RE Lise. ah AG LE ; fos A dis, Shs a edt den ted Sai, ahaa ee i el Sl Bat al id ik Fh il daria tA) Aion sa Og tog this Pg ata Pa RE re ni D 3 ln ie à HUE de Je RULES se sia Nid A ainda ile ie HE TO Dee. #2 Loti Je ns ASE HE RLAE ANS AR EN FTF SR. Lots. Bill ati Ai 5% ina dl, acl Pi. bi hé. 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Chaque partie, 20 vol. | (Les années 1844 et 1853 sont épuisées.) Quarriine SÉRIE (1854- 1863). Chaque partie, 20 vol. {Les années 1854 et 1863 sont épuisées. i Cinque Série (1864- -1874). Chaque partie, 20 vol. _ Sruième Série (1875-1884). Chaque partie, 20 vol. SepTiÈème Série (1885-1894). Chaque partie, 20 vol. Hurritme Série (1895- 1904). Chaque partie, 20 vol. Neuvikme Série (1905-1915). Chaque partie, 20 vol. al | SÉRIE Soe lace eS, _ IT, WL ety IV a ANNALES DES SCIENCES GHOLOGIOUES 92 i Oe. Cette publication a été remplacée par les “ | ANNALES DE PAL LEONTOLOGIE publiées sous la direction de M. M. BOULE. | à | , Ge ee Abonnement annuel : FL A IR i Paris et Départements. po OO FF; ee. ‘Eitranger... eee oo jé | oi Le Fascicule ? AS fr. : ra Fy _ ANNALES DES ES NATURELLES / DIXIÈME SÉRIE © BOTANIQUE \ et ' CORBEI = MM L. ANNALES DES SCIENCES NATURELLES DIXIÈME SÉRIE BOTANIQUE COMPRENANT L’ANATOMIE, LA PHYSIOLOGIE. ET LA CLASSIFICATION DES VEGETAUX VIVANTS ET FOSSILES { i FRE : RATE, PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE M. J. COSTANTIN TOME IV PARIS MASSON ET Cie, ÉDITEURS LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE az i ; 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (VI®) - 1922 \ ‘ © Droits de reproduction, de traduction et d' 4 me 1 LES GRAPHIDEES CORTICOLES ETUDE ANATOMIQUE ET BIOLOGIQUE : | Par Georges BIORET PROFESSEUR DE BOTANIQJE A L'UNIVER3ITÉ CATHOLIQUE D’ANGERS a Sy SS INTRODUCTION. — HISTORIQUE PLAN DU TRAVAIL Le présent mémoire n'est pas une «monographic» des Graphidées françaises. L’auteur espère que quelques-uns des faits mis en évidence par lui ne seront pas inutiles à une entreprise de ce genre ; mais l'élaboration complète de cette entreprise n'est pas une simple question d'anatomie, d’étude de collections et de recherches de laboratoire ; elle nécessite des observations sans nombre sur le vif, et le succès de ces observations dépend, pour une bonne part, d’heureuses rencontres dont le hasard est souvent le maître ; elle nécessite peut-être, en outre, des cultures artificielles dont la technique reste à faire et dont la durée, suivant toute prévision, doit être très longue: autant d’excuses que l’auteur présente aux _lichénologues désireux de « débrouiller » cette famille diffi- cile. Ils y trouveront toutefois une tendance à réduire au rang de formes stationnelles bon nombre de variétés, de sous- espèces et même d'espèces, qui pullulent dans les meilleurs auteurs. Le simple examen des caractères extérieurs a conduit à multiplier les noms, au grand désespoir des débutants et même des initiés. Déjà Durour, en 1817, quelques années seulement après la publication du Lichenologia universalis, reprochait à AcHARIUS, le « père .de la Lichénologie », cette multiplication d’espéces : « ACHARIUS, à force d’en avoir vu (des Lichens), d’en avoir étudié, s’est laissé en quelque sorte ANN. DES SC. NAT. BOT., 10° série. 1921, 1v, 1 2 G. BIORET | embrouiller, et il a trop souvent décrit des individus (1). » Hue (18, p. 96), après avoir classé ses échantillons - de Graphis sophistica d’après LEIGHToN. est obligé d’avouer : (Après le classement de ces formes, il m’en est resté d’autres auxquelles il est impossible de donner un nom ; cette espèce est donc excessivement polymorphe. » Il ne s’est pas cru obligé pour autant de créer de nouveaux noms : qui lui en fera un reproche? Ma conviction est que, chez les Lichens, de nom- breux caractères qu’on regardait comme spécifiques ne sont que des produits de réaction du milieu. C’est d’ailleurs une croyance qui se fait jour de plus en plus dans les travaux récents de divers auteurs, parmi lesquels je me contenterai de citer Kasanus (79). Celui-ci ne voit, par exemple, dans les variétés sorédiées et isidiées de nombreux Lichens, que des formes individuelles, dues à la station humide et ombragée. Au début de son mémoire, il cite une phrase de FINK, a laquelle je me rallie tout à fait: « On ne gagne rien, semble- t-1l, à pousser à l’extrême la méthode de refente, sans étude biologique. » Le but premier de mes recherches a été l’étude de la struc- ture des Lichens hypophléodes en général, c’est-à-dire de ces Lichens crustacés d’écorce dont le thalle est plus ou moins entièrement confondu avec les couches’ externes de l'écorce. La famille des Graphidées a été abordée la première, comme renfermant un grand nombre de représentants de ce type : l’abondance de matériaux et de faits m’a conduit à my cantonner. La détermination des espèces nécessitant avant tout l’examen de la fructification, J'en ai tiré quelques remarques publiées ailleurs (4) ; j'aurai encore ici l’occasion de signaler quelques nouvelles observations sur le même sujet. Mais l’objet principal de mes recherches est resté le thalle des Lichens hypophléodes. La littérature lichénologique est pauvre touchant le thalle des Lichens crustacés d’écorce et, en particulier, des Gra- phidées. | Les descriptions d’Acnarius (1) sont brèves et toute — (1) Durour L., Lettre à Lapeyrcuse, ccmmuniquée par Roumecutre (BIJ. Soc. bot. fr., t. XIX, 1872, p. xLVT1). PE Rg NET 0 RE POP eNO ee ee LES GRAPHIDEES CORTICOLES 3 superficielles : Crusta effusa, crusta determinata,... macula alba, etc. | | 2 | WALLROTH (34), dans sa volumineuse synthèse de l'Histoire naturelle des Lichens, lui en fait un très vif reproche : il l’accuse (p. 144) de ne s’étre pas douté qu'il existe des gonidies dans ces taches et que la croûte considérée comme le _ thalle est en réalité un complexe de cellules de liège appar- . tenant à l'écorce, d’hyphes et de gonidies appartenant au Lichen. Ce reproche n’est d’ailleurs qu’un des nombreux griefs de WALLROTH contre ACHARIUS, dont les travaux, affirme- t-il (p. xxx1 seq.) sont une des causes de l’abandon où se trouve, en 1818, l'étude des Lichens. L’Æistoire naturelle des Lichens est malheureusement écrite dans une langue vieillie, oratoire, à périodes immenses, oui en rend la lecture difficile aux Allemands eux-mêmes. De plus, l’ouvrage contient surtout des généralités, et même les exemples choisis ne sont pas étudiés en détail : il ne peut donc guère servir de guide pratique, ni être l’objet de critiques précises. C’est ici cepen- dant (p. 140 seq.) qu'est introduite la notion de thalle (blastema), épiphléode ou hypophléode ; des Graphidées sont _ choisies ici et là comme exemples d’un type ou de l’autre : par exemple, Graphis (Opegrapha) atra, comme type de thalle toujours hypophléode; Graphis pulverulenta comme type de Lichen d’abord hypophléode, puis épiphléode ; Graphis (Opegrapha) varia, vulgata, comme types de Lichens toujours épiphléodes. I] reste à WALLROTH le mérite d’avoir reconnu la nature exacte des «taches » des Lichens crustacés d’écorce, limportance de l’état de l'écorce pour l’établissement du thalle, les raisons morphologiques de certains détails exté- rieurs, tels que la couleur blanche due à l’air emprisonné dans le thalle. TULASNE (33) a consacré quelques lignes au sujet qui nous intéresse, la majeure partie de son travail étant consacrée à l’étude des organes reproducteurs dans l’ensemble du groupe des Lichens. Il décrit le thalle d’Opegrapha atra se dévelop- pant dans les trois ou quatre couches externes de l’écorce et constitué par un complexe homogène de gonidies et d’hyphes; le thalle d’Arthonia galactites réduit à quelques éléments dans 4 | | G. BIORET | les couches les plus superficielles, dont la dissociation, facili- tant l'introduction de l’air, donne à ce thalle son aspect d un blanc éclatant. DE Bary (7) a donné quelques détails sur la structure des . Lichens crustacés corticoles. Prenant comme exemple Lecidea enteroleuca Krb., il note (p. 252) la zone périphérique sans gonidies, la couche profonde s’enfonçant dans l’écorce d’une façon qui varie beaucoup suivant l’écorce habitée. Il étudie spécialement (p. 260 seq.) le thalle des Graphidées et en esquisse en quelques lignes le caractère chez Graphis scripta, par exemple, où le thalle très mince est toujours renfermé dans l’écorce et recouvert d’une ou plusieurs couches de liége ; il note la richesse de cette même espèce en cristaux d’oxalate de chaux. Pour lui, le thalle des diverses espèces. étudiées ne présente pas de drone sensibles. SCHWENDENER (30), qui a édifié sa théorie sur l’étude du thalle des Lichens, a malheureusement arrêté ses recherches aux lichens crustacés. Bornet (6), dans son beau mémoire sur les gonidies aS Lichens, ne s’est préoccupé que de la nature de celles-ci et de Bus relations avec les hyphes. Il fait ressortir (p. 12) l'identité des gonidies d’Opegrapha varia avec |’ Algue libre Trentepohlia ; 1l indique, en passant, l’allure hypophléode du thalle, sans insister autrement sur sa structure et sur son développement: nulle part, en particulier, il n’émet l'opinion que lui prête Lindau, à savoir celle d’un pouvoir de dissolution et de perforation de l’Algue vis-à-vis des mem- branes cellulosiques ou subérifiées. : Le travail de Frank (10) est le premier qui pénètre vrai- ment dans le sujet; encore le but principal n’est pas tant l'étude du thalle lui-même des Lichens crustacés corticoles que la manière dont se réalise la réunion de l’Algue et des — hyphes pour constituer unthalle. Unedemi-douzaine d’espèces seulement sont étudiées, parmi lesquelles Arthonia vulgaris Schoœr. ; A. epipasta Krb.; Graphis scripta Ach. L’Algue Chroolepus est l’objet de développements particuliers. I] distingue deux cas différents dans la réalisation d’un thalle : cu bien le tout premier développement nécessite la présence … ll à ee ee ee ae as - LES GRAPHIDÉES CORTICOLES en) des deux composants, et les gonidies du Lichen ont pour unique : _ origine les Algues englobées dès le début ; ou bien de la spore _ naît d’abord un complexe purement ae due qui peut persister longtemps et continuer son dev cloppemnent sous cette forme incomplète ; incapable, en particulier, de fructi- - fier, jusqu'au moment ou il rencontre des Algues libres, qui sont alors incorporées et continuent à se multiplier dans le thalle. Le premier cas est le plus fréquent ; le second est réalisé chez Opegrapha varia, Graphis scripta et sans doute chez d’autres Lichens hypophléodes. Ce second type fait le passage avec certains Lichens inférieurs, tels que Arthonia epipasta, qui peut se développer et même fructifier en l’ab- sence complète de gonidies : certains auteurs refusent d’y _ voir des Lichens ; ce n’est pas l'avis de FRANK, qui y voit le degré extrême d’une association où les relations sont plus ou moins étroites. Dans le cours de ses descriptions, il affirme _ à plusieurs reprises l’activité perforante des gonidies 7ren- tepohlia et des hyphes : le liège ne serait pas un obstacle à l'expansion des éléments du thalle, qui le traverseraient en tous sens comme un substratum ct C’est surtout sur ce dernier point qu'ont porté les recherches de Lirnpau (23). Il en conclut très nettement que FRANK a fait erreur et que ni les hyphes, ni les gonidies n’ont de pouvoir de perforation ou de dissolution : leur extension dans l’écorce suit la production de déchirures ou de décollements dus à des causes diverses. Un bon nombre d’espèces hypophléodes et épiphléodes sont étudiées en détail, parmi lesquelles Gra- phis scripta, Arthonia radiata; LinDAv y constate un thalle presque homéomère, offrant peu de différences d’une écorce à l’autre. REINKE (29) . a consacré plusieurs pages aux Graphidées ; Zs mais, malgré le titre de son travail, la morphologie du thalle proprement dit n’y est point étudiée ; l’auteur n’a en vue que le problème des relations phylétiques et ne fait intervenir que les détails tirés de l’apothécie. On voit donc, d’après ce court résumé bibliographique- que l’étude anatomique du thalle des Lichens crustacés cor, ticoles et, en particulier, des Graphidées, n’a, pour ainsi 6 - G, BIORET dire, fait l’objet d’aucune recherche directe quelque peu généralisée. Ce fait est à opposer aux nombreuses recherches — effectuées sur les Lichens crustacés saxicoles, telles qu’en ont publiéBacHMANN (2,3), FRIEDERICH (11), Funrstuck (12-14), LANG (20), STAHLECKER (31) et d’autres. La cause de cette différence doit-elle être cherchée dans l’attrait de la difficulté, ou dans la conviction, tirée d’un examen superficiel, que «tout se ressemble » dans le thalle des Lichens crustacés - corticoles ? Je ne saurais le dire. Pour ma part, j'ai tiré, des srecherches résumées dans ce travail, la conviction contraire que «tout ne se ressemble pas », et que l’etude de thalles aussi simples que ceux des Lichens hypophléodes est assez riche de faits anatomiques et biologiques pour mériter qu’on A s’y attache. | Je ne définirai pas dès maintenant la notion d’ hypophléo- ae. cette notion ressortira d’elle-méme dans le cours de mon étude. Provisoirement, considérons comme hypophléode un thalle dont les éléments, hyphes et gonidies, forment avec les couches superficielles de l’écorce un tout inséparable. Dans la première partie, je m’attacherai à donner les raisons ana- tomiques ou biologiques des caractéres extérieurs du thalle. - Dans la seconde partie, je traiterai de l’anatomie intime du thalle et de ses relations avec le substratum’: caractères généraux de la structure anatomique, variations de la struc- ture avec les différentes espéces, avec le substratum et avec l’âge. La question de l’activité perforante des éléments du thalle vis-à-vis des membranes cellulaires de substratum y sera traitée par mode de conclusion. Dans la troisième partie, je donnerai le résultat de mes observations touchant les organes de reproduction. Ces recherches ont été faites au Laboratoire de Botanique de l’Université catholique d'Angers, aidées à leur début par les conseils et les encouragements de M. l’abbé Hy, mon maitre et mon prédécesseur, ainsi que de M. l’abbé HuE : j'ai le grand regret de ne pouvoir dédier ces pages qua la mémoire de ces savants, morts tous deux dans les derniers mois de la guerre. PREMIERE PARTIE CARACTERES EXTERIEURS DU THALLE J. — FORME GÉOMÉTRIQUE DE LA TACHE LICHÉNIQUE. Le thalle des Lichens hypophléodes, en particulier des Graphidées, est ordinairement à contour elliptique, du moins quand il est isolé ; le grand axe de l’ellipse est horizontal, c’est-à-dire suit un cercle du tronc. Linpavu (23, p. 8) ne donne pour raison de cette inégalité d’extension extérieure que «l’accroissement en épaisseur de l’arbre»: le thalle du Lichen serait donc simplement étiré transversalement, en même temps que l’écorce. GALLOE (16, p. 138) accepte cette explication et oppose l’allure des Lichens corticoles à celle des Lichens lignicoles, dont le thalle s’étend suivant la direc- tion des fibres du bois. La raison donnée par Linpau est certainement insuffisante, et le contraste signalé par GALLOE n’est qu’apparent. D’abord, même les jeunes thalles présentent cette allure elliptique : le rapport des axes de l’ellipse devient très rapi- dement égal à 2/1 par exemple, dans une période où le dia- mètre et, par conséquent, la circonférence de l’arbre ne s’ac- croissent que dans une proportion beaucoup plus faible. De plus, le rapport des axes varie considérablement avec les écorces ; il est souvent égal à 2/1, sur le Châtaigner, par exemple; mais sur le Houx, sur le Lierre, il se rapproche de 1/1, tandis que, surleCerisier ou le Bouleau, il peut atteindre 10/1 ; or la croissance du Bouleau n’est pas cinq fois plus rapide que celle du Châtaigner: le rapport inverse serait plus proche de la réalité. Enfin l'inégalité de croissance du thalle suivant les deux axes est accompagnée d'une inégalité de croissance des lirelles. Sur le Houx, leLierre, les lirelles, souvent, ne marquent pas de préférence pour une direction particulière ; sur le BR _- G. BIORET Châtaigner, elles manifestent une préférence pour la direction _ transversale, parallèle au grand axe de la tache; sur le Cerisier, le Bouleau, elles sont toutes droites, très allongées et parallèles entre elles, suivant la direction du grand axe: aspect très caractéristique, cause de dénominations telles que Graphis recta, Opegrapha parallela. Or ici, de toute évidence, on ne peut faire intervenir l’étirement de l'écorce : les lirelles ont une croissance terminale et non intercalaire. Au contraire, tout s'explique à la fois, allongement du thalle et allongement des lirelles dans la même direction, différences d’allongement d’une écorce à l’autre, si on examine © des coupes tangentielles des différents lièges : dans le Houx, les deux dimensions des cellules de liège sont souvent presque égales ; dans le Chataigner et bon nombre d’autres écorces, elles sont sensiblement dans le rapport 2/1 ; dans le Cerisier, ce rapport est de 10/1. Le thalle du Lichen étant complè . tement renfermé dans le liège; la conclusion s'impose d’elle- même : la forme de la tache lichénique et la direction des lirelles dépendent des dimensions des cellules du liège (PI. Pal fig. 5 et 5 bis a 8 et 8 bis). Pour expliquer cette dépendance, il suffit de constater, comme l’a fait Linpav, que les éléments du thalle n’ont point de propriétés perforantes, et que, pour s’étendre dans le liège, ils doivent utiliser des déchirures et des décollements; _ s’il en est ainsi, — et je le démontrerai une fois de plus, — la résistance à l’extension dans une direction donnée est évi- demment proportionnelle au nombre de cloisons rencontrées dans cette direction. Le thalle des Lichens hypophléodes suit donc le « fil du liège », comme celui des Lichens lignicoles suit le « fil du bois », et déjà il est permis de considérer comme de pures formes stationnelles les prétendues espèces ou variétés: Graphis recta, Opegrapha parallela, O. Cerast. \ ~ II. — COULEUR DE LA TACHE LICHÉNIQUE. La couleur du thalle des Graphidées varie du gris verdâtre, propre à l’écorce habitée, au blanc plus ou moins pur, avec = LES GRAPHIDEES CORTICOLES + quelques cas de couleurs spéciales, telles que le vert Fe ou le _ brun rougeâtre. La surface peut d’ailleurs être lisse, ou 1 mate, ou pulvérulente. A. Thalle concolore à l’écorce. — Deux cas peuvent se pré- _senter. Dans certains Arthonia (A. anastomosans Nyl.), les éléments du thalle sont peu nombreux; le liège habité n’est - pas sensiblement désorganisé : la tache lichénique est à peine Re: visible, et on ne reconnaitrait pas la présence d’un Lichen sans les lirelles. Chez Graphis Lyellii, qui représente l’autre cas, les éléments du Lichen sont au contraire fortement déve- loppés, mais à une assez grande profondeur ; la couche à gonidies se trouve recouverte par un grand nombre de tra- vées de liège, dont les plus extérieures sont presque intactes, à peine désarticulées par les hyphes. B. Thalle blanchdire. — Comme l'avait reconnu De Bary, Ela couleur blanche du thalle est due a ce que les couches _ extérieures sont plus ou moins décollées les unes des autres et que l’air emprisonné dans les interstices y produit des phénomènes de réflexion et de réfraction multiples. La cou- leur blanche peut se rencontrer chez les Lichens à thalle mince (Arthonia galactites), comme chez les Lichens à thalle épais (Graphis dendritica, Gr. sophistica). Dans le premier cas, le thalle se réduit presque exclusivement à quelques hyphes : qui habitent tout près de la surface : la couleur blanche pro- duite par ce décollement superficiel n’est pas contre-balancée par la couleur verte ou brunâtre des gonidies très peu nom- breuses et même complètement absentes dans cette espèce. Dans les autres cas, les gonidies sont plus nombreuses, mais l’écorce est désarticulée jusqu’à une grande profondeur. Ce rôle des interstices remplis d’air dans l’aspect blanchâtre n’est pas d’ailleurs particulier aux Lichens que nous étudions : 4 la couleur des grands Lichens fruticuleux ou foliacés dépend de leur état d’imbibition ; le thalle desséché, rempli d’air, _ d'Umbilicaria pustulata, an exemple, est dun blanc gri- sâtre, tandis qu'il est d’un vert-olive noirâtre quand il est imbibé d’eau. De même, le thalle blanchâtre des Graphidées peut perdre be de son éclat a on le plonge dans l’eau assez longtemps. 10 G. BIORET Un autre élément important dans la coloration du thalle est l'acide oxalique : c’est à l’acide oxalique que sont dus, par exemple, les élégants lisérés blancs qui bordent les lirelles de Graphis Lyellii, Opegrapha rufescens var. subocellata Ach. Une coupe transversale d’une lirelle de la première espèce (PI. 33, fig. VIII) montre, appuyés au périthèce, deux véritables contreforts, largement assis à la base et enfoncés dans le thalle, remontant jusqu’au sommet du mur péri- thécial. Ces contreforts sont constitués par de nombreux cristaux, de toutes dimensions, parfois très gros, tellement serrés les uns contre les autres qu'ils semblent à eux seuls remplir tout l’espace ; la coupe traitée par l’acide chlorhy- drique et colorée au bleu-coton montre cependant, lâchement distribuées dans tout le massif, quelques hyphes, plus fines que les hyphes ordinaires du thalle. C’est encore en grande partie à l'acide oxalique que les Graphis doivent la coloration blanche de leur thalle, beaucoup plus générale dans ce genre que dans les autres genres de Graphidées ; certains échantil- lons de Graphis scripta en particulier en sont tellement — fareis que le thalle paraît tout transformé en oxalate. Cette accumulation de cristaux, dont la signification physiologique est à chercher, n’est pas sans influer sur la distribution des ‘ éléments du thalle : l’allure qu’on pourrait appeler spécifique du Graphis étudié en est plus ou moins profondément modi- fiée ; c’est ainsi que là où d'ordinaire la couche à gonidies est compacte, bien délimitée, accumulation d’oxalate la segmente, l’éparpille dans tout le thalle : alors un thalle de Graphis dendritica n'offre plus le contraste qu’il présente d'ordinaire avec celui de Gr. scripta. : C. Thalle verddtre. — Opegrapha viridis Nyl. doit sa cou- leur verte à ses gonidies nombreuses, relativement grosses et situées superficiellement. I] n’est pas rare, a’ailleurs, que la couleur verdâtre du thalle de certains Lichens hypophléodes soit due a des Algues étrangéres végétant 4 la surface de l’écorce. | D. Thalle rouge brundtre. — Opegrapha rufescens Pers. est remarquable par ses gonidies également grosses et nom- breuses, contenant une telle proportion de globules rouges — LES GRAPHIDÉES CORTICOLES 11 _ que la chlorophylle y est presque complètement masquée (PL IX, fig. 35); si on gratte légèrement le thalle avec une aiguille spatulée, sous le microscope binoculaire par exemple, on voit très nettement apparaître la couleur orangée des gonidies, jusque-là légèrement voilées, maintenant mises à nu par plages. | III — ÉTAT DE LA SURFACE DU THALLE. Le thalle peut être lisse ou pulvérulent. Graphis dendri- _ tica et Gr. sophistica, végétant côte à côte sur la même écorce de Chataigner, présentent une différence très nette à ce point de vue : à une petite distance, la couleur et l’aspect sont sem- blables, mais de près on constate que la surface du premier est mate, légérement pulvérulente, tandis que celle du second est luisante, compacte ; en coupe, cette différence correspond à une désagrégation plus ou moins avancée des couches superficielles du thalle chez Graphis dendritica, tandis que, chez G. sophistica, la couche superficielle est intacte. Le maximum de luisant est atteint chez G. Lyellu, dont le thalle se développe en profondeur, respectant presque complètement les couches extérieures du liège. Des relations semblables s’observent dans d’autres groupes de Lichens d’écorce : chez Verrucaria nitida, l'écorce est peu désorganisée, le thalle est luisant ; mais la couche à gonidies est très voisine de la surface, ce qui donne au thalle une couleur olive. Chezles Pertusaria, qui sont blancs et luisants, le thalle reste blanc même quand on l’imbibe d'alcool ; en coupe, on constate que la couche à gonidies est assez profonde, recouverte par un complexe d’hyphes serrées, qui masque les gonidies et donne au thalle sa couleur blanche. Les lirelles offrent d'ordinaire un épithécium noirâtre, dû à une sorte de cutinisation de l'extrémité des para- physes ; mais parfois aussi cet épithélium est d’un blanc mat et des variétés, sinon des espèces, doivent à ce caractère leur nom de pulverulenta, pruinosa. Les raisons anatomiques de cette particularité sont de deux sortes. Dans le cas le plus général, la pruinosité est due au fait que les paraphyses, pee TG, BIORET © au lieu de rester soudées les unes aux autres jusqu’à leur extrémité, et de former ainsi une surface unie, présentent des extrémités libres, légèrement espacées les unes des autres : l'air retenu dans ces espaces donne l'aspect blanchatre ; SI on humecte l’épithécium avec de l’eau, ou mieux avec “de ~ alcool, l'aspect pruineux disparaît, |’ per devient noir : il redevient pruineux en se desséchant. Dans quelques cas particuliers, la pruine blanchâtre des lirelles peut être due à toute autre chose. J’ai trouvé, dans des échantillons d’herbier de Graphis dendritica var. pulverulenta, l’apothécie vide de ses éléments normaux, asques et para- physes, et remplie d’éléments thallins, hy pie et gonidies ; de toute évidence, il s’agit d’un état de sénilité, marqué d’ailleurs par le rapprochement des lirelles, multipliées et souvent tassées les unes contre les autres : l’activité repro- ductrice s’est épuisée, mais 11 reste encore une certaine acti- vité végétative : le thalle continue à multiplier ses éléments, qui débordent le périthécium, avec d’autant plus de facilites que, chez Graphis dendritica, le périthécium émerge à peine et que le disque est au niveau a thalle. Est-il nécessaire de faire remarquer que des espéces ou des variétés fondées sur de pareils caractéres n’en sont vraiment pas et ne font qu’encombrer la littérature et les herbiers? Les noms eux-mémes de pulverulenta, pruinosa, ne corres- _ pondent pas à la réalité : iln’y a ni poussière, ni pruine, il n’y a que de l’air emprisonné. IV. — LIMITES DU THALLE. Les taches lichéniques sont souvent sillonnées par des lignes noirâtres, et certaines variétés de Graphis leur doivent leur nom : G. scripta var. limitata Pers. Or je n’ai jamais rencontré de thalle isolé et unique par son origine, présentant à son pourtour le liséré noir dont il est question. L’unité d’origine d’un thalle de Graphis, par exemple, peut être suffisamment indiquée par deux caractères : le contour est assez régulière- ment elliptique, et l’ensemble de la tache montre un decres- cendo dans l’état de développement des lirelles, depuis le centre de la tache jusqu’au bord. Au contraire, le liséré noir LES GRAPHIDÉES CORTICOLES 43 à | peut apparaître : 19 quand deux thalles d'espèces différentes + viennent au contact l’un de l’autre ; 2° quand deux thalles d’une même espèce se rencontrent, et c’est ce dernier fait qui a donné lieu à l’illusion des variétés limitata. En réalité, les lignes noires ne sont pas apparues en plein thalle; elles indiquent seulement la limite d'individus primitivement distincts ; quand les thalles sont assez jeunes et que leur rapprochement est récent, il est facile de s’en convaincre : les bords en contact séparés par une ligne noire sont de nature purement thalline, ou ne portent que des ébauches de lirelles. Ces lignes noires sont constituées par des hyphes cutinisées ; elles ne sont pas seulement superficielles, mais elles se conti: nuent en profondeur à la façon d’un mur ou d’une nappe de même épaisseur qu'à la surface. Dans le cas où les deux thalles ont un développement en profondeur assez différent, la ligne noire de séparation est, en coupe, plus ou moins oblique. BITTER (5) a consacré tout un mémoire à cette question des réactions de contact entre thalles de Lichens. Pour ce qui regarde les Lichens crustacés, 1l distingue plusieurs cas : 19 les thalles appartiennent à une même espèce et alors pas de ligne noire chez Variolaria globulifera Turn., Pertusaria coronata (Ach.), mais une ligne noire chez Graphis scripta et Verrucaria nitida; 2° les thalles appartiennent à des espéces différentes, et alors pas de ligne noire au bord de Variolaria amara, Pertusaria communis, mais une ligne noire entre Graphis scripta et Arthonia ruanidea, entre Graphis scripta, G. elegans et Thelotrema lepadinum, etc. Les Pertu- sariées sont particuliérement remarquables par leur puissance d'invasion vis-à-vis des autres Lichens crustacés et même des Lichens foliacés et fruticuleux. Nulle part BITTER ne signale de ligne noire dans un seul et même individu, ni de différences de réaction au contact pour deux espèces données. Mes propres recherches aboutissent au même résultat. Il suffit, d’ailleurs, de regarder les échantillons de Graphis limi- _ tata distribués par MALBRANCHE, OLIVIER, par exemple, pour y reconnaître la pluralité originaire des thalles. Ici donc encore 14 2 G. BIORET. la prétendue variété n’est qu'une illusion et n’a pas de droit à être conservée. : Quelle est la signification de ces lignes noires? Evidemment celle d’une séparation et d’une protection. Les hyphes cutinisées se rencontrent normalement dans l’enveloppe de l’apothécie, où elles jouent certainement un-role protecteur. Ici, le-Lichen lutte pour l’individualité de son thalle. Il n'est pas surprenant que cette lutte s'exerce entre deux espèces différentes, mais elle est plus inattendue dans une seule et même espèce, le thalle d’un Lichen crustacé ayant plutôt l'allure d’une colonie que celle d’un individu. / A : À | £ À FR ae ee gy as us ie a heen SN a EE pi a GS td A CE a tea da hdi a ae ee ees cité Lab tés) bises digne 7 Se. Là DEUXIÈME PARTIE ANATOMIE DU THALLE I. — GENERALITES. Les difficultés que présente l'étude anatomique du thalle des Lichens crustacés hypophléodes, et en particulier des Graphidées, résultent du fait que la disposition des éléments du thalle varie considérablement avec la nature du sv.bstra- tum. Quand on coupe au hasard les principales espèces de Graphis, par exemple, sur des écorces variées, on constate bien quelques différences, mais les différences sont quelque- fois plus sensibles entre deux échantillons d’une même espèce de Graphis sur deux écorces différentes qu’entre deux espèces distinctes sur écorces quelconques. L’allure due au substra- tum s’ajoute à l'allure propre à l’espèce, soit en l’exagérant, soit plutôt en l’atténuant. L’impression qu’on en retire est donc que tout se ressemble et que le thalle ne peut donner aucun caractère différentiel. Avant de rechercher ces caractères différentiels, essayons de donner un schéma de structure pour la généralité du groupe. LINDAU, qui a de plus près étudié cette structure dans un certain nombre de Lichens crustacés corticoles, en conclut (23, p. 5):« Les trois couches qu’on rencontre nette- _ ment chez les Lichens supérieurs (couche corticale, gonidiale, médullaire) sont difficiles à distinguer chez les Lichens crus- tacés. On peut encore vaguement reconnaître les trois couches chez les Lichens épiphléodes, mais le thalle des hypophléodes peut être considéré comme presque homéomere... Cependant, dans tous les Lichens crustacés d’écorce, on trouve toujours des parties sans gonidies. » La zone profonde du thalle privée de gonidies est appelée par Linpav « couche basale ». A priori, on doit s'attendre à trouver, dans un organisme tel qu'un Lichen hypophléode, une structure beaucoup plus PR ten Med oh oa geno ee SS Ss RCA ac SE MERE DER OR Eee Pr RE we nan ARC Noise es 2 ‘ RSS DA à ae CR ae Pee tac HAE he ee RISE eto mo) ene Peon eae oo 16 G. BIORET simple que chez un Lichen foliacé ou fruticuleux. L’anatomie et la physiologie, ici comme ailleurs, sont en intime corrélation : les détails de structure ne sont pas de simples ornements destinés à différencier un être de son voisin; ils ont leur raison d’être dans le mode d'existence et dans les besoins particu- liers de l’espèce ou de l'individu. Les Lichens foliacés ou fru- ticuleux, dont l'appareil végétatif est entièrement ou presque entièrement libre dans l’atmosphère, sont obligés de se diffé- rencier un tissu protecteur formant cortex, tissu inutile a un organisme protégé par un revêtement d’écorce. Ce revé- tement protecteur, dans l’ensemble du groupe des Lichens, est réalisé tout spécialement en faveur des Algues symbiotes, qui doivent trouver, dans leur situation relative au milieu du complexe d’hyphes, l’optimum d’éclairement nécessaire à l’assimilation chlorophyllienne, en même temps que l’opti- mum de protection. L’Algue symbiote a à se protéger contre deux menaces : 1° menace à son existence d’ensemble, du fait de la dessiccation par exemple. La station normale des Algues gonidies à l’état libre est la paroi ombragée des rochers ou des arbres, tandis que la station d’un Lichen crustacé est souvent l'exposition en plein soleil. Quand il s’agit des Graphidées, les exigences des Algues symbiotes sont encore plus marquées : on sait, d’après les recherches de Bornet et de Frank, que les Chroolepus, même à l’état libre, ont une tendance à se développer dans le périderme du substratum ; A 2° menace à sa fonction chlorophyllienne : une lumière di- recte trop intense n’est pas la plus favorable à I’ assimilation et même peut détruire la chlorophylle. Une couverture quelconque est donc nécessaire aux Lichens, et le plus souvent les Lichens aériens présentent un cortex bien différencié, formé de plectenchyme, au-dessous duquel se trouvent les Aloues, de moins en moins nombreuses au fur et à mesure qu'elles sont plus profondément situées. L’hyphe du Champignon s’est adaptée à ce rôle protecteur, la membrane s’est fortement épaissie, et le lumen de la cellule se réduit souvent au tiers de l’épaisseur totale. Mais, même chez les Lichens aériens, on trouve des cas où, pour une raison spéciale, la disposition des éléments s’éloigne de ce schéma : P ‘i Dent bai en ee TS in di ee en RC TT ee eT eT ee ee ee eee Te eT Neer MR EMME Oral SRE A A LS RE tee Ba SE Ra hd SUS OO Maal RO Milt (ua nt ie j 7 | : c Pew lé PE DE ES tr À Aa aye lt mis Be AY BRE? | ni ere 5 | 4 ‘ « : yeh (me JF i a à LES GRAPHIDÉES CORTICOLES 1 ai chez les Lichens dits homéoméres, un Collema par exemple, la protection de l’Algue, au double point de vue signalé, est réalisée par l’épaisse gangue de matière gélatineuse qui enve- loppe les colonies de Nostoc ; si bien qu’un cortex de nature fongique n’a pas de raison d’être et n'existe pas: l’Algue _ protégée par sa gangue gélatineuse s’approche le plus près possible de la surface ; le Lichen est homéomère par ce défaut de cortex et non pas par une distribution égale des Algues dans tout le thalle, les parties profondes en contenant beau- coup moins que les couches superficielles ; ici, l’Algue se protège elle-même. bien mieux, c’est elle qui protège le Cham- pignon, toujours grâce à ses sécrétions mucilagineuses, et, tandis que, chez les Lichens hétéromères, les hyphes ont des membranes très épaisses, si différentes de celles des Cham- pignons ordinaires, chez les Collema la membrane fongique reste mince. La structure du thalle des Lichens et en particulier la nature du cortex dépendent donc,en bonnepart, des exigences de l’Algue ; si l’Algue se trouve protégée par une ou plusieurs couches de liège, comme il arrive le plus fréquemment chez les Lichens hypophléodes, elle n’a pas besoin d’un revêtement d’hyphes serrées en plectenchyme : en fait, je n’ai jamais trouvé, dans toutes mes recherches sur les Graphidées, rien qui rappelle un plectenchyme cortical. La couche imférieure des Lichens foliacés est constituée par un complexe d’hyphes destinées à mettre le thalle en relation avec le substratum et surtout à l’y fixer ; chez les Lichens dont le thalle est en plus ou moins grande partie caché sous le liège des écorces, il est évident que cette néces- _ sité n'existe pas : en fait, on ne trouve pas plus, chez les Gra- phidées d’écorce, d’hypothalle différencié que de cortex proprement dit. La couche à gonidies constitue donc l’essentiel du thalle chez les Graphidées ; mais elle-même n’est pas régulière. Cetteirrégu- larité est la conséquence du mode d’expansion des éléments du Lichen dans l'écorce: dans leur développement en surface et en profondeur, hyphes et gonidies ne trouvent pas l’espace libre; ils doivent se conformer aux inégalités du substratum. ANN. DES SC. NAT. BOT., 40e série. 1921,1v, 2 18 | G. BIORET La conclusion de Linpau, citée plus haut, est donc assez conforme à l'impression qu'on retire de l’étude des Lichens crustacés hypophléodes : ces Lichens sont presquehom éo- mères. Cependant, malgré le peu de différenciation des trois couches qu'on trouve normalement chez les Lichens supé- rieurs, on peut dire que, même chez les Lichens hypophléodes, ces trois couches existent toujours à un degré quelconque. La notion d’hypophléodisme, qui semble inclure l’inutilité d’un cortex propre au Lichen, est loin dese réaliser toujours d’une façon absolue ; même quand l’hypophléodisme est le plus accentué, je n’ai jamais rencontré le cas suivant : une ou plusieurs couches de liège intactes, inhabitées, recouvrant directement la couche à gonidies. Chez Graphis Lyelli, un des mieux caractérisés à ce point de vue, les nombreuses couches de liège qui recouvrent la couche à gonidies sont plus ou moins décollées les unes des autres et contiennent des hyphes qu'on peut appeler corticales. Dans la plupart des autres cas, d’ailleurs, le thalle, d’abord recouvert complète- ment par une ou plusieurs travées de liège, finit souvent, en se développant en épaisseur, par déchirer sa couverture, qui peut se trouver réduiteen miettes et ne joue plus son rôle protecteur. I] est rare que la mise à nu atteigne franchement la couche à gonidies, qui reste protégée par une travée de hége plus ou moins désagrégée; quand cependant, par excep- tion, la protection de liège fait défaut tout à fait, le système des hyphes se développe au-dessus de la couche à gonidies, de façon à constituer une sorte de cortex, à la vérité rudimen- taire et mal délimité vers l'extérieur, mais suffisant pour jouer son rôle protecteur ; dans ce cas, J'ai constaté assez régulièrement que les hyphes les plus externes sont plus ou moins vides de protoplasma, réduites à leur enveloppe épaisse et résistante (Pl. IV, fig. 9), comparables à un épiderme dont les cellules extérieures mortes servent à pro- téger les cellules vivantes plus profondes ; parfois même elles se cutinisent légèrement et prennent une teinte noirâtre (Pl. V, fig. 15); souvent, aussi, dans ce complexe qui joue le rôle de cortex physiologique, se trouvent des enveloppes LES GRAPHIDEES CORTICOLES 19 de gonidies mortes, ainsi que les débris des travées de liège désarticulées. Au-dessous du cortex se trouve la zone à gonidies, plus ou moins développée, dont l'allure doit servir en première ligne à caractériser les divers types de thalles. Enfin, il est très rare que la couche à gonidies soit posée sur un fond où ne pénètrent au moins quelques hyphes. Quand le cas se présente, il doit s’expliquer par une sorte d'impénétrabilité locale des couches de liège ou de phelloderme sous-jacentes. Très souvent, sous la couche a gonidies, se développe une médulle, rudimentaire ou bien marquée, ou une mince zone d’hyphes rhizoides, dont le rôle n’est pas de fixer le Lichen au support, mais de frayer un passage aux gonidies. On peut donc accepter l’existence de trois zones : sus- gonidiale, gonidiale et sous-gonidiale. Le développement d’ensemble, la position, l'importance relative des unes et des autres peuvent servir à caractériser les thalles étudiés. La comparaison des espèces entre elles n’aboutit à rien de caractéristique, si l’on ne tient pas compte du substratum. Pour éliminer autant que possible l'influence du support, il faut s'adresser à des écorces de même nature et mieux encore à la même écorce: non pas seulement à la même essence d'arbre, mais au même individu, à la même zone d’écorce. Dans l’examen des coupes de Lichens hypophléodes, on est très vite frappé par ce fait que le thalle est très généralement renfermé dans les couches de liège ; or les auteurs qui ont étudié le liège, en particulier DouLior (8), signalent l’incons- tance des éléments du liège d’un individu à l’autre dans une même essence, et souvent d’une branche à l’autre ; on ne saurait donc prendre trop de précautions à cet égard. J’ai été favorisé, dans mes recherches, par l’existence d’une loca- ité (1) très riche en Graphis, où toutes les espèces françaises de ce genre croissent à côté les unes des autres sur des arbres aussi identiques que possible, dans un même taillis à haute tige, constitué principalement par des Châtaigniers. Je me suis souvent astreint à réaliser des coupes empiétant sur deux (1) Herbignac (Loire-Inférieure). 20 aes G. BIORET espèces différentes ; cependant ce n’est pas d'ordinaire cette coupe limite que j'ai représentée dans mes dessins, parce que souvent elle est moins bien caractérisée qu’une coupe en pleine tache, aussi bien au point de vue du thalle qu’au point de vue des apothécies ; malgré cela, les différences au contact s’imposent assez pour témoigner qu’elles ne sont pas dues au substratum identique, mais bien aux propriétés spécifiques du Lichen. II. — VARIATIONS DU THALLE AVEC L’ESPECE: QUELQUES TYPES DE STRUCTURE. A. — Graphis. Je prends comme type de support l’écorce lisse de Cha- taigniers encore jeunes (vingt-cinq à trente ans) : toutes les espèces françaises de Graphis y ont été rencontrées en par- fait état, voisinant les unes avec les autres : G. scripta, elegans, sophistica, dentritica, inusta, Lyellu. Le liège du Chataignier à ce stade est formé de cellules présentant en moyenne les dimensions suivantes : 30 — 40 y x 10 —15u x 5 —8u:; elles sont donc deux à trois fois plus larges que hautes, et leur épaisseur est deux à trois fois moindre que leur hauteur. L’épaisseur des cloisons est de 2 à 3 v, chacune des lames en contact présentant à peu près la même épaisseur. Les cloisons normales à la surface de l'écorce sont parfois régu- lières, aussi épaisses que les cloisons tangentielles; le plus sou- vent elles présentent vers l'extérieur ou au milieu un amincis- sement qui donne à la coupe de ces cloisons une allure trian- gulaire : cet amincissement est évidemment un point faible; les tractions exercées dans un sens ou dans l’autre provoquent facilement une déchirure é ce niveau, de sorte que le liege s’exfolie, au lieu de s’émietter ; dans le cas contraire, c’est-à- dire quand la cloison normale ne présente pas de point faible, — et les deux cas peuvent se rencontrer dans la méme coupe, — elle résiste mieux à la tension, et alors, au lieu d’une déchi- rure, on peut constater seulement une décollement au niveau de la lame moyenne. LES GRAPHIDEES CORTICOLES 91 Parmi les divers lièges que j’ai étudiés, je crois que celui du Châtaignier est un de ceux qui se laissent le plus facilement pénétrer par les Lichens crustacés ; c’est avec ce substratum, en tout cas, que j'ai constaté les meilleures différenciations du thalle des différentes espèces de Graphis ; avec le matériel homogène dont je disposais en grande quantité, les différences étaient si constantes et si sensibles qu’au seul aspect d’une coupe du thalle je pouvais souvent en faire l'attribution à une espèce donnée, ou du moins à un petit groupe d’espèces. Je ne prétends pas ajouter ainsi à la systématique une nou- velle méthode de détermination : les caractères tirés de l’apothécie et des spores restent toujours les plus accessibles et les plus constants d’un substratum à l’autre ; mais, dans un cas douteux, l’anatomie peut fournir des caractères distinctifs, et surtout les exemples que je vais donner montrent que, même chez les Lichens crustacés aussi simples que le sont les Graphidées, le thalle peut offrir des caractères spécifiques qu'on croyait inexistants jusqu'ici. A la vérité, cette croyance s’explique assez bien par le fait que les variations du thalle d’une même espèce, d’un substra- tum à l’autre, sont souvent plus considérables que les diffé- rences d’une espèce à l’autre sur la même écorce; elle s'explique également par le fait qu’on a délaissé un peu trop les recherches systématiques de ce côté : les beaux travaux de BacHMANN (2, 3) sur les Lichens crustacés saxicoles, sur- tout calcicoles, montrant de grandes variétés spécifiques dans la structure du thalle, semblaient indiquer pourtant que des faits analogues devaient se rencontrer chez les Lichens crustacés corticoles. Le thalle des Graphis peut se présenter avec deux allures anatomiques différentes, dont le caractère est déterminé par la zone à gonidies: cette zone peut être mal limitée, c'est-à-dire que les gonidies occupent plus ou moins unifor- mément tout le thalle et se distribuent entre toutes les travées de liège, décollées par diverses causes et habitées par les hyphes : c’est le cas de Graphis scripta et de G. elegans; ou bien la zone à gonidies est nettement limitée sur une face ou sur l’autre, ou sur les deux faces, n’occupant qu’une portion de 22 G. BIORET l'épaisseur du thalle : c’est le cas des autres espèces de Graphis ; G. sophistica, dendritica, inusta, Lyellit. Dans le premier cas, on pourrait dire que le thalle est presque homo- gene; dans le second, il est franchement hétérogène. Il est a noter déjà que, mis à part G. sophistica, les deux groupes de Graphis, caractérisés d’ailleurs par leurs lirelles et leurs spores, le sont aussi par leur thalle; G. sophistica, qui se rapproche du premier (type G. scripta) par ses lirelles rimi- formes, se rapproche du second (type G. dendritica) par ses spores courtes, à divisions transversales peu nombreuses et s'éloigne des deux par les divisions murales des spores, appar- — tient par son thalle au type du G. dendritica. Le thalle des Graphis du premier groupe (Pl. 4, fig. IT) présente donc, de l’extérieur vers l’intérieur: — 19 Une, deux ou trois travées de liège, peu séparées les unes des autres et habitées seulement par des hyphes : c’est la couche corticale. Sur l’écorce lisse du Châtaignier, cette couche ne fait jamais défaut : le thalle, de ce fait, ne peut donc être dit complètement homogène ; 29 Deux ou trois travées plus largement écartées, habi- tées par des hyphes et des gonidies : celles-ci se rencontrent sensiblement aussi nombreuses jusque dans les profondeurs ; 3° Des hyphes isolées pénétrant le liège sous-jacent, dont la désagrégation n’est pas assez avancée pour permettre la pénétration des gonidies. C’est donc la couche à gonidies qui constitue la plus grande partie du thalle, soit les 3/4 ou les 4/5. Il n’y a pas de couche médullaire. | Le premier groupe se trouvant ainsi caracterisé, est-il pos- sible d’y rencontrer quelque variation qui permette de dis- tinguer un thalle de G. scripta d’un thalle de G. elegans? Extérieurement la tache du G. elegans se laisse aisément recon- naître par une teinte jaunâtre qui s oppose au blanc cendré du G. scripta ; cette teinte est surtout marquée au bord de la tache, au contact d’une autre espèce de Lichen crustacé ; au _ microscope, elle parait due à de petits corpuscules d’un jaune brun, de forme irrégulière, prenant le soudan, disséminés à l’extérieur du thalle. Quant à la structure intime et la distri- LES GRAPHIDEES CORTICOLES 23 bution des gonidies, je n’ai pu constater de différences sen- sibles entre G. scripta et G. elegans. Le thalle des Graphis du second groupe présente, de l’exté- rieur vers l’intérieur (PI. I et IT, fig. 1 à 3): 1° Une couche corticale, occupant deux, trois... Jusqu'à dix travées de liége, suivant les espéces, d’autant moins désagregées qu’elles sont plus nombreuses : de la plus ou moins grande désagrégation de ces travées superficielles dépend l'allure pulvérulente ou lisse de la surface ; 20 Une couche à gonidies compacte, occupant souvent une seule, parfois deux travées de liège. Pour peu que le liège soit homogène, elle apparaît, dans les coupes colorées, comme une ligne bleuebien nette, parallèle à la surface de l’écorceetrecou- verte par une ligne rose de liège ; 3° Une couche médullaire, d'épaisseur variable suivant les espèces et suivant la position de la couche a gonidies ; dans tous les cas, elle est constituée par des hyphes irréguliéres bosselées, ramifiées, enchevétrées, anastomosées, formant ainsi un faux tissu assez lâche, où la direction des hyphes est très difficile 4 suivre. La limite des hyphes est encore plus diffi- cile à saisir : la membrane en est incolore, y compris sa limite externe ; elle est, de plus, rebelle à toute coloration; elle n’est donc perceptible ici ou là que grâce à quelque phénomène de réflexion ou de réfraction, et j’ai di renoncer à en donner des figures exactes d’une étendue un tant soit peu notable. Cette allure des hyphes n’est pas, d’ailleurs, particulière à la couche médullaire : elle se rencontre aussi dans la couche corti- cale et dans la couche à gonidies ; 49 Des hyphes isolées, rhizoïdes, pénétrant le substra- tum. Les Graphis du second groupe étant ainsi caractérisés par l'isolement dans le thalle de la couche à gonidies, peut-on dis- tinguer les espèces par quelque caractère particulier ?L’espèce la mieux caractérisée et qui se distingue toujours du premier coup d ceil sur une coupe de quelque étendue est G. Lyellii (Pl. I, fig. 1). [ci la couche à gonidies est très profonde, sou- vent presque à la limite interne du thalle, recouverte par de nombreuses travées de liège occupées par des hyphes corti- 24 1. G. BIORET cales ; en particulier, les travées les plus extérieures sont peu désorganisées et séparées les unes des autres: le liège con- serve donc extérieurement une allure presque normale, lisse, et la couleur de la tache de G. Lyellii reste à peine distincte de celle de l'écorce, un peu plus olivâtre seulement, contrastant avec la couleur blanchâtre et l’allure souvent pulvérulente de la tache des autres Graphis. A ces caractères bien tranchés du thalle s’ajoutent d’ailleurs des caractères très nets dans la lirelle (Pl. VIII, fig. 33): le périthèce noir est épais et complet, se prolongeant sous l’hyménium par une ligne également noire et épaisse; de plus, la lirelle est bordée suivant toute sa lon- gueur d’un élégant liséré blanc, dû à de gros cristaux d’oxa- late de chaux; en coupe transversale, ce rebord blanc se présente comme un contrefort à base élargie, appuyant le périthécium; dans les intervalles des cristaux qui le constituent se rencontrent des éléments mycéliens plus simples et plus fins que dans le reste du thalle. G. sophistica montre (PI. II, fig. 3) une structure inter- médiaire entre celle de G. Lyellix et celle de G. dendritica. La couche à gonidies est encore assez profonde, mais moins que chez G. Lyellui ; les travées de liège recouvrantes sont moins nombreuses, mais les plus externes restent encore presque intactes : le thalle est donc cette fois franchement blanc, mais il est encore lisse. Par contre, la couche médullaire est plus for- tement développée et apparaît comme une large bande pres- que incolore, traversée seulement par quelques filets bleus : du contenu des hyphes et les traînées roses du liège fouillé par celles-c1. | G. dendritica (Pl. I, fig. 2) est celui des Graphis qui présente une couche à gonidies la plus superficielle: une ou deux travées de liège la recouvrent, habitées par des hyphes corticales ; au-dessous d’elles, une large zone médullaire, comme nous venons d'en voir chez G. sophistica. Le thalle habite donc, dans son ensemble, moins de travées de liège que les deux espèces précédentes ; la prolifération de ses éléments, sous la faible couverture d’une ou deux travées, aboutit plus rapidement & la désagrégation de celles-ci; les hyphes corticales les débordent, formant de petits massifs LES GRAPHIDEES CORTICOLES 25 irréguliers extérieurs, le tout donnant au thalle un aspect pulvérulent. Reste G. inusta Ach. (= G. Smithi de plusieurs auteurs). Je l’ai conservé dans la liste des espèces de Graphis, par scru- pule. Malgré les faits que je vais signaler, en effet, je n'ose exprimer une certitude: j’ai du moins l'impression que ce Graphis n’est qu’une forme du dendritica. Les systématiciens distinguent le G. inusta du G. dendritica par les caractères sul- vants : 1° réaction du thalle à la potasse (coloration rouge) plus rapide et plus intense ; 2° lirelles plus courtes, moins ramifiées ; 3° hypothécium incolore, tandis que chez G. den- dritica il est légèrement noir. Le nom d’inusta fut donné par ACHARIUS (Syn., p. 85) à des échantillons d’origine cana- dienne. LEIGHTON (21, p. 86) distingua, dans les Lichens de Grande-Bretagne, un nouveau Graphis, qu’il appela G. Smi- thit, le plaçant dans la même section que G. scripta, c’est-à- dire dans une section différente de celle de G. dendritica ; NYLANDER (26, p. 396) accepta d’abord cette nouvelle espèce, puis (27, p. 227) la ramena au G. inusta d’ACHARIUS, la rangeant aux côtés de G. dendritica ; LETGHTON (22, p. 431) se rallia à cette façon de voir; MALBRANCHE (24, p. 102) n’accepta pas cette assimilation à une espèce exotique et garda le nom de Smithit ; OLIVIER (28, p. 83) fait de même, _attribuant par erreur ce nom à NyLanper; HUE (18, p. 100) suit NYLANDER et LEIGHTON. De cette incertitude des auteurs résulte déjà une certaine obscurité touchant l’indépendance du G. inusta, tel qu'il est représenté en Europe. Parmi les caractères extérieurs, le plus frappant est l’allure des lirelles courtes et peu ramifiées : or ce caractère, d’après les obser- vations que j’ai pu faire, n’est bien nette que sur des écorces particulières, par exemple: sur le Néflier, le Noyer ; et alors je constate : 1° que ces écorces ne portent point de G. den- dritica typique ; 2° que les autres espèces de Graphis s’y rencontrant, par exemple: G. scripta, ont également une allure toute spéciale, telle que les auteurs descriptifs n’hési- teront pas à en faire des variétés. Sur le Chataignier, qui m’a servi de support de comparaison, j’ai bien rencontré ici et là des échantillons de Graphis appartenant au groupe du 26 As G. BIORET dendritica, dont l’apothécie présentait en coupe un hypothé- cium incolore, mais cela 4 cété d’échantillons ne présentant pas ce caractère, et extérieurement l'allure de la lirelle ne laissait rien deviner : le véritable dendritica, à hypothécium légèrement noir, se présente, sur ces Châtaigners, avec des lirelles peu ramifiées, très différentes des lirelles étoilées, à rayons serrés, comme on en rencontre, par exemple, sur le Hêtre. Ajoutons, pour terminer, que la ligne noire hypothe- ciale de G. dendritica est souvent très faible, que chez G. inusta, comme l’observe HuE (18, p. 100), le périthécium se prolonge parfois en hypothécium incomplet, que des variations analogues dans l’extension du périthécium sont fréquentes chez les autres espèces de Graphis, et qu’en dehors de ce point de détail la structure de l’apothécie de G. inusta ne présente | aucune différence sensible avec celle de G. dendritica, ni dans Vépithécium, ni dans le périthécium, ni dans les asques, ni dans les paraphyses, ni dans les spores. L’extension en profondeur du thalle des Graphis est, en général, plus considérable que dans les autres groupes de Graphidées : elle atteint en moyenne 70 à 100 y, avec un maximum chez G. Lyellir et G.sophistica,où je Vai vu atteindre 200 p. Les diverses espèces de Graphis présentent encore une différence sensible dans la production d’oxalate de chaux : le thalle de G. scripta en est toujours plus abondamment muni que les autres. B. — Opegrapha. Sur les Chataigniers à écorce lisse qui m'ont fourni tous les Graphis que je viens de passer en revue, je n’ai rencontré, en fait d’Opegrapha, que O. atra, assez commun, et O. herpetica, plus rare. En coupe, le thalle d’O. aira se présente avec une allure simple et irrégulière à la fois, qui le différencie d’un thalle de Graphis. L’écorce est encore assez profondément habitée, en moyenne jusqu'à 50 à 70 v, sensiblement moins par consé- quent que dans un Graphis ; mais tout le thalle semble cons- we LES GRAPHIDÉES CORTICOLES 927 titué par des îlots de gonidies, mêlées d’hyphes, épais de 30 à 40 v, recouverts par plusieurs couches de liège et reposant sur un liège à peine habité par quelques rares hyphes rhizoïdes. La couche sus-gonidiale est souvent très pauvre en hyphes, et les 3 à 10 couches de liège qui recouvrent la couche à goni- dies sont souvent presque intactes : c’est de l’hypophléodisme parfait ; les îlots de la couche à gonidies sont tantôt compacts, tantôt divisés en plusieurs étages par une ou deux travées de liège ; ces îlots sont séparés les uns des autres par des espaces où le liège est intact, espaces presque aussi larges parfois que l’étendue d’un îlot ; ici et là, au niveau de ces îlots riches en gonidies, se rencontrent des îlots purement fongiques, sans gonidies. En somme, à égalité d’écorce, la structure d’Ope- grapha atra est plus simple que chez les Graphis. Le thalle d’Opegrapha herpetica présente un tout autre aspect. Il atteint sensiblement la même épaisseur; mais il se distribue tout entier entre deux à quatre couches de liège, largement séparées les unes des autres ; les gonidies y sont distribuées à peu près uniformément, les plus extérieures presque superficielles. Un caractère qui frappe l’attention est la grosseur relative des gonidies, au sujet des- quelles je m’étendrai quelque peu. Chez tous les Graphis étudiés, chez les Arthonia dont je parlerai, chez Opegrapha atra, O. vulgata, les gonidies se pré- sentent bien avec la forme et les dimensions décrites par Bornet et d’autres, qui les rapportent au Trentepohlia umbrina (Kütz.) Les cellules (Pl. IX, fig. 37), disposées en filaments ramifiés, sont sensiblement deux fois plus longues que larges, et leur paroi est mince; la forme, en particulier, nest pas sans varier avec la situation de la gonidie: les cellules sont d’autant plus allongées, plus étroites, que leur compression de la part des tissus voisins est plus considérable : les portions de thalle quise trouvent superficielles contiennent des gonidies presque globuleuses, tandis que les portions de thalle qui se trouvent en profondeur contiennent des gonidies étirées, parfois presque linéaires : mes dessins en fournissent plusieurs exemples, en particulier la figure 37 dela planche XI, où l’on peut voir un filament de Trentepohlia en train de se 28 G. BIORET glisser entre deux couches de liége. Mais ces variations de forme sont toujours localisées, et leur raison d’étre apparait clairement. Il n’en va plus de même pour les gonidies de plusieurs espèces d’Opegrapha, telles que O. herpetica Ach. (Pl. IX, fig. 36), viridis Pers., lyncea (Ach.). Dans ces deux derniéres espèces surtout, les gonidies sont nettement globuleuses, sphériques ; elles sont presque deux fois plus grosses que dans le cas général ; leur membrane est épaisse ; l’allure filamen- teuse, encore perceptible cependant, est beaucoup moins mar- quée. Faut-il attribuer ces différences au fait que les espèces en question habitant des écorces rugueuses, peu ou point péné- trables pour les éléments du thalle, celui-ci reste presque entièrement superficiel ? Les gonidies présenteraient alors au — maximum la tendance à la forme globuleuse déjà signalée. Ou bien faut-il voir dans ces gonidies globuleuses une espèce ou une variété de Trentepohlia différente de T. umbrina? Je penche pour cette dernière hypothèse : car, d’une part, les gonidies assimilables à T. umbrina, celles des Graphis par exemple, même superficielles, n’affectent jamais une forme aussi nettement sphérique, et, d'autre part, les grosses gonidies d’Opegrapha herpetica qu’on peut trouver en profondeur notable dan, l’écorce ne perdent point leur allure globuleuse. La question demande de plus amples recherches, et elle appartient autant et plus aux Algologues qu'aux Liché- nologues. | Une question de même genre se pose au sujet de la variété rufescens Pers. d’O. herpetica. Là encore (Pl. IX, fig. 35), les gonidies sont plus globuleuses et plus grosses que des Tren- tepohlia umbrina typiques ; mais surtout les cellules sont bourrées de gouttelettes ou de,corpuscules rouges qui mas- quent plus ou moins complètement les chloroplastes et qui donnent au thalle cette couleur rouge sale à laquelle il doit son nom. ) | C’est dans un thalle de O. herpetica, à grosses gonidies, que j'ai rencontré quelques exemples bien nets de suçoirs internes — émis par les hyphes. Les figures 17 à 20 de la planche V ne peuvent guère s’interpréter dans le sens d’un simple contact x LES GRAPHIDEES CORTICOLES © 29 dans la figure 17, la gonidie a été vidée par le passage du rasoir; on y voit un sugoir à deux branches qui y a pénétré presque jusqu’au centre ; la figure 18 montre un suçoir peu profond et un autre qui a traversé complètement la cavité de la gonidie ; dans la figure 19, on peut noter la désorganisa- tion du contenu cellulaire sous l’influence du suçoir interne ; la figure 20 montre deux suçoirs qui ont pénétré par le fond de la gonidie puis se sont relevés, apparaissant en coupe transver- sale au centre de la gonidie. La théorie de SCHWENDENER- Borner n’est plus guère discutée, mais le mode de relation entre les deux composants des Lichens l’est davantage : je n’ai pas cru inutile d’ajouter ces quelques faits à la liste des faits semblables signalés par SCHWENDENER, BorNeET... et récemment par Mile MameLtr (29). | C. — Arthonia. Arthonia cinnabarina Wall. est assez commun sur les Châtaigniers lisses. En coupe, le thalle se présente avec une épaisseur comparable à celle d’Opegrapha atra ; mais la distri- bution des éléments est différente : au lieu d’une constitution en îlots, c’est plutôt d’une constitution feuilletée qu’on peut parler ; les gonidies ont encore tendance à occuper les zones profondes, mais elles se trouvent en couches minces, et, au- dessus d’une ou deux couches minces à gonidies, les travées de liège groupées par deux ou trois sont séparées par des zones incolores, contenant presque exclusivement des hyphes, et cela presque jusqu’à la surface de l'écorce. Je n’ai pas eu l’occasion d'étudier d’autres Arthonia sur mes Châtaigniers, mais l’examen de plusieurs espèces sur des écorces variées permet d’y voir des différences qu'il est impos- sible d’attribuer complètement à Vinfluence du substratum. C’est même dans ce genre Arthonia qu’on trouve les différences les plus considérables dans le thalle d’une espèce à l’autre ; seulement il s’agit plutôt de différences d'intensité de déve- loppement en épaisseur que de différence de distribution des éléments. Je me contenterai de décrire succinctement le thalle de À. spectabilis Ftw., À. anastomosans Nyl. et À. galactites 30 G. BIORET Duf. ; les deux premières espèces sont d’ailleurs à rapprocher, du bo qu elles ont toutes deux des spores murales. L’échantillon d’A. spectabilis étudié provient des exsiccata de Lojka; le substratum est un Carpinus, dont le liège se rapproche de celui du Chataignier, avec un peu moins de régu- larité dans l’alignement des cloisons tangentielles. Le thalle s étend jusqu'à une profondeur moyenne de 70 », s étageant en deux ou trois zones, séparées par des couches de liège : cinq à huit travées deliège sont ainsi habitées ; la couche à gonidies est épaisse de 20 à 30 », plus ou moins compacte et plus ou moins rapprochée de la surface; en plusieurs points, une couche médullaire assez nette. En somme, thalle comparable à celui d’un Graphis, par la profondeur de pénétration et l’impor- tance de la couche à gonidies. Extérieurement, tache blan- chatre bien marquée, comme celle d’un Graphis. L’échantillon d’A. anastomosans provient de la collection De La Godelinais (forêt de Fougères) : le substratum est Vécorce lisse de Bourdaine (Rhamnus Frangula), dont le liège rappelle encore celui de Châtaignier. La distribution du thalle est très irrégulière : en certains points, il est nettement visible, s’étendant jusqu’à 50 v en profondeur, s’étageant entre huit a dix couches de liège; mais, même alors, la désorganisation du liège est faible, les couches superficielles sont à peu près intactes, les autres sont à peine décollées par un maigre déve- loppement d’hyphes et de gonidies ; dans la plus grande partie de l’écorce, et méme au voisinage des apothécies, le thalle est à peu près nul, les couches de liège presque intactes ; cepen- dant un peu partout la présence du thalle, représenté seule- ment par quelques hyphes, se manifeste par un léger écarte- - ment du liège à un ou deux niveaux. La tache lichénique, par suite, est en général celle de l’écorce, sauf aux points où le thalle est plus développé, marqués par des macules blan- châtres. Le thalle d’A. galactites est établi sur l’écorce lisse d’un Peuplier, dont le liège est encore comparable à celui de Châtaignier. L’écorce est habitée jusqu’à une profondeur de 70 uw, comprenant six à huit couches de liège, mais cette fois exclusivement par des hyphes ; toutes les couches de liège ÿ — LES GRAPHIDEES CORTICOLES on sont décollées les unes des autres, mais très légèrement. Cette allure feuilletée, dont les intervalles renferment surtout de l’air, donne au thalle sa couleur blanc de lait. Ili. — VARIATIONS DU THALLE AVEC L’ECORCE. Le liége du Chataignier, méme jeune, comme celui des autres essences, est loin d’être homogène, non seulement d’un arbre à l’autre, mais encore sur le même arbre et jus- que dans la méme coupe: les dimensions des cellules peuvent varier du simple au double, ainsi que l’épaisseur des mem- branes et que la cohésion des cellules adjacentes. Or la péné- tration des éléments du thalle dépend essentiellement de déchi- rures et de décollements dans le liège : il ne faut donc pas s'étonner de trouver des variations assez grandes de la distri- bution de ces éléments dans une seule et même espèce, du fait de l’écorce. C’est ainsi, par exemple, que la couche à gonidies de Graphis dendritica, qui est normalement compacte, peut se trouver divisée ici ou là en deux couches par une travée de liège, comme le montre déjà la figure 2 de la planche I. La structure que j'ai décrite et figurée comme caractéristique est donc plutôt une structure type vers laquelle tend l'espèce en question, ou, si l’on veut, le facies qu’elle affecte le plus souvent et qu'on ne rencontre pas dans les autres espèces. _Lvallure extérieure du thalle et des lirelles, je l’ai déjà fait remarquer, est remarquablement constante, quand on s’adresse à une écorce aussi homogène que possible : des surfaces considérables peuvent être recouvertes du même Graphis. I ne s’agit pas d’un seul thalle dont l’extension n’a pas été gênée par la concurrence, maïs de nombreux thalles installés à des périodes voisines, finissant par se rapprocher et recouvrir complètement l’écorce ; la nature coloniale de ces taches étendues et l’individualité des thalles constituant la colonie restent perceptibles, grâce aux lignes noirâtres qui sillonnent la tache et qui montrent, à leur voisinage, de chaque côté, des lirelles plus jeunes ou même une zone sans fructification ; j'ai noté également que cette allure n’est jamais identique quand on compare deux taches de la même 32 G. BIORET espéce de Gravis sur deux écorces différentes : cette-variation due a l’écorce, ajoutée aux variations dues à l’âge, est certai- nement la cause principale de la multiplication de noms dont souffre la systématique des Graphidées. Même sur mes jeunes Châtaigniers, j’ai pu observer de ces variations. Les échantillons qui m'ont servi de type ont été pris sur des zones d’écorce étagées entre 1 et 2 mètres au- dessus du sol, là où l’écorce est encore lisse ; mais, à la base des mêmes arbres, l’allure du thalle n’est déjà plusexacte- ment la même : la thalle n’a pas le même blanc, les lirelles sont d'ordinaire plus saillantes : on pourrait en faire des variétés différentes. Ces différences proviennent sans doute de la nature de l'écorce, qui montre de nombreuses et profondes crevasses, mais aussi de l’âge du Lichen. La dépendance du substratum est encore bien mise en évi- dence par certains accidents locaux de l’écorce, par exemple par les bourrelets cicatriciels recouvrant une ancienne inser- tion de rameau ; le liége posséde, en ces points, des éléments particulièrement serrés et disposés en cercle : sur des cica- trices semblables de Bouleau, par exemple, les lirelles de Graphis elegans sont courbées et disposées concentriquement par rapport au centre de la cicatrice ; les lirelles de G. dendri- tica, dans les mêmes conditions, sont ramifiées au maximum. C’est, en particulier, sur les vieilles écorces rugueuses que l'extérieur et l'anatomie du thalle présentent des variations considérables. Dans ce cas, il ne s’agit plus de substratum homogène, de couches de liège presque intactes restant paral- lèles à la surface: l’accroissement en épaisseur de l'arbre a fini par causer de larges et profondes fissures dont les bords inclinés sont constitués par la tranche de couches de liège superposées, sur laquelle s'établit le thalle ; les éléments de celui-ci se glissent dans tous les intervalles mis à jour, comme entre les feuillets d’un livre dont la tranche est devenue super- ficielle ; la profondeur de pénétration est souvent alors plus considérable que dans une écorce lisse, où le Lichen doit pour ainsi dire ouvrir et feuilleter son substratum ; de plus, le thalle n’est pas recouvert d’une couche de liège : il assure sa protection par un développement plus considérable des LES GRAPHIDEES CORTICOLES 33 hyphes corticales ; mais un des caractères de l’hypophléo- _disme n’est plus présent : la couche à gonidies n’est plus recouverte par une ou plusieurs couches de liège plus ou moins intactes, elle est seulement enfoncée plus ou moins profondément dans l’écorce. Le déplacement périodique de l’assise génératrice subé- ro-phellodermique, déplacement qui peut être complet ou rester incomplet, intercale dans les couches de liège des cou- ches ou des îlots de phelloderme à éléments cellulosiques, qui eux aussi peuvent être mis à nu; en ces points, le feuilleté réalisé par le liège tubulaire n’existe plus et le degré de péné- trabilité est réduit presque à rien ; les éléments du thalle se développent donc presque complètement à la surface du substratum, et la structure étagée décrite chez les écorces lisses est réduite au maximum : le thalle est complètement épiphléode. Après ce schéma des variations que peut présenter le thalle d’une même espèce de Graphidée sur l’écorce d’une même essence à différents états, il nous reste à voir comment 1l est modifié par les divers liéges d’essences différentes, même jeunes et lisses. Je me restreindrai à quelques types plus communs ou plus extraordinaires par leur allure. 19 Houx. — Ici le liège est assez différent de celui du Cha- taignier ; il appartient bien encore au type de liège tabulaire : les cloisons tangentielles sont sur le même plan, de sorte qu’une coupe transversale montre une série de bandes bien parallèles entre elles et parallèles à la surface ; mais chaque cellule possède une membrane notablement plus épaisse sur sa face tangentielle externe; les cloisons normales à la sur- face sont minces et courtes : il est évident que ces minces cloisons n’offrent pas une grande résistance à la traction et que la rupture se produit d’ordinaire à leur niveau ; plus rarement un décollement se produit au niveau de la lame moyenne de deux couches contiguës de liège. Le Houx est le substratum de prédilection du Graphis elegans : des troncs entiers de Houx arborescents en sont couverts. En coupe transversale, on constate une pénétration assez profonde, atteignant quatre ou cinq travées de liège dans ANN. DES SG. NAT. BOT., 10e série. 1921, 1v, 3 = Bake G. BIORET lesquelles se distribue le thalle, renfermant partout des goni- dies ; il y a plus de travées occupées que sur le Chataignier, mais chacun des intervalles est moins épais. | 20 Néflier. — Le liège de Néflier, comme celui de nom- breuses Rosacées, est un liège tabulaire, remarquable par l'épaisseur des membranes tangentielles et la faiblesse des cloisons normales à la surface: les premières atteignent jus- qua 10 p, tandis que les secondes ne dépassent pas 1 p. Les premières résistent bien à la traction, les secondes se déchi- rent au contraire très facilement ; les thalles de Graphis que Jy ai étudiés (G. inusta) sont distribués principalement dans les deux premières travées et surtout dans la première ; le thalle est d’ailleurs complètement recouvert par une épaisse bande de liège, constituée par les membranes externes de la première couche de cellules restant adhérentes entre elles, tandis que les cloisons normales, cédant facilement à la traction produite par la prolifération des éléments, sont toutes brisées: ce premier intervalle est assez distendu, le second l’est beau- - coup moins, et l’ensemble de l’épaisseur du thalle est moins considérable que dans l'écorce de Châtaignier. 30 Abies. — J’emploie à dessein ce nom imprécis. On a donné le nom de Graphis abietina à un Graphis du groupe Scripta, caractérisé, disent les auteurs [MALBRANCHE (24, p. 99)], OLtvier (25, p. 179) par un thalle épiphléode, et végétant sur les Abies. Or je possède deux échantillons étiquetés sous ce nom: l’un de SH@RER lui-même, auteur du nom (Lich. Helv. exsic., n°% 90-92), l’autre de Harman» (£. gall. prec. exsic.,n° 197); le seul point de ressemblance que jy trouve, c’est que tous deux se trouvent sur une écorce d’A bies. Liéchantillon de Scua@rer a un thalle écailleux, pul- vérulent, qui présente bien les caractères épiphléodes ; mais celui de HARMAND est remarquablement lisse et aussi hypo- phléode qu’on peut le souhaiter. I] me semble que tout s’explique simplement par la confusion de deux Abies : ’ Epicéa A. Picea Mill. (Picea excelsa Link.) et le Sapin A. pectinata D. C.; l’échantillon de ScHŒRER appartient à la première, celui de HarmAND à la seconde; or les lièges de ces deux espéces de Conifères sont loin de se comporter de la même i) LES GRAPHIDEES CORTICOLES 55 façon : sans longue observation, on se rend compte que le tronc de l’Épicéa devient de bonne heure écailleux, tandis que celui du Sapin proprement dit reste lisse : le liège du premier n’a pas l’élasticité du second. Il est naturel que le sort du thalle d’un Lichen crustacé qui s’établit dans ces lièges se ressente de cette différence : dans le premier cas, le mince revêtement de liège étant brisé, désarticulé, le thalle est mis à nu, et il apparaît épiphléode; dans le second cas, le liège res- tant suffisamment intact, le thalle demeure oo Dans mes récoltes d’Herbignac, je possède de nombreux échantillons de G. dendritica sur Epicéa: ils ont tous, eux aussi, aspect épiphléode, et une allure des lirelles, différente de celle qu’on leur trouve sur les autres essences, mais remar- quablement identique d’un échantillon à l’autre. 4° Lierre. — Le liège du Lierre présente des caractères particuliers assez remarquables. En coupe tangentielle (PI. III, fig. 5), les velkilés apparaissent polygonales ; leurs dimensions sont sensiblement égales sui- vant la verticale et suivant l’horizontale, tantôt un peu plus larges que hautes, tantôt plus hautes que larges ; souvent elles sont mieux alignées suivant la verticale que suivant l'horizontale ; en conséquence, la tache lichénique est le plus ordinairement circulairé; mais parfois elle est plus haute que large, à l'opposé de ce qu’on observe le plus fréquemment sur les autres écorces ; pour les mêmes causes, la direction des lirelles est de même souvent verticale, au lieu d’être hori- zontale, cas le plus fréquent avec les autres écorces. En coupe transversale (PI. V, fig. 16), les cellules ne mon- trent pas l'alignement qui caractérise le liège tabulaire ; elles sont plus ou moins rectangulaires, avec une épaisseur deux ou trois fois moindre que les autres dimensions; la paroi subérifiée est très mince, mais la soudure de la membrane de deux cellules adjacentes est très intime; les parois tangentielles et les parois normales ont sensiblement la même épaisseur. Il en résulte que la traction, provoquée soit par l’accroisse- ment de l'arbre, soit par la prolifération des éléments. du thalle, aboutit aussi souvent à une rupture de la cloison totale qu à un décollement au niveau de la lame moyenne. Ps 2 On AE (ee nee Vee, et ANI R ORR. aed en A Or BY ar A 1S vo) 4e HS DATES re ay 36 G. BIORET A la paroi subérifiée s’ajoutent intérieurement des couches membraneuses qui s'accumulent sur la paroi interne, rejetant de plus en plus vers l’extérieur le protoplasma, réduit, à la fin, à une petite masse, d’où rayonnent de fins canalicules à tra- vers les couches stratifiées. Celles-ci ne sont certainement pas subérifiées de la même façon que l’enveloppe : elles ne prennent pas du tout le soudan, qui colore l’enveloppe en rouge ; elles ne sont pas non plus de cellulose pure; mais, d’après les diverses réactions réalisées, elles se rapprochent plus de la cellulose que de la subérine. De nature membra- — neuse, elles s’éloignent encore plus de la matière brunâtre qui remplit souvent les cellules de liège dans les autres essences : tandis que celle-ci, mise à jour par les déchirures, disparaît (PI. II, fig. 3, 4), résorbée peu à peu par les éléments du thalle, la matière incolore stratifiée du Lierre se retrouve intacte dans les couches les plus extérieures du thalle (Pl. V, fig. 16). La présence de ces couches d’épaississement, qui finissent par remplir ou presque la cellule de liège, a pour conséquence d’empécher l’écrasement tangentiel de cette cellule, ainsi que l'étirement transversal, tels qu’on peut les constater ailleurs : il en résulte que la traction due à l’épaississement de la tige aboutit de bonne heure à des décollements ou des déchirures en lignes longitudinales plus ou moins régulières. C’est surtout dans ces fentes que se rencontrent les éléments du thalle ; sur les lèvres de ces fentes, les éléments du Lichen profitent du moindre décollement pour s’y glisser et sy développer (Pl. V, fig. 16). Mais la croissance lente du Lierre, la résistance des membranes du liège font que la désagrégation est toujours peu profonde : deux ou trois travées de liège seulement sont habitées. | L'extension en profondeur étant ainsi réduite, une double, conséquence en résulte : a. Le thalle n’a pas l’espace suffisant pour FE ses différentes couches : il se présente comme une masse plus ou moins (homéomère». Les deux espèces quej’y airencontrées et étudiées, Opegrapha atra (Pl. V, fig. 16) et O. eulgata (Pl. IV, fig. 12), ne présentent pas de différence notable ; O. atra semble cependant avoir une végétation un peu plus LES GRAPHIDEES CORTICOLES 37 intense et un pouvoir de pénétration plus grand: son thalle est d’un blanc plus pur que celui d'O. vulgata, qui a de son côté un aspect plus pulvérulent ; b. le thalle, en multipliant ses éléments, déchire de bonne heure et réduit en miettes sa légère couverture de liège: il apparaît alors en partie « épiphléode ». Par suite de cette faible compression du thalle, les gonidies sont plutôt globu- leuses : elles n'apparaissent étirées que dans les intervalles étroits où le thalle fait effort pour s’insinuer (PI. V, fig. 16). 5° Cerisier. — Le liège du Cerisier sauvage ou Merisier pos- _ sède des particularités qui l’éloignent nettement de la plupart des autres lièges : seul, parmi les arbres communs, le Bouleau sen rapproche à ce point de vue. En coupe tangentielle (Pl. IIT, fig. 8), les cellules se présentent beaucoup plus allon- gées dans le sens horizontal que dans le sens vertical : elles sont six, sept et même dix fois plus larges que hautes : il ne faut pas aller chercher ailleurs la raison de l'extension du thalle sui- vant l’horizontaleet l’uniformité de direction des lirelles, toutes _ droites et parallèles entre elles; le thalle et les lirelles suivent naturellement le fil de l’écorce : les déchirures et les décolle- ments se produisent dans la direction qui presente le moins d'obstacles. Une simple expérience met en évidence cette direction : si l’on essaie de déchirer à la main un lambeau d’écorce de Merisier, la déchirure se produit sans peine, régu- liére et droite, dans la direction horizontale ; elle offre beaucoup plus de résistance et d’irrégularité dans la direction verticale, qui présente six à dix fois plus de cloisons que la première et plus d’irrégularité dans la disposition des mem- branes. | En coupe transversale (Pl. IV, fig. 13), on constate une grande épaisseur de liège : toutes les couches sont formées de liège mou, à parois minces, dont les cellules sont vides ; les couches les plus jeunes ont une section rectangulaire, mais, au fur et à mesure qu’on se rapproche de la surface, par suite de l’épaississement de l’arbre, les couches sont plus pressées les unes contre les autres; les cloisons normales à la surfacese contournent en zigzag, et les cloisons tangentielles finissent par être en contact. 38 : G. BIORET Ce liège mou est très élastique et offre une grande résis- tance aux déchirures; le thalle de Graphis scripta (Pl. IV, fig. 8), par exemple, n’y pénétre qu’avec de grandes diffi- cultés, surtout les éléments gonidiens moins déliés. La résis- tance au décollement est encore plus considérable : une coupe transversale verticale, donc présentant les cellules de liège suivant leur petite dimension, offre, par suite, un aspect tout particulier: dans les régions où le thalle est le plus déve- loppé, comme au voisinage d’une apothécie, les cellules du liège habité sont distendues comme celles des couches pro- fondes, chacune contenant d'ordinaire une seule hyphe, qui a suivi la direction horizontale de faible résistance et qui se présente dès lors en section transversale : la cellule s’est dis- tendue, mais la membrane n’a pas cédé à l’effort d’écartement, et l’espace reste trop étroit pour permettre la pénétration de la gonidie. De larges zones du thalle sont ainsi dépourvues : ‘d’Algue, surtout en profondeur : tandis qu’on rencontre des hyphes encore à deux dixièmes de millimètre, la zone à gonidies ne dépasse pas un dixième; la désagrégation super- ficielle du liège, plus avancée qu’en profondeur, permet à celles-ci de s'établir ici et là, mais en îlots irréguliers : aspect — de la coupe diffère considérablement de ce qu’on voit dans une écorce à liège tabulaire (PI. II, fig. 4). | Ainsi done aux particularités extérieures s’ajoutent des particularités internes ; les unes et les autres s'expliquent par les particularités du liège. D’après ces quelques exemples que je ne veux pas multi- plier, il est clair que la nature du substratum joue un role de premier ordre dans l’allure externe et interne du thalle. S'il fallait classer à ce point de vue les diverses écorces, je dis- tinguerais : 1° Les écorces lisses àliège tabulaire, dont lee membranes tangentielles sont disposées en travées réguliéres et dont les membranes normales à la surface sont minces : un tel liège se laisse plus facilement débiter en lamelles, entre lesquelles les éléments du Lichen se développent avec la plus grande régu- larité ; ce type offre d’ailleurs des variations, suivant que les membranes tangentielles sont plus ou moins épaisses, offrant LES GRAPHIDEES CORTICOLES 39 plus ou moins de résistance & la traction, et suivant que les membranes normales sont plus ou moins minces, offrant plus ou moins de résistance à la rupture ; 20 Les écorces lisses à liège mou, dont les membranes tan- gentielles ne sont pas alignées en travées et ont la même épaisseur que les membranes normales : les déchirures y sont moins fréquentes que dans le liège tabulaire, et les décolle- ments plus fréquents, mais se produisant irrégulièrement ; 30 Les écorces rugueuses, sillonnées de profondes crevasses et présentant souvent des zones de phelloderme mises à nu. La profondeur de pénétration et la régularité de la distri- bution des éléments du thalle atteignent leur optimum dans le premier type, leur minimum dans le troisième. On se convaincra, d’un seul coup d’ceil, de l'influence des divers substratums sur la structure du thalle, en comparant les figures 9 à 12 (PL IV), qui représentent des thalles d’Ope- grapha atra sur écorces variées, les figures 14 à 16 (PI. V) représentant des thalles d’O. vulgata, les figures 4 et 13 (PI. I et IV) représentant, la première, un thalle de Graphis elegans (du méme type que G. scripta) sur Chataignier; la seconde, un thalle de G. scripta, sur Merisier. IV. — VARIATIONS DU LICHEN AVEC LAGE. Ces variations sont principalement de deux sortes : une pro- duction et une accumulation d’oxalate de chaux chez certaines espèces, d’une part, et, d’autre part, une modification de l'allure extérieure de la tache lichénique, qui d’hypophléode la fait paraitre épiphléode. Sur les écorces lisses, le thalle encore jeune (ou le bord libre d’un thalle déjà âgé) est complètement hypophléode et ne contient pas d’oxalate. Au fur et à mesure que le Lichen vieillit et qu’il s’étend à la périphérie, ses parties centrales ne meurent pas pour cela : la partie végétative, aussi bien que la lirelle, conserve une vitalité qui dure de très nombreuses années. La lirelle renouvelle chaque année, aux mêmes points, sa production d’asques et despores, tandis qu’elle s’allonge à ses extrémités ; au bout d’un temps assez long, les parties 40 G. BIORET les plus âgées cessent de fonctionner, l’hyménium se désa- grége, et il ne reste de la lirelle que le périthéce sombre ; le simple examen à la loupe, au mieux au binoculaire, offre souvent de ces aspects : la lirelle, au point originel, se montre ~ vide. Pendant ce temps, les éléments du thalle ne sont pas. restés à un état stationnaire : ils ont proliféré, et le thalle s’est épaissi ; mais la pénétration en profondeur, réduite d’ailleurs par les nécessités biologiques (besoins d’air et de lumière), n’a pas suivi dans les mêmes proportions : il s’ensuit que lethalle finit par déchirer son revêtement de liège en s’étendant du seul côté libre, qui est l'extérieur, et 1l apparaît alors pulvéru- lent, épiphléode ; les thalles qui parviennent plus tardivement à ce stade sont naturellement ceux qui se développent à l’origine à une plus grande profondeur, par exemple ceux de Graphis Lyellit et d'Opegrapha atra: ceux-ci, même âgés, conservent donc leur aspect hypophléode. _ Je Vai déjà fait remarquer, même quand le thalle est devenu pulvérulent, épiphléode, la couche à gonidies ne devient pas pour autant immédiatement superficielle : elle reste recouverte par un complexe de cellules de liège désa- orégé, d’hyphes corticales et de gonidies mortes, le tout constituant ce que ELENKIN appelle la «zone épinécrale », zone que BACHMANN (3) a retrouvée dans les Lichens crustacés calcicoles. Le thalle âgé des Graphis contient très souvent une quantité considérable de cristaux d’oxalate ; certains thalles en sont tellement remplis à tous les niveaux que les éléments normaux ont presque disparu : quand ce cas est réalisé, on constate que les lirelles sont plus ou moins stériles. Cette accumulation de cristaux dans le thalle a pour résultat de le rendre plus pul- vérulent encore et plus blanc. Parmi les Graphis, G. scripta paraît le plus porté à cette production abondante ; mais j'ai trouvé aussi de grandes quantités de cristaux chez G. dendri- tica, G. sophistica. La production d’oxalate semble dépendre en méme temps de la nature du substratum : c’est ainsi que G. elegans, qui présente peu d’oxalate sur le Houx, en présente des quantités assez considérables sur le Châtaignier, le Chêne... D’ordinaire, LES GRAPHIDEES CORTICOLES 41 les cristaux ne sont pas uniformément distribués dans le thalle : ils se rencontrent le plus souvent accumulés en massifs, massifs parfois assez considérables pour produire extérieurement de petites verrues, visibles à l’œ1l nu, comme HuE (JS, p. 97) en a signalé, sans en dire la nature. L’accumulation de cristaux est surtout abondante au bord des apothécies : elle est spécifique chez Graphis Lyellii ; mais on peut la rencontrer accidentellement bien marquée ici où là, par exemple chez Opegrapha herpetica, où elle détermine la variété subocellata des auteurs. Quand le Lichen végète sur une écorce à liège peu péné- trable, son extension en surface étant lente, sa prolifération sur place est plus accentuée ; les couches extérieures de liège se désagrégent plus vite; l’oxalate s’accumule en plus grande quantité : le thalle apparaît donc très pulvérulent et très blanc ; en même temps, les lirelles, qui sont apparues très rapprochées, arrivent en se développant à se toucher ou presque : c’est un cas semblable que les auteurs appellent variété spathea. V. — MoDE D'EXTENSION DES ELEMENTS DU THALLE DANS LE SUBSTRATUM. Les éléments du thalle, hyphes et gonidies, exercent-ils une action propre de perforation ou de dissolution sur les mem- branes cellulaires du substratum, ou bien sont-ils réduits à profiter des déchirures et des décollements dus à d’autres causes? FRANK (10) est le premier qui ait exprimé une opinion nette à ce sujet. En plusieurs endroits de son mémoire, il attribue en particulier aux gonidies Trentepohlia (Chroolepus) le pouvoir de perforer les membranes de liège. A propos de sa figure 8, représentant une portion de thalle de Graphis scripta en voie de développement, il écrit (p. 155) : « Au milieu. il est à noter qu’une courte chaîne de Chroolepus pénètre d’une cellule supérieure à une cellule plus profonde du liège à travers la cloison qui les sépare. »IJ dit encore plus loin (p. 162) : « Le Chroolepus vivant en liberté ne pénètre pas seulement dans L'AUTRE CES SIRET "ee mS x RE. ENS 42 G. BIORET les fentes existant d’avance, sous les lamelles dissociées des parties externes du périderme, mais il a aussi la faculté de pénétrer dans les cellules en tissu compact, en les perforant » ; et il renvoie à sa figure 10. Linpav (23), qui est d’un avis contraire, attribue à plu- sieurs reprises l’opinon de Franck à Bornet. «Sa figure 6 de la planche VI, dit-il (p. 3), montre quelques cellules de péri- derme de Hêtre, chez lesquelles un filament de l’Algue croît à travers la membrane cellulaire. » La figure en question du mémoire de BoRNET rappelle en effet celle de FRANK, et LINDAU sans doute a été trompé par cette ressemblance ; mais nulle part Borner n’a attribué pareille signification à son dessin. Dans l'explication des planches, Bornet dit en effet : « fig. 6, autre filament dont un rameau s’est pelotonné à l’intérieur d’une des cellules corticales » ; et dans le texte (p. 14): «Sous la cuticule du Hêtre vivaient de nombreuses colonies de Trentepohlia dont les filaments rampaient entre les couches extérieures de l'écorce en se contournant de la façon la plus irrégulière. » Linpav ne renvoie pas d’ailleurs au texte de Bonnet, et la lecture attentive de celui-ci montre que nulle part il n’a soutenu l'opinion combattue par Lrn- DAU: la phrase citée semblerait plutôt dire le contraire. Frank, dont le travail est postérieur à celui de BoRNET et qui le cite, ne fait point intervenir l'autorité de celui-ci pour appuyer sa façon de voir. Fünrsrücx (15, p. 23) commet la même erreur au sujet de BorneET; visiblement, il s’en est rapporté à LINpau. | Linpau (23) s’est spécialement occupé, dans son mémoire, du mode de pénétration des hyphes et des gonidies dans le périderme. Ses conclusions sont nettement opposées à celles de Frank. Pour lui, «l'extension des hyphes est uniquement intercellulaire ; il n’y a jamais de perforation de membranes ; le Trentepohlia umbrina se comporte absolument de même». . Ses figures montrent bien, en effet, que l’extension des élé- ments du thalle sont toujours en relation avec un décollement ou une rupture des membranes du liège. ELFvinG (9, p. 34) admet que les gonidies d’Arthonia radiata, dans leur croissance, percent les membranes cellu- ee LES GRAPHIDEES CORTICOLES 43 laires, mais cela en passant, sans insister et sans en fournir de preuves : il s’en rapporte évidemment à Frank, qu’il cite, tandis que Linpav n’est pas mentionné dans sa biblio- graphie. Pour ma part, je partage tout à fait l’opinion de Linpav. Tout d’abord, comme le fait remarquer celui-ci, les figures sur lesquelles s’appuie FRANK pour admettre une action per- forante et dissolvante de la part des hyphes et des gonidies ne conduisent point à pareille conclusion. La figure 8 de FRANK est une coupe normale à la surface du thalle ; elle montre bien que le Chroolepus passe d’une cellule à une autre, mais non que la cloison est percée par lui: il est visible, au contraire, que cette cloison a été rompue, évidemment par la prolifération des hyphes en ce point ; les deux morceaux existent encore, assez écartés pour livrer passage à la gonidie, bien plus écartés d’ailleurs qu'il n’est nécessaire à ce passage et que la théorie de la perforation ne le demande. La figure 10 de FRANK est une coupe tangentielle, dans laquelle sont super- posées des cellules de liège et un filament de Chroolepus : elle montre bien que le filament dépasse la limite de plusieurs cellules, mais pas du tout que les cloisons normales à la surface sont percées. Au contraire, ces cloisons supposées percées apparaissent intactes, et l'impression qu'on retire de l’examen du dessin, c’est que le Chroolepus s’est glissé entre deux couches de cellules décollées l’une de l’autre, ou bien qu'il a profité de la rupture des cloisons radiales, plus minces et plus exposées à la traction, pour pénétrer à l’intérieur même des cellules : une coupe normale à celle de la figure pourrait seule nous rensei- ener sur le mode exact de pénétration, et c’est surtout l’étude des coupes normales à la surface qui conduit à la convic- tion contraire. _ Dès le début de mes recherches et sans cesse j’ai porté mon attention sur ce point spécial de l’extension des éléments du thalle : jamais je n’ai vu trace d’une perforation, ni au tra- vers d’une cloison tangentielle, ni au travers d’une cloison radiale ; point de ponctuations, indices d’un passage d’hyphe ou de gonidie; point d’amincissements au seul contact, indices BETA 44 : G. BIORET d’une action dissolvante. Une série de faits positifs démontre bien la réalité du processus vu par LINDA. 19 La profondeur de pénétration du thalle dans l'écorce nest pas en relation avec la pénétrabilité physique et chi- mique des éléments du périderme; c’est plutôt le contraire qui est vrai: pour une espèce donnée de Graphidée, le thalle est moins épais, la pénétration moins profonde dans un liège mou, à minces parois, que dans un liège tabulaire, à parois plus épaisses, et le minimum de pénétration se rencontre quand le substratum est formé de phelloderme, à parois cellulosiques. Dans le liège tabulaire, les parois tangentielles sont plus épaisses que les parois normales à la surface: celles-ci cèdent : assez facilement à la traction, tandis que les premières offrent une plus grande résistance : il en résulte que le hège se débite- en lames parallèles, étagées, plus ou moins étendues, séparées les unes des autres par les éléments du thalle, qui protifèrent dans les intervalles et qui, en proliférant, produisent de nou- velles déchirures à la périphérie. Les travées de liège ainsi formées des parois tangentielles, qui sont restées soudées entre elles, portent, sur chaque face, les débris des parois nor- males à la surface ; la résistance au décollement de ces travées sert de point d'appui aux éléments du thalle en prolifération, et la déchirure des parois normales s’étend à la périphérie de l’espace occupé. La croissance en épaisseur de l’arbre pro- voque, de son côté, des ruptures ou des décollements suivant les génératrices du tronc : de nouveaux étages plus profonds sont ainsi rendus accessibles aux hyphes et aux gonidies. Dans le liège mou, au contraire, les parois minces des cellules sont beaucoup plus souples et résistent beaucoup mieux à la traction ; quand elles cèdent, c’est d’une façon tout irrégu- liére, toute locale pour ainsi dire, sans se débiter en lamelles parallèles : les voies de pénétration sont donc plus réduites. Sur les écorces un peu âgées, des îlots de phelloderme peuvent devenir superficiels et servir de support à une Graphidée, comme aux autres Lichens corticaux ; c’est alors que la péné- tration est réduite à son minimum et que le Lichen, normale- ment hypophléode, prendles allures d’un Lichen épiphléode. A priori, ilsemble que, si la pénétration est due à une action DAS RUE TT RE NA A TONE wma UPS ANT RM OO RTE, Me CARTE RESTE PONT EVE MARS AT Ne AAC RENE x à PRN he Pad = A (a) ae ae Ts sees Wibe pA) at te Fy 2 x : 4 wma a fa LES GRAPHIDEES CORTICOLES | 45 dissolvante des hyphes ou des gonidies, la cellulose pure doit offrir moins de résistance que la cellulose subérifiée et les membranes minces moins que les membranes épaisses : le fait oénéral que je viens de décrire ne répond pas à cette con- eeption. | : | 20 Les cellules de liège de nombreusesécorces contiennent souvent, quoique d’une façon inégale, une matière brunâtre ou jaunâtre qui remplit complètement la cellule. Quand les déchirures dues aux tractions ont éventré les cellules de liège, cette matièrebrune disparaît peu à peu, digérée parles hyphes (PI. IJ, fig. 3, 4) : les cellules les plus profondes récem- ment atteintes en contiennent encore une bonne part, tandis que dans les couches superficielles on n’en voit plus. Mais il peut arriver que les efforts de traction n’aboutissent ici ou la qu’à un décollement des parois cellulaires, et il n’est pas rare de trouver en plein thalle une ou plusieurs cellules de liège dont la paroi est restée intacte : quoique entourée de tous côtés par des gonidies et des hyphes plus ou moins avides de leur contenu, ces cellules conservent leur matière _ brune ou jaune (mêmes figures); les éléments du thalle ne sem- blent donc pas jouir de propriétés perforantes ou dissolvantes. 30 J’aurais pu réunir un grand nombre de dessins mon- trant que les éléments du thalle profitent des décollements et des déchirures, pour s étendre en surface et en profondeur : dans cette extension, les hyphes vont de l’avant, les gonidies ne sont qu’entrainées ; je me contenterai d'en produire quel- ques-uns. 3 La figure 14 (Pl. V), prise sur une coupe d’Opegrapha vulgata, montre un cas typique d’invasion en profondeur, à _ travers le couloir ménagé entre deux cellules de liège. Les hyphes sont passées les premières et ont envahi l'étage infé- rieur, dont le plancher est du phelloderme et semble bien, lui, devoir rester impénétrable ; une gonidie est engagée dans le couloir : trop large pour pénétrer sans effort, elle s’est -amincie, étirée : une hyphe l’entraîne avec elle. L’impénétrabilité du substratum est la raison principale de l’extension réduite du thalle ; quand, pour une raison ou pourune autre, desespaces relativement considérables lui sont NG : G. BIORET offerts, il s’y développe jusqu’à les remplir. Le même échan- tillon d’Opegrapha jvulgata m’a fourni la figure 22 (PI. VI) ; une cavité s’est produite sous une lirelle, cavité limitée vers l'extérieur par des travées de liège et vers l’intérieur par du phelloderme ; cette cavité est remplie d’hyphes rhizoïdes, qui se sont étendues dans tous les sens, mais en laissant abso- lument intact le plancher phellodermique. La figure 21 (Pl. VI) montre un thalle de Graphis sophistica posé sur un substratum que la traction de croissance, sans doute, a fendillé, tandis que le thalle est intact au-dessus : dans la fente, assez étroite, les hyphes se sont précipitées et : atteignent jusqu’au fond. La figure 23 (Pl. VI) est peut- être plus suggestive encore : ici, la traction a brisé non seulement le substratum, mais aussi le thalle du Lichen ; cette fois, les gonidies elles-mêmes ont accompagné les hyphes en profondeur ; de chaque côté de la fissure, hyphes et gonidies ont pénétré entre les travées de liège, et, fait digne de remarque, il semble que les gonidies superficielles ont quitté leur situation normale pour s’enfoncer dans les profondeurs : au voisinage de la fente, la couche à gonidies est presque vide d’Algues. Ces faits et d’autres semblables permettent-ils de conclure que tous les Lichens qui vivent sur les écorces sont incapables d’exercer la moindre action dissolvante sur la cellulose? Les conclusions de Linpav (23, p. 63) semblent vouloir s’étendre jusque-là. Fri£pERICH (LJ, p.401) lui oppose ses propres obser- vations. Dans son mémoire qui traite des Lichens silicicoles, il a ajouté quelques détails touchant le mode de fixation d’ Usnea barbata sur l'écorce de Pinus Cembra : il constate une | avance profonde de cordons d’hyphes et une pénétration des tissus vivants ; dans quelques rares cas, il décèle une perfo- ration de la membrane cellulosique par les hyphes. En résumé, l’établissement du thalle des Lichens hypo- . phléodes se réalise donc d’après le schéma suivant. L’accrois- sement en épaisseur de l’arbre produit des craquelures longi- . tudinales dans les couches les plus exterieures du liège ; dans ces légères fissures peuvent se fixer les premiers éléments du thalle, qui en proliférant en surface s’enfoncent ensuite dans LES GRAPHIDEES CORTICOLES 4] les cellules ouvertes ou dans les étroits espaces de décollements et de déchirures produits par la traction ; en proliférant en épaisseur, ils distendent ces espaces, produisant a leur tour des déchirures des parois normales plus minces, ou des décolle- ments auniveau de la lame moyenne des cellules de liège ; il en résulte, du fait méme de la multiplication des éléments du thalle, une extension en surface et méme une extension en profondeur de l’espace habitable. L'extension en profondeur est encore rendue possible, avec le temps, grâce à de nouvelles fissures longitudinales dues à la croissance de l'arbre. L’extension en surface est plus ou moins régulière suivant la plus ou moins grande régularité de la distribution des cellules du liège : cette régularité atteint sa perfection dans le liège tabulaire, à parois tangentielles épaisses alignées, à parois normales amincies, se déchirant sous l'effort d’une faible traction dans la direction radiale ; elle présente son minimum dans le liège mou à parois tangentielles alternantes, à parois normales aussi épaisses que les parois tangentielles, les unes et les autres souples et relativement résistantes. J’en arrive ainsi à discuter les notions d’hypophléodisme et d’épiphléodisme. I1 est difficile de se faire une idée exacte de ces deux termes, si l’on s’en rapporte aux systématiciens. Pour qu’un thalle soit hypophléode, faut-il qu’il soit entière- ment caché dans l’ecorce, les fructifications seules apparais- sant au dehors? Ou bien suffit-1l que la partie principale, la zone à gonidies par exemple, y soit contenue ? C’est la pre- miére façon de voir qui semble admise généralement : on trouve souvent, dans les ouvrages descriptifs, des descrip- tions telles que celle-ci: thalle d’abord hypophléode, puis épiphléode ; c’est-à-dire, tache d’abord lisse, limitée exté- rieurement par une couverture de liège, puis tache pulvéru- lente, dont la croûte est formée par des éléments thallins. S'il faut s’en tenir à cette notion, les Lichens vraiment hypo- phléodes, le restant toute leur vie, se réduisent à un petit nombre : dans les Graphidées, je ne vois guère que Graphis Lyellir qui y réponde parfaitement. Mais il semble peu logique de définir un caractère, en fone égal compte des tendances spécifiques et des variations dues 48 | G. BIORET aux circonstances: les premières seules doivent entrer en ligne de compte. Dés lors, la notion d’hypophléodisme devient nette et a une signification biologique : le thalle est hypophléode, quand il a tendance à se développer dans l'écorce, c’est-à-dire à enfoncer hyphes et gonidies, et surtout celles-ci, dans le substratum ; les difficultés qu'il rencontre a les y introduire et à les y maintenir ne changent rien à cette propriété, qui seule doit compter. | Ce point de vue accepté, il faut reconnaître que les Gra- phidées d’écorce sont, dans leur ensemble, hypophléodes : quelques-unes ont bien toujours leur thalle superficiel, comme Opegrapha lyncea ; mais on les rencontre toujours sur des écorces rugueuses, substratum impénétrable, et, par com- paraison avec les autres, on peut dire que leur défaut de pénétration ne provient pas d'une absence de la tendance commune, mais de la qualité du substratum. Pourquoi ce ‘substratum est-1l habituellement une écorce impénétrable? Est-ce question de préférence nutritive, ou question de con- currence vitale ? Je ne suis pas en mesure de me prononcer. Dans le cas très général, pour peu que l’écorce soit péné- trable, le thalle jeune est toujours contenu dans le liège ; il ne devient saillant qu'avec l’âge et suivant son degré normal de profondeur, ainsi quesuivant le degré de pénétrabilité du liège. J'ajoute que ces faits, très généraux chez les Graphidées françaises, se réalisent également, dans la plupart des cas, chez les autres Lichens crustacés d’écorce : les Lecidea, les Lecanora, les Verrucaria, la plupart des Pertusaria, que j'ai rencontrés voisinant avec les Graphidées, sur les écorces lisses, ont également leur thalle, et spécialement leur couche à goni- dies, caché sous une ou plusieurs couches de liège. Je ne vois guère d'exception bien nette que chez certains Pertusaria, tel que P. communis Ach., étudié par Frank (0, p. 180), espèces qui, d’ailleurs, ne représentent pas les premiers habitants des écorces. Ici le thalle tout entier, —cortex bien développé, zone à gonidies, médulle, — est en dehors de l’écorce : seules quel- ques hyphes rhizoïdes pénètrent dans le substratum. Un pareil exemple, d’ailleurs, fait mieux ressortir encore la nature hypo- phléode de la grande majorité des Lichens crustacés d’écorce. _ TROISIÈME PARTIE ORGANES REPRODUCTEURS Je n’ai pas l'intention de traiter ici la question entière de l’apothécie des Graphidées ; je veux seulement, en rappe- lant les caractères généraux classiques, apporter quelques nouveaux faits. CARACTÈRES EXTÉRIEURS ET DÉVELOPPEMENT DE L'APOTHÉCIE. On sait que l’apothécie des Graphidées est caractérisée par une forme allongée, due à ce que sa croissance, au lieu de rester symétrique par rapport au point initial, comme c’est le cas général chez les Lichens, est beaucoup plus intense dans un sens donné. Cette propriété est plus ou moins marquée à tra- vers le groupe, le plus fortement dans le genre Graphis, le _ moins dans le genre Arthonia ; elle varie d’ailleurs considéra- blement dans la même espèce pour les mêmes raisons qui font varier l’allure du thalle. L’apothécie naissant en profondeur sous un certain nombre de couches de liège, sa croissance est gênée par la résistance du liège au décollement ou à la déchirure : dans un liège à cellules isodiamétriques et non dis- posées en lignes, elle est plus large, plus courte, plus sinueuse, sans direction fixe, et elle a tendance à se bifurquer davan- tage ; dans le cas, opposé à l’extrême, d’un liège à cellules beaucoup plus longues que larges, sur le Cerisier ou le Bouleau par exemple, les lirelles sont très allongées, droites, simples, parallèles entre elles et parallèles à la grande dimension des cellules du liège. Cette dépendance de la lirelle à l’égard du substratum est à faire ressortir : chez les autres Lichens crustacés d’écorce, un ANN. DES SC. NAT. BOT., 40° série. 1924 1v, 4 D. G. BIORET Lecanora par exemple, l’apothécie devient de bonne heure complètement émergée; les tissu: fertiles se multiplient autour du point central dans l’espace libre: l’apothécie reste symé- trique, à contour arrondi; chez les Verrucaires, l’apothécie naît et demeure bien en profondeur, mais son centre de crois- sance a peu de tendance à s’étendre; elle reste petite et circu- laire ; chez un Graphis, au diras le point de croissance, apparu en profondeur, s’étend en profondeur ; la tendance naturelle à l’allongement est donc diminuée ou exagérée par la disposition et la résistance des éléments du substratum. Cette tendance naturelle à l’allongement, caractéristique du groupe, n’est pas niable : alors même que les cellules du liège sont isiodiamstriques, l’apothécie reste « lirelliforme » ; mais la cause qui décide le point primitif de croissance à s'étendre dans un sens plutôt que dans un autre réside dans la nature du substratum, comme la nature du terrain condi- tionne l'allure des galeries de la taupe ; avec cette différence toutefois que la taupe possède un pouvoir de perforation et de destruction que ne possède pas la lirelle : la prolifération du point de croissance provoque, sur son pourtour, un décolle- ment ou une déchirure, ménageant ici ou là un espace libre où le tissu fertile continue à se développer. Ici, d’ailleurs, il faut noter de: différences génériques et spécifiques : dans le genre Arthonia, le centre de croissance manifeste une plus grande indifférence à se déterminer pour une direction ou une autre: l’apothécie est souvent maculi- forme ou étoilée ; dans le genre Graphis, cette propriété se retrouve chez les types «dendritiformes» (G. dentritica, G. Lyellu), tandis que chez les autres (G. scripta, elegans, sophistica) la croissance se localise en deux points opposés, et la lirelle s’étend en ligne ; dans le genre Opegrapha, ce dernier processus est général: la disposition etoilée qu'on y peut observer ne provient pas d’une ramification en éventail d’un point de croissance unique, mais du développement rayon- nant de plusieurs centres de croissance voisins, et ce rayonne- ment des lirelles correspond à ! un eue des éléments du liège. Je n’ai malheureusement pas le moindre fait à fournir tou: ES GRAPHIDEES CORTICOLES 51 chant la toute première origine de l’apothécie : l'abondance des appareils ascosporés et des spermogonies semble pourtant riches de promesses à des recherches dans cette direction : elles n’étaient pas dans le plan de ce travail, et je ne puis que me promettre de le compléter dans ce sens. L’apothécie, observée au stade où déjà l’hyménium forme un noyau bien visible, apparaît en profondeur, dans la couche inférieure de la zone à gonidies; d’abord sans enveloppe différenciée, ce noyau se recouvre bientôt d’un léger voile noir, formé par des éléments mycéliens cutinisés : chez Gra- phis elegans, c’est, dès le début, un plectenchyme à éléments parallèles entre eux et parallèles à la direction de la lirelle. Au fur et à mesure que l’hyménium s’accroit en hauteur, attei- gnant et dépassant le niveau du thalle, ce voile protecteur s’épaissit et s’étend sur les côtés du noyau suivant le degré d'émergence de l’apothécie; dans le genre Arthonia, l’apothécie émerge peu ou pas, le voile protecteur se réduit souvent à un léger épithécium constitué par les extrémités cutinisées des paraphyses; dans le genre Graphis, on trouve tous les degrés d’émergence, depuis G.sophistica, où la lirelle apparaît comme un mince filet noir entre les lèvres soulevées et déchirées du thalle, jusqu’à G. elegans, où la lirelle est presque complé- tement sessile : Chez G. sophistica, on peut voir, en coupe, un périthécium limité à la partie supérieure, atteignant sou- vent moins du tiers de la hauteur; chez G. elegans, le péri- thécium descend jusqu’à la base et parfois s’étend légèrement sous la lirelle; G. scripta offre une émergence et un dévelop- pement intermédiaires du périthécium ; dans le genre Opegra- pha, qui occupe, à ce point de vue, l'extrémité de la série, la lirelle est franchement sessile d'ordinaire, et le périthécium est complet, avec un hypothécium noir plus ou moins développé. Pour une espèce donnée, les variations sont nombreuses ; elles dépendent de la nature du substratum et de l’âge du Lichen. Cette relation entre l’émergence et le développement de l’enveloppe cutinisée semble bien démon- trer le rôle protecteur de l'enveloppe. Dans bon nombre d’espéces d’Opegrapha et de Graphis, les bords supérieurs du périthécium se recourbent vers le milieu ip ee G. BIORET de l’apothécie et la recouvrent presque complètement : la. lirelle paraît ainsi constituée par deux bourrelets longitu- dinaux atténués à leur extrémité et limitant entre eux un fin canal. Ces bourrelets offrent, chez Graphis elegans, des canne- lures longitudinales qui sont une des principales caractéris- tiques de l'espèce. Le nombre des cannelures sur chaque lèvre est trés variable, de 1 à 4, et suivant ce nombre des variétés ont été créées ; pour LEIGHTON (1, p. 46) lui-même, «ces variations semblent trop inconstantes pour constituer des variétés distinctes ; ce sont évidemment de simples états différents ». Il a manqué à LEIGHTON d’exeminer de jeunes lirelles et de faire des coupes de lirelles à différents âges pour saisir la raison de ces variations. Même quand la tache du G. elegans est trop jeune pour montrer le stade des lirelles adultes et à rebords sillonnés, elle est facilement reconnais- sable à sa couleur d’un blanc jaunâtre, qui se retrouve sur toutes les écorces et à ses lirelles fortement émergentes. Des récoltes abondantes permettent souvent d’ailleurs de trouver sur la même tache, du bord vers le centre, tous les passages entre les lirelles peu cannelées et les lirelles fortement can- nelées. | Quelle est la signification de ces cannelures et comment naissent-elles? Elles ne sont pas originelles : les jeunes lirelles qui viennent d’émerger en faisant éclater leur cou- verture d’écorce et de thalle apparaissent comme de petits pains fendus : les bourrelets qui constituent le sommet du périthécium sont simples, sans cannelure et se rejoignent sur la ligne médiane (PI. VIT, fig. 24 et 24 à) ; la lirelle s’élève, s’allonge, en conservant cet aspect, pendant longtemps. Puis on voit les lèvres s’écarter et un nouveau «pain fendu» apparaître entre elles, comme si une nouvelle lirelle se pro- duisait à l’intérieur de la première (fig. 25 et 25 à) ; la nou- velle formation débute dans la partie la plus âgée de la lirelle et s’étend peu à peu vers les extrémités ; plus tard, une troi- sième lèvre apparaît à l’intérieur de la seconde, puis une quatrième et même une cinquième (fig. 27 et 27 a); en même temps, la lirelle s’accroit en diamètre. LES GRAPHIDÉES CORTICOLES 53 _A priori, on pourrait peut-être penser qu'il s’agit simple- ment d’une prolifération de la partie supérieure du périthéce, dont le résultat serait de tenir l’hyménium toujours recouvert, quand celui-ci se développe en largeur : cette hypothèse est peu vraisemblable : le plectenchyme protecteur qui constitue le périthèce est formé de cellules à parois épaissies, cutinisées, à protoplasme réduit : c’est, en réalité, un tissu presque mort, dont on ne peut attendre pareille activité. L’examen de coupes transversales de périthèces à différents stades montre qu'il s’agit d’une formation de périthèces nouveaux et com- plets à l’intérieur du premier. yon La formation de ces périthéces supplémentaires débute _ comme celle du premier, c’est-à-dire par le sommet : le nou- veau périthèce apparaît comme un gros accent circonflexe renversé à branches renflées au point de contact et atténuées à leur extrémité, puis 1l se développe de haut en bas, aux dépens d’un plectenchyme, semblable par l’agencement des cellules à celui du premier périthèce et le doublant à l’intérieur, mais resté bien vivant. Le plus souvent, les nouveaux péri- thèces ainsi produits se soudent par leur base au périthèce précédent, le sommet restant libre et donnant à la lirelle son aspect cannelé : en coupe, le périthèce total présente alors une large base compacte et un sommet feuilleté dont les feuillets sont d’autant plus rejetés et recourbés vers l’exté: rieur qu'ils sont plus anciens, plus éloignés du centre ; mais parfois aussi le nouveau périthécium reste séparé du précé- dent par un espace plus ou moins large où se reconnaît le tissu non cutinisé: en coupe franchement transversale, la séparation peut déjà apparaître nettement (fig. 26); en coupe très oblique, l’espace interpérithécial agrandi apparaît encore mieux (fig. 28). Je ne connais pas, dans la littérature liché- nologique, de faits semblables. Gouttelettes hyméniales. L’examen au microscope d’une coupe d’apothécie appar- tenant à un Graphis du groupe du G. dendritica montre une grande quantité de gouttelettes réfringentes, distribuées dans BAe | G. BIORET toute l'épaisseur de l’apothécie. Ces gouttelettes ont déjà été signalées par HUE (16, p. 98 en note), qui n’a pu en déter- miner la nature, pas plus que GuIGNARD, à qui l’examen en a été soumis. La seule conclusion négative à laquelle ils ont abouti, c’est que les corpuscules en question ne sont pas des gouttes d'huile, «car l’orcanette est sans action sur eux ». Utilisant pour mes coupes la coloration double bleu coton- soudan lactique, j'ai toujours constaté que ces corpuscules prenaient vivement le soudan, colorant des graisses. J’ai été ainsi amené à vérifier les données de Hut. L’orcanette, préparée suivant la formule de Manain, a été employée une première fois sur lamelle : les coupes examinées au bout de quelques minutes n’ont pas montré de coloration nette ; dans une seconde expérience, les coupes ont été laissées dans un — verre de montre pendant plusieurs heures, avec une assez grande quantité de réactif : cette fois la coloration — eee et même plus vive qu’avec le soudan. Les gouttelettes (PI. VIII, fig. 33, 34) apparaissent en longues trainées roses, qui Set ia direction des para- _physes ; en plus de ces petites gouttelettes dont le diamètre varie de 143», on en rencontre de beaucoup plus grosses, ayant jusqu'à 10 de diamètre, dispersées çà et là : celles-ci proviennent sans doute de la fusion de nombreuses petites gouttelettes, entraînées par le rasoir; elles sont en effet superficielles, au contact du couvre-objet, tandis que les petites sont fixées à tous les niveaux aux éléments de l’hymé- nium. ; : ee Par ailleurs, ces = ae sont solubles Hee la benzine, le xylol, mais insolubles dans l’alcool à 70°. L’ensemble aes réactions semble donc bien démontrer qu'il s’agit de goutte- lettes d’huile. | Quel est leur rôle? Le fait qu’on les rencontre seulement chez les Graphis dutype dendritica, à apothécie largement ouverte, tandis qu’elles font défaut chez les espèces du type scripta, à hrelle plus ou moins fermée, «rimiforme », n’indique-t-il pas qu'il s’agit d’un dispositif destiné à éviter une trop grande dessiccation de l’hyménium? LES GRAPHIDEES CORTICOLES D) Paraphyses. J'ai fait ressortir ailleurs (4) les différences qui per- mettent de caractériser les paraphyses, dansles trois principaux genres de Graphidées. Dans les Graphis, les paraphyses sont simples, dressées, parallèles entre elles; dans les Opegrapha, elles, sont encore assez régulièrement dressées, mais elles offrent des rameaux latéraux, à direction transversale, qui jouent le rôle d’anastomoses d’une paraphyse à l’autre ; dans les Arthonia, es anastomoses sont encore plus RO et la dr on des paraphyses devient très irrégulière. L’extrémité libre des paraphyses est le plus souvent cutinisée : l’épithécium est formé par ces extrémités plus ou moins distinctes ; en pleine apothécie la limite externe des paraphyses est pour ainsi dire impossible 4 mettre en évidence: les membranes forment ce que les lichénologues appellent une «gélatine hyméniale »; mais les colorants du protoplasma en font ressortir le con- tenu. On constate ainsi que ces éléments ne font défaut nulle part, même pas chez les Arthonia, contrairement à ce qu’en ont dit les anciens auteurs. Asques. La forme des asques suit une progression régulière dans les trois principaux genres de Graphidées. Chez les Graphis, elles sont à peu près cylindriques dans toute la partie qui renferme lesspores, et celles-ci sont disposées en une série unique, le plus souvent inclinées par rapport à la longueur de l’asque, d’au- tant plus redressées et se recouvrant les unes les autres qu’elles sont plus longues ; à l’autre extrémité de la série, chez les Arthonia, les asques sont globuleuses, piriformes, souvent à peine plus longues que larges, et les spores s’y trouvent dis- posées sans ordre ; chez les Opegrapha, qui tiennent le milieu, les asques sont plutôt en massue ou en poire allongée, avec des spores dressées sur plusieurs rangs. Cette gradation dans la forme des asques correspond à une gradation semblable dans leur longueur, et celle-ci est évidemment en relation avec 56 G. BIORET le développement en hauteur de l’apothécie, qui atteint son maximum chez les Graphis, son minimum chez les Arthonia. Dans les trois genres, l’asque jeune a une membrane mince dans le bas, mais très épaisse au sommet : l’extrémité de - l’asque est ainsi recouverte d’une sorte de calotte, souvent amincie au centre en forme de coupole (PI. IX, fig. 39, 40); cet épaississement sert sans doute de coiffe protectrice à l’asque qui grandit et qui, apparue dans les profondeurs de l’apothécie, vient à maturité atteindre la surface en se frayant un chemin au milieu des paraphyses ; il est de plus, peut-être, une réserve de callose, servant à l’agrandissement de la paroi de l’asque et de la membrane des spores : c’est, du moins, ce que j’ai cru constater chez certains Graphis ; chez G. inusta, par exemple (Pl. IX, fig. 41, 42); au fur et à mesure que les spores deviennent plus âgées et que l’asque s’allonge, en se rappro- chant du sommet de l’apothécie, la calotte en question s’amincit jusqu’à disparaître complètement (Pl. IX, fig. 42) ; il n’est pas rare de trouver dans l’apothécie des lignes verti- cales de spores brunies, ratatinées, mortes (fig. 41) : c’est en vain qu'on cherche la trace de l’asque, celle-ci semble complètement résorbée ; la mise en liberté des spores doit donc se réaliser par la déchirure de l’extrémité amincie de l'asque. J’ai trouvé, chez Arthonia cinnabarina, un dispositif qui semble s’éloigner un peu de celui des Graphis: la figure 38 montre deux extrémités d’asques saillantés en dehors de l’apothécie et réduites en diamètre; une spore est engagée dans le canal de sortie; l’extrémité déchirée indique que d’autre spores ont déjà été expulsées ; 1CI, semble- t-il, la cou- pole seule s’est allongée et amincie. Spores. Les spores sont toujours au nombre de huit par asque ; elles sont toujours divisées et plus ou moins allongées. La forme générale est celle d’une ellipse ou d’un cylindre atténué à ses extrémités chez Graphis (Pl. X, fig. 49), celle d’un fuseau chez Opegrapha (PL -X, fig. 59), celle d’un œuf allongé chez Arthonia (PI. X, He 73); dans ce dernier genre, le gros bout | LES GRAPHIDEES CORTICOLES 57 de la spore est toujours tourné vers le sommet de l’asque. Tous les types de divisions de contenu se rencontrent dans le groupe des Graphidées, depuis la division à une seule cloison (Arthonia galactites, A. lurida...), jusqu’à la division à nom- breuses cloisons en série linéaire (dix et onze chez Graphis elegans, jusqu’à quatorze chez Opegrapha viridis) et a la division « murale »(Graphis sophistica, Arthonia spectabulis...). La longueur des spores est proportionnelle a la longueur des asques et celle-ci à la profondeur de l’apothécie. J'ai pu suivre, dans de nombreusés espèces, les stades successifs de la segmentation de la spore et constater des phénomènes curieux et nouveaux. Chez les Graphis du type dendritica, la spore adulte présente cinq, s'x ou sept cloisons (Pl. X, fig. 49); au premier stade apparaît une cloison mé- diane séparant deux cellules égales (PI. X, fig. 43) ; au second stade (fig. 47), chacune des deux cellules se divise en deux nouvelles cellules, mais inégales cette fois : en réalité, chaque cellule détache un segment au voisinage de la cloison médiane, de telle sorte que la nouvelle cloison partage la cellule en deux autres : une interne, plus petite, quine se divisera plus, et une externe, plus grande, conservant la faculté de se diviser ; les nouvelles divisions se produisent de laméme façon (fie.48), la cellule terminale conservant seule son pouvoir de division et détachant de nouveaux segments vers l’intérieur. Cette segmentation rappelle la multiplication des anneaux au contact du pygidium de certaines Annélides. Pendant ce temps, la spore s’allonge, mais la croissance est surtout localisée dans les cellules terminales ; même quand la spore est mûre, les cellules extrêmes sont souvent encore un peu plus longues que les autres. Les nombres successifs de cloisons sont donc normalement un, trois,cinq, sept, neuf...et non un, trois, sept, quinze... qui se réaliseraient si chaque cellule de la spore conservait son pouvoir de division. Parfois la division des deux cellules « méres » n’est pas tout à fait concomitante, et l’on peut trouver des spores à deux cloisons, l’une médiane, l’autre excentrique (fig. 45, 46). Tous ces stades peuvent se rencontrer à la fois dans une même apothécie, surtout sur une coupe longitudinale, et le. phéno- 58 © G, BIORET méne décrit ressort très clairement d’un examen attentif. J’ai eu plus de difficulté à suivre les stades de division dans les spores de Graphis scripta et elegans: la, les spores sont beaucoup plus longues, empiétant les unes sur les autres dans l’asque, souvent contournées en spire, donc masquées — par les spores voisines ; de plus, tandis que chez G. dendritica les cloisons on dès l’abord avec une épaisseur notable, presque définitive, elles sont, chez G. elegans (fig. 57), très minces au début et très difficiles à saisir, pour peu qu’elles se présentent obliquement. Le vulgaire procédé de «monta- gnisation » m’a donné les meilleurs résultats et m’a permis de _retrouver dans les espèces en question le même processus de division que chez G. dendritica. Les spores de G. sophistica s’éloignent assez des spores Ho espèces précédentes par leur forme elliptique élargie et par leurs divisions «murales »; avant toute trace de segmentation, la spore apparaît comme une ellipse relativement étroite, puis on voit se produire une première division médiane; puis chaque nouvelle cellule se divise inégalement (PL X, fig. 54), exactement comme chez G. dendritica; les cellules extrêmes se divisent encore uneou deux fois, et la segmentation longitudi- nale s’arréte là ; enfin les segments se divisent par des ‘cloisons longitudinales, et la spore acquiert son aspect définitif; pendant toute la durée de la segmentation, la spore s ‘ost allongée, mais surtout élargie (fig. =): Chez les spores d’Opegrapha, je n’ai rien vu de semblable. La première cloison est médiane, mais les cloisons suivantes apparaissent au milieu des nouvelles cellules (Fig. 58 à 61) ; les nombres successifs sont donc normalement un, trois, sept ; cependant à un stade ou à l’autre, la segmentation peut être inégale; les segments trop petits, qui n’ont pas ici de place fixe, nese divisent plus, ou se divisent moins : on peut donc trouver des spores à deux cloisons, si la première division a été inégale, des spores à quatre, cinq, six cloisons, si les divisions suivantes sont irrégulières. Sur ce point, l'étude de la série des stades successifs ne révèle donc pas de fait extraordinaire ; elle explique toutefois la variation du nombre des loges dans. les spores d'une même espèce de Lichens. LES GRAPHIDEES CORTICOLES 59 _ Le genre Graphis et le genre Opegrapha présentent donc, sur _ce point comme sur d’autres, une différence très nette ; il n’en va plus de même pourle genre Arthonia, et l’on n’y retrouve plus l’homogénéité des deux genres précédents. J’ai d’abord porté mon attention sur les espèces à spores « pupiformes », c’est-à-dire à forme de chrysalide ou de poupée emmaillotée, ou encore d'œuf allongé : le gros bout est occupé par une cellule plus longue que les autres: l’exagération des deux dimensions de cette cellule donne à la spore un aspect tout particulier. Cet aspect est bien marqué chez À. cinnabarina, A. armoricana. Chez A. cinnabarina, par exemple, les spores apparaissent, au début de leur formation, avec des dimensions réduites (la moitié des dimensions des spores adultes, à peu près) et _ une forme elliptique presque régulière (Pl. XI, fig. 69) ; au moment où apparaît la première cloison, la spore s’est légèrement accrue et a pris sa forme ovoide caractéristique (fig. 70) : la cloison se forme alors au niveau du diamètre le plus large et détermine deux cellules inégales: une cellule supé- rieure, large et courte, une cellule inférieure étroite et allon- gée ; la première cellule ne se divisera plus ; la cellule inférieure continue à se diviser en « pygidium », comme chez Graphis, c’est-à-dire par des divisions inégales, les nouvelles cloisons s’ajoutant les unes aux autres à la suite de la première (fig. 71 à 73). Pendant ce temps, d’ailleurs, la spore s’accroit en longueur, surtout dans la partie inférieure, qui continue à se _ diviser, et en largeur ; la division s’arrête normalement à la cinquième cloison. Ici donc le phénomène observé chez Graphis se retrouve, mais dans une moitié de la spore seule- ment, comme si la spore d’Arthonia n’était qu’une moitié de spore de Graphis ; du moins l’asymétrie du processus accom- pagne l’asymétrie de la forme, de même que chez Graphis les symétries se correspondent. _ La spore d’A. armoricana présente exactement la même forme et le même processus de division que celle d’A. cinna- barina. La spore d’A. pruinosa est beaucoup moins asymétrique : quand elle est adulte, la cellule supérieure est égale aux 60 - G BIORET. autres ; cependant les divers stades observés, quoique incom- plétement, me portent à croire que le processus de division est le même ; mais le diamètre le plus grand ne correspond pas toujours à la position de la première cloison. La spore d’A. astroidea (PI. XI, fig. 74-78) a trois cloisons et est presque symétrique : ici nous ne retrouvons plus le même processus ; la première cloison apparaît au milieu de la spore : les deux suivantes divisent en deux parties égales les deux cellules du stade précédent : c’est le mode observé chez Opegrapha. Les spores d’A. galactites, À. lurida, n’ont qu'une en qui apparaît sensiblement au milieu de ie spore. | Enfin la spore murale d’A. spectabilis (PI. XI, fig. 62- -68) me réservait une surprise ; la spore jeune est ollipiume. la pre- miére cloison apparait au milieu ; dans chacune des cellules ainsi séparées se reproduit le processus décrit chez Graphis : les nouvelles cloisons s’ajoutent à la cloison médiane, les cellules extrêmes conservant seules leur pouvoir de division ; la cinquième cloison est d'ordinaire la dernière; puis se réalisent. les divisions longitudinales, le tout exactement comme chez Graphis sophistica. On trouve donc, dans leméme genre Arthonia, trois types différents de segmentation: type Graphis, type Opegrapha et un type spécial, dérivé du type Graphis. ee Date de la sporulation. L’apothécie des Graphidées, comme celle de la grande majorité des Lichens, n’est pas un organe a fécondité fugace : la méme lirelle et la méme région d’une lirelle peuvent con- tinuer à produire, durant des années, de nouvelles asques et de nouvelles spores, et cela d’une façon qui peut paraître continue : de sorte que la même coupe d’apothécie présente souvent ces éléments à tous les stades d’évolution. Une question se pose cependant : la période de fertilité est-elle absolument continue ? Ou biense segmente-t-elle en périodes plus courtes, séparées par des périodes de repos, les unes et les autres dépendant de causes externes ? a ¥ LES GRAPHIDÉES CORTICOLES 61 La question est évidemment tranchée, quand il s’agit des Lichens supérieurs, foliacés et frutescents : leur développe- ment nécessite un air suffisamment humide ; dans l’air sec, _le thalle devient cassant et demeure à un état de vie suspendue. En va-t-il autrement pour les Lichens hypophléodes, et l'écorce habitée leur fournit-elle toujours l’eau nécessaire à un développement continu? Je n’ai point entrepris la lon- gue expérience de mesurer semaine par semaine, OU mois par mois, le diamètre d’une tache de Graphis, et de tracer sa courbe de croissance ; je ne puis que citer quelques faits connus et quelques observations personnelles, pour en proposer les conclusions probables : ces faits regardent sur- tout l’appareil reproducteur. Il n’est pas rare de chercher en vain, dans une lirelle qui paraît extérieurement adulte, des spores en bon état: les ouvrages descriptifs font souvent des remarques semblables, et J'en ai fait moi-même l'expérience. En voici un exemple, entre plusieurs. Une récolte abondante de Graphis Lyellit, faite en novembre 1917, ne m'a donné presque aucune spore adulte : à côté de vieilles spores brunies et ratatinées, restes d’une sporulation précédente, je n’ai trouvé que des asques en formation, bien remplies de protoplasma, quelques- unes montrant seulement des contours de spores à leur inté- rieur ; au contraire, des récoltes de la même espèce, faites en janvier, février, mars, dans la même localité, sur les mêmes arbres, m'ont donné des spores en abondance à tous les états. La figure 32 représente une coupe transversale d’apothé- cie d'Opegrapha herpetica : elle ne renferme que des spores ratatinées et des asques en formation, tandis que la figure 41 (Graphis inusta) montre plusieurs stades d'évolution. La figure 30-31 représente une coupe longitudinale de lirelle de Graphis inusia. La pointe de la lirelle, où est localisé Paccroissement en longueur, est occupée par un petit massif hyménial, qui tranche sur l’hyménium voisin par sa hauteur nettement moindre, par sa couleur plus foncée, due au grand nombre de paraphyses riches en protoplasma, par l’absence complète d’asques développées : celles-ci commencent seule- ment à apparaître à la base du massif ; au contraire, tout au 62 voisinage, l’hyménium présente une asque assez avancée, où les spores sont nettement formées. On a ainsi l'impression d’une certaine discontinuité de | végétation. à Si, par ailleurs, l’on Hi compte de ce double fait: 1° que le thalle d’un Lichen hypophléode reste cantonné dans le liège, reposant sur des couches de liège intactes, et 2° que le liège est un tissu imperméable, ne peut-on pas admettre que les Lichens hypophléodes, comme les Lichens. à thalle libre, ont des périodes de vie ralentie, et que l’eau nécessaire à leur vie active leur vient de l’air ambiant, non du substratum? 2 RESUME ET CONCLUSIONS GENERALES Dans ce travail, je me suis attaché à l’étude des Graphidées corticoles françaises. Cette famille de Lichens crustacés est, on le sait, caractérisée par le développement linéaire de l’appa- reil reproducteur, ou apothécie, ou « lirelle ». La partie végétative, ou thalle, de ces Lichens, constituée par des hyphes (Champignons) et des gonidies (Algues), est d'ordinaire « hypophléode », c’est-à-dire plus ou moins con- fondue avec les couches extérieures de l’écorce habitée ; elle se manifeste extérieurement par une tache, variable de forme, de couleur, etc. L'étude comparée du thalle, dans les différents genres et espèces de cette famille, n’avait été entreprise par personne : des quelques rares faits observés par les auteurs on concluait que la partie végétative, très réduite, présentait une homo- généité presque complète dans tout le groupe. De plus, les auteurs descriptifs, se basant sur les variations de l’aspect de la tache lichénique ou de l’allure de la lirelle, ont multiplié les noms d’espèces et de variétés. Mes -recherches ont porté principalement sur l'appareil — _végétatif, et j'ai abouti à deux conclusions principales. En premier lieu, la structure du thalle des Graphidées cor- ticoles n’est pas si homogène qu’on ne le pensait : elle offre des différences sensibles d’un genre à l’autre et même, pour un genre donné, d’une espèce à l’autre. Ces différences se rencon- trent soit dans l’intensité du développement des éléments, hyphes et gonidies, soit dans la distribution relative de ces ‘éléments, soit, peut-être, dans la nature des gonidies. En général, le thalle des Graphis est plus développé que celui des _ autres genres, le genre Arthonia présente les cas de réduction maxima. La zone à gonidies est, suivant les espèces, plus ou 64 G. BIORET moins bien limitée, plus ou moins profonde, et on peut rencontrer une véritable médulle, couche purement fongique, sous la zone à gonidies. En second lieu, pour une espèce donnée, l’allure extérieure de la tache lichénique et la structure du thalle sont considé- rablement influencées par la nature du substratum. La forme en ellipse plus ou moins étirée de la tache liché- nique n'a pas d'autre cause importante que la forme des cellules du liège habité, forme plus ou moins éloignée de l'isodiamétrie. La profondeur de pénétration et la régularité de la distri- bution des éléments du Lichen dépendent, au premier chef, de la nature du substratum : le maximum est atteint dans un liège tabulaire, à parois tangentielles modérément épaisses et à parois normales minces ; le minimum est réalisé dans un liège mou, à parois irrégulièrement alignées, ou encore sur un substratum parenchymateux, cellulosique ou ligneux. L’allure des lirelles est, d’ailleurs, influencée par les mêmes causes. | | Ces faits sont en concordance complète avec la théorie sou- tenue par Linpav ; dans leur pénétration ou leur extension, les éléments du thalle ne manifestent pas de propriétés perfortantes ou dissolvantes vis-à-vis des membranes cellu- laires ; ils utilisent seulement les déchirures et les décollements dus à la croissance de l'arbre ou à leur propre prolifération. En conséquence, bon nombre de variétés, quelques espèces, créées par les auteurs descriptifs, telles que les variétés recta, parallela, etc., les espèces Opegrapha Cerasi, Graphis abietina, etc., ne sont que des « formes » dues aux propriétés physiques du substratum. L'âge peut également produire des modifications impor- tantes : un certain nombre de variétés des auteurs sont sim- plement des formes âgées, ou sont dues aux influences réunies de l’âge et du substratum : telles les variétés pulverulenta, pruinosa, etc. L’étude du thalle m’a fourni l’occasion de faire quelques observations intéressantes touchant l'appareil reproduc- teur, en particulier les deux suivantes : LES GRAPHIDEES CORTICOLES 65 La lirelle sillonnée de Graphis elegans est réalisée par l’appa- rition de plusieurs périthéces successifs à l’intérieur du péri- thèce primitif ; L'évolution des spores des Graphis et de quelques Arthonia présente des phénomènes de division curieux, rappelant le bourgeonnement d’un pygidium d’Annélide. Enfin, de l’ensemble de ces recherches, il résulte que, même chez des plantes aussi simples que le sont les Gra- phidées, on peut reconnaître la double influence dont dépend la morphologie de l'être vivant : l’héredité, marquée par cer- tains caractères spécifiques, reconnaissables sous les varia- tions individuelles, et l’adaptation au milieu, principale source de variations. Le caractère héréditaire est surtout visible dans l’appareil reproducteur; mais on peut encore le retrouver dans l’appareil végétatif plus plastique; c’est celui-ci surtout qui subit les modifications dues au milieu, modifications d'autant plus profondes que cet appareil est plus simple. ANN. DES SC. NAT. BOT., 10e série. 1924, 1v,5 EXPLICATION DES PLANCHES Nota. — A moins d’indication contraire, les couleurs sont dues au bleu-coton (coloration en bleu de la cellulose pure, du contenu protoplasmique des éléments cellulaires) et au soudan lactique (coloration en rouge du liège et des matières grasses). PLANCHES I et II Fig. 1. — Graphis Lyellii Sm. — Coupe transversale du thalle, sur écorce lisse de Châtaignier (700/1). nn Our. — dendritica Ach. — Coupe transversale du thalle, sur écorce - lisse de Châtaignier (700/1). — - 3 — — sophistica Nyl. — Coupe transversale du thalle, sur écorce lisse de Chataignier (700/1). — 4. — — elegans Ach. — Coupe transversale du thalle, sur écorce lisse de Châtaignier (700/1). Le liège du Châtaignier est coloré en rouge ; le contenu des hyphes et des gonidies est coloré en bleu ; la couleur jaune du contenu des celules du liège est naturelle. PLANCHE III Fig. 5. — Liège de Lierre, coupe tangentielle (200/1), orientée comme la figure 5 bis. — 5 bis. — Tache de Opegrapha vulgata Ach. (3/1), sur écorce de Lierre. — 6 et 6 bis. — Liège de Houx (200/1) et tache de Graphis elegans. (2/3). — 7 et 7 bis. — Liège de Châtaignier (200/1) et tache de Graphis scripta Ach. (2/3). — 8 et 8 bis. — Liège de Merisier (200/1) et tache Graphis scripta, f. recta (2/3). PLANCHE IV PAS i Oy Opegrapha atra Pers., sur Noyer. — Coupe transversale (700/1). D. — — — Pers., sur Charme. — Coupe transversale (700/1). — 11. — — — Pers., sur Sapin. — Coupe transversale (700/1). — 12. — — — Pers., sur Lierre. — Coupe transversale (700/1). — 13. — Graphis scripta recta, sur Merisier, — Coupe transversale (700/1). PLANCHE V. Fig. 14. — Opegrapha vulgata, sur Châtaignier. — Coupe transversale (700/1). = 15. — — — sur une vieille écorce rugueuse. — Coupe : transversale (700/1). — 16. — = — sur Lierre. — Coupe transversale (700/1). RE i PROPRES SLE NR OD SEA ty ALE ey VAR Hae Ch AS PR ATTIRENT gy 20754 SET i= Ç - À - > r DIET wee 68 EXPLICATION DES PLANCHES Fig. 17 et 18. — Opegrapha herpetica Ach., sur Frêne. — Coupe transver- sale (700/1). —241097€t:20.— — — gonidies détachées. — Coupe transver- sale (700/1). PLANCHE VI Fig. 21. — Graphis sophistica. — Coupe transversale (100/1). — 22. — Opegrapha vulgata. — Coupe transversale (100/1). — 23. — Graphis sophistica, sur Houx. — Coupe transversale (100/1). PLANCHE VII Fig. 24 à 27. — Graphis elegans. — Coupe transversale de l’apothécie, aux stades successifs de son évolution (150/1). — 24a et 25a. — Graphis elegans. — Vue extérieure de l’apothécie (12/1), correspondant à 24 et 25. — 27a. — Graphis elegans. — Coupe et profil (60/1), demi-schématique, correspondant a 27. — 28. — Graphis elegans. — Coupe oblique (150/1). — , 29. — — — thalle et apothécie (100/1) sur Chêne. — He transversale montrant les îlots de cristaux d’oxalate. PLANCHE VIII Fig. 30. — Graphis inusta Ach. — Coupe longitudinale d’une apothécie (80/1). — 81. — — — Ach. — Extrémité grossie de la même apothécie (500/1}. — 32. — Opegrapha herpetica. — Coupe Done ere de j'apothécte (500/1). — 83. — Graphis Lyellii. — Coupe transversale de l’apothécie (80/1). — 384. — — — Portion de la même apothécie (500/1). PLANCHE IX Fig. 35. — Gonidies d’Opegrapha rufescens Pers. (500/1), couleur naturelle. — 36. — ~ Opegrapha lyncea Borr. (500/1), couleur naturelle. — 37. — — Graphis dendritica (700/1), couleur naturelle. — 38. — Arthonia cinnabarina Wallr. — Portion externe d’apothécie en coupe transversale ; spores en voie d’émission. — 39 et 40. — Arthonia cinnabarina Wallr. — Asques jeunes. — 41 et 42. — Graphis inusta. — Portions d’apothécie en coupe longitu- dinale (500/14) (même apothécie que celle des figures 30 et 31). PLANCHE X Vic. 48 à 49. — Graphis Lyellii. — Spores aux stades successifs de la divi- sion (1000/1). — 50a EG. — — sophistica. — Spores aux stades ue e la division (1000/1). — 57. — Craphis clegans. — Kxtrénité d’asque, renfermant 2 spores (les autres n’ont pas été représentées) au second stade de division. — $68 et 59. — Opegrephé oulgcia. — Asques et spores (1500/1). — 60 et 61. — — viridis Pers. — Spores en voie de division (700/41). “3 ‘ Ann. des Sc. nat , 10 Série ; Bot. t. IV, PI I G. BIORET DEL. F. GAULTIER IMP. TROUVE PHOT. MASSON et Ci: éditeurs nee G. des Sc. nat., 10° Série BIORET, DEL. F « GAULTIER IMP. MASSON et C’® éditeurs Bot. t. IV, PL II TROUVE PHOT. Bot. t. IV, Pl. Hi erie A Ann. des Sc. nat., 10e S SRE NE i PHOT, TROUV & GAULTIER IMP. Ee MASSON et Cie éditeurs oe RT, — Pe ERR ESR ERENCE BIORET DEL. G. Ann. des Sc. nat. 10° Série Bot. t. IV, P1 IV at ey ae NT Cee PORE te DEL F. GAULTIER IMP. TROUVE PHOT. MASSON et Ci: éditeurs Ann. des Sc. nat. 10° Série Bot. t. IV Pl. V > G. BIORET DEL. F. GAULTIER IVP. TROUVE PHOT. . MASSON et C* éditeurs Ann des Sc nat 10° Série G. BIORET DEL. ‘ F. GAULTIER IMP. MASSON et Ci: éditeurs Bot. t. IV, Pl. VI TROUVE PHOT, A eae ® FT * Aa A he Ge iid ds a 1 _ Ann. des Sc. nat., 10° Série Bot., t. IV, PL VII N sS SRW tp LM ay yp, #, ME PAE LS DDR ON LL PE NN Cee yD ppl ff Yr oH 77 ap FU NU de oui ME LP Witt g 007777 # , j iY % . 4 : / Ce by 772 Oy hit C7 7 8 ly Wile 4 CULE » Bye ‘Mite Y j 7004 ayyg UM i J Z Gy gan ys a s j Ze ; hi y J sips PGs, oe Se , ho ‘yyy ui ‘thud is ka cssisuiine mum mig ; 4; fi 4 Loy 77 777 jh A, ti, ; DID) ut * od j Ba Oats Ly QUAL HOMME Hoo by, LL iii thin PES D 4 PT jd 0007700 OE IE. , LPO ? 7777 (ihe ME OAM tied. hs yj Ce YMA DL y YYW YOM RADI Lippy te GER ppt” MOU IID peste UM RUE Det TILL LLC MEE CAPE LA PDO RUES Wipe GUA EME MEME + Min GY VOM Ma % g y 34 CZ LME EX 4 get aging, ; 4, ». ‘ “sy, # i i G. BIORET DEL. F. GAULTIER IMP, TROUVE PHOT. MASSON et Ci éditeurs “Ann. des Sc. nat. 10° Série Bot. t. IV, PL VIII ist nn ri Pr 7 G. FIORET DEL ; F. GAULTIER IMP. TROUVE PHOT. MASSON et Ci: éditeurs Bot., t. IV, Pl. 1x AIA REAL R OY € BIORET DEL. TROUVE PHOT. GAUL F G. TIER IMP. MASSON et Cie editeurs Bot ,t IV, Pl. X Ann. des Sc nat, 10° Série oy b> os a —… ul one aes \ 5% So Vu. : RITES a AN fa! lay Ss ay PHOT. nes LA TROUVE F. GAULTIER IMP. MASSON et Ci° éditeurs G. BIORET DEL. SSA FUN N SSM = : ÿ Ses pa = NON BORER A A POG a Ÿ eee BoE RRR N Ê KR SRN Ÿ NS N à SOS LKR NN N > SENS SONY ERE RG à bi À YS SMS é xe Ÿ SN N AAAS SS = SNR LORS ‘ + Se \ \ NS a = NS SN ee - ON ‘ = SRI Karoo’ = Ns AN - to) SAS xX & : À FRS vo N SES Root à : SERRE GA ARS SSB Secs ess ; < DR RSR PS N Ÿ À N 20 5. MORLTAL AMAIA Ad pada Wi if 33 ST eect Racca SS NS a OOOOH Re Ay wo Men iithed : om Ge ANT OY SSR : yy, 7 LOUE. PE 22 peus Yl tht 7/4 > # ZZ, hs, % ttes) HU TS SSSR QE SSRs EOC : wey <~ NS BNR << Ree SS SSSA RHEE me e Eee se SS : oe Zz TROUVÉ PHOT. GAULTIER IMP. MASSON et Cie éditeurs F G. BIORET DEL. EXPLICATION DES PLANCHES 69 PLANCHE XI Fig. 62 à 68. — Arthonia spectabilis Flotow. — Spores aux divers stades de division (1000/1). — 69 à 73. — — cinnabarina. — Spores aux divers stades de divi- sion (1000/1). — 7h à 78. — — astroidea Ach. — Spores aux divers stades de divi- sion (1000/1). wo ni 22. 23. BIBLIOGRAPHIE . AcHARIUS (E.), Lichenologia Universalis, 1810. . BacuMANN (E.), Der Thallus der Kalkflechten (Wiss. Beilage zu d. Pro- gramm d. staat. Realschule zu Plauen 1. V., 1892). . Ip., Der Thalius der Kalkflechten mit Chroolepus, Scytonema-und Xan- thocapsa-Gonidien {Nova Acta Leop. Car. Akad., Bd. CV, n° 1, 1919). . Broret (G.), Contribution a étude de Vapothécie chez les Graphidées | (Rev. générale de Bot., t. XX VI, 1914). . 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À LIORAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE } 12 BOULEVARD SAINT-GERMAIN, .F20 pas PARIS — — | VIS ARR. et nS PEN À NIMAUX VENIMEUX aN VENINS Cs Gy te du es Bs PAR LE. bee oa De MARIE PHISALIX | “ fens a avec une préface du P' LA VERAN 2 Volumes grand in-8, formant ensemble 1600 pages, avec 521 fig. : en noir et 17 planches hors texte, dont 8 en couleurs, 120 frs. net. M es RL ouvrage ‘comprend la fonction venimeuse tout | entière, c’est-à-dire la fonction toxique chez les animaux, et l’Anatomie des Appareils venimeux dans tous les DA uns zoologiques. He Gest une œuvre de portée générale, aussi bien que de documentation précise et étendue, par son développement même et les références bibliographi- ques qui accompagnent chacun des sujets ee Paes _ des différents chapitres. ; Pe coordonne les acquisitions: anciennes et moder- : a montre l'importance des espèces venimeuses. Tl fixe le sens biologique de la fonction venimeuse. ie I] montre enfin les rapports étroits que présente la ï ‘connaissance des animaux venimeux et des venins avec Mik principales branches des sciences naturelles et “ee médicales : Anatomie comparée, Chimie biologique, 5 Physiologic, Pathologie et Médecine tropicales, Parasito- lo gre, Protozoolo ge, Thérapeutique. SON Brad —— ty * ad peepee sj TABLE DES MATIÈRES | CONTENUES DANS CE CAHIER | a OM X 2 Les Graphidées corticoles, par GEorGEs BiornET......,... 5066-22. — Coreen. Imprimerie Créré. \ ‘ e à * ARTS : i : dnl > ‘ tiie Ean dan: WAR "COMPREN T a dae VIVANTS ET FOSSILES + > PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE he | TOME IV. — N83 6 * À Conditions de be er aa od s Loe ue RE ee ee BOTANIQUE CR Publiée sous la direction de M. + “Cosranny. ; r aly abonnement est fait pour. 1 volume gr. in-8, avec. planches de figures dans le. texte. cy RS ae ae Ce volume parait en ) plusieurs fascieules. “y RP = es : aE: ZOOLOGIE et ae dans le texte. es alin es: eve volume paraît: en 1 plusieurs fascicules. ag es . ey : Abonnement a chacune des parties, Zoologie ou age) 3 France : 40 francs. — Union postale : 40 francs. pe a _ Prix des collections : : e < ue in SÉRIE (Zoologie et Botanique réunies), “30 ial | (épuisée. ) a 5 Deuxième Série (1834-1843). : Chaque partie, 20 vol. “(iare.) — TROISIÈME SÉRIE (1844-1853). Chaque partie, 20 vol. rs 400 tr: ree (Les années 1844 et 1853 sont épuisées.) : FESS WE ROE ae Se a QUATRIÈME SÉRIE (1854-1863). Chaque partie, 20 ‘vals a ME et (Les années 1854 et 1863 sont €puisées. a | À. CINQUIÈME Série (1864- -1874). : Chaque partie, 20 vol. : 275 fr. es _ Soaème Série (1875-1884). Chaque partie, 20 vol. oe BIS Tr at SEPTIÈME SÉRIE (1885-1894). = Chaque partie, 20 vol. A fr. ue Hurritme Série (4895-1904). Chaque partie, 20 vol. 350 fr. Neuvième Série (1905-1915). Chaque partie, 20 vol. 350. fr. DixtkME SERIE Joue Zoo. Tomes I-II et ITI-EV à “+ AO : Bot. Tomes L-lI, Hl et IV à 40 fr. : ANNALES DES SCIENCES soomguss | à À - tt ae ye Dirigées par MM. Hégerr et A. MILNE- Epwarps._ S ee 7 Tomes. 1 à XXI 4879 1991). ON oe 22 alge ee so te oe Cy + Cette publication a été remplacée Dantes ie ve ae ae aC ee ANNALES DE PALEONTOLOGIE sf = ; de dos publiées sous la direction de M. Me Dr # ia a : Abonnement annuel: mS ook = oS an Paris et Départements. .. DO fr. — | Étranger… ir ec cn 60 a pit ee LT ae Le Fascicule : 15 ire = | ARE VAT PT Ton TRS et AK LEA LA LS Nr v Cp ar ce Me EEE 21 ri \ eu FU FL Y Be SA IE Bi AE RECHERCHES SUR LA FLORE PLIOCENE DE LA VALLÉE DU RHÔNE oes FLORES DE SAINT-MARCEL (ARDEGHE) ET DES ENVIRONS DE THEZIERS (GARD) Par Georges DEPAPE INTRODUCTION ATH EN Le présent travail comprend l'étude des empreintes végé- tales trouvées dans les sédiments pliocènes de Saint- Marcel d’Ardéche, d’Eurre (Drôme), de Bagnols, de Théziers, de Vac- quières et de Domazan (Gard). Ces empreintes représentent une partie des matériaux considérables rassemblés par l’abbé Boulay pour l'étude qu'il avait entreprise des flores tertiaires du Massif Central et de la vallée du Rhône. Après avoir esquissé, en 1887, les traits principaux de la flore miocéne des environs de oe décrit, en 1890, la flore de Théziers et les caractères généraux de la flore ‘bliocène de la vallée du Rhône, publié, en 1892, une étude détaillée des végétaux du Mont-Dore et, en 1899, la’ flore de Gergovie, l'abbé Boulay s’apprétait, en 1905, à revenir à ses études paléontologiques interrompues par ses travaux sur les Mus- cinées de France. Il espérait pouvoir donner un supplément sur le lac Chambon et publier enfin les flores fossiles miocènes et pliocènes de la vallée du Rhône. La mort ne lui permit pas de réaliser l’œuvre entrevue. ’ : 8 C'est une partie de cette œuvre que nous reprenons ici, ANN. DES SC. NAT. BOT., 10° série. IV, 6 74 G. DEPAPE et nous remercions le successeur de l’abbé Boulay, M. l’abbé A. Carpentier, qui a mis à notre entière disposition les docu- ments déja recueillis par notre Maitre. Dans le travail de reconstitution de la flore pliocéne du Rhone, les encouragements les plus autorisés nous ont cons- tamment soutenu : c’est un devoir pour nous de rendre hom- mage à la mémoire de R. Zeiller, qui voulut bien s’intéresser à nos travaux durant les années qui précédèrent la guerre et dont la disparition nous fut particuliérement sensible. Nous devons exprimer notre reconnaissance à M. Gaston Bonnier qui, en 1912, fit le meilleur accueil à notre première note et, depuis lors, nous témoigna toujours la plus grande bienveil- lance; à M. le Directeur du Muséum d Histoire naturelle, M. Mangin, à MM. les professeurs du Muséum qui voulurent bien nous accorder l'appui le plus efficace au cours de ces dernières années, particulièrement à MM. les professeurs Lecomte et Costantin qui nous donnèrent les plus grandes facilités de travail dans leurs laboratoires et dans les collec- tions de Phanérogamie et de Paléontologie végétale. Notre souvenir s'adresse encore à MM. Laurent, Marty et Fritel, dont les travaux sur les flores tertiaires ont été pour nous des modèles et qui ont bien voulu témoigner au nôtre un amical intérêt. Nous ne saurions oublier notre ancien maitre, M. le cha- noineBourgeat, qui, dans saretraite laborieuse, suit avec atten- tion les travaux de ses anciens éléves, ni les professeurs de la Faculté libre des sciences de Lille, M. l’abbé Carpentier et M. l’abbé Delépine, qui n’ont cessé de nous donner un con- cours dévoué. A tous nous exprimons l'hommage de notre reconnaissance Ja plus respectueuse. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE ALMERA (D. J.) 1. — Le pliocéne des environs de Barcelone (B. S. G. F., 3, ta XXI D. 678, 1894). — 2. — Catalogue de la flore pliocéne des environs de Barcelone (C. R. JI I¢ Congrès internat. des Catholiques, Bruxelles, t. VII, p. 319-326, 1895). — — 3. — Compte rendu de Excursion de la Société géologique de France dans les environs de Barcelone {B. S. G. F., 3, t. XXVI, pass., p. 680-840, 1898). 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XXII-XX XVI, 1868). } — — 7. — Caractères de l’ancienne végétation polaire. Analyse rai- sonnée de l’ouvrage de M. Oswald Heer, intitulé : Flora fossilis arctica (Ann. Sc. nat., Botanique, Ve s., t. IX, p. 86-126, 1868). — — 8.— Sur l’existence de plusieurs espèces actuelles observées dans © la flore pliocène de Meximieux (B. S. G. F.,2,t. XX VI, p. 752-773, 1868- 1869). : — — 9. — Sur les caractères propres de la végétation pliocène, à pro- _ pos des découvertes de M. J. Rames, dans le Cantal (B.S. G. F., 3,1, p. 212- — 232, 1872-1873). — — 10. — Forêts ensevelies sous les cendres éruptives de l’ancien volcan du Cantal, observées par M. J. Rames, et conséquences de cette découverte pour la connaissance de la végétation dans le centre de la France à l’époque pliocène (Ann. Sc. Nat., 8. 5, t. XVII, p. 402-406, 1873). — — 141. — Sur la découverte de deux types nouveaux de Conifères dans lesschistes permiens de Lodève (Hérault) (C.R. A. S., t. LXXX, p. 1047- 1020, 1875). | — — 12. — L'ancienne végétation polaire d’après les travaux de M. Heer et les découvertes des explorateurs suédois (2 cart., Paris, 1875). — — 13. — Sur le climat des environs de Paris à l’époque du diluvium gris. À propos de la découverte du Laurier dans les tufs quaternaires de la Celle (C. R. Congrès A. F. A. S., Clermont-Ferrand, p. 640-654, Pl. XIII, 1876). — — 14. — Les périodes végétales de l’époque tertiaire (La Nature, pass., t. VIII, IX, X et XI, 1876-1878). — — 15. — Préliminaires d’une étude des Chênes européens vivants et fossiles comparés. Définition des races actuelles (C R.A. S.,t. LXXXIV, p. 244-247, 1877. Données paléontologiques, p. 287-290, 1877). — — 16. — Les anciens climats et leurs rapports avec la marche et le développement de la végétation européenne (C. R. Congrès A. F. À. S., Le Havre, p. 1139-1153, 1877). — — 17. — Flore des arkoses de Brives (Ann. Soc. agric. Sc. Arts et Comm. du Puy., vol. XX XIII, 72 p., 6 Pl., 1878). — — 18. — Le monde des plantes avant l’apparition de PHomme, in-8°, VIII et 416 p., 118 fig. text., 13 Pl., Paris, 1879. 7 — — 19. — Tableau de la classification des étages tertiaires et qua- ternaires, concu au double point de vue de la marche de la végétation et des recherches d’anthropologie préhistorique comparées (Matér. pour Uhist. primit. et natur. de l'Homme, XV® ann., 2 sér., t. XI, Cantal, p. 278-284, tabl. hors texte, 1880). — — 20. — Histoire des variations morphologiques d’un type ‘de plantes. Le Salisburia ou Ginkgo (La Nature, t. XVI, p. 1-3, 102-106, 210- 215, 378-382, 1880-1881 ; t. XVII, p. 123- 125, LOST XIX, le 155- 158, 203-206, 299-302, 1882). — — 21. — Sur quelques types de végétaux récemment obéervés à l’état fossile (C. R. À. S.,t. XCIV, p. 1020-1022, 1882). — — 22. — Nouvelles observations sur la flore fossile dé’ Mogi; dans le Japon méridional (Ann. Sc. Nat., Botanique, S. VI, t. XVI, D. 78 106, 11 fig. texte, PI. VI-IX, 1884). — — 23. — L'évolution du règne végétal. II. lies Phanérogames, 2 volnin-82,.X, et 252 p., 406 fig 248 p20 fie. 188510 NON INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 89 ‘Saporta (G. DE) 24.— Sur l’horizon réel qui doit être assigné à la flore fossile d’Aix-en-Provence (C. R. A. S., t. CIIT, p. 27-30, 191-195, 1886). — — 25. — Sur quelques ‘types de Fougères tertiaires nouvellement observées (C. R. A. S., t. CIV, p. 954-957, 1887). — — 26. — Origine paléontologique des arbres cultivés ou utilisés par Homme, in-12, 360 p., 43 fig. text., Paris, 1888. — — 27. — Dernières adjonctions à la flore d’Aix-en-Provence Clee sc: nat.;. Bot.,s..7, t. VIN; p.\ 1-404, PL:-I-X, 4888; t: X; p. 1-492, Pl. I-XX, 1889). — — 28. — Revue des travaux de paléontologie végétale parus en 1888 ou dans le cours des années précédentes (Rev. gén. de Botanique, t. I, p. 540-548, 582-586, Pl. X XV, 1889; t. IT, p. 176-192, 225-238, PI. 2e XIV, 1890). — — 29. — Recherches sur la végétation du niveau aquitanien de Manosque (Mém. Soc. géol. de France, Paléontologie, t. III, Mém. n° 9, 83 p., 20 Pl., 1891-1892). — — 30. — Revue des travaux de paléontologie végétale parus en _ France dans le cours des années 1889-1892 (Rev. gén. de Bot., t. V, p. 119- 125 ; 172-180; 230-234 ; 265-275 : 317-327 ; 355-368, Pl. II-VI, 1893). — — 31. — Sur les rapports de l’ancienne flore avec celle de la région provençale actuelle (Bull. Soc. Bot. de France, t. XL, p. 10-36, Pl. I-III, 1893). : ~ Saporta(G.pe) et Marion (A.-F.) 1. — Essai sur la végétation à l’époque des marnes heersiennes de Gelinden (Mém. cour. et Mém. d. savants étrang., publiés par Acad. Roy. Sc., Lettr. et Beaux-Arts de Belgique,t. XX XVII, 96p., 12 Pl., Bruxelles, 1873). —- — 2— Sur les couches supérieures ae mollasse du bassin de Théziers (Gard) et les plantes fossiles de Vacquiéres (B.S. G. F., 3, II, p. 272-287, PI. VII et VIII, 1873-1874). — — 3. — Recherches sur les végétaux fossiles de Meximieux. Introd. stratigraph. par A. Falsan (Arch. Mus. Hist. Natur. de Lyon, t. I, p. 131- 339, Pl. XXII-X XXVIII, 1876). — — 4. — Revision de la flore heersienne de Gelinden (Mém. cour. et Mem. des Sag. étrang., publiés par Acad. roy. des Sc., Lettr. et Beaux-Arts de Bel- gique, t. XLII, 112 p., 14 Pl., Bruxelles, 1878). SARGENT (Cu. Spr.). — The silva of North America (A description of the trees, which grow naturally in North America exclusive of Mexico, 14 vol. in-4, 740 Pl., Boston and New-York, 1891-1902). SARRAN A GLR RS (L. DE) 4. — Description géologique des environs de Pont- Saint-Esprit (Mém. Soc. scientif. et littér. d’Alais, t. XVIII, p. 151-223, 2:bL; 1 cart., 1886). — — 2. — Matériaux pour servir à l’explication de la carte géolo- gique des environs de Pont-Saint-Esprit (B.S. G. F., 3, XV, p. 302-328. 1 pl., 1886-1887). SENECHAL (R. 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(B.S: G:F. 3, 11, p:287-30% PL 1X, 4374); TRABUT (L.). — Sur les variations du re Mirbecku Durieu en Algérie (Rev. gén. de Botan., t. IV, p. 1-6, Pl. I-III, 1892). Uncer 1. — Chloris protogæa. Beitrage zur Flora der None (CX et 150 p., 50 Taf., Leipzig, 1847). — 2. — Die fossile Flora von Sotzka (Denkschr. d. K. Akad. d. Wiss. math. nat. Cl., II Bd., 67 p., 47 Taf., 1850). eo Iconographia plantarum fossilium (Denkschr. d. K. Akad. d. Wiss. math. nat Cl, IV, Bd. 46 p., 22 Taf., 1852). Fire — 4. — Die fossile Flora von Gleichenberg (Denkschr. d. K. Akad. d. Wiss. math. nat. CL, VII Bd., p. 157-184, Taf I-VIII, 1854). — 5. — Sylloge plantarum fossilium. (Denkschr. K. Akad. d. Wiss. math. nat. Cl.; Bd. XIX, 1 Th., 48 p.°21 Taf,1860: Bd. XX dt Ph 36 pe 12 Taf., 1863 ; Bd. XXV, IT Th., 76 p., 24, Tat., 1865): — 6. — Die fossile Flora von Kumi auf der Insel Eubæa (Denkschr. K. Akad. d. Wiss. math. nct. Cl., XXVII Bd., 66 p., 17 Taf., 1867). — 7. — Die fossile Flora von Radoboj. (Denkschr. d. Kais. Akad. d. W. math. nat. Cl., Bd. XXIX, 46 p., 5 Taf., 1868). | L: ag BS tx - aa i Re 2s = 74 A _. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 91 VauLx (R.DE LA)et Marry (P.). — Nouvelles recherches sur la flore fossile des environs de Varennes (Puy-de-Dôme). Introd. géolog. par M. Ph. Glangeaud (Rev. gén. de Bot., t. XXXII, p. 282-300, 327-336, 351-368, Pl. XI-XITIT, 1920). 7 VELENOVSKY (J.). — Die Flora aus den Ausgebrannten tertiaren Letten von Ursovie bei Laun (Abhandl. d. Konigl. bohm. Gesellsch. d. Wissensch., VI Folg., XI Bd., 56 p., 10 Taf., 1881). Vicurer 1. — Etude sur le pliocène de Montpellier (B. S. G. F., 3, XVII, 379-423, 5 fig., Pl. IX et X, 1888-1889). — 2. — Sur le pliocène des environs de Montpellier et sur un gisement de plantes fossiles de cet horizon (B.S. G. F., 3, XIX, p. 14, 1890-1891). — 3. — Sur l’oligocène du bassin de Narbonne et la formation des couches à végétaux d’Armissan (Soc. d’ét. du Sc. Natur. de Béziers, vol. XIV, 16 p., 1891). Warp (L.) 1. — Synopsis of the Flora of the Laramie group (U. 1S. Géol. Survey Sixth ann. rep., 26, p. 399-559, Pl. XXXI-LXV, 1884-1885). — — 2, — Types of the Laramie flora (Bull. of the U. S. Geol. Surg., We 3), 304 p. 07 Pl, 1887): WATELET. — Description des fossiles du Bassin de Paris (264 p., 60 Pl., 1866). Wess (P.-B.) et Bertueior (S.). — Histoire naturelle des îles Canaries, t. III, 17° partie, Géographie botanique, in-4°, 181 p., 1840; 2€ partie Phytographia canariensis, k vol. in-4°, 1836-1850. Wesser (C. Orr.). — Die Tertiärflora der Niederrheinischen Braunkohlen- formation (Palzontographica, Bd. II, 122 p., 8 pl., Cassel, 1852). Wetscu (J.) 1. — Les lignites pliocènes de Bidart (Basses-Pyrénées) (C. R. A.S., iS CLXI, p: 889 1915): — — 2, — Les vallées pliocènes avec lignite de Bidart, Cénitz et Cha- biague (Basses-Pyrénées). Lignites, flore par Cl. et El. M. Reid (B. $S. G. F., 4, XV, p. 403-427, PL VII, 1915). WESssEL (Pu.) u. WEBER (Orr.). — Neuer Beitrag zur Tertiärflora der niedder- rheinischen Braunkohlenformation (Palæontographica, IV Bd., 4 u. 5 Liefer., p. 1-58, Tab. I-XI, Cassel, 1856). Wieur (R.). — Icones plantarum Indie orientalis or figures of indian plants, VI vol., 2 101 Pl., Madras, 1843-1853. Witson (E.-H.) — A naturalist in Western China, with an introduct. by C. 8. Sargent, 2 vol. in-8°, London, 1914. WINKLER (H.). — Betulaceæ (Das Pflanzenreich von A. Engler, IV, 61, 150 p., 28 fig., 2 Kart., 1904). ZEILLER 1. — Paléontologie végétale. Ouvrages publiés en 1891 (Ann. gélo. univer., t. VIII, p. 114-118, 865-908 ; 1892-1893). — 2. — Paléontologie végétale. Ouvrages publiés en 1892 (Ann. géol. unie., t. IX, p. 111-116, 935-975 ; 1893-1894). — 3.— Paléontologie végétale. Ouvrages publiés en 1893 (Ann. géol. univ., t. X, p. 105-111, 861-900; 1894-1895). — 4. — Revue des travaux de paléontologie végétale publiés dans le cours des années 1893-1896 (Rev. gén. de Bot., t. IX, 1897, t. X, 1898). — 5. — Éléments de paléobotanique (in-8, 421 p., 210 fig. text. Paris, 1900). — 6. — Revue des travaux de paléontologie végétale publiés dans le cours des années 1897-1900 (Rev. gén. de Bot., 88 p., t. XIV, 1902, et t. XV, 1903). — 7. — Les végétaux fossiles et leurs enchainements. Confer. faite a Fri- bourg, en Suisse, le 15 décembre 1906 (Revue du mois, t. III, p. 129-149, 1907). 92 | INDEX BIBLIOGRAPHIQUE — §8.— Revue des travaux de paléontologie végétale publiés dans le cours des années 1901-1906 (Rev. gén. de Bot., 112 p., t. XX, 1908, et t. XXI, 1909). 3 ZEILLER 9. — Les problémes et les méthodes de la Paléobotanique (Revue ee du mois, t. VI, p. 641-648, 1909). — 40. — La Paléobotanique, 24 p., 3 ill. Extr. de la Science française, nee t. I, p. 265-288, Paris, 1915). ZirreL (K.-A.). — Traité de Paléontologie. Punic IE. Paléophytologie, par. Schimper et Schenk. Trad. frang. par Ch. Barrois, Paris, Munich, Leipzig, 950 p. et 432 fig., 1891). ZWANZIGER (G.-A.). — Beitrage zur Miocänflora von Liescha (Jahrb. des. nat. hist. Museums, XIII, 110 p., 28 Taf., Wien, pode ABREVIATIONS ; B. 8. B. F.: Bulletin de la Société Botanique de France. : B. S. G. F.: Bulletin de la Société Géologique de France. — : C. R. : ComptesRendus. — CR A. S.: Comptes Rendus de l’Académie des Sciences. A. F. A. 8.: Association française pour l’ Avancement des Sciences. | K. L. C. D. Akad.: Kaiserl. are Carolinische Deutsche Akademie. ae IHISTORIQUE L'abbé Berthon (1) attira dès 1850 l’attention des paléo- botanistes sur les empreintes végétales des terrains pliocènes des environs de Théziers. Les explorations entreprises d’après ses indications par de Saporta et Marion (2) leur permirent de déterminer en 1873 une douzaine de plantes recueillies à Vacquières dans la zone à Potamides Basteroti : Osmunda bilinica Sap. et Mar., Glyptostrobus europæus Heer, Arundo ægyplia antiqua Sap. et Mar., Smilax grandi- _folia Ung., Alnus stenophylla Sap. et Mar., Ficus ?, Laurus ou Persea, Viburnu massimile Sap. et Mar., Viburnum pa- leomorphum Sap. et Mar., Acer triangulilobum Gœpp., Coriaria lanceolata Sap. et Mar., Celastrus gardonensis Sap. et Mar. A la suite des recherches de Saporta et Marion, la végé- tation pliocéne de la vallée du Rhone ne donna lieu, jusqu’aux études de l’abbé Boulay, qu’à des observations de peu d’im- portance. E. Dumas, dans sa statistique du département du Gard, parue en 1876, signale des bois silicifiés à Nimes et à Saint- Laurent-des-Arbres, des empreintes de feuilles dans les marnes de Fournés, de Tresques, de Meynes, dans les grés de Saint-Gilles. _ Au cours de ses études sur les terrains tertiaires de la vallée du Rhône, Fontannes fait remarquer plusieurs fois la fré- quence des débris végétaux dans les couches pliocénes. En 1884 (3), il signale des empreintes nombreuses mais malheu- reusement indéterminables entre Chusclan et Bagnols dans (1) BERTHON 1 et 2. (2) Saporta et Marion 2. (3) Fonrannes 12, p. 450 ; 14, p. 433 et p. 485 en note. Cf. G. DE SAPORTA, Orig. des arbres, p. 202, f. 221, feuille de Platanus aceroides de Saint-Marcel. 94 G. DEPAPE les couches à Potamides Basteroti de la vallée dela Cèze. La même année, il soumet à l’examen de Saporta une série d’em- preintes trouvées dans les marnes à Prissopsis d’'Eurre. Quatre espèces y sont reconnues : Berchemia multinervis Heer, Sequoia Langsdorfit Heer, Quercus mediterranea Ung., Platanus aceroides Goepp. Cette dernière espèce est recueillie aussi a Théziers, Bagnols et Saint-Marcel-d’Ardéche. Une autre série d’empreintes provenant des marnes pliocénes des environs de Nyons contient : une grande feuille de Monoco- tylédone, probablement Typha latissima Brngt, Alnus (type d’A. cordifolia Ten.), une feuille qui ressemble à un Bouleau, un ou deux Vaccinium, deux folioles de Légumineuses. M. Deperet (4), en 1885, dans les sables à Mastodon arver- nensis du Roussillon, trouve Bambusa sp., Alnus ci. A occi- dentalis Rér., Acer sp. A partir de 1886, l'abbé Boulay Détreut durant de ue années ses recherches sur la flore fossile des environs de Thé- ziers. Dès 1890 (5), il est à même de publier un mémoire qui marque un progrès considérable pour la connaissance de la flore pliocène du Sud-Est. Il signale : Osmunda bilinica Sap. et Mar., Glyptostrobus europæus Heer, Phragmites œningensis A. Br., Smilax Targionit Gaud., Smilax grandifolia Ung., Alnus acutidens N. Boul., Alnus stenophylla Sap. et Mar., Alnus occidentalis Rér., Populus alba L., Populus flaccida N. Boul., Carpinus grandis Ung., Fagus pliocenica Sap., Castanea atavia Ung., Liguidambar europæum À. Br., Platanus aceroides Heer., Zelkova crenata Sp., Sassafras Ferrettianum Mass., Laurus nobilis L., Laurus canariensis Webb., Oreodaphne Heeri Gaud., Pterocarya, Nerium oleander L., Fraxinus Ornus L., Phillyrea media L., Phillyrea lanceolata N. Boul., Phillyrea latifolia L., Ilex canariensis Poir., Viburnum paleomorphum Sap et Mar., Viburnum assimile Sap et Mar., Viburnum Cazioti N. Boul., Trapa silesiaca Goepp., Cassia lignitum Ung., Celastrus gar- donensis Sap. et Mar., Coriaria lanceolata Sap et Mar., Acer crelicum Sp., Acer pyrenaicum Rér., Acer Nicolai N. Boul. (4) Depérer 1 et 2. (5) BouLay 4. D ET TS IE FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 95 Acer opulifolium Vill., Tilia crenata N. Boul., Liriodendron Procaccinit Ung., Quercus pseudosuber Desf., Quercus dry- meta Ung., Quercus Ilex L., Quercus coccifera L., Pirus ca- nescens Sp. A ce mémoire sur la flore de Théziers, s ajoute la même année un article général (6) sur la flore pliocéne de la vallée du Rhône où sont mentionnées quelques espèces nouvelles : Salix denticulata Heer, Quercus sessiliflora?, Quercus medi- terranea Ung., Aegiceras?, Myrica Parlatorit Mass., Persea indica L., Diospyros anceps Heer, [lex balearica Desf., Cornus mas L., Berchemia multinervis Heer, Sapindus sp., Dodonaea sp., . Lanthoxylon juglandinum Heer, Pterospermum tilizfolium Sap. Vers la même époque, des empreintes charbonneuses, dé- couvertes par Viguier (7) dans les couches à Potamides Bas- terotu des environs de Montpellier, sont soumises a l’examen de l’abbé Boulay ; il reconnaît les formes suivantes : Liqui- dambar europeum A. Br., Zelkova crenata sp., Populus alba L., Quercus Lamottet Sap.? Carpinus, Juglans. En 1891, l’abbé Boulay trouve dans les marnes à Nassa semisiriata de Bagnols un Palmier, Sabal hæringiana Sch. pliocenica N. Boul., qu'il décrit en même temps que la flore pliocéne du Mont-Dore (8). Il importe de souligner, à la fin de ce dernier travail, la liste importante des espèces qu'il a pu dès lors reconnaître dans les marnes plaisanciennes de Saint-Marcel-d’Ardéche : Woodwardia radicans Sap et Mar., Sequoia Langsdorfu Brngt, Glyptostrobus europæus Heer, Phragmites ceningensis H., Alnus acutidens N. Boul., Populus alba L., Populus leu- cophylla Ung., Salix, Quercus groupe des Q. sessiliflora et lusitanica, Quercus montebambolina Gaud., Quercus Capellinii Gaud., Quercus Scillana Gaud., Quercus Gmelint Gaud., Quercus mediterranea Ung., Quercus neriifolia Heer, Castanea atavia Ung., Fagus, Platanus aceroides Heer, Oreodaphne Heert Gaud., Cinnamomum polymorphum Heer, Laurus cana- riensis L., Laurus Lalages ou Swoszowiciana, Persea Braunit (6) BouLay 5. (7) ViGurER 1 et 2. (8) BouLay 6, p. 99-103, PI. A. et B. 96 G. DEPAPE Heer, Sassafras Ferrettianum Mass., Ficus ?, Ulmus ?, Zel- kova crenata sp., Diospyros protolotus Sap. et Mar., Berchemia ( B. lanceolat N. Boul.), Zanthoxylon juglandinum Heer, Zanthoxylon serratum Heer, Pterospermum tiliæfolium Sap., Acer pyrenaicum Rér., Cocculus latifolius Sap. et Mar. Depuis la mort de l’abbé Boulay (1905), nous avons a plusieurs reprises attiré l’attention des paléobotanistes sur la flore de Saint-Marcel (9). | Dans le présent travail, — interrompu par la guerre de 1914 à 1919, — nous donnons une revision générale des docu- ments recueillis dans les divers gisements pliocènes de la vallée du Rhône par notre regretté maître. Une revision ‘cri- tique des espèces publiées nous a paru nécessaire. Nous l'avons faite en poussant le plus loin possible l’analyse mor- phologique des empreintes et surtout la comparaison avec les formes actuelles. | L’abondance des matériaux dont nous avons pu disposer nous a permis de figurer quelques espéces de Théziers qui ne l’avaient pas été ou qui n’étaient connues que par des frag- ments trés incomplets. : Par contre, le gisement de Saint-Marcel, de beaucoup le plus important par le nombre, la variété et la qualité des em- preintes recueillies de 1890 à 1920 et qui font partie des collec- tions Boulay, n’a jamais fait l’objet d’une étude détaillée (10). Nous nous sommes attaché à en donner ici une monographie qui, s’ajoutant aux éléments déjà connus, nous a permis d’es- quisser le tableau d’ensemble de la végétation forestière dans la vallée du Rhône à l’époque pliocène. (9) DEPAPE 1-3. > (10) Nous tenons à donner ici un témoignage de reconnaissance à M. Josepx Esrassy pour le zèle qu’il a mis durant plus de vingt ans à envoyer à l'abbé Boulay, puis à nous-même, les empreintes recueillies dans son exploitation d'argile à Saint-Marcel.: PART ET D ) a del ui ga LAPS AIMENT MALTA De AN RL ed Dune cat SL HP: iret uit CHAPITRE PREMIER LA VALLÉE DU RHÔNE A L'ÉPOQUE PLIOCENE Des travaux nombreux et importants ont fait connaître la stratigraphie et la faune des terrains pliocènes de la vallée du Rhône (1). Il nous suffira de rappeler sommairement les données acquises sur l’histoire du golfe pliocéne de la vallée du Rhône, sur les divers facies qui s’y sont succédé et d’y situer exactement les gisements à empreintes végétales. § I. — Plaisancien. 1, — LE GOLFE PLAISANCIEN. (Fig 1.) Le début de l’époque plaisancienne est marqué par une transgression marine qui amène les eaux de la Méditerranée jusqu'aux portes de Lyon (2). Elles pénètrent en une sorte de _ long fjord étroit « suivant un trajet remarquablement iden- tique à celui du Rhône actuel (3) ». Le thalweg marin prin- cipal remontait jusqu’à la Loire, à une vingtaine de kilomètres au sud de Lyon, tandis que des bras latéraux étroits péné- -traient plus ou moins loin dans la plupart des vallées des affluents actuels, tels que la Galaure, l'Isère, la Drôme, PEygues, la Durance, sur la rive gauche ; la Doux, l’Érieux, l'Ardèche, la Cèze, le Gardon, sur la rive droite. . Plusieurs îles émergeaient à l’intérieur du golfe plaisancien, accompagnées de hauts fonds et de récifs, tandis que les ri- .{1) M. JozEaupD en a résumé et complété les résultats dans sa Description des terrains néogènes de la plaine du Comtat et de ses abords. (2) Cf. Fontannes 11; Boutay 5; DEPÉRET 6; SvuEss. (3) DEPÉRET 6, Hist. gall. Rhône, p. 445. 98 . G. DEPAPE vages étaient constitués tantôt par des falaises abruptes, cal- caires ou granitiques, tantôt par des plages qui s’élevaient en pentes plus douces vers les sommets des Alpes à l’est, du Massif Central à l’ouest. Alors que, sur la rive droite, le niveau du rivage (4) se main- tient à peu près constamment à l’altitude de 170-185 mètres, sur la rive gauche les dépôts littoraux du plaisancien ont été relevés à des hauteurs variables (330 mètres à Eurre, 300 mé- tres à Nyons), sous l'influence de mouvements orogéniques survenus dans les Alpes, mouvements qui ont contribué à refouler la mer, à vider le bassin maritime du Rhône, « à la façon d’une cuvette que l’on relève par l’un de ses bords (5) ». 2, — SÉDIMENTS PLAISANCIENS, ÉTUDE GÉNÉRALE. Le plaisancien de la vallée du Rhône est remarquable par la variété des facies synchroniques ou presque synchroniques qu'il présente. On peut en observer une série complète dans les environs de Théziers (6). 1. Cailloux roulés. 2. Marnes à Congéries. 3. Marnes a Ostrea cochlear. 4. Argiles à Amussium et débris végétaux. Les argiles à Amussium sont remplacées à La Chapelle: Saint-Amand par des argiles sableuses à Cerithium vulgatum et galets à Lithodomes, à Aramon par des argiles à Brachio- podes et Polypiers. 1° Les lits à cailloux roulés correspondent au retour de la mer dans la vallée pontienne. 2° Les marnes a Congéries ont été déposées dans les estuaires. Remarquables par leur faune a affinités caspiennes (Congeria, Melanopsis, Melania, Hydrobia), elles se ren- contrent aussi à Saint-Marcel, Saint-Alexandre (Ardèche), (4) DEPÉRET 10 et 11. (5) BouLzaAy 5, Fl. plioc. v. Rhône, p. 12. (6) Cf. BERTHON 4 et 2: SaporrA et Mar. 2, Pl. foss.Vacq:, p.272; Bobres he Fl. Théz., p. 13; Depérer 3, ae de Théz., p. 274 ; JOLEAUD 1, Géol. Ca D: 0 ie. FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 99 Meynes (Gard) et jusque dans la province de Barcelone (vallée du Llobregat). 3° Les marnes a Ostrea cochlear, déposées au début du plai- sive Menak e Cc érmont- Ferrg DS tay, ( AT Mexenc 4754 A Waray à PES A = Ardéche \ AP. = Se 2 ee —— Extension du Golfe Pliocene } dans 13 Vallée du hone, : 7 avec indication des principaur gisements = ] #4 de végétaux ssiles is sancien dans la zone marine peu profonde et à une petite distance des estuaires, en transgression sur les marnes à Con- géries, forment un niveau assez constant à la base du plai- sancien du Rhône. 100 a = G. DEPAPE 40 Les argiles à Cerithium vulgatum (7) et galets de rivages à Lithodomes sont très fossilifères près de La Chapelle-Saint- Amand, au nord de Théziers (8). À côté des Lamellibranches lithophages, les Mollusques les plus fréquents sont des Gas- téropodes, habitants des côtes rocheuses. Le même facies à Cerithium se rencontre à Tresques, Saint-Alexandre, Saint- Laurent-de-Carnols, Saint-Laurent-du-Pape, Eurre, etc... 0° Les argiles à Brachiopodes et Polypiers s’observent auprès des anciennes falaises d’Aramon, de Beaucaire, de + Roquemaure. Elles contiennent en plus des Brachiopodes, des Polypiers isolés, — des Bryozoaires, et d’autres formes de la zone corallienne (entre 100 et 500 mètres), Chama, Pleurotoma, Pecten pesfelis, — avec de nombreuses variations locales et des associations de fossiles plus ou moins littoraux. 6° Les argiles grises, bleuâtres, à Amussium, sont le plus puissant des facies plaisanciens de la vallée du Rhône. On en trouve de nombreux affleurements, — dus à l'érosion ou aux travaux publics, — depuis l’Isère jusque dans les Bouches- du-Rhône. Signalons Eurre, Allex, Saint-Marcel-de-Crussol, Nyons, Le Bouchet, Saint-Marcel-d’Ardéche, Saint-Alexandre, Bagnols, Saint-Geniés-de-Comolas, etc... 3. — ETUDE PARTICULIÈRE DES ARGILES PLAISANCIENNES A AMUSSIUM. A. — Caractères pétrographiques. re Les caractères pétrographiques de l'argile à Amussium sont absolument constants (9). C’est une marne argileuse, grise, compacte, jJaunâtre ou blanchâtre, par altération, près du sommet, où elle devient de plus en plus sableuse. Elle pré- sente une épaisseur, assez variable, qui parfois dépasse plus de 100 mètres, d’après les sondages exécutés en divers points de la vallée du Rhône (10). (7) Cf. Fontannes 1-16, pour les divers facies. (8) DEPÉRET 3, Plioc. de Théziers, p. 278. (9) FONTANNES 11, Extens. mer eee p. 131. (10) ToRCAPEL, Géol. riv. dr. du Rhône, p. 174; FONTANNES 10, Sondages — TSère.;., ps. Jo, 76,-81. ~~ FLORE: PLIOCENE DE LA VALLÉE DU RHÔNE {Ot : : Bb Faune. La faune des argiles à Amussium est moins variée que celle des argiles à Cerithium (11). Les fossiles se rencontrent disséminés, isolés le plus souvent. Ce sont des Poissons ; des Mollusques : Amussium cristatum, A. Defilippt Stopp (Pecten comitatus Font.), Arca diluvii Lam., Corbula gibba Olivi., Venus islandicoides Lam., Nassa semistriata Broc., Turri- ERY: Rage Se) J WIZ a, q ENT Na , Fig. 2.— Environs de Théziers (Gard): := plaisancien (d’après la carte géologique feuille d'Avignon) ; À Mouré-Pluma, sommet de la colline. de Vacquières ; = tuerie près de la station de Théziers. tella subangulata Broc., Dentalium sexangulum Gmel., — des Crustacés : Axia Fontannest Miln.-Edw.; des Oursins : Brissopsis aff. crescentinus Wright... \ C.. — Flore. A cette faune marine trés caractéristique et très homogène est associée une flore remarquable, dont les éléments amenés des hauteurs voisines (12), par les eaux courantes ou même (11) JoLtEaup 1, Géol. Comtat, p. 77. (12) Pour le transport des débris de plantes à une grande distance dans la mer, cf. NATHORST 3, Val. flor. foss. arct., p. 745. 5 102 G. DEPAPE par le vent, se sont déposés sur le fond des vallées sous-ma- rines en même temps que les sédiments argilo-marneux. Ceux-ci, grâce aux nombreuses exploitations où il a été pos- sible de remarquer et de recueillir les empreintes, constituent le principal niveau à végétaux de l’époque plaisancienne. Les gisements les plus importants sont ceux de Théziers (Gard), Saint-Marcel-d’Ardéche, Bagnols-sur-Céze (Gard) et Eurre Fig. 3. — Environs de Saint-Marcel-d’Ardéche. Æ affleurements des marnes plaisan- ciennes (d’après la carte géologique au 80 000°, feuille d'Orange). (Drôme). Dans toutes ces localités, les exploitations n’attel- gnent que la partie supérieure, et sur une faible épaisseur seulement, des couches plaisanciennes. D’après les données stratigraphiques, la flore recueillie se place donc certaine- ment à un niveau déjà élevé dans la série pliocène, dans le plaisancien supérieur (13). a: (13) Cf. BouLay, Introd. Fl. Mont-Dore, p. 1 : « Les gisements (de la vallée du Rhône) se rangent sur l’échelle stratigraphique à un niveau parfaitement précis, indiscutable, en sorte que la flore des marnes à Nassa semistriata (argiles à Amussium Joleaud) est appelée à devenir pour l’étude des flores plus anciennes ou plus récentes un terme de comparaison, un point de repère des plus précieux. » . he /= a nn 0 ‘à FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 103 Théziers (fig. 2, dans le texte). — La colline mollassique . sur laquelle est bâti le village de Théziers occupe le centre d’un bassin de sédimentation marneuse qui, à l’époque plaisan- _cienne, était limité au nord et à l’est par les hauteurs qui vont de la forêt de Valmont à Nimes; à l’est, s’élevaient les falaises ou plutôt les hauts fonds de Beaucaire, de la Montagnette et des Angles ; au centre, les rochers de Théziers, du Cas- telas, de Montfrin. Ce sont les marnes de la tuilerie située phe de la gare de \ Fig. 4. — Exploitation des marnes plaisanciennes et tuilerie de Saint-Marcel-d’ Ardéche. Théziers qui ont fourni à l’abbé Boulay les meilleures em- preintes de son travail publié en 1890. L'exploitation des bancs marneux se poursuit actuellement sur une épaisseur d’une dizaine de mètres. ; Saint-Marcel-d’ Ardèche (fig. 3 et 4 dans le texte). — Saint- Marcel est situé sur la rive droite du Rhône, à 2 kilomètres du fleuve, à 7 kilomètres au nord du confluent de l’Ardèche et du Rhône. Les collines crétacées au pied desquelles coule le Rhône depuis le Pouzin s’écartent un peu au sud de Bourg- Saint-Andéol et circonscrivent une plaine d’alluvions, ancien emplacement d’une baie pliocène. Au flanc des coteaux qui délimitent au nord cette dépression affleure une bande étroite ‘104 G. DEPAPE de marnes plaisanciennes, d’où proviennent la plus grande partie des espéces décrites dans ce travail. Le principal gise- ment fossilifére est situé au nord du village, à quelques cen- taines de métres de l’église, au pied de la chapelle Saint- Joseph. Bagnols-sur-Cèze (fig. 5 du le texte). = La Céze coule actuellement entre deux lignes de hauteurs dont la plus re- marquable est couronnée au nord-est. Par Je bois de Gicon Fig. 5. — Environs de Bagnols-sur-Cèze (Gard) : § plaisancien (d’après la carte géolo- gique, feuille d'Orange). et se termine près du confluent de la Cèze et du Rhône par la Dent de Marcoule. Les eaux de la mer plaisancienne ont envahi jusqu’à Saint-André-de-Roquepertuis l’étroite vallée où les marnes à Amussium et Nassa semistriata affleurent au nord de la rivière suivant une bande étroite, de Saint-Gervais aux environs de Chusclan (14). … Eurre, — Les marnes plaisanciennes affleurent sur les ver- sants de la vallée de la Drôme comme sur les flancs de la (14) Cf. Fonrannes 12, Sables à « Potamides Basteroti », vallée de la Cèze, v. 451 ; BouLAy 6, Fl. Mont-Dore, p. 99. à ethical aah 3/7 Le 3 FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 105 vallée de la Céze. Un des lambeaux les plus importants de ces dépôts de l’ancien bassin maritime de Crest est conservé au nord-ouest d’Eurre et est raviné par le Meydarie (15). En 1911, nous avons recueilli quelques empreintes dans une argiliere située sur la rive droite de ce ruisseau, près du village des Videaux (fig. 5 bis). Conditions de dépôt et de conservation des végétaux dans les marnes plaisanciennes. — Les conditions de dépôt et de conserva- D SNE ON ua ne à ANS as £ 9 2 oe à tion sont identiques se eae _ pour les empreintes ee ae à végétales recueillies dans les marnes de Théziers, Saint-Marcel, Bagnols et Eurre. Les surfaces de con- tact des lits marneux montrent souvent de menus débris d’écor- ces, de feuilles, de brin- dilles ; ces débris sont presque toujours mé : Fig. 5 bis. — Environs d’Eurre (Drôme) : 3! plai- connaissables et sem- sancien (d apres la carte géologique, feuille de Privas), blent avoir été amenés lors des crues.des rivières. D’autres spécimens sont dissé- minés dans l’épaisseur des bancs marneux. Les feuilles pa- raissent alors s’être déposées tranquillement et en petit nombre, après un flottage plus ou moins prolongé, ce qui explique que leur état de conservation soit très variable. Dans les meilleurs échantillons, les tissus de la feuille sont remplacés par un oxyde de fer qui donne une empreinte en relief et d’une belle couleur jaune ou brune, tranchant sur la teinte pâle de la roche. Le réseau des nervures est parfois conservé avec une perfection remarquable, et les moindres _ veinules sont visibles, surtout si, comme à Saint-Marcel, la roche encaissante peu sableuse est-d’un grain très fin. . (15) Cf. Fontannes 7 et 14, BouLe, DEPÉRET, HAUG et Kian 1 et 2. ANN. DES SC. NAT. BOT., 10° série. AO {06 : G. DEPAPE Toutefois, méme parmi les feuilles provenant des bancs marneux, la macération a souvent fait disparaître une partie as tissus, la marge du limbe, et rendu la nervation presque halo d’autres sont réduites à une pelli- cule charbonneuse très Ha qui rapidement s’effrite à l’air ; ces dernières sont presque toujours indéterminables (16). § II. — Astien.. Pendant la période astienne, les eaux marines se retirent graduellement de la vallée du Rhône et en même temps s’éta- blit le réseau hydrographique, qui n’a subi depuis lors que des modifications secondaires. 1. — LE GOLFE ET LES LAGUNES DE L'ÉPOQUE ASTIENNE. Le golfe astien est resserré dans un couloir sinueux entre le Vivarais, les hauteurs de Pont-Saint-Esprit, le massif d’Uchaux, le Lampourdier, le plateau de Villeneuve, la Mon- tagnette, les hauteurs de Comps et les garrigues de Nimes à l’ouest, — les montagnes du Vaison, de Gigondas à l’est (17). La mer pliocène s’est retirée par à-coups (18), comme l'in- diquent à divers niveaux de la falaise néocomienne de Roque- maure des excavations creusées par les vagues et aux parois perforées par les lithophages. En se retirant, la mer laisse des étangs (19), — tel celui de la région de Théziers-Roquemaure, — autour desquels la végétation se développe et où des lits tourbeux alternent avec des lits d'argile. Ces dernières conditions de recul des rivages pliocènes ressemblent à celles qui se poursuivent depuis les temps historiques pour les nom- breux étangs côtiers du golfe de Lyon (20). | 2. — LES SEDIMENTS ASTIENS. La colline de Vacquières, située au nord-est de Théziers, présente une série depuis longtemps connue de sédiments (16) Cf. Bounay 4, FI. Théz., p. 13 ; et 5, Fl. pl. Rhône, p. 12. (17) JoteauD 1, Géol. Comtat, p. 80. (18) CAZIOT 2-4. (19) CazioT, loc. cit. ; DURAND, Plioc. Saint-Laurent. (20) LENTHÉRIC, Villes mortes du golfe de Lyon, p. 150, 174, 178, 396, 435. Ae aes PEER Palo FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 107 saumâtres ou d’eau douce superposés aux marnes a /Vassa _semistriata et Amussium. Une série parallèle à celle de Vac- quières s’observe, avec des variations locales, au sud de Bagnols-sur-Cèze, dans la région de Saint-Geniés-de-Comolas et de Saint-Laurent-des-Arbres (21). SICILI EN. Cailloux calcaires, quartzites alpins. ASTIEN. Vacquières. Supérieur : Sables jaunes, lits gréseux intercalés, stratification oblique ; régime flu- viatile. Inférieur : Banc gréseux, débris de Balanus. Marnes à faune saumatre, Potamides Basteroti (2° niveau), Congeria sub- Basteroti, et fossilés d’eau douce : Unio, Planorbis... Végétaux. Sables jaunatres a débris roulés de Balanus, Ostrea. Marnes gypsiféres a Potamides Bas- terott (1° niveau), Auricula, Scro- bicularia, faune saumâtre. PLAISANCIEN. Marnes marines à Amussium, Nassa, St-Genies et St-Laurent. Sables jaunes de St-Laurent à Mastodon arvernensis. Argile à Unio, Anodonta, faune d’eau douce. Marnes ligniteuses ou tour- beuses grisâtres à Limnaea, Planorbis, Bythinia, faune d’eau douce. Marnes jaunâtres à Potamides Basteroti, Melanopsis, faune saumatre. Cerithium. A. — Astien inférieur. _a. Dépôts marins. _ Des dépôts franchement marins s’observent à Pujaut, Bédarrides, dans le couloir où la mer est resserrée à l’époque astienne (Sables et grès à Pecten scabrellus). b. Dépôts à Potamides Basteroti : Niveau à végétaux. Sur une très grande étendue de l’ancien golfe plaisancien, aux marnes marines font suite des dépôts de plus en plus sau- matres. Tantôt marneux, tantôt sableux, ils se retrouvent au (21) Cf. BERTHON 1 et 2; SAPORTA et Marion 2; BouLAY 4; DEPERET 3; Caziot 1-3; DURAND ; JOLEAUD 1. 108 G. DEPAPE nord-est de Théziers, à Domazan, Saze, Saint-Laurent, Saint-Geniés ; sur l’autre rive du Rhône à Visan ; au sud-ouest à Montpellier, et plus loin dans la vallée de l’Orb, de l'Hérault, et jusqu'en Espagne, dans la vallée du Llobregat. Le fossile le plus important de ces dépôts saumâtres est Potamides Basteroti. Associé à des Scrobicularia, Auricula, il caractérise les dépôts constitués dans le voisinage de l’em- bouchure des rivières et dans les lagunes saumatres. Des débris de coquilles marines: Balanus, Ostrea, Pecten sont apportés par les flots, tandis que les eaux fluviatiles amènent des Unio, Limnæa, et que la proximité du continent se mani- feste par l’abondance des débris végétaux. : Les empreintes de nos collections proviennent des grès de Domazan et des couches à Potamides de Vacquières. L'abbé Boulay en a précisé minutieusement les conditions de gise- ment dans sa flore de Théziers (Pl. I, p. 16 et sq.), en s’ap- puyant sur la présence d’un banc gréseux qui partage la . colline en deux étages bien distincts. c. Conditions de dépôt et de conservation des végétaux. Les conditions dans lesquelles se sont déposés les débris végétaux ont été peu favorables à leur bonne conservation, soit qu’ils aient été charriés par les eaux fluviatiles, soit qu'ils se soient rapidement décomposés et plus ou moins carbonisés sur place. Plus que pour les feuilles des marnes plaisanciennes, le flottage, la macération ont détruit les tissus et altéré les contours. D'ailleurs, les Monocotylédones aquatiques qui en constituent la plus grande part se prêtent à la fossilisation — moins bien que les Dicotylédones ligneuses aux feuilles plus coriaces et plus résistantes. Enfin la perméabilité de certaines couches gréseuses et sableuses a permis aux eaux d infiltra- tion d’agir sur les restes organiques et d’en faire disparaître une grande partie. BP. — Astien supérieur. Au-dessus des couches à Potamides Basteroti se placent des | sables fluviatiles, à Vacquières, à Saint-Laurent-des-Arbres. Dans ce dernier gisement, ces sables ont fourni toute une nt St aide ae a > > AS, % AR ET ee NES PERS die ina sdb s dia S anse ae + FLORE PLIOCÈNE DE LA VALLÉÉ DU RHÔNE 109 faune de Mammifères (Mastodon arvernensis, Rhinoceros lep- torhinus, Sus arvernensis, Tapirus arvernensis, Palæoryx Cor- dieri) identique à celle de Perpignan, Montpellier, Trévoux et qui contribue à préciser l’âge des gisements à végétaux (22). § III. — Sicilien. Les sables de l’astien supérieur sont recouverts a Vac- quières et dans les autres gisements d’un revêtement d’allu- ~ vions, cailloutis et conglomérats : dépôts fluviatiles et torren- tiels qui ont caractérisé la fin du pliocéne dans la vallée du Rhône, comme en Italie, en Espagne, en Algérie et qui ont été plus ou moins morcelés par les érosions ultérieures (23). Ces formations du sicilien, longtemps rattachées au pliocène, sont aujourd’hui considérées par beaucoup d’auteurs comme ayant inauguré la période quaternaire (24). (22) Duranp, Plioc. Saint-Laur. ; DEPÉRET 4, Success. faunes plioc., p. 524 ; Roman, Rech. sur le Bas-Languedoc, p. 241 et sq.; Hauc, Traité de géologie, p. 1713. : (23) Cf. Fonrannes 12, Sabl. à Potam. Bast. 9. de la Cèze, p. 451 ; JOLEAUD 1, Géol. Comtat, p. 86, 92 ; Gignoux, Form. plioc. Italie, Sicile, p. 22. (24) Hauc, Traité de géologie, p. 1766-1776. CHAPITRE II DESCRIPTION RAISONNEE DES ESPECES REMARQUES PRELIMINAIRES. La méthode que nous avons adoptée dans ce travail est celle que M. Laurent a exposée et appliquée dans ses études sur les flores tertiaires (1). Les principes de cette méthode ont été précisés dans un article général de Progressus ret botanice (2), et nous en trouvons un court résumé dans les Recherches paléophytologiques de Lauby (3). Le nombre des échantillons s’éléve a plusieurs milliers ; les graines et les fruits sont rares ; la majorité de nos em- preintes sont des feuilles. Nous ne nous sommes pas contenté de noter la forme générale, les nervures principales; nous avons, dans la mesure du possible, et en nous servant habituel- lement du microscope binoculaire, passé en revue tous les caractéres morphologiques qui contribuent a donner a chaque espéce sa physionomie propre : Limbe, forme, dimensions, marge, consistance. Nervures: primaires, type palmé, penné ; — secondaires : nombre, disposition a la base et le long des primaires, angle d’émergence, terminaison à la marge (camptodromes, craspé- dodromes) ; — réseau tertiaire ; — réseau ultime. L'analyse minutieuse des caractères morphologiques, — complétée parfois par l’étude de quelques caractères anato- miques (stomates, organes sécréteurs), — nous a permis de grouper nos empreintes en séries parfois très nombreuses, que nous avons comparées ensuite à des séries de feuilles actuelles. Les termes de comparaison nous ont été fournis par l’her- (1) LAURENT 1-10. (2) LAURENT 4, Progr. paléob. angiosp. (3) LauBy 2, p. 62. ; cf. ZEILLER, Paléobotanique, p. 301-306. FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 111 bier paléontologique de l'abbé Boulay, enrichi par des lots importants provenant de l’Arboretum des Barres, des Jardins Botaniques de Paris, Montpellier, Lyon, Toulouse, par des envois de M. Faucheux de Pondichéry. Nous avons consulté aussi les herbiers du Muséum remarquables par l'abondance et la variété des échantillons provenant des stations les plus diverses. Après avoir établi les relations de nos empreintes fossiles avec les espèces actuelles, relations si étroites que souvent il est difficile de distinguer les unes d’avec les autres (4) et que le même nom doit être appliqué aux unes et aux autres, nous avons établi la comparaison avec les formes déjà décrites d’autres gisements contemporains ou plus anciens, particu- liérement du Massif Central, du Sud-Est de la France, de l’Europe centrale. — | } CRYPTOGAMES VASCULAIRES Filicinées. Genre WooDWARDIA. Woodwardia radicans Cav. PL LE 2) 1° Description. — Deux fragments de pennes aux lobes obtus ou atténués en pointe, séparés par des sinus étroits. De part et d’autre de la nervure principale de la penne, comme aussi de la nervure médiane des lobes, les nervules dessinent des mailles allongées. Dans chaque pinnule, a partir de ces mailles, les nervules s’anastomosent en un réseau polygonal d’où elles se dirigent ensuite séparément et librement jusqu’au bord du limbe. 20 Les Woodwardia actuels. — Actuellement on peut dis- tinguer deux groupes dans le genre Woodwardia (1). Le pre- mier est caractérisé par la présence d’une ou plusieurs séries de mailles polygonales, en dehors des mailles allongées qui (4) Cf. Gaupin, IVe Mém., p. 7 ; SAporTA 9, Car. végét. plioc., p. 228 ; Lau- RENT 4, Progress., p. 330. {42 | G. DEPAPE bordent les nervures médianes. I] comprend W. radicans Cav., qui habite — en stations disjointes — le Mexique, le Guaté- mala, les îles Madères et Canaries, l'Espagne, l'Italie, la Si- cile, le nord de l'Inde, l’île Java, et W. orientalis Hort., que divers auteurs rattachent à l’espèce précédente et qui habite l’Extrême-Orient (Japon, Formose). L’autre groupe com- prend W. virginica Smith (Canada, Etats-Unis) et W.-japo- nica Swartz, et se distingue par l’absence de mailles polygo- nales. L’échantillon de Saint-Marcel se place dans la première série. | 3° Le genre Woodwardia est bien représenté dans les flores tertiaires de l’Europe. Signalons particulièrement les belles empreintes miocènes de la Suisse (2), d'Ursovie (Bohême) (5), de Radoboj (Croatie) (4), considérées par Heer, Velenovsky | et Unger comme voisines de W. radicans. De celui-ci le pliocène de Meximieux a livré de beaux spécimens fructi- fiés (9). | Bibliographie. — 1. Hooker, Sp. Filic., II], p. 67. — Hooker a. BAKER, Syn. Filic.,.p. 188. — ETTINGSHAUSEN 6, Farnkr. d. Jetzv., Pl. UX XII, f. 7, 9: — Curist, Farnkr. d. Erd., p. 186, et Geogr. d. Farnkr., p. 62 et p. 65, f. 33. 2. HEER 1, Fl. 1. hele., 1, p. 29, Taf. V, VI, f. 1. ; Woodwardia resneriana Heer. — 3. VELENovsKY, FI. Ursov., P. 11, Taf. I, f. 1-8. 4 UNGEr 1, “Ci prot. p. 423, Far XX XVIT F2. 5. Saporta et Marion 3, Fl. Mexim., p. 85, PI. XXII, f. 1-4. — Cf. ZITTEL, Paléophyt., p. 96. ne Genre OSMUNDA. Osmunda bilinica Sap et Mar. (Pteris bilinica Ett.). (PLAIT. rer be Pi LEE et) Nous représentons (PI. ITT, f. 4) la plus belle des empreintes recueillies à Vacquières par Saporta et Marion et rapportées par eux au genre Osmunda. Ces empreintes, conservées dans les collections du Muséum, non figurées dans leur travail de 1874, «consistent en portions de pennes ou segments principaux allongés linéaires, à rachis mince et flexueux, partagés en lobes soudés entre eux par la base, oblongs, obtus, bien que — légèrement atténués au sommet et pourvus de 11 à 12 paires de nervures tertiaires sortant de la médiane sous un angle FLORE PLIOCENE DE-LA VALLEE DU RHONE 113 assez aigu et courant au bord, qui est sinué denté oudu moins légèrement ondulé. La. plupart des veines tertiaires sont bi- furquées ; les inférieures seulement sont rameuses par dicho- tomie, et leurs branches vont aboutir à l’angle interne du sinus des lobes... La disposition des veines est absolument pareille à ce que montrent les Osmunda ». La ressemblance est parti- _culiêrement étroite avec O. interrupta Michx (0. Claytoniana L.) et O. cinnamomea L. (1). Pour Saporta et Marion (2), la Fougère de Vacquières —{de même que la Fougère de Bilin (3), Pteris bilinica Ett., avec laquelle ils la comparent| — parait intermédiaire entre ces deux espèces, qui ne sont plus spon- _tanées en Europe, mais se rencontrent, la première, O. inter- rupta, dans l’Amérique, du Canada au Brésil, et dans les mon- tagnes de l’Inde ; la deuxième, O. cinnamomea, dans l Amérique entière, dans la région de l'Amour et au Japon. En 1890, l’abbé Boulay (4) admet la détermination et les rapprochements proposés par Saporta et Marion, et il rarç- porte de son côté à Osmunda bilinica plusieurs spécimens re- cueillis au cours de ses excursions à Vacquiéres. Nous donnons | (PI. I, f. 4et 5) des photographies de l’empreinte qu'il a figurée dans sa Flore des environs de Théziers (PI. VII, f. 4), et il ne semble pas qu’il y ait lieu de modifier cette détermination. Bibliographie. — J. ETrTincsx. 6, Farnkr. d. Jetze., Taf. CLXXV, f. 7; Wat. CEXXNI.:- 13 et 4. 2. SAPORTA et Marion 2, Fl. Vacquières, p. 278. 3. Ertiness. 7, Fl. 9. Bilin, 1, p.14; Taf. III, f. 14 (Pteris bilinica Ett.). 4. Boutay 4, Fl. Théziers, p. 24, Pl. VII, f. 4. 114 G. DEPAPE PHANEROGAMES. — GYMNOSPERMES. Ginkgoacées. Genre GINKGO. Ginkgo adiantoides (Ung.) Heer. (Ginkgo biloba L.) (1). (PLAT £2 6:83 1° Deux feuilles. La première, large de 25 millimètres, sur 12 millimètres de largeur, en éventail, réniforme, au bord en- tier, arrondi, légèrement ondulé, atténué en coin vers le pé- tiole. Celui-ci, long de 13 millimètres, creusé d’un sillon bordé par deux nervures saillantes qui à la naissance du limbe s’écartent et suivent à droite et à gauche le bord inférieur de la feuille. De ces cordons vasculaires marginaux partent des nervures qui se ramifient à leur tour par dichotomies succes- sives en branches équidistantes et subparallèles. Entre les nervures et particulièrement entre les nervules ultimes, de petites taches semblables à celles que Massalongo (7) avait observées sur des empreintes de Ginkgo de Sinigaglia et qu'il considérait comme des traces de Champignons parasites, taches qui, suivant l’interprétation de Saporta et de Mur- ray (2), indiquent l'emplacement de poches résimifères. Le second spécimen est plus grand que l’autre, mais incomplet (largeur : 40 millimetres; longueur : 16 A de. 2° Le Ginkgo biloba L. d' Extréme-Orient possède des feuilles identiques à celles que nous venons de décrire. Entre les em- preintes de Saint-Marcel et les feuilles que nous représen- tons (Pl. I, f.9 et fig. 6 du texte), il est impossible de signa- ler quelque différence appréciable, à part les dimensions (1) Pour le Ginkgo de Saint-Marcel, nous indiquons d’abord le nom attribué par un grand nombre de paléobotanistes à des empreintes identiques d’autres gisements : G. adiantoides. Nous ajoutons entre parenthèses le nom de l’es- pèce actuelle qui paraît dériver directement du Ginkgo tertiaire : G. biloba. Nous avons adopté la même méthode pour quelques autres formes qui se dis- tinguent difficilement de certaines espèces actuelles et auxquelles cependant on conserve généralement une dénomination particulière (Ex. : Sequoia Langs- dorfii, Glyptostrobus europeus...). FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 115 plus réduites des fossiles. Il convient, d’ailleurs, de noter la grande variabilité des feuilles actuelles. 30 Parmi les empreintes à comparer avec celles de Saint- Marcel, signalons d’abord une feuille de Rochessauve, rap- portée par l’abbé Boulay à Adiantites senogalliensis Mass (3). «Il y a pleine conformité, écrit-il, avec la description et la figure de Massalongo, mais il n’est pas impossible que ce soit une feuille de Ginkgo.» Un examen attentif de l'empreinte de Rochessauve montre qu’elle possède les caractères des 1 2 Fig. 6. — Feuilles de Ginkgo biloba L. — 1. Japon; 2. Jard. bot. Montpellier (Heib. Mu- séum Hist. nat. Paris). — Réd. 1/2. feuilles d’Adiantum reniforme : limbe de forme orbiculaire, _ nombreuses nervures dichotomiquement ramifiées, mais par- tant du sommet du pétiole et non de deux faisceaux mar- ginaux ; nulle trace de poches résiniféres. Des empreintes de Ginkgo, semblables aux nôtres, ont été rencontrées dans un grand nombre de gisements tertiaires. Parmi les plus remarquables, signalons les empreintes des environs de Francfort (quatern.) (4) ; celles de Varennes (5), Sinigaglia (6) (miopliocène) ; les feuilles de Vile de Mull (7), des Terres arctiques (8) et en particulier du Spitzberg (9); enfin celles de Laramie (éocène) (10). La plupart de ces em- preintes ont été décrites sous le nom de Ginkgo adiantoides (Ung.) Heer, et leur ressemblance trés étroite avec les feuilles du Ginkgo actuel a été signalée par tous les paléobotanistes En 1908, M. Principi (17) a groupé sous le nom de Salisburia adiantifolia Sm. toutes les feuilles de Ginkgo de Sinigaglia (Salisburia adiantoides Ung., — S. procaccinii Mass.). En 1913 (12), nous n’avons point cru devoir distinguer de l’es- 116 | G. DEPAPE péce actuelle les feuilles fossiles de Saint-Marcel. MM. Ro- land de la Vaulx et Marty, récemment, ont trouvé à Va- rennes une feuille qu'ils considèrent comme « strictement identique à celles du Ginkgo biloba actuel du Japon », et ils l'ont attribuée à cette espèce. Nous rappellerons que quelques paléobotanistes ne par- tagent pas notre opinion (13). Dans des travaux récents, A. G. Nathorst et M. A.-C. Seward considèrent les feuilles tertiaires comme voisines de celles du Ginkgo actuel, mais continuent à les distinguer sous le nom de Ginkgo ou Gink- goites adiantoides. Rappelons enfin l'ancienneté du genre Ginkgo. L’unique espèce actuelle G. biloba, — conservée par la culture (74) en Chine et au Japon, — représente le dernier terme d’une lignée dont l’époque jurassique marqua l’apogée dans tout l'hémisphère boréal (15). | a did nés eus À à TA Bibliographie.— 1. Sclerotites Salisburiæ Mass., Fl. f. Senig., p.87, Tawv. [, f. 1. 2.-GARDNER, Hoc. flor., p.-99, not. 4 3. BouLaY 3, Not. fl. tert. env. Privas, n° 4. Cf: notre Planche I, f. 10. 4 4 ENGELHARDT u. KINKELIN, Oberplioc. Flor. d. Untermaint, p. 196, | Tat. XXHI. 2116-48. 9. R. DE LA VauLx et Marty, Nouv. recherch. fl. de Varennes, p. 294, Pet à 4 6. Massatonco et Scaras., FI. Senig., p. 163, Tab. I, f. 4; VE, À. 18; : WEL» af 9% XX OCR 49. 7. GARDNER, loc. cit., p. 99, Pl. XXV. 8. HEER 7, Fl. foss. arct.; vol. I, Mioc. Fl. 9. Nord Grénland, p. 95, T. IT, {.45.T. XUVIL; f:-4 a; p:183,T: XLV, {4% = vol: IE Fosse forse; vorc: Greenland, p. 465, T. XLIV, f. 1 ; vol. V, Mioc. fl. d. Insel Sachalin, p. 21, T. II, f 7-10 ; vol. VII, Tert. fl. 9. Grénland, p 57, T. LXX XVII, f. 9, 12. 9. NATHORST 5, Ginkgo adiantoides (Unger) Heer im tertiär Spitzberg, p.235 feoA; 2. 10. L. F. Warp, Typ. of Laramie flor., p. 14, Pl. I, f. 5-6. IJ. PRiNcipr, Contrib. all. flor. foss. d. Senig., p. 35. 12. G. DEepAPE 2, Note sur le Gingko de St-Marcel (C.R.A.S., 1912, p. 957). 13. NATHORST 6, Notizen, p. 459. — Sewarp 1, Fossil plants, IV, p. 29. 14. SEWARD 1, Foss. plants, p. 30. — SewarD and Miss J. Gowan, The © Maiden hair Tree (Gingko biloba L.) (Ann. of Bot., vol. XIV, n° 53,1900, p.109). | 15. G. DE Saporta, Hist. du type Salisburia ou Ginkgo (La Nature, t. XVI, XVII et XVIII pass., 1880-1882) ; Orig. arb., p. 51-57. — SCHIMPER, Tr. p. vég., p. 396. — ZITTEL, Paléophyt., p. 254. — ZEILLER 5, Paléobot., p. 247. — SEWARD 1, Foss. plants, IV, p. 30 et sq. — Sewarp 2, Jur. Flor. of Yorkshire, | p. 86. — Berry 3, Paleobotany, Smiths. rep., p. 355. FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE ee Taxacées. Genre TORREYA. Torreya nucifera Sieb. et Zucc. (Pl. I, f. 12.) 1° Feuille longue de 28 millimètres, large de 4 millimètres dans sa région médiane, à sommet cuspidé acéré, marquée de deux lignes ou bandelettes étroites où sont localisés les sto- mates. : 20 Cette feuille est identique a celle du Torreya nucifera actuel (7), tel qu’on le trouve représenté par Saporta et Marion (flore de Meximieux) (2). Elle diffère de la variété à feuilles plus courtes et plus arrondies à la base que ces auteurs ont distinguée à Meximieux sous le nom de 7. nucifera var. bre- vifolia. Notons d’ailleurs que dans ce gisement l’abbé Bou- lay (3) a recueilli des feuilles qui appartiennent bien au type normal. | 30 Dans les gisements pliocènes du Mont-Dore et de la vallée du Main (4), on a rencontré un Torreya semblable a celui de la vallée du Rhône. Suivant G. de Saporta et Marion, une empreinte du miocène de Bilin (5), — rapportée par Ettingshausen à Sequoia Langsdorfiu, — proviendrait d’un Torreya voisin de T. taxifolia Arn. de la Floride. Mais, d’après Vabbé Boulay, il y a lieu de supposer que cet échantillon ap- partient aussi au Torreya nucifera. Enfin lamême espèce paraît représentée dans la flore de Sinigaglia (6) (miocéne supérieur). Le Torreya nucifera est actuellement localisé au Japon. Le genre Torreya paraît très ancien. Seward (7) ne regarde pas comme absolument décisives les empreintes des terres arctiques (8) : il admet, d’après Berry (9), celles du Crétacé du Nord de la Caroline (Torreyites carolinianus Berry, voisin de T. taxifolia). Bibliographie. — 7. CARRIÈRE, Tr. Conifères, II, p. 723. — Pincer, Taza- ceæ, p. 105 et 110. 2. SAPORTA et Marion 3, Mexim., p. 87, Pl. XXII, f. 6-7. — Saporta 26, Orig. arbres, p. 59. 3. Boutay 6, Mont-Dore, p. 47, Pl. I, f. 3-4. 118 G. DEPAPE 4. ENGELHARDT et Kinxe in, Vall. du Main, p. 191, Taf. XXIII, f. 6 a-i. . 5. ETTINGSHAUSEN 7, Fl. ©. Bilin, Taf. XIII, f. 9 (Seg. Langsdorfit). 4 6. MassALONGO, Fl. Senig., Taf. VI, f. 13 et 15 (Seq. Langsdorfu). — à 7. SEWARD 1, Foss. pl., IV, p. 419. 8. HEER 7, Fl. f. arct., III, p. 70, Taf. XVIII, £. 1-4 (T. Dicksoniana Heer) ; III, p. 71, Taf. XVII, f. 1-2 (T. parvifolia Heer); VII, p.56, Taf. LXX,f.7 4 (T. borealis Heer). | 9. Berry, A Mid. Cretac. sp. of Torreya, (Amzric. Journ. Sc., s. 4, vol. XXXV, p. 382,1. 1-3, 1908): 4 Taxodiacées. Genre GLYPTOSTROBUS. Glyptostrobus europæus (Brngt) Heer. (Gl. heterophyllus Endl.) (PL Ty i3-5)) 1° Saporta et Marion en 1873 (1) trouvent a Vacquières — «plusieurs ramules bien reconnaissables ». En 1890, l’abbé Boulay (2) signale « deux ramules qui ne suffiraient pas pour donner à la détermination quelque probabilité si Saporta et Marion n’indiquaient déjà cette espèce au même endroit ». Bientôt 1l rencontre la même espèce à Eurre et à Saint-Marcel. Les spécimens de Saint-Marcel comprennent des branches fines, grêles, presque dichotomiquement ramifiées, à feuilles courtes, la plupart étroitement appliquées contre l’axe, et à- base décurrente. Quelques extrémités présentent des renfle- ments qui sont des bourgeons terminaux ou des boutons mâles. Nous n’avons point rencontré de strobiles. 20 Parmi les nombreux restes fossiles auxquels sont com- parables nos empreintes de Saint-Marcel, qu'il suffise de citer ceux de la flore miocène de Suisse (3), de Bilin (4), de Mexi- mieux (2), de Menat (6). Le Glyptostrobus europæus Heer est une des espèces les plus communes dans les flores anciennes, depuis l’époque crétacée et à travers toute la période tertiaire. Présent dans les régions arctiques (7), il existe dans l’éocène d'Angleterre (8) 3 et d'Amérique ; dans l’oligocène de Manosque (9), de Menat ; il atteint son apogée au miocène et se rencontre dans presque toutes les flores de cette période : Bilin, Leoben (70) ; Silé- 2 FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 119 sie (11); Wetteravie (2); Œningen; Val d’Arno (15) ; Sinigaglia (14); Kumi (15); Joursac (16); Chambeuil, Panouval (27) ; il se maintient au pliocèné aux abords du golfe du Rhône, mais on ne l’a pas signalé dans les flores pliocénes du Massif Central, Cantal et Mont-!)ore. 30 Le Glyptostrobus europæus est intimement allié au Gl. heterophylius Endl., espèce de la Chine tropicale, où il vit entre le 24° et le 36° de latitude nord, au bord des rivières, dans les stations humides et marécageuses où |’été est chaud et l'hiver très doux. Quelques nuances ont paru légitimer la distinction des deux formes : «Le type tertiaire semble avoir constitué autrefois en Europe un arbre plus élevé, plus vi- goureux, plus touffu, pourvu de branches plus multipliées, de rameaux plus longs et plus divisés que dans l'espèce actuelle. » (Sap. et Mar. 3, Mexim., p. 94). Il diffère aussi « par des strobiles plus gros et par l’absence de feuilles distiques linéaires sur les ramules latéraux » (Saporta 31, FT. prov., p. 7). Néanmoins la parenté est très étroite entre la forme euro- péenne et celle de Chine, et les différences s’atténuent par le fait que certains spécimens d'Europe sont très voisins du Gl. heterophyllus, tels les rameaux de Menat, où les feuilles sont plus allongées et distiques ; tels encore les strobiles de Menat et de Koumi, qui ont les mêmes dimensions que ceux de l’espèce actuelle (Cf. Laurent, loc. cit., p. 66). . Bibliographie. — 1. SAPORTA et Marion 2, Fl. Vacquières, p. 280. 2. Boutay 4, Fl. Théziers, p. 25, Pl. IT, f.5. — Boutay 5, Fl. pl. Rhône, p. 16. ome 1 Fly: helv:, I, p. 51, Pl. XEX- XX, XXI: ILL, p: 159. 4. ETTINGSHAUSEN 7, Fl. ». Bilin, p. 37, Taf. XI, f. 5-7. 5. SAPORTA et Marion 3, Fl. Meximieux, p. 91, Pl. XXIII, f. 167. 6. LAURENT 8, Menat, p. 66, Pl. V, f. 5; Pl. VI, f. 1 ; f. 27 text. Zorn. Hl. farce, 4p. 90> Tat.: DIF, ct 2-5) Fat. XLV, .f,. 20-22. IIT, D 26 VII;-p. 13, Taf. LIT. 8. GARDNER, Brit. Eoc. flor., p. 30, Taf. VII, f. 1-8 (T'axodium eocenicum). — Berry 2, Lower Eoc. flor. S. E. North Americ., p. 169. 9. SAPORTA 31, Flor. provenç., p. 7. — Saporta 2, Étud. S. E. (Ann. sc. Nats, 9 si; t. VIII, p. 49). | 10. ETTINGSHAUSEN 12, Leoben, p. 273, Taf. II, f. 3-5. tf, KeAUsEL., Pil Schies,, p-111, Taf.X, f)28;.Taf. XI, f.1; Taf. XXV,f 8, 12, Lupwic, Palæontogr., VIII, p. 69, Taf. XII, f. 1. 120 | G. DEPAPE / 13. Gaupin, 1° Mém., p.26, PLI,f.5-10 ;2e Mém., p.35, PLII, f.2, 4,9, 14, 15. 14. M onic, FlSente., p: 152 Tee Wels. 15. UNGER 6, Fl. f. v. Kumi, p. 18, Taf. I, f. 3-11. — SAPoRTA, En critiq. d’une collect. de pl. foss. (Kumi) (Ann. scient. Ec. norm. supér., 2 sér., t. I], DA PE TES 1 1-2) 16. Maire 2 Joursac.ap.-21, Pl, 1 i As 70) 17. Liausy, Recherch. pal., p. 87. = of. ScHIMPER, Tr. p. vég., t. II, p. 325 — ZiTTEL, Paléoph., p. 275. — SEWARD 1, Foss. plants, IV, p. 328. Sequoia Langsdorfu (Brngt) Heer. (S. sempervirens Endl.). (PL I, f.13-15.) 1° Les restes de Sequoia sont très abondants dans les sédi- ments pliocènes de la vallée du Rhône. Trouvés à Eurre par Fontannes (7), qui soumit ses échantillons à l’examen de Saporta, ils représentent l’une des formes les plus fréquentes parmi les documents reçus de Saint-Marcel par l’abbé Bou- lay (2) et par nous-méme. Les spécimens de l’Ardèche sont des ramules garnis de feuilles étalées, distiques, rétrécies à la base, décurrentes sur la tige, à nervure médiane bien appa- rente ; les feuilles normales ont environ 15 millimètres de lon- _gueur sur 2 millimètres de largeur, tandis qu'à la base de certains rameaux on observe la trace de nombreuses petites feuilles écailleuses. 20 Les ramules de Saint-Marcel sont tout à fait semblables à ceux de Sequoia sempervirens Endl., de la Haute-Californie. Il suffira de comparer les figures 13-15 (Pl. I) avec la figure 7 du texte, qui représente l’extrémité d’un rameau, à la base duquel sont conservées les feuilles écailleuses, anciennes pièces de recouvrement d’un bourgeon terminal. Nos fossiles sont, d’autre part, parfaitement comparables avec ceux qui ont été rapportés au Sequoia Langsdorfu, espèce « qu'il aurait mieux valu, semble-t-il, nommer Sequoia sempervirens var. fossilis, tant elle ressemble à la plante cali- fornienne (3) »; espèce «considérée comme pratiquement identique avec Sequoia sempervirens ; beaucoup d'auteurs en parlent comme de l’ancêtre direct de l’espèce actuelle (4) » 30 Sequoia Langsdorfi Heer est richement représenté dans le tertiaire : Heer (5) l’a signalé en de nombreux gisements des Sey Pit: dvi sale sites FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 121 terres arctiques : île Disco, rivière Mackenzie, Alaska, Spitz- berg, île Sachalin ; Nathorst (6) l’a trouvé dans les argiles tertiaires d’Ellesmere Land «dans un état de préservation remarquable, à tel point que les branches pourraient être lavées et isolées comme des spécimens d’herbier ». Présent dans l’éocène anglais de l’île de Mull (7), il se rencontre dans les flores miocénes de l’Europe centrale (3), dans la mollasse de Suisse (9), à Kumi (70), au Val d’Arno (71), en Silésie (72), etc. Pour la France, il est intéressant de noter que le Sequoia Langsdorfu, présent dans les flores aquitaniennes du sud-est (Armissan, Manosque, Marseille) (13), dans la flore de Menat (74), se retrouve dans le miocéne supérieur des environs de Pri- vas (15) et dans le pliocéne de la vallée du Rhone; il n’a pas encore été rencontré Fig 7. — Ramule de Sequoia sempervirens jusqu’à ce jour dans les flores phocénes de Endl. (Jard. bot. cule } Montpellier). Meximieux, du Massif Central. Bibliographie. — 7. FontTannes 14, Marn. plioc. d’Eurre, p. 433. BOULAY ox Ml plioc. 0. Rhône, p. 15, f. 1. 3. LAURENT 2, Fl. vallée de l'Huveaune, Arg. de Marseille, p. 15, Pl. IT, f. 6-8. 4 puwann 1, Moss. pl, IV, p. 352: pobre) farce. Tai lh XX XEN sth) Tat Xe X LITT > IT, 3; Panett V, 4) Tat: XIT XII, X XV... 6. NATHORST 4, Fl. Ellesmere Land, p. 225. CGaronen Brit, Bliveoc., p. 41, Pl. X, av 4: 8. VELENOVSKY, FI. Ursovie, p. 16, Taf. I, f. 28-35. — Zwanzicer, Fl. Liescha, p. 14, Taf. II, f. 2-5. — Friepricu, Beitr. z. Kenntn. d. Tertiärfl, Dachsen, D. 83, Tat: VIF, £43. oe inne Ag PU) tert. hele., 0, D. 94, Vat. XX at. 72: HO UNGER 6) Fie Kumi, p.24, Taf. If, i. 17-23, — SAPORTA, Exam. crit. eauepl, joss.) PI, IT f. 5-6) MC ADN ZE Men. p. 36,.P1. 11, f.. 7-8; Pl: Xf. 40. Rues byl, Schles pi 109. Tat. XX 1: 46/122-2% > Nachir., I, p.\252, AS MIX, (1-2: D roma) Ehud. Sih. (Ann. se: inai:.s.. 5,'t. FV, ps 51, Pl. IN, f. 1: Sate Fl) p. 50: 51, provence. p: 7, PL 1; ¥.,1-2. 14, Bichens 8, Menat, p. 65, f. 26 (texte). 19, BOULAY 3, Not. fl. tert. Privas, p.13. —.Cf. Scuimper, Tr. p. vég., II, p. 316. — ZITTEL, Pal., p: 277; — JEPSON, Trees of Cems, Dok ANN. DES SC. NAT. ROT., 108 série. iv, 9 LS PORN TR PEN ae Oe L? D re à «4 a * ae 4 t 1 122 : G. DEPAPE Cupressacées. CUPRESSUS sp. Aff. C. sempervirens L. (PLATE, #0 10) 19 Une petite branche portant deux ramifications latérales, à feuilles squamiformes, serrées, imbriquées, opposées deux à deux, en quatre séries longitudinales. 20 Il est bien difficile d’établir une détermination spécifique rigoureuse pour cette empreinte de Cupressus. Comme terme de comparaison, nous donnons (PI. II, f. 11) un rameau d’une espèce répandue actuellement dans les régions méditerra- néennes : Cupressus sempervirens L. Feuilles et bourgeons terminaux sont semblables ; mais, dans l’espèce actuelle, les ramifications paraissent plus nombreuses ; il faut cepen- dans tenir compte de la présence, sur le fossile, de fossettes correspondant à des ramules tombés (J). 3° Parmi les empreintes fossiles comparables avec celle d’Eurre, nous pouvons signaler Cupressites pychnophylloides Mass., de Sinigaglia (2), que Massalongo rapproche de -C. glauca Broter., de Vile de Goa et de la péninsule indienne ; Cupressus Pritchardi (3) Goépp., de l’éocène d'Angleterre voisin, suivant Gardner, de C. torulosa Don. du Népaul. Enfin la ressemblance nous paraît bien étroite avec Cupressus sempervirens succinea Goëpp. et Menge, des couches oli- gocénes à ambre de la Prusse Orientale (4). Bibliographie. — 1. Cf. Camus, Le g. « Cupressus », p. 28, fig. 21-22. 2, MassAL, et ScARAB., FL Sentg., p.151, Tav,.V, 1. 47-19. 3. GARDNER, ‘Brit. coc. fl., p. 82, Pl: XVI, f. 3-9 ; Pl. XVII, 1.4 ae 4. Gueprert et MENGE, Fl. d. Bernst., vol. I, Taf. XVI, f. 220, 225. — Cf. Scuimper, Tr. pal. vég., II, p. 347. — ZiTTEL, Paléoph., p. 314. — Ss- WARD, Foss. pl, IV, p. 305. Pinacées. Pinus sp. folus ternis. (Pl. II, f. 4 et 2.) 19 Nous placons ici l’empremte d’un faisceau de trois aiguilles, dont la médiane, large de 2 millimètres à la base, est a eS FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 123 conservée sur une longueur de 13 centimètres, et l’empreinte d’un autre faisceau de trois aiguilles plus courtes que les pré- cédentes, sans pouvoir affirmer que ces feuilles offrent leur véritable longueur. 2° En l’absence de cônes, il est difficile d'identifier les em- preintes de Saint-Marcel avec l’une ou l’autre des nombreuses formes actuelles de Pins à feuilles groupées par trois (1). Il est _toutefois intéressant de noter que plusieurs de ces Pins sont associés avec certaines espèces trouvées à Saint-Marcel : En Californie, Pinus tuberculata Gord., P. Torreyana Parr., P. ponderosa Dougl., P. Jeffrey Murr., avec Sequoia semper- virens Endl. ; dans les Etats de l’ Amérique du Nord, riverains de l’Atlantique, P. palustris Mill, P. rigida Mill., P. teda L., P. serotina Michx, avec Liquidambar, Liriodendron, Sassa- fras ; en Extréme-Orient, P. sinensis Lamb. avec Ginkgo et Glyptostrobus ; aux iles Canaries, P. canariensis Smith. avec Laurus canariensis L., Oreodaphne fætens Ait. 3° Actuellement absents du continent européen, les Pins à 3 feuilles ont laissé des traces nombreuses dans nos gise- ments tertiaires : Cinérites du Cantal (2), Kumi (3), Par- schlug (4), Lausanne (5), Bilin (6), Gypses d’Aix (7). Parti- culièrement abondants à Armissan (8), ils y reproduiraient en général les formes réunies del’Ancien et du Nouveau Monde. Il n’est pas plus facile d’assimiler nos spécimens à une forme fossile qu'à une espèce actuelle. Nous pouvons cependant faire remarquer leur ressemblance avec Pinus rigios Ung. de Bilin (comparé par Unger avec P. rigida Mill., P. tæda L., et P. Gerardiana Wall.). Rappelons enfin que dans le pontien des environs de Privas (9) on a recueilli de nombreuses graines de Pin ; celles de P. consimilis Sap. appartiennent à une espèce rapprochée par de Saporta de P. canariensis. Bibliographie. — 7. Cf. SHaw, The genus Pinus. 2. SAPORTA 26, Orig. arbres, p. 69. — Laurent 3, Cinér. Saint- Vincent, D... 99. 3. Uncer 6, Fl. Kumi, p. 19, Taf. II, f. 1-14. 4. UNGER 3, Iconogr. pl. foss., p. 25, Taf. XIII, f. 4. — ETTINGSHAUSEN 11, ose a. Pilanzen.\p. 77, Vat. LIL, t.4 ; Tai: Vi. 1-3 ; "Taf. VI, f. 6. Opinii. to helo. ll p.160, Tat: CXLVI, 40. OAWTTINGSHAUSEN 7, Mi. 0. Bilin, -p. 44, Tat. XIV, f..41,-15. 124 G. DEPAPE 7, SAPORTA 27, Dern: «dj. flor. Aim( Ann. se. n., 5.7, t. NID, pe) 8. SAPORTA 2/ Btud, S.-E. (Ann. se. ni, 6.5, t. VV, p68). 9. Boutay 3, Flor. Privas, p. 11. — Cf. Scuimper, Tr. pal. vég., II, p. 276, — ZiTTEL, Paléoph., p. 326. ANGIOSPERMES. — MONOCOTYLEDONES. Graminées. Genre : PHRAGMITES. Phragmites œningensis A. Br. (PLU 12-157; Mise danse textes) 1°«On trouve partout, dans les marnes supérieures de Vac- quieres, des rhizomes aplatis, atteignant 15-20 millimètres de largeur et montrant des entre-nœuds espacés de plusieurs centimètres, garnis de racines aux nœuds seulement. » Ce sont, d’après ’abbéBoulay (J), des rhizomes de Phrag- mites, semblables à ceux de Phr. eningensis, espèce fossile considérée comme très voisine Fig. 8. — Phragmites cningensis Heer. de Phr. communis Trin. ac- Rhizome (Cf. Boulay, Flor. de Théz., PI. II, f. 4). tuel (2). 20 Il semble qu'on puisse ramener à la même espèce les empreintes attribuées par de Saporta et Marion à Arundo ægyptia antiqua (3). On re- trouve à la base des tiges dressées de Phragmites actuel des entre-nœuds comparables à celui que de Saporta a dessiné en 1874 et que nous reproduisons (Pl. IIT, f. 12): « Tige large et ‘orte, très finement striée, portant deux nœuds... munis de quelques débris de filasse et présentant çà et là des traces de radicules. » La feuille figurée par de Saporta et Marion reproduite en notre planchellII (f. 13) et celle que nous possédons de Saint- Marcel (PI. III, f. 14) sont du même type. Comme dans les feuilles de Phragmites, le limbe étroit à la base s élargit en- suite insensiblement. La nervure médiane est forte ; les ner- re Sees FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 125 vures latérales sont d’épaisseur inégale ; les nervures plus fines sont groupées souvent au nombre de trois. La base du limbe des Phragmites actuels subit une trans- formation histologique, une dessiccation qui en provoque la chute. Il paraît en avoir été de même pour la feuille de Vac- quières figurée par de Saporta. Les divers spécimens de la vallée du Rhône rapportés a Phragmites œningensis indiquent une plante de grande taille. La même espèce a été rencontrée, avec un développe- ment variable des feuilles et des rhizomes, dans un grand nombre de gisements tertiaires, en particulier dans les flores d'Œningen, de Bilin (4), de Wetteravie (5), du Mont-Charay(6). Bibliographie. — J. Bounay 4, Fl. Théziers, PI. II, f. 1-3. ABER) D, Hl. tert. hely., 1, p. 64,.Taf; XXIV. 3. SAPORTA et Marion 2, Fl. Vacq., p. 280, Pl. VII, f. 1-2. 47 HrTiness 7, F1. #6. Bilin, p. 24, Tat. IV, f. 6-10. J. lupwre, Wetter, Altest..A dth., p. 80, Taf. XVI, f.1 ; Taf. XVIII, f.2 ; Taf. NON f.-7. 6. BouLay 3, #1. Privas,\p. 13. Palmiers. Genre SABAL. Sabal heringiana (Ung.) Sch., pliocenica N. Boul. Pi aero) 7 1° L’abbé Boulay a décrit et figuré en 1890 (7) sous le nom de Sabal heringiana (Ung.) Sch. pliocenica N. Boul. le Pal- mier trouvé par lui près de Bagnols sous le bois de Gicon. « L’examen de la photographie et mieux encore du spécimen original, écrit-il, ne laisse aucun doute sur le caractére géné- rique. » La portion du limbe que nous représentons (PI. IE, f. 9) montre le caractére particulier des feuilles de Sabal : le rachis prolongé en une pointe triangulaire sur les bords de laquelle s insérent les rayons du limbe. Ces rayons dans les feuilles de Sabal hæringiana (2) sont plus serrés vers la base et plus étroits que dans celles de S. major Ung. (3), autre palmier commun dans les flores tertiaires de l’Europe. Il n’y a pas 126 G. DEPAPE lieu, semble-t-il, de modifier la détermination proposée par l’abbé Boulay. 2° Sabal heringiana, abondant dans le gisement oligocéne. de Hering (4) et dans le miocène de Suisse (5), est l’une des. formes les plus remarquables de la vallée du Rhône. Il est. voisin du Sabal Adansoni Guern. actuel, qui eroît dans la vallée du Mississipi, dans les dépressions marécageuses des côtes de Géorgie et de la Caroline, où il s'élève jusque vers - le 35° de latitude boréale (6). Bibliographie. — 1. BourAy 6, Fl. Mont-Dore, p. 99, Pl. A et B. 2. ScHIMPER, Tr. pal. vég., IT, p. 488. — ZWANZIGER, Miocanfl. 9. Liescha, D:20 at Tht sl Nie a2 ON. 3. Heer 1, Fl. tert. helv., 1, p. 88, Taf. XXXVI, f. 1-2. — Saporta, Origine des Arbres, p. 119. — SciMPER, loc. cit., p. 487. — LAURENT 1, Fl. Célas, p. 62, Pl. IT et III, f. 4, 2. — Marry et Douxami, FI. Bonneville, p. 782, PLANETE 4. UNGER 1, Chlor. protog., p. 48, Taf. XIV, f. 2 (Flabellaria hæringiana Ung.). — ETTINGSHAUSEN 3, Foss. Fl. 0. Hering, p. 30, Taf. I, f. 1-9; IE, f.4-5 (Fab. raphifolia (Sternb.). 5. Heer 1, Fl. t. helo., I, p. 86, Taf. XX XIII, XXXIV [Sabal Lamanonis (Brongt) Heer]. — Cf. Friepricu, Tertiarpfl. d. Pr. Sachs., p. 48. 6. CHAPMAN, Flora of South. Un. St., p. 488. — De Martius, Hist. Nat. Palmarum, vol. III, p. 216, Pl. CFIT. Liliacées. Genre : SMILAX. Smilax aspera L., var. mauritanica Desf. — (PE JE, 16) 19 Nous possédons de Saint-Marcel une belle empreinte qui vient compléter heureusement le fragment de feuille trouvé à Vacquières par de Saporta et Marion (1). Limbe ovale cordiforme ; sommet en pointe lancéolée ; 7,5 de longueur sur 6 de largeur. Bord entier, légèrement. ondulé surtout dans le tiers inférieur. Cinq nervures principales ; la médiane est droite, tandis que les deux paires latérales dessinent des ellipses allongées et rejoignent la médiane vers le sommet de la feuille. Une troi- sième paire de latérales, plus faibles et plus courtes, se con- FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE {27 tinue par une série d’arcades situées entre la marge et la deuxième ellipse. Nervures tertiaires flexueuses délimitant entre les princi- pales des mailles de forme et de dimensions variables. Le fragment de Vacquiéres que nous avons pu examiner au Muséum d’ Histoire naturelle de Paris provient d’une feuille du méme type que celle de Saint-Marcel. 2° De Saporta et Marion ont rapproché leur spécimen de Smilax grandifolia Ung. (2) et de Smilacites Orsiniana Mass. (5), deux formes fossiles considérees comme trés voisines de Smi- lax mauritanica Desf. actuel. Depuis lors, M. Laurent (4), à propos de plusieurs feuilles trouvées à Niac et rapportées. par lui à Sm. mauritanica Desf., a fait la revision critique des nombreuses espèces de Smilax distinguées par les paléonto- logistes dans les flores tertiaires d'Europe, « espèces établies avec un peu trop de facilité si on tient compte des variations du type demeuré méditerranéen, Smilax aspera L. ». Ce type très polymorphe, « dont les formes variées, avec transitions, s'étendent des îles Canaries, sur toute la région méditerra- néenne, puis en Abyssinie et dans l’Inde (5) » — «a laissé dans les couches géologiques des traces fort nettes de son passage avec les mêmes variations qu’on constate de nos jours (6) ». Le Smilax de Saint-Marcel appartient au type cordiforme, ample et inerme, fréquent dans les stations humides, rencontré déjà par G. de Saporta dans les gisements d'Aix (Sm. Coquandi Sap.) (7) et de Céreste (Sm. antecessor Sap.) (8). Bibliographie. — 7. Saporta et Marion 2, Fl. de Vacquières, p. 282. 2. UncER 5, Syll. plant. foss., I, p. 7, Taf. II, f. 5-8. — ETTINGSHAUSEN 7, icon, tin. A, ps 28, Tat NI f 15:46. 3. Massatonco et Scar., Fl. Senig., p. 117, Taf. VII, f. 8. Py teumeny >, FT Niae_p.’31,, PL, & 4-8 : TIT, £:-6.;1V,.f: 5. 5. A. pe CANDOLLE, Smilaceæ, p. 29 et p. 164. 6. LAURENT, loc. cit. — Cf. p—E Saporta, Orig. des arbres, p. 127. 7. SAPORTA 27, Dern. adj. fl. Aix (Ann. sc. n., 7s.,t. VII, p: 94, PL IX, f.1 a SenoeePORTA 31, Fl. prov., p. 10,PI. I, f.3: — Ce. SCHIMPER, Tr. pal. vég \f »P. 480. — ZITTEL, Paléoph., p. 350. 128 Vacs MG DEÉPAPE* | Smilax Targionit Gaud. — (Plea Bs 7) (Cf. divers termes de comparaisons, fig. 9 dans le texte.) _ 10 Feuille de Théziers, représentée déjà en 1890 par l’abbé Boulay (7). Forme oblongue, contour entier ; une première paire de nervures latérales flexueuses dessine une ellipse très AGE =} QT = > & nt Pre ÈS A See As a aa sn CF & LS a Cr. hi = = aD, ; OS Bs RE Fig. 9. —1. Smilax prolifera Roxb. (Arboret. de Vilmorin, les Barres) ; 2. Smilax lauri- folia L. (Herb. Boulay) ; 3. Smilax canariensis Willd. (Herb. Muséum). aplatie ; une deuxième paire, moins forte, apparaît bien vers la partie supérieure de l’empreinte, a une faible distance de la marge (environ 1 millimètre) ; entre les nervures longitu- dinales, des tertiaires flexueuses courent de l’une à l’autre en délimitant des mailles irrégulières. 20 Parmi les espèces actuelles, on a comparé Smilax Tar- gionit Gaud (2) avec Smilax laurifolia L. du Brésil ; Sm. cor- dato-ovata Balb. (Sm. populnea Kunth.) de Saint-Domingue avec Sm. canariensis (3). D’après les comparaisons que nous avons pu faire au Muséum, les relations nous paraissent plus étroites avec le Smilax des Canaries. Nous ajouterons que le même type de feuille oblongue et le même mode de nervation : FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE {29 se retrouvent dans le Sm. prolifera Roxb. de Chine, dont nous avons pu observer de nombreuses feuilles provenant de l’Ar- boretum de M. de Vilmorin (Les Barres). Bibliographie. — J. Bouray 4, Fl. Théziers, p. 26, Pl. II, f. 6. 2. Gaupin, 2° Mém. Val d’ Arno, p. 37, Pl. X,f.5 ; 6° Mém., p. 10, PI. IT, f. 13. 3. Boutay 5, Rev. de Lille, p. 16. — Saporta 26, Orig. des arbres, p. 129. — SCHIMPER, Tr. pal. vég., II, p. 438... Genre POLYGONATUM. (Cf. Polygonatum pliocenicum nov. sp.) (PI iy 8-78.) 1° Limbe long d’environ 7 centimètres, sur 3 centimètres dans sa plus grande largeur, s’atténuant insensiblement vers le sommet et vers la base. De chaque côté de la nervure mé- diane, une vingtaine de nervures longitudinales, parallèles, distantes d’un demi-millimêtre. Quelques-unes sont plus saillantes ; toutes sont réunies par de fines anastomoses trans- versales distantes de 1.4 2 millimètres et délimitant des mailles rectangulaires alternantes. 2° Dans le genre Potamogeton se rencontrent des feuilles qui, au premier abord, ressemblent à notre spécimen fossile, par exemple P. fluitans, P. natans, P. polygonifolium : elles s’en distinguent par le nombre plus restreint de leurs nervures et par la disposition des anastomoses, serrées et en séries transversales presque parallèles. Par le nombre et la dispo- sition des nervures longitudinales et par l’alternance des anas- tomoses, notre empreinte de Saint-Marcel paraît bien plus voisine des feuille: de Polygonatum (Cf. PI. XIV, f. 1), sans qu'il paraisse possible de la rattacher à l’une des espèces actuelles plutôt qu'à une autre. Nous l’appellerons donc simplement Polygonati m pliocenicum. Monocotylédones incertæ sedis. \ (PI. II, f: 16-19!) Beaucoun d'empreintes qu’on peut, d’une façon généraie classer parmi les Monocotylédones seraient encore à citer. Il 130 G. DEPAPE A nous est impossible de les rapporter à un genre déterminé. Nous nous contentons d'attirer l’attention sur la fréquence des débris de tige ou de feuilles de Monocotylédones herbacées, dans les gisements étudiés, particulièrement dans celui Le Vacquières. DICOTYLÉDONES. — APÉTALES. Salicacées. Genre SALIx. Salix alba L. (?). (PI. IV, £. 14-£2.) 1° Une feuille (de Saint-Marcel), tronquée aux deux extré- mités, conservée sur une longueur de 4 centimètres, large de 15 millimètres. Nervure médiane forte. Nervures secon- daires, émergeant suivant un angle d'environ 40°, fines, lon- guement ascendantes le long de la marge ; entre elles desinter- calaires plus courtes. Bord du limbe finement denté. Une deuxième feuille (de Théziers) se distingue de la précédente par son limbe plus étroit. 2° De tous les Saules actuels à feuilles étroites (1), celui qui nous paraît le plus voisin de notre espèce du Rhône par le contour et la nervation est Salix alba, la plus importante espéce du genre répandue dans toute l'Europe moyenne et australe, de Océan à la Russie et dans le Nord de l’Afrique. 3° Signalé par de Saporta à Ceyssac (pliocéne supérieur) (2), Salix alba a été reconnu aussi par M. Marty dans le miocène de Joursac (3). Le groupe du S. alba parait également représenté dans les flores plus anciennes de Marseille (4) et de Bonnieux (5). Bibliographie. — 7. Camus, Monog. Saules Europe et France, 1, p. 69. 2. SAPORTA et Marion 2, Fl. Mexim., p. 185. 3. MARTY 4, Fl. Joursac, p. 43, Pl. VIII, f. 2. 4. Saporta 2, Étud. S.-E., Arg. de Marseille, [ Ann. sc. n., s. 5, t. IX, p 36, PI. IV, f. 1-4 (Salix Lagvatert Heer)]. 5. SAPORTA 2, Id. — Bonnieux, [Ann. se. n., S. 5,,,t. VT p17 f. 4 (Salix Arnaudi Sap.)]. FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 131 Genre PoPpuLus. Les feuilles de Populus, abondantes dans nos gisements pliocènes du Rhône, se laissent ranger en quatre séries qui correspondent aux formes actuelles : tremula, alba, nigra, euphratica. Populus tremula L. (PE IV, f. 5; fig. 10 dans le texte.) 1° De forme souvent orbiculaire, parfois plus larges que longues, les feuilles de Populus tremula présentent sur chaque moitié du limbe 8-20 dents arroridies, inégales. Quatre à six PATES * He. 4 Hey A | | — y N Le . “ 4 | | DS } D | [Sere A, og ZL Ze S-1 ES | = | = Nees Va ee ° . ” + 2 0 , . . ‘ NU ” « LE by Fig. 10. — Populus tremula L. (empreinte de Saint-Marcel). paires de nervures secondaires s’unissent en arceaux près de la marge ; elles sont reliées par des tertiaires simples ou bi- furquées qui délimitent de grandes mailles remplies d’un ré- seau serré. Pétiole aplati perpendiculairement au limbe (J). 2° Nos empreintes de Saint-Marcel, figurées planche IV (i. 5) et figure 10 dans le texte, par leur contour, par leur ner- vation et leur pétiole aplati, concordent évidemment avec les feuilles de notre P. tremula. 3° Des feuilles de Populus semblables, comme les nôtres, / 132 G. DEPAPE au type tremula, ont été rencontrées dans les environs de Barcelone (2), dans les cinérites du Cantal (3), au Mont- Dore (4), à Joursac (5), en Cerdagne (6). Populus canescens, Sm. pliocenica Sap. de Ceyssac (7), paraît pouvoir rentrer dans la méme série. | Ces feuilles du tertiaire supérieur ne présentent d’ail- leurs que des différences minimes avec des empreintes dis- tinguées sous d’autres noms et qui, en réalité, ne correspon- dent pas à des espèces différentes : P. «oli Ung. (8) de Par- schlug; P. Heliadum Ung. d’Csningen (9) et de Puzzolente (70) ; P. quadrata Ung. de Sotzka (71); P. tremulæfolia Sap. des argiles de Marseille (12), et sans doute aussi P. Richardsoni Heer, des flores une (15). Bibliographie. — 7. Cf. MouILLEFERT, Tr: arbr. et arbust. — DoDE, HOS . Populus. — Matruiev, Fl. for. Algérie. — Coste, Fl. de France. 2. ALMERA4, F1. pl. alr. Barcelona, n° 17, p. 324. 3. LAURENT 3, Saini- Vincent, p. 112, Pl. 1X, f. 3: 4: BouLAY 6, Mont-Dore, p.54, Pl. 11, À 5-8. — Saponrayaly Fi, vores, p42) PAINT, fs 4-5¢ 5. MARTY 4, Joursac, p. 45, Pl. VIII, f. 10-11. 6. REROLLE, Cerdagne, p. 276, Pl. IX, f. 8. 7. BouLAY 4, Théziers, p. 59. S\UNGER 3, Leonogr., p.'45, t. XX, f.-2. 9) Heer.4, Hl: tert, hele, Al) py. A6. tN TE A: ey) 10, GAuD.et\STR 6 Mém., bp, 11, PL TT LS: 11HUncen 2) 810) Sotska, i. 37 AN Re 12. SArortTA 2, Études S.-E., (Ann. sc. nat., 5e sér., t. IX ,:p. 26, Pl. III, f. 4). 13, HEER 7, Fl. foss.:arct., 1,.p. 98, Tai, TV, f. (-8°3, Vip fo, 7 IR NP ER GER Fi. 9. Spitzberg, p. 5&, Tal. X,f. 8-12. :— Cf. Scuime.; Tr. pal. vege av. p. 687. — SAPORTA, Orig. arbr., p. 187. — ZiTTEL, Pal., p. 446. sa Groupe du Populus alba L. (PLU M") 19 Les feuilles de Populus alba L. sont très polymorphes : celles des jeunes sujets et des drageons ou de l’extrémité des rameaux vigoureux sont grandes, 3-5 lobées, à lobes trian- gulaires ; sur les arbres âgés et développés en terrain sec, elles tendent à devenir orbiculaires ; les lobes s’atténuent ; elles sont encore plus ou moins fortement dentées ; les dents sont aiguës ou obtuses ; parfois le contour en arrive à ne pré- FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 133 senter que quelques lobes arrondis ou même à être presque entier (Cf. fig. 11 dans le texte). Le pétiole est épais et arrondi. De la base de la nervure médiane naissent ensemble deux cu trois paires de nervures secondaires dont la paire supérieure est la plus importante. Plus haut, deux, quatre autres paires secondaires se di- rigent vers les dents ou les sinuosités du contour. 20 Nos empreintes de Théziers (/) et de Saint-Marcel se placent dans Ie cycle des variations foliaires de P. alba. La feuille (PI. IV, f. 4) est remarquable par son gros pétiole, son sommet acv- miné et ses dents aiguës ; les feuilles À, 2 et. 3 appartiennent au type subor- pig 41. — Populus alba L: biculaire, méme plus large que longyeb. «af A ene eee diversement sinué sur le contour. Muséum Paris). 30 P. alba a été reconnu dans les tufs quaternaires de la Provence (2), de Saint-Saturnin (3), dans le pliocène de Meximieux (4), de Barcelone (5), de Monte-Mario (6). Le méme type parait représenté dans le miocéne par P. leucophylla Ung., en particulier à Gleichenberg (7), et par P. palæoleuce Sap. dans l’aquitanien de Céreste (8). Notons enfin la grande ressemblance des feuilles de P. alba avec celles de P. canescens pliocenica Rér. de Cerdagne (9) et de P. leucophylla Ung. de Toscane (10), rapproché par Gaudin de P. canescens Sm. actuel. Les relations de ce der- nier ont été très discutées (77). Tandis que pour les uns il paraît être hybride de P. alba X P.tremula, d’autres le consi- dérent comme une espèce autonome, et l’/ndex Kewensis le met en synonymie avec P. alba. Quoi qu’il en soit de ces rela- tions, nous pouvons remarquer la fréquence des empreintes de feuilles à lobes peu nombreux, peu accentués, à contour simplement sinué, comparables en même temps avec cer- taines feuilles de P. alba et avec celles de P. canescens. Bibliographie. — 7, Boutay 5, Fl. Théziers, p. 30, P}. IT, f. 8-9; 5, Reo. de ÆLLe; 0. 17: 134 G. DEPAPE . SAPORTA 4, FI. tufs quat. Provence, p. 13. . Boutay 1, Fl. Saint-Saturnin, p. 184. . SAPORTA et MAnion 3, Merimieux 'p. 98, Pl. XXIV, i. 112: . ALMERA 4, F1. alr. Barcelone, p. 325. . BueicHer et Fuicne 1, Fl. Monte Mario, p. 12. . UNGER 4, Fl. 0. Gleichenberg, p. 177, t. IV, f. 6-10. . SAPORTA-29, Fl. Manosque, p.71, Pl XNIT, {9 5 31, ia prop pro . REROLLE, Fl. Cerdagne, Pl. IX, f. 9. 10; Gaupin, 2° Mem pr .29, PLAINE feo ENT Er 11, MOUILLEFERT, Tr. arbr. et arb., p. 1107. — Matruizv, FI. for., p. 422. — Done, Monogr. g. « Populus», p. 26. — BLeEicHER et FLICHE, loc. cit. — Cf. SCHIMPER, Tr. p. vég., p. 687. — ZitreL, Paléoph., p. 449. — Saporta 26, Orig. des arbr., p. 188. © Co ND GS KR Co ww Populus nigra L. (PL IV, £..6-8) 1° Les feuilles de Populus nigra sont « pointues au sommet, dilatées sur les côtés dans leur partie inférieure et terminées vers le pétiole en un angle très obtus. Les feuilles du Peuplier noir et du Peuplier d'Italie (P. nigra var. pyramidalis Spach.) offrent seuls cette figure deltoide (Z)». Par leur contour rhom- boidal, leurs dents fines et serrées, ces feuilles se distinguent de celles d’un Peuplier voisin P. monilifera Ait. (P. canadensis Michx), au sommet d’ailleurs moins acuminé, et à la base échancrée cordiforme. 20 Les caractères de nos empreintes de Saint-Marcel sont ceux des feuilles de P. nigra. Cette espèce est indigène dans une grande partie de l'Europe méridionale tempérée et dans le nord de l’Afrique et associée sur de vastes étendues au P. alba et au P. tremula (2). Cette association actuelle paraît la suite naturelle de celle que nous trouvons réalisée à l’époque phiocène dans la vallée du Rhone. 30 Populus nigra L., présent dans le quaternaire de Saint- Saturnin (3), représenté dans le pliocène de Mongardino (4), dans la flore miocène d'(Œningen (5), par P. melanaria Heer, paraît avoir été précédé dans l’aquitanien de la vallée du Rhône par Populus oxyphylla Sap. de Manosque (6) et par Populus ovata Sap. des argiles de Marseille (7). Bibliographie. — 7. DUHAMEL, Tr. arbr. et arb., II, p. 185. 2, MouILLEFERT, Tr. arbr. et arb., p. 1111. — MATTHIEU, Fl. for. Algérie, p. 426. et l’auto-impression ne pré- FLORE PLIOCÈNE DE LA VALLÉE DU RHÔNE 135 3: Boutay 1, Saint-Saturnin, p. 184. 4, Cavara, Fl. Mongardino, p. 740, Tav. III, f. 8. 5. Heer 1, F1. tert. helv., 11, p. 16, Tab. LIV, f. 7 ; Tab. LVII, f. 1. 6..Swrorra 2, Études S.-E. (Ann. se. n.,.5°s., t. VII, p. 74, Pl. VII, f.4. — Saporta 29, Manosque, p. 70, Pl. XVIII, f. 4. — Saporta 31, Fl. prov., p. 10. | 7. Saporta, Êt. vég. S.-E. (Ann. se. nat., 5°s., t. IX, p. 27, PL III, £. 2-3). — Ci Sonmmper, Tr. pal. vég., t. LI,-p. 681. — Zrrrer, Paldoph., p. 448. — SAPORTA, Orig. arbr., p. 189. Groupe du Populus euphratica. (Populus flaccida N. Boul.) (Fig. 12 dans le texte.) 1° La feuille de Théziers, — décrite et figurée sous ce nom par l’abbé Boulay (1), — et malheureusement unique, — nous paraît appartenir au groupe de P. euphratica Oliv. Nous représentons fi- gure 12 dans le texte le spécimen fossile et figure 15 une feuille provenant de l’herbier du Muséum qui lui est particulièrement comparable. Signalons qu’en tous deux le limbe est rhomboïdal, atténué vers le pétiole, à marge en- tière ou à peine ondulée ; la nervation est peu sail- lante. L’empreinte fossile sentent nettement que la nervure principale et les se- Fig. 12. — a fees ae (Cf. Flor. condaires. Deux paires de nervures rapprochées de la base forment avec la médiane un angle aigu et sont ensuite longuement ascendantes, camp- todromes. Le réseau ultime est trés fin ; des nervilles trés serrées, en mailles trés étroites, donnent a la feuille, — vue à Poeil nu, — un aspect chagriné, tandis qu’au binoculaire la surface du limbe parait finement gaufrée. 136 G. DEPAPE 2° Rapproché de P. euphratica Oliv., le P. flaccida N. Boul. apparait comme le terme pliocéne d’une série de feuilles que l’on trouve déjà représentée dans le crétacé d’Atane (2), au Groenland (Populus Berggrini Heer, P. hyperborea Heer, P. Stygia Heer, P. Ornissa Heer). Elle se retrouve dans le Fig. 13. — Populus euphrdtica Oliv. (Herb. Muséum, Paris). tertiaire moyen d'Aix (P. Heeri Sap.) (3) ; plus tard, le même type se laisse reconnaître dans le P. Massiliensis Sap. et surtout dans le P. mutabilis Heer, considéré généralement comme l'ancêtre direct de P. euphratica Oliv. et recueilli en Provence (4), en Suisse (5), en Italie (6), dans les environs de Barcelone (7) ; elle parait représentée encore en France par le P. Gaudini de Joursac (8). Bibliographie. — /. Boutay 4, Fl. Théziers, p. 31, Pl. IV, f. 6. 2. HEER 7, FI. foss. arct., VI ; Fl. Atane, p.63-66, Taf. XVII, XIX, XL, XLV. FLORE PLIOCENE DE LA VALLÉE DU RHÔNE 137 SbarorrA 27, Dern. adj: flor. Aix [ Ann. Se. n., 8. 7: t..X, p: 24; Pl.- TI; f. 9; Pl. IV, f. 10-14 (Populus Heeri Sap.)]. — Saporta 2, Arg. de Marseille [Ann: se. n.,.s. 5, t. 1X, p.30, Pl. IT, f. 6-8, Pl. III, f. 1 (P. Massiliensis Sap.)]. 4. SAPORTA 29, Manosque, p. 67, Pl. XIII, f.10. — SAPORTA 31, Flor. prog., D:r8. amen). M1 tert helo:, T1, p. 19 ; III, p.173 ; Taf. LX-LXIIT. 6. MASSALONGO et Scaras., Fi. Seni ND ES PRINT 22. 7. ALMERA 4, F1. alr. Barcel., p. 325. 8. Marty 4, Joursac, p. 45, PI. VIII, f. 8-9. — Cf. ScnimPer, Tr. pal. vég., II, p. 694 ; — Zirrer, Paléoph., p. 449. — Saporta, Orig. arb., p. 185 ; Pér. vég. ép. tert. (La Nature, t. X, p. 43). Fructifications de Salicacées. Nous représentons (PI. IV, f. 9) un chaton fructifére de Sali- cacée. Les traces de l’insertion du perianthe à la base de cer- taines capsules montrent qu’elles proviennent d’un Populus. Par leur forme, leurs dimensions, leur mode de déhiscence, elles nous paraissént semblables à celles de P. euphratica Oliv. et de Populus mutabilis Heer. Le chaton mâle (PI. IV, fig. 10) provient aussi probablement d’un Peuplier. Une détermination plus précise paraît im- possible. Bétulacées. Alnus insignis (Gaud.) N. Boul. (Pl. III, f. 8.) 19 Une feuille longue de plus de 6 centimètres sur 4°™,5 de largeur. Limbe atténué en pointe au sommet, a base légére- ment asymétrique. Huit paires de nervures secondairesgen général alternes, parfois opposées, émergent de la médiane suivant un angle qui, pour les basilaires, est plus obtus que pour les nervures de la partie supérieure ; les nervures secon- daires aboutissent aux dents principales de la marge, tandis que les dents intermédiaires reçoivent des branches ter- tiaires. D’autres tertiaires simples ou bifurquées délimitent entre les secondaires un réseau en échelle formé de mailles rectangulaires ou pentagonales. 2° Notre feuille de Théziers nous parait particulière- ment comparable avec les empreintes de Joursac rapportées ANN. DES SC. NAT. BOT., 10e série. Iv, 10 138 G. DEPAPE par M. Marty (1) à Alnus insignis N. Boul. (particul. f. 3). Cette dernière espèce, à laquelle ’abbé Boulay (2) a ramené Betula insignis Gaud. du Val d’Arno, a été reconnue par lui dans la flore du Mont-Dore. L’abbé Boulay et M. Marty admettent qu’Alnus insignis correspond a l’Alnus viridis qui croit dans les Alpes et s’étend sur les massifs montagneux et froids de l’Eurasie. | Bibliographie. — 1. Marty 4, Fl. Joursac, p. 28, Pl. III, f. 3-6. - 2. Bouzay 6, Fl. Mont-Dore, p. 54, Pl. II, f. 1-4. — Gaupin, 2° Mém., D.69, PL IX at 4. Genre ALNUS. Alnus stenophylla Sap. et Mar. (Pl. V, f. 1-11 ; fig. 14 dans le texte.) Dans leur étude de la flore de Vacquières (1), de Saporta et Marion représentent deux feuilles qu’ils rapportent à une espèce qui, — bien qu’alliée de près à Alnus maritima Nutt., à A. orientalis Decne, — constitue suivant ces auteurs un Aulne distinct de tous les Aulnes actuels : Alnus stenophylla Sap. et Mar. Critiquant cette détermination (2), l’abbé Boulay fait de lune des deux feuilles de ces auteurs un Fraxinus (Sect. Ornus, cf. Pl. XIV, f. 4) et ne retient comme feuille d’Alnus Stenophylla que la deuxième (Cf. notre PI. V, f. 11). De celle-ci, il rapproche trois feuilles recueillies à Théziers, tandis que, sous le nom d’Alnus acutidens N. Boul., il groupe une série de feuilles dont il donne la diagnose suivante : Folus simpliciter vel late ellipticis, basi breviter attenuatis vel rotun- datis, non cordatis, margine denticulatis, dentibus minutis acutis et subitopatulis, æqualibus ; petiolo tenut; nervis secun- dartis utrinque arcuatis longe ascendentibus, anastomosatis, eix in dentibus progredientibus. Depuis 1890, ont été recueillies à Théziers et à Saint-Marcel de nombreuses feuilles qui constituent une de nos séries les plus variées. Leur caractère le plus frappant est la forme du sommet du limbe ; celui-ci est brusquement tronqué et pré- #S . Se re ? FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 139 sente une échancrure au fond de laquelle s’élève une dent triangulaire qui reçoit l’extrémité de la nervure principale. Cette échancrure du sommet donne A nos feuilles une phy- sionomie trés caractéristique ; elle existe méme dans la feuille représentée par de Saporta, — et que nous avons pu examiner au Muséum ; — et de méme dans les feuilles figurées par l’abbé Boulay (f. 3-4, Pl. V, Fl. Théz.) ; le des- sin de ces feuilles est défectueux, ainsi que l’on peut s’en assurer en comparant pour l’uned’entreellesnotre photographie (PI. V, f. 10) et le dessin de la Flore de Théziers (PL. V, f. 4). Nous avonscomplété (fig. 11) le dessin de la feuille de Vacquières recueillie 55, 44. — sinus steno- par de Saporta. phylla Sap. et Mar. Pour le reste, le limbe est tantôt in- nn nn sensiblement atténué vers le pétiole, tantôt largement arrondi à la base ; parfois la feuille est presque rectangulaire. Les nervures secondaires, au nombre de cinq à sept paires, se détachent de la médiane sous un angle de 40° à 509, et se rendent avec une courbure plus ou moins accentuée vers la marge; elles aboutissent parois, — et particulièrement vers le sommet, — directement aux dents du contour, — qui sont petites et sensiblement égales ; ail- leurs elles y pénètrent à peine, et les dents reçoivent des branches tertiaires issues soit des secondaires, soit des ar- cades qui les unissent près de la marge. Des nervures tertiaires, — simples ou bifurquées, — relient les secondaires à angle droit ou selon une légère courbure. Le réseau ultime est formé de très fines mailles polygonales. Nous avons représenté (PI. V,f. 1-11) des feuilles de formes et de dimensions variées ; dans cette série se placent naturelle- ment les feuilles d’Alnus stenophylla et A. acutidens publiées par de Saporta et par l’abbé Boulay. 20 A. maritima et A. orientalis ont été considérés par Saporta et Marion comme voisins d’A. stenophylla ; mais le sommet des feuilles de ces espèces actuelles a une allure toute différente (PI. V, f. 12). L'abbé Boulay dit que la plupart des 140 me . G. DEPAPE feuilles d’Alnus stenophylla et A. acutidens pourraient se ratta- cher à l’Alnus serrulata Wild. de l'Amérique du Nord. Nous n'avons observé sur aucune feuille de cette espèce le sommet tronqué et échancré de nos fossiles. Ce sont des rameaux d’Alnus glutinosa de Saint-Nectaire (PI. V, f. 14-17) et d’autres du Jardin Botanique de Lyon (id., f. 13) quinous ont fourni les termes de comparaison les meilleurs : pour la forme du limbe, l’échancrure du sommet, la denticulation, le nombre LÉ SS k lig 15. — Alnus glutinosa var. Aymardi Sap. de Ceyssac (spécimens du Musée Crozatier Le Puy ; dessins de M.-P. Marty.) des nervures secondaires, le réseau tertiaire. Il convient cepen- dant de noter quelques nuances: dans ces feuilles d’ Alnus glutinosa, les dents sont un peu plus inégales que dans les empreintes fossiles, et les nervures secondaires se terminent rarement à la base des dents. | 30 Dans leur travail sur Vacquières, de Saporta et Marion _ n’indiquent aucune empreinte fossile d’autres gisements com- parable avec leur Alnus stenophylla. Plus tard, l’abbé Boulay écarte l’assimilation avec Alnus Keferstenit Ung., A. occi- dentalis Rér., A. sporadum v. Phoceensis Sap. Une forme d’Alnus glutinosa var. orbicularis a été recueillie dans les Cinérites du Cantal (3). Une autrefeuille de la Mougudo (fig. 13 text., loc. cit.), — quoique incomplète, — présente dans sa forme et sa nervation quelques caractères voisins de ceux de FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 141 nos feuilles du Rhône. La ressemblance est encore plus frap- pante avec des spécimens du pliocène de Ceyssac, dont Alnus glutinosa est une forme dominante (4), — en particulier avec la feuille (fig. 15? text.) dont nous devons le dessin à l’obli- geance de M. P. Marty. Des feuilles semblables au type de l'espèce ont été trouvées dans la flore des environs de Bar- celone (3). Bibliographie. — 7. Saporta et Marion 2, Fl. Vacq., p. 282, Pl. VII, f. 3-4. 2. Boutay 4, Fl. Théziers, p. 29, Pl. V, f. 3-5 (Ain. stenophylla), p. 27, PE V, f. 2; PI. VI, f. 7-9 (Ain. acutidens). 3. LAURENT 3, Cinér. Saint- Vincent, p. 123, Pl. IX, f. 5 ; fig. 10 (texte). 4. SAPORTA 18, Monde des plantes, p. 345, Î. 109. — Sarorra 31, FI. prov., Dp. A 9. ALMERA 4, Fl. Barcel., p. 327. Fruits d’Alnus. (Pl. III, f. 9-11.) Les strobiles recueillis à Vacquières et a Théziers pré- sentent deux formes distinctes (J). a Les premiers sont ovoides (PL III, f. 10) (14 millimètres de longueur sur 10 millimetres de largeur) ; ils sont portés par des pédoncules gréles ; leurs bractées se désarticulent facilement. Par la forme et la taille, ils ressemblent aux stro- biles de lA. viridis. Les autres sont globuleux (PI. III, f. 11) (environ 14 mil- limétres de diamètre) ont des pédoncules épais et rappellent les strobiles d’une variété d’Alnus glutinosa d’Algérie ob- servés dans l’Herbier du Muséum: Alnus glutinosa var. latifolia. _ Ces rapprochements ne sont qu’hypothétiques : les stro- biles actuels d’Alnus présentent, en effet, ausein d’une même espèce, des variations considérables dans la forme et les dimensions. Bibliographie. — 7. Cf. Sap. et Mar. 2, Fl. Vacq., Pl. VII, f. 5. — Boutay 4, we thew... 30, Pl. 111, f. 7. 142 G. DEPAPE Corylacées. Genre CARPINUS. Carpinus aff. betulus L. et C. aff. orientalis Lam. (PL Ai, f. 8-7.) Nous possédons de Théziers (1) et de Saint-Marcel une série importante de spécimens qui sont comparables avec des feuilles de Carpinus. La détermination des empreintes fo- liaires appartenant à ce groupe est difficile (2). En l’absence de fruits qui seraient nécessaires pour appuyer une spécification rigoureuse, nous ne pouvons que noter les ressemblances de: nos feuilles avec celles d’autres gisements. La grande feuille (Pl. III, f. 5), à la base subarrondie, à 13-14 paires de nervures secondaires, nous amène à Carpinus grandis Ung., tel celui de la Cerdagne (3), à C. betulus L., tels les spécimens du Mont-Dore et de Joursac (4), telle aussi la feuille actuelle de C. betulus représentée par M. Laurent, dans la flore des Cinérites de Saint-Vincent (PI. V, f. 3). Les feuilles 4, 6, 7, plus petites, atténuées au sommet et à la base, sont bien proches du type orientalis (5), tel qu'il a été rencontré au Mont-Dore, à Joursac, et du type suborientalis (6) des cinérites de Saint- no D’après ces rapprochements, certaines feuilles te la vallée du Rhône présentent des affinités avec le Charme de nos pays, C. betulus ; d’autres sont plus voisines de C. orientalis. La pré- sence simultanée de ces deux espèces est d’ailleurs un fait acquis pour le gisement du Mont- Dore, où l’on a trouvé leurs. fruits (7). Notons enfin qu'il n’est pas impossible que le genre Ostrya, abondamment représenté par des feuilles et des fruits dans le miocéne supérieur des environs de Privas (8), — de méme d’ailleurs que le genre Carpinus, — ait continué de se déve- lopper aux abords du Rhône durant le plaisancien. La feuille 3 à base asymétrique et à dents aiguës pourrait être une feuille d’Osirya (9). Bibliographie. — 7. Cf. BouLay 4, Fil. Theziers, p. 32, PE Vis Ook 2 LAURENT 8, Cinérites de Saint-Vincent, p. 127. L' a *% i bh 7 ah ‘! of + = pe FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 143 3. REROLLE, Fl. Cerdagne, PI. III, f. 8. _ 4. Boutay 6, Fl. Mont- Dore, Pl. II, f. 11. — Marry 4, Joursac, PI.IV, f. 16-17. 6. Boutay 6, Fl. Mont-Dore, Pl. III, f.4. — Marry, loc. cit., Pl. IV, f. 4. OS AURENT, loc. cit.; Pl. IX; f. 6. 7. Boutay 6, Fl. Mont-Dore, PI. III, f. 2, 7. _ 8. Bounay 3, Fl. env. Privas, p. 15. 9. Cf. Scuimper, Tr. pal. vég., II, p. 586 et sq. — Zittev, Paléoph., p. 408. Fagacées. Genre FAGus. Fagus pliocenica Sap. (PI. VI, f. 1-5.) 19 Les caractères les plus saillants de la série de feuilles recueillies à Saint-Marcel et que nous rapportons au genre Fagus sont les suivants : le rapport des deux dimensions est. environ un demi; le bord est entier, légèrement sinueux, ondulé, très rarement denté ; aucune empreinte ne présente moins de 9 paires de nervures secondaires ; on en rencontre parfois 10 ou même 11 paires. | | Nous possédons en outre deux faînes, la première à 16 mil- limétres de longueur sur 8 de largeur ; la deuxième, 14 sur 6. Ces faînes sont identiques à celles de Fagus silvatica. 20 Par leur forme, leurs dimensions, leur nervation, nos feuilles se placent dans la série du Fagus pliocenica Sap., et tout particulièrement près des feuilles du Cantal (7) et de Cerdagne (2). Les caractères et les affinités du Hêtre pliocène ont été lon- guement discutés par G. de Saporta, Rérolle, Krasan, Ettings- hausen, Schimper, Fliche, Nathorst, MM. Marty et Laurent (3). Rappelons seulement que, résumant et complétant les tra- vaux antérieurs, M. Laurent a ramené au Fagus pliocenica, — considéré comme bien plus proche du Fagus silvatica de l'Eu- rasie que du Fagus ferruginea de Amérique du Nord, — un certain nombre d’espèces paléontologiques : Fagus Deu- calionis Ung., F. Feroniæ Ung., F. Marsiglii Ung., F. atte- nuata Goepp., F. horrida Lud.: «formes fossiles générali- sant une particularité qui, à l'heure actuelle, se retrouve sur 444 G. DEPAPE le type vivant soit à l’état exceptionnel, soit à l’état presque normal, quand les conditions lui sont favorables ». 80 Parmi les multiples formes du Fagus silvatica qui se ren- contrent actuellement dans l’ancien Continent, nous en avons relevé une dans I’ Herbier du Muséum de Paris, qui nous a paru intéressante à retenir : Fagus orientalis Lipsky(4); les feuilles de ce Hétre par le contour du limbe et la nervation correspon- dent bien à celles de nos flores du tertiaire supé- rieur. I] suffira de compa- rer aux feuilles (fig. 16 dans le texte) les em- preintes de Saint-Marcel | (Pl. VI, f. 3-5); de même Fig. 16. — Fagus orientalis Lipsky (feuilles 125 Specimens de Cerdagne, légèrement réduites) (Herb. du Muséum du Cantal et de Siniga- Paris). glia (2). Le Hêtre est l’un des éléments les plus importants de la flore pliocène. (Nous le rencontrons partout, écrit de Saporta (6): cet arbre doit être pour nous l'indice le plus précieux du climat que possédait l’Europe d’alors et qui lui permit de conserver dans une association harmonieuse les éléments qui constituent les plus riches forêts du Nord, combinés avec ceux qui entrent dans la composition des massifs boisés des îles Canaries et des confins de la région caucasienne. » Bibliographie. — 7. LAURENT 3, Cinér. Saint-Vincent, p. 129, Pl. I, f. 3-5 ; PL V,f.1; fig. 15-18 texte. — Laurent 5, Fl. de Niac, p. 37. — Marty 4, Joursac, p. 32, PL. V, f. 5-16. — Marty 6, (Capels,\p. LP iy ee Marty 7, Las Clausades, p. 8, PI. II, f. 8-17. 2. RÉROLLE, Ml. Cerdagne, p.258 Pl Wei) 1-7, 3. Cf. DE SAPORTA 9, Végétation pliocène, 1873, p. 224 — DESaporta 16, Étud. clim. et fl. tert. (Congres A. 441024. S. Le Havre, 187) SAPORTA 22, Nouv. Obsero. fl. de Mogi, p. 88, 1884. — DE Saporra 26, Orig. des arb., p. 150. — Krasan, Plioc. Buch. d’ Auvergne, p. 45. — ETTINGSHAUSEN 13, Die]Formelem. d. Europ. tert. Buche, p. 13. — Fuicne 2, Et. sur la nervation, p. 20. — Natuorst 2, Ueb. alw. geb. Blatt. d. Rotbuche. — SCHIMPER, Tr. p. vég., IT, p. 601. — Zitre., Paléoph., p. 413, FLORE PLIOCENE DE LA VALLÉE DU RHÔNE 145 4. Cf. SCHNEIDER, III, Handb. d. Laubholz., 1, p. 152. PM SSL. ET Senvg., p., 201; Tav. XXINE 18 ;,,XXX, 1,9; XXXII, f. 5. — Principi, Fl. Senig., p. 40-42, f. 2-3. 6. SAPORTA 14, Périod. vég. tert. (La Nature, t. X, p. 261). Genre QUERCUS. Quercus drymeia Ung. (PEW, t: 40-13 -.et fig. 17 dans le texte) 1° Une série de feuilles, environ quatre fois plus longues que larges, atténuées insensiblement en longue pointe ; base arrondie, parfois un peu asymétrique ; le contour, entier sur le tiers ou la moitié inférieure du limbe, présente plus haut des dents spi- nuleuses. Une dou- zaine de nervures secondaires, droites ou arquées, émer- gent suivant un an- gle de 300-550; l’an- gle d’émergence est souvent plus ouvert à la base dela feuille. Camptodrome dans — la partie entière du limbe, la nervation est craspédodrome dans la portion den- tée. Les nervures Fig. 17. — Quercus drymeia Ung. — 1, Saint-Marcel ; 2 et 3, Rochessauve. tertiaires sortent des secondaires à angle presque droit; elles sont simples ou bifurquées et réunies par des transversales qui avec elles dessinent des espaces pentagonaux ou rec- tangulaires remplis par un réseau ultime serré (7). 2° De nombreuses feuilles semblables à celles de Saint- 146 G. DEPAPE Marcel et Théziers ont été trouvées dans les gisements pon- tiens des environs de Privas et particulièrement à Roches- sauve (2). L'une d’entre elles a été représentée par l’abbé Boulay dans sa Notice sur la Constitution géologique des environs de Privas (fig. 9) (Cf. notre fig. 172 texte). La même forme du Chêne est abondamment représentée, en Italie, dans le gisement du Val d’Arno (3). Aux variétés de Quercus drymeia distinguées par Gaudin, l’abbé Boulay réunit Q. Laharpu (PI. IIT, f. 5 et 10). Toutes ces feuilles sont, d’après lui, des formes telles qu’on les peut rencontrer sur le même arbre. Comme il est compris par Gaudin, Boulay et nous-même, le Q. drymeia constitue un type assez nettement défini, sem- ble-t-il. Parmi les autres feuilles fossiles qui nous paraissent pouvoir être rapprochées des nôtres, signalons : les empreintes des environs de Barcelone, déterminées par l’abbé Boulay (4), celles de Sinigaglia (5), de Parschlug (6) en Styrie, de Suisse (7) (Œningen) ; pour celles de Sotzka (8), Boulay doute que la plante soit la même que celle du Val d’Arno et du Rhône (9). 30 Largement répandu en Europe durant le miocène, le Quercus drymeia a disparu de nos pays depuis l’époque plio- cène ; les formes actuelles comparables se retrouvent dans Amérique centrale et en Extréme-Orient. Unger (10) cite comme termes de comparaison : Quercus lancifolia Schlecht. et Cham., Q. xalapensis Humb. du Mexique. Cependant Q. lancifolia (11) a les dents beaucoup plus fortes et plus larges, moins acuminées. Les nervures de Q. xala- pensis (12) sont beaucoup plus distantes, et le sommet dulimbe est plus large. 3 Plusieurs espéces sont signalées par Ettingshausen comme voisines de Q. drymeia (13) : Quercus persica Jaub. et Spach. (i. c., g. Quercus, Tat. 1, f40'et £219) ; QO: regia inde tie? Taf. I, f. 8,9) ; Q. castaneæfolia C. A. Mey. (id., t. II, f. 13-15) ; Q. chinensis Bunge (id., Taf. X, f. 4, 5 ) ; Q. serrata Thunb. (id, Vat. IX, £. 4, 5): 0. Erbanz Oliv. (Ci. noire Ely ay, f. 15) (14). | De tous ces Chênes auxquels l’abbé Boulay (15) ajoute Q. Sartorit Liebm. du Mexique (Cf. notre Pl. XV, f. 13), FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 147 c’est le Q. serrata qui lui paraît par la forme, la nervation, la denticulation, le plus voisin de Q. drymeia (16). Q. serrata Thunb. est une espéce d’Extréme-Orient qui se rencontre en Chine, au Japon et parait y prospérer dans les sables argi- leux du littoral (Nippon). Bibliographie. — 7, Cf. ETTINGSHAUSEN 14, Nero. Blatt. d. G. Quercus, p. 9. 2. Boutay, F1. Théziers, p. 48; Fl. pliocène v. Rhône, p.17; Not. Fl. eng. Pri- vas, p. 17 ; Not. Const. géol. env. Privas, f. 9. a supi so Mém.) p.45, PI. DIT; f. 5-10; PL FV, f. 1, 3, 6, 7. 4. ALMERA 4, Fl. alr. Barcelone, p. 328. 9. MASSALONGO, F1. e. Senigagl., p. 186,t. XXIV, Tav. VII. — Principt, Malpighia, p. 44. 6. UNGER 1, Chl. protog., p. 113, Taf. XX XII, f. 1-2. 7. Heer 1, FI. tert. helo., Taf. LX XV, f. 18-19. 8. UNGER 2, Fl. 0. Sotzka, Taf. IX, f. 1-2. 9. Notes manuscrites. 10. Chl. protog., p. 114. 11. @rstep, Étud. prél. sur Cupul., t. VII, f. 6. 12. ETTINGSHAUSEN 5, Blatisk. d. Apet., t. X, f. 5. 13. Ertines., Nery. G. Quercus, p. 34-37. 14, Cf. DE Saporta 26, Orig. des arbr., p. 167. — Scutmper, Tr. pal. vég., II, p. 638. — ZiTTEL, Paléoph., p. 248. 15. Notes manuscrites. 16. Cf. quelques termes de comparaisons, Pl. XV, f. 13, Q. Sartorit ; f. 14, Q. serrata; f. 15, Q. Libani. Série du « Quercus mediterranea» Ung. L’abbé Boulay signale dans la liste de Saint-Marcel (1) Q. mediterranea Ung. Déjà de Saporta avait signalé la même forme à Eurre parmi les empreintes que Fontannes avait soumises à son examen (2). « Cette espèce, écrit-il, représente le Chêne vert miocène et tient le milieu entre les formes /lex et Coccifera, et peut-être est-il la tige commune des deux. » A la vérité, il est souvent difficile de rapporter à l’une ou l’autre des espèces actuelles les empreintes dénommées Q. mediterranea. © Cependant, il y a entre les feuilles actuelles de Q. /lex et celles de Q. coccifera des différences assez marquées (4) Appenp., Flor. Mont-Dore, p. 102. (2) FONTANNES 14, Marn. à Brissopsis, Eurre, p. 434. 148 : G. DEPAPE (Cf. Pl. VIII, f. 1-3, 9); les feuilles de Q. coccifera sont moins polymorphes que celles de Q. /lez. En général de petite taille, brièvement pétiolées, cordiformes, elliptiques ou ovales, elles sont garnies de dents spinuleuses, à base large, diva- riquées comme celles du Houx. Les nervures secondaires souvent très flexueuses, forment avec la principale un angle ouvert, parfois presque droit, même dans la partie supérieure du limbe. Dans le Quercus Ilex, les feuilles atteignent de grandes dimensions ; leur contour est souvent entier, du moins en parte, et la aeons est parfois repliée vers la face inférieure. Les nervures secondaires forment avec la principale un angle aigu 590-459, Ce dernier caractère est l’un de ceux que fait ressortir Kotsky dans son ouvrage sur les Chênes d'Europe (Tab. 29, fig. h, Q. coccifera., et Tab. 38, fig. 210020) Un autre caractére est la complication plus grande du réseau tertiaire et quaternaire dans le Q.coccifera, où des intercalaires et des bifurcations des secondaires interviennent bien plus que dans le Q. Ilex. _ Avec les variétés que présentent les feuilles de Chêne, ces caractères ne fournissent pas sans doute un critérium absolu. I] nous semble cependant qu’ils permettent de distinguer dans nos feuilles deux séries, l’une appartenant au Q. lex, l’autre au Q. coccifera. Quercus Ilex. (PL VM Teese tes 1° Les feuilles actuelles du Quercus Ilex sont trés polymor- phes. Celles que nous représentons proviennent d’un pied buissonnant des environs de Cannes. Elles suffiront a montrer l'allure de la nervation et surtout à quel point peuvent varier la forme, le contour du limbe et la longueur du pétiole. 2° L’abbé Boulay a signalé dès 1890 (1) l’existence du Q. Llex a Théziers. « Une feuille complète, — dont l’attribution me semble au moins très probable, correspond aux feuilles obovées, vivement dentées, que l’on rencontre de nos jours dans le Midi sur certaines formes de Chêne vert buissonnant.» Nous n’avons pu identifier la feuille que l'abbé Boulay avait FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 149 ainsi en vue ; mais nous possédons une série d’autres feuilles qui doivent être rapportées au Q. Jlex: feuilles dentées (Pl. VIII, f. 4 et 5); feuilles entières (f. 6 et 8); feuille a base entière, à partie supérieure dentée (f. 7). 3° Le Quercus Ilex est assez fréquent dans les flores fossiles, surtout dans celles du tertiaire supérieur. Ila été signalé par- fois sous ce nom spécifique. A propos des feuilles qu'il a trou- vées dans des tufs volcaniques pleistocénes de Lipari, Gau- din (2) écrit : « On juge au premier coup d’ceil que ces feuilles appartiennent au Q. {lex si répandu dans la région méditer- ranéenne.» La feuille f. 11 est comparable à notre feuille f. 4 (PL VIII). ; Fliche et Bleicher (3) le rencontrent à Monte-Mario. Le Chêne vert de ce gisement appartient à un type différent de celui de la vallée du Rhône. C’est une forme remarquable, semblable à celle que ces paléontologistes ont observée aux environs de Riva, près du lac de Garde, où elle se développe « dans une atmosphère constamment humide, avec une tem- pérature suffisamment élevée sans rien d’excessif ». Bleicher et Fliche considèrent cette forme comme identique au Q. Îlex L. græca trouvé par Gaudin dans les Travertins toscans, et considéré par lui, — à tort, disent-ils, — comme un hybride entre ©. Îlex.et Q. sessiliflora. Le Q. [lex a été signalé encore sous ce nom dans le Val d’Arno supérieur (4), a Mongardino (5), dans les environs de Bar- celone (6). Fig. 18. — Feuille du . À : ais Mont-Charay,nommée Plusieurs Chênes fossiles — de noms di be boules vers — peuvent être ramenés au Q. /lex: Quercus precursor Sap. et Mar. — Q. Ilex? Q. precursor Sap. et Mar. (7). Les diffé- rences entre les feuilles fossiles de Meximieux et les feuilles actuelles sont peu sensibles, trop faibles pour ne pas être l’in- dice d’une parenté très étroite entre Q. Ilex et Q. precursor. Les feuilles de Meximieux sont la plupart comparables a notre feuille longue, de Cannes (PI. VIII, f. 3). Le même Chêne se retrouve dans le pontien des environs de Privas (6). 150 G. DEPAPE Parmi les échantillons déterminés par l’abbé Boulay s’en trouve un nommé Q. precursor Sap. et Mar. (du Mont-Cha- ray) (fig. 18 dans le texte). Il nous paraît concorder avec les feuilles actuelles et fossiles de Q. lex, à base arrondie et à contour entier, que nous représentons f. 3, 6 et 8. «Le Quercus præilex Sap. du Mont-Charay (9) et de la Cerdagne dénote une forme très voisine de notre Yeuse » : d’une correspondance échangée en 1890 entre l’abbé Boulay et de Saporta, il ressort que les documents rapportés au Q. preilex proviennent —non pas du Mont-Charay — mais de Rochessauve (10). La feuille représentée (Monde des plantes, D: 308, fig. 93, 5) a la partie supérieure du limbe dentée, — comme il arrive assez souvent dans l’espèce actuelle, — elle suffit à mentrer que Q. [lex se trouve dans le densi aie gise- ment pontien des environs de Privas. | Rérolle (71) fait remarquer que la ligne de démarcation entre son Q. præilex de Cerdagne et le Chêne vert qui vit de nos Jours en Roussillon et en Provence est des plus malaisées à tracer, les feuilles de ce dernier étant extrêmement variables. A côté de Q. preilex, Rérolle signale Q. denticulata Rér. (PL IX, f. 4, p. 267); il le trouve surtout semblable au Q. bal- lota Desf. du nord de l'Afrique. Par là, Rérolle revient encore au groupe des /lex, dont Q. ballota n’est qu’une variété. Nous n’avons pas eu l’occasion d'examiner l’empreinte d’Eurre nommée par de Saporta Q. mediterranea. Nous avons recueil nous-même a Eurre une feuille qui nous parait rentrer dans la série de Q. Jlex. Parmi les feuilles fossiles dénommées par les paléonto- logistes Q. mediterranea, certaines nous paraissent pouvoir _être rapportées plutôt au groupe de Q. lex; nous signalons les feuilles de Joursac (12), celles de Parschlug (13), Siniga- gha (14). | Enfin, parmi les plus anciennes formes qui représentent le Chêne vert dans les gisements tertiaires, signalons après de Saporta (15), à Aix (16) Q. antecedens Sap., Q. ilicina Sap. ; a Sotzka (17), Q. urophylla, dans la région de l’Ambre (78) Q. subsinuata Casp. A Schossnitz, Q. integrifolia, ovalis, similis Goepp. (19) pourraient dénoter une race tertiaire FLORE PLIOGENE DE LA VALLEE DU RHONE 151 d’Ilex à feuilles entières, en rapport avec l’humidité du climat de cette localité. Notons cependant que ces dernières formes de Silésie sont considérées par Heer et Krausel comme très dou- teuses (20). Bibliographie. — 7. Boutay 4, Fl. Théziers, p. 48. 2. Gaupin, 5¢ Mém., p. 9, Pl. III, f. 7-11. 3. Fl. Monte Mario, p. 14, f. 9. 4. Ristori, Val d’ Arno, p. 25. OS CAVveRs ii Mongardino;’p. 728 >; Taf: 1, 1/5; 6, 14, 16,17: Taf. II, 1,472 6. ALMERA 4, Fl. Barcelone, p. 328. 7. Sap. et Mar. 3, Meximieux, p. 97, Pl. XXIV, f. 1-10. — 26, Orig. arbr. p. 171. — 18, Monde des plantes, p. 378. 8. Boutay 3, Fl. env. de Privas, p. 18. 9. Saporta 26, Orig. arbr., p. 171. 10. Dans son étude sur les anor de l’ancienne flore avec celle de a région provençale actuelle, de Saporta (31) note que le gisement de Rochessauve avait été confondu autrefois avec celui du Mont-Charay. 11. RÉROLLE, Cerdagne, p. 265, Pl. IX, f. 1-3. 12, Marty 4, Joursac, p. 38, Pl. VI, f. 11, 12. 13. UNGER 1, Chior. protog., p.114, Taf. XXXII, f. 6-8. — 3, Iconogr., Wat NE De fo 423: 14, Massa. et Scar., Fl. Senig., p. 190, Pl. XXXIV, f. 28. 15. Saporta, Orig. d. arbr. et arb., p. 170. 16. Savorta 2, Gypses d’Aix, Suppt Ann. sc. nat., 5e s., t. XVIII, p. 37, Pl. VII, f. 14-16 (Q. antecedens) |. — In. 27, Dern. adj. Fl. Aix, Ann. sc. n., s. 7, t.-X, p. 19, Pl. III, 'f. 4 (Q. uicina)1. 17. UNGER 3, Iconogr., p. 36, Taf. XVIII, f. 11. 18. Gorpp., Die Flora vy. Bernst., p. 23, Taf. IT, f. 6-7. 19. Gozppr., Fl. v. Schossnitz, t. VI, f. 6-8. 20. KrAUSEL, Pfl. Schles., p. 135. | Quercus coccifera L. (Pl. VIII, f. 9-11.) Nous avons, en 1912 (7), fait une étude détaillée de Q. coc- cifera L. de Saint-Marcel et de Rochessauve. Ce Chéne, — dont nous représentons deux feuilles de Saint-Marcel, est disséminé aujourd’hui autour de la Méditerranée, du Por- tugal, jusqu’à l’Asie Mineure, et particulièrement en terrains arides, dans les garrigues. Rappelons que Q. coccifera a été rencontré à Joursac (2) et, sous des noms divers, à Erdobenye, a Parschlug; à Kumi; Q. szirmayana (3) Kov., Q. mediter- 192 | G. DEPAPE ranea (4) Ung. (pro parte). De même, ©. sclerophyllina Heer (5), de Suisse (Saint-Gall), d’après Heer et Schimper, est ana- logue à Q. coccifera, et de Saporta voit l’ancêtre présumé de ce Chêne dans Q. spinescens (6) Sap. d’Aix. Bibliographie. — 7. Depapre 1, Note sur quelques Chênes, p. 3, f. 2, Pl. XI f. 5-10 (R. g. Bot., 1912). 2..Marty 4, Joursac, p. 39, PI VI EM 3. Kovats, Fl. 9. Erdobenye, p. 21, Taf. II, f. 1-5. 4, Uncer 1, Chl. protog., p. 114, Taf. XXXII, f. 5. — Iconogr.; Taf. XVIII, #. 5,6 5. yumi, p.28 Tat. VI, 14/8 40741 ae 5. Heer 1, Fl. tert. helo., II, p. 54, Taf. LX XVII, f. 7-8. — Scuimpen, Tr. pal. vég., II, p. 647. — Zirrer, Paléoph., Dp: 429, 6. Sonia 27, Dern. adj. Flor. Aix (Ann. sc. n., $7, t...X, oh TC ARE Ip. 31, Flor. provenc., p. 4. Série du «Quercus hispanica» Rér. (Pl. VII, f. 5-10; fig. 19 et 20 dans le texte.) En 1912 (7), nous avons groupé sous le nom de Quercus Mirbeckit Dur. une série d’empreintes semblables à des feuilles fossiles trouvées dans un grand nombre de gisements tertiaires (Mont-Dore, cinérites du Cantal, Joursac, Rochessauve, Cerdagne, Val d’Arno, Sinigaglia, Mongardino, Schossnitz, Gleichenberg), feuilles rapportées au genre Quercus, mais avec les dénominations spécifiques les plus diverses : Quercus . eitymodrys Ung., ©. lucumonum Gaud., Q. scillana Gaud., Q. pseudocastanea Goepp., Q. Parlatorit Gaud., Q. Cardanu Mass., Q. senogalliensis Mass., Q. hispanica Rér., Q. Jir- becku var. antigua Sap. Pour la désignation collective de tous ces Chênes, MM. Marty et R. de la Vaulx (2), dans leur revision de la flore fossile des environs de Varennes, adoptent le nom syn- thétique de Q. hispanica Rér., et ils voient en ce Chêne l’an- cétre commun a gamme foliaire trés étendue de trois espéces actuelles Q. sessiliflora Sm., Q. Mirbeckit Dur., Q. lusitanica Webb., lesquelles, à peine différenciées par un cantonnement relatif et récent, se lient les unes aux autres par des formes de passage si graduellement ménagées qu'il est souvent ma- laisé de les distinguer par leurs seules feuilles. Va FLORE PLIOCÈNE DE LA VALLÉE DU RHÔNE 153 La comparaison des feuilles de ces espèces, — dont nous donnons des spécimens moyens (PI. VII), — permet de noter les caractères suivants (3) : Quercus sessiliflora : lobes peu nombreux (4-6), arrondis, sinus profonds ; 6-7 nervures secondaires, inégales, non paral- lèles, avec intercalaires se dirigeant vers le sinus interlo- baire ou se confondant bientôt avec le réseau tertiaire lâche et irrégulier. Quercus lusitaniea : feuilles régulièrement crénelées ou . anne Lo Fig. 19. — Quercus hi panies Rér. — 1, feuille du type sessiliflora; 2, feuilles du type Mirbecki, Saint-Marcel. dentées ; bord supérieur des dents souvent concave et bord inférieur convexe ; sinus peu profonds ; 10-12 paires de ner- vures secondaires droites, parallèles ou subparalléles, sans intercalaires, réseau tertiaire régulier, en échelle. | Quercus Mirbeckii Dur. est considéré par de Candolle, M. Trabut, comme une sous-espèce de lusitanica, remar- quable par ses feuilles souvent très amples, ses dents aux deux bords convexes, séparées par des sinus peu profonds ; 9-15 nervures ee Ae droites, parallèles, sans intercalaires et réseau tertiaire en Echelle. | | Il existe de nombreuses variations dans les feuilles de ces ANN. DES SC. NAT. BOT., 10€ série. iv afile 154 | G. DEPAPE trois Chênes. Signalons en particulier celles que M. Trabut a fait ressortir pour le Q. Mirbeckit d'Algérie, « que ses carac- tères propres permettent à peine de séparer des formes du Q. sessiliflora ». Notons encore que les jeunes plants de Q. Mirbecku Dur. ressemblent beaucoup à ceux de Q. sessi- liflora (4). : C’est parce qu'il est difficile de faire la distinction entre ces multiples variations foliaires que Rérolle (5) -aréuni les Chênes de Cerdagne sous le nom. de Q. hispanica et indique seulement les affi- nités plus ou moins grandes de certaines em- preintes avec les Q. lusitanica, robur et Mir- becku. Il est intéressant de noter que, parmi les feuilles de Saint-Marcel, la variété est moyens que nous avons distingués dans les feuilles actuelles sont nettement représentés : 19 Se rapprochent plus particulièrement du type Mirbecku les feuilles représentées à en 1912:-PL XI; f. 12; PL XIE Ifo 474s. Fig. 20. — Quercus fig. 5,6 A du texte; —- les feuilles f. 8, eed typete Pl. VII et fig. 19° dans le texte, du présent sitanica (Cf. f. 2, travail. one aga 20 D’autres sont plus voisines de Q. lusita- nica par exemple (PI. XII, f. 14 Rev. gén. Bot. 1912 ; et la feuille fig. 20 ci-contre) ; 3° D’autres enfin sont du type sessiliflora, et en particulier une feuille recueillie à Saint-Marcel (Pl. VII, f. 10), depuis la publication de notre note sur la flore de la vallée du Rhône. Cette feuille est du méme type que Q. robur pliocenica Laur, du Cantal (6) et que Q. Lamotte: (7) du Mont-Dore. Les feuilles (Pl. VII, f. 5-7, et fig. 19° du texte), par le petit nombre de leurs lobes et de leurs nervures, sont aussi plus proches de Q. sessiliflora que de toute autre forme. Elles sont. par ailleurs identiques à des formes attribuées par Rérolle au Q. hispanica. Dans les flores fossiles d’Italie (8), de Cerdagne (9), du — Massif Central (10), les empreintes de feuilles semblables plus grande qu’en Cerdagne. Les trois types asa FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 155 aux nôtres oscillent de même entre le Q. lusitanica, Mirbeckii, sessiliflora. I1 convient cependant de remarquer qu'au Mont- Dore le type du Q. Mirbeckii nous paraît le plus fréquent et très nettement réalisé. Par ses dimensions, la forme des lobes, l'allure de la nervation, la feuille que nous figurons ici (fig. 21 dans le texte), trouvée après la publi- cation de la flore du Mont-Dore en 1892 par l’abbé Boulay, repré- sente bien ce type, assez répandu et très ancien, Si On en rappro- che également certaines feuilles des terres arc- tiques, comme Quercus groenlandica (11) Heer, du Groenland et du Spitzberget 0. Furuhjel- mi (12) Heer del’ Alaska. Bibliographie.— 7.DEpAPE(, Note sur quelques Chênes Fig. 21. — Feuilles de Quercus, type Mirbeckii, du. mioc. et plioc., p. 6, Pl. XI, Mont-Dore. — Réd. 1/2. f. 11-12 ; Pl. XII, f. 13-20. 2. De LA VAuLX et Marty, Nouvelles rech. sur la flore de Varennes, p. 290. 3. Cf. DE CANDOLLE, Prodr., XVI. — MATHIEU, Flor. forestière. — TRABUT,. Variat. du Q. Mirbeckit en Algérie. — MouiLLererT, Trait. des arbr. et arbriss. = 4, HickEL, Gr. et plant. Angiosp., p. 147. &. RÉROLLE, Fi. Cerdagne, p. 268, Pl. VI, f. 1-11. 6. LAURENT 3, Cinérites Saint-Vincent, p. 136, Pl. X, f. 1. 7. SAPORTA 30, Rev. pal. vég., 1893, Pl. VI, f. 4. 8. GAuDIN et STROZZI, 1° Mém., p. 32, Pl. VII, f. 2 ; 22 Mém., p. 43, Pl. III. £.11, 13,14; IV, f. 11-13, 15; X,f. 42; 6° Mém., p. 13, Pl. III, f. 11. — Cavara, Mongardino, p. 730, Tav. II, f. 9, 10. — Massatonco, Fl. Sen., p. 177, Tav. XXII-X X\ II, f. 2-16 ; Tay. X XXI, f. 5 ; Tav. XLII, f. 12, 13. 9. REROLLE loc. cit. 10. Boutay 6, Fl. Mont-Dore, p. 58, Pl. III, f. 9-18; Pl. IV, V. — Marry 4, Joursac, p. 40, Pl. VII, f. 2-9. — LAURENT, loc. cit., Pl. X, f. 2; Pl. XI, f. 6, 156 G. DEPAPE 11. Heer 7, Die foss. fl. der Polarl., p. 108, 1868 ; Die Mioc. Flor. Spitz- berg, p. 56, t. XII, f. 1-4, 1870. 12; Heer 7, Flor. foss. Alask., p. 32, t. V, f. 40; tN, f. 1-2, 1369; Quercus suber L. var. pliocenica N. Boulay. (Pl. VL f. 6-7) Le Q. suber L. var. pliocenica est l’une des espèces que nous avons étudiées longuement dans notre note sur quelques Chênes miocènes et pliocènes de la vallée du Rhône, en 1912: Aux documents représentés dans cette étude, nous ajoutons quelques autres feuilles (PI. VI, f. 6-7). - À l’époque plaisancienne, le Chéne-Liége devait être assez commun aux abords de Saint-Marcel. Actuellement limité à quelques contrées du midi de la France, au sud de l'Europe. au nord de l’Afrique, il est l’une des essences dominantes des fo- rêts algériennes, depuis le niveau de la mer jusqu’à 1 300 mètres d’altitude (Batt. et Crab.;:Flor. Ale: p. 62a). Quercus pseudosuber Santi. Gel Vis 8 emia 22 dans le Lexier « Une feuille représentée par ses deux empreintes complètes, se superposant aussi exactement que possible à certai- nes feuilles du Q. pseudosuber actuel. La forme enest oblongue, subelliptique (longueur 6 centimètres avec le pétiole, o centimètres pour le limbe seul, largeur 23 millimètres au milieu). La base est | tronquée, subarrondie, légèrement asy- Fig. 22. — Quercus pseu- nie PA LE re pes dosuber Santi, Théziers metrique ) le sommet subaigu, le contour (Cf. Pl. VIT. 8 et 9). — garni de dents espacées 5-6) superficielles et obtuses ; les nervures secondaires, a la suite d’une course un peu flexueuse, aboutissent au sommet de ces dents. Je ne puis rattacher cette feuille à aucune de celles que Gaudin a figurées pourle genre Quercus, du pliocène d'Italie. » Vv FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 157 (Ct Boulay, FE de Théz., p. 47; FT. plhoc. v. du Rhône, ne 19,12) Nous n’avons aucun document nouveau à ajouter à celui qui a servi à fixer la détermination de l’abbé Boulay. Nous re- présentons côte a côte la feuille fossile (f. 8) et une feuille actuelle (f. 9) de Q. pseudosuber. La figure 22 du texte repro- duit en détail la nervation de la contre-empreinte de la feuille représentée (f. 8, PI. VI). Genre CASTANEA. Castanea atavia Ung. (C. vesca Geertn.) (Pl. VI, f. 14-15 ; fig. 23 dans le texte.) Tandis qu'aucune feuille nettement caractérisée de Thé- ziers ou de Domazan n’est venue conpIéter le fragment que l’abbé Boulay (1) a signalé en 1890 de ce dernier gisement (fig. 23 du texte), les marnes de Saint-Marcel ont fourni plusieurs empreintes assez bien conservées, qui se rapportent au genre Castanea : une feuille étroite (PI. VI, f. 14) ; le deuxième spécimen (f. 15) a de plus grandes dimensions: 12 centi- métres environ de longueur sur 40m,5 de largeur; une douzaine de paires de nervures secondaires un peu flexueuses entrent directement dans les dents ; les nervures tertiaires délimitent entre ; t Fig. 23. — Castanea atavia les secondaires des mailles pentago- Ung. — Domazan (Cf. F4 nales alternantes. Théz., Pl. IV, £ 5). Forme, denticulation, nervation réalisent les caractéres qu'ont fait ressortir les analyses d’Ettingshausen, de MM. Laurent et Marty, dans leurs études sur les Chataigniers actuels et fossiles (2). Le Chataignier est commun dans les gisements tertiaires 2 C , , ° , . 3 oc Europe; il a été signalé sous des noms variés : Castanea 438 _ G. DEPAPE atavia Ung., C. Kubinyr Kov.; C. palæopumila Andr., C. Un- gert Heer. Rappelons qu'il a été rencontré à Barcelone (3), à Capels (4), dans les environs de Privas (5), en Cerdagne (6), à Sinigaglia (7), au Val d’Arno (8), à Erdobenye (9), en Si- lésie (10), à Armissan (71), dans les terres arctiques (22). Notonsenfin que Ettingshausen ramène au genre Castanea un bon nombre d'empreintes rapportées d’abord au genre Quercus (13). Bibliographie. — J. Boutay 4, Fl. Théziers, p. 33, PI. IV, f. 5. 2. ETTINGSHAUSEN 9, Ueber Castanea vesca. — LAURENT, Congrès A. F. À. S., Lille, p. 6, 7, f.2, et 8 Menat, p. 96, f. 49. — Marty 9, Vég. foss. Trieu de Leval, p. 23, PL F, G. | | 3. ALMERA 4, Fl. Barcel., p. 330. 4, Marty 6, Fl. Capels, p. 17, Pl. III, f: 2-8. 0. BOULAY23, Mls eng. Papas, pe-49: 6. RÉROLLE, Fl. Cerdagne, p. 264, Pl. V, f. 8. ‘7, Massa. et Scar., Fl. Senig., p.197, Tav. XXIV 1-4-2 Tax ZONE f. 4: Tay: XXII, 1.025. | 8: CAUDIN, 2e: Mem: op sls Bl Vite a. 9. Kovats, £1 Erdobenye,p. 25; Tat ilk ft, 10: Krause.-, Pit, Schless p. 130; Tat. X11. 6-8 3 Lat: xa i 11. Saporta 31, Fl. provenc., p. 6; Etudes (Ann. se. n., s. 5, t. IV, p. 117). 12._HEER. 7, Fie foss>arct., ils FT. North’ Greentl.;-p 4703 Nate cla i. .4-35 Fat XV Ist ae 13. ETTINGSHAUSEN, loc. cit., p. 13. Juglandacées. Genre JUGLANS. Juglans cinerea L. fossilis Bronn. (Pl. VIII, f. 13-16.) 1 Les fruits constituent la partie la plus importante et la plus caractéristique du groupe des Juglandacées (7). Suivant de Candolle (2), les différences dans la nature de la surface sont assez prononcées et assez constantes pour permettre de dire à première vue l’espèce à laquelle appartient une noix donnée. Nous représentons (PI. VIII, f. 13-16) les noix qui ont fait. l’objet de notre communication à l’Académie des Sciences (novembre 1920). Le premierspécimenreprésentela coupe d’une. ENT Pp a ; 3 2 4 i , : er o> alee a FLORE PLIOCENE DE LA VALLÉE DU RHÔNE 159 noix longue de 40 millimètres et large de 25, à base obtuse et dont le sommet se termine en pointe courte. Les valves offrent ensemble huit côtes accentuées, d’épaisseur inégale, entre lesquelles des crêtes irrégulières et nombreuses délimitent des anfractuosités profondes. Cet aspect de la surface est des plus caractéristiques. La paroi de la coque est épaisse et creusée de fortes lacunes dont certaines simulent de véritables loges. La cavité qui contient l’amande est divisée, dans sa partie inférieure, par une cloison perpendiculaire au plan de suture des deux valves ; le fruit est donc biloculaire à la base, uni- loculaire dans la moitié supérieure, où la cavité se prolonge en se rétrécissant vers la pointe du sommet. L'autre échantillon est le moulage d’une noix à rugosités également accentuées, mais de taille plus grande, à sommet plus aigu et plus longuement atténué. | 29 Parmi les noix actuelles à surface rugueuse se rencontrent celles de Juglans nigra L., J. mandshurica Max., J. cinerea L. Il convient d’écarter J. nigra: la noix quadriloculaire est plutôt globuleuse, et les côtes des valves ne sont pas compa- rables avec les crétes saillantes et diversement découpées de nos fossiles. De méme, il faut écarter J. mandshurica : la noix est allongée et atténuée au sommet, mais les côtes, au nombre de huit, sont épaisses, réguliéres, nullement tranchantes, et dans leurs intervalles ne se rencontrent que des pointements a base épaisse. Des noix semblables à celles de Saint- Marcel se retrouvent chez Juglans cinerea. Nous en avons observé des spécimens variés au Muséum d'Histoire naturelle, et la description que nous avons donnée de nos échantillons fossiles reproduit les caractères indiqués par Michaux, de Candolle, Sargent, Hickel, etc. (3). De Plus, les noix de Saint- Marcel sont bien identiques aux noix fossiles des environs de Francfort, que Geyler et Kin- kelin (4) et plus tard Engelhardt et Kinkelin (5) ont rapportées à Juglans cinerea L. fossilis Bronn. Avec ces auteurs, il est intéressant de noter que, suivant l’opinion de C. de Can- dolle, J uglans tephrodes Ung. du pliocène d'Italie parait « tout à fait semblable à J. cinerea L. » et que Juglans 160 G. DEPAPE Gœpperti R. Ludw. des lignites de Wetteravie (6) n’est qu’une forme de la même espèce. Notons encore que J. tephrodes a été rencontré aussi dans la flore de Silésie (7). Bibliographie. — J. ZITTEL, Tr. paléoph., p. 433. 2. C. DE CANDOLLE, Mém. s. fam. Juglandées, p. 28. 3. F.-A. Micuaux, Hist. arb. forest. Am. sept., t. I, p. 168, Pl. II. — C. vr CANDOLLE, loc cit. — A. DE CANDOLLE, Prodr., XVI, p. 137. — Maximovicz, Primit. Flor. Amur., p. 77. — SARGENT, The silo. of North. Americ., t. VII, p. 118, Pl. CCCXXXI et CCCXXXII. — Zirrer, Paléoph., p. 436, f. 271. — R. HickEetr, Gr. et plant. Angiosp., p. 23, PL I, f. G. 4. GEYLER u. KiINKELIN, Oberpl. Fl. d. Klarbeck. b. Niederrad., p. 31, Taf. III, 1728-45: 5. ENGELHARDT u. KINKELIN, Oberpl. FI. v. Untermaint, p. 236, Taf. XXX, {;-3-7: 6. R. Lupwic, Pfl. d. Jungst. Wetter. Br., p..102, Taf. XXI, f. 9, 9a, 96. 7. KRAUSEL, Nachir..1, px362;,.4 al. EX); 14717) Juglans regia L. (PE VIIT,#.12.; PL I Xfi 6 1° Une feuille — de Saint-Marcel — malheureusement incomplète, présente un contour ovale, une marge entière, une base arrondie asymétrique. Forte nervure médiane. Les se- condaires naissent suivant un angle d’environ 60° ; elles re- montent longuement près de la marge; la camptodromie est très régulière. Les tertiaires sont relativement fortes. Les unes, subparallèles, courent directement d’une secondaire à l’autre et délimitent avec celles-ci des espaces presque rectangulaires ; d’autres bifurquées délimitent avec les voisines des mailles pentagonales alternantes. Le réseau ultime est formé de petites mailles carrées très serrées. i Une feuille — de Théziers — présente des caractères iden- tiques à ceux du spécimen de Saint-Marcel. Ces caractères sont manifestement ceux des feuilles de Juglans. | 20 Après la découverte des fruits que nous avons décrits, il eût paru tout naturel de rapporter les feuilles comme les noix à Juglans cinerea. Cependant le contour entier du limbe, — réalisé habituellement dans le seul Juglans regia,— nous amène à admettre deux espèces distinctes de Noyer à Saint-Marcel. FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 161 3° Nos feuilles fossiles concordent avec celles de Juglans acuminata Heer de Suisse (Z), considéré déjà par Heer comme identique à Juglans regia ou du moins comme très rapproché. Le méme type existe au Mont-Dore (2), au Cantal (3), en Cerdagne (4), à Rochessauve (3), à Esplugas en Catalogne (6) ; les feuilles de ces divers gisements sont considérées comme appartenant a Juglans regia. Bibliographie. — Z. Heer 1, Fi. tert. hely. III, p. 88, Taf. CX XVIII et CX XIX, f. 1-8. 2. Boutay 6, Mont-Dore, p. 80, Pl. VII, f. 4-7; Pl. VIII, f. 6. 3. LAURENT 3, Cinér. Saint-Vincent, p. 121. — Marty 4, Joursac, p. 57, Pl. XI, f.-6-8. 4. RÉROLLE, Fl. Cerdagne, p. 380, Pl. XIV, f. 13. 9. BouLay 3, Fl. env. Privas, p. 30. 6. ALMERA 4, Fl. alr. Barcel., p. 341. Genre PTEROCARYA. Pterocarya caucasica C.-A. Mey. (Pt. fraxinifolia sp.). (PY VII, À. 43.) L’abbé Boulay (7) signale à Théziers une feuille incomplete qui lui paraît « se rattacher au genre Pterocarya plutôt qu’à tout autre, sans qu'il soit possible de proposer une détermi- nation spécifique ». Nous attribuons à Pterocarya caucasica C.-A. Mey une feuille de Saint-Marcel (PI. VII, f. 13) dont les caractères nous paraissent coincider avec ceux de l’espéce du Caucase : base arrondie, un peu asymétrique, dents petites, acérées, dis- posées en scie, une dizaine de paires de nervures secondaires, remontant longuement près de la marge, l’ascendance étant plus marquée dans une moitié du limbe ; nervilles tertiaires délimitant assez irrégulièrement des espaces polygonaux alternes ; mailles relativement larges où de fines nervilles se terminent librement simples ou bifurquées. Pterocarya caucasica a été signalé dans les Cinérites du Cantal (Saint-Vincent, Niac) (2). Les feuilles du Mont-Dore (3) attribuées par l’abbé Boulay à Pt. fraxinifolia sp. sont plu- tôt celles d’un Carya. L’espéce existe à Joursac (4), en Tos- 162 : G. DEPAPE cane (9), en Suisse (6), en Silésie (7). Assez répandue ‘dans l'Europe tertiaire (5), elle est actuellement localisée dans les_ provinces du Midi du Caucase, où elle croît en compagnie de Juglans regia. 3 | Bibliographie. — 1. BouLay 4, Fl. Théziers, p. 37, Pl. VI, f. 6. 2. LAURENT 3, Cinérites Saint- Vincent, p. 116, PI. II, f. 1; Pl. XI, f. 9, 40. — 5 Flore Niac, p. 34. . Boutay 6, Fl. Mont-Dore, p. 79, PI. VIII, f. 1-5. . Marry 4, 2 Joursae: p.-61, PI XII: ft. 9-1: —“GAUDIN, 17 Mém.p. 40, Pl. VIL, f 41-6; Pl IX a. . Hesr.1, Fl. teri. helo,.t. Til, pet PL OX X XP Fe 7 ~ KRAUSEL, Pil: Schles.; p- 160, 4. XXN EL: 8,27. . Cf. LAURENT, loc. cit., p. 118. Co I © GS KR OO Genre CARYA. Carya minor Sap. et Mar. (Pl. VIL 1.112) 19 Plusieurs feuilles de Saint-Marcel se rapportent à cette espèce telle que l’ont comprise et circonscrite MM. Laurent et Marty (1) ; elles en présentent les caractères : base et som- met atténués, base asymétrique, contour finement denté, nervures secondaires nombreuses 12-15, à angle d’émergence obtus, bifurquées avant l’arrivée à la marge, brouillage du réseau de bordure et camptodromie irrégulière ; tertiaires flexueuses rarement parallèles et peu distinctes du réseau ultime, celui-ci à mailles très petites. see 2° Carya minor Sap. et Mar. existe à Meximieux (2), au Mont-Dore (3), dans les cinérites du Cantal (Saint-Vincent, Pas de la Mongudo), à Niac (4), à Capels (5), à Rochessauve (6), Joursac (7), Sinigaglia (8), lignites de Rott (9). | 3° Il est difficile d’assimiler exactement Carya minor — Sap. et Mar. à l’une des formes actuelles de Carya de l'Amé- — rique du Nord. M. Laurent cite Carya alba Nutt., C. tomentosa Nutt., C. porcina Nutt. et C. oliveformis Nutt., spécialement Carya porcina. « Toutes ces espéces, d’ailleurs, gravitent dans leur pays d’origine autour du40° paralléleet dénotent un climat légèrement inférieur à celui de l’isotherme 15° centigrades» (10). Los FLORE PLIOCÈNE DE LA VALLÉE DU RHÔNE 163 Bibliographie. — 7. Laurent et Marty 3, Fl. Cinérites Saint-Vincent. D TX, f 7: XT, f. 1-2. 2. Saporta et Marion 3, Fl. Meximieux, Pl. XX XVII, f. 1-6 (Juglans mi- nor Sap. et Mar.). 3. Boutay 6, Fl. Mont-Dore, Pl. VIII, f. 1-5. . LAURENT, JViac, p. 34. .-Marry 6, Fl. Capels, p. 18, PL IV, f. 4. . Boutay 3, Fl. env. Privas, p. 31 (Juglans minor). . Marty Go), Jounsce pao, PLeX 1. 95. XIT £128: . Massaz et Scaras., Pl. XXXVI, f. 3 (Juglans Eamarmoræ Mass.). 9. WeBeEr, D. Tert. fl. d. Nierderrh., Pl. V, f. 11. (Pavia septimontuna, Web.). 10, Marty, Joursac, p. 61. Co SD GSR Myricacées. Genre MyRICA. Myrica cf. Mf. cerifera. (Beni CCS 1° Une feuille de 6,5 de longueur, sur 1,5 de largeur, atténuée aux deux extrémités, présente quelques dents sur la moitié supérieure du limbe ; de chaque côté de la nervure médiane, des nervures secondaires naissent, surtout les infé- rieures, suivant un angle assez ouvert, se courbent et remon- tent vers la marge ; la surface parait chagrinée et présente des ponctuations qui semblent d’origine glandulaire. 2° Nous croyons pouvoir rapprocher cette empreinte de Myrica cerifera (1), dont les feuilles ont cependant le sommet moins aigu, mais sont diversement dentées, parfois même entières, allongées, atténuées à la base et au sommet ; leurs nervures sont émises sous unangle ouvert, et le limbe est garni de glandes logées dans des dépressions épidermiques. La liste publiée dans la Revue de Lille (p. 24) par l'abbé Bou- lay signale Myrica Parlatorii Mass. Cette détermination est basée sur une seule empreinte très incomplète (PI. IX, f. 8), de Théziers, rapprochée d’une espèce de Sinigaglia très dou- teuse. Dans ces conditions, il ne nous paraît pas possible de (1) Cf. LAURENT 1, Celas, p. 75, fig. 10 texte. 164 G. DEPAPE donner à notre empreinte une détermination précise et d'appuyer sur elle aucune conclusion. Ulmacées. Genre ULmus. Ulmus Braunit Heer. (PLIX, tf 5) Ph XIV, £17) Une feuille bien caractérisée permet actuellement d’affirmer la présence dans la flore pliocéne du Rhône du genre Ulmus, non rencontré dans les environs de Théziers et signalé avec doute en 1892 dans la liste sommaire des fossiles de Saint- | Marcel. Le limbe est asymétrique à la base ; les nervures secon- daires sont peu nombreuses ; quelques-unes d’entre elles se bifurquent près de la marge ; les nervures simples et les ner- vures bifurquées aboutissent à des dents obtuses. Les Ormes de nos régions, Ulmus campestris, U. effusa, présentent tous deux des feuilles petites et à nervures peu nombreuses, comme l’empreinte de Saint-Marcel. Cepen- dant celle-ci nous paraît plus voisine d’U. campestris que d’U. effusa, dans lequel les nervures secondaires sont rarement bifurquées et dans lequel les dents du contour, habituelle- ment surdentées, sont terminées en crochet aigu. Une deuxième feuille, de Saint-Marcel (Pl. XIV, f. 17), au contour malheureusement mal conservé, nous paraît cepen- dant pouvoir prendre place ici; elle est remarquable par la fréquente bifurcation des nervures secondaires. Le type paléontologique de l’Ulmus campestris, ren- contré dans un grand nombre de gisements miocènes et plio- cènes, est Ulmus Braunii Heer, dont M. Laurent, à plusieurs reprises, a exposé les caractères et les affinités (1). (1) Laurent, Cinér. Saint-Vincent, p. 149; Niac, p. 37, PL VI, f. 23; Menat, p. 108, f. 56-58. — Cf. aussi STANDFEST, Ormes fossiles. | As $ * = -FLORE PLIOCENE DE LA VALLÉE DU RHÔNE 165 Genre ZELKOVA. Zelkova crenata sp. (Pl. IX, f 1-9 24 dans: lé texte.) 19 Nous avons de Saint-Marcel une série homogène de feuilles, petites, régulièrement ovales ou à base élargie, au Fiz, 24. — Zelkova crenata sp. Saint-Marcel. limbe parcouru par un petit nombre de nervures secondaires simples ou bifurquées aboutissant à un nombre égal de dents obtuses à réseau tertiaire formé de mailles pentagonales alternes, et réseau ultime de petites mailles serrées. Ces 166 | = G. DEPAPE feuilles complètent celles de Théziers, que l’abbé Boulay (1) a publiées en 1890 et rapportées à Zelkova crenata sp. 2° Des empreintes comparables aux nôtres ont été recueil- lies dans un grand nombre de gisements (2), — surtout miocènes de l’Europe centrale et occidentale, et jusque dans les terres arctiques. Souvent dans ces gisements, aux feuilles qui rappellent le type Zelkova crenata de la région du Caucase s’en ajoutent d’autres qui correspondent plutôt à Z. acuminata Planch. de l’'Extrême-Orient (3) : celui-ci, remarquable par sa forme allongée et acuminée, ses nervures plus nombreuses (11-12) et ses dents prolongées en pointe. C’est ainsi que deux formes de Zelkova paraissent exister au Mont-Dore (4), en Cerdagne (5), à Joursac (6)... Elles ont été groupées parfois sous le nom de Z. Ungeri Kov., et ce dernier est dès lors considéré comme une forme ancestrale synthétique de deux races aujourd’hui disjointes. Quoi qu’il en soit de cette hypothèse, nos feuilles de la vallée du Rhône appartiennent toutes au type foliaire de Z. crenata sp.; c’est donc ce nom qu'il nous semble rationnel de conserver. Cette espèce a disparu tardivement de notre flore en France : elle existe encore dans la flore quaternaire de Durfort (7). | €: Bibliographie. — Z. Boutay 4, Fl. Théziers, p. 35, Pl. III, f. 4; — 5 Rev. de Lille, p. 20, f. 6. 2. Cf. Scurmper, Tr. pal. vég., II, p. 714. — Mescuinexu, Fl. tert. ut. p. 274. 3. Cf. LAURENT 3, Cinérites Sein Vinson p. 145, Pl. X, f. 5. — Ip;, 5, Nice DER Pl Vit 4. Bo Fi. Mont- Dore, p. 76, VI, f. 2-5 ; X, f. 8-9. 5. RÉROLLE, Fi. Cerdagne, p. 280, Pl. IX, f. 10-12, 14. 6. Marty 4, Fl. Joursac, p. 46, Pl. IX, f. 1-7. — 12, Lucarpe, PL I, f. 6. 7. SAPORTA 26, Orig. des atbres, p. 214. — Ip. 31, FI. PROS p. 19, PL, IT, f. 15. — Cf. ZiTTEL, Paléoph., p. 461. LE Re HS “he ER Si FR 2 tite ) } FLORE PLIOCÈNE DE LA VALLÉE DU RHÔNE 167 Buxacées. Genre Buxus. _Buxus sempervirens L. PL EXE tf 26. Les feuilles de Saint-Marcel sont remarquables par leur contour ovale, leur sommet arrondi, leur base insensiblement atténuée, leurs nervures nombreuses, fines et peu saillantes. Elles s’écartent du Buxus pliocenica Sap. et Mar. (1) de Mexi- mieux à feuilles plus larges et plus longuement pétiolées, mais se rapprochent des feuilles de Cerdagne (2), plus étroites et à court pétiole. A l’exemple de Rérolle, nous rattachons nos spécimens au type commun du Puxus sempervirens, sur lequel il est d’ailleurs facile de rencontrer des feuilles à base atténuée, semblables aux nôtres. Buxus sempervirens est l’un des types les plus communs dans nos flores quaternaires (3) et est répandu actuellement dans l’Europe méridionale et centrale, l'Afrique septen- trionale et l’Asie occidentale. Bibliographie. — J. SaAporTA et Marion 3, FI. de Meximieux, p. 144, PI. XXXII, f. 6-8. ; 2. REROLLE, Cerdagne, p. 289, Pl. X, f. 7-8. 3. PEANCHON, Tufs de Montpellier, p. 43. — Saporta, 13, Climat ép. diluv. gris, p. 648. — FLicne 1, Tufs de Resson, p. 22. — BouLray 2, Vallée de la Vis, p. 193. — FRITEL 5, Rem. sur flore quatern., p. 685. DIALYPETALES. Magnoliacées. Genre LIRIODENDRON. Liriodendron Procaccinii Ung. (L. tulipifera L.) (PI. XII, f. 1.) L'abbé Boulay (1) a rapporté au Liriodendron Procaccinii Ung. trois belles feuilles de Théziers. Quelques empreintes de Saint-Marcel appartiennent au même type, étroitement 168 > G. DEPAPE allié au Liriodendron tulipifera L. de ’ Amérique du Nord. Au sujet des restes de ce type, très ancien en Europe et en Amérique, et en même temps très constant, malgré de légères variations de détail (2), qu'il nous suffise de rappeler le travail de Nce von Archenegg sur les formes ataviques des feuilles de Tulipier (3). Ce naturaliste fait remarquer que l’on retrouve sur l'espèce actuelle, à titre plus ou moins anormal, non seulement les formes tertiaires (4) (à feuilles obtusément lobées ou même subsinuées), mais encore les formes créta- cées (5), parfois complètement dépourvues de lobes latéraux, L. Meckir Heer, L. giganteum Lesq., L. primævum Newb., etc., avec une série de passages entre les feuilles entières et celles munies de lobes latéraux plus ou moins développés. Il ne doute pas que toutes ces empreintes appartiennent à une espéce unique, souche de notre Tulipier actuel (6). Bibiiographie. — 7. BouLay 4, Fl. Théziers, p. 46, PI. VII, f. 2-3; — 9, Rev. de Lille, p. 23, f. 10. | 2. SAPORTA 26, Orig. arbr., p. 266, f. 37 et 38. 3. N. V. ARCHENEGG, Ueb. Atay. Blattf. d. Tulpenb. — Ci. 7 4, Rev. gén. de Bot., t. X, p. 32. 4. Liriodendron Procaccinit Ung. — Mass. et Scar., Fl. Senig., p. 311, Tav. VII 1.23; Tav. XXXIX,.1.3-6: XLIV, 17. —=6ap.et Man. 9 RP eer. mieux, p. 138, Pl. XXXII A 156: L. helveticum Fisch. — Heer 1, F1. tert. hely., 111, p. 29, Tat. CVITI, fobrp. 295, L. islandicum Sap. — Cf. Herr 7, FI. foes. arct. lope ote Taf. XXVI, L.07be Vat “XX VIII, £58: | L. Haueri bir. 7, Ft. 0.-Biin, EE Th; po af XL PER 5, L: Meckiü Herr, Fi. f. arct., VI, p. 86, Tat.-XVHIL 1 Sec; aba er f. 2-433 Taf. XXIII, f. 3-8; Taf XXV, t: 6a; Tai -XEV i 1e eee QUEREUX 3, Flor. Dakota group., 1891, p. 205, Pl. XXVIII, f. 5-6. — NEw- BERRY, ti. Cret. a. Len. pl: Pl. Ni fb. L. giganteum “LEsquER., doc at, Pl, XS, 47 1; 2) Oe a, Pl: RRMA a 2 : L. primæoum Newb. — Newserry, loc. cit., Pl. VI, f..7, et LESQUER., ibid., p. 203, Pl. XXIV, f. 4; Pl. XXVI, f. 1-4. Dans la flore fossile de Amérique du Nord, on a distingué plusieurs autres formes de Liriodendron, qui, pas plus que les précédentes, ne paraissent pouvoir étre maintenues comme entités spécifiques. 6. Cf. Berry, Not. on Sassafras, p. 433 : « In Liriodendron, the variation from the oldest to the youngest leaf on a shoot from the modern form epito- mizes the phylogeny in a general way. » — Cf. Jackson, Local. stag. in deve- lopm. — Cf. ZiTTEL, Pal., p. 490. : : FLORE PLIOCENE DE LA VALLÉE DU RHÔNE 169 Lauracées. Genre LAURUS. Laurus canariensis Webb. pliocenica Sap. et Mar. (PROC T5: 19 Les fragments de feuilles de Laurier représentés par Vabbé Boulay (Z) en 1890 sont insignifiants à côté des nom- breuses empreintes de ce genre que nous possédons mainte- nant provenant surtout de Saint-Marcel. Par leur abondance et leur variété, elles constituent une série parfaitement com- parable avec les formes de Meximieux (2) et du Cantal (5), qui ont permis à Saporta et Marion,à MM. Laurent et Marty, de faire ressortir les caractères du Laurier pliocène et ses affinités avec les deux races actuelles, Laurus nobilis, Laurus canariensis, particulièrement avec le Laurier des Canaries. 2° Nos feuilles de la vallée du Rhône rentrent dans le cycle des variations de Laurus canariensis. Aucune ne présente les caractères quidonnent aux feuilles typiques de Laurus nobilis leur physionomie particulière : bords festonnés, nervures se- condaires peu nombreuses, émises sous un angle généralement ouvert, divisées assez loin de la marge, réseau tertiaire capri- cieux, moins fin, moins serré que dans le type canartensis. Notre feuille (f. 4) correspond à la variété latifolia de Mexi- mieux (Pl. XXVIII, f. a et f. 1, 2, 3). La variété lanceolata (ibid., f. 5-8) est représenté: par notre feuille 5. Notre feuille 3 est semblable à la variété media (ibid., f. 4). Nous ne croyons pas devoir maintenir comme forme dis- tinete la feuille de Domazan signalée par Boulay sous le nom de Laurus nobilis. La direction trés ascendante des ner- vures, sur laquelle il s’appuie pour attribuer l’empreinte au Laurus nobilis plutôt qu’à Laurus canariensis,est unc aractère bien plus fréquent dans les feuilles de cette derniére forme. De même la feuille bien conservée et complète des argiles de Théziers qu'il attribue au Laurus nobilis (cf. notre Pl. X, f. 1) nous paraît pouvoir rentrer dans la série du Laurus canartensis (4). 3° Rappelons quelques autres gisements qui ont fourni ANN. DES SC. NAT. BOT., 40€ série. Iv, 12 170 G. DEPAPE des feuilles de Laurus canariensis Webb. : Monte Mario (5), les environs de Barcelone (6), Rochessauve (7), Las Clau- sades (4). Parmi les formes plus anciennes, étroitement alliées à nos Lauriers méditerranéen et canarien, Citons : Laurus con- formis Sap. (9) de Céreste et du Bois d’Asson, « forme ances- trale de Laurus nobilis, difficile à méconnaitre tellement elle reproduit les caractères de l'espèce indigène »; Laurus Omalii Sap. et Mar. de Gelinden (10) ; Laurus primigenia Ung. (11) de Sotzka, des terres arctiques (12) et de plu- sieurs gisements du Sud-Est (Saint-Zacharie, Saint- Jean- de- Garguier, Armissan) (13). Notons enfin que Laurus canariensis a été recueilli dans un certain nombre de gisements récents de France et d’Italie : Lipari, Toscane (4), Provence (15), environs de Montpellier (6) et même environs de Paris (77). ~ Bibliographie. — 7. Boutay 4, Fl. Théziers, p. 36, Pl. IV, f. 2 (L. nobilis) ; f. 3 (L. canariensis). — 5, Reg. de Lille, p. 19. 2. Saporta et Marion 3, Fl. Meximieux, p. 116, Pl. XXVII, f. 6-7; PI. XX VIII, f. 1-8. 3. LAURENT et MARTY 3, Fl. cin. Saint-Vincent, p. 151, Pl. XII, f. 1. MAURENT: 5) Mie, pied) PLAIT PE NT, fos Pls Viet 2-8. — Mirae Las Clausades, p. 12, Pl. III, f. 3-5. 4. MM. R. de la Vaulx et Marty ont rapporté au L. nobilis la feuille de Laurier signalée par l’abbé Boulay au Mont-Dore (p. 77, Pl. VII, f. 3) et les. nombreuses empreintes qu’ils ont trouvées à Varennes. « La gamme foliaire exhumée par nous correspond jusque dans ses moindres détails avec celle que présente Laurus nobilis actuel. » Le type canarien et le type méditerranéen du genre Laurus étaient donc, semble-t-il, représentés tous deux en France vers. la fin de l’époque tertiaire (FI. foss. Var. p. 298). 5. Buetcuer et Fzicne 1, Monte-Mario, p. 5. . ALMERA 4, Fl. alr. Barcel., p. 331. . Bouuay 3, Fil. env. Privas, p.22. . Marry’ 9, Las, Clausades,)p. 42,°PU TES 135 . SAPORTA 34, Flor. provenc., p. 10. 10. SAP. et Man., Rev. fl. Gelinden, p. 71, PI. XE il OPA: 11: UNGER 2, F. Sarai p. 38, Pl. XIX, f. 1-4. 12, Heer 7, Fl. foss. arct., “NII, p/ 104,105), Tat, U XX Vili MER ER EXXXN, L'XX XVI, CT | 13. SarorTA 2, Études S.-E. (Ann. sc. n., s. 4, t. XIX; p.56, PL VI, 465% 6.) ie 4 93538... DIM pe 406 MP VE ENS 14. Gaupin et Srrozzi, # Mém., p. 22, Pl. III, f. 8-11; 9° Mém:, p, 9, Pl, 1, 14:% | 15. SAPORTA 1, Plant. foss. de Provence, p. 512. S % x © pe: FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 16. BRAUN-BLANQUET, C. R. A. S., 1919, p. 951. 17€ 17. Sarorta 13, Climat de Paris à l’époque du diluvium gris (A. F. A. S.,. p. 653, 1876). Genre PERSEA. Persea indica Spr. pliocenica Laur. (Pl. X, fig. 10-12 f; . 25 dans le texte). 19 En 1890, l’abbé Boulay (7) a représenté une belle feuille: de Persea indica, | Avocatier qui se rencon- tre actuellement aux Canaries, à Madère (Cf. fig. 25 du texte). A cette feuille s’en ajoute une série d’autres (PI. X) qui réalisent les caractères indiqués par M. Laurent pour ses empreintes de Niac et de Saint-Vin- cent (2): feuilles lauriformes, lancéolées et légèrement renflées vers le milieu ou vers la portion inférieure du limbe, parfois à bords presque parallèles, atténuées au sommet en pointe mousse, base cunéiforme plus ou moins allongée ou arrondie; marge entière; nervure principale forte; nervures secondaires faiblement marquées, angle d’émergence variable, d’autant plus aigu que la base est plus allongée ; nervures secondaires espacées le long de la princi- pale avec nombreuses intercalaires ; camp- todromie longuement ascendante ; réseau tertiaire formé de mailles pentagonales ; ré- seau ultime formé de mailles polyédriques très serrées. 2° Les diverses feuilles, trouvées à diffé- rents niveaux depuis l’éocène et que M. Laurent a groupées sous le nom de Persea indica, permettent de suivre cette espèce durant tout le tertiaire. == = _ Pa - ~ AY ~) 41 Vt ra {l {! | { PAU Fig. 25.— Persea indica Spr. (Cf. Boulay 5, F1. gall. du Rhéne, f. 4). Bibliographie. — J. Boutay 5, FJ. pl. o. d. Rhône, p. 19, f. 4. 2. LAURENT et Marty 3, Cinér. Saint-Vincent, p. 152, Pl. VI, f. 7; fig. 26. text "In, Viac, p. 46, Pl. VI, £..8 ; Pl. VII, f..4.; Pl IIL (term. de comp.). 172 | G. DEPAPE Genre OREODAPHNE. Oreodaphne Heert Gaud. (O. fetens Nees.) (PL TA 620) 1° En 1890, l’abbé Boulay (2), n'ayant à sa disposition qu'un fragment de feuille, écrivait : « Ce qui reste de la feuille con- corde tellement avec la partie analogue des feuilles bien connues d’Oreodaphne Heeri que l’on peut proposer cette détermination, sinon avec certitude, du moins avec quelque probabilité, en attendant qu’on trouve des spécimens plus satisfaisants. » Ces spécimens ont été recueillis en grand nombre, et ils constituent l’une des séries les mieux caractérisées de la vallée du Rhône : les dimensions des feuilles et leur fréquence indiquent que l'espèce devait être vigoureuse et prospère. Les feuilles, au contour entier, sont habituellement atté- nuées au sommet et à la base. Le pétiole, rarement conservé, est tordu et rejeté sur le côté. La première paire de nervures secondaires naît bien au- dessus de la base du limbe, et elle est séparée des suivantes par un espace assez considérable. Cette paire inférieure se rapproche insensiblement de la marge jusque vers le milieu du limbe, où elle est rejomte par la deuxième paire de secon- daires. | Les paires successives de secondaires se replient l’une vers l’autre de manière à dessiner des aréoles fermées et cernées le long du bord par une rangée d’aréoles plus petites. Les nervures tertiaires, flexueuses, forment un réseau dont les mailles atteignent plusieurs millimètres de côté et sont remplies à leur tour d’un tissu réticulé à mailles polygonales uniformes. La face inférieure fies feuilles porte à l’aisselle de la première paire de nervures un enfoncement très marqué et une verrue à la face supérieure ; de même à la deuxième et à la troisième paire. 2° Les caractères que nous venons de décrire se retrouvent FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 17 tous sur les feuilles d’Oreodaphne fœtens Nees., des îles Cana- ries et Madère, où cette espèce forme une grande partie des forêts et atteint des dimensions considé- rables, 60 et même 200 pieds de hauteur (Cf. fig. 26 du texte). 3° Des feuilles semblables a celles de Saint- Marcel et de Théziers ont été recueillies a Meximieux (2), dans les cinérites du Can- tal (3), dans les environs de Barcelone (4), en Toscane (5), au Val d’Arno (6), et grou- pées sous le nom d’Oreodaphne Heeri Ung. A propos de cette derniére forme, notons simplement que Saporta écrit en 1888 (7): «Il est admis par tous les paléophytologues que Oreodaphne Heeri Gaud., si répandu en Italie, comme en France, dans tout le plio- cène, diffère à peine, —si toutefois il diffère réellement, — de l’Oreodaphne fœtens ». Signalons enfin que le type de nos Oreo- daphne se reconnait nettement à Sinigaglia (8) ee ene dans Laurus oreodaphnifolia Mass. et Laurus Boulay). Tenorir Mass., et que les ancêtres de ces formes se retrouvent vraisemblablement dans Daphnogene Ungeri Heer. de Manosque (9),et dans Oreodaphne vetus- itor Sap. des gypses d’Aix (10). Bibliographie. — 7. BouLay 4, Fl. de Théziers, p. 36, Pl. II, f.10; — 5, Fl, pl. v. Rhône, p. 19. . SAPORTA et Marion 3, Meximieux, p. 112, Pl. X XVI, f. 5-9. . LAURENT et MARTY 3, Cinérites Saint-Vincent, p. 157. . ALMERA 4, FI. alr. Barcel., p. 333, lam. 25, f. 1. . GAUDIN et STROZZI, yer Méms p35; Ply Xody 4295 X18. 4-7. . GAUDIN et Strozzi, 22 Mém., p. 48, Pl. VIII, f. 2-6. . SAPORTA 26, Orig. des arbr., p. 229. (NASSATL Ct) OCARAB., Fl. Senig., p.254; Tav. XXXV,f. 11; p..255, Taf DOVE 154. 9. Saporta 2, Et. s. vég. tert. (Ann. Se. nat., s. 5, t. VIII, p. 79, PL VIII, f. 2-4), Son 27, Dern. adj. Fl. Aix, Ann. sc: n., s.7, t X, p.28, PI. VII, f. 4-5), | D © Où HR & W 474 | :.. G; DEPAPE Genre SASSAFRAS. Sassafras Ferrettianum Mass. (S. officinale Nees.) (PL IX, £12.46, L’abbé Boulay a représenté dans la Flore de Théziers (1) -deux fragments de feuilles de Sassafras et un spécimen plus ‘complet dans son article de la Revue de Lille (1890). Nous possédons maintenant de la vallée du Rhône et en par- ticulier de Saint-Marcel une importante série de feuilles de ce genre, la plupart trilobées. Celles que nous représentons pos- sèdent les caractères mis en évidence par Berry (2) dans sa note sur les Sassafras et rappelés par Laurent (3) : base du limbe décurrente sur le pétiole ; l’angle de divergence de la marge ascendante n’excède pas et parfois égale Aaj les nervures pri- maires qui se rendent aux lobes, — opposées ou subopposées, — partent de la médiane à une distance assez considérable de la base ; à partir du pétiole, la marge est constituée par une fine ne qui laisse bientôt le bord du limbe et rejoint les branches secondaires ou tertiaires développées entre la marge et les primaires ; dans la partie supérieure de la feuille, de chaque côté une secondaire, issue de la nervure médiane à une assez grande distance des primaires, se dirige vers le sinus, se bifurque, et chaque branche suit la marge pour aller re- Joindre les branches émises par les primaires. Nos feuilles trilobées de la vallée du Rhône nous paraissent rentrer dans le cycle des variations de Sassafras. officinale’ Nees. de l'Amérique du Nord. Nous avons aussi des feuilles entières qui correspondent aux feuilles entières de la plante actuelle. Notons cependant une nuance très marquée dans la feuille (f. 14). Entre les primaires des lobes et la marge inférieure, cette feuille présente une nervure secondaire assez forte, issue de la principale et longuement prolongée vers le lobe latéral : les deux paires successives sont unies par de nom- breuses branches de raccord. Une nervation semblable a été signalée autrefois par l’abbé Boulay pour un Sassafras du | FLORE PLIOCENE DE LA VALLÉE DU RHONE © 175 _ Cantal (4) : Sassafras cantalense N. Boulay, qui n’a d’ailleurs pas été maintenu comme forme distincte. La particularité que nous observons dans notre spécimen de Saint-Marcel ne nous paraît pas suffisante pour isoler cette feuille par ailleurs si semblable aux feuilles actuelles et fossiles. | Nos feuilles de la vallée du Rhône se rattachent à une forme paléontologique très fréquente dans le tertiaire supérieur d'Europe: Sassafras Ferrettianum Mass., qui, de l’avis de tous les paléontologistes, se relie étroitement au Sassafras offici- nale Nees. de Amérique du Nord. Parmi les gisements où cette forme a été rencontrée, signalons le Mont-Dore (5), les cinérites du Cantal (6), Las Clausades (7), Joursac, le Val d’Arno (8), Sinigaglia (9), les environs de Barcelone (10). Notons aussi qu'il existe déjà des Sassafras dans les flores arctiques d’Atané et de Patoot ; de même dans la flore de Sézanne (11). Bibliographie. — J. BouLay 4, Fl. de Théziers, p. 35, PI. III, f. pling taki: Fi. pl. 9. Rhône, p. 19, f. 5. 2. Berry 1, Not. on Sassafras, p. 430. 3. ene 8, Fl. Menat, p. 128. rad, Boutay, Fl. Mont- Dore, Append. fl. de Joursac, p. 98, f. 21. — Marry, eee P. 52, PL X, f. 1-2. 5. BouLAy 6, Mont- Dore, p. 77, Pl. VII, f. 14-2,et Fl. de Théziers, Pl. IV, f. 1, 6. LAURENT et MARTY 3, Cinér. Saint- Vincent, p. 158, Pl. II, f. 4; IV, f. 2; V,f.4-5 ; XII, f. 2-6; XIV, f. 1. | 7. Marty 7, Las Clausades, p. 13, PI. III, f. 6-7 ; IV, f. 1-5. Gisement re- marquable par l'abondance et le polymorphisme des feuilles de DATES 8. Gaupin et Srrozzi, 2° Mém., p. 50, PL X, f. 8. - . 9. MassaL. et ScARAB., p. 268, t. MOY fds PAB 1 10. AuMERA 4, FI. alr. Barcelone, p. 333, pane 2ow ie A. 11. Cf. Saporta, Orig. d. arbr., p. 224. — Heer, Fl. foss. arct., VI, p. 74, MAR RON VIE, po 29's Tat. LV, À gene hes Fi. Setanta. p-, 78; Pi. VIII, f. 9-10. Genre CINNAMOMUM. Cinnamomum polymorphum Heer. (Pl. 1X, £. 9- AN Jo Les feuilles ie Cinnamomum sont eae et poly- morphes à Saint-Marcel. L’empreinte la plus complète est celle d’une feuille longue de 8 centimètres et qui atteint sa 176 : G. DEPAPE plus grande largeur (3 centimétres) dans la moitié supérieure du limbe. Celui-ci, insensiblement atténué vers la base, se ter- mine au sommet en pointe brusque. Deux fortes nervures latérales, émises sous un angle très aigu un peu au-dessus de l'insertion du pétiole, se rapprochent de la marge vers le tiers supérieur du limbe pour s’anastomoser, par une série d’arceaux, avec les secondaires issues de la médiane a la même hauteur. Des tertiaires en arcs successifs parcourent l’espace extérieur aux deux latérales. Des tertiaires flexueuses délimitent, avec les principales et avec des branches de qua- trième ordre, des mailles polygonales, plus ou moins larges, souvent perpendiculaires à la médiane. Nous représentons deux autres empreintes : l’une diffère du’ spécimen décrit plus haut par la forme du limbe, plus large et moins brusquement atténué vers le sommet et vers la base. L’autre présente un pétiole légèrement recourbé, long de 10 millimètres. 20 Les feuilles de Saint-Marcel se placent dans la série du Cinnamomum polymorphum Heer, espèce que l’on peut suivre (1) dans le Sud-Est, depuis les gypses d’Aix jusqu’au pliocène de Saint-Marcel, et qui est très commune dans les flores miocénes (2) de toute l’Europe. Dans les feuilles de cette série, il convient de remarquer particulièrement : les nervures suprabasilaires, la base atténuée, le limbe élargi dans sa partie supérieure (3). i Autour du C. polymorphum gravitent un grand nombre de variétés qui se trouvent souvent côte à côte dans le même gise- ment, sans qu'il soit possible d’établir entre elles des limites précises (4): C. ellipticum, geminum, acuminatum, transver- sum ; C. Buchii Heer, C. spectabile Heer, C. Scheuzeri Heer. Parmi les empreintes semblables aux nôtres, signalons parti- culièrement C. polymorphum Heer (FI. tert. helv., I1, Pl. XCIV, f. 21 et 22) ; C. Buchit Heer (ibid., Pl. XCV f. 2, 3), Gaudin (2e Mém., Pl. VIII, f. 3), Boulay (Gergovie Pl. VI, f. 73]. 3° Le groupe du Cinnamomum polymorphum Heer est géné- ralement considéré par les paléontologistes comme étroite- ment allié aux Camphriers de l’Extréme-Orient : C. Camphora Nees., C. pedonculatum Nees., C. albiflorum Bl., qui occupent FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 1 LR la région septentrionale de l'immense aire triangulaire où sont actuellement confinés les Cinnamomum, «triangle dont les sommets sont situés dans la partie occidentale de l'Inde an- glaise, au Japon et en Australie » (5). Bibliographie. — J. SaporrTA 27, Dern. adj. Flore Aix, Ann. sc. n., 75., t. X, p. 32, Pl. VII, f. 1. (feuille très semblable à la nôtre, f. 11). — SAPORTA 2, Argiles de Marseille (Ann. se. n., 5 s.,t. IX, p. 41, Pl. V, f. 1-4). — Cf. Lau- RENT 2, Fl. gall. de l’Huveaune, p. 187, Pl. II, f. 12-19). — SAPORTA 2, Armis- San, Ann. se. n., 5 $S.,t. IV, p. 134). — BouLay 3, Fl: env. Privas, p. 23, et 7, Not. s. const. géol. env. Privas, f. 1. 2. Cf. Scuimper, Tr. pal. vég., II, p. 842. — MESCHINELLI, F1. tert. ital., p. 309. — Zrrrez, Paléoph., p. 483. — Cf. spécialement BouLaYy 8, Fl. Gergovie, p. 59, Pl. V, VI, VII. — Laurent 5, Fl. Niac, add. p. 82. — Marry 12, Fi. Dubai — LAuey) 2, Rech. pal., p. 125, 191. — Atmera 4, FI air. Barcel., p. 334. — RéRoLLE, Fl. Cerdagne, p. 228, Pl. X, f. 5-6. — Gaupin et STROZZI, 22 Mém., p. 49, Pl. VIII, f. 3. — Cavara, Fl. Mongardino, p. 751, Tav. V, f. 6-8. — Massatonco, Fl. f. Senig., p. 263, Tav. VII, f. 10-13 ; Tav. NIC So 1 12, 4% 46, 17.— Herr 1, F1 tert. helv., 11, p.88, Pl. XCIIT, f, 25-28, Pl. XCIV. 3. LAURENT 8, Fl. Menat, p. 120. 4, BouLAY 8, FI. Gergovie, p. 55. — FRiTEL 2, Cinnamom. ffossil, de France. 3. Lecomte 1, Lauracées de Chine et d’Indo-Chine, p. 73- Sterculiacées. Genre BUETTNERIA. Buetineria tiliæfolia (Al. Br.) Dep. (Pie Nef 1-3.) 1° Plusieurs empreintes de Saint-Marcel forment, ‘avec la feuille de Théziers représentée par l’abbé Boulay en 1890 (7), _une des plus remarquables séries de la flore pliocène du Rhône. L’empreinte de Théziers (f. 2), malheureusement incomplète | est nettement asymétrique, échancrée auriculée à la base : le bord est entier et le sommet atténué en pointe courte. Le pétiole épais, conservé sur une longueur de près de 2 centimètres, aboutit à une espèce d’écusson d’où rayonnent neuf nervures que nous pouvons appeler primaires : la princi- pale, trois vers la partie gauche du limbe, cing vers la partie droite. De la principale s'élèvent, — suivant un angle d’environ 178 | A ‘G. DEPAPE 459, — à gauche cinq nervures, à droite six nervures secon- daires ; on voit celles-ci, parallèles jusqu’à faible distance de la marge, se réunir là en arceaux réguliers. | Des cinq primaires de droite, les deux inférieures sont très courtes et non ramifiées ; les trois autres, — du côté infe- rieur seulement et sans que leur direc- tion'en soit sensible- ment modifiée, sans apparence de dicho- tomisation, — pro- duisent suivant un angle d’environ 45° des secondaires qui, en se recourbant près de la marge, forment une série d’arceaux semblables à ceux de la partie supé- rieure du limbe. Les nervures ter- tiaires, envisagées dans leur ensemble, décrivent de nom- breux cercles con- Fig. 27. — Ficus nymphææfolia L. (Herb. Muséum centriques, ayant Paris). — Feuille réduite au 1/3. : comme centre l’écus- AU ale son de base; elles dessinent, avec les primaires et les secondaires, un réseau qui a l’aspect d’une toile d’araignée. Los meta : Si l’on considère l’intervalle de deux secondaires, celles-ci ressemblent aux deux montants d’une échelle, réunis par un grand nombre de rayons rapprochés, parallèlés, un peu arqués, rarement bifurqués. | | L'espace rectangulaire délimité par deux tertiaires est parcouru par des nervilles qui les découpent en espaces rare- ment rectangulaires, plus souvent pentagonaux et alternes, divisés à leur tour en petites mailles polygonales. FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 179 Les feuilles de Saint-Marcel appartiennent manifestement au même type. La première (f. 1), presque entièrement con- servée, ne diffère de la feuille de Théziers que par des nuances secondaires. Son contour est moins asymétrique ; la base moins échancrée auricu- lée ne présente que huit nervures rayonnantes. Nervures secondaires, tertiaires, quaternaires, ultimes, sont tout à fait semblables. | Le deuxième spécimen de Saint-Marcel (f. 3) diffère des précédents par sa forme étroite, lancéo- lée, presque symétrique. 2° Si maintenant nous comparons nos emprein- — tes avec celles d’autres gisements tertiaires, nous sommes immédiatement amené à les rapprocher d’une forme très com- mune dans la mollasse suisse: Ficustiliæ folia(2). Cette espèce avec la- quelle divers auteurs (3) ont. placé en synonymie plusieurs formes paléon- FRY NS) SN Nig Ac À LS 7 xe Q se Se + = a ao A SS) Fig. 28. — Pterospermum acerifolium Willd. (Herb. Muséum, Paris). — Réd. 1/2. tologiques, en. particulier Dombeyopsis grandifolia Ung., D. æqualifolia Goepp:, de Sotzka et de Silésie, est consi- dérée par Heer comme étroitement alliée au Ficus nymphææ- folia L. de l'Amérique du Sud; ce rapprochement est encore admis par M. Lauby dans ses recherches paléophytologiques sur le Plateau Central (4). Pour écarter l’assimilation de nos feuilles de la vallée du Rhône et de la Suisse avec le Ficus nymphææfolia, qu'il suffise de noter que les feuilles de ce Figuier diffèrent de nos 180 G. DEPAPE empreintes fossiles par des caractéres nombreux et impor- tants : leur symétrie est nettement bilatérale ; pas d’écusson basilaire d’où rayonnent 8-9 nervures primaires ; les ner- vures latérales de la base sont des secondaires issues dis- tinctement de la principale, et une trés faible portion du limbe est innervée par elles ; les secondaires, issues de la prin- Fig. 29. — Buetineria aspera Colebr. (Herb. Muséum Paris). —, feuille réd. de 1/3. cipale suivant un angle de près de 80°, se bifurquent à une orande distance de la marge ; le réseau tertiaire n’est pas en échelle, mais formé d'espaces pentagonaux alternes, remplis eux-mêmes d’un réseau serré dont les derniers éléments sont de très petites mailles carrées (Cf. fig. 27 et 30° du texte). Certaines feuilles de Ficus tiliæfolia, bien différentes d’ail- leurs du Ficus tiliæfolia typique, ont été rapprochées par M. Laurent (5) de l’espèce du Cantal: Paulownia europe Laur. Les feuilles de ce dernier type diffèrent de nos empreintes FLORE PLIOCENE: DE:‘:LA VALLÉE DU RHÔNE 181 par de multiples caractéres et en particulier par la dichoto- misation des nervures secondaires à la marge et le rejettement des nervures primaires basales aux ramifications, par l’écar- tement des anastomoses tertiaires, par le réseau ultime. 3° C’est parmi les Sterculiacées qu’il convient de rechercher les affinités de ces empreintes et de la plupart des feuilles dé- nommées Ficus ti- lixfolia.En1888(6), G. de Saporta écrit : « Le Ficus tiliefolia, si commun dans la mollasse suisse, pa- rait être un vrai Pterospermum à feuilles entières . le long des bords et sensiblement iné- gales à la base, - échancrées en cour.» En 1890, , l’abbé Boulay rap- porte à ce genre la feuille de Théziers, qu'il représente dans son article de ph aS a la Revue de Lille PETER LR PAT Te BAS Etes AO LA (f.9).M. Laurent (7), en 1 x Fig. 30. — Nervation comparée de Ficus nymphææfo- 912, 4 Poe de lia (1); de Pterospermum acerifolium (2) ; de Buettne - l'empreinte de Me- aspera (3). nat, rapportée par Heer à Ficus tiliefolia, rappelle Vopinion de Saporta. Récemment (8), dans la revision de la flore tertiaire de Silésie, sans faire allusion aux comparaisons proposées antérieure- ment pour Dombeyopsis grandifolia, D. æqualifolia, avec Ficus tiltefolia, F. Meyer rapporte ces espèces au genre Buetineria et considère comme particulièrement voisin B. as- pera Colebr., arbrisseau grimpant des forêts tropicales de PExtréme-Orient. LH 77 2e 182 2M : G. DEPAPE © Nous avons pu examiner au Muséum les feuilles d’un grand nombre de Sterculiacées et particuliérement celles des genres Dombeya, Sterculia, Pterospermum, Buettneria. Les relations apparaissent immédiatement plus étroites avec les genres Pterospermum et Buettneria. | Les feuilles de Pterospermum (Pt. acerifolium, Pt. eon sifolium) ont une dissymétrie accentuée ; la forme, variable, est rectangulaire, polygonale, anguleuse, 4 sinuosités plus ou moins profondes ; elles sont peltées ou échancrées auri- culées. Les nervures secondaires issues de la médiane occupent — une portion considérable du limbe, tandis que la première paire de basilaires atteint rarement la marge au delà de la moitié du limbe. Entre les nervures tertiaires, en échelle, des mailles souvent rectangulaires, parfois pentagonales, alternes, subdivisées en fines mailles paivapne (CI: h 28 eb 3G? a texte). | Les feuilles de Buettneria sont symétriques. ou dissymé- — triques. Rondes ou ovales arrondies, elles sont échancrées, cordées à la base et brusquement acuminées au sommet. bs _ première paire basilaire s'élève vers la marge jusqu’au tiers supérieur du limbe. Entre les tertiaires, des mailles polygo- nales rarement rectangulaires, a dE en un fin réseau ultime (Cf. f. 29 et 30? du texte). - Si nous faisons la somme des ressemblances, ce sont les en Ale. de Buettneria qui présentent de plus, on nombre de points comparables avec nos empreintes et avec celles de la série miocène de Suisse. Si à cela nous ajoutons que les Buet- inerid,..par leur répartition et leurs exigences actuelles (9), cadrent mieux que les Pterospermum avec le reste de notre flore, il sera légitime, semble-t-il, de conclure, — comme l’a fait F. Meyer : pour les empreintes de Silésie, — à la présence du genre Buettneria dans la vallée du Rhône pliocène. Nous maintenons le terme ¢ilizfolia, qui nous paraît être le plus ‘ancien nom spécifique utilisé pour les feuiiles de la présente ‘série. gai Biblio autie — 1. Boutay 5, Fl. pl. v. Rhône, p. 22, f. 9. 2. Heer Taf., Fi. tert. helv., II, p. 68, Taf: LXX XIII, f. 3-12; Taf. LXXXIV, t 4-6: IT p.493; "Tat: CKLI, f) 25: Tat: (LM, 1e FLORE PLIOCENE DE, LA VALLEE DU RHONE 183 3. Cf. Heer, loc. cit. — Friepricu, Beitr. z. Kenntn. d. Tertiarfl.d. Prog. Sachs., p. 103. — ScuimpeEr, Tr. pal. vég., Il, p. 746. — MEscuIneLut, FI. tert, it, p. 288. 4. Lausy 2, Rech. pal., p. 81. 5. LAURENT 3, Cinér. Saint-Vincent, p. 253, Pl. XX, f. 4, 2, 3, fig. text. 54. — ETTINGSHAUSEN 7, Fl. ©. Bilin, Taf. XXV, f. 4, 5, 10. 6. Saporta 26, Orig. des arbr., p. 274. 7, LAURENT 8, Menat, p. 100, f. 51. 8. Krause, Pflanz. Schles.,p. 174, Taf. XVII, f. 2, 3, 45; Taf. X XVI, f. 12, 9. Cf. Flore d’Indo-Chine, Gagnepain, Sterculiacées, p. 519. — Kinz., Flora of Burma, I, p. 151. — Cf. HOCHREUTINER, Plant. bogor. Zanthoxylacées. Genre ZANTHOXYLON. Zanthoxylon juglandinum Heer. PLS Wali tgs 18) Dans la liste sommaire des fossiles de Saint-Marcel (1), Vabbé Boulay a signalé deux espéces de Zanthoxylon. Nous n’avons point retrouvé les empreintes qui lui ont servi a déterminer Z. serratum Heer. Z. juglandinum Heer est repré- senté par une petite feuille, longue de 20 millimètres sur 13 de largeur ; au limbe parcouru par une forte nervure médiane et par une demi-douzaine de nervures secondaires, émises — suivant un angle d’environ 45°, camptodromes, peu dis- tinctes des tertiaires avec lesquelles elles délimitent des mailles remplies d’un réseau serré ; la présence d’organes glanduleux épars dans le parenchyme et dans le voisinage de la marge est intéressante à signaler. Si l'empreinte de Saint-Marcel peut se placer à côté de celle de Suisse (2) et suffire pour indiquer la présence d’un genre à affinités tropicales, il ne nous paraît pas possible, avec cet échantillon unique, de préciser celle des nombreuses espèces actuelles avec laquelle il présente le plus d’affinités. Bibliographie. — 7. Bouray 6, Fl. Mont-Dore, App. p. 102. gen Al. 1 'hely:, LIT, p. 86; PL CXXVII, f.. 23-25, 184 G. DEPAPE | Rosacées. Genre Pirus. Pirus canescens Spach. © (Pl. XI, 4.7; fig. (24 -dans le texte) 1° « Feuille obovée, oblongue, subobtuse au sommet, atté- nuée vers la base, denticulée au-dessus du milieu ; dents su- perficielles trés obtuses (5-6 par 10 millimétres de contour) ; 8-9 paires de nervures secondaires faisant avec la médiane un angle de 35° et donnant lieu vers les bords à un réseau compliqué, tel qu’on le voit sur les feuilles de Poiriers actuels. Lon- gueur du limbe 5 centimètres, largeur 28 millimètres; le pétiole complet mesure 7 millimétres. C’est l'empreinte de la face supérieure de la feuille, la face inférieure engagée par son tomentum dans le sédi- ment s'étant prêtée avec plus de difficulté à l'isolement. « L’empreinte est noire, lorsque toutes les autres sont jaunes; ce fait exception- Fig. 31. — Pirus canes. Del correspond à la propriété des feuilles _ cens Spach (Cf.Boulay, de Poirier de noircir par la dessiccation ou FI. gall. du Rhône, F , x , À f. 8). Théziers. au début des phénomènes de décomposi- tion qu’elles ont à traverser. Cette feuille est tellement semblable à celles du Pirus canescens Spach conservées dans l’herbier des frères Audibert qu'il n'y a pas lieu de chercher une autre dénomination. L'existence d’un Poirier dans les temps pliocènes non loin de l’emplace- ment actuel de Théziers est un fait certainement très remarquable. » A cette description et aux remarques de l’abbé Boulay (J), ajoutons seulement que l’existence du genre Purus a été reconnue dans la flore oligocène de Célas par Laurent (2) en 1899. Bibliographie. — 7. BouLay, Fl. Théz., p. 48. — Ip. 5, Rev. Lille, p. 21, f. 8. 2. LAURENT, Fl. Céla;, p. 138, Pl. XIV, f..16 (P. elongata Laur.). { FLORE PLIOCÈNE DE LA VALLÉE DU RHÔNE 155 Légumineuses. Robinia Cf. R. Pseudoacacia L. (PL. XI, f. 9, 10.) L’abbé Boulay a figuré, dans la Flore de Théziers (PI. V, f. 10), une petite feuille qu'il a rapportée a Cassia lignitum Heer. « Ce nom, dit-il, n’a d’autre portée que de rappeler la présence de Légumineuses à l’époque pliocène dans la vallée du Rhône. » Il est difficile en effet d’arriver à des détermi- nations, — même génériques, — précises pour les empreintes foliaires de ce groupe, assez nombreuses dans nos gisements. Cependant, quelques feuilles de Saint-Marcel nous permettent de supposer qu’une forme de Robinia, voisine du R. Pseudo- acacia, existait dans l'Ardèche pliocène comme dans le Massif Central. Les folioles que nous représentons, — isolées ou asso- ciées, — peuvent être rapprochées de celles de Lugarde, de Joursac, des cinérites de Saint-Vincent et de Las Claus- sades (1). | Bibliographie. — 1. R. Pseudoacacia L. : MARTY 4, Joursac, p. 67, PI. XIII, fo ln, 7, Las Clausades; p. 17, Pl. V, f. 7. R. arvernensis Laur. : LAURENT 3, Saint- Vincent, p. 186, PI. XIV, f. 5, 9, 40,14. — Marty 12, Lugarde, Pl. I, f. 10. Acéracées. Genre ACER. Acer opulifollum Vill. pliocenicum Sap. et Mar. (PLUK t, 01) Nous représentons (Pl. XII, f. 9) une feuille d’Erable si- gnalée, mais non figurée en 1890, dans la flore de Théziers. « Remarquable par la forme aiguë et étroite du sinus qui s’avance entre le lobe terminal et les lobes latéraux, par son contour garni de dents larges, subobtuses, peu profondes (7). » Elle reproduit le type de A. opulifolium Vill., de la flore de Meximieux (2). Recueilli dans ce dernier gisement, dans le Cantal (3), représenté dans les flores de Cerdagne (4), d'Œnin- gen (5), de Manosque (6) et même de Sézanne (7), Acer opu- ANN. DES SC. NAT. BOT., 10e série. VMS À 186 G. DEPAPE lLijolium a été rencontré aussi dans les gisements quaternaires de Provence (8), et il habite encore de nos jours le Jura, les Cévennes, les Pyrénées, les Alpes, d’où il s’étend jusqu'au Caucase et en Perse. Bibliographie. — J. Boutay 4, Fl. Théziers, p. 49. 2.-DAP..et MAR. 3, Meximieuz,; p: 152, Pl. XMM) foe: 3, LAURENT et Marty 3, Cinér. Saint-Vincent, Ep. 203, Pl. XIV, f. 2; Pl XVID, SSP SOX, 4. REROLLE, Cerdagne (Acer subrecognitum Rér.), p. 371, Pl. XIII, f. 4. 9. SAPORTA 9, Véget. plioc. (B.S. G. F., 3° sér., t. 1 ps 229) Aen node) Heer ; A. brachyphyllum Heer). 6. SAPORTA 31, Fl. proveng. (A. recognitum Sap.}, p. 10. — Saporta 2, Étud. §.-E. (Ann, se.'n., 8.°5, t.. VIL p. 403, Pl. XI 0 7. LANGERON, F1. foss. de Sézanne, I, Pl. V, f. 6 (Acer antiquum Lang., fruit très semblable a celui d’A. opulifolium). 8. FRITEL 5, Bull. Mus. hist. nat., 1920, p. 686. Acer letum C. A. Mey. pliocenicum Sap. et Mar. (PLV 95 La partie conservée de notre feuille de Théziers présente une base profondément échancrée ; du sommet du pétiole, cinq nervures rayonnent vers des lobes séparés par des sinus largement concaves. Cette feuille, très semblable à la feuille actuelle représentée (PI. XV, f. 6), nous paraît devoir rentrer dans le groupe très large de l’Acer lætum C.-A. Mey, représenté par de nombreuses empreintes à Meximieux (7), au Mont- Dore (2), dans les flores du Cantal (3), en Cerdagne (4, à Ceyssac (5) et — fait intéressant à rappeler — dans l’éocène de Sézanne (6). On peut suivre les représentants actuels de ce groupe d’Erables (7) depuis l’Asie Mineure et le Caucase jusqu’à l’Extrême-Orient. Bibliographie. — 7. Saporta et Mar. 3, Fl. Mexim., p. 150, Pl. XXXIV, f. 2-3. 2. Boutay 6, Fl. Mont-Dore, p. 87, Pl. IX, f. 1-3. 3. LAURENT 3, Cinérites de Saint- Vineet p: 192; Pl. XV a 4162) XVI, {..7. — Marty 4, Joursac, p. 57, PI XI, f. 3. — Ip. 6, Capels, p. 18, PI. TIT, f. 6. 4. RÉROLLE, Cerdagne, p. 374, Pl. XIV, f. 2. 9. DAPORTA 9/9. CG. By, p. 226, 1373. 6. LANGERON, FI. Sézanne, fasc. II, p. 35, Pl. III, f. 4, 6; Pl. IV, f. 6. 7. SAPORTA et Marion, Mexim., p. 150; Pax, Aceraceæ, p. 48. de Paris, trouvent leur place a Cerdagne et du Cantal (4) ; pyrenaicum : « limbe trilobé, à bord entier, tandis que, sur le reste du pourtour, les bords se festonnent de petites dents ou FLORE PLIOCÈNE DE LA VALLÉE DU RHÔNE 187 Acer pyrenaicum Rer. (Pl) XUT, fi. 78-5, et fie. (32 dansile: texte:) 1° De Saporta (7) signale en 1872 une feuille qu il rapporte à l’Acer triangulilobum Gœpp. (fig. 32 texte); cette déter- mination n’est pas admise par l’abbé Boulay (2), qui voit dans Je spécimen de Théziers une forme comparable avec un Érable de Cerdagne (3) : Acer pyrenaicum Rér. Deux échantillons de Vacquiéres, provenant des collec- tions de l’Institut Catholique côté de l’Acer pyrenaicum de ils présentent les caractères que Rérolle attribue à son Acer lobes un peu massifs, triangu- laires, aigus, mais non acumi- nés, le lobe médian demeurant plus fort, les latéraux courts, ou divergents, une base faible- Fig. 32. — Acer triangulilobum Gœpp. ment échancrée, arrondie, à (Cf. Sap.et Mar., Fl. Vacg. PL, VIII, f. 9). crénelures ; des nervures primaires et secondaires fortes. » 20 Les relations de lA. pyrenaicum Rér. avec les espèces actuelles ne sont pas évidentes. Dans la Flore de Saint-Vin- cent, Laurent cite, comme espèces voisines, A. opulifolium et A. Pseudo-Platanus ; plus tard, dans la Flore de Niac, il ne retient que A. Pseudo-Platanus. C’est de cette dernière espèce que nos feuilles se rapprochent par l’ensemble de leur ner- vation et de leur forme ; elles diffèrent de l’A.opulifolium, dans lequel les sinus latéraux sont habituellement plus aigus et les lobules du lobe médian plus accentués. 3° Acer Pseudo-Platanus, — qui occupe actuellement une aire géographique très étendue, depuis l'Océan Atlantique jusque dans la Grèce, la Turquie, le Caucase et depuis la 188 G. DEPAP= Méditerranée Jusqu'au 59° de latitude nord, — est une forme ancienne d’Erable. M. Langeron (5) trouve dans les travertins éocènes de Sézanne une empreinte pour laquelle il est difficile d'admettre une autre détermination et certaines empreintes des terres arctiques, — par exemple celles d’Acer otopteryx Gœpp. d'Islande (6), — ne sont pas sans présenter de grandes ressemblances avec celles de Sézanne et avec les nôtres. Gaudin (7) a retrouvé dans le pliocène d'Italie des feuilles qu'il a rapprochées de ce même À. otopteryx et qui sont éga- | lement voisines des nôtres. Bibliographie. — J. Sarorta et Mar. 2, Fl, Vacquières, p. 284, Pl. VIII, f. 9 (A. triangulilobum Geepp.). 2. Boutay 4, Théziers, p. 43. 3. RÉROLLE, Cerdagne, p. 368, Pl. XII, f. 2-6. 4. LAURENT 3, Cinér. Saint-Vincent, p. 200, Pl. XV, f. 3. — In., Niac, D6, UPR Nee iG. EX CUT 9. LANGERON, Fi. Sézanne, fasc. II, p. 29, Pl. IV, f. 1. 6. Heer 7, FE. foss. arct.,1 ; FI. Island, p..152;%. XXMIIL 41219 7. GaupIn, 6° Mém., p. 20, PL IV, f. 8. Acer cf. pyrenaicum Rér.? (Tilia crenata N. Boulay) (Pl. XIII, f. 4.) Folus subæque longis ac latis, basi truncatis, brevissime sublobatis, lobis obtuse crenatis, basi trinervibus; nervis secun- dariis basilaribus 4-5 nervulos e latere externo emittentibus : cetera desunt. Nous avons comparé minutieusement, avec les feuilles de Tilia argentea, indiqué par l’abbé Boulay comme espèce très voisine, l’empreinte. de Tilia crenata dont nous venons de rappeler la diagnose (1). Si certaines feuilles de T. argentea ont une forme trilobée et une denticulation obtuse, les ner- vures secondaires et tertiaires aboutissent directement aux dents en craspédodromie, tandis que, dans la feuille fossile, elles s’anastomosent en arceaux qui donnent à la nerva- tion de la marge une allure toute différente. De plus, nous ne retrouvons pas ici le réseau tertiaire en échelle des feuilles de Tilleul. La détermination proposée par l’abbé Boulay ne nous parait FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 189 donc pas pouvoir être maintenue. « L’attribution générique de cette empreinte est très embarrassante, » d’autant plus que l’état de conservation est défectueux et le contour bien indé- cis. Pour notre part, nous serions enclin a voir simplement en elles une feuille de l’un des nombreux Erables de la région et à la placer dans la série de l’Acer pyrenaicum. Bibliographie. — J, BouLAy, Fl. T'héziers, p. 46, Pl. VII, f. 1. 2. Dans une lettre adressée à l’abbé Boulay peu de temps après la publi- cation de la Flore de Théziers, G. de Saporta fait des réserves sur Tilia crenata et y voit soit un Grewia, soit un Acer. Acer Nicolat N. Boul. (PT. UTIL fe 6-8?) _ L’abbé Boulay (Z) a réuni sous le nom d’Acer Nicolai une série de feuilles à trois lobes courts, inégaux, peu divergents, garnis de dents obtuses et peu nombreuses (3-4 de chaque côté) ; du sommet du pétiole, partent deux paires de nervures latérales; la paire inférieure est courte; la nervure médiane fait avec les autres un angle aigu (300-350). M. Pax (2) a mis l’Acer Nicolai en synonymie avec A. inte- grilobum, rapprochement que M. Laurent (3) trouve un peu forcé. Il nous semble, en effet, que l’Acer Nicola doit se placer plutôt à côté des petites feuilles de Cerdagne rapportées par Rérolle à Acer pyrenaicum; la figure 3 (Pl. XII) de Rérolle et la figure 13 (PI. VI) de Boulay sont voisines. Les empreintes que nous représentons ici n’en diffèrent que par d'assez faibles nuances. Si l’Acer Nicolai ne représente pas une espèce, il est cependant utile, nous semble-t-il, de con- server ce nom pour rappeler la fréquence, particulièrement à Théziers, de feuilles d’Acer, caractérisées par leurs dimensions restreintes, la petitesse des lobes et la faible divergence des nervures latérales. A. Nicolai constituerait une variété de PAcer pyrenaicum Rér. Bibliographie. — 1. BouLay 4, FI. These P. 44 PVN I,, f. 13-14: 2. Pax, Aceraceæ, p. 65. 3. LAURENT 3, Cin. Saint-Vincent, p 197 | 190 G. DEPAPE Acer decipiens Heer et Acer integrilobum Weber. (Pl. XII, f. 10-14.) iY Dans une étude synthétique consacrée à un groupe: d’Erables fossiles, M. Laurent (7), s'inspirant des synonymies. de Heer, Schimper et Pax, a réuni une série de feuilles dans. laquelle on peut « reconnaître qu'on a nommé la plupart du temps Acer decipiens Heer des feuilles à lobes à peu près égaux et très divergents entre eux, — et Acer integrilobum Fig. 33. — Acer creticum L. (Herb. Muséum, Paris). Web., des feuilles a lobes trés inégaux et faisant entre eux un angle aigu ». Il tend à considérer ces espèces comme deux formes distinctes seulement dans leurs termes extrêmes, et, les comparant avec les Erables actuels, il conclut à un rapport plus évident avec les formes orientales (Acer orientale L., A. creticum L... Cf. Pax, Acer, p. 65, pour la Synonymie). Toutefois, il n’affirme aucun rapprochement. spécifique et. n’exclut pas les affinités possibles avec l’Érable de nos pays. A. monspessulanum L., et avec les Érables d’Extréme-Orient, tels que A. Paxit Franch., A. discolor Max., A. pictum Thb. Plusieurs feuilles de Saint-Marcel se laissent ranger dans. la série de Acer decipiens et de l’A. integrilobum, telle que: la comprend M. Laurent. Une première feuille (PI. XII, f. 10), remarquable par ses. trois lobes largement divergents, nous parait comparable avec Acer creticum L. pliocenicum Sap. (2), A. decipiens Heer (3), A. pseudocampestre Ung. (4), A. trimerum Mass. var. decipiens (5). ae FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 191 Elle est, d’autre part, voisine d’Acer creticum L. (fig. 33! dans le texte). Une deuxième feuille (Pl. XII, f. 11) se distingue de la précédente par ses lobes à base élargie et sommet acuminé. Elle se laisse rapprocher de Acer trimerum v. decipiens Mass. (6), A. triænum v. integrilobum Mass. (7), A. pseudo- campestre Ung. (8). Par la forme acuminée de ses lobes, cette feuille s’écarte du type habituel de l’Acer creticum, comme de l’Acer monspessulanum, pour se rapprocher plutôt des feuilles trilobées du groupe de l’A. letum (9). La feuille 12, légèrement cordiforme à la base, à trois lobes triangulaires, courts, trapus, au sommet aigu sans qu’il soit acuminé, se place à côté de Acer trimerum v. decipiens Mass. (10), A. trimerum v. obtusilobum Mass. (11), A. Gaudini Schimp. (12). Il convient de rapprocher de ce même Acer Gaudini (13) notre feuille 13, au lobe médian plus développé que les lobes latéraux. Deux feuilles d’Acer creticum L. de l Herbier du Muséum (fig. 33 * et” dans le texte) reproduisent les traits des deux empreintes précédentes. Une derniére feuille (Pl. XII, f. 14) est caractérisée par la faible divergence des lobes ; ceux-ci sont insensiblement atténués et de taille très inégale. Elle peut être comparée avec Acer integrilobum Web. des lignites du Rhin (74), de Bilin (15) et du Cantal (76), A. ribifolium Goepp. (17), de Schossnitz. Nous n’avons pas vu dans les herbiers du Muséum de feuille semblable, parmi les échantillons d’A. creticum; elle se rattacherait plutôt a des formes trilobées de l’Acer lœtum C. A. Mey, ou mieux encore à l’Acer Paxii Franch. Les feuilles de Saint-Marcel constituent donc une remar- quable série dont les termes se placent entre les formes ex- trêmes : Acer decipiens et Acer integrilobum. Les feuilles 10, 12, 13, sont très voisines de celles d’Acer orientale L. ; la feuille 11 nous paraît pouvoir être rapprochée d’A. lætum, tandis que l’empreinte (f. 14) semble avoir plus d’affinités avec Acer Pazit. Bibliographie. — 1. Cinérites Saint-Vincent, p. 194. 2. SAPORTA 18, Mond. d. Plantes, p. 345, f. 109. Sud Meet tert helo: Pl GX VIL) E 20. a Cv: \ FA perk ae Gi bwant ey thd die er ir F. {: AE TE FER de à NE AR NI RTE : i é We ha 2 it 4% ane MUL LE » (A ty - Do pen cae sl f cA? x à \ \ in wien IR or Ny i 492 G. DEPAPE 4. UnceEr 1, Chior. protog., Taf. XLII], f. 7. 9. Mass. et ScARAB., Fil. Senig., Tav. XVIII, f. 6. 6. Lbid., av. X VE. 7. 7, Lbid.; Tan, XVEXMI 16. 8. UnGcer AAC spre: Tal, LILI) £772: 9. Fl. Jours., p. 56, Pl. XI, f. 1. M. Marty 4, fait la même remarque au sujet des feuilles d’A. decipiens de Joursac et de Bouzarin (Bout., Not. sur const. géol. env. Privas, PI. I, f. 6). 10. Massaz. et ScaraAB., loc. cit., t. XVIII, f. 4. TT TE NMNOE 12, CAUDIN, 6°: Mem Pl AN, tf, 3: TESTOR MaKe HN ic 5 Os 14. WeBErR, Nierderrh. Braunk., t. V, f. 5 6. Jo. HTTINGSH. 9, Fl. o, Buin, IV Th. py. 22, Wat. XEN vats 16. LAURENT, Cinér. Saint-Vincent, Pl. XVI, f. 4. 17. G@prert, Fl..0. Schossnitz; Tal.’ XXII 0 (18. Ke AUSES gee Schtes., p. 170, Tat xv eta 2. Sapindacées. Genre SAPINDUS. Sapindus bilinicus Ett. (Pl. XV, f. 10-12.) La feuille que l’abbé Boulay (Z) signale comme voisine de Sapindus bilinicus Ett. (f. 12) présente un limbe long de o centimètres sur 18 millimètres de largeur, légèrement asy- métrique à la base, insensiblement atténué vers le sommet. Emises suivant un angle très ouvert, les nervures secon- daires s’infléchissent et se réunissent en une série d’arceaux très rapprochés de la marge ; entre elles, des intercalaires et les nervules tertiaires délimitent un réseau à mailles poly- gonales, souvent parallèles aux nervures secondaires. Deux autres feuilles présentent des caractères identiques. Par leur forme et leur nervation, nos empreintes se placent à côté de celles de Sapindus bilinicus Ett. Elles indiquent la persistance dans la vallée du Rhône d’un genre à tendances tropicales recueilli déjà dans l’oligocène de Célas (2), abon- damment représenté à Rochessauve (3), en Suisse (4), à Bilin (5). Les espèces actuelles habitent l’ Amérique équato- riale, l’Afrique tropicale, les Indes orientales, le Japon. Il nous paraît difficile d’assimiler nos feuilles de Théziers à # a ye = — , De Ren) sit 4 le Pee aa FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 193 celles d’une espéce actuelle. Signalons cependant, parmi les feuilles comparables avec les nôtres par leur forme et leur nervation, celles d’une espèce du Japon: S. Mukurossi Gertn.., dont nous avons observé d’excellents spécimens dans |’ Her- bier du Muséum. C’est aussi de cette espéce japonaise que M. Laurent a rapproché une empreinte de Sapindus des ciné- rites du Cantal (6), S. falcifolius Al. Br. Bibliographie. — 7. Boutay 5, Reg. de Lille, p. 22. 2 leone el. Célas, p: 126,.Ple7XITI, f. 7-8: 3. BouLAY 3, FI. tert. env. Privas, p. 29. 2 Themed tert. Heo.) Ill,\p. 64, Pl. CXIX-CX XI. OommtmunesH: 7, Ml. y. Bilin, III Th., p.'24, Pl. XLVI-LXVII. 6. LAURENT 8, Saint- Vincent, p. 203, f. 38 et 39 texte. Célastracées. Genre CELASTRUS. Celastrus gardonensis Sap. et Mar. (Pl. XIV, f. 12, 14, 16.) Aux deux feuilles recueillies la première à Vacquières, par G. de Saporta et Marion (1), la deuxième par l'abbé Boulay dans lés marnes de la tuilerie près la gare de Théziers (2), nous ajoutons une empreinte de Saint-Marcel, de plus grandes dimensions, au limbe atténué inférieurement vers le pétiole, au bord garni de crénelures larges et obtuses ; les nervures secondaires sont reliées entre elles par des veines obliquement transversales dessinant un réseau vers la marge. Notons ici que la denticulation de la feuille de Vacquières des collections de Saporta au Muséum (PI. XIV, f. 14) n’est pas représentée d’une manière très exacte ; les crénelures sont en réalité plus larges et plus obtuses que ne l’indique le dessin, reproduction de celui de G. de Saporta. Les trois feuilles de Celastrus de la vallée du Rhône cons- tituent une série qui nous paraît particulièrement comparable avec les feuilles de Celastrus cassinoides L’Hér. des Canaries. De cette dernière espèce, déjà indiquée par de Saporta comme la plus voisine du Celastrus de Vacquières, nous représentons 194 G. DEPAPE quelques feuilles dont la forme et la nervation feront ressortir les ressemblances avec nos empreintes (Pl. XIV; f. 13, 15.) Bibliographie. — 1. Fl. Vacq., p. 284, Pl. VIII, f. 11. 2 PI NThEz. ap Waele WT aban, Ilicacées. Genre ILEx. Ilex balearica Desf. (Fig. 34 dans le texte.) Nous reproduisons ci-contre le dessin donné, en 1890, par Pabbé Boulay (Rev. de Lille, p. 21, f. 7), d’une feuille d’flex balearica Desf. Longue de 3 centimètres sur 2 de largeur, elle est parcourue par une forte nervure médiane et six paires de nervures secondaires, peu distinctes, réunies par des anastomoses arquées a peu de distance de la quelques dents ascendantes et situées dans le Fig. 34. — Ilex plan du limbe. Tie teat Ilex balearica est généralement conbidite Fl. call, du Comme une race méridionale de notre houx Mae 7 indigène. Sa présence dans la flore du Mont- Dore a été signalée en 1912 par M. Marty (TT Trois esp. 'nouv: fl: joss.” Mass. Centr, poo, enr Ilex canariensis Poir. (PL XV, f.1-5.) L’abbé Boulay a représenté dans la Flore de Théziers (p. 39, Pl. VI, f. 3) une empreinte qui « coïncide absolument, dit-il, avec certaines feuilles de l’/lex canariensis recueillies à l’île de Ténérifte, par Bourgeau en 1855, n° 1358 ». A cette feuille (f. 2 de notre planche XV), « de forme lancéolée. lége- rement ondulée aux bords, aux nervures immergées dans le parenchyme et protégées par un épiderme très épais », au limbe élargi dans le tiers inférieur, nous ajoutons deux spé- marge. La moitié supérieure est garnie de FLORE PLIOCENE DE LA VALLÉE DU RHÔNE 195 cimens de Saint-Marcel, remarquables par leur forme ellip- tique : ils se superposent presque exactement a des feuilles actuelles d’/lex canariensis. La feuille f. 5 (Pl. XV) et la feuille f. 1 proviennent du même rameau. G. de Saporta et Marion ont signalé de même à Mexi- mieux une feuille parfaitement conforme par tous ses ca- ractères avec celles d’/lex canariensis (fl. Mex., p. 165, PE REX VI, f. 1) | Rhamnacées. Genre BERCHEMIA. Berchemia multinervis Heer. (Berchemia volubilis D. C.) PIN 8:90) 19 Une feuille étroite, lancéolée, longue de 9 centimètres sur 2 centimètres de largeur. Onze paires de nervures secon- daires, émises sous un angle très aigu, parallèles ; leurs extré- mités s’infléchissent à la marge et servent successivement de bordure au limbe ; nervures tertiaires nombreuses et serrées. Cette feuille est signalée par l’abbé Boulay, dans la liste sommaire de Saint-Marcel, comme une race très saillante, ou une sous-espèce de Berchemia multinervis Heer (B. lanceolata N. Boul.). Elle est, en effet, plus étroite que la plupart des feuilles fossiles (7), qui, dans l’Europe miocène et pliocène, correspondent au type actuel de Berchemia volubilis D. C. de Amérique du Nord. Mais cette dernière espèce présente des écarts assez considérables dans sa gamme foliaire, des feuilles étroites allongées et des feuilles courtes et à base élargie. Il n’y a donc pas lieu, semble-t-il, d’attacher une importance considérable à la forme de notre empreinte de Saint-Marcel, et nous l’inscrivons, à côté de la feuille du Cantal, parmi les spécimens européens du B. volubilis D. C. Bibliographie. — 7. Berchemia multinervis Hrrr 1, Fl. tert. helv., III, p. 77, Taf. CXXIII, f. 9-18. — Cf. Saporta 2, Etudes F1. S.-E. Bois d’Asson (Ann.sc. n., 5¢s., t. VIII, p. 107, Pl. XII, f. 2-3).— Boutay 3, Not. fl. env. Privas, p. 30. — B. prisca. SAPORTA 2, Et. Fl. S.-E., Armissan (Abease. moe Selb ATNE D toe Pi Xe T1}; 196 G. DEPAPE eo B. volubilis D. C. Cf. Laurent 2, Fl. de l’Huveaune, p. 198, Pl. II, f. 22. — Ip. 3, Fl. Cinérites Saint-Vincent, p. 208, Pl. XVII, f. 9. Cornacées. Genre CORNUS. Cornus sanguinea L.? (PL XIV, f. 11.) Le genre Cornus a laissé des restes non douteux dans la flore pontienne des environs de Privas. Si nous nous rap- Fig. 35. — Cornus sanguinea L. Feuille du mont Charay. portons à l’analyse des caracteé- res foliaires donnée par M. Lau- rent (Z), la feuille représentée ci-contre (fig. 35, texte), du mont Charay,se rapproche de Cornus sanguinea par son limbe ovale elliptique brièvement acu- miné, où les nervures secon- daires parallèles et convergentes sont réparties sur plus de la moitié inférieure de la principale et où l’espace qui sépare les der- nières paires est beaucoup plus grand que celui qui existe entre celles situées à la base du limbe. D’autre part, dans l’Origine paléontologique des arbres (2), G. de Saporta figure, sans indi- cation de localité, une empreinte du miopliocéne de la vallée du Rhône, recueillie par Font«nnes, empreinte qu'il attribue au Cornus mas L. et qui présente, en effet, comme dans cette espèce, un limbe où les nervures secondaires naissent de la partie inférieure de la principale, de telle sorte que la moitié supérieure en est complètement dépourvue. Les deux Cornus encore indigènes dans nos régions pa- raissent donc représentés dans la vallée du Rhône dès la fin du mioceéne. FLORE PLIOCENE DE LA VALLÉE DU RHÔNE 197 Quelques fragments mal conservés recueillis à Saint-Marcel sont jusqu’à ce jour les seuls témoins de l’existence du genre aux abords du golfe du Rhône pendant le Plaisancien. L’em- preinte que nous représentons (Pl. XIV, f. 11) paraît être celle d’une feuille de C. sanguinea, et elle est à rapprocher des feuilles des Cinérites du Cantal (3). Cornus sanguinea s'étend actuellement de l’Europe au Japon à travers la Sibérie, JBimalaya, Altai. Bibliographie. — 7. LAURENT 5, Fl. Nuac, p. 58. 2. P. 246, f. 31. 3. LAURENT 3, Fl. Saint-Vincent, p. 210, Pl. XVII, f. 7. — 5, Miac, PL IX, f} 8. Hamamélidacées. Genre LIQUIDAMBAR. Liquidambar europæum A. Br. (L. styraciflua L.). (PL XM 12-13.) Aux empreintes de Théziers (7) signalées par l’abbé Boulay, s'ajoute une importante série de Saint-Marcel. La plupart de nos feuilles sont à cinq lobes, non subdivisés en lobules, à contour très finement denté, à base cordiforme. Quelques feuilles sont trilobées. Les feuilles de la vallée du Rhône correspondent à celles du type si répandu dans le tertiaire d'Europe : Liquidambar euro- pæum À. Br., quise relie étroitement au L. styraciflua L., aux feuilles habituellement lobées de l'Amérique du Nord, et au L. formosana, aux feuilles le plus souvent trilobées de l’Ex- tréme-Orient ; la forme européenne se place évidemment entre ces deux espèces, au total très voisines. En plus des feuilles, nous représentons un glomérule, sem- blable aux glomérules du Liquidambar styraciflua. Quelques- unes des nombreuses capsules qui constituent ce fruit mon- trent nettement leur extrémité libre et insensiblement atté- nuée en pointe. G. de Saporta et Marion (2) ont exposé les caractères et la répartition ancienne du L. europæum dans leur étude sur 198 G. DEPAPE la flore de Meximieux, et M. Laurent (3) vient de publier une importante monographie de ce genre. Rappelons seule- ment que, présente dans la flore du Groenland (ile Disco) (4), cette espèce se rencontre dans les flores de l’Europe centrale et occidentale à partir de l’oligocène et reste commune durant le miocène et le pliocène. En France, elle a été recueillie à Gergovie (5), La Bour- boule (6), Rochessauve(7), Meximieux, Théziers, Saint-Marcel, et il est remarquable qu’elle soit absente du Cantal et des flores aquitaniennes du Sud-Est. Hors de France, elle existe en Suisse (4), en Allemagne (9), en Autriche (10), en Italie (71), en Espagne (72), dans les environs de Barcelone. Dans tous ces gisements le Liquidambar europæum ne pré- sente que des variations insuffisantes pour justifier leur sépa- ration en espèces distinctes ; «il vient combler le vide qui sépare aujourd'hui les espèces vivantes ; c’est le type d’où sont sorties par différenciation et surtout par adaptation toutes les formes élevées au rang d’espèces» (Laurent 10, Li- quid., p. 26). Notre feuille de Saint-Marcel ressemble particu- hérement à la feuille 8, planche III du travail de M. Laurent, feuille qui provient de L. styraciflua et peut être considérée comme le type normal de la forme européenne fossile. Bibliographie. — 7. Boutay 4, Fl. Théziers, p. 33, Pl. IV, f. 4; Rev. de Lille, p. 18. 2. Sap. et Mar. 3, Mezim., p. 102, Pl. XXV, f. 1-4. — Saporta 26, Orig. Arbre ND. 199. 3. LAURENT 10, Les Liquidambars. Heer 7, Fl. foss. arct., 11, North-Greenland, p. 468, Taf. XLI, feos BouLAY 8, Fi. de ene pe 67; PE iV i 392-93; Laugy, Rech., p. 192. BovuLay 3, FL tert. des env. de Privas, p. n° 48. . Her 1, PF /tert..heles, Il, p.6, fat. bet MON oN Gon tana IN VMAS op, Shen p. 22) Tat) XI FO mines Foss. fl. 9. Bilin, p. 84, Taf. XXIX, f. 4. — Krauser, Pfl. Schles., p. 166, Taf. XV, 5, 10, 11. 10. Unc. 1, Chi. protog., p. 120, Taf. XX XV, f. 1-5. 11, Gaupin, i Mém.; p. 30, PIN, 14-32 4° Mem., p. 19; PL Vey MassaL., Fil. f. de Sen., p. 237, Tav. XII, f. 4, et Tav. XIV, f. 6. — Ris- TORI, Val d’ Arno supérieur, p. 29. i 12. ALMERA, F1. alred. Barcelone, p. 324, Lam. 24, f. 2. Sol ts Sass FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 199 Platanacées. Genre PLATANUS. Platanus aceroides Gœpp. (Pl. XIII, f. 9-11.) Les feuilles de Platane sont trés abondantes dans la vallée du Rhone. Signalé par G. de Saporta (Z) parmi les empreintes recueillies par Fontannes à Eurre, Nyons, Bagnols, Saint- Marcel, ce genre a été rencontré par l’abbé Boulay (2) à Thé- ziers. Domazan. Nous avons beaucoup de feuilles cunéiformes à limbe pro- longé au-dessous de l’insertion des deux premières nervures secondaires, à trois lobés allongés séparés par des sinus pro- fonds ; les lobes deltoïdes ou ovales sont paucidentés et ont parfois des bords presque entiers. La feuille la plus remar- quable de Saint-Marcel (PI. XIII, f. 9) est trilobée, échan- crée cordiforme à la base. Les feuilles de Saint-Marcel sont de beaux exemples de cette forme si répandue durant la période tertiaire à laquelle les paléobotanistes ont donné et conservé le nom de Platanus aceroides (5) : type polymorphe dont les feuilles reproduisent des traits de divers Platanes actuels, particulièrement, nous semble-t-il, des variétés cuneata et acerifolia du Platanus orien- talis (4). Rappelons que Platanus aceroides a été rencontré en France (5), au Mont-Dore, à Niac, à Meximieux ; en Espagne aux environs de Barcelone (6); en Italie à Sinigaglia et au val d’Arno (7); en Suisse, à Œningen (8); en Allemagne, à Bilin, à Schossnitz (9); dans les Terres arctiques (10) : c'est d’ailleurs dans ces régions septentrionales que, suivant G. de Saporta, l’origine des Platanes paraît devoir être re- cherchée (11). Bibliographie. — 7. FONTANNES 14, Marn. à Brissopsis d’ Eurre. — SAPORTA 20, Orig: arbr., p.201, f. 22. 2. BouLray 4, Fl. Théziers, p. 34, PLIITI,£.1-3; — 5, FL. pl. 9. Rhône, p.17,f. 3. 3. LAURENT 5, Fl. de Niac, p, 44, Pl. IV, f. 2-3. 4, Cf. GADEcEAU, Notes s. Platanes. — Done, Not. dendrol. s. Platanes. 200 G. DEPAPE 5. LAURENT, loc. cit. — SAPORTA 3, Meximieux, p. 99, Pl. XXV, t: 5. — BouLay 6, Mont-Dore, p. 73, Pl. VI, f. 1. 6. ALMERA, Fl. alr. Barcelone, p. 331, Lam. XXV, f. 5; Lam. XXVI, f. 3. 7. Gaupin, 1 Mém., p. 35, Pl. V, f. 4-6 ; VI, f. 4-3 ; 2e Mém. ;: D: 47,, PE V, f. 4. — Mass. et Scar., Fl. Senig., Tav. XVII, 19 Tay. XIX, f Ji 8. HEER 1, FI. tert. helo. II, Taf. LX X XVII, f 4-11; Taf. LXXXVIII, f. 5-15. 9. Gepp. 1, FL 9. Schossr its, p. 21, Taf. XII, f. 1-3. — ETTINGSHAUSEN 7, Fi... Buin, p. 84, Taf. X XIX, f. 7. — KRAUSEL, Pil, Schles pe Wat: MVE fo A-2 Pak. XVI ieee 10. Heer 7, Fl. foss. arct., 1, p.150, Tai, X XVI, £5. Md Vid py 8 TE LVII, f. 1-6; Taf. LVIM, EIX, LX: 11, Gs DE SAPORTA 26, Orig. arbr.; p. 203. Œnothéracées. Genre TRAPA. Trapa silesiaca Goepp. (Pl: KITS ft. 2-29) La colline de Vacquiéres a fourni 4 l’abbé Boulay une abon- dante série de fruits de Trapa (1). Parmi les caractères les plus saillants de ces fruits, notons la présence de deux épines, droites, insensiblement atténuées en pointe d’aléne, — et les faibles dimensions du cône germinatif situé au scmmet du fruit entre les deux épines. Comparés avec les fruits du Trapa actuel, ceux de Vac- quiéres diffèrent de ceux de Trapa natans L., même des va- riétés à deux cornes (Cf. fig. 36 1-? texte, FEU de Mand- chourie et du lac Majeur). Dans le Tr. natans, le cône germi- natif est très développé, très saillant et terminé par un disque garni de poils épineux. Les termes de comparaison les meil- leurs nous ont été fournis au Muséum de Paris par des fruits de Trapa du Tonkin : Trapa cochinchinensis Roxb. des Indes Orientales (= 77. bicornis L.). Les dessins que nous en don- nons (fig. 36, ‘-* texte) indiquent dans la forme du fruit, dans la direction et les dimensions des épines, des variations semblables à celles que l’on observe dans les fruits de Vac- quieres. Comparés avec les fruits de Trapa trouvés dans d’autres gisements, ceux de Vacquières s’éloignent de Trapa borealis FLORE PLIOCENE DE LA VALLÉE DU RHÔNE | 201 Heer de l’Alaska (2), Tr. Pomelii de Gergovie (3), à la forme étroite et allongée, à cône germinatif plus développé entre les deux épines. Ce dernier caractère existe aussi, quoique moins accentué, dans 77. borealis de Lugarde (4) et Tr. ceretana de Cerdagne (5). Comme l’a fait remarquer l’abbé Boulay, les plus grandes 7 5 Fig. 36. — Fruits de Trapa. 1. Tr. natans, deux'a épines, de Mandchourie; 2. Tr. Vir- banensis de Not., var. de Tr. natans à deux épines du lac Majeur ; 3-5. Tr. bicornis L. du Tonkin (Herb. Muséum Paris). : affinités sont avec le Trapa silesiaca (6) Goepp. « Les traits essentiels, la forme du fruit, des épines, la direction de celles-ci étant les mémes, il n’y a pas lieu de créer une espéce nou- velle » (FT. Théz., p. 42). Plusieurs fruits de Trapa de Silésie ont été représentés par M. Krausel (7) dans sa revision de la flore de cette région ; quelques-uns sont comparables, semble- t-il, avec ceux de Trapa natans ; les autres sont (Pl. XXIII, f. 30 et 31), comme les nôtres, bien plus voisins des formes asiatiques actuelles en particulier Trapa bicornis L. que de notre Trapa indigène Tr. natans (8). Bibliographie. — J. BouLay 4, Théziers, p. 41, Pl. VI, f. 10-11. eine), eee, 7. aret..11 Pl -Alasks: p. 38, t= VIII, f. 11. ANN. DES SC. NAT. BOT., 40e série. EM, 14 202 G. DEPAPE 3. BouLAY 8, Gergovie, p. 66, Pl. IX, f. 98-100. 4. MARTY 12, Lugarde,‘p. 9; Pl. 14.8, 5. RÉROLLE, Cerdagne, p. 378, Pl. XIV, f. 11. 6. GŒœPPERT, Fl. v. Schossn., p. 38, Taf. X XV. f. 14. 7. KRAUSEL, Pfl. Schles., p. 17h, Taf. XV, f. 6- 2 — NacutTr., p. 384, Taf RX. £27, 90-32. 8 Cf. GAGNEPAIN, Œnothéracées (Trapa bicornis L.) (Flore générale de l’Indo-Chine, publ. par M. Lecomre, t. II, p. 983, f. 1071). GAMOPÉTALES Ébénacées. Genre DIOSPYROS. Diospyros brachysepala Al. Br. (Pl. XIII, f. 5-8.) Le genre Diospyros est représenté dans les flores tertiaires d’Europe par des feuilles et par des piéces florales qui ont été comparées: les unes avec celles de Diospyros Lotus L., qui s’étend du sud-est de l’Europe jusqu’en Extréme-Orient, les. autres avec celles de Diospyros virginiana L. des États-Unis (1). Ces deux espèces sont d’ailleurs très voisines l’une de l’autre, surtout par leurs feuilles (2) ; leurs ressemblances se com- prennent parfaitement si l’on admet la conclusion par la- quelle M. Marty termine son étude des Diospyros de Las Clau- sades (3) : « En réalité, le Diospyros brachysepala du tortonien d’CEningen, celui du plaisancien de Las Clausades et celui de l’astien de Meximieux appartiennent probablement à une seule et même espèce assez polymorphe et constituant la souche commune des D. Lotus de l’Europe et D. virginiana des Etats-Unis. » Nos feuilles de la vallée du Rhône se placent à côté de celles de Meximieux, du Cantal, des environs de Barce- lone (4), et, avec elles, ellesreprésentent lasuite des Diospyros de la mollasse miocéne de Suisse (5), de l’aquitanien des environs de Marseille (6) et de Gergovie (7), du sannoisien de Menat (8) et des flores arctiques (9). Nos feuilles (f. 6 et 8) sontarapprocher de celles de Suisse FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 203 (Heer, Fl. tert. Helv., PL CII, f. 7-8) et de Meximieux (PI. XXX, f.1-3). La feuille (f.5) rappelle celles de Capels( PI. IV, f. 2) et de Las Clausades (PI. VI, f. 1). La feuille f. 7 est voi- sine de celle de Las Clausades (PI. VI, f. 2). Bibliographie. — J. Sar. et Mar. 3, Fl. Mexim., p. 128, Pl. XXX, f. 1-7. 2. Hiern, Monogr. Ebenac.: « Diospyros virginiana with its varieties has a foliage exceedingly like D. Lotus; it differs from the latter by the male cymes and female peduncles being rather longer and by the larger flowers and fruit. Some specimens with regard to which the native country is unki9wa though clearly belonging to one of these species are extremely difficult to assign to either of them with certainty (p. 226) ». 3. Marty 6, Nouv. hor. pal. Cantal, p. 19, Pl. IV, f. 2-5. — 7, Vég. foss. Las Clausades, p. 17, Pl. V, f. 8 ; Pl. VI, f. 1-3. 4, ALMERA 4, Fl. alr. Barcel., p. 335. 5. Heer, Fl. tert. Helv., Taf. CIE, f. 1-14. 6. LAURENT 2, Fl. Vall. Huveaune, p. 208, Pl. II, f. 45-47. 7. BouLAY 8, Fl. Gergovie, p. 64, Pl. VIII, f. 86-87. 8. LAURENT 8, Fl. Menat, p. 186, f. 102. 9. HEER 7, Fl. foss. arct., NI, p. 80, Taf. XVIII, f. 11; VII, p. 109, Taf: LXXIX, f. 1-8. Caprifoliacées. Genre VIBURNUM. Viburnum Tinus L. (Pl. XV, f. 16-17.) La feuille que nous représentons (Pl. XV) possède les: caractères de celles de Viburnum Tinus tels que les décrivent. M. Laurent dans la Flore de Niac (1) et M. Marty dans la Flore du Trieu de Leval (2). Elle est comparable aussi avec les feuilles de Meximieux (V. Pseudotinus Sap. et Mar.) (3), et d’autre part avec les feuilles deViburnites tinifolius Mart., qui, d’après M. Marty, serait le type ancestral paléocéne du Laurier-Tin de la région méditerranéenne et de Viburnum rugosum des Canaries (4). G. de Saporta et Marion(5) ont signalé à Vacquiéres, sous le nom de Viburnum assimile,une feuille considérée par eux comme voisine des V. Tinus et rugosum (fig. 39 texte). Cette détermination est mise en doute en 1890 par l’abbé Boulay (6), qui fait justement remarquer la grande similitude de forme 204 G. DEPAPE Un rie et de nervation qui existe entre cetteempreinte et les feuilles d’Alnus acutidens N. Boul. D’après l'examen que nous avons pu en faire au Muséum, le spécimen en question doit en effet, - comme les feuilles d’Alnus acutidens, rentrer dans la série de formes que nous avons groupées sous le nom d’Alnus steno- phylla Sap. et Mar. Bibliographie . — J. P. 63, PL IX, f. 2. Ga PE A0 3. SAP: et Mar. 3, #1 Mexim., p. 1341,-Pl: IX, 1.78=9: 4. Marty 9, Fl. Tr. Leval, p. 46, fig. P}. 0: Al. Vaca:, p.288 Pls NUL 6. 6. Fl. Théz., p. 40. © Viburnum Cazioti N. Boul. ~ Nous représentons (fig. 37 texte) l’empreinte de Théziers décrite sous le nom de Viburnum Cazioti par l'abbé Boulay — Fig. 37. — Viburnum Cazioti N. Boul. Fig. 38. — Viburnum nudum L. (Herb. (Cin Fl Lheéez., ANSE) Boulay). Réd. 1/3. (Fl. Théz., p. 41, PL VI, f. 4) et la feuille de V. nudum avec laquelle il l’a comparée (fig. 38). Malgré les ressemblances de : forme entre la feuille actuelle et l'empreinte fossile, nous | croyons l’état de conservation de celle-ci trop défectueux pour autoriser une détermination vraisemblable. FLORE PLIOCENE DE LA VALLÉE DU RHÔNE 205. Viburnum palæomorphum Sap. et Mar. (Pl. XIV, f. 5 ; fig. 40 dans le texte.) G. de Saporta et Marion considèrent Viburnum palæo- morphum comme une des espèces caractéristiques de Vac- quières (7). Cette forme, représentée par deux feuilles, a fait l’objet de criti- ques justifiées de la part de l’abbé Bou- lay (2). G. de Saporta et Marion compa- rent à cette forme des espèces actuelles nombreuses et dissemblables (V. plica- tum Thunb., V. davuricum Pall., V. cuspidatum Thunb., V. corylifolium Hook., V. burejeticum Reg. et Herd., espéces chinoises ou japonaises; V. pru- nifolium L. de lAmérique du Nord). Celle qu'ils considèrent comme la plus voisine (V. bureyæticum) s’en écarte en réalité par la disposition nettement cras- pédodrome des nervures secondaires et tertiaires qui aboutissent directement aux dents obtuses de la marge. Fig. 39. — Feuille de Vac- quières, nommée par Sa- porta et Marion Vibur- num assimile. Cette em- preinte nous parait de- voir rentrer dans la série des feuilles d’ Alnus steno- phylla. En définitive, il nous semble que les feuilles de Vacquières ne sont pas susceptibles d’une détermination precise. Sans oser rien affirmer, l’abbé Boulay est frappé de la ressemblance de la figure 7 (Pl. VIII) de la Flore de Vacquières avec la figure 4 de la planche VI, dont il fait un Fraxinus (Fr. Or- nus). Pour la figure 8 (PI. VIII) de la même flore, il se demande simplement si elle est de Fig. 40. — Vibur- la même espèce que la figure 7. Pour notre num palæomor- : . . x phum Sap. et part, nous y verrions volontiers une pile BUS seinen CE Flor: rapprocher de la nombreuse série de l’ Alnus Vacq. F1. VIL, f. 8). acutidens. Malheureusement, le sommet est .trop mal conservé pour que nous puissions être très affir- matif. En tout cas, 1l ne paraît pas évident que nous ayons ici un Viorne voisin des espèces chinoises ou américaines. 206 G. DEPAPE Bibliographie. — 1. FI. Vacq., p. 283, Pl. VIII, f. 7-8. 2, Fl. Théz., p., 40. Oléacées. Genre NOTELEA. Notelea excelsa Webb. et Berth. (Pl. XIV, f. 9-40.) Dans son article sur la flore pliocéne de la vallée du Rhône (Rev. de Lille, p. 22), l'abbé Boulay signale la présence d’une Sapindacée «très sem- blable, dit-il, au Dodo- næa salicifolia actuel ». Une analyse minutieuse des caractères de l’em- preinte dont 1l s’agit ici ne nous permet pas de conserver cette déter- mination, provisoire . d’ailleurs. Longue de5t®,5 sur 2 2 dans son plus grand diamètre atteint vers le milieu du limbe, la feuille {. 9 s’atténue insensiblement vers le sommet du limbe et vers le pétiolecourt et un peu ailé. Une dizaine de nervures secondaires ténues opposées ou subopposées sont émises de la médiane suivant un angle trés ouvert, méme dans les parties étroites du sommet et de la base ; elles s’unissent en arcs successifs près de la marge. Entre elles, quelques intercalaires se perdent dans le paren- chyme, et le réseau ultime ne paraitpas sous la surface cha- grinée et parsemée d’un grand nombre de petites dépressions. Des nuances trés sensibles distinguent notre empreinte des feuilles de Dodonæa salicifolia; celles-ci sont plus étroites proportionnellement à leur longueur ; les nervures secondaires Fig. 41. — Notelea excelsa Webb. (Herb. Muséum Paris). ' FLORE PLIOCENE DE LA VALLÉE DU RHÔNE 207 naissent suivant un angle très ouvert, mais elles sont plus nombreuses (15-18), sans compter les intercalaires. Toutes ces nervures s anastomosent à la marge en un fin réseau. Enfin le réseau ultime comprend des mailles assez larges où les der- nières nervilles se terminent parfois librement. Par contre, les ressemblances sont frappantes avec les feuilles de Notelea excelsa des îles Madère et Canaries, en ce qui concerne la forme et la nervation ; il suffira de comparer notre empreinte avec la feuille actuelle (fig. 411. texte) et aussi avec la feuille fossile de la Flore de Niac (Laurent, p. 61, PI IX, f. 3). Une deuxième feuille, de Saint-Marcel (f. 10), recueillie en 1911, plus courte et plus large que la première, coïncide presque exactement avec une feuille de /Votelea excelsa de l’Herbier du Muséum (fig. 412. texte). Nous n’avons point retrouvé dans les collections de l’abbé Boulay les échantillons de Bagnols qui lui avaient per- mis, dès 1890, de donner comme probable l’existence de iV. excelsa dans la flore de ce gisement (loc. cit., p. 20). Genre FRAXINUS. Fraxinus Ornus L. (El XIV, f. 4-8 ; fig. 42' dans le texte.) «A la suite de comparaisons multiples, des affinités re- marquables m'ont paru exister entre la feuille dénommée par G. de Saporta et Marion Alnus stenophylla (Fl. Vacq., Pl. VII, Tf. 4) et les folioles inférieures de certaines feuilles de Fraxinus Ornus L. Sur cet arbre, les feuilles sont susceptibles d’affecter des formes très diverses. J’ai recueilli à la colline de Vac- quières d’autres folioles assez variées qui semblent s’adapter au même type. C’est ainsi que la figure 8 (PI. V) (Fl. Théziers) représenteune foliole malheureusement privée de son pétiolule, ‘qui correspond bien à la feuille critique d’Alnus stenophylla Sap. et Mar. ; la figure 9 (même PI. V) est celle d’une foliole asymétrique brièvement pétiolulée ou subsessile prise à un point plus avancé vers le sommet de la feuille » (Boulay, doe. cit., D. 37). - 208 © G. DEPAPE. Aux documents de Vacquières dont il est question dans les lignes précédentes (Cf. fig. 42 ? et ? texte), nous ajoutons une 2 feuille de Saint-Marcel (Pl. XIV, f.6),longue de 8 centimétres, | large de 25 millimètres, atténuée aux deux extré- -mités finement dentée dans sa moitié supérieure et qui ressemble beaucoup à la foliole actuelle repré- sentée figure 424 (dans le _— texte). Fraxinus Ornus existait à Rochessauve à l’époque pontienne. L’empreinte représentée figure 421est celle d’une foliole de forme — ovale, oblongue, subar- rondie, un peu asymétri- que à la base. « La simi- litude à l'égard de cer- taines folioles bien déve- loppées de Fraxinus Ornus est si complète qu'on ne peut guère douter de l'1- Fig. 42 — Frarinus OrnusL. 1, envir, de Privas dentité spécifique (JZ). » Bvt oe ae Te (ene. he La même espèce, actuelle- séum Paris ; cf. Pl. XIV, fig. 6-8). ment répandue dans l’Eu- ropeméridionale,en Corse, en Sicile, a été rencontrée à Joursac (2), dans les environs ce Barcelone (3), en Italie au Monte-Mario (4) et dans les tra- vertins de Toscane (8), dans les tufs quaternaires des environs de Montpellier (6). | | > A Bibliographie. — 1. Bouray, Notes manuscriics. 2. MARTY 4, <9 1. Joursac, D. 58, Pk XxX to. 3. ALMERA 4, Fl. Barcel., p. 336. 4. Bueicuer et Fricne, Fl. Monte-Mario, p. 17. 5. GAUDIN, 4¢ Mém., p. 23, Pl. V, f. 1-5. 6. PLANCHON, Tufs de Montpellier, p. 39. 4 FLORE PLIOCENE DE LA VALLÉE DU RHONE- ~ 209 Genre PHILLYREA. Phillyrea latifolia L. (Pl. XIV, f. 18-19 ; fig. 431 texte.) Nous reproduisons ci-contre (fig. 43!) la figure 1 (PI. VI) de la Flore de Théziers. Elle représente une feuille rapportée par Vabbé Boulay a Phillyrea media L. Rappelons ici que, sui- vant Fliche, Ph. media ne doit pas étre distingué de Ph. latifolia L. (1) (Cf. fig. 44+ texte). Nous représentons (PI XIV, f. 18 et 19) les deux empreintes qui, d’aprés Vabbé Boulay (2), . appartiendraient à une variété de Fig. 43. — Phillyrea: 1, Ph. media la mémeespéce.Lecontour deces “4 9,27 ancolata N- Boul. (Gt P € Fl. Théz., Pl. VI, f. À et 2). empreintes est finement denté, comme dans cette variété tlicifolia; cependant la dispo- sition des nervures secondaires n’est pas identique. Cette différence nous amène à considérer comme douteuse la détermination proposée pour ces deux empreintes ; il ne nous a pas encore été possible d'établir pour elles d’autres relations mieux justi- fiées. Phillyrea lanceolata N. Boul. thae. 432 dans le texte : ef. fig. 447.) Folus late lanceolatis, bast rotundis, : y | Pix angustatis, margine integris,nervis) 1 «= oe ; : Fig. 44.— 1, Phitlyrea latifolia secundariis tenuibus, angulo stricto fee Pie ane aL. (ter. 15° orientibus, nervatione ulteriori in- bier Boulay). conspicua; apex et petiolus desunt. L’empreinte dont l’abbé Boulay a donné la diagnose qui (1) Fuicue 5, Notes. Phillyrea (B. S. P. F., p. 348, 1908). (2) Boutay, Fl. Théziers, p. 48. 210 : G. DEPAPE précède nous paraît très voisine des feuilles de Phillyrea angustifolia (Cf. Fl. Théziers, p. 38, Pl. VI, f. 2). Le genre Phillyrea, rare dans les flores tertiaires, a été ren- contre dans plusieurs gisements quaternaires de France : les deux espèces media et angustifolia dans les tufs de Montpel- | lier (Planchon, p. 40) ; Ph. media a été recueilli en outre dans la vallée de la Vis (Boulay 2, p. 192) et en Provence (Cf. Fri- tel 5, Bull. Muséum, 1920, p. 685, 687). Les deux espéces sont aujourd’hui particulièrement répandues dans les régions limi- trophes de la Méditerranée occidentale (France, Espagne, Al- gérie, Corse, Italie, Sicile). Apocynacées. Genre NERIUM. Nerium oleander L. (Pl XEV, 5 3) Une feuille déjà publiée par l’abbé Boulay (Z) ne diffère pas des feuilles actuelles de Laurier-Rose. L’empreinte (face inférieure) présente les traces des cryptes sto- matiféres et de fines nervures secondaires. Des feuilles de la méme espéce, — actuelle- ment spontanée en Corse, sur quelques points du Var, en Algérie, — ont été recueillies a Meximieux (2), dans les environs de Barce- lone (3), à Kumi dans l’Eubée (4). Rappe- lons aussi que le genre était déjà représenté dans la flore d’Aix, où le V. repertum Sap. est la forme ancestrale présumée de N. oleander L.(5), et dans les flores éocènes du bassin de Paris (6). | Fig. 45. — Ne- Le type du Laurier-Rose paraît done avoir eaten été constitué de bonne heure. Graduellement nner 4 éliminé de l’Europe centrale, il a réussi à se f.10. maintenir sur quelques points de nos côtes méditerranéennes sous un aspect fort peu éloi- gné de celui qu’il présentait déjà dans les flores du tertiaire inférieur (7). À FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 211 Bibliographie. — 7. Fl. Théz., p. 37, Pl. V, f. 10. 2. SAP. et Mar. 8, p, 126, Pl. XXIX, f. 3-10 ; Pl. XX XVII, f. 1. 3. ALMERA 4, Fl. Barcel., p. 336. 4. BRONGNIART 5, Note s. coll. f. foss. Grèce [C. R. A. S., p. 1237, 1861 (Nerium Gaudryanum Brgt.)]. a oaAroRnta 2, Rev. Fl. Aix (Ann: se ney 8) 5, t. XVIII, p. 57, Pl. X, f. 5). — Sap. 31, Ane. fl. prov., p. 4. 6. SAPORTA 26, Orig. arbr., p. 236 (NV. sarthacense Sap.). 7. SAPORTA 18, Monde des plantes, p. 390, f. 118. Plantæ incertæ sedis. Fruit d’Asclépiadée? (Pl. XIV, f. 20.) Capsule longue de 3°™,5, large à la base de 15 millimètres sommet atténué en une longue pointe large de 3 millimétres la surface ne présente pas de ligne de déhiscence. Pédoncule long de 15 millimètres sur 2 de largeur. Le pédoncule et la paroi sont parcourus par de nombreuses fibres longitudinales. Les follicules allongés, à base élargie de certains Asclepias sont Jusqu'ici les seuls fruits qui nous aient paru présenter quelque ressemblance avec notre énigmatique empreinte de Théziers. En aucun nous n’avons remarqué la troncature et l’espèce d’ombilic que présente la base de notre fossile. Nous n’avons, dans les diverses flores fossiles, remarqué aucun terme comparable. ? > Myrsinacées. Genre ÆGICERAS? La feuille de Théziers signalée par l’abbé Boulay (Rev. de Lille, p. 21) comme reproduisant le type foliaire des Agi ceras ne nous parait pas suffisante pour affirmer la présence dans la vallée du Rhone de ce type a affinités tropicales. A Nous ne possédons aucun document nouveau concernant cette forme déjà considérée comme douteuse par G. de Sa- porta et Marion (1) et par l’abbé Boulay (2). Les empreintes que nous avons pu examiner au Muséum nous paraissent plutôt voisines des feuilles de Phillyrea (Ph. angustifolia), mais cependant insuffisantes pour trancher la question. Al Vag... p= 28, (2) Fl Théz pe 23. G. DEPAPE Coriariacées. - Genre CORIARIA ? Coriaria lanceolata Sap. et Mar.? a 1 Er ith Spe ae ee ed ee ee NO Pe REE, Co Re er TE Ne ee ee ee A Tm Fae ee a eee PR eet M à : 2 3 ; 2 : CHAPITRE III E REMARQUES GÉNÉRALES ET CONCLUSIONS + = LISTE DES ESPÈCES ETUDIEES ET RÉPARTITION PAR GISEMENTS. Tandis que de Saporta et Marion, en 1873, ne décrivent que 12 formes recueillies à Vacquières, avec les études de l’abbé Boulay sur les environs de Théziers, le nombre des espèces pliocènes analysées s’élève à 45 ; à ce chiffre, il faut ajouter le Sabal de Bagnols et une vingtaine d'espèces simplement indi- quées, — parfois avec doute, — dans les deux listes sommaires publiées, la première en appendice dans la Flore du Mont- Dore, la deuxième dans la Revue de Lille. Bien que nous n’ayons pas conservé toutes les détermina- tions proposées par nos prédécesseurs, dans le présent travail nous arrivons encore à un total de plus de 70 espèces. Toutes, il est vrai, ne sont point basées sur des données absolument _indiscutables, mais une cinquantaine au moins nous parais- sent pouvoir être considérées comme « bonnes espèces (1) ». Le tableau ci-contre indique la répartition des espèces entre les divers gisements de la vallée du Rhône. (1) Cf. LAURENT 3, Fl. Cinérites Saint-Vincent, p. 261. Nous avons marqué d’un astérisque dans le tableau ci-contre les espèces appuyées par les docu- ments les plus nombreux ou le mieux caractérisés. 214 tO CONT OU GRR 10. SabalhæringianaSch.,pliocenica N .Boul.* . Smilax mauritanica Desf.*........... . Woodwardia radicans Cav.*........., . Osmunda bilinica Sap. et Mar.*...... . Torreya nucifera Sieb. et Zuc.*....... Glyptostrobus europæus (Brgnt) Heer.*. Sequoia Langsdorfii (Brgnt) Heer*.... Cupressus sp. aff. sempervirens L..... Pinus Sp. SC@b.4lda so ea er Ginkgo adiantoides (Ung.) Heer*..... Phragmites œningensis Al. Br.*...... =. Targiontt Gand. oss oan. . Polygonatum pliocenicum Sp. n........ saSaue Se alba bre EE er rRopuluserenua lege on ee ee sats MODÉRER moe ek = peered ese. Ses ee — flaccida N-Boul a . Alnus insignis N. Boul ............. — stenophylla Sap. et Mar.*...... . Carpinus aff. C. Betulus et C. aff. orien- ROIS AG ocean ey ee ee _,Pagus pliocenica: Sap. Te we. 23h. en . Quercus. drymeia Unge* 208s. co: — Suber L., pliocenica N. Boul.*. — Pseudosuber Santi........... = hispanica Rér., sessiliflora Sm. * _ — Mirbeckitr Durtree ee: — lusttanica Lam:* 3 +o... 280 = Coccr CROs li +R res rs = Deere Se ee ees > Castanea atagia: nr se ee. sedtiglans cunered Wis MGs), Rire — PERL AR Ae ES ne NT . Pterocarya caucasica C. A. Mey.*..... » Caryaminor Sap: bt; Mar eee « Myrica att. ME cervjera Le eo. ::'Zelkovascrenata OP ion i eae. wOUtnus Braun, Veer sae ak cies F< Piel) ies De MR ate ro gall Mr tie ei Persea indica Spreng. pliocenica Laur.*. . Oreodaphne Heeri Gaud.*............ . Sassafras Ferrettianum Mass.*........ . Cinnamomum polymorphum Heer.*... Burus-semperpirens Li 500608 . Liriodendron Procaccinii Ung.*....... . Buetineria tiiæfolia (Al. Br.) Dep.*... . Zanthoxylum juglandinum Heer ...... oP inus canescens SP Sees ON ee . Robinia arvernensis Laur*............ G. DEPAPE SAINT-MARCEL. . La p> p< p< p< pd: pd: pe: pe: SS Nee THEZIERS. ° pd bd - . 5 bé . p< pd : pd pd - : PSPS PS pd BAGNOLS. EURRE. VACQUIERES. DOMAZAN. . Fraxinus Ornus L. . Phillyrea lanceolata N. Boul.... VOLROVEO a ei Re ad des = Nerrmmoleander; Li, *2. ee... 2. Fructus Asclepiadiceæ: ....... 5... FLORE PLIOCÈNE DE LA VALLÉE lætum C. A. Mey.* — balearica Desf A308 i stoeane . Cornus aff. C. sanguinea L. ... . Liquidambar europæum Al. Br.*...... . Platanus aceroides Ung.* . Trapa silesiaca Goepp.* . Diospyros brachysepala Al. Br.* . Viburnum Tinus L. ee ee ee ee ee eo woe ee eee ee we wo —=> Torreya nucifera. cer decipiens Her... wus on es as | integrilobum O. Webb.*........ opulifolium Nil... Pureraicun Aer ii. ia MNrcolareN: Boul: os one. Sei : Semis DubemieUus. TOG ire te ho ae . Celastrus gardonensis Sap. et Mar.*.. . Ilex canariensis Webb. et Berth.*.. ee ee ee eee eee eee eee oe es ee we we we we we ww Quelques remarques simposent, liste qui précède aux listes données par de Saporta et l’abbé Boulay : 1° Les espèces suivantes n’ont pas été signalées par eux : Cupressus sp. aff. sempervirens. Pinus sp. sect. tæda. Ginkgo adiantoides. Polygonatum pliocenicum. Populus Tremula. nigra. Alnus insignis. Quercus suber. Mirbeckit. Juglans cinerea. DU RHONE = na n 3 fa z SEP PER PEUR EURE meter ee ley ie eS Beet sel he Es > XX Xe Re x À X X aie Din eS X AN : à X X ; X X : Xe |X : Xe NEC eae, Goa le, Cae ie, à à X XX : X . X : d KE. x X 4 X x X si nous comparons la Juglans regia. Carya minor. Myrica Sp. aff. cerifera. Ulmus Braunu. Buxus sempervirens. Robinia arvernensis. Acer decipiens. — integrilobum. — lætum. Notelea excelsa. 2° Certaines espèces douteuses ou représentées par des frag- ments très incomplets sont appuyées maintenant par des empreintes nombreuses ou très bien caractérisées : 216 3 G. DEPAPE | a Glyptostrobus europæus. Persea indica. Sequoia Langsdorfit. Laurus canariensis. Smilax mauritanica. Oreodaphne Heert. Alnus stenophylla. Cinnamomum polymorphum. Fagus pliocenica. Liriodendron Procaccinit. Quercus Ilex. Liquidambar europæum. = = COcel era. Ilex canariensis. Pterocarya caucasica. Sapindus bilinicus. Zelkova crenata. Diospyros brachysepala. Sassafras Ferrettianum. 3° Nous avons cru pouvoir modifier quelques détermina- tions de nos prédécesseurs. Aprés examen des documents sur lesquels ils s’étaient appuyés, nous avons ramené le Smilax grandifolia Ung. de Vacquières au Sm. mauritanica Desf. ; Arundo xgyptia antiqua Sap. et Mar. a Phragmites œnin- gensis Al. Br. ; Alnus acutidens N. Boul. a Alnus stenophylla Sap. et Mar.; Ficus tiliæfolia (Al. Br.) Heer, rapproché par Saporta et Vabbé Boulay du genre Pterospermum, parait en définitive trés voisin de Buetineria aspera; Salix denticulata Heer est un Saule du groupe S. alba; Carpinus Betulus et C. orientalis paraissent représentés tous deux dans la vallée du Rhône et peut-être aussi le genre Ostrya; nous ne distinguons qu’une forme de Laurier plus voisine de Laurus canariensis que de L. nobilis; Acer creticum rentre dans la série très large de Acer decipiens Heer, et Tilia crenata N. Boul. nous paraît être un Acer du groupe pyrenaicum ; dans ce méme groupe pyrenaicum se place Acer triangulilo- bum indiqué par G. de Saporta à Vacquières. De même, la liste de plantes que l’abbé Boulay avait donnée pour Saint-Marcel doit être modifiée : Populus leucophylla est en réalité une petite feuille de P. nigra; Quercus Capellinit Gaud. et Q. Gmelint Gaud. sont des feuilles de Q. Suber; QO. Scillana Gaud. et Q. montebambolina Gaud. rentrent dans la série de Q. hispanica Rér.; Laurus lalages Ung. et Persea Braunit Heer sont des feuilles de Persea indica Spreng. ; Diospyros protolotus Sap. et Mar. et D. anceps Heer sont ramenés à D. brachysepala Al. Br. ; Dodonaea sp. est une feuille de Notelea excelsa Webb. 3 40 Nous n’avons point conservé un certain nombre de FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 217 formes signalées dans diverses listes, formes qui nous ont paru fondées sur des documents trop incertains : Typha latissima Bret. Cocculus latifolius Sap. et Mar. Bambusa sp. Cassia lignitum Ung. Quercus nertifolia Heer. Coriaria lanceolata Sap. et Mar. Alnus occidentalis Rer. Magnolia fraterna Sap et Mar. — cordifolia Tén. Zanthoxylum serratum Heer. Myrica Parlatorw Mass. Ficus? Af giceras sp. Punica Granatum L es coimomorpium Sap. et Mar. Apollonias canariensis Nees. — Cazioti N. Boul. Vaccinium sp. 5° Le gisement le plus riche est celui de Saint-Marcel. Le tableau suivant indique le total des espèces recueillies dans les diverses localités et le nombre des espèces particulières à cha- cune d'elles : Saint-Marcel, Sal Ca eee Homes Docs OMA alo. he. a skies 4 et 0 MO WNOTS icc S., : AUS PO nee LE ME DIT VO Te gee ee ee 7. ett MACIERÉS un ee se os le etre 2a DAS NOIRE Sn ne me 2 Otol Pour apprécier l’importance relative de ces chiffres, il ? - convient de les rapprocher de quelques données numériques tirées d’autres gisements bien connus : Meximieux : nombre d’espèces décrites : 32 (dont 25 bonnes espèces). Cinérites du Cantal, Saint-Vincent et la Mougudo — 57 — 41 = = Niac ao 57 — ,42 — == Pont-de-Gail — DT ET) — — Mont-Dore — 47 — 38 — — Avec ses 55 espèces, dont la plupart sont bien caractérisées, le gisement plaisancien de Saint-Marcel se place parmi les plus riches gisements pliocènes de la France. 15 espèces sont particulières aux autres gisements plaisanciens (Théziers : 13 sur 39; Eurre: 1 sur 7; Bagnols : 1). L’ensemble de la flore plaisancienne du Rhône renferme un total de 70 espèces. Deux formes (sur 13) sont particulières à Vacquières. La flore du pliocène moyen (plaisancien supérieur et astien inférieur) compte donc 72 espèces. ANN. DES SC. NAT. BOT., 10° série. iv. 15 218 we | G. DEPAPE . — CARACTÈRES GÉNÉRAUX DE LA VEGETATION a LA VALLÉE DU RHONE A L’ EPOQUE PLAISAN- CIENNE. A. — AFFINITÉS DES ESPÈCES FOSSILES AVEC LES ESPÈCES ACTUELLES. : Un grand nombre d'espèces de la vallée du Rhône paraissent tout à fait identiques à des espèces de l’époque actuelle. Trouvées aussi en d’autres gisements tertiaires, la plupart ont été depuis longtemps désignées sous le nom des formes actuelles par G. de Saporta, Boulay. Laurent, etc... Pterocarya caucasica. Zelkova crenata. Laurus canariensis. Woodwardia radicans. Torreya nucifera. Smilax mauritanica. Populus Tremula. Persea indica. — _ nigra. - Buxus sempervirens. — alba. Pirus canescens. Quercus Suber. Acer opulifolium. = Pseudosuber. — lætum. — flex. flex canariensis. —".\coccijera. . — balearica. — sessiliflora. Notelea excelsa. — lusitanica. Fraxinus Ornus. — Mirbecku. Nerium Oleander. Juglans cinerea. Phillyrea latifolia. — regia. Viburnum Tinus. Castanea vesca. Soit 31 espéces sur 70, ou 44 p. 100. En réalité, les affinités de la flore plaisancienne du Rhône avec la flore actuelle sont bien plus étroites que ne le laisserait croire ce pourcentage. Il est bien difficile de délimiter ce premier groupe d’un deuxième, dans lequel les formes paléontologiques ont été distinguées par des noms particuliers, mais il faut reconnaître qu'il n’est pas facile de séparer celles-ci des espèces ours avec lesquelles on les a comparées : ESPÈCES PALÉONTOLOGIQUES. Glyptostrobus europæus. Ginkgo adiantoides. Sequoia Langsdorfit. Phragmites œningensis. Sabal hæringiana ESPÈCES ACTUELLES. Gl. heterophyllus. G. biloba. S. sempervirens. Phr. communis. a S. Adansont. 4 i dis y L ‘ One . FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 219 Populus flaccida. P. euphratica. Fagus pliocenica. - F. silvatica. Oreodaphne Heert. O. fetens. Sassafras Ferrettianum. S. officinale. Liriodendron Procaccinii. L. tulipifera. Robinia arvernensis. R. Pseudoacacia. Diospyros brachysepala. D. Lotus et D. virginiana. Berchemia multinervis. B. volubilis. Liquidambar europxeum. L. styraciflua. Platanus aceroides. Pl. acerifolia. Phillyrea lanceolata. Ph. angustifolia. Si nous ajoutons ces 16 formes aux 31 de la série précé- dente, nous obtenons un chiffre de 47, soit 67 p. 100, dont les relations sont des plus étroites avec les espèces actuelles. Pour une autre série de formes, les affinités spécifiques sont moins évidentes ; les déterminations génériques du moins paraissent sérieusement fondées : Cupressus sp. Cf. C. sempervirens. PuRUS. SD. Cet Cad, Polygonatum pliocenicum. — P: vulgare. Smilax Targionit. — Sm. canariensis. Salix sp. . =e aLUa. Alnus insignis. — Aln. viridis. — stenophylla. a CUULETOS0) Quercus drymeia. — Q. serrata. Carya minor. — C. porcina et C. tomentosa. Ulmus Braunit. — Ulm. campestris. Cinnamomum polymorphum. — C. pedunculatum, C. Camphora. Buettneria tiliefolia. — B. aspera. Acer decipiens. — Acer creticum. — integrilobum = — letum, A. Pacxit. — pyrénaicum. — — Pseudoplatanus et A. opu- lifolium. — Nicolat. — — Pseudoplatanus et A. opu- lifolium. Sapindus bilinicus. — §. Mukurossi. Cornus sp. _ — C. sanguinea. Celastrus gardonensis. . — C. cassinoides. B. — RÉPARTITION ACTUELLE DES PLANTES REPRESENTEES DANS LA FLORE PLAISANCIENNE DU RHÔNE: HABITAT, ASSOCIATIONS. Les espèces identiques ou comparables avec celles qui vi- 220 L G. DEPAPE \ valent autrefois dans la vallée du Rhône sont actuellement réparties entre les contrées les plus diverses (1) : . Amérique du Nord. Extrême-Orient (Chine, Japon). Iles Canaries. . Région méditerranéenne. . Europe occidentale. Ot Re D NO 2 19 Groupe de ’ Amérique du Nord. Onze espèces de Amérique du Nord ont pu être comparées avec des éléments de notre flore plaisancienne : Lat. N. (2). Sequoia sempervirens... Montagnes Californie, 1 500-2200 m....... 90-359 Sabal Adansont........ Floride, Caroline, Mississipi; régions basses marécag., COLES À. LUE 35-250 Myrica CORD ENO. Louisiane; stations basseset marécageuses.. 35-300 Liquidambar styraciflua. États-Unis (Est, Centre et Sud), Mexique ; vallées, plaines humides "220222 44-250 Sassafras officinale ..... Boston au Mississipi, Océan au Missouri ; coteaux humides. "re 45-300 Liriodendron tulipifera.. Géorgie, Caroline, Kentucky, Tennessee ; vallées fraîches, pentes des Alleghanys. 45-300 Berchemia golubilis..... (Caroline, Floride; marécages............ 35-30° Robinia Pseudoacacia.. Virginie, Alleghanys; vallons montagneux. 43-350 Diospyros virginiana... Virginie, Pensylvanie, Maryland, Loui- SIAM se oe Wie ence be oS ee 43-309 Juglans cinerea ....... Est Canada et Etats-Unis; bords des ri- VIÈTES 4 se du Mint ec RE 45-300 Carya porcina ou tomen- LOS Ret IE MR PRES États-Unis (Est);bords marais rivières. 45-359 Tandis que le Sequoia est particulièrement développé sur les pentes humides de la Sierra Nevada entre 1 500 et 2 200 métres d'altitude, le Sabal habite les côtes basses et — marécageuses de l'Atlantique. Les stations prélérées des autres espèces sont les vallées fraîches et humides, le voisi- nage des cours d’eau et des marais, les coteaux à pentes douces et bien arrosées. Dans ces régions où l'hiver est doux, l’été chaud, les pluies abondantes, Juglans cinerea, Carya, Liqui- (1) Cf. De Canpozze, Géogr. bot. : GriISEBACH, Végét. du globe; DRUDE, Geogr. botan., et Atlas Pflanz. Verbr. ; DE MARTONNE, Géogr. physiq., Duna- MEL, Tr. arbr. et arb. ; MOUILLEFERT, Tr. arbres et arbriss.; Hann, Atl. de Météorol. (2) Par les chiffres donnés ici, nous avons voulu indiquer la zone où chaque espèce atteint son plus grand développement, sans prétendre fixer d’une ma- nière rigoureuse ses limites extrêmes. FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 201 dambar, Sassafras, Liriodendron s'associent souvent pour former des forêts étendues et peuplées d’arbres de grandes dimensions (1). Quelques données climatériques sont intéressantes à noter (2) : Lat. N. Isoth. ann. Janv. Juill. États-Unis Est, New-York .......... 410 100 —. 40 +240 — DBTDDIRIS AR thts os Le 390 16° + 59 +27° oe Nouvelle-Orléans......... 30° 210 +120 +270 Coomnie VISA, 2.1... .... 360 480 + go + 320 2° Groupe d’ Extréme-Orvent. Lat. N Torreyd nuetjerd... ........ Japon: 160-1 200: smetres "re. 40-309 Glyptostrobus heterophyllus. . Chine tropicale ; côtes basses, fonds INATCCAV OURS ie hace eo 36-240 Ginkgo biloba ....... igs See Chine Japon tresses ERA 40-300 DUPrGUS Sérrala........... Japon ; sables argileux du littoral.... 40-300 Cinnamomum Camphora ... Japon, Chine, Formose............. 740-220 — IC ONPIGUILUVOULLID ee |e) AD OM isk ce teas Biv ere AS à Na ete NE Vai 40-309 — ADR ORR AUS RE STORIES Er. © 4. hrs cso aie noob Rs 23-200 Buettneria aspera.......... Chine, Indo-Chine, Indes anglaises, fORCLS TO pICAleS 24. er. een. 25-150 Acer Pazii............:... Chine (Yun-nan), Japon; forêts mon- PA OUNC USES re MR PTE M RES, 40-259 guianniuar jormosanda.:... -FOTMOSE 2... 0: ee eee ee et 23° Sapindus Mukurosst....... JON SAR SOA NIL, Se eraser i h0-300 La plupart des espèces d’Extréme-Orient vivent entre le 23° et le 40° de latitude nord. Notons quelques moyennes thermiques : Lat. Isoth ann. Janv. Juill. AO RAR Le, LV 360 +159 + 40 +249 RATÉ TN MESSE cre Ao +160 + 40 + 28° DD ee ee Un ace ce dd 230 +220 +120 +280 Parmi ces plantes, Buetineria aspera est une espèce nette- ment tropicale. Glyptostrobus, Liquidambar, Cinnamomum sont un peu moins exigeants. Glyptostrobus et Quercus serrata occupent les côtes basses, les fonds marécageux ; Cinnamo- mum Camphora se rencontre en des stations plus élevées, (4) Cf. Micuaux, Arbr. for. Amér. sept.; DUHAMEL, Tr. arbr. et arb. ; SAR- GENT, Sily. N. Amer.; CHAPMAN, Fl. S. U, St.; Jepson, Trees Californ. ; ~ Martius, Hist. nat. Palmarum. (2) Cf. Hann, Atlas météorol. 299 G. DEPAPE comme à Formose, où il constitue d’épaisses forêts entre 600 et 800 mètres. Ginkgo biloba est peut-être encore spontané en certaines stations forestières, le long des vallées humides. Torreya nucifera s'élève à de grandes altitudes dans les mon- tagnes couvertes de Conifères, tandis que Buetineria aspera est une plante grimpante qui atteint parfois le sommet des plus grands arbres dans les forêts tropicales (1). 30 Groupe des îles Canaries (2). Lat. N.: 29-270 ; [soth. ann. +209, — janv. +180. — juill. +240. Laurus canariensis. Persea indica. Oreodaphne fœtens. Ilex canariensis. Notelea excelsa. Celastrus cassinoides. Rappelons aussi la présence aux îles Canaries de Wood- wardia radicans et de Smilax mauritanica, et notons que le Pin de Saint-Marcel est peut-être à rapprocher de Pinus cana- riensis, de même que Smilax Targionit de Sm. canariensis. Les Lauracées avec /lex, Celastrus, Notelea, sont des élé- ments caractéristiques de la zone silvestre des Canaries. Les forêts de Lauracées s’étendent sur les côtes, depuis le bord de la mer parfois quand la culture n’est venue rien changer, et sur le flanc des montagnes jusqu’à une altitude de 1 200 mètres. Le plus grand développement est réalisé vers 600-800 metres, et particulièrement sur les versants du nord et de l’est cou- verts de nébulosités permanentes. Ces nébulosités, amenées par les alizés du nord-est, constituent des rideaux de nuages impénétrables et protègent contre les ardeurs du soleil pen- dant les heures les plus chaudes de la journée toute la flore hygrophile des forêts de Lauracées. Ces forêts sont très denses; le sol est recouvert d’une quantité énorme de débris végétaux (1) Cf. Lecomre, Lauracées de Chine et d’Indo-Chine ; Flor. génér. Indo- Chine ; FRANCHET et SAVATIER, Enumer. plant. in Japania sponte crescentium, 1875 ; Gray, New. spec. of Phanerog. Plants coll. in Japan ; WiLsow, À natur. in West. China; HocHREUTENER, Plant. bog. (2) Cf. Wess et BERTHELOT, Hist. nat. Iles Canaries; Pitarp et Proust les Iles Canaries. 4 Pe ero eT ye oe FLORE PLIOCENE DE LA VALLÉE DU RHÔNE Da < formant une couche d’humus épaisse souvent baignée par l’eau de sources nombreuses. Dans ces stations et au bord des cascades, les Fougères atteignent des dimensions considérables. En général, l'abondance des Fougères et des arbrisseaux sous le couvert des hautes Lauracées rend ces forêts absolu- ment impénétrables. Aux forêts de Lauracées font suite à partir de 800-1300 mètres des Conifères, parmi lesquelles le Pinus canariensis constitue des forêts plus ou moins denses jusque vers 1 800 mètres. 40 Groupe méditerranéen (1). Lat. N. Woodwardia radicans .... Europe mérid., Amériq. centr., Canar., < Indes, Java; forêts ombragéeshumides. 40°?-0° Cupressus sempervirens... Europe mérid., Asie mineure ; plaines, coteaux, mont. infér. jusq. 1 000 m... 43-350 Smilax mauritanica ..... Rég. médit., Canar.; rochers, ravins, lisières des bois de Pin d’Alep et de Chênes verts, forêts de Lauracees..... 46-270 Populus euphratica ...... Afr. sept., Asie min., Mésopotamie, Perse, | Himalaya; bord des eaux... .:.. 35-300 Carpinus orientalis ...... Europe mérid., Asie min., Caucase ; bois : et taillis, plaines et faibles hauteurs ... 43-359 Quercus Suber..;.:...... Europe mérid., Afr. sept.; forêts, stations littor. et mont., Algérie jusq.1300m.... 44-359 — . Pseudosuber.... France: littoral du Var; Italie moy. et merid.; .bois et.coteaux secs... :.:...\ 43-389 Se MLSUURICE : :. Pénins. ibér., Afr. sept., Asie min....... 44-3590 — Mirbeckit.....,. Algérie, Tunisie; forêts litt. et montagn. - JUS PA ODEMENTESEE ER OMS 36° Steere ts et - Europe mérid., Afr. sept.; forêts mélangées ou massifs purs ; Alpes de Provence 700 m., Pyrén. 1 000 m., Etna 1 300 m., A PRE PE ee OU RS Ar CR EN PS 48-359 SS 2 COCCHT EPO 7: .; Europe mérid., Afr. sept., Syrie; brous- sailles en terrains arides et secs,garrigues. 44-359 CaSlONeG PCSCE 2.2. 2 Europe mérid., Afr. sept., Caucase....... 50-350 HONS répit. 2. .... Europe orient. (Grèce?), Asie min., Cau- case, Perse, Inde sept.; vers. montagn. 45-400 Pieracarya caucasica ..... Caucase, forêts hum. montagn.......... 45-409 ZebkbpQ crenala: -........ Caucase ; forêts montagn. et vallées. .... 45-400 Buxus sempervirens ..... Europe tempérée; Afr., sept., Caucase, Perse ; terrains secs et arides......... 50-35° AGE LIU rs ae aes Asie min. au Japon, Caucase, Himalaya, PECTOTE Cea ANTON EN Cr e eS sais AE (1) FLaHAULT, Introd. Flore de France, par Coste; Martins, Orig. paléont, arbr. du Midi ; CHEVALIER, Obsero. sur la flore des Alpes-Maritimes ; MATHIEU. Flore forest. Algérie; BATTANDIER et TRABUT, Flore de l Algérie ; Bossier, Flor. orientalis. 224 - G. DEPAPE Eat. Ne Acer orientale <1... $2.3 Crête, îles de l’Archipel grec, Chypre (1000-1700 m.); sols arides.......... 30° — monspessulanum. .. Europe mérid., Afr. sept., Asie occid., terr. secs eb: arides.c 2s 0 nr, be eee 47-35° — opulifolium ........ Eur. mérid., Algérie, Tauride, Caucase.. 45-359 Tex: balearica. .: 5... Baléares. 220s se ii re PR re 40° Platanus orientalis....... Sud-est Europe (Gréce?), Chypre, Asie min., Caucase mérid., Himalaya; bords des rivières... 154 ts eee 40-359 Diospyros Lotus......... Sud-est Europe, Asie min., Perse, Chine, JAPON ss oo ES 42-350 FraxinmushOrnus 0er Europe mérid.; Espagne, Grèce, Corse, Asie min.; terrains Ses... .::. 2... 400 Phillyrea angustifolia.... Europe mérid., Afr. sept., France: zone de l’olivier, collines, sols rocailleux.... 45-35° ~ a latiyjolia® e..- Hurope mérid., Afr. Sept... 4.5-35° Nerium Oleander....... Littoral méditerranéen...... La PRES SR 42-359 Viburnum Tinus....... Europe mérid., Asie min., Afr. sept. ; zone de lolivier,: garrigues tree 4-350 Les espéces rassemblées dans le tableau précédent se ren- contrent principalement entre le 45e et 35° degré de latitude, depuis la Méditerranée occidentale jusqu’à la mer Caspienne, dans des régions où les hivers sont peu rigoureux et les étés chauds, où l’année est divisée en deux saisons, l’une sèche, l’autre pluvieuse. Le tableau suivant indique quelques moyennes thermiques de cette zone : Lat. N. isoth. ann. : Janv. _ Juill. ANIDITON et RS ETS Ses Sert 440 +140 + 4° ADS Marseilles) eee ne Rare 43° +16° + 6° +240 PRTG OR E LUN me 2e ere 370 +189 +100 +280 Constantinople ie rs re er 440 +140 + 60 +240 A THÈMES as, has oa che ea 380 +189 + go . + 26° Chypre: ee de ee 350 +190 +440 +260 TMS TT OR te ee ee 420 +140 22290 260 ASud'Uaspiennes. Ma. ne oe Sani 36° +180 + 69 + 289 Au sein de cette aire très vaste, les espèces occupent les stations les plus variées ; signalons parmi les plus intéressantes les forêts constituées en Algérie par Quercus Mirbecku as- socié principalement à Quercus Ilex et Q. Suber; ces Chênes atteignent de belles dimensions dans les forêts qui s étagent depuis le littoral jusque 1 000-1 400 mètres d’altitude. Dans la région du Caucase se rencontrent des foréts peu- plées de Juglandées: Juglans regia, Pterocarya caucasica FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 295 accompagnées de Zelkova, Castanea, Acer, tandis que le Pla- tane prospère le long des cours d’eau. Woodwardia radicans est une plante des stations ombragées et humides ; les Smilax recherchent les ravins secs et les rochers à la lisière des bois de Pin et de Chênes verts. Cupressus sempervirens, Carpinus orientalis, Fraxinus Ornus habitent les plaines, les coteaux, les montagnes infé- rieures, les terrains relativement secs, tandis que Populus euphratica et Nerium Oleander bordent les riviéres. Enfin certaines stations rocheuses, sèches et arides, sont couvertes de fourrés épais où Quercus coccifera voisine avec Phillyrea, Viburnum Tinus, Buxus sempervirens. 9° Groupe de l’Europe tempérée froide (1). | Lat. N. Phragmites communis. Europe, Algérie, Sibérie; stations maréca- Seuses, bord: desCours d'eau. 2-6 Ay. 70-35° Polygonatum vulgare . Europe, Asie occid. et boréale, Japon....... 59-400 DOUG! alba. fio. oi cw. Europe, Afr. sept. ; bord des eaux........... 60-350 Populus Tremula .... Eurasie, Afr. sept.; forêts humides et bord des CAR der an NA san Dre) St ah hae vue 71-35° — WUERO A Oa Europe, Afr. sept., Asie; vallées, montagnes HE Se RE ok SM eer ae eae Fn a 60-359 ST ARE Europe, Afr. sept., Oural sibér.; plaines et à vallées inférieures, bord des eaux......... 60-350 UTS “OLTUDIS =... 11, FuUrASIe ReSPeCe AÎDINC Les oe 62s e's Boe A. 71-450 — glutinosa .:... Eurasie, Afr. sept., forêts humides, voisi- IMAC GCS ePINNEN CG AC NES ET El Rae, 65-359 Carpinus Betulus..... Europe occid. et mérid.; bois, taillis humides, PAVE Se MIURCSin SERRE UE ere | Re 65-350 Fagus siloatica ...... Eurasie, forêts massives de plus en plus ClÉVÉCS ENVOIS RAR re 60-38° Quercus sessiliflora... Europe, partic. Europe centr.; collines, pla- teaux, contreforts des montagnes........ 98-440 Ulmus campestris .... Eurasie, Afr. sept., plaines et vallées, isolé ou El DO STE LS tee no enue es Sarees Gs 65-359 CUS. ie Europe, Caucase, ordinair. mélangé a CUES. COT DESITIS Woe ar, RE in | OOO. ins communis -.... Europe, Asie occidentale... ,........... 60-350 Acer Pseudoplatanus.. Europe, Caucase, souvent mélangé avec le Hêtre, comme lui vers le sud se cantonne de plus en plus haut dans les montagnes... 60-350 Cornus sanguinea.... Europe, Sibérie, Altai, Himalaya, Japon; bois, clairières, couvert des foréts........ 55-409 Les espèces de ce groupe ont en général une extension con- (1) Cf. Coste, Flore de France; SAINT-LAGER, Plant.vascul. Vallée du Rhône: Curist, Flore de Suisse et ses origines. 226) G. DEPAPE sidérable en latitude ; la plupart s’étendent entre le 65° et le 350; quelques-unes s’élévent jusqu’au 71°. Plantes de plaines dans les régions septentrionales, à mesure qu elles progressent vers le sud, elles s’élèvent sur les versants des montagnes, tels le Hêtre, Acer Pseudoplatanus, Alnus viridis. Peupliers, Saules vivent le long des cours d’eau dans les vallées et les plaines, associés à des Ormes, Aulnes, Charmes, tandis que Quercus sessutflora aime les plateaux et les contreforts des montagnes moyennes. Entre les diverses stations de cette zone, il existe des écarts de température assez considérables : / Jaat. Ni Isoth. ann. Janv. Juill. ie ÉD er LE 276. ‘+180 +400 +289 AVACT Oa. LL tee © oe ee Pee 440 +140 + 40 20 VON 2 os En A LE eee 469 +120 + 3° Sp ae PATIS ices Ses PRE 2 MARS 490 +410 + 30 + 190 PAN CHUA, Sed sees ee AR ARE ee 00° + 8° — 20 +170 CTIS ANA SRE TR CARE ee re 60° + 6° — 59 +160 LapNOrT(. + me Aire: ae ee 710 + 10 — 6° ee Soe, Toutes ces plantes forment encore le fonds principal de la bande forestière qui s’étend depuis le sud de l’Europe jus- qu’au nord de l’Angleterre et de la Scandinavie. Elles se rencontrent dans les vallées du Rhône et de ses affluents et sur les versants des montagnes voisines. Avec une dizaine de formes du groupe méditerranéen : | Cupressus. Buxus sempervirens. Smilax mauritanica. Acer opulifolium. Quercus Suber. Phillyrea angustifolia. — Ilex. == latifolia. = coccifera. Viburnum Tinus. Elles représentent l’élément demeuré indigène, soit 26 es- pèces sur 70, ou 37 p. 100. —63 p. 100 de nos formes pliocènes ont donc disparu de la région où elles ont été recueillies à Pétat fossile; parmi elles, une vingtaine, soit environ 30 p. 100 du chiffre total, se retrouvent dans l’Amérique du Nord ou en Extrême-Orient. Ces chiffres sont intéressants à rapprocher de ceux qui ont été réunis par Mrs. E. M. Reid (1) dans un (1) Rein (E.-M.), Comparat. rev. of plioc. floras, p. 150, fig. 1. - , FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE D DEL. oraphique basé sur le pourcentage de l’ensemble des espèces disparues et le pourcentage des espèces sino-américaines, gra- phique établi pour les flores pliocènes de Hollande et celle de Pont-de-Gail. Sur ce graphique, notre flore avec 63 p. 100 d'espèces disparues et 30 p. 100 d’espéces sino-américaines vient se placer près de celle de Castle-Eden dans le pliocéne mo ven. C. — RECONSTITUTION DE LA VEGETATION PLAISANCIENNE DU RHÔNE. L'étude des conditions dans lesquelles vivent actuelle- ment les plantes dont les ancêtres étaient représentés dans la vallée du Rhône permet de se faire une idée de l’ensemble de la végétation forestière, des conditions thermiques et hygro- métriques de l’époque ae come 19 ZONES DE VÉGÉTATION. — Les stations les plus diverses s’échelonnent depuis le rivage jusqu'aux sommets quis élévent à l’est et à l’ouest à des hauteurs plus importantes que de nos jours. Les vallées creusées déjà à la fin de l’époque miocène sont couvertes par les eaux marines dans leur partie inférieure, tandis que plus haut elles continuent de recueillir les eaux qui se condensent abondamment sur les montagnes. Le long des versants de ces cours d’eau, de nombreuses espèces trouvent des conditions favorables à leur développement. Parties basses du littoral. — Une première zone de végéta- tion est constituée par les Sabals au tronc court, aux grandes feuilles en éventail, associés en groupes comme S. Adansont sur les côtes basses et sableuses des Etats-Unis ; comme autre- fois sur les côtes méridionales de France et d'Italie, le Quercus Ilex descend peut-être jusqu'aux abords des plages, autour des anses et des criques, et il y voisine avec Quercus drymeia. Glyptostrobus europæus, Myrica cf. M. cerifera occupent: les plaines basses et marécageuses. Vallées fluviales. — Une riche végétation borde les rivières et les étangs à quelque distance du rivage : au-dessus des Phragmites, des Aulnes, des Lauriers-Roses, s'élèvent les Saules, les Peupliers bias et noir, le Peuplier de l Euphrate, 7 228 G. DEPAPE le Tremble, le Platane; sur les pentes voisines, les Ginkgo, Liguidambar, Liriodendron, Sassafras, Carya, Juglans cinerea, enlacés par les tiges grimpantes des Buettneria et des Smilax, forment des foréts majestueuses. Versants montagneux inférieurs et moyens. — Plusieurs sta- tions d’allure bien différente ont dû exister sur le flanc des — montagnes : l’une caractérisée par une grande humidité, l’autre sèche et aride. Les îles Canaries présentent de nos jours des exemples frappants de ces contrastes. | Sur les versants humides, peut-être depuis le rivage, crois- sent des forêts de Lauracées à feuilles persistantes : Laurus canariensis, Cinnamomum polymorphum, Persea indica, Oreo- daphne fotens, auxquels se mêlent NVotelea excelsa, [lex cana- riensis, Celastrus gardonensis; sous le couvert de ces bois, s’abritent des Fougères, Woodwardia et sans doute des Osmondes. : En d’autres points ou les condensations atmosphériques sont moins importantes, les forêts sont peuplées de Chênes : Quercus lusitanica, Q. Mirbecku, Q. sessiliflora, Q. Ilex, Q. Suber, auxquels sont associés Castanea, Carpinus, Acer opulifoltum, Ulmus Braunit, Cornus sanguinea. Certaines stations, rochers calcaires sans doute, secs et arides, sont couverts de broussailles, comme en certains points de la Provence ; les buissons de Quercus coccifera sont par- semés de quelques bosquets de Q. /lex et de Q. sessiliflora; en ces stations poussent encore des Erables comme Acer decipiens (Cf. A. creticum), Buxus sempervirens, Fraxinus Ornus, Viburnum Tinus; les Phillyrea sont aussi des plantes de ces régions peu fertiles. Zone forestière supérieure. — Vers 1 000 mètres, aux forêts de Lauracées et de Quercinées se mêlent d’abord, succèdent ensuite, des Juglandées, Juglans regia, Pterocarya, accom- pagnées de Zelkova crenata; puis apparaît le Hêtre, l’un des éléments les plus importants de la flore pliocéne : il est tan- tôt associé avec les espèces précédentes et d’autres encore comme Acer Pseudoplatanus ; tantôt 1l forme seul des massifs denses et étendus. | Des forêts de Conifères garnissent les régions les plus élevées _FLORE PLIOCENE DE LA VALLÉE DU RHÔNE 929 entre 1 200 et 1 800 mètres, forêts où se rencontrent le Tor- reya du Japon, le Sequoia de Californie et peut-être aussi le Pin de Ténériffe. | 20 CONDITIONS HYGROMÉTRIQUES. — Si nous Jetons un coup d’œil sur une carte du monde indiquant la valeur des précipitations atmosphériques, alors que la plaine d'Avignon reçoit à peine 600millimètres d’eau, les régions où se retrouvent actuellement un grand nombre des végétaux disparus de la vallée du Rhône sont de celles qui reçoivent maintenant la plus grande épaisseur d’eau : la basse vallée du Mississipi, le Caucase, les environs de Canton, de Tokio ; en ces pays, l’épais- seur d’eau tombée dépasse 1300 millimètres, en certains points (Canton) elle dépasse même 2000 m'llimètres (1). Il semble bien que la vallée du Rhône, au plaisancien, a été soumisé à un régime identique. A part quelques plantes de stations arides, de rochers calcaires peu capables de retenir les eaux, l’ensemble de la végétation indique une très grande humidité ; elle présente un caractère évident de puissance et de fraîcheur ; elle a dû se déployer en forêts profondes exu- bérantes, semblables à celles de la Caroline, de la Géorgie, des Canaries, du Caucase. 3° CONDITIONS THERMIQUES. — Si l’on considère les condi- tions thermiques des régions où vivent les plus exigeantes des plantes semblables à nos espèces pliocènes : Buettneria aspera, Cinnamomum, Sabal, Glyptostrobus, Liquidambar, les espèces canariennes, nous pouvons admettre comme moyenne thermique annuelle au niveau de la mer pliocène environ 20°. L’isotherme annuel 20° passe actuellement par la basse vallée du Mississipi, la Floride, les Canaries, |’ Algérie, la Chine méridionale. Ces résultats concordent avec les con- clusions auxquelles sont arrivés MM. Laurent et Marty pour les flores plaisanciennes du Cantal; Saint-Vincent (altit. 925 métres), la Mougudo (alt. 980 mètres). Ils admettent pour elles une moyenne annuelle de 140-160, La mer atteignant à peu pres la cote 200, la différence de niveau entre la station de Saint-Marcel et les gisements du Cantal était d’environ (1) Cf. Hann, Atlas météorol. 930 G. DEPAPE 700 métres. Si l’on admet que la température s’abaisse de 1° par 150 métres, l’écart des deux moyennes s’explique par la différence d’altitude a laquelle, d’ailleurs, il convient d'ajou- ter les différences d'exposition et de latitude. Entre les deux niveaux, sur les versants montagneux du golfe et des vallées latérales, la température devait graduelle- ment s’abaisser : les plantes se sont étagées suivant leurs diverses exigences et ont produit les associations multiples qui ont été décrites et qui contrastent singulièrement avec la végétation forestière actuelle des mêmes régions (1). III. — COMPARAISON DE LA FLORE PLAISANCIENNE DU RHONE AVEC LES FLORES FOSSILES. A. — COMPARAISON AVEC LES FLORES PLIOCENES. Trouvée entre les gisements du Massif Central, de Mexi- mieux, d’Italie et d'Espagne, la flore du Rhône présente avec celle des localités environnantes de nombreux points de con- tact que le tableau suivant (p. 232-233) fera ressortir (2). 1° La flore de Varennes, miopliocène suivant MM. de la Vaulx et Marty, sur 47 espéces en contient 19 semblables a des formes du Rhône. Nous pouvons noter l’absence des élé- ments canariens et chauds. Les Chênes du groupe hispanica sont particulièrement abondants. Parmi les autres espèces com - (1) Cf. Martins, Ess. sur la topogr. botan. du Mont- Ventoux. — Scip1on GRAS, Descript. géol. du départem. de Vaucluse. — A. FALSAN, Alpes françaises, Végé- tation, par le DT MAGNIN.— GIRAULT-SOULAVIE, Hist. natur. de la France méri- dionale. — Lornet et BARRANDON, Flore de Montpellier. — Lamotte (M.), Pro- drom. flor. Plateau Central. — SAINtT-LAGER, Plant. vascul. vallée du Rhône. (2) Cf. Boutay 6, Fl. Mont-Dore. — R. DE LA Vauzx et Marty, Rech. sur la flore de Varennes. — Laurent 3 et 5, Flores Saint-Vincent et Niac. — - Marry 6et 7, Flores Capels et Las Clausades ; 1p.11, Trois espèces nouvelles. — Lausy, Rech. paléoph. — Sarorta et Marion 3, Flore Meximieuz. 7 ALME= RA 4, Fl. alr. Barcelon. — Rein (Cl. et E.-M.) 2, Plioc. flor. Prussbord. —ReE1D (E.-M.) 1, Two pregl. flor., Comp. rev. of plioc. flor. — GAUDIN et STROZZI, Contr. flor. foss. Ital. — Buricuer et Fuicue 1, Fl. Monte-Mario. — Ristori, Flor. foss. Val d’Arno. — SorpE.ui, Veg. arg. plioc. Lombard. — SISMONDA,. Matér, paléontol. terr. tert. Piémont. — MESCHINELLI_et SQUINABOL, Flor, tert. Ital. — Encecnarpr et Kine in, Flor. plioc. Francfort. — SAPORTA 9, Ca- ract. propr. Végétat. plioc. FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE DST munes, il convient de signaler Ginkgo biloba, Torreya nucifera, Zelkova crenata, Ulmus Braunu, Juglans regia, Carya minor, Sassafras Ferrettianum, Acer letum, toutes plantes, — comme l’ensemble de la flore du Mont-Dore d’ailleurs, — à affinités froides et dont les représentants actuels habitent en général «une zone plus ou moins montagneuse comprenant l'Europe méridionale, l'Asie Mineure, le Japon et le centre des Etats- Unis. Cette zone suit à peu près le 40° de latitude nord et dénote une température annuelle d’environ 129 à 14° C. ». 20 La flore du Cantal, recueillie dans les gisements plaisan- ciens de Niac, Saint-Vincent, la Mougudo, Las Clausades, Capels, si on la considère dans son ensemble, contient une trentaine d’espéces trouvées aussi dans la vallée du Rhône. La proportion d’espèces communes est surtout importante à Capels, où, sur 10 formes, 7 sont identiques aux nôtres. Au Cantal, les types canariens existent mais subordonnés aux éléments des grandes forêts du Caucase (Pterocarya, Ju- glans, Zelko’a, Acer), d'Amérique (Carya, Sassafras, Robi- nia), sans oublier les éléments indigènes (Fagus, Cornus, Ulmus, Fraxinus, Ilex), ni les Coniféres (Abies, Pinus), qui paraissent avoir présenté un grand développement sur les hauts sommets. Notons Pabsence de plusieurs types fréquents sur les bords du Rhône : Sequoia, Glyptostrobus, Liquidambar, Lirtodendron, Buettneria. La végétation du Cantal, remar- quable par l'ampleur de son feuillage, par la diversité des , espèces et le mélange des formes, indique une atmosphère humide et tiède épanouie sous une moyenne annuelle d’en- viron 14-160 en tenant compte de l'altitude. Elle correspond particulièrement à la végétation qui se développait sur les versants du Rhône vers 900-1000 mètres d'altitude. 30 Avec la flore de Meximieux, plus récente que celle de Saint-Marcel, contemporaine de celle de Vacquières (astien), nous rencontrons une station de moindre altitude et plus chaude que celles du Massif Central. Les éléments cana- viens dominent : Laurus, Persea, Apollonias, Viburnum, Oreodaphne, Ilex ; suivant G. de Saporta, c’est la flore d’une cascade à l’entrée d’une forêt de Lauracées semblable aux forêts des Canaries. Notons que plus de la moitié des espèces de “as DEPAPE G. - > PA bd pd pe bb + A PS PS Prd dome “yend|= > pe) =| t- = “URIÇ/S-J10JIURIF i ‘opuel[oH .# POPS PS DA DA oO A pd .AU0[99184 . rd - pd >< + = ‘XNOTUIXOU “ro pd pd or) — “OULY,P LEA “A110 ‘Sapesnel) Sa] A De _ JUTEG UT - “OPNSUOW VI 4 0 bd “Pd pa x = À ‘SAUUAIE À X > ‘JUSPPI9) ‘pdb +R RD + spd + spd pd + PA PA PA PA "AR + PA PP RX AUS x 20 ‘opavany ‘oesinof + PA PA PS PS + PA PA A PA PA PA PA 4 À Re PS PS rd + A PSPS nr OSORIO ORO e le eee se la-e re ctetansle nt» » ele etfeit eee e eee Fe ple aera ao ns Uae NS 7 airy D10DID DauDISD) D49/19909 — x oa DLO 1718SaS = IHM DIIUDASIY = — enr eee eo eee eee ere else tes ne dieitet sente fete PAT WON eg eee Male tele) .e eee latente ete HE Orie Oe NOLS. 9) 10h 8h, eee) wna er ue ele eee RES 8.9 reels ear etrajteter.e Aerie: evicietaienikiiex teh a Pere eee otre Teese pile, seller er ele shane DEO ROS OS OES OF OC SOIC OPO EO NOU ater inte i Ce Ge plawhup snasang) D91U99011d Sn S17D2U9140 "DQ ‘Je = — Sn]n}9g ‘9 ‘Ie snuidung slay e ce oie 8) say eco sve! ee node opie’ suet Sn ET An pyfydouars aN Pete Re ee ee SHOR ete tee eee telle ce vukteriehete tol cine ee CP OL Ok OO eRe ea 0 eh 0s etes ue ets tele there PaO HOT Seals ele eee alee) ie Leal leroy 9 ene) es lee ete mp SOL OF 00% Oe 2,0 8. 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X ol fia alto eltoleNate ete lent so eñetetehe lee eee à sn91u171q snpuidns É x 9 : ’ : é D eT ER: rx den PIN Aaa aaa Pe NY hase leh vey Cha OR 1DJO91N — à TAs Y xX é OE OI DO on Oe RG OEE QuoruThee wunainuashd hes : D de . X 0 X X xX ne X X ° XY XK opersely el, alot sy, @) lente” nelle, 10 es CL ROMEO US CS OR ne) len © “ee ""UN41ae) Bs. e x . NOX. ox xX Y bye Hae RL ARE CG eu AO AIRE RUE CEE ECO RR EL EC CR EE PEER . wn1jof1nd0o A ry rs : YX . as . YX YX ° . X NCE CS OU A NAT NE AS A PME PEER Que cungopasaqur we "i | à . X X Xe X X X X X X X À Ne (el ete lots ls one tetes Je ejle ee 6 le lolo ns (ete °°°" "su1d199p 4907 à 7 X . X X X . . X e X saute le totale elfe telle amie lentemielioe elle rente elle D1999D0pn2Sd DIU1QOU : a 5 i : : ; EN SRE neat goede dhe a PASSA ore) Siti DE GET" suaosauno sng ® . 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DEPAPE _ Meximieux se retrouvent à Saint-Marcel et à Théziers, 19 sur 32 ; remarquons la présence de Glyptostrobus, Liquidambar, Liriodendron, Vabsence de Sabal, Cinnamomum, Alnus, Fagus, Zelkova, Juglans, Carpinus et, d’une façon générale, la rareté des éléments prédominants dans la zone forestiére du Cantal. ~ Rappelons encore que de Saporta admettait pour Mexi- mieux une moyenne thermique annuelle de 170-180, 40 Dans les flores pliocènes d’/talie : Lombardie (plai- sancien), Toscane : Val d’Arno (plaisancien), Rome : Monte- Mario (astien inférieur), nous relevons plus de 30 espèces identiques aux nôtres et parmi elles tout d’abord les formes à affinités chaudes : Buettneria, Cinnamomum, Glyptostrobus, Liquidambar ; les types canariens : Laurus, Persea, Oreodaphne ; notons encore Quercus drymeia, Q. Ilex, Sequoia Langsdorfu, Juglans cinerea, Platanus aceroides, © Diospyros. Les espèces communes aux gisements de l’Italie et du Rhône sont surtout celles des zones littorales et forestières inférieures. Comme à Saint-Marcel se rencontrent en outre des espèces des forêts supérieures qui revétaient les pentes des montagnes : en particulier Fagus, de nombreux Chênes du groupe hispanica, Ulmus, Pterocarya, Zelkova, Juglans regia. Les flores pliocénes d’Italie paraissent s étre développées dans des conditions de climat et d/altitude identiques a celles qui étaient réalisées dans le sud-est de la France. 5° Nous retrouvons les mémes caractéres dans la flore as- tienne des environs de Barcelone, qui, sur une centaine d’es- péces, en contient plus de 30 de la vallée du Rhône. Les affi- nités se montrent surtout par la présence des types canariens (Laurus, Persea, Oreodaphne, Ilex, Celastrus), méditerranéens ({Verium oleander, Fraxinus Ornus, Populus euphratica, Quer- cus Ilex). Notons encore Quercus drymeia, Liquidambar, Cin- namomum. Signalons enfin qu'ici aussi des associations de plus en plus froides devaient s’étager autour de Barcelone avec des Saules, des Peupliers, des Chénes, le Hétre, le Noyer, l’Orme, des Erables. La moyenne annuelle de la région de Barcelone parait avoir été environ 21°. FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 235 6° Les flores du Limbourg hollandais s’échelonnent aux divers niveaux du pliocène : Cromer. seu ae ee Pliocene supérieur. Pes elen AM rene — moyen. Castle Eden: me — — Reuvern. rte — inférieur. Suivant les travaux de Cl. et E.-M. Reid, basés sur l’étude des graines, ces flores montrent une diminution rapide des types exotiques. Parmi les formes de Reuver, comparables avec les nôtres, notons Cinnamomum, Liquidambar, Lirio- dendron, Berchemia, Diospyros, Zelkova, Pterocarya. La flore de Reuver dénote l'existence au plaisancien inférieur jusqu’à une latitude élevée (51°) d’un climat humide et chaud. Liqui- dambar et Pterocarya y persistent jusqu’au pliocène moyen. La flore de Cromer ne présente plus en commun avec la nôtre que des espèces de l’Europe occidentale tempérée demeurées indigènes. 7° La floré de Ceyssac (astien supérieur) offre avec les autres flores pliocènes un contraste frappant. Elle n’a en commun avec la flore du Rhône qu’un petit nombre d’es- peces : Populus Tremula (P. canescens Sm. pliocenica Sap.), Alnus glutinosa var. AymardiSap. (Cf. Aln. stenophylla), Car- pinus suborientalis Sap., Acer creticum (Ci. A. decipiens), A. subpictum (Cf. A. letum), Salix alba. De cette flore de Ceys- - sacsont absentes les espéces exotiques encore sinombreuses dans les gisements un peu plus anciens du Massif Central. Elle révèle des conditions climatériques déja trés différentes et notamment un abaissement considérable de la température, dont la moyenne annuelle ne parait pas avoir été supérieure a 10°. 8° Le même contraste s observe au sujet de la flore de Francfort-sur-le-Mein, placée d’ailleurs par un certain nombre de géologues dans le quaternaire inférieur. Les Coniféres VYemportent sur tous les autres éléments: Pinus, Larix, Abies, Picea, Sequoia, auxquels il faut ajouter Ginkgo, Tor- reya. Signalons encore Juglans cinerea, Carya, Zelkova, Ulmus, Quercus Robur, Acer opulifolium, A. Pseudoplatanus. Les élé- ments communs avec notre flore du Rhône sont ceux de la zone forestière la plus élevée. 236 7 | G. DEPAPE En définitive, cette revue des diverses flores pliocènes met en évidence Le faits suivants : à Grâce à la variété des stations biologiques étagées autour du golfe du Rhône, on y trouve groupés sur un espace restreint un grand nombre des éléments caractéristiques des autres gisements contemporains. Durant le plaisancien et l’astien inférieur, la proportion des éléments exotiques reste considérable, et un bon nombre sont largement répandus sur l’Europe occidentale. Dès l’astien supérieur, la flore s’appauvrit rapidement en France, en Hollande, en Allemagne. Les attente done thermiques adoptées pour ee di- verses flores sont intéressantes à rapprocher les unes des autres : : Moy. ann. Plioc. Act. Ait Dati. + Geyssac (astien supérieur) 2.255... 2: 10° 120 700-275 43? Barcelone (astien inférieur). ............ 210 169. : niv:-mer. = #60 Meximieux (astien inférieur)... .......... 17-180 120 200 m. 460 Saint-Marcel (plaisancien).......... en 20° 14° 96 — Aho Saint-Vincent (plaisancien})............. 14-160 125 925 — 450 Varennes -{miophocehe) 2-452 a 12-140 120 900 — 450 Le relèvement thermique du plaisancien, sur le Massif Central, coincide avec le retour de la mer dans la vallée du Rhône. L’abaissement de la fin du pliocène est en relation avec le retrait de la mer et l'extension des phénomènes gla- claires. B. — COMPARAISON DE LA FLORE PLIOCENE DU RHÔNE AVEC LES FLORES PLUS ANCIENNES. La végétation du Sud-Est de la France durant la première partie du tertiaire moyen est bien connue grâce aux patientes recherches de G. de Saporta. S'appuyant sur les travaux de ce maître de la paléontologie végétale et sur ses propres études au sujet de la flore de Célas, M. Laurent a retracé en quelques pages le fonds de la végétation des périodes éocéne et oh- gocéne (Célas, p. 50). Rappelons-en les traits principaux : Ae ee = 5 re FLORE PLIOCÈNE DE LA VALLÉE DU RHÔNE 237 Fougères : Lygodium, Lastraea, Chrysodium. Conifères : Callitris, Widdringtonia. - Myricées : Myrica. Éricacées : Andromeda. Simarubées : Adlantus. | Zizyphus, Heterocalyx, Sapindus, Rhus, Roenbrenses Celastrinées, nombreuses Légumineuses (Acaciées, Mimosées). C'est une végétation où dominent les formes sèches et coriaces, développée sous l’influence d’un climat chaud, avec des alternatives très prononcées de saisons sèches et brûlantes et de saisons pluvieuses et tempérées, ressemblant au total à celle de l'Afrique intérieure avec des traits empruntés à ‘Asie méridionale et à la Chine (1). Le tableau suivant fait ressortir les relations de notre flore ESPÈCES PLIOCÈNES DU RHÔNE. Alx Saint- Garguier. Bonnieux Manosque. Argiles de || Marseille. Zacharie Célas. St-Jean de | Armissan. | | | Glyptostrobus europæus ....... et Sequoia. Langsdorfit....-...... : sO Seats GPR 7 01 57. ae X pp A 4 Pa PQDUNES TETE «yee de se cee an ee POMUULG. ane ese es x ë à RE 1 TR RS 2 5 ? = GO ee SARA | « Carpinus: orentalis.. ois. occ... ; X CREUSE ES we sb os ? SAN On 6h wie 5A 4 vs ? ! À : ? COManeOCGOVlG.< se. ce cee ss à À : re PER UbO CLONE 2 ou a's tree : X : : X ds BBP AUNU ue ekcak s ; Laurus canariensis ........... : x 2 X WETS LAC EN. re ce : 2 Oreodaphne feetens ............ X u : ; : Cinnamomum polymorphum. . X : ? : X AOC OPUUIOUMN.. eue cuve ce LÉ TION TE RM EE RIRE NE : : Sépindus.bilinicus :..::1..... : : ? Berchemia multinerpis......... : Diospyros brachysepala ........ ? Mer oleander sr... : on X Pi Ps pd pd * Pipi rd: pd: PA PA DA DA pd» p<: Pr bd « PSPS (1) Cf. G. pe Saporta 2, Etudes sur les flores du Sud-Est. — Ip., 24, Horizon réel de la flore d’ Aix. — Ip., 27, Dern. adjonct. flore d'Aix. — Ip., 29, Rech. surla végétat. de Manosque. — Ip., 31, Rapports de l’ancienne flore avec la flore actuelle. — Ip.,18, Monde des plantes. — In., 14, Les périodes végét. de l’époque tertiaire. — LAURENT 1, Flore de Célas. — In., 2, Flore basse vallée de l’Hurveaune (Argil. 238 G. DEPAPE pliocène avec les flores anciennes du Sud-Est : Aix (éocène supérieur’), Saint-Zacharie, Célas, Saint-Jean-de-Garguier, | Bonnieux (oligocéne inférieur) ; Manosque, Armissan, Ar- giles de Marseille (aquitanien). Les points de contact sont peu nombreux et incertains avec les flores d’Aix, Saint-Zacharie..., tandis qu'ils se multiplient avec les flores aquitaniennes. Il y a dans le Sud-Est un fonds de végétation qui depuis la première partie des temps tertiaires n’a pas beaucoup varié et se montre au pliocène sensiblement pareil à ce qu'il était vers la fin de l’éocène, et «il ne s’agit pas ici d’un simple rapprochement morphologique plus ou moins étroit, mais d’une ressemblance assez intime pour devenir l’indice d’une filiation véritable, les formes vivantes étant présumées des- cendre directement de celles dont on trouve les restes à l’état fossile (1) «. | Ces formes où nous retrouvons presque le tiers de notre Pee Lae OO on, ON nr TL 20 ee we PRES PARC ; RAR ROME EC NP 5 $ : RE. 5 ro flore pliocéne restent subordonnées au milieu des riches flores aquitaniennes ; elles vont prendre plus d’extension dans la suite, en méme temps que les formes tropicales seront rem- placées par des plantes épanouies précédemment sous des latitudes plus septentrionales. Parmi les espèces progressivement émigrées vers le Sud, il convient de signaler ici celles qui ont été recueillies dans les flores anciennes des Terres Arctiques (2) ; les gisements cré- tacés du Groenland (Atane, Patoot) contiennent des formes comparables à un certain nombre de nos espèces ; citons par- ticulièrement parmi celles-ci : | Ginkgo adiantoides Liriodendron Procaceinit. Sequoia Langsdorfit. Sassafras Ferrettianum. - Glyptostrobus europæus. Diospyros brachysepala. Platanus aceroides. Rappelons aussi la présence dans la flore éocène d’Angle- de Marseille). — Marty 4, Flore de Joursac. — In., 10,12, Flore de Lugarde. — Lausy, Recherch. paléoph. — Heer 1, Flor. tert. Helv. — MassaLowGo et ScaRABELLI, Flor. Senig. — Principi, Contr. Flor. Senig. — RÉROLLE, Flor. Cerdagne. . (1) Cf. G. DE Saporta 34, Anc. flor. provenc:, p. 2. gear A (2) Cf. Heer 7, Flor. foss. arct. — Natuorst 3, Val. clim. flor. foss. rég. arct. —Ip., 5, Ginkgo adiantoides im Tert. Spitzberg. FLORE PLIOCENE DE LA VALLÉE Db RHÔNE 239 terre (1) de Ginkgo adiantoides, Sequoia Langsdorfii, Glypto- strobus europæus ; dans l’éocène de Sézanne (2) se ren- contrent plusieurs Erables comparables aux nôtres : Acer letum, A. pyrenaicum, A. opulifolium. La flore miocène de la Suisse est particulièrement remar- quable par le mélange d’espèces tropicales encore persistantes, d'espèces autochtones en voie de développement et enfin d'espèces venues du Nord. Grâce à l'humidité et à la chaleur de la mer mollassique s’est épanouie en Suisse une luxuriante végétation au sein de laquelle nous pouvons reconnaître près de la moitié de nos espèces pliocènes du Rhône. Signalons parmi les plus intéressantes (Cf. tableau p. 232) : Woodwardia radicans. Cinnamomum polymorphum. Glyptostrobus europæus. Berchemia multinervis. Sequoia Langsdorfit. Liriodendron Procaccinu. Sabal hæringiana. Acer decipiens. Liquidambar europæum. — integrilobum. Quercus drymeta. Juglans regia. Zelkova crenata. Pterocarya caucasica. Buettneria tiliæfolia. Robinia arvernensis. Platanus aceroides. Diospyros brachysepala. Cette flore de la Suisse, qui renferme tant d’éléments iden- tiques a ceux de la vallée du Rhone, s’est développée sous un climat analogue A celui de la Louisiane actuelle, des Cana- ries, de l’Afrique du Nord et de la Chine méridionale, climat indiqué par une température moyenne de 200-210 C. Comme la flore helvétienne d'ŒEningen, les flores — (mio- cène supérieur) — des environs de Privas, de Joursac, de Sini- gaglia et de Cerdagne, sont remarquables par le grand nombre d’espéces qu’elles présentent en commun avec notre flore pliocène, et la plupart de ces espèces communes sont les mêmes que nous venons de signaler en Suisse (Cf. tableau, p. 232). La flore de Joursac (alt. 870 m.) contient les restes d’une végétation développée sur les hauteurs. Nos gisements du Rhône contiennent plus de 20 espèces comparables avec des spécimens de Joursac. Ce sont surtout des espèces à affinités (1) GARDNER, Éoc. flor. England (2) SAPORTA 6, Flor. travert. Sézanne. — LANGERON, Contr. flor. Sézanne. 240 __ G. DEPAPE froides ou des montagnes : Fagus, Pterocarya, Carya, Zelkova, Acer, Quercus du groupe hispanica. Au Mont-Charay (600 métres) et surtout a Roc (400 mètres), les espèces plus exigeantes au point de vue thermique prennent une plus grande importance : Ficus, Cinnamomum, Laurus, Liquidambar, Quercus drymera. Dans ces deux flores, comme dans celles de Joursac, il existe une proportion .d’espéces exotiques ou archaiques bien plus con- sidérable que dans nos flores pliocénes : Cedrus vivariensis, Callitris Brongniarti, Ostrya, Ardisia, Bumelia, Andromeda, Parrotia, Sapindus, Rhus, Zizyphus, Cercis (environs de _ Privas) ; Abies Ramesi, Celtis Japet, Porana ceningensis, Bumelia bohemica, Cesalpinia, Gleditschia (Joursac). La flore montagneuse de Cerdagne (1 100 mètres) compte une quarantaine d’espéces surtout forestières développées aux abords d’un lac et le long des ruisseaux, en particulier : Fagus, Quercus hispanica, Juglans, Acer pyrenaicum, Populus. Enfin à Sinigaglia nous rencontrons environ 35 de nos espèces du Rhône. Parmi les plus remarquables, notons : Glyptostrobus europæus, Ginkgo biloba, Smilax mauritanica, Fagus pliocenica, Quercus drymeia, de nombreuses empreintes de Chênes du groupe hispanica, Zelkova, Ulmus, les Lau- racées : Laurus, Sassafras, Persea, Oreodaphne, Cinnamomum, Liriodendron, Acer decipiens, A. integrilobum, Platanus ace- roides, Liquidambar europeum; la flore des régions basses, hautes et humides est mélangée avec celle des versants : voisins, comme dans la vallée du Rhone. Pi. autres flores fossiles miocénes avec lesquelles il est intéressant de comparer notre flore du Rhône, notons parti- culièrement celle de Bilin (Bohême) d’après les travaux d’Ettingshausen et celle de Silésie d’après la revision cri- tique, entreprise récemment par Krausel (1). En Srlésie, nous trouvons plus de vingt espèces semblables aux nôtres ; notons spécialement Glyptostrobus, Sequoia, Juglans cinerea, Persea, Cinnamomum, Buetineria, Liquidam- bar, Platanus aceroides, Trapa silesiaca. | (1) Cf. Ga@ppert 1 et 2, Flor. Schossnitz. — KRAUSEL, Pflanz. Schles. : Nachtrage 1 et 2. — Ertinesuausen 7, Fl. 9. Bilin (Cf. tableau, p. 232). DR ee : FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 241 Parmi nos espèces du Rhône qui trouvent leur équivalent dans la flore de Bilin, signalons : Osmunda bilinica, Phragmites ceningensis, Smilax mauri- tanica, Glyptostrobus europæus, Sequoia Langsdorfu, Pinus sect. tada, Carpinus, Fagus pliocenica, Quercus drymeia, Ulmus Braunii, Zelkova crenata, Platanus aceroides, Liqui- dambar europæum, Populus flaccida, Nerium, Acer inte- grilobum, Sapindus bilinicus, Berchemia multinervis. Pro regia, Pterocarya caucasica. En, resumé, toutes les comparaisons que nous avons éta- bles entre notre flore pliocéne et les flores tertiaires plus anciennes (comparaisons qu'il nous paraît inutile de multi- plier davantage) montrent que la plupart de nos espèces plio- cènes se retrouvent dans le passé, soit sur place, soit sous des latitudes plus septentrionales, en des ancêtres dont il est sou- vent difficile de les distinguer ; notre flore pliocène se relie très intimement avec la flore miocène ; elle s’en distingue cependant par une diminution sensible dans le nombre des espèces chaudes et exotiques (1). = €. — COMPARAISON DE LA FLORE PLIOCENE DU RHÔNE AVEC LES FLORES RECENTES. Nos gisements pliocènes de la vallée du Rhône sont envi- ronnés par un certain nombre de localités où ont été recueillies des flores plus récentes qu'il est intéressant de comparer avec celle qu'ils ont livrée eux-mêmes : En France. Durfort (Gard). | Montpellier (tufs de) ; vallée de la Vis (Hérault). Saint-Antonin, Meyrargues, les Aygalades (Bouches-du-Rhône). Belgentier, les Arcs (Var). Saint-Saturnin (Puy-de-Dôme) ; Entraigues (Savoie) ; Resson - (Aube) ; Moret (Seine-et-Marne). En Italie. Travertins de Toscane, de Massa, de Lipari. Les gisements italiens, en particulier celui de Toscane, contiennent encore : | - (4) Cf. LAURENT, Fl. Menat, p. 221. \ 242 G. DEPAPE Liquidambar europæum. Orcdaphne fetens. Persea speciosa. Laurus canariensis. Platanus aceroides. Planera Ungeri (Zelkova crenata). et à côté de ces derniers représentants des flores exotiques : Smilax mauritanica. Quercus Ilex. — sessiliflora Fraxinus Ornus. Viburnum Tinus. Buxus sempervirens. Acer Pseudoplatanus. Fagus silvatica. La flore quaternaire d’Italie, beaucoup moins variée que la flore pliocéne, est cependant plus riche en espéces exotiques que la flore quaternaire de France. Si nous considérons les gisements francais, nous pouvons remarquer d’abord leur pauvreté en espèces ; autour dechaque station, la végétation paraît avoir été peu variée. Ensuite, dans ceux qui sont les plus riches, le nombre est très restreint des espèces communes avec le pliocene, et plus rares encore sont les formes exotiques ; la plupart des formes recueillies vivent encore sur les mêmes emplacements ou ont subi tout au plus un faible recul vers le sud. Dans l’ensemble des gisements.du centre et du sud-est de la France, nous pouvons noter comme semblables aux formes pliocénes (1) : | : (1) Cf. Saporta 1, Note sur plant. foss. de Provence. — Ip. 4, Flore des tufs quatern. de Provence. — Ip. 18, Monde des plantes, p. 348, f. 111 (Durfort). — PLANCHON, Tufs de Montpellier. — BRAUN-BLANQUET, Découverte du Laurus canariensis dans les tufs de Montpellier. — FRirEez 5, Remarg. sur la flore quaternaire du Midi de la France. — BouLAY 1, Flore foss. du Bézac, près Saint-Saturnin. — Ip.,2, Flore tufs quatern. vallée de la Vis. — Fricne 1, Étud. paléont. sur les tufs quatern. de Resson. — Ip. 3, Flore lignites quat. Nord-Est. — Ip. 4, Flore tufs de Lautaret. — Bieicxer et FLicne 2, — Rech. rel. tufs quatern. Nord-Est. — Saporta 14, Climat envir. Paris épog. du diluvium gris. — GaAuDiN et Strozzi, Mém. IIIT, IV, V. — Mescuine ui Flor. tuf. Monte- Summa. — BRAUN-BLANQUET, Origine et développement des flores dans le Massif Central de la France (Ann. Soc. Linn, Lyon, t. LX VIII, p. 113- 143, 1921-1922). oe FLORE PLIOCENE DE LA VALLÉE DU RHÔNE 943 ü | & ie a lb ae 241865 | 5 | 2 | Be Se lez Su |= « Qy 3a D œ © 2) eB eh | Wie aE PE asters aac | Phragmites ceningensis ........ x as X SOU OSDET Ge Le 2h «ne ent Kee ote ‘ ] : PMU, UO tate, cM che els aso ne : i ù k d 4 : À Papuius alba... ....,s XxX à : ; X : ? xe REDON On a os, ck Poe cis ER ee, X ; : : : : : al — remis eut EU | ‘ ! à ; X x See EUS OVULID OSG? sca. ra. ee eo 4 Koa IX ; ? Carpinus Ci. ortentalis . ., :.. NE ne : 5 DOMAINES _ ST DELULUS Wn baa ce. as | PRE heat 2 xX : X 4 Quercus hispanica ............ lee : : X Sy SESSUUNIOTQ 8 se. se de 4 z X a ÉD -.- . tee Rs RS | ee X : ee eRSCUGAOSUDET . eue eee ld MATE : X : ‘ WAG RTOS ESIC QLICO. os a 4 ee de oe X : X X ae IE UE eo ss. ci : : 5 ; x : X es PAROUGNCRENGLG: 20a sw ee. | | XO ee Ulis campestris . 4... | Deka eee X 4 aoe Paurus canariensis 5.54... | IX aX X ‘ X || Buxus sempervirens........... Re CR D. € X X x ACCT ODA OIUUIN . .- Sas gin as ..- TRS x x F X : — Pseudoplatanus.......... | | X x Viburnum Tins .:,.7....::: | x ie PPADS MOTUS oe ok 4... | Exe | Phillyrea angustifolia......... | : X he — duiijolta (media). :;... | REX pS ; Corus Sanpuineg .,..,...... X | X | | | A ces éléments, s’en ajoutent d’autres que nous n’avons point rencontrés dans le pliocéne du Rhône : Vitis vinifera. Ficus carica. Crategus oxyacantha. Amelanchier vulgaris. Sorbus domestica. Cotoneaster pyracantha. Malus acerba. Pteris aquulina. Scolopendrium officinale... = Dans tous ces gisements, l’allure de la végétation est toute moderne et semblable à la végétation encore indigène. Par l'absence de types exotiques, elle contraste singulièrement avec la flore pliocène, qui, par ailleurs, nous l’avons vu, offre bo 2 +4 G. DEPAPE avec la flore miocéne des points de contact trés nombreux, plus nombreux qu’avec les flores récentes. Quels sont les phénomènes qui dans nos régions du Sud-Est ont amené l’appauvrissement de la flore? Il convient de re- courir a la géologie pour trouver les éléments d’une réponse a cette question (1). La fin de l’époque tertiaire a été marquée dans le Sud-Est par la continuation des soulèvements alpins ; les dépôts plai- sanciens ont été eux-mêmes, sur la rive gauche du Rhône, portés à des hauteurs pouvant dépasser 300 mètres ; ces mouvements ont contribué à refouler la mer dont, la présence, jusqu'aux abords de Lyon, avait rendu le climat doux et humide. | A la suite de ces soulèvements, une période d’érosions in- tenses a succédé au calme du plaisancien ; inondations, transports torrentiels de graviers, de cailloutis, ont dû être en bien des endroits peu favorables à la végétation. Les phénomènes les plus importants sont les phénomènes glaciaires (2) qui se manifestent pour la première fois avec le sicilien. Tandis que les glaciers s'étendent largement sur le nord de l’Europe et sur les Alpes, grâce sans doute à l’effon- drement d’un reste de continent Atlantique, un courant froid pénètre dans la Méditerranée et amène avec lui la faune du Nord (Cyprina islandica...). Ges conditions nouvelles n’ont pas dû manquer d'influer grandement sur la tempéra- ture de la région méditerranéenne ; elles ont certainement contribué à abaisser sensiblement lamoyenne thermique, qui paraît s’être jusque là maintenue aux environs de 20°. De même que le réservoir d’eau à température élevée (13° jus- qu’au fond) de la Méditerranée actuelle est un élément qui contribue à déterminer aujourd’hui le caractère subtropical du climat et par suite de la flore méditerranéenne, de même au début du quaternaire les eaux venues du Nord, en refroi- dissant le climat, ont rendu impossible à un grand nombre de (1) Cf. DE LAPPARENT, Traité de géologie. — Hauc, Traité de géologie. — Suess, La Face de la terre. (2) Cf. DE LAPPARENT, loc. cit.,p.1664, Répartition des glaciers quarternaires, et fig. 779, Carte du maximum de l'extension glaciaire (d'après DE GEER). RL FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 245 nos plantes pliocénes l’habitat des bords de la Méditerranée : il est très possible que fussent réalisées des conditions ana- logues à celles qui se rencontrent aujourd’hui à la surface de ~ la mer du Nord (5° à 70 en hiver, 13° à 160 en été); encore faut- il tenir compte ici du voisinage du Gulf-Stream ; il est vrai que cet élément peut être compensé quand il s’agit de la vallée du Rhône par la différence de latitude. Tandis qu’en Amérique et en Extréme-Orient les espèces semblables aux nôtres ont trouvé vers le sud, lors du refroi- dissement glaciaire, des territoires où elles ont pu se conserver grace à des conditions plus clémentes, dans la vallée du Rhône beaucoup d’espéces pliocènes ont ct arrêtées dans leur mi- gration vers le sud par la MeMtErAne et ont définitivement disparu de notre pays. Le contraste entre la flore pliocène et la flore quaternaire du Rhône se comprend donc si on le rapproche des phéno- ménes géologiques et des modifications climatériques qui, dans le Sud-Est, ont marqué la fin du tertiaire et les premiers temps quaternaires (1). CONCLUSIONS GÉNÉRALES En resume : 1° L'âge des gisements de végétaux fossiles de la vallée du Rhône étudiés dans le présent travail est parfaitement dé- terminé par la stratigraphie et la paléontologie animale : Saint-Marcel, Théziers, Bagnols, Eurre : plaisancien supé- rieur. — Vacquières : astien inférieur. _ 2° Saint-Marcel, avecses 55 espèces, la plupart basées sur des documents nombreux et bien caractérisés, est le plus important gisement de végétaux pliocènes de la vallée du Rhône. Avec les 15 espèces particulières aux autres gisements plaisanciens (Théziers, 13sur 39; Eurre, 1 sur 7; Bagnols, 1), l’ensemble de la flore plaisancienne du Rhône renferme un total de 70 es- (1) Cf. ZeizLer, Paléobot., p. 360. — Cf. Cl. a. E.-M. Rein, Plioc. Flor. D. Pr. Border, p. 15 et sq. — Rein (E.-M.), Comparat. rev. of plioc. flor., p.149 et sq. — LAURENT 4, Progr. rei botan., p. 358 et sq. 246 G. DEPAPE péces. Deux formes sont particuhères à Vacquières (sur 13); la flore du pliocène moyen (plaisancien supérieur et estien inférieur) compte donc un total de 72 espèces. 30 Les éléments les plus caractéristiques de la flore plaisan- cienne du Rhône sont : FOUgeres 2. ot. Woodwardia radicans, Osmunda bilinica. Gymnospermes . Ginkgo adiantoides, Torreya nucifera, Glyptostrobus euro- pæus, Sequoia Langsdorfit, Pinus sect. teda. Monocotylédones. Phragmites ceningensis, Smilax mauritanica, Sabal hærin- giana. Dicotylédones. . Salicacées..... Populus Tremula, P. alba, P. nigra, P. flaccida. Bétulacées .... Alnus stenophylla. hagacees. ur Quercus Suber, Q. Ilex, Q. coccifera, Q. drymeia, Q. Mir- beckit, Q. sessiliflora, Q. lusitanica, Castanea atavia, Fagus pliocenica. Juglandacées . Juglans cinerea, J. regia, Pterocarya caucasica, Carya minor. Ulmacées ..... Ulmus Braun, Zelkova crenata. Magnoliacées .. Liriodendron Procaccinit. Lauracées .... Laurus canariensis, Persea indica, Oreodaphne Heeri, Sassafras Ferrettianum, Cinnamomum polymorphum. Sterculiacées .. Buettneria tiliæfolia. Acéracées..... Acer opulifolium, A. letum, A. pyrenaicum, A. decipiens, A. integrilobum. Hamamélidacée. Liquidambar europæum. Platanacées ... Platanus aceroides. Oléacéese cn Fraxinus Ornus, Notelea Apocynacées .. MNerium ae 4° Parmi les éléments de la flore plaisancienne du Rhone, 47 espéces sur 70 — soit 67 p. 100 — ont pu étre considérées comme identiques ou presque identiques a des espèces encore vivantes. 50 Parmi les 70 espèces plaisanciennes du Rhône, 26, — soit 37 p. 100, —ont pu être comparées à des formes actuelles indigènes (Populus nigra, P. alba, P. Tremula, Q. Ilex, Q. cocct- fera; Ulmus campestris; Smilax mauritanica; Fagus silva- LOCO...) 6° 44 espèces plaisanciennes (soit 63 p. 100) ont disparu de larégionotielles ont été recueillies à l’état fossile. Les repré- sentants exotiques de ces espèces se rencontrent : Dans les régions méditerranéennes, depuis la Péninsule ibérique jusqu’à la mer Caspienne à des latitudes inférieures à celles des gisements pliocènes (Populus euphratica, Quercus — ? FLORE PLIOCENE DE LA VALLEE DU RHONE 247 lusitanica, Q. Mirbecku, Juglans regia, Pterocaryacaucasica, Zelkova crenata, Acer orientale, [lex balearica, Platanus orien- talis, Fraxinus Ornus, Nerium oleander...); Dans Amérique du Nord (Sequoia sempervirens, Sabal Adansoni, Liquidambar styraciflua, Sassafras officinale, Lirio- dendron tulipijera, Juglans cinerea...); Aux îles Canaries (Laurus canartensis, Persea indica, Oreo- daphne fœtens, [lex canariensis, Celasirus cassinoides) ; En Extréme-Orient (Torreya nucifera, Glyptostrobus hete- rophyllus, Ginkgo biloba, Quercus serrata, Buettneria aspera, divers Cinnamomum). 7° A partir du rivage de la mer plaisancienne, les espèces se sont étagées sur les versants montagneux suivant leurs exi- gences respectives, etil semble qu'elles aient été soumises à des conditions climatériques comparables avec celles qui sont actuellement réalisées dans les régions où l’isotherme annuel est d’environ 20° et où les précipitations atmosphériques atteignent ou même dépassent 1300 millimètres d’eau (sud des États-Unis, Chine méridionale). | 89 Grâce à la variété des stations étagées sur les versants du Rhône, la flore plaisancienne de cette région présente de nombreux points de contact avec les flores pliocènes du Massif Central (Mont-Dore, Cantal), de Meximieux (Ain), d’Espagne (Barcelone), d'Italie (Toscane, Lombardie, Monte- Mario). 90 Un grand nombre des espèces plaisanciennes du Rhône sont identiques ou presque à des formes des flores tertiaires antérieures. Quelques-unes ont pu être comparées à des es- pèces recueillies dans les gisements anciens du Groenland (crétacé), d'Angleterre et du Bassin de Paris (éocène), espèces qui paraissent avoir émigré progressivement vers le sud de l’Europe (Sequoia Langsdorfu, Glyptostrobus europæus, Ginkgo adiantoides, Liriodendron Procaccinu, Platanus aceroides, Sassafras Ferrettianum, Diospyros brachysepala...). Les afli- nités sont des plus étroites avec les flores aquitaniennes du Sud-Est (Armissan, Manosque, Argiles de Marseille), helvé- tienne de Suisse (Œningen), mais surtout avec les flores du miocéne supérieur (Joursac, Mont-Charay et Rochessauve, 248 | ‘SG: DEPAPE — Sinigaglia, Cerdagne). On remarque cependant, quand On passe du miocène au pliocène, une diminution sensible dans le nombre des espèces chaudes et exotiques. 10° Enfin on observe dans le Sud-Est de la France un con-: traste frappant entre la flore plaisancienne encore riche en espèces exotiques et la flore quaternaire constituée presque exclusivement par des espèces indigènes. Ce contraste s’ex- plique par les phénomènes géologiques et les modifications climatériques qui marqueérent dans cette région la fin du ter- tiaire et les premiers temps quaternaires (derniers sou- lèvements alpins, courants froids dans la Méditerranée, refroi- dissement glaciaire). — 3 4 D TABLE DES FIGURES DANS LE TEXTE . «Extension du Golfe pliocène dans la vallée du Rhône, avec indi- cation des principaux gisements de végétaux fossiles. ............ Environs de Théziers (Gard) (Cart. géol., feuille Avignon)......... Environs de Saint-Marcel d’Ardèche (d’après la carte géologique au RUE eue Orange) nes Mr IR M LE aye AE de Exploitation des marnes plaisanciennes et tuilerie à Saint-Marcel- LL RI eR ER ER yt eo A PT RES EEE AP RERO EE RE Environs de Bagnols-sur-Cèze (Gard) (Cart. géol., feuille Orange)... 5 bis. Environs d’Eurre (Drôme) (Cart. géol., feuille Privas)......... 6. he 3 Hemilesactuelles de Ginkgo biloba L:......4. 48 ee tee ecw ee hamuleactuelkde Sequora'sempervirens Endl... 0)... ce Phragmites ceningensis Heer. Rhizome. Théziers................. 9-1. Feuille de Smilax prolifera Roxb. ; 2. feuille de Sm. laurifolia L. ; 10. tt. 12: 13. 14. 15. 16. 7e 18. 19: 20. 24. 22. 23. 24: 20. 26. 27. 25: 29: 30. 21 - 32. 33. 34. EME HOI. cangrienses NNilLde 5. Heu Rte EN entr nn ie nr Mreneula ly Saimt=Marcel 0S. 0. a oa See tot Populus alba L. feuille à contour entier des Iles Canaries........... Pasi accro Ne Boul. THEZIEPS s 2). sce ee we AUS ea ar een GLICO OLIN 2... tle Soo en Re joe Mis ELU Alnus stenophylla Sap. et Mar., Saint-Marcel..................... Alnus Biutjinosa Var..Aymardi Sap.; Ceyssac: .. 5... ee eee ee lee heruserieniatrs Lipsky. (Herb. Muséum)... fhe sl Se 4. Quercus drymeia Ung. — Saint-Marcel et Rochessauve............ Feuille du Mont-Charay, nommée par l’abbé Boulay Quercus præcur- Quercus hispanica Rér., feuille du type sessiliflora (1) et feuille du Le AMG 2 ART TAA NARNIA STE ME er RCE PAPAS RO AO AN A ES US Quercus hispanica Rér., feuille du type lusitanica................. Feuille de Quercus, type Mirbeckii, du Mont-Dore ................ Cuercus PP seudosu ser: Santi. — ThéZiers,. 20: eae). bis cee Le, Gstenec arava Une. = Domazan: 2s. sl LM RL au tuile. Per ovorcrenataop. — Saimt-Marcel \..5 20. 711.04 44 ade an: eee MICH NS pr. -MRhérierss OL JE pe oh cate Bes Li uni. Oreodaphne fœtens Nees. — Herbier Boulay...................... Deusvemphæezæfolia ti. — Herb. Muséum:...:.1.......,......,... Pterospermum acerifolium Willd. — Herb. Muséum.............. Buetineria aspera Colebr. — Herb. Muséum...................... Ke Nervation comparée de Ficus nymphææfolia, de Pterospermum Cea GHUne CLC DUCEMETIA\ASPETG. a i. dies Mb Are oe ce cele ds gre OOMESCANS. (SMe) —e TVEZICTS (0025 662 Sis Meal Nghe wi sok ee els Acer-iriangulilobum Gœpp. — Vacquières..........:............ Acer creticum L. — Herb. Muséum.......... | SEBEL SA sO eee ena DP POS EG Ga) Cols WMGAETS. PR UE owes bcos souris ANN. DES SC. NAT. BOT., 40e série. IV, 17 250 G. DEPAPE 30. 36. 37. 38. 39. 40. 41. 42. 43. 44. 45. Cornus sanguinea Li — Mont Charay 2 LRO Re Re Fruits de Trapa. Tr.natans à deux épines de Mandchourie; Tr. virba- nensis de Not., var.de Tr. natans à deux épines du lac Majeur ; et Trapa bicornis (Tr. cochinchinensis Roxb. du Tonkin). — Herb. Muséum it eee ES AR OT EN Viburnum Cazioti N. Boul. — Théziers. 1... 2. ONE Viburnum nudum L. — Herb. Boulay: 322.2). ee ee eee Feuille de Vacquières, nommée par Saporta et Marion Viburnum assimile. Cette empreinte parait devoir rentrer dans la série des feuilles d’ Alnus stenophylla.. 0. oad i oe wee SSSR Viburnum palemorphum Sap. et Mar. — , Vacquieres . Er na Notelea excelsa Webb. — Herb. Muséum................ Sider eee ase Fraxinus Ornus LE. — 1. feuille des environs de Privas ; 2-3. de ‘Vaequiéres:; 4, ‘Herb. Muséum ii. 5. 4000 Reese 1. Phillyrea media L. — 2. Ph.lanceolata N. Boul. Théziers.......... 4. Phillyrea latifolia L. — 2. Ph. erpuelolie Ts (Herb. Boulay).. Nervum. oleander L'Théziersi 2 0e esl oF ccd Soe ot eee el EXPLICATION - DES PLANCHES PLANCHE I Fig. 1, 2,3. — Woodwardia radicans Cav. — Fragments de pennes. La figure | représente grossi le spécimen fig. 3. — Saint-Marcel. — hk. — Osmunda bilinica Sap. et Mar. — Fragment de penne. Vacquières. — 5. — Portion grossie du fragment fig. 4, A. — 6. — Ginkgo adiantoides Ung. (G. biloba L.) — La méme feuille grossie, fig. 8 — Saint-Marcel. — 7. — Autre feuille de Ginkgo. — Saint-Marcel. — 9. — Ginkgo biloba, feuille actuelle (Jard. Bot. Fac. Cath. de Lille). — 10. — Adiantites senogalliensis Mass. — Rochessauve. — 11. — Adiantum reniforme L. — Herb. Boulay. — 12. — Torreya nucifera Sieb. et Zucc. — Saint-Marcel. — 13, 14,15. — Sequoia Lansdorfii (Brgt.) Heer. — (S. sempervirens Endl.). — Saint-Marcel. PLANCHE II Fig. 1, 2. — Pinus sp., sect. taeda. — Saint-Marcel. — 3, 4,5. — Glyptostrobus europæus (Brgt.) Heer ; (Gl. heterophyllus Endl.). — Saint-Marcel. — 6. — Smilax aspera L., var. mauritanica Desf. — Saint-Marcel. — 7. — Smilax Targionit Gaud. — Théziers. — 8. — Polygonatum pliocenicum n. sp. — Saint-Marcel. — 9. — Sabal heringiana Schimp. pliocenica N. Boul. — Bagnols-sur-Cèze. — 10. — Cupressus sp. aff. sempervirens L. — Eurre. — 11. — Cupressus sempervirens L., rameau actuel. PLANCHE III Fig. 1, 2. — Osmunda bilinica Sap. et Mar. — Fig. 2 : portion grossie A de la fig. 1. — Vacquières (Coll. Saporta, Muséum d’Hist. Natur. Paris). 3. — Ostrya sp. ? cf. O. carpinifolia Scop. ? 4-7. — Carpinus. Fig. 5, cf. C. Betulus L.; fig. 4, 6 et 7, cf. C. orientalis Lam. — 3,4 et 5, de Théziers (cf. Fl. Thésiers, Boulay, PI. V, f. 6 et 7) ; 6 et 7, de Saint-Marcel. 8. — Alnus insignis N. Boul. — Théziers. 9-11. — Strobiles d’Alnus. — 9 et 10, Vacquiéres, 11, Théziers. 12-15. — Phragmites eningensis A. Br. 13 et 14, feuilles ; 12, base de tige dressée ; 15, rhizome. — 15, de Vacquiéres ; 14, de Saint-Marcel. — 12 et 13 : cf. Sap.et Mar., Fl. Vacq., Pl. VII,f.1,2 (Coll. Saporta, Mus. Hist. nat. Paris). 16-19. — Monocotylédones herbacées. Vacquières. Fig. Fig 2 G. DEPAPE PLANCHE IV 4, 2, 3, 4. — Populus alba L. — Saint-Marcei. 5. — Populus Tremula L. — Saint-Marcel. 6, 7, 8. — Populus nigra L. — Saint-Marcel. 9. — Capsules de Populus. — Saint-Marcel. 10. — Chaton mâle de Populus?. — Théziers. 11. — Salix sp. aff. S. alba L. — Théziers. 12. — Salix sp. aff. S. alba L. — Saint-Marcel. PLANCHE V 4-11. — Alnus stenophylla Sap. et Mar. — 8 et 10 de Théziers ; la feuille 10 a été représentée par l’abbé Boulay (Fl. Théz., Pl. V, f. 4). — 11, de Vacquières, cf. Sap. et Mar., Fl. Vacq., Pl. VII, f. 3. — Les autres spécimens sont de Saint-Marcel. 42. — Alnus maritima.Nutt. — Maryland (Herb. Boulay). 13-17. — Alnus glutinosa Gertn. — 13, du Jard. bot. Lyon. — 14-17, de Saint-Nectaire, Auvergne (Herb. Boulay). PLANCHE VI 1.-5. — Fagus pliocenica Sap. — 1, faines. 2-5, feuilles. — Saint-Marcel. 6-7. — Quercus Suber L. pliocenica N. Boul. — Saint-Marcel. 8-9. — Quercus Pseudosuber Santi. — 8, de Théziers ; 9, feuille actuelle (Herb. Boulay). 10-13. — Quercus drymeia Ung. — 10, de Théziers ; 11 et 12, de Saint- Marcel ; 13, de Rochessauve. 14-15. — Castanea atavia Ung. (C. vesca Gertn.). — Saint-Marcel. PLANCHE VII Fig. 4 et 4. — Quercus sessiliflora Sm. — 1, du Cantal, communiqué par M. P. Marty ; 4, de Mirecourt (Vosges). 2. — Quercus lusitanica Webb. s. sp. faginea Boiss. (Herbier Audibert). 3. — Quercus Mirbeckii Dur. — Jard. bot. de Toulouse. 5-10. — Quercus de Saint-Marcel. Q. hispanica Rér. — 5, 6, 7, 10: cf. Q. sessiliflora. — 8, cf. Q. Mirbeckit. — 9, Cf. Q. lusitanica. 11-12. — Carya minor Sap. et Mar. — Saint-Marcel. 13. — Pterocarya caucasica C.-A. Mey. — Saint-Marcel. PLANCHE VIII 1, 2, 3. — Quercus Ilex L. — Feuilles recueillies sur le même pied, près de Cannes (Alpes-Maritimes). ; 4-8. — Quercus Ilex L. — Feuilles de Saint-Marcel. 9. — Quercus coccifera L. — Herbier Boulay. 10-11. — Quercus coccifera L. — Saint-Marcel. 12. — Juglans regia L. — Feuille de Saint-Marcel. ’ 13-16. — Juglans cinerea L. — 13, Noix, vue extérieure ; 14 et 15, valves de la méme, vue intérieure ; 16, moulage externe d’un autre spécimen. — Saint-Marcel. eo aS SE a bes ig. 1-4. EXPLICATION DES PLANCHES 293 PLANCHE 1X — Zelkova crenata Sp. — Saint-Marcel. à — 5. — Ulmus Braunit Heer. — Saint-Marcel. 6. — Juglans regia Li. — Théziers. Spécimen de la Collection Berthon, Fig. A : . 1. — Tilia crenata N. Boul. Instit. cathol. de Paris. 7. — Myrica sp. aff. cerifera Lam. — Saint- Marcel. 8. — Myrica Parlatorii Mass. — Théziers. 9-11. — Cinnamomum polymorphum Heer. — Saint-Marcel. 12-16. — Sassafras Ferrettianum Mass. (Sassafras officinale Nees.) Les spécimens fig. 13 et 15 sont de Théziers (Coll. Berthon, Inst. cath. de Paris) ; les autres sont de Saint-Marcel. PLANCHE X 1-5. — Laurus canariensis Webb. pliocenica Sap. et Mar. — 1, Feuille de Théziers ; 2-5, de Saint-Marcel. 6-9. — Oreodaphne Heeri Gaud. — (O. fœtens Nees). — Saint-Marcel. 10-12. — Persea indica Spr. pliocenica Laur. — Saint-Marcel. PLANCHE XI . 1-3. — Buetineria tiliæfolia (Al. Br.) Dep. f. 2, de Théziers ; f. 1 et 3, de Saint-Marcel. 4-6. — Buxus sempervirens L. — Saint-Marcel. a — Pirus canescens Spach. — Théziers. 8. — Zanthoxylum juglandinum Heer. — Saint-Marcel. 9-10. — Robinia arvernensis Laur. — Saint-Marcel. 11. — Foliole de Légumineuse. — Saint-Marcel. PLANCHE XII . 4. — Liriodendron Procaccinit (Ung. L. tulipifera L.) — Théziers. D. lég. réduite). Cf. Boulay, Fl. Théz., — Samare d’ Bete Vacquières. Gi Sap et Mar., ï AO: 3-5. — Acer pyrenaicum Rér. — 3 et 4, de Théziers (Coll. Berthon, Inst. cath. de Paris) ; 5, de Saint-Marcel. 6-8. — Acer Moins N. Boul. — Acer pyrenaicum Rér.? — 6-8, Ternes 9. — Acer opulifolium Vill. pliocenicum Sap. et Mar. — Théziers. 10-13. — Acer decipiens Heer. — Saint-Marcel. 14. — Acer integrilobum Weber. — Saint-Marcel. PNET Woah 2 Pl. Vaca., PI NII PLANCHE XIII = Cia wtbnde: Tes Phe Vil, f. 4.) Feuille d’Acer? — Théziers. 2-4. — Trapa silesiaca Geepp. Cf. Boul., Fl. de Théz., Pl. VI, f. 10-11. — Vacquieres. 9-8. — Diospyros brachysepala Al. Br. feuilles, de Saint-Marcel. 9-11. — Platanus aceroides Goepp. — Feuilles de Saint-Marcel. La feuille : — 7, de Théziers, les autres f. 9 est réduite de moitié. al G. DEPAPE . 12. — Glomérule de Liquidambar. — Saint-Marcel. 13. — Liquidambar europæum. Al. Br. — Saint-Marcel. PLANCHE XIV . 1. — Polygonatum vulgare Desf. — Herb. Boulay. 2. — Populus Tremula L. — Saint-Marcel. 3. — Nerium Oleander L. — Théziers. 4. — Feuille de Vacquières nommée par Saporta et Marion Alnus ste- nophylla (Fl. Vacq., Pl. VII, f. 4). Comme l’abbé Boulay, nous la consi- dérons comme représentant une foliole de Fraxinus Ornus L. 9. — Feuille de Vacquières nommée par Saporta et Marion Viburnum palæomorphum (Vacq., PI. VIII, f. 7). C’est peut-être aussi une foliole de Fraxinus Ornus. 6. — Foliole terminale de Fraxinus Ornus L. — Saint-Marcel. 7-8. — Folioles de Fraxinus Ornus Li. — Jard. bot., Univ. cath. de Lille. 9-10..— Notelea excelsa Webb. — Saint-Marcel. 11. — Cornus. — Cf. C. sanguinea L. — Saint-Marcel. 12, 14 et 16. — Celastrus gardonensis Sap. et Mar. — 12. Saint-Marcel ; 14, Vacquiéres (Cf. Sap. et Mar., Vacg., Pl. VIII, f. 11) ; 16, Théziers. 13 et 15. — Celastrus cassinoides L’Hér. — Iles Canaries. 17. — Ulmus Braunit Heer. — Saint-Marcel. 18 et 19. — Phillyrea latifolia L. var. ilicifolia D. C.? — Théziers. 20. — Fruit d’Asclépiadée? — Théziers. PLANCHE XV | ® , 09. — Îlex canariensis Web. et Berth. — 14 et 5, feuilles actuelles. Ténériffe, Bourgeau, 1855, n° 1358. — 2, Théziers.; 3 et 4, Saint-Marcel. 6. — Acer letum C.-A. Mey. — Herbier Muséum Paris. 7. — Acer letum C.-A. Mey. pliocenicum Sap. et Mar. — Théziers. 8. — Berchemia volubilis D. C. bes Barres. 9. — Berchemia multinervis Heer. — Saint-Marcel. 10-12. — Sapindus bilinicus Ett. — Théziers. 13. — Quercus Sartorii Liebm. Mexique. — Herbier Boulay. 14. — Quercus serrata Thb. — Chine. — Herb. Boulay. 15. — Quercus Libani Oliv. — Herbier Boulay, provenant d’un envoi de G. de Saporta. 16, 17. — Viburnum Tinus L. — 16, Saint-Marcel ; 17, feuille actuelle. — Herbier Boulay. ae (ey purist tems dt" INDEX ALPHABÉTIQUE " Abies, 235, 240. Acaciées, 237. Acer, 94, 185, 240. — brachyphyllum Heer, 186. — creticum L., 94, 190, 216, 219, 228. — — pliocenicum Sap., 190. — decipiens Heer, 190, 215, 216, MIO 7228, 1233, 209, 240, 246. — discolor Max., 190. — Gaudini Sch., 191, — integrilobum Web., 189, 190, 215, 20 Daa 209,. 241, 246: — letum C. A. Mey, 186, 191, 215, 218249; 293,233, 237, 246. — monspessulanum L., 190, 224. — Nicolai N. Boul., 94, 189, 215, 219, 233. — opuloides Heer, 186. — opulifolium Vill., 95, 185, 187, Dio ote 21224. 226. 228,233, 237, 243, 246. — — pliocenicum Sap. et Mar., 185. — orientale L., 190, 224, 247. — otopteryx Gopp., 188. — Paxii Franch., 190, 191, 219, 221. — pictum Thb., 190. — Pseudocampestre Ung., 190. — Pseudoplatanus L., 187, 219, 225, 228, 242, 243. — pyrenaicum Rér., 94, 96, 187, 189, 215, 216, 219, 233, 240, 246. — recognitum Sap., 186. — ribifolium Gepp., 191. — subrecognitum Rer., 186. — trienum vy. integrilobum Mass., 191: — triangulilobum Gopp., 93, 216. — trimerum Mass., 190. — — v. decipiens Mass., 190. — — y. obtusilobum Mass., 191. Adiantites senogalliensis Mass., 115. Adiantum, 115. Ægiceras, 95, 241, 217. Afrique septentrionale, 156, 167, 223, 220. Ailanthus, 237. Aix, 123, 127, 136, 150, 152, 173, 176, 210, 2387. Alaska, 155, 201. Alger, 224. 187, ' Algérie, 109, 210, 229. Allex, 100. Alnus acutidens N. Boul., 94, 95, 138, 2046205210: — cordifolia Ten., 94, 217. — glutinosa, 140, 219, 225, 243. — — v. Aymardi Sap., 140. — = vs latifolia, 141. — — vy. orbicularis, 140. — insignis (Gaud.) N. Boul., 214, 215, 219, 232. — Keferstenit Ung., 140. — maritima Nutt., 138. — occidentalis Rér., 94, 140, 217. — orientalis Decne, 138. — serrulata Willd., 140. — Sporadum, v. Phoceensis Sap.,140. — stenophylla Sap. et Mar., 93, 94, 138, 204, 205, 207, 214, 216, 219252 240: OURS D NC A8 686441219995) Altaï, 197. Amelanchier vulgaris Mœnch., 243. Amérique du Nord, 118, 123, 143, 162, 174, 195, 197, 205, 220, 226, 247. Amussium, 98, 100, 101, 107. Andromeda, 237, 240. Angleterre, 118.0422, 2389 2479. Anodonta, 107. Apocynacées, 210. Apollonias canariensis Nees, 217. Aramon, 100. — Arca dilugii, 101. Arcs (Les), 241. Ardisia, 240. Armissan, 1124, 123, 1537190 237, 247. Arundo ægyptia antiqua Sap. et Mar., 93, 124, 216. Asclépiadacées, 211, 215. Atane, 4861751258. Athènes, 224. Auricula, 107, 108. Avignon, 224, 226. Axia Fontannesi, 101. Aygalades (Les), 241. Bagnols-sur-Céze, 73, 93-95, 100, 104, 105, 199, 206, 214, 217, 245. Balanus, 107, 108. Bambusa, 94, 217. 137, 1) Les caractéres gras indiquent la page principale. 256 Barcelone, 99, 132,433, 136, 441, 146, 149, 158, 170, 173, 175, 198, 199, 202, 208, 210, 232-284, 236, 247. Beaucaire, 100, 103. Belgentier, 241. Berchemia lanceolata N. Boul. 195. — multinervis Heer, 94, 95, 195, 215, 2190293108 714280 0271 — prisca Sap., 195. — volubilis D. C., 195, 219, 220. Betula, 94. — insignis Gaud., 138. Bilin, 113, 117, 118, 123, 125, 191, 192,198, 199; 232, 2838, 240. Bois d’Asson, 170. Bonnieux, 130, 237. Bourboule (La), 198. Bourg-Saint-Andéol, Brissopsis, 94, 101. Buettneria, 177, 228, 240. 96, 103. — aspera Colebr., 180, 216, 219, 221, 2200007 — tiliæfolia (Al. Br.) Dep., 177, 214, 219, 233, 239, 246. Bumelia bohemica Ett., 240. Buxus pliocenica Sap. et Mar., 167. — sempervirens L. 167, 214, 215, DAS 2M A A Oe Tao we ele 243. Bythinia, 107. Callitris, 237, 240. Canaries, 112, 123, 127, 128, 171, 173, 229, 193, 203; 247. 206, 222, 228, Cantal, 119, 123, 132, 140, 143, 152, 161, 162, 169, 175, 185-187, 194, 193, 195, 197, 202, 229, 231-238, 247. Canton, 221, 229. Caroline, 126, 229. Cap Nord, 226. Capels, 158, 162, 282, 238. Caprifoliacées, 263. Carpinus, 95, 142, 228, 241. — Betulus L., 142, 214, 216, 225, 232, 265 — \grandis Ung., 94, 4122) — orientalis Lam., 142,214, 216, 223, 232, 237, 243. — suborientalis Sap., Carya, 162, 228, 240. — alba Nutt., 162. — minor Sap. "et Mar. , 162; 244,245, 249, 233,246. _ olivæformis Nutt: 162; — porcina Nutt., 162, 219, 220. — tomentosa Nutt., 162, 219, 220. Caspienne, 224. Cassia lignitum Ung., 94, 185, 217. Castanea, 157, 228. 142. G. DEPAPE Castanea atavia Ung., 94, 95, 157, 214232, 2471240 — Kubinyt Kov., 158. — palæcpumila Andr., 158. — Ungeri Heer, 158. — vesca Gærtn., 157, 218, 223. Castle-Eden, 227, 235. Caucase, 162, 168, 186, 229. Cedrus vivariensis N. Boul. Célas, 184, 192, 237. Célastracées, 193, 237. Celastrus cassinoides 219, 222, 247. — gardonensis Sap. et Mar., 93, 94, 198, 194, 215, 219, 228, 233. Celtis Japeti Ung., 240. Cercis, 240. Cerdagne, 132, 133, 142, 143, 150, 152, 154, 158, 161, 166, 167, 185- 187, 201, 282, 288, 240, 248. Céreste, 127, 133, 170. Cerithium, 98, 100, 107. Cesalpinia, 240. Ceyssac, 130, 132, 141, 255) 1280; 936. Chama, 100. Chambeuil, 119. Changhaï, 221. Chine, 116, 119, 128, 146, 229)°247- Christiania, 226. Chrysodium, 237. Chusclan, 93, 104. Chypre, 224. Cinnamomum, 175, 229, 240, 247. — albiflorum BI., 176, 221. — Buchit Heer, ‘476. — Camphora L.,176, 219, 221. — pedonculatum Nees, 176, 249, 221: 22,8: — polymorphum Heer, 95, 175, 214, 216.219) 228. 298; 237, 239: 246. — Scheuzeri Heer, 176. — spectabile Heer, 176. Cocculus latifolius Sap. et Mar., 96, 247: Comps, 106. Congeria, 98, 107. Constantinople, 224. Corbula gibba, 101. Coriaria lanceolata Sap. et Mar., 93, Se Ad A aR Cornus mas L., 95, 196. — sanguinea L., 196, 215, 219, 225, 228, 233, 243. Corse, 208, 210. Cotoneaster pyracantha Sp., 243. Cratægus oxyacantha L., 243. Cromer, 235. Cupressites pychnophylloides Mass. 122 240, L’Her., 198, 186, 232, Cupressus, 122, 219, 226. — glauca Brot., 122. Cupressus Pritchard: Gepp., 122. — sempervirens L., 122, 214, 215, pane 223) 232. — torulosa Don.,. 122. Cyprina islandica, 244. Danemarck, 226. - Daphnogene Ungeri Heer, 173. Dentalium sexangulum, 101. Diospyros anceps Heer, 95, 216. — brachysepala Al. Br., 202, 215, 246, (209/233, 287-239.) 247°. — Lotus L., 202, 219, 224. — protolotus Sap. et Mar., 96, 216. — girginiana L., 202, 219, 220. Dodonæa, 95, 206, 216. .Domazan, 73, 108, 157, 169, 199, 214, a Dombeya, 182. Dombeyopsis aequalifolia cane Te) 181. — grandifolia Ung., 179, 181. Durfort, 166, 241, 248. Ebénacées, 202. Ellesmere-Land, 121. Entraygues, 241, 243. Erdobenye, 151, 158. Espagne, 108, 109, 198. Esplugas, 161. Etats-Unis, 112, 202, 220, 247. Europe (Flore tempérée froide), 225. Eurre, 73, 94, 98, 100, 105, 118, 120, 122, 199, 214, 217, 245. Extréme-Orient, 112, 114, 123, 146, 1661206 184.186, 190,197, 202, 221,220 247. Fagacées, 143. Fagus 99, 143;220. — attenuata Goepp., 143. — Deucalionis Ung., 143. — Feroniæ Ung., 143. - — ferruginea Ait., 143. —, horrida Lud., 143. — ‘Marsiglii Ung., 143. — orientalis Lipsk., 144. — pliocenica Sap. et Mar., 94, 148, Piel Owe os 228. 232.0240, 241. 246. — siloatica L., 143, 144, 218,225 2h90, 246. Ficus, 93; 96, 217, 240. ST WCOr eed, 243. == nymphee æfolia Pho 198: ibnucepolia, 179,487, 216. Filicinées, 111. Flabellaria hæringiana Ung., 126. — raphifolia Sternb., 126. Floride, 117, 229. Formose, 112. Fournès, 93. Francfort-sur-le-Main, 115, 117, 159, 232, 288, 235. Fraxinus Ornus L., 94, 138, 205, 207, INDEX ALPHABÉTIQUE 2,91 DIN 122%, 2284) 233) 242.243, 246, 247. Gelinden, 170. Géorgie, 126,°229. Gergovie, 73, 176, 198, 201, 202. Gigondas, 106. Ginkgo, 114, 123, 228. — adiantoides (Ung.) Heer, 114, APS AS SD ISSN AG 27. — biloba L., 114, 218, 221, 240, 247. Ginkgoites adiantoides, 116. Gleditschia, 240. . Gleichenberg, 133, 152. Glyptostrobus, 118, 123, 229. a europeus bret.) Heer, 931,94. 95: 1185) 2445 2165 298. 1227) 229 1297 239, 240), 244 1246. 247. _— heterophyllus Endl., 118, 218, 221, 247 Graminées, 124. Grewia, 189. Groenland, 436,455,198, 238, 247 Hæring, 196. Hamamélidacées, 197. Heterocalyx, 237. Himalaya, 197. Folnde22% 232 233" 230: Hydrobia, 98. Ilex balearica Desf., 95, 194, 215, 218, 2242335 247. — canariensis Poir., 94, 194, 215, 2A. 248222 (228 02350247. Indo-Chine, 221. Italie, 109, 136, 154, 159, 188, 232, 283,/ 234, 247. Japon. 1022 443.-416, 117.) 147,476) 497% 291. Joursac, 419, 130, 132, 136, 137, 142, 150, 151, 152, 161, 162, 166, 175, 208, 232, 233, 239, 247. Juglans, 95, 158, 240. — acuminata Heer, 161. — cinerea L. fossilis Bronn., 158, 214, PONTS ND 00228 080 TA 02 CE POI — Gepperti Ludw., 160. — lamarmoræ Mass. 163. — mandschurica Max., 159. —. minor Sap.-et' Mar., 163. — nigra L.,199. , — regia L., 160, 162, 214, 215, 218, 223,°228, 232, 239, 241, 243, 246, 247. — tephrodes Ung., 159. Kou AG a2 aS) 545 2410. Lac Chambon, 73. Lampourdier, 106. Laramie, 115. Bari ce neo. Las Clausades, 170, 175, 185, 202, 232, 233. Lastrea, 237. 258 Laurus, 93, 169, 240. — ‘canariensts . Webb, 94, 95; 123, 169; 244, 216,207, 248) 992) 208" 239, 207, 22, Lae Voto 2147, | — conformis Sap., 170. —- Latages Une 795. M0 —-\ nobales Ja., 94) 469. OG. — oreodaphnifolia Mass., 173. — primigenia Ung., 170. — Swoszowicziana Ung., 95. — Tenoru Mass, 433: Lausanne, 123. Le Bouchet, 100. Légumineuses, 94, 185, 237. Leoben, 118. Limnea, 107, 108. Lipari, 149, 170, 244. Liquidambar, 123, 197, 228, 229, 240. — .europæum A. Br., 94, 95, 197, 205, 26, 249." 23a 239" QAO = 2 any 242, 246. : — formosana, 221. = siyractflua 15, 1977219) 220,247: Liriodendron, 123, 167, 228, 240. — giganteum Lesq., 168. —Hauert Ett; 168. — helveticum Fisch., 168. — islandicum Sap. et Mar., 168. — Meekii Heer, 168. — primevum Newb., 168. LB roeacCinit UNS 05 A671 214, 216,'219,-233: 288 939 2463-247. =a (ulipifera Lin G7 249. 220% 927. Lombardie, 234, 247. Lugarde, 185, 204, 232, 233. Lygodium, 237. Lyon, 226. Madère 112,174, 178,206. Magnoliacées, 167. Magnolia fraternaSap. et Mar.,217. Malus arcerba Mér., 243. Manosque, 118, 121, 134, 173, 185, 237, 247. Marseille, 121, 130, 132, 134, 202, 224, 237, 247. Massa, 241. Mastodon arvernensis, 94, 107, 109. Méditerranéenne (Flore), 210, 228, 246. Melania, 98. Melanopsis, 98, 107. Memphis, 221. Menat, 118, 119, 124, 202. Meximieux, 112,.117, 418, 121: 453; 1429/4162 4167109173 180180 195, 198,199, 202, 210, 217. 232: 233, 236, 247. Meynes, 93, 99. Meyrargues, 241. Mimosées, 237. Mississipi, 126, 220, 229. Mongardino, 134, 149, 152. G. DEPAPE Monocotylédones, 124, 129. Montagnette, 103, 106. Mont-Charay, 125, 150, 196, 240, 247. Mont-Dore, 73, 95, 117, 119, 132, 142, 452, 154, 155, 161, 462, 166,075 186,194, 199; 247, 947. Monte- Mario, 133, 149, 170, 208, 247. Montfrin, 103. Montpellier, 95, 108, 109, 170, 208, 210, 241, 248. Moret, 244,° 243. Mougudo (La), 140, 162, 217, 229, 232.238. Mull (fle de), 115, 124. Myrica, 163, 237. — aff.cerifera,168, 214, 215, 227, 233. — cerifera Lamk., 220. —. Parlatorit Mass., 95, 163, 217. Nassa semistriata, 95, 101, 107. Nerium, 210, 241. — Gaudryanum Brgt., 2114. — Oleander L., 94, 210,215, 218,224, 233; 2377, 240,02 e — repertum Sap., 210. — sarthacense Sap., 211. New-York, 221. Niac, 127, 164,462,174. 209, 2s. 217, 232, 288. Nimes, 93, 103, 106. Notelea excelsa Webb. et Berth., 206, 215; (246, 218.222) 228) 05202240 Nouvelle-Orléans, 221. Nyons, 94, 98, 100, 199. Œningen, 119, 125, 132, 134,126, ASD i. 1992) 202) 247. Oléacées, 206. Oreodaphne, 172, 240. — fœtens Nees, 123, 172, 219, 222, 2926) 2371902; 0e — Heeri Gaud., 94, 95; 172,214, 216, 24910939: 297 2 eer — getustior Sap., 173. L Osmunda, 112, 228. — bilinica (Ett.) Sap.et Mar., 93,94, 112, 216,232, 241, 246. — cinnamomea L., 113. — interrupta Michx (O. Claytoniana Li), 445. Ostrea, 98, 107, 108. Ostrya, 142, 216, 240. Palæoryx Cordieri, 109. Palmiers, 125. Panouval, 1419. Paris, 170, 210, 226, 247. Parrotia, 240. Parschlug, 123, 132, 146, 150, 151. Patoot, 1751298: Paulownia europea Laur. 180. Pavia septimontana Web., 163. Pecten, 100, 107, 108. Perpignan, 109. Persea, 93, 171, 240. RE 2 a AR INDEX ALPHABÉTIQUE 259 Persea Braunii Heer, 96, 216. — indica Spr., 95, 171, 214, 216, 218, PEP NLLS, goa, 2a), 240, 247. — speciosa Heer, 242. Phillyrea, 209, 228. — angustifolia L., 210,212, 219, 224, 2200283; 243. — lanceolata N. Boul., DA: — latifolia L. (Ph. media L.), 94, 224, 226, 209, 212, 215, 248, 2501 240 Phragmites, 124, 227. — communis Trin., 216, 218, 232, 241, 243, 246. Picea: 235. Pinus, 422, 219, — canariensis Sm., 123, 222. — consimilis Sap., 123. — Gerardiana Wall., 123. = Jenreyr, Murr., 123. . — palustris Mill., 123. — ponderosa Dougt., 123. — rigida Mill., 123. = rigios Ung., 123. — serotina Michx, 123. — teda L., 128, 214, 215, 219, 233, 237, 241, 246. — lorreyanw Parr.. 123. — tuberculata Gord., 123. Pirus communis L., 225. — canescens Sp., 95, 184, 214, 218, 280: — elongata Laur., 184. Planera Ungeri Kov., 242. Planorbis, 107. Platanus, 199. — aceroides Gepp, 94, 95, 199, 215, 219°. 233, 238, 242, 246, 247. — orientalis L., 199, 219, 224, 247 — acerifolia Willd., 219. Pleurotoma, 100. Polygonatum pliocenicum sp. n., 129, G14. 945, 219, 232. — vulgare Desi., 219, 225. Pont-de-Gail, 217, 227. Pont-Saint-Esprit, 106. Populus, 131, 240. — alba L., 94, 95,182, 214, 218, 225, 232, 237, 243, 246. ae ole, Une 122: — Berggreni Heer, 136. — canadensis Michx, 134. = canescens Sm., 133. == — pliocenica Sap:, 132, 133. — euphratica Oliv., 223, 241, 246. — flaccida N. Boul., 218, 232, 237, 246. — Gaudini F.-O., 136. — Heeri Sap., 136. 94, 209, 215, | — nigra L., 184, 214, 245, As DAB 225. | — eningensis A. Br., 94, 95, 124, 214, 185, 137, 218, 94, 135, 214, Populus Heliadum Ung. 132. — hyperborea Heer, 136. — leucophylla Ung., 95, 133, 216. — massiliensis Sap., 136. — melanaria Heer, 134. — monilifera Ait., 134. — mutabilis Heer, 136, 137. 216, 218, 22h, 232, 257, 240, 240. — Ornissa Heer, 136. — ovata Sap., 134. — oxyphylla Sap., 134. — palæoleuce Sap., 133. — quadrata Ung., 132. — Richardsoni Heer, 132. — Stygia Heer, 136. — Tremula, 181; 214, 215, 248, 225, 232.237) 243,246: — tremulæfolia Sap., 132. Porana œningensis Heer, 240. Potamides Basteroti, 94, 95, 107, 108. Potamogeton, 129. Pouzin (Le), 103. Privas, 73, 124, 123, 142, 145, 149, 158, 196, 232, 238, 239. Provence, 133, 136, 170, 186, 210, 243. | Pteris aquilina L., 243. — bilinica Ett.,.112: Pterocarya, 94, 164, 228%, 240. — caucasica C. A. Mey (Pt. fraxine folia Sp.), 161, 214%, 246, 218, 223, 2H 2o0, Jal 246) 247. Pterospermum, 182, 216. — acerifolium Willd., 179. — diversifolium BI., 179. — tiliæfolium Sap., 95, 96. Punica \Granatum L., 247. Puzzolente, 132. Quercus antecedens Sap., 150. — Ballota Desf., 150. — Capellinit Gaud., 95, 216. — Cardanii Mass., 152. — castaneefolia C. À. Mey, 146. — chinensis Bunge, 146. — coccifera L., 95,147,151, 214, 216, 218) 223° 1226, 228), 232237), 246: — denticulata Rér., 150. — drymeia Ung., 95, 145, 214, 219, 227232, 239, 240/241, 246. — etymodrys Ung., 152. — Furuhjelmi Heer, 155. — Gmelini Gaud., 95, 216. — groenlandica Heer, 155. — hispanica Rér., 152, 214, 216, 230, 232, 240), 23) — Ilex, 95, 147,148, 214, 216, 218, 223-226, 227) 998,239, 237,242, UBD nas li EC: — wlicina Sap., 150. — integrifolla Goepp., 150. — Laharpii Gaud., 146. 260 Quercus Lamotte: Sap., 95, 154. — lancifolia Schl. et Cham., 146. — Libani Ol., 146. — lucumonum Gaud., 152. — lusitanica Webb., 95, 152, 218, 223, 228, 232, 246, 247. — mediterranea Ung., 94, 95, — Mirbeckiu Dur., 152, 214, 218,225 028) 0924240 ay. a Ng Wee antiqua Sap., 152. — Montebambolina Gaud., 95, — neritfolva. Heër, 99) 217. — ovalis Gæpp., 450. — Parlatorit Gaud., 152. — persica Jaub. et Sp., 146. — precursor Sap. et Mar., = upreuex Sap... 190: — Pseudocastanea Gæpp., 152. — Pseudosuber Santi, 95, 156, 214, 218, 223, 232, 243. — regia Lindl., 146. —. robur, L., 154. — — pliocenica Laur., 154. — Sartorit Liebm., 146. : — Scillana Gaud., 95, 152, 216. — sclerophyllina Heer, 152. — senogalliensis Mass., 152. serrate, Dh, 46 | 219422121282; Gong, 214, 147. 215, 216: 149. — sessiliflora Sm., 95, 152, 214, 225, 228,232. 242 (24a. 240) —isumuis Goepp:., 150: — spinescens Sap., 152. — Suber L., 156, 214, 215, 223. 226,) 228,232) 240. — Suber pliocenica N. Boul., 156. — subsinuata Casp., 150. — Szirmayana Kov., 151. — urophylla Ung., 150. — xalapensis Humb., 146. Radoboj,, 112. Resson, 241, 243. Reuver, 235. Rhinoceros leptorhinus, 109. Rhône (Golfe du ), 97, 99, 107. Rhus, 237, 240. Robinia arvernensis Laur., 185, 214, 2150919080 — Pseudoacacia L., 185, 219, 220, 233. Rochessauve, 115, 146, 150, 152, 161, 162, 170, 192,198, 207, 240, 247. _Roquemaure, 100, 106. Rosacées, 184. Rott (Lignites de), 162. Roussillon, 94. SCOALA Ome Os — Adansoni Guern., 126, 218, 220, 227, 247. — hæringiana Sch. pliocenica N. Boul.,:95: 195.214) 218,232," 239), 246. _G. DEPAPE 216, 218, Sabal Lamanonis (Brgt.) Heer,126. — major Ung., 125. Saint-Alexandre, 98, 100. — -André-de-Roquepertuis, — -Antonin, 241. — Géniés - de - Comolas, 108. — -Gervais, 104. — -Gilles, 93. — -Jean-de-Garguier, 170, 237. 104. 100, 107, — -Laurent-des-Arbres, 93,107, 108. — — -de-Carnols, 100. — — -du-Pape, 100. — Marcel-d’Ardéche, 73, 94-96, 98, 100, 102, 120, 124, 143, 145, 164, 165, 183, 185, 214, 217, 236, 245. — -Marcel-de-Crussol, 100. — -Nectaire, 140. — -Saturnin, 133, 134, 241, 243. 103, 105, 112, 145, 118, 126, 134, 133, 134, 138, 151, 154, 156, 159-162, 167, 169, 173-175, 177, 191, 193-199, 206, 207, — -Vincent, 142, 164, 162, 171, 185, 187, 219,7: 2929 NUS — - Zacharie, 170, 237. Salisburia adiantifolia Sm., 115. 236. — adiantoides Ung., 115. — Procacciniz Mass., 415. Salix, 95, 130, 219. — alba L., 180, 214, 219, 225, 232, 237, 243. — Arnaudi Sap., 130. — denticulata Heer, 95, 216. — Lavatert Heer, 130. Sapindus, 99, 192, 237, 240. — bilinicus Ett., 192, 215, 216, 219, 233, 237, 241. = falcifolius AT: ERA 193. — Mukurossi Gærtn., 193, 219, 221. Sassafras, 123, 174, 228, 240. — cantalense N. Boul., 175. — Ferrettianum Mass., 94, 96, 174, 214, 216, 219,233, 238.2405 2a90 — officinale Nees, 174, 219, 220, 247. Saze, 108. Schossnitz, 150, (152 one 198, 199. Scolopendrium officinale Sm., 243. Scrobicularia, 107, 108. Sequoia Langsdorfii (Brgt.) Heer, 94, 95, 117, 120, 214, 216, 218, 232, 237-241, 246, 247. — sempervirens Endl., 120, 123, 218, 220, 229, 247. Sézanne, 175, 185, 186, 188, 239. Sicile, 112, 208, 210. Silésie, 118, 121, 150, 158, 160, 162, 179, 232, 238, 240. Sinigaglia, 115, 117, 119, 122, 144, 146, 150, 152, 158, 162, 163, 173, 175, 199, 232. 233, 240, 248. Smilacites Orsiniana Mass., 4127: ai uaa SX. Ta INDEX ALPHABETIQUE Smilax antecessor Sap., 127. — aspera L., 126, 243. — — mauritanica Desf., 126, 214, Plone, 222, 223, 226, 228,232, 237, 240-242, 246. — canariensis Willd., 128, 219, 222. — Coquandi Sap., 127. — cordatoovata Balb. Kunth.), 128. — grandifolia Ung., — laurifolia L., 128. — prolifera Roxb., 128. (Sm. populnea 9994 A27 216, — Targioni Gaud., 94, 128, 214, 2100299 1239; Sorbus domestica L., 243. Sotzka, 132, 146, 150, 170, 179. Spitzberg, 115. Sterculia, 182. Sterculiacées, 177. Sud-Est de la France, 170, 176, 198, 236, 244, 248. EH 12118121:426, 136, 152, 161, 162, 183, 192, 198, 202; 232, 233, 239. Sus arvernensis, 109. Tapirus arvernensis, 109. Tegelen, 235. Terres arctiques, 115, 118, 121, 132, 158, 166, 170, 199, 202, 288, 247. Théaer 73,93, 98, 10h, 103, 405, 108, 128, 133, 135, 137, 138, 147, Taos ool 463) 165," 467.473, 1000640187: 189, 192,193, 197- 199, 241, 214, 217, 245. Tiflis, 224. Tilia argentea Desf., — crenata N. Boul. Tokio, 221, 229. Torreya, 117, 229. — borealis ‘Heer, 118. — Dicksoniana Heer, 118. — nucifera Sieb. et Zucc., 117, 214, 215, 217, 218, 221, 232, 246, 247. — parvifolia Heer, 118. pp aruOuG Arh... 147. Torreyites carolinianus Berr., 117. HToseane, 133,461,170, 173, 208, 241. DL Trapa bicornis L. (Tr. cochinchinensis Roxb.), 200. — borealis Heer, 200. — ceretana Rér., 201. > (notans L., 200. =| Pomeliz (Sap.\ N. Boul., 201. ee Gæœpp., 94, 200, 215, 233. iresques, 93,100. Trévoux, 109. Trieu-de-Leval, 203. Turritella, 101. 188. 95, 188, 216. 261 Typha latissima Brgt., 94, 217. Uchaux, 106. Ulmus, 96, 164, 240. — Braunii Heer, 164, 214, 215, 219, 298) 23d, 2d), 2443 246. — campestris L., 164, 219, 225, 243, 246. -— effusa Willd., 164, 225. Unio, 107, 108. Ursovie, 112. Vaccinium, 94, 217. Vacquieres, 73, 93, 107-109, 112, 118, HOMO AS SMS TTL D3 200" 208% 205, 207, 214, 217, 245. Vaison, 106. Valad Amos M9 0412100418 8) AGA: 152 858,473 4-75" 199, 232) 233) Varennes, 115, 116, 152, 280, 282, 233, 236. Venus islandicoides, 101. Viburnites tinifolius Mart., 203. Viburnum assimile Sap. et Mar. 94, 203. — burejæticum Reg.,et Herd!1205. i Cazvott. Ny bowl 0922040207: corylifolium Hook., 205. cuspidatum Th., 205. davuricum Pall., 205. nudum L., 204. — palæomorphum Sap. MADONNA — plicatum Th., 205. prunifolium L., 205. — pseudotinus Sap. et Mar., rugosum Pers., 203. — Tinus, 208, 215, 218, 224, 226, 2282834202 1278 Villeneuve, 106. Visalia, 221. Visan, 108. Vis (Vallée de la), 210, 241, 243. Vitis vinifera L., 243. Wetteravie, 119, 125, 160. Widdringtonia, 237. Woodwardia, 111, 228. — japonica Swartz., 112. — orientalis Hort., 112. — radicans Cav., 95, 111, 214, 216, 218-0222 pao Does 259). Lab: — roesneriana Heer, 112. — virginica Sm., 112. Zanthoxylum juglandinum Heer, 95, 9G 163. 244.2335 — serratum Heer, 96, 183, 217. Zelkova acuminata Franch., 166. — crenata Sp., 94-96, 165, 214, 216, DV 228228. 2do.) a), 2o0-2 40% 246, 247. — Ungeri Kov., 166. Zizyphus, 237. 93, et Mar., 93 203. ft ] TABLE DES MATIÈRES Pages Introduction. .........................................:......... Vie RE DM A DIE, 2. LU) ae OV NS EOE ii iv ee DE ER En a aT ts mates Rs ne 2s 93 CHAPITRE) PREMIER, — Géologie. …. 2 ec ee ee eee le de 07 DA WAGUEE DU RHÔNE A L'ÉPOQUE PLIOCENE. 10... 2... 0... 97 Sulseelaisancten. -—"4. Le-golfe phisancié.: ye 00h 97 2. Les sédiments plaisanciens. Étude générale. ............... 98 3. Étude particulière des argiles à Amussium ................. 100 Nee Caraeveres: PELLOSTAPIMIGUES. 4. 1.4.4. on Re 100 B- Reine lt RS ARE CS PR PO EP See IS RE SRE 101 C. Flore. Les gisements à végétaux : Théziers, Saint-Marcel, IA INO) SS LE et OPEN EE a PCT Sr AS Re a OR 101 Conditions de dépôt et de conservation des végétaux......... 105 Sate siren. — ta» Gollevet, dagunes.: lun... ue. 106 Pee RCE ASS EN RE ws) a igh hone ie AT e BOS 106 LA AUSSI TU CA TELL ARR ARR Was ss se DÉS MT Nap Oe ee ths 107 INGROOUG AB TE TOTS aaa ean ani NTE nae aria Sn BS Ae 107 Dépôst à Potamides Basteroti. Niveau à végétaux.......... 107 Conditions de dépôt et de conservation des végétaux....... 108 Pee NGULETIC SU DOTICUINE, RARE eee est ee oul Ge Grete es dua te 108 Reem SE ren Wee re ee aloo i A e PAO Malar, EN Rando ct 109 CHAPITRE II. — Description raisonnée des espéces.................... 110 EVeMMaOlese OK CLMMIMAILE Sin, RATER CS da Nr LUE ne RE 110 CE TOG NTE SAV AS C ULATRIS CL EL RE Wate sn eel lh ty Oy aos 111 pale Woodwardiia radicans CAV 28ers 6 20656 i clans. ne 111 US ss Osmiunda biliniea Sap et. Mawes). ae A 2, PANE ROGAMES../— -GyMnospermes.:.. en... ole dae wee eens 113 Ginkgoacées. — Ginkgo adiantoides (Ung.) Heer (G. biloba L).,.... 114 ECCS A dew RETENU ARE PRE AE A eat Many ER PEAR as whi aay a. alte 7 Daxacées. Vorreya niuctfera sieb. et. Zucc. 1.71. Lo 117 Glyptostrobus europæus (Brgt.) Heer (Gl. hetero- er Ruth OVO TANG a eS Geo aa. oo cas PU Er 118 T diacées. PAU Fe i + Sequoia Langsdorfu (Brgt.) Heer ($S. sempervi- nets De) RER Aa ae Ras LEE UNE cn AC 120 Cupressacées. Cupressus sp. aff. C. sempervirens L.............. 122 MAÉ SP LTIUS SD SE CUS LEO EN TR A AU En ee 122 AMGIOSPERMES. — Monocotylédones:.-.......:.........1......... 124 Graminées, Phragmites eningensts A. Bri. oh ns caw ee: 12% Palmiers. Sabal hæringiana (Ung.) Schimp. pliocenica N. Boul. 125 264 G. DEPAPE HAE { Smilax aspera L. var. mauritanica Desf....... Aas de 126 Liliacées. TL Gr Eton. "Gauss ps ae eS Polygonatum plrocenicum Nov; Sp... +... ye) ae ee 129 Monocotylédones incertz sedis in >...) /0. OR 129 ANGIOSPERMES. — Dicotylédones: 1: | oy ) LIN ANS APÉTALESS, fog) iso II EE Rte ER fa eee D Ua ue 130 Salix alba Li: ie 1 NT RSS TS | Populus Tremula. Vass Vs EM 131 Salicacées. L SRE alba eer ed, ose fey Se tesa au Stitt NN EEE meals à 192 a> tigre Lise he LL RES S 134 | — flaccida N. Boul. (P. euphratica Oliv.).... 135. \ Fructifications ie ii Le CSI 137 | Alnus insignis (Gaud.) N. Boul. 07) Mee, SE Bétulacées. 1 — Sstenophylla Sapiet Mar, 40 PANNES 138 | Fructifications -dAlnus 15,141. RSR Re 141 Corylacées. Carpinus aff. C. Betulus et aff. C. orientalis......!. 142 He pliocenica ‘Sapye ick. ves eee ee 143 | Quercus drymeia Une OMA per be dee Sigel age Syne 145 = mediterranea Ung 0. Jlex ie ig 147 — — |, =" cocctiera Er ai wake 151 ; | —. hispanica Rér. Q.-sessilijflora sm va 152 Fagacées. : ro 6 — — — lusitanica Webb........ ley — — = > Minbeckir Dur 27 ay ee 152 — + Suber i, pliocenica: N. Boul: ees ee 156 — 1) Pseudosuber Santi’. {0.2.4 ee ae 156 Cae atavia Ung. (C., vesca Geertns).. 6.4 ee 157 t- Jugians cinerea ls. fossilis Bronn et ere ee 158 : pee megiay Li). acute ee ee 160 eee Piérocarya caucasica C.2A.-Mey i. oe, eee 161 Carya minor Sap. jet. Mar, . 3 eee 162 ae Myricaisp.'afi: M! cerifend : "LAN 0). ees ete 163 Pi yCae ces. — Parlatorii Mass..... Perret Statins hae. 163 A ('Ulmus Braunir Weer JE... bs ate en 164 HE (WZelkovarcrenata Ss). ee Tu esc A hie! we 165 Buxacées. — Buzussempervirens Li. Ae ee en ee 167 DULY PÉTALIE SN «ce MO Sede wae ee: asad din De eek Ds cok cot a aA GV ge GMC Eee: — Liriodendron Procaccini Ung. (L. tulipifera L.). 167 ' Laurus canariensis Webb. pliocenica Sap. et an 169 — Persea ‘indica Spr. pliocenica aur... eee 174 Lauracées. : Oreodaphne Heeri Gaud. (O. fœtens Nees. ae aa 172 Sassafras Ferrettianum Mass. (iS. officinale Nees).. 174 | Cinnamomum _polymorphum Weer. di oo ae 175 Sterculiacées. — Buettneria tiliæfolia (Al. Br.) Dep............. 179 Zanthoxylacées. — Zanthoxylum juglandinum Heer............ 183 Rosacées..— Pinus canescens Sp ie AR a hae fees oa eee 184 Légumineuses. — Robinia cf. R. Pseudoacacia L............... - 185 ; Acer opulifolium Vill. pliocenicum Sap. et Mar... 185 — lætum GX )Mev On OL ee 186 be = SOY PEN ARCUM TROP ent Wa) ae oe CES TOY M hele Nicolai IN: Bowls chs ou 5 es RSR a 189 / —\ decipiens Heer.s 20050 3 oh a kag (= entegrslobum Web ase g er ae 190 TABLE DES MATIERES 265 Fi apindacées. SRSA PUNO WS: OULMICUS FUG tes ate else à à Gare + ae eu 192 Célastracées. — Celastrus gardonensis Sap. et Mar.............. 193 Galler. balearved, Desk MERS cae eS 194 RARES Te a ee 194 Rhamnacées. — Berchemia multinervis Heer (B. volubilis D. C.). 195 MMC COS. =< COLMUS: SOMGBETILE Oe ee yen toe se ee oise ele gere 196 ie a mélidatées. Liquidambar europæum Al. Br. (L. styra- OU DIG LE oS a ai Arcee dim ec. 97 IPlatamacees.— -Pintanus aceroides GŒPP...1,.. 6. ee ee 199 Enothéracéess —* 7 rapa. silestaca GOPP i232. i ele ce ee ee 200 (STS PTT SUA a RNG ee ah a a ge ce eae rt EE Ee eee AL Ébénacées. — Diospyros brachysepala Al. Br.................. 202 PrournumrTinus Een ere Mw EE 203 Caprifoliacées. } Ab CSLOLE INe DO Ulett niin uae nie er ate 204 — palæomorphum Sap. et Mar........ 205 \ Noreledercelsa Webb, et: Bertie. 2. 1 i. oes het ess 206 aus GO RUIVLS: Ornus Line ne A SR tete 207 es | Phillined-dlatujohie LR RU NE er ane 209 : — lanceolata N. Boul. (Ph. angustifolia L).... 209 mooeynaccess —) INertum Oleander Lie cei. Ni te oe Ra ke 210 PARROT NO PEO DUS EDITS . 2: oat Me sde See «Bibs s lets Nolan aug foes ee DA LEE Ce GEE, VEN Dee 7: Sa Pee nue ne 244 MICRO ET OUCET AS 23.6 e Sav. ce ane ve bE de None be eg eis ee 211 AE EP DO T LOL. à Ne ins end dirons a ciecc UD DUR Car OS 242 CHAPITRE III. — Remarques générales et conclusions.............. 213 I. Liste des espèces étudiées et répartition par gisements.......... 213 IT. Caractères généraux de la végétation de la vallée du Rhône à ive Mile sOlATSAINCICIN Cre mr 2% oly ele Wave wig Lads 218 A. Affinités des espèces fossiles avec les espèces actuelles....... 218 B. Répartition actuelle des plantes représentées dans la vallée LT RON EE RE <2’. Ws soc eee + ose BEETLE ER eae, we 2159 PAGroupe de lÂmérique-du Nord. ai ein ye eke ue. 220 2 — de l’Extrême-Orient (Chine, Japon)............. 2,24 Re dés Des Canaries: 22e ie a ee lee Musee 4 de 222 A — - des Régions méditerranéennes ….................. 223 5. eee MÉUEOUpeocelden tale... Mer ETES 225 C. Reconstitution de la végétation plaisancienne du Rhône...... 227) eee AOUes Ce VÉDÉDA IDR EE ce. tt. à Le dede si eut bets docs 297 Conditions -Nyprometriquess #7...) cictee pete wide nr 229 3. — RETURN ce ER RE Li RS Tiers 229 III. Comparaison de la flore pliocène du Rhône avec les flores fossiles. 230 1. Comparaison avec les flores pliocènes.........:........ 230 2. — — — — plus anciennes............. 236 3. — AL CCC OS cig en Die DE au 241 OT NS ICEN RAT RS. ELU de dunes eo ce de Du ae ee 245 POP DS MAIGURES: DANS. -DE-TEXTE. :. Su MU beens Pc LA ne MRC Ne DES PANTIN. ea ace ees does 251 RP PRE QU DL Le + ec te eu. 295 RE Deron Miya WIPE SA ad Se Se see eee id ci dde acl da gene ee doe cues 263 ANN. DES SC. NAT. BOT., 10° série. Ty, 18 Bot. Tome IV. Pl. I , erle. Annales des Sciences nat., 10e S | | | | | { ———— one. A du Rh la ee de la Vall iocène Flore pl a Masson & Cie, Editeurs IMP, CATALA FRÈRES, PARIS. Tome IV. Pl. IT Bot. , crie. Annales des Sciences nal., 10° S one. A du Rh ée de la Vall iocène Flore pl Masson & Cie, Editeurs IMP. CATALA FRÈRES, PARIS. Bow tome wl Vo -PUITI fg CITE Annales des Sciences nat., 10 S A one du Rh ée de la Vall iocène Flore pl 2 p 21 Masson & Cie, I IMP. CATALA FRÈRES, PARIS, iteurs Annales des Sciences nat., 10e Série. Bot. Tome 1V. PI. IV Flore pliocéne de la Vallée du Rhone. Masson & Cie, Edileurs IMP, CATALA FRÈRES, PARIS, Bot. Tome TV. Pl, V , erle. Annales des Sciences nat., 10° S One. ée du Rh de la Vall iocène Flore pl Masson & Cie, Editeurs IMP. CATALA FRÈRES, PARIS. À SLT Dana rue Nues i err vee ae | 1: ; ; a ES ( 1 & « p Î , y Su { ; { 1 1 « ; © ‘ i) * 1 - Ps K 1 = ‘ ; “4 \ a à ' ty L ' : Û ‘ q 7, > ene & 4 ‘ t % ¥ a { : y tis ’ | mis ‘ + ere. at., 10° 5 Bot, Tome IV. Pl. VI , Lg tences n . one du Rh ee 7 et ex (ao) > (si = O Tr iocène Flore pl PARIS. IMP. CATALA FRÈRES, Masson & Cie, Editeurs. d: LI , 4 ‘ Be , ; à x , | ' 1 *) j ee à J i à j ’ i ‘ ue L1 } À “2 4 “ À ' { A : rie ; ñ ’ Bot. Tome IV. Pl. VII , erleé. Annales des Sciences nat., 10° S A one de la Vallée du Rh ene A Flore plioc MP. CATALA FRÈRES, PARIS. Masson & Cie, Éditeurs Annales des Sciences nat., 10e Série. Flore pliocéne de la Vallée du Rhône. Masson & Cie, Editeurs Bot. Tome IV. Pl. VIII IMP, CATALA FRÈRES, PARIS, Bot. Tome IV. PI. IX , erle. Annales des Sciences nat., 10° S . one de la Vallée du Rh Masson & Cie, Editeurs, iocène Flore pl IMP, CATALA FRÈRES, PARIS, Ais Ta Bot. Tome IV. Pl. X , Cre. Annales des Sciences nal., 10° S A one. du Rh ée de la Vall iocéne Flore pl » Masson & Cie, Editeurs IMP. CATALA FRÈRES, PARIS. Annales des Sciences nat., 10e Série. Bot. Tome IV. PI. XI Flore pliocène de la Vallée du Rhône. Masson & Cie, Éditeurs IMP. CATALA FRÈRES, PARIS. CAE fe eu Bot. Tome IV. Pl. XII Flore pliocène de la Vallée du Rhône. Masson & Cie, Editeurs 1MP. CATALA FRÈRES, PARIS Bot. Tome 1V. Pl. XIII Flore pliocène de la Vallée du Rhône. Masson & Cie, Editeurs IMP, CATALA FRÈRES, PARIS. Bot. Tome 1V. PI. XIV erie. , Annales des Sciences nat., 10° S e < > Le 4 7 CA LAS AN SOF Bens. æ € Vibe = & Po = ee TIS LAN ma" Ae x ET ss one. A du Rh ée de la Vall iocéne Flore pl Masson & Cie, Editeurs IMP. CATALA FRÈRES, PARIS. à | Annales des Sciences nat., 10° Série. Bot. Tome IV. PI. XV ! Flore pliocéne de la Vallée du Rhone. Masson & Cie, Editeurs ime, CATALA FRÈRES, PARIS. . BOULEVARD _SAINT- GERMAIN, te gee “PARIS” ie’ vie ARR. ENIMEUX © aa VENINS ; PAR, ‘RE ae oe MARIE PHISALIX bec une préface du Le LA VERAN = eat. ouvrage on s ils à venimenuse tout | ntière, c’est-à-dire la fonction toxique chez les animaux, et ‘TL Anatomie des Appareils — venimeux dans tous les groupes zoologiques. | BP Cest une œuvre de portée generale aussi bien | que de documentation précise et étendue, par son _ développement même, et les références bibliographi- : 1. | ques qui accompagnent chacun des principaux ; des différents chapitres. | + 7 coordonne les. acquisitions anciennes et moder- : nes, montre l'importance des espèces venimeuses. | Il fixe le sens biologique de la fonction yenimeuse. Il montre enfin les rapports étroits que présente la connaissance des animaux venimeux et des venins avec ‘les. principales branches des sciences naturelles et médicales : Anatomie comparée, Chimie biologique, … Physiologie, Pathologie et Médecine tropicales, Parasito- bogie, Dove Thérapeutique. s, oy LS CONTENUE S DANS CE CAH ne de la vallée a 10CE es sur la Flore Pl z erch Flores bch R du F ach de Saint-Marcel (A ges Gard) par Geor (C héziers = erie Créré. 6-22. L. Impr Corpus — 506 CLASSIFICATION: “DES VÉGÉTAUX. VIVANTS ET FOSSILES _ “ ? i ’ PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE. { M. J. COSTANTIN ~ TOME IV. — No 4) “MASSON ET Ce, EDITEURS © LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, Boulevard Saint-Germai ni — 1922 RS ER Ce. DE ce eee | BOTANIQUE | Fr ee oe laa ; Publiée sous la direction de M. a “Cosranman : 3 Ee L' L'abonnement est fait pene 1 volume gr- in- 1-8, ‘avec planches et he volume parait en plusieurs fascicules. don À. * eh An ‘ZOOLOGIE a à bee : Publiée sous la direction de. M. AL. Bouvier. he L'abonnement est fait pour 1 volume. grand ins, avec planches ae. ey eet fi figures dans le texte. | ae de | M a CO AR Ce volume parait en plusieurs fascicules. oi vias, ENS CR e, Abonnement a SO des parties, Zoologie ou | Botaniqrie : Fe France : 40 francs. — Union postale : 40 franes. Sh ae : Prix des collections : D du eue © Première SÉRIE (Zoologie et Botanique réunies), 30 vol. émises. , al © aS 7 DEUXIÈME SÉRIE (1834- 1843). Chaque partie, 20 vol. (Rare.) … ae | TROISIÈME SÉRIE (1844-1853). Chaque partie, 20 vol. FASO CS a ioe (Les années 1844 et 1853 sont épuisées.) Ee _ QUATRIEME SÉRIE (1854- -1863). : . Chaque partie, 20 Vol. Ut 975 fr. / (Les années 1854 et 1863 sont épuisées.) Diet) NUL en oe Lu CINQUIÈME SÉRIE (1864-1874). Chaque partie, 20°Vol% 0776 ns “a SIXIÈME SÉRIE (1875-1884). Chaque partie, 20 vol. DL RES I VRP ; SEpTIEME SÉRIE (1885-1894). Chaque partie, 20 vol. uh, a eae TB . Hurmième Série (1895-1904). Chaque partie, 20 vol. = 300 fr, à 1: NEUVIÈME SÉRIE (1905-1915). Chaque partie, 20 vol. er ieee mM a Drake SERIE (1916-1920). Zoo. Tomes I-11 et IN-TY a. 0004 SR AR TN tis Sis Se ah ke WSS, | — Bot. Tomes EI, I et Wa, os 40 ae | a ANNALES DES SCIENCES GHOLOGIQUES : : at ey Dirigées par. MM. Hépert et À. Muuxe-Epwanps. oe : M Ce vieu XXII (1878. er ne ree 22: volumes it este ee + 440 fr. 4 “Cette publication a été hé par les FAN NN ANNALES DE. PALÉONTOLOGIE Se publiées SOUS la direction de M. M. BOULE. | Abonnement annuel : per Be pe "4 rk Paris et Départements. We 50 fr. pee Etranger.. BM ne . 60: | ose, Le Fascicule : 45 at cae Bore : DEGENERESCENCE pes PLANTES CULTIVÉES ET L'HÉRÉDITÉ DES CARACTERES ACQUIS Par J. COSTANTIN 1. — Dégénérescence de ia Pomme de terre. La dégénérescence (1) des plantes cultivées est un phéno- mêne bien connu, qui a été étudié depuis longtemps. Il se caractérise aisément dans le cas de la Pomme de terre; comme cette plante est cultivée pour ses tubercules, quand la production de ces derniers fait complétement défaut, on se trouve en présence d’un exemple typique permettant de comprendre ce qu’il faut entendre par une espéce qui dégénère. Dès l’origine de introduction du Solanum tuberosum (2), (1) Quand on essaie de donner une définition de la dégénérescence, on s’aperçoit qu’il n’est pas plus aisé pour ce phénomène que pour celui de la vie de trouver une formule satisfaisante. — Dans un article très intéressant, M. Ducomet [De la dégénérescence des végétaux multipliés par voie asexuée (Journ. Soc. hort. de France, 4° série, X XII, 1921, juillet, p. 552)] dit qu’il «s’agit d’un changement en mal; c’est le passage de l’état d’origine à un état moins bon ». Il distingue la détérioration «apparente » et la « dégénéres- cence vraie ». Cette dernière est «un phénomène biologique d’ordre intrin- sèque ; la détérioration passagère ou locale apparaît comme un état d'ordre extrinsèque ». Il termine son article, qui est en somme très clair, par cette formule qui n’éclaircit guère les choses : « La dégénérescence n’est pas autre chose qu’un mot, d’emploi commode, qui englobe l’ensemble des détermi- . nants externes d’un état physiologique ou pathologique évitable. » (2) On sait que le premier document authentique se rapportant à cette introduction est une aquarelle de Clusius (né à Arras en 1526, mort à Leyde en 1609) conservée au Musée d'Anvers Plantin-Moretus (Mourentorf) depuis 1588. On lit au bas de la planche, sur laquelle on reconnaît aisément la Pomme de terre : Taratoufli a Philippo de Sivry acceptum Vienne 26 januarii 1588 Papas peruanum Pietri Ciecæ ». C'est-à-dire : « Petite Truffe reçue de Philippe ANN. DES SC. NAT. BOT., 10€ série. INA 20 268 | COSTANTIN le botaniste Clusius (Charles de L’ Pluses qui s’est occupé le premier de sa culture, dit nettement que parfois la plante ne produit pas de hou. (4): | Parmentier qui, beaucoup plus tard, sous Louis XVI, fit des efforts si méritoires pour durer la culture de cette espèce en France, put faire des constatations analogues (2). A l’heure actuelle, la même question est tout à fait à l’ordre du jour, par l’extension considérable en France et générale dans toute l’Europe (Hollande, Angleterre, Alle- magne, etc.) et les États-Unis des maladies dites de dégéné- rescence de la Pomme de terre. Comme jusqu'ici dans l’enrou- lement, la frisolée, la mosaïque, le crinkle (3), on n’a pas de Sivry (un des correspondants de Clusius, seigneur de Walhain, gouverneur de la ville de Mons, en Hainaut, Belgique, qui la tenait d’un personnage de la suite du légat du pape; ce qui indique l'itinéraire de la plante, en sens inverse : Belgique, Rome, Espagne) à Vienne le 26 janvier 1588. Papas des péruviens de Pierre Cieça (c’est ce dernier qui a publié en'1550 une Chronique espagnole du Pérou où ce compagnon de Pizarre a mentionné ce qui suit : Papas «semblables à des tubercules », à pulpe de Châtaigne, donnant le Chuño séché au soleil après congélation). (1) Clusius, dans son ouvrage intitulé Rariorum Plantarum Historia, imprimé à Anvers en 1601 par Jean Moretus,gendre et successeur de Plantin,s’exprime ainsi : «On ne doit donc compter pour la conservation de l’espéce que sur les « tubercules ; il est vrai que je n’ai jamais fait d’expérience sur les graines ; «mais j’ai appris par d’autres personnes que, dans la méme année, elles donnent «aussi des fleurs dont la couleur parait différer de celles de la plante mére. « Ainsi mon ami Jean Hogheland m’écrivait que les pieds qui étaient sortis de la «semence que je lui avais envoyée avaient donné des fleurs toutes blanches, «mais qu’il avait constaté que ces pieds qu’il avait déterrés à la même époque «ou l’on déterre ceux qui ont été produits par des tubercules, n’avaient encore « développé aucun de ces derniers, peut-être parce que les tiges n’avaient pas «encore atteint leur maturité. » [Voir Roze (Ernest), Histoire de la Pomme de terre, 1898, p. 91.] (2) ParMENTIER, Mémoire sur les semis de Pomme de terre (séance du 30 mars 1786 de la Société royale d’ Agriculture). « Ainsi, malgré les avantages réunis de la saison, du sol et de tous les soins que demande sa culture, la Pomme de terre dégénère, et cette dégénération, plus marquée dans certains cantons, a été portée à un tel degré que, dans quelques endroits du Duché des Deux-Ponts et du Palatinat, la plante, au lieu de produire des tubercules charnus et farineux, n’a plus donné que des racines chevelues et fibreuses, quoiqu’elle fût pourvue comme à l’ordinaire de feuilles, de fleurs et de fruits ou baies. » «Cette espèce de calamité pour les pays qui l’éprouvent a été attribuée à plusieurs causes qui n’ont aucune part directe ; les uns ont prétendu qu’elle dépendait du défaut de maturité des racines employées à la plantation, ou de ce qu’elles avaient été endommagées par la gelée. » (3) Une mise au point de cette question a été faite par M. BEAUVERIE (Reg. générale des sc., 1921, p. 275) où il résume brièvement les travaux très nom- DEGENERESCENCE, HÉRÉDITÉ ACQUISE 269 trouvé de parasite, on a été tenté de regarder ces affections comme purement physiologiques ou comme dues à un ultra- _ microbe invisible ou à un virus filtrant (1). Il y a cependant un facteur de dégénérescence qu'il est impossible de négliger, c’est celui dont Noël Bernard a été premier à soupçonner l'importance, je veux parler des myco- rhizes dont le rôle a été mis en lumière avec certitude dans le beau travail de M. Magrou (2), que l’Académie des sciences vient de couronner du grand prix des sciences physiques (prix Bordin, 1922). Malgré les énigmes qui subsistent encore sur cette question passionnante de la pathologie de la Pomme de terre, on peut affirmer qu’elle a fait un pas important, et l’on peut envisager qu'il sera décisif. ™ Parmi les points d’interrogation qui se dressent mainte- nant, il faut avant tout mentionner le fait capital découlant de l’organisation des tubercules qui ne renferment pas de Champignons, pas plus d’ailleurs que les tubercules d’un breux de MM. Quanjer, Oortwijn-Botjes, Lek, Allard, Artschwager, Carpenter, Cotton, Foéx, Murphy, Neuman, Orton, Pethybridge, Schultz, Wortley, etc. Enroulement (Potato leaf roll, Blatt rollkrankheit, Phleemnecrose). HKtat pathologique caractérisé par l’enroulement en gouttière vers le haut de la base de la feuille, par la décoloration du sommet, par les taches jaunâtres puis bru- nâtres desséchées, par le défaut de migration de l’amidon qui amène un épais- sissement du limbe, de sorte que les folioles produisent un bruit sec quand on les froisse, par la nécrose pectique du liber (ce dernier caractère mentionné par Quanjer en 1913, confirmé par Artschwager en 1918, a été retrouvé par FoËx : C. R. Acad. sc., t. CLXX, 1336; Ann. Epiphy., VII, 283; Soc. pathol. végét. France, 1921, 25). On verra dans les mémoires originaux (documents {récents : DucomeErT, Soc. path. végét. France, 1922, 99 ; voir aussi COTTON, idem, 82 ; QUANJER, idem, 77 ; SALAMAN, idem, 79 ; Murpuy, idem, 88, etc.) les caractères différentiels de la frisolée, de la mosaïque, du crinkle. La frisolée diminue beaucoup moins le rendement en tubercules que l’enrou- lement (Fo&x, Soc. path. végét. France, 1914, 92). (4) C’est l'opinion notamment d’ALLARD (Journ. of Agricult. Research, III, 295, 1915). Ces dernières conceptions paraissent résulter soit d’inoculations du virus, par piqûre à l’aide d’aiguille ou d’Aphidiens, soit par le contact des racines ou de deux moitiés de tubercules (l’un sain, l’autre malade). Malgré cela, M. Ducomet, qui étudie d’une manière très approfondie cette question, disait récemment (juillet 1921) que la « démonstration rigoureuse » du ca- ractère infectieux n’a pu «être apportée encore ». (2) Noëz BERNARD, Rep. gén. bot., XIV,1902 ; C. R. Acad. sc., t. CLXV, 1902; Bull Soc. Linn. Normandie, 5° série, VI, 1902 ; Bull. Soc. acad. Agr., Belles- Lettres, Sc. et Arts Poitiers, décembre 1909; Ann. Sc. nat. Bot., 9 série, XIV, 223, 235, 1911. — Ma’crou, Ann. Sc. nat. Bot., 10€ série, III, 1921. 270 | COSTANTIN Ophrys. Le mode de multipheation du Solanum tuberosum a entraîné la disparition complète des mycorhizes, — puisque l’ensemencement se fait d'ordinaire sur un sol absolument indemne de Champignon. Or on sait que norma- lement les filaments en arbuscules existent dans les plus. fines racines du Solanum Maglia du Chili, espèce sauvage: d’où a dû dériver, selon toute vraisemblance, le Solanum tuberosum cultivé par les anciens Incas. Dans le Maglia, Vassociation symbiotique est stable et durable (4). La constatation de absence de mycorhizes dans les types cultivés peut paraitre étrange si ce sont elles qui sont la cause de la tubérisation. C’est l’opinion qui découle de l’expérience de M. Magrou, qui s’accorde d’ailleurs avec tout ce qu'a vu Noël Bernard pour les Orchidées, notamment pour le Bletilla hyacinihina, qui est un cas très net. On pourra objecter, il est vrai, que le cas des Orchidées n’a rien à voir avec celui de la Pomme de terre, mais les expe- riences d’Émile Laurent et surtout de Noël Bernard sur la formation des tubercules aériens du Solanum tuberosum font disparaître cette difficulté : les mêmes facteurs physiques (concentration osmotique) interviennent dans tous ces cas. | | | Il est bon, à propos de l'intervention de conditions physico- chimiques sur la formation des tubercules de Solanum tubero- sum, de rappeler que Véchting (2) a signalé qu’on provoquait l'apparition précoce des renflements souterrains de la tige par la sécheresse du sol (ce qui augmente la concentration de la sève) et aussi par l’abaissement de température. Ce résultat s’accorde tout a fait avec celui qu'a annoncé Livingston, en 1906. A la température de 6° on obtient le même effet sur une Algue (Stigeoclonium) que par une concentration osmotique plus grande, c’est-a-dire que le Stigeoclonium prend la forme palmelloide (prédominance du cloisonnement transversal), tandis qu’a la température du laboratoire on voit apparaître, au contraire, l’état filamen- (1) Mme Nok BERNARD et Macrou, Ann. Sc. nat. Bot., 9° série, X FEV, 252. (2) Vôcarinc, Ueber die Keimung der Kartoffelknollen (Bot, Zeit,, LX, 1902). ae att Matte : FRE DÉGÉNÉRESCENCE, HEREDITE ACQUISE 271 teux (1). Raciborski était d’ailleurs arrivé antérieurement (1896), dans ses expériences sur la culture du Basidiobolus (2), à des résultats semblables. La concentration a une influence sur la forme. Le Champignon végéte bien dans une solution a parties égales de peptone et de glucose à 1 p. 100; $1 on augmente la dose de glucose, les cellules se raccourcissent et tendent vers la forme sphérique. Il signale même, comme plus haut, un état palmelloide quand on donne l'azote sous forme de sels ammoniacaux ou d’amine (chlorhydrate de méthylamine, éthylamine, propylamine) au lieu d’azote sous forme de peptone, d’acétamine, d’aspargine. I] mentionne également l’état filamenteux sous l'influence de gomme et d’alcool méthylique. . L'action de basses températures, d’après ce qui vient d’être dit, favorise la tubérisation. C’est là, d’ailleurs, un résultat qui s'accorde avec l’action du froid quand il s’agit des effets du Bacterium tumefaciens, qui, d’après M. Erwin Smith, favorise la formation des tumeurs crown-galls (3). Il était utile de rappeler tout ce qui précède avant d’abor- der le sujet du présent travail. | La donnée précédemment énoncée que le froid favorise la tubérisation se trouve contrôlée par le résultat inverse établissant que la chaleur amène la dégénérescence, c’est-a- dire l'absence de tubercules. Cela se vérifie nettement en Algérie. La culture de la Pomme de terre est une opération délicate dans cette contrée. En partant de tubercules qui ont été envoyés de France ou même d'Angleterre et d'Écosse, de Hollande à grands frais, on ne peut pas songer à utiliser les tubercules qu'on obtient par une première culture dans (1) Livineston (B. L.), Further notes on the physiology of polymorphism in green algae (Bot. Gaz., XX XII, 1901). (2) Racisporsxt, Ueber den Einfluss äusserer Bedingungen auf die Wachs- thumsweise des Basidiobolus ranarum (Flora, Bd. LX XXII, 107, 1896). (3) Erwin Smitru [Mechanism of overgrowth in plants (Proc. Amer. philos. Soc., LVI, 1917)] a étudié le mode d’action des substances chimiques définies, résultant de l’activité de cette Bactérie. Les substances capables de produire des excroissances rappelant, par quelques. caractéres, les tumeurs crown-galls sont les sels ammoniacaux, amines, aldéhydes,, acide acétique, acide tor- mique, etc. Toutes ces substances agissent par mécanisme physique en modi- fiant la pression osmotique. C’est évidemment de la même manière qu’agit Pabaissement de température qui détermine la tubérisation. 272 COSTANTIN l’Afrique du Nord pour des ensemencements ultérieurs, car on irait à la ruine (1). La dégénérescence oblige à revenir rapide- ment à la semence des pays froids. Je vais d’ailleurs fournir une preuve précise de ceci, en rappelant une intéressante expérience faite en 1918. A la fin de la guerre, en 1917, M. Germain (2) a préconisé Vemploi de tubercules algériens pour des cultures dérobées en France. Il pouvait y avoir intérêt, a cette époque, à cause des difficultés du ravitaillement, à essayer de faire une culture supplémentaire (ou dérobée) du Solanum tuberosum. M. Ger- main faisait remarquer que c’est d’avril à la fin mai que des semences (tubercules entiers) de variétés hâtives sont récoltées en Algérie, sans irrigation. Il pensait qu’on pourrait les plan- ter en juillet-août, en France, immédiatement après la mois- son. L'expérience fut faite au Muséum en 1918: la planta- tion eut lieu le 23 juillet, la récolte le 18 novembre 1918 (3). La récolte a été assez médiocre [avec Prime bretonne 67 tuber- cules ont donné 98,680 soit OK8,14447 au pied, le rendement a Vhectare était 7223 kilogrammes; avec Up to date (fin de siècle), 20 tubercules ont donné 38,816, soit 0Kk£,1905 au pied et le rendement a hectare 9525 kilogrammes (4)]. (1) Une remarque intéressante a été faite à la soutenance de thèse de M. Magrou par un examinateur, M. Gentil, qui a rapporté qu’un grand chef algérien, quand il veut fêter un hôte de marque, n’envisage rien de mieux que de lui offrir un plat de Pommes de terre, légume de luxe dont la culture est dispendieuse. (2) GERMAIN, Echo d'Alger, 1918, n° 2452, et aussi 18 juin. À (3) CosTANTIN et GÉROME, La Pomme de terre, culture dérobée (Bull. Mus. Hist. nat., 1918, n° 7, 542). La culture a été faite sans engrais. (4) En 1917, les poids de récolte de Pomme de terre d’origine francaise qui avaient été cultivés dans les parterres du Muséum (en suivant l’exemple de 1794) avaient été à Vhectare : i 40 000 kilos à Vhectare. Carré Decaisne (avec engrais). 18 750 — — Carré Thouin (avec engrais). 22 857 — — Carré Mirbel (avec engrais). 8000 — — Plantes annuelles (sans engrais). 9375 — — Pépinières (sans engrais). Les résultats de cette expérience des Pommes de terre algériennes étaient donc médiocres et n’auraient pu satisfaire ceux qui auraient voulu en faire une opération commerciale. Nous conluions en ces termes : « Les résultats obtenus avec ces variétés précoces d’Algérie sont médiocres comme culture dérobée marchande ; on peut envisager cette tentative en gue d’une culture d’amateur qui désirerait avoir des Pommes de terre nouvelles à une époque où les Pommes de terre développées normalement abondent. » DEGENERESCENCE, HEREDITE ACQUISE 27 Cette expérience met nettement en évidence la dégénéres- cence produite par le climat algérien. 67 tubercules de Prime bretonne ont été plantés. 11 n’ont rien produit (ont donc dégénéré). 56 ont permis de faire la récolte. 20 tubercules de Up to date ont été plantés. 12 n’ont rien produit (ont donc dégénéré). 8 seulement ont permis de faire la récolte. Dégénérescence complète : DEL O UC TS SRE No sie Sg à 16,41 p. 100. Le Vo CC NT ER RE CE EEE 60 — Il est indispensable d’ajouter qu'il y a lieu, à côté des pieds qui n’ont rien donné du tout, de noter, sur ceux qui ont produit une proportion notable de petits tubercules muti- lhisables : c’est de la dégénérescence partielle. Prime bretonne....\ 9*€,680 de tubercules marchands. — / 1k8,820 de tubercules inutilisables. Wp to. date’... 63. % 3k8,810 de tubercules marchands. — 0k£,450 de tubercules inutilisables. Dégénérescence partielle : RC CLONE ne eue te Wa es a de ee 18,8 p. 100. OR nes ne ea donee M à late: à AMES — On doit tenir compte, dans l’insuccès de la tentative précé- dente, de ce fait que les tubercules envoyés d'Algérie étaient incomplètement murs (1): ils ont bien commencé à pousser en tiges et feuilles, même en stolons souterrains, mais ils n’ont pas différencié de tubercules (parfois les ébauches de ces organes étaient gros comme un Pois). Joigneaux, dans le Livre de la Ferme (2), dit qu’a plusieurs reprises on a conseillé aux jardiniers de demander deux Il y a lieu de remarquer que, pour récolter des Pommes de terre le 18 no vembre, il a fallu abriter en coffres et sous chassis. Si cette précaution n’avait pas été prise, les tiges auraient pu geler du 15 au 20 octobre, ce qui aurait avancé la récolte d’un mois (c’est là un outillage qui ne se préterait pas au cas de la grande culture). (1) Ils auraient dû être plantés normalement l’année suivante. ÉEEp:213; 974 _COSTANTIN récoltes à leurs Pommes de terre précoces. Mais la méthode qu'il indique est tout à fait différente de celle qui vient d’être exposée : on bouture la plante par un temps couvert ou humide. L'auteur remarque que les pieds mûrs qui fournissent les bou- tures s’en ressentent. Quant aux tubercules provenant du bouturage, ils ne sont pas robustes, et, «en procédant de la sorte, on précipite la dégénérescence de la plante ». Évidemment, il y aurait deux autres séries d'expériences à faire, à la suite des essais précédents : conserver les tuber- cules Hoe les conditions normales pour leur maintien à l’état de santé et comparer les résultats des récoltes faites en France et en Algérie, en saison normale. Il y a tout lieu de penser qu'en Algérie les plantes sombreraient dans une dégénérescence profonde (1); quant à la culture en France, elle permettrait, semble-t-il, aux Pommes de terre de se remettre en meilleur état de santé (2). A l’occasion de ces cultures dérobées, il y a lieu de comparer les essais qui viennent d’être rappelés avec ceux entrepris, en 1901-1902, par M. Schribaux (3) à la ferme expérimentale (1) BERTHAULT, La production des primeurs sur la côte algéroise (Revue horticole, 84° année, n° 18, p. 418, 1912). Chaque année, afin d’éviter la dégé- nérescence qui se produit vite dans les cultures forcées, le plant de Pomme de terre est importé de France, peu après sa récolte, et la plantation se fait en décembre. Consulter aussi Besson (Antoine), Culture de la Pomme de terre dans le Sahel d’Alger (Bull. de la direct. de ! Agr., du Commerce et de la Colonisat. de la Régence de Tunis, XXI, n° 90, 22, Tunis, 1917). Variétés souvent cultivées : Royale Kidney (hative ou allemande ou Belle de juillet), récoltéeen Allemagne ou en France, cultivée dans des pays septentrionaux. Aux États-. Unis également, à propos du /eafroll et de la mosaïque, il est fait mention de northern grown seed qui est souvent employée [(New-York Agr. Exp. Stat. Geneva, 1921, XL, p. 25-26. — STEWART, idem, octobre 1921, n° 489], on recommande de se procurer de la semence dans le nord. D'ailleurs, il est connu pour la plupari des plantes que c’est un moyen efficace de renouveler toutes les semences (Renseignement très intéressant qui m’a été fourni oralement par M. Gérôme, qui est un praticien très expérimenté). (2) Ducomer (loc. cit., 1921, p. 265) dit |: « L'influence défavorable des climats chauds et secs a été notée par de Jussieu en France, Hutchinson en Angleterre. C’est pour raison de climat trop chaud que la Pomme de terre dégénère rapidement. en Algérie, en Égypte, en Turquie, en Argentine, en Uruguay. C’est pour remédier à cet état de choses que l’on a introduit pério- diquement la Hainaut en Algérie, la Royale Kidney en Espagne, l’Institut de Beauvais en Turquie, l’Early rose dans l'Amérique du Sud. » (3) ScHriBAUx, La Pomme de terre de primeur (Bull. Soc. nat. d'agriculture, 1902); Sur la production des Pommes de terre de primeur à l’arrière-saison (Journ. d’agricult. pratique, 1903, 1er semestre, 342). j ; 4 4 Se -- re ay Ste à = pu x A “ ad DEGENERESCENCE, HEREDITE ACQUISE 275 de l’Institut agronomique, aussi en Bretagne, dans la Haute- Marne, etc. Les variétés sur lesquelles ces études ont porté ont été Magnum bonum et Hollande. La plantation a été faite au début d'août, mais l’arrachage des jeunes tubercules n’a eu lieu qu’au printemps. Ce maintien des tubercules en terre pendant les grands froids de l'hiver expose ces organes à être gelés. Mais, si l’abaissement de température n’est pas trop intense et si la congélation n’a pas lieu, l’effet du froid ne peut être que bienfaisant, d’après ce qu'a constaté Vôchting(1), car il favorise la tubérisation. M. Schribaux a remédié au danger de la gelée en Bretagne, où le climat marin est très doux, par «un simple butiage ». A Noisy-le-Roi (Seme-et-Oise), où se trouve la ferme expéri- mentale de l’Institut agronomique, le thermomètre est tombé à —100, les Pommes de terre recouvertes d’une couche de terre de 20 centimètres n’ont pas été atteintes. Là où le thermo- mètre est tombé à —14°, une couche de paille a été nécessaire. Pour un froid de — 17°,M.Schribaux conseille un fort buttage et une couche de fumier. Dans le nord et l’est de la France (où sévit le climat continental), la gelée est à redouter. Là où l'hiver est doux (Bretagne, sud-ouest, région méditerra- néenne), la méthode peut réussir. Un second point différencie les essais que nous avons pu faire, M. Gérôme et moi, de ceux de M. Schribaux. Nos Pommes de terre provenaient d'Algérie, où elles ont été récoltées d’acril à mat, tandis que, dans les expériences de M. Schribaux, les tubercules sont récoltés à l'automne en France. Us sont con- serves par lui soit à la lumière, soit au froid (par exemple dans une cave d’un brasseur, à 20 ou 40). Ces tubercules ont des germes courts et épais, et ils sont plantés fin juillet ou au plus tard fin août. Ce dernier cas est arrivé parfois en Bretagne, et le résultat a été mauvais. La méthode algérienne est plus avantageuse, à certains égards, que la méthode de M. Schri- baux (conservation par le froid) (2). Il y a lieude remarquer, quand on compare les rendements (1) Loc. cit. (2) CosranTiN et GÉRÔME, Remarques complémentaires sur la Pomme de terre en culture dérobée (Bull. Muséum d’Hist. nat., 1919, n° 4, p. 1). 2 SAD ge Fe ee MRSS UE ST SPC ST EN REA DOS DU ee re Roatan ee ey ee 7. « Ne tae a, SN ë AE ME TE eve bé: NT hc, AUS ic Pr PA D AL REA \ 5 cM seed RARE fa Sere ? ? 1 MoT x rt Se 20 COSTANTIN des essais de M. Schribaux avec ceux que nous avons obtenus, qu'ils sont analogues et même on serait tenté de dire les. nôtres supérieurs aux premiers. Production par touffe : Masnumabonum (SCAU?) 2 ect. rene 200 à 300 gr. 9,680 Prime bretonne: (Costs et: Ger.) 2/2... a eo Pen — 173 — 3,810 — Upi-to:.date- (Cost et Gen). ER EMENR US ne = 476 — En réalité, on ne tient pas compte ainsi de toutes les Pommes de terre dégénérées. Avec cette correction, on a: 9,680 Primes brelonne ts ere ee fae non Te 14487 4. | 3,810 UO p to date: see Ree Oath ass RE RER ane a == 190675. Ces chiffres sont nettement inférieurs à ceux de M. Schri- baux. Ils tendent cependant à prouver qu’en maintenant les Pommes de terre algériennes sous coffre et sous châssis, jusqu’au 18 novembre 1918, on a réalisé des conditions qui étaient favorables pour rétablir un peu la santé des semences, qui avaient été anémiées par un élevage dans un climat trop chaud. Les faits mis en lumière par l'étude qui vient d’être men- tionnée (et qui méritera, ainsi que je le disais plus haut, d'être complétée sur plusieurs points) nous renseignent déjà nette- ment sur l'influence défavorable d’un climat chaud et médi- terranéen. Il est utile maintenant de connaître l'effet d'un climat tout à fait tropical. MM. Capus et Bois (1) nous fournissent des renseignements. précis sur ce point : «Toutes les plantes potagères n’acceptent pas le climat tropical. Il en est dont les produits sont nuls ou insufisants dans les parties basses des régions équato- (1) Capus et Bois, Les produits coloniaux, p. 105. — Ducomer, loc. cit., p. 265. Il y a dégénérescence rapide «au Congo, au Gabon, aux Canaries, à la Guyane, aux Antilles». Cultures sur les hautes terres équatoriales [Indes, plateaux élevés de Costa Rica, Équateur, Indes néerlandaises, Cuba : Jehangir Fardinji Dastur, Ajrekar etShaw, Hutchinson et Joshi (1916); Lyman (1916) ; Subramaniam (1920) ; Arthur (1921) ; Jehle (1916) ; Westendijk (1916)]. DEGENERESCENCE, HEREDITE ACQUISE DE riales, ou la chaleur et l’humidité règnent d’une manière constante pendant toute l’année, mais donnent des récoltes parjois excellentes lorsqu'on les cultive à de grandes altitudes. C’est le cas de la Pomme de terre (1). » Ainsi donc la Pomme de terre est une plante de pays froids, qui s’accommode surtout des altitudes élevées, et il ne faut pas oublier qu’on la cultive depuis un temps immémorial sur les hauts plateaux des Andes, où l’on prépare les Pommes de terre gelées (Chuno) signalées par Castelnau (1843-1847) aux envi- rons de Puno (2389 m.) et Aréquipa (3 923 m.), par Weddel (1845-1846) à La Paz (3730 m.) (2). Il peut sembler que je m’éloigne de mon sujet de la dégéné- rescence et de la question des mycorhizes dans les paragraphes qui viennent d’être exposés. Iln’en est rien. Si la plante qui m'occupe exige un climat rude et rigoureux, c’est une erreur culturale de vouloir la cultiver en dehors de son habitat normal. Soumise à des conditions climatériques qui ne lui conviennent pas,la plante risque deperdre son équilibre vital, et sa dégénérescence est un effet naturel des fautes de culti- vateur. II. — Le froid et les plantes vivaces. Le travail de M. Magrou a élargi singulièrement le pro- blème de la Pomme de terre, qui vient d’être uniquement (1) Les auteurs précédents (Capus et Bois) citent, avec la Pomme de terre, l’Artichaut, l’Oignon (bulbes), le Fraisier. Ils ajoutent que l’Asperge, la Betterave, les Carottes, les Navets, les Salsifis, bien que prospérant surtout aux grandes et aux moyennes altitudes, « peuvent donner de bons résultats (en terre tropicale) dans les pays où la saison sèche et fraîche est assez longue pour leur permettre d’évoluer ». Il serait utile de savoir au bout de combien de temps ces plantes dégénérent soumises à ce climat épuisant. Il y a cependant des plantes tuberculeuses adaptées aux chaleurs tropicales qui ont remplacé la Pomme de terre sous l’Équateur : Colus rotundifolius (Ousou-ni-fing) et Coleus Dazo. Voir, pour la culture des Plectranthus, Reg. cult. coloniale, VIT, 1900, n° 57, p. 444. Voir aussi CHEVALIER et PERROT. (2) Nok, Bernarp, L’origine de la Pomme de terre (Bull. de la Soc. aca- démiq. @ Agric. Belles-Lettres, Sc. et Arts de Poitiers, décembre 1909). « Les témoignages concordants des premiers explorateurs du Nouveau Monde nous apprennent, de plus, qu’à l’époque de la découverte de l'Amérique la Pomme de terre était cultivée depuis un temps immémorial dans les régions monta- gneuses du Chili et du Pérou. » Le Solanum Maglia envoyé à Noël Bernard a été récolté à une très haute altitude, près de 4 000 mètres (Magrou). Nia area es obi Rp ‘ Ly 278 = COSTANTIN envisagé dans ce qui précède; pour lui, avant tout, le Sola- num tuberosum est une plante vivace, comme d’ailleurs l’Oro- bus tuberosus et le Mercurialis perennis. Dans ces trois plantes, appartenant à des familles très différentes et très éloignées l’une de l’autre, il y a un caractère commun qui est celui d’une symbiose durable et stable avec des Champi- gnons. Au contraire les trois espèces correspondantes annuelles voisines, Solanumnigrum,Orobus coccineus, Mercurialis annua, ont le caractère commun d’avoir des Champignons phago- cytés. Donc, dans un cas, on constate une association permanente avec les mycorhizes ; dans l’autre, destruction des Champi- onons endophytes. : < C’est Noël Bernard quia, par une vue profonde, soupçonné ce résultat dont personne n’avait l’idée. Ce sera pour M. Ma- grou un titre scientifique très sérieux de l’avoir établi par une étude très soignée. La question de la durée (1) de la vie des végétaux se trouve ainsi liée, on peut dire d’une manière inattendue, à celle de la présence ou de l’absence de symbiose. C’est là une remarque dont il faut absolument déduire toutes les conséquences. Il s’agit, d’ailleurs, d’un problème qui a déjà fait l’objet d'investigations extrêmement nombreuses, et cela me con- duit à me transporter dans un nouveau donee ; Bonnier a attiré depuis longtemps l’attention sur les varia- tions de la composition de la flore lorsqu’on gravit une mon- tagne. Le tableau suivant indique comment varie la pro- portion des plantes annuelles et bisannuelles quand on s’éléve jusqu'aux neiges éternelles : 200,4 1188"mepres d'alumude ere. ere Nbre 60> D 0G 600 à 1 800 — TE A Re D TE ae 33 = 1/300 ala, meige persisianie <. 2.6 ae es a ee 6 a+" (2), (1) La dégénérescence peut être liée à la durée. DucomeET (loc. cut., p. 255) dit : «On peut envisager cette détérioration à des points de vue différents : à ceux de la durée des individus, etc. » Il se demande s’il y a « une durée des plantes vivaces », si l’on peut parler pour elles « de sénilité naturelle ». (2) Les expériences de Leeb ont montré l’influence de la température sur les variations de la durée de la vie des œufs d’Oursins fraîchement fécondés. En abaissant la température de 10°, on augmente mille fois environ la SS de la vie (GEORGES Boun et ANNa’ Drzewina, La chimie et la vie, p. €2). ei 2 4 x FA so Fog ST RE oa pov » 4.4 Nes CS \ Re oi 4 NA SES CLS IE DÉGÉNÉRESCENCE, HÉRÉDITÉ ACQUISE 279 Quand, au leu de s'élever en altitude, on se déplace vers le _pôle, on constate des variations analogues, mais le change- ment est plus complet, car, quand on arrive dans la région arctique polaire, il n’y a plus du tout de plantes annuelles et bisannuelles ; toutes les espèces sont vivaces. Les expériences culturales de Bonnier ont complété ces données premières et en ont donné l'explication ; la Linaire alpine vit plusieurs années dans les Hautes-Alpes, et on peut compter jusqu’à huit couches annuelles de bois sur la section de son rhizome ; à chaque printemps, sur cet organe souter- rain; de nouvelles pousses apparaissent. Dans les basses altitudes,la même espèce est annuelle. La même constatation peut être faite pour le Poa annua, qui, malgré son nom spécifique, peut être vivace sur le pic d’Ardiden, dans les Hautes-Pyrénées. L’Arenaria serpyllifolia, le Ranunculus philonotis présentent des variations de méme ordre. Grisebach a attiré l’attention sur des variations moins radicales, plus délicates peut-on dire Le lee campesiris est annuel on la plaine, bisannuel dans la montagne. Murbeck a fait un pas de plus dans cette voie, car il a établi que le type linnéen précédent pouvait se décomposer en deux petites espéces du type de celles de Jordan. * G. baltica annuel (Angleterre, Prusse, nord Gentiana eae) de la Bavière, Bohême). \ G, suesica bisannuel (Suède exclusivement). La seconde petite espèce, suesica, qui a une stabilité de _même ordre que les types jordaniens, doit donc avoir pris naissance dans un pays plus septentrional, par conséquent à climat plus rigoureux. Mêmes remarques pour le Gentiana amarella, quise dédouble en Gentiana uliginosa (annuel) et lingulata (bisannuel). Selon Murbeck, ces petites espèces ont dû se séparer des Gentiana campestris et amarella depuis le période post-glaciére. Wettstem a élargi encore l’horizon que nous sommes en train d'explorer. Il a attiré l'attention sur un certain nombre de variétés tardives comme Gypsophila serotina, Chlora sero- - re WLAY bee Vies TEA > a ke T4 Saree Là PY RO Dee eee, re “aes DAS eR UN ee AO PRE Er Oh SA gh Na ap RIES COR AM Abe Hee ORY AE rs Mae de 4 280 COSTANTIN tina, etc. Pour certains auteurs, ce sont des variétés acciden- telles, sans valeur; pour d’autres, plus avisés, ce sont de véritables espèces. Wettstein a soumis cette question à un examen approfondi et, par des cultures répétées pendant plusieurs années à Prague, il a prouvé qu'il s’agit de formes parfaitement stables qui gardaient leur caractère soit pré- coce, soit tardif au cours de semis successifs. Des types de cette nature se rencontrent dans les genres Euphrasia, Odontites, Gentiana, Chlora, Alectrophorus, etc. Ce savant a pu établir le tableau suivant : ESPÈCES PRIMITIVES. ESPÈCES PLUS RÉCENTES. nn | US — Esp. précoces. Esp. tardives. MES Le ere Ne E. Rostkoviana Hayne. Euphrasia brevipila. (ee tenuis Le ff te ake Weasel ke Nea eae FE. brevipila Burn. et Griml. —_ Gentiana præcox. ( G. precox K. et J. Kerner cia. 8) erie! (el je Malte tere) (6/.0. 1p ess. 6, | (o', bye lonia G. carpathica Wettstein. En même temps que se manifestent ces variations dans l’époque de floraison, on peut observer ce que Wettstein a appelé le dimorphisme saisonnier. Le port des pe- tites espèces ainsi différen- ciées n’est pas le même: les Euphraises comme les Gentia- nes précoces ont une tige peu ou pas ramifiée. Les espèces tardives ont au contraire les tiges ramifiées (1). (1) L’étude faite par M. SHEAR (United States Departm. of Agricult. Fig. A. — 1, Euphraise précoce à tige peu Bull., n° 444, Washington, 1916) de ramifiée ; 2, Euphraise tardive à tige la dégénérescence de l’Oxycoccos ma- très ramifiée (D’après Wettstein.) crocarpus se manifestant par une pseu- CE do-floraison (false blossom), permet d’entrevoir les causes de cette ramification. Quand la plante est malade, le calice et la corolle s’élargissent et deviennent verdâtres, les étamines et le pistil avortent. La fleur est remplacée par un court rameau avec petites ~ feuilles. Les branches latérales des plantes attaquées se montrent en plus DEGENERESCENCE, HEREDITE ACQUISE 281 Cette constatation est très intéressante au point de vue qui nous occupe, car, dans cinq exemples cités par Fabre, Noël Bernard et M. Magrou : Loroglossum, Orchis, Solanum, Orobus, Mercurialis, quand la symbiose ne s’établit pas ou que les Champignons sont phagocytés, les tiges se ramifient tandis que les tiges restent simples quand les tubercules se forment ou quand les rhizomes apparaissent et que la sym- biose devient stable. Il y a là un parallélisme frappant qui montre que l’action des mycorhizes se produit dans le même sens que les varia- tions de la durée de la vie sous l’influence du climat alpin (changements d’altitude ou de latitude). Murbeck a d’ailleurs trouvé des exemples typiques ana- logues aux précédents, mais plus complets, où l’on observe un trimorphisme saisonnier : ESPÈCES PRIMITIVES ESPÈCES ANNUELLES ESPÈCES BISANNUELLES nn tardives. précoces, ( G. baltica Murb. _ Gentiana campestris. ? | G. Germaniæ Froel. DR me ME RU dde / G. suesica Murb. . G. uliginosa Willd. Gentiana amarella. |G. axillaris; ROPE Ste cee ah CNE DATES is Mae aoe deta a G lingulata. _ Ces résultats ont été étendus aux Helleborus, aux Safrans, aux Colchiques, aux Scilles. Hil. — Hérédité des caractères acquis. On voit nettement, par tous ces exemples, que les petites espèces jordaniennes naissent sous l’action du climat alpin ou de la variation de latitude. C’est le climat et surtout le froid qui est le facteur primordial présidant à l'apparition de l’hérédité des caractères acquis. D'ailleurs, un certain nombre d’expériences entreprises par divers savants dans diverses directions conduisent à des grand nombre: elles se développent au moyen de bourgeons axillaires d'habitude à l’état latent. Un aspect de balai de sorcière n’est qu’une exagé- ration de cette tendance. La production de cette maladie est vraisemblable- ment liée aussi aux mycorhizes qui abondent dans les Éricacées (Rayner). La question de la présence des mycorhizes et de leur action se trouverait ainsi rattachée au problème de la floraison. sce ge + Mel TE: 2 $ a Ee ae, SF € CN PR NT Scr SO I ere ae PE LE RE DNS AN ASS OT 282 COSTANTIN = résultats semblables. Une donnée importante nous est fournie par M. Cieslar (1). II a remarqué que les Larix et les Picea se développent plus lentement dans les Hautes-Alpes et ne forment, dans ces conditions, que de trés minces couches annuelles de bois. En comparant les germinations des graines de telles formes récoltées sur les Alpes et celles qu’on obtient dans les plaines, on voit s’accuser des différences dans la croissance lorsque ces plantules sont élevées dans les mêmes conditions. Les figures ci-jointes (empruntées à M. Cieslar), | nous permettent de comparer la force de croissance de trois petites plantules de trois ans d’un Picea élevées à l'altitude de 200 mètres, les graines qui ont produit ces germinations ayant été récoltées dans les trois stations suivantes : N° 1 : dans l'Achental, à 4 600 mètres d'altitude. No eee _- à 800 — No 3 : en Finlande. Les dessins sont suffisamment éloquents pour permettre . d'affirmer qu'il y a héré- dité des caractères ac- y quis. a Me Bonnier a fait des &Ÿ* constatations analogues ~~ mais poussées plus À loin (2), car les recherches A | ont été continuées pen- A dant trente ou trente-cinq années dans les hautes altitudes des Alpes et des Pyrénées. Helianthemum vulgare | | as Gaertn. Les plants issus altitude de 200 méttes. 4, graine récolté à de la plaine, maintenus 1 600 mètres. d’altitude ; 2, graine récoltée a pendant plus de trente 800 mètres d’altitude ; 3 et 3, graine récoltée à ‘ Stage x en Finlande, haute altitude (D’après Cieslar). ans à 2400 mètres d’alti- (1) Lorzy, Vorlesungen über Deszendenztheorie, erster Teil, 174. (2) Bonnier, Semis comparés à une haute altitude et dans la plaine (Compies rendus de V Acad. sc., 15 décembre 1919,t. CLXIX, 1136); Sur leschangements obtenus expérimentalement dans les formes végétales (idem, 7 juin 1920, t. CLXX, 1356). DEGENERESGENCE, HEREDITE ACQUISE | 283 tude, ont acquis tous les caractères de l’Helianthemum grandi- florum D.C., à savoir : feuilles poilues, surtout à la face infé- rieure ; pétales d’un jaune éclatant, de plus de 12 millimètres de longueur ; sépales ovales, de plus de 10 millimètres de longueur. Polygala vulgaris L. est devenu Polygala alpestris Rchb., à tige souterraine relativement épaisse et très développée, feuilles moyennes recouvrant la base de l’inflorescence, laquelle est courte et à fleurs serrées ; grandes sépales à nervure médiane simple, à nervures secondaires peu ramifiées, ordi- _naïrement non réunies aux nervures latérales par un réseau ; fruits mûrs plus larges que les grands sépales per- _ sistants. Silene nutans L., devenu Silene spathulefolia Jord. Silene inflata Sm.,devenu Silene alpina Thomas. La ressem- blance s’accusait déjà au bout de six ans, mais était beaucoup plus grande au bout de vingt ans. | Lotus corniculatus L., devenu Lotus alpinus Schleich. Trifolium pratense, L. devenu T. nivale Sieb. Anthyllis vulneraria L. a pris une partie des caractères de VAnthyllis alpestris Rehb. (Anthyllis Dillenu Boreau ; Anthyllis affinis Brittinger), etc. Que conclure de tous ces résultats? « On pourrait soutenir, dit Bonnier, qu’il n’y a là aucune transformation d’espéces, et que des auteurs tels que De Candolle, Reichenbach, Schleicher, Villars, Lamarck, Schmidt, Willdenow, etc., se sont tout simplement trompés en décrivant comme espèces de simples formes ou variations appartenant à une même espèce de premier ordre. » «On peut dire aussi, en ce qui concerne les « petites espèces » comme on les désigne quelquefois, dont les descriptions sont dues à Jordan et à Boreau, que ces auteurs, qui ont maintes fois montré la persistance des caractères de ces espèces malgré les changements de milieu, se sont trompés en ce qui concerne les espèces citées. » Bonnier fait remarquer qu’en tenant compte de ces résul- tats «le nombre des espèces, dites véritables, irait en dimi- nuant » d’une manière énorme. ANN. DES SC. NAT. ROT., 40e série. IVe 0 284 . : COSTANTIN L’instabilité des espèces, qui entraine la disparition de carac- téres spécifiques très solidement établis, ne laisse done aucun doute sur la réalité de l’inconstance des variétés culturales. Il suffit qu'une variété soit cultivée dans un climat qui ne lui convient pas pour dégénérer (1). Ces remarques expli- - quent bien toutes les contradictions sur la persistance des variétés ou sur leur caractère éphémère. On lira avec un véri- table intérêt la discussion sur cette question dans le mémoire de M. Ducomet (2). Il cite la Prune de Reine-Claude, qui remonte à Louis XII; la Pomme de Calville blanc, qui date _ de 1640 (Boyceau) ; la Poire Beurré d’Angleterre, de 1628. H. de Vilmorin remarque que « le terme de trente ans fixé par le rapport d’une commission anglaise comme durée moyenne de l’existence d’une variété lui paraît beaucoup trop court ». En somme, les variétés ne dégénérent pas tant qu’on maintient, par une sélection attentive et une culture trés soignée, autour de la plante les conditions nécessaires pour la différenciation de la variété. On a dit maintes fois que la multiplication (tubercules, boutures, etc.) nuisait à la longue à la plante. Maupas avait cru prouver expérimentalement que la génération asexuée épuisait peu à peu les organismes et qu'il fallait mévitablement retourner à la reproduction sexuée (Infusoires). Mais Miss Calkins a établi que, par un régime alimentaire approprié, on pouvait aller jusqu’à la 665€ géné- ration asexuée sans le moindre signe de faiblesse (3). En somme, « la dégénérescence est partout, puisque la varia- tion est générale ». Si la dégénérescence ne se produit pas, c'est parce que les variétés sont surveillées. Dès que l’atten- tion du sélectionneur faiblit, les variétés s’effritent et dégé- nérent. Pendant la guerre (1916-1919), la production de onze variétés de Pommes de terre récemment introduites à (1) Pour la dégénérescence de la Pomme de terre, «il est certain que beau- coup de variétés se détériorent rapidement dans le Midi » (Ducomer, Loc. cit., p. 265). (2) Pages 258 et suiv. (3) Les anciennes expériences de Maupas amenaient à croire que l’espèce s’éteignait à la 230€, s’il n’y avait pas reproduction sexuée. Il est d’ailleurs à remarquer que très ordinairement, chez les plantes, la reproduction par graines est une source de variation (ce qui équivaut à dégénérescence au sens large). DEGENERESCENCE, HEREDITE ACQUISE 285 Verrières a baissé de 90 p. 100. Y a-t-il leu de distinguer la « dégénérescence vraie » de la « détérioration provoquée par des conditions défavorables de milieu » ? Au fond, dans le premier cas, on n’a pas découvert la cause d’altération ; tandis que, dans le second, on peut la connaître et y remédier. Il est d’autres causes de dégénérescence souvent invoquées, ce sont les maladies parasitaires, notamment le Phytophthora pour la Pomme de terre. Certains agronomes ont prétendu que c’était à la sénilité de plante, qui se trouvait affaiblie par excès de multiplication agame, qu'il fallait attribuer le caractère grave de l’épidémie de cette plante. En réalité, les deux conceptions peuvent se défendre : les expériences d’Orton, tout à fait remarquables, établissent qu'il y a des lignées résistantes à la maladie de la flétrissure pour le Cotonnier, et il décrit la méthode expérimentale qui permet de les découvrir. La résistance est un caractère héréditaire qui se transemet par graine, qui peut être considéré comme un déterminant, quand on fait jouer la loi de Mendel, grâce à laquelle on peut infuser à la descendance d’une lignée résis- tante des propriétés commerciales ou industrielles justifiant la culture en grand. Ces propriétés héréditaires, ces déterminants qui, selon certaines théories, se manifestent dans les chromosomes peuvent cependant s’abolir en changeant de climat. La race «Conqueror » de Pastèque, qui résiste à la flétrissure (et qui a été obtenue par croisement entre le Pastèque et un Melon sauvage) donne satisfaction par sa résistance au Fusarium niveum dans la Caroline du Sud et le Jowa et perd cette pro- priété de lutter efficacement contre le parasite dans l’Oré- gon (1). Il y a d’ailleurs bien souvent une raison pour que les plantes résistent moins, ce sont les variations de virulence qui se produisent dans les parasites eux-mêmes suivant les districts géographiques. Des expériences tout à fait décisives établissant ce résultat ont été faites notamment par Klebahn sur le Puccinia Smila- (1) Orton (W.A.), The development of disease resistant varieties of plantes (IV Confér. internat. de Génétiq., Paris, 1911, p. 247, 1913). 286 : : COSTANTIN cearum-Digraphidis, qui donne sa forme Puccinie sur le Phalaris arundinacea et sa forme æcidienne sur le Polygona- tum multiflorum, le Convallaria majalis, le Majanthemum bifolium et le Paris quadrifolia. Or, ayant récolté, en 1892, des æcidiopores sur le Polygonatum, Klebahn a pu les inoculer au Phalaris, puis est repassé, pendant plusieurs années, unique- ment sur le Polygonatum. Il a vu une accommodation mani- feste au Polygonatum se trahissant par le tableau suivant: ÆCIDIES SE DEVELOPPANT SUR EE Pr AP er Convallaria. Majanthemum. Paria: 1895 Richement. Richement. Richement. Faiblement. 1897 idem Modérément. Faiblement. Pas, 1898 idem idem Seulement des traces. idem 1902 idem Faiblement. idem idem 1903 idem idem Modérément. idem Or iln’y avait pas de Paris à 15 kilomètres de distance dans le district où les spores ont été prises au début, tandis que les Convallaria et les Majanthemum y existaient abondam- ment. M. Rant (1),dans ses belles recherches expérimentales sur le Corticium salmonicolor (javanicum) (qui produit cette maladie désignée par les Javanais sous le nom de djamer æpas = champignon vénéneux), a vu apparaitre également des races géographiques de Champignons (2) confirmant les résultats précédents. (1) Rant, Ueber die Djamær œpas Krankheitund über das Corticium java- nicum Zimmermann (Bull. Jard. Bot. Buitenzorg, 1912, IV, 150). (2) Je crois utile d’ajouter à toutes les données qui viennent d’être exposées concernant l’hérédité acquise, tirées de l’étude des plantes dont les résultats paraissent décisifs, un certain nombre de documents concernant les animaux. CORNEVIN, Traité de zoologie générale, p. 371 (expérience très intéressante. quia duré vingt-troisans,surl’enlèvement des cornes de l’espèce bovine).— WeEtTT- STEIN (Vortrag feierlich Sitz. k. Akad. Wiss. Wien,et Ann. biolog., t. VII, 422), — KamMEReER (P.), Vererbung erzwungener Fortplanzungs anpassungen (Arch. Entw. Mechanik, XXV, 7-52) (Voir également Ann. biolog., 1913, 358). — Hartoc (Marcus), The transmission of acquired characters (Contempor. Review, 4908, septembre 307). — Semon (Richard), Der Stand der Frage nach der Vererbung erworbener EHigenschaften (Fortschrif. f. naturw. Forschung., II, 4-82) (Voir aussi Arch. mikr. Anat., 1913, 82 ; Ann. biol., 1913, 359). — Hous- say (Arch. Zool. exp., 1907). — CHARRIN, DELAMARRE et Moussu, C. R. Acad. se., t. CX X XIII, 135). — CHarrin et GLEY, C. R. Soc. biol., 10€ série, t. II, 757; C.R. Acad. sc., t. CXXI, 664. — Vaittarp, Ann. Inst. Past., X, 65-86. Lire aussi les objections qui ne paraissent pas admissibles faites par WILLE à DEGENERESCENCE, HEREDITE ACQUISE 287 IV. — Application à la Pomme de terre cultivée. Il y a lieu maintenant d’appliquer les résultats qui viennent d’être exposés à la question des maladies de dégénérescence. Si ces maladies sont en relation avec un changement évolutif ou une altération des mycorhizes, on entrevoit dans quel sens il faudra opérer pour y porter remède. Le parallélisme établi entre les réactions des mycorhizes et l'effet du climat alpin mérite d’être retenu : Régions élevées : espèces vivaces : symbiose stable. Régions basses : espèces annuelles : phagocytose des Champignons. Est-on en droit d’appliquer ces données à la Pomme de terre, qui est une plante dépourvue de mycorhizes à l’état cultivé? Il me semble que oui. En voici les raisons. Le Solanum tuberosum comme le Solanum Maglia sont des plantes de hautes altitudes tropicales et dans ces habitats élevés, à l’état sauvage, la symbiose existe et elle est stable. Si nous comparons le Solanum tuberosum aux plantes vivaces, le climat montagnard a été le climat primitif et normal de l’espèce. C'était celui qui favorisait les mycorhizes et qui tendait à établir une association permanente avec les Champignons. Done, si nous cultivons la Pomme de terre dans un climat SEMON, SCHUBELER, etc. : WILLE, Ueber die Verändung der Pflanzen in nôrdli- chen Breiten. Ein Antwort an Herrn Richard Semon (Biolog. Centralbl., XX XIII, 245), et Semon, Die Experimental Untersuchungen Schübelers ‘Biolog. Centralbl., XX XIII, 639). PicteET (ARNOLD), Quelques exemples de l’hérédité des caractères acquis (Actes de la Soc. hely. des sc. nat., 93° réun., Bâle ; Ann. biol., 1910, 320). — I. Des diapauses embryonnaires, larvaires et nymphales chez les Insectes Lépi- doptères (Bull. Soc. lépidop., Genève, 58 p., 1906). II. Diapauses hibernales chez les Lépidoptère (Arch. Sc. phys. nat., XXIII, mars, 7 p.). — STOCKARD (CHARLES), Intoxic. des mâleset femelles de Cobayes par l’alcool (Voir l’analyse, Ann. biol., 1913, 360). — ScuitLer (Ann. biol., 1913, 361). — Henstow (B.), The Heredity of Acquired characters in plants (VII, 107 p. avec 24 pl., Londres, John Murrey, 1908) (Voir Bot. centralbl., CI, 646, 1909). — Lesaces, C. R. Acad. se., 1921, 1922. — Ricuer et Carport, C. R. Acad. sc., 27 déc. 1920 — etc. Nous ne devons pas omettre de mentionner que tout récemment l’opinion inverse de la non-hérédité a été soutenue par M. Cuénot (Cuénor, La genèse des espèces animales, Alcan, 1921, p. 326-343), Aucun de ses arguments n’est décisif, 288 COSTANTIN froid et a une altitude ou latitude élevée, nous nous rappro- chons des conditions climatériques de la patrie de la plante. Les observations et expériences de Véchting, Noél Bernard, Livingston, Raciborski, Erwin Smith (1) nous apprennent que le froid agit comme les mycorhizes, ce qui est en accord avec les constatations sur plantes annuelles et vivaces (Wett- stein, Bonnier, etc.). Nous ne devons donc pas nous étonner de voir, quand les mycorhizes ont disparu par l’action de la culture, le facteur froid se substituer à elles et maintenir ainsi un caractère d’hérédité acquise (la tubérisation), qui est né autrefois sous l'influence des Champignons (expérience de M. Magrou). Ces remarques enlèvent à la notion d’hérédité acquise son caractère mystérieux. Mais, lorsque le froid fait défaut, Vhérédité acquise s’effondre et la plante dégénère. Le climat alpin déclenche les phéno- mênes osmotiques qui doivent amener la tubérisation. C’est là ce qu'il faut entendre par artifices de la culture: l’art du sélectionneur résulte en réalité de l’action climatérique (2). Il y a un nombre considérable de faits déjà connus, à pro- pos des maladies de la dégénérescence, qui établissent le rôle utile du climat froid pour les combattre ou les enrayer. « Anderson (1788), Chancey (1794) en France, Ryce en Angle- terre (1796) avaient constaté que les plants provenant de mi- lieux froids, de districts élevés, de la montagne, étaient meilleurs. A notre époque, Sutton en Angletterre (1906), Macoun au Canada (1918), ont insisté sur les bons effets des climats froids (3). » Pour la Suisse, selon M. Martinet, «aux hautes altitudes la Pomme de terre ne dégénère pas ; le climat alpin est essentiellement favorable au maintien de variétés telles que la très ancienne bleue des Vosges ». M. Ducomet cite, il est vrai, quelques faits qui paraissent (1) P. 271. (2) Dans l’exemple cité plus haut de la maladie de false blossom de l'Oxycoccos (Shear), pour vaincre le mal, c’est-à-dire pour atténuer la dégéné- rescence, il faut fournir à la plante Poptimum de conditions favorables à son développement; c’est-à-dire lesconditions qui maintiennentles caractères hérédi- taires acquis sous l’influence des mycorhizes, quandon cultivela plante dans des conditions où elle est exposée à les perdre. (3) Ducomer, loc. cit., 1921, 265. DEGENERESCENCE, HEREDITE ACQUISE 289 en opposition avec la théorie précédente. C’est évidemment cela qui l’a troublé et l’a empêché de tirer des conclusions identiques à celles que j’expose. En 1815, Picot de Lapeyrouse a déjà parlé de dégénérescence dans la Haute-Garonne de plusieurs variétés qui lui étaient venues des Pyrénées. Tout récemment (1922), M. Ducomet cite un exemple où l'influence de l’altitude n’apparaît pas : « Des échantillons des Pyrénées- Orientales ont été reçus de la plaine, de 650 mètres, de 1300 mètres. Ces derniers n’ont pas été meilleurs. Des échan- tillons du Tarn (monts de Lacaune), de Saône-et-Loire (Autu- _nois), des Alpes n’ont pas apporté de renseignements pré- cis (1). » On peut remarquer le caractère assez vague de ces dernières expressions. Il y aurait eu échec pour les Pyrénées, mais il ne suffit pas de tenir compte de l’altitude,il y a aussi à retenir la latitude: évidemment il faut tenir compte de ce fait que les Pyrénées sont des montagnes méridionales. Tout prouve,et j’y insisterai plus loin à plusieurs reprises, qu’une plante introduite malade ou déja dégénérée sur la montagne ne s’y rétablit pas. Est-on absolument certain de n’avoir transporté sur les Pyrénées que des plantes saines (non atteintes déjà de dégénérescence) dans les cas précédents? M. Quanjer est beaucoup plus explicite (2). Certaines régions de Hollande sont plus favorables que d’autres à la culture d’une semence saine. Généralement, les sols lourds, situés au voisinage de la mer, dans les provinces de Frise et de Hollande, donnent des meilleurs résultats que les sols sableux et tourbeux de l’est et du sud. Mais c’est surtout en Grande-Bretagne, au Canada; que la semence est d’autant meilleure que l'altitude et la latitude sont plus élevées. Un climat sec et chaud favorise la dégénérescence. M. Cotton (3) a étudié de très près la distribution de Yenroulement et de la mosaïque en Grande-Bretagne. Elles existent sous formes graves en Angleterre, dans le Pays de Galles, en Écosse. Cependant, d’une manière générale, ces maladies sont plus répandues dans les régions relativement (4) DucomerT, Soc. path. végét. France, 1922, 30. (2) QUANJER, Soc. path. végét. France, 1922, 82. (3) Corton, Soc. path. végét. France, 1922, 82, 290 . COSTANTIN chaudes et sèches que dans les pays froids du nord ou des montagnes. Selon lui, cela s’explique par la rareté des Puce- rons (transmetteurs de virus infectieux) dans les contrées à température peu élevée. Si l’on transporte de la semence malade en Écosse, elle ne guérira pas ; dans ce dernier pays, l'extension du mal est très faible, à la condition que la semence de début soit saine. Il cite les formes écossaises, notamment Up to date, qui ont été cultivées pendant vingt-cing ans sans changement de semence dans ce pays. M. Salaman dit (1) de même que, dans certaines localités d'Écosse, les variétés sont presque exemptes de ces maladies, ce qui explique la pratique commune qui consiste à importer de la semence de ces régions. M. Cotton a décrit ces hautes terres d'Écosse qui sont si favorables à la Pomme de terre; ce sont des districts entourés de vastes forêts, marécages ou terrains non cultivés, lesquels sont sans doute dépourvus des animaux qui seraient, d’après la théorie admise par cet auteur, transmetteurs de l’enroule- ment et de toutes les maladies libériennes de la Pomme de terre; mais on voit, d’après tout ce qui vient d’être exposé, ae i UE cuue doit surtout se faire sentir. f V. — Extension à d'autres plantes cultivées, surtout tropicales. La théorie que je soutiens, dans l’exposé qu’on vient de lire, pour arriver à comprendre les phénomènes de la dégénéres- cence des plantes cultivées, diffère donc de celles qui ont été proposées jusqu'ici (2). Elle s’éloigne, en particulier, de celle (1) Soc. path. végét. France, 1922, 77. (2) L'intervention des mycorhizes dans les maladies des plantes, notamment dans le cas du Châtaignier, a déjà été envisagée. Je dois mentionner qu’à plu- sieurs reprises, surtout dans mon enseignement public au Muséum en expo- sant, en 1904 notamment, les maladies de la Canne à sucre, j’ai émis l’opinion que les mycorhizes pouvaient être incriminées dans le cas du sereh. Je reconnais d’ailleurs que je n’envisageais pas alors la manière de voir exposée dans le présent travail. M. Petri (L’Alpe, série II, 1'e année, n° 12, p. 382 ; 2° année, n°81,3,5,7 et 8, Florence, 1914), à l’occasion du Châtaignier, a résumé, et classé plusieurs hypothèses invoquées pour expliquer des maladies où les mycorhizes interviennent. Dansune premièreopinion,les Champignonssymbiotiques, d’ordi- naire bienfaisants, se comportent tout à coup comme parasites,soit par suite Be 4 DEGENERESCENCE, HEREDITE ACQUISE 291 qui attribue un rôle prépondérant aux Aphis comme agents vecteurs des mosaïques et de toutes les maladies semblables. Je ne dissimule cependant en aucune façon le carac- tère qui me paraît sérieux des études expérimentales de M. Brandès (1), qui a établi le passage de la mosaïque de la Canne à sucre au Mais à l’aide de l’Aphis maydis. M. Lede- beer (2) à Java vient, tout récemment, de confirmer ces résultats, mais il incrimine l’A phis sacchari, Insecte largement distribué sur les feuilles inférieures de la Canne, abondant surtout les années séches, comme propageant le virus au Mais, au Sorgho et aux Graminées sauvages. I] n’est pas singulier d’évoquer la Canne à sucre, en même temps que la Pomme de terre, d’après le caractère de géné- ralité de toutes ces maladies de dégénérescence, car on ren- contre des mosaïques et des maladies semblables chez les _ Solanées, les Malvacées, les Cucurbitacées, Haricots, Bette- raves, Canne à sucre, Maïs, Sorgho, Coton, Tabac, Pélargo- nias, etc. (3). Les Pucerons, d’après M. Brandès et M. Ledebcer, pique- raient les plantes et transmettraient le virus, agent d’infec- tion existant dans le suc des plantes, envisagé soit comme un virus filtrant, soit comme un ultra-microbe. Cette conception oriente la lutte dans une voie très spéciale, celle de la destruction des Insectes et de l’élimination de toutes les plantes sur lesquelles ils peuvent s'installer (Bette- d’affaiblissement général de la plante provenant de causes indéterminées, soit par un manque d’humus, soit par des conditions impropres à la nitrification. Dans une seconde manière de voir, les mycorhizes seraient attaquées pardes parasites. Dans des recherches plus récentes, M. Petri incrimine le Blepharospora cambivora, type d’une série de Péronosporées souterraines dont l’étude semble destinée à prendre de l’importance. Petri, Rendi conti. Acad. dei Lincei, 5€ série, X XVI, 297, 1917; Annali del R. Institutt forestale nazionale, III, 3-34, 8 fig.,1 pl., Florence ,1917. —SHERBAKOFF, Phytophthora terrestria, 1917. PETHYBRIDE and Larrerty, Phytophthora cryptogea, 1919, — PEYRONEL, Blepharospora terrestris, 1920. (1) Journ. of Agricult. Research, 1920. (2) Archief Java, 1921 ; Agr. News, 1921, 366. (3) Dickson, Studies ou Mosaic (Phytopath., XI, 202, 1921). La mosaïque est connue dans trente genres et dix familles; maladies semblables a la mosaique connue dans huit genres et cing familles. 292 COSTANTIN raves Aphis rumicis). Dans la conception de M. Cotton, comme je le disais plus haut, l’absence d’A phis serait capitale pour l’Ecosse. Selon MM. Schulz et Folsorn, le Rhopalosiphon Dianthæ (Mizoides Persicæ Sulzer) serait l’espèce qui véhicu- lerait, en Amérique, la mosaïque de la Pomme de terre, dans l’état du Maine. L’action contagieuse des sucs des plantes m’amène à dire un mot des expériences de M. Mazé sur les extraits de plantes (1). I] s’est occupé d’une question qui est évidemment bien différente de cellequiaété examinée plus haut, la chlorose des plantes, et particulièrement de la chlorose toxique qui se traduit par le jaunissement des feuilles. Il y a cependant un point commun entre toutes les affections mentionnées, c’est la décoloration,' car la feuille se tache de jaune. Quand c’est sous l’action du plomb qu’apprarait la chlorose toxique, l’exsudat et la macération des feuilles normales sont des remèdes contre la maladie. Une goutte du liquide d’exsudation récolté sur des feuilles de plantes saines fait reverdir le parenchyme décoloré. Le protoplasma renferme donc des sucs actifs qui assurent la résistance naturelle de la cellule vivante aux intoxications et aux maladies. Les agents atmosphériques agissent sur les scérétions des substances élaborée: par la plante, le beau temps l'exalte, les jours sombres réduisent son activité jusqu’a faire dispa- raître les substances préventives du suc cellulaire. Le rôle de ces sécrétions internes s’étend à la protection contre les maladies cryptogamiques, et il peut probablement expliquer divers phénomènes observés dans les cas de mosaïque. L’action de ces subtances vénéneuses qui vient d’être envisagée m’améne à dire un mot d'expériences intéressantes de M. Floyd (2) sur la gommose provoquée par des substances chimiques. En badigeonnant la surface de l'écorce d’Agrumes ou en déposant des matières toxiques dans des trous percés dans le tronc, il a constaté la formation de gomme. Ces phénomènes, qui sont dus à l’action de matières toxiques, méritent d’être mentionnés à l’occasion des maladies de la (1) Mazé, C. R. Soc. biol., LXXI1, 1539, 1914; LXXIX, 1059, 1916. (2) Froyp, University of Florida. Agric. exp. Stat., 1914. DEGENERESCENCE, HEREDITE ACQUISE 293 dégénérescence parce qu’elles s’accompagnent de gommose des vaisseaux du bois, de pectinisation des tubes criblés engen- drant la nécrose libérienne. Ces particularités, déjà indiquées à propos de l’enroulement de la Pomme de terre, m'amènent à m'arrêter sur quelques maladies tropicales qui présentent des analogies singulières avec celles qui ont été signalées dans ce travail. Je me bornerai à en citer trois, laissant soup- conner qu'il y en a beaucoup d’autres du même type. Sereh de la Canne à sucre. — Cette maladie a été l’objet d’un nombre considérable de recherches depuis 1883, qui ont été faites par des savants distingués, dont quelques-uns étaient des hommes éminents, et, malgré cela, on ne sait rien sur cette maladie. Clautriau (en 1899) écrivait : « La cause de cette maladie n’est pas encore actuellement connue, malgré les études et les recherches nombreuses dont elle a été l’objet. Il semble qu’on ait affaire à une affection parasitaire, mais le microorganisme n'a pas été isolé. » Ceci est encore vrai aujourd’hui. On a invoqué des Bactéries, des Chamigpnons des Nématodes, etc.; Wakker, Went, Treub, Soltwedel, Kru- ger, Janse, Valeton, etc., ont formulé des hypothèses diverses. Tout récemment M. Wilbrink (1) a étudié une maladie produite par une Bactérie qui amène le rougissement des cordons vas- culaires, mais sans produire de gomme (comme le fait le Pseu- domonas vasculorum) ; il s’est élevé d’ailleurs contre opinion de MM. Van der Volk et Volzogen Kuhr, qui regardent cet agent comme la cause du sereh. La maladie précédente, étu- diée par M. Wilbrink, qui porte improprement le nom de gommose (sans gomme) ou Gomziekte, est donc une affection distincte de la grande maladie de Java, qui a mis les plan- teurs de Canne en si grand émoi en 1884 et qui continue à les préoccuper gravement. Ce sereh doit son nom à l’aspect que prend la plante, dans les cas graves, quand la dégénérescence est maximum. La tige est courte; elle a des bourgeons nombreux en bas (tendance a la ramification des tiges, commedansla Mercuriale annuelle) ; ses feuilles retombent dans toutes les directions en jet de (1) Medeed. Preefst. Java Suikerindustrie, 1920. 294 COSTANTIN fontaine. Il y a trois autres aspects qui correspondent a des atteintes moins profondes de la maladie. Dans les cas les moins graves, seuls les vaisseaux sont rouges et remplis de gomme (1). Il y a longtemps déjà, Racibourski a décrit une autre maladie de la Canne caractérisée par la nécrose du liber, mais les recherches récentes de M. Van Harreveld (2) établissent une similitude manifeste entre le sereh et la nécrose des tubes criblés, notamment par les moyens de les combattre. C’est Soltwedel qui, le premier, a découvert que, pour arrêter l’extension du sereh, il n’y avait qu’un moyen efficace la culture en montagne et la récolte de Canne moitié mure, à six ou huitmois, à ces altitudes élevées. Comme le montre M. Van Harreveld, la montagne ne remet pas les plantes ma- lades, c’est-à-dire qu’on constate ici, comme pour l’enroule- ment, qu'il peut y avoir du seréh aux hautes altitudes, mais à condition de l’y avoir introduit; dans ces conditions des boutures provenant des montagnes peuvent produire, des plantes malades. Mais, si l’on a soin de procéder à une sélection très attentive, si l’on élimine tous les individus dégénérés qui ont été remarqués dans la plaine, on peut n’avoir sur la montagne que des individus sains qui gardent indéfi- niment ce bon état de santé. | | On sait, par une enquête récente à laquelle vient de se livrer M. Lyon(3), que les altitudes auxquelles on a été amené à s'élever ont été de plus en plus hautes. M. Van Harreveld parlait, en 1917et 1918, de 750 à 900 mètres; mais, d’après les documents nouveaux, de 1920 et 1921, on doit monter jus- qu’à 1500 et 1800 mètres. Les Cannes coupées au bout de six à huit mois sont plantées ensuite dans de nouvelles pépi- nières à 600 ou 750 mètres; puis une troisième culture est faite à 300 mètres, et c’est seulement après qu’on transporte dans la plaine. La plante ainsi assainie peut être conservée pendant cing à six ans avant qu’on ne soit obligé de reve- nir à Ja montagne. Parfois, si l’on procède à une sélection (1) Selon M. FELLINGA, Archief voor de Suikerindustrie in Nederlandsch- Indie, XXIIIe année, 3° fasc., p. 71, 1915. (2) Van HaARREvVELD, Archief voor de Suikerindustrie in Nederlandsch- Indie, 1917, 557 ; 1918, 333. (3) Agriculta News; 4922; 79! DEGENERESCENCE, HEREDITE ACQUISE 295 extrémement attentive, on peut maintenir la plante presque indéfiniment en état de santé, mais le plus souvent il faut recommencer le cycle indiqué plus haut. Evidemment les mycorhizes de la Canne, qui sont bien connues (Pythium de Treub), doivent être fréquemment éli- minées par le procédé de bouturage usité dans la culture de cette plante tropicale qui consiste à prélever des fragments de tige sur la partie supérieure des Cannes, sans Champignons par conséquent. Il se passe là quelque chose d’analogue à ce qui a été décrit pour la Pomme de terre ; la Canne perd son mode de végétation symbiotique, et il n’y a pas lieu de s’étonner de sa dégénérescence : elle se ramifie, elle produit ces individus nains en jet de fontaine qui lui ont fait donner son nom java- nals (ressemblance à l’ Andropogon Schenanthus) ; elle présente des vaisseaux rouges remplis de gomme ; dans d’autres types, une forme différente apparaît, caractérisée par la nécrose du liber (pectinisation). Si explication qui a été envisagée pour la Pomme de terre s applique ici, on comprend pourquoi le traitement monta- onard est efficace, l’altitude agissant sur les plantes dans le méme sens que les mycorhizes. Il y a encore beaucoup de contrées sans sereh : Cuba, Ha- wai, l’ Argentine (Tucuman), Barbade, Maurice. Or, dès que les variétés indemnes de ces pays sont introduites a Java, toutes indistinctement prennent le sereh, ce qui semble indiquer que des conditions climatériques spéciales à Java et a l’archipel de la Sonde interviennent. D'ailleurs, s’il n’y a pas de sereh en Amérique, on y trouve des affections physiologiques qui en tiennent lieu (matizado de Porto-Rico, mosaïque, yellow stripe disease, etc.), qui sont peut-être en relation avec des conditions semblables. Il y aura lieu d’envisager un traitement analogue, et ce sera un résultat important si son efficacité est établie. Onretrouve donc, pour la Canne comme pour la Pomme de terre, unemultiplicité troublante de symptômes pathologiques que la tendance actuelle prédominante est d’interpréter comme autant d’affections distinctes, auxquelles on donne des noms dissemblables, pour bien les différencier. Peut- 296 COSTANTIN être ne faut-il pas trop s’illusionner sur la valeur de pareils critères. Les grands et beaux travaux qui ont illustré Pasteur et son école ont établi souvent, d’une manière péremptoire, la variété des symptômes d’une maladie dont la cause était rigoureusement connue. Nécroselibériennedu Caféier de Surinam.— Uneautremaladie du Caféier de Libéria, qui vient d’être étudiée par M. Gérold Stahel (1) à Surinam, dansla Guyanehollandaise, mérite d’être également citée, d’autant plus qu’elle a été rapprochée par ce phytopathologiste d’une part du leaf roll (enroulement de la Pomme de terre) et d’autre part du sereh de la Canne à sucre dont il vient d’être question. | C'est seulement depuis 1917 qu’elle est signalée. Elle nattaque que les arbres ayant plus de quatre ans. Les symptômes externes sont assez frappants. La maladie peut présenter une forme aigué et une forme chronique. Dans le premier cas, les feuilles se fanent tout a coup et, en peu de semaines, arbre meurt sans que les feuilles soient tombées. Dans la forme chronique, l’arbre faiblit graduellement et les feuilles tombent. Au point de vue anatomique, on constate que les tubes criblés sont altérés, que l’écorce et le bois restent solidement unis (au lieu de se disjoindre aisément comme dans le cas normal) et que l’amidon se dissout dans le parenchyme ligneux. Évidemment il s’agit encore d’une maladie de cause assez mystérieuse. L'auteur émet l’idée que, quand l'arbre se fane, le Champignon amenant la pourriture des plus fines racines peut avoir un rôle. Ceci ouvre une voie aux recherches futures. Frisure des Tabacs. — Enfin je terminerai cette revision sommaire de toutes ces questions en mentionnant la Frisure des Tabacs(2), qui fit son apparition au Cameroun, à Nyombé, en 1916-1917, caractérisée par les feuilles frisées de la tête et par des boursouflures de ces organes. C’est encore une dégénérescence. Évidemment on peut (1) GEROLD STAHEL, Bull. n° 40, Départ. agricult. Surinam, mars 1920; Agr. News, 1921, 126. (2) Taiszarp, La culture du Tabac de Sumatra au Cameroun (Agron. colonial, 6€ année, mai 1921, n° 41, p. 192). DEGENERESCENCE, HEREDITE ACQUISE 297 objecter que le Tabac, envisagé comme une espèce annuelle, devrait être tenu en dehors de lathéorie actuelle. Cependant les faits constatés par M. Thillard sont très curieux et mé- ritent d’être mentionnés. Cet auteur s'exprime ainsi qu’il suit : «19 Les semences récoltées sur la terre de Nyombé-Penja (99 mètres d’altitude), bien qu’issues de porte-graines de toute beauté, dégénéraient à tel point que nous n’obtenions que des plants rachitiques, montant vite, fleurissant tôt, et, dès la première génération, notre production était nulle ; «20 Au contraire, des semences recueillies sur des fruits venant en altitude (Nkongomba, 850 metres) (1) et rapportées sur nos terres de Nyombé, après plusieurs générations, per- mettaient une récolte normale. » Ces constatations sont tellement dans le cadre de l’étude qui vient d’être exposée qu'il était impossible de les omettre. Comme conclusion générale, je mentionnerai, d’après M. Van Harreveld, l'intérêt très grand qu'il peut y avoir pour les cultivateurs des pays chauds et aussi des pays froids à s’asso- cier ensemble de façon à fonder des coopératives en vue de la culture en montagne. En résumé, la théorie qui se trouve formulée dans le présent travail envisage que la suppression des mycorhizes a jeté un grand trouble dans la vie de la plante cultivée. Habituée à former à l’état sauvage une association stable avec les Champignons dans sa patrie d’autrefois, elle ne se tire du mauvais pas où la met la culture, qui la prive de ses associés, que par des transports fréquents en montagne, parce que l’action du froid est parallèle à celle des hôtes fongiques radi- culaires normalement nécessaires. (1) Bonnier a établi, pour les plantes d'Europe, que l’altitude tend à uence: ter la durée de la vie. RECHERCHES IGG SUR LA FLORE PLIOCENE DE LA VALLÉE DU RHONE Par Georges DEPAPE ERRATA et moyen. 76, — 47, — : 4 306 p. 2, cartes, lire : 1 306 p., 2 cartes. 79, — 4, — AGCiad ibs KR hre- Acta ad. 6. Kk; 79, dernière ligne, — : K. Adak., lire: K. Akad. 91, ligne 23, — : Webber, lire : Weber. 93, — 10, — : Viburnu massimile, lire: Viburnum assimile. 96, — 3, — : B. lanceolat, lire: B. lanceolata. 96, — 3et4, — : Zanthoxylon, lire: Zanthoxylum. 116, notes 12 et 14, — : Gingko, lire: Ginkgo. 129, ligne 10,supprimer : (Cf.). Page 75, ligne 29, au lieu de : terrain tertiaire et moyen, lire : terrain tertiaire supérieur 132, — 3,aulieu de: Populus canescens, Sm., lire: Populus canescens Sm. 134, — 20, — : seuls, lire : seules. 155, note 4, — : p. 147, lire: p. 238. 161, lignes 17 et 35, après Pterocarya fraxinifolia, au lieu de: sp., lire: Sy i ne ; : is après Zelkova crenata, au lieu de: sp., lire : Sp. 171, ligne 6, au lieu de : 10-12 f ; 25, lire : 10-12 ; f, 25. AISNE Le — : 200, lire : 100. 180, — . 14, _ : Paulownia europe, lire: Paulownia europira. 181, fig. 30, — : Buetine-aspera, lire: Buetineria aspera. 183, lignes 13, 14 et 17 — : Zanthoxylon, lire: Zanthoxylum. 189, ligne 6, après Acer pyrenaicum, ajouter : (2). 215, — 14, après Platanus aceroides, au lieu de: Ung., lire: Goepp. 223, — 40, au lieu de: Afr., sept., lire : Afr. sept. 237, dernière ligne, au lieu de : Hurveaune, lire : Huveaune. 241, ligne 29, et p. 256, ligne 6, au lieu de : Belgentier, lire : Belgencier. 242, ligne 2, au lieu de : Orodaphne, lire : Oreodaphne. 254, — 24, — :41,5, lire: 1-5 ; au lieu de Web. et Berth., lire: Pci. 258, — 41, — : Malus arcerba, lire: Malus acerba. MAS. ss 50 N E ins ce, . ÉDITEURS. 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Il montre enfin les rapports étroits que présente la connaissance des animaux venimeux et des venins avec les principales branches des sciences naturelles et _. médicales : Anatomie. comparée, Chimie biologique, bogie, Protozoologie, Thérapeutique. Physiologie, Pathologie et Médecine tropicales, Parasito- & rae développement méme, et les références bibliographi- TABLE DES MATIÈRES . CONTENUES DANS CE CAHIER La dégénérescence des plantes culty Pes et Fe des | caractères . “acquis, par J. COSTANTIN. nee een ” LA ACTUALITÉS Fe , par CosraNTIN et Macrov......... a SN be icra AM RE etait 7, oe LV No 6, ANNALES SCIENCES NATURELLES DIXIÈME SÉRIE BOTANIQUE COMPRENANT L'ANATOMIE, LA PHYSIOLOGIE ET LA CLASSIFICATION DES VÉGÉTAUX VIVANTS ET FOSSILES. PUBLIEE SOUS LA DIRECTION DE M. J. COSTANTIN es ns on sree és" No Ge?! Te wii EAN Le Vs Ho, AN 1 3 1925 | NA | AP PARIS TE Re \ MASSON ET CE, EDITEURS Me LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDE ECINE 120, Boulevard Saint-Germain | AGO youll EE Ce fascicule a été publié en décembre 1922. Conditions de la publication des Annales des sciences naturelles BOTANIQUE Publiée sous la direction de M. J. CosTantiN. L'abonnement est fait pour .{ volume gr. in-8, avec planches et figures dans le texte. Ce volume paraît en plusieurs fascicules. ZOOLOGIE Publiée sous la direction de M. E.-L. Bouvier. L'abonnement est fait pour 1 De grand in-8, avec planches et figures dans le texte. Ce volume paraît en plusieurs fascicules. Abonnement à chacune des parties, Zoologie ou Botanique : France : 40 francs. — Union postale : 40 francs. Prix des collections : PREMIÈRE SÉRIE (Zoologie et Botanique réunies), 30 vol. (Epuisée.) DEUXIÈME SÉRIE (1834-1843). Chaque partie, 20 vol. (Rare.) TROISIÈME SÉRIE (1844-1853). Chaque partie, 20 vol. 450 fr. (Les années 1844 et 1858 sont épuisées.) | QuATRIÈME SÉRIE (1854-1863). Chaque partie, 20 vol. 275 fr. (Les années 1854 et 1863 sont épuisées. ee CINQUIÈME SERIE (1864-1874). Chaque partie, 20 vol. 275 fr. SIXIÈME SÉRIE (1875-1884). Chaque partie, 20 vol. LRO NF SEPTIÈME SÉRIE (1885-1894). Chaque partie, 20 vol. | 350 fr. Huititme SÉRIE (1895-1904). Chaque partie, 20 vol. 350 fr. NEUVIÈME SÉRIE (1905-1915). Chaque partie, 20 vol. 350 fr. DrxièMe SÉRIE (1916-1920), Zoo. Tomes I-IT, HI-IV à 40 fr. : — Bot. Tomes II-I. IILet IV à 40 fr. ANNALES DES SCIENCES GEOLOGIQUES © Dirigées par MM. Hégerr et A. Mitne-Epwarbs. Tomes I à XXII (1879-1891). _ 22 volumes. ............... Linie as 440 fr. Cette publication a éte remplacée par les ANNALES DE PALEONTOLOGIE publiées sous la direction de M. M. Bouze. Abonnement annuel : Paris et Départements... 50 fr. — Étranger.............. 60 fr. Le Fascicule: 15 fr. $ ae ME hd DEAN LL I RECHERCHES SUR LE ROLE PHYSIOLOGIQUE DES ANTHOCYANES Par ST. JONESCO INTRODUCTION Les divers pigments des plantes colorées en rouge, bleu ou violet, ont attiré, depuis longtemps, l'attention des bota- nistes et des physiologistes. On a donné à tous ces pigments le nom général d’anthocyanes. Jusqu'à présent, divers auteurs ont fait beaucoup d’observations et de recherches sur ce eroupe de corps. On a plus ou moins approfondi le mode de formation de ces pigments, les différentes conditions qui favorisent leur apparition, leur constitution chimique ; on a même essayé d’élucider leur rôle dans la vie des plantes. Les hypothèses et les théories qui ont été émises tout d’abord sur le rôle physiologique des anthocyanes sont fondées, en général, sur de simples déductions des observa- tions faites dans la nature, sans qu'on ait abordé une étude expérimentale détaillée de cette question. Par le fait que ces opinions datent du temps où la nature chimique de ces pigments n’était pas connue, elles ne correspondent pas, dans la majorité des cas, à la réalité, de sorte que le rôle physiologique des anthocyanes reste encore obscur. Les connaissances acquises récemment dans la compo- sition et les propriétés chimiques de ces corps permettent d'envisager leur rôle physiologique à un point de vue nou- veau. Les anthocyanes, étant des corps bien définis au point de vue chimique, on peut maintenant les étudier d’une manière plus précise et déterminer ce qu’elles deviennent, ANN. DES SC. NAT. BOT., {0e série. Iv, 21 302 ST. JONESCO quelles modifications chimiques elles éprouvent pendant leur transformation et, par suite, le rôle qu’elles peuvent jouer dans les phénomènes généraux de la vie intime des plantes. Les anthocyanes, par leur constitution chimique, font partie de la classe des glucosides qui sont largement dis- tribués chez les végétaux, et dont le rôle physiologique est plus ou moins connu. Il s’agit donc de voir si les antho- cyanes, au point de vue de leur rôle, rentrent dans la caté- gorie des substances utilisées ultérieurement dans la nutri- tion des végétaux ou dans celle des produits inutilisables. Le but de ce travail est de chercher à élucider cette ques- tion, sur laquelle les opinions antérieurement émises sont assez contradictoires. Ces recherches ont été faites au Laboratoire de Botanique de la Sorbonne et au Laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau, dirigés par M. Gaston Bonnier, Membre de l’Institut, auquel je suis redevable du plus aimable accueil. Je suis donc heureux d’adresser à M. Bonnier l’expression de ma vive reconnaissance pour les précieux conseils qu'il n’a cessé de me prodiguer pendant l’exécution de mon travail. Je remercie également M. Dufour, Directeur-adjoint du Laboratoire de Fontainebleau, pour l’amabilité qu’il a montrée à mon égard au Laboratoire et particulièrement pour l’aide qu'il m'a apportée dans la rédaction de ce mémoire. Je lui adresse ici l’expression de ma sincère reconnaissance. Je prie M. R. Combes de recevoir tous mes remerciments pour les renseignements qu’il m'a donnés relativement au sujet que j'ai étudié. | J’adresse à MM. Vladesco, professeur de Botanique et Recteur de l’Université de Bucarest, l’expression de ma profonde gratitude pour l'intérêt qu’il a bien voulu me témoi- gner en facilitant l'exécution de ce travail. Enfin, je ne puis terminer cette introduction sans adresser a mon professeur M. E.-C. Teodoresco le témoignage de ma vive et respectueuse sympathie ; c’est lui qui m’a toujours encouragé dans ma carrière scientifique et qui a dirigé mes études vers la Physiologie végétale. | HISTORIQUE Nous n’entrerons pas dans un historique détaillé des travaux relatifs à l’anthocyane, parce que le travail complet de miss Wheldale (53) et le résumé donné par J. Beau- verie (2) nous dispensent de le faire. Pourtant nous rappellerons trés succinctement les opinions les plus importantes émises sur la distribution, la formation, la nature chimique et le role des pigments anthocyaniques, en ajoutant aux données antérieures celles indiquées dans les travaux les plus récents. 1. — Répartition des anthocyanes. Les diverses colorations rouges, bleues, violettes et leurs nombreuses nuances, largement répandues chez les végétaux, sont dues à un pigment, ou mieux à une classe de pigments, désignés dès l’année 1835, par Marquart, sous le nom d’antho- cyanes. Ces composés se trouvent distribués dans tous les organes : tiges, feuilles, fleurs, fruits de nombreuses plantes supérieures de nos climats, et même dans les racines de cer- taines espèces. Ces corps sont beaucoup plus abondants chez les espèces tropicales, où leur formation semble être favorisée par les conditions spéciales de la lumière intense et du climat de ces pays. Les anthocyanes sont localisées habituellement coe les tissus superficiels des plantes, dans l’épiderme et dans les assises sous-épidermiques, quelquefois dans le mésophylle. La présence des anthocyanes a été aussi mise en évidence chez des plantes inférieures : les Mousses et les Marchan- tiacées. Mule Herzfelder (15) a montré que les colorations rouge vif des feuilles des diverses espéces de Mousses sont dues à des pigments anthocyaniques. L’auteur explique l'apparition des pigments, qui sont localisés dans l’épiderme des organes, par l’augmentation d'intensité du phénomène 304 ST. JONESCO d’assimilation qui correspond en même temps a un arrêt de croissance de ces plantes. _ Les pigments anthocyaniques se trouvent en général à l’état liquide, dissous dans le suc cellulaire des tissus; mais les recherches de Molisch (32) les ont mis*en évidence même à l’état solide : amorphe ou cristallisé. Cet auteur a constaté que l’anthocyane peut se déposer dans les cellules sous forme de granules chez les fleurs du Pelargonium zonale, de l’Antirrhinum majus, de certaines espèces de Rosa, etc., à l’état cristallisé ; le pigment se trouve sous forme d’aiguilles, de prismes, d'étoiles, dans l’épiderme ou dans le mésophylle des feuilles du Chou rouge, ou sous forme de pyramides à quatre faces, combinées avec des prismes, dans les cellules épidermiques de la face inférieure des pétales du Begonia maculata. Le même auteur a constaté la présence de cristaux anthocyaniques dans beaucoup d’autres espèces : dans les raisins, les pétales d’Anagallis arvensis, d’Aquilegia atrata, de Medicago sativa, de Dianthus Caryophyllus, etc... 2. — Propriétés chimiques des anthocyanes. Les anthocyanes sont des corps solubles dans l’eau, dans des acides dilués ou dans l’alcool ; elles sont insolubles dans l’éther, la benzine, l’éther de pétrole, etc. Colorées en rouge dans un milieu acide, les anthocyanes deviennent violettes dans un milieu neutre et bleues dans un milieu alcalin. C’est sur cette propriété que s'appuient la plupart des auteurs pour expliquer les diverses colorations des plantes. Ces corps peuvent être retirés très facilement des organes qui les contiennent, en traitant ceux-ci soit par l'alcool, soit par des acides dilués. D’autre part, les anthocyanes sont précipitées facilement par l’acétate de plomb. Weigert (52) a distingué deux groupes d’anthocyanes en s appuyant sur la propriété de précipitation de ces corps par les sels de plomb. a. Groupe des anthocyanes d’un rouge-vineux. — L'auteur range dans ce groupe les anthocyanes de Vitis, Ampelopsis, Rhus typhina, Cornus sanguinea, et tous les pigments rouges qui ro RÔLE PHYSIOLOGIQUE DES ANTHOCYANES 305 fournissent avec l’acétate basique de plomb un précipité bleu gris ou vert bleuâtre, et qui donnent la réaction d’Erdmann. Ces corps deviennent d’un rouge pâle si on les traite par des acides concentrés à froid et prennent avec les alcalis une coloration verte. b. Groupe des anthocyanes rouge-Betterave. — Weigert fait rentrer dans ce groupe les anthocyanes de la Betterave rouge, d’Amarantus, d’Atriplex hortensis, de Phytolacca et toutes les anthocyanes qui fournissent avec l’acétate basique de plomb un précipité rouge et qui ne donnent pas la réaction d’Erdmann ; cette catégorie présente, en outre, les caractères suivants : coloration violet foncé après traitement par l’ammoniaque et par l'acide chlorhydrique concentré et coloration jaune avec la soude ou la potasse. Entre ces deux groupes, Molisch (33) en distingue un troi- siéme correspondant au rouge des fleurs du Dianthus Caryo- phyllus, lequel n’est pas soluble dans l’alcooï. Si on traite ce pigment par l’ammoniaque ou par la potasse, il change très peu de couleur, ne passant ni au bleu ni au vert. Il reste d’un rouge se rapprochant de celui de la Betterave, mais il en diffère parce que, traité par l’acétate basique de plomb, il donne un précipité vert. On avait été amené, d’après certaines réactions communes présentées par les anthocyanes, à soutenir que les diverses variétés des pigments rouges, violets et bleus, constituent un seul corps. Étant donné, comme on vient de le dire, qu’à côté de propriétés communes il y a des séries de réactions différentes, Overton et Molisch admettent que le terme anthocyane désigne un groupe de composés vraisembla- blement voisins. Molisch (33) s’exprime de la façon suivante : La notion d’anthocyane ne représente pas un seul individu chimique, mais elle doit être considérée comme s'appliquant à un groupe de plusieurs combinaisons différentes probablement apparentées entre elles. Grafe (13) a pu isoler, dans les pétales d’Althæa rosea, deux corps colorés rouges : l’un cristallisé et soluble dans l’alcool absolu, l’autre amorphe, soluble dans l’eau. Enfin Willstätter et ses élèves ont démontré que les pigments 306 ST. JONESCO _ anthocyaniques ont en général la méme formule chimique, mais qu ils diffèrent entre eux par le nombre et la position des groupes hydroxyles qui entrent dans leur molécule. Nos propres expériences ont montré que, dans l’ensemble des pigments rouges, bleus ou violets, qu’on appelle « antho- cyane », 1l y a,en même temps, plusieurs corps qui ont des propriétés chimiques différentes, mais qui appartiennent à la même classe de substances. Par conséquent, le mot «anthocyane » doit être compris comme un terme collectif qui s’applique à une classe de corps bien définis. 3. — Nature chimique des anthocyanes. Au point de vue chimique, les anthocyanes sont des corps phénoliques, à propriétés basiques et dépourvus d’azote, qui appartiennent à la classe des glucosides, dont le composant colorant a été reconnu par Willstätter (57) comme dérivé d’un phényl-benzo-pyrylium. Les premiéres recherches de Molisch sur la nature chi- mique des anthocyanes ont été complétées par Grafe, qui, comme nous l’avons dit, a séparé dans des fleurs d’Althxa deux corps à l’état solide, dont il a étudié les propriétés chimiques. Plus tard, R. Combes, dans les fleurs vertes d’Ampelopsis, a obtenu une substance d’un jaune. brun cristallisée, génératrice d’anthocyanes. L’auteur a caracté- risé cette substance comme appartenant au groupe des phéno- y-pyrones. Ensuite Willstätter et son école ont approfondi l'étude de la chimie des anthocyanes. A la suite de ces recherches, la classe des corps auxquels les anthocyanes peuvent être rapportées a été nettement déterminée, et les formules chi- miques ont pu être définies avec plus de précision. Les diverses anthocyanes ont, en principe, la même consti- tution chimique. Ce sont des monoglucosides ou des diglu- cosides, des dérivés 6-phényl-benzo-y-pyrylium, qui diffèrent entre eux par le nombre et la position de divers groupements d’hydroxyles et de méthyles se trouvant dans leur molécule. ‘Willstätter a choisi le nom d’anthocyanine pour le ROLE PHYSIOLOGIQUE DES ANTHOCYANES 307 composant glucosidique, et le nom d’anthocyanidine pour le composant coloré, dépourvu de sucre. Les anthocyanes donnent avec les acides minéraux et les acides organiques des sels bien cristallisés (sels d’oxonium), dont l’oxygène est tétravalent et appartient à une combinaison quinoïde : Cl 0 YAS Cest Voxygéne tétravalent qui donne a ces substances leurs propriétés basiques. Les combinaisons des anthocyanes avec les acides sont rouges ; leurs formes neutres sont violettes. Par leurs hydroxyles phénoliques, ces corps forment avec les alcalis des phénolates bleus. Parmi les anthocyanidines (composants dépourvus de sucre), Willstätter et Mallison (58) en citent trois, plus étudiées et mieux connues Jusqu'à présent : la pélargonidine, la cyanidine et la delphinidine, connues seulement sous forme de sels acides et caractérisées respectivement par 1, 2, 3 oxy- driles au groupe phényl, comme le montrent les formules suivantes : te y i O-CI D OH fi Senay ERREN S/S TEEN a 4 | — OH “el : | —/ OH NSN SAVE HO CH HO CH Chlorure de pélargonidine. Chlorure de cyanidine. ) oe a OH ANA aS SYNGE HO CH Chlorure de delphinidine. La composition chimique des autres anthocyanidines dérive de ces trois formules par la présence d’un ou plusieurs méthyles dans leur molécule. En solution aqueuse ou alcoolique, la plus grande partie des pigments de ce groupe se décolorent progressivement 308 2 ST. JONESCO au contact de lair, en se transformant en pseudo-bases. Cette décoloration n’est pas due à un phénomène de réduc- tion, comme on l’a cru pendant un certain temps, mais à une isomérisation. Si l’on ajoute à la solution décolorée un acide quelconque, la coloration initiale réapparaît. Les pigments anthocya- niques s’isomérisent aussi dans une solution alcaline. Au point de vue de l’isomérisation, il existe une différence très nette entre les anthocyanines et les anthocyanidines. En effet, bien que s’isomérisant l’une et l’autre en une pseudo-base, ces deux types de substances présentent une différence essentielle : pour l’anthocyanine, la coloration apparaît immédiatement quand on ajoute de l’acide à froid, alors que la coloration de l’anthocyanidine ne se produit, sous l’action de l’acide, qu'après chauffage. Les anthocyanines, les anthocyanidines et leurs pseudo-bases existent à l’état libre dans divers organes colorés des végétaux. Willstätter a indiqué que l’on peut distinguer et séparer ces deux types de corps au moyen de [alcool amylique ; si les anthocyanines et les anthocyanidines existent mélangées Cine ae seen = = re ble ve G < > 3 + $ Er Ve iy : dans une même solution aqueuse et que l’on ajoute de l’alcool amylique, les premières restent dans cette solution, tandis que les secondes passent rapidement et en totalité dans l’alcool amylique. Les anthocyanidines, à l’état His ont été mises en évi- dence pour la première fois a dans certaines variétés de raisins. En 1920, O. Rosenheim (44), dans un travail très documenté, a montré que les anthocyanidines existent aussi, comme composant coloré et à l’état libre, dans les jeunes feuilles rouges de Vitis vinifera. Il a pu isoler ce pigment, à l’état cristallisé, en traitant par une solution d’acide chlorhydrique à 1 p. 100 les organes desséchés et pulvérisés. Si l’on reprend'le pigment de cette solution par l'acide chlorhydrique à 3 p. 100, l’anthocyanidine cristallise sous forme d’aiguilles disposées en rosettes. Nous avons démontré (16) que les anthocyanidines, à ROLE PHYSIOLOGIQUE DES ANTHOCYANES 309 l’état libre, sont beaucoup plus répandues dans les organes rouges des plantes qu'on ne l’avait cru jusqu'alors. Nous avons constaté leur existence dans les fruits de Ruscus aculeatus et de Solanum Dulcamara, dans les feuilles rouges de Prunus Pissardi et d’'Ampelopsis, dans les tiges rouges du Sarrasin et dans les fleurs de Pelargonium et de Papaver. Les pseudo-bases d’anthocyanidines ont été mises en évidence, à l’état libre, par M. Kurt Noack (39) dans les jeunes feuilles rouges de Polygonum compactum et dans d’autres plantes. Nos propres expériences ont confirmé les résultats de Kurt Noack ; les pseudo-bases accompagnent, dans la majorité des cas, les anthocyanidines ou les remplacent quand celles-ci ont disparu. D'autre part, nos expériences ont démontré que les antho- cyanidines n'existent pas nécessairement dans les organes qui contiennent de l’anthocyane ; elles sont présentes quand la coloration est d’un rouge franc; elles font complètement défaut quand la coloration est violette ou bleue. 4. — Relations chimiques des anthocyanes avec les flavones et les flavonols. Tous les pigments appartenant au groupe des anthocyanes sont étroitement apparentés au groupe des substances orga- niques trés répandues chez les végétaux et appartenant a la classe, bien définie au point de vue chimique et physiologique, des flavones et des flavonols. Les flavones et les flavonols représentent en général des pigments jaunes qui dérivent d’une substance commune, désignée par Block et Kostanecki sous le nom de chromophore, et dont la formule chimique renferme un noyau pyrone com- biné avec un noyau benzénique : 310 ST. JONESCO A ce double noyau benzo--pyrone peut se relier latéra- lement un nouveau noyau phénolique en constituant ainsi la formule chimique des flavones et flavonols : CN age DIN ee lees a CRS 2 = Loe OH Par conséquent les flavones et les flavonols sont des composés hydroxylés, des dérivés 6 phényl-benzo-y-pyrone. Les flavones ne contiennent pas d’oxydryle attaché au noyau pyrone; les flavonols en contiennent un. Les dérivés flavo- niques, répandus d’une manière très abondante et très variée chez les végétaux, prennent une part très active dans. les phénomènes énergétiques ; ils sont combinés habituel- lement aux sucres et surtout au rhamnose en constituant . des composés de nature glucosidique. Tous les tissus paren- chymateux des feuilles, fleurs, fruits, contiennent des composés flavoniques solubles dans le suc cellulaire ; 1ls se trouvent aussi dans l'écorce et même dans les tissus ligneux des végé- taux. Il y a une relation très étroite entre les pigments rouges, bleus et violets, du groupe des anthocyanes et les dérivés jaunes du groupe des flavones. Kurt Noack (40) a démontré, dans un récent travail, la large répartition des flavonols chez les végétaux, et leur relation étroite avec les corps du groupe des anthocyanes, en se basant sur certaines réactions communes à ces deux catégories de corps, réactions établies par Willstätter. Il a trouvé que les flavonols existent dans les plantes aussi bien sous forme de glucoside qu’à l’état de composé dépourvu de sucre (aglucone). Il en est de même pour les anthocyanes. Willstätter a établi, au point de vue de la structure chi- mique, une différence entre les anthocyanes et les flavones ou flavonols ; les anthocyanes possédent toujours dans leur molécule un sel d’oxonium, les flavones ou flavonols n’en présentent pas. ROLE PHYSIOLOGIQUE DES ANTHOCYANES G4 9. — Origine des anthocyanes. En possession des connaissances ci-dessus sur la nature et les propriétés chimiques des anthocyanes ainsi que sur leurs relations avec les substances voisines, nous pouvons plus facilement aborder le problème de la formation de ces pigments. Nous n’insisterons pas sur les opinions les plus anciennes relatives à la formation des anthocyanes ; nous nous contentons de rappeler très succinctement les théories récentes. Une première opinion soutenue par beaucoup de physio- logistes et de botanistes est que les anthocyanes sont des composés, qui ont leur origine dans la classe mal définie des tanins. Les anthocyanes seraient dues, d’après ces auteurs, à l'oxydation de corps tanniques. Grâce aux récents travaux sur la chimie des anthocyanes, . on est arrivé à déterminer exactement les substances aux dépens desquelles se forment ces corps. Willstätter, en com- parant les diverses formules chimiques des anthocyanes et des flavones, a émis l’idée que toute anthocyane peut dériver théoriquement d’un flavone. Palladine (42), dans ses mémoires sur les pigments res- piratoires, est d’avis que certains pigments colorés des plantes se forment aux dépens de substances aromatiques de nature glucosidique qu’il a désignés sous le nom de « chro- mogenes ». | Miss Wheldale (54), la première, a suggéré l’idée que les corps flavoniques sont, dans beaucoup de cas, des chromo- gènes dont dérivent les anthocyanes. Tous les travaux ulté- rieurs ont confirmé le point de vue de miss Wheldale, de sorte que l’on considère actuellement les anthocyanes comme des corps dérivant des glucosides flavoniques. 6. — Processus chimique de la formation des anthocyanes. Les auteurs qui ont étudié le processus chimique de la formation de ces pigments peuvent étre divisés en deux caté- 312 ST. JONESCO La gories : les uns considèrent la transformation des glucosides flavoniques en pigments anthocyaniques comme due à des phénomènes d’oxydation; les autres soutiennent, au contraire, que cette transformation des chromogènes est causée par des phénomènes de réduction. a. Théorie de l'oxydation. — L'oxydation des chromo- gènes en pigments rouges anthocyaniques a été soutenue par beaucoup de physiologistes, quise sont basés sur diverses observations faites dans la nature. Tous ces auteurs font intervenir dans le processus chimique de l'oxydation trois éléments : 1° un corps facilement oxydable, le chromogène ; 2° la présence de l'oxygène ; 39 l'existence d’une diastase qui fixe l'oxygène sur le chromogène. Palladine est l’un des premiers savants qui aient attribué la formation des pigments anthocyaniques à l’oxydation d’un chromogène. Cet auteur admet que les divers chro- mogénes de nature glucosidique existant dans les tissus végétaux sont transformés par l’oxygène de lair, grace à l’action d’une oxydase, en pigments colorés qu’il considère comme pigments respiratoires. Il soutient même que le chro- mogène n'existe pas à l’état libre, dans tous les organes des végétaux, mais à l’état d’un prochromogène qui est d’abord transformé en chromogéne par un phénomène d’hydrolyse ; ce chromogène est enfin oxydé pour donner naissance aux pigments respiratoires. Le phénomène peut être Homer ainsi : Prochromogène + eau = chromogène + sucre. Chromogène + oxygène — pigment respiratoire (anthocyane). Miss Wheldale (55). à la suite de beaucoup d’observations et d'expériences, a été conduite aussi à admettre que les antho- cyanes se forment par oxydation. Elle pense également qu'un glucoside flavonique est transformé en anthocyane par l’action d’une oxydase. Elle appuie cette opinion sur des expériences de croisement faites avec deux variétés d’An- tirrhinum : une blanche et une ivoire. Par un tel croisement l’auteur a obtenu des pieds d’Antirrhinum à fleurs d’un rouge- Magenta. Le pigment rouge résulte, d’après cet auteur, de RÔLE PHYSIOLOGIQUE DES ANTHOCYANES S13 l’action oxydante des fleurs blanches sur le glucoside flavo- nique contenu dans la variété ivoire. Une action semblable se passerait dans tous les organes chez lesquels on constate la présence des glucosides flavoniques et la formation de pigments anthocyaniques. Pour mieux préciser ces réactions, l’auteur exprime le phénomène par la formule suivante : 4. Glucoside + eau el chromogène (flavone) + sucre. PY OK (Chromogène) + oxygène —-— anthocyanine. Miss Wheldale fait aussi intervenir, dans ces phénomènes, d’abord l’action hydrolysante d’une diastase dans la première réaction, qui scinde le glucoside, et ensuite celle d’une diastase oxydante dans la seconde, qui aboutit à la formation du pro- duit glucosidique final, l’anthocyanine. Keeble, Armstrong et Jones (23) pensent aussi que l’anthocyane se forme par l'oxydation d’un chromogène sous l'influence d’une oxydase. Pour mettre en évidence la présence d’oxydases, les deux premiers auteurs ont employé la méthode suivante : dans une solution alcoolique diluée de benzidine ou dans une solution faible de «-naphtol, ils ont placé des coupes microscopiques de végétaux, et ils ont constaté, par des modifications de colorations, que tous les tissus qui contenaient des antho- cyanes contenaient également des oxydases. [ls ont expéri- menté sur les fleurs de Primula sinensis, Dianthus barbatus, Geranium sanguineum, dans lesquelles ils ont constaté cette coincidence frappante de la présence simultanée des oxy- dases et du pigment anthccyanique. Ils concluent de leurs travaux que la formation des anthocyanes est due à un chromogène qui est transformé en pigment rouge par des oxydases. Ces auteurs expliquent même l’albinisme de cer- taines variétés des fleurs citées ci-dessus par l’absence des oxydases dans les tissus. Jones ajoute que lalbinisme de certaines fleurs peut être dû aussi à l’absence du chro- mogéne dans les cellules. Tout récemment Kozlowski (27) a réussi à transformer par oxydation, en pigments rouges qui présentent les carac- tères des anthocyanes, les chromogènes incolores de Beta vulgaris et Beta maritima. Après l’extraction de ces chromo- 314 ST. JONESCO gènes, l’auteur les a soumis à l’action oxydante de l’acide sulfurique en présence du bioxyde de manganèse et à une température de 40°. Les chromogènes, au bout de quelque temps d’oxydation, commencent à devenir successivement jaunes, brunâtres, roses, rouges et enfin pourpres et violets. L’auteur conclut de ses recherches que, dans la nature, la transformation des chromogénes en anthocyanes est due a la même succession de phénomènes chimiques que dans ses expériences. En même temps que Kozlowski, nous (17) avons transformé en pigments rouges bon ee également par oxydation, les chromogènes des fleurs incolores de Cobæa scandens, des plantules étiolées de Blé de Bordeaux et des feuilles vertes - d’Ampelopsis hederacea. Les pigments que nous avons obtenus par oxydation des chromogènes présentaient les mêmes colorations nuancées de rose ou violet que les Ho naturels de chaque espèce. Nous avons réussi plus tard à obtenir de semblables pigments colorés, sans chauffer, mais en employant comme agent oxydant un mélange de peroxyde de baryum et de bioxyde de manganèse. Enfin, dans des expériences faites sur les piments jaune verdatre de Medicago falcata (18), nous avons transformé ces chromogènes en pigments violets anthocyaniques identiques aux pigments violets naturels de cette même espèce, en fai- sant agir sur ces chromogènes une oxydase extraite d’un champignon, le Russula delica. Nous avons étudié les pro- priétés chimiques de ces corps Jaunes susceptibles de s’oxy- der, et nous sommes arrivés à la conclusion qu'ils font partie de la classe des flavones, dont ils présentent toutes les réac- tions. Dans tous les cas exposés sur la formation de l’antho- cyane par oxydation, la présence de l’oxygène est nécessaire dans les tissus- pour que les pigments s’y développent. Katic (22) a montré la nécessité de l’oxygène dans les phénomènes de rougissement. En cultivant différentes feuilles de plantes dans des solutions nutritives et dans une atmo- sphère dépourvue d’oxygène, il a constaté que les. pigments RS RM Oho leant ROLE PHYSIOLOGIQUE DES ANTHOCYANES 315 anthocyaniques ne se forment pas, tandis que des feuilles témoins, cultivées dans les mêmes conditions, mais en pré- sence de l’oxygène de l’air, développent très facilement des pigments rouges. Molliard (34) a aussi démontré que la présence de l’oxygène, dans la formation des anthocyanes, est absolument indis- pensable. Il a cultivé des radis dans des milieux nutritifs et a constaté que le rougissement ne se produisait pas chez ceux dont les racines étaient totalement immergées dans la solution, milieu dans lequel l’oxygène faisait défaut. Enfin R. Combes (8), en étudiant comparativement les échanges gazeux dans les feuilles rouges et dans les feuilles vertes de diverses espèces de plantes, a démontré que les feuilles rouges absorbent plus d'oxygène pendant le pro- cessus de leur rougissement que les feuilles vertes ; au con- traire, il a constaté une diminution plus accentuée de la quan- tité d'oxygène chez les feuilles rouges pendant la disparition de l’anthocyane que chez les feuilles normales. b. Théorie de la réduction. — Contrairement à l’opinion précédente, certains auteurs ont essayé d'expliquer le pro- cessus chimique de la formation des anthocyanes par un phénomène de réduction des chromogènes. Cette théorie, qui se base entièrement sur des expériences chimiques, est soutenue par la plupart des chercheurs qui se sont occupés de la chimie des anthocyanes. Keeble, Armstrong et Jones (24) ont obtenu, les premiers, des pigments rouge pourpre qui présentaient les réactions des anthocyanes, en réduisant des extraits alcooliques de diverses plantes par l'hydrogène naissant. C’est pour cela qu'ils ont admis la nécessité d’une réduction préliminaire avant qu'un phénomène d’oxydation transformat les chro- mogènes en pigments rouges. R. Combes (7), après une série d'expériences faites sur diverses plantes, s’est joint aux partisans de la formation des anthocyanes par réduction. Cet auteur a isolé des feuilles vertes d'Ampelopsis un pigment jaune brun, cristallisé en aiguilles, qu’il a caractérisé comme appartenant au groupe des corps phéno-,-pyrones. Le pigment, dissous dans l’alccol CE AEP ES |) pa eee PERTE JTE =e ees rae Verte 4 an à à - { 316 ST. JONESCO et additionné d’acide chlorhydrique, a été traité par l’amal- game de sodium pour être réduit sous l'influence de l’hydro- gène naissant. R. Combes a constaté que la solution alcool- acide du pigment commençait à devenir rose rouge pour acquérir, au bout de quelque temps, une forte coloration rouge pourpre. Après la neutralisation de l'acide et l’évapo- ration de la solution, il a obtenu un pigment rouge pourpre cristallisé aussi en aiguilles et qu'il a identifié à une antho- cyane. D’autre part, l’auteur a extrait un pigment rouge pourpre anthocyanique des feuilles rouges de la méme plante, et il l’a transformé en un pigment jaune brun, sous l’action de l’eau oxygénée. Ce pigment est semblable à celui extrait des feuilles vertes qui lui avait servi comme générateur d’anthocyane. De toutes ces expériences, R. Combes conclut que les phénomènes qui ont pour résultat la formation des antho- cyanes ne sont pas des oxydations, mais des réductions. Miss Wheldale objecte que, dans ce travail, la preuve n’est pas faite que l’auteur opère sur des anthocyanes pures, entièrement privées de flavones, et elle a constaté que les cris- taux de ces derniers corps, lorsqu’ils se forment dans unmélange d’anthocyanes et de flavones, prennent la coloration des anthocyanes. Everest (41),en employant une méthode de réduction plus compliquée, a transformé des pigments jaunes flavoniques, extraits de diverses plantes, en pigments rouges, qui donnent quelques-unes des réactions des anthocyanes. Ces pigments artificiels, obtenus par réduction à froid, se présentent comme des anthocyanines et, par hydrolyse, donnent des anthocyanidines. Willstatter (56) et ses collaborateurs ont abordé d’une ma- nière plus approfondie la formation de l’anthocyane par réduction. En traitant la quercétine, dissoute dans l’alcool, par l’acide chlorhydrique et par l’amalgame de sodium, en présence d’un gramme de magnésium, ils ont obtenu un pro- duit instable, qu'ils ont dénommé allocyanidine, et un produit accessoire, qui est beaucoup plus stable et qu’on a identifié avec la cyanidine. ROLE PHYSIOLOGIQUE DES ANTHOCYANES ool . Voici, d’après ces auteurs, les réactions chimiques qui se passent pendant la réduction de la quercétine en cyani- dine : OH OH ey HO O HO y )—-on rh On AA RS AS OH ‘ OH OH A OH Fe OF Quercétine. Pseudo-base inc)'ore. Cl | OH HO O 4 Chr Ze ÿ—0H Ho So à HO Ae OH H Chlorure Ce cyanidine (sel rouge). Sans nier les résultats des travaux de Willstätter, Miss Wheldale fait remarquer qu’il n'est pas prouvé que, malgré de grandes ressemblances chimiques, le produit obtenu en partant de la quercétine soit identique à la cyamidine natu- relle, et qu'en tout cas il ne semble pas démontré que ce processus de réduction soit celui qui se produit dans la nature. Terminons en citant l'opinion de Shibata et Kasiwagi (45). Ces auteurs sont aussi d’avis que les anthocyanes dérivent des composés phénoliques, par réduction, mais ils mettent en doute l'existence des pigments sous les formes de sels acides, neutres ou basiques, proposés par Willstätter et Eve- rest. Ils expliquent les diverses colorations des anthocyanes par la combinaison des divers glucosides flavoniques réduits avec des sels complexes organo-métalliques de calcium et de magnésium, sels qui se trouvent toujours dans les tissus des plantes et qui sont les facteurs les plus importants dans la production des couleurs. Ils schématisent leur idée par la orale cl-jointe : ANN. DES SC. NAT. BOT., 10e série. Iv, 28 318. : ST. JONESCO- eee: Lee gsuore) (|| 7) | names AN H Pour concilier la théorie de la formation des anthocyanes par réduction avec la présence en plus grande quantité de l’oxygène dans les organes qui rougissent, divers auteurs ont émis l’opinion que l’action de l'oxygène est indirecte. R. Combes, Nicolas (38) partagent cette manière de voir. Nicolas explique de cette façon l’action de l’oxygène : «La relation évidente qui existe entre la production de l’anthocyane et les oxydations respiratoires est donc indi- recte. L’oxygène, fixé en plus grande quantité pendant le rougissement, ne se porte pas sur les générateurs des antho- cyanes, puisque celles-c1 résultent d’une action réductrice, mais sur d'autres substances, probablement les hydrates de carbone, qui, incomplètement oxydés, fourniraient des acides organiques. » Il semble cependant assez difficile d'admettre que, parmi l’ensemble des substances coexistant dans les tissus qui rougissent, certaines seraient capables de fixer l’oxygène, tandis que d’autres, analogues, ne le seraient pas. Par conséquent l'explication de Nicolas est une simple hypothèse qui ne repose sur aucun fait précis ou expérience déterminée. Tous les travaux cités ci-dessus relativement à la théorie de la réduction sont d’ordre purement chimique et s’écartent beaucoup des conditions naturelles, dans lesquelles se pro- duit, chez les plantes, le phénomène du rougissement. Au contraire, la théorie de l’oxydation que nous avons vue, appuyée, elle aussi, par diverses expériences faites dans les laboratoires sur les chromogènes des plantes, a de plus en sa faveur de nombreux fatis observés dans la nature même, et par suite nous semble expliquer avec plus de vraisemblance le mode de formation des pigments antho- cyaniques. ROLE PHYSIOLOGIQUE DES ANTHOCYANES 319 7. — Influence de divers facteurs internes et externes sur la formation des authocyanes. L’apparition des anthocyanes dans les tissus des végétaux dépend d’une série de facteurs internes et externes. Parmi les facteurs internes, on a cité les suivants comme les plus importants : les sucres, les acides et certaines autres substances, la phloroglucine (Czartkowski) ou divers sels organo-métalliques (Shibata). Nous discuterons plus loin le rôle des sucres dans la for- mation des anthocyanes; nous avons déjà signalé les opi- nions émises sur l’existence et le rôle des acides dans la production de ces pigments, ainsi que l’influence de quelques sels métalliques. Nous allons nous occuper maintenant de lV influence des facteurs externes. a. Lumière. — Déjà, depuis longtemps, Sachs et plus tard Askenasy ont démontré l’influence de ce facteur sur la pro- duction des colorations chez les végétaux. Les nombreuses observations faites dans la nature font voir que les plantes cultivées en pleine lumiére développent, en général, des pigments anthocyaniques, et ordinairement les parties les plus colorées sont celles qui sont le plus exposées a la lumière. Les diverses et nombreuses expériences antérieures et celles plus récentes de Molliard et de Mirande confirment ces observations. Molliard (35) a constaté, en expérimentant sur une variété habituellement blanche de Papaver somni- ferum, que les pétales exposés a la lumiére développaient des colorations assez vives. Cet auteur a remarqué que les pigments anthocyaniques apparaissaient avec plus d’inten- sité dans les parties des pétales les plus éclairées, tandis que dans celles qui restaient protégées vis-à-vis de la lumière directe par les sépales les colorations ne se produisaient pas. Mirande (31) démontre, dans une note tout à fait récente, l'influence de l'intensité et de la réfrangibilité de la lumière. sur la formation de l’anthocyane. Bien que l'influence de la lumiére paraisse étre de 320 _ ST. JONESCO ment nécessaire à l’apparition de l’anthocyane, il y a, cepen- dant, des plantes qui développent de ces pigments même à l'obscurité ; c’est en particulier le cas des divers organes souterrains où l’anthocyane se trouve abondamment (Bette- rave, Radis, etc.). b. Température. — D'après les observations de divers auteurs, ce facteur a un rôle important dans l’apparition des colorations chez les végétaux. On a constaté, en général, que la formation des pigments anthocyaniques est favorisée par une basse température ; les colorations rouges autom- nales et celles produites pendant l’hiver sont dues à l'influence du froid exercée sur les plantes. Il semble, au contraire, qu’une chaleur trop élevée empé- cherait la production de tels pigments. Klebs (25) a remarqué que les fleurs de Campanula et de Primula restent souvent blanches, quand les plantes sont cultivées dans les serres chaudes, tandis que les mêmes espèces portent des fleurs colorées lorsqu'on les cultive dans un milieu plus froid. Dans les phénomènes de colorations observés sur le Sar- rasin, nous avons constaté que les échantillons étiolés exposés pendant l'été, quand il faisait chaud, à un fort éclairement, ne rougissaient point, tandis qu'à une température modérée les colorations rouge vif se produisaient rapidement. L'influence de la température sur l’apparition des antho- cyanes a été considérée comme un facteur indirect. Une basse température retarderait la croissance des plantes et empêcherait la circulation des substances nutritives ; il en résulterait une concentration, dans le suc cellulaire, des substances hydrocarbonées, qui, comme on le sait, favo- risent la formation des anthocyanes. G. Bonnier (5) et Flahault (5) ont constaté en Nor- vége, par des mesures comparatives, l’augmentation des pigments floraux chez les mémes espéces, aux hautes lati- tudes, mais cependant au sud du cercle polaire. Bonnier (3), dans des observations et expériences compara- tives, à des altitudes de plus de 2000 mètres et dans des plaines, a constaté que la coloration est plus intense chez les plantes de hautes altitudes que chez celles de plaines. Cet ROLE PHYSIOLOGIQUE DES ANTHOCYANES 321 auteur a remarqué principalement que les plantes alpines offrent un très intéressant exemple au point de vue de l’appa- rition et de variations de coloration. Dans les régions alpines, où il y a une alternance d’éclairement intense pendant le jour et d'une basse température pendant la nuit, les colo- rations des plantes sont plus inteñses que dans la plaine. Dernièrement Bouget (6), dans une série d’observations et d'expériences, confirme et précise l’existence d’un optimum d'altitude pour la coloration des végétaux, comme l’avait déjà indiqué l’auteur précédent. c. Etat hygrométrique. — Enfin, parmi les facteurs exté- rieurs qui peuvent favoriser la formation des anthocyanes, on cite encore la sécheresse. Les expériences de Molisch sur des plantes peu arrosées ou celles d’Eberhardt faites dans une atmosphère très sèche ont montré que les plantes forment rapidement et trés abon- damment des pigments anthocyaniques. Gain a constaté que les tubercules rouges de Pommes de terre et ceux de Topinambour contiennent d’autant plus d’anthocyane que ces tubercules se produisent dans un sol plus sec. Enfin on a observé que les feuilles de certains arbres tropicaux acquiérent des colorations d’un rouge plus vif pendant la saison séche. Le milieu sec agirait aussi d’une manière indirecte. Le contenu cellulaire des plantes cultivées dans un tel milieu est toujours plus concentré que celui d’une plante vivant dans un milieu humide. La concentration du suc cellulaire favoriserait donc la formation de l’anthocyane. Il y a aussi des plantes qui vivent dans des régions humides et qui développent malgré cela des pigments anthocyaniques en quantité. En somme, il ne faut pas attribuer à un seul facteur isolé une influence déterminée et décisive dans la production des anthocyanes ; mais l’apparition de ces pigments est due à un ensemble de facteurs internes et externes qui agissent simultanément sur des substances génératrices d’anthocyanes. 322 _ ST. JONESCO 8. — Rôle des anthocyanes. Les opinions des savants sur le rôle des pigments antho- cyaniques sont très partagées. Beaucoup d’auteurs ont attribué aux con des fruits et des fleurs un rôle biologique. : Pour les fruits colorés, les anthocyanes auraient un rôle d'attraction vis-à-vis de divers Oiseaux qui recherchent ces fruits avec avidité. Les Oiseaux transportent de tels fruits dans des régions éloignées, où, après avoir mangé la partie charnue du fruit, ils laissent les graines qui, tombant sur un terrain favorable, donnent naissance à de nouvelles plantes. Par conséquent, les colorations des fruits joueraient un rôle important dans la dissémination des graines. Toujours d’après ces auteurs, les colorations vives des fleurs seraient aussi un puissant moyen d'attraction pour. divers insectes, qui cherchent le nectar leur servant de nour- riture. Ce serait précisément dans ce but que les colorations des fleurs se seraient formées. Les insectes seraient même dispensés de visiter toutes les fleurs, parce que les colorations vives et variées de celles qui les possèdent seraient un indice certain de la présence du nectar. En passant d’une fleur à l’autre, ces insectes produiraient la pollinisation, qui autre- ment n'aurait pas lieu. Mais cette hypothèse, si séduisante par sa conception finaliste, a été démontrée comme complètement dénuée de tout fondement scientifique par Gaston Bonnier (4). Cet éminent botaniste a prouvé, par de nombreuses expériences, que les colorations des fleurs ne jouent absolument aucun rôle dans l’attraction des insectes, car ceux-ci visitent aussi bien les fleurs vertes et celles d’une coloration moins vive que les fleurs dont les couleurs sont les plus intenses; il y a même de nombreux cas où les insectes laissent de côté des fleurs très colorées. Ce que cherchent les insectes mellifères, c'est du nectar, et ce produit n’est en rien lié à la colora- tion des fleurs. Si, au point de vue biologique, les explications données ROLE PHYSIOLOGIQUE DES ANTHOCYANES 329 sur le rôle des anthocyanes sont complètement insuffisantes et ne correspondent pas à la réalité, au point de vue physio- logique, les interprétations fournies, quoique fondées quel- quefois sur des faits scientifiques, ne sont pas suffisantes non plus pour éclaircir le rôle que ces pigments jouent dans la vie des plantes. Examinons très brièvement les opinions émises jusqu’à présent. a. Rôle protecteur des anthocyanes vis-à-vis de la chloro- phylle contre une lumière trop intense. Théorie de l'écran. — Pringsheim, dans un travail sur la lumière et la fonction de la chlorophylle chez les plantes, a émis l'opinion que la lumière blanche, d’une intensité trop forte, détruirait la chlorophylle, tandis que la lumière rouge n’aurait pas un effet nuisible sur les chloroplastes. De ses expériences, l’auteur conclut que les rayons rouges sont inactifs ou très légèrement actifs sur les cellules des plantes. Les recherches de Pringsheim ont servi de point de départ aux travaux ultérieurs sur le rôle d'écran qu’on a attribué aux anthocyanes. Kerner, en s’appuyant sur les recherches dupremier auteur, a cherché à interpréter l'apparition de l’anthocyane dans différents organes comme un agent protecteur contre une lumière trop intense. Pour cet auteur, le rougissement des tiges et des pétioles de certaines plantes a pour rôle d’empé- cher une lumière trop intense de décomposer les substances nutritives qui y circulent. Ce serait dans le même but que le pigment rouge se forme dans les jeunes feuilles et dans celles qui se colorent en automne. Enfin, Kerner explique la for- mation de l’anthocyane sur la face inférieure des feuilles non pas comme ayant un rôle protecteur, mais il admet, sans le prouver, que le pigment absorberait la lumière pour la convertir en chaleur, ce qui facilite la croissance des végétaux, la transformation et la migration des substances nutritives. Ce physiologiste appuie, en outre, indirectement ses opinions sur deux faits observés dans la nature : d’une part, la présence des poils sur les feuilles et les tiges de quelques plantes chez lesquelles l’anthocyane ne se forme pas; les plantes pré- sentant cette particularité n’auraient pas besoin de former 324 ST. JONESCO de l’anthocyane, car les poils protègent les cellules contre une lumière trop intense ; d'autre part, le Satureia hortensis, plante de la région méditerranéenne, cultivé à l’ombre, est verte ; au contraire, exposé au soleil, ses tiges et ses feuilles deviennent violet foncé. Kerner a cultivé cette plante dans son jardin alpin du Tyrol, à une altitude de 2195 mètres, et il a constaté, après les observations d’Overton, que, dans ces conditions, l’anthocyane se développait en abondance. L'auteur pense que l'exemple du Satureia est un cas d’adap- tation que présentent les plantes capables de former de l’anthocyane. Kny; pour montrer l'efficacité de l’anthocyane comme écran protecteur de la chlorophylle, place comparativement une solution de chlorophylle derrière des vases à faces paral- lèles remplis respectivement d’une solution de pigment rouge et d’une solution d'extrait de Betterave blanche. Il constate que la chlorophylle placée derrière l’anthocyane conserve plus longtemps sa couleur verte que celle placée derrière l'extrait incolore. L’auteur croit avoir prouvé, par cette expérience, l'efficacité du pigment rouge comme écran pro- tecteur. Keeble, à la suite de mesures de températures faites sur de jeunes feuilles vertes et rouges d’Amherstia, arrive à cette con- ~ clusion que la matière colorante rouge a non seulement le rôle d’un écran protecteur pour la chlorophylle, mais aussi la propriété d'éviter une forte insolation aux jeunes feuilles. Wiesner a interprété de la même manière de nombreuses observations et expériences. Ewart, dans des observations faites sur les feuilles des plantes qui se développent de préférence à l’ombre, a cons- taté, lorsqu'il exposait ces feuilles à une forte lumière, un temps assez long, que la photosynthése était ralentie. Il croit donc que la formation de l’anthocyane dans les organes exposés a la lumiére est une adaptation pour éviter aux organes l’effet nuisible d’une forte intensité lumineuse plutôt qu’une protection contre la destruction de la chlorophylle. Beaucoup de physiologistes ont fait des objections sérieuses à cette théorie de l’écran, en démontrant qu’une telle expli- ee Ae ee SRE ER ROLE PHYSIOLOGIQUE DES ANTHOCYANES aay cation ne correspond pas rigoureusement aux faits scien- tifiques. Reinke, 4 la suite de ses expériences faites sur des feuilles rouges et des feuilles vertes exposées à une intensité de lumière artificielle de huit cents à mille fois plus forte que celle des rayons solaires, constata que ni le pigment chlorophyl- lien, ni le pigment rouge ne furent décolorés. Enfin plus tard, le même auteur, dans des expériences où il étudiait l’effet de diverses radiations du spectre sur la destruction de la chlorophylle, trouva que les radiations rouges qui sont les plus nuisibles sont en même temps les plus absorbées par la chlorophylle. Ces constatations de Reinke sont, on le voit, tout à fait contraires à la théorie de l'écran. Enfin, Engelmann a montré que le spectre d’absorption du pigment anthocyanique extrait des feuilles rouges est complémentaire de celui de la chlorophylle. Ces faits ne permettent évidemment plus de considérer Vanthocyane comme un écran protecteur de la chlorophylle. b. Rôle des anthocyanes dans l'élévation de la température. — Théorie de Stahl. — Cest d’abord Kerner, comme nous l’avons vu, qui a émis l’hypothése de l’élévation de la tem- pérature chez les organes, ou se forment les anthocyanes. Les travaux ultérieurs de Stahl ont apporté une nouvelle interprétation. Stahl est d’avis que le pigment rouge absorbe certains rayons solaires qui sont transformés en chaleur ; cette chaleur accumulée dans les organes élève la tempé- rature, ce qui favorise la transpiration des plantes. Le fait que l’anthocyane absorbe certains rayons solaires qui, apres leur conversion en chaleur, augmentent la tempé- rature des organes, a été mis en évidence par ce botaniste dans de nombreuses mesures. Dans ses expériences exé- cutées sur les feuilles rouges et les feuilles vertes de Sar- canthus rostratus, Stahl trouva que la température des feuilles rouges était de 10,5 plus élevée que celle des feuilles vertes. Les mêmes résultats furent trouvés chez les Semper- Pioum tectorum, Begonia heracleifolia, Pelargonium pelta- tum, etc... L’auteur met aussi en évidence une élévation de température chez les organes rouges des plantes alpines. 326 ST. JONESCO I] soutient que ces plantes possèdent, dans le pigment rouge, un moyen d'accélérer les échanges de matières et d’énergie. Le même rôle a été attribué, par Stahl, au rougissement des stigmates des fleurs anémophiles et des feuilles rouges d’automne. Il affirme, en outre, que la large et abondante répartition des anthocyanes chez les plantes des régions marécageuses de notre climat, et surtout des pays tropicaux, est un fait général qui contribue certainement à élever la température interne des organes. Cette température, à son tour, facilite la transpiration rendue si difficile par les condi- tions d'humidité excessive de cet habitat. Pour illustrer ce fait, il cite beaucoup d'exemples de notre climat, et aussi de ceux des régions tropicales de Bornéo, de Java et du Mexique. Le rougissement des jeunes feuilles des régions tempérées est attribué, par ce savant, au fait que les pigments antho- cyaniques qui accumulent de la chaleur dans les tissus de ces plantes favorisent le processus de métabolisme à des températures basses. C’est, d’ailleurs, la même idée que pour le rougissement des ere alpines. L’élévation de température, constatée par Stahl, a été confirmée par des mesures plus précises de Smith. Cet auteur, en employant un appareil thermo-électrique qui présente l'avantage de prendre la température interne des tissus, a fait des mesures comparatives sur des feuilles rouges et des. feuilles vertes de divers arbres à Ceylan, sous une insolation tropicale. Il a trouvé que les jeunes feuilles rouge brunâtre d’Amherstia nobilis ont une température de 2° plus élevée que les feuilles verdâtres de Saraca indica, tandis que les feuilles rouges de Mesua ferrea ont une température de 29,8 plus élevée que celle des feuilles vertes de Saraca indica. En faisant les mêmes mesures sur des feuilles vertes et des feuilles blanches chez lesquelles le pigment chlorophyilien ne se développait pas (feuilles de Cladium), il a trouvé aussi que la température des feuilles vertes était plus élevée que celle des feuilles blanches. En général, les pigments, soit anthocyaniques, soit chlorophylliens, élévent la température des organes. Enfin l’auteur a mesuré comparativement la ROLE PHYSIOLOGIQUE DES ANTHOCYANES sl température des feuilles jeunes et des feuilles plus âgées. Il trouva que les feuilles vertes plus âgées avaient une tempé- rature plus élevée que les feuilles jeunes de même couleur ; mais quand les feuilles même jeunes contenaient de l’antho- cyane, elles avaient, en général, une température voisine de celle des feuilles vertes plus âgées ou même une tempéra- ture plus élevée. Les jeunes feuilles rouges de Theobroma Cacao marquaient une température de 30,5 plus élevée que celle des feuilles vertes même plus âgées. La conclusion de l’auteur est que ses résultats confirment les opinions de Stahl et montrent d’une façon définitive que l’anthocyane est un agent élévateur de la température interne chez les organes de ces végétaux. La théorie de Stahl a été vivement critiquée par Ewart, dont nous avons vu les opinions sur le rôle des anthocyanes. Cet auteur soutient que la chaleur accumulée dans les tissus qui contiennent de l’anthocyane, loin d’être avantageuse, est nuisible, puisqu'elle exagère la transpiration des plantes. Cette objection est peu fondée, car les observations de Stahl se rapportent précisément à des plantes qui vivent dans un milieu très humide et où, par conséquent, une forte transpiration ne peut avoir aucun effet désavantageux. . Quoi qu'il en soit, les observations de Stahl et de Smith autorisent à considérer comme un fait acquis que les pigments anthocyaniques se trouvant dans différents organes des plantes contribuent à élever la température des tissus dans lesquels ils se forment. c. Rôle des anthocyanes comme pigments respiratoires. — Théorie de Palladine. — Nous avons déjà signalé brièvement les opinions de Palladine à l’occasion de la formation des anthocyanes. Rappelons que Palladine fait rentrer les anthocyanes dans la catégorie des pigments respiratoires qui jouent un rôle très important dans les transformations de substances dans les phénomènes généraux de la vie des végétaux. Les opinions de cet auteur sur la relation des chromogènes respi- ratoires et la formation des anthocyanes semblent parfaite- ment justifiées et concordent avec les phénomènes d’oxy- = Ray eee PO We + ee ce, CNRS CR: Lie: ON RSS Ca rh à PERS à tre r= AE APS ; EUX Te Patt cae. SES i + Pare LR k x 328 ST. JONESCO dation constatés dans les tissus des végétaux. En mêmetemps, Palladine introduit une nouvelle conception de la physio- logie des .anthocyanes en faisant participer cette catégorie de corps aux processus chimiques des phénomènes vitaux des plantes. Nous écarterons donc complètement, au sujet du rôle des anthocyanes, les conceptions téléologiques de Kerner et autres, la théorie de l’écran et même la théorie de Stahl. Les recherches que nous allons exposer confirment pleine- ment les transformations des anthocyanes dans les phéno- mèênes que nous nous sommes proposé d'étudier. Nous essaie- rons, dans ce travail, de mettre en évidence, d’après les résultats de nos expériences, la part que les pigments antho- cyaniques prennent aux phénomènes énergétiques et d'établir ainsi le rôle le plus probable que ces composés jouent dans la vie des plantes. es <; LES a A À nN = el. et Hes x IT EXPOSÉ DU SUJET ET TECHNIQUE Pour élucider, autant qu'il est possible, le rôle physio- logique des anthocyanes, nous avons suivi dans ce travail une voie différente de celle qui a conduit nos prédécesseurs. Nous nous sommes proposé de rechercher ce que devient le pigment rouge quand les plantes qui en contiennent séjournent quelque temps à l'obscurité. Dans ce but, nous avons fait germer des graines, et, quand les plantules sont restées quelques jours à l'obscurité, nous les plaçons à la lumière pour les faire devenir rouges. Quand le rougissement est assez fort, nous portons les plantes à l'obscurité pour voir ce que devient le pigment. Nous avons toujours constaté que, dans ces circonstances, la coloration rouge des plantules s’atténue sensiblement. Il est important de rechercher à quelles modifications chimiques correspond cet affaiblissement de couleur ; c’est pourquoi nous avons soumis les plantules à des analyses chimiques. Ces analyses ont été effectuées sur les plan- tules, afin de voir s’il y a des rapports entre la disparition des anthocyanes et la quantité des diverses substances hydro- carbonées (sucres réducteurs, sucres non réducteurs, amidons et celluloses) contenues dans les tissus. Ces diverses sub- stances ont été dosées comparativement chez les plantules _ étiolées comme point de départ, chez les plantules après leur rougissement complet et enfin à diverses reprises, à 300 ST. JONESCO mesure que la couleur s’affaiblissait chez les exemplaires replacés à l’obscurité. 3 i. — Cultures des plantules. Nous avons expérimenté d’abord sur des plantules de Sarrasin argenté et de Blé de Bordeaux, puis, pour compléter notre étude, sur des feuilles rouges de Vigne vierge et sur des . fleurs de Dahlia. Voici comment nous avons procédé pour réaliser les expériences. Nous ensemencons les graines et plaçons les pots dans une chambre noire à la température de 24° environ. A cette tem- pérature, les graines germent et poussent trés bien. Au bout d’une semaine ou de dix jours, les plantules ont déjà une hauteur de 3 à 5 centimètres pour le Blé et de 7 à 10 centi- métres pour le Sarrasin. Les plantules complètement étiolées, ainsi obtenues, sont transportées à la lumière. Les axes hypoctoylés étiolés du Sarrasin se pigmenter très rapide- ment. _ Dès le soir, c’est-à-dire au bout de huit à dix heures, ils sont déjà rougeâtres. Le lendemain matin, la coloration s’accentue et, au bout de deux jours, elle est d’un rouge vif. Les deux cotylédons sont d’un vert teinté de rouge à la face inférieure. — Les plantules étiolées du Blé commencent à rougir au bout de vingt-quatre heures seulement. Si on les regarde le soir du jour de la mise en expérience, on ne constate encore aucun rougissement ; au contraire, la coloration jaunatre qu’elles possédaient est devenue plus intense. Le lendemain matin, elles présentent une faible coloration rouge violacé, qui se renforce au bout de quarante-huit heures ; mais les feuilles qui commencent à se développer sont complètement vertes. | Les plantules ainsi colorées sont replacées à l’obscurité dans une chambre noire, où elles séjournent plusieurs jours, de six à quinze jours en général, et, pour certaines, Jusqu'à ROLE PHYSIOLOGIQUE DES ANTHOCYANES 391 vingt et même vingt-cinq jours. Elles sont observées tous les jours pour voir quelles modifications de couleur elles subissent. Après deux ou trois jours de séjour à l’obscurité, la coloration rouge commence à s’atténuer ; après sept à dix jours, elle a sensiblement diminué, et enfin, après quinze à dix-huit jours, elle est devenue très faible sans que jamais elle disparaisse complètement, car la base des tiges présente encore une faible coloration. Ce qu'il y a à remarquer, c’est que la coloration rouge non seulement s’atténue progres- sivement, à l’obscurité, mais qu’elle éprouve une modifi- cation spéciale en prenant une teinte un peu noirâtre. Par conséquent les plantules étiolées qui ne renfermaient aucune trace de pigment rouge, exposées à la lumière, prennent cette coloration dès qu'elles sont éclairées et la présentent très intense après quarante-huit heures seulement de séjour à la lumière. Il est à remarquer que le pigment rouge chez le Blé apparait mieux, quand il y a un éclairement vif, pen- dant le jour et une température relativement basse pendant la nuit. Ce fait a été mis en évidence pour les plantes rouges de la région alpine par G. Bonnier. Ces conditions sont très bien réalisées pour le Blé pendant l’automne, aux mois de septembre et d'octobre, quand les jours sont très éclairés et les nuits assez froides. Le Sarrasin, au contraire, rougit mieux par un éclairement moins intense et à une tempéra- ture modérée. Le pigment anthocyanique qui se développe s’y trouve en grande quantité ; les analyses chimiques faites sur ces plantules vont nous démontrer ce fait. De même, l’at- ténuation de la coloration rouge des plantules mises à l'obscurité correspond à une disparition du pigment rouge, comme nous le verrons plus tard, quand nous doserons ce pigment. 2. — Analyses chimiques. Comme nous l’avons dit plus haut, nous allons montrer maintenant le rapport chimique qui existe entre les antho- cyanes et les diverses substances hydrocarbonées. Nous 399 ST. JONESCO — avons exécuté les analyses sur des plantes étiolées qui nous ont servi comme témoins pour les autres, sur les plantes rouges à leur maximum de coloration et sur les plantes qui, après rougissement, ont été remises à l'obscurité (plantes déco- lorées). Les plantules étiolées renferment une importante quan- tité de glucosides flavoniques, aux dépens desquels se forme l’anthocyane. Ces glucosides sont précipités par l’acétate de plomb rigoureusement neutre (liqueur de Courtonne). C’est à cause de ces glucosides que, dans l’état actuel de nos con- naissances, on ne peut pas étudier les glucosides anthocya- niques seuls, lorsqu'on s’occupe du rôle physiologique de ces derniers. Nous avons donc exécuté des dosages sur : les glucosides flavoniques des plantes étiolées, sur l’ensemble des glucosides anthocyaniques et flavoniques des plantes rouges, et enfin sur les sucres réducteurs, les sucres non réducteurs, les ami- dons et les celluloses de toutes les plantes sur lesquelles nous avons expérimenté. La méthode employée consiste à épuiser les plantules ou les organes qu’on étudie par l’alcool bouillant à 95°. Par ce traitement, on obtient dans l’alcool les glucosides et les divers sucres. Le résidu des organes, après le traitement par l'alcool, est repris par l’acide sulfurique en diverses propor- tions, puis chauffé à l’autoclave, où se produit l’hydrolyse des amidons et des substances cellulosiques. Récolte des plantules et leur épuisement par l'alcool. — Les plantules étiolées rouges sont coupées, après suppression des racines, en petits morceaux et immédiatement introduites dans un ballon contenant de l’alcool bouillant à 95°, auquel on a ajouté 250 milligrammes de carbonate de calcium. Cette substance a pour but de saturer les acides, qui sont en grande quantité dansles plantules, et d’empêcher la décom- position de certains composés hydrocarbonés, dont l’hydro- lyse est possible en présence des acides et à la température de l’ébullition de l'alcool. Après un quart d'heure d’ébullition, on laisse l’alcool se refroidir ; on décante, et les fragments sont transvasés ROLE PHYSIOLOGIQUE DES ANTHOCYANES ooo dans un mortier où on les broie de manière que tout est transiormé en une pate très fine. La pâte est reprise par Valeool et chauffée de nouveau dans le même ballon pen- dant un quart d’heure. On laisse l’alcool se refroidir, on le décante dans un autre ballon, on ajoute à la substance bouillie de l’alcool frais et on chauffe de nouveau. On fait donc bouillir trois fois de façon à être bien sûr que tous les sucres et les glucosides sont passés dans l’alcool. On réunit l’alcool de ces trois opérations et on le filtre. La substance restée sur le filtre est lavée plusieurs fois avec de l’alcool à 95°, que l’on réunit aux précédents alcools. Dans le liquide ainsi obtenu se trouvent les glucosides, les sucres réducteurs et les sucres non réducteurs. La substance restée sur le filtre renferme les amidons et les celluloses. La quantité de substance fraîche sur laquelle ont porté nos expériences a toujours été de cent trente plantules, dont le doids variait d’après l’âge de chaque série. Pour déterminer le poids sec de la substance fraîche, nous procédons de la ma- nière suivante; nous pesons toujours cinquante échantillons frais qui sont coupés en morceaux et placés dans un flacon à tare. La substance est desséchée à l’étuve à la température de 100° à 105° pendant quarante-huit heures. Connaissant le poids sec de cinquante pieds, on calcule très aisément, par une simple proportion, le poids sec de toute la récolte qui a été préalablement pesée fraiche. 3. — Séparation et dosage des glucosides. Pour séparer les glucosides, on traite la solution alcoolique par une quantité suffisante de liqueur de Courtonne (acétate de plomb rigoureusement neutre). Les glucosides sont pré- cipités sous forme d’un sel de plomb ; 2 centimètres cubes de la liqueur de Courtonne sont suffisants pour précipiter tous les glucosides renfermés dans les cent trente pieds sur les- quels on opère. La solution alcoolique qui contient le précipité glucosidique est bien agitée, puis laissée au repos vingt- quatre heures pour que tous les glucosides se déposent. Pour séparer ces corps, on filtre la solution ; sur le filtre restent les ANN, DES SC. NAT. BOT., 40° série. ive 334 ST. JONESCO glucosides qui sont bien lavés, trois fois, par l’aleool à 950. De cette facon, on obtient les glucosides sous forme d’un sel plombique. Après cette opération, on met en suspension le précipité plombique dans 50 centimètres cubes d’acide sulfurique dilué à 7 p. 100. La mise en suspension est faite de la façon suivante: on fait un petit trou dans le filtre et, avec l’eau sulfurique bouillante, on entraîne le précipité dans un flacon d’Erlenmeyer. On bouche bien le flacon avec du coton et enfin on le porte à l’autoclave, où il est chauffé pendant une heure à la température de 1200. Dans ces con- ditions, les glucosides se scindent en sucres réducteurs et en un composé dépourvu de sucres (anthocyanidines); 7 grammes d'acide sulfurique dans 100 centimètres cubes d’eau représentent la quantité optima d’acide pour hydro: lyser la totalité des glucosides dissous dans cette solution. C'est cette même quantité d'acides que Willstätter a utilisée dans ses recherches pour l'extraction de l’anthocyane. Disons cependant que la quantité d’acide peut varier d’après la nature de chaque anthocyane. Après ce traitement, la liqueur glucosidique est neutra- lisée exactement par la lessive de soude. Après la neutrali- sation, la liqueur est filtrée dans un flacon jaugé à 50 centi- mètres cubes ; on complète le volume avec de l’eau distillée, de façon à avoir juste 50 centimètres cubes de liqueur comme au début de l’hydrolyse. Les glucosides sont intégralement transformés en sucres réducteurs ; il ne reste donc plus qu'à doser ces sucres par la méthode de Gabriel Bertrand et à déduire des résultats la quantité primitive de glucosides. Cette méthode consiste à faire bouillir des quantités égales (20 centimètres cubes de la solution sucrée, de sulfate de cuivre et de tartrate double de potasse et de soude), pendant trois minutes. Le cuivre est réduit par les sucres, à l’état d’oxydule. L’oxydule est dissous par une solution acide de sulfate ferrique, dans laquelle il passe à l’état de sulfate de cuivre, tandis qu’une proportion correspondante de sel ferrique passe à l’état de sel ferreux. On dose ce dernier avec une solution titrée de permanganate de potassium, et l’on peut, au moyen des tables dressées par Bertrand, calculer RÔLE PHYSIOLOGIQUE DES ANTHOCYANES 335 la quantité de cuivre qui a été précipitée, d’où la proportion de sucre correspondante. En multipliant par 2,5 le résultat obtenu dans le dosage de 20 centimètres cubes du liquide sucré, on obtient la teneur en sucres réducteurs de 50 centimetres cubes, quan- tité qui correspond à la substance fraîche sur laquelle nous avons opéré. Il faut mentionner que nous avons toujours exprimé les résultats de ces sucres en glucose. Cette quantité de sucres correspond aux glucosides totaux des cent trente échantillons sur lesquels nous avons expérimenté. Connaissant le poids sec de ces plantules, il est très facile de rapporter la quantité de ces corps à 100 grammes de substance sèche, comme il est indiqué dans les tableaux des résultats publiés plus loin. 4. — Séparation et dosage des sucres réducteurs et des sucres non réducteurs. Après la séparation des glucosides flavoniques et antho- cyaniques, la solution alcoolique qui contient les sucres est traitée de la manière suivante pour isoler ces corps. Il faut d’abord éliminer l’excès d’acétate de plomb qui génerait les opérations nécessaires pour l’analyse ultérieure des sucres. La séparation du plomb se fait soit par une solu- tion concentrée de carbonate de sodium, soit par un courant gazeux d'acide carbonique ou d’acide sulfhydrique ; le plomb est précipité sous forme de carbonate ou de sulfure de plomb. L'emploi du carbonate de sodium a l’inconvénient de donner de l’acétate de soude, qui gêne pour la séparation des sucres et exige, pour être neutralisé, une opération supplémentaire. Les gaz carbonique ou sulfhydrique n’ont pas cet inconvé- ment, et, d’autre part, peuvent être facilement éliminés par une simple évaporation s'ils ont été employés en léger excès. Aussi avons-nous de préférence employé des cou- rants gazeux dans la liqueur alcoolique. Par ce traitement, le plomb est précipité complètement, et l’on s’en débarrasse par le filtrage de la solution alcoo- lique. On reconnaît très facilement Vinstant où tout le plomb 33.0 ST. JONESCO est précipité, c’est au moment où, en ajoutant, après filtra- tion, à la solution alcoolique une goutte d’acide sulfurique dilué, il ne se forme plus de précipité. On lave plusieurs fois le précipité avec de l’alcool frais pour être bien sûr qu'il ne contient plus aucune trace de sucres. La solution alcoolique, débarrassée du plomb par filtra- tion, est soumise à une distillation dans le vide à une basse température qui ne doit pas dépasser 60°à 629 pour ne pas détruire les sucres. Il est même préférable de n’opérer qu’à 900 environ ; c’est ce que nous avons fait dans tout le cours de nos recherches. On réduit par distillation le volume du liquide jusqu’à 30 centimètres cubes environ. Il se dépose sur le fond du ballon un résidu sirupeux, sucré, qui est repris immédiatement après distillation par une petite quantité d’eau bouillante. On filtre et on lave encore le ballon avec de l’eau bouillante, on recueille la solution filtrée dans une fiole jaugée à 100 centimètres cubes, et on complète avec de l’eau distillée jusqu’au trait qui indique ce volume. Cette liqueur contient l'intégralité des sucres que renferment les plantules soumises à l'expérience. La solution aqueuse sucrée est divisée en deux volumes égaux de 50 centimètres cubes. Sur l’une des portions on opère le dosage des sucres réducteurs d’après la méthode de Bertrand. Le résultat obtenu dans le dosage de 20 centi- mètres cubes du liquide sucré multiplié par 5 nous donne la teneur en sucres réducteurs de 100 centimètres cubes de solution sucrée ; on calcule ensuite la teneur rapportée à 100 grammes de substance fraîche. Sur l’autre portion nous avons fait l’hydrolyse des sucres non réducteurs. Les 50 centimètres cubes sont traités par 500 milligrammes d’invertine, préparée suivant le procédé indiqué par Bourquelot, et nous avons ajouté 500 miligrammes de fluorure de sodium : par conséquent, les proportions d’invertine et de fluorure sont donc de 1 p. 100. Le fluorure de sodium a la propriété de créer un milieu défavorable aux bactéries qui pourraient se développer dans la solution sucrée. La liqueur ainsi préparée est mise dans ROLE PHYSIOLOGIQUE DES ANTHOCYANES Sod un flacon d’Erlenmeyer bien bouché avec du coton et porté dans une étuve a 509-55° C. pendant quatre jours. Au bout de ce temps, tous les sucres non réducteurs sont hydrolysés et transformés en sucres réducteurs. Aprés filtration, on opére le dosage de la même façon que précédemment. Cette derniére analyse nous donne évidemment a la fois les deux sortes de sucres: réducteurs et non réducteurs ; nous ramenons cette quantité à ce qu’elle est pour 100 centi- métres cubes. Si l’on en retranche la quantité de sucres réducteurs trouvés dans la première analyse, le reste repré- sente les sucres non réducteurs, dont la quantité est exprimée en saccharose. | 5. — Dosage des amidons et des celluloses. La pâte, constituée par les plantules fraîches broyées, qui est restée sur le filtre après l’extraction des glucosides et des sucres, est traitée comme il suit pour isoler l’amidon et les celluloses. Cette pâte est mise dans un ballon, addi- tionnée de 100 centimètres cubes d’acide sulfurique à 2,5 p. 100 portée à l’autoclave à 120° pendant une heure. L’amidon et diverses autres substances facilement hydrolysables : sommes, mucilages, etc., sont transformées en sucres réduc- teurs. On agite le ballon pour mettre en suspension le mélange, on Jette le tout sur un filtre et on lave soigneusement à l’eau bouillante pour que tout le contenu sucré passe bien dans la liqueur filtrée. Cette liqueur est neutralisée par une solution de soude à 20 p. 100. On procède toujours au dosage des sucres par la même méthode. 6. — Dosage des celluloses. La poudre restée sur le filtre contient les celluloses qui, étant plus difficilement hydrolysables, ont résisté au traite- ment par l’acide sulfurique à 2,5 p. 100. Pour les transformer, il faut les chauffer dans un autoclave a 120° pendant une heure avec de l’acide sulfurique à 10 p. 100. Après filtration DASE AS OSES PT ER AE EN ENE MOF SA de Eee ot Le EO PT PP OME” PES SPUN en Te OS TRS ELUNE MO a NTT ON ANS ee ec 338 ST. JONESCO et neutralisation par la soude, on dose les sucres obtenus qui correspondent, d’une façon générale, à toutes les cellu- loses. Dans l'analyse des amidons et des celluloses, le résultat obtenu par le dosage de 20 centimètres cubes de liqueur sucrée est multiplié toujours par 5, de façon à obtenir la quantité totale de sucres renfermés dans les 100 centimètres cubes de liqueur préparée avec la quantité totale des plan- tules fraiches prises comme sujet d'étude. Avant d'exposer les résultats de nos analyses, nous devons faire une remarque importante relativement à la méthode précédente. Les chauffages répétés dans l'extraction des sucres et des glucosides ont pour effet de détruire une certaine propor- tion de ces substances. Nous indiquerons plus loin une méthode plus rigoureuse d’extraction ; mais comme, ici, la même méthode a toujours été employée dans les analyses des divers lots de plantes soumises aux conditions précédemment indiquées, ces analyses sont comparables et permettent des conclusions justifiées. Ces conclusions portent, dès lors, non sur les quantités absolues des corps analysés, mais sur leur rapport dans les plantes étiolées, les plantes colorées à la lumière et les plantes remises ensuite à l’obscurité. Ajoutons que chacun des mots: glucoside, sucre, amidon, cellulose n’indique pas un seul corps chimique, mais une catégorie de substances avant des propriétés chimiques générales communes. Notre travail a seulement pour but d’ he les relations des glucosides anthocyaniques avec les substances hydro- carbonées, dont le rôle physiologique est bien connu, et par là de jeter quelque lumière sur le rôle de ces glucosides eux- mêmes et sur celui des divers pigments anthocyaniques qui en dérivent. TII EXPOSE DES RÉSULTATS Exposons d’abord en détail une expérience afin de com- pléter les indications générales données sur les dosages des elucosides, des sucres, des amidons et des celluloses. Cette expérience permet de déterminer la quantité de ces corps rapportée à 100 grammes de substance fraiche et de substance sèche. Le poids frais de cent trente plantules de Sarrasin est par exemple de 118",775 ; leur poids sec est de 287,084. CALCUL DES GLUCOSIDES: Les glucosides flavoniques provenant du Sarrasin traités par l’acétate neutre de plomb donnent un abondant pré- cipité d’une teinte jaune clair. Cette teinte est au contraire d’un jaune foncé pour le Blé. Après Vhydrolyse par la solu- tion aqueuse d'acide sulfurique à 120° dans l’autoclave, les olucosides présentent une coloration rouge foncé avec le Sarrasin et Jaune avec le Blé. Dans 50 centimètres cubes de la liqueur, nous avons trouvé 42 milligrammes de glucosides, qui correspondent donc a 28' 084 de substance sèche et à 1187,775 de substance fraiche. Il en résulte qu'il y a 287,015 de glucosides flavoniques par 100 grammes de substance sèche et 087,356 par 100 gram- mes de substance fraîche. Les mêmes calculs sont faits pour les sucres, amidons et celluloses. | Citons maintenant quelques expériences et les résultats que l’on en peut déduire. ee 340 | ST. JONESCO 1. — Plantules étiolées à l'obscurité. Expérience du 15 juillet 1920. L'expérience porte sur des plantules étiolées de Sarrasin argenté (Polygonum fagopyrum) et de Blé de Bordeaux. Les plantules de Sarrasin sont récoltées après sept jours de germination, celles de Blé après huit jours. Les résultats obtenus dans les dosages successifs rap- portés, d’une part à 100 grammes de substance fraîche et, d'autre part, à 100 grammes de substance sèche, sont repro- duits dans le tableau suivant, dont la dernière colonne donne le total tant des sucres proprement dits que de ceux résul- tant de l’hydrolyse des autres substances hydrocarbonées. = = ze Z EZ mM ga hee. | eee ne a ee Br ice ogee ee cc? eee se 2 Bh See i | Gr. Gr: | Gr. Gr | ie. | GY Sarrasin argente : | | 100 grammes sub- | , stance fraîche ....| 0,356 0,878 | 0,182 |; 4093 100 22e 005 100 grammes sub- stance séche....... | 2,015 4,966 |. 1,031 | 23,141 |" :2:400 “33-905 Blé de Bordeaux : 100 grammes sub- stance fraiche..... 1 0,285 A 176 405284 4,476 | 0,044 3,262 100 grammes sub- stance sèche ..... 2,825 | 11,630 | 2,820 | 14,601 | 0,411 | 32,287 Expérience du 13 août. Les germinations ont été récoltées huit jours après ense- mencement. Voici les résultats obtenus : ROLE PHYSIOLOGIQUE DES ANTHOCYANES 941 Ne mad Von A © done , Fa D | es RE Ed re dos Ur opens Beep atin Corse ete a RE 6 8 eee hers ie oat nee eee = = D © IO jours : | | | | | || 100 grammes substance! | | | | | | inn ee ae | 0,082 | 0,880 | 0,075 | 1,406 | 0,446 | 2,839 100 grammes substance | | | AN eee ed. os | CO adm 20,080. 0,76€ | 14,200! 4,503 |28,676 Les nombres de ce tableau nous permettent de faire les constatations suivantes : 1° La quantité des glucosides anthocyaniques par rapport aux autres composés hydrocarbonés est inférieure a celle des sucres réducteurs, des amidons et des celluloses ; 2° La quantité de ces corps diminue sensiblement a Vobscu- rité; cette diminution s accentue au fur et à mesure que se pro- longe le séjour des plantules a l'abri de la lumière. Ces deux séries d’expériences ont été faites au mois de septembre; la température de la chambre noire ne différait pas beaucoup de la température extérieure, et les variations, de part et d’autre, étaient trés faibles. Nous avons cependant voulu vérifier si ces faibles varia- tions de température pouvaient avoir une certaine influence dans la disparition des glucosides anthocyaniques; nous avons donc fait une série d’expériences à une température constante, au mois de février pour le Blé et au mois de mars pour le Sarrasin. Au début, les plantes furent placées à l’obscu- rité, dans une chambre noire maintenue à une température à peu près constante de 24° à 25°; elles y restèrent une semaine. Dans ces conditions, les plantules se développèrent étiolées. Elles furent ensuite mises dehors à la lumière, susceptibles de recevoir du soleil ; la température extérieure 398 ST. JONESCO est évidemment très variable à cette époque; au mois de février, elle a passé de 6° à &0 le matin à 190 vers deux heures de l’après-midi pour descendre à 9 à six heures du soir ; pendant la nuit,la température s’abaissait à 5° environ. Au mois de mars, la température était d’environ 14° le matin, 249 à 26° à deux heures, 18° à 200 à six heures du soir et, la nuit, descendait à 9° ou 100. C’est seulement pendant leur exposition à la lumière que les plantules ont subi ces varia- tions de température. | Pour obtenir un rougissement suffisamment intense, l’ex- position à la lumière a été prolongée pendant quatre jours. Dans ces conditions, les plantules de Blé ont développé leur pigmentation beaucoup plus abondamment qu’en automne; au contraire, la croissance des feuilles était très ralentie. Chez le Sarrasin, le rougissement des plantules se faisait aussi bien en été qu’en automne. Les plantes devenues rouges furent alors placées de nou- veau dans la chambre noire, où pendant tout leur séjour la température resta constamment à 240. Nous donnons ici un tableau d'ensemble qui montre la disparition des glucosides anthocyaniques par rapport aux autres composés hydrocarbonés. Les plantes témoins sont celles qui ont rougi à la lumière et à la température basse du printemps; nous les comparons aux plantules qui, après leur nouveau séjour à l'obscurité, ont perdu leur pigment rouge à la température relativement élevée et toujours constante de la chambre noire. Les dosages ont été faits progressivement après sept jours, dix Jours, seize jours d’obscurité pour le Sarrasin, et huit jours, dix-neuf jours et vingt-cinq jours pour le Blé. Pour restreindre le tableau, nous avons noté les poids qui se rapportent seulement à 100 grammes de substance sèche. RÔLE PHYSIOLOGIQUE DES ANTHOCGYANES 399 Expérience de mars. Expérience de février. SARRASIN ARGENTÉ. | BLÉ DE BORDEAUX. ee] eee oi hes Bees. es ahs ow = a 5 ie Sa a DEA = n = Me = a Le RE eS SiS bn = aS aS aS PEN hs Hess (ho oul) Sen | es Re ans eo las LES) Che = | © SMS TE | <3 \ < ne Gries Gr. Gr. Gr. Gr. Gr. | Gr. | Gr. | Glucosidesanthocyaniques.! 2.49%) 1,660) 41,290) 0,722) 2.550) 0.863} 0,605) 0,380 | Sucres réducteurs ....... 9,506! 5,826; 2.123) 1,305) 8,778) 2,734] 1,445] 1,912 Sucres non réducteurs...! 1,469} 0,900! 0,327! 0 090! 4.724] 0.538] 0,000! 0,000 INGOGOWS Le ee dt 41,105) 9,102) 8,860) 7,254/49,888/13,831/13.4155) 11,484 COMM OSES EL Len 15102 403 - 2eOVo KA SOS 3021%3,398 12 82114597) A SUCRES totaux.? 3... .....-. 26,151119,951115,203111,096135,242121,364118,036/14.610 | | | | Les nombres de ce tableau et ceux des tableaux précédents nous permettent de faire les constatations suivantes : 1. Glucosides anthocyaniques. — Ces corps, dans toutes les expériences, diminuent, indépendamment des variations de température, d’une manière sensible et progressive avec la prolongation du séjour des plantules à l'obscurité. | _ Chez le Sarrasin et dans la première série d'expériences, faite en automne, quand il y avait de faibles variations de température, la quantité des glucosides dans les plantules rouges tombait de 287,471 à 187,750 après six jours d’obscurité et enfin à 08,363 après quinze jours; done une perte de 287,108 pour ces corps. Dans la seconde série, — expériences faites au printemps et à la température constante, — il y avait une diminution de ces corps de 287,494 à 187,660 après sept jours, à 187,200 après dix jours et enfin à 08,722 après seize jours d’obscu- rité ; donc une perte de 18r,772. Chez le Blé, nous constatons dans la première série que la quantité des glucosides est représentée par 187,943 dans les plantules rouges, et seulement par 08,423 après six jours d'obseurité et 081,323 après dix jours, done une perte de 181,620. Dans la seconde série, les résultats sont les mêmes : de 287,550 la quantité des glucosides tombe à 087,863 après huit jours, à 087,605 après dix-neuf jours et enfin à 08,380 après vingt-cinq jours d’obscurité : perte totale de 287,170. 360 ST. JONESCO Nous pouvons remarquer, en outre, que le contenu en glu- cosides anthocyaniques diminue plus rapidement pendant les six à sept premiers jours d’obscurité. Ensuite la dispa- rition se fait très lentement jusqu’à la mort des plantules. Cette diminution brusque des glucosides correspond d’ailleurs avec les changements de couleur des plantules qui se produisent très manifestement dans les premiers jours d’obscurité. Ajoutons que, si la diminution est considérable, il n’y a ‘jamais disparition complète et totale de ces corps, même quand les plantules commencent à dépérir. 2. Sucres réducteurs. — Cette catégorie de corps évolue d’une manière différente suivant les conditions d’expérience et suivant l’espèce. 3 Chez le Sarrasin, dans la première aussi bien que dans la seconde série, les sucres réducteurs diminuent de la méme façon que les glucosides par le séjour a l’obscurité. Dans la première série, ils tombent de 587,826 chez les plantules rouges a 48° 326 après six jours et enfin à 387,414 après quinze jours d’obscurité : il y a done une perte de 287,194. Dans la seconde série ils diminuent de ©8°,506 à 587,826 après sept jours d’obscurité. à 287,123 après dix jours et a {6t,305 après seize jours d’obscurité : perte 887,201. Cette perte est beaucoup plus grande que dans la première série; cela tient à ce que la température de 249 plus élevée et tou- jours constante a favorisé davantage les processus chimiques de combustion qui se passent dans la plante. Le Blé présente des variations dans l’évolution des sucres réducteurs. Dans la première série, ces corps varient d’une manière inverse que chez le Sarrasin. Au lieu de constater une diminution, nous remarquons une augmentation gra- duelle de ces corps avec la prolongation du séjour des plan- tules à l'obscurité. De 587,397 la quantité des sucres monte à 787,558 après six jours, puis à 887,888 après dix jours d’obscu- rité : donc une augmentation de 38,491. En tenant compte des conditions des expériences, on pou- vait s’attendre à un résultat contraire. Alors quelle est l’expli- cation de cette contradiction apparente? ROLE PHYSIOLOGIQUÉ DES ANTHOCYANES ae 01 Rappelons que cette série d’expériences a été faite au mois de septembre. La culture des plantules étiolées, puis leur rougissement a la lumiére et enfin leur nouveau séjour a Vobscurité se sont passés a la température ambiante qui était peu élevée. Les phénoménes vitaux avaient alors une faible intensité. D’autre part, les grains de Blé n’avaient pas perdu comple- tement leurs réserves même à la fin des expériences qui n’avaient eu qu une durée relativement courte, dix jours. On constatait en effet que les grains, restés adhérents aux plantules, renfermaient encore une quantité notable de sucres dans leurs tissus. Dans ces conditions de végétation, les plantules puisent leurs sucres dans les grains qui les leur fournissent en abon- dance. La production des sucres surpasse méme les besoins de consommation de la plante. D’ot augmentation signa- lée dans la proportion de ces corps. A la formation de cet excès de sucres réducteurs peuvent aussi contribuer les sucres non réducteurs et l’amidon, qui disparaissent en partie dans les tiges des plantules maintenues à l’obscurité, comme nous allons le voir plus bas. Dans la seconde série d'expériences, nous constatons que les sucres évoluent de la même manière que chez le Sar- rasin. Ils diminuent sensiblement et progressivement avec le séjour des plantules à l’obscurité. De 887,778, la quantité de ces substances tombe très rapidement à 287,734 après huit jours, puis à 187,445 après dix-neuf jours et enfin a 18r,212 après vingt-cinq jours d’obscurité. On voit que la diminu- tion totale est de 787,566. Rappelons que, dans cette série, les germinations étiolées ont été faites dans une chambre noire à une température constante et élevée, de 24° environ, pendant une semaine. Pendant ce temps, les grains avaient presque totalement perdu leur contenu. Quand ces plantules, devenues rouges à la lumière, ont été replacées à l’obscurité dans la même chambre noire, nous avons constaté que les grains étaient ridés et complètement dépourvus de substances de réserve. Comme, à l'obscurité et toujours à une température constante 362 ST. JONESCO de 24°, les phénomènes vitaux étaient fortement accélérés, il y avait une active consommation, qui aboutissait à un appauvrissement en sucres réducteurs, fait qui correspond parfaitement avec la disparition graduelle de ces corps, mise en évidence par nos dosages. 3. Sucres non réducteurs. — Cette catégorie de sucres évolue d’une manière très régulière et très constante quand les plantules rouges sont replacées à l’obscurité. Ces sucres diminuent progressivement et finissent par disparaître com- plètement des tissus quand l'obscurité est prolongée assez longtemps. Chez le Sarrasin, dans la première série d’expériences, ces sucres passent très rapidement de 081,734 à 08r,240 après six jours, pour disparaître totalement après quinze jours d’obscurité. Dans la seconde série, même phénomène : de 18r,469 la quantité tombe à 08r,900 après sept jours, à 08r,327 après dix Jours pour disparaître définitivement au bout de seize jours d’obscurité. Chez le Blé, ces sucres diminuent aussi. Dans la première série, leur quantité tombe de 187,079 à 187,052 après six jours, à 081,762 après dix jours d’obscurité. Dans la seconde série où les expériences se prolongent vingt-cinq Jours, ces corps diminuent progressivement de 18r,729 à 08r,538 après. huit jours d’obscurité et ont complètement disparu au bout de dix-neuf jours. 4. Amidons. — Les amidons évoluent de la même manière et dans le même sens pour les deux espèces de plantes. Ces corps diminuent progressivement dans les plantules remises à l’obscurité. | Chez le Sarrasin, et pour la première série d’expériences, les amidons tombent de 198r,086 à 88r,700 après six jours d’obscurité, diminuant ainsi de plus de moitié. La variation devient ensuite trés faible, car, aprés quinze jours, la quantité est encore de 88,383. Il y a donc en totalité, dans cet inter- valle, une diminution de 108r,703. Dans la seconde série, la variation du contenu en amidon se produit de la même façon. De 118r,105, la quantité devient ger 102 après sept jours d’obscurité, 88r,860 après dix jours ROLE PHYSIOLOGIQUE DES ANTHOCYANES 363 et 78,201 après seize jours d’obscurité: perte totale, 38',904. Dans cette série, la diminution est moindre que dans la pre- mière. Chez le Blé, dans la première série, on constate que la quantité des amidons tombe de 168,234 a 158r,795 après six jours d’obscurité, à 1487,200 après dix jours, c’est-à-dire que la perte est de 287,134. Dans la seconde série, la diminution est beaucoup plus importante que dans la première. De 198r,888, la quantité d’amidon s’abaisse à 1387831 après huit jours, a 138r,155 après dix-neuf jours, pour descendre à 1187,481 après vingt- cing jours d’obscurité. Il y a donc une perte de 88r,407 dans cet intervalle. En résumé, on constate que les amidons, indépendam- ment de l’espèce et des circonstances extérieures signalées, suivent la même voie d'évolution que les glucosides et les sucres non réducteurs, c’est-à-dire qu'ils diminuent toujours dans les tissus des plantes obligées de vivre dans des condi- tions anormales, comme c’est le cas de l’obscurité. Les amidons, de même que les glucosides, ne disparaissent pas totalement des tissus, même quand les plantes meurent. Les dosages ont mis en évidence, même dans ce cas, des quantités encore assez importantes dans les organes morts. 5. Celluloses. — Cette catégorie de substances évolue tout à fait différemment des autres composés hydrocarbonés. Dans les premiers jours d’obscurité, les celluloses continuent a augmenter de poids dans les tissus, puis diminuent quand l'obscurité se prolonge plus longtemps. Les nombres des tableaux nous montrent ces variations. Chez le Sarrasin, et dans la première série d’expériences, la quantité des celluloses est relativement petite dans les plantules rouges. Cette quantité de 08,876 monte à 187,228 apres six jours, pour arriver à 18,654 après quinze jours d’obscurité : donc une augmentation de 08r,778. Dans la seconde série, quand les conditions de température sont plus élevées et l’expérience prolongée plus longtemps, nous constatons que les celluloses augmentent aussi très rapidement dans les premiers jours, mais diminuent dans les 30 4 | | ST. JONESCO derniers. De 18,577 elles montent a 28r,463 après sept jours d’obscurité pour arriver à 287,693 après dix jours, done une augmentation de 18r,116 après seize jours d’obscurité; elles tombent de 287,693 à 18r,868, donc une perte de O08r,825 pendant ces cix derniers jours. Chez le Blé, nous constatons les mêmes résultats que chez le Sarrasin. Dans la première série, les celluloses augmentent de 181,468 à 281,186 après six jours, à 487,503 après dix jours d’obscurité, donc une augmentation très appréciable de 387,035. Dans la seconde série, ces substances montent de 28r,302 à 381,398 après huit jours d’obscurité ; augmentation de {st 096; après dix-neuf jours, les celluloses tombent à 28r,831 pour s’abaisser à 187,537 après vingt-cinq jours d’obscurité. Il y a donc une perte totale de ‘Aer 861 dans ces dix-sept. derniers jours d’obscurité. Les résultats de nos expériences mettent toujours en évidence une augmentation de celluloses dans les premiers jours d’obscurité. Cette augmentation correspond parfaite- ment aux phénomènes de croissance que subissent les plan- tules pendant cette période. De nouveaux tissus se forment qui allongent les plantules et qui augmentent la quantité totale des celluloses. Quand l'obscurité se prolonge plus longtemps, les plantules ne s’allongent plus, faute de sub- stances nécessaires à la croissance ; à l’obscurité prolongée, les dosages nous montrent, en effet, que les substances qui pourraient contribuer au développement des plantules com- mencent à s’épuiser et quelques-unes même à disparaître. Les plantules, dans ces conditions, attaquent leurs substances de réserve qui, seules, peuvent fournir leurs principes nutri- tifs immédiats. Les celluloses entrent dans cette catégorie de substances. Il est naturel alors de les voir diminuer. 6. Sucres totaux. — Quand les plantes rouges sont replacées à l'obscurité, la variation totale des sucres suit à peu près celle de chaque catégorie de sucres prise isolément. Chez le Sarrasin, les sucres totaux diminuent progressi- vement et d’une manière constante avec le séjour des plantes RÔLE PHYSIOLOGIQUE DES ANTHOCYANES 365 à Vobscurité, dans les deux séries d’expériences. Dans la premiere, la quantité de ces sucres chez les plantules rouges prises comme témoins est de 288',775 ; elle tombe a 168r,283 après six jours et à 138r,814 après quinze jours d’obscurité ; il y a donc une perte totale de 148',961 de sucres. Dans la seconde, les sucres totaux tombent de 268r,151 à 198r,951 après sept jours d’obscurité, à 158r,203 après dix jours et enfin à 118,096 après seize jours d’obscurité ; il y a donc une perte de 148,948 de sucres, quantité sensiblement la même que dans la première série. Chez le Blé, les sucres totaux augmentent légèrement dans la première série ; cette augmentation correspond à celle des sucres réducteurs, comme nous l’avons déjà expliqué. La quantité totale de ces sucres, dans les plantules témoins, monte de 268r,121 à 278r,014 après six jours, puis à 288,676 après dix jours d’obscurité ; donc une augmentation de 287,559 de sucre, augmentation qui est moindre que celle des sucres réducteurs. Dans la seconde série, nous constatons, ainsi que pour le Sarrasin, une diminution progressive de la quantité totale des sucres. De 358,192, les sucres totaux tombent à 218,364 après huit jours d’obscurité, à 188r,036 après dix-neuf jours, pour arriver à 1487,610 après vingt-cinq jours d’obscurité. Il y a donc une perte totale de 2087582. Ici nous ne sommes plus dans les conditions exceptionnelles de la première série; aussi les choses se passent-elles normalement, comme chez le Sarrasin. Par conséquent nous constatons à l’obscurité une perte de sucres totaux, perte qui s’explique très facilement par les conditions anormales d’existence dans lesquelles se trouvent les plantes. RÉSUMÉ. — Pour mieux comprendre la relation étroite qui existe entre les glucosides flavoniques et anthocyaniques, et les autres composés hydrocarbonés à différents stades de développement des plantes et dans diverses circonstances : plantes étiolées, plantes colorées à la lumière et enfin plantes décolorées à l'obscurité, nous ajoutons à la dernière série d'expériences les dosages faits sur les plantules étiolées dont ANN. DES SC. NAT. BOT., 10€ série. fv, 20 ST. JONESCO 366 Pia ot bsewcese | i So ite? = oe TO ce Oem sh ee Ay he" et dE SO] IIO a ete. 0 0-0 eee ne rel eens 16.06 ae: ets ee ets ene, e,6 a SUOPIUY °° 7° "SINITINPAI UOU SAINS "7 +** gmejonpod sezong “XOVAHCHOd AC ATA ‘sonbruedo0y ue 39 SonbruoAKy soprsoonto “ALNGADUV NISVUUVS O19 FT | 980 87 | 798 TZ | va C6 | S6L‘°LZ || 960°TL | £OS SE | 1C6 61 | 1ST‘ 98 | LEE GEG Me NGS OMR G | COS Ge OGG el B98 1 e69 271 0082, ot “Mon pe pere Poy Vi) SGUE1- | pes er | 889.61 lerrez || bose. | vos | cone | Gorty | oleec OOOO 000 OSE 0.) Hast «| L0G c. || 000 0122200 0060 —|-69% boul rois ame Cho NN CE Gl OUT (cee el || COS) eave oz 0006 bros cet an DSCED MCD 0e 0 DR | 086 7 “66% 7e) 0...| 000 F 000! | HGH ce | pou ‘19 ‘19 ‘19 ‘19 meg) “ay "1 eg) ‘19 ‘19 as ‘samof 67 | ais ‘samofQ F| ‘sanof L sinol Gz 9yimosqo sanof 8 Bedi sanol 9} J1HIN9S GO ate oe ae 9qyanosqo esnol | 94tamnosqo : “9LOIFH = |/oytanosqo| osnor ILO _ Ju "26n0Y quour |°176IT0U | esnoy 9101099 oi 98N0Y 9101099 are | 23n0ù SS | TT, EE — ROLE PHYSIOLOGIQUE DES ANTHOCYANES 367 nous exposons les résultats dans un tableau d’ensemble. Les nombres de ce tableau (p. 366) sont rapportés a 100 gram- mes de substance séche. | L'examen des nombres de ce tableau met en évidence les conclusions suivantes : 19 Glucosides flavoniques et anthocyaniques. — Les glu- 2,5 PART s eliolées devenues rouges Evene en sont remises à lobscuriré 0.5 Les plantules Fig. A. — Glucosides flavoniques et anthocyaniques. Sarrasin argenté. _.—— Blé de Bordeaux. cosides flavoniques se trouvent en quantité appréciable dans les plantules étiolées. Ils se transforment partiellement ou totalement en glu- cosides anthocyaniques lorsque les plantules rougissent pro- sressivement à la lumière, et il y a même augmentation de la quantité totale de glucosides. Ces composés disparaissent sensiblement à l’obscurité. 20 Sucres réducteurs. — La quantité des sucres réducteurs, 2 19 ) jours tig. B. — Sucres réducteurs. Sarrasin argenté. —.-.— Blé de Bordeaux. considérable dans les plantes étiolées, diminue brusquement à mesure que les plantes rougissent à la lumière et continue 308 ST. JONESCO à diminuer encore quand les plantes sont replacées à l’obscu- rité. 3° Sucres non réducteurs. — Les sucres non réducteurs, 251 \ Ke: Ni 2 NY fess. “8 sont remises alobscuriff | lees devenues ro 0,6 Les pl. é/io © 4 2 3 4 5 6 7 8 PTE 4 i 1 14 45 16 17 46 419 jours Fig. C. — Sucres non réducteurs. Sarrasin argenté. —.—.— Blé de Bordeaux. en quantité relativement faible dans les plantules étiolées, diminuent dans les plantes colorées à la lumière et dispa- raissent complètement par un nouveau séjour à l’obscurité. 49 Amidons. — Les variations de la quantité des amidons ne sont pas les mêmes pour les deux espèces étudiées. —— + . G po — ; H Somes me a mes mee ees Ÿ 9 Sr: S: 8 nit gf 7 Si 74 6 Se LES 5 FC wpa RAT 4 Siu CRÉES RES : $i 2 2:n ss a RS 1 Re 4. vw. ms 1 2 STE ETS EG 7. 8S gO ae AN AE 1000 15 An 5 jours Fig. D. — Amidons. Sarrasin argenté. __.__. (Blé de Bordeaux. Chez le Sarrasin, les amidons évoluent absolument de la même façon que les sucres réducteurs, diminuant à la lumière et continuant à diminuer à l’obscurité. VAR Se Reet ee ee, Pep. Tih ae ae kt eae See woe 24 fe a ) ee * $ à er 2 à = à RÔLE PHYSIOLOGIQUE DES ANTHOCYANES 369 Chez le Blé, les amidons suivent la même voie d’évolu- tion que les glucosides : augmentation importante d’ami- don dans les plantules rouges, diminution dans les plantules redevenues incolores à l'obscurité. 5° Celluloses. — Les celluloses, en petite quantité dans les plantules étiolées, augmentent dans celles qui se D ET hig MP Le emises a /obseurile 0,5 es pl. éliolées devenues Kouges sont r SOS : : eH Ses ee ae 5 : 2 : A FAQ EN 9:0 10/711), 12) 437 14° 1501661780 7980 9 OR) Rs 224 —25. 26 27 128° 29300 31 32° 33-34 35 jours Se Sue ee | LON ie TB Fig. E. — Celluloses. Sarrasin argenté. —.._-_ Blé de Bordeauy. pigmentent a la lumière. Cette augmentation continue a se produire pendant les premiers jours d’exposition à l’obscu- rité, mais est remplacée par une diminution, comme pour toutes les autres catégories de substances hydrocarbonées, quand le séjour a l’obscurité se prolonge. 6° Sucres totaux. — La régle générale est que la quantité totale des sucres diminue graduellement dans les plantules rouges et dans celles qui se décolorent à l'obscurité ; nous avons vu que, chez le Blé, il y a parfois une exception que nous avons expliquée ; la proportion augmente dans les plantules qui rougissent, mais finit toujours par diminuer sensiblement à l’obscurité. EXPERIENCES SUPPLÉMENTAIRES SUR DES PLANTULES APRES ABLATION DES COTYLEDONS ET DES RACINES. Les expériences faites jusqu’a présent avec le Sarrasin ont été effectuées sur des plantules qui avaient tous leurs organes : racines, axe hypocotylé et cotylédons. Mais, comme 370 ST. JONESCO la présence de ces cotylédons verts peut modifier, par suite de l’assimilation, la teneur en composés hydrocarbonés pen- dant la formation de l’anthocyane, nous nous sommes pro- posés d’exécuter des expériences dans lesquelles on suppri- merait les cotylédons. D’autre part, le système des racines, qui emploie une partie des substances hydrocarbonées à son développement, apporte aussi des changements dans la quan- tité de ces composés pendant la formation de l’anthocyane ; c’est pourquoi nous avons installé parallèlement atx expé- riences précédentes d’autres recherches dans lesquelles on supprime à la fois les cotylédons et les racines pour ne lais- ser que les axes hypocotylés, chez lesquels l’anthocyane se développe quand ils sont exposés au soleil. f. — Plantules sans cotylédons. Nous avons préparé pour ces expériences trois lots de germinations étiolées. Nous coupons alors les cotylédons dans ces trois lots ; puis, dans un premier lot, nous dosons immédiatement les glucosides et les autres composés hydro- carbonés. Les deux autres lots sont alors exposés à la lumière pour obtenir la formation d’anthocyane. Les plantules étaient cultivées dans des pots et arrosées de temps en temps. Par leurs racines, elles tiraient l’eau et les sels minéraux de la terre, de façon qu’elles restaient toujours fraîches. Les coty- lédons n’existant plus, il n’y avait aucune assimilation, donc aucun apport de substances hydrocarbonées dans les axes hypocotylés, où l’anthocyane se formait. Au bout de deux jours d’exposition à la lumière, le pigment s'était très bien formé, et les plantules présentaient une teinte rouge vif. Dans un de ces deux lots, nous avons alors dosé les gluco- sides et les autres substances hydrocarbonées, tandis que l’autre lot de plantules rouges était replacé à l’obscurité, où il fut laissé pendant six jours. Nous avons observé tous les jours les plantules pour voir les modifications extérieures qui s’y produisaient. A l’obscurité, les axes hypocotylés ne s’allongent plus, la coloration diminue, mais lentement. Au bout de cing a six jours, la coloration rouge vif a disparu ROLE PHYSIOLOGIQUE DES ANTHOCYANES 211 complètement et a été remplacée par une coloration rouge noiratre. Sur ces dernières plantules, nous avons alors exécuté les mêmes dosages que sur les lots précédents. 2. — Axes hypocotylés seuls. D’autres expériences ont été faites parallèlement aux pré- cédentes de la façon suivante : Nous avons isolé les axes hypocotylés des plantules étiolées en coupant les racines et les cotylédons, et nous les avons alors partagés en trois lots. Sur le premier lot, nous avons effectué de suite les mêmes dosages que dans la première série. Les plantes des deux autres lots ont été préparées comme il suit. Nous les avons placées avec soin, de façon qu'elles ne soient pas trop serrées les unes contre les autres sur une tarlatane qui recouvrait un cristallisoir à peu près plein d’eau. Les cristallisoirs étaient placés sur une table exposée au soleil, et ils étaient recouverts par de hautes cloches, pourvues d’un orifice à leur sommet pour permettre le libre accès de Pair extérieur. De cette façon, les plantules n'étaient pas dans l’eau, mais les cloches placées sur les cristallisoirs leur assuraient une humidité suffisante les empêchant de se faner et leur permettaient de se conserver plusieurs jours, en bon état. Pendant les jours chauds de juillet et d’août pour éviter une température trop élevée à l’intérieur des cloches, on faisait couler sur ces cloches, à leur extérieur, un courant d’eau fraiche. Par ce dispositif, les plantules, quoique exposées à la lumière intense du soleil, ne souffraient pas d’une tem- pérature trop élevée. Ces plantes, qui n'avaient d’autres substances que celles qu'elles contenaient au moment de leur isolement, rougis- saient normalement en deux jours aussi bien que des plan- tules conservées intactes. Il n’y avait, dans ces plantules, ni migration de substances provenant des cotylédons, mi apport d’eau absorbée par la racine. Après deux jours passés dans ces conditions, les plantules avaient une teinte d’un 31? ST. JONESCO rouge vil comme toutes les autres sur lesquelles nous avons expérimenté Jusqu'à présent. Au bout de ces deux jours, nous avons effectué les dosages habituels sur un des deux lots. En même temps, nous avons mis l’autre lot à l'obscurité. Sur ce dernier, les changements de coloration se sont produits à peu près comme dans le lot correspondant de notre première série d'expériences. Nous avons opéré deux dosages successifs : l’un sur une première portion du lot après trois jours d’obscurité et l’autre sur la seconde portion après six Jours. Les glucosides extraits des plantules décolorées a l’obscu- rité, précipités par l’acétate neutre de plomb, montrent un changement de coloration très caractéristique. La couleur de ces corps précipités n’est plus d’un vert foncé, comme c’est le cas pour les plantules rouges à la lumière ; cette coloration est d’un vert jaune assez marqué. Après l’hydrolyse de ces glucosides à l’autoclave par Vacide sulfurique, la hqueur acide prend une coloration rouge noirâtre intense, tandis que la coloration de la liqueur des glucosides anthocyaniques provenant des plantules rouges a la lumière est d’un rouge franc. Ces indications montrent que les glucosides ont subi des transformations dans leur nature chimique, quand les plan- tules ont été obligées de vivre à l'obscurité. D’autre part, les dosages dont nous indiquons les résultats ci-dessous mettront en évidence une diminution très prononcée de ces. glucosides pendant le séjour des plantules à l’obscurité. PREMIERE SERIE D'EXPÉRIENCES (15 JUILLET). Dans ces expériences, nous avons fait porter nos dosages sur des plantules étiolées et des plantules rouges. Dans une première expérience, les dosages ont été faits sur des échantillons auxquels nous avons enlevé les cotylédons ; dans la seconde, ces dosages ont été effectués sur les axes hypocotylés seuls. Si. ete ted ROLE PHYSIOLOGIQUE DES ANTHOCYANES hiss 1° Plantules sans cotylédons. | Ar Are hs ee fA He © © = a Lu) © nie o =) = | Oo Gr. GY Gr. Gr. Gre Cr | S'arrasin étiolé : || 100 grammes sub- stance fraiche....| 0,100 0,290 0,081 0,348 0,065 0,884 100 grammes sub- | stance sèche ..... 2,316 6,672 1,868 8,007 1 1,384 01 20,197 '| Sarrasin rouge : | 100 grammes sub- Stance iraiche: <2 .+ 0,114: ::0:066 00002 0532824. 05404 0,606 100 grammes sub- | stance séche..... 2,007 |> 1,082 0,000 7,932 | 2,324 13,955 2° Axes hypocotylés seuls. Bye ME uen v3 Baie Rene AE A FAR DS ie Huet | 5 Fe Re Beat dane ie Ne ins at gs = ee DFE = io ee aa eee | Be i eee ee, de ee era) | GT Gr. 2 | Gi Gi | GI G Sarrasin étiolé : | | | | | 100 grammes sub- | | | | | | stance fraiche.... 0,104 W634.) 0001 20,414 | 0,088 47 1,288) 100 grammes sub-| | | || stance sèche .:.... | 2,446 | 14,914 | 1,208 | 9,665 | 2,072 | 30,300 | Sarrasin rouge : | | | | | | | 100 grammes sub- al | | | Stance: traiche,.-4-| -0:084.-\=- 0,159 | 0,034 | -0,380 À 0,074 0,731 | 100 grammes sub- | | | stance sèche. .... DT 4,575 | 1,000 | 10,951 | 2;471 | 21,348 | Cette série d'expériences a pour but de montrer les varia- tions des glucosides et des autres composés hydrocarbonés pendant le rougissement des plantules opérées comme nous l'avons décrit plus haut. DEUXIÈME SERIE D’ EXPERIENCES (13 AOÛT). Des plantules rouges semblables à celles des expériences précédentes ont été replacées à l’obscurité, puis analysées : ST. JONESCO 1° Plantules sans cotylédons. | Se Se © SES og © A =) SN oO Sp ss Soe = = Bp 6 =) Qe wes un re) =| (pS = D D < A wu = fy (eo : Gi: Gr. Gr. Gr. GE: Gr. Sarrasin étiolé : 100 grammes sub- stance fraiche....| 0,098 0,392 0,057 0,391 0,119 1,057 100 grammes sub- stance sèche..... 1,915 7,671 1,116 7,645 2,337 | 20,684 Sarrasin rouge : 100 grammes sub- stance fraîche....| 0,123 0,242 0,000 | 0,423 0182 0,920 100 grammes sub- Stance seche ca) - 2,671 D OT 0,000 | 9,187, 275872 040 a7. Sarrasin rouge. 6 jours a Vobscu- rité : 100 grammes sub- stance fraiche....| 0,038 0,144 0,000 | 0,298 0,090 0,570 100 grammes sub- _stance,séche..... 0,832 dee 0000 | 6,844 1:953 2" IZ fou 2° Axes hypocotylés seuls. A à © Z S A = DS a = 5 » 6 is un = nN in < a DIE S S Mrs ar, Gr. Gr. Gr. Gr. Gr Sarrasin étiolé : : 100 grammes sub- stance fraîche....| 0,119 0,501 | 0,076 0,494 | COFTST 1,368 100 grammes sub- stance sèche. : +. 2,200 101570 al O80 9,920 | 2,654 | 27,667 Sarrasin rouge : | 100 grammes sub- | stamee, fraiche. .L.| 0.130 0,420 | 0.068 | 0,487.) 0,199 2) agar 100 grammes sub- | stance seche..... 2,856 9,181 | 1,397 | 10,648 | 2,654 | 26,736 Sarrasin décoloré. | 6 jours à Vobscu- rite: : 100 grammes sub- stance fraîche....| 0,009 | 0,184 | 0,000 | 0,350 | 0,062 | 0,605 100 grammes sub- | stance séche..... 0,194 4,042 | 0,000 7,666°| £38625 ie. 260 a ROLE PHYSIOLOGIQUE DES ANTHOCYANES DL EXPÉRIENCES DE CONTRÔLE (2 SEPTEMBRE). Les expériences suivantes ont été faites en partant des plantules rouges, dont les racines et les feuilles ont été coupées. Les axes hypocotylés rouges ont été mis à l’obscurité ; puis on en a fait deux dosages successifs après trois jours et six jours d’obscurité. Axes hypocotylés seuls. oA 2 | “A - = = BR Bees Ee Ro = DRE RARE TRS = = ee = are : Gr ccs | Gree caer eo Gr. Gr. Sarrasin rouge : | 100 grammes sub- | stance fraiche....| 0,224 | 0,475 | 0,098 | 0,640 | 0,085 | 1,522 100 grammes sub- | | | | stance séche..... 2,991 26,207 1,293 | 8,362 1,120. | 19,913 Sarrasin décoloré. | | | 3 jours à l’obscu-| | | as | rité : | 100 grammes sub- | | stance fraîche....| 0,042 | 0,413 | 0,087 Oa seq: O05 ie 21.340 100 grammes sub- | | | | | stance séche..... 1,316 04,194 150,888 | 7,334 | 1,064 | 14,796 Sarrasin décoloré. | | | | 6 jours à Vobscu- | | rité : 100 grammes sub-| | | | | | stance fraîche....| 0,022 | 0,309 | 0,044 Be O22 =) 0,054 0.948 | 100 grammes sub- | | | | stance sèche. .... 0,260 | "3,614 | 10,484 | 6,110 | 0,633 | 11,101 | | | | Les résultats consignés dans ces tableaux concordent, en général, avec ceux des expériences faites sur des plantules intactes de Sarrasin. Pourtant il y a de petites différences dont nous donnerons l'explication plus loin. 1. Glucosides flavoniques et anthocyaniques. — La quantité de ces corps chez les plantules étiolées ainsi coupées est à peu près la même que chez les plantules intactes. Cette quantité augmente dans les plantules rouges ; on y constate TORRES NE Ie on US SORT ETC Ld eh Vt, gi YORE ET EE SE ar à EPL "ES SNES SP RON TOR age Re a me LE LR Re TT 3 ge ; FPE? re a eat i 376 ST. JONESCO même que l’augmentation est plus importante que chez les plantules rouges intactes. A l’obscurité, on constate le même phénomène que chez ies plantules intactes. Les glu- cosides flavoniques et anthocyaniques diminuent sensible- ment dans les plantules dont on a enlevé soit les cotylédons, soit a la fois la racine et les cotylédons. La diminution est beaucoup plus accentuée chez ces derniers sujets d’expé- riences. 2. Sucres réducteurs et non réducteurs. — Les premiers diminuent progressivement dans les plantules rouges et dans celles qui se décolorent à l’obscurité ; les seconds diminuent aussi dans ces plantules jusqu’à disparition complète. 3. Amidons. — Cette catégorie de corps évolue en général, dans ces dernières expériences, d’une manière un peu autre que dans les premières. On constate, en effet, que la quantité d’amidons augmente un peu dans les plantules rouges. Citons un exemple. Dans l’expérience du 13 août, la quantité d’amidon, rapportée à 100 grammes de substance sèche, est de 78r,645 chez les plantules étiolées, à feuilles coupées, et elle monte à 987,187 chez les plantules rouges ; augmentation : 187,542. Chez les axes hypocotylés étiolés, la quantité de ces corps monte de 987,920 à 108,648 dans ceux devenus rouges ; augmentation : 081,728. Cette augmentation d’amidon par rapport aux plantes intactes, dans ces deux cas, trouve facilement son explication. Les feuilles sont le siège des phénomènes les plus divers et les plus intenses : assimilation, respiration, transpira- tion, etc... Chez les jeunes plantes sur lesquelles nous expé- rimentons, ces feuilles sont représentées par les deux coty- lédons verts. Ces phénomènes complexes se produisent avec une grande consommation d’amidons. Quand ils sont sup- primés ou réduits dans leur intensité à la suite de la sup- pression des feuilles, la diminution des amidons l’est égale- ment, et même une augmentation peut se produire aux dépens des sucres, puisque nous avons vu que ces dernières substances diminuent sensiblement quand les plantes rougissent. Lorsque les plantules rouges sont obligées de vivre à l’obscu- + ROLE PHYSIOLOGIQUE DES ANTHOCYANES Oe rité, l’amidon diminue régulièrement et progressivement avec la prolongation du séjour dans ces conditions comme dans les premières expériences faites sur les plantules intactes. 4. Celluloses. — Ces substances ne se comportent pas tout à fait de la même manière que chez les plantules intactes. Quand les plantules étiolées sont mises à rougir, le phénomène est le même ; notons ce détail que, dans les plantes privées de leurs cotylédons seulement, l'augmentation est plus grande que chez celles qui sont réduites à leur axe hypocotylé. Mais, quand on replace à l’obscurité les échantillons soumis aux expériences, on ne constate plus, comme chez les plan- tules intactes, une augmentation des celluloses. Le fait est très expliquable ; les plantules privées soit de cotylédons seuls, soit de leurs cotylédons et de leurs racines à la fois, ne s’allongent plus ; il ne se forme plus dès lors de tissus cellu- losiques nouveaux, et même les celluloses vont alors en dimi- nuant comme les autres corps hydrocarbonés. o. Sucres totaux. — En général, dans ces dernières expé- riences, la quantité des sucres totaux varie très peu chez les plantules étiolées et chez celles devenues rouges. On le voit surtout dans l’expérience du 13 août, où l’on constate que ces sucres diminuent seulement de 08,717 chez les plantules rouges sans cotylédons et de 087,931 chez les axes hypo- cotylés rouges. Ces trés faibles différences tiennent au fait que les plantules sont dépourvues de cotylédons qui utili- saient une grande partie de ces substances. A lobscurité, les sucres totaux diminuent aussi progres- sivement avec la prolongation de la végétation des plantes privées de lumière. Toutes nos expériences mettent surtout en évidence le fait que les glucosides flavoniques et anthocyaniques diminuent sensiblement quand les plantules qui les contiennent sont obligées de vivre à l’obscurité. Ce sur quoi nous voulons particulièrement attirer l’attention, c’est sur la proportion dont diminue le poids des glucosides quand les plantes rouges sont remises à l'obscurité, car, pour les autres composés hydrocarbonés, leur disparition est un fait connu dans les conditions de nos expériences. La disparition de ces derniers 378 ST. JONESCO composés est attribuée a leur rôle nutritif dans ces conditions anormales d’existence. | Nous donnons ici un tableau des pertes subies par chaque catégorie des corps que nous avons dosés dans nos expé- riences. PLANTES ROUGES REPLACEES A L’OBSCURITE. Sarrasin. Plantules Plantules Axes intactes. sans feuilles. hypocotylés. 4. Glucosides flavoniques et de anthocyaniques ......... 738° p. 100: 68 p. 100. 92-100; 2 Sucres -reducteurs::3. 4 ae. 86 . — AQ 49 — 8. Sucres non réducteurs...... 100 == 100 == 400- —- REA MIRONSE LME NS ck) Dee LÉ AE 26. : = D'ACÉUIOSES AE ERE Pere 30 BD LEE 46> += Blé de Bordeaux. 1. Glucosides flavoniques et anthocyaniques.......... 83 p: 100. D SUCTES TÉUULLEUES EN UE NRA et eee TRES Pate ee 3: oucres mon réducteurs: 1.20 CR RIRE ee 100 — Ly ATMIGONS 1.8 oc a sg St a SRE AU RAR Ae Pe ee oe Oe a 5. -Gelluloses. 2% RARE TR Ss Os ET ee st a Ces proportions nous donnent une idée de la quantité que chaque catégorie de ces substances perd quand les plan- tules séjournent à l’obscurité. Pour les plantules intactes de Sarrasin, les glucosides viennent en troisième ligne après les sucres non réducteurs et sucres réducteurs ; pour les plan- tules sans feuilles et pour les axes hypocotylés de la même espèce, les glucosides viennent en deuxième ligne, les sucres non réducteurs étant en première. Pour le Blé, les glucosides viennent aussi en troisième fee comme pour les plantules intactes de Sarrasin. Par conséquent, les glucosides flavoniques et anthocya- niques perdent la plus grande partie de leur totalité quand les plantes qui les contiennent sont obligées de vivre a l'obscu- rité. Dans ces conditions anormales, les plantes sont forcées d'utiliser leurs réserves. La diminution de celles de ces substances dont le rôle est bien connu dans ces circonstances en est une preuve certaine. Le fait que les glucosides antho- cyaniques diminuent d’une façon concomitante avec les ROLE PHYSIOLOGIQUE DES ANTHOCYANES 379 autres catégories de substances dans les conditions de nos expériences peut-il nous conduire à affirmer que ces corps jouent le même rôle? Voilà la question à laquelle nous nous proposons de répondre. AUTRE PROCÉDÉ D’EXTRACTION DES GLUCOSIDES. Dans toutes les expériences que nous venons d’exposer, nous avons dosé à la fois les glucosides et les autres composés hydrocarbonés pour montrer la relation étroite qui existe entre ces diverses catégories de substances dans la succession des conditions auxquelles ont été soumises les plantes. Ces expériences suffisent pour nous faire une idée assez exacte de cette relation, mais elles ne nous donnent pas la quantité totale de ces divers corps. Les chauffages prolongés et réitérés, soit dans l’alcool, soit dans des acides dilués, détruisent une certaine quantité de ces substances, de sorte qu’a la fin des opérations on n’a pas la quantité totale qui existait au début dans les tissus des plantes. Malgré ces inconvénients, les proportions se maintiennent ainsi que la relation établie par nous entre ces catégories de substances. Par la méthode que nous décrivons plus bas, nous nous sommes proposé d’extraire et de doser plus exactement les glucosides flavoniques et anthocyaniques dans les plantules étiolées, les plantules devenues rouges, et dans celles qui ont rougi a la lumière, puis ont été placées de nouveau à l’obscu- rité. Par cette méthode, le chauffage a été réduit au minimum possible, deux minutes au plus. Extraction des glucosides. — Une certaine quantité de plantules fraîches, réduites en minces morceaux, est reçue dans un grand flacon d’Erlenmeyer qui contient de l'alcool à 95° bouillant ; on chauffe deux minutes au maximum. On laisse les plantules au contact de l’alcool vingt-quatre heures, après lesquelles on filtre la solution alcoolique qui a dissous tous les glucosides. On lave les fragments des plantes sur le filtre deux fois avec de l’aicool bouillant et enfin avec de Valcool froid ; on réunit ces solutions de lavage à la pre- mière. 380 ST. JONESCO C’est dans cette solution qu'il faut chercher les glucosides. Comme la quantité de solution alcoolique ainsi obtenue est trop grande, on la réduit à un très faible volume par une rapide distillation sous pression et à une température basse qui ne doit pas dépasser 50°. Cette solution, complètement refroidie, est traitée par l’éther (quatre à cinq fois le volume de la solution alcoolique). L’éther précipite une grande par- tie de ces glucosides, mais non pas tous. Il se forme alors un précipité sirupeux ; on laisse cette solution en repos vingt- quatre heures pour que tout le précipité soit complètement déposé. On décante la liqueur éthérée, qu'on garde pour un traitement ultérieur. 1. Le précipité sirupeux est repris par l’alcool à 95° bouil- lant, qui dissout les glucosides ; il reste non dissoute une quantité encore importante du précipité (1). La solution alcoolique filtrée dans laquelle se trouvent dissous ces corps a une belle coloration jaune ou rouge suli- vant que les glucosides sont flavoniques ou anthocyaniques. Enfin nous traitons la solution par l’acétate de plomb rigou- reusement neutre qui donne un précipité plombique jaune ou vert très abondant ; au bout de quelques heures, ce pré- cipité, constitué par les glucosides, se dépose complètement au fond du vase, et le liquide alcoolique situé en dessus reste ‘parfaitement incolore. On filtre et, après plusieurs lavages du précipité avec de l’alcool froid, on reprend ce précipité par l’acide sulfurique dilué à 7 p. 100 et bouillant, comme nous l’avons fait dans les premières expériences. Les gluco- sides repris par cette solution sont alors hydrolysés à l’auto- clave, puis dosés à l’état de sucres réducteurs, par la méthode de Bertrand. Ces sucres correspondent à la quantité des glu- cosides obtenus par ce procédé. (1) Au fond du vase, après le traitement par l’alcool, il reste un précipité d’une teinte sale qui est soluble dans l’eau et dans les acides dilués. Ce résidu, traité par l’eau distillée, donne une solution d’un jaune pâle, qui a une saveur amère et qui, fortement agitée, produit une mousse très abondante et long- temps persistante. Ce même résidu, traité par l’acide sulfurique dilué à 7 p, 100 et hydrolysé à l’autoclave pendant une heure et à 120°, donne une quantité importante de sucres réducteurs. Les sucres réducteurs provenant de ce résidu n’ont jamais été comptés dans nos résultats. > 7am Or ne 47 ns LAN RE 0 St re ph ae eee er ET PE nee teat ee ry ES eM e ART RE CE an "MU a x a at TU SE SR Au Ags ohana A ne QE D Ve he ia eg ROLE PHYSIOLOGIQUE DES ANTHOCYANES 381 2. Quant a la solution qui contient les glucosides non précipités au début par l’éther, elle est traitée directement par l’acétate neutre de plomb. Tous les glucosides restés dans ’éther sont précipités sous forme de sel de plomb. On conti- nue le traitement comme il vient d’être expliqué plus haut, et finalement ces glucosides sont dosés à l’état de sucres réducteurs. En additionnant ces deux catégories de glucosides, on obtient les glucosides totaux renfermés dans la quantité des plantules fraîches, sur laquelle ont porté nos expériences. Le poids sec a été fait de la même façon que dans les pre- mières expériences. La quantité totale de glucosides est toujours rapportée à 100 grammes de substance fraîche et 100 grammes de substance sèche. La quantité de glucosides flavoniques et anthocyaniques que nous trouvons par cette méthode est beaucoup plus srande que dans les premières recherches. Nous donnons ci-dessous ies tableaux des résultats obtenus pour les plantules de Sarrasin et de Blé étiolées, rouges et décolorées à l'obscurité. La durée du séjour à l’obscurité a été de six, puis de treize jours. EXPERIENCE DU 2 SEPTEMBRE 1921. Sarrasin. SARRASIN SARRASIN cae aN Sa décoloré décoloré étiolé. rouge, 6 jours à | 13 jours l'obscurité. |al’obscurité. TE ETS ee ————$— ——— a PE 1 © < . oO 1 ©: 1 D ' Q t o 5 ssh houle | SS ss ha had | as Sool So ONE po wes | Sou so | So ns M-dD 2 pb) ag nD 2 con . . M Can wm Ce ° un = a i! “© wm | OS | HS | He | SE | we | HS | Se SS) od loo oo | © Sie Sd losilord Le = SIENS 8 Se has a =O — + = 8 a+ = 3 Ty = 3 = + wm + u — un ~_ un mw un mM WM Glucosides flavoniques et antho- cyaniques, préc pités par lé- ther dissous dans l'alcool et reprécipités par l’acétate de PROM mere ce Soe ewan 0,243 |2,990 | 0,200 | 2,922 |0 123 14,419 |0,057 |0,846 Glucosides précipités directe- ment par l’acétate de plomb.. [0,205 12,513 10,210 | 3,728 10,137 | 2,364 |0,166] 2,377 Glucosides totaux....... on 5508 0,410 [6,050 |0,260 3,483 [0,223 |3,487 | ANN. DES SC. NAT. BOT., 10e série. 1:20 382 ST. JONESCO EXPERIENCE DU 24 SEPTEMBRE 1921. Sarrasin. SARRASIN SARRASIN SARRASIN SARRASIN À ; à RE Le i décoloré décoloré étiolé. rouge. 6 jours a 14 jours : l'obscurité. |à l'obscurité. i a Re. a à . e o 1 © 1 ¥ | o 1 oO 1 © 1 À Gales, : oO Sans ee ad Fos less me So | ‘so -|3° |sS |SS TES dE NG RD nn os BD ns aD n oS 2D Pace eigen ant Sete tel Ge en Met oe: = cé selles ot | 238) 5a eee (= Sales les (es ele ete. s te) SS ne | Se ee un wm wm Gr Gr Gr Glucosides flavoniques et antho- cyaniques précipités .par l’é- ther, dissous dans l'alcool et reprécipités par l’acétate de Dont bee RMS cere mere Glucosides précipités directe- ment par l’acétate de plomb. 3,863 |0,066 | 4 170 |0,065 0,919 0,118 | 7,667 2,868 | 0,183 | 2,580 Glucosides totaux....... ; 0,149 Les glucosides des plantules décolorées à l’obscurité pen- dant treize à quatorze jours, précipités par l’éther, dissous dans l’alcool et reprécipités par l’acétate neutre de plomb, ne donnent pas la coloration verte caractéristique des glu- cosides anthocyaniques. La coloration de ces corps est d’un jaune légèrement verdâtre. Ce changement de coloration de vert en jaune est un nouveau fait qui manifeste la dispa- rition très nette des glucosides anthocyaniques, disparition mise en évidence par les dosages indiqués ci-dessus. Le changement de coloration déjà indiqué chez le Sarrasin pour les glucosides précipités par l’acétate de plomb chez les plantules qui ont été décolorées à l’obscurité, est encore plus frappant chez le Blé. Le précipité glucosidique plombique des plantules étiolées présente une coloration jaune foncé ; chez les plantules devenues rouges à la lumière, cette couleur est d’un vert intense ; chez les plantules replacées a l’obscu- rité, la coloration devient d’un vert jaunatre au bout de dix jours et tout a fait jaune au bout de vingt jours, ee teinte verte ayant disparu. | see sos md Le Gust ae en Bn eae Se Sen, ETS” S rr SEC eeges Renae ROLE PHYSIOLOGIQUE DES ANTHOCYANES 383 EXPERIENCE DU (4° OCTOBRE. Blé de Bordeaux. BLE BLE eae ET décoloré décoloré F étiolé. rouge. 10 jours à : 20 jours} © - l'obscurité. |à l'obscurité. = = “_ mr cn : © : a a = a ' 1 L À 1 1 D 1 ‘ 3 ee eer. | e os | oct low do | 22 Se Shera Outen fo Se: ON L'EST | 6.65 ne RD PE ND ns aD un & dD oa we Er “mn sey . = R He fe Ho = = En = bag Wo | OF | MH | MS | He | WS | WS | WE a © SE of 2 & = Us S'anlleis os |on oF Se SR hosp lod tod ee eal ele ee) Se |e un un un Gr Gr Gr Gr. Gr Gr Gr Gr Glucosides flavoniques et antho- cyaniques précipités par l’é- ther, dissous dans l’alcool et reprécipités par Vacétate de OMB er NE RE Glucosides précipités directe- ment par l’acétate de plomb. 0,806 3,670 10,176 |2,220 |0,036 10,398 |0,035 |0,289 0,352 | 7,504 |0,244 | 3,143 10,007 |1,041 |0,067 [0,560 1,158 3,274 10,420 0,363 |0,133 14,439 |0, 102]0,849 Glucosides totaux....... EXPÉRIENCES SUR LES FEUILLES ROUGES D’Ampelopsis hederacea. Des expériences semblables aux précédentes ont été aussi faites avec les feuilles rouges de Vigne vierge (Ampelopsis hederacea). Dans ce but, nous avons récolté deux lots de feuilles rouges. Sur l’un de ces deux lots, nous avons dosé les glucosides immédiatement après la récolte; le second lot a été préparé de la manière suivante : les feuilles rouges d’ Ampe- lopsis ont été mises dans un cristallisoir qui contenait de l’eau, de façon que les pétioles des feuilles seulement soient trempés dans l’eau. Le cristallisoir couvert d’une cloche qui était pourvue d’un orifice ouvert à sa partie supérieure a été placé à l'obscurité. Dans ces conditions, les feuilles se con- servent très bien pendant deux semaines. Au bout d’un certain temps, que nous indiquerons dans nos expériences, nous avons effectué les mêmes dosages de glucosides qu'auparavant. A l’obscurité, la coloration rouge a disparu aussi; après quelques jours, la coloration des feuilles est devenue d’un rouge jaunâtre, et enfin, quand l’obscurité a été prolongée Rea Si men NT alo RS ai Pei Ui Ne Sans aio de 384 ST. JONESCO plus longtemps, la coloration est devenue d’un jaune brun. Du reste, on ne peut pas observer distinctement la dispari- EXPERIENCE DU 25 SEPTEMBRE. Feuiiles rouges d’ Ampelopsis hederacea. FEUILLES ROUGES | FEUILLES ROUGES à la lumière. à l'obscurité 7 jours. ec A a ae Le s 4 ae AS =i) = CS PME mn © mn œ um © EU ME Pie de a À ee & © wo 8s DM © op oS Gr Gr Gr Gr Glucosides précipités par l’éther solu- bles dans l’alcool et reprécipités par i Pacétate:deplomb =... 34.9 Te A eS 7,024 |.0,457 4,543 Glucosides précipités directement par l’acétate de plomb. eue eue 0,105 0,579 0,182 0,673 Glucosides, totaux. .........- 1,378 7,600 0,639 2,216 EXPERIENCE DU 30 SEPTEMBRE. Feuilles rouges d'Ampelopsis. FEUILLES ROUGES FEUILLES ROUGES à la lumière. à l’obscurité 9 jours. CR |. en ee | 100 gr. sub- stance fraîche. 100 gr. sub- stance sèche. 100 gr. sub- 100 gr. sub- stance sèche. Q2 53 (ep) 8 (op) + A 5 Glucosides précipités par l’éther solu- bles dans l’alcool et reprécipités par l'acétareude plomb: NRA 1,112 6,400 | 0,145 | 0,489 Glucosides précipités directement par Vacétate;de plomb. A ER hal on 0,145 0,795 0,169 0,570 Clucosides totaux MER oN, 1,257 6,895 0,314 4,059 —— tion de la couleur rouge initiale à cause des autres pigments que renferment les feuilles. Dans le tableau ci-dessous nous reproduisons les résul- à is PN, GS ROLE PHYSIOLOGIQUE DES ANTHOCYANES 385 tats de ces deux expériences faites seulement sur les feuilles rouges, a la lumiére, en les comparant a ceux d’une troisiéme expérience faite le 10 octobre aussi sur des feuilles rouges, à la lumiére. L’expérience du 25 septembre a été faite quand Vanthocyane était complètement formée dans les feuilles, en d’autres termes, les feuilles contenaient la plus grande quantité d’anthocyane; les expériences du 30 septembre et du 10 octobre ont été faites sur des feuilles qui avaient rougi en même temps que les premières, mais sur lesquelles nous avons porté nos expériences à un intervalle plus avancé du rougissement ; l'expérience du 10. octobre a été faite sur des feuilles rouges qui étaient sur le point de tomber. Feuilles rouges d’Ampelopsis. 25 SEPTEMBRE, 30 SEPTEMBRE. 10 OCTOBRE. ee Sa ea a : : : 4 o : o 1 1 o ‘ 5 1 ca A fo ie = a A aS ag =| gS) Sie 5 © Se 5 5 ‘oO n 3s Dn © Tip mn D nu 8 n D a Cr 4 Ta EPL n D a 5 © n à Fi @ B® Ew o wm 5 ew © 5 5 M6 Oo Oo Qe (=) SE) oS eS {= ou.e Oo - Oe o- 1S Suc onc Si es <= = +. — — + = + i + un QT) [ap un un mM un ER RER , RSC SRE A © ———— Ee Oe —_—_—_— — memes d — — Gr Gr Gr. Gr Gr Gr Glucosides précipités par l’éther dissous dans l'alcool et reprécipités par l’acétate de plomb.| 1,273 7,021 1442 6,100 0,314 1,931 Glucosides précipités par lacétate de PLOMUD ss... ss 0,105 | 0,579 0,145 | 0,795 0,161 | 0,989 Glucosides totaux..| 1,378 7,600 12207 6,895 0,475 2,920 Ces expériences, faites sur les feuilles rouges d’Ampelopsis, a différents stades de rougissement, montrent que l’antho- cyane disparaît aussi à la lumière, et elle suit la même voie de diminution que dans les feuilles rouges placées à l’obscu- rité. Pour ne pas prolonger cet exposé en citant les expériences faites avec les feuilles d’autres plantes, à divers stades de leur rougissement, nous nous contenterons de rappeler les résultats des expériences faites par Michel-Durand (29) sur les feuilles de Fagus silvatica, d’Ampelopsis hederacea et de Le ee NN PTT AS, DNS OR AE, ONE UE MEANS PR TS EN ON | LPS © Ce AC EP eee # mn} : Ar aa gee Ge vig a RE eat ah ee Chis ma I MR OR MR ss Se . x Se. < CNET UNS * 386 ST. JONESCO Betula alba. Cet auteur a dosé les substances hydrocarbonées dans les feuilles, à divers stades de leur développement, aux mois de juin, juillet, septembre, octobre, etc... Nous ne citons que les résultats relatifs aux glucosides obtenus par lui. Pour toutes les feuilles des trois espéces étudiées, la teneur en glucosides flavoniques et anthocyaniques de ces organes est A son maximum pendant la période de septembre; a partir de ce moment, la proportion des composés glucosidiques diminue rapidement jusqu’au dépérissement des feuilles. Ce fait, mis en évidence par Michel-Durand, vient s’ajou- ter aux résultats publiés dans ce travail. EXPERIENCES SUR LES FLEURS DE Dahlia. Pour compléter nos recherches, nous avons fait aussi des expériences sur les fleurs de Dahlia. Des pieds fleuris de cette plante ont été récoltés de la méme facon que les feuilles d’Ampelopsis et mis à l’obscurité, où on les a laissés séjourner quelque temps. Les observations faites journellement montrent que la couleur rouge des fleurs subit les mémes modifications que dans les autres plantes déjà étudiées; la coloration initiale d’un rouge pur est modifiée après trois jours seulement de séjour à l’obscurité; elle prend alors une teinte jaunâtre, et enfin, après sept jours d’obscurité, la coloration des fleurs s’est sensiblement atténuée, en présentant une teinte plutôt jaune brun. | A la décoloration des fleurs correspond aussi, dans ces expériences, une diminution des glucosides, comme ae montrent les dosages exposés plus bas. Nous avons fait trois expériences successives sur les fleurs de Dahlia. Chaque expérience contient deux lots de fleurs préalablement pesés et ayant le méme poids frais. Dans la première expérience, c’est-à-dire sur des fleurs fraichement cueillies, nous avons fait immédiatement des dosages témoins des glucosides sur les deux lots. Les quatre autres lots ont été mis en même temps à l'obscurité. Dans la deuxième expérience, nous avons effectué sur deux de ces lots des 2 æ en à ee ROLE PHYSIOLOGIQUE DES ANTHOCYANES 387 dosages de glucosides, après quatre jours d’obscurité. Dans la troisième expérience, les mêmes dosages ont été exécutés sur les deux derniers lots, après sept jours d’obscu- rité. Voici les nombres obtenus par ces dosages, rapportés à 100 grammes de substance fraîche et 100 grammes de substance sèche et exprimés dans le tableau ci-contre : | Free ee eo | € ç € ¢ | ¢ € € ç as 069 SG 616 0 809 € 836 0 G99 9 696 0 CYC 9 Die 0 eos L 988 0 806 L G17O | °° *xnej0} SopIsoon) Meg es. 808% | 2110 | 0048 | 8810 | 978% | ogr'o | ¢96'e | serio | oes’g | ogc'o | ere‘ | sez‘'o | ‘quord op 0424908, Jed JU9W979941P soytdiogid sopisoonts 683 Ce 661 0-7 806% | GOGO 6780 | eec0 | 6lze | 810 | eve'y |. 986'0 || ere) #20 2lre = > quod ap is o. 0729998. ded soqid he oO -I991d94 99 [009Fe,] D + suep snossip ‘I9U} 2 Zz -9,] wed sogidrogid O sonbrueAooyque 42 | = SonbIUOAEI} Sapisoonpy cg 75 1) 4) “LD ‘19 IX) 11) ID IX) Id) Ix) IX) 11) “à zs a a a Pate lee) MES PE Salers, pere) no SR NS - chee oc = = oS + te OP + = oS = ie FES 5 » : nd = S| gee | OB | BS BS | ge Bue le pie a SS ee oe eee | 8) Be | Be Bie ee |e ese el 8 a Ë S a= 9, À © o = = 5 = o D os cé mal rar Jen) à psp rer ten sr I à a Cn a ES aa Ne eS en “S ee ~ SN) pel a “JOT 0% “JOT 17 “JOT 03 “10T 10 F 10] 0% JO] x9} TE $e es SR eS eee eae 0 “9}1INOSqoO.p SINOL Z : soueTIgdX Ff oLIT ‘9}lInosqo,p sanof 7 : SJUALUYIAXH oII “(HIT YT €) TT — TR mme ed HONAIHAdXH oz] = “ALIUNOSGO,1 V SHONHAIUHAXA : oD ROLE PHYSIOLOGIQUE DES ANTHOCYANES 389 Ces derniéres expériences, dans lesquelles nous avons perfectionné la méthode d’extraction des glucosides, donnent des résultats plus précis sur la quantité de ces corps renfermés dans les plantes ; mais elles montrent des variations identiques à celles que subissent les anthocyanes dans leur teneur pen- dant le séjour des plantes a l’obscurité, c’est-à-dire la même diminution des glucosides. Chez toutes les espèces étudiées, on constate la dispari- tion partielle des glucosides flavoniques et anthocyaniques, lorsque les plantes vivent à l’obscurité. Chez les plantules rouges de Sarrasin, la disparition de ces composés va jusqu’à 48r 123 ; chez le Blé rouge jusqu’à 487,514 et chez les feuilles d’Ampelopsis jusqu’à 58,836. Pour les fleurs de Dahlia, la disparition est moins accentuée et varie de 281,163 à 28r 615. Cette diminution des glucosides, relativement faible chez les fleurs de Dahlia, tient au fait que les fleurs sont des organes où les phénomènes producteurs d’énergie ont lieu, en général, beaucoup plus lentement que dans les feuilles, chez lesquelles ces phénomènes sont à leur maximum d'activité. DISCUSSION DES RÉSULTATS _ Les anthocyanes étant des glucosides, examinons d’abord brièvement quelles sont les opinions des physiologistes sur le rôle de cette catégorie de corps très répandus chez les végétaux. | On soutient actuellement, à propos des glucosides, deux opinions opposées : La première hypothèse envisage les glucosides comme des substances nuisibles aux végétaux et n’apparaissant dans les tissus que comme des produits de déchet. La seconde, au contraire, consiste à admettre que les slucosides, loin d’être nuisibles, sont des produits très utiles dans la vie des plantes et qu'ils prennent une part active aux phénomènes de nutrition chez les végétaux. Examinons, d’abord, la première hypothèse, et citons, à l'appui, quelques faits constatés expérimentalement. a. Persistance et abondance des glucosides dans les feuilles 390 ST. JONESCO un peu avant et après leur chute. — Divers auteurs mesurant chez certaines espèces la teneur en glucosides de feuilles qui étaient sur le point de tomber, y ont trouvé une quantité plus abondante de glucosides que chez les feuilles en pleine activité vitale. Tous les chercheurs, qui ont mis en évidence l’abondance et la persistance des glucosides dans les organes à la veille de périr, en ont conclu que ces corps sont des produits d’excrétion et ne jouent aucun rôle utile pour les plantes. Ce raisonnement ne nous semble pas démonstratif. C’est comme si l’on disait que l’amidon est un: produit de déchet en se fondant sur ce qu’une feuille de Platane, par exemple, qui vient de tomber, est encore bourrée de grains d’amidon. _b. Persistance des glucosides dans les organes des plantes qui séjournent un certain temps à l'obscurité. —Tunmann (48), en mettant à l’obscurité des plantes riches en glucosides, et en mesurant la quantité de ces substances après un séjour prolongé des plantes dans ces conditions, a trouvé que la teneur en glucosides ne diminue pas. La quantité de ces composés chez les plantes placées à l'obscurité était la même que chez celles maintenues à la lumière. En s'appuyant sur ces résultats, l’auteur considère les glucosides comme des produits inutiles pour les végétaux. D'autres chercheurs ont fait des expériences sur le contenu en glucosides de divers organes des plantes au cours de leur végétation. Par leurs recherches, ils n’ont constaté que de faibles variations dans la quantité de ces corps. De ces faits, ils concluent que Ir ‘glucosides ne sont pas des substances de réserve, mais plutot des corps indifférents dans les phéno- ménes de nutrition. Remarquons cependant que l’on a des raisons d’admettre dans bien des cas, en physiologie, la présence souvent difficile à mettre en évidence, d’une sub- stance qui se détruit à mesure qu'elle se firme. Il pone se faire qu'il en fût ainsi pour les glucosides. c. Augmentation des glucosides pendant la germination de certaines graines. — Ce fait a été constaté chez les graines de Fagus, de Solanum, etc., pendant leurs premiers stades de germination. D’autre part, les expériences de Mile Kor- Bier. K a ROLE PHYSIOLOGIQUE DES ANTHOCYANES 391 sakoff (26), sur la germination des graines de certaines plantes renfermant des glucosides, montrent que la quantité de saponine ne diminue pas pendant ce phénomène. De tous les arguments cités, il ressortirait que les composés glucosidiques n’ayant aucun rôle dans les phénomènes de germination, croissance, nutrition, etc., sont des substances inutilisables ou même nocives pour les plantes, et ,qui, par conséquent, s'accumulent dans les organes comme des produits de déchet. Passons maintenant à l’examen de la seconde opinion qui attribue aux glucosides le rôle de substances utilisées par l’organisme végétal. Nous citerons parmi les partisans de cette manière de voir : Weevers (51), Molisch (33), Treub (47), Verschaftelt (49) et Vintilesco (50). Les faits sur lesquels se sont appuyés ces auteurs pour attribuer un tel rôle aux glu- cosides sont de divers ordres, et nous considérons les argu- ments suivants comme présentant le plus d'intérêt. a. Formation de glucosides au cours de la photosynthèse. — On a constaté, chez beaucoup d'espèces, que les glucosides apparaissent dans les organes verts, où se produisent les phénomènes d’assimilation chlorophyllienne. C’est surtout dans les jeunes plantules étiolées exposées à la lumière ou dans les jeunes pousses que se forment, en plus grande abon- dance, ces glucosides au moment du verdissement de ces organes. Ils apparaissent aussi en quantité importante dans les organes verts adultes que l’on replace à la lumière après les avoir maintenus pendant un certain temps à l'obscurité. L’accumulation de certains glucosides dans les organes verts pendant le jour et leur diminution pendant la nuit sont considérées aussi comme un argument en faveur de cette opinion. Ces divers faits ont conduit les auteurs 4 voir dans la formation des glucosides, au cours de l’assimilation chlo- rophyllienne, un phénomène entièrement analogue à celui de la formation des diverses autres substances nutritives utilisées par les plantes. b. Accumulation des glucosides pendant la maturation de certains fruits et dans divers organes persistants des végétaux. 392 ST. JONESCO — ll est bien connu que, au cours de la maturation des fruits et des graines qu'ils renferment, des quantités importantes de diverses substances de réserve se déposent dans ces fruits. Parmi ces substances, on trouve chez beaucoup d'espèces aussi des glucosides en quantité appréciable ; le même fait se produit à la fin de la végétation chez certains arbres : Fraxi- nus, Ligustrum, Populus, etc. ; dans les tissus de ces plantes, on trouve des quantités importantes de différents glucosides. Ces corps, accumulés dans les tissus, sont considérés, par les auteurs qui partagent la manière de voir que nous venons d'exposer, comme un dépôt de substances de réserve, qui sont à la disposition des organes en voie de germination ou de développement. c. Diminution ou disparition des glucosides au moment de la germination des graines et de la reprise de la végétation des organes vivaces. — On sait que les graines épuisent leurs substances de réserve pendant leur germination, que ces substances diminuent progressivement à mesure que la ger- mination s’avance, et qu’elles disparaissent au bout d’un certain temps, quand de nouveaux tissus se sont formés. Les glucosides, déposés comme substances de réserve dans les graines, évoluent de la même manière pendant la germina- tion, diminuant d’abord, puis disparaissant complètement. Des expériences ont démontré ce fait chez l’Æsculus, chez certaines espèces de Phaseolus, Raphanus, Brassica, etc... Les mémes constatations ont été faites, en particulier par Weevers, sur la diminution des glucosides dans les organes vivaces qui reprennent leur végétation au printemps. Tous ces faits viennent appuyer d’une manière plus précise l’uti- lisation de ces composés dans la nutrition de jeunes organes qui se développent. Pour appuyer cette opinion, citons une expérience faite par Weevers. L'auteur a déterminé les variations de l’arbutine et de son produit de dédoublement, l’'hydroquinone, avant et après le développement des jeunes pousses de printemps chez le Vaccinium Vitis-Idæa. Il a trouvé des quantités importantes d’arbutine dans les feuilles avant le développement des nouvelles pousses, tandis que l’hydroquinone faisait à peu près complètement défaut dans RÔLE PHYSIOLOGIQUE DES ANTHOCYANES 393 ces organes. Au contraire, lorsque les jeunes pousses se développaient, la quantité d’arbutine diminuait, tandis que l’hydroquinone commençait à apparaitre et augmentait progressivement. Weevers montre que le glucoside arbutine est hydrolysé par une diastase qu'il a retirée des tissus de ce sous-arbrisseau pendant sa végétation. Cette diastase scinde le glucoside en un sucre, qui est utilisé par les tissus en voie de formation, et en un composé phénolique, l’hydroquinone. D’autres faits de méme genre appuient encore cette opinion sur le rôle des glucosides comme substances utilisées dans le développement des végétaux. d. Diminution et disparition des glucosides pendant le séjour des plantes a Vobscurité et dans les organes qui périssent. — Des expériences effectuées par plusieurs auteurs ont démon- tré que, dans nombre de cas, les glucosides diminuent sensi- blement et méme disparaissent des tissus quand les plantes sont obligées de vivre pendant un certain temps al’obscurité. Les expériences de Weevers, effectuées sur la variation de la salicine, sont des plus instructives. L’auteur cultive des branches de Salix sectionnées et immergées dans l’eau et ensuite les place à l'obscurité. Dans ces conditions, les dosages mettent en évidence une importante diminution simultanée de glucosides et de glucose. L'auteur a cultivé aussi des bour- geons et des jeunes pousses de divers âges à l’obscurité; en y effectuant des dosages de salicine et de glucose, il a trouvé que ces deux corps diminuent notablement pendant la crois- sance des pousses à l’obscurité. Des recherches ultérieures ont permis à cet auteur de mettre en évidence dans les tissus de jeunes rameaux de Salix, la présence de trois diastases différentes qui opèrent le dédoublement et les transformations de ce glucoside. De ses travaux, Weevers conclut que ce com- posé glucosidique se comporte comme une substance de reserve. Enfin, la diminution et même la disparition complète de certains glucosides des feuilles de différentes plantes, qui sont sur le point de périr, sont des indications vraisemblables que ces corps sont utilisés par les tissus. | La disparition des glucosides dans les conditions que SES Pe ae te by ee Pra AN ave teas LAN PRs TN RRR CE See PRO DEN Ook. ee ee 4 P| si a 394 ST. JONESCO nous venons de citer est donc un fait établi et peut nous conduire d’une façon certaine à la signification physiologique que l’on doit attribuer aux glucosides. e. Absorption des composés glucosidiques par les plantes. — On a fait, dans cette voie des expériences sur les cham- pignons et sur les plantes supérieures. Les expériences faites sur quelques champigons ont démon- tré que certains glucosides peuvent servir d’excellents ali- ments à ces végétaux. D’autres, exécutées sur les Phanéro- games, confirment les précédentes et conduisent aux mêmes résultats. Les cultures de diverses plantes dans des milieux arti- ficiels se sont très bien développées en présence de certains composés glucosidiques. Certains de ces corps, absorbés par les plantes, accélèrent quelques-uns des phénomènes vitaux, par exemple la respiration ; d’autres sont utilisés directement pour la nutrition. Morkowine (37), en étudiant l’influence de certains alcaloïdes et de quelques glucosides sur la respiration des plantes, attribue à ces corps un rôle catalytique dans le phénomène de respiration. Sigmund (46), en étudiant l'influence de plusieurs gluco- sides sur la germination de certaines graines, a trouvé que la plupart de ces corps sont très favorables à la germination : tel est le cas pour la populine, la solanine, l’arbutine, ’amyg- daline, etc., tandis que d’autres, l’æsculine, l’helléborine, etc., sont très toxiques pour les graines. De tout cet exposé, nous conclurons que les glucosides peuvent être, en général, considérés comme des substances utiles dans la nutrition des végétaux. Ces connaissances acquises sur le rôle des glucosides, passons aux résultats obtenus par nous dans les expériences effectuées sur les anthocyanes. Notons d’abord que toutes nos expériences ont porté seulement sur les pigments rouges des plantules, des feuilles et des fleurs ; nous n’avons pas opéré sur des pigments d’un violet pur ou d’un bleu franc. Par conséquent, nous n/affirmons pas que ces conclusions peuvent être généralisées pour toutes les anthocyanes; mais oe oie eG ee = Sper: Ae É ” a FE = +, Mons OP, BA PE SE vont Se ee ae EE og Aa. age ED ae ed DS Gr # Sen : £ : SR RÔLE PHYSIOLOGIQUE DES ANTHOCYANES 395 elles ne s’appliqueront qu'aux pigments de ce groupe qui donnent aux organes une coloration rouge pur. D'après nos recherches, les pigments rouges anthocya- niques rentrent dans la catégorie des glucosides qui sont utilisés par les plantes. Les expériences ont porté comme on l’a vu dans le courant du travail : 1° Sur des plantes qui rougissaient complètement d’abord, puis se décoloraient ensuite progressivement ; 20 Sur des plantes qui étaient transportées, et décolorées ensuite à l’obscurité après qu’elles avaient acquis à la lumière une coloration rouge intense. Nos dosages ont toujours mis en évidence que le phénomène de décoloration était accompagné d’une diminution importante des glucosides flavoniques et anthocyaniques. Ce phénomène est tout à fait corrélatif de la disparition des autres composés hydrocarbonés dont le rôle nutritif est actuellement bien connu. I] semble donc plus logique de conclure à la réalité du rôle nutritif des anthocyanes. A cette conclusion, il est impossible d’objecter que les anthocyanes ont une constitution moléculaire complexe, et que l’on ne connait pas actuellement de corps aussi com- pliqués qui soient utilisés par les plantes pour leur nutri- tion sans être dédoublés. De tels corps doivent au contraire subir un dédoublement donnant des produits plus simples, directement assimilables. N'est-ce pas aussi le cas, même pour des composés plus simples, l’amidon par exemple, qui n’est pas assimilé en nature et dont le rôle alimentaire n’est nullement discuté ? Ce dédoublement est déjà bien connu pour divers gluco- sides : amygdaline, sinalbine, etc., sur lesquels agissent des diastases également bien déterminées, émulsine, myrosine, etc... Les récents travaux de Kurt Noack (39, 40) sur les trans- formations des anthocyanes et sur le rapport physiologique des flavonols et des anthocyanes montrent indubitablement que ces pigments sont susceptibles d’étre dédoublés par des diastases. Cet auteur amis en évidence, dans les jeunes feuilles rouges de Polygonum compactum, la présence d’une diastase gly- 396 ST. JONESCO colytique qui agirait dans les phénomènes d’hydrolyse des anthocyanes contenues dans ces organes. D'autre part, Kurt . Noack a démontré que l’émulsine est incapable d’agir sur les anthocyanes ; au contraire, la tannase, diastase extraite d’Aspergillus, s’estmontrée comme un excellent agent d’hydro- lyse sur certains composés anthocyaniques. Le résultat de l'hydrolyse des anthocyanes, provoquée par la tannase, est le dédoublement de ces corps en un sucre et en un composant phénolique dépourvu de sucre, une anthocyanidine. Les. expériences de cet auteur ont démontré que les anthocya- nines : cyanine, pélargonine, malvine, chrysanthémine, sont très facilement hydrolysables par la diastase extraite d’Asper- gillus. Les mémes résultats ont été obtenus pour beaucoup de flavonols existant chez les végétaux. La disparition des glucosides anthocyaniques dans nos expériences est vraisemblablement due a de semblables phénomènes d’hydrolyse. La diminution de sucre glucosidique, constatée chez les plantes obligées de vivre a l’obscurité, ne peut étre expliquée que par un phénomène d’hydrolyse des anthocyanines. Dans ces conditions, les glucosides anthocyaniques se scindent en un sucre, qui est utilisé dans les phénomenes énergétiques, et en un composant de nature phénolique correspondant a une anthocyanidine. La premiére preuve de ce phénoméne est amplement faite par nos dosages, qui ont toujours mis en évidence la disparition du sucre glucosidique dans les conditions de nos expériences. [l nous reste à montrer l’exis- tence des composants phénoliques provenant du dédouble- ment des glucosides anthocyaniques. En employant la méthode de séparation des anthocyani- dines au moyen de l'alcool amylique pur, préconisée par Willstätter, nous avons cherché si, au cours de la disparition du sucre glucosidique, on constate la présence de compo- sants phénoliques libres. Nous avons déjà décrit cette méthode d'extraction à l’occasion de l'existence des anthocyani- dines à l’état libre dans les fleurs et les feuilles rouges de quelques plantes. Nous avons appliqué aussi cette méthode ‘ D Ur, oh ho sf nt ROLE PHYSIOLOGIQUE DES ANTHOCYANES 397 dans les recherches des corps phénoliques qui résultent du dédoublement des glucosides anthocyaniques. Dans une première série d’expériences, nous avons opéré sur des plantes rouges de Sarrasin et sur des feuilles rouges d'Ampelopsis ; dans une seconde série, nous avons expéri- menté sur les mêmes plantes décolorées a l’obscurité. Les résultats obtenus ont été comparés entre eux. Si l’on rappro- che ces résultats de ceux des dosages des glucosides obtenus avec les mêmes organes, on constate les faits suivants : 19 Pour les organes d’un rouge vif dans lesquels les gluco- sides anthocyaniques sont à leur maximum de teneur, les composés phénoliques, extraits par l'alccol amylique et identifiés d’après leurs réactions avec les anthocyanidines, sont relativement en petite quantité et présentent, chez le Sarrasin, une teinte rouge clair, chez les feuilles d’Ampelopsis une teinte rouge-grenadine. 2° Pour les mêmes organes décolorés à la suite de leur séjour a l’obscurité, la proportion des glucosides flavoniques et anthocyaniques devient beaucoup moins forte, comme les dosages Pont montré; au contraire, la quantité des corps phénoliques libres a beaucoup augmenté. En outre, ces der- mers pigments ne présentent plus la coloration rouge initiale caractéristique de chaque espèce ; ils ont une belle coloration jaune-orange très intense. Donc, ce pigment lui- même a subi des modifications au cours du séjour des plantes à lobscurité. Nous avons vu, au cours de nos expériences, qu'un changement de couleur se produisait chez les glucosides des plantes maintenues à l’obscurité, quand on traitait ces glucosides par l’acétate de plomb ou par des acides. Le pigment jaune-orange, obtenu dans l’alcool amylique, qui, d’après les mesures que nous avons faites, est en beaucoup plus grande quantité que celui correspon- dant aux organes rouges, présente les mêmes caractères que ce dernier. La quantité abondante de pigment phéno- lique jaune-orange, trouvée dansles organes décolorés àl’obscu- rité, provient certainement de la transformation des gluco- sides anthocyaniques, transformation subie pendant le séjour des plantes à l’obscurité et qui a eu pour résultat la dispa- ANN. DES SC. NAT. BOT!, 10 série. IN 07 398 ST. JONESGO riion du sucre glucosidique et l'enrichissement des organes en composés phénoliques libres. Nous avons constaté la présence et l'abondance des com- posés phénoliques libres (anthocyanidines ou leurs pseudo- bases) dans les organes rouges en voie de décoloration. Nous avons observé en même temps la disparition corrélative des glucosides flavoniques et anthocyaniques. Ces faits fournissent une nouvelle preuve du dédoublement des anthocyanes dans ces circonstances. Rappelons que ce pigment jaune-orange, provenant du dédoublement du glucoside anthocyanique, a été reconnu. par Kurt Noack comme une pseudo-base d’anthocyanidine. En effet, si l’on chauffe ce pigment avec de l’acide chlorhy- drique dilué, il se transforme en un pigment rouge présen- tant tous les caractères des anthocyanidines, obtenues par. Vhydrolyse de l’anthocyanine. Nous n'insistons pas ici sur ce pigment parce que nous nous en occuperons en détail dans un prochain travail ; cependant, nous mentionnons quelques-unes de ses propriétés pour ne pas le confondre avec les phlobatanins, produit- de nature tannoide qui n’ont rien a faire avec les pseudos bases, lesquelles sont de nature phénolique. Les propriétés de solubilité des pseudo-bases montrent avec évidence qu on ne saurait les confondre avec les phlobatanins. Le pigment jaune-orange (pseudo-base) est complètement insoluble dans l’eau, dans l’éther sulfurique, dans l’acide sulfurique concentré ou dilué ; il est à peine soluble dans l’acide chlor- hydrique, très soluble, au contraire, dans l’alcool éthylique, l’alcool amylique, l’éther acétique, l’acide acétique et dans les alcalis. | E CONCLUSIONS Nos recherches sur le rôle physiologique des pigments rouges anthocyaniques permettent d'établir les conclusions suivantes. | Pendant la décoloration des organes, les pigments antho- cyaniques éprouvent deux sortes de modifications dans leur nature : 1° Quand les organes se décolorent, on constate toujours une diminution importante dans la teneur des composés flavoniques et anthocyaniques, et cette diminution s accentue progressivement avec la prolongation du séjour des plantes à l'obscurité ou avec la dégradation de la couleur des organes qui vivent a la lumiére. La diminution de la quantité de glucosides flavoniques et anthocyaniques est étroitement liée à l’abaissement de la proportion des autres composés hydrocarbonés (sucres réducteurs, sucres non réducteurs, amidons, etc.), dont le rôle physiologique est bien déterminé dans les phénomènes généraux de nutrition. 2° Au cours de la diminution des glucosides flavoniques et anthocyaniques, il se produit dans les organes une grande quantité de composés phénoliques libres ; en outre, on constate dans la nature de ces composés des modifications essentielles qui tiennent aussi à la disparition des glucosides. Il est donc permis d’admettre, à la suite de ces constata- tions, que les pigments rouges anthocyaniques forment une catégorie de substances glucosidiques susceptibles d’inter- venir dans l’ensemble des phénomènes énergétiques des végétaux. Il est assez difficile de préciser dans quelle caté- gorie des phénomènes producteurs d'énergie on pourrait classer le rôle physiologique des anthocyanes, mais, quoi qu’il en soit, un fait reste bien démontré : les anthocyanes évoluent et sont susceptibles des mêmes transformations que 400 ST. JONESCO : les autres composés hydrocarbonés avec lesquels elles sont en étroite relation. On connaissait la nature et les propriétés chimiques de ces corps, leur mode de formation et leurs affinités avec les flavones et les flavonols ; nos analyses et nos expériences ont mis en évidence la diminution de ces glucosides et les transformations qui se produisent dans les organes rouges en voie de décoloration. Les anthocyanes des organes rouges doivent donc être rangées non comme des substances de déchet, mais comme des produits utilisables dans le cycle des phénomènes géné- raux de la vie des végétaux. 17, 16, INDEX BIBLIOGRAPHIQUE . ARMSTRONG (Voir 23, KEEBLE). . 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ACTUALITÉS BIOLOGIQUES : Applications industrielles d’une grande découverte française, par Cosran- Tin et MAGROU 267 299 301 ACTUALITÉS BIOLOGIQUES APPLICATIONS INDUSTRIELLES D'UNE GRANDE DÉCOUVERTE FRANÇAISE Un fait industriel très important vient de se produire ces derniers temps : la technique délicate et de caractère essentiellement scientifique, qui a été inventée par Noël Ber- + Fig. 1. — Serres de la maison anglaise Charlesworth représentant une multitude de flacons de culture dans lesquels se fait l’élevage des graines d’Orchidées d’après la méthode de Noël Bernard. (D’après l’Orchid Review.) nard pour la culture des Orchidées, a été adoptée par un certain nombre de praticiens en France et à l’Étranger. Nous avons des renseignements précis notamment pour l'Angleterre, où la culture de ces plantes de luxe tient une si grande place. Le numéro de mars 1922 de l’Orchid Review [8](1) nous apprend les efforts remarquables d’un grand horticul- teur, M. Charlesworth, pour remanier son outillage industriel. C'est grace à l'intervention de M. Gurney Wilson, directeur (1) Voir la liste à la fin de l’article pour les numéros entre crochets [ ]. ANN. DES SC. NAT. BOT., 10e série. Iv, @ STE ï DAT Re RTE A APT EEE 2 oh RE Re LS De se AS . É ” ry : Pt oa DR zi PE hi! ACTUALITÉS BIOLOGIQUES actuel de la publication précédente (1), qu’en 1913 le chef de la firm de Haywards Heath fut mis en relation avec M. Rambottom du British Museum, en vue de l’introduction dans son exploitation des méthodes de Noël Bernard. La photographie que publie Orchid Review (fig. 1) permet de se rendre compte de amplitude des élevages aseptiques mis en train avec succés. Nous avons eu des échos de résultats analogues obtenus Fix. 2. — Coin des serres d’Armainvilliers de M. Edmond de Rothschild montrant les = tubes cylindriques de culture couchés horizontalement dans un compartiment très chauffé et très humide, recevant largement la lumière. En avant, flacons plats triangulaires servant aussi à la culture. ee de M. Bultel.) en Belgique. Les publications du D' Burgeff, qui a su ie pre- mier appliquer les découvertes de Bernard, sont des témoi- onages pour l'Allemagne. . Par notre enquéte personnelle, nous avons pu nous rendre compte de ce qui a déjà été fait en France. C’est certaine- ment le nom de M. Bultel qui doit étre cité au premier rang, (1) Dès 1906, l’ancien directeur Rolfs avait demandé à Noël Bernard lPau- torisation, qui lui fut immédiatement accordée,de publier dans POrchid Review — des photographies des tubes où il élevait les plantes. GRANDE DÉCOUVERTE FRANCAISE Ui car il a su organiser les serres d’Armainvilliers de M. de Roth- schild sur un type nouveau et tout à fait intéressant. Nous avons été véritablement saisis d’admiration par l’habileté dont il a fait preuve, par la perfection de ce qu'il a réalisé. Fig. 3. — Six tubes de culture renfermant les Champignons endophytes qui ont été extraits des racines de: 1, Cattleya; 2, Vanda; 3, Odontoglossum; 4, Phalænopsis : 5, Oncidium;et 6, Cypripedium (les numéros correspondent aux tubes de gauche a droite). (Cliché de M. Bultel.) Nous lui sommes reconnaissants de tout ce qu'il a bien voulu nous montrer dans une récente visite et des trés belles pho- tographies ci-contre (fig. 2 à 28) qu'il a pu nous commu- niquer. Les résultats qu'il a obtenus sont considérables, et les serres de M. de Rothschild sont assurées de tenir le premier rang, dans un avenir prochain, quand les floraisons de toutes les nouveautés se produiront. Vv JW ACTUALITÉS BIOLOGIQUES Nous savons que chez M. Julien Potin des résultats ana- logues ont été obtenus grâce à un travailleur biologiste. Nous ajouterons que nous avons pu admirer chez M. Vache- rot, à Boissy-Saint-Léger, les rapides progrès réalisés par Fig. 4. — Culture de Cattleya dont les graines ont été ensemencées avec le Rhizoctonia repens. Tubes à gauche, cultures de deux mois. Tubes à droite, cultures de quatre mois (réduction d’un tiers). (Cliché de M. Bultel.) cet habile praticien qui a maintenant bien en main la technique de l'isolement des Champignons et des inocula- tions aux graines récoltées aseptiquement (fig. 29 à 32). Il serait évidemment inéquitable de ne pas rappeler ici les noms des ouvriers de la première heure, de ceux qui les premiers ont tendu une main secourable à Noël Bernard et Pas GRANDE DECOUVERTE FRANCAISE V qui ont tout fait pour le soutenir sur le chemin parfois un peu rude et abrupt qu'il gravissait et devait le conduire a ses belles découvertes: Magne, Denis. Nous ajouterons celui de M. Liouville, dont les efforts sont très méritoires. M. Bultel, à la date du 25 novembre 1920,a publié, a la Société d’Horticulture de France [2], une note sur la « germi- Fig. 5. — Culture de Rhizoctonia repens extrait d’une racine de Cattleya (faible grossisse- ment). (Cliché microphotographique de M. Bultel.) nation des graines d’Orchidées à l’aide du Champignon endo- phyte ». Il est arrivé à isoler les pelotons des Rhizoctonia. Il reconnaît que cette opération, « la première et la plus impor- tante de toutes, reste aussi la plus délicate ; toute l’attention doit être tournée vers elle; le succès en dépend». Equita- blement, comme M. Rambottom [10] d’ailleurs (1), M. Bultel dit: « Je me suis inspiré des travaux du promoteur de la méthode Noël Bernard, qui furent pour moi un guide pré- cieux ; parfois J'ai emprunté dans les ouvrages du D' Hans (1) Qui qualifie de « brilliant style» tout ce qu’a fait Noël Bernard. ie NP A ile Pos CO) Se rN eS ah es ie aN Cn ie ge 5 * CAS De VI ACTUALITÉS BIOLOGIQUES. Burgeff des données excellentes et, par leur application, obtenu des résultats satisfaisants. » Il reconnaît que la méthode de aseptique préconisée par Noël Bernard, «sans beaucoup de succès, d’ailleurs, est la plus recommandable. Elle est cependant restée à peu près ignorée et, aujourd'hui encore, nous sommes bien peu en horticulture qui tentons de la faire sortir de l’ombre, espé- Fig. 6. — Idem (grossissement plus fort). (Cliché microphotographique de M. Bultel.) rant qu'un jour proche elle entrera enfin en faveur. » D’après ce que nous avons pu voir à Armainvilliers (fig. 2 à 28) et ailleurs (fig. 1 et 29 à 32 de M. Vacherot), nous croyons que ce jour est arrivé. Ce que nous avons constaté nous a remplis d’étonnement. On comprend l’hésitation qui a pu s'emparer de l'esprit des vieux praticiens quand on leur a parlé, pour la première fois, de cultures pures, d'isolement aseptique de graines, des Champignons qui se cachent dans les racines et dans les germinations. Tous les travaux et théories de Noël Bernard GRANDE DÉCOUVERTE FRANGAISE VII devaient leur paraître un peu des romans d’un savant dévoyé, d'autant plus que certains scientifiques, peu satisfaits de voir se dresser une gloire grandissante, ont cherché à tourner en ridicule les efforts d’un homme qui a été aussi grand par son désintéressement que par sa puissance intellectuelle. L’esprit humain demeure, hélas! invariablement le même, et l’histoire d’Aristide est toujours vraie. L’Athénien qui fit exiler ce grand citoyen parce qu'il était offusqué de toujours Fig. 7. — Graines de Cattleya, récollées asepliquement, mises 4u contact d’une culture pure du Champignon endophyte (Rhizoctonia repens). (Cliché microphotographique de M. Bultel.) l'entendre appeler «le juste » est demeuré inconnu: son nom. aurait mérité d’être cloué à jamais au pilori de l’histoire. M. Bultel ajoute: «La culture que nous pratiquons de préférence est la culture aseptique en tubes, sur milieux gélosés ou autres, ensemencés du Champignon endophyte; ce procédé présente sur tous les autres le grand avantage d’une réussite assurée, et aussi celui de ne demander aucun soin depuis le jour du semis jusqu’au moment du repiquage des jeunes plantules, soit plusieurs mois après. » Nous avons eu l’impression, en causant avec la nouvelle NAT ACTUALITÉS BIOLOGIQUES génération de praticiens, que nous nous trouvions en pré- sence d'hommes qui avaient étémèris d’une manière précoce par la guerre et qui, par leur esprit d'initiative et la souplesse de leur intelligence, étaient dignes du succès auquel ils parvenaient. Nous avons senti, au cours de nos visites, que nous assistions à l’éclosion d’un esprit nouveau. Souhaitons Fig. 8. — Peloton du Champignon endophyte (Rhizoctonia repens) isolé dans une très jeune germination de Cattleya (al’état de sphérule). Isolement fait par la méthode décrite par Noël Bernard. (Cliché microphotographique de M. Bultel ; object. :6, ocul. 4; - grossissement 600/3.) qu'il se manifeste dans toutes les branches de l’activité indus- trielle francaise. Autrefois, on a vu, sous l’influence de Pasteur, l’industrie des brasseurs se renouveler de fond en comble, des labora- toires très remarquables s’organiser à côté de l’usine, et la fondation du laboratoire de Carlsberg, en Danemark, est restée célébre. Son fondateur, grand industriel, a gardé au GRANDE DECOUVERTE FRANCAISE IX. plus grand savant dont s’honore la France une reconnaissance qui a rejailli sur notre pays. Les horticulteurs ne sont pas encore arrivés à ce point de différenciation, mais ils sont sur la bonne voie. Nous avons i jocloruast Ahjactonsa LE 14, yoctoe # À. i “ ph Ou es eo a | mucowibes e. | far le, Ala Ken fisten Ha ae i a Fig. 9. — Diverses cultures symbiotiques pures de Champignons purs et de graine aseptiques (les noms sont sur chaque tube). (Cliché obtenu en 1919 par M. Bultel réduction d’un tiers.) admiré d’ailleurs l'esprit pratique avec lequel ils ont résolu toutes les difficultés, la simplicité des appareils dont ils se servent, le caractère économique de toutes les manipulations qu’ils conduisent à bonne fin: certains se passent de gaz, d’autres obvient à l’absence de courant électrique ; ils substi- tuent parfois a autoclave (fig. 10) une simple marmite, réa- x ACTUALITÉS BIOLOGIQUES lisent en un mot industriellement toutes les opérations com- pliquées des cultures pures en les simplifiant. En somme, toutes ces constatations curieuses ne doivent pas nous surprendre, car les semeurs d’Orchidées ont toujours été des hommes de premier ordre. De main en main depuis Salisbury (1802), Noisette (1835), Link (1840), Neumann (1844), Moore (1846-1849), Dominy (1858), Auguste Rivière Fig. 10. — La salle de l’autoclave et de l’étuve annexée aux serres d’ Armainvilliers. Le gaz n’y existe pas. (Cliché de M. Bultel.) (1842-1856), ils ont su se passer le flambeau de la science horticole, qui était, dans le cas actuel, le secret de leur corporation [4]. La découverte majeure a été certainement faite ou per- fectionnée par Dominy (1854-1880); mais le mystère n’a pas tardé à être dévoilé. Quelques autres praticiens étaient arrivés à faire germer des graines d’hybrides et à en conduire le développement jusqu’à floraison. Ces floraisons sont des dates historiques. En 1876, Bowring édite le Selenipedium X stenophyllum; puis, ee GRANDE DECOUVERTE FRANCAISE XI coupsurcoup, apparaissent laméme année: Cypripedium x Swa- nianum de Swan, qui travaillait chez Leech ; le Lelio-Cattleya x Mylamiana de Mylam, attaché à l’établissement de Rollin- son. En 1878, le colonel Clay se signale par le Zygopetalum x Clayt. | En 1881, les noms de Barter et de Bleu sont à citer. Ce dernier devait acquérir de la notoriété, en 1889, par le Fig. 11. — Petit musée qui a été installé dans un compartiment isolé dans les serres d’Armainvilliers. On y voit une collection de très belles microphotographies et des tubes où sont conservés les échantillons de racines et d’Orchidées qui ont fourni les Champignons endophytes étudiés. (Cliché de M. Bultel.) Miltonia x Bleuana: c'était le premier nom français, celui d’un disciple de Rivière [4]. Les semeurs avaient donc fait des élevages merveilleux, et nous ne devons pas être étonnés de constater qu'ils se mon- trent aujourd’hui, tout à coup, aptes à devenir des biologistes expérimentés, des mycologues avisés, susceptibles de suivre le mouvement scientifique, d’être au courant de tout ce qui se publie dans le domaine qui les intéresse, de compulser les mémoires français et étrangers, même allemands, de faire xii ACTUALITES BIOLOGIQUES de la microphotographie (fig. 5 et suivantes) d’une manière remarquable, d'organiser même un petit musée (fig. 11) de Fig. 12. — Six tubes contenant des plantes cultivées avec et sans Champignons. 1. Vanda sans Champignon, semé le 2/5/21, repiqué le 17/10/21. 2, Phalænopsis avec Champignon, semé le 8/5/20. 3. Milionia sans Champignon, semé le 23/2/22, repiqué le 19/5/22. 4. Vanda avec Champignon, semé le 12/3/21, repiqué le 12/5/21. 5. Miltoniasans Champignon, semé le 23/2/22. 6. Cattleya avec Champignon, semé le 17/3/21, repiqué le 9/7/21. . L’avance des tubes avec Champignons se manifeste nettement. (Clichés de M. Bultel.) documents précieux concernant les expériences qu'ils entre- prennent. | | Les semeurs d’Orchidées ont pendant longtemps formé une sorte de franc-maçonnerie très fermée, gardant mysté- rieusement les secrets industriels de la corporation, qui étaient GRANDE DÉCOUVERTE FRANCAISE: XIII la source de la fortune des grandes firmes qu’ils ont su diriger pendant un demi-siècle. Cependant beaucoup de mystères devinrent inutiles à la suite des travaux de Noël Bernard, car tout d’un coup l’empirisme expliqué s’est effondre. En 1913, l’un des auteurs de cet article a eu l’occasion, en Fig. 13. — Rhizoctonia lanuginosa extrait d’une racine d’Odontoglossum. (Cliché de M. Bultel; fort grossissement.) visitant un établissement horticole avec les auditeurs de son cours, de constater avec étonnement que le praticien qui recevait trés aimablement ces visiteurs les avait laissés pénétrer dans un réduit de ses serres où d’ordinaire on ne laissait pas entrer les profanes (1). On put savoir ainsi com- ment exactement opéraient les semeurs. Ils déposaient leurs graines sur des espèces de balles de toiles, remplies intérieure- (1) Comme de juste, celui qui avait vu ces choses remarquables s’est bien gardé de les publier, n’en ayant reçu ni demandé l’autorisation. Mais l’indis- crétion aurait pu venir d’une autre source, car dans cette excursion horticole les personnes -étrangères étaient nombreuses. XIV ACTUALITES BIOLOGIQUES : ment de Sphagnum vivant. Ces sortes de poupées étaient placées chacune dans des petits godets de 3 à4 centimètres, qui étaient groupés au nombre de trois ou quatre, sous une cloche placée au-dessus, plongeant dans l’eau à la base, de manière à maintenir l’atmosphère saturée d'humidité (chaque pot était place sur une coupelle renversée, pour ne pas plon- ger directement dans l’eau). «Tous les semeurs, dit M. Bultel. se sont rendu compte Fig. 14. — Idem (faible grossissement.) que cette germination est très inconstante : les échecs sont aussi fréquents que les succès constatés. Les premiers sont dus évidemment à l'absence, les seconds à la présence naturelle du Champignon favorable, envahissant, à l’insu du cultiva- teur, le milieu où les graines sont semées. » On a obtenu «un rendement supérieur avec les semis faits sur un compost approprié, contenu dans des pots à la surface desquels seront placés quelquesmorceaux de racines d'Orchidées, et ce rendement sera encore plus probant si l’on s'assure par un examen au microscope que les tronçons de racine employés GRANDE DÉCOUVERTE . FRANCAISE XV recélent dans leurs tissus le Champignon endophyte ». Les conceptions de Noël Bernard expliquaient toutes ces particularités. Quand on lui objectait au début de ses recherches, qu’en semant des graines de Cattleya sur de la sciure de bois neuve (Bert) ce n’était pas le Champignon qui pouvait produire la germination, puisque le compost était neuf, 1 répondait, après avoir fait des coupes dans les plantules, Fig. 15. — Champignon de Brassavola Digbyana. (Cliché de M. Bultel : fort grossissement.) qu'il y avait trouvé les mycorhizes. Le Champignon avait donc été apporté par un processus quelconque, probablement par lair, car, à force de cultiver des Cattleya dans une serre, l’atmosphère pouvait se trouver infestée de Rhizoctonia. Cette hypothèse explique pourquoi une serre à Caitleya, qui donnait des semis admirables, ayant été repeinte, a cessé tout à coup de réussir les semis (renseignement de M. Bultel). Ces faits peuvent être rapprochés de ceux que l’on connait pour les caves à fromage de Brie, où, pendant un certain temps, on récolte des fromages de première qualité parce que XVI ACTUALITES BIOLOGIQUES le bon Champignon y existe ; ces caves peuvent tout à coup perdre leur valeur industrielle parce que le bon Champignon a été remplacé par un autre médiocre ou méme mauvais. Nous conclurons de toutes nos observations que non seu- lement l’extraction des Champignons des racines donne tou- jours les types qu’a rencontrés Noél Bernard (1), mais, en les ensemençant purement, la germination s’opére avec la régu- = Fig. 16. — Idem (faible grossissement). larité qu'il avait annoncée. On peut donc être assuré que les belles découvertes de ce savant français vont contribuer à donner un puissant essor à une industrie de premier ordre. Certains esprits chagrins pourront émettre l’opinion qu’un (1) Pour ne citer qu’un exemple particulier, mais que nous considérons comme typique, un Vanda cerulea qui nous a été fourni par M. Vacherot nous a permis disoler un Rhizoctonia du type mucoroides, ressemblant tout à fait à l’espèce fungique existant dans les racines de Vanda tricolor (Bull. Mus. @ Hist. nat., 1912, 245). Or la premiére espéce de Vanda habite les montagnes de l’Inde (monts Khasia), la seconde est de Java. Malgré l’éloignement des plantes hospitalières, les Champignons sont très voisins, peut-être identiques. Les types isolés par M. Bultel d’une part, M. Vacherot de l’autre, sont semblables aux nôtres. GRANDE DECOUVERTE FRANCAISE XVII pareil succés n’est peut-étre pas bien établi et que la roche tarpéienne est près du Capitole. Ils vont se trouver réconfortés par ce qui va suivre; qu'ils ne se hâtent pas trop cependant de manifester leur satisfaction, cela pourrait les conduire à des déceptions. | Le 13 octobre 1921, M. Bultel a présenté à la Société d’hor- ticulture douze tubes contenant chacun une plante repiquée avec Rhizoctonia mucoroides de Phalænopsis et de Vanda [3]. Fig. 17. — Champignon de Brassavola Digbyana. Culture de neuf mois. Le filament moniliforme se termine par une cellule différenciée. (Cliché de M. Bultel grossissement : 600/3.) Mais, en plus, il a montré quatre tubes contenant chacun six jeunes plantes de Vanda tricolor, Vanda cerulea obtenus sans Champignon (fig. 12). M. Bultel concluait : « Nous sommes donc autorisé à penser que la germination des graines d’Orchidées, Vanda et Phalænopsis compris, peut être espérée sans avoir recours au Champignon endophyte. Ce serait une méthode très simplifiée, l’isolement et la culture de ce Champignon restant toujours laborieux. Des essais orientés dans ce sens m’ont donné des résultats satis- ANN. DES SC. NAT. BOT., 40: série. Iv, b > PS Te RE A, 0) OU PMR ES ME ES A à à XVIII ACTUALITÉS BIOLOGIQUES faisants deux fois répétés. D’autres expériences en cours nous fixeront définitivement à ce sujet. » Ce résultat, que M. Bultela bien voulu nous montrer, ne nous étonne pas plus que lui-même, qui sait parfaitement que Noël Bernard a très bien vu pour les Cattleya et les Lelia qu’on peut les élever en milieux sucrés, sans mycorhizes ; mais ce dernier a établi avec rigueur qu’avec le Champignon Fig. 18. — Idem (grossissement : 80). favorable le développement était toujours plus avancé. Une culture d’un mois avec Champignon était supérieure à une culture de trois mois et demi, sans endophyte. M. Bultel a fait une constatation absolument confirmative de ce qu'avait vu Noël Bernard : les Champignons lui ont paru, comme à nous, des ouvriers plus habiles que l'Homme, qui conduisaient la plantule plus loin. Bien souvent, sur milieu gélosé sucré concentré, on obtient la germination. Il faut des concentrations plus fortes pour les Odontoglossum et la Phalænopsis que pour les Cattleyées (20 p. 1 000 de sucre pour Odontoglossum et Phalænopsis et 15 ou 10 pour les x RTS, NC ARE OPA ae Ue ae LATE CRT Fo LE A7 si Teri ee pa ee RD au Su. sl ee er M 4 Or RL APT lo FA GA i x GRANDE DÉCOUVERTE FRANCAISE XIX Cattleya). I y aurait donc là une confirmation des observations de Noël Bernard sur le Bletilla et les Cattleyées : dans les cultures sans Champignons, des concentrations de plus en plus fortes agissent comme des Champignons de plus en plus virulents dans les cultures infestées (1). Ces germinations aseptiques se font suivant le même type que les germinations normales (elles sont seulement plus Fig.19.— Rhizoctonia mucoroides de Phalænopsis. (Cliché M. Bultel; fort grossissement.) lentes), avec formation d'un protocorme. Mais, au bout d’un (1) Contrairement au Dr Burgeff, M. Bultel admet, comme Noël Bernard, que la virulence des Champignons est susceptible de varier. Cela résulte de toutes les observations qu’il a pu faire à Armainvilliers ; la grosse difficulté c’est de posséder le Champignon ayant la virulence nécessaire. Le DrBurgeff a mis en doute cette variation de la virulence. M. Bultel nous a cité un fait qui montre combien il est dans l'erreur. Il s’est servi, déjà avant la guerre, des composts envoyés par le D' Burgeff (Sphagnum inoculé de l’endophyte expédié en bouteille) pour l’élevage de diverses graines. Or, M. Bultel a constaté à plusieurs reprises que le compost agissait d'ordinaire efficacement pour amener la germination ; mais il s’est plaint parfois quand l’insuccès était complet : l’endophyte avait perdu sa virulence. Le Dr Burgeff a été mis en demeure d’envoyer à nouveau un compost actif. x XX ACTUALITES BIOLOGIQUES certain temps, les plantules jaunissent, semblent dépérir. On peut alors les régénérer en leur inoculant le Champignon. Des expériences intéressantes, en cours d’exécution, consis- tent à transporter successivement ces germinations aseptiques dans des milieux de moins en moins concentrés : alors elles reverdissent. Bernard a d’ailleurs conçu Jexpérience ainsi réalisée. « Pour les Orchidées comme les Catileya dont l’asservisse- Fig. 20. — Idem de Phalenopsis Schilleriana (faible grossissement; object. : 3; ocul.:4). ment à la symbiose est plus strict, dit-il, on pourrait tenter, une fois la germination autonome réalisée par l’action d’une solution concentrée, de poursuivre Ja culture de génération en génération sur des milieux de plus en plus dilués et toujours sans Champignons. L’expérience n’est pas faite, et sans doute elle serait longue» (p. 23) [7]. M. Bultel non seulement a pu la réaliser, mais il a été plus loin: il a fait sortir des tubes ces plantes sans Champignons, et il a continué l'élevage en pot, par la méthode de culture ordinaire. | GRANDE DECOUVERTE FRANÇAISE XXI Quel sera le sort de ces plantes nouvelles? [1 est assez diffi- cile de l’annoncer quand on n’est pas prophète ; mais ce que l’on peut affirmer cependant, c’est que ce seront des plantes nouvelles, puisqu'elles ne seront pas symbiotiques (Voir la note mise à la page XX XIV). Leur évolution sera vraisem- blablement autre que celle d’un type normal. D'ailleurs, le cas du Bletilla si bien étudié par Bernard doit Fig. 21. — Rhizoctonia mucoroides extrait de Vanda. (Cliché de M. Bultel ; fort grossissement.) être toujours présent à l’esprit quand ii est question d’Orchi- dées asymbiotiques. On sait que, sans Champignon, la plante est malingre ; elle ne tuberculise que si le Champignon pénétre dans ses racines au cours de son développement. Son évolution ne paraît donc régulière que si la symbiose s’établit, et c’est probablement une condition de la floraison. M. Rambottom, que nous citions plus haut [70], remarque que, dans la germination des Cattleya,la première racine et les suivantes qui sortent du tubercule germinatif sont toujours dépourvues de Champignon, et c’est plus tard, dans le cours ye a eet Foo, ae i axe 7 4 EE, # St em, 17 XXII ACTUALITÉS BIOLOGIQUES du développement, que l’invasion s’opére. Il peut donc arri- ver pour ce genre, au cours des rempotages, que la plante perde ses mycorhizes, et l’un de nous a eu récemment l’occa- sion de constater un fait de cette nature pour le Cattleya labiata var. autummalis[5"]. Bernard avait d’ailleurs signalé le fait pour un certain nombre detypes, mais il n’envisageait pas ce mode de végétation comme normal, etil y a tout lieu Fig. 22. — Idem (faible grossissement). de penser qu’il avait raison, si l’on tient compte des observa- tions sur les plantes qui vivent à l’état sauvage et qui sont toujours symbiotiques. Si, comme l’annonce M. Bultel, les praticiens se mettent a faire des élevages sans Champignons (1) de plantes telles que les Phalænopsis et la Vanda, peut-être auront-ils des me- comptes. I] s’agit d’espéces où la symbiose paraît plus incrus- tée, où l’évolution sera peut-être plus troublée par les nou- velles conditions de vie. | (1) M. Vacherot, au cours d’une récente visite, nous a montré également des cultures asymbiotiques sur gélose sucrée. ah Soe thee cee Nes er nes SAM UT rere ea PAT: Peer OTR 14 el ee: a rh, Se aes ue Pes Le 5 DONNE 4 ’ ne A GRANDE DÉCOUVERTE FRANÇAISE XXHIT Une remarque que l’un de nous a entendu faire à M. Vache- rot mérite d’être mentionnée ici. Ils’agissait du Vanda cærulea, dont il avait dans ses serres de nombreux pieds qui avaient été bouturés par le procédé ordinaire qui sert à la propagation des espèces monopodiales ; ce praticien constatait que, sur les pieds ainsi obtenus, certains ne fleurissaient jamais. Or ce mode de bouturage est un procédé très favorable pour faire perdre à l’Orchidée le Champignon qu’elle possède dans ses racines. En examinant des boutures nouvelles de cette Fig. 23. — Graines de Vanda envahies par le Champignon. (Cliché de M. Bultel.) origine dont les racines «commencaient à travailler » (selon l'expression des techniciens), au début de ce printemps, après le rempotage, nous avons retrouvé leChampignon non pas dans toutes les racines qui avaient été précédemment enterrées et qui étaient d’anciennes racines aériennes (sans Champignons normalement); mais nous avons pu trouver dans deux d’entre elles le Champignon caractéristique que nous avons pu extraire et cultiver. Nous avons acquis la certitude qu’il s’agissait bien d’un Rhizoctonia du type mucoroides. Comment était-il venu là? Nous n’en savons rien, puisque le compost était neuf, et l’on nous a affirmé que l’on ne mettait aucun fragment XXIV | ACTUALITÉS BIOLOGIQUES racine pourvu de Champignon dans le mélange d’Osmonde et de Sphagnum. Les mycorhizes seraient-elles dans ces deux : dernières planter formant le compost ? C’est bien peuprobable. Le Rhizoctonia pourrait-il se propager par l’air dans une serre où on élevait des centaines de plantes de la même espèce? Mais alors il est très possible que quelques-uns de ces pieds Fig. 24. — Champignon de Miltonia vexillaria. (Cliché de M. Bultel; object: 3 ; ocul.: 8.): échappent à la contamination spontanée, et ce sont peut-être ces pieds qui ne fleurissent jamais. | | On peut se demander, à l’occasion de la remarque précé- dente, si les fragments de tiges ainsi bouturées ne seraient pas susceptibles d’être pénétrées par le Champignon soit intérieu- rement, soit recouverts extérieurement. | Une observation faite tout récemment par M. Huber, à Vienne, sur le Liparis Leselit [6], nous apprend que les Cham- pignons, dans cette espèce, envahissent la tige et même les feuilles (1). C’est un cas qui rappelle ce que Miss Rayner a vu (1) Le Champignon produit même ses articles-spores dans les cellules foliaires, comme on n’en observe d'ordinaire que dans les cultures pures. LA 2 0 DER DES GRANDE DÉCOUVERTE FRANÇAISE XXV pour les Éricacées. En cultivant par bouturage ce Liparis de manière à l’avoir sans Champignon, M. Huber a constaté non seulement qu'il ne fleurissait plus, mais qu'il finissait par mourir. I] note, fait anatomique intéressant à retenir, comme nous allons le voir plus loin, que dans les plantes affranchies de Fig. 25. — Champignon de l’Æulophiella Peetertiana (?). (Cliché de M. Bultel.) mycorhizes les cellules corticales du rhizome sont gorgées d'amidon. M. Huber, à la suite de ces intéressants essais, conclut que «la nécessité du Champignon même pour les plantes adultes est ainsi prouvée» (Die Unentbehrlichkeit des Pilzes auch für die erwachsene Pflanze ist damit erwie- sen) (i). Toutes ces remarques sont intéressantes à retenir à l’occa- sion des nouvelles tentatives d’élever les Orchidées sans Champignons. De pareilles opérations ne seront peut-être pas (1) P. 327, en note. XXVI ACTUALITES BIOLOGIQUES sans danger financièrement, si l’on veut Jes entreprendre sur une vaste échelle. L'avantage des nouvelles méthodes, c’est qu’on peut maintenant espérer avoir des milliers de pieds d’une plante issue d’une capsule ou de plusieurs, mais encore faut-il que ces plantes soient destinées à fleurir ou à se comporter rormalement, à ne pas dégénérer. Fig. 26. — Champignon du Platanthera chlorantha. (Cliché de M. Bultel; fort grossis- sement.) M. Knudson vient de publier, dans la Botanical Gazrtte[7], un travail intéressant qui donne une extension nouvelle aux études asymbiotiques précédentes. | Ses recherches n’ont porté Jusqu'ici que sur les Cattleya et les Lelia (et aussi sur un Æpidendrum), qu'il a pu élever sur des milieux minéraux additionnés de substances sucrées. Il a constaté que le fructose était plus efficace que le glucose et que les graines récoltées d’une manière quelconque et aseptisées par l’hypochlorite de chaux germaient aisément sans Champignon en milieu aseptique. GRANDE DECOUVERTE FRANCAISE “XXVIII M. Knudson a additionné avec succès les milieux sucrés d'extraits de diverses plantes (pomme deterre, blé, levure, etc.) ; quand ces dernières substances agissent seules, elles ne pro- duisent qu’un léger gonflement des graines, ce que Noël Ber- nard a obtenu sous l’influence de milieux très dilués. M. Knudson a même obtenu un résultat germinatif, toujours en milieu sucré, avec des cultures de Bacillus radicicola, d’Actinomyces (1). Tout cela semblerait indiquer que toute Fig. 27. — Idem (faible grossissement). la théorie de la symbiose imaginée par Noël Bernard est un pur roman. C’est la conclusion que paraît disposé à tirer l’auteur américain. Il fait même un calcul qui témoigne peut-être de sa naïveté. Il cite une phrase du mémoire de Noël Bernard qui, à l'entendre, serait un aveu. « Depuis cing années, j’ai semé les graines de diverses espèces dans des tubes de cultures, qui (1) Cela même n’est pas nouveau ; Noël Bernard (Ann. Sc. nat. Bot., 9 série. XIV, 248) a signalé que « les Champignons qui ne sont pas agents de formation de mycorhizes peuvent avoir une importance et être des commensaux habi- tuels utiles ». XXVIII ACTUALITES BIOLOGIQUES contenaient chacun en moyenne une centaine de graines, et J'ai inoculé ensuite chaque série de semis avec des Rhizoctones extraits des racines. Tout compte fait, j’ai réussi a obtenir quelques centaines de plantules viables, mais je reste au-dessous de la réalité en estimant à 50 000 le nombre total des graines sur lesquelles mes expériences ont porté. » Il résulterait de ce calcul, qui est cité d’une manière assez Fig. 22. — Peloton fungique isolé d’une racine de Cymbidium par la méthode de Noél Bernard. (Cliché de M. Bultel.) : peu bienveillante, que Noél Bernard n’a jamais rien fait et qu’en somme il a échoué tout le temps. Or, quand on lit le beau mémoire qui illustrera à jamais le nom du savant fran- cais, on s’apercoit aisément qu'il annonce des résultats mer- veilleux, des succés sur toute la ligne, des triomphes presque invraisemblables. L’idée qui vient à l’esprit de gens peut-être plus avisés que M. Knudson, ce n’est pas qu’il annonce trop peu de résultats, mais au contraire qu'il y en a trop, qu'ils sont invraisemblables, impossibles, que jamais l’expérience ne peut montrer tout cela. Malheureusement, pour ces derniers a ce ee ee ee ee UE = DES SO PDO Bata MFO ML MMM HE A D qe Re Rg Qa ee PET RRS Jul at lO LPO D RE rE owt: GRANDE DÉCOUVERTE FRANGAISE XXIX adversaires, le D' Burgeff a revu les mêmes choses que Bernard ; les photographies qu’il a publiées ont entraîné la conviction. Depuis cette époque, les confirmations se multiplient (Bultel, Charlesworth, Vacherot, Julien Potin, etc., et bien d’autres), et leur ensemble va devenir formidable. Et M. Knudson vient nous dire qu’il ne croit pas à la symbiose ; nous n’hésitons pas à affirmer qu'il se trompe complètement. I] y a eu autrefois certains contradicteurs qui soutenaient contre Pasteur que les Fig. 29. — Flacon de culture contenant un mélange de Sphagnum et d’Osmonda dans lequel on fait, dans les serres de Boissy-Saint-Léger, l'élevage des graines d’Orchidées récoltées aseptiquement (Vanda) et qu’on ensemence avec la culture du Rhizoctonia mucoroides. (Cliché de M. Vacherot.) Bactéries n’existaient pas ou n’avaient aucun rôle. Leurs noms ont sombré à jamais dans la déconsidération. Peut-étre M. Knudson aurait-il été prudent de ne pas se hater de tirer de pareilles conclusions. On remarque, en effet, en lisant le travail de la Botanical Gazette, que l’auteur n’est pas parvenu à isoler le Champignon des racines d’Orchidées; il dit expressément : « Unfortunately I have not as yet succee- ded in satisfactorily isolating the organism stated as necessary by Bernard. » Il n’a donc pas pu se rendre compte ni de la nature des espèces fungiques que l’on extrayait ainsi, ni de leur mode d’action. à M A de re A, a Se 2 On in ie SE A YO Rehe MORON GN SN VE i SR APRES) 5 ASE ee i aged Seed ge eee ice SRE Abe CE le A Le AS Fad 2a R i Se Oh are TA i > . à ‘ Re i PO TRS TR 3 d XXX : ACTUALITÉS BIOLOGIQUES | Nous croyons devoir insister ici sur ce que nous avons dit plus haut en note : dans les racines du Vanda cærulea, espèce des montagnes de J’Inde, nous avons trouvé un Champignon extrêmement voisin, peut-être identique à celui qu’ hébergent © les racines du Vanda tricolor de l’Archipel de la Sonde. S'il Fig. 30. — Serres de Boissy-Saint-Léger. — Trois tubes (de gauche à droite) : 1, culture de Vanda (20 jours); 2, Vanda (1 mois 1/2); 3, Oncidium (20 jours) (milieu Burgeff, l’amidon remplacé par du sucre). (Cliché de M. Vacherot.) y a des différences, ce sont probablement celles de races géographiques. C’est la un résultat qu'il est important de ne pas négliger. C’est le même Champignon que nous avons vu dans les cultures de M. Bultel et de M. Vacherot. Il y a donc toujours association d’une espèce de Vanda avec le même Rhizoctonia. M. Knudson nous dira que cela est sans inté- rêt (1). Ignore-t-il que Wahrlich (1886) [77] a trouvé des Cham- (1) Cela prouve, au contraire, que l’association existe depuis des siècles; | 4 ¥ ae f GRANDE DECOUVERTE FRANCAISE XXXEI pignons dans cing cents racines d’Orchidées ; ne sait-il pas que, depuis cette époque, tous les observateurs ont confirme ce résultat? Il y a deux ans, avec M. Dufour, l’un de nous a pu faire une constatation semblable sur un nombre imcalcu- lable de pieds de Goodyera repens [5] de la forêt de Fontai- nebleau, et toujours des racines on a pu extraire le même Rhizoctonia Goodyeræ repentis. Peut-on croire que la presence constante du même organisme dans une Orchidée est un Fig. 31. — Serres de Boissy-Saint-Léger. Culture de jeunes Cattleya qui ont été obtenus par la germination artificielle des graines. (Clichés de M. Vacherot.) phénomène négligeable? Est-ce qu'il viendrait a l’esprit de quelqu'un de dire qu’il n’y a pas symbiose dans les Légumi- neuses ? Nous croyons que M. Knudson fera bien de se défier de ses élevages sans Champignons au point de vue financier. Nous attirons son attention sur un fait anatomique qu'il signale : ses embryons, dans ces conditions, sont bourrés d’amidon. Or un des rôles des Champignons qui pénètrent c’est donc un facteur très important. On a trouvé d’ailleurs des mycorhizes à lPétat fossile. XXXII ACTUALITES BIOLOGIQUES dans les embryons est de dissoudre cette substance (Magnus, Bernard, Magrou, etc., l’ont constaté); par conséquent, ses germinations ne sont pas normales. Nous rappelons que M. Huber a constaté la présence d’amidon aussi dans l’écorce. des rhizomes qu'il élevait sans Champignons dans le eas du Liparis Leselit; mais, dans ces expériences, la plante dégé- nérait et finissait par mourir. . En terminant l’étude de cette question, nous rappelons qu’en fait c’est Noël Bernard qui est l’inventeur des élevages sans Champignons comme avec Champignons. Il avait l’amour de la vérité poussé à un rare degré, et certainement il nett pas hésité à renoncer à la théorie symbiotique si cela lui avait paru nécessaire. Du fait que la culture en milieux concentrés produit les mêmes effets que la culture en pré- sence des endophytes, Noël Bernard avait conclu que les Champignons agissent en élevant la concentration molécu- laire de la sève intracellulaire des plantes. M. Knudson et d’autres avant lui (Pavillard[9]) adoptent une conclusion diffé- rente. Pour eux, le fait qu’il est possible de substituer ala symbiose, condition naturelle de vie, des conditions arttficielles équivalentes rrouve que le Champignon ne joue aucun rôle dans l’évolution de la plante. Cette singulière logique dénote une incompréhension totale de la pensée pourtant bien claire … de Noël Bernard. Ce dernier avait d’ailleurs répondu par avance à ce genre d’objection, en des termes que l’on eût pu croire décisifs mais qu'il n’est pas inutile de remettre sous les yeux de quelques contradicteurs : de même que l’on peut faire germer des graines d’Orchidées sans Champignons, en les semant sur des solutions concentrees, de même on connaît, dit Noël Bernard, «de multiples moyens pour faire développer des œufs vierges au laboratoire et aussi des cas de plus en plus nombreux de parthénogenèse naturelle. Toutes les découvertes faites à ce sujet ont-elles enlevé de la valeur à la théorie qui voit dans la fécondation la condition essentielle du développement des œufs ? » (Evolution dans la symbiose, p. 14.) | En somme, grâce à ces nouvelles méthodes industrielles, inventées par Noël Bernard, on verra, il faut l’espérer, baisser GRANDE DÉCOUVERTE FRANÇMSE - XXXHE le prix des belles fleurs qui ornent les serres. Les splendeurs les plus merveilleuses de la flore tropicale pourront sinon pénétrer dans la dernière chaumière, du moins figurer dans les demeures les plus modestes, ce qui contribuera à les parer d’une manière brillante. _ En outre, en fournissant aux praticiens une technique précieuse pour mieux éleverles plantules, en mettant les ger- Fig. 32. — Serres de Boissy-Saint-Léger représentant les cultures de Cattleya obtenue artificiellement quand les plantes sont arrivées à l’âge de dix-huit mois (bâche de droite). — Sur le gradin, floraisons de plantes adultes. (Cliché de M. Vacherot.) _minations délicates à l’abri des dangers qu’elles courent, Bernard contribuera à donner de l’essor à l’hybridation, qui constitue certainement ce que les horticulteurs éleveurs d’Or- chidées ont fait de plus extraordinaire. Si l’on se rappelle qu'avec les anciens procédés ils sont cependant arrivés à fabriquer plus de 1500 Cypripedium, quels résultats plus inattendus encore n'obtiendront-ils pas lorsqu'ils auront bien en main l’outil dont Noël Bernard a su les doter ? COSTANTIN et MAGrROU. ANN. DES SC, NAT. BOTs. 10€ série. [V, ¢ ~ KXKXIV : | ! ACTUALITÉS BIOLOGIQUES : : eu on INDEX BIBLIOGRAPHIQUE [Z] Bernarv (NoëËL), Évolution dans la symbiose (Ann. Sc. nat. Bot., 9 série, IX, 2, £4, 23, 1909). [2] Buren, Note sur la germination des graines d’Orchidées à l’aide du — he Champignon endophyte (Journ. Soc. hort. France, 4° série, XXI, 434, dé- cembre 1920). ; [31 Ip. Zbid., XXII, 330, séance du 13 octobre 1921. = [4] CosTANTIN, La Vie des Orchidées, p.109 à 119, p.174 4179. [5] Costantin et DuFour, sèep. gén. Bot., XX XII, 1920. [5’] Costantin, Bull. Mus.; 1921, p. 425. ch C6}Hus8er (Bruno), Zur Biologie der Torfmoororchidee Liparis Leselii Reichb. _ a (Sitzungsb. d, Akad. Wiss. Wien, Abt. 1, Bd. CX XX, 8-9 Heft, 1921). | a [7] Knupson (Lewis), Non symbiotic germination of Orchid seeds (Bot. Gazette, LX XIII, 1-25, 3 fig., 1922). Le [ 5] Graig Reve XXX, n° 345, 78, mars 1922. [9] PAVILLARD, Rev: ween. 20 avril 1912. [101 RamBoTrom, Orchid Review, XXX, 78. [11] WanruicyH, Bot. Zeit., XLIV, 1886. Note ajoutée pendant impression (Voir p.xx1, 4° ligne). — On peut cultiver Je Champignon d’un Lichen sans Algue, et il ne viendrait a l’esprit de per- sonne l’idée qu’on a ainsi obtenu un Lichen. #) . MASSON ET C'®, EDITEURS LIBRAIRES DE L’ACADEMIE DE MEDECINE 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 120 — PARIS — VI® ARR. ANIMAUX VENIMEUX ET VENINS PAR LE D* MARIE PHISALIX avec une préface du P*' LAVERAN 2 Volumes grand in-8, formant ensemble 1600 pages, avec 521 fig. en noir et 17 planches hors texte, dont 8 en couleurs, 120 frs. net. Cet ouvrage comprend la fonction venimeuse tout entière, c’est-à-dire la fonction toxique chez les animaux, et VAnatome des Appareils venimeux dans tous les groupes zoologiques. Gest une œuvre de portee générale, aussi bien que de documentation précise et étendue, par son développement méme, et les références bibliographi- ques qui accompagnent chacun des sujets principaux des différents chapitres. I] coordonne les acquisitions anciennes et moder- nes, montre l’importance des espèces venimeuses. Il fixe le sens biologique de la fonction venimeuse. Il montre enfin les rapports étroits que présente la connaissance des animaux venimeux et des venins avec les principales branches des sciences naturelles et médicales : Anatomie comparée, Chimie biologique, Physiologie, Pathologie et Médecine tropicales, Parasito- logie, Protozoologie, Thérapeutique. : | a ARE ME ARE CEE TABLE DES MATIERES CONTENUES DANS CE CAHIER Recherches sur le rôle physiologique des Anthocyanes, parhor-JONBSCO 5 Se eo UE ER 301 5066-22. — Corse. Imprimerie CréTé. BE ta 1 TT 3 9088 01540 940