Mousses : Orthotrichum acuminatum P b i 1 . et Fontinalis Duriæi Schimper. Localisées en France dans la Provence, le Languedoc et le DANS LE MASSIF CENTRAL DE FRANCE Fig. i. — Limite de la région méditerranéenne dans la vallée supérieure de l’Hérault. LU Etage du chêne-vert; LL3 Etage du chénc-blanc ; ///// Etage du hêtre, ® localité de l'Allium. siculum, ■+■ Aquilegia Kitaibelii, • Paeonia pergrina, A Cistus laurifolius, ♦ Arbutus Unedo, A Vincetoxicum nigrum, O Trifolium, Bocconi (voir p. 38). 10 L’ORIGINE ET LE DÉVELOPPEMENT DES FLORES Roussillon, ces espèces franchement eu-méditerranéennes ont ici leurs derniers avant-postes dans le Massif Central. D’autres, beaucoup plus nombreuses et plus abondantes dans les vallées de l’Arre et de l'Hérault supérieur, ont franchi quel¬ que peu les limites de la région méditerranéenne, remontant le cours du Rhône jusqu’au delà de Montélimar, ou débordant la ligne de partage des eaux vers les bassins du Tarn moyen et de la Garonne. Tels sont : Cheilanthes odora Sw. Stipa juncea L. — Aristella L. Briza maxima L. Bromus rubens L. — intermedius Guss. Brachypodium ramosum (L.) R. et S. Triticum triaristatum Willd. Carex distachya Desf. — chætophylla Stcud. Colchicum longifolium Cast. Allium moschatum L. Asparagus acutifolius L. A'arcissus juncifolius Lag. Aristolochia Pistolochia L. Rumex intermedius DC. Silene inaperta L. Paronychia cymosa Lamk. Clematis Flammula L. Lepidium hirtum DC. Potentilla hirla L. Genista Scorpius (L.) DC. Trifolium hirtum Alt. — stellatum L. — nigriscens Viv. Bon jean ia recta (L.) Rchb. Lens nigricans (M. R.) Godr. Lathyrus annuus L. — inconspicuus L. — setifolius L. Linum narbonense L. Buta angustifôlia Pers. Euphorbia Characias L. — nicæensis L. Scandix australis L. Erica arborea L. Coris monspeliensis L. Cynoglossum cheirifolium L. Lithospermum fruticosum L. Teucrium Polium L. — flavum L. Thymus vulgaris L. Linaria chalepensis (L.) Mill. Yaillantia muralis L. Lonicera implexa Ait. Valerianella echinata (L.) DC. — discoidea Lois. Cephalaria leucantha (L.) Schrad. Phagnalon sordidum (L.) DC. Helichrysum angustifolium (Lamk.) DC. Urospermum Daleschampii (L.) Desf. ainsi que de nombreuses Bryophytes (v. Boulay, 1877, pp. 102, io3). Ce cortège eu-méditerranéen, auquel s’ajoutent une foule d’espèces subméditerranéennes, forme dans le bassin supérieur de l’Hérault le fond de la végétation de l’étage inférieur. L'as¬ sociation climatique finale, la forêt de Quercus Ilex, y est repré¬ sentée actuellement par des taillis de 20 à 4o ans, soumis aux coupes régulières. Ils s’avancent aux adrets dans la vallée de l’Hérault jusqu’au delà de Valleraugue, dans celle de l'Aire jusqu’à la colline d’Arre. Les associations secondaires, dérivées par dégradation de la forêt primitive (landes à CAstus et à Erica DANS LE MASSIF CENTRAL DE FRANCE il arborea, pelouses à Bracliypodium rnmosum, etc., groupements de Thérophytes), revêtent les pentes chaudes, déboisées et incul¬ tes jusqu’à 600 mètres d’altitude environ. C’est aussi la limite extrême de la culture de l’olivier. L’élément méditerranéen a perdu de son importance primi¬ tive par la création de jardins et de prairies irriguées étendues, îlots de végétation euro-sibérienne. Souvent aussi, dans les ter¬ rains siliceux, l’homme, en substituant à la forêt climatique des châtaigneraies qui descendent parfois jusqu’à iào-aoo mè¬ tres, a imprimé à la contrée une physionomie étrangère, plus septentrionale. Tl y a peu de différence entre les groupements de plantes méditerranéens de la vallée de l’Hérault et ceux des autres vallées méridionales des Cévennes. Cependant, quelques ano¬ malies dans la répartition de certains arbustes sociaux méritent d’être signalées. Ainsi Erica scoparia et Lavandula Stœchas, absentes dans le bassin supérieur de l’Hérault, remontent, la première bien au delà de Sainte-Cécile-d’Andorge dans la vallée du Gardon et entre Chamborigaud et Génolhac dans le bassin de la Cèze, la seconde au delà de la Levade (vallée du Gardon d’Alais) et vers Avène dans la vallée de l’Orb, où elle atteint 63o mètres d'alti¬ tude. Paliurus australis et Juniperus Oxycedrus ont gagné les environs de la Grand’Combe dans la vallée du Gardon, sans pénétrer dans le bassin supérieur de l’Hérault. Cistus crispus, manquant dans la partie orientale et moyenne des Cévennes méridionales, s’élève jusqu’à Saint-Martin-d’Orb dans la vallée de l’Orb ; Cistus umbellatus a escaladé le Roc Malaurède (800 mètres). Au contraire, Cistus populifolius ssp. narbonensis, qui s’arrête au seuil des Cévennes sud-occidentales (Saint-Chi- nian), se retrouve isolé dans le bassin du Gardon à Saint- Etienne-Valfrancesque et à Saint-Paul-la-Coste (55o m.) (Coste et Sonlié). Cratæqus ruscinonensis paraît avoir sa localité la plus avancée dans le petit vallon de Vernasoubres, entre Serieis et \vène, à 45o mètres d’altitnde. Bupleurum fruticosum garnit de ses buissons touffus les coteaux calcaires au delà de Béda- rieux, vallée de l’Orb, et peu en aval de la Grand’Combe, au Mazel (2Ü0 m.), tandis qu’il manque complètement à l’état spontané dans le bassin supérieur de l’Hérault.. 12 L’ORIGINE ET LE DÉVELOPPEMENT DES FLORES Ces différences locales s’expliquent en partie par des raisons purement édaphiques, en partie par des raisons d’ordre histo¬ rique. Le foyer de développement primitif de nos espèces méditer¬ ranéennes ne pourra en général être précisé, vu l’extension vaste et l’origine certainement très ancienne, tertiaire, de la plupart d’entre elles. M. Trotter (1912, p. 90) fait remarquer avec raison que la distribution actuelle ne permet souvent aucune déduction sur leur centre de formation. Négligeant ce problème, au moins en partie irrésoluble, nous nous contente¬ rons de poursuivre la question moins abstraite de l'immigration méditerranéenne dans le Massif Central. 3° Les irradiations méditerranéennes dans le Massif Central ET DANS LES CONTRÉES VOISINES Historique; colonies méditerranéennes du bassin du Rhône; de la côte atlan¬ tique ; barrière des Cévennes méridionales ; colonie de Meyrueis ; du Pns- de-l’Ase ; de Nant ; basisin du Cernon et vallée centrale du Tarn; Sorézois ; vallée supérieure du Lot ; Cantal méridional ; Limagne ; bassin de Mont¬ brison. Les associations méditerranéennes s’arrêtent, nous l’avons dit, avec la plupart des végétaux èu-mëditerranéens, sur les flancs ensoleillés du rebord méridional des Cévennes. Cepen¬ dant, des fragments d’associations et de très nombreuses espèces subméditerranéennes ont franchi cette barrière, s’établissant dans des conditions de milieu spéciales bien au-delà de la région d’où elles proviennent. Nous les rencontrons ainsi disséminées dans beaucoup de vallées atlantiques du Massif Central. Elles progressent d’autre part, soit par la large dépression du Rhône, soit le long de la côte atlantique, se groupant de préférence dans des stations sèches et chaudes, peu altérées par l’homme, et y formant parfois de véritables colonies d’éeliappés méditer¬ ranéens. Ces colonies méridionales, installées au milieu d’une végéta¬ tion bien différente, ont suscité depuis longtemps l’intérêt des botanistes. Dès 1779, H. -B. de Saussure (I, p. ki), parlant des plantes de la France méridionale qui croissent aux environs de DANS LE MASSIF CENTRAL DE FRANCE 13 Genève, y signale la présence des Ornithogalum pyrenaicum, Cucubalus baccifer, Colutea arborescens, Lathyrus Cicera, Resecla Phyteuma, Althæa hirsuta, A. officinalis, Plantago Cynops, P. Coronopus, Centaurea solstitialis, Lactuca virosa, etc. En 1859, A. Chabert attira l’attention sur l’existence d’es¬ pèces méditerranéennes dans la flore de la Savoie. Peu après, Perrier de la Bathie et Songeon (i863) se sont occupés de ces « échappés des plages méditerranéennes ». L’abbé Boulay (1877, p. 97) a traité d’une façon sommaire les « extensions méditer¬ ranéennes » des Bi’yophytes. Sur les colonies subméditerra¬ néennes du Lyonnais, nous possédons les travaux importants de M. Magnin, et en particulier sa « Végétation de la Bégion Lyonnaise » (1886), qui contient aussi une carte des « extensions de la flore méridionale » dans le Lyonnais. Des études très docu¬ mentées sur les irradiations méridionales des environs de Gre¬ noble, du Jura méridional, du bassin lémanien, sont dues à MM. Vidal et Offner (1906), à M. Briquet (1890, 1898-99), et à M. Beauverd (1) ; M. fssler (1910) s’est occupé de l’immigration méditerranéenne en Alsace. Ces recherches et quelques autres de moindre importance permettent de se faire une idée assez exacte de l’appauvrissement successif de la végétation méditerranéenne dans le bassin moyen et supérieur du Bhône. L’association climatique du chêne-vert bien développée, et les associations dérivées s’arrêtent avec une foule d’espèces eu-méditerranéennes sur les rampes du déblé de Donzère et du Plateau de Montjoyer. Des colonies isolées de végétaux cu-méditerranéens atteignent les coteaux abrupts de Tain au Nord de Valence. Quercus Ilex remonte jus¬ qu’à Vienne. Dans le Lyonnais, le Jura méridional et le Grési- vaudan, s’arrêtent pour manquer plus au Nord : Piplaptherum paradoxum (L.) P. .-lira capillaris Host Avenu bromoicles Gouan Bromus madritensis L. Psilurus nardoides Trin. Ornithogalum tenui folium Guss. Allium paniculatum L. Aphyllanthes monspeliensis L. Gladiolus segetum L. Osyris alba L. Thesium divaricatum Jan. B. Silene italica (L.) Pers. Herniaria incann Lamk. Hnnunculus monspeliacus L. Sedum altissimum Poir. S parti um junceuin L. Genista Scorpius (L.) DC. Cytisus argenteus L. Ononis minutissima L. Melilotus neapolitanus Ton. Trigonella gladiata Stev. Trifolium Lagopus Pourr. 14 L’ORIGINE ET LE DÉVELOPPEMENT DES FLORES Psoralea bituminosa L. l'icia peregrina L. Euphorbia segetalis L. Pistacia Terebinthus L. Rhamnus Alaternus L. Helianthemum pilosum Fers. Cistus salvifolius L. Bupleurum junceum L. Caucalis leptophylla L. Jasminum fruticans L. Convolvulus cantabrica L. Alkanna tinctoria (L.) Tausch Lavandula Spica L. Teucrium Polium L. Verbascum Chaixii Vill. — sinuatum L. Linaria simplex (YVilld.) L)C. Rubiu peregrina L. Centranthus Calcitrapu (L.) Dufr. Campanula medium L. — Erinus L. Senecio gullicus Chaix — Doria L. Cirsium ferox L. Leuzea conifera (L.) L)C. Centaurea aspera L. — collina L. Pterotheea sanctu F. Scliultz Picridium vulgare Desf. Scorzonera hirsuta L. Leuntodon crispus Vill. Près de 100 espèces subméditerranéennes s’infiltrent dans le Bassin de Paris et l’Alsace-Lorraine. Les irradiations méridionales du domaine atlantique sont moins bien coiinues. Un travail d’ensemble sur la répartition des colonies méditerranéennes de l’Aquitaine, leurs conditions de vie, leur histoire, fournirait un beau sujet d’études. Le bassin de la Garonne, rattaché de près à la région médi¬ terranéenne, et séparé seulement par la barrière insignifiante du Col de Naurouze (1S6 m.) a reçu et reçoit encore, surtout par l’intervention de l’homme, de nombreux immigrants médi¬ terranéens. Gitons-en parmi les Phanérogames (i) : Rosa pervirens Gren. Euphorbia Chamæsyce L. Rhamnus Alaternus L. Pistacia Terebinthus L. Cistus laurifolius L. Lavandula latifolia L. Senecio lividus L. Leuzea conifera (L.) DC. I rospermum picroides (L.) Desf. Tragopogon australis .Tord. Echinops Ritro L. qui ne dépassent pas le Périgord vers le Nord-Ouest. Quercus llex forme des petits bosquets, notamment sur la rive droite de la Gironde. Les espèces suivantes, établies en peu de localités de la Sain- tonge crétacée et de la Champagne charentaise, favorables à leur maintien, s’arrêtent au Sud du cours de la Charente ou la dépassent à peine (cf. Lloyd, 189S) : (1) En ce qui concerne les Mousses el les Hépatiques, nous renvoyons à Boulav (1877, p. 101-9. et 1904. p. LXXII-LXXVII). DANS LE MASSIF CENTRAL DE FRANCE 15 Serapias Lin g un L. Aristolochia rotunda L. Osyris alba L. Cy tirais Hypocistis L. Corrigiola telephifolia Pourr. Matlhiola incana (L.) R. Br. Sedum anopetalum DC. Scorpiurus subvillosus L. Buta graveolens L. Phillyrea angustifolia L. Convolvulus cantabrica L. Lithospermum apulum (L.) Vahl Sideritis romana L. Verbascum sinuatum L. Valeriana pumila DC. Pallenis spinosa Cass. Evax carpetana Lange Chrysanthemum graminifolium L. En s’éloignant de la Charente, les espèces subméditerra¬ néennes se montrent plus clairsemées. L’apparition des terrains primitifs de la Vendée est marquée par un arrêt très accentué. De puissantes colonies se sont instal¬ lées sur la bordure jurassique en deçà du territoire siliceux. Elles donnent un cachet spécial aux Iles-Hautes du Marais et aux coteaux calcaires environnants. Voici les espèces qui trou¬ vent ici leur limite septentrionale : Deschampsia media (Gouan) R. et S. Kœleria setacea Pers. Echinaria capitata (L.) Desf. Car ex Halleriana Asso Allium roseum L. Linum strictum L. Helianthemum salicifolium (L.) Mill. Acer monspessulanum L. Melilotus sulcatiis Desf. Trigonella monspeliaca L. Astragalus hamosus L. — monspessulanus L. Vicia peregrina L. Bifora testiculata DC. Phillyrea media L. Convolvulus lineatus L. Micropus erectus L. Inula montana L. — squarrosa L. Carduncellus mitissimus (L.) DC. etc. Près de yoo espèces subméditerranéennes enfin franchissent la Loire, et même en Bretagne encore, plus de i5o témoignent de la clémence du climat armoricain. N’en citons que les plus intéressantes : Asplénium Ceterach L. Cynosurus echinatus L. Gaudinia jragilis (L.) Pal. Vulpia ciliata (Danth.) Link — bromoides (L.) Dmn. Lolium rigidum Garni. Ruscus aculealus L . Arum italicum Mill. Quercus Ilex L. (probablement introduit). Silene gallica L. Mœnchia erecla (L.) Fl. Wctt. Diplotaxis viminea DC. Sisymbrium Columnœ Jacq. Fumaria micrantlia Lag. — parviflora Lamk. Papaver hybridum L. Ranunculus parviflorus L. Géranium lucidu.m L. Adenocarpus complicatus Gay Lupinus reticulatus Desv. Ononis reclinata L. Trifolium glomeratum L. — subterraneum L. — angustifolium L. — scabrum L. — striatum L. — Bocconi Savi 16 L'ORIGINE ET LE DÉVELOPPEMENT DES FLORES Trifolium resupinatum L. Lotus angustissimus L. Vicia bithynica L. — latliyroides L. — gracilis Lois. Lathyrus Nissolia L. — sphæricus Retz. — angulatus L. Bupleurum tenuissimum L. Torilis nodosa (L.) Gârtn. — heterophylla Guss. Smyrnium Olusatrum L. Tordylium maximum L. Asterolinum Linum stellatum (L.) Lk. et Hoffm. La Bretagne, sous la latitude de Paris et de Strasbourg, est donc incomparablement plus riche en échappés méditerranéens que les contrées du centre. La raison principale cependant nous paraît être, non pas le climat peu rigoureux, qui a certes son importance, mais la facilité de l’immigration. L’accès du centre de la France est barré par des obstacles bien plus sérieux ; aussi le mouvement progressif est-il resté bien en arrière par rapport aux deux ailes : la dépression du Rhône et la côte atlantique. Les Cévennes méridionales schisteuses et granitiques furent de tout temps un premier et important obstacle orographique interceptant l’extension de l’élément méditerranéen dans le Massif Central (voir fïg. 2). Cette large chaîne élevée (1.000- 1.700 m.), couverte jadis d’un épais manteau de forêts, devait nécessairement constituer une barrière presque infranchissable pour les espèces ealcicoles. Rien d’étonnant qu’au Nord et au Nord-Ouest de la ligne de faîte manquent une foule de végétaux communs sur l’autre versant. Dans les Cévennes de l’Aigoual, par exemple, quelques espèces sociales (Quercus Ilex, Erica arborea, Cislas salvifolius , etc.) s’élèvent très haut sur le flanc méditerranéen (1.000 à i.3oo m. d’alt.), frôlant l’étage du hêtre. Quercus llex franchit même la crête principale ; il apparaît en plusieurs points de la vallée supérieure du Tarnon entre 1.000 et 1.280 mètres, mais sans descendre plus bas de l’autre côté. 11 réapparaît cependant au confluent de la .Tonte et du Tarn et plus en aval, ayant contourné le massif siliceux par les dépres¬ sions qui circonscrivent les Causses. Anchusa italica Retz. Cynoglossum creticum Ait. Sdlvia Verbenaca L. Bellardia Trixago (L.) Ail. Valerianella eriocarpa Desv. Rubia peregrina L. Inula graveolens Desf. Helichrysum Stœclias L. Kentrophyllum lanatum L. Carduus tenuiflorus Curt. Scolymus hispanicus L. Crépis Suffreniana (DC.) Lloyd Crépis bulbosa Tauscli CURCULIONIDÉS NOUVEAUX DE L’AFRIQUE TROPICALE1 PAR A. HUSTACHE Mémoire présenté à la Société Linnéenne de Lyon en la Séance du 1 1 octobre 1920 Troisième Partie MICROLAR1NUS DECORSEI n. sp. Brun noir, les pattes et les antennes d’un brun rougeâtre, revêtu de soies assez longues, dressées, d’un llave cendré, de squaniules piliformes très courtes, cendrées, appliquées et éparses, les bords du prothorax, quelques taches sur les bords des élytres et deux macules tranchées, oblongues sur la base de ces dernières, à revêtement plus dense formé de squamules et de poils enchevêtrés. Rostre légèrement conique, presque aussi long que la tête, plan en dessus, et, ainsi que la tête, à pubescence dressée, à forte ponctuation striolée. Yeux peu saillants. Antennes rougeâtres, à pubescence cendrée, à peine soulevée, éparse. Prothorax un peu plus long que large, à bords parallèles jusqu’au milieu, modérément resserrés, sinués en avant ; angles postérieurs droits ; base légèrement Insinuée ; disque convexe, muni d’une profonde fossette antéscutellaire, à ponctuation grosse, pro¬ fonde, très serrée, confluente. Ecusson invisible. Elytres peu (1) La première partie a paru dans les Annales de la Soc. Linn. de Lyon, t. LWI, 1919, p. 45 à G8 ; la deuxième partie, LXVII, 1920, p. 17-2/1, et 1921, p. i-i4. Soc. Linn., t. lmx, 1922. 2 18 CURCULI0N1DÉS NOUVEAUX DE L’AFRIQUE TROPICALE plus larges que le prolhorax, faiblement élargis jusqu'au tiers apical, modérément rétrécis en arrière et largement arrondis ensemble au somme! ; base légèrement calleuse de chaque côté de l’écusson ; stries ponctuées ; interstries plans, plus larges que les stiies, faiblement ridés. Pattes assez grêles, assez longue¬ ment pubescentes. Long. /|-4,3 m/m. Rives du Bas Chari et fort Archambault, juin-juillet 1904, ( J . Decorse, Muséum de Paris). ECHINOCNEMUS OBSCURUS n. sp. Brun noir, les pattes et les antennes rougeâtres, le revê¬ tement foncé plus pâle, d’un cendré grisâtre en dessous, muni en dessus de courtes soies arquées, d’un flave brillant, bien visibles, dirigées dans tous les sens sur le prothorax, unisérées sur chaque interstrie élytral. Rostre et tète densément ponctués et sélosulés. Prothorax presque aussi long que large à la base, ses bords latéraux fai¬ blement arqués-divergentS de la base jusqu' un peu au-delà du milieu, plus fortement resserrés en avant. Elytres à interstries convexes. Tibias intermédiaires avec une frange de longs cils blancs, sur leur tranche interne. Tibias postérieurs semblables à ceux de E. libialis. Long. 3,5-3, 7 m/m. Ras Chari : Fort Lamy, 190/i, (J. Decorse, Muséum de Paris). ECHINOCNEMUS CONGOANUS n sp. Allongé, brun noir, les pattes et les antennes rougeâtres, den¬ sément revêtu de squamules petites, fortement appliquées, d un brun grisâtre, plus claires en dessous, avec des soies arquées, très courtes, peu visibles. Rostre plus court que le prothorax, modérément arqué, densé¬ ment ponctué et squamulé ainsi que la tête. Premier article du funieule antennaire trois fois aussi long que le 2e, ce dernier subcarré. Prothorax presque aussi long que large, ses bords latéraux à la base suparallèles, brièvement rétrécis-arron- dis ; disque subplan, assez fortement impressionné transversa'- CURCULIONIDÉS NOUVEAUX DE L’AFRIQUE TROPICALE 19 lement en avant, à ponctuation serrée, tapissée de squamules. Ecusson ovale, petit, squamulé. Elytres peu plus larges que le prothorax, du triple aussi longs que larges entre les épaules, celles-ci brièvement arrondies, parallèles dans leur trois quarts antérieurs, peu convexes, largement impressionnés sous le ealus apical ; stries médiocres, peu distinctement ponctuées ; interstries ponctués-granulés, convexes, la suture et les inter¬ stries impairs fortement relevés, leurs soies épaisses, mais très courtes. Pattes médiocres, squamulées. Long. 4-4,2 m/m. Congo Français : Boubo (J. Kérandel, Muséum de Paris) ; Bas Chari (J. Decorse, Muséum de Paris). ECHINOCNEMUS SENEGALENSIS n. sp. Oblong, brun noir, les pattes et les antennes d'un rouge- testacé, densément revêtu de petites squamules rondes ou légè¬ rement ovales, appliquées, cendrées sur le dessous du corps, cendrées et d’un brun noir sur les élytres, jaunâtres sur les bords du prothorax, le dessus avec des soies foncées excessi¬ vement courtes, en demi-cercle, à peine soulevées et visibles seulement de profil. Rostre plus court que le prothorax, arqué, épais, squamulé. Antennes insérées un peu en avant du milieu du rostre; premier article du funicule plus gros et plus long que le 2e, celui-ci obeonique, les suivants transversaux, serrés et graduellement épaissis, la massue oblongue. Tète convexe, finement et densé¬ ment pointillée, comme le rostre. Prothorax presque aussi long que large à la base, peu plus étroit en avant qu’à sa base, régu¬ lièrement et fortement arrondi sur ses bords, légèrement impressionné transversalement derrière le bord antérieur, convexe, légèrement relevé sur sa ligne médiane, à ponctuation line et dense, le disque à revêtement foncé entremêlé de squa¬ mules cendrées, les bords largement revêtus de fines squamules oblongues acurninées jaunâtres. Ecusson petit, rond, cendré Elytres de un tiers plus larges que le prothorax, plus du double aussi longs que larges, les bords latéraux parallèles dans leur deux tiers antérieurs, imperceptiblement sinués derrière les épaules, celles-ci brièvement arrondies ; stries fines, assez pro- 20 CURCULIONIDÉS NOUVEAUX' DE L'AFRIQUE TROPICALE fondes, ponctuées ; interstries plans, du double de la largeur des stries. Pattes squamulées ; tibias antérieurs fortement bisi- nués, linement pubescents, finement denticulés sur leur tranche interne ; tibias postérieurs non dentés chez le cf. Long. 3-3,3 m/m. Rives du Moyen Chari : Demaraou, juin 1904 ; Fort Lamy, août et octobre 1904, (J. Decorse, Muséum de Paris). Une série de spécimens dont quelques-uns ont une petite macule cendrée au sommet de la déclivité postérieure des 2e et 3e interstries. ECHINOCNEMUS TIBIALIS n. sp. Forme de l’espèce précédente dont elle diffère par la taille légèrement supérieure, le revêtement en majeure partie brun, le prothorax plus court, à côtés divergents presque en ligne droite de la base au milieu, assez brusquement arrondis-resserrés en avant, moins convexe, impressionné à la base de chaque côté du milieu, les antennes et les pattes foncées. c? tibias postérieurs incisés près de la base, échancrés en arc, au sommet, muni au milieu d’une dent forte dirigée presque suivant l’axe du tibia et garnie d’une touffe de soies flaves ; milieu des ier, 2e et 5e segments abdominaux largement déprimés. Bas Chari : Fort Lamy, août et octobre 1904, (J. Decorse, Muséum de Paris). PACHYTYCHIUS CONGOANUS n. sp. Allongé, parallèle, le revêtement dense d’un jaune grisâtre, plus foncé, jaune-brun, le long de la suture et sur le milieu du prothorax, formé de squamules allongées, serrées. Rostre aussi long que Ir tête et le prothorax, cylindrique, fortement arqué, brun, densément ponctué-sillonné et muni d’une ligne médiane peu élevée, à sa base, éparsément ponctué en avant, presque dénudé. Antennes rougeâtres, insérées un peu en avant du milieu du rostre, assez épaisses, pubescentes ; funicule épaissi progressivement de la base au sommet, les deux premiers articles égaux et notablement plus longs que les sui¬ vants, le 7e article contigu à la massue, celle-ci oblongue et CURCULIONIDES NOUVEAUX DE L’AFRIQUE TROPICALE 21 étroite. Tête à ponctuation fine et très serrée, convexe, rou¬ geâtre. Prothorax aussi long que large à la base, à bords laté¬ raux divergents presque en ligne droite de la base jusque un peu au-delà du milieu, puis assez fortement arrondis-conver- gents et brièvement resserrés derrière le bord antérieur ; angles- postérieurs légèrement obtus, à peine arrondis ; base subtron¬ quée et presque du double de la largeur du bord antérieur ; peu convexe, densément et assez finement ponctué. Ecusson ovale, petit, squamulé. Elytres de la largeur du prothorax, parallèles, brièvement arrondis ensemble au sommet, du triple aussi longs que larges entre les épaules, celles-ci brièvement arrondies, leu: base bisinuée de chaque côté de l’écusson et ses extrémités légè¬ rement saillantes en avant ; modérément convexes et brusque¬ ment déclives en arrière ; stries fines, ponctuées, les discales plus fortement creusées en arrière ; interstries larges et plans densément squamulés, les squamules brunes forment une bande suturale irrégulière et quelques petites taches latérales. Pattes densément squamulées ; fémurs claviformes, les intermédiaires un peu plus courts que les autres, les postérieurs armés en des¬ sous d’une assez forte dent triangulaire ; tibias bisinués sur leur tranche interne, pubescente ; tarses robustes et assez courts; ongles simples. Long. 4,7-5 m/m. Bas Chari : Fort Lamy, octobre 1904, (J. Decorse, Muséum de Paris). BAGOUS CYLINDRICOLLIS n. sp. Allongé, brun, les pattes et les antennes ferrugineuses, le revêtement dense et jaunâtre, les élytres avec une grande tache discale dénudée, noire. Rostre épais, arqué, à peine de la moitié de la longueur du prothorax. Antennes insérées au milieu du rostre, la massue très grosse, subcylindrique, densément pubescente. Tête large¬ ment et profondément déprimée entre les yeux. Prothorax cylin¬ drique, presque du double aussi long que large, fortement étranglé vers son quart antérieur avec une fossette anlescutel- laire assez grande, prolongée en avant en un sillon large, peu profond, caché par le revêtement, disque peu convexe, à granu¬ lations petites et serrées. Elytres de un tiers plus larges que le 22 CURCULIONIDÊS NOUVEAUX DE L’AFRIQUE TROPICALE prothorax, plus du double aussi longs que larges ensemble entre les épaules, celles-ci obliques, parallèles dans leur deux tiers antérieurs, fortement resserrés en arrière, fortement impres¬ sionnés sous le calus apical qui est tuberculé ; disque subplan, les stries fines, indistinctement ponctuées, les interstries larges finement ponctués granulés, la suture et les interstries alternes un peu plus convexes que les autres. Pattes grêles, squamulées, tibias munis, sur leur tranche interne, d’un rang de cils peu nombreux et assez courts subdressés ; deux premiers articles des tarses subégaux, le 3° un peu plus court, à peine plus épais, indistinctement bilobé, tous grêles et étroits. Long. 4 m/m. Kives du Moyen Chari : Gory-Damraou (Dr J. Decorse, 190/1, Muséum de Paris). Obs. : Cette espèce est voisine de B. longulus Gyl. BAGOUS HYBRIDUS n. sp. Brun noir, les antennes rousses, les pattes d’un ferrugineux foncé, le revêtement dense, terreux, les élytres avec quelques macules plus claires, dont une cendrée sur le 3e interstrie en arrière du milieu. Bostre un peu plus long que la tête, arqué, épais, densément ponctué et finement caréné sur sa ligne médiane. Antennes médianes, la massue oblongue, foncée, pubescente. Tête convexe, densément granulée, le front avec un étroit sillon. Prothorax un peu plus long que large à la base, étranglé au quart antérieur, les bords latéraux divergents en avant de la base jusqu’au milieu, puis brusquement resserrés, la base plus large que le bord antérieur ; disque peu convexe, assez forte¬ ment impressionné latéralement tout près et en arrière du milieu, muni d’un canal médian assez large et peu profond, densément et finement granulé. Elytres presque du double de la largeur du prothorax à la base, un peu plus du double aussi longs que larges entre les épaules, celles-ci obliquement arron¬ dies et légèrement saillantes en dehors, les bords latéraux paral¬ lèles dans leurs deux tiers antérieurs, fortement resserrés en arrière, fortement impressionnés sous le calus apical, celui-ci saillant, obtusément tuberculé ; stries fortes, à points grands, CURCULIONIDES NOUVEAUX DE L’AFRIQUE TROPICALE 23 peu profonds, assez serrés, visibles sous le revêtement ; inters¬ tries assez fortement convexes, linement et densément granulés. Cinq ou six soies assez longues, dressées, sur la tranche interne des tibias ; tarses grêles, étroits, le ier article un peu plus long que le 2e, celui-ci et le 3e égaux, le 3e pas plus épais que le 2e et non lobé. Long. 3 m/m. Bas Chari : Fort Lamy (Dr J. Decorse, 1904, Muséum de Paris). ONYCHOGYMNUS FULVUS n. sp. Oblong, densément revêtu en entier d’une fine squamosité fauve, un peu plus claire en dessous, noirâtre sur les tarses. Hostre court, plat, dilaté de chaque coté au sommet en une forte dent, le sommet paraissant triangulaire ; couvert de squa- nmles très serrées, entremêlées de quelques gros points piligères et muni vers le sommet de quelques soies flaves, courtes. Front plan, ponctué comme le rostre, marqué en son milieu d’un lin sillon abrégé à ses extrémités ; yeux plats. Prothorax faiblement transversal, ses bords subparallèles de la base au milieu, puis fortement resserrés en avant, la base assez fortement bisinuée, peu plus du double de la largeur du bord antérieur ; modérément convexe, avec une ponctuation line, serrée, entremêlée de quel¬ ques gros points et muni d’un sillon médian assez fin et n’at¬ teignant pas tout à fait le sommet. Ecusson oblong, tomenteux. Elvtrcs une fois et un tiers environ aussi larges que le prothorax, brièvement arrondis aux épaules, leurs bords subparallèles jusqu’au tiers postérieur, peu explanés sous le calus apical, celui-ci peu marqué ; stries fines, interstries plans, les 2e, 3e déprimés, particulièrement en arrière, la sculpture complè¬ tement voilée par le revêtement. Pattes courtes et robustes, fémurs inermes, squamulés et pubescents ; tibias ciliés, à tron¬ cature peu oblique, les antérieurs armés d’une petite dent au-dessus de l’onglet. Long. 9 m/m. Congo Français : M’sessé par Loango (ma coll.), 2 sp. Obs. : Le revêtement, à la fois pulvérulent et tomenteux, voile complètement les téguments ; les ély 1res ont en outre quelques soie noires recoin bées-appüquées. 24 CURCUL10NIDÉS NOUVEAUX DE L’AFRIQUE TROPICALE ONYCHOGYMNUS CONGOANUS n. sp. Oblong, entièrement recouvert d’une couche de squamules ovales et imbriquées d’un brun clair teinté d’ocre, chaque élytre avec 6 petits tubercules tomenteux d’un brun foncé, placés par paires sur les 3e et 5e interstries, l’antérieur du 3e interstrie un peu en avant cependant de celui du 5e, les deux intermédiaires au milieu, les 2 postérieurs au sommet de la déclivité, l’interne le plus élevé de tous ; l’écusson, quelques petites taches et une étroite bande transversale derrière le milieu sont d’une teinte plus claire, le milieu de la poitrine blanchâtre. Rostre plus long que large, parallèle, faiblement éehancré au sommet, plan, densément ponctué-ruguleux, muni de 3 fines carènes, presque glabre en dessus. Yeux plats. Prothorax fortement transversal, faiblement resserré jusqu’au milieu, fortement en avant, la base fortement bisinuée et du triple de la largeur du bord antérieur ; disque inégal, transversalement impressionné en avant, marqué de grandes fovéoles squamulées, plus nombreuses en avant et sur les bords latéraux. Ecusson ovale, convexe, tomenteux. Elytres de un tiers plus larges que le prothorax, subparallèles, faiblement explanés sous le calus apical ; finement ponctués- striés, les points rectangulaires serrés, squamulés ; interstries larges, peu convexes, munis de quelques soies soulevées, plus nombreuses en arrière, courtes et claviformes ; disque déprimé autour de l’écusson et à la base des 5e et 6e interstries. Pattes semblables à celles de l’espèce précédente. Long : 10 m/m. Congo : Bas Ogooué (ma eoll.). ZANTOIDUS nov. gen Rostre épais, à peine plus long que large, plus court que la tète et séparé de celle-ci par un sillon profond, en demi-cercle, ses scrobes latéraux invisibles de dessus, atteignant le milieu du rostre en avant, brusquement coudés et échancrant latéralement le rostre contre les yeux. Antennes courtes, le funieule de 7 arti¬ cles. Tête grande, transversale ; yeux médiocres, plats, très allongés, transversaux, antérieurs, séparés en dessus par un CURCULIONIDÉS NOUVEAUX DE L’AFRIQUE TROPICALE 25 intervalle plus large que le rostre. Prothorax transversal, sinué en avant, faiblement bisinué en arrière, avec un lobe médian large, peu saillant, ses bords séparés des flancs par une arête assez vive. Ecusson pentagonal et grand. Elytres séparément arrondis au somcet laissant le pygidium à découvert. Pattes courtes, fémurs claviformes, en partie creusés en dessous pour la réception du tibia ; tibias bionguiculés au sommet, leurs corbeilles courtes et ouvertes ; tarses grêles, le 3e article profon¬ dément bilobé, feutré de blanc en dessous ; ongles appendi- culés. Prosternum très court, réduit à une étroite bordure en avant et en arrière des hanches antérieures, celles-ci étroitement séparées ; mésosternum normal, les hanches intermédiaires, largement séparées ; métasternum très court, ses épisternes larges ; ier segment ventral aussi long que les 3 suivants réunis, à saillie intercoxale large et subarrondie au sommet ; ie segment peu plus long que le 3e ; toutes les sutures profondes et rectilignes. Genre des plus aberrants qui doit appartenir aux Trigono- colides de Lacordaire, quoique les hanches antérieures soient légèrement séparées et le mésosternum normal. Une seule espèce qui, à première vue, ressemble à un Zantes Pasc. ZANTOIDUS HYPOCRITUS n. sp. Brièvement ovale, subglobuleux, noir-brun, submat, les antennes et les tarses testacés, revêtu d'une très fine et éparse pubescence cendrée, couchée. Rostre épais, subquadrangulaire vu de face, quelque peu élargi en avant, brièvement étranglé à la base, plan, à ponctuation dense, rugueuse, muni d’une carène médiane n’atteignant pas le sommet, mais traversant le sillon semicirculaire basal. Antennes basales ; scape très court, atteignant la base des yeux ; articles du funicule courts, serrés et grêles, la massue grosse, oblongue, presque aussi longue que le funicule, cendrée. Tête subverticale, continuée par le rostre, médiocrement convexe, à ponctuation forte, serrée, rugueuse, les yeux antérieurs et transversaux du double plus éloignés du prothorax que du bord antérieur de la tête. Prothorax du double plus large que long, fortement arrondi, dilaté sur les bords, très brièvement resserré derrière le bord antérieur, la base du double 26 CURCUL10NIDÉS NOUVEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE de la largeur du bord antérieur ; très convexe, à ponctuation assez forte, très serrée, conlluente en rides transversales. Ecusson légèrement déprimé, acuminé au sommet, à ponctuation assez forte, très serrée, conlluente en rides transversales. Ecusson légèrement déprimé, acuminé au sommet, à ponctuation serrée, rugueuse. Elytres brièvement ovales, de la largeur du prothorax à leur base, fortement convexes, brièvement déprimés à la base; stries fortes, ponctuées ; interstries larges, peu convexes, densé¬ ment granulés-ridés transversalement, le 7e relevé près de sa base en un cal us rugueux et un peu brillant. Pygidium ponc¬ tué et pubescent. Pattes rugueuses, à pubescence line, très éparse ; fémurs antérieurs et intermédiaires munis en dessous de deux très petits denticules, les postérieurs de un seulement, tibias antérieurs fortement arqués, les autres à la base seule¬ ment. Dessous à ponctuation forte, serrée, particulièrement vers les bords. Long. 3,5 m/m. ; larg. 2,5 m/m. Rhodésia du Sud : Selukwé (A. Ellenberger, 19 1 5, Muséum de Paris). » ml 1 ETUDE SUR LES CHIRONOMIDES DE FORMOSE PAH J. -J. KIEFFER Docteur ès Sciences (Bitche). Mémoire présenté à la Société Linnéenne de Lyon, le i3 juin 1921. II. CHIRONOMINÆ A. Chironomariæ. 1. Chironomus bihamatus n. sp. cT. Jaune. Panache fauve ; antennes jaune brunâtre, 12e article presque trois fois aussi long que 2-11 réunis, 3-x 1 un peu transversaux. Mesonotum gris pruineux ; trois bandes raccourcies, metanotum et mesoster- mim noirs. Balanciers blancs, extrémité de la massue brune. Aile hyaline, transversale noire, les autres nervures pâles, cubi¬ tus un peu plus de moitié plus long que le radius, peu arqué, à peine plus loin de la pointe alaire que la discoïdale ; bifurcation sous la transversale, lobe rectangulaire. Pattes blanchâtres, tibia et tarse antérieurs et 5e article des autres tarses brun noir ; tarse antérieur non cilié, métatarse presque deux fois le tibia ; pul- v i Iles grands. Abdomen blanc jaunâtre, tergites 2-5 à large bande transversale brun noir, celle-ci avec un petit prolonge¬ ment au milieu du bord postérieur, les suivants presque entière¬ ment brun noir, comme la pince ; 2-7 allongés, 8e aminci en avant. Articles terminaux de la pince longs, arqués sur le bord latéral, faiblement amincis distalement, où ils portent une rangée de cinq longues soies rigides ; appendice supérieur dépassant à peine l’article basal, linéaire, courbé en hameçon et. pointu distalement ; appendice inférieur ne dépassant pas le quart basal de l’article terminal ; lamelle, avec une longue pointe. L. 'i,5 m/m. 28 ÉTUDE SUR LES CH1R0N0MIDES DE FORMOSE 9 . Meme couleur, sauf l'abdomen qui est roux brun, bord postérieur des tergites blanchâtre. Lobes frontaux nuis. Anten¬ nes d’un brun noir, 2e article sans col, 3-5 en ellipse ou subfu¬ siformes, à col un peu plus court que la nodosité, 6e de deux tiers plus longs que le 5e L. 3 m/m. — Maruyama. 2. Chiroxomus circumdatus K. cf 9. Lobes frontaux chez le cf7 nuis chez la 9 . — Daitotei, Maruyama ; 2 cf, 6 9. Une variété diffère du type par les bandes du thorax non bordées de noir, et par les pattes ayant non seulement les articulations des tarses brunes, mais encore l’extrémité de tous les fémurs et la base du tibia antérieur. L. 4,5 m/m. — Taihoku, Daitotei, 2 cf, 2 9 . 3. CiiiRONOMus prasinellus K. Le type, décrit autrefois, avait tous les tarses brisés ; j’ai indiqué aussi que les lobes frontaux font défaut. En réalité, les lobes frontaux sont nuis chez la 9, d’après l’examen de 6 échantillons; mais bien distincts chez le cf et au moins deux fois aussi longs que larges. Panache blan¬ châtre, avec une tache brunâtre avant le quart distal. Tarse antérieur du cf non cilié, sauf le 2e article, qui a des cils 3-4 fois aussi longs que sa grosseur, métatarse de deux tiers plus long que le tibia, 4e article plus long que le 3e (cf9), tibia anté¬ rieur à écaille transversale, quatre tibias postérieurs à deux éperons courts. Toutes les 9 avaient l’abdomen roux brun. L. 3, 5-4, 5 m/m. — Daitotei, Maruyama, 38 cf, 6 9. 4. Chironomis crucifer u. sp. cf. Caractères du précédent, y compris la pince et le article du tarse antérieur, sauf ce qui suit : abdomen jaune, ier tergite à bande longitudinale brune, 2-5 à bande longitudinale noire, presque percurrenle, élargie antérieurement de façon à former une croix à bras raccourcis, 6-8 sombres, 6 et 7 graduellement élargis, 8e graduellement aminci en avant, pince sombre, sauf la partie distale et mince des articles terminaux ; tarse antérieur non barbu ; extrémité des articles tarsaux i-3 noire ou brun noir, 4e et 5e entièrement brun noir. L. 4-5 m/m. 9 . Abdomen brun roux, bord postérieur des tergites blan¬ châtre. Soies sensorielles du 6e article antennaire nombreuses et plus longues que d’ordinaire ; pattes comme chez le cf. ÉTUDE SUR LES CHIRONOMIDES DE FORMOSE 29 L. 4 m/m. — Daitotei et Maruyama, 19 cf, 9 9. -T’ai indique autrefois cette 9 pour Anping, en la décrivant sous le nom de C. prasinellus var. (1916, Supplem. Entomol. N° 5, p. 117). 5. CniRo.NOMUs striatipennis K. cf. Pulvilles atteignant le milieu des crochets, larges, divisés médialement en 5 ou 6 rameaux. Cette espèce, des Indes Orientales, a été trouvée aussi à Daitotei, en Formose (4 cf). 6. Chironomus lamprothorax K. 9. Diffère du type, qui pro¬ vient des Indes, par le métatarse presque deux fois aussi long que le tibia, trandis que, chez le type, il est seulement de moitié plus long que le tibia. L. 3-4 m/m. — Taihoku (3 9). 7. Chironomus tainanus K. var. 9. Le type : Maruyama, 1 cf. Jaune roussâtre et mat. Mesonotum blanchâtre, à trois bandes raccourcies jaunes. Antennes brunes, 2e article plus clair, non rétréci, 3-5 subfusiformes, à col un peu plus court que le nœud, 6e de deux tiers plus long que le 5e, à long poil distal et à soies sensorielles nombreuses et assez longues, vertieille du 5e article dépassant le 6e article. Front sans lobes. Aile hyaline, nervures pâles, transversale brun noir. Pattes jaunâtres, tibia et tarse antérieurs et 5e article des autres tarses, bruns, métatarse anté¬ rieur de deux tiers plus long que le tibia, pulvilles larges, attei¬ gnant le milieu des crochets, quatre tibias postérieurs à deux éperons. Abdomen jaunâtre, tergites i-4 avec une tache trans¬ versale brun noir, 5-8 entièrement brun noir. L. 5 m/m. — Chosokei. 8. Endochironomus pekanus K. cf. Tibia antérieur à écaille allongée, arrondie au bout, où elle porte un très petit éperon. — Chosokei. 9. Glyptotendipes formosae n. sp. 9. Brun. Front sans lobes. Antennes brun noir, de sept articles, cols plus clairs, 2e article allongé, 3-6 à col égalant presque le nœud, celui-ci ellipsoïdal, 7e presque aussi long que 4-6 réunis. Mesonotum et scutellum gris pruineux, trois bandes raccourcies, metanotum et mesosternum noirs et mats ; pleures gris roussâtres, balanciers blanchâtres, extrémité de la massue brun noir. Aile faiblement 30 ÉTUDE SUR LES CHIR0N0MIDES DE FORMOSE brunâtre, lobée, bifurcation sous la transversale, cubitus un peu plus de moitié plus long que le radius, plus proche de la pointe alaire que la discoïdale. Pattes jaune brunâtre, méta¬ tarse antérieur de deux tiers plus long que le tibia, 3e et 4e sub¬ égaux, le deux fois le 5e. Abdomen brun, à poils jaunes, appli¬ qués, peu longs, tergites 4-8 à bande transversale noire, 2-6 avec une impression en raquette en avant. L. 5,5 m/m. — Daitotei. Une variété diffère par l’abdomen roux brun, tergites i-4 à bord postérieur brun noir, 5-8 brun noir ; la bande médiane du mesonotum est prolongée jusqu'au bord postérieur par une ligne noire. — Maruyama. 10. Ui.adopelma (?) ax’icale il. S{>. 9. Noir, brillant. Antennes jaunâtres, articles i et 6 brun noir, 3-5 subfusiformes, deux fois aussi longs que gros, sans col, verticille à cinq poils, dont deux courts ; 6e article plus de deux fois le 5e. Balanciers d’un brun noir, tige blanchâtre. Aile hyaline, extrémité et large bande transversale occupant en largeur les deux tiers proximaux du cubitus, brunâtres et irrisées, cubitus deux fois le radius, aussi proche de la pointe alaire que la discoïdale, bifurcation un peu distale, nervures antérieures grosses et brunes, lobe faible. Pattes d'un noir mat ; trochanters, moitié proximale du fémur antérieur et tiers proximal des autres fémurs, blanchâtres ; moitié proximale du métatarse antérieur et quatre tarses posté¬ rieurs d’un blanc sale, métatarse antérieur de deux tiers plus long que le tibia, dont l'écaille est arrondie et aussi longue que large, 4e article au moins égal au 3e, plus de deux fois le 5e, quatre tibias postérieurs à deux éperons courts, empodium éga¬ lant les crochets, pulvilles larges, un peu plus court que le? crochets, paraissant rameux. L. 2,5 m/m. — Maruyama, 3 9. n. Cryptochironomus nudiforceps n. sp. cf. Jaune. Anten¬ nes brunes, panache jaunâtre, scape vitellin, 12e article deux fois et demie aussi long que 2-11 réunis, 3-n un peu transversaux. Mesonotum blanc gris, trois bandes raccourcies, metanotum et mesosternum jaunes. Balanciers blancs, extré¬ mité de la massue brune. Aile hyaline, lobée, nervures jaunes, transversale noire, cubitus presque deux fois le radius, plus distant de la pointe alaire que la discoïdale, bifurcation à peine ÉTUDE SUR LES CHIROXOMIDES DE FORMOSE 3i distale. Pattes verdâtres ou blanchâtres, tarse antérieur et deux ou trois derniers articles des autres tarses brun noir, métatarse antérieur de trois quarts plus long que le tibia, 3e article à cils à peine deux fois aussi longs que sa grosseur, quatre tibias pos¬ térieurs à deux éperons courts, pupilles grands. Abdomen verdâtre, 7e et 8e segments brunâtres, celui-ci aminci en avant, 2-7 allongés ; pince blanc brunâtre, presque deux aussi lon¬ gue que le 8e segment, articles terminaux arqués, appendices nuis, lamelle à longue pointe pubescente. L. 3-4 m/m. — Daitotei, 2 cf. Espèce voisine de C. imberbipes R. d’Europe, dont la transversale est pâle et les articles i-4 du tarse antérieur jaunes. 12. Cryptochiroxomus leucopterus n. sp. $. Roux, mat. Scape fauve, flagellum brun noir, articles antennaires 3-5 ses- siles, brièvement ellipsoïdaux, 6e aussi long que 3-5 réunis. Mesonotum sans bande, balanciers blancs. Aile blanche, lobe à angle droit, nervures très pâles, cubitus droit, deux fois le radius, bien plus distant de la pointe alaire que la discoïdale ; bifurcation distale de deux fois la transversale. Pattes d’un blanc jaunâtre, tibia et tarse antérieurs bruns, fémur antérieur fai¬ blement brunâtre, extrémité des articles i-3 des autres tarses et les deux derniers en entier brunâtres, métatarse antérieur pres¬ que deux fois le tibia. L. 1 ,5 m/m. — Taihoku. 13. Cryptochironomus viridiclava n. sp. cf. Vert. Antennes brunes, panache gris, scape jaune, 12e article deux fois aussi long que 2-1 1 réunis, 3-ii transversaux. Thorax jaune, mar- moré de vert sur les cotés ; mesonotum verdâtre à trois bandes raccourcies jaunes et brillantes. Balanciers blancs, massue ver¬ dâtre. Aile blanche, peu lobée, nervures toutes pâles, cubitus droit, presque deux fois le radius, bien plus distant de la pointe alaire que la discoïdale ; bifurcation à peine distale. Pattes blanches, tibia et tarse antérieur bruns, comme les articles 4 et 5 des autres tarses, métatarse antérieur de moitié plus long que le tibia, le tarse non cilié. Abdomen entièrement vert sombre, tergites 2-6 allongés, 7e carré. Pince bien plus longue que le 8e segment, verte, articles terminaux, appendices et pointe de la lamelle blancs ; articles terminaux guère plus longs que les 32 ÉTUDE SUR LES CHIRONOMIDES DE FORMOSE basaux, grêles, arqués, cùlé médial un peu élargi en dessous du milieu, à soies alignées et peu longues, extrémité avec une dent très petite ; appendice supérieur sortant près de l’extrémité des articles basaux, arqué, subcylindrique, avec deux courtes soies, extrémité faiblement amincie, tronquée et terminée par une petite soie ; appendice inférieur nul ; lamelle à longue pointe. Voisin, quant à la couleur et la forme de la pince, de C. tener K., de Lithuanie. L. 2,5 m/m. — Daitotei. 9. Antennes blanchâtres, 6e article brun noir, deux fois le 5e, 3-5 subellipsoïdaux, sessiles. Bandes du mesonotum mates. Aile hyaline, lobe à angle droit, cubitus aussi proche de la pointe alaire que la discoïdale. Métatarse antérieur deux fois le tibia, pulvilles grands, égalant les crochets et réticulés. Deux derniers segments abdominaux bruns. L. 2 m/m. Peut-être espèce diffé¬ rente. — Daitotei. Cryptochironomus cjilorophorus K. 9. Diffère du type par le tibia antérieur d'un brun noir, tarse brisé. — Chosokei. i5. Prochiroxomls formosaxus n. sp. cf. Roux brun, luisant. Antennes d’un jaune brunâtre, i4e article presque deux fois aussi long que 2-i3 réunis, 3- 1 3 un peu transversaux. Mesono¬ tum parfois un peu pruineux de gris, trois bandes raccourcies d’un roux brun ; scutellum plus clair, balanciers blanchâtres. Aile hyaline, à peine lobée, nervures pâles, surface très fine¬ ment pointillée, cubitus de moitié plus long que le radius, aussi proche de la pointe alaire que la discoïdale, bifurcation nota¬ blement distale. Pattes d’un blanc jaunâtre, hanches brunes, tibia antérieur à écaille allongée et arrondie au bout, métatarse de moitié plus long que le tibia, quatre tibias postérieurs à éperon long et arqué au peigne court, grand peigne inerme, empodium dépassant peu la proéminence basale des crochets, pulvilles encore plus petits, à peine perceptibles. Abdomen brun noir, comme la pince, articles terminaux jaunâtres, peu longs, fortement arqués, d’égale grosseur, coté médian à 8-10 longs cils dans sa moitié distale ; appendice supérieur un peu élargi à la base, puis arqué et graduellement en pointe ; appendice infé¬ rieur aussi large que l’article basal, qu’il dépasse à peine, à poils dorsaux arqués et peu longs ; lamelle graduellement amin- ÉTUDE SUR LES CHIRONOMIDES DE FORMOSE 33 cie. L. 3 m/m. Diffère du type de ce genre par les appendices inférieurs de la pince non bilobés. 9 . Même couleur. Antennes brunes, à cols plus clairs ; 3-5 graduellement amincis en un col plus court que le nœud, celui-ci allongé, 6e article de deux tiers plus long que le 5, aminci au tiers distal, qui porte deux longs poils ; éperons, empodium et pulvilles du cf. L. 2,5 m/m. — Daitotei, Taihoku, i3 cf, 6 9. 16. Prochironomus atrinervis n. sp. 9. Brun noir, mat. Antennes d’un jaune brunâtre, de 7 articles, 2e non rétréci, sans col, 3-6 ovoïdaux ou ellipsoïdaux, à col au maximum deux fois aussi long que gros, 7e article d’un tiers plus long que le 6e, à long poil distal. Mesonotum roux brun, trois bandes racourcies brun noir, balanciers blancs. Aile hyaline, non lobée, transver¬ sale noire, cubitus plus distant de la pointe alaire que la discoï- dale, de deux tiers plus long que le radius, bifurcation nota¬ blement distale. Pattes blanchâtres, sauf les hanches, métatarse antérieur de moitié plus long que le tibia, empodium atteignant le milieu des crochets, pulvilles encore plus petits, minces comme l’empodium, atteignant à peine la proéminence basale, écaille du tibia antérieur transversale, quatre tibias postérieurs à éperon unique. L. i,5 m/m. — Daitotei. 17. ParateiNdipes tristictus n. sp. 9. Roux. Antennes jau¬ nâtres, 20 article rétréci au milieu, à col aussi long que gros, 3e et 4e graduellement amincis en col, 5e sans col, subcylin¬ drique, verticilles à cinq poils, ceux-ci un peu plus minces que les soies sensorielles. Thorax brillant, sans bande, balanciers blancs. Aile blanche, à trois taches brun noir, la plus grande subcarrée, va du bord antérieur en remplissant le tiers médian ■de la cellule cubitale jusqu’au rameau antérieur de la posticale ; la 2e, un peu allongée, est adjacente à la nervure médiane, tou¬ che à son extrémité l’origine du cubitus et n’atteint pas la tige de la posticale, elle se prolonge ensuite, après une légère inter¬ ruption, en une tache moins sombre qui pénètre dans la cellule anale ; la 3e ponctiforme au centre de la cellule posticale ; ner¬ vures toutes jaunes, cubitus aussi distant de la pointe alaire que le rameau antérieur de la posticale, bifurcation notablement Soc. Linn t. lxjx, 192?. 3 ETUDE SUR LES CHIRÜKOMIDES DE FORMOSE 34 distale. Pattes blanchâtres, hanches et tiers distal des fémurs bruns, tibia antérieur à écaille transversale, quatre tibias posté¬ rieurs à deux éperons, empodium très court, pulvilles nuis. Abdomen noir, guère plus long que le reste du corps, un peu aminci en avant, cerci blancs. L. i,5 m/m. — Hokuto, 3 $. 18. Polypedilum UNiFASciATUM il. sp. $. Roux. Antennes d'un brun noir, à cols blanchâtres, col du 2e article allongé, 3e et 4e ar¬ ticles ellipsoïdaux, à col égalant presque le nœud, 5e brièvement ellipsoïdal et sans col, 6e plus de deux fois le 5e, à trois longs poils distaux. Mesonotum et scutellum blanchâtres, côtés du mesono- tum avec une bande rousse dans leur moitié postérieure. Balan¬ ciers brun noir, tige blanchâtre. Aile subhyaline, une large bande transversale enfumée a comme limite proximale le milieu de la tige de la posticale, et comme limite distale le milieu du radius, toutes les nervures jaunes, cubitus deux fois le radius, atteignant la pointe alaire, bifurcation un peu distale. Pattes blanchâtres, extrémité du tibia antérieur et de tous les fémurs brune, métatarse antérieur égalant le fémur, deux fois aussi long que le tibia, celui-ci à écaille allongée, terminée par un court éperon jaune, les quatre pulvilles minces comme rem- podium. L. i,5 m/m. — Daitotei, 2 $. ig. Polypedilum bellipes n. sp. cf. Roux brun. Antennes brunes, panache gris, i4e article aussi long que 2-i3 réunis, 2e double du 3e, 3-5 transversaux, les derniers de moitié plus longs que gros. Mesonotum gris, trois bandes raccourcies d’un roux brun. Balanciers d’un blanc sale, extrémité de la massue brune. Aile hyaline, à peine lobée ; cellule cubi¬ tale sauf le milieu, cellule discoïdale en grande partie, tache sur l’extrémité du rameau antérieur de la posticale, tache transver¬ sale couvrant tout le rameau postérieur et tache transversale reliant le milieu de la tige de la posticale au bord postérieur, faiblement brunâtres et irrisées ; cubitus de deux tiers plus long que le radius, aussi proche de la pointe alaire que la discoïdale: bifurcation longuement distale ; cils du bord postérieur denses et longs. Pattes d’un jaune très clair, extrémité des fémurs et large anneau médian des quatre fémurs postérieurs bruns, tibia et tarse antérieurs, deux tiers distaux des autres tibias et deux ou ÉTUDE SUR LES CHIRONOMIDES DE FORMOSE 35 trois derniers articles des autres tarses brunâtres ; tibia antérieur à écaille allongée, arrondie au bout et sans éperon, tibia posté¬ rieur à éperon unique et arqué, les quatre pulvilles aussi minces que l’empodium. Pince brisée. L. 2 m/m. — Daitotei. 20. Polypedilum tetrasema il. sp. 9. Roux brun, brillant. Antennes brunâtres, 2e article rétréci au milieu, col un peu plus long que gros, 3e et 4e ellipsoïdaux, col égalant la moitié du nœud, 5e ellipsoïdal et sans col, séparé du 6e seulement par un rétrécissement et sans articulation ; verticilles à six poils, dont deux courts et quatre très longs, ceux du 5e article dépassant de leur moitié le 6earticle, celui-ci aussi long que le 4e et le 5e réu¬ nis, à trois longs poils distaux. Balanciers brun noir. Aile hyaline, non lobée, avec quatre taches noires bien délimitées, l’une carrée, dans la cellule cubitale et séparée de la base de cette cellule par sa largeur, la 2e ponctiforme, dans la cellule discoï- dale, à égale distance de la ire et de la pointe alaire, la 3e dans la base de la cellule posticale et couvrant encore tout le rameau postérieur, la 4e au milieu de la cellule anale, cubitus deux fois le radius, pas plus loin de la pointe alaire que la discoïdale, bifurcation notablement distale. Pattes blanchâtres, hanches rousses, genoux bruns, tarse antérieur assombri faiblement, métatarse antérieur deux fois le tibia, 4e article plus de deux fois le 5e. Abdomen jaune brunâtre. L. 1,2 m/m. — Daitotei. 21. Polypedilum octosema n. sp. 9. Roux brun, brillant. Antennes d'un blanc brunâtre ; 2e article rétréci au milieu, col long, 3e et 4e ellipsoïdaux, col aussi long que le nœud, 5e sans col, verticilles à 6 poils, dont quatre très longs, 6e article plus long que les deux précédents réunis, ayant au moins un long poil distal. Mesonotum gris pruineux, trois bandes raccourcies d'un roux brun et brillantes. Balanciers brun noir, tige blan¬ châtre. Aile hyaline, à huit taches brunes, bien délimitées ; la plus grande remplit le tiers basal de la cellule cubitale ; la 2e allongée remplit le tiers basal de la discoïdale ; 3-5 poncti- formes, à l’extrémité du cubitus, de la discoïdale et du rameau antérieur de la posticale ; 6e arrondie, entre le cubitus et la discoïdale, sous l’extrémité du radius ; 7e transversale, couvrant le rameau postérieur ; 8e transversale, unissant le milieu de la 36 ETUDE SUR LES CHIRONOMIDES DE FORMOSE tige de la posticale au bord postérieur ; base peu lobée, nervures toutes jaunes. Pattes blanches, hanches rousses, fémurs jau¬ nâtres, tiers distal plus clair, anneau près de l’extrémité des articles i-3 des tarses et articles 4 et 5 bruns, métatarse antérieur deux fois le tibia. Abdomen brun noir. L. i,8 m/m. c?. Antennes et panache bruns, i4e article au moins de moitié plus long que 2-1 3 réunis. Tarse antérieur non cilié. Articles terminaux de la pince blancs, presque droits, graduellement amincis en pointe. L. 2 m/m. — Daitotei et Taihoku, 2 c? et 3 9. 22. Polyledilum ciliatum n. sp. 9. Roux brillant. Antennes brunâtres, cols jaunâtres, longs aux articles 3 et 4, 5e article ellipsoïdal et sans col, 6e long, avec plusieurs longs poils distaux. Balanciers brun noir, tige brunâtre. Aile lobée, moitié proximale très faiblement brunâtre, moitié distale subhyaline, bords longuement ciliés, l’antérieur à trois rangées de cils, dont la médiane est deux fois aussi longue que les latérales, bord postérieur à deux rangées très denses, dont l’une d’un tiers plus longue que l’autre, cubitus et radius à longs poils espacés, le cubitus plus près de la pointe alaire que la discoïdale, bifurcation notablement distale, surface densément pointillée. Pattes bru¬ nes, tarses d’un blanc brunâtre, métatarse antérieur deux fois le tibia, celui-ci à écaille allongée, graduellement amincie en pointe, mais sans éperon, 4e article deux fois le 5e, quatre tibias postérieurs à éperon unique et long, empodium égalant les cro¬ chets, à peine plus long que les quatre pulvilles. Abdomen gris brun. L. 2 m/m. — Daitotei. 23. Polypedilum flaviscapus n. sp. cf. Jaune clair. Panache gris, antennes brunes, scape vitellin, i4e article de moitié plus long que 2-i3 réunis. Thorax brillant, trois bandes raccourcies et peu marquées d’un jaune plus sombre. Balanciers blancs. Aile sans tache, hyaline, nervures pâles, cubitus de deux tiers plus long que le radius, plus près de la pointe alaire que la discoïdale, bifurcation bien distale, lobe rectangulaire. Pattes blanchâtres, tibia antérieur plus court que le fémur, à éperon court, noirâtre et bien plus court que l’écaille, tarse manque, les quatre tibias postérieurs à éperon unique droit et long, empo- ÉTUDE SUR LES CHIRONOMIDES DE FORMOSE 37 dium et pulvilles du précédent. Abdomen graduellement un peu obscurci en arrière ; pince jaune brunâtre, articles termi¬ naux droits, graduellement amincis en pointe. L. 2,8 m/m. — Maruyama. 24. Polypedilum albicollum n. sp. 9. Roussâlre. Antennes brunâtres ou jaunâtres, à cols blanchâtres, 6e article brun, non articulé au 5e mais séparé seulement par un rétrécissement, aussi long que les deux précédents réunis, à plusieurs longs poils distaux ; col du 2e article deux fois aussi long que gros, celui des articles 3 et 4 presque aussi long que le nœud, celui-ci ellipsoïdal, 5e ellipsoïdal et sans col ; verticilles très longs, à 7 poils, ceux du 5e article dépassent beaucoup le 6e. Mesonotum et scutellum blanchâtres, trois bandes raccourcies d’un roux brillant. Balanciers blancs. Aile sans tache, hyaline, pas distinc¬ tement lobée, cubitus arqué, de deux tiers plus long que le radius, plus proche de la pointe alaire que la discoïdale, bifur¬ cation notablement distale. Pattes blanchâtres, l’antérieure fai¬ blement brunâtre, écaille du tibia antérieur allongée, avec un éperon noirâtre et atteignant sa demi-longueur, métatarse de deux tiers plus long que le tibia. L. i,5-2 m/m. cf. Antennes noires, panache gris brunâtre, i4e article deux fois aussi long que 2-1 3 réunis, 5-i3 aussi longs que gros, 3 et 4 transversaux. Balanciers bruns, tige blanchâtre. Patte ante rieure d’un blanc pur. L. 2 m/m. — Taihoku, 1 cf, 2 9. t 25. Polypedilum leucopterum n. sp. cf. Jaune clair. Yeux très amincis en haut, courbés presque à angle droit, séparés de plus du tiers de leur longueur. Antennes d’un brun noir, scape et panache fauves, i4e article d’un tiers plus long que 2-i3 réunis, 3-i 3 d’abord transversaux, les derniers de moitié plus longs que gros. Etroite bande médiane sur la moitié postérieure du mesonotum, scutellum, melanotum et mesosternum bruns. Balanciers blancs, extrémité de la massue brun noir. Aile blan¬ châtre, sans tache, glabre, non lobée, transversale non dévelop¬ pée, mais comme chez Tanytarsus, cubitus arqué, deux fois le radius, plus proche de la pointe alaire que la discoïdale, bifur¬ cation très distale. Pattes blanches, tibia antérieur à écaille allongée et arrondie au bout, fémur presque deux fois le tibia, 38 ÉTUDE SUR LES CHIRONOMIDES DE FORMOSE métatarse plus de deux fois le tibia, empodium égalant les ero- rhets, les 4 pulvilles filiformes et un peu plus courts que l’empo- dium ; 4e article du tarse antérieur plus de deux fois le 5e, quatre tibias postérieurs à éperon unique et long. Abdomen brun noir. L. i,5 m/m. — Hokufo. 26. Tanytarsus formosae n. sp. $. Jaune. Yeux séparés au moins de leur demi-longueur. Antennes d’un blanc jaunâtre, de 5 articles, 2e non rétréci, 3e et 4e allongés, graduellement amin¬ cis dans la moitié distale, 5e brun, aussi long que les deux pré¬ cédents réunis, avec verticille de longs poils au-dessus de sa base. Mesonotum blanchâtre, à trois bandes raccourcies jaunes. Balanciers blanchâtres. Aile poilue, sans lobe ni transversale formée, cubitus droit, aussi proche de la pointe alaire que la discoïdale. Pattes blanchâtres, métatarse antérieur au moins deux fois le tibia, empodium atteignant le milieu des crochets, sans pulvilles, tibia postérieur à deux éperons, les deux peignes presque confluents. Abdomen roüssâtre. L. i,8m/m. cf. Mêmes caractères. Antennes et panache bruns, 2e article plus de deux fois le 3e, celui-ci et le 4e transversaux, les suivants plus longs, les derniers plus longs que gros, i4e aussi long que 2-i 3 réunis. Extrémité du métatarse antérieur et les articles 2 et 3 à cils 2-3 fois aussi longs que la grosseur du iarse. !.. 2 m/m. — Daitotei, 2 cf, 4 9 . 27. Tanytarsus formosanus K. — Daitotei, 6 cf. B. Orthocladiariæ. 28. Cricotopus carbonariüs 11. sp. cf. Noir, brillant. Yeux pubescents, séparés de plus de leur longueur. Antennes et pana- .che noirs, 1 4e article à peine plus long que 2-1 3 réunis, 3-6 transversaux, les derniers un peu plus longs que gros. Balan¬ ciers bruns ou brun noir. Aile hyaline, lobée, transversale un peu plus sombre que les autres nervures, cubitus plus de deux fois le radius, non ou à peine dépassé, un peu plus distant de la pointe alaire que la discoïdale, bifurcation à peine distale. Pattes brunes ou d’un brun noir, tarses un peu plus clairs, tibia antérieur plus long que le fémur, presque deux fois le méta- ÉTl’DE SUR LES CHIRONOMIDES DE FORMOSE 39 tarse, 4e article un peu plus long que le 5e, empodium égalant les crochets, pulvilles grands, un peu plus courts que les cro¬ chets. L. i,5 m/m. 9 . Antennes d’un brun sombre, 2e article non rétréci, 3-5 presque deux fois aussi longs que gros, subcylindriques, verti- cilles à trois poils, 6e article deux fois le 5e, à long poil au milieu et uu autre moins long à l’extrémité. L. i m/m. — Daitotei, Taihoku, 3 cf, 4 9 . 29. Cricotopus silvestris Fabr. — Daitotei, i4 & , 1 9 . 30. Camptocladius formosanus n. sp. 9 . Noir velouté et mat. Antennes noirâtres, articles du flagellum subglobuleux, sessiles, soies sensorielles élargies en forme de feuille de mousse, mais petites, n’ayant que le tiers de la longueur des poils des verti- cillcs, dernier article long. Balanciers d’un blanc brunâtre. Aile hyaline, cubitus arqué, longuement dépassé, presque de la lon¬ gueur du radius, la costale plus proche de la pointe alaire que la discoïdale, bifurcation notablement distale, rameau postérieur sinueux fortement au milieu, nervures antérieures brunes, base non lobée. Pattes brunâtres. L. 1 ,5 m/m. — Chosokei. cf. Antennes et panache brun noir, i4e article d’un tiers plus long que 2-i3 réunis, 5-i3 aussi longs, puis un peu plus longs que gros. Mesonotum un peu luisant. Aile subnue, non distinc¬ tement pointillée, le cubitus non arqué, dépassé seulement de deux fois la transversale, costale bien plus distante de la pointe alaire que la discoïdale. Tibia postérieur et quatre premiers arti¬ cles du tarse postérieur à longs poils dorsaux, empodium au moins aussi long que les crochets, ceux-ci avec une soie basale arquée, 4e article du tarse antérieur et du tarse postérieur un peu plus long que le 5e. Pour le reste, semblable à la 9. T. 2 m/m. — Taihoku. 31. Camptocladius despectus 11. sp. cf. Brun roussâtre, bril¬ lant. Antennes et panache brun, i4e article distinctement plus court que 2-1 3 réunis. Balanciers blanc sale. Aile hyaline, cubi¬ tus presque deux fois le radius, droit, médiocrement dépassé, assez loin de la pointe alaire, mais moins que le rameau anté¬ rieur, bifurcation notablement distale, rameau postérieur subi¬ tement courbé dans la moitié distale. Pattes blanc sale, tibia 40 ÉTUDE SUR LES CHIR0N0MIDES DE FORMOSE antérieur deux fois aussi long que le métatarse, 5e article tarsal brisé. Abdomen brunâtre. L. i,5 m/m. — Taihoku. 32. Psectrocladius formosae il. sp. cf. Roux. Antennes brunes, panache gris, scape jaune roiix, i4e article d’un tiers plus long que 2-1 3 réunis. Mesonotum avec trace de deux bandes latérales raccourcies plus sombres. Balanciers d’un blanc sale, extrémité de la massue brune. Aile hyaline, lobe arrondi et dirigé un peu proximalcment, cubitus deux fois le radius, non dépassé, deux fois plus distant de la pointe alaire que la discoï- dale, bifurcation médiocrement distale, rameau postérieur fai¬ blement sinueux au milieu, transversale courte et un peu plus sombre que les autres nervures. Pattes blanchâtres, tarses gra¬ duellement un peu assombris, tibia antérieur d’un tiers plus long que le métatarse, 4e article plus long que le 5e, pulvilles à peine plus courts que l’empodium, celui-ci égalant les crochets, ceux-ci assez vigoureux, échancrés à l’extrémité. Abdomen brun. Articles terminaux de la pince à peine pubescents, pres¬ que d’égale grosseur et droits, tronqués à l’extrémité, stylet noir, long et perpendiculaire au grand axe de l’article. L. 2,5 m/m. — Hokuto. III. TANYPODINÆ 1. Tanypus fusciceava n. sp. $. Roux brun. Antennes blan¬ châtres, 12e article brun, graduellement aminci distalement, presque deux fois le 11e, à verticille basal, dont les poils attei¬ gnent l’extrémité de l’article, 2e article gros, cylindrique comme le 3e et de moitié plus long que lui, 3° et 4e à peine de moitié plus longs que gros, 5-n au moins deux fois aussi longs que gros, leur base graduellement amincie, leur verticille à six poils, dont un extrêmement long et plus gros que les autres. Mesono¬ tum jaunâtre dans la moitié antérieure, plus sombre en arrière, où se trouvent deux ou trois bandes raccourcies brunes. Balan¬ ciers brun noir, tige plus claire. Aile faiblement brunâtre, den¬ sément poilue, avec une bande transversale et percurrente brune, allant des transversales à la partie incurvée du rameau postérieur de la posticale, un peu élargie postérieurement, cubi¬ tus non dépassé. Pattes d’un jaune très pâle ; grand éperon ÉTUDE SUR LES CHIRONOMIDES DE FORMOSE 41 postérieur plus long que la grosseur du tibia, droit, mince, sa moitié basale faiblement élargie et portant de chaque côté trois dents terminées en une soie divariquée et aussi longue que la dent ; tibia antérieur un peu plus long que le métatarse. L. 1,2 m/m. — Daitotei, 2 9. 2. Tanypus monilis L. var. pulchripes K. — Daitotei et Tai- hoku, 2 cf, 3 $ . 3. Protenthes punctipennis Fabr. — Daitotei et Taihoku, 4 cf (dont 2 à tarse antérieur cilié et 2 à tarse antérieur non cilié), 11 9. 4. Trichotanypus lacteiclava n. sp. 9. Brun. Antennes d’un blanc sale, i3e article brun, égalant les cinq articles pré¬ cédents réunis, à stylet mince et long, 2e article plus de deux fois le 3e, 3-i2 aussi longs que gros, ou à peine plus longs, verti- cilles courts. Mesonotum gris pruineux, trois bandes raccourcies roux brun, la médiane bilobée en arrière, balanciers d’un blanc pur. Aile assombrie, irrisée, poilue fortement sur les parties sombres ; tiers proximal de la cellule anale, grande tache distale des transversales et cellules comprises entre la costale et l’anale depuis la base alaire jusqu’aux transversales, blanchâtres, les deux transversales noires et bordées de noir, se touchant, cubi¬ tus dépassé longuement. Pattes brunâtres, articulations plus sombres, tibia antérieur un peu plus long que le métatarse. L. 2 m/m. et*. Antennes et panache bruns, i4e article d’un tiers plus long que 2-i3 réunis. Tarse antérieur non cilié. Abdomen brun noir, quatre premiers tergites à bande transversale blanche. Pince brun noir. L. 3 m/m. — Daitotei et Maruyama, 2 cf, o 9. L’OURS BRUN DANS LES ILES BRITANNIQUES PAR Le Commandant CAZIOT Mémoire présenté à la Société Linnéenne de Lyon, le 25 juillet 1921. L’Ours brun (Ursus arctos) a existé dans les îles Britanni¬ ques. Ce genre Uj'sus, a apparu dans le pliocène supérieur d’Europe et de l’Inde, mais les espèces actuelles ne datent que de l’époque du Quaternaire. Les ossements fossiles qu’on a découverts dans les îles Bri- tanniques sont absolument identiques à ceux appartenant aux ossements des ours vivant actuellement sur le continent euro¬ péen ; ils ne présentent que des variations très légères : celles qu’offrent de simples variétés. Il y a de nombreuses preuves de l’existence de cet animal dans les îles en question, et le professeur Boyd Dawkins (1) a fait remarquer, à ce sujet, que l’ours était le seul des animaux ayant survécu aux phénomènes glaciaires. Le refroidissement très intense qui s’est produit à cette époque, ayant rendu la vie impossible aux autres grands herbivores. Un crâne, à peu près complet, a été trouvé dans la marne, au- dessous des couches de tourbe de Manea Fen (Cambridgeshire). En 1868, le Dr Hieks a recueilli aussi des restes d’ours brun dans la tourbe de la baie de Saint-Bride et de nombreux osse¬ ments de cet animal dans les cavernes du Kent en Dewonshire. L’exploration de la Cave Victoria, près Settle, a permis de constater que l’Ours brun prenait ses repas dans la grotte même qu’il avait choisie pour habitation. On a trouvé des reliefs de ses festins, des mâchoires lui appartenant, mélangés avec des débris de daims, de chevaux ou de bœufs à cornes courtes. L’Aurochs vivait en Angleterre en même temps que le Mam- (1) Boyd Dawkins, prof. Sc. Rivieu, 1861, p. 2/17. L'OURS RRUN DANS LES ILES BRITANNIQUES 43 mouth (Bos Primigenius) qu’on trouve partout, pendant toute la durée de l’âge de pierre et de l’âge du bronze. L’Aurochs fossile ( Bos priscus Bojanus) est très voisin du Bison d’Amérique, lequel est caractérisé par un front court, mais très large, avec des cornes cylindriques dirigées à l’exté¬ rieur ou en haut (i). 11 existait aussi un autre genre de bœuf, le Bos longifrons Owen, qui avait des cornes courtes et sessiles. Celui-ci, avec le Mammouth, et le Bos frondosus de la Scandinavie, a donné naissance au bœuf domestique (Bos taurus L.). Il est la source du bétail celtique avant l’invasion romaine. Relativement à son ancienneté historique, certains articles du Welsch Triads, qu’on suppose avoir été écrits au ixe siècle, mentionnent que les Kimris, la tribu celtique qui a, la pre¬ mière, habité la Grande-Bretagne, avaient pris possession d’une terre non encore foulée par les humains et occupée, alors, par, des Ours, des Loups, des Aurochs et des Castors. Dans la collection d’ossements trouvée dans les Kjœkken- mœddings des environs de Colchester, on a constaté la présence de débris d’Ours, de Blaireau, de Loup, de Chèvre et d’Aurochs. Le Dr Smtih (2) a décrit et figuré le crâne d’un ours de grande dimension qu’il a exhumé à Shaws, dans le Dumfries- hire. 11 reposait dans la tourbe, associé au Cerf, au Chevreuil et au Renne. 11 y a lieu de faire remarquer que ce sont les seuls •restes d’ours découverts en Ecosse. En ce qui concerne l’Irlande, quelques doutes existent chez les paléontologistes, relativement à la détermination des osse¬ ments qui y ont été mentionnés. Le Dr Leith (3) Adams a décrit plusieurs crânes et ossements d’ours qu’il a trouvés à Leitrim, Longford, Kildare, Waterford, Limerick, etc., et, après les avoir comparés avec les ossements similaires d’Ursus spelæus, U. fossilis, U. ferox, U. arctos, V. maritimus, il a conclu que tous les fossiles trouvés par lui n’appartenaient qu’à une seule espèce, laquelle, en raison de oc. antiq. Scotland , vol. VIII, p. 36o. (3) Leith Adams, 1878, Recent and exting Irish Mammeli’s. Proced. Roy, Dublin Soc. 44 L’OURS BRUN DANS LES ILES BRITANNIQUES ses dimensions et de sa forme générale, ne peut pas être sépa¬ rée de l'espèce fossile portant le nom de fossilis (Goldfuss). Une étude des caractères ostéologiques des restes d ’Ursides trouvés en Irlande a conduit Harting, l’auteur des Animaux anglais éteints dans les îles Britanniques pendant les temps historiques, à qui j’emprunte les renseignements que com¬ porte ce travail a admettre que tous les caractères qu’il a reconnus se réfèrent à une seule espèce : VU. fossilis et, à tout prendre attribuable au petit ours des cavernes tel qu’il a été mentionné en Angleterre, facile à distinguer de ses congénères plus grands qu’on trouve en plus grande quantité sur le conti¬ nent européen. L ’U. fossilis semble, à Harting, être le progéniteur de- l’Ursus ferox, actuellement relégué dans le Nord-Ouest de l’Amérique du Nord et il ajoute que cet ours, aussi bien en Angleterre qu’en Irlande, appartient à la faune préhistorique et qu’il était vivant dans l’île sœur à l’époque du Renne, du Mammouth, du Cheval, du Loup, animaux avec lesquels on le trouve associé, avec des dépouilles de Red deer (Cervus ela- phus L. (i), de Renard, et de Y Alpine Hare (Lièvre blanc (2). Les géologues français ne croient pas que l’ours, qui a habité l’Irlande, soit distinct de celui de l’Angleterre : l’île de l’Irlande a été peuplée par la faune anglaise qui y est exclusive et totale. Il n’y a donc pas de faune irlandaise ; peut-être a-t-il existé quelque variété insulaire, un groupe d’individus différenciés insensiblement par l’isolement, mais il a cessé d’exister à la fin du Quaternaire. Cette séparation s’est produite en même temps qu’eut lieu l’ouverture marine du Pas-de-Calais. Il est tout à fait supposable que l’ours s’est éteint dans (1) La distribution du Red deer (Cervus elaphus L.), autrement dit le cerf commun, s’étend sur l’Europe entière et le Nord de l’Asie, aussi loin que le lac Baïkal et la Lena. Son extension était aussi grande à l’époque post-glaciaire, car ses ossements se trouvent communément dans le limon, les graviers, les brèches, les dépôts, dans les grottes, dans la tourbe et les marnes lacustres récentes. Actuellement, il ne reste plus en Angleterre que quelques familles protégées dans les forêts royales ou seigneuriales. (2) L'Alpine Hare ou Lepus variabilis, lièvre blanc, est ainsi désigné, parce que son pelage devient souvent blanc en hiver dans la région moyenne des Alpes. Il existe environ 3o espèces de ces animaux. Ils sont dispersés dans l’Europe centrale et septentrionale, et le Nord de l’Asie, jusqu’à la mer arctique. L’Ol'RS BRUN DANS LES ILES BRITANNIQUES 45 l’Irlande avant que l’homme ait commencé à établir ses annales. Sa destruction n’a pas été effectuée par celui-ci ; elle est due à des causes naturelles ou provoquée par de grands accidents géologiques. On est certain de son existence au vme siècle, car l’arche¬ vêque Egbert la relate, avec les chiens, les renards et les loups dans son Penitentiale, lib. IV, an 750. En io4i, du temps d’Edouard le Confesseur, la ville de Nor- wich devait, annuellement, fournir au roi des ours et 6 chiens pour les combattre. La lutte entre ces animaux et les ours était le passe-temps favori des romains, et leurs imitateurs, les Roman-Britons, élevaient de grandioses amphithéâtres pour jouir de ce spectacle. La date à laquelle l'Ours a disparu en Grande-Bretagne est tout à fait incertaine. Le professeur Boyd Dawkins estime que cela a eu lieu au xe siècle. Dans son histoire de la famille Gordon (I, p. 9) en 1812, Pen- nant indique que cet événement s’est produit vers 1057 ; on cons¬ tate pourtant l’existence de ce gros mammifère à des époques postérieures à cette date. On en importait beaucoup à l’étranger pour les combats si suivis et si passionnants avec des chiens. Fitz Stephen, qui vivait du temps de Henri II (1154-1189) raconte que, dans l’après-midi de chaque dimanche, les jeunes Londoniens, pendant la saison d’hiver, étaient beaucoup amu¬ sés par ces combats. Erasme, le célèbre écrivain du xve siècle, qui visita l’Angle¬ terre au temps de Henri VIII (1519-1047), mentionne qu’on entretenait toujours de véritables troupeaux d’ours servant aux combats avec des chiens ; on sait aussi que, quelques années après, la reine Elisabeth offrait, à Greenwich, un splendide repas, suivi d’une lutte entre chiens et ours, à l’ambassadeur de France. Paul Hentzner, on qualité de tuteur d’un jeune noble ger¬ main, en visitant l’Angleterre, en 1598, a laissé un curieux récit de ces combats qui avaient lieu sur une place publique où on avait disposé un véritable théâtre. On trouve de pareilles mentions à des dates bien postérieures, par exemple du temps de la reine Jeanne (1712-1714). De pareils passe-temps n’existent plus qu’à titre de souvenir. 46 L’OURS BRUN DANS LES ILES BRITANNIQUES Toutefois, ils restent encore dans les mémoires des hommes ; ils revivent, lorsqu’on voit, de nos jours, exhiber des ours apprivoisés présentés par des bateleurs dans les villes des îles Britanniques. On ne connaît pas bien les méthodes que les anciens em¬ ployaient pour chasser ou s’emparer de ces animaux. Dans son Synopsis Methodica animalium de 1603, John Rey a fait connaître les règlements relatifs à la chasse dangereuse qu’on leur faisait : on sait qu’on forçait l’animal dans les four¬ rés où il se tenait et que, à l’aide de piques, de javelots, de flèches et de longs couteaux, on le tuait. Ils étaient souvent pris au moyen de pièges. Aussi loin que l’histoire nous reporte, il semble bien indiqué que c’est l’Ecosse et plus particulièrement les bois de Grande- Calédonie qui constituaient la principale forteresse des ours anglais. L’évêque Leslie, dans son De origine moribus, etc., en 1078, et Cambden, dans son Britannia descriptio (1600), vol. II, page 2q3, font bien ressortir que ces bois sauvages de Calédonie donnaient asile aux Aurochs et aux Ours. Ceux-ci étaient très appréciés à Rome ; Cambden, ce savant antiquaire et historien cité par Plutarque, nous assure qu’ils étaient transportés d’An¬ gleterre en Italie, mais sans indiquer comment on les captu¬ rait ; sans nul doute au moyen de pièges, et quel moyen on employait pour les transporter à la côte et pour les embarquer à bord des galères. On expédiait aussi les chiens qui étaient d’une espèce parti¬ culière. Un consul romain de cette époque, Symnachus, dans une lettre qu’il écrivait à son frère Flavinus, alors en Angleterre, le remerciait du présent de quelques Canes scotici (chiens d’Ecosse) qu'il lui avait fait, et qui avaient été fort appréciés par ses amis. Cette appellation n’est pas applicable aux chiens mâtins qui servaient aux Irlandais à chasser le Loup. Il existait plusieurs espèces, certaines étaient dignes d'être offertes et acceptées par les monarques, ou bien d'être envoyées au dehors à des princes étrangers. À PROPOS DE L’INSTINCT DE BEMBEX ROSI BATA, L. PAR P. ROTH Présenté à la Société Linnéenne de Lyon, en la séance du 14 novembre 1921 En 1880, dans ses Souvenirs Entomologiqu.es , le grand natu¬ raliste provençal J. -H. Fabre, relatant les observations faites par lui, aux environs d’Avignon, sur Bembex rostrata, L., posait en fait indéniable la « mort complète du gibier au moment où il est saisi » ; Fabre justifiait cette tactique, en apparence inférieure à celle des autres Sphégiens, par l’alimen¬ tation au jour le jour de sa larve, pratiquée par le Bembex. Dès i84i, cependant, Lepeletier de Saint Fargeau, dans son Histoire Naturelle des Hyménoptères, signalait Bembex rostrata comme provoquant, chez les Diptères qu’il capturait, « une espèce de paralysie, qui n’est mortelle qu’au bout d’un laps de temps assez considérable pour qu’ils soient dévorés vivants par la larve ». « Tous, — constatait-il encore, — pouvaient remuer leurs pattes, sans pouvoir se tenir dessus. De ces individus, conservés dans une boîte, avaient encore cette espèce de vie dix jours après. » On aurait tort de négliger ce récit de Lepeletier. Si cet auteur nous paraît aujourd’hui un peu enfantin dans son archaïsme, il n’en fut pas moins un savant scrupuleux, et l’on doit ajouter foi aux faits qu’il nous a conservés. Les observations de Fabre demandaient à être vérifiées soigneusement. C’est ce qui fut fait. Si André, dans son Species (1886, vol. 111 : Sphé¬ giens), se bornait à reproduire l’opinion de Fabre, de nombreux entomologistes ne tardaient pas à reprendre la question, et, tous. 48 A PROPOS DE L'INSTINCT DE BEMBEX ROSTRATA, L. plus ou moins, réfutaient les conclusions de Fabre pour confir¬ mer celles de Saint Fargeau. C’est d’abord Marchal, à Cabourg (Calvados), qui, de l’exa¬ men d’une Eristale dérobée, trois jours avant, à un Bembex rostrata, concluait à l’habileté médiocre de la Guêpe, tantôt para¬ lysant, tantôt (et bien plus souvent) tuant sa proie, sans le vouloir. Cette théorie de l’inhabileté du Sphégien, trop fou¬ gueux dans ses allures, est discutée par le regretté Commandant Ferton, qui y oppose le cas de Pompilus vagans, tout aussi fougueux et paralyseur expert. De plus, Ferton (1899), étudiant une espèce voisine (B. oculata) , constatait chez les victimes des signes de vie indéniables 12 à i3 jours après leur exhumation. Puis c’était Bouvier, le savant professeur du Muséum, qui, à Colleville, faisait des observations très caractéristiques sur Bem¬ bex rostrata (l'Année Psychologique, 1901 : Les habitudes des Bembex) et constatait la vitalité de ses victimes pendant 5 ou 6 jours dans certains cas. Il conviendrait encore de citer, parmi les observateurs étran¬ gers, Wesenberg-Lund, pour B. rostrata ; M. et Mme Peckham, pour B. spitiolae (aux Etats-Unis) ; Bâtes, pour B. sulfurea (Plata), etc., etc. Venant à la suite de tous ces travaux, les observations que j’ai faites de mon côté n’ont plus guère qu’une valeur corroborative ; comme telles, cependant, elles ont le mérite de l’indépendance ; lorsque je les ai faites, je ne m’étais pas spécialisé dans l’étude de l’éthologie des fouisseurs, et j’ignorais à peu près tout des controverses sur la question et de la littérature consécutive. Ce n’est que plus tard qu’il me fut donné de vérifier que bien des auteurs n’acceptaient pas les conclusions de Fabre. Je me bornerai dans les lignes suivantes à transcrire simple¬ ment quelques notes couchées sur mon carnet de chasses ento- mologiques pendant l’été de 1918. Je leur conserve leur ordre chronologique. 27 août. Fouillant un nid de Bembex rostrata, à Laye (plateau sablonneux près de Beaumont-Iès-Valence) (1), j’en retire les pièces suivantes : eristalis tenax, 2 ; tabanus spec., 1 ; syrpha (ribesii ?), 1 ; syrpha spec., 1 ; lucilia cœsar, 1 ; musca domes- (1) Village de la Drôme, à 10 kilomètres sud de Valence. A PROPOS DE L'INSTINCT DE BEMBEX ROSTRATA, L. 49 llca, 3 ; argyromæba (?) spec., i (i). Cinq de ces pièces (une Eristale, le Taon, la Lucilie et deux Mouches domestiques) sont intactes. Les Syrphes sont décapités, mais leurs têtes se retrou¬ vent parmi les débris, nombreux, qui accompagnent ces dix pièces. Je ne puis retrouver la larve de la Guêpe. Toutes les Mouches, surtout les grosses espèces, sont fraîches et flexibles ; le Taon frémit continuellement des tarses antérieurs et posté¬ rieurs, et je parviens à provoquer chez une Eristale des mouve¬ ments de pattes bien caractérisés. 29 août. A 3 heures de l’après-midi, c’est-à-dire 48 heures après son exhumation, le Taon frémit toujours des tarses. Je dérobe à un autre Bembex une Eristale qu’il rapportait à son nid, et qui est si bien vivante que son aile gauche et ses tarses frémissent continuellement sans excitation. 2 septembre. Un Bembex rostrata survient près de l’endroit où je suis en observation. Porteur d’une Eristale, il s’abat sur le sable et commence à dégager l’entrée de son nid. Je le chasse, je capture l’Eristale et j’entreprends la fouille du nid qui vient de m’être révélé A environ 25 centimètres de profondeur, après un couloir oblique et coudé à angle droit, je découvre la larve, déjà assez grosse, et un certain nombre de proies, intactes ou en débris. Je parviens à dénombrer parmi elles : Eristalis tenax 5, (4 intactes). Eristalis (spec. minor), x. Sarcophaga af finis, i. Lucilia ccesar, i. en tout 8 pièces, plus de nombreux débris indéchiffrables, mais dénotant encore des pièces de forte taille. Comme je termine cette fouille, le Bembex dépossédé revient avec une nouvelle Eristale. Je la lui dérobe à nouveau. Un moment après, il revient une troisième fois, toujours avec une eristalis tenax, dont l’espèce nie paraît être sa proie de prédi¬ lection. Je suis donc possesseur de 3 eristalis tenax fraîchement cueil- (i) J’ai malheureusement négligé, à l’époque, (l’envoyer ces diptères à un spécialiste. J’en suis donc réduit à mes propres déterminations, très incom¬ plètes on le voit. Soc. Linn., t. lxix, 1922. 4 50 A PROPOS DK L'INSTINCT DE BEMBEX ROSTBATA, L. lies cl n’ayant pas encore subi les heurts, plus ou moins Do¬ lents, de la mise en silo. A l’examen, ces trois captures réagissent différemment ; la première fait entendre un bourdonnement aigu et frémit des ailes en agitant assez vivement les pattes : c’est à croire qu elle va se retourner et prendre son vol ; la deuxième Eristale ne donne pas signe de vie ; mais la troisième frémit des tarses. Une heure après, ces mouvements ont cessé ; mais les trois Mouches réagissent également sous la piqûre de l’aiguille Quant aux Eristales retirées du terrier de la Guêpe, et proba¬ blement emmagasinées depuis quelque temps, j’obtiens, chez quatre d’entre elles, des mouvements des pièces buccales après piqûre de l’aiguille. Ces mouvements sont assez prolongés pour écarter toute équivoque. Les autres Diptères restent flexibles et frais. Les yeux de la Lucilie sont d’un rouge magnifique. Il est pour moi hors de doute que Bembex rostrata n’est pas un simple tueur et qu’il sait parfaitement paralyser ses AÛctimes comme les Sphex, les Cerceris ou les Pompiles. Cependant, s’il est injuste de négliger les faits rapportés par un Lepeletier, il l'est tout autant de méconnaître les observations méticuleuses de J. -H. Fabre. Comment concilier les deux catégories d’obser¬ vations ? doit-on conclure aArec Marciial, et malgré l’avis de Fertox, que le Bernbex est un inhabile, qui, bien souvent, tue par maladresse ? C’est possible ; mais il convient également de considérer certains détails un peu trop perdus de vue. Je redirai ici, pour les Diptères du Sphégien, ce que je disais à propos des Abeilles du Philanthe (i) : leur vitalité est minime ; leur lésistance infime ; gardés sous tube, sans aucun aliment, ils ne tardent pas à mourir de faim. Toute autre est la faculté de résistance des Criquets du Sphex, des Chenilles de l’Ammcî- phile, des Cléonus du Cerceris ou même des Araignées du Pom- pile. Si, après un ou deux jours d’emmagasinement dans les silos de la Prédatrice, les Mouches meurent, cela n'a rien d’étonnant ; ce qui est étonnant, au contraire, et ce (pii ne s’explique que par le ralentissement des fonctions vitales dû à l’inoculation venimeuse, c’est que ces Mouches vivent même (i) Notes sur l'Instinct et les Mœurs du Philanthvts Abdelcader. Bulletin de la Société cl 'Histoire Naturelle de l’Afrique du Nord, tome VIII (1917'). A PROPOS DE L’INSTINCT DE BEMBEX ROSTRATA, L 51 plusieurs jours. Or cela est indiscutable ; et Fabre, lui-même, reconnaît que, après piqûre, les Diptères du Bembex réagissent parfois. 11 est d’ailleurs reconnu par les auteurs qui se sont occupés de la question — et c’est ce que j’ai pu observer moi- même — que les grosses Mouches résistent plus longtemps que les petites : c’est que, chez elles, la complexion est plus vigou¬ reuse, la déshydratation plus lente. M. Bouvier a bien mis le fait en évidence. Et cela explique aussi pourquoi les victimes des Bembex, qui ne s’adressent qu’à de petits Diptères, tels que Bembex mediterranea, Ilandl (i), paraissent toujours tuer leur proie, qui reste sans réactions externes. Il y a aussi un autre facteur qui hâte la mort des Diptères capturés. Bembex rostrata et en général tous les Bembex mal¬ mènent fortement la Mouche qu’ils viennent de saisir ou de piquer. Les Diptères que j’ai pu dérober à des Bembex en plein vol étaient presque toujours plus ou moins désarticulés — quel¬ ques-uns avaient la tète complètement retournée, d’autres des pattes faussées, etc. — Fertox observe même qu’une espèce algérienne luxe volontairement et régulièrement une aile de la Mouche capturée, et ce, pour assurer sa stabilité dans le terrier. 11 va sans dire que ce traitement n’est pas fait pour aider ladite Mouche à vivre. Les victimes du Bembex que Fabre retirait des terriers étaient peut-être en silo depuis assez longtemps. J’ai moi-même souvent trouvé dans ces terriers des proies absolument mortes. Quant aux Mouches dérobées à des Bembex en plein vol, il convient de remarquer que, peu de temps après leur capture, elles ne réagissent que faiblement pour ne pas dire point ; ce n’est qu'un peu plus tard qu’on peut observer avec certitude les mouvements des pièces buccales ou des tarses qui persistent parfois plusieurs jours ; il y a, en effet, une sorte d’insensibilité et d’immobilité complète au moment où le venin doit, probablement, se diffu¬ ser dans l’organisme de l’insecte ; et ce n’est qu’après cette léthargie passagère, sorte d’anesthésie générale, que se mani¬ festent les phénomènes plus localisés de cette demi-paralysie, (i) La victime presque uniformément constante de cette espèce, que j’ai pu observer aux environs d’Alger (Bulletin de la Société d’Histoire Naturelle de l’Afrique du Nord, tome \ 1 1) est Musca domestica. 52 A PROPOS DE L’INSTINCT DE BEMBEX ROSTRATA, L. caractérisant les victimes des sphégiens et aboutissant, par ina¬ nition et déshydratation des tissus (à moins que la proie ne soit dévorée auparavant) à la mort, plus ou moins rapide, suivant la résistance de l’espèce (i). On peut donc dire, ainsi que semble l’avoir établi récemment Hollande, que, quel que soit le degré apparent d’impotence fonctionnelle, la survie, après piqûre, est une règle générale chez les victimes des Hyménoptères préda- teurs. Pas plus que les Philanthes, les Bembex n’échappent à cette règle. (i) Il y a des cas, chez les Araignées victimes des Pompilides ou des Pelo- pées, où, la proie résistant assez longtemps pour que l’effet du venin se dis¬ sipe, on assiste à de véritables résurrections. Mu SYNONYMIE ET DOCUMENTS RELATIFS AU CORTICIUM CÆRULEUM (SCHRAD.) F. PAR A. SARTORY et L. MAIRE Présenté à la Société Linnéenne de Lyon, en la Séance du 28 novembre 1921. I. SYNONYMIE 1 A. Littérature. — Micheli, Nov. plant, gen. sp. n° 9, p. 124, t. 66, f. 6 (1729) ? — Schrad. Spic. Fl. germ., p. 187 (1794)- — De Cand. Fl. fr. 2, sp. 279, p. 107 : Thel cærulea [Byssus cærul. Lam. Fl. fr. I, p. io3 ; Schrad. ex Schleich. Crypt. Exs.] (i8i5). — Fr. S. M. I., p. 452 : sp. inquir. (1821). — Pers. M. E. I., 90, p. 147 [Thel. cærul. D. C. 2, p. 107 ; fimbriata, Roth. Cat. ; Aur. phosphorea Sow., t. 383], citant sub. var. fumosa Fr. (Obs. 2, p. 279). (1822). — Fr. Elenciius, I, sp. n° 4, c p. 202 [Th. cærulea, Schrad. ! D. C., 2, p. 107 ; Pers. M. E., p. 147 ; Thel fimbriata, Roth. cat. ; Auric. phosphorea, Sow. t. 383 ; Th. indigo, Schwein. Car. n° 1028 (1828). — Duby, Bot. Gall. II, 4o, p. 772 [D. C. 1. c., Pers. M. E. ; fimbr. Roth. ; Aur. phosphorea, Sow. ; Agard. 1. c. (1829). — Troc.. Flora, p. 56o : Thel. atrocærulea (1832). — Wallr. Fl. germ. crypt., sp. 1988, p. 3op : Hypochnus [Hypochnus, Fr. Obs. 2, p. 279 ; Schrad., D. C. Gall. 2, 107 ; Duby, Gall. 2, 772 : Thel. cærulea ; Th. fimbr. (1) Nota : Entre crochets, la synonymie donnée par les auteurs cités. ■ TTI 54 SYNONYMIE ET DOCUMENTS Roth. ; Aur. phosphorea, Sow. t. 353 ; Byssus cærulea Lam. B. phosphoreus, Auct., nec. L. et Mich. Conferva phosphora, Auct. Mich. 66, f. 6] (1833). — Fr. Epier. 29, p. 562 [Schrad. ; D. C. ; El. ; Let. ; etc., 1. 1. c. c.] (1838). — Fr. Summ. Yeg. Sc., 22, p. 335 [Schrad. B. n° 20] (1849). — Berk. Outl. 9, p. 274 [Huss. I, t. 20] (1860). — Fr. Mon. Il, 20, p. 263, et Add. p. 34p (1863). Kickx, Fl. Flandres, 6, p. 265 [Thel. Schrad., Kickx, Fl. Eouv., p. 242 ; West. Herb. fasc. 16, n° 767 ; Desm. crypt. fasc. 7, n. 307] (1867). Crouan, Fl. Finistère, p. 62 [(Schrad.) Fr. Epier, et Summ.; Thel. Schrad. Spic. ; Pers. M. E. ; Fr. Syst. et Elench. ; Duby, Bot. ; Desm. Exs. 307] (1867). — Cooke, Hand. 930, p. 322 [Fr. Epier., Eetellier, t. 63o, f. 2 ; Sow. ; Roth. Cat. 1. c. ; Thel. Engl. Fl. V, 168] (1871). — Quélet, Jur. et Vosges, I, p. 3o5 (1872). Passer. Fung. Parm. 486, p. 161 [Nuov. Giorn. bot. it., tome 4] ( 1872) . — Fr., Hym. Eur. 23, p. 65 1 [Ed. 1, p. 562 ; Bk. Outl., p. 274; Kickx, p. 265 ; Thel. Schrad. ; D. C. Fl. fr. 2, p. 107 ; El., p. 202 ; Pers. M. E. I, p. 147. Let. Suppl., t. 63o ; Thel. fimbriata Roth. cat. 2, t. 9, f. 2 ; Aur. phosphorea sow., t. 35o ; Thel. atrocærulea, Trog., 1. c.; Th. indigo, Schwein. Car.] (1874). — Cooke et Oiél. Clavis, 23, p. 2i5 (1878). — Comès, F. nap. I, 2i3, p. 62 [Fr. Ep. II. E. ; Cooke, Hand.; Bk. Outl., 1. 1. c. c.] (1878) Lanzi, Fung. in ditione... [Fr. H. E., p. 65 1, éd. 2 ; Thel. Schrad. Spic., p. 187, Mich. Gen., p. 124] (1884). ■— W ester . in. Bab. Krypt. Fl. Ii , 664, p. 335 [Schrad. Spic., p. 187 ; fimbriata Roth. Cat. 2, 1. c. ; Aur. phosphorea, Sow., t. 35o ; Th. atrocærulea, Trog. ; Thel. indigo, Schw. syn., p. 107 ; Fr. Ep., p. 562] (1884). — Gillet, Tab. an., p. 177 (1884) ; t. alph. 189, p. 7 [Hym., [). 752, t. an. 1. c.] et pl. suppl. — Sacc. et Berlèse. Mycell. myc. Ch. d’Australie (Actes de l'Inst. vénitien des Sciences, Lettres et Arts, (1885). — Quélet, Enchir. fung., p. 210 (1886). RELATIFS AU CORTICIUM C.ERULEUM (SCHRAD,) F. 55 — Sacc. Syll. VI, p. 6i4 (1888). — Qlélet, Fl. Myc., p. io [Schrad. Spic. ; D. C. ; Pers. M. E. 1. 1. c. c. Sow., t. 35o], ( 1888) — Rich. Cat. Marne, 543, p. no [Album de l’Est] (1889). — Laplanche, Dict. icon., p. g8, 4a5 ( = Coït, cærules- cens) (1894). — Bourdot, Hyménomycètes, Moulins, suppl. (1894). — Pat. Cat. Tunisie [Fr. Epies. Thel. D. C.] (1897). — Massee, Fung. exot. 1, p. n4, in Bull, of Mise. Inform. (1898). — P. Hewings, in Engler-Prantl. : Fungi, p. ng (1900). — Cacarde, Ilym. Montpellier, Bull. Soc. Myc. Fr. (1901). Blas Lazaro e Ibiza ; Not. myc., p. 353, in Mémoires de Real soc. Espan. de llist. nat. (1907). IIerter, Krypt. Fl. der Mark Brandenburg, Band. 6, Heft i, sp. n° i4, p- gi [(Schr.) Fr. Epier. ; Thel Schrad. 1. c.] (1910). — Lindau, llohren Pilze, p. 12 (1911). - — Bourdot, Hym. Fr., sp. n° i36, in Bull. Soc. myc. Fr. [(Schrad.) Fr. Epier., p. 56a, Hym. Eur., p. 65i. Quel. F. M., p. 10] (1911) — Migula, Krypt. Flora, sp. n° i445, p. b~ (1912). — Bigeard, Flore, 2, p. 473 (1913). — Sacc. Fl. crypt. Ital., fasc. i5, 8, p. 1167 [fSchrad.) Fr. Epies, sacc. syll. ; Thel. schrad. spic.] (1916). B. Iconem. Cost. et Dufour, Nouv. Flore, p. 188, f. i65a. Deeile, le. inédits, ex hagarde, I. c. Do as et Pat, t. 3o. Dunal, dessin inédit, n° g, B, ex hagarde, h c. Fr. in Mus. Ac. Sc. Holm. (ex Fr. Mon. 2). Gillet, t. 4gS. IIew. in Engler-Prantl., f. 67 A-B. Cacarde, Icônes inédits. h.ANZi, F. Borna, t. 10, f. 4- Eetellier, suppl. , 1. f>3o, f. 2 : Athelia cærulea. Miciiael, éd. igi8, 11, l. io3. 56 SYNONYMIE ET DOCUMENTS Mich., t. 66, f. 6 (Wallr.) ? Pat. Tab. 685. Rien. Album de l’Est. Roth. Cat. 2, t. g, f. 2 : Th. fimbriata. Roum. Crypt. 111., f. 233. Sow., t. 35o : Au rie. phosphorea. t. nonlagri. • Auzoux et Montaudon, Paris, n° 73. D. Exsiceafa*. Gavara, Fung. Longob. n° i3. Cooke, Exs. n. 221 ; Fung. Rrit. éd. 2, n° 5. Desm. Exs. 3g6. Erb. crit. It. sér. I, n° 584, et série 2, n° 34i. Maire L. Ilerb. n° 1. Myc. Mardi, 925, 1207. Myc. Ital. n° i4i8. Myc. Yen. n° 106. Sartory-L. Maire, Ilerb., Faculté Ph., Strasbourg, n° Thum : Myc. 1207. II. DOCUMENTS — Mich. (1. c.) « Agaricus liclienis facie, cæruleum ; post autumnale pluviam, usque ad Januar, et febr. in pergu- larum lignis ». — De Cand. « Cette plante n’offre, au premier coup d'oeil, qu’une plaque d’un beau bleu d'outremer, irrégulière¬ ment étalée sur le bois ou l’écorce des arbres à demi- pourris ; en l’examinant de près, on remarque que cetie plaque est une véritable auriculaire, dont la surface sté¬ rile, quoique implantée en un seul point, est cependant tellement appliquée contre l’arbre, qu’on ne peut la dis¬ tinguer ; la surface fructifère est ridée, étalée, couverte d’un duvet bleu excessivement court, visible surtout sur RELATIFS AU CORTICIUM CÆRULEUM (SCHRAD.) F. 57 les bords ; à la fin de la vie de la plante, cette surface devient brune comme l’autre. » — Fr. S. M. (1. c.) « Præcipue Th. cærulea Schrad., Auric. phosphorea, Sow., t. 35o, Himantiis affinis ». — Pers. M. E. « Longitudinaliter effusa subtomentosa amœne cærulea, margine demun sublibero, papillis parvis sub- acutis. Hab. pulchra hæc species, hyemi leni, ad ligna et sepimenta subputrida, supra quæ ad longitudinem spithamæam serpit. Rarius bene explicata et nonnun- quam ut cespitulum villosum (an tune Byssus phos¬ phorea, Lin. P) sese offert ; perfecte vero evolutus expansus et margine, qui albicat, ad 2-3 lin, inflec- titur, ubique vero tomento tenui obtecta, colore cæsio- cinerea opaca, exsiccata rimosa et in ætate ulteriore grisea, subfuliginea evadit ; hinc opinor sequentem fungum non specie distinctum. Var. fumosa Fr. 1. c. effuso difformis cærulea cinerea, villosa. Creserit supra folia dejecta betulæ in Sueciæ sylvis montosis. » — Fr. El. « effusa, confluens, adnata, subtomentosa, amœne cærulea, setulis concoloribus. Colore insigni, cum nulla alia facile confundenda ; sed adsunt formæ variæ satis discrepantes. Primo subrotunda, undique villosa, am- bitu dilutiori, demum late effusa, etiam glabrata, pa- pillosa, hymenio genuina setulæ subconcolorem non sine forti lenta dignoscendæ. In 1 i guis et corticibus pu- trescentibus vulgaris (v. v.). » — Fr. Epicr. « Simillimum C. Mariano, præter colorem. » — Berk. outl. « roundish, then effused, adnate, at first bright blue ; circumference byssoid, of the same colour, whitish ; hyménium soft, waxy, papillose, at length smooth. On rails, dead woods, etc. Extremely common. Said to be luminous in the dark. » , — Fr. H. E. « e subrotundo effusum, adnatum, primo tomen- tosum, amœne cæruleum, ambitu byssino concolore subalbicante ; hym. ceraceo molli, papilloso, e setuloso glabrato. Ad ligna putrida, in exteris terris frequens, in Suecia rarissimum. Noctilucens non est ideoque Byssus phosphorea, Linn. hue referri nequit (v. v.). Mycélium : Mycinema phosphoreum. Agard. Syn. Alg. » 58 SYNONYMIE ET DOCUMENTS - Ql él. F. M. « Etalé, orbiculaire, tomenteux, bleu, grison¬ nant, avec une frange byssoide et azurée. Hym. céracé, mou, papilleux, finement tomenteux, bleu-indigo. Spore pruniforme io-i5 g, hyaline. Aut-Hiver, sur l’écorce des branches sèches. » — Bourdot. Hym. Fce. « Spores obovales subcylindriques, 7 — ii x 5 — 7 W; basides 3o — 48 x 6 — 7,5; à 2 — 4 stérigmates ; hvphes 3 — 4,5 y, à parois minces ou peu épaissies, septé-noduleuses, en trame lâche, colorées en bleu surtout dans la région subhyméniale. » Bioeard, Flore, donne les spores ellipsoides-pruniformes, de 10 — i5 u . — Sacc. 1. c. 1916 « Spores 10 x 6,5, hyalines. Cvstides milles. )> Habitat de l’espèce. « Toute l’année ; sur tous les bois morts depuis longtemps, dans les haies ; sur clématite et plantes her¬ bacées. Commun dans le centre et le Midi, plus rare dans les Vosges. » 'Bourdot, 1. c.). Echalas de vignes (Mougeot) ; sur Quercus suber, Laurus nobilis (Pat.) ; sur Rubus (Haute-Marne, Meuse) ; sur chàtaigner, saule, sur chêne ; sur perches à hou¬ blon. Répartition géographique. — Indes (Massee). Europe, Algé¬ rie, Amérique, Asie, Australie (Pat.) — Italie, Sardaigne. — Europe, Tunisie, Amérique boréale, Abyssinie, Afrique méri¬ dionale, Ceylan, Australie Sacc.). LES OISEAUX COSMOPOLITES PAU Maurice BOUBIER Docteur ès sciences, Professeur. Présenté à la Société Linnéenne de Lyon, en la Séance du 28 novembre 1921. Dans les périodes géologiques qui ont précédé la nôtre, du primaire au début du tertiaire, le climat de la terre fut si uni¬ forme et si doux que nombre d’espèces, végétales et animales, purent vivre indifféremment sur tous les points du globe. Aujourd’hui, la diversité des climats et des conditions biolo¬ giques en général est si considérable qu’une espèce animale ne peut, comme l’homme, vivre également dans tous ces milieux si variés. Il n’y a donc plus d’espèces ubiquistes (qui puissent vivre partout), mais il y a encore cependant quelques rares espèces cosmopolites, qui se trouvent, en effet, peut-être pas tou¬ jours en abondance et dans la règle à certains moments de l’année seulement, — dans l’ensemble des grandes subdivisions territoriales de notre planète. C’est l’étude de ce cosmopolitisme qui fait le sujet du présent travail, cosmopolitisme naturel, car nous ne dirons rien des oiseaux, (poule, etc.) que, pour leur utilité, l’homme a transpor¬ tés {fresque partout avec lui. Nous désignerons donc comme cosmopolites les espèces d’oiseaux qui figurent dans la faune des grandes régions zoolo¬ giques, correspondant géographiquement à l’ensemble suivant : Amérique du nord et Amérique du sud, Europe, Afrique, Asie. Insulinde, et une partie tout au moins de l’Océanie proprement dite, soit Australie ou Nouvelle-Zélande ou quelqu’un des grou¬ pes d’îles du Pacifique central. Nous ferons évidemment rentrer dans le territoire général de l’espèce considérée les aires des sous-espèces, car celles-ci ne sont que le résultat, sur l’espèce type, des modifications récentes et légères apportées par les conditions géographiques. 60 LES OISEAUX COSMOPOLITES Si nous tenons ainsi essentiellement compte des masses conti¬ nentales, en revanche nous n’accepterons pas comme vraiment cosmopolites les oiseaux qui, comme les Stercoraires, ne s’éloi¬ gnent guère de la mer, car le milieu maritime représente un milieu biologique infiniment plus uniforme que les milieux continentaux. Les espèces cosmopolites. C’est l’ordre des Charadriiformes qui détient le record du cosmopolitisme, avec quatre espèces. Le plus cosmopolite de tous les oiseaux est le Tourne-pierres commun, Arenaria interpres (L.) (i), de la famille des Aréna- riidés. Il niche dans les régions arctiques : en Europe, de la latitude moyenne du Danemark jusqu’aux terres les plus septentrio¬ nales : île Jan Mayen, Spitzberg, Terre François-Joseph (2), Nowaja-Zemlja, île Vaïgatch (3) (dans la mer de Kara) ; dans le nord de la Sibérie ; en Amérique, dans les îles Pribilow (mer de Behring), dans l’Alaska, dans l'Amérique arctique jusqu'à la latitude extrême de 83° ; puis au Groenland. De ces régions septentrionales, le Tourne-pierres émigre en automne à travers toute l’Amérique et va hiverner aux Etats- Unis, en Californie (île Santa Catalina dans le golfe de Cali¬ fornie) (4), aux Bermudes et dans l’Amérique du sud jusqu’à son extrême limite sud : Pérou, Brésil, Chili, et même dans les îles comme Fernando Noronha (5). On le retrouve aussi dans toute l’Europe et dans l'Afrique entière : Maroc, Açores, Madère, Canaries (6), Gambie, Côte d’Or, Damara, île dé la Possession près d’Angra Pequeiîa, Egypte, Mozambique, Nyassaland, Cap de Bonne-Espérance, îles Seychelles, île Bodriguez, île Maurice, île Socotra (7). (1) Ou Strepsilas interpres (L.). (2) Clarke. Ibis, 1898. p. 25p. (3) Popham. Ibis, 1898, p. 45p. (4) Grinnell. Condor, 1910, p. i3g. (5) Nicoll. Ibis, 1904, p. 3p. (6) Bannermann. Ibis, 1914. (7) Tristram. Ibis, 1898, p. 1 4S-4p - LES OISEAUX COSMOPOLITES 61 Enfin, à travers l’Asie tempérée et par les îles Kouriles et le Japon, il atteint les contrées tropicales : Aden en Arabie, le golfe Persique, l’Inde et l’Indochine, les îles de la Sonde et les Philippines et parvient même au cœur de l’Océanie (i) : Austra¬ lie et Nouvelle-Zélande, îles de l’Amirauté, îles Salomon, Nou¬ velles-Hébrides, Nouvelle-Calédonie, îles Fidji, Tonga, Marshall et Hawaï. Une seule sous-espèce a été décrite de ce fantastique globe- trotter, c’est Y Arenaria interpres morinella (L.). Elle niche dans l’Amérique arctique, du Mackenzie à la presqu’île de Melville et hiverne du Texas au Chili et jusqu’au sud du Brésil. Un autre Charadriiforme, de la famille des Scolopacidés, le Sanderling des sables, Crocethia alba (Pall) (2) compte aussi parmi les plus cosmopolites des oiseaux. Il niche jusqu’aux régions arctiques les plus extrêmes : Baie de Franklin, Terre de Grinnel, par 82°33’ et même 83° de latitude nord Amérique, Groenland, îles Jan Mayen, Spitzberg (3), presqu’île de Taï- myr (4) et nord de la Sibérie (5). Des régions arctiques et tempérées des deux mondes, il émi¬ gre jusqu’à l’extrême sud de l’Amérique, et sur son passage on le signale entre autres dans les régions suivantes : Bermudes, Jamaïque, Mexique, Amérique centrale, Pérou, Brésil, Répu¬ blique Argentine (6), Chili, Patagonie. Il est connu dans l’Afrique entière jusqu’au Cap, et à l’île Socotra (7). En Asie, il va du Japon et de la Chine à l’Inde, à Bornéo et Eabuan, en Australie et aux Hawaï. Toutefois, il n’atteint ni la Nouvelle-Zélande, ni le cœur même de la Polynésie. Chez les Charadriiformes, nous trouvons donc 2 espèces extrêmement cosmopolites, dont Taire de distribution s’étend des latitudes les plus septentrionales jusque ou presque jusqu’aux pointes méridionales des continents de l’hémisphère sud. (1) Brvan. Auk., igo3, p. 62-63. (2) Ou Calidris leucophæ (Pall.) ou encore Calidris arenaria (L.). (3) Clarke. Bull. British Ornith. Club, 1908, p. 88. (4) Dresser. Ibis, 1904, p. 229-231. (5) Dresser. Ibis, 1908, p. 5g4. (6) Hartert et Venturi. Novit. Zool. 16, 1909, p. 159. (7) Tristram. Ibis, 1898, p. 45g. 62 LES OISEAUX COSMOPOLITES C’est encore un représentant de ce même ordre, mais de la famille des Gharadriidés cette fois, que le Pluvier varié, dit aussi Pluvier gris ou Vanneau-pluvier, Squatarola squatarola (L.) (i). Il est bien cosmopolite, mais n’atteint pas au nord des latitudes aussi polaires que les précédents. Son extension maximum est la région des toundras subarctiques, située vers 66-70° de lati¬ tude nord : delta de la Kolyma (2) en Sibérie orientale, Petchora et Nowaja-Zemlja dans la Russie du nord, Alaska, presqu'île de Melville. 11 hiverne dans les pays les plus tempérés et jusque dans l’hémisphère sud : Maroc, Sénégal, Côte d’Or, Aden, Nubie, Cordofan, Pays des Damaras, Natal, Cap de Bonne-Espérance, Mozambique ; golfe Persique, Inde, Cevlan, îles Andaman, Indochine, Malacca, Java, Philippines, Labuan, Australie ; Flo¬ ride, Mexique, Bermudes, République Argentine (3). Il est donc peu répandu en Océanie, dont il n'aborde que la partie occidentale (région australienne). Outre le type, dont l'habitat vient d'être indiqué, on connaît deux autres sous-espèces du Vanneau-pluvier. C’est d’abord le Squatarola squatarola cynosurae Thayer et Bangs (4), de l'Amé¬ rique arctique, une forme encore douteuse. Puis le S. s. hypomelaena (Pall.), simplement un peu plus grande que le type et qui habite le nord-est sibérien et probable¬ ment l’Alaska. On la retrouve en migration jusqu'en Tasmanie. Dans l’ordre des Lariformes, oiseaux plus franchement aqua¬ tiques que les Charadriiformes, la famille des Sternidés, palmi¬ pèdes à longues ailes, présente une seule espèce vraiment cosmopolite, la Sterne paradis, Serina paradisæa Briinn (5). Cet oiseau est le seul représentant du genre Sterne dans les terres arctiques circumpolaires : Jan Mayen, Spitzberg, Terre François-Joseph, nord de la Sibérie (6), delta de la Kolyma, Alaska et nord Amérique (par 85°5’), Groenland, puis plus au sud, vers le 6o° en Europe et le ja0 en Amérique. (1) Ou Squatarola helvetica (L.). (2) Buturlin. Bull. Soc. Zool.. Genève, 1912, p. 376. (3) Ifartert et Venturi. Novit. Zool. iG, 1909, p. iGp. (4) Engl. Zool. IV, 1914. p. 23. (5) Ou Sterua macrura Naum. (G) Birula. Mém. Ac. sc. Saint-Pétersbourg, 18, 1907. LES OISEAUX COSMOPOLITES 63 Lors de ses migrations, on retrouve la Sterne paradis sur les roules du sud, jusqu’au Cap de Bonne Espérance, Madagascar, Asie méridionale, Pérou, Chili, Brésil, Patagonie. On la trouve encore dans le sud de la Nouvelle-Zélande. On a cru même la retrouver sur le^ côtes du Continent antarctique, au sud du 6o° (i). Beichenow a fait de ces individus trouvés dans l’an¬ tarctique une variété, la Sterna macrura antistropha (2), puis une espèce, la St. antistropha. Il semble, toutefois, qu’il s’agit là d’une erreur et que les individus trouvés dans l’antarctique appartiennent à l’espèce Sterna vittata (Gmelin), ainsi qu’il résulte des observations faites par Gain au cours des expéditions du « Pourquoi pas ? » (3). Deux autres Sternidés sont beaucoup moins franchement cosmopolites, car ce sont surtout des oiseaux de pays tempérés et tropicaux. C’est d’abord la Sterne de Dougall, Sterna dougalli Mont., qui, en Europe, ne va pas au-delà de la Grande-Bretagne ; en Asie, elle se tient dans les régions tempérées : Chine, Bengale, Ceylan, Andamans, Malaisie, Moluques, et émigre jusqu’en Nouvelle- Calédonie. On la retrouve plus ou moins dans toute l’Afrique. En Amérique, son territoire s’étend du Massachusetts jusqu’au Vénézuela. En Australie, cette espèce est représentée par une variété, la Sterna dougalli gracilis Gould ; en Chine par la Sterna dougalli hangsi Math. Cette Sterne n’est donc que quasi cosmo¬ polite. L’autre est la Sterne hansel, Sterna nilotica Gmel (4). Celle-ci a sa limite nord vers le 55° en Europe et le 4o° aux Etats-Unis. En Asie, elle ne niche que dans les parties tempérées et chaudes ; elle ne vit en Chine, par exemple, que dans le sud. En Afrique, elle ne touche que le nord, jusqu’à la Nubie. En Amérique, elle émigre jusque dans l’Argentine, mais est inconnue sur la côte Pacifique. (T) Eagle Clarke. Ibis, 1907. p. 345. (2) Reichenow. Ornith. Monatsber., 1907, p. i36. et Deutsch. Südpolar Exp, p. 562. (3) Gain L. Oiseaux, in. Deuxième expéd. anl. Crâne. Documents scientifi¬ ques, p. 89. 1914. (4) Ou Sterna anglica Mont, ou Gelochelidon nilotica ou anglica. 64 LES OISEAUX COSMOPOLITES Beaucoup moins cosmopolite que la Sterne paradis, la Sterne hansel compte plusieurs sous-espèces (i), comme : La Stem a nilotica normani Math., dans le Queensland ; La St. nil. addenda Math., en Chine ; La St. nil. grônvoldi Math., dans l’Amérique du sud, etc. Le Tourne-pierres, le Sanderling, le Pluvier varié et la Sterne paradis sont à tel point cosmopolites que c’est l’espèce type elle- même qui occupe l’ensemble du territoire mondial et que, s’il y a des sous-espèces, celles-ci sont fort localisées. 11 n’en est plus de même pour les espèces qui vont suivre, car elles ne sont cosmopolites que par l’ensemble de leurs sous- espèces. Voici d’abord un Scolopacidé, la Maubêche canut, Erolia canutus (L.) (2). De l’Alaska aux îles Parry et à la Terre de Grinnell (82°5o’ lat. nord), de ta presqu’île de Melville au Groenland, à la presqu’île de Taïmyr, aux îles Liakliov et de la Nouvelle-Sibérie (3), cet intrépide échassier étend son territoire à travers les régions tem¬ pérées de l’hémisphère septentrional et va hiverner jusqu’en Afrique, de l’Egypte au Cap, de la Gambie et du pays des Achan- tis à la région du Damara. En Asie, il est signalé de l’Inde à la Malaisie et Ara jusqu’en Australie, en Nouvelle-Zélande et à l’île de Lord Howe, sans s’aventurer plus avant dans la Polynésie. En Amérique, on le retrouve jusqu’à la Terre de Feu. Mais cet immense territoire est partagé entre deux sous-espèces : l’une, VE. canutus canutus (L.) occupe l’Ancien Monde et l’Océanie ; l’autre, VE. canutus rufa (Wils.) habite l’Amérique. On a décrit une troisième sous-espèce, douteuse du reste, VE. canutus rogersi (Math.), de la Sibérie orientale et du Japon et qui se retrouve en hiver jusqu’en Australie et en Nou¬ velle-Zélande. Le genre Characlrius, de la famille des Charadriidés, compte, lui aussi, une espèce quasi cosmopolite, le Pluvier brun, Chara - drius dominicus (Millier) avec deux formes distinctes, se partageant carrément la planète. L’une, en effet, est spéciale à (1) Mathews. Birds Australia, vol. 2, p. 33i, 1912. (2) Ou Tringa canutus L. (3) Ottosson. Ibis, 1905, et Dresser, Ibis, 1904, p. a3i. LES OISEAUX COSMOPOLITES 65 l’Amérique, l’autre propre à l’Asie orientale et à l'Océanie. Toutes deux arrivent parfois jusqu’en Europe et en Afrique, mais il est vrai très exceptionnellement. Ce sont : a) Le Pluvialis dominicus fulvus Gmel., nichant dans l’Asie septentrionale : delta de la Kolyma (69° latitude nord), Tomsk territoire du Yenisseï, région du Baïkal, Chine et Japon. On retrouve cet oiseau à l’hivernage de l’Inde à l’Indochine, puis vers l’ouest en Russie du nord, voire même en Europe occiden¬ tale, en Palestine, en Afghanistan, dans l’Afrique du nord, Abyssinie, Berbera. En Océanie, il est très répandu : îles de la Sonde, îles Salomon, Nouvelles-Hébrides, Fidji, îles Samoa, îles Hawaï, îles de la Société, Australie et Nouvelle-Zélande. b) Le Pluvialis dominicus dominicus Müller, qui voyage de l’Alaska et de l’Amérique arctique, y compris le Groenland, au Texas et aux Antilles et jusque dans l’Amérique du sud : Pérou, Bolivie, Brésil, Argentine. Il ne manque donc à cette espèce pour être absolument cosmo¬ polite que l’émigration en Afrique au sud du Sahara. L’immense groupe des Passériformes 11e fournit qu’une seule espèce cosmopolite, l’Hirondelle de cheminée, Chelidon rustica ( L . ) , de la famille des Hirundinidés. Cette espèce se subdivise en six sous-espèces, dont les quatre principales occupent la terre presque entière. 1. La forme type Ch. rustica rustica (L.) niche dans toute l’Europe, jusqu’à la Nowaja-Zemlja, dans l’Asie occidentale jusqu’au Yenisseï et à l’Himalaya, puis dans le nord de l’Afrique. Elle hiverne jusqu’à l’extrême sud de l’Afrique — elle est connue un peu partout dans tout le continent — et jusqu’à l’Inde et à Malacca. On l’observe même accidentellement de l’autre côté de l’Atlantique, sur les côtes des Etats-Unis. Fait curieux, ce sont les individus qui nichent le plus au nord qui, dans leur migration, vont hiverner le plus loin vers le sud; ceux de l’Atlas, par contre, ne vont guère que jusqu’aux oasis sahariens. 2. La C/i. rustica gutturalis (Scop.) étend son aire à la suite de la précédente : de la région de l’Amour jusqu’au Japon et au nord de la Chine. Cette hirondelle va hiverner dans les Indes, en Indochine et jusqu’au nord de l’Australie. Son. Linn., t. lxix, 1922. 5 66 LES OISEAUX COSMOPOLITES rj 3. La Ch. rustica tytleri (Jerd.) occupe eu Asie à peu près le même territoire que la forme précédente, mais elle niche encore plus au nord, au Kamtschatka, par exemple — c’est du reste une forme très voisine de la gutturalis. Occasionnellement, celle hirondelle a été observé dans le Far-West des Etats-Unis, au Guatémala et même au Brésil. 4. La forme américaine de l’Hirondelle de cheminée est la Ch. rustica erythrogastra (Bodd.) que l’on trouve de l'Alaska au Groenland à travers toute l’Amérique arctique, d’où elle émigre jusqu’au sud de la Floride, au Mexique, aux Antilles, au Pérou, en Bolivie, au Brésil, au Paraguay et en Argentine. Deux autres sous-espèces, à aire très restreinte, sont les Ch. rustica savignii (Steph.) en Egypte, et Ch. rustica transit-ica en Palestine. ' Voir : Maurice Boübiek. L’Oiseau cl son milieu, 1 vol. de la Bibl. de Philos, scienlif.. Flammarion, Paris. ORTHOPTÈRES DES VOSGES MÉRIDIONALES NOTES BIOLOGIQUES PAR P. REMY Préparateur à la Faculté des Sciences de Nancy. Présenté à la Société Linnéenne de Lyon, en la séance du 12 décembre 1921. Les Orthoptères que j'ai recueillis pendant ces deux dernières années proviennent de la partie méridionale des Hautes-Vosges, massif de collines boisées, à altitude variant de 65o à 1.2/io m. (points culminants : Ballons d’Alsace 1.2/io m., de Servanee 1.210 m., de Saint-Antoine 1.12b m., Planche des Belles-Filles 1.100 m.). Cette région, séparée du reste de la chaîne vosgienne par la profonde dépression Est-Ouest des vallées de la Moselle et de la Thur, communiquant largement par de nombreuses vallées avec la plaine saonoise et la Trouée de Belfort, « tourne le dos » au pays vosgien proprement dit ; elle diffère sensiblement de ce dernier par un climat moins rigoureux, par une flore et une faune moins riches en espèces alpines. Les formes d’Orlhoptères, entre autres, que j'y ai rencontrées sont quelque peu différentes de celles de la région des Vosges centrales, explorée par Pie it rat (1) il y a une quarantaine d’années. FORFICUL 1 DÆ Apterygida albipennis (2), Charp., [Chelidum albipennis ]. — Servanee, friches A. C. Chelidurella acanthopygia, Gêné., 1882 [Chelidum acan- 11) Pierrat. — Catalogue des Orthoptères observés en Alsace et dans la chaîne des Vosges. Bull.- Sac. Hixl. nat. Colmar, 1877-1878. 12) La nomenclature employée est celle donnée, en appliquant strictement la règle de priorité, par Kirby (YV .-F.). A synonymie catalogue of Ortlioptera. •1 vol., London, 190,4, 1906 et 1910: les noms entre crochets sont ceux usités couramment par les auteurs, entre autres par Kinot (A.) : Faune de la 68 ORTHOPTÈRES DES VOSGES MÉRIDIONALES thopygia ]. — Ballon de Servance, sous la mousse, au pied des Sapins (960 m.), Septembre. A. C. Forficula auricularia Linn. , 1758. Partout, sous les. écorces, la mousse, les pierres, dans la terre. T. C. BLATTIDÆ Ectobia lapponica Linn. , 1708. Servance, haies, buissons en lisière des bois (55o m.), Juillet, Août. A. C. Blatta orientalis Linn., 1758 [Periplaneta orientalis]. Ser¬ vance, boulangeries. C. ACHETIDÆ Curtilla gryllotalpa Linn., 1708 [Gryllotalpa vulgaris]. Ser¬ vance (4oo-5oo m.), jardins. C. Nemobius sylvestris Bosc., 1792. Sous les feuilles sèches, dans les bois. T. C. Acheta campestris Linn., 1768 [Gryllus campestris], Juin, prairies. T. C. Gryllus domesticus Linn. , 1 708. Servance, maisons, bonlan- geries. A. C. PHASGONURIDÆ * Pholidoptera griseoaptera De Geer, 1773 [Thamnotrizon cinereus]. Servance, sur herbes hautes, en lisière des bois, Juil¬ let-Octobre. A. C. Chelidoptera albopunctata Goeze, 1778 [Platycleis grisea]. Servance, pâturages (400-700 111), Août, Septembre. C. Chelidoptera bicolor Phil., i83o [Platycleis bicolor]. Ser¬ vance, le Magny, le Ménil, pâturages humides, sur les Carex et les Joncs' ; larves au commencement de Juillet ; adultes de Juil- F rance. Insectes Orthoptères. Fontainebleau et Paris, 1890. — Les nombres entre parenthèse indiquent l’altitude en mètres; les espèces marquées d'un astérisque n’ont pas été rencontrées par Pierrat. Abréviations : C = com¬ mun : À. C. = assez commun: T. (1. = très commun. NOTES BIOLOGIQUES 69 f ' ■ » let à Octobre. Sur 3 individus (i cf, 2 9) trouvés le 24 Juillet sur des Bruyères, dans un endroit sec, en lisière d’un bois (55o m.j, il y avait 2 exemplaires normaux et une $ à ailes bien déve¬ loppées, dépassant largement l'extrémité de l’abdomen (var. Sieboldii, Fiscii., 1849) ; par contre, parmi 119 exemplaires recueillis de Juillet à Octobre, dans un pâturage humide du Ménil (660-700 m.), à 2 kilomètres de la station précédente, je n’ai pas trouvé de variété macroptère typique; alors que le rapport entre la longueur des élytres des cf et la longueur de l’abdomen est sensiblement constant, ce rapport varie considérablement chez les 9 ; chez les cf, l’extrémité des élytres arrive près de la limite des 6e et 7e segments abdominaux ; chez 23 9 que j’ai examinées, le nombre des segments abdominaux recouverts varie de 2 à 6 ; Finot donne comme dimensions des élytres 9 5 à 6 m/m. ; on trouve ainsi chez les 9 toutes les transitions entre les formes brachyptères et macroptères ; Chelidoptera bicolor doit constituer un matériel intéressant pour faire sur la varia¬ tion des organes du vol chez les Orthoptères des études analogues à celles qui ont été entreprises récemment par Mercier chez les Diptères (1), par Lécairlon et Poisson chez les Rhynchotes (2). Parmi 96 individus récoltés, du 19 Août au 7 Septembre, dans la station du Ménil, à la même heure (de 10 h. à midi), par beau soleil, j'ai trouvé 33 cf et 63 9, soit une proportion d’en¬ viron 1 cf pour 2 9. 1 a-t-il, dans les naissances, un excès de 9, comme cela a lieu notamment chez certains Coléoptères Malacodermes (Malthodes) , chez des Myriapodes et divers Céphalopodes ? C’est soutenable : on sait que les Orthodoptères chez lesquels on a étudié la spermatogénèse (3) ont deux espèces (1) Mercier (L.). — Variation dans le nombre des fibres des muscles vi- brateurs longitudinaux chez Chersodromia flirta Walk. Perte de la faculté du vol. C. Ii. Ac. Sc., Paris, t. 171, 1920, p. 933-g36. (2) Lécaillon (A.). — Sur la variabilité des caractères morphologiques chez Pyrrochoris aplerus L. — C. R. Assoc. Anal., 16e réunion, Paris, 1921, p. 269-273. Poisson (R.). — Brachyptérisme et aptérisme dans le genre Gerris. — C. R. Ac. Sc., Paris, t. 173, 1921, p. 947-950. La question sera envisagée plus longuement dans un mémoire en prépa¬ ration, consacré par M. R. Lienhart à l’étude des Orthoptères de l’Est de la France. (3) Voir la liste dans Harvey (Ethel Browne). A review of the chromo- 70 ORTHOPTÈRES DES VOSGES MERIDIONALES de spermatozoïdes en nombre égal, les uns à N, les autres à A + i chromosomes ; une catégorie est déterminante du sexe cf, l’autre du sexe 9 ; d’autre part, il y a des Orthoptères de la famille des Phasmidae (Bacillus gallicus, Rossii, Leptynia atte- nuata, hispanica , Carausius morosus, Eurycnema herculeana, Menexenus obtusespinosus , Clitumnus patellifer (i) qui se reproduisent normalement par parthénogénèse ; la disparition des cf chez ces espèces doit être due, comme cela a été constaté effectivement chez les Phylloxériens et les Aphi- diens (2), à une dégénérescence des spermatozoïdes producteurs de cf ; il est alors logique de concevoir, comme le fait remarquer Cuénot ( 1 ç) 1 1 ) (3), qu’il puisse y avoir des intermédiaires entre la présence de deux catégories de spermatozoïdes tous fonction¬ nels et la présence d’une sorte seulement de spermatozoïdes, intermédiaires qui correspondent à un excès de cf ou de 9. Chez Chelidoptera bicolor, un excès de naissances de 9 est donc vraisemblable ; peut-être cet excès de 9 n’est-il qu’apparent : le nombre des cf peut être égal au moment de la naissance à celui des 9 , et diminuer par la suite, la mortalité étant plus grande chez les jeunes cf que chez les 9 ; ou bien encore les mœurs des cf, à ce moment de la journée, sont-elles différentes de celles de la 9 ; une chasse effectuée au même endroit, à la même saison, non plus de 10 h. à midi, mais de i5 à 16 heures, m’a fourni 16 cf et 7 9 : la proportion était renversée ! Des éle¬ vages seuls permettront d'être fixé sur ce point intéressant. Chelidoptera Roeselii Hagenb., 1822 [Platyclcis Roeselii], prairies humides, Juillet à Octobre. A. C. Sur 3 exemplaires récoltés le 8 Août 1920 dans une prairie marécageuse en lisière de la forêt de la Fonderie (65o m.), au pied du Ballon de Ser- some numbers in the Metazoa. — Journ. of Morphol., t. 28, 1916-1917, p. i-63 H t. 34, 1920, p. 1-67. (1) Liste donnée par Delage (Y.) cl Goldsmith (M.). La parthénogénèse naturelle et expérimentale , Paris, 1913, p. 3a6 el ne Sinéty. La Cellule. t. 19, 1901. (2) Morgan (T. -H.). — A biological and cytological study of «ex détermi¬ nation in Phylloxerans and Aphids. — Journ. of exper. Zool.. t. 7, 1909. Morgan (T. -II.). — The élimination of the sex chromosome from the male producing eggs of Phylloxerans.’ — Journ. of exper. Zool., t. 12. 1912. Raehr (W.-B. von). — Die Vogenese hei emigen yiviparen Aphiden und die Spermatogenese von Apliis saliceti, etc. Arch. f. Zellforschung , t. 3, 1909. (3) Cuénot (L.). — La genèse îles espèces animales. Paris, 2e 6d., 1921. NOTES BIOLOGIQUES 71 vance, il y avait 2 cf normaux, à ailes et élytres courts, et une $ à organes du vol bien développés (var. diluta Charp., iS25) ; sur 5 individus trouvés le 26 juillet 1921 dans un pré humide au Magny-Maubert (55o ni.), il y avait une 9 maeroplère. Tettigonia verrucivora Linn., j 708 [Decticus verrucivorus], friches, pâturages, dans les herbes hautes el les genêts ; jusque sur les pelouses des sommets (Ballons de Servanee, d'Alsace), de Juillet à Octobre. T. G. Parmi 44 individus recueillis dans la région de Servanee (5oo à 700 m.), en Août et Septembre, à différentes heures de la journée, il y avait 1 T» cf et 29 $, soit environ 1 cf pour 2 9 (1). Phasgonura viridissima I.ian., 1708 [Locusta viridissima] , pâturages, lisière des bois, partout ; été, début automne. T. C. Anisoptera fuscum Fabr., 1793 [. Xiphidion fuscum ]. Ser- vance, prés marécageux, sur les herbes hautes ; été, début automne. T. C. Meconema thalassina De Geer, 1771 [Mecone ma varia], Ser¬ vanee, sur les arbres, abondantes sur les Frênes ; été. C. LOCUSTIDÆ OU ACRIDIIDÆ Acrydium bipunctatum Linn., 1708 [Tetrix bipunctata], Magny, lisières des bois, endroits secs (5oo à 700 m.) ; été. T. C. Gomphocerus rufus Liw, [708. Ilaut-du-Them, Servanee, pâturages (5oo à 700 m.) ; été. C. ' Stethophyma grossum Pian., 1708 [Mecostethus grossus ]. Servanee, le Th i Ilot, (5oo à 600 m.), prés humides ; larves en Juillet ; adultes de lin Juillet à Octobre. T. C. Omocestus ventralis Zett., 1821 [Slenobothrus rufipes ]. Magny, le Ménil, pâturages secs (5oo à 700 m.) ; été. C. Omocestus viridulus Piw., 1708 [Stenobothrus viridulus]. Cette espèce d’Furope septentrionale et centrale s’étend jusqu’en Papou ie el en Sibérie ; je ne l’ai rencontrée que sur les pelouses (« chaumes ») des sommets élevés (1.200 à 1.240 m.) ; été. T. C. ’ Stauroderus biguttulus Piw., 1708 [Stenobothrus bigut- (1) Un excès de ‘ $ <1 été constaté, chez d’au 1res espèces d’Orthoptères. no¬ tamment. chez Phnlidoplera griseonptera, Oihabd (M.). Traité, élémentaire, d’ Entomologie, IP Paris, p. if)3. 72 ORTHOPTÈRES DES VOSGES MÉRIDIONALES ' ? i « m é lulus]. Servance (5oo ni.), la Fonderie (65o in.), prés humides. Juillet à Septembre. T. C. Chorthippus parallelus Zett., 1821 [Stenobothrus parullelus]. Servance (4oo à 65o m.), pâturages, prés ; été. T. C. Œdipoda cærulescens Liaa., 1768 [Œdipoda cœrulcsceris ]. Magny, le Thillot. Sur rochers et Bruyères, endroits bien enso¬ leillés, Août, Septembre, (i.5oo ni.). Certains individus sont homoch romes avec les rochers de granit, qui, recouverts de Lichens incrustants et de Mousses, ont une teinte générale noire avec mouchetures grises ; d’autres exemplaires, qui ont, par contre, des élytres tirant sur le brun, se rencontrent, tout connue les gris foncés d’ailleurs, indifféremment sur les rochers et sur les Bruyères ou le gazon vert. Podisma aipina Koll., i833 [Pezotettix alpinà]. Cette espèce alpine est confinée sur les « chaumes » des hauts sommets, où elle est très abondante de la fin Juillet à la mi-Septembre ; elle disparaît au début d’Octobrc ; je n’en ai pas rencontré au-dessous de 960 mètres d’altitude. Ballon de Servance (1.100 à 1.210 m.). Beurey, col du Stalon (q5o à 1.100 111.), Ballon d’Alsace (i.i5o à 1.2/10, 111.). Cette région alpine peut être caractérisée du point de vue zoologique par la présence de P. aipina, comme elle l’est du point de vue botanique par celle d’espèces nettement alpestres, telles que Viola sudetica Wieed., Saxijraga aizoon Jacq., Melam- pyrum sylvaticum Lena., Veratrum album Liais., Orchis albida Scop. NOUVEAUX COLÉOPTÈRES EXOTIQUES PAR Maurice P I C Mémoire présenté à la Société Linnéenne de Lyon, en la séance du 12 décembre 1921. Platerodrilus crassicorms n. sp. Elongatus, rufus, antennis pedibusque pro majore parle nigris, elytris nigris, ad basai late rufis. Allongé, roux, antennes et majeure partie des pattes noires : élytres noirs, largement roux à la base. Tète robuste avec les yeux gros ; antennes courtes, à articles médians élargis, noires avec les 3 premiers articles roussâtres ; prothorax court, arqué en avant ; élytres un peu plus larges que le prothorax, parallèles, finement et multi-striés, noirs avec presque la moitié anté¬ rieure rousse, celle coloration mal limitée ; pattes foncées avec la base des cuisses et les hanches rousses. Long 7 m/m. Sumatra (coll. Pic). Voisin de P. Corporaali Pic et distinct, à première vue, par les antennes à 4e article et suivants moins longs et élargis. Plateros breve lune at us n. sp. Parum elongalus, niger, iho- race, illo in disco nigvo notalo, elytrisque purpureo-testaceis , his ad suturam pro parle nigro lineatis. Peu allongé, noir, sauf le prothorax et les élytres d’un pour¬ pre testacé, le premier étant maculé de noir au milieu et les élytres ornés d’une bande présut urale noire effacée postérieu¬ rement. Tête bien plus étroite que le prothorax ; antennes épaisses ; prothorax transversal, droit sur les côtés, un peu prolongé en avant sur son milieu, faiblement impressionné 74 NOUVEAUX COLÉOPTÈRES EXOTIQUES postérieurement ; élytres pas plus larges que le prothorax, fai¬ blement et multicoslés, largement ponctués ; pattes foncées, fémurs en partie teintés de testacés à la base. Long. 7 m/m. Formose (eoll. Pic). Voisin de P. tuberculalus Pic, prolborax différent, élytres plus longs, ornés d’une bande antérieure et présuturale noire. Pi.axeteros bicoloripes il. sp. Elongalus, iestaceus, cm tennis ad medium tibiisque pro parte nigris. Allongé, lestacé, sauf le milieu des antennes et les tibias en partie noirs. Tête de la largeur du prolborax ; antennes épaisses, atténuées à l’extrémité, noires avec les 2 à 4 derniers articles testacés ; prothorax transversal, un peu arqué en avant et fai¬ blement écbancré sur les côtés, courtement impressionné posté¬ rieurement ; élytres faiblement et multicostés, à ponctuation large ; pattes lestacées avec les tibias en partie noirs. Long. 6 m/m. Sierra Leone (eoll. Pic). Voisin de P. flavus Brg., en diffère par le 8e article des antennes lestacé, les tibias non entièrement noirs, etc. Bi 'REMUES purpureus n. sp. Paruiti elongalus, niger, thorace pro majore parte, scutello elytrisque purpureis. Peu allongé, noir, prolborax, celui-ci rembruni postérieu¬ rement, écusson sur le pourtour et élytres pourprés ; antennes assez robustes, longuement pectinées ; prothorax peu long, rétréci en avant, à angles postérieurs très saillants ; élytres à 4 côtes nettes, avec les intervalles à deux rangées de points médiocres. Long, g m/m. Formose (eoll. Pic). Plus robuste et plus grand que B. testaceus Pic, avec les ély I res pourprés. NOUVEAUX COLÉOPTÈRES EXOTIQUES 75 Heterotarsus subixflatus n. sp. Oblongus, nitidus, niger, thorace lateraliter undulato, sparse punctato ; elytris striatis, intervallis convexis. Oblong, brillant, noir. Antennes longues, un peu épaissies à l’extrémité ; tête avec une petite carène près des yeux, inégale en dessus, moins éparsément ponctuée que le prothorax, celui-ci ondulé sur les côtés, à angles antérieurs non saillants ; ponctua¬ tion espacée sur le disque ; élvtres modérément larges, striés avec les intervalles convexes, à ponctuation indistincte mais subalu lacés. Long. i3-i4rn/m. Chine (col!. Pic). Voisin de II. inflatus Lac., élvtres moins larges, prothorax à angles antérieurs non saillants, etc. IIeterot arsus non mmcoleis n. sp. Oblongus, nitidus, niger . thorace antice lateraliter rotundato, dense punctato ; elytris punctato-striatis, intervallis parum convexis, minute punc- tatis. Oblong, brillant, noir ; antennes assez longues, à dernier article subovalaire ; tète densément ponctuée ; prothorax densé¬ ment ponctué, court, nettement arrondi sur les côtés antérieurs d’où angles tout à fait nuis, les postérieurs peu marqués, presque droits ; élytres peu larges, un peu dilatés postérieurement, entre les stries ponctués de points forts, intervalles peu convexes, finement ponctués. Long, ii m/m. Côte d'ivoire (colI. Pic). hspèce caractérisée par la structure de son prothorax ; à placer jn ès de H. bogosensis Mars. Heterotarsus ceimi u. oies n. sp. Elongatus, nitidus niger; thorace brève, antice lateraliter subrotundato ; elytris minute striato-punctatis , intervallis subconvexis. Allongé, brillant, noir, antennes courtes, à dernier article 76 NOUVEAUX COLÉOPTÈRES EXOTIQUES large ; tête grosse par rapport au prothorax, à épistome peu échancré, peu densément ponctuée ainsi que le prothorax, ce dernier court, subarrondi eu avant latéralement, angles posté¬ rieurs un peu saillants en arrière ; élytres subparallèles, striés, les stries modérément ponctuées, intervalles peu convexes, sans ponctuation appréciable. Long, ii -12 m/m. Zanguebar (coll. Pic). Espèce voisine de la précédente plus allongée et très caracté¬ risée par sa large tète et les angles postérieurs du prothorax projetés en arrière. Ctemopinus ruber u. sp. Eiongatus, parum nitidus, ruber, an tennis tarsisque pro parte brunnescentibus, sutura elytro- rum nigra. Allongé, peu brillant, rouge avec les antennes et les tarses rembrunis en partie, suture noire. Tête longue, densément ponctuée ; prothorax assez court, un peu rétréci en avant, den¬ sément ponctué ; élytres nettement plus larges que le prothorax, assez longs, modérément striés-ponctués à intervalles densément ponctués. Long. i5 m/m. Yunnan (coll. Pic). Sa coloration pourprée distinguera, à première vue, cette espèce des autres du genre. Ctemopinus semirufus n. sp. Satis eiongatus, parum nitidus, rufo-testaceus, elytris et infra corpore sulphureis, abdomine pro parte nigrescente. Assez allongé, peu brillant, roux-testacé avec les élytres et ie dessous sulphureux, l'abdomen en partie obscurci. Tète longue et étroite ; prothorax assez court, rétréci en avant ; élytres finement striés-ponctués, à intervalles indistinctement ponctués. Long. i3 m/m. Thibet (coll. Pic). Voisin de C. hypocritus Mars., moins allongé et de coloration différente. NOTES MINÉRALOGIQUES SUR les environs de Saint-Gervais (Drôme) PAR A. COLLET Docteur ès Sciences Présenté à la Société Linnéenne de Lyon en la séance du g janvier 1922 Les formations détritiques des environs de Saint-Gervais (i) renferment de nombreux silex appartenant à des types variés, et comme dans toutes les localités où ces minéraux siliceux sont abondants, 011 peut en recueillir d’intéressantes séries. Ces silex proviennent vraisemblablement du démantelle- ment des assises calcaires qui apparaissent au nord et à l’est de la région montilienne. D’après leurs caractères physiques on peut les rapporter à quatre types principaux : types bleus, rouges, noirs, types de nuances claires (blancs, blonds, jaunâtres), auxquels nous ajouterons un type bréchiforme et les silex et jaspes xyloïdes. Les densités, rapportées à l’eau à +4°, ont été déterminées sur les échantillons réduits en petits fragments, par la méthode du flacon, à la température de ^o — ai0. La perte au feu a été obtenue par calcination jusqu’à poids constant, dans un creuset de platine chauffé sur un bec Mecker. A. Types bleus, de diverses nuances ; ils sont fréquents sur le plateau de l’Aga (cadastre de Saint-Gervais). Ce plateau, situé au (1) Saint-Gervais est construit sur la rive gauche üu Roubion, dans la ré¬ gion de plaines, de collines et de plateaux, à l’Est de Montélimar, que domi¬ nent, à l’Est, les premières chaînes subalpines (montagnes de Dieulefit et de la forêt de Saou, massif de Pont-de-Barret, etc.), et au nord-nord-ouest de la plaine du Cléon d'Andran, la petite chaîne néocomienne de Marsanne. Con¬ sulter, pour la géologie générale de la région, la feuille de Privas, de la carte géologique de la France au 80.000e. 78 NOTES MINÉRALOGIQUES sud-ouest du village, est compris entre la route de Montélimai au nord, celle de la Bégude-de-Mazenc à l’est, et la route de la Bâtie-Rolland à l’ouest ; il domine au sud la vallée du Ver- menon. Les silex se rencontrent à la surface du sol et aussi en pro¬ fondeur ; de gros blocs de silex bleuâtre, atteignant 10 à i5 déci¬ mètres cubes, ont été mis au jour pendant le creusement de tianchées de i mètre à i m. 5o, sur le bord ouest du plateau , ils étaient emballés dans une argile grossière avec lits de sable fin. Ce type de silex est opaque en masse, mais translucide en minces esquilles. La teinte bleue, plus ou moins foncée, est tantôt uniforme, tantôt variable même sur de petits fragments. La poussière est blanche et la cassure unie. Numéros 12 3 4 Perte au feu . 1,09 1,19 0,92 l»I9 Densité . 2,565 2,559 2,5S6 2,610 Par calcination, le silex décrépite et devient blanc, opaque. B. Types rolges, assez rares. Les échantillons étudiés pro¬ viennent du plateau de l'Aga ; ils présentent une coloration homogène, rouge foncé. Ils sont translucides, même en masses d’une certaine épaisseur ; poussière blanchâtre ; cassure con- choïdale. Numéros Perle au feu Densité. . La masse calcinée est opaque, entièrement blanche. 5 6 1,26 1,2/1 2,586 — C. Types \oirs, très abondants dans les vallées du \ermenon et du Jabron, entre Saint-Gervais et la Bégude-de-Mazenc. Numéros Perle au feu . Densité . ; 8 9 1,07 0,25 o,3y 2,578 2,576 10 11 2,25 2,6o 2,596 2,575 L’échantillon numéro 7 minces esquilles, à cassure est un silex noir, transparent conchoïdale ; par calcination. en les 1 SUR LES ENVIRONS DE SAINT-GERVAIS (DROME) 79 fragments deviennent blancs, opaques, avec de lines traînées grisâtres. • - Les échantillons numéros 8 et 9 sont des silex de teinte noi¬ râtre en masse, d’éclat un peu gras, translucides en minces lamelles ; après calcination, les fragments sont devenus grisâtres, rubanés avec bandes alternées claires et foncées. Echantillon numéro 10 ; silex noir verdâtre, terne, translu¬ cide en minces esquilles ; poussière blanc grisâtre. 11 se trans¬ forme par calcination en une masse blanche, opaque. L’échantillon numéro 11 est un silex noirâtre, à cassure conchoïdale, opaque même en minces esquilles, à poussière grise ; gris, opaque, après calcination. Les silex noirs, blonds et jaunâtres, sont habituellement entourés d’une croûte blanche, terreuse, constituée par un calcaire crayeux plus ou moins siliceux. La couche calcaixe adhère fortement au noyau siliceux, cependant les contours de celui-ci sont nets, il n’y a pas passage progressif du silex à la roche ambiante. Les silex bleuâtres sont presque toujours dépourvus de cette enveloppe calcaire ; leur surface est souvent recouverte d’une patine blanche, 11e contenant pas de carbonate de calcium. Cette patine résulte de l’altération du silex par les eaux chargées de gaz carbonique (désopalisation). D. Types de nuances claires, comprenant des silex blancs, blonds, et d’autres, moins fréquents, présentant la teinte et l’aspect de la corne. Ils proviennent, pour la plupart, des vallées du Vermenon et du Jabron. Numéros 12 13 14 Perte au feu . i,36 1 r/\ 2,l8 Densité. 2,593 2 ,56o 2,587 Echantillon numéro 12 ; silex blanc, terne, à cassure opaque même en lamelles assez minces ; après calcination, même aspect. L’échantillon numéro i3 est un silex blond, à peine translu¬ cide même en minces esquilles ; il décrépite fortement par calci¬ nation en se transformant en une masse blanche, opaque, avec des traînées grisâtres. 80 NOTES MINÉRALOGIQUES Le numéro i4 est analogue au précédent, mais translucide en lamelles de faible épaisseur ; blanc, opaque, après calci¬ nation. Le numéro i5 présente l’aspect de la corne ; il est jaunâtre, translucide même en masses relativement épaisses (i). E. Type bréchoïde ; curieuse roche à structure bréchoïde, montrant des fragments anguleux, de formes irrégulières, de silex noir, translucide, dans une pâte siliceuse jaune-rougeâtre, opaque. L’échantillon (numéro 16) étudié, a été recueilli entre Saint-Gervais et la Bégude-de-Mazenc, près du Vermenon. Perte au feu : 4,2 7 Densité : 2,584 F. Silex et Jaspes xyloïdes. — J’ai recueilli quelques frag¬ ments de bois silicifiés sur le plateau de l’Aga et dans la plaine, entre le Vermenon et le .Tabron, aux environs de la Bégude. Un tronc d’arbre si ) ici fié, connu à Saint-Gervais sous le nom de « chêne en pierre », repose à la surface du sol, à l’angle sud-est du plateau de Saint-Bom (cadastre de Saint-Gervais). Ce plateau s’élève au sud-est du village, entre les routes de Charols et de la Bégude ; son altitude est de 235 mètres (Etat-Major). D’après les renseignements fournis par les habitants des fermes voisines, ce tronc aurait été découvert pendant l’hiver 1911-1912, par le propriétaire du terrain, au cours de l’exécu¬ tion de travaux de défoncement. Ses dimensions, mesurées en mai 191b, étaient : longueur, 90 centimètres ; diamètre moyen, jo à 45 centimètres. Numéros 17 18 19 20 Perte au feu .... 0,176 o,i5g 0,176 0,379 Densité . . 2,592 — — 2,624 Les échantillons numéros 17 et 18, prélevés dans les couches profondes, possèdent une coloration blanche ; ils deviennent gris par calcination. (1) J’ai . recueilli, aux environs de la Bàtie-Rolland, notamment dans les •champs au sud-est de la bifurcation des routes de Montélimar et de Puy- giron, quelques silex ' taillés (fragments de lames, de grattoirs, etc.), sans caractères typologiques nets ; ils sont constitués par des variétés blondes ou cornées avec patine blanche qui paraissent différentes de celles que nous étu¬ dions dans cette noie. SUR LES ENVIRONS DE SAINT-GERVA1S (DROME) 8i Les échantillons numéros 19 et 20 proviennent des couches superficielles ; le premier est gris jaunâtre ; le second, gris rougeâtre, avec de petites veinules rouges (infiltrations ferru¬ gineuses) ; ils sont devenus gris noir par calcination. On rencontre à la surface du sol, sur le plateau de l’Aga, des nodules arrondis, ovoïdes ou sphériques, de 1 à 2 centimètres de diamètre, rouge brun, à surface polie et brillante, très durs ; leur poussière est rouge. Ils sont constitués par une hématite siliceuse. On y trouve aussi, mais moins fréquemment, de petits nodules de pyrite plus ou moins complètement transformée en limonite, à poussière jaune. Les calcaires néocomiens de Pont-de-Barret m’ont fourni des groupes de petits cristaux de pyrite, jaune vif, très brillants, en dodécaèdres pentagonaux — b'3, souvent déformés, et dont les 2 plus grandes dimensions atteignent à peine 1 millimètre. Soc. I.INN., T. LXIX, 1922 6 ETUDE SUR L’ACTION CURABISANTE DE LA SCOPOLAMINE PAR Albert OBRÉ Mémoire présenté à la Société Linnéenne de Lyon, en la Séance du 9 janvier 1922. On dit qu'il y a curarisation quand le muscle n'est plus exci¬ table par l’intermédiaire de son nerf moteur, pendant qu’il reste excitable directement. Jusqu’à ces dernières années, la théorie classique admettait que le curare agissait sur la jonction du nerf et du muscle, c’est-à-dire sur la Plaque motrice. Mais lliisto- logie actuelle a changé la signification de cette plaque terminale qui, loin d’être un organe intermédiaire entre le nerf et le muscle, n'est qu’un groupe d’éléments de soutien, extérieur en fait au système neuro-musculaire et au milieu desquels on voit des fibres nerveuses au contact avec les libres musculaires. D’autre part, L. et M. Lapicque (C. li. de la Société de Biolo¬ gie, 1906, 1908, 1911, 1912, igiJ) ont apporté une théorie différente basée sur les différences d’excitabilité du nerf el du muscle. Celte excitabilité est mesurée par un paramètre appelé chro- naxie (r), qui est l’ inverse de la vitesse d’excitabilité des tissus nerveux et musculaire et (pii caractérise nettement chacun d’eux. La chronaxie est donc un temps, mais dans la pratique, elle est toujours exprimée en Microfarads (Lapicque : C. R. Biologie , 7 mai 1910), (Lapicque : Journal de Physiologie et Pathologie, janvier 1911). Les auteurs précédents ont montré que le nerf et le muscle ont la même chronaxie, ils sont Isochrones (Loi d'Iso- v ÉTUDE SUR L’ACTION CURARISANTE DE LA SCOPOLAMINE 83 chronisme) et, partant de cette loi, ils ont émis l’hypothèse, reposant sur des faits d’expérience qu'à mesure que le curare agissait, la chronaxie du muscle augmentait pendant que celle du nerf restait constante ; quand cet « hétérochronisme » entre les tissus nerveux et musculaire atteint une certaine valeur, l’excitation indirecte du muscle ne passe pas, et il y a Cura¬ risation. Pour le curare, le phénomène de curarisation apparaît quand la chronaxie musculaire atteint le double de sa valeur initiale (c’est-à-dire la moitié de la vitesse d'excitabilité). La strychnine agit par accélération du nerf (curarisation quand la vitesse d’excitabilité de ce dernier a doublé). La vératrine agit par accélération du muscle. On n’a pas trouvé d’exemple de curarisation par Ralentisse¬ ment du nerf. J'ai constaté les résultats de L. et M. Lapicque sur le Curare et de Mlle Weill sur la Spartéine [Augmentation de la z mus¬ culaire] et j’ai recherché l’action curarisante de la Scopolamine : alcaloïde de Solanées, de formule C 17 H 21 NO4, et j'ai opéré sur des solutions de chlorhydrate à i pour ioo dans la solution de Ringer. Dispositif. — Sur Nerf sciatique et Gastro-cnémien de Rana esculenta et Rana fusca — et par Rains. Excitant. — Appareil pour mesurer la chronaxie par déchar¬ ges de condensateurs et Electrodes impolarisables (Lapicque). Isochronisme : Chronaxie (microfarads) Nerf. . . . o,o5 Muscle. 0,06 Rain à 5 h. 55 Mesure à 6 h. 10 : Nerf. . . . o,o3 . — Muscle. . . . . 0,0/1 Mesure à 6 h. 3o : Nerf. . . . o,o3 — Muscle. 0,02 Mesure à 6 h. 5o : Nerf. 0,0/j — Muscle. o,o5 Mesure à 7 heures : Nerf. pas de réponsi — Muscle. o,oq Si K TL' DK SUR L'ACTION CURARISANTE DE LA SCOPOLAMINE Mesure à 7 h. i5 : Nerf . pas de réponse Muscle . 0,1 5 Donc : i° Diminution simultanée des clironaxies musculaire et nerveuse ; -5 ? _ Muscle 20 Augmentation simultanée des clironaxies avec tendance à se rapprocher des valeurs initiales ; après, on obtient la Cura¬ risation et, si on continue, on voit la chronaxie musculaire augmenter ; l’hétérochronisme se produit après le moment où les deux clironaxies se sont le plus rapprochées des valeurs initiales. Il suffit que la chronaxie musculaire s’élève à environ ÉTUDE SUR L’ACTION CURARISANTE DE LA SCOPOLAMINE 85 une fois et demi sa valeur primitive pour que la curarisation soit réalisée ; avec le curare il faut qu’elle soit doublée, mais ici, en raison du mouvement inverse de la chronaxie nerveuse le chan¬ gement constaté suffit pour que le rapport des chronaxies soit à ce moment au moins égal à deux. La curarisation par la scopo- lamine est intermédiaire entre les deux cas du curare et de la strychnine (augmentation de chronaxie musculaire et diminu¬ tion de chronaxie nerveuse) ; 3° J’ai constaté que cet alcaloïde était un véritable curarisant et non un « pseudo curarisant » (Lapicque : Société de Biologie, 1913), car il ne supprime pas l’excitabilité nerveuse par son action locale. Appendice. — J’ai constaté avec la scopolamine des gonfle¬ ments et variations de réfringence de la myéline de la fibre nerveuse, observés par L. et M. Lapicque et Legendre avec le chloroforme. (C. R. 4c. Sciences, 1914), (Journal de Physio¬ logie et Pathologie, Juillet 1914). NOTE SLR LES GENRES LEPTURUS” R. BR. ET “ PHOLIURUS TRINIUS PAU A. CAMUS Mémoire présenté à la Société Linnéenne de Lyon, en la Séance du 9 janvier 1922. Le genre Lepturus a été créé, par R. Brown, en 1810, pour séparer le Rottbœllia repens Forst. du genre Rottbœllia. Cette espèce est caractérisée par ses épillets tous sessiles, les latéraux munis d’une seule glume, la supérieure, qui est externe et vient fermer l’excavation du rachis. En 1812, Palisot de Beauvois, dans son Essai d’une nouvelle Agrostographie, décrivit le genre Monerma auquel il rattacha le Rottbœllia repens, déjà distingué comme Lepturus repens par R. Brown, puis le Rottb. subulata Savi ( = Rottb . cylindrica Willd. = Lepturus cylindricus Trin.) et le Rottb . monandra L. ( = Psilurus aristatus Duval-Jouve). Les deux premières espèces ont une seule glume et les caractères du genre Lepturus. La planche de Palisot de Beauvois représente le L. cylindricus. Le nom de Lepturus doit donc, sans aucun doute, avoir la priorité sur celui de Monerma. Absolument à tort, les floristes ont sé¬ paré le Lepturus cylindricus du genre Lepturus, l’appelant Monerma et nommant Lepturus incurvatus et filiformis des espèces à épillets munis de deux glumes, qui sont par consé¬ quent bien distinctes du Lepturus typ e(L. repens) et ne peu¬ vent être classées que dans les Pholiurus (i). La synonymie du genre Lepturus peut être ainsi établie : Leptubus R. Br., Prodr. FL N. HolL, p. 207 (1810) : Monerma P. B., Ess. Agr., p. 116, pi. 20, f. 10 (1812) ; L eptocercus Raf., Amer. Monthly Mag., IV, p. 190(1889). Ce genre comprend trois espèces, se distinguant ainsi : (1) Hitchcock in Un. St. Dep. Agr. Bull., numéro 772, p, 10G (1920). NOTE SLR LES GENRES “ LEPTLRUS ” R. RR. 87 A. Glume supérieure longuement cuspidée, dépassant longuement les lleufs . x. L. repens R. Br. B. Glume supérieure acuminée, dépassant peu les fleurs. a) Epillets de 5,5-6 m/m. 2. L. cylindricus Trin. b) Epillets de 3,5-4 m/m. 3. L. radicans A. Camus. 1. Lepti rus repens R. Br., loc. cit. (1810); Roübœllia repens Forst., Prodr., p. 9 (1797) ; Monerma repens P. R., loc. cit., p. 1 1 7 (1812) ; Lepiurus aciculatus Steudel, Syn. Gram., p. 367 (i855) ; Lolium Cœlorachis Forst. un herb. Mus. Paris ; Steu¬ del, Nom., ed. 2, II, p. 64. Formose, Tonkin, Siam, Ceylan, Malaisie, Polynésie, Austra¬ lie, Afrique australe, Mascareignes. 2. 1>. cylindricus Trin., Fund. Agi., p. ia3 (1820) ; Rott- boellia cylindrica Willd., Sp. pl. , I, p. 464 (1797) P ■ P ■ / R. subulata Savi, Due cent., p. 35 (x8o4) ; R. ascendens Brot., Fl. lus., I, p. 84 (i8o4) ; R . incurvata Siblh. et Sm., FI. Grâce., I, p. 72, non L. ; Monerma subulata P. B., loc. cit., p. 117 (1812) ; Ophiurus cylindricus P. B., loc. cit., p. 116 ; Lepiurus subulatus Kunth, Rev. Gram., 1, p. i5i (1829); Monerma cylin¬ drica Coss. et Dur., Expi. sc. Alg., TI, p. 2 1 4 (1806); Ophiurus subulatus Link, Hoi't. ber., 2, p. 3. Europe méridionale : Portugal, Espagne (raie), France médi¬ terranéenne (remonte jusque dans la Charente-Inf. et les Deux- Sèvres), Corse, Italie, Sicile, Istrie, Dalxnatie, Croatie, Balkans, .Malte, Smyrne, Chypre, Asie-Mincure, Syrie. — Afrique sept, et australe : Egypte, Tunisie, Algérie, Maroc, Cap de Bonne-Espérance. — Introduit en Australie et dans le nord de l’Amérique. Var. gracilis ; Monerma cylindr. var. çp'acilis Coss. el Durieu, Expi. sc. Alg., 11, p. 209; Bail, et Trab., Fl. Alg., p. 245 (189.5). — Tiges dressées, épi grêle. — Algérie. 3. E. radicans A. Camus ; Ophiurus radicans Steudel, Syn. Gram., I, p. j3o 1 1855) ; Monerma radicans Hackel in DC., Suiles Prodr., 4 1, p. 320 (1889) ; Durand el Schinz, Gonsp. 11. 88 NOTE SUR LES GENRES “ LEPTURUS ’ R. RR. Alg., V, p. g3i ; ? Ophiurinella micrantha Desv., Üpusc. sc. nal., p. 75, t. 5, f. 4 (i83i) (1). Madagascar : (Perrier de la Bàthie, n° 5oo) ; Aossi-bé (Boivin, n° 1979, 1980 ; Hildebrandt, n° 2983 ; Pervillé, année i853) ; Comoi’es (Boivin) ; Mayotle (Boivin, n° 3o3i a). Le genre PhoUurus est très manifestement distinct du précé¬ dent par ses épillets munis de deux glumes placées côte à côte à l’extérieur de l’épillet et fermant l’anfractuosité du rachis. Ce genre a été créé par Trinius (Fund. Agrost., p. i3i (1820), pour le Rottbœllia pannonica Host. Ainsi qu’il a été dit plus haut, on a classé, à tort, les espèces qui doivent être rapprochées du PhoUurus pannonicus dans le genre Lepturus, adoptant pour le L. cylindricus le nom de Monerma. Le caractère de la glume unique était attribué au genre Lepturus et celui des deux glumes au genre Monerma. La synonymie du genre PhoUurus est la suivante : Pholiurus Trinius, Fund. Agrost., p. i3i (1820) ; Lepiurus Dumort., Ohs. Gram. Belg., p. i4o, pi. i5, f. 07 (1823); Leptu¬ rus auct. mult., non R. Br. Le genre Lepiurus a été créé pour le Rottbœllia incurvata L. f. Le genre PhoUurus comprend les espèces et sous-espèce contenues dans le tableau suivant : A. Epillets glabres ; glumes à nervures très marquées. a) Epillets 1 — flores. y Epis arqués ; glumes dépassant les fleurs apprimées; an¬ thères petites, ovales-oblongues. . 1. P. incur- vus A. Camus. (3 Epis dressés ou à peine arqués, glumes ne dépassant pas les fleurs, plus ou moins étalées ; anthères plus grandes, linéaires. ... P. incurvus subsp. P. filiformis A. Camus. b) Epillets 2 — flores. B. Epillets pubescents, à pubescence plus ou moins rétrorse ; glumes à nervures cachées par les poils. (1) L’assimilation de cette plante ne peut être que très douteuse à cause de l’insuffisance de la description et de la très mauvaise figure qui l’accom¬ pagne. ET “PHOLIURUS” TRIN1US 89 a) Epillets i-flores .... 3. P. pubescens A. Camus. b ) Epillets ordinairement 2-llores . 4- P. persicus A. Camus. x. P. incurvus A. Camus ; Ægilops incurva L., Sp. ed. i, p. io5o (jy53), s. lat. ; Æ. incurvata L., Sp. ed. 2, p. i4go (1763) ; Rottbœlia incurvata L. f., Suppl., p. n4 (1781) ; Ophiurus incurvatus P. B., Agrost., p. 116 (1812) ; Lepturus incurvatus Trin., Fund. Agr., p. 123 (1S20) ; L. incurvus Druce, List brit. pl. 85 (1908) ; Briquet, Pr. fl. Cox'se, p. i83 ; Pholiurus incurvatus Hitchc. in Un. St. Agr., Bull. n° 772, p. 106 (1920). Comprend les deux sous-espèces suivantes : A. Subspec. P. iNCüRvusjA. Camus ; Ægilops incurva L., loc. cit. ; Lepturus incurvatus Trinius, loc. cit ; Husnot, Gram, p. 86 ; L. incurvatus var. typicus Fiori et Paol., Fl. anal. It . , I, p. io3 ; L. incurvatus v ar. curvatissimus Asch. et Gr., Syn. Il, p. 764 (1902). B. Subspec. P. filiformis A. Camus ; Rottbœllia filiformis Both in Usteri, Ann. d. bot. X, p. 38 (1794) ; R ■ incurvata fi DC. Fl. fr. III, p. 78 (x8o5) ; Ophiurus filiformis Roem. et Sch., Syst. II, p. 797 (1817) ; Lepturus filiformis Trin., Fund. Agr., p. 123 (1820) ; Ophiurus compressus Presl, Cyp. et Gram, sic., p. 5i (1820) ; O. gracilis Gay in Schultes, Mant., III, p. 663 (1827) ; Lepturus compressus Steudel, Syn. I, p. 357 (i855) ; L. incurvatus var. filiformis Fiori et Paol., Fl. anal, it., II, p. io3 (1896) ; L. incurvatus subspec. filiformis Husnot, Gi'am., 86 (1839) ; L. incurvatus var. vulgatus Asch. et Gr., Syn., II, p. 764 (1902). Ces deux sous-espèces vivent dans les prés mai'itimes, les sables du littoral ; la sous-espèce Pholiurus filiformis est plus septentrionale. Europe centrale et méridionale depuis le Danemark et les Iles Britanniques au nord ; Asie-Mineure , Cilicie, Pamphylie, littoral de la Mer Caspienne, Transcaucasie, Mésopotamie, Perse australe, Afrique septentrionale du Maroc à l'Egypte. Introduit aux Etats-Unis, dans les marais salants du Maryland, de la Vir¬ ginie et de Marin-County à San Diégo, Californie. La sous-espèce P. filiformis A. Camus comprend les variétés suivantes : 90 NOTE SUR LES GENRES “ LEPTURUS ” R. BR. sc Var. strictus ; Lept. incurv. var. strictus Buchenau in Àbh. N. V. Bremen, XV, p. 293 (igoi) ; L. incurvatus vulgatus II .strictus Asch. et Gr., loc. cit., p. 764 ; Rottbœllia incurvata fi • Lamk., Fl. fr., III, p. 78 (i8o5) ; R. erecta Savi in Nuov. giorn. diletl. Pisa, VI, p. a3o (1809) ; Ophiurus erectus Link in Hort. berol., II, p. 172 (i833) ; Lept. compressas Steudel, loc. cit ; L. filiformis et strictus Lange, Haandb. 2, Udg. 44 (1875). Plante dressée, assez grêle ; épi dressé, grêle, épais de 1 în/m. environ. Variété très répandue dans la région méditerranéenne, plus rare dans le nord que la var. subcurvatus. fi Var. gracilis ; Rottb. filiformis Roth inUsteri, Ann. d. Bot , X, p. 38 (1794)? ; Ophiurus gracilis Gay in Schultes, Mant., 111, p. 663 (1827) ? ; Lepturus filiformis f. gracilis Crepin in Wirtg., PL sel. (1868). Plante très grêle ; tiges subfiliformes, épis dressés, grêles : épillets petits. Rare. 7 Var. subcurvatus ; Lepturus incurvatus Dumort., toc. cit. ; L. filiformis 3 subcurvatus Lange, loc. cit. Port de la sous-espèce P. incurvus mais anthères plus gran¬ des, allongées ; épis arqués. Forme la plus fréquente dans la partie septentrionale de Faire. 2. P. pa vnomcus Trin., Fund. Agr., p. i3i (1820); Rottbœllia pannonica Host, Gram., t, t. 24 (1801) ; R. satina Spr., Erst. Xachtr., n° 45 (1801) ; R. biflora Roth, N. Beitr., I. p. 121 11802) ; Ophiurus pannonicus P. B., Agrost., p. 116 (1812). Espagne, Dalmatie, Hongrie, région du Danube, Th race, Russie australe, Transcausasie. 3. P. pubescens A. Camus, Lepturus pubescens Bertol., Mise., I, p. 10, t. 4o, f. 3 (i84?). Embouchure de l’Euphrate, Arménie. FL pe r sic u s A. Camus, Lepturus persicus Boiss., Diagn., ser. 1, i3, p. 71 (i853). Perse, Afghanistan, Béloutchistan. DÉVELOPPEMENT DE L’ARTICULATION DU COUDE CHEZ L’HOMME ET SIGNIFICATION DE SES LIGAMENTS ARTICULAIRES PAH M. MUTEL Mémoire présenté à la Société Linnéenne de Lyon, en la Séance du 23 janvier 1922 La capsule articulaire est une sorte de manchon fibreux, renforcé par place par des faisceaux plus résistants que l’on englobe sous le terme général de ligaments périphériques, car, sur un sujet adulte et sous le scalpel de l’anatomiste, ils pré¬ sentent une similitude complète ; cette similitude 11’est qu’appa¬ rente, car elle ne correspond pas à leurs différentes valeurs et à leur signification réelle. En effet, le développement embryolo¬ gique montre que certains ligaments sont des faisceaux fibreux surajoutés à la capsule et développés aux dépens d’une ébauche musculaire en rapport immédiat avec la fente articulaire ; l’anatomie comparée montre que certains ligaments sont les vestiges de muscles disparus ou de tendons qui se sont séparés de leur corps musculaire dans le cours de l’évolution phylogé¬ nique. Ces ligaments sont en quelques sortes extrinsèques puis¬ qu'ils sont des différenciations aux dépens d’organes voisins * mais il existe aussi des ligaments intrinsèques dérivés de la capsule même, et Schulin, Retterer, Nicolas en ont décrit le mode d’apparition de la façon suivante : dans une articulation en voie de développement, il existe sur les parties latérales de la zone intermédiaire séparant les deux cartilages, en dehors de la fente articulaire déjà formée, une couche dense, distincte du mésenchyme ambiant qui est l’ébauche de la capside articulaire: 92 DÉVELOPPEMENT DE L’ARTICULATION DU COUDE CHEZ L’HOMME ultérieurement, cette capsule s’organise en bandelettes, en cor¬ dons fibreux, en ligaments péri-articulaires. L’étude du développement des diverses articulations, en par¬ ticulier du coude et du poignet, que nous avons suivi sur différents embryons humains, nous a permis de préciser l'ordre d’apparition chronologique de la fente articulaire, de la capsule, de ces ligaments. A un stade précoce où il n’existe pas encore de fente articulaire et surtout pas de capsule, les ébauches cartila¬ gineuses du squelette, entourées de leur zone fibrillaire de périchondre, sont noyées dans la masse du tissu mésenchyma¬ teux ambiant, mais dans ce mésenchyme, et développé à ses dépens, il existe déjà à la périphérie de la région intercartila¬ gineuse des zones condensées sous forme de bandelettes, de cordons fibreux tendus entre ces cartilages et insérés de part et d’autres sur leur enveloppe fibrillaire, ce sont de véritables ligaments. Ils se développent en même temps que les différentes pièces squelettiques aux dépens du tissu squelettogène, avant toute autre apparition de formation articulaire. On doit les appeler ligaments de l’articulation et non pas ligaments de la capsule en raison de leur mode et de leur date d'apparition. En suite seulement, et par fonte du tissu conjonctif muqueux, la fente articulaire apparaît ; elle apparaît à la face interne de ces ligaments squelettiques. Entre leurs intervalles, la couche mésenchymateuse qui les relie l'un à l'autre, et qui limite à l’extérieure la fente articulaire, donnera la capsule articulaire. Les ligaments de la capsule articulaire lui sont donc anté¬ rieurs en date d’apparition ; ils se développent peu après les premières ébauches cartilagineuses qu'ils relient entre elles, elles sont formées aux dépens du même tissu squelettogène ; ils pré¬ cèdent toute formation articulaire ; ce sont de véritables pièces squelettiques. L’étude embryologique des différentes articulations offre donc un véritable intérêt anatomique permettant pour chacune de déterminer la signification et l’origine de ces différents liga¬ ments et nous prenons pour exemple l'articulation du coude. L’articulation du coude présente une certaine complexité : i 0 Dans la forme de sa cavité articulaire composée de deux cavités largement communicantes, l’une huméro-antibrachiale, l’autre radio-cubitale supérieure ; ET SIGNIFICATION DE SES LIGAMENTS ARTICULAIRES 93 20 Dans la structure anatomique de quelques ligaments, en particulier du ligament annulaire. Nous avons étudié le développement de la cavité articulaire et des ligaments sur une série de fœtus de 3 à io centimètres, nous rapportant, entre temps, aux lois générales de la morpho- génèse articulaire données par Retterer et Struthers. Fœtus de 3 centimètres. — Le ligament latéral interne et le ligament latéral externe sont différenciés sous la forme de zones de condensation dans la masse mésenchymateuse qui sépare les ébauches cartilagineuses de l’humérus, du radius et du cubitus. Les faisceaux antérieurs et postérieurs du ligament latéral interne sont séparés par une masse mésenchymateuse, les pre¬ miers de la face postérieure du brachial antérieur, les seconds de la face antérieure du triceps. Le ligament latéral externe se présente sous la forme d’une mince gouttière qui descend de l’humérus sur les faces anté¬ rieure, externe, postérieure du radius. 11 n’y a pas trace de ligaments antérieurs et postérieurs : à ce niveau les ébauches musculaires et cartilagineuses sont séparées les unes des autres par une masse mésenchymateuse qui ne pré¬ sente aucune différenciation ligamenteuse. Contre le ligament latéral externe se trouve le muscle court supinateur, nettement rattaché à l’humérus par une condensa¬ tion mésenchymateuse qui correspond à son tendon. Sur la coupe transversale, la tête radiale est cravatée par le court supinateur et son tendon d’insertion sur le cubitus ; il n’y a pas à ce niveau de fente articulaire ni de ligament annulaire, la seule région de condensation périradiale est à la partie externe, là où se trouve le tendon musculaire. La fente articulaire commence à apparaître au centre de l’arti¬ culation, dans cette épaisse zone de mésenchyme intermédiaire aux trois ébauches cartilagineuses. Fœtus de b, 5 centimètres . — La fente articulaire apparue au centre de l’articulation au stade précédent s’est étendue. Elle s’est étendue à l’articulation huméro-cubitale sous forme de deux culs-de-sacs, l’un antérieur, l’autre postérieur, qui se rejoignent à la périphérie ; ils restent donc séparés dans leur trajet par une couche de mésenchyme d’épaisseur très mince, car elle correspond à la partie centrale, étroite de l’articulation ; 94 DÉVELOPPEMENT DE L’ARTICULATION DU COUDE CHEZ L’HOMME là, l’humérus et le cubitus sont presque au contact, au niveau du sillon transversal de la grande cavité sigmoïde du cubitus. Elle s’est étendue à l’articulation huméro-radiale, dont elle respecte aussi la région centrale étroite, formant ainsi une sorte de couronne, beaucoup plus large en avant qu'en arrière. Elle a gagné enfin l’articulation radio-cubitale ; l’apparition de cette fente qui apparaît comme un diverticule inférieur pro¬ voque la formation d’un éperon intra-articulaire qui est la première ébauche du bourrelet huméro-radial. 11 n’existe pas de fente articulaire sur la périphérie de la tête radiale. La fente articulaire ne s’est pas étendue jusqu’au contact des ligaments, elle en reste séparée par une mince zone de tissu en voie de fonte. Là où il n’y a pas de ligaments, elle se perd dans la masse de mésenchyme qui la sépare des muscles et reste très éloignée de ceux-ci. Fœtus de 5 centimètres. — La fente articulaire est au contact du ligament latéral interne ; elle s’est étendue également jus¬ qu’à la partie postérieure du muscle brachial antérieur ; la face profonde de ce muscle au contact de la synoviale se différencie, se condense ; ainsi apparaît le ligament antérieur de l'articula¬ tion du coude. Le triceps reste toujours séparé de la fente par une couche de tissu. La fente articulaire est apparue sur le pourtour de la tète radiale ; elle est le prolongement de la fente radio-cubitale qui était apparue au stade précédent ; comme elle, elle provoque la formation d’un éperon qui comble à la périphérie le large inter¬ stice huméro-radial : cet éperon complète annulairement le précédent et forme le bourrelet huméro-radial. La coupe transversale montre que la fente articulaire péri- radiale est limitée par une synoviale appliquée contre la couche mince des fibres du ligament latéral externe ; le tout est cravaté par le court supinateur tendineux en dehors, musculeux en dedans ; il n’existe pas de ligament annulaire, ou du moins, il n’existe qu’en partie, en dehors, constitué par le tendon du muscle court supinateur. Là où le court supinateur est muscu¬ leux, il n'v a pas de ligament annulaire, là où il est tendineux, celui-ci apparaît ; comme le nombre des fibres musculaires diminue au fur et à mesure que l’on se rapproche de la surface tricep» tendon du court supinateur ligament latéral externe cavité articulaire court supinateur Fœtus 3o mm. Fœtus 45 mm. ligament latéral externe bourrelet huméro-radial ligament annulaire court supinateur Fœtus 55 mm. ligament latéral externe nerf médian nerf radial ligament annulaire court supinateur nerf médian nerf radial Fœtus 3o mm. Fœtus 5o mm. 96 DEVELOPPEMENT DE L’ARTICULATION DU COUDE CHEZ L’HOMME de la cupule radiale, le ligament annulaire s’allonge vers le cubitus dans la proportion où ces fibres diminuent. L’aponé¬ vrose profonde d’enveloppe du muscle court supinateur est reliée, à sa partie interne, par quelques trousseaux fibreux, au cubitus, ce qui complète l’anneau fibreux autour de la tête radiale. La coupe longitudinale montre encore plus nettement la continuité du muscle court supinateur et du ligament annulaire qui semble en être un véritable point d’insertion ou plutôt son tendon. Fœtus de 6 centimètres. — La fente articulaire est entrée au contact du triceps dont la face profonde se différencie et se condense pour former le ligament postérieur du coude. Le court supinateur au contact, par son bord supérieur, du cul-de-sac articulaire cubito-radial, entre également pour une grande part dans la formation du ligament de Denucé. Fœtus de 9 centimètres. — Le ligament annulaire complète¬ ment formé entoure la tête radiale ; il n’existe plus à ce niveau de fibres musculaires du court supinateur ; pour les retrouver il faut examiner des coupes inférieures, là où il n’y a plus de liga¬ ment annulaire. Les choses se passent comme si au cours du développement les fibres supérieures du muscle court supinateur s’étaient peu à peu transformées en tissu fibreux pour doubler les fibres préexistantes du ligament latéral externe, et former avec lui le ligament annulaire de l’articulation radio-cubitale supérieure. Les pelotons adipeux cellulo-graisseux coronoïdiens et olé¬ craniens ne sont pas encore déAreloppés. L’étude de cette série de phénomènes au cours du développe¬ ment de l’articulation du coude nous a permis de tirer les déductions suivantes : i° La fente articulaire se forme aux dépens d’une ébauche unique, qui apparaît dans la partie large de l’articulation, au centre de la masse de mésenchyme qui sépare les trois ébau¬ ches cartilagineuses. De là, elle s’étend vers la périphérie ; sui¬ vant la loi établie par Retterer et Schulin, elle apparaît d’abord dans les parties larges des articulations radio-humérale et cubito-humérale, c’est-à-dire sur les côtés, puis elle gagne ensuite le centre. La fente articulaire qui entoure la tête radiale . ET SIGNIFICATION DE SES LIGAMENTS ARTICULAIRES 97 apparaît à une période un peu plus tardive, comme une sorte d’évagination inférieure ; par suite de la non-concordance des surfaces humérales et radiales, sa formation entraîne l’appari¬ tion d’un éperon intra-articulaire qui est l’ébauche du bourrelet huméro-radial ; 2° Le ligament annulaire du radius est primitivement uni¬ quement formé par le ligament latéral externe ; il est secondai¬ rement renforcé par une série de trousseaux fibreux qui semblent être dus à une transformation fibreuse de la partie supérieure du muscle court supinateur ; 3° La capsule articulaire présente une individualité toute relative, dans ce sens que les divers ligaments, qui en font un puissant moyent d’union, sont pour la plupart des organes d’emprunt : le ligament latéral externe et le ligament latéral interne se développent en dehors d’elle, ils lui sont antérieurs en date d’apparition et ce n’est que secondairement qu’elle s’accole à eux ; les ligaments antérieurs et postérieurs sont des différenciations de l’aponévrose d’enveloppe des muscles triceps et brachial antérieur. (Laboratoire cT Anatomie de la Faculté de Médecine de Nancy.) Soc. Linn., t. lxix, 1922. SUR LA VÉGÉTATION ANORMALE DE L’AUTOMNE 1921 PAR F. CHASSIGNOL Mémoire présenté à la Société Linnéenne de Lyon, en la Séance du i3 février 1922. Tout le monde a remarqué, celle année, dans ma région, et je crois le phénomène à peu près général en France, que bien des plantes ont lleuri une seconde fois, à la faveur de la tempé¬ rai lire exceptionnelle du mois d’octobre. J ai vu, à cette époque, de nombreuses touffes de Cornouil¬ lers, Troènes, Eglantiers, Prunelliers, abondamment ileuris. M. Coindeau m’a dit avoir, au même moment, dans son jardin, à la Broche, près Digoin, une lleur de Pulsatille complètement ouverte, ainsi que des Rosiers Crimson Rambler, en boutons et en fleurs ; et, près de là, se trouvaient deux Pommiers sauvages couverts de fleurs. Enfin, les journaux de la région ont signalé, un peu partout, de nombreux cas de relloraison automnale, chez une foule de végétaux. Ces anomalies, sans être jamais très rares, n’avaient pas encore, à ma connaissance, été aussi fréquentes que cette année, dans ma région tout au moins. Il ne semble pas douteux que les végétaux qui les portaient, sous l’inlluence de la chaleur cl de la sécheresse estivales qui ont fait tomber prématurément une partie de leur frondaison et arrêté, pour ainsi dire, leur végétation, ont subi une période de repos presque absolu qui a dû notablement avancer la matu¬ ration de leurs bourgeons qui, sous l’effet d’une humidité et SUR LA VÉGÉTATION ANORMALE OE L’AUTOMNE 1921 99 d’une chaleur automnales suffisantes, se sont épanouis de suite, au lieu d’attendre l’époqüe normale du printemps. D’autre part, la chute des feuilles a été également anormale chez un grand nombre d’arbres et arbustes à feuilles caduques. En parcourant les bois et surtout les taillis, j'ai été surpris de voir, en plein mois de décembre, de nombreux sujets qui, d’ordinaire, sont complètement chauves dès le commencement de novembre, porter encore la presque totalité de leurs feuilles jaunes ; mais restées attachées à leur support, bien que complè¬ tement mortes. A l’école, deux murs garnis de Vigne vierge, variété Ampé¬ lopsis Veitchii, sont toujours, fin décembre, couverts de feuilles, jaunes, mortes et pendantes qui, sans offrir une grande résis¬ tance à l’enlèvement, sont encore suffisamment soudées à leur support pour ne pas s’être détachées sous l’influence du vent, de la pluie et de la neige que nous avons eus depuis l’arrêt de la végétation. Tandis que les autres années elles tombaient toutes régulièrement dans l’espace d’une semaine, dès qu’elles avaient subi les premières gelées de quelques degrés au-dessous de zéro ; ce qui arrivait ordinairement vers fin octobre. En outre, phénomène assez curieux que je me plaisais à observer chaque année : le limbe tombait d’abord, se détachant de la partie supérieure du pétiole ; ce dernier tombait deux ou trois jours plus tard. Ce phénomène est fréquent, je crois, chez les feuilles compo¬ sées. Je l’ai constaté souvent chez les feuilles du Robinier, dont la chute des folioles devance, presque toujours, celle du pétiole ; mais je ne l’ai jamais vu chez d’autres feuilles non foliolées. Celte année, rien de semblable, les quelques feuilles tombées à la suite des premières gelées étaient complètes : limbe et pétioles intimement unis. 11 en est de même de celles, assez rares, tombées depuis ; et il est probable qu’elles tomberont toutes de la même façon, car j’ai constaté, chez celles qui res- tent, que le limbe est fixé plus solidement au pétiole que ce dernier ne l’est à la tige. De plus, les feuilles de cet arbuste qui prennent d’ordinaire, en octobre, une belle teinte rouge qui persiste jusqu’à leur chute, n’ont pas ou presque pas rougi cette année. Il faut, comme l’a exposé le Dr Léon Blanc, à la Société Rota- 100 SUR [LA VÉGÉTATION ANORMALE DE L’AUTOMNE 1921 nique de Lyon, dans sa séance du 6 mars iSgS, pour que cette rubescence se produise, que la couche de liège qui existe à la base de la feuille, avant sa chute, et qui a pour effet d’empêcher la sève de la plante de monter dans la feuille dont la chloro¬ phylle diminue, ait pu se développer. Alors, la matière dite érythrophylle qui produit la coloration xouge des feuilles de certaines plantes horticoles, ainsi que la rubescence automnale, apparaît avec d’autant plus d’intensité que la chlorophylle, qui la masquait pendant la végétation normale, est devenue plus rare. Gomme pour les secondes floraisons dont j’ai parlé, il faut certainement voir la cause de ces diverses anomalies dans la température et surtout la sécheresse exceptionnelles d’une grande partie de l’année qui a paralysé la végétation, dont le deuxième stade, qui n’a pu s’effectuer normalement, chez nos arbres et arbustes, de fin juillet à mi-septembre, a été retardé et s’est prolongé très tard, favorisé par une température exceptionnelle; si bien que la plupart des végétaux étaient encore en pleine vigueur, au commencement de novembre. Leurs feuilles tou¬ jours très vertes, abondamment pourvues de chlorophylle, n’avaient pas achevé leur cycle évolutif, et, sans doute, les cel¬ lules du point d’attache du pétiole à la tige n’étant pas préparées au phénomène de la chute, par leur dissociation, adhéraient encore fortement les unes aux autres. Surprises, dans cet état, par les gelées assez fortes de la seconde décade de novembre, elles ont été détruites avant leur complète évolution, c’est-à- dire avant que la couche subéreuse, qui se forme à la jonction de la tige et de la feuille, ait acquis son complet développement. Or, comme la séparation qui produit la chute naturelle de la feuille réside dans la formation de cette couche de méristème dont l’évolution était sans doute incomplète, chez beaucoup d’arbres et arbustes, en raison de leur végétation tardive, il en est résulté que la chute de leurs feuilles n’a pas eu lieu. C’est ce qui nous a donné un nombre considérable de feuilles mortes, restées attachées aux arbres et arbustes, et dites feuilles marcescentes , dont la formation et la chute ont été étudiées dans une communication faite par Leclerc du Sablon, à la Société Botanique de France (séance du 9 mai 1 S84 , t. 3i, p. 236) où il dit notamment, que, en automne, les tissus de la SUR LA VÉGÉTATION ANORMALE DE L’AUTOMNE 1921 101 base du pétiole se lignifient sur une longueur de quelques milli¬ mètres, et qu’il se forme, en ce point, une sorte de tampon ligneux qui rend, sinon impossibles, du moins très difficiles, les échanges de liquide entre la tige et la feuille, ce qui amène la mort de cette dernière qui se dessèche, sans pour cela se déta¬ cher de la tige ; phénomène qui aura lieu vers la fin de l’hiver, sous l’influence de la gélification de la base du pétiole et des cellules avoisinantes, ce qui en diminue notablement la résistance et facilite la chute qui sera provoquée par les vents et la pluie. Telles me semblent être les causes probables des différentes anomalies que je viens de signaler. Toutefois, ni mes connais¬ sances en biologie végétale, ni mes moyens d’investigation, ne me permettent de l’affirmer. J’ai signalé les faits, laissant aux savants le soin d’en indiquer les raisons. UNE SECONDE SEMAINE D’HERBORISATION SUR LE LITTORAL DE TARRAGONE Entre le Francoli et l’Ebre PAR Le Frère SENNEN Prcsen'.é à la Société Linnéçnne de Lyon, en la Séance du 27 février 1922. Nous serons aujourd’hui plus précis au sujet de bon nombre d’espèces simplement signalées, en Avril 1917, dans un bref compte-rendu que nous publiâmes dans le Butlleti de la Insti- tuciô Catalana, au retour de noire semaine d’herborisation des Vacances de Pâques dans la même région. Nous avons encore revu un lambeau des intéressants coteaux calcaires situés à l'est de Tarragone ; et puis la Presqu’île et les dunes de Salou ; Cambrils : plage et lit des torrents, bords des baies et des ruis- selets courant à travers la campagne fertile ; ces vastes garrigues qui, protégées par l’escarpement de leurs dures falaises calcaires, résistent obstinément au choc éternel des flots courroucés, depuis les ruines de Nliramar, Hospitalet, le Col de Balaguer, jusqu’à Ametlla de Mar. On ne peut voir que peu de choses dans une première course qui se dévide en léger et mince ruban sinueux, le bout attaché au char du caprice ou de l’inspiration, à travers ces grands espaces inexplorés. Aussi, -avons-nous repris, en Avril 1918, sur notre propre initiative, l’exploration d’une si intéressante région botanique, restée jusqu’ici à peu près inconnue et qui semble-t-il conserve encore la végétation vierge des siècles reculés. Nous énumérerons d’abord les plantes intéressantes, en sui- UNE SECONDE SEMAINE D'HERBORISATION 103 vant la chronologie de nos herborisations, qui se sont déroulées du Francoli vers l’Ebre. Fes descriptions et les études suivront . TARRAGONE Par des fragments de garrigues, entre la ville et la plage de la Rabassada, il convient de signaler, omettant intentionnellement la plupart de celles qui ont figuré l’an dernier : Taraxacum gymnanthum D. C. — Romulea Parlatorei Ten., espèce presque toujours confondue avec R. ramiflora Ten. — Diplotaxis viminea D. C. — Thrineia tuberosa D. C. Par les terrains de la gare, nous avons revu le Moricandia arvensis D. C. sous forme ligneuse et pérennante, semblable à celle des alentours de Barcelone vers Vallcarca et Sans. Le Romulea, abondant par les pelouses piétinées du fort de la Reina et au delà sur le sentier de la Rabassada, ne répond guère aux caractères du R. Columnæ Seb. et M., encore moins au R. ramiflora Ten. Nous pensons que c’est le R. Parlatorei Ten., répandu autour de Barcelone et dans l’Ampourdan, et confondu avec les deux précédents. Enfin, le tout petit Diplotaxis viminea D. G. mérite d’être noté, car nous le croyons rare sur le littoral catalan, au rebours du D. littoralis Senn. = D. muralis Aact. mult. non D. C., var. Costae Pau. On a assez parlé du trop longtemps méconnu Taraxacum gymnanthum D. C., pour qu’il suffise de placer ici, à son sujet, quelques notes de géographie botanique. Nous l’avons revu quelques jours après, par les fossés des bords de la voie ferrée à côté d’Hospitalet. Cette curieuse espèce, qui fleurit à la fin de l’automne et ne montre ses feuilles qu’au commencement du printemps, jalonne tout le littoral depuis la frontière jusqu’à l’Ebre : Ligueras ! Barcelone ! Castelldefels ! Tarragone ! Hospitalet ! Tortosa ! Note. — Appliquer ce qui précède au Thrineia tuberosa D. C. 104 uni; seconde SEMAINE D'HERBORISATION I)E CAMBRILS A SALOU en suivant la mer. Diotis maritima Sm. = D. candidissima Desf. — Alyssum campestre L., forme A. Fontquerri Sennen. — Clypeola hispidula Jord. et Fouir. — Noccæa diffusa Rouy et Fouc. = Hutchinsia diffusa Jord. — Sagina maritima Don. — — Malcolmia confusa Boiss. = Wilckia confusa. Le Diotis maritima Sm. est une plante très rare sur le littoral catalan : Masnou, Argentona, Blanes, d’après Costa : Catalogo, p. 128. Nous ne savons pas si on peut la retrouver à ces trois localités, où l’auraient vue Salvador et Jover. En tout cas la géographie botanique régionale doit enregistrer comme certaine la localité de Salou, où il abonde par places sur les dunes du côté de Cambrils. Les formes de FAlyssum campestre L., plutôt ammophiles, sont peu répandues dans l'intérieur de la Catalogne. Du moins devons-nous confesser que nous les y avons rarement observées. Nous croyons que la forme de la province de Tarragone, aux alentours de Cambrils, comme celle que nous avait remise M. le Dr Font Qucr, de la Conca de l’Anoya, constitue une race qui mérite d’ètre décrite. Elle vit en société, par les sables des torrents, avec le Clypeola pefræa Jord. et Fouir., ou peut-être C. hispidula J. et F. Toutes nos flores font rentrer ces plantules dans l'espèce globale C. Jonthlaspi L. — Rouy, dans la flore de France, t. II, p. 1 6 1 - 1 65 , en distingue une dizaine de races, dont plusieurs doivent être recherchées dans notre domaine. A côté de Barcelone, au Turô d’En Falco, près de Yallcarea, sur le calcaire, se trouve une forme de silicules plus grandes entière¬ ment hérissées, qui est le vrai C. petræa Jord. et Fourr., identique à celui des collines calcaires du littoral occitanien (du Languedoc). Dans les printemps humides, on le rencontre sur plusieurs points du massif du Tibidabo : San Pere Martir !, vall de Bellcs- guart sur le versant droit du torrent au-dessous de la carretera de l’Aierua. Elle v est plutôt rare. SUR LE LITTORAL DE TARRAGONE 105 Le frère Basile, dans ses pointes fortunées, rencontra entre Miramar et Hospitalet le C. spathulifolia Jord., forme bien affine à celle dont nous parlons. Le Noçcæa procumbens Reichb. se trouve sur notre littoral sous plusieurs formes : N. diffusa R. et F., à Castelldefels ! ; N. Fournefortii R. et F., aux alentours de la Bonanova !, où il a été rencontré, sans doute, accidentellement. Nous croyons devoir rapporter au N. diffusa R. et F., la forme dressée ou plus ou moins étalée des bords humides près de Salou. Le Sagina maritima Don., indiqué sur divers points du litto¬ ral, mais rarement observé à cause de sa petite taille et de son mimétisme, se trouve sur la plage de Salou et de Tarragone ! Dernièrement nous l’avons noté à Badalona et à Mongat ! Si une petite espèce est passée longtemps inaperçue, ce qui ne doit étonner personne, surtout lorsqu’elle fleurit très tôt ou très tard, c’est bien cette menue crucifère si abondante là-bas par les vignes sablonneuses et les dunes du littoral, le Malcolmis. confusa Boiss., qu’on veut nous faire appeler maintenant Wilckria confusa, alors que la première flore de douce souve¬ nance, qui nous enseigna à bégayer les noms botaniques, la nommait Sysimbrium nanum D. C. Pauvres petites plantes, si paisibles ! Par quelles pénibles et fâcheuses vicissitudes ne nous font pas passer les capricieux humains dans leurs livres ! Vous leur pardonnez, néanmoins, car ils s’intéressent à vous et à vos habitats. Et ils vous aiment ! Nous allons donc ajouter à votre renommée chez nous, et annoncer aux échos attentifs et fidèles que vous habitez en colonnes nombreuses les sables joyeux de la plage sur un long parcours, aux alentours du village presque abandonné de Salou et partout où les sables fins s’insinuent sous les souffles de la brise dans les vignes et les olivettes de toute la presqu’île du même nom. C’est là, sur les premières pentes de l’ouest et à quelques mètres des bords humides, que nous avons vu des oliviers presque complètement ensevelis dans les sables. Des racines adventives avaient poussé sur les troncs et les bran¬ ches, comme le laissaient voir quelques pieds autour desquels les sables mobiles, soulevés par les souffles tenaces, avaient émigré un peu plus loin. 106 UNE SECONDE SEMAINE D HERBORISATION AUX ALENTOURS DE CAMBRILS line a dif forints Pourr. — Bu ff onia tenuifolia L. — Linaria supina Desf. var. — Alyssuin Fontqueri Sennen. — Cly- peola petræa Jourd. et Fouit. — Lupinus angustifolius Ait. — L. linofolius Roth. — Draba hirtella Fouc. et Rouy. — Papaver pinnatifidum Moris, trouvé en 1919. Nouveau pour la Péninsule. — Stenophragma Thaliana Celak. — Cnicus benedictus L. — Rhamnus lycioïdes L. — Salix catalaunica Sennen. — Cynanchum acutum L. — Adian¬ tum capillus veneris L. — Helosciadium grandifolium Sen¬ nen. — Salvia herminoïdes Pourr. — S. Clandestina L. — S. Verbenaca proies S. tarraconensis Scn. — Veronica Ana- gallis L. — Scrofularia auriculata L. ? — Erodium præcox Cav. — Carex ammophila Willd. — Viola Beraudii Ror. — Muscavi ammophila Sennen. — Fraginus elongatifoiia Sennen. — F. rostrata Guss. — Erianthus Ravennæ P. R. — Asphodelus Davei Sennen. Le Bufi onia tenuifolia est assez abondant dans l’Ampour- dan ; niais nous ne croyons pas qu’il ait été encore signalé dans la province de Tarragone pas plus qu’aux alentours de Bar¬ celone, où nous le recueillîmes l’an dernier par les berges des routes qui sillonnent le versant oriental du Tibidabo. Depuis, M. le Dr Domingo Ventallô nous l’a communiqué des alentours de \ allvidrera et de Pedralbes ! Les Lupinus angustifolius Ait. et L. linifolius Roth se trou¬ vent par les olivettes et les caroubaies autour de Cambrils j mais n’ayant vu que les feuilles, nous ne pouvons donner ces noms que comme seulement très probables. La 3e excursion, en 1919, nous les a procurés fleuris et très abondants. Peu observées, en même temps que rares, sont sur le littoral les formes du stirpe Draba verna L. Celle du torrent de Cambrils, vers son embou¬ chure, nous a paru être D. hirtella Fouc. el Rony. = Erophila h irtélla Jord., à silicules étroitement elliptique®, tandis que la forme des sables granitiques de Nova Belem par le Tibidabo les a beaucoup plus élargies vers le milieu, les feuilles lancéolées SUR LE LITTORAL DE TARRAGONE 107 entières d’un vert sombres. Nous la rapportons au D. medioxina Jord. sub Erophila. Le lit du Besôs présente une forme ! et il s’en rencontre aussi une autre par le Tibidabo à côté de Can Cases ! Dans les olivettes de Cambrils, nous avons pris, en feuilles seulement, un Rumex trop jeune pour être sûrement déterminé 11 se caractérise par ses tiges nombreuses très feuillées, des entrenœuds courts, d’environ deux centimètres ; gaines sca- lieuses, lancéolées, entières ou déchirées, feuilles à pétioles élargis surtout sous le limbe plus ou moins longuement hasté, languette médiane à bords assez longuement parallèles, puis atténués en fer de lance obtus ou aigu-apiculé, finement granu¬ leux, bordure cartilagineuse. C’est une forme curieuse qu’il faut retrouver fructifiée. Salix catalalmca Sennen. — Est-ce bien la forme beaucoup plus réduite, petit arbuste, et non arbre d’environ huit mètres de haut, que nous avons trouvée dans le ruisseau du Tibidabo, près du Vedado de la Meca, et par les collines d’Argentona, lieux humides ? Le point interrogatif doit être maintenu à^la suite de l’indication de cette espèce. Helosciadium grandifolium Sennen. Plante à végétation luxuriante des fossés du littoral dans la plaine du Llobregat et du Besôs ; dans la plaine de Cambrils et de Vinols, le long des ruisselets nés d’une petite source ou autour des bassins qui captent leurs eaux ! Confondue avec les grandes formes de //. nodiflorum Koch, desquelles elle se sépare par les caractères suivants : taille éle¬ vée, dressée, robuste ; tiges fortement striées ainsi que les pétioles, ceux-ci très gros, 7 millimètres d’épaisseur sur le sec, et même davantage, gaines à bords largement scarieux, auri- culées au sommet ; folioles pétiolulés, au moins dans les premières paires des feuilles basiaires, plus ou moins lobées sur un côté, assez largement ovales lancéolées-aiguës, 7-8 x 4 centi¬ mètres, inégalement mais densément crénelées-mueronulées ; folioles des feuilles supérieures longues et étroites, dentelure aiguë ; ombelles pédonculées, assez grandes, sans involucre ; ombel Iules très inégalement pédonculées, à fleurs nombreuses, longuement et inégalement pédicellées ; involucelle à bractées étroitement lancéolées, longuement cuspidées dépassant les 108 UNE SECONDE SEMAINE D HERBORISATION fleurs de leur moitié, à bords scarieux ; pétales assez grands, d’un beau blanc, à peu près égaux ; diakènes ? Habitat : Tarragona à Cambrils, fossés et ruisseaux, 1918, flor. 3i-i 1 1 . Salvia Sp. Autour de Cambrils nous avons observé les formes suivantes : S. Verbenaca L. proies S. tarraconensis Sennen., abondante autour de Tarragone !, principalement par les berges et les talus de la voie ferrée, ainsi que tout le long du littoral jusqu’à Hospitalet ! Ametlla de Mar ! et au delà ! ; S. Clandes- tina L., S. herminoides Pourr. et des formes intermédiaires entre Yhorminoïdes et le tarraconensis, soit S. Giberti Senn. = S. tarraconensis horminoides, ej, et que nous nous plaisons à dédier à M. le Dr Agustin Ma Gibert de Tarragona. Scofularia trifoliata L. ? = S. pseudo-auriculata Sennen. PI. Esp. n° 3742. — Quelle est donc cette espèce voisine de Yaquatica ; mais à feuille nettement trifoliées, tellement qu’on serait porté à en faire le S. trifoliata L. plutôt qu’un S. auri- culata Ail., non L. ? En effet, les feuilles ne sont ni auriculées ni appendiculées, mais, au contraire, trifoliées, tout en faisant noter que les deux folioles de la base, complètement séparées de la médiane, sont petites, la médiane restant ovale et oblique¬ ment cordée à la base. L’inflorescence qui commençait à peine nous a paru compacte et pauciflore. Remarque. — Nous avons la même forme des marécages du côté de Riudecanes !, des alentours de Tarragone !, des fossés saumâtres de Castelldefels !, du Banane de la Meca par le massif du Tibidabo ! De telle sorte que le vrai S. aquatica ferait défaut sur le litto¬ ral catalan et serait remplacé par cette forme. Veronica aquatica Bernh., forme V. foliosa Sennen. Grande plante des ruisseaux ou des bassins, de réserve, très robuste, à feuilles très grandes, l’envergure dépassant facilement 20 centi¬ mètres. Nous ne croyons pas que ce soit le V. Anagallis L. type, ni aucune des formes décrites. Comme le V. aquatica Bernh. est caractérisé par des tiges pleines et que la forme qui nous occupe les a creuses, ce pourrait être une forme nouvelle V. foliosa Sennen. A peine si les grappes, relativement courtes, à bractées plus longues que les pédicelles, commençaient à paraître. A étu¬ dier sur des caractères plus développés. SLR LE LITTORAL DE TARRÀGONE 109 Remarque. — 11 ne l'aul pas négliger ces formes qui, pour ne pas appartenir à des espèces rares ou rarissimes, n’en sont que plus intéressantes, puisqu’elles sont plus fréquentes. Carex ammophila Willd. — 11 paraît que c’est par ce binôme qu’il faut désigner ce que l’on nommait naguère C. setifolia G. et G., puis C. chætophylla Steud. La figure de ce monde passe, semant bien des heures d’ennui le long du cortège de ces capricieuses métamorphoses. Je parle ici des métamorphoses lexicologiques : les autres sont toujours admirables. Asphodelus Davei Sennen. = A. fistulosus Auct. pro parte vel A. microcarpus Cav. — Quand nous vîmes cette plante en Avril 1917, par la voie ferrée et les coteaux de Tarragone, elle ne manqua pas d’attirer notre attention, car elle nous apparais¬ sait assez différente de VA. fistulosus L., si fréquente sur le littoral méditerranéen catalan et Valencien. Voici comment elle se différencie de cette dernière espèce : Tiges épaisses, 5 milli¬ mètres facilement, longues ; racines en faisceau abondant, par¬ fois épaisses et alors moins nombreuses ; feuilles largement engainantes à la base, longues, dépassant aisément 3o centi¬ mètres, et larges de 5 millimètres ; bractées cuspidées, rendant les sommets des grappes florifères un peu chevelus, à base large et scarieuse ; pédicelles plus courts qu’elles à la floraison, forte¬ ment claviformes sur le frais et sur le sec ; pétales plus larges et plus obtus que dans le fistulosa, à partie libre plus courte ; capsules subsphériques, obovoïdes, larges d’environ 5 milli¬ mètres sur des pédicelles plus ou moins élégamment contournés, longs de 1 centimètre ; graines d’un brun foncé, mates et non luisantes comme dans le fistulosus, à dos très ondulé, angle interne nettement aigu, longues de 3-4 millimètres. Remarque. — Il faut certainement revenir sur cètte forme, distincte, croyons-nous, bien que voisine du fistulosus et du microcarpus. Nous la dédions à notre ami M. Jules Daveau, de l’Institut de botanique de Montpellier. En Avril 1920, nous avons vu cette forme par les dunes de Gava !, non loin de Barcelone. Muscari racemosum Mill. race M. ammophila Sennen. — Forme nouvelle du M. racemosum et désignée le plus souvent sous le nom de M. neglectum Guss. Elle est répandue par les champs sablonneux de la presqu’île de Salon et des alentours 110 UNE SECONDE SEMAINE D’HERBORISATION de Cambi'ils. C'est celte préférence qu’elle montre pour les sables maritimes qui nous conduit à la désigner par le vocable M. ammophila (amie des sables). Elle est caractérisée comme suit : Bulbe ovoïde assez long, 2-3 centimètres, avec quelques petits bulbilles se développant sous la pellicule brune extérieure pendant la dessiccation ; feuilles filiformes au sortir du bulbe, s’élargissant ensuite un peu, à peine 2 millimètres, jusqu’au sommet, où elles sont peu atténuées, cannaliculées sur le frais, plus longues que les ham¬ pes, qui peuvent dépasser 20 centimètres ; grappes cylindriques, courtes, — 2 centimètres à la floraison, ou un peu moins, — légèrement discolores ; pédicelles inférieurs recourbés avec- leurs fleurs devenant olivâtres sur le sec, relativement courtes et cylindriques sur le frais, à orifice grand et bordé de denl> blanches, — cet orifice se ferme sur la fleur fanée, et le fruit prend alors une obovoïde terminée en pointe ; capsule plus large que haute, 6-7 x5 millimètres, à face plane, plutôt émar- ginée que obeordée ; — le fruit de la forme de nos coteaux mesure à peu près 7x7 millimètres. — Cette face plane est opposée à la loge fertile, qui a le dos arrondi, tandis que les deux autres sont étroits et paraissent plutôt des expansions ailées sur lesquelles se posent comme sur un plan la loge grossie : les pédi¬ celles des fleurs qui ont fructifié sous presse tendent vers la position horizontale. Remarque. — 11 ne faut pas confondre cette plante avec le M. Fontqueri Sennen des garrigues d’Ametlla et d’Hospitalet. Nous n’avons pas vu ce dernier ailleurs. Fraxinus ELoxG vriFoi.iv Sennen. — Arbuste ou arbre de 3 à 8 mètres, à écorce et bourgeons bruns ; feuilles longuement pél idées en pointe déjetée, assez étroites, les latérales peu en coin et sessiles, la supérieure longuement atténuée en coin déclinent sur le pétiole ; dentelure encurvée-hameçonnée, non uniforme sur toutes les folioles ; samares étroites, longues, atténuées à la base, mais beaucoup plus à la partie supérieure : graine affectant la forme d’une ellipse allongée arrivant vers le milieu de la samare, coïncidant par ses bords avec la pre¬ mière moitié, de forme obtuse et rostrée, mais accidentel¬ lement inerme, probablement sous la rigueur des froids prin¬ taniers. SUR LE LITTORAL DE TARRAGONE 111 Habitai Catalogue : Littoral de Tarragone à Cambrils, bords du torrent de Janer parmi les Gratægus et les Tamarix. Leg. fruct. 1917-9-IX. Remarque. — Une autre forme, F. roslrata Guss., habile le ruisseau de Vignols. C’est un arbre à feuilles moins allongées, à rachis plus épais et plus large, à folioles plus amples, peu accuminées, à dentelure plus line et moins hameçonnée ; samares atténuées, obluses-rostrées, à bec discolore clavicorne au sommet ; les rameaux sont plus épais, plus noueux et noi¬ râtres avec des panachures blanches. Cynanchum acutum L. ?. — Des haies aux alentours de Cam¬ brils nous avons une plante à folicules longues d’environ 11 cen¬ timètres sur plus de 1 centimètre et demi de large, portées par des tiges sarmenteuses herbacées, longuement volubiles. Fort douteuse d’abord, cette forme se rapporte sûrement au Cynan- chum acutum L. ; tout en demeurant bien différente du port de cette espèce aux alentours de Barcelone : S. Félin del Llobre- gat !, Castelldefels ! Ebodium præcox Cav. — Petite forme subacaule, amie des sables abrités. Nous l’avons vue et récoltée sous les pins de la rive gauche du torrent de Cambrils. La forme des sables granitiques du Tibidabo a un ton général plutôt vert-clair que jaunâtre ; les tiges nettement visibles ; le- feuilles à lobes plus développés, plus distincts, le rachis élargi. 1 millimètre environ ou un peu plus. Ce nous paraît être E. hirsutum .Tord, à tiges courtes, dressées ou ascendantes, hérissées de poils blancs. PRESQU’ILE DE SALOU Du petit village à la presqu’île, à travers les vignes sablon¬ neuses et souvent humides à cause de l’infiltration des eaux de la mer ou des marécages, on peut récolter ou noter les plantes qui suivent : Allium polyanthum B. et S. — Papaver collinum Bogenh. — Malcomia confusa Boiss. — Diplotaxis littoralis Sennen. — Platycapnos spicatus Bernh. — Zollikoferia Jaumei Sen¬ nen. — Silene lrlidei Sennen. J 12 l'NE SECONDE SEMAINE D'HERBORISATION Et par les dunes et les prairies à joncs piquants, très piquants même, d’autres diraient féroces : Passerma hirsuta L. — Slatice Giberti Sennen. — Ammophila arundinacea llost. — Erianthus Ravennæ P. B. Diplotaxis littoralis Sennen., 1904 = D. muralis D. C., var. Costæ Pau, 1916. — Voisine du D. muralis, dont il est une race perennante propre au littoral. Racine pivotante, épaisse, devenant très longue dans les sables, jusqu’à 5o centimètres ; tiges généralement assez nombreuses, étalées ascendantes, feuillées surtout vers le bas, mais non disposés en rosettes ; feuilles pinnatipartites à contour lancéolé longuement atténué vers la base ; pétiole souvent ailé par la décurrence du limbe, grappes courtes et lâches, rudes, hérissées de quelques poils blancs ; fleurs du sommet dépassées par les siliques avoisi¬ nantes, assez petites, 5 millimètres de haut environ, moins lon¬ gues que leurs pédicelles, ceux-ci s’allongeant beaucoup à la fructification ; sépales appliqués obtus, brunâtres, un peu plus courts que les pétales, d’un jaune presque pâle, oblongs et non brusquement atténués en onglet ; style insensiblement élargi de bas en haut, 2 millimètres, y compris le stigmate ; siliques un peu redressées sur le pédicelle, plutôt courtes, 28-36 millimètx’es, larges de 3 millimètres et plus, la cloison médiane en ayant 2 et demi ; graines brunes, caronculées, ellipsoïdes. Habitat : Tout le littoral de Barcelone et de Tarragone, prin¬ cipalement par les sols sablonneux, les coteaux granitiques : massif du Tibidabo !, Castelldefels !, Garrigues et alentours de Tarragone !, plage de Salon !, Cambrils !, Miramar !, Hospi- talet !, Ametlla !, etc... Remarque. — Cette forme fleurit et fructifie aux premiers beaux jours de février et de mars. Nous la possédons depuis plus de vingt ans du littoral français occitanien : lie Sainte-Lucie !, La Nouvelle !, Litou !, identique à celle de notre littoral. Zoli.ikoferi \ Jaumei Sennen. — Souches multicaules ; raci nés blanchâtres, profondes, se confondant avec les fonds des tiges enterrées dans le sable ; feuilles dressées, en touffes compactes, très irrégulièrement pinnatipartites, à lanières très inégales et en nombre très variable, parfois nulles ; rachis d’en- SUR LE LITTORAL DE TARRAGON'E 113 viron 2 millimètres de large, de longueur très variable, infé¬ rieure à 10 centimètres, calathides solitaires à l’extrémité de longs pédoncules ; involucre haut de 12 millimètres environ ; pédoncule très épaissi sous le réceptacle, celui-ci mesurant 5 millimètres de large ; bractées très inégales, sombres lancéolées à bords scarieux, les intérieures plus étroites, pâles, atteignant ou dépassant le sommet des aigrettes très blanches ; akaines linéaires-sillonnées d’un brun pâle. Habitat : Littoral de Tarragone à Salou, sable des vignes vers la mer et par les coteaux de la presqu’île où il abonde. Remarque. — Nous dédions cette espèce à Jaunie el Conquista¬ dor, qui s’est plusieurs fois embarqué au Port de Salou, dont il ne reste aujourd’hui de cette grandeur ancienne que les ruines du château-fort qui en défendait l’entrée. Vraiment la figure du monde passe. Rien n’est stable sous le soleil. Note. — Le 11 juin 1918 nous trouvâmes cette même chico- l acée voisine de notre Picridium, par les dunes de Castelldefels ! Statice Giberti Sennen. — Bien que trouvée dans un état de végétation très incomplet, nous allons décrire ce Statice que nous ne pouvons identifier ni avec le S. psiloclada Boiss., ni avec le S. duriuscula Gir., ni avec le S. Raddiana Boiss = S. qlo- bulariæfolia Auct., non Desf. Voici ses principaux caractères végétatifs qui suffiront, ce nous semble, pour la distinguer des espèces connues : Souches et racines fortement ligneuses, à surface noirâtre prononcée ; feuilles en rosettes nombreuses, denses et courtes ou réunies sui¬ des rameaux courts et alors dressées, ayant les bords en arc tourné en dehors ou en coin, et alors à limbe plus allongé ; une seule nervure, terminée en tout petit mucron, la plus grande largeur du limbe atteignant ii millimètres, généralement res¬ tant au-dessous de 1 centimètre ; scapes assez allongés, llexueux, portant plusieurs rameaux stériles à la base ; bractée courte, 2 millimètres, scarieuse, finement cuspidée ; fleurs en panicules décomposées en épis courts, laxifiores ; épillets biflores, courts, 4 millimètres ; bractées de la base très courtes, 1-2 millimètres, obtuses, scarieures-argentées, celle qui enve¬ loppe étroitement les fleurs brune dans son ensemble, assez largement blanche-scarieuse au sommet, ne dépassant guère 3 millimètres ; calice court, 3 millimètres. Soc. Linn., t. i.mx, 1922. 8 114 UNE SECONDE SEMAINE D’HERBORISATION Habitai : Presqu’île de Salon, aux pieds des gradins formés par les rochers des falaises, où elle trouve un abri contre les vents de la terre et semble rechercher toute la chaleur des pre¬ miers soleils n’ayant pas à redouter les ardeurs estivales tempérées par les brises. Remarque. — Nous dédions celle belle espèce à M. le Dr Agustin Ma Gibert de Tarragone. Erianthus Ravennæ P. B. = Andropogon Ravennæ L. = Saccharum Ravennæ Murray. — Cosla, dans son Calalogo, se contente de mettre : « Ilacia San Boy, Colm. No lo he vislo. » Et dire que celte altière gramminée de la taille du pclit roseau, mais à floraison très tardive, est abondante sur toutes nos côtes- barcelonaises et tarragonaises : Prat !, Castelldefels î, Salou !, Cambrils !, Ilospitalet !, etc., par les sols sablonneux et assez profonds. Le savant professeur aurait mieux fait d’étudier sa llore que de déblatérer contre un botaniste qui en savait plus que lui, mais dont le caractère de nationalité influençait trop visiblement les appréciations : nous avons nommé l'Abbé Pourret. Silexe ramosissima Desf. — Par les vignes de la plage nous avons trouvé quelques rosettes qui pourraient bien se rapporter à cette espèce indiquée par Costa, localité reproduite par Cade- vall. Nous n’assurons rien. Silex e Irlidei Senncn. PL d’Esp. n° 3333. — Tiges simples, couvertes, ainsi que les feuilles et les inflorescences, d'une pilo¬ sité glanduleuse, les plus longues mesurant 20 centimètres et se rattachant par un coude à une blanche racine pivotante faible¬ ment ramifiée ; feuilles épaisses, linéaires à sommet élargi- oblong, dépassant les entrenœuds, excepté dans les pieds grêles; fleurs solitaires sur des pédoncules longs et rectilignes, dressés, parfois accompagnés d’un court rameau simulant un pédoncule pauciflore ; calices à 10 nervures, tomenteux-glanduleux, coriaces, brusquement renflés, à partie supérieure à peine rétré¬ cie sous les sépales lancéolés-aigus ; pétales bifides, étroits, à revers purpureux sur le sec ; capsule ovoïde-oblongue, chagri¬ née, au moins \ fois plus longue que le carpophore rugueux- pubescerit ; graines d’un brun rougeâtre, faiblement chagrinées sur les faces planes bordées vers le dos, parcouru par un sillon. Habitat : Tarragone par les dunes de Salou ; flor. iç)i8-\ . SUR LE LITTORAL DE TARRAGONE 115 Leg. Fres. Irlide et Léon. INTERIEUR DE LA PRESQU’ILE Les coteaux qui forment cette presqu’île s’élèvent à une faible altitude, moins d’une centaine de mètres, et ses contours sont trompeurs. Si on se prend à les suivre en partant du vieux château-fort, on ne s’écarte pas de la côte et on se trouve au bout d’une heure, ou un peu plus, en face du phare dont on ne soupçonnait pas la présence. Des sommets voisins on aperçoit les blancs coteaux sur lesquels est bâti Tarragone. En quittant le phare on croit s’éloigner de la mer à angle droit et voilà que, au bout d’une demi-heure, on revoit les flots sur la droite, au bas d’un faible coteau, ayant encore Tarragone en face, éclairé par le soleil du soir. On continue son chemin, croyant rencontrer plus loin la voie ferrée, et l’on se retrouve au bout d’une autre demi-heure à côté du vieux fort d’où l’on était parti d’abord et d’où l’on s’éloigne enfin, le laissant à sa gauche. 11 faut encore traverser la petite plage, les maisons du village et l’on est rendu à la gare de Salou après avoir marché toute la journée sans fatigue. C’est au moins ce qui se vérifia le 27 avril 1918, pour celui qui retrace ici ses souvenirs d’herborisation et pour se^ deux fidèles compagnons, les chers frères Irlide et Basile. Les sables maritimes, d'une finesse remarquable, s’élèvent jusqu’au sommet des coteaux et leur déplacement est si aisé que les pieds des vignes sont tantôt complètement ensevelis, tandis que d’au¬ tres voient leurs pauvres racines mises à nu. Nous avons môme dit que, du côté qui regarde Salou, une dune s’était totalement déplacée et avait enseveli sous les ondes de ses menus grains une olivette dont on ne voyait que le bout des rameaux. Les troncs, les branches entièrement cachées, avaient donné des racines adventives. Malheur au voyageur attardé qui s’assoupirait dans ces parages lorsque se produisent les migrations conquérantes de ses infiniments petits ! Les dunes, les olivettes, les vignes, la garrigue, hébergent les espèces suivantes : Muscari ammophila Sennen. — Stenophragma Thalianu Celak. — Malcolmia confusa Boiss. — Papaver collinum Bogenb. 116 UNE SECONDE SEMAINE D'HERBORISATION — Narcissus dubius Gn. — Ophrys fusca Link. — Zolliko- feria Jaumei Sennen. — Iris Chamæiris Bert. — Statice Giberti Sennen. — Hippocripis glauca Ten. — Erianthus Ravennæ P. B. — Imperata arundinacea Cyr., 1788 = J. cylindrica P. B., 1812. — Lithospermum fruticosum L. — Passerina tinctoria Pourr. Ces deux derniers arbustes se trouvent par les garrigues du littoral, par ci par là, peu communs, depuis Tarragone jusqu’à Ametlla. Les suivants sont fréquents et forment le fond de la végétation arbustive de la presqu'île. Erica multiflora L. — Bosmarinus ojficinalis L. — Hélianthe - mum halimifolium Willd. — Cistus Clusii Dun. — Lavandula latifolia Vill. — Thymnus vulgaris L. — Pista - cia Lentiscus L. — Ulex parviflorus Pourr. — Genistu scorpius D. C. — Helianthemum strictum Pers. — H. marifolium D. C. var. leucothrix Sennen. — Cistus salviifolius L. Les autres Cistes de Barcelone n’y figurent pas, ni les espèces vulgaires suivantes : Quercus coccijera L. - — Rhamnus Alaternus L. — Erica arbo- reah. — Calluna Erica D. C. — Brachypodiiim ramosum B. et Scli. L’aridité du sol et le voisinage de la mer éloignent, sans doute, quelques-unes de ces dernières espèces. Toutefois, nous avons vu les Cistus albidus L. et C. monspeliensis L. croître sur le littoral tarragonais, mais dans un sol moins sec. Les plantes les plus curieuses de la presqu’île sont : Zollkoferia Jaumei Sennen. — Statice Giberti Sennen, que nous n’avons vues que là, si ce n’est dans les dunes de Castelldefels, le premier, et par les falaises de S. Jordi, le second. Nous devons y ajouter : tris Chamæiris Bert. — Narcissus dubius Gn. Mais ces deux rares espèces de la flore catalane sont abon¬ dantes par les garrigues du littoral, de Miramar à Hospitalet et Ametlla. SUR UN SINGULIER PARASITE D UNE COCHENILLE DK L’ORANGER, LE PULVINARIA FLOCCIFERA PAR M. G. RAYMOND Présenté à la Société Linnéenne de Lyon, en la Séance du 27 mars 1922. Cette larve, figure i, en forme de massue et vaguement anne- Dessin fait à la chambre claire. lée, est transparente, dans la plus grande partie de sa longueur ; elle est incolore. Ce qui frappe, à première vue, ce sont deux 118 SUR UN SINGULIER PARASITE D’UNE COCHENILLE troncs trachéens longitudinaux, avec de nombreuses ramili- cations latérales vers la partie interne du corps. A sa partie postérieure, elle est insérée dans une sorte de cupule brune, d’apparence chitineuse, terminée par un pédon¬ cule venant s’insérer sur les téguments de la Cochenille,' par un petit bouton qui, vu de face, présente une ouverture bordée d’un espace clair, ligure 2. Celte larve est flottante au milieu des organes de la Coche¬ nille et elle paraît se nourrir, par osmose, du liquide san¬ guin de cette dernière ; elle éprouve, malgré cela, un besoin de respirer, d’où l’organe singulier qui la termine postérieurement, en lui donnant l’aspect d’une de ces larves de diptères dites « à queue de rat », avec cette différence qu’iei l'organe est fixe. Je pense que la mère de cette larve perfore les téguments de la Cochenille pour introduire son œuf, qui s’allonge en arrière, en formant ainsi une partie tubulaire servant à la conduction de l’air ; la portion en cupule aréolée est une partie des parois de l’œuf. Cette petite larve parasite doit appartenir à un Chalcidien ; il •ni existait plusieurs dans le corps du Pulvinaria. Note complémentaire. — J’ai trouvé dans celle Cochenille des Calcosphérites décrites dans « les Insectes » de Henneguy et des sphères incolores, radiées, ressemblant beaucoup à des sphé- rocristaux végétaux. Ses Calcosphérites sont solubles dans l’acide acétique, les sphérocristaux restent intacts ; les hydro¬ carbures liquides altèrent ces derniers, 11c laissant à leur place qu’une masse sphérique granuleuse. ÉTUDES SUR LES CHRYSOPIDES Deuxième Mémoire (') Chrysopes du groupe prasina, Burm PAR J.-L. LACROIX Présenté à la Société Linnéenne de Lyon, en la Séance du 24 avril 1922. Insectes parfaits. — 11 me faut, lout d’abord, dire ce que j’entends par groupe prasina. Je n’ai, certes, pas l’intention de proposer ici une nouvelle classilication des Chrysopides. Notre ignorance (la mienne surtout) est trop grande encore pour oser entreprendre une pareille réforme, intéressante évidemment, niais impossible, peut-être, dans l’état actuel de la science. J’entends simplement réunir quelques espèces ayant entre elles des affinités très étroites et que la systématique actuelle place •dans deux sections différentes. Les Chrysopes que j’inclus dans ce groupe ont même lenteur dans le développement embryonnaire et l’évolution larvaire, même mœurs dans leurs premiers états ; elles présentent, en outre, cette particularité d’hiverner, non pas sous la forme imago, mais sous celles de larves libres. Elles bâtissent leur cocon suivant une méthode qui n’est pas tout à fait celle préco¬ nisée par les espèces du groupe perla et d’autres encore. Leurs (i) J.-L. Lacroix, Etudes sur les Chrysopides. Premier mémoire (Ann. Soc. J Ann. de, Lyon, 1921. — Note détachée cl sommaire sur quelques larves du groupe Chrysopa prasina (Imprimerie du Propres, Mort, 1921). — Noie dé tac liée et sommaire sur la larve de \othochrysa capitata (Imprimerie du Propres. Mort, 1921. — Description sommaire de la larve de Chrysopa viri- duna (Bull. Soc. Enl. France. n° r <. 1921). — Notes détachées (Mém. Soc. Vulf/. Se. \al. des Deux-Sèvres. 1922). — Sur l’éclosion chez les Chryso¬ pides (Imprimerie du Propres, Mort, 192.V). 120 ÉTUDES SUR LES CHRYSOPIDES larves, enfin, sont très voisines les unes des autres cl se couvrent le corps d’objets divers. Quelques espèces (prasina, Mariana, ventralis, Emiliæ) sont encore assez affines à l’état imaginai. La laxicologie les met dans la section des Maculatæ (un point ou une tache entre les antennes). Flavifrons et inornata imagos sont assez différentes des précédentes. Chez elles, pas de tache interantennale. Aussi les classe-t-on, pour cette raison, dans une autre section, celle des immaculatæ ou puræ. Ainsi en étudiant, d’une part les quatre premières espèces, d’autre part flavifrons et inornata, sans rien connaître évidem¬ ment de leur biologie, on est conduit à les placer dans deux sections différentes. Pour oser mettre ces six espèces dans uri même groupe, il est indispensable de pénétrer assez loin dans leur intimité. L’examen, même très minutieux, des insectes par¬ faits ne nous renseigne point suffisamment. Dans ces différences qui viennent d’être à peine indiquées il n'y a donc que des apparences ; la réalité, seulement évidente quand on étudie ces insectes depuis la ponte jusqu’à l’état parfait, nous oblige à les inclure tous dans un même groupe, à les placer, tout au moins, les uns à côté des autres. Ce groupe comprend donc(i), d une part quatre espèces (pra¬ sina, Mariana, ventralis, Emiliæ) caractérisées par la présence d’un point noir isolé entre les antennes, lequel est accompagne de quatre stries sur la face : deux de chaque côté, sur la joue et près du clypeus. La nervation est plus ou moins marquée de noir ou de brun. On les distingue entre elles par d’autres carac¬ tères sur les détails desquels je ne puis insister ici. Je dirais cependant que ventralis a le dessous de l’abdomen noir, que Mariana se sépare peut-être de prasina par sa taille plus forte et le plus grand nombre de ses nervules gradiformes h.), et que (1) On comprend facilement qu’il m’est difficile, à l’heure actuelle, d’v ajouter d’autres especes. J’en soupçonne bien qui doivent y être incluses, mais je ne puis me permettre de le faire pour l’instant. (2) Prasina et Mariana sont bien difficiles à séparer. Ces deux espèces habi¬ tent les mêmes lieux et paraissent, à l’état imaginai, se comporter de la même manière. Quand on se donne la peine de recueillir beaucoup d’exem¬ plaires, on trouve nombre d’individus qui embarrassent vraiment: ils n’onl ni la taille des vraies Mariana. ni le moindre développement de prasina et les nervules gradiformes, quelquefois irrégulières, ne permettent pas de se ÉTUDE SUR LES CHRYSOPIDES 121 E miliæ se reconnaît à la ligne noire externe de ses fémurs. D’autre part, deux espèces : flavifrons, avec sa tète plus ou moins entièrement jaune, n’a ni point ni tache entre les antennes ; sur la joue et près du clypeus se dessinent deux stries rouges ou rougeâtres, quelquefois accompagnées ou rempla¬ cées par deux stries noires comme dans prasina. Inornata enfin, comme son nom l'indique, n’a aucun dessin sur la tête. C est une délicate créature présentant, en outre, un caractère sexuel secondaire : le mâle seid a la nervure costale épaissie après le pterostigma jusqu’à l’extrémité (i). Je ne puis dire si ces six espèces sont également répandues et communes sur le territoire de la France. Je sais seulement que, dans la région de l’ouest atlantique, où j’ai personnellement observé, prasina, Mariana, flavifrons et inornata sont très abon¬ dantes, tandis que ventralis le semble moins, sans toutefois être rare. Quant à Emiliæ je ne lui connais, jusqu’à maintenant, qu’une station qui est la ville même de Tours. Il ne semble pas que les Ghrysopes de ce groupe affection¬ nent particulièrement telles ou telles essences végétales. Prasina, Mariana et ventralis paraissent aimer les bois et les forêts : flavifrons et inornata hantent les grandes haies touffues. J’ai rarement pris prasina et flavifrons dans les jardins ; inornata jamais encore. Toutes ne dédaignent d’ailleurs pas les marais où on est à peu près certain de les trouver assez nombreuses. Comme toutes les Chrysopides elles ont le vol peu soutenu et ne faire une opinion. Il y a lieu - — et je m’y efforcerai — d’étudier d’une manière spéciale cette Mariana et cela jusque dans son organisation inté¬ rieure. Mariana est une de ces espèces qui échappent à une vraie description ; l’œil semble la distinguer sans qu’on puisse dire très exactement pourquoi. (i) Chrysopa prasina et flavifrons sont deux espèces très polymorphes. Dans un travail comme celui-ci, il n’est, pas possible d’insister sur ce poly¬ morphisme. Inornata est, peut-être, l’espèce la plus stable du groupe. Elle présente néanmoins quelques variations que j’ai pu rencontrer en exami¬ nant un très grand nombre d’individus (l’espèce est très commune dans la région de l’Ouest atlantique): d’une part un petit point entre les antennes : d’autre part une strie sur la joue (jamais encore les deux à la fois). Ces aberrations rappellent prasina Flavifrons aussi rappelle prasina par ses formes nigropunctata Ed. Pictet et Meyeri Ed. Pictet... et par decoratis- sima Lacroix. Comme prasina, elle a quelquefois des points sur le dessus de l’abdomen. Ces observations rapidement faites ici pourront, à un moment donné, avoir leur importance. — Disons enfin que prasina. Mariana et ven¬ tralis ont très souvent des points sur le dessus de la tète et du premier article des antennes. Quant à Emiliæ, elle est encore trop peu connue. 1\>2 ÉTUDES SUR LES CHRYS0P1DES s’éloignent guère de leurs abris ; seule la grande Mariana se laisse entraîner quelquefois dans son vol, sans jamais s’écarter beaucoup cependant . .le ne puis non plus fournir des renseignements complets sur l’aire de dispersion des six espèces du groupe. Je dois me contenter d’indiquer les régions connues de moi où elles ont été rencontrées (d’après les travaux signalés à la fin de ce mémoire et mes propres recherches) : Prasina. — Loire-Inférieure ; région de l’Ouest atlantique Pyrénées-Orientales, Hautes-Pyrénées, Ain, Ardèche, Indre-et- Loire, La Camargue. — Belgique, Autriche, Suisse, Angleterre, Espagne, Danemark, Crimée, Silésie, Algérie. Mariana. — Région de l’Ouest atlantique, Indre-et-Loire, Hautes-Pyrénées. — Espagne. \ entralis. — Région de l’Ouest atlantique, Seine-et-Marne, Ain. — Angleterre, Belgique, Espagne, Danemark. Emiliæ. — Indre-et-Loire. Flavifrons. — Région de l’Ouest atlantique ; Loire-Inférieure, Hautes-Pyrénées. — Belgique, Angleterre, Autriche, Suisse, Espagne, Italie, Crimée, Fez (Maroc), dans ma collection — forme nigropunctata ; Algérie, Tunisie. lnornata. — Région de l'Ouest atlantique, Indre-et-Loire (semble assez rare). — Espagne, Crimée. Quoiqu’il en soit, si, dès le mois de juin, on bal les arbres, on fait voler des Cbrysopes souvent en assez grand nombre. Eton¬ nées de .se trouver en pleine lumière, déroutées par l’espace qui s’étend devant elles au lieu de leur écran de verdure, craintives, elles rebroussent vite chemin et regagnent leurs abris. Parmi ces délicates créatures, qui se servent si mal de leurs grandes ailes, peuvent se trouver prasina, Mariana, vcntralis, flavifrons, inornata. Et si, désireux de mieux examiner ces six espèces, on les prend entre les doigts, ou n’est pas incommodé par cette odeur stercorale qu’avait laissée perla quelques jours aupa¬ ravant (i). .( insiste sur ce fait : pas d’odeur nauséabonde chez les Chry- sopes qui nous occupent aujourd’hui. .Te me suis bien renseigné avant de signaler cette particularité sur laquelle j’aurai peut-être i) Perla apparaît a\ant les espaces du groupe prasina, tics te mois de niai. EUDES SLR LES CHRYS0P1DES 123 l’occasion de revenir un jour. Ainsi ces bestioles, à l'état ima¬ ginai, son! privées de ce moyen dit de défense, n’ayant conservé que l’homochromisme. Mode de ponte, Œufs. — Je ne parlerai pas des œufs en géné¬ ral, j’en ai dit assez sur ce sujet dans mon premier mémoire et on connaît parfaitement ces petits corpuscules ovoïdes, retenus au bout d’un fil, qu’on a pu prendre autrefois pour des sortes de fructilications (i). 11 nous faut maintenant voir comment ils sont disposés dans la ponte. Comment sont-ils disposés ? Mais nous le savons. C’est dit tout au long dans le premier mémoire : les œufs sont pondus isolément, de distance en distance, plus ou moins régulière¬ ment. Quant au mode même de ponte nous nous souvenons encore de la fîleuse de verre des foires de Bordeaux et nous n’avons pas oublié l’insistance avec laquelle la Chrysope femelle fixe la liqueur, qui, étirée, durcit rapidement et forme le pédi¬ cule. C’est bien cela. Et laissez-moi dire tout de suite que pra- sina, Emiliæ. ventralis et inornata font bien ainsi. Elles pondent des œufs isolés et ne nous apprennent rien de nouveau. Mais voici des Mariana avec leur abdomen distendu ; elles ont l’air inquiet et paraissent chercher quelque chose... Ce sont des mères en quête d’un lieu favorable pour effectuer leurs pontes. Vingt fois et plus j’ai assisté à ces pontes ; vingt fois et plus j'ai pensé voir du nouveau ; vingt fois et plus les mères se sont comportées de la même façon ; et ces pondeuses ont été placées dans ma collection, constituant ainsi comme des sortes de types de celle espèce curieuse et quelque peu ambiguë. Pour le premier œuf rien n’est changé : la Chrysope se pen¬ che en avant, la tête touchant presque la surface sur laquelle la bête repose, tandis que les tibias des pattes postérieures sont très rapprochés des cuisses ; les antennes sont tenues presque verti¬ calement et vibreront lentement pendant toute la durée de l’opération. Ea bestiole abaisse alors son abdomen un peu recourbé dont elle appuie l’extrémité, avec insistance, sur un point déterminé, tout en déposant la liqueur... Ou sait le reste, fi) J’aurai simplement à revenir, dans des notes ultérieures, sur certaines de mes propres interprétations concernant ces œufs fixés au bout d’un pédi¬ cule. 124 ÉTUDES SUR LES CHRYSOPJDES celle-ci est étirée et on voit l’œuf apparaître complètement à l’ouverture vaginale où il reste cependant accolé. Environ vingt-huit secondes après il est définitivement confié au pédi¬ cule... Nous savons aussi que la Chrysopa perla, et avec elles les septem-punctata, vulgaris, flava et même ventralis, inornata, prasina (ces dernières du même groupe que Mariana), se dépla¬ cent après la pose de chaque œuf. Toute autre manœuvre, d’ailleurs, nous semble impossible : les œufs étant séparés les uns des autres par un réel intervalle, l’animal, après en avoir déposé un, est obligé d’avancer ou de reculer, de se porter à droite ou à gauche pour fixer le suivant et ainsi de suite. Mariana se comporte différemment : après la ponte du premier œuf elle reste à la même place, la tête toujours penchée, la dernière paire de patte relevée et les antennes verticales et vibrantes ; on voit alors son extrémité abdominale repérer soigneusement le pédicule déjà en place qu’elle suit jusqu’au support commun, puis déposer auprès de ce pédicule une goutte de liqueur ; un nouvel œuf est ainsi pondu. Que i'ésulte-t-il de cette manœuvre répétée un certain nombre de fois ? Huit, dix, quinze œufs sont ainsi situés très près les uns des autres, occupant un minimum de place. Il y a mieux : en relevant l’abdomen, Mariana en fait très souvent glisser l’extrémité le long d’un pédicule déjà en place et, comme la liqueur étirée est encore suffisamment fluide, il en résulte que quelques filaments peuvent être unis sur une certaine longueur. Il y a enfin plus curieux encore : il arrive qu’en procédant au repérage, comme il est dit précédemment, la bête fixe à plu¬ sieurs reprises un pédicule nouveau non pas sur le support commun mais sur un autre pédicule déjà existant (i). Tels sont les faits rapidement exposés. La disposition de ces œufs est véritablement différente de ce que nous connaissons, différente même de ce que nous montrent d’autres espèces du groupe : prasina, ventralis, Emiliæ, inornata qui, je le répète, pondent des œufs franchement isolés. C’est là. à coté des carac¬ tères imaginaux de Mariana, peu sensibles il est vrai, et que certains systématiciens ne voudront peut-être pas adopter, un comportement intéressant. Mariana si difficile à séparer de (i) J’ai observé trois pédicules fixés sur un seul. ÉTUDES SLR LUS CHRYSOPIDES 125 prasina, lorsqu’on la considère seulement sous son faciès imago, semble s’en éloigner par sa ponte. Son créateur, le R. P. Navas, n'a peut-être pas commis une faute grave en la décrivant comme espèce. On connait donc maintenant la disposition de la ponte de Mariana. 11 semble, quand on en examine une série, comme je l’ai fait, qu’il y ait du tâtonnement de la part de l’insecte, un peu de désordre même dans l’arrangement des œufs. L'animal parait agir avec incertitude ; ce n’est pas la ponte si régulière de flavifrons, dont j’ai parlé, incidemment, dans mon premier mémoire ; ce n’est pas non plus la ponte isolée. Ce comporte¬ ment, en le comparant à flavifrons d’une part, à perla, dorsalis... et aussi prasina, ventralis... d’autre part, pourrait nous aider à saisir les enchaînements des Chrysopicles si nous étions mieux renseignés sur la biologie de toute la famille et si nos connais¬ sances paléontologiques et la géonémie actuelle venaient nous aider. Que savons-nous de cette jolie famille ? Rien ou presque rien. Sans doute beaucoup d’espèces ont été décrites ; sans doute des chercheurs — trop peu de Français — comprenant l’utilité de ce genre d'études, recueillent quelques-unes de ces bestioles que des spécialistes identifient ou nomment. Mais que nous apprennent ces créatures si jolies lorsqu’elles sont vivantes, aujourd’hui desséchées, décolorées , recroquevillées et empalées ? Peu de choses (i). Combien d’hommes habitant les diverses (i) Rappelons ce qu’écrivait, en 1874, le maître Lacaze-Duthiers : « Lais¬ sant à la description pure la valeur incontestable qu’elle a, qu’il faut qu’elle conserve, mais qui ne doit plus cependant former toute l’histoire des êtres animés, le zoologiste, placé à un autre point de vue, doit s’attacher à résou¬ dre ces trois questions, qui résument en définitive toute l’histoire de l’être animé : comment vit un animal et comment continue-t-il son existence ? Comment transmet-il la vie; comment et par quelles transformations suc¬ cessives se propage-t-il ou s’est-il propagé dans le temps, a-t-il étendu son espèce dans l’espace? Comment enfin, entre-t-il en rapport avec ce monde extérieur où il sera incessamment en lutte ? Quand l’observateur a répondu à ces questions, quand il s’est rendu sur les lieux mêmes où vivent ces êtres, pour les étudier dans les conditions qui leur sont propres... alors, mais alors seulement, il devient possible d’aborder avec quelques chances de succès sérieux la question de l’origine des formes, la recherche des liaisons qu'ont entre elles les espèces éteintes et les espèces vivantes, et tant d’autres ques¬ tions difficiles de Zoologie. » 126 ÉTUDES SUR LES CHRYSOPIDES légions du globe, où tant de faits intéressants et nouveaux sont encore à observer, ne savent pas toujours comment employer leurs loisirs ? Il leur serait pourtant facile de faire connaître, dans la mesure du possible, la vie des êtres qui les entourent. Tous ces matériaux en s’accumulant, en se complétant, forme¬ raient autant de chapitres d’une belle histoire. Nous finirions, en fin de compte, par voir un peu clair. Et on continue d’accumuler espèces sur espèces ; on continue de démolir telles ou telles autres qui, aux yeux de quelques-uns, sont de simples formes... et cela sans connaître ni leurs pontes, ni leurs larves, ni leur vie... Pendant ce temps-là les classifica¬ teurs placent septem-punctata et prasina dans la même section, tandis que flavifrons et inornata s'en vont ailleurs... La réalité est toute autre cependant quand on les étudie plus complètement : la chrysope à sept points se place auprès de perla, avec Walkeri, dorsalis et formosa, tandis que prasina. Mariana, ventralis, Emiliæ forment un autre groupe dans lequel on doit faire entrer flavifrons et inornata. Arrivons maintenant à la ponte de Chrysopa flavifrons. J'en ai déjà parlé dans mon premier mémoire. J v ai écrit, en effet, ceci :... Je dirai simplement que ses œufs sont pondus très près les uns des autres, tellement près qu’ils se touchent le plus sou¬ vent ; les pédicules sont réunis entre eux sur une certaine longueur, tandis que les œufs forment comme une mignonne grappe de fruits d’une délicatesse et d’une petitesse infinie... Pour cette espèce pas d’hésitation, pas de désordre dans la ponte. L’ensemble, véritablement charmant, est d’une régularité par¬ faite. Qu’on se représente douze et quinze très petits fruits dont les pédoncules sont liés ensemble sur une certaine longueur et on aura un peu l’idée de cette curieuse ponte. Disons donc que le terme ponte en grappe dont je me suis servi est inexact. C’est un bouquet que nous offre la Chrysopa flavifrons. Comment s’y prend cette espèce pour grouper ainsi ses œufs ? Je n'ai pu m’en rendre compte encore malgré la quantité de flavifrons retenues prisonnières et le nombre de pontes obte¬ nues. Consolons-nous d’ailleurs de ne pouvoir connaître, d’un seul coup, tous les faits et gestes d’une bestiole. S’il nous était permis de tout savoir en une fois nous ressentirions toutes les joies en même temps, tandis qu’il doit être plus agréable de ÉTUDES SUR LES CHRYSOPIDES 127 découvrir chaque jour des faits nouveaux. Ainsi la vie nous semblera moins triste et moins monotone. D’après ce que Mariana nous a, toutefois, enseigné, il nous est possible de diviner le comportement de flavifrôns. Elle repère le premier pédicule, fixe sa liqueur à une très minime distance sur le support commun, puis, relevant l'abdomen, reprend presqu’aussitôt contact avec ce même pédicule. Trois, sept, dix et même quinze fois la manœuvre recommence : un œuf nouveau vient s’ajouter à ceux déjà fixés et liés ensemble. Singulière façon vraiment de confectionner un bouquet ! — Chez Mariana la manœuvre est tâtonnante et il en résulte un certain désordre dans la disposition des œufs ; chez flavifrôns, elle est habile et précise et nous donne un minuscule bouquet d’œufs blanchâtres. Sa ponte est une petite merveille. Ajoutons enfin, pour être le plus complet possible, que Mariana et flavifrôns, après avoir pondu un premier paquet et un premier bouquet composé d’un nombre variable d'œufs peu¬ vent alors se déplacer pour aller vider leurs ovaires plus loin. Je n'ai jamais obtenu, ni vu en nature, pour flavifrôns, des bouquets ayant plus de dix-huit œufs. Dans mes élevages j’ai eu quelquefois des pontes complètes de vingt-cinq œufs en deux lots. En ce qui concerne Mariana j’ai pu avoir des paquets de quinze et des pontes totales de trente œufs. Ainsi le groupe prasina dans lequel j’inclus, jusqu’à nouvel ordre, six espèces ayant entre elles, malgré les apparences, des affinités réelles, se comportent différemment dans la façon de disposer leurs œufs : d'une part, prasina, Emiliæ, venlralis, inornata pondent des œufs franchement isolés ; d’autre part, flavifrôns nous donne un joli petit bouquet de fruits d’une infinie petitesse. Entre celles-là et celle-ci se place la grande Mariana ; sa ponte n’a pas la régularité de celle de flavifrôns ; elle ne sème pas cependant des œufs isolés. Chez elle il y a une sorte d’indécision. Elle nous apparaît comme un intermédiaire sur lequel il ne nous sera pas permis d’insister tant que nos connaissances biologiques seront aussi incomplètes. Tandis que le groupe perla, que nous connaissons un peu, nous semble assez homogène au double points fie vue structural et biologique et mieux fixé si je puis dire ainsi, le groupe pra¬ sina nous apparaît moins stable ; les diverses espèces qui le 128 ÉTUDES SUR LES CHRYS0P1DES forment, si étroitement unies par beaucoup de liens, ne se révè¬ lent pas toutes au même degré de développement. « Certaines espèces, a écrit M. Bouvier, ne présentent pas encore de spécia¬ lisation nette. Ces formes ambiguës sont évidemment plus malléables que les autres, et l’on conçoit que des formes ana¬ logues aient pu produire des types nouveaux en orientant leurs actes dans des sens différents _ Chaque groupe, quelle qu’en soit l’étendue, a suivi une évolution qui lui est propre, et daris chaque groupe toutes les espèces ne sont pas actuellement au même stade de cette évolution : les unes sont demeurées en cer¬ tains points de la route, les autres ont poussé dans divers seiis plus ou moins loin. » Mais fermons cette parenthèse, que l’état actuel de nos connaissances ne permet pas de tenir ouverte plus longtemps, pour continuer, purement et simplement, l’histoire du groupe prasina. Examinons rapidement les œufs que les femelles ont semés. Chez prasina ils sont d’un ovoïde allongé, vert légèrement jaunâtre principalement au pôle libre. Ils sont pondus assez loin les uns des autres. J’ai obtenu, pour cette espèce, jusqu’à vingt œufs, mais ce chiffre constitue une simple indication, l’insecte devant en fournir certainement davantage. L’œuf mesure i m/m. 2/10 et le pédicule atteint 5 m/m. à 5 m/m. 2/10 de longueur. Celui-ci est très rigide et peu courbé. Chez ventralis les œufs ressemblent tellement aux précédents qu’il est impossible de les en distinguer.. Je n’ai pu obtenir que quatre pontes de cette espèce ; dans deux cas il y a eu trente œufs par ponte. Les œufs de Mariana ont la même coloration que ceux des deux espèces précitées. Sans leur disposition particulière ils ne peuvent se reconnaître. Chrysopa Emiliæ (la 9 type était franchement gravide au moment de sa capture) m’a donné douze œufs d’un vert pur, assez éloigné les uns des autres, avec pédicule rigide (longueur 5 m/m. 7/10). Depuis 1914, époque à laquelle je commençai d’observer les Clnysopides, je désirai au moins voir une ponte d ’inornata. Le 23 juillet 1919 j’obtenai la première : une femelle, sur quatre franchement gravides capturées ce jour-là, déposa six œufs ÉTUDES SUR LES CHRYSOPIDES 129 dans un de mes tubes. Cette ponte était évidemment incom¬ plète, mais comme l’insecte s’agitait beaucoup et menaçait de tout compromettre, je résolus de l’enlever pour le placer ailleurs avec l’espoir que d’autres œufs seraient pondus. Mon attente fut vaine. La deuxième ponte date du 29 juin 1920 : trois œufs seule¬ ment furent semés dans un tube de verre. L’éclosion eût bien lieu, mais des circonstances m’empêchèrent de faire l’élevage des larves. Les maigres renseignements que j’ai pu avoir sur cette espèce m’ont donc été presqu’exclusivement fournis par les six œufs du 23 juillet 1919. Ils étaient (ainsi que ceux du 29 juin 1920) très éloignés les uns des autres, d’un jaune verdâtre très pâle, un peu blanchâtres même à l’extrémité libre. Les pédicules étaient très longs (5 m/m. 1/ 2 à 6 m/m. 3/io), très minces, peu rigides, flexibles. Quant à flavifrons elle donne des œufs d’un blanc presque pur, réunis en bouquets. Période embryonnaire. — Les œufs sont donc pondus ; ou ils sont isolés ; ou ils sont disposés en paquets plus ou moins régu¬ liers ; ou bien encore ce sont de délicats petits bouquets que nous avons sous les yeux. Dans combien de temps se feront les éclosions P — Dès le début se manifeste déjà une réelle lenteur dans l’ontogénèse des espèces du groupe prasina... Pour perla la période embryonnaire est de sept à huit jours, très exception¬ nellement neuf et dix jours quand la température se maintient beaucoup trop fraîche pour la saison. Je dirai rapidement — n’ayant pas à insister ici — que, pour les espèces septem-punctata, vulgaris et formosa, cette même période est de six à sept jours. Chez les Chrysopes du groupe prasina on relève, dans la très grande majorité des cas, neuf à onze jours. Flavifrons, cepen¬ dant, m’a quelquefois donné huit jours ; et si j’ai observé sept jours pour cette dernière espèce et pour prasina et Mariana, c’est pendant l’année 1921, avec une chaleur exceptionnelle cl une sécheresse anormalement prolongée. Ccl écart entre les espèces du groupe perla et celles du groupe prasina pourra paraître insignifiant. Il n’y a pas lieu, pourra- t-on dire, d'insister sur une si petite particularité de la vie do Soc. I.I.NN,, T. I.X1X, 1922. ü 130 ÉTUDES SUR LES CHRYSOPIDES ces bestioles. Ce n’est point là mon opinion. Celle lenteur, déjà appréciable, de la période embryonnaire précède justement celle, plus appréciable encore, de la vie larvaire. Si nous y ajoutons le mode de vie des larves et certains Iraits de leur conformation, nous sommes toul naturellement conduits à y voir un fait digne de remarque sur lequel je n’insisterai toute¬ fois pas ici. On pourra peut-être objecter encore que si ces mêmes insectes étaient observés dans des régions plus froides, plus humides, soumises à de brusques écarts de température, ou bien sous un climat exceptionnellement doux avec longues périodes de cha¬ leur..., les résultats pourraient être différents et cette lenteur dans l’ontogénèse du groupe prasina n’aurait plus la même importance. A cet argument j’opposerai simplement ce que j'ai déjà exprimé dans mon premier mémoire : — S'il y a un retard, soit dans la période embryonnaire, soit dans les époques de la mue, dans la nymphose... dû au climat frais, humide, brumeux... ce retard ne doit pas s'observer seulement chez une espèce, mais chez toutes celles qui vivent dans la même zone, sous les mêmes influences, dans le meme temps. — Une remar¬ que analogue peut d’ailleurs être faite s’il s’agit, au contraire, de régions chaudes, à hiver très court, où l’ontogénèse peut être précipitée, mais pour toutes les espèces également. Quoi¬ qu’il en soit, dans la seule région de l’Ouest atlantique où <( l’unité zoologique est déterminée par une température sans écarts brusques dont la moyenne, grâce au voisinage de l’Atlan¬ tique, demeure, à un degré près, sensiblement la même à Vannes, Nantes, Angers, Angoulême, Bordeaux et Bayonne », j’ai relevé, pour les espèces qui nous occupent aujourd’hui et celle étudiée précédemment, des différences appréciables, cha¬ que fois que des perturbations atmosphériques étaient venues troubler l’état ordinaire des choses. — Si la température reste- humide et fraîche, tandis qu’elle devrait être chaude et relati¬ vement sèche, nous constatons un retard anormal dans la période embryonnaire qui seule nous intéresse pour le moment (du 4 juillet au i5 juillet 1920 par exemple) ; si. au contraire, la chaleur devient extrême et la sécheresse exagérée et prolon¬ gée (année 1921) celte même période peut être plus courte (sept jours pour Mariana, prasina et flavifrons au lieu de huit. ÉTUDES SUR LES CHRYSOPIDES 131 neuf et dix jours ; six jours au lieu de sept et huit pour perla) . Ces faits, qui sont du domaine de l’observation, me paraissent suffisamment éloquents. Eclosion. — Sur ce sujet je n’ajouterai rien qui n'ait élé dit par Hagen, R.-C. Smith, et dans des notes que j’ai moi-mème publiées. Nous retrouvons ici la même gymnastique et les mêmes repos ; les différentes positions occupées par les larvules sont les mêmes aussi. Disons simplement que ces dernières paraissent séjourner plus longtemps sur les œufs : les périodes de repos sont, par conséquent, plus longues. Au sujet du cannibalisme des larves, rien non plus n’est changé et j’ai eu d’ailleurs l’occasion d'en parler, dans mon premier mémoire en nommant Chrysopa flavifrons. J’ai observé le même fait chez ventralis, prasina et Mariana et nul doute qu ’inornata et Emiliæ ne se comportent de la même manière. Tant que la larvule est sur son œuf elle a le sentiment de la famille ; une fois qu’elle est descendue elle ne connaît ni frère, ni sœur ; le ventre seul parle. Larves. — Les éclosions viennent d’avoir lieu ; des œufs sont sortis des êtres en apparence bien chétifs. Ils viennent de des¬ cendre des pédicules et gagnent la branche, faisant leur entrée dans la vie. Ce sont de très petits vers (i m/m. 5/io à r m/m. g 10) ; ils sont, ou bien grisâtres, légèrement jaunâtres avec, sur le thorax, de vagues taches difficiles à définir et, sur le dessus de la tête, un dessin noirâtre (prasina, ventralis, Mariana), ou bien brunâtre clair un peu teinté de rose (flavi¬ frons), ou bien blanchâtre presque transparent avec une tache rousse sur le thorax, deux lignes transverses de même couleur, vers le milieu du dessus de l’abdomen et une autre tache tou¬ jours rousse vers l'extrémité (inornata) . Ces larvules qui viennent de se jeter dans la mêlée et qui doivent, comme les autres, accumuler des réserves, sont moins robustes que perla, septem-panctata, vulgaris... Leur allure aussi est un peu différente : les pattes sont très développées par rapport à la longueur du corps et, pendant le repos ou la mar¬ che, elles les portent étalées de chaque côté du corps (figure i). La tête est large, forte, armée de mandibules puissantes. Les ÉTUDES SUR LES CHRYSOPIDES 132 tubercules sétigères développés supportent de très longues soies un peu recourbées dans leur longueur (i). A part cela ce sont bien les mêmes petites machines que nous connaissons déjà : une paire de pinces en avant du corps qui peuvent s’ouvrir et se fermer ; six pattes armées de griffes déjà robustes et six pulvilli adhésifs ; en arrière, enfin, à l’extrémité abdominal, une forte ventouse qui semble être là pour retenir le tout (2). Ce sont bien aussi les bestioles auxquelles il faut, tout de suite, viande fraîche et qui, si le gibier manque, ne se gênent nullement pour faire l’ascension des pédicules et aller dévorer qui un frère, qui une sœur, ou un œuf non éclos. Et ces êtres minuscules s’en vont agitant, de droite et de gauche, leur grosse tête... Que cherchent-ils ?... A manger ?... Oui... Mais ils ont aussi un autre souci qui les inquiète. Leurs longues soies ne leur suffisent point ; il leur faut un vêtement ; et nous les voyons, sans qu’ils aient forcément absorbé de la nourriture, se couvrir le dos de tous les objets qu’ils trouvent : débris organiques variés, très petits fragments de feuilles, peaux de bestioles mortes..., lorsqu’ils sont en liberté ; petits grains de poussière, leurs propres œufs qu'ils savent parfaite¬ ment détacher avec leur pédicule et qu’ils placent assez souvent le filament redressé, petits morceaux de papier de couleur quel¬ quefois très voyante..., lorsqu’ils sont enfermés dans un tube d’élevage. — ■’ Dès qu’un de ces objets est rencontré qui leur convient (et ils ne sont pas difficiles sous ce rapport) ils le saisissent très délicatement et adroitement entre les pointes de leurs mandibules, puis relevant la tête jusqu’à la renverser sur le dos, ils accrochent cet objet à leurs poils. Si la manœuvre de la tête ne suffit pas ils se redressent sur leurs pattes pour faci¬ liter la tâche (3). (1) Pour 11c pas augmenter le nombre des figures, je ne donne pas le dessin de la larvule de perla ; je le ferai lorsqu’une occasion se présentera. (2) Certains auteurs prétendent que la larve se fixe en arrière en sécrétant une liqueur incolore. Je réserve mon opinion à ce sujet. (3) Mon intention était de m’étendre ici plus longuement sur ces manœu¬ vres de la larve et les particularités de structure qui provoquent ou favori¬ sent le résultat. Mais je me contente de signaler rapidement le fait pour ne pas trop allonger ce récit et aussi parce que je viens de prendre connais¬ sance d’un petit document que m’a très aimablement envoyé mon ami Lestage. Je m’aperçois que cette question de détail mérite un développe- ÉTUDES SUR LES CHRYSOPIDES 133 C’est là, semble-t-il, un besoin impérieux. Il faut à ces larves le contact d’un vêtement ; elles se présentent alors à nous avec, sur le dessus du corps, une couverture formée d’éléments quel¬ quefois très variés. C’est souvent informe et quelquefois hors de proportion ; mais cela existe. Elles garderont cette charge assez lourde, qu’elles savent renouveler ou compléter et qu’elles traînent en dandinant, jusqu’au moment de la confection du cocon. Nous verrons alors ce faix, qui nous semble aujourd’hui accablant et encombrant, présenter une utilité réelle. Ainsi s’explique, jusqu’à un certain point, la longueur des tubercules sétigères et des soies (i) et l'épaississement dorso- ventral chez les larves du groupe prasina qui les éloignent franchement de perla, septem-punctata, vulgaris... flava... Cette dernière disposition surélève naturellement le dos et facilite la mise en place des divers objets de l'habillement. Si la larvule n’a pas ce caractère aussi apparent elle y supplée par la longueur disproportionnée des pattes par rapport aux dimensions du corps (2). Nous serions tentés, si la question pouvait être complètement tranchée, de nous demander qu’elle est l’utilité de ce vêtement original. Je ne crois pas qu'on puisse prétendre que cette couverture, assez souvent formée de peaux desséchées de pucerons et d’au¬ tres bestioles, constitue pour nos larves un moyen de dissimu¬ lation vis-à-vis de leurs propres proies. N’oublions pas que les larves des Chrysopides sont aphidivores avant tout ; et je vous demande si vous avez rencontré quelquefois plus sot qu’un troupeau de pucerons. Que font ceux-ci pour se défendre contre ce gros vers de Syrphide ou cette larve de Chrysope ? Moins que rien : le rostre implanté dans le tissu végétal, ils exécutent un écart à droite, un écart à gauche, sans changer de place et c’est tout. En face de gibiers aussi peu sauvages et si naïfs, point n’est besoin de précautions ; il suffit de se présenter sans artifice, ment à part et je me propose de consigner sous peu, dans une note spéciale, mes observations et mes recherches à ce point de vue. (1) On verra, en effet, dans cette note à venir, que les soies des tubercules sétigères jouent un rôle véritable dans l’assujettissement de la masse de l 'ha¬ billement. (a) Cette dernière disposition disparaît avec l’âge. 134 ÉTUDES SUR LES CHRYSOPIDES 'ans camouflage. Les aphidiens sont excessivement prolifiques : ils ne s’effraient point. C’est alors un moyen de protection ? — Avec cette couverture, qui lui couvre une grande partie du dos, la larve doit passer inaperçue au milieu des peaux de pucerons garnissant les tiges ou, plus simplement, à cause de la coloration grisâtre du vêtement, lorsqu’elle est immobile sur une branche. Ainsi revêtue elle échappe, dans une certaine mesure, à notre atten¬ tion. Mais passe-t-elle vraiment inaperçue aux yeux si perçants des divers prédateurs P N’oublions pas les expériences de Judd et celles de Foucher avec des insectes homochromes. Rappelons encore les observations de William Schaus à Juan Vinas (Costa- Rica) : « des roitelets entraient sous la véranda et enlevaient des murs et du plafond tous les petits nocturnes dont je ne pouvais me servir. Les petites espèces blanches du genre Aci- dalia, à peine perceptibles sur la peinture blanche, furent ramassées aussi promptement que les espèces plus visibles... » Citons cependant, et cette opinion concernant l'homochromie peut très bien être formulée au sujet de cette sorte de dégui¬ sement des larves du groupe prasina, le passage suivant du professeur Cuénot : « Quant aux animaux terrestres, l'homo- ehromie, qu’elle soit grossière ou raffinée, ne paraît avoir aussi qu’une petite valeur protectrice, et rares doivent être les indi¬ vidus qui échappent grâce à elle 11 la vue et à l'attaque ; mais il suffit qu’il y en ait, si peu que ce soit, un sur cent, pour que le phénomène de ressemblance constitue un avantage. » On sait, en effet, que « Arnold Piclet (Arch. Sc. Phys, et Nat. 19x8) évalue à 99,6 pour cent le nombre des individus de chaque ponte qui sont détruits par les prédateurs, le climat, les para¬ sites, etc., et à o,4 pour cent le nombre de ceux sauvés par les moyens de défense... » Il me semble que la coloration propre des larves du groupe prasina (gris cendré quelquefois un peu jaunâtre) suffit déjà à les dissimuler, sans qu’elles soient obligées de traîner, durant tonte leur existence, un manteau de peaux desséchées. Que dirons-nous des autres espèces de la même famille, menant une vie identique, tout aussi exposée par conséquent, et qui restent toujours nues (1) ? (1) .l’aurai à revenir, dans des notes ultérieures, sur riiomoeliromie chez ÉTUDES SLR LES CHRYSOPIDES 135 11 ne me parait pas possible de discuter complètement cette question. Tout ce que je puis dire pour le moment, et cette constatation pourra peut-être venir en aide un jour, après d’au¬ tres observations nécessaires, c’est que les espèces du groupe prasina ont une évolution larvaire sensiblement plus longue que perla, septem-punctata, dorsalis. vulgaris... Celles-là met¬ tent donc plus de temps à franchir l’espace qui sépare l'éclosion et le coconnage. Ainsi elles se trouvent plus longtemps exposées pendant cette période critique de leur existence. Rappelons ces paroles du professeur Bouvier sur cette même question du déguisement protecteur : « Mais est-ce bien pour se rendre peu visibles ? Il résulte des expériences d’Hermann Fol (1886) que, à défaut d’organismes marins, les crabes oxy- rynques se revêtent de tous les objets qu’on leur offre, même les plus voyants ; et Fabre a montré que les jeunes chenilles de Psychides construisent une gaine à zones alternantes blanches et noires, quand on leur offre alternativement de la moelle de sorgho et des particules d’écorce brune. Ainsi le déguisement apparaît comme un acte d’automatisme pur ; à l’insecte qui se déguise il faut le contact de corps étrangers et peu importe la nature des corps qui produisent ce contact. » Et les larves du groupe prasina se comportent comme les crabes oxyrhinques d’Hermann Fol. Je leur ai souvent offert de très peiils morceaux de papier rouge, bleu et vert, dont elles se sont failes une couvert meules plus singulières et des plus voyan¬ tes et cela malgré la grande quantité de peaux de pucerons qu’elles avaient à leur disposition . Réaumur aussi avait observé les mêmes faits. Voici ce qu’il dit à ce sujel : « Pour voir s’ils (les petits lions) ne fer oient pas usage de différentes autres matières légères, et s’ils employaient quelqu’art pour les faire tenir sur leur corps, j’ôtai la housse à un de ces insectes, et je le mis nu dans un poudrier où il y avoit une petite coque de soye blanche: une heure après je trouvai le petit lion couvert en partie de la les Chrysopides à l’état parfait. Leur coloration, en effet, rappelle bien le feuillage au milieu duquel elles vivent et fait songer à un véritable moyen de protection. L’histoire de la Clirysopa vulgaris Schn., intéressante à ce point de vue (un long mémoire sera consacré un .jour à cette espèce), semble venir aussi appuyer cette façon de voir. Il me faut, avant de traiter ce sujet avec quelque développement, l’étudier plus longuement. 136 ÉTUDES SUD LES CHRYSOPIDES soye de cette coque qu'il avait eu la peine de briser. Je lui ôtai sa nouvelle couverture, pour l'obliger de s’en faire une autre sous mes yeux ; mais pour lui rendre l’ opération plus facile, je lui préparai des matériaux. Je ratissai du papier avec un canif, je mis dans le poudrier où était l’insecte la rapûre que j’avois détachée. Jamais peut-être petit lion de celle espece n'avoil eu une matière si commode, et n’en avoil jamais eu à la fois une si grande quantité à sa disposition, aussi se. fit-il la couverture la plus complète, la plus épaisse, la plus élevée qu'ait peut-être porté petit lion. » Tout leur semble bon ; elles saisissent n’importe quoi pour sc le placer sur le clos et différents inventaires que j’ai faits des corps composant leur « housse » m’ont donné des objets très divers. J’ai trouvé, en plus de ceux déjà cités, des pattes, des antennes et des fragments d’élylre de coléoptères, des cocons entiers de Chrysopides, des exuvies de leur propre race... L’opi¬ nion du savant professeur du Muséum de Paris, indiquée plus haut : «. à l’insecte qui se déguise il faut le contact de corps étrangers et peu importe la nature des corps qui produisent le contact » serait-elle alors la seule que l’on doive vraiment pren¬ dre en considération ? Ce camouflage, cette adaptation, si adap¬ tation il y a, qui semblent à nos yeux d’une réelle utilité et voulus en quelque sorte, seraient-ils seulement dus au hasard ? El cette habitude prise n’aurait-elle alors persistée que parce qu’elle paraît constituer un avantage ? Le problème est très complexe. Peut-être ne sera-t-il jamais possible de le résoudre. En tout cas, avant d’essayer, il est indispensable de soumettre les larves, qui nous occupent aujourd’hui, à certaines épreuves. Je me propose de le faire. Tout est lent chez les espèces que nous étudions ici : la période embryonnaire est plus longue que chez perla, septem-punctata, etc... ; la période larvaire active sc prolonge aussi. Cette der¬ nière, en effet, est de douze à quinze jours pour perla, formosa, septem-punctata, vulgaris... 11 ne m’est pas possible de me montrer d’une exactitude rigoureuse en ce qui concerne cette période pour les six insectes du groupe. Mes notes, à ce sujet, sont encore incomplètes. Le peu que j’en sais toutefois me per¬ met d’affirmer que l’évolution larvaire est très sensiblement plus lente ici. Je ne la connais complètement que pour deux ÉTUDES SUR LES CHRYSOPIDES 137 espèces : flavifrons et inornata ; pour la première elle est en moyenne de quarante-cinq jours (de l’éclosion au coconnage) , pour la deuxième de vingt-quatre à quarante et un jours (i). Pour prasina, Emiliæ et ventralis, dont je connais bien l'évo¬ lution seulement jusqu’à la troisième mue, je puis donner les chiffres suivants : pour la première dix-huit à vingt et un jours; pour la deuxième vingt et un jours ; pour la troisième trente quatre à trente-six jours (de l’éclosion à la troisième mue). Et ces mêmes larves lentes à évoluer sont lentes aussi à se mouvoir ; elles restent très longtemps immobiles sans paraître se soucier des êtres qui les entourent et les frôlent. Lentes enfin à se nourrir, elles semblent peu empressées à atteindre le but qui est le cocon. Chez elles pas de goinfrerie ; elles ne s’élancent point furieusement sur leurs victimes et ne s’agitent pas au moment des repas comme le font perla, septem-punctata, vul- garis. Ce sont des êtres plus calmes qui prennent leur temps. Ainsi cette lenteur dans le développement larvaire est mani¬ feste, caractéristique même, peut-on dire. Et faut-il ajouter que les chiffres donnés plus haut, déjà suffisants pour nous convain¬ cre, sont ceux relevés pendant les mois de juin et juillet. Ces espèces, toutefois, sont bivoltines ; il y a normalement, du moins dans la région de l’Ouest atlantique, deux générations : des imagos apparaissent en juin-juillet, pondent et donnent des larves qui, après avoir lentement évolué, deviennent des insectes parfaits en août-septembre. Ceux-ci sèment des œufs qui éclo¬ sent à leur tour. Que vont devenir alors ces larves si lentes à se nourrir et à emmagasiner les réserves indispensables, si longues à grandir ? Elles seront , sans doute, surprises par les fraîcheurs, gênées par la diminution des vivres ; elles en souffriront et mourront peut-être. Pourquoi ne pas faire comme perla, septem-punctata et autres qui se dépêchent, malgré l’arrière- saison et les signes avant-coureurs du froid, d’accumuler ces (i) Renseignements fournis par un seul élevage (une même ponte). Il est bon de noter que les larves de cet élevage se sont comportées de la même manière jusqu’à la deuxième mue. A partir de ce moment, elles ont agi différemment : les unes ayant fait leur cocon les 26 et 27 août, les autres seulement le 12 septembre. — On voit l’écart (vingt-quatre à quarante et nn jours) observé dans un élevage de larves nées d’nne même mère, fait exacte¬ ment dans les mêmes conditions et dans le même milieu. On me permettra de ne pas insister aujourd’hui sur ce fait assez singulier. 138 ETUDES SUR LES CHRYSOPIDES réserves et s’enferment dans leur cocon où ils seront à l’abri et où déjà, lentement il est vrai, commence le travail de la nym¬ phose ? Pourquoi, tournant autrement la difficulté, ne pas faire comme Chrysopa vulgai'is qui, jugeant sans doute imprudent de pondre à une époque déjà avancée, s’abstient de le faire et affronte les pluies et les fraîcheurs de l’automne et les grands froids de l’hiver (jusqu’à — 1 1°) sous la forme imaginale. Blottis alors dans les moindres recoins (maisons, granges, hangars, entre les pierres des murailles....), dissimulés dans les feuilles rousses et enroulées des chênes, abrités dans l’épaisseur des arbres verts, les individus de cette espèce, si délicats en appa¬ rence, attendent le printemps prochain pour reprendre leur activité et procréer. Non ! Ces larves paresseuses, écloses trop tard, frêles orga¬ nismes encore, si mal partagées à nos yeux, ne mourront point. 11 faut qu’elles arrivent au but. Elles oseront affronter la rude saison ; elles survivront à l’engourdissement provoqué par le froid. La nourriture fera défaut ou sera très rare ! Elles jeûne¬ ront. Nées à la fin d’août et en septembre elles mèneront une vie ralentie, mais libre ; elles se nourriront à peine ou pas du tout ; elles accumuleront sur le dos (i), en un tas très serré, des débris de toutes sortes ; elles rechercheront les moindres petits coins et les fissures ; elles se cacheront sous les écorces des arbres et resteront à l’état de larves libres mais peu actives , jusqu’au mois d’avril. Si, pendant cette longue période où tant de malheureux ont froid et faim, quelques jours ensoleillés et attiédis se succèdent, ces petites bestioles, qui n'ont pas grandi. i i) Il est bon de faire observer que les larves de ce groupe gardent, très souvent, leur habit tout l’hiver, sans le renouveler. Les divers corps qui le composent alors sont quelquefois tellemet tassés qu'il devient possible de détacher le tout d’un seul bloc. Le G mars 1917 — j’étais alors mobilisé à Poitiers — faisant, à douze heures, une promenade dans le jardin botanique de cette -\ille, j’ai trouvé sous un fragment d’écorce d’un marronnier d'Inde (Æsculus hippocaslanum L.) trois larves du groupe prasina. Elles étaient petites et portaient toutes, sur le corps, une véritable petite montagne for¬ mée de fragments d’une mousse qui se trouvait tout près, sur le tronc même de l’arbre. Cette couverture formait un tout homogène, tassé et que j’ai pu détacher, d’un seul bloc, sur une des larves. Transportées dans ma chambre, qui était chauffée une grande partie de la journée, elles se mirent à par¬ courir, en tous sens, le tube de verre où je les avais enfermées et ne tar¬ dèrent pas à mourir. ÉTUDES SUR LES CHRYSOPIDES 139 sauront se contenter d’une gouttelette d’eau ou de liquide sucrée quelconque. Cela leur suffira. Pas de recherches au loin surtout ! Pas de courses, pas d’activité qui brûle les tissus ! C’est ainsi que, du 19 septembre au 19 mars, j'ai pu garder, exposées au dehors dans des tubes aérés, des larves de ce groupe, sans leur donner aucune nourriture, pas même une (joutte d’eau (1). Mais si on prend quelques-unes d’entre elles et qu’on les transporte dans une pièce continuellement chauffée, en s’abstenant de leur donner à manger, elles ne tardent pas à devenir actives, à parcourir en tous sens le tube où elles sont prisonnières et à mourir assez rapidement. Voilà le secret de ces bestioles. Eugène Evrard dit, en parlant des abeilles : « Même aux jours où le ciel de septembre est bleu, d’un azur plus blafard et cendré de perle, malgré la lumière, abondante encore, qui a des limpidités tendres et moins crues qu’on dirait plus amènes, elles ne connaissent plus les exalta¬ tions enivrantes du travail parmi les prairies et les champs. Elles ne partent guère à la quête parfumée. On croirait qu elles pres¬ sentent les heures grises où la vie se fait par degré moins sensible, s’assoupit et semble disparaître. » — Nos larves, elles aussi, semblent « pressentir les heures grises » ; elles se couvrent confortablement et cherchent un refuge contre les intempéries. Elles hivernent à l’état de larves libres et différent, en cela, des représentants dn groupe perla, de Chrysopa vulgaris _ , de Chrysocerea jlava. . . Moins industrieuses que les « vives avelles » elles ne savent pas faire de réserves pour la rude saison ; mieux organisées, elles savent jeûner cent soixante jours. Je transcris ici, presque sans y toucher, ce que j’ai consigné en 1920, sur mon registre d’observation et de notes, au sujet de la découverte de quelques larves de prasina en mai de cette même année (2). En mai dernier ( le 16 dans le marais de Bes¬ sines près Niort ; le 3o dans le marais d’Amuré près Epannes), j’ai trouvé des larves de Chrysopa prasina. Je les ai rencontrées 1) J’ai observé que dès la tin du mois de mars et même vers le i5 elles pouvaient reprendre leur activité. Si la nourriture manque elles meurent. (2) J’ai refait des observations pendant l'biver de 1920-1921 et aussi en mai 1921. Et, au moment où j’écris ces lignes, j’ai dans des tubes d’élevage un certain nombre de petites larves qui hivernent. .l’ajouterai que j'ai fait des observations identiques pour Mariana et jlavifrons. 140 ÉTUDES SUR LES CHRYSOPIDES indifféremment en fauchant dans les arbres et dans les hautes herbes. Disons de suite qu’elles se sont mises en cocon les 2 4, 25 et 29 mai pour celles recueillies le 16 mai, et les 3o, 3i mai et 5 et 8 juin pour celles prises le 3o mai. Me suis-je trouvé en présence de larves d’âges différents ou bien ce retard dans la construction du cocon est-il dû à d’autres causes difficilement appréciables ? Je ne puis rien dire à ce sujet n’ayant pas suivi ces insectes depuis l’œuf. Ce que je puis simplement affirmer ici c’est que des larves d’une même ponte peuvent reculer le moment de la construction du cocon, tandis que leurs frères et sœurs se sont déjà enfermés. Voici ce que sept de ces larves m’ont donné : i° Larves prises le 16 mai 1920 : 1er cocon : 24 mai 1920. — Imago : 18 juin 1920. 2e cocon : 25 mai 1920. — Imago : i5 juin 1920. 3e cocon : nuit du 2g-3o mai 1920. — Imago : 22 juin 1920, à 23 h. 3/4. 20 Larves prises le 3o mai 1920 : 1er cocon : nuit du 3o au 3i mai 1920. — Imago : 22 juin 1920, à 20 heures. 2e cocon : nuit du 3i mai au ier juin 1920. — Imago : 22 juin 1920, à 20 heures. 3e cocon : nuit du 5 au 6 juin 1920. — Imago : 28 juin 1920. 4e cocon : nuit du 8 au g juin 1920. — Imago : 29 juin 1920. Ainsi des larves adultes au mois de mai donnent des insectes parfaits en juin de la même année, et ce fait constaté par l’éle¬ vage est conforme à ce qui se passe dans la nature. Je trouve, en effet, des imagos de prasina dès le i3 juin. Une question se pose alors : d’où viennent ces larves ? L’évo¬ lution de cette espèce est lente, comme j’ai pu le constater par mes élevages. Ainsi une ponte faite le 17 juin 1919 (pour ne citer que celle-ci) m’a donné : Eclosion, 26 juin ; 2e mue, 8 juillet ; 3e mue, i4 juillet. La larve met donc 18 jours (c’est évidemment là un minimum) pour arriver à la troisième mue ÉTUDES SUR LES CHRYS0P1DES 141 et sa croissance n’est pas terminée. Si j’établis une comparaison avec des espèces voisines que je connais mieux sous ce rapport, je constate qu’il aurait fallu encore à prasina une quinzaine de jours, peut-être, pour arriver au cocon, soit donc trente-trois jours en moyenne pour la période larvaire. En supposant donc que ces larves de printemps se soient développées dans ce même laps de temps, malgré la température encore fraîche, les pluies fréquentes et quelquefois glacées, c’est donc avec un minimum de trente-huit à quarante jours qu’il faut compter de la ponte à la fin du troisième stade larvaire actif. Pour les larves adultes rencontrées le 16 mai 1920, lesquelles se sont mises en cocon les 25, 26 et 29 mai, il nous faudrait donc remonter jusqu’aux 17 et même 12 avril environ pour trouver la ponte qui exige une femelle gravide vivant à cette époque. Or, Chrysopa prasina n’a jamais été prise à cette date, au moins dans la région de l’Ouest atlantique. Que sont donc ces larves rencontrées complètement adultes en mai, ayant déjà accompli leurs mues et qui doivent se mettre en cocon sous peu pour apparaître insectes parfaits en juin ? Viennent-elles d’œufs pondus l’automne précédent et qui au- aaient subi les rigueurs de l’hiver, juchés sur leur fin pédicule ? Je ne puis m’arrêter à une pareille hypothèse : ces œufs si déli¬ cats, à chorion si mince et si peut résistant, ne semblent point faits pour résister aux intempéries de la froide saison ; leur protection par le pédicule n’est vraiment efficace que si l’éclosion est rapide. Et toujours, en effet, j’ai constaté que la période embryonnaire était courte (six à onze jours) et cela même quand •la ponte avait lieu au mois de septembre avec température basse et atmosphère humide. Deux faits, toutefois, pourraient faire naître quelque doute dans les esprits ; je relève, sur mon registre d’observations, •quelques dates que je dois donner ici, quoiqu’elles ne soient pas fout à fait à leur place : j’ai pris, à Niort, Chrysopa septem- jpunctata imago le i3 septembre 19x3. La même année, le -21 septembi'e, j’ai trouvé, sur des pommiers envahis par des pucerons lanigères, quelques pontes de cette même espèce. Mais ceci ne doit pas nous étonner outre mesure. Il faut se rappeler que l’évolution de septem-punctata est suffisamment rapide pour lui permettre, ayant pondu le 21 sep- 142 ÉTUDES SUR LES UHRYSOPIDES tembre, de faire son cocon les 10-18 octobre (j'ai souvent pris, à cette époque, des larves qui on filé leur cocon dans la pre¬ mière quinzaine d'octobre). El ces larves trouvent encore à ce moment-là (car elles s'agitent beauconp plus que celles de prasina et se montrent plus actives dans les recherches) une nourriture suffisante pour que tout se passe normalement. Il faut, en effet, vingt-six jours en moyenne à la Chrysope à sept points pour arriver au cocon. Mais si, au lieu d’avoir affaire à des larves de septem-punctata, nous nous trouvons en présence de larves appartenant aux espèces prasina, fia, vitrons, Mariana..., les choses ne se passent plus de la même manière. Déjà en juin-juillet l’évolution lar¬ vaire est lente ; en août, septembre, octobre... elle l’est plus encore, tellement lente même que en me basant sur mes élevages ( Mariana et flavifrons) , des pontes d’août donnent des larves qui ne filent pas normalement (i) leur cocon avant l’hiver. Elles mangent et grossissent peu, mènent, dès le début de leur exis¬ tence, une vie très ralentie, et on reste inquiet, quand arrivent octobre; novembre, décembre..., de les voir toujours aussi petites. Mes élevages et mes observations en nature m ont donc nette¬ ment appris que les espèces du groupe Chrysopa prasina hiver¬ naient à l’état de larve libre. Dans les quatre tableaux suivants on trouvera résumés, d une part (tableaux I et II), le cycle évolutif ordinaire des espèces du groupe prasina et de Chrysopa perla (ce dernier comme terme de comparaison) ; d’autre part (tableaux III et IV), des exemple- de cycles évolutifs exceptionnels chez flavifrons, inornata et perla (1. = insecte parfait ; E. = larve active ; P. = ponte ; C. = cocon, sans préciser, pour le moment, l’état larvaire au repos et l’état nvmphal). (i) Ce n’est qu’exceptionnellement que certaines larves d’arrière-saison font leur cocon avant l’hiver et se transforment même en imagos. Il y a lieu de croire qu’il s'agit quelquefois d’une génération supplémentaire. ÉTUDES SUR LES CHRYSOPIDES 143 Tableau I. — Cycle évolutif ordinaire du groupe prasina Juin-Juillet Août-Septembre Octobre Nov., Déc., Janv., Fév., Mars, Avril Mai I. I. L. L. L. P. P. (C) I. (22) (C.) L. L. (21) C. Tableau II. — Cycle évolutif ordinaire de chrgsopa perla Mai Juin Juillet Août Septembre à Avril inclus C. I. C. I. C. I. P. I. P. P. (23) L. C. (24) P. L. Tableau III. — Cycle évolutif exceptionnel des ehrysopes du groupe prasiiia Flavil'rons (25) 21 Juillet 1919 29 Juillet 1» Septembre 12 Septembre i5 Octobre 1919 i5 Octobre 1919 I. P. L. C. 1. Inornata (25) =3 Juillet 1919 2 Août 2G et 27 Août 1919 26 Août i5 et Sept 1919 i5 et »6 Sept 1 9 1 9 I. P. L. c. I. (26) (1) Les larves nées en août-septembre passent généralement l’hiver. Excep¬ tionnellement elles peuvent faire leur cocon et même se transformer en imagos avant cette saison. (2) Ce sont les imagos dont il vient d’être question dans la note précé¬ dente. (3) On trouve quelquefois des pontes en mai, mais le fait n’est pas absolument fréquent. (4) Dès juin, donc, il est possible d’avoir des cocons faits par des larves nées en mai. (5) O11 peut se demander si ces pontes des 21 et 23 juillet appartenaient à la première ou à la deuxième génération. S’il s’agissait de premières géné¬ rations retardées, les deux espèces étaient bien restées bivoltines. Si, au contraire, ces imagos, gravides les 21 et 2 juillet, appartenaient à une 444 ÉTUDES SUR LES CHRYSOPIDES Tnhlcau IV. — Cycle évolutif exceptionnel île chrysopa perla 16 Juin >9*4 23 Juin à 8 Juil. 1914 8 Juillet 1914 à 8 Mai 19 1 5 8 Mai 1916 I. L. c. I. P. 2e génération, et la chose est très possible, car j’ai quelquefois pris ces deux espèces le ier juin (flavifrons) et le 4 juin (inornata) , ceux sortis de leur cocon le i5 octobre 1919 et les i5 et iG septembre 1919 formaient une troi¬ sième génération. — Rappelons qu’une même espèce peut avoir une géné¬ ration annuelle de plus, dans une même région, selon la température de l’année. De même, sans qu'011 puisse d’ailleurs expliquer le phénomène comme je le montrerai ailleurs, une espèce (Chrysopa perla par exemple) habituée à évoluer entièrement (ponte à imago) en quarante jours en moyenne, pendant des mois chauds de l’année, peut mettre trois cent quatre jours, et même un peu plus, pour accomplir le même cycle évolutif (tableau IV). (6) II ne m’a pas été possible de suivre plus loin ces insectes. L’ADAPTATION DES PIECES BUCCALES AUX RÉGIMES ALIMENTAIRES CHEZ LES COLÉOPTÈRES LAMELLICORNES PAR Léon BERTIN Mémoire présenté à la Société Linnéenne de Lyon, en la séance du 22 mai 1922. Aucune famille d’insectes ne présente plus de diversité que celle des Lamellicornes au point de vue du régime alimentaire. Les plus anciens entomologistes qui se soient occupés de celle question sont Voet (1), de Geer (2), Fabricius (3) et Olivier (4). Voet et de Geer fondent la clissification des Lamellicornes sur leurs genres de vie. Ils distinguent des arboricoles mangeurs de feuillage (Hanneton), des floricoles mangeurs de pollen (Cétoi¬ nes et Trichies) et des terricoles (Scarabées). De Geer ne se contente pas d’énumérer les genres de vie ; il s’intéresse éga¬ lement aux pièces buccales. En particulier, les lloricoles lui paraissent dépourvus de « dents », c’est-à-dire de mandibules. Fabricius, plus encore que l’auteur précédent, introduit en entomologie la considération des organes masticateurs. Il défi¬ nit le genre Cétoine par ses mâchoires à soies terminales et le genre Hanneton par ses mâchoires courtes et cornées. Olivier énonce des remarques pleines d’intérêt sur la bouche des Cétoines et des bousiers. Le genre Cetonia, dit-il, se dis¬ lingue par <( l’absence de mandibules ». Plus loin il se contenle de dire — ce qui est plus exact — qu’il n’y a « pas de mandibules apparentes ». Les mandibules existent mais sont petites et dissi¬ mulées. (1) Voet, 176G, Catalogus syslemalicus Coleoplerorum. (2) De Geer, 1774, Mémoires pour servir à V histoire pièces buccales manifestement due à l’uniformité du régime -limentaire. C’est au sujet du nombre et de la disposition des lames de la facette molaire que les mandibules des Phyllophages se distin¬ guent le plus les unes des autres. Les ligures suppléeront à plus de détails. Al X RÉGIMES ALIMENTAIRES 151 \insi que les mandibules, les mâchoires conservent partout, laits le groupe des Phyllophages, leur forme approximative de tronc de pyramide surmonté par la galea. Des différences avec les mâchoires de Hanneton ne sont appréciables que dans la forme et le nombre des dents terminales. Anomala vitis, par exemple, a fi dents longues et grêles, au lieu de 4 dents courtes et larges au somment de la galea. Le genre lîoplia qui sert de transition, par son régime alimen¬ taire, entre les mangeurs de feuilles et les mangeurs de fleurs, montre lies nettement l’adaptation des pièces buccales dans une Fig. 4. — Pièces buccales d'Uryctes grypus. — Saillie des mandibules en avant, de l'épistome (29); lèvre inférieure vue par la face externe ( 30); mandibule droite vue par l’arête masticatrice (SI) et par la face dorsale (32); mâchoire droite vue par la face ventrale (33). direction nouvelle que l’on retrouvera plus lard à propos des Cétoines et des Trichies. Faiblesse des mandibules dont les lames molaires et le tranchant incisif sont presque effacés ; galea des mâchoires à dents faibles et ombragées d’une touffe de poils, indiquent des mangeurs de feuillage qui ne dédaignent pas de butiner le pollen des fleurs. Pièces ut ccvi.es des Xylophages Les Üryctes se nourrissent de bois pourri ou vermoulu, c’est- à-dire d’une matière pulvérulente qu’il est à peine nécessaire •de broyer, mais dans laquelle il faut creuser des galeries « au moyen de la pelle et du balai », si I on peut employer une telle comparaison. 11 en résulte que la facette molaire et la galea doi¬ vent être rudimentaires ; que les mandibules doivent être consli- 152 L’ADAPTATION DES PIÈCES BUCCALES tuées en cuillerons et que tous les organes de la bouche doivent être abondamment garnis de longs poils. Or, toutes ces déductions concordent avec la réalité. Les man¬ dibules, en particulier, sont de volumineux cuillerons dont le creux — ce qui sert de pelle pour le déblaiement des galeries creusées dans la vermoulure des vieux arbres — est tourné vers la face dorsale du corps. On conçoit qu’un tel dispositif soit émi¬ nemment favorable au fouissement par petits mouvements de la tête de bas en haut (dans la position physiologique). Oryctes signifie « animal fouisseur ». Pièces buccales des Anthophages Les Lamellicornes Anthophages, Cétoines, Trichies, et leurs alliés, vivent des fleurs dont ils broutent les parties les plus tendres (pétales, étamines) et recueillent le pollen. En aucun cas le nectar ne peut être utilisé par ces insectes car ils n’ont point d'organe suceur ou lècheur adapté à la préhension des aliments liquides. ■l'ai pris soin de noter, au début de ce travail, les opinions de quelques anciens entomologistes sur les mandibules des Cétoines. De Geer dit que ces insectes n’ont pas de « dents ». Puis il rectifie son jugemnl par la description suivante : « Il y a deux pièces plates, fort minces, transparentes... On pourrait croire que ce sont des dénis, mais, comme elles n’ont ni la figure, ni la dureté et la raideur nécessaire à des dents, je ne saurais les regarder comme telles ». A l’époque où écrivait de Geer (177/1) le principe des homologies, fondement de l’anato¬ mie comparée, n’était pas encore établi et le simple fait d’une différence de constitution entre deux organes suffisait pour qu’on refusât de leur donner le même nom. Olivier, en 1789, affirme aussi, sans plus s’informer, que les Cétoines ont pour caractère fondamental la privation des mandibules. Ce que l’on doit retenir de ces opinions erronées est que les mandibules des Anthophages sont faibles, très petites et invi¬ sibles à première vue. Pour les obtenir intactes, tellement elles sont fragiles, il faut crever les yeux de l’animal avec une aiguille lancéolée, dégager les articulations des mandibules et faire sauter celles-ci par une pesée sur l’aiguille. Les mandibules AUX RÉGIMES ALIMENTAIRES 153 n'ont pas de tranchant incisif ni, à plus forte raison, de cuille- ron, comme chez les Orycles. Elles sont réduites à leur partie molaire qui est elle-même rudimentaire. Toute cette consti¬ tution paraît nettement appropriée à la nature des aliments habituels des Anthophages. Leur nourriture consiste en sub¬ stances molles ou pulvérulentes qui ont à peine besoin d’être découpées par des incisives ni broyées par des molaires. Les mâchoires des Cétoines et des Trichies montrent un des plus remarquables phénomènes d'adaptation, dont on peut sui¬ vre les étapes à partir du genre Hoplia qui appartient aux Lamellicornes Phyllophages. Que l’on se rappelle le début d’adaptation à la nourriture pollinique offert par ce dernier Fig. 5. — Mâchoires droites de Cetonia aurala (37 ) et de Trichius fascialus (39); tête de ce dernier vue par la face dorsale (33). genre. Les dents de la galea y sont ombragées de poils formant des touffes ou pinceaux pour recueillir à l'occasion le pollen des fleurs. Chez les Anthophages la même adaptation est poussée à l’extrême. Les mâchoires tout entières ont tendance à se transformer en pinceaux : i° leur corps est allongé au maxi¬ mum ; 2° leur articulation à la paroi buccale se fait par un long bras de levier qui permet à l'insecte d’allonger le plus possible ses mâchoires vers l’avant ; 3° leur galea, appropriée au plus haut degré à la récolte du pollen, est réduite en propres termes à la forme d’un pinceau avec son manche. Les caractères si intéressants des mâchoires n’apparaissent pas seulement à l’examen microscopique. Ils sautent aux yeux de toute personne qui manipule des Trichies et, à un moindre degré, des Cétoines. Les pinceaux de poils des mâchoires de Tri- chics sortent de la bouche à l'état de repos et sont au moins égaux en longueur à la moitié des antennes. Cela explique les 15-4 L ADAPTATION DES PIÈCES BUCCALES noms vulgaires et scientifiques donnés aux insectes en question. Trichius vient d’un mot grec signifiant poil. En Allemagne les Trichies sont connues sous le nom de Pinselkafer, c’est-à-dire Scarabées à pinceaux. Regardons une tète de Trichie par la face dorsale et nous serons frappés, non seulement de la saillie des pinceaux, mais de l’extraordinaire allongement de toute la tête. Il semble qu’elle soit ainsi disposée pour pénétrer dans la corolle des fleurs et atteindre le pollen. Pièces buccales des Coprophages Parmi ces Lamellicornes une place spéciale doit être réservée aux Geotrupes. Non seulement ces Bousiers mangent la totalité des bouses et des crottins, y compris les brins de paille et les grains non digérés, mais encore ils sont de véritables mineurs creusant les sols les plus durs, voire celui d’une route, afin d'\ établir leurs terriers. Geotrupes signifie « troueur de terre ». IV,. 6. — Tète de Scarabæus sacer vue par la face dorsale (41). Lèvre inté¬ rieure (42) et mandibule droite (43) du même insecte — j. conjunctivus , p. prosllieca, f. theca. Les mandibules des Geotrupes sont à la fois masticatrices par la facette molaire et pioches de terrassiers par la pointe. Elles se terminent par deux fortes dents chitineuses dont il n’y a pas d’équivalent chez les autres Bousiers. Les dents mandibulaires îles Geotrupes ne leur servent pas à triturer les aliments. Ce sont des outils pour fouir la terre et non pour manger. 11 m’est donc permis d’en faire abstraction dans ce travail consa¬ cré à l’adaptation des pièces buccales aux régimes alimentaires. Procédant de la sorte, je suis arrivé à cette conclusion que tous les Bousiers ont des pièces buccales identiques, mises à t AUX RÉGIMES ALIMENTAIRES 155 pari quelques différences de détails. Us se distinguent nettement par leurs organes masticateurs des groupes éthologiques voi¬ sins ; mais entre eux existe la plus grande uniformité. Les mandibules sont des lamelles flexibles, en grande partie membraneuses, à large surface mais peu épaisses. On > recon¬ naît cependant une forme générale de pyramide triangulaire, comme chez les autres Lamellicornes, avec charnière dorso- ventrale pourvue d’un condyle et d’une cavité articulaires. La facette molaire, presque lisse, est confinée tout à la base. Le tranchant incisif est remplacé par une raclette mobile, couverte d’un velouté de soies fines et bordée d’une rangée de poils raides Comparables aux dents d’un peigne. Fig. 7. — Mâchoires de Geotrupes slercorarius f49J, de Scarahæus sacer (50), (YOnthophaçfus maculatus (51) et de Geotrupes slercorarius (52). Les mâchoires n'ont que vaguement la forme d’une pyramide quadrangulaire tronquée. En outre, la (julea, loin de constituer une pièce massive à dents capables de déchirer les aliments coriaces comme chez les Phyllophages, ou d’ètre le pinceau à cueillir le pollen qui existe dans le groupe des Anlhophages, se résout en un lobe demi-circulaire frangé de poils très courts. On ne peut s’empêcher de reconnaître qu’il s’agit là encore d’une raclette à matière slercorale peu consistante et que mâchoires et mandibules convergent dans leur adaptation au régime ali¬ mentaire. Nulle part chez les Bousiers n’existent de longs poils qui s’englueraient trop facilement au contact des matières sterco- rales. Partout, au contraire, des veloutés de soies fines.. Pièces bi ccales des Nkchoph aces Je n'ai pu étudier que des Trox. Ce sont de petits insectes habitant les régions sablonneuses. Ils ne sont point fouisseurs 150 L'ADAPTATION DLS PIÈCES BUCCALES ou fouissent le sable peu résistant ; ce qui éloigne immédiate¬ ment la préoccupation de savoir si leurs pièces buccales ont des parties fouisseuses ne servant pas à la mastication, comme c’est le cas pour les Geotrupes. Trox vient du grec trogo, je ronge. Les Trox rongent, en effet, les cadavres de petits animaux. L’étude de leurs pièces buccales conduit à y voir une adaptation à ce nouveau régime, et une convergence de caractères avec les Nécrophores (Silpha et Necrophorus) qui appartiennent cependant à un tout autre groupe entomologique. Les mandibules des Trox sont aplaties dorso-ventralement et tendent vers la forme d’une simple lame triangulaire arquée Fig. 8. — Mandibule droite de Trox perlalus vue par l’arête masticatrice (53} et par la face dorsale (54). Mâchoire droite du même insecte (55). vers l'intérieur de la bouche. L'arète masticatrice présente de bas en haut une petite facelle molaire faiblement ridée, une petite brosse et un long tranchant incisif. Il y a manifestement réduction de la partie broyante (facette molaire) au profit de la partie coupante (tranchant incisif). Les mâchoires ont une forme pyramidale confuse. La majeure partie est une grande lame tridentée : la galea est une première dent triangulaire ; l’apophyse dentiforme est une seconde dent et la face interne elle-même en est une troisième. Une rangée de poils ombrage le trident maxillaire ainsi constitué. Sans entrer dans plus de détails auxquels suppléeront les figures, on peut comparer les mandibules des Trox à des lames de faux et leurs mâchoires à des tridents, ces expressions ayant l’avantage de bien peindre les caractères essentiels de chacune des pièces buccales. Si l’on compare les mandibules et les mâchoires des Trox à celles des Silphes et des Nécrophores, on ne peut nier la conver- ,.i AUX RÉGIMES ALIMENTAIRES 157 gence de caractères à laquelle je faisais allusion tout à l'heure. 11 apparaît que les pièces buccales des Trox ressemblent aux mêmes organes des Silphides. La convergence est tout au moins ébauchée entre ces insectes appartenant à des familles distinctes. Le phénomène de convergence est d’autant plus intéressant dans le cas des Trox et des Silphides qu’il a une contre-partie. Non seulement certains Nécrophores (n. germanicus) vivent indifféremment des cadavres et des excréments d’animaux herbi¬ vores, mais Lacordairc (i) a séparé des Silphides, dans une tribu spéciale, des insectes « ne se rencontrant jamais "dans les cadavres, mais dans les champignons, sous les écorces vermou¬ lues et dans les détritus végétaux en général ». Or, cette tribu des Silphides, ayant le régime alimentaire de certains Lamelli¬ cornes, est caractérisée morphologiquement par la possession d’une facette molaire à la base des mandibules, c’est-à-dire d’un organe éminemment caractéristique des Coléoptères Lamelli¬ cornes. Avant de clore l’étude des Trox, il me xeste à rappeler qu’ils ont à l’état vivant une odeur musquée, identique à celle des Silphides. Cette nouvelle convergence a beaucoup d’intérêt. Elle prouve que le fait de se nourrir de cadavres modifie profondé¬ ment le chimisme ou mieux le métabolisme d’un être vivant. C’est un argument de plus, après ceux accumulés par divers auteurs et en particulier par Houssay (2), en faveur de la variation considérée comme le retentissement dans tout l’orga¬ nisme d’une variation concomitante du milieu extérieur. * * * Le moment est venu de dégager des faits mis en lumière dans ce travail, ceux qui en constituent le véritable intérêt. Je crois avoir établi la série des faits suivants : i° Les Coléoptères Lamellicornes appartiennent à cinq groupes éthologiques fort nets an point de vue du régime ali¬ mentaire. 2" Les pièces buccales des Lamellicornes appartiennent à cinq (1) Lacordairc, i854, llist. nat. des Insectes-Coléoptères , t. II, p. 19p. (2) Houssay, 1907, Etudes sur six générations de poules carnivores. Arcli. Zool. expérim., s. 4, t. VI. 158 L’ADAPTATION DES PIÈCES BUCCALES types bien distincts qui correspondent aux cinq groupes élholo- giques précédents. a) Chez les Phyllophages les mandibules ont une facette molaire très étendue et pourvue de lamelles. 11 y a, en outre, un tranchant incisif formé de plusieurs lobes cornés. Les mâchoires ont une galea massive à fortes dents et une apophyse denti- forme. Les organes de la bouche sont relativement peu poilus. b) Chez les Xylophages étudiés, c'est-à-dire dans le genre Oryctes, les mandibules ont une très petite facette molaire à surface irrégulièrement plissée et le tranchant incisif est mousse ; mais toute la pointe des mandibules est convertie en un fort cuilleron retroussé vers le haut. Les mâchoires ont une galea réduite à un lobe demi-circulaire frangé de longues soies. Tous les organes de la bouche sont très velus. c) Chez les Anthophages les mandibules sont rudimentaires et molles. Les mâchoires sont allongées et articulées à la tête par un long bras de levier. La galea e st convertie en un pinceau de poils avec son manche. Tous les organes de la bouche sont velus. d ) Chez les Coprophages les mandibules ont une facette molaire presque lisse et confinée tout à la base. Le tranchant incisif est remplacé par une raclette flexible, couverte d’un velouté de soies fines et bordée d’une rangée de poils raides. La galea des mâchoires est un lobe demi-circulaire servant aussi de raclette à matière stercorale. e) Chez les Nécrophages étudiés (genre Trox) les mandibules sont des lames falciformes tranchantes, à facette molaire fort petite. Les mâchoires sont des tridents. 3° Le genre Hoplia, parmi les Phyllophages, a sa galea ombragée d’une touffe de poils qui annonce le pinceau des Anthophages. Or, les Hoplies se nourrissent indifféremment de feuilles et de fleurs. k° Le genre Trox a des pièces buccales convergeant vers celles des Silphides. Or, son régime alimentaire confine précisément à celui des Nécropliores et des Silphes. 5° Les faits précédents et la coïncidence entre la classification éthologique des Lamellicornes et leur classification morpholo¬ gique établie d’après les pièces buccales permettent de conclure à une adaptation de ces dernières aux régimes alimentaires. AUX RÉGIMES ALIMENTAIRES lr>9 L’adaptation est la conformité de structure d’un organe aux conditions dans lesquelles il fonctionne. Or, on voit nettement, clic/ les Lamellicornes, l’appropriation de telle ou telle forme des pièces buccales à telle ou telle propriété physique de l'ali¬ ment (une molaire forte et lamelleuse correspond à un aliment coriace ; un long pinceau de poils sert à cueillir le pollen ; un velouté de soies fines et des raclettes sont en accord avec la fluidité et la bistité des bouses ; etc.) 6° Malgré leurs différences adaptatives , les organes de la hanche des Lamellicornes ont des caractères fondamentaux communs qui attestent leur parenté réelle. Les mandibules sont des pyramides triangulaires. La char¬ nière a une direction dorso-ventrale et, contrairement à l’opi¬ nion de Straus-Durckheim, elle n’a qu’un seul condyle d’articu¬ lation, à l’extrémité ventrale. A l’autre bout est une cavité articulaire. A la base de l’arète masticatrice est une facette molaire. Les mâchoires se laissent ramener à des pyramides quadran- gulaires tronquées portant la galea sur leur troncature. Les palpes maxillaires sont 4-articulées. Les lèvres sont peu intéressantes. Les palpes labiaux ont deux, trois ou quatre articles. OBSERVATIONS BIOLOGIQUES SUR TIN GIS P Y RI F, LE TIGRE DU POIRIER PAR MM. CL. GAUTIER, S. BONNAMOUR ET J. CHIFFLOT MÉMOIRE présenté à la Société Linnéenne de Lyon, en la Séance du 22 mai 1922. Le Tigre du poirier (Tingis pyri F.) est un hémiptère dont les ravages sont des plus nuisibles au poirier et au pommier. La légende biologique du Tigre. — Tous les traités d’Entomo- logie, jusqu’aux plus récents, décrivent avec une inexactitude à peu près totale les dégâts et la biologie de Tingis pyri. Voici brièvement résumée la légende du Tigre : « L’insecte adulte se montre en été ; les Tigres vivent en colonies nombreuses à la face inférieure des feuilles de poirier ; par des milliers de piqûres ils provoquent l’exsudation de goultelettes de sève qui s’agglomèrent, se dessèchent, brunissent, et forment les petites taches visqueuses, noires, luisantes, qui donnent à la feuille un aspect tigré ; pour d’autres auteurs, la piqûre de l’insecte déter¬ mine la formation de « petites galles » noires. » On trouve celte légende chez J. -B. Géhin (1862), Boisduval (1867), C. Rampon {1898), Valéry Mayet (1899), Noël (igoû), Passy (1910), Sorauer (1913), Vermorel et Dantony (1914), E. Dongé et P. Estiot (1921), G. Guénaux (1922). Cependant des notions plus exactes se trouvent dans G. Leo- nardi (1901) qui signale l’existence du Tingis adulte pendant toute l’année et ses dégâts dès le début du printemps. En France, Lécaillon (1919) a mentionné l’existence de l’insecte adulte, en LIaute-Garonne, du 18 mai au 4 décembre 1918 ; cel auteur a montré que les points ou taches noirâtres que l’on trouve derrière les feuilles sont dus aux déjections des Tingis. En ce qui concerne la ponte et le développement de l’animal, des renseignements se trouvent dans deux mémoires que nous n’avons pu consulter, celui de Schreiner (1910) et celui de OBSERVATIONS BIOLOGIQUES 161 Plotnikov (1911). [Un mémoire italien de la plus haute impor¬ tance sur les mêmes sujets, celui de Domenico Durante (1917) nous a été signalé fin juin 1922 par M. P. Marchai, alors que tout l’essentiel de nos recherches avait été effectué et présenté en mai et juin 1922 à la Société Linnéenne et annoncé par une courte note d’un grand journal quotidien, le Progrès de Lyon, le 22 juin 1922. Ce mémoire italien a paru dans le public avec un retard considérable, puisque la bibliothèque de notre Société ne l’a pas encore reçu et que la bibliothèque de l’Université de Lyon n’a pu l’avoir, après des demandes réitérées, que le f\ juillet 1922. C’est ce qui explique pourquoi Dongé et Estiot (1921), pourquoi Guéna un (1922) dont l’ouvrage reilète pour¬ tant l’enseignement entomologique donné à l’Institut agrono¬ mique de France, pourquoi Bourdin, aussi, dans un article paru le 3 juin 1922, dans la Nature, ne font aucune mention des recherches de Durante ; nous-mêmes n’avons pu nous en ins¬ pirer et nous publierons ici, avec leur caractère entièrement personnel les résultats de nos travaux tels qu’ils ont été exposés et présentés aux séances de.la Société Linnéenne de Lyon], Distribution géographique. — Le Tigre du poirier semble connu et très répandu en France. Amyot et Serville le donnent comme fréquent à Paris. Géhin, en 1860, signale son invasion dans les environs de Metz, dans les départements de la Moselle, de la Meurthe et des Vosges. Valéry Mayet, en 1899, l’a trouvé en abondance à Montpellier. En 1898, Lécaillon a étudié ses dégâts dans la Haute-Garonne. Dans la région lyonnaise, nous l’observons depuis deux ans à Saint-'Genis-Laval et à Chazav- d’Azergues. L’un de nous (Chiffiot) en a reçu de Montluel, de Vassieux et de Chalon-sur-Saône. En Europe, il semble avoir une extension assez considérable. En Italie, Caruso et Targioni-Tozzetti le signalent dans les campagnes de Pise, de Florence et de Naples. En 1918, d’après Schneider-Orelli, il aurait fait son apparition dans la Suisse du Sud. Depuis 189U il a été observé par Sajo en Hongrie, autour de Budapest ; en 1913, en Autriche et dans l’Allemagne du Sud ; en 1916, en Livonie, par Schumacher. Malkoff l’avait déjà signalé en Bulgarie, à Sadova. Enfin, dès 1910 et 1911, il a été étudié en Russie par Schreiner et en Asie, au Turkestan, par Plotnikov. Soc Linn., t. i.xix, 1922 11 162 OBSERVATIONS BIOLOGIQUES 11 semble, d’après ces données, que le Tinghs pyri se localise plus particulièrement dans le Sud de l’Europe, sans cependant avoir de prédilection pour les climats chauds ou froids. Technique. — Un grand nombre de nos observations ont été faites dans des vergers ravagés par les Tingis (accouplement-, ponte, éclosion, succion). Les mêmes phénomènes, les phases de développement, la souillure des feuilles par les déjections ont été d’autre part suivis à loisir sur des animaux élevés ou conservés dans des tubes de verre de 12 centimètres de hauteur et de 3 centimètres de diamètre, fermés avec des bouchons de liège. Les animaux étaient placés là à la face inférieure de feuilles de poirier qu’on renouvelait tous les deux ou trois jours. Observations. — Polyphagie de Tingis pyri. — Le Tigre ne s’attaque pas seulement au poirier, mais aussi au pommier (Grandi, Leonardi, Lécaillon), au pêcher (Kirchner, Reh), à l’abricotier, au cerisier, au noyer (Reli). Nous-mêmes avons trouvé des Tigres adultes, mâles et femelles, sur des feuilles de cassis (Ribes nigrum L.), le 16 avril 1922, à Châtillon- d’Azergues ; à cette époque, dans cette localité, les feuilles des poiriers étaient encore enroulées. En septembre 1922, nous avons trouvé de nombreux Tingis sous les feuilles de pêcher, de cognassier, et d’autres, en moins grand nombre, sous les feuilles de rosier. Pêchers, cognassiers, rosiers n’étaient d’ail¬ leurs qu’à peu de distance de poiriers et pommiers à feuilles entièrement détériorées par le Tigre, et dont le pétiole se cassait au moindre contact. 11 nous semble donc que c’est à défaut de sa nourriture ordinaire que le Tigre envahit d’autres arbres ou arbustes. Nous avons encore observé l’adulte et des larves au dernier stade le icr novembre. Le 3 décembre, malgré qu’il y eût encore quelques feuilles au sommet des poiriers et pom¬ miers attaqués, on ne voyait plus sur elles aucun Tigre. Succion. — Le Tigre possède un rostre articulé, formé de plusieurs segments. Lorsque le groupe des stylets est enfoncé dans la feuille, le premier et le deuxième segTUenls de la gaine forment un angle et, avec les stylets, pénétrant seuls jusqu’au parenchyme palissadique foliaire, un triangle à sommet posté¬ rieur dont les stylets sont, en avant, la base. L’insecte laisse son rostre fixé très longtemps au même point, avant de changer de place, et l’observateur muni d’une forte loupe (Leilz, gr. trente SUK “TINGIS PYRI ” F., LE TIGRE DU POIRIER 163 ou quarante) peut l’examiner à loisir. De temps à autre, l'insecte élève et abaisse la tête, en retirant ou enfonçant les stylets, sans changer le rostre de place, mais en faisant varier l’angle des deux premiers segments de la gaine. Accouplement. — Le Tingis mâle se différencie immédiate¬ ment de la femelle par l’aspect de l’appareil génital externe, qui présente en arrière et en haut deux volumineux crochets consti¬ tuant un forceps remarquable. Si l’on suit à la loupe le début de l’accouplement, on voit que les segments de l’appareil géni¬ tal peuvent exécuter des mouvements de latéralité, et, dans un autre sens, de rotation partielle autour de leur axe longitudinal. Pour s’accoupler, le mâle monte un instant sur le dos de la femelle, puis il vient se placer à l’un de ses côtés. Pendant l’accouplement, le dos du mâle est au-dessous du ventre de la femelle, les corps des deux insectes formant un angle droit ou à peine aigu ; les ailes du mâle sont au-dessus de celles de la femelle, parfois entrecroisées avec elles ; le forceps est un peu écarté. L'accouplement dure longtemps (nous en avons observé de près de trois heures). Les pattes antérieures et moyenne droite du mâle, s’il est à droite de la femelle, restent souvent sans toucher la feuille, sur laquelle s’appuie beaucoup plus fréquemment la patte postérieure droite ; les pattes moyenne et postérieure gauches du mâle sont tendues et leurs grilfettes accrochées à l’aileron droit, ou l’une à l’aileron droit, l’autre à la palette médiane du thorax de la femelle, ou à l’une des pattes de gauche de celle-ci. La disposition est inverse si le mâle est à gauche. De temps à autre, la femelle qui continue de manger, se déplace, et le mâle levant les pattes, si elles touchent la feuille, se laisse transporter par elle. Nous avons observé des accouplements depuis les premiers jours de mai. Le même mâle s’accouple avec plusieurs femelles; la femelle fécondée peut s’accoupler avec un autre mâle. Nous avons pu conserver vivants dans nos tubes d’élevage, pendant un mois et demi et plus de deux mois, des femelles et des mâles qui s’étaient accouplés. La survie dans les deux sexes est donc très longue après l’accomplissement de la fonction génitale. Cinq à six jours après l’accouplement ( en juillet) la femelle pond ses œufs ; la ponte dure plusieurs jours. Œufs. — Nous les avons trouvés dès la deuxième quinzaine- 164 OBSERVATIONS BIOLOGIQUES de mai, sur les poiriers. Les œufs sont pondus à la face infé¬ rieure des feuilles. Ils sont implantés dans le parenchyme foliaire (i) et entourés par les déjections. L’inspection de la face supérieure de la feuille montre que la femelle mange tout en pondant. Les œufs sont déposés isolément, un seul par gouttelette stercorale. Parfois, ces œufs sont isolés, assez éloi¬ gnés les uns des autres ; d’autres fois, les déjections qui les entourent sont bien plus rapprochées, et l’on peut avoir ainsi des groupes irréguliers d’œufs (toujours un par déjection) allant de trois ou quatre à plus d’une trentaine et peut-être davantage encore. 11 peut y avoir plusieurs de ces groupes sur une même feuille. Les œufs sont implantés plus ou moins verticalement dans la déjection. Avec une forte loupe (gr. trente ou quarante) on voit que certaines déjections sont sur¬ montées d’une sorte de cratère à fond plus ou moins noirâtre, bordé d’une collerette grisâtre ou brunâtre, plus ou moins évasée. Ce sont les œufs, et cratère et collerette sont le couvercle de l’œuf. Les déjections qui contiennent les œufs sont fréquem¬ ment moins étendues, moins brunâtres et moins luisantes que les chiures à d’autres périodes de la vie des femelles. Si ce ne sont pas les déjections ordinaires qui ont été prises par les anciens auteurs pour des galles causées par le Tigre, ce sont, sans doute, les œufs. Evolution dans l’oeuf. — Dix-sept jours après la ponte, en fin juillet et début d’août, nous avons vu les jeunes larves sortir de l’œuf. Eclosion. — Nous avons maintes fois suivi et pu montrer à de nombreuses personnes, l’éclosion des larves du Tigre. On voit le couvercle de l’œuf avec sa collerette s’élever lentement et verticalement, coiffant comme d’une couronne une petite masse blanche qui est la tête de la jeune larve, bien reconnais¬ sable aux yeux pourvus de cinq taches rouges. L’animal grossit à vue d’œil, vraisemblablement grâce à l’air qui remplit ses trachées. Il s’élève, coiffé du couvercle de l’œuf, à une assez grande hauteur. Alors, la tête et le haut du dos se courbent, le couvercle se détache et glisse, très généralement sur l’avant du (i) Ce détail de l’implantation dans le parenchyme nous a été signalé par M. P. Marchai, d’après Durante. SUR ‘‘TINGIS PYRI ” F., LE TIGRE DU POIRIER 165 corps, et ce couvercle est tiré vers l’enveloppe de l’œuf par un pédicule qui se rétracte fortement. Pendant toute cette phase de l’éclosion, et après, on observe dans la tête, par transparence, un mouvement pulsatile intense. (Rarement le pédicule se rompt et la larve reste coiffée de sa couronne. Rarement aussi, au début de l’éclosion, le couvercle de l’œuf se trouve projeté à une petite distance, et l’on peut voir la larve s’élever sans sa couronne). Après la descente du couvercle, le petit insecte continue de s’élever verticalement. Il remue parfois un peu les pattes et les antennes. Rientôt les antennes s’élèvent l’une après l’autre et se tendent en avant, formant un angle droit avec le corps toujours vertical sur l’œuf. Les pattes s’écartent un peu plus. Une antenne, puis l’autre, vient prendre sa place normale par rapport à la tête ; les pattes s’écartent, la petite larve s’agite, bascule parfois un peu en arrière, puis s’incline en avant et pose ses pattes sur la feuille. Elle avance un peu, étire l’abdo¬ men, maintenant tout entier sorti de l’œuf, pour rompre un pédicule par lequel cet abdomen tenait encore à l’œuf. Puis, le petit insecte ne tarde guère à marcher sur la feuille, et, y implantant son rostre, à prendre de la nourriture. Mues. — Cinq mues se produisent chez Tingis pyri entre la naissance et l’état adulte. La durée de ces phases larvaires est variable dans certaines limites suivant les individus. En pré¬ levant, en effet, de jeunes Tigres nés en assez grand nombre à peu d’heures d’intervalle, et en les élevant ensemble, nous avons obtenu dans deux séries les chiffres suivants : i° Tigres nés le 23 juin : de la naissance à la première mue, cinq et six jours ; de la première à la deuxième mue, quatre et cinq jours ; de la deuxième à la troisième mue, trois jours ; de la troisième à la quatrième mue, trois jours ; de la quatrième à la cinquième mue, cinq et six jours. 2° Tigres nés le 28 juin : de la naissance à la prendre mue, quatre jours ; de la première à la deuxième mue, deux jours et demi et trois jours ; de la deuxième à la troisième mue, deux jours et demi et trois jours ; de la troisième à la quatrième mue, trois jours ; de la quatrième à la cinquième mue, sept jours. Générations. — Nous avons noté, les 3 et 4 juin, les pre¬ mières éclosions de Tingis sur nos arbres fruitiers. Au début 166 OBSERVATIONS BIOLOGIQUES de novembre, nous avons encore observé de tout jeunes Tigres sur les feuilles. Le développement de l’insecte, de la ponte à l’imago, exigeant un peu plus d’un mois et quart, et le temps nécessaire à l’accouplement et à la ponte étant de quelques jours encore, on peut donc compter une série de quatre généra¬ tions jusqu’au début de novembre, peut-être plus dans les années très chaudes. Mais, en fait, les anciennes femelles ne cessant pas de s’accoupler et de pondre, il en résulte une telle intrication de ces générations que, pendant toute la saison, on rencontre, à peu près constamment, des œufs, des larves et des adultes. Un certain nombre de ces adultes passent sûrement l'hiver puisqu’on les retrouve tels au printemps, au départ de la végétation. ETUDES SVR 1-RS CRYPTOPHAGINÆ 0 (Coléoptères Erotylides) Il Henoticus californiens Mannerheim, espèce américaine en voie d’acclimatation européenne PAU L. FALCOZ Présenté à la Société Linnéenne de Lyon, en la séance du 26 juin 1922. INTRODUCTION On connaît le rôle important joué par l’intervention de l'homme dans l’extension géographique de certains insectes. Parfois cette action se manifeste volontairement et dans un but utilitaire comme dans le cas des espèces domestiquées (Bombyx mori, Apis mellifica) ou bien acclimatées dans une contrée pour y être utilisées, soit comme auxiliaires dans cer¬ taines cultures spéciales (caprification au moyen de Blaslo- phaga) , soit comme prédatrices ou parasites vis-à-vis d’enne¬ mis des récoltes (Calosoma sycoph'anta contre Lymantria dis- par, Novius cardinalis contre Icerya Purchasi, etc.). Mais le plus souvent, c’est d’une façon fortuite, et à la faveur des mi¬ grations humaines ou des transports commerciaux, que des in¬ sectes sont introduits d’une région dans une autre. S’ils ren¬ contrent des conditions favorables d’existence sur leur nouveau territoire* ils peuvent s’y installer définitivement et devenir, dans de certains cas, par leur multiplication intensive, de vé- (1) Voir Annales de la Société Linnéenne de Lyon, t. LXVIII, 1921, p. 25. 168 ÉTUDES SLR LES CRYPTOPHAGINÆ (COLÉOPTÈRES EROTYLIDES) ritables fléaux. L’invasion du Phylloxéra vastatrix en Europe et celle du Lymantria dispar en Amérique, datant l’une et l’autre du siècle dernier, en sont des exemples demeurés célè¬ bres. Plus près de nous et dans le cours de ces dernières années, un certain nombre d’introductions d'insectes exotiques nuisibles ont été signalées en Europe : Cochenilles diverses, Teigne de la pomme de terre, Fourmi d’Argentine, pour ne citer que les plus notables au point de vue économique. En ce qui concerne plus particulièrement les Coléoptères, nombreux sont les représentants de cet Ordre qui accompa¬ gnent, dans les diverses régions du globe où elles sont exportées, les substances dont ils se nourrissent. Ce sont généralement des insectes de petite taille appartenant à un nombre limité de familles. Les uns, représentés surtout par des Curculionides, Scolytides, Bostrychides, Bruchides, etc., sont essentiellement nuisibles, car ils vivent en phytophages au détriment de certaines marchandises transportées : d’autres, appartenant principalement aux Lathridiides et Cryptophagides, peuvent être considérés comme indifférents sous le rapport économique, leur nourriture étant composée des moisissures qui se développent souvent sur les denrées ou autres produits com¬ merciaux ; certains, enfin, les Cucujides ou tels Dasv- tides (i), par exemple, se comportent en prédateurs aux dépens des espèces précédentes et jouent, par conséquent, un rôle d’une certaine utilité. Parmi les espèces mycophages auxquelles il est fait allusion ci-dessus, certaines, appartenant principalement aux genres Lathridius, Corticaria, Cryptophagus, Henoticus, sont douées d’un pouvoir d’extension considérable dû, sans doute, à leur facilité d’adaptation aux diverses conditions climatiques ainsi qu’à la nature spéciale de leur régime alimentaire composé de moisissures, celles-ci très répandues elles-mêmes sur la surface du globe. Les étapes successives de la dissémination de quelques- unes de ces espèces ont pu être relevées et on trouve chez divers auteurs, notamment Lesne [18], Sainte-Glaire Deville (i) Voir Bourgeois. Sur le cosmopolitisme de VAcanlhocnemus ciliatus Perris (Bull. Soc. enlom. France, 1904, p. 25-26). ÉTUDES SUR LES CRYPTOPHAGINÆ (COLÉOPTÈRES EROTYLIDES) 169 [20, a3, 24], Hustache [i5], Speiser [28], d’intéressants rensei¬ gnements à cet égard. C’est ainsi que Lathridius nodifer Westw., importé vraisem¬ blablement d’Australie en Angleterre, vers le début du XIXe siècle, fut introduit en France autour de iS5o. Depuis, il s’est propagé de proche en proche sur le continent et n’est parvenu en Europe centrale qu’à la fin du siècle dernier, vers 1890. Actuellement, il représente en France l’une des espèces les plus communes du genre. Lathridius Bergrothi Reitt., originaire du Nord de l’Europe, gagne, depuis quelques années/ les régions méridionales. Je l’ai rencontré à plusieurs reprises dans une cave à Vienne en Dauphiné. Cette localité paraît être jusqu’ici la limite extrême de son extension vers le sud. Quant à Henoticus californicus Mannerh. qui fait l’objet de la présente note, il est d’introduc¬ tion relativement récente et j’ai pensé qu’il y aurait intérêt à fournir quelques précisions sur son origine, son aire de dispersion actuelle, sa morphologie et certains points de sa biologie. I. Origine et étapes «le la «lissémination en Eui*«»pe. En i843, Mannerheim décrivit sous le nom de Cryptophagus californicus un Coléoptère nouveau provenant de Nouvelle- Californie. Il ne fut plus ensuite question de cet insecte, lorsqu’en 1900, Casey [6], l’attribuant au genre Henoticus, en donna une description complémentaire. Quelques années plus tard, en 1906, fut trouvé, à Coblenz, un unique individu d’un Henoticus que Reitter considéra comme inédit et dénomma germanicus. En 1912, Everts [10] signalait l’espèce dans deux localités de Hollande : Arnheim et La Haye, où elle avait été recueillie sur des abricots séchés pro¬ venant de Californie. I.a même année, Rlenkarn [3] relatait la présence d Henoticus serratus Gy 1 1 . dans un magasin, à Londres. Peu après, Newberv [19] rapportait cette dernière capture à Henoticus germanicus Reitt. L’auteur indiquait à cette occasion les caractères différenciant les deux espèces. Toujours au cours de cette même année 1912, Sainte-Claire Deville [22] et moi-même [11] faisions, l’un et l’autre, connaître 170 ÉTUDES SUR LES CRYPTOPHAGLNÆ (COLÉOPTÈRES EROTYLIDES) la capture, à Vienne en Dauphiné, d’un Henoiicus considéré comme Je serratus, tout en signalant l’aberrance de certains caractères présentés par l’exemplaire recueilli. L’année suivante, Sainte-Claire Deville [23] rectifiait le nom de serratus en celui de gèrmanicus et faisait pressentir l’origine exotique de l’insecte. Champion [7], de son côté, se rapportant à l’observation d’Everts signalée plus haut, suggérait l’hypo¬ thèse d’une importation possible avec des abricots séchés, provenant de Californie. En 197/1, j’annonçais [12] la trouvaille d’un second individu du même insecte dans la même cave. Je précisais en même temps les conditions de capture du premier exemplaire trouvé à Vienne. Durant les six années suivantes, la bibliographie reste muette au sujet d’Henoticus gèrmanicus, lorsqu’en 1920 Keys [17] fit savoir qu’il avait trouvé à Plymouth six spécimens de cette espèce accompagnés de plusieurs larves sur un morceau de pain abandonné depuis longtemps dans une boîte à biscuits où se trouvait également un pot de confitures. La même année, Blair [2] signalait que le Muséum de Londres venait de recevoir un certain nombre d’imagos et de larves du même insecte, recueillis sur de la confiture fabriquée dans une manufacture de Londres. La notice était terminée par une description succinte de la larve. Enfin, dans une note synonymique publiée récemment, Champion [8] a fait connaître l'identité spécifique d'H. germa- nicus Reitter avec H. californiens Mann. L’auteur ayant envoyé à M. Barber, du Bureau d’entomologie du Département de l’Agriculture des Etats-Unis, un des spécimens recueillis à Londres, il fut informé par son correspondant que l’exemplaire communiqué était en tous points conforme à H. californiens, décrit depuis longtemps par Mannerheim. La synonymie de l’espèce s’établit donc ainsi : Cryptophagus (llenoticus) californiens Mannerheim (Maté¬ riaux pour la faune des Coléoptères des îles Aléoutiennes, de Sitka et de la Nouvelle-Californie. Bulletin de la Soc. imp. des Nafur. de Moscou XVI, p. 256, i843).= H enoticus gèrmanicus Reitter. (Wiener entom. Zeitung, p. 23i, 1906). ÉTUDES SUR LES CRYPTOPHAGINÆ (COLÉOPTÈRES EROTYLIDES) 171 II. Disti’Ibntion <|éo«|i*aplii<| ne. 11 résulte de ce qui précède qu Henoticus californicus , insecte apte au cosmopolitisme, est actuellement en voie d’accli¬ matation européenne. D’après les données connues, son aire actuelle d’extension est la suivante : Amérique du Nord : diverses localités de Californie (Man- nerheim, F.-C. Champion) ; Ashland en Orégon (II. -G. Cham¬ pion). Europe : Coblenz en Allemagne (Reitter) ; Arnheim, La Haye en Hollande (Everts) ; Londres, Plymouth en Angleterre (Bedwel, Blenkarn, Newbery) ; Vienne en France (Falcoz). Sauf celte dernière ville, toutes les localités citées ci-dessus -sont des ports fluviaux ou maritimes ayant des relations com¬ merciales avec l’Amérique. Quant à la pénétration jusqu’à Vienne, elle s’est vraisemblablement effectuée en faveur d’un transport secondaire par voie ferrée d’abricots séchés d’origine californienne. Henoticus serratus Gyll., espèce très afline, possède une aire géographique extrêmement vaste qui comprend la région holarctique tout entière. III. Morphologie «le l’ailnlte. Le genre Henoticus créé en i846 par Thomson (Skand. Col. X, p. 67) est représenté, outre H. serratus et californicus, par un petit nombre d’autres espèces du Centre de l’Amérique. Les principaux caractères génériques sont les suivants : Prothorax à angles antérieurs non épaissis et à bords latéraux portant des denticules subégaux dirigés en arrière. Strie suturale des élytres atteignant presque la base. Tarses posté¬ rieurs de \ articles chez les cf. Henoticus californicus (fig. 1) présente les caractéristiques ci-après : Longueur : 2,2 mm. Oblong, assez convexe, à pubescence longue et assez forte, entremêlée de quelques poils mi-dressés. Surface luisante, couleur brun fauve. Antennes, palpes et pattes ferrugineux. Tête assez densément ponctuée. Yeu\ petits mais saillants et 172 ÉTUDES SUR LES CRYPTOPHAGINÆ (COLÉOPTÈRES EROTYLIDES) coniques. Antennes à ier article médiocrement épais, 2e plus étroit que le xer mais plus renflé que les suivants, 5e et -e distinctement plus longs que les articles intermédiaires, ceux-ci aussi longs que larges, les 3 derniers bien plus gros que les précédents, formant une massue terminée par une pointe. L’article intermédiaire de la massue est le plus large. Fig. i. — Henoticus californicus Mann., imago ÇX 28. Prothorax à denticulation latérale forte, présentant sa largeur maxima près de la base. Celle-ci occupée par un sillon transver¬ sal limité de chaque côté par une faible fossette. Elytres à ponctuation aussi dense en avant, mais plus éparse que celle du prothorax, devenant graduellement plus fine vers le sommet. Strie suturale débutant peu après l’écusson. IV. IIoi*i»liolof|ie «le la larve. Matériel étudié. Trois individus âgés, provenant de Londres, recueillis sur de la confiture et conservés dans l’alcool à 70° (1). (1) J'adresse mes sincères remerciements à M. Blair, du British Muséum qui m’a obligeamment fait part du matériel ayant servi à cette étude. ÉTUDES SUR LES CRYPTOPHAGINÆ (COLÉOPTÈRES EROTYLIDES) 173 Caractères generaux. Larve compodéiforme, hypognathe. Labre et clvpeus distincts. Un seul ocelle de cha¬ que côté. Antennes triarticulées, à 2e article muni d’un cône sen¬ soriel. Mandibules pourvues d’une lamelle dentée et d’un mola plissée, apex multidenté. Maxilles à stipe libre, mobiles dans le sens latéral. Palpes maxillaires triarticulés, portés par un palpigère dis¬ tinct, soudé avec le stipe. Celui- ci séparé du labium par un sclé- rite membraneux (area maxil- laris de Bôving). Labium com¬ posé d’un bypostome et d’un menton surmonté de 2 palpes uniarticulés. Maxillules rudi¬ mentaires sur la face dorsale antérieure du labium. Tarses composés d’un seul article. Neu¬ vième segment abdominal por¬ tant 2 crochets chitineux. Seg¬ ment anal peu saillant. Stigmates bifores (biforia de Schiôdte). munis d’un appareil d’occlusion. Fig. 2. — Henoticus californiens, larve, face dorsale, X 28. Description. Longueur de l’exemplaire décrit : 3, 2 m/m. Corps en ovale allongé (fig. 2), peu convexe, à surface lisse portant de nombreuses soies claires, assez longues sur les côtés. Couleur générale blanchâtre sauf l’apex des mandibules et l’extrémité des appendices chitineux du 9e segment abdominal qui sont brunâtres. Tête légèrement inclinée, peu enchâssée dans le prothorax, bien plus étroite que ce dernier, arrondie 174 ÉTUDES SUR LES CRYPTOPHAGINÆ (COLÉOPTÈRES ER0TYL1DES) sur les côtés et légèrement rétrécie à la base. Surface dorsale un peu aplatie. Sutures frontales en V ouvert, divergentes surtout en avant après leur milieu, atteignant en arrière, sans se rejoin¬ dre, le bord postérieur du crâne. Front soudé avec le clvpeus, suture délimitant ces deux sclé- rites très faiblement indiquée latéralement au niveau de la base des antennes ; surface munie de 4 soies, limitée en arrière par le trou occipital. Epicrane entièrement divisé dorsalement par le front et ventralement par l’hypostome (i). Les surfaces tergo-latérales portent chacune un certain nombre de soies: une susorbitaire, une sousorbitaire et 2 à 3 postérieures. Ocelles uniques de chaque côté, non pigmentés sur les indi¬ vidus étudiés et apparaissant comme de faibles protubérances hyalines. Clypeus trapézoïdal portant 4 soies et 2 pores sensoriels transversalement disposés. Lobrum bien développé, subreclangulaire, à angles antérieurs émoussés, muni de 6 soies : 4 en avant, 2 vers le tiers postérieur; on voit aussi une rangée transverse de \ pores. Lne suture nette sépare le labrum du clypeus. Epipharynx (fîg. 3) appliqué contre la face ventrale du labrum et formant la paroi dorsale de la cavité buccale. Il est constitué antérieurement par une membrane portant des phanères de formes diverses: soies, papilles, pores, symétri¬ quement ordonnés. Vient ensuite, au niveau de la suture labro- clvpéale, une pièce chitineuse pigmentée en forme de tige transversale portant deux fascies médianes de poils membraneux brunâtres dirigés en arrière et dont l’ensemble constitue l'or¬ gane gustatif épipharvngien décrit et figuré par Jeannel [16] dans Speonomus Bolivari Escal. et par moi-même [i3] dans Setaria sericea Muls. Postérieurement à la tige transversale, on voit deux assemblages latéraux de lames tendineuses (?) de forme trapézoïdale, à bord postérieur épaissi et disposées obli¬ quement en éventail. Ces lames prennent appui de chaque (1) Le terme hypostome est ici employé dans le sens où Scliiôdte 26) l’a appliqué, Carabidæ excepté, pour désigner le snbmentnm et la gula lorsque ces deux sclérites sont fusionnés, comme c’est ici le cas. . ÉTUDES SUR LES CRYPTOPHAGINÆ (COLÉOPTÈRES EROTYLIDES) 175 côté contre une plaque chitineuse triangulaire logée dans l’an¬ gle postérieur du elypeus et .viennent s’épanouir près de la ligne médiane, vis-à-vis de l’organe gustatif. Entre les lames postérieures se trouve un sclérite étroit en avant et dont il ne m’est pas possible de décrire la portion postérieure, très déli- Fig. 3. — Henoticus californiens , larve. Labre et épipharynx, face ventrale, X 460. — o. g. e.. organe gustatif épipharyngien ; I. t., lames ten¬ dineuses. Fig. 4. — Henoticus californiens, lar¬ ve. Antenne gau¬ che, face ven¬ trale, x 3oo. cale d’ailleurs, qui s’est déchirée et déformée lors de la dissection. Antennes (lig. 4) relativement longues, à 3 articles. Article basal court, portant sur la face ventrale 2 pores sensoriels, •2e article plus de trois fois aussi long que le ier, un peu plus étroit, portant à son extrémité distale, du côté ventral, un cône sensoriel entouré de plusieurs soies, 3e article à peu près aussi long que le précédent mais deux fois moins large, muni de 3-4 soies près du sommet, lequel est surmonté d’une soie distale plus forte et plus longue. Mandibules (lig. 5) robustes à sommet bidenlé dans le plan dorso-ventral. Près de l’apex, le bord interne est profondément découpé en dents de scie au nombre de 5, de taille décrois¬ sante du sommet vers la base. Le bord interne se recourbe 176 ÉTUDES SUR LES CRYPT0PHAG1NÆ (COLÉOPTÈRES EROTYL1DES) ensuite à angle droit et, à ce niveau, s’avance une lame trian¬ gulaire (l. d.) faiblement chitinisée à sommet aigu et à bord inférieur profondément pectiné (prostheca, lamella dentata). Mola plissée transversalement et portant sur les faces dorsale 1 1 ventrale 637 rangées transversales de tubercules granuli- Fig. 5. — Henoticus californicus, larve. Mandibule droite, face dorsale, X 460. — 1. d., lamelle dentée. formes. L’angle interne de la mandibule porte, du côté ventral, un groupe de poils incolores (pénicillé). Bord externe régu¬ lièrement arrondi, pourvu de 2 soies de longueur inégale. Un pore vers le milieu de la surface dorsale. Maxilles (lig. 6), de forme allongée, composés d’une pièce basilaire (cardo), d’un stipe et d’un palpe 3-arliculé. Cardo à profil triangulaire, s’articulant sur sa face proximale avec la branche du tcntorium par l'intermédiaire d’un petit sclérite triangulaire. Stipe relativement étroit, à bord masticateur •convexe dans le milieu, devenant rectiligne dans la portion apicale. Lacinia munie de plusieurs longues dents internes. Galéa figurée par un lobe peu distinct orné de 2 soies ainsi que d’un pore et séparée de la lacinia par une légère incisure. La ÉTUDES SUR LES CRYPT0PHAG1NÆ (COLÉOPTÈRES EROTYLIDES) 177 surface ventrale du slipe porte 3 soies, de longueur inégale et 3 pores dont le plus petit est le plus rapproché du bord interne. Palpes maxillaires insérés sur un palpigère soudé avec le slipe, article basal court, 2e article carré, à peine plus étroit que le précédent, 3e article tronconique, 2 fois plus long que le 2e Fig. G. — Henoticus californicus, larve. Labium etmaxilles,X200. — bp., hypos- tome: m., menton; lg. languette (ligula); a. m., sclérile maxillaire (area articularia maxillaris); br. t., branche tentoriale; sel. i., sclérite interca¬ laire; ca., cardo , st., stipe; pg., palpigère ; 1. lacinia; g., galea. et muni au sommet de nombreux sensili. Le bord interne des maxilles est relié au labium par une membrane en losange irrégulier (area articularia maxillaris) . Labium (lig. 6) formé d’un hypostome et d’un menton mem¬ braneux surmonté d’un palpigère chitinisé supportant 2 palpes uniarticulés. Hypostome (çjula + submentum) approxima¬ tivement hexagonal. Menton à côtés arrondis, séparé de J’hypostome par une suture nette. Palpigère à bord étiré anté¬ rieurement en une languette médiane (liçfula) assez large, arrondie au sommet. La surface du labium est garnie de soies et de pores, plus nombreux sur la portion distale. Soc. Linn., t. lxin, 1922. 12 178 ÉTUDES SUR LES CRYPTOPHAGINÆ (COLÉOPTÈRES EROTYLIDES) Hypopharynx (lig. 7). Cet organe occupe la parlie antérieure de la paroi dorsale ou interne du labium. Il est essentiellement composé d une robuste pièce chilineuse transversale, fortement pigmentée, de même largeur que le menton, et dont le bord antérieur émet '\ processus divergents à sommet acuminé : --ogh. Fig. 7. — Ilenolicus californiens , larve. Hypopharynx. X 460. — nixl., maxillules: ogh., organe gustalif hypopharyngicn. 2 médians, 2 latéraux ; le bord postérieur, rectiligne, est pro¬ longé latéralement par 2 tiges convergentes articulées avec 2 autres liges de même longueur qui en sont le prolongement (lames poststomachiques). On voit sur la portion médiane de la pièce chilineuse une aire transversale plus foncée, paraissant légèrement saillante et rugueuse. En avant des processus médians antérieurs et les entourant partiellement, il existe un organe gustatif hypopharyngicn composé de poils sensoriels fasciculés de couleur brune et dont l’ensemble affecte la forme d’un croissant incurvé dans le milieu. ÉTUDES SUR LES CRYPTOPHAGINÆ (COLÉOPTÈRES EROTYLIDES) 170 Maxillules. En avant do l’hypcpharynx, la face dorsale du labium porte deux lobes latéraux, de nature membraneuse extrêmement délicate, à contours difficilement discernables (i) et dont la marge interne est garnie d’une rangée de soies denti- formes assez longues. Ces deux lobes représentent, sans aucun doute, les maxillules, organes primitifs, homologues des maxil- lulæ des Crustacés, signalés pour la première fois par Hansen [ x 4] , puis étudiés ultérieurement par Carpenter [5] et Miss Evans [9] dans diverses larves de Coléoptères. Segments thoraciques transverses, de largeur croissante • Fig. 8. — Henoticus californiens , larve. Patte intermédiaire gauche, face dorsale, x 140. d’avant en arrière, plus étroits que les segments abdominaux. La face tergale de chacun d’eux porte a rangées transversales de 6 soies en antéversion. Les pleures et la face sternale sont éga¬ lement pourvues de soies assez longues. Pattes (fig. 8) relativement courtes. Trochanter bien déve¬ loppé, s’articulant au fémur par une face en biseau. Fémurs épais et courts. Tibias légèrement plus longs que ces derniers. Tarses onguiformes assez robustes. Soies disposées comme le montre la figure 8. Segments abdominaux présentant le même système chaeto- taxique que les segments thoraciques sauf que les soies sont dirigées en rétroversion. Côtés subanguleux. Neuvième segment abdominal ou pygidium bien plus étroit que les précédents, à bord postérieur prolongé par •>. processus chitineux en forme de crocs relevés vers le haut (fig. 9). Segment anal entièrement (1) Chez les larves de diverses espèces du genre Cryplophagus que j’ai étudiées, les maxillules sont plus évidentes et leurs contours un peu plus nets. 180 ÉTUDES SUR LES CRYPTOPHAGINÆ (COLÉOPTÈRES EROTYLIDES) membraneux, relativement court, ne paraissant pas faire office de pseudopode. Stigmates ainsi disposés : la ire paire sur les pleures du méso- thorax, les 8 autres paires sur les bords latéraux des 8 premiers tergites abdominaux. Les stigmates thoraciques sont, suivant la règle, plus grands que les suivants, mais leur forme est la même. Le péritrème (fîg. io) présente une forme semi-annulaire. Il Fig. 9. — Henoticus californicus, larve. Derniers segments abdo¬ minaux, face latérale, X 70. Fig. 10. — Henoticus cali¬ fornicus, larve. Stigmate, X 690. enclôt l’orifice respiratoire lequel est largement ouvert, à l'encontre de l’orifice du stigmate de la larve d ’Epuvaea depressa Illig. décrit et figuré par Scott [27] et qui est formé de deux petites ouvertures ovales contiguës. L’atrium est infundibuli- forme, il est prolongé latéralement, en dessous de la cuticule, par un diverticulum divisé lui-même par une cloison médiane en deux chambres à contour rectangulaire et dont les parois internes sont munies de saillies chitineuses hyalines assez régu¬ lièrement disposées (1). La surface de l’atrium porte de nombreuses pointes chitineuses radiales dont l’ensemble consti¬ tue la nasse. L’appareil d’occlusion est situé entre la nasse et la naissance de la trachée. 11 n’est pas visible sur la figure 10. D’après Steiuke [28], les stigmates des larves des Cryptopha- gides ont la plus grande analogie avec ceux des larves des Byturides. Affinités. — La larve d Henoticus californicus présente la structure générale des larves connues appartenant aux (1) Ces saillies sont analogues, quoique moins prononcées, à celles qu'a observé Roberts (20) dans tes stigmates de'la larve d 'Agriotes obscurus L. ÉTUDES SUR LES CRYPTOPHAGINÆ (COLÉOPTÈRES EROTYLIDES) 181 Cryptophaginae. Elle diffère peu des larves du genre voisin Cryptophagus, mais on l’en distingue toutefois assez facilement, ainsi que l'a noté Blair [2], par la forme plus ovalaire du corps et par la conformation des crochets pygidiaux qui sont plus effilés en même temps que plus recourbés. Quant aux différences de détail, elles sont minimes et portent principalement sur la structure des organes buccaux, en particulier des mandibules (nombre de dents, forme de la lame dentée, etc.). La morphologie larvaire vient donc confirmer la parenté très étroite, constatée déjà chez l’imago, entre les genres Crypto¬ phagus et Henoticus dont l’évolution s’est faite parallèlement et atteint actuellement le même stade. V. Ethologie. L’accouplement, la ponte et la durée de la vie larvaire sont inconnus. En ce qui concerne le régime alimentaire, on a vu plus haut qu 'Henoticus californiens vit dans sa patrie d’origine sur les fruits conservés, particulièrement les abricots séchés qu’il accompagne lors de leur transport en Europe. Ce n’est assurément pas du fruit lui-même qu’il se nourrit mais plutôt des végétations cryptogamiques (Aspergillus, Pénicillium) qui s’y développent très souvent. Il en est de même pour les larves trouvées sur de la confiture, milieu très favorable au dévelop¬ pement des moisissures. Un granule fécal, extrait de l'intestin d’une de ces larves, s’est du reste montré, à l’examen microsco¬ pique, uniquement composé de spores. AUTEURS CITÉS 1. Bedwell (E.-C.) : Henoticus germanicus Roitt. in London (Enlomol. Month. Magazine, p. i3, 1921). 2. Blair (K. -G.) : Henoticus germanicus Reitt. in London (Enlom. Montli. Magazine, p. 279, 1920). 3. Blenkarn (S. -A.) : Henoticus serratus Gyll. and Pentarthron Huttonï Woll. in London (Entom. Month. Magazine, p. 263, 1912). 4. Bôvi.ng (A. -G.) and Champlain (A. -B.) : Larvæ of Norlli american beetlop of thc family Cleridæ (Proced. of tlie Un. St. Mat. Muséum. vol. 67, p. 575-G/19, pl. 42-53, 1920). 182 ÉTUDES SUR LES URYPTOPHAGINÆ (COLÉOPTÈRES EROTYL1DES) 5. Carpenter (< and Mac Dowel (M.-C.) : The mouth-parts of some ficelle larvai (Dascilidæ and Scarabaeidæ) , with especial referencc lo Ihc maxillulæ and liypopharynx (Qunt. Joiirn. Microsc. Science, 67, p. 373-396, pl. 35-37, 191?.). 6. Casei (T.-L.) : Journ. A. -York Ent. Soc. VIII, p. 101, 1900. 7. Champion (G.-C.) : Additional local i t ies , elc. for various Coleoptera re- cenlly added to llie British list. (Entom. Xlonth. Magazine. p. 176, 1913). 8. — Henoticus germanicus Reitt. and H. serratus Gy IL Synonymical note, elc. (Ent. Mnnlh. Magazine, p. 12, igai). 9. Evans (A.-M.) : Journ. linn. Soc., 34. p. '129-456, 1921. 10. E verts (Ed.) : Achtste Lijst van soorlen en variateiten, nieuw voor de Nederlandsche fauna, sedert de nitgave der a Coleoptera Neer- landica » Lekend geworden (Tijdschr. voor Entom. LV, p. 28G. 1912). 11. Falcoz iL.) : Deux Coléoptères nouveaux pour la faune française (Ann. Soc. Linn. de Lyon, p. g3, 1912). 12. — Contribution à l’étude de la faune des microcavernes, Lyon, Rev. . édit., p. 33, 1 9 1 4 - 13. — Etudes sur les Crypiophagime. 1. Morphologie et affinités systéma¬ tiques de Setaria sericea Muls. (Ann. Soc. Linn. Lyon, p. a5-4o. 1921). 1 i. Hansen (II. -G.) : Zur Morphologie der Glieden und Mundtheile bei Crustacaeen und lnsecten (Zool. Anz. \ol. XVI, pp. 193-19S, 201-21 2, i8g3). 15. 1 1 ustache (A.) : Deux Curculionides américains introduits en France (Bull. Soc. ent. France, p. i34, 1921). 16. Jeannel (R.): Révision des Bathysciinse (Arch. Zoo/, expér. et gén.. vol. XLVII, j). 16, 1911). 17. Keys i.l. -II.) : Rare ficelles in a broad-roll at Plyinouth [Entom. Month. Mag., p. :>.58, 1920), 18. Lesne (U.): La distribution géographique des Coléoptères Rostryehides dans ses rapports avec le régime alimentaire de ces Insectes. Rôle probable des grandes migrations humaines. (C. B. Acad, des Sciences, sépar. j-3, 190.8). 19. Nevvbery (E.-A.) : Henoticus germanicus Reitt. in à London warehouse (Ent. month. Mag., p. 286, 1912). 20. Roberts (A.-W.-R.) : On the life history of « Wireworms » of llie genus \grioles Escli., with sonie notes on thaï of Alhous hæmorrhoi- p. 188-208, 237-248, 261-268, 1900-1906; XXXI, pp. 129-161, 1907-1914); (Annales Soc. enl. France, XC, p. 81, 1921). 26. SoniôDTE (J.-C.-) : De Metamorphosi Eleplher*torum observationes ( Xalnr-hisl . Tidskrift. Kjôbenhaven , i8Gi-84). 27. Scott (II.) : Notes 011 the Biology of sonie Inquilines and Parasites in a nest of Bombus derhamellns (Traits, of the enlom. Soc. of London, 99-127, 1920). 28. Speisku (P.) : Adventiv-Fauna ( Phys.-ükon. Geselsch. zu Konigsberg , pp. 378-385, 1907). 20. Stkinki: (G.) : Die Stigmen der Kiiferlarven (Archiv. fur Xaltirges- chichte,, 7 1 loft , p. i-58, 1919). VARIATION DU SPIROGYRA ORRICULARIS KUTZ PAR A. R A P H É L I S Mémoire présenté à la Société Linnéenne de Lyon, à la Séance du n Septembre 1922. En 1907, dans ma Liste des Algues récoltées dans les environs de Cannes, (Annales de la Société des Sciences Naf. de Pro¬ vence, t. I, 1907, Marseille, 1908), je citais en ces termes nue récolte intéressante : « Spirogyra orbicularis (Ilass.) Kütz. Cannes, dans les plaines de Saint-Cassien, grosses niasses sombres dans les rigoles d’irri¬ gation. Bel exemplaire fructifié. » J’ajoutais encore : « les dimensions de la zygospore attei¬ gnent 170 y. sur 120 et sont un peu supérieures à celle qu’indique P. Petit. (P. Petit, Spirogyra des Environs de Paris, p. 31). Tous les autres éléments concordent. » Je 11e pensais pas avoir à revenir sur ce sujet. La récolte est du mois d’août 1902. Depuis, bien des années ont passé. Les événements et mes occupations ne m’ont pas toujours permis de surveiller la localité comme je l’aurais désiré. J'ai pu seule¬ ment m’assurer (pie la plante était toujours présente et se développait à l’aise, au milieu d’une concurrence très active. L’année dernière, je prélevais quelques touffes qui, mesurées, m’ont redonné exactement les mêmes caractéristiques. J’ai donc pensé que je me trouvais en présence d’une forme de fixa¬ tion et qu'il y avait lieu de la noter en passant. La plaine de Laval ou de Saint-Cassien est une vaste étendue de terres cultivées, basses, en partie inondées, allant depuis le quartier de la Bocca, à la sortie de la ville de Cannes, jusqu’à l'embouchure de la Siagne dans un sens, et depuis la mer jus- VARIATION DU Sl'IROGYRA ORB1CULAR1S KUTZ 185 qu’à ce même lleuve, dans l’autre. Les routes et les chemins qui séparent les propriétés y sont bordés de nombreuses rigoles d’irrigation et de drainage qui rendent ces terres les plus fer¬ tiles de la région. Depuis des siècles, rien n’a changé. La végétation, servie par des conditions presque immuables, est restée identique à elle-même. Ainsi, parmi tant d’autres, l’espèce considérée s’est installée largement à demeure et ne semble pas prête à disparaître. Voici la synonymie telle qu’elle est donnée par P. Petit, loc. cit. : Spirogyra orbicularis (Hass.) Kiitz. Spec. Alg., p. 442 ; — Tabul. Phycol., V pi. XXVII, fig. 3, A. B. Zygnema maximum Hass. A. N. IL, X, p. 36. Zygnema orbiculare Hass. Freshw. Alg., p. i38, pi. XIX, fig. I, 2. Le diamètre du filament végétatif mesure en moyenne 1 35 y. ; les cellules sont à peu près aussi longues que larges, parfois un peu plus longues, très peu, caractère légèrement en contradiction avec la diagnose de P. Petit. On compte dans la cellule, en général, 6 spires étroites, pâles, dentées, à peine courbées, décrivant une demi-spire et munies de gros grains d’amidon. Les cellules fructifères sont peu différentes des autres ; souvent la conjugaison a lieu par séries de 3 cellules consécutives, très rarement par cellules isolées. Les zygospores sont lenticulaires comme dans le type, brunes à leur maturité, caractère commun au type. Seulement tandis que la diagnose de P. Petit leur assigne comme dimensions moyennes 102 y sur 84, toutes celles que j’ai pu mesurer m’ont donné comme moyennes 170 y sur 120, soit une bonne moitié en plus. Par ses cellules parfois un peu plus longues que larges et par les dimensions de la zygospore, mais par ces deux points seulement, notre plante se raprocherait légèrement du Spiro- gyra crassa Külz, dont la zygospore mesure 175 y sur i3o. Pour tous les autres caractères, au contraire, nous sommes beaucoup plus près du type dont la plante actuelle est sûrement une variation. (1) Spirogyra maxirna Hass. Vittr. Kryptog. Flora. D. Migula, 1907, Bd. II, Teil. I, p. 570. VARIATION DU SPIKOGYRA ORBICULARIS Kl’TZ VARIATION DU SPIROGYRA ORBICULARIS KLTZ 187 En résumé, la persistance de ce caractère semble bien indi¬ quer une forme d’adaptation : l’espèce dans un milieu nettement favorable s’est fixée sur un point particulier, la fructification. Je ne crois pas à une valeur spécifique suffisante, mais je pense que nous pouvons considérer la forme décrite comme un terme de passage entre les deux espèces beaucoup plus proche de la première que de la seconde. Je propose pour la désigner le vocable nouveau : Spirogyra orbicularis iflass.), Kiitz, var. macrocarpa nov. a ar., qui suffit, à mon avis, pour préciser au moins momenta¬ nément sa classification. Explication de la planche. J’ai figuré en A les zygospores telles que je les ai dessinées sur le frais en août 1912. — 11 représente une cellule fructifiée dessinée de même en août 1921 : on voit qu’il y a identité complète entre ces deux dessins. — En G, j'ai figuré la conjugaison de deux filaments d’aout 1902, dont une cellule comprend même un ebromato- pliore complet. 11 n’y a rien à ajouter à ces figures qui sont assez claires. STRUCTURE DES FLEURS DE QUELQUES PLANTES UBIQUISTES à diverses altitudes PAR M LLE LARBAUD Mémoire présenté à la Société Linnéenne de Lyon, en la Séance 2Ôjuin 1922. Pour comparer la structure des lleurs d'une même espèce ù différentes altitudes, une des conditions les plus importantes dans le choix des échantillons, c’est de prendre des fleurs au même stade de leur développement. En effet, à mesure que la lleur évolue, que la fécondation et la fructification se produisent, l’anatomie des différentes parties de la lleur se modifie profon¬ dément. M. J. Pitard a montré (1) la transformation qui s’opère ainsi dans l’anatomie d’un pédoncule floral. J’ai observé très souvent que les pétales des fleurs épanouies, alors même que ces fleurs conservaient encore leur éclat, commençaient à pré¬ senter une désorganisation dans leurs tissus. Dans les pétales des fleurs âgées, le parenchyme se désagrège et on ne trouve plus que les deux épidermes et les faisceaux libéro-ligneux. D’autre part, les sépales de beaucoup de fleurs tombant très tôt, il m'a paru nécessaire de choisir des boutons floraux peu avant l’anthèse pour les comparer entre eux. U11 pourrait croire que le choix de tel ou tel pied florifère a une grande importance et que, pour obtenir des conclusions rigoureuses, il faut comparer entre eux des échantillons prove¬ nant d’un même pied initial, soit par voie de bouturage, soit par voie de semence. Mais ces cultures, demandant de nom¬ breuses années d’observation pour arriver à une parfaite (1) J. Pitard, Recherches sur l'anatomie comparée des pédicelles floraux et fructifères, Thèse, Paris, 1S99. STRUCTURE DES FLEURS DE QUELQUES PLANTES UBIQUISTES 189 acclimatation, ont été rendues inutiles par les remarquables expériences de Gaston Bonnier (i) qui portent sur une très longue période — plus de trente ans — et sur un nombre considérable de végétaux. Ceux-ci, placés à des altitudes diffé¬ rentes, provenaient, pour chaque espèce, d’un même individu initial Gaston Bonnier a observé qu’après une période plus ou moins longue, suivant les espèces, les plantes de plaine qu’il avait semées ou plantées à diverses altitudes devenaient en tous points identiques à celles qui poussent spontanément à la même altitude. Pour comparer l’anatomie de pièces aussi délicates que celles de la fleur : calice, corolle, filets d’étamines, etc... on ne peut songer à faire des coupes à la main. Tous les échantillons à couper doivent être préalablement inclus dans la paraffine soit par les méthodes ordinaires, soit par mon procédé spécial (2) a l’alcool butylique normal. Ce dernier procédé donne de meil¬ leurs résultats, en particulier pour la conservation des poils et des papilles qui ne subissent aucune rétraction comme cela arrive généralement lorsqu’on emploie le toluène ou le xylol. C’est grâce à cette méthode de préparation que j’ai pu observer chez plusieurs fleurs (Caltha palustris L., Achillea Ptarmica L., Silene inflata Sm., etc.) qu’en montagne, les papilles sont plus allongées qu’en plaine. Leur ensemble offre, sous le microscope, l’aspect d’un velours formant ce qu’on a très bien nommé le « velouté de la fleur ». Dans le bouton, le sommet de ces papilles est arrondi ; au moment de l’anthèse, il fait saillie et donne une pointe line et allongée dans les fleurs de montagne. En plaine, les pointes sont moins aiguës et les basales sont plus larges, de sorte que les poils du velours, moins longs et moins serrés, forment un moins beau velouté. En montagne, l’éclat des pétales est plus éclatant, non seulement à cause de cette particularité des papilles, mais encore à cause de la coloration (1) G. Bonnier, Cultures expérimentales dans les Alpes et dans les Pyré¬ nées (Revue générale de Botanique, t. II, 1890). Recherches expérimentales sur l’adaptation des plantes au climat alpin (Annales des Sciences naturelles, 7e série). (2) M. Larbaud. Nouvelle technique pour les inclusions et les préparations microcospiques animales et végétales (C. II. Ac. S<\, 23 mai 1921). 190 STRUCTURE DES FLEURS DE QUELQUES PLANTES UB1QUISTES généralement plus vive et aussi en raison de la plus forte intensité lumineuse de l’atmosphère. Ces considérations générales étant faites, je me propose d’étudier l’anatomie florale comparée des plantes ubiquistes suivantes que j’ai récoltées à diverses altitudes : 1. Famaria officinalis L. 4- Géranium pyrenaicum L. 2. Capsella Bursa Pasloris L. 5. Achillea Ptarmica L. 3. Silene inflala Sm. fi. Hieracium pilosella L. Funiaria officinalis L. L’échantillon de plaine a été recueilli près de Valenciennes, donc à peu près au niveau de la mer. Celui de montagne vient de Pralognan (Savoie), à i.5oo mètres d'altitude. Les deux boutons comparés sont du même âge. Celui de plaine est un peu plus grand que celui de montagne. Leurs dimensions sont à peu près dans le rapport de quatre à trois. Mais ce sont des dimensions absolues. Or, la plante de plaine étant en moyenne deux à trois fois plus grande que la plante de montagne, il en résulte que, comparée à la plante qui la porte, la fleur offre un développement plus grand en montagne qu’en plaine. Et ceci est un fait général. L’appareil végétatif aérien devient de plus en plus réduit à mesure que l'altitude augmente, tandis que l'appareil végétatif souterrain se déve¬ loppe davantage soit pour la fixation plus solide de la plante, soit pour l’accumulation plus grande des réserves. Ces réserves doivent être utilisées rapidement pendant le court espace de temps où la température extérieure permet à la plante de se développer. La proportion de ces réserves employée par la fleur va en croissant à mesure que l’altitude augmente, puisque la fleur conserve à peu près toujours les mêmes dimensions, tandis que le reste de la plante devient de plus en plus réduit. Le pédoncule offre peu de différence dans les deux échantil¬ lons. Il faut noter cependant que les cellules sont un peu plus grandes et offrent moins de cohésion entre elles dans la Fume- terre de plaine. Les pétales ont sensiblement la même épaisseur, fis sont donc deux ou trois fois plus épais en montagne qu’en plaine relati¬ vement aux dimensions totales de la plante. De plus, tandis que STRUCTURE DES FLEURS DE QUELQUES PLANTES UBIQUISTES 191 toutes les cellules du parenchyme dans la Fumeterre de plaine sont arrondies, dans celle de Pralognan on trouve à peu près autant de cellules arrondies que de cellules polyédriques, ces dernières sont réunies et ne laissent pas de méats entre elles. Cela donne au tissu de montagne une apparence plus compacte. Enfin les grains de pollen sont un peu plus gros dans la fleur de plaine. Capsella Bursa Pastoris I.. J’ai recueilli les échantillons de montagne aux Contamines (Haute-Savoie) sur les flancs du Mont Joly, à i.aoo mètres d’alti¬ tude. Les Capselles de plaine viennent des environs de Valen¬ ciennes. En montagne, les lleurs sont un peu plus grandes et les sépales persistent plus longtemps. La comparaison de l’anatomie des pédoncules offre des diffé¬ rences bien marquées. La cuticule est faible en plaine ; elle est plus épaisse en montagne où elle se prolonge entre les cellules épidermiques qui sont ainsi eutinisées sur toutes leurs faces sauf sur la face interne. Sous cet épiderme, on rencontre, dans l’échantillon de montagne, trois assises de collenehyme, puis une ou deux assises de grandes cellules polygonales, des petites cellules polygonales, six à huit fois plus petites que les précé¬ dentes et enfin, tout à fait vers le centre, les éléments du bois séparés par une moelle très réduite. Dans toute celle coupe, c’esl à peine si l’on peut distinguer quelques méats intercellulaires En plaine, sous l’épiderme il y a à peu près quatre assises de cel¬ lules arrondies ayant toutes la même dimension et laissant entre elles des méats et même des lacunes, au-dessous de ces assises se trouvent les quatre faisceaux libéro-ligneux séparés par des cellules arrondies ou polygonales et par une moelle bien déve¬ loppée. D’après ce qui précède, on voit que le pédoncule de montagne a des tissus plus différenciés que celui de plaine. L’ap¬ pareil conducteur de la Capsclle des Contamines est placé plus près de l’axe géométrique du pédoncule, donc protégé par un cylindre cortical plus développé. Une coupe pratiquée dans les sépales montre qu’en plaine les cellules sont un peu plus grandes qu’en montagne. Toutefois, il 192 STRUCTURE DES FLEURS DE QUELQUES PLANTES UBIQU1STES faut faire une exception pour les cellules de l’épiderme externe de la Capselle de montagne ; celles-ci sont bien plus grandes que les cellules des assises sous-jacentes. Cette différence de dimension est frappante quand on étudie au microscope une coupe dans un sépale de montagne. Au contraire, dans une coupe de Capselle de plaine, toutes les cellules ont à peu près la même dimension. Ici encore la cuticule est plus développée dans l’échantillon de montagne. Cette assise épidermique avec sa cuticule constitue un bon appareil de protection pour la lleur de montagne. C’est aussi la forme des cellules épidermiques qui différencie les pétales aux différentes altitudes. Tandis qu’en plaine ces cel¬ lules sont à peu près isodiamétriques, en montagne elles sont plus hautes et plus étroites, c’est-à-dire qu elles sont allongées dans le sens radial. A l’épanouissement de la fleur, ces cellules feront saillie et donneront des papilles plus serrées comme je l'ai exposé plus haut. Tes filets des étamines sont un peu plus développés en plaine; les loges de l’ovaire y sont plus grandes et les ovules un peu plus nombreux qu’en montagne. Silene inflata Sm. C’est à la Boulaye (Saône-et-Loire), à 3oo mètres d’altitude, que j’ai récolté les échantillons de plaine, et au Lautaret (Hautes- Alpes), vers 2.000 mètres d’altitude dans les broussailles qui forment ce qu’on appelle le bois de la Madeleine, que j'ai récolté les Silene injlata de montagne. Cette altitude est la limite extrême de la station de celte espèce végétale ; toutefois, elle peut vivre à une altitude plus élevée. En 1888, Gaston Bon¬ nier a fait semer, à 2.3oo mètres d’altitude, à l’Aiguille de la Tour, des graines de Silene inflaia provenant d’une plante de Fontainebleau. Ces graines ont germé et fleuri à cette altitude. Il faut remarquer que, si les fleurs conservent leurs dimensions malgré l’altitude, il y a cependant une réduction qui se produit sur le nombre des fleurs contenues dans chaque inflorescence. En plaine, ces inflorescences sont allongées et formées de fleurs nombreuses ; au Lautaret elles n’ont plus que trois et cinq fleurs STRUCTURE DES FLEURS DE QUELQUES PLANTES UBIQUISTES 193 rapprochées et, à l’Aiguille de la Tour, quelques pieds des cul¬ tures de Gaston Bonnier étaient devenus uniilores. En comparant l’anatomie des pédoncules de même âge à un centimètre au-dessous delà fleur, on remarque que, dans l'échan¬ tillon du Lautaret, la cuticule est plus épaisse, le cylindre cortical plus développé, les faisceaux libéro-ligneux moins déve¬ loppés et plus près du centre du pédoncule. On peut observer quelques méats intercellulaires mais ils sont moins nombreux et plus petits que dans l’échantillon de plaine. Une coupe à la base des fleurs très jeunes montre que le calice est un peu plus épais en plaine qu’en montagne. Le rapport des épaisseurs est égal à quatre tiers. Mais comme la plante est trois fois plus grande en plaine, par un calcul simple on peut en conclure que, relativement à leur appareil végétatif aérien, on peut représenter l’épaisseur du calice de plaine par quatre et celui du calice de montagne par neuf. Les cellules épidermiques des calices ont même dimension radiale en plaine et en montagne. Mais dans la fleur du Lauraret on observe que la largeur des cellules n’est plus que la moitié de la hauteur, ce qui n’a pas lieu en plaine où les cellules ont la même dimension dans ces deux directions. De sorte qu’en montagne on retrouve encore ici un épiderme ayant un aspect palissadique. Ln plaine le parenchyme est très lacuneux ; en montagne, les lacunes sont bien moins nombreuses et les cel¬ lules sont une fois et demie et même deux fois plus petites. Dans les deux cas l’appareil conducteur est très réduit. Il est peu différencié surtout en montagne où les vaisseaux du bois ont un diamètre à peu près égal à celui des cellules du paren¬ chyme. Ln plaine, ces vaisseaux ont un diamètre deux ou trois fois petit que celui des cellules voisines. Géranium pyreiialcum L. L’un des échantillons provient de Lille, et l’autre de Pra- lognan (Savoie) à i.5oo mètres d’altitude. Les deux jeunes fleurs ont sensiblement la même dimension. Dans la série des coupes obtenues, j’ai choisi, pour les comparer entre elles, des coupes faites à peu près au tiers inférieur de la Soc. Linn., t. lxix, 1922. 13 f 194 STRUCTURE DES FLEURS DE QUELQUES PLANTES UBIQU1STES Jleur ; on y voit les cinq étamines externes, plus courtes que les autres, coupées dans l’anthère, et les étamines internes coupées dans le lilel. Les sépales de montagne sont un peu plus épais que ceux de plaine ; mais, ce qui les distingue surtout, c’est l’appareil de protection constitué par les poils. Ceux-ci sont plus longs et plus nombreux dans la lleur de Pralognan que dans la lleur de Lille. On remarque aussi en plaine une cuticule moins développée sur les deux épidermes. Entre ces deux épidermes, on trouve quatre à cinq assises de cellules en plaine, et cinq à six assises en mon¬ tagne, ce qui explique la différence d’épaisseur. Dans les pétales aussi la cuticule des cellules épidermiques est plus accentuée en montagne, de plus, cette assise épidermique offre des cellules plus grandes en montagne. Les filets des étamines (cercle interne) sont ailés dans la lleur de Lille, tandis qu’ils sont semi-circulaires dans la fleur de Pralognan. Enlin, il faut encore noter une grande différence dans la gros¬ seur des grains de pollen. Le Géranium pyrenaicum de Lille a des grains de pollen quatre à cinq fois plus gros que le Géra¬ nium pyrenaicum de Pralognan. Achille* Ptarmiea L. Les fleurs de plaine ont été recueillies dans le Charolais, à Saint-liomain-sous-Versigny, à 3oo mètres d’altitude, en ter¬ rain humide. Celles de montagne viennent du Lautaret, à ioo mètres, près du jardin alpin, où je les ai récoltées pendant l’été très sec de 1921. L’état hygrométrique de l’atmosphère, pendant la période de végétation, est généralement plus sec en montagne qu’en plaine. Aussi peut-on observer (pie d’une manière habituelle, en plaine, les cellules laissent entre elles de plus grands méats, les lacunes sont plus fréquentes et plus grandes, les cellules sont plus sou¬ vent arrondies, plus rarement polyédriques. Ces caractères dif¬ férentiels sont encore exagérés dans le cas qui nous occupe puisque V Achille a Piarmica de montagne a été récoltée à 2.000 mètres d’altitude et pendant un été très sec, tandis que I g'< !7 ; et V. Gchirgskettungen im Japanisehen Bogen, Ibid, 190.I, p. 892. — China, vol. III, 1912, et China, vol. V. 1911. (3) China, vol. III, 1912, p. 201, 2o5-2ofi, 208, 21 I. CONSIDÉRATIONS SUR LA DYNAMIQUE 200 blables mouvements ont eu lieu, l’écorce terrestre a-t-elle été mise elle-même en mouvement sur toute son étendue ? Et dans l’affirmative, comment se comportent les mouvements de toute l’écorce terrestre par rapport à ceux de certaines parties de celle-ci qui se produisent dans le sens vertical et à peu près horizontal ? Pour expliquer les mouvements subis, soit par diverses parties de la croûte terrestre, soit par l’ensemble de celle-ci, il y a lieu tout d’abord de trancher ce point : quelle est la force qui engendre le mouvement ? Nous verrons qu’il n’y en a qu’une : la pesanteur (i). Comme point de départ de nos considérations, nous admettons l’hypothèse (2) du refroidissement et de la contraction du noyau de la terre. Demandons-nous si ces phénomènes peuvent provo¬ quer des dislocations de parties de l’écorce terrestre et, dans l’affirmative, s’ils permettent d’expliquer et de comprendre le mode de formation des chaînes de montagnes. Arrêtons-nous un instant à la première de ces deux questions. Si la sphère terrestre se contracte au point que son écorce en acquiert trop d’ampleur, nous concevons en même temps que la pesanteur ne peut s’accommoder d’une semblable situation ; elle cherche naturellement à la modifier ; en d’autres termes, dans toutes les parties de la croûte terrestre se développe une énergie potentielle qui tend à se transformer en énergie cinétique. Que se passerait-il si, en tous points, il y avait identité de sollici¬ tation mécanique ? On se rend compte de suite que rien (1) M. Cl. Gaillard, directeur du Muséum des Sciences naturelles de Lyon, et membre du Comité de publication de notre Société, a eu l’obligeance non seulement de voter pour la publication du présent mémoire, mais aussi de fixer mon attention sur son étude « Les Mouvements de l’écorce terrestre cf leurs causes » (Ann. Soc. Linn. de Lyon , t. LVIII, 1911, p. 163-172). Tout en regrettant de n’avoir pas eu connaissance plus tôt de cette intéressante étude, je tiens à souligner qu’il y a une grande parenté entre nos deux théo¬ ries. La publication de M. Gaillard est très condensée, de sorte que chaque alinéa pourrait faire l’objet d’un grand développement, et il est fortement à espérer que le savant auteur trouvera sous peu le temps de faire pa¬ raître une étude plus développée, accompagnée de croquis explicatifs. Pour le moment, l’essentiel c’est que, lui comme moi. nous mettons les « forces tangentielles » hors concours, et nous n’acceptons que In pesanteur comme la seule force qui puisse mettre en mouvement des parties de l’écorce ter¬ restre. (2) L’exactitude de cette hypothèse ne peut être démontrée, ni être con¬ sidérée comme définitivement établie ; ce point ne peut être perdu de vue. DE L’ÉCORCE TERRESTRE 201 n’arriverait, conséquence évidente de la loi physique élémen¬ taire de l’impénétrabilité d’après laquelle deux corps ne peuvent occuper à la fois le même espace. Si, au point de vue mécanique, il y avait partout identité de conditions, il n’y aurait aucune raison pour qu’une partie quelconque de la croûte terrestre cédât à l’action de la pesanteur plutôt qu’une autre et consé¬ quemment se mît en mouvement. 11 ne pourrait être question non plus d’un mouvement simultané de toutes les parties. Dans ces conditions, il ne se produirait donc rien. Mais comme les dislocations sont là, il fait aboutir à cette conception que l’énergie potentielle de la croûte terrestre se dilate par un mouvement radial, dirigé vers le centre, de certaines parties de la dite croûte. Il va de soi que ce seront les parties les plus grandes, les plus solides et les plus lourdes qui se mettront les premières en mouvement et qui occasionneraient que les parties les plus petites, les plus faibles et les plus légères, sur lesquelles pourtant agit aussi la pesanteur, seront relativement ou absolument pressurées. C’est donc de cette manière que nous nous figurons que l’uniformité de la surface extérieure de la croûte terrestre a disparu et que celle-ci nous montre des rentrants et consé¬ quemment des saillants. Il convient de se faire une idée bien nette de notre conception relative à ces déformations de la croûte terrestre. Dans la figure i, I et II représentent deux par¬ ties ou compartiments de cette croûte qui, par leurs mouvements de descente radiaux, refoulent le compartiment III en forme de dôme. Il est clair que, dans les zones inférieures du comparti¬ ment III, se développent des pressions (i) et, dans les zones extérieures ou supérieures, des tensions. II y a donc à distinguer dans ce compartiment : une zone inférieure de pression et une zone supérieure d’étirage. Les dômes ainsi formés constituent les grand-plis de la croûte terrestre. Les efforts d’extension donnent lieu au phénomène que dorénavant nous appellerons distraction. Comment ces phénomènes de distraction interviendraient-ils dans une partie de la croûte terrestre qui est plissée, indépen¬ damment de sa structure intérieure, comme si elle ne formait ' i) On ne peut pas qualifier ces pressions de « tangentielles », puisque, en réalité, elles sont radiales el ont une tendance à sc décomposer en forces divergentes vers l’extérieur. 202 CONSIDÉRATIONS SUR LA DYNAMIQUE qu’une seule niasse ? 11 est évident que de longues crevasses doivent se produire suivant la direction de l'axe du plissement, et (pie la bande de territoire comprise entre deux crevasses doit s’effondrer donnant naissance ainsi à un bassin ou fossé d’effondrement. La lig. a, ci-contre, montre ce phénomène et démontre que ce n’est qu’à la partie supérieure de l’écorce qu’il se forme des crevasses. L’effondrement de ces parties de la croûte terrestre doit aller de pair avec des tremblements de terre. A.vant d’étudier les caractères distinctifs du mécanisme de grand-plissement qui embrasse donc, de haut en bas, toute la croûte terrestre, et de rechercher si les observations faites dans la nature concordent avec elles, nous désirons d’abord savoir si les plissements ordinaires des séries sédimentaires peuvent nous apprendre quelque chose en rapport avec ce mécanisme. Pour cela, nous n’avons pas à jeter nos regards sur les plissements et chevauchements les plus compliqués, mais, au contraire, sur le? plis les plus simples. Pour autant que nous sachons, les plis du DE L’ÉCORCE TERRESTRE 203 Bassin Rouge du Se-Tchouan (i), plus encore que ceux du Jura et des Appalaches, soûl les plus simples qui, sur une lon¬ gueur assez considérable, existent sur la surface de la terre. Ces plis (2) sont impeccablement réguliers sur une longueur de 250 kilomètres et plus, non seulement suivant leur direction . niais aussi dans le sens transversal. Nous avons eu le privilège d’observer ces plis qui, par suite de leur simplicité, sont d’une beauté classique. Il est vivement regrettable qu'ils soient situés si loin de nous, car de cet abécédaire tectonique du Se-Tchouan, on peut tirer tant d’enseignements qu’il n’est pas douteux qu’un jour celui-ci ne devienne un lieu de pèlerinage classique pour ceux qui s’adonnent à la science tectonique. A quelles observations donnèrent lieu ces plis (3) d’une masse sédimentaire de 5 kilomètres d’épaisseur qui appartient proba¬ blement en entier au Tertiaire ? Tout d’abord, on peut recon¬ naître que des synclinaux horizontaux, relativement larges, alternent avec des anticlinaux (horizontaux) relativement étroits. Chaque fois, on aperçoit, sur une longueur considérable, des couches horizontales, puis des couches de plus en plus redressées et pour finir, sur une longueur plus réduite, des cou¬ ches horizontales. C’est, là le retroussement anticlinal et souvent, cette disposition se répète, mais dans un ordre inverse, avec une parfaite symétrie. On se trouve donc en présence de (1) E. C. Abcndanon, La Géologie du Bassin Rouge de la province du Se- Tchonan (Chine), Revue Vniv. des Mines, XIV et XV, 4e série, Liège, 190G; tiré à part, p. 1-199. E. -C. Abendanon, Structural Geology of the Middle Yang-tsï-kiang Gor¬ ges, Journal of Geology, vol. XVI, n° 7, 1908, p. 587-616. F. von Richthofen, China , III, 1912, p. 192, ip5 et 198-199. (2) Ce n’est pas seulement sous le rapport de la régularité que les plis du Se-Tchouan se distinguent de ceux du Jura, mais aussi et principalement par leur mode de formation, comme nous le verrons plus loin. (A) Par suite du déboisement complet, sur toute l’étendue du pays et du défaut de terre végétale, on peut suivre, sans qu’on puisse les confondre les unes avec les autres, les couches de la partie orientale du Bassin Rouge sui¬ des dizaines et des dizaines de kilomètres, aussi bien suivant leur direction que dans le sens perpendiculaire à celle-ci. En outre, le Yang-tzé-kiang re¬ coupe les plis dont il s’agit suivant une section d’une netteté idéale, et le travail de dénudation a fait le reste pour rendre le tout absolument clair. Il est donc désormais impossible que les investigateurs de l’avenir puissent trouver dans ce pays les complications tectoniques qui existent déjà dans ,1a chaîne du Jura. 204 CONSIDÉRATIONS SUR LA DYNAMIQUE ces unités tectoniques bien connues : les synclinaux, les ailes et les anticlinaux. Que nous révèle chacune de ces unités sous le rapport de la variation de volume ? D'abord, les synclinaux, pour autant que nous ayons pu le constater, ne trahissent aucune modification. De même, les couches alternatives d'argile schisteuse et de grès, accumulées sur une grande épaisseur, ne présentent aucune trace de déplacement horizontal l’une par rapport à l’autre. Et sans aucun doute, tel aurait été le cas, si une poussée tangen- tielle avait été la cause primordiale du plissement des couches du Bassin Rouge du Se-Tchouan. Dans les ailes pourtant, une forte diminution du volume s’est produite, et, plus raide est la position de l'aile, plus violente est la pression subie par les cou¬ ches elles-mêmes et les séries de couches. Les ailes paraissent donc avoir été l’objet d'un laminage énergique. En revanche, les anticlinaux accusent chaque fois une augmentation de volume manifeste ; les couches alternatives d’argile schisteuse et de grès ont foisonné de façon surprenante. Il est donc clair que cette distribution des rôles, soit donc l’immobilité des couches superposées dans les synclinaux, le glissement et le laminage dans les ailes et enfin un foisonne¬ ment accompagné de fractures dans les anticlinaux ne s’accom¬ mode pas de la seule pression tangentielle comme explication. Nous ne pouvions donc interpréter ces caractères de l’écriture de la nature que d’une seule façon, en admettant qu’ils doivent leur naissance à un mouvement radial descendant qui, par l’influence de la pesanteur, sollicita toutes les parties ; puis, que, par suite de la diminution de l'espace occupé, ce mouvement ne put s’imposer qu’aux synclinaux plus larges, aux dépens des paquets plus étroits, c’est-à-dire des ailes qui refluèrent vers l’extérieur ; en même temps, une distraction se produisit dans l’anticlinal par suite de la possibilité d’un déplacement radial vers l’extérieur et, dès qu’elle a dépassé une certaine limite, cette distraction a provoqué la rupture des couches. Ces phénomènes représentent donc bien, au point de vue mécanique, le même principe que les grand-plis déjà mentionnés et qui seront carac¬ térisés encore, dans la suite, de façon plus précise. Nos recherches géologiques à travers la Célèbes Centrale nous ont appris à connaître les caractéristiques des grand-plis. DE L’ÉCORCE TERRESTRE 205 Ce pays, pénéplaine à la fin de l’ancien Tertiaire, fut bombé pendant le Néo-Tertiaire et le Pléistocène jusqu’à son altitude actuelle de 2.000 mètres. Qu’il me soit permis, pour les détails, de renvoyer le lecteur à mon ouvrage sur la Célèbes Centrale (1) et de m’en tenir ici aux faits dominants. Le bombement considérable subi par la pénéplaine de la Célèbes Centrale d’autrefois, les crevasses provoquées par la distraction et le profond ravinement qui en est résulté par l’érosion nous ont permis de reconnaître en partie le long de nos divers itinéraires (où la roche en place perçait la couche de terre végétale), la structure du sous-sol. Là où celui-ci était à nu, les gneiss et les schistes cristallins des montagnes centrales avaient la direction approximative E.-W., tandis que le grand-pli de la Célèbes Centrale se dirige à peu près du N. au S. C’est là la première caractéristique et certes la plus frappante de ce grand- pli : sa structure est tout à fait indépendante de celle du sous-sol. Le deuxième caractère distinctif du grand-pli de la Célèbes Centrale, c’est que sa formation débute dans le Miocène, qu’elle poursuit son accélération au cours du Plio-pléistocène, laquelle se continue encore de nos jours, comme le prouvent la régres¬ sion de la mer des côtes et les tremblements de terre dans les fossés effondrés par suite de la distraction anticlinale. Les manifestations de cette distraction, soit donc les crevasses et les fossés effondrés, constituent un troisième signe caracté¬ ristique des zones anticlinales des grand-plis. Les tremblements de terre qui ne sont dus qu’aux effondre¬ ments provoqués par la fissuration anticlinale et à cette fissu¬ ration même représentent le quatrième caractère distinctif du mécanisme des grand-plissements. Un cinquième est l’apparition de phénomènes volcaniques dans la zone anticlinale du grand-pli. Dans la Célèbes Centrale, ceux-ci se révèlent sous la forme de sources thermales (conte¬ nant souvent de l’acide sulfhydrique), de roches volcaniques et partiellement de tufs. On peut dire que, dans la Célèbes Centrale, le volcanisme existe, mais sans s’être manifesté en cônes de déjection (2) récents. (1) Voyages géologiques et géographiques à travers la Célèbes Centrale, Leyde, 1916-1918, 3 volumes et un atlas. (2) Voir à ce propos le vol. III de mon ouvrage, p. I2i4-i2i6. 206 CONSIDÉRATIONS SUR LA DYNAMIQUE Si les considérations précédentes répondent à la réalité des choses et si leur explication est exacte, aucun doute que les mêmes phénomènes doivent se produire aussi en d’autres points de la terre aux mêmes époques et avec les mêmes caractéris¬ tiques. En effet, si, en un point de la croûte terrestre, l'équilibre est rompu de telle façon que deux voussoirs peuvent s’affaisser dans le sens radial aux dépens du voussoir intermédiaire, il va de soi que le même phénomène doit se produire aussi en d'autres endroits de cette croûte ; autrement dit, en d’autres lieux de notre planète, des grand-plis analogues avec phénomènes de distraction anticlinale doivent se former aussi. Cette supposition nous a incité à procéder à l'étude attentive de la littérature existante. Cette étude nous combla de surprises{ attendu qu’elle nous révéla à chaque instant l'existence indé¬ niable d'une structure en grand-pli (i) pour d’autres comparti¬ ments de l’écorce terrestre dont la surface supérieure se terminait, avant qu’elle fut atteinte par le grand-plissement, soit par des terrains montagneux incomplètement pénéplai- nisés, soit par des pénéplaines, soit encore par des pénéplaines descendues sous le niveau de la mer. Obligé de résumer notre étude, nous devons nous borner i une simple énumération des grand-plis, dont on peut accepter l’existence d’après les travaux publiés. f. Grand-pli «le Sumatra. Pour définir ce grand-pli, il nous suffira de nous laisser gui¬ der par les observations si intéressantes de Volz (2), dont les explications pourtant paraissent très fantaisistes. Car, quoique ses interprétations et explications soient totalement différentes (1) On a déjà pu se rendre eomple licitement dans quelle mesure les grand-plis tels que nous les concevons diffèrent des géosynclinaux et des géoanticlinaux de Dana. L’hypothèse de l’existence de ceux-ci se trouve dans J.-D. Dana, On some Results of Ihc Earth’s Contraction from cooling. in- cluding a discussion of the Origin of Mountains, and the nature of the Earth’s Iuterior, The American Journal of Science and Arts. 1.S70. 3d. Ser., V, p. 4^3-443 , VI, p. 6-i4, io4-ii5 et 161-172. (2) AV. Volz. Y ord-Sumatra, Bd. II. Die Gajolünder, 1912. p. 3o4, cl du même auteur. Der Malaische Archipel, sein Bail und sein Zusammenlumg mil Asien, Silz. hcr. lier phys. med. No;.. Erlangen. 1912. vol. 44. p. 190. DE L'ÉCORCE TERRESTRE 207 des nôtres, il résulte de ses publications que l'on peut aussi attribuer à Sumatra les caractéristiques suivantes des grand-plis: tectonique indépendante de la structure prétertiaire ; origine dans le Néogène et continuation, à une allure accélérée, pendant le Plio-pléistocène ; comme conséquence de la distraction anti- elinale, formation de bassins effondrés en rapport direct avec la vitesse de formation du grand-pli ; connexité avec les phéno¬ mènes volcaniques. Enlin, les tremblements de terre se bornent aussi à la zone anticlinale du grand-pli de Sumatra, ce qui ressort clairement de l’ouvrage de De Montessus de Ballore (i). En ce qui concerne le mécanisme de bombement de la partie méridionale de 1 île de Sumatra, il est intéressant de lire une étude du Dr E. Hartmann, publiée dans l’Annuaire des Mines des Indes néerlandaises (Jaarboek van het Mijnwezen, iqiü, paru à Batavia en 1917, p. 109). Grand-pli du Kliin moyen. Si l’on s’est bien assimilé la notion des grand-plis, on com¬ prendra de suite que la fossa rhenana est un fossé effondré médian formé par la mise en jeu d’un phénomène de distraction anticlinale parallèlement à l’axe du grand-pli dont les horsts des ^ osges et de la Forêt-Noire sont les parties refoulées radialement vers l’extérieur. Au sujet de ce grand-pli, nous pouvons remarquer que : 1 . sa formation débuta immédiatement avant le Néogène et continua au cours du Plio-pléistocène ; 2. bien que nous ne puissions dire que cette formation soit indépendante de la tectonique antérieure, elle n’en est pourtant pas non plus dépendante : 3. par suite du même phénomène, il s’est produit un fossé d’effondrement médian dont le travail d’achèvement se révèle encore de nos jours de temps à autre par des tremblements de terre ; et 5. la zone anticlinale du grand-pli est encore accom¬ pagnée de manifestations sismotectoniques et volcaniques. Grand-pli (les Alpes. Pour démontrer que le territoire des Alpes (nous nous bor- (1) Les Tremblements de Terre , 1906. p. iSG-icjc 208 CONSIDÉRATIONS SUR LA DYNAMIQUE nous aux Alpes occidentales) dessine un grand-pli (plus ou moins complexe), nous ne pouvons mieux faire que de renvoyer le lecteur au travail (i) monumental de Penck et Brückner dans lequel, naturellement, il est souvent fait usage de données géo¬ morphologiques. En maints passages de cet ouvrage (voir p. 477, 479, 478, 469, 474, 743, 846, 910, 91 1, 889, 993 et ioa3), on peut se rendre compte que, au nord aussi bien qu’au sud des Alpes suisses, il a été constaté un refoulement post-pliocène de ces montagnes. En suite de cette constatation, il devient évident qu'ici aussi nous devons avoir affaire à un grand-pli dont la figure actuelle est due à l’affaissement de territoires synclinaux au nord de même qu’au sud. S’il en est ainsi, on doit pouvoir observer des manifestations de la distraction dans la zone anti- clinale de ce grand-pli. Tel est en effet le cas. Les efforts de trac¬ tion développés dans la zone de cintrage furent la cause, pensons-nous, de la création de ces vallées longitudinales si caractéristiques des Alpes. Si l’on observe que ces grandes vallées longitudinales, telles par exemple, celles du Rhône, du Rhin, de l’Inn, de la Salzach, de l’Enns, etc., s’avancent toutes dans la même orientation, on devra se dire que, si un phéno¬ mène pareil se répète, c’est qu’il est dû à une cause plus générale que celle de la capricieuse érosion. De plus, dans un pays montagneux ininterrompu, l’érosion ne peut créer que des sillons conséquents. A elle seule, celle-ci n’a pu creuser les vallées longitudinales dont il vient d’être question ; ni les efforts d’érosion de masses glaciaires, ni ceux de l'eau ne peu¬ vent avoir été assez efficaces dans une seule direction pour avoir pu façonner, dans les Alpes, des vallées longitudinales recti¬ lignes si longues. Il tombe immédiatement sous le sens, que des masses d’eau ou de glace obéissant aux lois de la pesanteur ne peuvent que suivre des sillons existants. Ayant bien compris le phénomène de distraction qui se manifeste dans les parties de la croûte terrestre pressurées dans le sens radial, on s’expliquera clairement comment la tectonique a pu engendrer de pareilles crevasses rectilignes qui s’avancent si loin dans la même direc¬ tion parallèlement au grand-plissement des Alpes occidentales. Nous en arrivons ainsi à cette conclusion : les vallées longilucli- (1)' A. Penck et E. Brückner, Die Alpen im Eiszeitaller, 190;). DE L'ÉCORCE TERRESTRE 209 nales des Alpes doivent leur ébauche primordiale à des crevasses dues à la distraction anticlinale. Dans la suite, ces crevasses (i), dans un manteau sédimentaire très puissant, ont été transfor¬ mées par l’action érosive des glaciers et des eaux. Ainsi donc, dans l’ordre chronologique, la formation de ces vallées s’explique comme suit : i. esquisse primitive sous la forme de crevasses dues à la distraction anticlinale ; 2. façonnage par les actions érosives de la glace et de l’eau. Si nous observons, en outre, que des phénomènes sismotecto- niques sont connexes à ces profondes fêlures rectilignes, nous serons bien convaincus au sujet de la succession chronologique des causes qui viennent d’être mentionnées. Dans De Montessus de Ballore, Les Tremblements de Terre, on lit, p. 2g5 : « Les Alpes proprement dites sont bien plus stables malgré les gigan¬ tesques dislocations qui accidentent tous les terrains souvent très métamorphosés qui les constituent, et on a déjà vu le même fait se produire dans l’est de la chaîne. Elles sont coupées longi¬ tudinalement par les hautes vallées opposées du Rhin et du Rhône, alignées dans le sillon de la Furca, et qui, toutes deux, se retournent presqu’à angle droit pour se déverser dans les lacs de Constance et de Genève. C’est dans ces profonds sillons seule¬ ment que se font ressentir les tremblements de terre ». Le grand-pli des Alpes occidentales accuse de façon absolu¬ ment nette quatre des propriétés distinctives des grand-plis, savoir : structure indépendante de la tectonique antérieure ; origine de sa formation dans le Néogène et accélération du pres¬ surage et du refoulement radial au cours du Plio-pléistocène ; mise en jeu des phénomènes de la distraction dans la zone anti¬ clinale ; de plus, dans les territoires où ces phénomènes se (1) En ce qui concerne les lacs des Alpes, il n’entre pas dans nos inten¬ tions d’expliquer toute forme creuse rien que par le phénomène de distrac¬ tion ; pourtant, si l’on constate que les manifestations sismotectoniques sont, en relation directe avec ces creux, il est certain, comme nous l’avons dit, que ce phénomène a tout de même joué un rôle important dans le grand- pli des Alpes. Déjà les deux Sarasin ont attiré l’attention sur la grande simi¬ litude des lacs de la Célèbes Centrale et des Alpes, les premiers, sans aucun doute, n’avant pas été formés par des glaciers. Pour expliquer la naissance de maints bassins creux dans le grand-pli des Alpes, des larges aussi bien que des étroits, nous croyons donc pouvoir opposer notre théorie de la dis¬ traction anticlinale à relies du réaffaissement « Riickscnkungsthcorie » de Jleim et de l’érosion glaciaire de Penck et Briickner. Soc. Linn., t. lxix, 1922. 14 210 CONSIDÉRATIONS SUR LA DYNAMIQUE révèlent, on constate aussi des manifestations sismolectoniques. Le cinquième signe caractéristique n’est pas si apparent, car on n’y trouve aucun volcan ; toutefois, ce fait ne s’explique-t-il pas de façon très compréhensible par la présence d’un épais manteau sédimentaire, rendu plus puissant encore, par suite de l’existence des nappes de recouvrement ? Au surplus, les mani¬ festations d’activité volcanique ne font pas complètement défaut. Il semble résulter du travail de Penck et Briickner que le mécanisme de grand-plissement qui affecta tout le territoire des Alpes ne changea pas de place une partie de l’écorce terrestre absolument pénéplainisée comme dans la Célèbes Centrale, mais, au contraire, une partie de celte écorce dont le relief n’avait pas encore complètement disparu. En opposition se tient l’hypothèse de la hauteur constante des sommets. Nous laissons aux géologues qui s’occupent des Alpes le soin d’appli quer nos idées à celles-ci. Ce sera la meilleure confirmation de notre manière de voir, si ces géologues peuvent trouver la solution de maints problèmes encore inexpliqués jusqu’ici, en rapprochant notre opinion de leurs propres considérations scientifiques. 4. Grand-pli des Balkans. Dans le domaine de la tectonique, l’étude comparative, qui doit devenir le fondement d’un nouvel essor de cette science, fournira difficilement l’occasion de rencontrer deux territoires de notre planète qui, sous le rapport tectonique, accusent au¬ tant de similitude (abstraction faite de certaines différences de valeur secondaire), par leur structure disloquée néogène et plio-pléistocène que la Célèbes Centrale et la péninsule balka¬ nique. Ces deux pays représentent des types de compartiments de l’écorce terrestre où le refoulement en dôme, dans le sens radial, a provoqué un grand nombre de crevasses dues à la distraction anticlinale et d’effondrements des voussoirs situés entre celles-ci. Les crevasses se sont transformées naturellement en sillons fluviatiles, tandis que les dépressions furent les cuvettes toutes désignées pour la formation des lacs. La struc¬ ture de grand-plissement de la péninsule balkanique devient claire pour celui qui veut se donner la peine d’étudier sérieu- DE L'ÉCORCE TERRESTRE 211 sement les ouvrages de Cvijic (i) et d’Oestreich (2). Grâce surtout aux travaux de Cvijic qui s’est acquis de si grands mérites par l’étude géologique de la péninsule balkanique, il est démontré de façon péremptoire, que cette partie de l’Europe a subi un processus de grand-plissement. Première caractéristique : l’indépendance de la tectonique disloquée vis-à-vis de la structure plissée plus ancienne est absolument établie par les descriptions de Cvijic. En ce qui concerne la deuxième caractéristique, nous croyons devoir pré¬ senter une observation. Cvijic, cherchant à connaître l’âge des fosses dont il s’agit dans IV, p. 102, en arrive à cette conclusion que les périodes de refoulement et d’effondrement doivent être attribuées à l’Oligo-miocène et au Plio-pléistocène. Pourtant, dans Oestreich, on lit, p. 56q (VI) : « Ee paradoxe apparent, c’est-à-dire ce fait que la plupart des bassins sont plus récents que les sédiments y déposés, peut être appliqué à la grande fosse Centrale, comme dit Cvijic, aussi bien qu’à toutes, donc aussi au bassin d’Usküb-Istib-Tikves. Ce n’est pas cette fosse qui attira le lac, mais ce fut toute une pénéplaine qui s'affaissa sous la surface cle la mer (!) dont les sédiments se sont conservés dans le bassin formé ultérieurement et précisément rien que là (a) » (traduction). Dans les parties anticlinales soulevées à haute altitude, on constate ces manifestations de la distraction anticlinale qui, précisément dans la partie cintrée, donna lieu aux crevasses et aux effondrements. C’est la troisième caractéristique. Ainsi donc, le rapport mutuel des soulèvements et des effondre¬ ments dans la presqu’île balkanique n’est autre qu’une relation (1) J. Cvijic, Die tektonischen Vorgiinge in dcr Rhodopcmasse , Sitz. ber. d. k. Ak. d. W. in Wien, Bd. CX, Abth. I, 1901 = I. J. Cvijic, Die dinarisch-albanesische Scharung, Sitz. ber. d. k. Ak. v. U . in Wien, Bd. CX, Abth. I, 1901 = II. J. Cvijic, Die Teklonik lier Balkanhalbinsel = lit. J. Cvijic, Grundlinien dcr Géographie und Géologie von Mazedonien und Alt Serbien, Ergh. 162 zu Pet. Milt., 1908 = IV. (2) K. Oestreich, Beitrage zur Géomorphologie Makedoniens, Abh. d. k. Geogr. Ges. in Wien, Bd. IV, n° 1, 1902 = V. K. Oestreich, Die Oberflaclie Makedoniensi, Geogr. Zeitschr.. Bd. if>. Hcft 10, 1910 = VI. « (a) Dans cet ordre d’idées, l’auteur a pu répondre à la question posée par Cvijic (Grundlinien, I, p. i&2) au sujet de l’âge des bassins. » (traduction.) 212 CONSIDÉRATIONS SUR LA DYNAMIQUE de cause à effet. Quant à la connexité qui existe entre la tecto¬ nique disloquée et les phénomènes sismotectoniques, Cvijic nous a déjà fourni certaines indications à son sujet et pour le surplus, le mieux, pensons-nous, est de renvoyer à De Mon- tessus de Ballore, loc. cit., p. 254 et 256-258. En ce qui con¬ cerne les manifestations volcaniques, nous renvoyons de nouveau à l’ouvrage de Cvijic, IV, p. 118-119, qui montre encore que, à son tour aussi, la cinquième caractéristique ne manque pas. Nous ajouterons que les chaînes de plissements albanaises doivent leur naissance, à notre avis, à un mécanisme de glisse¬ ment (comme l’a constaté Reyer) mis en jeu le long de l’aile occidentale du grand-pli de la péninsule balkanique ; mais nous reviendrons plus loin sur ce point. 5. <-ran«l-pli du Japon. Nous renvoyons le lecteur à l’ouvrage de Von Richthofen, V, p. 892-918, où la structure néogène en grand-pli, du nord du Japon, peut être facilement déduite des pages 910-91 1. De suite, on y retrouve quelques-unes des caractéristiques des plisse¬ ments de l’espèce. Cet auteur parle de lignes directrices du moyen-Tertiaire, d’une structure absolument indépendante de l’ancienne tectonique, d’un territoire effondré : le fossé médian, et de manifestations d’activité volcanique le long de la ligne directrice de l’époque la plus récente. Quant aux phénomènes sismotectoniques enfin, ils sont suffisamment connus, de sorte qu’on peut se contenter de s’en rapporter à l’ouvrage de De Montessus de Ballore (p. 4 1 6-43 1) , auquel nous nous sommes déjà souvent référé. On peut y voir que ces phénomènes sont liés à la zone anticlinale du grand-pli et que, de son côté, le mécanisme de celui-ci est en action d’abord vers la fin du Mio¬ cène, puis vers celle du Pliocène et qu’il se manifeste encore de nos jours. Donc, aucun doute, pour nous, que le nord du Japon (1) soit un grand-pli des époques néogène et plio- pléistocène. (1) En guise de conclusion provisoire, nous croyons pouvoir affirmer que la structure en grand-pli du Sud du Japon est beaucoup moins nette que DE L'ÉCORCE TERRESTRE 213 En rapport direct avec le mécanisme de grand-plissement du Japon, il existe un nouveau phénomène, conséquence de ce mécanisme, sur lequel nous croyons le moment venu d'attirer l’attention. Quand un grand-pli est violemment bombé, soit donc sou¬ levé dans le sens radial, il va tout naturellement de soi que la zone extérieure rigide de la saillie anticlinale se rompt d’un ou de deux côtés, en d’autres termes que les ailes anticlinales qui, dans les régions plus profondes et plastiques, sont retrous¬ sées et proportionnellement étirées, se résolvent en fractures à la partie supérieure, dans la zone rigide. Cette saillie anticlinale (quand la fracture existe des deux côtés, ce qui n’est pas nécessairement toujours le cas) repose alors sur le grand-pli resté plus ou moins plastique dans les régions profondes. Le phénomène sur lequel nous désirons fixer l’attention n’est autre que la présence de côtes fracturées (qu’il ne faut pas confondre avec les côtes-falaises, produits d’abrasion marine), d’où sont arrachés des lambeaux rigides dont l’effondrement ou, pour préciser, le glissement vers les profondeurs océaniques donne lieu à des tremblements de terre et à des raz de marée. Dans cet ordre d’idées, il est important de renvoyer à De Montessus de Ballore, p. 4 1 8 et 421-423, où il est question des raz de marée ou « Tsunamis ». A notre avis, ceux-ci doivent être provoqués par l’arrachement et le glissement dans les profondeurs de la Tusca- rora de formidables blocs de l’escarpe du pays. La carte de la p. 420 montre qu’à partir du cinquième siècle les désastres sis¬ miques les plus violents ont eu lieu dans la partie centrale de l’arc que dessine le Japon. Eu égard à ce qui précède, serait-il donc téméraire de voir dans ce fait un symptôme que le Japon, géologiquement parlant, bien entendu, est en train de glisser dans les profondeurs de la Tuscarora et que même, toute pro¬ portion gardée, le mouvement s’accomplit le moins lentement dans le centre du Japon ? Et ne verrions-nous pas se former, de cette manière, une immense nappe de charriage dans le cours des temps géologiques P La dénivellation existante entre la côte orientale du Japon et le milieu des fonds de la Tusca- celle du Nord, ce qui ne veut pas dire, bien entendu, que cette partie du pays ne constitue pas aussi un pli de même espèce. 214 CONSIDÉRATIONS SLR LA DYNAMIQUE rora est d’environ 8 kilomètres pour 3oo, ce qui donne un angle d’inclinaison d’au moins i degré et demi. * <>. Grand-pli du Jaltlonoi. Une étude d’Ahlburg (i) où il met en lumière toute la nou¬ velle littérature russe étaye de la façon la plus surprenante notre théorie des grand-plis. Le Dr Ahlburg qui s’est donné la peine d’apprendre la langue russe pour mener à bonne lin cette étude d’ensemble écrit des choses qui nous paraissent du plus haut intérêt. Nous renvoyons aussi à De Montessus de Balloie, loc. cit., p. 1 34- 1 35 . En ce qui concerne la partie de la croûte terrestre correspon¬ dant au Jablonoi, il ne semble pas téméraire d’admettre, croyons-nous, une structure de grand-pli des époques néogène et plio-pléistocène, dirigée suivant le nord-est, dont la zone anticlinale fut affectée des phénomènes connus : la distraction et les manifestations sismotectoniques et volcaniques. Nous basant sur le mécanisme de glissement de Reyer, que nous exa¬ minerons ultérieurement plus en détail, nous reconnaissons, en outre, que les empilements de sédiments de l’aile anticlinale sont plissés parallèlement au grand-pli. Ahlburg parle de ce phénomène de la manière suivante, p. 169 : « En se rappro¬ chant des anciennes montagnes, qui se dressent raides à l’alti¬ tude de 900 mètres sur le plateau de la Léna qui est à celle de :>3o à 3oo mètres, les couches de même nom accusent un plis¬ sement croissant d’orientation S. W.-N. E. (donc suivant la direction des plis de la ceinture » (!) (Randfalten) (traduction). Le grand-pli du Jablonoi, à notre avis, est un exemple d’ancien pays qui, non recouvert d’un manteau sédimentaire tertiaire, a subi les grand-plissements néogène et plio-pléisto¬ cène. Bien qu’il se trouve au centre d’un immense continent, des volcans se sont formés dans la zone anticlinale. î. Geaiul-pli «le Tladagastcar. Déjà, par sa forme allongée et la profondeur des mers qui la limitent à l’ouest et à l’est, cette île d’étendue considérable nous 1) Joli. Ahlbur", Dio neueren Fortschritle in der Erforschung dnr Gold- Ingerstatten Sibirieus, Zeitsrh. jür prakt. Géologie. 1 < 1 1 3 , Heft 3-4, p. io5-i88. DE L'ÉCORCE TERRESTRE 215 incite à croire que nous avons affaire à un grand-pli. Dans quelle mesure les signes caractéristiques des grand-plis existent-ils à Madagascar ? A ce propos, consultons l’article sur Madagascar de P. Lemoine (i), puis encore De Montessus de Ballore, loc. cil., p. i5?.. Leurs descriptions nous montrent à leur tour que, tout incomplètes que soient encore les recherches, l’île de Mada¬ gascar présente incontestablement le caractère d’un grand-pli, cette fois avec crevasses de distraction latérales et sans fossé médian. Nette est la dissymétrie de sa construction, par suite de l’escarpement de l’aile orientale grâce auquel il se produisit de nouveau de ce côté une côte tectonique définie par une faille. Il nous semble aussi que le mécanisme de grand-plissement fut fuis en jeu dans une partie de la croûte terrestre non encore entièrement pénéplainisée. Nous ne serions aucunement étonné si, regardant de plus près, on lui découvrait l’âge néogène et plio-pléistocène. S, (»i*an. 984-985 et p. 99.3. Enfin, nous renvoyons aux considérations émises par \. de Lapparent dans son élude, « Soulèvements et Affaissements », Revue des Questions scientifiques, XIV, 20 juillet 1898 (p. 5-33). L’interprétation des observations de De Lapparent est toute autre que celle de Suess et consé¬ quemment leurs explications respectives diffèrent aussi. Notre préférence, en l’occurrence, \a au premier. Pourtant, la mesure dans laquelle notre manière de \oir s’écarte de celle de De Lapparent, dont les observations et interpré¬ tations soûl d’une exactitude si frappante, csl mise en évidence par l’extrail ci -après des pages 32-33 : « Imaginer que, sous une écorce sphérique et non déformée, il puisse se produire des vides, qui délcrmineraieiH la chute d’une zone, c’est tenir peu de compte de l’action de la gravité, qui doil toujours suf¬ fire à appuyer l’écorrc contre son support. D’ailleurs, si de tels affaissements avaient lieu , c’est dans les zones déprimées qu’on devrait les constater ; tandis que, nous l’avons vu, les fosses du genre graben niellent une véritable malice à se tenir sur la partie culminante des bourrelets (!) ; telles les dislocations CONSIDÉRATIONS SLR LA DYNAMIQUE 210 Reconnaissons-nous aussi dans ce cas les caractéristiques des grand-plis ? L’indépendance de la tectonique disloquée d'une autre plus ancienne n’a pas été formellement constatée, mais n’est pas non plus contredite. L’augmentation d’espace due à la distraction anticlinale est mise en lumière de la manière la plus convaincante par les nombreux fossés effondrés qui constituent une Fossa occidentale et une Fossa orientale. Il est très compréhensible que ces fossés n’aient pas tous la même profondeur ; on ne peut s’attendre à autre chose dans une croûte terrestre qui n’est pas sollicité en tous ses points de façon identique. Sur toute l’étendue du grand-pli, nous voyons intervenir, comme autres conséquences directes et indirectes de la distraction dans la zone anticlinale, les phénomènes sismo- tectoniques et volcaniques, ces derniers à plus de 1.000 kilo¬ mètres de la côte. A présent une question se pose : ce grand-pli appartient-il à ceux que nous avons assignés aux périodes néogène et plio- pléistocène ? A notre avis, la réponse ne peut être qu’affirma¬ tive ; il appartient pourtant aux investigations ultérieures de décider en dernier ressort. D’après les ouvrages mentionnés ci-dessns, il est établi qu’un grand mouvement a été de pair, à l’époque quaternaire, avec le plissement en cause. De même, il y a lieu de faire ressortir la rectilignité de la structure disloquée de la Mer Rouge et de la Mer Morte ; elle démontre de nouveau que cette structure appartient à la transformation tectonique la plus récente de cette partie de la croûte terrestre. Reste pourtant encore à répondre à cette partie de la question : ce mouvement est-il la continuation d’un grand-plissement néogène ? Il est certain aussi que la plus grande partie de la croûte terrestre dont il s’agit, et qui subit le mécanisme de grand-plis¬ sement, formaient des terres et non de la mer. Ainsi, des éludes géomorphologiques seraient nécessaires avant tout pour africaines, érythréennes et syriennes ; telle la fracture du Rhin enlre les Vosges et la Forêt-Noire. Au contraire, si par l’effet de la pression langentielle, dans une écorce à laquelle la contraction du noyau a donné uAe ampleur surabondanle, un pli vient à se former, on comprend sans peine que, suivant la nature des terrains affectés par ce mouvement, un vide puisse subsister dans l’axe du bourrelet ; auquel cas le tassement définitif de l'accident pourra faire naître des effondrements. » DE L’ÉCORCE TERRESTRE 217 décidei définitivement s’il faut attribuer l'àge néogène et plio- pléistocène au grand-pli qui nous occupe et qui est, par surcroît, un des plus formidables de la terre. Il présente, en outre, une particularité très remarquable ; sa section transversale, de l'ouest à l'est, a la forme d'un coffre et du nord au sud, il subit un élargissement qui se manifeste surtout par la convexité qu’accusent vers l’ouest les lacs Albert, Albert-Edouard, Rivou et Tanganyka. Et même, nous nous exprimerons plus exactement si, nous basant sur les descrip¬ tions de De Martonne (i) et de De Lapparent, nous tirons cette conclusion qu’un grand-pli, dans lequel le lac Nyassa dessine une fosse médiane, se scinde vers le nord en deux autres qui, au nord du lac Victoria, se réunissent de nouveau en un seul. On dirait qu’un massif rigide s’est opposé au mécanisme de grand-plissement et que dès lors il fut simplement et totalement pressuré dans le sens radial, d’où formation d’un grand-pli de part et d’autre de ce massif. C’est ainsi que s’explique tout naturellement le scindement du grand-pli de l’est de l’Afrique et que la position occupée par la dépression tectonique du lac Victoria devient claire : celle-ci doit occuper une position intra- anticlinale. Des élargissements lenticulaires analogues au précédent sautent également aux yeux, en Asie Mineure, au plateau du Thibet et dans l’ouest de l’Amérique du Nord. On peut se demander si, pour ceux-ci, la même explication est valable. Nous allons examiner la formation du dernier et nous arrive¬ rons à cette conclusion que, pour ce cas, il est d’une toute autre nature. Les grand-plis de l’Afrique et de la Mer Rouge présentent encore une particularité, en ce sens qu’ils ne sont accompagnés que de peu ou même par aucun pli de ceinture (Randfalte). Cette particularité devra être étudiée de près. 9. f.ranil-pli «In Saiiit-Laumit. Déjà, au point de vue géographique, il existe une similitude remarquable entre le « Créât Glen » de l’Ecosse et le Saint-Lau- (i) Die Hydrographie des oberen Nil-Beckens, Zeils. cl. Gesells. fiir Erd- kunde zu Berlin, XXXIII, 1897, p. 3o3. 218 CONSIDÉRATIONS SUR LA DYNAMIQUE rent dans la partie nord-est de l’Amérique du Nord ; au point de vue tectonique, elle n’est pas moindre. Nous estimons d’après De Montessus de Ballore, p. ii5, que les mouvements postgla- eiaires indiquent un grand-plissement de direction nord-est. Par ce mécanisme, les dépôts marins de plage ont été soulevés à des hauteurs de plus en plus élevées le long de son axe et le Saint-Laurent n’est que le fruit d’une crevasse médiane provo¬ quée par la distraction anticlinale. Et c’est précisément le long de celte ligne que l’on constate les phénomènes sismotecto- niques (i). De cette manière donc, l’explication des tremble¬ ments de terre le long du Saint-Laurent peut être donnée de nouveau très simplement. Ce cas de grand-pli si récent, rapproché de la configuration géographique, nous paraît du plus haut intérêt. 11 y aurait lieu de rechercher si, dans les sédiments déposés le long des côtes sud-est de la Nouvelle-Angleterre et de la Nouvelle-Ecosse, on peut déjà observer un commencement de mécanisme de glis¬ sement dont la direction serait donc celle du sud-est. 1U. Gi'and-plii occidentaux «le l'Amérique «lu Nor«l. En ce qui concerne la littérature existante sur la géologie de ce territoire remarquable, nous renvoyons au livre de Suess (J, i()o5, p. 703-809 et il, 1900, p. 335-328) et à une étude plus récente de E. Blackwelder (2) ayant pour litre « United States of North America ». A la page 71 de cette étude, l’auteur indique un profil allant du Pacifique à l’Atlantique qui fait ressortir nettement déjà, dans tout l’ensemble, le caractère de double grand-pli (pie présente la partie de la croûte terrestre qui va des <( Coast Ranges » à l’ouest aux « Great Plains » à l’est. Blackwel¬ der distingue nombre d’entités orographiques, savoir : « Rocky Mountains ; Colorado and Columbia Plateau ; Basin Ranges : Cascade-Sierra Nevada ; Puget Trough-California Valley ; Coast Ranges ». Méritent mention les détails ci-après. (1) Voir aussi la carie de De Montessus de Ballore. les Tremblements de Terre, p. 1 1 4 - fi?- i3. (a) Dans le Hnndb. der lieg. Géologie de Sleimnann et YVilckens, 1912, VIII, 2. DE L'ÉCORCE TERRESTRE 219 Dans les Montagnes Rocheuses, il existe un plissement géné¬ ralement léger, datant de la période de transition du Crétacé au Tertiaire. Pendant cette dernière époque et vraisemblablement au cours du Miocène, le mécanisme de grand-plissement fut mis en jeu, les Montagnes Rocheuses ayant constitué l’aile orien¬ tale. A la fin du Tertiaire, c’est-à-dire donc pendant l’ère plio- pléislocène, ce même mécanisme subit une recrudescence d’activité, puis se maintient pendant la période quaternaire. En concordance avec cette manière de voir, on lit à la page ] j3 que les Montagnes Rocheuses ont été en repos sismique pendant les temps historiques, car depuis l'arrivée de la race blanche a l’Amérique occidentale, il y a 100 ans, aucun tremblement de terre destructif n’est arrivé. Au plateau du Colorado, même plissement, bien que plus léger encore que dans les Montagnes Rocheuses pendant la période intermédiaire entre le Crétacé et le Tertiaire. Au milieu de l’ère tertiaire commence le mécanisme de grand-plissement néogène et plio-pléistocène et ici, nous nous trouvons dans la zone anticlinale effective du grand-pli, témoins les phénomènes de distraction et de violent volcanisme encore apparents. Tes anciennes failles et laccolites se forment. A la fin de cette ère et pendant le Quaternaire, le même mécanisme, produisant les mêmes phénomènes, intervient de nouveau et il se fait sentir jusqu’à nos jours, bien qu’avec moins d’intensité. La pénéplaine fut refoulée jusqu’à l’altitude de a.ooo mètres. Dans le cas (pii nous occupe, on constate un nouveau facteur, comme le montre déjà le simple examen d’une carte topogra¬ phique : la grande largeur de la zone anticlinale du grand-pli qui affecte de ce fait la forme d’un coffre. Nous estimons aussi, comme évident, l’éparpillement des forces volcaniques en raison de la grande largeur de la zone anticlinale ; des volcans gigantesques n’ont pu se former. Le plateau de Colombie n’est pas encore connu comme celui du Colorado ; pourtant, tous deux semblent prendre une posi¬ tion identique dans le grand-plissement depuis les Montagnes Rocheuses jusqu’à la chaîne des Cascades et la Sierra Nevada. En ce qui concerne les « Basin Ranges », Blackwelder a raison d’affirmer que les faits sont complexes ; toutefois, nous sommes d’avis qu’ils s’adaptent à la théorie du grand-plissement. La 220 CONSIDÉRATIONS SUR LA DYNAMIQUE continuation de plissement et de distraction n’y est pas très apparente ; une seule chose est certaine, c’est que les phéno¬ mènes de distraction se sont manifestés au cours d’un passé géologique des plus récents par la formation de lacs et de dislo¬ cations rectilignes. De même encore, les manifestations d’activité volcanique se sont maintenues à peu près jusqu’à l’époque actuelle. A supposer même que les « Basin Ranges » et le plateau du Colorado aient été, au cours des temps géolo¬ giques écoulés, des produits tectoniques de caractère différent, il n’en est pas moins évident, à nos yeux, qu’ils occupent de nos jours la même zone anticlinale du laxge grand-pli plio- pléistocène qui s’est développé depuis les Montagnes Rocheuses jusqu’à la Sierra Nevada. Les particularités tectoniques dé la Sierra Nevada et de la chaîne des Cascades ne sont pas encore complètement expli¬ quées. Cependant, nous n'hésitons pas à conclure qu’un mécanisme de grand-plissement fut mis en jeu pendant le Miocène. Dans la chaîne des Cascades, le long de l’aile occiden¬ tale du grand-pli, nous observons un léger ridement des couches miocènes et plus anciennes qui a été provoqué, à notre avis, par l'intervention d’un mécanisme de glissement. Ce grand-pli devint entre temps plus large et à la fin du Tertiaire, la Sierra Nevada y est entièrement impliquée ; elle fut soulevée à l’est, tandis qu’à l’ouest, par contre, elle s’affaissa. Cependant, il n’y eut pas seulement élargissement de la zone anticlinale de ce pli, mais il semble aussi que le territoire, situé à l’est , se consolida par les fréquentes injections de matières volcaniques dont fut témoin le Néogène et que l'axe proprement dit du grand-pli fut déplacé vers l’ouest. Dès lors, on comprend la raison pour laquelle le territoire de l’est soit plus calme, au point de vue sismotectonique, que celui qui, à l’est, suit immé¬ diatement la Sierra Nevada. La chaîne Sierra NeArada-Cascades, considérée comme aile occidentale du grand-pli, est donc pour ainsi dire dans une phase d’accalmie. Ce pli qui, du Néogène au Quaternaire, s’élargit de plus en plus, depuis les Montagnes Rocheuses jusqu’à la Sierra Nevada, se rétrécit du côté du sud aussi bien que du côté nord. La convexité maximum a lieu à peu près le long du io6 degré de latitude nord. DE L’ÉCORCE TERRESTRE 221 Ce cas est donc tout autre que celui de l’est de l’Afrique. A l’ouest du grand-pli qui nous occupe, s’en est formé un second, beaucoup plus petit, séparé du premier, plus large, par un grand géosynclinal. Ce sont, d’une part, les chaînes côtières, et, de l’autre, la vallée de Puget-Californie. Que nous apprend BlackAvelder au sujet de ces entités tectoniques ? On ne voit pas clairement la forme tectonique revêtue par la Vallée de la Californie avant le Quaternaire ; au cours de celui-ci, elle se présente nettement comme zone synclinale entre deux grand- plis. De même que cette vallée, le « Puget trough » doit être à son tour un bassin synclinal situé entre deux grand-plis. Très remarquable est un fort plissement de la puissante série crétacé- éocène ; il doit encore être expliqué. Cependant, au cours du Néogène et du Quaternaire, il constitue un grand-synclinal qui occupe la même position tectonique que la Vallée de la Cali¬ fornie ; toutefois, il y a une différence sur laquelle Blackwelder attire notre attention (p. 190) en disant qu’à la fin du Pliocène, le « Puget trough » fut soulevé tandis que la vallée de la Cali¬ fornie s’affaissa. A ce propos, n’est-il pas curieux de constater que, sous le rapport tectonique, la vallée de la Californie se prolonge vers le sud-est par le golfe de même nom (1) et s’en¬ fonce plus loin encore, tandis que du côté du nord au contraire, elle se relève et disparaît ? Il est probable que les deux grand-plis font de même : vers le sud-est s’abaisser, vers le nord se relever et peut-être se résoudre en un seul. Et ainsi nous en revenons de nouveau à la comparaison tecto¬ nique de deux territoires de notre planète : le côté occidental de l’Amérique du Nord et l’île de Sumatra avec son chapelet d'îles occidentales. Là, l’immense grand-pli, extra-large, qui s’étend des Montagnes Bocheuses à la Sierra Nevada ; le grand- synclinal « Puget trough, California Valley, California Gulf » , le grand-pli de la Cordillère côtière et de la Basse-Californie (2). Ici, le grand-pli de Sumatra ; le grand-synclinal sous-marin ; le grand-pli du chapelet d’îles plus petit, partiellement sous- marin, qui, au sud-est d’Engano, s’avance complètement sous eau dans le sud de Java. Dans les deux cas, du nord-ouest au (1) Sucss, 1, p. 799. (2) Gabh a déjà attiré l’attention sur la connexité tectonique de la chaîne côtière et de la Basse-Californie. Voir Suess, I, p. 797. 222 CONSIDÉRATIONS SUR LA DYNAMIQUE sud-est, un affaissement des grand-plis et des grand-syncli¬ naux intermédiaires, tandis que ceux de l’Amérique sont à coup sur deux fois aussi larges que ceux de Sumatra. Enfin, en ce qui concerne les « Coast Ranges », on ne paraît pas non plus certain de la grande entité à laquelle ils apparte¬ naient avant le Pléistocène. Il semble qu’ils aient fait partie de l’aile anticlinale d’un grand-pli le long duquel le glissement de la série sédimentaire provoqua un plissement. Ce ne fut que pendant le Pléistocène que la Cordillère côtière se présenta net¬ tement comme un grand-pli avec ses phénomènes de distraction et ses manifestations sismotectoniques et volcaniques. A propos de ces dernières, Suess dit dans I, p. 797 : « Il existe enfin, dans ces montagnes, des produits volcaniques récents. La traînée principale se trouve au nord de la baie de San Francisco et s'aligne du sud au nord, dans la direction du Clear Pake, au delà du mont Sainte-Hélène ». Dans II, p. 327, Suess donne un profil au travers de la chaîne côtière, d’après Le Conte, dans lequel la « Livermore Valley se présente nettement comme un fossé anticlinal médian. La baie de San Francisco est aussi, à notre sens, un fossé qui doit sa formation à la distraction anticlinale De Montessus de Ballore dit à ce sujet, p. 4n : « Lawson considère comme une aire d’effondrement la baie de San Francisco et ses divei’ses bran¬ ches, Suisun Bay, etc. » D’autre part, De Montessus de Bal¬ lore (p. 4 t 1) souligne ce fait que les longs axes des zones pléisto- sismiques ou bien sont parallèles à la côte et à la Cordillère, ou bien leur sont perpendiculaires, ce qui fournit la preuve qu’ils proviennent de deux causes tectoniques différentes. Il semble donc qu’il se soit formé des cxevasses longitudinales et transver¬ sales. Et, de même que pour les Alpes occidentales, la question se pose de savoir si les fêlures transversales ont quelque chose à voir avec la convexité que décrit la côte occidentale depuis Los Angeles jusqu’à l’embouchure de la Colombia. San Francisco se trouve à peu près au milieu de cette courbe. De Montessus de Ballore (p. 4i 1 et '112) attire encore l’attention sur la courte distance qui sépare de la côte la ligne des fonds de 4.000 mètres et sur son parallélisme avec la Cordillère : eu egard aux tremblements de mer, il se demande si cette ligne indique une fracture. A notre sens, nous nous trouvons ici DE L’ÉCORCE TERRESTRE 223 devant un cas identique à celui de la cote orientale du Japon, c’est-à-dire que le retroussement du grand-pli dans les zones profondes et plastiques de la croûte terrestre se résout en frac¬ tures dans la zone rigide de la partie supérieure. Et l’on se pose la question de savoir si ces raz de marée proviennent du concas- sement de cette côte tectonique disloquée. Ainsi, nous en arri¬ vons à cette conclusion de devoir admettre deux espèces de crevasses longitudinales : i. les crevasses résultant de distraction dans les zones anliclinalcs des grand- plis avec mouvements ver¬ ticaux ; et 2. les crevasses engendrées par le glissement des blocs rigides selon le plan incliné des ailes abruptes des grand- plis. A cette dernière catégorie, se rattache probablement le tremblement de terre de San Francisco de 1906, pour lequel on constata des déplacements horizontaux de 2 à i mètres. La conclusion finale est donc que, au point de vue tectoniques la partie occidentale de l’Amérique du Nord, ultérieurement au Pliocène, a constitué deux grand-plis. Celui de l'est fut formé pour la première fois au cours du Néogène et s’élargit pendant la période plio-pléistocène depuis les Montagnes Rocheuses jusqu’à la Sierra Nevada ; celui de l’ouest se produisit à l’époque plio-pléistocène. Ces deux plis sont séparés par le grand-svn- clinal de la vallée de la Californie, exactement de la même façon qu’un sillon maritime sépare le grand-pli de Sumatra du cha¬ pelet d’îles occidentales, ils accusent tous deux des phénomènes de distraction, tels les crevasses et les territoires effondrés qui en sont la conséquence et qui, de plus, sont indépendants des directions du plissement antérieur bien qu’ils se développent quelquefois parallèletnent à celles-ci. Enfin, tous deux encore accusent des manifestations sismotectoniques et volcaniques le long des zones anticlinales. En un grand nombre de points de la périphérie de notre pla¬ nète, on peut donc prouver l’existence de grand-plis d’ampleur et d’importance différentes et, dans les parties de l’écorce les mieux étudiées, démontrer que le mécanisme appartient aux époques néogène et plio-pléistocène. Sommes-nous réellement autorisés, en lin de compte, à dire qu’en fait ce mécanisme a pi issé toute la croûte terrestre (c’est- à-dire de haut en bas) ? A notre avis, oui. Car nous on consta- s 2°4 CONSIDÉRATIONS SUR LA DYNAMIQUE tons les effets à la surface, de la façon la plus nette, par le cintrage d’une pénéplaine et par le soulèvement à haute alti¬ tude du noyau anticlinal avec accompagnement des phénomènes de la distraction et de secousses sismiques. En même temps, ce sont les parties anticlinales des grand-plis qui accusent des phénomènes volcaniques ; c’est là que l’on découvre des roches volcaniques. Le mécanisme de grand-plissement paraît donc avoir affecté effectivement l’écorce terrestre sur toute son épais¬ seur depuis l’extérieur jusqu’à la zone critique d’où sortent les roches lluides. Nous répétons encore ici que les crevasses provoquées par la distraction anticlinale ne se sont pas prolon¬ gées jusqu’à cette zone ; elles ne dépassèrent pas la zone rigide supérieure de la croûte terrestre. Encore, doit-on admettre que, dans les zones anticlinales, celle-ci doit être plus mince que dans les bassins des grand-synclinaux, d'abord par suite de la pression radiale, ensuite de la dénudation. Nous concluons donc en disant qu’il résulte des observations faites jusqu’aujourd’hui, que les grand-plis de la terre se sont formés par suite de la contraction de la planète. Si un jour on parvient à connaître, pour toute la surface de la terre, la grandeur de la distraction engendrée par le grand- plissement dans la partie extérieure de l’écorce, on pourra déter¬ miner directement par le calcul l’épaisseur de la croûte terrestre. En effet, point n’est besoin d’être mathématicien pour comprendre que, entre la puissance de la croûte terrestre, l’am¬ plitude des grand-plis et la grandeur de la distraction anticli- nale, il doit exister une certaine relation. Une dernière remarque : Nombre de grand-plis sont orientés à peu près suivant un parallèle (ceux-ci paraissent posséder souvent une structure en nappes de charriage) ; d’autres, au contraire, sont dirigés suivant un méridien ; enfin, beaucoup occupent une position intermédiaire. Dans la répartition des grand-plis, peut-on déceler l’existence d’une loi ? Nous n’eu découvrons aucune et même nous n’entrevoyons pas de raison pour laquelle il devrait y en avoir une. Ces plis se forment dans des parties de la croûte terrestre de composition absolu¬ ment différente. DE L’ÉCORCE TERRESTRE 225 CONCLUSIONS Tous les phénomènes tectoniques, les plus petits comme les plus grands, sont les conséquences directes ou indirectes de la même cause fondamentale. Quelles sont les conclusions générales que justifie la théorie des grand-plis ? i° Partout sur notre planète, nous voyons intervenir le mécanisme de grand-plissement pendant le Néogène ; son allure fut moins lente (probablement) à la fin de cette période, c’est-à-dire pendant le Plio-pléistocène. Le refroidissement de la sphère terrestre est un phénomène permanent, mais il semble pourtant qu’une certaine quantité d’énergie potentielle doit s’être accumulée tout d’abord avant qu’elle ne passe à l’état d’énergie cinétique. Dans la majorité des cas, la structure en grand-plis néogène et plio-pléistocène est indépendante du plis¬ sement superficiel plus ancien des séries sédimentaires. Nous constatons ce fait dans la direction des grand-plis et dans le sectionnement arbitraire d’un plissement de manteau sédimen- taire déterminé par loute crevasse provenant de la distraction. Si, tout naturellement, le refroidissement de notre sphéroïde terrestre est un phénomène de caractère permanent, par contre, le mécanisme de grand-plissement n’agit que par intermittence. 2° Si nous avons observé que ce mécanisme s’applique à tou¬ tes les parties de la croûte terrestre qui sont les mieux connues, si nous avons reconnu que le haui relief de celle-ci au-dessus de la surface de la mer date, à grands traits, des époques néogène et plio-pléistocène ; si enfin, nous avons appris à connaître que, par le mécanisme de grand-plissement, les anticlinaux des grand-plis n’ont pu être refoulés dans le sens radial, que par les territoires synclinaux (pii se sonl affaissés en sens inverse, il va de soi que nous pouvons conclure que, à son tour aussi, le relief du fond de, la mer doit être du même âge néogène et plio-pléistocène . En d’autres termes : les bassins océaniques, dans leur ampleur et leur profondeur actuelles, datent aussi des époques néogène et plio-pléistocène. Tout le grand relief de la face de la terre, aussi bien au-dessus que sous le niveau de la Soc. Ltnn., t. i.xix, 1922. 15 226 CONSIDÉRATIONS SUR LA DYNAMIQUE mer cl dont l’origine est prétertiaire, présecondaire, pré pri¬ maire, est donc, sous son aspect actuel, d’âge très jeune. 3° Si nous nous représentons que les parties anticlinales de la croûte terrestre se sont élevées à très haute altitude, et qu'il s’est formé, en conséquence, à la surface de la terre un tout nou¬ veau relief à la place de celui qui, presque complètement effacé par la dénudation à la fin de l’Eogène, avait été sculpté dans tant de territoires mieux connus au point de vue géomorpho¬ logique, nous tirerons tout naturellement cette conclusion L’approfondissement du fond des océans et le cintrage radial qui en est résulté pour les terres façonnées par lui en grand-pli, donnèrent lieu partout à une nouvelle répartition des eaux et des terres à la surface de notre planète. Et quant à l’accentua¬ tion du grand relief des continents au-dessus du niveau de la mer, elle entraîne pour le climat, par le soulèvement dans l’atmosphère d’énormes masses de terre, de grandes modifica¬ tions. Nous savons que les nuages se condensent dans les régions supérieures de l’atmosphère et que, d’une façon géné¬ rale, c’est dans les montagnes qu’il tombe le plus de neige ou de pluie. Dès lors, si, à l’origine du Quaternaire, le mécanisme de grand-plissement eut pour conséquence d’accentuer davan¬ tage encore le nouveau grand relief ébauché pendant le Néo¬ gène et de soulever les zones anticlinales à des centaines de mètres au-dessus du niveau de la mer, il va de soi que nous nous trouvons en présence d’un puissant facteur d’explication pour une période glaciaire. Quant à savoir si la naissance de celle-ci doit être mise exclusivement sur le compte du soulève¬ ment des grand-plis, c'est là une question qui reste encore en suspens. Notre conviction est que ce déplacement tectonique constitue le facteur principal et qu’il n’est pas invraisemblable qu’il en soit le seul. 4° Une autre conclusion à prendre, dès que nous admettons le mécanisme de grand-plissement miocène et plio-pléistocène, est la nécessité d’un dérangement dans l’équilibre de la forme du géoïde terrestre. Ce trouble entraîne une double consé¬ quence : i. la nutation, bien que peu sensible, de l’axe de la terre ; et a. des mouvements compensateurs dans toute l’écorce qui tendent à rétablir une situation d’équilibre entre celle-ci et le noyau central. En d’autres termes, on doit s’attendre à de DE L’ÉCORCE TERRESTRE 227 faibles déviations polaires et, dans l’écorce terrestre, à des mou¬ vements épirogéniques peu sensibles. Au surplus, la simple comparaison de la masse de cette écorce, avec celle autrement considérable du noyau central, montre déjà, à l’évidence, que ces phénomènes secondaires du mécanisme de grand-plissement doivent être assez faibles. Nous touchons donc ici à la théorie de l'isostation de Dut- ton (i ), mais nous ne saurions en tirer autant de déductions que l’a fait cet auteur. 5° On peut encore tirer une conclusion importante, au point de vue pratique, eu égard aux gisements métallifères princi¬ paux. Ce sont les zones anticlinales des grand-plis qui ouvrent la possibilité de mettre à jour les parties constitutives de la croûte terrestre d’une valeur plus ou moins considérable. En cela, ces zones ont donc une réelle signification pour l’exploi¬ tation des mines et en particulier pour les minerais se présen¬ tant en filons. 6° Enfin, reste encore à signaler cette conséquence hypothé¬ tique des grand-plissements : les plissements et chevauche¬ ments des couches sédimentaires qui jouent un rôle capital dans la partie supérieure de la croûte terrestre, en d’autres termes, V orogenèse proprement dite. Ees plis les plus simples nous sont déjà connus : ce sont ceux du Bassin Rouge du Se-Tchouan. Ils sont situés dans un terri¬ toire synclinal d’un grand-pli. hors de l’affaissement radial de ce territoire, une pénurie d’espace se fît sentir ; les anticlinaux furent refoulés vers le haut et les plis du Bassin Rouge, émi¬ nemment simples, prirent naissance. Les plissements du Bassin de Paris appartiennent très probablement aussi à cette caté¬ gorie. Les autres chaînes de montagnes plissées et les nappes de charriage des Alpes se formèrent-elles de la même manière ? A notre sens, leur construction particulière, déjà signalée, indi¬ que nettement (pie la réponse à cette question ne peut être que négative. En somme, les plis du Bassin Rouge ne consti- tuenl qu’un cas particulier. Comment donc expliquer l’ébauche des formes tectoniques en (i) E. ItaugY Traité de Géologie, io°7, I, [>. 5i(i. 228 CONSIDÉRATIONS SL'R LA DYNAMIQUE cause ? A ce propos, les exposés lumineux faits par Reyer dans ses « Geologische Prinzipienfragen », 1907, nous reviennent à l’esprit. A la p. 147, après une étude du mécanisme d’écoule¬ ment, nous lisons : (trad.) « Tous ces faits tendent à prouver qu’en réalité le plissement est un phénomène d’écoulement, mais ce sont surtout les considérations émises au sujet des nap¬ pes de charriage que l’on peut si bien imiter expérimentalement qui doivent renforcer notre foi dans la nouvelle hypothèse ». Reyer explique comme suit la mise en jeu du mécanisme imaginé par lui (1) : (trad.) « Le plissement par suite de glisse¬ ment fut préparé par une intumescence thermale ». M. Gaillard, dans son étude précitée, croit également devoir faire une grande part à la chaleur qui agit comme agent du métamorphisme, en profondeur, au-dessous de la croûte for¬ mant les géosynclinaux. A notre avis, ce sont les grand-plis qui ont donné lieu aux différences de niveau, grâce auxquelles le mécanisme de glis¬ sement put entrer en fonction. A la lumière de la théorie du glissement de Reyer, on peut admettre que la série des sédi¬ ments du Jura, obéissant à la loi de la pesanteur, glissa vers le bas. Dès lors, on comprend comment il se fait qu’à l’ouest, où ne se trouvait aucun massif pouvant offrir de la résistance, les plis disparaissent progressivement ; on saisit nettement aussi le îôle de facteur contrecarrant joué par la Forêt-Noire et les Vosges ; enfin, nous nous expliquons l’origine de deux petits plis situés immédiatement à l’extrémité méridionale du fossé du Rhin entre les Vosges et la Forêt-Noire, précisément là où, de nouveau, il n’y avait pas de massif contrecarrant. Dans tout cela, on 11e saurait voir, d’après nous, que le résultat d’un mouvement intérieur qu’ont subi, sous l’impulsion de la pesan¬ teur, toutes les parties d’un manteau sédimentaire, c’est-à-dire d’une masse semi-plastique le long d’un plan faiblement incliné. Ce dont nous pouvons tirer la conclusion que la forma- tion du Jura plissé est plus récente que celle du grand-pli du Rhin moyen. Quand on se représente les chevauchements qu’accusent les (1) FaI. Reyer, Geologische und Geographische Expérimente, Hcft. lit. i8q4, p. 11 ; et Geologische Prinzipienfragen, 1907, p. 1/12. DE L’ÉCORCE TERRESTRE 229 Dinarides vers le sud-ouest, le Balkan vers le nord et le nord- est, les Alpes de Transylvanie vers le sud, le sud-est et l’est, les Carpathes vers le nord-est, nous ne pouvons y voir qu’une chose, eu égard au mécanisme de grand-plissement de la péninsule balkanique : la justification de la théorie du glissement de Reyer. Le Jura, les Dinarides, les Carpathes, les plissements jeunes de l’est de Sumatra ou de l’ouest de la Célèbes qui appar¬ tiennent aux plis désignés sous le nom de plis de ceinture (Rand- falten) ou bien ceux de l’Asie Centrale (voir p. 18) s’expliquent à la lumière du mécanisme de grand-plissement en admettant une avancée générale des séries de couches suivant le plan incliné de l’aile anticlinale des grand-plis, mouvement qui engendra la formation des plis orogéniques. Ceci nous porte à conclure à une succession normale des grand-plissements et des plis de ceinture (i), résultant d’une relation de cause à effet. Examinons de plus près le mécanisme de glissement. Lors¬ qu’une substance glisse, il peut se produire intérieurement deux choses : i. toutes les parties se meuvent avec la même vitesse ; 2. elles se déplacent avec des vitesses différentes. Le premier cas rappelle le bateau lancé à l’eau ou une masse de glace qui glisse sur une surface absolument unie. Le second nous fait songer au mouvement de la glace sur un fond irré¬ gulier, d’une substance semi-plastique ou encore d'un dépôt sédimentaire. C’est ce second cas qui nous intéresse. Le mouve¬ ment varié ne peut avoir que deux conséquences : l’une d’arrachement, l’autre de refoulement. Dans le premier cas, il se produit des décollements et certaines parties peuvent finale¬ ment s’avancer au loin. Le second donne lieu à un renflement et au plissement de toute série sédimentaire. A ce propos, Reyer observa déjà que « la puissance d’une série de couches que nous mesurons dans une chaîne de montagnes plissée, ne correspond pas du tout à la puissance primitive ». (trad.). Mais que signifient le renflement et le plissement dont il vient d’être question ? Au point de vue mécanique, cela veut dire que la (1) Dans col ordre d’idées, on saisit toute l’importance de cette remarque de Cvijic, III, p. 355 : « A partir de l’énormè noyau cristallin de la masse du Rhodope, on entre dans les Balkans et dans le système des plis dinariques et gréco-albanais, c’est-à-dire dans des territoires dont les plis sont de plus en plus jeunes » (trad.). 230 CONSIDÉRATIONS SUR LA DYNAMIQUE matière est refoulée et l’on en tire tout naturellement cette conclusion que les effets de distraction doivent aussi se pro¬ duire dans la zone extérieure anticlinale des plis formés par suite de la mise en jeu d'un mécanisme de glissement. E. Reyer s’est déjà prononcé de façon très nette à ce sujet dans ses <( Geologische und Geographische Expérimente », Ileft I, 1892, où nous lisons, page 10 : (lrad.)« Dans les anticlinaux, au contraire, il se développe des efforts de tension qui se traduisent, à la surface de la terre, en ruptures longitudinales ». Voir aussi figure i43, page 47 et autres. La formation des val¬ lées antielinales doit donc être mise sur le compte d’une cause tectonique ; celle-ci se trouve dans la distraction anticlinale qui provoque le fendillement des anticlinaux. Plus les couches supérieures ont de rigidité, plus vite elles se casseront et plus la vallée, lors de son modelé, se montrera sous un aspect caracté¬ ristique. De plus, on disposera dans ce cas d’un volume plus grand de matériaux de démolition, qui aidera à l’approfondis sement de la vallée. Si, au contraire, les couches supérieures sont d’une plasticité relative, elles s’étirent davantage et la vallée anticlinale, lors de son ébauche primitive, sera d’une am¬ pleur beaucoup moins considérable ; en outre, l’action érosive progressera beaucoup moins vite. Dans le premier cas, les cailloux roulés de grès et de calcaire renforcent l’action dévastatrice des eaux ; dans le second, l’argile schisteuse ou la marne s’amolliront et ne pourront que faiblement augmenter l’érosion exercée par l’eau. Rien d’étonnant donc que, dans le premier cas, la vallée anticlinale atteigne une grande impor¬ tance beaucoup plus vite que dans le second. En raison des considérations qui précèdent, nous sommes enclin à admettre que la théorie du glissement de Reyer s’adapte absolument à l’explication des plissements orogéniques, en par¬ ticulier de ceux qu’on appelle « plis de ceintures » (Randfalten ). A présent pourtant, on peut se demander la raison pour laquelle il n’y a pas toujours de plis de ceinture le long de l’aile anticlinale des grand-plis. A notre sens, la réponse est toute trouvée. Pour que ceux-ci se produisent, il faut d’une part, que l’on ait affaire à des couches en série et de l’autre, que celle-ci puisse glisser vers le bas. Aussi longtemps que le frotte¬ ment intérieur n’est pas vaincu, aucun glissement de cette DE L'ÉCORCE TERRESTRE 231 série ne peut se produire, et dès lors, il se produit des ruptures et une formation en terrasses. Celle dernière structure est bien connue dans des calcaires coralligènes de la zone équatoriale. Cependant, si le cintrage provoqué par le grand-plissement est de hauteur telle que celui-ci perde sa symétrie, d’autres conséquences se produisent. En effet, de ce fait, l’inclinaison de l’un des versants peut devenir assez grande pour que des lam¬ beaux rigides se décollent et glissent le long de l’aile anticlinale. C’est de cette manière que se forment, d’une part, les côtes disloquées tectoniques avec lesquelles vont de pair des raz de marée, comme par exemple aux côtes est de Madagascar, nord- est de Formose, est du Japon et le long d’une partie des rivages occidentaux de l’Amérique du Nord, d’autre part, les témoins et lambeaux de recouvrement. Du côté le plus incliné du grand-pli, le mécanisme du grand- plissement opère lui-même son propre chevauchement dans une direction déterminée, et à fortiori ce cas se produira-t-il plus vite encore dans les parties supérieures de la croûte terrestre qui reposent sur les noyaux anticlinaux plus ou moins plastiques. Partant de là, il ne nous semble pas trop téméraire d’admettre que la Crète, après s’être détachée de la chaîne qui passe de l’Asie Mineure aux Balkans, glisse vers le sud dans la dépres¬ sion de la Méditerranée, de même que le Japon dans les profondeurs de la Tuscarora. 11 est en effet curieux de constater (pie le plus grand nombre et les plus dévastateurs des tremble¬ ments de terre se produisent dans la partie cintrée convexe du Japon. Si l’on se fait scrupule d’accepter la mise en jeu de semblables mouvements, que l’on n’oublie pas que, pour le temps, rien n’est pour ainsi dire rigide. L’expérience suivante bien connue en donne une idée. Si, dans un récipient, nous plaçons de l’asphalte quasi-immuable sous une très faible inclinaison, nous verrons, après quelques jours, la mobilité intérieure démontrée par ce fait que l’asphalte aura de nouveau repris une surface horizontale. Or, l’angle de pente de la côte du Japon vers h* milieu de la Tuscarora dépasse i degré et demi. Cepen¬ dant, n’oublions pas que le mouvement présumé ci-dessus pour la Crète et le Japon n’est nullement démontré. Toutefois, la question surgit de savoir si les nappes de charriage se sont 232 CONSIDÉRATIONS SUR LA DYNAMIQUE déplacées moins lentement que, le cas échéant, le Japon le fait en ce moment. Si l'angle de glissement a été plus grand, rien d’impossible à cela. Notre conclusion est que le glissement des saillies antielinales des grand-plis, occasionné par la pesanteur, donne lieu à la formation des nappes de charriage. Dans cet ordre d'idées, rappelons ce que E. Ilaug dit dans son Traité de Géologie, 1907, I, p. 017 : « Enfin, la théorie de l'écoulement des masses superficielles de l’écorce suppose elle aussi une force agissant à la manière d’une poussée unilatérale, mais cette force 11e mérite plus le nom de force tangentielle, puisqu’elle nécessite, comme condition première, l’existence d’un plan incliné, sur lequel, sous faction de la pesanteur, les couches glissent en se plissant, de telle sorte que les plis sont déversés dans la direction de la pente ». Disons, pour finir, un mot de la formation de fins plissements qui se produisent dans une roche quand la résistance à la com¬ pression est dépassée. Dans ce cas, la roche subit des mouve¬ ments intérieurs qui, surtout quand elle contient du mica, ont pour conséquence de provoquer une schistosité et un petit-plis¬ sement très compliqué. De même aussi, au cours de la formation des nappes de charriage, quand un lambeau de l’écorce terrestre glisse sur un autre, il peut se faire que la limite de la résistance à la compression soit dépassée, avec la conséquence inéluctable du petit-glissement. Ainsi, nous en arrivons à cette conclusion finale que tous les phénomènes tectoniques, les plus petits, comme les plus grands , sont les conséquences directes ou indirectes de la même cause fondamentale, la pesanteur. Reste encore à résoudre à présent la dernière question que nous nous sommes posée : Le mécanisme de grand-plissement néogène et plio-pléistocène est-il le seul dans l’histoire géolo¬ gique de la Terre ? En ce qui concerne l’existence de glaciers carbonifères (1) et d’une activité volcanique (2), qui eut son apogée à la fin du Carbonifère et au commencement du Permien, il est certain que les mêmes caractéristiques des grand-püsse- (1) L. de Launay, La Science géologique, 1905, P- 46G et p. 4o5-4!)C*. E. Haug, Traité de Géologie, II b, 1911. p. 1902. (2) K. Schneider, Die vulkanischen Erscheinungen der Erde, 1911, p. 02. DE L’ÉCORCE TERRESTRE 233 ments néogène et plio-pléistocène se retrouvent dans la période orogénique hercynienne. Est-il donc si téméraire de conclure que, à cette époque aussi, un mécanisme analogue fut mis en jeu ? Nous ne parlerons pas davantage de la perspective qui s’ouvre ainsi, nous bornant seulement à attirer l’attention sur ce fait que les anciennes zones volcaniques nous aident à déter¬ miner les bandes anticlinales des grand-plis de la même époque tout aussi bien que la répartition géographique des phénomènes volcaniques actuels nous fournit des indications au sujet de la position des grand-plis de la période néogène et plio-pléistocène. Ainsi, nous arrivons à ce résultat de pouvoir admettre l’idée du cycle tectonique à coté de celle du cycle d'crosion. Au cours du Carbonifère, nous voyons la préparation d’un mécanisme de grand-plissement commandant toute l’écorce terrestre avec toutes les manifestations volcaniques qui en découlent, et les mouvements qui sont plus particulièrement liés à la surface de cette écorce ; nous savons qu’un maximum fut atteint dont le résultat le plus marquant est un grand relief imprimé à la partie supérieure de la croûte terrestre avec la différenciation du climat inhérente dont le plus haut degré correspond à une période glaciaire ; enfin, nous observons les conséquences de la cessation de ce mécanisme. Il semble que, en général, les zones anticlinales des grand- plis se refroidissent et se consolident, tandis que, par contre, les zones synclinales se réchauffent et s’affaiblissent (i). Les pre¬ mières subissent les ravages de la dénudation, tandis que les secondes voient s’accumuler sur elles, en certains endroits, des dépôts sédimentaires. 11 est certain que le Néo-Paléozoïque et le Mésozoïque ont été les témoins de mouvements ayant provoqué la formation de grand-plis sans que pourtant le mécanisme qui les engendra ail atteint sa phase de plus grande activité. Ce n’est qu’au moment où le refroidissement général de notre planète fut suffisamment prononcé que l’énergie potenlielle accumulée dans l’écorce, dominant la résistance offerte par celle-ci, se transforma en énergie cinétique et qu’un nouveau (i) Ici encore, il y a lieu de constater la concordance des conclusions de M. Gaillard et des miennes. 234 CONSIDÉRATIONS SUR LA DYNAMIQUE cycle tectonique commença, c’est-à-dire celui tu Tertiaire dont l’apogée fut le grand-plissement néogène et plio-pléistocène. Entretemps, les conditions mécaniques de l’écorce se sont effec¬ tivement modifiées et conséquemment, sous le rapport de la répartition, les grand-plis néogènes diffèrent considérablement de leurs ancêtres. L’IMMUNITÉ CHEZ LES INSECTES PAR Le D- X. CHAHOVITCH Présenté à la Société Linnéenne de Lyon, en la Séance du 23 octobre 1922. I. J’ai montré, dans une note antérieure, que les Grapho- soma Lineatum L., appartenant au groupe des Hémiptères, et des Sauterelles, appartenant au groupe des Orthoptères, sont tués par l’ingestion des cultures colibacillaires et du bacille pyocyanique. Le mécanisme de la mort s’explique par l’absorp¬ tion des toxines, amenant une intoxication générale. II. Dans cette note, je vais montrer que les Blattes (Peripla- neta orientalis) appartenant aussi au groupe des Orthoptères, réagissent d’une façon particulière à l’ingestion des cultures colibacillaires du b. pyocyanique, du b. d’Eberth et du ba¬ cille A (1). Expérience I. — O11 dépose chez plusieurs Blattes des gouttes de culture microbienne A sur leur cavité buccale. On verse dans un cristallisoir de la culture A en telle quantité que les Blattes nagent dans le liquide. Donc, les animaux n’ont à leur disposition que de la culture microbienne A. Pendant plus de trois semaines les Blattes dans ces conditions n’ont présenté aucun phénomène morbide. Expérience II. — On installe des Blattes dans un cristallisoir où on ne verse que de la culture microbienne éberthienne. On remarque que les Blattes mangent cette nourriture sans répu¬ gnance. Les animaux ont résisté pendant plus de trois semaines qu’a duré l’observation. Je remarque que tous les jours on renouvellait la culture. Expérience III. — O11 réalise les mêmes conditions que dans l’expérience précédente, en remplaçant seulement la culture d’Eberth par une culture colibacillaire. Le résultat fut le même. (1) Une espèce microbienne que j’ai isolée du tube digestif de la Blatte. 236 L'IMMUNITÉ CHEZ LES INSECTES Expérience IV. — On expérimente avec la culture du bacille pyocyaniquè. Même résultat. De ces recherches il résulte que les Blattes possèdent une résistance naturelle énergique contre les cultures que j’ai expérimentées. Je remarque que des recherches particulières m’ont montré qu'il n’y a pas de passage des microbes dans la cavité générale à n’importe quelle période (j'ai plus particulièrement insisté sur la possibilité du passage pendant la digestion). Mécanisme de la résistance. — Au point de vue anatomique le tube digestif de la Blatte est constitué par l'œsophage dans lequel viennent se déverser les glandes salivaires. A l’œso- pha ge fait suite le jabot auquel succède le ventricule chylifique avec ses cæcums ou glandes gastriques. Successivement, nous avons après l’intestin, puis le rectum dans lequel viennent aboutir les tubes de Malpighi. Au point de vue physiologique, on divise généralement le tube digestif en trois portions : l’in¬ testin antérieur comprenant l’œsophage et le jabot, l’intestin moyen comprenant le ventricule chylifique et la partie anté¬ rieure de l’intestin proprement dite, et enfin l’intestin posté¬ rieur comprenant le rectum. Au point de vue de structure fine, l'histologie nous montre que seul l’intestin moyen n’a pas de revêtement cuticulaire. 11 est facile de concevoir au point de vue physiologique que la digestion et l’absorption peuvent être réalisées seulement là où il y a une sécrétion et où la structure histologique montre la possibilité d’absorption. En effet, il n’v a que l’intestin moyen qui est chargé de ce travail. Le ventri¬ cule chylifique (souvent appelé l’estomac) et les cæcums gas¬ triques qui lui sont annexés, et qui ne sont en somme que des diverticules sans spécialisation de la muqueuse, sont à la fois le siège d’une sécrétion analogue à celle du suc pancréatique et le siège de l’absorption. Ce suc gastro-intestinal a une fonc¬ tion assez comparable, à celle du suc pancréatique et agit à la fois sur les substances albuminoïdes, amylacées et les graisses. Quel est le sort des microbes et de leurs toxines? Voilà la clef du mécanisme de la résistance des Blattes. Dans la partie antérieure et dans la partie postérieure du tube digestif, l’épi¬ thélium étant pourvu d’un revêtement cuticulaire, il n’y a pas de contact direct pour ainsi dire entre le milieu intérieur et les L'IMMUNITÉ CHEZ LES INSECTES 237 microbes ainsi qu’avec des toxines, car il n’y a pas d’absorp¬ tion. On peut dire, au point de vue qui nous occupe, que la partie antérieure et postérieure jouent un rôle dans la défense : ce sont des barrières mécaniques. La partie absorbante, par conséquent celle qui n’est pas pro¬ tégée par l’épithélium chitineux, est plus intéressante pour nous. C’est là que les microbes et les toxines sont en contact direct avec l’épithélium absorbant et c’est là que la réaction pourrait avoir lieu entre les microbes et les toxines d’une part et l’organisme d’autre part. Plusieurs hypothèses peuvent être envisagées. L’hypothèse d’une barrière mécanique : dans ce cas, les microbes se contenteraient de parcourir la filière intes¬ tinale ; l’hypothèse d’une destruction des microbes par les tis¬ sus intestinaux (phénomène de phagocytose) ; l’hypothèse d’une destruction des microbes et des toxines par les sucs di¬ gestifs. D’après de nombreuses expériences que j’ai effectuées, il ne s’agit pas d’une destruction des microbes par l’épithélium intestinal, ainsi que par les autres tissus de cet organe. L’expé¬ rience consiste à nourrir des animaux avec des cultures micro¬ biennes et puis de prélever l’intestin qui va être soumis à l’examen histologique. Les coupes colorées dans une solution de la thyonine phéniquée ne montrent pas la présence des microbes dans les cellules. S’agit-il alors d’une destruction des microbes et des toxines par les sucs digestifs? Directement in vitro il n’est pas possible de faire des expériences avec les sucs digestifs, car on ne peut pas obtenir une quantité suffisante de liquide même en sacri¬ fiant un très grand nombre d’animaux. Par contre, indirecte¬ ment, je démontre l’action effective des sucs digestifs par les faits suivants : i° Les Blattes nourries avec des cultures microbiennes ingè¬ rent en même temps que les microbes les toxines sécrétées par eux. Or, les toxines inoculées directement dans la cavité géné¬ rale déterminent la mort des animaux. Donc, les toxines sont absorbées sous une forme spéciale rendue inoffensive soit par neutralisation, soit par destruction. 2° Les Blattes nourries avec des endotoxines présentent la même résistance, ce qui prouve que les sucs digestifs neutra- 238 L’IMMUNITÉ CHEZ LES INSECTES lisent ou détruisent les endotoxines des microbes expérimentés par moi. En somme, on doit conclure que la résistance des Blattes à l’ingestion des cultures microbiennes s’explique par les pro¬ priétés spéciales du suc digestif, propriétés neutralisantes ou destructrices pour les toxines (exotoxines et endotoxines). Quant au sort des corps microbiens, la question n’est pas réso¬ lue, étant donnée l’impossibilité de recueillir une quantité suf¬ fisante des sucs digestifs pour effectuer quelques expériences in vitro. Réflexions. — Voici donc deux espèces : Periplaneta orien¬ tales et Sauterelles, toutes les deux appartenant au groupe des Orthoptères, qui ne réagissent pas de la même façon. Chez l’une on a la mort, chez l’autre on a la résistance pour les mêmes agents d'attaque. J’ignore les raisons de cette dissem¬ blance de réaction. Je m’abstiens de faire des hypothèses ; des recherches ultérieures me montreront peut-être l’origine de la cause. <â HISTOIRE D’UNE ERREUR PAU M. Paul PALLARY Mémoire présenté à la Société Linnéenne de Lyon, en la Séance du 23 octobre 1922. Dans le numéro i du Journal de Conchyliologie de 1904, je décrivais un nouveau genre de Limaciens du nord-ouest de l’Afrique sous le nom de Vaucheria, en l’honneur de feu Henry Vaucher, de Tanger. Quelques mois après, M. Dautzenberg, dans le Bulletin de la Société zoologique de France, t. 29, p. 21 1, annonçait que ce que j’avais pris pour une limacelle était, en réalité, une valve de cirripède, appartenant au Pollicipes cornu copiæ Leach- L’exécution du genre Vaucheria était brève et sans appel. Comment ai-je pu être amené à commettre une telle erreur ? Les explications que je vais donner à ce sujet ne manqueront pas d’intérêt, je 1 espère, pour les jeunes naturalistes. Lorsque j’exécutais les fouilles de la grotte des Troglodytes à Oran, en 1886, je découvris, entre autres, des valves très curieuses qui m’étaient parfaitement inconnues et qu’à ce titre je mis soigneusement de côté. Peu de temps après je les montrai à Pomel, qui a déterminé la faune qui provenait de mes recherches, et qui supposa qu’elles appartenaient à une espèce de Parmacelle. Bien plus tard, en 1901, je retrouvai dans un des abris du cap Spartel, à plus de quatre cents kilomètres à l’ouest d’Oran, une valve absolument semblable à celles que j'avais déjà trou¬ vées à Oran. Entre temps, j’avais pris connaissance d’un petit mémoire d’IIagenmüller sur des limacelles récoltées par lui dans un dépôt quaternaire des environs de Bône : ce malacologiste ne décrivait pas moins de trois genres nouveaux de Limaciens (1). (1) lu Bull. Soc. malac. France, i885, t. It, pp. 3o5-3n et pl. VIII. 240 HISTOIRE D’UNE ERREUR Je nie demandai alors si les valves qui provenaient des gise¬ ments préhistoriques d’Oran et de Tanger n’étaient pas égale¬ ment des restes de limaciens comme ceux de Bône? Pour en avoir la certitude, je sollicitai l’avis de deux spécia¬ listes autorisés en matière de Limaciens : MM. Carlo Pollonera, de Turin, et Collinge, de Birmingham. M. Pollonera me répondit : « Le caractère qui sépare la lima- celle du cap Spartel de toutes celles que je connais, c’est qu’elle est à nucléus latéral droit, tandis que celles de Parmacella, Testacella, Limax et toutes celles que je connais sont à nucléus latéral gauche, ce qui porte l’ouverture vers la droite. En un mot, votre limacelle est une limacelle sénestre, tandis que toutes les limacelles que je connais... sont dextres. « Votre coquille ne peut donc rentrer dans aucun des genres connus par moi et je crois que vous pouvez en faire un genre nouveau. » M. W. Collinge reconnut également les affinités de cette coquille avec les Parmacelles, mais ne put l’identifier avec aucun des genres existants. Enfin, M. de Monterosato pensait que les affinités étaient plutôt avec les Testacelles. Fort de l’opinion de ces spécialistes, je n’hésitai plus à consi¬ dérer les valves préhistoriques comme des limacelles et décrivis le Vaucheria tingitana, espèce et genre nouveaux dans le Journal de Conchyliologie de iqo4- J’étais donc convaincu, autant qu’on pouvait l’être après que je viens de dire, de la validité de ce genre et fus surpris au possible de la note de M. Dautzenberg. Cependant le doute n’était pas permis et après examen de matériaux comparatifs je dus me rendre à l’évidence. Maintenant comment expliquer la présence de ce cirripède dans des grottes néolithiques P Bien que quelques auteurs aient mentionné le P. cornu copiæ en Méditerranée, la majeure partie des naturalistes dou¬ tent de sa présence dans cette mer (i). (i) Darwin l’y indique sur la loi de Bruguière et, depuis, les ailleurs se sont recopiés. Séguenza l’indique des mers de Malte ; mais M. Gruvel qui a suivi Darwin pour les habitats des espèces que celui-ci a décrites, ne men¬ tionne pas la Méditerranée à propos de P. cornu copitv. HISTOIRE D’UNE ERREUR 241 Or, en cherchant des moules dans une anse bordée de falaises plongeant à pic dans la mer, à l’endroit dénommé Monte Cristo (tout près d’Oran) j’ai remarqué avec surprise, que tant sur les moules qu’entre elles, il y avait en abon¬ dance de superbes Pollicipes (i). Mais pour les extraire de leur gite il est nécessaire de plonger d’abord et de se maintenir à la nage. Cette condition explique pourquoi la présence de ce genre a été si longtemps ignorée sur le littoral algérien. Or, comme les troglodytes nord africains étaient de grands consommateurs de mollusques marins, il est facile de compren¬ dre qu’ils aient pu apporter ce cirripède du littoral avec des moules et l’introduire ainsi dans leur alimentation puisque bon nombre de valves que je possède sont calcinées. D’ailleurs ce crustacé qui faisait les délices de nos ancêtres est encore consommé dans les régions océaniques où on le mange tou¬ jours comme des crevettes (2). D’autre part on ne me reprochera pas d’avoir été hâtif dans la création du nouveau genre, puisque, découvert en 1886, je ne l’ai publié qu’en 1901, c’est-à-dire quinze ans après ! Une autre cause qui n’était pas pour faciliter la reconnais¬ sance de la véritable nature de ces valves c’est que celles-ci sont usées et que les fines denticulations des bords ont disparu : les valves sont absolument lisses sur tout leur pourtour. Ainsi donc, s’il y a des raisons convergentes pour l’établis¬ sement de la vérité, il en existe de non moins convergentes pour aboutir à l’errour et l’exemple que je cite en est une preuve remarquable qui pourra servir à l’édification des jeunes naturalistes. 11 y a là, en effet, un ensemble de faits tellement concor¬ dants : i° trouvaille de fragments de cirripèdes dans des stations terrestres (3) ; 20 espèce qui n’était, pas connue avec (1) M. Jolcaud père, à qui j’ai envoyé des échantillons frais, m’a informé que c’est bien la même espèce qu’il y a dans la Méditerranée et dans l’Océan: « Nul doute à cet égard. A peine peut-on dire que la forme atlantique est plus trapue. » (?.) Dans V Encyclopédie (Hist. nat., t. I, p. 65), Bruguière écrit qu'il y «n a si abondamment sur les côtes de la Bretagne et de la Normandie qu’on «n porte vendre très souvent dans les villes et villages répandus sur la côte : on les fait bouillir dans l’eau, on les assaisonne avec du vinaigre et l’on prétend que cet aliment excite aux plaisirs de l’amour. » (3) Depuis que ces lignes ont été écrites, M. Doumergue a trouvé, dans Soc. Linn., t. i.xix, 1922. 10 HISTOIRE D INE ERREUR ccrlilude dans la Méditerranée ; 3° ressemblance frappante des valves avec des limacelles ; 4° trouvaille identique d’autres limaciens près de Bonc ; 5° opinion concordante de spécia¬ listes très autorisés. bes valves de cirripède ont joué des tours pendables à plus d’un zoologiste : « J’en connais d’autres, des erreurs et des restitutions fantastiques de cirripèdes fossiles, commises par des naturalistes très qualifiés. Dans un ouvrage très apprécié l’auteur a figuré une oreillette de Pecten pour un scutum de cirripède... » (M. Joleaud père, in litt.) Si donc j’ai commis une erreur, ce n’est pas à la légère et me suis trompé en bonne compagnie, puisque, en outre de MM. Pollonera, Col linge et de Monterosato, mes échantillons avaient encore été vus par MM. Dautzenberg, H. Fischer, Mabille et Pomel. De tels exemples ne sont pas aussi rares qu’on le croit : c’est dire combien la Nature met souvent notre raison en défaut ; il est vrai qu’elle est si grande et que nous sommes si petits ! Mais celte histoire sera une fois de plus la preuve que, malgré toutes les précautions et garanties prises pour s’éclairer, il est facile de se tromper : Errare humanum est, dit un vieil adage latin ! les mêmes conditions, des valves de ce même cirripède dans des foyers néo¬ lithiques des environs d’Oran (Bull. soc. géogr. Oran , mars 1921. p. 52-5t). PHOTOTROPISME CHEZ LES CHAMPIGNONS PAR Pierre NOBÉCOURT Préparateur de Physiologie générale et comparée. Mémoire présenté à la Société Linnéenne de Lyon, en la Séance du i3 novembre 1922. Si les phénomènes de phototropisme ont été l’objet de nom¬ breux travaux chez les végétaux chlorophylliens, ils sont encore peu connus chez les végétaux dépourvus de chloro¬ phylle. Chez les Champignons, en particulier, on ne possède que d’assez rares observations relatives à ces phénomènes. Seules, les Mucorinées ont été bien étudiées à ce point de vue. Hofmeister, Wortmann, Dietz, Klebs, Steyer, ont, en effet, constaté chez diverses Mucorinées un phototropisme positif des sporangiophores, si la lumière est d’une intensité modérée, et un phototropisme négatif si elle est trop intense. Par contre, le mycélium, d’après Steyer, serait indifférent aux inégalités d’éclairement. En ce qui concerne les Champignons plus élevés en organisa¬ tion, on ne trouve dans la littérature mycologique que très peu d’observations de cas de phototropisme. Aussi, en présence de cette pénurie de documents, croyons-nous utile de relater la constatation que nous avons faite, de deux nouveaux cas de phototropisme chez les Champignons Ascomycètes. Le premier cas est relatif aux conidiophores du Botrytis cinerea Pers., qui est comme on sait, la forme conidienne du Sclerotinia Fuckeliana de Bary. En ensemençant ce Champi¬ gnon sur un milieu de culture (liquide de Paulin), placé dans un ballon laissé immobile à quelque distance d’une fenêtre, un voile mycélien se développe à la surface de ce liquide, puis des conidiophores apparaissent bientôt en très grand nombre, 244 SUR LE PHOTOTROPISME CHEZ LES CHAMPIGNONS s’érigeant à une hauteur d’environ i centimètre, et on constate qu’ils sont tous très nettement inclinés du côté de la fenêtre. Le deuxième cas est relatif aux périthèces du Sclerotinia Libertiana Fuckel. Ayant obtenu, à partir d’une carotte para¬ sitée, d’abondantes cultures de ce Champignon, de nombreux selérotes noirs ovoïdes, de i centimètre de long environ, se formèrent bientôt à la surface du voile mycélien. Recueillis et placés dans des boîtes de Pétri à la Surface de sable humide, ils demeurèrent longtemps sans présenter aucun changement. Ce n’est qu’au bout de plusieurs mois que commencèrent à appa¬ raître à leur face supérieure les premiers indices de la forma¬ tion des périthèces. Ceux-ci affectent, comme on le sait, l’aspect de coupes (Pezizes) infundibuliformes, portées à l’extrémité d’un pédicule généralement assez long, atteignant 3 ou 4 cen¬ timètres. Les boites de Pétri où étaient placés les selérotes n’ayant jamais été changées de place, nous vîmes tous ces pédi¬ cules s’allonger en s’inclinant très fortement du côté de la fenêtre. Il y avait là une manifestation de phototropisme positif très nette. La fenêtre étant située au midi et ces faits se passant au mois de mai, l’éclairement était donc assez fortement intense. Il serait intéressant de savoir si un éclairement encore plus in¬ tense, tel que la lumière solaire directe aurait pour effet d’ame¬ ner une inversion du phototropisme : nous nous proposons de le rechercher lorsque nous pourrons obtenir de nouveau la pro¬ duction des périthèces de Sclerotinia Libertiana et, en même temps, nous essayerons d’obtenir cette inversion avec les coni- diophores du Botrytis cinerea. En attendant, nous avons cru bon de communiquer ces pre¬ mières observations, qui nous paraissent d’autant plus inté¬ ressantes que de Bary (i), dans l’étude approfondie qu'il a faite sur le Sclerotinia Libertiana déclare que « vis-à-vis de l’action de la lumière, notre Peziza se comporte d’une manière assez indifférente ». Si cette assertion semble exacte relativement au mycélium, il n’en est pas de même, ainsi qu’il résulte de nos observations, en ce qui concerne les fructifications ascosporées. (i) De Bary. Uber ei»ij;e Sclerotien und Scleroticnkrankheiten (Bol. Zeit., 1886). UN PSEUDO-ŒUF DE POULE DE FORME ANORMALE PAU Cl. ROUX Docteur ès Sciences. Présenté à la Société Linnéenne de Lyon, le 23 octobre 1922. La curieuse production que j’ai l’honneur de présenter à la Société Linnéenne est simplement un pseudo-œuf, de forme très anormale, allongée et contournée, qui a été pondu en sep¬ tembre dernier, par une des jeunes poules de M. Clapot, place Louise, à Montchat, qui, lorsqu’il est venu m’informer du fait, croyait que sa poule avait accouché d’un lézard ! Le dessin ci-joint (1) donnera, mieux que toutes les descrip¬ tions, une idée exacte de ce petit « phénomène » qui, par sa conformation très allongée, est sans doute assez rare à observer. (1) Grandeur naturelle. 246 UN PSEUDO-ŒUF DE POULE DE FORME ANORMALE La coquille de ce faux œuf, qui ne renfermait que de l’eau albumineuse, est plutôt mince, fragile, et présente des rides et des plis qui font supposer que, au moment de la ponte, cette coque était encore incomplètement solidiliée, ce qui a permis à ce faux-œuf, lors de sa chute sur le sol, de se replier en quel¬ que sorte sur lui-même, tandis que son diamètre allait en s'amincissant au fur et à mesure qu’il se moulait à son passage dans le cloaque. .le saisis cette occasion pour prier nos collègues qui seraient à même d’observer des cas d’anomalies ou des spécimens tératologiques, de bien vouloir en faire part soit à M. le Secré taire général de la Société Linnéenne, soit à moi-même (M. Cl. Roux, 2, rue Tramassac, à Lyon). OBSERVATIONS GÉOLOGIQUES ET GÉOGRAPHIQUES 1 1 ■ I * 1 SUR LA PRÉSENCE DE CAILLOUX ROULÉS SPORADIQUES à 800 mètres d’altitude dans les Monts du Lyonnais et spécialement entre Saint-fléand et Pontanès (Loire) PAH Cl. ROUX Docteur ès Sciences Présenté à la Société Linnéenne dans la Séance du i3 novembre 1922 Dans le présent travail, je me propose d’exposer sommai¬ rement les observations que j’ai faites, en 1890, 1921 et 1922, de cailloux roulés sporadiques, à des niveaux élevés, en divers points des Monts du Lyonnais, notamment aux environs de Mornant (Rhône) (55o mètres), et surtout entre Saint-IIéand et Fontanès au nord-est de Saint-Etienne (Loire) (800 mètres environ) ; d’y joindre le résumé des constatations analogues faites par d’autres géologues et géographes en France et en Belgique; et enfin de montrer le grand intérêt du problème à la fois géologique el géographique soulevé par ces ' consta¬ tations (1). 1) Dans le texte, les numéros placés entre crocliels romoient à la liste bibliographique qui termine cette note. 2 18 OBSERVATIONS GÉOLOGIQUES ET GÉOGRAPHIQUES I. Observations personnelles laites dans les llonts «lu Lyonnais. Dans mes Etudes géologiques sur les Monts Lyonnais, qui remontent à plus de vingt-cinq ans et qui demanderaient aujourd’hui à être complètement refondues pour tenir compte des grands progrès que la Géologie et la Pétrographie ont réalisés depuis, j’avais signalé [22, p. ^3] la présence à 8oo mètres d’altitude aux environs de Fontanès (Loire), de cailloux roulés, atteignant ou même dépassant la grosseur de la tête, et constitués par des roches régionales granitiques et quartzeuses. Je n’avais alors attaché à celle constatation qu’un intérêt trop relatif, et il a fallu les belles synthèses que mon cher et éminent maître, M. le Professeur Depéret, a publiées depuis quelques années [6, 7, 8], sur les terrasses étagées dans la vallée du Rhône et sur leurs relations avec les anciens niveaux de la Méditerranée, pour ramener mon attention sur mes an¬ ciennes observations. En conséquence, j’ai effectué, en 1921 et 1922, un certain nombre de courses dans les Monts du Lyonnais, notamment aux environs de Saint-Héand et de Fontanès, où se trouvent, à 800 mètres environ d’altitude, de vastes plateaux témoins de l’ancienne pénéplaine anté-pontienne du Massif Central, pla¬ teaux que les stades d’érosion subséquents ont d’ailleurs plus ou moins profondément entamés, el sur lesquels j’espère avoir l'occasion de revenir dans une Elude géographique des Monts du Lyonnais (entre Saint-Etienne et Tarare) que je me propose de faire sous la direction de M. le Professeur Raoul Blanchard, de Grenoble. Dans mes courses de 1921 et 1922, je n’ai retrouvé, aux environs de Fontanès, que quelques rares blocs roulés quartzeux et granitiques, beaucoup moins nombreux que ceux observés dans mes premières explorations de 1890 à 1890 ; je suppose que les voies rurales étant de mieux en mieux entre¬ tenues par les soins des communes, on les a utilisés en grande partie pour l’empierrement des chemins. Par contre, j’ai été très étonné de rencontrer à l’état spora- SUR LA PRÉSENCE DE CVILLOUX ROULÉS SPORADIQUES 240 dique dans les champs et les bois, entre Fontanès et Saint- lléand, et plus spécialement dans les environs des hameaux cités plus loin, un certain nombre de cailloux parfaitement roulés, lisses et polis, absolument semblables aux galets des alluvions fluviales et constitués presque tous par des roches complètement étrangères à la région. J’ai recueilli la plupart de ces échantillons que j’ai montrés à mon maître M. Depéret, ainsi qu’à ses collaborateurs MM. Riche, Roman et Donçieux, et que je tiens à la disposition de tous mes collègues géologues. Voici la description des plus intéressants parmi ces échan¬ tillons : i ° Gros galet aplati et allongé de micaschiste blanc, trouvé dans un champ longeant l’ancien chemin de Fontanès à Saint-Christô-en-Jarez, à mi-distance entre ces deux villages. Altitude 810 mètres environ. Les micaschistes sériciteux de la vallée du Gier sont à peu de kilomètres de là, mais leurs affleu rements les plus élevés n’atteignent cette altitude que sur les contreforts du Pilât, par conséquent sur la rive droite, du côté opposé à Saint-Christô. D’ailleurs, l’état roulé et poli de ce spécimen indique un transport prolongé dans l’eau. 20 Gros galet arrondi, mais ébréché, d’un calcaire gris, ana¬ logue à beaucoup de calcaires marno-siliceux du jurassique et venant peut-être de l’Ardèche ou de la Lozère ; trouvé dans un champ longeant le chemin de Crêt-l’Alouette à Beaulieu, près Fontanès. Altitude 790 mètres environ. 3° Très gros galet de basalte (je dis galet et non pas bloc quelconque) pesant plus de deux kilogrammes ; trouvé dans une terre à proximité des maisons du Pilon près Fontanès. Alti¬ tude 800 mètres environ. 4° Un petit galet de granulite, parfaitement sphérique de quatre centimètres de diamètre ; trouvé dans un boqueteau de Pins silvestres entre les hameaux de Pin-Rond et du Pilon près Fontanès. Altitude 810 mètres environ. 5° Gros galet de quartzite, ou d’une roche extrêmement voi¬ sine des quartzites, en forme de sphéroïde aplati. Ce galet n’a été remis par un vieux paysan qui l’avait remarqué en labourant ses terres et qui l’avait apporté dans la cour de sa ferme où, m’a-t-il dit, les enfants s’en amusaient pour jouer aux houles. Ce paysan m’a, en outre, affirmé avoir remarqué assez fréquem- 250 OBSERVATIONS GÉOLOGIQUES ET GÉOGRAPHIQUES ment des galets polis dans les champs du voisinage. Altitude 800 mètres. Lieu dit : Ferme Gonachon. 6° Un galet de quart: semi-hyalin y- ce galet m’a été rémis par un habitant d’une ferme voisine de la précédente, qui l’avait apporté aussi à ses enfants pour s’en servir comme d’une grosse bille à jouer. 7° Un galet d’une roche basaltique, trouvé dans les terres, entre le Pilon et le Pin-Rond, à quelques centaines de mètres du galet numéro !\. 8° Un petit galet aplati, d’une roche basaltique, trouvé dans les grands bois de Pins au-dessus de Pin-Rond, non loin du signal de Pierre-la-Roche, entre Fontanès et Saint-Héand, à S20 mètres d’altitude. 9° Enfin, en septembre 1922, en explorant le pays entre Mornant, Saint-André-la-Côte et Riverie, région où le fils, d’un de mes amis, M. G..., architecte à Lyon, m’a dit avoir trouvé (mais ne l’a malheureusement pas recueilli) un galet de calcaire avec empreintes de fossile, j'ai observé à proximité du hameau de la Fillonnière, à l’altitude de 55o mètres environ, entre Saint-Didier-sous-Riverie et Mornant, deux gros cailloux parfai¬ tement roulés, pesant chacun trois ou quatre kilogrammes, l’un de quartz opaque, l’autre de granulite, et j’en ai remarqué plusieurs autres dans les murs des maisons. Très intrigué par ces découvertes, je songeai à diverses hypo¬ thèses que l’on peut faire pour expliquer la présence de ces cailloux roulés, véritables galets de rivière, à des altitudes qui, soit à Fontanès, soit à Saint-Didier-sous-Riverie, correspondent à une hauteur de plus de 4oo mètres au-dessus du thalweg actuel des vallées du Rhône, du Gier et de la Loire. J’indiquerai plus loin ces hypothèses en montrant l'importance et l’intérêt du problème, qui a été résolu déjà, d’ailleurs, par les travaux de MM. Depébet et Chaput, en ce qui concerne les alluvions de moins de 3oo mètres d’altitude relative. Mais, entre temps, désireux de savoir si des découvertes ou constatations analogues avaient été faites en d’autres endroits, je fis des recherches bibliographiques et des enquêtes auprès de quelques-uns de mes correspondants, et voici, classés dans l’ordre chronologique des fails, les résultats de ces recherches et de ces enquêtes. SU H LA PRÉSENCE DE CAILLOUX ROULÉS SPORADIQUES 251 II. Observations analogue# faite# ailleurs dan# le ^Ia##if Central. i° En i843, le professeur J. Fouhnet a publié un intéressant mémoire [12] dans lequel, abstraction faite des théories dilu¬ viennes de l’époque, se trouvent consignées ces curieuses constatations : Nous avons même de fortes raisons jjour admettre que le courant diluvien a franchi le col des Echarmeaux, près de Chênelette, malgré son élévation de 718 mètres; dans tous les cas, les sédiments diluviens abondent de part et d'autre de cette station, vers les parties supérieures des vallées de l’Azer- gues, de l’Ardière, de la Mauvaise, de la Grosne, du Boloret et du Sornin (p. 89). Les plateaux jurassiques du Larzac et ceux de muschelkalk de Compré- gnac, dont l’altitude est de 800 mètres, et sur lesquels on trouve des mor¬ ceaux de micaschiste, d’amphibolite et des minerais de fer en grains arron¬ dis par le transport. Il faut donc admettre que le courant diluvien s’est maintenu pendant quelque temps à cette hauteur (p. 108). Nous verrons sur les plaines granitiques de Saint-Agrève, des cailloux roulés volcaniques que les habitants croient avoir été apportés par des pas¬ sants, tellement ils sont étrangers au sol qui les supporte, et, bien plus, tout le haut plateau que surmonte le Mézenc, et qui domine à la fois le Rhône et la Loire, se montrera jonché des restes analogues d’un ancien cours d’eau. Alors, tous les phénomènes s’expliquent; de grandes eaux ont surmonté la plupart des sommités primordiales de la France centrale... (p. 1 1 4) - Dans ce mémoire, J. Fournet dit aussi avoir trouvé dans les crevasses corrodées du lias, au col de la Barollière, à environ ôoo mètres d’altitude (soit à plus de 3oo mètres au-dessus de la Saône et du Rhône actuels) des cailloux bien arrondis de quart- ziles alpins. Ce sont probablement les mêmes galets que Falsan et Rocard ont retrouvés en 1866. 20 En 1867, Falsan et Rocard, dans leur Monographie du Mont-d’Or lyonnais [11], ont écrit (p. i55) ce passage suggestif et cependant resté depuis lors sans réponse définitive ; Nous avons recueilli un certain nombre de galets de quartzite dans diffé¬ rentes crevasses. Cet hiver, des fouilles ont été faites, sous notre direction, dans les fissures/ du Mont Narcel (58o m.) et, dans une excavation de plu¬ sieurs métrés cubes, au milieu d’une terre argileuse jaunâtre, on a mis ii découvert divers fragments d’os et de dents de grands pachydermes, roulée et brisés, des débris de tortues, des rognons et des grains d’hvdroxyde de fer, et enfin une vingtaine de petits galets de quartzite à peine de la gros¬ seur d’un œuf... Quel a été l’agent de transport de ces cailloux, peu nom¬ breux il est vrai, à cette hauteur? L’imagination 11’est-elle pas effrayée de la puissance de cette dénudation d’au moins 38o mètres de terrain qui aurait 252 OBSERVATIONS GÉOLOGIQUES ET GÉOGRAPHIQUES dû s’opérer sur tout le bassin du Rhône?... Faut-il admettre que les rares quartzites du Mont-d’Or ont été transportés sur nos montagnes par des ra¬ deaux de glace venus des Alpes ? Ou bien doit-on admettre un abaissement de terrain, puis un soulèvement ?... En face de ce curieux problème, nous n’avons que le sentiment de notre faiblesse et de notre ignorance. 3° En 1892, MM. Termier, Jacquot et Michel-Lévy, sur la feuille de Monistrol de la Carte géologique détaillée au 1/80. 000e, ont signalé et marqué, aux environs d’Aurec, à 700 mètres d’altitude, la présence de nombreux cailloux roulés, véritables galets cle quartz et de roches cristallines épars sur le sol. J’y reviendrai plus loin à propos des travaux récents de M. Chahut. 4° En 1893, s’est produit un épisode très important pour la question à la fois géologique et géographique, que j’étudie ici : à savoir la constatation de la présence de cailloux roulés à de hautes altitudes, qui fut faite dans les excursions qui eurent lieu cette année-là aux environs de Langogne et de Mende, à l'occasion de la Réunion extraordinaire de la Société géolo¬ gique de France en Velav. Voici des extraits des Comptes rendus de ces excursions publiés par M. G. Fabre [10] : Excursion à Langogne. — M. Fabre a attiré spécialement l’attention sur l’aspect émoussé, usé, de toute la topographie du haut Gévaudan ; si par la pensée on fait abstraction des vallées à pentes assez raides qui sont tribu¬ taires de l’Ailier, et qui ont creusé dans l’ensemble du pays des sillons si¬ nueux profonds d’une centaine de mètres seulement, on demeure frappé de ce que toutes les cimes aplaties des plateaux paraissent tangentes à un plan incliné qui serait ainsi l'ancienne surface topographique du pays. C’est là sans doute un vestige de l’état ancien du relief tertiaire avant que l’exliaus- scmcnt général de la région à l’époque pliocène ait imprimé à l’érosion une puissance nouvelle. Ce caractère d’usure et d’aplanissement général de la haute région du Gévaudan sera rendu plus sensible encore dans la course du lendemain (p. 6a3). Le sol est parsemé de cailloux roulés de quartz au milieu desquels abon¬ dent des silex peu roulés provenant des lambeaux voisins de terrain juras¬ sique... M. Fabre ajoute que, sur le sommet de beaucoup de plateaux dans le haut bassin de l’Ailier, on rencontre, épars sur le sol, des cailloux roulés; que ces dépôts de cailloux sont même assez abondants pour avoir pu être parfois indiqués sur la carte, l’un à 2 kilomètres nord de Cheylard-1 'Evêque, l’autre à 3 kilomètres est du même village. M. Fabre voit, dans ces dépôts insigni¬ fiants, des restes de nappes de cailloux qui sont les plus lointains vestiges des cours d’eau à l’époque tertiaire. C’est uniquement par analogie avec les dépôts analogues du Velay et du Cantal qu’il les a rapportés à l’étage torto- nien ; aucun ossement n’y a jamais été découvert. Des dépôts analogues de cailloux de quartz existent sur le Causse d’Espères (canton de Saint-Léger- de-Peyre) ; au sommet du Truc du Midi, près de l'aven de ce nom. au sud SIR LA PRÉSENCE DE CAILLOUX ROULÉS SPORADIQUES 253 de Marvéjols ; entre Pagres et Sebeuge, près de Saint-Flour (Cantal); à la Rouvière (canton de Saint-Alban, Lozère) ; des chailles siliceuses se trouvent avec les cailloux de quartz, entre Montchamp et Chabasson, dans le canton de Fontannes (p. 625). Excursion à Lanuéjols, près Baguais. — Sur le Causse de Mende, au roc de l’Aigle, qui en est le sommet le plus élevé (i258 mètres), on marche sur le calcaire à Cancellopliycus scoparius et sur le calcaire à entroques « dans les fentes duquel, emballés dans une terre argileuse rouge, on trouve de petits cailloux de quartz blanc parfaitement roulés, témoins d'un ancien ter¬ rain de transport antérieur au creusement des vallées; l’existence de ces cailloux sur cc point culminant, à plus de 4oo mètres au-dessus du fond de la vallée actuelle du Lot, n'est pas sans causer quelque étonnement. M. Fabre explique que ce dépôt de cailloux de quartz roulés s’étend sur toute l’éten¬ due du causse de Mende; qu’il prend une certaine importance plus à l’ouest, sur la partie du Causse, dite de Chapieu, et que là les cailloux atteignent parfois la grosseur du poing ; il rapproche ce dépôt de celui que la Société a examiné avant-hier près de Langogne (p. 638). 5° En 190.3, le général de Lamothe [17] a indiqué la présence d’alluvions granitiques à de grandes hauteurs (i3o mètres) au- dessus de la Loire, près de Nevers, et au-dessus du Cher. Mais ces hautes terrasses, retrouvées d’ailleurs par M. Chaptjt, en beaucoup d’autres points, n’ont rien de commun avec les cail¬ loux roulés que j’étudie dans le présent travail. C’est également le général de Lamothe [16] et, plus tard, R. Douvillé qui ont signalé les cailloux roulés de quartzites verdâtres du trias alpin et de radiolarites du jurassique supé¬ rieur des Alpes dans la forêt de Chaux, près de Besançon ; ce qui semble bien prouver qu’à l’époque pliocène le Rhin s’est déversé, au moins en partie ou temporairement, dans la Saône par la vallée du Doubs. 6° En 1912, M. Colt.et [4] a fait, à l’Ouest de Roanne, une observation intéressante, qu’il rapporte en ces termes : Vers le sommet du chemin de Saint-Alban-les-Eaux à Saudet, au col qui isole la colline de Cliâtelus du massif montagneux d’Arcon, on rencontre des fragments épars de barytine... Nous avons recueilli au même point des cailloux roulés de quartz blanc, de basalte, de phonolithe altérée?... ; nous avons aussi rencontré quelques galets de quartz au sommet de Châtelus, et des galets de jaspe rouge brun, vers le point 55a, sur le flanc sud de la val¬ lée du Désert ; la présence de ces galets en petit nombre (une dizaine envi- ion) à une semblable altitude (678, 5(>o, 55a) est assez énigmatique. L’hypo¬ thèse qui nous paraît provisoirement la plus plausible est celle d’un transport par l’homme. 70 En 1917, M. Ciiaput, dans sa Thèse [2, p. 60 à 63], a rap¬ pelé d’abord l’existence des célèbres sables à chailles du Velay, signalés dès 1867 par Vin a y à la Société académique du Puy, 254 OBSERVATIONS GÉOLOGIQUES ET GÉOGRAPHIQUES revus en 186g, lors de la Réunion extraordinaire de la Société géologique de France en Velav, puis décrits en 1S92 par Mar¬ cellin Boule, dans sa Description géologique clu Velay (Bulle¬ tin n° 28 des Services de la Carte géologique détaillée de la France) : Au Monastier, ils supportent à q5o mètres, (montagne de Lherm) une cou¬ lée basaltique; là, les sables n’ont pas de cailloux roulés basaltiques. A Fav- le-Froid (n5o m.), il y a quelques cailloux basaltiques (d’après M. Boule); ce sont des sables argileux jaunâtres ou rubéfiés, avec de nombreux cailloux roulés, ou du moins à angles, émoussés, de chailles et calcaires silicieux juras¬ siques. Il n’y a pas d’affleurement connu de jurassique dans cette région, et cependant les cailloux, assez peu roulés, ne viennent pas de bien loin. Il a donc dû exister en Velay des lambeaux jurassiques aujourd’hui disparus ou masqués par des coulées. Les sables à chailles sont antérieurs aux sables à Mastodontes qui renferment de nombreux cailloux roulés de roches volca¬ niques tertiaires; M. Boule les place dans le miocène supérieur, c’est-à-dire au même niveau que les sables à Hipparion du Cantal et les alluvions sous- basaltiques des Coirons; il admet d’ailleurs qu'ils n’ont pas partout le même âge : ceux du Monastier, sans basalte, pourraient être plus anciens que ceux de Fay-le-Froid. Ces sables à chailles recouvrent une surface grossière¬ ment aplanie, mais en réalité en forme de dôme surbaissé, avec double pente, vers la Loire et vers le Rhône. C’est sur cette surface (pénéplaine anté- pontienne de W. Kilian, 1007) [14] que se sont épanchées les premièresi cou¬ lées des Coirons (1) ; c’est sur cette surface et sous les coulées que se trou¬ vent d’une part les tufs et conglomérats basaltiques d’Aubignas à forme pontienne (Torcapel, 1882 [24]), et d’autre part, une nappe d’alluvions à cailloux roulés de quartz, de roches cristallines et quelquefois de basaltes, dont l’altitude relative est très considérable (345 mètres au-dessus de l’Ardè¬ che à Mirabcl ; 4o5 mètres au-dessus du Rhône au Chénavari). Ces alluvions, placées dans la même situation que les tufs d’Aubignas, doivent être sensi¬ blement contemporaines de ces tufs, donc sans doute pontiennes. Sur le ver¬ sant de la Loire, on trouve aussi, à la surface de la pénéplaine, et sous les coulées les plus anciennes du Mézenc, d’une part des produits de ruisselle¬ ment, sables et argiles à débris végétaux (d’âge pontien. car on y a trouvé l'Hipparion, d’après Depéret), et d’autre part, des alluvions mieux carac¬ térisées, les sables à chailles, sans doute pontiens eux aussi. La pénéplaine sur laquelle reposent les sables à chailles a une inclinaison assez marquée : elle s’abaisse de i3oo mètres sous le Mézenc, à 5oo mètres environ sur le versant du Rhône, à 1000 mètres environ sur le versant de la Loire (près de Monas¬ tier). Cela 11e paraît guère explicable sans admettre des déformations posté¬ rieures au cycle d’érosion qui a façonné la pénéplaine. C’est ce qu'admet Briquet [1], mais, avec des gauchissements de cette importance, il est diffi¬ cile de suivre avec quelque rigueur le prolongement de la pénéplaine vers le Nord. Briquet trouve ce prolongement dans les surfaces générales d’apla¬ nissement indiquées précédemment (900 mètres environ à l'Ouest du bassin de Bas-en-Basset, 800 mètres environ à l’Ouest du plateau de Neulise, etc.); mais il ne faut pas oublier qu’il s’agit là de régions aplanies déjà avant (1) En 1921, M. Ivan Assada a constaté la présence de cailloux roulés de basalte au col de l’Escrinet, à 1.000 mètres d’altitude. SIR LA PRÉSENCE DE CAILLOUX ROULÉS SPORADIQUES 255 l’Oligocène; il paraît donc impossible de séparer, dans la topographie ac¬ tuelle, les formes dues aux cycles d’érosion anté-oligocènes, de celles dues aux cycles d’érosion post-oligocènes et anté-pontiens. ' Quant aux lambeaux de cailloutis notés P sur la feuille dé Monistrol [23], entre Àurec et Pont-Salomon, au Sud-Ouest de Saint-Etienne, ils sont consti¬ tués surtout par des quartz roulés de 5 à 10 centimètres de diamètre, et par des roches cristallines (surtout des micaschistes) de la grosseur de la tète et peu roulées : Ce ne sont pas des alluvions de la Loire; leur altitude d’ailleurs n’indique pas une terrasse (les cailloux sont épars sur le sol, entre G5o et 73o mètres; les plus abondants sont à l’Est de Rcmondière, entre 700 et 720 mètres). Us sont identiques à ceux des poudingues carbonifères visibles entre la Fouil- louse et Saint-Etienne. II est probable qu’ils proviennent simplement du démantèlement de poudingues carbonifères plus étendus à cette époque qu’aujourd’hui ; ce démantèlement est sans doute contemporain du cycle d’érosion qui a façonné les plateaux de Saint-Genest-Lcrpt (Chaput, p. 60). Ainsi, d’après Chahut, il y a, en Velay, un plateau d’âge pliocène supérieur (Villafranchien), à 200 mètres environ au-dessus de la Loire ; et il y a partout, entre le Velay et le Forez, des surfaces aplanies à 200-250 mètres au-dessus de la Loire (yers 65o à 700 mètres d’altitude absolue), qui se prolon¬ gent au nord par les plateaux de la bordure orientale du Forez (58o à 600 mètres), puis par le plateau de Neulise, et qui sont les témoins d’un même cycle d’érosion datant du pliocène supérieur. Mais il y a aussi, comme on l’a vu ci-dessus, des niveaux d’aplanissement beaucoup plus élevés, à /100 mètres environ au-dessus de la Loire (vers 900 mètres d’altitude absolue), notamment sur la rive gauche aux alentours de Monistrol, et qui sont les témoins d’un cycle d’érosion beaucoup plus ancien. C’est à ces derniers que se rapportent probablement les pla¬ teaux des environs de Fontanès et les cailloux roulés que j’v ai découverts. Les cailloux roulés sporadiques de la région d’Auree- Monistrol établissent donc, en quelque sorte, la liaison entre les spécimens observés çà et là sur les hauts plateaux de la Lozère et du Velay, et ceux que j’ai trouvés sur les hauts pla¬ teaux du Lyonnais, aux environs de Fontanès, ainsi qu’au sud-ouest de Mornant, à une altitude relative d’environ /ioo mètres au-dessus des thalwegs actuels. 8° Deux de mes obligeants correspondants foréziens, MM. Compagnon et Bataille m’ont communiqué des observa¬ tions intéressantes. M. Gilbert Compagnon, agent-voycr au service vicinal de la 256 OBSERVATIONS GÉOLOGIQUES ET GÉOGRAPHIQUES Préfecture de la Loire, a trouvé, il y a quelques années, entre Rochetaillée et le Bessat, vers 800 mètres d’altitude au sud de Saint-Etienne « un caillou roulé très régulier, de forme ovoïde, en granité, de la grosseur d’un œuf de dinde, mais de forme plus allongée. La présence du granité sur une montagne où il n’y a que du gneiss schisteux me frappa et je ramassai ce spécimen » (in litt., 27 octobre 1921). M. J. Bataille, directeur d’école à Luriecq, près Saint-Bon- net-le-Château (Loire), membre de la Diana, a trouvé, lui aussi, sur les hauts plateaux de la région (600 à 800 mètres d’altitude), des cailloux « roulés et polis, de toutes formes et de toute nature », mais il les a considérés — simple supposition d’ailleurs — comme « apportés par les peuples préhistoriques qui ont trimballé partout des pierres polies pour différents ouvrages : pierres à fronde, amulettes, jetons, poids, fétiches, casse-tête, broyeurs, etc. » (in litt., 7 novembre 1921). Telles sont, fidèlement rapportées, les principales constata¬ tions qui, à ma connaissance, ont été faites dans le Massif Cen¬ tral et principalement dans nos régions vivaraise, forézienne et lyonnaise, en ce qui concerne la question qui nous occupe. III. Objections et Interprétations. On l’a vu plus haut, M. Collet, sous une forme très dubita¬ tive, et M. Bataille sous une forme plus affirmative, attribuent à faction de l’homme préhistorique le transport et l’abando.n des cailloux roulés trouvés par eux sur les plateaux montagneux du Roannais et du Forez. Cette interprétation, il faut le remarquer, n’est étayée sur aucune preuve et 11’a que la valeur d’une hypothèse, rentrant dans le domaine des possibilités. Aussi me garderai-je bien de la discuter soit pour l’accepter, soit pour la récuser. Mais rien non plus 11’empêche de supposer qu’il s’agit peut-être de vestiges d’anciens dépôts naturels ; à ce point de vue, des recherches complémentaires seraient à faire sur les lieux ; telle était d’ailleurs mon intention, que le manque de loisirs ne m’a pas permis de réaliser. Pour ce qui regarde plus spécialement les cailloux roulés des environs de Fontanès, on pourrait aussi, a priori, supposer ou SUR LA PRÉSENCE UE CAILLOUX ROULÉS SPORADIQUES 257 admettre qu’il s’agit d’échantillons apportés soit par les hommes préhistoriques qui ont parcouru la région, soit par des enfants en manière d’amusement, ou bien encore, de cailloux des allu- vions riveraines de la Loire ou du Gier, transportés involontai¬ rement sur les hauts plateaux dans des voitures de fumier. Je crois que ces objections, dictées par une critique prudente, ne résistent pas à l’examen. En effet, la diversité de grosseurs et de poids des spécimens que j’ai rencontrés, leur dissémination sur un large espace, leur existence jusque dans les grands bois de Pins qui, au nord-est de Saint-Héand, appartiennent depuis plusieurs siècles aux hospices de Saint-Galmier et n’ont jamais été cultivés ni fumés, enfin le fait qu’on a trouvé en d’autres points de la surface du Massif Central, comme je l’ai rappelé dans le para¬ graphe précédent, des galets analogues et plus ou moins spora¬ diques, toutes ces raisons suffisent, selon moi, pour faire supposer et admettre qu’il s’agit bien là de cailloux roulés dont la présence, si insolite au premier abord, à de telles altitudes, n'est pas le fait de l’homme, et pour établir à mes yeux la quasi- certitude que ce sont bien les derniers résidus, vestiges et témoins de dépôts qui, à l’époque quaternaire ou pliocène, ont dû être plus importants et ont peut-être constitué de véritables nappes. On peut, au surplus, citer des exemples certains et vérifiables, de dépôts d’alluvions en voie de disparition actuelle et, pour ma part, j’en ai eu, en septembre dernier, un bel exemple sous les yeux dans une course faite en compagnie de M. Frank Thomas, professeur-agrégé d’histoire et de géographie au lycée de Tournon : dans les environs immédiats de celle ville, sur les derniers épa'ulements rocheux du Vivarais, M. Thomas in’a montré, à proximité du lieu dit « la maison du Diable », des vestiges de lambeaux d’alluvions qui se réduisent à quelques cailloux de quarlzite disséminés sur la terre végétale et sur les gneiss. Fahhe l’a constaté aussi en Gévaudan. Chaque année d’ailleurs, soit à Fonlanès, soit à Tournon, soit en d’autres points comparables, le nombre de ces cailloux roulés va en diminuant et il est probable, sinon certain, que plusieurs de ces anciens lambeaux d’alluvions ont aujourd’hui complètement disparu. Soc Linn.. t. lxix. 11)22. 17 258 OBSERVATIONS GÉOLOGIQUES ET GÉOGRAPHIQUES Sur les hauts plateaux de Fontanès, cette disparition est presque un fait accompli, et c’est, je peux le dire, par un simple hasard, que j’ai pu rencontrer quelques-uns des rares échantillons qui subsistent et qui étaient plus abondants autre¬ fois. Les témoignages des vieillards que j’ai interrogés, aux lieux dits Marseillange, Beaulieu, Crêt-1’ Alouette, le Pilon, Gona- chon, les Alisiers, Pin-Rond, etc., sont, en effet, parfaitement concordants à cet égard. En outre, un cantonnier, à qui j’ai montré mes échantillons, sur la route de Saint-Héand à Fon¬ tanès, cantonnier qui avait travaillé auparavant dans une com¬ mune des bords du Rhône, et qui, par conséquent, savait très bien distinguer un galet de rivière d'un caillou quelconque, m’a certifié que, depuis quatre années qu’il réside à Saint-Héand, il a trouvé fréquemment des galets ronds et polis dans les char¬ rois de pierres extraits des champs avoisinants et apportés par les paysans (à titre de journées de prestation) pour l'empier¬ rement de la route de Fontanès ; ce cantonnier a même remar¬ qué que les galets noirs (basaltiques, problablement) ont généralement une forme aplatie, tandis que les galets blancs (quartzeux, granulitiques, etc.) ont une forme plus régulière et plus globuleuse. En raison du triple fait que ce sont des galets parfaitement polis, de grosseurs très inégales, et disséminés jusque dans les bois, à plusieurs kilomètres de Saint-Héand, il ne peut s'agir non plus de cailloux provenant du ballast de la voie du petit chemin de fer de Saint-Etienne à Saint-Héand. Comme dernière interprétation, on pourrait supposer que les cailloux roulés de Fontanès proviennent, comme ceux des en¬ virons d’Aurec et Pont-Salomon, du démantèlement de pou- dingues carbonifères plus étendus autrefois qu’actucllement, mais la présence seule des roches basaltiques tertiaires élimine absolument cette hypothèse. IV. Constatations analogue*! faites ërt Itelgique, Il n’est, sans doute, pas inutile de faire maintenant un cer¬ tain rapprodhetneilt entre les faits que j’ai signalés et ceux, norl moins curieux, quoique moins remarquables (et pour cause) quant à l’altitude relative, qui ont été constatés en Belgique et SUR LA PRÉSENCE DE CAILLOUX ROULÉS’SPORADIQUES 259 que M. J. Lomé a consignés de sa récente note sur le diluvium ancien de la Belgique et du Nord de la France [1 7 J : En i885, M. de La Vallée-Poussin a trouvé, aux environs d’Anvers, un galet d’un diamètre de six à sept centimètres, d’andésite à pyroxène et amphibole, dont la roche-mère est inconnue en Belgique : la. localité la plus voisine est Les Sept- Montagnes. De pareils cailloux ne sont pas extrêmement rares en Belgique ; et en voici d’autres exemples : En 1886, M. Delvaux a trouvé : Aux environs de Roulers, des galets de granité et de gneiss . Aux environs de Courtrai, des galets de micaschiste. Aux environs de Gand, un galet de syénite. Aux environs de Bruxelles, un gros caillou de micaschiste. Aux environs de Louvain, un caillou de granité, etc. 11 est vrai que ces galets ou cailloux n’étaient pas tous spora¬ diques, épars sur le sol, mais quelques-uns se trouvaient sur ou dans une formation assez mince quoique très répandue, qu’on peut dénommer les sables et graviers à rognons de silex. Ces graviers, de petites dimensions et riches en quartz blancs, reposent en certains points sur le tongrien et sont considérés par plusieurs auteurs comme appartenant à l’oligocène supé¬ rieur ; ils renferment aussi des cailloux décalcifiés d’origine oolithique ; pour Lomé, ils seraient pléistocènes (Giinzien) et d’origine marine ? De plus, Lomé relate qu’on a trouvé des cailloux roulés à une altitude de iao mètres au-dessus du niveau de la Meuse actuelle. Enfin, le géographe A. Briquet a distingué, dans la région gallo-belge, jusqu’à i5 terrasses d’âge pléistocène. L’intérêt du rapprochement à établir entre ces découvertes de cailloux roulés sporadiques et d’origine lointaine, d’une part en Belgique et, d’autre part, dans nos régions, à des alti¬ tudes ou dans des conditions de gisement paraissant insolites, réside précisément dans ce double fait : i° de la nature cl de la composition exotiques de ces cailloux et, :>.° de l’obscurité tpii entoure jusqu’ici les circonstances et l’époque de leur formation. 260 OBSERVATIONS GÉOLOGIQUES ET GÉOGRAPHIQUES V. CoiicliiHioiiM provisoires. De tout ce qui précède résulte d’abord la constatation d'un fait certain : à savoir qu’il existe ç.à et là, disséminés sur l'an¬ cienne pénéplaine du Massif Central, dans la Lozère, le Yelav , le àivarais, le Forez et le Lyonnais, à une altitude atteignant et dépassant parfois la hauteur de 4oo mètres au-dessus des thal¬ wegs actuels, des cailloux roulés sporadiques qui ne peuvent être que les derniers témoins de dépôts alluvionnaires origi¬ nairement plus importants et plus développés. Les érosions ultérieures, et notamment le creusement progres¬ sif des vallées au fur et à mesure de l’abaissement du niveau de hase de la Méditerranée, sans doute aussi des gauchissements ou des mouvements épirogéniques ou isostatiques antérieurs, enfin le triage de plus en plus soigné des pierres, par l’homme, dans les champs cultivés et leur emploi pour le ferrage des chemins (nettoyage artificiel s’ajoutant au nettoyage naturel par les agents superficiels), toutes ces causes réunies et combi¬ nées ont peu à peu raréfié, jusqu’à les faire disparaître plus ou moins complètement, ces dépôts de galets dont l’importance théorique, malgré leur origine encofc énigmatique, est d'un intérêt considérable pour l’histoire des anciens stades topogra¬ phiques dans nos régions. En ce qui concerne les cailloux roulés des environs de Fon- tanès ils se relient très probablement, nomme je l’ai dit plus haut, avec les vestiges d’alluvions analogues des environs de Monistrol, de même que ceux-ci se relient avec les alluvions des hauts plateaux du Velay, du Vivurais et de la Lozère. Mais l’origine, la répartition et l’âge de ces cailloux restent à élucider. Tout ce que l’on peut dire pour l’instant, c’est que ce sont des dépôts plus anciens que ceux dont M. Depéret a si magistralement retracé, dans la vallée du Rhône, les relations avec les changements île niveaux successifs de la Méditerranée pendant le Pliocène et le Quaternaire. Et, pour ces très anciens dépôts bien mieux encore que pour les terrasses chronométrées par M. Depéret, la question de principe peut se poser de savoir si les variations de cours et de SUR LA PRÉSENCE DE CAILLOUX ROULÉS SPORADIQUES 261 niveau des anciens cours d’eau du Massif Central ont eu pour cause des mouvements eustatiques ou changements de niveau correspondants de la mer elle-même, vou bien s’ils ont eu pour cause des mouvements isosialiques et épirogéniques tertiaires et quaternaires qui se seraient produits dans les Alpes et dans le Massif Central. Le nombre des stades alternatifs de creusement et de rem¬ blaiement des vallées a été certainement considérable depuis l’oligocène- jusqu’à nos jours. D’après MM. Depéret [5, 6, 7, 8], De Lamothe [17 bis], Ki ni an et RÉ VIL [15], on peut reconnaître, dans la vallée du Rhône entre Lyon et Valence, au moins quatre grandes ter¬ rasses pliocènes (aux altitudes d’environ 3oo m., 23o in., i85- 200 m. et j3o-i/|5 m. au-dessus du Rhône actuel), et quatre grandes terrasses pléistocènes ou quaternaires (aux altitudes de 90-100 m., 55-6o m., 3o-35 m. et 18-20 m. au-dessus du Rhône actuel). Dans la vallée de la Loire, M. Ciixput [2] a observé les princi¬ pales terrasses suivantes : i° Terrasse pliocène ou miocène de 200 mètres (au-dessus du niveau actuel de la Loire) . vastes surfaces aplanies, telles que les hauts plateaux bordant les deux côtés de la plaine du Forez, ('litre autres le plateau de Neulise à Montagny (530-550 m.), véritable pénéplaine à cailloux roulés de quartz. 2° Terrasse pliocène de 130 mètres : par exemple, dans le défi lé des Roches, entre le Forez et le Roannais, à Saint-Paul-de- Yézélin, Saint-.Todard, etc. Par exemple encore les sables cl graviers ferrugineux de Sainl-Didier-au-Mont-d’Or, à faune contemporaine de celle de Chagny, appartenant au système de remblaiement de la Rresse- Dornbes par les sables villafranchiens ; la Saône recevait alors simultanément la Loire supérieure et le Rhin (Ciiaput, Ancien cours de la Loire pliocène, in C. R. del’Acad. des Sciences, 1907). Par exemple encore quelques plateaux à 5oo mètres d'alti¬ tude, près Saint-Rambert-sur-Loire. 3° Terrasse quaternaire de 90-100 mètres : par exemple, divers plateaux à \0o-'\’-o mètres, près Saint-Rambert-sur-Loire, cl les plateaux à l'est de Roanne (Sainl-Georges-de-Raroile), ainsi que ceux de Commellc-Vernay, Mably, Perreux-Charlieu. 202 OBSERVATIONS GÉOLOGIQUES ET GÉOGRAPHIQUES 4° Terrasse de 75-80 mètres : dans les vallées de la basse Loire, de la Vienne, du Loir et du Cher. 5° Terrasse de 50-55 mètres : par exemple, les plateaux à l’ouest de Roanne (Villerest-Mirandolle, etc.), les alluvions sableuses au sommet de la butte 363-365 mètres, au nord de Grémieux en face Balbigny. Moins nette . en Forez qu’en Roannais. 6° Terrasse de 30-35 mètres : par exemple, entre Andrézieux et Cuzieu par Bouthéon-Veauche ; environs de Digoin, etc. 7° Terrasse de 10-18 mètres (284-290 m. à Roanne, où l’étiage de la Loire est à 273 mètres) : par exemple, la ville de Roanne même, et jusqu’à Mably, etc. En Forez, à Saint- Cyprien, L’Hôpital, etc., puis sur la rive droite, en aval d’Unieux, à Montrond, etc. (Traces de chelléen, et vestiges moustériens prouvés par des silex et par Elephas primigenius) . Mais ces terrasses, qui correspondent à des périodes de com¬ blement ayant succédé à autant de cycles d’érosion, sont susceptibles de variations locales sitôt qu’on s’écai'te un peu du cours du Rhône ou de la Loire ; et d’autre part, dans des régions éloignées de la nôtre, les géologues et les géographes en oui distingué un plus grand nombre encore. C’est ainsi, comme je l’ai dit plus haut, que M. Briquet a pu indiquer une quinzaine de terrasses pléistocènes dans la région gallo-belge, et que M. Gogarten est arrivé, dans son étude détaillée de la vallée de la Linth [13] à y distinguer dix-sept terrasses échelonnées de 4oo à 2.5oo mètres d’altitude. Pour en revenir à notre région lyonnaise et du Massif Central il y a lieu de s’en tenir aux conclusions de MM. Pepéret, Kilïan et Chaput, pour les divers niveaux du quaternaire et du pliocène. L’incertitude commence, lorsqu’on aborde les limites de la vallée du Rhône et lorsqu’on se trouve, comme à Fon- tanès, en présence de dépôts, ou de traces de dépôts dont l’al¬ titude relative atteint et dépasse 3 à 4oo mètres au-dessus des thalwegs actuels. De nouvelles explorations doivent donc encore être faites pour mieux connaître ces vestiges de dépôts antérieurs au plio¬ cène et pour pouvoir reconstituer la topographie régionale à ces anciennes époques. SUR LA PRÉSENCE DE CAILLOUX ROULÉS SPORADIQUES 263 On sait déjà, par exemple, que, au pliocène moyen, la vallée de la Loire aux environs du Puy n’avait aucun rapport avec la vallée actuelle (Marcellin Boule, Description géologique du Velay). 11 devait en être de même aux environs de Saint- Etienne ; et, a fortiori, les cours d’eau qui existaient dans nos régions antérieurement au pliocène moyen devaient n’avoir presque rien de commun, ni comme altitude de leurs thalwegs, ni comme tracé configuratif de leur cours, avec les cours d’eau actuels. On commence aussi à comprendre et à connaître les stades progressifs de capture des rivières au profit du versant médi¬ terranéen et au détriment du versant océanien, car tout abaissement absolu ou relatif du niveau marin de base se fera beaucoup mieux sentir du côté de la Méditerranée, qui est voisine, que du côté de l’Océan, qui est plus éloigné ; c’est ainsi que la Brevenne, l’Yzeron, le Garon, le Gier, le Doux, l’Eyrieux, et, en général, tous les affluents de la rive droite du Rhône, ont remonté la tète de courbe de leur profil en long en même temps que se creusaient dans leurs flancs des entailles pour les sous-affluents; d’où l’on peut conclure que les sources de la Brevenne, du Gier, etc., sont beaucoup plus rapprochées aujourd’hui qu’autrefois de la vallée de la Loire ; on peut même ajouter que, si le niveau de base (niveau de la mer) venait encore à s’abaisser, seulement d’une centaine de mètres, il est probable que la Loire elle-même serait captée par les vallées du Gier ou de la Brevenne et deviendrait ainsi un simple affluent du Rhône. Mais on ne possède encore, il faut l’avouer, aucune donnée précise sur ce que pouvait être le réseau hydrographique au moment du dépôt de ces cailloux roulés qu’on retrouve à /loo mètres environ de hauteur au-dessus des cours d’eau actuels. On comprend donc la grande utilité qu’il y aurait, au point de vue de l’histoire géologique et topographique de la partie orientale du Massif Central, à diriger dans ce sens les futures recherches des géologues et des géographes. J’ai voulu simplement, dans ce petit travail, exposer les données du problème, rassembler les idées émises et résumer les quelques faits et documents connus, afin d’attirer l’attention de ceux de mes collègues géologues et géographes qui ont plus 2fii 0P.SERVAT10NS GÉOLOGIQUES ET GÉOGRAPHIQUES de temps et plus de compétence pour parvenir à la solution complète et définitive. De mon colé cependant, je n’abandonne pas l’espoir d’obte¬ nir de nouveaux résultats lorsque j’aurai pu faire quelques explorai ions complémentaires. VI. Bibliographie. 1 Rrtouet (A.) : Sur la morphologie de la partie médiane et, orientale du Massif Central (Ann. de Gcogr., t. XX, 1911). 2 Ciiaput (E.) : Recherches sur les Terrasses alluviales de la Loire et de ses principaux affluents, Thèse (Ann. de l’Université de Lyon, 1917). 3 ■ — Les variations de niveau de la Loire et de ses principaux affluents pendant les dernières périodes géologiques (Ann. de Gcogr., 1919, p. 8i à 92). 4 Collet (A.) : Note sur quelques gisements de harytine du Roannais (Ann. Soc. Linn. de Lyon, t. LIX, 1912). 5 Depérf.t (Ch.) : Aperçu sur la structure générale et, l’Histoire de la for¬ mation de la vallée du Rhône (Ann. de Gcogr., t. IV, 1895). 6 — Histoire fluviale et, glaciaire de la vallée du Rhône aux environs de Lyon, et Essai de coordination chronologique géné¬ rale des Temps quaternaires (série de Notes publiées de 191,3 à 1921 dans les Comptes rendus de l'Acad. des Sciences). 7 - — La Classification du Quaternaire et sa corrélation avec les niveaux préhistoriques (Comptes rendus des séances de la Soc. Géolog. de France, 2 mai 1921, et Revue générale des Sciences, i5 mars 192a) 8 — Essai d’une Classification générale des Temps quaternaires (Bull. de la Soc. d’Hist. nat. de Savoie, ?.e série, t,. XIX, années 1919- 1920-1921, Chambéry, 1922). 9 Douvtlt.k (R.) : Sur le Rhin français pliocène (Bull, de la Soc. Géolog. île France, igiS). 10 Faure (G.) : Excursions à Langogne et à Lanuéjols, près Ragnols (Lo¬ zère), à l’occasion de la Réunion extraordinaire de la Soc. Géolog. de France en Velay-Lozère (Bull, de la Soc. Géolog. de France. 3e série, t,. XXI, i8g3). 11 Falsan (A.) et Locard (A.) : Monographie géologiqfic du Mont-d’Or lyonnais (Ann. de la Soc. d'Agricult., Sciences et Arts utiles de Lyon, 1867). 12 Fournet (J.) : De l’action diluvienne sur le sol de la France (Revue du Lyonnais, ire série, t. XVII, i843, p. 89 à 117). 13 Gogarten (Emil) : Uber Alpine Randsecn und Erosionsterrassen (Peter- manns Mitteilungen, 1910). 14 Kilian (W.) : Note sur les mouvements orogéniques de la bordure orien¬ tale du Massif Central entre le Pouzin et Aubenas éAssoc. franc. Avancement des Sciences, session de Lyon, 1906, p. 292). 15 Kiltan (W.) et Révil (J.) : Etudes sur la période pléistocène (Quater¬ naire) dans la partie moyenne du Bassin du Rhône (Bull, de la Société d’Hist. nat. de Savoie, t. XVIII, 1916-17-18, Cham¬ béry, 1920). SLR LA PRÉSENCE DE CAILLOUX ROULÉS SPORADIQUES 265 IG Lamothe (Général de) : Passage du Rhin par la vallée du Doubs et la Bresse pendant le Pliocène (Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 2e semestre 1903, p. 38g). 17 — Sur la présence d’alluvions granitiques à de grandes hauteurs au- dessus de la Loire et du Cher (Bull, de la Soc. géolog. de France, 4e série, t. III, igo3, p. 3G). 17 dis. — Les Terrasses de la Vallée du Rhône (4 notes publiées dans le Bull., de la Soc. géolog. de France, 4e série, I. I, 1901, p. 297, et t. XV, igi5, p. 3, dans les C. B. de l.'Acad. des Sciences, i4 mai 190G, et dans les C. B. somm. de la Soc. géolog. de France, t. X, 19 décembre 1910). 18 Lomé: (J.) : Le Diluvium ancien de la Belgique et du Nord de la France (Ann. de la Soc. géolog. de Belgique, t. LXIÏ, 4e livraison, 1921). 19 Mayet (Dr L.) : Corrélations géologiques et archéologiques des Temps quaternaires ('Ass. franç. Avancement des Sciences, session de Strasbourg , 1920). 20 — Divisions géologiques du Quaternaire et Niveaux archéologiques paléolithiques (Bull, de la Soc. préhistor. franc., 1921). 21 Pfenrer (M1,e J.) : Sur la présence de galets exotiques au port d’Alon (Var) (Comptes rendus de F Acad, des Sciences, 19 déc. 1921). 22 Roux (Cl.) : Etudes géologiques sur les Monts Lyonnais, 2e fascicule (Ann. de la Soc. Linn. de Lyon, t. XLIII, 189G). 22 bis. — Conférence faite le i3 décembre 1922, à la Société des Sciences naturelles de Saint-Etienne, sur « les Changements géographiques de la Région stéphanoise et forézienne depuis l’époque carbo¬ nifère jusqu’à nos jours » (un résumé de cette Conférence a été inséré dans le Bulletin de cette Société). 23 Termier, Jacquot, Michel-Lévy : Carte géologique détaillée de la France au 1 /80.000e, Feuille de Monistrol, 1892 . 24 Torcapel : Le Plateau des Coirons (Ardèche) et ses alluvions sous-basal¬ tiques (Bull, de la Soc. géolog. de France, 3e série, t. X, 1882). LA TEREBRATULA GRANDIS DU PLIOCÈNE ANYERSOIS paii P. BERNAYS Présenté à la Société Linnéenne île Lyon, en la Séance du n décembre 1922, Notre intention n’est, certes, pas de vouloir donner une description de la Terebratula Brandis, qui parcourait déjà les mers du primaire, mais de donner ici quelques détails concer¬ nant les conditions parfois difliciles et particulières dans les¬ quelles on a récemment trouvé de beaux exemplaires de la Terebratula dans les terrains pliocènes d'Anvers. En effet, parmi les rares brachiopodes qui ont peuplé la mer pliocène ayant recouvert notre région, nous pouvons citer, sans nous tromper, la Terebratula Grandis. Nous ne voulons nous occuper ici que de l’espèce ayant habité notre contrée et exposer succinctement que ce brachiopode n’était pas abondant dans toutes les régions sous-marines qui occupaient autrefois le territoire de la ville d’Anvers. Pendant le creusement des bassins du port et notamment des bassins « Amerika » et « Lefebvre » occupant la région septen¬ trionale de la ville, la Terebratula Grandis était pour ainsi dire introuvable et on pouvait se déclarer éminement satisfait si, par hasard, on en trouvait quelques rares débris. Cependant les beaux fossiles du Pliocène ne manquaient pas ! Pendant le creusement de la première darse du bassin dit « bassin-canal », les géologues découvrirent des morceaux sensiblement plus importants mais les exemplaires intacts restaient néanmoins complètement introuvables au grand désespoir des collec¬ tionneurs. A la fin de 1920, on creusa un égout à l’est de la ville et c’est à une profondeur d’une dizaine de mètres environ qu’on rencontra, au grand étonnement des chercheurs les plus LA TEREBRATULA GRANDIS DU PLIOCÈNE ANVERSOIS 'Æ7 patients, une « station » de térébratules de toute beauté et en parfait état. On pouvait en ramasser sur une longueur d’une vingtaine de mètres, tout au plus, pour ne plus en trouver sur l’étendue restante des travaux, étendue qui occupait un espace d’environ i.5oo mètres. La récolte de ces brachiopodes était excessivement délicate parce qu’ils se brisaient au toucher, et nécessitait donc la plus grande prudence. Ils reposaient dans le sable vert abondamment chargé de glauconie caractéristique de la mer diestienne, dont le rivage ne devait pas être éloigné de l’endroit où furent trouvées les térébratules, car on trouva dans le même gisement quelques plaques de tortues et de gros osse¬ ments indiquant sans nul doute que le voisinage de la terre ferme était proche. Le diestien relativement peu profond chez nous, mais cepen¬ dant difficilement accessible à cause des nombreuses sources qui jaillissent à chaque instant, mais se trouvant, par contre, à 35o mètres de profondeur en Hollande où il est de fait complè¬ tement inaccessible, correspond au pliocène de Monte-Bolca en Italie, aux Faluns de Touraine en France, et au Corallin-Crag pn Angleterre. Nous disions « difficilement accessible chez nous » en ce sens que, si le diestien est apprécié et recherché des géologues, il ne l’est pas du tout des ingénieurs qui se h⬠tent de faire bétonner craignant, particulièrement, ses sources et infiltrations provenant fort probablement du voisinage im¬ médiat de l’Escaut. 11 y a tout lieu de croire que, à l’endroit où furent trouvées ces térébratules, nous nous sommes trouvés en présence d’un bas fond exposé au ressac de la mer diestienne, pourtant calme et plutôt chaude, formant un golfe dans notre région ; ressac fortement recherché par ces molluscoides. Les nouveaux travaux du port d’Anvers ne nous permettront malheureusement plus de faire de pareilles découvertes vu l’infléchissement des couches vers le Nord. La plus grande profondeur que ces travaux atteindront sera de vingt-six mètres environ à proximité du fleuve, ce qui obli¬ gera forcément les entrepreneurs d’agir avec célérité et même de bétonner, de sorte que, même si le diestien devait apparaître, et ceci est fort problématique, son apparition ne sera qu’éphémère. TABLE GENERALE DES MATIERES Administration de 1922 . v Bureau . . v Membres honoraires, membres à vie et membres ... vi Membres correspondants de l’ancienne Société d 'Anthropo¬ logie et de Biologie . xxxvi Membres correspondants de l'ancienne Société botanique . xxxvu Membres décédés en 1922 . xxxvm Dons effectués pour les Annales de 1922 . xxxvm MÉMOIRES Dr Brai’n-Blwquet. — - L’origine et le développement des flores dans le Massif Central de la France (suite) ... 1 A. Hustache. — Curculionidés nouveaux de l’Afrique tropi¬ cale (3e partie) . 17 J. -J. Kieffer. — Elude sur les Chironomides de Formose (suile) 27 Commandant Caziot. — L’Ours brun dans les lies Britanniques 4a P. Boni. — A propos de l’instinct de Benibex rosira Ut L. . 47 A. Sartory et L. Maire. — Synonymie et documents relatifs au Curliciurn cæruleum (Schrad.) F . 53 Maurice Boubier. — Les Oiseaux cosmopolites . 5q P. Rémy. — Orthoptères des Vosges méridionales logiques . Notes bio- 67 Maurice Pic. — Nouveaux Coléoptères exotiques . 7» A. Collet. — Notes minéralogiques sur les environs de Saint- Cervais (Drôme) . 77 Albert Duré. — Elude sur l’action filialisante de mine . la Scopola- «2 A. Camus. — Note sur les genres Leplurus R. Br. Trinius . d Plioliurus XG Mutel. — Développement de l’articulation du l 'homme . coude chez y* 270 TABLE f GÉNÉRALE DES MATIÈRES F. Chassiunol. — Sur la végétation anormale de l'automne lyai