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A. MILNE-EDWARDS TOME XVII PARIS G. MASSON, ÉDITEUR LIBRAIRE DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, Boulevard Saint-Germain, en face de l'École de Médeeine 1894 182 2) , ) Los / LES ANNÉLIDES POLYCHEÈTES DES COTES DE DINARD Par M. le Baron de SAINT-JOSEPH TROISIÈME PARTIE * - FAMILLE DES NEPHTHYDIENS Gr. GENRE NEPHTHYS Cuv. Il est difficile d'établir les espèces du genre Nephthys sans tenir un compte important de la forme des deux rames des pieds. Mais comme cette forme varie souvent dans le même animal selon les régions du corps, il est important de bien indiquer à quelle région appartient le pied d’après lequel on fixe une espèce. C'esl pour avoir négligé cette règle qu'OErsted dans ses Grôünlands Annulata dorsibranchiata et Malmgren dans ses Nordiska hafs-Annulater, ont introduit une certaine confusion parmi les espèces du Nord. Mübius (1) pour y mettre de l’ordre considéra la V. ciliata O0. F. Mül- ler, la N. assimilis OErst., la N. incisa Mgr. comme synony- mes de la NV. cæca Fabr. Lenz (2) fut aussi du même avis, (4) Jahresb.der Kommiss. zur wiss. Unters. der Deutschen Meere. Berlin, 1875, in-fol., p. 168. (2) Die wirbellosen Thiere der Travemünder Bucht (Anhang I zu dem Jahresb. der Komm. zur wiss. Unters. der Deutschen Meere, in-fol. Berlin, 1875, p. 13). ANN. SC. NAT. ZOOL,. XVII, À 2 DE SAINT-JOSEPH. Theel (1) comparant le 20° pied maintint au contraire Ja AN. incisa, la N. ciata, déjà décrite par Ehlers comme espèce distincte, et la NV. assimilis, si on doit en faire le synonyme de la N. Hombergü Aud. et Edw. Levinsen (2) les conserva également. Mais peu de temps après, Wiren (3) au contraire, simplifiant encore plus que Môbius, réunit sous le nom de À. cæca Fabr., la N. cæca, la NN. ciliata, la N. iongisetosa OErst. (4), la N. cirrosa Ehl., la N. emargi- nata Malm., les regardant ioutes comme appartenant à une _ forme à laquelle il altribua le nom de N. cæca qui était le plus ancien. À l’appui de son opinion il donna pour les exem- plaires recueillis par la Véga, un tableau détaillé des variations observées aux 20%° à 50" segments pour la forme du mamelon pédieux et de la lamelle postérieure dans chaque rame. Mais ne faul-il pas voir là une série de variétés d’une espèce ou même des espèces différentes ? Ce qui me ferait pencher pour cette dernière opinion, c’est que chez les Nephthydiens de Dinard, après avoir examiné de nom- breux exemplaires, j'observe comme espèces parfaitement stables et distinctes la AV. cæca Fabr. Ebhl., et la N. cirrosa EbL., sans parler de la N. Homberqu Aud. et Edw. Wiren ne s’est atlaché qu à la forme de certaines parties des rames; mais il faut bien tenir compte aussi d’autres carac- ières; ainsi la taille tout à fait caractéristique du cirre voisin de la branchie, doit faire maintenir comme espèce la N. cirrosa, el la présence d’une papille dorsale et une ven- trale placées en avant des 22 rangées de papilles doit aussi faire distinguer la NV. cohata de la N. cæca. (1) Les Annél. polych. de la Nouvelle-Zemble (K. Vetensk. Akad. Handlingar, t. XVI, 1879, in-4. Stockholm, p. 24-31). (2) System. ge0gr. Oversigt over de Nord. Annul. (Vidensk. Meddels. for 1882. Copenhague, 1833, p. 216 et 217). (3) Chætopoder fr än Sibiriska 1shafvet och Beringshaf imslad. under Vega- Exped., 1878-79 (Vega-Exped. Vet. Jaktlag, t. IL, 1883, p. 392-398). | (4) Rathke considérait ces trois espèces comme bien distinctes (Nach- trägliche Bemerk. zu den Beitr. zur Fauna Norwegens. Archiv für Natürg., 1844, t. 1, p. 260). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 3 Nepuruys HomBerGit Aud. et Edw. (1). Neparays HomBerGir Milne Edwards, Recherches pour servir à l'hist. de La circul. chez les Annél. (Ann. des sc. nat:,?° série, t. X, p.211 et pl. XII, fig.3 et 3 a). — Règne animal. Les Annélides, pl. 14 fig. 3 et 3 a. — — Quatrefages, Hist. nat. des Annél., t. T, p. 420. — _ Ehlers, Die Borslenwürmer, 1868, p. 619 et pl. XXIIT, fig. 7 et 42. — — Langerhans, Die Wurmfauna von Madeüra !Zeits. für wiss. Zool., t. XXXIII, 1879, p. 302 et pl. XVI, fig. 38). — — ? Theel, Les Annél. polych. de la Nouvelle-Zemble (K. Sv. vet. Akad. Handl., t. XVI, 1879, n° 3, p. 26). _ — Pruvot, Système nerveux des Annél. polych. (Archives de zool. expér., 2e série, t. III, 1885, p. 225). — — Malaquin, Les Annél. polych. des côtes du Boulonnais (Revue biol. du Nord de la France, t. I, 1890. Tirage à part, p. 33). -—. SCOLOPENDROIÏDES D. Ch., Delle Chiaje, Descr., If, p. 99, et V, p. 106, pl. 99, fig. 11 et pl. 102, fig. 8, fide Clpd. _- —— Claparède, Annél. du golfe de Naples, p. 176 et pl. XVI, fig. 1. = — Marion, Dragages au large de Marseille (Ann. des sc. nat., 6e sér., I NES arte 7, p.16 et pl, XV, üx.2} — Jaquet, Recherches sur le système vasculaire des Annél. (Mitth. aus der zoo. Stat. zu Neapel, t. VI, 1885, p. 364 et pl. XXII, fig. 75-81). — — Emery, Intorno alla muscolatura liscin e striata della N. sco- lopendroïides (Ibid., t. VII, p. 371 et pl. XI). — NEAPOLITANA Gr. Grube, Actinien, Echinod. und Würmer des Adriat. und Mittelm. Kônigsberg, 1840, in-4, p. 71. ? — Assimiis OErst., OErsted, Annul. Danic. conspectus, 1843, p. 33 et pl. VI, fig. 93 et 100. — — Malmgren, Nord. hafs-Annul., p. 105 et pl. XII, fig. 19. — LONGISETOSA Johnst., nec OErst., nec Mgr. Johnston, Catalogue of brit. non parasit. Worms, 1865, p. 172. PI. I, fig. 4-43. Commune sur toute la côte dans le sable, recherchée comme amorce pour la pêche sous le nom de chatte, nageant en serpentant. Trouvée une seule fois dans un dragage. Les plus petils exemplaires que je rencontre ont 5 centi- mètres de long, sur 3 à 4 millimètres de large, rames com- prises, dans la partie la plus large, et 90 à 95 segments. Les plus grands ont 9 à 15 centimètres de long, sur 7 à 9 millimètres de large, et 103 à 140 segments. Le corps gris, légèrement rosé et irisé, diminuant de lar- geur vers l'extrémité inférieure, est tétragone avec le dos convexe, el la ligne médiane ventrale encaissée entre deux (4) Recherches nour servir à l’hist. nat, du littoral de la France, t. If, p. 235, et pl. V*, fig. 1-6. 4 __ : DE SAINT-JOSEPH. . lignes longitudinales latérales saillantes, formées par les deux faisceaux musculaires longitudinaux ventraux. Les deux côtés du corps sont teintés de rouge à chaque segment, par le sang qui afflue dans les branchies et sous la paroi du corps dans l’espace qui sépare les deux rames. La tête (fig. 1) pentagonale, large de 4 millimètre sur 1°" ,35 de long, se termine en avant par un front rectiligne, et en arrière par une pointe qui atteint l'extrémité postérieure du premier segment, dans lequel à peu près les deux tiers de la tête sont enchâssés. Au bord externe de chaque côté du front, il y a une antenne longue de 0"*,3 el à peu de dis- tance en arrière une autre paire d'antennes à peu près égale, naissant sous la tête et souvent rabaltue en dessous, ce qui explique que Quatrefages a pu croire que celte deuxième paire manquait chez quelques Nephthydiens pour lesquels il établit le genre Portelia. En bas de la tête de chaque côté de la naissance du cinquième angle, on observe un petit mamelon arrondi de 0°*,13 de diamètre au sommet duquel s'ouvre une fente transversale (fig. 1, 4). Je pense comme M. Pruvot (1), qu’on peut rapprocher ces mamelons des fossettes vibratiles si communes chez les Annélides polv- chètes. Les pieds très saillants sont partout biramés, mais leur forme diffère plus ou moins selon les régions du corps; elle est parfaite à partir du 15"°— 20"° segment jusqu'au 30° avant-dernier. C’est un de ces pieds que nous décri- rons d’abord (fig. 2). La rame supérieure se compose d’un mamelon pédieux unilobé (2, a) enfermé entre deux lamelles minces, l’une antérieure (2, 4) bilobée, dont le lobe digitiforme le plus rapproché du dos, est assez développé pour avoir été pris par Audouin et Milne Edwards pour un cirre dorsal, l’autre postérieure (2, c) unilobée dominant un peu ce prétendu cirre dorsal, puis se rabaissant obliquement pour venir (4) Loc. cit., p. 232. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. D rejoindre en arrière du mamelon pédieux, le lobe ventral de la lamelle antérieure. En dessous du mamelon pédieux vient un petit cirre long de 0"",5 (2, d), attaché à la base d’une longue branchie recourbée en faucille garnie de deux rangées longitudinales de cils vibraliles, el pendant dans l'espace qui sépare la rame supérieure de la rame inférieure. Cet espace équivalent à un peu plus de la hauteur de la rame supérieure est bordé de cils vibratiles. Un gros acicule jaune recourbé au bout vient buler contre une plaque chitineuse Jaune, épaississement de la cuticule, à la surface de la partie centrale du mamelon pédieux. Entre la lamelle antérieure et le mamelon pédieux sort un faisceau de soies courtes, droites, quadrangulaires qui vues de côté (fig. 3) paraissent bordées de crénelures et vues de face (fig. 4), sont garnies de crans semblables à ceux d’une roue dentée occu- pant toute la largeur de la soie. De l’autre côté du mamelon pédieux, entre le mamelon et la lamelle postérieure, se déploie un éventail de soies jaunes, plus longues, dépassant la lamelle de plus de 1 millimètre, recourbées en arrière, et bordées de denticules serrés et arrondis (fig. 5) qui, vus de face, sont de petites plaques. Ces soies sont beaucoup plus nombreuses que celles de la forme précédente, et les plus rapprochées du dos sont enfermées entre la lamelle postérieure et la partie de la lamelle antérieure qui a la forme de cirre dorsal. Il s’y joint quelques soies droites, plus fines, plus longues, paraissant unies, mais que les forts erossissements montrent couvertes de très petites épines (fig. 6), qui ne me paraissent pas loujours distribuées régu- lièrement en rangées transversales formant plaques. La rame inférieure consiste en un mamelon pédieux vague- ment bilobé (2, e), une lamelle antérieure échancrée en haut, se prolongeant en arrière jusqu’au-dessous du mamelon (2, /), et unelamelle postérieure, ovale, allongée, plus longue que large, dépassant beaucoup le mamelon pédieux, et s’avançant plus loin que la lamelle postérieure de la rame supérieure (2, 9). Un petit cirre ventral massif est placé en arrière du ma- 6 DE SAINT-JOSEPH. melon pédieux (2,k). L'acicule et les soies sont disposés comme à la rame supérieure et semblables; les plus longues soies ne dépassent guère l'extrémité de la lamelle postérieure. Aux 35 à 40 derniers segments le lobe dorsal de la lamelle antérieure de la rame supérieure se rapetisse et s’arrondit, et la lamelle postérieure de la rame inférieure diminue de longueur petit à petit et ne dépasse plus guère le mame- lon pédieux qui devient conique aux 2 rames. Chacune des 2 rames étant sensiblement moins haute, l’espace entre elles équivaut à deux fois et demie la hauteur de la rame supérieure. Enfin, aux 6 derniers segments, la branchie devient tout à coup rudimenlaire. Au-dessous de l’anus qui s'ouvre plus près du dos que du ventre dans le segment anal, le corps se termine par un cirre anal unique incolore, très caduc, long de 4 à 5 millimètres. Le premier segment qui encadre le bas de la tête a un acicule à chaque rame comme les autres, mais les 2 rames sont excessivement rapprochées. La rame supérieure se compose d’une lamelle antérieure sans lobes bien distincts, d'un petit mamelon pédieux unilobé et d’une lamelle posté- rieure qui a la forme d’un tentacule allongé dirigé vers le bas (fig. 1, a); les soies sont les mêmes qu'aux segments suivants et de deux sorles. La rame inférieure qui n'est pas parallèle à la supérieure, mais dirigée vers le haut de la tête, comprend une lamelle antérieure rudimentaire, d'où sortent de longues soies dentelées d’une seule sorte, au-dessus d’un mamelon pédieux qui tient à la têle; la lamelle postérieure est représentée par un vérilable tenlacule aussi long que la deuxième paire d'antennes, et coalescent avec la partie dorsale de la lèvre qui ferme la bouche du côté ventral; le faisceau de soies se trouve placé entre ce tentacule et la têle. Le deuxième et le troisième pieds, où les 2 rames commencent à être largement séparées, ont la rame supé- rieure avec une pelite lamelle antérieure légèrement bilobée, un mamelon pédieux unilobé, une lamelle postérieure basse et un petit cirre foliacé qui, à parlir du 4° segment, sera ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 1 accompagné d’une branchie; la rame inférieure est sembla- ble à celle des segments parfaits, mais avec une lamelle postérieure ne dépassant pas celle de la rame supérieure. Au 4" segment apparaissent les branchies. Jusqu'au 15°° à 20*° segment, dans la rame supérieure le lobe dorsal cirri- forme de la lamelle antérieure est encore peu marqué et la Ia- melle postérieure est relativement moins basse que plus loin. D’après ce qui précède, on voit qu'il est important d’indi- quer à quel segment appartient le pied qu'on décrit ; mais ces variations qui viennent d'être notées sont très stables el je les retrouve chez tous les exemplaires. La bouche s'ouvre sous le premier segment. Elle est fermée par deux lèvres en forme de plaques qui se rabattent sur elle comme les battants d’une porte. Sous la parlie ventrale des segments 2 à 4, elle est suivie d’une sorte de soufflet à sept plis longitudinaux, qui en se dilatant sous la pression de la trompe, permet à celle-ci de sortir au dehors. A la bouche succède la première parlie de la trompe qui est sinueuse et composée d’une membrane mince, lisse, avec couche extérieure de muscles longitudinaux et circu- laires, et cuticule interne chitineuse ; à l’extrémilé infé- rieure de cette partie de la trompe sont disposées 22 ran- gées longitudinales de deux ou généralement trois papil- les coniques superposées, dont la pointe est dirigée vers le haul. Elles ont des bouquets de poils tactiles semblables à ceux dont il sera question plus bas à propos des papilles des lèvres de la partie musculeuse de la trompe. La plus inférieure de ces papilles est plus longue (1**,50 sur 0,6 de large dans la partie la plus large) (fig. 7), que celles pla- cées au-dessus et les recouvre presque entièrement, ce qui explique comment Audouin et Milne Edwards n'ont figuré qu'une seule papille à chaque rangée. En avant de toutes ces papilles, sur la ligne médiane dorsale seulement, il y en a une plus longue et plus mince que les aulres, dont la pointe est dirigée vers le bas. La deuxième partie de la {rompe commençant au 12% — 13"° segment, et s'étendant 8 DE SAINT-JOSEPH. jusqu'au 28°, toute droite, irès musculeuse, est formée du . dehors en dedans d’une couche mince de muscles longitu- dinaux, puis d’une couche extrêmement épaisse de muscles circulaires, et enfin d’une cuticule chitineuse brillante. L'entrée en est dominée par 2 lèvres verticales garnies cha- cune à leur bord supérieur de 10 papilles bifides (fig. 8), dont la branche extérieure est d’un tiers plus haute et d’un tiers moins large que l’intérieure. En face de la ligne médiane dorsale, chacun des demi-cercles de 10 papilles est séparé de l'autre par une petite papille simple, basse. Les papilles doubles qui la suivent dans chaque demi-cercle vont en augmentant de hauteur jusqu’à la 5°, pour décroîlre ensuite jusqu'à une autre pelite papille simple sur la ligne médiane ventrale. La cuticule des 2 branches des papilles est percée d'ouvertures en demi-lune d’où sortent de petites brosses de poils tactiles très courts, qui semblent en relation avec les fibres nerveuses longitudinales de l'intérieur; un petit bouquet de poils semblables termine l'extrémité antérieure des 2 papilles. Celte portion musculeuse de la trompe est d’abord cylindrique intérieurement sur une longueur de 3 millimètres, jusqu'à l'endroit où sont placées en regard l’une de l’autre 2 mâchoires cornées en forme de pyramides triangulaires terminées par un petit croc lrès pointu recourbé en avant. Alors il se dessine dans l'épaisseur de la paroi 4 grosses colonnes musculaires, et le canal intérieur prend la forme d’une croix grecque. La trompe extroversée a la forme cylindrique; la partie musculeuse avec sa couronne de papilles doubles est pro- jetée hors de la bouche, et la partie membraneuse mince qui, au repos, se trouvait en avant d'elle, la recouvre comme un doigt de gant avec ses 22 rangées de papilles qui alors sont en avant au lieu d’être en arrière, et ont la pointe dirigée vers le bas, tandis que la papille unique dorsale antérieure a sa pointe dirigée vers le haut, le tout à l’in- verse de ce qui existe lorsque la trompe est rentrée dans le corps. À la trompe fait suite l'intestin, qu'on peut diviser ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 9 en 2 parties : 1° l'une antérieure, toute droite, longue de > millimètres environ, à parois épaisses et dont la mem- brane à cellules brunes bordant le canal intérieur, y forme quelques replis très saillants; 2° l’autre postérieure, s’éten- dant jusqu'à la fin du corps, légèrement étranglée à chaque segment, à parois plus minces et dont la membrane interne forme 12 à 14 petits replis vers le 70° segment (fig. 9, c). Ce qui a rapport aux systèmes circulatoire, musculaire et nerveux de la NV. Hombergü, a été traité en détail par Jaquet, Emery et Pruvot. Aussi n'insisterai-je que sur quel- ques points. Dans la partie du corps occupée par l'intestin, le vaisseau dorsal qui à un diamètre de 0"",18 et le vaisseau ventral un peu moins large sont appliqués contre l'intestin (9, à et f. Dans chaque segment il part du vaisseau dorsal un vaisseau dorso-pédieux de 0"*,072 de diamètre, qui se divise en 2 branches, l’une très courte alimentant un réseau vascu- laire capillaire superficiel de l'intestin, l’autre plus longue allant à la rame supérieure et à la branchie où elle forme l'artère, et à l'extrémité de laquelle elle se recourbe pour en revenir comme veine à la rame inférieure, et de là au vaisseau ventral. Dans ce dernier trajet, elle est entourée d'une membrane mince où naissent les éléments sexuels entremêlés de nombreux petits vaisseaux aveugles (9, 2), et elle détache une branche qui se jette dans l’un des 2 vais- seaux latéraux longitudinaux (9, /) placés entre la chaîne nerveuse ventrale el les faisceaux musculaires ventraux. A la base de chaque rame et le long de l’espace qui les sépare, il y a un riche réseau vasculaire (1). Lorsque la trompe suc- cède à l'intestin, le vaisseau dorsal se détache de celui-ci, (1) Sur un exemplaire long de 5 centimètres avec 95 segments trouvé dans un dragage et sur un autre de 10 centimètres et 110 segments recueilli sur la côte, j'observe dans la lamelle postérieure de la rame inférieure, aux segments médians seulement, un élégant réseau capillaire arborescent où circule le sang (fig. 10). Quelquefois, dans cette lamelle, il y a des traces de ce réseau vides de sang; mais jamais je n'ai rencontré rien de semblable ni dans les lamelles de la rame supérieure ni dans le cirre accolé aux branchies. . . 10 DE SAINT-JOSEPH. formant un cœur allongé après lequel il redevient vaisseau . contournant la trompe; poursuivant son trajet contre les parois du corps sur la ligne médiane dorsale, il passe ensuite sous Je cerveau pour se recourber, se diviser en 2 branches et redescendre le long de la parlie antérieure de la trompe du côté dorsal. À la limite entre les 2 portions de la trompe, les 2 branches se séparent l’une de l’autre, formant une sorte d’anneau sinueux, et vont se jeter dans le vaisseau ventral qui est resté accolé du côté ventral à la partie muscu- leuse de la trompe, et ne s'étend pas plus loim (1). Cette jonction s'opère dans la parlie antérieure de la trompe musculeuse, dont les parois sont très amincies à cet endroit ; aussi lorsqu'on ouvre la trompe on aperçoit les vaisseaux par transparence au-dessus des 2 mâchoires et au-dessous des lèvres papilleuses (2). Les vaisseaux latéraux qui accom- pagnent la chaîne nerveuse, ne vont pas plus loin qu'elle et me semblent se jeter dans les deux branches du vais- seau dorsal; mais je ne puis l’affirmer complètement. Avant l'extrémité inférieure de la trompe, le vaisseau dorsal envoie en avant à chacun des segments qui sont en regard dans la moilié inférieure de la trompe musculeuse, des vaisseaux dorso-pédieux assez longs pour suivre, sans se rompre, la trompe lorsqu'elle est extroversée. Plus loin, dans tous les segments antérieurs, les vaisseaux pédieux ne sont plus en rapport avec le vaisseau dorsal, mais seulement avec les 2 vaisseaux latéraux de la chaîne nerveuse (fig. 12, e). Le système musculaire est très riche et très compliqué. Chaque fibre musculaire se compose d'une enveloppe et d'un contenu granuleux grisâtre. Les plus minces ont 0°°,004 de large, les plus grosses 0°",008 et 0**,012 à l'endroit où se trouve le noyau (fig. 11). Ces fibres sont accolées les unes (1) Jaquet a représenté exactement la circulation dans sa figure 75 ; seule- ment il omet le cœur qui est un élargissement assez considérable du vais- seau dorsal à l’endroit où il se détache de l'intestin pour gagner les parois du corps. (2) C’est ce que Audouin et Milne Edwards me paraissent avoir représenté figure 3 a. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 11 aux autres, formant des bandelettes plus ou moins larges. La couche des muscles circulaires manque. Deux faisceaux mus- culaires longitudinaux dorsaux, irès rapprochés l’un de l'autre et presque coalescents (9, a), occupent le dos de l’animal au-dessous de l’hypoderme et de la cuticule chili- neuse jaunâtre, couverte de stries très fines se coupant à angle droit, et percée de pores. Les 2 faisceaux muscu- laires longitudinaux ventraux (9, 7) sont placés de chaque côté de la chaîne nerveuse, dont ils ne sont séparés que par les 2 vaisseaux latéraux dont il a été question plus haut. Au-dessus de la chaîne nerveuse naissent des muscles obli- ques nombreux et puissants, allant les uns à la rame supé- rieure {9, g), les autres à la rame inférieure (9, Z). Avant la naissance de lachaînenerveuse, quinecommence qu’en bas du 4% segment, ces muscles sont insérés dans l'hypoderme veniral, de chaque côté du soufflet qui suit la bouche dans les segments 2-4. Des muscles dorso-ventraux s'étendent de chaque côté du corps, fixés à la paroi ventrale, entre les muscles longitudinaux ventraux et la rame inférieure, et à la paroi dorsale, entre les muscles longitudimaux dorsaux et la rame supérieure (9, d et). Enfin, les acicules sont mus par des muscles qui vont de la base de l’acicule aux parois du corps (9, e et 12, a). Ces appareils musculaires se retrouvent dans tout le corps, mais ilest d’autres muscles particuliers aux diverses régions. Entourant comme d’une cage à claire-voie la partie anté- rieure mince et sinueuse de la trompe, 12 gros muscles plats papillaires sont insérés d’un côté autour de la bouche, aux 2° el 3° segments, de l’autre à la partie antérieure de la 2*° portion musculeuse de la trompe. Lorsque la trompe est extroversée, ils se trouvent enfermés entre la région musculeuse et la région molle, et servent de rétrac- teurs. À la partie supérieure de la portion musculeuse, il y a 2 très gros faisceaux musculaires latéraux triangu- laires, dont la pointe est dirigée vers le bas, el qui doivent servir à ouvrir et fermer les 2 lèvres garnies des papilles 12 DE SAINT-JOSEPH. doubles. La partie inférieure de la trompe musculeuse est rattachée à la partie antérieure de l'intestin, du côté dorsal par plusieurs muscles courts, et du côté ventral par 2 mus- cles longitudinaux extrêmement gros, accolés l’un à l’autre, mais non coalescents, qui s'étendent jusqu'au 40% segment environ. De la partie antérieure de ces 2 gros muscles partent 2 longs muscles minces flot- tant dans le corps, et venant s’insérer au 13*° segment, dans les faisceaux des muscles longitudinaux dorsaux à gauche et à droite (1). La trompe flotte librement dans le corps aux parois duquel elle n’est pas fixée; mais la partie antérieure de l’inteslin est maintenue en place à chaque segment par 3 à 4 bandelettes musculaires minces, assez longues pour lui permettre de suivre la trompe lors- qu'elle est projetée en avant. Ces bandeletles sont insérées d’un côté à la paroi du corps, entre chaque segment, et de l'autre à une bande museulaire longitudinale peu épaisse qui, recouvrant le vaisseau dorsal, occupe la ligne rnédiane dor- sale de l'intestin jusqu'à l'extrémité du corps. Elles persis- tent (9, r) sur la portion suivante de l'intestin (erddarm) qui, devant rester immobile, est de plus fixé latéralement aux parois du corps, en regard de chaque pied, par un faisceau de muscles courts, plus épais, qui forment une sorte de dis- sépiment imparfait. Alors apparaissent en même temps de véritables dissépiments ventraux (9, p), composés d'une membrane très mince et de muscles fins, qui s'étendent d’un côté du corps à l’autre sous l'intestin, à la limite de chaque segment. Il y a donc un pseudo-dissépiment en regard de chaque pied, et un véritable dissépiment ventral entre 2 pieds conséculifs. Du côté dorsal, il n’y a pas de dissépiment, et l'intestin reste bre; seulement, il est sous-tendu du côté ventral par quelques muscles qui se détachent du dissépi- ment pour aller se fixer au corps, auprès des faisceaux lon- gitudinaux dorsaux (9, g). | (4) Ehlers représente exactement cette disposition pour la Nephthys cæca (loc. cit., pl. XXIIT, fig. 25 mv el mr). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 13 Tous ces muscles dont il vient d’être question sont lisses (1). Il nous reste à dire quelques mots d'un système musculaire strié, propre aux .Nephthydiens, unique jusqu’à présent chez les Annélides polychètes, et probablement dans le reste du règne animal. Découvert par Ebhlers (2) chez la Nephthys cæca, 11 a été décrit plus tard par Langerhans (3) et par Pruvot (4), men- tionné sommairement par Schack (5), et étudié d’une manière plus complèle par Emery (6), qui n’a pas réussi plus que les autres auteurs à en déterminer les fonctions. Lorsqu'on ouvre une N. Homberqu par le dos, et qu'on écarte la trompe et l’intestin, ce système apparaît de la ma- nière la plus distincte comme une élégante bandelette argentée peu adhérente s’enlevant facilement avec une pince. Du 3*° au dernier segment, elle occupe la ligne médiane ventrale. À chaque segment, on y distingue 2 pe- tites étoiles formées par 2 bandelettes latérales argen- tées, qui s’enire-croisent au-dessus de la bandelette médiane, et qui y sont fixées par une petite plaque ronde centrale plus foncée (fig. 12, c, d). L'étoile qui se trouve à la limite de chaque segment (12, c) est plus nette que l’autre (12, d) qui est en face de chaque pied. La première de ces étoiles, dans * la partie antérieure du corps jusqu'au commencement de l'intestin, est placée directement sur le cordon nerveux, le reste de la bandelette reposant sur les muscles obliques qui naissent du cordon. Plus loin, ces étoiles elles-mêmes me paraissent reposer aussi sur les muscles obliques (fig. 9, 0). La bandelette médiane, large de 0"",18, se compose de (1) Les muscles des Annélides polychètes sont lisses. Cependant, en examinant les muscles de certains Annélides vivants, Mettenheimer y ob- serva des stries transversales ou en zigzag à peine indiquées qu'il attribua à la contraction (Ueber eine eigenthümliche Querstreifung an den Muskeln der Anneliden (Archiv für Anat. und Physiol., 1860, p. 361 et pl. X, fig. 6-11). (2) Die Borstenwtrmer, p. 600. DEoc: cit., p. 305 et pl.,XVL fic. e, f,.0, h, à: (#) Loc. cit., p. 236 et pl. XII, fig. 6 e. de À (5) Anatomisch-histologische Untersuchung von Nephthys cæca Fabricius. Kiel, 1886, in-8, p. 25 et fig. 17-18. (6) Loc. cit., p. 375-379 et pl. XIII, fig. 1-3 et 7-11. 14 DE SAINT-JOSEPH. 2 cordons accolés qui, eux-mêmes, sont formés de 2 bande- _ leltes longitudinales superposées. Les bandelettes latérales n'ont que 0°**,06 à 0**,09 de large; les 2 qui appartlien- nent à l'étoile c (fig. 12) s’enfoncent aussitôt au milieu des fibres musculaires placées en dessous et disparaissent ; il en est de même d'une des 2 bandeleittes de léloile d (fig. 12), mais l’autre (12, e) resle superposée aux muscles et se dirige du côté des parois du corps jusqu'au bas de l’a- cicule de la rame supérieure, à côté de la grappe des petites glandes dont il sera parlé plus loin. Cette partie de la bande- lette est bordée d’un tissu incolore garni de cils vibratiles (voir N. cæca, fig. 18). Chacune des bandelettes de ce système, se colorant à la lumière polarisée, est striée en zigzag et comme moirée (1). Les 3 qui s’enfoncent sous les mus- cles au sortir des 2 étoiles se dirigent de chaque côté vers une étoile unique existant à chaque segment, entre la rame dorsale et la rame ventrale, sur une bandeletie longitudi- nale striée parallèle à la médiane, et cachée entre les muscles longitudinaux ventraux et la paroi du corps sous les muscles obliques et dorsaux ventraux et sous les dissépiments lors- qu'ils existent. De cette étoile unique, elles se dirigent l'une vers l’acicule de la rame inférieure et les deux autres vers le faisceau des soies de chacune des 2 rames. A l'extrémité de toutes ces branches de la bandelette, les fibrilles sont dis- sociées et se perdent dans le tissu qui entoure les acicules et les soies. Ÿ a-t-1l là une disposition rappelant la termi- naison des fibrilles nerveuses? Mais en sectionnant ou en excitant chez l'animal la bandelette centrale, je n’ai obtenu aucun mouvement correspondant. En avant du cerveau, à la hauteur de la 2°° paire d’an- tennes, il y a dans la tête de puissants muscles transver- saux que Quaitrefages avait pris pour des ganglions. C’est jusque-là que parvient le vaisseau dorsal qui passe sous le cerveau. Le cerveau lui-même se prolonge en arrière de la (4) Voir Emerv, loc. cit., fig. 10. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD: 15 têle jusqu'au milieu du 2"° segment (fig. 1, d), se terminant par 2 lobes. A sa surface dorsale, 2 petits yeux très bruns, d'un diamètre de 0 ,024, sont placés à la limite du 1” et du 2" segment (1, c). La chaîne nerveuse ven- irale, légèrement rosée, qui commence au bas du 4"° segment, entourée d’un névrilème, est partagée en deux cordons séparés par une cloison mince de tissu conjonctif (9, m). Le névrilème et la cloison sont d’un beau rouge orangé. Chacun des cordons se compose d’une couche corticale épaisse, enveloppant de toutes parts un centre médullaire percé d’une fibre nerveuse colossale (9, »). C'est ce que représente exactement M. Pruvot (1), au Mémoire duquel je ne puis que renvoyer pour tout le reste de ce qui concerne le système nerveux. L'extrémité inférieure de l’acicule de la rame supérieure, qui à à sa base un gros noyau, est entourée d’une membrane d’où sort une grappe de petits sacs piriformes d’un blanc mat, longs de 0"",20 sur 0*",10 de diamètre, au nombre de 8 à 10 environ. Entourés d’une cuticule mince, ils renfer- ment une substance granuleuse grise avec un noyau, qu'on n aperçoit le plus souvent qu’en écrasant le sac, et ils se pro- longent en avant dans la membrane basilaire de l’acicule, par un petit canal incolore étroit auquel je ne découvre pas d'orifice de sortie (fig. 13, el aussi à NN. cæca, fig. 18). Ces sacs existent chez les mâles et chez les femelles. Contraire- ment à l'opinion d’Ehlers, et d'accord avec Schack (2), je ne les considère pas comme produisant des éléments sexuels. Ceux-ci, placés près de la base de l’acicule de la rame infé- rieure, sur le vaisseau dont il a élé question plus haut, for- ment une pelite masse ronde, d’un jaune rouge, qui consiste en nombreux vaisseaux aveugles et en une membrane mince, où naissent soit des ovules, soit des cellules spermatogènes de 0%*,072 à 0"*,096 de diamètre. Ces éléments sexuels se répandent dans le corps. L'ovule devient un œuf gris rosé de (4) Loc. cit., pl. XII, fig. 12. (2) Anat.-histol. Unters. von Nephthys cæca Fabr. Kiel, 1886, in-8, p. 34. 16 DE SAINT-JOSEPH. 0"*,12 de diamètre, et les spermatozoïdes sortis de la cellule - spermatogène ont une tête ovale réfringente d’une longueur de 0"*,006. Je trouve des éléments sexuels en novembre et en avril. Je ne réussis pas mieux qu'on ne l’a fait jusqu'ici à découvrir les organes segmentaires. Un exemplaire a les 10 derniers segments régénérés, dont l’avant-dernier achète et apode et le segment anal; le cirre anal a déjà 2°°,40 de long, tandis que les 10 segments régé- nérés atteignent à peine à eux tous 1 millimètre de haut. La Nephihys scolopendroïdes, comme je m'en suis assuré sur des exemplaires de Naples, est identique à la N. Hom- bergii, et la 1°° branchie apparaît aussi au 4*° segment, et non au 3%, comme le dit Claparède. | Mers du Nord. Atlantique (Le Croisic, Concarneau). Médi- terranée. Draguée à 169 mètres de profondeur dans l’expé- dition du Porcupine. Neparays CÆCA Fabr. (1). NEPHTHYS CÆCA (forma fig. 80) OErsted. Grôünl. Annul. dorsibr., p. 193 et pLoVE fig:18; 14,115: 86. — — Malmgren, Nordiska hafs-Annul., 1865, p. 104 et pl. XII, fig. 18. — — Johnston, Catalogue of british non parasitical Worms, 1865, D: 165 EL HE. PAXIV. — _ Ehlers, Die Borstenwürmer, 1868, p. 588 et pl. XXII, fig. 10-34. — — Môbius, Jahresb. der Kommission zur wiss. Unters. der Deutschen Meere. Berlin, 1875, in-fol., p. 168. _ — (forma pl. XXXI, fig. 3) Wiren, Chætopoder frän Sibiriska ishafvet och Beringshaf imslad. under Vega-Expedition, 1878-1819 (Vega-Exped. Vet. Jakttag., t. I, 1883, p. 392- 398). — MARGARITACEA olim Johnst., Quatrefages, Hist. nat. des Annél., t. I, p. 423. 4 — Graber, Morph. Unters. über die Augen der freileb. Würmer (Archiv für mikrosk. Anat., t. XVII, 1880, p. 289, et pl. XXVIIL, fig. 14, et pl. XXIX, fig. 15-18). PI. I, fig. 14-18. Trouvée dans le sable, sur la côte, dans l’anse de Dinard, près du port de Saint-Jacut à la Chabotière, à Grosse- Roche, et au nord-est de la Tour des Ehbhiens. (4) Nereis cæca., Fabricius, Fauna groenlandica, 1780, p. 304. — Skrifter af Naturh. Selsk., t. V, Copenhague, 1799, p. 185 et pl. IV, fig. 24-29. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 17 L'exemplaire le plus long a 25 centimètres sur 1% milli- mètres de large, rames comprises, et 148 segments. D’aulres ont 20 centimètres de long sur 12 millimètres de large, et 131 à 133 segments; l’un de ceux-là a 93 segments mesurant 16 centimètres, el 39 segments régénérés en mesurant 4. Un exemplaire de 14 centimètres de long sur 7 millimètres de large a 140 segments, un aulre de 16 centimètres en a 150. Le corps, gris, irisé sur le dos et sous le ventre, un peu foncé sur les côtés, à cause des longues soies jaunes, est moins tétragone que celui de la N. Homberqii, surtout chez les exemplaires de taille moyenne, parce que l’espace entre les 2 rames est moins grand. La lêle pentagonale a la même forme que chez la N. Hombergü, sauf que le front est légère- ment arqué en avant et non rectiligne. il y a aussi 2 petits mamelons arrondis à la base de la partie la plus large de la tête, avant la pointe terminale. Le cerveau, rougeûtre, qui s'étend jusqu'à la limite entre le 1% et le 2*° segment, est bilobé en arrière, et porle à sa surface dorsale, au mi- lieu da 1* segment, 2 petits yeux d'un brun très foncé. Les pieds sont parfaits dès le 4*° segment, et restent alors semblables entre eux jusqu'aux 20 derniers segments environ. ne différant que par la taille, qui atteint son maximum du 40° au 80*° segment. La rame supérieure (fig. 14) se compose : 4° d’un mamelon pédieux bilobé avec acicule droit venant buter contre une plaque chitineuse d’un jaune foncé, épaissis- sement de la cuticule au point de jonction des 2 lobes; 2° d’une lamelle antérieure unilobée, basse, dominée par le mamelon pédieux ; entre cette lamelle et le mamelon sortent des soies courtes, quadrangulaires, crénelées, semblables à celles de la N. Hombergü ; 3° d’une lamelle postérieure uni- lobée assez élevée, presque ronde, dominant le mamelon pédieux ; entre cette lamelle et le mamelon pédieux sortent de très longues soies (3"*,80 à % millimètres) presque droites, incolores, ou d’un jaune foncé, qui dépassent beau- coup la lamelle. Elles sont quadrangulaires, et souvent cou- ANN. SC. NAT. ZOOL. XVI, 2 À 18 DE SAINT-JOSEPH. vertes de petites algues ou de Cofhurnia maritima ; vues de côté, elles paraissent garnies de petits denticules (fig. 15); mais en les examinant de face, on conslate que ces denti- cules ne sont que le bord externe de petites plaques denticu- lées, superposées les unes aux autres (fig. 16). Ces plaques sont très caduques, et lorsqu'elles sont tombées la soie paraît unie ; 4° d’un cirre un peu plus gros que celui de la N. Hom- bergii, attaché à la base de la branchie recourbée en faucille. L'espace qui sépare les 2 rames est moins grand que la hau- teur de l’une des deux. La rame inférieure consiste en une lamelle antérieure basse et arrondie, un mamelon pédieux très vaguement bilobé, et une lamelle postérieure moins allongée et plus cordiforme que celle de la N. Hombergü, et dépassant un peu celle de la rame supérieure. L’acicule et les soies sont semblables à ceux de la rame supérieure et disposés de même. Aux 20 derniers segments, à la rame su- périeure, le mamelon pédieux est moins nettement bilobé, la lamelle postérieure très abaissée, et la branchie, devenue rudimenltaire, disparaît tout à fait aux 2 derniers segments; à la rame inférieure, le mamelon pédieux dépasse la lamelle postérieure devenue très courte. Quant aux 3 segments antérieurs du corps, qui sont abranches, le 1% est tout à fait semblable à celui de la N. Hombergqü, le 2% et le 3°° ont une rame supérieure avec une lamelle antérieure ronde, un mamelon pédieux vaguement bilobé, une lamelle postérieure qui le dépasse de toutes parts, el un cirre aussi développé qu'aux segments suivants où il sera attaché à la branchie. La rame inférieure a une lamelle antérieure basse, un mamelon pédieux plus nette- ment bilobé que celui de la rame supérieure, une lamelle postérieure cordiforme développée, dépassant beaucoup celle de la rame supérieure, et un cirre ventral. La bouche est formée par 2 lèvres ou plaques ventrales et le soufflet qui y fait suite, sillonné de 10 plis longitudi- naux, s'étend jusqu’à la limite entre le cinquième et le sixième segment. La trompe extroversée a, en général, la ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 19 forme d’un petit baril et ses deux lèvres sont formées de 20 papilles bifides coniques dont la branche extérieure est plus mince et plus haute que l’intérieure; elles forment 2 demi- cercles de 10 séparés l’un de l’autre par une petite papille simple médiane très basse du côté ventral et du côté dorsal comme chez la N. Hombergt. Au-dessous, et la pointe dirigée vers le bas, vient une couronne de 22 rangées de 5 à 6 papilles simples (fig. 17) superposées dont l’antérieure, près de 2 fois plus longue que les autres, mesure 1 millimètre de long. Il n'y a pas de papille longue et solitaire en avant des 22 rangées n1 du côté dorsal n1 du côté ventral. A la suite de ces papilles, la surface de la trompe extroversée est couverte de petits mamelons irrégulièrement distribués. Au repos, la trompe s'étend dans l’intérieur du corps jusqu’au 28" segment. La portion antérieure de l'intestin longue de 15 milli- mètres environ occupe les 14 segments qui suivent la trompe ; la portion postérieure, colorée en vert, a une membrane ex- terne plus mince et plus fragile. Le dernier segment se termine par un cirre anal ventral unique aussi long que les 8 à 9 derniers segments. Les systèmes circulatoire, musculaire et nerveux sont semblables à ceux de la N. Hombergu, et on retrouve aussi chez la N. cæca la bandelette étoilée et les sacs piriformes de la base de l'acicule de la rame supérieure qui sont ici au nombre de 18 à 20 (fig. 18). Tout ce qui a été dit de la N. Homberqu pour les élé- ments sexuels et l'époque de la maturité est applicable ici. D'après la description ci-dessus, on peut constater de nombreuses différences entre la N. Hombergu et la N. cæca. Cette dernière a le corps moins tétragone, moins rosé, plus irisé et plus foncé sur les côtés à cause des longues soies jaunes, le front légèrement arqué et non rectiligne, les ma- melons pédieux bilobés, la lamelle antérieure de la rame supérieure unilobée, sans le lobe caractéristique simulant un cirre dorsal, la lamelle postérieure de la rame inférieure 20 DE SAINT-JOSEPH. moins allongée et plus cordiforme, les soies placées aux deux rames entre le mamelon pédieux et la lamelle postérieure beaucoup plus longues, plus droites et garnies de plaques plus distinctes, l’acicule droit et non recourbé, les deux rames séparées par un espace moins large, les papilles fai- sant partie des 22 rangées au nombre de 5 à 6 non précé- dées d’une papille antérieure dorsale et suivies de nom- breux petits mamelons, les sacs piriformes de la base de l’acicule de la rame supérieure plus nombreux. L'espèce de Dinard qui est très stable et dont je n’ob- serve pas de variétés, répond bien à celle décrite par Malm- gren, Johnston, Ehlers, OErsied pour la forme de sa figure 80, Wiren pour la forme de la figure 3 de sa planche II. Il res- terait à élablir si toutes ces formes différentes de N. cæca d'OErsted et de Wiren sont des variétés ou des espèces, et pour cela il faudrait posséder autre chose que la description, souvent incomplète, des pieds et avoir examiné de nombreux exemplaires. L'espèce d'Ehlers a le mamelon pédieux de la rame inférieure plus nettement bilobé que l'espèce de Di- nard. Quant à celle de Kiel, décrite par Schack (1), elle en diffère par la forme de la tête et des pieds et par la présence d’une papille antérieure dorsale et ventrale devant les 22 ran- gées de papilles. Océan Glacial arctique. Mers du Nord. Manche. Atlan- tique. | NEPHTHYS CIRROSA Ehl. (2). NepxTays CIRROSA Malaquin, Les Annélides polychètes des côtes du Boulonnais (Revue biol. du Nord de la France, t. 11, 1890, tirage à part, p. 33). ? PoRTELIA ROSEA Qfg. Quatrefages, Hist. nat. des Annél., t. I, p. 431 et pl. VII, fig. 12-15. PI. I, fig. 19. Sur la côte dans le sable, à la plage des Bains et entre Dinard et Saint-Énogat. (4) Anat.-hist. Unters. von Nephthys cæca Fabricius. (2) Ehlers, Die Borstenwürmer, p. 624 et pl. XXII, fig. 6, 37 et 38. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 21 Cette espèce se reconnaît au cirre branchial qui, assez petit aux segments antérieurs, grossit peu à peu aux seg- ments suivants et devient presque plus considérable que la branchie aux 30 derniers segments environ. Le corps mesure 6 à 8 centimètres de long sur 4 milli- mètres de large, rames comprises, et compte 94 à 95 seg- ments. La descriplion d'Ehlers est exacte. Aussi ai-je peu de choses à y ajouter. Sur le cerveau qui dépasse la tête en arrière, Je trouve deux petits yeux à la limite inférieure du premier segment. Dans la région moyenne, la lamelle anté- rieure de la rame supérieure a, du côté le plus rapproché du dos, un lobe arrondi qui disparaît dans la région postérieure. Les soies longues garnies de petites plaques dépassent le pied de 1**,50. Il vient s’y mêler à chaque rame 12 à 15 soies plus courtes (0**,32), plus transparentes, coudées en forme de baïonnette; les plaques y sont plus hautes qu'aux autres soies et manquent à l'extrémité qui est très effilée (fig. 19). Je n’observe pas, comme Ehlers, de papilles dou- bles du côté dorsal sur la partie molle de la trompe extro- versée. On retrouve la bandelette étoilée chez cette espèce comme chez les précédentes. Il me paraît probable que la Portelia rosea Qfg. est la même que la N. cirrosa. Sur l’exemplaire unique du Muséum, J'ai pu m'assurer qu’il y a bien quatre antennes à la tête et non deux, comme l'avait déjà constaté Grube (1). De plus, je trouve les pieds pareils à ceux de la N. cirrosa avec les soies parliculières que j'ai figurées. Mais je n’ai pu vérifier si la trompe était semblable. Manche. Atlantique (Le Croisic). (1) Grube. Bemerk. über Annel. des Pariser Museums (Archiv für Naturg., t. I, 1870, p. 284). 22 DE SAINT-JOSEPH. FAMILLE DES GLYCERIENS Cr. Genre GLYCERA Sav., Gr. char., emend. (incl. Rhynchoboius Clpd.) (1). GLYCERA GIGANTEA Qfg. (2). GLYCERA GIGANTEA Grube, Bemerk. über die Familie der Glycereen (Jahresb. der Schles. Gesells. für 1869. Breslau, 1870, p. 56). PI. II, fig. 20-29. Trouvée une fois sous une pierre dans un chenal entre l’île des Ehbiens et l’îlot de Gleglin, une autre fois à Grosse-Roche et enfin dans le sable sur la côte entre Dinard et Saint- Énogat. Ce dernier exemplaire, incomplet, a 25 centimètres de long et 216 segments; il semble y manquer une partie importante du corps. Cette belle Glycère, qui a 28 à 30 centimètres de long, et 318 à 410 segments biannelés, a le corps presque rond, d’un rose nacré en avant, un peu grisâlre en arrière. La parle antérieure à 3 millimètres de large pendant quelques seg- ments seulement et la partie postérieure 2 millimètres de large, puis 0**,40 tout à fait au bout; le reste est d’une lar- geur uniforme de 6 millimètres. Les segments sont moins hauts au milieu du corps qu’à l'extrémité postérieure. Le dernier segment se termine par deux cirres blancs, minces, inarticulés, longs de 0**,75. La parlie antérieure du corps devient très rouge lorsque le liquide cavitaire y est poussé pour amener la projection de la trompe. À la moindre inquiétude, la (r/. Gigantea se roule en spi- rale pyramidale à 9 tours de spire, et lorsqu'on lui touche la tête, elle l’invagine dans l’intérieur du corps avec les 30 pre- miers segments, entre la paroi venirale du corps et Ja (4) Pas plus que Ebhlers (Gütting. gelehrte Anzeigen, 1869, p. 630) et Grube, je ne puis admettre le genre Rhynchobolus Clpd. qui me paraît inutile. (2) Hist. nat. des Annél., t. IL p. 183. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 23 trompe. Cette particularité, signalée pour la première fois par Claparède (1) chez la G/. fallax (GI. retractilis Qfg.), ne semble pas être rare chez les Glycères. La lêle en cône très pointu, aussi longue que les huit seg- ments suivants, composée de 12 à 14 pseudosegments indis- üinctement biannelés, sauf le basilaire plus haut et plus large que les autres, est terminée par quatre pelites antennes lon- gues seulement de 0*",12, dont 2 supérieures et 2 inférieures, qui sont très caduques. Elle est parcourue par un canal longitudinal médian où doit pénétrer le liquide cavilaire. Le cerveau bilobé el les deux ganglions des nerfs antennaires sont, ainsi que les commissures œsophagiennes et les nerfs antennaires bordant le canal céphalique, entourés d’une en- veloppe de couleur rouge et semblables à ceux que je figure pour la Glycera convoluta (fig. 30). _ De chaque côlé de la base de la tête, entre le pseudoseg- ment basilaire et le premier segment du corps, il sort un organe rétractile court, massif et cilié qui doit exister chez tous les Glycériens, mais qu'on n'aperçoit pas toujours et qui a été vu pour la première fois par Audouin et Milne Edwards chez la Glycera Meckelu Aud. et Edw. (2). I faut donc joindre les Glycères à la liste que donne Spengel(3)des Annélides pourvus de ces organes vibraliles. Les deux lèvres qui bordent la bouche sont formées par la partie ventrale des 5 premiers segments. Les deux premiers pieds sont uniramés avec un seul aci- cule et manquent de cirre doral. Les pieds suivants (fig. 20) portés sur un pédicule (20, à), presque aussi longs que la moitié de la largeur du corps, sont biramés. La rame supérieure se compose d’un pelit cirre dorsal en forme de bouton (20, 6) placé en arrière du pédi- cule, puis d’une branchie rétractile (20, c) très transpa- (1) Beob. über Anat. wirbel. Thiere, 1863, in-fol., p. 54 et pl. 15, fig. 14. (2) Recherches pour servir à l'hist. nat. des côtes de la France, t. I, pl. VI, x Spengel, Oligognathus Bonelliæ (Mitth. aus der zool. Stat. zu Neapel, t. II, p. 33). 24 | DE SAINT-JOSEPH. rente, ronde, manquant seulement aux segments antérieurs, et enfin d’un mamelon antérieur en cône tronqué (20,e) qui dépasse sensiblement le mamelon postérieur arrondi (20, d) (1); entre les deux mamelons sortent un faisceau in- férieur et un faisceau supérieur de soies simples finissant en pointe fine, légèrement recourbées en arrière et, sauf sur ce point, ressemblant complètement à l’article terminal des soies composées de la rameinférieure, qui sera décrit plus loin. Un acicule droit et pointu pénètre jusqu’à l'extrémité du mamelon antérieur. À la rame inférieure, il y a : 1° un mamelon postérieur rond (20, g)s’avançant moins quele mamelon postérieur de la rame supérieure ; 2° un mamelon antérieur (20, /) semblable à celui dela rame supérieure; 3° un gros cirre ventral massif etobtus (20, 2);4° un acicule droit pénétrant dans le mamelon antérieur; 5° deux faisceaux de soies composées (fig. 22) : les deux branches de la fourche qui termine la hampe de ces soles sont d’une certaine épaisseur; d’un côlé, elles sont reliées l’une à l’autre par une lamelle chitineuse transpa- rente, dentelée au bord (22, a); de l’autre côté, cette lamelle n'existe pas. L'article terminal (22, 4) est comme moucheté de très petites épines (22, c)et le bord intérieur est garni de pelites crénelures (22, d). Les soies simples de la rame supé- rieure ont aussi ces petites épines et ces crénelures. la partie postérieure du corps, les deux mamelons anté- rieurs et le cirre ventral deviennent plus pointus (fig. 21), mais rien ne change aux autres parlies des deux rames. Les branchies ne peuvent se voir que sur l’animal vivant. Ce sont des poches rondes rétractiles qui rentrent, sortent, se gonflent, se dégonflent, se plissent et se tordent conti- nuellement, mais sans mouvement rhythmique. Quand elles sont sorties, on y distingue le liquide cavitaire et les globules du sang qui y tourbillonnent très vite, mis en mouvement par des cils vibratiles. Quand elles sont rentrées, on voit à (1) Chez l’exemplaire incomplet, ce mamelon moins arrondi, se rapproche de la forme triangulaire. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 25 la surface du pied, à l'endroit qu’elles occupaient, un espace plus clair où on distingue des raies transversales qui sont sans doute les plis de la membrane {ransparente (21, c). Dans le liquide cavitaire flotient des corpuscules incolores lymphatiques, des globules rouges du sang (fig. 23) (1) et enfin de grosses plaques blanches qui sont des éléments sexuels en voie de formation (fig. 24); le liquide mis en mouvement par les contractions du corps pénètre dans le pédicule, mais non dans les mamelons et les cirres des pieds. | La G. gigantea, comme les autres Glycériens, n’a pas de vaisseaux. L'animal projette très souvent, avec violence, sa trompe qui est à peu près du même calibre que le corps et qui a environ 12 centimètres de long. En l’examinant lors- qu’elle est au repos dans le corps, la surface extérieure en est lisse partout, mais la partie antérieure, parcourue par une vingtaine de lignes blanches équidistantes qu'on voit par lransparence et qui sont des cordons nerveux du tissu intérieur (2) (fig. 25, a), est séparée de la partie postérieure (25, 4) par un anneau membraneux (25, c) garni en avant de 24 papilles lancéolées repo- sant chacune sur un pelit mamelon (25, d et fig. 26), et en arrière de quaire grosses protubérances (25, e) qui sont appliquées sur le commencement de la partie pos- térieure en y étant plus ou moins adhérentes; elles renfer- ment chacune une glande blanche (25, f) qui aboulit par un petit canal à la base de chacune des quatre mâchoires qui (4) Voir sur le sang et la circulation chez les Glycériens : Wiren, Om blodet och blodomloppet hos Glycera alba (Biologiske Forenings Férhandlingar, t. IT, 1889-90. Stockholm, in-8, p. 32-37). — Grobben, Die Pericardialdrüse der chætopoden Anneliden nebst Bemerkungen über die perienterische Flüssigkeit derselben (Sitzb. der k. k. Akad. der Wiss. zu Wien, t. XCVII, Abth. I, Juni 1888, p. 261). — Cuénot, Etudes sur le sang et les glandes lymphatiques des Invertébrés (Archives de zool. expérim., 2® série, L. IX, 1891, p. 413, 423, et pl. XVI, fig. 7, 11, 12). (2) Voir Jourdan, L'innervation de la trompe des Glycériens (Comptes rendus du 20 avril 14891). — Etude sur les épithéliums sensitifs de quelques Vers an- nelés (Ann. des sc. nat., 7° série, t. XIII, 1892, p. 231 et pl. V, fig. 1-6). 26 DE SAINT-JOSEPH. sont placées dans l'intérieur de la trompe au-dessous de l'anneau membraneux dont nous avons parlé. Entre chaque protubérance et au-dessous, 11 y a une glande blanche ronde qui fait saillie dans l’intérieur de la trompe (25, g). Lorsque la trompe est extroversée, on voit en avant un trou à l’entrée duquel sont placées en regard les unes des autres en carré, 2 du côté dorsal et 2 du côté veniral, 4 mâchoires en forme de serres qui saisissent la proie et l'in- troduisent dans la trompe par un mouvement de bascule; elles sont encore consolidées par un aïleron chitineux noir fixé en arc-boutant, incliné à droite de la base de chacune. Cet aileron est en forme d’angle dont un des côtés est à peu près deux fois plus long que l’autre (fig. 29). La surface de la trompe qui fait suite est tapissée de papilles de deux sortes : les unes allongées et hautes de 0*°,12 (fig. 27); les autres moins nombreuses, plus grosses et arrondies (fig. 28). On y voil pénétrer un nombre assez considérable de fibrilles irès fines, probablement nerveuses, qui s'y réunissent pour former un filet longitudinal et qui doivent être en commu- nication avec les cordons nerveux dont nous avons parlé. Ce tissu, couvert de papilles et parcouru par les cordons nerveux, est celui de l’intérieur de la trompe dans sa partie antérieure et n’apparaîl à l'extérieur que lorsque étant extro- versée elle est retournée comme un doigt de gant. Beaucoup plus courte que l’antérieure, la portion posté- rieure de la trompe débouche dans l'estomac qui est de même longueur qu'elle mais plus large, et dont elle est séparée par un sphincter musculeux. Le tissu intérieur de cette partie de la trompe esi lisse et sans papilles; quant à celui de l’estomac, il est enlièrement tapissé de grosses cellules épithéliales qui forment des plissements disposés assez régulièrement en rangées transversales, landis qu'elles sont plutôt en rangées longitudinales dans l'intestin plus étroit qui fait suite à l'estomac. La Glycera siphonostoma D. Ch. est une espèce voisine de la G. gigantea, mais elle manque de branchies. Manche. Océan Atlantique (Saint-Guénolé). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 27 GLYCERA CONVOLUTA Kef. (1). GLYCERA CONvVOLUTA Ehlers, Die Borstenwürmer, p. 663 et pl. XXIV, fig. 29 et 30. — — Quatrefages, Hist. nat. des Ann., t. II, p. 188. = — Grube, Die Familie der Glycereen (Jahresb. der Schles. Gesells. für 1869. Breslau, 1870, p. 59). RyYnNcHoBoLUS coNvOLUTUS Claparède, Annél. de Naples, p. 186 et pl. XVI, fig. 3. PI. II, fig. 30-38. Dans le sable vaseux sur toute la côle. Animal aclif tirant continuellement sa trompe, cheminant très vite dans le sable et se roulant en spirale dès qu’on le touche. Le corps rose nacré, transparent, long de 6 à 10 centi- mètres sur 3 millimètres de large dans la région moyenne, très aminci en arrière, a 170 à 180 segments biannelés chez les exemplaires de 7 à 10 centimètres. La tête conique terminée par quatre petites antennes de 0"°,12 de long, a 14-17 pseudosegments biannelés portant chacun une rangée transversale de poils tactiles (fig. 30). Les pieds des 2 premiers segments sont uniramés et manquent de cirre dorsal. Les 3 premiers segments ne sont pas biannelés. Les pieds biramés de la région moyenne (fig. 31) se com- posent : 1° d’un cirre dorsal rond placé très en arrière el couvert de poils tactiles (2); 2° d’une branchie creuse non rétractile, longue de 0*”,48, qui est assez éloignée du cirre dorsal, apparaît au 22° ou 23" segment et disparaît aux derniers; 3° de 2 mamelons antérieurs plus ou moins trian- gulaires et plus ou moins en cône tronqué, ce qui fait que les figures de Claparède, Ehlers et Keferstein, quoique ne se ressemblant pas, sont exactes; 4° d’un mamelon postérieur supérieur de même forme ; 5° d’un mamelon postérieur infé- rieur caractéristique invariablement court et rond; 6° d’un (1) Keferstein, Unters. über niedere Seethiere (Zeits. für Wiss. zool., t. XII, p. 106 et pl. IX, fig. 28, 29). (2) Eisig (Die Capitelliden, Berlin, 1887, in fol., p. 515) pense que ces cirres dorsaux à poils tactiles des Glycériens, sont des organes latéraux (Seitenorganen) en voie de formation. 28 DE SAINT-JOSEPH, cirre ventral massif plus ou moins triangulaire ou tronqué. L'acicule de la rame supérieure est droit et celui de la rame inférieure terminé par un petit crochet (fig. 32). Les soies sont semblables à celles que j'ai figurées pour la G/y- cera gigantea, mais plus petites. Aux derniers segments, le corps devient très mince et la forme des pieds se modifie : le pédicule s’allonge, les 2 mamelons antérieurs, le mamelon postérieur supérieur et le cirre ventral deviennent cirriformes; le mamelon posté- rieur inférieur seul ne change pas. Le dernier segment apode se termine par 2 cirres inarticulés longs de 1 millimètre avec poils tactiles. ; Grâce à la transparence du corps, on voit très bien le liquide cavitaire et les globules rouges du sang mis en mou- vement par les contractions du corps et par les cils vibra- tiles qui en lapissent la cavité. Ce liquide rouge pénètre dans le pédicule des piedset dans les branchies lymphatiques dont le tissu très mince et transparent paraît ciliéintérieurement. La trompe au repos dansle corps, longue en tout de 16 mil- limètres, a sa partie antérieure séparée de la partie posté- rieure par un anneau membraneux découpé en avant en quatre lobes arrondis et suivi en arrière de quatre grosses protubérances plus ou moins adhérentes à la surface de la portion postérieure de la trompe et dans l'épaisseur de cha- cune desquelles on aperçoit par transparence une glande blanche aboutissant par un petit conduit à la base de cha- cune des mâchoires renfermées dans la trompe; entre chaque protubérance est placée une glande ronde remplie de petits boyaux contournés (fig. 33). Il y a 4 mâchoires disposées comme chez la Glycera gigantea et avec un arc- boutant (fig. 34). Le tissu intérieur de la portion supérieure de la trompe est tapissé de petites papilles hautes de 0**,07, recouvertes à leur extrémité d’une plaque chitineuse en forme d’ongle, transparente et finement striée, à travers la- quelle apparaît le bout de la papille (fig. 35); elles manquent à la portion postérieure de la trompe. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 29 Après la trompe vient l'estomac qui a 5 centimètres de long, puis l'intestin qui, comme chez les autres Glycères, est droit et non étranglé à chaque segment, puisqu'il n’y a nulle part de dissépiments. A la surface dorsale de l’intestin court une bande musculaire plate, colorée en rouge, sur laquelle viennent s'insérer des ligaments mésentériques fixés de l’autre côté à la ligne médiane dorsale des parois du corps (1). Il n’y en a pas à l'estomac. | L'intestin maintenu par les ligaments mésentériques flotte librement dans le corps au-dessus d’un plancher ventral à claire-voie qui se compose de petites bandelettes rouges mus- culaires disposées en échelons comme les figure Claparède pour la G. siphonostoma (2). Il y a pour chaque segment un échelon tendu comme une corde au-dessus de la chaîne ventrale sous-jacente sans y poser (3). | | Dans le liquide cavitaire flottent des hématies rouges d’un diamètre de 0°*,018 et des corpuscules ronds de 0**,48 de diamètre incolores, avec noyau central et petits granules entourant le noyau (fig. 36). Le segment basilaire de la tête renferme les deux organes latéraux rétracliles (fig. 30, d) et le cerveau (fig. 30 c, et 37) légèrement rosé, large de 0**,60 sur 0**,35 de haut, consis- tant en deux lobes coalescents dont l’enveloppe corticale renferme une couche épaisse sous-jacente de cellules ganglion- naires el un tissu fibrillaire central. Il s’en détache : 1° en avant, deux nerfs (30, a) qui au sortir du cerveau se renflent en deux ganglions (30, 6)et se prolongent ensuite jusqu'auxan- tennes ; 2° en arrière, les deux connectifs œsophagiens (30, e) (1) Cette disposition est exactement figurée par Claparède pour la Glycera (Rhynchobolus) siphonostoma, D. Ch. (G. folliculosa Ehl.?) (Annél. du golfe de Naples, pl. XVI, fig. 2 B). (21 Toid.,' pl. XVI, fig. 2F. (3) Ehlers croit qu'il s’agit là de véritables dissépiments (Die Bor- stenwürmer, Gôtting.gelehrte Anzeigen, 1869, p. 631). Mais je me rattache plutôt à l'opinion de Claparède. La disposition des ligaments mésentéri- ques et des bandelettes musculaires est la même chez la Glycera gigantea, mais, plus que chez la G. convoluta, les ligaments mésentériques de la portion antérieure de l'intestin sont très longs, pour lui permettre de suivre la trompe lorsqu'elle s'évagine. 30 DE SAINT-JOSEPH. qui relient le cerveau à la chaîne nerveuse ventrale. Cette chaîne nerveuse complètement recouverte en dessus par la couche des muscles longitudinaux ventraux se compose de deux cordons longitudinaux parallèles formés de fibrilles nerveuses ondulées extrêmement fines et entourés d’une gaine qui enveloppe chacun des deux cordons et les sépare l’un de l’autre (fig. 38). Au milieu de chaque segment ils ont un renflement qu’on peut attribuer à un épaississement du névrilème, ce qui serait un moyen de consolidation (/emma- tochorde d’Eisig). Dans l’intérieur de chacun des cordons il y a une fibre tubulaire d’un faible calibre (0**,016). La gaine des cordons est plus ou moins complètement entourée de petites cellules qui leur donnent une teinte rouge et qui d’après M. Cuénot (1) sont des hématies naissantes. On aperçoit très bien la chaîne nerveuse à travers les parois du corps, car il n'y a au-dessous d’elle qu'une mince couche d’hypoderme etla cuticule chitineuse percée de pores, la couche des muscles circulaires (38, 6) s’arrêtant avant d’at- teindre la région nerveuse comme l’a indiqué Mc Intosh (2) pour les Glycériens, peut-être d’après ce qu'Ehlers avait constaté chez la Glycera dibranchiata Ehl. (3). La Glycera fallax décrite assez incomplètement par Claparède (4), qu'il ne faut pas confondre avec la G. fallar Qfg. et à laquelle Quatrefages a donné le nom de G. retrac- tilis, ne me paraît pas devoir être identifiée avec la G. convo- luta comme le voudrait Ehlers. Manche, Océan (5). Le Cap. Méditerranée. (41) Études sur le sang et les glandes lymphatiques : Polychètes (Arch. de Zool. expérim., 2° série, t. IX, 1891, p. 424 et pl. XVI, fig. 11). (2) Mc Intosh, On the arrangement and relations of the great nerve cords in the marine Annelids (Proceed. of the R. Soc. of Edinb., t. IX, 1878, p. 373). (3) Die Borstenwürmer, p. 674 et pl. XXIV, fig. 18. (4) Beobachtungen üb:r wirbel. Thiere, etc., 1863, in-fol., p. 54 et pl. XV, fig. 14 et 15. (5) J'ai rencontré la G. convoluta au Croisic et à Concarneau. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 31 GLYCERA CAPITATA OErst. (1) nec Kef. GLYCERA CAPITATA Johnston, Catal. of brit. non paras. Worms., p. 186 et pl. XV 6, fig. 1-10. — — Quatrefages, Hist. nat. des Annél., t. IX, p. 174. — — Ehlers, Die Borstenw., p. 648 et pl. XXIII, fig. 47-49. _— — Grube, Die Familie der Glycereen (Jahresb. der Schles. Gesells. für 1869. Breslau, 1870, p. 64). — — Mc Intosh, Report on the Annelida of the Challenger, p. 343. 2? — Mürrert Qfg. Quatrefages, Hist. nat. des Annél., t. II, p. 172. PI. IL, fig. 39-42. Trouvée une seule fois dans un dragage au N. de Cé- zembre. Le corps blanc nacré à 8 centimètres de long sur 3 milli- mètres de large rames non comprises, sauf à l'extrémité pos- térieure qui va en s’amincissant. Il y a 165 segments un peu indistinctement lriannelés ; les pieds avec les soies sont aussi longs que la moitié de la largeur du corps. La tête qui mesure 1**,7 de long dans l'alcool, pointue et terminée en avant par 4 petites antennes, à 11 pseudoseg- ments dont le basilaire qui est plus large et plus haut. Chaque pied (fig. 39) se compose : 1° d'un cirre dorsal très petit placé loin en arrière près du dos (a) ; 2° de deux mame- lons antérieurs renflés à la base et finissant en pointe dont le supérieur est moins long que l’inférieur (d, 6); 3° d’un mamelon postérieur unique, presque rond, recouvrant la base des deux mamelons antérieurs comme un bouclier _(c); 4 d’un cirre ventral plus massif aux premiers segments du corps et moins gros aux segments moyens et postérieurs, mais se terminant toujours en pointe et n’atteignant nulle part le niveau des mamelons antérieurs (d). Un faisceau de soies simples peu nombreuses sort du corps au-dessus du mamelon antérieur supérieur et deux faisceaux de soies composées sortent l’un au-dessus et l’autre au-dessous du mamelon antérieur inférieur. Ces soies (fig. 40) ont le bas de l’article terminal, qui vient s'emmancher dans la fourche (4) Grônt. Annul. dorsib., p. 196 et pl. VIH, fig. 87, 88, 90-94, 96, 99. 32 DE SAINT-JOSEPH. de la hampe, plus courbe que pour les soies de la G. gigan- tea et de la G. convoluta. Nulle part il n'y a de branchies. À partir du premier tiers du corps les deux mamelons antérieurs et le cirre ventral sont plus pointus, le pied et les soies plus longs se maintenant semblables jusqu'aux derniers segments. | La trompe esi lapissée à l’intérieur de papilles de deux formes différentes : les premières très nombreuses, longues et minces (fig. 41); les secondes irès rares, courles, grosses, arrondies (fig. 42). Toutes deux renferment des fibres longi- tudinales peut-être nerveuses et une substance granuleuse. Les quatre mâchoires sont semblables à celles de la Gl, convoluta ; dix-huit petits mamelons charnus, arrondis sont disposés dans les intervalles qui séparent les mâchoires les unes des autres. Quoique cet exemplaire ait des segments indistincte- ment triannelés, il répond assez exactement aux descrip- tions de la G/. capitata UErst., pour que je le rattache à cette espèce. La G/. setosa OErst. a bien les segments triannelés, mais elle diffère sur plusieurs points de la G/. capitata, entre autres par la grande taille des pieds qui sont aussi longs que la largeur du corps, ce qu'indique bien du reste la figure d’OErsted (1). C’est à cause de ce caractère que Levinsen (2) qui en a examiné beaucoup d'exemplaires n'admet pas qu’elle puisse être confondue avec la G/. capitata comme le voudrait Ehlers. En tous cas ces deux espèces sont très voisines. Grube avait déjà rencontré à Saint-Vaast la G/. capitata OErst. qui jusque-là paraissail propre aux mers du Nord. La Gl. capitata Kef. est une espèce différente de celle d'OErsted comme Ehlers l’a démontré (Borstenw., p.652); ilen a fait la G/. lapidum Qïs. Manche.Océan Glacial arctique. Mers du Nord. Atlantique. Océan Pacifique. Draguée pendant l'expédition du Porcupine (1) Grünt. Annul. dorsib., pl. VIE, fig. 89. (2) Syst. geog. Overs.over de Nord. Annul. (Vidensk. Meddels., 1884, p. 219). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 39 à 1214 mètres de profondeur, pendant celle du Challenger près de Sétubal à 860 mètres et pendant la sn Nord- havs Expedition à 1187 mètres. Genre GONIADA Aud. et Edw. Ehl., rev. (incl. Leonnatus Kbg.). GONIADA EMERITA Aud. et Edw. (1). GontADaA EMERITA Quatrefages, Hist. nat. des Annél., t. II, p. 191. _— — Ehlers, Die Borstenwürmer, p. 718 et pl. XXIV, fig. 49-51. — Klo- rida Anneliden (Memoirs of the Museum of comp. zool. at Harvard college, t. XV, p. 124). PI. IL, fig. 43-50. Trouvée une seule fois dans le sable vaseux des herbiers à l'ilot des Ormelettes au-dessous de Lancieux. Exemplaire incomplet. C’est une femelle mûre de 161 segments ayant 16 cenli- mètres de long dont 8 pour la première région; une grande partie de la deuxième région doit manquer. Le corps exactement décrit par Ehlers est d’un gris perle opaque avec de beaux reflets irisés, ayant comme chez une Heteronereis 2 régions bien distinctes, la première de 8 mil- limètres de large rames comprises, et la deuxième de 12 millimètres de large. La première région qui renferme la trompe et l'estomac est presque ronde et la deuxième qui est d’abord seulement un peu plus aplatie ne tarde pas à devenir à peu près quadrangulaire comme le corps d’une Nephthys; le rames pédieuses y sont alors profondément incisées, de sorte que le corps proprement dit y est moins large que dans la première région. La tête aussi haute que les 8 premiers segments du COrps, conique, mais plus massive que celles des Glycères, très bien figurée par Audouin et M. Edwards (/oc. cit., fig. 2), termi- née par 4 courtes antennes, divisée en 8 pseudosegments (1) Recherches pour servir à l'hist. nat. du littoral de la France, t. Xf, p. 247 et pl. VIA, fig. 1-4. ANN. SC. NAT. ZOOL. / XVIL, 9 34 DE SAINT-JOSEPH. ayant chacun de chaque côté une petite fossetle, est reliée par un neuvième pseudosegment basilaire, aussi haut que le tiers des 8 autres, au premier segment du corps qui est de même largeur ; il en résulte qu’elle est beaucoup mieux re- liée au corps que chez les Glycères. Une assez large ouverture placée de chaque côté sur la limite du pseudosegment basi- laire céphalique et du premier segment doit donner passage aux organes exsertiles vibratiles. La bouche s'ouvre sous le pseudosegment basilaire céphalique et sous les 2 premiers segments du corps. La première région du corps se compose de 62 segments à pieds uniramés ; [es 4 premiers segments ont des pieds encore incomplets avec 2 mamelons seulement au pre- mier, 3 au deuxième, 4 au troisième et au quatrième où ce quatrième mamelon est un cirre dorsal à peine indiqué. C'est seulement à partir du cinquième segment que les pieds uniramés de la première région (fig. 43) sont bien complets. Ils sont implantés sur les côtés du corps et se composent : 1° d’un cirre dorsal épais un peu foliacé (a); 2° d'un pédi- cule cylindrique à 3 mamelons delongueur égale : les 2 anté- rieurs en forme de doigt (c, d), le postérieur en pointe {rian- gulaire (b); entre les mamelons antérieurs et le mamelon postérieur sort un éventail de soies composées dont l’article terminal est dentelé au bord; un gros acicule droit, jaune foncé et pointu, fait un peu saillie hors du corps entre les 2 mamelons antérieurs ; 3° d’un cirre ventral (e) épais, mas- sif, obtus, dont la pointe arrive à peu près au même niveau que celle des 3 mamelons. Au 63° segment commence la 2°° région avec les pieds biramés; les segments 63 à 85 qui ne sont pas plus larges mais moins cylindriques ont des pieds avec le même cirre dorsal que ceux de la 1” région ; ce cirre placé de même est suivi immédiatement d’un mamelon obtus plus court que lui, contenant un gros acicule et livrant passage à 2 grosses soies aciculaires droites d’un jaune foncé à la base et noires au bout ; c’est la rame supérieure qui fait son apparition. La ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 39 rame inférieure avec les soies à article est composée de 3 mamelons et 1 cirre ventral semblables à ceux des pieds antérieurs, un peu plus aplatis. _ Au 86*° segment les segments deviennent ar plus larges ; les pieds (fig. 44) sont formés des mêmes par- lies que ceux des segments 63 à 85 ; seulement ils sont beau- coup plus larges (4**) et DE incisés ; le cirre dor- sal est plus rapproché du dos etla rame peine (6) beaucoup plus séparée de la rame inférieure (c, e) qui est toujours la même que précédemment sauf les différences suivantes : elle se compose de 2 lèvres plates et discoïdes dont l’anté- rieure, offrant une échancrure médiane, se prolonge de chaque côté en un mamelon digiliforme, tandis que la pos- térieure se prolonge en un seul mamelon conique médian (fig. 44, d'et 45); le cirre veniral (f) n'arrive plus au même niveau que les 3 mamelons. Les soies qui sortent en éven- tail au nombre de 120 à 125- entre les 2 lèvres, beaucoup plus nombreuses et plus longues que celles de la 1" région, sont semblables du reste : la hampe est terminée par une fourche (fig. 46) et l’article terminal long ici de 0"*,50 à 0*®,54 est cilié au bord (fig. 47). On remarquera que, dans la description des pieds des 2 régions, Je ne suis pas d'accord avec Ehlers qui, selon moi, décrit comme postérieurs les 2 mamelons antérieurs el comme antérieur le mamelon postérieur. | J’observe, comme Elhlers, en dessous du corps à égale dis- tance entre la base du pied et le milieu du ventre un pelit mamelon qui doit jouer un rôle semblable à celui des pa- pilles ventrales chez les Aphroditiens. La trompe au repos dans le corps se compose de 2 por- tions, l’une antérieure et l’autre postérieure. Dans l’inté- rieur de la première qui a 35 millimèires de long sont im- plantées non loin de la bouche, 2 rangées longitudinales ventrales de 10 chevrons chitineux d’un brun très foncé emboîtés les uns dans les autres, la pointe tournée vers le bas, et tels que les représentent Audouin et Milne Edwards 36 DE SAINT-JOSEPH. (oc. cit., fig. 4). La surface intérieure est parsemée de papilles écailleuses, chitineuses, transparentes, à pédicule très bas, réniformes, marquées de stries très fines se coupant à angle droit (fig. 48). Elle est parcourue par 18 sillons longi- tudinaux équidistants et parallèles, de sorte que le tissu compris entre chacun d’eux et disposé en bandes parallèles transversales forme autant de colonneltes (fig. 49, a). Ces colonnettes, plus larges à la partie ventrale, apparaissent chacune à la surface extérieure de la trompe qui est unie et sans papilles comme des bourrelets longitudinaux sail- lants. La 2*° portion de la trompe avec laquelle communi- que la 1° est entourée intérieurement, à son entrée, d’une couronne de 18 papilles charnues en forme de massue (fig. 49,4) qui sont suivies du système maxillaire. Ce système consiste en 2 mâchoires chitineuses très foncées à 3 dents pointues et recourbées en avant, placées du côté ventral, et en 48 paragnathes (fig. 50) dont 20 placés entre les 2 mâ- choires du côté ventral et les 28 autres du côté dorsal faisant une ceinture complète, le tout bien représenté par Ebhlers (loc. cit., fig. 49). L’estomac fait suite à la 2°° portion de la trompe ; ils atteignent ensemble 30 millimètres de long environ et leur surface interne et externe esl lisse. L’intestin commence avec la 2°° région du corps. Lorsque la trompe est extroversée, la porlion antérieure relournée comme un doigt de gant coiffe la partie posté- rieure qui fait saillie hors dela bouche avec ses papilles en massue qui en couronnent l'entrée, tandis que les 2 rangées de chevrons sont près de la bouche (1). Le liquide cavilaire introduit entre la surface engainante de la 1" portion de la trompe et la surface engainée de la 2* porlion, contenant ‘des globules sanguins, colore en rouge la trompe chaque fois que l’animal la projette. Le corps est rempli de gros œufs gris ayant 0°**,36 de dia- mètre. (1) Cette disposition de l’extroversion de la trompe a été très bien figurée par Ehlers pour la Goniada maculata OErst. (Die Borstenwürmer, pl. XXIV. fig. 36). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 37 L'exemplaire de la collection du Muséum, venant de Nice, décrit par Audouin, Milne Edwards et Quatrefages, est plus mince que celui de Dinard. La trompe est renfermée dans le corps; la surface interne de la 1”° portion est seule lirée au dehors et laisse apercevoir les 2 rangées de chevrons près de la bouche. On ne peut donc pas dire qu'il n'y à pas de mäâ- choires ni de paragnathes à l’entrée de la 2° portion; il est extrêmement probable, au contraire qu’on en trouverait de semblables à ceux observés par Ehlers et par moi. Méditerranée : Nice (Aud. et Edw.), Naples (Ehlers), Mar- seille (Marion). —Draguée dans le golfe du Mexique, pendant l'expédition du Blake près des côtes de la Floride, à 587 mè- tres de profondeur. FAMILLE DES SPHEÆERODORIDES Mgr. Presque en même temps que Rathke créait le genre Ephesia pour son €. gracihis, OErstled créait le genre Sphæro- dorum pour le S. flavum. Le genre Syhærodorum, adopté par Grube, Claparède, Kôlliker, Mecznikow, Johnston et Greeff (1), mais modifié par ce dernier pour y faire entrer son S. Claparedü, fut con- damné par Malmgren (2) qui le fondit dans le genre £phesia, ne voyant pas de différence entre l’£. gracilis el le S. flavum . C'élait par erreur et pour ne pas avoir employé d’assez forts grossissements que Rathke avait trouvé à l’£. gracilis la peau lisse, seul caractère important qui la séparât du S. flavum dont la peau est couverte de petites papilles. Levin sen (3) lout en partageant l'opinion de Malmgren en cequicon- cerne la fusion du genre Sphærodorum OErst. dans le genre Ephesia, Le fit revivre en en donnant une nouvelle diagnose ap- (1) Ueber die Anneliden Gattung Sphærodorum OErst. und einen neuen Reprä- sentaten derselben : Sphærodorum Claparedii (Archiv für Naturg., 1866, t. T, p. 349 et pl. VI). — Traduit dans les Annals of natur. hist., t. I, 1867. (2) Annul. polych., p. 190. (3) System. geogr.Overs. over de Nord. Annul.(Vidensk. Meddels. Copenhague, 1884, in-8, p. 93). .38 DE SAINT-JOSEPH. plicable au S. Claparedii Greeff. Voici donc comment il défi- nit les deux genres dont se compose actuellement la famille : Genre Ephesia Rathke : Côté dorsal avec deux rangées de capsules de la peau en forme de sphères terminées par une pelite papille ronde; segment buccal avec une paire d’appen- dices semblables. Corps long et cylindrique. Genre Sphærodorum Lev. nec OErst. : Côté dorsal avec six rangées et côté veniral avec quatre rangées de capsules de la peau en forme de sphères sans papille ; segment buccal avec une paire d’appendices en forme de massue. Corps court et large. | Il serait peut-être préférable de conserver le genre Ephesia pour l’Æ. gracalis qui n'a que des soies simples et de ranger dans le genre Sphærodorum toutes les espèces qui ont des soies composées. Il est impossible de ne pas remarquer une certaine ressemblance entre ces deux genres et le genre £urysyllis de la famille des Syllidiens. GENRE E PHESIA Rathke, Lev. rev. (SPHÆRODORUM OErst.). EPHesiA GRAGILIS Rathke (1). SPHÆRODORUM FLAVUM OErst. OErsted, Annul. Danic. consp., 1843, in-8, p. 43 et fig. 7, 92, 101.— Zur Classif. der Annul.(Archiv für Naturg., 184#, t. I, p. 108). — — Mecznikow, Beiträge zur Kennt. der Chætop. (Zeits. für uiss. Zool., t. XV, p. 338 et pl. XV, fig. 19 et"20)- — PERIPATUS Johnst. Johnston, Catal. of bril. non parasit. Worms., p. 208 et pl. XIV, fig. 1-6. PI. IIL, fig. 51-54. Rare à Dinard dans les dragages. Trouvée une fois sur la côte à l’île de Cézembre. Je n’en ai rencontré que 7 exemplaires : l’un, le plus long, de 26**,5 sur 1 millimètre de large, de couleur brune avec 89 segments, les cinq autres beaucoup plus pelits, de 5 millimètres à 3*",60 sur 0**,36 de large, de couleur jaune plus ou moins claire, ayant de 33 à 42 segments. (1) Beiträge zur Fauna Norwegens (Nova acta Acad. LL. C. natur. curios., t. XX, p.176 et pl. VII, fig. 5-8). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 39 Le corps à segments très indistincts est cylindrique, dimi- nuant brusquement de largeur près de la têle, revêtu d’une cuticule chitineuse très fine qui enveloppe même les appen- dices, couvert sur le dos el sous le ventre de petites papilles rondes au centre de chacune desquelles aboutit un filet ner- neux (fig. 51) qui s’y termine comme l’admet Kôlliker pour le S. peripatus Clpd. La tête (fig. 52), imparfaitement figurée par OErsted et Johnston, tient à la fois de celle du S. peripatus Clpd. et de celle du S. Claparedu Greeff. Indistincte du segment buccal, elle a tout à fait en avant #4 antennes minces cylindriques dont deux supérieures et deux inférieures ; les deux paires sont séparées l’une de l'autre par 3 papilles allongées placées au bord antérieur de la tête, il y a de plus deux pa- pilles allongées ayant la forme de petits tentacules à la base des antennes supérieures. La tête est presque toujours plus ou moins complètement rentrée dans l'intérieur du corps, ce qui explique comment on en a donné des descriptions incomplètes. Je ne l’observe bien sortie que chez un exem- plaire de 3"*,60. Elle n’a pas d’yeux; ceux-ci au nombre de deux paires, réniformes, consistant en granules pigmentaires rougeâtres accompagnés d'un cristallin, sont placés sous la peau très en arrière au dos du 2° et même du 4*° segment. La bouche s'ouvre en dessous du segment buccal achète de chaque côté duquel est un appendice dorsal en forme de sphère, surmonté d’une petite papille comme il y en a à tous les segments suivants ; au segment buccal seulement elles sont plus petites. Ces sphères tenant lieu de cirres dorsaux ont été trop bien décrites par Claparède et Kôlliker pour le S. peripatus Clpd., chez lequelelles sont tout à fait semblables, pour que j'aie rien à changer à ce qu’ils en ont dit. Je ferai seulement observer qu'un filet nerveux aboutit à l'extrémité de la papille terminale tout comme aux autres papilles du corps {{). (4) Voir sur ces sphères comparées à celles des Ewrysyllis la première partie des Annélides polychètes des côtes de Dinard (Ann. des sc. nat., Te série, t. I, 1887, p. 192). 40 DE SAINT-JOSEPH. Au 2°° segment (1” sétigère), d’un rudiment de pied placé au-dessous de la sphère dorsale sortent une ou deux grosses soies simples en forme de croc (fig. 53) déjà signalées par Mecznikow chez ses exemplaires d'Helgoland (/oc. cit., p.338 et pl. XXV, fig. 19, a) et accompagnées d'un petit acicule droit. Au 3° segment, au-dessous d’une véritable frange de petites papilles bien figurées par OErsted (oc. cit, fig. 101), sont placés les pieds qui ont deux lèvres pinniformes entre lesquelles sortent 4 à 5 soies simples assez fines dont la pointe terminale recourbée est précédée d’un renflement (fig. 54) ; elles sont accompagnées d’un seul acicule clair. Il en est ainsi jusqu'à l’avant-dernier segment. Cachés d’abord par la sphère dorsale puis par l'écran des papilles, les pieds sont difficiles à observer à moins qu'on n’examine l’animal du côté ventral. Entre chaque pied il y a 1, 2 ou 3 petites papilles, mais ce sont celles qu'on retrouve partout sur le corps et elles ne sont pas distribuées dans ces intervalles en nombre régulier. .. Le segment anal achète se termine par deux sphères dor- sales semblables à celles des autres segments ; il a de plus un cirre ventral impair pinniforme comme le S. peripatus Clpd. La bouche est suivie d’une large trompe musculeuse inerme protractile qui au 8*° ou 9*° segment débouche dans l'intestin flottant librement dans le corps où il n’y a pas de dissépiments. On remarquera. que chez les Glycériens qui peuvent, comme les Sphærodoridés, invaginer la tête dans l'intérieur du corps, les dissépiments manquent également. LE, gracilis a des mouvements très lents comme les Eurysyllis, et lorsque sa tête est rentrée, on la prendrait pour un animal mulilé et malade. Cette espèce est la seule de la famille des Sphærodoridés qui ait des soies simples (1) ; elle y est une exception au même titre que l’Haplosyllis hamata Clpd., les Ancistrosylhs Mc (1) Le S. peripatus de Johnston a des soies simples et doit être l'Ephesia gracilis. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 41 Int. et les Séreptosyllis Webst. dans la grande famille des Syllidiens. Les soies sont composées chez toutes les autres espèces de Sphærodoridés : le S. (Ephesia) peripatus Clpd., le S. (Ephesia) abyssorum Hans. (1), le S. Claparedu Greeff, l'Ephesia antarctica Me Int. Chall., l'£Ephesia minuta Webst. et Bened. (2) qui rentre dans le genre Sphærodorum Lev. Je ne sais quelles soies aura trouvées M. Giard au S. Greeffn Giard (3), parasite de l’Ophiocoma neglecta, dont il n'a pas encore publié la descriplion. Manche. Océan Glacial arctique. Mer du Nord. Draguée par le Porcupine à 1214 mètres et dans la Norske-Nordhavs Expedition à 836 mètres de profondeur. EPHESIA PERIPATUS Clpd. nec Johnst. (4). SPHÆRODORUM PERIPATUS Kôlliker, Kürzer Ber. über ein. an der W'estk. von Schottland anal. Unters. (Würzb. Naturw. Zeits., t. V,1864, p. 240, 245 et 248 et pl. VI, fig. 1). Très rare à Dinard où je n'en ai dragué qu'un seul exem- plaire de 7°*,5 de long sur 0**,5 de large avec 58 segments. Je ne puis admettre, comme le fait Malmgren, que l'espèce de Claparède soit la même que l’£phesia gracilis, dont elle se islingue par plusieurs caractères, entre autres par la forme distingue par pl Û l tres par la f des soies qui sont composées. Je ne puis que renvoyer à la longue description de Clapa- rède en signalant seulement quelques points : La grosse papille inférieure des pieds me paraît être sans aucun doute un cirre ventral. Il n’y a pas au-dessous des pieds l'éventail de papilles qui existe chez l’Ephesia gracilis. Les quatre yeux réniformes sont au 2° segment. (1) Der Norske Nordhavs-Expedition, 1876-78 : Annelida. Christ., 1882, in-fol. p. 37 et pl. VI, fig. 16-19. (2) Webster et Benedict, The Annelida chætopoda of Eastport (Maine) (U.S. Comm. of fish and fisheries. pars XIII for 1885. Washington, 1887, p. 728 et pl. VI, tig. 66). (3) Giard, Les Orthonectidés (Journal d'anatomie et de physiologie, 1879, t. XV, p. 452). M. Giard a trouvé aussi l’Ephesia gracilis vivant sur l’Am- phiura squamata à Wimereux (Bulletin scient. de la France et de la Belgique, 1890, p. 60 à 88. Le laboratoire de Wimereux en 1889). (4) Sphærodorum peripatus. Claparède, Beob. über Anat. und Entwick. wir- belloser Thiere, etc., in-fol. Leipzig, 1863, p. 50 et pl. XI, fig. 8-18. 49 DE SAINT-JOSEPH. Je retrouve bien au dernier segment le cirre ventral im- pair signalé par Claparède, mais l’avant-dernier segment a * des soies. Les papilles qui couvrent le corps et celles qui terminent les sphères dorsales contiennent le filet nerveux dont il a été parlé pour l’Ephesia gracilis. FAMILLE DES CIRRATMULIENS V. Carus. Cette famille me paraît devoir être partagée en deux grandes divisions : 1° Cirratuliens sans gros tentacules pré- hensiles ; 2° Cirratuliens à gros tentacules préhensiles rap- pelant ceux des Spiodiens. | La 1° division comprend : 1° le genre Cirratulus Lmck., Qfg. rev. (incl. Timarete Kbg. p.p.?, Promentia Kbg., Archi- dice Kbg.), où les filets tentaculaires dorsaux apparaissent en même temps que les branchies latérales en nombre plus ou moins grand et sur un ou plusieurs (?) segments plus ou moins antérieurs ; 2° le genre Audouinmia Qbg. (incl. Timarete Kbg. p.p.), où le segment ou les segments qui porlent les fileis tentaculaires sont précédés d'un nombre variable de segments n’ayant que des branchies latérales (1); 3° le genre Cirrineris Blv. (Labranda Kbg.), où il n’y a que des bran- chies latérales et pas de filets tentaculaires. Sur cette 1° division il faut remarquer : 1° que les filets tentaculaires des genres Cirratulus et Audouinia ne dif- fèrent pas à première vue d’une manière très sensible des branchies latérales, mais que leur structure anatomique n’est pas la même ainsi que l’a démontré Claparède (2) ; ils n’ont (1) De la diagnose de Quatrefages pour les genres Cirratulus et Audouinia je ne conserve que les deux caractères que j'indique, les autres me parais- sant s'appliquer indifféremment aux deux genres. (2) Annélides du golfe de Naples, p. 263 et pl. XXILE, fig. 4 B et 4 C. — Recherches sur la structure des Annél. sédent. (Mém. de la Soc. de phys. et d'hist. natur. de Genève, t. XXII, 1873, in-4, p. 25 et pl. XI, fig. 6-7). — Voir aussi : Cunningham and Ramage, Polychæta sedentaria of the Firth of Forth. (Trans. Edinb. Soc., t. XXXIIL, p. 644 el pl. XXXIX, fig. 9Cà9F.) ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD., 43 qu’un seul vaisseau aveugle comme les gros lentacules pré- hensiles des Cirratuliens de la 2°° division, mais ceux-ci, en général trois fois plus gros que les branchies, sont beau- coup plus massifs que les filets tentaculaires et se roulent souvent en spirale. Quant aux branchies, elles renferment un vaisseau en anse dont les 2 branches sont reliées l’une à l’autre par de nombreuses anses transversales; 2° qu'il faut être prudent avant de ranger une espèce dans le genre C#- rineris, car il peut quelquefois s'agir d’un Cirratulien ayant perdu ses gros tentacules préhensiles très caducs et devant alors rentrer dans un des genres de la 2*° division. La 2°° division comprend : 1° le genre Dodecaceria OErst., Lang. rev., avec 2 gros tentacules ventraux et une paire de branchies dorsales au segment buccal, un très petit nombre de branchies latérales aux segments suivants ; 2° le genre Narangaseta Leidy, avec 3 paires de gros tentacules au 1° segment et 5 paires de branchies aux 5 segments suivants ; 3° le genre Âeterocirrus Gr. Char. mut. (incl. Tharyx Webst. el Benedict), avec une paire de gros tentacules dorsaux et une paire de branchies latérales apparaissant ensemble à l’un des segments antérieurs et de nombreuses paires de branchies aux segments suivants. Je développerai plus loin cette diagnose en expliquant pourquoi j'ai cru devoir mo- difier celle de Grube ; 4° le genre Acrocirrus Gr., von Marenz. . rev., avec une paire de gros tentacules préhensiles à la tête, 2 paires de filets tentaculaires au segment buccal accom- pagnés d’une petite papille et une paire de branchies laté- rales aux 2°° et 3°° segments ; soies ventrales composées avec article en serpe ; 5° le genre ChAætozone Mgr. Lang., von Marenz. char. ert., avec têle sans appendices, une paire de gros tentacules accompagnée d’une paire de branchies lalé- rales au 1* des segments où apparaissent les appendices du corps, et une paire de branchies latérales à beaucoup des segments suivants ; soies simples garnissant presque tout le tour des segments postérieurs du corps. Malmgren n'ayant pas établi la diagnose de ce genre dont le caractère domi- 44 DE SAINT-JOSEPH. nant est la ceinture de soies des derniers segments, Lan- gerhans l’a fait d’une manière insuffisante et von Marenzeller l'a complétée en y ajoutant la présence de 2 gros tentacules. En effet, ils existent dans les deux espèces qui composent le genre : la Chætozone macrophthalma Lang. et la CA. setosa Mgr. (1). Chez la CA. setosa, Malmgren les observe sur beaucoup d'exemplaires, et Theel (2) les retrouve toujours chez une espèce qu'il croit identique; von Marenzeller (3), Cunningham et Ramage (4), Webster et Benedict (5) les cons- tatent également. Cependant Meyer (6) ne les signale pas. Il est probable que les exemplaires qui en manquent les ont perdus, ces gros tentacules étant très cadues. Il n'a élé question ci-dessus des soies qu’à propos du genre Chætozone, à cause de leur distribution particulière aux derniers segments, et à propos du genre Acrocirrus, où elles sont très différentes de celles des autres genres. Par- tout ailleurs elles sont capillaires ou aciculaires. Mais dans leur répartition il se produit 3 sortes de combinaisons d’après lesquelles von Marenzeller peu confiant, non sans raison, dans la classification d’après les appendices du corps, voudrait voir répartir les Cirratuliens en 3 groupes : 1° soies capillaires seulement aux 2 mamelons sétigères ; 2° soies capillaires seulement au mamelon dorsal et crochets acicu- laires à un certain nombre de mamelons ventraux ; 3° soies capillaires et crochets aciculaires à un certain nombre des mamelons dorsaux et ventraux. Dans ce dernier groupe, les crochets aciculaires dorsaux se montrent toujours à un (1) Je ne parle pas des espèces plus ou moins avariées du Challenger. (2) Les Annél. polych. des mers de la Nouvelle-Zemble (Kongl. Svenska Ve- tensk. Akad. Handl., t. XVI, 1879, p. 54 et pl. IV fig. 49 et 50). (3) Spitzbergische Annel., dans : Beitr. zur Fauna Spitzb. Resultate eines im J. 1886 untern. Reise von Dr. Kükenthal (Archiv für Naturg., 1889, p. 132). (4) The Polychæta sedent. of the Firth of Forth (Trans. Edinb. Soc., t. XXXIIL, p. 647 et pl. XXXIX, fig. 11). (5) The Annelida chætop. of Eastport (U. S. Comm. of fisheries, part. XIIT for 1885. Washington, 1887, p. 7#1). (6) Studien über den Kürperbau der Annel. (Mitth. aus der zool. Stat. zu Neapel, t. VII, 1887, p. 692 et pl. XXII, fig. #). ete mie + sh ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 45 segment plus éloigné de la lête que les ventraux, mais le numéro de ces segments varie beaucoup avec l’âge comme on le verra plus loin, et ne peut servir de caractère géné- rique ; c’est même avec précaution qu'on doit en faire un caractère spécifique. Pour établir la classification des Cirraluliens d’après les soies, on serait amené à créer trois genres nouveaux el à supprimer tous ceux qui existent, sauf un. Voici comment y seraient réparties les espèces actuelles, celles du moins dont on connaîl les soies à peu près exactement : | 1° genre. Soies capillaires seulement aux 2 mamelons sétigères : Cirratulus chrysoderma Clpd. — Cirratulus fili- formis Kef. — Cirratulus abyssorum Mans. — Cirratulus tenuis Verr. — Cirrineris tenuisetis Gr. — Cirrineris fusca Gr. — Heterocirrus multibranchis Gr. — Heterocirrus Ma- rom N. S. — Tharyx (Heteroctrrus?) acutus Webst. et Bened. — Tharyx (Heterocirrus ?) similis Webst. et Bened. — Cossura longocirrata Webst. el Bened. ? (1). 2° genre. Soies capillaires seulement au mamelon dorsal et crochets aciculaires à un certain nombre de mamelons ventraux : Cirratulus medusa Qfg. (C. borealis Kef.). — Cirratulus melanachantus Fr. Müll. Gr. — Archidice (Cirra- tulus) glandularis Lang. — Cirratulus (Audouinia ?) puncta- tus Gr. OErst. | 3"° genre. Soies capillaires et crochets aciculaires à un cer- tain nombre des mamelons dorsaux et ventraux: Cirratulus cirratus O.F.Müll. (Cerratulus borealis Lmck.). — Cirratulus capensis, anchylochœtus, cylindricus, miniatus Schmarda. — Cirralulus auricapillus Ebr. Gr. — Cüirratulus pallidus Gr. — Cirratulus grandis Verr. — Cirratulus viridis Lang. — Terebella (Audouinia) tentaculata Mont. (Cirratulus La- marchku Aud. etEdw.) — Lumbrineris filigerus D. Ch. (Audoui- ma Chiajei sec. von Marenz.; Audouinia filigera Clpd.). — (1) Ce genre, qui n’a pas de branchies et qui est caractérisé par un seul et énorme tentacule au dos du 2"° segment sétigère, ne me semble pas ap- partenir à la famille des Cirratuliens. 46 | DE SAINT-JOSEPH. Cirratulus (Audouinia) gracilis Ehr. Gr. — Cirratulus (Au- douinia) Polytrichus Schmarda. — Cirratulus (Audouinia) nigromaculatus Ehr. Gr. — Cirratulus (Audouinia) Daniels- senm Van Bened. Hans. — Cirratulus (Audouinia) dasylo- phius von Marenz. — Cirratulus (Audouinia) comosus von Marenz. — Cirratulus (Audouinia) tenuis Webst. — Cirratu- lus (Cirrineris) bioculatus Kef. — Cirratulus (Cirrineris) cari- bous Gr. OErst. — Labranda (Cirrineris) crassicollis Kbg.? — Cirrineris (Paracirrineris) pulchra Cziern. (1). — Dodecace- ra concharum OErst. — Narangaseta corallii Leidy. — Cüir- ratulus (Heterocirrus ?) fragilis Leidy. — Heterocirrus caput esocis N. S. — Heterocirrus flavo-viridis N. S. — Chætozone setosa Mgr. — Chætozone macrophthalma Lang. L'ancien genre Acrocirrus subsisterait à cause de ses soies composées qui sont jusqu’à présent uniques dans [a famille, à moins qu'on y comprenne le genre Wacrochæta Gr. qui me paraît plutôt, comme à Levinsen (2), devoir rentrer dans la famille des Syllidiens, et le genre Ledon Webst. et Bened. voisin du genre Macrochæta. Le tableau ci-dessus établit que le 1° groupe ne comprend que des Cirraiuliens de petite taille appartenant à 3 genres actuels différents, que le 2*° groupe ne renferme que des Cirratulus sauf une seule exception, et que le 3°° groupe de beaucoup le plus nombreux contient toutes les A wdouinia, Dodecaceria, Narangaseta, Chætozone, quelques Cirratulus, Cirrineris et Heterocirrus, c’est-à-dire des animaux bien dif- férents les uns des autres. D’après le peu qu'on sait du développement des Cirratuliens, il semble acquis que, dès l’âge le moins avancé, les crochets aciculaires se montrent déjà, même aux 2 mamelons, chez les espèces qui doivent en avoir. On peut donc les attribuer à un des 3 groupes, mais à quelle espèce? C’est alors que l’observation des ten- (1) D’après Cziernavski cette espèce n'aurait absolument que des soies aciculaires au mamelon ventral. (2) Syst. geog. Oversigt over de Nord. Annul. (Vidensk. Medd. for 1883. Copenhague, 1884, p. 282). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 47 tacules devient nécessaire et il serait difficile de ne pas sub- diviser en sous-genres le 1* et surtout le 3*° groupe, en tenant compte de la forme et de la position des tentacules qui n'arriveraient alors qu’en seconde ligne. On ignore, il est vrai, pour un animal encore jeune à quel segment exact seront placés les tentacules lorsqu'il sera adulte, comme on l'ignore également pour les crochets aciculaires, mais en général, quand il doit y avoir des tentacules, ils apparaissent aussi tôt que les crochets aciculaires. Dans l’état actuel de nos connaissances, il me paraît encore prudent de s’en tenir à la classification que j'ai indi- quée en premier lieu. On pourrait peut-être seulement diviser chacun des genres en sous-genres d'après les 3 combinai- sons des soles et des crochets aciculaires. C’est ce qu'a déjà fait Cziernavski en divisant le genre Ctrrineris en sous-genres d'après ce principe (1). CIRRATULUS FILIFORMIS Kef. (2). CIRRATULUS FILIFORMIS, Langerhans, Die Wurmf.von Madeira (Zeits. für wiss. Zool., t. XXXIV, 1880, p. 98). Peu commun dans les dragages. Les exemplaires mâles mürs ont en général 40 millimètres de long sur 0”, 92 de large et 187 segments. Un exemplaire femelle rempli d'œufs et dont l'intestin contient de nom- breuses Opalina lineata Schultze (3) (Anoplophrya nodulata Müll., Sav. Kent.) a 26 millimètres de long et 145 segments. Le corps mince légèrement teinté de brun ne colore pas l'alcool. La tête en cône oblus souvent verdâtre et toujours sans yeux est dépassée par la trompe massive, lorsque celle- ci est tirée. Au 1* segment sétigère il y a une paire de filets tentacu- (1) Loc. cit., p. 374. (2) Unters. über niedere Secthiere (Zeits. für wiss. Zool., t. XII, p. 122 et pl. X, fig. 28-31). (3) Schultze, Beitr. zur Naturg. der Turbellarien, Greifswald, 1851, in-4, pl. VIL, fig. 12. 48 DE SAINT-JOSEPH. laires dorsaux et une paire de branchies latérales un peu plus minces, placée en dessous. Ces branchies se continuent par paires à beaucoup des segments suivants; mais le der- nier tiers du corps en manque. Il n’y a que des soies purement capillaires, droites et fines, à tous les segments, presque aussi longues que la lar- geur du corps au mamelon supérieur, un peu plus courtes au mamelon inférieur. Nulle part il n’v a de crochets aci- culiformes. La 1" paire des gros organes segmentaires est disposée comme l'indique Keferstein (/oc. cit., fig. 30, s). Elle me paraît répondre aux organes thoraciques des Térébelliens. Cosmovici (1) a observé chez le C. jiliformis des organes segmentaires beaucoup plus petits, servant à l'évacuation des éléments sexuels, à plusieurs segments. Williams (2) le premier en avait déjà vu de semblables chez le Cirratulus (A udouinia) Lamarckü, et depuis, Cunningham (3) les a retrou- vés chez le Cirratulus cirratus et Meyer(4) chez la Chzætozone setosa, à partir du 12° segment. Il est donc très probable qu’ils existent chez tous les Cirratuliens. Atlantique. Manche. GENRE AUDOUINIA Qfe. AUDOUINIA TENTACULATA Mont. (5). CirRATULUS Lamarckir And. et Edw. Audouin et Milne Edwards, Recherches pour servir à l’hist. natur. du littoral de la France, t. II, p. 271 et pl. VI fig. 1-4. — — Règne animal illustré, pl. XVII, fig. 1. (1) Glandes génitales et organes segmentaires des Annél. polych. (Archives de Zool. expér., t. VIIL, 1879 et 1880, p. 345 et pl. XX VIIL, fig. 11-13). (2) Researches on the structure and homology of the reproductive organs of the Annelids (Phil. Trans., t. CXLVIIL, 1858, p. 128 et pl. VIIL, fig. 22). (3) On some points of the Anatomy of Polychæta (Quart. microse. Journal, t. XXVIII, 1887, p. 244, et pl. XVII, fig. 3-6). (4) Studien über den Kôrperbau der Anneliden (Mitth. aus der zool. Stat. zu Neapel, t. VII, 4887, p. 685, pl. XXILL, fig. 4-5 et pl. XXVI, fig. 1-6 et 25). (5) Terebella tentaculata, Montagu, Description of several marine animals found on the coast of Devonshire (Trans. Linn. Soc., t. IX, 1808, p. 111 et pl. VI, fig. 2). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 49 CurratuBus Lamarckit Grube, Zur Anat. und Phys. der Kiemenwürmer. Kônigsberg, in-4, 1838, p. 32. — Actinien, Echinod. Eund Würmer des Adriat.und Mitlelmeeres. Künigsberg, in-4, 1840, p. 70. — TENTACULATUS Johnston, Catal, of bril. non parasil, Worms, in-8, 1865, + er: Te] — Rue and Ramage, The Polychæta sedent. of the Firth of Forth (Trans. Edinb. Soc.,t, XXXIIT, 1888, p. 616 et pl. XXXVIII et XXXIX, fig. 10}. es — Von Marenzeller, Polychætlen der Angra Pequena Bucht (Zool. Jahrb., Abth. für System., etc., t. IT, 1888, p. 18). AuDouINIA Lamarckr Qfg.Quatrefages, Hist. nat. des Annél., t. I, p. 460. 2? — CRASSA Qfg. Ibid., p. 461. PI. III, fig. 55-57. Commune tout le long de la côle dans le sable vaseux, où elle déploie tout autour de son corps ses longues branchies qui lui servent à respirer et peut-être aussi à se haler. Trouvée aussi quelquefois à l’état jeune dans les vieilles coquilles d’huîtres des dragages remplies de vase. _ Les exemplaires les plus longs ont 220 millimètres sur 5 millimètres de large et 355 segments. La tête conique sans yeux est suivie de 3 segments achètes de couleur plus claire que le reste du corps, qui est d’un brun plus ou moins foncé et auquel le lacis inextricable de branchies qui l'entourent donne une apparence de rouge foncé. Le corps rond du côté dorsal est plat du côté ven- tral. [Il y à une branchie plus ou moins longue de chaque côté du 1° segment séligère et des suivants. C'est au 7*°seg- ment sétigère (1) que sont placés de chaque côté du dos au- dessus de la branchie latérale les filets tentaculaires disposés en rangée transversale se rejoignant presque au milieu du dos. Tous les segments séligères suivants ont chacun une paire de branchies placée immédiatement au-dessus du ma- melon dorsal sétigère ; elles deviennent plus rares au milieu du corps et cessent aux derniers segments. Au mamelon séligère dorsal il y a toujours des soies simples capillaires légèrement denticulées au bord (fig. 55); (1) Les animaux conservés à l’alcoolse contractent tellement qu'il est, difficile souvent d'y déterminer exactement le numéro du segment tenta- culifère. ANN. SC. NAT. ZOOL. XVII, À 50 DE SAINT-JOSEPH. à parlir du 85” segment sétigère il s’y joint 2, puis 4 cro- chets aciculaires jaunes, un peu courbés à leur extrémité. Au mamelon sétigère inférieur, qui est en général, surtout dans la partie antérieure du corps, accompagné d’une tache pigmentaire noirâtre placée en dessous, il y a les mêmes soies capillaires qu’au mamelon dorsal, et les crochets acicu- laires qui y sont plus foncés, plus nombreux et plus forts, s’y montrent dès le 43*° segment. Chez les jeunes exemplaires qui sont colorés en rouge orangé et ressemblent à première vue à des Polycirrus, les soies aciculaires apparaissent à des segments plus rappro- chés de la tête que chez les adultes. . Ainei chez une À. tentaculata de 12 millimètres et 125 seg- ments, la 1" soie aciculaire apparaît à la rame inférieure du 10*° segment sétigère, puis une 2*° vient bientôt s’y joindre et Je nombre des soies capillaires diminue. Au 22*° segment, à la rame inférieure, il ne reste plus qu’une seule soie capil- laire qui persiste jusqu à la fin du corps, accompagnant 3 ou 4 crochets aciculaires. C'est au 22° segment sétigère que se montre le 1% crochet aciculaire de la rame supérieure. Cla- parède et Mecznikow (1) ont vu chez une Audouinia Cluajei de 1 millimètre environ les 1° crochets aciculaires veniraux au 3°° segment sétigère el les 1° dorsaux au 5%. Dans le liquide cavitaire d'un mâle mür je trouve de grosses capsules grises légèrement teintées d’orangé de 0*®, 29 de diamètre (fig. 56), renfermant un grand nombre de régimes de spermaiozoïdes oblongs ayant 0°, 014 de long sur 0"*, 008 de large qui s'en échappent (fig. 57). Dans l'intestin circulent des Opalina lineata et de nombreuses Grégarines parmi lesquelles sont mêlées ces formes longues à peau striée longitudinalement, se tordant comme des vers, que j'ai rencontrées chez des Annélides d’autres fa- milles. Schneider qui les avait déjà vues chez l'A wdouinia (4) Beitr. zur Kennt. der Entwick. der Chætop. (Zeits. für wiss. Zool., (. XIX, 1869, p. 194 et pl. XII, fig. 5). ot o ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 1 Lamarchü (1) pensait que c'étaient peut-être des Nématoïdes ; mais comme elles ont un noyau central bien accusé, elles me semblent être des Grégarines. C’est la forme nématoide de la Gregarina cirratuli Ray Lank. que HIER appelle Polyrabdina cirratuli (2). Claparède avait remarqué (3) que l'A. tentaculata diffère de l’Audouinia filgera D. Ch. (Audouinia Chiajei d'après von Marenzeller) en ce qu'elle a ses filets tentaculaires sur le dos du 7° segment séligère et non sur celui du 5°. Von Maren- zeller a constaté une autre différence : l’A, fentaculata aurait les 1° crochets aciculaires ventraux aux 33°°-45°*° segments sétigères et les dorsaux aux 163"°-175"*, tandis que chez l'A. Chiajei les ventraux apparaïîtraient aux 21*°-23% et les dorsaux aux 40*°-44"°, J’admets donc, mais non sans quelque doute, qu'il y a là 2 espèces distinctes, l’une propre à l’Ai- lantique et l’autre à la Méditerranée. Grube a vu dans la Méditerranée des À. fentaculata avec les tentacules au 5*° ou au 7° segment, Cunningham dans la mer du Nord la même espèce avec les tentacules au 5”° et au 6° segment, Langerhans/{4) dans l’Atlantique des A. Chia- jei avec les tentacules tantôt au 4°, tantôt au 5° segment, moi-même Je crois avoir observé des À. éenfaculata avec les tentacules au 5*° segment, ce qui prouverait que la position des tenlacules n’est pas invariable. Quant au numéro des segments où apparaissent les crochets aciculaires ventraux, puis les dorsaux, 1l me paraît probable qu’il est soumis à de grandes variations même chez les adultes, car les chiffres que je donne plus haut pour un animal de 355 segments sont bien différents de ceux de von Marenzeller pour les acicules dorsaux ; on peut donc se demander aussi si ce second carac- tère est établi. En tous cas les 2 espèces sont extrêmement (1) Schneider, Grégarines des Invertébrés (Archives de Zool. expér., t. IV, 1875, p. 598 et pl. XXII, fig. 85 et 86). (2) Mangazzini, Gregarine monocistidee nuove o poco conosciute del golfo di Napoli (Atti della R. Accad. dei Lincei, 4° série, t. VII, 2° semestre, fasc. 7, 1891, p. 230). (3 | Annélides du ait de Naples, p. 267. (4) Die Wurmfauna von Madeira (Zeits. für wiss. Zool.,t. XXXIV, 1880, p. 37). 52 DE SAINT-JOSEPH. voisines et si l’on reconnaît par la suite qu’elles n’en font décidément qu’une, le nom d'A. fentaculata qui est le plus ancien devra lui être appliqué, comme le pense Langerhans. Je trouve l’A. tentaculata au Croisic, au Pouldu, à Con- carneau et à Saint-Guénolé où Je recueille un exemplaire de 37 segments, long de 29 centimètres, qui ne mesure plus que 14 centimètres dans l'alcool. Mers du Nord. Manche. Atlantique. Méditerranée ? GENRE HETEROCIRRUS Gr. char. emend. Le genre ÆHeterocirrus el que l'avait fondé Grube com- prenait l’H. saxicola Gr., l'A. ater Qfg., l'A. frontifilis Gr. et l'A. multibranchis Gr. Plus tard Langerhans a établi que l’H. ater et Marion a pensé que l’/. saxicola n'étaient autre chose que la Dodecaceria concharum OErst. Quant à l’A. fron- hifilis, il servit à Grube à établir un nouveau genre Acrocir- rus. Il ne restait donc que l'A. multibranchis ; mais celte espèce ayant des branchies à beaucoup de segments et non pas seulement à quelques segments antérieurs, ne répondait pas, d’après Grube lui-même et d’après Quatrefages, à la diagnose du genre telle que Grube l’avait formulée. J'ai trouvé moi-même 3 espèces nouvelles décrites plus bas, qui ont les deux gros tentacules et de {rès nombreuses branchies. Je crois donc tout en conservant le genre Aeterocirrus devoir en changer la diagnose de la manière suivante : Tête sans appendices, avec ou sans yeux. Une paire de gros lentacules dorsaux et une paire de branchies latérales au 1° des segments où apparaissent les appendices du corps; une paire de branchies latérales à beaucoup des segments suivants, devenant plus rares à mesure qu’on approche de l'extrémité postérieure du corps; soies capillaires et cro- chets aciculaires ou soies capillaires seulement. Si on adopte cette définition, le genre Æeterocirrus com- prendrait actuellement les espèces suivantes : 4. mulfibran- chis Gr., H. caput esocis N. S., H. flavo-nritis N. $., H. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 9 Marioni N.S., H. (Cirratulus) fragihs Leidy?, H. (Cirratu- lus) veridis Lang. ?, Tharyx(Heterocirrus?) acutus Webst. et Bened., Tharyx (Heterocirrus ?) similis Webst. et Bened. : ‘ HETEROCIRRUS CAPUT EsOCIs N. S. PI. III, fig. 58-60. Recueilli souvent dans les dragages. Le corps un peu jaune brun, long de 15 à 17 millimètres et large de 0"*,8, a 84 segments. La tête très caractéristique (fig. 58) a la forme d’un museau de brochet un peu aplati en avant avec deux gros yeux noirs placés à la partie postérieure sur les ganglions cérébraux. De chaque côté de la tête, un peu plus bas que les yeux et près de la limite du segment buccal, s'ouvre une fossette vibratile (fig. 58, a). Le segment buccal allongé et achèle est suivi d’un second segment achète qui en est à peine distinct et qui porte à sa partie dorsale deux gros tentacules museuleux à gouttière ciliée, de 1**,70 de long, rappelant les tentacules des Spionidiens ; au-dessous de chaque tentacule il y a un filet branchial trois fois plus mince qui a deux vaisseaux, tandis que les tenlacules n’en ont qu’un comme nous l'avons déjà dit. La trompe courte et bilobée sort quelquefois de la bouche quand l’animal est comprimé. Le 3°° segment qui est sétigère et les suivants ont presque tous, sauf les 14-26 derniers, à une petite distance au-dessus du mamelon sétigère dorsal, une paire de file(s branchiaux ciliés, minces et longs, manquant plus souvent à mesure qu on s'éloigne de la lête. Au mamelon supérieur il'y à à tous les segments des soies capillaires très fines au nombre de 8 à 9, auxquelles il vient se joindre dans les 23 derniers segments { à 4 soies aciculaires moins courbes et plus minces que les crochets aciculaires du mamelon ventral dont il va être question. Le mamelon inférieur a dans les 10 à 12 premiers segments des soies simples plus épaisses que celles du mamelon dorsal et légèrement recourbées, qui, dans les segments suivants, prennent la forme de soies aci- 94 DE SAINT-JOSEPH. culaires plus courtes, un peu plus courbes et terminées par un pelit croc à peine indiqué : il y en a d'abord 2, puis 5 à 7 et depuis le 30"° segment il y en 9 (fig. 59) ; partout ces soies sont entremêlées de 1, 2 ou 3 soies capillaires. Le segment anal uni du côté dorsal est bordé de cinq fes- tons du côté ventral (fig. 60). L'intestin est rempli de sable. Je trouve souvent l'A. caput esocis rempli d'œufs gris ou de spermatozoïdes. Les œufs qui ont un diamètre de 0°*,12 se montrent dès le 14"segment etmanquent dans les 18 der- niers. Les exemplaires arrivés à maturité parfaile ont au ma- melon supérieur 4 à 5 soies plus fines et quatre fois plus longues que les autres. La paire des gros organes segmentaires antérieurs lougs de 0,96, composés chacun de deux branches ciliées inté- rieuremeni, recourbées et accolées l’une à l’autre, occupant les cinq 1° segments sétigères, débouche de chaque côté du corps à la partie ventrale du 1°” segment sétigère. L'une des branches qui est incolore s'ouvre par un pavillon vibratile dans l'intérieur du corps au 2*° segment achète el l’autre légèrement colorée en brun communique avec l'extérieur par un pore cilié. Cette espèce est voisine de l’Aeterocirrus multibranchas Gr... mais celui-ci n’a que des soies capillaires. HETEROCIRRUS FLAVO-VIRIDIS N. S. Pl. IL, fig. 61. Différant de l’Æ. caput esocis par la couleur du corps et par la forme et la distribution des soies en crochets. Dans les coquilles draguées. Moins commun que l’AÆ.caput esOCs. Le corps long de 11 millimètres à 11*°,5 sur 0**,36 de large, avec 86 segments, est comme les tentacules et les branchies, coloré en vert foncé ou jaune d’or; dans ce der- nier cas la peau est couverte de corpuscules qui renferment ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 4 des granules jaunes; souvent les deux couleurs sont mélan- gées sur le même animal. | _ La tête est à peu près de même forme que chez l'A. caput esocis avec deux yeux. Deux gros tentacules très longs à gouttière ciliée, s’enrou- lant en spirale, sont placés sur le segment (1) qui suit le segment buccal, ayant chacun au-dessous un filet branchial. Les segments suivants sont séligères; beaucoup d’entre eux, comme pour l’Æ7. caput esocis, portent une paire de branchies latérales. Les deux 1° segments sétigères ont 5 soies capil- laires à la rame dorsale el à la rame ventrale ; au 3*° segment apparaissent à la rame ventrale 5 crochets bifides (fig. 61) qui remplacent les soies capillaires jusqu'à l’extrémité du corps. Au 13° segment, à la rame dorsale, il disparaît 4 des 5 soies capillaires qui y avaient persisté jusque-là, et celle qui reste est alors accompagnée jusqu’au segment anal de deux crochets bifides comme ceux de la rame ventrale. Pour ce qui concerne le segment anal el les gros organes segmentaires, je ne pourrais que répéler ce qui a été dit plus haut pour l’Æ. caput esocis. Cet Heterocirrus se rapproche du Cirratulus(Heterocirrus ?) fragilis Leidy (2) et du Cirratulus (Heterocirrus ?) viridis Lang. (3), qui ont aussi des yeux à la têle et des crochets bifides ; mais chez le 1* les deux gros tentacules sont placés au 2°° segment séligère et chez le second au 1° segment séti- gère ; enfin chez les deux les soies sont réparties différem- ment. Il serapproche aussi du Corratulus (Cirrineris) biocula- tus Kef., mais alors il faudrait admetlre que ce dernier ait perdu ses deux gros tentacules. (1) Je ne suis pas certain s'il est achète ou sétigère. {2) Leidy, Contribution towards a knowledge of the invertebrate fauna of the coasts of Rhode Island and New Jersey (Journal of the Academy of natural science at Philadelphia, 2° série, t. IL, 1855, p. 147 et pl. XI, fig. 39-43). (3) Langerhans, Die Wurmfauna von Madeira, II ter Beitrag. (Zeits. für wiss. Zool., t. XXXIV, p. 98). 56 DE SAINT-JOSEPH. HETEROCIRRUS Mariont N. S. PI. IL, fig. 62-64. Différant des deux Heterocirrus précédents en ce qu'il n’a pas d’yeux à la têle et en ce qu'il n’a que des soies capillai- res partout aux deux rames. Assez rare dans les dragages. Plusieurs exemplaires recueillis une fois à la pêche pélagique. Le corps rouge brun, colorant l'alcool en rouge, a 35 à 70 millimètres de long. Ceux de 35 millimètres ont 206 seg- ments et 0"",84 de large. La tête en cône obtus (fig. 62), sans veux, quelquefois ver- dâtre, est presque confondue avec le segment buccal achète, qui livre passage en dessous à une trompe massive dépas- sant la pointe de la tête lorsqu'elle est tirée. Sur le 2%° segment qui est séligère sont placés deux gros tentacules verdâtres à gouttière ciliée, se roulant en spirale, et une paire de branchies latérales en dessous. Il y a une paire de branchies latérales verdâtres à chacun des segments suivants qui sont séligères, puis elles s’espacent et disparais- sent entièrement à l'extrémité inférieure du corps. À chaque segment sétigère, on n'observe partout aux deux rames qu un faisceau de soies capillaires ; à la rame dorsale elles sont toutes droites, très fines et aussi longues que la largeur du corps. Dans les segments antérieurs, les soies ventrales sont semblables aux dorsales ; mais vers le 16" à 20° segment, quelques-unes d’entre elles deviennent un peu plus courtes, plus larges et légèrement courbes (fig. 63). Le segment anal est comme chez l'A. caput esocis bordé de 5 lobes en dessous. L'intestin contient des Opalina lineata. La circulation du sang a été étudiée par Keferstein chez le Cirratulus filiformis, puis par Claparède (1) chez le Cirratu- lus chrysoderma et l’A udouinia filigera, et enfin par Meyer (2) (4) Annélides du golfe de Naples, p. 265 et 269 et pl. XXII, fig. 3 et 3 B. — Recherches sur la structure des Annélides sédentaires, p. 91 et pl. XE, fig. 1-41. (2) Studien über Kürperbau der Annel. (Mitth. aus der zool. Stat. zu Neapel, t. VII, 1887, p. 690-695 et pl. XXII, fig. 4-8, et pl. XXVI, fig. 1-6 et 25). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 7 chez la Chætozone setosa. Ce dernier a découvert chez les Cirratuliens un sinus sanguin péri-intestinal que j'observe bien nettement chez l'A. Marioni. s’en détache au 60"° seg- ment séligère un très gros vaisseau dorsal qui devient plus mince à partir du 15° segment sétigère et s’arrêle avant le o"° segment pour se diviser en trois branches : l’une très fine se dirigeant vers la tête, les deux autres plus grosses se recourbant latéralement pour descendre vers l'extrémité inférieure du corps. Du 6” au 60"° segment le vaisseau dorsal contient les trois bandelettes de couleur foncée propres aux Cirratuliens. C’est le corps cardiaque des Flabelligériens, Sabellariens, Amphicléniens, Ampharétiens et Térébelliens dont 1l sera question plus longuement à propos des Térébel- liens. Claparède pensait que c’est un boyau contourné dont les replis prennent l’apparence de bandelettes (1). Mais il y a bien réellement des bandeleites indépendantes et flottant librement dans le vaisseau comme Cunningham l’a constaté chez le Cirratulus cirratus (2) et comme je l’ai vu chez l’Æ7. Marioni. Les cellules qui les composent sont remplies de granules pigmentaires foncés. Tous les détails précédents sont applicables au Cwrratulus filiformis et à l'Heterocirrus capul esocis, seulement chez le 1° le vaisseau dorsal se détache du sinus péri-intestinal au 70" segment sétigère, et chez le second là branche fine antérieure du vaisseau dorsal est beaucoup plus nette que chez l'A. Marioni. Elle arrive jus- qu'en dessous des deux yeux, où elle se bifurque pour con- tourner le cerveau, au delà duquel ces deux branches se réunissent pour former un vaisseau unique qui se prolonge jusqu'à l’extrémité de la tête et redescend vers le vaisseau ventral. Les deux gros organes segmentaires antérieurs (fig. 64) semblables à ceux décrits plus haut chez l’Æ. caput esocis occupent les quatre 1° segments sétigères. La branche colo- (1) Recherches sur la structure des Annélides sédentaires p. 95 et pl. XI, fig. 8. (2) On some points in the anat. of Polych. (Quart. Microsc. Journal, n° cx, t. XXVIIT, 1887, p. 265 et pl. XIX, fig. 21). 58 DE SAINT-JOSEPH. rée en brun débouche au 1°* segment sétigère sous le ventre à l'extérieur; dans la branche incolore qui s’ouvre par un pavillon vibratile à l'intérieur du corps au 2% segment achète, il existe un courant cilié actif se dirigeant vers la branche colorée. Les œufs en général verts occupent chez les femelles mûres les segments depuis le 21*° sétigère jus- qu'au 32*° avant-dernier. Cette espèce très voisine de l’Æeterocirrus multibranchis Gr. n'en diffère que par l'absence d’yeux à la tète el par sa taille plus considérable. | On peut également la rapprocher de deux espèces qui n ont aussi que des soies capillaires à tous les segments, mais qui appartiennent à d'autres genres : le Crratulus filifor mis Kef. et la Crrrineris tenuisetis Gr. FAMILLE DES SPIONIDIEXS Sars. Genre POLYDORA Bosc (Leucodore Johnst.), Carazzi el Lo Bianco Char. auct. | | On comprend que les roches granitiques des côtes de Dinard ne sont pas favorables aux Polydoriens qui ne peu- vent creuser leurs demeures que dans les roches calcaires (1). Aussi en rencontre-l-on rarement. Ceux qu’on trouve en très petit nombre se font dans les vieilles coquilles du fond de la mer un trou au-dessus duquel ils se construisent un petit tube de vase agglutinée avec du mucus. (4) M. Léon Vaillant a suggéré un ingénieux moyen de se rendre compte du niveau moyen de la mer, “ans les localités habitées par les Polydoriens, en observant la limite jusqu’à laquelle ils percent les roches calcaires. Cette limite correspond presque exactement au niveau moyen de la mer (Nou- velles études sur les zones littorales. Ann. des sc. nat., 7° série, t. XII, 1891, p. 39 à 50). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 59 Porypora cæcA OErst. (1). -LeuconorA cæÆca Willemoës-Suhm, leber Annel. an der Küsten der Fær OEr (Zeits. für wiss. Zool., t. XXII, p. 348 et pl. XVIII, fig. 4-5). ?POLYDORA CILIATA var. minuta Lang. Langerhans, Die Wurmfauna von Madeira (Zeits. für wiss. Zool., t. XXXIV, 1880, p. 91). Pozypora FLAvA Clpd.Claparède, Supplément aux Annélides du golfe de Naples, p.123. Carazzi, Revisione del genere Polydora Bosc e cenni su due specie che vivono sulle Ostriche (Mitth. aus der zool. Stat. zu Neapel, t. XI, 1893, p. 22, et pl. IT, fig. 9 et 10). Lo Bianco, Gli Annel. tubicoli trovati nel golfo di Napoli (Atti de l’Accad. delle scienze di Napoli, ?e série, t. V,n° 11,1893, p. 31). PI. IL, fig. 63-70. Quelquefois je recueille dans les dragages, habitant de petits tubes sur de vieilles coquilles d’huîtres, une Polydora que je crois être la Po/ydora cæca. Presque incolore ou fai- blement jaunâtre, elle a 6 à 20 millimètres de long sur 1 millimètre de large et 47 à 98 segments en tout. La tête (fig. 65), reposant sur le segment buccal qui la déborde des deux côtés et qui est cilié à son extrémité antérieure, se ter- mine en avant par deux petits lobes un peu divergents et se continue en arrière par une carène étroite jusqu’à la limite du 2*° segment. Il n’y a pas d'yeux. De chaque côté du seg- ment buccal qui est confondu avec la tête s'élèvent deux longs tentacules à gouttière ciliée très caducs. Ce segment buccal a, comme les segments 2, 3, 4 et 6 de chaque côté une rame dorsale et une rame ventrale avec un cirre à cha- que rame et un faisceau de soies simples limbées. Quant au o" segment, il est apode comme chezles autres Polydoriens. Il a un faisceau supérieur et un inférieur de 4 soies limbées ; entre les deux faisceaux, le corps est un peu en retrait de chaque côté et il en sort 4 à 6 grosses soies aciculaires à pointe très obtuse un peu recourbée, suivies de deux petits crocs rudimentaires comme Claparède les figure bien pour (1) Leucodorum cæcum, OErsted, Annul. Dan. consp., p. 39. — Zur Class. der Annul. (Archiv für Naturg., 1844, p. 106, pl. IL, fig. 13-16). — Webster (Annel. chæt. of the Virginian coast, 1879, p. 52 et pl. IX, fig. 119-122) décrit comme espèce nouvelle une Polydora cæca dont le nom est à changer. 60 DE SAINT-JOSEPH. la Polydora cornuta Bose (1). Une fois j’observe 5 grosses soies d'un côté et 6 de l’autre avec 1 seul croc rudimentaire des deux côtés. Les grosses soies sont entremêlées d'un nom- bre égal de soies beaucoup plus fines en houlette (fig. 66 et 67). Des muscles puissants placés entre la paroi du corps et l'intestin qui est rétréci dans ce segment aboutissent aux grosses soles comme Mc Intosh l’a observé chez la P. ciliata(2). Au 7° segment apparaissent les poches glandulaires pirifor- mes particulières aux Polydoriens et que Claparède a figu- rées pour la P. À gassisi (P. ciliata) (3). A la rame supérieure commencent les branchies en languette ciliée renfermant un vaisseau en anse recourbée, qui sontrabattues sur le dos, et les soies limbées persistent. Mais à la rame inférieure elles sont remplacées jusqu’à la fin du corps par 3 à 5 crochets bifides dont l’exirémité est encapuchonnée d’une gaine bi- valve transparente entr'ouverte en haut (fig. 68). Ils sont accompagnés au 7, 8" et 9" segments et aux 3 derniers par une soie beaucoup plus fine que les soies limbées dor- sales et ventrales ordinaires. Les branchies ne se montrent quelquefois qu’au $°° segment. Aux 13°° à 15°° segment, les poches glandulaires cessent et : vers le dernier tiers du corps, les branchies disparaissent (ainsi au 58" segment chez un exemplaire de 20 millimètres avec 98 segments), et les crochets de la rame inférieure ne sont plus qu’au nombre de deux. Au 25" avant-dernier seg- ment commence à apparaître au faisceau des soies dorsales une soie droite, pointue, presque aciculaire, à laquelle il s’en joint une 2° du 8*° au 3° avant-dernier segment. En même temps les soies limbées deviennent peu à peu presque capillaires. Les 2 segments anteanaux me paraissent man- (1) Claparède, Ueber Polydora cornuta (Müller Archiv für Anat., 1861, p. 544 et pl. 13, fig. 17), et Études anatomiques sur les Annélides, etc. observ. dans les Hébrides (Mém. de la Soc. d’hist. nat. de Genève, t. XVI, 1862, p. 117). (2) Mc Intosh, On the structure of the body wall in the Spionidæ (Proceed. of the Royal Society of Edinburgh, t. IX, 1878, in-8, p. 128). (3) Annélides du golfe de Naples, pl. XXII, fig. 1B. — Voir aussi : Eisig, Die Capitelliden, in-fol., 1887, p. 334. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DÉS COTES DE DINARD. 61 quer de soies ventrales et de crochels ventraux. Le segment anal se termine en ventouse. Le canal digestif, à un segment qui n’est pas le même chez tous les individus, tantôt le 15° ou 16*°, tantôt le 20°, tantôt Le 25°°, se rélrécil en une sorte de gésier à parois mus- culeuses épaisses (fig. 69) que Marion (1) a déjà indiqué chez la P. Agassizü(P. cæca?). Je n'ai rencontré cette disposition que dans cetle espèce et n’y ai jamais vu les 4 corps durs que Marion prenait pour des organes trilurants et que Carazzi considère comme des concrélions minérales. Les œufs et les spermatozoïdes à tête allongée (fig. 70) sont dans les derniers segments. La Polydora ciliata, var. minuta de Langerhans n’est pas la même que celle de Grube et se rapproche de la P. flava déerite par Carazzi et Lo Bianco. Carazzi fusionne cette der- nière espèce avec la P. cæca. Mais la description d’OErsted est si incomplète qu'il est difficile de se prononcer. En tous cas l'espèce (s’il n’y en a qu’une) devrait prendre le nom de P. cæca qui est le plus ancien. La Polydora à laquelle 7 attri- bue le nom de cæca a les soies en houlette que semble figu- rer OErsted (/oc. cit., fig. 16) au 5° segment, tandis qu'elles sont lancéolées chez le P. flava. De plus je ne trouve pas plus qu'OËrsted les soies courtes et capillaires observées par Carazzi et Lo Bianco à la rame dorsale des 9*° segment et suivants chez la P. flava, en admettant que ces soies appar- tiennent bien à la rame dorsale et ne soient pas des produc- lions glandulaires, comme je l’indiquerai plus loin. J'hésite donc à identifier les deux espèces. Mers du Nord. Méditerranée ? (1) Annél. du golfe de Marseille (Ann. des sc. nat., 6° série, t. IL, 1875, p. 84). 62 DE SAINT-JOSEPH. POLYDORA CILIATA Johnst. [1). LEucononum cicrATuM OErsted, Ann. Danic. consp., 1843, p. 39 et pl. I, fig. 31, pl. VIT, fig. 104. — Zur Classif. der Annul. (Archiv für Naturg., 1844, p. 105). LEUcODORE CILIATA Williams, Report on the brit. Annel. (Report of the brit. Associat., 1851, p. 206) — > Keferstein, Unters. über niedere Seethiere (Zeits. für wiss. Zool., t. XII, 1862, p. 116 et pl. X, fig. 1-10). — — Quatrefages, Hist. nat. des Annél., t. Il, p. 300. — — . À. Agassiz, On the young stages of a few Annel. (Ann. Lyceum Nat. hist. of New York, t. VIII, p. 328 et pl. VIII et IX, fig. 26-38). — — Ray Lankester, On Lithodomous Annelids (Ann. of nat. hist., 4e série, t. 1, 1868, p. 233 et pl. XI). — — Mc Intosh, Rock boring Annelids (Ann. of nat. hist., 4e série, 1868, t. IT, p. 2:6 et pl. XVIII et XIX). — — Tauber, Annulata danica. Copenhague, 1879, in-8, p. 118. — — Jacohi, Anat.-hist. Unters. der Polydoren der Kieler Bucht (Inaug. Dissert. Weiïssenfels, 1883, in-8). — Levinsen, Syst. geogr. Overs. over Nord. Annul. (Vidensk. | Meddels., 1884, p. 99). — — Cunningham and Ramage, Polychæta sedentaria of the Firth of Forth (Trans. Edinb. Soc., 1888, in-4, t. XXXIII, p. 641 et pl. XXX VII, fig. 5). —— — Giard, Le laboratoire de Wimereux en 1889 (Buil. scient. de la France et de la Belgique, t. XXII, 1890, p. 277). — — Whitelegge, Report onthe Worm disease affecting the Oysters on the coast of New South Wales (Records of the Australian Museum. Sydney, t. 1, 1890, p. 41-54 et pl. IT, fig. 1-4 et 10). ee _ Joyeux-Laffuie, Sur la présence et l’action destructive de la P. ciliata sur les côtes du Calvados (Bull. Soc. Lin. de Nor- mandie, 4° série, &. V, 1891, p. 173). — — Carazzi, Revisione del genere Polydora (Mitth. Naples, t, XI 1893, p. 179, et pl. IL, fig. 4-5). _ — Lo Bianco, Gli Annel. tubicoli del golfo di Napoli (loc. cit., A2) LEUCODORA CILIATA Var. minuta Gr. Grube, Beschr. neuer oder wenig bekannt. Annel. (Archiv für Naturg., 1855, p. 107). Poryrora AGassizrr Clpd. Claparède, Annélides du golfe de Naples, p. 314 et pl. XXII, fig. 1. PULL fe. eva Vivant dans de petits tubes. Trouvée aux Ormelettes dans une éponge (2) et aux Oitellières sur des tubes de Sabella- riens entremêlés de tubes de Pomatoceros triqueter. Le corps légèrement jaunâtre a 10-12 millimètres de (4) Leucodore ciliatus, Johnston, Mag. Zool. and Bot., t. II, 1838, p. 67 et pl. ILE, fig. 1-6. — Catal. of brit. non parasit. Worms, p. 205 et pl. XVII, fig. 1-6. (2) Hornell avait aussi observé des Polydora cæca vivant dans une éponge, la Microciona plumosa Bowerbanck (Nature, t. XLVII, 1892-1893, p. 78). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 63 long sur 0"*,6 de large et 74 à 81 segments. La tête bifide se prolonge en arrière jusqu'au 2*° segment par une carène étroite sur laquelle sont placés 2 yeux en regard l’un de l’autre. De chaque côté de la tête s'élève un tentacule qui, rabaitu sur le dos, atleint jusqu’au 10° segment. Le seg- ment buccal fusionné avec la têle n’a pour les 2 rames que des soies ventrales faiblement limbées. Les 3 segments suivants ont une rame dorsale et une ventrale chacune avec un cirre et des soies comme les précédentes. Au 5*° segment, outre ces soies dorsales et ventrales qui sont en plus pelit nombre, il y a 5 grosses soies aciculaires bifides (fig. 71) suivies de 2 soies semblables rudimentaires et accompa- gnées chacune d’une soie en fer de lance comme celle que je figure pour la Polydora pusilia N. S. (fig. T6), mais plus forte. Les glandes apparaissent très petiles au 6° segment, deviennent plus grosses au 7” et persistent jus- qu’au 16*° ou 17° où elles sont à peine distinctes. Au 7° segment les soies ventrales sont remplacées jusqu’à la fin du corps par des crochets bifides encapuchonnés (fig. 72) au nombre de 3 à 7 dont la base à la limite du tiers anté- rieur offre une légère constriction. C’est à ce segment aussi que commencent les branchies à longs cils avec le vaisseau en anse qu'on retrouve jusqu'au 27° ou 31*° segment. Le segment anal coloré en brun a, vu de côté, la forme d’un sabot de cheval dont l’échancrure est du côté dorsal. Les œufs sont roses. L'embryon de la P. chata que j'ai recueilli une fois à la pêche pélagique a été exactement décrit par A. Agassiz (1). Le corps mesurant 1*°,56 de long sur 0*°,30 de large (fig. 73), composé de 17 segments sétigères, a de chaque côté du dos à chaque segment une ou deux taches d’un violet (4) L’embryon de L. ciliata décrit et figuré par Claparède (Beob., etc., p. 69 et pl. VIT, fig. 4-11) est un embryon de MNerine (voir plus loin). D'après l'opinion de Leuckart el Pagenstecher (Unters. über niedere Seethiere. Müller Archiv für Anat., 1858, p. 613), il en est probablement de même de l'embryon de L. ciliata figuré par OErsted dans son Annul. Danic. conspectus, pl. VI, fig. 96. 64 DE SAINT-JOSEPH. foncé auxquelles il s’en joint 2 autres étoilées au milieu du dos aux segments 8-12. La têle ronde, avec 6 yeux, est entourée d’un bourrelet qui est échancré du côté ventral. C'est sur ce bourrelel que prennent naïssance les 2 tenta- cules longs de 0**,24. Le 1°" segment n'a que des soies dor- sales faiblement limbées et un petit cirre dorsal. Tous les autres segments, y compris le 5*°, ont en outre des soies ventrales semblables. Au 5° segment, il y a 2 grosses soies aciculaires bifides suivies d’une soie semblable en voie de formation et accompagnée chacune d’une soie en fer de lance. Du 6*° au 12°° segment se montrent les glandes. Au 7° segment il se joint aux soies ventrales devenues moins nombreuses 2 crochets qui sont ensuite au nombre de 3, tout à fait semblables à ceux des adultes. Le segment anal est aussi le même que chez ceux-ci. L'’intestin verdâtre est rempli de granulalions graisseuses. Il y a une couronne de cils vibratiles longs autour dela tête et du segment anal et une bande de cils plus courts à chacun des autres segments. Nulle part on n observe les longues soies barbelées des em- bryons de Nerine. L'état de cet embryon me parail intermé- diaire entre ceux que représeute Agassiz dans ses figures 27 et 28 (1). La Polydora ciliata à été décrite par les auteurs avec des différences dans le nombre des segments, des yeux, des branchies et des soies aciculaires du 5% segment. Il me semble que ses caractères distinctifs sont : 1° la longueur des cils branchiaux; 2° la bifidité des soies aciculaires du 5 segment (2); 3° la constriction de la base des crochets ventraux. Ces deux derniers caractères ont été élablis par Agassiz chez les jeunes et par Jacobi chez les adultes et j'ai pu constater l’exactitude de leurs observations. Mers du Nord. Manche. Atlantique. Méditerranée. (1) Mecznikow a décrit et figuré le premier stade de l'embryon de la P. ciliata (Beitr. zur Kennt. der Chæt. Leits. für wiss. Zool., t. XV, p. 338 et pl. XXV). — Voir aussi : Whiteleage, loc. cit., pl. EE, fig. 2: (2) Ces soies bifides existent aussi chez la Polydora hoplura, d’après Claparède. és . À ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 65 POLYDORA HoPLURA Clpd. (1). PozyporA HoPpLuRA Carazzi, loc. cil., p. 20 et pl. II, fig. 6 et 7. — — Lo Bianco, loc. cil., p. 30. Je n’en ai jamais trouvé que des exemplaires incomplets sortant de vieilles coquilles d’huîtres. Cette Pol/ydora, très reconnaissable à ses crocs caractéristiques exactement figurés par Claparède (loc. cit., fig. 20) et qui lui servent à se creuser des galeries dans les coquilles, est voisine de la P. hamata Webst.(2) qui se creuse aussides galeries dans les coquilles et de la P. hamata Lang. (3) qui perfore les tests des Balanes. Carazzi pense que cette dernière espèce est la même que la P. hoplura; mais M. Mesnel (4) est d’un avis différent, trouvant qu’elle se rapproche davantage de la P. cæca. Méditerranée. Atlantique? PoLYDORA PUSILLA N. S. PI. IL, fig. 74-71. Dans de petits tubes de vase sur les coquilles draguées. Cette Polvdora d’un blanc mat, colorée en jaune par l’in- testin, a 3"*,60 de long sur 0**,66 de large, et 29 segments en tout. La tête (fig. 74) sans yeux se prolongeant en arrière par une large carène est légèrement échancrée en avant. Les deux gros tentacules placés sur les côtés du segment buccal ont 0"*,48 de long. Le segment buccal et les trois suivants ont une rame dorsale et une ventrale avec un cirre et un faisceau de soies faiblement limbées à chacune. Au 5°° seg- ment, il n'y a ni pied ni cirres maïs un faisceau dorsal et ventral de soies subulées et, entre les deux, 3 grosses soies (1) Annélides du golfe de Naples, p. 318 et pl. XXII, fig. 2. (2) Webster, Annel. chætop. of the Virginian coast (Trans. of the Albany Inst., t. IX, 1879, p. 51 et pl. VIIL, fig. 111-116 et pl. IX, fig. 117-418). (3) Langerhans, Die Wurmfauna von Madeira (Zeits. für wiss. Zool., t. XXXIV, 1880, p. 92). — Le nom de celte espèce doit être changé, ayant été pris auparavant par Webster. (4) Mesnel, Sur le genre Polydyra Bosc (Comptes rendus de l’Acad. des sc., 6 novembre 1893). ANN. SC. NAT. ZOOL. / VIE 5 66 DE SAINT-JOSEPH. aciculaires (fig. 75) terminées par un croc pointu et entre- mêlées d’un nombre égal de soies très fines en fer de lance (fig. 76); 2 grosses soies commencent à se former à côté des 3 autres. Les branchies en lanière ciliée apparaissent au 6" seg- ment en même temps que les glandes des pieds nes comme elles au 22°. Au 9*° segment 4 crochets bifides encapuchonnés (fig. 77) plus petits que ceux de la P. cæca et de forme un peu diffé- rente viennent remplacer, mais en partie seulement, les soies de la rame ventrale jusqu’au 3°° avant-dernier segment où celles-ci reparaissent de nouveau seules. Au 10° segment jusqu’au 17%, les soies de la rame supé- rieure sont accompagnées, comme Claparède l'avait re- marqué pour la Polydora flava (1), d'un nombre considérable de soies capillaires excessivement fines et plus courtes que les autres. Mais on peut objecter que ces soies ne sont pas adhérentes au corps et qu'elles sont déchargées par les glandes des pieds. Eisig (2) avait aussi remarqué que ces slandes contenaient des soies fines. Enfin Claparède (3) avait observé des soies semblables dans les poches glan- dulaires de la Snio Bombyx Clpd. Aux derniers segments les soies des deux rames devenant capillaires ne sont plus limbées. Le segment anal se termine en ventouse. Genre NERINE Jobhnsl., Sars. rev., sensu Clpd. (AONIS Aud. et Edw. nec Sav., MALACOCEROS Qfe. p. p.). Ce genre Nerine ayant été créé par Johnston (4), le genre Spio Fabr. (3) OErst. rev. (6) se trouva dédoublé d'une ma- ) Suppl. aux Annél. du golfe de Naples, p. 124: ) Die Capitelliden, p. 335. ) Suppl. aux Annél. du golfe de Naples, p. 122 et pl. XI, fig. 2B. ) Mag. of Zool. and Bot., II, 1838, p. 68. Von dem Spioge schlechte (Schr iften der Berliner Gesells. naturf. Freunde, t, VI. Berlin, 1785, in-8). (6) Annul. Danic. conspectus, 1843, p. 39. (4) (2 (3 (4 (3) ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 67 nière peu salisfaisante, et Sars (1) qui maintint provisoire- ment le genre Nerine convint lui-même que les différences élaient peu sensibles et qu’elles consistaient surtout, comme l'avait admis OErsted, en ce que le 1°” avait des pieds à lamelle et le 2*° des pieds à petits mamelons, distinction souvent délicate à établir. Claparède (2) conservant à regret, ainsi que l'avait fait Sars, le genre Merine dans le même sens, regarda comme lamelle la lèvre membraneuse de la rame supérieure lorsqu'elle borde la branchie au moins dans les segments antérieurs. Enfin Malmgren (3) dédoubla le genre /Verine lui-même en faisant revivre le genre Scolelepis (et non Sco/ecolepis) Blv. (4) créé par Blainville pour le Lum- bricus squamatus O. F. Müller (Nerine vulgaris Johnst.?) et très vaguement défini par lui. Malmgren n’en donna pas non plus de diagnose, se contentant d'indiquer qu’il en pre- nait pour type la Nerine (Scolelemis) vulgaris Johnst. à la- quelle il adjoignit la Nerine (Scolelepis) cirrata Sars (5) et la Nerine (Scolelepis) oxycephala Sars. Mais ces 3 espèces ont des caractères différents (entre autres la forme de la tête) et les seuls qui leur soient com- muns sont des branchies non bordées par la lamelle mem- braneuse de larame supérieure el un anus entouré de cirres. Ce sont donc ces deux caractères réunis, qui me paraissent êlre ceux que Malmgren a eus en vue, que j'atiribue au genre Scolelepis en le conservant. Quant au genre MNerine, je l’ad- mets dans le sens où le comprenait Claparède. En résumé les trois genres Spio, Nerine et Scolelepis sont si imparfaite- ment délimités et définis qu'ils ne peuvent être que provi- soires. [1 y a là certainement un nouveau classement à faire pour lequel il me manque malheureusement les matériaux nécessaires. (1) Om Annelideslægten Nerine og dens Norske arter (Forh. i Vidensk. Selsk. à Christiania, Aar 1861. Christiania, 1862, in-8, p. 59). (2) Annélides du golfe de Naples, p. 325. (3) Annul. Polychæta, 1867, p. 199. (4) Dictionnaire des sciences naturelles, t. LVIT, 1828, p. 492. Art. VERS. (5) Malmgren voudrait même établir un genre à part, Laonice, pour cette Scololepis. 6S DE SAINT-JOSEPH. LARVES DE NERINE. PI. IL, fig. 78-82, et pl AN hr. 83. Si j'attribue ces larves au genre Nerine plutôt qu'aux genres Scolelepis ou Spio, c'est que les Scolelepis sont très rares el que les Spio manquent complètement à Dinard. Je recueille quelquefois à la surface de la mer dans le filet d’élamine des embryons de Werine sans qu'il me soit possible de les rattacher avec certitude à une espèce dé- terminée. L'embryon le plus jeune et le plus petit que je rencontre est absolument semblable à celui que figurent Claparède (1) et Fewkes (2). Il nage avec une grande rapidité d'une manière qui rappelle celle des protozoaires du genre Halteria, et lorsqu'il s'arrête il déploie en éventail ses deux uniques faisceaux de soies barbelées. Il aune couronne de cils vibra- {iles à la tête et une autre au segment anal. Les 2 rudiments de tentacules sont ciliés (3). Claparède crut pouvoir affirmer que c’élait un embryon de Polydora ciliata, mais plus tard (4) il reconnut qu'il s'agissait d’une larve de Nerine, Agassiz ayant établi que les embryons de Polydora avaient déjà même très jeunes les deux faisceaux de grosses soies aciculaires propres au genre Polydora. Un embryon un peu plus âgé (fig. 78), long de 0°*,58, a la têle ronde avec trois cercles de cils vibratiles placés en avant de 4 yeux rangés sur une seule ligne. Il y a un segment buccal achète très étroit avec rudiment de tentacules (4), puis 5 segments séligères avec des soies fines subulées auxquelles il vient s'ajouter au 1‘, au 4"° et au 5°° segments de longues soies barbelées (fig. 78, &æ et 79); le corps se termine par un segment anal achète en ventouse. L'entrée de la bouche, (1) Beob. über Anat. und Entwick. wirbel. Thiere, elc., pl. VIT, fig. 4 et 5. (2) On the development of certain Worm larvæ (Bullet. of the Mus. of compar. zool. at Harvard college, t. XI, n° 9, pl. IL, fig. 2). | (3) Je trouve cette forme en abondance à la pêche pélagique à Concarneau. (4) Beitr. zur Kennt. der Entwick. der Chætopoden (Zeits. für wiss. Zool., t. XIX, p. 168 et 175). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 69 tout l'intestin rudimentaire légèrement brun et la sortie de l'anus sont garnis de cils vibratiles. On peut rapprocher cel embryon de la larve de Merine figurée par Agassiz (1). Plu- sieurs fois j'en recueille qui se sont mis à l'abri dans le calice vide d’une Campanularia (2). Un autre embryon plus avancé que le précédent, de 0**,90 de long sur 0"**,30 de large (fig. 80), a la tête plus large que haute, légèrement échancrée en avant et munie de 6 yeux en arrière desquels une couronne de cils vibratiles forme collerette. Du segment buccal achète partent deux larges lamelles foliacées qui sont probablement des rudi- ments de tentacules (fig. 81). Le corps un peu renflé au mi- lieu se compose de 13 segments sétigères et se termine par un segment anal en ventouse épatée, entouré d’une couronne de longs cils. Tous les segments sétigères ont de longues soies barbelées qui sont beaucoup plus longues au 1° segment, et quelques soies fines limbées à la rame supérieure; de la rame inférieure sortent seulement quelques soies limbées qui sont remplacées aux 4 derniers segments par des ero- chets bifides (fig. 82). La tête el le segment anal sont colorés en brun. Je vois autour de l'embryon quelques petits fol- licules bacillipares comme ceux qu'on observe dans les ten- tacules des Nerine adultes, mais je ne puis vérifier s'ils sor- tent des rudiments de tentacules. Cette larve se rapproche beaucoup de celle figurée par Claparède dans ses Beo- bachtungen, pl. VIT fig. 8. Une autre (fig. 83) a la tête assez semblable à celle qui vient d'être décrite. Deux lentacules rudimentaires rabattus de chaque côté partent du segment buccal achète presque confondu avec le lobe céphalique; puis viennent 17 segments sétigères et Le segment anal, Les 4 premiers segments n’ont (1) Onthe young stages of a few Annelids (Ann. of Nat. hist., 3° série, t. XIX, 1867, pl. VI, fig. 39). (2) Un peu plus tard, comme je l’observe à Concarneau, l'embryon a toujours des yeux, une couronne de longs cils vibratiles autour de la base de la tête et du segment anal, et 9 segments sétigères ayant tous de longues soies barbelées, 70 DE SAINT-JOSEPI. que des soies fines limbées; les 5 suivants ont en outre à la rame supérieure de longues soies barbelées (a), puis les 8 derniers ont à la rame supérieure des soies limbées seule- ment et à la rame inférieure, au lieu de soies limbées comme il y en avait jusque-là, des crochets bifides semblables à ceux de la figure 82. Le corps transparent, long de 2 millimè- tres, porte au dos de chaque segment deux marques violettes. L'entrée de la bouche et la sortie de l’anus sont ciliées. Chaque segment est entouré d’une ceinture de cils vibratiles, qui manque à la tête et au segment anal. L’embryon le plus développé que je rencontre a 29 seg- ments tous entourés d’une ceinture de cils vibratiles. Il n'y a plus de longues soies barbelées et les crochets bifides apparaissent au 15*° segment (1). Les larves de Spionidiens sont celles qu’on rencontre le plus souvent à Dinard en traînant le filet fin, et cependant les Spionidiens adultes sont rares sur toute la côte. On doit en conclure qu’ils habitent probablement la vase du fond de la mer (2). Toutes ces larves sont métachètes ; mais on ne doit pas attacher grande importance au nombre des segments qui portent les longues soies barbelées provisoires, ces sortes de soies étant très caduques. Quoique appartenant proba- blement toutes au genre Nerine, ces larves sont céphalotro- ques, ou télotroques ou polytroques. On voit donc que la disposition des couronnes ciliées serait un mauvais caractère pour établir à quel genre peut appartenir un embryon d’An- nélide. (1) Pour les embryons de Spionidiens on peut consulter: Frey et Leuckart, Beiträge zur Kennt. wirbell. Thiere. Brunswick, 1847, in-4, p. 98 et pl. E, fig. 19. — Leuckart, Ueber die Jugendzustände einiger Annel. (Archiv für Naturg., 1855, p. 63 et pl. IT, fig. 1-5). — Leuckart et Pagenstecher, Unters. über niedere Seethiere: Entwicklung von Spio (Müller’s Archiv für Anat., 1858, p. 610 et pl. XXIIL, fig. 1-6). — Horst, Bidrag tot de kenniss der Annel. van onze kust (Tidsch. van de Nederl. Dierk. Vereen., DI. V, 1881, p. 128 et pl. IT, fig. 12). — Cunningham and Ramage, Polychæta sedentaria of the Firth of Forth (Trans. Edinb. Soc., in-4, 1888, t. XXXIII, p. 638 et pl. 36 et 837, fig. 26 à 2 |. (2) La même observation s'applique à Concarneau. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 74 Le genre Nerine, comme il a été dit, comprend les Spio- nidiens qui ont une large lamelle membraneuse bordant la branchie en entier ou presque en entier du côté externe, au moins dans les segments antérieurs. : Les remarques suivantes sont applicables aux 3 espèces qui vont être décrites et probablement aux autres espèces du genre : Le corps à segments serrés ayant peu de hauteur, est un peu convexe en dessous, et plutôt aplati du côté du dos où une rangée de cils vibraliles relie Les deux bases de branchies dont la face interne qui est tournée vers le dos est seule garnie de cils ; la lamelle membraneuse soudée à la partie externe des branchies n’est pas ciliée. Comme chez tous les Spionidiens, les deux branches du vaisseau en anse des branchies ne sont pas reliées entre elles par des anses transversales. Les pieds sont biramés. La rame supérieure comprend une petite lamelle membraneuse antérieure (plus rapprochée que l’autre de la tête de l'animal) et une grande lamelle posté- rieure et le plus souvent, toujours dans les segments an- térieurs, une branchie dont le dos y est bordé par la lamelle postérieure de la rame; les soies sortent entre les 2 membranes. La rame inférieure est constiluée de même, mais les 2 membranes sont plus petites et, bien entendu, il n'ya pas de branchie. Toutes ces lamelles membraneuses ne sont pas ciliées. | De la bouche sort une trompe massive, courte, inerme, plissée, couverte de cils vibratiles, qui dépasse la tête en avant et un peu sur les côtés. Les téguments, surtout ceux des tentacules et des lamelles membraneuses des pieds, sont remplis de follicules bacilli- pares d’où je vois souvent sortir des bâtonnets. La nourriture des Nerine consiste en fucus et en très pelits coquillages. La coloration vert sombre velouté qui dis- tingue la partie postérieure de leur corps est due à de nom- breuses petites glandes qui tapissent l'intestin. 19 DE SAINT-JOSEPH. Les longs tentacules placés en arrière de la tête sont très solides, puisque les Nerine circulent dans la vase compacte sans les briser. Mais si l’on vient à toucher l'animal, ils se détachent presque toujours par suite d’un véritable phéno- mène d'autotomie (1). Il en est de même 1osauior garde quelque temps les Nerine en caplivité, ou qu'on les met dans l'alcool. NERINE FOLIOSA Aud. et Edw. (2). NERINE FOLIOSA Sars, Berelning om en i sommeren 1849 foret. zool. reise à Lofoten og Finmarken (Nyt Magazin for naturv., t. VI, 1851, p. 207). — Om Annelideslægten Nerine og dens Norske arter (Vid. Selsk. Forh. i Christiania, Aar 1861. Christiania, 1862, p. 61). ?NerEIS FOLIATA Dalyell, Powers of the Creator, elc., t. II, 1853, p. 155 et pl. XX, fig. 11-18. AONIS VITTATA Gr. Grube, Beschr. neuer oder wenig bekannt. Annel. (Archiv für Natury., 1855, 41. 1, p° 110) — FOLIACEA, Quatrefages, Hist. nat. des Annél., t. 1, p. 441 et pl. XVIII, fig. 2-4. SPIO FOLiosus Levinsen. Oversigt over de Nord. Annul. (Vidensk. Meddelser for 1883. Copenhague, 1884, in-8, p. 99). ? NERINE CONIOCEPHALA Johnst., Johnston Catalogue of british non parasitical Worms, p.201 et pl. XVII, fig. 9-13. — — Cunningham and Ramage, Polychæta sedentaria of the Firth of Forth (Trans. Edinb. Soc., t. XXXIII, 1885, in-4, p. 636 et pl. XXXVI, fig. 1). PI. IV, fig. 84-85. Dans le sable vaseux sur la côte au N.-0. de Ia pointe de la Vicomté et aux Ehbiens au N.-E. de la Tour dans les herbiers. Le corps long de 10 à 11 centimètres sur 8 millimètres de large a 220-234 segments chez les individus bien formés; rouge dans la partie antérieure et d’un vert foncé velouté dans la partie postérieure, il est extrêmement fragile comme celui des deux Spionidiens dont la description suit, el teint comme eux l'alcool en. vert. La tête sans prolongements latéraux, élargie en avant mais (4) Voir sur l’autotomie chez les Annélides : Giard, L'autotomie dans la série animale (Revue scient., 1er semestre, 1887, p. 629). (2) Aonis foliosa, Audouin et Milne Edwards, Hist. nat. du littoral de la France, t. II, p. 263 et pl. VE, fig. 9-13. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 74 non échancrée, se continue par une assez large crête (1) sur le segment buccal et se termine en arrière par un très petit appendice conique, que Sars appelle tentacule occipital. Deux gros tentacules préhensiles à sillon ventral cilié sont fixés au dos du segment buccal achète. De la bouche qui s'ouvre au-dessous de ce segment sort une trompe courte très exactement représentée par Audouin et Milne Edwards (/oc. cit. fig. 9). Les segments suivanis ont à la rame supérieure un faisceau de soies légèrement limbées sortant du pied d’une lamelle membraneuse antérieure rec- tangulaire bien distincte de la grande lamelle membraneuse postérieure conire laquelle elle est appliquée. La lamelle postérieure se prolonge du côlé externe jusqu’à l'extrémité de la branchie qu’elle dépasse et enveloppe, ce qui donne à celle-ci plus que dans les autres espèces de Nerine une appa- rence foliacée (fig. 84). La branchie a déjà 4**,5 de long au 6”* segment. À la rame inférieure, les soies semblables à celles de la rame supérieure, mais plus courtes, sortent du pied d’une petite lamelle membraneuse rectangulaire anté- rieure qui se relie du côté du ventre avec une lamelle mem- braneuse postérieure parallèle plus grande, de sorte que les soies semblent sortir entre deux lèvres. Les branchies vont en augmentant de longueur du 2° au 70" segment où les deux branchies opposées se touchent presque au milieu du dos; puis elles diminuent progres- sivement de taille. À partir du 60°° segment elles ne sont plus bordées par l’ailéron membraneux qui en est indépen- dant et qui n’en dépasse guère la base ; il en est ainsi jusqu’au 140°° segment où elles disparaissent. Aux 93 derniers segments qui sont abranches, la lamelle postérieure de la rame supérieure n’est plus qu’un disque et la lamelle antérieure se soude avec elle. Au 43*°-53*° segment apparaissent à la rame ventrale des crochets terminés par une pointe à peine recourbée, en- (1) Cette crête, qui est l’homologue de la carène des Polydores, comme le remarque Claparède, existe chez beaucoup de Spionidiens. 74 DE SAINT-JOSEPH. capuchonnés d’une petite gaine bivalve enlre-bâillée en haut (fig. 85), et entremêlés de quelques soies capillaires très fines ; sauf aux 40 à 50 derniers segments, il existe encore à l'extrémité de la rame ventrale la plus rapprochée du ven- tre 4 à 5 soies droites semblables à celles des segments antérieurs à pointe subulée très fine. C’est seulement au 70"° segment environ que les crochets se montrent à larame supé- rieure entremêlés de soies capillaires et accompagnés des soles légèrement limbées qui jusque-là existaient seules ; les crochels dépassent la lamelle membraneuse trois fois moins que les soies limbées. Cetle nouvelle distribution des soies persiste jusqu'à la fin du corps qui se termine par un segment anal où l’anus s'ouvre au-dessus d’un appendice membra- neux demi-circulaire. Cunningham et Ramage assimilent la Nerine coniocephala Johnst. à la Nerine foliosa, mais la 1" a l'anus entouré de cirres. Mers du Nord. Manche. Atlantique. Draguée à 1,326 mè- tres de profondeur dans l'expédition du Porcupine. NERINE LONGIROSTRIS Qfg. (1). PI. IV, fig. 86-90. Dans le sable vaseux des herbiers sur la côte aux Ehbiens au N.-E. de la Tour et à Saint-Énogat au Rocher Vidé. Les plus gros exemplaires que je rencontre ont 10 cen- timètres de long sur 8 millimètres de large; les autres ont 7 centimètres sur 5 millimètres et 185 segments. La partie an- térieure du corps est rose jusqu'au 40°° à 45°° segment et le reste d’un vert sombre velouté presque noir. La tête (fig. 86) très pointue en avant et sans prolonge- ments latéraux se continue par une carène sur le milieu de laquelle sont 4 petits yeux disposés en carré qui manquent cependant quelquefois. Cette carène se termine par un ten- (4) Malacoceros longirostris, Quatrefages. Mag. de Zool., 1843, p. 12 et pl. III, fig. 7 et 8. — Hist. nat. des Annél., t. I, p. 4#4. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 75 tacule occipital en pointe sur le 3*° segment. Le 1 segment qui n’a qu'une rame inférieure séligère porte deux longs tentacules d’un jaune doré (1) qui sont plus minces que dans les autres espèces. Chez un gros exemplaire ils ont 3 cenli- mètres de long et continuent à se tordre pendant trois Jours après qu'ils sont détachés du corps. Au-dessous de la partie dorsale du tentacule sur laquelle sont insérées les papilles remplies de follicules bacillipares, je remarque dans l'inté- rieur du tentacule des capsules à pointillé pigmentaire gri- sâtre qui semblent fixées à un petit pédicule (fig. 87) et dont j'ignore la signification. J’ai cru voir une fois les papilles dorsales projeter des fils urticants; mais cette observation est à contrôler. Les tentacules sortent du sable lorsque l’ani- mal y est enfoncé et doivent servir à saisir la nourriture. Un vaisseau aveugle unique en parcourt l’intérieur et le sil- lon ventral est garni de cils vibratiles. Les segments suivants ont une rame inférieure se compo- sant de deux lamelles disposées comme chez l'espèce précé- dente et d’un faisceau de soies légèrement limbées, une rame supérieure comprenant aussi deux lamelles dont la postérieure presque aussi large que celle de la MN. fo/osa borde la branchie jusqu’au bout (fig. 88); en arrière de la lamelle antérieure qui est en forme de petit disque aplati sort un faisceau de soies comme celles de la rame inférieure, mais plus longues. Au 33%°-45*° segment selon la taille des individus, com- mencent à paraître à la rame inférieure 2 ou 3 crochets bifides encapuchonnés d’une gaine (fig. 89) dont le nombre finit par s'élever plus loin jusqu’à 20; du côté le plus rapproché du ventre 3 à 6 soies subulées suivent la rangée de crochets qui est entremêlée ou non de 3 ou 4 soies capillaires très fines non limbées. En même temps la lamelle postérieure membraneuse de la rame supérieure ne borde plus que le (1) Sur la stucture des tentacules des Spionidiens voir : Strethill Wright, On the prehensile apparatus of Spio seticornis (New .Edinb. Phil. Journal, t. VI, 1857, p. 90 et pl. II, fig. 18 à 20), et Claparède, Annél. sédent., pl. XV, fig. 11. 706 DE SAINT-JOSEPH. premier tiers de la branchie, et la branchie se rapetisse de plus des trois quarts. Aux 12 ou 13 derniers segments les branchies qui se sont airophiées progressivement disparais- sent et l'intestin devient jaune. Les soies faiblement limbées persistent jusqu'à la fin du corps à la rame supérieure sans mélange de crochets. | L'anus s'ouvre au-dessus d’un appendice membraneux multilobé cilié au bord, non entouré de cirres. La N. longirostris a ordinairement l'intestin rempli de Rissoa parva Costa, dont elle se nourrit. Sur ses branchies ontrouve comme parasite la Trichodina pediculus Ehr. et dans les tissus du corps ou l’intérieur des branchies et des tenta- cules des distomes enkystés (fig. 90) que je pense provenir des Æissoa engloulis (1). Celle espèce qui a la tète pointue comme la Nerine conio- cephala Johnst (2) et la Nerine cirratulus D. Ch. (3) diffère de la 1 en ce qu’elle a les crochets bidentés et l’anus non entouré de cirres. Quant à la 2°°, les différences sont encore plus grandes. La N. cirratulus est beaucoup plus mince, n'ayant que 2**,5 de large environ; les branchies qui com- mencent au 2**segment sétigère, bien figurées par Claparède, ne sont pas bordées jusqu'au bout, même dans les segments antérieurs, par la lamelle membraneuse de la rame supé- rieure, les crochets ne sont pas de même forme et de plus chez des exemplaires de Naples de 165 segments el 7 centimèlres de long, bien mûrs avec des œufs semblables à ceux figurés et décrits par Claparède, je constate qu'aux (1) Voir : Schneider, Ueber ein. Parasiten der Holothuria tubulosa (Müller’s Archiv für Anat., 1858, pl. XIL, fig. 5). — Villot, Organisation et développe- ment de quelques espèces de Trématodes endoparasites marins (Ann. des sc. nat. 6° série, t. VIIL, pl. 9, fig. 7). (2) Johnston, Catal. ofbrit. non parasit. Worms, p. 201 et pl. XVIT, fig. 9-13. — Cunningham and Ramage, Polych. sedent. of the Firth of Forth (Trans. Edinb. Soc., t. XXXIIL, 1888, in-4, p. 636, et pl. XXXVE, fig. 1). (3) Claparède, Annélides du golfe de Naples, p. 326 et pl. XXIV, fig. 1. — Cunningham and Ramage, loc. cit., p. 637 et pl. XXXVI, fig. 2. — Lo Bianco, Gli Annelidi tubicoli trovati nel golfo di Napoli (Atti dell Accad. delle scienze di Napoli, 2° série, t. V, in-4, 1893, p. 32). 4 ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 77 segments où apparaissent les crochets à la rame ventrale, c’est-à-dire à partir du 42*°, la lamelle membraneuse de la rame inférieure est suivie d’un mamelon ventral achète bien net, et qu’à partir du 65% segment environ, il se joint des crochets aux longues soies limbées de la rame supérieure. Le segment anal est conformé comme l'indique Claparède et comme le figure Cunningham, avec un appendice mem- braneux demi-circulaire ventral et un anus dorsal. NERINE FLOROEENSIS N. S. (1). MALACOCEROS GIRARDI Qfg. Quatrefages, Description de quelques espèces d'Annélides errantes recueillies sur les côtes de la Manche (Magasin de Zool., 1843, in-8, p. 10, et pl. IL, fig. 1-6). — Hist. nat. des Annél., t. I, p. 442, pl. X, fig. 12, et pl. XVIII, fig. 5. i PI. IV, fig. 91-100. Johnston, Wiren el Sars, ce dernier avec doute, ont donné le nom de Nerine vulgaris à 3 Spionidiens qui sont 3 espèces différentes. La Nerine vulgaris Johnst. (2) (Scolelepis vulgaris Mgr.) a été très incomplètement décrite et von Marenzeller (3) vient seulement de donner tout récemment quelques indica- tions sommaires fort utiles qui permettent d'établir que cette espèce a les caractères suivants : Tête à 2 petits prolongements antérieurs latéraux quelquefois avec des yeux, 2 gros tentacu- les, branchies à peine bordées à leur base par le prolonge- ment de la lamelle membraneuse de la rame supérieure exis- tant depuis le 1° segment séligère inclusivement jusqu'aux 10-15 avant-derniers, crochets bidentés apparaissant au 28"°-34"° segment seulement à la rame ventrale, suivis du côlé ventral de 2 soies simples recourbées terminées en pointe très fine, anus entouré de cirres. La Nerine vulgaris de Wiren (4), dont on ne connaît que la partie antérieure et (1) Nerine vulgaris? Sars, Om Annelideslægten Nerine og dens Norske arter (Forh. à Vidensk. Selsk. i Christiana, Aar 1861, Christiania, 1862, in-8, p. 65). (2) Mag. of Zool. and Bot., IL, 1838, p. 70 et pl. IL, fig. 1-8. — Catalogue of brit. non parasit. Worms, p. 200 et pl. X VII, fig. 1-8. (3) Die Polychæten der Bremer Expedition nach Ostspitzbergen (Zool. Jahr- buch. Abth. für Systematik, t. VI, 1892, p. 429). (4) Chætopoder frän Sibiriska Ishafvet och Berings haf (Vega expeditionens Vetensk. arbeten, t. IL. Stockholm, 1883, in-8, p. 408). 78 DE SAINT-JOSEPH. qui ne peut être confondue avec la précédente, a des cro- chets à parlir du 60" segment à la rame inférieure et plus loin aussi à la rame supérieure. La Nerine vulgaris (?) de Sars doit être maintenue dans le genre /Verine, tandis que la N. vulgaris de Johnston et pro- bablement aussi celle de Wiren sont des Scolelepis. Elle diffère de l'espèce de Johnston, surtout par la forme des crochets et des branchies et par le nombre de ces dernières. Je crois pouvoir l'appeler Nerine Floræensis du nom de l’en- droit où Sars l’a découverte. C’est cette espèce que j'ai trouvée plusieurs fois à Dinard et une fois à Concarneau et que je vais décrire avec quelque détail. | Dans le sable vaseux des herbiers au N.-E. de la Tour dés Ehbiens. L’exemplaire le plus long que je déterre a 16 centimètres de long sur 6 millimètres de large et compte 329 segments. Le corps atténué aux deux extrémités, Jaune rouge en avant, est vert foncé dans la partie postérieure. La tête sans veux reposant en très grande partie sur le segment buccal a la forme d’un triangle dont la base repré- sentant le front à un pelit prolongement latéral à ses 2 an- gles. Le 3*° angle dirigé en arrière se termine sur la base d’un petit cirre (£entacule occipital de Sars) qui occupe le dos du 1* segment sétigère et dont la pointe est tournée vers le bas (fig. 91). | Le segment buccal achète porte de chaque côté du dos 2 gros et longs tentacules, à sillon ventral cilié, se roulant en spirale. Les branchies qui commencent au 2” segment (1* séligère) persistent Jusqu'au dernier. Elles deviennent progressivement plus grandes et atteignent leur maximum de taille vers le milieu du corps pour décroître ensuite jus- qu'à la fin. Chaque segment sétigère, y compris le 1” où tous les appendices sont plus petits, se compose: 1° d’une rame supérieure avec une branchie, une petite lamelle mem- braneuse antérieure en forme de disque, une lamelle posté- rieure plus élevée qui s'étend Jusque sur la branchie qu'elle ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 79 borde jusqu’en haut (fig. 92), mais moins largement que dans les 2 espèces précédentes ; un faisceau de soies sort entre les 2 lamelles au nombre de 60 par exemple au 37° segment; 2° d’une rame inférieure dont les 2 lamelles et les soies au nombre de 50 par exemple au 37*° segment, sont semblables à celles de la rame supérieure mais moins développées. Du côté ventral seulement, chaque segment est biannelé ; les 2 lamelles antérieures de la rame inférieure reposent sur l’an- neau antérieur (le plus rapproché de la tête) et Les 2 lamelles postérieures de la rame supérieure sur l'anneau posté- rieur (fig. 93). | Vers le 39*°-44°° segment, la lamelle membraneuse de la rame supérieure ne borde plus la branchie que jusqu’au liers de sa hauteur (fig. 94); vers le 90*° elle s'arrête presque à la base et finit par y disparaître complètement à la fin du Corps. Les soies des 2 rames sont limbées et un peu recourhées en arrière (fig. 95), plus longues à la supérieure qu’à l’infé- rieure. Elles sont couvertes de siries transversales et longi- tudinales qui ont l'apparence d’un pointillé ; la partie limbée a des stries obliques. Ces soies restent seules à la rame dor- sale jusqu'à la fin du corps, mais à parlir du 39*°-52%* seg- ment, apparaissent à la rame ventrale des crochets tri- dentés (1), d’abord au nombre de 3 puis de 20 à 24, dont l'extrémité est renfermée dans une gaine bivalve ne formant pas capuchon el laissant la pointe libre (fig. 96). Le croc principal est plus horizontal que chez les autres Nerine el le 3° sensiblement plus petit que ceux qui le précèdent. En re- gardant les crochets de trois quarts, on découvre qu'entre le 1# et le 2*° crocet entre le 2% et le 3° il ya de chaque côté un petit croc complémentaire. En les regardant de face (fig. 97), ils paraissent avoir un croc unique dont la pointe (1) Cette forme de crochets ne me parait avoir été observée dans la famille des Spionidiens que chez la Nerine Floræensis par Sars et chez le Spio Atlanticus Lang. par Langerhans (Die Wurmfauna von Madeira, XII ter Beitrag. Zeits. für wiss. Zool., t. XXXIV, 1880, p. 89 et pl. IV, fig. 2). 80 DE SAINT-JOSEPH. est dirigée en avant du côté de la tête de l'animal. C’est ce qui explique peut-être l'erreur de Quatrefages qui trouvait les crochets unidentés. Tous ces crochets sont entremêlés de soies beaucoup plus nombreuses que dans les 2 espèces pré- cédentes : les unes semblables à celles des segments anté- rieurs, les autres moins longues, extrêmement fines, très droites, ayant 2 stries longitudinales (fig. 98) ; enfin après la rangée des crochets du côté ventral, il y a quelquefois un faisceau de 4 de ces dernières soies très fines auxquelles font suite 5 à 6 soies non limbées piquetées recourbées en arrière (fig. 99) qui ne manquent jamais, plus longues que les soïes entremêlées aux crochets et terminées brusquement par une pointe excessivement fine, comme si la soie avait été pincée. L’anus est entouré d’une membrane circulaire très fine- ment dentelée au bord et portant 20 à 30 cirres minces longs de 1**,04 parmi lesquels, chez un exemplaire, j'en observe 2 plus longs, plus larges et bifurqués qui sont sans doute mons- trueux (fig. 100). | Le Malacoceros Girardi, comme je m'en suis assuré sur les exemplaires du Muséum, répond absolument à la descrip- tion ci-dessus de la Verine Floræensis el ne peut être assi- milé, comme l’indiquait Malmgren (1), à la Scolelepis vulga- ris Johnst. | Une seule fois à Cézembre, dans des corallines, je recueille un jeune exemplaire de cette espèce. Le corps de couleur orangée avec intestin brun, long de 10 millimètres sur 1 mil- limètre de large, compte 69 segments. L'animal très actif nage en se tortillant violemment. La tête est semblable à celle de l'adulte, mais avec 4 yeux en trapèze à la partie pos- térieure. C’est un exemple de plus d’un Annélide polychète ayant des yeux à l’état jeune et en manquant à l’élat adulte. En regard de la dernière paire d’yeux naissent sur le seg- ment buccal achète les 2 tentacules longs de 1**,80 à sillon (4) Annul. Polych., p. 199. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 81 cilié. Le 2*° segment est déjà sétigère et branchifère avec des pieds et des soies semblables à ceux des adultes. Les branchies qui atteignent au plus 0"®,48 de haut dans les segments suivants persistent sur tout le corps, sauf peut-être aux 2 derniers segments. A la rame inférieure du 21*° seg- ment un croc tridenté vient se mêler aux soies; au segment suivant, il y en à 2, puis 3, 4 et 5 jusqu’à la fin du corps. Il y a alors à cette rame le même mélange de soies que chez l'adulte, mais après la rangée des crochets du côté ventral, il n’y a pas de faisceau de petites soies très minces et il n’y a que 2 soies non limbées à pointe très fine au lieu de 5. Nulle part il n y a de crochets à la rame supérieure. L'anus est en- touré de 8 cirres longs de 0**,24 avec poils tactiles. Mers du Nord. Atlantique. Manche. GENRE SCOLELEPIS Blv. SCOLELEPIS OXYCEPHALA Sars (1). SCOLECOLEPIS OXYCEPHALA Malmgren, Ann. polych., p. 200. SPIO OXYCEPHALUS Levinsen, System. Geogr. Overs. over de Nord. Annul. (Vidensk. Meddels. Copenhague, 1884, p. 100). PI. IV, fig. 101-103. Trouvé une seule fois dans une touffe de corallines sur la côte à la balise de Rochardien. La partie postérieure du corps manquait à cet exemplaire, mais j'ai pu compléter la description au moyen de plusieurs exemplaires que j'ai ren- contrés au Croisic dans des fentes de rochers. Le corps très mince, jaunâtre en avant, plus foncé en arrière, long de 10 centimètres sur 1 millimètre à 1°*,20 de large, compte environ 174 segments. La tête pointue (fig. 101) avec un prolongement postérieur triangulaire peu distinct s'étendant jusque sur le 1° segment sétigère porte 2 petits yeux placés en arrière à la limite du segment buccal achèle sur lequel sont implantés 2 gros (1) Nerine oxycephala, Sars (Forh. Vidensk. Selsk. Christiania, 1861, p. 64). ANN. SC. NAT. ZOOL. XvII, 6 82 DE SAINT-JOSEPH. tentacules épais à sillon ventral cilié. Le segment suivant sétigère a de très petits appendices semblables à ceux beau- coup plus gros du segment suivant, qui a à la rame supé- rieure une branchie subulée atteignant plus loin 0"*,40 de haut, entourée d’une grande lamelle membraneuse foliacée triangulaire qui n’est soudée à la branchie nulle part ailleurs qu'à la base; les soies faiblement limbées et un peu courbes sont placées entre cetts lamelle et la branchie. A la rame inférieure 11y à une petite languette membraneuse sémiovale et un faisceau de soies semblables moins nombreuses et plus. courtes. Au 22°°-23"° segment, selon lesexemplaires, lesbranchies disparaissent et la languette de la rame supérieure devient tout à coup sémiovale et aussi petite que celle de la rame inférieure. Au 28°° segment séligère, des crochets bifides (fig. 102) en- tourés d'une gaine transparente commencent à se montrer à la rame inférieure, accompagnés chacun d’une soie capil- laire extrêmement fine non limbée; peu à peu le nombre s’en élève à 5 et les soies He limbées des segments précédents disparaissent complètement. À la rame supérieure les crochets n’apparaissent qu'au 30° segment sétigère, accompagnés aussi de soies capillaires très fines. Au 44*° segment les soies limbées dont quelques- unes avaient persisté jusque-là, sont remplacées par des soies non limbées courbes (fig. 103). A partir de ce 44*° segment, les soies sont donc ainsi distribuées : à la rame supérieure 3 soies courbes, puis 6 crochets entremêlés d'autant de soies capillaires; à la rame inférieure 5 crochets entremêlés de 5 soies capillaires et suivis du côlé ventral de 2 soies plus longues légèrement limbées. L’anus est entouré de 6 à 8 cirres courts et un peu renflés. Mers du Nord. Atlantique. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 83 FAMILLE DES MAGELONIDES Cunn. et Ram. GENRE MAGELONA Fritz Müll. MAGELONA PAPILLICORNIS Fr. Müll. (1). MaAGeLoNaA pAPiLLicoRIs Mc Intosh, Beitr. zur Anal. von Magelona (Zeit. für wiss. Zool., t. XXXI, 1878, p. 401-472 et pl. XXIX-XXX VIII). — — Giard, Fragments biologiques sur le développement de | M. papillicornis (Bull. scient. du Dt du Nord, ?e série, 9e année, 1886, p. 98). — Cunningham and Ramage, On the Polych. sedent. of the Firth of Forth (Trans. Edinb. Soc., t. XXXIII, p. 642 et pl. XXXVIIL, fig. 6). — Lo Bianco, Gli Annelidi tubicoli trovati nel golfo di Napoli (Atti dell Accad. delle scienze di Napoli, ?e série, t. V, | in-4 1893, p. 34 et pl. Ill, fig. 2). MAGELONA sP. (JEUNE) Claparède, Beob. über Anal. und Entwick. wirbell. Thiere, | etc., in-fol., 1863, p. 74, pl. X, fig. 9-14, et pl. XI, fig. 1-2. Mas MIRABILIS JOHNST. Johnston, Catal. of brit. non parasit. Worms, p. 218. PRIONOSPIO TENUIS (JEUNE), Verr. Fewkes, On the development of certain Woire larvæ . (Bullet. of the Museum of compar. zool. at Harvard college, t. XI, 1883, p. 167 et pl. I, fig. 1-13;. PI. IV, fig. 404. A la plage des bains de Dinard, dans le sable gris qui découvre à presque toutes les marées. J'en recueille seulement 2 fragments antérieurs dont le plus long a 28°°,20 et 69 segments séligères. La description très complète de Mc Intosh me e dispense d'entrer dans de longs détails. Le corps très mince (0"",84 de large), coloré en blanc rosé, avec intestin brun, se compose de 2 régions séparées l’une de l’autre par le 9°° segment sétigère qui est différent de tous les autres. La tête sans yeux, bien caractéristique, aplatie en forme de spatule, rappelant celle de quelques Némertiens, très musculeuse, servant à fouir le sable, haute de 1°*,20 sur 0"*,60 de large, est parcourue du côté ventral (?) par 2 sillons ciliés longitudinaux parallèles (2). (1) Einiges über die Anneliden Fauna der Insel St Catharina (Archiv für Naturg., 1858, p. 215). (2) En examinant ces sillons sur l'animal vivant, j'ai omis de noter de quel côté ils se trouvaient. \ 84 DE SAINT-JOSEPH. La bouche triangulaire qui livre passage à une trompe rouge non ciliée, plissée, en forme de sac allongé de 0"",6 de diamètre (1), s'ouvre à la base de la têle en avant du 1 segment achète sur la partie antérieure duquel sont im- plantés les tentacules du côté dorsal. Les tentacules longs de 7 millimètres, très peu caducs, à la différence de ceux des Spionidiens, sont garnis en dessous, dans les 6 derniers millimètres, de 2 rangées parallèles de papilles non ciliées hautes de 0**,15. Ces papilles qui se terminent en ventouse sont parcourues par de nombreuses fibres musculaires lon- gitudinales et émettent des follicules bacillipares. Le 1° segment sétigère fait suite au segment buccal. Comme aux 7 subséquents, les 2 rames sétigères sont placées à la partie antérieure du segment. La rame dorsale se com- pose d'une lamelle dorsale mince, incolore et comme foliacée qui enveloppe des soies plates à limbe transparent bien figurées par Mc]Intosh (/oc. cit.,pl. XXIX, fig. 2) au nombre de 25 à 32. Larame ventrale comprend une lamelle ventrale plus allongée et moins large que la dorsale et un faisceau de soies à peine limbées, plus longues et moins nombreuses que les dorsales. Le 9*° segment sétigère très peu semblable aux autres, comme le 4*° des Chétoptériens et le 5*° des Polydoriens, est peu élevé; les appendices sont dirigés en avant, entourant comme d’une collerette des soies d’une seule sorte, très différentes des précédentes, terminées par un petit disque surmonté d'une pointe filiforme (2). Déjà je trouve quelques-unes de ces soies à la rame dorsale du 8*° segment, et à l’un de mes exemplaires j'observe au 9% segment des soies ventrales à peine limbées au-dessous des soies en disque. C’est au 10% segment séligère que commence la 2" région. Les segments me paraissent biannelés et c'est sur l’anneau postérieur que sont placés les pieds. Ils consistent en un fais- (1) Cunningham (fig. 6€) représente exactement la tête vue de côté avec la trompe tirée. (2) Voir Mc Intosh, pl. XXIX, fig. 3 à 6. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 85 ceau supérieur et un faisceau inférieur de 7 à 8 crochets (1) qui remplacent les soies et qui sont séparés l’un de l'autre par une lamelle supérieure et une lamelle inférieure folia- cées (2) deux fois plus grandes que celles de la première région (0"°,24 de diamètre au lieu de 0**,12 pour la la- melle supérieure). Vus de face, les crochets apparaissent entourés d’une valve creuse dont l'extrémité supérieure dentelée au bord est rabattue sur le sommet du crochet (fig. 104). | L'intestin brun est rempli de sable et de diatomées. Mers du Nord. Manche. Atlantique (3). Méditerranée. FAMILLE DES ARICIENS Aud. et Edw. (Sars, Mgr. rev.). Genre ARICIA Sav., Aud. et Edw. rev. (4). ARICIA LATREILLI Aud. et Edw. (5). PL. V, fig. 109-118. Cette espèce est commune dans le sable demi-vaseux sur la côte à Saint-Malo, dans la baie de Dinard, à la plage des Bains, entre Dinard et Saint-Énogat et au Rocher-Vidé. Elie est tellement fragile que je ne puis en obtenir d’exem- plaire entier. Le plus long que j'aie trouvé a 28 centimètres de long sur 4 millimètres de large en avant et compte 296 segments ; il ne doit y manquer qu’un pétil nombre de segments de la région postérieure. (1) Voir Mc Intosh, pl. XXIX, fig. 9. (2) Voir Cunningham, fig. 6€. . (3) Voir Andrews, The distribution of Magelona (J. Hopkins Univ. Circ., t. X, p. 96). (4) Comme tous les auteurs, j’adopte le genre Aricia dans le sens d'Au- douin et Milne Edwards; mais il ne faut pas oublier qu'il avait été établi par Savigny (Système des Annél., p. 35) pour l’Aricia sertulata qui a 4 an- tennes. On n’a plus retrouvé cette espèce et on l’a supposée mal observée; si on la rencontre de nouveau, il faudra restituer au genre Aricia son sens primitif et en créer un nouveau. | (5) Hist. nat. du littoral de la France, t. IL, p. 259. 86 | DE SAINT-JOSEPH, 4 = Le corps d’un rose vif, aplati du côté dorsal (1), convexe du côté ventral, se compose de 3 régions : une 1" anté- rieure comprenant la tête, le segment buccal achète et 30 à 31 segments sétigères, une 2*° intermédiaire très courte de 5 segments sétigères, une 3*° postérieure à mi lag appar- lient tout le reste du corps. La tête sans yeux a la forme d’un cône légèrement obtus de 0**,72 de haut sur 0**,48 de large à la base. Elle ren- ferme 2 vaisseaux en anse et le cerveau bilobé; le liquide cavitaire peut y pénétrer et la rendre plus rigide, pour aider à la progression de l'animal dans le sable. Elle est comme en- châssée dans le segment buccal achète au-dessous duquel s’ouvre, du côté ventral, la bouche d'où sort une trompe courte, inerme, d’un tissu mince et incolore, revêtue de cils vibratiles et s'épanouissant en petits lobules arrondis dont le nombre peut s'élever jusqu'à 8. R Les 30 segments séligères qui suivent ont de chaque côté une rame dorsale avec un cirre dorsal qui est plutôt une languette, car ilest parcouru par une anse vasculaire et ci- lié au bord ; au-devant de cette languette s'élève, ayant à sa base 3 acicules, un faisceau d’environ 45 soies (fig. 109) simples, très légèrement courbes, finissant en pointe très fine. Chacune de ces soies consiste en un faisceau central de fibres chitineuses légèrement jaunâtres, entouré d’une enve- loppe transparente, peut-être aussi chitineuse, tétragone. Sur cette enveloppe, à une certaine distance de la base, sont marquées au dos de la soie des annelures et de l’autre côté de pelites plaques carrées placées deux par deux en regard l'une de l’autre et couvertes de stries longitudinales (fig. 110). L'aspect de ces soïes varie beaucoup selon la position dans laquelle on les observe ; dans une de ces positions, elles sem- blent percées à jour de chaque côté de la ligne ge d'une série de {rous à peu près ronds. | (4) Dans l'alcool, la partie dorsale devient souvent même concave, sur- tout dans la région antérieure, par suite de la contraction des muscles dorso-ventraux. 2 di ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 87 La rame ventrale très grande, en forme de bourrelet com- primé occupant le côté du corps, est bordée en dessous de 12 à 25 papilles coniques remplies de follicules bacillipares ; en dessus de cette frange et implantées dans le bourrelet, il y a 3 ou 4 rangées {sauf au dernier segment de la 1° région où il n'y en a qu'une) verticales de grosses soies simples, jaunes, recourbées vers leur extrémité qui est arrondie et fendue comme un bec (fig. 111); le bord convexe de la partie recourbée est garni de 22 petites crénelures. Ces rangées superposées formées par environ 160 soies sont disposées en retrait les unes des autres de manière à ne pas se recouvrir complètement et la rangée la plus rapprochée des papilles ne les dépasse pas. À cette rame inférieure il y a encore 40 à 50 soies semblables à celles de la rame supé- _rieure, mais moins longues et plus courbes (fig. 112), qui dé- passent les papilles. Les5 premierssegments manquentde branchies ; ellesappa- raissent au 6"° (5"° sétigère) à la rame dorsale entre la ligne médiane dorsale et la languette, d’abord très petites et écar- tées, puis devenant progressivement plus fortes et se rappro- chant de plus en plus de la ligne médiane du dos. Garnies à leur bord intérieur de 2 rangées de longs cils vibratiles (1), elles sont parcourues dans le sens de leur longueur par une seule anse vasculaire dont les 2 branches sont reliées l'une à l’autre par de nombreuses anses transversales, qui n'existent pas dans la languette dorsale. Au20"%* ou 21"°,23"°,24"%" ou 25"*segmentcommencent àse montrer sous le ventre au bord antérieur de chaque segment des papilles coniques semblables à celles de la rame infé- rieure et leur faisant suite; 1l y en a d’abord 1, 2, puis 4, 6, et dès le 6° segment papillifère jusqu'à 25 au moins de chaque côté du corps, de sorle qu'elles se rejoignent, for- mant une ceinture ventrale complète, puis alors le nombre va en décroissant progressivement. Il y à 11, 12, 14, 15, 16 (4) Voir sur ces cils vibratiles : Gaule, Das fimmerepithel der Aricia fœtida (Archiv für Physiol., Leipzig, 1881, p. 153 et pl. II). S8 DE SAINT-JOSEPH. ou 17 segments papillifères dont tous les derniers de la 1" région, tous ceux de la région intermédiaire dont nous allons parler et quelquefois 1 ou 2 de la région postérieure sur lesquels on remarque encore 1 ou 2 papilles. La région intermédiaire commence après le. dernier segment de la région antérieure et comprend 5 segments. La rame supérieure s’y compose d’une branchie devenant sensiblement plus haute et plus large que dans la 1" région et d'une languette branchiale avec 15 à 20 soies crénelées (fig. 113) différentes de celles de la 1” région et accompa- gnées de 3 ou 4 acicules pointus légèrement courbes à leur extrémité et ne sortant pas du corps. Vues de face, elles sont garnies, à une certaine distance de leur base, de rangées transversales de très fins denticules (fig. 114) fixés sur une plaque transparente qui est appliquée sur le faisceau jaunâtre des fibres chitineuses de la soie. Cette disposition s’observe bien sur les soies brisées (fig. 115). 11 se joint aux soies cré- nelées 4 à 5 soies en fourche plus courtes que les autres, à 2 branches finement ciliées intérieurement (fig. 116), rap- pelant celles des Scalibregmidés, mais plus massives. La rame dorsale est séparée de la ventrale par un petit cirre subulé qui se montrait déjà aux 3 derniers segments de la région antérieure. La rame ventrale se compose de deux languettes superposées, dont la supérieure plus grande que l’autre, entre lesquelles sortent 4 à 5 soies crénelées sem- blables à celles de la rame supérieure, mais plus fines et accompagnées seulement de 2 acicules incolores restant noyés dans la rame qui est encore garnie du côté ventral de 10 à 5 papilles sans aucune espèce de soies placées au-dessus (fig. 117). Dans la région postérieure, les rames sont semblables à celles de la région intermédiaire, mais les papilles de la rame inférieure disparaissent et sont remplacées par un petit cirre ventral qui persiste jusqu’à la fin du corps et les branchies grandissent de manière à devenir un tiers plus longues que dansla 1" région (1 millimètre au lieu de 0*”,66). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD.' 89 Toute la base des 2 rames est parcourue par de nombreux vaisseaux dont 2 en anse pénètrent dans la languette dorsale et dans la branchie comme il a été déjà dit, les autres for- mant un lacis au-dessous des autres appendices sans y pé- néirer. La cuticule qui revêt tout le corps est, comme chez beau- coup d’Annélides polychètes, une membrane transparente excessivement mince couverte de stries très fines se coupant à angle droit et criblée de très petits pores. L’hypoderme contient des cellules glandulaires muqueuses et aux segments branchifères, il s'élève entre les bases des branchies, 3 petits mamelons où l’hypoderme me semble renfermer des folli- cules bacillipares. Le système musculaire est très puissant : au-dessous de l’'hypoderme, une couche de muscles circu- _ laires (118, c) fait le tour du corps, mais en passant au-dessus du cordon nerveux ventral; les muscles longitudinaux for- ment 2 bandes dorsales et 2 ventrales (fig. 118, d) compo- sées de faisceaux bien distincts les uns des autres qui ont, sur les coupes, une apparence pennée et entre lesquels passent les muscles dorso-ventraux à chaque dissépiment ; un faisceau oblique de muscles plais (118, e) vient s’insérer de chaque côté au-dessus du cordon nerveux, se dirigeant vers les rames pédieuses. Tout ceci s'applique surtout à la 1° ré- gion. Dans les 2 autres, les faisceaux des 4 bandes lon- gitudinales sont beaucoup moins distincts les uns des autres, et les 2 bandes ventrales deviennent beaucoup plus impor- tantes que les dorsales; les muscles dorso-ventraux des dissépiments sont moins nombreux et plus minces et enfin la couche musculaire circulaire ne me semble pas passer au- dessus de la chaîne ventrale. À la trompe dont 1l a été question plus haut fait suite un long œæsophage qui s'étend en droite ligne, sauf une légère constriclion à chaque dissépiment, jusqu’au 42*° ou 44"° seg- ment où le tube digestif se continue jusqu’à la fin du corps par l'intestin coloré en brun clair. Le tissu épithélial qui lapisse l’intérieur du canal œsophagien y forme de nom- 90 DE SAINT-JOSEPH. breux plis surtout dans la partie antérieure. Au point de jonction de l’œsophage et de l'intestin, l'intestin envoie de chaque côté de l’œsophage un long cæcum qui remonte jus- qu’au segment antérieur de la région intermédiaire (1). Dans chacun de ces cæcums, le tissu épithélial qui le garnit intérieurement présente un gros replis qui y décrit une spire. Il y à un vaisseau ventral et un vaisseau dorsal reliés l’un à l’autre dans la partie antérieure du corps, sauf aux 1°" seg- ments, par une anse vasculaire qui forme dans chaque segment, de chaque côté, un vaste réservoir sanguin. Le vaisseau dorsal fournit les vaisseaux des branchies et des languettes dorsales. On le retrouve jusqu'au segment où commence l'intestin, mais là, comme l’a observéClaparède(2), il est remplacé par un sinus sanguin qui entoure l'intestin et les 2 cæcums. Dans les segments où ceux-ci remontent, il y a à la fois le vaisseau dorsal et le sinus sanguin des cæcums. La chaîne nerveuse (118, f) repose directement sur une épaisse couche d’hypoderme, au moins dans la 1" région du corps. Elle se compose de 2 cordons parallèles dont le tiers inférieur est occupé par des cellules nerveuses (118, 7) et les 2 autres liers par de la substance fibrillaire puncliforme (118, 2). Ces 2 cordons entourés chacun d’un nevrilème sont séparés l’un de l’autre du côté le plus rapproché du vaisseau ventral par une fibre tubulaire de petit calibre (118, 9), à laquelle fait suite une cloison qui n’est peut-être que l’épaississement des 2 nevrilèmes ou qui est de tissu conjonctif (118, A). Vers le 45*° ou 46° segment, les élements sexuels appa- raissent soit libres dans F cavité du corps, soit disposés en grappes dans la base des pieds. C’est là aussi que se trouvent les organes segmentaires dont la paroi intérieure fortement plissée est remplie de grosses cellules légèrement teintées (1) Mau représente bien cette disposition chez le Scoloplos armiger (Ueber Scoloplos armiger, Zeits. für wiss. Zool., t. XXXVI, 1881, pl. XX VII, fig. 19). (2) Structure des Annél. sédent., p. 87. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 91 de rose. Chacun d'eux débouche à l'extérieur au-dessous du pelit cirre ventral par un très gros pore plissé tout autour semblable à celui que figure Mau pour le Scoloplos armiger (loc. ait., pl. XXVII, fig. 28, sg). J'ai trouvé aussi l’Aricia Latreillù au Croisic. Mers du Nord {Mec Intosh). Manche. Atlantique. AricIA Cuviert Aud. et Edw. (1). AnRicrA Cuviert Quatrefages, Hist. nat. des Annél., t. II, p. 283: — — Malmgren, Annul. Polych., p. 203. _ — M.et G.O. Sars, Bidrag til Kundskab om Christianiafjordens fauna : Annelida (Nyt. mag. for Naturvid.,t. XIX, 1873, p, 231 et pl. XVIII, fig. 17-93). — — Levinsen, Overs. over de Nord. Annul. (Vidensk. Meddels:, 1884, P- 115). _ — Lo Bianco, Gli Annel. tubic. del golfo di Napoli (loc, cit., p. 24 et pl. I, fig. 6). Dans le sable demi-vaseux sur la plage des bains de Dinard et au Rocher-Vidé, plus rare que l’Aricia Latreillü. _. Je n’en trouve pas d’entière. Parmi les fragments que je récolte, j'en citerai un antérieur mesurant 16 centimètres de long et un postérieur de 30 centimètres auquel manquent toute la région antérieure et intermédiaire et les derniers segments. Le corps de cette espèce, d’un rouge plus foncé que celui de l’A ricia Latraillu,est aussipluslong et plus large(6 millim.). La 1" région se compose de la tête, du segment buccal et des 21 segments sétigères suivants. Les branchies apparais- sent au 6"° segment (5*° séligère). Les 2 rames des pieds et les soies (2) sont tout à fait semblables à celles de l'A. Latreilli, mais les grosses soies de la rame inférieure plus foncées et 3 ou 4 fois plus fortes sont disposées sur 3 rangs super- posés. Le pelit cirre qui sépare la rame inférieure de la rame supérieure se montre déjà au 18° segment séligère de (1) Hist. nat. du littoral de la France, t. II, p. 258 et pl. VII, fig. 5-13. (2) Sars prétend que si Audouin et Milne Edwards n’ont pas vu les anne- lures des soies de la rame supérieure chez l'A. Cuvieri, c’est qu'ils n’ont pas employé de grossissements suffisants. 92 DE SAINT-JOSEPH. la 1* région. Les papilles ventrales du bord des segments commencent au 17°° segment séligère et persistent pendant 10 segments jusque sous ceux de la région intermédiaire. La région intermédiaire commençant au 22°° segment séli- gère et occupant 5 segments et la région postérieure qui y fait suite sont out à fait semblables à celles de l'A. Latreillii et on y retrouve aussi les soies en fourche. Le segment anal se termine par 2 cirres grêles très caducs. La principale différence entre l'A. Cuuieri et l'A. La- treilln c'est que chez la 1°, la région intermédiaire com- mence au 22" segment séligère el non au 31°. Mers du Nord. Manche. Atlantique. Méditerranée. ARICIA FŒTIDA Clpd. (1). ARICIA FOETIDA Lo 72e; Gli Annel. tubic. del golfo di Napoli (loc. cit., p. 4. PI. IV, fig. 105-108. Dans le sable fin sur la côte entre Dinard et Saint-Énogat et à la plage des bains de Dinard. Cette jolie Aricia d’un rose tendre, se rapprochant plus de l’A. Latreillii que de l'A. Cuvieri, exhale une odeur péné- trante très désagréable déjà signalée par Claparède et qui la fait reconnaitre immédiatement. Je n’indiquerai ici que les points sur lesquels j'ai à com- pléter ou à rectifier la description de Claparède. Le corps des exemplaires complets mesure 15 à 20 centi- mètres de long sur 3 millimètres de large et compte 345 à 375 segments qui sont moins hauts et plus serrés que dans les deux espèces précédentes. La tête conique ne me semble pas avoir d'yeux; la trompe a bien la forme figurée par Claparède. La 1° région se compose de 31 ou 32 segments sétigères. Claparède n’en compte que 21, mais sur 2 exemplaires de Naples j'en (1) Annélides du golfe de Naples, p. 306 et pl. XX, fig. 2. — Recherches sur la structure des Annélides sédentaires, p. 21, 28, 73, 86, 93, 104, 106, 407, 197, et pl. XIV, fig. 1-8. / ANNÉLIDES POLNCHÈTES DES COTES DE DINARD. 93 observe 23 et 25 ; le nombre n’en paraît donc pas bien constant. Chacun de ces segments a des rames et des soies semblables à celles de l'A. Latreilli, avec les diffé- rences suivantes: les grosses soies superposées de la rame inférieure de même taille que celles de l'A. Latreillu et plus pelites que celles de l'A. Cuvieri sont disposées à beaucoup de segments, sur cinq rangées et sont de deux sortes: les unes semblables à celles de l'A. ZLatreillu (voir PI. V, fig. 111), les autres moins grosses, presque transparentes, et par- courues par un canal intérieur étroit qui semble déboucher par un pore non loin de leur extrémité (fig. 105); elles sont flexibles et prennent quelquefois une forme serpentine (fig. 106). Au 11° segment sétigère apparaît un gros épieu d’un brun acajou, fragile, creux intérieurement, parcouru en dessous par une rigole longitudinale superficielle. Il émerge du corps sur une longueur de 0°*,48 à l'extrémité de la rame ventrale la plus rapprochée de la languette dor- sale (voir Clpd., oc. cit., fig. 2 B) et persiste jusqu’au dernier segment de la 1° région. Le plus souvent il est accompagné d’un autre épieu beaucoup plus petit renfermé dans le corps, en voie de formation, destiné probablement à remplacer l’autre en cas de rupture. Les branchies commencent soit au 9%, soit plus souvent au 10*° segment. Il y à un petit cirre entre les 2 rames aux 3 derniers segments de la 1" région. Le bord antérieur du 19*° ou 20°, 21% ou 24*° segment est garni sous le ventre d'une rangée de pelites papilles (fig. 107) qui persistent sur les derniers segments de la 1° région et sur tous ceux de la région intermédiaire. Il y en a 4, 5, 12, 17 et sur un exemplaire j'en constate 3 ou 4 rangées super- posées par segment sous le ventre des segments 23 à 28. Ces papilles sous-ventrales dont ne parle pas Claparède existent aussi sur les exemplaires de Naples. La région intermédiaire qui a 5 segments et la région postérieure qui en a 310 à 340 sont semblables à celles de VA. Latreillü. La dernière partie de la région postérieure 94 RAA DE SAINT-JOSEPH. devient moins large et les 4 à 5 derniers segments me paraissent manquer de branchies. Le segment anal plus haut que les autres avec anus dorsal a 4 petits lobes ventraux arrondis et 2 lobes dorsaux plus forts sur chacun desquels est implanté un cirre filiforme à poils tactiles long de 3 millimètres (fig. 108). Les soies en fourche des régions intermédiaire et postérieure que je retrouve aussi aux 2 exemplaires de Naples ont sans doute échappé à Claparède; je ne les vois pas aux 4 ou 5 derniers segments. | Méditerranée. GENRE SCOLOPLOS Blv., OErst. rer. SCOLOPLOS ARMIGER O. F. Müller (1). Aricia Müzrert Rathke. Rathke, Beitr. zur Fiuna Norwegens (Nova acta Acad. L. C. nat. cur.,t. XX, p. 176 et pl. 8, fig. 9-15). ScoLoPcos ARMIGER OErsted, Ann. Dan. consp., p. 37, fig. 9, 106, 107, 109. — Grôünl: | Ann. dorsib., p. 49, fig. 113, 111, 118. — — Met16.- 10: Sars, Bidrag til Kundsk. om Christ. fauna (Nyt. Magazin, t. XIX, 1873, p. 240). = _ Theel, Les Annélides polychètes des mers de la Nouvelle-Zemble (K. Svenska Akad. Handlingar, t. XVI, 1879, n° 3, p. 45). — — Mau, Ueber Scoloplos armiger (Zeits. für A Zool.. t. XXXVI, 1881, p. 389 à 432 et pl. XXVI et XXVII. — — Cunningham and Ramage, The Polychæta sedentaria of the Firth of Forth (Trans. of the Roy. Soc. of Edinb., t. XXXIII, in-4, 1888, p. 642 et pl. XXXVIIL, fig. 17). ARICIA ARMIGER Levinsen, Overs. over de Nord. Annul (Vidensk. Meddels., 188%, p. 114). PI. V, fig. 119-120. Dans le sable fin très légèrement vaseux sur la côte entre Dinard et Saint-Énogat et à la plage des Bains. ” Les exemplaires de Dinard ont 5 à 6 centimètres de long sur 1°°,5 à 2 millimètres de large et 200 à 210 SEE environ. Le corps de couleur rose agglutine le sable qui y adhère sans cependant former un tube. Du côté ventral, il est convexe et du côté dorsal il est aplati dans la région anté- rieure et plutôt concave dans la région postérieure. (1) Lumbricus armiger, O. F. Müller, Zoo!. Dan., t. I, 1788, in-fol., p. 22 et pl. XXII, fig. 4-5. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. .. 98: La région antérieure se compose de la tête qui est en pointe à peine émoussée, du segment buccal achète plus haut el moins large que les suivants, et de 18 segments séti- gères. Le 1* et le 2% de ces segments me paraissent n'avoir qu'un seul mamelon peu saillant avec un faisceau de soies. Les segments 3-12 ont 2 mamelons placés sur les côtés du corps au-dessus l’un de l’autre, à chaque pied, accompagnés chacun d’un faisceau de soies et d’un acicule assez fin. Aux 13*°-15*° segments, la rame inférieure se compose de 2 petites protubérances entre lesquelles sortent les soies et qu'elle conserve jusqu'à la fin du corps. Les branchies apparaissent au dos du 15"* segment (1) comme 2 très petites languettes ; le mamelon sétigère supérieur, qu'on peut maintenant appeler dorsal, remonte en même temps vers le dos, entraînant avec lui la rame séligère ventrale. Il en est de même aux 16”° et 17°° segments. C’est au 18"° segment sétigère que commence la région postérieure du corps. La branchie est sensiblement plus haute et plus épaisse, comme le mamelon dorsal qui devient une languette en forme de lancette plus mince, mais presque aussi haute que la branchie, et au-dessous de la rame ven- {rale à 2 protubérances apparaît un très petit cirre ventral qui disparaît plus loin. Tous ces appendices se rapprochent de plus en plus à ces segments et aux suivants de la ligne médiane du dos. Les 2 rames contiennent chacune 2 acicules assez fins. | Les soies sont moins nombreuses dans la région posté- rieure que dans la précédente ; elles y sont plus longues et plus fines surtout à la rame inférieure, mais elles sont partout de même forme aux 2 régions. Vues de côté, elles paraissent crénelées (fig. 119); vues de face, elles sont annelées (fig. 120). Les branchies qui ont la même structure que celle décrite plus haut chez l’Aricia Latreillü atteignent (1) Œrsted les fait commencer au 15%° segment sétigère, Mau au 10e, et Cunningham les figure au 14°, comme jeles trouve aussi sur un des exem- plaires du Muséum. 96 _ DE SAINT-JOSEPH. peu à peu jusqu'à 0"”,84 de haut sur 0"*,14 de large. Elles se terminent par une pointe triangulaire où il n’y a plus de cils vibratiles comme au reste de la branchie. Les derniers segments anteanaux sont très bas et très serrés ; les branchies y disparaissent comme les autres appendices et les soies. Le segment anal aussi haut que 5 ou 6 des précédents à un anus dorsal entre 2 cirres filiformes incolores et caducs longs de 1°*,32. La bouche est placée à la partie ventrale du segment buccal ; je n’en vois pas sorlir la trompe. L’'intestin est rempli de sable. Je n'observe pas de papilles coniques, comme Theel, à la face ventrale des segments 16-21, ni de soies en fourche comme celles que figurent Cunningham et Ramage sans aucune explication. Mers du Nord. Manche. FAMILLE DES FLABELLIGÉRIENS (PHÉRUSEA Gr. CHLOREMIENS (fg., SIPHONOSTOMACEE Johnst.) (1). GENRE FLABELLIGERA Sars. (SIPHOSTOMUM Otto, SIPHONOSTOMA Rathke, CHLORÆMA Duj.). Le nom de Siphostoma Otto 1821, ayant été appliqué en 1810, par Rafinesque, à un genre de Lophobranches, doit être remplacé non par celui de Chloræma Dujardin 1838, mais par celui de Æ/abelligera Sars 1829, qui est plus ancien. FLABELLIGERA AFFINIS M. Sars (2). CaLoræmA Enwarpsit Duj. Dujardin, Observ. sur quelques Annél. marines (Ann. des se. nat., ?° série, t. XI, 1839, p. 288 et pl. VII, fig. 1-5). i SIPHONOSTOMA VAGINIFERUM Rathke. Rathke, Beifr. zur Fauna Norwegens (Nova acta,etc.,t. XX, 1843, in-#4, p. 210 et pl. XI, fig. 3-10). (1) Les noms des genres Pherusa, Chloræma et Siphostoma devant dis- paraitre, j’ai donné à la famille le nom de Flabelligériens, rappelant celui d'un des genres qui en font partie. (2) Bidrag till Süedyrenes Naturalhistorie, Bergen, in-8, 1829, p. 31 et. pl. Il, fig. 16. 4% à» ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 97 SIPHONOSTOMA VAGINIFERUM Leuckart, Zur Kennt. der Fauna von Island (Archiv für Naturg., 1849, t. I, p. 164). CaLoræwa sorpivum Qfs. Quatrefages, Mémoire sur la famille des Chlorémiens (Ann. des sc. nat., 3° série, t. XII, 1849, p. 285 et pl. IX, fig. 10). — Hist. nat. des Annél., t. I, p. 474 et pl. XII, fig. 3-6. Cnoræma Dusarpinir Qfg. (forme jeune) Quatrefages, Mémoire sur la famille des Chlor., p. 282 et pl. IX, fig. 1-9. — Hist. nat. des An- né tt pasBbef plxt fes, ni. fo. 7-13, pl. XII, fig. 2. : FLABELLIGERA AFFINIS Malmgren, Ann. polych., 1867, p. 193. — — Grube, Mitth.über die Familie der Chloræminen (Jahresb. der Schles. Gesells. für 1816. Breslau, 1877, S. A. p. 7). _— Cunningham and Ramage, The Polych. sedent. of the Firth of Forth (Trans. Edinb. Soc., t. XXIII, 1888, in-4, p. 617 et pl. XLVI, fig. 40). PI. V, fig. 124-193. Rare sur la côte (au Rocher-Vidé et à la balise de Rochar- dien) et dans les dragages. Le corps arrondi, entouré d’une épaisse couche de mucus transparent ou mélangé plus ou moins de sable, long de 20 à 40 millimètres, sur 2 à 3 millimètres de large, avec 30 à 41 segments assez mal délimités, s’amincit un peu à sa partie postérieure où un anus plissé au bord sort du dernier segment. La tête porte du côté dorsal 20 à 25 branchies de chaque côlé, et au-dessous des branchies 2 gros tentacules; la bou- che s'ouvre entre ces tentacules et 2 lèvres ventrales rétrac- tiles. Les branchies vertes, minces, ciliées, très caduques, renferment un vaisseau longitudinal recourbé en anse; au- dessus de chacune des petites anses latérales qui unissent les deux branches de cette anse, la peau est piquetée de brun grisâtre. Les tentacules très caducs, longs de 1**,20 environ, colorés en Jaune ou en rose, sont 2 fois plus longs et 3 ou 4 fois plus épais que les branchies ; renfermant un vaisseau aveugle longitudinal, ils sont parcourus par un sillon médian ventral cilié dont les deux bords charnus sont froncés. Tous ces organes sont entourés d’une cage céphalique de soies annelées simples, longues de 1**,80, dont les anneaux ressemblant à des articles de conferves ont 0"",025 de haut. ANN. SC. NAT. ZOOL. 2NIL,: 1 98 DE SAINT-JOSEPH. Dominant latéralement la tête et ses appendices, et se recourbant au-dessus, elles forment 2 gerbes de 30 à 40 chacune qui sortent de chaque côté du 1* segment apode, et sont souvent réunies à leur base par une couche de mucus qui simule une collerette. Les segments suivants ont de cha- que côté un mamelon pédieux dorsal avec 4 ou 5 soies sem- blables à celles du 1” segment, mais d’un tiers moins lon- gues, et un mamelon pédieux ventral d'où sort une soie composée avec un article en forme de corne de chamois (fig. 121). Celte corne d’un brun foncé est couverte de stries obliques, qu’on retrouve aussi sur la hampe de la soie dont l’intérieur est divisé en anneaux transversaux. La disposition de ces anneaux peut être très utile pour reconnaître les espèces dans la famille des Flabelligériens. Ici, à la partie antérieure de la trompe qui suit la corne, il y en a environ 86, dont les 53 premiers extrêmement serrés et les 33 sui- vants’espaçant progressivement, mais sans dépasser 0°*,020 de haut. Ces 86 articles sont suivis d’un long article atlei- gnant 0**,10 de haut, après lequel il en vient un nombre variable (10 à 20) aussi hauts que les derniers des 86. La base de la hampe de cette soie est entourée dans l'intérieur du pied d’une botte de 6 soies simples, longues de 0**,80, minces, annelées, terminées par une pointe excessivement fine qui sort seule du pied sur une hauteur de 0°*,085 (fig. 122). Il y a, mais rarement, à un très petit nombre de segments au hasard, une 2** soie composée à article, et lorsqu'elle manque on remarque souvent à la base de la soie unique dans l’intérieur du pied une corne sans hampe qui indique une 2° soie en voie de formation. Dans le mucus qui entoure le corps, sont rangées les soies et des papilles pédicellées de 2 sortes, semblables à celles que figure Claparède pour la Flabelligera (Siphonostomum) diplochaïtos Otto (1) : Les unes lagéniformes accompagnant les soies des 2 rames, et aussi longues qu’elles, les autres (1) Annélides du golfe de Naples, pl. XXV, fig. 3C et 3D. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 99 plus courtes, en forme de massue, réparties sur toute la surface du corps où elles sont plus nombreuses sur le dos. Ces papilles ont été décrites en détail par Kôlliker (1) pour la Stylarioides plumosa O. F. Müller, par Claparède (2) et Jourdan (3) pour la F1. diplochaitos, par M. Joyeux-Laffuie pour la CAloræma Dujardina (4). D'après Dujardin ce sont des organes mucipares et d’après Kôlliker, Claparède, Joyeux-Laffuie et Haswell (5) des organes tactiles. Peut-être sont-elles l’un et l’autre. Le mucus et les parois du corps sont souvent assez {rans- parents pour laisser voir l’œsophage rouge et étroit, d'où se détache à son point de jonction avec l'intestin brun, à gauche, en regardant le côté dorsal, une large poche stoma- cale d’un rouge vermillon, et à droite le cœur coloré en brun par le corps cardiaque (6), et entouré d’un sinus où circule le sang vert venant du sinus qui entoure l'intestin et d'un mince vaisseau dorsal signalé par Jaquet (7). L’intestin d’abord très brun et plus large que l’œscphage se rétrécit, revient sur lui-même en formant une boucle qui remonte jusqu’au 6° segment, et redescend ensuite droit, étroit et moins brun jusqu'à l’anus. On aperçoit aussi par trans- parence 2 longs organes segmentaires blancs pendant dans les 7 ou 8 premiers segments, et le système nerveux qui consiste en un cerveau brun placé sur un prolongement frontal de la tête, et portant une paire de 2 yeux coalescents (4) Kürzer Bericht über cin. vergl. Anat. Unters. an der Westküste der Schottland (Würzb. Naturw. Zeits., t. V, 1864, p. 248 et pl. VI, fig. 7). (2) Loc:-.cit., p. 911. (3) Étude anat. sur le Siphonostoma diplochaïtos (Ann. du Musée d'hist. nat. de Marseille, t. III, n° 2, 1887, in-4, p. 21 et pl. I, fig. 11 et 12). (4) Comptes rendus du 16 mai 1887. (5) Observations on the Chloræmidæ with special reference to certain Austra- lian forms (Trans. Linn. Soc. of N. S. Wales, t. VI, 1891, p. 340). (6) Voir sur le corps cardiaque chez les Flabelligériens : Horst, Ueber ein räthselhaftes Organ bei den Chloræmiden (Zool. Anz., t. VIIT, 1885, p. 12). — Cunningham, On some points in the anatomy of Polychæta (Quart. Micros. Journal, n° OX, t. XXVIIL, 1887, p. 261 et pl. XIX, fig. 17-20). (7) Recherches sur le système vasculaire des Annélides (Mitth. aus der 2001. Stat. zu Neapel, t. VII, 1885, p. 375 et pl. XXIF, fig. 82). 100 DE SAINT-JOSEPH. soit 4 yeux en tout. Le cerveau est relié par les commissures œsophagiennes au cordon nerveux d’un gris mat, qui se compose d'une chaîne de ganglions réunis les uns aux autres par 2 conneclifs longitudinaux parallèles (fig. 123). Il y a un ganglion par segment. Les œufs sont bruns ou d’un vert foncé (1). Je ne puis voir s’il y a 6 paires de glan- des génitales dans les segments antérieurs, comme le disent Cunningham et Ramage. Les jeunes de cette espèce, qui ont 11 à 15 millimètres de long sur ! millimètre à 1°°,5 de large, et 21 à 29 segments, me paraissent avoir été décrits par Quatrefages sous le nom de Chloræma Dujardinu. Ts sont en tout semblables aux adultes, sauf pour la taille, mais ils ont moitié moins de soies céphaliques et de branchies, et les papilles du corps man- quent presque complètement du côté ventral. J’en ai trouvé un exemplaire sur un Échinoïde que j'ai négligé de déterminer. La Flabelligera affinis ne peut se confondre avec la F. (Siphonostomum) diplochaïtos. Celle-ci, telle que je l’observe venant de Naples, a au moins 70 à 80 millimètres de long sur 7 de large, 39 à 40 segments, 40 à 50 branchies au moins de chaque côté de la tête, plus de 200 soies céphali- ques en tout, 12 à 14 soies simples annelées à la rame dorsale, et 4 à 5 soies composées à article recourbé à la rame ventrale. Ces différentes soies ne sont pas semblables à celles de la F. a/ffinis. Les anneaux des soies simples n'ont que 0°",0168 de haut et sont par conséquent plus serrés. Quant aux soies composées, l’article terminal dont l'extrémité seule est foncée est moins recourbé, et la hampe a d’abord 56 à 60 petits articles extrêmement serrés, suivis de 4 anneaux plus élevés mésurant chacun 0”*,048 de haut, après lesquels viennent environ 50 anneaux presque aussi serrés que les antérieurs (fig. 124). (1) Voir sur ces œufs verts des Flabelligériens : Krükenberg, Vergl. Phys. Stud.,2teReihe,3te Abth.,p. 6. Heidelberg, 1882. Ueber die farbigen Zerzetzungs- producte des Chlorochromins des grünen Pigmentes in den Eiern von Sipho- nostoma diplochaïtos. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES (OTES DE DINARD. 101 Océan Glacial arctique. Mers du Nord. Manche. Atlan- tique (je la trouve au Croisic). Méditerranée (Dujardin). GENRE STYLARIOIDES D. Ch. (PHERUSA Oken, Blv., TROPHONIA M. Edw., LOPHIOCEPHALA Costa). Le nom de Pherusa ayant été écarté par Malmgren, comme employé par Leach en 1815, pour un genre de Crustacés, von Marenzeller (1) explique pourquoi celui de Trophonia doit également disparaître et faire place au nom de S/y/a- rioides qui est plus ancien. STYLARIOIDES PLUMOSA O. F. Müller (2). PagrusA Müzzerr Oken, Blainville, Dict. des sc. nat.,t. LVITI, 1827, p. 440. — — Quatrefages, Hist. nat. des Annél., t. I, p. 282. SIPHONOSTOMA PLUMOSUM Rathke, Rathke, Beitr. zur vergl. Anat. und Physiol. Rei- sebemerk. aus Skandin. Danzig, 1842, in-4, p. 84 et pl. VI, fig. 1-7. — Beitr. zur Fauna Norwegens (Nova acta, etc., t. XX, 1843, p. 208 et pl. XI, fig. 1-2). PHERUSA OBsCURA Qfg. Quatrefages, Mém. sur la faim. des Chlor. (Ann. des sc. nat., | 3e série, t. XII, 1849, p. 289 et pl. IX, fig. 15-18). — Hist. nat. des Annél., t. 1, p. 419 et pl. XII, fig. 7. TROPHONIA PLuMOSA Johnston, Catal. of brit. non parasit. Worms, p. 224 et | pl. XIX, fig. 1-10. — — Malmgren, Ann. polych., p. 192. — — Grube, Mitth. über die Familie der Chloræminen (Jahresb. der Schles. Gesells. für 1876. Breslau, 1877, S. A. p. 8). — — Levinsen, Oversigt over de Nord. Annul. (Vidensk. Med- delser for 1883. Copenhague, 1884, p. 122). — — Cunningham, Some points in the anat. of Polych. (Quart. Micr. Journal} n° CX, t. XXVIII, 1887, p. 260 et 262 et pl. XIX, fig. 17-19). _— Wiren, Beitr. zur Anat. und Physiol. der limivoren Annel. (K. Svenska Vetensk. Akad. Handlinger, t. XXII. Stock- holm, in-4, 1887, p. 11, 21, 42 et pl. IL, fig. 3-5, 7, pl. IN, he 26, pl. IV, Ho. 6-1,.pl. V, ag. 15-16). je — Cunningham and Ramage, The Polych. sedent. of the Firth of Forth (Trans. Edinb. Soc., t. XXXIIT, 1888, in-4, p. 674 et pl. XLVI, fig. 39). PI. V, fig. 123. Très rare à Dinard, où Je n’en lrouve qu'un exemplaire jeune dans un dragage auprès de la Tour du Jardin. (1) Spitzbergische Anneliden (Archiv für Naturg., 1889, p. 131). (2) Amphitrite plumosa O. F. Müller, Zoo!. Dan., t. II, p. 16 et pl. XC, fig 102 DE SAINT-JOSEPH. Le corps long de 15 millimètres sur 2 millimètres de large, dans la partie la plus large, rond, fusiforme, de couleur orangé foncé, incrusté de sable, sans mamelons pédieux, a 28 segments. Il n’est pas entouré d’une épaisse couche de mucus comme celui de la F7. affinis. La peau est couverte de papilles transparentes, coniques, effilées, plus ou moins entourées de vase, hautes de 0**,07, dont Johnston donne une figure exacte (loc. cit., fig. 5). Elles sont plus hautes et beaucoup plus nombreuses sur le dos que sous le ventre, où elles sont rares. La bouche échancrée du côlé ventral est terminée par 2 gros tentacules roses, ciliés, longs de 0**,36 sur 0"*,18 de large, en arrière desquels sont placées 8 branchies vertes ciliées, plus petites, et toutes les 8 de même taille. La têle qui porte ces appendices et qui se rétracte dans l’intérieur du corps, est entourée de longues soies très droiles, dirigées en avant, qui forment une cage céphalique, à laquelle participent les 3 premiers segments. Les soies du 1* segment très longues (4**,80), sont au nombre de 6 de chaque côté; celles des 2° et 3*° segments, moitié moins longues, sont au nombre de 4 de chaque côté, dont 2 dorsales et 2 ventrales très rapprochées. Ces soies brillantes, irisées, annelées, tétragones, plus fortes que celles de la F7. affinis, ont 0°",033 de large dans la partie la plus large, et des anneaux de 0°”°,021 de haut. Au 4°° segment et aux suivants, les soies dorsales qui n’ont plus que 1**,40 de long, sont au nombre de 4 ou 5 et les soies ventrales au nombre de 3 ou 4. Ces dernières, dont la hampe a des anneaux de 0*°,017 de haut, sont simples, longues de 1**,86 sur 0**,034, d'un jaune brillant et terminées en croc (fig. 125). Chacune est accompa- gnée d’une soie mince longue de 0"",063, qui reste noyée dans le corps, et don il ne sort que la pointe extrêmement fine. | Levinsen croit que celte espèce offre beaucoup de varia- tions, quant à la grosseur des papilles, à la longueur des soies antérieures el à la forme des soies ventrales, el il y ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 103 assimile les Séylarioïdes (Trophonia) arctica, borealis et rugosa Hansen. Océan Glacial arctique. Mers du Nord. Manche. FAMILLE DES SCALIBREGMIDÉS Mgr. Levinsen (1) a donné les caractères de la famille des Sca- libregmidés établie sans aucun détail par Malmgren pour les genres Scalibregma Rathke et ÆEumenia OErst. Mais on a observé des espèces qui ne rentrent dans aucun de ces 2 genres et auxquelles cependant il faut faire une place dans la famille des Scalibregmidés en en modifiant la diagnose au point de vue des branchies. IL y aurait lieu maintenant de distinguer les 2 groupes suivants : 1° Scalibregmidés avec branchies : 2 genres : 1° Scali- bregma Rathke ; 2° Eumenia OErst. ; | 2° Scalibregmidés sans branchies : 2 genres : 1° Sclero- cheilus Gr. char. emend. (Sclerocheilus minutus Gr.) ; 2° Lipo- branchius Cunn. et Ram. (Lipobranchius (Eumenia) Jeffreysu Mc Int., Lipobranchius (Eumenia) longisetosa Theel., Lipo- branchius (Eumenia) reticulata Me Int. Chall., Lipobranchius (Eumenia) glabra Ehl., Lipobranchius intermedius N. S.). GENRE SCLEROCHEILUS Gr. char. emend. Grube créa le genre Sclerocheilus pour un Annélide trouvé sur {rois points différents des côtes de l’île de Lussin (2) par 17 à 35 brasses de profondeur, et dont il donna une descrip- tion détaillée dans les Archiv für Naturgeschichte de 1863. IL le rencontra une fois depuis à Saint-Vaast (3) et en dit encore quelques mots à la suite de son mémoire sur la famille des (4) Syst. geog. Overs. over de Nord. Annul. (Vidensk. Meddelser for 1883. Copenhague, 1884, p. 130). (2) Die Insel Lussin und ihre Meeresfauna. Breslau, 1864, in-8, p. 85. (3) Abhandlungen der Schles. Gesells. für Vaterl. Cultur (Abtheilung für Natürw. und Medizin), 1868-69, in-8, Breslau. Mittheil. über St Vaast, etc., p. 427. 104 | DE SAINT-JOSEPH, Ophéliens (1). Marion l'indique aussi comme existant à Mar- seille (2). Il est très commun entre les feuillets des vieilles coquilles d'huîtres et au milieu des tubes de Sabellaria spinulosa dra- gués par 7 à 25 mètres de profondeur le long des côtes de Dinard et de Saint-Malo, depuis la Conchée jusqu'au Vieux- Banc. Cetle circonstance me permet de compléter et de rec- üfier sur plusieurs points importants la description de Grube. Le nom de Sclerocheilus donné au genre par Grube repose sur une appréciation inexacte et peut induire en erreur. En effet les prétendues lamelles ou lèvres cornées qui ont servi à cette dénomination sont pour moi des plaques d’yeux, comme je le montrerai plus loin. Je proposerai donc de mo- difier de la manière suivante la diagnose de Grube : = Corps rond, un peu en fuseau. Tête petite à deux pro- cessus antenniformes épais avec plaques d’yeux. Deux organes vibratiles rétractiles à la base de la tête. Segmem buccal achète. Deuxième segment avec cinq à six grosses soies aciculaires de chaque côté et autant de petites entre- mêlées placées entre le mamelon supérieur et le mamelon inférieur qui ont des soies purement capillaires. Aux mame- lons des autres segments, soies capillaires accompagnées de soies en fourche plus fines et moins longues. Petits cirres ventraux en languette aux derniers segments seulement. Anus entouré de cirres. Pas de branchies. SCLEROCHEILUS MINUTUS. Gr. (3). PL. V, fig. 426-145. Cet Annélide, très commun dans les dragages, long de 5 à 20 millimètres, se tenant sur le dos lorsqu'il est au repos, la tête et les derniers segments relevés de manière à décrire (4) Jahresb. der Schles. Gesell. für 1868. Breslau, 1869, in-8, p. 41. (2) Annélides du golfe de Marseille (Ann. des sc. nat., 6me série, t. IT, 1875, p. 86). — Dragages au large de Marseille (1bid., t. VII, 1879, p. 5). (3) Beschreib. neuer oder wenig bekannt. Annel. VI“ Beitrag. (Archiv für Naturg., 1863, p. 50 et pl. V, fig. 3). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 105 un quart de cercle, nage en se tortillant avec une grande rapidité (1). Le corps, d’un brun rougeûtre, rond, comptant 54 seg- ments au plus, terminé en avant par une pelite têle, en arrière par un segment anal entouré de cinq ou très rare- ment six cirres (et non quatre comme le dit Grube), hérissés de longs poils tactiles, est renflé et comme turgescent du 4” au 30*° segment et s’amincit dans les segments postérieurs. Il a 0**,19 de large dans les premiers segments, puis 1°",8 et enfin 0°",7 à l’extrémité inférieure. La cuticule très mince et incolore forme des ampoules dia- phanes lorsque le Sclerocheilus est trop comprimé ou se décompose. L'hypoderme coloré est rempli de très petits fol- licules bacillipares virgulaires ou contournés (fig. 126 et 127) qui doivent déboucher hors de la cuticule par des pores que je n’ai pas réussi à découvrir. Ils renferment de minuscules bâtonnets. Lorsque le corps est distendu par le liquide péri- viscéral, l’hypoderme devient presque incolore et transpa- rent ; mais quand il se contracte, on voit se dessiner à chaque segment trois raies transversales coupées par un grand nombre de raies longitudinales, le tout circonscrivant, comme chez le Scalibregma inflatum, de petits carrés bruns et opa- ques qui donnent à la peau une apparence rugueuse (fig. 128 et 129). Il se forme alors à la face ventrale un sillon mince divisant le corps en deux dans le sens longitudinal. Des mus- cles circulaires et longitudinaux puissants sont placés au- dessous de l’hypoderme. La membrane péritonéale est ciliée. La tête, ovale, portant de chaque côté deux épais processus antenniformes (fig. 130), mesure 0"*,2 de haut sur 0**,4 de large, antennes comprises. Le dessus en est occupé en partie par deux grandes taches pigmentaires à trois pointes se rejoignant presque à leur extrémité antérieure, formées de nombreux amas pigmentaires dont chacun est pourvu d’un cristallin qu’on ne résout qu'avec de forts grossissements (1) Grube en donne une bonne figure, mais il a pris la partie ventrale pour la partie dorsale. 106 DE SAINT-JOSEPH. (fig. 131). Superficielles, disparaissant à la longue dans la glycérine, placées sur le cerveau, occupant la région anté- rieure de la tête, complètement immobiles, elles ne peuvent ètre des lamelles cornées, comme Grube le pense à tort (1). Ce sont des plaques d’yeux, comme il y en a quelquefois chez les Annélides polychètes (voir plus loin, fig. 366). D'une ou- verlure située de chaque côté, entre la tête et le segment buccal, le S. minutus, lorsqu'il n’est pas inquiété, fait sortir deux organes vibratiles rétractiles à mouvement cilié très actif, qui rappellent ceux des Capitelliens et des Ophéliens (Polyophthalmiens compris) (fig. 130, a) (2). Le segment buccal plus large que la tête est achète. Le 2** segment, qui rappelle le 5*° segment sétigère des Polydo- riens, à de chaque côté un mamelon dorsal et un ventral d’où sortent des soies capillaires moins nombreuses au mamelon dorsal qu’au ventral. Un peu au-dessus du mamelon veniral, il y a cinq à six grosses soies (fig. 132) aciculaires rétractiles dont la dernière est moilié moins longue que les autres, qui sont entremêlées d'autant de soies aciculaires plus fines et plus courtes. Elles sont toutes recourbées à l’extrémité avec la pointe dirigée vers le ciel, et doivent servir à l’animal pour se creuser un abri dans les coquilles calcaires. Le 3*° segment et les suivants ont de chaque côté deux mamelons ovales superposés d’où sortent en éventail des soies capil- laires qui sont plus longues (0**,9) et plus fortes au mamelon inférieur. En avant de ces faisceaux à chaque mamelon on observe des soies en fourche dont les deux branches sont barbelées intérieurement et dont la branche droite se termi- nant par une pointe flexible est plus longue que l'autre (4) Sars avait signalé (Fauna littoralis Norwegiæ, Christiania, 1846, in-fol., {re livr., pl. X, fig. 21), dans l'Oligobranchus(Scalibregma) roseus (Scalibregmu inflatum Rathke), deux petits mamelons gris sur le dessus de la tête, qui pourraient bien être des organes de vision, quoique ni lui ni Külliker (Würzburger Naturw. Zeits., 1864, p. 243 : Ueber ein. an d. Westhküste von Schottland angest. vergl. Anat. Unters.) n'aient pu s’en convaincre. (2) Spengel (Oligognathus Bonelliæ. Mitth. aus der zool. Stat. zu Neapel, t. II, p. 33) donne une liste des Annélides chez lesquels on a observé ces sortes d'organes, qui sont peut-être des organes de l'ouie ou du tact. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 107 (fig. 133). Elles sont plus courtes que les soies capillaires parmi lesquelles elles sont difficiles à distinguer, surtout au mamelon inférieur où elles n’atteignent pas la moitié de la longueur des autres. Il n’y en a qu'une ou deux à chaque mamelon du 3*° segment, puis on en compte jusqu'à sept ou huit aux segments suivants, et le nombre en décroît à mesure qu'on approche de l’extrémilé postérieure du corps. Cette forme de soie signalée pour la première fois par Malmgren (Annul. poly., p. 187), chez l’Eumenia crassa, décrite et figurée depuis par Me Intosh pour l’£wmenia Jeffreysi (Lipo- branchius Jeffreysù Cunn. et Ramage) (1) et pour l’Aricia Groenlandica (2), à été trouvée par Hansen (3) sur le Scali- bregma inflatum, le S. abyssorum, le S. parvum, chez lesquels les fourches ne sont pas barbelées, par Theel (4) et par Horst(5) chez l'Æumenia (Lipobranchius) longisetosa Theel, par Mc Intosh chez l'Eumenia (Lipobranchius) reticulata Me Int. (6),etenfin chez l’Eumenia (Lipobranchius) glabra par Eblers (7), et chez l’Aricia Latreilli Aud. et Edw., par moi (8). Ces soies se rapprochent beaucoup des soies en Iyre du genre Aglaophamus Kbg., mais chez celles-ci les deux branches sont égales (9). (1) On the structure of the brit. Nermerteans and some new brit. Annel. (Trans. Edinb. Soc., t. XXV, 1865, pl. XVI, fig. 5). (2) On the Annel. obtained during the cruise of H. M.S. « Valourous » to Das Strat in 1819. (Trans. Linn. Soc., 2e série, t. I, p. 504 et pl. LXV, fig. 7). (3) Nyt Magazin for Naturvidenskaberne, t. XXIV, 1rclivr., 1878. Christiania, in-8 : Annelider fra den Norske Nordhavs expedition i 1876, p. 6 à 8 et pl. V, fig. 6, 14, 15, 46. — Den Norske Nordhavs expedition, 1876-18, VII, Zoologie Annelida, in-fol. Christiania, 1882, p. 34 à 36 et pl. V, fig. 1 à 19. (4) Les Annélides polychètes des mers de la Nouvelle-Zemble (Kongl. Svenska Vetensk. Akad. Handl. Stockholm, in-4, t. XVI, 1879, p. 49 et pl. IL, fig. 470). (5) Die Anneliden gesammelt während der Fahrten des « Willem Barents » in 1878-79 (Niederl. Archiv für Zool. Supplementarband I, liv. I, fig. 5). (6) Report on the Annelida polychæta collected by H. M. S. « Challenger » (Reports, etc., Zoology, t. XII, p. 360 et pl. XXII À, fig. 20). (7) Reports on the results of dredging, etc., in the Blake, XXXI. — Report on the Annelids by Ehlers (Florida Anneliden) (Memoirs of the Museum of com- parative zool. at Harvard college, t. XV, pl. XLV, fig. 4). (8) Voir ci-dessus,pl. V, fig. 116. (9) Voir Ehlers, loc. cit., pl. XXXVIIL, fig. 6, pour soies d’Aglaophamus inermis Ehl. 108 DE SAINT-JOSEPI. À partir du 22° ou seulement du 12" avant-dernier seg- ment, il y a de chaque côté du corps au-dessous du mamelon veniral un petit cirre en lanière mince, long de 0°",20, ter- miné par une touffe de poils tactiles et portant de chaque côlé un ou deux de ces poils (fig. 134). Ce ne sont pas des branchies, car on n’y remarque aucun vaisseau eton n’y voit pas pénétrer le sang. Ces cirres avaient été figurés par Grube pour un des exemplaires trouvés à Lussin (/oc. cit., pl. V, fig. 3), mais il n’en avait pas parlé dans le texte; 1l les signale à la suite de son mémoire sur les Ophéliens (Jahresb. der Schles. Gesell., 1869, p. 41) à propos de son exemplaire de Saint-Vaast, mais continuant à prendre la partie ventrale pour la partie dorsale, il en fait des cirres dorsaux. Ces or- ganes rappellent les languettes filiformes des derniers seg- ments de la Spione trioculata OErst. (1); OErsted ne dit pas à combien de segments ils existent. La bouche qui s’ouvre en dessous du segment buccal con- siste en un trou rond plissé qu'il est presque impossible de distinguer quand :il est fermé. Elle livre passage à une trompe musculeuse, inerme, courte, s’étalant en une masse arrondie plus grosse que la tête et ciliée intérieurement (fig. 135, a). Il m'a semblé aussi voir une fois sortir en même temps une petite languette inerme semblable à celle que Sars a observée chez l’Oligobranchus (Scalibregma) roseus (loc. cit.). A celte trompe fait suite un pharynx court et élroit (135, 6), puis l’æœsophage en poche large allongée (135, c), puis l'estomac plus étroit que l’œsophage, tapissé de bandes lon- gitudinales de grosses cellules épithéliales (?) colorées en vert brun (135, d), puis enfin l'intestin (135, e) garni imté- rieurement de cils vibratiles, plus long que le corps, con- tourné, replié sur lui-même, présentant des poches et des parties plus élroites et ne devenant droit et d'une largeur (1) OŒErsted, Fortegnelse over Dyr samlede à Christianiafjord ved Droback (Krôyer Naturh. Tidsk., 2° série, t. I, 1844-45, Copenhague, in-8, p. #13 et pl: IL, fig. 10). — Tauber (Annulata Danica, p. 119) croit que la Spione trio- culata est la Leucodora ciliata Johnst. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 109 uniforme que dans la parlie postérieure du corps. Il contient de l’air et de l’eau, ce qui doit servir à la respiration et suppléer à l'absence des branchies. La circulation du sang est lacunaire entre les lissus de l'intestin et d’une parlie de l'estomac. Les lacunes quelque- fois réunies les unes aux autres ont l’apparence de vaisseaux; ailleurs il s'y forme de gros amas de sang qui semblent isolés et privés de communication entre eux; vers le 8° ou 9*° segment elles se continuent en un vaisseau dorsal, bien distinct du canal digestif, qui au 3°° segment envoie 2 vais- seaux vers la tête. Ces 2 vaisseaux redescendent pour se jeter dans le vaisseau ventral qui se prolonge tout le iong du corps du côté ventral. Du vaisseau ventral partent à chaque segment d'un côlé un vaisseau transversal se rendant aux _ pieds, de l’autre côté un vaisseau intestinal flottant dans la cavité du corps el communiquant avec les lacunes de l’in- teslin; comme le vaisseau ventral il est accompagné de deux bandeleties longitudinales de granulations brunes qui sont peut-être des cellules chloragogènes. Vers le 22*° ou 24°° seg- ments, pendant plusieurs segments, ce vaisseau intestinal se divise en 2 ou plusieurs branches avant de se jeter dans la lacune intestinale (1). Le système nerveux consiste en un cordon longitudinal ventral double (fig. 136) aboutissant par un collier œsophagien à un cerveau bilobé sur lequel sont placés les yeux. A tous les segments sauf les 7 premiers etles 12 derniers, on remarque de chaque côté des corps bruns flottant dans le liquide périviscéral (fig. 137) comme les organes segmentaires du Notomastus (Clistomastus) lineatus Clpd. Ts consistent en un canal brun, cilié intérieurement, recourbé sur lui-même el dont les deux branches sont accolées l’une à l’autre (6). D'un côté il est fixé à la partie ventrale (4) où il débouche à la base du mamelon inférieur sétigère (e) par un pore cilié (a) (1) Comparer la circulation chez l’Eumenia crassa OErst., dans Wiren : Beitr. zur Anat. und Histol. der limivoren Annel. (Kongl. Svenska Vetensk. Akad. Handl., t. XXII. Stockholm, 1887, n° 1, p. #1). 110 DE SAINT-JOSEPH. très difficile à apercevoir; de l’autre côté, après s'être recourbé il revient se fixer à la partie ventrale à côté du pore cilié et débouche dans l'intérieur par un large pavillon vibratile (c, d), accolé aux parois du corps. Toute cette portion incolore de l'organe forme un angle droil avec la portion colorée en brun qui, dirigée vers le dos de l'animal, flotte librement dans le liquide cavitaire (f). La coloration brune est due à des corpuscules bruns qui sont probablement des produits d’excrélion. Ces organes sont des organes segmentaires servant sur- tout à l’excrétion, car ils existent chez des individus très jeunes. [ls servent sans doute aussi à l'expulsion des œufs et des spermatozoïdes, quoique je ne l’aie pas consiaté. Je n'y ai jamais trouvé d'éléments sexuels en voie de for- mation. | La cavité du corps est remplie d'un liquide périviscéral abondant, constamment mis en mouvement par des contrac- tions et des expansions continuelles de la paroi somalique. On y voit flotier les anses vasculaires, les corps bruns (organes segmentaires) qui pendant librement sont poussés en avant ou ramenés en arrière par les ondes du liquide cavitaire, et l’inteslin dont les circonvolutions suivent ces courants en sens inverse ets’y prêtent. Le liquide périviscéral renferme de nombreux corps lymphatiques, pâles, ronds, elliptiques, allongés, doués de mouvements amœæboïdes lents (fig. 138), et, presque toujours des éléments sexuels en voie de formation ou formés. Ces éléments sexuels nais- sent sous forme de petits disques plurinucléaires dans un tissu aréolaire (fig. 139) qui pend en franges grisâtres au- dessous des anses vasculaires (1). Chez les femelles ces dis- (1) Selenka trouva aussi les éléments sexuels naissant sur ces vaisseaux flottants chez l'Aphrodile aculeata (Niederl. Archiv für Zool., t. IF, 1° livr., 1873 : Das Gefässsystem der Aphrodite aculeata, p. #1), et Ehlers (Die Borsten- würmer, p. 420 et pl. XVII fig. 31) constate que les ovaires de la Halla (Cirrobranchia) Parthenopeia D. Ch. se forment sur les vaisseaux des dissé- piments, observation confirmée par Spengel et étendue par lui au genre A rabella (Oligognathus Bonelliæ eine Schmarotzende Eunicee. Mitth. aus der z0ol. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 111 ques (fig. 140) se détachant du vaisseau lombent dans le liquide cavitaire, y grossissent et chaque nucléus s’entourant d'une couche de protoplasma prend l'apparence d’un ovule. Les disques se rompent, les ovules (fig. 141) se répandent dans le corps et continuent à y grossir (fig. 142); ils sont de couleur grise. Les œufs mùrs sont rosés. Chez les mâles, les disques qui renferment les éléments sexuels ont, au moment où ils se détachent de l’anse vasculaire, la même appa- rence que chez les femelles (fig. 143), mais quand ils sont tombés dans la cavité du corps, les noyaux ne s’entourent pas de protoplasma et chacun d’eux devient un sperma- tozoïde. Lorsque le disque se rompt, les spermatozoïdes flottent dans le corps soit isolés (fig. 144), soit en régimes (fig. 145). ; Danielssen, dans un mémoire peu connu {{), après avoir décrit les systèmes digestif, circulatoire et nerveux du Scalibregma inflatum, consacre un chapitre intéressant aux organes de la génération. Il décrit des sacs au nombre de 40 à 242 flottant par paire dans la cavilé périviscérale à chaque segment depuis le 7*° jusqu à l’anal, plus gros entre le7*°et le 13*° et diminuant ensuite progressivement de taille. Ces sacs sont remplis de cellules rondes qui se transforment en œufs tombant dans le liquide cavitaire. De plus il trouve à chaque pied à partir du 15°° des corps lancéolés ou cordi- formes déjà observés par Rathke et Sars et qui pour lui sont des testicules renfermant des spermatophores remplis de spermatozoïdes. Il n’a pu découvrir de communication entre ces testicules et la cavité du corps, mais, d’après lui, cette communication doit exister, car 1l a trouvé des spermatozoïdes mêlés aux œufs dans le liquide cavitaire. Il en conclut que Stat. zu Neapel, t. III, 1881, p. 50). — Voir aussi: Cuénot, Études sur le sang et les glandes lymphatiques (Invertébrés) (Arch. de Zool. expérim., 2° série, t. IX, 1891, p. 427 et pl. XVII, fig. 2, 3, 4). (1) Beretning om en Zoologisk reise à sommeren 1858 : Anatomisk physiologisk undersügelse af Scalibregma inflatum Rathke, avec 2 pl. (Det Kongl. Norske Videnskabers Selskabs Skrifter à det 194% aarhundrede. Trondhjem, 1859, t. IV, petit in-4, p. 165 et pl. I et IT). 112 DE SAINT-JOSEPH. le Scalibregma inflatum est hermaphrodite. Cette observation n’a-pas élé contrôlée depuis Danielssen. J'ai bien relrouvé, comme on l’a vu, chez le Sclerocheilus minutus les nombreux sacs flottants aperçus par Danielssen chez le Scalibregma inflatum ; mais j'ai expliqué plus haut quelles fonctions je leur attribue. Ce ne sont pas des sacs à œufs. Quant aux testicules du Scalibregma inflatum, 1 n'y a rien qui y ressemble chez le Sc/erocheilus minutus pour qui les sexes sont séparés. D’après la description précédente du Sclerocheilus minutus, on voit que cet intéressant Annélide tient des Spionidiens par l’échancrure céphalique, des Capitelliens et des Ophéliens par les boutons vibratiles rétractiles de la base de la tête, des Polydoriens par les fortes soies aciculaires du 2°° segment qui ressemblent tellement à celles du 5*° segment des Polydora ou du 3*° des Disoma, ainsi que Quatrefages et Grube l’ont remarqué. Mais il tient surtout des Scalibreg- midés selon l'opinion de Grube que je partage entièrement et à l’appui de laquelle j'ai apporté de nouvelles preuves. Comme les Scalibregma, le Sclerocheilus a la portion posté- rieure du corps amincie, le segment anal terminé par plu- sieurs cirres, la trompe ronde et courte, deux mamelons sétigères, la peau quadrillée avec trois raies secondaires transversales à chaque segment (1), et enfin les soies capil- laires et les soies en fourche. L'absence de branchies est le seul point important qui les en séparerait si l’on s’en tenait aux caractères de la famille telle que l’a établie Malmgren ; mais nous avons vu plus haut qu'il n’y avait plus lieu main- tenant de tenir compte de la présence ou de l’absence des branchies. Je proposerai donc de ranger ce genre dans la famille des Scalibregmidés ; il la représenterait dans la Manche et la Méditerranée. Manche. Méditerranée. (4) Sars en trouvait quatre à l’Oligobranchus (Scalibregma) roseus. Les Eumenia en ont trois en général. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 113 GENRE LIPOBRANCHIUS Cunn. et Ram. LIPOBRANCHIUS INTERMEDIUS N. S. PI. V, fig. 146-147. Cette espèce, que je recueille une seule fois sur la côte à ‘ilot de Gleglin, est aussi commune dans les dragages que le Sclerocheilus minutus el à première vue il est difficile de l’en distinguer. Elle appartient cependant à un autre genre et en diffère par les caractères suivants : | Il n’y a pas d'organes de vision à la tête, ni de cirres aux segments postérieurs. Au 2° segment, les soies aciculaires sont plus de moitié plus courtes et plus fines que chez le _S. minutus et de forme différente (fig. 146) ; elles persistent en diminuant encore de taille aux 3”° et 4*° segments. Les organes segmentaires de même grosseur que chez le S. minutus consistent aussi en un long pavillon vibralile incolore suivi d’une partie brune recourbée, mais ici cette portion brune forme une véritable anse dont les deux bran- ches écartées et non accolées l’une à l’autre sont fixées à la paroi ventrale du corps et ne flotient pas dans le liquide périviscéral (fig. 147). Les œufs de 0**,075 de diamètre sont gris et non rosés. Dans la cavilé du corps on observe souvent des corpuscules incolores de 0**,012 à 0°*,015 de dia- mètre réunis quelquefois en amas et renfermant chacun 20 à 30 granules d’un brun rouge qui sont probablement des produits d’excrétion. Sous tous les autres rapports, le L. intermedius est absolument semblable au S. minutus, et je ne puis que renvoyer à la description de ce dernier. [est très voisin du Lipobranchius Jeffreysii Me Int. (1), qui est toutefois de taille plus longue et plus massive et qui n’a (1) Eumenia Jeffreysü, Mc Intosh, On the structure of the brit. Nemert. and some new brit. Annel. (Trans. Roy. Soc. of Edinb.,t. XXV, in-4, 1868, p. 419 et pl. XVI, fig. 5). — Lipobranchius Jeffreysü, Cunningham and Ramage, The Polychæta sedent. of the Firth of Forth (Ibid., t. XXXIIT, p. 655 et pl. XLHI, fig. 49). ANN. SC. NAT. ZOOL. / XVII, 8 os TA DE SAINT-JOSEPH. pas de soies particulières au 2*° segment. Manquant de cirres latéraux comme tous les Lipobranchius, ayant des soies aciculaires comme le Sclerocheilus minutus, 11 sert de transition entre les deux genres, tout en me paraissant devoir être rangé dans le genre Lipobranchius, dont le caractère est l'absence de branchies et de cirres latéraux. FAMILLE DES OPHÉLIENS Gr. (incl. POLYOPHTHALMIENS Ofs.). Cette famille n’est LS ainsi dire pas représentée à Dinard où je n’en connais qu'une espèce appartenant au genre rare Armanda. ; GENRE ARMANDIA Fil. ARMANDIA DoLzFrust N. S. PI. VI, fig. 148-151. Je dois à l’obligeance de M. Adrien Dollfus l'exemplaire unique conservé dans l’alcool que je vais décrire : Le corps fusiforme long de 20 millimètres sur 2 mil- limètres de large compte 33 segments séligères. Recou- vert d’une cuticule brillante d’un brun clair, il a le dos ar- rondi et le ventre plat parcouru en Tr par un sillon longitudinal profond qui commence un peu en avant de la bouche et s'étend jusqu'à l'anus. Le dos est couvert de petits anneaux très serrés, moins apparents el moins nombreux du côté ventral, parmi lesquels de plus saillants indiquent la délimitation des segments; enire chacun de ces anneaux saillants, il y en a 5 qui le sont moins, excepté aux dermiers segments où 1l n'y en a plus que 4 ou 3 assez peu distincts. Sauf les 3 premiers et les 7 derniers qui sont moins hauts, les segments ont 0**,66 à 0"*,72 de haut. La tête presque aussi arrondie que celle d'un Polyphthal- mien estterminée en avant par un cirre tentaculaire mince _(0",6), long de 0"*,40, servant probablement d’organe de ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 115 tact (fig. 148). [l n’y a pas d’yeux céphaliques apparents. Le segment buccal semble fusionné avec la tête. La bouche s'ouvre tout à fait à la limite inférieure de ce segment dans le sillon ventral; il en sort une trompe globuleuse courte et plurilobée absolument semblable à celle que figure Küken- thal pour l’Armandia Polyophthalma Kük. (1). Au niveau de la bouche, de chaque côté du corps et sur la même ligne que les pieds des segments suivants, on distingue un organe la- téral de forme auriculaire comme il en existe chez tous les _Ophéliens. Les pieds sont placés toul le long du corps de chaque côté dans un sillon longitudinal qui le parcourt entre le dos convexe et le bourrelet qui domine le sillon ventral. La pre- mière paire qui apparaît à la limite inférieure du segment buccal se compose d’un mamelon incolore en cône tronqué avec un petit cirre ventral et deux faisceaux de soies capil- laires les unes dorsales plus longues, les autres plus courtes sortant entre le mamelon et le cirre ventral. A tous les pieds suivants jusqu'au segment anal, il s’y ajoute, sortant du mamelon au-dessous de longues soies dorsales qui la recou- vrent et la protègent, une branchie plale dirigée vers le bas, en forme de languette finissant un peu en pointe (fig. 149, d); étant plus longue que la hauteur du segment elle s’avance sur le segment suivant. J’y vois au centre un vaisseau re- courbé en anse dont les deux branches sont reliées par de nombreuses anses vasculaires transversales. Ce système cir- culatoire s'arrête avant l’extrémilé qui est remplie de petites fibrilles longitudinales très fines dont j'ignore la nature (fig. 150). Les branchies sont partout à peu près de même taille (1**,20 de long sur 0"*,12 de large) sauf aux derniers segments où elles sont légèrement plus longues et sensible- ment plus minces. Les cirres ventraux qui ont en général (1) Kükenthal, Ueber das Nervensystem der Opheliaceen (Jenaische Zeits. für Naturw., t. XX, 1887, pl. XXXIII, fig. 28). — D'après Lo Bianco, Gli Annel. tubic. del golfo di Napoli (Atti dell Accad. del scienze di Napoli, 2° série, t. V, 1893), l'A. Polyophthalma a tout à fait la même apparence que l’Am- phioxus. 116 DE SAINT-JOSEPH. 0**,18 de long sont un peu plus courts aux segments posté- rieurs. Quant aux soies, légèrement courbes, elles se com- posent d'un nombre considérable de fibrilles très fines qui se dissocient quand la soie est brisée et se déploient en éventail. Beaucoup plus longues dans les derniers segments, elles forment une sorte de cage caudale au tube anal. Du 6° au 21*° pied, soit pendant 16 segments, il y a de chaque côté du corps une tache oculiforme colorée en violet foncé où Je ne découvre pas de cristallin (fig. 149, c). Les 9 premières taches sont un peu plus grosses que les 7 dernières. Les 7 segments postérieurs beaucoup moins hauts que les précédents, avec leurs branchies minces et leurs longues soies, se rapprochent de ceux que figure Kükenthal pour la partie postérieure de l'Armandia Polyophthalma (1). Le corps est terminé par un segment anal aussi long que les 5 précédents. Ce segment apode et achète, long de 1°%,56, est un tube membraneux échancré à son extrémité du côté ventral et garni le long de l’échancrure de chaque côté de 5 papilles digitiformes, soit 10 en tout, dont les 2 plus basses sont plus massives que les autres. On reconnait dans la membrane la irace de 6 segments au moins ayant chacun 3 ou 4 anneaux encore plus indistincts (fig. 151). Cette espèce dont je crois devoir faire une espèce nouvelle se rapproche surtout de l’Armandia Polyophthalma Kük. Mais elle en diffère par la forme de la tête qui rappelle celle de l'Armandia oligops Von Marenz. (2), par la conformation du segment anal qui est échancré en dessous, comme chez l’Ar- mandia leptocirris Gr. (3) et l'Armandia exiqua Kük. (4), et (4) Loc. cit, pl. XXXIV, fig. 30. (2) Von Marenzeller,Zur Kennt. der Adriat. Annel. (Sitzb.der k.Akad. der Wiss. zu Wien, t. LXIX, 1874, S. A.,p. 64 et pl. VII, fig. 4). — Langerhans, Die Wurmfauna von Madeira (Zeits. für wiss. Zool., t. XXXIV, 1880, p. 101 et pl. IV, fig. 13). (3) Grube, Annulata Semperiana (Mém. de l'Acad. des sciences de Saint- Pétersbourg, t. XXV, 1878, n° 8, p. 194). (4 Kükenthal, Die Opheliaceen der Expedition der « Vettore Pisani » (Jenaische Zeits. für Naturw., t.XXI, 1887, p. 368 et pl. XXI, fig. 8). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 147 qui na pas autant de papilles, par le nombre des anneaux de chaque segment qui est de 5 comme chez l’Armandia de Grube (1), enfin par la largeur des branchies qui chez l'A. Polyophthalma ne seraient peut-être que des cirres filiformes d’après Kükenthal. FAMILLE DES CAPITELLIENS Gr. (HALELMINTHEA V. Carus). GENRE NOTOMASTUS Sars (SANDANIS Kbg., ARENIA Qfs.). NOTOMASTUS LATERICEUS Sars (2), NoTOMASTUS LATERICEUS Horst, Die Annel. gesammelt wührend der Fahrten des Wil- ; lem Barents, in 1818 und 1879 (Niederl. Archiv für Zool. Supplementband, 1881-82, p. 20 et pl. Annél., fig. 7). —- — Langerhans, Die Wur mfauna von Madeira,IVter ‘Beitr. (Zeits. für wiss. Zool., t. XL, 18S4, p. 259). — — Eisig, Die Capitelliden. Berlin, 1887, in-fol., p. 861. — — Cunningham and Ramage, The Polych: sedent. of the Firth of Forth (Trans. Edinh. Soc.,t. XXXIII, in-4, 1888, p. 681 et pl. XLVII, fig. 44). ? CAPITELLA RUBICUNDA Kef. Keferstein, Unters. über niedere Seethiere (Zeits. für wiss. Zool., t. XII, 1862, p. 123 et pl. XI, fig. 7-18). _ — Claparède, Beob. über Anat., etc. Leipzig, 1863, in-fol., p. 26 et pl. XV, fig. 1-14. ? Sanpanis RuBIcUuNDUS Kbg. Kinberg, Annul. nova (Üfvers. Vet. Akad. Fôrh. Aar 1866. Stockholm, 1867, p. 343). 2NOTOMASTUS RUBICUNDUS Eisig, Die Capitelliden, p. 863. ? ARENIA CRUENTA Qfg. Quatrefages, Hist. nat. des Annél., t. II, p. 250 et pl. XI, fig. 16-23. PI, VI, fig. 152-157. Rare sur la côte entre Dinard et Saint-Énogat dans le sable où il circule librement. La tête biannelée a la forme d’un cône à pointe légère- ment obtuse. Le corps extrêmement fragile, long de 150 à 300 millimètres sur 3 à 4 millimètres de large dans la partie | (1) Grube, Familie der Opheliaceen (Jahresb. des Schles. Gesells. für 1868. Breslau, 1869, p. 60). — Cette Armandia innommée est soit l'A. cirrosa Fil., soit l’A. oligops comme von Marenzeller et Grube, dans ses Annulala Sem- periana, p. 195, semblent disposés à l’admettre. (2) Sars, Koren et Danielssen, Fauna liltoralis Norvegiæ, 22e Livr. DRE UN 1856, in-fol., p9-12etpl IE, fig. 8-17. 118 DE SAINT-JOSEPH. la plus large du thorax, avec 125 à 130 segments, très rouge: en-avant, puis jaune rouge, puis transparent à l'extrémité inférieure, se compose de 2 régions bien différentes : le thorax rond, un peu renflé au milieu, à peau quadrillée, et. 12 segments biannelés dont 11 sétigères, longs de 13 à 20 mil- limètres environ, et l'abdomen, très long, à peau unie, avec 113 à 118 segments non biannelés, un peu moins large et d’une apparence tout autre que celle du thorax à cause des tores uncinigères saillants qui ont une certaine ressem- blance avec ceux des Maldaniens. | Le segment buccal est achète ; les autres segments thora- ciques ont de chaque côté un faisceau de soies dorsales et ventrales limbées très fines (fig. 152) qui sorlent du corps au nombre de 10 à 14 à chaque faisceau, reposant à leur base sur une grosse glande plus ou moins rétractile placée dans l’intérieur du corps. Les soies limbées disparaissent à l’ab- domen où il n y a que des crochets disposés en ligne trans- versale sur 2 tores dorsaux et 2 ventraux. Cependant aux 9 à 12 premiers segments,iln’ya qu'un seul petittore dorsal mé- dian (fig. 155, a) sur lequel sont implantés 36 à 40 crochets dont moitié à gauche et moitié à droite, chaque groupe étant séparé l’un de l’autre par un faible intervalle. Les 2 tores ven- traux qui se rejoignent jusque sous le ventre ont chacun 150 à 175 crochets de même forme. Peu à peu le tore dorsal s’allonge (ainsi au 14° segment il y a 100 crochets), puis se dédouble et les tores ventraux diminuent et à la fin du corpsil ya 2 tores dorsaux et2 ventraux égaux entre eux. Les crochets recourbés petits et minces, longs de 0**,15 environ, ont à peu près à la fin du 1” tiers de leur tige un renflement qui reste caché dans l’intérieur du corps et doit servir à empêcher qu'ils n'en soient arrachés. Ils'sont terminés en avant par une grosse dent surmontée de 2 petites et le tout est recouvert par un capuchon transparent (fig. 153). Lorsqu'on les regarde de face, la 1° dent qui surmonte la grosse et qu’on peut seule découvrir paraît composée d’une rangée de 5 à 6 très petits denticules (fig. 154). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 119 De la bouche, fente transversale placée sous le segment buccal, sort une trompe globuleuse énorme, couverte de très nombreuses papilles en cône obtus, hautes de 0"*,032 sur 0"*,028 de large à la base dont le sommet est couronné par un organe en forme de gobelet d’où sort une brosse de poils tactiles courts (1). L’œsophage étroit qui fait suite à la trompe occupe toute la région thoracique et l'intestin com- mence avec la région abdominale ; il est bourré de sable comme l'intestin des Synapta, ce qui rend le corps du N. latericeus aussi cassant que celui de ces Échinodermes. Il se termine par un anus qui débouche à la surface dorsale d’une plaque membraneuse mince terminant le segment anal achète (fig. 156). Il n’y à pas de système vasculaire et le sang circule dans l’espace cavitaire mis en mouvement par _ les contractions rythmiques du corps. Comme il est projeté en avant, le thorax paraît toujours plus rouge et la partie postérieure de l'abdomen est presque transparente. Le sang se compose d’un plasma incolore et de disques d’un dia- mètre de 0"".,010 à 0"°*,014 renfermant de nombreuses con- crétions d’un rouge brun. Il pénètre dans la cavité des tores dorsaux et ventraux et vient respirer surtout dans une lan- guette qui lermine les lores ventraux du côté le plus rap- proché du dos fig. 155, c). Sous la cuticule et l’hypoderme, le corps est entouré d’une couche de muscles circulaires au-dessous de laquelle sont placés plusieurs faisceaux de muscles longitudinaux dorsaux et ventraux. Ces derniers très développés dans les 1° seg- ments abdominaux y sont au nombre de 5 dont un médian ventral au-dessous duquel flotte dans le corps, maintenu par des muscles transversaux, le cordon nerveux ventral ovale large de 0*°,24 parcouru près de son bord dorsal par une fibre nerveuse colossale. De chaque côté de la base de la tête il y a un amas de 30 à 40 très petits yeux placés au bord (4) Eisig donne une bonne figure de ces organes chez le Notomastus lineatus Clpd. (Die Seitenorgane und Becherformigen Organe der Capitelliden. (Mitth. aus der z0ol. Stat. zu Neapel, t. I, 1879, pl. VIL, fig. 12). 120 DE SAINT-JOSEPH. de 2 fossettes d’où sorlent 2 organes vibratiles rétractiles. Entre les 2 faisceaux de soies dorsales et ventrales au thorax s'ouvre un pore de 0"",020 de diamètre où rentre et d'où peut sortir l'organe latéral, petit mamelon couvert de poils tactiles. Ces organes latéraux sont placés à l'abdomen dans l’espace qui sépare les tores ventraux des tores dorsaux et sur la même ligne qu'eux (fig. 155, 6). Ils sont plus rapprochés du dos dans les segments antérieurs de l'abdomen et s’en écartent progressivement en même temps que la ligne latérale du corps; ils ne sont pas rétractiles comme au thorax et restent toujours saillants. Les organes segmentaires, qui se trouvent comme les or- ganes latéraux à tous les segments abdominaux et qui s’ob- servent facilement dans le dernier tiers du corps à cause de sa transparence, sont de gros sacs dont les cellules sont remplies de concrétions d’un jaune orangé et qui sont tra- versés par le canal de l'organe. Ce canal garni intérieure- ment de cils vibratiles, recourbé en anse, débouche dans l’intérieur du corps par un pavillon vibratile bifide et à l'extérieur par un simple pore (fig. 157). Je donne la figure d'un organe segmentaire d’après l’animal vivant, mais j'ai omis de noter à quel segment il nt ae et où est situé le pore de sortie. Au 1* segment abdominal et aux 6-11 suivants, 1l y a au-dessous de l'organe latéral un gros mamelon percé d’un pore lerminal qui est l’orifice de sortie des glandes génitales (fig. 155, d). Quelquefois ces mamelons manquent complète- ment, probablement parce que l’animal n’est pas mûr. Les animaux que j'ai recueillis étaient tellement remplis de sable et souvent d'œufs et tellement en morceaux que je n'ai pu me rendre compte des rapports entre les sacs géni- taux et les organes segmentaires et entre l’intestin principal et l'intestin accessoire (Nebendarm). Je lrouve une fois de nombreux Loxosomes sur le corps d’un exemplaire. Eisig dans son importante monographie des Capitellides établit le sous-genre Tremomastus sur la présence des sacs ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 121 génitaux à un certain nombre de segments abdominaux. Le nombre de paires de ces sacs serait un caractère distinctif entre les espèces. Mais ce nombre est-il constant dans chacune ? Sars en trouve 20 paires chez le N. latericeus, Horst 11 paires; on a vu que j'en avais constaté de 7 à 12 et que quelquefois il n’y en avait pas. Il me paraît donc difficile d'établir un sous-genre ou des espèces sur un caractère qui paraît être transitoire, variable, ou absent selon l’état de maturité de l'animal. Le Notomastus rubicundus (Capitella rubicun da Kef.) ne se distingue du À. latericeus que parce que les segments thoraciques ne sont pas biannelés. Est-ce un caractère suffi- sant pour séparer les 2 espèces? Ce serait en tous cas à vé- rifier. L’Arenia cruenta Qfg. me paraît aussi pouvoir être _ assimilée au N. latericeus. Océan Glacial arctique. Mers du Nord. Atlantique (Le Croisic. Concarneau. Madère). Manche. FAMILLE DES ARÉNICOLIENS Aud. et Edw. (1). (TÉLÉTHUSIENS Sav.). GENRE ARENICOLA Lmck. ARENICOLA MARINA L. (2). ARENICOLA MARINA Fregatten Eugenies Resa. Stockholm, 1857-58, in-4, pl. XXVIIT, ner2reltr2 re = — Schmarda, Neue wirbell. Thiere gesammelt auf einer Reise um die Erde. Leipzig, t. Il, 1859, p. 52. — —— Lenz, Die wirbell. Thiere der Travemünder Bucht, in-fol. Berlin, 1875, p. 11. — — Levinsen, Overs. over de Nord. Annul. (Vidensk. Meddels. for 1883. Copenhague, 1884, p. 134). — — Cunningham, On some points in the anat. of Polych. (Quart. microsc. Journ., 1887, p. 241 et pl. XVII, fig. 1 et 2). (1) J’adopte ce nom, quoique moins ancien que celui donné par Savigny, parce qu’il rappelle le nom du genre, tandis que celui de Teléthusiens n'y a aucun rapport. (2) Lumbricus marinus Linné, S. N. XIL t. I, P. II, p. 1077, fide Mgr. — Voir pour la bibliographie : Johnston, Cat. of brit. non paras. Worms, p. 229, et Malmgren, Ann. Polych., p. 188, et y ajouter les ouvrages ci-joints. 122 ARENICOLA MARINA PISCATORUM DE SAINT-JOSEPIT. Wiren, Beitr. zur Anat. und Hist. der limivoren Annel. (K. Svenska Vetenk. Akad. Handl., t. XXII, n° 1, 1887, in-4. Stockholm, p.6, 18, 28-31, 33, 35, 39 et pl. I, fig. 1-3, pl. IT, fig. 9-11, pl. II, fig. 4 et 15, pl. IV, fig. 1, pl. V, fig. 1-6). Von Marenzeller, Polych. der Angra Pequena Bucht. (Zool. Jahrb., t. II, 1888, Abth. für Syst., etc., p. 12 et pl'T, fig. 5). Cunningham and Ramage, The Polych. sedent. of the Firth of Forth (Trans. Edinb. Soc., t. XXIT, 1888, in-4, p. 644 et pl. XXXIX et XL, fig. 13). Horst, Contr jbutions towards the knowl. ofthe Annel. polych.: on Arenicola species of the gulf of Naples (Notes from the Leyden Museum, t. XI, 1889, p. 37 et pl. IN, fig. 2-5). Ives, On Arenicola cristata and its allies (Proceed. Acad. nat. sc. of Philadelphia, 1890, in-8, p. 13-15). Cuénot, Études sur le sang des Invertébrés (Arch. de zoo. expér., 2° série, t. IX, 1891, p. 417). Retzius, Ueber Nervenendigungen um die Parapodialborsten und über die Muskelzellen der Gefässgewände bei den polych. Annel. (Biol. Foren. Fôrh. Stockholm, t. I, 1891, in-8, pass vet plAINE fish). | Hornell, Report on the polych. Annel. of Liverpool Bay (Re- ports upon the fauna of L. Bay, t. II, 1892, p. 151 et pl. XIV, fig. 1-21). Ehlers, Zur Kennt. von Arenicola marina (Nachr. von der k. Gesells. der Wiss. zu Gütlingen, 1892, n° 12, in-8, p. 413). Ehlers, Die Gehürorgane der Arenicolen (Zeits. fur wiss. Zool., t. LIIT, Suppl., 1892, p. 217, et pl. XI-XIV). Warwzick,Ueber das Stützgewebe des Nervensystems der Chat. (Zool. Beitr., t. III, 1892, p. 115- 116, pl. XVII, fig. 25-30 et pl. XIX, fig. 3). Luck, Grube, Zur Anat. und Phys. der Kiemenwürmer. _Kônigsberg, in-4, 1838, p. 1 et pl. I, fig. 1-12. Milne Edwards, Mém. sur la circul. chez les Annél. (Ann. des sc. nal., 2e série, t. X, 1838, p. 212-217 et pl. XIIL, fig. 1 et 14). Stannius, Bemerk. zur Anat. und Phys. der Arenicola pisca- torum (Müller's Archiv für Anat., 1840, p. 350). Quatrefages, Mémoire sur le système nerveux des Annélides (Ann. des sc. nat., 3ve série, t. XIV, 1850, p. 366 et pl. IX, fig. 7). Max Schultze, Ueber die Entwick. von Aren. pisc. (Abh. d. Nat. Gesells. zu Halle, t. III, 1856, in-4, p. 213 et pl. IX, fig. 1-9). Mettenheimer, Beob. über niedere Seethiere (Abh. der Senken- berg. Nat. Gesells. Frankfurt am Mein, t. III, 1859-60, p. 292 et 294 et pl. X, fig. 10-20). Quatrefages, Hist. nat. des Annél., t. II, 1866, p. 262 et pl. X, fig. 18. Cosmovici, Glandes génilales et organes segmentaires des Annél. polych.(Arch. de Zool. expér., t. VIIT, 1879-80, p. 241 et pl. XIX-XXI). Horst, Bidrage tot de kennis der Annel. van onze kust (T'idyschr. van de Nederl. Dierk. Vereen., DI. V, 1881, p. 121 et pl. II, fig. 1-9). Krükenberg, Vergleichende phys. Stud. ?te Reihe, 2te Abth. Heidelberg, 1882, in-8, p. 87 : Ueber das Blulund die Ge von Arenicola piscatorum. Jaquet, Recherches sur le syst. vascul. des Annél. (Milth. aus der zool. Stat. zu Neapel, t. VI, 1885, p. 347 et pl. XXI et XXIL, fig. 50-64). ’ ee b ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 128 ARENIGOLA PISCATORUM Viallanes, Sur l'endothélium de la cavilé générale de l’Aré- nicole et du Lombric (Ann. des sc. nal., 6e série, t. XX, 1885, art. 3, p. 4-10 et pl. I, fig. 1-4). — -— Pruvot, Vers et Arthropodes. Paris, 1886, in-4, p. 151 et fig. 219, p. 156 et fig. 234. — — Vogt et Jung, railé d'anatomie comparée pratique, t. 1, 1888, p. 481-501 ct fig. 242 à 254. =. = Lahille, Tableaux de travaux pratiques : Vers. Toulouse, in-fol., 1891. — GLACIALIS Murdoch, Descript. of seven new species and one new Worm from Arctic Alaska (Proceed. U. S. Nat. Museum, t. VIT, 1884, p. 522). PI. VI, fig. 138-159. Très commune sur toute la côte, principalement dans la baie de Dinard, se creusant dans le sable à une profondeur de 40 à 50 centimètres une galerie en U dont un des orifices est indiqué par un petit trou rond et l’autre par un amas arrondi de déjections vermiculaires provenant du sable qui a traversé le canal digestif de l’animal. Ne se conservant pas longtemps en captivité. Les plus grands exemplaires ont 250 millimètres de long sur 17 millimètres de large au 3*° segment qui est le plus large, et 3 à 5 millimètres à l'extrémité de la partie caudale. Tantôt d’un vert jaunâtre assez clair entremêlé de rouge, ce que rend bien la figure de Dalyell (1), tantôt d’un noir verdâtre velouté, tanlôt noir (2) selon que le sable où vit l'A. marina est plus ou moins vaseux, le corps est formé de 3 régions: la première plus large que les autres surtout au 3"° segment, composée de 7 segments dont le segment buccal achète et 6 sétigères; la 2*° moins large, de 13 segments séligères et branchifères ; la 3*° ou caudale beaucoup moins large, achète et abranche, d’une longueur équivalente à un quart environ de la longueur totale du corps, à segments mal indiqués dont le nombre ne paraît pas être fixe comme celui des 2 régions précédentes. C’est à l'extrémité posté- (1) Powers of the Creator, etc., t. II, 1859, pl. XIX, fig. 1. (2) Leach (Encycl. Brit. Supplem., t. I, p. 452 et pl. XXVI, fig. 4) a établi à tort une espèce, l’Arenicola carhonaria, à cause de cette particularité de coloration. 124 DE SAINT-JOSEPH. rieure de cette région que s'ouvre un large anus terminal (1). La tête (fig. 158) peu distincte est très souvent invaginée et n'apparaît que lorsque la trompe s’extroverse. Elle con- siste en 3 pelits lobes peu saillants rangés en ligne trans- versale au dos du segment buccal à 2 millimètres environ de son bord antérieur dans un champ lisse en ovale allongé, enchâssé dans les verrues d’un brun très foncé qui recou- vrent le segment buccal comme le corps tout entier. Plus ou moins saillantes, séparées les unes des autres par des raies unies quadrillées, ces verrues sont rangées en lignes à peu près parallèles, sauf à la partie caudale où elles sont irrégulièrement distribuées. | Le segment buccal se compose de 3 anneaux dont le 1°" plus haut que les autres a environ 5 rangées parallèles de verrues en avant de la tête et 5 en arrière, tandis que les 2 autres anneaux n'en ont que 2. A la partie ventrale des 2 1° anneaux, il se dessine un triangle dont le sommet s’ar- rêle à la limite antérieure du 3°° anneau et dans lequel est circonscrit un champ qu'Ehlers appelle métastomial; mais je ne l’observe pas chez tous les exemplaires. Le 1* segment sétigère a aussi 3 anneaux dont le 1* porte les 1° faisceaux de soies et dont les 2 autres sont achètes. Le 2°° segment sétigère a 4 anneaux el les suivants jusqu’à la partie cau- dale 5. L’anneau qui porte les soies est partout pius saïllant que les autres. Les 19 segments sétigères ont de chaque côté : 1° un fais- ceau de soies dorsales au nombre de 25 en moyenne sortant entre deux petites lèvres ovales qui terminent le pied coni- que; 2° un tore ventral y faisant suite avec des crochets dont je compte 85 à 95 aux 12° et 13° segments. Les soies vues de face sont garnies de 2 rangées longitudinales parallèles d'épines longues de 0"*,04 (2). Les crochets recourbés en, longs de 0"",4 sur 0"",036 de large en avant, ont avant l'ex- (4) Voir pour figure de l'A. marina entière : Grube, loc. cit., pl. I, fig.1,et Cunningham et Ramage, loc. cit., pl. XXXIX, fig. 43. (2) Voir Cunningham et Ramage, loc. cit., pl. XXXIX, fig. 135. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 125 trémilé antérieure assez obluse un denticule peu distinct couvert de stries obliques (1). Au 7° segment séligère, en arrière du pied dorsal et sur la même ligne apparail une branchie très petite devenant de plus grande taille aux segments suivants où elle consiste en une tige unique d’où sortent en éventail el sur le même plan 12 branches se terminant par une houppe de nombreux rameaux, le tout sans cils vibratiles. Un vaisseau en anse pénètre dans chaque branche et dans chaque rameau sans aller tout à fait jusqu’à l'extrémité antérieure. La cuticule s’isole facilement; elle est molle, sans pores et sans les stries qu’on rencontre si souvent chez d’autres Annélides. Dans l’hypoderme des verrues il y a de longues cellules à noyau sécrétant un liquide jaune qui transsude à travers la cuticule, tachant les mains ou colorant le sable dans lequel l'animal creuse son canal. La couche des mus- cles circulaires fait tout le tour du corps. Les muscles longitudinaux forment de nombreux faisceaux (150 environ), séparés les uns des autres, disposés comme les feuillets d’un livre, hauts en général de 0°*,20 et appliqués contre la cou- che des muscles circulaires tout autour du corps sauf à la place occupée par le cordon nerveux ventral (2). Il y a aussi des muscles obliques dont 1l sera parlé plus loin. La cavité du corps est divisée dans le sens transversal par un 1* diaphragme épais et musculeux se dédoublant en 2 cloisons et servant de rétracteur à la trompe. Il est fixé aux parois du corps à la limite entre le segment buccal et le 3”° séligère et entoure l’œsophage. De la cloison inférieure de ce diaphragme pendent 2 petits sacs déjà observés par Grube (3) longs de 1 millimètre à 1**,5 dont les fonctions sont inconnues. Ils rappellent les sacs diaphragmatiques des Ophé- liens et des Térébelliens, mais possédant un riche réseau vas- culaire, ils ne me paraissent pas pouvoir leur être assimilés. (1) Voir Von Marenzeller, loc. cit., pl. I, fig. 5 4. (2) Voir Vogt, loc. cit., p. 485, fig. 244. (3) Loc. cit., pl. I, fig. 6°. 126 DE SAINT-JOSEPH. Un 2*° diaphragme sépare le 2% et le 3°° segment sétigère et uñ 3"° diaphragme sépare les 3° et 4"° segments. Ces 2 diaphragmes sont plus minces que le 1% et fenêtrés comme l’a remarqué M. Viallanes. Depuis le 3*° jusqu’à la partie cau- dale, il n'existe plus de cloison transversale nette, mais il y en a entre chaque segment de la partie caudale où elles sont presque aussi épaisses qu’une des cloisons du 1* diaphragme : elles peuvent servir de moyen pour établir le nombre des segments caudaux qui exlérieurement sont peu distincts. À partir du 3° diaphragme jusqu’à la fin du corps, il se dé- tache de chaque côté de la chaîne nerveuse ventrale un fais- ceau de muscles obliques se rendant à la base des pieds dans les deux 1"* régions et à la paroi du corps dans la région cau- dale apode. Ils partagent la cavité du corps en 3 chambres longitudinales : la 1° impaire renfermant l'intestin et la base des pieds dorsaux; les 2 autres paires, renfermant les organes segmentaires et seulement le liquide cavitaire et les produits sexuels dans ceux des segments des deux 1°* PESTE où les organes segmentaires n'existent plus. La bouche, terminale comme l'anus, est placée à l’extré- mité antérieure d'une trompe rouge aloblecée exsertile, longue de 10 à 15 millimèlres, couverte de pelites papilles hautes de 0°*,1 dont le tissu transparent laisse apercevoir un vaisseau en anse qui y pénètre. La trompe fait suite direc- tement à la partie antérieure du segment buccal dont les verrues foncées entourent sa base, et qui ordinairement rétractée dans l’intérieur du corps est rélroversée en même temps que la trompe (fig. 158). L’œsophage plus étroit, de couleur foncée, traverse les 3 diaphragmes ; après le 3°° dia- phragme, entre le 4*° et le 5*° segment sétigère, il est suivi de l'estomac bosselé à l'extérieur, jaune, aélèré par places en rouge vif par les lacunes où circule le sang, flottant libre- ment dans le corps et légèrement sinueux. À la jonction de l'æsophage et de l'intestin, 2 gros cæcums piriformes, longs de 7 millimètres sur 3 millimètres de large à la base, dirigés en avant vers la tête, s’ouvrent dans le canal digestif; y ver- ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 127 sant d’après Wiren un liquide clair sécrélé par de longues cellules épithéliales. L’estomac se prolonge jusqu’à la région caudale où lui succède l'intestin terminal droit et brun qui -a une membrane d’enveloppe mince et qui est légèrement ._étranglé par chacune des cloisons. Il est maintenu en place par un mésentère dorsal unique et par un double mésentère ventral (1). Wiren a fait l’histologie détaillée de ces diffé- rentes parties du canal digestif. L’Arenicola marina avale surtout du sable; dans le corps d’un exemplaire j'ai trouvé une Néréide entière presque digérée. Le système vasculaire a élé décrit en grand détail par Cosmovici, Jaquet et Wiren. Je pense, comme Wiren, que la circulation des vaisseaux longitudinaux, à part les 2 vais- seaux périnerviens, est lacunaire dans le sinus périintestinal depuis l'extrémité inférieure du corps jusqu’au 3 dia- phragme périæsophagien. C'est seulement en avant de ce dia- . phragme que ces vaisseaux se différencient et ont des parois propres. Le système nerveux consiste en un cerveau, en forme de cône à pointe obtuse dirigée vers le bas, placé sous la tête et relié par 2 connectifs œsophagiens à la chaîne ner- veuse sans ganglions qui commence à la limite entre le: segment buccal et le 1°* sétigère. Elle est aplatie et ovale (0°*,36 sur 0”, 12) dans les deux 1°” régions du corps et par- courue au sommet de sa partie dorsale par 2 fibres nerveuses colossales d’un diamètre de 0°*,029; dans les segments antérieurs, recouverte par les muscles circulaires, elle re- pose sur l'hypoderme dont au contraire elle est séparée par ces muscles dans les segments médians et dont elle est encore plus éloignée dans la partie caudale où elle est plus haute et moins ovale et où il ne me semble plus voir qu’une seule fibre nerveuse colossale. D’après Retzius, des termi- naisons nerveuses très fines entourent la base des soies dorsales. [Il n’y a d'yeux ni à l'extérieur ni sur le cerveau. (1) Voir Wiren, loc. cit., pl. I, fig. 9. 128 DE SAINT-JOSEPH. Les otocystes découverts par Grube ont été étudiés en dé- tail par lui, par Cosmovici, Vogt et Ehlers. Ce sont 2 vési- cules d’un blanc légèrement jaunâtre, placées à l'extérieur des connectifs œsophagiens au-dessous d’un faisceau mus- culaire transversal reliant le cerveau à la paroi ventrale. Elles sont maintenues en place par de nombreux muscles radiaires dans lesquels elles sont noyées et renferment plu- sieurs ololithes jaunes (1). On les découvre facilement en ouvrant l’animal du côté ventral. | Six paires d'organes segmentaires sont placées aux segments sétigères 4 à 9 dans les 2 chambres latérales for- mées par les muscles obliques qui les recouvrent. Ces organes s'ouvrent dans l’intérieur du corps par un très large pavillon dirigé dans le sens de la longueur du corps et dont l'ouverture est tournée du côté du ventre. La lèvre supé- rieure (dorsale) du pavillon longue de 3*°,5 à 4 millimètres est frangée et chaque frange est bordée de cils vibratiles très courts (0**,006 de long); la lèvre inférieure est lisse et non ciliée. Au sommet de la lèvre supérieure aboutit un vaisseau oblique venant de la lacune intestinale ventrale. Ce vaisseau parcourt la base des franges du pavillon et envoie de nombreuses branches dans tout le reste de l'organe et dans la glande génitale qui y est accolée. L'organe segmentaire proprement dit est un assez gros sac brun, à cellules renfermant des concrétions brunes, par- couru par un canal où les cils vibratiles sont 4 fois plus longs que ceux du pavillon et dirigés du dedans au dehors; il diminue de largeur vers son extrémité inférieure qui est de forme irrégulière (2) et débouche à l'extérieur du corps par un pore, situé derrière l’extrémité dorsale des tores uncini- gères, qu’on ne découvre bien que chez le vivant. Au bas du long pavillon vibratile, je vois une membrane mince par- (4) Voir pour le cerveau et les otocystes, loc. cit., Ehlers, fig. 4, 14 et 18, et Vogt, loc. cit., p. 493, fig. 250. (2) Voir une figure exacte de Cunningham, Some points, etc., pl. XVII, fig. 1. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 129 courue par des vaisseaux, qui doit être l’organe génital, mais tous les animaux que j'observe dans les mois d'été sont bourrés d'œufs ou de spermatozoïdes et il ne reste plus d'ovules ou de cellules spermatogènes sur la membrane. Le 1° organe segmentaire est plus petit que les autres et la lèvre inférieure du pavillon consiste en 3 gros disques bruns semblables à ceux que figure Claparède pour l’Arenicola Grubu (1). Les œufs gris ont un diamètre de 0**,18. Les mâles sont plus rares que les femelles. Leur corps est rempli de disques de cellules spermatogènes et de régimes de spermatozoïdes (fig. 159). Schultze et Horst après lui ont pris pour l'embryon de l'A. marina, celui du Scoloplos armiger comme l'ont établi Cunningham et ensuite Hornell qui figura la larve de l'A. marina et la décrivit en même temps qu'Ehlers. Je n'ai jamais rencontré d'amas glaireux d'œufs en été à l'entrée du tube de l’A. marina. Il y a souvent sur les branchies des Rhabdostyla Arenicolæ Fabre Domergue. L’Arénicole de Naples décrite par Claparède sous le nom d’Arenicola marina (2) a été établie par Levinsen (loc. cir., p. 132) comme espèce distincte : l'Arenicola Claparedii Lev., ce qui a été admis par Horst et par Ehlers. Elle est de plus petite taille que l’A. marina, n’atteignant que 6 à 7 centi- mètres de long; ses branchies sont plus développées, celles surtout du 1” segment branchifère; les crochets ventraux ont avant la pointe terminale de très petits denticules mieux marqués que celui de PA. marina; enfin les otocystes sont remplacés par 2 petites poches. Von Marenzeller est d'avis que l’Arenicola glacialis de Murdoch doit être confondue avec l’A. marina. Océan Glacial ärctique. Mers du Nord. Manche. Atlanti- que. Océan Pacifique. Méditerranée (Grube). (1) Annélides du golfe de Naples, pl. XIX, fig. 2A, d. (2) Annélides du golfe de Naples, p. 300 et pl. XIX, fig. 3. ANN. SC. NAT, ZOOL. À XVI, 9 130 DE SAINT-JOSEPII. FAMILLE DES MALDANIENS Sav. (CLYMÉNIENS Ofc.). Pour établir la classificalion des Maldaniens, il est diffi- cile de donner une importance générique au nombre des segments du corps ou des segments anteanaux nus comme l’a fait Malmgren ; autrement on serait entraîné à multiplier les genres outre mesure. Ce nombre n’est pas même une différence spécifique, car on relève souvent des variations chez des individus appartenant à la même espèce. Il me semble que les genres doivent être établis d’après la forme de la tête, du segment anal, des crochels ventraux, d’après la présence de soies aciculaires qui remplacent les crochets et d’après l'absence complète des unes et des autres à un certain nombre de segments séligères antérieurs que je ne regarde pas comme invariable. Quant aux soies dorsales j'expliquerai plus loin pourquoi je ne crois pouvoir leur don- ner qu'un caractère subsidiaire et spécifique. D’après ces principes, voici quelle serait la classification des Malda- niens : I. Tête en plaque plus ou moins plate, plus ou moins inclinée en arrière, entourée d'un limbe entaillé ou non. Aux segments uncinigères une rangée transversale de crochets ventraux avec barbules sous-rostrales. A. Segment anal terminé en entonnoir garni de cirres en plus ou moins grand nombre, et généralement tout autour, avec anus central. a. Soies ventrales aciculaires remplacant les crochets à un cer- tain nombre de segments sétigères antérieurs : a. Cæcums vasculaires extérieurs en rangées longitudinales parallèles à plusieurs des derniers segments du corps. Johnstonia Ofc. . Pas de cæcums vasculaires extérieurs. Clymene ns (incl. Praxilla (1) Mgr. et eco. Kbg.) (1) Verrill propose le nom de Praxillela, celui de Praxilla ayant été em- ployé par Reichenbach en 1853 pour un genre d'oiseau (New England An- nelida, Trans. Connect. Acad., t. IV, 1882, p. 298)... ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 131 b. Crochets ventraux à tous les segments sétigères. Axiothea Mgr. (incl. Clymenella (1) Verr.). c. Pas de soies aciculaires ventrales ni de crochets au 4° (ou aux 1°?), segment séligère. Maldanella Mc Intosh (2). B. Segment anal terminé en plaque sans cirres avec anus dorsal placé sous la plaque. Pas de soies aciculaires ventrales ni de crochets au 1° (ou aux 1°?) segment sétigère. Maldane Gr. Mgr. char. emend. C. Segment anal biannelé fendu latéralement sans plaque ni entonnoir avec anus dorsal. Crochets à tous les segments sétigères. Ghrysothemis Kbg. (incl. Sabaco Kbg.) (3). II. Tête sans plaque limbée. A. Crochets ventraux sans barbules sous-rostrales disposés sur deux rangées transversales parallèles à un certain nombre de segments. Segment anal sans plaque ni enlonnoir avec anus subdor- sal. Pas de soies aciculaires ventrales ni de crochets à un certain nombre de segments antérieurs. Rhodine Mgr. Ehi. char. emend. B. Une seule rangée de crochets ventraux avec barbules sous-ros- trales aux segments uncinigères. 1. Soies aciculaires ventrales à un certain nombre de segments antérieurs. a. Segment anal terminé en entonnoir garni de cirres avec anus central. Nicomache Mgr. (Leiocephalus Qfg.). b. Segment anal patelliforme sans cirres avec anus conique central. Leiochone Gr. (4). c. Segmentanal muni d’une plaque foliacée concave sans cirres à la surface de laquelle s’ouvre l’anus. Petaloproctus Qfg. (incl. Vicomachella Lev.). (1) Ce genre a été établi par Verrill, probablement à cause de la collerette du 4e segment sétigère chez la Clymene torquata Leidy, mais il n’y a pas lieu d’en faire une distinction générique, ces appendices membraneux ayant été souvent observés depuis chez plusieurs espèces de Maldaniens : la Rho- dine Loveni Mgr., la Rhodine sima Ehl., la Clymene cirrata Ehl., la Clymene cingulata Ehl., la Maldane cuculligera Ehl., le Petaloproctus (Maldane) crista- galli Clpd., la Leiochone clypeata N. S., la Maldane (?) cincta N. S., l'Axiothea mucosa Andrews. (2) Mc Intosh ne donne pas la diagnose de ce genre. (3) Ce genre ne paraît se distinguer du genre Chrysothemis que par des caractères bien insignifiants. (4) Il faudrait peut-être établir un autre genre pour la Clymene urceolatus Leidy, qui a l’anus patelliforme sans cirres et la tête en plaque; mais la description de cette espèce est bien incomplète. 132 DE SAENT-JOSEPII. d. Segment anal tronqué obliquement sans plaque ni entonnoir avec anus subdorsal. Lumbriclymene Sars (Praxillura Ver?) 2, Crochets ventraux à tous les segments sétigères. Paraxiothea Webst. Les genres Mandrocles Kbg., Iphianissa Kbg., Asychis Kbg., Mylitta Kbg. sont trop sommairement définis pour être classés avec quelque certitude. Les soies dorsales chez les Maldaniens ont des formes très variées : ou largement limbées, ou faiblement limbées, ou pennées (Clymene, Axiothea, Leiochone, Johnstonia), ou garnies seulement à leur extrémité de petites épines alter- nantes ou opposées (Waldane, Maldanella?, Chrysothemis (incl. Sabaco), Petaloproctus, Clymene planiceps Sars), ou très longues et sinueuses avec de très petites épines (Petalo- proctus, incl. Nicomachella) ou garnies de petites écailles chitineuses soit alternantes, soit opposées (Nicomache, peut-être aussi Maldane ou Maldanella) (1). Les soies lim- bées se retrouvent dans tous les genres; d’après les obser- vations faites jusqu’à présent elles existeraient seules dans . les genres Rhodine et Lumbriclymene et dans une partie des espèces des genres Clymene et Axiothea où elles sont aussi quelquefois mêlées avec d’autres. Ainsi la Clymene lumbri- coîdes Qfg., la C. Œrstedi Clpd., la Clymene (Praxilla) sim- plex Clpd., la Clymene (Praxilla) collaris Clpd. comme je lai constaté, la Clymene palermitana Gr., ont des soies limbées et des soies pennées, la C. planiceps Sars a des soies lim- bées et des soies à petites épines alternantes et on a décrit comme n'ayant que des soies limbées la C/ymene Müller: Sars, la C. gracilis (quadrilobata) Sars. la C. cirrata Ehl., la C. cingulata Ehl. De même dans le genre Axiothea, VA. ca- tenata Mgr., l'A. constricta Clpd., l'A. cirrifera Lang., l'A. lyrocephala Schmarda d’après von Marenzeller et l'Axiothea mucosa Andrews ont des soies limbées et pennées et on a (4) Voir plus bas, p. 143, Maldane (?) cincta N. S: ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 133 décrit comme ayant des soies limbées seulement la Praxilla (Axiothea) prætermissa Mgr., la Clymenella(A xiothea) torquata Leidy, la Praxilla (A:riothea) polaris Theel qui sont de véri- tables À zzofhea ayant aux segments antérieurs des crochets semblables à ceux des autres segments. Mais n'est-il pas à craindre que les soies autres que les soies limbées étant très fragiles et peu nombreuses n'aient souvent été détruites comme je l'ai constaté bien des fois et qu’alors on n'ait plus trouvé que des soies limbées? En outre, pour beaucoup d'espèces, les soies autres que les limbées ont été si impar- faitement décrites ou figurées que, dans l’état actuel de nos connaissances, il y aurait une revision complète à faire avant de leur donner un caractère générique. Jusque-là elles peuvent servir de caractère spécifique très utile. Si on adopte celte manière de voir, je crois qu'il faudrait ranger dans le genre Petaloproctus la Maldane cristagall Clpd. (1), la Maldane tenuis Theel (Nicomachella tenuis Lev.), la Maldane filifera Verrill (2), la Clymene integrinatis Haswell (3) et peut-être la Nicomache Mc Intoshi Von Ma- renz. Ces 5 espèces ont pour caractères communs d’avoir la tête sans limbe, une plaque anale de Petaloproctus, une ou plusieurs soies aciculaires ventrales à plusieurs segments antérieurs; mais la ÂZ. cristagalli a des soies barbelées, la Nicomachella tenuis et la Maldane filifera ont en outre des soies longues et sinueuses garnies de toules petites épines, comme celles qui seront décrites plus loin chez le Petulo- proctus terricola, la Clymene integrinatis semble n'avoir que des soies limbées, enfin la Nicomache Mc Intosh à des soies garnies de chaque côté de petites écailles chitineuses alternantes. Ces soies sont-elles parliculières au genre Mi- comache? On verra plus bas que j'en trouve de semblables (1) Claparède a confondu à tort le genre Petaloproctus avec le genre Maldane. (2) Verrill, Notice of recent additions to the marine Invertebrata of the N. E. coast of America (Proceed. of U. S. National Museum, t. IN, 1879, p. 179). (3) Haswell, On some new australian tubicolous Annelids (Trans. of the Linnean Soc. of New South Wales, t. VII, 1882, p. 634 et pl. XII, fig. 3-6). 134 DE SAINT-JOSEPH. chez la Maldane(?) cincta N. S. qui n’est peut-être pas une Maldane, mais qui n’est certainement pas une Micomache. On a observé 2 Copépodes parasites sur les Maldaniens : la Donusia Clymenicola Nordmann (1) sur la Micomache lumbricalis Fabr., et la Rhodinicola elongata Lev. (2) sur le dos de la Æhodine Loveni Mgr. Van Beneden et Hesse avaient vu sur un Clyménien un Trématode qu'ils avaient appelé Cyclatella Annelidicola (3); mais M. Prouho a éta- bli (4) que c’était simplement un Loxosome annélidicole qu'il a retrouvé sur un Clyménien de Roscoff qu'il ne nomme pas. M. Canu signale enfin un Copépode, l’Hersilioides Pel- seneeri Canu (Antheria latericia Gr.) vivant en commensal dans le tube d’un Clyménien (5). GENRE CLYMENE Sav. (Praxizza Mger., Neco Kbg:?). CLYMENE LUMBRICOIDES Qfs. (6). CLYMENE LUMBRICALIS Milne Edwards, Règne anima! illustré, Annélides, pl. XXII, Te — LUMBRICOÏDES Grube, Mittheil. über St Vaast la Houqgue (Abhand. der Schles. Gesells., 1869, p. 109). — Bemerk. über Annel. des Pariser Museums (Archiv für Naturg., 1870, t. I, p. 318). PI. VI, fig. 160-165. Cette belle espèce se trouve sur la côte à Saint-Malo, à Saint-Énogat et aux Ehbiens, soil dans les fentes de rochers, soit dans les prairies de zostères et, dans ce dernier cas, ha- bitant un tube gros et épais de sable coloré souvent en jaune foncé par les sécrétions de l’animal et dépassant de 2 à (4) Nordmann, Neue Beitr. zur Kennt. parasit. Copepoden (Bull. de la Soc. des natur. de Moscou, t. XXX VII, 1864). (2) Levinsen, Om nogle parasitiske Krebsdyr der snylte hos Annelider (Vidensk. Meddels., 1877. Copenhague, 1878, p. 360 et pl. VI, fig. 1-4). (3) Recherches sur les Bdellodes et Trématodes marins. Bruxelles, in-#4, 1863, p. 82 et pl. VIL, fig. 12-43. (4) Comptes rendus de l'Académie des sciences, 24 novembre 1890. (5) Canu, Les Copépodes marins du Boulonnais, IT; les Hersiliidæ, famille nouvelle de Copépodes commensaux (Bull. scient. de la France et de la Bel. gique, t. XIX, 1888, p. 421). (6) Hist. nat. des Annél., t. II, p. 236. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 139 3 centimètres le sol qui est couvert tout autour de déjections de sable provenant de l'intestin. La taille varie de 7 à 24 centimètres ; le plus ordinaire- ment elle est de 14 à 15 centimètres sur 8 millimètres de large au commencement de la région moyenne. Le corps cylindrique, légèrement rosé, s'amincit progressivement à partir du 15% segment, et n’a plus que 3 millimètres de large au segment anteanal. Le nombre des segments est en général de 24, dont 19 sé- tigères ; une fois cependant, sur un exemplaire de 8 centi- mètres, je ne constate que 19 segments, dont 14 séti- gères. Les segments 4, 5, 6, 7, 8 et quelquefois 9 sont colorés en rouge brique (1) sauf une bande blanche antérieure assez large et un peu saillante (2) en bas de laquelle sont placés les pieds et qui fait paraître le 5° segment emboîté dans le 6"° et les 3 suivants aussi emboîlés les uns dans les autres. Les segments 10-18 sont plus longs, le 15*° atteignant jus- qu’à 12 millimètres de long ; le 19*° et le 20° deviennent plus courts et enfin les 3 anteanaux le sont encore davan- tage. Le segment anal dont il sera question plus loin est à peu près de même longueur que la longueur totale des 3 qui le précèdent. Les pieds placés d’abord à la partie anté- rieure des segments passent au 9°° à la partie postérieure. Les tores uncinigères sont beaucoup plus saillants aux seg- ments 15-20. La tête est exactement figurée par Milne Edwards (3): elle se compose d’une plaque membraneuse inclinée un peu obliquement du côté du dos, bordée tout autour d’un limbe (1) Harker (Nature, t. XXXII, 1885, p. 564 : On the coloration of the anterior segments of the Maldanidæ) trouve que cette coloration est due à un pigment et n’attribue pas aux bandes rouges des segments antérieurs des Malda- niens de fonctions respiratoires, les vaisseaux n’y étant pas plus abondants que dans les parties incolores. (2) Ces ceintures blanches, qu’on rencontre souvent chez les Maldaniens, sont composées de cellules glandulaires servant probablement à sécréter le mucus qui agglutine le sable des tubes. (3) Loc. cit., fig. 2,a et 2,b. 1306 DE SAINT-JOSEPII. incisé en avant pour laisser passer l'extrémité antérieure d’une carène qui se prolonge en arrière à peu près jusqu'au milieu de la plaque entre deux sillons latéraux parallèles ; en arrière du côté du dos le limbe est découpé en festons dont le nombre varie de 7 à 14. La têle est fusionnée avec le segment buccal au-dessous duquel est placée la bouche dont l’entrée plissée tout autour livre passage à une courte trompe globuleuse. Le segment buccal achète est bien dis- tinct du 1° segment sétigère. Les 3 premiers segments séligères ont une rame dorsale composée d’un mamelon d’où sorlent de nombreuses soies capillaires limbées ; la rame ventrale n’est représentée que par une grosse soie jaune dorée à pointe obluse, courte et un peu courbe au 1” et 2% segment et par 2 de ces soies au 3° (fig. 160). Quelquefois il y a aussi une soie plus petite en forme d’'épieu qui ne fait pas encore saillie hors du corps (fig. 161). Les segments sétigères 4-19 ont une rame dorsale comme celle des 3 premiers segments, mais il vient s’y Joindre aux soies limbées des soies pennées (fig. 162), d’abord courtes et très fines, devenant beaucoup plus grosses et plus longues à partir du 9°° segment. Quant à la rame ventrale, elle con- siste partout en un tore dont les bords sont rougis par le sang qu’y amènent de nombreux vaisseaux ; ce tore renferme une rangée simple de 50 à 65 crochets d’un jaune doré sor- tant du corps par un trou rond formant anneau constricteur autour de la portion des crochets qui est rétrécie. Il en ré- sulte qu’élant plus larges en avant et en arrière ils ne peuvent pas rentrer dans Le corps. Ils sont dressés tout droit, la pointe du croc dirigée en général vers l'extrémité infé- rieure du corps. Cette ‘direction n’est pas constante : la pointe est souvent aussi dirigée vers la tête et il en est ainsi chez les autres Maldaniens. Vus de côté (fig. 163), ils ont 5 crêtes au vertex, dont la 5° bien indistincie ne s'aperçoit pas quand on les examine de face (fig. 164), et une touffe de barbules sous-roslrales très fines recourbées vers le haut ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 137 naissant de chaque côté du gros croc qu’elles enveloppent. Comme chez les Térébelliens, au bout de chaque tore il y a des crochets en voie de formation disposés en arc de cercle; ceux qui sont les plus rudimentaires sont déja munis de la touffe de barbules (fig. 165). Les 3 segments anteanaux quoique achètes conservent 2 pelits tores ventraux qui, à chaque segment, sont réunis par un bourrelet mince for- mant ceinture complète autour du corps. Le segment anal achète a la forme d’un entonnoir mem- braneux garni au bord de 30 à 36 dentelures triangulaires tantôt égales, tantôt irrégulièrement entremêlées d’une ou deux dentelures plus petites. L’anus s’ouvrant au fond de l'entonnoir et non proéminent est entouré de 13 à 22 plis rayonnants ayant chacun deux pelits mamelons charnus, l’un placé à la partie supérieure du pli, l'autre à la partie infé- rieure au bord même de l'anus. Je trouve aussi la Clymene lumbricoïdes à Saint-Jean-de- Luz et à Concarneau. Manche. Atlantique. CLYMENE OErstenit Clpd. (1). ? CLYMENE DIGITATA Gr. Grube, Beschr. neuer oder wenig bekannt. Annel. (Archiv für Naturg., 1863, t. I, p. 54 et pl. V, fig. 5). PI. VI, fig. 166. Trouvée sur la côte dans le sable vaseux à Saini-Briac et au Rocher-Vidé. Le corps, coloré en brun clair, mince et très fragile comme chez beaucoup de Maldaniens, mesurant 8 centimè- tres de long au moins sur 1 millimètre à 1**,20 de large, se compose de 20 segments, dont 16 sétigères. Le segment buccal achète fusionné avec la têle est distinct du suivant qui est sétigère. Les soies sont placées en avant (1) Claparède, Beob. über Anat. wirbel. Thiere, etc., 1863, in-fol., p. 28 et pl. XIII, fig. 8-13. 138 DE SAINT-JOSEPH. aux 1% et 2% segments séligères ; aux 3"° et 6° elles sont au mikeu et il y a une bande rouge à la partie postérieure du segment ; au 7°”° elles sont placées en arrière de la bande rouge et par conséquent à la partie postérieure du segment comme dans le reste du corps. Les 8*°-10%° segments de- viennent plus épais à leur extrémité inférieure et n'ont plus de bande rouge; les 11*°-16*° sont plus longs avec tores épais ; les 17° et 18*° qui sont les 2 anteanaux sont beau- coup plus courts et achètes ; le segment anal achète se ter- mine par un entonnoir garni de 20 à 22 cirres de longueur très inégale, avec anus central ; quelquefois, du côté ventral, un des cirres esl deux ou trois fois plus long que tous les autres. Tous les segments sétigères ont de chaque côté un mamelon dorsal riche en vaisseaux d’où sort un faisceau de soies, les unes plus fortes et limbées, les autres plus fines, pennées, semblables à celles que je figure pour la Lerochone clypeata N. $S. (Voir fig. 171.) La rame ventrale n’estreprésentée aux trois premiers seg- ments que par 1, 2 ou 3 grosses soies aciculaires courbes comme celles de la Clymene lumbricoïides (Voir fig. 160), mais plus petites. Aux autres segments, elle consiste en un tore garni d'une rangée de 20 crochets au moins, sembla- bles comme forme à ceux de la C. lumbricoïdes, mais de plus petite taille, avec 5 dents au vertex, dont la 5”° à peine in- diquée. La tête est une plaque légèrement inclinée en arrière, bordée d’un limbe uni partout, donnant passage en avant à une pelile papille précédée d’une carène longitudinale qui parcourt la surface de la plaque (fig. 166). La figure qu’en donne Claparède, vue de côté (/oc. cit., fig. 9), est très exacte. Il y a de nombreux petits points bruns (points oculaires ?) de chaque côté de la tête, entre la plaque céphalique et la bouche qui s’ouvre au-dessous du segment buccal et d’où sort une trompe globuleuse. | Cetle espèce, que je trouve aussi à Concarneau, mais avec 19 segments séligères au lieu de 16, est très voisine de la ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. gi Clymene digitata Gr.,sice n’est pas la même. Grube pense(1) que la C. Œrstedii à deux entailles en arrière à la bordure de la tête, ce qui la distinguerait de la C. digitata, mais rien ne l’indique, ni dans la description, ni dans les figures de Claparède. Manche. Atlantique. Adrialique ? GENRE LEIOCHONE Gr. LEIOCHONE CLYPEATA N. S. PI. VI, fig. 167-175. Trouvée sur la côte de Saint-Malo, à la plage des bains de Dinard, entre Dinard et Sainl-Énogat et au Rocher-Vidé, dans le sable. Habitant un tube de sable. Le plus petit exemplaire que je recueille a 3 centimètres de long sur 1 millimètre de large, et le plus long 20 centi- mètres de long sur 3 millimètres de large. Le corps cylindrique (fig. 167), de couleur jaune très pâle, extrêmement fragile, se compose de 25 et quelquefois 29 segments sétigères, outre le buccal et lanal. Les seg- ments sétigères 2-7 sont entourés en avant d’une ceinture blanche dans laquelle semble s’emboîter le segment précé- dent, et à la partie postérieure d'une bande rouge faiblement marquée, sauf au 7° segment où elle est d'un rougetrès vif. Le côté ventral du 8*° segment séligère est occupé par un écusson blanc (fig. 168) rappelant celui du 8*° segment de la Clymene cirrata Ehl.; 1l ne s'étend pas sur le dos et 1l est composé de cellules glandulaires comme les ceintures blanches. Les segments suivants n’ont plus ni ceintures blanches, ni bandes rouges, ni écusson. Les segments séligères 1-6 sont à peu près de même taille, les segments 7-10 plus courts, 11-13 plus longs, 14-21 beau- (4) Grube, Ueber die Familie der Maldanien oi der Schles. Gesells. für 1867. Breslau, 1868, S. A. p. sl 140 DE SAINT-JOSEPII. coup plus longs avec des tores uncinigères saillants, 22-25 (les 4 anteanaux) très courts. Jusqu'au 7* segment sétigère inclusivement, les pieds sont placés dans le tiers antérieur, derrière la ceinture blanche ; à partir du 8° ils le sont en arrière. La séparation entre le 7"° et le 8°° est mal délimi- tée et l’'écusson blanc ventral du 8° s’étend sur la bande rouge du 7°. La tête (fig. 169) est inclinée obliquement sur le dos du segment buccal débordant de chaque côté, avec lequel elle est fusionnée et au-dessous duquel s'ouvre la bouche livrant passage à une trompe globuleuse irès vasculaire. La tête consiste en une carène brune, finissant en pointe en avant et accompagnée de 2 plis minces parallèles qui se rejoignent en arrière de la carène. Au-dessous de la partie antérieure de cette carène, il y a de chaque côté de nombreux petits points bruns qui sont peut-être des points oculaires ; 2 grosses taches brunes pigmentaires sont placées de chaque côté du segment buccal, et une 3*° en arrière au dos de ce segment. Le 1 segment sétigère qui est distinct dusegment buccal (1) a de chaque côté une rame dorsale consistant en un pe- it mamelon d’où sortent des soies, les unes plus fortes et plus longues, limbées (fig. 170), les autres plus courtes, plus minces et plus transparentes, pennées (fig. 171), qui sont les mêmes à tous les segments. La rame inférieure est représentée de chaque côté par 2 gros crocs sans barbules sous-rostrales, différents de ceux du genre Clymene, dont la pointe est dirigée en l’air et qui sont surmontés d’un vertex à 3 denticules peu distincts (fig. 172). Ces crocs, quise re- trouvent encore aux 2"° et 3"° segments où ils sont au nombre de 3, sont une transition entre les grosses soies aci- culaires recourbées de la Clymene lumbricoïdes et les cro- chets caractéristiques des Maldaniens avec les barbules sous-rostrales, Ces derniers apparaissent au 4°° segment sétigère au nombre de 30 disposés en une rangée sur cha- (1) Sur deux exemplaires cependant je ne vois pas de délimitation. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 141 cun des tores ventraux qui sont très riches en vaisseaux. Le vertex moins élevé et plus horizontal que dans les crochets de la C. lumbricoïdes se compose de 7 denticules dont le dernier assez peu distinct (fig. 173). Les barbules sous-ros- lrales sont plus épaisses et moins nombreuses que chez la C. lumbricoïdes. En général les quatre derniers segments sétigères sont très courts (fig. 174); quelquefois cependant ils sont aussi longs que les segments précédents, ou bien les trois premiers seuls sont courts et le dernier long. Le segment anal est patelli- forme à bords unis avec anus central conique proéminent. Il fait suite immédiatement au dernier segment sétigère, mais il est tantôt court (fig. 174), tantôt plus long (fig. 175). Me Intosh (1) croit avoir retrouvé la C/ymene Ebiensis _Aud. et Edw. dont il n'existe qu’un dessin de la partie antérieure (2) sans texte. La description qu'il en donne se rapproche beaucoup de celle de la Leiochone clypeata. Mais chez la C. Ebiensis il y a en tout 30 segments, dont le buc- cal, les 6 anteanaux el l’anal sont achètes. Pour la région anteanale, la L. clypeata serait beaucoup plus voisine de la Leiochone leiopygos Gr. (3), où les segments anteanaux sont sétigères. Mais il est difficile de tenir compte de cette espèce, Grube (4) n'étant pas certain que la partie antérieure doive être attribuée au même animal que la postérieure avec seg- ment anal patelliforme. Dans une description que Me Intosh avait donnée précé- demment d’un fragment antérieur de Clymene Ebiensis, il représente (5) un crochet semblable à ma figure 173. Il n'avait (4) Notes from the St Andrews laboratory, n° XIII : On Clymene Ebiensis Aud. et Edw. (Annals of nat. hist., 6me série, t. X, 1892, p. 103 et pl. VIII, fig. 1-4). (2) Règne animal illustré. Annélides, pl. XXII, fig. 4. (3) Beschr. neuer oder wenig bekannt. Annel. (Archiv für Naturg., 1860, t. I, PJhelpl. IV, fig."3). (4) Die Familie der Maldanien (Jahresb. der Schles. Gesells. für 1867. Breslau, 1868, S. A. p. 3). (5) On the structure of the british Nemerteans and some new british Annelids (Trans. of the Roy. Sociely of Edinb., t. XXV, 1869, p. 422 et pl. XVI, fig. 12). 142 DE SAINT-JOSEPI. pas trouvé alors de crocs aux trois premiers segments séligè- res, mais en 1892 il en décrit, sans les figurer, qui sont peut- être semblables à ceux que j'ai observés, sans préciser à combien de segments ils existent. En présence de cetle in- certitude et surtout de l'absence de soies aux 6 segments anteanaux,je mainliens provisoirement la Leiochone clypeata comme espèce nouvelle, quoiqu'il soit possible qu'après véri- fication on doive lui donner le nom de Leiochone Ebiensis. GENRE MALDANE Gr., Mgr. char. emend. MALDANE (?) cINCTA N. S. PI. VI, fig. 176-179. Une seule fois sur la côte entre Dinard et Saint-Énogat je irouve dans le sable un Maldanien qui doit être de très longue taille, puisque la partie antérieure que je parviens seule à obtenir avec les 13 premiers segments mesure 20 centimètres de long: la plus grande largeur est de 6 mil- limètres au 7*° segment sétigère. La tête, le segment buccal et le 1° sétigère sont roses et le reste du fragment d’un brun irès foncé tirant sur le noir. La tête consiste en une plaque légèrement inclinée en ar- rière (fig. 176), parcourue vers la partie médiane et posté- rieure par deux sillons transversaux parallèles, et en avant par deux plis longitudinaux courts; ceite plaque est entourée d’une bordure mince très basse, laissant passer en avant une petite papille, et unie partout, sauf une échancrure de cha- que côté à la hauteur du tiers antérieur de la plaque. La tête est fusionnée avec le segment buccal, à la partie ventrale du- quel sort une trompe globuleuse. Le premier segment sétigère qui en est bien distinct me- sure dans l'alcool 5 millimètres de long; les 2*° et 7°°, 8 mil- limètres; le 8%, 10 millimètres; les 9*°-10%*, 20 milli- mètres ; le 11%, 25 millimètres, el le 12°°,35 millimètres. La partie antérieure du 4° segment sétigère est entourée d’une ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 143 collerelte, haute de 2°*, 5 dans sa partie la plus élevée, qui fait le tour du corps sans y être adhérenle et dont le bord festonné sous le ventre, uni et plus bas sur le dos, offre une échancrure de chaque côté du corps (fig. 177). A la partie antérieure des 4 segments suivants, il y a une ceinture blanche après laquelle sont placées les rames séligères. Aux 11° et 12° segments les tores uncinigères sont beaucoup plus saillants. Des mamelons dorsaux il sort un faisceau de soies les unes plus grosses, plus longues, limbées et un peu jaunes, les autres très peu nombreuses, fines et garnies seulement à leur extrémité antérieure de chaque côlé de pelites écailles chitineuses un peu creuses, striées en haut et placées en re- gard l’une de l’autre (fig. 178), ressemblant assez à celles que figurent Me Intosh pour la Micomache Capensis Mc. Int. (1) et Schmarda pour la Clymene microcephala Schmarda (2), qui est probablement d’après von Marenzeller (3) la même espèce que la AN. Capensis. Aux deux premiers segments sétigères 11 n'y a ni crochets, ni soies aciculaires ventrales: au 3°, la rame ventrale est représentée par trois grosses soies aciculaires d'un jaune doré, semblables à celles de la C. /um- bricoides. Aux segments suivants, elle consiste en un tore garni d'une rangée de crochets (fig. 179) dont le nombre s'élève à plus de 70 au 10° segment. Ces crochets ont 5 dents au verlex, dont la 5"° très peu distincte, et les bar- bules sous-rostrales peu nombreuses sont fixées à une proé- minence très saillante de la base du crochet au-dessous du gros croc. La position de cette espèce me paraît douteuse; je la range provisoirement dans le genre Maldane. Peut-être est- ce une Maldanella. (4) Reports of the Challenger, etc., Zoology, t. XIXI, Mc Intosh, Report on the Annelida polychæta, pl. XXIVA, fig. 18. (2) Neue wirbellose Thiere gesammelt, etc., 2° partie, petit in-fol. Leipzig, 1859, p. 15. (3) Von Marenzeller, Polychäten der Angra Pequena-Bucht (Zoo!l. Jahrb., DE 2987, p: 21). 144 DE SAINT-JOSEPH. Pour être fixé, il faudrait avoir l'extrémité inférieure du corps avec le segment anal. Dans les deux cas il y aurait à modifier la diagnose du genre Maldane ou du genre Malda- nella, en indiquant qu'il peut y avoir plusieurs segments et non pas un seul sans soies aciculaires ni crochets. GENRE PETALOPROCTUS Qfg. PETALOPROCTUS TERRICOLA Qfg. (1). PETALOPROCTUS TERRICOLA Grube, Die Familie der Maldanien (Jahresb. der Schles. Gesells. für 1867. Breslau, 1868, S. A. p. 5). — Bemerk. über Annel. des Pariser Museums (Archiv für Naturg., 1870) LE DST CLYMENE SPATULATA Grube, Beschr. neuer oder wenig bekannt. Annel. (Archiv für Naturg., 1855, t. I, p. 114 et pl. IV, fig. 12-13). — Mittheil. über SE Vaast, etc. (Abhand. der Schles. Ge- sells. Breslau, 1868-1869, p. 127). PI. VII, fig. 180-188. Dans le sable vaseux au Rocher-Vidé, aux Ormelettes et sur la côte au-dessous de Lancieux, en face des Ormelettes. Le corps long de 18 centimètres sur 2°*, 5 à 3 millimètres de large dans la partie la plus large, a 24 segments en toui, dont 22 sétigères, comme les exemplaires du Muséum. Un exemplaire beaucoup plus fort que les autres et dont je n’ob- tiens que les dix premiers segments a 4 millimètres de large. La tête et le segment buccal sont d’un rouge piqueté de blanc, les 2*° et 3*° segments roses, les suivants d’un brun rouge, et tous les aulres noirs. Les quaire premiers segments sétigères sont courts, les sui- vants (5-14) plus longs et à peu près égaux entre eux, le 15°° sensiblement plus long qu'eux, le 16*° atteint 22 millimètres, les 17*° à 20”° sont de la même taille que les 5"°-14"°, et les deux derniers très courts. Une ceinture blanche entoureles segments 4-7 en avant des rames sétigères. La tête non limbée, complètement fusionnée avec le seg- ment buccal qui est très nettement séparé du 1° segment sé- (1) Hist. nat. des Annél., t. II, p. 247. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 145 tigère, consiste en un petit mamelon qui domine la bouche placée en dessous. Sur ce mamelon est placée une carène longitudinale très mince inclinée en arrière qui n'arrive pas jusqu’à l'extrémité antérieure de la tête et ne se prolonge pas sur le segment buccal achète qui est comme boursouflé sur les côtés (fig. 180). Tous les segments suivants sont sétigères, sauf l’anal. Dans les 3 premiers, la rame ventrale n’est représentée de chaque côté que par une grosse soie jaune doré à pointe obtuse semblable à celle de la C/ymene lumbricoïdes (fig. 160), large de 0°*,144 et couverte de stries transversales. Dans tous les autres, il y a 2 tores ventraux avec une rangée unique de 40 crochets au moins. Vus de côté (fig. 181), ces crochets ont au-dessous du gros croc deux barbules sous- rostrales assez fortes, recourbées vers ie haut, et au vertex 5 dents dont la dernière presque indistincte. Lorsqu'on les examine de trois quarts (fig. 182) ou de face (fig. 183), on s'aperçoit que les 3 premières crêtes du vertex se composent de 2 dents parallèles et que la 4*° crête est for- mée par une seule dent; la 5° est invisible. Chacun des segments sétigères a deux mamelons dorsaux d’où émer- gent les soies, qui sont les unes limbées, fortes, d’un jaune brun, à pointe légèrement recourbée en arrière, les autres minces, non limbées, incolores, barbelées de très petites épines qu'on n’aperçoit qu'avec les plus forts grossissements et qui dépassent à peine le bord de la soie (fig. 184). A partir du 6*° ou 7° segment, il s’y Joint des soies capillaires si- nueuses très longues, atteignant Jusqu'à 6 millimètres de long, qui ont échappé à Quatrefages et à Grube, comme j'ai pu m'en convaincre sur les exemplaires conservés au Muséum. D'un côté elles sont plates et lisses, de l’autre légèrement creuses avec bords un peu saillants; de l’axe de la parlie creuse parlent de très petites épines opposées, très rappro- chées les unes des autres, beaucoup moins divergentes qu'aux autres soies épineuses des Maldaniens et ne dépassant pas les bords de la soie (fig. 185 et 186). Ces soies flexibles et ANN. SC. NAT. ZOOL. XVII, 10 146 DE SAINT-JOSEPH, en général entremêlées d'algues filamenteuses avec lesquelles on ne peut les confondre sont moins fragiles que les autres, qui sont dures et cassantes ; elles sont beaucoup moins lon- gues aux 2 derniers segments. On en a observé de semblables, au moins quant à la longueur, chez la Maldane filifera Verr. (1), chez la Maldane tenuis Theel (2) (Nicomachella tenuis Lev.) (3), qui sont pour moi des Pefaloproctus, et enfin chez le Petaloproctus socalis Andrews (4). | Aux 7 el quelquefois même aux 8 segments qui précèdent l'anteanal, il y a sur le dos entre les 2 mamelons sétigères un appendice charnu massif {rès saillant se terminant en une pointe obluse (fig. 187), dirigée vers l'extrémité inférieure du corps et qui n’est pasadhérente au dos. Ces appendices ne sont séparés que par les 2 mamelons sétigères des 2 tores uncinigères. Ils ressemblent à ceux de la Maldane cristagalli Clpd., qui n’est peut-être qu'un Pefaloproctus terricola. Le segment anal caractéristique achète (fig. 188) se ter- mine par une spatule concave à bords relevés plus étroite du côté dorsal, s’élargissant du côté ventral où il y a une petite échancrure qui n'existe pas toujours. L’anus plissé s'ouvre à la surface de la spatule, non pas au centre, mais dans la partie la plus rapprochée du ventre. Chez les Maldane 1l s'ouvre dans le dos de l’animal, au-dessous de la plaque anale. Pour cette raison, entre aulres, on ne peut con- fondre les Petaloproctus avec les Maldane, comme le vou- drait Claparède. Sous le segment anal, du côté ventral, 1l existe 2 ou 3 replis saillants qui ne se prolongent pas sur le dosel qu’on peul regarder comme desrudiments de segments. (1) Verrill, Notes of recent additions to the marine Inver tebrates of the N. E. coast of America (Proceed. ofthe U.S. National Museum, t. 11, 1879. Washington, in-8, p. 179). (2) Theel, Annélides des mers de la Nouvelle-Zemble (K. Svens. Vet. Akad. Handlingar, t. XVI, n° 3, 1879, p. 57). (3) Levinsen, System. geog. Oversigt over de Nord. Annul. (Vidensk. Meddels. Copenhague, 1884, p. 146). (4) Andrews, Report upon the Annel. polych. of Beaufort (North Carolina) (Proceed. of the U. S. National Museum, t. XIV, 1891, p. 295). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 147 Je trouve aussi le Petaloproctus terricola à Concarneau. Manche. Atlantique. Méditerranée (1). FAMILLE DES CHÉTOPTÉRIENS Aud. et Edw. Genre CHÆTOPTERUS Cuv. (Tricælia Renier). CHÆTOPTERUS VARIOPEDATUS Ren. (2). Caærorrerus NorveGus Sars, Beskr. og Jagttagelser, etc. Bergen, petit in-4, 1835, p. 53 et pl. XI, fig. 29 a-h. PERGAMENTACEUS Cuv. Will, Ueber das Leuchten einiger Seethiere (Archiv für Naturg., 1844, t. I, p. 331). Leuckart (Archiv für Naturg., 1849, t. I, p. 340). Sars, Uddrag af en Beskrivelse over Chætopterus, etc. (Fôr- hand. Vidensk. Selsk. Christiania, 1860 (1861), p. 85-88). Grube, Die Insel Lussin und ihre Meeresfauna. Breslau, in-8, 1864, p. 85. Verrill, Notice of the remarkable marine fauna occupying the ouler banks off the S. coast of New England, etc. (U. S. Commission of fisheries, X, 1882, p. 665). Andrews, Report upon the Annel. polych. of Beaufort (North Carolina) (Proceed. U.S. National Museum, t. XIV, 1891, p. 290). NorveGicus Sars, Uddrag., etc., ut suprà. — SARSII INSIGNIS VALENCINII Malmgren, Annul. polych., 1867, p. 197. Levinsen, Syst. geog. Oversigtover de Nord. Annul.(Vidensk. Meddels. for 1883. Copenhague, 1884, p. 108). Bœck. Sars, Uddrag., etc., ut supra. Sars, Geol. og zool. reise à Sommeren 1862 (Nyt Magazin for Nalurvidensk. Christiania, t. XII, 1863, p. 302). Malmgren, Annul. polych., p. 197. O. G. Sars, Bidrag til kundskab om Christianiafjordens fauna (Nyt Magazin, etc., t. XIX, 1873, p. 261). Levinsen, ut suprà, p. 108. Baird. Baird, On a species of british Annel. belonging to the family Chætopteridæ (Trans. Linnean Soc., in-4, t. XXIV, 1864, p. 417-481 et pl. XLIX). Williams, On a species of Chætopterus from North Wales (Ibid., p. 483-485 et pl. XLIX). Hornell, Report on the polych. Annel. of Liverpool Bay (Reports upon the fauna of Liverpool Bay, t. III, 1892, p- 158). Qfg. Quatrefages, Hist. nat. des Annél., t. II, p. 210 et pl. XIe, Grube, Milth. über St Malo und Roscoff und die dortige Meeres besonders die Anneliden Fauna (Abh. der Schles. Gesells., 1869-72, p. 113). Cosmovici, Glandes génitales et organes segmentaires des Annél. polych. (Arch. de Zool. expér., t. VIII, 1879-80, p. 306 et pl. XX VI, fig. 1-17). (1) Sabatier, Station zoologique de Cette (Comptes rendus du 26 août 1889). (2) Tricælia variopedata Renier, Osservazioni postume di zoologia Adriatica, p?- 35, fide Clpd. 148 DE SAINT-JOSEPIT. CaæroPterus LEucKkARTI Qfg. Quatrefages, ut suprà, p. 216. — QuarrerAGEsII Jourd. Jourdain, Nofice zoo!. et anat. sur une espèce de Chétoptère des côtes de la Manche. Paris, Baïllière, 1868, in-1?, avec 1 planche. _ VARIOPEDATUS Claparède, Annél. chétop. du golfe de Naples, p. 338. — Supplément aux Annél. du golfe de Naples, p. 125. — Structure des Annél. sédent., p. 10, 88, 98, 101, 102, 196, 121, 135, 136 et pl. XII. _ — Marion et Bobretzky, Annél. du golfe de Marseille (Ann. des sc. nat., 6e série, t. Il, 1875, p. 86). — Barrois, Sur la présence du genre Chétoptère à Groffliers (Bull. scient. du départ. du Nord, 1re série, t. IX, 1877). _” — Delage, Une péche miraculeuse de Chétoptères (Bull. de la Soc. Linnéenne de Normandie, 3° série, t. VII, 1883-84). — — Sirodot, Confribulion à la faune littorale de la Bretagne (Assoc. franç. pour l'avancement des sciences. Nancy, 1886, 1re partie, p. 160). — — Giard, Les Polynoes commensales des Chétoptères (Bull. sc. du départ. du Nord, ?° série, t. IX, 1886, p. 335, en note). — Joyeux-Laffuie, Étude monographique du Chéloptère (Ch. variopedatus Ren.), suivie d'une revision des espèces du genre Chætopterus (Arch. de Zool. expér., ?e série, t. VII, 1890, p. 244 à 360 et pl. XV à XX). —- — Lo Bianco, Gli Annel. tubic. del golfo di Napoli (loc. cit., pra): — BREvis Lesp. Lespès, Études anatomiques sur un Chétoptère (Ann. des se. nat., 5° série, t. XW, 1872, art. 14 et pl. IV). PI. VII, fig. 189-199. J'ai trouvé en juillet 1885 au bas de la grande plage de sable de Cézembre une grande quantité de tubes de Chztop- terus variopedatus vides, comme M. Sirodot (/oc. cit.) en recueillit de pleins en février 1886 entre Saint-Malo et Paramé. Jamais je n’en ai ramené ni dans la drague, ni dans le chalut, et c’est seulement à une irès forte marée de sep- tembre 1891 que je suis parvenu à en découvrir deux pleins. sur la côte entre Dinard et Saint-Énogat, dans un terrain composé de sable légèrement vaseux entremêlé de rares et courts zostères. Ces tubes en ÜÙ, longs de 45 centimètres, présentaient au niveau du sol leurs deux orifices ronds d’un diamètre de 7 millimètres, tandis que dans le bas de l’U il atteignait 25 millimètres. Des 2 exemplaires bien complets qu'ils contenaient, l’un qui se rompit entre le 1* et le 2°° segment de la région moyenne, comme il arrive fréquemment d'après M. Joyeux- Laffuie, mesure dans l'alcool 20 millimètres de large en avant et 140 millimètres de long, dont 35 millimètres pour la ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 149 région antérieure, 40 pour la région moyenne et 70 pour la région postérieure. [Il a à la région antérieure 9 segments séligères à droile et 8 à gauche, l'animal étant couché sur le ventre. M. Sars (1), Claparède (2), M. Joyeux-Laffuie (3) avaient déjà constaté des cas semblables. La région pos- térieure se compose de 25 segments. L'autre exemplaire atteignait, vivant, 200 millimètres de long sur 20 milli- mètres de large en avant. Il à à la région antérieure 12 seg- ments sétigères de chaque côté et 35 à la région posté- rieure. Le nombre des segments antérieurs n’est donc pas le même que dans le premier ca$. Claparède et M. Joyeux- Laffuie avaient aussi établi que le nombre des segments de celte région était variable. Il en est de même pour ceux de la région postérieure, selon l’âge de l'animal. La région moyenne des 2 exemplaires se compose de 5 segments. L'animal est d’un blanc jaunâtre, sauf la tête et les antennes d’un blanc mat et les gros bourrelets intestinaux d’un noir bleuâtre de la région moyenne. Les segments de cette région sont continuellement en mouvement, s’allon- geant et se contractant sans cesse. Ils sont aussi le siège d'une production considérable de mucus qui est filant et incolore ou d’un blanc mat. Ce dernier émet une admirable lumière bleue, surtout au pourtour des grosses palettes dor- sales de Ia région moyenne et aux rames dorsales de la région postérieure. Les bourrelets noirs intestinaux n’en produisent pas et elle est peu intense à la région antérieure où le mucus n’est pas abondant. M. Joyeux-Laffuie donne une bonne figure du Ch. variope- datus (loc. cit., pl. XV, fig. 1 et 2) et je ne puis que renvoyer à son travail si complet dont j'ai vérifié l'exactitude, au moins en ce qui concerne la description extérieure de l'animal. Je compléterai seulement quelques details ayant rapport surtout aux soies : (4) Nyt Magazin, t. XIE, loc. cit. (2) Suppl. aux Annél. de Naples, p. 125. (3) Loc. cil., p. 255. 150 DE SAINT-JOSEPH, Région antérieure. Les antennes ont 10 millimètres de long. Entre leur base externe et le lobe rabaltu de l’enton- noir buccal, est placé de chaque côté un petit œil noir assez indistinct, sans cristallin, difficile à découvrir ; non figurés par M. Joyeux-Laffuie, ces yeux sont exactement représentés par Quatrefages (loc. at., fig. 1). Les pieds uniramés en forme de languetle terminée en pointe dirigée perpendicu- lairement au dos ont sur leur face ventrale 2 ou 3 rangées parallèles longitudinales de soies jaunes aplalies, lancéolées el presque volubles à leur extrémité supérieure (Joyeux-Laf- fuie, loc. at., pl. XV, fig. 6). Ces soies deviennent plus effilées à mesure qu'elles se rapprochent de la pointe libre de la rame. Au 4"° pied, les soies les plus voisines de la base sont très différentes de toutes celles de la région, d’un brun noir, très épaisses, très saillantes hors de la rame et au nombre de 13 (fig. 189) (1). Chez mon exemplaire qui a 9 segments à droite et 8 à gauche, elles sont placées au 4”°° segment à droite et au 3° à gauche. Elles sont suivies de soies jaunes ayant une extrémité moins effilée que celles des autres seg- ments et précédée d’un large renflement (fig. 190). Ce 4° pied me paraît un peu plus court que les autres, comme Sars l'avait remarqué chez le Ch. Norvegicus. Ainsi le 3*° pied a 6 millimètres de long, le 4° 4°®, 5, le 5% 7 milli- mètres, le 6° 7°*, 5. Les 3 ou 4 derniers pieds ont à la rame dorsale des soies un peu différentes de celles des autres (Gg. 191 et 192). Le dernier pied est seul biramé. Il a une rame ventrale de 2"",5 de haut en forme de fer de hache tenani au corps seulement par sa base de 1 millimètre de large et se terminant en bas par un bord large de 5 muilli- mètres (fig. 193), garni de plusieurs rangées transversales de (1) Quoique sur les deux exemplaires de Ch. variopedatus du Muséum, je ne trouve.ces soies caractérisliques qu'au 4e pied, Quatrefages les décrit comme existant au 4e etau 5meet les y figure inexactement à la face dorsale. Leuckart, chez le Ch. pergamentaceus, les constate aux 4e et 5e pieds, G. O0. Sars (Nyt Magazin, t. XIX), chez le Ch. Sarsii, von Marenzeller (Südjapanische Anneliden, 1. Denkschr. der k. Akad. der Wissens. zu Wien, t. XLI, 1879, p. 36), chez le Ch. cautus Von Marenz., au 3° et au 4m, ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD.. 151 plaques onciales rétrogressives empiélant les unes sur les autres, disposition bien élucidée par Claparède pour le Phy- lochætopterus socialis Clpd. chez lequel on la retrouve (1). Ces plaques onciales (fig. 194) hautes de 0**,126 à 0°",147 sur 0,046 de large, à peu près ovales, ont une soie-tendon à chacune de leurs extrémités, celle fixée à la base est beau- coup plus longue (0"*,160) que celle du sommet (0**,021). Chaque plaque est bordée de 8 ou 9 dents, sans compter une 10"° très indistincte, presque fusionnée avec la base de la plaque dont elle n’est séparée que par une fente où s’in- sère la soie-tendon qui y est comme pincée. Région moyenne. Le segment qui porte les 2 grandes rames dorsales ailées me paraît êlre le 1* de la région moyenne et non le dernier de la région antérieure. La _ région moyenne a donc 5 segments, nombre qui paraît être très slable, contrairement à ce qui existe pour la région antérieure el postérieure, comme nous l'avons vu. Les grandes rames dorsales ailées longues de 20 millimètres renferment une sorte de baguette centrale composée de soies jaunes chitineuses capillaires longues de 6 millimètres, empilées, placées bout à bout et ne sorlant pas hors de la rame. Leur base est large de 0°*,063, puis elles vont tou- jours en s’amincissant (0*",048 de large dans le 1* Liers) et se terminent par une pointe excessivement fine qui se courbe en crochet ou se brise très facilement (fig. 195). Ce 1° seg- ment a 2 rames venlrales coalescentes dont la largeur totale est de 15 millimètres. Fixées au corps seulement par leur partie centrale, leurs bords laissés libres peuvent se rappro- cher et former une sorte de ventouse. Le bord ventral et le bord dorsal sont garnis de plusieurs rangées transversales de plaques onciales semblables à celles de la rame ventrale du dernier segment de la région antérieure, mais plus petites (0°*,106 à 0**,096 de haut), et avec 8, 9 ou 10 dents. Rétrogressives au bord veniral, progressives au bord dorsal, (1) Annélides du golfe de Naples, p. 348. 152 DE SAINT-JOSEPH, elles manquent complètement sur un petit espace des bords latéraux. RL Au 2"° segment, qui est le plus haut de tout le corps (20 millimètres), la rame dorsale est représentée par une ventouse ronde, épaisse, achète, à pédoncule très court, et la rame ventrale, avec ses plaques onciales, est entièrement semblable à celle du 1* segment, sauf qu'elle ne mesure que 11 millimètres de large. Les 3°°, 4° et 5"° segments ont une rame dorsale en forme de grosse palette sur le bord de laquelle apparaît de chaque côté, non loin de la partie ven- trale, un petit tubercule oblong, long de 1 millimètre, garni de plusieurs rangées de plaques onciales rétrogressives bor- dées de 12 à 13 dents, sans compter celle qui est fusionnée avec la base à l’endroit où s’insère la soie-tendon ; elles ne mesurent plus que 0°*,063 ou 0"*,070 de haut sur 0**,025 de large (fig. 196). Vues de face (fig. 197), ces plaques ont 12 dents coniques superposées. Les rames ventrales ont la même forme qu'aux deux segments précédents, mais celles du 3*° segment ont 8 millimètres de large ; celles du 4°, 13 millimètres ; celles du 5%, 11 millimètres et leur bord dorsal n’a plus de plaques onciales. Le bord ventral en est seul pourvu; elles y sont en rangées rétrogressives et sem- blables pour le 3*° segment à celles des 2 rames ventrales pré- cédentes, c’est-à-dire d’assez grande taille, et pour les 4° et 5"° segments à celles des tubercules des rames dorsales en palette, c’est-à-dire de petite taille. Région postérieure. À tous les segments, il existe : 1° 2 ra- mes dorsales dont les bases épaisses prennent naissance de chaque côté de la ligne médiane dorsale. Elles renferment, comme les deux grandes rames dorsales ailées du 1° segment de la région moyenne, une baguelte centrale de soies jaunes, capillaires, ne sortant pas de la rame ; mais ici ces soies presque aciculaires sont plus larges (0**,072) et se ter- minent en pointe mousse à leurs extrémités (fig. 198). S'amincissant progressivement à partir de leur base et finis- sant en pointe, les rames dorsales se recourbent sur le dos. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 153 Elles diminuent peu à peu de longueur à mesure qu’elles se rapprochent de la partie inférieure du corps. Ainsi la 1® paire a 12 millimètres de long, les suivantes, 10, 8, 6, et enfin 4 millimètres. Au dernier segment, il s'ouvre entre elles sur le dos un petit anus plissé. 2° deux rames ventrales doubles (fig. 199), ce qui est une grande exception chez les Annélides polychètes. Chacune de ces rames se compose d'un lobe à peu près rectangulaire évidé du côté le plus rapproché du dos, et d’une pinnule transversale qui en est séparée par une échancrure. Cetle pinnule est fixée à la naissance de la partie ventrale de la base de la rame dorsale, au-dessus de laquelle elle se prolonge en un pelit cirre long de 3 milli- mètres. Le lobe rectangulaire est soudé au-dessus de la ligne médiane ventrale au lobe rectangulaire correspondant de l'autre rame ventrale, et les 2 lobes fusionnés ne sont adhé- rents au corps que par leur base. Ils ont 5 millimèlres de haut au 1” segment et 6 millimètres de large à leur extré- mité inférieure, 4 millimètres de haut au 2°* segment et 3°°, 5 de large en bas et ils finissent par n'avoir plus que 0"*, 5 de large au dernier segment. Leur bord inférieur seul est garni de 3 rangées transversales de plaques onciales rétrogressives de petite taille (0*°, 063 de haut) comme celles des tubercules des rames dorsales en palette de la région moyenne et des rames ventrales des 2 derniers segments de celte région; elles sont au nombre de 280 à 300. Le bord de la pinnule large de 2 millimètres est garni de plusieurs rangées de plaques onciales progressives de 0"*,105 de haut comme celles des rames ventrales des 3 premierssegments delarégion moyenne ; elles sont au nombre de 350 environ. Un exemplaire de Naples conservé dans l'alcool que j'ai sous les yeux mesure 100 millimètres de long avec 9 seg- ments de chaque côté à la région antérieure, 5 à la région moyenne el 22 à la région postérieure. Mers du Nord. Manche. Atlantique. Méditerranée. 154 DE SAINT-JOSEP!IT, FAMILLE DES SABELLARIENS (HERMELLIENS Ofg.) (1). GENRE SABELLARIA Lmck. (Hermella Sav.). SABELLARIA SPINULOSA Leuck. (2). HERMELLA OSrREARIA Frey et Leuckart, Beitr. zur Kennt. wirbell. Thicre. Braun- schweig, 1847, petit in-4, p. 152. SABELLARIA LUMBRICALIS Mont. Johnston. Catal. of brit. non parasit. Worms, p. 251. — SPINULOSA Malmgren, Ananul. polych., 1867, p. 211 et pl. XII, fig. 66. — — Mc Intosh, On the great nerv: cords in the marine Annel. (Proceed. Edinb. Soc., in-8, t. IX, 1876-77, p. 279). _ — Levinsen, Ovérs. over de Nord. Annul. (Vidensk. Meddels. for 1883. Copenhague, 1884, p. 180). = — Von Drasche, Beitr. zur Entwick. der Polych., 2tes Heft. Wien, 1885, gr. in-8, p. 1-7 et pl. I, fig. 1-8, et pl. IT, fig. 1-7. = — Cunningham and Ramage, The Polych. sedent.of the Firth of Forth (Trans. Edinb. Soc., in-4, t. XXXIII, 1888, p. 652 et pl. XLI, fig. 17). = == Hornell, Polych. of Liverpool Bay (Reports upon the fauna of Liverpool Bay, t. INT, 1892, p. 163). HERMELLA ALVEOLATA P.P. Quatrefages, Hist.nat. des Annél.,t.TT, pl. XIII, fig. 11 et 13. SABELLARIA CRASSISSIMA Lmck,Johnston, Catal!. ofbrit. non parasit. Worms, p. 250, et fig. n° XLIV. PL. VII, fig. 200-203. Rare sur la côte, sauf à l’îlot des Oitellières qui n’est découvert qu'aux très grandes marées. Extrêmement com- mune dans les dragages sur les anciens bancs d’huîtres. La destruction de ces bancs, qui s'étendaient entre Dinard et Saint-Malo et tout autour des îles jusqu’au Vieux- Banc, doit être attribuée en grande partie à la S. spi- nulosa dont les tubes sablonneux, irréguliers et contournés, noyés dans une épaisse gangue de sable, recouverts quelque- fois de Didemnum sargassicola var. griseum Giard, entou- rent les coquilles, les surchargent et finissent par gêner le jeu des valves. Les orifices des tubes ne sont pas environnés (4) Le nom de Sabellaria étant plus ancien que celui d'Hermella et devant le primer, le nom d’Hermelliens me paraît devoir être remplacé par celui de Sabellariens pour désigner la famille. (2) Leuckart, Zur Kennt. der Fauna von Island (Archiv für Naturg., 1849, Lip 170, en note). | fs * ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 155 d’un godet de sable et s'ouvrent çà et là sans aucune symé- trie dans la masse de sable qui les réunit. Il se rencontre quelquefois des tubes isolés, fixés à plat dans l’intérieur des grosses coquilles vides. Le corps légèrement quadrangulaire a en tout 20, 25 ou très rarement 30 millimètres de long sur 3 millimètres de large environ en avant. Il est coloré en rouge vineux, sauf quelques taches brunes sur les côtés du thorax et une grosse tache d’un brun foncé du côté dorsal, à la naissance de la parlie caudale qui est elle-même d’un brun clair. Chez les femelles les œufs le rendent d’un rouge violacé et chez les mâles les spermatozoïdes le font paraître blanc. Il a en tout 29 à 39 segments tous sétigères el se divise en 3 SL eu thoracique, abdominale et caudale. Il se termine en avant par une couronne (2 a de diamètre) de soies operculaires jaunes plantées au sommet de 2 gros supports ayant 2°°,5 à 3 millimètres de haut, en nombre égal sur chacun. Ces soies operculaires, dont les longues tiges pénètrent profondément dans les supports à peu près jusqu'au niveau de la bouche, forment 3 cercles concentriques ; celles du cercle externe sont en tout au nom- bre de 58 (29 de chaque côté); elles ont la forme d’un battoir couvert de stries longitudinales très rapprochées et de stries iransversales moins serrées; l'extrémité dirigée à peu près horizontalement au bord de la couronne se termine par 5 à 9 dents droites, dont la médiane beaucoup plus longue pennée a 9 ou 10 petils denticules divergents de chaque côté. Très souvent cette dent médiane très fragile est brisée en tout ou en partie. Le cercle médian comprend 36 (18 de chaque côté) soles creuses, couvertes de stries transversales, en forme de capuchon, couchées sur celles du cercle externe ; enfin celles du cercle interne (au nombre de 34 (17 de chaque côté) se dressent toutes droites au centre ; elles sont géni- culées et finissent en un triangle allongé semblant formé de petiles lamelles transversales chitineuses, juxtaposées, dont chacune se termine au bord externe de la soie par un petit 1506 DE SAINT-JOSEPII. denticule arrondi. Ces denticules ne sont pas suffisamment indiqués par Malmgren, qui du reste donne des figures très exacles de ces 3 formes de soies operculaires (/oc. «if. , fig. 66 B,B',B>). | Les 2 supports de ces soies, massifs et charnus, forment, lorsqu'ils sont accolés l’un à l’autre, 2 demi-cylindres échan- crés du côté ventral. Ils sont réunis du côté dorsal par une membrane qui est incolore, sauf quelques chevrons bruns ou quelques taches brunes sur la ligne médiane longitudinale dorsale. Juste au-dessous de la couronne de soies, chacun des supports est garni de 14 à 16 petits cirres digitiformes, longs de 1 millimètre, creux intérieurement et où le liquide cavitaire pénètre. Du côté ventral, les 2 supports sont libres, rapprochés l’un de l’autre en haut et en bas, mais béants dans la partie médiane et laissant passer comme un jabot de nombreux tentacules. Ces tentacules cylindriques ayant un côté couvert de cils vibratiles sont placés sur le bord extérieur ventral de chaque support, rangés par lignes iransversales de 12 à 15, sur 8 à 10 lobes ciliés, aplatis, superposés, qui leur servent de bases. Les tentacules les plus extérieurs sont incolores, les autres sont colorés par 2 raies longitudinales pigmentées de violet foncé. [ls ont un dia- mètre de 0"*,084 et renferment un canal intérieur d’un dia- mètre de 0**,033 dont la paroi extérieure est composée de muscles longitudinaux et où circule le liquide cavitaire. Le sang ne me paraît pas y pénétrer. Ils ressemblent à ceux des Térébelliens, et doivent servir à la confection du tube. En écartant les supports l’un de l’autre du côté ven- tral (fig. 200), on voit qu'ils sont colorés intérieurement en violet foncé et qu'ils sont séparés l’un de l’autre par un sillon longitudinal cilié presque en haut duquel s'élève une languette ciliée triangulaire, haute de 0**,48, dont la pointe est dirigée vers le bas. Ce sillon aboutit à sa partie inférieure au pore unique de l'organe excréteur thoracique, qui s'ouvre au-dessus du cerveau et de chaque côté duquel se dresse un palpe cilié long de 1 millimètre sur 0*°,56 de large à la ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 157 base, renfermant un vaisseau longitudinal aveugle et du liquide cavitaire. Entre le pore de l'organe thoracique et la bouche qui est sur un plan plus rapproché de la surface ventrale de l’animal, s'élève la lèvre supérieure impaire lLen- due entre les 2 supports et se prolongeant de chaque côté en un repli membraneux cilié remontant le long des lobes tenlaculaires jusqu'au dernier. Tous ces sillons ciliés mé- dian et latéraux et ceux des lobes tentaculaires convergent vers la bouche qui s'ouvre entre la lèvre supérieure impaire et la lèvre inférieure paire. | La lèvre inférieure est bordée en-dessous par un bourrelet ventral cordiforme en haut duquel se détache de chaque côté un très petit lobe à pointe arrondie qui domine la lèvre. Ces 2 lobes correspondraient, d’après Meyer, aux lobes ventraux de la collerette des Serpuliens. Ils touchent _ presque à une languette triangulaire ciliée qui tient au 1°" pied ventral et qui correspondrait aux lobes latéraux de la collerette des Serpuliens. Ce 1* pied ventral très petit n’a qu'un faible nombre de soies simples semblables à celles qu on trouve aux rames ventrales du reste du corps; vues de face, elles sont bordées de chaque côté d’épines ou plutôt de plaques épineuses (fig. 201) comme chez certains Maldaniens. Il n’y a pas de rame dorsale à ce 1° segment,et on peut admettre que tout l’appareil operculaire n’est que la irans- formation de cette rame. Le 2°° segment se compose d’un pied ventral plus rapproché du dos qui a la forme d’une rame séligère allongée, terminée du côté le plus rapproché du dos par une languette triangulaire ciliée à base moins large que celle du 1* segment ; la rame dorsale achète et apode est représentée seulement par une branchie. Les bran- chies existent à tous les segments suivants, atteignant leur plus grande taille (1**,20\ aux 1°* segments abdominaux et devenant extrêmement petites (0**,08; à la fin du corps. Garnies extérieurement de cils vibrabiles disposés en spirale, elles sont parcourues intérieurement par un vaisseau en anse dont les branches sont reliées l’une à l’autre par de 158 DE SAINT-JOSEPIT. nombreuses anses transversales de 0"",01 de diamètre; le centre esl occupé par une masse chloragogène brune qui borde le vaisseau en anse. Aux 3"°, 4° el 5° segments, qui ont un bourrelet ventral transversal, la rame ventrale est un simple petit mamelon séligère arrondi sans cirre ventral, et la rame dorsale consiste en une palette saillante aplatie, di- rigée vers le bas, d’où soril une rangée transversale de 8 à 10 grosses soies dorées en lame d'épée se divisant à l’extré- mité en 8 à 10 longues dents minces, dont la médiane plus longue que les autres (1). Chacune de ces soies est accom- pagnée d’une soie semblable aux soies ventrales et dont l'extrémité filiforme sort seule du pied sur une longueur de0"*:42. | La région abdominale comprend tous les segments sui- vants, qui sont au nombre de 24 à 34, tous semblables, sauf la dimension des pieds et des branchies qui vont en dimi- nuant progressivement de taille. La rame ventrale est un petit mamelon pointu avec 10 soies simples accompagné d’un cirre ventral creux où pénètre le liquide cavitaire. La rame dorsale est une pinnule garnie d’une rangée transversale de plaques onciales au nombre de 250 aux segments antérieurs et de 90 aux segments médians. Ces plaques onciales rétrogressives, longues de 0°"*,035 sur 0"*,014 de large,ont 6 à 7 dents dont la plus haute très indistincte et sont fixées dans le corps à leur partie supé- rieure par une soie-tendon de 0**,012 de long et à leur partie inférieure par une soie-tendon de 0°*",07 et presque parallèlement par une longue soie de soutien chitineuse de 0"*,5 de long (fig. 202). Ces dernières convergent toutes dans la pinnule vers un centre commun. En examinant la plaque onciale de face, on voit que la dent supérieure beaucoup plus nettement visible que de côté est unique, mais que les 6 autres sont doubles et rangées sur 2 lignes longitudinales parallèles (fig. 203). (4) Voir Quatrefages, loc. cit., pl. XIIT, Gg. 13. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 159 La région caudale, apode et achète, longue de 7 à 9 milli- mètres, sur 0°”,5 à 0*",7 de large, sans aucune trace de seg- mentalion, à parois minces, fait suite à la région abdomi- nale ; elle commence par un renflement piriforme avec tache dorsale brune et se termine par une ventouse ciliée épatée d’un diamètre de 1 millimètre entourée d'un vaisseau cir- culaire. Elle est presque toujours redressée dans la direction de la tête. Le pharynx occupe toute la région thoracique et les 2 pre- miers segments abdominaux ; il aboutit à un jabot piriforme très musculeux de 1**,68 de diamètre qui fait saillie à travers les parois du corps au 3” segment abdominal. L’intestin s'étend depuis ie jabot jusqu'à l'anus. Un gros vaisseau dorsal renfermant un corps cardiaque fait suite au sinus _ intestinal dans [a région thoracique. Meyer donne sur le système nerveux de longs détails auxquels je ne puis que renvoyer. Dans les segments thoraciques les parois ventrales du corps au-dessus de la chaîne nerveuse et autour du vaisseau ventral sont tapissées de glandes qui rappellent celles des Téré- belliens. À partir du 4% segment abdominal inclusivement, un petit mamelon percé d'un pore et placé au-dessous de la pinnule uncinigère dorsale indique la sortie des organes segmentaires qui sont figurés exactement par Meyer(/oc. cit., pl. XX VI, fig. 28), comme je m en suis assuré sur les coupes. C’est par ces pores extérieurs que je vois souvent sortir soit les œufs à la file les uns derrière les autres, soit les sper- matozoïdes tourbillonnant avec violence. Les œufs violets ont un diamètre de 0**,067. Lorsqu'on pratique la féconda- tion artificielle, la segmentation dure 16 heures et après le stade 36, l'embryon se dessine dans l’intérieur de l'œuf qui nage rapidement avec un bouquet de flagellum courts placés à l’un des pôles et avec une ceinture de cils vibratiles très fins ( Voir Quatrefages, loc. cit., pl. V, fig. 8). Quelquefois des tubes de Sabellaria alveolata sont mêlés à des tubes de Sabellaria spinulosa. C'est ce qui explique 160 DE SAINT-JOSEPH. comment Quatrefages, confondant les 2 espèces en une seule, a donné à la S. alveolata àes soies qui appartiennent à la S. spinulosa (loc. cit., pl. XIE, fig. 11 et 13). Johnston a peut- être fait la même erreur pour sa Sabellaria crassissima. Cunningham est d'avis que Malmgren attribue à tort la figure dela S.spinulosa entière à la S. a/veolata et réciproquement. Je trouve au contraire les figures données par Malmgren pour les 2 espèces parfaitement appropriées à chacune tant pour l’animal entier que pour tous les détails. Mers du Nord. Manche. SABELLARIA ALVEOLATA L. (1). SABELLARIA ANGLICA Gr. Grube, Die (rattung Sabellaria(Archiv für Naturg., 1848, t. I, p. 46 et pl. IL, fig. 12). RES _ Johnston, Catalogue of brit. non parasit. Worms, p. 248 et fig. XIAII, n°S 1 à 4, p. 250. AMPHITRITE ALVEOLATA Milne Edwards, Règne animal illus{ré. Annélides, pl. VI, tie 2. SABELLA ALVEOLARIA Dalyell, Powers of the Creator, etc., t. II, 1853, p. 175, et pl. XXV, fig. 1-3. HERMELLA ALVEOLATA Quatrefages, Mém. sur la famille des Hermelliens (Ann. des sc. nat., 2me série, t. X, 1848, p. 14). — Sur l’embryogénie des Annélides (Ibid., p. 162 et pl. IT et IV). — Recherches expérimentales sur les spermatozoïdes des Hermelles (Ibid., t. XIII, 1850, p. 107). — Expériences sur la fécondation des Hermelles (ibid., p. 124). — Hist. nal. des Annél., t. II, p. 314 et pl. IV, fig. 1, pl. V, fig. 1-9, pl. XIII, fig. 1-10, 12, 14-16). ei _ Horst, Over bevruchting en ontwickelling von H. alveolata (Versl. en Mededeelingen der k. Akad. der Wetenschapyen, 1881, A/d. Natuurk. Tweede reeks, zestiende Deel, p. 207 et pl.). — Résumé dans le Bull. scient. du départ. du Nord, 4n° année, janvier 1881, p. 1-4). = — Jourdan, Études sur les épithéliums sensitifs de quelques Vers annelés (Ann. des sc. nat., me série, t. XII, 1892, p. 251et pl. VI, fig. 13-16). SABELLARIA ALVEOLATA Malmgren, Annul. polych., p. 212 et pl. XII, fig. 70. . Meyer, Studien über Kürperbau der Annel. (Mitth. aus der zool. Stat. zu Neapel, t. VII, 1887, p. 712, 123, 13Let pl. XXIL, fig. 15-16, pl. XXIV, fig. 7-13, pl. XXVI, fig. 28. — Ibid., t. VIII, 1888, p. 481, 490, 494, 496, 507-509, 511, 527, 531, 536, 548, 562, 516, 519, 581, 590, 594 et 635-655). 4 — Hornell, Polych. of the Liverzool Bay (Reports upon the fauna of Liverpool Bay, t. IT, 1892, p. 163). 2K {à — Lo Bianco, Gli Annel. tubic. del golfo di Napoli(loc. cit., p. 45). — crassissima Lmeck. Lamarck, Hist. nat. des animaux sans vertèbres, 2me édit., 1838, p. 600. (1) Sabella alveolata Linné, Syst. XII, 1268. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 164, ? HERMELLA CRASSISSIMA Quatrefages, Mém. sur la famille des Hermelliens (Ann. des sc. nat., 3e série, t. X, 1848, p. 20). — His£. nat. des Annél., t. 11, p. 318). Absente sur la côte. Rare dans les dragages, où on la trouve sur de vieilles coquilles d’huîtres habitant des tubes droits de gros sable rangés en luyaux d'orgue, sans godet accompagnant l’orifice. Cette espèce, tout en n'ayant guère que 37 segments en tola- lité, est de plus grande taille que la précédente, mesurant jusqu'à 40 millimètres de long, dont 10 millimètres pour la partie caudale, sur 4 millimètres de large. La couronne des soies operculaires est plus grande, ne se dressant pas verticalement comme chez la Sabellaria spinulosa, mais sen- siblement inclinée vers le dos. Les soies operculaires de la rangée externe sont des battoirs terminés par 5 dents larges, dont la médiane plus large et un peu plus haute, toutes à pointe plus ou moins recourbée; il y en a en moyenne 86 à 90 en tout, soit 43 à 45 sur chaque support. Les soies de la rangée médiane au nombre de 56 (28 de chaque côté) sont géniculées, n'ayant pas la forme de capuchon, mais celle d’un sabot creux strié transversalement. Les soies de la rangée interne au nombre de 46 (23 de chaque côté) sont assez semblables à celles de la S. spinulosa, avec de petits denticules au bord. Le nombre de ces différentes soies est assez variable; elles sont plus dorées que celles de la S. spinulosa, et Malmgren en donne des figures exactes. Les soies ventrales sont semblables à celles de Ia S. spinu- losa, mais les soies dorsales en lame d’épée des 3°°, 4% et 5° segments thoraciques qui ne sont qu'au nombre de 6 à chaque palelte, accompagnées d'autant de soies semblables aux soies ventrales, ont des dents linéaires convergeant vers l'extrémité qui est très fine et ne s'étalant pas comme chez la S. spinulosa. Quatrefages (/oc. cit., fig. 12) en donne une bonne figure. Il n’y a pas de languette ciliée, comme chez la S. spinulosa, en haut du sillon cilié ventral qui sépare les deux sillons operculaires. Les branchies les plus longues ANN. SC. NAT. ZOOL. XVII, 11 162 DE SAINT-JOSEPH. ont 2 millimètres de long au commencement de l’abdomen. Sous tous les autres rapports la S. a/lveolata est semblable à la S. spinulosa. Les S. alveolata que je trouve à Saint-Jean-de-Luz, et celles que j'examine venant de Naples ont le corps plus long, plus aplati, et un peu moins large que celles de Dinard. La S. anglica de Johnston, d'après les figures qu’il donne des soies operculaires, est peut-être la S. spinulosa. La S. crassissima, qui ne se distingue de la S. alveolata que par une taille plus courte et plus amincie, n’est proba- blement pas une espèce différente. Mers du Nord. Manche. Atlantique. Méditerranée. FAMILLE DES AMPHARÉTIENS Mr. Genre AMPHICTEIS Gr. p. p., Mgr. et Von Marenz. char. emend. (GROSSOSTOMA Gosse). À la diagnose de Malmgren, von Marenzeller (1) ajoute que les tentacules peuvent être pennés, comme il le constate chez l’Amphicteis (Sabellides) angustifolia Gr. Semper. (2). Ce caractère avait été réservé par Malmgren au genre A mpharete Mgr. pour les genres à palées, et au genre Sabel- lides M.-Edw. pour les genres sans palées. Marion (3) avait déjà indiqué que la structure des tentacules était souvent trop indistincte pour permettre de distinguer un Ampharete d’un Amphacteis d'après ce seul caractère qui serait peut- (1) Südjapanische Anneliden, IX (Denks. der k. Akad. der Wiss. zu Wien, t. XLIX, 1884, p. 197). (2) Haswell (On some new tubicolous Annel. Proceed. of the Linnean Soc. or New South Wales, t. VII, 1882, p. 635 et pl. XII, fig. 13) trouve aussi des tentacules pennés à son Amphicteis foliosa. Quant à l'Amphicteis Vega Wiren (Chætopoder frän Sibiriska ishafvet och Berings Haf insamlede under Vega Expeditionen. Stockholm, 1883, in-8, p. #15, et pl. XXXII, fig. 4), qui a des tentacules de cette forme, je pense, comme Levinsen, que c’est un Ampharete. | (3) Dragages au large de Marseille (Ann. des sc. nat., 6e série, t. VIII, 1874, D 22). , | ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 163 être aussi, selon moi, à supprimer dans le genre Sabellides, puisqu'Eblers (1) décrit une Sabellides fulva Eh. à tenta- cules lisses. | AMPHICTEIS CURVIPALEA Clpd. (2), AMPHICTEIS CURVIPALEA Lo Bianco, Gli Annel. tubic. del golfo di Napoli (loc. cit., p+ 63). PI. VII, fig. 204-206. Un seul exemplaire trouvé sur la côte à la balise de Rochardien, dans des touffes de corallines, mesurant 11 millimètres de long sur 1"”,56 de large en avant, soies non comprises. Le corps à peu près incolore, diminuant progressivement de largeur en arrière, est ponctué de blanc. On voit par transpa- rence l'inteslin d’un rouge orangé entouré par un sinus con- tenant du sang vert. Les branchies, dont il sera question plus loin, sont vertes et annelées de raies d’un rouge brun. La tête assez semblable à celle de l'Amphicteis Gunneri Sars (3), se compose d'une plaque quadrangulaire sur laquelle sont apposées 2 carènes obliques, saillantes, partant du bord frontal, séparées l’une de l’autre par un sillon longitudinal et se rejoignant à l'extrémité inférieure de la tête. Le 1° segment (segment buccal), achète, échancré en avant du côté dorsal, avec une rangée transversale de petits yeux de chaque côté de cette échancrure, embrasse la base de la têle et forme au-dessous d’elle une lèvre inférieure élevée, plate et unie au bord. La bouche presque terminale livre passage à des tentacules incolores, rétractiles, longs de 2 millimètres, lisses et non pennés, garnis en dessous de cils vibratiles. Le 2°° segment qui ne se distingue bien que du côlé ventral est achète comme le 1”. Toute celte partie anté- rieure du corps est pour ainsi dire enchâssée du côlé dorsal (4) Beitr. zur Kennt. der Verticalverbreitung der Borstenwürmer im Meere (Zeits. für wiss. Zool., t. XXV, p. 64 et pl. IV, fig. 18-23). (2) Supplément aux Annél, du golfe de Naples. p.132 et de XIIL, fig. 5. (3) Malmgren, Parce Hafs Annul., LE XIX, fig. 464. 164 DE SAINT-JOSEPII. dans le 3° segment qui la domine, et qui a de chaque côté un petit éventail de 4 palées dirigées en avant. Ces palées caractéristiques de l’espèce ont la pointe recourbée et non droite. Le 4*° et le 5° segment, très bas, ont chacun un petit fais- ceau de soies dorsales limbées, courtes, et au-dessus 4 branchies subulées disposées en ligne transversale 2 par 2, chaque paire étant séparée de l’autre par un étroit inter- valle au milieu du dos. Ces branchies, longues de 1"°,75 à 2 millimètres sur 0**,18 de large à la base, sont parcou- rues par un vaisseau en anse où circule le sang vert. Le 6° segment et les segments sétigères suivants ont 2 mame- lons sétigères coniques, allongés (0°°,90), plus forts que ceux des deux précédents, avec 12 soies de même forme, mais plus longues, ayant le limbe couvert de stries obliques. Au- dessous des soies, il y a du côté ventral un petit cirre ier- miné en massue bien figuré par (Claparède (/oc. ct., 5.5 À. a). Jan Au 7° segment (4* sétigère) apparaissent les plaques onc- ciales ventrales qui persistent jusqu’à la fin du corps, dispo- sées en une rangée unique rétrogressive non sur un tore uncinigère sessile, mais sur de véritables pinnules, tellement qu'une longue soie de soulien chitineuse est fixée à la partie postérieure de leur base (fig. 204). Très nombreuses (180 environ par rangée), pecliniformes, elles ont, vues de côlé, 1 dents dont la plus haute pelite, les 5 suivantes longueset pointues, et la plus basse très courte peut être caractéris- tique du genre Amplhucteis, placée dans l’échancrure entre la partie antérieure de la base et la 1° grosse dent pointue. Vues de face (fig. 205), elles n’ont qu'une seule rangée longitudinale de denticules superposés (1). Il y a encore 13 segments séligères, ce qui fait 17 en tout. Là s’ar- (1) Von Marenzeller fait la même observation chez l’Amphicteis angusti- folia Gr., mais Ehlers (Florida Anneliden, pl. XLVIIE, fig. 9, et pl. XLIX, fig. 6) trouve plusieurs rangées longitudinales parallèles denticulées chez l'Amphicteis procera Ehl. et Re nasuta Ehl. aux plaques abdomi- nales seulement. | ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 165 rêle la 1° région du corps qu’on peut appeler thoracique. La 2° région ou abdominale se compose de 15 segments sans soies dorsales, avec pinnules ventrales garnies chacune d’une rangée transversale rétrogressive de plaques on- ciales au nombre de 90 environ. Vues de côté et de face, elles sont semblables à celles de la région thoracique, mais elles n'ont que 6 dents, la petite dent la plus haute ayant disparu, et outre la soie chilineuse de soutien de la base postérieure, on y observe à la base antérieure une courte soie-tendon (fig. 206). Le corps se termine par un segment achèle avec 2 cirres filiformes longs de 0"",42, ce qui équi- vaut à la hauteur des 2 segments précédents. A tous les segments abdominaux, sauf les 5 derniers, un petit mamelon, qui semble être un vestige des mamelons sétigères de la {°° région, est disposé le long de la ligne latérale dorsale, au-dessus de chaque pinnule ventrale, comme le représente Ehlers (/oc. cit., pl. XLVIIL, fig. 5) pour l’'Amphicters procera. Aux 2 régions, la séparation des segments lrès nettement accusée du côté ventral ne l’est pas du côté dorsal. Précédé d'un œsophage court et assez étroit, l'estomac large et coloré en rouge se prolonge jusqu’au 14"° segment sétigère. Il est suivi de l'intestin plus étroit qui, après avoir décrit une anse remontant vers la tête, redescend droit jusqu'à l'anus. . J’ai comparé cet exemplaire de Dinard à un exemplaire de Naples de 3 centimètres de long. La seule différence que j'aie constatée, à part celle de la taille, est la présence de 7 palées de chaque côté du 3° segment au lieu de 4, et l'absence des yeux qui avaient peut-être disparu dans l'alcool. - Méditerranée. 166 DE SAINT-JOSEPII. FAMILLE DES TÉRÉBELLIENS Gr. (Mgr. rev.). Sous-famille des Amphitritea Mor. ! (Férébelliens branchiés et Hétérotérébelliens Qfs.). Les soies dorsales des Amphitritea sont en général plus ou moins largement limbées, plus ou moins droites (sauf dans le genre Laphania Mgr., où il y en a de géniculées) et terminées en pointe unie. Mais dans le genre Amphi- trüe O.F.Müll., Mgr. rev., el dans le genre T'erebella L. (1) (Lepræa Mgr., Von Marenz. Char. mut.), la poinle en est dentelée. Langerhans a signalé aussi chez la Leæna oculata Lang. et la Leæna Gra/fjii Lang. des soies à pointe dentelée outre les soies à pointe unie. Toutes ces soies dorsales des Amplütritea semblent couvertes de stries longitudinales très fines; mais lorsqu'on les rompt, on découvre que ces pré- tendues stries sont des fibrilles chitineuses vues par trans- parence à travers la paroi chitineuse de la soie (voir pour les soies de la Polymnia nebulosa, pl. IX. fig. 246). Cette struc- ture fibrillaire des soies est irès répandue du reste chez les Annélides polychètes. Les plaques onciales ventrales ont (sauf dans le genre (1) Von Marenzeller, dans son très intéressant Mémoire sur les Téré- belliens : Zur Kennt. der Adriat. Annel. III Beitrag : Terebellen. Amplatritea Mgr. (Sitzb. der k. Akad. der Wiss. zu Wien, 1884, t. LXXXIX, p. 152 à 214 et 2 planches) a observé avec raison que le Polype trouvé à Marseille et décrit par Kähler (K. Schwed. Akad. der Wiss. Abh. aus d. Jahr. 1154 aus d. Schw. übers. von Kästner, t. XVI, Hamburg und Leipzig, 1756, p. 143 et pl. I, fig. A-F), pour lequel Linné (Syst. nat., éd. XII, t. I, part. II, p. 1092) a établi le genre Terebella en appelant l'animal de Kähler Terebella lapidaria, est un Térébellien avec des soies à tous les segments du corps. En consé- quence il l’a rangé dans le genre Lepræa Mgr. et a complètement supprimé le genre Terebella, de sorte qu’on aurait une famille des Térébelliens sans genre Terebella. Il m'a paru plus rationnel de conserver le genre Terebella dans le sens de Linné et non dans celui que lui avaient donné depuis lors Quatrefages et Malmgren. C’est ce qu'a fait Malmgren pour le genre Am- phitrite O. F. Müll. qui avait été détourné souvent de son sens primitif. Ce serait alors le genre Lepræa qu’on supprimerait et le genre Terebella Qfg.. Mgr. prendrait le nom de Polymnia Mgr., Von Marenz. Char. auct., comme l'a proposé von Marenzeller. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 167 Loimia où elles sont pectiniformes), la forme aviculaire. L'ap- . parence en est très différente selon qu’on les examine de côté ou de face. Vues de côté et à plat, elles ont une base: 1° tantôt courte avec une petite saillie en arrière et en avant (3 genres abran- ches nouveaux, Pherea, Proclea et Bathya, dont il sera parlé plus loin) ; 2° tantôt de grandeur moyenne avec petite saillie en arrière et en avant (3 genres abranches : Leæna Mgr. (incl. Lanassa Mgr.), Laphania Mgr., Phisidia N. G., et 3 genres branchiés : Lanice Mgr., Terebella L., Nicolea Mgr., qui à aussi quelquefois la partie antérieure arrondie) ; 3° {an- tôt longue avec une saillie bien accusée en arrière et en avant (Amplatrite, Polymnia, qui a aussi la partie antérieure arrondie), ou avec la partie antérieure arrondie et la partie postérieure prolongée en une longue queue soit à quelques segments (Pista Mgr., Von Marenz. Char. auct., Eupista Mc Int., Laphania bentheliana Me Int.), soit à tous les segments (Pista intermedia Webst. et Bened.),ou en forme desabot sans saillie en arrière et avec un gros bonton en avant (Thelepus Leuck. Mgr., Zuthelepus Mc Int., Grymæa Mgr.? d’après Me Intosh. Au-dessus de la partie antérieure de la base, il y a dans la plaque onciale une échancrure qui est séparée en général par une petite saillie lalérale d’une échancrure beaucoup plus profonde dominée par une grosse dent pointue. Cette grosse dent est surmontée d’un verlex arrondi découpé au bord en un nombre de crêtes très variable (2 à 11) selon les genres, devenant de plus en plus petites à mesure qu’elles sont placées plus haut. Il y en a 10 à 11 chez plusieurs Am- platritea abranches dont j'ai cru devoir faire 3 genres nou- veaux, Pherea, Bathya et Proclea, comme on le verra plus bas ; il y en a 6 dans le genre A mphutrite, 4 dans le genre Terebella aux segments antérieurs, 4 à 5 dans les genres Pista et Eupista, 3 à 5 dans les genres abranches Leæna Mgr. (incl. Lanassa Mgr.), Laphania Mgr., et Phisidia N. G., 3 dans le genre Scione aux segments antérieurs, 2 dans les 168 : | DE SAINT-JOSEPIT. genres Micolea, Lanice, Polymnia, 1 ou 2 dans les genres Thelepus, Euthelepus et Grymaæa(?). | La petite saillie latérale qui sépare les 2 échancrures et dont 1l a été question plus haut existe presque toujours, sauf chez les Lanice, Thelepus, Euthelepus, Grymæa(?) et peut- être chez quelques Amphitritea abranches. Elle sert de point d’atiache à un ligament figuré pour la première fois sans aucune explication par Me Intosh chez l’'Amplatrite Ker- quelensis Mc. Int. (1), et que je regarde comme destinée à consolider la plaque onciale. Il traverse l'hypoderme du tore et vient s’épater au-dessous de la cuticule comme une tête de clou recouverte, d’après von Marenzeller, d’une très mince plaque chitineuse (voir pl. VII, fig. 211). Très nette- ment visible chez les grosses espèces, il est quelquefois dif- ficile à apercevoir chez les petites. Von Marenzeller (2) lui attribue pour fonction de protéger l'animal contre les bles- sures que pourrait lui infliger la pointe acérée de la grosse dent de la plaque onciale et il lui donne le nom de Schürz- polster (coussin protecteur). Il figure une sorte d'impression en fer à cheval (3) qui est tracée à sa surface par la pointe de la grosse dent et que je retrouve bien nelte surtout chez l'Amphatrite Edwarsi Qfg. et la Pista cretacea Gr. Je n'en persiste pas moins dans l'opinion que je m'élais faite avant la publication du travail de von Marenzeiler. En effet, chez les animaux appartenant aux genres qui manquent de ce petit organe, je ne découvre pas de blessure produite par les grosses dents des plaques onciales, et la consoli- dation de la plaque est assurée par une autre disposition : chez la Lanice, par une sorte d’enchâssement chitineux (pl. IX, fig. 242); chez les Thelepus et Euthelepus par le gros bouton fixateur qui se trouve à la partie anté- rieure de la base de la plaque trop loin en avant de Îla (1) Mc Intosh, Zoology of Kerguelen. Marine Annelids (Philos. Trans., t. CLX VIII, 1879, p. 260 et pl. XV, fig. 13). | (2) Loc. cit.,'p. 1459. (3) Loc. cit.; pl. I, fig. 44. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 169 grosse dent pour qu'il puisse servir de coussin protecteur. Aux segments abdominaux la consolidation des plaques onciales semble assurée par les soies de soulien. Cependant on n'a pas encore signalé ces dernières dans les genres abranches, ni chez les Æupista, Euthelepus, Grymaæa, peut- être par suite d'observations incomplètes, et dans les genres où elles existent, certaines espèces en manquent comme on le verra plus loin. Ces soies, observées pour la première fois par Quatrefages chez les Sabellariens et sur lesquelles Claparède (1) a appelé l'attention chez les Térébelliens, s’in- ‘sèrent aux deux extrémités de la base des plaques onciales. Celles de l'extrémité antérieure sont environ huit fois plus courtes et près de deux fois plus larges que celles qui s'insèrent à la base postérieure. De plus le tissu en est musculaire, tandis que les autres sont chitineuses et striées de 4 à 5 raies longitudinales très fines qui doivent être des fibrilles comme celles dont nous avons parlé à propos des soies dorsales (voir Lanice conchilega, pl. IX, fig. 244). Les soi-disant soies de soutien antérieures me paraissent donc être des muscles puissants, les postérieures seules sont réellement des soies chitineuses (2). Lorsque les plaques onciales se forment, c’est la grosse dent qui se montre la première, puis ensuite la base et le vertex. Très souvent à l’une des extrémités des tores thora- ciques ou des palettes abdominales on trouve de ces rudi- ments à divers étals de développement placés non sur la même ligne que les plaques onciales complètes, mais dis- posés en un arc replhié au-dessous de cette ligne (3). C'est ce qui a amené Claparède à admettre les rangées paraboliques que ne reconnaît pas von Marenzeller. Comme ces rudi- ments exislent chez des adultes dont les rangées sont com- (1) Annélides du golfe de Naples, p. 387. (2) Chez les Chétoptériens et les Ampharétiens (Amphicteis curvipalea Clpd.), les plaques onciales qui manquent de ligament fixateur sont conso- lidées par des soies de soutien à toutes les régions du corps. (3) Claparède a très bien décrit et figuré cette particularité dans ses Recherches sur la structure des Annélides sédentaires (p. 65 et pl. X, fig. 2. 170 DE SAINT-JOSEPH. plètement formées, 1l serait presque à croire qu'ils sont des- tinés à remplacer les plaques onciales qui pourraient être arrachées. Ils joueraient le même rôle que les pointes de rechange des poches styligènes chez les Nemertiens Enopla(1), mais ici le remplacement se ferait en serrant les rangs. Vues de face, les plaques onciales changent complète- ment d'aspect. La base apparaît comme une tranche assez mince sur laquelle se profile la grosse dent pointue dont le vertex large et arrondi en forme de têle est coiffé d’un nom- bre plus ou moins considérable de denticules disposés en rangées transversales au-dessus les uns des autres. Le den- ticule qui apparaît comme une crêle unique en examinant la plaque de côté n’est en réalité que le denlicule latéral d'une rangée transversale qu’on ne découvre bien qu’en re- gardant la plaque de face. [Il y a quelquefois au sommet du vertex des rangées de denticules {rès fins qui ne se voient pas de côté; il en résulle que le nombre des crêles qu’on donne pour une plaque vue de côté n’est quelquefois pas le même que celui des rangées de denticules vues de face. Le nombre des denticules composant chaque rangée varie selon les genres (quelquefois même selon les espèces d'un même genre), et dans chaque genre d’après la région du corps, étanten général moins considérable en avant qu’en arrière, sauf dans le genre Terebella où c'est l'inverse et dans le genre /Vicolea où c’est à peu près stalionnaire. Leur taille varie également comme celle des plaques onciales : elle est plus grande dans la partie antérieure que dans la partie postérieure du corps, et dans chaque plaque elle est plus grande à la rangée suivant im- médiatement la grosse dent et va en diminuant progressive- ment à chaque rangée à mesure qu'elle se rapproche du sommet du vertex. Cette structure des plaques onciales vues de face a été signalée pour la première fois par Claparède (2) (4) Voir mes Notes sur l'armature de la Ptychodes splendida Dies. (Drepano- phorus rubrostriatus Hubr.) (Bull. de la Soc. philom. de Paris, VIT série, t. EL, 1877, p. 148, etat. ob, 1 62): (2) Recherches sur la structure des Annélides sédentaires, p. 65 et pl. X, fig. 2-4. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 11 chez la Terebella flexuosa D. Ch. (Lanice conchilega Pall. d’a- près von Marenzeller). Depuis lors elle a été étudiée chez plusieurs espèces par Langerhans (1) et surtout par von Marenzeller (2) qui en a fait une des bases de son mé- moire sur les Térébelliens de l’Adriatique où il a dressé un tableau des rangées des denticules et du nombre des denti- cules de chaque rangée dans les différents genres (/oc. cit., p- 163). Les plaques onciales sont placées dans chaque tore un- cinigère en rangée transversale où leur direction n’est pas toujours la même. Claparède (3), le premier, remarqua que chez la Lanice conchileqa jeune les plaques onciales en rangée unique qui ont la pointe dirigée en avant aux segments an- térieurs, sont réparlies aux segments 9-18 sur 2 rangées avec pointe dirigée en avant sur l’une et en arrière sur l’autre. Dans ses Annélides du golfe de Napies (p. 386 et 387), ül fit le relevé des différentes combinaisons de direction que peuvent prendre les plaques onciales dans les tores. Mais par suile d’une erreur singulière que releva Langerhans (4), dans les descriptions d'espèces il attribua la direction pro- gressive (pointe dirigée vers l'extrémité inférieure du corps) aux plaques onciales disposées en rangée unique el toutes placées de même, landis que cette direction est toujours ré- trogressive (pointe dirigée en avant dans la direclion de la tête). Cette règle fut élablie par von Marenzeller qui rectifia Claparède (/oc. cit., p. 160) sur d’autres points. Quand les plaques onciales d’un tore ont deux directions différentes, il y a devant la rangée rétrogressive une rangée progressive (4) Die Wurmfauna von Madeira (Zeils. für wiss. Zool., t. XXXIV, 1880, p. 406-110, et t. XL, 1884, p. 262-265). | (2) Zur Kennt. der Adriut. Annel. Terebellen (Sitzb. der k. Akad. der Wiss. zu Wien, 1884, t. LXXXIX, in-8). — Südjapanische Anneliden Il (Denksch. der k. Akad. der Wiss. zu Wien, in-k, t. XLIX, 1884, p. 199 à 210 et pl. Let II). — Voir aussi Ehlers, Florida Anneliden. (3) Beob. über Anat. und Entwick. wirbelloser Thiere, etc. Leipzig, 1863, in-fol., p. 68 et pl. X, fig. 5-6). (4) Die Wurmfauna vor Madeira (Zeits. für wiss. Zool., t. XL, 1884, p. 263, en note). 172 _ DE SAINT-JOSEPH. bien distincte opposée; mais ces rangées peuvent se rap- procher l’une de l’autre, et alors les plaques onciales de la rangée progressive pénètrent un peu entre celles de la rangée rélrogressive, ce qui répond à la rangée engrenante de Cla: parède, ou bien elles peuvent pénétrer complètement et ne plus former qu'une rangée (rangée alternante de Claparède). Enfin 1l peut y avoir (Lanice, Loimia) deux rangées de pla- ques se tournant absolument le dos, et alors la rangée an- térieure est rétrogressive et la postérieure progressive. Il a été déjà dit plus haut que von Marenzeller n’admettait pas les rangées paraboliques de Claparède. | On peut avancer que l’immense majorité des plaques on- ciales des Amplitritea à la direction rétrogressive, ce qui permet à l’animal de fuir le danger en rentrant irès rapide- ment dans son tube. Pour en sortir, cette rapidité lui est moins nécessaire ; les contractions du corps, le gonflement des coussins ventraux dont le tissu riche en vaisseaux est peut-être érectile, lui suffisent complètement lorsqu'il n’a que des plaques rétrogressives, el l'aident lorsqu’à celles-ci 1l s'en joint de progressives. J'ai cru devoir entrer dans {ous ces détail sur les xp ques onciales et leur direction à cause de l'importance qu'ils ont au point de vue de la classification dont je vais m'occu- per maintenant. Le genre Terebella établi par Linné fut placé par Savi- gny (1) dans sa grande famille des Amphitrites et parlagé en 3 tribus : 1° Terebellæ simplices à 3 paires de branchies ramifiées dès leur base ; 2° T'erebellæ Phyzeliæ à 2 paires de branchies ramifiées dès leur base; 3° Terebellæ Idaliz à 1 paire de branchies ramifiées à leur extrémité. Quatrefages (2 ), prenant pour caractères principaux la pré- sence de soies sur tout le corps ou sur la partie antérieure seulement, la présence ou l’absence, le nombre et la forme des branchies, divisa les Térébelliens en 3 tribus: 1° Téré- (1) Système des Annélides, in-fol., 1820, p. 83-87. (2) Hist. nat. des Annél., t. II, 1865, p. 350. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 173 belliens proprement dits; 2° Térébelliens abranches (Po- lycirrides de Malmgren); 3° Hétérotérébelliens, la 1° et la 2% {ribus ayant 2 régions, et la 3*° une seule. Presque en même Lemps que lui, Malmgren (1) partageait les Térébelliens en 5 sous-familles : 1° A mplhutritea presque toujours branchifères et quelquefois abranches ; 2° Po/ycir- ridea tous abranches et anangiens ; 3° À rtacamaceu ; 4° Tri- chobranchidea ; 5° Canephoridea (Terebellides Sars). Dans sa sous-famille des Amplatritea, 1] indiqua 3 genres de Térébel- liens abranches pourvus de vaisseaux sanguins qui étaient inconnus à Quatrefages; pour les genres branchifères :ïl adopta les mêmes bases de classification que ce savant : pré- sence des soies sur tout le corps ou sur la partie antérieure seulement, nombre el forme des branchies ; mais le premier il tint compte comme caractère secondaire de la forme des plaques onciales vues de côté et du nombre de leurs rangées dans chaque tore, sans en donner la direction. Claparède, tout en n’acceptant pas les Hétérotérébelliens de Quatrefages, conserva sa classification, mais en insistant sur l'utilité dont pourraient être les plaques onciales pour la détermination des genres. Comme caractère subsidiaire des espèces qu'il décrit, il se servit de la présence ou de l'absence des soies de soutien aux plaques onciales des pinnules abdominales. Grube dans ses Annulata Semperiana (2) ne voulut plus s'occuper du nombre des branchies (3), ni de celui des seg- ments séligères en établissant les 2 genres beaucoup trop larges suivant moi: Terebella L. s. str. Sav. et Phenacia Qfg. (char. mut. Gr.), le 1* comprenant toutes les espèces à branchies arborescentes, rameuses ou cirriformes à partir (4) Nordiska hafs Annulater {OEfvers. af k. Vet. Akad. Fôrh. Stockholm, 1865, in-8, p. 373). (2) Mém. de l'Acad. des sc. de Suint-Pélersbourg, t. XXV, n° 8, 1878, p. 221 ‘à Vue il avait réuni en un seul genre Thelepus, le genre Thelepus Leuck.; Mgr. à 2 paires et le genre Neottis Mgr. à 3 paires de branchies (Anneliden- beute von S. M. S. Gazelle. Monatsb. der k. Akad. der Wiss. zu Berlin, 1877, in-8, p. 544). 174 DE SAINT-JOSEPIT. de leur.base, à faisceaux sétigères commençant au 4° seg- men{, à plaques onciales aviculaires, très rarement pectini- formes, disposées sur 2 rangs sauf à quelques segments an- lérieurs où il n°y à qu’un rang ; le 2*° renfermant les espèces à branchies uniquement cirriformes, à plaques onciales tou- jours aviculaires disposées sur un seul rang el à faisceaux de soies commençant au 3°° ou au 2% segment. Von Marenzeller (/oc. cit.) ne donne qu’une importance très secondaire au nombre et à la forme des branchies et au nombre des segments sétigères. Il montre : 1° qu'il y a sou- vent deux ou trois paires de branchies dans des espèces du même genre (Ampatrite, Lepræa Mgr. (1), Pista, Thelepus), deux paires ou une seule dans le genre Nicolea Mgr. (Scione Mgr., Axionice Mgr. encl.) et que ce nombre varie jusque dans la même espèce (Lepræa lapidaria Kähler, L. (2), Nicolea venustula Mont.)(3);2°qu'il y a dans le mêmegenre (A mphitrite) des espèces à branchies rameuses et cirriformes ; 3° que dans le même genre il y a des espèces ayant des soies sur tout le corps ou seulement sur un certain nombre de segments (Lepræa Mgr.). Il accorde une très grande importance à la forme des soies el surtout à celle des plaques onciales, et distribue les genres de Malmgren en #4 groupes d’après le (1) Il ne trouva que 2 paires de branchies à la L. pterochæta (Polychäten der Angra Pequena Bucht, Zool. Jahrbücher, Abtn. fr System. t. HI, p. 21). (2) Von Marenzeller observe 3 paires de branchies chez la T. lanidaria et quand il m'arrive de trouver les 2 branchies ou une seule de la 3° paire en moins, c'est évidemment dû à un accident, les branchies de cette espèce étant très caduques. (3) Von Marenzeller, comme moi, ne rencontre jamais que 2 paires de brauchies à la N. venustula. C'est Tauber (Annul. Danica, Copenhague, 1879, p..132) qui observa 3 paires chez la N. zostericola (N. venustula d’après von Marenzeller); mais cet Annélide, qui a un tube à rosettes, comme la Lanice conchilega, n’est-il pas une Lanice conchilega ? Ce serait à vérifier. — La Terebella parvula Leuck., qui serait aussi la N. venustula, d’après von Marenzeller, et qui a une 3° paire de branchies naissante, ne serait-elle pas un Térébellien jeune d’un autre genre chez lequel la 3° paire de branchies commence à se former? Enfin la Terebella venustula Mont., qui est une grande espèce à 3 paires de branchies et dont von Marenzeller fait une. Nicolea, doit-elle bien rentrer dans ce genre ? En présence de la description incomplète de Montagu, c'est difficile à décider. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 175 nombre plus ou moins grand des rangées de denticules et celui des denticules de chaque rangée du vertex. Il reconnaît néanmoins qu'on ne peut faire de chaque groupe un seul genre et par conséquent réduire les Amphitritea à 4 genres en prenant pour base unique de classification la forme des plaques onciales. Il faut faire intervenir aussi la forme des soies, la direction des plaques onciales dans les iores, le numéro du segment où commencent les faisceaux sétigères et,enfin, d’une manière subsidiaire seulement, le nombre et la forme des branchies et le nombre des segments séli- gères. D’après ces principes, il est amené à supprimer 4 des genres de Malmgren et à en conserver 11. Mieux on connaît les Térébelliens, plus on voit combien il est difficile de trouver une base pour la détermination des genres. Si on choisit la présence des soies sur lout le corps ou sur la partie antérieure seulement, on constate bientôt que les espèces ayant des soies sur tout le corps sont rares et qu’il n’y a pas de genre uniquement composé de ces espèces. Si on prend le nombre des branchies, on s'expose à {om- ber dans les erreurs indiquées par von Marenzeller. Quand on {rouve dans la même espèce un nombre de branchies différent, il faut faire bien attention si l'animal a atteint toute sa croissance ou n’a pas perdu de branchies par accident. Il ne faut pas oublier que chez les Amplatritea la 3°° paire de branchies se montre beaucoup plus tard que les 2 premières. Lorsqu'il y a tantôt 2 paires, tantôl 3 paires dans la même espèce, il est à présumer que ce dernier nombre est le nor- mal. C’est ce que j'observe chez la Terebella lapidaria. De même pour la Pista cristata O.-F. Müller chez laquelle Grube, Malmgren et von Marenzeller ne trouvent que 2 paires le plus souvent incomplètes et Mübius (1) au coniraire 3 paires quand l’animal est entièrement formé. Trouvera-t-on aussi 3 paires chez la Pista (Scionopsis) palmata Verr., qui a en - (1) Jahresb. der Komm. für wiss. Unters. der deutsch. Meere in Kiel für1872-73. Berlin, 1875, in-fol., p. 163. 176 : DE SAINT-JOSEPIT. général 3 et une fois 4 branchies (1) et chez la Pista inier- média Webst. et Benedict qui en a 3 et où ces auteurs pensent qu'il doit y en avoir 4 (2)? Quant à la forme des bran- chies (dans les genres où il y en a), elles sont ou rameuses (plus ou moins arborescentes, ou en buisson, ou en spirale, ou en pinceau, etc.), ou cirriformes, ou subulées comme celles des Ampharéliens (£upista Mc Int., Euthelepus Mc Int.); mais dans les genres à branchies rameuses il vient se mêler des espèces à branchies cirriformes (Amphitrite cirrata O.-F. Müll.) et si l’on veut faire de la forme des branchies un caractère de premier ordre, on est conduit à séparer l’un de l'autre desgenrescomme les genres Pistaà branchies rameu- ses el Eupista à branchies subulées, quise ressemblent sous les autres rapports. ou à rapprocher des genres comme £upista et Euthelepus qui ont des branchies subulées mais différent pour le reste. La direction des rangées des plaques onciales ne donne pas non plus un caractère bien satisfaisant : l'Am- phitrite gracilis Gr. a une double rangée opposée qui n’est qu'engrenante chez les autres ÀAmphaitrite ; la Pista cretacea Gr. et la Pista maculata Von Marenz. ont une rangée double légèrement engrenante qui n'est qu'alternante chez les autres Pista; la Nicolea gracilibranchis Gr. Semper. a une rangée double engrenante el la /Vicolea venustula Mont. une rangée unique alternante, la Polymnia nebulosa Mort. une rangée double engrenante et le P. Nesidensis D. Ch. une rangée unique allernante. La forme des soies et le numéro du seg- ment où apparaissent les premiers faisceaux sétigères sont des caractères déjà plus stables. Mais celui qui me parait le plus utile, comme à von Marenzeller, est celui qu’on tire de la forme des plaques onciales. | Je le prendrai pour base de la classification des Am- phitrilea, quoique ce soit peut-être prématuré, beaucoup (1) Invertebrate animals of Vineyard Sound (U. S. Comm. of fish and fisheries, part. I, Wash., 1873, p. 614). (2) W ebster and Benedict, The ati Chætop. from Provincetown (U. S. Comm. of fish and fisheries, part. IX, 1884, Wash., p. 734). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 177 d'espèces n'ayant pas encore été suffisamment étudiées à ce point de vue. Pour la forme des plaques onciales, je m attacherai surtout à celle qu’elles présentent vues de côté et à plat. Je liendrai compte également de celle qu'elles présentent vues de face, mais on l’a observée chez peu d’es- _pèces relativement, et de plus le nombre des denticules de chaque rangée ne me paraît pas absolument fixe; il varie jusque dans les plaques onciales du même tore (Polymhia nebulosa, Nicolea venustula) ; enfin il est souvent tellement considérable ou les denticules sont tellement pelits, qu’il est presque impossible de l’établir avec certitude, même en em- ployant les plus forts grossissements : on est réduit alors à dire qu’il est très élevé. Aussi je me bornerai aux plaques onciales des segments antérieurs qui ont moins de denti- cules que celles des segments postérieurs et pour lesquelles il est moins difficile d’en établir la quantité. Mais ce serait s’exposer à une grande confusion que de ne pas faire entrer en ligne de compte avant tout la présence ou l’absence des branchies, puis les aulres caractères dont il a été question plus haut : d’abord la forme des soies et le nu- méro du segment où apparaissent les premiers faisceaux sétigères, puis la direclion des rangées de plaques onciales et la forme des branchies, el enfin d’une manière subsidiaire le nombre des branchies et des segments séligères. Quant à ces deux derniers caractères, 1l faut s’attendre à des modifi- cations possibles dans l'avenir. C’est ce qui est arrivé déjà pour les genres À mplhutrite et Terebella L. (Lepræa Mgr.) qui étaient considérés comme ayant 3 paires de branchies et auxquels, depuis qu'on à observé l’Amphaitrite gracilis et la Terebella (Lepræa) pterochæta Schmarda, il faut aussi n’en attribuer que 2 paires, pour le genre Pista et le genre The- lepus où il y a souvent 3 paires et non pas seulement 2 comme on le croyait autrefois. De même, pour le nombre des segments sétigères, on a constaté que dans les genres Terebella L. et Thelepus qui passaient pour avoir des soies sur tout le corps, beaucoup d'espèces n’en avaient qu’à un ANN. SC. NAT. ZOOL. d XVII, 12 178 DE SAINT-JOSEPH. certain nombre de segments et il a fallu modifier les diagno- ses: Il en sera de même pour le genre Polymnia auquel on attribue 17 segments sétigères, car la T. (Polymnia) turgi- dula Ehl. Flor. en a 18. Je considère comme ayant peu de segments sétigères les espèces qui en ont moins de 17, comme en ayant un assez grand nombre celles qui en ont de 47 à 24, et comme en ayant beaucoup celles qui en ont plus de 24. Je crois qu'il est inutile de tenir compte autrement que comme différences spécifiques de la présence de lobes laté- raux à quelques segments antérieurs, et de celle des soies de soutien aux pinnules abdominales. Ainsi dans le genre Polymnia, la P.turgidula Ekl., la P. virescens Gr. Ehr., la P. Sarsü Gr. Semper., n’ont pas de lobes latéraux (1). Dans le genre Pista, comme l’a remarqué von Marenzeller, la P. fasciata Gr. Ehr. à un gros lobe latérai au 1° segment qui manque à la P. cristata O. F. Müll., tandis que la P. creta- cea Gr. et la P. maculata Von Marenz. en ont un au 1° et au 3° segment comme la Lanice conchileqa, la Scione lobata Mer... la Scione maculata Dalyell et la Scione (A rionice) flexuosa Gr. Quant aux soies de soutien, dans le genre Amphitrite par exemple, l’A. rubra Risso et l’A. gracihs Gr. n’en ont pas, tandis que l'A. crrata O.F. Müll., VA. varsabihs Risso, l'A. vigintipes Gr. Ehr., l'A. ramosissima Von Marenz. et l'A. Edivarsi Qfg., en ont. Claparède (2) est d'avis que les Phénacies et Héterophénacies (Thelepus) manquent de soies de soutien, tandis que von Marenzeller en observe chez le Thelepus cincinnatus Fabr. et chez le T°. triserialis Gr. et que j'en trouve aussi chez le Thelepus setosus Qfg. Les genres abranches, qui semblent appartenir principale- ment aux grandes profondeurs, sont encore peu connus. D’a- près la forme variée des soies et des plaques onciales (3), (1) Tout en acceptant la nouvelle diagnose du genre Polymnia donnée par von Marenzeller, je ne ferai pas figurer parmi les caractères la présence des lobes latéraux. (2) Annélides du golfe de Naples, p. 404. (3) On n’a pas beaucoup examiné, pour ces genres, les rangées transver- ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 179 ils paraissent devoir être plus nombreux qu'on ne l’a pensé jusqu’à présent et peut-être composeront-ils un groupe im- portant à mettre en regard des genres branchifères. Malmgren en a établi 3 : Leæna et Lanassa ne différant que par le nombre des segments sétigères, ayant tous les deux des soies limbées d’une seule sorte à pointe unie à partir du 4% segment et des plaques onciales en double ran- gée au 11*° segment et à quelques segments suivants ; Lapha- ra ayant des soies limbées de deux sortes à pointe unie, les unes droites, les autres géniculées à partir du 3*° segment, et une rangée unique de plaques onciales à tous les segments uncinigères. Langerhans (1) a réuni, à tort selon moi, ces 3 genres en un seul : Leæna, el il a décrit : 1° une Leæna oculata qui a des soies de deux sortes, les unes à pointe unie, les autres à pointe dentelée commençant au 4”° segment, des plaques onciales avec 3 ou 4 crêtes au vertex en rangée double opposée du 11*° au 35°° segment; 2° une Leæna Graf- fi (2) qui a aussi des soies à pointe unie et à pointe denlelée, mais commençant dès le 3°° segment, et des plaques onciales en rangée double opposée du 10" au 18" segment avec 7 ou 8 crêtes au vertex. Ces deux espèces ne rentrent dans aucun des 3 genres de Malmgren. Mac Intosh (3) décrit la Leæna antarctica Me Int. et la Leæna Langerhansi Me Int., qui ont, la 1°°,4 crêtes au vertex des plaques onciales, etla 2°, 5 crê- tes comme dans les genres de Malmgren ; mais il trouva chez la Leæna abyssorum Mc Int. 7 crêtes, chez la L. Neo-Zeala- mæ Mc Int. 8 ou 9, chez la Lanassa Sarsi Me Int. au moins 10, et chez la Lanassa Bentheliana Me Int. 11 avec un long prolongement ‘postérieur aux plaques onciales pour sales de denticules du vertex des plaques onciales. Langerhans figure chez la Leæna Graffii Lang. 3 denticules à chaque rangée et chez la Leæna oculata Lang. 4 à la 1'° rangée, 5 à la 2%tel 6 aux 2 supérieures. Il est difficile de dire aussi si les plaques onciales ont toujours une petite saillie latérale. (4) Die Wurmfuuna von Madeira (Zeits. für wiss. Zool., t. XXXIV, 1880, p- 108). (2) Loc. cit., t. XL, 1884, p. 262. (3) Report on the ’Annelida polychæta collected Fu H. M. S. Challenger (Reports, etc., t. XII, p. 460-465). 180 DIE SAINT-JOSEPII. cette dernière. Il y a aussi là des espèces qui, à cause de la: forme de leurs plaques onciales, ne rentrent pas dans.les genres de Malmgren et dont plusieurs, en y joignant les. espèces de Langerhans, me paraissent devoir former 4 gen- res nouveaux : Pherea pour la Lanassa Bentheliana; Bathya pour la Leæna abyssorum, la Leæna Neo-Zealaniæ el. la Lanassa Sarsi; Proclea pour la Leæna Graffii; Phisidia pour la Lesæna oculata. Cependant, comme les descriptions de ces espèces sont encore assez incomplètes, ce n’est qu'avec doute que j'introduis ces nouveaux genres dans le tableau suivant de la classification des Ampitritea établie d’après les. principes énoncés précédemment : I. Plaques onciales aviculaires avec rangées transversales de denti- cules au vertex. A. Pas de branchies. | a. Plaques onciales à base courte et vertex élevé ayant un très grand nombre de crêtes (7 à 11). — Rangées transver- sales de 3 denticules ? æ. Avec prolongement postérieur. Soies d’une seule sorte à pointe unie commencant au 4°° seg- ment. — Nombre et direction des rangées des plaques inconnus. — Peu de segments So Pherea N° G. 8. Sans prolongement postérieur. | B'. Soies d’une seule sorte à pointe unie commencant au 4e segment: — Nombre et direction des rangées des plaques inconnus: — Peu de segments sers Bathya N. G. 8?. Soies de deux sortes, les unes à pointe unie, les autres à pointe dentelée, commencant au 3° segment. — Pla- ques onciales en double rangée opposée à quelques seg- ments. — Peu de segments sétigères. Proclea N:G. b. Plaques onciales à base plus longue et vertex relativement moinsélevé avec 3 à6 crêtes.— Rangées transversales de4à 5 denticules devenant plusnombreux aux dernières rangées. Te us commencant au 4°° segment. . Soies d’une seule sorte à pointe unie. — Rangée double de plaquesonciales à direction inconnue pendantun cer“! tain nombre de segments. — Peu de segments sétigères. Leæna Mgr. (incl. Lanassa Mgr., Laphaniella Malm?).. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 181 «>. Soies de deux sortes, les unes à pointe unie, les autres à pointe dentelée. — Plaques onciales en double rangée opposée à de nombreux segments.— Peu de segments sétigères. Phisidia N. G. | 6. Soies commençant au 3"° segment. Soies limbées de deux sortes à pointe unie, les unes droites, les autres géniculées. — Plaques onciales en rangée simple sur tout le corps. — Assez grand nom- NU bre de segments sétigères. Laphania Mgr. B. Branchies (ou rameuses, ou cirriformes ou très rarement subulées). 1. Soies commencant au 4"° segment. 1%. Soies à pointe dentelée. a. Plaques onciales ayant une base longue avec pointes anté- rieure et postérieure très accusées, une petite saillie laté- rale avec ligament fixateur et un vertex élevé avec 5 à 6 crêtes. — Six rangées transversales de denticules exces- sivement nombreux aux dernières rangées. Rangée de plaques onciales double engrenante (ou rare- ment opposée)(1) à un certain nombre de segments.—3 pai- res (rarement deux) (1) de branchies plus ou moins ra- meuses ou très rarement cirriformes (2) et alors avec cirres partant d'une base commune. — Assez grand nombre de segments sétigères. Amphitrite O. F. Müll., Mgr.; Von Marenz. char. auct. (Physelia p. p. Qfg.). b. Plaques onciales ayant une base de grandeur moyenne avec les 2 pointes très accusées, une petite saillie latérale avec ligament fixateur et un vertex avec 4 crêtes dans les seg- ments antérieurs et 2 dans les autres. — 4 à 3 rangées transversales de 3 à 6 denticules. . Rangée double opposée (ou trèsrarementengrenante)(3) de plaques onciales à beaucoup de segments. — 3 paires (très rarement 2) (4) de branchies rameuses. — Soies à un grand nombre de segments et quelquefois sur tout le corps. Terebella L. nec Qfg. nec Mgr. (Lepræa Mgr., Von Marenz. (1) Amphitrite gracilis Gr. (2) Amphitrite cirrata O. F. Müller. (3). Terebella (Lepræa) Ehrenbergi Gr. Ehr. Encore von Marenzeller (Südj. Annel., p. 202) trouve-t-il la rangée double opposée chez un exemplaire. (4) Terebella (Lepræa) pterochæta Schmarda, Terebella bruneo-comatla Ehl. Flor., qui me paraît être plutôt une Terebella L. qu'une Amphitrite à cause de ses plaques onciales ; elle a, comme la T. pterochæta, un nombre de segments sétigères relativement peu élevé pour le genre Terebella. 182 DE SAINT-JOSE PES. char. emend., Heteroterebella Qfg., Heterophyselia Qfg., Schmardanella Mc Int. ?). 1°. Soies à pointe unie. a. Plaques onciales avec partie antérieure de la base arrondie et partie postérieure munie d’un long prolongement à quelques-uns des segments antérieurs (ou très rarement à tous les segments) (1), ayant une petite saillie latérale avec ligament fixateur et un vertex à 3 crêtes. —3 à 5 rangées transversales de 3 à 12 denticules. a’. Rangée unique alternante (ou plus rarement rangée dou- ble légèrement engrenante) (2) de plaques onciales à un certain nombre de segments. — 2 ou 3 paires de bran- chies rameuses de formes variées. — Assez grand nom- bre de segments sétigères. Pista Mgr.; Von Marenz. char. auct. (Scionopsis Verr., Physelia p. p. Qfg.). x. Rangées de plaques onciales inconnues. —2 paires de branchies subulées comme celles des Ampharétiens. — Assez grand nombre de segments sétigères. Eupista Mc Int. b. Plaques onciales de forme ramassée à base de longueur moyenne ayant une petite saillie latérale et un ligament fixateur, 3 crêtes au vertex et 3 rangées transversales de 3 à 6 denticules (aux segments abdominaux 5 crêtes et 5 rangées transversales de 3 à 12 denticules). Rangée unique alternante à un certain nombre de seg- ments. — À paire de branchies avec peu de rameaux. — Petit nombre de segments sétigères. Scione Mgr. (/dalia Ofg., incl. Axionice Mgr.). c. Plaques onciales de forme ramassée comme les précédentes, mais avec 2 crêtes seulement au vertex et 2 rangées transversales de 3 à à denticules. | Rangée unique alternante (ou quelquefois double ran- gée engrenante) (3) de plaques onciales à un certain nom- bre de segments. — 2 paires de branchies rameuses. — Nombre très variable de segments sétigères. Nicolea Mgr. (Physelia p. p. Qfg.). d. Plaques onciales de forme élevée à base de longueur moyenne, sans petite saillie latérale ni ligament fixateur, avec vertex à 2 crêtes, 2 rangées transversales de 2 et 3 denticules. (3) Pista intermedia Webst. et Benedict. (2) Pista cretacea Gr., Pista maculata Von Marenz. (3) Nicolea gracilibranchis Gr. Semper. sec. Von Marenz. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD, 183 2 rangées de plaques onciales opposées dos à dos à un certain nombre de segments. — 3 paires de branchies à ramuscules fins. — 17 segments sétigères. Lanice Mgr. e. Plaques onciales de forme non ramassée, à base longue, quelquefois arrondie en avant, avec petite saillie latérale et ligament fixateur, et 2 crêtes au vertex. — 2 rangées transversales de 1 ou 2, puis 3 denticules. Rangée double engrenante (ou plus rarement rangée simple alternante) {1) de plaques onciales à un certain nombre de segments. — 3 paires de branchies arbores- centes. — Presque loujours 17 segments séligères. Po- lymnia Mgr., Von Marenz. char. uuct. (Terebella Mgr.). 2. Soies commencant au 3%° ou au 2"° segment, à pointe unie. Plaques onciales à base longue en forme de sabot terminée par une échancrure suivie d'un gros bouton qui remplace la petite saillie latérale et le ligament fixateur, avec 1 ou 2 crêtes au vertex, 2 rangées transversales de 2, puis 3 den- ticules, et quelquefois une 3"° rangée de 4 ou 5 denticules. Plaques onciales en rangée unique rétrogressive à tous les segments (2). a. Soies commençant au 3° segment. Une (3), deux ou le plus souvent trois paires de branchies cirriformes ne naissant pas en général (4) d'une base commune. — Soies à beaucoup de segments. Thelepus Leuck. Mgr. s. ampl. Gr. (incl. Zumara Stimpson, Ve- nusia Johnst., Veottis Mgr., Phenacia Qfg., Heterophenacia Qfs., Thelepodopsis Sars). b. Soies commencant au 2"° segment. «. 3 paires de branchies cirriformes.— Soies à beaucoup de segments. Grymæa Mgr. (Séreblosoma Sars). 8. 2 ou 3 paires de branchies subulées comme celles des Am- pharétiens. — Soies à un assez grand nombre de seg- ments. Euthelepus Mc Int. (5). (1) Polymnia Nesidensis D. Ch. (2) D’après Grube (Bemerk. über Annel. des Pariser Museums. Archiv für #aturg., 1870, L. I, p.333), le Thelepus(Heterophenacia) giganteus Qfg. aurait deux rangées de plaques onciales à quelques segments antérieurs, ce qui serait une exception unique jusqu'à présent. Mais je me suis assuré sur l’'exemplaire du Muséum que son observation était inexacte et qu’il n’y avait partout qu'une seule rangée des plaques propres au genre Thelepus. (3) Thelepus (Phenacia) paucibranchis Gr. Semper. (4) Chez le Thelepus (Phenacix) parca Gr. Semper. il semble y avoir une base commune. (5) La direction des plaques onciales est encore inconnue dans ce genre. 184 + : :: DE SAINT-JOSEPH, II. Plaques onciales pectiniformes n'ayant pas de rangées transver- sales de denticules.— Soies commencant au 4"° segment à pointe unie. — Plaques onciales pectiniformes à 4-6 dents. Rangée double de plaques onciales opposées dos à dos à un certain nombre de segments. —3 paires de branchies arbo- rescentes — 17 segments sétigères. Loimia Mgr. Je n'indique pas 3 paires de branchies au genre Nicolea, les exemples donnés de ce nombre de branchies me paraissant, comme je l’ai dit plus haut, avoir besoin d’être vérifiés. Je réunis au genre Scione le genre A xionice qui n’en diffère que par un segment seligère en moins; mais il me paraît difficile de verser le genre Scione dans le genre MNicolea, comme l’a fait von Marenzeller. Dans le genre Scione les pla- ques onciales ont le veriex plus élevé et un plus grand nombre de denticules surtout aux segments abdominaux ; il n'y à qu’une seule paire de branchies très peu rameuses et le nombre des segments est peu considérable. J'ai essayé de classer les Amplutritea d’après les animaux connus jusqu'à présent et suffisamment décrits; mais cette classification ne peut avoir la prétention d’être définitive. Ainsi quoique les genres admis soient déjà bien nombreux, il y à 2 espèces d'Éhlers qui ne peuvent rentrer exactement dans aucun d’eux, et pour lesquelles je ne me décide pas plus que lui à créer 2 genres nouveaux. Ce sont : 1° la Terebella reticulata (1) qui a 3 paires de branchies arborescentes, des soies à pointe unie à 32 segments, des plaques onciales à base assez courte et vertex élevé à 4 crêles avec 4 rangées transversales de denticules; ces plaques, sauf aux 6 premiers segments séligères, sont disposées en rangée alternante à tous les autres segments du corps; 2° la Terebella cetrata (2) qui a une paire de grosses branchies arborescentes, des soies à pointe unie à 17 segments, des plaques onciales à 1 seule (1) Eblers, Florida Anneliden (Reports on the results of dredgins, etc., Me- moirs of the Museum of compar. Zool. at Harvard college, t. XV, in-4, Cam- bridge, 1887, p. 245). (2) Loc. cit., p. 248. 5... ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 185 crêle avec rangée transversale unique de 3 denticules, dis- posées en rangée alternante à un certain nombre de segments. Les À mphitritea, commed’autres Annélides poly LM on! des ectoparasites. Ici ce sont surtout des protozoaires. Schmarda (1) avait déjà signalé sur les branchies de sa Tere- bella Macrobränchia des Cothurnia parasites très nombreux. Je trouve presque constamment des Æhabdostyla Sertula- rium Sav. Kent (2), Vorticelliens à pédoncule non rétraclile, sur les branchies, les cirres et principalement sur les pinnules abdominales de presque tous les Amphitritea que j'examine vivants, et même sur des T'erebella lapidaria de Naples conservées dans l'alcool. Ce RAabdostyla est très voisin du À. Arenicolæ Fabre-Domergue (3). J'observe aussi une fois sur les tentacules d’une Micolea venustula des Ophry- “dendron annulatorum N. S. que j'ai décrits à propos de la Pterosylhs spectabilis (4). Les Crustacés parasites d’'Amphi- tritea sont plus rares. Sars (5) a décrit le Terebellicola reptans Sars, fixé sur la peau d’un gros Térébellien qu'il ne nomme pas. Levinsen (6) signale le Crypsidomus Terebellæ Lev., vivant sur l'intestin de l'Amphitrite cirrata avec ses 2 sacs à œufs sortant seuls hors du corps de son hôte. Comme endoparasites, les Amphitritea ont souvent des distomes enkystés dans les segments antérieurs. (1) Neue wirbellose Thiere, etc., part. II, p. 42. (2) Saville Kent, À manual of the Infusoria, 3 vol. gr. in-8, 1881, L. IE, p.665, ettt. IT, pl XXXIV, fig. 3. (3) Fabre- Domergue, Étude sur l’organisation des Urcéolaires (Journ. d'anat. et de physiol., 1888, p. 257 et pl. X, fig. 34-40). — Cuénot, Infusoires com- mensaux des Ligies, Patelles et Ar énicoles (Revue biol. du Nord de la France 4me année, 1891-92, n° 2). (4) Ann. des sc. nat., 1% série, t. I, 1887, p.190. (5) Sars, Fire Nye par asitishe Copepoder (Fôrh. à Vidensk. selsk. à Christiania Aar 1861. Christiania, 1862, p. 138). (6) Levinsen, Om nogle parasitiske Krebsdyr der snylte hos Annelider ( Vi- densk. Meddels. for 1877. Copenhague, 1878, in-8, p. 375, et pl. VI, fig. 19-20). 186 DE SAINT-JOSEPH. GENRE AMPHITRITE 0. F. Müll., Mgr. rev., Von Marenz. char. auct. AMPHITRITE EDWARDSI Qfg. (1). PI. VII, fig. 207-208 et pl. VIII, fig. 209-228. Plutôt rare. Trouvée quelquefois aux plus fortes marées, à la plage des bains de Dinard, à l’île des Ehbiens au nord de la Tour, et à Grosse-Roche dans les herbiers; elle s’y creuse des galeries dans le sable vaseux qu’elle colore en jaune orangé sur son parcours. | C’est de beaucoup le Térébellien le plus fort et le plus beau de Dinard. L'animal est exactement figuré dans sa posi- lion favorite par M. de Quatrefages ; le corps est d’une cou- leur chamois uniforme, les tores uncinigères et les mame- lons sétigères étant seulement un peu plus et les écussons un peu moins foncés. Les branchies sont d'un beau rouge som- bre et les tentacules d’un rose orangé, devenant incolores à leur extrémité lorsqu'ils sont distendus. La taille la plus or- dinaire est de 23 centimètres ; je trouve cependant un exem- plaire de 27 centimètres et un de 34. Le corps est large de 15 à 18 millimèlres au milieu du thorax, de 6 à 8 millimè- très au commencement de l’abdomen, et de 4 millimètres à la fin. Il y a en général de 100 à 124 segments en tout. Cepen- dant, chez l’exemplaire de 34 centimètres, j'en compte 139 et chez un autre qui n’a que 23 centimètres 161. La tête se compose d’une partie postérieure en forme de bande étroite sans yeux qui n'existe que du côté dorsal et qui s’élargit de chaque côté du corps en un lobule (fig. 208, a) se reliant à ce que j'appellerai la partie antérieure de la tête qui, sous forme de lèvre en demi-cercle, haute de 3 muilhi- mètres environ, convexe du côlé dorsal, concave du côté ventral, entoure et domine la bouche (fig. 207). Cette por- (4) Terebella Edwarsi (Hist. nat. des Annél., t IT, p. 354 et pl. XIX, fig. 1). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 187 tion antérieure de la tête qui est séparée de la bande posté- rieure du côté dorsal par un sillon tentaculifère étroit el peu profond, est creuse intérieurement de manière à pouvoir être gonflée et distendue par le liquide cavitaire qui y pénètre pour aider l’animal à creuser ses galeries. Du sillon lentacu- lifère sortent de très nombreux tentacules longs de 12 centi- mèlres environ, qui cachent entièrement la portion anté- rieure de la tête lorsqu'on regarde l’animal du côté dorsal. Ils ont des poils tactiles d’un côté et un sillon cilié de l’autre; creux intérieurement, ils sont en communication avec la cavité somatique, et selon que le liquide cavitaire y est poussé ou en est rappelé par les contractions du corps, ils se disten- dent ou se raccourcissent. Les parois du canal tentaculaire de chaque tentacule sont reliées par un réseau entre-croisé de filaments de tissu conjonctif bien figuré par Steen pour les tentacules de la Terebellides Strômü Sars (1). Je n'y trouve pas de vaisseaux. La bouche est une large fente {ransversale qui s'ouvre du côté ventral, au bas de la grande lèvre formée par la tête, entre deux bourrelets charnus. Le segment buccal (1 segment), achète comme les 2 sui- vants, fait suile à la tête et l'entoure complètement, bordant la bouche du côlé ventral. Le 2*° segment est plus haut que les autres. Il a comme les 3°° et 4*° segments une paire de branchies et de chaque côté du corps un lobe à bord légère- ment mamelonné (fig. 208). Les tubercules sétigères appa- raissent au 4*° segment entre les lobes et la dernière paire de branchies. Au 5° segment commencent les tores ventraux uncinigères persistant jusqu’au 20**segment et accompagnés chacun de son faisceau de soies dorsales. Il y a donc en tout 17 segments séligères dont les 16 derniers ont des tores uncinigères. Aux segments 3-11, soit à 9 segments, il y a de chaque côté une papille qui est plus élevée et plus conique aux segments 3-5 qu'aux suivants, où elle a plutôt la forme d'un petit mamelon. Au 3° segment surtout elle est plus forte et (1) Steen, Anat.-histol. Unters. von Terebellides Strômii. Inaug. Dissert. Kiel, 1883, pl. I, fig. 4, in-8. 188 DE SAINT-JOSEPIS. alteint 0**,30 de haut ; elle y est placée entre la branchie et : le lobe latéral. Celle du 4”° segment s'élève entre le tubercule. séligère et le lobe; celle du 5° segment et des 6 suivants ' a entre le tubercule Sétisène et le tore uncinigère. La 1° paire de branchies est plus forte que la 2", et la 2° que la 3°. Chaque branchie se compose d’un tronc haut de 8 à 10 millimètres pour la 1° paire, d’où se délachentun grand nombre de branches qui se subdivisent elles-mêmes en 2 ou 3 rameaux donnant naissance à 2 ou 3 ramuscules qui se terminent par 2 filaments filiformes en fourche, longs en général de 1**,20 (fig. 209). Les rameaux deviennent très nombreux à l'extrémité supérieure du tronc, etles ramus- cules multipliés forment une houppe terminale. Quand l'animal vivant est au repos, les branchies s’étalent en étoile sur son dos, comme les représente Quatrefages ; très rouges et toujours en mouvement, elles ressemblent à un amas inextricable de pelils vers emmélés. Elles ne me paraissent pas ciliées. Les soies dorsales (fig. 210) ont bien la forme caracléris- tique du genre Amplaitrite. La pointe finement denticulée est précédée d’un large limbe dont les stries transversales ne sont visibles qu'avec de forts grossissements. Dans chaque faisceau, sauf aux 3 premiers pieds où elles sont moins nombreuses, il y en a au moins 60; elles ne sont pas accom- pagnées d’un acicule. Aux 6 premiers segments uncinigères, les Lores ont une seule rangée de 206 plaques onciales rétrogressives; aux 10 segments suivants, une rangée double, engrenante, presque opposée, l’antérieure progressive et la postérieure rétrogressive, chacune de 225 plaques onciales. Tous ces tores sont très larges (5 à 6 millimètres). Les plaques onciales vues latéralement ont un vertex sur- monté de six crêtes (fig. 211) (1). Elles sont consolidées dans (1) Dans tous mes dessins de plaques onciales de Térébelliens, je figure les rétrogressives comme si elles étaient progressives, ainsi que c’est l'usage, et afin qu’on puisse les voir plus commodément, mais il faudrait les re- tourner pour qu’elles fussent in situ. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 189 le corps : 1° par 2 muscles plats qui servent peut-être aussi . de rétracteurs et d'extenseurs, l’un de 0"",03 de long, placé à la saillie antérieure de la base, l’autre de 0*",09, placé à la saillie postérieure; 2° par 1 ligament court . (0°",02 de long) dont il a déjà été parlé (211, a), qui part de la pelite saillie latérale de la plaque (211, 6), et dont l’extré- mité épatée porte la marque d’un fer à cheval qui y esl'im- primée par la grosse dent. Ce ligament se retrouve à chacune des plaques onciales de tous les segments thoraciques et abdominaux. Lorsqu'on regarde les plaques onciales de face, l’aspect change complètement (fig. 212). Les crêles apparaissent comme étant de petits rostres complémentaires distribués en 6 rangées parallèles, superposés à la grosse dent prinei- pale : la 1° rangée de 5 dents fines et pointues, la 2*° de 8 den- ticules, la 3°° de 10 à 12, la 4° de 14à 16, La 5° de 20 à 22, la 6"° d’un nombre encore plus grand (30 au moins) difficile à fixer; à chacune de ces rangées, les denticules diminuent progressivement de taille, à mesure qu’on se rapproche du sommet du vertex. Enfin, pour terminer la description de la région thoracique, il ya 11 écussons ventraux très apparents, dont le 1*, moins large que les autres, est placé au 3° segment porteur de la 2° paire de branchies. Les 3 suivants sont rectangulaires comme le 1°”, mais plus larges; quant aux 7 suivants, dont le dernier est au 13*° segment, ils sont plus hauts et moins larges et méritent mieux le nom d’écussons. Ils sont suivis jusqu'à la fin du corps d’un sillon ventral profond et étroit. La région abdominale, beaucoup moins large que la pré- cédente, et le devenant surtout lorsque. l’animal dépérit ou qu’on le met dans l'alcool, est composée d’un nombre de seg- ments très variable (90 à 140), d'abord espacés, puis très serrés à la fin du corps qui se termine par un segment anal achète avec anus central entouré de petits mamelons. Les tubercules sétigères disparaissent et il n'y a plus à chaque segment que 2 pinnules très rapprochées l’une de 190 DE SAINT-SOSEPII. l’autre du côté ventral, plus saillantes, mais beaucoup moins larges que les tores uncinigères thoraciques ; les plus voi- sines du thorax ont 2 millimètres de large, mais peu à peu elles se raccourcissent et n’ont plus-que 0"",{ à la fin du corps. Chacune d'elles est garnie d'un nombre de plaques onciales de même forme que celles du thorax, mais un peu plus petites, qu'on peul évaluer en moyenne à 150, les pre- mières pinnules en ayant davantage elles dernièresmoins. Une A. Edwarsi de grande taille a donc environ 50,000 plaques onciales tant thoraciques qu abdominales. A presque toutes les pinnules il y a une rangée parabolique d’une trentaine de plaques qui vient se placer derrière l’autre dans la même direction rétrogressive et dont les dernières sont en voie de formation. Le muscle de la saillie antérieure de la base de chaque plaque est de même forme qu'aux plaques thoraci- ques mais plus long (0°*,1), et le muscle de la saillie posté- rieure est remplacé 1c1 par une soie mince, chitineuse, ayant 0°°,002 à 0°*,003 de large et 0*"*,9 de long, finement striée de 5 à 6 raies longiludinales. Ces soies de soutien partent d’un centre commun placé dans l'épaisseur du tissu de la pinnule pour se distribuer en éventail à chacune des plaques onciales qu'elles servent sans doute à consolider et à faire mouvoir. Au-dessous de la cuticule et de l’hypoderme, il y a une couche de muscles circulaires qui fait le tour du corps en embrassant du côté ventral la chaîne nerveuse (fig. 213, c et 214, c). Les muscles longitudinaux dorsaux et ventraux (fig. 213, d et 7, et fig. 214, a et b) sont des bandelettes plates dont une tranche est fixée sur la couche des muscles circulaires et dont l’autre est tournée vers la cavité du corps comme le feuillet d’un livre. L'extrémité qui est baignée par le liquide cavilaire est souvent, dans la région abdominale surtout, couverle de petites granulations d’un brun foncé qui sont probablement des produits excrétoires qui s’y attachent (213, n). Dans la partie antérieure du corps, il n'y a qu'un ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 191 seul faisceau dersal de muscles longitudinaux el il y a3 fais- ceaux ventraux dont 2 latéraux et 1 médian. Les 2 latéraux sont séparés l’un de l’autre, comme dans le reste du corps, par la chaîne nerveuse; le faisceau médian repose sur la couche des muscles circulaires dans la partie qui recouvre la chaîne nerveuse ; il est aussi long que cette chaîne, atteint une hauteur de 0**,24 dans la région œsophagienne et devient à peine visible dans la région abdominale (214, a). À partir du point où commence le ligament mésentérique dorsal dont il sera question plus loin, le faisceau dorsal est partagé en 2. Dans la région thoracique, les 2 faisceaux ventraux latéraux sont plus importants que le faisceau dorsal, même après qu'ilest dédoublé etoccupent près des deux tiers dela hauteur du corps. Il en résulte que les muscles transversaux obliques (213, o et 214,e), plats el séparés les uns des autres, qui par- tent de la couche musculaire circulaire sur les côtés de la chaîne nerveuse pour aller rejoindre cette couche au point qui sépare les faisceaux longitudinaux dorsaux et ventraux, sous-tendent un arc beaucoup plus grand dans la région thoracique que dans la région abdominale, où la proportion des faisceaux dorsaux et ventraux est renversée, les premiers occupant à leur tour les deux tiers de la hauteur du corps. Les bandelettes musculaires sont beaucoup plus serrées et rap- prochées les unes des autres dans les faisceaux ventraux, surtout dans le médian, que dans les dorsaux. Lorsqu'on ouvre une Amplaitrite Edivarsi par le dos, on observe en écartant le canal digestif un plancher ventral de tissu bosselé blanchâtre qui s’étend du 3*° au 13° segment, c'est-à-dire dans les segments qui ont des écussons ventraux, plus large en avant qu'en arrière comme les écussons et qui cache entièrement le vaisseau ventral et la chaîne nerveuse. Meyer le représente exactement pour l’Amphitrite rubra (1). C'est le tissu clvpéal des écussons ventraux qui, pénétrant entre les fibres musculaires, s’épanouit pour ainsi dire dans (1) Studien über der Kôrperbau der Annel. (Mitth. aus der zool. Stat. zu Neapel, t. VII, 1887, pl. XXII, fig. 2, Bdr). | 192 DE SAINT-JOSEPIT. le corps et dont Claparède à fait l’histologie détaillée (1) pour la Terebella flexuosa (Lanice conchilega). LÉ A Un diaphragme assez épais, fixé aux parois du COTpS entre. le 4°° et le 5° segment, partage la région thoracique en deux chambres de longueur fort inégale ; de chaque côté de l’œsophage qui le traverse il se prolonge en 2 sacs dorsaux (fig. 215) et2 ventraux, longs chacun de 2 millimètres, à parois musculaires, et dont l’ouverture est tournée vers la tête. Ce sont peut-être des organes injecteurs, comme ceux qu'on observe chez certains Ophéliens, servant à la propulsion du liquide cavitaire de la chambre antérieure thoracique dans les branchies, la tête et les tentacules. La cavité de la chambre postérieure thoracique qui s'étend du 5° segment au 22% (2*° segment abdominal) n’a plus de séparation {rans- versale, car je ne donne pas la valeur d’un septum aux membranes {rès vasculaires dont nous parlerons plus loin, qui mettent en communication le vaisseau ventral et les lacunes intestinales. A parlir du 2*° segment abdominal commencent les dissépiments abdominaux qu’on retrouve à chaque segment jusqu'à la fin du corps. L’'œsophage rougeâlre qui fait suite à la bouche s'étend jusqu’au 10*° segment. Obstrué d’abord par deux gros replis intérieurs ciliés (fig. 216) jusqu’au 2° segment (2), il est, dans le 2" et le 3*°, fortement déprimé dans le sens transver- sal (fig. 217) ; au 4* segment jusqu'au 10°, 1l devient plus étroit et cylindrique (1**,20 de diamètre) avec le canal central entouré de 15 à 16 petites papilles épithéliales (fig. 218). L'estomac glandulaire d’un jaune intense, mou, deux fois plus large que l’œsophage, occupe les segments 10-16; puis vientl’estomac chitineux d’un gris argenté et de consistance cartilagineuse, destiné à broyer les aliments, d’un diamètre de 1**,80, s'étendant du 17*° segment au 22”. (1) Structure des Annélides sédentaires, p. 36, et pl. IX, fig. 41. (2) Des replis æœsophagiens semblables ont été observés pour la première fois par Spengel chez l’Oligognathus Re (Mitth. aus der zool. Stat. zu Neapel, t. UE, 14881, p. 21, et pl. IL, fig. 24). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 193 C’est là que, pour aller jusqu’à la fin du corps, commence l'intestin proprement dit d'abord jaune, puis rougeâtre, aussi peu consistant que l'estomac glandulaire, d’un dia- mètre moyen de 2 millimètres, le plus ordinairement rempli de sable; jy observe 2 replis internes (fig. 213, 2) semblables à ceux que Claparède a vus chez la Terebella Meckelis D. Ch. (Polymnia nebulosa Mont.) (1). Tout ce canal digestif, pour lequel j'adopte les divisions indiquées par Wiren dans son excellent mémoire sur la circulation et la digestion chez les Térébelliens (2), est garni intérieurement d'un épithélium à cils vibratiles, sauf l'estomac chitineux où cet épithélium est remplacé par un lissu conjonctif aréolaire de forme par- ticulière recouvert d’une membrane amorphe chitineuse assez épaisse (3) qui y borde le canal. L'œsophage flotterait librement dans le corps s'il n’était pas retenu par le diaphragme œsophagien qu'il traverse comme il a élé dit plus haut. À partir de l'estomac glandu- laire, le canal digestif est maintenu en place par le ligament mésentérique dorsal qui commence au 7° segment sétigère, puis par le ligamentmésentérique ventralquin'apparaît qu'au 13° segment séligère, tous deux persistant jusqu’à la fin du corps. Ils consistent en fibres musculaires plates bien dis- linctes les unes des autres, divisant le corps en deux parties dans le sens longitudinal par une cloison à claire-voie à tra- vers laquelle peut circuler le liquide cavitaire. Les fibres du ligament ventral entre lesquelles passe le vaisseau ventral sont fixées d’un côté à l’inteslin, de l’autre au faisceau muscu- laire longitudinal médian ventral au-dessus de la chaîne ner- veuse (fig. 213, /). Le ligament mésentérique dorsal double, fixé de chaque côté de l’axe médian longitudinal du dos à la couche (1) Structure des Annélides sédentaires, p. 104, et pl. X, fig. 6 et 7. (2) Wiren, Om Cirkulations-och Digestions-organen hos Annelider af familjerna Ampharetidæ, Terebellidæ och Amphictenidæ (K. Svenska Vetensk. Akad. Handlingar, t. XXI, n° 7, in-4, p. 1 à 58, et pl. I-VI. Stockholm, 1885). (3) Cette membrane est plus épaisse que celle que figure Wiren pour l'Amphitrite affinis (loc. cit., pl. IL, fig. 12). Sauf ce détail, la description histologique si complète que donne Wiren du canal digestif de l'A. affinis, me paraît, après vérification, applicable à celui de l’A. Edwardsi. ANN. SC. NAT. ZOOL. XVII, 13 194 DE SAINT-JOSEPET. des muscles circulaires, l'est de l’autre côl6 à un gros muscle longitudinal qui suit la paroi dorsale de l'intestin (fig. 213, ee). C'est ce muscle que, d’après Wiren (1), les auteurs auraient pris jusqu'ici pour le vaisseau dorsal chez les Té- rébelliens. Une erreur semblable avait été aussi commise pour les Glycériens, qui sont tous anangiens. Le sang dont les hématies ont 0"*,016 de ANNE est poussé d’arrière en avant entre les lissus d’une parlie du canal intestinal, comme Wiren a établi qu'il en était chez les Térébelliens, remplissant çà et là des lacunes qui quel- quefois réunies les unes aux autres ont l'apparence de vais- seaux. Il en est ainsi du côlé ventral de l'estomac glandulaire chez l'A. Edwarsi, comme chez d’autres Térébelliens, ce qui à fait dire à quelques auteurs, entre autres à Jaquet (2), qu'en cet endroit le vaisseau dereal devient sous-intestinal. Cette circulation lacunaire cesse à la limite entre l'estomac glandulaire et l’œsophage. Le sang est recueilll dans un anneau vasculaire qui entoure la portion inférieure de l’œso- phage et il en part de nombreux vaisseaux appliqués contre la paroi extérieure de l’œsophage (fig. 218, a), qui traversent avec lui le diaphragme œsophagien pour distribuer plus loin le sang par de nombreuses ramificalions dans la région céphalique. De l’anneau vasculaire et au-dessus de l’œsophage auquel il est accolé par quelques fibres musculaires se détache le cœur, organe cylindrique creux, long de 13 millimètres, qui doit sa coloralion brune, presque noire, au corps cardiaque(3) observé pour la première fois dans la famille des Térébelliens (4) Loc. cit., p. 10. (2) Jaquet, Recher ches sur le système vasculaire des Annélides (Mitéh. aus der zool. Stat. zu Neapel, t. VI, 1885, p. 357). (3) Voir sur le corps cardiaque chez les Annélides polychètes : Claparède, Struct.. des Annél. sédent., p. 95. — Cunningham, Some points in the anatomy of Polychæta (Quart. microsc.Journ., 1887, p. 259 à 267). —Eisig, Die Capitel- liden, in-fol., 1889, p. 690. — Horst : Cunningham, On the cardiac body (Zool. Anz., t. XI, 1888, p. 135). — Cuénot, Études sur le sang et les glandes A ape dans la série animale : Inver tébr és (Arch. de zool. expér., 2e série, . IX, 1891, p. 438). Es. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 195 par Claparède (1) chez la Terebella mulhisetosa Gr. (Amplitrile rubra Risso d'après Von Marenz.), retrouvé ensuite par lui (2) chez la 7. flexuosa D. Ch. (Lanice conchilega Pall. d'après Von Marenz.), par Salensky (3) chez la larve de la 7. Meckelii D. Ch. (Pol/ymnia nebulosa Mont.), par Wiren (loc. cit., p.27) chez l’'Amphitrite cirrata O.F. Müll., PA affinis Mgr. oùil se prolonge jusque dans les lacunes de lintestin, la 7”. debilis Mgr. (Polymnia nebulosa d'après Von Marenz.), la Pista cris- tala O. F. Müller,le Thelepus cincinnatus Fabr., et par Cun- ningham (/oc. cit.) chez l'Amplatrite Johnstoni Mgr.. VA. cir- rata, la Polymnia Danielsseni Mgr. (P. Nesidensis D. Ch. d’a- près Von Marenz.) el la Lanice conchileqa. Placé dans Le canal intérieur du cœur et appliqué contre ses parois, il consiste en un boyau à lobes plus ou moins nombreux desquels se détachent souvent des bandelettes qui traversent la cavité du cœur et la remplissent presque entièrement, ne laissant entre elles qu'un passage élroit pour le sang (fig. 219). Dans d’autres endroits ces bandeleites sont peu nombreuses ou manquent tout à fait et le sang circule librement. Tout l’or- gane est composé de cellules glandulaires remplies de très petits corpuscules d’un brun foncé semblables à la substance chloragogène qui revêt extérieurement certains vaisseaux, surtout le vaisseau ventral, chez les Serpuliens. Je suis donc disposé, comme Claparède et Eisig, à voir dans le corps cardiaque une glande intravasculaire chloragogène. Le cœur (4), comme l’œsophage, traverse le diaphragme œso- phagien el se bifurque à son extrémité antérieure en 2 gros vaisseaux, qui à leur tour se partagent en 3 pour distribuer le sang de chaque côté du corps aux 3 paires de branchies. Pour chaque paire de branchies, le vaisseau pénétrant dans ) Annélides du golfe de Nuples, p. 399, et pl. XXII, fig. 5, c. ) Structure des Annélides sédentaires, p.95, et pl. XI, fig. 12. ) Salensky, Développement des Annélides (Arch. de biol., t. ‘IV, 1883, 25 3 | 10 pense que dans chacun des 6 premiers segments sétigères le cœur communique avec le vaisseau ventral par un vaisseau latéral (Beitr. zur Anat. und Histol. der limivoren Annel. K. Svenska Vetensk. Akad. Handl., t. XXII, n° 4, in-4, 1887, p. 44). (4 (2 (3 196 DE SAINT-JOSEPIT. le tronc se ramifie dans les branches et les rameaux dans cha- cun desquels 1l forme une anse recourbée ; il se recourbe aussi dans le tronc pour descendre au vaisseau ventral où il ramène le sang qui a respiré dans la branchie (fig. 220). Partout les 2 anses longitudinales du vaisseau branchial sont reliées par de nombreuses anses transversales situées dans la paroi de la branchie. Le liquide cavitaire pénètre dans les branchies où les contractions de celles-ci et celles du corps le font circuler. Le vaisseau ventral qui naît de la réunion des vaisseaux ramenant le sang des branchies occupe au-dessus de la chaîne nerveuse la ligne médiane ventrale du corps et se prolonge jusqu'à son extrémité postérieure ; il atteint un diamètre de 0"*,54. À partir du 7*° segment sétigère à presque tous les segments dans la région de l'estomac glandulaire et à tous les segments à partir de l'estomac chitineux, 1l se dé- tache de chaque côlé du vaisseau ventral un vaisseau inles- tinal qui envoie une branche aux parois du corps et aux pieds. Tous ces vaisseaux intestinaux, qui sont reliés entre eux par des anastomoses flottant librement dans le corps (1), se bifurquent à leur extrémité et embrassent une membrane très mince où leurs deux branches distribuent de très nom- breux vaisseaux ramifiés (2). La membrane, qui à la forme d’une bourse bien figurée par Cosmovici(3) pour la Terebella gigantea Mont., n’est fixée que par son extrémité la plus large sur l'intestin, dans les lacunes duquel pénètrent les vaisseaux qui la sillonnent. Wiren lui attribue des fonc- tions osmotiques entre le liquide cavitaire et le sang, et enfin d’après lui lorsqu'elle a, comme ici, la forme de bourse, elle recueillerait el nourrirait les éléments sexuels. (4) Voir pour une disposition à peu près semblable chez l’Amphitrite affinis, Wiren, loc. cit., t. XXI, pl. VI, fig. 4. (2) Wiren, loc. cit., pl. IL, fig. 5, donne une figure de cette membrane chez la Terebella debilis, mais où les mailles des vaisseaux sont plus serrées que chez l’Amphitrite Edwarsi. | , (3) Cosmovici, Glandes génitales et organes segmentaires des Annélides polychètes (Arch. de zool. expér., t. VIII, 1879-80, pl. XXII, fig. 5). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 197 Meyer (1) a reconnu aussi l'existence de ces membranes vasculaires et les regarde comme des septum. Au-dessous du sillon tentaculifère, du côté dorsal, est placé le cerveau sur lequel je trouve 2 olocystes juxtaposés de 0"*,09 de diamètre, contenant de nombreux otolithes très petits (fig. 221). Le cerveau est relié par les connectifs æso- phagiens à la chaîne ventrale qui est double dans toute la longueur du corps. Elle consiste en deux cordons parallèles séparés par un névrilème épais, plus larges et plus aplalis dans la région thoracique que dans larégion abdominale où 1ls sont de moindre taille et de forme ovoïde (fig. 214, d). Ils sont séparés de l’hypoderme ventral par le tissu clypéal dans les segments où il existe et par la couche des muscles circulaires. J’observe dans la région thoracique une fibre nerveuse colos- sale que je ne retrouve pas dans la région abdominale. Les organes segmentaires sont au nombre de 9 paires en tout, dont3 antérieures de couleur orangée assez claire, plus longues (6"") que les 6 autres qui sont colorées en rouge orangé foncé et n’ont que 4 à 5 millimètres de long. Les 2 premières paires flottent librement dans la chambre anté- rieure thoracique; la 3% y a seulement son pavillon, traverse le diaphragme æœsophagien el pend dans la chambre posté- rieure thoracique maintenue en place à peu près le long du corps, comme les 6 paires suivantes, par les muscles trans- versaux obliques. Chacun de ces organes segmentaires a la forme d’un tube en U dont les 2 branches seraient accolées. La branche la plus rapprochée de l’intérieur du corps ou branche interne est terminée à sa parlie supérieure par le pavillon vibratile (fig. 222, a) en forme de grande voile trian- gulaire incolore tournée vers l’intérieur du corps, sillonnée de vaisseaux {ransversaux très minces, et mesurant 4 millimè- tres de long dansles 6 paires postérieures où il est plus grand que dans les 3 premières. Il forme une très grande lèvre supérieure en regard d’une lèvre inférieure basse, à l'entrée (4) Meyer, Ueber der Kôrperbau der Annel. (Mitth. aus der zool. Stat. zu Neapel, t. VIT, p. 603, et pl. XXII, fig. 2 D”). 198 DE SAINT-JOSEP!I1, du canal vibratile qui s'enfonce dans l’intérieur de la branche interne pour remonter Jusqu'en haut de la branche la plus rapprochée de la paroi du corps ou branche externe, tra- verser celle paroi et déboucher au dehors par une des pa- pilles dont il a été question plus haut. Les papilles par lesquelles débouchent en dehors les 3 grandes paires d'or- ganes segmentaires antérieures sont plus importantes que celles par lesquelles débouchent les 6 paires suivantes plus petiles. Le pourtour de la lèvre inférieure (fig. 222, d) dans les 9 paires d'organes segmentaires est coloré en brun très foncé par des granulations de cette nuance, contenues dans les cellules superficielles. Ces granulations, dont les plus grosses semblent avoir un noyau et mesurent 0**,0045 de diamèlre, sont 3 ou 4 fois plus grosses que celles du corps cardiaque, mais le sont moins que celles qui dans les parois des 2 branches des organes segmentaires sont réunies en petits cristaux. Toutes me semblent être des produits d’excrétion. Celles des parois de l’organe segmentaire se voient lorsqu'on en fait une coupe transversale (fig. 223); elles sont placées entre les grandes cellules épithéliales transparentes plus ou moins ovoïdes qui forment la paroi. Je ne puis rien dire des glandes génitales ni des éléments reproducteurs, n'ayant pas observé d'exemplaires de l’A. Ediwarsi au moment de la reproduction. Une fois je trouve deux exemplaires dans la même galerie en compagnie d'un Lepidonotus squamatus. Manche. AMPHITRITE GRACILIS Gr. (1). TEREBELLA GELATINOSA Kef. Keferstein, Untéers. über niedere Seethiere (Zeits. für wiss. Zool., t. XII, p. 126 et pl. XI, fig. 19-22). PHYSELIA SCYLLA Qfg. Quatrefages, Hist. nat. des Annél.,t. II, p. 369. AMPHITRITE GkRACILIS Von Marenzeller, Zur Kennt.der Adriat. Annel. IItr Beitrag (Sitzb. der k. Akad. der Wiss. zu Wien, t. LXXXIX, 1884, p. 176 et pl. IL, fig. 3) Pi. VIIL, fig. 224. Grube (2) et von Marenzeller ont observé à Saint-Malo (1) Terebella gracilis. Grube, Beschr. neuer oder wenig bekannt. Annel. (Archiv für Naturg., 1860, p. 99). (2) Mittheil. über SE Malo und Roscoff, etc. (Abhand. der Schles. Gesells., 1869-1872, p. 81). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 199 celte espèce qui me paraît plutôt rare, ne l'ayant trouvée qu’une fois dans la vase d’un dragage au Vieux-Banc, et deux autres fois sur la côte à la balise de Rochardien et à la pointe de la Vicomté, enfouie entreles pierres dans la vase où elle s’entourait d’un peu de sable sans se construire un tube entier. L'exemplaire dragué est un jeune dont le corps gélatineux et légèrement brun, long de 19 millimètres sur 1"°,20 de large, a 75 segments. Les tentacules blancs ont 2"",40 de long, La 1° paire de branchies 0"",75,et la 2°° paire un tiers de moins. Il y a 16 segments séligères avec les soies propres au genre. Les 6 premiers segments uncinigères ontune rangée unique de plaques onciales rétrogressives, les 48 suivants une rangée double opposée et les 15 derniers une rangée simple rétrogressive. Aux 10 derniers segments des 48 qui ont une rangée double, les plaques onciales de la rangée progressive vont en diminuant de nombre peu à peu, de sorte qu'à la fin il n'y resle plus qu'une seule plaque qui disparaît. Au-dessus de la chaîne nerveuse ventrale, dans la région thoracique, s'étend un tissu clypéal blanc mat. Parmi les exemplaires adultes, le plus grand a 10 cenli- mètres de long sur 3 millimètres de large en avantet 163 seg- ments en tout. Le corps très rouge dans la partie anté- rieure, avec un corps cardiaque très foncé, devenant ensuite couleur de chair, se torlille en spirale comme un tire- bouchon. La tête a la partie antérieure élevée et enveloppant com- plètement la bouche par derrière et sur les côtés. Les ten- lacules blancs, fins, etlongs de 10 à 12 millimètres, sont très nombreux. Le repli placé en arrière des tentacules est parsemé de points oculiformes qui disparaissent dans l'alcool. Le segment buccal étroit du côté dorsal forme du côté ventral une sorte de lèvre convexe, dont la concavité est tournée vers la bouche et qui n’est séparée de la partie anté- rieure de la tête, à laquelle elle semble faire suite, que par 200 DE SAINT-JOSEPH. une petite échancrure de chaque côté. La bouche est donc entourée complètement par la partie antérieure de la tête formant lèvre supérieure et par le segment buccal formant lèvre inférieure. Il n'y a jamais que deux paires de branchies. Le deuxième segment porte la première paire de bran- chies un peu plus forte que la deuxième qui est au 3"° seg- ment. Les branchies bien figurées par von Marenzeller (/oc. cit., fig. 3) sont composées de 3 ou 4 branches, sortant d’un ironc commun, d'où partent des rameaux n'ayant de ramus- cules que d’un seul côté. Le premier faisceau de soies appa- raît au 4”° segment el le premier tore uncinigère au 5*°. Il y a 19 à 20 segments sétigères. Les soies sont en faisceau de 20 à 30 avec 2 ailerons courts à la hampe et terminées par une pointe peclinée (fig 224). Les 6 premiers tores uncinigères ont une seule rangée de 60 plaques onciales rélrogressives; les suivants, sauf les 30 derniers, en ont une double rangée nettement opposée, l’antérieure progressive et la postérieure rétrogressive. Vues de côlé, ces plaques très petites, plus hautes (0°°,03) que larges (0**,02), ont 3 ou 4 crêtes peu marquées et un petit ligament fixateur ; de face, elles montrent au-dessus de la grosse dent principale de nombreux denticules répartis sur quatre rangées superposées : la plus basse composée de 3 denticules, la suivante de 5 à 6, celle en dessus de 10 à 12, et enfin la dernière d’un nombre encore plus considérable presque impossible à démêler, les denticules devenant de plus en plus petits à mesure qu'on s'élève (1). Il y a 13 écussons ventraux rectangulaires étroits s’arrê- tant au 7*° avant-dernier segment thoracique. Toute la portion thoracique est irès gonflée relativement au réste du corps. La peau du dos distendue, très mince, ne présente aucune trace de segments. Il y a 1 paire d'organes segmentaires, longue de 1°°,5, (1) Von Marenzeller (loc. cit., pl. I, fig. 3 B et 3 C) donne la figure de ces plaques onciales vues de face et de côté. Re Lu 2 ne ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 201 dans le 3*° segment, et 8 autres aux segments 6-13. Ces 8 der- niers ont la branche interne incolore s’ouvrant dansle corps, surmontée d’un pavillon vibratile et l’autre branche colorée en rouge brun débouchant au dehors entre le faisceau séti- gère el le tore uncinigère par une papille dont l’orifice est entouré de pelits mamelons. Le canal intérieur de ces branches est cilié. La région abdominale, cinq ou six fois plus longue que la région thoracique, semble d’abord n’en être que la continua- tion, à part la disparition des petits mamelons sétigères; le dos toujours convexe est encore lisse et les tores uncinigères persistent. Après les 30 premiers segments de cette région, les segments sont marqués sur le dos et les tores deviennent très petits, sans cependant prendre la forme de pinnules ; de chaque côté du sillon ventral très étroit, ils sont répartis sur un bourrelet mince longitudinal. Dans chaque tore abdo- minal il y a une double rangée de 35 plaques onciales sem- blables à celles du thorax, l'antérieure progressive et la pos- térieure rétrogressive; mais aux 30 derniers segments 1l n’y a plus qu’une seule rangée rélrogressive. Nulle part on ne voit de soies de soutien. L'anus est entouré de 10 à 12 peliles papilles. Cette espèce un peu aberrante d'Amphitrite me semble être une transition à l'espèce suivante du genre Terebella, la T. lapidaria. Je l'ai trouvée en abondance au Croisic dans la vase qui pénètre entre les fentes de rochers. Un individu de 8 centi- mètres de long a plus de 200 segments. Tous les exemplaires ont 19 segments sétigères. Chez ceux qui sont mürs, on voit flotter dans le liquide cavitaire des œufs ou des régimes de spermatozoïdes. Dans ce dernier cas, le corps des mâles semble gonflé d'humeur blanche. Je l’ai recueillie aussi à Saint-Jean-de-Luz et à Concarneau. Manche. Atlantique. Méditerranée. À DE SAINT-JOSEP1II. GENRE TÉREBELLA L. nec Mgr. nec Qfg. TEREBELLA LAPiparA (Kähler) ECO): TEREBELLA CONSTRICTOR Mont. Montagu, Description of five species of the genus Terebella of Linne (Trans. of the Zool. Soc., t. XII, p. 343 LD AN he 1), | — ROSEA Gr.Grube, Beschr. neuér oder wenig bekannt. Annel. (Archiv. für Naturg., 1860, p. 100). — Einiges aus einer krit. Uebers. der bisher beschr. Terebellen, etc. (Jahresb. der Schles. Gesells. für 1811. Breslau, 1872, p. 51). | — TEXTRIX Daly. Dalyell, Powers of the Creator, etc., t. II, p. 206 et pl. XXVIII, fig. 15-18. — Johnston, Catalogue of british non parasitical Worms, p.239. — — Malmgren, Nord. hafs Annul., p. 389. — Annul. polych., pl. XIII, fig. 69. HereropayseLrA Boscr Qfg. Quatrefages, Hist. nat. des Annél., t. Il, p. 386. = = Grube, Bemerk. über Annel. des Pariser Museums (Arch. für Naturg., 1870, p. 334). HETEROTEREBELLA SANGUINEA Clpd. Claparède, Annél. du golfe de Naples, p. 388, pl. XXIX, fig. 3, et pl. XXX, fig. 1. LEPRÆA LAPipariA Von Marenzeller, Zur Kennt.der Adriat.Annel., Illter Beitrag. Terebellen (Sitzb. der k. Akad. der Wiss. zu Wien, 1884, t. LXXXIX, p. 1179). — — Lo Bianco, Gli Annelidi tubicoli trovati nel golfo di Napoli(Atti dell’ Accad. delle scienze di Napoli,?me sér., t. V, in-4, 1893, p. 51). PI. VIII, fig. 225-229, et pl. IX, fig. 230-231. Cette Térébelle si commune sur les côtes de l'Océan est très rare dans les roches granitiques des côtes de Dinard et je ne l'ai rencontrée qu’une seule fois à Gleglin dans une fente de rocher où plusieurs exemplaires étaient logés sans tube dans la vase. Le corps brun rougeûtre ou violacé, long de 5 à 6 centimètres sur 2 millimètres de large en avant, va en diminuant progressivement de largeur et compte en tout 96 à 100 segments. Les segments à peine indiqués à la face dorsale dans la parlie antérieure sont mieux marqués à parür du 30°° segment. (4) Linné, Syst. Nat., édit. XII, t. I, part. Il, 1767, p. 1092. — Cet Annélide, dénommé par Linné, avait déjà été décrit comme un Polype (Auszug aus H. Martin Kähler D' der Arzineykunst Schreiben an den H. Leibmedicus Bäck von Marseille einer neue Art Wasserpolypen betreffend die Sleine fressen. Der k. Schwed. Akad. d. Wiss. Abh. auf d. Jahr. 1754. Aus d. schw. Uebers. von Kästner, t. XVI. Hambourg et Leipzig, 1756, p. 144 et pl. IE, fig. A-F). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 203 Sous le ventre il y a 12 écussons blancs rectangulaires, di- minuant progressivement de largeur et séparés les uns des autres par une raie rose transversale. A partir des écussons une ligne blanche longiludinale formant un sillon profond occupe le dessous du ventre qui est très étroit jusqu à l'ex- trémité du corps. La partie antérieure de la tête est cachée en arrière par des tentacules rouges peu nombreux, longs de 1 centimètre : le repli blanc placé derrière les tentacules est parsemé de points oculiformes. Le segment buccal forme en dessous une lèvre inférieure irès rouge et boursouflée, disposée comme chez l’'Amplitrite gracilis. Les trois segments qui suivent le segment buccal ont chacun une paire de branchies arborescentes caduques (fig. 225), dont la première est plus forte que la deuxième et la deuxième que la troisième. Ces branchies de Terebella ont des ramuscules plus cirriformes que ceux des Polymnia et non terminés en fourche. Les soies apparaissent au 4°° seg- ment (3*° branchifère) et persistent à tous les segments jus- qu'à l’anal. Celles des 12 à 15 premiers segments, au nombre de 25 environ par segment, sont des soies à hampe large lim- bée terminée par une extrémité voluble finement denticulée (fig. 226) qui est précédée d'un pelil calice indislinet. À tous les segments suivants, elles sont remplacées par des soies d'une seule sorte à hampe moins forte, non limbée, terminée par un calice dentelé creux très net, rempli le plus souvent de particules de vase, derrière lequel se dresse une longue pointe triangulaire voluble finement peclinée au bord (fig. 227). Il y a 48 à 50 de ces soies à chaque segment, sauf à l’extré- mité du corps où le nombre en diminue progressivement. Les tores uncinigères commencent au 5°° segment et per- sistent jusqu'à la fin du corps, sans qu'il y ait nulle partde pin- nules abdominales ni de soies de soutien. Les 6 premiers {ores et les 30 derniers ont une rangée unique de plaques onciales rétrogressives, et les tores intermédiaires en ont une double rangée neltement opposée, l’antérieure progressive el la pos- 204 DE SAINT-JOSEPITI. à: térieure rétrogressive. Ces plaques vues de côté, hautes de 0"*,05 (fig. 228), ont un très pelit ligament (a) à la saillie mé- diane latérale, et 3 ou 4 crêtes au vertex, dont la dernière très indistincte. Vues de face, elles ont au-dessus du crochet principal une 1" rangée de 3 grosses dents, une 2*° de 4 den- ticules, une 3" et une 4”° de 5 à 6 (fig. 229). Aux segments postérieurs, il n’y a plus qu’une double crête au vertex ; les rangées de denticules et les denticules sont moins nombreux. L’anus terminal est entouré de 6 à 8 petites papilles. Le liquide périviscéral contient des hématies rouges de 0°*,03 de diamètre (fig. 230) comme celles du Polycirrus hæmatodes, déjà signalées par Claparède, qui pénètrent dans les tenta- cules et les branchies. Les branchies se tordent en spirale à chaque afflux de sang. Les vaisseaux contiennent aussi des hémalies (1). Un exemplaire mûr est rempli d'œufs (fig. 231) au mois d'août. L'inlestin renferme de nombreuses Grégarines. Le corps, les tenlacules et les branchies sont couverts de Rhabdostyla sertularium Sav. Kent. | Je trouve la Terebella lapidaria au Croisice, où elle est d’une taille plus forte : 9 centimètres de long sur 5 milli- mètres de large en avant, avec 156 à 166 segments; les ten- tacules ont 20 millimètres de long. Quelquefois la 3*° paire de branchies manque des deux côtés ou d’un seul, ce qui est manifestement dû à un accident. La double rangée de plaques onciales opposées cesse aux 42 derniers segments, où elle est remplacée par la rangée unique rélrogressive. Il ya 8 papilles de chaque côté du corps du 3° au 10°° segment, celle du 3° segment plus forte que les autres. Chez un exem- plaire mür les papilles des segments 4-10 placés entre le mamelon sétigère et le tore uncinigère sont remplies d'œufs. (4) Voir sur cet Annélide, qui paraît plus favorisé qu'aucun autre au point de vue respiratoire : Cuénot, Etudes sur le sang et les glandes lympha- tiques dans la série animale (Invertébrés) (Arch. de z0ol. expér.,2"e série, t. IX, 1891, p. #14 et 445). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 205 J'observe aussi la 7°. lapidaria à Saint-Guénolé, à Concar- neau et à Saint-Jean-de-Luz, près de Sainte-Barbe, entre les feuillets des roches calcaires où elle se creuse des galeries colorées en noir sans doute par un acide qu’elle sécrèle comme la Potamilla reniformis. À Saint-Jean-de-Luz les plus grands exemplaires ont 8 centimètres de long et150 seg- ments environ. Le corps est d’un rouge violacé et les ten- lacules sont jaunes. Manche. Atlantique. Méditerranée. GENRE SCIONE (Zdalia Qfg., incl. Axionice Mgr.). SCIONE MACULATA Dalyell (1). TEREBELLA MACULATA Johnston, Catalogue of brit. non parasit. Worms, p. 240. SCIONE MACULATA Cunningham and Ramage, The Polychæta of the Firth of Forth (Trans. of the Edinb. Soc., in-4,t. XXXIIT, 1888, p. 665 et pl XLIV, he. 27). PI. IX, fig. 232-234. Assez commune, comme la /Vicolea venustula, sur les Ryti- phlæa pinastroides ramenés du fond de la mer par le chalut, s'y construisant un tube très mince, transparent, recouvert de grains de sable clair et d'algues, enchevêlré dans les ra- meaux des Æytiphlæa et atteignant plus de 12 centimètres de long. Le corps très mince, large de 1**,80 en avant et de 1 milli- mètre dans la partie postérieure, long de 6 centimètres, âvec 86 segments en tout, est de couleur rouge avec quelques raies brunes longitudinales au dos de la partie thoracique, ou rarement moucheté de brun, ou quelquefois vert brun. Il y a 9 à 12 écussons ventraux dont le tissu clypéal pénètre dans l'intérieur du corps autour du vaisseau ventral. La tête à partie antérieure assez basse porte des tenta- cules peu nombreux, ciliés, avec quelques poils tactiles, longs (4) Terebella maculata. Dalyell, Powers of the Creator, etc., t. IT, p. 203, et pl. XXVIIT, fig. 10-14, 19. 206 DE SAINT-JOSEPII. de 5 à 7 millimètres, qui sont ou simplement rougeâtres, ou tachetés de brun. Au dos du repli qui est derrière les tenta- cules, il y à environ 40 points oculaires de chaque côté ; il en manque au milieu du dos. | Le segment buccal très large enveloppe la têle sur les deux côtés et forme une large lèvre inférieure. Le deuxième seg- ment sans lobes latéraux porte l’unique paire de branchies. Celles-ci (fig. 232) ont une très longue tige d’où partent deux branches dont l’une se divise en deux rameaux cirriformes, et l’autre plus élevée en trois rameaux terminés en fourche. Les vaisseaux des branchies sont entourés de cellules chlora- gogènes comme chez la Micolea venustula. Quelquefois l’en- trée du tube est entourée de très petites Floridées rameuses avec lesquelles les branchies se confondent lorsque l'animal sort du tube. | Le 3° segment achète comme le 2*° a un lobule latéral entourant le corps de chaque côté. Au 4°° segment apparaît le premier faisceau de soies à limbe étroit et pointe unie et au »"° segment le premier tore uncinigère. Lés 6 premiers iores ont une seule rangée de 48 à 50 plaques onciales ré- trogressives, et les 9 suivants une rangée unique alternante. Il y a en tout 16 segments séligères avec 8 à 10 soies à chaque mamelon. Les plaques onciales thoraciques vues de côté sont de forme ramassée avec trois crêles au vertex el un petit ligament latéral; vues de face elles ont au-dessus de la dent principale une première rangée de 3 dents, puis une 2°° de 3 ou 4 denticules moyens, et enfin une dernière de 6, irès petits. La région abdominale très étroite compte environ 66 seg- ments avec pinnules tronquées à chaque segment, garnies chacune d'environ 14 plaques onciales avec soies de soutien. Ces plaques, d’un tiers plus petites que celles du thorax, ontle vertex très élevé comparativement avec 5 crêtes (fig. 233), et quand on le regarde de face on y observe 5rangées de den- ticules superposées, la 1° de 3, la 2°° de 4 à 5, la 3°° de 6 à 8, la 4*° de 8 à 10 et la 5° de 12 environ (fig. 234). L'anus ter- ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES D£ DINARD. 207 minal est entouré de 6 papilles. L'intestin est en général rempli de vase et de sable. Le cœur très rouge renferme un corps cardiaque foncé. Celle espèce diffère par les caractères suivants de la Scione lobata Mgr. à laquelle Cunningham serait disposé à l'assimiler : 1° elle est de moindre taille; 2° elle a des yeux derrière la tête; 3° enfin l’opercule formé par un des ten- lacules que signale Ehlers (1) et d’après lui Levinsen (2) chez la S. lobata, est absent. Mers du Nord. Manche. GENRE NICOLEA Mgr. (Physelia Qfs., Heterophyselia Qfe.). NiCOLEA VENUSTULA Mont. (3)? NICOLEA VENUSTULA Von Marenzeller, Zur Kennt. der Adriat. Annel. IlIter Beitrag : Terebellen(Sitzb.der k. Akad.der Wiss.zuWien,t. LXXXIX,1881, p- 195 et pl. IT, fig. 2). — Annulaten des Beringsmeeres (Ann. des k. k. Naturhist. Hofmuseums, t. V, 1890. Wien, S. A. p. 2). — Lo Bianco, Gli Annel. tubic. del golfo di Napoli (loc. cit., p. 55). PI. IX, fig. 235-240. Commune sur les Æytiphlæa pinastrowles ramenés du fond de la mer par le chalut, s’y construisant un tube {ranspa- rent sur lequel elle agglutine des algues, de petits cailloux et des débris de coquilles. Elle abandonne facilement son tube pour nager en serpentant dans les cuvettes où Je la conserve. C'est ce que Michaelsen a constaté aussi à Kiel en l'observant dans la mer (4) FE Le corps de couleur brique, composé en général de (4) Sitzb. phys. med. Soc. Erlangen, HI, 1871, p. 79. Traduit dans les Ann. of Nat. hist., 4m série, t. VITE, 1871, p. 54: On the Vermes collected by M° von Heuglin in the seas of Spitzbergen. (2) Systematisk geogr. Oversigt over de Nordiska Annul. (Vidensk. Meddels. Copenhague, 1884, p. 170 et 176). (3) Terebella venustula Montagu, Description of five british species of the genus Terebella of Linne (Trans. of the Linn. Soc., t. XII, 1819, p. 344, et pl. XII, fig. 2). | (4) Polychæten von Ceylon (Jahrb. der Hamb. Wiss. Anst., t. IX, 1892, S. A. p. 20). | 208 DE SAINT-JOSEPH. 64 segments en tout, long de 4 à 6 centimètres sur 3 à 5-millimètres de large dans la parlie antérieure un peu renflée, a le dos ponctué de taches blanches rondes, assez distantes les unes des autres, composées d’un lacis de lignes blanches qui rappellent celles de la Polymnia nebulosa. Le plus souvent ces taches persistent dans l'alcool. Derrière la parlie antérieure peu élevée du lobe céphali- que sortent de nombreux tentacules d’un rouge violacé longs de 6 à 9 millimètres; ceux qui naissent sur les côtés sont plus courts que ceux du milieu de la tête. Le repli mince qui est en arrière des tentacules et qui ne forme pas de lobules latéraux est couvert de taches oculaires noires, au nombre de 120 environ, qui disparaissent dans l'alcool. Le segment buccal forme du côté ventral une sorte de lèvre inférieure disposée comme chez l'Amphatrite gracilis. Je ne trouve jamais que 2 paires de branchies. La 1° naît sur le 2*° segment; atteignant 4 millimètres de haut, elle a une branche unique d’où partent 4 à 5 rameaux se divisant en ramuscules dont les uns sont cirriformes et les autres terminés en fourche. La forme de cette première branchie varie selon les individus, comme on peut s’en convaincre par les deux dessins que j'ai pris sur deux exemplaires vi- vants (fig. 235 et 236). La deuxième paire, placée au troisième segment, beaucoup plus courte (1”*,50 de haut), se divise en deux branches au sortir même du corps, et chacune de ces branches est disposée comme celle de la 1* paire. Toutes ces branchies légèrement ciliées sont fines et élégantes. Le gros vaisseau branchial est entouré de cellules chloragogènes colorées en brun foncé. C'est au 4° segment qu’apparaît le premier mamelon séti- gère; au 5° segment, il est accompagné du premier tore uncinigère. Il y a toujours 17 segmentssétigères avec faisceaux de 30 soies à limbe étroit et à pointe unie. Quant aux tores uncinigères, les six premiers ont une seule rangée de 90 plaques onciales rélrogressives, el les dix suivants une rangée neltement unique alternante. Ces plaques, de forme ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 209 assez ramassée vues de côté, ont deux crêtes au vertex, dont la plus élevée à peine indiquée, et une pelile saillie latérale servant de point d'attache au ligament dont nous avons déjà parlé à propos d’autres espèces (fig. 237). En les regardant de face on y aperçoit au-dessus du crochet principal pour des plaques du même tore tantôt 3, tantôt 4 dents assez longues en une rangée surmontée d’une 2*° rangée de 3,4 ou 5 denticules (fig. 238); la forme la plus ordinaire est : 3 dents longues surmontées de 4 denticules. Au21*° segment commencent les pinnules des 44 segments abdominaux. Chacune de ces pinnules, dominée par un petit mamelon arrondi antérieur qui fait partie de la pinnule, a environ 30 plaques onciales rétrogressives semblables à celles de la région thoracique, mais avec des muscles courts et larges à la partie antérieure de la base et des soies chiti- neuses de soutien longues et fines à la partie postérieure. Les écussons ventraux saillants, bien séparés des tores uncinigères, commençant au 2°° segment, finissent en général au 18°, d’abord larges puis devenant progressivement plus étroits (fig. 239). Ils sont en nombre variable de 13 à 17. Au-dessous des écussons, l’intérieur du corps est tapissé, comme à l'ordinaire, de tissu clypéal très blanc. Le diaphragme æsophagien, fixé aux parois du corps entre le 4*° et 5*° segment, se prolonge en 2 sacs dorsaux comme ceux qui ont été figurés et décrits pour l’Amphitrite Edivarsi (p.192etpl. VIT, fig. 215). L'œsophage s'étend jusqu’au 9°° seg- ment séligère; l'estomac glandulaire y succède jusqu’au 16%, puis l’estomac chitineux jusqu’au 1* abdominal et enfin l'intestin jusqu'à la fin du corps. L’anus terminal est en ventouse non mamelonnée. Pour la circulation, je ne puis que renvoyer à ce oui a élé dit plus haut à propos de l’Amphitrite Edivwarsi, sauf les différences su'vantes : le cœur, qui renferme un corps car- diaque très foncé et qui se détache de l'anneau vasculaire au 6° segment sétigère, n'est en aucune façon relié à l'œso- phage, dont 1l reste indépendant, et je ne crois pas retrouver ANN. SC. NAT. ZOOL. XVII. 14 210 DE SAINT-JOSEPH. la membrane mince appliquée contre le sinus intestinal dans laquelle se déversent les vaisseaux intestinaux. J'observe dans le sang les hématies émettant des pseudopodes signa- lées par M. Cuénot (1). Les femelles sont remplies d'œufs de couleur orangée; chez les mâles, il y a souvent, dans le liquide cavitaire, des plaques plus ou moins arrondies de 0**,02 de diamètre, com- posées de pelites cellules qui sont des zoospermes en voie de formation. Il y a 3 paires d'organes segmentaires : la 1"* très petite en avant du diaphragme œsophagien dans le 3° segment, les 2 autres trois fois plus grosses en arrière de ce diaphragme dans les 6"° et 7° segments. Chez les mâles, comme l'a observé et figuré Malmgren (2) pour la Nicolea arctica Mgr. (Nicolea zostericola Ürst. d'après Levinsen, Wiren et von Marenzeller), il y a un petit cirre au-dessus des soies aux 3*° et 4°° segments sétigères, mais peut-être n'est-ce que la papille où débouchent les organes segmen- taires et qui est plus développée chez les mâles que chez les femelles. Un exemplaire jeune de.1 centimètre avec 13 tentacules seulement, deux paires de branchies rudimentaires, ses segments thoraciques au complet et 27 segments abdomi- naux, a aux segments 5-12 entire les tores uncinigères et les écussons ventraux un petit mamelon de 0**,02 de dia- mètre, percé d’un pore d’où sort un poil dur réfringent long de 0"*,02 (fig. 240). Il y a quelquefois des Grégarines dns l'intestin, et je vois une fois dans la cavité du corps au 1* segment sétigère 2 Distomes enkystés, remuant dans le kyste, semblables à celui figuré plus haut pour la Nerine longirostris (pl. IV, fig. 90). | Cette espèce, que J'ai observée à Dinard bien souvent de- puis 1875, est exactement la même que celle trouvée par von Marenzeller à Saint-Malo. Elle est très stable avec sa (1) Archives de zool. expér., 2% série, t. IX, p. #37, et pl. XVII, fig. 6, a. (2) Nord. hafs Annul., p. 381, et pl. XXIV, fig. 66. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 211 coloration particulière, ses 2 paires de branchies, ses 17 segments sétigères. Peut-être est-ce la même que celle de Montagu, qui est cependant plus forte et a 3 paires de branchies. Mais est-ce bien la Micolea zostericola Orst., Gr. et Mgr. dont on ne connaît guère la coloration et qui n’a que 15 segments séligères? Esi-ce bien aussi la Mico/ea zostericola Tauber (1) qui a quelquefois 16 et une fois 17 segments séligères, 3 paires de branchies et un tube coquillier à rosettes comme la Lanice conchileqa? Je serais moins affirmatif que von Marenzeller sur ces différents points. Manche. Adriatique. Atlantique (2). Mer Rouge (3). Mers du Nord? Océan Glacial arclique ? GENRE LANICE Mr. LANICE CONCHILEGA Pallas (4). TEREBELLA CONCHILEGA Savigny, Syst. des Annél., p. 85. — — Johnston, Cataloque, etc., p. 235. == — Quatrefages, Mémoire sur le système nerveux des Annélides (Ann. des sc. nat., 2me série, t. XIV, 1850, p. 368 et pl. X, fig. 4). — Hist. nat. des Annél., t. I, p. 355 et pl. XIX, fig. 2. _ — Grube, Bemerk. über Annel. des Pariser Museums (Archiv für Naturg., 1810, t. I, p. 321). Cosmovici, Glandes génitales et organes segmentaires des Annél. polych. (Arch. de zool. expér., t. VIII, 1879 et 1880, p. 288 et pl. XXIV, fig. 1-9). AMPHITRITE FLEXUOSA D. Ch. Delle Chiaje, Mem. sur la storia e notom., etc., t. LILI, p- 169, 180, pl. XLIII, fig. 5. — Descriz. e not., etc., t. III, p. 10 ett. V,p. 94, pl. CV, fig. », fide Von Marenzeller. TEREBELLA FLEXUOSA Ciaparède, Annélides du golfe de Naples, p. 394 et pl. XXXI, fig. 1. — Recherches sur la structure des Annél. sédent., pl. IX, fig. 1-15, pl. X, fig. 1-5, pl. XI, fig. 12 et p. 16, 36, 92, 95, 100, 123, 128. LANICE CONCHILEGA Malmgren, Nord. hafs Annul., p. 380.— Ann. polych., p. 217 et pl. XIV, fig. 73. | — — Ehlers, Beitr. zur Verticalverb. der Borstenw. im Meere (Zeits. fur Wiss. Zool., t. XXV, 1874, pl. I, fig. 20). (1) Annulata Danica, Copenhague, 1879, in-8, p. 132. (2) Je la trouve dans les dragages à Concarneau. (3) Boutan, Voyage dans la mer Rouge (Rev. biol. du Nord de la France, t. IV, 1891-92, p. 180). (4) Nereis conchilega. Pallas, Miscell. Zool., 1766, in-4, p 131, et pl. IX, fig. 14-22. 212 DE SAINT-JOSEPIT. LANICE CONCHILEGA Langerhans, Die Wurmfauna von Madeira (Zeits. für Wiss. ï Zool., t. XXXIV, 1880, p. 106 et pl. V, fig. 20). — — Von Marenzeller, Zur Kennt. der Adriat. Annel. Ier Beitrag (Stézb. der k.k. Akad. der Wiss. zu Wien, t. LXXXIX, 1884, p. 191). 25 Levinsen, Sys{. geogr. Overs. over Nord. Annel. (Vidensk. Meddels. for 1883. Copenhague, 1884, p. 175). Le — Cunningham, On some points in the anat. of Polych. (Quart. microsc. Journal, t. XXVIII, 1887, p. 248, 264 et 274, et. pl. XVIIL fig. 10-14). — — Meyer, Séudien über den Kôrperbau der Annel. (Mitth. aus. der zool. Stat. zu Neapel, 1881, t. VII, p. 618 à 625, 634 et. pl. XXIL, fig. 1, 4et 5, pl. XXIIL, fig. 3, pl. XXV, fig. 14-24, pl. XX VII, fig. 28). | — — Cunningham and Ramage, The Polych. sedent. of the Firth of Forth (Trans. of the Edinb. Soc., t. XXXIII, 1888, p. 664 et pl. XLIIT, fig. 26). — — Lo Bianco, Gli Annel. tubic. del golfo di Napoli (loc. cit. p. 54). & TEREBELLA LITTORALIS Daly. Dalyell, Powers of the Creator, etc., t. II, p. 183 et pl. XX VI, fig. 1-7. —_ — Johnston, Calalogque, etc., p. 235. — — Watson, The tube building habits of Terebella littoralis (Royal micr. Journal, 1890, p. 685 et pl. XIV, fig. 1-8). _— PRUDENS Cuv. Quatrefages, Hist. nat. des Annél., p. 351. ?TEREBELLA ARTIFEX Sars. Sars, Geol. og Zool. Jagttagelser anstillede paa en reise i en deel af Trondhjem Skift i sommeren 1862 (Nyt Ma- gazin for Naturvid., t. XII, 1863, p. 310). Pi. IX, fig. 241-243. Commune sur la côte, où on la rencontre en véritables colonies, à la pointe de la Vicomté, à la plage des bains de Dinard, à l’île des Ehbiens et surtout entre Petite-Roche et Grosse-Roche, plus rare dans les dragages. Sur la côte elle habite de longs tubes verticaux beaucoup plus longs qu’elle, dépassant le sol de 2 à 3 centimètres, recouverts de sable grossier et de débris de coquilles et dont l’orifice supérieur est entouré de branches ramifiées (1) naissant du bord même de l’orifice et construites par l'animal avec du sable. Ces branches, qui ne sont pas creuses, se faisant face les unes aux autres, se rapprochent pour dissimuler l'entrée du tube et pour cacher et protéger les tentacules qui passent au travers. Les animaux qu’on ramène du fond de la mer occupent un tube différent, horizontal, construit dans l’inté- (1) Voir Dalyell, loc. cit., fig. 6. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 213 rieur des grosses coquilles vides et peu adhérent ; il consiste en une pellicule très mince provenant du mucus de l’ani- mal, recouverte en dessus de gros débris de coquilles; les branches sablonneuses y manquent et sont remplacées souvent par une louffe de petites algues transparentes (Dictyota?) ou de Floridées. Enfin une fois je trouve la L. conchilega à Saint-Malo, sous le Fort Royal, dans une fente de rocher au milieu de la vase et sans tube. En examinant les différents exemplaires pro- venant soit de la côte avec des tubes à franges sablonneuses, soit de la vase sans tubes, soit des dragages avec les tubes coquilliers sans franges, je les trouve tous semblables entre eux au point de vue anatomique, et offrant toujours les lobes caractéristiques du 1* et du 3°° segment et la coloration rouge vif des derniers écussons ventraux, mais ceux des dragages n’ont que 6 à 7 centimètres de long sur 3 milli- mètres de large dans la partie antérieure, avec 140 segments; celui de Saint-Malo n’a que 10 centimètres et tous ceux des tubes verticaux de la côte ont de 15 à 27 centimètres. avec 225 segments pour les exemplaires de 20 centimètres et 275 segments pour ceux de 27 centimètres qui ont 6 milli- mètres de large en avant. Le corps (1) fragile, légèrement rosé ou brunâtre, ou blanc mat ou verdâtre quand il renferme des éléments sexuels, paraissant rouge aux 1° segments à cause du sang qui afflue dans les branchies, a le thorax renflé et l'abdomen deve- nant peu à peu très mince. Dans la 1" de ces régions, les segments antérieurs sont moins hauts que les suivants, tandis que c’est l'inverse dans la 2°° région. Les écussons ventraux au nombre de 14 à 20 forment une bande où ils sont mal délimités, ne correspondant pas aux segments et (1) La figure de T. conchilega, publiée par M. Edwards dans le Règne ani- mal illustré, pl. V, fig. 1, donne une idée exacte de la couleur et de la forme générale du corps, mais pour tout le reste il y a des différences notables avec notre espèce tant pour la forme des premiers segments que pour le nombre _des segments sétigères s’élevant à 48, ce qui avait porté Quatrefages à en faire une espèce à part sous le nom de T. pectoralis. 214 DE SAINT-JOSEPH. séparés les uns des autres par une simple ligne transversale; les 1°* sont plus ou moins rectangulaires, les suivants plus carrés et le dernier se termine par une longue pointe trian- gulaire. La bande scutellaire est d’abord incolore ou à peine rosée; mais régulièrement entre le 12° et 13*° segment jus- qu'au 16° à 19" où elle s'arrête, selon les individus, «elle devient rouge sang, ce qui est dû à une matière pigmentaire. L’anus lerminal n’est pas entouré de papilles. Derrière la parlie antérieure de la tête en forme de forte lèvre (fig. 241, a)s’élèvent environ 60 tentacules blancs, longs de 5 centimètres au plus, extrêmement caducs, creusés d’un sillon ventral cilié. Sur le repli mince qui les suit, je trouve par exception chez un exemplaire dragué rempli d'œufs, des yeux disposés en 3 rangées parallèles; mais en général les yeux manquent. Le segment buccal (1* segment), très bas sur le milieu du dos, se prolonge en 2 lobes iriangulaires élevés (fig. 241, 6), qui y naissent Juste au-dessus de la 1° paire de branchies du segment suivant; enveloppant les 2 côtés de la tête, ils se rejoignent et se fusionnent du côté ventral au-dessous de la bouche pour former une lèvre basse qui, chez quelques exemplaires au contraire, est assez large pour simuler une collerette. Le 2% segment (1* branchifère), extrêmement étroit mais cependant bien visible du côté dorsal, semble disparaître sur les côtés du corps entre les lobes du 1° seg- ment et ceux du 3% dont il va être question. Mais je crois. qu'il se prolonge aussi en 2 lobes qui sont soudés à ceux du 1% segment et qui deviennent apparents seulement du côté ventral, où ils se terminent par 2 petites pointes triangulaires ne se rejoignant pas tout à fait (241, c), appliquées contre les lobes du 1” segment: et quelquefois n’y étant pas adhé- rentes. Ainsi s’expliqueraient les opinions opposées de Grube qui attribue les lobes au 2” segment et de von Marenzeller et autres auteurs qui les rattachent au 1”. Le 3° segment (2** branchifère) a aussi 2 lobes. En forme de feuille sur les côlés, ils sont coupés à angle droit sous le ventre, de sorle ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 215 qu'en les regardant du côté ventral ils paraissent rectangu- laires (241, d). Ils sont un tiers environ plus pelits que ceux du 1° segment, ne se rejoignent pas et laissent place entre eux au 1” écusson ventral (241, e). Malmgren avait voulu faire de ces 2 grands lobes du 1* (et du 3“) segment un ca- ractère du genre Lanice; mais nous avons déjà dit qu'on en observait de semblables dans les genres Pista el Scione (A rionice incl.) (1). Au 4°° segment (3° branchifère) apparais- sent les premiers faisceaux de soies dorsales et au 5° seg- ment les premiers tores uncinigères. Les trois paires de branchies, toutes à peu as même taille, tordues en spirale, rouges et non ciliées, ont une base courte d’où partent de longues branches, dont quel- ques-unes bifurquées, garnies de nombreux ramuscules filiformes, telles que les représente Malmgren (/oc. cit., pl. XIV, fig. 73 C). Il y a 17 segments sétigères avec faisceaux de 20 à 22 soles en pointe unie dont le limbe strié se prolonge presque jusqu'à l'extrémité (Malmgren, loc. cif., fig. 73 D). Aux segments 6, 7, 8 et 9 on observe une petite papille juste au-dessous de chaque mamelon sétigère, comme l’a déjà constaté von Marenzeller. Les six premiers tores uncinigères thoraciques ont une seule rangée de 90 à 100 plaques onciales rétrogressives et les dix derniers ont deux rangées opposées dos à dos, l’anté- rieure rétrogressive et la postérieure progressive, composée chacune d'environ 88 plaques. Tous ces tores paraissent bordés de rouge lorsque le sang y afflue. Comme les mame- lons sétigères et les pinnules abdominales, ils sont formés de lissu glandulaire qui doit sécréter le mucus souvent abon- dant sur la surface du corps de la ZL. conchilega. Les plaques onciales des segments thoraciques vues de côté présentent deux crêtes (fig. 242). Vues de face (fig. 243), elles ont au-dessus du gros crochet principal une 1" rangée (4) Voir plus haut la description de la Scione maculata. 216 DE SAINT-JOSEPH. de deux dents, puis une 2*° composée d’une longue dent mé- diane et de deux pelits denticules. Ces plaques n’ont pas de pèlites saillies latérales ni par conséquent de ligament fixateur. Leur consolidation est assurée par un muscle court inséré à la saillie antérieure de la base comme chez beaucoup d’au- tres espèces (242, a); mais de plus il existe une disposition particulière : le bord de la boutonnière qui leur livre pas- sage hors du tore est chitineux et forme un véritable collier irès résistant (242, 4), s'opposant à ce qu'elles soient arra- chées. Les 8 ou 9 premiers segments abdominaux sont beaucoup plus longs que les suivants. Tous ont des pinnules avec une rangée unique de 52 à 62 plaques onciales rétro- gressives un peu plus petites que celles du thorax, manquant aussi de ligament, présentant 2 crêtes lorsqu'on les exa- mine de côté (fig. 244). Vues de face, elles ont une 1" rangée de 2 dents et une 2°° de 5, dont 1 dent médiane longue el 4 denticules, soit 2 de chaque côté. Chacune de ces pla- ques à un petit muscle (fig. 244, a) court (0**,12) et assez large, fixé à la saillie antérieure de la base, tandis que de la saillie postérieure part une soie de soutien mince et lon- gue (0,96) (fig. 244, 6). Chez des exemplaires en mauvais état dont tous les tissus sont décomposés, ces soies de sou- tien restent seules intactes avec les plaques onciales et les soies dorsales, ce qui indique bien qu'elles sont de même nature, c'est-à-dire chitineuses. Le tissu clypéal blanc (1) tapisse l'intérieur du corps dans la partie ventrale située au-dessus de la bande des écussons incolores et s’arrêle entre Le 12*° et le 13*° segment, à l’en- droit où commence la bande des écussons rouges qui est d'un tissu coloré plus mince, plus compact et plus résistant. Le tissu clypéal masque le système nerveux et le vaisseau ventral qui apparaît de loin en loin se détachant en rouge. (4) Voir dans : Cunningham, Quart. micr. Journal (loc. cit., pl. XVIII, fig. 14), une coupe transversale de la région thoracique où le tissu clypéal, l’æsophage et le cœur sont exactement représentés. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. J't Le diaphragme œsophagien fixé aux parois du corps entre le 4**° et le 5*° segment se prolonge en 2 sacs dorsaux pen- dant dans le corps, dont l’un, celui de droite, piriforme, mesure 1**,5 de long et l’autre, celui de gauche, oviforme, 0°°,79. Le canal digestif se compose de l’œsophage étroit (0**,27 de diamètre) s'étendant jusqu'au 13*° segment, où l'estomac glandulaire d’un jaune vif lui succède du 13° au 16° ou 17% segment, puis l'estomac chitineux gris du 16*°-17*° au 20"°-21"%°, où commence l'intestin qui va jusqu'à l'extrémité du corps. L'intestin est maintenu en place par un ligament mésentérique dorsal simple (fig. 245, o) et par un ventral double (245, 4) et il renferme 2 replis intérieurs (245, ») comme ceux de l’Amphitrite Edwarsi. Le sang contient de très petites hémalies. Après avoir circulé d’arrière en avant dans les lacunes qui existent entre les parois du canal digestif, il arrive au 13*° segment dans un anneau vasculaire placé au bas de l’œsophage et d’où sortent le cœur et plusieurs vaisseaux appliqués contre la paroi extérieure de l’æœsophage. Le cœur, qui est de même diamètre que celui-ci, lui est accolé au moyen de quelques fibres musculaires; il contient le corps cardiaque d’un vert foncé moins développé ici que dans d’autres espèces. Le vaisseau ventral est relié aux lacunes vasculaires de l’in- teslin par des vaisseaux en anse. Dans la région abdominale, les muscles transversaux obli- ques se bifurquent, envoyant une branche à la couche des muscles circulaires au-dessus du faisceau musculaire longi- tudinal ventral et de la pinnule uncinigère (245, e), et une autre branche plus haut qui pénètre dans le faisceau mus- culaire longitudinal dorsal et le partage en deux. Le chaîne nerveuse ventrale est enchâssée dans la couche des muscles circulaires. Elle est simple, plus large et plus aplatie dans la région thoracique ; double (245, k), plus haute et moins large dans la région abdominale. Une fibre ner- veuse colossale à parois à peine indiquées l'accom- 218 DE SAINT-JOSEPIT. pagne ; dans le thorax elle contient un liquide brunâtre. . Les ovules (0*",018 de diamètre) et les plaques de sper- matozoïdes se développent surtout dans des capsules placées au milieu du tissu clypéal. Ils remplissent et distendent la chambre postérieure thoracique entre le diaphragme œsopha- gien et le 1* diaphragme abdominal. Les œufs sont gris el d'un diamètre de 0**,075. Lorsque le corps est gonflé de spermatozoïdes, il devient blanc. La Lanice conchilega seule, avec les espèces exotiques du genre Loimia, offre la particularité d’avoir ses organes seg- mentaires reliés entre eux par un canal néphridien commun découvert par Meyer et décrit plus tard en détail par Cunning- ham et par lui. Dans la chambre antérieure thoracique, en avant du diaphragme œsophagien, il ya, d'après Meyer, 3 pai- res de très petils organes thoraciques, dont une au 3° seg- ment et 2 au 4”, reliés entre eux de chaque côté du corps par un canal commun fermé aux deux bouts et débouchant au dehors par un conduit unique au 4° segment. Comme les éléments sexuels ne peuvent pas pénétrer dans la cham- bre antérieure thoracique à cause du diaphragme œsopha- gien, ces organes ne peuvent servir à les expulser. Il n’en est pas de même des 4 paires de grands organes segmen- taires placés dans la chambre postérieure thoracique aux segments 6, 7,8 et 9, et reliés aussi entre eux par un long canal néphridien appliqué sur le faisceau musculaire ventral, et s'étendant du 5° au 13*°-15* segment. Ces organes segmentaires, colorés en vert tendre, longs de 0°*,96 à 1°°,2 sur 0"*,36 à 0"*,50 de large selon la taille des exemplaires, ont, comme à l'ordinaire, 2 branches ciliées intérieurement accolées l’une à l’autre, dont l’une surmontée d’un grand pavillon vibratile communique avec la cavité somatique et dont l’autre débouche dans le canal néphridien. Ce canal aveugle à ses deux extrémités débouche au dehors par de petits conduits qui traversent les papilles dont nous avons parlé plus haut aux segments 6, 7,8 et 9. Mers du Nord. Atlantique. Méditerranée. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 219 GENRE POLYMNIA Mgr., sensu Von Marenz. PoLyMNiA NEBULOSA Mont. (1) nec Johnst. Amegirrite MEeckeLir D. Ch. Delle Chiaje, Mem. su la storia e not. degli anim. senza vert. del regno di Napoli, t. IT, p. 169, 180, tav. 45, fig. 10, 1828. — Descriz. e notom. degli anim. invert. della Sicil. cil.,t. [IT, p. 70, t. V, p. 94, tav. 80, fig. 10, fide Von Marenz. TEREBELLA NEBULOSA Milne-Edwards, Recherches zoologiques faites pendant un voyage sur les côtes de Sicile (Ann. des sc. nat., 3me série, t. III, 1845, p. 147 et pl. VIII, fig. 27 et 27 bis). — — Grube, Beschr. neuer oder wenig bekannt. Annel. (Archiv für Naturg., 1855, t. I, p. 115 et pl. IV, fig. 14). — — Quatrefages, Hist. nat. des Annél., t. II, p. 359. — TUBERCULATA Daly.Dalyell, Powers of the Creator, etc., 1853, t. II, p. 197 et pl. XXIX, fig. 1. — — Johnston, Cataloque of british non parasitical Worms, p.239. AmpxrrriToïnes RAPAX Costa Ach. Costa, Ann. Zoo!. d. r. Univ. di Napoli, 1862, p- 32. PALLONIA — Costa Ach. Costa, Jbid., p. 89. TeREBELLA Meckerir Claparède, Annél. chét. du golfe de Naples, p. 391 et pl. XX VIII, fig. 3. — Siruct. des Annél. sédent., p. 104 et pl. X, fig. 6-7. — — Langerhans, Die Wurmfauna von Madeira. IVier Beitrag (Zeits. für Wiss. Zool., t. XL, 1884, p. 263 et pl. XVI, fig. 23). ? TEREBELLA DEBILIS Mgr. Malmgren, Nord. hafs Annul., p. 319 et pl. XXII, | fig. 57. — — VWiren, Om cirkulations-och digestions-organen hos Annel. af familjerna Ampharetidæ, Terebellidæ och Amphicte- nidæ (Kongl. Svenska Vetensk. Akad. Handlingar, t. XXI, n° 7, 1885. Stockholm, in-4, p. 17, 33, 38, 41 et pl. II, fig. 3-5, pl. IV, fig. 7, pl. VL, fig. 6-7). POoLYMNIA NEBULOSA Von Marenzeller, Zur Kennt. der Adriat. Annel. IIIter Beitr. (Siéz. der k. k. Akad. der Wiss., t. LXXXIX, 1884, p. 199 et pl. I, fig. 4). — — Meyer, Sludien über den Kôürperbau der Annel. (Mitth. aus der zool. Stat. zu Neapel, t. VII, p. 634-637, 639, 642, 654-662 et pl. XXVII, fig. 11-217). _ — Lo Bianco, Gli Annel. tubic. del golfo di Napoli (loc. cit., p. 56). PI. IX, fig. 246-255. Cette Térébelle, qu’on trouve quelquefois dans les draga- ges, est assez commune le long de la côte, au Rocher-Vidé, aux Ormelettes, à Gleglin et à Grosse-Roche, au-dessus de (1) Terebella nebulosa. Monlagu, Description of five species of the genus Tere- bella of Linne (Trans. Linn. Soc., t. XII, in-4, p. 343, et pl. XIL, fig. 1). 2920 DE SAINT-JOSEPH. la région des laminaires. Elle construitson tube, peu consis- tant, en gros sable coquillier, sans franges terminales, soit dans l’intérieur des coquilles d’huîtres du fond de la mer, soit sous les pierres auxquelles elle l’agglutine. Il est assez large pour qu'elle puisse s’y retourner en pliant son corps en deux. Quand elle y est retirée et qu’on l’inquiète, elle en sort à reculons par mouvements saccadés et rapides, ou elle s’y bloitit, et si alors on ne prend pas de grandes précautions pour la saisir, elle se brise en plusieurs morceaux et les tentacules adhèrent à la pierre où ils restent collés. Placée dans un bocal, elle projette ses tentacules à la surface de l’eau, s'élève sans toucher le verre et le corps reste suspendu immobile, droit ou torüllé en vrille, pendant que les tenta- cules sont en mouvement continuel pour courir sur la sur- face de l’eau. Milne Edwards a très bien figuré cette position. Si l’on met du gros sable dans le bocal, la 7”. nebulosa applique son ventre contre le verre et commence à se cons- truire un demi-tube qui ne recouvre que le dos. Une partie des tentacules va chercher les grains de sable, une autre partie les juxtapose et les agglutine en commençant par la partie du dos la plus rapprochée de la tête et la construction du tube avance rapidement. Lorsque l’animal meurt, il se - produit une véritable hémorrhagie et les tubercules se déta- chent en s’enroulant en spirale. Le corps, dont Dalyell donne une bonne figure, très rond, irès fragile, coloré en gris orangé, en rose, en brun clair, plus foncé sur le dos qu'à la face inférieure, renflé en avant et moitié plus mince en arrière, est piqueté de blanc. Les taches blanches disparaissent dans l'alcool. Les exem- plaires des dragages sont en général couleur de cannelle avec points blancs plus nombreux et ne dépassent que très rare- ment 6 à 7 centimètres ; ils répondent donc assez bien sous les rapports dela couleur et de la taille à la 7°. Meckelu. Is n'ont du reste aucune autre différence avec ceux de la côte, qui ont une plus grande taille, atteignant jusqu'à 15 centimètres delongsur 7 millimètres de large dans la partie antérieure, et comptant ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 221 au maximum 106 segments en tout. L’anus terminal est en- touré de très petits mamelons. Le lobe céphalique se prolonge en une lèvre supérieure élevée, derrière laquelle naissent de très nombreux tenta- cules suivis du repli postérieur de la tête, haut de 0°",24, couvert de petits yeux en nombre souvent très élevé et per- sistant dans l'alcool. Les tentacules massifs plus longs que le corps (ainsi chez un exemplaire de 12 centimètres, ils ont 14 centimètres), très légerement rosés, presque blancs, marqués de loin en loin de raies circulaires crayeuses, sont parcourus par une gouttière longitudinale ciliée. Le segment buccal forme du côté ventral, au-dessous de la bouche, une sorte de collerette. Les segments 2 et 3 achètes et le 4*° segment (1* sétigère) ont de chaque côté un petit lobe latéral el une paire de branchies. Les 2 lobes du 2*° segment sont plus grands et plus rapprochés du ventre que ceux des 2 segments suivants. Au 5" segment appa- raît le premier tore uncinigère. Il y a de chaque côté du corps une petite papille au 3° seg- ment sous la 2° paire de branchies, au 4*° et au 5° sous le faisceau sétigère, et aux 6"°, 7° et 8°° segments entre le mamelon séligère et Le tore uncinigère. Les branchies, d’un très beau rouge, ciliées (1) chez les adultes comme chez les jeunes, presque toujours tachetées de blanc, vrai type de branchies arborescentes, ont une très grosse tige d’où naissent du même côté deux ou trois ra- meaux. La tige elle-même se termine en se subdivisant en deux rameaux. Tous les rameaux se dichotomisent en plu- sieurs ramuscules terminés chacun par une fourche courte et tronquée. Ces branchies, très contractiles, me paraissent d'un tissu plus épais et d’une apparence plus massive que chez les autres Amphitritea. La première paire est plus forte que la deuxième et la deuxième que la troisième. (4) Claparède (Annél. du golfe de Naples, p.390) pensait que les branchies des Térébelliens n'étaient pas ciliées, mais j'observe des cils vibratiles aux branchies de plusieurs espèces. 299 DE SAINT-JOSEPH. Elles ont toutes des mouvements en spirale qui leur sont com- muniqués par les contractions du corps lorsque le liquide cavitaire y esi chassé. | Les écussons ventraux rectangulaires, au nombre de 14 et en général de 15,commencent au 3° segment, chaque écusson correspondant à un segment. Les 6 ou 7 antérieurs sont plus larges et moins hauts, les derniers plus hauts et moins larges, se rapprochant un peu de la forme hexagonale. Séparés par une ligne transversale en 2 parlies inégales dont l’antérieure très étroite, ils sont souvent coupés dans le sens de l’axe du corps par plusieurs lignes parallèles qui se dessinent principalement chez les animaux conservés dans l'alcool. Les segments séligères sont au nombre de 17, chaque faisceau se composant de 15 à 20 soies simples, minces, presque capillaires, à limbe étroit et à pointe unie. Ces soies, comme il a été dil plus haut, sont formées de fibrilles chitineuses qu'on observe bien en brisant une soie (fig. 246). Les six premiers tores uncinigères ont une seule rangée d'environ 200 plaques onciales rétrogressives, et les dix tores suivants, qui sont les derniers de la région thoracique, sont munis d'une double rangée nettement engrenante, l’anté- rieure progressive et la postérieure rétrogressive ayant à chaque rang un nombre de plaques à peu près égal à celui de la rangée unique des tores précédents. Les plaques on- ciales vues de côté (fig. 247) ont une 1”° crête très saïllante et placée bien en arrière de la grosse dent principale, puis une 2**° extrèmement pelite et qu on n’aperçoit pas toujours distinctement ; à la saillie latérale est fixé un ligament con- solidateur (247, a). Examinées dans une position plus oblique, les plaques onciales se présentent sous une forme un peu différente (fig. 248) et quand on les considère de face on y découvre au-dessus du crochet principal deux dents longues surmontées de 3 denticules, dont le médian un peu plus fort que les autres (fig. 249). Quelquefois ce denticule médian ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 294 atteint la longueur des 2 dents longues et se termine au même niveau. Les plaques onciales apparaissent d’abord dans le tissu des tores comme une petite pointe chilineuse dont le développement se complète peu à peu pour se ter- miner par la formation de la base. La région abdominale compte au plus 86 segments, avec des pinnules saillantes garnies chacune d'une rangée de 60 à 85 plaques onciales rétrogressives semblables à celles de la région thoracique, mais un peu plus petites, ayant au vertex une 2**° rangée non de 3 denticules, mais de 5, dont le médian plus fort, et à l'extrémité postérieure de la base une soie de soutien chitineuse large de 0**,005. Le diaphragme œsophagien, fixé aux parois du corps entre le 4*° et le 5°° segment, se prolonge en 4 sacs allongés dont les 2 dorsaux plus longs que les 2 ventraux mesurent 2 millimètres de long. La chambre postérieure thoracique reste libre entre ce diaphragme et le 1° dissépiment abdo- minal qui se trouve au 1° segment de l'abdomen. Le tissu clypéal est moins développé que chez la Lanice conchilega. Mais le canal digestif est divisé aussi en 4 régions et on retrouve dans l'intestin proprement dit les deux replis intérieurs que Claparède avait déjà vus chez la T. Meckeli (Annél. sédent., pl. X, fig. 6 et 7). Le système circulatoire est le même que celui qui a été décrit chez l'Amplhitrite Ediwarsi; la membrane vasculaire si bien figurée par Wiren pour la Terebella(Polymnia) debilis Mgr., qui est probablement la Pol/ymnia nebulosa, est très nette. Mais le cœur est particulièrement massif, atteignant jusqu'à 2 millimètres de large sur 5**,5 de long. Il se com- pose d'une enveloppe assez épaisse de tissu brun renfermant comme corps cardiaque une masse granuleuse brune qui entoure un gros vaisseau central de 0**,50 de diamètre; cette masse granuleuse est traversée de loin en loin par des fibres ou cordons bruns minces reliant le vaisseau à l’en- veloppe du cœur (fig. 250). La chaîne nerveuse, accompagnée d’une fibre nerveuse 294 : | DE SAINT-JOSEPI, colossale de 0"",028 de diamètre et enchâssée dans la couche des muscles circulaires, me paraît partout double (fig. 251); je ne la trouve nulle part aplatie comme la représente Cla- parède. Quand l'animal est mûr, toutes les parois du corps, sauf dans le dernier quart de la région abdominale, sont tapissées d'une couche épaisse de glandes génilales, sacs digitiformes de taille inégale, longs au plus de 0°°,72 sur 0°",24 de large, aplatis et rangés comme le sont les colonies d’A/cyo- nium digitatum (fig. 252). Elles renferment une masse énorme d’ovules en état de développement (fig. 253, «, à) ou de plaques de cellules spermatogènes (253, c), entremêlés de gouttelettes graisseuses jaunes de dimensions variées ne contenant pas d'éléments figurés (253, d, e, f). Il y à 6 paires d'organes segmentaires, dont 2 petites de couleur orangée aux 3°° et 4°° segments, une 3° ayant son pavillon vibratile au-dessus du diaphragme œsophagien et pendant dans le 5° segment, et enfin 3 dernières paires aux 6°, 7°° et 8% segments. Composés comme à l'ordinaire de 2 branchescommuniquantentreelleset ciliées intérieurement, ces organes débouchent chacun au dehors par leur branche externe qui traverse la papille du segment où ils sont placés. La 3*° paire est beaucoup plus considérable que les autres ; elle atteint 5 millimètres de long. Sa branche inlerne a un diamètre de 0"*,50 et sa branche externe formant un vaste réservoir est trois fois plus large (fig. 254). Entre les grosses cellules épithéliales de leurs parois sont logées de nom- breuses concrétions brunes de très petite dimension et des gouttes graisseuses claires renfermant aussi des granules qui doivent être des produits d’excrétion. La T. nebulosa a souvent une portion de la région abdo- minale régénérée. Un exemplair e de cette sorte a 20 segments abdominaux ordinaires, puis 52 segments terminaux très serrés, petits et plus PES Je trouve une fois un Distome enkysté dans l’intérieur di corps d’une P. nebulosa à l’un des segments antérieurs. En ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 225 rompant l'enveloppe du kyste, j'en fais sortir l'animal, qui se met à ramper; il mesure 0°",22 de long (fig. 255). Assez souvent dans les dragages, on rencontre des exem- plaires jeunes. Un de ceux-ci, long de 9°°,6 sur 1°*,4 de large, muni d’une seule paire de branchies très courtes et de quelques tentacules seulement, a le même nombre de segments thoraciques, la même disposition et la même forme de plaques onciales que les adultes, et 24 segments abdominaux. Il a déjà trois paires d'organes segmen- taires et on voit un Distome enkysté dans le quatrième segment. La T. nebulosa Johnst. (Johnston, Cafaloque, etc., p. 237), qui a 23 segments sétigères, est l’Amphitrite Johnstoni Mgr. À Saint-Jean-de-Luz la T. nebulosa vit dans des tubes de gros sable; mais elle est de petite taille et colorée en brun piqueté de blanc comme les exemplaires des dragages à Di- nard. Les œufs sont rouges. Manche. Atlantique. Méditerranée. Mers du Nord ? POLYMNIA NESIDENSIS D. Ch. (1). TEREBELLA LUTEA Risso. Grube, Beschr. neuer oder wenig bekannt. Annel. (Ar- chiv für Naturg., 1855, p. 116). — Eïiniges aus einer krit. Uebers. der bisher beschr. Terebellen (Jahresb. der Schles. Gesells. für 1871. Breslau, 1872, p. 50). — DanrELssen: Mgr. Malmgren, Nord. Hafs Annul., p. 319 et pl. XXI, fig. 54. — — Cunningham and Ramage, The Polych. sedent. of the Firth of Forth (Trans. of the Edinb. Soc., t. XXXIII, in-4, 1888, p. 663 et pl. XLIIT, fig. 25). — . ABBREVIATA Qfg. Quatrefages, Hist. nat. des Annél., t. Il, p. 363. — — Grube, Bemerk. über Annel. des Pariser Museums (Archiv für Naturg., 1870, p. 331). _ FLAVESCENS CIpd. Claparède, Annél. chétop. du golfe de Naples, p. 396 et pl. XXIIL, fig. 6. PoLymNiA DANIELSSENI Grube, Matth. über St. Vaast, etc. (Abh. der Schles. Gesells., 1868-1869, p. 105). — NESIDENSIS Von Marenzeller, Zur Kennt. der Adriat. Annel. IIT ter Beitrag. (Sitzb. der k. Akad. der Wiss. zu Wien t. LXXXIX, 1884, p. 201 et pl. I, fig. 5). (1) Amphitrite nesidensis. Delle Chiaje, Mem. su la storia e notom, etc., 1828, vol. IT, p. 169-179, tav. XLIIT, fig. 2-3. — Descriz. e not. degli anim. invert., etc., 1841, vol. IIL, p. 69, vol. V, p. 94, tav, CV, fig. 2-3, fide Von Marenzeller. ANN. SC. NAT. ZOOL. XVII, 15 296 DE SAINT-JOSEPIT. POLYMNIA NESIDENSIS Meyer, Sfudien über den Kürperbau der Annel. (Mitth. a der xool. Slat. zu Neapel, i. VII, 1887, p. 634 et 636). 2e _ Lo Bianco, Gli Annel. tubic. del golfo di Napoli (loc. (2 PA 5 PT: L PI. X, fig. 256-258. Assez commune dans les dragages, habitant un tube mince de sable demi-fin fixé aux Rytiphl@a. Trouvée seule- ment deux fois sur la côte, à Gleglin sous une pierre et au banc des Pourceaux sous une racine de laminaire. Le corps, légèrement renflé en avant, de couleur uniforme, soit brun rouge, soit brun foncé, soit orangé foncé, très rarement vert jaunâtre, mesure 30 à 60 millimètres de long (en gé- néral 45) sur 2 à 3 millimètres de large en avant, et compte en tout 58 à 88 segments. Le lobe céphalique a la partie antérieure peu élevée, der- rière laquelle sortent des tentacules assez épais, à gouttière ciliée, colorés en orangé foncé, aussi longs que le tiers du corps. En arrière des tentacules, le rebord étroit de la tête est couvert d'une double ou triple rangée d’'yeux. Le seg- ment buccal très mince forme au-dessous de la bouche une petite lèvre inférieure. Les segments 2, 3 et 4 oni chacun 2 petits lobes latéraux plus importants au 2" et à peine indi-. qués au 4". Ils portent aussi chacun une paire de branchies ciliées, caduques, flabelliformes, comme celles que figure Malmgren pour la 7. Damelsseni (1). La première paire, longue de 1**,20, est plus forte que la deuxième, et la deuxième que la troisième. Chaque ramuscule est terminé en général par une petite fourche. Au-dessous de la troisième paire de branchies, au 4" segment, apparaîl le premier fais- ceau sétigère, composé de soies à limbe étroit finement strié el à pointe unie. Au 5“ segment se montre le premier tore uncinigère. Il y a 17 segments sétigères avec 10 à 16 soies à chaque (1) Loc. cit., pl. XXI, fig. 54, c. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 227 faisceau. Les 6 premiers tores uncinigères ont une seule rangée de 50 plaques onciales rétrogressives; les 10 tores suivants en ont une qui souvent n’est ni nettement unique alternante comme chez la MNicolea venustula, ni nettement engrenante comme chez la Polymnia nebulosa ; il est possible que cetle disposition soit due à la pression exercée par le couvre-objet ou à une contraction musculaire. Mais la dispo- sition normale de la rangée est d’être unique alternante. Les plaques onciales vues de côté ont une double crête au vertex, la plus basse bien accusée, ia plus haute faiblement mar- quée. Dans la même rangée, on voit des plaques dont la base est arrondie en avant en forme de menton (fig. 256) et d’autres où elle se termine en pointe (fig. 257), ce qui dé- pend peut-être de la position où on les examine; à la saillie latérale au-dessous du gros crochet est fixé un très petit ligament consolidateur. Vues de face, elles ont une dent unique au-dessus du crochet principal et une rangée supé- rieure de 3 denticules (fig. 258). Il y a 6 paires de papilles disposées comme chez la P. nebu- losa et 14 écussons ventraux commençant au 3" et finissant au 16" segment, les 7 à 8 premiers plus larges, plus bas, plus rectangulaires, les suivants moins larges et plus hauts, le dernier quelquefois linéaire, irès rarement triangulaire. La région abdominale, composée de 38 à 68 segments, a à chaque segment 2 pinnules garnies de 12 à 20 plaques on- ciales rélrogressives avec soies de soutien semblables à celles du thorax, mais cinq fois plus petites. L’anus est entouré de 12 à 15 franges de 0"*,12 de long. Le diaphragme œsophagien, fixé entre le 4"et 5" segment, a 4 sacs de 0**,5 à 0"",7.de long. Le tissu clypéal intérieur s'arrête en même temps que les écussons. Le canal digestif est divisé comme chez la P. nebulosa. Les organes de la circulation sont aussi semblables; toutefois le cœur, qui est de plus petit calibre et qui se détache de l'anneau vasculaire au 8"° segment, renferme un corps cardiaque à gros cordons bruns comme celui qui a été figuré pour l’Amphitrite Edwarsi 298 DE SAINT-JOSEPH (pl. VII, fig. 219). La chaîne nerveuse est partout double et non aplalie. | La P. nesidensis a 6 paires d'organes segmentaires comme la P. nebulosa el aux mêmes segments. La 3" paire est aussi beaucoup plus longue que les autres, atteignant jusqu’à 3 millimètres el pendant dans les 5 segments qui suivent le diaphragme œsophagien; mais la branche externe manque de réservoir. Les 3 dernières paires sont très pelites et inco- lores, tandis que dans les précédentes, la branche externe est De en orangé brun. Les œufs, de 0**,12 de diamètre, sont colorés en marron ou en orangé foncé. Dans le liquide cavitaire flottent des corpuscules, les uns incolores, de 0*",012 de diamètre, renfermant des granules incolores, les autres de 0**,09 de diamètre, contenant des sranules bruns qui sont probablement des produits d’excrétion. Il est presque de règle d'observer dans les 5° à 7* segments un ou plusieurs Distomes enkystés qu'on voit se retourner dans leurs kystes. Ces Distomes sont de la même espèce que ceux de la Micolea venustula et de la Polymnia nebulosa. Souvent on rencontre la P. nesidensis à l’état jeune pas- sant par tous les degrés de développement successifs que Milne Edwards a décrits et figurés pour la P. nebulosa (1). L'exemplaire le plus jeune (3°**,15 de long sur 0**,42 de large) que j'observe a trois tentacules, quelques petits yeux, trois segments achètes, le 4" segment avec des soies limbées, puis 6 segments à rangée simple de plaques onciales rétro- gressives, à à rangée unique alternante, le tout accompagné de mamelons séligères, ce qui fait en tout 12 segments séli- gères; 26 segments abdominaux, ayant chacun de chaque côté 2 à 4 petites plaques once rétrogressives, terminent le corps; il n’y a pas encore d'organes segmentaires. Dans l'intestin se tordent de nombreuses Grégarines à peau striée (4) Ann. des sc. nat., 3%e série, t. IIT, 1845, p. 147 el suiv., et pl. VII, fig. 24, 29586. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 229 en long avec un gros noyau, que Schneider a figurées exac- tement (1), mais comme étant peut-être des larves de Né- maltoïdes, tandis que ce sont des Grégarines appartenant au genre Polyrabdina Mangazzini (2), ayant beaucoup de raies longitudinales sur la cuticule ; la Gregarina (Esarabdina Mans.) Terebellæ Kôll. en a seulement 6. À un état un peu plus avancé la jeune P. nesidensis a une paire d'organes segmentaires au 5" segment (1° uncinigère) et le tissu clypéal aux 4" et 5" segments. À la fin de ce que Milne Edwards appelle la deuxième pé- riode de développement, quand le jeune n'a encore que 8 tentacules, 1l mesure 5 millimètres de long, manque encore de branchies, a 16 segments thoraciques et 17 abdominaux, et on voit déjà se former deux paires d’organes segmenliaires au 4" et au 5" segments. D’après ce que nous avons dit plus haut, la paire du 4“ segment n'apparaît qu'après celle du 5". Plus tard, lorsqu'il y a 12 tentacules, se montre une paire de branchies rudimentaires consistant en un cirre court; les segments thoraciques sont au complet, il y a 32 segments abdominaux et les deux paires d'organes segmentaires sont bien formées ; la troisième n'a pas encore paru. Dans un exemplaire de ce dernier état, je vois au 4" seg- ment deux Distomes enkystés remuant dans leur kyste. Chez tous ces jeunes, les soies et les plaques onciales du thorax et de l'abdomen sont semblables à celles des adultes et disposées de même et l’anus est également frangé. Mers du Nord. Manche. Atlantique. Méditerranée. (1) Schneider, Grégarines des Invertébrés (Arch. de zool. expér., t. IV, 1875, pl. XXII, fig. 85 et 86). — Voir plus haut, p. 51. (2) Mangazzini, Gregarine monocistidee nuove o poco conosciute del golfo di Napoli (Atti dell’ Accad. dei Lincei, 4%e série, t. VII, 2m° semestre 1891, fasc. 7, p. 229 à 235). 230 DE SAINT-JOSEPH, GENRE THELEPUS Leuck., Mgr. (s. ampl. Gr.) (incl. LUMARA Stimpson, VENUSIA Johnst., NEOTTIS Megr., PHENACIA Qfg., HETEROPHENACIA Qfgs., THELEPO- DOPSIS Sars). , TueLEpus sEtTosus Qfg. (1). PHENACIA SETOsA Grube, Mitth. über St. Vaast, etc. (Abhand. der Schles. Gesells., 1868-1869, p. 110). — Bemerk. über die Annel. des Pariser Museums (Archiv für Naturg., 1810, t. I, p. 332). PI. X, fig. 259-262. Trouvée quelquefois dans les dragages, habitant un tube percé aux deux bouis, composé d’une membrane mince, transparente, recouverte de petites pierres et de débris de coquillages, et appliqué horizontalement dans l’intérieur des grosses coquilles d’huîtres vides ou bien s’enfonçant dans les trous de ces coquilles et en suivant les méandres. La pelli- cule du tube vue à un fort grossissement est couverte de lignes pointillées très fines se coupant à angle droit comme le tissu d'une toile. Le corps est coloré en chamois tendre uniforme, sis clair sous le ventre; les tentacules sont d’un brun orangé el les branchies filiformes très rouges. En employant le micros- cope, on voit que le dos de chaque segment coloré en chamois clair uniforme est coupé horizontalement par plu- sieurs lignes d’un chamois plus foncé entre lesquelles sont disposées des raies verticales blanches allant d’une ligne à l’autre; le tout est parsemé de petites verrues blanches dont le sommet est creusé d’une dépression assez profonde. Ces verrues, assez rares ou absentes dans la première moilié du corps, sont très nombreuses dans la dernière moitié. Les trois plus grands exemplaires que j'aie rencontrés ont 16 centimètres de long sur 1! centimètre de large à l’en- (1) Phenacia setosa. Quatrefages, Hist. nat. des Annél., t. IT, p. 376. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 231 droit le plus large du corps; ils ont l’un 50 segments sétigères auxquels font suile 38 segments sans soies ; l’autre 61 segments sétigères et 48 sans soies, le 3°°, 38 segments sétigères et 48 sans soies. Les exemplaires de 13 centimètres ont, les uns 51, les autres 61 segments sétigères et 45 sans soies. Quant à la forme générale du corps, les 6 premiers seg- ments sétigères sont plus étroits que les suivants, qui s’élar- gissent progressivement et atteignent leur plus grande taille au 16*° sétigère où ils ont 1 centimètre de large, puis ils vont en décroissant jusqu'au 22*°, à partir duquel le corps diminue rapidement pour devenir très fin à l'extrémité qui se termine par un anus central entouré de 6 à 8 petits lobes. Les 24 premiers segments semblent former une véri- table région thoracique. À partir du 27*°, les tores prennent un peu la forme de pinnules. Dès le 30°, ils se rapprochent davantage de la face ventrale, qui finit par se réduire à une ligne assez mince. Les segments 31 à 45 sont plus hauts et plus espacés que les autres; les suivants sont très serrés et étroits; les pinnules se dessinent tout à fait et deviennent extrêmement petites aux 12 derniers segments. La tête a la partie antérieure peu élevée, derrière laquelle naissent dans le sillon tentaculifère des tentacules très nom- breux et épais longs de 3 centimètres; le dos du repli est parsemé de points oculiformes. Le segment buccal, large du côté dorsal, forme du côté ventral, au-dessous de la bouche, une lèvre inférieure dis- posée comme chez l’Amplhatrite gracilis. Le deuxième seg- ment porte la première paire de branchies; les deux bran- chies, composées chacune de nombreux filaments simples (fig. 259), beaucoup plus minces que les tentacules, sont sé- parées l’une de l’autre par un court espace nu au milieu du dos. Tous ces filaments, peu caducs, renferment un vaisseau branchial en anse avec petites anses vasculaires transver- sales, et sont disposés à chaque segment branchifère sur deux rangées transversales parallèles. La première paire de 232 | DE SAINT-JOSEPH. branchies est plus étendue du côté du ventre que la 2", qui est placée sur le 3" segment, où se trouve le 1* mamelon sétigère (1). Enfin, la troisième paire de branchies, moins étendue encore que la 2" du côté ventral et suivie d’un ma- melon sétigère plus gros et plus distinct, se trouve sur le 4 segment. Chez les exemplaires jeunes les filaments bran- chiaux sont beaucoup moins nombreux, 6 à 7 de chaque côté aux 2 premières paires, 2 à 3 à la 3" paire, etilyaun espace beaucoup plus grand sur le dos que chez les adultes entre chaque branchie. Les mamelons sétigères sont assez hauts et les soies d’un jaune brillant disposées en éventail. Au nombre de 30 dans les segments antérieurs, elles ne sont plus dans les derniers qu'au nombre de 11, dont 6 plus longues et 5 plus courtes, toutes de même forme avec un limbe strié et une pointe très fine non dentelée. Les tores uncinigères apparaissent au 5" segment pour continuer Jusqu'à l'extrémité du corps. Tous ont une seule rangée de plaques onciales rétrogressives, doni on compte 260 dans les segments antérieurs, 150 au 30" segment, le nombre en allant ensuite en décroissant peu à peu. Comme chez plusieurs autres espèces, ces rangées rélrogressives se recourbent en dessous à une de leurs extrémités pour former une seconde rangée (rangée parabolique de Clapa- ride), très courte, également rétrogressive, composée de 15 à 20 plaques onciales et terminée par 5 à 6 plaques en voie de formation. Dans les segments qui font suite aux segments sétigères, il n’y a plus que 70 plaques, puis 55 à 60, et elles sont accompagnées de soies de soutien postérieures chiti- neuses et siriées. Ces plaques onciales. plus larges que hautes ont, comme celles de tous les Amphitritea à branchies filiformes avec plaques onciales aviculaires, une base très massive en forme de sabot, terminée en avant par une sorte de bouton arrondi. (1) Ce mamelon sétigère, caché par les branchies, a sans doute échappé à Grube, qui place le {2 faisceau sétigère au 4e segment seulement. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 233 Vues de côté, elles ont au vertex une crête surmontée d’une autre très indistincte, et au-dessous du gros bouton arrondi _ qui termine la base un petit prolongement en cône tronqué (fig. 260). Il n'y a pas de ligament consolidateur, ni de mus- cle à la partie antérieure de la base, le gros bouton assurant la fixité de la plaque. Vues de face, elles ont deux dents supplémentaires dominant la dent principale, et tout à fait en haut un denticule (fig. 261) accompagné quelquefois de deux denticules encore plus petits. Les écussons ventraux sont tellement indistincts qu’on peut presque dire qu'ils n'existent pas. Quelquelois 1ls sem- blent un peu plus marqués aux segments 9-17. Il y a une petite papille de chaque côté du corps aux seg- ments 4, 5, 6 et 7. Celle du 4** segment est placée au-des- sous du mamelon sétigère et celle des 3 autres entre ce ma- melon et le tore uncinigère (fig. 259, a). La plupart des grands exemplaires sont bourrés d'œufs violacés de 0"*, 14 de diamètre ou de régimes de sperma- tozoides. Le tissu clypéal intérieur est peu développé. Il n’y a pas de diaphragme œsophagien. Il en résulte que, chez les exem- plaires mûrs, les œufs et les spermatozoïdes flottant dans le liquide cavitaire se répandent jusqu'autour du cerveau, et que l’œsophsge n'étant pas maintenu en place par un dia- phragme, les ligaments mésentériques dorsaux et ventraux commencent dès le 3% segment pour persister jusqu'à la fin de l'intestin. | L'œsophage s'étend du 3" au 10% segment, l'estomac glandulaire du 11" au 18" et l’estomac chitineux du 19" au 24%. Il y a donc jusque-là une véritable région thoracique, comme il à été dit plus haut, quoique les faisceaux séligères persistent beaucoup plus loin. L'œsophage a dans le 3* segment un repli intérieur de taille considérable (fig. 262); il est ensuite comprimé dans le sens de l’axe du corps aux segments 4-6 et ne devient rond qu'aux segments 7-10. L’estomac chitineux à une constric- 234 DE SAINT-JOSEPH. lion dans le 21*° segment. Le 1° dissépiment se trouve dans le 25% segment où commence l'intestin, qui a 2 replis inté- rieurs comme ceux qui ont été figurés pour l'Amphitrite Ed- warsi (pl. VIE, fig. 213, À). Le système circulatoire est le même que chez l’'Amphitrite Ediwarsi, et on voit la membrane vasculaire appliquée sur les parois du canal digestif, dès l'estomac glandulaire. Le cœur proprement ditest court avec un corps cardiaque peu déve- loppé. A parür du 7“ segment, il me paraît continuer en avant jusqu’au 2", sous forme d’un gros vaisseau de 07,1 de diamètre placé entre l’œsophage et la paroi dorsale du corps dans le ligament mésentérique dorsal, comme l’est le vaisseau ventral dans le ligament mésentérique ventral entre l’æœsophage et la chaîne nerveuse. Le cerveau, d’assez grande dimension, est unilobé. La _ chaîne nerveuse, d’abord simple, est séparée en deux par un névrilème, à partir du 6" segment. Je ne découvre pas de fibre nerveuse colossale. Les organes segmentaires avec pavillon vibratile de taille considérable sont au nombre de 4 paires aux segments 4, 5, 6 et 7, augmentant de longueur à chacun de ces segments, de sorte que la 4*° paire, qui se trouve dans le 7° segment, atteint 4 millimètres de long et pend jusque dans le 12". Manche. Sous-famille des Polycirridea Mgr. (Férébelliens abranches Qfc.). Le nombre des segments sétigères ne peut servir à établir des genres parmi les Polycirrides et n’est pas même utile pour distinguer les espèces, car nous verrons plus bas par quelques exemples que ce nombre varie dans la même espèce selon les individus. Il en est de même du numéro du segment où apparaissent les premières plaques onciales. Comme Clapa- rède et Langerhans, je suis donc d’avis qu'il faut verser les genres Leucariste Mgr. et Ereutho Mgr. dans le genre plus large Polycirrus Gr. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 235 La présence ou l'absence complète de plaques onciales et la forme de ces plaques me paraissent chez les Polycirrides devoir être les seules bases de la classification. Pas de plaques onciales. — Lysilla Mgr. Plaques onciales aciculiformes. — Amæa Mgr. Plaques onciales aviculaires. — Polycirrus Gr. (incl. Ereutho Mgr., Leucariste Mgr., A phlebina (Apneumæa) Qg., Cyaxares Kbg., Dejoces Kbg.). Peut-être pourrait-on partager le genre Polycirrus en 2 genres ou sous-genres, comme l'indique Langerhans, l'un manquant de plaques onciales thoraciques (sans soies de sou- tien) et n'ayant que des plaques onciales abdominales (avec soies de soutien), l’autre ayant des plaques onciales des deux sortes. Les endoparasites des Polycirridea sont différents de ceux des Amplhitritea. Je trouve dans l'intestin de toutes les es- pèces de Polycirrides de Dinard un Nématoïde que je dé- erirai plus loin à propos du Polycirrus caliendrum; 11 y en a quelquefois 10 à 12 dans le même hôte. Chez un Polycirrus denticulatus N. S. j’observe une fois dans l'intestin un scolex de Tetrarhynchus. GENRE POLYCIRRUS Gr. nec Mgr. (inc/. EREUTHO Mgr., LEUCARISTE Mgr., APHLEBINA (Apneumaæa) Qfg., CYAXARES Kbg., DEJOCES Kbg.). Toutes les espèces de Polycirrides que Je rencontre à Dinard appartiennent à ce genre et les remarques suivantes leur sont applicables. Je ne les trouve que dans les dragages et jamais sur la côte, habitant quelquefois de petits tubes de sable très fin, sur les touffes de Xytiphlæa et le plus souvent logés dans les trous des vieilles coquilles. Les plaques onciales thoraciques et abdominales sont tou- jours en rangée simple rétrogressive. La tête, concave du côté ventral et derrière laquelle s’élè- 236 DE SAINT-JOSEPH. vent des tentacules en nombre considérable du côté dorsal, se dresse comme un lobe plissé sur les côtés, en forme de mufle, ou s’étalant en forme de feuille. | L'hypoderme, lorsque l'animal se contracte, paraît qua- drillé comme chez le Sc/erocheilus minutus (pl. V, fig. 128). Le premier écusson ventral est impair, occupant toute la largeur du segment buccal du côté ventral. Les autres écus- sons sont placés par paires de chaque côté d’une ligne longi- tudinale médiane à quelques-uns des segments suivants, à raison d’une paire par segment. Dans l'indication du nombre des écussons, il ne sera tenu compte que des écussons pairs. | Le tissu clypéal existe dans l'intérieur du corps aux seg- ments à écussons. Il n’y a pas de vaisseaux, ni de diaphragme œsophagien. Le liquide cavitaire, qui contient toujours des amibocytes et quelquefois des hématies, mis en mouvement par les contrac- tions continuelles du corps, est poussé dans les tentacules qui, suppléant aux branchies, sont plus nombreux que chez les Amphitritea. Le canal digestif, maintenu en place par un ligament mé- sentérique dorsal et par des brides latérales qui le rattachent aux parois du corps, à les mêmes divisions que chez les Amplaitritea: œsophage incolore, estomac glandulaire jaune, estomac chitineux gris et intestin jaune, ce dernier com- mençant avec la région abdominale, c’est-à-dire au 13° seg- ment sétigère, avec les plaques onciales à soies de soutien. La chaîne nerveuse ventrale double se voit bien par trans- parence du côlé ventral (1). Les organes segmentaires sont de même forme que ceux des Amphaitritea. Le corps se rompt très souvent entre Le 8” et le 9*° ou entre le 9 et le 10" segment sétigère ; alors l'æœsophage avec son (1) Mc Intosh trouve deux fibres nerveuses colossales chez le Polycirrus (Ereutho) Langerhansi Mc Int. cu Peut-être en est-il de même chez les autres espèces du genre. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. VE 1 orifice quadrilobé, et la partie antérieure plus large de l’esto- mac glandulaire qui y fait suite sont arrachés du fragment antérieur du corps qui se referme et semble alors terminé par un véritable sphincter. C’est d'un Po/ycirrus caliendrum dans cet état que Claparède a représenté le fragment anté- rieur dans ses Annélides du golfe de Naples (pl. XXIX, fig. 2). La partie du canal digestif ainsi retirée et mise à nu précède le fragment postérieur et y pénètre sans solution de con- linuilé. POLYCIRRUS CALIENDRUM Clpd. (1). POLYCIRRUS CALIENDRUM Lo Bianco, Gli Annel. tubic. del goifo di Napoli (loc. cit., p. 59). PI. X, fig. 263-269. Assez commun dans les dragages. La couleur du corps est orangée tirant quelquefois sur le jaune safran, el il en est de même des tentacules et des œufs. La longueur varie de 3 à 10 centimètres et la largeur au thorax de 2 à 4 millimètres. Le nombre des segments sétigères est très variable. Un exemplaire de 3 centimètres en a 34 et 28 non séligères ; un autre de 3 centimètres en a 39 et 25 non séligères ; un 3" de 4 centimètres en a 28 et 69 non séligères ; un 4" de 4 centimètres et demi en a 28 et 76 non sétigères; un 5" de 9 centimètres en a 59 et 42 non sétigères; enfin un 6" de 10 centimètres en a 38 et 75 non séligères. Les soies capillaires non limbées à pointe unie qui appa- raissent au 2" segment sont chez les grands exemplaires au nombre de 40 à 45 à chaque faisceau, dont 20 plus courtes que les autres. | Les plaques onciales thoraciques rétrogressives commen- cent en général au 9" segment sétigère. Au nombre de 4 à 8 à chaque tore, elles ne sont pas de même forme que les plaques abdominales; vues de côté (fig. 263), elles ont une (1) Annélides du golfe de Naples, p. 406, et pl. XXIX, fig. 2. 238 DE SAINT-JOSEPIT. seule crête comme celles-ci, mais une base beaucoup moins longue. Vues de face (fig. 264), elles ont, au-dessus du gros crochet, plusieurs denticules excessivement fins, qui me paraissent manquer aux plaques abdominales, où ils sont remplacés par une dent unique assez grosse. Ces dernières (fig. 265 et 266) se montrent invariablement au 13" seg- ment sétigère, accompagnées de soies de soutien et au nombre de 14 à 24 à chaque pinnule. C’est là que com- mence la région abdominale. Il y a 8 écussons ventraux pairs. Les six paires d’organes segmentaires occupant les 6 pre- miers segments séligères sont de grandeur inégale : la 1° paire est plus forte que la 2”, et la 3", atteignant jusqu'au 9" ou 10" segment, est plus forte que la 2“; quant aux 3 der- nières, elles sont semblables entre elles et moins importantes que.les précédentes. Chacun de ces organes consiste en un canal cilié intérieurement doni les deux branches recourbées sont accolées l’une à l’autre. Une de ces branches colorée en orangé ou en rouge débouche dans l'intérieur du corps par un large pavillon cilié ; l’autre, grise ou incolore, s'ouvre à l'extérieur par un pore cilié (fig. 267). Les tentacules, très nombreux, formant une véritable per- ruque, ont une belle phosphorescence bleue ou violette, mais le corps n’est pas phosphorescent. Chez les exemplaires mûrs, la cavité du corps renferme des œufs ou des disques nucléaires de spermatozoïdes en voie de formation comme ceux qu'on rencontre chez tant d’Annélides. L’anus terminal est entouré de petits lobes. Quelquefois j'observe, circulant dans l'intestin, des Néma- toïdes mâles et femelles au nombre de 8 à 10. Ces Néma- toïdes endoparasites (fig. 268), sans aucune armature à la bouche, sans veux, longs de 1 millimètre sur 0"°,03 de large, ont la peau très nettement striée en travers, un organe laté- ral en avant, un œæsophage légèrement brun et la partie pos- térieure du corps se terminant en pointe effilée après l'anus. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 239 La femelle a un ovaire double bien marqué, avec vulve située au milieu du corps, par laquelle elle pond dans l'in- testin de son hôte de gros œufs grisâtres, oblongs, longs de 0, 09 sur 0°", 06 de large. Le mâle a 2 spicules et la parlie du corps dans laquelle ils sont situés est entourée d'une membrane diaphane (fig. 269) qu'on retrouve chez quelques mâles de Nématoïdes parasites et qui est peut-être un réservoir séminal. Méditerranée. POLYCIRRUS AURANTIACUS Gr. (1). POLyCIRRUS AURANTIACUS Langerhans, Die Wurmfauna von Madeira (Zeits. für Wiss. Zool., t. XXXIV, 1880, p. 28, et fig. 23 et 52. — Ibid., t. XL, 1884, p. 266). — — Lo Bianco, Gli Annel. tubic. del golfo di Napoli (loc. cit., p. 60). Ce Polycirrus découvert par Grube à Cherso, puis signalé par lui à Saint-Vaast, à Saint-Malo et à Roscoff, se trouve aussi à Dinard dans les dragages, mais moins souvent que le P. caliendrum, auquel il ressemble beaucoup, comme l'ont déjà remarqué Claparède et Langerhans. Le corps très diffluent, de couleur orangée plus foncée que celui du P. caliendrum, est en général de grande taille (8 à 10 centimètres), ce qui est plus rare chez le P. caliendrum. Le nombre des écussons pairs varie de 8 à 11; dans ce dernier cas les écussons des 3 derniers paires sont plus petits et plus écartés de la ligne médiane ventrale. Mais les tentacules orangés émettent aussi une belle phosphorescence bleue ou violette et le nombre des segments sétigères est aussi très variable, comme l’a déjà établi Langerhans. J'en trouve 29, 36, 40, suivis le plus souvent de 80 à 85 seg- ments non sétigères. Les plaques onciales thoraciques et abdominales sont semblables à celles du P. caliendrum ; les 1° se montrent du (4) Beschr.. neuer oder wenig bekannt. Annel. (Arch. für Naturg., 1860, t. I, p. 110). 240 DE SAINT-JOSEPII. 7" au 9" segment sétigère, les secondes invariablement au 13" sétigère. Le seule différence importante avec le P. calien- drum c’est qu'ici il y a seulement 3 paires d'organes segmen- aires au lieu de 6; la dernière paire est plus forte que les 2 autres. J'observe sur les brides qui maintiennent le canal digestif en place.des amibocytes en voie de formation, qui se détachent pour tomber dans Ia cavité somatique. Méditerranée. Atlantique. POLYCIRRUS TENUISETIS Lang. (1). Cette pelite espèce, non phosphorescente, est très commune dans les dragages de toutes les profondeurs. Le corps, tout à fait incolore, a 10à 16 millimètres de long sur 1 millimètre à 1°, 5 de large, avec 9 écussons ventraux pairs et 50 à 57 segments en tout. Les tentacules incolores sont assez courts et assez épais. Il y a 13 à 19 segments sétigè- res et en général 37 non sétigères. Les soies, très minces, à pointe unie, sont au nombre de 10 à 12 à chaque faisceau , les unes absolument capillaires, les autres faiblement limbées. Les plaques onciales thoraciques commencent au 7“,8",9" ou 10” segment sétigère, et sont remplacées au 13" segment séti- gère et à tous les suivants par des plaques onciales avec soies de soutien qui leur sont semblables, ayant seulement la base un peu plus longue et un peu plus mince. Vues de côté, ces plaques ont 2 crêtes au vertex; vues de face, elles ont au-dessus du crochet principal 1 grosse dent surmontée de de 6 à 8 denticules. Quand les plaques onciales thoraciques commencent au 10" segment séligère, 1l y en a 6 au 10", 7 au 11", 8 au 12“, etil y à 20 plaques abdominales au 13" segment et aux suivants. Les 3 paires d'organes seg- mentaires sont incolores. Atlantique. (4) Die Wurmfauna von Madeira (Zeits. für Wiss. Zool., L. XXXIV, 1880, p. 110, et pl. V, fig. 25). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 241 POLYCIRRUS HÆMATODES Clpd. (1). POLYCIRRUS HÆMATODES Langerhans, Die Wurmfauna von Madeira (Zeits. für Wiss. Zool., t. XL, 1884, p. 265 et pl. XVI, fig. 26). — — Cuénot, Études sur le sang et les glandes lymphatiques des Invertébrés (Arch. de zool. expér., 2me série, t. IX, 1891, p. 414). —- — Lo Bianco, Gli Annel. lubic. del golfo di Napoli (loc. cit., p. 60). APNEUMÆA LEONCINA? Qfg. Quatrefages, His{. nat. des Annél., t. IT, p. 382, et pl. XIV, fig. 10-11. PI. X, fig. 270. Extrèmement commun dans les dragages. Le corps, composé en général de 80 segments en tout, long de 17 millimètres sur 0**, 72 de large dans la partie anté- rieure, est à proprement parler incolore, mais paraît coloré en rouge vif à cause du sang vu par transparence qui le rem- plit. Les globules du sang très rouges, mêlés au liquide cavi- taire, sont constamment mis en mouvement par les contrac- lions incessantes de la paroi musculaire du corps. L’intestin jaune vif tranche sur le tout. Le plus souvent l'animal est roulé en spirale et son corps disparaît sous un amas inex- tricable de tentacules plus longs que le corps qu'ils servent à haler. Rampant dans tous les sens, parcourus par des ondées sanguines, ils sont dans un état continuel d'extension et de contraction, et lorsqu'ils ne renferment pas de sang, ils sont incolores. Il y a en général 22 segments sétigères, chaque faisceau se composant de 8 à 12 soies à pointe unie, les unes pure- ment capillaires, les autres faiblement limbées. Elles appa- raissent au 2°° segment. Les plaques onciales thoraciques manquent. Les plaques onciales abdominales, en rangées rélrogres- sives de 15 à 20, toutes accompagnées de soies de soutien, se montrent au 13"° segment sétigère pour continuer jusqu'à la fin du corps. Vues de côté, ces plaques ont une double (1) Aphlebina hæmatodes. Claparède, Glanures A M parmi les Annél. de Port-Vendres, in-4, 1864, p. 24, et id IL, tig. ANN. SC. NAT. ZOOL. Xvu, 16 249 DE SAINT-JOSEPH. crête au vertex comme les figure Langerhans ; vues de face, elles ont une dent unique placée au-dessus du crochet prin- cipal et surmontée de 3 ou 4 denticules très petits (fig. 270). Les écussons ventraux pairs sont au nombre de 8. Les 6 paires d'organes segmentaires placées dans les seg- ments 2-7 sont de grandeur inégale comme chez le P. calien- drum. La branche dont le pavillon cilié débouche à l’intérieur est rougeâtre, brune ou d’un grissale; celle qui débouche à l'extérieur par le pore cilié est incolore. Quelquefois, lorsque le corps se rompt entre le 9*° et le 10*° segment, on voit sortir au point de rupture, et pris dans le sphincter qui se produit alors, une sorte de cæcum qui est l’extrémité d’un des organes segmentaires de la 3*° paire. Le liquide cavitaire contient des œufs gris ou bruns de 0**.13 de diamètre, des amibocytes ovales, pâles, de 0**,04 de long sur 0°”, 026 de large, et enfin des globules du sang très rouges de 0°*, 010 à 0°”, 016 de diamètre, qui poussent de petits pseudopodes dans l’eau de mer. Cette espèce n’est pas phosphorescente. Méditerranée. Atlantique. POLYCIRRUS DENTICULATUS N. S. PI. X, fig. 274-274. Ce Polycirrus non phosphorescent est voisin du P. éri- glandula Lang., comme le P. caliendrum l'est du P. auran- tiacus. Il en diffère surtout en ce qu'il a 6 paires d'organes segmentaires au lieu de 3. [l paraît aussi atteindre une plus grande taille et les plaques onciales ne sont pas exactement semblables. Le corps est incolore, ou très légèrement jaunâtre comme les tentacules. Deux exemplaires, de 8 millimètres de long, ont l’un 14 segments séligères el 46 non sétigères avec plaques onciales thoraciques à partir du 10*° segment, l'autre 15 seg- ments sétigères et 37 non sétigères, avec plaques onciales ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 243 thoraciques à partir du 9*°; un 3*°, de 16 millimètres, a 15 segments séligères et 53 non sétigères, avec une seule pla- que onciale au 10"° segment sétigère, et 2 au 11*° et au 12°*; un 4°, de 15 millimètres de long, a 13 segments sétigères et 58 non sétigères, 1l a 5 plaques onciales thoraciques au 9° segment sétigère, 6 au 10°, 10 au 11° et 12 au 12*°. A un seul engeirel je ne trouve pas une seule le on- ciale thoracique. Chez tous ces exemplaires les plaques onciales abdomi- nales rétrogressives à soies de soutien commencent au 13*° segment séligère, et sont au nombre de 25 à 40 à cha- que pinnule. Les faisceaux de soies dorsales se composent en général de 8 longues soies limbées et dentelées (fig. 271), et de 4 ou 5 plus petites. Ils commencent au 2°° segment. Les plaques onciales thoraciques (fig. 272) ont la base plus large et moins longue que les plaques abdominales (fig. 273). Toutes ont une double crête au vertex; vues de face, elles ont une forte dent supplémentaire au-dessus du crochet principal et 5 à 6 denticules au-dessus de la dent supplémentaire. Il y a 8 écussons ventraux pairs. Les 6 paires d'organes segmentaires sont grisâtres; les œufs, roses. Dans l'intestin d'un exemplaire je trouve un scolex de Tetrarhynque Kg. 274). Les autres Polycirrus qui ont des soies en pointe dentelée sont : le P. (Ereutho) serrisetis Gr. (1), le P. triglandula Lang., le P. Boholensis Gr. Ann. Semper., l’Ereutho Kerque- lensis Me Int. Chall., le Po/ycirrus Kerquelensis Mc Int. Chall., le Dejoces Chilensis Kbg. (Polycirrus Chilensis Schmarda?) et enfin le P. (Ereutho) Smitti Mgr., qui d’après Cunningham a des soies à pointe dentelée. (4) Mitiheil. über St Malo und Roscoff (Abhandl. der Schles. Gesells., 1869- 1872, p. 142). — Jahresb. der Schles. Gesells. für 1869. Breslau, 1870, p. 69. 24% DE SAINT-JOSEPH. Sous-famille des Trichobranchidea Mgr. GENRE TRICHOBRANCHUS Mgr. TRICHOBRANCHUS GLACIALIS Mgr. (1). TRICHOBRANCHUS GLACIALIS Mc Intosh, On the structure of the british Nemerteans and some new british Annelids (Trans. Roy. Edinb. Soc., t. XXV, in-4, p. 425, et pl. XVI, fig. 7-8). — — Verrill, Notice of recent additions to the marine inverte- brate fauna of the N.-E. coast of America (Proceed. of the U. S. National Museum, t. II, 1879, p. 181). — — Langerhans, Ueber einige Canarische Anneliden (Nova acta, etc., t. XLIIT, 1881, p. 117, et pl. I, fig. 24 et 26). — Die Wurmfauna von Madeira (Zeits. für Wiss. Zool., t. XL, 1884, p. 262). — — Levinsen, Syst. geogr. Oversigt over de Nord. Annul. (Vidensk. Meddels. for 1883. Copenhague, 1884, p. 176). — —- Webster and Benedict, The Annel. chætop. of Eastport, Maïne (U.S. commiss. of fisheries, XIII for 1885, publié en 1887, p. 750). — — Meyer, Studien über den Kürperbau der Annel.(Mitth.aus der zool. Stat. zu Neapel, t. VII, 1887, p. 634 et 636). — — Lo Bianco, Gli Annel. tubic. del golfo di Napoli (loc. cit., p. 58). PI. X, fig. 275-278. Trouvé seulement deux fois, dont l’une dans un dragage et l’autre au Haumet. Habitant un tube de sable demi-fin fixé à des Aytiphlea. Un de ces exemplaires est une femelle mürerenfermant des œufs orangés, et mesurant 2 centimètres de long sur 3 milli- mètres de large. Le corps est de couleur orangée, les tenta- cules formant une véritable forêt sont légèrement violets et les branchies filiformes d’un rouge sombre. La tête où je trouve 20 points oculaires de chaque côté, les tentacules, les branchies et la région thoracique sont très exactement décrits par Malmgren. Il y a donc 15 seg- ments sétigères ayant chacun des tores uncinigères. Les soïies capillaires avec limbe étroit, au nombre de 10 (4) Nord. hafs ÀÂn ul., p. 395, et pl. XXIV, fig. 65. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 243 par faisceau, dont 5 plus longues et 5 plus courtes, sont bien telles que Malmgren les figure. Les crochets, à long manu- brium (fig. 275) rappelant ceux de certains Sabellides, ont un verlex à 2 très petites crêtes. Vus de face, ils se mon- trent entourés d’un capuchon arrondi et strié (fig. 276). Il y en à d'abord 5, puis le nombre s'en élève jusqu'à 22 à chaque tore, toujours sur une seule rangée rétrogressive. Les 43 segments abdominaux ont de chaque côté une pinnule tronquée, garnie de plaques onciales extrêmement - petites, dont le vertex a 2 crêtes (fig. 277); en les observant de face, on y voit au-dessus du crochet principal une 1 rangée de 12, puis une seconde de 18 à 20 très petits denticules (fig. 278). Elles sont rétrogressives, accompa- gnées de longues soies de soutien, et au nombre de 25 à 45 à chaque pinnule. L’anus terminal n’est entouré ni de franges ni de papilles. Il y a 3 paires d'organes segmentaires, dont une à chacun des segments 3, 4 et 5, semblables à des organes segmen- taires d’'Amplatritea. La 2°° paire est plus forte que les autres et la 3° plus petite. Meyer signale encore trois autres paires postérieures peu développées que le mauvais état de mes exemplaires m'empêche sans doute de voir. Le canal digestif me paraît divisé, comme chez les À mphitritea, en œsophage, estomac glandulaire, estomac chitineux et inteslin, ce dernier commençant au 2% segment abdominal. De la partie anté- rieure de l'estomac glandulaire, à son point de jonction avec l'œsophage, au 5*° segment, il se détache un cæcum digiti- forme long de ! millimètre sur 0*,1 de large, qui se diri- geant vers la tête, pénètre dans les 2 segments précédents. La description de Langerhans diffère sur quelques points de celle de Malmgren et de la mienne, mais l’exemplaire qu'il a examiné est un jeune encore incomplètement formé. L'aire de celte espèce paraît fort étendue, puisqu'on la retrouve depuis le Spitzherg jusqu'aux Canaries et aux côtes de l'Amérique du Nord, et dans la Méditerranée. 246 | DE SAINT-JOSEPII. FAMILLE DES SERPULIENS Burm. (Gr. Annul. Semper. char. emend.). La famille des Serpuliens a été démembrée par Malm- gren (1) en 3 familles : Sabellides, Ériographides, Serpuli- des, que Meyer (2) adopta à titre de tribus en y ajoutant la tribu des Amphicorides. Comme Claparède (3), je ne pense pas qu’il y ait lieu de scinder les Serpuliens en familles ; la division en 2 tribus me paraît suffisante telle que Langer- hans (4) l’a établie : Sabellides et Serpulides, les Ériogra- phides et les Amphicorides rentrant dans la tribu des Sabellides. Claparède (5), avant d’avoir admis comme il le fit plus tard (6) la tribu des Ériographides, donnait comme caractère aux Sabellides l'absence de membrane thoraci- que, et aux Serpulides l'existence de cette membrane. C’est aussi l'opinion de Langerhans. Mais comme on a découvert depuis eux deux genres de Serpulides sans membrane thora- cique (Chitinopoma Lev., Hyalopomatus Von Marenz.), il faut chercher un caractère distinctif plus général, et c'est dans la nature du tube qu’il me semble le trouver (7). Je définirais ainsi chacune de ces 2 tribus: | Trisu I. Sabellides. — Tube formé de mucine de consis- tance très variable et plus ou moins transparente, recou- vert ou non de vase, de sable ou de débris de coquilles. Pas de membrane thoracique. Pas d'opercule. Trisu IL. Serpulides.— Tube dur formé de mucine combi- née avec du calcaire opaque ou très rarement avec une subs- (1) Ann. polych., 1867, p. 221 et 227. (2) Stud. über den Kürperbau der Annel. (Mitth. aus der zool. Stat. zu Neapel, t. VIL, 1887, p. 712). (3) Annél. du golfe de Naples, p. 409. (4) Die Wurmfauna von Madeira (Zeits. für Wiss. Zool., t. XXXIV, 1880, ne cit., p. #10. (6) Suppl. aux Annél. du golfe de Naples, P- 133. (7) Un autre caractère général serait la présence (Sabelides) ou l'absence (Serpulides) de cellules cartilagineuses aux branchies; mais il est difficile de se servir de différences histologiques pour établir de grandes divisions. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 2417 tance cristalline translucide comme la calcédoine. Presque toujours membrane thoracique et opercule. La classification des Serpuliens est difficile, les espèces étant moins stables dans cette famille que dans aucune autre des Annélides polychètes. En commençant par les Sabellides et pour ne parler que de ceux de Dinard, on observe, dans la même espèce, que la couleur du corps ou des branchies varie souvent (Sabella pavonina, Branchiomma vesiculosum) ; il en est de même du nombre des branchies chez presque toutes les espèces (1), de la forme de la collerette (Dasychone Bombyx, Potamilla reni- formis), du nombre des segments thoraciques (S. pavonina, Branchiomma vesiculosum, Dasychone Bombyx, Potamilla reniformis, Potamilla Torelli, Bispira volutacornis, Oria Ar- mandi, Amplaiglena Mediterranea), du nombre inégal des seg- ments thoraciques de chaque côté du corps chez certains exem- plaires (Bispira volutacornis, S. pavonina, B. vesiculosum , D. Bombyx), du nombre ou de la position des yeux et des otocystes (D. Bombyr, Myxicola Dinardensis N. S.). S'il est difficile de s'en rapporter à ces caractères pour l'espèce, il en est de même pour les genres, dans la détermination desquels on ne peut non plus faire entrer le nombre et la forme des organes qui entourent la bouche et varient sou- vent dans le même genre (Branchiomma, Jasmineira). Il à donc fallu se borner pour la diagnose des genres des Sabel- lides, et pour leur groupement, à la forme des crochets (2), à l'indication des soies ventrales lorsqu'elles accompagnent ces crochets au thorax en seconde rangée, à la forme des branchies et, dans certains cas, à la présence ou à l’absence (1) Ce nombre augmente avec l’âge et on trouve très fréquemment des branchies en voie de formation du côté ventral de chacun des lobes bran- chiaux. 0% de (2) Les crochets aviculaires des Sabellides, vus de face, ont, comme les plaques onciales des Térébelliens, des rangées transversales de denticules superposées à la grosse dent pointue du crochet, mais ces denticules, très nombreux et de même taille, sont en nombre à peu près égal à chaque rangée et ne peuvent servir, comme chez les Térébelliens, de moyen de classification. Leur direction est rétrogressive. 248 DE SAINT-JOSEPH. de la collerette. Enfin 1l est souvent utile d'indiquer si les soies dorsales thoraciques sont d’une seule forme ou de deux formes différentes. C'est d’après ces principes que Langerhans (1) a opéré un groupement qui, tout en me paraissant satisfaisant et me ser- vant de base, doit être modifié sur plusieurs points d’après mes observations, et complété sur d’autres par l’introduction de genres nouveaux. | Voici donc comment je classerais les genres des Sabel- lides : I. Tores du thorax avec 2 rangées de soies (crochets de formé avicu- laire et soies en pioche). 1“. 1 seule rangée de soies (crochets aviculaires) aux tores abdomi- naux. 1° Avec collerette : A. Lames basilaires branchiales décrivant plusieurs tours de spire : a. Les 2 lobes branchiaux inégaux. Soies dorsales d’une seule sorte au thorax (2). — Spirographis Viv., Qfs. rev. b. Les 2 lobes branchiaux égaux. Soies dorsales de 2 sortes au thorax. — Bispira Kr. (Distylia Qfg.). B. Lames basilaires branchiales ne décrivant pas plusieurs tours de spire : | a. Pas d’yeux subterminaux aux branchies : «. Soies dorsales d’une seule sorte au thorax. — Sabella L., Sars char. emend. 8. Soies dorsales de 2 sortes au thorax: 81. Soies abdominales d’une seule sorte. — Potamilla Mgr. 82. Soies abdominales de 2 sortes : Soies du 1* segment thoracique placées en rangées linéaires, se dirigeant vers la tête. Base postérieure de tous les crochets aviculaires courte. — Hypsicomus Gr. (3). Soies du 1° segment thoracique formant un petit fais- ceau ordinaire. Base postérieure des crochets aviculaires thoraciques très longue. — Potamis Ehl. (4) Die Wurmfauna von Madeira (Zeits. für Wiss. Zool., t. XXXIV, 1880, p. 1141). L (2) Je regarde comme étant d’une seule sorte les soies capillaires limbées, que le limbe soit un peu plus ou un peu moins large. (3) La Laonome Hæckelii Mc. Int. Chall. doit rentrer dans ce genre. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 249 b. Yeux subterminaux aux branchies : Soies dorsales d’une seule sorte au thorax. — Bran- chiomma Küll., Clpd. char. emend. 2° Sans collerette : Soies dorsales de 2 sortes au thorax. — Amphiglena Clpd. 1’. 2 rangées de soies (crochets aviculaires et soies en pioche) aux tores abdominaux. Soies du 1° segment thoracique disposées en 2 ran- gées obliques. Soies thoraciques et soies abdominales de 2 sortes. — Protulides Webst. II. Tores du thorax avec une seule rangée de soies (crochets avicu- laires ou à long manubrium). — Une seule rangée de crochets aviculaires ou à long manubrium ou de plaques onciales aux tores abdominaux. A. Crochets de forme aviculaire au thorax. Crochets de forme aviculaire à l’abdomen : a. Branchies avec appendices dorsaux. Soies dorsales thora- ciques d’une seule sorte. — Dasychone Sars. b. Branchies sans appendices dorsaux : «. Soies dorsales thoraciques de 2 sortes : Manquant au 1° segment. Base postérieure des cro- chets thoraciques et abdominaux tronquée. — Laonome Mgr. nec Kbg. (1). | Disposées en double rangée angulaire au 1° segment. Base postérieure des crochets thoraciques et abdomi- naux ordinaire. — Notaulax Tauber, Lev. rev. 8. Soies dorsales thoraciques d’une seule sorte : 1° Lobes branchiaux formant de chaque côté un double demi-cercle concentrique. — Sabellastarte Kr., char. auct. (2). 2° Lobes branchiaux ne formant pas de double demi- cercle concentrique. — Eurato N. G. (3). (4) Dans ce genre ne rentreraient ni la Laonome antaretica Kbg. pour la- quelle Kinberg avait modifié la diagnose de Malmgren à cause de longs crochets subrostrés qui accompagnent les crochets à base tronquée, ni la Laonome salmacidis Clpd., qui n’a partout que des soies limbées et dont les crochets à base tronquée ont au vertex des denticules disposés, d’après von Marenzeller, comme ceux des Térébelliens du genre Lepræa. Peut-être faudrait-il établir deux genres pour y ranger ces deux espèces. (2) Ce genre comprendrait la Sabella indica Sav., la S. magnifica Shaw, la S. melania Schmarda, la S. pectoralis Qfa., la S. Pottæi Qfg., la S. specta- bilis Gr. Ann. Semper. sec. Von Marenz., la Laonome Japonica Von Marenz. (3) Ce genre comprendrait la S. Pyrrhogaster Gr. Ann. Semper., la S. po- 250 DE SAINT-JOSEPH. B. Crochets du thorax à long manubrium : 1° Crochets de l'abdomen à long manubrium. Soies dorsales thoraciques d’une seule sorte. — Haplobranchus Bourne (Manayunkia, Leidy) (1). 2° Crochets de l'abdomen de forme aviculaire. Soies dorsales thoraciques de 2 sortes. — Jasmineira Lang. 3° Crochets de l'abdomen rappelant la forme des plaques onciales des Térébelliens ou des Serpulides : à. Branchies de chacun des 2 lobes, réunies par une mem- brane mince sur une grande partie de leur hauteur. «. Pas de tores uncinigères saillants. Ceinture presque com- plète de très petites plaques onciales à l'abdomen. Soies dorsales thoraciques d’une seule sorte. — Myxicola Koch (£riographis Gr., Arippasa Johnst.) incl. Lepto- chone Clpd. 8. Tores uncinigères saillants. Plaques onciales ne formant pas ceinture à l’abdomen : 1° Pas de gouttière ventrale aux segments postérieurs. _Soies dorsales thoraciques de 2 sortes. — Chone Kr. 2° Gouttière ventrale aux segments postérieurs. Soies dorsales thoraciques de 2 sortes et rarement d’une seule. — Euchone Mgr. b. Branchies non réunies par une membrane mince sur la plus grande partie de leur hauteur : «. Barbules branchiales ne se terminant pas toutes au même niveau. Soies dorsales thoraciques de 2 sortes. — Dia- lychone Clpd. (2). rifera id., la S. manicata id., la S. notata id., la S. melanostigma Schmarda sec. Ehlers, et la S. costulata Gr. Gazelle. (4) Le genre Manayunkia a été établi par Leidy (Proceed. Acad. Nat. sc.Phi- ladelphia for 1883. Phil., 1884, in-8°, p. 204-212 et pl. IX) pour la M. spe- ciosa Leidy, petit Sabellide d’eau douce. M. Giard a signalé un autre petit Sabellide d’eau douce, la Caobangia Billeti (Comptes rendus de la Soc. de Biol.,6 mai 1893) se rapprochant de la Manayunkia, sauf sous le rapport des soies qui font de la Caobangia un type complètement aberrant. Le 1° seg- ment sétigère a des soies dorsales capillaires accompagnées de 5 grosses soies en palme très particulières comparables à celles du Psammoryctes umbellifer Kessl. (Vejdowsky, Ueber Psammoryctes umbellifer, Leits. für Wiss. Zool., t. XX VII, 1877, pl. VIIL, fig. 3).Les 6 ou 7 segments suivants n’ont que des soies dorsales faiblement limbées et pas de crochets ventraux; aux segments 7-9 ou 8-10, ces soies deviennent ventrales, et il ya du côté dorsal des crochets à soies de soutien plus courts que ceux du genre Manayunkia. Puis ces crochets disparaissent aux 47 segments suivants qui terminent le corps et où il n’y a plus que des soies ventrales de deux sortes. (2) Ce genre est à vérifier et à confondre peut-être avec le genre Chone ro ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 251 8. Barbules branchiales se terminant toutes au même niveau. Soies dorsales thoraciques d’une seule sorte. 1° Avec collerette. — Oria Qfg. 2° Sans collerette. — Fabricia Blv. (Othonia Johnst., Amphicora Ehr.) (1). Ce qui a été dit plus haut à propos des mauvais caractères spécifiques et génériques chez les Sabellides, s'applique aussi à la tribu des Serpulides, comme on le verra à propos des Serpulides de Dinard (2). Ainsi la couleur du corps et des branchies, et le nombre des branchies (3) varient souvent dans la même espèce (Protula tubularia, Serpula vermicula- ris, Pomatoceros triqueter); il en est de même de la forme de la collerette (Pr. tubularia), du nombre des segments thoraciques (Pr. tubularia, Apomatus simihs, Filograna implexa, Salmacina Dysteri). De plus chez les Serpulides, pour chaque espèce, la forme du tube (S. vermicularis, P. triqueter), celle de l’opercule (2. triqueter), la position de l'opercule tantôt à droite, lantôt à gauche (S. vermicularis), le nombre des opercules (Apomatus similis), et la présence d’un pseudopercule en face d’un opercule (S. vermicularis), ne sont pas toujours invariables. On est donc amené à donner une grande importance aux soies (soies proprement dites et plaques onciales) qui ne varient pas, comme la plupart des autres caractères, dans chaque espèce. Pour le groupement des espèces et des genres des Serpu- lides, Savigny (4) avait adopté la forme plus ou moins en dont il a tous les caractères, sauf la membrane interbranchiale, de l'absence de laquelle Claparède ne semble pas être absolument certain. (4) Les crochets de ce genre ayant une base assez prolongée dans le sens longitudinal, sont une transition entre les plaques ji FAUEE des Oria et les crochets des Haplobranchus. (2) J'aurais pu, aussi bien pour les Serpulides que pour les Sabellides, multiplier les exemples, mais j'ai préféré m'en tenir à ce que j'avais constaté moi-même. (3) Ce nombre paraît être beaucoup plus fixe dans les genres où les espèces sont de petite taille (Filograna, Salmacina, Spirorbis) que dans ceux où elles sont plus grandes. (4) Système des Annélides. 252 DE SAINT-JOSEPH. spirale des lobes branchiaux, Lamarck (1) celle du tube et de l’opercule comme le firent après lui Grube (2) et Quatre- fages (3). Philippi en 1844 (4), avait pris pour base unique l'opercule, et il fut suivi depuis par presque tous les auteurs entre autres Grube (5) qui modifia sa 1“ classification, Môrch(6) et Levinsen (7). Levinsen prit aussi en considération la présence ou l’absence de la membrane thoracique, et le nombre des segments thoraciques, et donna en outre une autre classification d’après la forme des tubes. Cette dernière méthode avait été abandonnée avec raison depuis Philippi, à cause de la grande incertitude qu’elle offre jus- que dans la même espèce. La même objection a été faite à la classification de Philippi d’après les opercules par Lan- gerhans, Mac Intosh et von Marenzeller, et alors Langer- hans (8) a esquissé un groupement d’après la forme des soies proprement dites, von Marenzeller (9) d'après la forme des plaques onciales. Je voudrais serrer la question de plus près, et voir si l’on peut arriver de ce côté à un résultat satisfaisant. Malheu- reusement les soies et les plaques onciales surtout ont été examinées d'une manière insuffisante ou même complèle- ment négligées chez beaucoup d'espèces dont le classement restera incertain jusqu'à une nouvelle revision. Ce qui expli- que ces lacunes et ces inexactitudes, c'est que l'observation des plaques onciales est souvent difficile à cause de leur pe- ) Hist. nat. des animaux sans vertèbres, 2me édit., t. V. ) Die Familien der Anneliden (Archiv für Naturg., 1851). ) Hist. nat. des Annél., t. IT, p. 420. ; ) Einige Bemerk. über die Gatitung Serpula (Archiv für Naturg., 1844, p. 186-198, et pl. VI). (5) Mitth. über die Serpulen:mit besond. Berücks. ihrer Deckel (Jahresb. der Schles. Gesells. für 1861, Breslau, 1862, p. 58 et 59). (6) Revisio critica Serpulidarum (Naturh. Tidsskrift, 3% série, 32e livr., Copenhague, 1863). (7) Syst. geogr. Oversigt over de Nord. Annul. (Vidensk. Meddelser for 1883. Copenhague, 1884, p. 189 à 210). (8) Die Wurmfauna von Madeira (Zeits. für Wiss. Zool., t. XL, 1884, p. 274). (9) Südjapanische Anneliden, I (Denksch. der k. Akad. der Wiss. zu Wien, t. XLIX, 1884, in-4, p. 214 et 215). (4 (2 (3 (4 ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 253 litesse et des formes très variées qu’elles prennent selon la position dans laquelle elles se présentent (1). Les soies thora- ciques étant plus nombreuses et plus fortes que les soies abdo- minales, ont été mieux décrites que ces dernières qui, sauf les soies capillaires si fréquentes aux derniers segments, sont en général petites, fragiles et peu nombreuses. On comprend qu'elles soient facilement détruites, et on a dû plusieurs fois en refuser à des espèces qui les avaient probablement perdues par accident (Ditrupa arietina?, Plascostequs tricuspida- tus, etc.). Il en a été de même quelquefois pour l’absence des soies du 1” segment thoracique (Pomatoceros triqueter, Pomatoceros helicoides Von Marenz.), et peut-être pour celle des plaques onciales thoraciques (genre Protula). Lorsqu'on décrit des exemplaires incomplets ou en mauvais état, on est donc exposé pour les soies et les plaques onciales, quoi- que dans une beaucoup moindre proportion, à des erreurs semblables à celles qui ont été commises en certains cas par suite de l’absence d’opercule. La revue que je vais passer des plaques onciales et des soies a été faite seulement d’après les Serpulides qui m'ont paru assez suffisamment étudiés actuellement. Les plaques onciales des Serpulides, qui sont toujours sur une seule rangée, sont disposées dans une direction unique rétrogressive, comme chez les Sabellides; elles peuvent se ramener à 5 types différents, entre lesquels la transition est bien marquée : 1° Plaques onciales à dents peu nombreuses, terminées du côté le plus rapproché de la tête de l’animal par une dent plus forte que les autres et pointue comme elles (pl. XII, fig. 364, Serpula) : Genres Serpula L. s. sir. Phil. — Hydroides Gunn. (Eu- pomatus Phil., Eucarphus Môrch, Polyphragma Qfg.). — Crucigera Benedict. — Profs Ehl. (1) Le procédé qui me parait le meilleur pour se rendre compte sinon de la position du moins de la forme des plaques onciales, est de les séparer des tissus qui les entourent au moyen d’une solulion de potasse caustique. 254 DE SAINT-JOSEPH. L 2° Plaques onciales à dents plus nombreuses que dans le type précédent et plus fines, terminées du côté le plus rapproché de la têle de l'animal par une dent plus longue, plus large et plus obtuse que les autres (nl. XIII, fig. 372- 374, Filograna ; pl. XII, fig. 383, Sptrorbis) : | Genres Félograna Oken — Salmacina Cipd. — Filo- granula Lang. — Spirorbis Daud. — Pileolaria Clpd. — Omphalopoma Môrch — Vernulia Lmck. — Galeolaria Lmck.? (1). — Ditrupa Berk.? (2). — Hyalopomatus Von Marenz. — Chitinopoma Lev.?(3). | 3° Plaques onciales à dents plus ou moins nombreuses et plus ou moins fines, terminées du côté le plus rapproché de la tête de l'animal par un prolongement en forme de grosse épine pleine en dessus et creusée en dessous comme une gouge (pl. XII, fig. 401 et 403, Pomatoceros) : Genres Pomatoceros Phil. — Spirobranchus Blv. — Poma- tostegqus Schmarda. 4° Plaques onciales dont le bord libre, épais, arrondi et non dentelé, est couvert d’entailles transversales parallèles et se termine par un petit prolongement en forme de gouge (4) : Genre Placostequs Phil. 5° Plaques onciales, à dents très fines et extrêmement nombreuses, profondément échancrées du côté de la tête de l'animal, et terminées à leur autre extrémité par une épine pleine et non creusée, plus mince et plus longue que dans le type précédent (pl. XII, fig. 409, Protula) : ; Genres Protula Risso (incl. Psygmobranchus Phil). — Apomatus Phil. (4) Il y a doute sur la forme des plaques onciales de ce genre. (2) D’après les figures que donnent Hansen et Langerhans des plaques onciales de la Ditrupa arietina sans aucune description, il est difficile de décider si ces plaques appartiennent au 22° ou au 3° type. (3) La description de Levinsen ne me permet pas de me prononcer avec certitude sur le type des plaques onciales des Chitinopoma. (4) Voir Von Marenzeller : Ber. der. Comm. für Erforsch. des OEstl. Mittelm. Polychæten des Grundes (Denks. der k. Akad. der Wiss. zu Wien, t. LX, 1893, pl. IV, fig. 17 b). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 299 Toutes ces plaques onciales sont semblables au thorax el à l'abdomen, où elles sont seulement plus petites, quoique ayant en général un plus grand nombre de dents. Iln’'en est pas de même des soies, qui le plus souvent ne sont pas semblables dans les deux régions du corps, et qui même fréquemment sont différentes au 1° segment sé- tigère de celles des autres segments. Les soies particulières au 1° segment thoracique n'’exis- tent que dans 15 genres ; dans les autres genres (Vermilia, Graleolaria?, Ditrupa, Hyalopomatus, Pomatoceros, Protula, Apomatus), elles ne diffèrent pas de celles des autres seg- ments thoraciques. Dans le genre P/acostequs seul, le 1° seg- ment manque de soies, qui sont remplacées par une ceinture d’yeux. À cause de cette exception et parce que la forme des soies du 1° segment varie quelquefois dans le même genre actuel, Langerhans ne leur attribue qu'une importance se- condaire ; mais les variations sont tout aussi grandes dans certains genres actuels pour les soies des autres segments thoraciques et des segments abdominaux. Les soies particulières au 1° segment thoracique (1) peu- vent se répartir entre 5 types : 1° Soies massives dont la longue pointe terminale est pré- cédée de 2 moignons courts (pl. XII, fig. 362, Serpula) : Genres Serpula, Hydroides, Crucigera. 2° Soies géniculées dont la pointe terminale limbée est précédée d’une échancrure et d’un aïleron crénelé (pl. XII, fig. 369, Fulograna ; pl. XIII, fig. 382, Spirorbis) : Genres Filograna, Salmacina, Filogranula, Spirorbis p. p., Pileolaria, Protis, Chitinopoma, Omphalopoma p. p. 3° Soies géniculées sans échancrure et sans aileron cré- nelé (pl. XIIT, fig. 370, soie abdominale de Fi/ograna) : Genres Sprrorbis p. p., Omphalopoma p. p. 4 Soies indentées avant la pointe terminale, qui est sou- vent couverte de poils en brosse (2): (4) Elles y sont accompagnées de soies ordinaires plus ou moins limbées. (2) Voir Ehlers, Reports on the results of dredging in the Blake : Annelids 256 DE SAINT-JOSEPH. Genres Spirobranchus, Pomatostequs. 5° Soies aciculaires unies (1) : Genre Omphalopoma p. p. Les soies thoraciques autres que celles du 1* segment dont il vient d’être question rentrent dans 3 types : | 1° Soies capillaires plus ou moins limbées (pl. XII, fig. 368, Flograna; pl. XI, fig. 400, Pomatoceros ; pl. XI, fig. 408, Protula) : Genres Serpula, Hydroides, Crucigera, Vermilia p. p., (Graleolaria, Sprirorbis p. p., Pileolaria, Pomatoceros, Spiro- branchus, Pomatostequs, Placostequs,Ditrupa, Hyalopomatus, Protula, Protis. | 2° Soies dont l’extrémité légèrement courbée en faucille est précédée d’un limbe (soies d'A pomatus), accompagnant les soies limbées à la plupart des segments thoraciques (voir pl. XII, fig. 416, À pomatus) : Genres Spirorbis p. p., Vermilia p. p., Omphalopoma, Apomatus. | 3° Soies dont l'extrémité courbée en faucille n’est pas précédée d'un limbe (soes de Salmacine), accompagnant les soies limbées à la plupart des segments thoraciques (pl. XIE, fig. 371, Fülograna ) : Genres Filograna, Salmacina, Filogranula, Spirorbis p. p., Chaitinopoma. ( G Les soies abdominales des derniers segments de l'abdomen sont le plus souvent absolument capillaires ; ces soies rigides et perpendiculaires au corps me paraissent destinées à servir de point d'appui à l'animal contre les parois lisses du tube lorsqu'il projetle ses branchies au dehors. Celles des autres segments de l’abdomen répondent à 6 types: 1° Soïes absolument capillaires : Genres Ditrupa?, Hyalopomatus?, Protis. (Florida Anneliden) (Memoirs of the Museum of Harvard College, t. XV, 4887, pl. LVIL fig. 41 et pl. LVIIL, fig. 1). | (4) Voir Langerhans, Die Wurmfauna von Madeira (Zeits. für Wiss. Zool., t. XL, 1884, pl. XVII, fig. 45, c). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 257 2° Soies en baïonnelte oblique avec plis marginaux simu- lant des denticules (pl. XII, fig. 414, Protula intestinum) : Genre Protula p. p. 3° Soies de Salmacine en FRET (pl. XIE, fig. 412, Pro- tula tubularia) : Genres Spirorbis p. p., Protula p. p., Apomalus p. p. 4° Soies plus ou moins géniculées et plus ou moins den- telées au bord (pl. XII, fig. 370, Filograna; tig. 386, Spirorbis) : Genres Filograna, Salmacina, Filogranula, Spirorbis p. p., Pileolaria, Vermilia, Galeolaria?, Omphalopoma, Clütino- poma, Placostequs p. p., Apomatus pp. 5° Soies en cornet comprimé dentelé au bord (pl. XIT, fig. 363, Serpula) : Genres Serpula, Hydroides, Genre 6° Soies en cornet comprimé et dentelé dont un des bords se prolonge en une longue pointe fine (1) (pl. XIIT, fig. 405, Pomatoceros). Genres Pomatoceros, Placostequs p. p., Spirobranchus, Pomatostequs. En examinant ce tableau des plaques onciales et des soies des genres des Serpulides tels qu'ils sont établis jusqu'à pré- sent, on constate que les plaques onciales restent invariables dans chacun d’eux ; elles pourront donc servir de base pour leur groupement. Quant aux soies, il se produit des combi- naisons de bien des sortes. Dans les genres qui ont au 1* segment thoracique des soies différentes de celles des segments suivanis, ces soies varient selon les espèces dans les genres Sprrorbis (Lypes 2 et 3) et Omphalopoma ({ypes 2, 3 el 5). En ce qui concerne les soies thoraciques, les genres Vermilia et Apomatus ont des soies des types 1 et 2, et le genre Spirorbis a des soies des 3 types. Pour les soies abdo- minales, on trouve aussi peu de fixilé : le genre Protulà a (1) Ces soies sont très voisines de celles du type précédent avec lesquelles elles coexistent chez le Spirobranchus tricornis Mürch (Voir Ehlers, Florida Anneliden, pl. LVIL, fig. 10). ANN. SC. NAT. ZOOL. XVII, 17 258 DE SAINT-JOSEPH. des soies des types 2 et 3, le genre Apomatus et le genre Spirorbis des soies des he 3 et.4, le genre ps Pie ses soiles des types 4 4 et 6. Tout en prenant comme base de la classification que je vais essayer de faire la forme des plaques onciales et des soies, je tiendrai compte avec mesure et prudence-de cer- tains caractères secondaires, entre autres de la forme de l’opercule quoiqu'elle soit loin d’être toujours très stable. En: règle générale, il y a une membrane thoracique, un oper- cule, des branchies plutôt nombreuses et sans appendices dorsaux, un tube plus ou moins droit ou sinueux, ou quel- quefois même un peu enroulé. Aussi je signalerai comme caractères subsidiaires utiles : l'absence de la membrane thoracique, celle de l’opercule, le petit nombre de bran- chies, la présence d’appendices dorsaux aux branchies et en- fin, dans certains cas, la forme en spire nautiloïde des tubes. ou leur disposition en polypiers (1). (4) Les tubes sont en spire nautiloïde dans le genre Spirorbis (sauf la. forme en spirale ascendante chez le So. Pagenstecheri); mais cette forme peut aussi se rencontrer chez d’autres Serpulides : ainsi la Serpula cereolus: 1m. (Collect. du Muséum), l'Hydroides (Eucarphus) Benzoni Môrch, l'Hydroides: Trypanon Clpd., l’'Hydroides Norvegica Gunn. qui habite indifféremment un. tube droit ou un tube en forme de coquille de Planorbe comme l'indique Môrch et comme je l’ai constaté à Concarneau. J'ai trouvé également aux. Oitellières, dans un petit tube en spire nautiloïde fixé sur des tubes de Poma- toceros triqueter agglomérés et mêlés à des tubes de Sabellaria spinulosa, une Protula incomplète sans branchies, à peine plus grosse qu’un Spirorbis borealis: el logée dans le dernier tour de spire. Elle avait les plaques onciales caracté- ristiques du genre, les soies de tous les segments thoraciques limbées et des. soies capillaires abdominales seulement aux derniers segments, ce qui ne signifie pas du tout que les autres segments abdominaux ont toujours élé- achètes, mais que l'animal est en mauvais état. — Les tubes sont agrégés en polypiers dans le genre Filograna et Salmacina, mais ils peuvent l'être aussi éventuellement chez plusieurs autres espèces de Serpulides appartenant à d’autres genres : ainsi la Galeolaria cæspitosa Lmck. (Collect. du Muséum), la Serpula vermicularis L. (ibid.), le Placostegus Greyi Qfg. (ibid.), le Poma- toceros triqueter L., l’Hydroides uncinata Phil., l’'H. lunulifer Cipd., etc. Enfin on regardait jusqu’à présent le genre Difrupa comme ayant seul un tube libre. Mais Hansen (Norske Nordhavs Expedition. Zoologi : Annelida. Chris- tiania, 1882, in-fol., p. 48) trouve la Protula (Protis) arctica Hans. et l’Hy- droides Norvegica Gunn. ayant leur tube dans la vase et pouvant être consi- déré comme libre. Peut-être seulement ces tubes ne sont-ils pas ouverts aux deux bouts comme celui de la Ditrupa. Quant à la nature même du tube le ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 259 Voilà les principes d’après lesquels j'essaie la classification suivante des genres des Serpulides nécessairement incom- plète, mais dans les cadres de laquelle on pourra peut-être faire rentrer plus tard les espèces trop nombreuses qui ne sont pas encore assez complètement étudiées pour être classées : I. Plaques onciales à dents peu nombreuses, terminées du côté le plus rapproché de la tête de l'animal par une dent plus forte _ que les autres et pointue comme elles. 1. Soies du 1° segment thoracique massives, avec longue pointe terminale, précédée de 2 moignons.— Soies thoraciques des autres segments limbées. — Soies abdominales en cornet comprimé, dentelé au bord. — Opercule: — Serpula L. Opercule en entonnoir, dentelé au bord, plus ou moins profond. S. G. Serpula s. sér. Phil. Opercule en entonnoir, du centre duquel s’élève une cou- ronne d’épines ou de bâtonnets. —S. G. Hydroides Gunn. (Eupomatus Phil., Fucarphus Mürch, Polyphragma Qfs.). Opercule infundibuliforme crénelé, dont les rayons por- tent des dents coniques, et dont le pédoncule détache 4 pro- cessus digitiformes en forme de croix sous l’opercule. — S. G. Crucigera Benedict. 2. Soies du 1 segment thoracique géniculées dont la pointe terminale est précédée d’une échancrure et d’un aileron crénelé. — Soies des autres segments thoraciques limbées. — Soies abdominales capillaires à tous les segments. — Pas d'opercule. — Protis Ebl. | II. Plaques onciales à dents plus nombreuses que dans le type pré- cédent, et plus fines, terminées du côté le plus rapproché de la tête de l'animal par une dent plus longue, plus large et plus obtuse que les autres. A. Soies particulières au 1°* segment thoracique : genre actuel Spirorbis a le tube en calcaire opaque ou, dans des cas rares, en substance cristalline translucide comme de la calcédoine; mais les espèces qui ont cette dernière forme de tube sont trop incomplètement dé- crites pour qu'on sache si elles composent un groupe distinct comme le genre Placostegus dont les espèces connues jusqu’ à présent ont le tube cris- tallin. On voit, d’après cela, combien tout ce qui a rapport aux tubes offre d'incertitude et avec quelle précaution il faut y chercher des caractères distinctifs, 20 . DE SAINT-JOSEPH. 1° Soies abdominales géniculées plus ou moins dentelées, ou plutôt plissées au bord. a. Soies du 1% segment thoracique dont la pointe terminale est précédée d'une échancrure et d'un aileron crénelé.. «. Soies thoraciques des autres segments en faucille non précédée d’un limbe (soies de Salmacine) à un ou Jus ed . segments. . Sans membrane thoracique. — Opercule nn forme recouvert d'une, plaque chitineuse sombre. — Chitinopoma Lev. ? | . Avec membrane lhoracique. — Branchies peu nom- breuses. | Tubes très fins presque toujours agrégés en forme de polypiers. — Filograna Oken. Opercule en forme de cuiller, placé obliquement à l'extrémité d'une branchie conservant ses barbules. — S. G. Filograna s. sfr. Pas d'opercule. — $. G. Salmacina Clpd. Tube ordinaire. — Opercule infundibuliforme repo- sant surune ampoule. — Pédoncule garni de barbules- — Filogranula Lang. Tube de petite taille en spire nautiloïde. — Opercule plus ou moins infundibuliforme ou conique tronqué obliquement par une plaque calcaire. — Spirorbis Daud. S, Sir CA). 6. Soies thoraciques des autres segments, limbées seulement. — Branchies peu nombreuses. — Tube en spire nautiloïde. — Opercule recouvert ou précédé de petites protubé- rances. — Pileolaria Clpd. (2). y. Soies thoraciques des autres segments, dont le limbe est suivi d'une faucille à un ou plusieurs segments (soies d'Apomatus). | y". Branchies peu nombreuses. — Tube en spire nautiloïde ou en spirale ascendante. — Opercule à cône oblique- ment tronqué par une plaque calcaire. — Janua N. G. (3). ÿ?. Tube dressé formant un angle droit avec la partie fixée. (4) Ce genre, ainsi restreint, comprendrail le Spirorbis borealis Daud., le Sp. carinatus Mont., le Sp. Beneti Marion. (2) Ce genre comprendrait le Spirorbis granulatus L., le Sp. cornu-Arietis Phil., la Pileolaria militaris Clpd. RE (3) Ce genre serait élabli pour le Spirorbis Pagenstecheri Qfs. chez lequel Langerhans figure un limbe au-dessous des soies thoraciques en faucille. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 261 — Opercule ampulliforme terminé par une plaque concave d’où il sort une petite pointe. — Ompha- lopoma Môürch, Lang. rev. s. str. (1). b. Soies du 1°’segment thoracique géniculées sans échancrure ni aileron crénelé : _a. Soies des autres segments thoraciques limbées seulement. Branchies peu nombreuses. — Tube en spire nautiloïde. — Opercule en cône tronqué. — Circeis N. G. (2). 8. Soies d'Apomatus aux autres segments thoraciques. — Branchies assez nombreuses. — Tube ordinaire. — Oper- cule en ampoule ronde avec plaque terminale concave. — Omphalopomopsis N. G. (3). €. Soies du 1° segment thoracique aciculaires. Soies d'Apomatus aux autres segments thoraciques. — Tube ordinaire. — Opercule avecampoule triangulaire sur- montée d’une pièce en forme de sablier.— Janita N. G. (4). 2° Soies abdominales en faucille : a: Soies du 1° segment thoracique géniculées, sans échan- crure ni aileron crénelé. — Soies des autres segments tho- raciques simplement limbées.— Branchies peu nombreuses. — Tube en spire nautiloïde. —Opercule en cône obliquement tronqué par une plaque concave. — Leodora N. G. (5). b. Soies du 1% segment thoracique en faucille, avec un petit aileron crénelé. — Soies du 3"° segment thoracique en faucille sans aileron. — Tube en spire nautiloïde. — Opercule en cône renversé recouvert d'une plaque non oblique. — Mera N. G. (6). 3° Soies abdominales capillaires à tous les segments: Soies du 4° segment thoracique dont la pointe terminale est précédée d’une échancrure et d’un aileron crénelé. — Soies des autres segments thoraciques limbées seulement. — Opercule vésiculaire membraneux. — Hyalopomatopsis N. G. (1). B. Bis de soies particulières au 1° segment thoracique : (1) Ce genre serait restreint à l’'Omphalopoma cristata Lang. (2) Dans ce genre on rangerait le Spirorbis corrugatus Mont., le Sp. lucidus Mont., la Circeis armoricana N. $. et peut-être le Spirorbis verruca Fabr. (3) Omphalopoma Langerhansi Von Marenz. (4) Omphalopoma spinosa Lang. (0. fimbriatum D. Ch.). (5) Spirorbis lævis Qfg. (6) Mera pusilla N.S. (7) Ce genre comprendrait le Hyalopomatus Marenzelleri Lang. et le Hyalo- pomatus Langerhansi Eh]. 262 DE SAINT-JOSEPH, 1° Soies abdominales géniculées et dentelées. a. Soies thoraciques limbées seulement. «. Opercule cylindrique à une ou plusieurs tranches tränsver- sales portées sur une re — Vermilia s. sér. Lmck. (1). 8. Opercule recouvert de pièces ane un grand nombre d'épines. — Galeolaria Lmck.? .. b. Soies thoraciques d'Apomatus outre les soies limbées.— Oper- cule glandiforme ou cylindrique, à une ou plusieurs tran- ches portées sur une ampoule. — Vermiliopsis N. G. (2). 2° Soies abdominales capillaires à tous les segments. Soies thoraciques limbées seulement, a. Sans membrane thoracique. — Opercule vésiculaire mem- braneux. — Hyalopomatus Von Marenz. b. Avec membrane thoracique. &«. Branchies sans appendices dorsaux. — Tube libre ouvert aux 2 bouts. — Opercule conique terminé par une plaque plane couverte de stries FRAC ESS — Ditrupa _Berk.?. | are 8. Branchies à appendices dorsaux. — Tube fixé. — Opercule glandiforme. — Dasynema N. G. (3)? IL. Plaques onciales à dents plus ou moins nombreuses, et plus ou moins fines, terminées du côté le plus rapproché de la tête de l'animal par un prolongement en forme de grosse épine pleine en dessus et creuse en dessous comme une gouge. a. Soies de tous les segments thoraciques limbées. Soies abdominales en cornet comprimé terminé par une longue pointe. —Opercule précédé de 2 aïlerons membra- neux et terminé par une plaque plane ou conique sur- montée en général d’une ou GENE ns — Pomato- ceros Phil. b. Soies du 1°" segment thoracique étientéte avant la pointe terminale qui est souvent couverte de poils en brosse. Soies des autres segments thoraciques limbées. Soies abdominales en cornet comprimé terminé par une longue pointe. (1) Ce genre ainsi restreint comprendrait la V.'infundibulum Gm. sec. Clpd., et la V. annulata Schmarda sec. Eh. (2) Ce genre comprendrait la Vermilia multivaricosa Môrch (V. infundi- bulum Gm. sec: Lang., V. spirorbis Lang.\, la Vermilia multicristata Phil. (V. mullicostata Phil. sec. Lang., V. clavigera Phil. sec. Lang.), la Vermilia torulosa D. Ch. (V. rugosa Lang.), la Vermilia agglutinata Von Marenz. (3) Ce genre serait établi pour la Serpula Chrysogyrus Gr. Ann. Semper. ANNÉLIDES : POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 263 _&. Opercule recouvert de cornes à plusieurs branches. — Spirobranchus Blv. 8. Opercule portant un axe sur lequel sont étagées plusieurs plaques. — Pomatostequs Schmarda. IV. — Plaques onciales dont le bord libre, épais, arrondi et non den- telé ést couvert d’entailles transversales parallèles, et se termine par un petit prolongement en forme de gouge. Soies du 4% segment remplacées par une ceinture d'yeux. Soies limbées aux autres segments thoraciques. —Oper- ‘cule terminé par une plaque plane. — Tube cristallin. — _ Placostegus Phil. a. Soies abdominales en cornet comprimé terminé par une longue pointe. —S. G. Placostequs s. sér. (1). b. Soies abdominales légèrement géniculées et limbées. — S. G. Placostegopsis n. (2). V. Plaques onciales, à dents très fines et extrêmement nombreuses, profondément échancrées du côté le plus éloigné de la tête de l'animal, et terminées à leur autre extrémité par une épine pleine et non creusée, ms mince et plus longue que dans le type III. … Pas de soies particulières au 1° segment thoracique. A. Soies thoraciques limbées. — Pas d'opercule. — Protula Risso (incl. Psygmobranchus Phil.). a. Soies abdominales en faucille. — $S. G. Protula s. sfr. (3). b. Soies abdominales en baïonnette obliques, plissées au bord. — $S. G. Protulopsis n. (4). B. Soies thoraciques les unes limbées, les autres ayant une fau- cille terminale précédée d’un limbe court (soies d'Apomatus). — Opercule globuleux, corné, transparent, porté par un pédoncule garni de barbules. —Apomatus Phil. Mürch. à. Soies abdominales en faucille. — S. G. Apomatus s. sfr. (5). b. Soies abdominales géniculées. — S. G. Apomatopsis n. (6). (1) Placostegus tridentatus Fabr. (2) Placostegus Langerhansi Von Marenz. (P. tricuspidatus Lang.), Placos- tequs incomptus Ehl. l (3) A ce sous-senre seraient attribuées la Protulu tubularia Mont., la P. Diomedeæ Benedict, la P. alba Benedict, la Protula Meilhaci Marion. (4) À ce sous-genre serait attribuée la Protula intestinum Lmck. Phil. (5) À ce sous-genre seraient attribués l’Apomatus similis Marion et Bobr. et l'A. globifer Theel. (6) Ce sous-genre renfermerait l'Apomatus ampulliferus. Phil. (Protula Marioni Von Märenz. ?etl BÉRS sinidsé Von Marenz. 264 DE SAINT-JOSEPH. Le reproche à adresser à cette classification est de trop mulliplier lesgenres el sous-genres surtout dans le 2" groupe ; mais en prenant les soies pour base principale il était diffi- cile d'éviter cet écueil. Il m’a fallu entre autres scinder les genres Placostequs, Protula et Apomatus, chacun en 2 sous- genres à cause des soies abdominales, le genre Sprorbis en 6 genres, le genre Omphalopoma en 3 etle genre Vermilia en 2 à cause de combinaisons variées entre les soies. D'un autre côté, par suite de la similitude des soies, j'ai pu rap- procher davantage du genre Serpula les genres Hydroides et Crucigera qui n’en sont plus que des sous-genres et pour la même raison le genre Sa/macina n’est plus qu’un sous-genre du genre F/ograna. Il m'a fallu créer un genre nouveau Hyalopomatopsis pour le Hyalopomatus Langerhansi. Ehl. et le H. Marenzelleri Lang., qui par la présence d’une mem- brane thoracique et par la forme des soies du 1° segment thoracique ne pouvaient rentrer, comme l'avait du reste prévu Langerhans, dans le genre Hyalopomatus tel que l'avait défini von Marenzeller. J'ai établi également un genre nou- veau Dasynema, répondant au genre Dasychone de la tribu des Sabellides pour la Serpula Chrysogyrus Gr. Ann. Semper. qui est le seul Serpulide connu ayant des appendices dor- saux aux branchies et n’est certainement pas une Serpula; mais la description trop incomplète des plaques onciales donnée par Grube me fait douter de la place que ce genre nouveau doit occuper. Il en est de même et pour la même raison des genres (raleolaria, Ditrupa et Chitinopoma. On remarquera que les deux genres Protula et Pros et le sous-genre Sa/macina qui n’ont pas d’opercule sont placés chacun dans un groupe différent et que les deux genres sans membrane thoracique (Chitinopoma et Hyalopomatus) tout en faisant partie du même groupe sont éloignés l’un de l’autre. _ Telle qu’elle est, cette classification par la forme des pla- ques onciales et des soies servira à rectifier des erreurs déjà commises et à en éviter de nouvelles, par exemple à ne pas ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 265 verser dans le genre Protula tous les Serpulides ayant perdu leur opercule. | Ainsi Langerhans et von Marenzeller avaient déjà reconnu au moyen des soies que le Psygmobranchus cæcus Clpd. est une Serpula et von Marenzeller que le Psygmobranchus mul- hcostatus Clpd. est une Vermilia el que la Protula antennata Eh]. n’est pas une Protula. C'est peut-être un Pomatoceros ayant perdu son opercule et ses soies abdominales fragiles en cornet. Ehlers avait vu aussi que la Protula arctica Hans. est une Proûs. Il est probable que plusieurs espèces atlribuées au genre Vermilia devront en être retirées pour êlre versées dans d’autres. C’est ce que j'ai constaté pour la Vermiha conigera Qfg., pour la Vermilia trifida Qfg., la Vermilia elongata Phil., la Vermilia Lamarckiü Qfg. et la Ver- milia socialis Qfg., qui sont des Pomatoceros. La Vermilia Polytrema Phil., telle que la décrit Langerhans (1), avec ses plaques onciales, ses soies et le pédoncule de son opercule à 2 ailerons me paraît êlre aussi un Pomatoceros (2). Cette dernière particularité me fait penser qu'il en est peut- être de même de la Vermilia dinema Mürch (V. triquetra Lmck. sec. Phil.), et si le fait se vérifie ce sera une preuve que les caractères tirés de l’opercule ne sont pas à négliger lorsqu'on s’en sert avec prudence. | Les Serpulides sont les mieux protégés des Annélides tu- bicoles tant par leur tube calcaire que par leur opercule qui les met à l'abri. Seuls parmi eux, ceux qui manquent d’oper- cule (Protula, Prolis, Salmacina) et ceux qui n’ont pas de membrane thoracique (Chitinopoma, Hyalopomatus) sont dans des conditions inférieures, car si l’opercule en bou- (1) Die Wurmfauna von Madeira (Zeits. für Wiss. Zool., t. XXXIV, 1880, p.419,-et-pl.NV,.fig. 37). (2) 2) Von Marenzeller (Bericht der Comm. des OEstl. Mittelm. : : Polychæten des Grundes. Denks. der k. Akad. der Wiss., t. LX, 1893, p. 16) trouve une res- semblance entre la V. Polytrema et le Pomatostegus latiscapus Von Marenz. et la range dans le genre Pomatostegqus malgré la grande différence entre les opercules. 266 | DE SAINT-JOSEPH. chant le tube empêche les ennemis d'entrer dans la place, la membrane thoracique très mince et parcourue par de nom- breux vaisseaux capillaires aide à la respiration en cas de perte des branchies et en attendant leur régénération qui est plus lente et plus difficile que chez les Sabellides comme l’a remarqué Ürley (1). | | | Chez les Sabellides le tube .est st HinptéN moins imper- méable, souvent ouvert aux deux bouts, et l’eau y circule plus librement, activée par les cils vibratiles plus développés du sillon copragogue ; lorsqu'ils perdent leurs branchies, la respiration cutanée est donc mieux ménagée que chez les Serpulides. Pour suppléer au manque d’opercule, ils peuvent se retirer pour s’abriter dans leurs tubes beaucoup plus pro- fondément que les Serpulides (saufles Syerorbis), mais malgré tout ils sont plus exposés. Aussi sont-ils souvent envahis par des Copépodes parasites : la Sabella Sarsi Kr. (S. pavonñina Sav.) par le Sabelliphilus elongatus Sars (2), la Chone (Eu- chone) papillosa Sars par le Chonephilus dispar Sars (3), la Myxicola Sarsii Kr. par le Sabellachares gracilis Sars (4), le Spirographis Spallanzanü Viv. par le Sabelliphilus Sarsu Clpd. (Lichomolqus Sarsi D. Valle) (5) et par le Sabelliphi- (1) Orley, Ueber die Athmung der Ser ‘pulaceen im Allgemeinen mit besonderer Rücksicht auf den Werth ihrer Hautpigment (Természetrajzi Füzeiek, t. VII, 1884, in-8. Budapest, p. 199-207). .(2) Sars, Afbildninger af fire nye par asistiske Copepoder (For. i Vidensk. Selsk. à Christiania, 1861. Fees 1862, in-8, p. 139). (3) Ibid, p: 140. | (4) Sars, Beretning om et nur ler D Kr ebsdyr (Ibid., p. 19. (5) Claparède, Note sur les Crustacés parasites des Annélides et description du Sabelliphilus Sarsii (Ann. des sc: nat., 5e série, t. XIII, 1870, p. 10 et pl. VII). — Claus, Ueber Sabelliphilus Sarsii und dus Männchen derselben _ (Zeits. für Wiss. Zool., t. XXVI, 1876, p. 161-164 et pl. X). — Kossmann : Zool. Ergeb. einer Reise in die Küstengebiet des Rothen Meeres : Entomostraca, p. 16 et pl. IL, fig. 2, in-4. Leipzig, 1877. — Della Valle, Sui Coriceidi pa- rassiti e sull’ anatomia del genus Lichomolgus (Mütth. aus der z0ol. Stat. zu Neapel, t. 11, 1880, p. 87-97, et pl. V, fig. 1-26). — Lo Bianco, Notizie biolo- giche riguard. special. il periodo di maturità sessuale degli anim. del golfo di Napoli (Mitth. aus der zool. Stat. zu Neapel, t. VIII, p. 405). — Claus, Ueber neue oder wenig bekannte halbparasitische Copepoden (Arbeiten aus der 2001. Anst. in Triest, t. VIII, 1889, Liv. II, p. 14 et pl. I, fig. 8-10). — M. Cornu trouve aussi le Sabelliphilus Sarsii sur les branchies de la Sabella pavonina à Boulogne (Comptes rendus de l'Académie des sciences, 5 octobre 1891). © ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 267 lus Sarsu var: Massiliensis Gourret (1), la Bispira volutacor- nis Mont. par le Gastrodelphys Clausii Græffe (2), comme je l'ai constaté souvent, et la Myxicola infundibulum Mont. par le Gastrodelphys Myxicolæ List (3). Enfin M. Thompson décrit un Lichomolqus Sabellæ qui est sinon le L. Sarsu, tout au moins une espèce bien voisine (4). TRIBU DES SABELLIDES. GENRE SABELLA L. (Sars et Mgr. rev.). SABELLA PAVONINA Sav. (5). SABELLIA PAVONIA Malmgren, Nord. er RENE p. 398 et pl. XX VII, fig. 82 (6). …. — — Levinsen, Syst. geogr. Oversigt over de Nord. Annul. (Vi- densk. Meddels. Copenhague, 1884, p. 187). _— — Cunningham and Ramage, The Polychæta sedentaria of the Firth of Forth (Trans. of the Royal Soc. of Edinb., t. XXXIII, 1888, in-4, p. 669 et pl. XLIV, fig. 31). cr À O8 7 Lo Bianco, Gli Annel. tubic. del golfo di Napoli (loc. cit., à : p.66): * AMPHITRITE VENTILABRUM Daly. Dalyell, Powers of the Creator, etc., t. II, p. 212 et pl. XXX. © SABELLA PAVONINA Quatrefages, Hist. nat. des Annél., t. IT, p. 446. | — — Grube, Bemerk. über Annel. des Pari iser Museums (Archiv für Naturg., 1870, t. I, p. 346). — — ** Grube, Mitth. über SE. Malo und Roscoff, etc. (4bhandl. | 4 der Schles. Gesells., 1868-1872, p. 112). _— = . Pruvot, Système nerveux des Annélides (Arch. de zool.expér., | 9me sér., t. LIT, 1885, p. 312, et pl. XI, fig. 11, pl. XV, fe::12%143, pl XVI, fig. 1-4). © — LONGIBRANCHIATA Qfg. Quatrefages, Hist. nat. des Annél., t. II, p. 445. — PENICILLUS Cuv. Quatrefages, Ibid., p. #42. — — Macé, De la structure du tube des Sabelles (Arch. de z0ol. « expér., 1re ed LX, 1882, p. IX). ” fa) Gourret, Note sur les Entomostracés du golfe de Marseille (Archives de ‘ biologie, t. IX, 1889, p. 475 et pl. XXXIV, fig. 1-6). . : (2) Græffe, Gastrodelphis Clausii (Bollet. della Soc. Adriat. dise. nat., t. VIIT, 1883-84. Trieste, p. 206 et pl.). — List, Das Genus Gastrodelphys (Zeits. für Wiss. Zool., t. XLIX, 1889, p. 248-286, et pl. IV et V). :"1U(3) List, dei cit, nie 286-314, et pl. VI et VIT. (4) Science Gossip, 1888, p. 32 et fig. 15.à 18... (5) Savigny, Système des Annélides, p. 79. — La S.pavonina m'ayant servi de type pour les Sabellides, j'en fais passer la description avant celle de la Bispira volutacornis qui devrait être la première en suivant l'ordre de la clas- sification établie plus haut. (6) Malmgren donne une DEORSSEAPRTE étendue à laquelle il faut ajouter les ouvrages ci-joints. li 268 | : |! DE SAINT-JOSEPH. SABELLA FLABELLATA Sav. Savigny, Système des Annélides, p. 19. D — Quatrefages, Mémoire sur le système nerveux des Annélides (Ann. des sc. nat., 2me série, t. XIV, 1850, p. 369 et pl.X, fig. 3). 4 — Quatrefages, Hist. nat. des Annél., p. 444. "Re _ Viallanes, Sur le squelette branchial de la Sabelle (Ann. des sc. nat., 6me série, t. XX, 1884). PI. X, fig. 279-284, et pl. XI, fig. 285-288. Trouvée au fond de la mer avec la drague et le chalut et sur la côle dans la baie de Dinard près de la pointe de la Vicomté, à la plage des bains de Dinard, au Rocher Vidé, à l’île des Ehbiens et à Grosse-Roche, près de Saint- Jacut. | Cette Sabelle, qui vit presque toujours en colonies habite un tube d'environ un tiers plus long qu’elle, dont la struc- ture a été bien éludiée par M. Macé et auquel la vase grise solidifiée et agglutinée qui le recouvre partout, sauf à l’extré- milé inférieure, donne tout à fait l'apparence du caoutchouc. Les plus petites se tiennent au fond de la mer, le tube fixé à des algues, surlout aux ÆRytiphlæa pinastroides. Souvent, sur la même toulfe de Rytiphlæa, on en observe 20 à 30 de toutes les tailles, depuis 14 millimètres jusqu’à 4 ou 5 cen- timètres. Rien n’est plus curieux que de voir s'épanouir hors de leurs petits tubes grisâtres leurs branchies si harmonieu- sement colorées. Je restais quelquefois en admiration devant ces ravissantes fleurs animées qui se tournaient gracieuse- ment de côté et d'autre comme pour apercevoir une proie ou fuir un danger et qui rentraient toutes ensemble dans leur tube à la moindre alerte avec la rapidité de l'éclair, pour en ressortir bientôt avec précaution. Les exemplaires de moyenne taille (12 à 20 centimètres) sont enfoncés dans la vase ou dans les prairies de zostères d’où l'extrémité de leur tube émerge seulement de 2 ou 3 centimètres. À Grosse- Roche, où les $.pavonina construisent leurs tubes sous des ca- sierscarrés en bois, élevés sur pilotis, qui servent à l'élevage des huîtres, ces tubes bien abrités dépassent le sol de 8 centi- mètres au moins. Quant aux plus grands exemplaires, longs ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 269 de 25 à 50 centimètres, leurs tubes sont arrachés par la drague dans les fonds de 12 à 15 mètres. | Le corps résistant, coloré en jaune vrangé très pâle, arrondi du côté dorsal, aplati du côté ventral, d’une largeur à peu près uniforme, sauf aux derniers segments abdominaux où il se rétrécit sensiblement, a quelquefois, surtout chez les Jeunes, 2 pelites taches brunes de chaque côté des seg- ments ({) et au segment anal qui se termine par 2 papilles rondes. Il y a à chaque segment un écusson ventral épais, coupé en 2 parties égales par un sillon copragogue cilié longitudinal qui, partant de l'extrémité inférieure du corps, s'arrête à un segment dont le numéro varie sensi- blement, comme on le verra bientôt, sans passer du côté dorsal. | | - Les segments thoraciques sont en général au nombre de 8 ; cependant j'en observe 6 chez un exemplaire de 36 centi- mètres de long, 9 chez un autre de 6 centimètres, 13 chez un 3° qui a encore 27 centimètres dans l'alcool, enfin 16 chez un 4*° de 50 centimètres. Sur 95 exemplaires adultes renfer- mant des éléments sexuels en voie de formation, larges de 3 à 4 millimèlres, longs de 15 centimètres environ sans compter les branchies de 4 centimètres de long, et ayant un nombre égal de segments thoraciques de chaque côté du corps, je trouve 58 exemplaires avec 8 segments thoraciques, 13 avec 7, 15 avec 9, 4 avec 6, 3 avec 10 et 2 avec 11. Quant au sillon copragogue, chez les 58 exemplaires avec 8 segments thoraciques, pour #4 il s’arrêle avant le 2*° seg- ment abdominal, pour 23 avant le 1° segment abdominal, pour 2 avant le dernier thoracique, pour 1 avant le 7° thora- cique, pour { avant le 5°, pour 2 avant le 4*°, pour 1 avantle 3°, pour 19 avant le 2%* et pour 5 avant le 1°’. Chez ceux-de 7 segments thoraciques, il s'arrête pour 3 avant le 1° seg- ment abdominal, pour 1 avant le 6*° thoracique, pour 1 avant le 4*°, pour 1 avant le 3*°, pour 3 avant le 2*°, pour 4 avant (1) Une disposition semblable s'observe chez le Spirographis Spallanzanii Viv. | 270 AK: DE SAINT-JOSEPIX. le 1**. Chez ceux de 9 segments thoraciques, il s'arrête pour 4 avant le dernier thoracique, pour 13 avant le 2%, et pour 1 avant le 1”. Pour ceux de 6 segments thoraciques, il s'arrête pour 1 avant le 1° segment abdominal et pour 3 avant le 2° thoracique. Pour ceux de 10 segments thoraciques, il s'arrête pour 2 avant le 2°° thoraciqueet pour 1 avant le 2*° abdominal, et enfin chez ceux de 11 segments, il s'arrête pour l’un avant Je 2** thoracique et pour l’autre avant le 5*°. Si je suis entré dans lous ces détails, c’est pour montrer quelle variabilité existe dans cette espèce en ce qui concerne le nombre des segments thoraciques et la longueur du sillon copragogue, sans qu'il soit possible d'établir aucune corrélation entre l’un et l’autre, ni d’atiribuer ces différences à la taille de l’animal ou à son âge. #10 E Très souvent (par exemple chez 22 exemplaires sur 48, ayant tous environ 15 centimètres de long) il y a un nombre inégal de segments thoraciques tantôt d’un côté du corps, tantôt de l’autre, chez le même animal. Aïnsi pour ces 22 exemplaires vus du côté ventral, 6 ont 7 segments thora- ciques à gauche et 8 à droite, 4 en ont 8 à gauche et 7 à à droite, 4 en ont 9 à gauche et 8 à droite, 2 en ont 8 à gau- che et 9 à droite, 2 en ont 7 à gauche et 6 à droite, 1 en a 6 à gauche et 8 à droite, 1 en a 7 à gauche et9 à droite, 1 ena 10 à gauche et 9 à droite, 1 en a 11 à gauche et 10 à droite. En général, c'est le 1* segment thoracique du côté le plus pauvre qui répond à 2 segments de l’autre côté (1). 18 de ces exem- plaires ont le sillon copragogue s’arrêtant seulement avantle 2% segment thoracique. Chez un exemplaire qui a à gauche Île 1° et le 2° segment thoracique répondant au 1° de droite, je vois se produire sur la limite inférieure de ce dernier un très petit mamelon séligère supplémentaire indiquant qu'il (1) Voir plus bas, p.288, à propos de la Bispira volutacornis. — Voir aussi : ma Notice sur la croissance asymétrique chez les Annélides polychètes (Comptes rendus du 24 novembre 1892). — Cori, Ueber Anomalien der Segmentirung bei Annel., ete. (Zeits. für Wiss. Zool., t. LIV, 1892, p. 569 et pl. XXV). — Miss Buchanan, Peculiarities in the segmentation of certain Polychæta (Quart. Mi- crosc. Journal, New Series, t. XXXIV, avril 1893, p. 529 et pl. XLII). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 2787 se prépare un 2% segment de droite devant répondre au 2*° de gauche. Le 1° oNenl thoracique, qui est din avec le segment buccal, n’a jamais que des soies limbées dorsales et pas de crochets ventraux.Ceux-ci apparaissent au 2°° segment. L’in- terversion des soies se produit au 1° segment abdominal. Le nombre des segments abdominaux dépend de la longueur de l’animal. Ceux de l'extrémité du corps sont très serrés et beaucoup moins hauts que les autres. Les soies thoraciques sont limbées, les supérieures plus longues (fig. 279), à limbe plus étroit ; les inférieures plus courtes et à limbe un peu plus large. Les crochets avicu- laires du thorax sont accompagnés chacun d’une soie en pioche (fig. 280) qui manque aux crochets aviculaires de l'abdomen moins forts et moins nombreux que les crochets thoraciques. Les soies abdominales sont limbées el sem- blables aux soies limbées les plus courtes du thorax ; à un certain nombre de segments dans le dernier tiers du corps, il apparaît en général 2 ou 3 soies si faiblement limbées qu'on peut presque les dire capillaires, rappelant celles de cette partie du corps chez les Serpules. Les soies lhora- ciques et abdominales ne sont pas accompagnées d’aci- cules et il en est ainsi dans toute la famille des Ser- puliens. Quand les crochets sont en voie de formation, la pointe apparaît d’abord, puis le veriex et la base ne se dessinent que plus tard. Vu de face, le vertex est cou- vert d'un pavé de petils denticules, comme celui que je figure pour les crochets de Potamilla reniformis (pl. XI, fig. 298). Les rames séligères et les lores uncinigères sont entourés d’un tissu glandulaire formé de cellules en massue plus grandes que celles des écussons ventraux. Le plus pelit exemplaire que j'observe a 14 millimètres de long, dont un tiers pour les branchies au nombre de 10 de chaque côté, 8 segments thoraciques avec 12 crochets ven- traux et leurs soies en pioche, 70 segments abdominaux 272 “2 DE SAINT-JOSEPII, avec une tache brune de chaque côté entre les 2 rames (1) et 2 à 4 crochets dorsaux seulement. Le plus long exemplaire que je rencontre mesure 50 centimètres de long sur 1 centi- mètre de large et compte 16 segments thoraciques avec 34 soies limbées et 65 crochets et 614 segments abdominaux avec 15 soies limbées et 40 à 50 crochets. Les branchies de cet exemplaire qui sont régénérées n’ont que 2 centimètres de long (2); le sillon copragogue ventral s’arrête avant le 2*° segment thoracique. | Entre ces deux exemplaires crane jen elfe un de 21 millimètres et 88 segments, dont 8 thoraciques ; les bran- chies au nombre de 22 en tout mesurent 5 millimètres, dont 0"*,24 pour la partie nue terminale ; les barbules ont 0°,90 et les palpes 1*°,60. Un autre de 7 centimètres, dont 2 centi- mètres pour les branchies, a 8 segments thoraciques et 126 abdominaux et des palpes de 13 millimètres de long. Un 3° de 20 centimètres et 286 segments, dont 8 thoraciques, a de chaque côté 25 branchies longues de 45 millimètres. Un 4°° de 37 centimètres sur 4°°,5 de large, compte 402 segments en tout, dont 6 thoraciques. Enfin un dernier, qui a encore 27 centimètres de long dans l'alcool sur 8 millimètres de large et dont les branchies ns oi. a 432 segments dont 13 thoraciques. La tête, plus distincte que chez d° autres espèces de Sabel- lides, est entourée d’une collerette quadrilobée dont les bords sont en général teintés de brun vineux. Celle collerette con- sisle en 2 lobes latéraux minces, peu importants, arron- dis, très largement béants du côté du dos qu'ils laissent à découvert (fig. 281, &), et en 2 lobes ventraux (fig. 282, à) beaucoup plus développés et plus épais, qui, très rapprochés l’un de l’autre sur la ligne ventrale, ont leurs bords rabattus sur le ventre et leur base fusionnée avec le 1° écusson ventral, (4) On retrouve aussi ces taches pigmentaires chez la plupart des adultes, mais moins nettes. | (2) Dalyell (loc. cit., p. 225 et pl. XXX, fig. 4, 9, 10, 11) donne des détails intéressants sur la régénération des branchies et la construction du tube. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 273 dont le tissu composé de cellules glandulaires comme celui des autres écussons est parcouru par de nombreux vaisseaux. À l’intérieur de la collerette 2 gros bourrelets de tissu conjonctif et musculaire que Claparède appelle bourrelets cervicaux entourent eux-mêmes les 2 lobes branchiaux dont les 2 bases cartilagineuses se soudent l’une à l’autre du côté dorsal par une étroite bande cartilagineuse cachée sous la peau et qui n'existe pas du côlé ventral. De la base cartila- gineuse sortent les branchies peu caduques au nombre de 10 à 32 dans chaque lobe selon la taille des exemplaires. Elles atteignent 5 centimètres de long au plus et sont unies par une membrane palmaire qui n’a guère que le 16"*de leur hau- teur (en général 3 millimètres) et qui est ciliée à la surface tournée vers la bouche. Elles sont d’un blanc légèrement jaunâtre, ponctuées au dos, selon les exemplaires, de 5 à 17 taches d’un brun vineux formant des zones concentriques et dont la 1* apparaît à l'endroit où cesse la membrane pal- maire. En général la 1" branchie dorsale de chaque côté est d’un brun vineux; quelquefois les barbules des autres bran- chies sont de celte couleur au lieu d’être blanches ; mais dans ce cas le dos de la branchie reste blanchâtre avec les taches brunes. Plus rarement les branchies sont toutes de couleur orangée foncée, toujours avec des taches brunes au dos. Les barbules, courtes {1**,5 de long par exemple pour des branchies de 45 millimètres), très nombreuses (380 paires pour une branchie de 4 centimètres de long), sont dis- posées en double rangée du côté intérieur de la branchie dont une très petite portion à l'extrémité supérieure reste nue. À { millimètre environ au-dessous de la membrane pal- maire, devenues beaucoup plus courtes, elles disparaissent et sont remplacées par une membrane flottante ciliée, dressée sur le bord dorsal de la branchie qu'elle suit jusqu’à sa base pour se recourber en U ‘et remonter sur le bord ventral de la branchie suivante et ainsi de suite. C’est ce que M. Soulier appelle les bourrelets branchiaux. Il y a donc là un appareil vibratile puissant formant un canal de 2 millimètres de long, ANN. SC. NAT. ZOOL. XVII, 18 as . DE SAINT-JOSEPH, terminé en cul-de-sac, ouvert sur une face, bordé latérale- ment par les 2 bourrelets branchiaux et dont le fond est tapissé par la membrane palmaire ciliée (fig. 286). Vues de côté et par transparence, les branchies offrent 2 rangées de cellules cartilagineuses (1) ; mais en faisant des coupes transversales, on en découvre 4 (fig. 283). Les bar- bules ont un axe d’une seule cellule cartilagineuse: Les bran- chies, comme les barbules, ont sur leur face interne tournée vers la bouche une rainure garnie de cils vibraliles. L'histologie de ces organes et des palpes a été traitée en détail dans le travail très complet de M. Viallanes, qui a constaté le premier la lacune où circule le liquide cavitaire dans les branchies et les barbules, et où baigne le vaisseau. Au-dessous de chacun des deux lobes branchiaux du côté dorsal, il ya un mamelon coloré en brun vineux (fig. 281, a) non recouvert par les lobes latéraux de la colleretle et qui me paraît être un organe de soutien des branchiés (2). Entre les deux lobes ventraux de la collerette et au-dessus d'eux débouche un sillon cilié qui, passant entre les deux lobes branchiaux, parvient Jusqu'à la bouche également eiliée. Il est dominé et bordé de chaque côlé par les deux lèvres inférieures ou ventrales, replis membraneux ciliés d'abord très minces, teintés de brun violet à la base, puis se gonflant en deux ampoules simulant deux folioles presque triangu- (1) Krükenberg {Zur Kenntniss der organischen Bestandtheile der thierischen Gerüstsubstanzen : die Gerüste der Würmer, dans : Vergleichende physiologische Studien, 11 Reihe, I" Abtheilung, Heidelberg, 1882, p. 52) trouve que ces cellules ne sont comparables aux cellules carlilagineuses des Vertébrés qu’au point de vue histologique, mais qu'en réalité elles sont formées de peurs substances semblables à l’albumine. (2) Voir sur ces organes : Meyer, Studien über den ee der Annel: (Mitth. aus der zool. Stat. zù Neapel, t. VIT, 1888, p. 477). — Pour toutes les considérations générales sur la structure des Serpuliens, consulter surtout cet important Mémoire, et Claparède : Recherches sur la structure des Annél. sédentaires (Mém. de la Soc. de phys. et d'hist. nat. de Genève, t. XXII, 1873); pour ce qui a rapport spécialement au système nerveux : Pruvot, Syst, nerv. des Annél. polych. (Arch. de zool. expér., 2e série, t. III, 1885, p. 342 à 322) ; pour ce qui concerne les branchies et les opercules : Orley, Die Kiemen der Serpulaceen (Mitth. aus der zool. Stat. zu Neapel, t. V, Are et Viallanes, loc. cit. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 275 Jaires de 2 millimètres de haut qui se dressent entre les deux lobes ventraux de la collerette et les 2 lobes branchiaux auxquels elles sont extérieures, surtout chez les animaux conservés à l'alcool (fig. 282, c) (1). Après avoir formé les 2 ampoules, les lèvres ventrales parallèles, s'enfonçant entre les 2 lobes branchiaux, se dirigent vers la bouche qu’elles embrassent dans un V dont les deux branches se prolongent du côté dorsal presque jusqu'à toucher la lèvre dorsale dont il sera question plusloin. Alors elles se recourbent en arrière, formant une sorte de voile à base teintée de brun violet, qui traverse obliquement l’espace laissé libre sur la tête entre la bouche ét la base de chacun des deux lobes branchiaux. C’est à la base de la 8°, 9%, 10°, 11*° ou 12° branchie de chaque lobe à partir du dos qu’elles viennent se fixer pour suivre la base de ces lobes au-dessous des bourrelets bran- chiaux en se dirigeant vers le ventre et se terminer à la {°° branche ventrale de chaque côté. . La lèvre supérieure ou dorsale (fig. 281, ee), ciliée du côté qui est tourné vers la bouche, consiste en un voile membra- neux mince, incolore, haut de 2 millimètres environ, tendu entre la 1* branchie dorsale de gauche et celle de droite, s’élevant en avant de la bouche du côté dorsal, la séparant du dos, et placé en regard des 2 lèvres ventrales. Comme l’a remarqué M. Soulier pour la Sabella Viola (2), la lèvre dor- sale est plus longue que l’espace compris entre les 2 bran- chies dorsales qu’elle relie ; il en résulte des courbures tantôt dans un sens tantôt dans l’autre ; mais en général la convexité est tournée du côté qui regarde la bouche. Non loin de chacune des deux 1"* branchies dorsales, la lèvre dorsale se prolonge de chaque côté en un palpe, à base large et triangulaire, atteignant un peu plus du tiers de la longueur des branchies, et se terminant en une longue pointe fili- (4) M. Soulier (Études sur quelques points de l'anatomie des Annél. tubic. de la région de Cette, in-8, 1891, pl. X, fig. 17) donne pour la Sabella Viola Gr. uñe figure de l’entonnoir branchial qui répond assez bien à la disposition des F2 ventrales et dorsale chez la S. pavonina, (2) Loc. cit., p. 104, 276 DE SAINT-JOSEPH. forme (fig. 281, /). Les parois des palpes (fig. 287) consistent en grosses cellules alvéolaires; ils renferment un vaisseau longitudinal, maintenu en place par 2 ligaments, un péri- chondre beaucoup plus épais que celui des filaments bran- chiaux où est logé un axe d’une seule cellule cartilagineuse de forme un peu irrégulière, et enfin une vaste lacune où cir- cule le liquide cavitaire qui baigne le vaisseau. Les palpes sont bordés de chaque côté par une membrane creuse in- térieurement où pénètre le liquide cavitaire circulant dans le palpe (fig. 287,/f). Ces deux membranes couvertes de cils vibratiles sur leur face intérieure, forment avec la paroi du palpe qu’elles dominent de chaque côté, et qui est elle- même ciliée, un canalicule dont tous les cils ont leur mou- vement dirigé vers la pointe du palpe. LUE Entre les 2 palpes et au-dessous de leur base, il y a du clé qui regarde le dos une D er frontale ie 281, 9) qui simule un orifice. La bouche enfoncée profondément est etats é lhtérâle- ment par la base des branchies dorsales 2 à 7-11, du côté ventral par le À des lèvres inférieures, et du côté dbreu par la lèvre supérieure dont une portion en général convexe rentre presque dans le À de la lèvre inférieure. D'après ce qui précède. on voit de combien d'appareils vibratiles elle est entourée : branchies. et barbules avec leur rainure ciliée, membrane palmaire, bourrelets branchiaux, lèvres ventrales, lèvre dorsale avec les deux palpes. Les cils vibratiles qui les garnissent ne sont pas tous dirigés dans le même sens'et M. Soulier a étudié en détail le rôle qu’ils jouent soit pour éloigner de la bouche les corps étrangers nuisibles, soit Le à y apporter la nourriture. Les parois du corps sont formées par la cuticule, Poe derme et lesystème musculaire. La cuticule (fig. 284, a)et l’é- piderme (hypoderme des auteurs) (b) ont été décrits en grand détail par M. Soulier (1) pour plusieurs Sabellides, et ce qu'il (4) Loc, cit., p. 180 à 240. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD, AT | en dit me paraît s'appliquer à la S. pavonina. Quant au système musculaire il se compose : 1° d’une couche circu- laire assez mince (c) constituant une véritable gaine ; 2° de 4 gros faisceaux longitudinaux (d et g), dont 2 dorsaux se touchant presque au milieu du dos et 2 ventraux séparés par la chaîne nerveuse ventrale. Ces faisceaux présentent sur les coupes une forme vaguement pennée. Dans l’espace laissé libre de chaque côté du corps par ces 4 faisceaux viennent s'insérer, sur la couche circulaire, des muscles obliques (s) rayonnant de la base des soies limbées et servant à les faire rentrer en partie dans le corps ou à les en faire sortir. | | | A la bouche fait suite un œsophage court, puis l'intestin qui, étant étranglé à chaque dissépiment, paraît moniliforme. 1l est tapissé intérieurement d’un épithélium très épais sur- tout dans la région thoracique formant de gros plis tout au- tour du tube intestinal. Ces plis sont moins marqués dans la région abdominale où l'intestin, tout en étant étranglé à chaque dissépiment, devient spiralé (1) pour déboucher à l'extrémité inférieure du corps par un anus cilié. Dans la partie abdominale il est rempli de vase, de spicules d’éponges, de Diatomées et de Foraminifères. Il est maintenu en place par un ligament mésentérique dorsal et un ventral (fig.284, //). Entre l'intestin et la paroi du corps sont placés dans tout le thorax de chaque côté les organes excréteurs thoraciques. Ces organes volumineux consistent chacun en deux longs sacs enchevêtrés, accolés l’un à l’autre, terminés en cæcums à leur extrémité inférieure, dont l’un, le plus rapproché du ventre, est plus lisse à la surface et de couleur plus claire, et l’autre, d’un brun très foncé et à surface bosselée, envoie dans chaque segment, dans la direction du dos, une sorte de plaque pluri- lobée creuse intérieurement. Il y a souvent dans ce dernier sac de nombreuses vésicules excrétoires d'un diamètre de (1) Cette disposition de l'intestin explique comment quelquefois sur la même coupe on voit un intestin double. 278 DE SAINT-JOSEPH. 0**,016 remplies de granulations brunes. Je crois comme Claparède (1) et Meyer (2) pour le Spirographis Spallanzani et comme Brunotie (3) pour le Branchiomma de l’étang de Thau que les sacs les plus clairs s'ouvrent chacun dans la ca- vité du 1° segment, par un pavillon vibratile. Quant aux sacs les plus bruns, ils se terminent chacun par une branche qui, contournant le faisceau musculaire longitudinal dorsal et passant entre ce faisceau et la paroi du corps, se dirige vers le dos, où elle rejoint la branche correspondante de l’autre sacpour ne plus former qu’un canal unique, court, de 0"",084 de diamètre, qui débouche au-dessus des deux soutiens de branchies sur la ligne médiane du dos, au-dessous des deux demi-cercies branchiaux (fig. 281, c). Ce canal commun, déjà observé par M. Pruvot (4) chez la Sabella pavonina, Va été aussi par Langerhans chez la Potamilla Stichophthalmos Gr. (5) et l’'Euchone rosea Lang. (6), par Haswell chez la Sa- bella velata Hasw. (7), par Meyer (8).et Soulier chez le Spi- rographis Spallanzani NViv., par Brunotte (9) et Soulier chez le Branchiomma de l'étang de Thau, etenfin par Soulier chez la Sabella Viola Gr. On peut donc dire que Claparède le refu- sait à tort aux Sabellides pour ne l’accorder qu’aux Serpulides etaux Ériographides, et que sa classification detoute lafamille des Serpuliens, fondée sur la présence oul’absence de ce canal commun, est inexacte. Ilétait d'avis que les tubes excréteurs débouchaient de chaque côté du corps à la base du 4° pied (4) Recherches sur la structure des Annélides sédentaires (Mém. de la Soc. de phys. et d’hist. nat. de Genève, t. XXII, 1873, in-k, p. 133). (2) Studien über den Kôrperbau der Annel. (Mitth. aus der zool. Stat. Neapel, t. VII, 1887, p. 716). (3) Recherches anatomiques sur une espèce du genre Branchiomma. Nat 1888, in-4, p. 60. (4) Loc. cit., p. 313. (5) Die Wur mfauna von Madeira (Zeits. für Wiss. Zool., t. XL, 1884, p. 267). (6) Ibid., p. 271, et pl. XVL, fig. 35, b. (7) The marine Mhnelils of he order Serpulea. Re observations on their anatomy, with the characteristies of the Australian species (Proceed. Linn. Soc. New South Wales, t. IX, 1885, p. 657). (8) Loc. cit., p. 718. (9) Loc. cit., p. 60. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 279 thoracique. Il y a là une erreur dont Chigi (1) explique la cause d’une manière qui me paraît d'autant plus plausible que 22 j'en ai fait l'expérience. Le tube forme une anse qui, passant tout près de la paroi du corps, est atteinte dans les coupes, et il semble alors qu'il yait une ouverture débouchant à la base du pied. Meyer (2) donne l’histologie détaillée des organes thoraciques à propos du Sirographis Spallanzanu. Clapa- rède croyait que c'élaient des glandes tubipares et la plupart des auteurs (Bourne, Langerhans, Haswell, etc.) l'ont admis après lui. Mais je suis de l’avis de Cosmovici, Brunotte, Meyer et Chigi, qui les regardent comme des organes excréleurs (3). La confection du tube me semble être dévolue aux glandes si nombreuses des écussons ventraux, et au issu glandulaire qui entoure les rames sétigères et les tores uncinigères. L’intestin (fig. 284, g)est renfermé dans un sinus sanguin (p) qui se prolonge en avant par un court vaisseau dorsal occupant seulement la partie inférieure du 1° segment et débouchant dans un riche plexus péricervical et périæso- phagien placé dans le 1° segment fusionné avec le segment buccal. Ce plexus continue dans le 2*° segment et on en trouve encore des traces dans le 3°°. [ls’en détache: 1° dans (1) Chigi, Organi escretori e glandole tubipare delle Serpulacee. Foligno, 4 vol. gr. in-8, 1891, p. 34, et pl. IT, fig. 4. (2) Studien über den Korperbau der Annel. (Mitth. aus der zool. Stat. zu Neayel, 1r° partie, t. VII, 1887, p. 725). (3) En retranchant la partie antérieure du corps et par conséquent les orga- nes thoraciques chez la Myxicola modesta Qfg., Cosmovici (Glandes génitales et organes segmentaires des Annélides polychètes. Arch. de zool. expér.,t. VIII, 14879 et 1880, p. 330) avait constaté le premier que la partie postérieure de l’ani- mal se fabriquait un tube. Il en avait conclu avec raison que le mucus né- cessaire était fourni par les glandes de la peau et non par Les organes tho- raciques comme le croyait Claparède. M. Brunotte (loc. cit., p. 9 et 10) arriva au même résultat pour Sabella, Leptochone, Spirographis et Bran- chiomma, etM. Soulier, à la même époque et depuis(Comptesrendus du 13 février 1888, p. 505, et loc. cit. passim, 1891) donna de nombreuses preuves à l'appui de cette opinion, qui est partagée aussi par Meyer (Studien über den Kôürperbau der Annel.,2%e partie. Mitth. aus der z0o1. Stat. zu Neapel, t. VIII, 1888, p. 581) et par Chigi (Organi escretori e glandole tubipare delle Serpulacee, Foligno, 4 vol. gr. in-8, et 15 pl., 1890); ce dernier auteur fait cependant une réserve en accordant un rôle ancestral aux organes thoraciques dans la confection du tube. | | 285 - . .__ DE SAINT-JOSEPH. le 1* segment deux gros vaisseaux branchiaux {un pour chaque lobe branchial) envoyant dans chacune des branchies un vaisseau aveugle qui fournit un ramuscule aveugle à chaque barbule branchiale ; 2° dans le 2*° segment deux vaisseaux se dirigeant du côté du ventre et se ramifiant dans les deux lobes ventraux de la collerelte et les lèvres infé- rieures ; 3° c'est enfin de ce plexus que part le vaisseau ventral qui commence à la limite du 1* et du 2°° ou du 2° et du 3” segment, comme on peut le constaier sur les coupes. Le vaisseau ventral (fig. 284, m), placé entre l'inteslin et la chaîne nerveuse, logé dans le ligament mésentérique ventral, se continue Jusqu'à l'extrémité inférieure du corps. Lors- qu'on ouvre l'animal parle dos et qu’on écarte l'intestin, 1l se dessine en noir, comme les deux branches en S qui s’en dé- tachent à chaque dissépiment. Cette coloration est due à deux bandeleties de cellules chloragogènes (1) appliquées de chaque côté des vaisseaux sans les entourer complètement. Les deux branches latérales du vaisseau ventral (284, n) ne sont ainsi colorées que dans leur partie sinueuse ; elles se dirigent ensuite vers les pieds en suivant le bord du faisceau musculaire longitudinal ventral (284, 4) tourné vers la cavité du corps et en envoyant tout le long de leur trajet dans l'intérieur de ce faisceau des ramuscules qui le traversent pour aller former un riche réseau sanguin dans le tissu glandulaire des écussons ventraux placé au-dessous (284, 2). Avant de pénélrer dans les pieds, ils se réunissent à un rameau descendant du vaisseau latéral. | De chaque côté du corps il y a un vaisseau latéral longi- tudinal (fig. 284, o) placé entre les pieds et la ligne médiane dorsale et adossé au bord du faisceau musculaire longitu- dinal dorsal (284, d) tourné vers la cavité du corps. Ces vaisseaux me paraissent se détacher du plexus périæsopha- (4) Voir sur les cellules chloragogènes qui semblent remplir des fonctions excrétoires : Claparède, Hist. Unters. über den Regenwurm (Zeits. für Wiss. Zool., t. XIX, 1869, p. 615), et Structure des Annél. sédent., p. 94. — Küken- thal : Ueber die lymphoiden Zellen der Annel. (lenaische Zeits. für Naturw., t. XVIII, 1885). — Eisig, Die Capitelliden, in-fol., 1887, p. #40. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 281 gien à la limite du 2° et du 3°° segmentsans que Je puisse dis- tinguer nettement leur point de départ. Moins développés dans la région thoracique, ils deviennent plus gros dans la région abdominale où, dans chaque segment, il s’en délache 3 rameaux principaux : le 1* se jette dans le sinus périvis- céral ; le 2*° se dirigeant vers le dos, où 1l s'arrête avant le ligament mésentérique sans se réunir à son congénère qui vient de l’autre vaisseau latéral, court le long du bord du faisceau musculaire dorsal et projette des ramuscules d’un côté dans l'intérieur de ce faisceau, del’autre dans la cavité du corps où ils flottent aveugles ; le 3*° placé de même et se ramifiant de même, se dirige au contraire vers le pied et, avant d'y pénétrer, se réunit, comme nous l'avons dit, à la branche latérale du vaisseau ventral. Il forme dans les deux rames du pied un réseau sanguin avec de nombreux cæcums. On voit, d'après ce qui précède, à quel point ce système circulatoire, comme du reste dans toute la famille des Ser- puliens, est riche en vaisseaux aveugles qui servent très pro- bablement à la propulsion du sang ; cependant je n’y ai pas observé les pulsations qui sont si nettes dans les cæcums des pieds chez les Hétéronéréides. Le sang, comme chez les aulres Serpuliens, est vert ou plutôt dichroïque ; car lorsqu'il yen à une certaine épais- seur il paraît rouge. Ainsi en ouvrant un animal vivant, le sang est rouge dans certains endroits du sinus intestinal et verl.dans d’autres, rouge dans le vaisseau ventral et vert dans les petits vaisseaux en cæcum. Dans l'alcool, où il se coagule, il est rouge. Ray Lankestier (1) ya constaté la présence d’une substance colorante qu'il appelle cklorocruorine (2). Le cerveau et les deux gros nerfs branchiaux se distinguent facilement lorsque l'animal vient d'être tué, parce qu'ils sont colorés en .orangé ; la chaîne ventrale double, en échelle, (1) Preliminary note of some observations with the spectroscope on animal substance (Journal of anat. and physiol., t. Il, 1868, p. 115). : (2) Voir Griffith : Sur la composition de la chlorocruorine (Comptes rendus, 30 mai 1892, p. 1177). — On the blood ” Invertebrates ŒEn oceed. of the Roy. Soc. of Edinburgh, t. XIX, 1892, p. paul 282 DE SAINT-JOSEPH. s’observe aussi à la loupe lorsque après avoir ouvert le corps par le dos, on a écarté l’intestin et le HA ventral. Quant aux fibres tubulaires colossales (fig. 284, 2), on ne les voit bien que sur les coupes. Le cerveau pee peu près au niveau du pont cartilagineux qui réunit la base des deux lobes branchiaux du côté dorsal. Il se compose de deux petits ganglions situés entre le dos et l’œsophage et de deux gros ganglions placés de chaque côté de l'œsophage. Il se détache de chacun de ces derniers un gros nerf branchial, séparé du vaisseau branchial par le muscle branchial, et on distingue à leur surface supérieure un pelit cristallin qui est suivi d’une longue traînée de granules pigmentaires d’un brun rouge s'en fonçant dans l'épaisseur du ganglion. Ces deux gros ganglions enserrant l’œsophage et allant en s’effilant se dirigent du côté ventral, où ils sont réunis l’un à l’autre par une commissure transversale à l'extrémité antérieure du 1° segment séligère : ils se prolongent ensuite jusqu’à l’extrémité inférieure du corps en deux cordons nerveux (fig. 284, 7) qui, dans chaque segment, ont chacun un ganglion à la partie antérieure et à la partie postérieure du segment, soit 4ganglions en tout, réu- nis deux par deux par une commissure transversale. Les fibres tubulaires colossales (1) prennentnaïissance dans le cerveau et se prolongent jusqu’à la fin de l’abdomen; d’un faible dia- mètre à leur extrémité antérieure et postérieure, elles attei- gnent jusqu'à 0°*,12 de large au milieu du corps, et tout:ce qu'en dit Claparède (2) pour le Spirographis Spallanzanu peut s'appliquer ici, comme je l’ai vérifié sur les coupes (3). Je (1) Elles ont été décrites pour la Sabella pavonina par Mc Intosh (Proceed. Roy. Soc. Edinb., 1877, in-8, p. 380), par M. Pruvot (loc. cit., p. 315; et pl. XVI, fig. 2t et 3 t),.et par. Cunningham : Some points in ihe andiomu of. Polychæta (Quart. Micr. Journal, t. XX VI, 1887, p. 271). (2) Recherches sur la structure des Annél. sédent., p. 113-147. (3) Outre Claparède (loc. cit.), on peut consulter surtout sur les res tubulaires colossalés des Annélides polychètes que Friedländer assimile aux tubes nerveux à myéline des Vertébrés, et qui sont plus développées chez les Serpuliens que dans aucune autre famillé, les ouvrages suivants : Mc Intosh, On the arrangement and relations of the great nerve-cords in the marine Annelids (Proceed. Roy. Soc. Edinb., in-8, 1877, p. 372-381). — Lan- ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 283 remarquerai seulement qu’elles traversent les ganglions sous- œsophagiens presque à leur centre, tandis que dans l’abdo- men elles sont situées extérieurement aux ganglions de la chaîne ventrale et plus rapprochées de la ligne médiane ven- trale (fig. 284, £). Pour tousles autres détails qui concernent le système nerveux Je ne puis que Grid au mémoire de M. Pruvot. Je n'ai pas observé de Sabella pavonina avec des sperma- tozoïdes ou des œufs complètement mûrs, mais seulement avec des éléments sexuels en voie de formation. Ces éléments, ovules ou plaques de zoospermes en voie de développement, qui ont une grande ressemblance à cet état, incolores, roses ou orangés, d’un diamètre de 0**,044 environ, naissent dans le tissu péritonéal, formant de chaque côté du corps deux amas (fig. 284, 2) au-dessous des dissépiments des segments abdominaux au niveau des pieds dans la ca- vité périviscérale où ils se psg après s'être détachés (fig. 284, r). Les organes segmentaires abdominaux, très délicats et de petite taille, ne se découvrent bien que sur les coupes lon- gitudinales (fig. 288). Le pavillon cilié en forme de large boutonnière, qui a un diamètre d’environ 0"",20, est accolé au-dessous de chaque dissépiment de chaque côté du corps (fig. 288, d). Un canal cilié court y faisant suite vient déboucher au- -dessous de la rame ventrale à soies lim- bées. Je trouve 7 exemplaires, dont 2 de 17 el 1 de 25 centi- gerhans, Die Wurmfauna von Madeira, ILI" Beitrag. (Zeits. für Wiss. Zool., t. XXXIV, 1880, p. 91). — Spengel, Oligognathus Bonelliæ (Mitth. aus cer 2001. Stat. zu Neapel, t. III, 1881, p. 39 et suiv.). — Rohde, Hist. Unters. über das: Nervensystem der Chætopoden (Schneider Zool. Britr., t. IL, 1887, p. 37 et suiv.). — Eisig, Die Capitelliden, in-fol. Berlin, 1887, p. 475 à 483, — Cunningham, Some points in the anatomy of Polychæta : neural canals (Quart. Micr. Journ., t. XX VIIL, 1887, p. 267-276, et pl. XIX, fig. 22-26). — Retzius, Ueber mark- haltige Nervenfasern wirbelloser Thiere (Biologiske ‘forenings Fôrhanligar, Stockholm, 1889, t. I, p. 58). — Friedländer, Ueber die markhaltigen Nerven- fasern und Neurochorde der Crustaceen und Anneliden (Mitth. aus der z0ol. Stat. zu Neapel, L. IX, 1889, p. 225-265 et pl VIII). 284 DE SAINT-JOSEPH. mètres n'ayant que des segments abdominaux, régénérant non pas seulement leurs branchies, mais la partie antérieure du corps. Chez tous, la région thoracique et probablement une portion de la région abdominale manque et la tête repousse sur le segment antérieur abdominal qui a les 2 écussons ventraux coupés par le sillon copragogue et de chaque côté des soies ventrales limbées et des CS dor- saux non accompagnés de soies en pioche. 1 Chez un de ces exemplaires qui a 9 centimètres dé long et 200 segments, les branchies, au nombre de 20 de chaque côté, n’atteignant encore que 1**°,68 de long, absolument filiformes et sans barbules, ont déjà leur axe cartilagineux et leur vaisseau branchial ; les crochets dorsaux du 1° segment, au nombre de 10, en voie de formation, manquent encore de base; la collerelte, à peu près formée du côté ventral, est en vole de formation côté dorsal, comme aussi les pièces de soutien des lobes branchiaux. Chez les autres exemplaires, la collerette est cape mais encore très mince et beaucoup moins haute que chez un animal intact, et les branchies, avec leur axe de 4 cellules cartilagineuses et leur vaisseau branchial, accompagnées de 2 petits palpes, ont 6 millimètres de long. A la partie an- térieure de la branchie, les barbules encore indistinctes paraissent sur le bord intérieur de la branchie comme des indentations dans chacune desquelles pénètre déjà une branche du vaisseau branchial:; plus bas ces barbules encore très courtes se découpent et deviennent indépendantes les unes des auires (fig. 285). Sur un de ces exemplaires long de 8 centimètres avec 170 segments, au niveau du pont cartilagineux qui réunit les 2 lobes branchiaux du côté dorsal, je constate qu’au 1° segment, qui est abdominal et sétigère, 11 y a un cerveau bilobé portant 2 yeux pigmentés de rouge ; du côté ventral existe la chaîne ventrale avec les 2 fibres tubulaires colossales, qui ne me paraît pas encore en communicalion avec le cerveau. L’intestin, qui a diminué de volume, se rétrécit pour former une bouche. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 285 - Mers du Nord. Manche. Atlantique. Draguée à 1,326 mètres de profondeur pendant l'expédition du Porcupine (1). Genre BISPIRA Krôyer (Distylia Ofg.) Char. auct. Quatrefages, qui ne semble pas avoir eu connaissance du genre Pispira créé en quelques mols seulement par Krüyer (2), a établi pour les Sabellides à deux lobes bran- chiaux égaux en spirale le genre Distylia qui fait double emploi avec celui de Krüyer; mais sa diagnose est plus étendue et plus exacte. Je crois cependant qu'il faut y ajouter : crochets aviculaires accompagnés de soies en pioche aux tores de la région thoracique. Claparède (3) et Langcrhans (4) ont altribué au genre Bispira, le premier une rangée unique de crochets ventraux à long manubrium au thorax, le second une rangée unique de crochets aviculaires. L'erreur de Cla- parède vient de ce qu'il assimile à la Sabella volutacornis Mont. la S. volutacornis Rathke (5) qui a des crochets à long manubrium ; l’erreur de Langerhans a sans doute pour cause la description de la Distylia volutacornis (S. volutacornis Mont.) faite par Quatrefages, qui n'indique qu’une seule rangée de crochets aviculaires. La $S. volutacornis Ralhke, que du reste Rathke n’assimile qu'avec doute à celle de Montagu et que Grube en a séparée sous le nom de Sabella rubropunc- tata (6), est une Jasmineira. Quant à l'espèce de Montagu qui a servi à créer le genre, nous verrons qu'elle a bien des soies en pioche et des crochets aux tores thoraciques comme (4) Ehlers, Beitr. zur Kennt. der Verticalverbreitung der Borstenw. im Meere (Zeits. für Wiss. Zool., t. XXV, 1874, p. 29). (2) Bidrag til kundskab om Sabellerne især de Nordiske (K. Danske Vidensk. Selsk. forhand., 1856, Særskilt Aftryk, p. 13). (3) Annélides du golfe de Naples, p. 429. (4) Wurmfauna von Madeira (Zeits. für Wiss. Zool., t. XXXIV, 1880, p. 111). * (5) Beilräge zur Fauna Norwegens (Nova acta Acad. Leop. Carol. Natur.curios., t. XX, p. 223, et pl. XII, fig. 1-4). (6) Beschr. neuer oder wenig bekannt. Annel. (Archiv für Naturg., 1846, p. 55). ; 1 286 ; DE SAINT-JOSEPH. Grube l'avait déjà constaté (1). La Bispira Mariæ Lo Bianco (2) ne semble pas, d’après la description de Lo Bianco, avoir de soies en pioche accompagnant les crochets aviculaires tho- raciques. Dans ce cas il y aurait lieu de créer un genre nouveau pour cette espèce. BISPIRA VOLUTACORNIS Mont. (3). SABELLA VOLUTACORNIS Johnston, Catal, of britl. non parasit. Worms, p. 26% DisTYLIA VOLUTACORNIS Quatrefages, Hist. nat. des Annél., t. II, p. 421, et pl. XX, fig. 5-1). — — Grube, Bemerk. über Annel. des Pariser Museums (Archiv für Naturg., 1810, p. 336). 2 A MPHITRITE JOSEPHINE Riss. Risso, Hist. nat. Europe mérid., t. IV, p. 410. ?SABELLA JosEPaiNÆ Grube, Beschr. neuer oder wenig bekannt. Annel. (Archiv für Naturg. 1846, p. 53, et pl. IL, fig. 6). PI. XI, fig. 289-295. Trouvée tous les ans sur la côte nord de Saint-Jacut-en face de l’île des Ehbiens, sous des rochers qui découvrent: à toutesles marées et dont le pied baigne dans des flaques d’eau. Cette belle espèce, bien figurée par Quatrefages, vivant en général en colonies, se construit un tube semblable à celui de la Sabella pavonina, près de deux fois plus long que l'animal qu’il renferme ; sur plusieurs j'observe des À mathia lendigeraL. L’extrémité inférieure du tube n’est pas recouverte de vase grisâtre solidifiée comme le reste du iube; incolore et un peu transparente, elle consiste en plusieurs couches de mucine sécrétée par l’animal et agglutinée aux rochers. Souvent les jeunes font et appliquent leurs tubes minces contre les tubes plus gros des adulles. Le corps presque rond, un peu aplati du côté ventral, est d’un brun violacé, mais le plus souvent le dos est coloré en (1) Bemerk. über Annel. des Pariser Museums (Archiv für Naturg., 1870, 337 * (2) Fs Bianco, Gli Annel. tubicoli del golfo di Napoli (Atti dell’ Accad. delle scienze di Napoli, 2%° série, t. V, 1893, p. 75 ; pl. I, fig. 2, et pl. Ill, fig. 7, 8, 13). (3) Sabella volutacornis Montagu, Description of several new and rare animals principally marine found on the south coast of Devonshire (Trans. of the Linnean Soc., t. VIIT, p. 80, et pl. VIL, fig. 10). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 287 gris. Les écussons ventraux, très neltement marqués, sont divisés en deux par un sillon copragogue qui, partant de l’extrémilé inférieure du corps, s'arrêle quelquefois avant le 2*° segment abdominal, presque toujours avant le 1° abdo- minal et très rarement avant le dernier thoracique, pour passer du côlé dorsal dans la région thoracique où il n’est que faiblement indiqué. Il n’empiète jamais sur les écus- sons ventraux thoraciques comme nous avons vu quil arrive si souvent chez la S. pavonina. Ces écussons et le 1° écus- son abdominal, quelquefois même le 2°, sont donc entiers. IL y a souvent quelques taches brunes au segment anal et dans la moitié inférieure de l'abdomen, entre le faisceau des soies ventrales et les tores uncinigères dorsaux. Les plus longs exemplaires atteignent (branchies non com- prises) 13 centimètres de long sur 1 centimètre de large. Les exemplaires de 7 centimètres de Iong sont assez com- muns ; ils ont 8 millimètres de large et des branchies de 3 centimètres de long. Les segments abdominaux sont au nombre de 80 à 92, auxquels il faut ajouter les segments tho- raciques variant de 5 à 11 sans qu'il soit possible d'attribuer ces écarts à des différences d'âge ou de taille. Ainsi un exem- plaire de 7 millimètres et un de 20 millimètres ont 9 seg- ments thoraciques, un de 11 centimètres n’en a que 6 et un autre de 13 centimètres n'en a que 8; un exemplaire de 42 millimètres en a 6, un de 70 millimètres en a 10, et trois autres, l’un de 40 millimètres, l’autre de 60 millimètres et le 3*°de80 millimètres, en ont 11 ; le nombre le plus ordi- naire est 8 ou 9. Je trouve une seule fois un exemplaire de 6 centimètres avec 5 segments thoraciques seulement. Outre ces variations dans le nombre des segments thora- ciques chez des exemplaires différents, il arrive très fréquem- ment, comme chez la Sabella pavonina, que le nombre des segments thoraciques n’est pas pareil de chaque côté du corps dans le même animal : ainsi 7 à gauche et 8 à droite (l'animal étant vu du côté ventral), 8 à gauche et 7 ou 9 à droite, 9 à gauche et 8 ou 10 à droite, 11 à gauche et 10 à droite, avec 288 | : DE SAINT-JOSEPH. 1 seul segment d'écart ; 7 à gauche et 9 à droite, 9 à gauche el 7 à droite avec 2 segments d'écart. Dans le 1* cas, ou bien le 1* segment thoracique sétigère sans crochets du côté le plus pauvre répond à 2 segments de l’autre côté, l’un séti- gère sans crochels, le 2*° séligère avec crochets, ou bien le dernier segment thoracique est thoracique du côté qui est le plus riche, et alors de l’autre côté il y a un segment abdo- minal, c’est-à-dire avec soies ventrales et crochets dorsaux, ou bien enfin du côté qui est le plus pauvre, plusieurs pieds sont plus écartés que ceux de l’autre côté, de manière à com- penser l’espace occupé de ce côté opposé par le segment sur- numéraire. Dans le 2** cas, beaucoup plus rare, quand il y a 7 segments à gauche et9à droite, le 1* de gauche répond aux {rois 1° de droite, et quand il y a 9 segments à gauche et 7 à droite, le 1° de droite répond aux deux 1°" de gauche, et le 3"° de droite répond aux 4° et 5"° de gauche (fig. 292). On voit que pour ces variations de nombre dans le même animal, pas plus que pour celles entre animaux différents, on ne peut établir de règle générale. Elles sont trop com- munes (par exemple 6 cas observés sur 13 individus de 6 à 11 centimètres) pour être considérées comme des monstruo- sités. La croissance est probablement inégale tantôt d’un côté, tantôt de l’autre, et c’est seulement lorsqu'elle est ter- minée que le nombre dus segments thoraciques est égal des deux côtés. Le 1* segment thoracique séligère est fusionné avec le segment buccal. Il a, comme les segments 2, 3 et 4, des soies dorsales limbées d'un jaune doré, dont les supérieures plus longues avec un limbe un peu moins large que les inférieures, qui sont plus courtes; au 5*° segment el aux segments thora- ciques suivants, ces dernières sont remplacées par des soies caractéristiques en cimeterre (fig. 289), plates etnonlimbées, couvertes, vers leur extrémité, de stries très fines se coupant à angle droit. Les crochets aviculaires apparaissent au 2"° seg- ment thoracique, accompagnés chacun d’une soie en pioche transparente (fig. 290); leur base est allongée et le verlex vu ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 289 de face se montre couvert d’une grande quantité de petites dents pointues, très fines, toutes de même grandeur (fig. 291). Sur un exemplaire de 13 centimètres, je compte au 6"° seg- ment thoracique 60 soies dorsales limbées et 200 soies en cimeterre, et aux tores uncinigères 108 crochets aviculaires avec autant de soies en pioche, sur un exemplaire de 8 cen- limètres, 140 crochets au 2°° segment séligère. Aux segments abdominaux, où l’interversion se produit, les soies devenues ventrales ont un limbe un peu plus large qu’au thorax, avec une pointe très fine; il n'y a plus de soies en cimeterre, et vers la dernière moitié de l'abdomen il s'y joint des soies presque capillaires comme chez la S. pavonina. Les crochets aviculaires ventraux sans soies en pioche ont le vertex semblable à ceux du thorax, mais la base plus massive et plus courte. Sur l’'exemplaire de 13 centimètres déjà cité, 1ly a au 40° seg- ment abdominal 28 soies limbées avec 10 soies capillaires venirales et 60 crochets aviculaires dorsaux. Chez un exem- plaire vu du côté ventral, les 34*° et 35° segments abdomi- naux de gauche répondent au 34°° de droite; chez un autre, le 58% et le 59° de gauche répondent au 58° de droite qui est déjà dédoublé sur la moitié de sa largeur à partir de l’'écusson ventral, mais le dédoublement ne va pas plus loin et il n’y a qu'un seul mamelon sétigère ventral et un seul tore uncinigère dorsal (fig. 293). C’est une asymétrie qui rappelle celles qui sont si fréquentes aux segments tho- raciques. La tête, moins saillante que chez la S. pavonina, est en- tourée d’une collerette quadrilobée d’un violet foncé, couleur de pensée, bordée de blanc, très largement ouverte du côté dorsal, avec deux lobes latéraux rabattus cachant presque le 1° faisceau de soies ; du côté ventralles deux lobes ventraux, très rapprochés l’un de l’autre, sont repliés sur le ventre et masquent à peu près le 1* écusson. De chaque côlé de la tête, entre la coMbretie el la bouche, entourant Les lèvres et Les palpes, se dressent les deux A ANN. SC. NAT. ZOOL. | xvII, 19 290 DE SAINT-JOSEPH, basilaires branchiales cartilagineuses décrivant 2 tours de spire (1). Chacune de ces lames sert de support à des bran- chies au Pre de 47 à 80 selon les exemplaires, mesu- rant 3 à 4 centimètres de long chez les grands exemplaires, unies jusqu’au 10**° de leur hauteur environ par une mem- brane palmaire et garnies intérieurement d’une double rangée de barbules très nombreuses (300 paires au moins), faible- ment colorées en vert par le sang, ayant 1°",50 à 2*°,50 de long, sauf aux deux extrémités de la banc où elles dimi- nuent progressivement de longueur. Les bourrelets bran- chiaux, disposés comme chez la S. pavonina, n’ont que 4 millimètre de haut. Les branchies, presque toujours blanches et parcourues par un vaisseau contenant du sang vert, sont quelquefois d'un brun violet; plusieurs d’entre elles, mais non toutes, portent de chaque côté du dos, à des hauteurs variables et disposées 2 par 2, 4 grosses taches pigmentaires d’un brun très foncé, recouvertes d’une membrane transparente épaisse (fig. 294, 6) et qui sont peut-être des yeux. Elles ont un axe de 4 cellules carlilagineuses (fig. 294,e), et les barbules un axe d’une seule cellule. Avant de se différencier complètement à leur sortie de la base cartilagineuse, les branchies sont séparées les unes des autres par un intervalle qui reste vide. OErley repré- sente très bien cette disposition chez la Serpula contortupli- cata (2), et la figure qu'il donne est applicable ici. — Chez un exemplaire qui régénère un de ses lobes branchiaux, il n’y a encore que 12 filaments branchiaux blancs, très minces, avec des barbules à peine indiquées, et les 4 taches dorsales encore très petites. | La bouche, les lèvres ventrales et la lèvre dorsale sont dis- posées comme chez la Sabella pavonina, seulement les lèvres ventrales, dont les deux ampoules sont incolores, sont ici plus hautes, cachant entièrement les bourrelets branchiaux, et (4) Contractées dans l'alcool, elles en décrivent quelquefois 3 ou &. ae ) OŒrley, Die Kiemen der Serpulaceen (Mitth. aus der zool. Stat. zu Neapel, PSDE. AÎT, Ho 0 Et 0 HS). 77 ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 291 suivent la base des branchies jusqu’en haut des spires. À la lèvre dorsale, les 2 palpes sont plus larges à la base, moins filiformes, moins rigides, ne me semblant pas contenir de cellules cartilagineuses, et ne dépassent guère 6 millimètres de haul. | Pour le canal digestif, les organes excréteurs thoraciques, Je système circulatoire et le système nerveux, je ne pourrais guère que répéter ce qui à été dit à propos de la Sabella pa- vonina. Je signalerai seulement les points suivants : les or- ganes thoraciques occupent les cinq 1° segments thoraciques. Le vaisseau ventral, qui apparaît au 2"° segment sétigère (fig. 295, c), a aussi un revêtement de cellules chloragogènes, mais les branches latérales qui s’en détachent n’en ont pas et ne sont pas en S (9). Les fibres lubulaires colossales ont 0"*,12 de diamètre (e), et renferment un liquide orangé qui se coagule à l’un des bords; elles deviennent très distinctes au 1°” segment sétigère, au bas duquel commencent aussi les organes thoraciques. Il y a 2 gros yeux composés de granules pigmentaires rouges sur le cerveau. Les fibres musculaires dorsales et ventrales ont sur les coupes l'aspect penné. Les muscles transversaux des soies, larges et plats, sont très puis- sants. Lorsqu'on la touche, la Pispira volutacornis a des contrac- tions brusques comme les Myxicoles. Friedländer pense que ces mouvements, qui s'étendent à tous les segments, sont réglés par les fibres tubulaires colossales. Les éléments sexuels n'apparaissent qu'à la fin de septem- bre. Les œufs ont 0**,10 de diamètre et les spermatozoïdes sont très petits. Ils sortent du corps par les pores des organes segmentaires qui s'ouvrent aux segments abdominaux à la base de la rame sétigère ventrale. Le plus petit exemplaire que je rencontre a 7 millimètres de long sur 1*",20 de large, 9 segments thoraciques et 19 abdominaux, dont les 5 derniers ont des soies capillaires accompagnant les sotes limbées. Les branchies, peu nom- breuses, n’ont pas de taches pigmentaires dorsales et décri- vent une spire. 292 DE SAINT-JOSEPH. . Sur les branchies de la Bispira volutacornis, j'ai découvert en 1875 et 1876,4 exemplaires femelles d’un Copépode para- site, que j'avais décrit sous le nom de Bispiraphilus tenax, et je l’ai observé depuis cette époque plusieurs fois, fixé par sa 2*° paire d'antennes, son rostre et sa plaque ventrale pec- linée sur le dos des branchies, l'extrémité du corps dirigée parallèlement aux barbules. Une fois j'en aï:trouvé 4 exem- plaires sur les branchies de la même Bispira. Mon tra- vail n'ayant pas été publié, a été devancé par ceux de Græffe et de List (1). Graeffe, en 1883, trouva ce même Copépode à Trieste sur les branchies d’un Sabellide qui paraît être la Bispira volutacornis Mont. et lui donna le nom de Gastrodelphys Clausi. List le décrivit plus tard d’une ma- nière très complète. Ce parasite, qui n’a encore été observé qu'à Dinard et à Trieste sur des points bien éloignés l’un de l’autre, semble jusqu à présent propre à la PB. volutacornis. C’est un des exemples curieux du lien qui existe entre une espèce délerminée de Crustacé parasite et une espèce déter- minée d'Annélide (2). L’A mplhutrite Josephinæ Kisso (Sabella Josephinæ Gr.) ayant les deux branchies spiralées égales, ne doit pas être le Spéro- graphis Spallanzani Viv., comme le pensaient Claparède et Grube, et rentre plutôt dans le genre Bispira, selon l’avis de Quatrefages. Peut-être est-ce la PB. volutacornis. Manche. Méditerranée. GENRE POTAMILLA Mer. PoTaAMILLA RENIFORMIS. O.-F. Müll. (3). SABELLA RENIFORMIS Leuckart, Zur. Kennt. der Fauna von Island (Archiv für Naturg., 1849, p. 183, et pl. IT, fig. 8). — — Sars, Foredrag om de ved Norges kyster forek. arter af den (4) Voir ci-dessus, p. 267, notes 2 et 3. (2) Je me réserve de publier plus tard une courte notice sur le Gastro- delphys Clausii, où je signalerai quelques différences avec les descriptions de Græffe et de List. | (3) Die nierenformige Amphitrite. O.F. Müller, Von Würmern des süssen und salzigen Wassers, Copenhague, 1771, in-4, p.194, et pl. XVI, fig. 1-3. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 293 Linnéiske Annelideslægt Sabella (Forh. 1 Vidensk. Selsk. à Chrisliania, Aar 1861. Christiania, 1862, p. 123). SABELLA RENIFORMIS Lo Bianco, Gli Annel. lubic. del golfo di Napoli (loc. cil., p.67). — OCULIFERA Leidy. Leidy, Marine Invert. of Rhode Isl. and New Jersey (Journ. of Acad. of Natur. sc. of Philadelphia, 2e série, t. III, 1855, p. 145, et pl. XI, fig. 55-61). ? — ASPERSA Kr. Krôyer, Bidrag til Kundskab om Sabellerne (K. Danske Videns. Selsk. Forh., 1856, S. A., p. 19). Ca OCULATA Kr. Krôüyer, Ibid., p. 22. — SAXICOLA Gr. Grube, Ein Ausflug nach Triest und dem Quarnero. Ber- lin, in-8°, 1861, p. 151. = SAXICAVA Qfg. Quatrefages, Hist. nat. des Annél., t. II, p. 437, et DE XV, fig. 1-1. — _— Mc Intosh, On the boring of certain Annelids (Ann. of nat. hist., 4me série, t. II, 1868, p. 286, et pl. XX, fig. 5-8). — — Grube, Bemerk. über Annel. des Pariser Museums (Archiv für Naturg., 1810, p. 349). POTAMILLA RENIFORMIS Malmgren, Ann. polych., 1867, p. 222, et pl. XIV, fig. 71. — — Marion et Bobretzky, Annélides du golfe de Marseille (Ann. desise..nat.. 6m° série.st. Ll:,1815, p. 91, et pl. XI, fie. 22). — — Marion, Dragages au large de Marseille (Ann. des sc. nat., 6me série, t. VIII, 1878, p. 26, et pl. XVI, fig. 6). — — Langerhans, Die Wurmfauna von Madeira, IIIte" Beitrag (Zeits für Wiss. Zool., t. XXXIV, 1880, p. 112). — — Levinsen, Syst. geogr. Oversigt over de Nord. Annul. (Vidensk. Meddels. Copenhague, 1884, p. 187 et 285). — _— Andrews, pose eyes of Annelids (Journal of Morphology, t. V, gr. in-8. Boston, 1891, p. 210 à 219, et pl. XX, fig. 1-14). — OCULIFERA Verr. Verrill, ME anim. of Vineyard Sound (U. S. Comm. of fish and fisheries, part. I. Washington, 1873, p. 32? et 617, et pl. XVIL, fig. 86). 2? — ToRTUOSA Webst. Webster, Annel. chætop. of the Virginian Coast (Trans. of the Albany Inst.,t. IX, 1879, p. 265). PI. XI, fig. 296-298. La Potamilla reniformis habite un tube corné transparent, recouvert cà et là de sable fin, qu'on rencontre soit sur la côte (plage des Bains de Dinard, Rocher-Vidé, Rochardien, Grosse-Roche, Gleglin), enchevêtré entre la surface des roches granitiques et les Cynthia glomerata qui y sont adhé- rentes, soit décrivant de nombreux méandres dans l’épais- seur des grosses coquilles d’huîtres draguées au fond de la mer et perforées par l'animal. Dans ce dernier cas, l’exiré- mité antérieure et libre du tube dépasse de 5 à 6 millimètres la surface de la coquille, et quelquefois les bords libres de l'entrée se rapprochent l’un de l’autre et se rabattent en se roulant en volute, comme le figure M. Watson (1). (4) The protective device of an Annelid (Nature, 24 septembre 1891, p. 507, et 5 mai 1892, p. 7). 294 DE SAINT-JOSEPH. Le corps fragile, légèrement aplati, que je ne puis par- venir à relirer intact du tube brunâtre, coriace et contourné, est de couleur rouge uniforme, sauf dans la partie thoraci- que et au segment anal, où il s’y joint sur les côtés une colo- ration d’un brun foncé. Il est parcouru du côté ventral par un sillon copragogue bien distinct, qui passe du côté dorsal où 1l est moins net au segment thoracique précédant l’abdo- men. Les plus grands exemplaires atteignent 8 centimètres de long sans les branchies sur 2°",10 de large dans la région thoracique, et 1*°,86 dans la région abdominale, sauf aux segments postérieurs, où le corps s’amincit sensiblement. Les branchies colorées en brun vineux, très caduques, au nombre de 12 ou 15 de chaque côté, longues de 5 à 6 milli- mètres, parcourues par un Vaisseau vert, sont garnies inté- rieurement d’une double rangée de plus de 80 barbules ciliées, atteignant au plus 1"",30 de long avec axe d’une seule cel- lule cartilagineuse, et elles portent au dos 1, 2, 3, 4 ou 5 yeux composés bien figurés par Marion, tous placés sur la moitié inférieure de la branchie (1). Ces yeux manquent de chaque côté à la première branchie ventrale et aux 6 ou 7 premières branchies dorsales. De forme ronde et d’un diamètre de 0°*,08, recouverts par la cuticule de la branchie, ils renfer- ment plus de 30 cristallins ovoïdes hauts de 0"*,022 (fig. 296) enchâssés dans une masse pigmentaire d’un brun foncé. En faisant une coupe transversale de la branchie, on voit que l'axe cartilagineux se compose de 2 cellules basilaires un peu plus grosses, entourées sur les côtés et en dessus par 6 autres plus petites (fig. 297). Les deux lobes branchiaux sont réunis du côté dorsal par une bande cartilagineuse qui est la continuation des lames basilaires. Il ne me semble y avoir ni membrane palmaire n1 bourre- lets branchiaux. À chaque lobe branchial, j'observe 2 palpes (4 en tout) ciliés, à large base, finissant en pointe, placés l’un derrière l’autre, celui qui est le plus rapproché du dos (4) Andrews (loc. cit.) en donne l’histologie détaillée. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 295 étant plus long et mesurant 1*",40, tandis que l’autre, plus court et à base plus large, n’atteint que 0"",85. Deux lobes foliacés, en général colorés en brun comme le segment, sont appliqués contre la partie supérieure du 1°" segment thoracique du côté dorsal et dirigés vers la base des branchies ; ils semblent distincts de la collerette dont ils soni séparés par une fente (1). Ce sont ces organes que Bru- notte (2) appelle lobes dorsaux et que Meyer (3) considère comme des pièces de soutien des branchies. La collerette, dont les bords plus ou moins sinueux ne sont pas fendus sur les côtés, est légèrement incisée du côté ventral et ses bords sont rabattus vers le ventre. | La partie antérieure du corps comprend 9 à 12 segments thoraciques, dont le 1‘, fusionné avec le segment buccal, n’a _ que des soies dorsales limbées au nombre de 12. Les autres ont 6 à 7 soies limbées et 4 à 5 soies en spatule surmontées d'une pointe courte très fine (Mgr., oc. at., fig. 77, D‘), avec une quarantaine de crochets aviculaires ventraux à longue base, accompagnés d'autant de soies en pioche. Aux segments abdominaux, qui atteignent le nombre de plus de 200 chez les grands exemplaires, l’interversion se produit : les soies en spatule surmontées d'une longue pointe, bien représentées par Quatrefages (/oc. cit., pl. XV, fig. 6), au nombre de 5 à 6, deviennent ventrales et ne sont plus que d'une seule sorte tenant à la fois des soies limbées et des soies en spatule du thorax. Du côté dorsal, il y a environ 20 à 25 crochets avicu- laires à base tronquée qui ne sont plus accompagnés de soies en pioche et qui, vus de face, offrent au-dessus de la grosse dent un nombre considérable de petits denticules qu’on re- trouve du reste aussi aux crochets thoraciques (fig. 298). Mc Intosh (/oc. cit.) donne des figures exactes de toutes les soies. | (1) Voir Malmgren, Ann. polych., pl. XIV, fig. 77 A. (2) Recherches anatomiques sur une espèce du genre Branchiomma, in-#4, 1888, Nancy, p. 4 et 28. (3) Studien über den Kôrperbau der Annel. (Mitth. aus der zool. Stat. zu Neapel, t. VIII, 1888, p. 478). 296 DE SAINT-JOSEPH. Les œufs sont gris. Un exemplaire qui régénère ses branchies en a 10 de chaque côté sans yeux avec barbules très courtes. Levinsen fait remarquer que les exemplaires de la Méditerranée ont des branchies plus longues et un nombre d’yeux plus considérable que ceux du Nord. Notre espèce rentrerait plutôt dans celle du Nord. Je ne vois aucune différence entre les individus de la côte et ceux des dragages. Marion avait observé qu’au delà de 100 mètres de profondeur les branchies étaient plus pâles et les yeux en plus petit nombre. Peut-être faut-il assimiler à la P. reniformis la P. tortuosa Webst. qui se creuse des galeries dans les coquilles, comme je: l'ai constaté à Dinard pour la P. reniformis. À Saint-Jean-de-Luz, auprès de Sainte-Barbe, je trouve la P. reniformis (Sabella saxicava Qfg.) entre les feuillets des roches calcaires, habitant un tube corné très brun ou noir. La roche tout autour du tube est colorée en noir, ce qui semble indiquer qu'elle est attaquée par un acide que sécrète l'animal. Les plus longs exemplaires ont 12 centimètres, dont 1 centimètre pour les branchies, et 290 à 300 segments. Le corps est rose du côté dorsal et rouge vineux du côté ventral. Les branchies sont quelquefois d’un brun clair. Les yeux manquent de chaque côté à la 1" branchie dorsale et aux 6 où 7 premières branchies ventrales, ce qui est l’in- verse de ce qu’on observe chez les exemplaires de Dinard. Cette espèce a une aire fort étendue : Océan Glacial arcti- que, mers du Nord, Manche, Atlantique, Méditerranée. Poramizza Torezzr Mgr. (1). SABELLA (PoramiLLa) Torezu Langerhans, Die Wurmfauna von Madeira (Zeits. für Wiss. Zool., t. XXXIV, 1880, p. 112, et pl. V, fig. 26). PoramiLza Torezcr Von Marenzeller, Südjapanische Annel. Ilt Theil. (Densk. der k. Akad. der Wiss. zu Wien, t. XLIX, in-4,S. A.,p. 14, et pl. IL, fig. 1). (1) Malmgren, Nordiska hafs Annul. (Ofvers. af k. vet. Akad. Fôrh., 1865, p. 402). — Annul. polych. (Ibid., 1867, p. 222, et pl. XIV, fig. 76). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 297 Poramizza Torezzr Me Intosh, Report on the Annelida polychæta collected by H. M.S. Challenger (Reports, etc., Zoology, t. XII, p. 484,et pl. LIIT, fig. 2; pl. XXIX A, fig. 16-19). — _ Lo Bianco, Gli Annel. tubic. del golfo di Napoli (loc. cit., p. 11). PI. XI, fig. 299-302. Trouvée quelquefois dans les dragages et deux fois sur la côte au Rocher-Vidé au milieu de Cynthia glomerata et à Grosse-Roche parmi des tubes de Pomatoceros triqueter. Habitant un tube transparent de consistance cornée recou- vert en partie de sable, semblable à celui de la Pota- milla reniformis. Les exemplaires des dragages qui se creu- sent des trous dans les vieilles coquilles d’huîtres sont de petite taille (6 à 13 millimètres sans les branchies) ; celui du Rocher-Vidé est plus grand, mais je n’ai pu en obtenir que la partie antérieure, longue de 2 centimètres. Les caractères communs à tous ces exemplaires sont : un corps légèrement brun avec larges taches pigmentaires blanches, l’absence d’yeux branchiaux et d’otocystes, la pré- sence de 2 yeux au 1” segment et de 6 à 8 yeux au segment anal, enfin le petit nombre de segments thoraciques sétigè- res dont la quantité n’est pas invariable. Aïnsi 1l y en a 7, 6 ou 5 dont le 1° avec des soies dorsales limbées seulement et les autres avec des soies limbées et des soies en spatule surmontée d'une pointe fine plus longue que chez la Po- tamilla reniformis; les crochets aviculaires de cette parie du corps ont une base relativement moins longue que chez la Potamilla reniformis et sont accompagnés de soies en pioche. Les segments abdominaux, sans compter le seg- ment anal, sont au nombre de 33 à 52, tous avec des soies limbées ventrales un peu plus larges, moins longues et moins droites que celles du thorax et des crochets aviculaires dor- saux (fig. 299) sans soies en pioche un peu plus petits que ceux des segments antérieurs. Les crochets, comme ceux du thorax, ont au vertex de nombreuses crêles qui, vues de face, ont l’apparence d’un pavé de petits points (fig. 300). 298 DE SAINT-JOSEPH. Le sillon copragogue ventral passe du côté du dos au der- nier segment thoracique. Les branchies au nombre de 8 à 12 en tout, hautes de 2 millimètres chez les petits exemplaires, de 5 millimètres chez le grand, avec des barbules courtes (0,4 à 0*®,6), ont sur le dos de loin en loin des taches dont la coloration en lie de vin ou en gris mat, le tout brouillé et un peu flocon- neux, s'étend sur les barbules placées en regard; chez les Jeunes, 1l y a une partie terminale nue, longue de 0°*,6, finissant en spatule colorée par Riauee de taches grises et parcourue par le vaisseau vert qui s’y prolonge. Deux paipes ciliés sont placés près de la bouche. La collerette largement ouverte et rabatiue du côté dorsal se redresse du côté ventral en deux pointes triangulaires séparées par un espace beaucoup moins large. Le 1” segment fusionné avec le segment buccal porte 2 yeux linéaires, n'a que des soies limbées dorsales, et ren- ferme les deux organes excréteurs thoraciques qui se réunis- sent sur le dos en un canal commun. L’œsophage droit et étroit débouche au 4°° segment dans l'intestin qui est étranglé aux segments suivants par les dissépiments et entouré d’un sinus renfermant du sang vert. Quelquefois je trouve de petits exemplaires en train de régénérer la partie antérieure de leur corps. Voici la marche que me paraît suivre la rédintégralion : le 1° segment séti- gère qui est un segment abdominal est surmonté immédia- tement d’un petit segment achète d’où s'élèvent 4 moignons, rudiments de branchies, dans chacun desquels pénètre un vaisseau rempli de sang vert (fig. 301) ; les branchies étant nécessaires à la vie de l'animal, c’est par là que commence le travail de reconstitution (1), puis les 1° segments thora- ciques apparaissent avec un rudiment de collerette et se (1) Grabe a vu la rédintégration des branchies chez la Sabella saxicola (Potamilla reniformis) : Die Eigenthümlichkeiten des Kôrperbaues, die Systematik und Verbreitung der Sabellen (Jahresb, der Schles. Gesells., 1862. Breslau, 1863, p. 46). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 299 complètent peu à peu, les soies limbées se montrant d’a- bord, puis les soies en spatule, puis les crochets ventraux avec les soies en pioche : toutes ces soies sont alors de très pelite dimension. En même temps le nombre des branchies se complète et on en voit saillir de petites protubérances arrondies (fig. 302) qui sont des barbules branchiales en voie de formation. Comme l'espèce précédente, la P. Torelli a une aire très vaste : Mers du Nord, Atlantique, Manche, mer du Japon, Méditerranée. POTAMILLA INCERTA Lang. (1). SABELLA (POTAMILLA) BREVIBERBIS Gr. Langerhaus, Ueber einige Canarische Annel. (Nova acta der k. Leop. Carol. Akad. der Naturf., t. XLII, 1881, n° 3, p. 118, et fig. 27) (2). Cette Potamilla très voisine de la P. Torelli et dont je ne connais pas le tube est beaucoup plus rare. Je ne la rencon- tre que deux fois sur la côte à la Balise de Rochardien et au Rocher-Vidé. | L'exemplaire le plus long mesure 2 centimètres, y com- pris les branchies zébrées de rouge brun qui ont des barbu- les très courtes. Il y a 6 segments thoraciques sétigères, dont le 1° qui ne porte que des soies dorsales limbées ren- ferme deux otocystes à nombreux otolithes anguleux. Les segments abdominaux sont au nombre de 8U. Les soies sont sensiblement les mêmes que chez la P. Torelli. En tout la description de Langerhans me paraît se rapporter à cet exemplaire. Celui qui est plus petit n'a que 7*°,60 dont 0**,60 pour les branchies, le corps moucheté de blanc. 5 segments thora- ciques sétigères, 32 abdominaux dont les 2 anteanaux achè- tes, 4 branchies de chaque côté à barbules très courtes, (4) Langerhans, Die Wurmfauna von Madeira (Zeits. für Wiss. Zool., t. XL, 1884, p. 267, et pl. XVI, fig. 29). (2) L'espèce de Grube est une Sabella et celle des Canaries une Potamilla. Langerhans reconnut plus tard son erreur. 300 DE SAINT-JOSEPH, 2 yeux au 1” segment el 2 otocystes avec otolithes angu- leux. On voit très bien les canaux des organes thoraciques se réunissant en un canal unique qui débouche à la base des branchies. Atlantique. GENRE BRANCHIOMMA Käll., Clpd. rev. BRANCHIOMMA VESICULOSUM Mont. (1). SABELLA VESICULOSA Milne-Edwards, Règne animal illustré, pl. V, fig. 3 et3 a. — — Johnston, Catalogue of british non parasitical Worms, p. 259. — — Grube, Bemerk. über Annel. des Pariser Museums (Arehiv für Naturg., 1810, p. 345). — Annulata Semperiana (Mém. de l’Acad. des sc. de Saint-Pétersbourg, me série, t. XXV, 1818, p. 259). — LANIGERA Gr. Grube, Beschr.neuer oder wenig bekannter Annel. (Ar- chiv für Naturg., 1846, p. 51, et pl. Il, fig. 1). — Be- merk. (loc. cit. suprà, p. 345). BRANCHIOMMA VESICULOSUM Langerhans, Die Wurmfauna von Madeira (Zeits. für Wiss. Zool., t. XL, 1884, p. 268, et pl. XVI, fig. 31). ? — — Mc Intosh, Report on the Annelids of the Challenger (Reports, etc., t. XII, p. 493, et pl. XXX A, fig. 10-12). — — Soulier, Études sur quelques points de l'anatomie des Annélides tubicoles de la région de Cette, 1 vol. in-8, 1891,-p. 30, 38, 53, 98, 129, 235: — — Lo Bianco, Gli Annel. tubic. del golfo di Napoli (loc. cit., p. 69, et pl. III, fig. 4). — — VAR. NEAPOLITANA Clpd. Claparède, Annélides du note de Naples, p. 424, et pl. XXII, fig. 5. — Recherches sur la structure des Annélides PARUS p. 33, 48, 99, 117, et pl. XIV, fig. 9-11. — DE L'ÉTANG DE THAU Brunotte, Recherches anatomiques sur une espèce du genre Branchiomma. Nancy, in-4, 1888. Des TEREBELLOÏDESs Qfg. Quatrefages, Hist. nat. des Annél., t. II, p. 438. — KRÔYERI Qfg. Quatrefages, 1bid., p. 438. ? — ARENILEGA Qfg. Quatrefages, 1bid., p. 439. PI. XI, fig. 303-314. Sur la côte à l’îlot de Gleglin et dans les dragages de toutes les profondeurs, renfermé dans un tube parcheminé fixé soit sous les pierres qui ne découvrent qu'aux grandes marées, soit dans les grosses coquilles vides du fond de la mer. Ce tube assez semblable à celui d’une Térébelle est (1) Amphitrite vesiculosa. Montagu, Description of several new and rare animals principally marine found on the South coast of Devonshire (Trans. of the Linnean Soc., t. XI, 1815, p. 19, et pl. V, fig. 1). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 301 encroûté de petits cailloux et de débris de coquillages comme le décrit et le figure Montagu (1). Je trouve aussi Le B. ve- siculosum dans les herbiers du Rocher-Vidé et des Ehbiens au N.-E. de la Tour, et dans la vase de la baie de Dinard non loin de Ja pointe de la Vicomté au milieu d’une colonie de Sabella pavonina. Dans ces trois localités, les tubes sont enfoncés verticalement dans le sol et il n’en émerge qu’un centimètre environ. Très sales, beaucoup plus longs que ceux qu'on rencontre sous les pierres ou dans les coquilles, attei- gnant jusqu’à 20 centimètres de long, ils renferment aussi des animaux de taille plus considérable. Le corps des exemplaires adultes, coloré en brun clair moucheté de blanc, avec une teinte d’un brun violet foncé sur la région dorsale au thorax et aux 1% segments abdo- _minaux (2), mesure de 25 à 110 millimètres de long (sans les branchies) sur 3 à 5 millimètres de large et compte en tout 80 à 110 segments dont les derniers sont très serrés. Il est partout de même largeur sauf aux 8*°— 10° segments antea- naux où 1l se rétrécit. Le segment anal se termine par une petite papille. Le dos légèrement convexe s’aplatit à la fin de la région abdominale. Du côté ventral, il y a à tous les segments un écusson rectangulaire épais, coupé en deux, mais seulement aux segments abdominaux, par le sillon copragogue longitudinal qui s'arrête un, deux ou même trois segments avant la région (thoracique sur le dos de laquelle il passe, mais où il est moins bien marqué. Je ne constate pas la double branche observée par Claparède (Annél. Naples, p. 426) et par Soulier (loc. cit., p. 38 et pl. X, fig. 15). Les coupes montrent que la cuticule qui recouvre les écussons est extrêmement mince et que le tissu hypodermique est (4) Sur la manière dont le B. vesiculosum construit son tube, voir Gosse : A Sabella building its tube (Intellectual Observer, t. II, 1863, p. 77). — Soulier, Études sur quelques points de l'anatomie des Annélides tubicoles de la région de Cette, 1 vol. in-8, 1891, p. 53 et suiv. (2) Quelquefois de grands exemplaires, dont le tube est enfoncé dans la vase, ont le corps, surtout à la région antérieure, coloré en rouge vineux ou en violet foncé. C’est en se fondant sur ces différences de coloration que M. Soulier a établi deux variétés de B. vesiculosum : a, fuscum ; b, violaceum. 302 DE SAINT-JOSEPH. composé de longues cellules glandulaires sécrétant un mu- cus abondant qui sert à la construction du tube. La têle peu saillante est entourée d’une collerette incolore bilobée, largement ouverte du côté dorsal et fendue seule- ment du côté ventral, où elle se termine en deux pointes, soit triangulaires, soit arrondies, rabattues l’une sur l’autre. Dans l'intervalle laissé libre sur le dos entre les deux moiliés de la collerette, s'élèvent deux lobes déjà signalés par Clapa- rède el que Montagu même semble avoir figurés. Comme il a été dit plus haut pour la Pofamilla reniformis, Brunotte les appelle lobes dorsaux et Meyer les regarde comme des pièces de soutien des branchies. Ces lobes (fig. 303), qui ne sont séparés l’un de l’autre que par le sillon copragogue dorsal, sont colorés en brun violet comme l’estle corps à cel endroit ; ils sont adhérents au dos de l’animal, mais seulement tout le long du sillon copragogue ; partout ailleurs ils sont flottants et leur extrémité supérieure arrondie se reliant à la collerette. par une sorte de gousset, on peut dire qu'ils sont intimement fusionnés avec elle. Les branchies très caduques sortent d’une base cartilagi- neuse décrivant de chaque côté sur la tête un demi-cercle sans spire ; réunies au-dessus de cette base par une palmure de { millimètre de haut, ayant des bourrelets branchiaux très bas, elles sont au nombre de 18 à 24 de chaque côté et atteignent une hauteur de 10 à 20 millimètres, selon la taille des exemplaires. Le dos en est blanc, ou entièrement brun violet, ou alternativement blanc et brun violet ; quel- quefois elles sont entièrement couleur de rouille ou gris de souris. Vues de côté, elles offrent un axe de 5 à 6 cellules cartilagineuses, mais en en faisant une coupe transversale, on découvre qu'il y a en réalité 12 à 15 de ces cellules (fig. 304). En avant de l’axe cartilagineux un vaisseau lon- gitudinal contenant du sang vert parcourt toute la branchie, envoyant une petite branche unique dans les barbules dispo- sées au nombre de 170 paires environ tout le long de chaque branchie du côté interne et presque toujours colorées en ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD, 303 brun violet. Chacune de ces barbules très ciliée et Lerminée à son extrémité par quelques poils tactiles, renferme un axe d'une seule rangée de cellules cartilagineuses. Elles attei- gnent 1**,90 de long, sauf à l'extrémité supérieure de la branchie, où elles décroissent progressivement de lon- gueur. La 1°° branchie dorsale de chaque côté, un peu plus longue et sensiblement plus massive que les autres, porte un gros œil (fig. 305) à 0**,24 au-dessous de son extrémité supérieure libre où le vaisseau branchial continue, mais où l’axe cartila- gineux fait défaut. Cet œil sphérique, coloré en violet foncé, bien entier du côté interne de la branchie, est recouvert du côté dorsal par le filament branchial qui le préserve du contact avec le tube lorsque l'animal y rentre la tête. D'un _ diamètre de 0"*,30, il se compose d’un nombre considéra- ble de petits yeux juxtaposés consistant chacun en un cône cristallin, très court, de 0”",026 de diamètre, s’enfonçant dans la masse pigmentaire violette qui les entoure de tous côtés, sauf à la face externe recouverte par une cuticule épaisse et réfringente qui prend la forme hémisphérique au- dessus de chaque cristallin (1). Les barbules les plus rappro- chées de la base de ces deux premières branchies dorsales sont plus longues qu'aux autres branchies et M. Soulier leur attribue un rôle dans la formation du peloton de mucus. Les branchies suivantes ont un œil moins gros et une pointe terminale le dépassant davantage, avec axe carlilagineux. Quelquefois les 2 ou trois dernières branchies ventrales sont dépourvues d’yeux et semblent en voie de formation, étant beaucoup plus petites et n’ayant que des barbules très cour- tes et incolores. Lorsque l'animal sort la tête de son tube, ou bien toutes les branchies retombent gracieusement comme la corolle d'un Convolvulus ainsi que l’a remarqué Claparède pour le (1) M. Brunotte donne des détails intéressants sur l’histologie de l'œil du Branchiomma de l'étang de Thau, qui, d’après M. Soulier, serait le B. vesicu- losum (loc. cit., p. 35 à 44, et pl. I, fig. 11-16). 304 DE SAINT-JOSEPH, Branchiomma vigilans Clpd. (1), les barbules retombent aussi, ce qui donne à l’ensemble des branchies une apparence floconneuse caractéristique (2),et les deux branchies dorsa- les à gros œil sont seules dressées en vigie ou bien, plus rarement, toutes restent droites sans retomber. La tête est parcourue par un sillon longitudinal qui, con- linuant le sillon copragogue, passant entre les deux lèvres dorsales représentées par les palpes et se terminant à l’ex- trémité ventrale de la gouttière ciliée qui sépare les deux lèvres ventrales, n’est interrompue que par la bouche quise trouve sur son trajet, cachée profondément entre la base des deux palpes et les deux ampoules des lèvres ventrales. Les palpes triangulaires, ciliés, sans axe cartilagineux, par- courus par un vaisseau longitudinal, le plus souvent colorés en brun du côté dorsal, ont une large base et se terminent en pointe fine; ils sont concaves du côté qui regarde la bouche, à laquelle au contraire Les deux ampoules foliacées des lèvres ventrales opposent leur convexité, le côté concave cilié étant tourné vers le venire. M. Soulier décrit et figure très exac- tement tous ces organes (/oc. cit., p. 98 et pl. X, fig. 6). Le nombre des segments thoraciques n’est pas cons- tant; il varie de 6 à 9 et le plus ordinairement il est de 8. Chez un exemplaire vu du côté ventral, il y a 9 segments thoraciques à gauche et 8 à droite; le 2% et le 3° segments de gauche, qui ont des soies et des crochets avi- culaires, ne répondent qu’à un seul segment du côté droit, le 2%, qui a aussi des soies et des crochets. Chez un autre qui a également 9 segments thoraciques à gauche et 8 à droite, le 9° segment de droite est abdominal, ayant des soies ven- trales et des crochets dorsaux. Au 1* segment thoracique fusionné avec le segment buccal appartiennent la collerette, les deux lobes dorsaux, le 1° écusson ventral et un pied ru- dimentaire placé au bas de la collerette du côté dorsal avec (4) Supplément aux Annélides du golfe de Naples, p. 438, et pl. XIV, fig. 3. (2) C’est ce qui explique pourquoi Grube avait adopté Le nom de Sabella lanigera. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 305 un faisceau de soies un peu courbes à limbe étroit (fig. 306), accompagnées de 2 ou 3 soies à limbe plus large placées au- dessous des autres (fig. 307). Les autres segments thoraci- ques ont un mamelon pédieux dorsal très accusé avec 25 à 30 soies semblables à celles du 1” segment. Le mamelon dorsal y est suivi du côté ventral par un tore portant jus- qu'à 60 crochets aviculaires (fig. 310) accompagnés chacun d’une soie en pioche (fig. 311). Aux segments abdominaux, qui sont au nombre de 72 à 97, l’interversion se produit : les soies, dont il y a 13 à 15, deviennent ventrales; elles sont recourbées et à limbe un peu large (fig. 308). Les crochets aviculaires, devenus dorsaux, ne sont plus accompagnés de soies en pioche, sont plus hauts, plus massifs et n’ont pas de base allongée (fig. 312). Sur les coupes, les faisceaux musculaires longitudinaux ont un aspect penné beaucoup plus net que chez la Sabella pavonina, où 1l est peu accusé. Les fibres tubulaires colossales se retrouvent comme c’est l'ordinaire dans la famille et deviennent très distinctes au 2°° segment sétigère (1). Les organes excréteurs thoraciques sont placés de chaque côté du corps à la partie inférieure du 1* segment sétigère et dans le 2°° et le 3%, et dé- bouchent à la base des branchies par un canal commun qu'on voit nettement sur les coupes. M. Brunotte les a bien décrits et tigurés (/oc. t., p. 59 et pl. I, fig. 31). IL a bien décril également le système circulatoire et le sinus sanguin vert qui entoure l'intestin. Je trouve sur le cerveau 2 grosses {aches oculaires où je ne puis distinguer de cristallin et qui se composent de très nombreux granu- les rouges réfringents. Il y a à la hauteur du cerveau, de chaque côté, entre la base du lobe branchial et la paroi du corps, un otocyste renfermant de nombreux otolithes et semblable à celui que figure Brunotte (loc. ct., fig. 18). Un exemplaire de 2 centimètres de long sans les bran- (1) Voir Claparède, Recherches sur les Annél. sédent. P XIV, fig. 10, et Brunotte, loc. cit., pl. I, fig. 33. ANN. SC. NAT. ZOOL. XVII, 20 X 306 DE SAINT-JOSEPII. chies, avec 8 segments thoraciques et 75 abdominaux, a déjà des œufs. Les jeunes, parmi lesquels je compte les animaux de 8 à 20 millimètres de long, branchies comprises, diffèrent sur plusieurs points des adultes. Ce sont eux seuls que Langer- hans a décrits. Ils progressent la queue en avant. Le nombre des branchies varie de 14 à 16. Les 2 premières branchies dorsales ont loujours chacune un @œ1l plus gros que les autres; mais celles-ci n’en ont pas encore toutes et plusieurs sont en voie de formation du côté ventral. Le 1” segment thoracique est moins complètement fusionné que chez les adultes avec le segment buccal, sur lequel deux taches ocu- laires dorsales, composées de granules pigmentaires rou- geâlres, sont placées à la base des branchies de chaque côté. Le 1°” segment thoracique, qui à 2 otocystes à plusieurs ololithes, n’a que des soies à limbe très étroit. Aux seg- ments thoraciques suivants, qui sont au nombre de 6 ou 7, il s’y joint des soies à limbe très large qui se rapprochent de la forme spatulée (fig. 309). Il est probable que chez les adultes la soie s’allongeant, le limbe s’allonge égale- ment et il y a moins de ressemblance avec une spatule. Les crochets thoraciques et abdominaux et les soies abdo- minales sont comme chez les adultes. Du côté ventral, le segment anal est muni de deux petits lobes séparés l’un de l’autre par le sillon copragogue qui remonte ensuite sur le segment anteanal (fig. 313); du côté dorsal il a 4 à 8 taches oculaires qui disparaissent chez les adultes, comme nous avons vu souvent les taches oculaires céphaliques des jeunes disparaître chez les adultes dans la famille des Euniciens. Il est à remarquer aussi que les yeux et les otocystes ne sont'plus apparents chez les adultes et pénètrent plus profondément dans le corps. Chez un exemplaire adulte, je trouve dans l'intestin d'assez nombreuses Grégarines en virgule (fig. 314) de 0°*,036 de long sur 0"”,02 de large dont tout le corps, sauf la têle, est couvert de stries longitudinales et qui doivent appartenir au genre Polyrabdina Mangazzini. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 307 L'espèce de Dinard est de plus petite taille que celles des côtes du Devonshire et de Naples; les jeunes sont sembla- bles à ceux que Langerhans a trouvés à Madère. Grube (1) assimile la S. Terebelloides Qfe., la S. Krüyeri Qfg., la S. arenileqa Qfg. au Branchiomma vesiculosum, quoi- que chez la 1" la collerette ait 6 lobes et que chez les deux autres elle en ail 4, tandis qu'elle est seulement bilobée chez le B. vesiculosum; les tubes sont semblables. . Manche. Atlantique. Méditerranée. GENRE AMPHIGLENA Clpd. AMPHIGLENA MEDITERRANEA Leydig (2). AMPHIGLENA ARrmanpr Clpd. Claparède, Glanures zoot. parmi les Annél. de Port-Vendres, p. 31, 128, et pl. IIL, fig. 1. — MED1ITERRANEA Claparède, Annélides du golfe de Naples, p. 414, et pl. XII, fig. 6. — —— Marion et Bobretzky, Annélides du golfe de Marseille (Ann. des sc. nat., 6me série, t. II, p. 91). — — Langerhans, Ueber einige Canarische Annel. (Nova acta der k. Leop. Carol. Ak. der Naturf., t. XLIL, n° 3, p. 119, et pl. V, fig. 23). — — Meyer, Sfudien über den Kôrperbau der Anneliden (Mitth. aus der zool. Stat. zu Neapel, t. VII, p. 721, et t. VII, p. 419, 485, 492, 530, 536, 547, 561, 573). _ Chigi, Organi escretori e glandole tubipare delle Serpu- lacee. Foligno, gr. in-8, 1890, p. 51 et 77. pÊ. _ Lo Bianco, Gli Annel. tubicoli del golfo di Napoli (loc. cit., p. 81). PI. XI, fig. 315-322. Trouvée quelquetois dans les dragages et avec Le chalut; sur la côte, à la plage des Bains de Dinard. | Les exemplaires adultes de cette espèce, qui circule indif- féremment la tête ou la queue en avant, ne dépassent pas à Dinard une longueur de 6 à 8 millimètres sur 0"*,60 de large, et comptent en tout 34 à 41 segments. Il y a 5 branchies à chacun des lobes branchiaux, avec (1) Bemerk. über Annel. des Pariser Museums (loc. cit., p. 345). (2) Amphicora Mediterranea. Leydig, Bemerk, über Carinaria, Firola und Amphicora (Zeits. für Wiss. Zool., t. IT, 1851, p. 328, et pl. IX, fig. 6-7). 308 DE SAINT-JOSEPH. barbules plus longues que celles que figure Claparède. Les branchies vues de côté ont un axe composé d’une double rangée de cellules cartilagineuses et les barbules n’en ont qu'une rangée simple. À la base de chacun des deux palpes ciliés on reconnaît facilement un organe en forme de pavillon d'oreille (fig. 315), rempli de granules pigmentaires d'un rouge brun qui, d'après Meyer, serait le repli de la lèvre supérieure, formant de chaque côté de la bouche une cham- bre latérale supérieure. Il n’y a pas de collerette. Le 1* segment achète porte deux paires d'yeux; le 2°, 2otocystes à nombreux otolithes etrien que 2 ou 3 pelites soies limbées dorsales; les segments 3-9 ont chacun un faisceau de soies dorsales, dont les supérieures limbées (fig. 316) et les inférieures en spatule; parmi ces dernières, celles qui sont le plus rapprochées des soies limbées ont la spatule surmontée d’une longue pointe fine (fig. 317) qui devient rudimenliaire (fig. 318) pour la soie la plus basse du faisceau; du côté ventral, il y a 11 crochets aviculaires offrant l'aspect d’un cygne fendant l’eau (fig. 319) et dont les longues bases reposent sur la hampe d’autant de soies en pioche (fig. 320). L'interversion se produit au 10° segment, quelquefois même au 9”°. Les segments abdominaux, auxquels fait suite un segment anal arrondi avec 4 à 6 paires d'yeux caudaux, sont au nombre de 23 à 30; ils ont à la partie ventrale 2 ou 3 soies limbées (fig. 321) et à la partie dorsale 10 à 11 crochets aviculaires dont le nombre va progressive- ment en décroissant, si bien qu'au dernier segment abdominal il n'y en a plus qu'un. Les crochets (fig. 322) sont d'une forme différente de ceux du thorax; ils sont plus arrondis en avant et leur base est moins prolongée en arrière; vus de face, ils sont tels que lesfigure Langerhans (/oc. cif., fig. 23, c) avec un pavé de petits denticules au vertex, semblables du reste sous ce rapport aux crochets thoraciques. L'A. Mediterranea est hermaphrodite : les œufs, rouges, très gros, ont 0"*,27 de diamètre; dans un exemplaire de 40 segments, ils occupent, au nombre de 16, les 10 premiers ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 309 segments abdominaux, et les spermatozoïdes, soit isolés, soit en régime, les 19 derniers. Méditerranée. Atlantique. Genre DASYCHONE Sars. DasycnowE Bomsyx Dalyell (1). BRanNCHiOmMA DaLyeLLt Küll. Külliker, Ueber Kopfkiemer mit Augen an den Kiemen (Zeits. für Wiss. Zool., t. IX, 1858, p. 539). DASYCHONE arGus Sars. Sars, Foredrag om de ved Norges kyster forekommende arter af de Linnéiske Annelideslægt Sabella(Forh.iVidensk. Selsk. i Christiania Aar 1861. Christiania, 1862, p. 125). — Geol. og zool. Tagttagelser, etc. (Nyt Magazin, etc. Chris- tiania, t. XII, 1863, p. 319). — — Malmgren, Nordiska hafs Annul., p.403 et pl. XX VIII, fig. 89. SABELLA POLYZONOSs Gr. Grube, Beschr. neuer oder wenig bekannt. Annel. (Archiv für Naturg., 1863, p. 63, et pl. VI, fig. 5). — Die Insel Lussin,p. 90. — Mitth. über St. Vaast la Hougue (Abhand. der Schles. Gesells. für 1868-69, p. 110). — BouByx Johnston, Catal. of brit. non yaras. Worms, p. 261. — VERTICILLATA Qfe. Quatrefages, Hist. nat. des Annél., t. II, p. 440, et pl. XX, fig. 3-4. L — — Grube, Bemerx. über die Annel. des Pariser Museums (Archiv für Naturg., 18170, p. 349). DasvcaonE Dazyezzr Malmgren, Ann. polych., p. 224. — — Malm, Annul. i hafvet utmed Sverges vestküst och omring Gôteborg (Gôleb. kongl. Velensk. Handl., 1874, in-80, p. 101). — —- Levinsen, Syst. geog. Oversigt over de Nord. Annul. (Vidensk. Meddels for 1883. Copenhague, 1884, p. 186). — BomByx J. Chatin, Recherches pour servir à l'histoire du bälonnet optique chez les Crustacés et les Vers (Ann. des sc. nat., 6ne série, t. VII, 1878, p. 28, et pl. IL, fig. 40-42). — POLYZONOS Lo Bianco, Gli Annel. tubic. del golfo di Napoli (loc. cit., p. 73). PI. XI, fig. 323-326 et pl. XI, fig. 327-336. Sur la côte à la balise de Rochardien, au Haumet, à l'île des Ehbiens et à Grosse-Roche; assez commune dans les dragages de toutes les profondeurs. Le tube parcheminé, assez mou, qu’elle habite et qu’elle sécrète, est fixé aux coquilles ou aux algues (2) et recouvert (1) Amphitrite Bombyx, Dalyell, The powers of the Creator displayed in the creation, etc., t. II, 1853, p. 236, et pl. XXXI, fig. 1-7, pl. XXXII et XXXIII en entier. (2) Une fois je trouve sur la côte nord de Saint-Jacut des tubes agglutinés à des tubes de Bispira volutacornis. 310 DE SAINT-JOSEPII. en avan{ d’une couche d'argile grise et à la partie postérieure de quelques grains de sable, spicules d’éponge et Foramini- fères. Quand il est détaché de la coquille ou de l’algue à laquelle il adhère, la D. argus en refait très rapidement l’ex- trémité inférieure, qu’elle aggluline aux objets qui sont à sa porlée. | Le corps des exemplaires adultes, assez massif, convexe du côté dorsal où il est coloré en brun clair, plus aplati du côlé ventral qui est d’un brun violet foncé, atteint 25 à 50 millimètres de long sans les branchies sur 2°%,5 à 5 mil- limètres de large, et compte en tout 50 à 75 segments qui sont partout de même largeur, sauf les 10 à 12 derniers qui se rétrécissent brusquement. Tous les segments ont du côlé ventral un écusson rectangulaire moins épais et à cuticule moins mince que le Branchiomma vesiculosum, coupé en deux portions égales à la région abdominale seulement par le sillon copragogue longitudinal qui s'arrête régulièrement avant le 1* segment abdominal pour passer de là sur le dos où 1l n’est plus apparent. Tous les écussons abdominaux et thoraciques, ces derniers piquetés de brun, renferment de nombreux vaisseaux en cæcum. | La tête peu marquée est entourée d’une collerette qua- drilobée fendue latéralement, dont les 2 lobes ventraux arrondis sont en général rabatlus sur le 1” écusson ven- tral, et dont les 2 lobes latéraux se terminent sur le dos soit en se rapprochant l’un de l’autre presque à se toucher (fig. 323), soit en laissant entre eux un large espace vide (fig. 324) quelquefois rempli à peu près par 2 petits lobes plus bas (fig. 325), qui le plus souvent n’en sont pas distincts, mais quip uvent, ainsi que nous le verrons plus loin, arriver à s’en différencier assez-pour former 2 lobes dorsaux comme chez le Branchiomma vesiculosum (fig. 326). Les branchies peu caduques en demi-cercle sans spire, placées de chaque côté de la tête, sortent d'une base com- posée de petites cellules cartilagineuses qui est ponctuée à l'extérieur, dans l'intervalle entre chaque branchie, par une ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 311 tache brune longitudinale. Elles sont au nombre de 13 à 25 de chaque côlé, réunies par une palmure peu élevée au-des- sous de laquelle Les bourrelets branchiaux n’ont que 0"",5 de haut; quelquefois elles ne sont pas en quantité égale des deux côtés, ce qui lient peut-êlre à ce qu'il y en a de détruites; souvent on en observe de très petites qui sont en voie de régénération. Elles ont 6 à 12 millimètres de haut et sont relativement plus longues chez les petits exemplaires que chez les grands : le dos en est blanc avec plusieurs zones d'un brun violel en face de chacune desquelles les barbules sont de la même couleur. Ces barbules très ciliées, qui gar- _nissent l’intérieur de la branchie au nombre de 150 paires au moins, mesurent { millimètre à 2**,75 de long. Il ya une grosse tache brune allongée soit sur la base de la 1° bran- chie dorsale de chaque côté, soit sur les 2 lobes dorsaux quand ils existent, soit sur le corps lui-même quand ils man- quent. Les branchies ont un axe de 4 cellules cartilagineuses comme on le voit sur les coupes (fig. 327), un vaisseau avec sang vert et 2 petits filets nerveux; le tout se prolonge dans la partie terminale de la branchie longue de 0**,64 environ, dépourvue de barbules et sur laquelle s'élèvent plusieurs petites papilles saillantes d’où sort un poil tactile (fig. 328) qui se prolongeant dans l’intérieur de la papille doit être en communication avec le filel nerveux branchial, quoique je n'aie pu réussir à le constater. J’ai observé souvent, comme Kôülliker (1), des poils tactiles sur les branchies des Serpu- liens, mais sans papilles semblables à celles qui existent ici. Les barbules ont un axe d’une seule cellule cartilagineuse, dont la 1° plus grosse et plus ronde que les autres s'applique sur la plus interne de l'axe branchial (fig. 327, dj. Les branchies portent au dos de chaque côté de la ligne médiane 9 à 20 paires d’yeux espacées régulièrement dont la 1° apparaît aussitôt après la palmure. Ces yeux, qui ont un diamètre de 0"*,084 et dont la structure devient bien (1) Kôlliker, Bericht über ein. vergl. anat. Unters. an der Westk. der Schott- land angest. (Würzb. Naturw. Leits., t. V, 1864, p. 248, et pl. VI, fig. 8). 312 DE SAINT-JOSEPH. apparente après un séjour prolongé dans la glycérine, nais- sent dans une sorte de verrue d’un brun violet foncé qui est annoncée à l'avance par des cellules pigmentaires de même couleur formant ces zones colorées dont il a été question plus haut (fig. 329). Ils sont un peu saillants au-dessus de la branchie, recouverts par une cuticule réfringente et se com- posent de 20 à 30 bâtonnets terminés par autant de cônes cristallins réfringents (1). Les bâtonnets (fig. 330, a) hauts de 0**,060, que M. Chatin appelle ainsi d’après l’analogie de cet organe avec celui des Crustacés, sont colorés en brun violet très foncé, indépendants les uns des autres et plongés dans la matière pigmentaire brune de la verrue oculaire. Lescônes (fig.330, 0) hauts de 0**,025, forment sur la cuticule réfringente enveloppant l'œil des cornéules non saillantes qui apparaissent lorsqu'on emploie l’acide nitrique (fig. 331). En arrière de chaque œil composé et pouvant le recou- vrir complètement comme une paupière quand l'animal rentre dans son tube, il y a à la branchie un appendice dorsal haut de 0"*, 25 à 0", 30, incolore ou coloré en brun, formé de lissu conjonctif recouvert de grandes cellules épi- théliales. Ces appendices, qui ont une tige engainant une partie du dos de la branchie, vont en s’élargissant et se découpent en lobes hérissés de poils lactiles (fig. 332). Pen- dant la croissance de la branchie, ils apparaissent avant l'œil qu'ils sont destinés à protéger. Les 2 lèvres ventrales avec leurs ampoules et la lèvre dorsale avec ses 2 palpes sont disposées autour de la bouche comme chez la Sabella pavonina. Les 2 palpes (fig. 333), sont colorés en rouge brun, hauts de 3*°, 5 à 5 millimètres, assez larges à la base, terminés en pointe, canaliculés, ayant un axe d'une seule cellule cartilagineuse ; la partie creuse et ciliée est tournée vers la bouche. Lorsqu'on les aplatit, on voit qu'ils ont la forme triangulaire ; on en trouve quel- quefois qui sont en train de se régénérer. (1) Sars estime de 1200 à 1400 le nombre des yeux de la D. Bombyx. M. Chatin ne trouve que 4 bâtonnets et cônes à chaque œil composé. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 33 Le nombre des segments thoraciques est un peu variable ; il est presque toujours de 8, mais aussi quelquefois de 5, 6 ou 7 sans que la aille de l’animal y soit pour rien. Au 1% segment fusionné avec le buccal appartiennent le 1° pied dorsal rudimentaire, avec 20 à 25 soies longues à limbe étroit comme celles que figure Malmgren (1), la collerette, les 2 lobes dorsaux quand ils existent, et le 1% écusson ventral qui, comme il arrive souvent chez les Sabellides, est plus haut, plus large, plus épais que les autres et fusionné avec les 2 lobes ventraux de la collerette, composés comme l’écus- son de cellules glandulaires servant à la confection du tube. Les autres segments thoraciques ont un mamelon pédieux dorsal un peu conique avec des soies semblables à celles du 1® segment, auxquelles il s’en joint d’autres plus courtes à limbe plus large. Le tore ventral, qui apparaît au 2*° segment et qui fait suite au mamelon dorsal, est garni de crochets avi- culaires dont la base se termine en arrière par un petit pro- longement recourbé vers le bas{fig. 334), comme il en existe chez la Dasychon e japonica Me Int. et la D. nigro-macu- lata Baird. La crête du crochet vue de côté offre environ 10 stries très fines; de face on y aperçoit un nombre de den- ticules considérable (fig. 335). Ces tores comme ceux de l'abdomen ont en général le bord supérieur teinté de brun foncé. Les crochets ne sont pas accompagnés de soies en pioche. Aux segments abdominaux, qui sont au nombre de 40 à 65 et où l'interversion se produit, les crochets avicu- laires et les soies sont de même forme qu’au thorax, mais . les crocheis sont moins hauts et les soies moins longues. Le nombre des soies et des crochets varie beaucoup dans les 2régions du corpsselon les exemplaires. Il y a de 20 à 60 soies thoraciques, de 24 à 60 soies abdominales, de 15 à 20 cro- chets thoraciques et de 20 à 70 crochets abdominaux. Il est à remarquer qu'au thorax, c’est le 1°” segment uncinigère (4) Loc. cit., pl. XX VII, fig. 89, B. 314 DE SAINT-JOSEPH. qui a la plus grande quantité de crochets, et que le nombre de ceux-ci va en décroissant progressivement aux segments suivants. À tous les segments, il y a une tache oculiforme brune entre le faisceau de soies et le tore uncinigère, plus forte au thorax, moins marquée à l’abdomen ; elle existe aussi au 1° segment thoracique après le faisceau de soies. Pas plus que Külliker et M. Chatin, je n'ai pu y découvrir de cris- tallin. | Le segment anal est terminé par 2 palettes arrondies (fig. 336) qui servent peut-être comme 2 truelles à fixer le iube aux corps étrangers. L'œsophage occupe le 1° et le 2°° segments; l'intestin est un peu en spirale à partir du 4*°-8*° segment abdominal. Les organes excréteurs thoraciques sont de couleur foncée comme à l'ordinaire. J'observe les vaisseaux en anses latéraux avec les cæcums que Claparède figure pour la Dasychone Lucullana D. Ch. (1). Le vaisseau ventral etses branches latérales, qui ne sont pas sinueuses, n’ont pas de revêtement de cellules chloragogènes. Les 2 yeux cervicaux ont un cristallin mieux marqué que dans les autres espèces de Sabellides. Parmi les nombreux exemplaires que j'ai examinés, J'en citerai 2 qui me paraissent offrir un certain intérêt. Le 1°, régénérant ses branchies, a 15 millimètres de long sur 1°°,5 de large, 8 segments thoraciques et 46 abdominaux. Les branchies, très minces et très grêles, sont au nombre de 15 de chaque côté avec 4 paires d'yeux à chacune, encore mal défi- nies, et des barbules à peine distinctes; 2 petits palpes sont: déjà formés (2). Le 2*° exemplaire, qui est une femelle avec des œufs, de 35 millimètres de long sur 3 millimètres de large avec 36 branchies en tout longues de 12 millimètres LEA et ayant chacune 14 à 15 paires d’yeux, compte 5 segments (1) Annélides du golfe de Naples, pl. XXX, fig. #. (2) Voir sur la régénération des PURE chez la D. Bombyx, Dalyell, loc. cit., p. 239. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 315 thoraciques normaux ; le 6*° segment est thoracique à droite (l'animal étant vu du côté ventral) avec des soies dorsales et des crochets ventraux, et abdominal à gauche avec des soies ventrales et des crochets dorsaux. Le sillon copragogue ven- tral s'arrête avant le segment abdominal qui suit ce segment anormal pour passer sur le dos. Aux 65 segments abdomi- naux, outre le point oculiforme placé entre le faisceau séti- gère et le tore uncinigère il y a à l’autre extrémité du tore, partout bordé de pigment brun, une autre tache oculaire en voie de formation où je ne puis pas plus qu à l’autre distin- guer de cristallin. Les 2 lobes latéraux de la collerette se relient sur le dos par une mince membrane à 2 lobes dor- saux teintés de brun, sortant du corps et ressemblant aux pièces de soutien des branchies du Branchiomma vesiculosum. Je range parmi les jeunes tous les exemplaires qui n'al- teignent pas 10 millimètres de long tout compris. Ils ont moins de branchies que les adultes, moins d’yeux, moins de segments abdominaux, de soies et de crochets. Le plus petit que vai rencontré a 3 millimètres de long pour le corps et 2 millimètres pour les branchies, 5 branchies de chaque côté avec > paires d’yeux à chacune déjà bien marquées mais avec un petit nombre de bâtonnets et de cônes, 6 segments thoraciques et 24 abdominaux. Les segments thoraciques ont 8 soies et 14 crochels au maximum et les segments abdominaux 4 soies et 4 crochets. La Dasychone Lucullana D. Ch. a le corps plus grêle que la D. Bombyx et les segments plus hauts. Ainsi un exemplaire de 30 millimètres de long venant de Naples n’a que 35 seg- ments abdominaux. Le dos est plus clair et le ventre plus foncé. Les appendices dorsaux en lanière sont 2 fois plus longs et Les palpes 2 fois plus courts. Claparède et Metschni- koff (1) et M. Roule (2) en ont étudié le développement, ce (A) Beitr. zur Kennt. der Entwick. der Chætopoden (Zeits. für Wiss. Zool., t._XIX, 1869, p. 197, et pl. XVI, fig. 1). (2) Roule, Esquisse du développement de la Dasychone Lucullana D. Ch. (Revue des sc. nat., Montpellier, 3e série, t. IV, Liv. 1v, juin 1885, p. 463). 316 DE SAINT-JOSEPII. que je n'ai pu faire pour la 1). Bombyx, ne l'ayant pas ren- contrée à l’état de maturité. Méditerranée. Mers du Nord. Manche. GENRE JASMINEIRA Lang. JASMINEIRA ELEGANS N.S. PI. XIL, fig. 337-346. Très commune dans les dragages. Se tenant entre les lamelles des coquilles d’huîtres où elle est très probablement logée dans un tube peu consistant que je ne parviens pas à découvrir, et qu'elle quitte facilement. Cet Annélide, qui nage la tête la première en serpentant, a le corps rond, d’un brun très clair, long de 12 à 18 millimètres, dont 2°*, 5 pour les branchies, sur 1 millimètre de large, et compte en tout 36 à 40 segments. Le sillon ventral passe du côté dorsal au 9° segment. Sur la limite du 3*° et du 4*° segment le corps est entouré d'une ligne mince, grise, réfringente. La bouche terminale ciliée est précédée du côté dorsal d’abord par 2 appendices coniques, courts, ciliés, qui seraient peut-être les véritables antennes d’après Pruvot et Meyer, puis par 2 gros palpes (fig. 337) sans axe cartilagineux également ciliés où se dessine un vaisseau vert. Du côté ventral il y a 2 petites lèvres ventrales ciliées. Les branchies, colorées en vert par le vaisseau sanguin et quelquefois légèrement pigmentées de rouge, au nombre de 8 à 12 de chaque côté, longues en tout de 2 millimètres à 2**, 5, offrent un axe de 2 cellules cartilagineuses lorsqu'on les examine de côté et par transparence. Elles sont garnies d’une double rangée de barbules à longs cils vibratiles pos- sédant un vaisseau vert et un axe d’une seule cellule cartila- gineuse, sont terminées par une partie nue longue de 0°”, 40, et sortent d’une base haute de 0"", 36. Cette lame basilaire épaisse, consistant en un périchondre dans lequel est noyée ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. ps: A7 l'extrémité postérieure des branchies avec leur axe cartila- _gineux, est recouverte à l'extérieur par une couche de cellules épithéliales placée sous la cuticule et forme la base des 2 lobes branchiaux, réunis seulement du côté dorsal par une bande étroite de tissu cartilagineux. Chaque demi-cercle branchial se termine du côté ventral par 4 à 6 tentacules cilés longs de 1°", 12 qui, étant parcourus par un vaisseau renfermant du sang vert et un axe de cellules cartilagineuses en rangée simple, sont plutôt des branchies rudimentaires sans barbules. Entre chaque branchie et à l’intérieur de la base est placé un cirre buccal cilié, sans axe cartlilagineux, haut de 0"*, 40. Ces cirres ne me paraissent pas être des branchies et je ne crois pas qu’il faille voir ici rien de sem- blable à la double rangée de branchies qu’on observe chez la Laonome japonica Von Marenz., la L. spectabilis Gr. Von Marenz. et la Sabella Indica Sav. qui rentrent dans les Sa- bellæ astartæ de Savigny (genre Sabellastarte Kr.). Les bran- chies se rompent très facilement à l'endroit d'où elles émer- gent de la base. Au contraire les tentacules et les cirres buccaux ciliés ne sont pas caducs. Le 1° segment fusionné avec le segment buccal est ren- fermé dans une large et haute collerette unie du côté ven- iral, profondément incisée du côté dorsal mais non béante (fig. 338). Il a en avant 2 yeux linéaires (fig. 338, a), puis 2 cœurs branchiaux verts (b) (1) dont il sera question plus loin, au-dessous d'eux, 2 organes thoraciques colorés en rouge (c) débouchant par un canal commun à la base des branchies du côté dorsal, puis 2 otocystes renfermant un seul otolithe toujours en mouvement, de 0°**, 012 de dia- mètre (fig. 338, d'et 345), et enfin 2 faisceaux de soies dor- sales limbées (fig. 339) qui s'ouvrent un passage à travers le bas de la collerette. Dans les segments thoraciques 3-9, à ces soies limbées dorsales qui sont au nombre de 4 il se (1) Il arrive aussi quelquefois, par suite d’un phénomène de dichroïsme dont il a été parlé, que le sang paraît rouge dans le sinus intestinal et branchial et vert dans les branchies. 318 DE SAINT-JOSEPH. joint 4 soies en spatule comme chez les Potamilla (fig. 340), et du côté ventral il apparaît 9 crochets avec long manu- brium et vertex à plusieurs crêtes (fig. 341). L'interversion se produit au 10° segment. Les 25 à 29 segments abdomi- naux, suivis d'un segment anal achète cilié sans yeux, ont à la partie ventrale 5 à 6 soies en baïonnette faiblement limbées (fig. 342) et à la partie dorsale une rangée de 8 crochets semblables à ceux des Sabelles avec nombreux denticules au vertex (fig. 343), ce dont on se rend compte surtout en les regardant de face (fig. 344). L’œsophage droit et court avec traînées de autés brunes (1) débouche au milieu du 2*° segment dans l’intes- tin brun qui est plus large. Cet intestin étranglé à chaque dissépiment est enveloppé d'une gaine vasculaire contenant du sang vert et se continuant en avant par un irès court vaisseau dorsal placé au-dessus de l’œsophage. Ce vaisseau parvenu au milieu du 1° segment envoie de chaque côté du corps une branchie ue se termine dans un (ou peut-être 2) réservoir sanguin qu'on pourrait appeler cœur branchial d’où part le vaisseau branchial. Les sexes sont séparés. Le corps des mâles gonflé de spermatozoïdes est tout blanc et celui des femelles est coloré en gris ou en brun par les œufs, le sinus sanguin intestinal vert venant trancher sur le tout. Des femelles de 7 millimètres ont déjà des œuis. Chez un exemplaire, j'observe dans l'intestin des Gréga- rines accompagnées de cytodes mobiles poussant des pro- longements pseudopodiques (2). Chez un autre je trouve aussi dans l'intestin plusieurs kystes de Grégarines avec un petit prolongement rigide (fig. 346) renfermant une masse granuleuse de couleur foncée. Des (4) Voir sur les glandes œsophagiennes des Annélides : Graber, Die Gewebe und Drüsen des Anneliden-ŒEsophagus (Sitzb. der k. Akad. der Wiss.zu Wien, t. LXVII, mars 1873). (2) Voir Ed. Van Beneden, Recherches sur l'évolution des Grégarines (Bull. Acad. des sc. de Belgique, t. XXXI, 1871, in-8, et Quarterly Microsc. Journ., 1871, p. 242, et pl. XII, fig. 5-6). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 319 kystes de cette forme ont été signalés pour la première fois par Kôlliker (1) dans le Sipunculus nudus. On voit dans l’inté- rieur des kystes 2 denticules qui semblent indiquer la pré- sence de 2 Grégarines appartenant au genre Pachysoma Mangazzini (2). GENRE FABRICIA Blv. (Othonia Johnst., Amphicora Ehr.). FABRICIA SABELLA Ehr. (3). OTHONIA FABRICII Johnst. Johnston, London Mag. Nat. Hist., t. VIII, p.181, fig. 19.— Catalogue of brit. non parasit. Worms, p. 214. — — Gosse, On some new or litlle known marine animals (Ann. of nat. hist., 2me sér.,t. XVI, 1855, p. 33, et pl. IV, fig. 22). FABRICIA QUADRIPUNCTATA Fr. et Leuck. Frey et Leuckart Beitr. zur Kennt. wirbel. Thiere, in-4, Brunswick, p. 157, 18417. _ _ Mecznikow, Beitr. zur Kennt. der Chætop. (Zeits. für Wiss. Zool., t. XV, 1865, p. 328, et pl. XXIV, fig. 1-4). AMPHICORA SABELLA OO. Schmidt, Neue Beitr, zur Naturg. der Würmer gesam- melt auf einer Reise nach den Fürôr, 1848, in-8, p. 21. FABRICIA AFFINIS Leuck. Leuckart, Zur Kennt. der Fauna von Island (Ar- chiv für, Naturg., 1849, p. 193). — SABELLA Claparède, Recherches anat. sur les Annél. etc. des Hébri- des, 1861, in-4, p. 50. — Annélides du golfe de Naples, p. 411. — — Langerhans, Ueber einige Canarische Annel. (Nova acta der k. Leop. Carol. Akad. der Naturf., t. XLIT, n° 3, p. 119, et pl. V, fig 28). — — Lo Bianco, Gli Annel. tubic. del golfo di Napoli (loc. cit., p. 16}. — AMPHICORA Quatrefages, Hist. nat. des Annél., t. Il, p. 464. AMPHICORA FABRICIA Cunningham and Ramage, The Polychæta sedentaria of the Firth of Forth (Trans. Edinb. Soc., t. XXXIII, in-4, 1888, p. 611). PL. XII, fig. 347. Cette Fabricia de pelite taille, rare dans les dragages, mesure 0°”, 24 de large et 1*°, 25 à 2 millimètres de long, branchies comprises pour un tiers de la longueur. Le 1° seg- (1) Kôlliker, Beiträge zur Kenntniss niederer Thiere (Zeits. für Wiss. Zool., t. I, 1848, pl. [, fig. 4, a). (2) Mangazzini, Gregarine monocystidee nuove 0 poco conosciute del golfo di Napoli (Atti dell’ Accad. dei Lincei, 4e série, t. VII, 1891, 2e semestre,. fasc. 7, p. 234). 7 | (3) Amphicora Sabella. Ehrenberg, Mitth. aus der Verh. der Ges. Nat. Freunde zu Berlin, 1836, in-12, p. 2 et 4. 320 é DE SAINT-JOSEPITI. ment (buccal) achète a 2 yeux noirs; le 2%, qui manque d’otocystes, a de chaque côté un faisceau de soies dorsales légèrement limbées terminées en longue pointe effilée au nombre de 5 à 6; 1l s’y joint aux 7 autres segments thora- ciques, où elles sont semblables, 5 à 6 crochets ventraux à long manubrium avec 3 crêles au vertex. L'interversion se produit au 10° segment ; les segments abdominaux 10, 11 et 12, auxquels succède le segment anal achète avec 2 yeux noirs, ont des soies capillaires ventrales en baïonnette et environ 20 petites plaques onciales dorsales très serrées hautes de 0**, 0225, à base massive relativement élevée et dents nombreuses, tenant à la fois des plaques des Térébel- liens et de celles des Serpulides, assez semblables à la figure qu'en donne Langerhans pour la Fabrica nigra Lang. (1). L’anus est dorsal. En avant des yeux, à la base de chacun des 2 lobes branchiaux qui ont chacun 3 branchies dont les bar- bules se terminent au même niveau, on observe un sinus san- guin (cœur branchial d'Ehrenberg et de Claparède) où Lan- gerhans a compté 25 pulsations par minute. Mecznikow et Claparède y voient du sang rouge et moi du sang vert, ce qui tient au dichroïsme. L'inteslin est renfermé dans une gaine vasculaire. Je trouve une fois dans un dragage une F. Sabella très jeune qui n’a que 0**, 74 de long sur 0°, 09 de large en avant et 0**, 035 à la fin du corps. Elle a les gros yeux noirs caractéristiques, dont 2 à la limite de la tête et du segment buccal et 2 au segment anal. La tête est ronde avec une bouche ciliée ventrale (fig. 347), au-dessous et en regard de laquelle s'élève une branchie unique assez massive formant panache autour de la têle et ayant déjà des rudiments de barbules ciliées. Au segment buccal nettement délimité font suite 8 segments thoraciques dont le 1* avec soies limbées seulement et les 7 autres avec soies limbées dorsales et 3 crochets ventraux à long manubrium. Il n’y a que 2 seg- (4) Die Wurmfauna von Madeira, IL Beitrag (Zeits. für Wiss. Zool.,t. XXXIV, 1880, pl. V, fig. 33, b). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 321 ments abdominaux avec 2 soies ventrales en baïonnette et 4 très petites plaques onciales de forme semblable à celles de l'animal adulte. Puis vient le segment anal. Le canal digestif est incolore. L’œsophage aboutit à l'intestin au milieu du 2° segment sétigère. D’après ce qui précède, on voit que chez la F. Sabella la tête ne se forme qu'après le reste du corps. Mers du Nord. Méditerranée. Mer Noire. Atlantique. GENRE ORIA Qfe. OrIA ARMANDI Clpd. (1). OrtA ArRmanDr Quatrefages, Hisé. nat. des Annél., t. II, p. 462. — — Claparède, Annélides du golfe de Naples, p. 413. — — Marion, Sur les organes générateurs de l'Oria Armandi (Comptes rendus, t. LXXIV, 1872, p. 1254). — — Langerhans, Die Wurmfauna von Madeira, IIIe" Beitrag (Zeits. für Wiss. Zool., t. XXXIV, 1880, p. 116, et pl. V, fig. 30). PI. XIL, fig. 348. Assez commune dans les paquets de Æyriphlæa pinas- troides ramenés par le chalut ; sur la côte au Rocher-Vidé, à la balise de Rochardien et aux Ehbiens. Ce qui distingue l'O. Armandi de la Fabricia Sabella, c'est qu'elle a 1 collerette, 2 otocystes, une taille plus grande, des segments abdominaux plus nombreux, des plaques onciales abdominales de forme assez différente. Le plus petit exemplaire que j'aie observé avait 0"", 6 de long sur 0", 1 de large, des branchies très courtes, 5 seg- ments thoraciques avec un seul otocysle au 1°, 3 segments abdominaux et 1 anal à 2 yeux. Les plus longs exemplaires mesuraient 6"", 20 sur 0"", 48 de large et contenaient soit des spermatozoïdes blancs, soit des œufs roses ou violets en petit nombre, par exemple 4 dans les trois derniers segments thoraciques. Ils avaient en (4) Amphicorina Armandi. Claparède, Glanures zoot. parmi les Annél. de Port-Vendres, p. 36, et pl. M, fig. 2. ANN. SC. NAT. ZOOL. VIS 24 322 DE SAINT-JOSEPII. tout 17 segments, dont le 1* achèle avec 2 yeux dorsaux et une bande ciliée ventrale, le 2°° avec dessoïes dorsales capil- laires légèrement limbées seulement, une paire d’otocystes à un ololithe puis en dessous de ces otocystes 2 organes excré- teurs contournés en boyau, incolores ou quelquefois de cou- leur orangée, s’ouvrant à la partie ventrale par 2 pores ciliés et se réunissant en avant pour déboucher par un canal cilié commun dorsal au-dessous des branchies (1); les seg- ments 3-9 avaient, outre 6 soies limbées dorsales, 9 cro- cheis à long manubrium avec vertex à 3 crêtes (fig. 348). L'interversion se produit au 10*° segment (2) ; les segments abdominaux au nombre de 7 ou 8 (5 seulement chez les exemplaires de 4 millimètres) suivis d’un segment anal achète à 2 yeux, ont 4 à 5 soies ventrales capillaires en baïonnette et 16 plaques onciales de Serpulides irès petites. à nom- breuses dents très fines telles que Îles figure Langerhans (loc. cit., fig. 30). Je retrouve presque toujours dans la partie basilaire de l'appareil branchial la matière blanche signalée par Claparède. Il y a de chaque côté de la tête (4) Ces organes me semblent bien s'ouvrir sur les côtés du segment comme chez l’Haplobranchus æstuarinus Bourne (Quart. microse. Journal, janvier 1883, p. 172), chez la Chone arenicola Lang. (Die Wurmfauna von Madeira, Zeits. für Waiss. Zool., t. XXXIV, 1880, p. 116 et pl. V, fig. 28 b), et la Chone Duneri (1bid., p. 115), ce qui serait cependant à vérifier. Depuis que M. Soulier (Sur la formation du tube chez quelques Annélides tubicoles. Comptes rendus, t. CVI, p. 505) a établi qu'ils ne servaient pas à la cons- truction du tube, il faut se rallier à l’opinion de Meyer (Studien über den Kôr- perbau der Annel., Mitth. aus der zool. Stat. zu Neapel, t. VIT, p. 722), qui les regarde comme des organes excréteurs thoraciques. M. Pruvot (Recherches sur le système nerveux des Annél. polych., Arch. de zool. expér., 2e série, t. III, 1885, p. 313), pour qui ils sont des glandes, observe que chez les Serpuliens ils se composent de deux sacs, de chacun desquels sort un canal dont l'un s’ouvre en dehors du segment, et l'autre à la base des branchies après s'être réunis au canal du sac correspondant. Nous avons vu plus haut (p. 278) à propos de la Sabella pavonina, qu'il n’y avait que le canal commun débouchant à la base des branchies. Pour l'Oria Armand, il en est peut-être de même, et ici la cause d’erreur serait qu’on voit par transparence le pavillon vibratile de chacun des organes thoraciques, qui semblerait être un pore cilié. Cependant, je crois bien avoir constaté que les cils vibratiles étaient extérieurs à la paroi du corps et entouraient un ore. s (2) Chez un exemplaire de 6"2,20, elle ne se produit qu'au 11%, ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 323 ‘3 à 4 branchies décrites exactement par Claparède, et dont les barbules se terminent au même niveau. L'inteslin est bien nettement renfermé dans une gaine vasculaire conte- nant du sang vert. Les yeux antérieurs et postérieurs dispa- raissent dans la glycérine au bout de peu de temps, tandis que ceux de la Fabricia Sabella ne s’altèrent pas. C’est là un des exemples nombreux de la manière différente dont les réactifs agissent sur les Annélides selon les genres, les es- pèces et mème les individus. Méditerranée. Atlantique. Genre MYXICOLA H. Koch {f#de Gr. et Clpd.) (ERIOGRA- PHIS Gr., ARIPPASA Johnst.) char. emend. (LEPTO- CHONE Clpd. encl.). La diagnose du genre a été successivement remaniée par -Grube 1855, Sars 1861 (1), Malmgren 1865, Claparède 1870, - Grube 1878. De plus Claparède (2) croyant que la région antérieure des Myxicoles manquait complètement de crochets ventraux, -avait établi le genre Leptochone pour une espèce très voisine avec crochets à long manubrium au thorax. Mais von Maren- zeller (3) ayant observé des crochets de cette forme au thorax chez l’espèce lype, la M. infundibulum Mont. (4), où ils (1) Sars, Foredrag om de ved Norges kyster forekommende arter af den Lin- néiske Annelideslægt Sabella (Forh. à vidensk. Selsk. i Christiania, Aar 1861, Christiania, 1862, in-8,p. 119). (2) Supplément aux Annélides du golfe de Naples, p. 149. (3) Von Marenzeller, Südjapanische Annel. If" Theil(Denks. der k. Akad. der Wiss. zu Wien, t. XLIX, in-4, p.214). — Sars (loc. cit.), avait déjà signalé des crochets thoraciques à long manubrium chez la Myxicola SarsiiKr., et Grube (Bemerk. über Annel. des Pariser Museums. Archiv für Naturg., 1870, p. 351), -chez la M. modesta Qfg., et plus tard chez la M. ommatophora Gr. (Annul. Semper., p. 265). (4) J'ai vérifié cette observation de Marenzeller, qui est très exacte. Les crochets thoraciques de la M. infundibulum, dont je donne une figure (pl. XII, fig. 349), ont 0m»,12 de long; ils sont peu nombreux. C’est peut- ètre ce que Meyer (Stud. über den Kôrperbau der Annel., Mitth. aus der zoo. Stat. zu Neapel, t. VIII, p. 500), appelle des soies à pointe recourbée. Quant aux plaques onciales abdominales, qui n’ont que 0,04 de haut, je leur trouve 324 DE SAINT-JOSEPIT. avaient échappé à Claparède, est d'avis que le genre Lepto- chône Clpd. doit disparaître. La diagnose de Sars serait alors exacte, mais il faudrait y supprimer comme caractères l’ab- sence de collerette et de points oculiformes aux branchies, car la Myricola infundibulum a une collerette suffisamment distincte et on trouve des yeux aux branchies chez la M. om- matophora et la M. floscula (Amplatrite floscula) Dalvell (1). Voici donc quelle serait selon moi la diagnose du genre Myxicola : | De chaque côté de la tête un demi-cercle de branchies réunies entre elles par une membrane palmaire mince sur la plus grande partie de leur hauteur. Soies capillaires ou faiblement limbées à tous les segments sétigères. Pas de lores uncinigères saillants. A la partie antérieure du corps, crochets ventraux à long manubrium peu nombreux. A la parlie postérieure, ceinture presque complète de plaques onciales excessivement peliles, ressemblant un peu à celles de certains Polycirrides. MyxicoLa DINARDENSIS N. S$. PI. XII, fig. 350-357. Trouvée souvent dans les dragages de toutes les profon- deurs et deux fois sur la côte au Rocher-Vidé et à l’îlot de Gleglin. Se tenant entre les lamelles des coquilles d’huîtres, où elle habite probablement un tube peu consistant d’où elle sort pour vagabonder comme la Jasminerra elegans. Les exemplaires mûrs les plus longs de cette espèce, qui marche indifféremment la lête en avant ou la queue la pre- mière, mesurent 15 millimètres de long, dont 3 millimètres pour les branchies, sur 1 miilimètre de large. Une fois je rencontre un exemplaire avec des œufs n'ayant que 5 milli- mètres. la même fomre que Claparède, et pas de long manubrium comme l'indique Meyer. (1) Cette Amphitrite floscula ayant un tube gélatineux est une Myxicole, et non une Chone comme le croyait Claparède. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 325 Le corps légèrement rosé, composé de segments peu distincts, dont les tubercules sétigères sont à peine sail- lants, s’amincit progressivement en arrière; des trainées pigmentaires brunes, longiludinales, parallèles, placées entre le canal digestif et la paroi du corps, suivent l'intestin et l’œsophage de chaque côté (fig. 357). La bouche terminale, ciliée, précédée du côté dorsal par deux palpes ciliés, massifs, arrondis en avant (fig. 350), est entourée de deux demi-cercles cartilagineux très caducs, réunis par une bande cartilagineuse mince et courte du côté dorsal. De chaque demi-cercle s'élèvent 5 à 7 branchies (fig. 351), dont l'axe, vu de côté, est formé de deux rangées de cellules cartilagineuses ayant un noyau d’où rayonnent des iraînées protoplasmiques. Chacune des branchies est garnie intérieurement d’une double rangée de longues barbules, atteignant près de 1 millimètre, à longs cils vibratiles, avec un axe composé d’une seule rangée de cellules carlilagi- neuses. Ces barbules ne continuent pas jusqu’à l'extrémité de la branchie, qui se termine en pointe lancéolée, nue, lon- gue de 0**,60, couverte de cils vibratiles très fins entremè- lés de quelques poils tactiles (fig. 352). Les branchies sont parcourues par un vaisseau unique se ramifiant dans les barbules et où circule le sang vert. Une membrane palmaire très mince, diaphane et ciliée extérieurement, réunit dans cha- que demi-cercle les branchies jusqu’à la portion où cessent les barbules. Le premier segment achète, sans collerette, porte à la partie dorsale 5 à 6 yeux de chaque côté en rangée trans- versale oblique. Le 2*° segment a un otocyste à un seul oto- lithe de chaque côté ; quelquefois il y a deux otocystes d’un côté et un seul de l'autre. À ce segment, dans l’intérieur du corps de chaque côté, s'ouvrent les pavillons ciliés des organes thoraciques, dont l’orifice a 0"*,27 de dia- mètre. Ces pavillons sont suivis de 2 canaux qui descendent dans le 3*° segment el remontent de là jusqu’au 1* pour ne former qu'un seul gros canal de sortie sur la ligne mé- 326 DE SAINT-JOSEPII. diane dorsale, débouchant à la base des branchies. Tout cet ensemble des organes thoraciques, saut les pavillons inco- lores, est brun (1). Au 4”° segment apparaît de chaque côté, près du bord, un. œil de 0"*,02 de diamètre persistant à tous les segments. suivants : quelquefois il y a deux yeux d’un côté et un seul de l’autre. Le segment anal achète, qui est un peu arrondi et aplali, porte de chaque côté 3 yeux (fig. 353). Tous ces. yeux céphaliques, latéraux et caudaux se résolvent en nom- breux granules pigmentaires rouges entourant un cristallin. Il y a en tout, selon l’âge des exemplaires, 17 à 50 segments. assez indistinctement biannelés dont l’anneau antérieur est couvert de cils vibratiles, et l'anneau postérieur, qui en man- que, porte les soies et les yeux. Un sillon longitudinal cilié, étroit, copragogue, quin’est indiqué par aucune rainure, par- court la partie ventrale du corps. est le nombre des segments abdominaux qui varie seul, celui des segments thoraciques étant toujours de 3 faisant suite au premier segment achète. Ces 3 segments portent à la partie dorsale de chaque côté 4 à 6 soies capil- laires légèrement limbées, longues de 0"",14, et à la partie ventrale, faisant suite à ces soies, un groupe de 5 à 8 cro- chets birostrés, de 0°*,067 de long (fig. 354), à manubrium allongé, un peu renflé avant le rostrum. Au 5°° segment, à lieu l’interversion des soies : à la partie ventrale, groupe de 5 à 6 soies semblables aux soies dorsales des segments tho- raciques et ceinture complète de plaques onciales qui en- tourent aussi presque complètement le dos. Les soies limbées sont placées en avant de cette ceinture de plaques onciales abdominales qui, excessivement pelites, hautes seulement de 0**,0075, assez distantes les unes des autres, lrès nom- breuses (180 à 200), r essemblant aux plaques onciales de cer- tains Polycirrides, ont une base massive surmontée de deux (1) M. Soulier (loc. cit., pl. X, fig. 1) donne pour les organes thoraciques . de la Myxicola (Leptochone) æsthetica Clpd., une figure qui me dispense d’en faire une pour la M. Dinardensis. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 327 dents pointues placées au-dessus l’une de l’autre (fig. 355); en les regardant de face, on voit qu’il y a 3 petites dents supérieures parallèles et une inférieure (fig. 356). L'œsophage, garni intérieurement de glandes rougeûires, débouche dans l'intestin brun qui est renfermé dans un large sinus où circule le sang vert. En passant d’un segment dans l'autre, l'intestin et le sinus enveloppant sont étranglés à cha- que dissépiment. Pour tout ce qui concerne la circulation, je ne puis que confirmer la description donnée par Claparède pour la Myxicola infundibulum (1) qui s'applique ici. Sur les anses transversales flottent quelquefois dans le liquide cavi- taire des éléments sexuels. | Les sexes sont séparés. Chez les femelles, les œufs, d’un brun clair, de 0**,13 de diamètre, remplissent les 12 premiers segments abdominaux. = Souvent l'intestin renferme des Grégarines à noyau clair et à épicyte strié, longues de 0°*,30 sur 0**,015 de large. Deux fois je vois un exemplaire régénérant ses branchies encore en petit nombre, qui ont déjà l’axe cartilagineux, mais ni barbules ni membrane palmaire. Dans un état plus _ avancé et sans que la membrane soit encore formée, les bar- bules apparaissent terminées chacune, aussi bien que la pointe nue lancéolée des branchies, par deux longs poils tac- tiles qui n'existent plus quand les branchies sont parvenues à leur taille définitive. Enfin, j'observe au 13*° segment d’un autre exemplaire, bourgeonnant sur le côté, deux petits segments abdominaux suivis d’un segment anal à deux yeux (fig. 357). M. Malaquin (2) a observé un cas semblable chez l’'Autolytus Smittiæe Malaq. La M. Dinardensis se rapproche de l’Amphicorine Arqus Qfs. (3), qui me paraît être une Myxicole. Mais elle ressemble (1) Claparède, Recherches sur la structure des Annélides sédentaires (Mém. de lu Soc. de phys. et d'hist. nat. de Genève, t. XXII, 1873, in-4, p. 83, et pl. VI et VII). (2) Recherches sur les Syllidiens. Lille, gr. in-8, 1893, p. 352, et pl. XI, fig. 15. | (3) Hist. nat. des Annél., t. IT. p. 478, et pl. XVI, fig. 5-10. 328 DE SAINT-JOSEPH. surtout à la Myxicola (Leptochone) æsthetica Clpd. (1), dont elle ne diffère que par les caractères suivants: elle n’a pas les raies noires caractéristiques sur le dos: elle n’a presque toujours que 2 otocystes (3 au plus) et non 4 à 6; les bran- chies sont élargies avant la pointe terminale, elles se tien- nent toujours droites et formant enlonnoir sans se renverser en arrière ; les palpes sont de larges lobes membraneux et ne sont pas terminés en pointe comme les figure Claparède pour la L. æsthetica; enfin les crochets, vus de côlé, sont biros- irés et non unirostrés. TRIBU DES SERPULIDES. GENRE SERPULA L. s. sir. Phil. SOUS-GENRE SERPULA s. str. SERPULA VERMICULARIS L. (2). TuBus VERMICULARIS Ellis, Corall., p. 117, et pl. XXX VIII, fig. 2. SERPULA VERMICULARIS Môrch, Revisio critica Serpulidarum (Naturh. Tids., 3me sér., 3me liv. Copenhague, 1863, p. 381) (3). — — Johnston, Cataloque of british non parasit. Worms, 1865, | p. 269. | — Malmgren, Ann. polych., p. 228. — — Hansen, Oversigt over de Norske Serpula arter (Archiv for mathem. og naturv., Kristiania, t. III, 1878, p. 39 et pl 1); — ?Langerhans, Die Wurmfauna von Madeira (Zeits. für Wiss. Zol., t. XXXIV, 1880, p. 118 et pl. V, fig. 34). — — Levinsen, Syst. geogr. Oversigt over de Nord. Annul. (Vidensk. Meddelser for 1883 (1884), p. 198). — — Von Marenzeller, Ber. der Comm. für Erforsch. des Est. Mittelm. VI. Zool. Ergebn. II. Polychæten des Grundes gesammell 1890, 1891 and 1892 (Denks. der k. Akad. der Wiss. zu Wien, t. LX, 1893, p. 20). — Paiex Môrch. Môrch, Revisio critica Serpulidarum, p. 385. — — Claparède, Annélides du golfe de Naples, p.438 et pl. XXXI, He TES — FASCICULARIS Dan Lamarck, Hist. nat. des anim. sans vert.,?me édit., 1838, t. V, p. 618. (1) Abe du golfe de Naples. Supplément, 1870, p. 150, et pl. XIV PET 1. (2) S. N. XII, p. 1266, Nr. 805, fide Môrch. (3) Môrch donne la bibliographie jusqu’à 1863; je ne fais que la com- pléter pour les ouvrages postérieurs. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 329 SERPULA FASCICULARIS Quatrefages, His{. nat. des Annél., t. II, p. 497, et pl. XV, fig. 24 a. — CONTORTUPLICATA Sav. nec L., Savigny, Système des Annélides, p. 73. — — Blainville, Dict. des sc. nat., article Serpule, t. XLVIIT, P. 553. — — Lamarck, Hist. nat. des anim. sans vert., 2me édit., 1838, LV D 1619: — — ? Cuvier, Règne animal illustré, pl. I, fig. 1. — — Grube, Actinien, Echinodermen und Würmer des Adria- tischen und Miltelm. Kônigsb., 1840, in-4, p. 64. PI. XII, fig. 358-365. Trouvée quelquefois dans les dragages sur les vieilles co- quilles d’huîlres et quatre fois aux Ormelettes sur les rochers ou sous les pierres. Cette espèce est très variable en ce qui concerne la forme du tube et la coloration. R Le tube toujours rosé, une seule fois verdâtre, long de 4 à 10 centimètres (1), n’a pas, comme l’a déjà remarqué Han- sen, une forme fixe. Tantôt rond et uni, tantôt couvert de rides transversales espacées, tantôt muni d'une carène dor- sale peu élevée, interrompue de loin en loin et que je vois une seule fois s’avançant un peu comme une petite épine au-dessus de l’entrée toujours ronde et un peu en forme de pavillon de trompette, il est solitaire et, sauf sur une petite partie de son extrémité antérieure qui se redresse, 1l est appliqué par sa face inférieure, en général un peu aplatie, sur les coquilles ou les rochers. Il décrit le plus souvent deux courbes à grand rayon et son extrémilé postérieure est contournée en spirale. Je ne rencontre qu’une seule fois deux tubes accolés l’un à l’autre. Le corps de couleur rougeâtre ou orangée mesure, bran- chies comprises, tantôt 2 centimètres de long sur 1,5 de large avec 102 segments, lantôt 4 à 5 centimèlres sur 4 à 5 millimètres de large avec 147 à 157 segments en tout. Le thorax compte environ pour un quart dans la longueur du (1) Chez les Serpulides, plus l'animal est âgé, plus son tube calcaire est long; à mesure qu'il grossit et qu'il grandit, il allonge et élargit le tube qui ne serait plus fait pour sa taille, et dont l extrémité inférieure devenue trop étroite est alors sans utilité. 330 DE SAINT-JOSEPII. corps, et comme il se compose de 7 segmenlis, les segments y sont très espacés comparativement à ceux de la région abdominale où, vers la fin du corps surtout, ils sont exces- sivement serrés. Les deux lames basilaires branchiales en demi-cercle colorées en rouge sont beaucoup plus hautes de côté ven- tral que du côté dorsal; 1l en sort des branchies au nombre de 30 à 32 de chaque côté, ayant à peu près un tiers de la longueur du corps et garnies chacune intérieurement d’une double rangée de barbules ciliées au nombre de 84 paires environ, ne persistant pas jusqu’à l'extrémité qui reste nue sur une longueur de 0**,48. La membrane palmaire qui unit les branchies est épaisse ; elle est plus haute du côté ventral où elle atteint 2 millimètres. Les branchies, qui sont parcourues du côté dorsal pendant 2 millimètres à partir de la base par deux raies longitudinales parallèles d’un blanc crayeux, sont tantôt entièrement rouges, tantôt blanches avec des zones d’un blanc mat au dos, tantôt rouges avec des zones blanches ; tantôt la base seule est rouge et le reste blanc, ou blanc avec zones rouges. Les barbules, quicomme les branchies renferment un vaisseau unique aveugle rempli de sang vert, sont de la même couleur que le dos des bran- chies : rouges en regard des partiesrouges, blanches en regard des zones blanches. Elles ne vont pas jusqu’au bas des bran- chies et sont remplacées par les bourrelets branchiaux sem- blables à ceux de la Sabella pavonina. Chez les exemplaires très jeunes la lame basilaire est rouge et les branchies d’un vert tendre à cause du sang qu’on voit par transparence. Pour Grube (1), Quatrefages (2), Claparède (3), Levinsen (4), les branchies chez les Serpulides ont un squelette cartilagi- neux, comme chez les Sabellides ; mais Lüwe (5) établit qu'il (1) Mitth. über Serpulen (Jahresb. der Schles. Gesells., 1862 (1863), p. 60). (2) Hist: nat. des Annél., t. I, p. 68. (3) Supplém. aux Annél. du golfe de Naples, p. 162. (4) System. geogr. Oversigt over de Nord. Annul. (Vidensk. Meddels. 18383 (1884), p. 190). (5) Studien in d. Athmungsorgane : I. Zur Anat. d. Serpulakieme (Zeits. für Wiss. Zool., t. XXXII, p. 158-188, et 1 pl.). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 331 n'y avait pas de cellules cartilagineuses chez le Syrrorbis, Orley (1) confirma cette observation pour plusieurs espèces de Serpuliens, et Jaquet (2) pour la Protula intestinum. En faisant une coupe transversale d’une branchie de Serpula vermicularis on peut se convaincre facilement qu’elle ne con- üent pas de cellules cartilagineuses (fig. 358). Elle est en- tourée d’une cuticule réfringente criblée de pelits pores, épaisse du côté dorsal de la branchie, allant toujours en s’amincissant du côté intérieur. Je ne puis que renvoyer à Lüwe et à Orley pour les détails histologiques sur lesquels je n'ai pas à m'étendre; j'insisterai seulement sur un seul. Du côté dorsal de la branchie, on voit sur la coupe deux poches (fig. 358, 0) remplies de cellules glandulaires transparentes en forme de sac allongé, séparées les unes des autres par des _ granules pigmentaires bruns. Ces deux poches, qui rappellent les glandes pédieuses des Polydora, sont en réalité une tranche de deux colonnes de cellules mucipares (seifliche Zellsäule de Lôwe). Lorsqu'on examine la branchie de côté et par transparence, ces deux colonnes ressemblent à peu près à deux files de cellules cartilagineuses, ce qui explique l'o- pinion des premiers observateurs. On ne les retrouve pas dans les barbules branchiales qui sont garnies de cils vibratiles à la face intérieure. Du côté dorsal, la première branchie du lobe branchial droit est transformée en une tige blanche, nue, avec un an- neau rouge, d'un diamètre deux fois supérieur à celui des autres branchies, les dépassant très sensiblement en longueur et surmontée d’un opercule en forme d’entonnoir découpé au bord en un nombre de dents le plus souvent incolores très variable {50 à 106). Ces denis, qui finissent en pointe lé- gèrement obtuse, sont séparées les unes des autres dans l’intérieur de l’entonnoir par des côtes qui sont tantôt toutes (1) Die Kiemen der Serpuluceen, etc. (Mitth. aus der z0ol. Stat. zu Neapel, t. V, 1884, p. 197-228, et pl. XII et XIII). (2) Recherches sur le système vasculaire des Annélides (Mitth. aus der 2001. Stat. zu Neapel, t. VI, 1885, p. 364, et pl. XXII, fig. 73-74). 395 DE SAINT-JOSEPIX. rouges, tantôt toutes blanches, ou le plus souvent une côte rouge alternant régulièrement avec une blanche, ou enfinles côtes rouges étant plus nombreuses queles blanches. Aucune d'elles ne parvient jusqu’au fond de l’entonnoir; quelques- unes seulement en approchent. Ainsi pour un opercule à 58 dents, 12 côtes parviennent non loin du fond ; les autres qui se sont formées plus tard atteignent des niveaux diffé- rents, mais moins inférieurs. Claparède figure très bien pour la Serpula Philippi Môrch (1) cette disposition et les vais- seaux sinueux qui se prolongent dans l’opercule entre chaque côte (2). Il n’y a pas de papilles au fond de l’entonnoir. En regard de la tige operculigère et par conséquent du côlé gauche, la première branchie du lobe branchial gauche est transformée en une tige nue de 2 millimètres à 2°°,5 de haut chez les gros exemplaires, terminée par un faux opercule en forme de massue (fig. 359). La disposition inverse s’observe aussi souvent que celle que nous venons de dé- crire : l’opercule est à gauche et le faux opercule à droite (3). La bouche s'ouvre entre les deux lobes branchiaux plusprès du ventre que du dos. Elle est dominée du côté dorsal par une lèvre supérieure sans palpes, ciliée, membrane blanche entière et non fendue tendue entre les 2 deuxièmes branchies de chaque demi-cercle branchial. Un sillon partant du pore thoracique dont il sera question plus loin et passant à égale distance des deux demi-cercles branchiaux, y aboutit. Du côté ventral, la lèvre inférieure blanche ciliée, parallèle à la lèvre dorsale et plus élevée, se relie à chacun des lobes branchiaux, dont elle suit la base en se repliant en arrière jusqu’à la 1” branchie ventrale. Elle s'appuie en arrière sur une pièce médiane rectangulaire d’un blanc nacré, parcourue par un sillon longitudinal externe, reliant entre elles les ba- (1) Annélides du golfe de Naples, pl. XXXI, fig. 2. (2) Orlev (loc. cit., p. 210, et pl. XI, fig. 21-25) a décrit et figuré d’une manière exacte l’histologie de l’opercule chez la Serpula vermicularis. (3) Grube (Mitth. über Serpulen. Jahresb. der Schles. Gesellsch., 1862 (1863), . p. 56) a insisté sur ces variations dans la position de l’opercule chez les Serpulides. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 333 ses des 2 lobes branchiaux du côté ventral (fig. 360 et 361) et semblant destinée à les tenir écartés. Cette pièce, que Levinsen me semble déjà avoir signalée, ne peut s'aperce- voir que lorsqu'on écarte la collerelte qui la recouvre. Elle me paraît être homologue aux 2 ampoules de la lèvre infé- rieure chez certains Sabellides. La collerette échancrée du côté dorsal forme un seul lobe ventral entier non échancré et 2 lobes latéraux dont les pointes prolongées se rejoignent presque sur le dos de l’a- nimal, qui est parcouru à cet endroit par une raie médiane longitudinale blanchâtre indiquant le canal sous-jacent des organes tharaciques qui débouche sur un pore en arrière de la tige de l’opercule et de celle du pseudopercule entre ces deux tiges. Les lobes latéraux sont continus avec la mem- brane thoracique, qui estmince, incolore, ou de couleur rouge, rose ou orangée, et parcourue par un riche réseau vascu- laire. Elle flotte sur chacun des côtés dorsaux du thorax, re- couvre les rames dorsales et ventrales dont les soies la tra- versent et va toujours en s’écartant progressivement du dos jusqu à ce que ses deux parties finissent par se réunir sur le dernier segment thoracique du côté ventral, et former une basque appelée par Meyer collerette ventrale postérieure qui recouvre les 2 ou 3 premiers segments abdominaux, mais sans y adhérer. Le dos de la membrane thoracique est recouvert de cils vibratiles comme le côté dorsal des segments thora- ciques. Le segment buccal sur lequel est placée la collerette est fusionné avec le premier segment sétigère, qui ne porte que des soies dorsales d’un beau jaune doré, très saillantes. Ce qui distingue le faisceau des soies dorsales de ce segment du faisceau des autres segments thoraciques, c’est qu'il est dirigé perpendiculairement à l'animal, traversant la collerette, tan- dis que les autres sont plutôt inclinés vers le bas, et que les soies qui le composent sont de deux sortes, les unes capil- laires, très indistinctement limbées, finement dentelées au bord et légèrement arquées ou sinueuses, au nombre de 16 334 DE SAINT-JOSEPIL à 20, les autres au nombre de 10 à 12 très massives, avec 2 gros moignons courts et une longue pointe terminale un peu inclinée en arrière qui dans les deux derniers tiers est bordée de fins denticules ; des petits mamelons cornés sont placés au-dessous des moignons sur les côlés (fig. 362). Aux 6 autres segments thoraciques, les soies dorsales, au nombre de 60 environ, ne sont plus que d’une seule sorte, capillaires avec un limbe étroit, finement dentelées au bord, plus fortes et moins longues qu’au 1° segment ; 1l s’y joint du côté ventral une rangée de plaques onciales qui sont rétrogres- sives comme à l'ordinaire, et munies chacune de 5 dents. L'interversion se produit au 8”° segment sétigère, où les plaques onciales deviennent dorsales et les soies ventrales. Ces dernières, au nombre de 16 à 20, très peu saillantes, ont la forme d’un cornet creux dentelé au bord (fig. 363); aux 30-45 derniers segments 1l s'y mêle de longues soies capil- laires très fines qui manquent aux 4 ou 5 derniers. Quant aux plaques onciales, hautes de 0”**,042, il ÿ en a en général 18 à chaque segment abdominal, sauf aux 2 premiers et aux derniers où elles sont beaucoup moins nombreuses. Elles ont la même forme qu'aux segments thoraciques; mais ici elles ont 6 dents au lieu de 5, et aux derniers segments abdominaux elles en ont 7 et 8 (fig. 364 et 365). Il n'y a pas d’écussons ventraux à l'abdomen. Ceux du thorax, recouverts en partie par la membrane thoracique, sont en général assez indis- tincts. Le sillon copragogue est large et mal indiqué. Le seg- ment anal se termine par 2 pelites palettes avec poils tactiles. Du côté ventral du premier segment sétigère, il y a deux gros organes excréteurs thoraciques blanchâtres, placés en regard l’un de l’autre, dont les 2 canaux dirigés vers la tête se réunissent en un canal de sortie commun débouchant sur le dos comme il a été dit plus haut. Lorsqu'on écarte la collerette du côté ventral, on voit sur la limite du 1°*et du 2*° segment, de chaque côté et au-dessous de la pièce rectangulaire blanche placée entre les 2 lames ba- laires branchiales, un gros point blanc qui est peut-être la nine : ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 339 partie inférieure en cul-de-sac des organes thoraciques aperçue par transparence à travers les parois du corps. Sur les coupes transversales des faisceaux musculaires lon- gitudinaux, les muscles ont la forme pennée. Les œufs sont de couleur orangée et les spermatozoïdes blancs. Je trouve un exemplaire rempli de pseudonavicelles. Je recueille une fois à la pêche pélagique un très petit Serpulien, que je crois être une S. vermicularis, renfermé dans un tube calcaire tellement mince qu'ilest encore transparent. L’opercule est en entonnoir et les branchies, au nombre de 6 de chaque côté, teintées en vert par le sang, mesurent 0**,50 de long. Le corps a 1**,13 de long, dont 0""*,27 pour le thorax qui a 5 segments et 0"*,85 pour l'abdomen qui en a ‘environ 40. Les sotes me paraissent être celles d’une S. ver- micularis; mais un accident m'empêche de les déterminer d’une manière précise. Von Marenzeller confond la S. vermicularis avec la S. Phi- lippüi Môrch, et Langerhans avec la S. pallida Phil. la S. echi- nata Gm., la S. aspera Phil., et la S. octocostata Qfg. La S. vermicularis de O. F. Müller est un Æydroides et celle de Cuvier un Pomatoceros. Mers du Nord. Manche. Atlantique. Méditerranée. Draguée par le Knight Errant près de l’île de North Rona à 96 mè- tres de profondeur. GENRE FILOGRANA Oken. SOus-GENRE FILOGRANA s. str. FILOGRANA IMPLEXA Berk. (1). FILOGRANA IMPLEXA Sars, Fauna lititoralis Norvegiæ, pars I, in-fol. Christiania 1846, p. 88, et pl. X, fig. 12-19. — — Keferstein, Uuters. über niedere Seethiere (Zeits. für Wiss. Zool., t. XIL, 1862, p. 128, et pl. XI, fig. 23, 24). (1) Berkeley : Descriplions of the animal inhabitants of two british Serpulæ {Zool. Journal, t. III, 1827, p. 230, et pl. XVIIL fig. 3). Voir aussi pour la définition du genre, Berkeley : Observations upon the Dentalium subulatum of Deshayes (Zool. Journ., t. V, 1835, p. 427). 330 DE SAINT-JOSEPII. FILOGRANA IMPLEXA Johnston, Cataloque of brit. non paras. Worms, 1866, p. 2173. — — Quatrefages, Hist. nal. des Annél., t. II, p. 487. — —— Levinsen, Syst. geog. Overs. over de Nord. Annul. (Vidensk. Meddels, 1884. Copenhague, p. 197, et pl. IL, fig. 8, b, c). _- — Cunningham and Ramage, The Polychæta sedentaria of the Firth of Forth (Trans. Edinb. Soc., t. XXXIII, 1888, in-4, p. 673, et pl. XLV, fig. 35). _ SCHLEIDENI Schm. O. Schmidt, Beitr. zur Naturg. der Würmer gesam- melt auf einer Reise nach der Fürôr in 1848. Iéna, 1848, in°8s D. sel. pl. Héthoe 1. PI. XII, fig. 366-369, et pl. XHL, fig. 370-374. Trouvée une fois dans un dragage sur une vieille coquille et plusieurs fois sur la côte à la balise de Rochardien et à l’île du Haumet attachée aux rochers. La F. implexa vit en colonies et habite des tubes calcaires blancs très fins (0*",25 de diamètre au plus), à entrée ronde, unis, très souvent couveris de Fo/hculina ampulla 0. F. Müller (voir ci-dessous p. 369) ou de Fo/liculina atropurpurea Stret. Wright, agrégés entre eux en forme de polypiers et s’anastomosant de manière à former de larges mailles dans l'intérieur desquelles s’abritent de petites éponges, des Coryne pusilla Gärtn., des Coryne fruticosa Hincks et quel- quefois de pelits œufs de Sépioles isolés ou en chaîne, de couleur orangée, ressemblant à première vue à certains œufs de Gastéropodes (1). Le corps un peu gris atteint au maximum 3 millimètres de long, sans les branchies, sur une largeur de 0°*,20 en avant. La collerette incolore légèrement échancrée, mais non in- cisée jusqu'en bas, du côté ventral, a 2 lobes latéraux dont les bords arrondis laissent un large espace découvert sur le dos du 1* segment. La tête est saillante et arrondie avec 2 yeux à la base et bouche terminale ciliée, s’ouvrant entre 2 petites lèvres et dominée par 2 palpes ciliés relativement assez larges. Les yeux consistent en 2 laches pigmentaires allongées, que les forts grossissements résolvent en 8 ou (1) Je réserve pour un travail à part les détails sur ces œufs curieux à capsule coriace, si différents des autres œufs de Céphalopodes. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. HA 10 cristallins (fig. 366) entourés chacun d’un amas de gra- nules d’un brun sombre. | Les branchies, longues de 1"*,20 à 1°*,50, sont au nombre de 4 de chaque côté; la première dorsale de chaque côté, tout en ayant les mêmes barbules que les autres, est ter- minée par un opercule de tissu transparent chitineux très mince en forme de cuiller, dirigé obliquement par rapport à la branchie (fig. 367). Les 2 opercules sont de même taille ; ils se superposent quand l'animal rentre dans son tube, où les branchies sont très serrées les unes contre les autres et tordues en spirale comme les figure exactement Eblers chez la Fuograna Huxleyi (1). L'opercule supérieur bouche l'entrée du tube comme le font d'ordinaire les oper- cules des Serpulides. Les branchies non operculifères sont terminées par une partie nue non renflée assez courte. Toutes, comme les barbules qui ont 0**,23 de long, sont parcourues par un vaisseau contenant du sang vert. Elles ont 2 axes dorsaux de cellules muqueuses qui, vues de côté, ont l'ap- parence de cellules cartilagineuses. La membrane thoracique, qui ne fait qu'un avec les lobes latéraux de la collerette, finit par une basque très courte, flottant du côté ventral un peu en arrière du dernier seg- ment thoracique. Le thorax à 7 ou 8 segments, dont le 1° fu- sionné avec le segment buccal et plus haut que les autres porte, non loin de sa limite inférieure, les 2 premiers fais- ceaux de soies dorsales dirigés présque perpendiculairement au corps, comme il en est d'ordinaire chez les Serpulides. Ces 2 faisceaux consistent chacun en 2 ou 3 soies limbées (fig. 368) et en s ou 6 longues soies particulières géniculées finissant en une pointe dont le limbe, bordé de plissements simulant des denticules, est séparé par une échancrure d'un aileron crénelé d’environ 10 dents serrées (fig. 369). Le 2% segment a 5 soies limbées seulement, le 3% 4 soies (1) Ehlers, Florida Anneliden (Reports on the results of dredgings, etc. Memoirs of the Museum of comp. Zool. at Harvard college, t. XV, in-4, Cam- bridge 1887, pl. LVI, fig. 4). ANN. SC. NAT. ZOOL. XVII, 22 “ mu — 338 DE SAINT-JOSEPIE. limbées et 1 ou 2 soies en faucille (fig. 371) plissée au bord, (soies de Salmacine) (1); les segments thoraciques suivants ont 2 ou 3 soies de cette dernière sorte, outre les soies limbées. (1) Langerhans (Die Wurmf. von Madeira, IIT*" Beitrag. Zeits. für Wiss. Zool., t. XXXIV, 1880, p. 122, et pl. V, fig. 40 a), en décrivant la Salmacina ædificatrix Clpd., appelle soies particulières les soies en faucille qui appa- raissent au 3%° segment. Plus tard ([Vt Beitrag, ibid., t. XL, 1884, p. 274), il dit: « Dans le type Filograna, les segments thoraciques ont, outre les soies. limbées du genre Serpula, à partir du 3"* segment, une soie que Claparède. a décrite le premier chez les Salmacines, et à laquelle je donne pour cela le. nom de soie de Salmacine (cfr. fig. Æl ej. » 11 s’agit donc bien là de la soie en faucille du 3° segment thoracique figurée par Claparède pour la Salmacina incrustans (Annél. du golfe de Naples, pl. XXX, fig. 5 D) et pour la Salmacina ædificatriæ (Suppl. aux Annél. du golfe de Naples, pl. XINH, fig. 4 C), n'ayant pas de limbe avant la faucille. Mais si l’on se reporte à la figure 41 e, à laquelle Langerhans renvoie par erreur, on trouve une soie en faucille précédée d’un large limbe qui existe au thorax chez la Vermilia infundibulum Gm., et dont il dit dans la description de cette espèce qu’elle ressemble un peu (ähneln) aux soies de Salmacine. Sa véritable soie de Salmacine est celle qu’il figure pour la Sulmacina setosa (fig. 40 d), et qu'il avait déjà figurée pour la S. ædificatrix et la S. incrustans en 1880. C’est une faucille non précédée d’un limbe. S’en rapportant au renvoi inexact. de Langerhans, von Marenzeller (Südjapanische Annel. Il. Denks. der k. Akad. der Wiss. zu Wien, t. XLIV, 1884, p. 215, note 2) me paraît avoir: considéré comme soies de Salmacine les soies en faucille précédée d’un limbe court que Marion avait relevées le premier chez les Apomatus et. que j'appelle pour cette raison: soies d’Apomatus. C’est sur le bord de la partie terminale de ces soies que von Marenzeller a remarqué qu'il y avait non des denticules, mais des plissements simulant des denticules. Les soies de Salmacine s’observent au thorax chez les différentes espèces de Salmacina, chez la Filogranu impleæa Berk., le Spirorbis borealis Daud., le Spirorbis carinatus Mont., le Spirorbis Beneti Marion, la Mera pusilla N.S., la Filogranula gracilis Lang., et à l'abdomen chez la Leodora (Spirorbis) lævis Q'g., la Mera pusilla N. S., la Protula tubularia Mont., la Protula Dio- medeæ Benedict., la Protula alba Benedict,la Protula Meilhaci Marion, l’Apo-- matus similis Marion, l’Apomatus globifer Theel. Les soies d’'Apomatus n’ont encore été rencontrées jusqu'ici qu’au thorax. Nous y reviendrons plus loin à propos du genre Apomatus, et on verra pourquoi je suis entré dans tous ces détails, afin de les bien distinguer des soies de Salmacine. Pour toutes ces soies délicates terminées en faucille, il faut remarquer que le séjour dans l'alcool ou dâäns les milieux conservateurs tend à faire diminuer la courbure de la faucille (voir Apomatus similis, pl. XI, fig. 418 et 419). C’est ce qui explique pourquoi elle disparaît presque quel- quefois dans les figures qu'on en a données, où il arrive même qu'elle soit renversée en arrière, et pourquoi elle est mieux marquée pour les soies plus résistantes de la Protulà tubularia (pl. XIII, fig. 412) que pour les soies plus minces de la Filograna implexa (pi. XII, fig. 371). Il est très préférable de les examiner sur l’animal vivant et dans leur milieu naturel. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 339 A partir du 2% segment inclusivement, apparaissent du côté ventral des plaques onciales hautes de 0"",018, au nombre de 35 à 40 qui, vues de côté, se composent chacune d'une grosse dent placée à l’extrémité de la plaque la plus rapprochée de la tête de l'animal, et de 10 à 13 petits den- ticules très fins (fig. 372, 373, 374). Au thorax fait suite une partie du corps nue et non seg- mentée, longue de 0**,06 à 0**,07, qui contient l'estomac et à laquelle succède l’äbdomen, où se trouve l'instestin un peu sinueux renfermé dans une gaine où circule le sang vert. L'abdomen se compose de 20 à 26 segments dont chacun a 1 ou 2 soies ventrales géniculées et dentelées (fig. 370), et _des plaques onciales dorsales semblables aux plaques ven- trales du thorax, mais un tiers plus petites etun tiers environ moins nombreuses. Le segment anal se termine par 2 pa- pilles qui servent peut-être à la construction du tube. Les sexes sont séparés, les œufs rouges et les embryons semblables à ceux que nous décrirons plus loin pour la Salmacina Dysteri. On sait qu’en outre la F. 2mplexa se reproduit par scissi- parité et bourgeonnement. Dans ce cas, l’animal est court (2 millimètres environ, branchies el bourgeon compris). Il a 7 ou 8 segments thoraciques et 18 abdominaux au plus. Au 7% ou 8* segment abdominal, il se forme 2 fentes latérales d'où sortent de chaque côté du corps 3 ou 4 papilles en mas- sue, rudiments des branchies du bourgeon qui se trouve alors composé des derniers segments abdominaux de la souche ; 1l se complète ensuite en formant tous ses segments thoraciques aux dépens du 8° segment abdominal de celle-ci. Je n'ai jamais observé d'éléments sexuels dans la souche et je n'ai Jamais vu le bourgeon se détacher ; mais j'ai rencontré des animaux avec un abdomen très court de 7 segments, d’où un bourgeon venait certainement de se séparer. Mers du Nord. Manche. Méditerranée (1). (1) Grube signale la F. implexza à Zaole et à Portore, et j en ai trouvé dans des tubes mêlés à des tubes de Salmacina Dysteri venant de Naples. 340 DE SAINT-JOSEPH. À SOUS-GENRE SALMACINA Clpd. SALMACINA DysTERr: Huxl. (4). ProruLa Dysrtert Claparède, Beob. über Anat. und Entwick. Wirbel. thiere, etc., in-fol. Leipzig, 1863, p. 31, et pl. XV, fig. 16-23. SALMACINA Dysteri Giard, Notes sur l'embryogénie et le développement de la S.Dys- teri (Comptes rendus, 17 et 24 janvier 1876). FiciPoRA FILOGRANA Dalyell, Powers of the Creator, etc., t. II, in-4, 1853, p. 250, et pl. XXXIV en entier (2). PI. XIII, fig. 375-380. Trouvée fréquemment dans les dragages, fixée à des vieilles coquilles ou à des Rytiphlæa pinastroides et quelquefois sur la côte à la balise de Rochardien, attachée aux rochers, età l’îlot des Ormelettes formant des plaques sous des pierres ou sous des Codium bursa. Habitant en colonies des tubes tout pareils à ceux de la Filograna implexa (3), souvent couverts de Bryozoaires, de Folliculina et donnant asile à des Nématoïdes libres (Thaura- costoma Schneider: Bütschli, elc.), à des Polynoes, à des éponges, etc. Ils ressemblent à de petits polypiers d’où sortent les branchies comme autant de fleurs. Au bout de quelques heures, ces petits Annélides, qui sont fort délicats, tombent de leurs tubes dans les vases où on les conserve. La S. Dysteri atteint au plus 6 millimètres de long, dont 4*%,80 pour le corps et 1**,20 pour les branchies. Le corps (4) est rouge et les branchies sont blanches, sauf à leur base de couleur rougeûtre. La collerette, qui a 2 lobes latéraux largement ouverts du côté dorsal, est entière du côté ventral, avec un bord à festons arrondis. La tête saillante, terminée par une bouche ciliée, avec (1) Huxley : On a hermaphrodite and fissiparous species of tubicolar Annelid (Protula Dysteri) (Edinb. New Phil. Journal, New series, t. I, 1855, p. 113, et fig. 1-11). (2) L'espèce de Dalyell n’ayant pas d’opercules, me paraît être une Sal- macina et non une Filograna. (3) Dalyell en donne une excellente figure (loc. cit., fig. 1). (4) Huxley le représente très exactement (loc. cit., fig. 3). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 341 2 yeux comme chez la F. implexa, est dominée par 2 palpes ciliés cylindriques hauts, de 0"*,12 parcourus par un vais-. seau vert et fixés à l’intérieur de chaque lobe branchial du côté dorsal. Les branchies, au nombre de 4 de chaque côté de la tête, ont 2 axes de cellules muqueuses comme la 7”. tm- plexa. Elles sont garnies à l’intérieur de 15 à 20 paires de barbules ciliées en avant de chacune desquelles, sur le dos de la branchie, il y a un amas saillant de cellules glandu- laires ovales au nombre de 20 à 25, remplies de granulations grises (fig. 375). Chaque branchie est terminée par une partie nue en forme de massue allongée (fig. 376), dont le centre est creux et parcouru par le vaisseau vert et dont les 2 bords saillants sont composés d'un bourrelet de grosses cellules allongées (fig. 377), entremêlées de poils tactiles. Ces cellules sont à peu près semblables à celles des amas placés sur le dos des branchies en avant des barbules; d’après Ehlers (1), elles serviraient à engluer la proie. Les barbules sont terminées par quelques cellules de même sorte, beau- coup plus petites. Le thorax a 7, 8 ou 9 segments dont les soies et les plaques onciales sont tout à fait semblables à celles de la Z”. implexa, comme l’est aussi la membrane thoracique. Il y à au 1°” seg- ment, 8 soies limbées et 8 soies géniculées à aileron crénelé, comme celles que J'ai figurées pour la Flograna implexa; au 2°, 8 soies limbées seules ; au 3"° et aux suivants, 1l s’yjoint 2, 3 ou 4 soies en faucille. Les plaques onciales qui com- mencent au 2” segment sont au nombre de 45 à 50 et hautes de 0”*,02. La parlie nue qui fait suite au thorax a la longueur de 10 à _12 segments. L’abdomen proprement dit, qui commence en- suite, à 40 à 50 segments, dont les 11 à 12 premiers plus larges, les suivants très étroits, avec 2 petits mamelons laté- raux saillants à chaque segment formés par les tores uncini- (4) Ehlers, Florida Anneliden, etc., p. 317, à propos de la Filigrana Hux- leyi Eh]. 342 DE SAINT-JOSEPIT. gères, et Les 8 derniers s’élargissant de nouveau, ayant une carène dorsale et suivis d’un segment anal avec 2 petites pa- pilles terminales. Les soies et les plaques onciales abdomi- nales sont les mêmes que chez la F. ëmplexa, ces dernières au nombre de 6 à 7 et mesurant 0"*,012 de haut. Le canal digestif, cilié intérieurement, se compose de l’æœso- phage brun qui occupe le thorax, de l'estomac rouge qui remplit l'espace nu faisant suite au thorax et enfin de l'intestin légèrement sinueux, qui estcontenu dans l’abdomen et se ter- mine à l’anus cilié. | Le sinus sanguin enveloppant le canal digestif se prolonge à parlir du 2° segment en un vaisseau dorsal court qui se bi- furque en 2 vaisseaux branchiaux envoyant chacun 4 vais- seaux plus petits à chacune des branchies. Les anses laté- rales, à la partie inférieure du corps, ont des cæcums aveugles comme Huxley en a décrit dans notre espèce et Claparède chez la Dasychone Lucullana (À). Les organes excréteurs thoraciques bien figurés par Huxley et dont la présence est signalée par des granules pigmen- taires rouges, débouchent par un canal commun cihé à la base de la tête. La S. Dysteri est, comme on le sait, hermaphrodite. Les spermatozoïdes, dont la tête allongée mesure 0°*,012 de haut (fig. 378), remplissent les3 à 5 premiers segments ab- dominaux (2); les 8 à 9 suivants contiennent les œufs rouges et peu nombreux. En comprimant le corps d'exemplaires mûrs, j'en fais sortir des œufs auxquels sont mêlés des embryons ciliés, ce qui prouve que la fécondation se fait dans le corps de la Salmacine (3). Parmi ces embryons les uns atroques, très (4) Annélides du golfe de Naples, p. 429, et pl. XXX, fig. 4. (2) Voir sur la spermatogenèse des Salmacines, Sabatier : De la spermato- genèse chez les Annélides (Revue des se. nat., Montpellier, in-8, t. X, mars 1882, p. 249, et pl VII et VIIT). (3) Max Schultze (Ueber die Entwickelung von Arenicola piscatorum nebst : Bemerk. über die Entw. anderer Kiemenwtürmer. Halle S. A., 1856, p. 2), avait vu aussi des embryons ciliés sortir du corps de la Nereis diversicolor ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 343 petits, de même taille que les œufs, ont 2 petits yeux anté- rieurs, un reste de vitellus de couleur orangée foncée et un revêtement complet de cils vibratiles courts (fig. 379), les autres, plus avancés, monotroques (fig. 380), ont la tête ar- rondie portant trois poils tactiles frontaux et 2 yeux rouges, entourée en arrière par une collerette basse bordée de cils vibratiles courts; vient ensuite une couronne de longs flagel- lum qui est suivie d’un segment achète dans lequel on dis- tingue du côté dorsal 5 grosses cellules aux dépens desquelles se formera probablement le manteau (membrane thoracique) dont parle M. Giard. Le reste du corps de l'embryon se com- pose de 3 segments sétigères et du segment anal. Le 1" seg- ment sétigère a de chaque côté2soies limbées ; le 2° et le 3”en ont chacun une et le segment anal achète est lerminé par 2 poils tactiles; les plaques onciales manquent encore. Cet élat me paraît antérieur à celui décrit par M. Giard pour la larve qui se lance hors du tube maternel. La reproduction se fait aussi par scissiparité et bourgeon- nement comme chezla F. ëmplexra. Dans ce cas, la souche a 7 ou 8 segments thoraciques et 15 à 17 abdominaux sans éléments sexuels ; au 8*° ou 9°° segment abdominal se produit le bourgeon de la même manière que chez la F. implexa, et lorsqu'il est sur le point de se détacher les 8 branchies sont bien formées. | En résumé, on rencontre la S. Dysteri à 4 états différents : 1° animal hermaphrodite sans bourgeons mesurant 6 milli- mètres de long, avec les 1** segments abdominaux renfer- mant les éléments sexuels mâles et femelles, les segments suivants filiformes, et les derniers plus élargis; 2° animal moitié plus court, à 20 segments abdominaux, auquel manque toute la portion filiforme de l'abdomen et qui se prépare à 0. F. Müller, ce que Mendthal (Unfers. über die Mollusken und Annel. des frischen Haffs. Künigsberg, 1889, in-4. p. 14), explique en établissant que la N. diversicolor est hermaphrodite, et Schrôüder (Anat. hist. Unters. von N. diversicolor. Rathenow, 1886, in-8, p. 35) que la fécondation a lieu dans le corps de la femelle. On verra plus loin que j'observe aussi ce mode de fécondation chez le Pomatoceros triqueter. 344 DE SAINT-JOSEPH. bourgeonner ou qui peut-être ayant déjà bourgeonné s’est reconslitué les segments détachés ; 3° animal de même taille que le précédent ayant son bourgeon au 8° ou 9"° segment abdominal; 4° animal plus court encore, dont le bourgeon s'est détaché, auquel il ne reste que 9 à 10 segments abdo- minaux et qui quelquefois manque d’yeux. Dans les 4 cas la portion thoracique est la même, ayant indifféremment 7 à 9 segments; c’est la portion abdominale seule qui varie. Les mêmes animaux se reproduisent-ils sexuellement et aussi par bourgeon et dans quel ordre ? Ceux qui ont bour- geonné se reconstituent-ils la portion abdominale qui s’est séparée d'eux ? On n’a pas encore de réponse bien nette à ces. questions el je n’ai pu suivre le même animal assez longtemps pour arriver à une certitude. Il y a une telle ressemblance entre la S. Dysteri a la Filograna implexa (1) qu'on pourrait penser que la F. implera est une S. Dysteri chez laquelle l'extrémité de 2 branchies se transforme en opercule. Fr. Müller (2) avait vu un petit Serpulide avec 6 branchies sans opercule comme une Protula, acquérir un opercule poussant sur une de ses branchies qui conservait ses barbules comme une Filograna, puis perdre: les barbules de cette branchie qui devenait alors un pédon- cule d’opereule de Serpula. Ici je n’observe rien de sem- blable. La S. Dysteri jusqu'à maturité complète conserve toutes ses branchies terminées en massue sans qu'aucune d’elles offre le moindre indice de transformation en opercule. La Filograna implexa jusqu'à complète maturité conserve les barbules de ses 2 branchies operculaires. Il me semble donc que ce sont deux espèces stables et distinctes. (1) Cunningham et Ramage en font une seule et unique espèce. (2) Für Darwin (trad. franc. de M. Debray dans : Bull. scient. du départe-. ment du Nord, 6e année, 1883, p. 30, et fig. 65-67). Il est bien évident que ce Serpulide de Fr. Müller n’est pas une véritable Protula, se transformant en Filograna, puis en Serpula. Si les soies avaient été décrites on saurait à quel genre il appartient. Peut-être est-ce une espèce du genre Filogranula Lang., chez lequel le pédoncule de l’opercule est tantôt nu, tantôt garni. de barbules. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 34) Ehlers (1) propose de supprimer le genre Sa/macina Clpd. et de ne conserver que le genre Filograna Oken à cause de la ressemblance des soies; la Æ#. Dysteri Huxl. et la F. Huxleyi Ehl. y auraient une place à part, parce que toutes leurs branchies sont terminées par un renflement en forme de massue. On a pu voir dans ma classification que j'ad- mettais le genre Filograna comme le comprend Ehlers, mais que Je le divisaïs en 2 sous-genres : Flograna s. str. pour les espèces à opercule et Sa/macina pour les espèces sans opercule ayant l'extrémité des branchies soit nue, soit ter- minée par une bordure saillante de grosses cellules qui n’ont rien de commun avec un opercule. Canal de Bristol. Manche. Méditerranée. GENRE SPIRORBIS Daud.s. sér. SPIRORBIS BOREALIS Daud. (2). SPIRORBIS BOREALIS Môrch, Revisio crilica Serpulidarum (Naturh. Tids. Copenhague, 1863, 3me série, t. I, liv. IIT, p. 429) (3). — — Levinsen, Syst. geogr. Overs. over .de Nord. Annul. (Vidensk. Meudels. for 1883. Copenhague, 1884, p. 200 et 206, pl. Il, fig. 8e, et pl. IT, fig. 4-6). = — Fewkes, On the larval form ofS. borealis (American Naluralist, L'XIX "1885, p.241 et pl XT'et XII): _ — Cunningham and Ramage, The Polychæta sedentaria of the Firth of Forth (Trans. Edinb. Soc., t. XXXIII, 1888, in-4, p- 674, et pl. XLV et XLVI, fig. 37). — ‘ NAUTILOIDES Lmck. Lamarck, Syst. des anim. sans vert., 1801, in-8, p. 326. | — — Johnston, Catal. of brit. non paras. Worms, p. 348. — — Willemoës Suhm, Biol. Unters. über nied. Meeresth. (Zeits. für Wiss. Zool., t. XXI ,1871, p. 394, et pl. XXXI, fig. 9). — Gôtte, Abh. zur Entwick. der ‘Tiere. Leipzig, 1882, in-8. — I. Unters. zur Entwick. der Würmer : S. nauliloïdes, p. 91.et pl. VI, fig. 21-23. — communs Flem. Fleming, Edinb. Encycl., 1820, t. VII, p. 68. — — Quatrefages, Hist. nat. des Annél., t. II, p. 489. PL. XIII, fig. 381-386. Extrêmement commun tout le long de la côte sur les (1) Loc. cit., p. 320. (2) Daudin, Recueil de mémoires et de notes sur les espèces inédites ou peu connues de Mollusques, Vers et Zoophytes. Paris, 1800, in-12, p. 38. (3) Môrch donne une bibliographie détaillée de l'espèce. 3106 DE SAINT-JOSEPH. Fucus vesiculosus, Fucus serratus, Läminäria saccharina et Cutleria mulhifida. Rare sur les pierres. Le tube sénestre calcaire, souvent rugueux et empâté, plat du côté qui repose sur les fucus, ayant au plus 2 millimètres à 2 millimètres et demi de diamètre, décrit de 2 à 4 tours de spire nautiloïde, selon l’âge de l’animal, autour d’un om- bilic assez profondément enfoncé. L'animal s’v sécrète une enveloppe muqueuse mince et transparente, souvent envahie par de longs filaments de Peggiatoa. 3 Le corps d’un rouge orangé mesure 3 millimètres à 3°*,50 de long tout compris, sur 0**,48 de large dans la partie anté- rieure. J'en rencontre cependant un exemplaire de 4°*,64 de long, dont 0**,84 pour les branchies, 0**,78 pour le thorax, 0**,42 pour l’espace nu entre le thorax et l'abdomen, et 2"" 60 pour l'abdomen. La collerette incolore, ciliée, est entière, ouverte seule- ment du côté dorsal; la membrane thoracique avec laquelle elle est fusionnée, quelquefois mais rarement de couleur bleue, est ciliée du côté qui est tourné vers le dos et ne dé- passe pas le dernier segment thoracique à la face ventrale. Du côté dorsal, à la base des branchies, il v a 2 petits yeux qui manquent souvent. La bouche terminale s’ouvre entre les lèvres dorsale et ventrale. Les branchies, longues de 0**,65 à 0**,84, au nombre de 4 de chaque côté de la tête, ont une partie nue terminale courte et sont garnies intérieurement de 16 à 20 paires de barbules ciliées ayant 0°",26 de long. Au dos de chacune des branchies se dessine d'espace en espace une strie limi- tant 2 barbules. La partie du dos de la branchie comprise entre chaque strie est saillante etcomme boursouflée, surtout dans l'alcool (1). Incolores et parcourues par un vaisseau con- tenant du sang vert, elles n’ont pas de cellules cartilagi- neuses. C’est sur les branchies des Spirorbis que Lôwe (2) a (1) La figure de Cunningham rend bien cette disposition. (2) Lüwe, Studien in der Anatomie der Athmungsorgan. Zur Anat. der Serpu- lakieme (Zeits. für Wiss. Zool., t. XXXII, 1879, p. 158). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 347 constaté chez les Serpulides l'absence de ces cellules, qui sont remplacées en général par des cellules muqueuses. L'opercule est à gauche, devant la 1" branchie, reposant en entier sur un pédoncule assez massif parcouru par un vais- seau vert. Infundibuliforme, tronqué obliquement par une plaque légèrement concave (fig. 381), d’un diamètre de 0"",40, qui est formée d’un calcaire grisätre fragile et souvent cou- verle de Diatomées, l’opercule, plus étroit que l'entrée du tube, n'empêche pas l'animal de TRIFIDA Qfg. Quatrefages, loc. cit, p. 528, et pl. XV, fig. 24 d Et 29. — ELONGATA Phil. Philippi, loc. cit., p. 193 et pl. VI, fig. L. PI. XIII, fig. 393-407. Très commun au rocher des Oitellières, où les tubes sont en colonies entremêlées de tubes de Sabelleria spinulosa, à l'ilot de Gleglin où ils sont fixés, isolés les uns des autres, sur les rochers, et à Grosse-Roche où ils sont sous les pierres ou sur les cadres en bois des casiers à huîtres, soit isolés, soit en colonies. Rare dans les dragages. Cette espèce est irès variable. Tantôt le Lane. calcaire, blanc, qui est toujours rond à l’intérieur, est triangulaire à l'extérieur avec ou sans une pelite dent pointue plus ou moins longue, prolongement de la crête dorsale et dominant l’entrée ; tantôt il est rond à l'extérieur. Tantôt la crête dor- sale est lisse, tantôt elle est un peu dentelée (1). Tantôt il est droit, tantôt la partie inférieure décrit une spire. Les plus gros ont 3 millimètres de diamètre. L’opercule consiste en un cône tronqué renversé dont la base légèrement creuse, se trouvant en l'air, est quelquelois nue, ou le plus souvent surmontée au centre par 1, 2 (fig. 393) ou 3 épines chili- neuses assez grosses. Plus rarement au contraire la pointe du cône, alors plus massif, est dirigée en l’air, surmontée ou non de 3 pelites épines (fig. 394), ou bien sur la base du cône tronqué renversé, il y a au bord dorsal seulement un pro- longement en cône obtus et le centre manque d’épines (fig. 395 et 396). Dans tous les cas, il y a deux ailerons membraneux en haut du pédoncule au-dessous de l’opercule. La collerette est à bords tantôt unis, tantôt découpés en élé- santes dentelures bleues. Les branchies offrent toutes sortes (1) Langerhans a très exactement décrit la structure de ces tubes triquè- tres de Pomatoceros, à propos de la Vermilia (Pomatoceros) Polytrema (Die Wurmfauna von Madeira. Zeits. für Wiss. Zool., t. XXXIV, 1880, p. 119, et pl. V, fig. 37). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 39) de combinaisons des plus brillantes couleurs distribuées par zones successives : blanches à la base, rouges ensuile ; brunes à la base, puis blanches, puis brunes, puis bleues ou jaunes à l'extrémité ; noires à la base, puis blanches, noires et jaunes ; entièrement rouges avec des bandes rouges plus foncées ; rouges ou bleues ou vertes avec des zones blanches; rouges à la base, puis blanches et vertes tachetées de points blanc mat. Les branchies bleues avec zones blanches sont les plus communes; les nuances bleues persistent très bien dans l'alcool. Le corps est rouge, ou bien brun en dessous et jaune en dessus, ou bien vert piqueté de blanc ou entiè- rement bleu. On ne parvient pas à grouper ces différences pour établir des espèces. Que le tube soit triangulaire ou rond, il en sort indifféremment un opercule ayant une des formes quelconques décrites ci-dessus. Des exemplaires à opercule bifide ou trifide ont la collerette soit unie au bord, soit découpée; il en est de même des exemplaires qui ont les autres formes d’opercules ; enfin toutes les nuances si variées du corps et surtout des branchies sont distribuées sans au- cune règle aux individus à tube et à opercule différents et à collerette à bord uni ou découpé. Les seules nuances qui pa- raissent constantes sont le bleu pour les festons de la colle- rette et le vert pour la membrane thoracique, parcourue par de nombreux vaisseaux verts. Pour décrire sommairement le P. friqueter, qui l’a déjà été si souvent, Je choisirai la forme qui me paraît la plus commune, sans m'attacher à la coloration dont il a été déjà question plus haut. Le corps (1), long de 25 millimètres au plus, branchies comprises, va toujours en s’amincissant jusqu’à l’extrémité postérieure, où les segments deviennent extrêmement serrés. Les écussons ventraux thoraciques, bien distincts, sont cou- pés en deux par un sillon qui n’est peut-être que la suite du large sillon copragogue de l'abdomen assez mal indiqué. (1) Quatrefages (loc. cit., fig. 25) donne une très bonne figure de la Ver- milia (Pomatoceros) trifida Qfg., qui est, selon moi, le Pomatoceros triqueter. 390 DE SAINT-JOSEPH. Les branchies, au nombre de 18 à 20 environ de chaque côté, hautes de 2°°,40 à partir de la base, réunies par unemem- brane palmaire de 0*",9 de haut, ont deux rangées de bar- bules ciliées longues de 0°*,8, manquant, comme les bran- chies, de cellules carlilagineuses et parcourues comme elles par un vaisseau renfermant du sang vert; une strie se des- sine au dos des branchies d'espace en espace, limitant deux barbules ; chaque branchie est terminée par une partie nue de la même longueur qu'une barbule. Les barbules descen- dent jusqu’à la base des branchies et il ne me semble pas qu'il y ait de bourrelets branchiaux. Très souvent j'observe des Trichodina pediculus Ehr. courant sur les branchies. A gauche, du côté dorsal (1), la première branchie du demi- cercle est précédée d’un opercule à pédoncule large, massif et aplati, veiné transversalement de bleu. À peu de distance de la base du pédoncule, il s’y forme une carène allant en s’élargissant jusqu’à l’opercule, qui repose en entier sur l’ex- trémité du pédoncule (2). Nous ne reviendrons pas sur ce qui a été dit des deux ailerons du pédoncule et de la forme de l’opercule. Très souvent le sommet de l’opercule est cou- vert de vase, d'algues et de Diatomées en assez grande épais- seur pour cacher les épines. Un vaisseau sinueux qu'on aperçoit bien chez les jeunes parvient dans l’opercule au- dessous des épines. Il n'y a pas de pseudopercule. Souvent on rencontre des exemplaires ayant perdu leur appareil operculaire et dont le pédoncule commence à se régénérer. La bouche terminale est placée entre la lèvre dorsale et la lèvre ventrale. La lèvre dorsale, tendue entrela 2°° branchie du lobe branchial gauche et la 2*° du lobe droit, a 2 palpes cillés triangulaires, à pointe très fine, hauts de 0*”,60 à 0,70, en général teintés de bleu, renfermant un vaisseau longitudinal où circule le sang vert. La lèvre ventrale, plus (4) La position de l’opercule ne semble pas varier chez le P. triqueter; sur 63 exemplaires que Grube à examinés, il n’a pas rencontré une seule fois l’opercule du côté droit. Je puis confirmer cette observation pour un nombre d'exemplaires plus considérable. (2) On verra plus bas deux exceptions à cette forme du pédoncule. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 397 élevée que la dorsale, lui est parallèle et revient en arrière jusqu'à la 1”° branchie ventrale de chaque lobe branchial, après avoir suivi la base des branchies. La colleretle qui entoure le segment buccal indistinet du 1° segment séligère, a 2 lobes latéraux plus ou moins rap- prochés l’un de l’autre du côté dorsal et 1 lobe ventral entier qui n’est pas fendu du côté du ventre. Tous ces lobes ont le bord uni ou découpé, sauf sur un petit espace du côté de l’axe ventral, en festons bleus denticulés, hauts de 0"",24, au nombre de 15 environ de chaque côté du corps. Entre les lobes latéraux de la collerette et les lobes bran- chiaux s'élève de chaque côté du corps une petite languette non ciliée (fig. 397 et 398), dont la base, reliée par une pelite membrane basse et mince (fig. 398, a) au lobe ventral de la collerelte est d’un blanc crayeux, et dont l'extrémité supérieure, bifurquée, teintée de bleu et entourée de chaque côté d’un voile membraneux mince, est appliquée en général contre la2°° ella3*° et quelquefois contre la 3*° et la 4°° bran- chie dorsale. Haute de 0°*,72, d’un tissu plus résistant et plus épais que la collerette, elle est parcourue par un vaisseau longitudinal contenant du sang vert. La base, assez épaisse, renferme de très nombreuses cellules glandulaires allongées, remplies de mucus d’un brun clair; l'extrémité supérieure, plus plate, est formée surtout de lissu conjonctif à grosses cel- lules alvéolaires, entremêlées de quelques cellules glandulaires muqueuses moins grandes que celles de la base. Ce petit organe me paraît destiné à secréter du mucus entre la colle- rette et la base des branchies. Chez un exemplaire peut-être monstrueux, 1l est remplacé d'un seul côté du corps par une pièce pectinée de même tissu que la languette, colorée en bleu, dont je ne m'explique pas les fonctions. Cette pièce (fig. 399), longue de 1,24 sur 1 millimèlre de haut, a de chaque côté 2 grosses dents non ciliées, entre lesquelles s’é- lèvent 6 dents plus minces et plus basses couvertes de cils. Chacune des grosses et des petites dents contient un vaisseau vert longitudinal. 358 | DE SAINT-JOSEPH. Les 2 lobes latéraux de la collerette sont fusionnés de chaque côté du dos avec la membrane thoracique mince et transparente, qui est parcourue par un élégant réseau de vaisseaux verts ; les denticules bleus de la collerette, rabattus sur ce fond vert, produisent un contraste de couleurs caracté- ristique. En arrière, les 2 côlés de la membrane thoracique se rejoignent sous le ventre au dernier segment thoracique et flottent au-dessus du 1° segment abdominal du côté ventral. Sa surface dorsale est couverte de cils vibratiles commele sont les segments {horaciques du côté dorsal. La région thoracique se compose de 7 segments séti- gères (1), dont le 1°’ n’a de chaque côté que 2 ou 3 soies dorsales faiblement limbées, perpendiculaires au corps (2), plus fines et moins longues que celles des 6 segments sui- vants (fig. 400), qui sont au nombre de 35 à 40 à chaque fais- ceau el dirigées un peu vers le bas. Dans la partie ventrale, il y à de chaque côté de ces 6 segments et faisant suite presque immédiatement aux soies dorsales un tore avec 150 à 200 pla- ques onciales. Chacune de ces plaques (fig. 401 et 402) est garnie de 7 à 10 dents, le plus souvent de 9, dont la 1"° (la plus éloignée de la tête) est très petite et dont la dernière esl suivie d’un prolongement convexe en-dessus et creusé en dessous comme une gouge (fig. 403), ainsi que l’a remarqué von Marenzeller (3). Comme chez les Térébelliens, à l’extré- mité des rangées on voit souvent en formation une ou deux plaques indiquées seulement par une dent où on observe déjà un commencement de dédoublement (fig. 404). Placés de chaque côté du corps, à la partie ventrale, et débouchant par un canal commun à la base de la lèvre dorsale, les organes thoraciques occupent les 4 premiers segments sétigères. Les segments abdominaux sont en général au nombre de (1) C’est le compte que j'en trouve toujours. Ainsi cette espèce, qui est si peu variable sous d’autres rapports, paraît être fixée en ce qui concerne la position de l’opercule et le nombre des segments thoraciques, points qui au contraire sont variables chez beaucoup d’autres espèces. (2) Je n'ai jamais vu ces soies manquer à aucun exemplaire. (3) Südj. Annel. (Denks. der k. Akad. der Wiss. zu Wien, t. XLIX, p. 218). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES. COTES DE DINARD. 399 60 à 72; le 1°, qui est recouvert du côté ventral par le bas de la membrane thoracique, estachète; commeles 9 suivants, il est plus haut que les autres. Tous ces segments ont du côté ventral des soies en forme de cornet dentelé et comprimé, dont un des bords se prolonge en une longue pointe fine (fig. 405); ellessont plus longues aux derniers segments, où elles persistent, tenant lieu des soies capillaires comme on en observe chez tant de Serpulides ; dans la partie dorsale, ‘il y a de chaque côté un tore avec plaques onciales semblables à celles du thorax, mais moins nombreuses et moins haules (0**,045 au lieu de 0"*,057). L'intestin, où circulent souvent des Grégarines, est renfermé dans un large sinus contenant du sang vert. Sur les coupes transversales des faisceaux musculaires longitudinaux, on remarque, comme d’ordinaire chez les Ser- pulides, la forme pennée. Au moment de la reproduction, les mâles ont le corps tout blanc, rempli de spermatozoïdes, du moins dans la région abdominale, et les femelles sont pleines d'œufs rouges. Lorsqu'on pratique la fécondation artificielle, les œufs, qui ont une vésicule germinative, sont entourés de spermato- zoïdes qui se fixent la tête en bas et la queue en l'air : la fécondation a lieu presque immédiatement, et au bout de 5 heures l'œuf est déjà parvenu au stade 36. Drasche décrit en détail le développement. En faisant des coupes de l’abdomen chez des femelles mûres conservées dans l'alcool, je trouve dans la cavité du corps des œufs ronds d’un diamètre de 0"",044 et des œufs devenus oblongs, ces derniers renfermant chacun un embryon(fig. 406 et 407) dont l’état est assez semblable à celui que représente Fewkes (1) pour un embryon renfermé dans l’œuf du Spiror- bis boreahs. Je n'y découvre pas, peut-être à cause du long séjour dans l'alcool, d'autre trace d'organisation qu'un œil composé de gros granules pigmentaires d’un brun rouge (1) Fewkes, On the larval form of Spirorbis borealis (American Naturalist, t. XTX, 1885, p. 247 et suiv., fig. 1). 300 ( DE SAINT-JOSEPH. comme Hatschek{1) en a vu chez l’ÆEupomatus uncinatus Phil. à la fin de la période embryonnaire. Conn (2) avait déjà re- marqué chez une larve de Serpula qu'un des yeux apparais- sait deux ou {rois jours avant l’autre. Le Pomatoceros triqueter femelle renfermerailt donc des œufs fécondés comme la Sa/- macina Dysteri (3). Sur les mêmes coupes j'observe, dans l'intestin, des Protozoaires de 0**,09 de long sur 0**,03 de: large, sans bouche, couverts partout de longs cils vibratiles, appartenant peut-être au genre Anoplophrya Stein, et chez lesquels l'alcool à fait disparaître les vésicules contractiles. Ces Protozoaires sont-ils les mêmes que ceux trouvés par M. Giard dans le P. triqueter (4) ? Les plus petits tubes que je rencontre fixés sur les pierres, presque filiformes, longs de 1 millimètre, ont la forme tri- quètre avec dent dominant l'ouverture et crête dorsale. Les animaux qu'ils renferment n'ont encore qu’un opercule ru- dimentaire sans ailerons et sans épines, 7 segments thora- ciques et 13 abdominaux. Les soies sont déjà bien formées et il y a 30 plaques onciales aux segments abdominaux. On s'explique ainsi la terminaison filiforme des tubes des ani- maux adultes et le chemin que ceux-ci ont à parcourir pour pousser en avant la construction de leur tube à mesure de: leur croissance. La Vermilia porrecta O.F. Müller n’est qu’une des formes du P. triqueter avec tube rond et opercule sans épines comme l'a établi Hansen(/oc. cit.). La Vermiliaelongata Phil. est un P. triqueter qui a le bord dorsal de l’opercule prolongé en cône tronqué (fig. 395 et 396). La Vermilia trifida Qfg. est un P. triqueter qui a les bords de la collerette unis ou fes- (1) Hatschek, Entwicklung dér Trochophora von Eupomatus uncinatus (Arbei- ten aus dem zool. Inst. der Univ. Wien, und der zool. Stat. in Triest, pl. IV, fig. % ) pe Note from the Chesapeake zool. laboratory. Development of Ser- pula (Zool. An. t. VII, n° 183, p. 672). (3) Voir plus haut, p. 342. (4) Giard, Le laboratoire de Wimereur en 1889 (Bull. scient. de la France et de la Belgique, t. XXII, 1890, p. 278). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 361 tonnés el dont l’opercule est terminé par une pointe conique à 3 petites épines. Dans ce cas, le pédoncule aplati et sans carène vient s'appliquer seulement sur le dos de l’opercule, n’en occupant pas la base, qui peut recouvrir les branchies comme une sorte d’éteignoir lorsqu'elles sont rentrées dans le tube (fig. 394). La Vermilia conigera Qfg. est un P. tri- queter qui a l’opercule en cône plus massif et plus haut que la V. /rifida, mais avec le pédoncule disposé de même (1). M. Adrien Dollfus a bien voulu me communiquer deux exem- plaires de cette forme venant de Dieppe ; ils sont semblables à ceux de Dinard, sauf qu’ils ont une lache violette à l’extré- mité de chacun des tores uncinigères thoraciques, du côté le plus rapproché du ventre. La Vermilia Lamarcki Qfe. est un P. triqueter qui vit isolé et dont l’opercule en cône tron- qué renversé est surmonté de 2 épines assez grosses. La Vermilia socialis Qfs. est un P. triqueter vivant en colonies et dont l’opercule est semblable au précédent. Ce qui me fait considérer ces 5 espèces anciennes que j'ai trouvées à Dinard comme identiques avec le P. friqueter, c'est qu'elles ont comme caractères communs avec ce der- nier : la forme des soies et des plaques onciales, les ailerons du pédoncule de l’opercule, la position constante de l’oper- cule à gauche, le nombre invariable de 7 segments thoraci- ques, et enfin la présence de la petite languette bifurquée caractéristique à la base de 2 des 1° branchies dorsales. Il ne resle donc comme différence que des formes peu aber- rantes d’opercule qui me paraissent insuffisantes pour établir des espèces distinctes. Méditerranée. Mers du Nord. Manche. 4) Voir Quatrefages, pl. XX, fig. 9. Les deux ailerons du pédoncule indi- qués dans le texte (p. 522) ont été oubliés sur la planche. 362 DE SAINT-JOSEPH. GENRE PROTULA Risso (incl. Psygmobranchus Phil.). SOUS-GENRE PROTULA s. str. Comme Schmarda (1), Grube (2), V. Carus (3) et von Ma- renzeller (4), j'incline à ne pas admettre le genre Psygmo- branchus Phil. établi par Philippi pour les espèces de Serpu- lides sans opercule dont les branchies ne décrivent pas de spire ; mais on verra plus loin que chez la Protula tubularia (Psygmobranchus protensus) les branchies décrivent quelque- fois presque autant de spires que chez la Protula intesti- num. I y a donc là des différences trop insensibles pour être génériques. PROTULA TUBULARIA Mont. (5). ? SERPULA PROTENSA Gmelin, Linn. Syst. nat.,'édit. XIII, t. 1, pars VI, p. 3744, fide Clpd. PROTULA Runozpir Risso. Risso, Hist. nat. des principales productions de l'Europe mérid., 1826, t. IV, p. 306. Cu a. Quatrefages, Hist. nat. des Annél., t. IT, p. 469. PSYGMOBRANCHUS PROTENSUS Phil. Philippi, Einige Bemerk. über die Gatiung Serpula (Archiv für Naturg., 1844, p. 196). 7 — Môrch, Revisio critica Serpulidarum (Naturh. Tidssk., 3me série, t.1, liv. III, 1863, p. 359). fs — Quatrefages, Hist. nat. des Annél., t. Il, p. 471. = — Claparède, Annélides du golfe de Naples, p. 432 et pl. XXX, fig. 7. Fi TE Salensky, Études sur le développement des Annélides (Archives de biologie, t. LIL, 1882, p. 347 et pl. XIV et XV). — _— Langerhans, Die Wurmfauna von Madeira, IVter Beitr. (Zeits. für Wiss. Zool., t. XL, 1884, p. 216). — — Meyer, Studien über den Kürperbau der Annel. (Mitth. aus der zool. Stat. zu Neapel, t. VII, p. 713; t. VIIT, p. 463, 417, 480, 486, 491, 499, 495, 500, 514, 522, 529, 531, 536, 543, 554, 566, 515). PROTULA PROTENSA ‘Grube, Ein Ausflug nach Triest und dem Quarnero. Berlin, 1861, in-8, p. 63. (1) Schmarda, Neue wirbellose Thiere beob. und gesammelt auf einer Reise um die Erde. Lepzig, Engelmann, in-fol. Partie Il, 1861, p. 32. (2) Grube, Mitth. über die Serpulen (Jahresb. der Schles. Gesells. für 1861. Breslau, 1862, p. 68). (3) Carus, Prodromus faunæ Mediterraneæ, pars I, 1884, p. 278. (4) Von Marenzeller, Südjapanische Anneliden II (Denks. der k. Akad. der Wiss. zu Wien, t. XLIX, 1884, p. 215, note 1). (5) Montagu, Serpula tubularia. Testacea Britannica, in-k, 1803, p. 513. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 363 PROTULA PROTENSA Grube, Die Insel Lussin. Breslau, 1864, in-8, p. 92. sv er Johnston, Catalogue of the british non parasitical Worms p- 264. PSYGMOBRANCHUS TUBULARIS Quatrefages, loc. cit., p. 472. PROTULA TUBULARIA Lo Bianco, Gli Annel. tubic. del golfo di Napoli (loc. cit., p. 89). = EE Von Marenzeller, Ber. der Comm. etc., 1893. Polychæten des Grundes, p. 14 et pl. IF, fig. 9. SRÉNGHOERANCRUS SIMPLEX Qfo. Quatrefages, loc. cit., p. 472 et pl. XV, fig. 13. — INTERMEDIUS Mar. Marion, Dragages profonds au large de Marseille (Revue des sc. nat., t. IV, 1875, p. 410), et Dragages au large de Marseille (Ann. des sc. nat., 6me série, t. VII, 1879, p. 28, et pl. VII, fig. 7). PI. XIII, fig. 408-413. Trouvée quelquefois dans les dragages. Le tube adhérent aux vieilles coquilles, lisse, d’un blanc opaque, très rarement brun et rude à el. ayant une entrée ronde, unie, d'un diamètre de 2°°,5 à 5 millimètres, | qui est libre et se dresse droite, est plus ou moins tordu à son extrémité inférieure: | Le corps long de 20 à 45 millimètres (sans les branchies), sur 2°°,5 à 5 millimètres de large, a l'abdomen rougeâtre ou orangé et le thorax verdâtre ; la membrane thoracique, quel- quefois orangée, très mince, est veinée de vert par les nom- breux vaisseaux qui la parcourent, et chaque segment y est délimité par une large raie rouge pigmentaire, transversale. Au dos du 1” segment, il y a quelquefois deux taches rouges ou orangées sans cristallin. La lête, peu distincte, est bordée par une collerette qui a un lobe unique ventral et deux lobes latéraux se terminant du côté dorsal, soit en forme de feuilles arrondies, soit en forme de deux languettes pointues assez longues, souvent, pour se rejoindre. Entre ces 2 lobes latéraux et au milieu du dos, ? soutiens de branchies, sous forme de protubérances assez saiïllantes, sont placés au-dessous des deux lames basilaires bran- chiales. Du côté ventral, où elles sont plus hautes que du côté dorsal, celles-ci sont séparées par une pièce rectangu- laire presque semblable à celle figurée pour la Serpula ver- micularis (pl. XII, fig. 360). Ces lames basilaires, sur les- 304 DE SAINT-JOSEPH. quelles il y a quelquefois 7 à 8 taches pigmentaires orangées, décrivent soit à peine une demi-spire, soit une spire entière. Les filets branchiaux, longs de 10 à 12 millimètres, qui en sortent et qui sont au nombre de 34 à 63 de chaque côté, selon la taille des exemplaires, sont peu consistants, ont une apparence floconneuse et se tordent facilement en spirale, surtout dans l'alcool ; ils sont quelquefois de couleur oran- gée, avec 3 zones blanches, mais le plus souvent blancs avec 3 ou 4 zones orangées; de plus, au-dessus de la membrane palmaire qui les unit et qui a 1 millimètre ou 1**,5 de haut, il apparaît de chaque côté du dos de la branchie 15 à 18 ta- ches d’un rouge vif, rondes et entourant un cristallin. Les branchies se terminent en haut par une pointe nue, effilée, de 0**,40, garnie, chez les petits exemplaires, de poils tac- tiles longs de 0"*,02. Du côté intérieur elles portent une double rangée de nombreuses barbules ciliées de 0°*,7 à 1 millimètre de long, parcourues par un vaisseau vert et qui, n’arrivant pas jusqu’au bas de la branchie, sont rempla- cées par un bourrelet branchial. Les branchies n'ont pas de cellules cartilagineuses, comme nous l’avons déjà dit, ni même de cellules mucipares comme celles que nous avons observées chez la Serpula vermicularis (voir ci-dessus pl. XIF, fig. 358, 4), et les coupes {ransversales offrent l’aspect re- présenté par OErley (1) pour la Protula intestinum. Le pore de sortie du canal unique des organes thoraciques placés dans le2"° segment sétigère, est au-dessus des 2 sou- tiens de branchies sur la ligne médiane dorsale. La lèvre dorsale, ciliée et souvent bordée de brun, esttendue entre les 2 premières branchies dorsales de chacun des lobes bran- chiaux; il s’en élève 2 palpes assez épais, dont les bases se rapprochent assez l’une-de l’autre pour former un angle dont l a pointe est dirigée juste au-dessus du pore thoracique. La lèvre dorsale est séparée par la bouche de la lèvre ventrale, membrane incolore, mince et ciliée, parallèle à la lèvre dor- (4) OŒrley, Die Kiemen der Serpulaceen (Mitth. aus der z00l. Stat. zu Neapel, 884,t. V, p. 208, et pl. XII, fig. 8). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 305 sale, se reliant à chacun des lobes branchiaux, dont elle suit ja base en se repliant en arrière jusqu'en haut de la spire. Le thorax est accompagné d’une large et mince membrane ciliée, fusionnée avec les lobes latéraux de la collerette et y faisant suite, flottante du côté dorsal où elle va diminuant progressivement de largeur du haut vers le bas, adhérente de chaque côté du ventre qu'elle ne recouvre pas et où les écussons sont bien indistincts, comme en général chez les Serpulides; en arrière seulement, au dernier segment tho- racique, les deux lobes de la membrane se rejoignent au- dessus du ventre pour former une sorte de basque plus ou moins arrondie, qui flotte au-dessus des deux premiers seg- ments abdominaux. Au 1‘ et au dernier segment thoracique du côté ventral il y a une grosse plaque glandulaire épaisse ; celle du 1° segment est fusionnée avec le lobe ventral de la colle- rette ; celle du dernier segment, recouverte par la mem- brane thoracique transparente, est beaucoup plus netle. Du côté dorsal, la peau du thorax est ciliée et tellement mince qu'on voit très bien au travers le trajet tortueux de l’es- tomac. Le thorax représente un quart ou un tiers de la longueur du corps et se compose d’un nombre de segments variable. Il y en a en général 7, souvent 6, mais quelquefois moins; ainsi j'en vois seulement 4 à un exemplaire de 25 millimè- tres avec 80 segments abdominaux, et seulement 5 à un exemplaire de 30 millimètres avec 75 segments abdominaux. À chacun des segments thoraciques, y compris Le 1°, il y a un gros faisceau de soies dorsales, jaunâtres, droites, limbées, les unes ayant un limbe large (fig. 408), les autres un limbe plus étroit. Von Marenzeller décrit (loc. cit., pl. IL, fig. 9, a) de grosses soies à long limbe se terminant par une poinle dentelée, el qu’il appelle soies de Salmacine. J'observe chez la P. fubularia d'assez nombreuses soies. dont le long limbe, couvert de stries obliques très accusées, persiste presque jusqu'à l'extrémité de la soie, où en se pré- 306 DE SAINT-JOSEPH. sentant d'une certaine facon, les stries simulent de fins denticules. Si ces denticules existent réellement dans l’espèce de la Méditerranée, elle serait distincte de celle de la Man- che. Le nombre des soies limbées s'élève à 150 ou 200 par faisceau. Elles semblent percer la membranethoracique qui en réalité entoure les pieds sans les couvrir. Le segment buccal est fusionné avec le 1° segment thoracique séligère, dont les soies sont placées plus près du dos qu'aux autres segments. Les pieds suivants vont se rapprochant progressivement du ventre et s’écartant du dos. En règle générale les plaques onciales apparaissent au 3*° segment; mais chez les Jeunes exemplaires de 12 à 15 millimètres de long, je les trouve au 2*° au nombre de 25 et au 3° au nombre de 95. Chez les gros exemplaires, ils ne se montrent quau 4% ou 5". Von Marenzeller (1) pense qu’elles se rencontrent à des segments thoraciques de plus en plus éloignés el même manquent complètement à mesure que l'animal avance en âge (2). | Les plaques onciales, qui n'apparaissent le plus souvent qu'au 3 segment, où elles sont peu nombreuses pour le devenir beaucoup plus aux segments suivants, mesurent 0"*,070 de long sur 0**,022 dans la partie la plus large. Elles sont semblables à l'abdomen, mais plus petites (0°*,045 de long). Ce sont celles-ci que je décrirai. Vues de côté, elles sont fortement échancrées dans la partie qui est la plus éloignée de la tête de l'animal, et elles sont terminées à l’autre extrémité par un croc qui, comparé avec celui des plaques du Pomatoceros triqueter, est plus long, plus mince et non creusé en dessous; le bord des plaques est garni de plus de 60 denticules excessivement fins ; de l’intervalle qui sépare chacun de ces denticules part une strie qui se pro- longe sur le dos convexe de la plaque et sur sa partie plate (1) Die Polychæten der Bremer Expedition nach Ostspitzbergen (Zool. Jahr- bücher, Abth. für System., etc., t. VI, 1892, p. 431). (2) C'est ce que Langerhans avait constaté également chez le Polycirrus. aurantiacus Gr., et ce que j'ai vu chez le Polycirrus tenuisetis Lang., et le Polycirrus denticulatus N. S. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 307 (fig. 409). Lorsqu'on examine la plaque de face, elle apparaît comme une bande extrêmement mince mouchetée de petits points qui sont les denticules (fig. 410). Si on l’incline alors légèrement de côlé, on voit les raies qui séparent les denti- cules les uns des autres et la tranche a l'apparence d’une lime (fig. 411). L'abdomen, qui fait suite au thorax, diminue de lar- geur vers l’extrémité inférieure du corps; comme chez les autres Serpulides, il n’a pas d’écussons ventraux; le sillon copragogue, peu marqué, est assez large. Il y a 75 à 105 seg- ments abdominaux. Le 1” et le 2% segments, assez indis- tincts, sont achètes ; les suivants, bien marqués, ont de cha- que côté du corps un tore saillant portant les plaques onciales dorsales décrites plus haut, au nombre de 255 au moins. Il y a donc 510 plaques onciales par segment, et un exemplaire de 7 segments thoraciques et 105 segments abdominaux a environ 56600 plaques garnies d’environ 3400000 denti- cules. Les soies ventrales (fig. 412), dont il y a 15 à 20 et qui sont droites, comme les représente Marion pour le Ps. intermedius, el non sinueuses comme les figure Claparède, se terminent par une large faucille dont le bord intérieur n'est pas dentelé, mais garni de plis qui simulent des denticules. Vers l'extrémité inférieure de l'abdomen elles sont accom- pagnées pendant quelques segments de longues soies capil- laires qui demeurent seules aux 15-40 derniers segments (ainsi 25 segments avec soies capillaires, dont les 7 anlé- rieurs ont encore des soies en faucille). Le dos de ces seg- ments, dans sa parlie médiane, est occupé par une carène blanche qu'avait observée Claparède et qui est composée de cellulesglandulaires servant peut-être àla construction du tube. Je trouve quelquefois dans la cavité du corps des ovules non mûrs, renfermant de grosses goultesgraisseuses(fig.413). Les œufs sont rouges. Telle est l'espèce de Dinard. Elle ne me semble différer que sur quelques points peu importants du Psygmobranchus protensus de la Méditerranée, si l’on s’en rapporte à la des- 308 DE SAINT-JOSEPH. cription de Claparède: le nombre des branchies et celui des segments abdominaux est plus élevé ; les soies abdominales en faucille ne sont pas sinueuses; je ne parle pas des cir- convolutions des branchies que Claparède passe sous silence et qui, d’après Grube (/oc. ct.) décrivent une spire entière. Elle doit être assimilée à la Protula Rudolphu, qui a la col- lerette ventrale entière (1) et non échancrée (comme l’a très bien vu Quatrefages, quoi qu’en dise Claparède, et comme je l'ai vérifié), qui a les soies abdominales en faucille non si- nueuse el qu’on ne peut confondre avec la Protula intestinum de taille plus considérable, dont la collerette ventrale est échancrée et dont les soies abdominales sont en forme de baïonnette et non de faucille. Chez un exemplaire de cette dernière espèce, venant de Naples, je trouve que le corps (sans les branchies) a 9 cen- timètres de long sur 12 millimètres de large, avec7 segments thoraciques et 120 abdominaux, et que les branchies très nombreuses, décrivant deux trous despire, ont 35 millimètres de long. Le lobe ventral de la collerette est simplement in- cisé, sans qu'il y ait 2 lobes proprement dits. Les plaques glandulaires sont de grande taille, les 2 palpes larges et très longs. Il y a une carène dorsale blanche aux 38 derniers seg- ments abdominaux. Pour les soies thoraciques limbées, Je ferai la même remarque que pour celles de la P. fubularia. Les soies abdominales sont non en forme de faucille, mais en forme de baïonnette oblique (fig. 414), avec des plis mar- ginaux simulant des denticules. J’observe des plaques onciales thoraciques qui ont échappé à Claparède (2); Quatrefages n'en avait pas remarqué non plus chez la Protula Rudolph, mais l’exemplaire qu'il avait examiné était en mauvais état. Ces plaques thoraciques sont plus grandes, mais de même forme que celles de la P. fubularia. (1) La présence ou l'absence de deux lobes ventraux peut être un bon FEnee spécifique, mais rien de plus. (2) IL m'est arrivé aussi plusieurs fois pour la Protula tubularia, de ne pas trouver d’abord de plaques thoraciques et, sauf sur deux exemplaires, de ne parvenir à les découvrir qu'avec peine. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 369 Un autre exemplaire de même taille a 180 segments abdo- minaux, avec des soies capillaires aux 120 derniers ; les pla- ques thoraciques commencent au 4° segment. Méditerranée. Atlantique. Manche. GENRE APOMATUS Phil., Mürch. SOUS-GENRE APOMATUS s. str.\ APOMATUS simiIs Mar. et Bobr. (1). APOMATUS simicis Marion, Dragages au large de Marseille, Ann. des sc. nat., éme série, t. VIII, 1879, p. 29, et pl. XVII, fig. 9). — — Langerhans, Die Wurm/auna von Madeira IVter Beitrag (Zeils. für wiss. Zool.; t. XL, 1884, p. 271). — — Lo Bianco, Gli Annel. tubic. del golfo di Napoli (loc. cit., p. 90). PI. XIUL, fig. 415-419. Trouvé assez souvent dans les dragages de toutes les pro- fondeurs. L’A.similis habite un petit tube blanc isolé, uni, à stries fines, circulaires, et à entrée ronde de 1**,25 à 1*°,50 de diamètre, fixé aux vieilles coquilles et souvent couvert de Bryozoaires. Une fois je rencontre sur un de ces tubes des Folliculina ampulla OÔ. F. Müller (2) d'un beau vert sombre, retirées dans leur carapace lagéniforme, qui a 0,29 de long et 0**,42 de large au goulot. Stein (3) en avait déjà observé sur les tubes de Spirorbis Nautiloïdes (S. borealis). (1) Etude des Annél. du golfe de Marseille (Ann. des sc. nat., 6me série, t. IT, 1875, p. 97, et pl. XII, fig. 25). (2) Voir entre autres sur le genre Folliculina Lmck. (Freya Clpd. et Lachm., Lagotia Stret. Wright) : Claparède et Lachmann, Efudes sur les Infusoires et les Rhizopodes, 1° partie, 1858. Tirage à part, p. 217, et pl. IX et X.—-Strethill Wright, Description of new Protozoa (Edinb. New Phil. Journal, new series, t. VII, 1858, p. 277, pl. VIL, fig, 1-4, et t. X, 1859, p. 97 et pl. VII, fig. 1-6). — Stein, Der Organismus der Infusionsthiere, in-fol., Leipzig. Abth. IT, 1867, p. 275, etpl. X et XI. — Saville Kent : A Manual of the Infusoria, 1882, in-8°, p. 596 et pl. XXIX. — Môbius, Das flaschenthierchen Folliculina am- pulla (Abh. Nat. Ver. Hamburg, t. X, 1887). — Giard, Fragments biologiques sur le genre Folliculina (Bull. scient. de la France et de la Belgique, 3%e série, t. I, 1888, p. 310 et pl. XX). (3) Loc. cit., p. 276 et pl. X, fig. Tet 8. ANN. SC. NAT. ZOOL. XVII, 24 3170 | DE SAINT-JOSEPH. Le corps rougeâtre, large de 1**,25 à 1°*,50 en avant, mesure de 8 à 15 millimètres de long, sans les branchies. La collerette incolore, largement ouverte du côté dorsal, est entière. Les 7 à 9 paires de branchies n’ont pas d’axe de cellules cartilagineuses; garnies intérieurement d’une double rangée de barbules ciliées, ayant une apparence floconneuse comme chez la Protula tubularia, elles se tor- dent facilement en spirale, et sont terminées par une partie nue, légèrement spatulée, de 0**,26 de long. Elles ont le dos blanc, avec 10 à 18 taches d’un rouge foncé, contenant chacune 8 à 15 cristallins (fig. 415), placées en regard l'une de l’autre de chaque côté du dos, et souvent reliées l’une à l’autre par une raie transversale d’un rouge clair. La 2° branchie dorsale à gauche, tout en conservant ses bar- bules, est surmontée d’un opercule globuleux corné, trans- parent, rempli d'un liquide incolore, et dont la paroi est parcourue par un réseau de vaisseaux contenant du sang vert. Cet opercule, d’un diamètre de 0**,40 à 4 millimètre, dont Marion donne une très bonne figure (/oc. cif., fig. 25, f), bouche l’orifice du tube quand l'animal y est rentré. Sou- vent il y a un 2" opercule à la 2°° branchie à droite, plus petit que l’autre, comme un pseudopercule de Serpule, ou de même taille comme chez les Filograna. Du côté ventral les 2 lobes branchiaux sont séparés par une petite pièce rectangulaire semblable à celle de la Protula tubularia. La bouche s'ouvre entre les 2 lèvres transversales, comme à l'ordinaire chez les Serpulides. La membrane thoracique ciliée, très mince, colorée en vert par un réseau de vaisseaux capillaires où vient respirer le sang, est fusionnée avec la collerette, et se termine au dernier segment thoracique par une basque courte qui flotte du côté ventral au-dessus de l'abdomen. Le thorax, qui représente environ un quart de la longueur du corps, se compose presque toujours de 7 segments séligères; une seule fois j'en observe 8. Le segment buccal, fusionné avec le 1° segment, porte 2 taches pigmentaires rouges probable- ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 3171 ment oculaires (fig. 417, d), à sa partie dorsale, et n'a que des soies dorsales à limbe plus ou moins large (Voir Marion, loc. cit., fig. 9, à et 9, 4”), semblables à celles des segments suivants; 1l y en à 25 au 1” segment et 12 à 20 aux autres. Les plaques onciales ventrales apparais- sent au 2" segment, où les soies dorsales sont semblables à celles du 1”. Ces plaques extrêmement fines, hautes de 0"*,037, ont été exactement représentées par Von Maren- zeller (1); elles sont au nombre de 160 à 200 environ à cha- que tore thoracique. Aux 3°-7"*segments, il se joint aux 15- 20 soies limbées dorsales, 2 à 5 soies limbées d’une forme particulière (fig. 416), observées d’abord par Marion chez l’A- pomatus ampulliferus Phil. et l'A. sèmelis Marion (2), puis par Levinsen (3) chez l'A. glohifer Theel, et par Von Maren- zeller chez l'A. Enosimæ (4) et l'A. glohfer (5). Plus transpa- rentes que les autres, elles ont un limbe court, saillant, suivi d’une partie courbe non limbée, en forme de faucille (moins accusée chez les animaux conservés à l'alcool), bordée de petits plissements très fins qui simulent des denticules. Ces soies, que J'appellerai soies d’A pomatus, et dont il a déjà été question (p.338, en note), sont une transition entre les soies limbées ordinaires et les soies non limbées en faucille, ou véritables soies de Sa/macine. On les retrouve au thorax chez la Vermiliopsis mulhvaricosa Mürch (V. infundibulum Gm.. sec. Lang., V. spirorbis Lang.), chez la Vermiliopsis mulii- cristata Phil. (V. mudlticostata Phil., sec. Lang., V. clani- (1) Bericht der Comm. für Erforsch. des Æstl. Mittelm. VI. Zool. Ergeb. II, Polychæten des Grundes (Denksch. der k. Akad. der Wiss. zu Wien, t. LX, 1893, pl. IL, fig. 42). ù (2) Annél. de Marseille (loc. cit., pl. XI, fig. 25, b). — Dragages au large de Marseille (Ann. des sc. nat., 62e série, t. VIII, pl. XVIL, fig. 9, c). (3) Syst. geogr. Overs. over de Nord. Annul. (Vidensk. Meddels. for 1883, Copenhague, 1884, p. 197). — Diÿmphna Togtets Zool. Bot. Udbytte, 1886 : Kara-havets Ledorme, p. 300, et pl. XXV, fig. 11. (4) Südjapanische Annel. II (Densks. der k. Akad. der Wiss. zu Wien, t. XLIX, 1884, p. 220 et pl. IV, fig. 7, c). (5) Die Polychæten der Bremer Expedition nach Ostspitzbergen (Zool. Jahr- bücher, Abth. für system. t. VI, 1892, pl. XIX, fig. 8 A). — Bericht der Comm., etc. Polychæten des Grundes, pl. IE, fig. 11, c. 312 DE SAINT-JOSEPH. gera Phil.), la Vermiliopsis agglutinata Non Marenz., la Janua (Spirorbis) Pagenstecheri Qfg., lOmphalopoma cris- tata Lang., l'Omphalopomopsis (Omphalopoma) Langerhansü Von Marenz., comme l’indiquent nettement les figures de Langerhans et de Von Marenzeller. La portion du corps qui fait suite au thorax et qui ren- ferme l'estomac, où sont toujours accumulés des aliments digérés, mêlés de particules de vase, est nue, non segmen- tée, achète, longue de 1*°,8 à 2 millimètres, soit la valeur de 10 segments environ, et les parois du corps y sont minces et peu résistantes. La portion abdominale qui vient ensuite, renfermant l'intestin en spirale logé dans un sinus sanguin, est composée de 45 à 60 segments sétigères, avec plaques onciales dorsales au nombre de 60 à 70 environ par tore, et avec 3 ou 4 soles ventrales dont la faucille n’est pas précédée d’un limbe (fig. 418 et 419). Les plaques onciales sont moins hautes que celles du thorax, n'ayant que 0**,022 de haul; mais la tranche est plus bise et, vue de face, présente des rangées transversales de denticules superposées qui n'existent pas aux plaques thoraciques, où il y à une rangée unique de denticules placés au-dessus les uns des autres. Aux 15 derniers segments, il y a des soies capillaires qui sont accompagnées d’une soie en faucille, sauf aux 5 derniers. Les derniers segments ont une carène dorsale d’un blanc mat, comme la Protula tubularia. Le segment anal se termine par 2 petites palettes. Les sexes sont séparés; les femelles ont des œufs rouges. Dans le 2*° segment thoracique, on peut observer par trans- parence les 2 organes excréteurs thoraciques bordés de brun, qui se prolongent dans le 1” segment, où ils se réu- nissent en un canal commun cilié, qui passe entre les 2 taches pigmentaires dorsales et débouche à la base des branchies (fig. 417, e). À première vue il y a une grande ressemblance, à parL l'opercule, entre l’A. simalis et la Protula tubularia. Mais l'A. ANNÉLIDES POLNCHÈTES DES COTES DE DINARD. 313 similis adulte est de bien plus petite taille, le thorax est beau- coup moins large relativement et moins aplati avec des soies thoraciques différentes, la partie nue qui suit le thorax est plus longue. Enfin il ne peut être un jeune de la P. tubu- laria, puisque je le rencontre souvent à l’état de maturité, ‘ etil n’est pas une monstruosité de celte espèce, puisqu'il est sensiblement plus commun qu'elle. Ce genre À pomatus est intéressant. Il sert de transition entre le genre Protula et le genre Félograna. Comme le genre Protula, il a des branchies peu consistantes, des soies limbées ordinaires au 1* segment, des plaques onciales en forme de peigne à long croc terminal mince, non creusé en dessous, au thorax et à l'abdomen et une carène dorsale blan- che à la fin du corps. Mais il se rapproche du genre Fi/0- grana par sa petite taille, par l’opercule qui termine une ou deux de ses branchies conservant leurs barbules, par la région nue antérieure de l'abdomen. Il a tantôt les soies abdominales en faucille des Protula (Apomatus similis, A. globifer), tantôt les soies abdominales géniculées et denti- culées des Filograna(A.ampulliferus, À. Enosimæ composant le sous-genre Apomatopsis n.). Mais ni dans le genre Protula ni dans le genre F/ograna, du moins dans les espèces obser- vées jusqu’à présent, on ne trouve les soies limbées thora- ciques à court limbe bien accusé, terminées par une faucille (soies d'A pomatus), dont il a été question plus haut. C’est ce qui me fait croire beaucoup plus que l’opercule globuleux, caractère secondaire, qu'on doit conserver le genre Àpo- matus, dont le nom est si mal approprié, et ne pas regarder, avec Grube {1), les espèces qui le composent comme des monstruosités du genre Protula. | Von Marenzeller (2) admet également le genre À pomatus comme distinct du genre Protula, mais pour d'autres rai- sons que les miennes, c'est-à-dire à cause de l'apparition (4) Grube, Mitth. über die Serpulen (Jahresb. der Schles. Gesells. für 1861. Breslau, 1862, p. 69). (2) Die Polychæten der Bremer Expedition, p. 430. 374 DE SAINT-JOSEPH. des plaques onciales dès le 2° segment, et de la forme en faucille des soies abdominales, les Protula, selon lui, n'ayant pas de plaques onciales avant le 3%° segment et la forme des soies abdominales s’y rapprochant de celle des soies thoraciques. Pour moi, je ne tiendrais pas compte du numéro du seg- : ment où commencent les plaques, car j'en ai trouvé, comme il a été dit plus haut, plusieurs fois au 2*° segment chez la Protula tubularia, et Sars'(1) avait déjà observé que chez la Protula borealis Sars, animal de 53 millimètres de long, elles apparaissaient aussi au 2% segment. Il est donc pro- bable que les Protula peuvent avoir des plaques onciales, au moins à l’état jeune, dès le 2° segment. Mais plus tard, comment établir le numéro exact du segment où elles com- mencent, puisque l'animal les perd peu à peu avec l’âge, et que quelquefois peut-être il ne lui en reste plus du tout? En ce qui concerne l’Apomatus ampulliferus, chez lequel on n’en a encore trouvé qu’à partir du 3° segment, il peut se produire sous ce rapport une différence avec les autres espèces d'Apomalus, sans qu'il y ait là un caractère géné- rique. De même pour la forme des soies abdominales, elles sont en faucille chez i'Apomatus similis, VA. globifer, la Protula tubularia, la P. Diomedeæ el la P. alba, et plus ou moins géniculées chez l'Apomatus ampulliferus, VA. Enosimæ et la P. intestinum. XI y à donc là des caractères communs aux deux genres. La présence d’un opercule globuleux et celle des soies de Salmacine (soies d'A pomaitus selon moi), sont-elles aussi des caractères communs comme le pense Von Marenzeller? Il est de cet avis pour l'opercule globuleux, parce qu'il en a observé un chez une Protula de Molyneux, et parce qu'il regarde l’Apomatus ampulliferus comme une Protulu. Mais (1) Diagnoser af nye Annelider fra Christianiafjorden (Vidensk. Selsk. Forh. for 1871. Christiania, 1872, p. #17). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 315 je pense qu'on doit maintenir celte dernière espèce dans le genre Apomatus, Marion lui attribuant des soies en faucille précédées d’un limbe (1) et disant dans le texte (2), que les soies thoraciques de l'A. similis rappellent celles de l'A. ampulliferus. Quant à la Protula de Molyneux, avant de la verser dans le genre Protula, il faudrait peut-être vérifier si les soies d’Apomatus manquent au thorax. Pro- visoirement, outre la présence des soies d'Apomatus au thorax, je laisse comme caractère secondaire au genre Apomatus l'existence d'un opercule globuleux. J'ai déjà parlé plus haut (p. 365) des soies de Sa/macine thoraciques découvertes par Von Marenzeller chez les Pro- tula. En admettant qu’elles aient des denticules à leur extré- mité, le long limbe qui les précéde ne ressemble en rien à _ celui des soies thoraciques d’A pomatus. Il n’en est peut-être pas de même de celles de la Protula Marion: Von Marenz. (3). Ici le limbe est plus large et beaucoup plus court, et se rap- proche de celui des soies d’A pomatus. Les soies abdominales rappellent celles de l'A . ampulliferus, et Von Marenzeller n’est pas éloigné de croire que les deux espèces doivent se con- fondre. En résumé, il me semble que les Protula n’ont ni soies thoraciques d’Apomatus, ni opercule globuleux, caractères qui sont ceux du genre Apomatus. Méditerranée. Atlantique. (1) Annélides du golfe de Marseille, loc. cit., pl. XII, fig. 24, b. (2) Ibid., p. 97. (3\ Ber. der Comm. für Erforsch. der Æstl. Mittelm. VI. Zool. Ergebn. II, Poly- chæten des Grundes (Denks. der k. Akad. der Wiss. zu Wien, t. LX 1893, pl. Il, fig. 10, b). EXPLICATION DES PLANCHES. PLANCHE I. Fig. 1-13. Nephtys Hombergii Aud. et' Edw. Fig. 1. Partie antérieure (on ne voit que la rame supérieure du 1° et du 2e segment). — a, lamelle postérieure de la rame supérieure du 1°" pied ; b, mamelon avec fente transversale ; c, yeux cervicaux vus par com- pression ; d, partie inférieure du cerveau vue par compression. X 19. Fig. 2. Pied du 40e segment vu par devant. — a, mamelon pédieux de la rame supérieure ; b, lamelle antérieure ; c, lamelle postérieure. X 14. Fig. 3. Soie supérieure quadrangulaire vue de côté. X 750. Fig. 4. La même vue de face. X 750. Fig. 5. Soie inférieure. X 277. Fig. 6. Fragment d’une soie inférieure d’une autre forme. X 400. Fig. 7. Papille simple de la partie antérieure de la trompe au repos. X 31. Fig. 8. Papille double de l'entrée de la partie postérieure de la trompe au repos. X 33. Fig. 9. Coupe schématique transversale du 65€ segment. — a, muscles longitudinaux dorsaux ; b, vaisseau dorsal ; c, intestin ; d, muscles. dorso-ventraux ; e, muscles aciculaires ; f, vaisseau ventral ; g, muscles obliques de la rame supérieure; k, muscles dorso-ventraux ; i, lacis de vaisseaux où naissent les éléments sexuels; jy, muscles longitudinaux ventraux ; #, muscles obliques de la rame inférieure; {, vaisseau latéral ; m, chaîne nerveuse ; n, fibre nerveuse colossale ; o, bandelette étoilée ; D, dissépiment; 9, muscles entourant l'intestin en dessous et se fixant aux muscles longitudinaux dorsaux ; 7, muscles allant de la paroi dor- sale de l'intestin aux parois du corps (ils sont cachés en grande partie par les autres muscles). Fig. 10. Réseau capillaire vasculaire de la lamelle postérieure de la rame inférieure chez un petit exemplaire. X 90. Fig. 11. Fibre musculaire. — a, noyau. X 500. Fig. 12. Deux segments antérieurs (le corps étant ouvert du côté dorsal et la trompe enlevée). — a, acicules et muscles aciculaires de la rame supérieure ; b, muscles obliques de la rame supérieure; c, bandelette étoilée à muscles striés; dd, bandelette étoilée moins nette ; eee, muscle strié allant de la bandelette étoilée d à l’acicule; f, vaisseau pédieux com- muniquant avec les vaisseaux latéraux de la chaîne nerveuse qui sont cachés par la bandelette étoilée. X 9. Fig. 13. Extrémité inférieure de l’acicule de la rame supérieure et un des sacs piriformes. X 50. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. id Fig. 14-18. Nephtys cæca Fabr. Fig. 14. Pied du 40e segment. X 12. Fig. 15. Fragment d'une soie longue vue de côté. X 400. Fig. 16. idem vue de face. X 300. Fig. 17. Papille simple. X 33. Fig. 18. Sacs piriformes de la base de l’acicule de la rame supérieure. — a, extrémité de la bandelette latérale striée venant directement de la bandelette striée médiane. X 33. Fig. 19. Nephtys cirrosa Ehl. Fig. 19. Soie coudée (l'extrémité très fine n’est pas représentée). X 250. PLANCHE II. Fig. 20-29. Glycera gigantea Qfg. Fig. 20. 90m pied vu par derrière. — a, pédicule ; b, cirre dorsal; c, bran- chie rétractile ; d, mamelon postérieur de la rame supérieure; e, mamelon antérieur de la rame supérieure ; f, mamelon antérieur de la rame in- férieure ; g, mamelon postérieur de la rame inférieure ; h, cirre ventral. X 23. Fig. 21. Pied de la région postérieure du corps vu par derrière. — 4, b, d, e,f, 9, h, même signification que dans la figure 20 ; e, branchie rentrée dans l’intérieur du corps. Fig. 22. Soie composée de la rame inférieure. — a, lamelle chitineuse dentelée au bord, derrière laquelle l’article terminal b est implanté (de l’autre côté de l’article terminal il n’y a pas d’autre lamelle sem- blable à a) ; c, très petites épines mouchetant l’article terminal ; d, cré- nelures du bord de l’article. X 240. Fig. 23. Globule du sang. X 200. Fig. 24. Plaque d'éléments sexuels en voie de formation. X 88. Fig. 25. Portion de la trompe non extroversée vue de face. — a, région antérieure; b, région postérieure ; c, anneau membraneux ; d, papilles; e, protubérance ; f, glande blanche vue par transparence ; g, glande ronde. Fig. 26. Une des papilles d de la figure 25 grossie. X 14. Fig. 27. Papille du tissu intérieur de la trompe. X 120. Fig. 28. Grosse papille idem. X 80. Fig. 29. Mâchoire avec l’aileron a en arc-boutant incliné. Fig. 30-38. Glycera convoluta Kef. Fig. 30. Partie antérieure avec le système nerveux vu par transparence avec compression. — 4, nerfs antennaires ; b, ganglions des nerfs anten- naires ; c, cerveau ; d, organes rétractiles ; e, connectifs œsophagiens ; f, bouche; 9, chaîne nerveuse double. X 16. 318 DE SAINT-JOSEPH. Fig. 31. Pied de la région moyenne vu par derrière. — a, cirre dorsal ; b, branchie ; c, mamelon antérieur de la rame supérieure ; d, mamelon postérieur de la rame supérieure ; e, mamelon antérieur de la rame inférieure ; f, mamelon postérieur de la rame inférieure ; g, cirre ventral. X 30. Fig. 32. Acicule de la rame inférieure. Fig. 33. Portion de la trompe non extroversée. — a, région antérieure ; b, région postérieure ; c, lobes membraneux; d, protubérance; e, glande. Fig. 34. Mâchoire. X 28. Fig. 35. Papille du tissu intérieur de la trompe. — a, plaque chitineuse transparente striée. X 270. Fig. 36. Corpuscule lymphatique incolore du liquide cavitaire. X 490. Fig. 37. Cerveau. — a, cellules ganglionnaires ; b, tissu fibrillaire cen- trals N°02: Fig. 38. Coupe transversale de la chaîne nerveuse ventrale. — a, muscles longitudinaux ventraux; b, muscles circulaires ; c, hypoderme ; d, culi- cule ; e, cordon nerveux ; f, fibre tubulaire. X 45. Fig. 39-42. Glycera capitata Ærst. Fig. 39. Pied de la région moyenne vu par devant. — a, cirre dorsal ; b,b, mamelons antérieurs ; c, mamelon postérieur ; d, cirre ven- tral. X 39. Fig. 40. Soie composée. X 205. Fig. A. Papille allongée de l’intérieur de la trompe. X 209. Fig. 42. Grosse papille de l’intérieur de la trompe. X 135. Fig. 43-50. Goniada emerita Aud et Edw. Fig. 43. Pied de la première région vu par derrière. — a, cirre dorsal; b, mamelon postérieur ; c, d, mamelons antérieurs ; e, cirre ventral. X 11. Fig. 44. Pied du 104€ segment vu par devant. — a, cirre dorsal ; b, rame supérieure; €,e, mamelons antérieurs de la rame inférieure ; d, mame- lon postérieur de la rame inférieure; f, cirre ventral; g, acicule ; À, soies. CAR Fig. 45. Mamelon postérieur de la rame inférieure. X 14. Fig. 46. Hampe d’une soie vue de face. X 165. Fig. 47. Soie entière vue de côté. X 165. Fig. 48. Papille en forme de rein de la partie antérieure de la trompe non extroversée (surface intérieure). X 300. Fig. 49. — a, colonnettes de la région antérieure de la trompe non extro- versée (surface intérieure) ; b, papilles de l'entrée de la portion posté- rieure de la trompe non extroversée (surface intérieure). X 5. Fig. 50. Paragnathe de la trompe vu par derrière. X 78. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 319 PLANCHE III. Fig. 51-54. Ephesia gracilis Rathke. Fig. 51. Papilles de la cuticule et filets nerveux qui y pénètrent vus de profil. X 300. Fig. 52. Tête et 1% segments d’un exemplaire de 3"2,60 de long. — a, tête b, segment buccal; c, sphère dorsale ; d, yeux. X 200. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. 93. 54. 61. Soie du 1°" segment séligère. X 500. Soie des autres segments. X 500. Fig. 55-57. Audouinia tentaculata Mont. . Soie dorsale. X 240. . Grosse capsule renfermant des régimes de spermatozoïdes. X 32. . Régime de spermatozoïdes. X 660. Q Fig. 58-60. Heterocirrus caput esocis N. S. . Tête et 1° segments. — a, fossette vibratile. X 50, . Soie aciculaire de la rame inférieure. X 373. . Segment anal vu en dessous. X 50. Fig. 61. Heterocirrus flavo-viridis N. S. Crochet bifide. X 500. Fig. 62-64. Heterocirrus Marioni N. S. . Tête et 1°7S segments. X 30. . Soie ventrale. X 430. . Organe segmentaire. X 45. Fig. 65-70. Polydora cæca "Ærst. . Tête (la base des tentacules est seule représentée). Soie aciculaire et soie en houlette du 5° segment. X 150. . Soie en houlette plus grossie. X 500. . Crochet birostre de la rame inférieure. X 330. 69. Portion de l'instestin à parois très musculeuses (coûpe dans le sens de la longueur). X 100 environ. Fig. 70. Spermatozoide. X 750. Fig. Fig. Fig. RE. 72. Fig. 71-73. Polydora ciliata Johnst. Soie aciculaire du 5° segment. X 250. Crochet ventral. X 500. 13. Embryon vu de dos. X 42. 380 DE SAINT-JOSEPH. Fig. 74-77. Polydora pusilla N.S. Fig. 74. Tête. | Fig. 75. Soie aciculaire du 5° segment. X 300. Fig. 76. Soie en fer de lance accompagnant la soie aciculaire. X 415. Fig. 77. Crochet bifide. X 310. Fig. 78-82. Embryons de Nerine. Fig. 78. Embryon de Nerine indéterminée: a, soies barbelées ; b, rudiment de tentacule. X 50. Fig. 79. Fragment de soie barbelée. X 250. Fig. 80. Embryon de Nerine indéterminée plus avancée. X 51. Fig. 81. Tentacule grossi davantage. Fig. 82. Crochet bifide. X 1000. PLANCHE IV. Fig. 83. Embryon de Nerine indéterminée de 2 mm. de long. — a, soies barbelées. X 32. Fig. 84-85. Nerine foliosa Aud. et Edw Fig. 84. Pied et branchie d’un segment antérieur. X 6. Fig. 85. Crochet. X 190. Fig. 86-90. Nerine longirostris Qfg. Fig. 86. Tête et 1°'° segment. Fig. 87. Extrémité d’un tentacule contracté. Fig. 88. Pied d’un segment antérieur. X 8. Fig. 89. Crochet. X 248. Fig. 90. Distome enkysté dans un tentacule. X 122. Fig. 91-100. Nerine Floræensis N. S. Fre:091,. Tête ter A ’Sesments./X 6. Fig. 92. Pied de la partie antérieure du corps. .X 10. Fig. 93. Segment biannelé vu du côté ventral. — a, anneau antérieur {le plus rapproché de la tête); b, lamelle membraneuse antérieure de la rame inférieure ; €, anneau postérieur; d, lamelle membraneuse posté- rieure de la rame supérieure. Fig. 94. Pied du 44° segment. X 9. Fig. 95. Soie limbée de la rame supérieure. X 330. Fig. 96. Crochet tridenté vu de côté. X 235. Fig. 97. Crochet vu de face. Fig. 98. Soie droite très fine de la rame inférieure mélangée aux crochets. X 375. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 381 Fig. 99. Soie faisant suite à la rangée des crochets. X 284. Fig. 100. Fragment du segment anal avec 2 cirres monstrueux. Fig. 101-103. Scolelepis oxycephala Sars. Fig. 101. Tête et segment buccal. Fig. 102. Crochet bifide. X 500. Fig. 103. Soies courbes non limbées de la rame supérieure des segments qui suivent le 43me, X 400. Fig. 104. Magelona papillicornis Fr. Müller. Fig. 104. Crochet de la 2e région du corps vu de face. X 450. Fig. 105-108. Aricia fœtida Clpd. Fig. 105. Grosse soie de la rame inférieure. X 300. Fig. 106. Soie de cette sorte ayant la forme serpentine. X 300. Fig. 107. 22e segment vu du côté gauche, l'animal étant couché sur le côté droit. — a, languette dorsale ; b, papilles bordant la rame inférieure; €, soies fines dépassant le bord des papilles; d, pavé des grosses soies ne dépassant pas le bord des papilles; e, 5 papilles placées sous le ventre sur le bord antérieur des segments. Fig. 108. Extrémité inférieure du corps vue du côté dorsal. X 6. PLANCHE V. Fig. 109-118. Aricia Latreillii Aud. et Edw. Fig. 109. Soie de la rame supérieure de la {°° région. X 400. Fig. 110. Fragment d’une soie de la rame supérieure vue de dos. x 400. Fig. 111. Grosse soie de la rame inférieure. X 312. Fig. 112. Soie fine de la rame inférieure de la 1" région. X 400. Fig. 113. Soie crénelée des 2 rames de la région intermédiaire et de la région postérieure vue de côté. X 240. Fig. 114. Une de ces soies vue de face. X 240. Fig. 115. Une de ces soies brisée montrant l’enveloppe transparente séparée du faisceau des fibres chitineuses. Fig. 116. Soie en fourche de la rame supérieure de la région intermédiaire et de la région postérieure. X 215. Fig. 117. Moitié gauche du 32*° segment sétigère (région intermédiaire). Fig. 118. Coupe transversale de la portion ventrale du 22% segment. — a, cuticule; b, hypoderme ; c, muscles circulaires ; d, muscles longitudinaux ventraux ; e, muscles obliques ; f, chaine nerveuse ventrale; 9, fibre ner- veuse colossale; À, nevrilème ; à, substance fibrillaire punctiforme; 7, cellules nerveuses. X 60. Fig. 119-120. Scoloplos armiger O. F. Müller. Fig. 119. Portion de soie vue de côté. X 500. Fig. 120. Portion de soie vue de face. X 800. 382 DE SAINT-JOSEPH. Fig. 121-123. Flabelligera affinis Sars. Fig. 121. Soie ventrale composée. X 100, Fig. 122. Extrémité supérieure d’une des soies qui accompagnent la base des soies composées ventrales. X 120. Fig. 123. Portion de la chaîne nerveuse ventrale. X 17. Fig. 124. Flabelligera Diplochaitos Otto. Fig. 124. Soie composée de la rame inférieure. X 128. Fig. 125. Stylarioides plumosa O. F. Müller. Fig. 125. Soie de la rame inférieure. X 105. Fig. 126-145. Sclerocheilus minutus Gr. Fig. 126. Follicules bacillipares de l’hypoderme. Fig. 127. Un de ces follicules très grossi pour y montrer les bâtonnets. Fig. 128. Un segment grossi montrant les carrés formés par les raies trans- versales et longitudinales. Fig. 129. Carrés bruns formés par ces raies très grossis. Fig. 130. Tête avec les yeux, les organes rétractiles a, et le segment buccal. X 60. Fig. 131. Une des plaques d’yeux grossie davantage. X 150. Fig. 132, Soie aciculaire du 2° segment (1% sétigère). X 190. Fig. 133. Soie en fourche. X 440. Fig. 134. Cirre des derniers segments. X 75. Fig. 135. Canal digestif. — a, trompe ; b, pharynx; c, œsophage; d, estomac; e, intestin. Fig. 136. Coupe transversale de la chaine nerveuse ventrale. — a, chaîne nerveuse; b, muscles obliques; c, muscles longitudinaux ventraux; d, muscles circulaires; e, hypoderme ; f, cuticule. X 140. Fig. 137. Organe segmentaire vu par transparence avec compression. — 4, pore externe cilié ; b, portion de l’organe colorée en brun; €, d, pavillon vibratile; e, mamelon inférieur sétigère; f, liquide périviscéral; g, in- testin ; k, paroi ventrale du corps, X 32. Fig. 138. Corpuscule lymphatique du liquide cavitaire avec processus amæboïdes. Fig. 139. Anse vasculaire avec tissu aréolaire et éléments sexuels nais- sants. ig. 440. Disque plurinucléaire renfermant des ovules. Fig. 141. Ovule sortant du disque. 1g. 442. Ovule ayant grossi dans la cavité du corps. X 100. Fig. 143. Disque plurinucléaire renfermant des spermatozoïdes. X 100. Fig. 144. Spermatozoïde isolé. Fig. 145. Spermatozoïdes en régime. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 383 Fig. 146-147. Lipobranchius intermedius N. S. Fig. 146. Soie aciculaire du 2e segment (1°" sétigère). X 310. Fig. 147. Organe segmentaire. PLancHE VI. Fig. 148-151, Armandia Dollfusi N.S. Fig. 148. Tête. X 20. Fig. 149. Pied du 8% segment. — «a, dos; b, bourrelet dominant le sillon ventral qu’on ne voit pas; €, œil; d, branchie. X 20. Fig. 150. Extrémité d’une branchie comprimée. X 275. Fig. 151. Terminaison du segment anal vu en dessous : à, a, traces de seg- ments (les soies qui forment une sorte de cage caudale ne sont pas repré- sentées). X 30. Fig. 152-157. Notomastus latericeus Sars. Fig. 152. Soie limbée thoracique. X 185. Fig. 153. Crochet abdominal vu de côté. X 600. Fig. 154. Idem vu de de face. X 500. Fig. 155. 22e segment abdominal. — a, tore dorsal, b, organe latéral; c, tore ventral avec la petite languette terminale ; d, orifice de sortie de la glande génitale. Fig. 156. Anus et plaque anale. Fig. 157. Organe segmentaire. Fig. 158-159. Arenicola marina L. Fig. 158. Partie antérieure du segment buccal avec la tête et la trompe extroversée. Fig. 159. Régime de spermatozoïdes. Fig. 160-165. Clymene lumbricoides Qfg. Fig. 160. Grosse soie aciculaire ventrale des 1°" segments. X 114. Fig. 161. Soie en épieu de la rame ventrale des 3 1° segments. X 175. Fig. 162. Fragment d’une soie pennée du 9e segment sétigère. X 500. Fig. 163. Crochet représenté comme il est placé dans le tore, vu de côté. — a, tissu du tore. X 150. Fig. 164. Crochet va de de face. Fig. 165. Crochet en voie de formation avec la touffe de barbules. X 235. Fig. 166. Clymene Ærstedii Clpd. Fig. 166. Tête vue de face. X 13. DE SAINT-JOSEPH. - Fig. 167-175. Leiochone clypeata N.S. Fig. 167. Partie antérieure. X 2. Fig. 168. Écusson ventral du 8% segment sétigère et bande rouge du 7me segment. X 4. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. 169. 170. a À 112. 173. 1784. 175. Tête et segment buccal. X 8. Soie limbée. X 290. Soie pennée. X 500. Croc ventral du 1°" segment sétigère. X 125. Crochet ventral du 4e segment sétigère. X 280. Les 4 derniers segments du corps et le segment anal. X 2. Segment anal et 3 segments anteanaux d’un autre exemplaire plus petit. X &. Fig. Fig. 76. Le 178: . Crochet du 10€ segment sétigère. X 144, . Partie antérieure vue de côté. . Crochet de la rame inférieure vu de côté. X 290. 2. Idem, vu un peu de 3 quarts. . Idem, vu de face. Fig. 176-179. Maldane cincta N.S. Tête. CS 172: Partie antérieure du corps vue de côté. X 3. Soie garnie de petites écailles chitineuses. X 500. PLANCHE VII. Fig. 180-188. Petaloproctus terricola Qfg. X 4. 4. Soie épineuse. X 65. . Extrémité d’une soie capillaire sinueuse. X 125. . Portion de cette soie grossie davantage. X 375. 187. Appendice dorsal d’un des segments postérieurs qui précèdent le segment anteanal. Fig. 188. Derniers segments vus de côté. X 3. . 489. g. 190. ge AO AU LE #1493, g. 194. Fig. 189-199. Chœtopterus variopedatus Ren. Grosse soie noire de la base du 4° pied. *< 36. Soie faisant suite aux soies noires du 4e pied. X 40. Soie dorsale des trois derniers pieds. X 80. Idem. X 50. Rame ventrale du dernier segment de la région antérieure. X 3. Plaque onciale de la rame ventrale du dernier segment de la ré- gion antérieure (la soie tendon de la base est loin d’être représentée en entier). X 190. Fig. 195. Soie capillaire de l’intérieur des rames dorsales ailées de la région moyenne : base et pointe. * ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 385 Fig. 196. Plaque onciale d’un des petits tubercules uncinigères des palettes des 3 derniers segments de la région moyenne. X 380. Fig. 197. Une de ces plaques vue de face. X 330. Fig. 198. Soie intérieure des rames dorsales de la région postérieure. Fig. 199. Segment de la région postérieure vu en dessous avec les 2 rames ventrales doubles: a, lobe rectangulaire échancré; 6, pinnule; c, cirre de la pinnule ; d, rame dorsale vue en dessous. Fig. 200-203. Sabellaria spinulosa Leuck. Fig. 200. Partie antérieure vue du côté ventral après écartement des 2 sup- ports des soies operculaires (les tentacules des bords des supports ne sont qu'indiqués). Fig. 201. Fragment d’une soie ventrale vue de face. X 400. Fig. 202. Plaque onciale abdominale vue de côté (les soies de soutien de la base ne sont pas représentées dans toute leur longueur). X 475. Fig. 203. Plaque onciale abdominale vue de face. X 500. Fig. 204-206. Amphicteis curvipalea Clpd. Fig. 204. Plaque onciale des segments thoraciques vue de côté. X 320. Fig. 205. La même vue de face. X 320. Fig. 206. Plaque onciale abdominale vue de côté. X 320. Fig. 207-208. Amphitrite Edwardsi Qfs. Fig. 207. Tête et segment buccal vus du côté ventral (les tentacules sont représentés moins longs et moins nombreux qu'ils ne sont réelle- ment). X 2. Fig. 208. Partie antérieure vue du côté gauche, l'animal étant couché sur le côté droit : a, lobule de la bande céphalique bordant le sillon tentacu- lifère ; b, segment buccal; c, 1: lobe; d, 1"e paire de branchies ; e, 1e pa- pille; f, 22e papille ; g, 1°" fascicule sétigère; À, 1°r tore uncinigère ; i, 4er écusson ventral (les tentacules qui cachent la portion antérieure de la tête sont représentés moins longs et moins nombreux qu'ils ne sont na- turellement et les branchies moins touffues et moins emmêlées). X 2. PLANCHE VIII. Fig. 209-223. Amphitrite Edwardsi Qfs. Fig. 209. Branche d'une branchie avec ses rameaux et ses ramus- cules. X 10. Fig. 210. Soie dorsale. X 240. Fig. 211. Plaque onciale thoracique vue de face: a, ligament fixateur ; b, petite saillie latérale (les 2 muscles des saillies de la base ne sont pas représentés dans toute leur longueur). X 380. ANN. SC. NAT. ZOOL. , XVII, 29 386 DE SAINT-JOSEPH. Fig. 212. Plaque onciale thoracique vue de face. X 400. Fig. 213. Coupe transversale d’un segment abdominal : a, cuticule ; b, hy- poderme; c, couche des muscles circulaires; dd, faisceau des muscles lon- gitudinaux dorsaux; e, ligament mésentérique dorsal; f, intestin avec ses lacunes sanguines ; g, cavité du corps ; k, replis internes de l'intes- tin; à, pinnule uncinigère; jj, faisceau des muscles longitudinaux ven- traux; k, chaîne nerveuse-ventrale; }, ligament mésentérique ventral; m, vaisseau ventral; n, petites granulations brunes; o, muscles trans- versaux obliques. X 13. Fig. 214. Coupe transversale de la partie ventrale d’un segment abdominal grossie davantage : a, faisceau médian des muscles longitudinaux ven- traux; bb, faisceaux latéraux des muscles longitudinaux ventraux; c, couche des muscles circulaires; d, chaîne nerveuse; e, muscles trans- versaux obliques. Fig. 215. Les 2 sacs dorsaux du diaphragme œsophagien. X 3. Fig. 216. Coupe transversale de la partie antérieure de l’æœsophage avec les deux gros replis intérieurs. X 8. Fig. 217. Coupe transversale de la portion suivante dans les 2me et 3me seu- ments. X 8. Fig. 218. Portion cylindrique de l’æœsophage, dans le 4n° segment. Coupe transversale: a, vaisseaux. X 8. Fig. 219. Coupe transversale du cœur avec le corps cardiaque. X 14. Fig. 220. Coupe transversale d’une branchie: a, vaisseau branchial mon- tant comme artère, et descendant comme veine b; c, liquide cavitaire. (L'anse transversale vide de sang ne se distingue pas dans la coupe). 2D0t Fig. 221. Otocyste avec ses otolithes. X 60. Fig. 222. Cinquième organe segmentaire : a, pavillon vibratile ; d, paroi du corps ; €, canal de sortie de l'organe segmentaire; d, granulations brunes; e, branche interne; f, branche externe. | Fig. 223. Coupe transversale d’un organe segmentaire. X 18. Fig. 224. Amphitrite gracilis Gr. Fig. 224. Soie. X 500. Fig. 225-229. Terebella lapidaria L. Fig. 225. Branchie de la 1'° paire représentée avec une seule de ses branches. Fig. 226. Soie limbée à extrémité voluble pectinée des 12 premiers seg- ments. X 270. Fig. 227. Soie en calice à article triangulaire voluble des segments sui- vants. X 400. | Fig. 228. Plaque onciale des segments antérieurs vue de côté: a, petit li- gament. x 400. Fig. 229. Idem, vue de face. X 400. 2 ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 387 PLANCHE IX. Fig. 230-231. Terebella lapidaria L. Fig. 230. Hématie rouge du liquide cavitaire. X 300. Fig. 231. Œuf. X 300. Fig. 232-234. Scione maculata Dalyell. Fig. 232. Branchie. X 45. Fig. 233. Plaque onciale des pinnules abdominales vue de côté. X 500. Fig. 234. Idem, vue de face. X 500. Fig. 235-240. Nicolea venustula Mont. Fig. 235. Branchie de la 1° paire chez un exemplaire. Fig. 236. Idem chez un autre exemplaire. Fig. 237. Plaque onciale vue de côté. X 350. Fig. 238. Idem vue de face. X 350. Fig. 239. Région thoracique vue en dessous (la tête n’est pas représentée). Fig. 240. Mamelon avec poil réfringent. X 250. Fig. 241-245. Lanice conchilega Pallas. Fig. 241. Tête et premiers segments vus en dessous (les tentacules ne sont pas représentés): a, partie antérieure de la tête ; b, lobe du seg- ment buccal très élevé sur les côtés, s’abaissant beaucoup sous le ventre; e, extrémité des lobes de 22° seoment qui sont soudés à ceux du segment buccal; d, lobe du 3° segment ; e, écusson ventral du 3% segment. X 4. Fig. 242. Plaque onciale thoracique vue de côté: a, muscle; b, collier formé par le bord chitineux de la boutonnière qui livre passage à la plaque. X 300. | Fig. 243. Plaque onciale thoracique vue de face. X 300. Fig. 244. Plaque onciale abdominale: a, muscle antérieur; b, soie de soutien postérieure. (La proportion entre le muscle et la soie est con- servée, mais ils ne sont pas représentés dans toute leur longueur). X 250. Fig. 245. Coupe transversale d’un segment abdominal : 4, cuticule et hypo- derme ; b, couche des muscles circulaires; c, 1° faisceau des muscles longitudinaux dorsaux; d, 2% faisceau idem ; eee, muscles obliques ; f, fais- ceau des muscles longitudinaux ventraux; g, pinnule uncinigère; h, cor- don nerveux ; 1, fibre nerveuse colossale ; 7, vaisseau ventral; k, ligament mésentérique ventral; l, intestin ; m, lacune vasculaire; n, replis de l’in- testin ; 0, ligament mésentérique dorsal. X 15. Fig. 246-255. Polymnia nebulosa Mont. Fig. 246. Fragment d’une soie simple brisée dans sa partie la plus large pour montrer les fibrilles chilineuses qui la composent. X 500. = 388 DE SAINT-JOSEPH. Fig. 247. Plaque onciale thoracique vue de côté: a, ligament. X 330. Fig. 248. Autre plaque onciale vue plus obliquement: a, ligament. X 240. Fig. 249. Plaque onciale thoracique vue de face. X 240. Fig. 250. Coupe transversale du cœur. X 16. Fig. 251. Coupe transversale de la chaine nerveuse dans la région thora- cique. X. 28. Fig. 252. Glandes génitales. X 15. Fig. 253. a et b ovules; c, plaque de cellules spermatogènes; d, e, f, gouttelettes graisseuses jaunes. Fig. 254. Coupe transversale d’un organe segmentaire de la 32° paire: a, branche interne; b, branche externe. X 24. | Fig. 255. Distome enkysté dans un exemplaire de P. nebulosa, sorti de son kyste. X:410. PLANCHE X. Fig. 256-258. Polymnia nesidensis D. Ch. Fig. 256. Plaque onciale thoracique vue de côté. X 300 Fig. 257. Autre plaque onciale thoracique vue de côté. X 300. Fig. 258. Plaque onciale thoracique vue de face. X 300. Fig. 259-262. Thelepus setosus Qfe. Fig. 259. Partie antérieure du corps vue du côté gauche (les tentacules sont représentés beaucoup moins longs el moins nombreux qu'ils ne sont réellement ; les branchies sont aussi moins nombreuses et on n’en a figuré qu'une seule rangée à chacun des segments branchifères) : a, petite papille. X 10. Fig. 260. Plaque onciale vue de côté. X 325. Fig. 261. Idem vue de face. X 600. Fig. 262. Coupe transversale de l’œsophage, avec son grand repli intérieur. Ne Fig. 263-269. Polycirrus caliendrum Clpd. Fig. 263. Plaque onciale thoracique vue de côté. X 300. Fig. 264. Idem vue de face. X 300. Fig. 265. Plaque onciale abdominale vue de côté. X 275. Fig. 266. Idem vue de face. X 275. Fig. 267. Organe segmentaire : 4, pavillon cilié intérieur; b, pore cilié externe. xX 11. Fig. 268. Nématoïde parasite mâle de Polycirrus caliendrum, partie anté- rieure vue de côté : a, organe latéral ; b, æœsophage; c, intestin ; d, glande ventrale; e, canal de la glande; f, pore de la glande. X 300. Fig. 269. Partie postérieure de ce Nématoïde, vue de . a, spicules ; b, membrane diaphane ; €, anus. X 300. Fig. 270. Polycirrus hæmatodes Clpd. Fig. 270. Plaque onciale abdominale vue de face. X 400. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 389 Fig. 271-274, Polycirrus denticulatus N. S. Fig. 271. Soie. X 500. Fig. 272. Plaque onciale thoracique vue de côté. X 600. Fig. 273. Plaque onciale abdominale vue de côté. X 500. Fig. 274. Scolex de Tetrarhynque de l'intestin du Polycirrus denticulatus. 20 415. Fig. 275-278. Trichobranchus glacialis Mgr. Fig. 275. Crochet d’un segment thoracique vu de côté. X 600. Fig. 276. Idem vu de face. X 1200. Fig. 277. Plaque onciale d’un segment abdominal vue de côté. X 1000. Fig. 278. Idem vue de face. X 1000. Fig. 279-284. Sabella pavonina Saw. Fig. 279. Soie limbée thoracique. X 90. Fig. 280. Crochet aviculaire thoracique et soie en pioche. X 170. Fig. 281. Partie antérieure vue du côté dorsal (les 2 lobes branchiaux sont largement écartés pour laisser voir la lèvre supérieure et les palpes, et les branchies ne sont pas représentées dans toute leur longueur) ; a, or- ganes de soutien des branchies ; b, lobe latéral de la collerette; c, pore du canal commun des organes excréteurs thoraciques ; d, branchies ; ee, lèvre supérieure ou dorsale; f, palpes; g, dépression frontale. Fig. 282. Partie antérieure vue du côté ventral (les branchies ne sont pas représentées dans toute leur longueur): a, 1° écusson ventral ; b, iobe ventral de la collerette ; c, ampoules des lèvres inférieures ou ventrales ; d, branchies. Fig. 283. Coupe transversale d’une branchie : a, cuticule; b, cellules épithé” liales; ce, périchondre; d, cellules cartilagineuses ; e, vaisseau; f, nerf; 9, muscles ; », lacune où circule le liquide cavitaire ; à, rainure ciliée. Fig. 284. Coupe transversale d’un segment de la région moyenne de l’ab- domen : a, cuticule ; b, hypoderme ; ce, muscles circulaires ; d, faisceau des muscles longitudinaux dorsaux ;e, tore uncinigère ; f, mamelon sétigère; 9, faisceau des muscles longitudinaux ventraux ; L, écusson ventral; à, amas d'éléments sexuels en voie de formalion; j, cordon nerveux; #, fibre nerveuse colossale ; [}, ligament mésentérique de l'intestin divisant le corps en 2 cloisons longitudinales; m, vaisseau ventral noyé dans le ligament mésentérique; n, branche latérale du vaisseau ventral; 0, vais- seau latéral; p. sinus intestinal ; q, intestin ; r, éléments sexuels en voie de formation détachés dans la cavité du corps; s, muscles obliques rétracteurs des soies; {, vaisseau se détachant du vaisseau latéral. X 17. PLANCHE XI. Fig. 285-288. Sabella pavonina Say. Fig. 285. Extrémité antérieure d'une branchie en voie de formation chez un exemplaire qui régénère la portion antérieure de son corps. X 60. 390 DE SAINT-JOSEPKE. Fig. 286. Base de 2 branchies voisines l’une de l’autre : a, bourrelet bran- chial; b, membrane palmaire. X 8. Fig. 287. Coupe transversale d’un palpe à peu près à moitié de sa hauteur: a, cellules alvéolaires; b, cellule cartilagineuse ; c, périchondre; d, la- cune où circule le liquide cavitaire ; e, vaisseau ; f, membrane creuse où pénètre le liquide cavitaire. X 96. Fig. 288. Coupe longitudinale latérale de 2 segments abdominaux faite sur le corps de l’animal très incliné sur le côté : a, écussons ventraux que la coupe n’atteint que sur une faible partie de leur hauteur ; b, muscles longitudinaux ventraux ; c, dissépiment; d, entrée de l’organe segmen- taire ; e, soies ventrales coupées près de leur base qui décrit une spirale; À WE dfés obliques ; g, branche du vaisseau ventral ; à, éléments sexuels ; ë i, muscles longitudinaux dorsaux. Fig. 289-295. Bispira volutacornis Mont. Fig. 289. Soie thoracique en cimeterre. X 160. Fig. 290. Crochet aviculaire thoracique avec soie en pioche. X 136. Fig. 291. Crochet aviculaire vu de face. X 168. F Fig. 292. 32e segment thoracique de droite répondant aux 4me et 5e de gauche, vu du côté ventral. Fig. 293. 58e segment abdominal de droite répondant aux 58° el 592 de gauche, vu du côté ventral. Fig. 294. Coupe transversale d’une branchie faite au niveau de 2 amas pig- mentaires : aa, hypoderme ; b, amas pigmentaire; c, vaisseau; d, péri- chondre; e, cellules cartilagineuses ; f, nerf; g, muscles; k, lacune où circule le liquide cavitaire. X 60. Fig. 295. Coupe transversale d’une portion ventrale du 10we segment séti- gère : a, canal digestif enveloppé par le sinus sanguin ; b, ligament mé- sentérique ; €, vaisseau ventral; d, branche du vaisseau onto e, fibre nerveuse colossale ; f, ganglion de la chaine nerveuse; g, faisceau des muscles longitudinaux ventraux; k, muscles circulaires; à, écusson ven- tral ; 7, cuticule. X 22. Fig. 296-298. Potamilla reniformis O. F. Müller. Fig. 296. Cristallin. X 250. Fig. 297. Coupe transversale d'une branchie au niveau d’un œil composé : a, cuticule ; b, cellules épithéliales ; e, vaisseau; d, cellules cartilagineu- ses ; e, périchondre; f, œil composé; g, nerf; h, muscles. X 90. Fig. 298. Crochet aviculaire abdominal vu de face. X 360. Fig. 299-302. Potamilla Torelli Mgr. Fig. 299. Crochet abdominal vu de côté. X 340. Fig. 300. Idem vu de face. X 340. Fig. 301. Partie antérieure vue de dos d’un exemplaire qui a perdu tous ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 391 ses segments thoraciques et qui commence à régénérer 4 branchies (2 des branchies sont cachées). Fig. 302. Partie antérieure d'une branchie avec des barbules rudimen- taires. Fig. 303-314. Branchiomma vesiculosum Mont. Fig. 303. Collerette vue du côté dorsal et lobes dorsaux (les branchies ne sont pas représentées en entier). Fig. 304. Coupe transversale d’une branchie. X 80. Fig. 305. Extrémité supérieure d’une des 2 premières branchies dorsales vue de côté. X 22. Fig. 306. Soie thoracique à limbe étroit. X 210. Fig. 307. Soie thoracique à limbe plus large. X 210. Fig. 308. Soie abdominale. X 250. Fig. 309. Soie spatulée thoracique chez les jeunes. X 210. Fig. 310. Crochet aviculaire thoracique. X 450. Fig. 314. Soie en pioche accompagnant le crochet thoracique. X 380. Fig. 312. Crochet aviculaire abdominal. X 450. _ Fig. 313. Segment anteanal et segment anal chez les jeunes vu en dessous. X 45. Fig. 314. Grégarine en virgule de l'intestin. X 200. Fig. 315-322. Amphiglena Mediterranea Leydig. Fig. 315. Repli de la lèvre supérieure en forme de pavillon d'oreille. x 160. Fig. 316. Soie dorsale thoracique limbée. X 450. Fig. 317. Soie dorsale thoracique en spatule. X 280. Fig. 318. Autre soie dorsale thoracique en spatule. X 280. Fig. 319. Crochet aviculaire thoracique. X 380. Fig. 320. Soie en pioche. X 420. Fig. 321. Soie ventrale abdominale. X 300. Fig. 322. Crochet aviculaire dorsal abdominal. X 440. Fig. 323-326. Dasychone bombyx Dalyell. Fig. 323. Terminaison des deux lobes latéraux de la collerette sur le dos. Fig. 324. 2%e mode de terminaison. Fig. 325. 32e mode. Fig. 326. 4me mode. PLANCHE XII. Fig. 327-336. Dasychone bombyx Dalyell. Fig. 327. Coupe transversale d’une branchie : a, hypoderme ; b, périchon- dre ; c, cellules cartilagineuses ; d, 1° grosse cellule cartilagineuse de la barbule ; e, vaisseau ; f, barbule; 9, nerf; h, lacune. X 75. 392 DE SAINT-JOSEPH. Fig. 328. Papille et poil tactile du filament terminal de la branchie. X 580. Fig. 329. OEil appliqué sur un des côtés du dos de la branchie : a, tissu de là branchie ; b, œil. X 144. Fig. 330. Un bâtonnet et un cône d’un œil branchial plus grossi: a, bâton- net ; b, cône. X 480. Fig. 331. Cornéules de l’œil branchial. X 165. Fig. 332. Un des appendices dorsaux de la branchie détaché de la branchie et vu de face. X 175. Fig. 333. Palpe vu en dessous. X 9. Fig. 334. Crochet aviculaire vu de côté, X 375. Fig. 335. idem vu de face. X 460. Fig. 336. Segment anal. X 25. Fig. 337-346. Jasmineira elegans N. S. Fig. 337. Palpe. Fig. 338. Parlie antérieure vue du côté dorsal: a, yeux linéaires ; b, sinus branchiaux vus par transparence; c, organes excréteurs thoraciques; d, otocystes. Fig. 339. Soie limbée thoracique. X 450. Fig. 340. Soie thoracique en spatule. X 320. Fig. 341. Crochet thoracique à long manubrium. X 375. Fig. 342. Soie abdominale en baïonnette. X 450. Fig. 343. Crochet aviculaire abdominal. X 350. Fig. 344. idem vu de face. X 350. Fig. 345. Otocyste. X 125. Fig. 346. Kyste de grégarine (Pachysoma) trouvé dans l'intestin. X 260. Fig. 347. Fabricia sabella Ehr. Fig. 347. Partie antérieure d’un exemplaire très jeune vue de côté. X 55. Fig. 348. Oria Armandi Clpd. Fig. 348. Crochet thoracique à long manubrium. X 400. Fig. 349. Myxicola infundibulum Mont. Fig. 349. Crochet thoracique. X 570. Fig. 350-357. Myxicola Dinardensis N. S. Fig. 350. Palpe. X 75. Fig. 351. Partie antérieure vue du côté dorsal. X 12. Fig. 352. Extrémité lancéolée d’une branchie. Fig. 353. Segment anal. Fig. 354. Crochet thoracique. X 665. Fig. 355. Petit crochet abdominal vu de côté. X 800. Fig. 356. idem vu de face. X 875. Fig. 357. 13me segment vu du côté ventral d’un exemplaire bourgeonnant ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 393 deux petits segments abdominaux et un segment anal: a, cils vibratiles ; b, crochets aviculaires ; c, œil. Fig. 358-365. Serpula vermicularis L. Fig. 358. Coupe transversale d’une branchie : a, cuticule ; b, colonne de cellules glandulaires; c, cellules épithéliales de la base ; d, cellules ectoépithéliales ; e, cellules endoépithéliales ; f, muscles ; g, nerf; h, vais- seau ;1, tissu conjonctif. X 72. Fig. 359. Faux opercule. Fig. 360. Les deux lobes branchiaux avec la pièce médiane rectangulaire vus du côté ventral (la collerette qui recouvre les deux lames ose branchiales a été enlevée). X 6. Fig. 361. Extrémité antérieure de la pièce rectangulaire bordée par la lèvre inférieure ciliée. Fig. 362. Grosse soie particulière au 1° segment thoracique vue de Boite C1. Fig. 363. Soie abdominale. X 333. Fig. 364. Plaque onciale abdominale vue de côté. X 480. Fig. 365. idem vue de face. X 600. ! Fig. 366-369. Filograna implexa Berk. Fig. 366. Une des taches oculaires. X 500. Fig. 367. Opercule vu de côté. X 50. Fig. 368. Soie limbée thoracique. X 300. Fig. 369. Soie géniculée à aileron crénelé du 1 segment thoracique. X 400. PLANCHE XIII. Fig. 370-374. Filograna implexza Berk. Fig. 370. Soie abdominale. X 550. Fig. 371. Soie en faucille (soie de Salmacine). X 320. Fig. 372. Plaque onciale thoracique vue de côté. X 445. Fig. 373. idem vue de côté dans une autre position. X 835. Fig. 374. Fragment d’une rangée de plaques onciales vue de côté. X 555. Fig. 375-380. Salmacina Dysteri Huxl. Fig. 375. Amas de cellules placées en avant de chaque barbule au dos de la branchie. X 140. Fig. 376. Terminaison d’une branchie. X 100. Fig. 377. Une des cellules du bord saillant de l'extrémité d’une bran- chie. X 240. Fig. 378. Spermatozoïde. X 400. Fig. 379. Embryon atroque. Fig. 380. Embryon monotroque. X 140. 394 DE SAINT-JOSEPII. Fig. 381-386. Spirorbis borealis Daud. Fig. 381. Opercule. X 28. Fig. 382. Soie à aileron crénelé du 1% segment thoracique. X 300. Fig. 383. Plaque onciale thoracique vue de côté. X 440, Fig. 384. Plaque onciale thoracique vue de face. X 400. Fig. 385. idem vue légèrement inclinée sur Le côté. X 400. Fig. 386. Soie ventrale abdominale. X 550. : Fig. 387. Circeis armoricana N. S. Fig. 387. Soie du 1°’ segment thoracique. X 460. Fig. 388-392. Mera pusilla N. S. Fig. 388. Soie du 1° segment thoracique. X 435. Fig. 389. Soie en faucille du 3%° segment thoracique. X 400. Fig. 390. Soie abdominale. X 400. Fig. 391. Opercule avec œufs. X 72. Fig. 392. Embryon sortant de l’opercule. X 170. Fig. 393-407. Pomatoceros triqueter L. Fig. 393. 1"° forme d'opercule à cupule avec deux épines. X 10. Fig. 394. 2%e forme d’opercule vu de côté. X 5. Fig. 395. 3e forme d'opercule vu du côté dorsal. X 6. Fig. 396. idem vu de trois quarts. Fig. 397. Partie antérieure vue de côté pour montrer la languette bifur- quée à la base de la 3€ et de la 4"e branchie dorsale. Fig. 398. Languette bifurquée grossie : a, petite membrane la reliant au lobe ventral de la collerette. X 39. Fig. 399. Pièce pectinée remplaçant la languette bifurquée chez un exemplaire peut-être monstrueux. X 20. Fig. 400. Soie dorsale thoracique. X 160. Fig. 401. Plaque onciale thoracique vue de côté. X 310. Fig. 402. idem vue de face. X 310. Fig. 403. Prolongement de la plaque onciale vu en dessous. X 1200. Fig. 404. 1'° dent d’une plaque en voie de formation. X 270. | Fig. 405. Soie abdominale. X 530. Fig. 406. OEuf renfermé dans l'abdomen d’une femelle et contenant un embryon. X 280. Fig. 407. OEil de cet embryon. X 500. Fig. 408-413. Protula tubularia Mont. Fig. 408. Soie limbée des segments thoraciques. X 250. Fig. 409. Plaque onciale abdominale vue de côté. X 775. Fig. 410. idem vue de face. X 775. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DES COTES DE DINARD. 395 Fig. 411. idem vue de face, mais légèrement inclinée sur le côté. X 775. Fig. 412. Soie abdominale ventrale en faucille. X 200. Fig. 413. Ovule. X 90. Fig. #14. Protula intestinum Lmck. Fig. 414. Soie abdominale. X 280. Fig. 415-419. Apomatus similis Mar. et Bobr. Fig. 415. Trois cristallins d’une des taches rouges du dos des bran- chies. X 350. | Fig. 416. Soie limbée du thorax se terminant en faucille (soie d'Apo- matus). X 200. Fig. 417. Partie antérieure vue du côté dorsal : a, collerette; b, mem- brane thoracique ; c, branchies dont on n’a figuré que le bas; d, tache pigmentaire (oculaire ?) ; e, organes excréteurs thoraciques vus par transparence avec compression ; f, 1°" faisceau de soies dorsales. Fig. 418. Soie abdominale. X 340. Fig. 419. Soie abdominale avec la faucille moins accusée. X 350. EEE Corp. — Imprimerie En. Créré. TABLE DU TOME XVII Annélides polychètes des côtes de Dinard, par le baron de Saint- Joseph" (9" partie). eee 0e crebenretascemcdecnte LOC 1 PLANCHES Planches I à XIII relatives au mémoire sur les Annélides polychètes des côtes de Dinard. 42 x: 17 3 rt + > Ars arr PAL T PAL ALL LORIE AII ILES LOT Ep p en) aa ne à Wephtydiens Imp 28 Lemercier, Paris. 2 / Zool.FXVIL PL Le. # e7 4 Ann.des Sc. nat. 7° S rÉ > si _— : d RAT RENTRER a EN HR iogs Mcolet Lth. Imp** Lemercier Paris. Zool, JAVIE PL.S. erLe. Se € Ann.des Se.nut. ER RNNTEp on Ve. rP2p 7. C2 eS ee. “NE DEn 4 ne ïS re ne TS A Ari, 5 : EN ER ANONI pe name anna let Vi Nico OT . Cirrataliens., Spr Imp'£ Zemercier, Paris Fe Sphaer. Zoo!. TAVIL PLZ. TIMES * SRANENREREEREAIE PA] 21} Auct. del Îrcolet th. Sptornidiens Magelonides . ATICIENS. . Împ'# Lemercier, Paris. VA 1 ( ir Li 4 … PL: © food: 7° Serie. Ann. des Sc. nat. 14 Vlr ES € Er HRETESR Li Ÿ a À. LL a € Se PR Mit ETC ne À - EL PES sshhiemeess) = (FAURE CALE ARE IMANTAURES ANNE TT DENT EPRLES MA ea he LEE res Hh. l GB O1e£ Wie b ie _—…— elligeriens . Jcalibregmides Fab . Ariciens Auct del. 1mp'® Lemercier, Paris. : S ES R S & S Ÿ Fe °N = ? d : Le Ÿ, - r RER TS APT / DOS ET DE FRE c TS RE NT Se. PÉLEESS EF ROSE LR. Wicolet litk Auct del. EE es T. Ophéliens. Canitelliens. Ar Pa PIS. fan 12] merc. LC Wicol etlth. bellierrs. 2 1 DEC ds mre ! # œ— Ÿ A ee nt 2 ONU © RAR TL _Z Zool. TAVIL PI ?. | 4 / Les S iens. Sabellariens. Ampharetiens . Ter ” Imp'% Lemercier, Paris. RS ner. Joue Zool. AVI. PI. 8. 5? s 1,0 us ' ï $ MER TNEES £ \ RARES À PARU LEA LU RAA SR AN 4 DRE d OR: : > ra rene or SES DS - een / / * CFLITIT, PL ES x 224 À uct del. ; Wicolet lith. Terébelliens. imp" Lemercier, Paris. sr æ j d . Ann.des Se.nab. 7 *Serr Le’ Zool.I' XVI, PL. 9. Auot del. Micolet Lt. Téreébelliens . Împ ee Lemercier Paris . Zool:TXVIZ PL. 10 Ds : & # re h eee 2 me ———.— r Auct del. Nicolet Jifà. Imp< Lemercier, Pars. Zool!TXVI. PI. 11. 300 LISE : S ri AE : rt TE rrporrs | / / 309 { { 306 Î . 308 Micolet Lit. Aact del Împ'® Lemercier, Paris. Zool. TXVIL PI 12. SSS SS k +. o 5 Auct del. Împ'% Lemercer, Paris . RG A RTE EN AC : > M TANT C ES CE HE ve Lg L | # DT try Mr PET F ne" PR As Lo fE ÂMicolet lit. a AS SES DÉS re Zoot. T'AWT. PI, 13 & “ —, ol ENT TES * PARUS Ron ne nez , | SAME y 7 e. # (44 des Se.nat. 75 Auct.del Imp%5S Lemercier, Paris. CR CE # mi < : NT D “ee a re SMITHSONIAN INSTITUTION LIBRARIES LUN 3 9088 01354 0919