ANNARRO SCIENCES PHYSIQUES rr NATURELLES, D'AGRICULTURE :r DINDUSTRIE. # LT 2 PUBLIÉES PAR { PPT. Lu x Soit re d pente ete, à Hits matt Ve Boon, -7 dé «te 2 TOME 1I«. MARS 1938. RÉ © / AL à ; + | 3 _ 34e D =: * l _ — LA PARIS, CHEZ J.B. BAÏLLIÈRE, LIBRAIRE-ÉDITEUR, RUE DE L'ÉCOLE DE MÉDECINE, 10. LONDRES, MÊME MAISON, 219, REGENT-STREET. K ANNALES SCIENCES PHYSIQUES rr NATURELLES, a ir D’ INDUSTRIE. CT 4 c Ales «£ , fe PUBLIÉES PAR Le TER ” ) | Jin Sociite ropdfé d'A grilles etes FY Hd Tea bureles de Jivon, Re: rt he | nes TOME 1Ie«. MARS 1938. LYON , CHEZ 3. M. BARRET, EIBRAIRE-ÉDITEUR, PLACE DES TERREAUX , PALAIS DES ARTS, 20. PARIS, CHEZ J. B. BAIÏLLIÈRE, LIBRAIRE-ÉDITEUR, RUE DE L'ÉCOLE DE MÉDECINE, 10. LONDRES, MÊME MAISON, 219, REGENT-STREET. dE Lei & /, RS 5 LS DV a > = Ua MS , OA LAIARUOTE , TAMHAE M LRO PRE RICE 1 M 0 AAIAAGIA ÉMÉTIAL OL ENT QE *srRnGi 20085 a 4e AVANT-PROPOS. Les Membres de l’ancienne Société royale d'agriculture , établie par arrêt du conseil d'état du Roi , du 12 mai 1761, ceux de la Société philosophique des sciences et arts, se réu- nirent le 9 floréal an VI (28 avril 1798 ) avec des agri- culteurs, des naturalistes et des commerçants , pour former une nouvelle Société sous le nom de Société d'Agriculture et d'Histoire naturelle. Par la suite on crut devoir y joindre les Arts utiles , et on ajouta cette dénomination aux deux premières. La formation de cette Société fut approuvéepa le gouvernement. En 1814, sous le règne de Louis XVIIT , la Société d'agri- culture, histoire naturelle et arts utiles reprit la qualification de Société royale que depuis elle n’a cessé de porter. Vers la fin de l’année 1837, elle a fait dans son organisation et dans le mode de ses publications quelques changements impor- tants. Elle a craint que , malgré le triple but de ses travaux que rappelle son titre ; la Société ne comptât un jour parmi ses Membres que des hommes ne s’occupant que de l’une de ses attributions. En conséquence , elle a classé ses Membres suivant la nature de leurs travaux en trois sections égales , sous les dénominations suivantes : 1"* Section des Sciences physiques et naturelles ; 2° Section d'Agriculture ; 3° Section d'Industrie. AVANT-PROPOS. Considérant ensuite qu'un recueil de Mémoires qui ne pa- rait qu'à de longs intervalles perd une partie de son mérite, et ne permet point aux auteurs de constater la priorité de leurs découvertes , la Société a décidé qu’à l'avenir ses tra- vaux seraient livrés à la publicité tous les deux mois. Plusieurs Commissions permanentes , composées d'hommes spéciaux , avaient été formées ; telles étaient celle pour la sta- tistique agricole du département du Rhône , celle chargée de l'examen du marché aux fleurs et des cultures de nos environs ; mais on ne s'était pas assez occupé de l’industrie des soies , qui intéresse si vivement la France entière et surtout la ville de Lyon. La Société, comprenant toute l'importance que cette branche de l’agriculture et du commerce acquiert chaque jour , et voulant contribuer à son développement , a nommé une nouvelle Commission permanente de six Mem- bres , pris deux dans chaque section. Ils ont recu mission de rechercher et d’expérimenter au besoin tout ce qui concerne la production de la soie et l’industrie manufacturière qui s’y rattache. ÉTUDES À LA GÉOGRAPHIE PHYSIQUE ET A LA GÉOLOGIE D'UNE PARTIE DU BASSIN DU RHÔNE , "4 rar M. FOURNET, Professeur de minéralogie et de géologie À la Faculté des Sciences de Lyon. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. BUT DU TRAVAIL. L'Histoire naturelle, l’Agriculture , l'Art des mines et la plupart des branches de l’industrie d’une contrée sont basés sur sa constitution orographique et géologique. Cette vérité, généralement sentie de nos jours, nous a déterminé à nous oc- cuper de recherches suivies sur la géographie physique et la géologie de nos environs. Nous croyons d'ailleurs que le mo- ment est enfin venu de coordonner les travaux des géologues nos devanciers, et les matériaux que nous ont procurés les nombreux voyages entrepris depuis quelques années , dans le but de donner quelqu’intérêt à nos lecons de la Faculté des sciences. Ces divers documents nous ont aussi démontré que, si nous réduisions le champ de nos études dans les limites du dé- partement, nous n’atteindrions notre but que d'une manière bien imparfaite ; car le morcellement de la France, quelque profitable qu'il ait été sous les points de vue politiques et ad- ministratifs , n’est nullement basé sur des délimitations natu- 2 ÉTUDES SUR LA GÉOGRAPIIE PHYSIQUE relles. Les fleuves unissent plutôt entr'eux les peuples qui habitent un même bassin, qu'ils ne les isolent les uns des au- tres ; ils ne séparent pas davantage les productions du sol. Certains chaïnons de nos montagnes , quelques-unes de nos roches, un grand nombre de nos accidents géologiques se pour- suivent au travers des contrées qui nous avoisinent , et si nous nous laissions arrêter aux barrières posées par la main des hommes, nous n’aurions qu'une idée très vague et très.im- parfaite de la grandeur des faits dont nous sommes environnés. Ces considérations nous ont déterminé à donner une lati- tude suffisante à nos explorations ;' elles s'étendront donc depuis la hauteur de Mäcon jusqu'au versant méridional du Pilat, et dans le sens transversal depuis les rives de la Loire jusqu'aux Alpes. Cetespace dans lequel se concentrent une foule de fi- lons , plusieurs bassins houillers , une série de roches com- prenant presque toutes les grandes masses minérales connues, et la plupart des espèces remarquables par leur beauté ou par la singularité de leur mode d’origine , livre à nos études un champ déjà si vaste qu'il serait téméraire de: chercher à le dépasser. D'ailleurs ce même espace a été soumis à un grand nombre de ces bouleversements qui ont modifié par intervalles la surface du globe depuis les temps primordiaux jusqu'aux pé- riodes les plus modernes ; les phénomènes plutoniques et les grandes actions érosives ‘ou sédimentaires des eaux ont im- primé sur sa surface des traits tellement prononcés, que nous ne saurions ni les méconnaitre ni les passer sous silence. En suivant pas à pas leurs traces successives ;, nous examinerons la marche suivie par la nature dans la création des diverses formations qui constituent notre sol ; nous déterminerons les diverses époques auxquelles nos gites métallifères ont été m- jectés; nous arriverons graduellement à établir le régime ac- tuel de nos eaux en passant en revue tous les dérangements ET LA CÉOLOGIE. 3 qu'elles ont éprouvés avant d'arriver à leur stabilité actuelle , et la théorie de quelques-unes de nos sources les plus impor- tantes en sera la conséquence naturelle. Mais les phénomènes atmosphériques ont aussi quelquefois une connexion intime avec les ondulations du sol ; la marche de certains météores qui jouent un si grand rôle dans l’agri- culture sera donc un des corollaires de nos investigations , et sous ce rapport nous espérons pouvoir démontrer qu'il peut appartenir à la géologie d'étendre les bornes de la météoro- logie, science encore si conjecturale. Telles sont les questions principales que nous nous propo- sons de développer successivement dans une série de Mémoires accompagnés de cartes d'ensemble et de détail, destinées à éclaircir nos descriptions. Quelques points de vue choisis fe- ront ressortir ce que les cartes laisseraient dans le vague; des coupes de détail simplifieront nos explications ; enfin nous nous appuyerons sur des nivellements barométriques , pour achever de donner une idée aussi exacte que possible du relief de notre sol et un plus grand degré de certitude aux conclu- sions géologiques. - Ce cadre peut paraïtre un peu grand à quelques personnes; mais nous le répétons, beaucoup de travaux détachés existent déjà : le concours des Amis de la science, qui ne nous a jamais fait défaut, contribuera au reste ; si pourtant il ne nous était pas donné de terminer complètement certaines parties , nous au- rons du moins mis la main à une tâche dont l’achèvement est réservé à la suite des temps , et nous n'avons pas cru devoir négliger la pose des premiers jalons par la seule raison que l'on pouvait prévoir quelques incertitudes , quelques retards dans la perfection du travail, 74 ÉTUDES SUR LA GÉOGRAPHIE PHYSIQUE APERÇUS GÉNÉRAUX SUR LA POSITION DE LYON ET SUR L'ALLURE DES MONTAGNES QUI LIMITENT LE BASSIN LYONNAIS. Les montagnes des Cévennes , du Lyonnais, de la Bourgo- gne, du Forez, de l'Auvergne, du Cantal, du Limousin, de l'Aveyron et de l'Ardèche constituent un vaste système d'une hauteur à peu près uniforme, que l’on désigne ordinairement et d’une manière générale sous le nom de plateau ou de mas- sif central de la France. Cet ensemble est lui-même susceptible de se décomposer géographiquement en divers chainons qui ont recu , de tous temps, des dénominations spéciales et dont Le détail n’est pas de notre ressort ; mais l’un des plus importants de ses élé- ments est , sans contredit ; cette protubérance montagneuse qui borne, à l'Ouest, l'horizon de Lyon, parce qu'elle fait partie de la ligne de faite qui divise l'Europe en deux versants géné- raux, Nord et Sud. Cette ligne plus ou moins sinueuse entre en France avec le Jura, joint les Vosges , les monts Faucilles , le plateau de Langres et la Côte-d'Or , passe par les monta- gnes du Charolais, du Beaujolais, du Lyonnais, pénètre dans les Cévennes et s'abaisse momentanément , à l'extrémité des Montagnes noires, sous le canal du Languedoc pour regagner une érrelle hauteur dans les Pyrénées et entrer en F8 aux sources de l'Heurepeleca et de l'Agra. Toutes les eaux qui sont à l'Est de cette dorsale européenne gagnent la Méditerranée, tandis que celles qui prennent nais- sance du côté Ouest coulent vers l'Atlantique ; et l’on peut considérer la surface de la France comme formée de deux plans de pente distincts et parfaitement indépendants l’un de l’autre , dont les arêtes culminantes des montagnes lyonnaises forment la ligne d’intersection, au moins dans l'étendue de ET LA GÉOLOGIE. 5 notre champ ; c'est ainsi qu'il suflit du faible espace qui sépare Lyon d'avec Feurs (10 licues) pour voir deux fleuves majes- tucux marcher en sens inverses l’un de l’autre, quoique leur allure soit parallèle sur une grande longueur. En regard de cette chaîne s'élève, à l'Orient de la ville, la vaste charpente des Alpes qui, depuis Nice jusqu'aux monta- gnes de la Forêt Noire et des rives du Rhin , forme aussi une zone continue dont les contreforts viennent s’effacer insensi- blement de nos côtés dans les plaines dauphinoïses et dans les parties basses du Bugey. Lyon est donc établie dans un bassin homogène et indé- pendant , limité par deux systèmes de hauteurs à peu près parallèles , bordé par ane mer commune, mais qui, envisagé dans ses détails , n’en présente pas moins depuis les affluents du Rhin jusqu’à la Méditerranée , et depuis les. bords de l+ Loire jusqu'au-delà des sommets glacés des Alpes ; une foule: d’aspérités montagneuses , de climats , de cultures diverses ; et dont les subdivisions naturelles en bassins secondaires. offrent des cadres précis de nature à circonscrire des recher- ches de tous genres. Ces considérations générales une fois posées dans le seub but de faire apprécier tout l'intérêt de notre position envi- sagée dans son ensemble, revenons à notre objet du moment qui est d'étudier la configuration générale du champ que nous venons de préciser: £ Les montagnes occidentales et orientales des environs de Lyon , considérées d'une manière générale , présentent. donc ; comme nous venons de le dire , deux longues bandes allignées du Nord au Sud; mais cette indication superficielle , bonne tout au plus dans une géographie sommaire de l'Europe , ne suflit plus , du moment que l’on veut pénétrer dans la structure intime d'une région déterminée : aussi tous les géographes, qui se sont occupés de recherches statistiques 6 ÉTUDES SUR LA GÉOGRAPHIE PHYSIQUE sur nos environs, ont depuis long-temps reconnu dans les dé- tails de leurs masses plusieurs allures distinctes qu'ils ont pré- cisées avec plus ou moins de netteté , et que l’on peut ranger dans deux classes, savoir: l’une comprenant les chaînes diri- gées à peu près du Nord au Sud , et l’autre celles qui décli- ñent de l'Est à l'Ouest. Ces indications offrent déjà un plus grand degré d’exacti- tude ; mais depuis que le génie pénétrant d'un géologue cé- lèbre , M. Elie de Beaumont , a jeté un jour tout-à-fait inat- tendu sur la question de l'orientation des aspérités du sol, il n’est plus permis de s’en tenir à ces apercus vagues, et il faut savoir analyser les systèmes de montagnes avec toute la pré- cision que le siècle actuel a vu introduire dans les autres branches des sciences physiques. De cette analyse découlent d’ailleurs des corollaires importants : non seulement l’époque relative du surgissement de ces protubérances s’en déduit avec rigueur ; mais l’action de ce soulèvement s'étant pro- pagée dans le voisinage, elle jette du jour sur les diverses dislocations éprouvées par les couches qui composent l’é- corce du globe, et par conséquent aussi par certaines masses exploitables telles que les houilles et les filons métallifères. D'un autre côté , depuis qu'il est reconnu que l'apparition des métaux n’est pas un phénomène isolé dans la nature , mais que leur disposition relative est un résultat d’actions dé- veloppées sur une très grande échelle, que leur fréquence est en rapport avec les commotions plus ou moins nombreuses par lesquelles le terrain environnant a été influencé à diffé- rentes époques, et qu'enfin leur nature même dépend jusqu'à un certain point de celle des roches encaissantes, on ne saurait attacher une trop grande importance à bien faire saisir tous les genres de corrélation qu'ils présentent , quelqu'éloignés qu'ils paraissent au premier coup-d'œil. La géographie même ne peutque gagner à celte précision à laquelle elle n'avait pas ET LA GÉOLOGIE. ? été habituée jusqu'alors. Ainsi donc et la pratique industrielle et les théories scientifiques les plus abstraites étant à la fois intéressées à cette détermination, nous allons nous en occuper avec tous les détails convenables, en la simplifiant cependant autant que possible par l’abstraction de tous les menus détails. dont la multiplicité ne ferait que jeter de la confusion dans les idées : en un mot, nous n’aurons égard pour le moment qu'aux grands linéaments, aux lignes de partage d’eau et aux vallées principales ; les unes comme les autres pouvant être considérées comme l'expression la plus énergique des forces. qui ont dénivelé la surface de la terre. Structure et composition des montagnes occidentalesde Lyon ; division rapportée à deux points de partage d'eau. Si nous avions à examiner une chaine parfaitement suivie , dont l’arête culminante à peu près droi te-surmontat deux plans: de pente plus ou moins uniformes , on concevrait assez qu'il serait indiflérent d’en commencer l'étude dans un.sens ou dans. un autre; mais quand les faits se compliquent ; quand les cours d’eau s’entrecroisent de diverses manières et affectent, au milieu même d’une chaîne, une direction inverse de celle que- devrait faire présumer l’inclinaison générale du sol, comme- cela a lieu pour les montagnes occidentales du Lyonnais , dans cette circonstance , dis-je , il faut choisir ses points de- départ afin d'éviter une confusion inévitable dans des descrip- tions faites suivant un ordre arbitraire. En jetant les yeux sur la carte annexée à ce travail, on voit que le cadre que nous avons adopté offre cetavantage précieux d’être limité de ce côté , au Nord et au Sud par deux massifs autour desquels les eaux rayonnent dans divers sens et qui présentent de plus cette particularité remarquable de se trouver dans le voisinage des points où la Loire est à som maximum.de 8 ÉTUDES SUR LA GÉOGRAPHIE PHYSIQUE rapprochement dn Rhône et de Ja Saône par suite d'étrangle- ments notables des espaces intercalaires. Ces hauteurs extrêmes placées l’une à St-Etienne et l’autre à Ghenelette sont pour ainsi dire et sauf quelques anomalies , les points de départs inverses de nos principaux cours d’eau qui convergent de là vers un bassin commun dont le diamètre s’'étendrait de Givors à Belleville , où se trouvent les embou- chures du Gier et de l’Ardière. Ce fait est encore plus pro- noncé dans les parties centrales du département, et, en par- courant les environs de l’Arbresle, on est bientôt frappé de la singulière disposition affectée par les vallées qui y affluent. En effet quoique l’on puisse considérer ce point comme situé au milieu de la chaine montueuse qui s'étend depuis le Pilat jusqu'au crèt d'Ajou, cependant les eaux de l'Azergue, la Turdine et la Brevenne , s'y réunissent comme dans une dépression profonde de manière à confondre successivement leurs eaux entre l’Arbresle et Lozane pour prendre ensuite leur allure commune vers la Saône. La réunion de ces trois rivières forme donc un immense trident , dont les deux branches méridionales et septentrionales ont une extrême extension dans deux sens opposés , tandis que la branche mi- toyenne découpe les montagnes de Tarare en s’élevant gra- duellement de l'Est à l'Ouest un peu Nord. Pour mieux apprécier le caractère exceptionnel de cette disposition par rapport aux règles générales qui président à la distribution des vallées sur les flancs des chaînes monta- gneuses , il faut s'élever sur quelqu'une des sommités com- prises entre leur cours , telle que la montagne de Sarcey au- dessus de Bully et de Chessy. Sa hauteur et son isolement per- mettent d’embrasser un horizon étendu, et nulle autre part on ne peut mieux observer la cause de la convergence sur laquelle nous venons de fixer l'attention. De cet observatoire on voit que la chaine du Lyonnais éprouve tout à l'entour un res- ET LA GÉOLOGIE. 9 serrement tel que l'on se trouve pour ainsi dire au centre d’un vaste cirque fortement déprimé, dont l'enceinte peut se décomposer en quatre massifs principaux qui endiguent cha- cune de ces rivières , de manière à les amener successivement vers ce point. Nous les ferons connaître à mesure , conten- tons-nous pour le moment de les désigner sous les noms de chaînes d’Izeron , de Boucivre , de Beaujeu et des Molières. Leur ensemble est superposé à un étage distinct faiblement ondulé , peu élevé au-dessus du Rhône et de la Saône duquel font partie les rochers de Pierre-Scize et du fort St-Jean, qui se dessinent d’une manière si pittoresque dans l'enceinte même de Lyon. Sa surface , qui se prolonge jusque dans l'in- térieur des montagnes dont il forme la base , ne dépasse guère trois cents mètres de hauteur , tandis que celle des chaines précédentes atteint jusqu’à près de mille mètres ; nous le dé- signerons donc, à l'avenir, sous le nom de bas plateau lyonnais. Jusqu'à présent nous n’avons eu égard qu’au point de convergence des eaux, remontons maintenant à leurs points de divergence qui nous présenteront une plus forte compli- cation. Plateau de partage d'eau de St-Étienne. Celui de ces points qui forme les alentours de St-Étienne , est essentiellement caractérisé par la double pente qui fait déverser dans deux sens opposés le Furens et le Gicr, quoiqu'ils descendent tous deux du Pilat ; et comme d’autres rivières y recoivent des impulsions encore différentes , nous allons exa- miner une à une toutes les crêtes qui le dominent. Pilat. La plus importante par son élévation est, sans contredit, celle du Pilat qui s'élève rapidement au-dessus du plateau de St- Etienne, court du Sud-Ouest au Nord-Est, ou plusexactement 10 ÉTUDES SUR LA GÉOGRAPHIE PHYSIQUE de l'Ouest 40° Sud à l'Est 40 Nord, puis s’abaisse graduel- lement et par étages jusqu'aux bords du Rhône, en formant un promontoire dans l’espace compris entre Givors et Ste- Colombe. Sa plus grande hauteur au-dessus du niveau de la mer au crèt de la Perdrix, est de 1434 mètres. Chaïne de Riverie. A côté de cette ligne, on voit se détacher du même pla- teau une parallèle qui gagne peu à peu en hauteur vers Aveyzieu et Riverie, puis se déprime subitement derrière Mornant pour former sur le bas plateau lyonnais une légère ride terminée au-dessus du Rhône près de Vernaison et Iri- gny. Sa séparation d'avec le Pilat étant effectuée d’une ma- nière complète par la vallée du Gier, elle doit avoir un nom particulier et son ensemble sera désigné , à l'avenir , sous le nom de chaîne de Raiverie. Chaine d’Izeron. En arrière de ces deux montagnes et dans une direction presqu’analogue s'élève une des plus longues protubérances de nos environs , puisqu'elle prend aussi naissance au-dessus du plateau de St-Étienne vers Chazelles et St-Symphorien-le- Chatel ; elle passe ensuite par Duerne , Izeron, St-Bonnet-le- Froid , où elle atteint son maximum d'élévation qu’elle perd vers la montagne de Sourcieux, pour se terminer insensi- blement sur les bords de l’Azergue , au pont de Lozane, après avoir parcouru environ la moitié de la longueur du département. | Sa direction est du Sud-Ouest au Nord-Est ; elle dévie par conséquent sensiblement de celle des montagnes du Pilat et de Riverie , et forme avec cette dernière un angle très aigu dont le point d'intersection se trouve entre Chazelles et St- Miard. Nous l'appellerons la chaîne d’Izeron, bien que quel- ques-unes de ses parties ayant recu des dénominations spé- ET LA GÉOLOGIE. 11 ciales ; toute la longueur de son flanc occidental est bordée par la Brevenne , depuis sa source jusqu'à son embouchure dans l’Azergue , auprès du hameau de Doirieux. Côte St-André. La chaîne d'Izeron se rattache vers l'Est à celle de Riverie par un petit chaïnon, ou un col transversal dirigé à peu près du Sud au Nord, et formant la montagne de St-André-la- Côte, connue encore sous Ja dénomination de Côtes de St- André. Sa longueur est peu considérable ; mais nous verrons par la suite qu'il n'est pas tout-à-fait sans importance pour la Géologie lyonnaise. Il nous suflit , pour le moment, de faire observer que le résultat de l’emboîtement triangulaire des trois massifs de Riverie, de St-André-la-Côte et d’Izeron constitue le bassin de la Coïize , dont la structure offre cette première particularité remarquable de présenter dans ses parties supé- rieures un large évasement , tandis qu'il s’étrangle , au contraire , fortement au-dessous de St-Symphorien-le-Chatel en se rapprochant de la Loire dans laquelle il a son débouché. En second lieu , quand on voit le Gier et la Brevenne partir des hauteurs de St-Étienne dans le voisinage de la Loire pour venir déboucher dans le Rhône et la Saône , on doit être naturellement porté à croire que la Coize ; qui est placée entre les deux rivières précédentes , affectera la même allure. Cependant il n’en est pas ainsi, et cette dernière prend sa source dans une position assez rapprochée du Rhône pour suivre une marche inverse. Ces circonstances , qui tiennent au barrage transversal formé par les Côtes-St-André, sufliraient déjà à défaut de toutes autres pour faire porter quelqu’atten- tion sur cette masse malgré son exiguité relative. Massif de Boucivre. En arrière de la Brevenne se présente une nouvelle sallie caractéristique qui, dominant en largeur tout l'espace com- 12 ÉTUDES SUR LA GÉOGRAPHIE PHYSIQUE pris entre St-Laurent-de-Chamousset et l’Arbresle, s'étend en longueur jusque vers la Loire où elle détermine l’étranglement du bassin de Feurs ; non seulement en rejetant ce fleuve hors de sa direction primitive , mais en comprimant encore ses rives depuis St-Priest-la-Roche au Sud , jusqu'auprès de Vil- lerest en amont de Roanne au Nord : le même fait se re- produit encore à son extrémité oppose , où les rives de la Prevenne sont fortement resserrées entre St-Bel et Ste-Foy- l’Argentière. Cette saillie sur laquelle se dessinent particulièrement les hautes cimes d’Arjoux , du Pelerat et de Boucivre ; présente une direction de l’Est-Sud-Est à l'Ouest-Nord-Ouest, dont le degré précis est assez difficile à saisir à cause de la largeur de sa crête ; cependant on peut la considérer ,. sans crainte d'erreur essentielle, comme représentée par celle de la Tur- dine qui en borde le flanc Nord , et dont l'orientation est N. Gi°"0; Cette direction est à très peu de chose près perpendiculaire à la Brevenne ; elle diffère aussi de celle du Gier , dont la déclinaison par rapport au méridien a lieu vers l'Est, tandis que celle de l'autre est tournée vers l'Ouest ; en sorte que l'ensemble des montagnes qui composent cette proéminence forme une masse spéciale et d'autant plus distincte des pré- cédentes , qu'elle ne se rattache au plateau de St-Étienne que par les dernières pentes de son pied méridional, et la suite nous apprendra encore qu’elle joue un grand rôle sous le point de vue géologique. Elle mérite donc plus que toute autre un nom particulier que nous prenons dans sa cime culminante , le Boucivre élevé de 100% mètres au-dessus du niveau de la mer. Telles sont les plus importantes d’entre les masses situées au Sud de la Turdine ; voyons maintenant celles dont le point de départ se trouve au plateau de Chenelette ; et qui ; par ET LA GÉOLOGIE. 13 leur prolongement , viennent achever la demi-circonférence que le cirque de l’Arbresle nous a présentée. Plateau de partage d'eau de Chenelette ; entrecroisement de divers systèmes. Chainon de Monsol. La surface de ce plateau est extrémement inégale et le crêt d’Ajou près de Monsol en domine tous les traits ; autour de ses larges flancs , rayonne dans toutes les directions une série de rivières entre lesquelles il parait difficile , au premier abord , de déméler des allures distinctes. Cependant en y regardant de plus près ; on y entrevoit une première ligne de partage d’eau , séparant celles du département du Rhône d’avec celles du Charolais. Son point de départ est sur les bords de la Loire ; elle passe successivement entre Quincié et Arcinges , Belmont et les Fayes, Monsol et les Ardillats , etse termine vers les bords de la Saône auprès de Julienas , en offrant sur cette étendue une marche pa- rallèle à celle du Pilat. Chainon de PArdière. Mais à partir des sommités de Monsol , on voit une nou- velle ligne qui bute contre la précédente , en formant la rive gauche de l’Ardière jusqu'aux environs de Belau vers le bas plateau lyonnais, après avoir passé au-dessus d'Avenas et de Lantignié. Elle détermine la séparation des eaux du Beau- jolais d'avec celles du Maconnais , son allure étant du Nord- Ouest au Sud-Est un peu plus Nord que le massif de Boucivre. Nous l'en distinguerons donc en lui donnant la dénomination de crête de l’Ardière , en observant toutefois qu’elle a encore été peu étudiée par nous , et qu'il serait bien possible qu'elle se rapporiat au système des Cluses dont il sera question plus 14 ÉTUDES SUR LA GÉOGRAPNIE PHYSIQUE loin ; mais d’autres considérations , qui seront développées en temps convenable ; nous portent à la maintenir au moins provisoirement : car les détails géologiques nous apprendront qu'il existe de ces côtés, une perturbation particulière dans les roches dont il ne peut pas être question en ce moment. L'ensemble de ces deux lignes , savoir , celle de Monsol et de l’Ardière , forme donc par rapport à notre position une courbe semi-circulaire dans l’intéricur de laquelle est placée Chenelette ; localité connue par ses nombreux filons de plomb. Chaine des Molières , de Beaujeu et de Thizy. De divers points de cette courbe ; s’élancent des rameaux courant comme le chaïînon de la Côte-St-André , à peu près du Nord au Sud, avec une légère déclinaison vers l'ouest. Le plus important sous le rapport de la longueur est celui qui partant des Écharmeaux , passe successivement par les Molières , Dième , St-Apollinaire , Langenève et les Sau- vages ; pour venir buter contre le système de Boucivre et: compléter la séparation des eaux de la Loire et du Rhône. Il surmonte d'une manière très abrupte les vallées du Rhins et de l'Azergue , qui en bordent les flancs occidental et orien- tal depuis leur source vers Ranchal et Chenelette jusqu'aux latitudes d’Amplepluis et de l'Étrat. Ces rivières sont , à leur tour , encaissées par d’autres élévations , savoir : l’Azergue , par la haute chaîne parallèle qui s'étend du Torveon près de Chenelette au Chatou près de Ste-Paule ; et le Rhins par célle qui’, avec une hauteur moindre , s’avance d’Arcinges à Thizy. En sorte que l’espèce de concavité que nous avons signalée dans le plateau de Che- nelette sert de point de départ à trois bandes parallèles, dont deux rivalisent en hauteur et en longueur. La première sera pour nous la chaîne des Molières ; nous imposerons à la se- ET LA GÉOLOGIE. 45 conde le nom de chaîne de Beaujeu , ville si célèbre dans notre histoire, laquelle est située à sa base orientale ; et la troisième sera pour nqus le chainon de Thizy, parce que cette ville est établie auprès d’un de ses traits caractéristiques. Plateau Saint-Clément'et renflement de Marchampt. Ces masses nous présentent cà et là dans leur longueur des renflements dont l'étude ne sera pas sans intérêt sous les rap- ports géologiques ; c'est ainsi que la chaine des Molières montre , au Nord de Tarare vers le plateau de St-Clément et près de Dième , des intercalations avec un système parallèle au Boucivre , mais dont les traits sont presqu'entièrement oblitérés par la prédominance de la ligne Nord-Sud , dont les nombreux caps surplombent les parties supérieures de la vallée de la Turdine. De même entre l’Ardière et la Vauzonne nous trouvons contre la chaîne de Beaujeu un ganglion , dont le mamelon de Brouilly forme la saillie la plus frappante au premier as- pect, parce qu'il est nettement détaché du reste de la masse et domine ainsi de loin les parties basses du Beaujolais. Cependant l’ensemble de cet appendice a une bien plus grande puissance , soit en largeur , soit en hauteur , vers son origine auprès du hameau de Bonnevie , dépendant de la commune de Marchampt. Sa constitution très irrégu- lière présente , dans sa partie supérieure , des rides pa- rallèles à la chaîne de Beaujeu ; d’autres lignes sont , en apparence , parallèles à la vallée de l’Ardière ; enfin un dernier rameau , qui part de la combe de Sagnie , croise transversalement les précédents , et paraït être la vraie ligne de partage d’eau entre la Vauzonne et l’Ardière ; son allure est parallèle au Pilat , et son prolongement paraît corres- pondre à une déviation de la Saône vers Dracé-le-Panoux. 16 ÉTUDES SUR LA GÉOGRAPHIE PHYSIQUE Bas plateau lyonnais. Nous croyons devoir nous borner à ces exemples comme suflisants pour démontrer à quel point de précision on peut arriver , à l’aide de la loi du parallélisme des chaînes des montagnes ; les détails géologiques donneront d’ailleurs , par la suite, plus d'importance et plus d'intérêt à ces études. Mais , avant de quitter les rives droites du Rhône et de la Saône , nous devons encore jeter un coup-d'œil sur le bas plateau lyonnais qui , malgré son uniformité générale ; pré- sente cependant diverses lignes de partage d’eau plus ou moins prononcées ; que nous ne saurions passer sous silence. Environs de Villefranche. L'espace compris depuis le bassin de la Vauzonne jusqu’à la latitude de Villefranche offre une surface ondulée. sur laquelle on ne voit guère d'arètes fortement caractérisées , et les nombreux torrents qui lasillonnent semblent, d’après leur cours de l'Ouest à l'Est, suivre uniquement des lignes de plus grande pente, tracées sur un plan incliné ; descendant depuis les hautes sommités du massif de Beaujeu jusqu’à la Saône. Mais il n’en est plus de même entre Ville-sur-J arnioux , Ba- gnols, Alix et Villefranche. Nous sommes forcés à reconnai- tre, de ce côté , une sorte de barrière formant une concavité résultante de l'entrecroisement de l'extrémité du massif de Beaujeu et d’un nouvel axe , dont la montagne de Charnay, au-dessus d’Anse, est une des parties les plus saillantes. Axe de Chessy. Cet axe détermine le partage des eaux entre l'Azérgue , du côté de Chessy et de Chatillon , et la Morgon qui se jette dans la Saône, vers Villefranche. Elles coulent ainsi sur deux pentes différentes gagnant ; par leur inclinaison inverse ; ET LA GÉOLOGIE. 17 les unes le Sud et les autres le Nord. Le prolongement de ce même axe paraît s'étendre vers le Sud-Ouest jusqu'aux mon- tagnes de Tarare , vers St-Loup et les Olmes , en sorte qu'il faudrait y rapporter tout le massif qui sépare la Turdine de l’Azergue , et peut-être même la déviation de l'extrémité in- férieure du cours de la Souane. Cet axe , ainsi orienté , serait encore parallèle au Pilat; mais nous devons observer par anticipation qu'il présente, au premier aspect, plusieurs anomalies dans les détails dont il ne peut pas être question en ce moment. Axe de Mont-d’Or. En continuant vers le Sud notre revue, nous trouvons une seconde arète plus prononcée et plus simple que la précé- dente , dont le point d’intersection avec le massif d'Izeron a lieu à la butte de Mercruy, située au pied oriental de la monta- gne de St-Bonnet-le-Froid. Elle passe successivement par la Tour de Salvagny, Limonest et les sommités du Mont-d'Or lyonnais, après quoi elle s’abaisse dans les environs d'Albigny jusque vers la Saône , qui semble devoir être le terme de son extension ; mais en y regardant de plus près , on voit qu'elle se prolonge sur la rive opposée, à partir de Neuville, et qu’elle se poursuit dans toute l'étendue de la Bresse jusqu'à St- Martin-du-Mont , au Revermont, premier contre-fort des montagnes du Bugey, aui bordent la partie orientale de cette vaste plaine. Cette longue ligne est aussi parallèle au Pi- lat ; et comme des mêmes causes résultent les mêmes effets , nous. voyons encore les eaux du Semanet, du ruisseau de Lissieux , de celui de Chasselay , celles de la Veyle, de la Chalaronne ,'de la Reyssouze et autres couler vers le Nord , tandis que leurs opposés la Chaudanne , le Meginan, les ruisseaux de Charbonnières, de Dardilly, de St-Didier-au- Mont-d'Or, ainsi qu'une foule d’autres émanés des marais T. 2 18 ÉTUDES SUR LA GÉOGRAPHIE PHYSIQUE de la Bresse , tirent plus ou moins directement vers le Sud. Axe de Francheville. La haute cime du Pied-Froid, près d'Izeron , est le point de départ d’une nouvelle ligne encore parallèle aux précéden- tes, et qui, passant par Brindas, Francheville, gagne la Saône aux rochers de Pierre-Scize dans la ville de Lyon , et se ter- mine sur la rive opposée , à l'extrémité de la Croix-Rousse. Elle est profondément découpée dans le sens transversal par l'Izcron et la Saône ; des études ultérieures nous feront con- naître la cause de ces anomalies. Vient ensuiteentre le Garon et le Gier, une quatrième arête déjà signalée comme faisant partie intégrante du système des montagnes de Riverie , et enfin le Pilat élève à son tour ses cimes au-dessus de tout cet ensemble en formant le terme de noire course. Nous avons supposé précédemment que cette masse s’arré- tait sur la rive droite du Rhône , parce qu’effectivement elle perd, à l'approche du fleuve, cette élévation qui la distingue de toutes celles qui nous environnent immédiatement ; cependant la rive opposée nous présente , au-dessus des plaines dauphi- noises, au-delà de Vienne, entre la Verpillière et la plaine de la Côte-St-André, un plateau élevé analogue à celui de la Bresse , et montrant dans la distribution de ses cours d’eau , un brouillage dont nous démêélerons par la suite l'apparente confusion ; il nous suffit pour le moment , de faire observer qu'après avoir dépassé cette position , on trouve depuis Fron- tonas , sur la rive droite de la Boubre, une falaise abrupte aboutissant au Rhône, vers la Balme, ét se rattachant de l’au- tre côté du fleuve aux montagnes du Bugey et du Jura, en suivant l'orientation du Pilat sur le prolongement duquel elle est placée. Ces premières études nous ont amené à franchir nos ET LA GÉOLOGIE. 19 fleuves et à nous transporter jusqu'aux contreforts des Alpes, en sorteque, pour compléter notre tâche, nous avons à classer les grands traits de ces nouvelles chaines de montagnes ; mas, avant d'aller plus avant , jetons un coup-d’œil rétro- spectif sur les masses que nous allons abandonner , et résu- mons brièvement ces observations. Nous avons trouvé jusqu'à présent cinq systèmes de lignes de partage d’eau; ce sont, y compris leurs parallèles, celui du Pilat, d’Izeron, de Boucivre, de Beaujeu et de l’Ar- dière. Si nous les rangeons suivant l’ordre de leur importance à la fois comme masse et comme répétition sous le rapport du parallélisme, nous aurons en première ligne le système du Pilat qui non seulement domine en hauteur tous les au- tres; mais dont l'allure se reproduit dans un grand nombre de chaïnons secondaires parmi lesquels celui de Riverie est un des plus élevés et celui de Limonest un des plus étendus. Nous mettrons en seconde ligne le système de Beaujeu, dont les traits se reproduisent dans les chaînes des Molières, de Thizy et de la Côte-St-André. Puis vient le massif du Boucivre, remarquable à la fois par son isolement et sa position hors de ligne qui en fait plutôt une dépendance du bassin dela Loire, que de celui du Rhône. Le système d'Izeron ne sera qu'au quatrième rang à cause de sa moindre élévation. Cependant nous lui verrons prendre une certaine suprématie, quand nous le considérerons sous les points de vue géologiques, parce au’alors seulement il nous sera permis d'indiquer à quel point son type est pro- fondément empreint sur le sol lyonnais. Enfin, au dernier rang nous aurons la crête de l’Ar- dière qui déjà reléguée à l'extrémité de notre cadre , semble aussi présenter peu d'importance à cause de sa faible exten- sion ; mais encore une fois ne perdons pas de vue que la géo- 20 ÉTUDES SUR LA GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. logie ne mesure pas l'importance des faits sur la seule dimension des masses qu’elle considère, et que souvent des rapprochements cachés viennent jeter un intérêt inattendu sur des phénomènes peu saillants au premier aspect. Tels sont les principaux faits que nous offre la limite oc- cidentale de notre bassin; leur exposé a du naturellement paraître entaché de cette aridité inévitable à toutes les consi- dérations de pure topographie auxquelles les théories géologi- ques seules peuvent communiquer un brillant coloris. Mais d'un autre côté, si celles-ci n’étaientrestreintes entre certaines limites par les études de la configuration du sol, on les verrait divaguer sans frein ni mesure, comme cela nous est malheu- reusement trop bien prouvé par quelques études dont nos environs ont été l'objet. Nous sommes soutenus par cette profonde conviction, au moment où nous allons entamer la seconde partie de ce travail qui a pour objet l’analyse de là contrée montagneuse, qui borne si majestueusement l'horizon oriental de Lyon. Structure générale des Alpes et du Jura. Il suffit d’avoir porté un regard sur cette nouvelle région ; pour y découvrir, au milieu du nombre prodigieux des aspéri- tes dont elle est hérissée, une simplicité de structure générale dont les montagnes Iyonnaises ne nous ont pas offert l'exem- ple ; aussi possédons-nous depuis long-temps des idées très saines sur leur orientation générale, et cette simplicité est encore accrue, si l’on fait disparaître pour un moment la chaine du Jura, dont nous avons déjà rattaché quelques parties au système du Pilat par une loi de continuité facile à SAISIT. Cette abstraction faite, le gigantesque Mont-Blanc allongeant les nervures de ses deux bras, d’un côté vers la Méditerranée et de l’autre vers le cœur de l'Allemagne , de manière à em- ET LA GÉOLOGIE. 21 brasser l'Italie, devient pour nous un point fondamental. Toutes les eaux qui ruissèlent de son dos appartiennent au Rhône dans l’espace que nous embrassons, tandis que les autres convergent avec le Pô vers l’Adriatique. Alpes occidentales. Les montagnes de la Grande-Chartreuse qui nous mas- quent l'Isère en s'étendant de Grenoble à Chambéry; le chaïnon métallifère d'Allemont à Allevard ; les masses domi- nées par le pic du Frêne, qui séparent momentanément les eaux de l'Isère d'avec celles du Drac, en s’allignant depuis le ruisseau d'Olle jusqu'à Aiguebelle et Conflans ; la chaîne des hautes cimes de la Tarantaise , de St-Jean de Maurienne jus- qu’au Mont-Blanc ; les crêtes qui de l'Hôpital gagnent l’Arve au-dessous de Sallenches en passant par le point culminant du mont Charvin ; la ligne si rudement dentelée par les ro- chers des Fis, la dent de Midi, la dent de Morcles et les Diablerets sont autant de proéminences longitudinales plus ou moins importantes du premier de ces bras Aipins, dont l'orientation générale dans les limites que nous nous som- mes imposées est du Nord-Nord-Est au Sud-Sud-Ouest, ou plus exactement du Nord 26° Est au Sud 26° Ouest ; elles font partie de l'ensemble montagneux désigné ordinairement sous le nom d’Alpes occidentales. Chaïne principale des Alpes. … Les deux crêtes parallèles par lesquelles le Valais est en- caissé caractérisent spécialement le second de ces bras. L'une d’elles s'étend sur la rive gauche du Rhône depuis le Grand St-Bernard au Mont-Rose en passant par le Mont Ve- lan , la Dent-d'Erron , la Pointe-de-Zinal et le Mont-Cervin, et l’autre sur la rive droite de ce fleuve, depuis les Diable- rets jusqu'à la Gemmi. Elles sont orientées de l'Ouest -- Sud- Ouest à l'Est : Nord-Est, ct font partie dela chaîne principale 22 ÉTUDES SUR LA GÉOGRAPHIE PHYSIQUE des Alpes. La dépression longitudinale qui les sépare est occupée par le Rhône depuis sa source jusqu'a Martigny ; tandis que l'Isère , de Grenoble à Conflans et de Moutiers au bourg St-Maurice , suit l'allure du système précédent en éprouvant toutefois une déviation dans la partie de son cours comprise entre Montmeillan et Conflans. Les direc- tions de ces deux bras des Alpes se rencontrent sous un angle de 450 à 50°. Montagnes du Jura. En examinant attentivement la disposition des principales vallées qui sillonnent les espaces alpins , on y reconnait bientôt une troisième allure générale dont nous pourrions déjà parler, si elle n'était en quelque sorte complémentaire. Cette circon- stance entraînant à des répétitions fatigantes pour la mé- moire, sans jeter davantage de clarté sur les descriptions, nous détermine à la faire simplement pressentir , et nous allons compléter au préalable le relief de ce sol, en faisant la part de la chaîne du Jura , que nous avions momentanément mise de côté. Les montagnes qui en font partie sont situées en avant des Alpes, et l’on doit se rappeler qu’elles servent de lignes de rattachement entre celles-ci et les montagnes du Lyon- nais, par l’extension de divers rameaux du Pilat. Cependant il est facile de reconnaitre dans la marche de leur abrupte oriental une sorte de courbe dont la concavité est tournée vers les Alpes : résultat qui semble, au premier apercu, contradic- toire avec l’idée générale que nous avions donnée de leur allure. Cette anomalie rentre pourtant dans la loi de continuité en ligne droite des axes montagneux, si l’on fait l'observation que l'extrémité Sud-Ouest du Jura est en rapport à la fois avec la chaîne des Alpes occidentales et celle du Pilat , en sorte qu'il y a ici enchevétrement de deux systèmes d’o- rientation entièrement mdépendants en réalité, mais combinés ET LA GCÉOLOGIE. 23 par le fait des circonstances locales. On doit en effet conce- voir, même & priori, qu'une masse aussi imposante que celle des Alpes ne s'arrête pas subitement dans une limite figurée par ses parties culminantes, et qu’elle doit être bordée par une série de rides parallèles : cette circonstance est évidente dans les localités que nous envisageons; ainsi les hauteurs, qui s’é- tendent depuis les Échelles au Mont-du-Chat , forment une suite naturelle de la masse de la Grande-Chartreuse ; mais le Mont-du-Chat s’emboite à son tour avec le Colombier , et d’autres chaînes latérales suivent la même allure. Il en résulte donc pour cette extrémité du Jura une sorte d’épanouissement en forme d’éventail à demi-ouvert, dont la plupart des bran- ches se rapportent au système des Alpes occidentales , et les autres au système du Pilat , ce qui lève la difficulté que pré- sente la courbure de ces montagnes. Système des Cluses. Reprenons maintenant la question momentanément ajour- née de la déviation des vallées dispersées sur l’ensemble de notre cadre. La marche des eaux alpines ou lyonnaises éprouve sou- vent, d’une manière inattendue , des dérangements qui offrent cette circonstance essentielle d’être toujours à peu près parallèles. C’est ainsi, par exemple , que le Rhône qui, dès sa source , roulait ses eaux torrentueuses entre les deux massifs de la grande chaine des Alpes du Valais, se détourne subitement à Martigny, vers le Nord-Nord-Ouest, pour suivre la profonde échancrure qui sépare les dents de Midi et de Morcles, en amont du lac de Genève. A la sortie de ce bas- sin , il obéit jusqu'à Cordon, à la direction imprimée par les Alpes occidentales , puis remonte en quelque sorte brusque- ment sur ses pas vers St-Sorlin , parallèlement à la déviation 24 ÉTUDES SUR LA GÉOGRAPHIE PHYSIQUE précédente. À partir de ce point , il suit jusqu'a Loyettes la marche de la chaîne du Jura, et arrive entre les plaines du Bas-Bugey et du Bas-Dauphiné, sur lesquelles il n'est soumis, jusqu'à Lyon, qu'à la seule déclivité du terrain ; celle-ci le conduit ensuite du Nord au Sud à la hauteur de Givors, où il trouve jusqu'à Vienne un nouveau coude encore parallèle aux déviations précédentes ; à cette ville il reprend momentané- ment l'allure du Pilat, précisément sur le prolongement de la ligne de Loyettes , et regagne enfin à Condrieux sa direc- ton Nord-Sud. La constance du parallélisme de ces directions anomales méritait donc d’être étudiée avec d'autant plus de soin, qu'il est reproduit par une foule d’autres cours d’eau ; dans la ville même de Lyon, le singulier encaissement que présente la Saône depuis Vaise jusqu’au près du Pont-de-Pierre, est aussi astreint à cette allure , et ce qui est encore bien plus remar- quable, c’est que le prolongement de cette ligne conduit à une séparation de la chaine Jurassique , entre la Verpillière. et Frontonas ; dans laquelle la Boubre a établi une portion de son lit marécageux. Les parties de l'Isère comprises entre sa source et St-Mau- rice, entre Moutiers et Conflans , et entre Grenoble et Vo- reppe; la rivière d'Arc qui arrose la Maurienne; l’Arve depuis Sallenches au Rhône; le lac d'Annecy; le Chéran; une partie du lac de Bourget ; le Guier depuis la Chartreuse à St- Genix , et plusieurs vallées des montagnes du Bugey jusqu’à Pont-d’Ain , se rapportent au même système d'orientation , dont nous retrouverons peut-être encore des indices dans quelques parties de la vallée de l’Azergue. Il est à remarquer que toutes les lignes dontil a été question auparavant sont représentées par des arêtes montueuses bien suivies et ordinairement bordées par des dépressions longitu- dinales orientées dans le même sens. Celles-ci , au contraire, ET LA GÉOLOCIE. 25 offrent presque toujours des coupures très profondes, transver- sales aux axes des chaines, et d'autant plus dignes de fixer l’at- tention, qu’elles facilitent les communications en présentant , dans l’intérieur des montagnes , des voies naturelles et hori- zontales pour passer d’un bassin à l’autre , sans qu’il soit né- cessaire de gravir par-dessus de hautes sommités. C’est ce qui est arrivé entr'autres pour la route de Lagnieu à Villebois, sur les bords du Rhône , pour celle de St-Rambert à Belley dans le département de l'Ain, pour les quais de Bourgneuf et de St-Benoîït à Serin dans l’intérieur même de Lyon. En réunissant par la pensée l'intervalle compris entre les lignes analogues de l'Arc et de l'Isère , de Moutiers à Con- flans, on donne à ce phénomène un autre genre d'extension, c'est-à-dire que cetespace présente une dépression ou une sorte de col compris entre les hauts glaciers du Dauphiné et ceux encore plus élevés du Mont-Blanc , par lequel , après des dangers sans nombre et des fatigues inouïes, les ingénieurs piémontais sont parvenus pendant les années 1821 , 1822 et 1823 à faire passer sur les Alpes un réseau de triangles , destiné à compléter la mesure de l’arc du parallèle qui joint l'Océan à l’Adriatique depuis la tour de Cordouan jusqu'à Fiume. Cette grande opération, qui achevait les triangulations déjà commencées pendant nos conquêtes par les ingénieurs fran- cais, ne put être faite au travers de la ligne plus directe des Alpes dauphinoises à cause des escarpements , de l’excessive rigueur du froid et de l’impétuosité des vents qui rendaient inaccessibles les points de station pour les hommes les plus robustes et les plus habitués à parcourir ces hautes ré- gions. On suivit donc une route oblique aboutissant d'une part à la colline de Superga, près de Turin, et de l’autre au Colombier dans le Bugey, et passant entr’autres par le Mont- Freidour , la Roche-Melon , le Mont-Thabor ; le Perron des 26 ÉTUDES SUR LA GÉOGRAPHIE PHYSIQUE Encombres, le pic du Frène , le Mont-Bellachat, le Mont- Trelod et le Mont-Granier , proéminences les plus saillantes au-dessus de la dépression en question. Ces sortes de vallées méritent encore de fixer l’attention des géologues , parce qu'elles leur fournissent des coupes natu- relles infiniment plus développées que celles qu’ils pourraient espérer d'aucun travail humain , en sorte qu'ils doivent les rechercher avec soin toutes les fois qu’ils ont à étudier la struc- ture intime des montagnes. Des caractères aussi exceptionnels ont dù , de tous temps, fixer l’attention des montagnards ; aussi croyons-nous devoir conserver à ces vallées la dénomination si simple de Cluses sous laquelle elles ont déjà été signalées par un géologue célèbre , M. Thurmann de Porrentruy , auquel la science est redevable d’une foule de recherches neuveset consciencieuses sur les montagnes Jurassiques, dont nous aurons occasion de faire amplement usage par la suite ; leur ensemble sera donc pour nous le système des Cluses, car il serait futile de recher- cher parmi tant de lignes quelqu’une qui méritat d’être prise pour type. Système du Rhône. Pour achever ce tableau, il nous reste à dire quelques mots de la grande ligne Nord-Sud, suivie par la Saône depuis Chà- lons jusqu’à son confluent avec le Rhône, et par celui-cijusqu'à son embouchure dans la Méditerranée. Une pareille extension méritait d'autant mieux une mention spéciale qu’elle ne cons- titue pas un fait isolé, le cours de la Loire reproduisant lamême circonstance dans nos latitudes. Nous devons cependant faire observer qu'on peut reconnaître, dans les détails de ce trait do- minant , une foule de déviations plus ou moins marquées ; dont les principales ont déjà été mentionnées à l’occasion des cluses et des promontoires du système Pilat ; telles sont celles ET LA GÉOLOGIE. 27 qui contournent le Pilat, la base de Fourvières, Roche-Cardon et le Mont-d'Or. Quelque fréquentes que soient ces anoma- lies, elles ne nous empêcheront pas de reconnaître , dans la plus profonde de toutes les dépressions de notre sol , une tendance continue vers le Nord-Sud, à laquelle nous donne- rons le nom de système du Rhône. Résumé et conclusions. T'elles sont les orientations principales que nos études, réu- nies à celles des autres géologues , ont pu nous faire décou- vrir. On a du voir, par les détails, qu’elles s'élèvent au nombre de neuf que nous devons actuellement mettre en regard avec les types déjà consacrés par M. Elie de Beaumont. Nous anti- LE ainsi sur les considérations géologiques , puisqu'il a rangé ses lignes suivant un ordre de formation , tandis que nous avons suivi une série purement orographique ; mais ces rapprochements donneront des points de repère à ceux qui étudient la géologie générale ; ils mdiqueront en outre la marche que nous adopterons ; autant que possible, par la suite, et formeront une sorte de table, à l’aide de laquelle on pourra retrouver facilement la position de telle ou telle partie spéciale de nos environs que l’ordre de nos excursions nous aurait fait étudier avant les parties qui les précèdent dans la série naturelle des faits. Quant à ceux qui nous reprocheraient ensuite d’avoir adopté de nouvelles dénominations, nous leur répondrons que dans le cas présent il est plus simple de choisir pour points de départ des noms connus de nous autres habitants du Rhône, que de recourir à des types pris dans les Pays-Bas ou dans l'Angleterre. D'ailleurs si l’on y regarde de près, cette difficulté s’évanouit ; car elle ne porte que sur un petit nombre de points , le géologue célèbre sur les travaux duquel nous nous étayons ayant déjà fixé ses regards investi- gateurs d’une manière toute spéciale sur nos environs. 28 ÉTUDES SUR LA GÉOGRAPHIE PHYSIQUE Tableau comparatif des types orographiques du bassin du Rhône et des systèmes de soulèvement de M. Elie de . Beaumont. I’ Système de WestmorelandetduHund- 1° Système d'Izeron. sruck. Orient. N-E ou E-N-E. = H (3-4) dela Orient. N. 42°. E. Boussole du mineur ou environ S. 45°. O au N. 45°. E. Il” Système des Ballons et des collines II° Système de Bouci- du Bocage. vre. Orient. O. 16°.N.àE 16° S.=N. 74° 0. Orient. N. 67°. O. II” Système du nord de l'Angleterre. III° Système de Beau- Orient. presque N. S. ou plus exacte- jeu. ment S. 5°. E. au N: 5°. O. Orient. N. 5°. O. IV° Système des Pays-Bas et du Sud du Pas encore reconnu pays de Galles. dans nos environs. Orient. E à O. V° Système du Rhin. Idem. Orient. N. 21° E. VI Système du Thuringerwald , du IV° Système de l’Ar- Bœhmerwaldgebürge et du Morvan. dière ? Orient. O. 40° N ou N. 50e O. Orient. N. 47°. O. Nous croyons devoir rappeler que l'établissement du sys- tème de l'Ardière est encore douteux parce que nos études , sous.ce rapport, ne sont pas complètes. Dans tous les cas, s’il fallait une rectification , elle porterait simplement sur le nom que nous avons choisi, car nous possédons des données posi- üves sur quelques dérangements du grès bigarré proprement dit qui correspondent à cette époque. VII Système du mont Pilat, de la Côte- V° Système du Pilat. d'Or et de l'Erzgebirge. Orient. À peu près N-E au S-O ouE— Orient. N. 50°. E. 40° N. à O. 40°S. = N° 50° E. ET LA GÉOLOGIE. 29 VIIL Système mont Viso. VIe Système des Cluses, Orient. A peu près N-N-0 au S-S-Eou Orient. N. 30°, O. Be 430". 0. IX° Système des Pyrénées. Pas encorereconnu dans Orient. O.18°,N à E 1805, nos environs. X° Système des îles de Corse et Sar- Vil° Système du Rhô- daigne. ne. Orient N.S. Orient. N.S.” XI° Système des Alpes occidentales. VIII Système des Al- Orient. N N-E au S.S. O. , ou S. 26° pes occidentales. O. =N260E. XII° Système de la grande chaîne des Système du Valais. Alpes. Orient. E ; NEàO + S-O =$.1780=N.'8E. Le dessin ci-contre représente les directions de ces systè- mes, tant d’après M. Elie de Beaumont que d’après nos car- tes ; car on a dü voir que les différences sont en général très faibles , à l'exception de celle du Boucivre , que nous avons déjà dit être assez difficile à préciser. Les directions sont rap- portées au Méridien astronomique, et nous mentionnons cette circonstance, pour avertir les personnes qui s’occuperaient de les relever sur le terrain avec la boussole, qu'elles doivent te- mir compte de la déclinaison magnétique qui est en ce mo- ment à Lyon d'environ 21° O ; c’est ce que l’on à fait pour les réductions en heures indiquées sur le dessin. On peut s'assurer par ce tableau qu'il existe, entre quel- ques-uns des axes, un certain parallélisme qui peut conduire à une simplification de nature à soulager la mémoire ; ainsi on peut réduire les neuf systèmes en question aux trois groupes suivants, savoir : 1° Groupe , N-S., comprenant les systèmes du Rhône et de Beaujeu. 2° Groupe N.E. -S. O. comprenant les systèmes Pilat, Izeron , Valais et Alpes occidentales. 30 ÉTUDES SUR LA GÉOGRAPHIE PHYSIQUE , ETC. 39 Groupe N-0 S-E comprenant les systèmes de Boucivre , de l'Ardière et des Cluses. En résumé , il est facile de voir que l’espace dont nous sommes environnés peut être considéré comme la place d’as- semblage d'un grand nombre d'accidents topographiques, cir- constance qui se présente trop rarement pour ne pas mériter toute notre attention. Cette seule considération , nous fai- sant pressentir d’autres phénomènes géologiques importants , doit nous engager à remplir le canevas que nous venons d’our- dir, avec les nuances propres aux diverses natures de terrain. Étudions donc la composition de ce sol si accidenté , et nous serons frappés de la connexion parfaite qui existe entre les axes que nous avons signalés, et les formations sur lesquelles ils ont fait sentir leur influence. Mremiere Aotice, SUR LA MULTIPLICATION DES PLANTES BULBEUSES, ET PARTICULIÈREMENT SUR CELLE DE LA CRINOLE CANALICULÉE (CRINUM CANALICULATUM ROXE.) , Par M. SERINGE. Lue à la Société Royale d'Agriculture de Lyon , dans sa séance du 2 février 1838. On a long-temps rangé les bulbes des Ziliacées, des Ama- ryllidées parmi les racines ; maïs tous les botanistes s’accor- dent actuellement à les considérer comme de véritables bourgeons souterrains. La tige des plantes de ces familles est souvent si courte qu’elle a aussi été méconnue. Dans l'oignon comestible (Allium Gepa) elle est réduite à un plateau, à peine bombé sur sa face supérieure , lequel donne nais- sance latéralement et dessus aux tuniques , et dans les lis (Lylium) à des écailles charnues ; tandis qu’inférieurement et le plus souvent circulairement, on voit pousser chaque année de véritables racines. Ainsi, sans trop s’en douter, les horticulteurs font chaque année, en plantant des oignons, de véritables boutures. Cette opération du bouturage est d’autant plus facile dans ces plantes , que cette espèce de bourgeons est d'une nature toute différente de celle de nos arbres. Dans les grands végétaux les rudiments des nouvelles bran- ches sont protégés par des feuilles réduites en écailles sèches et le plus souvent appliquées étroitement les unes sur les au- 32 MULTIPLICATION tres, tantôt tapissées d’un duvet, d'autre fois d’un enduit rési- neux. Les lames charnues, qui forment ce que nous nommons communément l'oignon dans les plantes bulbeuses, ne sont pas dues à des feuilles avortées, mais à la base souterraine, engai- nante et persistante des feuilles, qui reste d’autant plus charnue qu’elles sont constamment dans un milieu humide et obscur; tandis que nos bourgeons aériens sont exposés à la sécheresse et à la lumière. La base de ces feuilles est d'autant plus char- nue, qu'elle est moins en contact avec l'air ; aussi les exté- rieures, épuisées par la chaleur, deviennent-ellestrès minces; d’une à deux lignes d'épaisseur qu'elles avaient d’abord , elles se réduisent à une pellicule qui est passée en proverbe; (aussi, dit-on, mince comme une pelure d’oignon). La tige des Liliacées , ordinairement très courte , n’est pas toujours complètement entourée de la base des feuilles très élargie, ou, autrement dit, ce bourgeon n'est pas toujours tu- niqué. Le genre Lis (Lilium) offre, comme on le sait, un bourgeon tout autrement conformé; la partie inférieure deses feuilles inférieures , au lieu d’être très ample , est rétrécie au contraire en pétiole qui est charnu, et se réduit , par la des- truction de la partie aérienne de la feuille , en autant d’écailles plus ou moins distinctes , qui ont mérité à ce bourgeon l'épi- thète d’écailleux. Voilà donc deux modifications bien tranchées du bourgeon souterrain , bien comprises du botaniste , mais assez mal des horticulteurs. Voyons actuellement les modifications que pré- sente l'appareil aérien. Les feuilles sont improprement dites radicales, dans les Jacinthes, les Narcisses ; elles partent réellement de la tige, presque toujours il est vrai, cachée sous terre dans la plu- part des genres des familles citées. De l’aisselle de l’une de ces feuilles ou de plusieurs entre elles naissent un ou plu- sieurs pédoncules portant une ou plusieurs fleurs. Celles-ci DES PLANTES BULBEUSES. 33 dans la plupart de nos Ziliacées d'ornement ne fructifient presque jamais , et avec la mauvaise saison , et souvent même dès l'été, la partie aérienne des feuilles et les fleurs périssent. La plante se trouve donc réduite à son bourgeon , car les vraies racines se dessèchent et meurent. Dans le lis, vers le milieu de la rosette de feuilles , qui poussent au printemps de la vraie tige , toujours souterraine , nous voyons sortir un rameau annuel (que l’on nomme vui- gairement et très improprement tige) ; ce rameau est garni de feuilles et terminé par des fleurs , auxquelles succèdent quelquefois des fruits. En automne tout cet appareil de nutri- tion et de reproduction disparait, il ne reste plus que Le bour- geon souterrain ; car les racines de l’année meurent aussi. Dans ce mode de végétation , la partie de la plante qui per- siste plusieurs années et porte les écailles du bourgeon radi- cal , est donc la véritable tige ; tandis que tout ce qui porte ces fleurs et quelques feuilles dites improprement caulinaires, n'est qu'un rameau vraiment annuel. * Ces plantes offrent donc un mode de végétation tout parti- culier; car de tous leurs organes, il ne reste de permanent que le bourgeon , constitué par la tige souterraine entourée de tuniques comme dans l'oignon , ou d’écailles comme dans le lis ; tandis que les rameaux, la partie aérienne des feuilles , les fleurs et même les racines périssent en automne. - Nous avons vu que, soit les rameaux fleuris, mais privés de feuilles, comme dans les Narcisses, Jacinthes, et auxquels les auteurs donnent très inutilement le nom de hampe , soit les rameaux feuillés et fleuris des lis, naissent de l’aisselle de l’une des feuilles , dont la base concourt à former le bourgeon. Toutes ces plantes suivent donc le mode général de dévelop- pement des organes floraux , qüi sont tantôt nus, tantotaccom- pagnés de feuilles. Il en est de même de la position des jeunes bourgeons ou cayeux, Dans les Jacinthes, les Narcisses, nous PE 3 34 MULTIPLICATION avons soin de choisir les oignons les plus réguliers ; car ceux qui sont bosselés indiquent la présence de jeunes bourgeons , qui , si nous les laissons , tendent à empêcher ou à diminuer la beauté de la floraison. Mais comme dans plusieurs plantes bulbeuses étrangères nous obtenons difficilement des fleurs et surtout des fruits, et que les semis nous sont ordinairement impossibles, nous détachons ces bourgeons latéraux ou cayeux , nous les cultivons avec soin pendant deux ou trois années, et alors seulement nous parvenons à faire fleurir la plante. Toutes nos {maryllidées ne perdent pas leurs feuilles cha- que année, comme les Jacinthes et les Narcisses ; le genre Crinole (Crinum) offre des feuilles persistantes. La formation des bourgeons latéraux ou cayeux est plus rare dans ce der- nier que dans beaucoup d’autres genres de la même famille. Cette difficulté dans leur développement doit être attribuée à la permanence des feuilles, vers lesquelles la sève continue à se porter. Les graines des espèces de ce genre mürissent aussi fort rarement dans nos serres ; c’est ce qui a engagé notre confrère, M. Hamon, à essayer un nouveau moyen de multiplication, applicable surtout aux plantes dont les cayeux se forment difficilement. Nous possédons au Jardin botanique de Lyon un très bel exemplaire de Crinum canaliculatum de Roxbourg, plante des Indes orientales. Cette magnifique espèce fleurit toutes les années dans notre serre chaude , elle fructifie quelquefois: M. Hamon avait pu en faire germer , et l’un des individus qu'il avait obtenus , étant faible , et se développant mal , il eut l’heureuse idée de tenter un moyen nouveau de multiplica- tion , qu'il soupconnait devoir réussir. Il coupa en travers ce bourgeon , très près de la fin de la véritable tige , que les bo- tanistes et les jardiniers nomment ordinairement plateau ; il rafraichit aussi les racines à quelques pouces de l'oignon, qu'il mit en pot dans un terreau approprié, Cette opération DES PLANTES BULBEUSES. 35 fut faite à la fin de février 1837. La plante resta deux mois sans donner aucun signe de végétation nouvelle ; mais au commencement de mai on apercut un cercle de petites feuilles, qui commencèrent à se monirer eñtre les anciennes tuni- ques ; elles s’accrurent successivement , et le dessin ci-joint (Planche IV, fig. 1, 2, 3) en présente une image fidèle et de grandeur naturelle, Lorsque ces bourgeons eurent pris un certain développement , on vit pousser de leür base des raci- hes , et au moment actuel les quatorze jeunes plantes , qui seront détachées de la mère plante , seront susceptibles par une culture soignée de donner , dans le courant de l’année, de beaux individus. La fig. 1 représente ce bourgeon pri- mitif, entouré de sa jeune famille. Son centre n’a produit aucune végétation ; il est vide. Au-dessous des cayeux se voit la vieille tige, présentant les cicatrices des anciennes feuilles. La fig. 2 offre la même plante , vue par son autre face. La fig. 3 présente un jeune individu détaché du bourgeon pri- mitif et muni de tous les organes de la nutrition. Un autre fait vient encore en confirmation de ce mode de multiplication. On avait laissé sur un mur des oignons de Jacinthe ; la gelée détruisit une grande partie des tuniques qui constituent cette espèce de bourgeon. Un temps plus doux succéda. Une partie de la base des feuilles tuées par le froid se détacha des parties saines, et l’on vit bientôt paraître (fig. A.) un cercle d’une dizaine de cayeux , qui dévelop- pèrent des feuilles avant de donner naissance à des racines. Dans ce premier exemple la base de la tunique, peu dé- composée, a donné une direction ascendante à ces cayeux ; tandis que la fig. B. présente des cayeux nus, et qui n'ayant pas éprouvé de résistance sont nés horizontalement. Voilà, Messieurs , une première notice sur les parties sou- terraines des plantes ; j'espère la faire suivre de quelques au- tres : car leurs tiges , ainsi que leurs bourgeons ; cachés à notre 36 MULTIPLICATION DES PLANTES BULBEUSES. vue pendant leur végétation ; ont été mal étudiés , et toutes leurs modifications , surtoutdans le grand grouppe des plantes bulbeuses , sont loin d’être connues. EXPLICATION DE LA PLANCHE (IV). Fig. 1,2, 3. Multiplication du Crinum canaliculatum (Crinole ca- naliculée) de grandeur naturelle , obtenue par M. Hamon, au moyen d’une section transversale de l'oignon. Plante entière vue par l’une de ses faces (le centre est sans végélation ). Racines. Tige ancienne , portant les cicatrices qu'a laissées la chute des feuilles. La même , vue par son autre face. Un jeune individu détaché de la mère plante. Oignons d'Hyacinthus Orientalis (Jacinthe d'Orient). Jeunes bourgeons ou cayeux, dans leur position ordinaire , et entourant tout l’ancien bourgeon. Autre exemple de la même plante , dont une partie des cayeux est née dans une position horizontale. MANUEL DU VIGNERON, PAR M. DUPUITS DE MACONEX » MEMBRE DE LA SOCIËTÉ D’AGRICULTURE, ANCIEN ÉLÈVE DE L'ÉCOLE POLYTECHNIQUE. * PLANTATION DE LA VIGNE, —— PRÉPARATION DU TERRAIN. Toute plantation de vigne doit être précédée d’un labour de défoncement. La vigne pourrait , à la vérité , végéter dans un sol de fertilité moyenne, labouré à la profondeur ordinaire; mais on ne pourrait se flatter d'en retirer du fruit, ou du moins le produit en serait tout-à-fait insignifiant ; de plus elle serait atteinte presque toutes les années par les gelées , ou la sécheresse. Si l’on peut citer des vignes ainsi plantées donnant un produit net, ce ne peut être que de très rares exceptions , qui ne peuvent infirmer le principe. Ainsi l’on conçoit que dans un sol d’alluvion , chargé d’humus à une grande profondeur , et où cet humus n’est nullement à l'état acide , soit parce que le sol est depuis long-temps en culture, soit parce qu'il est de nature à se laisser facilement pénétrer par l'air et la chaleur ; ainsi, dis-je , l’on concoit alors la possibilité d’une plantation donnant de bons résultats. Mais ces sortes de terrains , par leur richesse , étant particu- lièrement destinés aux céréales, aux plantes à fourrages et aux plantes économiques ; et la vigne, au contraire , donnant les meilleurs résultats dans les sols impropres à ces divers genres de culture , nous regarderons comme démontré théo- riquement ce que la pratique nous apprend tous les jours , la nécessité d’un défoncement pour une plantation de vigne. Celui qui projette une plantation de vigne a deux choses. 36 MANUEL importantes à considérer : d’abord la nature du terrain , et ensuite l’état où il se trouve , lorsqu'il veut opérer sa trans- formation. Ou le terrain sera sec et léger , et par conséquent suscep- tible de s'imprégner de chaleur au plus haut degré , et de laisser passer librement les eaux surabondantes ; ou il sera argileux , retenant fortement l'humidité et s’échauffant difli- cilement. Le défoncement sera en raison directe de la sécheresse et de l’aridité du sol, et en raison inverse de sa facilité à retenir l'humidité. Ainsi dans le premier cas et sous les conditions extrêmes , c’est-à-dire, un sol sablonneux ou graveleux ; une pente rapide ; l’exposition du midi , le défoncement aura 30 pouces dans les parties les plus méridionales de la France, 2 pieds dans les environs de Lyon , et 18 à 20 pouces dans le Nord. Si , au contraire , le sol est argileux et sur une pente peu sensible , une profondeur de 15 à 18 pouces sur la limite méridionale , et de 10 à 12 sur la limite opposée ; sera suffisante. Tel , par exemple , que dans la vallée du Léman , pour ce dernier cas , où la plupart des vignes re- posent sur un sol consistant, Dans cette vallée , le canton de Genève sur la Suisse et l'arrondissement de Gex sur la France se trouvent , pour la culture de la vigne , dans une position analogue à la limite de cette culture au Nord , mal- gré une latitude de 46 degrés , à cause de son élévation au- dessus du niveau de la mer, et du voisinage des Hautes-Alpes. Ces deux circonstances apportent dans la température une dif- férence de 3 degrés avec Lyon , située sous le même parallèle. Le sol de cette vallée est généralement argileux et très consis- fant, et les positions favorables à la vigne y sont rares. Aussi les plants les plus précoces y atteignent à grand'peine leur maturité ; tandis qu'à Lyon , sur les coteaux qui bordent le Rhône , les plants les plus tardifs y mürissent complètement. DU VIGNERON. 39 La profondeur du labour la plus convenable , suivant le sol, l'exposition et la latitude , peut jusqu'à un certain point se déterminer à priori par l'observation. Ainsi les vigne- rons sont souvent dans la nécessité , à l'époque de la taille , de fouiller la terre autour des ceps pour détruire des sarments venus sur le corps de la souche près des racines. Dans les sols qui ont le plus d'activité ; en d’autres termes ; dans les gra- viers sablonneux à bonne exposition , il m'est arrivé de voir de pareils bourgeons partant d'une profondeur de 18 pouces. Or, si l’on admet que la région des racines doive être infé- rieure à la limite de la région où la chaleur et l'air peuvent agir avec assez de puissance pour faire naître des bourgeons , on en conclura nécessairement que le labour de défoncement doit être un peu au-dessous de 18 pouces , c’est-à-dire , de 2 pieds environ , ainsi que je J'ai indiqué plus haut pour la latitude de Lyon. J'ai observé de même que dans des térres de consistance moyenne, plutôt sèches qu'humides, il naissait quelquefois des bourgeons à un pied de profondeur. J'établirai comme démontrée l'utilité d’une profondeur de 18 à 20 pouces pour le labour en pareille circonstance. Je n’ai jamais cultivé de vignes dans des terres fortement argileuses. Ce- pendant l’analogie me ferait croire que , en de tels sols , les bourgeons ne viennent jamais plus bas que 5 à 6 pouces au- dessous de la surface , sous la même latitude. Le défoncement sera opéré à la bêche , où même simple- ment avec de fortes charrues , pour une profondeur de 10 à 12 pouces , et sur les terrains peu inclinés. Si le labour doit avoir 15 à 20 pouces , la charrue ouvrira le sol de 5 à 6 pouces , et des ouvriers en nombre suflisant , armés de bé- ches , achèveront le travail. Si le sol renferme beaucoup de pierres , il sera plus avantagenx de faire le défoncement entièrement à bras, avec la pioche et la pelle ; soit parce que la charrue fonctionne avec peine en pareil cas , soit parce que: 40 MANUEL les plus grosses pierres doivent être choisies , soit enfin parce que Le labour est mieux fait. Sur les pentes rapides le labour s'opère entièrement à bras dans une direction perpendiculaire à la pente. Cependant il est des circonstances où l’inclinaison du sol et l’abondance des pierres forcent à ouvrir la tranchée obliquement pour obtenir un travail économique et régu- lier. Si le sol renferme des souches , il faudra se précau- tionner de leviers et de pioches, dont le tranchant ordinaire aura été remplacé par un autre en forme de hache. Enfin s'il se présente des roches , les ouvriers seront en outre armés de pics et de leviers pour les détacher , et de maillets de fer pour les briser. Dans les pentes rapides les plus belles pierres seront mises de côté pour établir des murs à pierres sèches transversalement à la pente , ainsi que cela se pratique dans un grand nombre de vignobles. Si l’on possède un coteau à bonne exposition ; et où la roche se présente à nu sur la plus grande partie de la surface, il ne faut pas toujours s’effrayer de la dépense. Lorsque cette roche est friable , ou facile à attaquer avec le pic , et que lon est dans le voisinage de grands débouchés , l'on peut travailler alors avec certitude de bénéfices. Si la pierre peut s’extraire avec avantage pour les constructions ; comme dans les carrières situées à portée des grandes villes , la vente des matériaux indemnisera en partie des frais. Les déblais for- ment quelquefois un terrain tout préparé et très propre à recevoir des plantations de vignes , ainsi qu’on le voit sur les bords du Rhône et de la Saône, dans le voisinage des nom- breuses carrières qui alimentent Lyon. Si le rocher est assez dur pour être obligé de faire jouer la mine , il ne peut y avoir d'avantage à Le faire que lorsqu'il ne se rencontre que par petites parties détachées. Si , au contraire ; il couvrait le sol presqu'en entier , on ne pourrait se flatter d'opérer avec profit , qu'autant qu'on le ferait peu DU VIGNERON. 41 à peu à des époques où l’on serait embarrassé d'occuper ses ouvriers , ainsi que cela arrive souvent au cœur de lhiver. Dans tous les cas on peut compter , en pareille circonstance, sur une qualité de vin supérieure ; pourvu cependant que les autres conditions essentielles se rencontrent : le plant et l'exposition. | * Quelquefois le rocher se trouve recouvert d’une couche de terre de 10 à 12 pouces seulement , et présente les plus grandes difficultés pour être entamé. Alors le propriétaire , reculant devant les frais, plante son sol malgré son peu de profondeur ; ainsi que j'ai eu lieu de le voir ; mais dans ce cas il arrive que ces vignes sont fréquemment attaquées par les gelées , et surtout par les sécheresses : de à l'obligation de les renouveler souvent , et de les fumer abondamment ; en- core les récoltes y sont-elles très casuelles ; à ce point que , si le propriétaire se rendait compte exactement , il s’apercevrait que ses dépenses sont rarement couvertes. Or il est deux moyens de remédier à cet inconvénient : le premier serait de laisser une partie du rocher à nu , un tiers par exemple , et de reporter la terre de cette partie sur les deux autres tiers, Il semble , au premier abord , que l’on sacrifie une partie de ses propriétés ; mais on reviendrait bien vite sur ce jugement, en considérant que , de ces deux états du sol ; l’un ne paye peut-être jamais les frais de culture ; tandis que l'autre ; au contraire , peut présenter , au plus haut degré , tous les ca- ractères d’une excellente vigne. Le second moyen serait d’aug- menter l'épaisseur du sol par des transports de terre : opération qui peut se faire quelquefois sans beaucoup de frais , ainsi que j'ai eu lieu de m'en convaincre. Il existe souvent sur les pentes des coteaux ; et au milieu des rochers , des amas de terre en rognons d'une profondeur souvent très grande. Or , si de pareils amas se rencontrent au milieu de la plantation ; en concoit qu'il est alors facile d'opérer avec profit , surtout 42 MANUEL si l’on attend , pour ces travaux , la saison rigoureuse , ainsi que je l'ai déjà expliqué. | Lorsque le rocher présente des interstices , la profondeur du défoncement peut être diminuée sans inconvénient , parce que les parties les plus fines et les plus substantielles de la terre y sont entrainées par les eaux , et qu’elles se trouvent hors l'influence des plus grandes sécheresses. Aussi , en pa- reille circonstance ; les souches trouvant dans le fond de ces rochers ; en tout temps ; une humidité à peu près égale et jamais excessive, et , à la surface , une chaleur suffisante pour élaborer une sève que la sécheresse n'arrête jamais ; produisent constamment avec abondance , tout le reste étant égal d'ailleurs. Dans les terrains qui abondent en pierres que l’on se pro- pose d'enlever, au moïns en partie , l'on fera attention que cet enlèvement diminue d'autant la profondeur du labour. C’est pour ne pas avoir apprécié ce fait, dans les premiers temps que je me suis occupé d'agriculture ; que je me suis vu obligé de recharger de terre le sol d’une vigne , dont l'enlèvement des pierres avait diminué la profondeur , à ce point de la voir atteinte fréquemment par la sécheresse. Une considération fort importante avant de s'occuper de la plantation , c’est la destruction complète des plantes vi- vaces ; qui se reproduisent facilement quoiqu'enfouies dans le sol , telles que le chiendent , le tithymale , l’aristoloche , les liserons , etc. L'on ne doit rien épargner pour leur des- truction au moment du défoncement. Ainsi les racines de celles qui donnent des rejetons seront arrachées aussi profon- dément que possible , et toutes choisies , jetées sur la surface, et mises en tas pour être brülées ; et les cendres répandues sur le sol ; ou mises à part dans des fosses , pour se préparer un terreau qui plus tard servira utilement à la plantation. Quant au chiendent , l'une des herbes vivaces les plus ré- DU VIGNERON. 43 pandues dans les vignes , il existe deux moyens assez faciles de le détruire. Le premier , enseigné par M. de Dombasle , consiste à remuer fréquemment le sol pendant le cours de la végétation ; tous les 15 à 20 jours, de manière à tenir la terre constamment soulevée. Le chiendent ne résiste pas à cette opération , et finit par périr et engraisser le sol. Les frais de ce travail peuvent être diminués et même couverts par une récolte de la nature de celles qui profitent des binages fréquents , telle que la pomme de terre. Le second , dont je me suis assuré moi-même , consiste à enlever successivement la couche de terre dans laquelle sont renfermées les stolones ou tiges souterraines du chiendent pour la mettre au fond du labour. Ces tiges ne repoussent jamais , lorsqu'elles sont en- tièrement couvertes de terre par un enfouissement de 15 à 16 pouces au moins. Or , comme elles ne plongent pas or- dinairement dans le cours de leur végétation au-dessous de 6 à 7 pouces, il s’en suit que , dans les défoncements de 2 pieds , on peut les détruire entièrement par ce moyen ; et qu'elles profitent à la vigne à titre d'engrais végétal parfaite- ment placé à portée des racines. J’expliquerai plus tard les moyens de détruire les plantes adventices qui croissent au milieu des vignes en rapport. L'expérience m'a appris que , lorsque l'inclinaison d'un _coteau dépasse 32 à 35 degrés , il y a de l'avantage à la di- minuer toutes les fois que cela est possible ; car dans de pa- reilles pentes le travail devient très pénible , les labours se font mal , la terre descend rapidement , soit par l'effet des labours ; soit plus encore par les pluies d'orage qui sont d'au- tant plus abondantes et d'autant plus à redouter , que la lati- tude est plus méridionale. Or je connais , pour racheter cette pente , deux moyens que j'ai employés chacun en son lieu. Le premier , et celui qui se rencontre le plus fréquemment ; est de profiter des pierres et des roches que le sol peutrenfermer, 44 MANUEL et que le travail met à découvert ; pour établir des murs en terrasse. Le second peut s’employer ; lorsque le coteau a peu d’élévation ; il consiste à faire descendre dans le bas une partie des terres du haut. J'ai eu personnellement occasion d'employer ce moyen , à plusieurs reprises , sur des coteaux composés d'amas de graviers et de sables de toute espèce sur une grande profondeur. La seule précaution un peu impor- tante que je prends alors ; c’est de mettre à part le peu de gazons et de bonne terre qui couvrent la surface , pour les mélanger ensuite avec la couche dans laquelle doit se faire la plantation. Cette opération n’est pas aussi coûteuse qu’on pourrait le croire. J'ai été étonné moi-même du peu de frais qu'elle m'a occasioné ; à ce point que j'ai regretté d'avoir planté certaines pentes rapides , avant de lavoir exécutée. | Dans les coteaux dont on a ainsi diminué la pente, la partie inférieure acquiert une grande profondeur de terre remuée. Alors ; pour peu qu’il s’y rencontre quelques débris de végé- taux , les ceps y acquièrent des dimensions et une fécondité extraordinaires ; à ce point que des boutures y donnent quel- quefois du fruit à la seconde année , et en grande abondance à la troisième. La fécondité et la durée des souches y seront telles que les frais d'engrais et de provignage seront, pendant long-temps , uniquement r'ÉsCrvÉs aux NE supérieures. Après avoir défoncé le terrain , il faut s'occuper de se dé- fendre des eaux surabondantes , qui sont à redouter de deux manières : la première dans les terrains en plaine ou peu inclinés , et dont le fond est argileux. Dans de pareils sols les pluies abondantes font quelquefois pourrir les racines , ou tout au moins déterminent fréquemment la gelivure et la coulure. Pour parer à ces inconvénients , on partage la vigne en planches d’un nombre quelconque de rangs de ceps ; sé- parées par un sentier plus bas que le sol des planches. Ces DU VIGNERON. 45 sentiers ont à la fois l'avantage de permettre l'écoulement des eaux , et de faciliter les travaux. On peut encore augmenter l'eflicacité de ces sentiers en entourant la vigne d’un fossé plus profond que le défoncement. Les eaux font de grands ravages principalement dans les pentes rapides, lorsqu'elles tombent en pluie d'orage. On y parera , d’abord en détournant les eaux supérieures par des fossés , et les dirigeant hors de la vigne ; et ensuite en empêchant, par tous les moyens possibles , Îles eaux de s’accumuler : ce que l’on peut faire , soit en laissant des bandes non labourées , à des distances plus ou moins rapprochées , et transversalement à la pente , soit en ménageant des puisards sur le bord des sentiers , assez peu éloignés les uns des autres , pour que les eaux puissent se perdre dans le sol sans regorger. J'ai dit en tête de ce chapitre , qu'indépendamment de la nature du sol ; l'on devait encore avoir égard à l’état où il se trouve avant le défoncement. Cette considération , de la plus haute importance ; paraît avoir échappé à tous ceux qui ont traité la même matière , sans en excepter Rozier et Bosc auxquels nous devons les meilleurs ouvrages sur la culture de la vigne *. 1 Comme il doit paraître étonnant que des esprits aussi éminents que Rozier et Bosc aient laissé échapper une considération aussi importante, voici comment j’explique cet oubli. À l’époque où ces agronomes ont publié leurs écrits sur cette matière , Pon ne s’occupait que très rarement de créer de nouveaux vignobles ; soit que les anciens fussent suffisants pour la consommation, soit que l’esprit de spéculation et d'entreprise n’eût pas apprécié la portée de cette branche de richesse, soit plutôt que les graves événements qui se succédaient dans cette période d’agitation fussent tout-à-fait conträires à toute espèce d'améliorations agricoles. Mais lorsque , plus tard, avec la paix générale reparurent le calme et la sécurité , le commerce et les arts refleurirent. L'agriculture, le premier de tous, attira l'attention des propriétaires éclairés sur leurs véritables intérêts. Cette frénésie de spéculation qui, un moment , ébranla le commerce, passa dans leur esprit. De là , des plantations de vigne remplaçant des coteaux, de tous les temps cou- ronnés de bois. Alors se découvrit le danger de planter immédiatement sur un défri- chement nouveau; et de nombreux mécomples apprirent à ceux qui savent se rendre raison des phénomènes de la nature , que la précipitation n’est pas compagne de la prudence, 46 MANUEL Le sol destiné x une plantation de vigne était depuis long- temps en culture ; où de temps immémorial en friche , c’est- à-dire , en d’autres termes, couvert de bois , où d'une épaisse couche de gazon. Or , dans cette dernière classe de sol ; la terre se trouvant à l'abri des influences météoriques , il paraît en résulter que l'humüs se trouve en partie à l’état acide, et cela en raison de l'épaisseur du bois et du gazon qui sont eux-mêmes d'autant plus formés et plus épais que les éléments du sol sont combinés dans les meilleures proportions pour retenir l'humidité nécessaire à la végétation. En pareil cas le bois doit être arraché , le gazon retourné , et le défonce- ment opéré au moins un an avant la plantation. Souvent même plusieurs années sont nécessaires , si l'on ne veut pas s’exposer à voir dépérir ses jeunes souches où réparer le dommage à grands frais. C’est pour avoir méconnu cette vérité que bien des propriétaires se sont vus , après peu d'années ; dans la nécessité de recommencer des plantations sur les- quelles ils avaient fondé les plus belles espérances. Pendant l’intervalle consacré au repos du sol , où plutôt à son amélioration , le défoncement peut être mis à profit pour des cultures qui se plaisent sur des labours profonds , telles que les choux et les pommes de terre. Cependant comme il est des positions où nulle culture n’est aussi avantageuse que celle de la vigne , et que le propriétaire doit être avec raison pressé d'opérer sa plantation , il la hâtera par tous les moyens possibles. Ainsi sur les terrains couverts de gazons l'écobuage est , sans contredit , la meilleure opération. Elle détruit l acidité de l’humus , le rend soluble , et permet la plantation immédiatement après le défoncement. Un autre moyen non moins avantageux est de remuer fréquemment le sol , soit en cultivant des plantes qui profitent des binages répétés ; soit en reprenant en partie le défoncement , après avoir , toutefois , laissé le sol assez long-temps dans le pre- DU VIGNERON. 47 mier état , pour que la couche amenée à la superficie ait eu le temps de s'améliorer par son exposition aux météores. Lorsque les bois ou le gazon reposent sur un sol de gravier et de sable , cet inconvénient n’existe pltis ; l’on peut planter immédiatement. Ces sortes de terrains se pénètrent si faci- lement d'air et de chaleur , que l’humus n'y est jamais à l'état acide , au moins d’une manière apparente. Il en est de même , lorsque le terrain est depuis long-temps en culture ; ou du moins les exceptions en sont très rares. Cependant dans cette circonstance , lorsque l’on peut espérer retirer de bonnes récoltes après le défoncement , on ne doit pas hésiter de différer la plantation d’un an ; mais alors la plante que l'on aura confiée au sol sera amplement fumée , et le défon- cement repris au moins en partie , pour bien ménager la terre. Dans cet état l’on peut être assuré de réussir dans toute l’acception du terme. # PS Ar 22 de L'ME Ena E ae (Han ‘ DU CHOIX D'UN ASSOLEMENT , DE LA PRODUCTION ET DE L'EMPLOI DES ENGRAIS , Suiv D'un EXEMPLE DE COMPTABILITÉ Anton EN PARTIES DOUBLES ; Dur M, Cesnive Mivicre, Membre de la Société d'agriculture de PAin, cultivateur-propriétaire à Peizieux. INTRODUCTION. La Science agricole , en Angleterre , date du jour où les réponses des fermiers anglais, sollicitées par le Bureau d’agri- culture , ont été réunies en un corps d'ouvrage par les soins de son infatigable Président. Fermier d’un petit coin du Bu- gey, je viens dire comment et par quelles raisons J'ai été con- duit à l'adoption d’un assolement de 13 ans, qui se suflit à lui-même sans le secours de prairies naturelles, et doit, après avoir élevé la terre à son plus haut point de fécondité , ne jamais la laisser descendre au-dessous de ce point. En racontant ce que j'ai fait et pourquoi je l’ai fait, peut- être serai-je de quelqu'utilité aux agriculteurs qui se trouvent dans les mêmes circonstances que moi; et peut-être que ceux qui sont soumis à des circonstances différentes seront amenés, avant de rien entreprendre de sérieux, à réfléchir long-temps et mürement sur leur situation. FE 4 50 CHOIX D'UN ASSOLEMENT , DE LA PRODUCTION Nos petites vallées offrent peu de domaines aussi réunis ct d'une aussi vaste étendue que ceux de la Bresse; mais il n’est pas rare d'y rencontrer, dans des situations chaudes , des sols d'une profondeur de terre homogène de deux pieds, très sou- vent calcaire, et reposant sur un sous-sol perméable : condi- tions les plus favorables pour l'établissement de belles luzer- unes, vrais trésors de l’agriculture. Presque toutes les terres du domaine que je cultive ont été amenées à cet état pendant les huit ans qui se sont écoulés de- puis que j'en ai entrepris l'exploitation ; et ce résultat, je l'ai désiré tout d’abord et ai travaillé à l'obtenir par tous les moyens à ma disposition. Mais ma marche a été lente; d’a- bord, parce que, presqu’entièrement privé de prairies natu- relles , je ne pouvais disposer en commencant que d’une très faible quantité d'engrais, ensuite parce que mes terres étaient divisées au point, qu’à l'exception d’une seule pièce de 29 jour- naux *, toutes les autres, disséminées cà et à, n’offraient pas une étendue de plus de 6 à 7 journaux. Aujourd’hui, grace à des échanges et à quelques acquisitions heureuses, j'agis sur 200 journaux de terres labourables réu- nies en clos de 20, 40 et 60 journaux, dont la plus grande partie est déjà entrée dans un assolement où la luzerne arrive à des époques déterminées, comme le trèfle dans la culture ordinaire. En dehors de l’assolement qui comprendra 130 journaux ; je me propose et j'ai déjà commencé la conversion en prairies arrosables de 40 journaux d'une nature de terre telle , que le travail de la charrue y serait sans avantage : plus une plan- tation de #0 journaux de müriers nains; en coteaux nouvelle- ment défrichés , où la terre, exposée au Levant et au Midi , est d'une nature légère, et cependant fraiche et profonde. 1 Le journal contient 27 ares. n + ET DE L'EMPLOI DES ENGRAIS. 51 Pendant un an ou deux, le défrichement qui donne mainte- nant de belles pailles sans fumier, uni aux terres assolées qui fournissent les fourrages , aidera à fonder les prairies sur des bases solides. Le produit de celles-ci sera destiné à la vente. On conçoit que jusqu'à présent, sur ün domaine qui était pour ainsi dire à faire , à cause de son extrême division, de son nianque presqu'absolu de bonnes prairies , et de son exi- guité qui lui aurait rendu trop lourde la charge des frais gé- néraux, j'ai dû, non pas suivre un assolement régulier, ce que des échanges continuels à faire rendaient impossible , mais préparer successivement , et petit à petit, par des la- bours superficiels d'été, des labours profonds d'automne et d'entre-hiver, des desséchements, des chaulages ou mar- nages, et une très forte proportion de fourrages annuels d'abord (vesces), puis bisannuels (trèfles), puis perennes (luzernes), ce qui fait la base de tout bon assolement et en assure l'avenir, savoir : des terres puissantes et riches, pro- fondément labourées, profondément et abondamment fumées. Aussi n'est-ce que depuis un an, que J'ai toutes mes terres réunies en clos, que toutes les circonstances de ma localité me sont connues, et que j'ai acquis quelqu'expérience sur l’admi- nistration , la fabrication des fumicrs , la culture de la bette- rave , de la luzerne et des céréales, sur l’art des labours , qu'il m'est possible d'établir définitivement mon assolement, que je prépare du reste depuis plusieurs années , et sur la conve- nance duquel j'ai interrogé toutes mes terres. J'y ai été conduit par l'étude de la pratique des maitres en agriculture ; mais surtout par la méditation d’une vérité mcontestable ; savoir : que là où l’on ne peut pas acheter des engrais étrangers ; 2£ | n'y a point de salut à espérer pour l'agriculture sans four- rage obtenu à bon marché , et vendu chèrement au bétail. L'étude attentive de toutes les circonstances de terra , climat, main-d'œuvre, marchés, m'ayant convaincu qu'après r4À 52 CHOIX D'UN ASSOLEMENT ; DE LA PRODUCTION une bonne charrue et une bonne herse, la meilleure machine agricole pour moi était la machine à fumier, appelée bœuf; que tout le fourrage vert et sec, et les racines, consommés pour la faire fonctionner, n'étaient toujours payés à un prix peu infé- rieur à celui du marché, partie en viande et travail, partie en fumier, dont le prix de revient était d'autant plus bas, qu'il y avait plus de travail et de viande pour payer le fourrage , ma pensée n'a dû s'arrêter qu'à un assolement qui fournit beau- coup de fourrages; et parmi ces fourrages, j'ai dû m’attacher à ceux qui convenaient le mieux à la nature de mon terrain, et qui, tout en exigeant des travaux de culture qui portaient la terre à son plus haut degré de puissance , payaïent le pro- duit net le plus élevé. Convaincu aussi qu'il y avait source de prospérité pour l’a- ericulteur dans toute fabrication des produits du sol qui, sans nuire à la marche des assolements jugés nécessaires pour en- tretenir la fécondité du domaine , sans exiger des ressources d'intelligence et de main-d'œuvre , hors de proportion avec celles que pouvait fournir la localité, savait convertir la ma- tière première obtenue du sol à bon marché, en une denrée d'un haut prix et d’un transport facile , j'ai su disposer mon assolement de manière à ce qu'au moyen d’un excédant de fourrage , je pusse obtenir un excédant de fumier ; destiné aux mûriers que mon sol produit très beaux , et dont l'emploi pour l'éducation du ver à soie est déjà populaire dans le pays. S'il arrivait que cet excédant de fourrage ne püt pas être consommé avantageusement par les bœufs , une petite sucre- rie , qui achète toute la betterave et en laisse cependant bonne partie pour le bétail , consommerait de cette précieuse racine tout ce dont l’assolement ne réclamerait pas la con- version en fumier, et les payerait à un prix qui serait suflisant pour moi , dès que , tous les frais etintérèts de capitaux payés, il dépasserait celui que me donne le bétail dans les cir- [ ET DE L'EMPLOI DES ENGRAIS. 53 constances les plus favorables , c’est-à-dire fr. 2 les 100 k°. J'ai parlé des circonstances locales qui avaient influé sur ma détermination dans le choix d’un assolement et de mes moyens d'action ; j'ai ajouté que je m'étais appuyé sur des principes et des bases empruntés à l'expérience des maîtres en agriculture , ainsi qu'à la mienne propre. Après avoir dit quelques mots de ces circonstances de lieux , je mettrai sous les yeux des commencants en agriculture , auxquels personne ne s'intéresse plus que moi , l'exposé rapide des vérités agri- coles bien constatées , qui ont assuré ma marche, et devraient servir de base à toute étude sur les assolements : je passerai ensuite aux détails de F’assolement que j'ai adopté. Circonstances de lieux. J'habite, au pied de montagnes calcaires, un pays de pe- üte culture , enrichi par le partage que les habitants se firent autrefois du domaine scigneurial. Chaque famille a eu sa part d'un vaste pré , fertilisé par de belles eaux d’excel- lente qualité, qui traversent le village. Population nombreuse, aisée et active ; point de cabarets. Tandis que les montagnes qui nous environnent suivent l'assolement triennal, on suit dans la plaine l’assolement de deux ans ; qui autrefois avant le partage des prés était : 1"€ année. Jachère fumée , à raison de 15 voit. de 1000 k. par h.. DE 130 Blé. 3e. » Jachère non fumée. A 5» Orge. 5e » Jachère non fumée. 6e » Scigle. La fumure de 15,000 k°° par hectare , aidée de la jachère, faisait aisément obtenir chaque année 8,000 k°° de paille ; il n'en fallait pas davantage pour produire les 15 voitures de fumier. Le bétail , outre la paille , trouvait le piturage sur ot CHOIX D'UN ASSOLEMENT ; DE LA PRODUCTION la jachère. Get assolement ; tant qu'il s'est conservé tel, à donc pu marcher sans prairies naturelles. | L'adjonction de quelques prés avait permis de mettre une légère partie de la jachère en légumes , pour la consomma- tion du ménage. Bientôt l'accroissement de la population fit une nécessité de la culture étendue de ces plantes , surtout de celle de la pomme de terre ; et diminua d'autant la part de la jachère ; sans donner les moyens de mieux fumer les terres auxquelles on demandait cependant plus. Dès-lors, moins de grains , moins de paille, par consé- quent moins de fumier , lorsque précisément il en eût fallu davantage. Cet assolement ainsi conduit aurait inévitablement succombé , si le trèfle n’était venu le relever. L'assolement biennal de ma localité, en admettant cette précieuse légumineuse , s'établit ainsi qu'il suit : 1'e année. Légumes et pommes de terre fumés. 2e » Seigle. DAS" Trèfle. Ke » Froment et blé noir. SE" Orge fumée. 6° » Seigle et blé noir. Le cultivateur biennal , en semant le trèfle dans le blé qui suit la récolte sarclée et fumée , ce qui lui était facile sans rien déranger à son assolement, assura d’abord lavenir de cette précieuse légumineuse. Si maintenant il sait en éloigner convenablement le retour sur la même terre , donner à la ré- colte sarelée toutes les facons et les engrais qui appartiennent de droit à la production qui ouvre l’assolement; sil veut consentir à intercaler une récolte sarclée à consommer par le bétail, entre les trois céréales qui terminent le cours et dont le produit est toujours diminué par les mauvaises herbes, il pourra , quelque faible que soit sa part de bon pré, compter que ses produits qui nourrissent sa famille et son bétail ET DE L'EMPLOI DES ENGRAIS. 55 pourront être éternellement ramenés sur son sol sans l'épuiser. Cet avenir , que je souhaite à mes laborieux émules, leur appartiendra bientôt. La petite culture n’est pas opiniatre : riche de ses bras nombreux , elle veut parce qu'elle peut. II lui faut peu de lecons ; quelques exemples lui sufisent. Ainsi l’heureux succès de mes plantes de prédilection n'a pas tardé d’éveiller l'attention autour de moi. Il y à six ans qu'on ne connaissait pas la luzerne , et déjà l’année passée elle a commencé à s’introduire fartivement dans de petits enclos de terre profonde et soleillée ; et je suis certain que bientôt je verrai la betterave encore cloitrée dans mes terres, en sortir pour aller détrôner l'orge qui serait si belle après elle , et qui, à la place qu’elle occupe maintenant entre deux blés d'automne , tous deux suivis de blé noir , influe d'une manière si ficheuse sur le seigle qui la suit, et ne donne presque ni grain ni paille , inondée qu'elle est d'un déluge de moutarde blanche. Quitter une position que mes études et aussi quelque bon- heur avaient commencé à me faire dans le monde pour venir lutter avec la petite culture , sivite savante sans livres et sans maîtres, c'était m'obliger par 1à même à faire au moins aussi bien qu’elle. J’étais sûr d’y arriver par les labours pro- fonds , les trèfles , les luzernes et quelques jachères bien faites , et je ne me suis pas trompé ; mais une ou deux années ; employées à étudier les secrets de ma rivale , m'ont bientôt appris que pour faire toujours aussi bien qu'elle , ül fallait surtout faire aussi promptement ; labourer beaucoup , mais promptement ; semer beaucoup et promptement , sar- cler beaucoup et promptement ; de manière que la semence füt toujours confiée à la terre dans le moment le plus favo- rable , et les récoltes enlevées assez vite pour pouvoir ouvrir le sol avant qu'il ne fût desséché ,tet lui dérober encore'avant les gelées quelques produits nouveaux. 56 CHOIX D'UN ASSOLEMENT ; DE LA PRODUCTION Tout cela est aisé à la petite culture qui a beaucoup de bras proportionnellement au peu de terres qu'elle cultive. Elle fait tout à propos , et c’est là, suivant moi , ce qui lui donnera toujours un immense avantage sur la grande. Les semis de blé d'automne , que le fermier du grand propriétaire doit commencer les premiers jours de septembre , que la terre soit en état ou non, et qu'il a grand’peine de terminer avant les gelées , bien qu'il soit puissamment aidé par la jachère , sont promptement accomplis par nos petits culti- vatcurs dans le moment où la terre offre toutes les conditions d'une bonne semaille. Quand vient le printemps , et que les guérets ouverts avant l'hiver par les labours de blé noir et les sarclages des raves , puis ameublis par les gelées , sont complètement ressuyés et déjà un peu échauffés, vingt charrues ont accompli dans huit jours les semailles que le fermier commencait dans la boue et terminait dans une terre sans humidité. Chaque jour , la terre ouverte le matin est semée et fermée avant la nuit. Le champ le mieux fumé est celui qui recoit la graine de trèfle : tous en sèment. Puis viennent les sar- clages promptement et aisément terminés en temps sec, à la veille d’une pluie qui a été prévue ; d’ailleurs toute rosée sera pluie pour une terre qui a été pulvérisée en temps sec. Pen- dant que tous les bras de la famille sont occupés à la moisson, le père laboure et sème les raves, maïs et blés noirs , Ià où l'on à enlevé les gerbes la veille , et tout vient à bien pour ces aclifs cultivateurs, sinon dix fois plus heureux, du moins heureux en nombre dix fois plus grand que leurs devanciers sur cette terre qu'eux seuls ont pu et su féconder. Ce domaine où l’ancien propriétaire a désespéré de pouvoir introduire un assolement meilleur, connaît maintenant les assolements les plus productifs, et s'enrichit chaque jour en nourrissant et ha- billant une population décuple ; mais aussi , et cela est bien » per ET DE L'EMPLOI DES ENGRAIS. 57 important , et cela est un des plus grands avantages de la petite culture sur la grande, grâce au grand nombre de bras et de bêtes de traits , chaque chose à été faite à temps. Persuadé de cette vérité , et aussi de celle bien impor- tante ; qu'il faut du fumier abondamment , qu'il n'y a point de récolte qui donne un produit net suflisant avec des fumiers très chers , et que la machine qui fabrique le fumier au meilleur marché possible , est celle que l’on rencontre chez tous nos petits cultivateurs , donnant en même temps travail , viande et fumier , J'ai souhaité d'avoir , dans le moment de mes travaux importants ct pressés , un grand nombre de bœufs que je revendrais, à l’état de demi-graisse , aussitôt ces travaux terminés. Cette méthode , si son adoption était possible dans ma localité , me donnait le moyen de faire autant de travail et aussi promptement terminé que la petite culture ; j'obtenais en payement de mon fourrage du travail et de la viande , et ce qui m'était bien précieux beaucoup de fumier approprié à la nature légère de ma terre , et dont le prix de revient serait peu élevé , puisque sa fabrication ne devrait être chargée que de la valeur du fourrage qui n'aurait pas été payé par la viande et le travail. Avec un bon assolement , je pouvais disposer les choses pour que travail et viande fussent obtenus dans le moment de la fabrication du fumier. Mais une condition que je ne pouvais créer , essentielle cependant pour l'adoption d’une méthode où les bœufs de- viendraient mes uniques bêtes de trait et machines à fumier, . c'était que les achats et reventes fussent toujours avantageux x et faciles, au moment voulu. En étudiant les circonstances qui m'environnaient , j'ai trouvé que toutes m'invitaient à suivre ce système. J'ai dit que notre plaine était environnée de montagnes où l'assolement suivi est triennal , maintenant un peu dénaturé, autrefois pur : 28 CHOIX D'UN ASSOLEMENT ; DE LA PRODUCTION 11° année. Jachère fumée. 22 » Céréale d'automne. d » Céréale de printemps. Assolement qui suflit à une population pauvre, peu avancée dans la civilisation et peu nombreuse ; qui demande peu de travail , le répartit de la manière la plus avantageuse , et maintient la terre éternellement capable de fournir sans épui- sement deux beaux blés à la suite l’un de l’autre ; mais à la condition expresse , je Le répète , que le tiers des terres sera maintenu propre et fumé chaque année : ce qui, dans la combinaison agricole pure de l’assolement triennal , ne peut s’obtenir qu'avec le secours de la jachère morte et une vaste réserve de prairies naturelles ; 33 hectares pour une cul- ture de 100. Mais tous les prés ne furent pas toujours religieusement conservés ; bientôt outre le pain , le lait et la viande , on voulut du chanvre et des légumes. Beaucoup de prés sces, qui n'étaient pas susceptibles d'irrigation , entrèrent dans le do- maine de la charrue. Quand ensuite vinrent à s’introduire la pomme de terre et le trèfle , nécessaires à une population beaucoup plus nombreuse , qui avait défriché une partie de ses prés , l'assolement triennal perdit sa pureté primitive , et s'établit ainsi qu'il suit : 1" année. Pommes de terre fumées et légumes divers. 2° » Seigle. 3° » Orge. 4° » Trèfle. 5° » Froment. 6° » Orge ou avoine. Mais les pommes de terre consommées dans le ménage ? absorbaient les sucs nourricicrs , obligeaient à des semailles de blé plus tardives et le plus souvent plantées sur un seul ET DE L'EMPLOI DES ENGRAIS. 59 labour , ne nettoyaient pas aussi bien la terre que la jachère. Dès-lors mauvaises herbes , moins de grains , moins de paille ; et par conséquent moins de fumiér , lorsque préci- sément il en eût fallu davantage pour la sole des pommes de terre. Le trèfle semé dans la dernière céréale de l’assolement , à l’époque où la terre est le plus épuisée et le plus sale, puisque c'est à ce moment qu'on avait toujours jugé nécessaire de revenir à la jachère complète fumée, ce grand remède à tout épuisement et à toute détérioration , le trèfle, dis-je , semé à cette place se laissa dominer par le chiendent : encore dimi- nution de paille et de grain, par suite, diminution de fumier. Le cultivateur dégoûté du trèfle auquel il s’en prit de ce ficheux état de choses , tandis qu'il n'aurait dû s’en prendre qu'à l'inflexibilité de son assolement qui ne pouvait donner à cette précieuse plante la place qui lui convient le mieux, res- treignit le plus possible sa culture et revint à la jachère. Il aurait bien voulu , dans l'intérêt de ses grains et de ses pailles , reprendre la part qu'il avait cédée aux pommes de terre , légumes et chanvres ; mais les hesoins d'une population plus nombreuse ne le permettaient pas. Il fut donc obligé , pour ne pas voir diminuer sensiblement ses produits en céréales, de fumer beaucoup plus la sole des ré- coltes jachères , qu'il ne faisait de la jachère morte, ct, pour obtenir cet excédant de fumure , de rechercher à tout prix les prairies naturelles , et de payer ainsi bien souvent fr. 3 le quintal de fourrage qu'il ne vendait à ses hôtes que fr. 2 dans les circonstances les plus avantageuses. ; Mais tous n’ont pas trouvé ou n’ont pas pu acheter les prés qui leur manquaient , et obligés de réserver leur foin pour le moment du travail, ils vendent leurs bœufs après les semailles de printemps et rachètent pour celles d'automne. Même embarras dans la plaine pour les fermiers presque tous plus faibles que leur ferme, ct pour les petits propriétaires 60 CHOIX D'UN ASSOLEMENT ; DE LA PRODUCTION n'ayant que des enfants en bas âge ou obérés par des acquisi- tions au-dessus de leur force. Impossibilité pour tous de net- toyer assez bien leur terre pour en obtenir tout le trèfle, dont la privation de prés leur fait une nécessité. Cependant obliga- tion de produire des grains pour se nourrir et payer le prix de ferme. Ce blé , dans une terre mal nettoyée et mal assolée, donne peu de paille , et les trèfles manquant aussi, on en est réduit au foin de quelques prés , qu’il faut mettre en réserve pour le moment des travaux ; dès-lors , nécessité ici comme dans la montagne de vendre les bœufs aussitôt le travail ter- miné , et de racheter quand arrive de nouveau le moment de semer. Beaucoup de petits propriétaires aisés, qui ont peu à semer ou qui ont hâte de le faire pour ménager le fourrage que réclame à meilleur droit la vache qui nourrit la famille ; amènent aussi sur le marché, aux mêmes époques , grand nombre de bons bœufs de trait. Ceux-là sont en bon état de chair, parce que la faible somme de travail de notre petit cultivateur lui a permis de l'accomplir sans trop fatiguer ses bœufs, restaurés d'ailleurs chaque soir à l’aide du champ de trèfle et du maïs vert. La fréquence des foires dans notre localité et tout autour de nous, invite à cette manière de faire , qui serait impossible dans un pays privé de marchés. De cet état de choses , il résulte qu’au milieu de février , moment où la montagne va semer ses orges , les bœufs de travail sont rares , et la viande grasse à fr. 40 le quintal. Au mois de mars , après les semailles hatives de la montagne , légère baisse dans le prix qui se relève en avril, lorsque com- mencent dans la plaine les labours pour légumes et orge tardive. En mai et commencement de juin , lorsqu'il n'y a plus à faire dans Ja plaine que des sarclages à la main, et que peu de bêtes suflisent à l'agriculteur triennal pour la- ET DE L'EMPLOI DES ENGRAIS. 61 bourer ses jachères , les bœufs de travail , d’un prix peu élevé , abondent sur le marché. — Hausse à la fin de juin , pour la rentrée des moissons et les semaulles de blé noir ; mais aussitôt celles-ci terminées, baisse nouvelle. — En septembre et octobre , bœufs de travail rares et chers ; viande grasse à fr. 48 le quintal. Les blés occupent tous les bras du pays. Fervet opus. — En novembre aussitôt les blés terminés, baisse subite et forte jusqu'au mois de février suivant. La bonne viande ne dépasse pas alors le prix de fr. 35 le quintal (50 k°°). Les circonstances me permettaient donc d’acheter des bœufs et de les revendre ; mais, pour faire l'une et l’autre chose avec avantage , il me fallait acheter lorsque tout le monde avait intérêt de vendre (novembre , mars ct fin de mai ), et vendre lorsque tous avaient besoin d’acheter (février, avril , juillet et octobre }. Il fallait donc me créer une posi- tion agricole toute exceptionnelle ; car si le défaut d'ouvrage et de fourrage obligeait mes voisins à vendre , moi qui voulais acheter , je devais à la même époque avoir abondance de fourrage et de travaux. Tous deux étaient indispensables : le travail sans fourrage était impossible , et le fourrage sans travail à faire pour le payer rendait la fabrication du fumier trop chère. Une autre nécessité , tout aussi impérieuse pour moi, c'était d'avoir avec des fourrages toujours verts , des bœufs en nombre triple de celui que le travail à faire exigerait rigoureusement dans les circonstances ordinaires , afin que ceux-ci travaillant par relais et jamais jusqu’à la grande fatigue ; toujours abon- damment servis d’une nourriture fraîche , pussent être prêts à la vente aussitôt le travail terminé. Cette cessation de grand travail devait aussi arriver pour moi plutôt que pour les autres ; résultat facile à obtenir avec beaucoup de bœufs , un nombre de charrues plus grand que ne le comporterait naturellement l'étendue des terres à la- 62 CHOIX D'UN ASSOLEMENT ; DE LA PRODUCTION bourer ; de bons extirpateurs , et des laboureurs auxiliaires qu'il n'est aisé d’avoir par la même raison qui me rend l’ac- quisilion des bœufs facile. A ce sujet , je dois dire ici que ; si Je dispose tout pour que dans les saisons où il y a ralentissement dans les travaux agricoles, je puisse joindre à mon exploitation de petites fabri- cations qui ne laisseront Jamais oisifs les ouvriers dont je puis avoir besoin , c’est afin de suppléer par un plus grand nombre de domestiques aux laboureurs temporaires qui m'ont suf jusqu’à ce jour : je ne me déciderai à avoir un nombre un peu plus grand d'hommes nourris et logés chez moi , que lorsqu'au moyen d’une petite fabrique de sucre , les jours de travail d'hiver seront aussi longs que ceux d'été. Jusqu'à présent deux domestiques m'ont sufli , un chef d'étables et un chef de main-d'œuvre ; conducteur des ou- vriers. Le chef laboureur vient à sa journée , et trouve ses bœufs de trait pansés et nourris par l’homme d’étables. Six pères de famille , pour lesquels il y a toujours de l’ou- vrage chez moi , quand le travail de dehors est possible , ont suffi jusqu'à présent à mes ouvrages courants. Ils partent , lorsque la pluie survient ; l'heure employée est la seule payée, et quand , à l’époque des gelées , il n’y a plus dans mes étables que des bêtes d'engrais ; je n'ai à ma charge que le berger qui les soigne et le domestique qui transporte avec les chevaux le fumier sur les luzernes rompues. Ma position au milieu d'un village m'a permis d'adopter cette manière de faire , autre circonstance favorable que j'ai dû mettre à profit. J'ai dit comment j'avais été amené par les circonstances de lieux à désirer d’avoir beaucoup de bœufs de travail pour faire aussi bien et aussi promptement que mes voisins ; à n'avoir pour bêtes de rente que ces mêmes bêtes de trait , vu la grande facilité pour vendre et acheter ; et comme consé- ET DE L'EMPLOI DES ENGRAIS. 63 quence à faire choix parmi les assolements que comportait-la nature de ma terre , de celui qui me donnait abondance de fourrage vert en toute saison ; et par ces fourrages le moyen de faire beaucoup et de bon travail , beaucoup et de bon fumier à bon marché. C’est donc avec raison qu'on a dit : Les circonstances font Les assolements. Voyons maintenant comment les principes d'agriculture ont été d'accord avec les circonstances pour me faire une loi de la culture étendue des fourrages et des labours profonds et cnergiques. ( La suite au prochain N°). a ee. to leve 1m 4 EVER 7): ès RRUÉ : Féts Ur ‘FHPO Et | 13 » Losins OMO re Pro me THE) nvest: no sh de grrr sat D Re ne. Fépobgtis: | pu HAE ve iof) 240; Ass Welt À kate | Sets RAT: DDASS Milo sent avr LUTROTE 72 59 ro . de rerol dl osfrrot rats “ : Y prenais dd “ a R"- diet sh 4 e tir ÿ ”J 1 LS « » nl * ù "5 \ : ‘to Ÿ a 499 SH. : = HE - : > ir | Paie vs { WE KA ? - F L LA * - se à TR POUR LÉ Ee #4 L ; à ; & = +. Host mt à “ Thiaffait et Pravaz sont priés de faire cet examen. M. Montain lit des considérations sur les avantages qu'il y aurait à utiliser les diverses parties de quelques plantes et spécialement celles de l’Artichaut (Cynara Scolymus L.). 11 cite le Topinambour (Helianthus tuberosus L.), dont les tubereules sont comestibles , dont les tiges vertes peuvent servir de fourrage et être employées pour le chauffage , lorsqu'elles sont sèches ; l'Onagre (Œnothera biennis L.) , dont les racines charnues sont douces et nutritives. Puis ii passe à l'Artichaut, but principal de son travail, Cette plante ali- mentaire fut connue par les Romains , ensuite elle fut oubliée ou dédaignée. Dans le seizième siècle , elle revint en fave ur, Presque toutes les parties de cette plante peuvent être ulilisées.®M. Montain 68 EXTRAITS a retiré des feuilles un succédané du quinquina qu'il désigne sous le nom d'Extrait cynarique. Cet extrait est consistant , d’une couleur brunâtre et brillante; son odeur n’est pas désagréable , son amer- tume franche, persistante , très caractérisée , a la plus grande analogie avec celle de l'écorce du Pérou. Il se conserve facilement , absorbe un peu l'humidité de l'air , se dissout dans l’eau froide et plus faci- lement encore dans l'eau chaude. L'auteur conseille de cueillir les feuilles après la récolte des artichauts, L'Extrait cynarique lui paraît d'autant plus avantageux comme succédané du quina , que le prix de cette dernière substance est élevé. Les feuilles d’arlichaut concassées, associées à diverses graminées , pourraient servir en guise de hou- blon pour fabriquer une espèce de bière économique. Desséchées et broyées , M. Montain les a employées sous le nom d'Etoupade de Cynara contre des tumeurs lymphatiques , ou comme stimulant de la bouche en les faisant fumer. Le principe amer du Cynara donne au vin l'odeur et la saveur du coïing. Uni à diverses sub- stances médicamenteuses , il fournit de nouvelles combinaisons pharmaceutiques. M. Montain , pour prouver la supériorité de l’Extrait cynarique sur les autres succédanés du guinquina , cite plusieurs cures, no- tamment celle d’un vigneron atteint d’une fièvre cérébrale , et chez lequel il fut appelé étant à la campagne. N'ayant point de quina sous la main , et le cas pressant , il lui administra l'Extrait cynari- que. Le succès fut complet. M. Magne a soumis à l'analyse chimique des feuilles d’artichaut. Ce qui surtout l'a frappé dans le résultat de cette analyse , c’est la très grande quantité de potasse qu’elles contiennent. M. Dupuits de Maconex lit un Mémoire sur les plaies et les accidents qui affectent la vigne. Il parle de l'action du froid , des pluies d'automne , des gelées d'hiver et de printemps. Jamais il n'a vu les racines frappées par la gelée. Il pense que l'épanchement de la sève’, conséquence d’une taille tardive , agit sur les bourgeons comme le ferait une malière corrosive , quoique plusieurs la consi- dèrent comme de l’eau distillée. I pense aussi que c'est à tort qu'un célèbre physiologiste attribue le mal occasioné par le ver blane à un suc âcre que cet insecte dépose sur les racines. Il traite des ravages de la grêle , des pertes qui résultent de la coulure, des animaux nuisibles à la vigne , parmi lesquels il compte le renard , la fouine , les rats, les lézards , ete.; peut-être aussi, ajoute-il, par DES PROCÈS-VERBAUX . 69 analogie , le putois et la belette. Il énumère les causes et les incon- vénients de la pourriture. Tout en convenant que cette maladie donne un mauvais goût aux vins cuvés , il prétend que pour les vins non cuvés , une petite quantité de raisins pourris les améliore en leur donnant de la douceur. M. Dupuits termine ce Mémoire par la description d’une maladie peu connue de la vigne , qui est due à une matière blanche déposée sur les feuilles. Il eroil que c'est un champignon parasite. M. Botlex observe que le raisin gâté ne peut qu'être nuisible à la qualité du vin, lorsque le raisin est bien mûr. M. Dupuits différencie deux natures de raisins gâtés par la pour- riture , l'un dont les grains , restés chétifs par suite d’une grande sécheresse, se développent brusquement à la première pluie , dis- tendent, crèvent leur pellicule trop épaisse, et se gâtent par l'effet du contact des agents extérieurs sur la pulpe. L'autre , au contraire, ne présente des grains gâlés que par excès de maturité. Ce sont surtout cesderniers qu’il a eus en vue, lorsqu'il a dit que souvent leur addi- tion ajoutait à la qualité du vin. M. Seringe dit que l’on ne doit pas considérer la sève de la vigne comme de l'eau distillée. IL est persuadé que l'analyse montrera qu'elle contient des sels et des malières mucilagineuses ou gom- meuses , en suspension ou en dissolution dans l’eau. Un des Membres pense que l’on doit épargner les lézards ; qu’ils compensent bien la perte de quelques graines de raisin en détrui- sant beaucoup d'insectes nuisibles dans les jardins. Un autre appuie cette opinion , et demande si le lézard mange le raisin. 3 M. Dupuits l’affirme. 11 a souvent pris sur le fail le lézard gris. M. Jourdan croit que le putois ne doit pas être assimilé à la fouine, comme occasionant des dégâts dans les vignes. Son organisation étant analogue à celle des grands chats, il est probable qu'il ne mange point de raisins ; mais il est d’autres animaux nuisibles aux vignobles , tels sont le chien et le blaireau ou tesson ,; heureu- sement assez rare. M. Seringe pense, avec M. de Candolle, que les vers blanes font plus de mal aux racines qu’ils attaquent en déposant sur la plaie un sue corrosif, qu’en les rongeant. M. Dupuits n'est pas de cet avis. Les provins alleints par les vers blanes sont facilement reconnaissables à leurs feuilles qui prennent 10 EXTRAITS de bonne heure une teinte rouge. Tous ceux qu’il a examinés avaient leurs racines intaeles ; mais l'écorce du sarment enterré élail atla- quée , et la vigne ne mourait que lorsqu'elle était eireulairement toute rongée. M. de St-Didier fait un rapport sur un Mémoire de M. Trochu , correspondant , Membre du Conseil supérieur d'agriculture. Ce mé- moire a déjà été soumis à la Sociéié d'agriculture de la Marne , en juillet 1837. Il était destiné à résoudre cette question de concours. « L'agriculture , pour atteindre au degré de perfeclion dont elle « est susceptible , a autant besoin d'hommes éclairés que d'hommes « pratiques. Quels seraient les moyens de diriger vers cet art l’es- « prit et les études de la jeunesse , surtout de celle des campagnes « quitend toujours à affluer vers les villes ?-» L'auteur, après avoir déploré l'insuffisance des moyens d’encoura- gement pour l’agriculture , des sociétés , des comices , des primes , des concours, propose l'érection de deux grandes écoles d’agrieul- ture , l’une dans le nord , l'autre dans le midi de la France. Il dé- sire que le gouvernement fasse les frais de ees vastes établissements. Il complète sa proposition par un projet de réglement. M. le Rap- porteur pense que ce mémoire renferme des vues très favorables au développement de l'Agriculture française , et qu’il serait à souhaiter que le gouvernement voulût prendre en considération les motifs et les moyens qui sont proposés , sauf à les modifier s’il le jugeait con- venable. Il voit dans l’auteur un agriculteur qui, depuis trente ans, s'efforce d'atteindre les améliorations les plus avantageuses. Il es- time que la Société en l’associant à ses travaux a fait l'acquisition d'un correspondant utile. - M. Hénon expose les sinistres occasionés dans les jardins par le froid rigoureux de cet hiver. Il énumère les différents végétaux frappés par la gelée , et, après avoir désigné les plus délicats (tels que Laurier noble , Laurier benzoin, Laurier cerise, Laurier de Portugal , Troëne du Japon , Aucuba du Japon , Orme de Chine, Nerprun à larges feuilles, Alaternes , Cratægus glabre , Bignonia à vrilles, Figuiers , Phylaria à feuilles étroites, P. à feuilles moyennes, P. à larges feuilles , ete.) , il montre les plus robustes mêmes atteints par le froid el tués ; de ce nombre la Ronce et l'Églantier. Sur irentc- cinq rosiers qu'il présente , un seul , celui des Alpes , n’a pas souf- fert. Le Houx commun et quelques variétés ou espèces du même genre (H. hérissé, H. à feuilles panachées , H. à feuilles dentées, DES PROCÈS-VERDAUX. 14 IE. de Mahon) ont perdu leurs rameaux de l'année. Quelques Buis sont dans le même cas, tandis que le Buis de Mahon (Z. Balearica. L.), qui, dit-on, supporte difficilement la pleine terre dans nos climats , est aussi bien portant que possible. L'Hibiseus de Syrie à fleurs simples, et l’une de ses variétés à fleurs pleines, n’ont pas souf- fert. Parmi les Pins , les Maritimes et Larieio ont perdu leurs bour- gcons , le Sylvestre , le Riga et le Weymouth présentent à peine des traces de dommage ; les feuilles terminales qui entourent les bour- gcons sont racornies. Il en est de même pour les deux Sapins de notre pays (4. Picea, A. Taxifolia, Desf.). Les Müriers n’onl pas souffert , si on en excepte le M. d'Italie et le M. multicaule , dont les extrémités sont gelées comme cela a lieu presque toutes les an- nées pour ce dernier. Un hybride obtenu du M. multieaule et du M. blanc et qui se propage de bouture , n’a nullement été endom- magé. Les jeunes tiges de Mürier à papier ( Broussonetia papyrifera, Lhérit.) sont ridées et maculées de noir. Parmi les arbres fruitiers , les Amandiers , les Cerisiers , les Néfliers à gros fruits, les Pé- chers ; les Brugnons , les Pruniers , les Coignassiers du Portugal et de la Chine, plus de quarante variétés de Poiriers , présentent leurs branches de l'année noircies intérieurement par la gelée. Les vignes sont aussi en grande partie perdues. Les Pommiers ont peu de mal, et les Abricotiers ,qui dans beaucoup d’endroits sont morts , n’ont pas souffert à la Pépinière départementale. Le Noyer est dansle même cas. Une chose digne de remarque, c’est que ce sont les espèces printaniè- res, qui ont été frappées le plus fort. Quelques branches du Bigareau précoce , des Poiriers St-Jean et Merveille, avaient l'écorce tout-à-fait désorganisée. M. Hénon met sous les yeux de la Société des branches prises sur tous ces arbres. Une couche de neige très épaisse a pro- tégé les plantes herbacées. Sous cet abri, plusieurs ont végélé pendant les plus grands froids. On fait observer que la Pépinière départementale , où laplupart de ces observations ont été faites , est placée très défavorablement. Peut-être ailleurs le mal sera-t-il moins grand. M. Dupuits de Maconex a visité ses müriers mullicaules , ils n'ont point éprouvé de dommages. MM. Borrex, Président. Hévon , Secrétaire général. VAL r+ Méénnt sb 76 Héye , = | Pa ps active a sf Frs set 4 208b: SE : nr sata v te f ; BnsaiditiT .Adi2e0q-20p tosheg moid les ÿ € " fox, ces ofgpeuron À h 2 por sf sm Pr + Ma re Res PTE 1. OR entend ro rtifl bit EE DHFQN ones do io F9 LE DATE 2 vritseke a en tihputnn sg eslru :ravat elles prmmsaesr s y Soneb sol Mpea) se 96 eo" a EL -phwrennt : pit aan À Leds pre Maitauh dé. ok sigesze mo mou | Mbisnctsn soon 228123 PE CAT ni sokerab 09 170 in mn ogequu. 2e iup ta.028f4 be anges apte. . ob, bat " ce vi soft 46888 are ver . er9biert 23e sf. D. 44 vo , init ete LEP VFELE à DO uh isiezet Pins Juin ssh EL traiz PR .oheg:sf 8 loin sb 564 140 et hrieR amant, uMiOist LIEU A ca omsm feo0ff | tre Jaitq ea 5qeue L trot LE ss6 PSS. er rep : hiof 4w10n2 À ge portent et mi sasvd 29h : Bo ob aug asl euos lou nondH 1 ou, : np aékioq à &rs pis oh. lon mix, rad : aa N k k F gr ino-estrabz trie hé fax ; .pé, +000ad me € LOUP Le aie soi entres inehans «| heqhp al oi biere 54 nié anélniqu. sk nn >. Te rte et rt RAGO #7 . EXTRAIT DU RAPPORT FAIT A LA SOCIÉTÉ AU NOM DE LA COMMISSION DES SOIES , Dre AN Dondun, SECRÉTAIRE DE CETTE COMMISSION: p< Pénétrés de l'importance du Mandat qui leur était confié , les Commissaires , dès leurs premières réunions , se sont empressés de se communiquer leurs observalions personnelles sur les faits si nombreux qui se rattachent à notre industrie. Des questions pleines intérêt ont été soulevées : application des moteurs mécaniques au lissage ; introduction d'une machine propre à filer et mouliner si- multanément; culture spéciale de quelques müûriers mieux appro- priés à notre climat; améliorations dans l’enseignement du dessin pour la fabrication de nos riches étoffes; utilité sous des rapports industriels de la dissémination des ouvriers en soie dans de petits ateliers , ou de leur concentration dans quelques grandes manu- factures , ete... En présence de propositions d’une nature si variée, la Com- mission a senti la nécessité d'établir un ordre dans ses travaux. Elle a arrêté qu’elle s’occuperait avec un égal soin , par voie de recherches et d'expérimentation ; mais dans l’ordre suivant : 1° de la culture du mürier ; 2° de l'éducation du ver; 3° de l’industrie de la soie. Elle a compris aussi que l'examen des mémoires ou documents de même nature rentrait dans ses attribulions , soit qu'ils lui arrivassent direc- tement , ou qu'ils lui fussent renvoyés par la Société. Pour donner à ses délibérations plus d’homogénéité , elle a voulu qu’elles fussent toutes prises à la majorité absolue des Membres dont elle se com- pose , et que léurs rapports à la Société se fissent sans désignation nominale d'aucun de ses Membres. WE 6 74 COMMISSION DES SOIES. — ( RAPPORT ). Selon ses décisions , lés premières recherches de la Commission ont eu pour sujet la culture du mürier dans notre département. Elle n’a pas tardé à se convaincre qu’elle n’y était point prospère, et cela parce que les cultivateurs paraissaient ignorer la plupart des soins à lui donner : d’un autre côté , elle a cru que c'était moins par un en- seignement écrit qu'il fallait les leur faire connaître, que par un en- seênement pratique. Elle a arrêté , d’après cette pensée , qu'il serait soumis à la Société la proposition suivante : « La Société nommera, sur la présentation faite par la Com- mission des soies , un ou plusieurs pépiniéristes instruits chargés de donner , dans les communes du département désignées à cet effet , des enseignements pratiques sur la culture du Müûrier, et plus particulièrement sur sa taille. Pour que cetle dernière opération soit convenablement démontrée, il sera taillé devant les proprié- taires réunis plusieurs pieds de-différents âges. Les pépiniéristes dé- signés feront deux tournées dans les mêmes communes : la première au mois de mars , la seconde à l’époque de la principale récolte des feuilles. Dans la première, ils s’occuperont de la taille des jeunes plants et de la section des grosses branches sur les müriers adultes , lorsque celte section sera devenue indispensable. Dans la seconde , ils montreront de quelle manière doit se faire lémondage des brandilles ou rameaux sur les müriers porteurs. » Tout en faisant cette proposition , la Commission a dû s'occuper des frais que nécessiterait son application ; elle les a évalués à une somme annuelle de 500 francs. Elle a espéré que cette somme serait obtenue du Ministère sur les fonds qui lui sont confiés pour encouragement à l'agriculture , et que , les années suivantes , le Conseil général du département pourvoirait lui-même à cette dépen- se , lorsqu'il aurait pu en apprécier tous les bons résultats. La Commission s’est aussi oceupée de l'éducation des vers. Elle a examiné surtout quelles étaient les causes qui faisaient varier la finesse , l'éclat et la force du brin de soie. Aidée des documents qu'elle avait à sa disposition et de l'expérience de quelques-uns de ses Membres, elle a pu apprécier jusqu’à un certain point l'influence des variétés de feuilles ; celle de la rapidité plus ou moins grande de l'éducation; celle aussi des: antres soins hygiéniques à donner aux vers, considérés comme causes de leur état de santé ou de maladie. De telles recherches l'ont naturellement conduite aux deux principales questions qui s'agitent aujourd’hui : l’action de la feuille 5 T1 COMMISSION DES SOIES. — (RAPPORT ). du M. multicaule sur le ver; et l'utilité des appareils d'Arcet, comme double moyen de chauffage et de ventilation. À l'égard de ces deux dernières questions , la Commission a arrêté qu'elle proposerait à la Société de voter une éducation expérimentale ; éducation de quatre onces : deux onces élevées d’après les appareils d'Arect , et deux élevées contradictoirement d’après d’autres appa- reils. Chacune de ces deux éducations comprendra une once de la plus belle variété blanche , une once de la plus belle variété jaune , et les vers seront nourris par moitié les uns avec la feuille du M. multi- caule , les autres avec celle du mürier blanc. On obtiendra ainsi une triple expérimentation : 1° celle des appareils d'Arcet; 2° celle de la feuille du M. multicaule; 3° l’action combinée des uns et des autres sur les deux principales variétés de vers. Pour cette dernière proposition, la Commission espère que la Société obtiendra de la Chambre de commerce une somme de huit cents francs , somme nécessaire pour les frais de premier éta- blissement , surtout pour ceux des appareils d’Areet. Quant aux dépenses de l'éducation elle-même , la Commission a tout lieu de croire qu’elles seront couvertes par les produits. Dans le cas contraire , elle s'engage à les supporter. La Société , dans sa séance du 2 mars , a adopté les deux propo- sitions qui lui étaient soumises par la Commission. Elle a ainsi voté : 1° l'enseignement pratique de la culture et de la taille du màrier dans les communes du département du Rhône ; 2° une éducation de vers pour expérimenter contradictoirement les appareils d'Arcet et la feuille du M. multicaule, Re 20i É Î Deer H . ré} cor sb #9 0 r- HET N 3 ti or “2: 49 tete vSBifrér an sie à Tiss chimique 686 dir °T :'roRkiäsu os motgÉ € FA vue ijera pl % re ren 58 vf À se Nat +0 à n'58 fit 8 ur ze Pr éagh y» F7 'Sans addition de umier, sdinfain: late lca$4 2 ou 3 récoltes SpA anTess sui- Graminées | rompus en | ant que la plante enric a fourragères. pleine crois- aura végété plus ou moins long- net temps dans le sol. À 80 ou 100 quint. métr., et dans les cas les plus favorables , à 120 et même 140 quint. métr. Chez M. de Voght 2 parties d'un champ de sable, qui jamais après la fumure ne donnaient plus de 5 fois la semence en seigle, ayant été mises en expérience , l’une d'elle, semée en seigle sur deux engrais verls enfouis successive- ment après seigle non fumé, a don- né en grain par hectare, hectolitres , 12 L'autre , semée en sei- gle après pommes de terre fumées , à raison de 24 voitures de 30 quint. de compost par hectare, n'a donné par hectare que , hectolitres , 16 1/2 A 100 à 120 quint. métr. sui- Jachère morte enterrains froids. vant que le sol est plus ou moins Plantes enfouies en vert. froid ou tenace. Dans certains terrains froids et argileux qui tiennent l’humus comme emprisonné hors des atteintes atmosphé- riques , la jachère vaut fumier ; non pas qu'elle en crée , mais elle fait servir celui qui n’aurait jamais servi sans elle. 120 CHOIX D'UN ASSOLEMENT ; DE LA PRODUCTION Wulfen estime que , dans cette nature de terre , l’on ne peut jamais faire mieux que de l’intercaler entre les récoltes épui- santes.qui suivent la fumure. Quand j'ai dit que la jachère ne créait pas d'engrais , je n’ai pas parlé de la jachère verte , qui consiste, en mettant en action le vieil humus de terrain , à lui faire produire des plantes qui, empruntant beaucoup à l'atmosphère , rendent au sol, quand on les enfouit vertes , non seulement ce qu’elles en ont tiré, mais encore ce qu’elles ont puisé dans l'atmosphère. La valeur en fumier de cette es- pèce de jachère a été classée à l'article plantes enfouies en veré. Une terre en culture , dans quelqu'état qu'elle se trouve après la production d’un certain nombre de plantes, à l'instant où se termine le cours de l’assolement, possède encore ordi- nairement assez de puissance et de richesse pour donner quelques produits. Cette faculté de produire que le sol con- serve encore , à l’aide de quelques matières organiques qui ne sont pas solubles , s'appelle fécondité naturelle. Cette fécon- dité naturelle reste plus ou moins basse , à l’expiration de l'assolement , suivant qu'on a mis plus ou moins d'engrais , suivant qu'on a pris plus ou moins de récoltes avec cet en- grais , et suivant aussi que ces récoltes ont été plus ou moins épuisantes, plus ou moins détériorantes. Plus le sol sera argileux , moins facilement il sera épuisé, parce qu'il retient plus fortement l’humus , et que la décom- position de celui-ci y est beaucoup plus lente que dans les terrains sablonneux , à cause de la ténacité de l'argile qui ne se laisse pénétrer que difficilement par les influences atmo- sphériques : récoltes plus faibles , à richesse égale , que dans les terrains sablonneux, mais qui se soutiennent plus long- temps. Après l’épuisement des engrais par la végétation , 1] reste au sol argileux une fécondité que l’on peut mettre en action ET DE L'EMPLOI DES ENGRAIS. 121 par la division des parties intégrantes du sol qui renferment des sucs nourriciers ; mais aussi lorsque ce dernier moyen aura été employé ; sans revenir aux engrais , il faudra beau- coup de frais pour rendre au terrain la fécondité nécessaire. L’instant où 1l faut cesser de demander à la terre des vé- gétaux précieux , et où il est nécessaire de lui restituer par les cultures la puissance et la richesse qu’elle a perdues , a été désigné par Wulfen par l'expression de point d'arrêt, parce que c'est celui où il faut s'arrêter , si l'on ne veut pas dimi- nuer la fécondité naturelle du sol , et celui au-dessous duquel on cesserait d'obtenir un produit suflisant pour rembourser les frais de production. L'expérience journalière dans la culture des champs parait avoir démontré que, dans la culture alterne (ce qui suppose la fumure appliquée à la récolte fourragère ou sarclée qui ouvre l’assolement , et l'intercalation des plantes enrichis- santes parmi les céréales) , trois récoltes de blé bien réussies épuisent la richesse communiquée au sol par une fumure en bon fumier d’étable, donnée en quantité convenable. Plus de trois céréales sur une fumure ne font que répartir la force du fumier sur un plus grand nombre de récoltes sans élever au total le produit moyen ; puisque c’est, en définitive , la richesse seule du sol qui donne les récoltes de grains. (Suivant Kreyssig un mètre cube de fumier donne 50 K9$ blé, grain et paille.) Après ces trois récoltes de céréales , une nouvelle fumure devient nécessaire , si on ne veut pas que la terre ait moins de fécondité qu’elle en avait auparavant; ce qui obli- gerait à unc fumure plus forte pour le cours suivant : surcroit de fumure, qui n'élevant pas le produit brut diminuerait le produit net, et qu'en outre il n’est pas toujours possible de donner sans faire verser les céréales. En effet, il n’y a d’utilement employé à la croissance par- faite des plantes, que l’engrais dont la solubilité est opérée 122 CHOIX D'UN ASSOLEMENT ; DE LA PRODUCTION au moment le plus utile , et la quantité d'humus soluble doit toujours être proportionnée à la vitalité des plantes. Or , si une terre où l'engrais devient promptement soluble en recoit une dose supérieure à celle que les végétaux doivent s’assi- miler dans un temps donné , la végétation qu'elle produira sera trop vigoureuse en herbe ; beaucoup de plantes des plus précieuses n’y arriveront jamais à uné vie complète, et pé- riront de pléthore avant la fructification. La fumure doit donc étre proportionnée au degré de puissance de la terre, c'est-à-dire, à la propriété qu’elle a naturellement , ou qui lui à été donnée par les cultures, de n'opérer , ou plutôt de ne laisser opérer la solubilité de l’en- grais que proportionnellement au besoin des plantes. Ce ne sera donc jamais par l’engrais seul , comme je l'ai déjà dit plusieurs fois , que l'on pourra atteindre à la fécondité qu’on se propose. 100 de fumier qui porteront la fécondité d’un champ à un degré élevé, pourront ne produire avec un même système de culture qu'une récolte versée dans un autre champ. Aïnsi tandis que , dans certaines terres fortes, il sera utile de donner la fumure en une seule fois au commencement de l'assolement , on ne pourra le faire sans danger dans certaines autres qui ont beaucoup d'activité, c’est-à-dire qui sont très perméables aux influences atmosphériques , agents de décom- position, mais qui sont dépourvues de puissance , c’est-à-dire de la faculté de modérer l’influence de ces agents et de la rendre proportionnée aux besoins des plantes. Ainsi, tout agri- culteur sait que ; dans une terre sablonneuse , il faut éviter les fortes fumures , et qu'il y a avantage à employer le fumier à petites doses fréquemment répétées ; ce qui explique les admirables pratiques des pays sablonneux de Waes en Belgi- que et du village de Hoerdt en Alsace , où de légères fumures reviennent tous les ans et quelquefois deux fois par an. Ce ne ET DE L'EMPLOI DES ENGRAIS. 123 sera que lorsque cette nature de terre aura gagné quelques degrés de puissance par l'application de marne argileuse , par l’état d'herbage vivace pendant plusieurs années , qu'elle pourra supporter une dose plus forte d'engrais qu'elle ne faisait auparavant. Ainsi les sables de Norfolt, marnés tous les vingt ans, pâturés et piétinés trois fois dans le cours d'un -assolement de six ans, supportent la forte fumure donnée aux navets qui ouvrent l’assolement. On sait aussi qu'un dé- foncement dans une terre argileuse rend celle-ci capable de supporter une très forte fumure , dont l'effet se prolongera pendant plusieurs années : c’est qu'onenaélevé la puissance en la rendant plus perméable aux influences atmosphériques. Ainsi, chez M. de Voght, les champs qui ont 8 degrés de puissance ne supportent pas plus de 10 voitures de compost, pesant 3,000 liv. l’une, par 21 ares ; par conséquent ne peuvent pas arriver à une fécondité supérieure à 840 degrés de laquelle on ne peut attendre que 948 liv. de froment ; tandis que les champs qui ont 10 degrés de puissance sup- portent une fumure de 13 voitures , et peuvent par conséquent atteindre une fécondité de 1,140 degrés, qui peut faire ob- tenir 1,380 liv. de colza . Dans l'application de la fumure , on doit donc , si l’on 1 On se rappelle que chez M. de Voght, la richesse naturelle qui existe dans le champ au moment du renouvellement de la fumure, est supposée T5 d., et qu'ane voiture de compost de 5,000 liv. augmente le facteur de la richesse de 34. 8 puiss. rich main, 75 É 105 — 840 fécondité. 10 puis. + ihmte 75 À 114 = 1,440 fécondité. L'expérience a appris à M. de Voght que le degré de fécondité nécessaire pour la production de 48 kil. , 45 de froment, est de 85 d. 71. Doncon obtiendra 948 liv. blé avec une fécondité de 840 d. Le degré de fécondité nécessaire pour la production de 48 kil. , 45 de colza est de 80 d. Donc on obtiendra 1,380 liv. colza avec une fécondité de 1,140 d. J'ai supposé le blé semé dans le champ de 840 d. , et le colza dans le champ de 1,140 d., parce que le froment ne supporte pas sans verser une fécondité de 1,000 d., tandis que le colza en supporte jusqu'à 1,200 d. 124 CHOIX D'UN ASSOLEMENT ; DE LA PRODUCTION veut atteindre au plus haut point de la fabrication agricole , non seulement mettre dans sa terre au moins autant d'engrais que doit en épuiser le cours de récoltes qu'on se propose , afin que, celui-ci terminé , la terre soit au même point de fécondité naturelle qu'elle avait en commencant ; mais en- suite fumer aussi fortement que le permet la puissance du sol, afin d'arriver à la plus haute fécondité , et par consé- quent à la production la plus forte de plantes , et à l'intérêt le plus élevé de ses capitaux. Ç' 5. Quelle quantité d'engrais peut supporter les différentes natures de terres ? Quel poids de diverses récolles peut-on obtenir avec cet engrais ? Une chose du plus grand intérêt à connaître maintenant serait, étant donnée la terre à cultiver, de savoir quel en est le degré de puissance : celui-ci connu , quelle fumure per- met cette puissance ; puis enfin quelle espèce et quel poids de plantes on peut attendre de cette fumure sans épuiser la terre. Quand M. de Voght aura rendu sa méthode populaire en la publiant lui-même ; on arrivera aisément sans doute à déterminer quelle famure peuvent supporter des terres de diverses puissances, pour donner divers résultats ; mais cette méthode , qui suppose la connaissance parfaite des faits an- térieurs relatifs à la production de la terre, connaissance souvent diflicile à se procurer , est encore difficile à mettre en pratique. Dans l’état actuel de la science, je préfère les théories plus simples et d'une application plus facile de Wulfen et de Kreyssig. Ces deux auteurs ont cherché à évaluer Ja quantité d'engrais que rendait nécessaire la production de différentes plantes dans différentes natures de terre ; lorsque ET DE L'EMPLOI DES ENGRAIS. 125 l'on voulait constamment réparer l'épuisement causé par ces plantes, c'est-à-dire conserver toujours la fécondité naturelle du sol. Ils ont classé ces terres en tenant compte des diffé- rences principales qu'elles présentent sous le rapport de la richesse et de la puissance. Suivant Wulfen , telle fumure possible et tel résultat à attendre de cette fumure, selon que la terre est riche, moyenne ou pauvre; et , pour connaitre à laquelle de ces trois classes appartient la terre que l'on veut fumer , il suffit de savoir quelle quantité de paille et de grain a fourni la dernière céréale. Suivant Kreyssig , telle fumure possible et tel résultat à attendre de cette fumure, suivant le plus ou le moins d'aptitude de la terre à produire les céréales d'hiver ; et les signes qu'il donne pour classer les terres suivant cette aptitude sont tou- jours faciles à reconnaitre. Théorie de Wulfen. Avant de se prononcer sur la quantité de fumier que peut supporter une terre , et sur le poids et le nombre de récoltes que l’on peut obtenir avec cette fumure, Wulfen veut connaitre à laquelle des trois classes , riche , moyenne ou pauvre, ap- partient cette terre. Pour déterminer ces différentes classes , il s’aide ; comme Kreyssig , de la production des céréales. De même que cet auteur, il admet qu'en thèse générale la combimaison agricole la plus avantageuse pour obtenir le produit net le plus considérable , est de prendre trois céréales sur une fumure. Son opinion est que cette fumure est com- plètement absorbée par les trois récoltes de céréales. IL part ensuite de ce principe basé sur l'expérience , que nous avons émis précédemment, que les céréales doivent être ran- gées dans la classe de ces plantes dont on ne peut obtenir un certain poids ; qu’à la condition qu'on aura déposé dans Le sol Ke. À, 10 126 CHOIX D'UN ASSOLEMENT , DE LA PRODUCTION qui doit les produire, un poids égal de matières organiques sè- ches , converties en fumier ; en d'autres termes , que pour réparer les sucs épuisés par 100 Liv. de blé, grains et paille, il faut rendre au sol, après leur conversion en fumier, 100 li. de paille et de foin , c’est-à-dire toute la paille produite et un poids de foin égal à celui du grain soustrait au champ. Ces bases admises , voici comment il procède : après avoir constaté le poids de fumier donné à une terre , il note le poids de céréales , grains et paille, obtenu de cette terre dans le cours de trois ans. En supposant que le grain a atteint sa maturité complète , qu'il n’est ni rouillé ni carié , et que da paille a pris tout son développement. Si le poids de paille produit , ajouté à un poids de foin équivalant à celui du grain , suffit juste pour produire, après sa consommation par le bétail, un poids de fumier égal à celui consommé par les trois récoltes, ce terrain , suivant Wulfen , appartiendra à la classe moyenne (ni riche ni pauvre ) ; ainsi un terrain, qui aura exigé 360 quint. métr. de fumier normal par hectare pour produire en trois récoltes , grainoko9 shot 1 dog ol ue 4,660 péileuio-oss 8 hr surinftentin 41460 à 16020 ou 160 quint. métr. (soit 100 k°5 fumier normal macéré pour k°% 12,50 grains), appartiendra à la classe moyenne , parce que 160 quint. métr. fourrage sec , consommés par le bétail, convertis en fumier , donnent 360 quint. métr. fu- mier ,; en admettant que 100 fourrage sec donnent 225 fumier. Si le poids de paille obtenu est tel , qu'ajouté à une quan- üté de foin égal en poids au grain produit, le tout transformé | en fumier , soit plus que suffisant pour reproduire le fumier consommé, ce terrain appartiendra à la classe riche. Le sol pauvre sera celui dans lequel la paille récoltée et l'équivalant pondéral en foin du grain produit , ne suffira pas 19 um 1 ET DE L'EMPLOI DES ENCRAIS. 1 pour reproduire le fumier consommé. Cette dernière nature de sol est partagée en sol chaud et sol froid. Quantité de fumier que peuvent supporter les différentes classes de terre. — Nombre et espèce de récoltes que l’on doit attendre de cette fumure , sans épuiser la fécondité naturelle du sol, SOL MOYEN. FUMURE POSSIBLE PAR PRODUITS QUE L’ON PEUT OBTENIR SUR LA DIFFERENTES MANIÈRES HECTARE. DE FAIRE SUCCEDER « , FUMURE. Quint. métr: CES PRODUITS. 3 récoltes épuisantes : cé- è F , réales , pommes de terre, bet- F AP É Chanvre fumé: umure for- teraves , lin, colza, navette , pe x Tabac. te, 500 } caméline , tabac , cardère , Blé maïs - fourrage , chanvre , À garance. 3 récoltes épuisantes pour- | Colza fumé. » 4004 vu qu’il n’y ait ni chanvre ni $ Betteraves. garancé. Blé ou orge. 3 récoltes épuisantes pour- vu que l’une d'elles soit de | Colza fumé. 5 350€ classe peu épuisante : comme « Blé. légumineuse ou sarrasin pour | Vesce p. graine: graine. 3 récoltes , savoir : 2 épui- 5 ; santes et de ui n'é is Dee rMitée Fumure m. 280 into bte cé Er ve ai en vert, fumée: Normale. ré , Blé. ou légumineuse fauchés en ME Seigle. vert. : ; Chan 6 : » 1404 2 récoltes épuisantes. { Blé rreifené Demi - fu- mure ; 10] Une récolte épuisante. Chanvre. Faible. Pour tirer tout le parti possible de cette classe de terre et 1° employer le fumier de la manière la plus utile ; on devra mettre toute la dose de fumier qu’elle peut supporter (500 qüintaux) en une ou deux fois , suivant que le sol aura plus ou moins d'activité , c’est-à-dire suivant qu'il sera plus ou moins perméable aux influences atmosphériques , agents de 128 CHOIX D'UN ASSOLEMENT ; DE LA PRODUCTION décomposition ; 2° faire suivre cette fumure de trois récoltes épuisantes, mais en intercalant parmi elles des plantes four- ragères enrichissantes , annuelles ou mieux encore vivaces , qui acquerront un grand développement et laisseront ; par conséquent , dans le sol une masse de détritus. Suivant Wulfen , on peut compter que les détritus laissés par les plantes enrichissantes , équivaudront à 140 quint. métr., si la plante a duré un an , et st elle a duré deux ans à 280 et même 400. Exemple : Nous venons de voir que dans cette classe de | FumuRe EN UNE SEULE terre une fumure de 280 quint. pouvait faire SAS produire 2 récoltes épuisantes ; donc si, parmi Colza fumé , les trois récoltes épuisantes que l’on peut obte- quint., 500 nir de 4 à 500 quint. , on intercale une plante Blé. enrichissante vivace, on obtiendra, par l'effet | Luzerne 4 ans. seul de cette intercalation , sans diminuer en | Pomme de terr. rien le produit des 3 récoltes, d’abord : 1° Ces Seigle et maïs trois récolles , puis 15 coupes en vert de lalégu- | fourr:ourave. mineuse enrichissante, si c’est une luzerne ; se : : nel x FUMURE EN 2 FOIS. puis encore 2 récoltes épuisantes après cette Colza fumé , luzerne , pommes de terre, céréales , ete. ; et 7 5 À quint., 300 après cette production de 20 récoltes , la terre À pje sera au même degré de fécondité où elle se se- À L,erme 4 ns rait trouvée après les trois récoltes épuisantes , À pimmesdeterr si on les avait fait se succéder immédiatement e fumées, q.200 sans intercalation de plantes enrichi = 3 r : P s enrichissantes Blé ou seigle ou orge d'hiver. : L’assolement suivi à Peizieux dans un sol moyen fait obtenir en 13 ans ( par hec- tare) avec 1,500 quintaux métriq. fumier frais répartis en trois fois : quint. mélr.; grain, 49; paille, 45; betteraves , 2,500 ; luzerne verte, 2,500; maïs f. vert, 800. Ce n’est que depuis que j’ai porté au plus haut point le degré de puissance de mon sol par des labours alternativement profonds et légers , et une pulvérisation constante de la surface ; que je puis me permettre des fumures aussi fortes. ET DE L'EMPLOI DES ENGRAIS. SOL PAUVRE. ( Chaud.) FUMURE POSSIBLE PAR HECTARE. Quint. métr. Fum. forte, 280 Normale, 240 La plus con- venable , 120 1 récolle épuisante. Pour tirer tout le parti possible de cette es- pèce de terre , surtout de celle qui est de qualité inférieure , il faut appliquer toute la fumure qu'elle peut supporter (280 quint.) et faire sui- vre celle-ci de deux cultures épuisantes en in- tercalant entr'elles une récolte fertilisante ; or- dinairement pâturage suivi d’une jachère d’au- tomne. Cetle intercalalion apporte dans les sols de cetle nature une richesse équivalant à 120 q. PRODUITS QUE L’ON PEUT OBTENIR SUR LA Ë FUMURE. 2 récoltes épuisantes. 2 récoltes épuisantes. SOL PAUVRE. ( Froid.) DIFFÉRENTES MANIÈRES DE FAIRE SUCCÉDER CES PRODUITS. Exemple : Seigle fumé , 280 quint. Avec graminées fourragères. Pâturage. Pâturage,jaché- re d'automne. Avoine. Cette nature de sol, dépourvue d'activité, comporte une forte fumure en une seule fois. FUMURE POSSIBLE PAR HÉCTARE. Quint. métr. PRODUITS QUE L’ON PEUT OBTENIR SUR LA FUMURE. Fum. forte , 480 4 récoltes épuisantes. Normale et ord. la plus convenab., 400 3 récoltes épuisantes. IL est de règle d'intercaler entre les trois ou quatre récoltes épuisantes une récolte qui repose et enrichisse le sol. L’intercalation dela jachère d’été et celle de la plante fertilisante peuvent être évaluées à 200 q. métr. fumier par hectare ; suivant les circon- slances , l’'écobuage peut être mis en usage dans ce sol avec beaucoup d'avantage , et procurer une importante économie de fumier. DIFFÉRENTES MANIÈRES DE FAIRE SUCCÉDER CES PRODUITS. Fèves fumées , 480 quint. Froment. Trèfle. Pâturage. Pâlurage jus- qu'au 15 juin. Froment , puis jachère d'été. Pois. Avoine. 130 CHOIX D'UN ASSOLEMENT ; DE LA PRODUCTION SOL RICHE. Dans ce sol il paraît convenable de donner , dans les mêmes circonstances, au moins la même quantité de fumier qu’au sol moyen ; et il est souvent même nécessaire d'en augmenter les doses. Il n’y a guère que les sols qui possèdent une richesse extraordinaire , et qui font partie de cette caté- gorie , auxquels on puisse, si on ne leur demande que des ré- coltes ordinaires , diminuer la proportion des engrais. Dans ces terrains , il paraît conforme aux principes de fumer for- tement , puis d'en tirer une récolte très épuisante , ou d’y cultiver des plantes qui consomment une forte proportion de la richesse du sol, et paient largement les frais de fumure, et, après celle-là , de leur faire produire encore plusieurs récoltes épuisantes, ET DE L'EMPLOI DES ENGRAIS. 131 Théorie de Kreyssiq. Les céréales étant considérées comme les plantes agricoles les plus importantes , et leur production pouvant en quelque sorte servir de mesure assez exacte de la fécondité du sol, cet auteur a classé les terres d’après leur plus ou moins d'aptitude à produire telle ou telle espèce de céréales ; dans sa classifi- cation il existe deux grandes divisions : CARACTÈRES GÉNÉRAUX. Froment. Les terres à froment , proprement dites, sont celles dans lesquelles l'argile prédo- mine avec toutes ses propriétés , et qui , par conséquent , se crevassent par la sécheresse , se divisent par Les labours en grosses mottes que les to hersages ne pulvérisent pas , mais divisent sim— plement en mottes plus petites. À l’état humide Terres à céréales }ces terres adhèrent aux pieds et aux instruments, d'hiver. et pressées dans les doigts offrent un aspect cireux plutôt que ferreux. Seigte. Les terres à seigle sont celles dans les- quelles les caractères de l'argile sont peu appa- rents ou manquent entièrement. Faciles à pulvé- riser , ne s’attachant pas aux instruments à l’état humide. Aspect plutôt terreux que cireux , quand 2° on la pétrit dans les doigts. T a 6 Cette division comprend les terres qui sont erres à céréales : ds trop humides, trop froides et trop spongieuses pri PS: no s pour les céréales d'hiver. Chacune de ces divisions ou sous-divisions est partagée en quatre classes : CLASSES. dre one 2 jme 4mce CHOIX D'UN ASSOLEMENT ; DE LA PRODUCTION CARACTÈRES PARTICULIERS DES DIFFÉRENTES CLASSES DE TERRES. Terres à froment. Terres argileuses et loams noirâtres des vallées basses , marines ou fluviales. Au- jourd’hui insubmersibles , etnon exposées à l'accumulation des eaux hivernales. Cou- leur noire à l’état humide, grise à l'é- tat sec. Couche meuble, dix pouces de profondeur : riche en humus et carbonate de chaux. Sous-sol riche en humus , et ordinairement perméable. Sols argileux , et loams noirs etgris des situations élevées, où les caractères de l'argile dominent encore ; qui sont chauds, sans humidité surabondante, et entrele- nus dans un état de fécondité convenable. Couche arable imprégnée de matières or- ganiques, huit pouces. Couleur noire , brun foncé ou grise. Sous-sol permécable , souvent mélangé de parties calcaires où marneuses. Sols argileux , noirs ou gris, des pays élevés plus froids que chauds , et souffrant de la surabondance d'humidité. Couche meuble, mélangée d'humus , six pouces. Sous-sol perméable. Sols argileux, pauvres, froids et hu- mides des pays élevés, qui ne donnent que de chétives récoltes de froment et ne sont pas propres à la culture du seigle. Couche meuble , trois pouces. Couleur pâle , par défaut presqu'absolu d'humus. Modes deculture. Cultures énergiques à l'état demi-humide , difficiles à donner ; mais à la suite des la- bours, ce sol se pul- vérise plus on moins par l'effet de Pair, et des alternatives de sé- cheresse et d’humi- dité , sur les débris organiques et les par- ties calcaires. Cultures énergiques. Cultures énergiques. Cultures pénibles et multipliées , sans les- quelles point de pro- duit. ET DE L'EMPLOI DES ENGRAIS. 1335 Terres à seigle. 0 Ci 2h Terres douces des vallées basses , quand Faciles à travailler re Le RÉIELIORES elles ne souffrent pas par le séjour des ‘à Pulvériser. eaux stagnantes. Pas de caractères argi- leux ; peu de consistance, faciles à tra- vailler. Couche meuble , profonde, noire ou grise. Sous-sol perméable. Sol chaud , ni trop sec nà trop frais. 2° Bonnes terres de consistance moyenne Culture facile à l'é- et chaudes des situations élevées; dans fat sec ou humide, A PE soins à donner pour la lesquelles les caractères de l'argile ne sont : . LE destruction des mau- plus apparents, mais qui n’ont pas encore ,ises herbes. l'aspect des sables. Couleur grise. Couche meuble de huit pouces. Sous -sol per- mcable. 3m Sols des pays élevés, plus légersetplus Faciles à travailler secs que les précédents, où le sable do- ©" tout temps. mine visiblement. Récoltes sûres dans position horizontale. Ces terres descen- dent dans la 4° classe , lorsqu'elles sont en pentes escarpées exposées au sud. äme 4° Sable see assez consistant pour ne Travail très facile. pas être enlevé par le vent; 2° Sol de moyenne consistance en pente rapide ou très pierreux; 30 Sable humide et froid ne convenant pas au froment. f 134 CLASSES, are 9me CHOIX D'UN ASSOLEMENT ; DE LA PRODUCTION Terres à céréales de printemps. Sols de certaines vallées basses ou hautes , où séjournent les eaux hiver- nales , et qui, l'été, sont trop sèches pour bonnes prairies. Spongieuses par suite d'une grande quantité d’humus. Couleur foncée. Tous terrains de pays élevé, défavo- rables au seigle par leur situation froide ou humide, et pas assez argileux pour le froment. Du reste, quantité notable d'humus. Travail facile. Labours peu péni- bles. Les ensemence- ments ou plantations ne peuvent , à cause de la froideur du sol , s’y faire avant les journées chaudes des mois de mai et juin. 3me Labour facile, Terres basses de prairies ou de pâtu- rages , acides et marécageuses. Sous-sol tourbeux dans situation basse. Sous-sol acide dans situation haute. 4me Travail facile, mais temps Toutes les terres hautes , froides et humides qui ne contiennent pas assez d'argile pour la culture du froment , point d'humus , par conséquent couleur pâle. Quand elles ne consistent qu’en sable , elles font partie des terres à seigle de la 4° classe. Une légère addition d'ar- gile les rend impropres à la culture de cette céréale. Ce sol non-cultivé se cou- vre de mousse et de genevriers. les humides s’opposent souvent à ce qu'on le donne à propos. Pour l'intelligence du tableau qui va suivre , dans lequel Kreyssig expose les fumures qu’il est possible de donner aux différentes classes de terres, et les produits que l’on peut attendre de ces fumures, il convient d'expliquer : 1° que l'on à donné aux chaumes et racines de trèfle une valeur en fourrage sec, égale au tiers du poids des tiges, le chiffre qui suit le signe -+ exprime cette valeur ; 2° les pommes de terre ( semence , frais de sarclage ct de récolte déduits ) ont été ET DE L'EMPLOI DES ENGRAIS. 135 évaluées pour moitié de leur poids en fourrage sec, savoir : 5 °/, paille, 45 °/, foin ; 3° le fumier est supposé appliqué frais à l'état où il pèse 22 kil. le pied cube. Kreyssig suppose que 100 kil. fumier frais, produits soit par les fourrages soit par leurs détritus , peuvent faire obtenir dans le cours de l’as- solement kil. 8,50 de grain , plus les fourrages intercalaires et la paille. Quant aux travaux nécessaires à la marche des difiérents assolements , qui exigent l'emploi des bêtes de trait et une certaine consommation de fourrage , Kreyssig distingue les labours: 1° en forts (Zabours des sols compacts); 2° moyens, c'est-à-dire 2" et 3" Jabours des terres fortes , et 1% des terres de cohésion moyenne ; 3° légers , c'est-à-dire labours des sols de consistance moyenne et labours des sols légers. Mème distinction pour les hersages qui suivent ordinairement chaque labour , et qui sont en même nombre que ceux-ci. Suivant notre auteur, le labour fort d'un hectare demande 2 journées de 2 forts chevaux, soit pour un chéval + .-.7. - À : Nu -& bo goumn. Labour moyen. . . 3 33 » D. les... 2166! » Hersage fort: 1460 ». “moyen + (84% | » » tléber | ...1.04334 2 Il suppose que la rentrée de chaque récolte soit céréale, soit fourrage, d’un hectare des 1° et 2" classes de chaque division demande . . 3 20 » Des 3° et 4e classes . . . . , , . SF 60 fan Le transport de 50 mètres cubes 3 he frais, soit 297 quintaux métriques. . . . . . 10 » » Les terres à cultiver sont supposées à distance moyenne de 1,500 mètres des bâtiments d’ex- ploitation. 136 CHOIX D'UN ASSOLEMENT ; DE LA PRODUCTION Assolements les plus productifs à suivre dans les différentes classes de terres. — Degrés de fumure qu'elles peuvent supporter : espèce et quantité de produits que l’on peut chtenir avec celte fumure ; sans épuiser la terre. 1° TERRES A FROMENT. CLASSES. ASSULEMENTS. PRODUITS ( SEMENCE DÉDUITE) PAR HECT . Lo RÉCOLTES LES PLUS PRODUCTIVES ———_——_—_— TERRES OUTRE CELLES A n FROMENT INDIQUÉES DANS L’ASSOLEMENT. FUMURE POSSIBLE PAR HECTARE. JOURNÉES DE CHEVAUX FORTS. FOURRAGE SEC NÉCESSAIRE À LA NOURRITURE DES CHEVAUX (1) TOTAL DES FUMIERS PRODUITS (2). FOURRAGE. NOMBRE DE LABOURS NÉCESSAIRES. GRAINS PAILLE. LABO.|[Q. M.| HECT.|Q. M.] Q.M. |JOURS. me fre Vesces fauch. en vert, 5 1440! » » Froment. 2 » |50,80| 64 » » » » 196+32,90,40|20,80 Q. M. ; , Féverole, colza, grosse orge, avoine, » [chanvre, tabac, choux; fumure abon- » _ |dante à cause de la grande consomma- » [tion de matières organiques par les » _|[plantes. » 3 Trètle. »” »” Froment. 2 19242 (96,40! 54 » » Orge d’hiver.| 4 » |30,80| 38 » » 2 ——_û 9me Vesces fauch. Mèmes récoltes. Produit moyen un en vert. 3 |440| » » 48 » » peu moindre. Froment. 2 » |2%,920| 50 » >» » - Trèfle. » » » » 112424,85,94119,76| » Froment. 2 |110 |24,20| 50 » » : Orge. 4 »” 29 28 »” » » 550 576,64 Pois, féverole, avoine , colza , Smc Vesces fauch. » choux, navets. Comme dans la 2me en vert. 3 198] » »# Froment. 2 » |17,60| 36 u »” Trèf. 2 coup.| « » » |-» | 48 |77,977,93| » [dans les années humides. Tréfle À cou- pe, jachère.| » » » » |[16416| » ES Froment. 3 |176 115,40] 32 | » » » Orge. 4 » [17,60] 22 | » » » 374 124,68 DORPETEREER me Vesces fauch, » médiocres ; dans les années humides , en vert. 3 286| » e 24 » From. rouge.| 2 » [14 29 » » » » lrécoltes souvent nulles. Rien sans en- Trèfle. » » » » |36+12,60,40/15,90| , lgrais abondant , et cultures énergi- | Avoine. 5 » |13,20| 49 » » » ‘ [ques. Pois. 4 » 13,20 34 »” »” mit 286 299,70; (4) A raison de 20 k°s foin et 3 k°S paille pour lititre, par jour pour chaque cheval. (2) A ra'son de 220 k°S fumier pour 400 k9S fourrage sec , consommés par les bêtes de rente; et 110 ko°s fu- mier pour 400 k°S fourrage sec, consommés par les bètes de trait, dont la journée est supposée de 40 heures. Dans les années favorables, récoltes | | | | | | | | | { | | » [classe; mais produit moyen moindre | CLAS585S. ASSOLEMENTS. dre 9me me Ame ET DE L'EMPLOI DES ENCRAIS. 137 2° TERRES A SEIGLE. PRODUITS ( SEMENGE DÉDUITE) PAR HECT. RÉCOLTES LES PLUS PRODUCTIVES PA < ë | à FA < cs Cal < À Q a É = E a El 5 © n 2 É EM ME | # QE A E Z à A A La Ê à } 90 mn É z a © 5 s2 S > © Es 3 | à à [ES | 2 5 = u TERRES a ë S LE ë ; OUTRE CELLES A Le LaË A Hrslte J SEIGLE. A = Ê 2 Ê E a INDIQUÉES DANS L ASSOLEMENT. 2 | 2 ä | à SE ALs|l* E D Æ à cs 2 E © 2 S |E| à Nil ÉdÉdleslle PA ë o a CA 8 Re Ë LABO. |Q. HECT.|Q. M.|] Q. M. |JOURS.| Q. M Q. M. Re — Fe Vesces fauch. Avoine , colza, choux , choux-navets, en verl. 2 » » 40 » » » [pommes de terre, tabac, chanvre, n&- Seigle. 1 926,40 66 »” » » » vet. 4 0 Orge. 3 30,80] 58 » |[62,30114,32| » Dans cette classe, les pois poussent Trèfle. » » » |60+20| » » » [en paille et donnent peu de grains. Seigle ou fro- ment. 1 26,40 66 » » » » 629,95 RE Pommes de Orge, avoine, pois, vesecs, na terre, q.160| 3 » 6 |72 » » » |vets, lin, tréfles blanc et rouge, avec 1/2 seigle 1/2 forte fumure, orge. 22 24,20 44 » »” » » Trefle, 2 » < 48+16 48,85 14,93 » Seigle. 2 |410 [22 54 » » » 515,65 er e| = ee se ne Récolte passable de petite orge où Pommes de d'avoine. Récolte plus sûre desarrasin , » 6 154 » » terre, q.120| 3 » [spergule, raves, trèfle blanc et grami- Orge. 1 17,60! 22 » » ». |nées fourragères, pourvu que: la terre Spergule, 2. » » 36,07] 8,30/ ». |soit maintenue en bon état de fécon- 1 13,20| 34 » » » [dité. Engrais épuisé par 3 récoltes ; de- ù 516,47 mandant fumier de bêtes à cornes ou compost ferreux. Fumier de chevaux et de moutons consommé par 2 récoltes. nee pl na) | du NN gp 2 A CL" RO ERNRSEEENEES Pommes Récolte médiocre de pommes deterre, terre, q.100| 2 » 6 |44 » » » [sarrasinetraves, engrais consommé en 2 Seigle de récolles. Fumier consommé de bêtes à printemps. | À 13,20| 28 » » » » [cornes et compost Lerreux au sable sec. Spergule. fl » » » |24 29,41| 6,76], » |Fumierdechevauxetdemoutons ausable Seigle d’aut.| 4 | 110 |11 28 |6 » » » [humide.Un päturage de plusieurs années 991 77 convient le mieux à cette classe de terre. , CHOIX D'UN ASSOLEMENT ; DE LA PRODUCTION 3 TERRES À CÉRÉALES DE PRINTEMPS. EE CLASSES. ASSOLEMENTS.| L - = | à |rronurs (semence | . | * S ä £ Éd < F2 ER me = LE #o 2 3 | pÉDuiTE)PARHECT. | E2| à Z 5 Z 5 & # : o El — | 2 Si RE TERRES 5 Es & £S8| 2 À = a mi ENS E ARS < & F LE A CÉRÉALES | # 2 a 8 E 3 à £ RS LE PP ga [82 58 PRINTEMPS.| = a e : a = SALUE = = el ! é © 3 s |S! 51 SNSTÉNES E La Lei — =] = 4 © = a S cs ps £ 5 E LAgo.lo. M.| HEcT.|Q. M.| Q. M.|jours.| Q. i.| Q.m {re Pommes de terse, 220 q.| 3 100 » a Orge 2 » 9,20! » Avoine » >» | » 407,88 9me Pommes de _ terre, 160 q. 12 » » Pelile orge. » |47,40119,90| » Pois. » » » == Avoine. » » » = 326,80 mme Pommes de terre, 180 q. 81 » » - Avoine nue. » 126,41] 6,07] » Avoine nue. » » » : a — Re ———— Zme Pommes de terre, 440 q. 50 > » # Avoine. » 97,74 6,58 »” » Avoine. 1600 a ———— RÉCOLTÉES LES PLUS PRODUCTIVES OUTRE CELLES INDIQUÉES DANS L’ASSOLEMENT4 Récoltes printanières ecrlaines et “Re ; : abondantes ; à l’exception des pois et des fèves. Belle végétation des grami- nées fourragères pour prairies. D RS Mèmes récoltes que dessus, mais moins abondantes. Re Récoltes médioëres, sürlout dans les années sèches; assez de paille, mais grain chétf. Engrais animaux moins efficaces que la cendre , chaux et mé- 397,73 Janges argileux. EE — —— Récolies médiocres d’orge, de ves- ces, pommes de terre et trèfle blanc. Pâture pauvre. ET DE L'EMPLOI DES ENGRAIS. 139 6 6. Quels sont Les animaux qui produisent à moins de frais l’engrais nécessaire dans une exploitation rurale. L'homme qui consacre des capitaux à l’agriculture ne doit pas seulement se proposer de produire ; mais de produire à bon marché , de manière à obtenir l'intérêt le plus élevé de son capital. Pour produire il faut beaucoup d’engrais ; point de production & bon marché avec engrais cher. Il est rare que le cultivateur puisse se procurer tous ceux dont il a besoin, autrement que par le moyen de bêtes nourries dans ses écu- ries ; et, une grande partie de l’année, il est bien à son insu fabricant de fumier dans toute la rigueur du terme. Ses éta- bles sont la fabrique des fumiers ; ses bêtes sont les machines qui doivent les produire ; ses fenils sont les magasins qui ren- ferment les fourrages qui doivent alimenter les machines : le valet d’écurie est le chauffeur de la machine. Ordinairement le cultivateur n’appelle pas ainsi les choses , il à tort ; il mettrait une exactitude plus rigoureuse dans sa fabrication d'engrais. Il y a des machines à fumier de plusieurs espèces ; les unes ne donnent presque que du fumier : les bêtes de trait, chevaux , bœufs qu'on laisse à l'écurie oisifs une partie de l’année , soit pour cause d’intempérie , soit par une vicieuse distribution du travail ; lorsque , par exemple , l’assolement suivi est tel que les travaux sont tous accumulés dans le même temps , soit encore à cause du retour trop fréquent des jours fériés , comme en Savoie. Les autres , outre le fumier, donnent du travail , de la viande , de la laine, dulait, etc. Maintenant il est bien clair que , si l’on suppose une machine qui avec une consommation de fr. 100 de fourrage n'aura donné que 10 voitures de fu- mier et rien de plus, ce fumier reviendra à fr. 10 la voiture ; qu'avec celle qui, à consommation égale de fourrage aura 140 CHOIX D'UN ASSOLEMENT ; DE LA PRODUCTION donné une valeur de fr. 50 en viande , outre les 10 voitures de fumier , ce fumier ne coûtera plus que fr. 50 , c'est-à-dire fr. 5 la voiture ; et qu'enfin avec la machine qui outre le fu- mier et la viande aura encore donné une valeur de fr. 20 en travail , les 10 voitures de fumier ne coûteront plus que fr. 30 c'est-à-dire fr. 3 la voiture. J'extrais de ma comptabilité quelques comptes ; comme preuve de la différence qui peut exister entre les prix de re- vient des fumiers , suivant la machine employée. Le 6 février 1835, J'ai choisi dans mon troupeau pour les engraisser ; 25 moutons de 2 ans, savoir : 15 de petite race Dishley-D ss et 10 grande race Dishley-Suisse; ils ont été séparés en 2 lots , chaque lot pesé à jeun a donné en poids vivant : LOT PETITE RACE, 4,415 liv. (13 têtes). LOT GRANDE RACE, 1,420 liv. (40 têtes). Du 6 février au 2 mars (24 jours) ils ont consomme: équiva-|par 100 équiva-[rar 400 LANT EN| LIVRES LANT EN] LIVRES LIVRES. LIVRES. FOURRA-| PoIDs FOURRA-| POIDS GE SEC. | VIVANT. Luzerne sèche, Betteraves blan- ches, Paille p. litière, GE SEC. | VIVANT. Luzerne sèche, 159 759| 68,07 957| 957| 61,38 Betteraves blan- ches, Paille p. litière, 3,609 7360 2,184| 1,113] 99,82 1,440 |101,40 977| 277| 24,85 560 | 25,35 192,74 194,15 Ainsi , à poids égal, la consommation a été la même pour la grande et la petite race. Il a dté consommé par jour : Les 15 pre- [rar 100 {rar 400 +" he PAR LOT. [PAR TÊTE PAR LOT. [PAR TÊTE miers jours. LIVRES. LIVRES. Luzerne sèche, 29 | 1,95 | 2,60 || Luzerneséche, 55 | 3,50 | 2,46 Betteraves , 104 | 6,93 | 9,32 || Betteraves, 120 |19, 8,45 Les 9 derniers Jours. Luz@rne sèche, 56 | 2,40 | 5,22 || Luzernesèche, 48 | 4,80 | 5,58 Betteraves , 156 | 9,06 | 12,49 || Betteraves, 200 120, 14,08 Chaque tête a reçu par jour un peu moins d’une livre de paille, ET DE L'EMPLOI DES ENGRAIS. 141 Le 2 mars, ces deux lots ont été pesés séparément à jeun et 6nt donné en poids vivant : Lot petite race, viande, liv., 1,234 86 Lot grande race, viande ,liv., 1,505 20 » fumier » 41,965 » » fumier » 2,503 » Ainsi, dans 24 jours, la nourriture consommée a produit : PaRA00L. par 1001. PAR LOT. POIDS PRI- PARLOT. POIDS PRI- MITIF. MITIF. Viande, 119 86 10,74 Viande, 85 20 6 Fumier , 1,965 » 476,23 Fumier, 2,503 » 176 26 J'ai vendu les moutons à raison de f. 0,48 c. la livre , viande nette. Prix de revient du fumier de moutons. A quel prix les deux lots de moutons ont-ils vendu leur fumier ? en d'autres termes, quel est le prix de revient en fa- brique du fumier de moutons petite et grande race ? Celui que les moutons ont dépensé pour le produire , dé- duction faite de celui de la viande : Seule valeur produite en sus du fumier. DOIT. GRANDE RACE. AVOIR, Luzerne sèche, 957àf.3les 100 | 28 71 | Viande d'augmentation , 85,20 Betteraves, 3,600 » 1 » | 36 » à f. 0,48, 40 89 Paillelitière, 360 » 1,50 « 5 40 || Prix net de revient de 2,503 I. Main-d’œuvre, 8 » fumier, 40 15 Intérêts de 24 jours du capital Soit les 400 Jiv:, f. 1,60. de f. 388, 197 Logement, capital, f. 1,000, à 5 0/0 la moitié, 1 66 | 81 04 81 04 DOIT. PETITE RACE, AVOIR. Luzerne sèche, 759àf. 5les 100 | 22 77 || Viande d'augmentation, 419,86 Betteraves, 2,784 » 1 » 97 84 à f. 0,48, 52 52 Paille litière, 277 » 41,50 » 4 45 || Prix net de revient de 1,9651. Main-d'œuvre, 8 « fumier , z 90 Intérêts de 24 jours du capital Soit les 100 liv., f: 0,40 c. , de f. 300, L « Logement , 1 66 65 42 “65 42 É, h 11 142 CHOIX D'UN ASSOLEMENT , DE LA PRODUCTION Prix de revient du fumier de bœufs dans trois circonstances différentes. Avant de présenter le dépouillement de ces trois comptes différents , d’où résultera la connaissance du prix de revient du famier de chacun d'eux, je vais dire sommairement dans quelles circonstances ces différents nourrissages ont été entre- pris et avec quelle espèce et quelle quantité de fourrages. 1° Compte de bœufs nourris, du 10 mars 1835 au 7 septem- bre même année , achetés , partie du 10 au 20 mars après les semailles des montagnes , et partie le 1% juin après les semailles de la plaine , c’est-à-dire au moment où 1ls sont or- dinairement peu chers, et revendus à La fin de juin à la veille des semailles de blé noir; les derniers, le 7 septembre au mo- ment où commencent les semailles d'automne , c’est-à-dire lorsque leur prix est le plus élevé. D’après le dépouillement du livre d’entrée et sortie des bœufs et de leur consommation , ce compte présente 818 jours d'entretien d’un bœuf , savoir : Foin et Betteraves, jours 245 Luzerne verte . . » 461 818 Maïs vert . + . .. .» 112 Le tableau suivant présente les variations dans l'espèce et la quantité de nourriture consommée , le fumier et les heures de travail obtenus. QUANTITÉ CONSOMMA- -ÉPOQUES DE CONSOM- ESPÈCE DE FOURRA- FUMIER HEURES DE ; P. JOUR ET TION MATIOX. GE CONSOMMÉ. À PRODUIT. TRAVAIL. P. TÊTE. TOTALE. Du 10 marsauG mai, { Luzerne sèche, liv. 15 5,615 245 jours d’un 4 Betteraves, » 55 15,700 *: 15,650 bœuf. Paille p.litière, » 5 1,225 Du 6 mai au 9 août f " * n ) Luerneverte, » 150 69,150 & » ee bre Do fée lr € 2766 [ 7200 } 2,655 Du 9 août au 7 sep- £ : Maïs vert » 4150 16,800 ; bre. 449 jour ’ PAST 9 tembre, 142 jours À paille ire, » 8 “D ae d'un bœuf. | ET DE L'EMPLOI DES ENGRAIS. 143 20 Compte de bœufs achetés le 17 août 1835 etrevendus le 9 novembre même année, c’est-à-dire achetés au moment où ils étaient le plus cher, à la veille des semailles de blé d'au- tomne , et revendus lorsque le prix avait considérablement baissé après les semailles terminées * ce compte présente 993 jours d'entretien d'un bœuf , savoir : MAS RErt + © à > Jours. 119 993. Luzerne verte . . . . 214 ÉPOQUES DE CONSOM- ESPÈGE DE FOURRA- ne nd FUMIER HEURES DE MATION. GE CONSOMMÉ. "à Lu Poe PRODUIT. TRAVAIL. Du 17 août au 20 3 1 . $ . . ) Mais vert, liv. 150 416,850 2 octobre, 719 jours { Paille Htibre \ 8 62,52 G73 1,168 d’un bœuf. novembre , 214 jours d’un bœuf. Du 20 octobre au 9 { 324 Luzerne verte, » 150 32,100 175 Paille litière, » 6 1,284 3° Compte debœufs, achetés le 28 novembre 1835, époque de baisse dans les prix, et revendus le 1% février 1836, époque où le prix se relève. Prix d'achat de 9 bœufs du poids moyen de 750 liv. l’un, fr. 1,487. Ce compte présente du 28 novembre au 1% février 65 Jours d'entretien de neuf bœufs , soit 585 jours d'entretien d’un bœuf. Du 28 novembre au 28 décembre , la nourriture de ces bœufs qui travaillaient modérément a consisté en un mélange à parties égales de foin acide et de bonne paille de froment, dans la proportion de 12 Liv. par jour et par tête , et en 1 Je n'ai pas été maître d'échapper à ces fâcheuses circonstances ; j’étais à cette époque (17 août 1835) dans une position toute exceptionnelle, et qui, je crois, ne se présentera plus. L'occasion d’une acquisition très avantageuse s’étant offerte à moi, cette année, j'ai dû en profiter; et cette acquisition nécessitant pour les semailles d'automne un surcroît inattendu de fumier qu'aucun de mes voisins n’était Lenté de me vendre, j'ai dû, pour en fabriquer, acheter au mois d'août, bien qu'ils fussent alors très chers , 45 bœufs que je n’ai pu revendre qu’en novembre , parce que ce n’est qu’à cette époque que j’ai eu La quantité de fumier qui m’était nécessaire. 144 CHOIX D'UN ASSOLEMENT , DE LA PRODUCTION betteraves gelées dans la proportion de 60 liv. par jour et par tête. Les jours où les bœufs travaillaient , le mélange de mauvais foin et paille était remplacé par un poids égal de bon foin pur; 6 liv. de paille litière par tête suflisaient pour tenir l'animal au sec. Pendant cette période de trente jours , les bœufs ont pro- duit 15,680 liv. de fumier et 360 heures de travail ; ce qui ne présente que 5 journées de 8 heures pour chacun des 9 bœufs, et ont consommé : Mélange . . . . 2,700 liv. _ L'OTTENMRENPER 540 >» Betteraves gelées 16,200 >» Palle litière . . 1,620 » Du 28 décembre au 1% février , cessation de travail. Le mélange de foin et paille est remplacé par de la bonne lu- zerne, augmentation chaque semaine de la ration de bette- raves, ainsi que le montre le tableau suivant : É CONSOMMATION ESPÈCE DE FOURRAGE QUANTITÉ P. CONSOMMAT. FUMIER din tn) 28 ; ii CONSOMMÉ. TÈTEET P.JOUR. TOTALE. PRODUIT. Luzerne sèche, liv. 10 50 661 50 Du 28 décembre au 4 janv. {mers » 15 » 4,195 >» | 4,900 Paille litière, » 8 50 555 50 Luzerne sèche, » 19,4%. A0 Du 4 janvier au 14. { Betteraves gelées, » TI » 6,960 » 6,900 Paille litière, 10,215 607 50 + Luzerne sèche, » 15 » 540 » ” Du 44 au 18 janvier. {ue bon.1/2 sel., » 90 » 3,240 » | 3,400 Paille litière , LOUER 216 >» Luzerne sèche, :» 45 50 697 50 Du 418 au 23 janvier. { BonnesbeSblanch., » 92 » 4,440 » 4,250 Paille litière, 118 T 500 EURE à Luzerne sèche, » 19 » 922 “> SALE Dr Belteraves sai » 18 » 4 » Du 23 janvier au 1° février. es à ; 50 Ke 7,000 Paille litière, » 8 » G48 ET DE L'EMPLOI DES ENGRAIS. 145 PRIX DE REVIENT DU FUMIER DE BOEUFS. N°1 DOI" Bœufs. Du 10 mars 1835 au 7 septembre. AVOIR. Luzerne sèc., liv.3,675 af. 3les 100/110[25|| Plus-value à la revente , 479] > Betteraves, »13,100 » 4 » 1137] »|| Heures de travail, 2,653 à 15c Luzerne ver., » 69,150 » {les 150/461| » lheure, 39795 Maïs vert, »16,800 » 1 » |112|] » Paillelitière, » 4,642 » 1501.0/0| 69163 Pansement, Z€ par jour et par tête ,| 57125 Intérêt au 5 0/0 du capital d’achat, | 24/75 Logement, f, 12 par tête, paran, | 2690 Liv. de fumier, 61,950 , ou 51 voitures 1 /2 de 4,200, dont le prix net de revient est|118|83 Soit, les 400 liv. 19c, ouw-la voit. , f. 2,30. 995|78 995|7s | N° 2 Bœufs. Du 17 août 1835 au 9 novembre. Maïs vert, liv.116,850, à f.1 1. 450 | 779] »{] Plus-value à la revente , 101 Luz.verle, » 32,100, » À » 214! »|] Heures de travail, 1,479, à Paille, » 7,516, »1 501.0/0 | 412/75 15° l'heure, 29118 Pansement, 69,501 Liv. de fumier, 84,600, Intérèt du capital des bœufs , 22190 soit 70 voit. 172, sui É Intérêt du logement , 52164 prix net de revient est 90719 Soit, les 100 liv. f. 4,07, ou la voit, , f. 12,88. 12379] 1930|74 Re ee co Lo No 3 Bœufs. Du 28 novembre 1835 au 1% février 1836. BSsaines, liv. 12,078 à f. 1 le 100, [120178 Plus-value à la revente, 576 Bcs gelées, » 29, 505. » 0,50 » |147/52| Heures de travail, 360 , à 15e Luz.sèche, » 1,581 SE HO 45 Pheure , SZ Mélange, » 2,700 » 1,50 » 50]! Livres de fumier, 49,130, Far.deseigle, 204 » » » 17148 ou 35 voil. , dont le prix Paillelitière, 3,771 » 1,50 » 56156 net de revient 00 Intérêt au 5 0/0 du capital (4,487), | 12/42}! Les 100 liv. de fumier présen- Logement à f. 12, partète, paran, | 19/23 tent un bénéfice de f. 0,08c. Pansement, T° par jour et par tête, » Pour balance en bénéfice, 38108 630/»» 6 7. Quels sont les animaux qui, tout en produisant lengrais aux moindres frais pos- sibles , paient le mieux le fourrage consommé. I ne suffit pas que l’agriculteur dans sa fabrication obtienne Le fumier à bon marché : ce qui lui serait toujours facile en assi- 146 CHOIX D'UN ASSOLEMENT , DE LA PRODUCTION gnant au fourrage , qui alimente ses machines , une valeur basse ; il faut , au contraire, puisque sans fourrage il n'a point de fumier à espérer , et qu'il est prouvé que la fécon- dité de son sol s’élèvera d'autant plus qu'il lui fera produire plus de plantes à fourrages , il faut, dis-je , que sa fabrique de fumier lui paie ses fourrages à un prix assez élevé, pour qu'il y ait profit pour lui à en produire une grande quantité , et ici comme pour le fumier , telle machine peut le lui payer à fr. 3 les 100 iv. , et tel autre beaucoup moins. Celle, par exemple , qui avec une consommation de 100 quintaux de fourrage , n'aura produit que 20 voitures de fu- mier (du poids de 100 liv. l'une), valant fr. 3 , c’est-à-dire n'aura donné qu'une valeur de fr. 60 en fumier , celle-là , dis-je , n'aura bien certainement payé le fourrage que fr. 0 60 c. le quintal. Celle qui, outre les fr. 60 de fumier ; aura donné en viande une valeur de fr. 120 aura payé le quintal fr. 1, c. 80 (60 + 120 — 180), et celle enfin qui, outre la viande et le fumier , aura donné une valeur de fr. 120 en travail, aura bien payé le fourrage à fr. 3 le quintal , puis- qu'une consommation de 100 q. aura créé une valeur def. 300. Nous allons reprendre les différents comptes de bœufs et de moutons produits précédemment, pour rechercher à quel prix ces différents animaux m'ont payé le fourrage qu'ils ont consommé. On sait que la somme payée d’une quantité donnée de fourrages se compose des valeurs nettes produites avec ces fourrages. Dans les comptes précités , ces valeurs consistent en viande , fumier et travail. Dans ma comptabilité, l'heure de travail des bœufs est comptée à 15 c. , la voiture de fu- mier de 1,200 liv. à fr. 3 , et celle des moutons à fr. 5, allendu que ce fumier contient moins de parties liquides que cchui des bœufs. La valeur brute de la viande est indiquée par le prix obtenu sur le marehé. ET DE L'EMPLOI DES ENGRAIS. 147 Pour simplifier les calculs sur l'évaluation des fourrages , nous supposerons ceux-ci réduits tous en foin sec de première qualité : 450 liv. Luzerne verte. 300 » Maïs vert. 200 >» Paille. c Ainsi nous } 200 » Mélange foin acide et É. . ‘4 complerons paille. f we lobiiies 250 » Betteraves blanc. saines. | "7 °C: » Betteraves gelées. » Farine de seigle. DOIF*T Sommes payées des fourrages consommées. AVOIR. MouToxs À main-d'œuvre, logement, jiande vendue, liv. 119,86 PETITE intérêt du capital, 10 166 à 48c lalivre, 57 152 race. Somme payée de 2,040 lv. Fumier, liv. 1,965, à f.5 fourrage consommé , 55 104 la voit. de 1,200, 8 |18 Soit, les 100 liv. , f. 2,73. GRANDE À divers (comme dessus), 10 |93|| Livres de viande, 85,20, RACE. Somme payée de 2,577 liv. à 48° la liv., 40 |89 fourrage consommé, 50: 38} Eivres fumier, 2,503, à Soit, Les 100 liv., f. 1,94. f. 5 les 1,200, 10 142 61 |51 61 |51 COMPTE A divers , pe Somme payée de 32,5641. gogurs. [ourrage consommé, No 4. Soit, les 400 liv., f. 2,84. Plus-value à la revente , Heures de travail, 2,653, 55 à 15c l'heure, 597195 51 voit. 1/2 fumier, à f,3 la voit. , No9. A divers, 195\04|| Plus-value à la revente , 101! » Somme payée de 49,841 1. Heures de travail, 4.479, fourrage consommé , 409151 à 15c Pheure, 221185 Soit, les 100 1., f. 0,82, T0 voit. 1/2 fumier, à f. 3 la voit., 244150 534|35|} 534135 No 3. À divers, Z1165[| Plus-value à la revente , 576| » Somme payée de 18,708 1. Heures de travail, 360, fourrage consommé, 663,35 à 45c l'heure, 54! » Soit, les 400 1. , f. 3,54. 35 voit. fumier, à f. 5 la, voitnre , 105! » 135» 78 |: 118 CHOIX D'UN ASSOLEMENT ; DE LA PRODUCTION En récapitulant les résultats des différents comptes que j'ai présentés , on voit que le prix de revient du fumier de moutons et de bœufs est : Moutons petite race , f. 0,40 c. les 100 liv. » grande race, >» 1,60 » Bœufs N°1 ; » 0,19 » D I gi 07 » 2 1 INT __» 0,00 »f.0,08° debénéfice. Et que les fourrages m'ont été payés par : Une valeur commu- ne étant donnée aux panne "is out fumiers produit avec » grande race, » 1,91 Bout CNEULE RES MARGE fourrages : » N°92, » 0,82 F.3les1,2001.pour » LNe 30 HE les bœufs ; F;°5. 165" 1,200 L. pour les moutons. Dans une exploitation conduite avec vigilance , ils’est donc présenté des cas où le fumier coûtait , la voiture de 12 quin- taux , fr. 19 , et d’autres où chaque voiture présentait un : bénéfice de fr. 0, 96; des cas où les fourrages étaient payée! roues sp 02 €t.d'auipést À EME EI US SR 11 est donc vrai qu'on ne saurait mettre trop d'attention dans l'adoption de ses machines à fumier , puisqu'un choix 1rré- fléchi peut entrainer les pertes les plus graves. Reportons-nous un instant au tableau des différents assole- ments indiqués par Kreyssig comme les plus convenables aux différentes classes de terre , et supposons un petit domaine de 50 hectares dont toutes les terres appartiennent à la seconde classe de terres à froment , et paient un prix de ferme de fr. 5,000 soit fr. 100 l’hectare. ET DE L'EMPLOI DES ENGRAIS. 149 L'assolement suivi est de cinq ans. 4 Vesces fumées. 2€ Froment. 3° Trèfle fumé avant d’être rompu, 4° Froment, 5° Orge. Deux cinquièmes du domaine à fumer chaque année de- mandent 916 voitures de fumier de 1,200 liv. l’une ; avec cette fumure on obtient, outre les grains : Foin de trèfle et de vesces , quint. 2,400 Paille 2,560 quint. dont je ne compte que la moitié , soit 3,680 1,280 quint. afin de lui don- ; ner le même prix qu’au foin 1,280 Perte pour le fermier de fr. 8,868 (f. 3,000 de plus que son prix de ferme) , si par sa négligence il n’a vendu son fourrage que fr. 1,50 au lieu de fr. 3 , et si sa voiture de fu- mier lui revient à fr. 6 au lieu de fr. 3. Lorsque le cultivateur est parvenu à obtenir ses fumiers au meilleur marché possible , il faut encore qu'il en fasse un emploi si judicieux , qu’il en obtienne tout l'effet qu'ils peu- vent produire. Or, il peut arriver qu'avec fr. 100 de fumier il n’obtienne qu'une récolte versée ; tandis que , s’il avait mis fr. 50 à augmenter la puissance de son terrain , et fr. 50 seulement en fumier , il aurait eu un beau produit en grains. Fr. 100 de fumier placés dans un assolement bien entendu pourront produire 30 , tandis qu'ils ne donneront que 10 dans un as- solement mal combiné. Il peut encore arriver que le fumier que l’on aura laissé séjourner trop long-temps dans le tas, ait perdu 30 et même 50 °/ lors de son emploi , et que par conséquent ; à cette époque ; la voiture que le cultivateur était parvenu à force 150 CHOIX D'UN ASSOLEMENT ; DE LA PRODUCTION d'intelligence à produire à fr. 3 , lui revienne à fr. 4 et même à fr. 6. 1! peut arriver encore que si, dans sa ferme , il se trouve des terres assez éloignées pour qu'il ne puisse y faire que peu de voyages par jour , ou assez escarpées pour qu'il soit obligé d'atteler un grand nombre de bêtes à sa voiture , et qu'il n'ait pas disposé son assolement de manière à ce qu’à l’aide des récoltes vertes enfouies , de l’état d'herbage prolongé , les fumiers ne reviennent que très rarement dans ses terres cloi- gnées et escarpées ; il arrivera , dis-je , que son fumier chargé de gros frais de transport lui reviendra peut-être conduit dans ces parties de terre à fr. 5 la voiture , et cependant il l'avait produite à fr. 3. L'expérience apprendra peut-être , à la longue ; au culti- vateur instruit ce qu'il y a de mieux à faire ; mais c’est, par dessus tout, la comptabilité qui éclairera sa marche de la manière la plus prompte et la plus sûre. Sans elle , je ne serais arrivé que beaucoup plus tard à reconnaitre que dans Les cir- constances où je me trouve , des bœufs achetés maigres , nourris abondamment pendant le travail , puis vendus en bon état de demi-graisse , ce travail terminé, étaient la ma- chine qui , tout en me payant le plus haut prix de mes four- rages , me produisait le fumier au meilleur marché possible. Avant d’avoir porté le flambeau de la comptabilité dans ma fabrication j'avais grande confiance dans les moutons de grande race , nourris à la bergerie en fourrages verts et racines ; une comptabilité rigoureuse n’a détrompé, et m'a appris que dans les circonstances où je me trouve , les bœufs étaient bien plus avantageux. Point de produc- tions sans engrais. . Point de produc- tions sans en- grais solubles, Point de productions à bon marché , c’est-à-dire qui paient un intérêt suffisant des capi- taux qu’on emploie à cette production. ET DE L'EMPLOI DES ENGRAIS. RÉSUM É. Donc nécessité de cultiver beaucoup de fourrage et de paille, matériaux d'engrais les plus ordinaires. Nécessité d’avoir du bétail pour opérer la conversion de ce fourrage et de cette paille en engrais. Donc nécessité des bons labours et des cultures ameublissantes. Nécessité des bêtes de travail pour opérer éco- nomiquement ces cultures, 4 Si les engrais indis- pensables sont trop chers, 90 Si Pon ne cultive que des plantes qui, em- prunlant toute ou pres- que louteleur nourriture au sol, pour atteindre à un cerlain poids, né- cessilent lapplication dans le sol d’un poids égal d’autres plantes dont la production à consommé aussi un poids de matières orga- niques égal au leur. 30 Si Pon cultive en trop grande proportion les plantes dont le mode de végétation détériore la puissance du sol. Engrais abondants à bon marché, ons labours , Donc nécessilé que les fourrages et pailles consommés par le bé- tail produisent en sus du fumier quelqu'autre valeur : viande, laine, lait ou travail , que lon puisse déduire du prix de revient du fumier ; et conséquemment né- cessilé de choisir pour faire consommer les fourrages, l'espèce de bètes qui crée le plus de ees valeurs, et des valeurs d’un plus haut prix. Donc nécessité pour économiser Pengrais , d’intercaler le plus pos- sible des plantes qui , n’empruntant à la terre qu'une partie de leur nourriture, lui resti- tuent autant et quelque- fois plus que cette par- tie consommée.” Donc nécessité d’in- tercaler les produits qui, semés ou plantés à de larges intervalles, permettent les cultures économiques el multi- pliées qui développent la puissance du sol. et choix bien entendu de récoltes, c’est là toute la science de l’agriculture — (SA x Engrais. Labours, A ssole- ments, Car ha mL * is à . ê mn ÂcéEne vx à “ti 1 . i karaté éd à 7 | | < « re + mue LE Re hit € “Hargë, ET 207 == L Le LE PRET Le \ Lee condnit, | a Vs: É É in _. mn Me à AN e ae x ÿ , ; Le L'IEN . #78 Lé Ag cat | ; “akger |” È Ce . St ire: * L Fpoiffe sr * LETTRES G We NOVIÈRBo Membre correspondant De a Docité soyafe D'Agricnfiure, ee, De Lyon, SUR LA CULTURE DU MURIER ET L'INDUSTRIE DE LA SOIE, DANS LE MIDI DE LA FRANCE, Par M. J. GENSOUL.. Bagnols, 4e juin 1837. Monsieur , Annonay a été la première station de mon exploration dans les contrées moricoles du midi de la France. Quoique l’industrie de la soie soit encore bien jeune dans cette ville , quoique les cultivateurs et éducateurs du pays demandent chaque jour des lecons aux localités regardées comme la terre promise du mürier , cependant j'ai déjà vu quelques planta- tions qui paraissent bien tenues à celui qui ne connait que celles du Bugey, d'une partie du Lyonnais et du Dau- phiné. Il n'y a qu’une quinzaine d'années que la culture du mü- rier a pris son essor à Annonay. À cette époque ; de rares plantations se montraient cà et là ; aujourd’hui l’industrie est devenue populaire , et comme les environs de la ville sont très élevés et jouissent d'un air vif et pur , les éducations réussissent en général très bien , et fournissent 50 kil. de co- cons par once de graine. Les haies et müriers nains se multiplient à l'infini , et sont P , 154 CULTURE DU MURIER d’un produit très avantageux. Les haies sont plantées dans un térrain profond et sablonneux, abondamment fumées, fré- quemment travaillées à la houe, et taillées chaque année après la cueille. Elles fournissent pour les premiers âges de l'éducation une feuille tendre ; hîtive et facile à cueillir. Les personnes pressées d’avoir de la feuille à leur disposition pour alimenter de nouvelles magnaneries , préfèrent ce genre de plantations que l’on peut commencer à récolter dès la déuxième année. La feuille se vend fr. 5 le quintal; la cueille à la charge du propriétaire. Ce mode devrait s’adopter généralement ; car le dégât causé par les personnes qui louent la feuille est effrayant. Pour aller plus vite, on ne craint pas de plier les branches , de les rompre, de les mutiler de toutes manières ; tandis que le propriétaire peüt faire ramasser par des personnes qu'il surveille lui-même , personnes qui n’ont aucun intérêt à aller trop vite, et partant à dévaster l'arbre. Ces soins sont de la plus haute iniportance ; malgré une taille habile ; des cultures fréquentes , vous ne pourrez faire prospérer un arbre auquel on arrache et déchire chaque année une partie de ses bran- ches pendant la cueille. Ceci ne se rapporte qu'aux arbres à haute tige, dont la taille n’est pas annuelle ; car pour les haies et müriers nains; le récépage complet qu'on leur fait subir chaque année cou vre toutes les fautes des cueilleurs. Je ne vous ferai pas la description des arbres à haute tige, ils ne présentent rien de remarquable ; peu sont taillés , et ceux qui le sont ne paraissent pas conduits d'après un système raisonné et expérimenté. Annonay possède plusieurs filaturés montées à la vapeur. Les soies blanches qu’elles fournissent sont en grande répu- tation. Quelques magnaneries salubres vont s'établir sous l'influence uv ET ÎNDUSTRIE DE LA SOIE. 155 des principes qu'y a laissés, l’an dernier, l’'inspecteur-général des magnaneries de France. En quittant cette ville, j'ai pris la route d’Andance, où les müriers m'ont paru beaucoup plus avancés ; à peine si quel- ques boutons commencaient à se montrer sur le plateau élevé qui environne Annonay : à Andance les petites feuilles, déjà développées , avertissaient l’éducateur de faire éclore la graine de vers à soie. Quelques expositions chaudes des bords du Rhône, quel- ques coteaux bien abrités sont garnis de muüriers , qui le cè- dent toutefois à la vigne, maitresse absolue de ces collines tournées vers l'Est et le Midi ; aussi les arbres sont-ils mal soignés et sans culture à côté de la vigne prospère et floris- sante , arrosée qu'elle est par les sueurs continuelles de l’in- dustrieux cultivateur. Les environs de Tournon sont complantés de muüriers mal soignés , plus mal taillés encore. Leur nombre diminue dans la plaine et augmente aux environs de Valence. La Société d'agriculture de cette ville , jalouse de suivre l'impulsion donnée par la Société royale et centrale de Pa- ris , désireuse de contribuer au bien-être du département en propageant les belles méthodes enseignées depuis quelques années par l’habile directeur des bergeries de Sénart, vient de monter deux petits ateliers-modèles, afin de pouvoir s’y livrer à des essais comparatifs. L'un est établi d’après le sys- tèeme Dandolo, sous la direction d’un éducateur de l'endroit; l'autre, disposé suivant les plans de M. d’Arcet pour la venti- lation, et les indications de M. C. Beauvais pour le travail . intérieur , est dirigé par M. Henri Bourdon, élève des ber- geries de Sénart, inspecteur-général des magnaneries de France. Tout promet , sinon un ample succès, du moins une instruction précieuse qui résultera de la comparaison des deux systèmes mis en présence l'un de l’autre , sous des conditions 156 CULTURE DU MURIER de lieux, de température et de nourriture parfaitement égales. J'ai visité cet atelier avec le plus vif intérêt ; M. le direc- teur a eu l’obligeance de me développer ses plans et ses mé- thodes. Son éloquence chaleureuse et entraïnante m'a initié aux belles améliorations introduites depuis quelque temps dans cette industrie. Son zèle ; ses conseils sont à la disposition de tout éducateur , de tout visiteur. On ne saurait trop louer une conduite aussi généreuse et dont le pays ne manquera pas de retirer une grande utilité , soit par la connaissance de procé: dés nouveaux, soit par l’émulation qu'un si noble élan fera naître et entretiendra dans les magnaneries. Chacun attend avec impatience l'ouverture des travaux, et forme des vœux pour leur réussite. | Comme cet atelier est la copie exacte des plans de M. d’Ar- cet que vous avez sous les yeux, je ne vous en ferai pas la description. Quant au travail intérieur, j'aurai occasion d'y revenir en parlant du service des magnaneries du pays. Les plantations se multiplient aux environs de Montéli- mart; en approchant du Saint-Esprit on est frappé du déve- loppement de végétation , de la régularité de la taille, de la bonne culture qu'on commence à découvrir. Je suis arrivé à Bagnols au moment de l’éclosion des vers à soie, qui a eu lieu cette année quinze jours ou trois semaines plus tard que de coutume, à cause d’un printemps froid et pluvieux qui a retardé la végétation du mürier. J’ai été recu à bras ouverts par les bons parents que je possède en cette ville. Aujourd'hui je suis installé en qualité d’ouvrier- élève dans la magnanerie de mon oncle , M. Bruno Gensoul, docteur-médecin. Suivre pas à pas et sans relache l'éducation des vers à soie, prendre part aux soins dont ils sont l’objet, noter chaque jour les observations qu'ils peuvent me fournir , consulter les ET INDUSTRIE DE LA SOIE. 157 éducate:rs du pays, comparer leurs méthodes et leurs résul- tats, et chercher à me faire une opinion aü milieu de cette divergence d'idées et de moyens ; mais surtout, voir et ap- prendre la culture du mürier , questionner les pépiniéristes , partager les travaux du tailleur d'arbre, et, la serpe en main, chercher à mettre en pratique ses conseils et à limiter, afin de me rendre compte d'une opération qui, à noùs habitants du Nord, nous parait si difficile et si délicate : telle est mon occupation depuis que je suis à Bagnols ; telle sera la seule à laquelle je consacrerai les instants que je dois passer dans cé Pays: Bagnols, 20 juin 1857: MonxsSIEUR ; Lorsqu'on voit un arbre qu'une main habile et exercée à dirigé , un arbre vigoureux , au feuillage épais et luisant , aux branches fortes et bien disposées , aux bifurcations commodes pour la cueille et le service, un arbre enfin au tronc lisse ; que pas un atome de mousse ne vient souiller ; on se tait d’ad- miration, on contemple et l'on s'étonne que tous les autres arbres ne lui ressemblent pas; car rien n'est si beau , si gra- cieux : cette symétrie, celle tournure simple et dégagée pa- raissent faciles à saisir, faciles à imiter ; et pourtant ces ar- bres sont rares et ne se rencontrent que dans de bons ter- rains , chez des cultivateurs intelligents et industricux. Je vais vous décrire d’une manière succincte les soins qu'on donne au mürier et les travaux qu'il exige. 3e le ferai rapi- dement ; car je regarde comme très difficile de transmettre de telles notes par écrit, et se former, par ce moyen, une idée exacte de la culture de cet arbre. En agriculture plus que partout ailleurs , il faut parler aux yeux; et ce n'est que LAS À 158 CULTURE DU MURIER depuis que je suis sur les lieux que je comprends Les deserip- tions souvent plus théoriques que pratiques que nous donnent certains auteurs. Ainsi, ce que je vais vous en dire ne sera que pour vous donner à comparer le point où en est arrivé cette culture, à celle où elle est actuellement dans le Bugey. _ On peut appeler Bagnols la pépinière des pépinières. Tous les pays des environs en sont tributaires , et, chaque année, cette ville exporte pour des sommes considérables, soit dans les autres départements , soit à l'étranger. Un sol profond et de bonne nature, des eaux abondantes, une longue habitude et une position centrale , telles sont les principales causes du développement extraordinaire que cette industrie à pris de- puis quelques années. Sur une terre abondamment fumée et préparée en petits ados , on sème en avril la graine de mürier, par raies espa- cées de 16 centimètres les unes des autres. Les irrigations sont aussi fréquentes que possibles pendant les fortes chaleurs. Favorisée par un terrain riche et souvent biné, par une hu- midité sans cesse entretenue, combinée avec la chaleur brü- lante du soleil, la pourrette pousse dès la première année à la hauteur de plusieurs centimètres. La deuxième année, on arrache les plants les plus vigou- reux pour les transplanter en bon terrain à 2 pieds dans un sens les uns des autres et 3 dans l’autre. Ces plants étant fré- quemment binés et même arrosés , seront, au printemps sui- vant, greffés en écusson, au pied, aussi rez-terre que pos- sible. Cette méthode de grefler au pied est réprouvée par-des agriculteurs distingués , qui assignent une durée moins lon- gue à l'arbre, que si son tronc restait sauvage par une grefñle en tête. Et cependant toutes les plantations se font avec ces sujets ET INDUSTRIE DE LA SOIF. 159 sreffés rez-terre , soit en écusson , soit en sifflet ou chalurieau., tant l'on est pressé de jouir et d'obtenir un résultat apparent. D'ailleurs beaucoup de planteurs nient la grande différence que l’on veut faire valoir entre ces deux méthodes , et ne sau- raient à laquelle donner la préférence. Dans ce cas, on sé laisse entrainer par l'usage du pays. L'arbre greflé rez-terre pousse une seule Uige À l'endroit de la greffe. Cette tige forme bientôt une baguette lisse ; droite, élancée , sur laquelle on détruit, au moment de leur sortie ; toutes les petites branches , en ayant soin de ne pas enlevei la feuille dans l’aisselle de laquelle cette branche avait pris naissance. Un an après la greffe, on arrête l'arbre à la hauteur de 5 pieds à 5 pieds 1/2, hauteur la plus généralement adop: tée. Cet arbre restera encore 2 ans en pépinière pour se fortifier , et sera ensuite propre à la replantation à demeure: Si l’on veut greffer en tête, on coupe la tige de Parbre rez- terre à la deuxième année, afin que le plant forme une tigé d’une seule venue et atteigne toute sa hauteur la même année: La tige obtenue en 2 ans n'est pas droite, et forme un coude très prononcé à la reprise de la: deuxième année. Ayant arrêté l'arbre à une hauteur de 5 pieds, on favorise , en dé- truisant successivement les superflues, la sortie de 3 bran: ches sur lesquelles on placcra les greffes 2 ans après. Me voici arrivé à l'opération la plus iniportante, opération de laquelle va dépendre en quelque sorte l'avenir de l'arbre. Je veux parler de la plantation à déméure. Les soins qu'exige ce travail sont très faciles, et cependant je les ai réncontrés bien rarement chez les cultivateurs du Bugey. Aussi la plu- part de leurs plantations, par leur air chétif et Janguissant , par leurs poussées faibles et rares, semblent reprocher chaque jour au cultivateur l'avarice de ses soins. Et il ne faut pas croire que des travaux ultérieurs puissent corriger une plan- tation vicieuse; non. l'arbre qui a souffert se rappellera 166 CULTURE DU MURIER toujours l'état maladif par lequel il a été obligé de passer. Des trous de G pieds de large sur 2 pieds de profondeur , faits autant que possible avant l'hiver , et espacés les uns des autres de 24 à 30 pieds suivant le terrain ; au mois de mars, arracher avec soin le plant de la pépinière , le placer bien perpendiculairement dans le trou , en disposer horizontale- ment les racftes , les couvrir de terre douce et bien émiettée, ne point laisser de vide, répandre sur cette terre un peu de fumier , terreaux , retaille de cuir ou cornaille , achever de remplir le trou avec de la bonne terre végétale , la seule que l'on devra employer, autant que faire se pourra , assujettir l'arbre au moyen d’un tuteur, telles sont la principale ma- nière et les recommandations qu'enseigne une bonne pratique , que renferme tout livre de culture , et qui sont à la portée de tout le monde. Au moment de la plantation ; on a dù couper toutes les branches qui forment la tête de l'arbre. À Lyon , on récèpe seulement ces branches à la longueur de 3 pouces, pour profiter de celles qui , déjà bien disposées, doivent former la charpente de l'arbre ; mais ici on coupe tout-à-fait contre la tige, dont l'extrémité ne forme plus qu'une tête ronde. Ce mode m'a d’abord surpris ; j'étais étonné qu’on se permit de faire d’aussi fortes blessures qui , selon moi , ne devaient avoir lieu qu'au préjudice de l'arbre. Mais on m'a fait observer que les nouvelles pousses n'avaient jamais lieu sur les quelques doigts de branches qu'on pouvait avoir laissés , mais bien contre le tronc , à la naissance de ces branches dont les ex- trémités périssaient, et ne pouvaient se couper facilement , entourées qu'elles sont des nouvelles tiges qui gènent la mar- che de l'instrument.’ Il est, d’ailleurs , impossible d'opérer alors la taille de ces branches assez près du tronc, pour qu'elles ne laissent pas de traces. Tandis qu'en coupant au moment de la plantation , de nou- ET INDUSTRIE DE LA SOIE. 161 velles branches, poussant de l'écorce qui reste à l'extrémité du tronc , ont bien vite cicatrisé les plaies , et n'étant pas génées suivent une bonne direction. Ces cicatrices sont si complètes que, 2 ans après, la peau est nette et lisse. Après la plantation, les arbres ont besoin d'être souvent visités. Des pousses nombreuses ne tardent pas à garnir l'ex- trémité de l'arbre ; un cultivateur soigneux supprimera suc- cessivement , et non à la fois, celles qui lui paraïîtront inutiles, n'en laissant subsister que 3 ou 4 des plus vigoureuses et des mieux placées. Ici encore divergence d'opinions parmi les agriculteurs. Les uns ne conservent que 2 branches , les autres ne crai- gnent d'en laisser 3 ou 4. Les premiers prétendent qu’au point de réunion des 4 branches , il y a une espèce de creux où s'amassent les eaux pluviales , qui pourrissent le tronc , forment un puits, et amènent la perte de l'arbre ; les seconds nient la généralité que l’on veut donner à cet accident, qui à la vérité est très rare, et reprochent aux premiers de ne pouvoir facilement arrondir la tête de l'arbre avec 2 branches, tandis qu'avec 3 ou 4 rien n’est plus simple. Avec 2 branches le poids de l'arbre se trouvant partagé en. deux parties ; un coup de vent ou un poids trop lou à l’une des extrémités fait fendre le tronc par le milieu ; l'arbre en meurt, ou tout au moins dès qu'on s'aperçoit d'une légère fissure , on doit soutenir le tronc par un bon collier en fer, qui ne permet pas aux parties de se séparer. Cet accident est plus fréquent qu’on ne serait porté à le croire. Je regarde la taille du mürier comme une opération que l'on ne peut pas apprendre dans les livres, et qui pourtant ne présente aucune difficulté sérieuse, lorsqu'on la voit pratiquer. La théorie est bien simple ; mais comme les branches ne sont | pas toujours symétriquement divisées comme l'annonce le livre ,; comme chaque arbre a sa forme qui lui est propre, € & 162 CULTURE DU MURIER n'est que par l'habitude et l'exercice qu'on peut acquérir ce coup-d'œil juste et sûr avec lequel on donne à l'arbre une tournure gracieuse ; arrondie , présentant toutes les facilités possibles pour la cueille , et en même temps favorisant la plus grande production de feuilles. Consultez-vous un tailleur sur les préceptes qui le guident dans son travail, voici quelle sera sa réponse : | Tailler tous les 2 ou 3 ans après la cueille, ravalant les branches depuis 1 pied jusqu'à 4 pouces suivant la vigueur de l'arbre, le dégarnissant des jets intérieurs et extérieurs, et conservant ceux qui se présentent sur les côtés , de manière à former le gobelet ; ne plus toucher l'arbre les 2 années suivantes , quelque direction que prennent les pousses : car tout ce qu'on retranchera sera autant de perdu pour la quan- té de feuilles qu’il doit produire. Que vous importe une parfaite symétrie , si pour l'obtenir vous devez en sacrifier le produit ? Qu’apprendra-t-on avec de tels préceptes ? rien, je le pense; et cependant si vous les voyez mettre à exécution , vous en reconnaitrez l'exactitude. La théorie sera bientôt à votre portée; quant à la pratique , elle demande du temps , de la patience et une certaine adresse. Si vous voulez étudier la taille dans les livres, ouvrez les excellents traités de Verry , M. Bonafous et autres ; si vous voulez apprendre vite et bien , prenez une serpe , suivez et imitez un bon tailleur. Quelque défaveur que certains auteurs aient cherché à jeter sur la taille , je la conscillerai ; car je suis porté à croire qu'elle seule peut fournir des müriers riches en feuilles ct faciles à cueillir. Voici comment s'exprime un agronome dis- . tingué , au sujet de la taille : « Plusieurs agriculteurs sont dans l'erreur, lorsqu'ils as- surent que la manière de tailler l'arbre nuit à son existence. ET INDUSTRIE DE LA SOIE. 165 La taille mal entendue ne nuit qu’à la vigueur deses rameaux, à la beauté de sa forme et au brillant vernis de son feuillage ; mais elle ne fait jamais périr l'arbre. Tout dépend du terrain sur lequelil est planté ; si ce terrain est maigre et caillouteux , _quels que soient les soins qu’on apporte et la manière dont on le taille , l'arbre végètera toujours. Lorsqu'il y a fond de terre , il devient superbe , immense , alors la taille est indis- pensable ; en émondant le mürier , il devient beau, vert et rond comme un oranger. ce Dans les pays où le mürier n’est pas taillé , il s'élève en quenouille, son bois devient épineux à force d’être noueux ; et si le mürier était sauvage , il serait impossible de ramasser. la feuille devenue semblable à celle des buissons. » Et voilà , en général, le point où en sont arrivés les arbres du Bugey. Puissent le temps et l'expérience apprendre à ces. cultivateurs à quitter leur indifférence , et à venir s’instruire dans un pays plus avancé que le leur ! - Il est encore un point essentiel et que l'on néglige toujours. La taille ne pourrait régénérer les arbres, si l’on n’amé- liore pas le système de culture. Que peuvent faire des müriers plantés dans les haies, au milieu de ronces et d’épines , dé- vorés par des plantes parasites ? Pauvres muüriers , qui ne connaissent pas le fer de Ia bèche, pas même le plus mauvais soc de charrue , si ce n’est pour être écorchés , maltraités , souvent déracinés, s'ils ont le malheur de se rencontrer sur son passage ! Voulant améliorer un semblable système , quelques culti- vateurs du Bugey plantent leurs mûriers dans leurs hautins, pour que Îa culture que l’on donne ordinairement à ces der- niers puisse leur profiter. Mais les racines de la vigne sont bien plus gourmandes, plus voraces que celles du mûrier , qui est bientôt enveloppé et tellement serré par ses voisins , qu'il ne trouve plus qu’une terre privée de sucs. Ajoutez à cela les ré- 164 CULTURE DU MURIER coltes que l’on vient demander à la terre qui entoure son tronc , terre où l’on ne craint pas de cultiver des céréales et mème des plantes plus épuisantes , et vous me direz si un tel arbre peut prospérer. Placez dans la même condition un ar- buste plus délicat, une plante quelconque , vous les verrez bientôt périr , étouflés par les racines qui les environnent ; et vous voulez que le mürier résiste ! Oui , il résistera , c’est-à-dire qu'il ne périra pas sous le coup que lui porte votre main ambitieuse ; mais il végètera, il languira ; et au bout de 15 ans vous aurez des arbres qui vous rapporteront 25 liv. de feuilles. Je vais vous citer un exemple bien frappant , -qui montre l'influence pernicieuse des récoltes qu’on obtient au pied de l'arbre; influence que l’on peut encore se dissimuler , lors- qu'on n'a pas de point de comparaison , mais qui ressort d'elle-même dans la circonstance présente : Dans une terre de 200 pas de longueur , d’une nature par- faitement homogène , on planta une bordure de müriers nains, qui prospérèrent et suivirent une marche régulière jusqu'à leur quatrième année , c’est-à-dire que d’un bout à l'autre de la ligne , ils étaient tous égaux et présentaient une superbe vé- gétation. La cinquième année , le champ fut ensemencé en blé : dans la première moitié de la ligne , on laissa contre les muüriers un espace de terre de 6 pieds environ qui ne fut pas semé ; tandis que , pour l’autre moitié, on répandit le grain contre les arbres. La première partie recut 3 binages dans l’année , la seconde n’en recut aucun ; car il répugnait - au cultivateur de détruire la récoite qui poussait au pied de ses arbres. J'ai vu cette ligne de müriers pendant l’année qui a suivi l'opération que je viens de citer. Ceux de la première portion qui avaient recu les binages nécessaires avaient poussé des jets de 6 à $ picds ce longueur; ces arbres étaient forts et vigou- ET INDUSTRIE DE LA SOIE. 165 reux. Ceux de la seconde partie avaient des jets de 1 pied à 18 pouces , faibles et languissants ; vous auriez donné à ces arbres 3 ans de moins qu'à ceux de la première partie. Croyez- vous que cette différence de végétation puisse compenser la récolte que l'on aura perdu dans une bande de 6 pieds de terre abandonnés à la subsistance de ces arbres ? Croyez- vous que le cultivateur n'aura pas été payé au décuple des soins qu'il a donnés à la première portion de müriers ? Quant au propriétaire, il a trouvé l'expérience concluante; il aime mieux abandonner 6 pieds de céréales et avoir de beaux arbres. J'ai vu un autre champ complanté en muüriers à haute tige. Dans une partie du champ ; les arbres pouvaient avoir 1 LR" 16 ans ; dans l’autre, ils n’en avaient que 8. Les premiers , plantés par des fermiers avec toute l'insouciance et lavarice qui caractérisent ces gens-là , étant mal travaillés et mal en- tretenus , poussèrent > parce que le murier a encore assez de vigueur pour braver la main barbare qui en abuse ; mais ils n'eurent Jamais une belle végétation. Les autres mûriers , plantés 8 ans après , recurent tous les soins que prodigue ordinairement un propriétaire industrieux et qui travaille pour l'avenir. Ces arbres , au moment où Je les vis, avaient déjà dépassé en grosseur les arbres les plus vieux qui pourtant , depuis quelques années ; avaient recu de fréquentes cultures et tous les soins nécessaires ; et celte supériorité des derniers plantés deviendra ; chaque année , plus frappante. Le muürier n’est donc pas ingrat ; et si jamais un arbre à récompensé un cultivateur de ses sueurs et de ses peines , je crois que le muürier peut être cité un des premiers. Ainsi donc si vous voulez avoir de beaux müriers ; appli- quez-leur les mêmes principes qui vous guident dans une culture de betteraves ou autres. Pour ces plantes vous fumez, 166 CULTURE DU MURIER binez , vous cherchez à avoir toujours un terrain frais, meuble ; bien pulvérisé , qui puisse braver les ardeurs de la canicule , et profiter de la moindre rosée ; vous détruisez surtout toute mauvaise herbe, toute plante parasite : car vous savez que cette plante ne croitrait qu'en enlevant des sucs nécessaires à vos récoltes. Eh bien ! appliquez ces mêmes principes à la culture du mürier , et vous n’aurez qu'à vous en féliciter. Ces soins , quelque minutieux qu'ils paraissent , sont donnés aux müriers de ce pays. S'ils sont plantés en bordure ; on abandonne à l'arbre un sillon de 12 pieds de large , où l’on ne prend aucune récolte , mais que l’on travaille quatre fois par an , soit à la bèche , soit à la charrue. Si un champ est entièrement complanté , toute la terre est abandonnée aux müriers , et celle terre est toujours tenue fraiche et bien tra- vaillée. Nulle part je n’ai vu des arbres plantés dans les haies ou dans les fossés ; mais aussi nulle part on ne voit des arbres semblables à ceux du Bugey, du Lyonnais et du Dau- phiné. Je ne dois pas oublier de vous parler des haies et muüriers nains, industrie nouvelle, création des propriétairrs pressés de jouir et désireux d'alimenter leurs vastes ateliers ; tandis que le mürier à haute tige doit être respecté jusqu’à sa sixième année après la plantation, et malheureusement quelques personnes ne se font pas scrupule d’en récolter la feuille dès sa troisième année ; tandis que cet arbre n’est en plein rap- port qu'à sa douzième et même quinzième année , les haies fournissent un produit abondant dès la deuxième ou troisième année de leur existence. Leur feuille plus hative, plus facile à cueillir et presque toujours sauvage ; est destinée au com- mencement de l'éducation. Pour former ces haies ; on ouvre un fossé de 3 picds de large sur 18 pouces de profondeur , on y plante de la belle ET INDUSTRIE DE LA SOIE. 167 pourrette de 2 ans, dont on recouvre les racines avec de la bonne terre végétale , à laquelle on joint un peu d'engrais si on le peut. Les pieds de pourrette seront à 18 pouces ou 2 pieds les uns des autres , et les lignes des haies, si on leur consacre un champ entier , seront à la distance de 6 à 8 pieds , afin de passer facilement entre deux pour les cultiver. La conduite de ces haies est très facile : en plantant la pourrette , on en coupe la tige à # pouces au-dessus de terre, Quelques cultivateurs laissent pousser toutes les tiges qui ne tarderont pas à naître du tronc de la plante ; quelques-uns n’en conservent que deux des plus vigoureuses, d’autres enfin se contentent d’une seule. Quelle est la meilleure de ces mé- thodes ? Je crois que la quantité de tiges ne peut pas nuire dans une haie, et alors pourquoi ne pas tout laisser ? L'année de la plantation et les années suivantes ; on donnera de fré- quentes cultures à la houe ; on récoltera à la deuxième année, et l'on taillera rez-terre aussitôt après la cueille. Cetie taille, effectuée après la cueille qui a toujours lieu de très bonne heure , ne nuira pas à l’arbre , qui aura le temps de faire de vigaureuses poussées avant l'hiver. Ccite taille annuelle est regardée comme nécessaire , parce que le müricr sauvage forme hientôt buisson, devient difficile à cueillir , et ensuite pour tenir ces arbres aussi près de terre que possible, afin d’avoir une feuille très précoce, avantage qui diminue à mesure que l'arbre s'élève. Je recommanderai surtout de ne pas négliger de fréquents binages , et une fumure répétée tous les 4 ou 5 ans , si l’on veut obtenir tout le produit pos- sible de sa plantation. Je ne sais si la feuille des haies pourrait s'employer pen- dant toute l'éducation. Quelques personnes prétendent qu'elle est trop aqueuse , trop tendre , qu’elle n’a pas les mêmes propriétés que celle venue sur des arbres à haute tige. Cela est possible pour les haics cultivées dans des bas fonds ; des 4 168 CULTURE DU MURIER terrains gras et humides ; mais dans un sol léger et sablon- neux, dans un coteau soleillé et chaud , la feuille qu’elles produiront devra être fine , substantielle , et présenter les mêmes caractères que celle des meilleurs arbres à haute tige. Ce système de haies, employé dans des expositions conve- nables, sera d’un avantage immense pour les départements où l'on veut introduire l’industrie séricicele. Il offre une grande économie dans les capitaux consacrés à une plantation ; les essais peuvent être prompts soit pour la culture, soit pour l'éducation ; la feuille sera toujours sauvage , si on le désire , et partant bien préférable à cette grosse feuille épaisse et forte, recherchée par les pépiniéristes comme plus flatteuse à Pœil, mais redoutable à l’éducateur comme peu propre à assurer aux vers une bonne constitution. | Pourquoi ce système n'est-il pas plus répandu ? Pourquoi , malgré des raisons aussi péremptoires , donne-t-on encore la préférence aux muüriers à haute tige ? Je ne saurais l'expliquer que par le désir qu'un père de famille a de travailler pour l'avenir, de laisser un riche patrimoine à ses enfants : car on n'assigne pas une longue durée aux haïes ; cependant j'en ai visité qui pouvaient avoir 25 ans et qui étaient bien vigou- reuses. Ce qui détruit le plus vite ces haïes , c’est la contagion que laisse dans le terrain un plant mort. Non seulement il infeste la place où il périt, mais il nuit encore à ses voisins qui ne tarderont pas à succomber , si une forte tranchée ne vient arrêter le mal. Les müriers nains ne diffèrent des haies que parce qu'on ne leur laisse qu'une seule tige d'une longueur moyenne de 1 à 2 pieds , qui forme tronc , et parce que ces arbres sont assujettis à une taille un peu analogue à celle des müriers haute tige. Quelquefois ils sont taillés tous les ans, mais le plus ordi- ET INDUSTRIE DE LA SOIE. 169 farement tous les deux ans. La tête est formée par 3 ou 4 branches qui se bifurquent eñ autant d'autres, mais que l’on récèpe très court à chaque taille pour ne pas donner trop d’évasement au sommet. Ces arbres plantés à 6 ou 8 pieds les uns des autres dans un sens, et à 12 dans l’autre , soit pour en faciliter la culture , soit pour leur permettre un certain développement , sont presque toujours greflés et pro- viennent des plants de pépinières dont la bagueite n'est pas assez forte au bout de trois ans pour former un arbre à haute tige , et dont cependant on est bien aise de se débarrasser , parce que les arbres qui vieillissent en pépinière dégénèrent bien vite. Plus on les tiendra courts de tronc et rapprochés de terre, plus leur poussée sera précoce , mais aussi plus ils craindront la gelée. Cet inconvénient force, dans plusieurs localités, de les élever plus que leur nature ne l'exige. Le produit de ces arbres est considérable ; 1is tiennent le milieu entre les haies et les muüriers haute tige ; un peu moins précoces que les premières , ils le sont infiniment plus que ces derniers , ct sont en plein rapport après 4 ou 5 ans de plantation. Leur culture est très facile, et leur taille surtout ne pré- sente pas les mêmes diflicultés que les grands müriers, puis- que certains cultivateurs les taillent en tétard ou tête de saule ; sans que cela paraisse nuire à leur végétation. Bagnols, 4er juillet 1857, Moxstéur , Les éducations de tout le Midi en général ont été contrariées par une température très variable , passant du printemps le plus froid à l'été le plus chaud. Jusqu'au 20 mai, des pluies continuelles avaient arrêté la végétation des arbres ; quelques 170 CULTURE DU MURIER gelées tardives avaient détruit, dans certaines localités , Les bourgeons trop précoces qu'un jour ou deux de soleil avaient fait naître ; puis le milieu de juin est venu nous apporter des chaleurs menacant de tout faire périr dans les chambrées ; aussi l’éducateur a été soumis à de terribles tribulations , ct jusqu'à la montée des vers ; on a eu à craindre de perdre en quelques heures le fruit de ses travaux. On a cru, un moment, qu'une invention nouvelle due à un savant distingué permettrait de braver avec certitude et succès les chances atmosphériques auxquelles sont soumises les magnaneries actuelles , et améliorerait les résultats obtenus jusqu’à ce jour. On a fait courir des pro- grammes d’éducations rendues infaillibles et certames ; on a dit qu'au moyen de procédés très simples, on ne pouvait obtenir moins de 130 à 150 liv. de cocons par 20 quintaux de feuilles. Quant à ce résultat, je me permettrai de faire une ob- servation : les bonnes éducations du pays donnent 100 à 110 liv. de cocons pour 16 quintaux de feuilles; or, si 16 quintaux donnent 110 Liv. cocons, 20 quintaux en &on- neront 137; et nous voilà, en comptant comme M. lin- specteur général des magnaneries de France, arrivé à un taux qui laisse peu à désirer. Ensuite ce système, quelque simple qu'il paraïsse au premier coup-d’œil, n'est pas à la portée de tous les édu- cateurs ; ici une écurie, un hangar, un grenier, qui le reste de Fannée est consacré aux fourrages, sert d’atelier, sans autre dépense qu'un poêle à chaque coim de l’appartement, etquelques mauvaises cannisses de roseaux dans le milieu; le nouveau système demande des constructions spéciales, des appartements bien fermés , bien disposés, au-dessus des moyens de beaucoup de gens. Je ne conteste pas l'avantage du service intérieur, des ET INDUSTRIE DE LA SOIE. 171 soins minuticux, des améliorations apportées dans les ma- gnaneries-modèles ; mais on suppose une main-d'œuvre abondante, on ne tient pas compte de la rareté et de la cherté des bras dans cette saison de l’année. _ Et puis encore, que nous a-t-on montré pour que nous nous précipitions au-devant d'un système dont nous ne con- naissons la bonté que par les belles phrases des inspecteurs séricicoles ? Nous citera-t-on l'éducation de M. de Balincourt près la Palud , où la moitié des vers à soie a été jetée par la fenétre, étouffés, asphyxiés qu'ils ont été dans un appartement muni d'un puissant système de ventilation, qui devait fouetter continuellement l'atmosphère intérieure, et la renouveler pour le plus grand bien-être des insectes qui y étaient exposés ? La déconfiture de cet atelier est arrivée d’une manière si bizarre, que je ne puis m'empêcher de vous la raconter. Lorsque je suis allé le visiter, une partie des vers provenant de la grainie Sina montait à la bruyère ; quelques-uns avaient déjà filé un cocon d’une blancheur éblouissante. Cette partie de l'atelier offrait vraiment un beau coup-d'æil par la dis- position simple et gracieuse de la bruyère, par la propreté ct la régularité des cannisses. Une autre partie de vers, pro- venant de la graine tirée d’un des meilleurs ateliers du pays, ne devait monter que quelques jours après. Ces vers, à la quatrième mue, paraissaient très jolis. La température extérieure était brülante ce jour-là ; mais pourtant un léger vent la rendait supportable. La tempéra- ture intérieure , quoique moins élevée de 1 ou 2 degrés que l'extérieure ; était étouffante et très pénible à la respiration. Nous en fimes l'observation au directeur, qui nous répondit en nous montrant le thermomètre qui n'était qu'au 21° degré, et le ventilateur qui, depuis le matin, n'avait pas cessé de 172 CULTURE DU MURIER marcher. Nous émimes l'opinion qe dans la circonstarice présente son effet était probablement nul, et que l'ouverture de quelques soupiraux, sans faire descendre la température , renouvellerait l'air et le rendrait plus sain; on nous répondit encore que le système devant être suivi à la lettre , on ne pou- vait y contrevenir d'une manière aussi étfange, et que si la ven- tilation avait été jusqu'alors suffisante à Paris, elle devrait l'être aux Barinques, quoique la latitude ne füt plus la même. Nous nous retirimes un peu étonnés que ; pour l'honneur du système, on préférat s'asphyxier que de descendre à une pratique bien simple ; bien usuelle ; dont l'opportunité i'é- chappait au gros bon sens des ouvriers. Aussi qu'en est-il résulté ? À quelques jours de là , tout était en émoi dans la chambrée. Les ordres rapides et multipliés ne pouvaient s'exécuter assez vite au gré du directeur. Les veïs, courant sur le bord des cannisses , semblaient annoncer un besoin pressant de monter à la bruyère que l'on ne pouvait dresser assez promptement. Tout était dans la joie ; car, depuis quelques jours , la faiblesse ct la langueur des vers avaient été d’un mauvais augure : leur reveil , leur ardeur venaient dissiper toute crainte: Au mile de ce joyeux empressement arrive un bon ct simple éducateur du pays, homme qu'une longue pratique avait rendu expert, et doué d’un conp-d'æil sûr et prompt. La curiosité seule l'avait amené dans ce lieu , et l'excita à demander la cause d'un pareil tumulte. On lui apprit que les vers en étaient à la montée et qu'il n’y avait pas de temps à perdre. « Mais, dit aussitôt notre éducateur, vos vers sont perdus, entièrement perdus ; car on étoufle ici : ouvrez portes ct fe- nètres , ouvrez tout ; ces vers aux longues pattes étiques, à la course rapide, ces vers cherchent à respirer , ils sont harpians (nom consacré dans le pays pour désigner cette maladie). » ET INDUSTRIE DE LA SOIE. 173 On ne put croire à de si étranges paroles ; mais à la fin la vérité fut si évidente, qu'il fallut se rendre. On ouvrit , on aéra, mais trop tard ; pas un ver ne put être sauvé. Le directeur, pour s'excuser , a prétendu qu'on ne l'avait pas averti que le pays fût soumis à d'aussi fortes toufles , comme si ces toufles avaient empêché la réussite de ses voisins. La seule bonne éducation que l’on peut nous citer jusqu'à présent est celle des bergeries de Sénart ; mais comme l’on n'opère que sur 8 onces, et que dans presque tout local 8 onces doivent bien réussir , nous ne saurions préjuger ce que pourrait être la ventilation dans un atelier de 25 onces. Vous voyez donc bien que ces programmes d'éducations rendues infaillibles et certaines ne sont qu'une dérision; qu'en agriculture plus que partout ailleurs il ne suflit pas de jeter de la poudre aux yeux, mais qu'il faut prouver par des faits palpables , évidents , incontestés et incontestables , que le plus intelligent saisit , que le plus ignare est obligé d'adopter. Pourquoi vouloir sous un beau climat, sous un ciel pur , renfermer ces insectes si hermétiquement qu'ils ne reçoivent qu'une atmosphère que le génie du novateur veut saisir et plier à sa volonté, tandis que, chez son voisin, ils respirent un air moins savant, il est vrai, mais pur, mais approprié à leur besoin? Pourquoi, en un mot, vouloir être exclusif , et se croire à Paris tandis qu'Avignon vous touche ? Bien loin de repousser un système aussi séduisant que celui de la ventilation , j'en désire ardemment la réussite ; mais pour cela je ferai appel aux talents et à la pratique des édu- cateurs zélés , afin que leurs essais comparatifs nous en prou- vent la.supériorité, et nous apprennent à le modifier suivant les circonstances de température et de climat. Les magnaneries du Midi sont toujours établies dans un local très aéré, couvert simplement en tuiles sèches ; sans 1 PAPE va 174 CULTURE DU MURIER plancher , ayant des fenêtres au Nord et au Levant, qui sont presque toujours ouvertes pendant la forte chaleur du milieu du jour. La propreté et un air pur et sain doivent toujours régner dans un atelier; ces conditions , n'étant pas toujours remplies , amènent souvent des maladies et des mortalités funestes. Les délitements ne sont peut-être pas assez fréquents ; mais les bras sont si rares parfois, qu’on a à peine le temps de cueillir la feuille et de la distribuer aux vers. Ces délitements sont longs , pénibles et mème malpropres , d’après la méthode du pays. Les filets sont donc une belle et ingénieuse amélio- ration ; ils simplifieront, abrégeront le service, permettront de répéter l'opération du délitement plus fréquemment , condition des plus essentielles surtout dans les derniers âges. Ils seront également un puissant remède contre la muscardine si, comme on le dit, elle n’est pas épizootique , mais sim- plement contagieuse par voie de contactetd’inoculation. De fréquents délitements , laissant sur la litière les vers morts ou malades, enlèveront ceux dont l’état sanitaire sera satisfai- sant , et pourront délivrer d’un fléau qui, une fois admis dans une chambrée , y cause les plus grands ravages et quel- quefois la perte entière de l’éducation. Ces filets ont le mé- rite de n'être pas très coûteux , et de pouvoir s'adapter sans aucun changement dans le matériel. Beaucoup d’éducateurs en font déjà usage ; un plus grand nombre encore ne tardera pas à l'introduire dans ses ateliers. On coupe avec le plus grand soin la feuille que l'on donne aux vers dans les deux premiers âges. Quelques éducateurs prolongent ce travail aussi long-temps qu'ils le peuvent , et même jusqu'à la quatrième mue. Ils prétendent trouver une très grande économie : la feuille se répand plus vite et sur- tout plus également ; les vers n’en gâtent pas , il en résulte moins de litière, ET INDUSTRIE DE LA SOIE. 175 D'autres éducateurs ne coupent la feuille que dans le pre- mier âge, où le ver est trop petit pour qu'on la lui serve au- trement. Pour les âges suivants ils se contentent de la mon- der, apportant pour raison qu'elle se flétrit moins vite que la feuille coupée, est plus légère, se tasse moins , et permet au ver de respirer l'air pur qu'il trouve sur une feuille éloignée de la litière par son propre volume. Quelques-uns vont même jusqu'à donner des rameaux entiers. Il est assez difficile , quand on manque d’expériences com- paratives, de juger ces questions. La pratique et l’observa- tion seules peuvent déterminer dans la préférence à donner. La feuille sauvage présente beaucoup d'avantages pendant les deux premiers âges de l'éducation; mais elle se flétrit bien plus vite que la feuille greffée , et dans cet état est très nuisible aux vers. On ne doit pas la laisser séjourner en ma- gasin, ni en faire provision pour quelques jours comme on le pratique avec la feuille greffée. Si l’on ne doit pas la laisser flétrir , on doit bien prendre garde de ne pas la donner trop fraîche. Au commencement de l'éducation, les matinées sont souvent froides. Une feuille, cueillie dans de telles circonstances et servie dans un atelier où la température est de 20 à 21 dégrés , est très funeste aux vers, pour ne pas dire mortelle. Le nombre du repas est ordinairement fixé à 4 pour les 24 heures. Je n’ai vu personne essayer l'excellent moyen d'une fréquente alimentation que l’on conseille. J’attribue cela à l'excès de travail dont on est surchargé , et qui ne per- mettrait pas de s'arrêter à des soins plus minutieux. Les ou- vriers sont retenus au mois pour l'éducation ; les femmes payées fr. 24 à 26 , les hommes fr. 30 à 36 et la nourriture. On paie 50 à 60 centimes pour faire ramasser un quintal de feuilles. Sur des arbres nains , la même personne en ramasse jusqu’à 6 quintaux par jour. 176 CULTURE DU MURIER Lä feuille se vend fr. 3 à fr. 3, 50 le quintal ; mais ce prix n’est pas fixe et ne peut même pas s'établir ainsi. On évalue ce qu'une plantation peut alimenter d’onces de vers à soie, et on vend de fr. 60 à fr. 80 la quantité de feuilles né- cessaires, en se basant sur 16 à 17 quintaux de feuilles mortes pour une once. La cueïlle à la charge de l’acheteur. On emploie pour tables des cannisses , canmissons et cannissards. La cannisse est une table formée de roseaux unis les uns aux autres par des ficelles et tenus à chaque extrémité par une petite planchette transversale , s’emboïtant dans les deux planches de 3 pouces de large, qui forment le bord. Ces cannisses ont 7 pieds de long, sur 2 pieds 6 pouces de large ; on en compte 12 à 14 pour une once de vers à soie. La table se compose de deux cannisses posées l’une à côté de l'autre. Le cannisson est une très petite cannisse qui sert pour dé- liter ou entreposer les vers malades. Le cannissard, construit comme la cannisse a 8 pieds de long sur 5 de large. 6 à 7 suffisent pour une once ; mais il est très peu employé à cause de sa pesanteur et de sa largeur qui n’est pas commode pour le service. Les planches sont proscrites des ateliers. Les toiles ne sont pas employées soit à cause de leur prix tropélevé, soit parce que ; dans les derniers âges , les excréments et l'humidité des vers , les traversant et mouillant la table inférieure, peuvent gâter les vers ou faire moisir les cocons. Les cannisses sont recouvertes d’un papier , soit pour ni- veler les inégalités des roseaux , soit pour faciliter les délite- ments. Pour cette opération , lorsqu'on a enlevé la portion de vers qui couvre la feuille de papier, on roule cette feuille avec toute la litière dont elle est chargée. On la pose délica- tement dans une corbeille, on y vide la litière , secoue le papier que l'on remet à la:même place s'il est sec ; dans le ET INDUSTRIE DE LA SOIE. 177 cas contraire , on le laisse dans la corbeille et on en prend un neuf. De cette manière, si une mortalité s’est déclarée parmi; les vers , on peut , en changeant les papiers , remettre d’au- tres vers à la même place. - Les touffes épouvantables des 12 et 14 juin ont jeté l'a- larme dans notre magnanerie. Le thermomètre a marqué 28 degrés aux tables supérieures , qui se trouvaient près des tuiles , échauffées par un soleil ardent et dont le rayonnement menacait de tout brüler , lorsque l’on eut l’heuüreuse idée d’ar- roser les toits. Vous eussiez vu alors un curieux spectacle : maitres , ouvriers , voisins , tous , jusqu'aux petits enfants , couraient comme s'il se füt agi d’un incendie. On forme chaîne, on se passe les vases pleins d’eau, on vole sur les toits, où une rosée abondante et bien nourrie ne tarda pas à opérer un heureux changement. Au bout d'un quart-d’heure, le thermomètre était descendu de 4 degrés. Un léger repas de feuilles fraiches est donné aux vers , et l’on en est quitte pour la peur. Ce travail s’est répété 4 jours de suite et toujours avec le même succès. C’est ainsi que sans ventilateur nous sommes parvenus à conjurer l'orage plus heureusement que nos voisins mieux outillés que nous, et qui se flattaient de saisir l'atmosphère et de la plier à leur volonté. Un fait bien digne de remarque s’est passé à cette occasion. Au moment de l'irrigation des toits , le thermomètre supérieur est le premier qui ait marqué un abaissement de température ; le thermomètre intermédiaire est venu après, et celui placé à la cannisse la plus basse a été le dernier à éprouver un: mouvement rétrograde. De plus quelques tuiles étant cimentées sur les bords du toit avec de l'argile , cette argile, au moment de l’aspersion , a répandu dans la magnanerie une odeur très forte qui est descendue lentement et graduellement de l'atelier placé au deuxième étage jusqu’au premier , et, un instant après, s'est fait sentir au rez-de-chaussée, 178 CULTURE DU MURIER Comment expliquer ce fait ‘ , si ce n'est parce que l'air froid , d’une pesanteur spécifique supérieure à celle de l'air chaud , descendait par couches uniformes en chassant l'air chaud devant lui ? Or, si l'air froid opère ainsi un mouvement descendant, qui du reste , d’après les lois de la physique , est tout naturel, comment peut-on espérer, contrarier ces lois , et le forcer à monter , comme l'exige Le système des magna- neries salubres ? On concoit bien qu’un air chaud , tendant toujours à monter pour se mettre en équilibre avec les couches qui l’environnent, peut être attiré plus ou moins fortement par l’action d’un tarare ; mais comment en sera-t-il de même de l'air froid qui , par sa nature, doit suivre une marche opposée ? Le refroidissement d’une magnanerie serait donc plus pro- bable , si l'on pouvait y précipiter l'air froid par la partie supérieure de l’atelier ; tandis que, par le système actuel , 1l est très problématique. Ce qui pourrait porter à le croire, c’est que, tant que la température extérieure est plus froide que celle qu'on exige dans l’intérieur, l’âppareil marche admirablement, soit pour répandre l'air uniformément dans l'atelier , soit pour l'en ex- pulser ; mais, du moment où la température extérieure l'emporte par un degré plus élevé, ce système est resté jusqu’à ce jour impuissant. Dans le nord de la France, où les froids sont plus à craindre que la chaleur , où ils sont même habi- tuels à cette époque de l’année , cet appareil peut être d’un grand secours. Quant au midi de la France , les expériences Jusqu'à.ce jour ne nous ont pas encore montré qu'il en füt de même. Ge serait peut-être ici le lieu de vous parler de toutes les tribulations , des fatigues sans cesse renaissantes , des craintes, ! L'odeur d'argile, dans celte circonstance, était l'indice du passage de l'ai froid. L ET INDUSTRIE DE LA SOIE. 179 des appréhensions continuelles de léducateur ;, des dangers extraordinaires auxquels il est exposé. La première quinzaine se passe assez bien ; on n'est pas surchargé d'ouvrage , tout marche régulièrement. Mais la dernière semaine , le moment de la frèze, cette immense quantité de feuilles que dévorent les vers, et que l’on peut à peine se procurer faute de bras , l'annonce d’une pluie qui, mouillant cette feuille et en em- pêchant la cueille , amènera un jeûne forcé dans la chambrée ; ou , si cette pluie continue trop long-temps, la chance de voir une mortalité se déclarer parmi les vers , par une feuille que l'on n’a ni le temps ni les moyens de sécher complètement ; l'approche d’un de ces orages terribles , chargés d'électricité, qui ne passent pas sans commotion violente dans l'atmosphère ; ces touffes affreuses où tout brûle ; cette bise trop fraîche qui se lève pendant la nuit, et dont il faut garantir la chambrée ; et parfois la cruelle muscardine , fléau dévastateur que rien jusqu’à présent n’a pu prévenir ni guérir , tout cela peut vous donner une idée de la vie agitée , vie fiévreuse , vie d’alarmes que mène l’éducateur pendant les derniers jours. Un repos dont il aurait tant besom , quelques heures d'un sommeil répa- rateur et nécessaire lui sont à peine permis ; mais , l'œil au guet , il voittout, corrige tout , est partout : carune heure, un instant d’oubli , et tout le fruit de ses peines , toutes ses espérances , tout est compromis , perdu peut-être. Mettez à côté de cela la joie qu'il éprouve le jour du déco- conage , en voyant ses corbeilles se remplir , sa chambre trop étroite pour renfermer sa belle récolte ; oh! alors tout est passé : soucis , peines , tribulations, tout est oublié , pour contempler cette belle et riche moisson ; pour en rassasier ses yeux. Mais n'allez pas croire que ce soit la cupidité qui agit en ce moment sur l'éducateur à la vue d’un tel résultat ; non certainement : il ne pense pas même aux sommes qu'il en P I 180 CULTURE DU MURIER retirera. Mais son amour-propre est flatté, il peut montrer son œuvre à ses voisins ; il est fier, glorieux d'avoir mieux réussi qu'eux : il attache un tel point d’honneur à cette récolte, qu'il dissimule avec soin ses revers et enfle ses succès ; il abandonnerait volontiers tous les produits de son domaine ; mais celui des cocons , celui-là seul est pour ainsi dire à lui, il est le fruit direct et évident de ses sueurs, il est le résultat de son intelligence , de ses soins assidus , peut-être même des pratiques qui lui sont particulières ; car chacun se flatte d'en avoir. C’est avec une bien grande satisfaction que je vous annon- cerai que notre éducation est terminée , et qu’elle n’a pas trompé nos espérances. Je vous rapporterai un journal riche en notes et observations que je dois à l’obligeance de mon oncle qui, depuis longues années , se livre avec succès à cette industrie. La filature lui doit plusieurs inventions nouvelles , qui sont venues perfectionner et améliorer le système à la vapeur. Grâces à lui, grâces à la complaisance sans bornes de ma tante , je pourrai étudier cette branche de l’industrie séricicole ; car j'ai l’ambition de la connaître , et pour cela je suivrai la même marche que pour la taille des arbres et l'éducation , c’est-à-dire que je mettrai la main à l’œuvre, et filerai , quelqu'étrange que puisse paraître un homme s’exer- cant à des ouvrages réservés exclusivement aux femmes. Je suis à trop bonne école, pour ne pas tâcher d'en retirer quelqu'utilité. Je vais mettre à profit les quelques jours né- cessaires à la mise gn train d’une filature , et qui ne m'of- friraient qu'un médiocre intérêt. Mon absence ne me sera donc pas préjudiciable : je vais continuer mon excursion , et pars demain pour les Cévennes. ET INDUSTRIE DE LA SOIE. 181 Ganges , 10 juillet 1837. MonstEur , Alais est la première ville qui m’ait offert quelque chose de remarquable en sortant de Bagnols. J'ai bien traversé Ni- mes, mais je laisse aux touristes le soin de vous en faire la description. Pour moï', je n’ai des yeux que pour les müriers et l’agriculture ; hors de là je ne retiens rien, je ne vois rien. Les environs de Nimes, du côté du Nord, sont arides et ro- cailleux : ce n’est qu’en approchant du Gardon qu'apparait une riche végétation que produisent, qu’entretiennent les al- luvions de cette rivière, lorsque, dans ses moments de fu- reur , elle ne dévaste pas des champs entiers pour les couvrir de plusieurs pieds de cailloux. J'espérais, en parcourant ces contrées réputées les plus avancées pour la culture du mürier , trouver des arbres d’une beauté et d’une vigueur surpassant tout ce que j'avais vu jus- qu'alors. Jugez de mon étonnement, lorsque je n'ai apercu que des arbres aux branches noueuses, rugueuses , mal nourries , aux poussées très courtes et très minces ; des arbres dont la plupart devaient être jeunes et qui portaient déjà l’em- preinte de la vieillesse. Je me suis hâté d'aller aux informations : j'ai appris que la culture était excellente. Un grand espace de terrain est abandonné aux müriers, et cet espace est fréquemment la- bouré , nettoyé de toutes plantes parasites. Ce n'était donc pas sur ce point que devaient porter mes investigations. J’ai continué mes questions, et j'ai fini par me convaincre que la taille seule pouvait influer , d'une manière aussi funeste , sur les arbres. 182 CULTURE DU MURIER La taille se pratique tous les ans après la cueille , soit pour avoir une feuille plus facile à cueillir, soit dans l’espoir que l'arbre en produira davantage. J'ai vu deux agriculteurs distingués , M. le docteur Serres, président du Comice agricole, qui m'a fait l’accueil le plus aimable, et m'a conduit partout avec une obligeance dont je ne saurais trop le remercier , et M. Destrin, propriétaire , qui , frappés tous les deux des mauvais résultats d’une taille aussi fréquemment répétée, cherchant à y apporter un re- mède énergique, ont adopté une taille du mois de mars, trisannuelle. M. Destrin m'a montré des arbres conduits de cette ma- nière à côté d’autres conduits à la manière du pays; les pre- miers ont pris une vigueur , un accroissement extraordinaires, et l’emportent de beaucoup sur ceux qu’ils ne faisaient qu'é- galer avant ce changement. Pour suivre ce système, on assole ses arbres; un tiers est taillé chaque année en mars ou avril, et n’est pas cueilli. On perd donc ainsi le tiers de sa récolte; mais la quantité de feuilles sera tellement augmentée, que celle produite par les deux tiers sera bien supérieure à celle qu'auraient fournie tous les arbres récoltés d’après l'autre méthode ; et de plus on a la satisfaction de voir prospérer des arbres dont le produit, loin de rester stationnaire, augmente chaque année. Ce nouveau système commence à être suivi par les propriétaires que n’a- buse pas l’aveugle pratique du pays. À Bagnols, au Saint-Esprit et dans les environs la taille des muüriers n’a lieu assez généralement que tous les 3 ans Après la cueille ; aussi n’y a-t-1l pas de comparaison à établir entre leur vigueur et celle des arbres d’Alais. Et cependant ; à Bagnols, quelques propriétaires avaient" déjà reconnu l’a- vantage qu'offrait une taille de mars, substituée à celle de juin. ET INDUSTRIE DE LA SOIE. 183 Quant à la taille annuelle, elle est jugée pour Alais par les belles expériences que je viens de citer ;°et quant à celle que nous devons adopter pour nos contrées centrales et sep- tentrionales , jusqu’à présent tout me porte à croire que ce sera celle de mars. Mais continuons à étudier , avant de nous faire une opinion arrêtée. M. Serres m'a fait part d'une expérience qu'il renouvelle depuis quelques années dans sa magnanerie. Ayant éprouvé quelques désastres , il en attribua la cause à la qualité de la feuille , et imagina d’intervertir l’ordre que l’on suit ordinai- rement. Ainsi au lieu de donner la feuille provenant des haies , arbres nains, jeunes plantations, pour le commence- ment de l’éducation, comme tout le monde le pratique, il fit servir à ses vers à soie la feuille la plus fine et la plus sub- stantielle provenant des vieux müriers, et réservant la plus aqueuse pour les derniers âges. M. Serres prétend que lon ne saurait assurer une trop bonne constitution aux Jeunes vers , et que ; lorsqu'ils sont plus forts et plus vigoureux , ils ne redoutent pas autant la pernicieuse influence que l’on sup- pose à une feuille plus aqueuse. Quoi qu'il en soit de cette explication, le fait est que depuis cette époque les chambrées de M. Serres ont parfaitement réussi , et que cette année les cocons étaient d’une qualité tellement supérieure , que l'acheteur n’a pas craint de lui en donner un prix au-dessus du cours. On cultive peu d’arbres nains et de haies sauvages. À me- sure que l'on s’avance dans les Cévennes , ce genre de plan- tation diminue et disparait même. Accoutumé à voir des tours isolés dans les chaumières pour filer les cocons , vous figurez-vous ce que peut être une filature de 150 tours ? J'avoue que je ne m'en faisais pas une idée avant d’avoir vu le bel établissement de M. Chambon , 4 dont l’approvisionnement n'est pas moins de 1,800 à 184 CULTURE DU MURIER 2,000 quintaux de cocons. Le chauffage et le moteur sont fournis par la vapeur. Un autre établissement plus nouveau et remarquable par sa propreté, sa régularité, son élégance même, est celui de M. Olivier. La filature est de 100 tours rangés sur deux li- gnes dans le même appartement. Le mouvement est donné par une belle roue hydraulique en cuivre. Les tours sont d’a- près le système de M. Rederès d’Alais. Nous avons ensuite visité plusieurs filatures de second ordre , depuis 10 tours jusqu’à 50 : toutes chauffées à la va- peur d’après le système Gensoul, seul adopté aujourd’hui dans les grands établissements. L'industrie de a soie a pris beaucoup d'extension à Alais. Chaque maison de campagne a sa magnanerie , presque cha- que maison de ville a sa filature. On ne voit que soie, on ne parle que soie. D'Alais nous passerons au point le plus avancé des Cé- vennes , et sans vous parler des petits endroits intermédiaires de la route, j'arrive à Valleraugues, où j'ai été recu par M. Teissier-Ducros , avec cette obligeance et cet empresse- ment de rendre service qui le caractérisent. Sa maison est le rendez-vous des étrangers qui accourent de toutes parts de- mander des conseils et puiser des lumières auprès d’un homme aussi supérieur dans sa partie. M. Teissier-Ducros , loin de craindre la concurrence, se fait un plaisir et même un devoir d’être utile à son pays, en communiquant avec franchise les résultats de sa longue et laborieuse expérience. Sa filature est de 125 tours. Les plus beaux cocons du pays sont pour lui ; les plus belles soies du pays sortent de ses ateliers, et sont en grande réputation auprès des fabricants de Nimes et de Lyon. Les cultivateurs de Valleraugues donnent les plus grands soins au mürier , qu'ils plantent sauvage et greffent en tête. ET INDUSTRIE DE LA SOIE. 185 La taille est annuelle. Serait-ce à cette coutume que l’on de- vrait attribuer la mortalité effrayante qui frappe chaque an- née les plus beaux arbres, accident très rare dans les contrées où la taille n’est pas répétée aussi fréquemment? Les arbres ne donnent que des branches noueuses, cassantes et dange- reuses pour le cueilleur; les pousses annuelles sont très courtes. On ne peut attribuer ce système de taille qu’à l’extré- me cupidité des propriétaires qui craindraient d'abandonner une récolte en pratiquant la taille hivernale , et qui trouvent la feuille trop difficile à cueillir en ne taillant que tous les 2 ou 3 ans, car la main-d'œuvre est rare et chère. Ce n’est qu’à force d'engrais et de culture que l’on soutient de tels arbres. Une fosse large et profonde, remplie de fa- gots de bruyère , buis, feuillage, etc., pour tenir la terre soulevée et fraiche, et 2 ou 3 quintaux de fumier, sont d’abord nécessaires pour la plantation. Cette fumure est ré- pétée ensuite tous les 3 ou 4 ans à tranchée ouverte; ce qui exige une immense quantité d'engrais que produisent les porcs et les bêtes à laine. Deux collines très élevées entourent Valleraugues bâtie dans un vallon très resserré , sur les bords de l'Hérault , qui fait aller plusieurs usines. Les maisons sont les unes sur les autres , les filatures se touchent , le sol est hors de prix , tant l'industrie peut donner de valeur à l'endroit le plus ingrat par lui-même. La colline , exposée au Midi, est plantée partie en mü- riers , partie en vignes ; le terrain est soutenu par des murs en pierres sèches qui forment terrasse; la moindre parcelle de terre entre deux rochers recoit un arbre , dont on creuse souvent le trou en faisant jouer la mine. Je ne sais si c’est l'effet de cette position resserrée et très en pente ou bien celui de la taille ; mais les branches de müriers tendent toujours à monter comme pour aller chercher Pair qui leur manque. 186 CULTURE DU MURIER Le coteau exposé au Nord est couvert de châtaigniers dont le fruit forme ces châtaignes sèches qui arrivent en si grande abondance à Lyon. Les feuilles sont soigneusement recueil- lies en automne pour former la litière des bêtes à laine. La muscardine a fait de très grands ravages dans les der- nières éducations ; la chaleur a été si forte, que les vers de quelques chambrées sont montés en 24 et même 22 jours. Un travail aussi précipité n’a fourni que des cocons faibles et d'une médiocre valeur. Presque tous les cocons du pays sont blancs. Les filateurs prennent beaucoup de précautions pour conserver à la soie cette blancheur dans toute sa pureté. La route de Valleraugues au Vigan cotoie l'Hérault , qui coule lui-même dans le ravin que forment deux chaines de montagnes assez élevées qui font partie des Hautes-Cévennes. La nature est aride, sauvage ; ce n’est partout que rochers et terrains incultes ; quelques petites plantations de muüriers en- tourant une chaumière apparaissent parfois à de longs inter- valles, comme ces riantes oasis que le voyageur a tant de plaisir à rencontrer, lorsque ses yeux sont fatigués de l’im- mensité du désert. Une vaste plaine se déploie aux approches du Vigan. Le pays parait riche et fertile. La ville est au pied de coteaux complantés de vignes, d'oliviers et de muüriers. De vastes prairies, arrosées par des eaux abondantes , l'entourent du côté du Midi. Le système de culture est le même qu’à Valle- raugues; mais l’industrie de la soie y est moins répandue. Le Vigan possède peu de grandes filatures , dont les produits sont inférieurs à ceux de la ville précitée. Du Vigan à Ganges, toujours ce pays montueux et aride des Cévennes. La route, creusée dans les rochers suspendus au- dessus de l'Hérault, est bordée parfois de précipices affreux Mais on est bien dédommagé d’un aussi triste voyage en entrant dans la plaine de Ganges. Dès que le voyageur peut ET INDUSTRIE DE LA SOIE. 187 découvrir dans le lointain les premières maisons de la ville , l'horizon , très resserré jusque-là, devient plus vaste ; les co- teaux reverdissent sous le beau feuillage des müriers ; la plaine est exclusivement consacrée à cet arbre précieux. Vous diriez le pays privilégié, le pays primitif du mürier, tant il est beau, bien cultivé , bien entretenu. J'ai rencontré en M. Casimir Barral un agriculteur distin- gué , passionné pour son art, et un homme aflable, à l'obli- geance duquel je dois les notes que j'ai prises sur ce pays. Le mürier est planté sauvage et greffé sur branches en sif- flet ou chalumeau. Pour la plantation, comme à Vallerau- gues : défoncement de terrain, emploi de fagots de buis ou feuillage, engrais abondant, culture fréquemment répétée , fumure tous les 4 ou 5 ans à forte dose. La culture du müûrier est la seule du pays. Les soins du propriétaire se portent donc naturellement sur un arbre qui forme tout son revenu. On ne voit ni haies, ni müriers nains, ce genre de plantation est entièrement inconnu. La qualité de feuille préférée dans toutes les Cévennes est la rose qui donne une feuille fine, délicate , très nourrissante. Chez les pépi- niéristes on rencontre , comme partout ailleurs, des qualités de feuilles larges , épaisses , d’une végétation luxuriante, flat- teuse à l’œil, mais funeste aux vers. Heureux le cultivateur qui peut avoir sa pépinière ! Quoique la greffe en tête soit exclusivement adoptée dans le pays, M. C. Barral m'a dit qu'il ne craignait pas les ar- bres greflés rez-terre, que pour leur durée il ne faisait aucune différence avec les autres. La taille est annuelle, et cependant je n’ai pas retrouvé les mêmes défauts qu'à Alais, Valleraugues , St-Hyppolite. Les branches sont plus fortes, plus lisses, moins noueuses. Cela tient probablement au terrain qui est de meilleure qualité. 188 CULTURE DU MURIER Il serait donc vrai de dire qu'avec une bonne culture on peut presque abuser du mürier et le faire aisément plier à tous les caprices de la main qui le dirige. Mais il est un fléau terrible que l’on ne saurait éviter et qui frappe souvent comme la foudre les arbres les plus vigou- reux. Ce fléau ( quelle en est la cause ?on l’ignore, ) se dé- clare dans certaines plantations par une mortalité effrayante. Dès que M. C. Barral aperçoit le moindre signe d’affaiblisse- ment , il enlève la terre qui entoure l'arbre, fouille parmi les racines , coupe entièrement celles qui peuvent être alté- rées , apporte de la terre nouvelle , recèpe les branches aussi court que possible, et par ce moyen sauve beaucoup d'arbres. Je ne saurais vous dire combien les muüriers de Ganges sont beaux de vigueur et de forme , combien ils sont gracieux, bien évidés , bien conduits. Je me suis arrêté long-temps à les examiner ; dans ces moments d’extase j'aurais désiré en faire voler un au milieu du Bugey , afin que l'on put se faire une idée d’un beau mürier. Ganges, au reste, est regardé depuis long-temps comme le centre de l’industrie de la soie et de la culture du mürier. C’est de là que l’on tire les meilleurs tailleurs d’arbres, et les fileuses les plus habiles. La réputation de ses soies est européenne et bien méritée. On ne saurait croire; à tous les soins , toutes les petites attentions que l’on apporte pour leur conserver cette égalité parfaite, cette ré- gularité qui en font la plus grande beauté. Dans une filature où le tavel était employé, pour empêcher les mariages , on avait mis un petit peigne en acier au-dessus des cocons de la bassine, de manière à arrêter les petits bourons qui viennent presque toujours salir la soie, malgré une bonne croisure. Cette filature de 50 tours , mus par une roue hydraulique , une des mieux montées du pays, appartient à M. de Larbre. De la bonne réussite des éducations résulte des cocons d'une ET INDUSTRIE DE LA SOIE. 189 force et d'une beauté remarquables. Leur prix est 3 ou 4 sous par liv. plus élevé qu’à Bagnols ; ils sont presque toujours filés à 3 et 4. Les opinions sont bien partagées sur la manière d’étouffer les cocons , opération indispensable et essentielle. A Bagnols, Alais , dans les Cévennes , j'ai vu pratiquer l'étouffage à la vapeur , qui est facile et très expéditif : il suffit d'introduire un jet de vapeur dans une caisse où sont disposés des chassis superposés les uns aux autres et remplis de cocons. Dix minutes suflisent pour faire périr la chrysalide que ren- ferme le cocon. On n’a pourtant pas reconnu qu’un chauffage plus long füt préjudiciable , à moins que la vapeur ne devint trop forte. Les cocons étouffés sont laissés quelques instants en tas , puis répandus par couches très minces sur des tables OU CAnnisses Quelques filateurs prétendent que ce mode d’étouffage pro- duit beaucoup de baves , salit le cocon , qu'un peu d’eau condensée peut trouer , dissout la gomme et l’accumule sur une partie du cocon, qui présente alors moins de régularité au tirage. Ces filateurs emploient un four analogue à celui dont on se sert pour la boulangerie ; mais on n’a pas encore de moyen pour en reconnaître facilement le degré de chaleur, et le temps nécessaire pour la bonne confection de l'opération. On est obligé de s’en rapporter à l'expérience, pour ne pas dire à la routine d'un ouvrier : c’est la partie la plus faible du procédé. Aussi MM. Darvieu,; Cauvy et Durand de Montpellier , frappés des avantages incontestables qu'ofrait l’étouffage à air chaud , et du vice des appareils employés jusqu’à ce jour; viennent de publier un nouveau moyen simple et facile, pour lequel ils ont pris un brevet d'invention de 10 ans. Un foyer contenant 7 tubes en fonte ; un coffre en briques, de # picds de haut et de large, avec des trous entre les 7 14 190 CULTURE DU MURIER briques supérieures pour laisser passer l'air chaud, ct des saillies pour soutenir les tamis chargés de cocons ; en bas un ventilateur horizontal en tole, de 1 pied de haut sur 2 pieds 6 pouces de diamètre , marchant au moyen d'un engrenage ; voilà pour la construction. Le feu du foyer échauffe l'air contenu dans les tubes ; cet air passe dans le coffre , traverse les cocons, et est appelé vivement dans le bas par l’action du tarare , dont la vitesse fait augmenter proportionnellement la chaleur de l’air ; cette vitesse moyenne est de 200 tours à la minute. L'air étant alors à 90 degrés de chaleur, 10 minutes suflisent pour l’é- touffage des cocons. Dans le coffre est un thermomètre que l'on peut apercevoir à travers un verre , placé dans un des panneaux de la porte , qui indique la température et la durée de l'opération calculée d’après la chaleur employée. Cet appareil est encore peu répandu. Cela tient-il à quel- que vice de travail que je n'ai pu découvrir, ou à son prix -exorbitant qui n’est pas au-dessous de fr. 800 ? Depuis long-temps plusieurs magnaniers ont reconnu le grave inconvénient qu'il y avait à détacher la graine du ver à soie, du linge où la gomme répandue pendant la ponte la rend adhérente. Pour effectuer ce travail facilement , on trempe le linge dans l’eau , puis avec un couteau à lame flexible on fait tomber la graine le plus délicatement possible. Malgré les soins les plus minutieux , on ne peut éviter de briser quelques œufs , de meurtrir les autres , et les agglo- mérer en monceaux dans les cases où ils sont renfermés pour l'éclosion. Si, comme le dit un auteur du Midi, le poids d'un ver est à un ver ce que le poids d’un homme est àun homme, quels efforts imouïs le ver, inférieur ne doit-il pas faire pour surgir du milieu des œufs qui l’accablent? Et cependant voyez la bizarrerie de la nature : un éducateur ayant recu de son fermier de la graine agglomérée ensemble , formant des ET INDUSTRIE DE LA SOIE. iu1 boules de la grosseur d'une noix, cette graine a éclos aussi vite et aussi bien que la sienne répandue par couches très minces sur des feuilles de papier. Quoi qu'il en soit, on concoit aisément que la méthode suivie aux bergeries de Sénart, de faire éclore la graine sur le linge même où elle a été pondue, présente l'avantage de fournir un point d'appui au ver qui veut sortir de son œuf, ct qui doit s’en débarrasser plus facilement. La seule objection que l’on fait à ce moyen est la difliculté d'apprécier la graine répandue sur un morceau de toile , soit pour la distribuer à ses fermiers , soit pour la vendre. Quelques essais ont été tentés, puissent-ils amener d'heureux résultats ! Romans , 4°T août 1837. Monsieur , Le choix des cocons , leur emploi à la filature ; les soins minutieux , la surveillance active et continuelle de l'atelier , les différents procédés de tours , de tirage , de battue , de chauffage , etc. , m'entraïneraient dans de trop longues et même un peu obscures descriptions ; qui d’ailleurs ne ren- treraïent pas dans le cadre de cette lettre. En quittant Bagnols où j'ai encore séjourné 15 jours après mon voyage des Cévennes , J'ai pris la route de Va- lence. Je me suis arrêté quelques heures dans cette ville , pour causer avec plusieurs personnes de léducation-modèle de Faventines. Toutes m'ont exprimé leur désappointement ; toutes ont vu avec regret déchoir les belles espérances qu’elles avaient fondées sur les promesses du nouvel éducateur, qui n'a pas craint d'enfler ses produits que les membres de la Commission n’ont pu vérifier , mais que la poste ne pouvait faire voler assez rapidement vers Paris. 19 49: CULTURE DU MURIER De Valence à Romans, la route est bordée de muüriers; les environs de cette ville en sont presqu'entièrement complantés ; mais on n'a pas le plaisir de remarquer les soins de culture , le bon goût et la régularité de la taille qui caractérisent les contrées que je viens de parcourir. Le mürier est planté dans les vignes ; au milieu des champs où les récoltes l’étouffent et vivent au préjudice de sa vigueur. Les éducations réus- sissent bien et donnent souvent 45 à 50 kil. par once ; car l'on rencontre peu de fortes chambrées : les plus ordinaires sont de 2 à 6 onces. Ce que l’on redoute le plus sont les lon- gues pluies de printemps , et les rosées abondantes et froides du matin, qui ne permettent pas de cueillir la feuille avant le milieu du jour ; car cette feuille humide serait mortelle. J'ai à vous signaler un procédé vraiment remarquable, qui a lieu chez un des meilleurs planteurs de müriers des environs de Romans. Ce procédé tout particulier , je dirai presque unique , est employé par M. Charles aïné qui possède de beaux müriers , et qui dans ce genre a acquis une supériorité qu'on chercherait en vain à lui disputer. M. Charles aîné plante à demeure , soit pour haute tige , soit pour nains , de la belle pourrette d'un an, dans un terrain préalablement bien miné. Ce plant est soigné , fréquemment biné pendant 2 ans, et recépé au pied en mars de la troisième année. Comme ses racines ont trouvé une terre bien préparée , que d’ailleurs elles étaient trop jeunes pour que l'arrachage püt leur être nuisible , un jet fort et vigoureux suit cette taille, et forme en une année et d’une seule venue un tronc droità hauteur convenable, pour être arrêté au prin- temps suivant entre 5 et 6 pieds. Les branches, qui poussent en tête, sont élaguées successivement en n'en laissant que 3 ou 4 des plus fortes et des mieux disposées, sur lesquelles on greffe au mois d'avril de la cinquième année. Cette méthode, quelque longue qu'elle paraisse ; est plus ET INDUSTRIE DE LA SOIE. 195 expéditive que celle suivie en pépinières ; car , après la greffe, l'arbre prospère et se forme avec une rapidité incroyable , et aura au moins 2 ans d'avance sur les autres. La reprise en est certaine , et l’on n'éprouve pas le désagrément de voir languir et souvent dépérir des arbres déjà maltraités par les pépiniéristes, et avariés par un long trajet avant la plania- tion. Mas ce procédé exige des soins continuels ; pour garantir un plant aussi faible de la maladresse des laboureurs ou de la voracité des bestiaux. Les cultures fréquentes sont de toute né- cessité pour lui assurer une végétation vigoureuse. M. Charles a adopté la taille de mars trisannuelle ; il la regarde comme la seule possible dans un climat où les pluies de printemps prolongent quelquefois les éducations jusqu’en juillet , et où les gelées d'automne arrêteraient des pousses trop faibles. et les feraient même périr, si elles ne dataient que du milieu de l'été. La taille est donc une opération pratiquée dans les pays qui cherchent à tirer tout le parti possible du muürier ; mais , à mesure que l'on avance vers les contrées où cette culture ne fait que de naître , où l’on n’a pas encore compris la diffé- rence qui peut exister entre un arbre arrosé des sueurs et entouré des soins intelligents du cultivateur , et celui qui croit à l'abandon dans une haie, ou sur le passage des bestiaux ; dans ces contrées-là , dis-je , la taille n’est pas employée , on la repousse mème , soit parce qu'on ne saurait comment l'ef- fectuer , soit par l'abus qu’on en a fait, en voulant suivre à la lettre les pratiques cévennaises sans tenir compte des diffé- rences de lieux et de climats. Mais nous qui voulons apporter tous les soins possibles dans la culture du müûrier , nous qui sommes persuadés que toute plante quelconque ne peut venir à bien que par les engrais et les travaux qu'on lui prodigue ; que le murie … 194 CULTURE DU MURIER prospérera sous les efforts que nous ferons pour lui donner une vigoureuse végétation ; instruits que nous sommes par les exemples de ces belles et riches contrées du Midi, nous ticherons d'appliquer les lecons puisées au sein des pays essentiellement moricoles. Nous saurons qu'un mü- rier dont la végétation sera assurée par une bonne et conti- nuclle culture ; qu'un mürier , qui doit présenter avec un produit abondant toutes les facilités pour la cueille, ne peut concilier ces deux qualités essentielles, que lorsqu'il est soumis à une taille raisonnée et appropriée à ses be- soins. Après avoir vu la funeste influence d’une taille annuelle , la tendance de quelques agronomes distingués des pays mêmes où l’on ne taille que tous les 3 ans, mais en juin ou juillet, à adopter une taille de mars , les belles expériences faites à Alais par des praticiens éclairés , celle si vraie et si frappante de M. Charles , nous ne pouvons pas rester long-temps indécis sur le système le plus favorablement applicable dans nos lo- calités centrales et nos régions froides et pluvieuses. La taille trisannuelle en mars nous offre le moyen, si généralement conseillé, de laisser reposer nos arbres un an, d'avoir une feuille abondante et bien nourrie, puisqu'elle ne vient que sur bois fait et bien aoûté , de pouvoir l’opérer dans les moments où les travaux sont peu pressants , de n'avoir point à redouter l’extravasion du fluide nourricier , et le reflux de Ia transpiration dans la masse des humeurs , effet auquel on attribue presque partout leur mortalité, enfin de trouver dans leur vigueur et leur durée un ample dédommagement à la privation trisannuelle que le choix de cette époque impose. El est également probable qu’en assolant les plantations de haies, les taillant seulement tous les 2 ans en mars, et ne les récoltant pas l'année de la taille; on préviendrait le re- ET INDUSTRIE DE LA SOIE. 195 proche que l’on fait à ce genre d’arbres , de fournir une feuille trop aqueuse ; et ces haies, j'en suis intimément persuadé , seront généralement adoptées dans tout pays où l'esprit de spéculation , qui fermente dans toutes les têtes, voudra intro- duire cette industrie riche d'espérance et prodigue d'illu- sion. 4h ÿ OM CTP E sssénheni side 1 nr] ds re fi rating 26m eue wi aie qe: Sd mi LAS «cd da Hs à #4 tn ne n + F : ch ; 12 Fe " . à ' ’ 7x) are à He (hs et ana: pe Le bar se "2 fe . 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Henri Bourdon, sur l'application aux magnaneries des appareils de M. d'Ar- cet , dans les départements de la Drôme , Vaucluse , l'Ardèche et le Gard , et particulièrement dans l’atelier-modèle que la Société d'agriculture de Valence a fait établir à Faventines, et dont la direc- tion a été confiée à M. Bourdon. Dans votre dernière séance, vous m'avez chargé de vous rendre compte de cette publication , à la suite de laquelle se trouvent des considérations générales sur la ventilation forcée , par M. d'Arcet. Dans la magnanerie-modèle de Faventines, où toute l'éducation a été dirigée par M. Bourdon, on a obtenu 78 kilog. de cocons , race blanche de Sina , par 1,000 kilog. de feuilles consommées. Deux races jaunes , l'une de Piémont , l’autre de Lamastre (Ardèche) , ont donné 735 et 72 kilog. de cocons. Dans la magnanerie-modèle de Vaueluse, dirigée par M. Peltzer , autre élève de M. C. Beauvais , placée chez M. le Marquis de Balincours près la Palud , sur les bords du Rhône (localité où la feuille de mürier est très aqueuse et fort peu nutritive), en opérant sur la graine de Sina , récoltée dans le domaine du Roi , à Neuilly , on a obtenu 60 kilog. de cocons pour 1,000 kilog. de feuilles ; tandis que les grangers de ec propriétaire n'ont recueilli que 20 à 25 kilog. 198 VERS À SOIE, Ces résultals , ainsi que ceux qu'ont obtenus tous les éducateurs qui ont fait sur d’autres pontes l'application des appareils de M. d'Arcet, démontrent l'immense avantage qu'ils offrent à la pré- cieuse industrie séricicole, Vous n'avez pas oublié , Messieurs , qu'avec de la mauvaise graine j'ai obtenu 32 kilog. de cocons pour 334 kilog. de feuilles. Dans les faits cités par M. Bourdon , ceux rapportés par M. Mazade fils , à Anduze (Gard) , auquel le Comice agricole d'Alais a décerné une médaille , doivent surtout fixer l'attention , parce qu'ils nous semblent propres à dissiper tous les doutes, toutes les défiances et à déterminer la plus entière conviction, Cet éducateur a obtenu 605 kilog. de beaux cocons , avec 9,103 kilog. de feuilles, ce qui donne une proportionnelle de 67 kilog. de cocons par 1,000 kilog. de feuilles ; tandis que dans les chambrées ordinaires , également surveillées par M. Mazade , mais qui n'ont pas joui des avantages de la ventilation et de la température artifi- cielle , non plus que des méthodes d'alimentation fréquente , de classement et d'égalité parfaite dans l’âge des vers à soie, le produit ne s'est élevé qu’à 40 kilog. de cocons par 1,000 kilog. de feuilles. M. Mazade a donné 12 repas, par 24 heures dans le premier âge ; 8 dans les trois âges suivants , et 6 au cinquième âge. La température a élé maintenue entre 18 et 20 degrés , l'hygro- mètre variant de 65 à 85 degrés. La main-d'œuvre intérieure employée pour récolter 605 kilog. de cocons s’est élevée , en totalité , à 111 journées d'ouvriers , dont 46 d'hommes el 65 de femmes. Il ne faut pas d’ailleurs se dissimuler que l'harmonie entre la tempéralure , l'alimentation et les délitements , exerce une ;:ande influence sur les résultats dans les magnaneries salubres ; et, sous ce rapport , les Chinois premiers et si antiques éducateurs de vers à soie , qui ont été si long-temps nos maîtres et auxquels le progrès des sciences , en Europe , doit nous rendre maintenant supérieurs , nous offraient des modèles que nous étions loin de suivre. Le filet employé chez eux, et que M. Camille Beauvais applique avec lant de succès pour les fréquents délitements , le dédoublement et le classement des vers à soie, est recommandé comme complétant la magnanerie salubre. Le Rapport de M. Bourdon contient des détails et des exemples Sur la possibilité d'appliquer, avec plus ou moins d'avantage , Îles APPAREILS D'ARCET. 199 appareils de M. d’Arcet à toutes les localités , et de placer , au be- soin , la chambre à air latéralement ( à côté de la magnanerie ) , au lieu de l’établir au-dessous. Quelques éducateurs du Midi reprochent à l'appareil d’Arcet de ne pas offrir assez de puissance pour triompher des terribles acci- dents qu’on appelle touffes , et qui présentent en effet à l’éducateur de grandes difficultés à vainere ; car « alors l'air a perdu toute son « élasticité , il se trouve dans un état de stagnation complète. Le « thermomètre , qui dans la matinée marquait 15 degrés , s'élève de « 27 à 30 ; l'hygromètre , tendant à l'humidité, monte aa plus haut « de l'échelle. La colonne barométrique s'élève de plusieurs milli- « mètres , et ses crises , très fréquentes dans nos départements mé- « ridionaux, sont très funestes aux vers à soie , surlout au cin- « quième âge. » Le défaut d'énergie signalée est-il réel ? tient-il à l’appareil à ses dimensions ou à son mode d'action ? Suivant M. Bourdon , ces questions devraient être résolues par des expériences répétées, plutôt que par la théorie, ct il ajoute que dans les localités où l’on a eu un vaste réservoir d’air frais . les ther- momèêtres de l'atelier ne se sont pas élevés au-dessus de 20 degrés, el l'hygromètre n’a pas dépassé 85 degrés ; on n'y a ressenti que fort légèrement les influences de la touffe ; il ne s’est manifesté aucune odeur de fermentation , et voici un fait bien digne de remarque rapporté par M. Bourdon : Chez le général Blaneart , à Loriol , on s’est parfois réfugié dans la magnanerie pour chercher un abri contre la tou/ffé et respirer librement. IL est vrai, ajoute M. Bourdon , que dans ces moments criliques un feu actif était con- stamment entrelenu dans la cheminée d'appel , qui est une des plus vastes et des plus élevées qu'il ait vues dans les établissements qu'il a visilés. Cette expérience en démontrant la nécessilé d’avoir des chemi- nées d'appel de grandes dimensions et d'y forcer le feu, en raison même de l'élévation de la température , afin d'y déterminer des cou- rants si nécessaires à la ventilation et à l'assainissement, ne justific- t-elle pas les appareils d'Areet du reproche d'impuissance que lui adressent quelques éducateurs du Midi, jetés dans l’erreur à cet égard , sans doute par des applications incomplètes ou mal dirigées , et c'est en effet la réfulation que leur adresse M. d’Arcet, dans les 200 VERS À SOIE, APPAREILS D'ARCET. considérations qu'il a publiées à la suite de l’opuscule de M. Bourdon et dont j'aurai à vous entretenir tout à l'heure. A Faventines , les inconvénients de la {ouffe ont été combattus avee succès par de fréquents délilements des vers à soie , et on s’est-op- posé à l'excès d'humidité en activant le feu des poèles, dans la chambre à air ; on y a fait jouer fortement le tarare , et en quelques instants l’hygromètre est descendu de 12 degrés, vers la sécheresse, sans que le thermomètre indiquât une variation très notable ; la res- piration devint plus facile, tous les symptômes fâcheux disparurent, et, au bout de 18 heures , toute la première division la plus me- nacée était montée à la bruyère. À toutes les objections qui lui ont été soumises par M. Bourdon, sur la prétendue insuffisance de la puissance de l'appareil ventila- teur, M. d'Arcet répond que rien n’est plus aisé que d'accroître celle puissance ; Qu'il suffit d'augmenter convenablement , suivant les localités , la hauteur de la cheminée d'appel, ainsi que la dimensiôn et la vitesse de rolation du tarare , et ensuite d'employer ces moyens de venti- lation avec plus ou moins d'énergie , suivant les circonstances at- mosphériques où se trouve l’éducateur. Pour combattre l'humidité insalubre qui se manifeste dans la touffe , il faut chauffer de quelques degrés le courant ventilateur, pour le rendre capable de vaporiser une nouvelle quantité d’eau , et forcer la venlilation pour donner assez de vitesse à l'air dans la magnanerie ; d'abord , pour éviter l'accumulation de l'air vicié , et ensuite pour rafraîchir les vers à soie et les feuilles de müriers qui leur ont été servies. J'ai cru devoir m'attacher, Messieurs , à reproduire les consé- quences importantes qui résultent des faits recueillis par M. Bourdon. | Ils démontrent l'immense service que la science vient de rendre à l’une des plus précieuses industries que la France est désormais appelée à cultiver avec de si grands avantages ; et vous le voyez, Messieurs , c’est à M. d'Arcet, c’est à ses précieux appareils que nous en serons redevables. RAPPORTS FAITS À LA SOCIÉTÉ ROYALE D’AGRICULTURE , HISTOIRE NATURELLE ET ARTS UTILES, SUR LES JARDINS ET PÉPINIÈRES DES ENVIRONS DE LYON, PAR LA COMMISSION D'HORTICULTURE. Commissaires : MM. Lacèxe, Ducas, SEnxcE, Hamox, Iéxox, Tapporteur, & Messreurs , Depuis deux ans environ, vous avez institué une Commission per- manenie chargée de faire des tournées non seulement sur le marché aux fleurs de Lyon ; mais encore dans les établissements d’horticul- ture , pour vous faire part des progrès , et pour qu'elle appelle des récompenses sur ceux qui les ont mérilées ; la Commission a rempli votre altente. Sur ses rapports , vous avez déjà décerné plusieurs médailles. Elle a consacré les longues féries de la Société à de nou velles explorations , et ce sont les résultats de ses visites que j'ai l'honneur de vous soumettre. Dès les premiers jours de septembre, les journaux avaient an- noncé votre but aux horticulteurs , et MM. Lacène , Dugas , Seringe, Hamon , Hénon , vos commissaires , élaient prêts à se porler partout où ils en seraient requis. MM. Gariot et Muthuon ont bien voulu leur prêter assistance. M. Bourcier. — M. Berthet. M. Bourcier , propriétaire à Francheville , fut le premier qui ap- pela l'attention de votre Commission sur ses cultures. Depuis peu d'années , il a créé une pépinière dont M. Berthet dirige les travaux. Des plantations assez considérables sont faites en arbres fruitiers 202 JARDINS ET PÉPINIÈRES eten müriers. M. Bourcier se propose d'étendre plus tard ses cul tures , et de propager les arbres forestiers et lés arbres ou arbustes d'ornement dont il cullive déjà quelques espèces. Ses variélés de pêches sont peu nombreuses. Ce sont les plus gé- néralement demandées , c'est-à-dire les meilleures. Parmi les Cerisiers, votre Commission en a remarqué un qui est encore rare dans nos environs , et dont le fruit est beau, la Griotte de Monmorlot. Les Pommiers sont assez variés. Entre les moins répandus , nous vous signalerons le Caloille noir et la Pomme glace. Les Poiriers sont nombreux et très beaux. Plus de cinquante es- pèces ou variétés sont déjà en vente. Parmi elles , la Commission a vu avec plaisir toutes les meilleures poires anciennement connues , ainsi que les Peurrés Romain , d'Aremberg, d'Vel , de Bollwiller , la duchesse d'Angouléme et plusieurs poires nouvelles que l'on dit être d’une qualité supérieure , telle que le gros Perney, les Beurrés de Capiémont ; de Chaptel ; Gris d'hiver , ete. Les Müriers mullicaules sont plantés dans le vallon et sur le co- ieau. Ces derniers ont moins souffert des gelées tardives qui , en 1837, ont endommagé ces arbres presque partout. Les boutures de cette année ont généralement mal réussi. Sur 16,000 environ que M. Bourcier avait mises en terre, à peine en est-il poussé un cenl. Malgré ce revers , 4,000 M. multicaules sont prêts à être livrés. Dans cet établissement ; la nature du sol est peu variée ; mais il offre une grande garantie aux acquéreurs , car il est très médiocre; néanmoins la Commission s'est assurce , par ses propres yeux, que les arbres y prospéraient bien et que leurs racines élaient garnies de nombreux chevelus. Les propriétaires y trouveront des arbres en bon état et, chose assez peu.commune , beaucoup d’ordre dans les catalogues. M. Bouchard. Avant de faire l'examen de cetle pépinière, une partie de votre Commission se rendit chez notre collègue , M. Bouchard , dont elle visita le vaste jardin etles serres. L'air de santé des végétaux est admirable et fait honneur au jardinier. M. Gariot. Nous avons fait aussi une halte chez notre collègue M. Gariot, dont la propriété est voisine de celle de M. Bourcier. Sa collection DES ENVIRONS DE LYON. 203 de vignes est belle et renferme beaucoup de variétés rares et cu- rieuses , telles que le Chasselas rose de Fontainebleau , le Chasselas oblong de Martinel , le Chasselas panaché , les Cornichons violet et blanc , etc. Quelques-unes ‘sont remarquables par la grosseur de leurs fruits , telles sont le Bourdelas noir, le Charge Mulet. Les vignes de table n’y figurent pas seules , celles à vin ont aussi leur place. Parmi elles , nous citerons le Pineau noir, le Sarvanien, le Montmélian , le Malvoisie, le Tokai. La maison occupée par M. Gariot est siluée sur le sommet de l’une des éminences qui dominent le beau vallon de Francheville ; la vue y est délicieuse. Les améliorations faites dans cette propriété en ont tout-à-fait changé l'aspect. A force de soins ,; de travaux , le terrain , qui était presque stérile et couvert de cailloux , s’est con- ‘verti en sol fertile; les productions l’altestent. La Commission a sur- tout remarqué la vigoureuse poussée de différentes espèces de Mais, entr'autres une ligne de Maïs géants dont un grand nombre dépassait trois mètres de hauteur. Une expérience comparalive entre lengrais Geoffret et deux fumiers généralement usités était loin d’être favorable au premier ; mais ce n’est point ici le lieu de vous faire part de ce résultat. Vous avez nommé une Commission spéciale, et cette expérience, faile par un agriculteur aussi éclairé qu'imparlial, trouvera nécessairement place dans le rapport. x Le même jour (23 seplembre) votre Commission , à laquelle s'é- taient adjoints MM. Gariot et Muthuon , se rendit à Brignais. M. De la Chapelle. — M. Gail'ard, Une lettre de M. de la Chapelle vous engageait à visiter l'établis- sement agricole et horticole de la Roche, situé sur les communes de Brignais et de Vourles, et dirigé par M. Gaillard, pépiniériste. Ce fut à la porle de ce dernier que nous frappâmes d’abord , puis bientôt M. de la Chapelle prévenu vint nous rejoindre. Nous avons visité ensemble les vastes terrains déjà plantés et ceux qu'il destine à l'agrandissement de son immense pépinière. Parmi les beaux arbres qui sont en vente, votre Commission vous citera des Pommiers et des Poiriers sur francs , des Cerisiers haule tige, des Tilleuls forts et droits, quelques Müriers greffés d'une belle venue, différentes espèces de Pins, de Sapins et d'autres arbres verts , bien touffus et vigoureux. 204 JARDINS ET PÉPINIÈRES Les Semis sont nombreux. Il y a beaucoup de pourrettes de Mü- fiers , Pommiers , Poiriers , Pruniers; Cerisiers ; Abricotiers, Noyers, Châtaigniers , Catalpa , Chênes étrangers , Robiniers acacia , ete. Les repiquages à demeure sont aussi en grand nombre. La Com- mission a remarqué avec plaisir une immense quantiié de Müriers qui attendent la greffe. Un seul carré en contient environ 50,000. Les diverses espèces ou variétés Les plus propres à l'éducation de vers à soie , telles que le M. blanc sauvage, le M. à larges feuilles , le M. d'Espagne, le M. multicaule , etc. , ont plus spécialement attiré l'attention du chef ce cet établissement. IL en compte 4 à 500,000 de tout âge dans différentes localités. Plusieurs Chênes d'Amérique ; notamment le rouge (Q. rubra , Mich* ) et celui à feuille de saule (Q. phellos, Mich* ), sont re- piqués dès la première année et supportent fort bien la pleine terre. M. Gaillard nous en a montré qui ont été plantés aussi jeunes; ils sont beaux et âgés de trois ans. L'eau est bien distribuée dans le château et ses alentours. Les bä- timents d'exploitation , l’orangerie et les serres n’étaient pas encore terminées. L’inlention de M. de la Chapelle est de joindre à ses cul- tures , celles des végélaux exotiques qui ont besoin d’être abrités pendant l'hiver. Le sol est varié et diversement exposé; mais les pièces de terre sont éloignées les unes des autres. Deux choses manquent dans cet élablissement , le plus grand de notre départe- ment en ce genre; un assortiment plus complet et une classe dans laquelle on pourrait voir ,; étudier les espèces et les variétés, dans laquelle on trouverait des graines , des boutures ou des greffes. Es- pérons que bientôt ces légers reproches ne pourront plus lui être adressés, M. Marüin-Burdin et Cé. Le mercredi 4 octobre , votre Commission vous consacre toute la journée. Dès 7 heures , elle visile l'établissement de M. Martin- Burdin et C°. Deux associés de la maison, MM. Brois et Millias = el le chef des cultures , M. Joseph Ketimann, nous ont montré tous les détails de leur exploitation ; serres , baches ; châssis , orangerie el pleine terre. Pour ne point perdre notre temps en classifications difficiles à tracer et qui n'ajouteraient d’ailleurs aucune importance à nos ob- servations ; nous ne suivrons aucun ordre dans le récit de ce que DES ENVIRONS DE LYON. 205 nous avons Vu, nous vous citerons les faits comme ils se seront présentés à nos yeux. La collection des Dalhias était en pleine floraison ; elle est nom- breuse et riche. Plusieurs plantes attiraient nos regards par la régu- larité de leurs fleurs ou l'éclat de leurs couleurs ; tels étaient le La- menais (beau blanc), l'Etoile de Brunswick (rouge), Mon bien aimé (blane rosé) , le Prince royal (lilas violet) , Gustave ( écarlate) , Sans égal (pourpre foncé, velouté ), l Eburnea (blane rosé), ete.; d'autres par la singularité de leurs formes comme le Globe Crimson (brun foncé) , le Globe rose , V Anémone jaspé , ete. ; ou bien par la bizarrerie de leurs couleurs , tels sont M”° Martin-Burdin dont les pétales blanes lilas sont panachés de brun , et le Méphistophétès dont les fleurs écarlates naissent au milieu d'un Pre pourpre. La crainte d’abuser de votre patience nous Hese à borner nos cilations. De beaux Poiriers , Pommiers , Cerisiers , Müriers greffés, an- nonçaient une bonne culture. Il en était de même des semis, des boutures et des repiquages. Les pourrettes de Müriers et de Tulipiers sont surtout très belles. Les arbres verts sont touffus , les Melia Azedarach droïts et lisses. Des Jasmins d'Espagne bien portants , couverts de fleurs et multipliés en pots, sont tenus à la portée de toutes les bourses même des plus petites. L'Acacia sans épine ( Ro- binia pseudo-acacia , var. inermis) avait fait des pousses dont plu- sieurs portaient plus de 3 mètres de longueur; ce qui, soit dit en passant , prouve évidemment l’absurdité des assertions de ceux qui prétendent que celle variété ne végète pas aussi vigoureusement que l'Acacia commun. De tous les arbres fruitiers , le Pêcher seul a mal réussi. Il en a été de même presque partout cette année; c’est aux froids tardifs du printemps qu'il faut l’attribuer. Parmi les autres plantes de pleine terre , votre Commission a vu le chêne à feuilles laciniées (Q. asplenüfolia) le Sapin lancéolé (Cunninghamia Sinensis Rich.),VU verticillé (Taxus verticillata) , le Spirea tomenteux (S. tomentosa), le Bouleau de la Dalécarlie(B. Da- lecarlica) , un Mürier à papier à feuilles bullées (Broussonetia papy- rifera , var. cucullata) dont une des branches élait revenue à son type et dont les feuilles ne différaient plus de celles du Mürier à pa pier de la Chine; des collections d'Anémones , de Renoncules , de Chrysanthèmes, d'Iris, de Fritillaires, d'Hyacinthes, de Tulipes, ete. ; RE | 15 206 JARDINS ET PÉPINIÈRES le Gomphrena (G. globosa L.) avec toutes les variétés de nuances intermédiaires entre le rouge violet et le blanc; une dixaine d’es- pèces de Magnolias , dont un fort beau (MW. grandiflora , var. ferru- ginea ) était couvert de fruits. Son tronc a 3 ou 4 décimètres de circonférence , etles branches commencent à 2 mètres en- viron au-dessus du sol. Les espèces ou variétés de Pivoines sont nombreuses. Il y en a trois ligneuses et vingt herbacées , dont six à huit à fleurs pleines. Les plus délicates sont cultivées en terre de bruyère. Le procédé employé pour multiplier les espèces ligneuses est très simple. Au lieu de marcotter les branches dans des godets fixés de diverses ma- nières , ainsi que cela se pratique ailleurs , MM. Martin-Burdin et C° les entourent d’un cadre en bois que l’on remplit de terre. Alors, dans cette espèce de butte, les marcottes se font comme les couchées ordi- naires. La formation des racines est plus certaine , plus prompte , et l'on ôte la terre qui entoure la pivoine mère aussitôt que l’on a sevré les marcoties. Plusieurs baches sont consacrées à des cultures spéciales. Dans l'une on fait des boutures étouffées de Camelia , de Metrosideros , de Maclura, d'Érythrina, de Dalhia, etc. ; d’autres sont consacrées aux semis, aux sevrages des marcoltes. Les plantes de serre.et d’orangerie n’ont pas autant fixé l’atten- tions de vos Commissaires, qui ont cependant remarqué de beaux pieds du Passiflora princeps ; un Carmichælia Australis chargé de fruits; lAristotelia macqui à feuilles panachées ; Ærracacha es- culenta ; Hooker, qu'ici l'on n’a pas encore osé confier à la pleine terre et qui , jusqu'à ce moment , ne répond point aux espérances qu'il donnait; dix espèces ou variétés de Nérium, entête desquelles se trouvaient le pourpre (W.atropurpureum) et le panaché (NW. Fotis aureo-variegatis) ; une espèce d'Olivier , originaire de la Crimée et récemment introduite en France. On le dit plus robuste que l'Olivier cultivé dans nos départements méridionaux, et l’on espère qu'elle pourra s'acclimaler sous notre ciel. MM. Marlin-Burdin et C° avaient créé une nouvelle pépinière près Neuville-sur-Saône. Les résultats n’en ont pas été satisfaisants 5 les vers blancs ont fait périr presque toutes leurs plantations. Cette perte , toute déplorable qu’elle est, a révélé un fait qui n’était pas connu ; c'est que les racines du Mürier ne sont point attaquées par DES ENVIRONS DE LYON. 207 ces insectes, et que cet arbre peut prospérer au milieu des terres in- festées par le ver blanc , là ou nul autre arbre ne peut croître. Le résumé des observations de votre Commission vous était som- mairement connu , lorsque M. Martin-Burdin , chef de cette maison, résidant à Chambéry , vous a été présenté comme candidat au titre de Membre correspondant , et vous avez saisi, Messieurs, l’occasion de récompenser cet habile horticulteur en lui conférant le titre au- quel il aspirait. M. Nérard ainé, M. Nérard aîné , jardinier-fleuriste et pépiniériste , demeurant à Vaise , sur la route du Bourbonnaïs , avait provoqué la visite de votre Commission , elle s'y rendit. Ce qui nous frappa d’abord, ce fut la réunion des plus belles plantes d'ornement. Elles sont disposées par massifs dans des plate- bandes auprès de sa demeure. Vous les citer toutes serait bien long , il vaut mieux les aller voir lorsqu'elles cachent la terre sous leurs fleurs; vous en aurez une idée plus avantageuse que celle qui vous resterait d'une nomenclature aride. Nous ne désignerons ici que les plus belles et les moins répandues autour de Lyon. Gladiolus ipsitacinus. _ Coreopsis lanceolata. — cardinalis, Red. Malva vel Lavatera speciosa. Hemerocallis disticha. Hibiscus militaris , Cav. Amaryllis Belladona, L'herit. Saxifraga cordifolia , Haw. Schizanthus pinnatus , Ruitz. Spiræa lobata, Jacq. _ retusus. Lupinus polyphyllus, Bot.reg. MaurandiaBarclayana, Bot.m. Chironia trinervis. Morina longifolia. Trollius Asiaticus, L. Verbena spicata. Liatris spicata, Willd. Ipomopsis elegans , Mich.* — paniculata. .Asclepias tuberosa , L. D'autres plantes coronaires sont groupées par collection et recoi- vent un nouveau mérite de cette agglomération. Ainsi les Dalhias , les Iris bulbeux , les Chelone , les Penstemon , les Pensées, les Campanules , les Œillets , les Pelargonium, présentent de nom- breuses espèces ou variétés. Vingt Phlox différents et trente Calcéo- laires attirent les regards, Les Lobélies sont moins variées, mais 208 JARDINS ET PÉPINISRES l'éclat de leurs fleurs ne les rend pas moins remarquables. Parmi les seize Lis que cultive M. Nérard , votre Commission a vu avec plaisir celui à longues fleurs (L. longiflorum). Ses collections d’ar- bres et d’arbustes d’orangerie et de pleine terre sont aussi dignes de fixer l'attention. Nous avons compté vingt-cinq espèces ou va- riétés de Magnolia ; huit Myrtes; quinze Nerium; vingt-trois Came- lias ; quinze Rhododendrum ; seize Pæonia; vingt-deux Groseillers, dont neuf nouveaux; vingt-cinq Chèvrefeuilles ; plusieurs Houx , dont sept variétés à feuilles diversement panachées ; des Fuchsia , dont plusieurs récemment introduits en France (F. glabra, F. undulæfolia) ; des Orangers parmi lesquels se distinguaient celui à feuilles de saule et l'Hermaphrodite en fruit. Avant de terminer celte énumération incomplète , nous citerons encore la nombreuse et belle collection de Rosiers. Dans ce genre, nous avons retrouvé avec plaisir plusieurs noms qui vous sont chers : M. Lacène , jolie rose qui se rapproche du Roi de Rome; le Thé Hamon , découvert par le père de notre collègue. Cette belle rose est trop connue main- tenant pour que je vous rappelle tous ses titres à l’admiration des amateurs. Parmi les variétés nouvelles obtenues du semis de l'Ile- Bourbon, nous en avons vu une que M. Nérard a dédiée à sa femme. Cette rose remontante mérite une place en première ligne , tant par sa forme qui est bien distincte des autres , que par sa belle nuance et son odeur agréable. Une autre , remarquable par ses fleurs et par la dentelure aiguë de ses folioles , porte le nom de M” Hamon. Sur la gauche du jardin est un chène pyramidal élancé , vigou- reux, âge de vingt ans environ, qui donne chaque année des glands. Cet arbre ne se reproduit pas constamment par le semis. Plusieurs des chênes qui en proviennent portent leurs branches écartées, et n'affectent pas la forme qui a mérité à cette espèce le nom de Py- ramidal. Dans tous les carrés nous avons trouvé des sujets d'observations , des plantes d’une belle venue : lei des Ifs de semis, de beaux Mé- lèzes d'Europe et d'Amérique , des Troënes du Japon , des Genêts à fleurs blanches, des Lauriers sassafras et benzoin , des Ormes nouveaux (U/. pendula, U. pyramidalis crispa, U. maculata flava) dont un surtout est remarquable par son large feuillage (U. macro- phylla ) ; là les Troënes du Népaul , les Métrosideros speciosa , les Lagerstroæmia des Indes. Aïlleurs le Jujubier (Z. satious ) est couvert de fruits, le Jujubier grimpant (Z. f’otubilis) , le Ceano- DES ENVIRONS DE LYON. 209 thus d'Afrique et l'Érable à feuilles allongées (4. oblongum) passent l'hiver en pleine terre. Depuis long-temps l'Anone (Ænona triloba ) et le Bois de fer ( Bumelia tenax) y résistent et fleurissent tous les ans. Les Rhododendrum ferrugineux et velus, si délicats , si exi- geants , qui perdent la santé en quittant la montagne , semblent avoir retrouvé leur patrie dans ce jardin. M. Nérard est plein de franchise , il rend à chacun ce qui lui ap- patient, il nous montre une belle variété de Verveine des Indes (Ÿ. triphylla) dont les feuilles un peu plus larges que celles de l'espèce commune , répandent une odeur analogue à celle de la Menthe ; c’est à M. Pascal Ortolez qu’il en attribue la découverte. Un Peuplier à feuilles de saule ‘ n’était connu d'aucun de nous , M. Nérard nous apprend qu'il l'a reçu de Metz. N’allez pas croire «ependant qu'il a tout tiré du dehors, que l'horticulture lui doit peu ; votre erreur serait grande. Comme il sème beaucoup et qu'il sème avec intelligence , il a obtenu des variétés précieuses. Nous allons en citer quelques-unes : Un Oranger à feuilles ondulées. Un Seringat en tout semblable au Seringat inodore , mais dont les fleurs ont le même parfum que celles du Seringat commun. Plusieurs Calycanthes à feuilles très différentes, qui n'ont pas en- core fleuri. Un Phyllirea à feuilles erépues, obtenu des graines du P. à feuilles moyennes. Un Myrte à feuilles de Romarin , qui provient du M. commun. Plusieurs variétés de Ceanothus obtenues du C.4fricanus, très difféz rentes entr’elles par leurs ports , leurs feuillages , leurs fleurs. L'une d’elles est remarquable par ses beaux thyrses de fleurs roses. Un Erable negundo (Vegundo alternifoliæ) dont les feuilles sont alternes et le bois géniculé. Un Alaterne à petites feuilles arrondies et finement dentées. Un Robinier qui sort des graines du R. faux-acacia , et dont les rameaux sont pleureurs. Un Tulipier dont les rameaux sont flexueux et les feuilles con- tournées. Obtenu, il y a neuf ans environ, de graines venues d’Amé- rique. (Depuis cette époque M. Nérard a retrouvé plusieurs fois 1 Feuilles ascendantes, glabres , lancéolées, ondulées , à nervures réticulées, ro- sées ; glancescentes en-dessous. 210 JARDINS ET PÉPINIÈRES celte variété dans ses semis provenant des graines du même pays » d’où il en conclut qu’elle doit exister en Amérique.) Les Érythrina ont aussi fourni plusieurs variétés. Cette belle plante , introduite dans le commerce depuis peu d'années, se multipliait par semis, mais les graines étaient rares : par éclat, ce procédé était lent; par boutures herbacées , leur reprise , facile pour le cultivateur qui possède des cloches, des baches, des serres , était hors de la portée de tous. M. Nérard a trouvé un autre procédé plus simple , plus expéditif ; ce sont des boutures de racines qui ne demandent presqu’aucun soin. Il ne fait plus un secret de ce moyen de multiplication qui lui a donné un grand nombre d’Erythrina, si recherchés des amateurs de fleurs ; il vous le livre, vous êtes maf- tres de le répandre. Je m'aperçois qu’entièrement séduits par nos yeux nous n’avons pas dit un mot des légumes et des arbres fruitiers ; maïs il y a force pour nous de revenir sur ce sujet , car souvent dans ce jardin, à côté d’une belle rose , l’on trouve une bonne poire, et, pour beau- coup de personnes, l’une vaut mieux que l’autre. Les légumes sont en petit nombre , ils ne nous ont rien offert de remarquable. Nous avons vu quelques piments dont l’un à gros fruits rouges , dit P. de Catalogne , et un autre à fruits jaunes mamelonés , très obtus ; quelques pieds de Capriers et enfin un essai pour la culture de la Patate. Le Bibacier ou Néflier du Japon livré à la pleine terre a fruc- tifié. Les Vignes sont variées , M. Nérard en cultive environ cinquante. Votre Commission a vu le raisin de quelques-unes , telles que le Bourdelas noir , dont les grosses graines lui ont mérité en divers endroits le nom de Raïsin-prune; le Corinthe à petits grains sans pepins ; le Chasselas oblong si sucré ; le Cornichon violet de forme bizarre ; etc. Les Pruniers , les Abricotiers sont en bon état. Il y a plusieurs Abricotiers du Pape (P. dasycarpa) francs de pied. Les Cerisiers sont vigoureux. Nous avons remarqué la cerise Napoléon et la Belle de Choisy. Un fort joli arbre , qui mérite de figurer dans les jardins non seulement pour son fruit, mais encore à cause de son port, c’est le Cerisier de Sibérie , naturellement nain. Greffé sur haute tige , il forme une boule de verdure. Son fruit, DES ENVIRONS DE LYON. 211 qui ne mürit qu’à la fin de septembre, ajoute à la beauté de cet arbre. C’est une griolte assez bonne et grosse. Les Pommiers sont nombreux , nous y avons trouvé plusieurs espèces américaines. Les Poiriers présentent la plus riche collection que nous ayons vue dans notre tournée ; parmi ceux qui portaient fruits nous citerons : La Poire fortunée — beau et bon fruit. La Poire concombrine — beau fruit. Le Bon chrétien Ture — beau fruit. La Poire d’Ardempont. Le Blanc Perney ou Bon Perney — beau fruit d'hiver. Le Beurré d'Aremberg — que l’on ne saurait trop recommander. La Duchesse d'Angoulême — plus grosse , aussi bonne que le Beurré blanc. Les sous-variétés à fruits panachés sont au nombre de huit , savoir : La Be rgamotte Suisse. Le St.-Germain d'hiver. Le Bon chrétien. La Double-fleur. Le Beurre blanc. Le Bezy de Chaumontel. La Madeleine ou Citron des Carmes. La Verte longue ou Culotte Suisse. Nous ne vous énumérerons point le nom de tous les Poiriers ; nous n’indiquerons que ceux qui sont nouveaux pour nous , OU peu connus : Poire — St.-Pierre. Fels. Solpire. d'Amérique. Alfroide. Williamont. des princes.-D'hiver. Ananas. Curé. Sieule. Blanquet d'hiver. Bergamote de Pentecôte. Les deux derniers ont été Jaminet d'hiver. Beurré d'Amiolis. — Fin sept. — rouge d'hiver. Thouin. — D'hiver. Aurore. — Fin août. Bollwiller.—Fin sept. Morissot. Boche. Amandier. Incomparable. Vert. Lyonnais. obtenus de semis par M. Nérard. 212 JARDINS ET PÉPINIÈRES Le Beurré vert est un fruit qui tient le milieu entre le Beurré blanc et la Broute-bonne ? Il mürit dans les premiers jours du mois d'août et ne se colore pas , il reste vert. Le Beurré Lyonnais, poire arrondie , très colorée , fondante , mürit vers la fin de septembre. Je ne sache pas que personne ait parlé de ces deux fruits , il en est plusieurs autres qui sont dans le même cas. Il serait à désirer que toutes ces poires fussent bien exactement décrites et figu- rées. Des semis de Poiriers , Pommiers, Cerisiers , Pruniers, qui n'ont pas encore fructifié promettent de nouvelles variétés. Cet établissement renferme aussi de beaux Müriers à hautes et basses Liges. A quelque distance de Vaise, M. Nérard nous a montré deux autres pépinières dans lesquelles nous avons vu beaucoup de sujets destinés à recevoir la greffe , de belles quenouilles et de beaux arbres fruitiers à plein vent. Votre Commission , Messieurs, croit devoir, dans l'intérêt de l'hor- ticulture , vous proposer de fixer sur M. Nérard aîné l'attention du publie en lui déeernant une médaille d'argent. C’est une distinction qu'il a bien méritée, et le public le récompensera de ses travaux en accourant chez lui quand vous aurez désigné son jardin. Mme Évesque. Pour abréger notre route, M”° Évesque nous permit de traverser sa campagne ; elle nous en fit les honneurs avec grâce. La position est magnifique. La nature et l’art du jardinier paysagiste ont em- belli cette propriété située à mi-coleau et tournée vers Lyon. Nous y avons remarqué un Peuplier gris d’une grande dimension, un Tu- lipier et un Cèdre du Liban , deux belles variétés de rosiers obte- nues de semis , le Thé Évesque et le Thé Vermont, En sortant de Vaise par la route de Bourgogne , nous avions vu le Guy croître sur l'Érable , sur l'Acacia , sur le Tilleul, sur le Marronnier , ici nous l'avons retrouvé sur le Peuplier de la Caroline. Dans le haut est un pavillon rustique d’où la vue s’étend au loin sur la ville et ses environs. Les murs du clos sont tapissés d’espaliers entretenus avec soin , et les allées sont bordées de ceps de Chasselas fixés circulaire- ment sur rois piquets. Les grappes également müres et bien colo- DES ENVIRONS DE LYON. 213 rées qui pendaient de tous côtés nous démontraient d’une manière irréfragable l'excellence de cette méthode. M. Armand. Un jeune homme nouvellement établi, M. Armand , nous invita à jeter un coup-d'œil sur son établissement qui commence. Il a peu de choses encore , néanmoins nous avons vu chez lui quelques beaux pieds de Rosiers, une collection de cinquante-deux Dalhias parmi lesquels plusieurs provenants de ses semis, entr'autres un très beau , de couleur jaune eanari el un autre à pétales panachés, Des Œillets de Chine formaient une bordure d'autant plus belle, que les nuances de leurs grandes fleurs simples ou doubles étaient vives. Elles variaient du rouge au blanc et au rose. D'autres plantes nous ont paru peu communes , telles que le Maurandia Barclayana , le Solanum atrosanguineum, le Saloia Canariensis. Un Pommier nous a fait quelque plaisir , c’est une variété lyonnaise ; elle est connue sous le nom de Pomme Cusset ou Reinette de Cusset. Cet arbre , qui a été trouvé à Poleymieux , produit des pommes qui mürissent tard et se conservent long-temps. M. Armand est plein de zèle, il est actif , et nous espérons que ses cultures ne tarderont pas à prendre plus de développement et à se montrer rivales de celles de nos bons horticulieurs. =. M. G. Luizet. La Journée était avancée ; cependant nous voulûmes encore vi- siter un jardin , celui de M. Gabriel Luizet , pépiniériste à Écully. Nous ne pûmes le faire qu’à la hâte, cependant nous y avons appris et vu de bonnes et belles choses. D’après l'inspection des arbres fruitiers tels qu'ils sont presque partout , c’est-à-dire rabougris et mutilés, il est des personnes qui doutent de l'efficacité de la taille ; c’est iei , Messieurs , qu'il faudrait envoyer les incrédules. Une promenade d’une demi-heure dans le jardin de M. Luizet les convainceraîit plus facilement que les plus beaux raisonnements ; car ici les résultats parlent aux yeux, les fruits chargent les arbres. Ces derniers conservent des formes agréables et leur vigueur. Les es- paliers de poiriers et surtout de pêchers sont très beaux. Nous ne faisons que les indiquer ; car d’autres Commissaires ont reçu mis- sion de vous faire un rapport sur ce sujet. Les arbres fruitiers sont nombreux et d'une belle venue , ils 214 JARDINS ET PÉPINIÈRES sont variés. De jeunes coignassiers ont été plantés au printemps et greflés cette automne. Nous avons distingué parmi les Poiriers : La Poire fortunée. Le Bon chrétien Turc. — Sieule. Le Beurré Morissot. Le St.-Lezin. — fruit énorme. — incomparable. — Fin sept. Parmi les Cerisiers , celui connu sous le nom de Bigarreau hâtif ou Bigarreau d'Oullins. Cette variété est très commune maintenant, et nous ne vous la signalons ici que parce qu’elle est Lyonnaise , qu'elle est due à un jardinier d'Oullins (Rhône) nommé Jaboulet. Plusieurs vignes étaient en fruits , de ce nombre : L'Isabelle (Jüis Alexandrina) dont la saveur a quelqu'analogie avec celle de la fraise. Le Gros Guillaume. Le Raïsin panaché. Le Raisin monstrueux, De C. Celui de la terre promise de Jacquemet-Bonnefond.—Très longues grappes. M. Luizet cultive huit espèces de Fraïsiers. La Willmoth superbe lui a donné de très grosses fraises ; une portait 108 millimètres (4 pouces environ) de circonférence. Il suffit pour avoir de beaux fruits, de couper les stolons ou coulants. Cetle année, les melons ont été généralement bons et beaux. M. Luïizet en a obtenu un pesant 21 livres. Une planche d'Épinard de la nouvelle Zélande (Zetragonia ex- pansa) a fixé notre aïtention. Ce légume , nouveau dans notre dépar- tement, est propre à suppléer l'épinard, Il est agréable et délicat , donne beaucoup de feuilles. Les Méridionaux apprécieront d'autant plus cette plante , qu’il leur est difficile de cultiver l’épinard qui chez eux monte rapidement en graine. Les Cosses (légumes) d’un haricot naïn très productif et très bon à manger en vert étaient mûres ; nous en avons recueilli quelques grains , ils sont noirs. Les arbres fruitiers forment la spécialité de M. G. Luizet, néan- moins il cultive les arbres et arbustes d'ornement. Nous avons re- marqué le Peuplier argenté (P. argentea) , VOrme pyramidal (U. Pyramidalis) , celui à grandes feuilles (Q/. macrophylla) , le Cytise des Alpes à fleurs blanches , le Cytise parasol ou gros bois , plusieurs Robiniers , tels que le tardif (2. procera), le Rose ( À. hispida ) à bois flexible , le glutineux à fleurs blanches, de beaux Rosiers DES ENVIRONS DE LYON. 245 greffés sur églantiers , le Poirier glutineux dont les jolies pelites poires peuvent faire pendant aux pommes baccifères ; beaucoup de plantes d'ornement parmi lesquelles l'Hibiscus Manihot étalait ses larges fleurs souffrées à fond brun violet. La collection des Dalhias est peu nombreuse , mais bien choisie. Quoique nous n’en citions que cinq, tous sont beaux : Grandeur superbe ; Nain de M. Clément; Triomphe royale ; Lady Stanhope. Pulla; Cette plante, dont les variétés font l'ornement de nos jardins et sont recherchées par les amateurs, ne se multiplie pas assez facilement pour satisfaire de suite à tous les désirs. M. Luizet nous a dévoilé un procédé nouveau facile , à l’aide duquel un Dalhia rare peut être rapidement répandu , le voici : Une tige de Dalhia présente autant de boutures qu’il y a de nœuds garnis de feuilles. On coupe la tige un peu au-dessus et au-dessous du nœud , on enlève l’une des feuilles, on plante cette bouture horizontalement en laissant l’autre hors de terre. Pendant huit jours environ, on abrite du soleil ces jeunes boutures, et puis on les repique en place. Elles réussis- sent presque toutes; presque toutes fleurissent la même année, lorsqu'elles sont faites de bonne heure. Ce mode de multiplicalion est dû à M. Nérard , pour lequel nous vous avons demandé la grande médaille d'argent. La Commission a été unanime aussi pour vous prier de conférer à M. Luizet le titre de Membre-correspondant. C'est en s’entourant de praticiens éclairés par de saines théories , comme lui, que la Société atteindra l’un des buts qu'elle se pro- pose. M. Dupuits de Maconex. Le 13 octobre, votre Commission se transporta chez notre collè- gue M. Dupuits de Maconex, un peu au-dessus de la Pape , pour y examiner ses raisins de table. Il a défriché avec succès des coteaux en apparence arides , d’une faïble valeur ; il y a planté des vignes, et son succès a été tel, que ses voisins l'ont imité, que le prix des terres s’est considérablement accru. Ses vignes , palissées sur des courants en boïs et plantées à gran- des distances , étaient pleines de santé et chargées de beaux , de dé- licieux Mornains blancs. Les graines étaient grosses, bien mûres ; presque toutes les grappes avaient la teinte rousse, si appréciée des 216 JARDINS ET PÉPINIÈRES amateurs de raisins. C’est principalement cette variété de vignes que M. Dupuits cultive pour la vente; néanmoins il en possède encore quelques autres , telles que le Jouanens de Vaucluse, raisin blanc très précoce, beau et bon; le Chasselas rouge de Fontainebleau , excellent raisin que nous avions déjà rencontré chez M. Gariot , notre confrère. Dans les endroits les plus chauds , le Muscat d'A- lexandrie montrait ses longues grappes garnies de graines de couleur ambrée, et grosses comme des prunes. Parmi les vignes à vin se trouvaient le Game noir et la Serine à grains sucrés, un peu allongés et noirs. C’est le plan d'Ampuis , de Côte-Potie , de l'Hermitage. M. Dupuits avait fait en petit l’essai d'un fourrage que l’on a pré- conisé dans ces derniers temps, l'herbe de Guinée ( Panicum altis- simum ). Des circonstances imprévues et fâcheuses l'ont empêché de donner suite à ses expériences sur cette plante , qui est vivace et nous a paru robuste. M. Poizat. Le même jour , après avoir traversé le Rhône au-dessous de Né- ron, nous avons été à Villeurbanne, chez M. Poizat, pépinié- riste. Ici l'ordre et la propreté sont remarquables , il n’y a pas une mau- vaise herbe. Des sarclages fréquemment répétés, dans un sol gra- veleux et sec, ont débarrassé la terre des plantes qui vivent aux dépens de celles que l’on cultive. Les instruments sont tous réunis sous un hangar et disposés chacun à la place qui lui est assi- gnée. Les ouvriers viennent tous les malins prendre ceux qui leur sont nécessaires pour les travaux de la journée, et ne les remettent que le soir , après la visite du maître. L'outil est propre et doit être en bon état; s’il en est autrement , on y pourvoit de suite. Deux If, taillés en girandole étagée, décorent l'entrée du jardin. Cette taille , dont fort heureusement la mode est passée , n’est pas toujours très facile. On conçoit que des arbres destinés à cette mar- tyrisation doivent être conduits d’une manière bien plus rigide que des quenouilles. * A droite et à gauche, devant une petite serre et une orangerie , sous quelques arbres , sont alignées diverses plantes Cours de Culture et de Naturalisation des Végétaux, par A. Thouin. Paris, 4897. T. IL, p. 56. DES ENVIRONS DE LYON. 217 en vases , qui demandent l'abri pendant l'hiver. Nous y avons vu de beaux Orangers ; un Olivier (0. undulata) à feuilles ondulées , à ra- meaux pleureurs, à fruils arrondis ; plusieurs Rosiers en pots, et parmi eux quelques-uns obtenus de semis; des Pelargonium , des Œillets, des Jasmins, des Grenadiers , des Myrtes; quelques Nerium , tels que le pourpre , le blane à fleurs pleines , celui à fleurs panachées , celui à feuilles maculées de jaune. Ce dernier est greffé en fente, ce qui dément l’opinion émise par plusieurs horticulteurs contre cette greffe, qui, disent-ils, ne réussit pas sur les Ne- rium. Votre Commission a remarqué en pleine terre un beau Rosier mi- crophylla qui tapissait une muraille ; un Yucca (7. gloriosa ) en fleurs ; la Scille du Pérou; de jolies Gentianes (G. acaulis) en bor- dures ; la Bruyère herbacée ( £. carnca) ; beaucoup d’Œillets remon- tants; un Dalhia à fleurs blanches, qui se dislinguait au milieu d’une collection de ce genre ; plusieurs variétés d’Asters obtenus par semis de l’Aster de la Nouvelle-Angleterre, dont une surtout, qui se rap- proche pour le port et pour la forme de l'Aster-Bruyère (4. Eri- coïdes), et qui a les fleurs bleues; un Hibiscus de Syrie à feuilles panachées de jaune * ; un Ceanothus qui paraît être celui d'Afrique et qui résiste très bien à-nos hivers. Des semis faits avec ses graines ont donné plusieurs variétés qui n’ont pas encore fleuri. Vous vous rappelez que déjà nous avons trouvé chez M. Nérard des variétés de la même plante. Un petit massif d'Aralias épineux, âgés de deux ans , nous offrit un exemple du mode de végétation particulier à certaines plantes des pays chauds dont les deux sèves sont marquées par un temps d'arrêt très prononcé. On aurait cru que ces jeunes arbres avaient trois ou quatre ans. Les pousses du printemps et celles du mois d’août élaientlimitées par un rapprochement très marqué des insertions de feuilles. M. Poizat a obtenu de ses semis des variétés remarquables : plu- sieurs Lilas qui se rapprochent du L. Charles X ; deux Tilleuls, l’un, provenant du T. argenté, pousse de longs rameaux dont l'extrémité, chargée de feuilles , s'incline vers la terre; l’autre, issu du T. d'Eu- * M. Poizat nous apprit l’origine de cette plante. Un Hibiscus de Syrie, planté chez Me Harant, à Villeurbanne, donna , il y a quelques années, une branche dont les feuilles étaient panachées de jaune. Cette branche fut coupée et multipliée par la greffe. Les jeunes arbustes qui en sont provenus ont couscrvé leurs panachures. 218 JARDINS ET PÉPINIÈRES rope , a des feuilles cordiformes-allongées , à dentelures profondes et aiguës. Une Clématite très belle, obtenue du semis de la C. à feuille entière ; sa fleur est d’un violet foncé et d’une odeur agréa- ble , les feuilles sont composées et dentées. Il ÿ a plusieurs pépinières , toutes bien tenues. Elles sont placées dans des. terrains de natures différentes , selon l'exigence des ar- bres. Des Tilleuls , des Bouleaux , des Erables , des Platanes, des Frênes, des Ormes, des Müriers à larges feuilles , ete. , attestent par leur vigueur les soins dont ils sont l’objet. Les arbres verts sont variés , bien touffus. Nous avons vu peu d'Ifs de semis aussi beaux que ceux de cette pépinière. Parmi les pourrettes nous avons dis- tingué celles de Mûriers et de Sainte-Lucie. La collection des Au- bépins et des Alisiers est nombreuse , mais sans noms. Dans les Robiniers, il y a de fort beaux R. monstrueux et R. à feuilles de So- phora. Les Peupliers sont d'une belle venue. Nous en avons compté une douzaine d'espèces , entr'autres le P. ontario, le P. baumier, le P. à grandes dents. M. Poizat nous a rapporté un fait assez curieux : des lignes de Peupliers grecs étaient plantées entre des lignes de P. du Canada , de P. d'Italie, de P. de la Caroline , de P. blanes , ete. ; qui furent attaquées plus ou moins par des vers ou chenilles qui percent le pied de l'arbre et le font périr, ou le disposent à se briser au moindre coup de vent. M. Poizat perdit ainsi beaucoup de Peu- pliers. Les P. grecs, seuls entre tous, restèrent intacts. Dans ce jardin , comme dans celui de M. Nérard , NOUS avons VU des semis de Chène pyramidal qui ne reproduisaient plus cette variété. M. Poïzat a essayé l’engrais sanguini-cruorique de M. Léger. IL nous a montré une grande planche de pourrettes d’Acacia (R. pseudo- acacia) , dans laquelle il avait fait un essai comparatif entre plusieurs fumiers. La partie où se trouvait l'engrais de M. Léger offrait des plantes incontestablement plus vigoureuses. Les arbres fruitiers sont en petit nombre , mais en bon état et très bien enracinés ; car le terrain, mêlé de graviers, les force à développer beaucoup de chevelu. La vigne s’y plaît. Nous avons vu un cep qui avait fait une pousse de 7 mèlres de longueur. Nous vous citerons encore quelques arbres fruitiers qui ont fixé notre at- tention : un Groseiller à grappes , à très grosses baies ; de beaux Müriers à fruits noirs; un Amandier à feuillage panaché ; un Chà- taignier dont le marron gros et sucré se propage sans dégénérescence par le semis ; plusieurs Cerisiers, tels que le bigarreau Napoléon ; DES ENVIRONS DE LYON. 219 et deux variétés qui se rapprochent de la Griotte noire de Lormat et qui ont été obtenues de semis par M. Poïzat. Les Poiriers sont va- riés; je n'en citerai cependant que cinq dont votre Commission a dégusté les fruits, ce sont : Duchesse d'Angoulême — excellente et belle poire beurrée. Charles d'Autriche — très beau fruit, de médiocre qualité. Passe Colmar — bon fruit. Colmar d'Automne — très bon et beau fruit. Beurré rouge d'Anjou — belle et bonne poire bien colorée. Une petite vigne termine la principale pépinière de M. Poïizat. Un pepin de raisin avait végété dans le creux d’un vieux saule. Un jardinier de Perrache transplanta ce jeune sarment et il ob- tint un plan vigoureux, fécond , dont le raisin est noir et volumi- neux. Le nom de /’igne de Perrache est resté à celte variété ; c’est elle que M. Poïzat cultive depuis plusieurs années. En résumant nos observations sur cet établissement , nous croyons devoir vous le présenter comme une pépinière bien assortie en ar- bres , arbustes et autres plantes d'ornement , en arbres forestiers et fruitiers. Tout ce que nous avons vu nous a confirmé la réputation d'homme probe etde bon horticulteur que M. Poizat s’est acquise à juste titre depuis nombre d'années. M. Guillot fils. Le 15 octobre , votre Commission se rendit à la Guillotière , où elle visita d’abord le jardin de M. Guillot fils , jardinier-fleuriste , élabli récemment dans le local occupé jadis par son père. Cet éta- blissement n’est pas encore monté comme le désire son propriétaire, qui possède cependant quelques sujets remarquables , entr'autres de belles espèces de Lauriers ( L. Camphora, — L. Indica, — L. Bor- bonia , — L. Bœtica, — L. nobilis , var. crispa, — L. nobilis, var. salicifolia) , un fort Arbousier (4. andrachne) et quelques Figuiers étrangers (F. rubiginosa , — F. elastica , — F. aquatica, Willd.), parmi lesquels nous avons surtout admiré un Figuier mon- tia , qui portait fruits et qui passe l'hiver en orangerie. Presque tous les auteurs qui ont écrit sur l’horliculture conseillent de tenir cet arbre en serre chaude , ou tout au moins en serre tempérée. Les vé- gétaux que nous venons de citer sont gros et servent de 7nère. ‘M. Guillot pére. De là nous avons été chez M. Guillot père, jardinier-fleuriste et 220 JARDINS ET PÉPINIÈRES pépiniérisle , près les Hirondelles. Le jardin est vaste. Il renferme des serres , des baches, des orangeries. La serre chaude est spacieuse, bien disposée; les plantes y sont bien portantes. Vous vous rappelez sans doute que , sur le rapport de la Commission d’horticulture , dans votre séance publique du 12 septembre 1836 , vous avez décerné à M. Guillotune médaille d’ar- gent pour la construction d’une serre chaude de forme nouvelle dans notre département. Nous avons retrouvé dans cette serre les deux va- riétés du WNymphæa cærulea. Elles ne diffèrent l’une de l’autre que par leur dimension. Le Goyavier (Psidium pyriferum , L.) était en fruit, et de nombreux semis d’une espèce voisine ( ?. pomiferum » L.) attendaient le repiquage. La Passiflore Bonaparte , variété nou- velle très voisine de la P. quadrangulaire , était fleurie. Sa corolle est moins grande et d’un rouge plus foncé que celte dernière. Le Cocoloba pubescent étalait ses larges feuilles auprès de celles si dé- liées , si élégantes de l’Acacia de Ste-Hélène (4. conspicua ), qui est très multiplié ici. D’autres Acacias (4. Portoricencis, Wild. À. cor- nigera ; Willd.) s’entremêlent avec différents Bananiers. ( Musa pa- radisiacæ , L. — M. coccinea, Andr. — M. discotor. — M. rosacea nova ,; Jacq.) Les feuilles bilobées du PBauhinia porrecta de Swartz , laissaient voir au-dessous d’elles les belles fleurs d’un Justicia que nous n'avons pu déterminer, et les sommités fleuries du Justicia ele- gans. La collection des plantes grasses est remarquable par la va- riété et la rareté des espèces. Les genres Aloe et Cactus en contien- nent un grand nombre de nouvelles. Parmi les Figuiers, celui à feuilles de Nymphæa ( F. nymphæifolia ) se distinguait au milieu de ses congénères (F. Bengalensis. — F. Benjamina , L.— F. Bra- siliensis.— F. Montia. — F. pendula). M. Guillot cultive trois va- riétés d'Ananas. Il donne la préférence à celle dont les feuilles ne sont point dentées. Nous avons compté une douzaine d'espèces de Bignones parmi lesquelles-il y en a plusieurs à noter, soit à cause de la beauté de leurs fleurs , soit en raison de leur rareté (B. gran- diflora , Thunb. — B. Capensis, Thunb. — PB. Pandorana, Andr. — B. pentagyna. — B. insignis. — B. jasminifolia, Kunth. — Z. venusta). Presque toutes les plantes contenues dans celle serre mé- ritent l'attention des horticulteurs. Voici le nom de plusieurs qui nous ont frappés : Davallia Canariensis , Swartz. Thalia dealbata. Caryota urens, EL. Capparis Brennia. DES ENVIRONS DE LYON. 294 Astrapæa Walichii, Lindl. Burchellia Capensis. Hernandia sonora , I. Yucca aloifolia marginata. Coffea Arabica, L. Carolinea princeps, L. Citrus triptera, Desf. Hedychium gardnerianum. Gardenia Careyana ? épineux. Saccharum officinarum , L. Les serres tempérées et les baches sont occupées par des plantes en multiplication , telles que les Camélias , les Jasmins, les Garde- nias , les Daphnés , les Fuchsias. Les premiers sont nombreux. D'autres végélaux sont disséminés parmi ces collections , de manière à rompre la monotonie qu’elles présenteraient à l'œil. Votre Com- mission a distingué : Psoralea verrucosa , Willd. Phylica myrtifolia , Poiret (P. Escalonia floribunda , Kunth. paniculata). — coccinea. Acacia dealbata, De C. Cussonia thyrsiflora, Thunb. Anona cherimolia, Lamk, Acer Nepalense. Lechenaultia formosa , Brown. Les Orangers , les Grenadiers , les Myrtes , les Nerium sont bien portants; beaux et nombreux. Nous avons vu parmi ces derniers uné variélé obtenue par M. Ragonot. Les fleurs en sont d’un rouge ama- ranthe , rubané de blanc. Le Tamarix à petites fleurs est très multi- plic. Parmi les végétaux cultivés en pleine terre , nous avons remarqué les Troënes du Japon; les Müriers des Osages ( Mactura auran- tiaca ; Nutth.); le Robinier rose à bois flexible et presque glabre; des Seringas odorants à fleurs pleines ; des Pivoines en arbre CP: moulan ; Bot. mag.) ; le Lilas blanc virginal et le Lilas Jokesi ; l'Orme polygame ( Planera crenata , Desf.); un Yucca( F. filamen- tosa, L.) et deux Hibiseus (42. speciosus, H.Kew.— Æ.palustris, L.); quatre à cinq mille Azalées de toutes sortes, dont plusieurs variétés obtenues de semis ; une espèce nouvelle de Mürier (M. tortuosa ), à bois flexueux , à feuilles larges; un carré de Mûriers blancs , greffés de l’année précédente et d’une belle végétation. M. Guillot a fait des boutures de Müriers étouffées sous cloche et sous châssis. En 6 semaines ou 2 mois, elles étaient bien en- racinées et poussaient, Ce procédé , qui rend certaine la reprise des boutures , présente cel avantage , qu'il n’est plus nécessaire alors de greffer l'arbre. Pour assurer la réussite des plantations ; On repique en pois plusieurs végétaux de pleine terre ; ainsi étaient des Cèdres du MAUVE 16 222 JARDINS ET PÉPINIÈRES Liban , des Baumicrs ( Abies balsamea , Mich* ), des Pins du Lord Weymouth ( P. Strobus , L.), des Ifs, de beaux Magnolias (M. Vulan, De C. — M. fuscata, Bot. mag. — M. grandifloræ, L.) dont une espèce seule (AL. tripetala, L.) occupait un grand nombre de pots. Des semis de Grenadiers , d'Yucca ( Y. gloriosa, L.), d'Acaeïas , de Marica (A7. cærulsa , Bot. reg.) , d'Azalées , d’Arbousiers , de Cactus (C. melocactus, L.), de Rhododendrum , de Bruyères , de Magnolias, elc., etc. , promettent de nouvelles variétés. Il y a bon nombre d'arbres fruitiers que nous n'avons pas eu le temps d'examiner assez attentivement , pour que nous puissions vous en rendre comple ; mais il a suffi sans doute de ce que nous vous avons dit, pour vous montrer en M. Guillot un des premiers horticulteurs de notre département. M, Chaine. Jusqu'à ce moment nous n'avions vu aucun jardin potager ; S'il existait quelques légumes dans ceux que nous visilions , ils se trou- vaient là en quelque sorte comme un hors-d'œuvre. Nous savions cependant que M. Jacques Chaine, fils du marchand de comestible, place de la Boucherie des Terreaux , avait élevé à la Guillotière ; route de Vienne , N° 14, un établissement dans le genre de ceux des Maraichers de Paris. IL avait voulu, dès le début , faire mieux encore que ses maîtres , et pour cela il appliquait à ses cultures les deux grandes puissances du siècle , la vapeur et les chemins de fer. Notre curiosité était vivement siimulée , nous lui avons rendu visite. M. Chaine, père , eut la complaisance de nous montrer tous les détails de cette exploitation. Ce jardin , de la contenance de 16 bi- cherées (2 hectares environ), est un grand parallélogramme rec- tangle entouré de murs. Le sol est très légèrement incliné vers le Bud-Ouest. Cet établissement, unique en son genre dans les environs de Lyon, est destiné aux plantes potagères , aux primeurs , el aux cullures forcées , ou bien à celles qui sont négligées ici, comme celle du champignon. Des tonneaux défoncés et en- terrés de distance en distance , communiquent entr'eux par des conduits souterrains; et l'eau, que fournit abondamment une pompe à vapeur, est distribuée dans tous les earrés , qui sont arrosés ainsi, les uns par irrigation, les autres par l'eau puisée dans les ton- ncaux, DES ENVIRONS DE LYON: 223 Comme la machine à vapeur est d'une force supérieure à celle exigée par la pompe, M. Chaine voulut utiliser cet excédant de force ; et son frère aîné, à l’aide d’un mécanisme de son invention, appliqua la vapeur au métier à la Jacquard pour la confection des éloffes de soie façonnées. Cette découverte en était aux tâtonne- menlis , lorsque nous l'avons vue. La trame laissait sur la chaîne des elairs irréguliers ; néanmoins plusieurs parties de l'étoffe , bien fa- briquées et dont les dessins étaient bien nets , annoncaient que le défaut que nous venons de signaler tenait seulement à l’imperfection de quelques-uns des rouages de la machine. Si nous ayons entretenu la Société d'un objet qui est étranger à notre mission, c’est qu'il nous a paru d'une haute importance , et qu'il rentre dans un des sujets d’études qu'elle s’est proposé , le perfectionnement de l'in- dustrie. M. Chaine , auquel nous avons manifesté l'intention de vous faire part de ce qu’il nous montrait, recevrait avec plaisir , si vous le jugez convenable , la visite d’une Commission nommée par vous, et composée d'hommes experts: La terre, le soleil et l’eau ne suffisent pas pour äider une bonne culture , il faut encore de l’engrais , surtout dans le jardin potager et pour les cultures forcées. Chaque année , on emploie pour ce petit terrain une somme considérable à l'achat du fumier. Le propriétaire l'évalue à 3 ou 4,000 fr., sans compter les frais de voiture et de maniement. Cependant tout est combiné ici de facon à produire beaucoup avec le moins possible. L'on a visé surtout à l’économie du temps et des forces ; pour vous en donner une idée , nous vous dirons de quelle manière les engrais , par exemple, sont transportés d'un point à un autre du jardin. Des rails en fer, portatifs et légers , forment un chemin de fer mobile que l’on place rapidement sur la voie qui conduit au carré que l’on veut fumer, et des wagons , en quelques secondes, font rouler jusqu’à lui le tas de fumier qu'on y destine. Les Asperges , les Artichauts sont forcés sur place à l'aide de châssis que l’on entoure de réchauds de fumiers. Des semis , faits sous des baches , donnent des légumes ou des fruits qui acquièrent une valeur d'autant plus grande , qu’ils sont vendables en des saisons opposées à celles dans lesquelles ils paraissent naturellement. Les Melons et les Champignons sont deux des branches les plus fruc- tueuses de ce jardin. De grandes caves, dans lesquelles sont des eouches alignées par rangs, ont donné des masses considérabtes 224 JARDINS ET PÉPINIÈRES de champignons. Une seule de ces caves , qui contenait sept rangs en a fourni jusqu’à 15 et 20 liv. dans un jour. Il leur arrive main- tenant ce qui advient toujours dans les endroits où l’on à cultivé le champignon pendant quelque temps : les couches diminuent d’abord leurs produits, puis cessent complètement de donner , malgré lous les soins,et sans que l’on puisse en assigner les causes. Ce n’est point seulement dans les caves que le Champignon esl cultive , il y a des meules en plein air, sous des appentis. Il y en a aussi dans une vaste serre , et comme l’action trop vive du soleil pourrait leur nuire , des rangs de tomates les abritent et produisent beaucoup ; parce qu'elles fructifient à différentes époques. La pompe à feu échauffe cette serre qui lui est contiguë; les vitrages sont supportés par une charpente en fer, dont quelques pièces qui ont trop de portée fléchissent , et dont les autres trop minces ont voilé sous l'in- fluence alternative de la chaleur et du froid. Ce n'est qu'autour des grandes villes , là où les consommateurs abozcent, là où les débouchés sont faciles , que l'horticulture peut produire des bénéfices assez considérables, pour que l'on ose lui confier autant de capitaux qu’il en a fallu verser pour élever un établissement comme celui-ci. Quoique M. Chaine ne füt point propriétaire du terrain , il n’a reculé devant aucune des dépenses que nécessitait l'application de ses procédés de culture , et chaque année encore son jardin absorbe 10,000 fr. environ. Quand on en- visage l'étendue du terrain , cetle somme paraît exorbitante ; mais elle cesse d’effrayer lorsque l’on jette un coup-d’œil sur les résultats. Permettez-nous encore une citation, et vous concevrez mieux quels doivent être les produils de cette exploitation, qui embrasse toutes les branches du jardin potager : Les Melons seuls , en 1836 , ont produit sept mille francs. Votre Commission vous propose , Messieurs , de décerner à M. Chaine une médaille d'argent, comme ayant, le premier à Lyon, essayé en grand le perfectionnement de l’industrie Maraichère. M. Girard. Le dimanche suivant ( 22 octobre ), nouvelle excursion de la part de vos commissaires, qui se rendirent d’abord chez M. Girard , pé- piniériste à la Guillotière , rue du Repos. Sa principale pépinière est située dans un terrain graveleux. Elle contient des arbres fruitiers , parmi lesquels nous avons remarqué de DES ENVIRONS DE LYON. 225 beaux Cerisiers , de forts Néfliers à gros fruits et cinquante vatiétés environ de Poiriers ; des arbres forestiers, tels que Sycomores , Peupliers , Ormes. Il y a aussi de beaux Müriers à haute tige greffés, M. Girard nous a montré une nouvelle variété de Mürier dont la feuille est entière , assez grande , un peu bullée , élargie à la base , cordiforme , acuminée. La branche de culture la plus lucrative pour M. Girard est celle des pourrettes d'arbres, d’arbustes et les jeunes plants de légumes; aussi l'on est sûr de trouver chez lui un grand assortiment de Pom- miers , Poiriers , Pruniers , Cerisiers , Abricotiers , Aubépins, Coi- gnassiers , Müriers, Acacias, Ormes , Frènes, Tilleuls , ete. , ete. , de l’âge d'un à trois ans. Quant aux légumes à repiquer , tels que Laitues , Chicorées , Poireaux , Oignons , Betteraves, Asperges,ele., ils présentent beaucoup de variétés, et le débit en est si grand , que M. Girard a quelquefois vendu jusqu'à 30,000 plants de Choux par jour. Ce qui a valu à cette maison la vogue dont elle jouit pour la vente de ses jeunes plants , c’est le soin Lout particulier avec lequel le maître choisit ses graines et conserve pures les variétés de légumes, qui ont tant de propension à dégénérer en s’hybridant les unes par les autres. Les amateurs de Choux apprendront avec plaisir, s'ils ne le savent déjà , qu'ils trouveront ici une dizaine de bonnes espèces , parmi lesquelles ils sauront bien distinguer le Petit Cabus Guil- dotin. M. Sédy. De là nous avons été à St-Just, chez M. Sédy, jardinier-fleu- riste et pépiniérisle. Tout auprès de l'habitation est un superbe Magnolia ( M. Acu- minata, L.). C'est, dans notre département, le plus bel arbre de ce genre; il a 12 mètres de hauteur, et l'envergure de ses bran- ches en a près de 8; son tronc porte un mètre de circonférence. Depuis long-temps il produit chaque année une grande quantité de graines. À quelques pas plus loin est un Cyprès pleureur de la Chine (C. Sinensis , Desf.), greffé sur le Cyprès chauve (Schubertia dis- ticha ; Mirb.}), et qui passe l'hiver en pleine terre depuis quatre à cinq ans. Dans la partie du jardin qui avoisine ces deux arbres , nous avons vu de beaux Dalhias, notamment le D. anémone brique, le D. surpasse triomphal , et le D. blanc tigré. L'approche du froid se faisait sentir ; les fleurs perdent alors une partie de leur éclat, les 226 JARDINS ET PÉPINIÈRES eouleurs se décomposent. Quelques-unes étaient méconnaissables ; celles du D. globe crimson, par exemple , qui sont dans l’état nor- mal d'un brun foncé, étaient d'un violet clair. Les pépinières de M. Sédy renferment des végétaux de tous pays; ceux qui croissent en pleine terre,et ceux plus délicats qui exigent un abri contre l’inclémence de nos hivers , ou qui demandent un sol différent du nôtre. I y a plusieurs serres chaudes ou tempérées. Dans les premicres, les plantes , quoique pressées les unes contre les autres, végétaient avec vigueur. Les feuilles luisantes d’un Ménisperme ( M. laurifo- lium , Roxb.) se mêlaient aux fleurs de la Rose de Chine ( Hibiscus rosa-Sinensis, L.), qui étaittrès multipliée. Les tiges sarmenteuses de Bignones (PB. insignis. — B. venusta ), d'Aristoloche ( 4. labio- sa, Bot. reg.) et de Passiflores (P. racemosa, DeC.— P. alata, H. Kew. — P. edulis, Bot. mag.) tapissaient la muraille ou s’élevaient en dôme de fleurs et de verdure. Les Coccoloba (C. pubescens, L.— C.rheifolia, Desf.) au feuillage gigantesque , le Pandanus ( ?. syl- vestris) ,le Carolinea ( C.princeps , L.) s'unissaient avec les Dracæ- na (D. Sinensis. — D. marginata, VLamk.— D. variegata , vera). Les corolles élégantes du Laurier coronaire ( Z'abernæmontana coro- naria, H. Kew.) à fleurs doubles et d'une Mauve du Mexique ( M. umbellata, Cav.) s'élevaient au-dessus des feuilles zébrées d’un Ma- ranta (M. Zebrina, Bot. reg.). Le Piment (Myrtus pimenta, L.) était couvert de fruits. Plusieurs Acacies étaient en fleur (4. glauca. — A. coccinea. — A. alba); d'autres se faisaient remarquer par leur port ou leur feuillage ( 4. latispinosa , Lamk. — 4. cinerea.— A. quadrangularis, Link. — 4. scolopendra, ete.). Le Sambae (Nryctanthes sambac , fl. pleno) répandait une odeur des plus sua- ves. La Vanille (Vanilla aromatica , Swariz), cette orchidée para- site, qui ne fructifie que difficilement chez nous, fixait ses rameaux sur de vieilles écorces. Un Mélastome des Indes (M. malabathrica , Bot. mag.) dressait ses fleurs à côté celle d’un Begonia ( 2. semper- florens, Link). Votre Commission a vu aussi une belle série de Fi- . guiers exotiques (F. Neumanni, Cels. — F. clastica , Roxb. — F, religiosa , L. — F, Benghalensis, L. — F. ferruginea, Parm. — F. nymplhæwifolia , L.) et de plantes rares , telles que : Sterculia heterophyila, Beaux. Passiflora Loudoni. Jacaranda Parmentieri. Begonia sanguinea, Link. Marica northiana , Bot. mag. DES ENVIRONS DE LYON. , 4 Malpighia macrophylla , Desf. : Nyctanthes arbor-tristis , L., Aslrapæa alba. Arum fragrans. Aralia capitata, Jacq. Hibiseus lilüflorus. L'Ananas est cultivé dans ce jardin , c’est presque une rareté au- tour de Lyon. Cependant ce fruit est recherché et se maintient tou- jours à un prix assez haut pour payer les dépenses qu’il occa- sionne. Les serres tempérées contiennent également des plantes belles où précieuses, dont quelques-unes étaient fleuries; de ce nombre le Nandina domestica, Thunb. , une espèce de Mauve ( Lavatera aceri- . folia, De C.)etle Thé (Thea Bohea, L.). Les rameaux de ce dernier étaient chargés de boutons et de fleurs à peine ouvertes. Le Cam- phrier (Laurus camphora , L.), le Dais (1. cotinifolia, V..), le Gar- denia (G. florida, L.) méritent une mention, ainsi que les sui vanis : Scholia sapindifolia. Eucalyptus robusta, Smith. Evonymus Japonicus , Thunb. _ populifolia, Desf. — Capensis. — perfoliata , Desf. Banksia plumosa. Cordia scabra. Arum pictum , L. Jacquinia macrophylla. Les baches et l’orangerie commencaient à se garnir , on rentraîit déjà quelques plantes. Nous y avons remarqué plusieurs Lagerstræ- mia ( L. indica , L. var. coccinea et violacea) , un Olivier (0. excel- sa, Vahl.) , l’Aster argenté (4. argenteus , Mich*), deux Leptosper- mes (Z. scabrum. — L. pubescens, Wild }, l'Épine-vinette du Népaul( Perberis aristata, De C.), deux variétés de l’Arbousier (4 $ unedo, L.), l'une à fleurs rouges et l’autre à fleurs semi-doubles ; celle-ci présentait en même temps des fleurs et des fruits. Une belle et forte bruyère (Erica abietina, L.), âgée de trente ans environ, était fleurie et couchée dans une bache auprès d'une Uvulaire ( U. Mexicana) qui portait encore ses graines à demi mûres. M. Sédy possède trente variétés de Camelias et quinze d'Orangers.Il a beau- coup multiplié la Glicine de la Chine. Cette jolie plante sarmen- teuse peul supporter en pleine terre les froids les plus rigoureux sans en souffrir. Le terrain, quoique situé autour de la maison , est coupé de ma- nière à former plusieurs jardins qui tous renferment quelques végé- aux remarquables. Dans le premier , M. Sédy nous a montré une variété de Tulipier dont les bourgeons sont rosés , un fort Gledits- 228 ., JARDINS ET PÉPINIÈRES chia (G. macracantha, De C.) à branches pendantes , une vingtaine de Magnolias différents, un gros Laurier de Portugal( Prunus lauro- cerasus ,; L.) , l'Aune à feuilles d’Aubépin, le Virgilia, l'Arbre au quarante éeus ( Ginkgo biloba , L.), plusieurs Hêtres ( F. cupræa. — F, pendula. — F. cristata. — F. Americana. — F. comptonü- folia) , des Aubépins, dont un surtout ( Mespilus tanacetifolia , Poi- ret ) remarquable par son feuillage blanchâtre , ses fruits comestibles et rouges. Un Sapin lancéolé, haut d'environ 2 mètres, était en pleine terre, à côté l'Hippophae du Canada. Dans une pépinière sé- parée de celle-ci par un chemin, nous avons vu l’Anone (4. triloba , EL.) en pleine terre, l'Aralia épineux , un Tilleul pleureur , un Chä- taignier à feuilles hétérophyiles , le Bouleau à feuilles de peuplier , l'Aulne à feuilles en cœur , le Lierre d'Irlande ( Zedera Hibernica , Noisette ), un Sorbier des oiseaux que l’on dit être à fruits blancs, deux Chênes étrangers, le lacinié (Q. comptontüfolia) , celui à feuilles de saule (Q. Phellos, L.). Ailleurs encore , près de beaux Noyers, dont un porte 4 mètres de circonférence , nous avons re- marqué le Peuplier à grandes dents et deux espèces de Tilleuls ( T°, asplenüfolia. — T. macrophylla ). Les cultures de M. Sédy sont très variées. Son établissement est un des plus anciens de Lyon et des mieux assortis, surtout en ce qui concerne les Végétaux de serres et d’orangerie. Au milieu des espèces nouvelles , on en retrouve chez lui plusieurs anciennes de- venues rares dans le commerce. C'est presque toujours M. Sédÿ qui expose sur le Marché aux Fleurs les plantes les plus précieuses , et vous vous rappelez qu'à ee titre vous lui avez décerné une médaille d'argent. M. Chapuis. Votre Commission se rendit ensuite chez M. Chapuis , jardinier- pépiniériste, rue du Nérard, à Ste-Foy. Nous y avons visité son jardin et sa pépinière. Il cultive principalement les arbres fruiliers. Un carré nouvellement planté contenait douze mille sujets , dont la majeure parlie élait des Pommiers , Poiriers, Pruniers, Amandiers qui doivent être greffés. I y avait aussi dans ce carré des Pêchers de semis, des Müriers, quelques Frênes et Vernis du Japon. Au-des- sous de ceite plantation, nous avons vu des arbres nains , Poiriers et Pommiers , qui élaient d'une belle venue ettrès variés en espèces. Nous avons remarqué plusieurs Poires , telles que Beurré d'Arem- DES ENVIRONS DE LYON. 229 berg , Romain, d'Yel, Grosse anglaise de Noïsette , St-Germain pa- naché, Une ligne formée par une cinquantaine de Beurrés rouges d'Anjou nous a présenté une bizarrerie. Tous les pieds portaient un grand nombre de feuilles à sommet bifurqué et souvent à limbe dou- ble sur un pétiole unique. Nous avons goûté une poire Beurré Colo- ma, cest un bel et bon fruit. On le dit cependant inférieur au Beurré Bosc qui se trouve aussi dans cette pépinière. Parmi les Pom- miers nous avons distingué : Reinette d'Espagne , Royale , Reinette par excellence , qui se rapproche beaucoup de Postrophe d'été , Cal- ville à la Reine ou Calville noire, Reinette de Caux, grosse et bonne pomme. Peu de personnes distinguent le Mornain blanc du Chasselas de Fontainebleau ; 1 y a cependant des différences très notables entre ces deux raisins. lei nous les avons comparés : le Chasselas a le grain un peu plus espacé, beaucoup plus ferme , comme craquant sous la dent, et d’une saveur plus sucrée , très agréable. Dans le bas de la pépinière , il y avait d’autres arbres et arbustes, tels que des Peupliers blanes , de beaux Cytises (C. Adam. — C. quercifolius. — C. sessilifolius), des Frênes dorés, des Ormes à larges feuilles. Cette espèce d'Orme a été multipliée par boutures faites à l'ombre. M. Chapuis cultive aussi quelques plantes d'ornement et des lé- gumes. Il nous a appris la manière dont il s’y prend pour oblenir &e belles Quarantaines. Pour cela , il les sème en juin et les couvre lé- gèrement en hiver, soit avec de la paille, soit avec des feuilles. Nous avons vu chez lui plusieurs variétés de Choux. Pour avoir le Cœur de Bœuf et le Chou de Milan bien pommé et vigoureux , illes sème de bonne heure, contrairement à l'usage. Il estime que les graines de deux ans sont préférables à celles de l’année. M. Chapuis est un élève de Noïselte. Sous plus d’un rapport ; il nous a paru digne d'un tel maître. Avant de nous quitter , il nous a montré quelques jardins dont il dirige la taille des arbres fruiliers. Nous avons âdmiré les belles pyramides de Poiriers de la maison Perney , à la Bastero. Ces arbres nous ont redit ce que nous venions d'apprendre , que M. Chapuis est un bon jardinier. 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Ce n'est plus chez les nations étrangères , ni même dans les au- tres villes de France que nous devons chercher la preuve des nom- breux avantages qu'offre une Exposition publique des produits de l'horticulture et de l’agriculture. L'heureuse expérience qui à été faite à Lyon , l'année dernière , a démontré combien une pareille inslitulion élait propre à exciter l'émulation des horticulteurs et des agriculteurs , en leur fournissant une occasion précieuse de faire connaître la beauté ou la rareté de leurs produits et de recueillir des suffrages et des encouragements flaiteurs, La Société avait borné sa première Exposition aux fleurs el autres produits de l'horticulture ; mais le succès ayant dépassé toutes les espérances , elle agrandit aujourd’hui le cercle dans lequel elie croit encore devoir se renfermer ; elle ouvre deux Expositions , aux épo- ques les plus favorables de la saison , en y appelant toutes les pro- ductions de l’hortieullure et de l'agriculture , ainsi que les instru- ments que l'on emploie dans les divers genres de culture , tels que charrues , semoirs, échenilloirs , cisailles , grefloirs, croissants à élaguer , etc. Toutefois il ne saurait être question ici d'essayer des instruments , ni d’exhiber des bestiaux qui ont pour eux les Comices agricoles , ou des produits manufacturés qui sont présentés aux expositions de l'industrie ; il s'agit seulement , et le cadre est assez vaste, d'ex- poser des fleurs tant indigènes qu'exotiques ; des fruils remarqua- bles par leur volume , par leur précocité , par leur conservation , ou par d’autres qualités rares ; des légumes distingués par leur nou- yeaulé dans nos pays , par leur belle culture , ou par d'autres qua- 232 EXPOSITION liés peu communes , des plantes et des graines de plantes céréales , fourragères , textiles , tincloriales , oléagineuses et autres que l'éco- nomie rurale peut revendiquer comme utiles. D'après ces considérations , la Société royale d'agriculture, his- toire naturelle et arts uliles de Lyon a arrêté le programme suivant : Arr. 1°. Il y aura , cetle année , deux Expositions publiques au Jardin-des-Plantes de Lyon : la première les 24 , 25, 26, 27 mai, et la seconde les 27 , 28 , 29, 30 septembre. On admettra à l’une et à l’autre Exposition : 1° Les végétaux en fleurs , de serres ou de pleine terre; 2° Les fruits de jardins ou de vergers; 3° Les légumes ; 4° Les plantes qui peuvent être utilement employées dans l’é- conomie rurale; 5° Les instruments et les meubles d’horticulture et d'agriculture. Arr, 2. Les plantes non fleuries ne seront reçues qu'autant qu'elles seront remarquables. Arr. 3. La Sociélé décernera des médailles d'or , des médailles d'argent , des médailles de bronze et des mentions honorables aux exposants qui auront présenté les plus belles plantes et les objets les plus dignes de fixer son attention. On prendra en considération le nombre et l'importance des objels exposés , la perfection et la difficulté de la culture. Arr. 4. Les exposants feront adresser leurs produits à l'Orangerie du Jardin-des-Plantes , au plus tard les 23 mai et 26 septembre. Ils en remettront une liste exacte. Chaque plante sera signalée par une éliquette bien lisible , portant son nom scientifique et son nom vul- gaire. Au-dessus de chaque collection on inserira celui du proprié- taire , à moins qu’il ne juge pas à propos de se faire connaître. Un commissaire de la Société délivrera une reconnaissance de tout ce qui aura élé déposé, Arr. 5. Une Commission , composée de douze Membres , pro- noncera sur l’admission des objets présentés ; elle les disposera dans l'ordre qu’elle jugera le plus convenable ; elle veillera à ce qu'ils recoivent tous les soins nécessaires à leur conservalion. La même Commission, agissant en qualité de Jury , prononcera sur le mérite des objets exposés , et désignera les exposants qui au- ront droit aux distinctions, DE FLEURS, 33 Aur. 6. La distribution solennelle des récompenses aura lieu , en séance publique , dans le local même de l'Exposition , le lundi 28 mai, et le lundi 1er octobre. Anr. 7. Les objets exposés ne pourront être retirés, pour aucun motif ; qu'après la séance de distribution des médailles. Lyon , le 20 mars 1838. LOTERIE DE PLANTES EXPOSÉES. ce La Commission nommée par la Société royale d'agriculture ; histoire nalurelle et arts utiles de Lyon, pour organiser une ex- position publique de fleurs et de produits de l'agricullure et de lhorticulture, désirant assurer aux jardiniers et agriculteurs qui contribueront à donner de l'éclat et de l'importance à cette exposition un encouragement de plus et une récompense immédiate , a décidé , avec l’assentiment de la Société dont elle émane , l'institution d’une loterie dont le produit sera affecté à l'acquisition de plantes en fleurs et autres objets qui auront paru à l'exposition. Le système adopté par la Commission pour engager les amateurs à concourir au but qu’elle se propose , ne saurait manquer d'obtenir leur faveur, puisque tous les billets de cette loterie seront gagnants. Le prix de chaque billet est fixé à CINQ FRANCS ; il y a deux séries de billets. La première se compose de deux cents billets indivisibles , du N° 1 au N° 200, et fous gagnants. La seconde, qui commence au N° 201 + se compose de Zillets divisibles en cinq coupons de 1 franc chacun , numérotés de 1 à 5. Au moment du tirage , quand le numéro d’un &il/et divisible sortira de l'urne , il sera tiré de suite un numéro d’une autre urne qui n’en contiendra que cinq. Ce second numéro sortant indiquera le coupon qui aura gagné le lot. Les billets divisibles seront donc aussi tous gagnan(s, 234 EXPOSITION DE FLEURS. La totalité du produit de ces billets sera employée en acquisitions de plantes et autres objets exposés pour former autant de lots que de billets placés. Les porteurs de »rzzers seront admis seuls à visiter l'exposition de onze heures à deux heures. Les porteurs de coupons ou d'une carle d'entrée seront reçus de deux à sept heures du soir. A la cérémonie de la distribution des médailles et du tirage qui aura lieu le 28 mai, à quatre heures, des places seront réservées pour les dames porteurs de lillets et pour les exposants. Le Président de la Société , Borrex. Le Secrétaire de la Société, Hénon. COMMISSION D'EXPOSITION: MM. Lacène , Président ; Serince , Vice-Président ; Tnrarrair , {résorier ; GRANDPERRET ; SeCrélaire-rapporleur ÿ June, Ducas, True, Bourcrer , MuzsanT ; Macxr , Garior , Hamon. On délivrera des billets et des coupons jusqu’an 27 mai chez M. Serince , directeur dn Jardin-botanique ; chez M. Tmiarrar, Passage-Thiufjait, N° 5; chez le con- cierge du Palais St-Pierre, et pendant lexposition à la grille intérieure du Jardin et dans l'Orangerie. Les cartes d'entrée seront délivrées gratuitement par tous les Membres de la Société, 4 BARTRAITS DES PROCES-VERBAUX. Séance du 16 février 1838. — Présence pe M. Borrex. Le dernier arliele du procès-verbal de la séance précédente ra- mène la discussion sur les effets de la gelée dans les environs de Lyon. Un Membre à remarqué que le froid a été moins grand sur les coteaux tournés à l'Ouest que sur ceux exposés au Sud et à l'Est, et que les localités élevées ont proportionnellement beaucoup moins souffert que les plaines. M. de St-Didier annonce que les vers ou pyrales de la vigne ne sont point détruits par le froid , qu'ils sont engourdis seulement. M. Hénon lit une note sur l'Oxalide de Deppe (0. Deppei, Lod.) et termine en disant qu'il considère cetle plante, sous le rapport ali- mentaire, plulôt comme devant ajouter un mets de plus à la table du riche , que comme un végélal destiné à subvenir à la nourriture des classes pauvres. — ’oyez pag. 83. M. Seringe lit un Mémoire sur les avantages que présente la taille des müriers, au moment de la récolte des feuilles. Il s'appuie sur des considérations physiologiques pour leur donner un embranche- ment commode ; pour leur faire produire beaucoup de feuilles , pour prolonger leur vie tout en leur conservant une belle végétation. If ne conseille pas de faire l'application de celle taille au M. des Phi- lippines, qu'il considère comme inférieur au M. blanc à larges feuilles. Il regrette qu’une espèce jardinière , hybride due au M. mul- ticaule et au M. blanc, dont les feuilles sont grandes et dont la mulliplication se fait de boutures, soit encore rare dans le com- merce. M. Terme propose à la Société de nommer une commission spé- ciale qui sera chargée d’aviser aux moyens de faire une exposition des produits agricoles el industriels du département du Rhône. Cette proposition étant appuyée par plusieurs Membres , M. le président la renvoic à l'examen d’une Commission. 236 EXTRAITS Séance du 23 février. — Pnismence DE M. Borrex. Sur le rapport de la Commission chargée de l'examen de la propo- sition de M. Terme , la Société décide qu'il y aura exposition des produits de l’agriculture et de l'horticulture , et que MM. les Mem- bres du bureau se rendront auprès de M. le préfet pour lui exprimèr le vœu d'une exposition publique des produits de l'industrie dépar- tementale. M. Hénon lit une note sur deux nouvelles variétés de Daphné, obtenues toutes deux du semis des graines du D. Jndica , par M. Nérard aîné, jardinier-pépiniériste à Vaize. La première res- semble au D. dauphin ; mais les feuilles sont rapprochées , les fleurs plus nombreuses sont disposées en thyrse serré et formé par l'agré- gation de petils capitules terminaux. Les corolles sont plus grandes, lilas-rosé. Le tube cylindroïde , ramassé , est légèrement tomenteux. L'odeur en est tout aussi suave et peut-être un peu plus forte. L'o- vaire est un peu velu au-dessous du stigmate. La seconde variété a les fleurs blanches comme le D. Indica dont elle se rapproche beau- coup. Les feuilles sont bien espacées. Les ombelles sont terminales, plus fournies. La fleur est plus grande , plus odorante , d'un blanc éclatant , et présente, comme le D. Indica, de petits points sein- tillants. Le tube est allongé , étroit, et se resserre un peu au-dessus de l'ovaire qui est glabre. Séance du ? mars. — PRÉSIDENCE DE M. BorTEx. M. Jourdan fait un rapport, au nom de la Commission des soics. — Voyez pag. 73. M. Hénon, organe de la Commission d’horticulture , fait un rap- port sur quelques jardins et pépinières. Après cette lecture , la So- ciété vote une médaille d’argent à M. Nérard aîné, et le nom de M. G. Luizet est inscrit sur son registre d'expectative comme Mem- bre-correspondant, — ’oyez pag. 201. DES PROCÈS-VERBAUX. 9237 Séance du 9 mars. — PRÉSIDENCE DE M. BoïTEx. M. I. Bourdon adresse à la Société une lettre et quelques œufs de vers à soie récemment apportés du Bengale, par M. le capitaine Vaillant. M. Mulsant lit un Mémoire sous le titre de Tableau synoptique des Lycides ou des espèces du genre Lycus qui se rencontrent dans les environs de Lyon. Parmi les espèces décrites , il en est une qui n'avait pas encore été observée ; M. Mulsant l’a dédiée à M. Merck. Un dessin accompagne ce Mémoire et reproduit sept Lycides avec les rétieulations des élytres qui sont particulières à chacune de ces espèces el que le dessinateur a grossies. — l’oyez pag. 71. Une anomalie observée sur le Cytise-Adam a fourni le sujet d’une note à M. Hénon. Il rappelle d’abord l'origine de cet arbre obtenu de semis en 1828 , par M. Adam; pépiniériste à Vitry-le-Français ; puis il rapporte qu'il existe à Vaize un Cytise-Adam sur lequel une petite branche de Cytise pourpre s’est développé et a fleuri. I affirme que celte végétation , toute inexplicable qu'elle lui paraisse ; est un produit naturel, qu’il n'existe là aucune greffe , aucune supercherie. IL étaye son opinion sur ce qu'il a vu et sur des observations analo- gues failes sur le Cytise-Adam à Paris, par M. Pépin , chef de l'É- cole botanique au jardin du roi; à Orléans et à Versailles, par MM. Transon-Gombault et Bertin, pépiniéristes. M. Seringe émet quelques doutes sur l’origine de cette petile branche qu'il a vue. M. Hamon , qui l’a vue aussi , partage l'opinion de M. Hénon. Æ X % Séance du 16 mars. — PrRÉsinence DE M. BoTtTex. Parmi les pièces de la correspondance est une lettre de M. Pié- rard, Membre-correspondant , chef de bataillon du génie en retraite à Verdun-sur-Meuse, qui envoie une traduelion manuscrite de l'Histoire naturelle des Abeilles, par G. R. Tréviranus ; traduction couronnée par la Société royale et centrale d'agriculture. Un écheveau de soie sauvage de la Chine est offert par M. Teste, Cet échantillon est renvoyé à l'examen de la Commission des soies. T. I. 47 238 EXTRAÎTS M. Grandperret, secrélaire-rapporteur de la Commission d'expo- sition développe les raisons qui ont déterminé cette Commission à présenter le programme dont il donne lecture. — loyez pag. 231. La Société vote une somme de 600 fr. pour les deux exposilions publiques de fleurs et d’autres produits de l’horticulture et de l’agri- culture , qui auront lieu cette année : la première, les 24, 25, 26, 27 mai; la seconde, les 27, 28, 29 , 30 septembre. Sur la proposition de M. Grandperret, et d’après une demande de M. le recteur de l'Académie ; une Commission, composée de MM. Gariot, Grandperret , Guillard, Jurie , Seringe, est chargée de rédiger un ouvrage élémentaire d'agriculture , à l'usage des écoles primaires de notre département. M. Seringe lit un Mémoire sur le fruit des Géraniacées et sur ce- lui de plusieurs genres de plantes appartenant à d'autres familles. Trente figures sur deux planches gravées sont annexées à ce Mé- moire , et rendent facile l'intelligenee du texte. M. Gariot fait un rapport sur l'ouvrage de MM. Chevrier-Corcelles et À. Puvis, intitulé : Observations sur les principales questions qui doivent faire partie du code rural. WU pense qu'il est indispensable de consulter l’agriculteur chaque fois qu’il s’agit de législation rurale , et se plaît à rendre justice au savoir agronomique des deux auteurs. M. le rapporteur énumère le titre de ces observations , au nombre de douze ; ilen examine quelques-unes. Il considère la vaine päture comme une question jugée et reconnue nuisible à l’agriculiure. Il pense, avec M. Puvis , que l’invétison fixée par la loi pour la plan- tation d'arbres sur la ligne du bornage n’est pas assez grande ; mais il différe d’avee lui en ce qu'il pense qu'il serait plus convenable d'établir des classes et de réclamer des invétisons d'autant plus grandes , que les racines des arbres sont plus voraces. II aurait dé- siré que la chèvre trouvât dans cet ouvrage un défenseur. H cite, après avoir rappelé et refuté quelques-uns des reproches adressés à cet animal , les avantages que l’on en retire, lorsqu'il est élevé d'une manière convenable. M. Gariot pense que Ze glanage , le ra- telage et le grapillage ne doivent être permis que du lever au coucher du soleil , et que l’on ne doit jamais tolérer l'arrachement des chaumes dont il démontre l'utilité, soit comme amendement , soit comme engrais. Quant au bornage des propriétés , il est persuadé que des points de repère, où chacun peut recourir au besoin, of- frent plus d'avantage que Le placement des bornes de chaque propriété DES PROCÈS-VERBAUX . 239 sur les plans cadastraux , travail long , diflicile et incessant, vu la division journalière des terres. M. Gariot termine en déplorant avec MM. Chevrier-Corcelles et Puvis les effets pernicieux du morcelle- ment des propriétés qui porte atteinte à la grande culture. # + * Séance du 23 mars. — PRÉSIDENCE DE M. BoTTEx. M. Seringe rend compte du rapport de M. Math. Bonafous à la Sociélé royale et centrale d'agriculture sur l'ouvrage de M. Bassi (de lu Muscardine, de ses principes , de sa marche ; moyens de. lu reconnaître , de la prévenir et de la détruire ). I en cite les dernières lignes et les conclusions : « M. Bassi a dirigé ses études sur les moyens de prévenir ou d'arrêter le cours de la muscardine , et a proposé, dans ce but , des précautions de salubrité recommandées avant lui et déjà observées dans les magnaneries les mieux tenues , telles que de laver la graine des vers à soie, d’espacer les vers sur les claics, de renouveler les repas plus fréquemment, de ne présenter aux vers que des feuilles fraîchement cueillies , de modérer la température; et, lorsqu'une telle maladie avait régné dans une magnanerie, de soumettre , avant d'y faire une nouvelle éducation , toutes les parois de l'atelier et tous les ustensiles à un lavage répété à l’eau bouillante , à la vapeur, ou de les purifier par la flamme , ou par le dégagement du soufre , du chlore , etc. Ces moyens nous paraissent rationnels et propres à pré- venir ou à combattre la muscardine ; mais , quant à la prescription de M. Bassi de donner aux vers à soie de la feuille de mûrier arrosée d’une solution de quatre parties de patasse , trente-deux d’eau commune et d'une partie de chaux vive ou de plâtre , etautres remèdes de ce genre, formulés dans l'ouvrage que nous examinons , nous sommes unani- mement d'avis que la Société royale etcentrale d'agriculture suspende son jugement jusqu'à ce qu'une série d'expériences comparées et répélées en France avec le plus grand soin ait démontré la valeur de ces moyens. En attendant, nous terminerons ce rapport en vous proposant : « 19 De décerner votre grande médaille d’or à M. Bassi , de Lodi , pour avoir signalé un fait tout-à-fait nouveau, c’est-à-dire. qu'une matière végélale s’introduit dans un être animal vivant, produit une 240 EXTRAITS aliération telle dans l'organisme qu'elle occasionne toujours la mort de l'insecte. Une pareille découverte , ajoutons-nous , fait époque dans les sciences naturelles , et peut ouvrir une voie cerlaine pour parvenir à préserver ou à guérir le ver à soie de la muscardine; « 2° D'ouvrir un concours dans le but de faire constaler , d'une manière authentique , l'efficacité des moyens ou des agents théra- peutiques qui seraient crus propres à prévenir ou à arrêter le déve- loppement de cette maladie ; « 3° D'offrir à M. le comte Barbd , de Milan, votre grande mé- daille en argent , pour avoir publié en français l'ouvrage italien dont M. Bassi vient d'enrichir l'histoire naturelle ; « 4° Enfin, d'adresser une copie du présent rapport à M. le Ministre de l'agriculture , du commeree et des travaux publics , en réponse à la demande que son prédécesseur a faite à la Société royale et centrale d'agriculture. » M. Fournet lit une description géologique du bassin houiller de Ternay (Isère). Une carle accompagne ce Mémoire. Séance du 30 mars 1838. — Présidence DE M. BottTex. M. Durand fait un rapport sur un Mémoire de M. C. Nivière , qui traite de la comptabilité agricole. Il expose le plan de cet ouvrage et montre combien ce mode de comptabilité est facile , combien il est plus simple que ceux proposés jusqu’à ce jour. À la suite de ce Mémoire, M. Nivière a placé cinq lettres qui lui ont élé adressées par M. Gensoul. Elles se rapportent à la production de la soie. — Voyez pag. 153. M. Alexandre combat quelques-unes des opinions émises par M.Gen- soul , conteste la réalité des chiffres, et pense que si les appareils de M. d’Arcet n’ont pas eu dans le Midi tout le succès qu'ils auraient dû avoir, cela tient à ce qu'ils n’ont pas été construits comme ils auraient dû l'être , les constructeurs devant se tromper d'autant plus Tacilement que les modèles même qui ont été proposés sont vicieux. Après avoir démontré que d’une expérience mal faite il ne doit pas découler comme conséquence que le procédé ne vaut rien , il cite des faits pour prouver qu'il ne peut être considéré personnellement DES PROCÈS-VERBAUX« 241 cemme un homme dévoué au système de M. d'Areet, qu'ilne défend dans ce système que ce qu'il en a jugé bon et utile. À la suite d'une longue discussion ; à laquelle prennent part MM. Durand , Terme , Alexandre , Montain , Jourdan , Grandperret, le mémoire est renvoyé à la Commission de publication. M. Hénon fait, au nom de la Commission d’horticulture , un rap- port sur les pépinières et les jardins de MM. Poizat, Guillot père et fils, et J. Chaine. — ’oyez pag. 216. M. Rocher apprend à la Société que M. Chaine , ne pouvant suf- fire par ses cultures aux demandes de champignons , en fait venir une grande quantité de Paris , malgré le prix auquel ils lui revien- nent ; car la livre, qui lui coûte 1 fr. à Paris, lui revient à 2 fr. lorsqu'elle est rendue à Lyon. M. Chaïne paye une location de 1,000 fr.; un seul carré de haricots (primeurs) lui a donné , l'an dernier . l'argent de son loyer, et, cette année , les petites raves seules, cultivées simplement sur des débris de vieilles couches , lui ont produit déjà de 1,000 à 1,200 fr. M. le Président invite M. Rocher à donner une note plus détaillée sur les cultures de M. Chaine, auquel la Société vote une médaille d'argent. MM. Borrex, Président. Héxon , Secrétaire général. + *k Séance du 27 avril. — PRÉSIDENCE DE M. BoOTTEx. M. Dufour , maire de Juliennas , signale à la Société la supériorité du pressoir Aeoillon sur celui dit à grand point. M. Seringe est chargé de rendre compte des observations qui pourront être faites à ce sujet aux prochaines vendanges. M. le Président annonce, d’après une lettre de M. le Préfet, que M. le Ministre de l’agriculture vient d'accorder à la Société une somme de 1,000 fr., à titre d'encouragement pour les expériences qu'elle se propose de faire sur la culture et principalement la taille du mürier. M. Passerat de la Chapelle lit un Mémoire sur les réservoirs , et indique des moyens économiques pour les établir et empêcher les filtgations. Ce travail est renvoyé à la commission d'impression. 7. 242 EXTRAITS M. Bineau, professeur à la Faculté des sciences , lit des obser- vations sur le brômure de cyanogène. M. Mulsant fait connaître par un rapport un Mémoire sur les Œs- tres par M. Rey, chef de service à l'École vétérinaire. M. Dupuits de Maconex lit un Mémoire ayant pour titre : Les vents affectent parfois une certaine régularité dans leurs changements de direction. Ce mémoire est renvoyé à la commission d'impression. M. Hénon fait un rapport au nom de la commission chargée de visiter les jardins où il aurait été planté des pêchers dirigés d’après la méthode de Butret, avec l'intention de concourir au prix propo- sé par la Société. M. le Rapporteur conclut à adjuger ce prix à M. Luizet, jardinier à Écully. L'ordre du jour appelle les élections aux places vacantes de mem- bres titulaires. MM. Bineau et Fournet , professeurs à la Faculté des sciences; Guillard fils , chef d'institution ; Dupasquier ( Alphonse), et Imbert, professeurs à l'École secondaire de médecine ; Sauzey , conseiller à la Cour royale; Rey, chef de service à l'École véléri- naire, et Luizet , pépiniériste ; ayant réuni le nombre de’suffrages réclamé par le réglement, sont admis membres titulaires de la Société. M. Grandperret, organe de la Commission de l'exposition des fleurs , lit un rapport sur la convenance de l’organisation d’une lote- rie d'objets exposés ; il explique le système proposé par la commis- sion et lit le programme qu'elle a préparé. La Société adopte à l'u- nanimité les conclusions de ce rapport, et ordonne l'impression et la publication du programme , chargeant la commission de tous les détails relatifs à l'exécution du projet de loterie. MM. Borrex , Président ; Muzsanr , Secrétaire archiv, + x * Séance du 4 mai. — Présence pe M. Bortrex. M. Deschamps annonce que sur la demande de M. le Préfet, M. le Ministre des travaux publics , de l’agriculture et du commerce a accordé à la Société une subvention de 500 fr. M. Janson, président de la Commission pour la destruction de la DES PROCÈS-VERBAUX. 943 pyrale , annonce que M. Audouin doit arriver prochainement dans les propriétés de M. Delahante , près de Beaujeu, et propose à la commission de s'y transporter à cette époque. M. le Président, tout en approuvant cette proposition, pense qu'il serait convenable de convoquer extraordinairement la Société, lorsque M. Audouin sera à Lyon. | M. Alexandre désirerait que le Comice agricole de Beaujeu fût prié de tenir la Sociélé au courant des expériences sur la pyrale. Il sera écrit à ce sujet à M. le président du Comice. M. Sauzey regarde l’échenillage, et surlout la cueillette des œufs, comme le principal moyen de destruction de la pyrale. Sur huit ceps émondés , il en a trouvé six sans pyrales , deux en portant très peu, tandis que tous les autres, malgré le froid rigoureux de cet hiver, en portaient au moins quatre-vingts. Il pense que les dernières ge- lées,.en retardant la vigne, feront périr de faim le plus grand nombre de ces insectes. - M. Bourcier rapporte qu’à Lausanne on est parvenu à détruire la pyrale en raclant les ceps avec le dos de la serpe , les frottant avec un bouchon de paille, et enterrant les débris par un binage qui suit immédiatement. M. Alexandre demande, au nom de la Commission des soies, que des expressions regardées comme peu convenables dans les letires de M. Gensoul sur l’industrie séricicole, ne soient pas insérées dans les Annales de la Société. Il s'élève à ce sujet une discussion à laquelle prennent part MM. Alexandre , Parisel, Bourcier, Seringe et Jourdan. M. Henri Bourdon, présent à la séance, est invité par M. le Président à donner quelques détails sur le but de sa mission. M. Bourdon a déjà été chargé par M. le Ministre des travaux publies , de l'agriculture et du commerce, de plusieurs missions qui se sont jusqu’à présent bornées aux départements méridionaux, Cette année une nouvelle mission lui a été confiée , et elle se compose de deux parties bien distinctes : 1° suivre dans le Midi les expériences commencées l’année dernière; 2 parcourir quelques départements où l’industrie de la soie commence à prendre une certaine exten- sion. Dans ces derniers départements, il tâche d’abord de démontrer la nécessité et la possibilité d’y répandre l’industrie de la soie , et d’en faire ressortir les immenses avantages. Il passe en revue les causes 244 EXTRAITS qui ont pu empêcher les progrès de celle industrie : mauvaise diree- tion pour la culture ; taille mal entendue, trop fréquente ou faite intempestivement; manque de soins et de procédés convenables pour l'éducation des vers à soie ; enfin ; manque de connaissance pour l’art de la filature. Voilà , pense M. H. Bourdon , les obstacles qu'on a dû rencontrer; aussi appelle-t-il l'attention sur ces points essentiels. Il importe , dit M. Bourdon, de propager dès le principe les meilleures méthodes, d'établir l'industrie sur des bases ration- nelles. A ce sujet, M. Bourdon dit que les principales questions à exami- ner pour la culture du mürier sont relatives : 1° au mode de planta- tion qu'il convient d'adopter : haute tige, mi-tige , basse tige; 2° à l'emploi des mûriers sauvages et greffés ; 3° à l'époque et à la période de la taille. M. Bourdon jette un coup-d’œil rapide sur ces diverses parties qu'il s’abstient d'examiner en détail ; puis, après avoir dit quelques mots sur l'éducation du ver à soie , et avoir surtout insisté sur la nécessité de chereher et de répandre le plus tôt possible des in- structions sur la filature qui lui paraît très peu avancée dans les pays où l'industrie de la soie est nouvelle, il appelle principalement l'at- tention de la Société sur une question qu’il sait avoir donné lieu à contestation. « Messieurs , dit M. H. Bourdon, l'influence de votre Société et de ses publications me donne un bien vif désir de traiter une ques- tion que je regarde comme fort importante ; je veux parler des mé- thodes et des procédés appliqués à l'éducation des vers à soie. « Ici il me semble qu'il y a double question à examiner : 40 ques- tion de théorie ou plutôt de raisonnement , qui consiste dans l’exa- men des effets à produire comparativement aux moyens employés ; 2° question de pratique qui se réduit à déterminer jusqu'à quel point l’expérience a justifié les prévisions de la science. « Quant à la question théorique , il y a peu de choses à dire. Vous connaissez l'appareil; les dispositions toutes symétriques de ses diverses parties suffisent pour faire pressentir qu’une des conditions essentielles pour le succès de toute éducation, l'uniformité de tempé- ralure, doit être satisfaite. Pour la ventilation, c’est-à-dire le renou- vellement de l'air, on conçoit toute la puissance que doivent avoir une cheminée d'appel de capacité convenable et un bon tarare. « Vient maintenant la seconde question, Làil y a eu contestation; DES PROCÈS-VERBAUX. 245 on a cherché à répandre quelques incertitudes sur les résultats des expériences ; on a taxé d'exagération quelques-uns de ces résultats. Si vous voulez bien le permettre , je vous rapporterai les faits; mais avant d'entrer dans ces détails, j'éprouve le besoin de repousser devant vous, Messieurs , certaines asserlions qui nous sont peu fa- vorables. Nos intentions ont été franches et loyales , et nous avons à cœur de les faire comprendre à la Société d'agriculture de Lyon. On nous a accusés de vouloir substituer des méthodes d’un jour à des pratiques cimentées par de longues années d'expérience. Bien loin de nous, Messieurs , une telle pensée. Lorsqu'une première mission me fut confiée en 1836 , ce fut dans le but de répandre la connais- sance des procédés qui avaient dé jà fixé l'attention de quelques édu- cateurs méridionanx , et de soumettre à l'épreuve , dans les départe- ments du Midi, ces procédés qui avaient obtenu un grand succès dans la magnanerie-modèle des bergeries de Sénart; on savait bien lout ce que l’on avait à attendre de l'expérience des Méridionaux , et le Midi a été appelé à concourir à l'œuvre de perfectionnement. Ainsi, tout en portant des méthodes nouvelles , on allait réellement chercher des instructions que l’on savait propres à assurer dans l'in- térêt général le succès de ces méthodes. « Tel a été réellement , Messieurs , le but de ma première mis- sion. Un grand nombre d’éducateurs l'ont compris et se sont em- pressés de payer le tribut de leurs lumières. « Il me reste maintenant à passer en revue les résultats des épreu- ves faites l’année dernière dans le Midi ; ces résultats , je les ai si- gnalés dans mon rapport à M. le Ministre du commerce , et bien pé- nétré de cette idée que le but réel de ma mission était d'éprouver dans le Midi l'efficacité d'un procédé et non pas de soutenir cette ef- ficacité, j'ai rapporté les faits tels qu’ils se sont passés. Quelques- uns ont été contestés. « À Faventines , dans la magnanerie-modèle de la Sociélé d'agri- culture de Valence , on a réellement obtenu 45, 50 et 55 liv. de cocons pour 20 quintaux de feuilles, « Dans la magnanerie-modèle du département de Vaucluse , chez M. le marquis de Balincours , il est très vrai qu'il y a eu un accident; mais rien n’a été dissimulé à cet égard : un rapport officiel a été dressé etexpédié à M. le Ministre du commerce et à M. le Préfet de Vaucluse; puis il a été publié dans plusieurs journaux du Midi , et tout récegyment dans les Ærnales de la Société séricicole; en lisant 246 EXTRAITS ce rapport vous verrez , Messieurs , comment les choses se sont pas- sées , et vous reconnaîtrez que l'éducation n’a pas échoué, puisque le produit donné par la graine Sina a été de 120 liv. de cocons pour 20 quintaux de feuilles , et que celui de la graine du pays , malgré l'accident dont on a fait ressortir les causes principales , a été de 60 Liv. de cocons. « Aucun fait, je puis vous le certifier, ne pourrait être justement cité, qui püt être contraire à l'emploi de l'appareil de M. d'Arcet. Je l'ai dit, tous les éducateurs qui ont fait usage de cet appareil ont reconnu que , bien supérieur à tous les moyens mis en usage jusqu’à ce jour, il était seul capable d’assurer, particulièrement dans les grandes chambrées, une égale et facile distribution d’air et de cha- leur. Quelques objections ont été faites contre le degré de puissance de la ventilation; ces objections, je ne les ai point dissimulées , et je les ai consignées dans mon rapport officiel. Mais j'ai examiné la question, et demandé si le défaut d'énergie tenait à l'appareil lui- même ou à une application parfois incomplète de cet appareil. « Cependant j'ai reconnu moi-même que le climat méridional présentait des difficultés que M. d’Arcet ne pouvait avoir pressenties dans notre climat tempéré , et j'ai vivement insisté auprès de lui pour qu’il s’efforçât d'augmenter la puissance de ventilation. « Tel était , Messieurs , le but de ces premières épreuves faites dans le Midi : étudier les influences du climat, et mesurer l'effort qu'on avait à produire. On n’a jamais prétendu que la perfeclion avait été tout d’abord atteinte; et M. d'Areet a été le premier à invo- quer les lumières de M. Combes , ingénieur des mines, qui a fait un travail spécial sur la ventilation. M. Combes s’est empressé d’exa- miner la question des magnaneries salubres et d'appliquer à ce cas particulier son système général de ventilation. «Je vous présente ici le modèle du tarare de M. Combes. Cet instrument n’a point encore élé appliqué dans les magnaneries ; aussi je ne prétends pas l'indiquer comme un moyen sûr d'atteindre le but qu’on se propose. Tout porte à croire que toutes les condi- tions seront remplies; mais l'expérience seule est appelée à pro- noncer. l'essai en sera fait cette année par M. Beauvais aux berge- ries de Sénart , par M. Aubert dans le domaine royal de Neuilly , et aussi dans deux magnaneries-modèles du Midi. « Avant de vous décrire les disposilions de ce tarare , permettez- moi , Messieurs , de vous dire que, dans tous les cas , il y a un bien DES PROCÈS-VERRAUX. 247 très réel produit. Ce bien , c’est l'impulsion qui a été donnée , c’est ce désir d'améliorer, de perfectionner qui s’est répandu partout ; c’est cet entraînement de quelques hommes qui, jusqu'alors, s’en- dormaient dans une indifférence funeste à notre industrie. Actuelle- ment le mouvement est imprimé , les Sociétés d'agriculture le pro- pagent ; vous allez vous-mêmes , Messieurs , mettre la main à l'œu- vre, et vos efforts auront un retentissement dont la puissante influence ne tardera pas à s'étendre sur toutes les branches d’une industrie à laquelle se rattache essentiellement la prospérité de vos manufac- tures. » M. Bourdon termine en donnant quelques explications sur la construction du tarare de M. Combes. M. le Président distribue à MM. les membres présents le pro- gramme de la loterie de plantes qui suivra l’exposilion des produits d'horticulture. MM. les membres, élus dans la séance du 27 avril , recoivent leur diplôme des mains de M. le Président. MM. Borrex, Président ; Lecog , Secrétaire adjoint. RE 44: 2 ANR on dl diode ne PTT 4 ds nn rt eines # xaù CRE TEST CET ES j «: dep “pps ad ae re me” DANE 3 ac à 3 ne JU Rise F7 -& 3 è» € Most Does: Lohits M ae 7S rl re 4 j “à. Get AGE £ (Rs At Mo DH PEN ART ré = À LJ ra . Ya . SÉANCE PUBLIQ EXPOSITION DE FLEURS ET AUTRES PRODUITS DE L'HORTICULTURE ET D’AGRICULTURE. € L'appel fait aux horticulieurs par la Société royale d'agri- culture de Lyon, n’a pas été moins généralement entendu cette année que le printemps dernier , et , malgré les rigueurs d’un hiver presque sans exemple dans nos contrées, une seconde Exposition de fleurs , plus riche et plus remarquable encore que la première, vient d’avoir lieu dans l’Orangerie du Jardin-des-Plantes. Ouverte le 24 mai, le public a été admis pendant quatre jours consécutifs à visiter les objets envoyés au concours ; l'empressement avec lequel il s'y est porté prouve qu'un plaisir lui était donné , qu’un de ses goûts était satisfait. Un autre sujet de curiosité attirait d’ailleurs à ce rendez - vous les diverses classes de la population. La Société d'agriculture toujours préoccupée du motif qui a inspiré l’idée d’une ex- position, avait cherché, cette année, un moyen nouveau de stimuler le zèle des jardiniers en favorisant l'écoulement des produits de leur culture ; elle avait imaginé d'acheter , à l'aide d'une loterie , une partie des fleurs exposées. Les billets avaient été rapidement enlevés, et les nom- ZA 19 250 SÉANCE PUBLIQUE. breux possesseurs de ces titres auxquels le hasard devait donner une valeur plus ou moins grande, étaient naturel- lement désireux de visiter les productions gracieuses dont quelques-unes allaient devenir leur propriété. Le 28 , a eu lieu la Séance publique : l'élite de la popula- tion s'était portée à cette solennité; le concours était consi- dérable. À 4 heures de l’après-midi , M. le Préfet , président d'honneur de la Société, a ouvert la séance par un discours. M. le docteur Bottex, président ordinaire, lui a succédé. Après ces deux orateurs dont les paroles ont été couvertes d'unanimes applaudissements , M. Grandperret, secrétaire de la Commission , a fait connaître la décision du jury, dont M. le directeur du Jardin-des-Plantes doit exposer plus tard l'opinion motivée. Puis, sur l'appel de M. Seringe , MM. les horticulteurs qui avaient été reconnus avoir mérité des médailles , sont venus les recevoir des mains de M. le Préfet, au son des fan- fares et au bruit des applaudissements. Enfin à eu lieu le tirage de la loterie. La beauté de la journée, l'agrément du lieu, l’affluence et le choix des spectateurs , l'harmonie ravissante, produite par des femmes élégamment parées et luttant de richesse et d’atours avec les fleurs les plus variées , les brillants accords de la musique du 41° régiment de ligne , l’ordre maintenu sans peine par les soins de l'administration municipale et de l’autorité mili- taire , tout a contribué à l’éclat de cette fête qui promet de se représenter , chaque année, plus brillante et plus belle. EXPOSITION DE FLEURS, 251 LA Sociëré D'AGRICULTURE , HISTOIRE NATURELLE ET ARTS UTILES DE LYON, Convaincue , par l'expérience tentée l'année dernière , de l'heureuse influence que peut avoir une Exposition publique sur les progrès de l'horticulture , A ARRÈTÉ le Programme suivant : Ant. 1%. Il y aura, les 24, 25, 26 et 27 mai, à l'Oran- gerie du Jardin-des-Plantes, une Exposition de végétaux à fleurs, tant indigènes qu’exotiques, de serres ou de pleine terre, fleuris ou non; ainsi que de fruits de jardins ou de vergers , et de légumes remarquables par leur nouveauté dans nos pays, leur précocité, leur conservation ou par toute autre qualité. ART. 2. La Société décernera des médailles d'or, des mé- dailles d'argent , des médailles de bronze et des mentions ho- norables aux horticulteurs qui auront présenté les plus belles plantes. On prendra en considération le nombre des objets exposés, la perfection et la difficulté de la culture. Arr. 3. Les exposants feront adresser leurs produits à l'Orangerie du Jardin-des-Plantes, au plus tard , le 23 mai ; ils en remettront une liste exacte. Chacune de leurs plantes sera désignée par une étiquette bien lisible, portant son nom scientifique , son nom vulgaire et le nom du propriétaire , si celui-ci a jugé à propos de se faire connaître. Un commissaire de la Société délivrera une reconnaissance de tout ce qui aura été déposé. Art. 4. Une Commission, composée de douze Membres, prononcera sur l'admission des objets présentés et les dispo- sera dans l’ordre le plus convenable ; elle veillera à ce qu'ils recoivent tous les soins nécessaires à leur conservation. La même Commission, agissant en qualité de jury , prononcera 252 SÉANCE PUBLIQUE. sur le mérite des objets exposés ; elle signalera à la Société les exposants qui auront mérité des médailles ou des mentions honorables. Arr. #. La Société, pour répondre au zèle des horticul- teurs qui auront contribué à l'éclat de cette solenmité, a constitué une loterie de plantes dont tous les billets seront gagnants. Le produit de ces billets sera employé à l’acquisi- tion de plantes et de fleurs qui auront figuré à l'Exposition , pour former autant de lots que de billets placés. Art. 6. La distribution solennelle des prix et le tirage des lots acquis par la Société aura lieu , en séance publique , dans le local même de l'Exposition , le lundi 28 mai , à 4 heures. ART. 7. Les objets exposés ne pourront être retirés pour aucun motif qu'après cette séance. Lyon , le 20 avril 1838. Le Président, BottTEx. Le Secrétaire, Héxox. Membres de la Commission et du Jury d Exposition + MM. LacÈène, President; SERINGE, Vice-Président ; TararrAir, Trésorier; GRANDPERRET, Secrétaire; June, Ducas, TEnME, Bourcter, Muzsanr , MAGxE, Garior , Hamox. Vu et approuvé : Le Maire de la ville de Lyon, C. Marti. DISCOURS DE M. LE PRÉFET, PRÉSIDENT D'HONNEUR. Messieurs , La fête qui nous réunit s'anime d'un intérêt que vous avez compris mieux que je ne saurais le rendre. Cette lutte pour laquelle tant de fleurs viennent briller un instant ; rivales et coquettes, elles que le jour de demain flé- tira : cette victoire pacifique dont l'éclat ne sera terni par aucun regret, par aucun sacrifice , même d’amour-propre , c'est là un de ces contrastes piquants et inoffensifs auxquels on se livre avec entraînement ! Ne faut-il pas nous féliciter de ce que notre époque semble s’y complaire , après avoir épuisé les émotions les plus fortes, les plus grandes , les plus puis- santes ? Ne devons-nous pas surtout nous applaudir , lorsque la cité rejette loin d'elle les passions qui la troublaient , et re- porte son activité, son ardeur de sympathies vers les arts, Les sciences , les lettres, purs et nobles germes qui vont fécon- der le sok remué par l'orage ? La Société royale d'agriculture a saisi avec joie cette heu- reuse disposition. Dès l’année dernière , elle a provoqué un concours entre les produits de nos horticulteurs. Vous vous rappelez que non contents de répondre à son appel, vain- queurs ou vaincus, tous s’ajournèrent en quelque sorte au prochain combat. Messieurs , nous sommes dans la lice, vous êtes les juges du camp ! De rares trésors ont été demandés à la végétation des tropiques ; d'autres dus au hasard , aux ca- prices si variés de la reproduction, déposent des efforts qui les ont sollicités ! Enfin , malgré la rigueur de la saison aus- 254 SÉANCE PUBLIQUE. tère que nous avons traversée , vous Le voyez, Messieurs , le printemps est accourw, paré de toute cette richesse végétale, comme un roi de sa couronne ! Au milieu de ces mille plantes , si diverses , si étincelantes dans leurs variétés, si mobiles dans leurs aspects, vous vou- driez entendre la voix du savant qui vous dirait leurs mœurs, leurs penchants, leurs habitudes ! celle du praticien qui dé- crirait les précautions minutieuses, mais tutélaires, qu'elles exigent! À mon tour, je me reproche ces paroles qui n’expri- ment qu'un vain sufrage. IL faut avouer cependant que le goût des fleurs s’éveille en nous sans le secours d'aucune étude , en- dehors de toute don- née scientifique. Entre les fleurs et notre nature, ily a une de ces relations mystérieuses , auxquelles on se livre sans les définir en consultant son instinct plutôt que son intelligence. C’est ainsi que les fleurs s'adressent à tous les âges , à tous les rangs. Et la jeune fille, qui voit sur sa fenêtre percer les pre- miers boutons de l’hyacinthe qu’elle a précieusement gardée de l'hiver , n’est ni moins heureuse , ni moins fière que l’hor- ticulteur patenté qui fait exhausser le toit de sa serre opulente pour ouvrir un passage au cactus géant. Avant l'étude , le goût ! le sentiment avant les règles ! Aussi l’horticulture est-elle née avant la botanique. Bar, planter ! c’est aussi vieux que le monde. Mais ce qui est de la civilisation , ce qui ne se montre qu'avec les be- soins qu'elle crée, c’est d’embellir l'habitation de l'homme en l'entourant d'espèces diverses aux parfums suaves, aux for- mes gracieuses , c’est de demander à tous les climats , à toutes les contrées, l'hommage de leurs productions les plus rares. Et cependant, ces jouissances recherchées du luxe semblent avoir élé trouvées exquises , dans tous les temps ! Sans parler de ces jardins que l'Orient vit, dit-on, suspendre aux murs de sa fabuleuse capitale, Lucullus n'est pas resté moins fa- EXPOSITION DE FLEURS. 255 meux par ses cerises que par ses soupers, ét Néron, quand il était dans ses bons jours , dépensait quatre millions de sester- ces pour joncher de roses le théâtre quelquefois sanglant de ses débauches. Les millions de sesterces à part, Lucullus et Néron étaient fort loin de nous ! Si le catalogue de leurs serres chaudes nous était resté, vous le trouveriez, Messieurs , bien incomplet , en le comparant à ce qui vous est soumis. Mais ce qu'il faut estimer encore davantage, c'est que les jouissances qui les charmaient ne sont plus de nos jours le partage exclusif de la puissance ou de la richesse. Quel est le propriétaire un peu aisé qui ne voit fleurir autour de lui et sous ses yeux autant de roses que Rome en effeuillait dans une nuit sous les pas du tyran? Qui de nous n'est pas un peu jar- dinier, au moins depuis le samedi jusqu’au lundi ? Ce même goût, ce même attrait qui nous a rassemblés de- viendra, je l'espère, un lien durable. Ce n’est pas un des moindres sujets d'espoir et de confiance dans l’avenir , que le spectacle de tout ce zèle mis en commun, de tous ces efforts saintement ligués , pour répandre ce qui est bon , propager ce qui est utile ou seulement agréable ! Il semble que dans cette époque de doute et de transition, nous obéissions à deux vo- lontés opposées, à deux instincts contradictoires : l’un, qui n'admet que ce qui est positif , qui se meut à travers les chif- fres, la statistique, les spéculations et le lucre; l’autre, qui ne se nourrit que de ce qui nourrit l'âme , raflermit la foi, élève la pensée, ou soulage le cœur ! L'esprit d'association répand les fruits les plus doux et les plus aimables, à côté de ses aberrations les plus dangereuses et les plus ridicules. Ici, Messieurs, nous sommes sur un terrain où la rivalité n’a point de haine, où la concurrence n’a plus de fiel ni de rancune. Les noms heureux qui vont être proclamés ne trou- veront que des sympathies et des applaudissements fraternels. 256 SÉANCE PUBLIQUE. Et bientôt, un échange ingénieux va distribuer à tous cette charmante couronne aux mille fleurons, qui brille à vos regards. Vos encouragements lui survivront, et la cité vous devra une institution utile , les arts un bienfait nouveau, se DISCOURS DE M. BOTTEX, PRÉSIDENT ORDINAIRE. MESSIEURS , C’est pour la seconde fois seulement qu’une exposition des produits de l’horticulture attire dans cette enceinte l'élite de la population de notre cité ; et déjà l’on peut juger par l'éclat de cette solennité , avec quelle rapidité le goût des fleurs s’est répandu parmi nous ; il est vrai de dire que l'exposition de cette année, malgré le froid rigoureux de l'hiver et l'inclé- mence du printemps, a dépassé toutes nos espérances par la beauté et la variété des plantes qui la composent. Le spectacle brillant que nous avons sous les yeux prouve évidemment que la Société d'agriculture a eu une heureuse inspiration et le mérite de l’à-propos, lorsque, sur la propo- sition de l'honorable M. Lacène , elle a institué ces exposi- tions annuelles , véritables fêtes de Flore, qui excitent à des titres divers un intérêt général, et qui stimulent le zèle de nos horticulteurs par les flatteuses distinctions qui leur sont accordées. Si l’agriculture, ce premier de tous les arts, remonte à l’o- rigine du genre humain qu'il nourrit , le goût des jardins qui procure à l’homme des plaisirs si variés, des jouissances si pures, n’est pas moins ancien ; aussi les poètes les ont-ils cé- lébrés à l’envi depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours ; depuis Homère et Virgile jusqu'à notre célèbre con- temporain l’abbé Delille. Combien d'hommes de conditions diverses n’ont du le bonheur qu'à la culture des plantes , qu'aux travaux champé- 258 SÉANCE PUBLIQUE. tres ; soit dans le simple enclos qui touche à la modeste ca- bane du pauvre ; soit dans le parc immense qui entoure et embellit la somptueuse habitation du riche ! C'est au milieu des jardins que Platon et les plus célèbres philosophes de la Grèce communiquaient à leurs disciples ces hautes lecons de morale qui ont éclairé et civilisé le monde , et qui font encore aujourd’hui l’objet de notre admiration. C’est dans leurs jardins, suivant Pline-le-Jeune , que les plus illustres Romains, que Eucullus , César et Pompée ve- naient se délasser des fatigues de la guerre; c’est là que, fuyant les discordes civiles, ils se plaisaient à rassembler , à grands frais, les plantes les plus belles et les plus rares des contrées lointaines que leur valeur avait soumises à la domi- nation romaine. Enfin , dans des temps moins éloignés de nous, on a vu le grand Condé soigner des œillets de la même main qui avait gagné tant de batailles, et le grand Frédéric, déposer le sceptre et l'épée, pour se servir de la serpe et du greffoir au milieu des jardins de Sans-Souci. Mais laissons aux poètes le soin de ramener les hommes à la vie des champs par la séduisante peinture des charmes de cette douce existence , qui rend le calme et le bonheur à ceux que les illusions abandonnent et qui leur sert de port après les orages de la vie; notre devoir à nous est de considérer la culture des plantes dans ses rapports avec le commerce et l'industrie , c’est-à-dire, sous le point de vue de son utilité sociale. Nous prouverons facilement que l’horticulture ne mérite pas le reproche de futilité qui lui a été adressé par des hom- mes peu réfléchis ; ainsi la culture des fleurs, cette branche si futile en apparence de l’art horticole, a dû fixer notre at- tention ; non pas seulement parce que les fleurs ; par la beauté de leurs formes, la vivacité de leurs couleurs et les doux par- EXPOSITION DE FLEURS. 259 fums qu’elles exhalent ; peuvent charmer nos sens ou rchaus- ser l'éclat de la beauté dont elles sont la fugitive image, mais surtout parce que dans les cités opulentes elle devient une branche d'industrie très productive. Aünsi, il se vend à Paris seulement, pour plus de trois mil- lions de fleurs par année. Dans l'hiver de 1836 , les jardiniers-fleuristes de la capi- tale ont vendu pour plus de cinquante mille francs de fleurs dans le court espace d’une semaine , tant ce goût devient gé- néral à mesure que la civilisation fait des progrès. « Autrefois, dit M. Héricart de Thury , on se contentait « dans nos soirées de quelques vases de verdure , de quelques « guirlandes de fleurs artificielles. « Aujourd’hui , ce ne sont plus des fleurs de ce genre qu'il « nous faut dans nos soirées d’hiver ; alors que tout est sous « la neige , que tout est couvert de frimats, ce sont des fleurs « véritables , ce sont les plus riches trésors de la corbeille de « Flore dont nous ne pouvons plus nous passer. » Les jardiniers-fleuristes des environs de Paris fournissent non seulement à la capitale l'immense quantité de fleurs de- venues nécessaires pour la satisfaction de ce besoin nouveau qui semble s’accroïtre encore chaque jour, mais ils en expé- dient en outre dans les principales villes de l’Europe. Ces fleurs , qui partent de Paris dans des boîtes hermétiquement fermées , arrivent à Londres , à Vienne, à Berlin et même à St-Pétersbourg , aussi fraiches qu'au moment où elles ont été cueillies. L'hiver dernier , nous l’avouons avec peine, on a distribué dans quelques salons de notre ville, des fleurs venues de Paris. Nous sommes donc aussi tributaires de la capitale ; tandis qu'en imitant l’ingénieuse activité des horticulteurs parisiens, nous pourrions non seulement suflire à notre propre con- sommation, mais entrer en concurrence avec eux pour lex- portation étrangère, 260 SÉANCE PUBLIQUE. Ce ne sont pas seulement des fleurs que nous recevons de la capitale , mais encore des melons et des champignons ; et cependant notre climat, plus méridional , est plus propre que celui de Paris à la culture de ces succulents végétaux. Tout nous fait espérer que cet état de chose cessera bientôt d'exister; grâce aux travaux théoriques et pratiques de l’un de nos honorables collègues, de M. Dupuits de Maconex, le can- taloup , cet excellent melon , qui seul a le privilége de ne ja- mais tromper l'attente de l'amateur , a été naturalisé parmi nous. Un habile horticulteur de la Guillotière , M. Chame, a non seulement cultivé avec succès le cantaloup ; mais il a le premier introduit dans nos environs une culture d'une haute importance, celle du champignon , de cet excellent comesti- ble , qui, par sa saveur si généralement appréciée des gastro- nomes , est devenu une branche de commerce fort productive pour les Maraichers de la banlieue de Paris, qui alimentent les marchés de la capitale et font des envois considérables dans les départements et à l'étranger. La Société s’est empressée , sur le rapport de sa Commis- sion d’horticulture, d'accorder à M. Chaine une médaille d'argent pour avoir , le premier à Lyon, pratiqué avec succès une culture qui peut devenir pour nos jardiniers une nouvelle source de richesses. On sait que notre illustre fondateur , l'abbé Rozier , avait proscrit les champignons, à cause des accidents graves que leur usage entraine trop fréquemment ; mais CEUX qui vien- nent sous couche auraient trouvé grâce devant ce philanthrope éclairé , puisqu'ils ont le privilége de n'être jamais vé- néneux. M. Chaine, persuadé qu'une étendue de terrain peu consi- dérable doit indemniser de ses avances et de ses peines un jardinier actif et intelligent, n’a reculé devant aucun sacri- EXPOSITION DE FLEURS. 261 fice ; il a établi, dans un jardin qu’il afferme et qui n’a pas deux hectares , une pompe à feu destinée à chauffer les serres et à conduire sur tous les points l'eau nécessaire aux arrosa- ges, et des rails portatifs en fer pour le transport des engrais. Ainsi, M. Chaine a , suivant la remarque de votre rapporteur, employé à ses cultures les deux puissances du siècle, la va- peur et les chemins de fer. Chaque année, son jardin absorbe un capital de plus de dix mille francs ; et, malgré ces frais énormes , il a pu réaliser des bénéfices, ce dont on ne sera pas surpris , lorsqu'on saura que ses melons seuls, en 1836, ont rendu plus de six mille francs. Il est important de remarquer que la première mise de fonds des horticulteurs est peu considérable ; en effet, quelques ar- pents de terres suffisent aux besoins d’une nombreuse famille. La production, dans un jardin , est continue , la terre ne S'y repose jamais ; l’hiver avec ses frimats ne l'arrête pas, et le même espace de terrain voit, dans une seule année ; se succé- der plusieurs récoltes plus ou moins précieuses. Aussi, il n’est aucune partie du sol qui, pour une égale étendue de terrain , produise autant qu'un jardin bien cultivé; c’est ce que démontrent , de la manière la plus évidente , les calculs suivants que nous empruntons à l’un de nos plus sa- vants agronomes , M. le baron de Morogues. L’étendue du sol de la France cultivé en jardin, s'élève à environ cinquante mille hectares, lesquels rapportent trois cents millions de francs ; ce qui donne six mille francs par hectare , produit bien supérieur à celui qu'on pourrait obtenir de tout autre genre de culture. Ces trois cents millions de francs procurent des moyens d'existence à cent mille familles , formant un ensemble de plus de cinq cents mille individus. Si nous ajoutons à ce nonr- bre au moins cent mille personnes occupées à l'entretien des parcs et des jardins d'agréments, nous compterons six cents 262 SÉANCE PUBLIQUE. mille Français vivant des travaux et du salaire que l'horti- culture leur procure. Nous devons mentionner encore un des grands avantages de la culture des jardins potagers , celui de fournir à la classe pauvre une nourriture fort peu coûteuse ; en même temps qu’elle est abondante et salubre. On voit, par les détails dans lesquels nous venons d'entrer, que l'horticulture n'est pas seulement destinée à satisfaire , par quelques-uns de ses produits, la sensualité du riche , mais qu’elle peut encore nourrir le pauvre , et devenir, dans les environs des grandes villes surtout, une branche d’indus- trie fort importante, qui assure l'existence et même la fortune d’un grand nombre de producteurs. C’est en effet seulement dans le voisinage des grands cen- tres de population que la culture des jardins peut donner de pareils résultats ; car là seulement ses produits s’'écoulent avec facilité , et quelques-uns , à des prix tellement élevés, les pri- meurs par exemple , qu'on accuse en général de prodigalité , l'opulent citadin, homme de goût, qui a le bon esprit de partager ainsi , avec la famille du laborieux horticulteur, une partie de son superflu. Une branche de l’horticulture qui a souvent attiré l’atten- tion de la Société , parce qu’elle est malheureusement trop négligée dans nos contrées, est la taille des arbres. Non seu- lement elle a fait réimprimer et répandre autant que possible l'excellent traité de Butret sur cette matière, mais elle en a fait Le sujet d’un prix, qui, sur le rapport d'une commission, a été accordé à M. Luizet, jardinier-pépiniériste à Ecully , qui avait rempli les conditions du programme sur la taille et la culture des pêchers. La Société a récemment admis dans son sein cet habile horticulteur , dont les connaissances-pratiques pourront sou- vent ètre utilisées, EXPOSITION DE FLEURS. 263 Mais c'est à la bonne culture des muüriers que la Société s'intéresse surtout , et précisément il n’est aucun arbre dont la taille soit plus négligéce ; aussi s’est-elle empressée d'accueillir la proposition qui lui a été faite par sa commission des soies , d'envoyer des jardiniers experts dans les diverses communes du département où l’on s’occupe de la culture de cet arbre précieux. Cette mesure ayant recu l'approbation de M. le Préfet, sur sa demande, M. le Ministre des travaux publics a de suite accordé les fonds nécessaires pour la mise à exécution de cet enseignement-pratique dont l'utilité est généralement sentie, et dont les résultats ne peuvent qu'être très avantageux sous tous les rapports. Aimsi, Messieurs , la Société d'agriculture , histoire natu- relle et arts utiles de Lyon, malgré la variété de ses travaux, n’a négligé aucun des moyens propres à favoriser le dévelop- pement de l'horticulture. Elle à nommé dans son sein une Commission permanente qui a visité souvent le marché aux fleurs , qui a parcouru et examiné avec soin les divers jardins qui nous environnent ; elle a constaté les progrès de l’horticulture , et sur ses rap- ports, la Société a décerné des médailles à plusieurs jardi- niers. J’ai déjà mentionné MM. Chaine et Luizet, je dois ci- ter encore M. Nérard ainé , jardinier-fleuriste et pépiniériste à Vaise, qui a obtenu la même distinction. Les pépinières de M. Nérard sont de la plus belle venue ; il à su réunir, en très grand nombre, les plantes d'agrément les plus recherchées des amateurs, qui lui doivent de la re- connaissance pour avoir eu l’heureuse idée de multiplier par boutures les Dahlia et les Erythrina dont les belles variétés contribuent beaucoup à l’ornement des jardins. On doit à notre collègue , M. Hamon, jardinier en chef du Jardin botanique de notre ville, la découverte d’un procédé & 264 _ SÉANCE PUBLIQUE. fort ingénieux pour multiplier certaines plantes bulbeuses , entr'autres le Crinum canaliculatum qui fournit une fleur magnifique, mais dont les cayeux se forment difficilement et dont la graine mürit fort rarement dans notre climat. Enfin, Messieurs , la Société a institué des expositions an- nuelles , dont on peut dès aujourd’hui apprécier les heureux résultats ; elle a trouvé dans une loterie un moyen fort conve- nable pour indemniser de leurs pénibles travaux nos labo- rieux horticulteurs. Aïnsi se trouvent accomplis les vœux que, dans sa douce philanthropie , exprimait naguères notre honorable collègue M. Lacène : « N'oublions pas, en voyant ces brillants végétaux imdi- « gènes et étrangers, ces masses de fleurs si gracieuses , aux « couleurs si variées , si éclatantes qui viennent charmer nos « yeux et notre odorat; n'oublions pas les soins , les peines « et les rudes travaux de ces industrieux cultivateurs , qui cé, giont pu les obtenir qu’à la sueur de leur front, pendant « lésardeurs de l'été, et en bravant, dans la mauvaise sai- « son, les rigueurs des hivers les plus incléments. » Il nous reste maintenant, Messieurs , à rendre des actions de grâces aux administrateurs éclairés qui nous ont constam- ment secondés dans cette noble tâche, et dont la présence à cette solennité atteste assez la sollicitude pour toutcs les in- dustries qui peuvent contribuer à la splendeur de notre F grande cité, ve S Sa PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANGE DB LA COMMISSIDN D'ERPOSITION RÉUNIE EN JURY. Le vingt-sept mai, à huit heures du soir, la Commission d'expo- silion s’est réunie dans l’Orangerie du Jardin-des-Plantes , et s’est conslituée en jury pour prononcer sur les médailles et sur les men- tions à accorder aux exposants qui les ont méritées. Sont présents : MM. Borrex, président de la Sociélé , Serncz, Turarrarr, Ducas , Ganrror , Hawox , Macxe , Muzsanr, GranNpperRet , secrétaire. La première question qu'il s’agit de résoudre est de savoir si on accordera, cette année, aux exposants les mêmes médailles qu'ils ont obtenues l'année dernière , dans le eas où le jugement du jury leur décernerail les mêmes distinctions. Le jury décide que, conformt- ment aux usages universellement admis dans toutes les exposilions , il y aura, non pas remise de médailles, mais rappel et cor“ ation du mérite et du droit de chaque exposant qui sera jugé digne de la même récompense qu'il a déjà obtenue. On examine,en second lieu, si les amateurs exposants seront ap- préciés d’après les mêmes règles qui seront suivies pour le classe- ment des horticulteurs. Le jury décide que les amateurs seront clas- sés , selon le degré de leur mérite , dans l'échelle de tous les expo- sants sans distinction ; mais qu’ils n’obtiendront que la mention du rang où ils seront placés , sans recevoir aucune médaille , cette es- pèce de récompense étant exelusivement applicable aux horti- culteurs. En troisième lieu , le jury décide que conformément au réglement de la Société d'agriculture , les Membres de la Société qui auront exposé ne seront pas jugés en concurrence des autres exposants , mais qu'ils seront cités avec les justes éloges qui leur seront dus ; avant l'énoncé du jugement relatif aux médailles et mentions. Enfin, le jury arrête que son jugement motivé sera rédigé par M. Seriner, vice-président de la Commission, et ensuite imprimé dans les Annales de la Société ; mais qu’à la séance publique de la dis- Tele 20 ' Æ 366 , 7 PUBLIQUE. tribution , il ne sera lu que le procès-verbal de la séance actuelle. Passant à l'application de ces décisions préjudicielles, le jury examine l'ordre dans lequel les exposants doivent être classés. Parmi les Membres de la Sociélé, M. Garror est celui qui obtient les premiers éloges, en raison de l'utilité de son invention. Cet expo- sant a présenté une charrue qui n'exige qu’un seul cheval, en labou- rant de sept à huit pouces de profondeur dans toute espèce de sol , et dont le versoir par sa forme et sa mobilité facilite le labour dans les terrains en pente, en contribuant à verser les terres de bas en haut. Le second rang est décerné à M. Lacëne; son titre est dans la beauté et dans le nombre des plantes qu'il a exposées. Le troisième rang appartient à M. Boucuar» pour la rareté et la belle culture de ses plantes. | M. Lurzer est placé au quatrième rang ; sa collection se dislin- gue par la fraîcheur et par des soins bien entendus. Parmi les exposants qui ne sont pas Membres de la Société, la pre- mière place est décernée à MM. Marrn-Bunnnx. Le jury décide, à l'unanimité, qu'ils ont mérité la médaille d'or; mais attendu que celte éminente distinction leur a été accordée en 1837, il est arrêté, d'après la décision prise au commencement de la séance , que la mé- daille d'or ne leur sera pas remise , maïs qu’elle sera rappelée en leur faveur. MM. Manrrix-Bunrpin s'étant élevés , cette année, plus haut même qu'ils n'avaient été placés par le jugement de l’année dernière, le jury regrette de ne pouvoir leur accorder que le témoi- gnage de sa plus complète satisfaction. I est décidé ensuite qu'aucun autre exposant n’a droit à la médaille d'or , et on examine les titres divers à l'obtention des médailles d'argent. La première est accordée à M. Sépr. Cette récompense , lui ayant été déjà remise en 1837 , ne sera que rappelée en 1838. La seconde, et sur la même ligne ; à M. Néran» et à M°° Ve GuizLor. La troisième à M. Couperc , mais attendu que M. Couperc est ama- teur , la médaille est réservée. La quatrième, et sur la même ligne, à M. Commarmor età M. Mizce; attendu que la même médaille a été obtenue l’année dernière par M. Me , elle ne sera que rappelée en sa faveur; M. Commarwor seul la recevra, ÿs 4 EXPOSITION DE FLEURS. 9) © Le La cinquième médaille d'argent à M. Anmann. On passe aux médailles de bronze , et le jury décerne : La première, à M. Caine; La seconde , à M. DazarRe ; La troisième, à M°* Acugrranr; La quatrième , à M. Purrtr. Les mentions honorables sont ensuite accordées : La première , à M. Cour ; La seconde , à M. Jocaxp; La troisième, à M. Boucnarzar (Laurent); La quatrième , à M. Bezuze. Les objets d'art fixent à leur tour l'attention du jury qui accorde pour cette partie de l'Exposition : Une médaille d'argent , à M. Virrarn ; Une médaille de bronze , à M. Prapar. Le jury exprime à M. »e Rarrix (de Nevers) la satisfaction particu- lière qu’il a éprouvée en voyant à l'Exposition les charrues sorties de ses ateliers. Le jury exprime aussi sa satisfaction à M. Perrr, auteur d'une pompe portative destinée à arroser les plantes. Un extrait du présent procès-verbal sera délivré , signé du prési- dent et du secrétaire , à toutes les personnes qui y sont mentionnées et qui le demanderont. Les horticulteurs lauréats ont été appelés par M. Serie , et ont recu de M. le Préfet les médailles qui leur étaient destinées. ? éd LE 3% ax pag: a Lie SSI AO PA DE [3 hs L A cé DES fu n,.» RAPPORT SUR L'RRPOSITION DES FLBURS ET AUTRES PRODUITS DE L'HORTICULTURE ET DE L'AGRICULTURE , DES 24, 25, 26 ET 27 MAI 1838, PAR M. SERINGE. Messieurs , Une Commission avait élé chargée de visiter le marché aux fleurs et de faire des excursions chez les divers pépiniéristes de nos en- virons ; notre collègue Hévon vous a signalé ces établissements , et a fail ressortir leurs divers degrés d'importance. Vous venez de ré- compenser plusieurs de leurs propriétaires. M. Luizer , que vous avez admis depuis peu au nombre de vos Membres titulaires , a ob- tenu , par suite du rapport de votre Commission d'horticulture, une médaille en or , pour la taille et la belle tenue de ses pèchers. Vous venez de remettre à M. Néran» fils aîné voire grande médaille d'ar- gent, pour les soins éelairés qu’il apporte à la culture des pépinières et des fleurs. Vous avez accordé la même distinction à M. Cnaine ris, qui a introduit à Lyon la culture hâtive des plantes pota- gères et celle du champignon comestible. Les encouragements que vous donnez aux horticulieurs ne se bor- nent pas là , Messieurs ; vous venez d'ouvrir une seconde Exposilion de fleurs. En instituant une loterie d’une partie des objets exposés , vous avez encore cherché à stimuler leur zèle et à donner le goût de la culture des jardins. L’empressement qu'un plus grand nombre d’exposants a mis , celle année , à vous présenter des fleurs et autres produits de l’horticulture; celui d’un public nombreux à visiter l'Exposition , la satisfaction qu’il paraît en avoir éprouvée , la bien- veillance des autorités civiles et militaires , doivent être pour vous , Messieurs , la preuve de l'opportunité de ces concours. Votre Commission , Messieurs, a divisé les exposants en deux sé- 270 SÉANCE PUBLIQUE. ries : la première comprend ceux qui ont envoyé des fleurs ou des fruits; ils étaient au nombre de 27. Ceux qui ont présenté des in- struments d'horticulture ou d'agriculture étaient au nombre de 9, en tout 36; tandis que 23 seulement avaient apporté leurs produits l'année dernière. Le catalogue ci-joint les présente dans l'ordre al- phabétique : EXPOSANTS DE FLEURS. M€ AGuETTANT. Dazarme, MM. ArmanD , M°° V° Guizzor (Antoinette), BeLuze. MM. Héxow, M°° BERTRAND. Joçgann , MM. Boucnarp-JamBon , LAcÈNE , BoucnarLar (Jean-Marie), Lurzer , Boucxarzar (Laurent), & Boucaarrar (Pierre), Cane fils , Marrin-Bunnix et Ce, Me, NéraRD aîné , CLÉMENT , Porzar , Commarmor , Pupter, Coupere , Sépy , CounLe , VéricLarD pu Fugerr, Cousangar , EXPOSANTS L’INSTRUMENTS. MM. Aimé Perir , GUILLERMIN , Brocay (Etienne), PLumer , Craie fils, Prapar , De RAFFIN , ViLrarD, GanRt0T , — de Dipision. EXPOSITION DE FLEURS ET DE FRUITS. SL. Exposants, Membres de la Société. Les trois exposants, Membres de notre Société, sont MM. Lacène, Boucnarp-Jauson et Lurzer. Les plantes de la collection de M. LacÈne étaient toutes en fleurs. On y remarquaït un très beau Rhododendron Ponticum; Acacia paradoxa; Azalea Morticri, aurantina, maxima, EXPOSITION DE FLEURS. 2 collina , Pontica , spuria pulchella ; Polygala cordata ; Diosma eri- coïdes ; Verbena Twediana et une série de Pelargonium rares et très élégants. La collection de M. Boucnarn-Jausox se dislinguait par un fort beau Cafeyer en fruit, un énorme Aster argophyllus en fleur ; Lep- tospermum thea ; Fuchsia globosa ; un très beau Gardenia florida à fleurs simples ; Cineraria populifolia ; une grande Canne à sucre; Astrapæa Wallichi ; Callicoma serratifolia ; X ylophylia montana ; Lycopodium denticulatum ; un magnifique pied de Phyteuma spicata, portant neuf à dixtrès grands épis de fleurs blanches , ete. La collection qu'avait envoyée M. Lurizer consistait principalement en belles roses; Cactus ; Thymélces; Acacies; Citronnier de la Chine: Pin des marais; Metrosideros speciosa et Magnolia fuscata. $ I. Exposants étrangers à la Sociéié. æ Parmi les exposants étrangers à la Société d'agriculture, et en première ligne , se place évidemment la maison Marrix-Bunnin et Ce. de Vaise. Le jury a décidé, à l'unanimité, qu’elle a mérité la médaille d'or; mais qu'ayant déjà obtenu,en 1837,le plus haut degré de dis- tinction que la Société puisse donner, la médaille ne pourra qu'être rappelée en leur faveur ; tout en reconnaissant qu'ils ont fait de nou- veaux efforts pour mériler le témoignage de la plus complète satis- faction de la Société. Voici, Messieurs, une courte liste des espèces rares et nombreu- ses que ces horticulteurs ont apportées : quatre Æraucaria , imbri- cata , excelsa , Cuninghami , Brasiliensis ; Zamia horrida, aussi d'une grande dimension et, comme les précédentes , d'un port ma- jestueux. À ces belles espèces se joint le Cereus senilis , aussi nom- mé Bradypus , plante très remarquable par les longs poils grisâtres qui couvrent sa moilié supérieure et cachent complètement les fa- celtes disposées en séries parallèles, et qui sont à découvert infé- rieurement par la chule des longs poils entrecroisés qui naïissaient de ces tubérosités, Cette singulière espèce, dont la portion supé- rieure ressemble à la chevelure d'un vieillard , est nouvellement ap- portée du Mexique. Ces plantes remarquables se trouvaient réunies à des Grewillea Baueri, rosmarinifolia , acanthifolia ; Elychrysum argenteum . spectabile , proliferum ; Pinus Nepaulensis et australis: Abies lan- 212 SÉANCE PUBLIQUE. ceolata, Mexicana , Fraseri, spectabilis ; Oxalis florihunda , Rosa Bengalensis anomala ; Theophrasta latifolia ; Eriostemon buxifo- lium ; Rhododendron Ponticum Lowii, Catawbiensis , Hyacinthiflo- rus ; Erica gelida , Hartnelli , odorata , vestita, margaritacea , tu- biflora , ete.; Azalea Indica Danielsi, Foungii, ete., ete. La première médaille d'argent a été rappelée pour M. Sédy , pépi- niériste et fleuriste, demeurant à St-Just. Sa collection se distin- guait par ses Coccoloba pubescens et rheifolia , ce dernier en fleurs ; Dracæna Sinensis et Brasiliensis , un beau Theophrasta integrifolia en fleurs , Myrtus Pimenta très fort, ainsi qu'un beau Pandanus odoratissimus ; plusieurs espèces de Ficus , parmi lesquelles se re- marquait le Veumanniana ; Pinus lanceolata ; Taxus macrophylla et Sinensis ; einq espèces de Lothos ; plusieurs très beaux Azülea ; Evonymus Japonicus aureus ; un melon presque mûr, ainsi qu'un Ananas 58Gentiana acaulis et Anemone narcissiflora en très belle floraison; Dracœna umbraculifera , Brasiliensis, Draco , Bilbergia coccinea , pyramidata , et beaucoup d’autres plantes qu'il serait trop long d’énumérer. La deuxième médaille en argent a élé donnée et à M. Nérann fils aîné , pépiniérisle et fleuriste à Vaise , et à M"* V® Gurzuor , fleuriste à la montée St-Barthélemi. Le jury a cru devoir mettre leurs collec- tions au même rang. Toutes les deux se distinguaient par une grande fraîcheur de floraison et une réunion de belles espèces. Dans celle de M. Nénrarp se remarquaient les Diosma fragrans , lanceolata , purpurea ,uniflora , plumosa ; Pittosporum undulatum variegatum; P. Fobira variegatum ; Calceolaria sulfurea , atrosanquinea , trifo- liata ; Cunonia Capensis ; Lepthospermum thea ; Metrosideros xo- ous ; Nertum atropurpureum simplex ; speciosum novum , qui est demi-double et donne des graines; ÎV. splendens atropurpureum flore pleno , Phylirea crispa obtenue de graine par M. NéramD; 4ls- trœmeria pulchella ; Rhododendron ferrugineum et hirsutum , très difficiles à cultiver , et qui sont très vigoureux; lex laurifolius ; Araucaria Brasiliensis : Cactus Opuntia alba ; C. Quillardeti ; Ama- ryllis Sarniensis ; Cacalia cinerea ; Syringa Josikæa ; Iris Suzia- na ; Saxifraga aquatica ; Klarkia speciosa ; Verbascum Phæni- ceum; enfin, une très belle collection de Roses thé et cinquante-une variétés de Pensées vivaces. La collection de M°° Ve Guicror offrait les Erica vestita , marga- rilace&, cocêinea et elegans en parfaite floraison; Elychrysum proli- $ ” ù EXPOSITION DE FLEURS. 273 forum et spectabile ; Pimelea decussata et lævigala ; Calceolaria pendula ; la délicate et élégante Acacie à feuilles en cœur; Grevillea acanthifolia; Kennedia monophylla, très grande; Cactus phyllanthus d’une dimension remarquable, et couvert de ses belles fleurs roses; Camelia Sesanqua; Stylidium fasciculatum; Primula farinosa ; Eri- nus Lychnidea ; Passerina filiformis 3 Cletra arborea ; plusieurs beaux Æuchsia ; Magnolia ; Calceolaria; Rosiers ; deux énormes Nerium splendens doubles; Orangers ; Gardenia, et un grand nombre de beaux Pelargonium. La Commission avait déjà décidé , avant de prononcer sur le mé- rite des collections exposées , que dans l'intérêt de l'horticulture on classerait les amateurs avec les jardiniers proprement dils pour fixer le rang des exposants; mais qu'on ne délivrerait point de médaille aux amateurs; sans cette décision M. Courerc aurait eu la troisième médaille en argent. Sa collection se distinguait par des plantes en très bel état : un Banksia plumosa en fleur et d’une grande taille do- minaïit toutes les autres; un Metrosideros saligna à fleurs rouges et un autre à fleurs jaunes élevaient leurs riches pompons. On obser- vait ensuite de très beaux Polygala spectosa ; Eucalyptus falcata ; Combretum coccincum ; Euphorbia Commelini ; Solea heterophylla; Bignonia Capensis ; Xylophylla falcata ; Acacia hispidissima ; A. alba ; Schinus molle, et divers Pelargonium. & La quatrième médaille a été donnée à MM. Couwarwor et Muse. Elle a été seulement rappelée à M. Muze. Les deux collections ont paru au jury d’une valeur égale; en conséquence, elles ont été mises sur la même ligne. Toutes deux offraient une fort belle floraison. Dans celle de M. Commaruor se remarquaient des Zupins vivaces ; les Cactus speciosissimus, speciosus, alkermanni , des oran- gers couverts de fleurs , Dianella cœrulea , Burkellia Capensis , plu- sieurs belles espèces de verveines ; de beaux Nerium , Polygala , Gardenia , Hortensia, Œillets, Rhododendron , Pelargonium trico- lor , ete. , en magnifique floraison , et deux espèces de cerisiers dont les fruits étaient parfaitement mûrs. . Parmi les plantes exposées par M. Mnze , brillaient aussi les Bho- dodendron, les Metrosideros, Azalea, divers beaux rosiers , Pur- chellia, Pimelea decussata, Yélégante erbena pulchella ; Cotyte- don orbiculata; Mimulus cardinalis, Cletra, ete. , ele.; mais, en outre , une nouvelle el très élégante variété de la Capucine pourpre ou Capucine d'Alger, obtenue de graine par M. Mur ( Tropæolum 9274 SÉANCE PUBLIQUE. majus Millei, Ser.). Ses feuilles sont très petites , fortement ondu- lées , très glauques; ses pétales sont bordés de dents très profondes et aiguës, ce qui donne à cette fleur une grande élégance et beau- coup de légèreté. Elle a été dessinée en couleur sur vélin par M Cnavanr. La cinquième médaille d'argent a été donnée à M. Arwav , jeune fleuriste d'Ecully , qui montre beaucoup de zèle et de modestie. On a remarqué dans sa collection des plantes bien fleuries , telles que Melaleuca splendens , Polygala speciosa, cordata , et une troisième espèce ; plusieurs Fuchsia ; les Correa viridiflora ; Indigofera aus- tralis ; Convoloulus cneorum ; Passiflora racemosa. Plusieurs es- pèces de l’erveines ; Diosma ; Melaleuca ; Cactus , Rosa et des Pe- largonium nombreux. Quatre médailles de bronze ont aussi été distribuées. La première à M. Cuaixe fils, à la Guillotière , qui a présenté un melon cantaloup en parfaite maturité, des champignons, un Ananas mür, des haricots verts et des pêches déjà très développées. Cet hor- ticulteur zélé a déjà reçu , dans cette séance, une médaille d'argent pour le perfectionnement qu’il a apporté à Lyon dans la culture pré- coce des plantes potagères. Celle de bronze lui est donnée actuelle- ment pour les primeurs qu'il a exposées. La deuxième médaille de bronze a été délivrée à M. Dazuime, jar- dinier à la Boucle , lequel a exposé de beaux Mesembryanthemunm : Pelargonium tricolor ; Cactus ; Rochea, Metrosideros et Ferbena Metindres. M Acuerranr, sa voisine , a obtenu la troisième médaille de bronze. Elle avait envoyé des Crassule écarlate ; de forts Lauriers roses ; de beaux Pelargonium diadematum > P. macranthum ro- seum ; plusieurs ficoïdes ; des Metrosideros ; des Cactus ; des Ci- tronniers ; des Orangers ; des Œillets de Mahon blanc, ete. , ete. La quatrième médaille de bronze a été donnée à M. Purrer ; il avait apporté des Pittosporum Chinense , Rhododendron , Orangers, Citronniers, Gnaphalium Orientale ; Aloe verrucosa ; Ficus austra- lis ; des Œillets , ete. Vous avez accordé , Messieurs , des mentions honorables à MM. Course , Jocanp, Laurent Boucnarzar, el BeLruze. 19 M. Counie vous a présenté un beau So/anum betaceum en fruit, des Pimelea decussata ; Euphorbia neriifolia ; Cactus speciosissimus et phyllanthus , ete. , ete, EXPOSITION DE FLEURS. 210 20 M. Jocan» a envoyé des Orangers, des Pelargonium capitatum: très fort, P. diadematum ; P. grand Alexandre ; P. macranthum ; P. pomponium roseum, ete., ete. Un assez fort Cactus monstruo- sus ; la Pervenche de Madagascar , ete. , ete. 3° M. Laurent Boucrarzar , sa collection de grands et nombreux Pelargonium. 4 Enfin, M. Bezuze a présenté des Pimelea ; Daphne éneorum, des Pelargonium , des Pitospore de Chine, des Œil- lets , etc. | Là se sont bornés , Messieurs , les encouragements que vous avez cru devoir donner pour l'horliculture proprement dite; mais tous les exposants qui , sans espoir de dislinetion , sont venus vous ap- porter leur tribut , méritent d’être indiqués. A leur tête se trouve M. VérizzarD pu Rigerr, qui avait bien voulu nous envoyer des végétaux rares ; mais la distance à laquelle sa mai- son de campagne se trouve , et surtout les mauvais chemins , ont tel- lement froissé des plantes qui étaient la veille d’une admirable frai- cheur , qu'il ne nous a pas permis de les exposer. Nous avons dou- blement à déplorer celle contrariété ; car vous auriez eu une tren- taine d'individus qui ne se trouvaient pas à l'Exposition. Vous n'y avez vu figurer que son beau Dracæna umbraculifera. Nous lui en témoignons encore nos plus vifs regrets. M. Porzar, pépiniériste de Villeurbanne , a bien voulu concourir aussi'à la fête de Flore ; parmi les plantes qu’il vous a envoyées vous avez distingué une variété à feuilles courtes de laurier d’Apollon, qui était couverte de fleurs , un fort bel Olea salicifolia et des rosiers à haute tige. M. Pierre Boucuanzar n’a présenté que peu d'espèces ; mais parmi elles se trouvaient six rosiers pompons blanes d'une admirable frai- cheur : ils ont été tous achetés. M. Jean-Marie Boucuarzar , l'un de ses fils, a aussi exposé de beaux Pelargonium et quelques Ficoïdes. La petite, mais jolie collection de M°° Benrran» était formée d'1- æia , Pelargonium tricolor , Convoloulus cneorum , Fuchsia , ete. M. le docteur Ciéuenr a bien voulu aussi concourir à embellir votre Exposition , ainsi que M. Cousancar. Notre confrère Héwon a exposé une variété de pomme qui paraît appartenir à la reinelte. Elle était bien conservée, [NS] =T ep) SÉANCE PUBLIQUE. st 1 2 ipisiot. EXPOSITION D'INSTRUMENTS D'HORTICULTURE ET D'AGRICULETURE. Votre jury, Messieurs, a cru devoir signaler aussi plusieurs ?n- struments d'horticulture et d'agriculture qui vous ont été envoyés. En tête se trouve la petite charrue de notre collègue Garior. La charrue a été modifiée dans tous les pays; mais tousles modèles em- ployés nécessitent un tirage considérable. Celle-ci, au contraire , est construite pour un seul cheval ou deux petites vaches , et con- séquemment est parfaitement adaptée à la pelite propriété. Elle of- fre , en outre , le grand avantage de pouvoir en déplacer facilement le versoir et revenir continuellement près du sillon précédent. A tous ces titres elle en joint encore deux autres : celui de remonter le terrain dans les sols en pente et d’agir facilement dans les terrains caillouteux, au moyen d'un soc conique. Cette charrue n'a qu'un seul mancheron , elle est très légère et a été fabriquée dans les ate- liers de notre collègue Granpsan , rue Sainte-Hélène. Cette char- rue mérile toute l'attention des petits agriculteurs. Avant de quilter l’article charrue , permettez-moi de vous rappe- ler celle qu'a envoyée M. Cane fils; elle présente deux versoirs que l'on peut élever à volonté au moyen d’une manivelle correspondant à un engrenage. Arrivée au bout du terrain, deux tours imprimés à la manivelle font lever un versoir et baïsser l’autre, et il suffit en- suite de devier le coutre. Cette charrue, assez pesante, doit êlre très utile dans une grande propriété. A côté de celle-ci s’en trouvaient trois autres sortant des ateliers de M. pe Rarri, de Nevers; elles sont aussi dans de bonnes propor- tions , très solides , à un seul versoir et d’un prix très modéré. M. Vizsan» a exposé plusieurs planies figurées en cuivre ou en tole et peintes à l'huile; il a parfaitement représenté le Calla d Ethiopie, qui a été pris par un très grand nombre de spectateurs pour un Calla vivant. Cet industriel zélé et homme de goût a fait figurer aussi des Agavé , et s'occupe dans ce moment d'imiler d’autres plantes. Ce nouveau genre de fleurs artificielles servira très utilement à orner les jardins, les pièces d'eau; voire Commission , satisfaite de l'exacle ressemblance qu’offrent ces plantes, a décidé que la médaille d'ar- gent de la Société serait offerte à M. Vian». Le même arliste à EXPOSITION DE FLEURS. 214 aussi envoyé à l'Exposition de très petites pompes portatives , des- tinées surtout à humecter et laver les feuilles ; elles peuvent facile- ment être mises en mouvement par un enfant de douze ans. Il y a joint encore des vases en fonte d’une belle forme, des grenouilles en plomb peintes à l'huile , et des tuyaux d'arrosage en corde. M. Perir, de Paris , vous a aussi adressé une pompe dans le genre de celles de M. Vizzarp. M. Prapar, coutelier près l’'Observance , 22 , vous a présenté une machine à élagage , qui offre divers avantages. Au bout d’un man- che est fixée une douille formée de deux pièces qui se rapprochent au moyen d’une vis. L'intérieur de cette douille est hérissée de poin- tes pour la fixer solidement au manche ; son sommet présente une portion cylindrique , creusée en pas de vis. C’est sur cette parlie que peuvent s'adapter une écoffine à double rangée de dents, mais qui ne seie qu’en tirant, pour éviter la courbure de la lame. On peut y substituer un échenilloir à sécateur perfectionné, qui agit en sciant et non en écrasant. Une poulie de renvoi, à laquelle on adapte une petite corde , permet de le faire manœuvrer de loin. Ce séquateur est remplacé à volonté par un croissant, et enfin par un ceuille- fruit qui peut prendre à volonté la direction perpendiculaire. Ce cueille-fruit se trouve garni d'un bord en fer-blanc profondément denté , afin de fixer le fruit et rompre sa queue , puis il est nécessai- rement recu dans le gobelet fait en peau. Votre jury a décerné une médaille de bronze à l’auteur de cet ingénieux instrument. Un autre outil d’horticulture bien simple mais utile est dû à M. Guzermx , qui, sentant la difficulté de faire tenir rapprochées deux branches que l’on veut greffer par approche ; a eu l’idée d’in- venter un petit instrument qui puisse les tenir en contact, ce qui donne à l'opérateur la possibilité d’agir de ses deux mains pour faire la ligature. 11 nomme cet instrument une approche. Deux tables de jardin et une jardinière en branches de bois de saule, noïsetier et érable des champs, ont aussi été envoyées à l'Exposition. L'une des tables surtout a élé faite avec élégance et beaucoup de goût : ce travail, bien plus parfait que l'échantillon que M. Brocax avait envoyé l’année dernière , est dû au même exposant. Le trépied , qui soutient la table , garni en branches de saule dispo- sées en torsade , produit un joli effet. La totalité des objets exposés s'élevait à près de 1,500, dont 200 appartenaient à des amateurs. Sur les 1,300 plantes ou in- 280 DESCRIPTION GÉOLOGIQUE À terrompre l'enchainement des résultats géologiques ; nous rejeLterons les particularités dans uñ dernier ghapiie A. TOPOGRAMHIE DES ENVIRONS DE TERNAY. Les vallées de l’Ozon et de Vaux encaissent entr'elles un. plateau qui s'étend vers le Sud-Ouest , dans le crochet que le Phône forme entre Vienne et Givors ; sa haüteur uniforme depuis l'intérieur du Dauphiné } Jusqu'au Bois-St-Jean et la montagne du Pin, éprouve ensuite un abaissement Done subit ; il en résulte un étaÿe moyen prolongé jusqu'à Chasse , où 1l forme sur les rives du fleuve une falaise encore abrupte , quoique cependant la surface du sol présente une inclinaison constante de ce côté. Ces faits généraux sont dé- montrés par les résultats barométriques suivants rendus plus sensibles par la fig. 5 1 Systèmedehauteurs, ( Plateau du Bois-St-Jean. . 220" Montagne du Pin. . . . . 195 2e Système de hauteurs, ! Chez Prost . æ . . .. 111 étage moyen. étage: supéricur $ Chez Carteron. . . .; . :5 à ÉHASSB EDS NAS } Vallée du Rhône. . . . . 00 Étage inférieur. Il semblerait, d’après cette disposition du principal relief, que les cours d’eau devraient obéir à sa pente générale et ga- gner directement le Rhône, comme cela arrive pour l'Ozon et le Vaux ; cependant 1l n'en est pas toujours ainsi. Les ruis- seaux de Communay et de Lagarde , dort le point de départ est peu éloigné des rives du Rhône, remontent en sens in- verse pour se jeter dans l'Ozon”, vers les marais de Chapon- nay et de Maremme , et ce n’est qu'après leur jonction qu'ils descendent en commun, suivant la marche réclamée par l'ordre naturel. La digue qui les maintient dans cette direc= tionestune butte élevée, située dans l'espace comprisentre Fle- » DESCRIPTION GÉOLOGIQUE DU BASSIN HOUILLER DES ENVIRONS DE TERNAY ET COMMUNAY, DÉPARTEMENT DE L'ISÈRE, Mar AN, D, Pournet, PROFESSEUR DE MINÉRALOGIE ET DE GÉOLOGIE A LA FACULTÉ DES SCIENCES DE LYON. ÿ 3 < La nécessité d’émbrasser à la fois les traits dominants d'un grand espace nous a maintenus précédemment dans la sphère des généralités ; mais celles-ci ne possèdent une véritable va- leur qu’autant qu’elles sont appuyées sur des observations de détail. Nous devons donc actuellement examiner à fond di- verses localités remarquables par leur configuration et leur composition , afin de nous assurer si leur introduction suc- cessive dans nos formules n'en altèrent pas les résultats ; cette étude nous amènera aussi à développer certains énoncés qu’un premier apercu pourrait faire regarder comme très problématiques. Or, parmi toutes les localités de nos en- virons , celle de Ternay est une des plus intéressantes sous tous les rapports. Sa topographie présente d’apparentes ano- malies aux lois qui régissent la structure ordimaire des mon- tagnes, et d’un autre côté les formations qui y sont pour ainsi dire condensées renferment dans leur série le terrain houiller dont l’importance suflirait seule pour fixer notre aitention. Afin de bien faire saisir l'ensemble de ces faits, nous fe- rons précéder la description des diverses roches par quelques notions sur la configuration du terrain , et pour ne point in- 280 DESCRIPTION GÉOLOGIQUE terrompre l'enchainement des résultats géologiques ; nous rejelterons les particularités dans un dernier chapitre. A, TOPOGRAMHIE DES ENVIRONS DE TERNAY. Les vallées de l’'Ozon et de Vaux encaissent entr'elles un DE à plateau qui s'étend vers le Sud-Ouest, dans le crochet que le Phône forme entre Vienne et Givors ; sa hauteur uniforme depuis l’intérieur du Dauphiné jusqu'au Bois-St-Jean et la montagne du Pin, éprouve ensuite un abaissement presque subit ; il en résulte un étage moyen prolongé jusqu'à Chasse , où il forme sur les rives du fleuve une falaise encore abrupte , quoique cependant la surface du sol présente une inclinaison constante de ce côté. Ces faits généraux sont dé- montrés par les résultats barométriques suivants rendus plus sensibles par la fig. 5. 4% Système de hauteurs, ( Plateau du Bois-St-Jean. . 220" Montagne du Pin. . . . . 195 2 Système de hauteurs, Chez Prost, ….. 0... +@ 111 Chez Carteronx . , . . . ‘57 Chasse, ss . Cu: 16 di À Vallée du Rhône. . . . . 00 Il semblerait, d’après cette disposition du principal relief, 1! P: PrAneIn étage supérieur. étage moyen. Etage inférieur. que les cours d’eau devraient obéir à sa pente générale et ga- gner directement le Rhône, comme cela arrive pour l’Ozon et le Vaux ; cependant il n'en est pas toujours ainsi. Les ruis- seaux de Communay et de Lagarde , dont le point de départ est peu éloigné des rives du Rhône, remontent en sens in- verse pour se jeter dans l’'Ozon, vers les marais de Chapon- nay et de Maremme , et ce n’est qu'après leur jonction qu'ils descendent en commun, suivant la marche réclamée par l'ordre naturel. La digue qui les maintient dans cette direc- lion estune butte élevée, située dans l'espace compris entre Fle- DU BASSIN HOUILLER ; ETC. 281 vieux, Ternay et Serezin d'une part, et Villeneuve, Com- munay et Simandre d'autre part. Elle se rattache par son extrémité Sud-Ouest à l'étage moyen indiqué plus haut, at- teint son maximum d'élévation au télégraphe de Communay, et se prolonge vers le Nord jusqu’à St-Fons, après avoir été momentanément coupée en divers points par des vallées , dont celle d'Ozon est la seule que nous ayons à considérer. L'espace intercalé entre cette butte et les hauteurs du Pois- St-Jean forme un bassin très évasé dont le fond s’abaisse gra- duellement vers le Nord-Est, depuis l'étage moyen jusqu'aux plaines de Maremme ; sa profondeur , sur la grande route au Pont-Palud, est représentée par la hauteur de 78 mètres. Pour apprécier l’ensemble de cette configuration , il suffit de se placer sur le mamelon du télégraphe de Communay ; on reconnait alors que ce bassin présente une remarquable uniformité, parce que les faibles ondulations de son extré- mité méridionale s’effacent à cette distance ; le rideau élevé qui embrasse les trois-quarts de sa circonférence est formé à l'Est, par les montagnes du Bois-St-Jean et du Pin ; au Sud, par l'étage moyen de la Trouvelière à Chasse ; à l’Ouest, par les buttes de Ternay, sur lesquelles on est placé, et en ar- rière de cet ensemble s'élève , au-delà du Rhône » le triple étage du Pilat, dont les cimes culminantes se confondent si souvent avec les nébulosités des régions supérieures de l’at- mosphère. Quelques cols principaux altèrent le niveau général de cette enceinte : l’un, situé vers Notre-Dame-de-Limon , sépare la montagne du Pin d'avec celle du Bois-St-Jean, et a été uti- lisé pour l'établissement de la grande route de Lyon à Vienne ; l’autre prend naissance à la base occidentale de la montagne du Pin et mène à Gontard ; Seyssuel et de là vers le Rhône ; le troisième est indiqué vers Villeneuve par l’ori- gine de la combe de Chalan , à laquelle aboutit la profonde T. % 21 282 DESCRIPTION GÉOLOGIQUE échancrure de la vallée de Fontfamineuse. C’est à partir de ces cols que commence la double pente du terrain , en vertu de laquelle quelques-unes des eaux sont conduites rapidement au Sud-Ouest ou vers le Rhône, tandis que les autres prolon- gent leur cours vers l’intérieur des terres en suivant le bassin dont nous venons de parler. Indépendamment de ces premiers phénomènes topogra- phiques, la localité en présente encore un autre extrême ment remarquable relativement à la direction du Rhône. La marche générale de ce fleuve , qui est du Nord au Sud , y éprouve , à la hauteur de Givors , une déviation vers le Sud- Est , et établit ainsi une séparation profonde entre les buttes de Ternay et les montagnes du Pilat. La théorie d'un pareil enchevêtrement d’accidents ne peut être développée qu'à l’aide de considérations géologiques ; c’est pourquoi , laissant de côté toutes les conclusions plus ou moins hasardées que nous pourrions déjà émettre ; nous allons aborder directement ces nouvelles études. B. GÉOLOGIE DES ENVIRONS DE TERNAY. Terrain inférieur. Les diverses roches , dont l’ensemble forme le sol de la contrée ; reposent sur un terrain primordial composé pres- qu'exclusivement de schiste micacé qui s’endurcit en quel- ques points par une surcharge de feldspath et passe ainsi au gneuss ; le grenat y est très commun, quoiqu'il ne soit pas un élément constant. Ce schiste micacé encaisse quelques veines de granulite ‘et des filons-couches , noyaux ou rognons de quarz blanc laiteux et hyalin , connu dans le pays sous le nom de chin blanc, lequel n’est accompagné que d’un peu de chlorite disséminée cà et R. La disposition des feuillets de ce terrain démontre une D. BASSIN HOUILLER , ETC. 283 dislocation extrêmement ancienne , puisque ses résultats ne se manifestent sur aucune des roches superposées ; ces feuil- lets sont généralement redressés de telle manière , que leur direction marche sur H. 3 parallèlement au système d’Ize- ron , à la vallée de la Prevenne et à une grande partie des schistes primitifs du Lyonnais. Ce fait résulte pour la localité des mesures prises dans les points suivants : Schiste micacé grenatifère des carrières de M. Perret, à | 1/4 de lieue au-dessus de St-Symphorien- d’Ozon. Inclinaison presque verticale. Id. id. De la Blanchisserie , sur le chemin de St- Symphorien à Serezin ; rive droite de l’Ozon. Incl., 80° vers le N.-0. Id. Plus voisin de Serezin sur la rive droite de l’Gzon. Id. Dans le chemin qui monte du Rhône à Ternay. Id. Visà-vis de chez Carteron, dans la montée de Chasse. Incl. forte vers le N.-O. Id. Montée du Rhône au-dessus de chez Grabotton. Incl. forte vers le N.-O. Id. A l'extrémité méridionale de la butte de la Grange- de-Mars. Id. Sous l’affleurement du terrain houiller chez Lan- glois. Ici cependant la direction est un peu plus occidentale que celle des autres , et sur H. 3 1/2 au lieu de H. 3. Les anomalies à cette règle générale ont été trouvées dans les escarpements au-dessous de chez Carteron , en tirant vers Chasse, où les schistes sont presqu'horizontaux ; cependant un peu plus bäs encore ils présentent un faible redressement et leur direction passe à H. 6. La cause de ce dérangement n'est d’ailleurs pas visible, et sa faible extension démontre suffisamment qu'il est le résultat d’une action purement locale sans influence sur la masse du terrain. 284 DESCRIPTION CÉOLOGIQUE Nous reconnaitrons par la suite d’autres allures et mouve- ments très importants de ces schistes ; mais pour éviter toutes redites, nous allons passer directement au terrain houiller , dont la formation à suivi immédiatement celle du terrain pri- mitif dans cette localité. Terrain houiller. La bordure du terrain houiller est assez bien déterminée au Sud par une ligne à peu près droite, partant de Lagarde et aboutissant vers l'extrémité de la butte de Ternay , sur le communal de Chassagne ; là, elle s’infléchit vers le Nord en passant le long de la combe des Barbières , auprès de la mai- son Deurieux et de chez Loup. Après son arrivée à Morze, elle revient fortement sur le Sud-Est de manière à décrire une circonférence presque complète dont les deux extrémités de l'arc ont leur maximum de rapprochement dans la combe de Chalan. À partir de ce point, la ligne s’avance parallèle- ment à la première direction en rasant l'extrémité méridio- vale de la butte de la Grange-de-Mars ; puis elle subit vis-à-vis de chez Pivolet un nouveau rebroussement en vertu duquel elle longe cette dernière butte jusque chez Luizet. Elle s’é- tend ensuite vers Communay ; où la formation se perd sous les terrains plus modernes. Il résulte de ce tracé que le terrain carbonifère dessine en quelque sorte le fond d'un ancien golfe présentant sur la plaine de Chassagne un port circulaire, lequel communique au grand bassin , situé en Communay et Lagarde, à l’aide d’un goulet placé en travers de la combe de Chalan et s’al- longeant jusqu'à la maison Drevon. Cette division naturelle en trois parties distinctes facilitera nos descriptions, en nous permettant de considérer d’abord les accidents particuliers à chacune d'elles prise isolément ; puis nous reviendrons DU BASSIN HOUILLER ; ETE. 285 sur leur ensemble pour en déduire des conclusions géo- logiques. Bouton du communal de Chassagne. La partie du terrain houiller située sur le communal de Chas- sagnea été concédée à une compagnie particulière. Sa position. l'élève au-dessus des autres portions de la même formation , puisqu'elle se trouve sur la butte déjà.décrite qui s'étend depuis les parties méridionales de Ternay jusqu'à St-Symphorien. Cette circonstance , qui lui a fait présenter des affleurements de grès sur presque toute sa circonférence, a dü naturellement déterminer à diverses époques des travaux dont les plus an- ciens remontent à 1748. Ils auraient du éclaircir complète- ment la structure de cette partie du bassin ; mais malheureu- sement aucune circonstance n’a été mise à profit: d'une part, les affleurements sont trop peu prolongés pour donner une idée nette des bancs auxquels ils se rapportent ; d’un autre côté, les puits et tranchées sont tous comblés; enfin, les sondages auxquels on travaille maintenant sont conduits avec mystère , en sorte que nous sommes réduits à rapprocher une série de petits faits de détail pour arriver à quelques conclu- sions. . - Nous allons exposer le résultat de ces recherches en les éclaircissant à l’aide des deux coupes N° 1 et 2 dirigées à an- gle droit l’une par rapport à l’autre, la première, du Nord au Sud, depuis Ternay jusqu’à l'église de Chasse; la seconde , de l'Ouest à l'Est, depuis Flevieux à la butte Grange-de- Mars. Après avoir gravi sur le terrain schisteux primitif mis à nu sur la montée du Rhône à Ternay, on rencontre une couche diluvienne qui masque plus ou moins complètement. les diverses formations inférieures , en sorte que l’on ne peut rien conclure de positif des indices de sables et de cailloux 286 DESCRIPTION GÉOLOGIQUE roulés qui paraissent sous l’église de Ternay. Cette obscurité de gisement se maintient sur toute la hauteur jusqu’au vallon de Sêves, près de Morze; les dénudations montrent encore sur sa berge septentrionale les mêmes circonstances que sur la montée de Ternay, et une source assez abondante qui alimente quelques étangs jaillit à la jonction du terrain sablonneux ou diluvien et des schistes. Les premiers affleurements du grès houiller ne sont en évidence que sur la berge opposée. Ses cou- ches semblent incliner un peu vers l'Est, mais cependant pas d'une manière assez prononcée pour qu'il soit permis d’aflir- mer le fait; il est mieux caractérisé dans une petite combe située en X , derrière la maison Deurieux et aboutissant à la Fontfamineuse. À l'Ouest de la maison Deurieux, les mêmes affleurements de grès continuent au-dessus de la combe des Barbières , toujours avec la même imdétermination dans l'allure : il suffit , du reste , d’une seule position , telle que celle qui est mentionnée plus haut, pour décider la ques- tion relativement à tout le voisinage. En continuant à che- miner vers le Sud , le long de la petite combe X , on arrive à un ancien puits N°1, dans lequel le grès est peu apparent et montre des indices de stratification horizontale. Le puits N° 2 est situé un peu à l'Est du précédent; il à été commencé dans une puissante masse de grès dont la stra- üfication , pareillement peu visible , semble cependant aussi être horizontale. Un des angles de ce puits N° 2 est éboulé par suite d’une fissure , dirigée du Nord au Sud au travers du grès et inclinant d'environ 80° vers l'Est ; nous compare- rons plus tard cette donnée avec d’autres observations analo- gues pour en tirer quelques conclusions sur un système de dislocations particulières; pour le moment , contentons-nous de suivre notre coupe. A quelque distance plus au Sud , on trouve encore sur la lisière de la petite combe X le puits N° 3 qui est entièrement éboulé, en sorte que l'on ne peut DU BASSIN HOUILLER ; ETC. 281 en tirer aucune donnée ; enfin , à une portée de fusil au plus sur le même niveau , on voit reparaitre les schistes primitifs à l'extrémité méridionale de la butte de Ternay, au-dessus de la Fontfamineuse, et ceux-ci occupent, sans discontinuité, tout le plateau qui forme notre étage moyen jusqu’au Rhône, vers Chasse. Nous ferons observer, en passant, que M: Pinet et M. l'ingénieur des mines , Gueymard , ont pu reconnaitre à une autre époque un relèvement Sud-Ouest dans la partie de la limite du bassin qui se rapproche le plus du Rhône, vis-à-vis de Givors. En nous portant vers le Sud-Est, sur la berge de la combe de Chalan , et à quelques pas en aval de la maison du même nom , une entaille récemment faite sur le chemin, nous a montré une assise d'argile schisteuse noire et très grasse , épaisse de six pouces au plus, dirigée à peu près sur 6 à 7 heures ou de l'Est à l'Ouest, et inclinant fortement vers le Nord; en généralisant cette donnée pour tout le voisinage , nous en conclurons que les couches qui sont situées vers l'extrémité Sud du terrain houiller de Chassagne éprouvent un relèvement vers le même point cardinal. Enfin , sur la limite Est du terrain , à cent ou deux cents pas en amont de la maison Chalan, on a ouvert une fendue plongeant vers l'Ouest sur environ 25° ; elle a présenté des argiles carburées situées au milieu d’un grès à empreintes; mal- heureusement ce travail est aussi comblé , en sorte que nous avons dû nous contenter de ces indications données par le propriétaire du sol. Il résulte de cet ensemble d'observations, que cette partie du bassin houiller doit présenter une structure assez irrégu- lière, puisque ses parois Est et Sud seraient fortement redres- sées ; et les parois Ouest et Nord presqu'horizontales. Ce plissement n'aurait rien d’extraordinaire pour les parois 288 DESCRIPTION GÉOLOCGIQUE Nord, Ouest et Sud ; l'allure de cette dernière coïnciderait même assez exactement avec ce que nous verrons par la suite de la marche du terrain houiller dans la seconde partie. Mais il semble plus difficile de se rendre compte de l'incli- naison inverse de la paroi Est ; cependant étant à peu près adossée contre la butte primitive de la Grange-de-Mars , on peut supposer que Le soulèvement de celle-ci a produit le redressement et l’inclinaison vers l'Ouest en question. L'épaisseur de la formation carbonifère paraît assez consi- dérable ; les sondages actuels sont loin d’en attemdre la li- mite inférieure : car divers accidents les ont toujours inter- rompus à la profondeur d'environ 100 pieds , et la tradition porte que les anciens travaux du puits N° 3 se trouvaient à près de six cents pieds sous le sol. On y trouva une couche de combustible d'environ 1 : pied d'épaisseur qui fut exploitée pendant quelque temps ; cette exploitation mal conduite, donna lieu à des éboulements qui entraïînèrent la ruine totale du puits. D’autres entreprises firent découvrir encore quelques assises houillières , mais leurs rapports avec la précédente sont parfaitement ignorés. Goulet intermédiaire, La seconde partie du bassin appartient à la compagnie dite de Communay, qui est aussi propriétaire de toute l'étendue de la plaine. Elle présente, comme nous l'avons déjà dit , la forme d'un goulet ou d’un boyau commencant à la combe de Chalan et se terminant à la hauteur de chez Langlois. Sa longueur est d'environ 900 " ? s 360,000 m''$ carrés Sa largeur moyenne environ 400 ou 36 hectares, c’est-à-dire 252 bicherées lyonnaises en- viron. Dans toute la partie méridionale qui est la seule connue , D BASSIN HOUILLER ; ETC. 289 soit par les affleurements naturels , soit par les travaux , le re- dressement des couches est assez uniforme , suivant une pente de 45° à 50° vers le Nord-Ouest, laquelle se réduit à envi- ron 25° où 30° dans la profondeur ; elles paraissent même devenir presqu'horizontales vers le Nord-Ouest , sur le terri- toire de Baguettan , à l'approche de la butte Grange-de-Mars; mais cette indication n’est pas encore positivement démon- trée. Il est aussi à regretter que l'épaisseur des terrains dilu- viens se soit opposée à la détermination de l'allure des cou- ches vers le Nord ; car les grès houillers pourraient s’y relever en sens inverse de leur inclinaison du côté Sud de manière à former le fond de bateau , ce qui eût singulièrement favorisé leur exploitation. Les accidents du terrain houiller ont amené au jour les tranches des assises de combustible dont il s’agit de détermi- ner le nombre et la corrélation , autant du moins que ces faits ont pu être établis jusqu'à présent. Nous nous aiderons encore du secours des dessins ; soit donc fig. 3 une coupe passant par le puits de la V® Molard et aboutissant aux terrains pri- mitifs du S.-S.-E. et du N.-N.-0., et fig. 4 un plan approxi- matif de la même partie. En jetant les yeux sur la fig. 4 , on voit une fendue dite de Guichard qui se trouve en communication souterraine avec une galerie débouchant un peu plus à l'Ouest. Ces deux tra- vaux sont établis sur la même couche ; cependant celle-ci présente sur la très courte distance qui existe de la fendue à la galerie deux directions légèrement différentes; savoir : IL. 4 dans la première , et H. # 1/2 dans la seconde. Le tracé de ces directions par rapport au puits V° Molard , fait voir que la couche en question doit passer, soit à l'orifice du puits ; soit à quelquedistance au-delà vers le Nord. L’inclinaison de cette même couche étant d’ailleurs vers le Nord-Ouest sur un 290 DESCRIPTION GÉOLOGIQUE angle d'environ 40° , il s'ensuit que ce puits n'a pas été placé dans le toit de la couche et qu'il n’a pu la rencontrer. On est done en droit de supposer que cette couche Guichard corres- pond à un indice de charbon d'un demi-pied d'épaisseur (Fig. 3 et4), qu'une tranchée fit découvrir en Y à une cin- quantaine de pas au Nord du puits; il plonge suivant la même inclinaison que la couche des travaux Guichard. Cependant comme on a fait dans le puits , à la profondeur de 200 pieds, la rencontre d’une couche indiquée en M sur la fig. 3, il faut en conclure l'existence d’une seconde masse de houille dont l’affleurement doit naturellement se trouver au Sud du puits et de la fendue quelque part en X. Or, de ce côté, mais plus à l'Ouest, on a poussé dans la plaine de Baguettan une taille ou fendue qui a fait dé- couvrir du charbon fortement mêlé d'argile et avec une épaisseur de 2 à 3 pouces, suivant le dire du mi- neur qui m'a servi de guide. Cet affleurement ; d'après sa po- sition en Z, à environ 100 pas de fendue Guichard , paraît se prolonger derrière celle-ci, et l’on s'est borné à le recon- naïître dans cette direction , mais sans faire de plus amples recherches ; nous regardons donc comme probable sa cor- respondance avec la couche du puits Molard. Les indications précédentes donneraient une idée peu im- portante de cette veine ; mais il ne faut pas perdre de vue que nous ne parlons que de simples affleurements : car dans le puits même la puissance de cette couche s'élevait à 4 pieds , et c'est elle qui a donné lieu à la principale exploitation. Voici donc deux couches reconnues aussi bien que les difli- cultés présentées par la nature de la surface peuvent le per- mettre avec ce genre de recherche, savoir : une première perçant au Nord du puits qui ne l'aurait pas rencontré, et une seconde placée au Sud du puits qui l'aurait entamé-à une profondeur de 200 pieds. DU BASSIN HOUILLER ; ETC. 291 Continuons nos explorations. Nous avons déjà dit qu'il n’était pas possible de décou- vrw superficiellement de nouvelles couches houillères davantage vers le Nord ; aussi avons-nous pointillé cet espace dans la coupe N° 3. Mais en se portant vers l'Est, on a trouvé dans le champ de Drevon un nouvel affleurement V actucllement comblé , en sorte qu’il ne nous a pas été possible d'en apprécier l'allure et l’importance ; nous ne saurions donc aflirmer qu'il appartienne à l’une des couches précé- dentes ou qu'il se rapporte plutôt à une troisième assise dis- tincte. Enfin , sur le versant oriental de la butte du puits, vers la combe de Lagarde, sur le territoire de chez Langlois et immédiatement contre les formations primitives, on a prati- qué une entaille assez profonde et pareillement comblée lors de notre visite. Nous n'avons donc pu en examiner que les déblais , consistant en grès houiller et en argile schisteuse et carburée ; mais M. Pinet , sous la direction duquel elle a été faite, y a rencontré et fait exploiter une assise de combustible d'environ 7 pieds de puissance totale , divisée par un nerf ar- gileux en deux parties de 3 pieds environ d'épaisseur. Elle a été abandonnée ensuite , parce qu'on espérait la retrouver en continuant le creusement du puits Molard: présomption qui était motivée par la rencontre faite en N d’une nouvelle assise de ces schistes argileux dont la présence indique ordinaire- ment le voisinage du charbon. Ils furent découverts en conti- nuant le fonçage du puits jusqu'à 70 pieds au-dessous de la couche M , et donnèrent ainsi une nouvelle probabilité en fa- veur de lexistence des couches inférieures , pouvant se rap- porter soit à l’affleurement Drevon, soit à l’affleurement Lan- glois. soit enfin à toute autre masse ; mais malheureusement cette dernière indication , qui eût été concluante s’il eût été possible de foncer quelques pieds de plus , est demeurée dans 292 DESCRIPTION GÉOLOGIQUE le vague à cause d’une affluence d'eau qui vint suspendre su- bitement les travaux du puits. En résumé , on voit que l'existence de deux couches est parfaitement établie par l'exploitation elle-même , et que les autres travaux font présumer , avec quelque raison, la pré- sence d’une ou deux autres dont il s'agira de s'assurer dès la reprise de ces mines. Élargissement dans la plaine de Communay. La troisième partie du terrain houiller s’évase fortement , puisque son côté méridional continue en ligne droite au-delà des, affleurements Drevon et Langlois, jusqu’auprès de La- garde; tandis que son autre bordure subit une inflexion vers le Nord et s’avance directement vers Communay , en contour- nant la butte primitive Grange-de-Mars. Ne connaissant d’ail- leurs nullement ses limites vers le Nord-Est, nous nous bor- nerons à dire que la configuration déjà décrite du bassin de Communay permet de supposer dans ce sens une extension dont le rapide accroissement deviendra palpable, si nous fai- sons l’observation que sur une longueur reconnue de 500 mè- tres son élargissement est de 1,200 mètres au lieu de 400 qu'elle avait au point de départ. La direction des couches dans la partie méridionale parait être la même que celle du goulet et de la partie correspon- dante du communal de Chassagne ; mais sur le côté opposé de l’angle , on trouve chez Luizet , sur le chemin de Plénavie, une orientation Nord-Sud et une inclinaison d’environ 25 à 30° vers l'Est ; il en est de même dans le puits Gueymard. Cette marche indique une nouvelle dislocation dont nous exa- minerons bientôt l'importance et les causes. s# Un travail essentiel, mais non achevé, a été entrepris sur cette partie du bassin ; c’est le puits Gueymard qui , sur une profondeur de 372 pieds, a mis en évidence six séries DU BASSIN HOUILLER ; ETC. 293 principales de roches distribuées de la manitre suivante : ire série. ‘1 couches de grès houiller ayant une épaisseur totale de. . . . 62” 00 2e série. 1 couche de schistes à empreintes vé- gétales er araprntahb tint 161500 3° série. 4 couches de grès entre lesquelles on a trouvé une première assise de houille de 4 pouces de puissance . 28" 00 4® série. 2 couches de schistes à empreintes végétales , séparées par une lame detérèt oies af of avsnnisn see: 107300 5e série. 2 couches de grès. . . . . . 16% 00 6° série. Retour de schistes avec lesquels sont arrivées les eaux quiont mis fin au creusement du puits . + +. + » » Total, 16 couchesayantuneépaisseurréuniede 122" 00 Il est à remarquer , en passant , que la petite couche de houille mentionnée plus haut était plus bitumineuse que celle des autres parties du bassin ; d'ailleurs toutes les assises schis- teuses à empreintes végétales sont de nature à faire concevoir de légitimes espérances qu'il s’agit de réaliser par des travaux convenables. Considérations générales basées sur les résultats précédents. En rapprochant les diverses directions reconnues d'une manière positive dans les couches du terrain houiller, on peut les ranger dans deux groupes distincts, dont l’un comprend celles qui sont orientées du Nord au Sud , et l’autre celles dont la marche est sur H. 4 à # 172. Attachons-nous main- tenant à développer leur rôle spécial. Dislocations Nord-Sud. — Système de Beaujeu. On sait, par les savantes recherches de M. Elie de Beau- 294 DESCRIPTION GÉOLOGIQUE mont, sur les révolutions du globe , que des mouvements du sol opérés dans la direction du Nord au Sud; parallèlement aux chaînes de Beaujeu, ont mis fin à la période houillère ;, en changeant le régime des eaux dans lesquelles s'accumu- laient les débris de l’ancienne végétation , et en morcelant l’ensemble déjà constitué. Les traces de ces dislocations sont assez nombreuses dans les environs de Ternay, et leur em- preinte se manifeste non seulement sur le terrain houiller , mais encore sur le sol primordial inférieur, comme le démon- trent les observations suivantes : Les schistes micacés de la carrière du Mas-du-Puits, près de la Blanchisserie de St-Symphorien , sont traversés par des fis- sures, les unes verticales, les autres inclinées vers l'Est et orientées entre H. 11 et H. 1, c’est-à-dire oscillant de part et d’autre de la ligne Nord-Sud. Entre la Blanchisserie et Serezin on trouve dans ces mé- mes schistes quelques filons-fentes verticaux remplis de quarz esquilleux, diflérant par conséquent du chin blanc voisin, dont la disposition est d’ailleurs en filons-couches. Ces filons-fentes sont aussi orientés du Nord au Sud. Plus bas encore en suivant l'Ozon , dans un endroit où les schistes micacés sont momentanément durcis , feldspathisés et même amphiboliques ; on trouve un petit filon de baryte sulfatée orienté sur H. 10 1/2, c’est-à-dire très près de la li- gne N.-S. ; l'injection de cette baryte sulfatée a été effectuée avec assez de violence pour qu’elle ait pénétré jusque dans les plus petites fissures latérales des schistes encaissants. Dans les carrières de M. Perret, au-dessus de St-Sympho- rien et dans les autres escarpements qui se brouvent sur la même butte , on rencontre toujours dans les schistes orientés sur H. 3 des fissures dirigées du Nord au Sud. Vers chez Mercier , les schistes sont encore bien plus for- tement disloqués, et l'orientation de leurs feuillets , qui est DU BASSIN HOUILLER , ETC. 295 quelquefois sur H. 10 , tourne en divers points complètement sur Nord-Sud , leur inclinaison étant vers l'Ouest. Au village de Communay , sur le chemin de Villeneuve , on trouve encore le terrain primitif inclinant vers l'Ouest et orienté sur H. 11 ;’ du reste , il y a ici un brouillage telle- ment intense , que l'on y rencontre encore diverses autres al- lures irrégulières. Enfin, tout en admettant que la profonde cassure de la Fontfamineuse ait été élargie par des érosions subséquentes , le fait de son orientation presque N.-S. la rattache encore à ce système. En reprenant maintenant l'observation déjà faite d’une fis- sure dirigée dans le même sens , laquelle a déterminé l’ébou- lement d’un angle du puits N° 2 , situé sur le communal de Chassagne ; et en mentionnant en outre que ce puits est placé très près de la prolongation du vallon de Fontfamineuse, on sera naturellement conduit à en conclure que ces fractures du terrain primitif ont pénétré dans la formation houillère. IL est vrai de dire que cette remarque prise isolément serait d’une bien faible importance ; car on sait que très souvent les roches présentent des fissures locales qui s'expliquent aisé- ment par des tassements inégaux ou des retraits , sans qu’il faille pour cela recourir à de grandes causes perturbatrices ; mais quand un certain nombre de faits pareils vient se coor- donner dans une localité, alors le rôle change, et ce qui était insignifiant pour un œil inattentif , devient au contraire digne d’un examen approfondi. Si d’ailleurs on voulait rejeter l'indication précédente , il n'en resterait pas moins une autre confirmation de cette hy- pothèse dans la marche de toute la partie du terrain houiller depuis chez Luizet jusqu’au puits Gueymard. IL n’est guère admissible qu'une commotion du sol , qui s’est manifestée en divers points de l’Europe , ait agi d'une 296 DESCRIPTION GÉOLOGIQUE manière toul-à-fait restreinte dans les environs de Ternay ; celte présomption nous a portés à faire des recherches sur le méme axe, et la première réapparition des roches primitives vers le Nord de Ternay a confirmé pleinement notre manière de voir. En effet , les masses schisteuses que l’on voit appa- raitre au Fort-St-Jean , et depuis l’Ile-Barbe jusqu'à Caluire, présentent des directions variables entre H. 1 et H. 11, mais très souvent Nord-Sud ; et ici ce ne sont pas de simples fissu- res qui trahissent cette oscillation comme à Ternay, mais l'ensemble même des roches en a subi l'influence. De même, dans le sens opposé ; nous trouvons à Vienne des filons ayant la même direction. Il résulte donc de ces faits que le terrain houiller dont nous faisons l'étude est placé sur une zône fortement influencée par un mouvement du sol très général , qui devra être pris en considération par les exploitants. Dislocations sur la direction H. 4 à 4 1/2. — Système du Pilat. Quoi qu'il en soit, les traces de cette action ont été presque complètement effacées par une perturbation plus récente qui correspond à l'époque du surgissement du Pilat. Pour bien nous pénétrer non seulement de sa réalité, mais encore de son mode d'action , ayons encore recours à des ob- servations générales. L'étage moyen des environs de Ternay est formé essen- tiellement par le schiste micacé ; il est facile d’en reconnaître la disposition générale en étudiant toutes les coupes et tous les arrachements naturels que nous offrent la vallée d’Ozon , les balmes qui s'étendent de Serezin à Chasse, l’entaille de la Fontfamineuse , et enfin tout le plateau depuis chez Prost jusqu'au Rhône. On s'assure ainsi que la plus grande hauteur à laquelle parvient cette roche se trouve dans la partie qui forme le prolongement le plus immédiat des montagnes du DU BASSIN HOUILLER ; ETC. 297 Pilat, c'est-à-dire au-dessus de Ghasse ; de là son niveau su- périeur s'enfonce graduellement vers le Nord-Est, de manière à disparaître bientôt sous les formations récentes qui remplis- sent une partie du bassin de Communay ; cependant le ra- meau qui forme les buttes de Ternay se soutient avec un peu plus de constance jusqu'aux carrières de M. Perret, au-dessus de St-Symphorien , après quoi il s'efface pareillement. Si à ces premiers faits nous ajoutons l'observation du dé- croissement successif que l'on peut observer dans les monta- gnes du Pilat, depuis leur partie occidentale jusqu'auprès du Rhône , où elles sont abaïissées au niveau des buttes de T'er- nay ; si, d'un autre côté encore ; nous mentionnons que les roches sont identiques de part et d'autre, on sera déjà porté à conjecturer qu'il doit exister une connexion intime entre ces deux systèmes de hauteur, malgré la séparation occasionée par ce fleuve. Ces présomptions sont pleinement confirmées par l'exa- men détaillé de l’allure des couches ; car on doit se rappeler que les grès houiller contenus dans la partie désignée sous le nom de goulet intermédiaire, ont présenté une orientation sur H. 4 à 4 1/2, qui se retrouve encore , à peu de chose près, dans la partie méridionale du bouton de Chassagne. Cette orientation est précisément celle du Pilat. D'ailleurs le soulè- vement en masse de la partie houillère de Chassagne à un ni- veau supérieur aux autres ; sa position sur une protubérance primitive allongée dans le sens du Pilat ; sa séparation d’avec les autres écailles du combustible par la combe de Chalan et la butte Grange-de-Mars , aussi dirigées dans le même sens : tous ces faits, dis-je, sont encore des motifs suflisants pour conclure que tous ces mouvements ont été effectués à l’épo- que de la formation des montagnes du Pilat. En admettant cette théorie , nous pouvons enfin apprécier quelques-unes des causes qui ont déterminé l'écoulement des Lu T6 22 298 DESCRIPTION GÉOLOGIQUE eaux de Communay vers le Nord-Est, puisqu'elles obéissent simplement à la diminution constante de hauteur, en vertu de laquelle cette extrémité du Pilat vient s’effacer sous le sol dauphinois. En généralisant ces rapprochements ; comme nous l'avons fait précédemment pour le système Nord-Sud , nous retrou- vons dans la même direction , à Frontonas, près de la Ver- pillière ,un mamelon de roches primordiales. Elles forment une espèce d'éperon en avant de la grande falaise de calcaire ju- rassique qui se dessine au-delà d’une manière si pittoresque jusqu’à la Balme.Or, cet alignement étant toujours le même, nous en tirerons de plus la conclusion que non seulement tout lexhaussement des terrains primitifs et houillers, mais encore la dislocation des calcaires font partie intégrante d’un seul et même accident , malgré la séparation dans laquelle le Rhône s'est frayé un passage. La seule distinction que l’on puisse établir entre lextré- mité Sud-Ouest des montagnes du Jura et l'extrémité Nord- Est des montagnes du Pilat , se trouve dans la dépression sou- terraine qui occupe l’espace compris entre les latitudes de St- Symphorien-d'Ozon et de Heyrieux ; dépression dans laquelle on ne voit plus que des formations tertiaires , quoiqu'il soit permis d’y supposer l'extension du terrain houiller à cause de son inclinaison constante de ce côté. Si donc on se décide à faire des sondages pour reconnaitre l'extension du combustible , il faudra, pour avoir toutes les chances en sa faveur , les établir suivant cette direction en se portant constamment vers le Nord-Est du côté de Maremme; ainsi une première recherche sera faite auprès de la grande route , une seconde entre la Guicharde et les Galandières ; si celle-ci a encore du succès, il faudra pousser plus loin vers Simandre, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'on ait décidément perdu de vue le terrain houiller en arrivant au terrain primi- DU BASSIN HOUILLER ; ETC. 299 tif inférieur sans traverser le précédent. Cette disposition des travaux , basée sur des considérations géologiques, est, du reste , encore commandée par la nécessité d'éviter les grandes hauteurs du Bois-St-Jean dont il faudrait traverser toute l'é- paisseur avant d'arriver au grès houiller. Pour donner plus de poids à ces apercus généraux, nous avons cru devoir pousser nos investigations dans la vallée de Vaux, depuis Chuzelle jusque vers Villette-d’Islins, dans l’espoir d'y retrou- ver quelques dénudations qui démontreraient la présence ou la suppression de la formation houillère de ce côté; mais malheureusement toutes les parties inférieures de ce sol sont masquées par de puissants dépôts diluviens, et l’on n'y dé- couvre cà et là que des molasses supérieures dont nous parle- rons plus tard. Il est d’ailleurs facile de voir que toute autre direction ne remplirait pas davantage le but de ces explorations ; car, du côté de Communay , on trouve non seulement des hauteurs aussi considérables que celles du Bois-St-Jean , mais on y voit encore la marge occidentale du bassin houiller ; il en est de même au-dessus de Lagarde et vers les parties inférieures de la combe de Chalan ; enfin, la vallée du Rhône vient bientôt intercepter tout cet ensemble et mettre obstacle aux recher- ches ultérieures de ces côtés. Séparation des buttes de Ternay d'avec le Pilat. — Système des cluses. Jusqu'à présent la nécessité de simplifier nos descriptions nous a fait considérer le bassin houiller de Ternay comme une sorte de golfe terminé circulairement vers l'Ouest. On pourrait inférer de cette image que nous le regardons comme un corps entièrement indépendant. Cependant il serait bien plus facile de soutenir la thèse de sa liaison avec les masses de Ia rive droite du Rhône ; car l’ensemble du terrain houil- 300 DESCRIPTION GÉOLOGIQUE" ler de St-Etienne et de Rive-de-Gier se prolonge presque sans discontinuité jusqu'à Montrond, position tellement rappro- chée de Ternay, qu'il est presqu'impossible de ne pas en conclure une ancienne connexion. On ne pourrait même pas faire une objection des différences que l’on observe entre l’a- bondance et la nature des combustibles des deux bassins , puisqu'il ést reconnu qu'en s’avançant de Rive-de-Gier vers le Nord-Est, les masses houillères perdent en puissance et se modifient dans leur composition. Il n'y a donc que la seule séparation dans laquelle le Rhône a établi son lit de Givors à Sainte-Colombe qui s'oppose à l'adoption d'une idée qui d'ail- leurs a du venir naturellement à l'esprit de tous ceux qui ont étudié la localité; cetteséparation se rattache à un système géné- ral de dislocations dont nous avons fait connaïtre toute l’exten- sion dans notre précédent Mémoire , sous le nom de Système des cluses. Sans vouloir ici établir son âge relatif d’une ma- nière précise, nous pouvons cependant faire observer qu'il est nécessairement postérieur à la formation du Pilat, puis- qu'il en coupe profondément la masse , et ce raisonnement est, à plus forte raison, complètement applicable à la for- mation houillère dont nous avons suffisamment établi l'anté- riorité relative. Jusqu'à présent 1l ne paraït pas, du reste, que des mouve- ments parallèles aient exercé une influence sur le bassin mé- me de Ternay; car ils ne sont indiqués par aucune fracture visible à la superficie du champ d'exploitation. Formations tertiaires. Molasses. Les détails précédents démontrent que les environs de r A là n} F x 5 d j = 2 5 LA ae 1 = » ] ® Fer Day ont au etre à sec pen ant piusieurs perioues geoiogt- ques, puisqu'aucun sédiment n’accuse la présence des eaux de- DU BASSIN HOUILLER ; ETC. 301 puis la formation houillère ; mais, à l'époque tertiaire, nous dé- couvrons l'invasion d’une mer dans les puissants dépôts de mo- lasses qui recouvrent indifféremment les terrains primitifs ct houillers. Ces molasses sont des grès très différents de ceux qui accompagnent les houilles, non seulement par leur allure ; mais encore par leur composition, en sorte qu'il est toujours possible de les distinguer. Ceux-ci sont grossiers , présentent même souvent des fragments de la grosseur du poing et au-delà , renferment cà et là des portions de végé- taux monocotylédones charbonnés ou siliceux, alternent avec des schistes à empreintes végétales ; et leur stratification est très contournée , comme on à pu le voir par les détails dans lesquels nous sommes entrés. Le grès molasse est au contraire très fin, ne présente point de débris végétaux charbonnés, mais quelques restes assez rares du règne animal , tels que de petits polypiers , des pat- tes de crustacés, des dents de squales , des parties de tortues et diverses coquilles. L'horizontalité de ses couches démon- tre qu'il est postérieur à tous les bouleversements qui ont si fortement tourmenté le terrain houiller , et en ceci nous fai- sons abstraction de ce feuilletage incliné de certaines assises lequel ne peut être attribué qu’à l'accumulation successive des sables par le mouvement ondulatoire des vagues. Quelques . bancs privés de ciment sont composés uniquement de sable incohérent , et l’on sait d’ailleurs que cette roche doit son nom à sa faible cohésion ; il résulte encore de cette distribu- tion inégale du suc agglutinant , des conformations bizarres , lenticulaires, lancéolées ou globuleuses , lesquelles , mises à nu par les eaux pluviales , forment des festons et autres des- sins d’une remarquable singularité. Ses assises supérieures et inférieures sont én général colorées par l’oxide de fer qui, s’isolant même cà et à dans la masse, donne lieu à des 302 DESCRIPTION GÉOLOGIQUE rognons aplatis assez riches pour former un véritable mi- neral. J'ai cru devoir entrer dans ces détails pour bien spécifier les deux espèces de grès, afin qu’on ne les confonde pas dans les recherches que l’on voudra répéter sur ce terrain. La molasse se présente d'abord à l'Est au-dessus de Notre- Dame-de-Limon, sur la grande route de Vienne; elle con- serve une grande puissance à la butte de Lagarde, qui en est exclusivement formée, et elle semble s'étendre de à, au moins d’après quelques indices , jusque dans l’espace compris entre chez Charton et le Pin. Les sables qui se rapportent à la même formation remplis- sent une partie de la plaine de Communay ; c'est ainsi qu'on a reconnu leur existence dans des puits creusés sur la partie qui s'étend vers la Guicharde et auprès de Communay ; il se- rait cependant bien possible que ces sables incohérents ne fussent que le résultat de l'entraînement des véritables mo- lasses par les grandes alluvions ; car on en retrouve de petits dépôts dans des accidents de terrain , éloignées des grandes masses de la même roche : c’est ce qui se voit, par exemple, dans la petite combe X déjà mentionnée, où les affleurements du grès houiller surmontent de toutes parts un sédiment pareil. On retrouve les molasses superposées aux schistes primitifs au-dessus de Communay, dans le chemin qui mène au télé- graphe. Elles y sont solides et présentent uue inclinaison ap- parence due au double fcuilletage ; la hauteur qu'elles attei- gnent est au moins égale à celle de Lagarde; et elles for- ment un étage distinct nettement dessiné sur le versant opposé où elles s’abaissent jusqu’au niveau des schistes pri- mitifs , derrière les bâtiments de M. Pinet ; leur extension a lieu d’un côté jusque vers St-Symphorien et Simandre , où elles masquent complètement les terrains inféricurs dans le DU BASSIN HOUILLER , ETC. 305 bassin de Communay et sur l’autre rive de lOzon, elles constituent la majeure partie de cette série de buttes qui longe le Rhône jusqu'à St-Fons. Dépôts lacustres. Cette formation des molasses marines à été recouverte dans toute la contrée par un grand dépôt lacustre où d’eau douce composé en majeure partie de cailloux roulés ve- nant des Alpes, et fréqüemment cimentés entr'eux par des infiltrations calcaires. Ce conglomérat constitue les plus grandes élévations des environs de Ternay ; c’est ainsi qu’on le trouve dans un petit escarpement visible de très loin, placé sur le versant Nord de la montagne du Pin. La hauteur du télégraphe de Commu- nay et trois autres mamelons presqu'aussi saillants au-dessus du plateau dont l’ensemble s'étend jusque vers Genevray , en sont entièrement composés. Ces dépôts ne jouant , du reste, qu’un rôle à peu près in- signifiant par rapport à l'objet essentiel de ce Mémoire, nous reviendrons sur leur historique dans une autre occasion. Du terrain diluvien. Les travaux de M. Elie de Beaumont ont démontré que la for- mation des conglomérats précédents a été interrompue par le soulèvement de la grande chaine des Alpes du Valais. Le bouleversement qui en fut la conséquence déplaca les eaux de ‘l'immense lac qui recevait les dépôts des cailloux précédents. Celles-ci, mises ainsi subitement en mouvement vers la Mé- diterranée , balayèrent devant elles des lambeaux entiers de terrains en laissant partout à la surface du sol les traces les plus évidentes de leur passage ; quoiqu'il n'entre pas dans no- tre plan de parler de ce cataclisme d’une manière spéciale , cependant son influence sur le bassin houiller est trop mani- feste pour nous dispenser d’en dire quelques mots. 304 DESCRIPTION GÉOLOGIQUE C’est à l’une des lames les plus puissantes de ce courant que nous devons rapporter le complément de la séparation actuelle des masses houillères de Ternay et de Montrond , le morcellement des molasses et conglomérats, le déblai de la large plaine de Communay, le creusement des divers cols , l'affouillement de quelques anciennes fractures telles que la Fontfamineuse , et, en un mot, les derniers traits de la configu- ration actuelle du pays. La cohésion des terrains primitifs et houillers fut seule assez puissante pour lui faire subir un rico- chet, en vertu duquel elle décapa notre étage moyen en fran- chissant l'intervalle qui sépare les hauteurs de Communay et de la montagne du Pin , pour se rendre vers le Rhône ac- tuel. L'on pourrait d'autant moins douter de cette intensité d'action que les traces de ce courant frappent les yeux sur toutes les hauteurs des environs. Le communal de Chassagne en a été complètement lavé, et les cailloux roulés qui jon- chent le plateau du Bois-St-Jean en sont autant de vestiges évidents. C’est encore ce courant qui, abandonnant lors de son affaiblissement cette terre végétale diluvienne ( Lehm ) pétrie de coquillages terrestres et d'ossements brisés dont les masses remplissent tous les bas-fonds et tous les recoins, à occasioné les diflicultés que nous avons rencontrées dans nos recherches pour la restauration de l'allure et de la disposi- tion des terrains inférieurs; mais aussi en dénudant une partie de ce sol, il a mis en évidence l'existence du combus- tible et dévoilé la série des phénomènes dont nous avons tenté le récit. Le plan d'ensemble et la série des coupes, annexés à ce Mémoire , achèveront de faire ressortir ce que nos indications auraient laissé dans le vague. DU BASSIN HOUILLER ; ETC. 305 C. DÉTAILS DIVERS. Nature du combustible. La houille de Communay est sèche et anthraciteuse ; son analyse, faite par M. Gueymard, a donné les résultats sui- vanis : Echantillon pris au fond du puits veuve Molard. Creer dt VS, dd: 10,80 Sinon a AOL. te AU, 45 Doi, 4,40 CEE LACS Ne Dora Log ré 84,80 100,00 De cette analyse il conclut que la richesse en carbone ne laisse rien à désirer, et quoique la quantité de soufre soit forte , il ne faut pas trop s’en inquiéter , attendu que cet élé- ment n’est jamais répandu d’une manière uniforme ; ce com- bustible doit être regardé comme de bonne qualité, et à poids égal il donnera plus de chaleur que la houille de Rive-de- Gier. Nos propres expériences ont donné pour la houille du même puits : 3 MENU. PÉRAT . Crboeneteupiigue Et d emo) ip, 00 80,10 Condresasaensel.emet pat 2404 4300 12,50 Matières volatiles . . . . 9,00 1,40 100,00 100,00 Elle ne boursouffle pas par la calcination et éprouve plutôt une contraction sensible ; les morceaux conservent leur forme; ils ne se divisent que peu en menus fragments, mème par une exposition brusqne au feu : circonstance assez favo- rable et que ne présentent pas au même degré d’autres an- tbracites des Alpes qui décrépitent au point de tomber entiè- 306 DESCRIPTION GÉOLOGIQUE rement en poussière; du reste, onn’observe nul indice d’agglo- mération, ni de fritte, ni de porosité , preuve certaine d’un très faible contenu en bitume ; l'éclat de la substance paraît même augmenter d'intensité par cette opération. Ce combus- tible ne produit qu'une flamme analogue à celle du coke , et serait impropre au chauffage des-Chaudières, étant employé seul à l’état de menu ; mais il donne de bons résultats en le mélangeant avec les houilles grasses de Rive-de-Gier et de St-Etienne.S’il est long à s’allumer, il dégage d’un autre côté une très forte chaleur long-temps soutenue : nous en avons même fait brûler sous une moufle comparativement à un mor- ceau de même volume de houille de Rive-de-Gier , et le dernier s’est consommé dans trois fois moins de temps que le premier ; cette circonstance le fait estimer dans les environs pour le chauffage domestique. Il a aussi été employé avec succès pour la cuisson de la chaux et de la brique ; mais il serait encore plus recherché sous ce rapport si , au lieu de calciner la bri- que dans des fourneaux prismatiques , on opérait , suivant la méthode usitée dans les provinces du Nord de la France pour laquelle on ne fait usage que de houilles sèches, donnant peu de flamme. Un ouvrier habile peut accumuler dans un des immenses amas qu'il élève en plein air jusqu’à un million et demi de briques. On vient de réussir en Angleterre à l'appliquer à la réduc- tion des minerais de fer dans les hauts fourneaux, et 1l me- naced’opérer une sorte de révolution dans ce traitement , soit à cause de sa haute puissance calorifique , soit parce qu'il dis- pense de faire du coak, fabrication qui est accompagnée d’un énorme déchet de combustible ; ce serait, sans contredit, sa plus belle application. La quantité de cendres est assez petite et ne dépasse pas celle des qualités moyennes de St-Etienne ; leur couleur est le jaune vif pour le pérat et le roux pour le menu. DU BASSIN HOUILLER ; ETC 307 On dit que le menu exposé long-temps à l'air et à la pluie gagne en qualité; une remarque pareille a aussi été faite pour certaines houilles de St-Etienne qui s’améliorent pendant leur transport par eau à Paris, circonstance dans laquelle elles éprouvent un lavage analogue à celui que la pluie peut . opérer en les abandonnant aux influences atmosphériques. D'ailleurs il ne paraît pas que la quantité de soufre mentionnée dans les recherches de M. Gueymard soit supérieure à celle des houilles de St-Etienne qui sont souvent sujettes à se cou- vrir d'efflorescences vitrioliques par leur exposition au soleil , tandis que la houille du puits de la V° Molard n’en mani- feste pas. En un mot, ce combustible, quoiqu’anthraciteux , n’est pas à dédaigner, et l’on sait que quand une fois son emploi s'est introduit dans les ménages , il ne tarde pas à obtenir la préférence sur les houilles grasses ; c’est ce qui résulte au moins de l'exemple qui nous a été récemment offert par l'Amérique. Végétaux fossiles, etc. Les végétaux fossiles particuliers à ce bassm ont été re- cueillis par les soins de M. Pinet, et déterminés par mon col- lègue, M. Seringe ; ils se composent des espèces suivantes : Pecopteris oreopteridius, Ad. Brong. * P. Bucklandii, Ad. Brong. P. pteroides, Ad. Brong. * P. densiloba , Ser. * Nevropteris microphylla Ad. Brong. * 1 Prodr. 56. Vég. foss. 4 , p. 547, pl. 404, fig. 2 ; pl. 105, fig. 1,9, 5. 2 Prod. 56. Vég. foss. 1 , p. 319, pl. 99, fig. 2. 5 Prod. 57. Vég. foss. 1, p. 329 , pl. 99, fig. 2. 4 Voisine du P. athirioides , Ad. Brong. 5 Vég. foss, 4, p: 245, pl T£, fig. 6. 308 DESCRIPTION GÉOLOGIQUE Et enfin deux espèces de Sigillaria qui paraissent nou- velles; l’une pourrait être désignée sous le nom d’irreqularis, et l’autre sous celui de lineolaris. Elles sont toutes propres à la formation houillère , et leur identité achève de confirmer le rapprochement que nous avons établi entre le bassin de Communay et ceux de Rive-. de-Gier. Les rognons pyriteux qui sont disséminés cà et là dans les schistes prennent très souvent la forme des coprolites, et sans vouloir aflirmer positivement la conversion des matières fé- cales des animaux de cette époque en pyrites, cependant , comme elle n’est pas en contradiction avec d’autres phéno- mènes analogues, nous n'avons pas dü hésiter à émettre nos doutes. Conclusion. Le but entièrement scientifique de notre travail ne nous permet pas d’entrer dans le détail des travaux déjà exécutés et de ceux qui restent à faire pour vaincre les dernières diflicul- tés et mettre en valeur ce champ pour ainsi dire encore in- culte ; il nous suflira de faire observer qu'indépendamment de la nature géologique du sol, cette entreprise présente en- core des chances de succès basés sur la position des lieux. Les mines de Communay sont pour ainsi-dire à cheval sur la grande route de Lyon à Vienne, à peu de distance du Rhône,ctelles ont un débouché important dans tout le Dauphiné, quine peut faire son approvisionnement en combustible de Rive-de-Gier qu'à l’aide d’une traversée du fleuve ; espérons donc que le succès couronnera les explorations qui doivent encore précéder des travaux plus importants, et qu’en levant ainsi les derniers doutes , notre pays sera doté d’une exploitation nouvelle. Si notre travail pouvait déterminer les recherches nécessaires f: DU BASSIN HOUILLER , ETC. 309 pour connaître l'extension de ce bassin houiller , nous aurions atteint notre but ; mais qu'on ne se méprenne pas sur le sens de nos expressions , il reste des travaux à faire , des préjugés à vaincre, et c’est alors que l’on pourra espérer de grands résultats. k ne n CS” à . ads Ur Me MEMOIRE LE FRUIT DES GÉRANIACÉES ET SUR CELUI DE PLUSIEURS GENRES DE PLANTES Apparfenant à d'autres Samilles, PAR M. SERINGE. LU À LA SÉANCE pu ÀG MARS DE LA SOCIÉTÉ D’AGRICULTURE DE LYON. Les nombreux travaux organographiques des botanistes ac tuels, leur manière plus philosophique et plus large de pré- senter les organes de la fleur, ont dü nécessairement modi- fier les idées que l’on avait anciennement sur les fruits ; ce- pendant, les Géraniacées me semblent, à cet égard, n'avoir pas été comprises. Les botanistes s'accordent maintenant à considérer le car- pel * comme une feuille repliée sur la face supérieure , qui devient interne , et sur les bords de laquelle (placentas , pla- centaires ) des graines se sont développées. Cette définition du carpel vient d’être confirmée par les’ recherches microscopiques de MM. Guillard ”, qui les ont vus dans plusieurs fleurs , extrêmement jeunes, n’ayant pas encore 1 En écrivant Curpel , et non Carpelle, Sépal et non Sépale , Pétal et non Pé- tale, on est plus naturellement porté àles considérer comme masculins ; ils ont d’aillerrs pour analogues les mots scalpel, appel, etc.— Voyez Ser. et Guill., Voc. org., p. 68. 2 Dév, org. flor. 312 DU FRUIT les deux bords des lamelles ‘ unis , et encore ces observa- tions ont été faites sur de très jeunes fruits dont les carpels adhéraient aux sépals par l’intermède (torus, disque , phy- costème). Ils ont vu ces lamelles se souder successivement avec l’age. Les anciens botanistes nommaient indistinctement pistil un ou plusieurs de ces carpels libres entr’eux , ou unis , ou même adhérents en outre aux organes voisins, tandis qu’actuelle- ment le mot de carpel est réservé à chacune des feuilles mo- difiée, qui constitue essentiellement le fruit, botaniquement considéré , dans quels rapports qu'il se trouve avec les orga- nes avoisinants. Ainsi, les Légumineuses présentent pour fruit un seul carpel, sans aucune complication par les orga- nes voisins. L’aconit a de trois à cinq carpels libres et non adhérents. Dans ces cas, les deux bords du même carpel sont unis, de sorte que si ces carpels se soudaïent en tout ou en partie, les graines seraient centrales; c'est ce que M. Guillard et moi nommons des carpels collamellaires. Dans le genre Violette , au contraire , il existe trois carpels; mais les deux bords du même carpel étant écartés l’un de l’autre, et ces bords s'étant soudés d’un carpel à l’autre, les graines sont dites pariétales; ce sont nos ablamellaires. Ces deux modi- fications du carpel sont très importantes , nous en noterons d’autres par la suite. Les fruits des Colchicacées rentrent dans la première de ces modifications (collamellaires) , les deux bords d’un même carpel sont unis ; mais les trois carpels, constituant le fruit , sont unis entr'eux par une très petite étendue de leur largeur; et seulement dans leur moitié inférieure , tandis que la partie 1 Les organes foliacés sont divisés par leur dorsale en deux parties égales : ce sont ces deux parties (ces deux demi-lames ) que nous nommerons lamelle. Ce sont, pour ainsi dire , les deux membres de la feuille du carpel, de Panthère, etc.— Voyez S'er. Wet Guill., Foc. org. , p. 68. Li DES GÉRANIACÉES. F7 supérieure est libre de toute union d’un carpel à l’autre , et c'est par le décollement des lamelles de cette moitié supé- rieure que l’ouverture s’opère. Dans les Liliacées et les Aurantiacées , qui sont aussi col- lamellaires ;, l'union des carpels entr'eux a lieu par une bien - plus grande étendue de leur surface extérieure. D'après ce qui vient d’être dit, chaque carpel offrira brie toujours un ovaire , un style et un ou deux stigmates, plus ou moins visibles, libres ou plus ou moins unis entr'eux ou adhérents aux autres parties florales plus extérieures, Chacun de ces carpels a donc toujours deux bords placentaires (pla: centa) : s'ils sont écartés l’un de l’autre , le carpel est dit abla- mellaire ; s’ils sont en contact , nous disons que le carpel est collamellaire:. Les carpels étant (dans l’état normal de la fleur ) Le terme du bourgeon floral ; ne présentent pas d’autres organes plus au centre ; aussi le prétendu prolongement du torus, le pédi- cel prolongé de quelques botanistes , indiqué entre les carpels des Géraniacées , n’est qu'imaginaire. Cherchons à le prouver. Lorsque les carpels sont libres, et qu'ils ne renferment qu'une ou deux graines, ordmairement ils ne s'ouvrent pas ; lorsqu'au contraire ils en contiennent plusieurs , la manière de s'ouvrir qui semble la plus simple est qu’une certaine étendue des bords carpellaires se désunisse ; c’est en effet ce qui arrive dans les Æguilegia, Helleborus , Delphinium ; mais dans beaucoup de cas où les carpels ne sont pas unis en- treux ; les bords placentaires se décollent et la dorsale se déchire (Pois , haricots). Mais le carpel ne s'ouvre pas sur ces deux points seuls ; ce n’est pas sur eux que l’on voit se rompre celui des Cruci- fères , de la Chélidoine , des Corydalis , etc. On sait que leur 1 Woc.org., p.44, T, E, 2) © # 31% DU FRUIT fruit est formé de deux carpels, dont les bords placentaives du même carpel sont très écartés (ablamellaire ) ; aussi les graines sont-elles dites pariétales. Les quatre bords des deux carpels restent fortement unis deux à deux ; la dorsale ne se rompt pas, cependant ces fruits s'ouvrent? Les quatre bords placentaires restent, comme je l'ai dit, unis deux à deux, et la rupture se fait immédiatement au-delà ; de sorte qu'il reste un encadrement de forme variable lequel porte quatre ran- gées de graines, deux pour chaque carpel. Mais l’encadre- ment du fruit des Corydalis et de la GChélidoine est sans au- cun appendice , tandis que celui des Crucifères prolonge vers le bord opposé (du même carpel ) une demi-cloison membra- neuse qui va s'unir à celle du bord congénère et clos l’un des carpels ; l’autre en fait autant , et ce fruit à placentas parié- taux n’en est pas moins à deux loges, tandis que celui des Chélidoines , des Corydalis, etc., aussi à placentas parié- taux , ne présente qu’une loge , les bords carpellaires ne s'é- tendant pas en membranes. Le fruit de l’'4rgemone ; quoique formé d’un plus grand nombre de carpels , présente la plus grande ressemblance relativement à la disposition des bords placentaires et au mode d'ouverture. Il n’est venu dans l'idée de personne de nommer cet encadrement un torus. Dans un fruit de Crucifère, j'ai trouvé trois carpels, le fruit est à trois loges, les trois cloisons , qui se réunissent au centre, forment un triangle membraneux. L'Hæmathoxylon Campechianum de la famille des Légu- mineuses , a bien une gousse, elle est bien formée d'un seul carpel ; il s'ouvre, mais ce n’est sur aucun des points encore indiqués dans ce Mémoire , c’est sur deux lignes longitudina- les, qui règnent sur tout le milieu de la longueur des deux lamelles. d Le fruit du Cobæa scandens offre un mode de déhiscence , qui a de l’analogie avec celui de l'Hæmathoxylon, non pas % DES GÉRANIACÉES. 315 quant à la simplicité du fruit, mais relativement au point de scission des carpels. On sait qu'il est formé de trois carpels, dont tous les bords sont en contact (collamellaire) ; mais leur moitié longitudinale intérieure et unie est très charnue , tan- dis que l’autre moitié, qui devient de bonne heure sèche, se détache de l’autre , précisément parce qu'elles sont de consis- tance diférente ; les trois valves ou trois demi-carpels se dé- collent et laissent une grosse colonne triangulaire , à laquelle adhèrent encore les six rangées de graines, appartenant à ces trois carpels. Malgré ce gros corps charnu qui reste au cen- tre, personne n’a eu l’idée de le considérer comme un in- termède. Jusqu'à présent nous avons considéré des fruits très simples, c'est-à-dire réduits à leurs carpels; mais voyons cequi se passe dans ceux qui s'ouvrent, mais dont les carpels ne sont pas nus. Tous les botanistes savent que les genres Epilobium , OEnothera , sont formés de quatre carpels, dont les deux la- melles de chacun d'eux sont unies (collamellaire). Ils admet- tent aussi tous que les sépals unis recouvrent entièrement ces carpels, que même leur tube se prolonge au-delà , que les étamines et les pétals naissent ( du moins en apparence) des bords du tube, et que les carpels sont adhérents aux sépals ; cependant ces carpels , quoique serrés par le tube des sépals , s'ouvrent. Comment la rupture se fait-elle ? Comme celle du Cobæa , avec la seule différence que les bords placentaires et une portion des lamelles qui y reste ne sont point charnus ; la rupture se fait absolument de la même manière , avec la seule différence que la partie tombante des carpels entraîne les sé- pals en quatre lambeaux linéaires, tandis que ce qui reste présente une colonne carrée, creusée de quatre sillons pro- fonds, à laquelle l'idée n'est venue à personne de donner le nom de torus :. 1 Ser. et Guill., Voc. org., p.61.— Nous avons proposé ce mot pour désignef ® 316 DU FRUIT J'ai dit, iln'ÿ à qu'un instant, que les étamines et Les pé- tals semblaient naître du bord du tube des sépals ; c'est que je pense que ces organes ne peuvent jamais naître que de des- sous les carpels ; mais que dans plusieurs cas ils adhérent plus ou moins , jusqu’à une certaine hauteur, aux sépals par leur face externe , comme dans la rose, et aussi , mais plus rarement, aux carpels , comme cela a lieu dans toutes les Pomacées. Si ces étamines présentent une continuité parfaitement ho- mogène de tissu, alors elles se sèchent sur place sans se désarticuler vers l’un des points de la partie libre : c’est ce qu'on observe dans les 4mygdalées, les Pomucées , les Drya- dées , etc. ; tandis que rarement les pétals présentent cette identité parfaite dans toute leur longueur; le tissu utriculaire d'un point de l'onglet se dessèche très vite, et le pétal se désarticule , la lame tombe , et l'onglet, qui concourt à cons- tituer l'intermède, reste fixé le plus souvent au tube des sépals. Mais venons actuellement aux Géraniacées ; voyons s'il n'existe pas la plus grande ressemblance entre la colonne qui reste à l'ouverture des fruits des plantes de cette famille ; et celle des Epilobes , des Onagres. Les sépals des Géraniacées sont libres et inadhérents, ils persistent sans s’accroître , les pétals et les étamines sont ou libres ou à peine unis par leur base, mais ne présentent, ni intérieurement ni extérieurement, d’adhérence *. Il ne reste donc au centre de leur fleur que les cinq carpels unis entr'eux ( par la moitié axile de leur Ja partie plus ou moins charnue ou glanduleuse, tantôt libre, tantôt causant l’adhé- rence des sépals aux carpels, et que nous pensons être la base des étamines et des pétals plus ou moins tuméfiée. Les mots de forus , phycostème , disque en deviennent les synonymes. Ces mots nous ont paru ou vagues, ou inexacts , ou souvent, ce qui est plus fächeux, complètement faux. 1 Les sépals sont unis les uns aux autres par leurs bords (Caryaphyllées, Rosa); ils sont unis el adhérents dans la famille des Pomacces. DES GÉRANIACÉES. 27 largeur) ; c’est à très peu de chose près l’organisation du fruit du Cobæa , avec cette différence que la partie inférieure des carpels contient seule des graines , que le décollement des valves se fait de bas en haut ; tandis que dans le Cobæa c'est de haut en bas, et que ces valves se roulent en tire-bouchon - ou bien en spirale plate ; mais d’ailleurs, ce qui reste au cen- tre n'est que la portion soudée (en grande partie placentaire des carpels), et nullement un torus prolongé. La planche XF, fig. C 1 de ce Mémoire, représente très distinctement des placentas centraux unis et les graines qui en naissent. La fig. 8, pl: XL, représente la partie séminifère des carpels; Là, à peine l'union a lieu entr'eux, cette union s’est opérée seulement par les bords placentaires; aussi la colonne est-elle sur ce point à peine cannelée, la rupture des valves s'étant faite , enmme dans les Crucifères, tout près du bord placentaire ; tandis que dans la partie vide les carpels sont unis par une beaucoup plus grande largeur (PI. XI, fig. 1 1), de sorte que chacun d'eux présente la forme d'une pyramide triangulaire. Les deux faces de la partie vide de chaque carpel restent pour former la colonne , qui est à cinq sillons profonds ; tandis que la troisième portion, qui est plane, s’en décolle, se roule diversement , et ne reste unie aux deux autres côtés du carpel que près des stigmates. (PL. XI, fig. 1.) Mais une déformation d'une fleur de Gerantum columbi- num, trouvée à Charbonnières près Lyon, en présente la preuve très convaincante (PI. XII, fig. B 1). Dans l’une des fleurs (Fig. B 1), les carpels étaient rapprochés sans union par leurs bords séminifères, le moindre effort les faisait écar- ter. Autour d'eux se remarquaient , quoique imparfaits , les étamines , pétals et sépals. La figure B 2 n'est qu'une modifi- cation de la première ; mais les carpels , au lieu d’être coni- vents, commencent à s'écarter sans rien laisser au centre: ils offrent un léger bourrelet dans tout leur pourtour, c’est le 318 DU FRUIT bord placentaire. La fig. B 4 offrait ses carpels étalés et ou- verts, et l’un d'eux tendait déjà à reprendre la forme d'une feuille (B 3). L'organisation du fruit des Géraniacées est tellement claire pour moi, que je ne serais point étonné que l’on en trouvât un jour avec des graines disposées tout le long des bords des carpels, au lieu de deux pendant la floraison, et une seule souvent à la maturité parfaite. Cette déformation vient corro- borer encore l’idée que l’on doit nécessairement avoir du car- pel, sans cela il sera à jamais impossible de se faire une idée juste du fruit. Sans se rendre parfaitement compte du fruit des Géraniacées , les auteurs qui se sont occupés des familles avaient senti l’analogie qui existait entre les genres Geranium Linn, Impatiens et Tropæolum , et même avec les Oxalidées. Les Balsagunées surtout offrent les plus grands rapports avec les Géraniacées ; comme eux une partie de chaque carpel se détache et laisse au milieu les bords placentaires , plus une portion de la partie non tuméfiée des lamelles. Tandis que dansles capucinesles bords séminifères restent seuls, et le reste des deux demi-lamelles carpellaires enveloppent presque com- plètement la graine; et si d’autres caractères de quelqu'impor- tance ne séparaient ces familles , on devrait Les réunir comme l'avait fait Antoine-Laurent de Jussieu. En y joignant les Oxalidées, qui se distinguent par le mode d'ouverture de leurs carpels , on en formera, probablement par la suite , un groupe de familles. Je pense qu'après ces divers exemples il n’y aura plus de doutes , et que la colonne qui reste à la maturité complète des Géraniacées, ne sera plus attribuée au torus, ni au pédicel prolongé. Il ne parait guère utile actuellement de relever l'erreur faite relativement au prétendu torus des oranges et des ci- trons. Tout le monde connait la nature glanduleuse de la DES GÉRANIACÉES. 319 feuille des Aurantiacées , et des autres organes qui n'en sont que la modification. Les sépals , quoique racornis , sont glan- duleux ; les pétals le sont très manifestement ; les étamines transformées en pétals deviennent glanduleuses ; les carpels le sont aussi dans leur portion qui n’est pas atrophiée par la . compression ; tandis que les oranges et les citrons dits à cor- nes, n'ayant pas leurs carpels gênés les uns contre les autres, sont couverts de glandes. Un autre fait que l’on observe dans l'orange dite triple prouve bien encore la nature de la peau de l'orange. Ainsi, quand on trouve à l’intérieur d’une orange un second ou un troisième rang de carpels , ceux-ci ne préseu- tent aucune trace de peau glanduleuse. Ils n’offrent alors que cette enveloppe épuisée , insipide, qui s’observe dans toute la partie comprimée des oranges dans leur état habituel. Les fruits des Pavots, des Nuphar ne sont pas plus enve- loppés de torus que les oranges , et, à cet égard , leur ressem- blance est complète ; et si, dans les 4urantiacées et les Nu- phar , on peut facilement enlever une peau qui parait étran- gère aux carpels, c’est que la face interne de cette peau est étiolée , desséchée, atrophiée , et que ses vésicules sont pres- que sans vie. Dans le genre Nymphæa on doit , au contraire, reconnaitre un intermède bien prononcé ; car les sépals, les pétals et les étamines sont plus ou moins adhérents par leur base. Mais je crois que , dans tous les cas, l’intermède finit toujours au point où les étamines et les pétals semblent en naïtre. Je crois encore devoir faire connaître mon opinion sur une modification d’organe, à laquelle on à donné dans les Om- bellifères le nom de carpophore ou spermadophore , et qui n'est pour moi ni un prolongement du pédicel , ni un intermède. L'organisation des fruits des Ombellifères a parfaitement été comprise par plusieurs savants de premier ordre, excepté sur un point , c'est la nature du prétendu 320 DU FRUIT carpophore *. Si j'ai pu convaincre mes lecteurs sur les di- verses modifications du carpel dans quelques cas embarras- sants , j'espère obtenir le même résultat dans celui-ci. Tous les botanistes admettent , je crois, sans aucune hésitation , que le fruit des Ombellifères est formé de deux carpels placés vis-à-vis l’un de l’autre ; ils admettront aussi, je pense, que ces deux carpels sont complètement clos , ou , autrement dit, que les deux bords du même carpel sont unis l’un à l’autre, c'est-à-dire qu'ils sont collamellaires. Ils ne pourront guère refuser d'admettre aussi que les deux placentas de cha- cun d’eux ne soient unis avec les deux placentas , aussi unis, qui se trouvent en face. Ces deux carpels ( pour moi) sont enveloppés immédiatement de l’intermède , dans ce cas fort mince ; qui, comme je l'ai déjà dit, n’est formé que de la base, non encore isolée des étamines et des pétals. Cet inter- mède est le moyen d’adhérence du tube des sépals aux car- pels. À la maturité , le tube des sépals est rompu à des points bien déterminés par la répulsion qu'opèrent sur lui les deux carpels. Ceux-ci s'ouvrent, car je ne puis employer une autre expression ;, de manière à abandonner chacun les deux bords placentaires qui restent unis; et les bords placentaires du carpel placé en face du premier , se séparent de bas en haut du voisin , et alors chaque carpel est pendant sur les placen- tas unis , ou bien ces quatre bords placentaires unis deux à deux, le sont aussi avec leur voisin, et alors les deux carpels semblent pendre à un seul fil. Il me semble donc totalement inutile d'employer encore des mots techniques pour faire com- prendre un organe déjà bien connu ; en un mot, c'est l’enca- drement du carpel nommé par les uns placenta , par d’autres placentaire,lrophosperme, etc. 11 me reste encore une observation à faire Echétévcentet aux carpels , et surtout à ceux des Ombellifères et des Gérania- : On à donné ce nom au supnort du carpel-qui, le plus souvent, est sessile, DES GÉRANIACÉES, 321 cées ; c'est que l'on regarde , comme base de cet organe , le point auquel il pend à la maturité. S'il en était vraiment ainsi, la base du carpel dans les Crucifères serait tantôt en bas, tan- tôt en haut; car il est des valves qui s’ouvrent de haut en bas, et d’autres de bas en haut. Je pense donc que l’on doit consi- dérer , comme base d’un carpel des Geranium , la partie qui contient la ou les graines , et non celle à laquelle il pend. J'en dis autant pour les Ombellifères ; si l’on n’admet pas cette opinion , l'appareil floral n'est pas compréhensible quant aux carpels. Car enfin ; comment pouvoir faire com- prendre à quelqu'un, qu'une feuille qu’on courberait sur elle- même, de manière à avoir ses deux bords affleurés , unie vis- à-vis d'elle à une autre feuille également pliée , lors-même qu’à une époque elles se désuniraient de bas en haut, et res- teraient fixées l’une à l’autre par leur pointe , comment ;, dis-je , pouvoir faire comprendre que la pointe de cette feuille pourrait être prise pour sa base ? Je crois qu’en admettant ces idées , on tendra à compléter la connaissance philosophique de la fleur, déjà si avancée par beaucoup de savants, mais à laquelle M. de Candolle a si puissamment concouru. CARACTÈRES DE LA FAMILLE DES GÉRANIACÉES. De C., prodr. , vol. 1, p. 637 (1824). — Gerania, Géraixes, Juss. ger. , p. 268 ; les deux premiers genres seulement ( 1789 ). — Géramées, De C., Flor. franc., vol. 4, p. 838, en excluant les genres Tropæolum, Impatiens, et Oxalie (1805). Tige articulée. Feuilles ordinairement l’une vis-à-vis l’autre , sli- pulées, à fibres rayonnantes, stipules libres.Sépals bord sur bord, li- bres , le supérieur quelquefois éperonné. Eperon adhérent au pédi- cel. Pétals libres , semblables ou dissemblables , disposés régulièrement bord sur bord dans le bouton. Filets ordinai- rement unis à leur base, sur deux ou trois rangs. Anthères s’ouyrant du côté du centre. Carpels longuement prolongés en bec et renfermant, seulement à leur base , une ou deux graines, se dé- chirant longitudinalement près des bords placentaires et se roulant en spirale ou en crosse. Cotylédons pliés sur eux-mêmes, à racine fléchie sur le dos de l’un d'eux ou bien embryon droit. Ælbumen ordinairement nul. PLANTES annuelles , vivaces ou sous-arbrisseaux rarement épineux ( Rhynchotheca). RACINE fibreuse. T1GE et rameaux arliculés, plus ou moins renflés vers les points de départ des feuilles, souvent cylindriques , plus rare- ment anguleux. Feuices simples , naissant l’une vis-à-vis l’autre inférieure- ment , rarement allernes , quelquefois vis-à-vis un pédoncule ; fibres rayonnantes ; lame plus ou moins entière ou lobée , pliée en éventail dans le bourgeon , le plus souvent minces (£rodium, Geranium) , quelquefois demi-charnues ou coriaces ( Pelargo- nium) , et alors difficiles à dessécher ; ordinairement couvertes de poils simples nombreux; stipules demi-membraneuses , naïs- sant sur les côtés du pétiole , sans y être unies, el tombant avant la feuille. DES GÉRANIACÉES. 393 Fceurs porlées sur un pédoncule, qui naît de l'aisselle ou vis- à-vis une feuille, disposées en ombelles simples, formées de plu- sieurs rayons ( PL. XIT, fig. À 1), ou seulement de deux et même quelquefois solitaire ; mais toujours lalérales et ar- ticulées au sommet du pédoncule ; accompagnées d’un nombre de bractées ( formées par les stipules seules ) qui devraient êlre - doubles des pédicels, mais qui se trouvent presque toujours en nombre inférieur par l'avortement de celles des fleurs du centre de l’ombelle. Pédicels souvent renflés au sommet. SéPALs cinq, persistants, libres, irrégulièrement bord sur bord dans le bouton, lancéolés , souvent pointus , à fibres quelquefois très prononcées (5-3), d’aulant moins nombreuses qu'on les observe plus intérieurement, d’ailleurs assez semblables les uns aux autres (PI, XT, fig. : , 4, 10) (Geranium, Erodium , Rhyn- chotheca , Monsonia ), ou bien le supérieur présentant un long éperon creux, qui est soudé au pédicel, et quelquefois aussi long que lui ( Pelargonium) ( PL. XIT , fig. À 2 ép.), et dans le fond duquel se trouve un corps glanduleux produisant une ma- tière mielleuse. PÉraLs cinq, libres , semblables les uns aux autres (Gera- niun , Erodium , Monsonia) ( PL. XT, fig. 1, 2 et À) ou bien dis- semblables (3 Pelargonium ) (PL. XIT , fig. À 1 et 2), toujours allernes avec les sépals , ou bien nuls ( Rynchotheca), réguliè- rement bord sur bord dans le bouton, ordinairement très obtus et se désarticulant facilement, Éramnes à filets unis par leur base et se conlinuant dans les anthères vers le tiers inférieur de leur dos; quinze sur trois rangs toutes munies d’anthères soudées en un ou cinq faisceaux (Monsonia). Ou dix sur deux rangs , cinq grandes devant les sé- pals , cinq plus intérieures , courtes devant les pétals ( Gera- nium); Où cinq sans anthères devant les sépals et cinq autres com- plèles devant les pétals ( Erodium ) ; ou dix dont cinq intérieures portent des anthères et cinq externes auxquelles quelques an- thères manquent (souvent trois),et ce sont celles qui se trouvent à la partie extérieure de la fleur ou, autrement dit, qui sont op- posées à l'éperon ( Pelargonium) ; ou bien enfin dix filets libres (Rhynchotheca ); souvent entre les deux rangs d’étamines se trouve une rangée de glandes. ANTuÈRESs oblongues , à deux 2 DU FRUIT loges , ouvrant du côlé intérieur , par deux fentes longitudinales, et creusées dans le centre d’une ligne profonde et parallèle avec celles au moyen desquelles les loges ouvrent. CarPELS cinq, unis, très prolongés au-dessus de la partie renfermant les graines et formant une colonne à cinq faces (styles des auteurs) , présentant à l’intérieur cinq cavités trian- gulaires ( PI. XT, fig. 7, 7* et 11), qui ne cessent qu’à a nais- sance des stigmates; partie inférieure des carpels tuméfiée , ven- true , présentant des côtes arrondies , séparées par aulant de sil- lons très profonds, renfermantune ou deux graines ( PI. XL, fig. 8). À la maturité , le lambeau ou porte de chaque carpel ( valve des auteurs) se décolle de la partie soudée, puis il se roule en crosse (Monsonia, Geranium) , ou en tire-bouchon (Erodium ; Pelargonium), et reste fixé au sommet de la colonne des placentas stériles. GRAINES en forme d'œuf (très élroites dans les Rkynchotheca) une ou deux dans chaque base renflée de carpel et horizontales (PL. XIT, fig. C x), lisses ou raboteuses , cordon ombilical court se prolongeant dans le spermoderme, dont il traverse l’endo- plevre au sommet de la graine (Chalaze). Cotylédons minces, foliacés , souvent en cœur ou en rein, raremenl lobés, récour- bés en long de manière à former dans leur coupe entravers uneS. Racine courbée sur le dos de l’un d’eux, et dirigée en bas (em- bryon droit dans les Rkynchetheca). Albumen nul, charnu dans le genre Rhynchotheca seul. (EL) ES EXPLICATION DES PLANCHES. Planche XI. A. Geranium sanguineum, fragment de tige, de grandeur na- turelle. 1. Bouton grossi , dont les sépals sont irrégulièrement bord sur bord. 2. Bouton grossi, privé de ses sépals et montrant les pétals régu- lièrement bord sur bord. 2. * Pétal grandi, pour montrer sa forme , mais surtout les rami- fications de ses fibres. DES GÉRANIACÉES. 325 3. Bouton grossi , privé de ses enveloppes ; montrant en S la place de ses sépals; P cicatrice des pétals; E étamine extérieure (qui semble intérieure) , mais dont l’époque de l'épanouisse- ment désigne évidemment le premier rang; E * étamine du rang intérieur. 4. Sépals un peu grandis, vus en-dessous, chacun à plusieurs faisceaux de fibres. 5. Deux anthères grossies , et portion de leur filet, vues par leur face interne et à des degrés d'épanouissement différent. 6. Coupe transversale d’une fleur grossie pour montrer le rapport des parties avant le développement complet; les cinq cour- bes extérieures présentent les sépals, les cinq plus intérieu- res les pétals ; le rang d'organes extérieurs irrégulièrement bord sur bord; le second, tordu régulièrement , un bord couvrant et l’autre couvert; puis les étamines sur deux rangs et enfin les carpels. 7. Fleur grossie , privée de quatre sépals , le cinquième en S (les pétals ont été supprimés). E filets des étamines. C partie des carpels renfermant les graines. C7’ partie vide des carpels, nommée ordinairement et improprement style. C” stig- mates. 7. * Coupe transversale (au moment de la fleuraison) de la colonne vide et grossie des carpels, nommée ordinairement style , présentant au centre un tube à cinq faces, dû à l’adosse- ment des cinq carpels vides dans cetle partie; autour de ce vide estuneétoile formée par l'adossementdes carpels etencore gorgée de sucs , plus en dehors cinq vides triangulaires (face interne de chaque carpel plié), et enfin à l'extérieur cinq figures oblongues, irrégulières , qui sont les portions des carpels qui forment les valves (arëéte , styles des auteurs). 8. Coupe transversale grossie de la partie des carpels, qui ren- ferme les graines : quelques-uns sont vides, une autre en contient un, et le cinquième deux, dont l’une a été gènée dans son développement. 9. Coupe transversale d'un embryon grossi et privé de son enve- loppe , présentant en haut la racine de l'embryon appliquée sur le dos de l’une de ses cotylédons , qui sont face à face et pliés en long. 326 DU FRUIT 10. Fruit un peu grossi, dessiné au moment de sa maturité. S sé- pals naissant du sommet renflé du pédicel. C portion de cha- que carpel renfermant une ou deux graines et dont les bords placentaires sont restés et forment la colonne. C* portion plate ou lambeaux des carpels , qui formaient les cinq faces de la colonne qui surmontait la partie renflée (occupée par les graines). 11. Coupe transversale de la colonne très grossie (style des auteurs) dessinée à sa maturité, présentant en C deux cloisons (dou- bles) produites par l’adossement de trois carpels, tandis que la lettre V indique la troisième face du triangle , et forme le lambeau du carpel (valve , arête , style des auteurs). 12. Partie ovoïde et membraneuse (grossie ) du carpel qui renferme la ou les graines , et qui s’est détachée des placentas formant la base de la colonne. Les poils de la base du carpel qui , avant le décollement , étaient extérieurs, se recourbent en- suite de manière à paraître partir de la face creuse. 13. Parlie (grossie) ovoïde et membraneuse du carpel renfermant la graine, vue de profil et terminée par une portion du lambeau ou valve (arête des auteurs). 44. Graine grossie, vue par la face qui présente en R la saillie du cordon ombilical , lequel glisse entre les membranes de la peau de la graine enveloppant l'embryon, et en O l'orifice interne. 43. Embryon grossi , courbe , et dont la racine appuie sur le dos de l’un des cotylédons , pliés en long. Planche XII. À. Pelargonium , pour montrer la différence de conformation de sa fleur , comparée à celle du Geranium. Toutes les figures sont grossies. 1. Fleur entière, à peine grossie. À gauche le pédoncule , donnant naissance à des bractées B, d’entre lesquelles s’élèvent plu- sieurs pédicels , dont le supérieur présente en PÉD. le pro- longement du pédicel , sur lequel est soudé en ÉP. l’éperon prolongé du sépal supérieur ; en S l'un des sépals; en P un pétal de la lèvre supérieure et un de l'inférieure; plus au centre sont sept étamines munies d’anthères , et au milieu DES GÉRANIACÉES. 327 une porlion de la partie vide des carpels , surmontés de leur stigmate. 2. Fleur coupée en long et présentant en ÉP. le sommet de l’é- peron du sépal supérieur adhérent au pédicel; X sommet du pédicel d’où s’épanouissent les fibres pour former les sépalsS; les pétals en P; enfin une partie des étamines et les carpels surmontés de stigmates. 3. Fleur coupée en long, représentant en PÉD. le pédicel; une portion de l'éperon en ÉP; en S le point d'origine des sé- pals ; en P celle d’où partaient les pétals; et en E les éta- mines. 4. Coupe transversale d’une fleur , faite au-dessus du point de dé- par! de ses organes, pour montrer la position relative. A gau- che le grand sépal éperonné , ainsi que les quatre autres en S; P deux des pétals, les trois autres finissent l’ovale ; trois éta- mines , dont les anthères , qui avortent ordinairement , sont représentés plus petits; enfin, au centre sont les cinq carpels. - B. Fleurs déformées du Geranium cohumbinum , un peu grossies. 1. S sépals; P pétals , moins développés qu'à l'ordinaire ; plus in- térieurement étamines mal développées ; C carpels dont deux sont désunis ; tous ont pris l'apparence foliacée. 2. Une autre fleur dont les carpels en C sont libres et ascendants. 3. L'un des carpels grossis détachés du N° 4 , et tendant à repren- dre la lobation des feuilles. "4 4. Fleur encore plus déformée que les précédentes. C. carpels ten- dant à reprendre leur forme première , et qui , au lieu d’être ascendants et unis sont étalés. B. bourgeon naissant du mi- lieu de la fleur, l'axe de la fleur n’ayant pas été épuisé pour la formation des organes ordinaires dela fleur.S. sépal. P. pétal. C. 1. Coupe longitudinale d’un fruit très grossi du Geranium pra- tense un peu avant sa maturité complète ,. pour montrer en S les sépals , en P le point de départ des pétals , en E les éta- mines , en Cla partie de deux carpels renfermant les graines, fixées par leur milieu > au moyen du cordon ombilical , qui se prolonge dans le spermoderme , pour en traverser ensuite la membrane interne, 328 DU FRUIT DES GÉRANIACÉES. 2. Graine grossie du G. pratense, vue par son extrémité inférieure, R sailli des fibres (raphé). O extrémité du cordon à son in- troduction à travers la membrane interne de la graine. 3. Coupe d’une fleur de capucine , P pétals; S sépals; E étamines; et au centre carpels. 4. Valve ou lambeau d’un carpel d'Erodium roulé. COMPTABILITÉ AGRICOLE. 2 Si je dois à la méditation des vérités agricoles d’avoir été conduit à faire choix d’un assolement où les plantes fourra- gères occupent une large place , c’est, je le répète, à la comptabilité seule que je dois d’avoir trouvé l'acheteur le plus avantageux de ces fourrages. Sans elle je serais peut-être bien arrivé avec le temps à soupconner que dans les circonstances où je me trouvais, il me serait avantageux d’engraisser des bœufs ; mais qu’il y eût perte pour moi de fr. 2 par 100 kil. de fourrage consommé par d’autres animaux, c’est ce que la comptabilité seule pouvait m'apprendre. A elle encore je dois, non pas de croire , mais d’être sûr qu'il y a plus de véritable économie à labourer à 15 pouces qu'à 6 un sol naturellement profond , et que sur des terres fouillées profondément une fu- mure de fr. 100 est, en dernier résultat, moins chère qu'une fumure de fr. 50 ; en un mot, il n’y a point en agriculture de produits dont la comptabilité en parties doubles ne puis- se dire le ms de revient , et conséquemment le profit ou la perte qu’on doit en attendre. Une méthode simple, qui rendra facile son adoption dans l’mdustrie agricole , est donc une chose bonne à faire connaître : c’est ce qui m'a décidé à ne pas différer plus long-temps à publier celle que J'ai suivie jusqu’à présent avec succès. Je ne pretends pas ici expliquer le mécanisme de la comp- tabilité agricole ; ceux qui ne la connaissent pas pourront en étudier tous les détails dans le deuxième volume des annales de Roville, en attendant que leur illustre auteur veuille bien publier le traité complet qu'il a composé sur la matière, ÉD 24 La #* 330 COMPTABILITÉ Ce que je viens donner ici comme m'étant particulier , c’est le modèle du livre de notes journalières (Tabl. N° 1), qui jusqu'à présent m'a dispensé de la tenue de 20 livres auxiliaires jugés nécessaires à Roville , pour embrasser les détails de toutes les opérations agricoles. J'y ai ajouté seule- ment un livre de caisse (Tabl. N° 4 ) où toutes les dépenses, recettes, conventions , sont inscrites pêle-mêle et cependant nettement distinguées par des mots d'ordre ; plus un tableau d'assolement (Tabl. N° 5) en tout semblable à celui de oville. Il suflira d’une petite fraction de tableau sans expli- cation , pour donner une idée complète de ces deux derniers livres aux personnes qui ne les connaissent pas. Quant aux livres de notes journalières sur lesquels j'appelle princi- palement l'attention du lecteur, j'ai cru utile d'en pré- senter le modèle exact. L’extrait que je donne ici, co- pié sur mes livres, comprend toutes les opérations qui ont eu lieu dans la ferme du 2 au 8 octobre. Si je l’ai fait suivre de la copie textuelle des mêmes articles passés au journal (Tabl. N° 2) et au grand-livre. ( Tabl. N° 3), c'est pour démontrer, comme il sera facile de s’en convaincre par un examen attentif, qu'il n’est pas une dépense , pas une opération devant figurer dans ces deux livres indispensables , qui n’aient été puisés dans le livre journalier ; toutes y trou- vent leur place, de quelqu'espèce qu’elles soient. On verra qu'une seule page renferme une semaine entière , et dans cette page quelques lignes suflisent à l'inscription de tout ce dont on aura besoin plus tard pour passer les articles au journal. Je n'ai jamais eu à me départir de cette méthode depuis 4 ans que je la mets en pratique. A la fin d'une journée ‘consacrée aux travaux du dehors , souvent harassé de fatigue, il m'a sufñi de 3 à 4 minutes au plus pour coucher sur mon registre le travail de la journée. S'il m'eût fallu ; chaque soir, consigner toutes mes opérations dans les divers livres AGRICOLE. 331 auxiliaires jugés indispensables à Roville et à Grignon , et qui le sont réellement dans une très grande exploitation ; s’il m’eût fallu méditer sur le créancier et le débiteur , et dans le cours de mes travaux passer mes articles au journal et de là au grand-livre , j'aurais dû ; à l'exemple de beaucoup de cultivateurs bien intentionnés que je connais , renoncer aux précieux avantages de la comptabilité en parties doubles , la seule qui puisse éclairer sur sa situation l'industriel agricole ou autre qui opère avec dés capitaux. Je pourrais citer plus d’un propriétaire exploitant , mais ne résidant pas habituellement dans sa propriété ; qui , ne pou- vant se reconnaître dans les notes informes et confuses de son maîïtre-valet, a remis entre ses mains, à ma sollicitation , mon cahier de notes journalières ; il est rare qu'il n'ait fallu plus d'une journée pour le mettre parfaitement au fait de la manière de le tenir , et après l'inscription de quelques se- maines ; tous ; Je parle des propriétaires , ont compris qu'ils pourraient à la ville , dans leurs loisirs de l'hiver , dresser en quelques jours leur comptabilité à parties doubles à l’aide d'un teneur de livres , qui ne serait rigoureusement néces- saire que peu de temps pour balancer les comptes. Il faut avoir été dans la même position que moi depuis 9 ans; seul, sans aide au milieu de mes journaliers , poussé en avant par la ferme volonté de réussir dans mon entreprise agricole , et par la persuasion que si je réussissais , d’autres réussiraient aussi , pour comprendre que j'ai dû chercher avant tout à me faire une méthode qui, sans me distraire un seul instant de mes travaux; je pourrais dire de mon labeur , me permettrait d'attendre le repos de l'hiver pour dresser ma comptabilité ; sans laquelle , je le répète , j'aurais fortement risqué de faire fausse route , et sans laquelle encore il m’eût été impossible de satisfaire au besoin le plusimpérieux de mon cœur , celui d'aider de mon quelque peu d'expérience les 432 COMPTABILITÉ jeunes gens qui sont entrés après moi dans la noble , et je le dis avec confiance, dans la profitable carrière de l’a- griculture, et soit dit en passant, pour eux comme pour toutes les personnes qui , faisant de l'agriculture leur principale occupation, le désireront dans un but sérieux , mes livres seront toujours ouverts ; de même que je ne reconnais aucune vérité agricole , si elle n’a été constatée par une bonne tenue de livres , de même je ne demande aucune créance avant l'examen sérieux de ma comptabilité. Observations sur le livre journalier. Tous les travaux de ma ferme, même ceux exécutés par mes domestiques , sont supposés faits à la journée. Le gage que je paie à ceux-ci , ajouté à ce que leur nourriture et leur coucher me coûtent , forme une somme qui, divisée par 300 , nombre de jours de travail, me donne le prix de leur journée. Ainsi la journée du domestique , qui me coûte fr. 450 , me revient à fr. 1 , 50. Le nom de chaque ouvrier est suivi du prix de sa journée. Suivant la pratique de Roville, la journée est divisée par centièmes pour la facilité des calculs. 50 indique la moitié , 75 les 3/4, et 25 le quart, etc. Chaque } Jour de la semaine a 2 colonnes qui lui sont affectées : la première , la plus étroite, recoit en regard du nom de l'ouvrier la quantité de temps qui a été employée par lui ; c'est la seule que l'on consulte, quand on doit le payer : la seconde recoit l'indication du genre du travail auquel l’ouvrier a été employé ; ; c’est la seule à laelle on ait recours , quand, à la fin de chaque semaine ou même seulement ? la fin de l'année , on veut dresser le tableau de dépouillement qui oc- cupe la droite du registre : travail qui consiste à additionner toutes les journées , fractions de journées, heures de travail de bêtes de trait que chaque compte a occasionnées ; pour en porter la somme à son débit. AGRICOLE. 333 Je viens de parler d'heures de travail, c’est que pour les chevaux et les bœufs je ne compte pas par journées , mais par heure, évaluée pour les chevaux à fr. 0, 20 et les bœufs fr. 0, 15. * Deux lignes au bas du registre sont destinées à recevoir, chaque soir , l'inscription du nombre d'heures émployées à l’objet de chaque compte, qui sera débité d’abord dans le tableau de dépouillement, et ensuite , dans le journal, de tout le travail qu’il aura exigé dans la semaine, Mais, je le répète, ce dépouillement dont il devra être passé écriture au journal se fera ; quand on en aura le loisir en temps de pluie ou d'hiver. La seule chose qu'il importe de consigner chaque soir , c’est d’abord le travail des hommes et des ani- maux , puis ensuite la rentrée et sortie des fourrages et grains, la sortie et l'emploi des fumiers. Une petite place tout au bas de la colonne de chaque jour est destinée à recevoir ces notes brèves , que 2 minutes sufliront pour inscrire, et qui seront en temps opportun portées en résumé dans le tableau de gauche , sous des mots d'ordre qui en rendront l'inscription facile au journal. C’est dans ce même tableau que sont portés, à loisir aussi, les articles du livre de caisse qui ont trait à l'exploitation. Reste maintenant à consigner le chiffre exact de la consom- mation faite par le bétail. Un petit tableau , au coin droit du registre , remplit parfaitement cet objet. La consommation n’est pas inscrite chaque soir , mais seulement chaque se- maine, et cela devient facile au moyen d'expériences rigou- reuses continuées pendant plusieurs jours , aux trois diférentes époques de changement de nourriture : maïs, luzerne verte, foin et betteraves. Ainsi si, au commencement de la période de nourriture en maïs, j'ai reconnu que chacun de mes bœufs en consommait en moyenne 75 kil. par jour, je multiplie ce : Une preuve que cette évaluation est bien près de la vérité, c’est que cette année le compte des chevaux et des bœufs s’est à peu près balancé sans bénéfice ni perte. 334 COMPTABILITÉ chifire par le nombre de jours d'entretien d'une’tète , et Je porte ce résultat à la colonne intitulée Mais, et ainsi pour tous les autres animaux et pour les différentes nourritures. On trouve à l’angle gauche du registre, sous ce titre Votes, un exemple de la manière dont je constate la consommation à différentes époques, Pour l'intelligence de la petite colonne qui indique dans le tableau de consommation le nombre de jours d'entretien d’une tête ; et particulièrement pour l'intelligence du chiffre 68 , désignant le nombre de jours d'entretien d’un bœuf, je dois expliquer qu’au commencement de la semaine il y avait 8 bœufs, que l’on en a entré 3 le mardi, et sorti 1 le jeudi, comme cela est noté à la fin des journées du 3 et 5. Or, 8 bœufs pendant 2 jours font 16 11 » 2 » 22 »68 j. d'entretien d’unetête. 10 » 3 » 30 A côté de la consommation du bétail figure sa production en heures de travail , viande, lait et fumier , de manière qu'il est facile d’apercevoir , d'un seul coup-d’æil et à chaque instant de l’année, le débit et le crédit de chacun des animaux de la ferme ; ce qui permet de reconnaître de suite combien ils paient le fourrage et combien ils vendent le fumier. Les bœufs sont pesés chaque semaine , et le fumier sorti tous les samedis. En résumé, consignation en quelques mots des opérations et travaux de la journée (colonnes verticales), voilà pour le travail de chaque jour qui peut être fait par le maiïtre-valet. Tableaux où se résument 1° le travail des hommes et des bêtes de trait ( Tabl. de droite); 2° la rentrée et sortie des récoltes , l'emploi des fumiers et les opérations de la caisse ( Tabl. de gauche); 3° la consommation du bétail (Tabl. du bas à droite), voilà pour le travail des jours de loisir du propriétaire. AGRICOLE. 355 Enfin copie exacte de ces trois différents tableaux , ce qui constitue le journal dont le grand-livre lui-même n’est que la reproduction fidèle, voilà au besoin pour le teneur de livres. En examinant ces différents livres , on verra qu'il n’y a absolument que deux articles de dépenses qui n’y figurent pas ; je veux parler de celles des frais généraux et du loyer des terres. On sait que l’on comprend sous le nom de frais généraux toutes les dépenses qui ne s'appliquent à aucun compte par- ticulier , comme par exemple, les clotures , fossés d’écoule- ment, impôts, intérêts du capital circulant, un dixième des améliorations foncières , frais d'administration et de ménage de l'exploitant ; or tous ces comptes particuliers , l'intérêt du capital excepté, figurent, chargés des frais qui les concernent, dans les deux tableaux de dépouillement à la gauche et à la droite du registre. Additionner les différentes sommes portées au débit de ces comptes, e’est former celui de frais généraux. La valeur du mobilier et du bétail, constatée à la fin de chaque année par l'inventaire , donne le chiffre de l'intérêt du capital , le seul qui manque pour compléter le compte de frais généraux. Quant aux frais de loyer à porter chaque année au compte des différentes récoltes , je donne le modèle d'un petit tableau (Tabl. N° 6) que l’on dresse à cet effet à la fin de chaque année , d’après le livre de l’assolement. Comme plusieurs. récoltes , qui ne figurent pas encore dans les comptes de l'année , devront profiter d’une portion des engrais, mis à la charge des plantes auxquelles la fumure a été donnée , et qu'il est Juste de décharger celles-ci de cette portion , j'ai joint au tableau qui fait connaître la part du loyer imputable à chaque récolte , un petit tableau en 4 colonnes, indiquant aussi la part de fumure dont la plante fumée doit être déchargée , c'est-à-dire créditée. Un compte , appelé engrais en terre , qui a sa place au grand-livre , recevra à son débit cette portion 336 COMPTABILITÉ non employée, et en sera dépositaire jusqu'à ce qu'elle Lui soit reprise pour être reportée au compte des récoltes à venir, auquel cas il en sera crédité, ‘ . i ee nt de memes cn | | | | | LALSAN 34 ve y + œ « -d “ 0 + ÉD , » éni ; æ #i a % 6 * ACTOANDTUM 2 TABLEAU N 1 MAIN-D'ŒUVRE. Semaine du 2 au 8 octobre 1837. Nous PIX tiers, barom: term. barom therm. barom. fherm. barom, term. barom term, barom. Uicrm, Larofffe Mt SE 2 LUNDI veau 5 MA. DEA 4 MERCREDI. DEA. ÿ JEUDI veu G VENDREDI. DEAc. T SAMEDI pu, 8 DIMANCHE, Jounxtx Fe r x ra vo || 100 , 50 wèfte. À 100 ÿ nil, 55 mañs-f,, 54 grains mag. 100 | 53 bétail ï .. 100 | 55 bétail, 67 améliorat foncières. 67 fumier. à boavier 4 brufi 1,104 - 2 - CI 100 , 50 id, 100 ñ © 5 ,° 100 YO blé, &0 100 | nié. = A1 aooard'huï et Ian s LS 5 100 | 25 lé néraux, 50 id. (4). À 400 | à 5 Blé. 100 | 5 400 | 2 50 mürier, 50 drèche, louis 100 3 100 | 90 pie ations foncières. Î 100 iorations foncières, 34 LIé. Détail s - = || 400 | 50 be, 50 trène. 5 3 100 | 90 id, 40 id. 100 | Améliorations fonciéres. Mañs-fourrag Wei LOS 100 | nié 100 | nié. Id. ss . 400 | 50 id. 50 id! $ ù 100 | 90 blé, 40 améliorations foncières. 400 | 50 blé, 50 améliorations fon: Mai CE ns 400 Did. 50 id. 100 | 74 ni B 100 | 90 sd. 410 id. 400 | 50 sd, 50 id. Mb Girol, _ 100 | 50 id, 50 id. 100 Frals iifraus D kil. pour Hé orné , A, 100 | za. 400 | né 100 | za, Frs cHifrau c bars pour s* Leley 1 » 100 | za. 100 | 756, 26 mobilier. Note. 1 100 | ue. 100 | za. Trélls 1838 Rompu “Ta. Pont Femmes : 1 … || 250 | 25 noix, 150trèe, 75 maîs-fowr, M 400 | 50 jardin, 50 noix 200 | 50 mais , 50 noix, 100 mbricrs, 15 | 95 môricrs, 80 nuix 75 mais-fourrage , 25 müriers, Euin Payé Müriors , Livré s. blé an ménage, Janin, 315, 100 - Dréclie, Lmphts à caisse. Pavé un domrième d'impbts, 25 Fossés à caisse Payé à Jean 200 mètres de fossés , à 0,10 cent. , 20 » vvane | romen. | ae Br p'extu® heures ilo kilo. " NOTES | mc | D'uxerère 4 buts de travail, pesant ensemble , en moyenne lus kil. 569, ont con- cœmé , da 29 septembre zu 7 octobre jours d'entretien d'an bœuf ) par jour et partie, kil 75; et par 400 ki. poids visant, Lil. 15 Poulait, 14.10. 220, par jour et par tête, 7 Glevaw:| 2 1258 8 0,25 4 400 kil. maïs ont |] 1,440 45,00 $ donné #7k. fum. Chevaux, heures Bœuf ñ = eur ” SFA de travail à 90e 20 | 410 blé, Gtrèfle, 4 maïs, 20 | nié, 15 | mé, 45, nié. 18 | Sciglo, S blé, 5 drèche, rates — — —| d'engrais , posant ensemble il. 2,407, en moyenoe l'an il. 646,75, ont con- || LE Mie do Vacties. | 24] 600! 400) #0] #2 be aa 7 octobre (52 jours d'entretien d'un bœuf } travail à 5e |! 52 | 98 54, 4 ü. 54 | Zd. 48 | 24 Dé, 94 seigle, 50 | 1, 54 | me. G maïs-fourrage, G bié. ae) 12. 2,400 ; par jouruet par tête, kil. 75 ; et par 400 kil. poids vivant, kil. 12. 3 Lu =; cie e IT ET CR ARC Entré 4 char (4,000 k.) mnïa, Teoley, Entré 1 char (4,000 k.) maïs, Chencl Entré chars (2,000 k.) mafs, Izcley. 6 nu Rompu % lboïsseaux LÉ, Som&/& boss. 4/2 /aciglo » Tont. 15 {2,930 k.) trèlle, Tinnx Entré 3 bæ Sem au Iompu 3 boiss, 4/2 seigle. Conduit® chars fum. pr blé, Vant, Id, 9 id. lié, Pont. rl Vaode, Hil. 36, par jour et par téte,4,75 y 400 kil. maïs ont Conduit 48 chars fumier (di Id. 5 id. Li. Commencé fossés de dessèch onduitSchars fumier, dé 750 k, à prod Fumier, 1,626 50, donné 30 k. fum. our blé, Pont, poi , Pont —|—|— L P D Sort des 4 bœurs vandus Fossés de losséchiemhnt. æ di | | “ Livré 20 Lois, de DJ au ménage. ( { Toiaux. EU] 100] 815 | 1) 3e porte sur le compte de frais généraux toutes les menues dépenses de journé qui 2e s'appliquent à aucun comple particulier et qu'il serait trop miaulicux de préciser TABLEAU N° 2. COPIE DU TABLEAU DE GAUCHE. TABLEAU N° À. COPIE pu TABLEAU DE CONSOMMAT?. | TABLEAU N°. AGRICOLE. MODÈLE DU JOURNAL. 5 octobre 1837. Bœufs à caisse, Acheté 3 bœufs, 5 octobre. Caisse aux suivants. Abœufs, vendu 4 bœufs, A grains-mag., vendu 2 boiss. seigle, à f.13,95, TZ octobre. ne Fourrages-magasin aux suivants. A maïs-fourrage entré k. 6,000, à f. 2 les 100k., A trèfle 1838 » 2, 250 6 » Les suivants à fumier. Blé 1858 , conduit 22 chars, à f.4, Seigle 1838, » 2 » »” » Grains-magasin à noix. Entré 20 boiss. , à f. 2, » » Les suivants à grains-magasin. Blé 1858, semé 15 boiss., àf,5, Seigle 1838 » 10 » 3 ‘50, » » Main-d’œuvre à caisse. Payé pour journées de la semaine, »” >» ee Ménage à grains-magasin. Livré 20 boiss. froment , af. 5, »” »” Les suivants à caisse. Impôts , payé 1/12° d'impôt, Fossés , payé 200 mètres fossés, à f. 0,10, Chevaux à fourrages-magasin. Foin k. 310, àf.6 les 100 k., Paille k. 56, » 3 » Bœufs à fourrages-magasin. Maïs-fourrage k. 5,100, f.2les 100 k., Paille k. 680 » 3 >» Vaches aux suivants. A fourr.-mag., maïs-fourr. k. 600, f.2 les 100k. Paille k. 80, » 3 »” À drèche, 100, »4,75 » Fumier suivants. À chevaux, k. 715, Nr 0,50 les 100 k. A bœufs n k. 3, 120 » » A vaches, k. 490 » » Ménage vaches, 100 litres de lait , à ft. “0%, 1104 615011110150 120! >» 135| »| 255! » 88| » 8| »| 96! » »| » 40 » 75 » 35 »” 4110 » »]| »| 80150 » » 100 » 25! » 20| »| 45] » 18160 1/70| 20/30 102| » 20/40] 122|40 12! » 2140 1175] 16/15 3160 15160 2110] 21/30 338 COMPTABILITÉ Z octobre 1837. Les suivants à main-d'œuvre. Bétail, relevé de la semaine, 2185 Blé 1838, 44140 Seigle 1838, 2150 Maïs-fourrage , 5150 Mobilier, Al » Frais généraux, »|40 Améliorations foncières , 5160 Noix, 4135 COPIE Trèfle 1838, 6/75 Ménage, ‘ _»|[85 DU Grains-magasin, »|[55 Chevaux , »|15 TABLEAU Fumiers, 1l » Müriers , 2/75 DE Jardin , »|50 Drèche, »|75| 80150 DÉPOUILLEM. —— » » ———— _—— Les suivants à chevaux. TABLEAU N° À, Blé 1858 , relevé de la semaine, 13| » Seigle 1838, 3160 Maïs-fourrage , »|80 Trèfle 1838, 1,20 Drèche, 41 »| 19/60 Les suivants à bœufs. Blé 1838 , relevé de la semaine, 27|90 Seigle 1838, 5160 Maïs-fourrage , »|90 Trèfle 1838, t 33| » D TABLEAU N° 3. MODÈLE DU GRAND-LIVRE. CAISSE. AVOIR. 1837 octre| 5] Adivers, 1110/50|loctre| 5] Par bœufs, 5T6| » 8| Par main-d'œuvre, 80,50 »| Par divers, 45] » CHEVAUX. oct. | 7| A fourrages-magasin, | 20 30] oct.| 7| Par fumier, k. 715 ; »| A main-d'œuvre, T5 à f.0,50, 3,60 »] Par divers , 98 heur. detravail, àf.0,20, és jé DOEUFS. | | oct. | 35] A caisse, acheté 3 oct. 5| Par caisse, vendu 4 bœufs, 576| >» bœufs , 1104! » Z| Afourrages-magasin, | 122)40 Z| Par fumier , k. 3120, »| À main-d'œuvre, 2,85 à f. 0,50, 15,60 »|. Par divers, 220 heur. | de travail, à f.0,45, " » oct. [el oct. Q oct. Q oct. 7| A divers, 7] Anoix, entré 20 bois- seaux, à f.2, À main-d'œuvre, » Z| A divers, maïs k.6000, trèfle 2250 , Z| À main-d'œuvre, »|eA chevaux, »| À bœufs , AGRICOLE. 339 VACHES. 161 oct.| Z| Par fumier, k. 420, 2140 »| Par mént, 400 I. lait, | 20| » GRAINS-MAGASIN. oct.| 5] Par caisse, 2 boïss. 40! » seigle , à f. 3,25, 6,50 »[55 Z| Par divers, 15 boiss. from., 10 b. seigle, | 410] » »| Par ménage, 20 boiss. froment, àf.5, 100! » FOURRAGES-MAGASIN. oct. 255 » MAÏS-FOURRAGE. 51501[ oct. »|80 »|90 TRÈFLE 1858. oct. A main-d'œuvre , A chevaux, A bœufs, A fumier, 22 chars, af. 4, À grains-magasin , 15 boiss. ,àf.5, A main-d'œuvre, A chevaux, A bœufs, 6]75|| oct. 1120 »|60 BLÉ 1858. SEIGLE 1838. A fumier, 2 chars, af. 4, A grains-magasin , 10 boiss. , f. 5,50, A main-d'œuvre, A chevaux , A bœufs , 7| Par fourrages-mag? , al. |] 7] Par fourrages-magr , 20/30 122140 14140 Par chevaux, Par bœufs , Par vaches, » 120 135 » IAE , 340 COMPTABILITÉ FUMIER. oct. | 7| A divers, k. 4255, 21130]! oct.| T| Par divers , 24 sa | »] À main-d'œuvre, 1| >» àf. 4, DRÈCHE. oct. | T| A main-d'œuvre, » T5|| oct.| 7| Par vaches, 1175 »| A chevaux, 1 | » i ENTRETIEN DU MOBILIER. | | oct. | 7} A main-d'œuvre, 1, » | FRAIS GÉNÉRAUX. oct. | 7} A main-d'œuvre, | lo | | AMÉLIORATIONS FONCIÈRES. oct. | 7 À main-d'œuvre , sou | 1 An Su NOIx. oct. | Z| A main-d'œuvre, 4135]| oct.| 7| Par grains-magasin, 20 boiss., àaf.2, "| » MENU À, mn'nien 4 [NE 4e oct. | 7| A main-d'œuvre, »|85 »| A grains-magasin, 20 boiss. froment, f.5, | 100! » »| A vaches , 100 I. lait, 20! » MURIERS. oct. 1 A main-d'œuvre, 2/75 EPHRSCRDIE | | | | [ JARDIN. oct. 1 A main-d'œuvre , | »|[50 | | | | MAIN-D'OEUVRE. A ——————— oct. | 7} A caisse, | 80 ocl. | 7] Par divers, | sf] IMPÔTS. ” oct. | 7| A caisse, 1/12, | 95| » | | AGRICOLE. 341 FOSSËS. oct. | 7| A caisse, 200 mètr., à f. 0,10, Q0| » l TABLEAU N° 4. MODÈLE DU LIVRE DE CAISSE. MOTS D'ORDRE. 1831 octre. | ERREURS REN EEE EE) ESS Bœufs. Acheté 3 bœufs de Giraud, ci 576| » Bœufs. Vendu à Bouvier 4 bœufs qu’il m’a payés, ci ( Bouvier.) Convenu qu'il en prend un aujourd’hui et les 3 autres lundi, 9 courant. S'il les laisse chez moi au-delà de ce terme, il me payera f. À par jour par bœuf. Impôts de Pei- 2iCux. Payé au percepteur 1/12€ des impôts à la charge du domaine , ci 925! » Fossés - Jean. Payé à Jean 200 mètres fossés d’écoule- ment, à f. 0,10 le mètre, ci . . . . 20! » Main-d’œuvre. Payé à divers les journées dela semaine, ci 80150 TABLEAU N° 5. TABLEAU D’ASSOLEMENT (1). EEE DA D CCI OC PR CE TERRE D'IZELEY (5 hectares ). | re partie , 2 hectares. 2€ partie, 1 hectare. 3€ partie , 2 hectares. Du 4*au3 juin, labouré | et planté 11 gerlées Du 4 au 6 juillet , récolté mm pommes de terre de | Rohan, 480 gerbes de seigle. Du T juillet au 4er août , conduit 50 voit. fumier; Du 3 au 5 août , | sarclage. labouré et semé 16 boiss. mais pour fourrage. DudT au20 oct., récolté | 850 gerlées, soitk. 68,000. Du 2 septemb. au 23 oet., rentré 1,500 q.maïs vert Du20 au22 oct.,labouré | et semé 24 boiss. seigle. (1) Chaque pièce de terre a un tableau semblable à celui-ci » Où chaque subdivi- sion de la mème pièce a sa colonne. Tous ces tableaux sont réunis en un même cahier. COMPTABILITÉ AGRICOLE. "914 “auuazn( 12 $C8Y PT OI) U9 SIWMSUI] 9P soçqeqoud sanaiqq *SNOILVAUASHO O?T 3 OYF 3 008 ‘} 006 ‘} 00% ‘7 ‘007 "LOST °P 210022 uL op npain | qq > “ouwuog | = R'ouuwuos Æ,* © ÿ'Je sormpuos ® EN SOINYIOA 9P S1QUON “ANAL NA SIVUINA 08 ‘1 V OGF ‘2 V TAVLOANH, I *SALTODAH SASUIAIG XAV NOILNAMILSIE CAUMAL NA SIVYINA "LOST SAMMUAL SAG UIAOT *LNARA4TOSSV A AUAUT AT LNVAINS SIVUINA SAG LA SAUUIL SA MaxOT 14 SALTOINN SASUHAIG XAY NOILAITHLSIA *H9IIAIIAAS ES CAP TRE A ET EE TEE “u04 { "son *S4D4I4 SA NOILVNOISHA PI *S9ALJOTIOT *SALTOD AU sq AUALVN 9 oX AVAIAYL BRIRALTS DES PROCÈS-VERBAUX. Séance du 18 mai 1838. — PRÉSIDENCE DE M. BoTTEx. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. La Société a recu depuis la dernière séance : Mémoires de la Société royale des sciences, lettres et arts de Nancy. Mémoires de la Société d'agriculture, sciences , arts et belles- lettres du département de l'Aube. — ]V°° 62, 63 et 64. Journal d'agriculture , sciences , lettres et arts, rédigé par des Membres de la Société royale d’émulation de l'Ain. — IV° 3; mars 1838. Annales agricoles, littéraires et industrielles de l’Arriège. — T. IT, N°2; avril 1838. Canal de Mérindol, notice par M. Bastet , pharmacien à Orange. Etudes agronomiques sur les garances. (Du Farum,) — Par le même. : | Congrès scientifique de France , programme arrêté par le Comité d'organisation pour la 6° session qui s'ouvrira à Clermont, le 3 sep- tembre 1838. | Lettre de M. Petit, pharmacien à Paris, annonçant l'envoi de sa pompe à l'exposition d’horticulture. Lettre de M. Berger , chirurgien-dentiste et chimiste , à Niort, renfermant des graines de rutabaga et de celleri-rave. M. Alexandre annonce que la commission des soies a choisi comme experts-cultivateurs pour la taille du mûrier , MM. Chapuis aîné, de Sainte-Foy; Fureau , d'Oullins, et Blaize, du Pont-St-Esprit. IL prie M. le Président de demander à M. le Préfet de vouloir bien faire insérer dans le Âecueil des actes administratifs du département , l'époque de la tournée de ces experts. M. Sauzey fait connaître à la Société le procédé employé par un cultivateur des environs de Beaujeu , pour vider un réservoir par le moyen d'une bonde qui s'ouvre d'elle-même, lorsqu'il est prêtà dé- border. Il promet , sur ce sujet , une notice écrite et détaillée. 344 EXTRAITS M. Rocher pense que les robinets à Flotteur peuvent être em- ployés au même usage. M. Magne regarde le Siphon comme plus simple et aussi avan- lageux. M. Bineau lit un Mémoire sur la composition de l'acide lodhydri- que hydraté. Ce Mémoire est renvoyé à la commission d'im- pression. La séance est levée. MM. Borrex, Président. Lecog , Secrétaire adjoint. + + * Séance du 1% juin. — Présence DE M. BoTrex. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. La Société a recu depuis la dernière séance : Journal d'agriculture, sciences, lettres et arts de l'Ain. — Mai 1838. Mémoires de la Société royale d'agriculture et des arts du dépar- tement de Seine-et-Oise. — 37° année , 1837. Prospectus du Propagateur du progrès en agriculture , journal de l'association pour la propagation en France de la culture en lignes par le semoir Hugues. Rapport fait à la Société d'agriculture , sciences et belles-lettres de Mâcon, par la commission nommée dans sa séance du 23 avril 1835 , sur le pressoir cylindrique de M. Thomas Revillon , mécani- cien et associé résidant de la Société. Ce rapport est renvoyé à M, Guillard père. Lettre écrite de la campagne sur la protection et les encourage- ments pécuniaires que le gouvernement accorde à l’agriculture , par M. le marquis de Chambray ,; maréchal-de-camp. M. Sauzey est chargé de faire un rapport sur cette lettre, s’il y a lieu. Lettre de M. le Préfet du Rhône sur l’état des récoltes , renvoyée à M. Gariot pour faire la réponse. Lettre de la Chambre de commerce de Lyon , accordant à la So- ciété la somme de 1,200 fr., pour l'éducation expérimentale des vers à soie, DES PROCÈS-VERBAUX. 345 Lettre de M. Chabus à M. le secrétaire-général de la Société , demandant la rectification du procès-verbal de la séance qui fait mention de l'ouvrage de M. Lomeni. M. Chabus dit avoir remis l'ou- vrage comme un don de sa part et non de celle de l'auteur. Sur la proposilion de M. Seringe , une lettre de remercîments sera écrite à ce sujet. Lettre de M. Soulacroix proposant un ouvrage sur l’agriculture à l'usage des écoles primaires. La lettre estrenvoyée à la Commission, à laquelle sont adjoints M. Magne et M. Thiaffait. M. Alexandre présente à la Société un exemplaire du tableau sy- noptique publié sous les auspices de M. le Ministre du commerce et intitulé : Education hätive des vers à soie d'après les méthodes de ÎT. Camille Beauvais et les procédés de ventilation de M. d'Arcet. Lecture de la circulaire du Préfet aux maires sur les experts en- voyés par la Société pour la taille du mürier , insérée dans le Recueil des actes administratifs , N° 23 , année 1838. M. Fureau, un des experts , n'ayant pas accepté la mission , la Société le remplace par M. Piégay , de Sainte-Foy , élève de M. Chapuis. M. Gariot lil un rapport sur la fête agricole du comice de Meyzieu (Isère) , tenue le 31 mai 1838. Ce comice, qui a toujours montré beaucoup de zèle pour la mise en pratique des instruments aratoires perfectionnés , a provoqué un concours de labourage : treize concur- rents se sont présentés avec la charrue de Montélimart à avant-train. Quatre prix ont été accordés par le jury d'examen , dont la députation de la Société de Lyon a fait partie. On a décerné des primes d’en- couragement aux propriétaires des plus beaux taureaux , béliers et ânes-étalons. Enfin, le comice regarde comme une chose du plus grand intérêt moral de donner des récompenses aux domestiques des deux sexes , qui, pendant six années consécutives , auront servi avec zèle leurs maîtres, sans avoir encouru aucun reproche d’inf- délité , et qui auront été laborieux , honnêtes et soumis. Le premier exemple de celte mesure a été donné par le comice de Vau- gneray. M. Sauzey demande la convocation immédiate de la Commission pour la destruction de la pyrale, qui sévit en ce moment. Sur la demande de M. Alexandre , il est décidé qu’on se mettra en relation à cet égard avec le comice agricole de Beaujeu. Une discus- sion s'élève sur la pyrale. M. Parisel rappelle les essais faits par un pharmacien de Lyon 1 À | 25 346 EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX. pour la destruction de la chenille, en la faisant dévorer par deux insectes de la famille des Carabiques, la calosoma sycophanta et l'indagator. M. Seringe annonce que M. Mulsant a inoculé la pyrale sur deux ceps de vigne au Jardin-des-Plantes, et qu'on pourrait l'y étudier en ce moment. M. Parisel rappelle la solennité et les richesses de la dernière expo- silion de fleurs ; sur sa demande , la Société vote, à l'unanimité, des remerecîments à la Commission. M. Fournet, de la part de M. Fournet directeur d’une mine à Rive-de-Gier, communique un nouveau procédé pour bourrer les mines. Afin d'éviter l'inconvénient des explosions qui peuvent se produire par le choc du marteau contre l'épinglette , le bourroir est percé d’un trou central , dans lequel on introduit l'épinglette qui est alors au centre du trou de mine et favorise le chargement. M. Parisel pense que le feu peut encore se développer par le frot- tement du fer contre la silice , et qu'il faudrait substituer au fer un autre métal. Il cite aussi un procédé nouveau pour mettre le feu aux mines : ce serait par l'étincelle électrique, au moyen d’une longue chaîne. M. Fournet rappelle qu'on a proposé les épinglettes en cuivre rouge, mais que ce métal est trop tendre ; elles obligent quelquelois à débourrer le coup de mine, ce qui expose à de grands dangers. IL annonce que l’auteur de la communication qu’il vient de faire à la Société enverra sa notice. La séance est levée. MM. Borrex , Président ; Rex, pour le secrétaire absent. Dr dr |0a,02TE. — «ia 1G,@x 12 ORTINE.RET 0b,08 CAR 28 à vŸ 1,1 Ve Dei Rx À ‘ x: 7 » ab 0 1 » 1 : Lo 1422 À { 4 b Lei L ‘ # 14 L [12 NA 21 ? * 1 LA (4 F < / # gr. L ‘ REA Le ee béni} 82, af SEX Ge ,92TIe0 2RT | OX ARS, LD.82TITE 224 " à. : (ie ,0nx 2 : de : | ep | LR 24 TRE ri.068 € à: 2: Q 19 2e ,B TA DeRaT 0.07 FT,C81 ; j” es LE .0EX b,BET *r à BTS, à2T 80,32 1708 8 EEREL zh |9h. | Mid. | 5h. | 9h.87h|9h.! Midi.) 3h. | 9h. 10729,57/729,44 726,55|726,73À 8, |11, | 9,8 7,4 9Ÿ798,57/729,40 729,45/729,45|732,548 5. | 6,8 |10,6 |10,8 | 7,8 50133,511754,28 133,88 154,33 4,8 | 7,4 |10,2 9,2 4Ÿ751,53 |751,80|754,80|754,28) 9, 11, |10,8 | 8,8 50737,64|738,28| 739,08 146,048 7,6 |11,2 |13,4 [13,2 |12, 63747 ,78/747,54 147,54] 747,54) 747,86h10,2 |12, |14,8 |43,4 |11,4 20747 ,72|746,72 146,05 745,29À 9,4 |10,4 |11,5 19, 8%747,80|747,80 747,50|747,50|149,704 5,2 | 5,10] 6,8 | 6, | 4, 91749,53 150,48|749,02|747,98) 4,4 6, 16, | 3,8 102745,72 744,36 743,504 2, MBA CEE 4148741,37 739,51 741,544 0,2 8, 6,8 191744,22 745,10|746,00|748,008 5,6 9, [12,4 | 8,4 132751,52 751,68[751,45|759,34 5,2 10,2 |41,4 | 7, 149752,52 752,03 749,18 4, 10,6 9, 150747,48 744,54 744,548 5, 4, 16%745,621746,20 746, |745,90|747,268 9,4 |10,2 |12,2 |12,6 | 9, 170742,47|743,41/741,70740,57|757,248 8,2 | 9,8 [14,2 | » |10,4 181759,50 759,508 7,4 | » | » ENT 4192757,50 758,50 742,504 7,6 11, 4,0 20Ÿ740,50/740,77 759,75|739,02|740,208 9,4 |43, 115,8 |415,6 |12,4 219759,201739,20 737,20|735,10| 732,714 9,2 | 8, |11,25 8,4 22732,88 1733,38|155,20|7354,688 6,8 1,6 | 7, | 4,8 231151,83/7136,83 156,68 739,688 4, | 4,8 | 8, 4, 24739,68|740,68 141,54/749,688 4,2 | 6,8 8,8 | 8, 254747,55 ‘747,86 741,85 8,2 [11,8 8, 261748,52/748,77 748,10/746,10|747,208 4,6 | 6,8 |10,4 |12,8 | 9,2 274716,86 747,52|748,258 6,4 145, | 4,5 284749,35|750,20 749,95/750,00!751,188 6, | 8,9 |11, |11,8 | G, : 291750,52 49,20 749,208 6, | 9,6 |44, 7,6 748,35 148,68 748,708 7,6 10,6 340746,86/746,68 744,52/744,05|743,008 5,8 | 9,6 |43,4 |15, |10,4 ! 42,85 6,51 8,87/10,2 |11,15| 8,0 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES BAROMÈTRE A LA TEMPÉRATURE 744,92 Fan 745,08 NORD. HYGROMÈTRE DE SAUSSURE. 66,2 VENTS SUPÉRIEURS. 2 A22Z Zz Am2Z2Z 70 N N N N N Ei N IN IN N IN IN | N IN IN ( N IN IN NN-E 22222 -E)N-E nn-E À L'OBSERVATOIRE DE LYON — MARS 1838. VENTS CIEL. INFÉRIEURS. LUNE. RS CR 2h - : S1<|<1S3|<|1x< _e Elu lolE=lvle 9h Midi. 3 h 9 h | 41S-0 s-ols-0 S-0 [S-0 Soleil. Pluie Noir. M2IS-E IS-E S |S-0 .|[ Nuageux. |Nuageux.|Nuages. |Lune. 35-015 |S-E S-0 .[Soleil. |B. soleil. [Nuageux.|Brume. P. Q. S |s ÏS 1S .[Pluvieux. |Pluvieux. [Pluvieux. | Pluvieux. 5IS !|S Ï|s Ï|S 1S «. | Pluvieux. |Pluvieux. |Pluvieux. | Nuageux. 6 S-0 |S-0 .|[ Nuageux |Nuageux. Nuageux. | Sans étoil.f | 6 10 10 . [Pluvieux. |Pluvicux. |Pluvieux. |Pluvieux. O- IN-OIN IN . [Pluvieux. |Giboulée |Pluvieux. | Nuageux. N IN IN IN .[Nuageux. |Nuageux.|Nuages. |Lune. ( N IN IN IN .|[Nuageux. Soleil: |Soleil. |Lune. Apogée S !s |S 1S Soleil. Lune. P. L. S-EIs |S Soleil. |Soleil. [Etoiles N ÏN Soleil, |Soleil. |Etoilé Soleil. Etoilé S Nuageux. |Soleil. |Etoilé. E 0 Pluvieux. |Pluvieux. | Pluvieux. .[Nuageux. | Nuageux. [Nuageux. | Noir. 0 |o 10 |0 Pluie. Pluvieux. |[Pluvienx. | Noir. L N-E'N-EIN IN .[Nuageux. |Pluvieux. |Pluvieux.|Nuageux. à D. Q. 20N IN |s |S .[N. sol. [N. soleil. Nuageux. | Noir. F 24] -0 N-0 n-01N-0 Pluie. ‘Pluie. |Soleil. Nuageux. [5 | | Pluie. Pluie. [Pluie, [N. étoil. 2°) -0 N-O\N-0 N-O|N-0 Neige. |Pluie. |[Nuageux.|Etoiles. AN INESElS |S .[Neige. |Pluvieux. |Nuageux. |Pluie. Périgée 2510 0 lo |S Soleil. |Soleil. |Soleil. |Nuageux. à N. 26N-E uageux.|Sol. pàle.|Sol.päle.|Soleil. [Etoiles 4 N IN IN Nuageux. Etoiles 28/N-0 N-O\N-0|N N ÉNuageux.|Nuageux.|Clair. Clair. Etoilé 221N-0 N-O/N-O/N-O[N-OfSoleil. Soleil. Soleil. |Soleil. [Etoiles SON IN In IN IN Clair. Clair. [Clair. |Etoilé 1] -E LT N-EIN Soleil. |Soleil: |Soleil. |Etoilé RÉSUMÉ. BAROMÈTRE. Somme des observat., 109960,87 Nombre des observ. , 48, Moyenne des observ., 742,98 THERMOMÈTRE. Somme des observat., 1244,0 Nombre des observ., 140, Moyenne des observ., 8,88 HYGROMÈTRE. Somme des observ., 10313, Nombre des observ., 142, Moyenne des observ. , 72,5 PLUVIOMÈTRE. La couche d’eau tombée dans ce mois est de 0,068. = 30,1 lignes. BAROMÈTRE. Au périgée lunaire, 745,11 A l’apogée lunaire, 746,85 En février et mars on a observé de grosses et nombreuses taches sur le disque du soleil. meuf | sont) rubitolt + Pace |-amagest) diolon |. al me trmnirt, opera | ares oi La à PRET EE GARE is  VINS © EaATAMONIA Dantavoñorh |. SATÉMOKAAUT { SAIT, 39 2 : lement 7 tL,8 | T'IS.CI TMD pr, RAT ELL LOIR ANA RSS | 24 ddr, ee. HT AU FULL Mu: 141 LUN FN ANUS r'FRTITE Lake 4 PUR ATEN LL par: 0. ACTE. TEST, À CRIS deco per eme tioT, | fx Al LE PANTIN fa: WE te at HART | ar. LH TES 15 ‘arte mas) (EE ON] (154 ons arlss, gèr}r0.e riés TT 8ù RAA li or, Hi! | et sn Pt (TT, tt t i LE 7 pu 1. L OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES BAROMÈTRE À LA TEMPÉRATURE Oo. À 6 h 9 h. | Midi. | 5 h. 749,71 |745,04|744,04|745,21]744,00 749,71 |742,87|741,21|740,57| 741,00 741,04/741,57|720,88/740,21|741,33 749,57|142,51|745,51|145,24) 744,51 746,57|147,51|746,01|746,01/747,27 147,10 748,03|748,05|745,65|746,66 144,55 745,05|741,55|740,20| 737,70 756,881156,51,758,14 0/759,04/742,54)742,88|740,58|742,53 10726,20 | 746,53 146,88|749,05 118749,55 Se 748,68 ce. ire 130749 74 TA 70 Lialzss 10 /757,71 751,58 |158,71|758, 77 15 758, 71 758, 77 159,72 1116 158,84 17 18 194752,40 151,88 751,27 208729,55 150,22 732,40 JBZI 22 155,55 24 754,40 735,70 250 755,85 155,38 154,55 264754,55 151,50 757,55 274155, 155,40|755,40 756,40 mm | mme | mms | <<. | — THERMOMETRE NORD. PR ——, Gh. | 9h. {Midi.| 3h.!10h sou, escales 0,4 | 5, |6,4 | 7,8 | 5,2 5,4 | 6,2 10, |116 | 9,6 6, |7,2 | 86 [11,2 | 9,6 8,4 |10,6 115,4 15, |10,8 6,8 12, 115,4 [17,4 |45, 10,6 (15,5 116,4 147,2 |15, À 10,6 144 14,4 | 9,9 | 92 | 9,2 15,9 | 8 | 76 ORILO NAS 8, 7,6 8. 10,8 (142 l15,20| 8, 16,25 8,15 16,95| 8,75 5/65 8,75 111,95 L25| 5,65 8,15! 7,65 5,15 1,50 1,25 5,12 ÿ, 3,15 6,8 9, 8,2 8,6 10, 8, 8,4 12 la, | 86 1,6 | 8,4 9,6 | 6, 6,4 8,9 8, ï, CHOTMR ES 6,1 | 8,85/10,8 [44,78] 7,9 HYGROMETRE VENTS DE SAUSSURE. SUPÉRIEURS. al se L'ETSRNRE LENS olal=lwlzlolslslrw 76 |12 |64 Li NeCINS LUN IN 66 163 59 156 163 EN IN IN IN 64 ,61 |62 |61 [65 En IN IN ÎN T4 \13 15 !\15 126 EN IN IN IN 66 64 156 169 [69 EN IN IN IN 80 76 164 157 165 EN IN IN IN 113 59 {57 162 EN IN IN IN 63 158 170 AS Ï|S |S ÏS 18 |67 |66 {72 [72 EN-o/N-0/N-0|N-0 16 |12 |65 !63 |76 EN IN IN IN 67 67 62 NON NEA N IN IN IN N IN IN IN NA IN IN IN N IN IN IN N IN IN IN NP AIN |'INEEN NC Ne INC IN N IN IN IN N IN IN IN NAN INEAIN S-E |S-E |S-E |S-E 71 ÎSs-EIS-E [S-E [S-E|S 74 EN IN IN IN 81 80 {80 |80 [83 EN IN IN IN 80 |80 |80 |80 186 EN IN IN IN 87 |84 |80 |83 [84 EN IN IN IN 15 |67 |65 |72 [78 AN IN IN IN 15 (74 |75 |76 172 EnN-oIN IN IN 14 65 |65 |63 175 En-0/N-0/N-OIN-0 74,8171,0|67,0/67,0/ 72,8 LD "D D VD D 2 VS on À L'OBSERVATOIRE DE LYON. — AVRIL 1838. VENTS INFÉRIEURS. É s|< |" |=< Solo lI=lx AN IN IN NN \f Nuageux. 2N IN IN |N-0O Nuages. SN IN IN NN Nuageux. “AN -OIN-OIN-O N-0 Pluvieux. DEN IN IN |N Brume. "6ÉAN-E|N-EIN-EIN-E Nuages. | N-E/N-E/S-E |S-E Nuages. 8 S S S S Pluvieux. 9JIN-O/N-OIN-0/N-0 Nuageux. ZOEN IN IN |N NAOIN IN: IN Brume. EN IN IN IN Belle je. EN IN IN NN N IN IN IN N IN IN IN Gelée h. N IN IN IN Pluvieux, N IN IN |N Pluvieux, À N IN IN Pluvieux. BUNS IN IN Gelée. N IN IN Î|N Brume. AN IN IN |N Clair. 9IS-E |S-E |S-E |S-E Soleil. S-E |S-E |S-E |S-E Soleil. ZEN IN IN |N Nuageux. 5 N IN IN |N Nuages. 6 N IN IN Nuageux. 1 N IN | Brume. N IN IN Nuageux. N IN IN Nuageux. -OIN-OIN-O|N-0IN-0 Nuageux. Nuageux. Nuages. Soleil. Pluvieux. Sol. nuag. Nuages. Nuageux. Sol. nuag. Soleil. Nuages. Pluvieux. Neigeux. Brume. Soleil. Soleil. Sol. nuag. Nuages. Nuageux. Pluvieux. Nuageux. Nuageux. Nuageux. Soleil. CIEL. Clair. Clair. Nuageux. Nuageux. À LUNE. Périgée N. L. RÉSUMÉ. BAROMÈTRE. Somme des observ., 74097,24 Nombre des observat., 100, Moyenne, 740,97 THERMOMÈTRE. S. des observations., 827,49 INombre des observat., 91, Moyenne , 9,18 HYGROMÈTRE. Somme des observ., 5610. Nombre des observat., 84, Moyenne , 69,13 PLUVIOMÈTRE. La hauteur de la couche d’eau, tombée dans ce mois , est Om 058. = 16,86 lignes. BAROMÈTRE. A l’apogée lunaire , 741,70 Au périgée lunaire , 132,40 Pendant avril, il y a eu beaucoup de taches sur le disque du soleil. Dans l'arrondissement de Belley, toutes les vignes plantées dans des lieux bas ont été gelées dans l’hi- ver ; et celles qui sont plantées dans des lieux élevés,et que l’hi- er avait épargnées, ontété gelées du 18 au 22 avril. » ‘4 HT esp enp e aE à 2% - Fr ca QE 2 A OT, iso 10 rm iuts FR “sir 93 "A 6. vivrdo robert Led sÉEndmof he ges CEE SATAMONNT Œ EE ot sur6d se + eos dr él oder songil OB,0E =+;.8E0 + aATAMOA ga È sricaul obgoqu'} AÏ OBSERVATIONS sUuh LE BROMURE DE CYANOGÈNE, Mae AN, À Dreux, Professeur de Chimie à {a Faculté des Sciences de Lyon. Tous les traités de chimie , ou du moins tous ceux qué j'ai consultés , tels que ceux de MM. Thenard , Dumas, Berzelius, etc. , donnent des indications erronées sur la volatilité du Bromure de Cyanogène. D’après ces ouvrages, le bromure de cyanogène devrait être gazeux , tant que le thermomètre est au-dessus de 15°, par conséquent presqu’à la température moyenne de notre climat ; tandis qu’en réalité il est encore solide au degré de chaleur qui fait fondre le phosphore ; et n'entre en ébullition qu’au-dessus du point de fusion de la cire. Voici ce que j'ai observé sur sa fusibilité et sa volatilité. Placé dans un petit tube bouché par un bout, au milieu d'un bain-marie dont la température s'élevait peu à peu , ce composé n’a été liquéfié que quand l'eau qui l'entourait eut été échauffée à 54° , et elle se trouvait à 66°, quandil entra en ébullition. L'appareil ayant ensuite été abandonné au re- froïidissement , la température du bain s’abaissa jusqu'à 64° avant que l’ébullition cessât , et la congélation de bromure n’eut lieu que quand le thermomètre marqua 49°. On peut donc regarder 49 à 500 et 64 à 65° comme exprimant à très TL 26 348 OBSERVATIONS SUR LE BROMURE peu près le point de fusion et le point d’ébullition du bromure de cyanogène. Pour ne pas laisser douteuse la nature du produit sur le- quel j'avais fait ces observations , et que j'avais obtenu , d’a- près le procédé de Sérullas, avec les caractères de cristallisation décrits par ce savant , j'ai déterminé la quantité de brôme contenue dans cette substance. 0 8 , 275 decomposés par la chaux pure ont donné après dissolution dans l’acide azotique et addition d’azotate d'argent 0 # , 480 de bromure d'argent, renfermant 0 , 202 de brôme ; or cette quantité est sensible- ment égale à celle qu’indiquerait effectivement le calcul dans le poids de la matière employée , en partant de la formule Br. C: Az. Ce résultat analytique est, d’ailleurs, pleinement confirmé par la composition des combinaisons que forme avec l’ammo- niaque la substance dont il s’agit. Le bromure de cyanogène , en effet , avec l’ammoniaque sèche en deux proportions. Delà résultent un composé liquide et un composé solide, ayant pour formules atomiques , le premier : Br. C* Az, Az: H°, et le 2° : Br. C: Az, 3Az°H. Ces formules ont été obtenues à l’aide des données expérimentales qui suivent : Oæ, 533 de bromure, abandonnés pendant plusieurs jours au milieu du gaz ammoniaque, ont produit 1 8, 045 de bromocyanate liquide. Celui-ci, sous l'influence d’une lé- gère chaleur , s’est transformé en bromocyanate solide, dont le poids a été trouvé égalàa 0, 710. On déduit de là pour la composition d'un sel liquide : D’après l'expérience. D’après la théorie, Bromure. 0 5 0 0 . ° U 51 ,0 TT 50,4. Ammoniaque. , , ° e e 49 ,0 PT 49,6. 100,0 100,0. DE CYANOGÈNE. 349 Et pour la composition du sel concret : Trouvé. Calculé. di à 1 LD — 1543. Ammoniaque . . . : « 24,8 — DAT. 100,0 100,0. Chauffés au rouge naissant, les bromocyänates ammo- niacaux laissent un résidu jaune, qui m'a offert les propriétés du composé de carbone et d’azote que M. Liebig à fait connaître , dans ces derniers temps, sous le nom de Mellon. * Je décrirai, du reste, ces deux nouveaux composés d’ammoniaque , en mème temps que plusieurs autres combi- naisons analogues , dans un Mémoire particulier que je pense devoir terminer prochainement. La préparation du bromure de cyanogène réussit très bien en suivant exactement le procédé tracé par Sérullas ; mais en y faisant une petite modification, j'ai obtenu des produits tout différents. Ayant placé au fond d’une petite cornue tubulée une certaine quantité de brôme , puis un poids double de cyanure de mercure sur une couche de verre en fragments , j'ai chauffé légèrement le tout. Dans les premiers moments , il s'est encore formé des aiguilles cristallines du bromure ordinaire ; mais en présence de la vapeur de brôme affluant en grande quantité , elles se sont hientôt détruites , et dans : Le passage du bromure de cyanogène en Mellon n’est que le résultat du rempla- cement du brème par une quantité équivalente d’azote, en prenant pour équivalent de l'azote le nombre que j’ai indiqué dans un Mémoire antériëur , c’est-à-dire 59,04. M. Laurent, qui a adopté cette manière de voir et qui a apporté de nouveaux faits à son appui, affirme, je ne sais pourquoi ( Annales de Chimie et de Physique, oc- tobre 1837 , p.182), que la composition de la substance nommée par lui Aydrobenza- mide est le fait qui m'a servi de point de départ pour fixer cette nouvelle expression du véritable équivalent de l’azote. Je dois dire à M. Laurent que ce qui m’en a suggéré la première idée c’est l’application que j’ai cherché à faire aux dérivés de cyanogène des idées de M. Dumas sur le rôle desoxigénant de l’ammoniaque. 350 OBSERVATIONS SUR LE BROMURE DE CYANOGÈNE. le récipient refroidi , j'ai recueilli un liquide incolore , d'une odeur particulière , et tellement volatil que la chaleur de la main le fait entrer en ébullition. Il s’est , en outre , produit un liquide très visqueux , d’un brun jaunâtre , et une matière blanche peu volatile , d'une odeur analogue à celle du chlo- rure de cyanogène solide , et qui pourrait bien être le composé bromuré correspondant à ce chlorure. SUR LA COMPOSITION DE L'ACIDE IODHYDRIQUE HYDRATÉ , Par MM. À. Binean ft Estienne. LS L'un de nous a déjà fait connaitre la composition de Fa combinaison d’eau et d’acide chlorhydrique , qui n’est point modifiée en se distillant (Recherches sur les densités de va- peurs ). Les proportions d’eau et d’acide qui existent dans ce composé s’éloignent complètement des rapports observés jus- qu'ici dans les combinaisons des acides avec l’eau. Il était curieux de voir si la même singularité se reproduirait avec d’autres acides : c’est ce qui nous a déterminés à entreprendre les recherches qui font l’objet de cette note. Ayant distillé , d’une part , une dissolution très fumante: d'acide iodhydrique , et de l’autre une dissolution fort étendue du même acide , nous avons recueilli les derniers produits de l’une et de l’autre opération , et nous les avons analysés en les traitant par l’azotate d'argent. Ils étaient légèrement rouges. I. 0,8 767 d'acide hydraté ont donné 0 , s 776 d’iodure d'argent devant provenir de 0, 421 d’acide réel. II. 2,5 694 d'acide hydraté ont produit 2 , # 682 d'io- dure d'argent correspondant à 1,457 d’acide réeb. On déduit de Rà pour la composition en centièmes : Ë. IT. Acide iodhydrique anhydre. . . . 54,9 . 54,0 ER TE AS FORT 46,0 Acide Rs 1 RARE, :.. TO0,0 100,0 932 ACIDE I1ODHYDRIQUE HYDRATÉ. La formule IH”, 12H°0 conduirait aux nombres suivants: 4 équivalent d'acide iodhydrique . 1592,0 . . 54,12 12 équivalents d’eau. . . . . : . 1349,8 . |. 45,88 2941.,8 100,00 Les données expérimentales s'accordent donc à très peu près avec les résultats théoriques déduits de la formuie. Pour assurer notre conviction ; nous avons voulu faire encore une nouvelle analyse. Nous avons concentré dans un appareil rempli d'hydrogène sulfuré une dissolution d’acide iodhydrique qui commença à bouillir vers 110°. Son point d’ébullition s’éleva graduelle- ment jusqu'à 127° + , où il resta stationnaire. Le liquide se trouva ensuite peser spécifiquement 1, 70 à 15°. De même que les acides analysés précédemment , et malgré les précau- tions que nous avions prises , 1l avait une teinte d’un jaune rougeûtre. Sa couleur toutefois était moins intense que celle de la solution aqueuse d’iode , qui , d’après M. Berzehus, ne contient qu'à peine —— de ce corps simple. 1 5, 10 du pro- duit obtenu ont formé 1 , # 11 d'iodure d’argent , quantité qui correspond à 0, 605 d’acide iodhydrique réel. Ce qui donne 54, 8 d'acide anhydre pour 100 d’acide hydraté , .et confirme les résultats de nos premières analyses. Ainsi , tandis que la combinaison d'acide chlorydrique et d’eau qu’on obtient en chassant par l’ébullition l'excès d'acide ou l'excès d’eau , contient 16 équivalents d’eau pour chaque équivalent d'acide, on trouve dans l'acide iodhydrique hydraté obtenu semblablement, 12 équivalents d’eau en combinaison avec 1 équivalent d'acide anhydre. Ces deux acides hydratés n'ont donc point une composition similaire , et n’ont du reste ni l’un ni l’autre aucun analogue parmi les acides hydratés dont la composition est connue jusqu'à présent, DESCRIPTION DE QUELQUES VÉGÉTAUX FOSSILES BASSIN HOUILLER DE TERNAY ET COMMUNAY, PAR M. SERINGE ; LEE À LA SOCIÉTÉ ROYALE D'AGRICULTERE DE LYON, LE 21 juiLLErT 1858 Ë La grande extension que prennent les travaux des houillères dans les départements qui avoisinent celui du Rhône , les nombreux végétaux fossiles qu'onenretire, m'ont engagé à faire connaître successivement les espèces qui me paraîtront nou- velles ; mais comme je n’ai à ma disposition que l'Histoire des Végétaux fossiles de M. Anozrne BroNGniaRT , il se pour- rait que quelques-unes de ces plantes fussent figurées ailleurs ; alors je les aurai au moins signalées dans des localités nou- elles. Parmi les fossiles de la famille des fougères , provenant des terrains houillers de Ternay et Communay ; et que M. PinEr a envoyés à notre collègue J. Fourwer, 1ls’en trouve ur que , dans quelques recherches rapides, j'avais cru devoir rapprocher du Pecopteris athyroïdes , et que J'avais désigné par le nom de P, densiloba. * ? Ann. Scienc. phys, et nat. d'agric. et industr. de Lyon, 1, p. 307 ( 1858, juillet). 354 VÉGÉTAUX FOSSILES. Je n'avais alors cherché , en feuilletant les planches du bel ouvrage de M. An. BroncnrarT , qu'à rapporter cette es- pèce d’après la forme des lobes ; mais lorsqu'il a fallu en tracer les caractères , je me suis facilement apercu qu'elle ne pouvait appartenir à ce genre , puisque les lobes des Pecop- teris présentent une fibre moyenne ; tandis que notre plante en est privée , et que ces mêmes lobes sessiles et unis par toute leur base à la fibre de la pennule, donnent naissance dès le bas à un grand nombre de fibrilles fluxueuses presque pa- rallèles, qui se ramifient quelquefois et forment une espèce de réseau oblong , imparfait ; fin et délicat. D'après ces ca- ractères remarquables , j'ai donc dû rapporter cette espèce au genre Odontopteris ; mais, pour rappeler quelque chose de ma première recherche, je lui conserve le nom spécifique de densiloba , qu’elle mérite d’autant plus , que les espèces que présente le genre , auquel il faut le rapporter, ont des lobes distants. Voici les caractères du genre d’après l’auteur de l'histoire des végétaux fossiles : ODONTOPTERIS (4d. Brongn., hist. vég. foss., 1, p. 250.) Feuille bipennée; Pennules membraneuses, minces, à base entière, adnée ; fibre moyenne nulle ou à peine apparente ; fibrilles égales , simples, ou fourchues, fines , naïssant le plus souvent de l'axe. La finesse de la ramification des fibrilles , qui sont en relief sur les lobes, le grand nombre de ces fibrilles , l’absence de fibre centrale à chaque lobe , dont la base est complètement unie à la fibre de second ordre, caractérisent parfaitement ce genre. L'historien des végétaux fossiles n'en décrit que cinq espèces : O0. Brardii , O. minor , O. crenulata , O. obtusa et O0. Schlotheimü ; j'en présente une sixième. ODoONTOPTERIS DENSILOBA. — TAB. XIII À A*. Feuilles de demi-pied de long , oblongues et deux fois ailées ; pen- nules rapprochées , presqu'égales , longues d'environ un pouce ; VÉGÉTAUX FOSSILES. 355 lobes oblongs obtus , entiers , imbriqués , relevés de fibrilles minces, nombreuses , presque parallèles , légèrement flexueuses , rarement fourchues. Pecopteris densiloba ( Sering. in ann. science. phys. et nat. agri. et ind. de Lyon, I, p. 307). Terrains houillers de Ternay et Communay (Isère) M. Piner. Cette espèce se distingue encore par un caractère assez saillant et rare dans les fougères : c’est l'espèce d’imbrica- tion des lobes, dont un bord recouvre et l’autre est recouvert ; de sorte que ces lobes sont placés un peu obliquement sur leur fibre commune. Abstraction faite de la différence qui existe entre les deux genres Peco pteris et Odontopteris ; cette es- pèce se rapproche beaucoup par son port du Pecopteris athy- rioides (Ad. Brongn. , hist. vég. foss., I, p. 125, fig. 3); mais les lobes dans cette figure sont plus courts que dans l'Odontopteris densiloba. | À M. Fourner me remit aussi deux autres espèces de fossiles appartenant à des troncs de fougères ; elles se rapportent au genre Sigillaria d'Ad. Brongniart , genre que ce savant à divisé en deux sous-genres, et qui par la suite pourraient bien constituer deux genres. Mais au point où en sont nos connais- sances sur des végétaux, que probablement nous ne trouverons plus vivants , il vaut mieux suivre la division proposée. Voici les caractères et la synonymie-que M. BRONGNIART donne de ce genre , et la description des deux espèces que je crois nouvelles : SIGILLARIA : (Ad. Brong. , hist. vég. foss., I, p.39, 2 * (1828). Favularia , Rhytidolepis , et Syringodendron Sternb , Sigill aria, et Caulopteris Lindl. et Hutton. Tige simple (rarement fourehue ) non articulée , portant les ciea- trices des feuilles disposées par lignes régulières ; le plus souve n sillonnée en long; Cicatrices circulaires , ou le plus souvent o blon- 1 Se traduirait en français par le mot SiciLtaire. 356 VÉGÉTAUX FOSSILES. gues ou ovales , ordinairement plus hautes que larges , ni anguleuses, ni en carène inférieurement, marquées le plus souvent de deux li- gnes arquées ou presque droites et toujours assez parallèles, placées. vers le milieu ou vers le haut de chacune d'elles. Sect. 1. Cauzoprenis : (Ad. Brong. , I. ©. 1, p.417). Tige non sillonnce ; Cicatrices circulaires , oblongues ou ovales , non anguleuses , marquées vaguement de lignes nombreuses et im- parfaites. S. rRREGULARIS. ? (Sering. , in ann. scienc. phys. et natur. etc. de Lyon, 1, p. 308. Juillet 1838). raz. xrv. Tige fortement et très irrégulièrement ondulée , ni ponctuée , ni striée, présentant par places des lames minces irrégulièrement déchirées ; Cicatrices saïllantes , souvent bordées d’un bourrelet circulaire, un peu concaves au centre et souvent en mème lemps relevées d'un mamelon , disposées en lignes obliques , rarement marquées d’une ou deux lignes centrales vagues. Terrains houillers de Ternay et Communay. M. Piner. La surface de cette tige est extrêmement inégale , surtout dans les intervalles des feuilles. Leurs cicatrices occupent en général les parties les plus saillantes ; on n'y remarque ni ponctuation, ni stries, seulement cà et là des plaques irrégu- lières qui semblent être dues à des fragments d’épiderme en- durci. Ces cicatrices sont disposées en lignes obliquement ascendantes en forme de V, sans pouvoir trouver de disposi- tion en lignes perpendiculaires ; leur bord est très irrégulier , relevé d’un bourrelet presque circulaire. Ces cicatrices ten- dent à s’excaver , mais leur milieu se relève en mamelon mal formé. Rarement on remarque vers le centre une ligne- longitudinale creuse. Sect. 2. Srerzzarra. (Ad. Brongn. l: e., p. 422). Tige le plus souvent marquée de lignes parallèles ou réticulees , rarement lisse ; Cicatrices en forme de palet , oblongues , ou presque 1 En français Cauloptère. 2 Sigillaire irrégulière. VÉGÉTAUX FOSSILES. 357 circulaires , rarement lancéolées transversalement ,; à côtés le plus souvent anguleux , centre présentant souvent trois lignes plus ou moins distinctes (rarement 2 ou une seule.) S. ineozaris (Sering., in ann. science. phys. et natur. etc. de Lyon, 1, p.308. Juillet 1838 ). tag. xux B B*. Tige creusée de sillons obliquement ascendants et entièrement couverte de lignes flexueuses fines ; Cicatrices vaguement quadran- gulaires , présentant un angle supérieur, un inférieur et deux laté- téraux un peu plus distants, marquées vers leur eentre de deux à trois lignes droites et verticales. | Cette jolie Sigillaire me paraît très distincte de toutes celles que j'ai vues. Elle ne rentre dans aucune des trois divisions du sous-genre que M. Ad. Brongniart a établi sous le nom de Sigillaria. Elle aurait cependant quelques rapports ; quoique éloignés , avec la S. Serlü; * surtout sous le point de vue de la disposition obliquement et doublement ascendante des sil- lons et la forme quadrangulaire des cicatrices. La surface de la tige frappe , d’abord, par ses lignes creuses obliquement ascendantes et plus profondes à droite qu’à gauche. Ses cicatri- ces obscurément quadrangulaires offrent aussi une disposition assez rare ; elles ont un angle supérieur , un opposé en bas ; et enfin deux angles latéraux un peu plus distants l'un de l’autre que le supérieur et l'inférieur. Les deux, ou plus ra- rement trois lignes longitudinales que ces cicatrices présentent vers leur centre , sont presque parallèles et peu courbées ; mais, en outre , tout ce dessin est encore relevé de jolies li- gnes fines, nombreuses , flexueuses et perpendiculaires ; al- ternativement creuses et saillantes qui offrent un aspect agréable. L] . . ë a : = » J'ai dit que cette Sigillaire ne pouvait entrer dans aucune 3 Ad. Brogn. prodr, , p. 66, et hist, vég. foss. ,1, p. 454, pl. 458, fig. 9. 358 VÉGÉTAUX FOSSILES. des trois divisions du sous-genre Sigillaire ; établi par M. At. BroxcniarT, et dont voici les caractères : * Caulis nec sulcis parallelis costatus , nec sulcis reticulatis cla- thratus , superficie æqualis (Caulopteroïdes ). *_ Caulis sulcis reticulalis transversè anastomosantibus clathratus (Clathraria ). #** Caulis costatus, costis subæqualibus , sulcis longitudinalibus distinctis (Sigillariæ veræ ). 11 faudra done établir une quatrième division. #**t* Caulis nec sulcis parallelis costatus , nec sulcis reticulalis clathratus , sed flexzuoso-lineolatis (Lineolaria). EXPLICATION DES PLANCHES. Planche XTIT. — A Ononrorrertis pEexsiLo8A de grandeur naturelle. A* Pennule de la même , grossie pour montrer les petites fibres en relief. B Srerzzarra zINzoLARIS de grandeur naturelle. B* La même , dont on a grossi quatre de ses lo- sanges. Planche XIV, — Sreuranra 1nrecuzans de grandeur naturelle. RÉPONSE À QUELQUES OBSERVATIONS FAITES SUR LE CHOIX D'UN ASSOLEMENT , Dur M. Césaire Miviére. € Le Caotx d'un AssoLEMENT que la Société royale d’'Agricul- ture de Lyon a jugé digne d’être inséré dans ses Annales , est composé depuis deux ans. Quelques observations, qui m'ont été faites à son sujet, m'obligent à dire quelles cir- constances l'ont provoqué. Je recois assez souvent la visite de quelques amis de l’a- griculture, possesseurs de belles propriétés qu’ils désirent amé- liorer ; mais ne sachant trop comment s'y prendre pour faire le premier pas. Assez ordinairement ils ont lu quelques bons ouvrages d'agriculture , les assolements les plus productifs de la Flandre et de l'Alsace ne leur sont pas étrangers ; mais c’est justement ce qui cause leur embarras. Lequel adopter ? Assez souvent c’est la première question sur laquelle je suis appelé à donner mon avis. Que l’on me permette de rapporter ici, aussi fidèlement que ma mémoire me le permet, la conversation qui s’établit à ce sujet entre mon interlocuteur et moi. Je n'ai pas besoin de dire que nous sommes bientôt d'accord sur ce point capital : qu'il n’y a jamais production sans consommation plus ou 360 OBSERVATIONS SUR LE CHOIX moins forte de l’engrais contenu dans le sol , et que le cä- ractère principal d'un bon assolement est de donner de forts produits sans cependant laisser la terre plus épuisée d'engrais; à l’expiration du cours, qu'elle ne l'était quand il à com- mencé. Lorsque nous entreprenons la culture d’un champ ; il est rare que celui-ci ne contienne pas une réserve d'engrais ancien, appelé arrière-graisse par les Flamands , et fécon- dité naturelle par la science, à l’aide de laquelle on peut à la rigueur obtenir des productions sans nouvelle fumure ; mais l'emploi répété de ce moyen extrême amène bientôt la stérilité complète. Le but de toute culture sage doit être de ménager cette réserve précieuse. Le nom d’améliorante n’ap- partient qu’à celle qui l’augmente. Pour y parvenir il n’est qu'un moyen : proportionner là fumure à l'exigence des plantes que nous nous proposons de cultiver. Si, faute de nous être conformés à cette règle, la terre à la fin d’un cours de récoltes se trouve non seulement épuisée de l’engrais que nous y avons mis, mais encore de celui qui y était antérieurement , il est bien clair que la fu- mure du cours suivant, qui nous ramène les mêmes récoltes ; devra être beaucoup plus forte, si nous ne voulons pas voir nos produits faiblir. Le fumier dont nous pouvons disposer étant supposé 50 , l'arrière-engrais contenu dans le sol 100, l'exigence des plantes dont nous proposons la culture 100 ;: leur production à la fin du cours aura réduit l’arrière-engrais: à 50; il sera réduit à 0 à l'expiration du cours suivant, si pour les mêmes plantes ou d’autres de même exigence nous n'avons toujours mis que la même fumure. Si nous persis-. tons, les récoltes faibliront de moitié , puis seront réduites à rien; et c'est précisément quand une fumure double: de- viendra nécessaire pour rendre au sol la faculté de produire; que nous manquerons tout-à-fait de fourrage et de paille sans lesquels il n’y a point d'engrais. DES ASSOLEMENTS. 361 Cette vérité, une fois mise à l'abri de toute contestation, nous passons au fait. Il s’agit d’un domaine de 100 hectares, absolument dépourvu de prairies naturelles et de moyens d'acheter des engrais ; le sol cultivable , mélangé de parties calcaires, y est assez profond , de nature un peu argileuse, plutôt froid que chaud , et souffrant de l'humidité dans les années pluvieuses faute d'un complet écoulement des eaux. Les semailles hâtives de froment y sont une nécessité ; c’est sans doute la raison qui, avec la privation de prairies natu- relles et la permanence dans ce sol humide de plantes à ra- cines tracantes, a fait adopter la jachère tous les deux ans; à l'exception d’une chenevière et d’un petit coin de trèfle et de pommes de terre ; l'unique production qui alterne avec la jachère , est le blé ; ainsi dans six ans on a trois céréales dont une seulement est fumée *. Si ces routiniers de fermiers n'étaient pas si entêtés , ils auraient bien amélioré un sys- tème de culture aussi vicieux ; les conseils ne leur ont pas manqué , mais il est impossible de rien obtenir d'eux , il faut décidément se charger de ce soin ; maïs quel assolement sub- stituer à celui-là ? Celui de quatre ans : colza, blé, trèfle, blé, semblerait assez convenable , parce que le colza, se ré- coltant au mois de juin, laisse la terre libre d'assez bonne heure pour permettre une jachère d’été avant les semailles de blé, qui pourront être hâtives et par conséquent donner d'aussi beaux produits qu'après la jachère complète; n'est-ce pas aussi votre avis ? Qu'en pensez-vous ? - — Qu'il n'y a pas de doute qu’un colza bien fumé et bien sarclé ne soit après la jachère la meilleure préparation pour le blé dans la nature de terre dont il s’agit ; mais il faut, je le répète, un colza bien fumé. Savez-vous de quelle quantité da : 2876 rh) 1 A raison de 200 .q-.m. de fumier par hectare , soit 20 voitures de, 4,000.k: obtenus du pâturage sur les jachères et de la consommation par le bétail d’à peu près 4,700 q. de paille fournis par les 5 céréales, 362 OBSERVATIONS SUR LE CHOIX d'engrais vous avez besoin pour obtenir un beau colza , et après lui deux céréales abondantes en paille et en grain, séparées par un trèfle épais et vigoureux ? Vous ne pouvez pas mettre par hectare moins de 400 quint. mètr. (de fumier pesé à l’état frais tel qu'il est au sortir de l'écurie ), si vous voulez assurer le succès de quatre récoltes sur une seule fumure, et ne pas laisser la terre moins riche après ces ré- coltes qu'elle ne l'était avant ; car si céla arrivait, vous seriez obligé pour le second cours de récoltes à une fumure plus forte, sous peine de voir vos récoltes faiblir et votre sol s’é- puiser ; 400 quint. métr. par hect., c'est 10,000 quint. qu'il vous faut pour fumer le quart de ce domaine, où les pren- drez vous ? Le fermier auquel vous venez de donner son congé ne vous en a laissé qu'à peu près 3,000 qu'il destinait à la fumure de sa jachère. — Mais je pense que l’assolement une fois en train, la paille et le trèfle consommés entièrement à l’étable donneront aisément tout ce fumier. — Nous allons compter ensemble ; mais auparavant dites- moi comment vous vous y prendrez pour mettre l’assolement en train? — Mais en ne semant d’abord en colza que 2 ou 3 hecta- res au lieu de 25, cette petite étendue de terre sera bien fumée , à raison de #00 quint. par hect. et je ferai jachère sur tout le reste. Pour peu que cette jachère soit fumée, je suis certain d’un blé bien passable. J’ai souvent eu occasion de le remarquer chez mon fermier , quand parfois les besoins de sa chenevière le forcaient à diminuer un peu ses fumures de jachère. — La jachère est donc une bonne chose quand on manque de fumier. Dans ce cas elle doit l'être assez souvent ; je suis bien aise que vous le reconnaissiez. Peut-être que si votre assolement était en train, comme vous le dites, et que vous LES ASSOLEMENTS: 363 eussiez 25 hectares à sarcler deux fois, vous trouveriez aussi, qu'elle est une bonne chose pour économiser la main-d'œuvre. Mais continuons et, supposant votre assolement en pleine marche, éxaminons si réellement la fumure de 10,000 quint. dont vous aurez besoin , chaque année, vous sera donnée par les trefles et la paille qu'il produira ; il le faut absolu- ment, puisque vous n'avez pas de prés et que vous ne sauriez où acheter de l’engrais. Avec une fumure de 10,000 quint. vous ne pouvez pas espérer que votre trèfle et vos pailles vous. donneront annuellement plus de 3,700 quint. dont vous devez distraire 258, qui seront consommés les jours de travail ; c’est dire que le fumier qui en proviendra sera perdu à moitié. Supposant que ces 258 quin. vous donnent une quantité égale, soit 258 quint. de fumier, et que les 3,442, qui seront con- sommés par des bêtes au repos , doubleront ; vous n’obtien- drez que 7,142 quint. de fumier; il vousen faut 10,000, c’est donc un déficit de 2,858 quint. — Voy. Assolement , N° 2, Tabl. A. L’Assolement tel que vous le proposez , ne pouvant pas produire le fumier qui lui est nécessaire , ne peut donc pas marcher, puisqu'une fumure insuffisante ne vous donnerait que des récoltes faibles, bientôt dominées par les mauvaises, herbes que le sol produit naturellement; avec moins de paille et de trèfle , moins de moyens de fumier , par conséquent plus de dépenses que de produits si vous persistez ; et épui- sement de votre sol à tel point , qu'il ne vous serait plus pos- sible de le rendre productif qu’au moyen de fumures extraor- dinaires que vous ne sauriez où prendre. J'ajouterai qu'en: supposant même que cet assolement püt se maintenir quel- ques années, au moyen d'engrais achetés, il succomberait bientôt parce que le colza etle trèfle, revenant trop souvent à la même place, finiraient par donner des produits insignifiants, et vous venez de voir où l'on arrive avecdes produits faibles. 1 27 36% OBSERVATIONS SUR LE CHOIX — Pour échapper à ce triste résultat, je substituerai au colza de la cinquième année des pommes de terre, des vesces au trèfle de septième année ; le colza et le trèfle ne re- viendront ainsi que tous les huit ans , et la consommation de mes pommes de terre par le bétail comblera certainement le déficit dont vous m'avez fait peur un instant. — Voy. 4sso- lement, N° 3, Tabl. A. — Votre combinaison , qui substitue un assolement de huit ans à un assolement de quatre ans, est heureuse sous le rapport du trop fréquent retour des mêmes plantes ; mais je crains que le fumier nécessaire ne soit pas encore produit , et sans cela point de salut. Chacune de vos soles , qui était de 25 hect. précédemment, n'est plus que de 12 1/2; ce n’est donc que la moitié de vos premières soles, soit le 8° de votre domaine que vous avez consacré à la culture des racines pour le bétail ; je pense que le quart n’eût pas été trop. Avec une fumure de 10,000 quint. vous pouvez compter sur 3,575 quint. soit fourrage , soit paille , et sur 2,500 quint. de pommes de terre, indépendamment de la fane que nous avons supposée réduite à l’état sec et compté comme paille, Ces pommes de terre vous donneront la moitié de leur poids En Tuinier} SI ROME 12848 s 13230 ajoutez à cela un poids égal de 347 ét. de fourrage que vous devez distraire pour Ja consom- mation des jours de travail. , . . . . . .347 et le double en poids du fourrage qui vous reste PORN. DÔLES AU Fépos. EE MOT 6,756 8,053 vous verrez qu 11 vous manquera encore quint. ns soi ne 10 dal ASE 7 DE OERSRE 0 10,000 ce qui rend la marche de cet assolement impossible sans secours de prairies ou d'engrais achetés, DES ASSOLEMENTS: 365 — Je vois bien que je ne suis pas encore assez riche en fumier pour me permettre la culture des plantes qui en de- mandent beaucoup et n’en donnent que fort peu. Sacrifions donc le colza et substituons-lui la betterave. — Voy. Assolement , N° 4. Ce sera bien le quart du do- maine consacré aux racines pour le bétail, comme vous le demandez. Je pense bien qu’il ne sera plus question de di- sette d'engrais ; maintenant que le bétail consommera pres- que tout ce que produit l’assolement; car enfin paille, four- rage ,; pommes de terre, betteraves, tout y passera. Je ne vois que le grain à vendre; il me semble que vous devez être content , et que je puis bien espérer après un ou deux cours de récoltes un excédant de fumier qui me per- mettra enfin de cultiver des plantes qui fassent de l'argent. — Je crois que vous prenez un bon parti et que votre asso- lement ainsi modifié suffira à peu près à tous ses besoins ; mais je ne puis encore vous promettre qu'il vous donnera l’excédant d'engrais que vous espérez. En effet , 3,300 quint. de fourrage ou paille , dont il faut distraire 382 pour les jours de travail , et 7,500 quint. de pommes de terre et de betteraves que vous obtiendrez avec 10,000 quint. de fumier, ne vous en reproduiront que 9,968 , savoir : Par fourr® consommé les jours de travail . 382 Par, lentrapnies 0 VAR 2 22 es. do Par le fourrage consommé par les bêtes au PERTE VOD T DL APE LS pi Ut à . … 5,836 9,968 ICT et QAR TE RE "OR 32 10,000 Ce déficit est si minime que nous supposerons qu’il n'existe pas. Vous voyez que cet assolement dont vous espériez tant, ne vous donne que ce qu'il faut et rien de plus, et que si vous 366 OBSERVATIONS SUR LE CHOIX enlevez au bétail la moindre partie des racines pour les porter au marché, l'équilibre sera rompu. — Mais enfin comment donc font les Flamands qui sou- vent obtiennent plus d’une récolte par an, et parmi ces ré- coltes plusieurs entièrement destinées à la vente : colza, lin , tabac, etc ? — Ayez comme les Flamands abondance de main-d'œuvre pour sarcler vos colza, lins et raves : ayez tout autour de vous des grandes villes qui vous fournissent des engrais en abon- dance avec des canaux et des chemins ferrés pour les voiturer, achetez-en chaque année pour la somme de 6,400 fr.", et vous pourrez suivre les assolements flamands , et entretenir perpétuellement riche et propre une terre à laquelle vous ne restituerez cependant qu’une faible partie de ce qu’elle aura produit. — Mais faudra-t-1l donc que je n’aie jamais que du blé à vendre, parceque je nesuis pas dans des conditions flamandes? Me voilà dans la mème position que mon fermier que je blâmais tant, et je ne sais pas si avec ses jachères il n’obte- nait pas un grain plus beau que ne le sera le mien après des racines qui me forceront toujours à des semailles tardives. — Votre fermier , avec de faibles moyens en capitaux et main-d'œuvre opérait bien, et vous avez pu vous en convain- cre en examinant son cours de récoltes quise suflit à lui-même sans le secours de prairies naturelles. — Voy. 4ssolement , N° 1. Mais vous qui voulez et pouvez mieux faire que lui, rejetez donc d’abord ce qui était le caractère principal de son assolement, le retour du blé tous les 2 ans. Je concois que ce sacrifice vous soit pénible tant que vous persisterez à croire qu'après les récoltes de commerce, chanvre, colza, etc., 1 Un fermier flamand, qui cultive une terre de 25 hectares, achète annuellement our fr. 1,600 d’engrais. == Voyez Cordier, pag. 469. Agriculture de la Flandre. P 3 y » pag g DES. ASSOLEMENTS: 367 il n'y a que le blé qu fasse de l’argent. N'en obtenez-vous donc point de vos trèfles et de vos racines ? — C’est mon bétail seul qui en profite”. — Mais ce bétail ne vous donne-t-il donc pas du fumier, du lait, de la laine, de la viande, du travail, toutes choses qui souvent ont une va- 1 Jai souvent pensé, depuis, que mon interlocuteur pouvait bien avoir raison en prétendant que son bétail ne lui payerait que faiblement la nourriture qui lui serait donnée ;.sans doute qu’il pensait aux bêtes de son fermier, toujours maigrement nourries à la paille , et ne donnant qu'un très faible bénéfice à la revente; sil se pro- posait d'agir comme lui, c’est-à-dire d'employer ses racines et ses trèfles, non pas à mieux nourrir les animaux de sa ferme, mais à en augmenter considérablement le nombre ; son appréhension de rester pauvre avec son bétail était fondée. En effet , l'expérience a appris qu'un bœuf, qui à atteint sa croissance et qui ne reçoit par jour que sa ration d’entretien, celle qui lui est nécessaire pour le faire vivre , c’est-à-dire À k. 1/2 par 100 k. de son poids vivant, laissé à l’étable sans rien faire, n’augmente ni ne diminue en poids ; tandis que s’il reçoit le double, c’est-à-dire 3 k. , il pourra chaque jour suffire à un travail de 6 heures, sans diminuer , ou bien augmenter chaque jour aussi d’un peu plus de 4 k. 1/8, si on le laisse au repos. Qu’arrivera-t-il dans les deux cas que nous supposons un instant exister simultanément , où il a été consommé par chaque tête pesant 500 k. pour une valeur de fr. 50 en fourrage (5 quint. m.), mais en 60 jours par le premier et en 39 jours par le second ? Que le fourrage consommé à raison de 7 k. 1/2 par jour , n’ayant rien ajouté au poids de l'animal, n’aura Lout au plus créé, au bout de 60 jours, qu'une voiture de 40 quint. de fumier pauvre et sec ; tandis que la même nourriture , mais donnée en quantité double (15 k.) , aura produit au bout de 50 jours , avec moitié moins de risques , de frais de logement, d’intérèt de capital, el de frais de pansement, d’abord la même quantité de bon fumier, puisque cetle quanlité ne dépend pas du nombre des animaux consommateurs, mais du poids du fourrage consommé ; puis 34 k. de viande, ou 180 heures de travail qui, à 80 c. le k. ou 45 c. l'heure, font la somme de fr. 27 pour payer les 5 quint. de fourrage consommé (je suppose que le fumier couvre tous les autres frais ). Il est donc vrai de dire qu'un poids de fourrage distribué avec parci- monie n’est pas payé du toul ; tandis que, donné en quantité suffisante, il peut l’être fr. 5, 40 le quintal. - Je ne doute pas que notre fermier n’obtienne un prix satisfaisant de son fourrage dans Ja belle saison, au moyen du travail de ses bêtes de trait , toujours soutenues à cette époque par une nourriture suffisante. Mais, quand les premières gelées viennent le forcer de mettre la charrue sous le hangar, et que, pendant tout l’hiver , il garde oisifs à l'écurie et nourrit parcimonieusement ses bœufs de travail, qui doivent lui servir pour ses cultures de l’année suivante, la portion de fourrage, qui leur est consacrée pendant ce temps de repos , n’est pas payée. Quand il lui arrive , faute d’une nourriture qui excède suffisamment la ration d’eu- trelien , de prolonger pendant 6 mois l’engraissement qui aurait pu être accompli dans 2, le fourrage consommé pour cet engraissement est mal payé. . 368 OBSERVATIONS SUR LE CHOIX leur très haute ? Si avec une consommation de 100 quint. m. de ces fourrages , vous obtenez de ces valeurs pour une somme de fr. 400 , votre fourrage ne vous sera-t-il pas réelle- ment payé fr. 4 le quintal par votre bétail ? Quand vous aurez acquis la conviction qu’en choisissant l'espèce de vos bêtes, en leur faisant consommer votre fourrage avec discernement , vous pouvez arriver à obtenir fr. 6 de 100 k. Fourrage sec. 200 » Pommes de terre. 400 » Betteraves. Peut-être ne sera-t-il pas bien difficile de vous persuader que : 125 quint. Luzerne. 200 » Pommes de terre. 500 » Betteraves. obtenus d’un hectare, font au moins autant d'argent que 20 hectolitres de grains et 50 quint. m. de paille , obtenus de la même étendue de terrain. Si vous en êtes convaincu, ne vous estimerez-vous pas plus heureux que le flamand , chargé de frais de loyers énormes , lorsqu'il vous sera démontré qu'avec beaucoup moins de main-d'œuvre et une fumure première , moindre de moitié, vous pouvez, dans 21 ans, faire produire à votre sol 43 récoltes qui vous donneront non seulement de l'argent, mais encore cet excédant d'engrais si difficile à obtenir, qui vous per- mettra à chaque retour d’assolement , non seulement de de- mander quelques produits de plus à votre domaine de 100 hect., mais encore d'étendre vos cultures sur 66 hectares de plus? Et ce résultat vous l’obtiendrez par le fait seul de l’in- tercalation entre vos céréales d’une fourragère enrichissante, surtout d'une luzerne, — Voy. Assolement , N° 5 et 6, Tabl, B, DES ASSOLEMENTS. 369 EXPLICATION DES TABLEAUX A ET 8. Pour l'intelligence de ces tableaux ;, qui présentent réunis les différents assolements que nous venons d'examiner, de manière à ce que l’œil puisse facilement en saisir l'ensemble, nous devons expliquer que le fait que nous voulons principale- ment mettre en évidence est celui-ci : le fourrage et la paille produits par l'assolement cherché, suffisent-ils pour re produire le fumier qui lui est nécessaire? Une colonne — (a) — a donc dù présenter le chiffre du poids des pailles et fourrages, et une autre colonne — (b) — l'évaluation de ce fourrage en fumier. Pour arriver à un chiffre aussi exact que possible dans cette évaluation, nous avons admis ce qui est constaté par l'expérience que : 100k., soit paille, soit fourrage secs. Par bêtes ne sortant pas de l’écu— Pomm$ de terre. ; rie , donnent fum” frais , k. 200 onsommés. Es TA ; An. 400 k. { ruerves. | Verts. CPPARDRÉE Et par bêtes de traitdemeurant hors Mais fourrage. de l'écurie 40h. par jour, k. 106- Le fumier est supposé à l’état frais , au moment où on le sort de l'écurie, et où toute l’urines’y trouveencore mêlée. Lorsqu'il aura fermenté un mois en tas, il aura perdu 30 p. °/,; comme il est supposé conduit sur les terres dans le même état où il est en sortant de l'écurie , nous avons alors dù admettre que nos fumures étaient d'un tiers plus fortes que les fumures or- dinaires , presque toujours conduites après fermentation. Si nous avons recherché combien l’assolement exigeait de labours et de transports; et par suite de journées d'absence d’une bête de trait , c’est uniquement pour savoir d'une ma- nière aussi exacte que possible, de quelle portion des fourrages et pailleson devaitattendre 200 p. °/, de fumier, et de quelle- autre seulement 100 p. °/,. Chaque journée d'un fort cheval est supposée exiger 20 k. foin et 3 k. paille ; ainsi l'assole- ment N° 1 qui produit 1,700 quint. m. fourrage sec, et qq 310 OBSERVATIONS SUR LE CHOIX demande pour ses travaux de culture 935 journées d'un che- val et conséquemment une consommation de 215 quint. m. de fourrage , à raison de 23 k. par jour, doit produire 3,185 quint. m. en fumier, savoir : 215 quint. qui proviendront des 215 q. fourrage consommés par les chevaux , et 2,970, soit le double en poids de 1,485 q. fourrage qui sont restés à la disposition des bètes de rente après prélèvement fait pour les chevaux. Pour arriver à la connaissance du nombre de journées d’un cheval , nécessaire pour les travaux de culture , nous suppo- sons que chaque labour , suivi d’un hersage , d’un hectare , demandait 2 journées 1 / 2 de deux chevaux forts, soit pour unychevals qu Ame RÉ Sr jéee n Le transport de 30 quint. m. fumier et de toute récolte, autre que la paille. . . » le transport de 30 quint. m. paille. . . » — — Qt © à cause du grain dont elle est chargée et qui augmente son poids d'à peu près 50 o É SEA l'assolement n° 1 pour exemple de la manière dont nous avons opéré pour nos calculs , nous disons : * 1€ année. Jachère, sur 16 h. 1/2 , 3 lab. par h. , à 5 js par h.,15 j 32: 438 MANUEL d'ailleurs. 2° Et lorsque l'air étant calme et serein , le vent parait tourner à l'Est; alors , quoique le froid produit par le rayonnement vers les régions supérieures ne soit probable- ment pas aussi intense que dans le premier cas , l'air étant moins transparent, cependant l’abaissement de température n'en est pas moins considérable à cause du voisinage des som- imités des Alpes en tout temps couvertes de neige , et qui se trouvent directement à l'Est de nos contrées. Ceci m’amène à expliquer ce que l’on doit entendre en langage vulgaire par la lune rousse. Je dis (ce que l'on doit entendre) , parce que je n'ai jamais pu obtenir d'explication satisfaisante de ceux qui emploient communément cette ex- pression. Comme je viens de l’exposer tout à l’heure , le froid n'est jamais plus à craindre que lorsque la transparence et le calme de l'air sont parfaits ; or, en pareil cas, la lune brille du plus grand éclat. Si l’on considère, en outre, que le cultivateur attribue à cet astre la plus grande part sur les va- riations du temps , on ne sera pas étonné que ces deux circon- stances réunies lui aient fait supposer que la lune exerce une influence directe sur l’abaissement de la température. De plus, il a dù qualifier de lune rousse celle du printemps, parce que c’est principalement à cette époque que les gelées sont le plus à craindre, puisqu'en hiver toute vie végétale est à peu près suspendue , et qu'en été l’eau ne se rencontre jamais à l'état solide. Enfin, dans cette hypothèse , l'expression de lune rousse serait d'autant mieux appropriée que l'effet des gelées est analogue à celui d'une brülure qui donne une teinte rousse aux parties attaquées. Les coteaux qui bordent le Rhône , aux environs de Lyon, présentent une des localités de France les plus favorisées et les moins attaquables par les gelées d'hiver et de printemps. Les vignobles de Côte-Rotie et de Condrieu , situés sur le département du Rhône , n’ont jamais été atteints par les ge- DU VIGNERON. 439 lées de printemps ; ou du moins la tradition n’en a pas con- servé le souvenir. La fameuse gelée des 17 , 18 et 19 mai 1803 , qui anéantit la récolte dans la plus grande partie de la France, ne leur fit aucun mal. Je reviens à mon sujet. Le principal iuconvénient de la taille faite tard , c’est de laisser échapper une grande quantité de sève qui, arrivant sur les bourgeons, peut les noyer et les détruire entièrement, lorsque l'écoulement se prolonge pendant plusieurs jours. Quoique la sève , au moment de la montée , ne soit que de l’eau distillée , suivant quelques physiologistes , je serais porté à croire qu’elle agit ici comme matière corrosive, et qu'il s'opère une décomposition par son exposition à l'air, puis- que , au bout de peu de temps, elle prend une apparence visqueuse. La vigne a de nombreux ennemis. Les uns se nourrissent de ses bourgeons , d’autres en grand nombre , de son fruit. Je renvoie à la fin de ce chapitre ce qui concerne ces derniers. L’escargot dévore , au printemps , les jeunes bourgeons. C’est la nuit , le matin et le soir à la rosée, et le jour lors- qu'il pleut, qu'il cherche sa nourriture. Lorsque le soleil brille , il se met à l'abri de la chaleur qu'il paraît craindre par-dessus tout. On les voit quelquefois réunis en grand nombre sous des herbes fraichement arrachées , qui leur ser- vent à la fois de pâture et d’abri contre la chaleur. Il ne peut pas être regardé comme un ennemi dangereux , parce que sa grosseur et la lenteur de sa marche le rendent facile à aper- cevoir et à saisir. La larve du hanneton , autrement appelée ver blanc , fait quelquefois de grands ravages dans les jeunes plantations. IL ne s'attaque qu'au bois de l’année mis en terre pour des plan- tations nouvelles. Il est surtout à redouter pour les provins , parce que le fumier les attirant , ils se rencontrent souvent en 440 MANUEL grand nombre dans les fosses , et anéantissent les jeunes sou- ches provignées. Les provins attaqués se reconnaissent faci- lement à la teinte rouge des feuilles des cépages colorés , et jaune des cépages blancs. Un célèbre physiologiste attribue le mal occasioné par ce ver à un suc âcre déposé sur le végétal par sa morsure. Sans nier le fait de l’âcreté d'un suc déposé , je crois qu’il n’est pas nécessaire de chercher à expliquer par ce moyen la mort du végétal attaqué , puisque les souches ne périssent que lorsque le jeune bois a été dépouillé de son écorce sur toute sa longueur. L'insecte parfait, autrement le hanneton, est peu à re- douter ; l'acidité des feuilles de la vigne les met, je crois , à l'abri de ses atteintes. Cependant je les ai vues attaquées une fois, en 1833 ; mais alors leur nombre fut si prodigieux que tous les arbres furent dépouillés de leurs feuilles : aussi se rejetèrent-ils sur les vignes à défaut d'autre nourriture. Un insecte , connu des entomologistes sous le nom de charancon gris, fait quelquefois beaucoup de mal sur les côtes du Rhône. Il se nourrit du bourgeon de la vigne un peu avant son développement , lorsqu'il est encore couvert de sa bourre. Si la chaleur est forte , et que l'accroissement du bourgeon soit rapide , le mal est à peine appréciable ; maïs, au contraire , si la végétation languit , ses ravages peuvent être considérables , soit que le défaut de chaleur, maintenant les bourgeons dans le même état, lui donne le temps de passer de l’un à l’autre , soit que la même cause augmente la durée de la vie de l’insecte. Ce charancon n'est pas facile à saisir. Sa petitesse et sa couleur le mettent à l’abri jusqu’à un certain point. De plus on ne le trouve occupé qu’un moment le matin. Lorsqu'on l'approche, il pousse la ruse jusqu’à se laisser tomber à terre, DU VIGNERON. 441 et sa couleur se confondant avec celle du sol , il devient très dificile de l’apercevoir. La larve de la pyrale de la vigne cause quelquefois de grands ravages dans quelques vignobles, principalement dans ceux du nord et du centre de la France. Elle s'attaque au pé- tiole de la feuille et au pédoncule de la grappe. Sa petitesse rend sa destruction très difiicile. Elle a éveillé , ces derniers temps , l'attention des propriétaires éclairés et des sociétés d'agriculture , notamment celle de Lyon. Des prix ont été proposés pour sa destruction. Je fais des vœux pour que cet appel produise son effet , et fasse trouver un moyen écono- mique et facile de la détruire. Pendant que je m'occupais à rédiger ce travail , le gouver- nement envoyait sur les lieux ravagés par la pyrale M. Au- douin ; habile entomologiste , pour observer cet insecte et chercher les moyens les plus économiques de le détruire. Or voici le résultat des recherches de M. Audouin ; je cite tex- tuellement l’article des Annales de l’agriculture francaise qui en donne l'analyse. « M. le professeur Audouin , ayant été chargé par l'au- torité supérieure de rechercher les moyens à mettre en usage pour s'opposer au mal que ce lépidoptère a fait dans ces der- niers temps aux vignobles du Maconnais, ce savant a mis avec beaucoup de succès deux principaux procédés en usage. Le premier consiste à allumer un lampion dans un vase plat posé sur le sol et recouvert d'une cloche enduite d’une cer- taine quantité d'huile. La pyrale , attirée par la lumière , se dirige vers elle, et, au milieu du cercle qu'elle décrit en volant, elle est arrêtée par les parois gluantes de la cloche , où elle est immédiatement asphixiée. Deux cents appareils de ce genre furent établis le 6 août, à la chûte du jour , sur une vigne d’un hectare et demi environ. Ces feux durèrent deux heures. Le chiffre des insectes morts dans Jes deux 449 MANUEL cents vases donna un total de trente mille papillons, parmi lesquels on compta un cinquième de femelles , ayant l’abdo- men plein d'œufs, et qui n’eussent pas tardé de pondre cha- eune cent cinquante œufs terme moyen. Le résultat primitif de cette première chasse fut donc -de neuf cent mille indivi- dus. Le lendemain une nouvelle expérience eut lieu à la même heure ; quatorze mille pyrales furent détruites, dont plus de la moitié de femelles donnant un total de plus d’un million d'œufs détruits. La dépense de ce procédé formant un obstacle à son exécution , M. Audouin a eu recours à un autre moyen qui n’exige que peu de frais : c'est de détruire les œufs de ces papillons qui sont réunis par plaques à la surface supérieure des feuilles de vigne ; chaque plaque en contient soixante terme moyen. Pour cela le 7 août, une vingtaine de vignerons , de femmes et d'enfants se mirent à l’œuvre. L’o- pération fut continuée jusqu’au 11 août. Dans cet intervalle, près de deux cent mille pontes furent ramassées : ce qui amena la destruction d'environ douze millions d'œufs. L’ex- périence continuée du 12 au 18 par une trentaine de per- sonnes a produit un total de plus de quarante millions d'œufs détruits , lesquels eussent éclos dans l’espace de douze à quinze jours. » Quelques autres insectes se rencontrent encore sur la vigne, et paraissent vivre à ses dépens ; mais comme ils font peu de dégâts dans nos contrées , et que je n'ai pas eu occasion de les observer , je m’abstiendrai d'en parler. Un des fléaux les plus redoutables, c’est la grêle, surtout lorsqu'on pense qu'il est sans remède. Elle brise les bour- geons, déchire les feuilles , et par là occasione des plaies ;, arrête Le cours normal de la végétation , détache les grains du raisin ; anéantit quelquefois la récolte entière , et fait res- sentir ses funestes effets jusqu'aux récoltes suivantes. Sur tous ces désastres le cultivateur ne peut que gémir. DU VIGNERON. 443 Lorsque la grèle est mêlée de pluie, le mal est à peu près insignifiant: Comme j'ai constamment habité des pays où la grêle fait peu de ravages, je n’ai pas eu l’occasion d'étudier les effets de ce fléau , et les moyens d’atténuer le mal pour les récoltes futures. Aussi je me contenterai de dire d’être sobre à l’ébourgeonnement , lorsqu'elle a frappé de bonne heure , et de tailler court la saison suivante ; mais surtout au-dessous des plaies, ou sur les sarments qui auraient été épargnés. Il est des vignes qui sont frappées presque toutes les années. Elles sont probablement situées au pied de coteaux ou mon- tagnes qui dominent le pays et au sommet desquels se for- ment les nuées dévastatrices. J’ai peine à concevoir comment leur culture peut se soutenir. - Je passe à un paragraphe important : la coulure de la fleur et ses causes. Elles sont nombreuses ; la plus redoutable est le froid humide , soit qu'il provienne des pluies, des rosées ou des brouillards. C’est une erreur de croire que la pluie soit une cause im- médiate de la coulure. Dans les vignes plantées en terrain argileux très consistant, elle occasione presque toujours cet accident , quelle que soit la température ; mais il n’en est pas à beauconp près ainsi dans les sols légers et chauds qui font la base de la plus grande partie des vignobles. Ici le fruit peut très bien nouer , et la récolte se maintenir abondante par une pluie soutenue, pourvu que sa température soit élevée, etque le soleil paraisse rarement. J’appuie mon opinion sur des faits. En 1823 , la fleur de la vigne s’ouvrit par un temps constamment et remarquablement pluvieux, puisque le soleil fut à peine apercu pendant plus de trente Jours ; cependant la récolte fut l’une des plus abondantes que j'aie vues sur un espace de-vingt ans. En voici les causes : le sol des vignobles où J'ai observé est léger, la pente en est rapide ; ainsi les. 444 MANUEL eaux s’écoulant facilement , les racines ne sont point noyées. De plus la température était assez élevée, puisque , malgré cette permanence d'humidité , le thermomètre de Réaumur se maintenait à 15° le jour et à 12° la nuit. Un seul jour fit un peu de mal. La température s'était abaissée au-dessous de 10 degrés. Quelques grappes coulèrent et présentèrent même une apparence de brülure , quoique le soleil n’eüt point paru. Plusieurs autres observations m'ont confirmé ces résultats. Je ne cite que l’année 1823, parce que c’est la plus remarquable de celles que j'ai ohservées. Je conclus de à qu'une pluie continue de 12 à 15 degrés est pour la vigne une pluie chaude qui , dans les terrains légers , ne détermine pas la coulure , et qu'au-dessous de 10° la pluie est froide dans les mêmes circonstances , et qu'elle empêche la fleur d'achever l’acte de la fécondation. A 8° la coulure est gé- nérale et n’épargne presqu'aucune fleur. C’est la température la plus basse que j'aie observée à cette époque de l’année par une pluie soutenue. La pluie fait du mal , quelle que soit sa température , lors- qu'elle est fréquemment interrompue par des coups de soleil ardents. Je ne me hasarderai pas à donner l'explication de ce fait. Quelques personnes l’attribuent à un refroidissement subit occasioné par une évaporation prompte ; d'autres pré- tendent au contraire que c’est une véritable brülure , les gouttes d’eau faisant les fonctions d'une loupe. Ce qu'il y à de certain, c’est que le mal n’est jamais plus grand que lors- que la pluie est fine et de très peu de durée , et la température très élevée. Je pencherais donc pour la dernière opinion. Le même phénomène détruit souvent les jeunes pousses du poi- rier ; j'ai eu occasion de l’observer par la température la plus élevée de notre climat. Les rosées font beaucoup de ravages , lorsqu'elles sont DU VICNERON. 445 abondantes et froides , et que le soleil vient à frapper les grappes à son lever. Mais ce que le propriétaire doit le plus redouter , ce sont les brouillards au moment de la fleur. A la suite de la pluie, surtout lorsqu'elle a duré plusieurs jours , on apercoit quel- quefois le matin de légers brouillards traïnant sur les coteaux ; si le soleil brille de tout son éclat après les avoir dissipés , l’on doit s'attendre qu'il y aura peu de fleurs d’épargnées. Quel- quefois même le mal est si grand, que les grappes nouées en sont détruites. Aussi en 1819 , après un pareil phénomène , les vignerons estimaient-ils dans quelques propriétés la perte à la moitié de sa récolte ; il n’y eut de sauvé que les grappes en retard qui n'avaient point fleuri , et les grappes nouées dont les grains dépassaient une ligne. Les feuilles elles-mêmes ne sont pas à l'abri de cette plaie ; elles en sont quelquefois brülées , prennent une teinte rousse , et deviennent Impro- pres à remplir leurs fonctions vitales. Les positions les plus sujettes à la coulure par le fait des rosées et des brouillards sont les suivantes : les coteaux au pied desquels se trouvent des bois , principalement des futaies, des prés arrosés , des marais , des lacs ou étangs , et en gé- néral tout amas d’eau stagnante. Ces positions deviennent encore plus dangereuses , lorsque les coteaux bordent un ravin étroit et profond. La chaleur solaire et la rosée, sources de vie et de fraicheur , sont ici une cause constante de stéri- lité pour l’un des végétaux les plus précieux que l’homme ait recus de la nature. Toutes les plaies faites à la vigne dans le cours de la végé- tation avant la fleur sont des causes de coulure. La taille opérée par une pluie soutenue produit le même effet , quoique la sève paraisse suspendue. Ce fait que J'ai observé me paraît difficile à expliquer. Je ne me suis jamais apercu que la sécheresse füt une 446 MANUEL cause de coulure. Lorsque la plante en souflre ; c’est princi- palement sur la fin de l'été , après le fruit noué. Alors les feuilles de la naissance du bourgeon tombent quelquefois sans que le fruit en soit détruit , et que la production des fleurs pour l'année suivante paraisse s’en ressentir. Seulement les baies manquant de nourriture restent petites, la pellicule en est très épaisse , et très chargée de matière colorante. L'année 1825 en fournit, sur les côtes du Rhône, un exemple très remarquable. Hors des cas extrêmement rares , l'on peut dire que la vigne n’est jamais atteinte par la sécheresse , lorsque sa plan- tation et sa culture sont conduites suivant les bons principes. Ainsi de pareils accidents accusent presque toujours la négli- gence, ou l'ignorance du propriétaire ou du vigneron. Dans le cours de la végétation , on voit parfois des grappes se flétrir et se dessécher. Cette plaie a deux causes qui pro- viennent ordinairement de l'ignorance , ou de la négligence du vigneron. Ainsi , lorsqu'une grappe se trouve tout-à-coup exposée au soleil par un ébourgeonnement , un effeuillage , ou une cause quelconque , elle se flétrira presque toujours dans les positions chaudes. Les époques où ce danger n’est pas à craindre sont immédiatement et peu de jours après le raisin noué , et lorsque le fruit approche de sa maturité. La seconde cause de flétrissure , c’est lorsque quelques jeunes racines sont attaquées et détruites par la sécheresse : ce qui arrive, soit parce qu'elles sont trop superficielles, soit parce qu'elles sont atteintes et mises à nu par les labours. Pour éviter cette plaie, il faut dans les sols légers et brü- lants avoir l'attention de couper, dans la morte saison, les menues racines qui se forment vers la surface jusqu’à 5 ou 6 pouces de profondeur. Et dans les sols consistants, où il ne convient pas que la vigne soit plantée profondément , les la- DU VIGNERON. 447 hours d'été seront donnés superficiellement et avec précaution dans le voisinage des souches. On apercoit souvent dans les vignes des ceps dont les feuilles sont jaunes, j'ignore quelle en peut être la cause ; cependant il est probable que c’est un état de faiblesse pro- venant de quelque plaie. Toutefois , elle ne paraît pas altérer d'une manière sensible leur existence ; seulement la coulure a plus d'effet sur elle. Le provignage ne corrige pas cet état. L'on doit donc avoir l'attention de les marquer avant la chûte des feuilles, pour ne pas commettre la faute de s’en servir pour provi S ner. Dans certaines vignes , les bourgeons sont tellement fai- bles qu’il n’y a pas même production de fleur. Cet état pro- vient de deux causes : ou de vieillesse de la souche et d’épui- sement du sol , et alors le remède existe dans le provignage et les engrais , ainsi que je l'explique en son lieu ; ou du peu de profondeur du sol, ce qui occasione un épuisement plus prompt, et donne plus de prise à la sécheresse. Le remède , à ce dernier mal, est d’arracher la vigne pour la replanter plus profondément, suivant les principes que j'ai déjà expli- qués , ou de transporter des terres pour augmenter l’épais- seur du sol, si toutefois on peut le faire avec économie. Les vents orageux sont nuisibles de deux manières : d’abord dans les vignes qui végètent avec vigueur , les bourgeons étant plus tendres et plus pesants se brisent à la plus petite agita- tion de l'air. Le vigneron doit donc être prêt à tout événe- ment en pareille circonstance , et ne pas attendre le moment critique pour se mettre en mesure. En second lieu , dans les positions plus particulièrement exposées aux orages , comme à la cime des coteaux , il est des saisons où les grands vents souflent plus fréquemment et avec plus de véhémence , dé- chirent les feuilles et les bourgeons , arrêtent par ces causes 448 MANUEL la croissance du fruit, et lui empêchent d’acquérir ces qua- lités qui constituent un fruit bon à manger , ou à faire un vin de garde. J'arrive aux animaux qui se nourrissent du raisin. Parmi les quadrupèdes nous connaissons le renard, la fouine , le chien et le blaireau. Sur les souches adossées aux constructions , les rats et souris de toute espèce. Parmi les reptiles , le lézard vert et le lézard gris. Il est des vignes où le lézard vert est abondant, et où ses dégâts doivent être pris en considération. Quant au lézard gris , ce petit animal si lé- ger et si inoffensif, ses dégâts ne peuvent être appréciés que par celui qui cultive des vignes en espaliers pour l'usage des habitants des grandes villes. C’est lui qui le premier découvre les grains de raisins qui mürissent avant les autres. Ainsi, le jardinier qui connait le mérite des primeurs , s'empressera de le détruire ; du reste, dans les vignes vinifères , le mal qu'il occasione est inappréciable. La classe des oiseaux est bien plus à redouter par le nom- bre des espèces et des individus qui s’attaquent aux raisins. Voici les noms de ceux que j'ai pris en flagrant délit: le merle, les grives , le loriot, l’étourneau, le moineau franc, le moineau des saules, la fauvette, le bec-figue. IL en est probablement beaucoup d'autres que l’analogie pourrait faire deviner. Les dégâts causés par les oiseaux sont tels, que l’on ne peut pas établir de vignes dans les contrées qui en seraient entiè- rement dépourvues ; à moins qu'on ne le fasse sur une très grande échelle , et alors, dans les calculs de la dépense, il faut faire la part des animaux nuisibles , dont la proportion sera d'autant moindre que la plantation aura moins d’étendue , et qui pourra quelquefois absorber le produit , si le vignoble est petit et surtout environné de bois. Je crois inutile de citer les moyens de destruction imaginés contre les animaux ; il est DU VIGNERON. 449 bien évident que les frais ne seraient presque jamais recouverts par la différence du produit. Ce n’est que dans les jardins et aux environs des grandes villes que les piéges ou épouvan- tails peuvent être utiles. Je me réserve d’en parler, lorsque je traiterai des vignes en espaliers. Les guêpes s’attaquent principalement aux espèces de rai- sin les plus sucrés. Les années sèches et chaudes sont favo- rables à leur propagation ; aussi , je ne les ai jamais vues plus nombreuses qu’en 1822, où le soleil brilla pendant dix mois sans être voilé par des brouillards ou des nuages. Elles pla- cent quelquefois leur nid contre les échalas, les murs, ou les rochers. Les mères s’y rassemblent à certaines heures du jour. Il ne faut pas négliger de les détruire. Parmi les plaies nombreuses qui alimentent en quelque sorte l'inquiétude du vigneron sur le produit de sa récolte, se distingue encore la pourriture qui attaque le raisin au mo- ment de la maturité. Elle ne fait jamais plus de ravages que lorsque les pluies soutenues se déclarent à la suite d’une lon- gue sécheresse. Ce qui peut s'expliquer de la manière sui- vante : à la suite d'un temps très sec, la végétation s'arrête ; le fruit cesse de se développer, la pellicule qui l'enveloppe devient épaisse. Mais lorsqu'une pluie abondante vient rani- mer la végétation à une époque où la température est encore élevée , la sève monte avec une luxuriante abondance; la pellicule, ne se dilatant pas en raison de la nourriture qui augmente le volume du fruit, se déchire, et laisse à décou- vert la pulpe qui ne tarde pas à se décomposer sous l’in- fluence de l’humidité et de la chaleur. Si la pluie n’était pas de durée , et que le temps redevint sec, la perte serait à peu près nulle. Les vignes où l’on a le moins à craindre la pourriture sont celles où l'air a beaucoup d'accès , soit par leur position sur des coteaux découverts , soit parce qu’elles sont relevées 50 MANUEL avec soin et accolées à des échalas , soit enfin parce qu’elles sont plantées espacées ; ou peu chargées de fruit. La pourriture donne un mauvais goût aux vins cuvés ; aussi, le vigneron , jaloux de la qualité et de la réputation de ses produits, doit-il choisir les fruits attaqués et les mettre à part. Un peu de pourriture améliore , au contraire, les vins non cuvés , les vins blancs *. Si les raisins attaqués ne sont pas en très grand nombre ; le liquide n’en ressent aucun mauvais goût, et gagne en douceur à maturité égale; la différence entre deux vins blancs, dont l’un serait fait avec des fruits entièrement sains, et l'autre avec un mélange de pourri, est quelquefois si grande que lon n’hésiterait pas à croire qu'ils proviennent de deux vignobles différents, si l'on ne savait le contraire. Le plus agréable des deux est le second. Je termine ce chapitre par la description d’une maladie peu connue, et que je n'ai observée que deux fois. Au mois d'août 1834, à la suite de pluies abondantes, par une tempé- rature très élevée . et des coups de soleil ardents , les feuilles de la vigne devinrent blanches en dessous , et se détachèrent du sarment avant la cueillette du fruit , dont une partie fut perdue. Le grain du raisin fut taché d’un point noir sur la pellicule à son insertion au pedoncule. Le vin en contracta un mauvais goût. J'ignore si ce goût a disparu avec le temps, parce que je n’ai rien gardé de ce liquide. De nouveaux bour- geons reparurent qui furent surpris encore verts par les ge- 1 J’entends parler de la pourriture -occasionée à la fois par un excès de sève et de maturité. Dans cetle circonstance, les grains attaqués présentent peu de moisissure. L'année 1819 offre un exemple fort remarquable de ce que j’avance. Le vin blanc de Côte-Rôtie et de Condrieu de cette année est le plus agréable que j’ate jamais dégusté. Dans l’année 1823, où la pourriture fit les plus grands ravages, le vin blanc ne contracta aucun mauvais goût; sa qualité fut médiocre, parce que la maturité fut in- complète. : j DU VIGNERON. 451 lées. La récolte suivante en fut affectée. Au printemps 1335, les jeunes bourgeons sortirent jaunes, et la coulure fut la suite de cette maladie sur les souches les plus faibles. En 1836, cet accident ne laissait plus de traces. Cette plaie s’est fait ressentir sur la côte du lac de Genève ; j'ignore si les suites en ont été les mêmes que chez moi. L'année dernière 1837, au printemps , une maladie sem- blable s’est déclarée , mais d’une manière beaucoup moins prononcée, sur quelques jeunes bourgeons, à la suite de pluies très froides , entremélées à de rares intervalles de jour- nées chaudes. Quelques grappes en ont été affectées comme les feuilles. Les cépages noirs ont été exempts de cette ma- ladie ; les blancs seuls ont été attaqués, sauf cependant de très rares exceptions. Ces observations ont été faites sur des vignes jeunes et vi- goureuses, plantées sur un coteau très abrité. Le mal était en raison inverse de l'élévation du sol au-dessus de la vallée ; ce qui pouvait se deviner à priori, puisque cette maladie a pour cause l'effet combiné de l’humidité et de la chaleur solaire. Quelques physiologistes regardent cette matière blanche déposée sur les feuilles comme un champignon parasite qui, s’établissant sur leur partie inférieure , bouche leurs pores, arrête leurs fonctions vitales , et détermine leur mort et leur chüte anticipée. os ca + vs gr: DES AMÉLIORATIONS A INTRODUIRE DANS LA CONSTRUCEION ET LE CURAGE DES FOSSES D'AISANCES, Par Le docteur Bottex. Dans l’état actuel des choses , chacun redoute smgulière- ment l’époque de la vidange de la fosse de la maison qu'il habite , parce que cette opération , telle qu’elle est habituelle- ment pratiquée , est une source de désagréments de tous gen- res ; non seulement tous les locataires sont horriblement in- commodés par l'odeur affreuse qui s’exhale, mais les objets mobiliers les plus précieux sont toujours plus ou moins altérés. Les étoffes si brillantes et si riches qui sortent de nos ate- liers, et qui contribuent si puissamment à la prospérité de notre ville, sont souvent détériorées, quelles que soient les précautions prises par nos ouvriers : d’où résultent des pertes considérables pour les fabricants. Nous avons pensé qu'il ne serait pas sans utilité de faire connaïtre les améliorations qui , depuis quelques années , ont été apportées à cette partie importante de l'hygiène publique. Persuadé que tout ce qui touche au bien-être, à la santé et | à la vie des hommes, présente un très grand intérêt, mème Le 33 454 CONSTRUCTION ET CURAGE ce qui au premier abord semble inspirer le plus de dégoût ; nous embrasserons dans son ensemble et dans tous ses dé- tails, la question si importante, dans une ville populeuse , de l'assainissement du curage des fosses d’aisances. Le mode de construction de ces fosses, dans les maisons an- ciennes de Lyon, est on ne peut plus défectueux, et il laisse, en général, beaucoup à désirer dans les maisons neuves ; nous ne saurions trop appeler , sur ce point, la sollicitude de l’ad- ministration ; vu la situation topographique de notre ville. Une partie plus où moins considérable de la cité étant inondée , à chaque crue du Rhône ou de la Saône, il en ré- sulte que les eaux dont s’abreuvent les habitants de ces quar- tiers sont complètement altérées par les filtrations souter- raines qui s’établissent entre les sacs des latrines et les puits ou les citernes ; et c'est à cette cause permanente d’insalu- brité que doivent être attribuées plusieurs épidémies meur- trières. Nous devons donc dans ce travail nous occuper de la con- struction des fosses, parce qu'il est certain que si elles étaient bien confectionnées, les inconvénients graves que nous venons de signaler seraient notablement diminués , ainsi que ceux qui résultent du dégagement des gaz méphi- tiques lors de l'ouverture de ces fosses. Grâce aux progrès de la chimie et aux travaux successifs de Parmentier, Laborie , Cadet-de-Vaux, Hallé, Dupuytren, et à ceux de MM. Thénard, Barruel et Labarraque , de nota- bles améliorations ont été apportées à la vidange des fosses d’aisances. En 1819 , M. le docteur Martin jeune a publié sur le sujet qui nous occupe un Mémoire rempli de vues utiles, soit sur la construction des fosses , soit sur les moyens de diminuer les inconvénients de leur curage : Mémoire que nous devrons souvent mettre à contribution, hp LL DES FOSSES D'AISANCES. 455 Enfin MM. Laurent et Filières, chimistes parisiens, en dirigeant eux-mêmes les travaux des ouvriers vidangeurs , en employant les meilleurs moyens de ventilation et en profitant avec discernement de toutes les ressources qu'offrent les chlo- rures de M. Labarraque , sont arrivés à un assainissement tel , du curage des fosses d’aisances , qu'on peut dire qu’il ne laisse plus rien à désirer. On peut donc assurer dès aujourd’hui que , si l’Adminis- tration confie à des entrepreneurs de vidange intelligents le soin de faire mettre en pratique toutes les précautions hygié- niques que nous allons indiquer, les inconvénients et les dangers que présentait le curage des fosses d’aisances au- ront presqu'entièrement disparu. Pour arriver à un résultat si désirable, nous devons faire connaître quels sont les moyens à l’aide desquels on peut: 1° Prévenir les infiltrations et les émanations septiques des fosses d’aisances ; 2° Préserver les vidangeurs des dangers auxquels ils sont exposés ; ; 3° Combattre ces accidents lorsqu'ils ont eu lieu ; 4° Garantir les maisons et les effets mobiliers des détério- rations qui résultent des vidanges. Pour prévenir les infiltrations et les émanations septiques si nuisibles aux habitants des grandes villes , il faut absolu- ment que les fosses d’aisances soient bien construites. Pour l'obtenir , il est indispensable que l'Administration fasse surveiller par un architecte-voyer la construction de toute nouvelle fosse ; qu'elle fasse constater l'état des an- ciennes , immédiatement après la vidange ; qu’elle exige la réparation de celles qui ne sont que dégradées, et la reconstruction complète de celles qui sont tellement dé- fectueuses qu’une réparation serait insuflisante. Enfin ; il faut qu'il y ait un réglement annexé au cahier ue 56 CONSTRUCTION ET CURAGE des charges, si c’est à un adjudicataire général qu'est confié le curage ; que ce réglement soit ponctuellement exécuté, sous la surveillance des agents de police, et cela sous peine de fortes amendes. Après avoir parlé de la construction des fosses d’aisances, nous indiquerons les principales dispositions que doit renfer- mer ce réglement, dont la stricte exécution est indispensa- ble , et doit être imposée à tout entrepreneur de vidange , si la faculté de faire vider les sacs des latrines est laissée à chaque propriétaire de maison. Quant à la construction des fosses, M. Martin, dans le Mémoire cité, donne les conseils suivants : ce La paroi inférieure sera formée par une couche de béton, de cinquante centimètres d'épaisseur ; il devra être gras et un peu clair, préparé avec un gravier régulier d’une grosseur médiocre ; on aura soin de faire disparaitre toutes les fissures qui pourraient s’y établir, et d’en bien lisser la surface. Les murs , qui doivent former les parois latérales, seront com- mencés sur le béton frais ; dans lequel il conviendra de noyer de fortes pierres pour former les assises des murs, lesquels seront composés de forts moellons qu'on placera par assises régulières ; ils devront avoir 18 à 20 pouces d'épaisseur. On les couvrira, à leur partie intérieure, d’une couche de 10 pou- ces de béton. Le dallage du fond de la fosse devra être fait sur mortier chaud. c On couvrira l’intérieur de la fosse, jusqu’à la hauteur où pourront s'élever les matières avec un ciment composé de briques et de chaux vive bien fusée. «Les angles des fosses doivent être garnis de bourrelet, de manière à leur donner une forme arrondie ou elliptique. « Tous les joints doivent étre réunis avec un ciment li- thoïque. » Dans ces derniers temps, on a conseillé le bitume de DES FOSSES D'AISANCES: 457 Seyssel , pour garnir tout l'intérieur des fosses ; des expérien- ces devraient être tentées à cet égard. Le mode de construction que nous venons d'indiquer, et qui paraît le plus convenable ; devrait être rendu obligatoire pour tous les propriétaires ou constructeurs. | Nous devons signaler ici, par anticipation , un Imconvé- nient qui résultera bientôt de cet état de choses qui sera, ce- pendant , une grande amélioration apportée à ce qui existe , inconvénient qui se fait déjà sentir à Paris ; c’est que les fosses ainsi construites deviennent de véritables citernes qui retien- nent toutes les matières solides et liquides, de sorte que les sacs sont bientôt remplis, surtout depuis qu'on a adopté dans beaucoup de maisons l'usage des siéges à l'anglaise qui exigent l'emploi de beaucoup d'eau ; il en résulte la nécessité de vidanger très souvent : ce qui conduira plus tard à adop- ter l'usage des fosses mobiles, dont nous ferons plus loin connaître tous les avantages. Mais en attendant ces perfectionnements, il est de la plus haute importance, à Lyon, d'exiger que les fosses soient construites de la manière que nous avons indiquée. Les infiltrations des fosses d’aisances mal faites ne sont pas les seuls inconvénients qu’elles présentent ; il faut encore s'opposer au dégagement des gaz méphitiques qui sont le pro- duit de la fermentation putride des matières contenues dans les sacs ; pour cela , on doit recourir à un bon système de ven- tilation. Pour arriver à ce résultat , on se contentait , 1l y a quel- ques années , de construire un tuyau d'évent , c’est-à-dire un conduit partant de la voûte de la fosse et allant se terminer au toit , où il donnait issue aux gaz. Mais l'expérience a dé- montré qu'un simple tuyau d'évent était insuflisant, parce que l'air peut s'y engager , revenir par les tuyaux des luncttes , 458 CONSTRUCTION ET CURAGE chargé des émanations de la fosse , et infecter les appar- tements. Pour obvier à cet inconvénient, on a imaginé de raréfier l'air du tuyau d’évent , à l’aide d’un fourneau incandescenit , d'une lampe, etc. ; M. d’Arcet a proposé d'obtenir cet eflet, d'une manière permanente , en faisant passer dans le tuyau d’évent le conduit d’un poêle ou celui d’une cheminée. De cette manière l'air du tuyau d’évent, étant continuellement raréfié , s'échappe forcément et se trouve remplacé par celui qui s'engage dans la fosse par les conduits des lunettes , et il ne peut jamais retourner sur ses pas et se porter dans les ap- partements. M. le licutenant-général de Fleury a fait employer avec succès , dans les établissements militaires de Lyon, le moyen indiqué par M.d’Arcet. Les cuisines des soldats, qui sont comme les latrines un accessoire obligé de toute caserne offrant na- turellement le moyen de produire cette venuülation, on a accolé ces cuisines aux latrines et fait communiquer la fosse de celles-ci, avec la cheminée des fourneaux , par un con- duit d’une dimension suflisante. Quant aux exhalaisons méphitiques qui se dégagent des fosses d’aisances au moment de l'ouverture et pendant qu'on les vidange, pour les neutraliser , il faut en connaître la nature ; or, voici quels sont ces gaz suivant les chimistes modernes : Le gaz acide hydro-sulfurique, l'hydro-sulfate d'ammonia- que , l’ammoniaque , l’azote et le gaz acide carbonique , mêlés à l'air atmosphérique dans des proportions singulière- ment variables. La mauvaise construction des fosses, l'introduction dans leur intérieur de matières animales et végétales , de plâtre, d'eau de savon , etc. , sont les principales causes de ces diffé- rences de proportion de ces fluides élastiques. | DES FOSSES D’AISANCES. 459 Ces gaz ne sont pas tous également nuisibles et ne peuvent pas tous être neutralisés par les mêmes moyens; c'est pour cette raison qu’il est indispensable, avant d'agir , d'en con- naïtre la nature. | Ainsi le plus délétère, suivant les expériences de Thénard et Dupuytren , est l’acide hydro-sulfurique , puisque une par- tie de ce gaz sur cent d'air atmosphérique suflit pour tuer le chien le plus vigoureux. L'hydro-sulfate d’ammoniaque est moins dangereux à respirer, quoiqu'il soit encore fort délétère. Quant à l’ammoniaque , il n’agit qu’en irritant la gorge et les yeux ; c’est celui qui cause l’ophthalmie des vidangeurs connue sous le nom de mitte. Enfin l'azote et l'acide carbonique sont seulement impro- pres à la respiration , ils ne peuvent entretenir la vie. Ainsi , ils ne déterminent l’asphyxie que lorsqu'ils ne sont pas mêlés à une quantité suflisante d’oxigène , élément indispensable à l’hématose ; cette asphyxie survient lentement , elle n’est point accompagnée de convulsion. Elle est caractérisée par un état de stupeur qui va en augmentant d’une manière pro- gressive , si les malades ne sont pas secourus ; et s'ils sont rappelés à la vie , lorsque les fonctions des poumons sont réta- blies , ils ne se ressentent plus de l’état dans lequel ils ont été. Les asphyxies déterminées par les gaz acide hydro-sulfu- rique et par l’hydro-sulfate d'ammoniaque surviennent avec beaucoup plus de rapidité ; les ouvriers éprouvent de suite des douleurs violentes , poussent quelques cris et tombent: ce qui a valu à cette asphyxie le nom de plomb. Quelquefois la mort est si prompte, qu’ils tombent comme s'ils étaient frappés par la foudre ; ici, tout annonce l’action d'un principe délétère excessivement actif sur le système nerveux. Ces diverses asphyxies peuvent avoir lieu au moment où l'on ouvre la fosse ; ce qui arrive lorsqu'elles sont mal con- 460 CONSTRUCTION ET CURAGE struites , qu'il n’y a point de tuyau d’évent , et surtout lorsque des matières animales ou végétales ont été jetées dans la fosse. Il devrait y avoir des peines très sévères contre les per- sonnes qui jettent dans les conduits des latrmes autre chose que les matières excrémentitielles. Des étudiants, dans la rue de la Parcheminerie , à Paris, ayant porté dans les latri- nes les débris des cadavres qui servaient à leurs dissections , il en résulta, à l’ouverture de la fosse, un dégagement de gaz méphitique qui causa la mort de plusieurs personnes. Les asphyxies peuvent encore avoir lieu au moment où l’on détruit la croûte superficielle qui recouvre la matière li- quide ou vanne , ou bien lorsqu'on enlève la partie solidifiée ou gratin. Après avoir décrit la manière dont on doit procéder au curage des fosses d’aisances, nous ferons connaître les moyens propres à prévenir ces accidents et à les combattre lorsqu'ils ont lieu. Du curage des fosses, Tout proprictaire doit faire vidanger la fosse de sa maison, avant qu’elle soit entièrement remplie. En cas d’absense, d’im- prévoyance ou de refus, il doit être condamné à une amende, et la fosse doit être vidée à ses frais par les ordres de l’Admi- nistration. Que la vidange des fosses soit ordonnée par le proprié- _taire ou par un fermier général , elle devra toujours être dirigée par un entrepreneur de vidange approuvé par l’Admi- nistration. Cette autorisation ne devra être accordée qu'autant que le demandeur aura prouvé qu'il a la capacité nécessaire , pour faire exécuter convenablement cette opération ; en employant DES FOSSES D'AISANCES. 461 toutes les précautions et tous les soins hygiéniques que nous allons indiquer. IL devra être suffisamment pourvu de voitures ; de seaux , d'entonnoirs , de cordages ; de plus , il devra être muni d'ap- pareils de désmfection, tels que réchauds ; charbons , souf- flets, chlorures de chaux solides et liquides ; enfin, il devra avoir toujours un certain nombre de ceintures de corps, de bridages , de cordes pour les ouvriers. Il sera tenu d’avoir un emplacement nécessaire pour y dé- poser ses voitures et ustensiles lorsqu'ils ne seront pas en acti- vité de service, et cet emplacement devra être agréé par l'Autorité. Les ouvriers vidangeurs eux-mêmes devront ètre approu- vés par la Mairie; il y aura pour eux un registre d'inscription, les entrepreneurs de vidanges ne pourront en employer d'autres. Nulle fosse ne pourra être ouverte sans que l'Autorité n'ait été prévenue au moins 48 heures d'avance ; les locataires de la maison devront l'être aussi, afin qu'ils puissent prendre les précautions convenables. Le nom du propriétaire, celui de l'entrepreneur de vidange, et le n° de la maison doivent être déclarés , ainsi que le nom- bre de fosses qu’on se propose de vider. Aucune fosse ne pourra être ouverte que par un entrepre- neur de vidange autorisé par l'Administration, et quand tou- tes les précautions sanitaires auront été prises. Si la fosse est ouverte pour une autre cause que pour la vidange, ce sera toujours sous les yeux d’un commissaire de police. Lorsqu'on ne trouvera aucune clé à la voûte de la fosse, elle ne pourra être crevée qu’en la présence d'un commissaire de police, d'un architecte-voyer et d’un docteur en médecine ; on ne pourra alors commencer à la vidanger que 12 heures après l'ouverture, parce qu'il faut bien tout ce temps pour 462 CONSTRUCTION ET CURAGE s'assurer de l’état de la fosse et de la nature des gaz qu'elle renferme. Quelque petite que soit la fosse , il y aura toujours au moins quatre ouvriers et un chef. Aucun ouvrier ne pourra descen- dre dans une fosse , s’il n’est entouré d’une ceinture de corps ou bridage, auquel sera adaptée une corde qui sera tenue par un des ouvriers qui restent hors de la fosse. Les voitures chargées ou non, employées au service des vidanges , ne pourront entrer dans la ville avant 10 heures et demie du soir , et elles devront en être sorties avant 6 heures du matin, dans les mois d'octobre , mars et avril, et avant 7 heures seulement, pendant les mois de novembre , décem- bre, janvier et février. On ne devrait point vidanger pendant les mois de mai, juin, juillet, août et septembre, à moins qu’il n’y ait urgence; dans le cas, par exemple , où une fosse serait trop pleine , on ne fera alors que l’alléger eton ne la videra complètement que l'hiver suivant ; le propriétaire devra , dans ce cas, être condamné à une forte amende. Non seulement la vidange ne doit se faire que la nuit , mais ce travail ne doit jamais être commencé un samedi ou la veille d’une fête , parce qu’il doit être continué sans aucune interruption , à moins d'accidents ou d'ordres supérieurs de la police ou de l'Administration. Néanmoins , si la fosse était très grande, ou s’il y en avait plusieurs , comme dans un hôpital ou une caserne, ce travail pourrait durer plusieurs nuits consécutives, mais ne de- vrait Jamais être continué le jour, sous quelque prétexte que ce fût. Les voitures employées doivent porter une lanterne et un n° d'ordre ; le nom de l'entrepreneur auquel elles appartien- nent doit être inscrit sur une plaque métallique. Les tonneaux devront être fermés au moyen de bondes re- DES FOSSES D’AISANCES. 463 tenues par une bande en fer transversale , fixée au tonneau par une de ses extrémités et fermée de l’autre au moyen d'un cadenas ; les écrous seront rivés à l’intérieur. Les entonnoirs devront être assez grands et garnis en haut, de manière à prévenir toute éclaboussure. Avant l'ouverture de la fosse, et pendant le travail, les voitures devront stationner sur le quai le plus rapproché de la maison , ou sur une place assez spacieuse ; il ne devra y avoir dans la rue que les voitures et les tonneaux nécessaires au service, et chaque voiture aussitôt qu’elle est chargée retour- nera sur le quai, d'où elles partiront toutes ensembles le matin. Une lanterne doit être placée en saillie sur la voie publi- que , à la porte de la maison où s'opère la vidange, et cela, avant l’arrivée des voitures et avant le dépôt des tonneaux et autres ustensiles utiles à l'opération. Pendant sa durée ; tous les appareils doivent être placés dans les cours et les allées, si l’espace est suflisant ; dans le cas contraire , ils doivent être rangés au-devant de la maison, de manière à obstruer le moins possible la voie publique. IL sera défendu de laisser dans les cours ou les allées, hors des heures de travail, les vaisseaux et appareils servant à la vidange , sous peine d’amendes. Les propriétaires et locataires des maisons seront obligés de donner toutes les facilités possibles, pour que les ouvriers puissent opérer le dégagement des conduits des latrines et établir la ventilation d’une manière convenable. Gomme nous l'avons déjà indiqué, le curage des fosses ne devrait se faire que dans l'hiver, et même pendant les jours secs et froids ; dans les temps chaux et humides , les fosses les mieux construites présentent des dangers pour les ouvriers qui les vident. Il convient d'ouvrir les fosses quelques heures avant l'opc- 404 CONSTRUCTION ET CURAGE ration. Mais cela ne sufit pas, il faut être muni de tous Les moyens chimiques propres à neutraliser les gaz , afin de pou- voir préserver de leur action les vidangeurs et les objets que leur action pourrait altérer ; il faut encore avoir à sa dispo- sition les objets nécessaires à la ventilation. Ces précautions qu'on doit toujours prendre deviendront surtout nécessaires , lorsque les fosses seront mal construites . ou lorsque ; par les circonstances que nous avons indiquées , beaucoup de gaz se seront développés. Ces gaz n'étant pas toujours les mêmes , ni dans des pro- portions semblables , on concoit que les moyens de désinfec- tion devront singulièrement varier, et qu'il faudra avant tout s'assurer de leur nature. Les expériences de MM. Thénard et Dupuytren avaient de- puis long-temps démontré que l'acide muriatique oxigéné ou le chlore était le moyen le plus propre à neutraliser , en les décomposant, les gaz les plus délétères qui se dégagent des fosses d’aisances ; tels sont : l'hydro-sulfurique, l'hydro-sul- fate d'ammoniaque, et l’ammoniaque. Depuis on a substitué au chlore, par les conseils de M. Labarraque , les chlorures de chaux ou de soude qui n'irritent pas les muqueuses pulmo- naires , et dont l'emploi est beaucoup plus facile. L’azote et l'acide carbonique n'étant point décomposés par le chlore , on avait proposé de les chasser en opérant la ven- tilation au moyen d’un corps quelconque qu'on jetterait tout enflammé dans la fosse. Mais ce procédé est quelquefois dan- gereux , il peut en résulter une explosion violente , surtout s’il s'est dégagé un peu d'hydrogène percarboné ; ce qui arrive , lorsque des matières végétales ont été jetées dans la fosse. Pour éviter cette explosion, on peut se servir pour explorer la fosse , de la lampe de sûreté de Davy. Les chlorures ne pouvant pas neutraliser l'azote et l'acide carbonique ; il faut après l’ouverture de Ja fosse avoir recours DES FOSSES D'AISANCES. 465 à la ventilation. On l’opère au moyen du tuyau d’évent , ou bien s'il n'y en a pas, on bouche l’ouverture de tous les sié- ges inférieurs , excepté celle du plus élevé , où l’on place un fourneau et dont le fond est formé par une grille, lequel est rempli de charbons bien allumés ; puis on place dans la fosse même un semblable réchaud maintenu au-dessus des matières au moyen d'un trépied. Alors on perce la croûte qui est au-dessus de la vanne, avec une longue perche ; l’ouvrier doit détourner la tête et agiter les matières excrémentitielles avec la perche, de ma- nière à faire dégager les gaz. Si le gaz hydro-sulfurique était en grande proportion , 1l devrait jeter dans la fosse une cer:- taine quantité de chlorures de chaux liquide , et même avoir la précaution de se couvrir le visage d'un linge imbibé de chlorures. On introduit dans la fosse un corps en ignition pour sa- voir s'il n’y a pas encore beaucoup d’azote ou d'acide carbo- nique. Alors on peut descendre dans la fosse, et l’ouvrier qui y pénètre doit être ceint d'un bandage de corps en cuir, auquel est adaptée une corde tenue par les ouvriers qui sont en dehors. Il serait préférable ;, comme l'avait déjà conseillé Hallé et comme cela se pratique à Paris , d'enlever toute la partie li- quide avec une pompe; ce qui est beaucoup plus prompt et moins dangereux. Si l’on n’emploie pas la pompe , on a recours à des seaux qu'on descend à l’aide d’une corde qui glisse sur une traverse en bois qui est au-dessus de l’ouverture de la fosse , à laquelle on adapte ordinairement une poulie. Ces seaux sont vidés dans un vase qu'on porte auprès d’un tonneau dans lequel on verse la vanne , à l’aide d’un entonnoir, Puis les tonneaux, 466 CONSTRUCTION ET CURAGE étant remplis et bien hermétiquement fermés, sont roulés sur les voitures , à l’aide d’un brancard appelé poulain. Le travail que nous venons de décrire doit être surveillé et fait avec toutes les précautions possibles pour ne pas salir les cours, les escaliers, les allées , ni les murs. Ce n'est qu'après l'enlèvement de la vanne qu'on est obligé d'entrer dans la fosse pour détacher la matière solide ou gratin ; c'est alors que le vidangeur court le plus de dan- ger, parce que c’est de cette partie solide que se dégagent sou- vent les gaz les plus délétères. IL est très important que le curage de la fosse se fasse très exactement , elle doit être vidée , balayée ; les vidangeurs doivent enlever tout ce qui a pu y être jeté, tel que pierre, mortier , etc. Si l’on trouve dans une fosse, un objet quelconque pou- vant faire supposer un crime , l'entrepreneur de la vidange doit de suite en faire la déclaration au commissaire de police du quartier. Un commissaire de police et un architecte doivent tou- jours , après la vidange de chaque fosse, l’examiner , pour savoir si elle a été curée complètement et si elle n’a pas be- soin d’être réparée ou reconstruite ; il ne devrait être permis de replacer la clé que sur un certificat délivré par le com- missaire de police, commis à cet effet. Si des eaux se rendaient dans une fosse d’aisances après la vidange ou pendant les réparations, elles devront être enlevées avec les précautions prises pour les matières excrémentitielles, à moins d’une autorisation spéciale de la police , qui permet- tra de les répandre dans la rue pendant la nuit. A la fin du curage d’une fosse , l'entrepreneur sera tenu de demander au propriétaire ou au principal locataire, un cer- tificat attestant qu'il n’y a point eu de plainte portée contre les vidangeurs. DES FOSSES D’AISANCES. 467 Si la ventilation suffit le plus ordinairement pour qu'on puisse descendre dans la fosse sans danger , les chlorures sc- ront utiles lorsqu'il y aura un grand dégagement de gaz acide hydro-sulfurique ; aussi, l'entrepreneur devra toujours avoir au moins deux litres de chlorure de chaux liquide concentré et même de chlorure solide. Leur emploi est indispensable, soit lorsqu'il y a eu un ouvrier asphyxié par les gaz délétères , soit pour préserver les objets mobiliers. Si malheureusement un ou plusieurs ouvriers étaient as- phyxiés pendant la vidange d’une fosse, il faudrait de suite suspendre l'opération, transporter le malade dans un air pur, mander un médecin ; et faire prévenir de ce qui se passe le commissaire de police du quartier. En attendant l’arrivée du médecin: on devra faire des fric- tions sur la surface du corps avec une brosse de crin, et on aura recours aux chlorures , seul moyen eflicace dans les as- phyxies produites par le gaz acide hydro-sulfurique. La manière d'employer les chlorures est fort simple ; il faut comme l’a fait le premier, avec succès , M. Labarraque, appliquer au-devant des narrines et de la bouche du malade , un linge imbibé de chlorure de chaux liquide ; en prenant les précautions convenables pour que la liqueur ne tombe pas dans la bouche ou dans les fosses nasales dont elle en- flammerait les muqueuses. Il est très important de savoir que les chlorures ont une action chimique neutralisante, par la grande quantité de chlore qu'ils dégagent, lequel étant très avide d'hydrogène l’enlève à tous les autres corps. C’est ainsi qu'ils décompo- sent l'acide hydro-sulfurique et l’hydro-sulfate d'ammo- niaque qui se trouvent dans les vésicules pulmonaires ; il se forme un vide qui est aussitôt rempli par l’air atmosphérique, et la respiration peut se rétablir. 468 CONSTRUCTION ET CURAGE La preuve de la vérité de cette théorie, chimico-physique ; c’est, qu'ainsi que l’a expérimenté M. Labarraque, on n'obtient pas un pareil résultat de l'action des corps volatils les plus -excitants; donc les chlorures n’agissent pas comme simples corps irritants ; donc ils ne peuvent être remplacés par ces derniers. Au contraire , dans l’asphyxie déterminée par les gaz azote et acide carbonique , les excitants extérieurs et les irritants qui se volatilisent conviennent parfaitement, parce qu'il n’est pas possible de décomposer ces gaz par le chlore, et qu'il n'y a pas eu sur le système nerveux l’action d’un principe délétère, mais privation d'air respirable. Les chlorures sont encore indispensables pour prévenir les dangers qui menacent les personnes qui administrent des secours aux asphyxiés. L'expérience ayant prouvé qu’on peut être frappé de mort en approchant des malheureux qui ont été retirés des fosses d'aisance , 1l faut avant de les secourir , répandre des chlorures de chaux ou de soude liquides, sur tous les objets qui sont imprégnés de vanne ou autres matières , d’où peuvent se dégager les gaz délétères. Enfin , pour préserver complètement les objets mobiliers qui peuvent être altérés par les gaz qui se dégagent pendant le curage des fosses , il faut procéder de la manière suivante: Avant d'ouvrir la fosse , on chauffe fortement l'air qui est dans le tuyau d’évent ; tous les siéges étant bouchés, on ferme ensuite toutes les. issues qui communiquent avec les appartements ; on tend au-devant des portes , des toiles bien imbibées de chlorure de chaux ; pour plus de précautions , on doit fermer toutes les croisées, surtout celles qui don- nent sur les cours, et placer en dehors une traînée de chlorure de chaux seë , et en dedans ; des assiettes remplies de ce même chlorure liquide. On éteint les feux ; on ferme l'ouverture de la cheminée, On em- _ DES FOSSES D'AISANCES. 469 pêche. ainsi l'air extérieur qui pourrait contenir une certaine proportion de gaz aeide hydro- sulfurique de Re dans les appartements. Ces précautions prises , , on ouvre la fosse , on entretient la ventilation ; et on procède à la vidange, qui alors a lieu, non pas absolument sans odeur , mais au moins sans aucun dan- ger pour les ouvriers , sans inconvénients pour les locataires dont le mobilier est complètement garanti. L'expérience a prouvé, en eflet, que si l'isolement au moyen des toiles imbibées de chlorures est bien exécuté, les peintures , les ornements d’or et d’argent , les meubles sont complètement préservés. Ainsi , les dorures du beau magasin de M. Thomire, fa- bricant de bronzes à Paris , n'ont point été altérées pendant la vidange de la fosse de la maison. On a si bien réussi , que des papiers et des toiles imprégnés d’acétate de plomb n’ont point été colorés en brun dans les appartements ; tan- dis que des assiettes de terre anglaise étaient fortement noircies, lorsqu'elles étaient placées sur le passage des vidangeurs. Mais toutes les précautions que nous venons d'indiquer , qui sont indispensables avec le système actuel des fosses d’ai- sances deviendraient inutiles, et les habitants des grandes villes seraient délivrés d'une cause permanente d’insalubrité , si l’on adoptait l'usage des fosses mobiles. Nous croyons que d'ici à peu d'années, on sera contraint de recourir à ce système, à l’aide duquel on peut séparer les parties liquides des parties solides. La proportion des premières augmentant chaque jour , par l’usage des siéges dits à l’an- glaise, par les bains à domicile dont l’eau est presque tous jours vidée dans les latrines , et, enfin, par les soins de pro- preté qui tendent à se répandre dans toutes les classes et qui A . entrainent une beaucoup plus grande consommation d’eau ;, Ted. 34 470 CONSTRUCTION ET CURAGE on sera bientôt dans la nécessité de vidanger les fosses plu- sieurs fois dans l’année. 1 | La première idée d’une séparation complète des matières solides remonte à 1786 ; elle est due à:un architecte nommé Giraud, qui proposa simplement d'établir dans les fosses deux réservoirs : un supérieur où devaient rester les ma- tières solides, et un inférieur dans lequel les liquides devaient s’écouler à l’aide d’un robinet. | En 1788, un autre architecte de Versailles, nommé Gourlier , proposa à l'Administration de cette ville une lé- gère modification au système précédent ; il voulait qu'une cloison transversale séparût les fosses en deux parties : l’une destinée à recevoir les matières solides , l’autre les liquides ; le trop plein faisait passer les liquides de la première fosse dans la seconde. L'idée si simple en apparence, de séparer les parties li- quides des parties solides, contenait le germe des améliora- üons qui se rencontrent dans le système des fosses mobiles et inodores , qui a été proposé en 1818 par M. Caseneuve, et approuvé par la classe des sciences de l’Institut et par la So- ciété d'agriculture de Paris , sur les rapports de MM. Hallé et Héricart-de-Thury. Le procédé de M. Caseneuve consiste à substituer à la fosse ordinaire , des tonneaux qui sont placés à l'extrémité du tuyau des latrines et qu'on déplace , lorsqu'ils sont pleins. Ainsi on fixe avec une courroie en cuir, à l'extrémité du tuyau des latrines, qui est ordinairement en poterie, un morceau de conduit en cuir qui transmet les matières fécales dans un tonneau placé verticalement sur un chantier élevé ou sur un simple châssis en bois. Ce tonneau présente ; à son fond supérieur , une ouverture de demi-pied de diamètre pla- cée sur le côté du fond et non au centre ; lequel est occupé par un tuyau métallique de deux pouces de diamètre et percé DES FOSSES D'AISANCES. 471 de petits trous. L'ouverture supérieure du tonneau étant en communication avec le tuyau de descente des latrines , les matières solides et liquides s’y précipitent ; les premières y “restent ; tandis que les secondes ; passant par les trous du tuyau métallique qui occupe l'axe du tonneau , tombent dans un autre tonneau qui est au-dessous du châssis. Le second tonneau se remplit plus tôt que le premier, puisque les liquides sont plus abondants que les solides ; et lorsqu'il est plein, on le remplace par un tonneau vide. Quand le premier tonneau est plein de matières solides, on ferme le tuyau de cuir pour que rien ne s'écoule, on le bouche et on l’enlève pour en substituer un autre. On conçoit que les moyens à em- ployer pour retirer ces tonneaux pleins de matières liquides ou solides , doivent varier suivant les dispositions des lieux qu'ils occupent. Dans le plus grand nombre des cas, deux ou trois hommes , au plus ; pourront les enlever avec facilité, à l’aide d'un grappin tenant à une moufle fixée par sa partie supé- rieure à une chèvre. Le transport de ces tonneaux peut se faire en plein jour comme celui d’une futaille remplie de toute autre substance ; il ne s’exhale aucune espèce d’odeur , et les ouvriers , au lieu d'être exposés pendant la nuit à une atmosphère d’une puan- Méerihls et toujours plus ou moins dangereuse, s’occu- pent'en plein jour à un travail qui n’a rien d’insalubre. Les locataires des maisons ne s’apercoivent pas même de ce qui se passe; les rues ne sont plus infectées et obstruées, les effets mobiliers ne sont plus exposés à être détériorés ; enfin les affections redoutables , connues sous le nom de plomb , de mitle , etc. , ne seront plus connues que dans les fastes de la science, grâce à ce nouveau procédé. Aucune construction nouvelle n’est nécessaire pour ces ap- pareils ; on peut les placer dans les écuries , les remises , Les caves, mais surtout dans les fosses qui pourront être blan- chies et ne présenteront plus rien d’insalubre. 472 CONSTRUCTION ET CURAGE DES FOSSES D'AISANCES. La police est intéressée à la substitution de ces fosses à celles qui sont en usage aujourd’hui , dans lesquelles on cher- che fréquemment à faire disparaitre les traces de certains crimes. On ne jettera plus rien dans les fosses d'aisances ;- lorsqu'on saura qu'on peut de suite y faire des perquisitions comme dans un tonneau ordinaire. Elles présentent aussi quelques avantages sous le rapport de l’économie ; l'appareil de ces fosses est peu dispendieux , les frais d'enlèvement des tonneaux ne sont rien comparés à ceux des vidanges des fosses ordinaires , dont les réparations exigent , en outre , fréquemment des dépenses considérables. Enfin , sous le rapport de l’agriculture , les fosses mobiles présentent encore de grands avantages , puisque l'expérience a prouvé que les matières solides peuvent être désinfectées avec la plus grande facilité. IL n’est pas nécessaire pour cela de recourir au charbon animal ou awcharbon végétal ordi- naire, dont le prix est trop élevé; MM: Salmon et Sanson ent démontré que les matières stercorales pouvaient être dés- infectées avec du limon de rivière carbonisé, avec les cen- dres de la tourbe, de la sciure de bois , du tan dont on fait des mottes à brüler et avec plusieurs autres substances; enfin, il suffit de carboniser un mélange de terre argileuse et de matière fécale pour obtenir une poudre désinfectante parfaite. Ainsi , la désinfection complète et peu coûteuse des ma- üères solides est aujourd'ui une chose démontrée ; l’agricul- ture peut les utiliser de suite avec le plus grand succès, sans attendre leur décomposition qui entraîne une déperdition énorme de ces matières. Si nous avons tant insisté sur les avantages que présentent les fosses mobiles , c’est que l'expérience , qui se fait depuis plus de 15 années à Paris ; a démontré combien elles sont préférables aux fosses anciennes , malgré les perfectionne- ments apportés à leur vidange. RAPPORT PROCÉDÉ DE M. DEMARCAY POUR LA CONSERVATION DES BLÉS., Par M. SERINGE ; (zu À La séance pu 24 aout 1838 DE LA SOCIÉTÉ ROYALE D’AGRICULTURE , ETC., DE LYON.) Depuis bien long-temps on cherche un moyen pour con- server les fruits de nos céréales , et aucun de ceux présentés n'avait rempli aussi avantageusement les conditions exigées , pour préserver nos blés de l'humidité, des variations atmo- sphériques et conséquemment des insectes, que le nouveau procédé proposé et expérimenté par le général Drmarcay. Nous savons 1° que si la température est basse et humide , la pellicule extérieure du blé * se boursoufile , et tend à se décomposer ; par un temps sec cette peau se dessèche , re- prend ensuite de nouvelle humidité atmosphérique et se des- sèche encore. Ces variations tendent à endommager cette enveloppe, et malgré les précautions que l’on prend dans nos greniers ; de remuer le blé à la pelle , cette pellicule. se réduit à la longue, en une poussière grisâtre, qui se mêle à la * Carrez des botanistes ; Gros son dans le langage ordinaire, 474 RAPPORT SUR LE PROCÉDÉ DE M. DEMARÇAY farine lors de la mouture et en ternit la blancheur. En un mot , le blé conservé dans un grenier perd au bout de très peu d’années cette teinte rousse, ce brillant , qui fait si bien reconnaître le blé nouveau. Les variations d'humidité et de sécheresse sont plus nuisi- bles en été: la chaleur étant plus grande, non seulement la décomposition de la pellicule du blé est beaucoup plus prompte, mais encore elle occasione l'éclosion des œufs des charancons , des alucites , et d’autres insectes, qui, par leur effrayante multiplication dans quelques départements, dévorent un très grand nombre de grains de céréales , de lé- gumineuses et autres. 20 En enfermant le blé dans des sacs, laissés dans nos greniers, nous n'avons pas mieux réussi. Par ce moyen il est un peu moins sujet aux variations atmosphériques , mais nous n'avons pas éloigné la chaleur et conséquemment empêché l'éclosion des œufs, qui se trouvaient adhérents au grain. Ee dommage , dans ce cas, est d'autant plus grand que nous ne nous en apercevons que très tard. 3° On a dispersé dans les greniers à blé des plantes très odorantes , des fleurs de sureau, etc. On y a mis une grande quantité de laine grasse, dans laquelle allaient, dit-on, se prendre ces petits animaux. Tous ces moyens, lors même qu'ils nuiraient à quelques insectes, ne pourraient au bout de quelques jours d'exposition à l’air produire aucun effet ; ils n’éloigneraient pas les œufs des insectes et ne les empêeheraient pas d’éclore. 4° En placant le blé dans des sillos, on obvie à une partie des inconvénients atmosphériques, surtout à la haute tem- pérature ; mais il est rare que ces réservoirs soient assez bien faits pour préserver le grain de l'humidité , et le blé qui touche les parois du sillo est presque toujours décomposé. 59 On a aussi confectionné de grands bâtiments alongés POUR LA CONSERVATION DES BLÉS. 475 perpendiculairement ; au moyen desquels le blé est bien hors du contact de l’humidité et peut étre mis en mouve- ment, mais rien n’a été fait dans le but de lés priver d’une haute température. 6° M. Vaizery a, présenté aussi une machine, munie d’un ventilateur , pour débarrasser le blé des insectes qui y sont établis ; mais aucun des moyens proposés ne me semble réunir cet ensemble de conditions nécessaires pour empêcher l'éclosion. Tout porte donc à croire que le procédé de M. Demarcay remplira les conditions sans lesquelles il ne peut y avoir de conservation de nos céréales. Il consiste à faire dans la terre une excavation d’une grandeur convenable, de la revêtir d’un mur en pierre et terre , d'y placer de distance en distance et verticalement des poutrelles de 4 pouces d'épaisseur , dy élouer des planches les unes à côté des autres, d'établir un plancher à 12 à 15 pouces du fond , de placer enfin une toi- ture en chaume sur cette construction fort simple et d'établir au-dessous de cette toiture un petit couloir , afin de verser le grain dans cette caisse ronde ou carrée. D'abord l’auteur du Mémoire , après une suite.d’observa- tions , pense que dans son appareil, que l’on pourrait nom- mer GRENIER CONSERVATEUR DE DEMARÇAY , le thermomètre ne dépasse pas 7 degrés sur 0, et arrive, au plus, pendant l'été, à 14 ; ainsi les variations de température n’auraient lieu qu'entre 7 et 14, tandis que dans nos greniers ordinai- res la température descend jusqu'à 8 degrés sous 0, et s'élève, en été, à 26 ou 28. Le blé dans ces greniers est donc exposé à une variation thermométrique de 34 degrés, tantôt sèche , tantôt plus ou moins humide. Voici comment l’auteur conscille de construire ce grenier et les frais d'établissement : : * Il n’est pas probable qu'on puisse, à Lyon, parvenir à faire exécuter ce grenier 476 RAPPORT SUR LE PROCÉDÉ DE M. DÉMARÇAY « 30 toises cubes (222 mètr.) de terre à sortir pour former l’excavation. IL évalue le travail à 2 fr. la toise; mais, en cas de difficultés de Not s 31 les porte à 4 fr... ........ HS sis, ave 120 « 35 toises carrées (132 mètr. 955) de mur & re- vêtement , de 15 pouces (0, 406 ) d'épaisseur , laquelle est plus que suffisante , vu la forme eir- culaire, bâti en moellons et mortier de terre. L'auteur le fait faire à 5 fr. l'une, mais il les porte à 7 AT. . 1. : 245 « 34 toises (129 mètr. 157) rs parquet 0 ou re de boïs blanc , avec poutrelles en chêne de 4 pouces , carrées , tout posé. On le fait faire à 11 fr., mais il le porte à 14 la toise . . . . . 476 « La charpente du fond , lenrayure d'en haut , la charpente du toit et la couverture en paille . . . 300 « Vestibule ou couloir de 8 pieds (2 mètr 598) de lonr agec”les 2iporesi.,-1.. +. 0. À ee 100 Total des dépenses de la construction . . . . . . . 1,241 Si l'en compare, dit M. Demarcay, les frais de construc- tion de ce grenier à ceux d’un grenier ordinaire, pouvant contenir la même quantité de grain, mis à la hauteur en usage, on verra que les greniers ordinaires coûtent dix fois plus, et cela sans avoir égard aux frais considérables de ma- nutention, indispensables à la conservation des grains dans l'usage ordinaire : greniers dans lesquels on le conserve encore fort mal , et toujours sensiblement avarié. Résultat d'une spéculation devant durer trois ans. P « Le grenier construit dans les proportions indiquées peut contenir 1,241 hectolitres de blé, et avec le tassement 1l en contiendra plus de 1,250. aux prix indiqués dans le devis ; mais, dans tous les cas, il est facile de fixer d’a- vance dans chaque localité le prix de ces divers travaux. POUR LA CONSERVATION DES BLÈS. 471 « Il est bien entendu qu'on ne spécule sur une denrée que lorsqu'elle est au-dessus du prix moyen. « Supposons le blé à 12 fr. l'hectolitre ; dus la plus grande partie de la France , il est souvent au-dessous. » «1,250 ‘hectolitres à 12 fr. . . . . . . . . . . . . 15,000 « Intérêts capitalisés de cette somme à 3 pour 100, | pendant trois ans . . . . . . . . . . 71°9,871 96 « Intérêts de la dépense du grenier tortée à 1 200 fr. à 6 pour 100 pendant 3 ans . . . . Qns: 216 « On suppose le blé vendu à 18 fr. l'hectolitre. Ce prix a lieu plus d’une année sur 3. Les 1,250 hectohtres donnent - .. . en 4e eo « + . AZoOUU Île Total des frais, ou déduction anerte de vente . . . 18,087 96 ane) nébce net brule nca cu teuan piston de 04 alien M. Demarçay n'en est pas à la simple théorie ; il a expéri- menté, à deux reprises, chacune de trois années. Son blé offrait l'aspect du blé récent ; il en avait la couleur rousse ; le luisant et le lisse. On a pu remarquer qu'entre le mur circulaire et le grenier proprement dit , il existe tout autour un vide de 4 pouces et dessous un intervalle de 15 pouces ; de manière que l'air humide, qui serait entre cette double paroi, et qui par sa légèreté plus grande tend continuellement à monter, vient toucher le toit en paille , lequel est très perméable ; tandis que dans une cave la voûte imperméable entretient dans ce lieu une humidité constante. En résumé , l’assertion de M. DEmarçay ne peut être ré- voquée en doute; ce grenier a été exécuté chez lui, dans une ancienne glacière : il en a fait l'essai à deux reprises ; plusieurs agriculteurs de son voisinage ont été témoins des essais , le blé est resté sans aucune manipulation chaque fois pendant trois ans; la température dans laquelle il s’est trouvé n'a 478 RAPPORT SUR LE PROCÉDÉ DE M. DEMARCAY , ETC. varié que de 7 à 14 au-dessus de 0. A cette température , les œufs des insectes n’ont pas‘éclos ; le blé, après trois ans de conservation, à été pris pour le blé de l’année : conséquem- ment cet appareil remplit parfaitement les conditions favora- bles pour empêcher toute avarie du grain; d’ailleurs, les in- sectes peuvent d'autant moins s’introduire dans l'appareil et y déposer leurs œufs , que la surface supérieure du grain est garnie d'un diaphragme en planches. Cette découverte étant de la plus grande importance pour la conservation des grains, il serait à désirer que le GRENIER CONSERVATEUR DE DEMARÇAY füt construit de suite dans quelques grands établissements agricoles au frais du gouvernement, afin de sanctionner des essais qui paraissent devoir réussir completement. RAPPORT SUR LE DOMAINE DE M. NIVIÈRE SIS À PEIZIEUX , DÉPARTEMENT DE L'AIN, AU NOM D'UNE COMMISSION COMPOSÉE DE MM, DURAND , SAUSEY, SERINGE, HÉNON ; DUPUITS DE MACONEX, REY ET GARIOT, RAPPORTEUR ; LU À LA SOCIÉTÉ ROYALE D’AGRICULTURE DE LYON, LE 24 aour 1838. +-D0—- Messteurs , Les communications intéressantes qui vous furent faites par l’or- gane de notre honorable collègue, M. Durand , sur le Mémoire et le domaine de M. Nivière , provoquèrent votre attention et firentnaître une controverse sur divers paragraphes de son Mémoire. M. Nivière ayant su sur quels sujets avait roulé la discussion, et mu par son amour pour l’agriculture , s’est empressé à reconnaître la vérité de certaines choses; puis à éclaircir et à lever tous les doutes sur les- quels nous n’étions point d'accord. Pour nous convaincre de tout ee qu’il dit dans son Mémoire , il pria la Société de lui envoyer les personnes qu’elle jugerait eonve- nables pour examiner ses champs et ses cultures assujettis à un as- solement de 13 ans. Sur cette demande, qui fut accueillie avec empressement , vous nommâtes , Messieurs , une Commission com- posée de sept membres qui se rendit à Peizieux, le 7 de ce mois ; elle examina tout avec l'intérêt et le soin dont elle est capable ; prit loules les notes nécessaires, afin de vous présenter un rapport qui pût vous faire connaître l’ensemble de sa ferme et le genre de culture auquel M. Nivière s’est livré. 480 RAPPORT Cet agronome cultive une étendue de 65 hectares , soit 520 bi- cherées lyonnaïses environ; chose unique, c’est que pour une pa- reille contenance , il n’y a point de pré naturel; force donc a été à M. Nivière, pour avoir la quantité d'engrais à fournir à cette éten- due , d’avoir recours à tous les fourrages artificiels et supplémen- taires , tels que luzerne , trèfle, sainfoin , ray-grass , maïs, vesee, gesce, racines et tubercules , pour fa nourriture de 30 à 40 bêtes à cornes. Il fait marcher tous ces végétaux ,; comme nous l'avons dit : dans un assolement de 13 ans, et dans lequel les céréales ne jouent qu’un rôle secondaire , afin d'arriver au moyen de faire beaucoup d'engrais, et pour cela , il lui fallait trouver un procédé plus sûr et plus efficace que celui de Jauffret ; il lui fallait, dis-je , une machine qui lui en confectionnât de bons et dans un laps de temps le plus court possible ; celte machine , il l'a trouvée : c’est le bœuf, qui lui donne à la fois travail, viande et fumier. En agriculteur habile, M. Nivière a senti de suite sa position; voici le raisonnement qu’il a tenu et le caleul qu'il a fait : placé sur un pareil domaine , je dois connaître quatre choses importantes : l'emploi de la terre , celui du travail , de l'argent et les débouchés de mes produils; mais de mes produits quel est celui qui doit être le plus lucratif et d’une vente toujours sûre ? c’est encore le bœuf; car il est d'usage dans le pays qu'après les semailles du printemps , les. paysans vendent leurs bœufs pour ménager les fourrages , et rachè- tent d’autres bœufs pour celles d'automne; à l’époque où ils ven- dent, les bœufs sont maigres, ils sont bon marché , M. Nivière pro- fite du moment, achète , les engraisse et les revend avec grand bé- néfice. Ces bœufs sont engraissés dans l’espace d’un mois, un mois et demi; il les pèse en les achetant sur une bascule qu'il a fait construire, et commence par leur donner une ration ordinaire, puis il augmente successivement la dose alimentaire jusqu'à ce qu'enfin les forces digestives de l'animal se refusent à consommer une plus grande quantité d'aliments, c’est-à-dire lorsque le bœuf est arrivé au terme où il ne peut plus acquérir en viande et en graisse ; alors il le repèse ; voit de suite ce qu'il a gagné en poids, puis l'envoie au boucher. Tout séifait chez M. Nivière avec une rigoureuse exactitude , tout est calculé, tout se mesure, rien n'est omis, on tire la quintessence de tout; les fourrages secs et verts, la paille, les fumiers passent SUR LE DOMAINE DE M. NIVIÈRE. 481 également sur sa bascule. Maïs aussi, pour tant de peines et tant de soins , il a la satisfaction d’avoir pour récompense le plus beau résul- tat qu'on ait jamais pu obtenir en agriculture , puisque le produit net de son domaine est aujourd'hui porté à 18 pour cent !... Voilà, Messieurs , un bénéfice qui va beaucoup étonner et qui sûrement fera du bruit dans le monde agricole !.... Eh bien ! Messieurs, on ne peut point en douter , M. Nivière nous le prouve par une compta- bilité à parties doubles bien tenue; il a voulu même que nous pous- sassions nos investigations jusqu'à eompulser ses livres qu'il a eu l'obligeance de nous confier. Ainsi que vous le voyez, M. Nivière a su, par son instruelion et son intelligence , se créer une agriculture toute spéciale , que malheureusement nous ne pouvons pas tous imi- ter. Quelle peine ! quelle patience !... quelle attention soutenue ne faut-il pas avoir pour faire succéder le plus rapidement possible et toujours par une rotation bien entendue , un végétal à tel autre vé- gétal, de manière à n'en manquer jamais, et en laissant encore la terre dans un bon état de fécondité ! Néanmoins M. Nivière, quoiqu’ayant réussi sans prairie natu- relle , comprend très bien que quelques circonstances imprévues et dont souvent on n’est pas maître, comme une intempérie extraor- dinaire , peuvent arrêter un instant cetle succession rapide de vé- gétaux ; alors, pour obvier à un pareil cas , il sent mieux que per- sonne , aujourd'ui, l'importance d’avoir une prairie naturelle : aussi se propose-t-il d'en faire une fort belle dans une partie inclinée où il peut profiter d'un ruisseau et des eaux pluviales d’une route et d'un coteau boisé; nous le félicitons de cette résolution , en pensant à cet axiome : Qu'iln'y a point de terre où l'on ne puisse faire un pré d'une manière et d'une autre. Les Anglais ont mis en pratique cetle maxime agricole , puisqu'il est reconnu aujourd’hui que la moitie de leur sol estemployé à la nourriture de leurs animaux; tandis que la France, malgré ses progrès en agriculture depuis 40 ans , n’a tout au plus qu’un sixième de sa superficie à la même destination. Cepen- dant la Grande-Bretagne, qui a un tiers de moins en terrain, pos- sède plus d’un tiérs de bétail que nous et d’une qualité bien supé- rieure; voilà, Messieurs, qui doit nous faire faire bien des ré- flexions !... En conséquence ; nous dirons à M. Nivière, que dans l'état actuel de notre agriculture, et malgré même que notre climat ne soit pas susceptible d'autant d'humidité, celui qui fera un pré 482 RAPPORT avec discernement fera une bonne action. En faire partout où l'on pourra , c'est être utile à la France entière : car les campagnes sans prairie , quelle que soit leur exposition , sont tristes et pauvres; rien ne leur donne un aspect plus riant et plus riche que cette belle verdure. Les prés sont l'âme d’un domaine; en créer , c’est apporter une amélioration notable dans sa propriété.En un mot, pour qu’un do- maine nous soit lucratif, il fautque les prés soient en proportion avec toutes les pièces de terre qui le composent, et que le bétail à nourrir soit en rapport avec son étendue; enfin, il faut arriver à cette balance d'entrée et de sortie de substances végétales donnant en fourrage et restituant en engrais : voilà , ce me semble, tout le secret qui vient naturellement se joindre à celui du bien fumer et du bien labourer d'Olivier de Serres, qui n’est ici, en réalité, que deux faits qui pa- raissent fort simples , mais pour lesquels il faut avoir une certaine dose d'intelligence pour les bien mettre en pratique quand on tra- vaille , comme M. Nivière, sur une aussi grande échelle. M. Nivière , non content de tout ce qu'il a fait d’utile et de remar- quable , se propose encore de construire une vaste magnanerie pour utiliser ses plantations de müriers à haules et basses tiges. Il compte tout d’abord porter son éducation de vers à soie à 8 ou 10 onces de graines , pour ensuite la pousser jusqu'à 50 et plus. M. Nivière a chez lui, pour ce genre d'industrie, un élève en agriculture très distingué par son savoir; vous le connaissez déjà tous, Messieurs, c’est M. Gensoul , auteur des Lettres sur la culture du Mürier et de Findustrie de la soie dans le midi de la France. Vous vous rappelez combien ses Lettres sont intéressantes et instruetives : aussi vous êtes-vous empressés d'en voter l’impres- sion ; elles ont paru dans la 2° livraison de vos Annales. Comme M. Gensoul paraît avoir montré beaucoup de zèle pour l’industrie séricicole , nous vous proposons de le recevoir en qualité de mem- bre correspondant; il a aussi un autre titre à votre recommandation, comme neveu de notre ancien et célèbre collègue M. Gensoul. En définitive , Messieurs , nous restons persuadés, quel que soit notre étonnement pour le revenu net de la propriété rurale de M. Nivière, que ce domaine peut passer aujourd’hui pour une ferme-modèle très remarquable , où lon peut se livrer à toutes es- pèces de cultures. On y trouve des pièces de terre bien assolées ; des coteaux de vignes en hautain d’un effet très pittoresque; des bâ- SUR LE DOMAINE DE M. NIVIÈRÆ. 483 timents ruraux bien construits et commodes pour serrer les récoltes et desservir le bétail; des étables fort belles et bien aérées; un as- sortiment complet d'instruments aratoires perfectionnés ; une bascule pour tout peser; une machine écossaise qui , à la fois, bat , vane et crible le grain ; une chaudière pour cuire à la vapeur les racines et tubereules, etc. : , | En somme , il y a un tel ensemble chez M. Nivière, qu'il pour- rait maintenant établir dans sa ferme une école d'agriculture; son éducation et son instruction théorique et pratique en agronomie peu- vent en faire un directeur et un professeur très distingué. Nous croyons devoir appeler sur M. Nivière l'attention de M. le Ministre du commerce et des travaux publics ; car il est évident qu’il a bien mérité de son pays, par les perfectionnements agricoles dont il a , le premier, donné l'exemple dans une. localité dont l’agriculture laisse en général encore beaucoup à désirer. ds rame V g ’ LE _ CPE nr Mer Sa A on eue + dot ès ones mgne deb DE sorbet slot él tr, cn mem À Dis Hu Sato rico 4 rs pe ns mt sur Réparer FAR MR AA ES PAPER à re Aa 1 “svt SAT ren NE saura dr PE HP LASER ride ti mobi 0 Lu mé mir ) ü C4 Au À SUR LE GUIDE DES VENDEURS ET ACHETEURS D'ANIMAUX DOMESTIQUES, ou INSTRUCTION SIMPLE SUR LES CAS RÉDHIBITOIRES ; SUIVANT LA NOUVELLE LOI pu 20 mar 1838, PAR M. BERNARD, PROFESSEUR DE MÉDECINE LÉGALE A L’ÉGOLE VÉTÉRINAIRE DE TOULOUSE ! ; Par A À. Wev, CHEF DE SERVICE À L'ÉCOLE ROYALE VTERINAIRE DE LYON, Pendant long-temps le commerce des animaux domestiques a été régi , relativement aux vices qui devaient amener la résiliation de la vente, par des usages et coutumes différents pour les diverses pro- vinces dont se composait la France. Plus tard le Code civil, par les art. 1641 et suivants , tout en admettant comme vices rédhibitoires tous les défauts cachés qui déprécient la chose vendue, semblait conserver les anciennes coutumes par l’art. 1648. Aussi l’on a senti vivement le besoin de remédier à une législation qui ne pouvait qu’apporter des entraves dans le commerce. Une nouvelle loi vient d’être promulguée le 20 mai 1838; elle offre , sans doute , quelques avantages , elle contient des dispositions semblables pour tout le royaume; elle fera cesser cette diversité dans les jugements des tribunaux qui taniôt admettaient simplement les usages ; tantôt l'art. 1641 dans toute sa latitude. Il y aura moins 1 Un petit volume in-48 ; prix : À fr, et 1 fr. 25 c. parla poste. À Toulouse ; chez l’auteur ; à Lyon , chez M, Lecoq , professeur à l'École royale vétérinaire. Sa | 35 486 RAPPORT SUR LE GUIDE DES VENDEURS d'incertitude , soit pour l'acheteur, soit pour l'expert , qui avait le plus souvent à se prononcer sur la question de fait et sur la ques- tion de droit, qui ne regarde que les juges. Mais cette mesure lé- gislative est imparfaite sur plusieurs points : il est à regretter qu'elle sanctionne, en quelque sorte, pour désigner certaines maladies des expressions bizarres et peu en rapport avec l’état actuel de la science. Tout en déterminant les vices qui donneront lieu à la rédhibition , elle est loin de les avoir tous prévus; je me contenterai de citer sous ce rapport l'amaurose , la retioité pour l'espèce du cheval; la pourriture , le tournis dans celle du mouton; l’épilepsie , la ladrerie du pore et la rage pour toutes les espèces. En outre, si l'animal pé- rit dans le délai fixé , la garantie n’existe que pour les affections désignées; et cependant il est bien d’autres maladies qui, passées à l’état chronique , peuvent donner la mort et n’avoir pas été aper- eues au moment de ia vente. Ainsi le nombre des contestations se trouvera diminué par la détermination des vices ; mais il pourra exister des cas où l'acheteur sera lésé par l’imprévoyance de la loi. Les habitudes du commerce des animaux domestiques ont éprouvé quelques changements par l'effet de la nouvelle mesure. M. Bernard a encore saisi cette occasion pour rendre utiles ses connaissances profondes sur la jurisprudence vétérinaire : le livre qu’il vient de publier n’est plus une œuvre entièrement faite dans l'intérêt de la science et destiné à approfondir quelques points plus ou moins obscurs de médecine ou d'économie rurale; c’est un opuscule écrit avec simplicité, une sorte d'instruction qui s'adresse plutôt au eculti- vateur qu’à l'homme de l’art. L'auteur a pour but principal d'éclairer les acheteurs sur leurs droits et la manière de procéder dans le cas où ils auraient été lésés. Le Guide des vendeurs et acheteurs d'animaux domestiques est divisé en trois parties. La première est relative à l'état actuel de la jurisprudence commerciale vétérinaire; elle renferme le texte de la nouvelle loi concernant les vices rédhibitoires dans les ventes ou échanges d’ani- maux domestiques , et l'exposé des motifs qui ont engagé le gouver- nement à la présenter aux chambres. Il y est rappelé ensuite qu'il existe , outre la garantie de droit , une garantie conventionnelle (art, 1625). L'acheteur peut la demander pour des vices autres que ET ACHETEURS D'ANIMAUX DOMESTIQUES- 487 ceux désignés par la loi ; ou prendre la chose à ses périls et risques ; comme le vendeur peut convenir qu'il ne garantit pas les vices ca chés , cette garantie doit être écrite. Mais il ne faut pas oublier aussi que le vendeur est toujours garant des maladies contagieuses, puis- qu'il est défendu d'exposer en vente les animaux qui en sont at- teints : ce qui résulte de l'arrêt du conseil-d'état du roi du 16 juil- let 1784. | Dans la deuxième partie, l'auteur passe en revue les vices admis comme rédhibitoires. Leurs caractères principaux y sont indiqués ; non pour donner aux acheteurs la manière de les apprécier, mais afin de les mettre à même de soupconner leur existence dans le cas où ils seraient bien prononcés. Dans l'énumération des symptômes caractéristiques de l’ophtalmie périodique, M. Bernard ajoute à ceux connus depuis long-temps : 1° la différence de rapport entre le irouble intérieur et les symptômes extérieurs ; dans la maladie pé- riodique , les parties constituantes de l'œil présentent un trouble in- tense et correspondant à une légère inflammation des parties exté- rieures de l'œil, ce qui est le contraire dans l’ophtalmie simple; 2° l'inégalité ou le défaut de parallélisme entre les deux axes visuels ; le rayon central, qui passe par la pupille de l'œil malade, paraît dirigé vers le sol, quand l'axe de l'autre œil est sur une ligne hori- zontale. Ce dernier symptôme surtout serait assez remarquable , il n’a pas encore été indiqué , il correspond dans l'espèce humaine au strabisme , disposition vicieuse qui fait que les yeux ne sont ai di- rigés simultanément vers le même objet. Enfin , la troisième partie de l'ouvrage traite de la manière de procéder pour faire usage de ses droits dans le cas d'existence de vices rédhibitoires. Elle renferme des instructions importantes : l'a- cheteur pourra, à l’aide de ce Guide, diriger les poursuites contre le vendeur et éviter des frais, n’étant pas obligé d’avoir recours à des hommes spéciaux en jurisprudence. M. Bernard insisle sur la procédure devant arbitres , il la regarde comme la plus simple, la plus sûre et la moins dispendieuse à cause de la précision de la nouvelle loi; le juge , en effet, ne peut prononcer que sur le résul- iat de l'expertise et ordonner la rédhibition , dès que le vice a été constaté. Si les parties ne peuvent s'arranger à l'amiable , les formes ‘ de la procédure sont déterminées par la loi du 20 mai. La requête pour la nomination des experts sera présentée au juge de paix du. 458 RAPPORT SUR LE GUIDE DES VENDEURS ,; ETC. lieu où se trouvera l'animal, dans le but de faire constater légale- ment l’état de ce dernier; ce qui ne dispense pas l'acheteur de porter son aclion en justice dans le délai prescrit. Cette marche nouvelle doit diminuer le nombre des procès, parce que l'acheteur ainsi que le vendeur peuvent connaître les conclusions de l'expert avant l’in- troduction de l'instance et provoquer la résiliation de la vente sans autres frais. Enfin , le Guide se termine par le modèle de quelques pièces ju- diciaires , telles que requêtes ou compromis pour la nomination des experts ou arbitres, procès-verbaux , rapports, etc. En résumé, le petit livre de M. Bernard est appelé à jouir d’un grand suceës : il simplifie l'étude de la jurisprudence commerciale vé- térinaire. À la portée de toutes les intelligences , il aura l'avantage de déterminer la conduite , soit du vendeur , soit de l’acheteur , pour des contestalions auxquelles ils sont étrangers le plus sonvent et dont ils ignorent la procédure à suivre. BRTRAITS DES PROCES-VERBAUX. Séance du 25 août 18338. — PRÉSIDENCE DE M. BoTTEx. La Société-recoit un Mémoire manuscrit sur la Destruction du Phalène Bacchus , par M. Vougeheur. Ce travail est renvoyé à la Commission chargée de s'occuper des moyens d'arrêter les ravages de la pyrale. Un Membre communique quelques passages d’une lettre de M. Dupuits de Maconex, datée de La Teste ( Gironde) , et dans la- quelle il donne des renseignements sur l’état des récoltes dans les Landes. Ils sont généralement satisfaisants ; cependant la vigne est en retard. Les maïs sont de la plus grande beauté et les arbres char- gés de fruits. Les grains de ces pays sont les plus pesants de ceux qui se récoltent en France. Pour prouver la fécondité du terrain , il cite l’assolement usité , le plus épuisant et l’un des plus produc- tifs de la grande culture. Blé et maïs , et toujours blé et maïs , entre lesquels on trouve moyen de retirer une récolte de fourrage , le trèfle farouche ou incarnat , qui se sème au mois d'août sur le chaume du blé rompu. Après la fauchaison du trèfle , fin avril ou commencement de mai, on retourne le sol et l’on met du maïs le- gèrement fumé , pour semer le blé à l'automne. Ainsi trois bonnes récoltes ’en deux ans sur une petite fumure. Le trèfle incarnat vient d'une manière admirable , jusqu’à deux pieds de haut. M. Dupuits regrette l'abandon dans lequel ont été laissées plusieurs parties de ces sables si productifs que l’on pourrait couvrir de müriers , de vignes, de plantations de toute espèce. M. Gariot, au nom d’une commission qui s’est transportée à 490 EXTRAITS Peïzieux (Ain), fait un rapport sur le domaine de M. C. Nivière. — Voyez pag. 479. M. Alexandre présente des échevaux de soies jaunes et blanches qui proviennent de l'éducation des vers , faite par la Société d’agri- culture. Cette soie est forte, souple, unie, sans bouchons et sans mariages. Elle a été soumise aux premiers négociants de notre ville, et leur avis , ainsi que celui de M. le président de la Chambre du commerce , est qu'elle peut non seulement être mise en comparaison avec les plus belles soies des Cévennes , mais encore qu’elle ne cède en rien à celles qui proviennent de M. Teissier de Valleraugues , réputé le premier filateur connu. La soie qu’ont donnée les vers nour- ris avec le mürier multicaule est plus forte et plus douce ; son lustre est magnifique. M. Alexandre et M. Pétive ont établi depuis peu de temps, à Villeurbanne ; une filature à la vapeur, d’après des procé- dés perfectionnés. Les soies de la Société ont été filées dans cet éta- blissement. M. Parisel rend compte de l'examen fait par la Société d'émula- tion de l'arrondissement de Nantua , de la tourbe carbonisée fabri- quée à Oyonax. Il résulte des essais comparatifs faits par cette So- ciété , et de ceux faits à Lyon par M. Deschamps , que l’industrie et l'économie domestique peuvent avantageusement remplacer les autres combustibles par le charbon retiré de la tourbe d'Oyonax. M. Montain rend compte d’un Mémoire de M. le docteur Trolliet (sur le choléra). traite d’une manière toute spéciale des avantages et des inconvénients des lazarets, envisagés sous leurs rapports avec l'agriculture et le commerce. Une exposition des produits de l’horticulture devait avoir lieu les 26 , 27 et 28 septembre ; mais la rareté et le mauvais état des fruits auxquels l'exposition était spécialement destinée, détermine à la renvoyer à l’année prochaine. M. Seringe fait un rapport sur le nouveau Procédé pour la con- serpalion des grains, par M. le général Demarçay. — ’oyez pag.A73. M. Mulsant lit un Mémoire sur un insecte nouvellement décou- vert , très voisin du genre lucane. M. Seringe présente un coupe-feuille pour l'éducation des vers à soie. Cet instrument est de l'invention d’un mécanicien de Belley. M. Hénon litune note sur quelques variétés ou hybrides qui pro- DES PROCÈS-VERRAUX . 491 viennent des graines du mürier multicaule, et parmi lesquelles il en est plusieurs qu’il considère comme plus avantageuses , une surtout qu'il dédie à M. Seringe , directeur du Jardin botanique de Lyon. Les racines, le bois et le port du M. Seringe (M. Seringiana ) res- semblent au M. multicaule ; seulement les tiges de l’année paraissent un peu moins aqueuses et s’aoûtent mieux. Les feuilles sont grandes, entières, cordiformes , allongées, dentées , presque planes, assez fermes. Le fruit est petit, globuleux, violet noïrâtre. Cette variété est d’une belle végétation. IL n’est pas rare de voir des jets de l’an- née qui ont plus de deux mètres de hauteur. Elle se propage facile- ment par boutures. Le froid rigoureux de cette année a touché à peine l’extrémité des branches , tandis qu’autour d'elles sont morts les M. multicaules , jeunes et vieux. Le vent n’endommage pas la feuille qui ne pend point sur les branches; qui, lorsqu'elle est ceuillie , ne s’échauffe pas plus vite que celle du M. blanc; qui est assez plane , assez lisse pour ne point conserver l’eau après la pluie. Les vers à soie auxquels celte feuille a élé donnée la mangeaient avec autant d'avidité que celle des espèces les plus estimées. + + *% Séance du 31 août. — Présence DE M. BoTTex. M. Alexandre expose sur le bureau un melon d’une grosseur pro- digieuse. Ce fruit provient de ses cultures. Une des causes qu'il croit influer le plus sur la production des gros melons , est un dé- foncement profond. M. Sauzey , rapporteur de la commission des soies, fait part du résultat de l'éducation comparative de vers à soie faite à Villeur- banne , chez M. Alexandre , par décision de la Société et sous les yeux de la commission. Ce rapport, rempli de faits et d'observations d’une haute impor- lance, attire vivement l'attention. IL est suivi d’une longue discus- sion, à laquelle plusieurs Membres prennent part. M. Tissier rap- pelle , à l'appui d’une comparaison faite entre les cocons jaunes et les cocons blancs, que la race de vers Sina, qui produit la soie blanche , a été introduite en France par M. Trudaine , et que cette 492 EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX. race a toujours passé pour être plus délicate et moins productive , les cocons étant plus légers. La Société d'agriculture devait décerner une médaille d'or de la valeur de 300 fr. à l’auteur du meilleur Mémoire sur la question suivante : Décrire succinctement le typhus contagieux des bétes à cornes ; indiquer et apprécier les mesures administratives à opposer à cette maladie épizootique , en insistant spécialement sur les avan- tages et les inconvénients de l'abattage tant des animaux malades que des suspects, et sur les moyens de rendre cette mesure le plus efficace et le moins onéreuse possible. M. Lecoq , professeur à l'École vétérinaire , fait un rapport sur ce concours. Deux Mémoires sont parvenus au secrétariat à l’époque indiquée. L'un parut digne d’en- couragement sans cependant mériter le prix. Quant à l’autre , por- tant pour épigraphe : Péturage et labourage sont les deux mamelles de l'Etat , il a, d’après l’avis unanime des commissaires, rempli tou- tes les conditions du concours. M. le rapporteur, par une analyse rapide de ce Mémoire , en fait sentir le mérite et demande , au nom de la commission d'examen , le prix poposé. La Société confirme ce jugement , et M. le Président , après avoir rompu le cachet du bul- lelin annexé à ce Mémoire , proclame le nom de M. Bernard , pro- fesseur à l’École: vétérinaire de Toulouse , récemment promu à la place de directeur dans cette même école. M. Hénon présente des rameaux d’un chrysanthême, hybride ve- nant du chrysanthème coronaire fécondé par le chrysanthême des moissons , et des fleurs de melon qui sont entièrement pleines. Cette dernière plante vient de la propriété de M”* Michoud , à Sainte-Co- lombe. Toutes les fleurs ont été pleines et stériles. MM. Borrex, President. Hévox , Secrétaire general. GO D"'0- MÉTÉOROLOGIE , PAR M. DUPUITS DE MACONEX. Éd Les vents affectent parfois une cerlaine régularité dans leurs changements de direction *. J'ai fréquemment observé, aux environs de Lyon, un phénomène météorologique fort remarquable , qui pourra A . « . Fr . peut-être contribuer à faire découvrir la cause des vents. Voici le fait: toutes les fois que le vent du nord cède la place au vent du midi, c’est presque toujours par l’est ; et r Ce phénomène, que je croyais avoir découvert le premier , faisait le sujet des observations d’un météorologiste allemand qui s’en occupait en même temps que mor, ainsi qu’on le voit dans le numéro d’octobre dernier de la Bibliothèque universelle de Genève. Non seulement ce physicien confirme de tous points mon observation ; mais encore il donne une explication du phénomène basée sur la loi du changement des vents dont il croit avoir trouvé la théorie. Il prouve en même temps, par de nom- breuses observations, qu’en Allemagne les oscillations barométriques sont d’accord avec cette loi et la confirment. Quoique mon Mémoire ne paraisse que postérieurement à celui que je viens de ei- ter , la découverte de ce phénomène , concurremment avec le physicien allemand , ne pourrait m’êlre contestée, puisque j’en ai fait part à la Société d’agricullure au mois d'avril dernier , ainsi que le constatent ses procès-verbaux et le numéro de mai de ses Annales ; tandis que Ja traduction française de l'auteur déjà cité ne vient que de pa- raitre. Le lecteur ne sera pas étonné, j'espère, de ce que mon travail renferme si peu de développements, lorsqu'il saura que je ne m’occupe de météorologie qu’à la dérobée- et à l’occasion äe mes travaux agricoles. s Dur 36 494 MÉTÉOROLOGIE. lorsque du midi il reviendra au nord, ce sera presque toujours par l’ouest. Je n'ai jamais eu d'occasion plus belle pour observer ce phénomène que l’année dernière, 1837. Depuis le commen- cement de mars jusqu’à la fin de mai, il s’est reproduit pé- riodiquement tous les huit à dix jours avec une régularité étonnante. Ainsi les huit vents principaux soufilaient chacun à leur tour. Les vents du midi, du nord-ouest et du nord ré- gnaient plus long-temps : un ou plusieurs jours chacun. Ceux du nord-est et de l’est avaient moins de durée que tous les au- tres. La girouette ne s’arrêtait que quelques minutes dans leur direction. La durée du sud-est était de plusieurs heures, et il soufflait avec violence. La direction du vent s’arrêtait peu sur le sud-ouest ct l’ouest ; mais cependant un peu plus que sur le nord-est et l’est. Quelques observations que j'ai faites cette année , et'plu- sieurs autres les années précédentes, me confirment dans l’o- pinion que l’on peut poser la proposition suivante : Par les temps variables , lorsque les vents changent de direction, et que du nord ils passent au midi, c'est toujours par l’est, et du midi au nord par l’ouest. Cette proposition amènerait à croire que l'inverse existe pour le beau temps. Je n'ai aucune observation qui me confirme ce résultat ; mais je prends l’en- gagement d'achever mon expérience. Toutefois l’on conçoit que cette dernière est plus diflicile à observer , parce que le beau temps a presque toujours lieu par un vent calme, et le temps variable , au contraire , par un vent orageux. Qualités et différences qui distinguent les vents sous le climat de Lyon. Les vents du nord et du midi sont les plus forts et ceux . . A qui soufflent le plus long-temps, parce que le bassin du Rhône MÉTÉOROLOGIE. 495 et de la Saône s'ouvre à Lyon dans cette direction. Le vent d’est est le plus faible, parce qu’il passe sur les hautes som- mités des Alpes, qui paraissent plus élevées que la région des vents. Après le nord et le sud, le nord-ouest est celui qui soufile avec le plus de force et de constance ; or, il est à re- marquer qu'après avoir franchi la plaine liquide de l'Océan du Nord, il arrive à nous en traversant des plateaux et des montagnes peu élevées. Les vents d'ouest et de sud-ouest soufflent rarement avec violence, ordinairement par de courts intervalles dans les temps orageux. Ces huit rhumbs de vent se distinguent par une différence dans la température, et dans la sécheresse ou l'humidité de Pair. Ainsi, quant à la température, les plus chauds sont : le sud-est, le sud , le sud-ouest et l’ouest. Les plus froids : le nord-ouest , le nord, le nord-est et l’est, Les vents du beau temps sont: le nord , le nord-est, l’est, le sud-est et le sud. Les vents de pluie par excellence : le sud-ouest et l’ouest. Le nord-ouest est le vent des giboulées. La sécheresse des vents est en raison inverse des amas d’eau qu'ils traversent , et leur humidité en raison directe. Aussi les vents d’ouest qui traversent l'Océan Atlantique et l'Océan du Nord sont les plus humides, et les vents d'est les plus secs par la raison contraire. Les vents secs sont les plus froids en hiver; les vents hu- mides les moins chauds en été ordinairement. Toutefois ces qualités sont modifiées par le voisinage des montagnes et par la latitude , par la violence des vents et par la sécheresse du sol. Aïnsi quant à cette dernière circonstance , l’eau s'échauf- fant difficilement , le sol humide participe de cette propriété; lorsque , au contraire , le vent étant calme, le sol est très sec ; 1] s’échauffe facilement, et quelquefois à tel point , que Li 496 MÉTÉOROLOGIE. la chaleur qui nous en arrive par réverbération est presqu'aussi forte que la chaleur solaire directe. Le nord-ouest fait exception à la règle que j'ai établie plus haut pour les vents pluvieux. Voici les causes auxquelles j'at- tribue cette différence. Ce vent n’amène la pluie qu'à de courts intervalles entremélés de temps clairs. Or, toute pluie amène un léger refroidissement dans l'atmosphère, lorsque la tempé- rature est un peu élevée ; et les temps calmes et clairs occa- sionant aussi un refroidissement par l'effet du rayonnement, principalement la nuit, ces deux causes réunies contribuent à augmenter rapidement l’abaissement de la température; tandis que, lorsque la pluie tombe d’une manière continue et durable , comme par le vent d'ouest, la température baisse très lentement et se maintient long-temps à la même hauteur. Il faut ajouter que, par une pluie continue , le rayonnement est interrompu pas les nuées. Le nord-ouest est le seul qui donne des giboulées. L'été , lorsqu'il règne , la température est presque toujours belle et chaude. Cependant il chasse ordinairement devant lui quel- ques nuées qui laissent échapper par intervalle une pluie fine, légère et de très courte durée. Ce temps est regardé, par les habitants de la campagne, comme un signe certain de la du- rée des beaux jours; mais, l'hiver et le printemps, il amène immanquablement les giboulées. C’est le vent le plus dange- reux pour les froids tardifs du printemps et les froids précoces de l’automne : si son action pouvait être anéantie , nous joui- rions de saisons à la fois plus égales et plus agréables ; car voici le plus souvent comment les choses se passent : le sud ranime la végétation ; mais, tôt ou tard, il passe au sud- ouest qui amène la pluie, et à l’ouest la pluie continue : elle ‘est douce , tant qu’elle vient dans cette direction ; mais ausst- tôt que le nord-ouest prend le dessus, la pluie tombe par in- tervalle et se refroïdit considérablement ; la température de: MÉTÉOROLOGIE, 497 l'air baisse en même temps, et lorsque le temps devient clair et calme par le nord et plus encore par l’est, la gelée arrive presqu'indubitablement. D’après ce fait, on serait porté à dire que presque tous les printemps, les gelées tardives , si re- doutables , doivent nécessairement se faire sentir. Cependant il n’en est pas, à beaucoup près, ainsi, parce qu'il arrive souvent que le nord passe au sud subitement , et le sud au nord de la même manière, et que probablement aussi le sud revient au nord par l’est. Or quand , au printemps, les cou- rants d’air s’établissent ainsi, les gelées ne surviennent pas. Le beau printemps de 1822 en fournit un exemple remar- quable. Les gelées cessèrent , dans le département du Rhône, dès le milieu de février, et le printemps se montra , au com- mencement de mars , avec toute sa parure , sans aucun acci- dent. Une seule fois le temps changea d'une manière ficheusce. Le 31 mars le vent tourna à l’ouest , ensuite au nord-ouest qui amena des giboulées et la neige sur les plus petites mon- tagnes pendant deux jours. Au troisième, le nord prit le des- sus par un temps calme , et il gela trois jours de suite sans aucun accident , à cause de la sécheresse de l’air et de l'ab- sence de toute humidité sur les plantes. Le quatrième jour la chaleur revint, et aucun autre accident ne donna l'alarme aux propriétaires. Il pleut quelquefois par le vent du nord. Cependant, c'est un vent sec et beau par excellence ; car, lorsque le beau temps s'établit, il continue sans interruption , et il ne pleut jamais tant qu’il ne cède pas la place. La pluie ne tombe que lorsqu'il commence à souffler ; elle dure peu, et elle ne se forme pas sous son influence. Voici comment les choses se passent: Le sud-ouest charrie une grande quantité de nuées noires et épaisses qui s'accumulent du côté du nord souvent sans pluie ; mais tôt ou tard elle s'échappe des . nuées devenues plus pesantes. Dans cet état, si le vent passe 498 MÉTÉOKOLOGIE. subitement au nord , celui-ci refoulant des nuages qui n’ont pas eu le temps de se dégager, la pluie continue. S'il per- siste, elle ne sera pas de durée, et les nuées auront bientôt fait place à un ciel clair et pur. Les habitants de la campagne ont souvent dans la bouche le proverbe suivant : pluie de bise mouille la chemise. Ceci tient à ce que , dans cette cir- constance, les vents du nord et de l’ouest soufflent tour-à- tour et à de courts intervalles et d'une manière peu sensible ; et les choses se passent ainsi que je viens de l’expliquer , jusqu'à ce que le courant d’air vienne à changer ; mais si le nord persiste plusieurs jours, le beau temps reparaît indubi- tablement. Lorsque la pluie tombe par le nord, et que le vent se maintient dans cette direction, il est à remarquer qu'elle diminue progressivement d'intensité, ct que, au moment où le ciel est sur le point de s’éclaircir, elle tombe en forme de bruine, Ainsi , toutes les fois que l’on verra tomber la pluie de cette manière, par le vent du nord, on peut avancer avec certitude que Le beau temps n’est pas éloigné. Les plus fortes gelées ont lieu par le vent d'est; ce qui s'explique par le voisinage des sommités alpines , et proba- blement aussi par la sécheresse de l'air. Je citerai encore un fait remarquable. Au printemps de: 1856 , le nord-ouest régna sur presque toute la France, et avec cette différence que , dans le nord et surtout sur les côtes de l'Océan, il soufilait avec violence , accompagné par intervalles de pluies abondantes, tandis qu'à Lyon le temps était calme et sec, mais froid, quoique la girouette fût le plus souvent tournée au sud-est par l'influence du nord- ouest. Lorsque le froid nous arrive par un vent violent du nord, ou du nord-ouest, la température est peu différente entre les régions méridionales et septentrionales de l'Europe, parce MÊTÉOROLOGIE. 499 que l'impétuosité des vents qui nous arrivent des régions froides ne donne pas le temps de subir l'influence de lati- tude. Ainsi, vers la fin de mars 1837, par un vent violent du nord-ouest, la neige est tombée simultanément jusques sur les collines contre lesquelles Alger est adossée. L'hiver de 1820 en fournit un exemple aussi remarquable. | Lorsque les gelées ont lieu par un temps calme, la latitude reprend son empire, ainsi qu'on a pu s’en assurer dans ce désastreux hiver que nous venons de traverser. La basse Pro- vence a , par cette cause, joui d’un hiver doux ; tandis que, au moment où je rédige ce Mémoire, j'apprends que les gelées de printemps qui viennent d’afiliger nos pays ont encore été plus fortes et plus désastreuses dans les belles contrées du midi de la France, par l'influence d’un vent du nord-ouest orageux. J’exposerai un autre fait remarquable, dont les causes n’ont pas été, je crois, signalées. La différence entre la tempéra- ture du jour, et celle du matin avant le lever du soleil, dans les pays chauds est plus grande que dans les pays tempérés , & ce point, que les gelées blanches se font ressentir quelquefois plus tard dans les premiers que dans les seconds. Ainsi, dans beaucoup de localités du bas Languedoc, les gelées tardives se font souvent plus ressentir qu'aux environs de Lyon sur le littoral du Rhône. Je pourrais en citer un grand nombre d'exemples. Les communes de France où le phénomène est le plus rare , sont situées sur le littoral du Rhône, depuis Lyon jusqu'à Avignon. Voici la principale cause à laquelle J'attribue cette anomalie. Dans les pays chauds, l'atmosphère est beaucoup plus claire et plus limpide que dans les pays tempérés. Il en résulte que le rayonnement agit dans ces contrées avec plus de puissance , et que , par conséquent , le sol abandonne plus rapidement son calorique aux régions glacées qui environnent l'atmosphère. Le voisinage de la mer -500 MÉTÉOROLOGIE. joue aussi un rôle important dans ce phénomène par l’abon- dance des rosées. Influence de la lune sur les phénomènes météorologiques, J'admets d’abord comme rationnel que la lune , ayant une influence sur les marées , doit en avoir à plus forte raison sur l'atmosphère , puisque l’air est un fluide plus mobile que l’eau ; or, tous les phènomènes de temps ayant lieu dans l’at- mosphère quinous enveloppe et par son intermédiaire, on sera porté à admettre, avant toute preuve, que la lune entre pour une part quelconque dans les phénomènes météorologiques. Or, voici ce que j'ai observé : Toutes les fois que le beau temps se soutient d’une manière constante pendant plusieurs mois, le jour même de la nouvelle lune on apercevra presque toujours une perturbation dans l'atmosphère. Ainsi, ou la pluie se déclarera pour durer long-temps, ouelle tombera pen- dant quelques heures seulement, pour faire place immédiate- ment à un ciel calme et serein comme auparavant; ou tout au moins ; l'atmosphère se chargera de vapeurs qui disparaï- tront au bout de quelques heures , si le temps doit persister au beau. Le nombre de mes observations sur cet objet est tellement considérable qu'il m’est impossible de douter du résultat que je viens d'exposer. L'année 1822 est celle où il a été le plus facile de faire cette remarque , parce que le ciel fut calme et beau pendant dix mois. Il n'y eut de pluie qu'aux mois de juillet et de décembre. Je n'ai pu faire d'observations concluantes qu'à cette époque des phases de la lune ; ce que j'attribue à l'extrême mobilité de l'air, et aux causes nombreuses des changements de temps. Il reste- rait seulement démontré que la lune a une influence plus puissante au moment des conjonctions. Au reste, il est facile de s'en assurer, cette observation est à la portée de tout le monde. MÉTÉOROLOGIE. 501 Influence de la lune en agriculture. C’est ici le lieu d’exprimer ce que je pense sur l'opinion populaire, qui attribue à la lune une influence sur les semis. Je dirai d’abord en passant que , quelque singulier que pa- raisse un fait, on doit toujours l’examiner avec attention pour se prononcer. Les découvertes extraordinaires que notre siècle a vues éclore sont un motif pour admettre provisoire- ment une proposition, quelque bizarre qu’elle puisse paraitre jusqu’à preuve contraire. Mais dans l'espèce qui nous occupe, une foule d’horticulteurs instruits se sont empressés d’expé- rimenter et se sont convaincus que l'opinion adoptée par la masse est entièrement controuvée. Les essais que j'ai entre- pris moi-même m'ont confirmé ce résultat, Les véritables influences sont : la température , la séche- resse ou l’humidité du sol, la sécheresse ou l’humidité de l'air ambiant. Ainsi , il est des semences qui demandent pour germer une température élevée ; d’autres, au contraire, une température basse. Quelques-unes veulent un terrain sec , d’autres un terrain humide. Enfin, il en est qui prospèrent mieux au milieu d’une atmosphère sèche ; quelques-unes exi- gent impérieusement une atmosphère humide. Mais un préjugé bien plus enraciné encore , c’est celui de ne couper les bois de service qu’à certaine époque de la lune, sous peine de les voir beaucoup plus tôt piqués par les vers. Il existe des contrées où l’on est tellement imbu de ce préjugé , que l'on se voit en quelque sorte forcé de s’y soumettre , sous peine de ne pouvoir se défaire des bois de service que l’on aurait abattus sans égard pour la lune. J’avouerai que je n'ai fait aucune observation directe sur ce sujet; cependant, je crois ce fait aussi peu fondé que le précédent. Et qu’on ne m'accuse pas de tomber dans le défaut que j'ai signalé plus haut ; car, voici ce qui détermine mon opinion. Quelques 502 MÉTÉOROLOGIE. vignerons sont persuadés qu'il convient de consulter les phases de la lune pour tailler la vigne ; or, je me suis con- vaincu que ce qui influe principalement sur la production du raisin (je ne parle ici que de l'influence produite par les tra- vaux de l’homme }, c’est la taille opérée en temps sec ou hu- mide. Ainsi , taillez par un beau temps et le produit de la vigne sera beaucoup plus abondant que si vous tailliez par une pluie continue , tout le reste étant égal d’ailleurs. IL y a plus : dans ce dernier cas, la récolte pourra manquer com- plètement , lors même que toutes les autres circonstances se- raient favorables. Je serais donc porté à conclure que la bonté des bois de service dépend de la température et plus encore de l’état de sécheresse de l'air. Je puis citer un fait qui me semble corroborer ce que je viens de dire. Lorsqu'on abat un arbre, on s’empresse de l'équarrir , parce que s’il restait quelque temps enveloppé de son écorce, le bois pour- rait éprouver un commencement de détérioration, l'humidité se maintenant plus long-temps entre l'écorce et le bois. Or , il ne faut pas perdre de vue que l'humidité jointe à la cha- leur est le plus puissant agent de destruction , la cause de toute fermentation , et par conséquent de la pourriture. Je prends ici l'engagement de décider cette question par des observations faites avec soin. Voici de quelle ma- nière ; je crois , il convient de procéder. J'expérimenterai sur des échallas , afin que le résultat se fasse moins attendre. Je couperai les bois par une température très basse, mais cependant au-dessus de glace, de 0 d. à 5 d., afin qu'il ne puisse y avoir aucun mouvement de sève par le fait de la température. J'aurai égard au temps sec ou humide, et aux deux époques de la lune reconnues comme les seules influen- tes : ce qui formera quatre combinaisons. J'aurai donc quatre coupes à faire à des époques différentes ; enfin, J'aurai égard à la qualité du sol. TOITS PLATS EN ARGILE, OÙ TOITS À LA DORN, PAR PY, Tortet, CESR 0 On a toujours cru qu'il fallait dans le Nord des toitures très inclinées , afin de résister au poids de la neige. Depuis quelques années , les essais qui ont été faits ont prouvé le contraire. En Allemagne , les toits pointus , aux faites éle- vés, aux immenses charpentes vont faire place aux toits en terrasses. Déjà plus de cent maisons sont ainsi couvertes à Berlin, et l’année dernière on y a fait couvrir de cette ma- nière la maison de l'Université. La toiture inventée par M. Dorn offre assez d'avantages pour opérer une révolution dans l'architecture actuelle. Cette toiture est économique , légère , solide, commode , ne laisse point pénétrer le vent dans la maison, résiste bien aux in- tempéries de l'air, ne s’enflamme pas facilement en cas d'm- cendie. Quant à sa durée, et à ses réparations, une expérience de 10 années n’est pas suffisante pour les déterminer. Pendant mon dernier séjour à Heidelberg, j'y ai vu deux de ces toits construits depuis trois années , et deux autres ont été construits pendant que j'y étais. C’est d’après ce que j'ai vu, 504 TOITS PLATS EN ARCILE , et d’après la brochure de l'architecte du gouvernement et professeur Linke : que je vais faire connaître ce mode de construction. MATÉRIAUX, Argile. — Il faut rejeter celle qui est trop sableuse où marneuse ; celle qui est bleuâtre se fend trop facilement par la dessication. Si, après les essais qu’on aura faits, on n’en trouve pas de convenable dans la localité , il faut l'obtenir par des mélanges. Il faut passer cette terre à un crible qui retienne les petites pierres et permette le passage du sable grossier. Elle a alors le degré de fluidité nécessaire. Tan. — Celui qui sort de la fosse , encore imprégné des substances animales est le meilleur. On peut cependant em- ployer celui qui est sec , il est même plus facile à travailler. Peu importe l'écorce , chêne , bouleau ou pin ; le plus fin et le plus filamenteux est préférable. Goudron du charbon de terre (sans mélange de goudron de bois ) obtenu par la préparation du coak ou du gaz. Résine que l’on peut remplacer par la poix. Si le toit doit servir de terrasse et qu'on y marche souvent, il ne faut pas employer la poix qui se ramollit à 26° R. ; il faut préférer même à la résine, la poix blanche dite résine de Bourgogne qui ne se ramollit qu'à 56° R. Sable.—Tl doit être pur , à grains angulenx , parfaitement desséché au soleil et même au four. A défaut de sable , on peut employer la brique pilée. Préparation. — L'argile étant délayée , on y mêle du tan dont la quantité varie depuis 1/4 jusqu'aux 3/4 en volume , suivant qu’elle est maigre ou grasse. Il est indispensable de " Der Bau der Dorn’schen Lehmdächer nach eigenen Erfahrungen von Linke (avec planches ). Braunschweig 6, Vieweg 1837. OU TOITS A LA DORN. 505 faire des essais dont on étend sur une planche, une couche de 3/4 de pouces exposée à l’air et au soleil. Si la dessica- tion ne produit que de petites fissures , le mélange est bon. Si les fentes sont grandes, ou il n'y a pas assez de tan, ou bien il faut ajouter du sable à l'argile. Le mélange se fait dans un encaissement de 5 à 6 pieds sur 3 ou 4 et 1 pied de profondeur. On étend d’abord 4 pouces d'argile et ensuite du tan en mesurant la quantité dans un seau. Le mélange à la pelle n’est pas suffisant , il faut marcher , piaffer et même pétrir avec les mains pour briser les masses de tan. Le mé- lange doit être assez mou pour s'étendre avec la main ou avec la planchette. Charpente. — La plus simple et la plus économique se fait avec des branches simplement refendues. On alterne alors le fort et le faible en serrant ces lattes, car la pâte s'arrête suffisamment entre les demi-ronds. Il faut faire attention qu’elles soient à peu près d’égale épaisseur. On peut ainsi employer le bouleau refendu. Si on emploie des lattes carrées , ‘on laisse entr'elles un écartement de 4 à 5 lignes, afin que la pâte puisse y pénétrer. De larges planches ne doivent jamais être employées à cause du retrait qu'elles éprouvent. Tous les bois sont bons pour lattes, les vers ne les attaquent pas sous l'argile. Pour un balcon , une pente de 1/8 de pouce par pied est suflisante ; pour une grande terrasse , une pente de 1/4 à 3/4 de pouce par pied est nécessaire et n’est pas incommode. Si le toit ne doit pas servir à la promenade, la meilleure pente est de 3/4 à 2 pouces par pied. Une pente plus forte est inutile , elle rend le toit plus coûteux et le travail plus difhicile. Confection de la couverture. — La couche d'argile pré- parée doit être partout d’une égale épaisseur , 1/2 jusqu'à 506 TOITS PLATS EN ARGILE , 3/4 de pouce. Sur les terrasses où l’on marche beaucoup, on peut la porter jusqu'à 1 pouce ; mais il ne faut jamais lui donner une plus grande épaisseur. On doit commencer par les bords du toit en l’élevant vers le faite. Il faut l'appliquer aussi rapidement que possible , afin de profiter d'un beau temps. À fur et à mesure que l’on avance, on mouille les lattes et on jette la pâte avec la truelle , afin qu’elle s'attache bien aux lattes et pénètre entr’elles. On l’égalise ensuite avec la taloche. Pour conserver partout une épaisseur égale, on peut avoir une règle que l’ouvrier fait marcher devant lui ; mais il ne faut jamais l'appliquer contre l’argile : ces reprises y occasioneraient des fissures. A chaque reprise, il faut bien mouiller le bord de l'argile déjà appliquée. Il faut clouer des lattes sur les bois qui doivent être recouverts ; les murailles et les cheminées contre lesquelles l'argile sera appliquée doi- vent être grattées et mouillées. Si un desséchement trop ra- pide produit des fentes, on arrose à la grille, ou bien on in- troduit dans les fentes de l'argile délayée. Les grandes cre- vasses doivent être agrandies par arrachement, mouillées et bouchées avec de la pâte. Cette première couche est sèche en 24 heures par un bon temps. On le reconnait, parce que la pression du pouce ou d'un bâton ne la fait pas céder ; on ne peut en arracher le tan : lorsqu'on y jette du goudron , il est absorbé à l'instant. Lorsqu'on est assuré d’une dessication parfaite ( et cette condition estessentielle), on procède au goudronage. Le gou- dron doit être bien liquide et bouillant. En commencant par le faite, on le verse avec de petits pots et on l'étend au pin- ceau jusqu’à ce que l'argile n'en absorbe plus. Lorsque cette première couche est refroidie et un peu séchée , on en donne une seconde avec du goudron dans lequel on a fait dissoudre de la résine ou de la poix 1/10 ou 1/6 du poids. Cette dernière couche ne doit pas être étendue trop chaude; OU TOITS À LA DORN. 507 À mesure qu'on l’étend , on la recouvre au moyen d’un crible avec du sable bien sec , de manière à ce qu'on ne l’apercoive plus. On étend alors la seconde couche d'argile et de tan, en commencant par le faite , afin que l’eau , s’il survient de la pluie, ne s'introduise pas entre les deux couches. Ici, au lieu de mouiller, on balaye le sable qui ne s’est pas attaché au goudron. S'il fait très chaud, on marche sur des planches. On procède de la même manière au goudronage , lorsque la dessication est parfaite. On ajoute ici la plus forte dose de poix et on y jette du sable, lorsqu'il y a ramollissement. Dans certains cas, et surtout pour les terrasses, on peut étendre une troisième couche. On peut ainsi recouvrir des voûtes , des faites de murailles et même le côté des maisons exposé à la pluie. Cette couleur noire est désagréable et ressort à travers toutes les peintures. IL faut ; dans ce cas, bien gratter les joints des pierres et les mouiller. Quant aux voûtes recouvertes de terre, il est inutile d'ajouter ni poix ni résine. Cette couverture de 1 pouce 1/2 à 1 pouce 3/4 ne pèse que la moitié d'une couverture en tuiles plates. Un mètre cube de terre grasse, 2 à 3 mètres cubes de tan, 600 livres de goudron , 6 décimètres cubes de sable , 12 à 15 livres de résine , suflisent pour couvrir 70 pieds carrés. Sur cinq ouvriers , trois travaillent sur le toit, deux por- tent l'argile et l'eau. Un ouvrier peut faire près de 400 pieds carrés par jour ; il peut passer le goudron sur 900 pieds carrés à une couche. À Berlin, le prix moyen d’une telle toiture est ( tout compris , charpente et couverture ) de 36 francs pour 14" 33. Partout en Allemagne , les toitures en tuiles sont plus chères. Les couvertures en paille sont un peu meilleur marché ; mais elles sont aussi coûteuses à cause de l'énorme charpente qu’elles exigent. 508 TOITS PLATS EN ARCILE, OU TOITS À LA DORN. Dans les contrées où l’on ne peut se procurer du tan, on peut le remplacer par des mousses , par le Polytrichum com- mune , ou par le Sphagnum palustre. Si, à cause d'une construction trop tardive, on ne pouvait plus obtenir la dessication, afin d'appliquer le goudron , il faudrait recouvrir tout le toit d’un pouce d'argile et attendre le printemps. On a essayé d’allumer un grand feu sur une pareille toi- ture ; il y a eu carbonisation des lattes sans inflammation du tan ni du goudron. Réparations. — Une expérience de six à huit années ne suffit pas pour savoir en combien de temps la dernière couche peut être altérée. On peut, au besoin, refaire quelques parties de cette couche et l’enduire de nouveau avec du goudron. Si l’on établit une comparaison entre deux toits, de 100 pieds sur 50, l’un en tuiles, l’autre en argile et tan, le pre- mier (y compris l'intérêt du capital ) coûtera , par année, 38 francs de plus que le second. J'ai déjà fait quelques essais avec M. Aguettant, archi- tecte, et avec M. Escot, charpentier à Oullins. Au printemps, je me propose de couvrir de cette manière deux petits corps de bâtiment. RAPPORT AU NOM DE LA COMMISSION DES SOIES , PAR M. ALEXANDRE. ( Lu À La séaxce pu 2 serremsre 1858. ) Pts Gse? MESSIEURS , Organe de la Commission des soïes , je viens vous rendre compte de la mission confiée aux trois jardiniers-pépiniéristes-experts que vous aviez nommés pour aller enseigner , dans les communes de ce département, la culture et surtout la taille du mûrier, cet arbre pré- cieux que vénèrent les Chinois et qu'ils ont appelé l'AÆrbre d'or. Ces experts ont tous justifié votre confiance et répondu à notre attente. Le cahier de M. Chapuy , celui de M. Piégay et le tableau de M. Blaïze , contiennent , avec détail, tous les renseignements que nous les avions chargés de recueillir. Le cahier de M. Chapuy est particulièrement chargé d’observa- tions intéressantes sur la végétation , la nature du sol et les espé- rances qu'on peut raisonnablement fonder dans chaque localité sur une bonne culture du mürier. D 37 510 RAPPORT En général , cet arbre a souffert de l'hiver dans les terrains bas et humides , tandis qu’il n’a pas craint la gelée dans les lieux élevés et à la pleine exposition du nord :, Cependant le beau littoral du Rhône au canton de Condrieu , où la végétation est si puissante , fait exception à cette règle ; mais ce sont surtout les gelées du prin- temps qui ont nui au mürier ainsi qu’à la vigne dans ces localités. Cette utile mission n’a pu avoir lieu au printemps; elle n’a pu commencer que le 10 juin et a été terminée le 22 juillet. Il sera indispensable de la renouveler pour en assurer le plein succès , surtout au printemps prochain. La statistique du mürier, recueillie par les experts-pépiniéristes, constate les progrès de la production de la soie dans notre déparle- ment inexactement signalé dans les statistiques officielles comme ayant rétrogradé dans la période de 1820 à 1834. Il est bien démon- tré aujourd’hui que les renseignements , sur lesquels le ministère a basé ses publications à cet égard, étaient très inexacts , puisque le département compte encore aujourd'hui plus de 51 mille pieds de müriers au-dessus de l’âge de 6 ans ?. Voici, Messieurs , les résultats que présentent les cahiers de vos experts-pépiniéristes : Dans l'arrondissement de Lyon , M. Chapuy a visité 37 commu- nes, dans lesquelles il ataillé , sous les yeux des propriétaires : 79 müriers au-dessous de l'âge de 6 ans. 276 id. de 6 à 20 ans. DA UE. au-dessus de 20 ans. Près de la moitié de ce nombre appartient au canton de Con- drieu. ' Dans l'arrondissement de Villefranche , le même pépiniériste a visité 24 communes dans 5 cantons ; il y a taillé 18 müriers au-dessous de l’âge de 6 ans. 31. «id. de 6 à 20 ans. 10 7 2 au-dessus de 20 ans. 1 Cette observation confirme de nouveau l’analogic du mürier avec la vigne indi- quée dans le Mémoire que je publiai en 1855. 2 Le tableau publié dans les Ærchives statistiques du ministère des travaux publics, de Pagriculture et du commerce ( pag. 255), présente le département du Rhône comme ne possédant que 48,082 muüriers en 1834, et comme en ayant perdu 22,000 depuis 1820. AU NOM DE LA COMMISSION DES SOIES. 511 M. Piégay a visité 25 communes dans les cantons de l’Arbresle et de Limonest ; il y a taillé 44 müûriers au-dessous de 6 ans. 34: «ddr de 6 à 20 ans. 1 id. au-dessus de 20 ans. M. Blaïize a visité les cantons de Givors et de St-Genis, à l'excep- tion de Sainte-Foy , Oullins et Soucieu. Il a opéré dans la commune de Loire, du canton de Condrieu, et chez le maire de Mornant. Il a vu 15 communes et y a taillé 295 müriers au-dessous de 6 ans. Ad: . de 6 à 20 ans. 31 id. au-dessus de 20 ans. En totalité vos trois experts ont visité 101 communes et y ont taillé 436 müriers au-dessous de 6 anse 389 id. de 6 à 20 ans. 96 id. au-dessus de 20 ans. Ensemble 921 müriers taillés. Dans leur tournée , les 3 experts ont récolé , savoir : M. Chapuy , 128,156 müriers au-dessous de 6 ans , indépendan - ment de 456,885 plants existant dans 20 pépinières. 28,018 müriers de 6 à 20 ans. 4.133 id. au-dessus de 20 ans. M. Piégay, 16,617 id. au-dessous de6 ans. 3,255 sd. de 6 à 20 ans. 280 :d. au-dessus de 20 ans. M. Blaize, 27,150 id. au-dessous de 6 ans , indépendam- ment de 405,990 plants en pépinière. 9,873 müriers de 6 à 20 ans. 5,350 :d. au-dessus de 20 ans. En total les trois experts ont trouvé 471,993 müriers au-dessous de 6 ans et 862,875 en pépi- nière. 41,146 id. de 6 à 20 ans. 9,103. au-dessus de 20 ans. 512 RAPPORT Ainsi, la statistique qu'ils ont établie des müriers dans les 101 communes qu'ils ont visitées donne en totalité : 171,923 mûriers au-dessous de 6 ans. 41,146 id. de 6 à 20 ans. 9,763 id, au-dessus de 20 ans. En total, 222,832 pieds de müriers. Dont 16,530 Multicaules et 3,100 Morettis. Et 862,875 planis en pépinière. Ce qui donne 1.,085,707 pieds ou plants de müriers. À ce nombre , il faudrait ajouter les plantations et pépinières qui n'ont pas été visitées, et que nous voudrions connaître pour com- pléter notre statistique. Celles de M”*° de Clérimbert, à St- Symphorien-le-Château, et celles de M. Sautel, à St-Veran, can- ton du Bois-d'Oingt, comptent seules plus de 20 mille pieds ou planis de müûriers. Les trois experts ont constate qu'il se fait dans le département ou plutôt dans les 101 eommunes qu'ils ont visitées: 310 onces de vers à soie, dontle produit varie de 40 à 85 livres de cocons par once de graines, savoir : Dans les 61 communes visitées par M. Chapuy , 107 onces. Dans les 25 id. id. par M. Piégay, 12 onces. Etdansles 15 id. id. par M. Blaïize, 191 onces. C'est dans les cantons de Condrieu , Givors et St-Genis-Laval que l'éducation des vers à soie a le plus d’étendue. Les communes qui font le plus de vers à soie sont : Grigny, canton de Givors, qui en fait 70 onces* Loire , canton de Condrieu, 55 Vernaison , canton de St-Genis-Laval , 45 Et dans la petite commune de St-Cyr-sur-le-Rhône , 25 Ces quatre communes font à elles seules 195 onces qui forment près de deux tiers de l'éducation totale. Le département ne compte que quelques filatures à la vapeur : elles viennent d’être élevées , l'une à Millery, par notre confrère M. Bourcier ; une autre à la Guillotière, par le sieur Veyre; quel- ques autres petiles filatures de 1 à 5 et 6 bassines d’après le vieux sysième, dont les produits sont si inégaux et si imparfaits. - AU NOM DE LA COMMISSION DES SOIËS. 513 Mais vous pouvez à bon droit revendiquer , comme appartenant au département , la filature à vapeur et avec un système de tours per- fectionnés que je viens d'élever dans ma propriété , aux portes de Lyon, à Villeurbanne ( Isère), avec le sieur Petive , qu'ont aussi employé MM. Bourcier et Veyre. Les produits de ma filature ont passé sous vos yeux, et comme vous , l'honorable président de la Chambre de commerce, et les fa- bricants et marchands de soie les plus distingués les ont rangés à côté de ceux de la filature de M. Teissier de Valleraugue , réputée la première filature de soie. Les faits, qui précédent, démontrent avec quel succès on peut s’a- donner à la production de la soie autour de nous; et quel avantage n'y aurait-il pas à trouver, autant que possible, ce riche produit sur le lieu même où il recoit de si belles et si avantageuses transfor- mations ? Pour assurer la complète et salutaire influence de la mesure que vous avez ordonnée sur notre proposition , et que les précieux en- couragements de M. le Ministre des travaux publics , de l’agricul- ture et du commerce nous ont mis à même de faire exéculer , il faut qu’elle soit renouvelée pendant plusieurs années; elle est sur- tout indispensable au printemps prochain , n'ayant pu avoir lieu as- sez tôt cette année. La bienveillance du Ministre et son empresse- ment à seconder tout ce qui concourt à la prospérité du pays , vous permettent d'espérer que les vœux et les demandes que vous aurez à lui adresser seront toujours favorablement accueillis. Dans la délibération que vous prendrez sur ce rapport, la Com- mission vous propose , Messieurs , de consigner l'expression de votre reconnaissance pour les encouragements que vous en avez reçus. Je joins à ce rapport le tableau synoptique que j'ai cru devoir dresser de tous les résultats qui y sont consignés. La Société d'agriculture adopte le rapport et les conclusions qui précédent, et arrête que ce rapport, qu’elle a entendu avec le plus vif intérêt, sera adressé à M. le Ministre des travaux publics, de l'agriculture et du commerce , avec l'expression de sa reconnaissance envers S. Ex. pour les utiles egcouragements qu'elle en a recus. “noupuoy op uoqueo ne juanuedde oiquiou 29 ap autour E] 3p SA 2 LOZG80H sc8‘ccc | £92'6 | 9FF T7 | SGG' FLE [528-208 166 967 coc'‘ovr Horcer | osc's | czs'e | 0G1‘ZG À 066‘S07) 89c 66% ‘SounuuO9 GE QUSIA € 9ZIPIT ‘W 1 "ISOUOUUUT 9P uojura np 19 O[S9IQY op er acr'oc assoc |ogs lasse | zro‘or 62 7 uojuto np sounmmioo GG PUS e ÂLB9IA ‘KI G9 QI “OHOUCIOTIIA 2p qua, s 2: € £ € ‘oz ‘oc -SIPUQNV,] 9P SOUNMMUON VS ANS LOr cr‘ zr9 À zog‘oo7 | cer‘ | 81088 | 99187 | S88 067 Ua 4 Roque D *SI19N0 e —SIPUOME,T 9P SOUNULHON LC RE RUES Raul 0 ECS TRES ÉsaTuvz ï À ‘sauau À -sxrooau "SAV 0G | ‘SNY 0G | ‘SAV 9 Amen el DE REA OS) PRNTE 0) -X4 sa *AVLOL aa sns y aq ; " | aasns Y na sn06 ya au À SUR SRIANIATA SA | oo-nv nc j AL -S{G-0v O aa |snossaa-ny on 9 -SNOLEVOIQNI -YLSKO9 saa Na c VS I per AIVYAN AI SLNVTId c ‘SAIODTA SHHIUAN ‘SATTIVL SUAMON ‘IVIOL -yonda "AIUNU ND 9/1) D] 2D 19 2ANJNO D] 2p juououbosu2,? 2p * 82108 S2p aquauvuaodl uorsstuuo) PS 2p UND P] SNOS SUOÂT 9p SOJUN SIUD 79 07j91NJDU 2410780 © 24NMNIUD p 9]DÂ04 92191906 D] pd S sp6amyo * sopsutonuadod-s nodga-suoru QLQE U2 AUQYI NP quowt2210d9p 2] SUDP anydiuot UOISSTU D} 0p SIDINSOU -pant Sozwig 19 An bai Andy) sanais sa 4od Sig *SAIOS SAG NOISSIHNOD VA aq NON AY LUOdAVU RAPPORT SUR L'OUVRAGE DE M. LE DOCTEUR LOMÉNI. CONCERNANT LE MURIER DES PHILIPPINES ET L’INDUSTRIE DE LA SOIE, M. Biexanÿre. MESSIEURS , Notre compatriote , M. de Chabus, qui habite Milan , vous a fait hommage d'un exemplaire , relié avec luxe, du bel ouvrage du doc- teur Loméni, de Milan , publié en langue italienne sous le titre de Notizie storico-istructive interno la introduzione, la moltiplicazione. la coltura del Gelso delle isole Filippine e li suo effetti nel produci- ‘ mento della seta comprovati più specialmente in Lombardia, net quinquennio 1832-1836 , anche delle soainete manipolazioni delle selle fino riducimento in istoffe. Milano 1831. Le docteur Loméni , qui était du nombre de ceux qui n’accueilli- rent qu'avec une extrême défiance le mûrier Multicaule , s’en dé- 516 DU MURIER DES PHILIPPINES elare le partisan d’après les expériences qui ont eu lieu en Italie , et plus particulièrement en Lombardie , et surtout d’après celles qu'il a lui-même suivies depuis cinq ans, tant sur la culture et la multiplication si avantageuse de ce mürier, que sur son heureuse influence sur la production de la soie qu’il améliore en lui donnant plus de finesse, de brillant, de transparence et de nerf: c’est ce que , dans son ouvrage , l’auteur s'attache à établir. Cet ouvrage , qui se trouve en partie dans le Journal agricole Lombardo-V'énitien, continuateur des Ænnales universelles d'agri- culture , année 1837 , est divisé en trois sections. La première est subdivisée en 10 chapitres, renfermant, en quelque sorte, tout l'ouvrage , puisqu'ils traitent , le 1: , de l'introduction du nouveau mürier en Europe ; le 2°, des oppositions principales qu'il rencon- tra, au nombre desquelles se trouvent celles de l’auteur lui-même ; le 3°, des points de vue économiques sous lesquels ce nouveau mürier se présente ; le 4° , de ses caractères botaniques ; le 5°, de sa multiplication ; le 6e donne des instructions sur sa culture; le 7€ indique les qualités intrinsèques de ses feuilles ; le 8° fait connat- tre les effets que l’auteur a obtenus de ce nouveau mürier sur la production de la soie dans les cinq années 1832 à 1836 ; le 9° cha- pitre traite de la soie obtenue de ce mürier et fait connaître les ca- ractères de cette soie, ses effets au moulinage, ce qu'elle est en écru, ce qu’elle devient à la teinture; enfin, le 10° chapitre est consacré à sa fabrication en étoffes. Cet ouvrage est d’autant plus précieux, qu'il a été accompagné de six échantillons de soies gréges, moulinées et teintes, et de deux échantillons d’étoffes couleur lilas , sur lesquels notre honora- ble confrère, M. Mathevon, a fait un rapport particulier à votre Commission des soies. La deuxième section de l'ouvrage rapporte dans les deux chapi- tres qui la subdivisent le renouvellement des expériences en 1836 , et distingue particulièrement les expériences et les observations diverses que l’auteur a pu recueillir d'autrui. La troisième section offre le corrolaire final méthodiquement di- visé en cinq articles traitant du mürier , du ver à soie , des cocons , de la soie, des étoffes. D’après les expériences répétées pendant cinq ans, l’auteur conclut qu'on ne peut disconvenir que l'intro- duction du nouveau mûrier en Italie ne soit d’une grande utilité ; ET L’INDUSTRIE DE LA SOIE. «à dl cependant il ne veut pas qu'on se montre ingrat envers les anciens müriers , et, sans jamais pousser à son abandon ou à sa destruc- tion , il lui semble que l’agriculture italienne doit assigner un rang distingué au Multicaule. En Piémont surtout, où la soie constitue une branche importante de la prospérité publique et où cependant , d’après les stalisliques , ce produit est très peu considérable comparé à celui que donne la Lombardie , l’auteur pense que la propagation du nouveau mürier ouvrirait à ce pays une source inépuisable de richesses. L'auteur voit un immense avantage dans l'extrême facilité de la multiplica- tion du nouveau mûrier comparée à l’ancien. Ce n’est pas seulement le Piémont, mais toutes les provinces d’'I- talie, que l’auteur exhorte à la propagation du Multicaule dans leur intérêt et pour l'accroissement de leur richesse. La propagation du Multicaule serait-elle également utile et avan- tageuse à la France ? Cette question , qui se présente si naturelle- ment, a déjà donné naissance à des opinions bien différentes , et il faut en convenir , la rigueur de l'hiver dernier est venue prêter un immense appui aux antagonistes du nouveau mürier. Cependant , Messieurs , en vérifiant avec impartialité les funestes effets de la ri- goureuse température que nous avons subie , et qui a étendu ses ravages sur nos vignes et sur nos arbres fruitiers , ainsi que sur les anciennes variétés de mürier, on trouvera peut-être que le Multi- caule , par la vigueur de sa végétation, qu’attestent ses nouvelles poussées , ne doit pas plus être proscrit que la vigne avec laquelle ilse montre avoir la plus grande analogie , puisque pour lui comme pour elle tout ce qui s’est trouvé au-dessus de quatre pouces de terrea été frappé par la gelée. Recépé à ce niveau , le müûrier multicaule , comme la vigne, s’est reproduit avec la plus grande vigueur , et tel- lement qu’il a été possible d’user de sa feuille , cette année même, pour l'éducation. Les détails intéressants que renferme l'ouvrage de M. Loméni, doivent en faire désirer la publication en langue francaise; j'ai l'honneur de proposer à la Société d’en faire la demande à M. le Mi- nistre des travaux publics, de l'agricullure et du commerce. Lu iQ str trahit es avoir sl; | Mg mens up essainoges aus Inqus 06 sors tait IT Red à RAPPORT FAIT À LA SOCIÉTÉ ROYALE D’AGRICULTURE , HISTOIRE NATURELLE ET ARTS UTILES DE LYON, AU NOM DE LA COMMISSION DES SOIES, SUR LES RÉSULTATS D'UNE ÉDUCATION COMPARÉE DB VERS À SOLS » FAITE A VILLEURBANNE EN 1855, Dar A Sauce , RAPPORTEUR. 1 l’ellera.…. ut foliis depectant tenwia Seres/ NIRGIL.., GEORG., LIB. 2. —266 2-40 <=e— Messreurs , En chargeant une Commission du soin de s'occuper spécialement des progrès de l'industrie séricicole, vous avez montré que vous compreniez les besoins d’une grande cilé dès long-temps célèbre par ses manufaclures d’étoffes de soie; maïs aussi vous avez imposé à ceux qui la composent une tâche difficile à remplir. Auront-ils justifié votre confiance ? ils n’osent s’en flatier ; mais peut-être leur 520 RÉSULTATS D'UNE ÉDUCATION COMPARÉE rendrez-vous cette justice , que, s'ils n'ont pas surmonté toutes les difficultés qu'ils ont rencontrées , ils n’ont manqué du moins ni de zèle, ni de persévérance ; et cet espoir les soutient dans l’accom- plissement du devoir qu'il leur reste à remplir, celui de vous rendre compte de leurs travaux. La soie est incontestablement une de nos plus importantes pro- ductions. La France en récolte aujourd’hui environ 1,500 mille kilogrammes , dont la valeur dépasse 112 millions ; mais, sous le rapport industriel , elle tient un rang plus important encore : la fabrication des étoffes de soie forme , à elle seule , le tiers de l’ex- portation générale du royaume , et ce tiers dépasse 195 millions. Et lorsqu'on réfléchit que la soie est encore le partage exclusif de l'opulence ; que cette matière précieuse s'allie tout aussi facilement à la laine , au lin , au coton , qu’au cachemire, à l'or et à l'argent ; qu'avec l’aisance générale, elle doit nécessairement pénétrer dans la classe moyenne, peut-être même , comme à la Chine, descendre aux usages des populations ouvrières ; on peut à peine assigner un terme à la prospérité réservée à cette branche de la richesse nationale. Mais, pour arriver à ce résultat, il faut que l’agriculture seconde l'essor de l'industrie , et malheureusement elle reste depuis long- temps en arrière. Dès 1789, lorsque la fabrique de Lyon n'em- ployait encore que 8,000 balles de soie , à peine en trouvait-elle 1,500 dans nos provinces méridionales ; elle était obligée de tirer le surplus à grands frais de l'Italie, de la Sicile et du Levant; et bien que , depuis cette époque, la culture du mürier ait été con- stamment encouragée ; bien que chaque année l’on plante davantage, le tribut que la fabrique paie à l'étranger va toujours croissant ; la production est de plus en plus dépassée par la fabrication. C’est que la fabrication des étoffes est dirigée par des hommes qui connaissent à fond leur art, par des capitalistes puissants, dont les efforts réunis et continus la font progresser sans relâche ; tandis que la production de la soie est généralement abandonnée à des cultivateurs pauvres , ignorants , isolés , engagés dans de mauvaises voies , et qui ne font qu'avec hésitation et parcimonie la lente et douteuse expérience des méthodes nouvelles. Une crise commerciale peut bien suspendre le cours de l’industrie , mais non la faire re- culer : ses conquêtes , une fois faites, sont assurées à jamais ; elle DE VERS A SOIE. 521 attend, et reprend sa marche , au point où elle s'était arrêtée. Les vicissitudes de l'agriculture ont d’autres conséquences ; il est telle intempérie , tel mouvement politique , tel découragement , telle faute , qui détruit les plantations établies , et imprime à la produe- tion un mouvement rétrograde qui peut durer un siècle. Cette vérité frappe tous les bons esprits, et le gouvernement l’a parfaitement comprise. Par ses ordres, les meilleurs ouvrages chinois sur la culture du mûrier et l'éducation des vers à soie ont éte recueillis , traduits et publiés ; un savant naturaliste est allé sur les lieux étudier les traditions de ce peuple ingénieux qui , depuis 40 siècles , poursuit avec une si patiente persévérance le perfec- tionnement de cette riche industrie : des encouragements sont donnés chaque année par les Conseils généraux. Tout récemment encore , le Ministre de l’agriculture et du commerce leur écrivait : « Le gouvernement a continué , cette année , les sacrifices qu’il « avait commencé de faire en faveur de l’industrie de la soie. Les « Conseils d'arrondissement , et les Conseils généraux des dépar- « tements où cette industrie existe déjà , ainsi que de ceux où elle « peut présenter des chances de succès , convaineus de l’augmen- « tation de richesse qui peut en résulter pour la France , s’occu- « peront des dispositions à prendre pour la favoriser. » Digne émule ds son aïeul Henri 1v , le Roi a donné l'exemple : 50,000 müriers ont été plantés dans son domaine de Neuilly; une magnanerie-modèle y a élé élevée ; les meïlleures méthodes y sont pratiquées, et sa noble famille ne dédaigne pas d'y donner des soins assidus. Si cet appel doit être entendu quelque part, sans doute c’est dans le département du Rhône dont le climat est également favorable à la culture du mûrier et à l'éducation des vers à soie ; c’est à Lyon, siége de cette industrie et premier marché du monde pour la soie; à Lyon , si intéressé à donner du travail à ces ouvriers dont la misère est exploitée par de coupables agitateurs, et qui ne savent pas que c'est à de pareilles discordes que Florence dut naguère la ruine de sa fabrique et l’'émigration de ses fabricants qui , ne pouvant trouver chez eux la sécurité indispensable au commerce , vinrent doter Lyon de leurs capitaux et de leur industrie. Ces considérations n’ont point échappé aux hommes éminents qui composent notre Chambre de commerce ; il leur appartenait , en 522 RÉSULTATS D’UNE ÉDUCATION COMPARÉE effet , de chercher à imprimer à la production de la soie l’activité déployée dans la fabrication des étoffes : une somme de 1,200 fr. a été consacrée par eux à des expériences , et c’est à vous que le soin de les faire a été confié. Deux choses doivent nécessairement concourir pour la produc- tion : la culture du mürier et l'éducation des vers à soie ; maïs le Ministre de l’agriculture et du commerce ayant mis à votre dispo- silion 1,000 fr. destinés à des essais sur la culture du mürier , vous avez jugé convenable d'employer les 1,200 fr. de la Chambre de commerce à la recherche du meiïlleur mode d'éducation des vers à soie. Pour le commun des éducateurs , l’art est encore à son en- fance : sur une once de graine qui peut produire de 40 à 44,000 vers, on obtient à peine 15,000 cocons ; les deux tiers des insectes périssent dans le cours de l'éducation , et le tiers qui parvient à filer, ne donne que des cocons légers, et une soie médiocre. Des ouvrages remarquables publiés successivement par Boissier de Sauvage , Dandolo et Pittaro, ont tracé de meilleures méthodes et fait faire un pas à la science ; mais si l’on doit en croire des rapports récents, MM. d’Arcet et Camille Beauvais auraient laissé leurs devanciers bien loin derrière eux. Au moyen d’un double appareil de ventilation et de chauffage , et en donnant aux vers une alimentation plus fréquente, ils seraient arrivés à des résultats jusqu'alors inespérés..……. Vous avez voulu vérifier ce qu'il y a d’utile et de vrai au fond de ces théories; et si ces brillants résultats ne sont pas une de ces chimères dont les agriculteurs de cabinet aiment à se repaître, qu'ils adoptent sans examen , et qui conduisent bientôt à de grands mécomptes et à de fâcheux découragements, vous avez pensé qu'une éducation faile parallèlement dans des ateliers rapprochés, selon chacune des deux méthodes qui divisent les éducateurs , et qui mettrait journellement. leurs résultats en relief , serait un moyen sûr de juger leur bonté relative. Ta Commission que vous avez chargée de la solution de ce problème a cru que son examen pouvait et devait se coordonner avec celui de deux questions accessoires : l’une , relative au mürier mullicaule que l'on préconise d’un côté , tandis que de l’autre on DE VERS À SOIE. 523 le rejette ; la seconde , relative à la supériorité de l'espèce de vers à soie blanche, dite Sina , sur l'espèce ordinaire à soie jaune. Pour atteindre ce but, elle avait résolu d'opérer sur quatre onces de graine, moitié Sina, moitié espèce jaune; de les par- tager également dans deux ateliers distincts, où chaque espèce serait subdivisée en deux sections toujours égales , dont l’une serait nourrie à la feuille du mürier ordinaire , et l’autre à la feuille du mürier multicaule; de sorte que chaque atelier présentât quatre sections d'insectes , toujours distinctes et conduites séparément , savoir : 1/2 once espèce Sina Aée nourris au mürier ordinaire. 1/2 once espèce jaune | 1/2 once espèce Sina j licaul 1/2 onde ‘espèce jaune | nourris au mullicaule. La graine a été prise aux meilleures sources. Le choix du local a été déterminé par deux motifs : un appareil de chauffage et de ventilation selon la nouvelle méthode tout fait; et la proximité d’un assez grand nombre de pieds de muüriers multicaules, dont la feuille plus délicate s’échauffe et s’altère facile- ment dans le transport. Les deux ateliers ont été pourvus de claies faites sur de bons modèles, de filets pour les délitements , d’un baromètre , d’un hygro- mètre , et de thermomètres intérieurs et extérieurs. Restait le choix d’un éducateur; c’était le point le plus impor- tant , c'était aussi le plus difficile : il fallait un homme qui connüt les deux méthodes, et qui voulût suivre chacune d’elles dans son atelier particulier; un homme qui eùt de l'expérience , mais sans rouline ; qui connût son art, et qui pourtant se montrât docile aux conseils et parfois aux réprimandes de quatorze commissaires ani- més sans doute du meilleur esprit, tendant tous au même but, mais apportant chacun une part différente de théorie ou de pra- tique , et dès-lors manquant peut-être un peu d’unité dans la direc- lion à imprimer à l'éducation. Nous avons espéré lever ces obstacles en demandant cetle mer- veille à la terre classique des vers à soie ; un éducateur nous a été envoyé d'Alais. Mais, dès le jour de l’éclosion des œufs, nous avons pu reconnaître que notre confiance avait été trompée ; au zèle et à la probité près , l'éducateur n'avait aucune des qualités 594 RÉSULTATS D'UNE ÉDUCATION COMPARÉE nécessaires pour mener à bonne fin l'œuvre qu'il entreprenait : il avait quelquefois cueilli de la feuille ; sa science et son expérience se bornaïent là. Un fait suffira pour le juger : la graine qui devait être pesée et divisée en fractions égales de 4/2 once , pour former les huit sections de vers qu'il fallait conduire séparément et com- parer sans cesse , la graine a été mise à l’incubation en une seule masse... faute capitale qu’on n’a pu réparer après l’éclosion que très imparfaitement , par une division approximative qui a substitué l'incertitude à la proportion juste dans laquelle l’espace et l’ali- mentation devaient être réparlis entre les diverses sections d’in- sectes. La Commission a changé l'éducateur , et son nouveau choix n'a pas été plus heureux: jamais elle n’a pu obtenir que chaque atelier fût conduit selon sa méthode spéciale ; que la feuille fût exactement pesée à chaque repas ; que l'alimentation, pour être égale , fût cependant plus fréquente dans un atelier que dans l'autre; qu’une porte de communication existante entre les deux ateliers füt tenue close toutes les fois que le besoin du service n'exigeait pas de l'ouvrir; que les délitements fussent faits avec les filets , etc. , ete. , etc. Vous jugez dès-lors que le but que vous vous étiez proposé n’a pu être complétement atteint ; vous vouliez une éducation com- parée , où la méthode nouvelle fût mise en regard de l'ancienne, afin de juger l’une et l’autre par leurs résultats : cette expérience est restée imparfaite; la science ne peut s’en contenter : l'épreuve doit être recommencée; mais elle peut être ajournée sans inconvé- nient pour nous. Les plus chauds partisans de la nouvelle mé- thode conviennent qu'elle n’est surtout avantageuse que dans les éducations faites sur une grande échelle ; que les petites réus - sissent également d’après l’ancienne méthode. Or, c’est le petit- éducateur que nous devons nous attacher à former; car nous occu- pons un pays de petite culture où la vigne accapare le sol, et ne laisse au müûrier qu’un étroit espace : et pour le petit-éducateur , l'ancienne méthode est bonne ; peut-être même est-elle préférable. Les nouveaux appareils de chauffage et de ventilation exigent un local qui leur soit exclusivement consacré; tandis que le pelit- éducateur se sert de tout appartement soustrait passagèrement à l'usage de la famille : ces appareils entraînent à des frais de premier DE VERS A SOIE. 525 établissement , hors de proportion avec le bénéfice restreint que le petit éducateur peut se promettre de son entreprise. Or , sous ce rapport, et considérée comme éducation ordinaire , l'expérience que nous avons faite est tout-à-fait coneluante; elle répond convenablement à l'attente de l’industrie, dont la Chambre de Commerce s’est rendue l'interprèle auprès de vous; elle est un témoignage irrécusable que le département du Rhône et ceux qui l'entourent sont éminemment propres à la production de la soie, ct que cette culture peut et doit s’y développer, au mutuel avantage de l’agriculture et de l'industrie. En effet, quoique nous ayons opéré après un hiver des plus rigoureux , par un printemps peu précoce , avec des müriers froissés par trois gelées successives , à une température qui a fré- quemment et parfois brusquement varié, notre éducation a par- couru ses phases avec rapidité et régularité; l’'éclosion des œufs a eu lieu après cinq jours, presque spontanément; avec une mince dépense de combustible, les vers ont été tenus à un degré de chaleur convenable à leurs développements ; la qualité de la feuille n’a point paru altérée par les gelées d'hiver et de printemps ; la santé des vers s’est maintenue constamment bonne au milieu des fautes de l'éducateur et a résisté à ses habitudes routinières ; nous n'avons pas aperçu vestige d'une maladie contagieuse ; après la révolution de chaque âge , les vers se présentaient plus beaux et plus vigoureux ; ils ont monté à la bruyère avec ensemble; enfin nous avons obtenu des cocons parfaits qui se sont bien dévidés et ont produit une soie telle , que d'habiles connaisseurs l'ont com- parée à la plus belle soie de Gange : les échantillons que nous vous apportons ne démentiront pas cet éloge. Mais il est temps de vous entretenir des résultats positifs que nous avons obtenus. Nous vous avons annoncé que la Commission s'était proposé d'opé- rer sur quatre onces de graines ; un accident que la Commission n’a pu prévoir a réduit cette quotité à moitié ; nous n’avons réellement opéré que sur deux onces ; et à raison de 40,000 œufs par once , nous devions , à la rigueur, avoir 80,000 vers. Nous n'avons ce- pendant récollé que 61,492 cocons ; et nous sommes par consé- quent restés en déficit de 18,508 ; c’est environ un 5°. Celle perte, bien que modique, n’a pas laissé que de nous surprendre; la santé T,. I. 0 J0 526 RÉSULTATS D'UNE ÉDUCATION COMPARÈE continue des vers ne nous y avait pas préparés. Il faut que ces 18,508 vers aient disparu dans les litières pendant le premier âge où ils sont en quelque sorte imperceptibles , et où leur perte a échappé à la surveillance des Commissaires. Certes, si l’on compare ce résultat avec celui qu'obtiennent la plupart des éducateurs qui perdent les deux tiers de leurs insectes , on voit quelle prodigieuse amélioration il est possible d'apporter à la production de la soie, tout en ne suivant que la méthode ordinaire. La division que nous avions faite des vers après l’éclosion , entre les deux ateliers , s’est trouvée moins inégale que nous ne le pensions. 32,122 cocons sont sortis de l'atelier à la d'Arcet , et 29,370 de la Dandolière. Sur le nombre général de 61,492 cocons ; 33,458 appartien- nent à l'espèce Sina , et 28,034 à l'espèce jaune. Enfin , 35,598 proviennent de vers nourris à la feuille de müûrier ordinaire , et 25,894, de vers nourris à la feuille de mûrier multicaule. Voilà pour les quantités. Passons aux poids respectifs. Les cocons Sina , des deux ateliers réunis, au nombre de 33,458, ont pesé 49 kil.; tandis que les cocons jaunes, au nombre de 28,034 , en ont pesé 57. Ainsi, avec 5,424 vers de plus, l'espèce Sina a produit 8 kil. de moins. Quelle que soit la supériorité de cette soie, quelque précieuse qu’elle soit pour la fabrique , il est dou- teux que l'éducateur se décide à lui donner la préférence, à moins que l’élévation du prix ne le dédommage de l’infériorité du produit. * Les 35,598 vers nourris à la feuille du mürier ordinaire ont produit 56 kil. 1/2, à raison de 630 cocons par kil.; et les 25,894 vers nourris à la feuille de mürier multicaule ont produit 49 kil. 1/2, à raison de 522 par kil. L'avantage a donc été en faveur du mûrier multicaule. Le rapport des cocons des deux ateliers nous a surpris davan- tage : 32,122 cocons de l'atelier à la d'Arcet n'ont produit que 52 kil. 1/2, à raison de 612 au kil.; tandis que 29,370 cocons de la Dandolière ont donné 53 kil. 1/2, à raison de 548 au kil. : ainsi , avec 2,752 vers de moins , la Dandolière a produit 1 kil. de cocons de plus que la d’Arcet. , Cette différence proviendrait-elle des chrysalides qui seraient plus lourdes dns une espèce que dans l'autre ? DE VERS A SOIE. 5927 Nous avons long-temps douté de l'exactitude de ce résultat; et nous n'avons pu nous l'expliquer , qu'en reconnaissant qu’à l’avan- tage d’être mieux aérée, et d’avoir une cheminée d’appel , la Dan- dolière réunissait ceux de l'appareil de chauffage et de ventilation de l’autre atelier avec lequel l’éducateur la tenait en communica- tion habituelle , malgré nos défenses expresses et réitérées; mais il tenait peu de compte de la comparaison que nous voulions éta- blir : il ne voulait voir que l'intérêt de sa famille entière ; et dès que les Commissaires n'étaient plus là ,'il se hâtait d'ouvrir la porte de communication , et d’équilibrer les atmosphères , afin de faire profiter la Dandolière du bénéfice des appareïls de chauffage et de ventilation dont la d’Arcet seule devait jouir. Du reste, faudrait-il conclure, de ce fait isolé , que les appareils qui constituent principalement la nouvelle méthode ne sont qu'une coûteuse inulilité, et que l’ancienne méthode est préférable? La Commission ne l’a point pensé. Il ne faut pas oublier que les plus grands détracteurs de la nouvelle méthode reconnaissent , en prin- cipe, la vérité de la théorie de M. d’Arcet : ils se bornent à sou- tenir que ses appareils de chauffage et de ventilation, tels qu'on les exécute, manquent de la puissance nécessaire pour produire les effets qu'il leur attribue; et M. d'Arcet a trop de mérite et de science pour se montrer sourd aux leçons de l'expérience, et aux exigences des climats. Sans doute, tel appareil qui suffira pour entretenir la salubrité dans un petit local, ne suffira plus pour un vaste atelier : il faut plus de puissance , pour dominer ces violenics crises atmosphériques connues dans le Midi sous le nom de touffes , que pour triompher de la chaleur d'un climat plus tempéré : qu’on augmente , selon les besoins des localités, la force du tarrare et la dimension des gaînes conductrices ; qu'on donne plus de hau- teur aux cheminées d'appel; M. d’Arcet est le premier à le recom- mauder : mais il y aurait manque de jugement ou de bonne foi à nier l'effet que son appareil doit produire , lorsqu'on saura régler convenablement son degré de puissance. Qui peut contester, en effet , qu’un air à la fois humide et chaud , poussé dans des con- duits qui le versent uniformément dans toutes les parties de l’ate- lier, ne tienne les vers dans une atmosphère plus égale, plus douce, plus convenable, qu'un poêle dont la chaleur excessive à peu de distance, s’affaiblit en s'éloignant et finit par s'éteindre 5 o 20 RÉSULTATS D UNE ÉDUCATION COMPARÉE avant d'arriver à l'extrémité de l'atelier ? Qui peut nier qu'une plus fréquente alimentation ne hâte le développement des vers, et ne procure ainsi une double économie de temps et d'argent ? Ces filets ingénieux sur lesquels les vers se placent d'eux-mêmes , el qui ren dent les délitements si rapides et si parfaits , sont à eux seuls une grande amélioration; car ils préviennent l’épaississement et la fer- mentation des lilières , et par suite les maladies contagieuses , qui sont le fléau des magnaneries. Non, nous n’aurons pas l’inconséquence et l'injustice d'aceu- ser d’impuissance des procédés qu’il n’a pas dépendu de nous d'ap- pliquer avec l'exactitude et la précision sans lesquelles il ny a point d'expérience ; et, du moins jusqu’à nouvelle épreuve , nous nous abstiendrons de prononcer. Cette épreuve nouvelle , vous jugerez sans doute convenable de la faire ; mais peut-être penserez-vous qu'il serait préférable d'en donner la direction à une volonté unique , el de ne charger une Commission que du soin d’en constaler les résultats. Pour que cette expérience méritât réellement le titre d'éducation comparée , peut-être faudrait-il aussi qu’elle fût faite dans deux ate- liers complètement indépendants l’un de l’autre, ayant chacun son directeur spécial qui, bien imbu de sa méthode, rivalisät de zèle pour en constater la supériorité. Sans celte précaution , on risquera toujours de voir l'une des méthodes sacrifée à l'autre. La Société pourrait ouvrir un concours entre les éducateurs de la nouvelle et de l’ancienne école; la Commission des soies inspec- … terait les ateliers pour s'assurer que les preseriptions du programme sont suivies; et un prix serait décerné à celui qui, quelle que füt sa méthode , aurait obtenu le résultat le plus avantageux sous le dou- ble rapport de la quantité et de la qualité de la soie. Il est encore un point essentiel sur lequel votre Commission croit devoir appeler l'attention toute particulière de la Société : c’est la filature de la soie. Rien n’est plus important que d'améliorer le fil de soie à son origine, ou plutôt d'empêcher qu'une main malhabile ne l’altère. La fabrique réclame depuis long-temps contre ces petits ateliers où tout est mauvais, machines et fileurs; elle a demandé qu'en les frappant de droits élevés , la loi les rendit en quelque sorte impossibles , tant il en résulte pour elle de déchet , d'augmen- tation de main-d'œuvre et de temps perdu. Ce vœu ne pouvait être DE VERS À SOIE. 529 exaucé; mais le but peut être atteint avec autant de cerlitude , et plus de légalité : c’est en protégeant les grandes filatures qui feront mieux et à meilleur marché , qu’on détruira les petites. Déjà des améliorations importantes ont éié apporiées à cette première mani- pulation de la soie ; des ateliers propres et bien éclairés, des mé- tiers mieux fails , et surtout l'application de la vapeur , soit comme force motrice , soit comme moyen de chauffer les bassines ,ont déjà fait disparaître une partie des vices de l'ancien filage , et font espé- rer des améliorations nouvelles. Parmi les essais tentés cette année , la Commission a distingué les filatures de MM. Bourcier à Millery et Alexandre à Villeurbanne. C’est dans celle-ci qu'ont été préparées les soies de votre éducation, et dont les échantillons sont sous vos yeux. Les hommes du métier y reconnaîtront aisément la perfection de la croisure, et l'art avec lequel ces petites fibres qui , dans une soie mal filée , se délachent , se groupent les unes sur les autres et mettent le désordre dans l'é- cheveau , sont au contraire ici rendues adhérentes au fil principal , par l'effet du frottement ingénieux des brins glissants l’un sur l’au- tre, au fur et à mesure qu'un mouvement régulier de va et vient élend uniformément la soie sur le dévidoir. Mais il y a prodigieusement à faire encore ,.et cette partie de l’art est peut-être celle qui doit exciter le plus vivement votre sollicitude. Lorsqu'on réfléchit aux immenses progrès que la manipulation du coton a faits en France depuis trente ans ; quand on compare la perfection où esl'arrivée la filature de cette matière exotique et peu précieuse , avec l'abandon dans lequel on a laissé celle de la soie, production indigène , riche , brillante et durable , on rougit en quelque sorte de la voir dans un état d’abaissement et d’infériorité si marqué. Aussi, voyez quels développemenis la fabrication des étoffes de coton ont pris. Malgré une longue guerre et des crises incessanles , elle a décuplé sous l'empire : la paix lui a imprimé une activité nouvelle. Plus l'application des machines et des procédés nouveaux a amené l’abaissement des prix, plus la consomnration s’est accrue; clie est enfin descendue à l'usage de toutes les classes de la société; ct c’est principalement à la perfection de la filature qu’elle le doit : pourquoi donc celle de la soie resterait-elle stationnaire ? pourquoi u'aurait-elle pas un parcil on pourquoi ne serait-elle pas Lobjct de nos encouragemenis ? 530 RÉSULTATS D'UNE ÉDUCATION COMPARÉE DE VERS À SOIT. Nous devrions terminer ce rapport en vous présentant le compte des dépenses et des produits de votre éducation; maïs le vœu exprimé par la Société, qu'une partie de la soie qui en est pro- venue füt employée à la fabrication d’une étoffe digne d’être offerte à la reine , comme un témoignage de notre amour et de nos respects, a déterminé la Commission à ajourner cette partie du rapport, jusqu'au moment où ce vœu sera réalisé; parce qu'alors seulement ie chiffre de la recette et de la dépense pourra être exactement posé. Ainsi, Messieurs, en résumé : la fabrique des étoffes de soie à qui Lyon doit son titre de métropole du commerce , fait appel à l'a- griculture : elle lui demande, en plus grande abondance , la matière première qui alimente son industrie , et que son activité progressive la force d'acheter à l'étranger : l’agriculture peut la satisfaire ; d’une part, en élendau la culture du mürier; d’autre part, en perfec- tionnant l'éducation des vers à soie. Ce perfectionnement est dans la pratique d'une bonne méthode, dans des ateliers bien disposés, dans une alimentation plus abondante et plus fréquente , dans une plus large distribution de l'espace , dans des ventilateurs pour re- nouveler l'air, et des calorifères pour tenir l'atmosphère au degré convenable ; enfin et par-dessus tout ; dans des soins intelligents, notamment pendant le dernier âge des insectes où se résument, en définitif , toutes les difficultés de l'éducation. Nous possédons la plus notable partie de ces avantages ; nous régnons surtout sous le rapport de la fabrication; mais ne nous en- dormons pas dans la confiance trompeuse que le sceptre de l'in- dustrie ne peut nous être enlevé : tout marche autour de nous; on plante le mürier sous toutes les latitudes de l’Europe : il n’est pas de prince qui ne veuille avoir sa manufacture royale ; ceux qüe nous semblerions devoir craindre le moins , ne menacent-ils pas de s’af- franchir du tribut qu'ils nous paient : ? Le fleuve de l’industrie est rapide ; chacun s'y lance ; chacun rame avec ardeur pour le remonter et devancer ses rivaux : vainement vous auriez conquis le premier rang; vous le perdriez bientôt, si vous vous reposiez , tandis que chacun redouble d'efforts autour de vous. * L'empéreur Nicolas à ordonné de n’employer à l’'amétüblemeñit de son nouveau palais de Saint-Pétersbourg que deshétofes de soies fabriquées dans les ma- nufactures de Moscow. RAPPORT COMICE AGRICOLE DE VAUGNERAY. Le Comice agricole de Vaugneray a ouvert son concours le di- manche 2 septembre : une réunion considérable d'agriculteurs as- sistait à cette solennilé; une députation de la Société d’agri- culiure , à la tête de laquelle était son Président , s'y est rendue comme témoin et juste appréciateur de ce nouveau genre d'encou- ragement ; il n’a manqué , pour rendre cette fête rurale complète- ment utile et belle, que la présence des autorités supérieures du département, retenues à Lyon à cause des cérémonies prescrites à l'occasion de la naissance du comte de Paris. Vingt laboureurs sont entrés en lice pour le concours du labou- rage ; des primes étaient offertes, d’après le programme , à ceux qui, dans un temps donné , produiraient le meilleur travail, soit pour l'étendue, la façon, la célérité avec une charrue à versoir mobile. # Le premier prix de 100 fr. a été décerné au sieur Passinge, de Dardilly, fermier de M. de Villedieu. Son exécution rapide, pro- fonde , facile, a réuni tous -les suffrages ; sa charrue a mérité une mention honorable, c’est une composition mixte de l’ancien et du nouveau mode qui paraît très bien convenir à la nature de nos terres arables. Elle sort des ateliers du sieur Bayère, charron à Dar- dilly. Une prime de 50 fr. a été allouée au sieur Clavanieur , de Vau- gneray : son altelage , formé de deux belles vaches, a rempli d'une manière satisfaisante les conditions du programme; le jury a mis 7 5 V6 DA RAPPORT un juste empressement à récompenser ce laboureur el son attelage; la vache est l'unique ressource de la petite propriété : elle est tout à la fois sa force et son bien-être ; les bœufs , les chevaux sont déjà une exception ; les vaches deviennent de plus en plus le moyen normal du labourage. Une troisième prime de 50 fr. a été délivrée au sieur Vauturin , de Francheville ; sa charrue était une Dombasle à versoir mobile. attelée de deux forts chevaux : cette charrue fonctionne très bien. La quatrième prime de 50 fr. a été obtenue par le sieur Ritton , de Tassin : charrue du pays traînée par des bœufs. La cinquième prime de 95 fr. a été accordée au sieur Flacher , de Vaugneray : charrue du pays conduile par deux bœufs. Enfin , la sixième prime de 95 fr. a été décernée au sieur Brun, de Francheville : charrue du pays iraînée par deux bœufs, Le jury d'examen a conclu de ses observations générales sur l'ensemble du concours , que les labourages exécutés cette année étaient remarquablement supérieurs à ceux de l’année dernière. Le jury signale encore aux réflexions des laboureurs une épreuve faite sur les lieux : c’est que les bandes de terre coupées par les charrues du pays n’ont jamais donné plus de 23 à 24 centimètres de largeur ; tandis que les bandes coupées par les charrues nouvelles ont été généralement de 30 à 34 centimètres. La profondeur d'en- tirée est à peu près la même dans les deux systèmes de charrue. Diverses autres primes ont été réparties de la manière suivante : Au sieur Melay , de Brindas , qui a présenté la plus belle cf nisse ; 50 fr. Au sieur Bouchard, de Tassin , qui a présenté la plus belle vache laitière, 50 fr. | Au sieur Pierre Guillot , de Tassin , qui a présenté le plus beau taureau , 50 fr. Au sieur Cuissard, de Montrotier ; qui a présenté le plus beau cheval de trait, âgé de moins de cinq ans , élevé par lui, 75 fr. La reconnaissance des conditions imposées par le programme pour l'admission au concours des bêies bovine et cavaline , a été confiée à M. Rainard, professeur à l'École vétérinaire de Lyon, qui a suivi cet examen avec une complaisance dont le Comice se plaît à lui témoigner toute sa reconnaissance. Le Comice s’est ensuite occupé de la délivrance des primes aux SUR LE COMIGE AGRICOLE DE VAUGNERAY. 533 valets de ferme et aux filles domestiques rurales qui, de 20 à 30 ans, et dans les limites de cet âge, ont servi pendant 5 ans conséeutifs chez le même propriétaire et dans la même ferme avec intelligence, probité , fidélité; dix valets et neuf filles se sont placés au rang des concurrents. Le Comice, réuni en assemblée générale , a vérifié avee soin les pièces justificatives ; le résultat de ce dépouillement a réparti les primes dans l’ordre suivant : Au sieur Claude Tardy , né à Chambost , valet de ferme chez le sieur Delestra , proprietaire à St-Clément-les-Places, 75 fr. Au sieur Claude-Antoine Porte , né à Courzieu, valet de ferme dans la même commune, chez la veuve du sieur Joseph Four- chet, 50 fr. A Brun-Jeanne Marie, née à St-Laurent-de-Chamousset , fille domestique rurale au service d'Antoine Goutenoire , propriétaire à Si-Laurent-de-Chamousset, 75 fr. A Claudine Ponchon , née à Montrotier, fille domestique rurale au service du sieur François Aguetant , propriétaire à Cour- zieu, 50 fr. : Cette cérémonie a été suivie d’une distribution de plusieurs va- riélés de graines de plantes fourragères dans l'intention d'encou- rager la création des prairies artificielles. Dans le même moment où le Comice délivrait ses primes à Vau- gneray , une distribution simultanée de 250 volumes , renfermant de petits traités élémentaires sur la science agricole , s’opérait au sein des écoles primaires des comniunes rurales les plus populeuses de la circonscription du Comice. Enfin , la journée de ce concours s’est terminée par un banquet frugal et simple comme l’objet qui l’a fait naître. MM. les Membres de la Société d'agriculture , ainsi que MM. les Professeurs de l'É- cole vétérinaire étaient invités. M. Botlex, président de la Société d'agriculture , dans une allocution vive et rapide, a démontré les avantages que présenteront, en faveur des intérêts agricoles , une corrélation active et suivie entre la Société d’agrieulture et les Co- mices. L'assemblée, entraînée par la même conviction, s’est em- pressée de répondre à l'opinion manifestée par M. Bottex, en char- geant un de ses Membres d'établir el de suivre, entre ces deux as— sociations , une correspondance régulière de faits et de vues agri- coles. 534 RAPPORT SUR LE COMICE AGRICOLE DE YAUGNERAY. M. de Leuillon-Thorigny , président du Comice agricole de Vau- gneray , qui, dans un discours remarquable, a fait sentir tous les avantages de celle institution naïssanie, a été, à l'unanimité , dé- signé correspondant entre le Comice et la Société d'agriculture de Lyon. BKTRAITS DES PROCES-VERBAUX. Séance du 21 septembre 1838.— Présinence DE M. BorTex. M. de Leuillon-Thorigny, président du Comice agricole de Vau- gneray, adresse à la Société le procès-verbal du concours ouvert par ce Comice le 27 septembre 1838. (Voyez pag. 531.) M. Alexandre , au nom de la Commission des soies , fait un rap- port sur les travaux des trois pépiniéristes-experts chargés de par- courir le département du Rhône pour y démontrer dans les commu nes la culture et surtout la taille du mûrier. (V’oyez pag. 509.) M. Hénon donne lecture d’une note sur le Pé-tsaie ( Brassica Si- nensis , L.) envoyé par M. Pépin, chef de l'École de botanique au Jardin-des-Plantes de Paris. Il résulle des observations que renferme ce Mémoire, que de nombreux semis de cette plante ont été fails cette année, et que personne n’en est content. Au bout d’un mois environ ; les pieds de Pé-tsaie ont tous monté à fleurs. M. Pépin en décrit deux variétés. Il n’est pas satisfait de ses essais de culture. D'après les rapports de plusieurs missionnaires, ce légume jouit d'une grande réputation à la Chine. Les essais culinaires de M. Pé- pin ne justifient pas celte réputation. Il a remarqué , au contraire , que celte plante ne donne au potage qu’une légère saveur, que le tissu parenchimateux fond entièrement , et qu'il ne reste que les nervures des feuilles qui sont d’un tissu coriace et filamenteux. IL pense qu’il serait peut-être avantageux de cultiver le Pé-tsaie comme plante oléagineuse et comme fourrage printanier. 536 EXTRAITS Depuis la rédaction de sa note sur le chou Pé-tsaie , M. Pépin a tenté de nouveaux essais de culture , et cette plante lui a donné en- fin des résultats satisfaisants. M. Bottex lit un Mémoire qui traite des améliorations à introduire dans la construction et le curage des fosses d’aisances. (’oyez pag. 453.) MM. Borrex, Président ; Hénon , Secrélaire-général. & + * Séance du T décembre 1838. — Présidence DE M. BoTTEx, M. Thannaron, vice-président de la Société d'agriculture de Valence , assiste à la séance. Il communique à la Société quelques détails sur l'éducation faite par M. Vasseur, et qui a donné pour résultat 130 cocons à la livre ; tandis qu'ailleurs on en compte 180. M. Vasseur a adopté une disposition de claies dans laquelle cha- cune vient successivement se placer à la portée de l’ouvrier. Selon lui la ventilation n’est pas nécessaire. Une éducation en plein air a été tentée dans la Drôme, mais sans succès ; les vers ont vécu 50 jours, ont consommé 20 quin- taux de feuilles par quintal de cocons, et beaucoup ont été victi- mes des oiseaux et des intempéries atmosphériques. M. Thannaron appelle l'attention de la Société sur les expé- riences de M. Sohangs sur la muscardine. Il a observé que le papillon peut tomber en muscardine et infecter les œufs qui en gardent le germe, s'ils ne sont bien lavés. Il a produit la muscar- dine artificielle au moyen de l'humidité chaude obtenue par le fumier de cheval. Des œufs imprégnés de la muscardine , et non désinfectés , ont produit 631 vers malades sur 1,000 ; tandis que ceux soumis à la désinfection ont tous réussi. Le müûrier multicaule a gelé , l'hiver dernier, dans la Drôme; et l’on commence à l’abandonner comme ne convenant pas au pays. M. Bottex observe que dans le Rhône, le multicaule quoique gelé a repoussé avec vigueur , malgré le froid rigoureux qui a régné l'hiver dernier. DES PROCÈS-VERPBAUX. 197 M. Thannaron dit que ceux exposés au midi ont été gelés com- plètement, et que ceux exposés au nord ont tellement souffert que leur feuille n’a pu être employée à l'éducation. Les siens sont plantés dans un terrain desséché depuis peu, et où ils végètent très vigou- reusement. Il est probable que ce sol humide a contribué à faire geler les racines, malgré les 5 ou 6 pouces de neige qui cou- vraient le sol. M. Alexandre observe que , dans le Rhône , le multicaule n’a gelé que dans ses tiges, et que la feuille , quoique moins abon- dante, a pu être cueillie et employée. M. Jules Bourcier confirme ces observations , et explique l’im- possibilité de se servir de la feuille du multicaule dans la Drôme, par la différence existant entre l'époque de l'éducation, qui com- mence un mois plus tard dans le Lyonnais, et qui permet d'attendre la feuille plus long-temps ; il annonce que des multicaules envoyés dans l'Eure ont très bien réussi, ainsi que d’autres plantés près du Rhin, et que plusieurs centaines de milliers de mullicaules sont expédiés en ce moment pour les États-Unis d'Amérique. Des 15,000 pieds que possède M. Bourcier, ceux exposés au midi ont seuls souffert de l'hiver dernier, etont été rabattus à ji ou 8 pouces, taille convenable pour l'espèce. Séance du 14 décembre. — PrÉsipENce DE M. Botrex. M. Alexandre présente à la Société , au nom de l’auteur, un Mt- moire ayant pour titre : De la taille et de la culture du mürier , suivies de quelques obser- oasis sur les vers à soie, par M. Gaillard, horticulteur-pépinie- riste à Brignais , déjà inscrit pour le titre ds Membre correspon- dant. MM. Repiquet , docteur en médecine; Polton fabricant , sont élus Membres titulaires de la Société. MM. Audoin, professeur au Muséum d'histoire naturelle de Paris; Pépin , chef de l'École de botanique au Jardin du Roi, 538 EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX. à Paris; Gensoul ( Juslin ), agriculteur à Peyzieux ( Ain );: Gaillard , pépiniériste à Brignais, sont élus Membres corres- pondants. | M. Alexandre , au nom de la Commission des soies , lit un rap- port sur un Mémoire de la Société d'agriculture , belles-lettres , sciences et arts de Poitiers, ayant pour titre : Situation de l'indus- trie sérigène en 1838. M. Seringe lit une note de M. Lortet sur les toits à {a Dorn , ou toits plats en argile. (Voyez pag. 503. ) M. Alexandre entretient la Société du dépérissement d'une plan- tation de müriers , qu’il attribue à une couche de marne située dans le terrain où végètent ces arbres. # + # Séance du 21 décembre. — Pnrésinexce De M. Borrex, M. Alexandre dépose sur le bureau un Mémoire sur les planta- tions de müriers, adressé à la Société par M. Jouve. M. Jourdan présente un Mémoire de M. Larme , intitulé : 7raité sur les mouches à miel. — Commissaires, MM, Merck , Mulsant et Jourdan. M. Seringe dépose un Mémoire sur le terrain néocomien de la Drôme , par M. Duval ,; Membre de la Societé géologique de France. Le même Membre présente un Mémoire sur l'éducation des vers à soie, par M. Rivière, de Montmerle, M. Gariot lit ses réponses à diverses questions contenues dans une lettre de M. le Président de la Société d'agriculture de l'Arriége. Cette lecture amène une diseussion sur l'engrais Jauffret, d'où il résulterait que cet engrais a produit des effets avantageux, M. Montain entretient la Socitté d’une tige de blé qui lui a été envoyée par M. Levrat, de Fontaine, et qui portait 80 épis. M. Dupuits de Maconex lit des considérations sur la théorie e l'application des labours. MM. Borrex, Président ; Lecoe , Secrélaire-adjoint. OUVRAGES RECUS PAR LA SDAIÈTÉ PENDANT L'ANNÉE 1858. *533Q0CEc— 5f Académie royale des seiences, belles-lettres et arts de Bordeaux, séance publique du 21 septembre 1837. — Bordeaux, in-8°. 1837. Affaire des mines de St-Bérain. Plaidoyer de M° Crémieux, défen- seur de M. Virlet (22 juin 1838 ). — Paris ,in-8°. Analisi della materia purulenta proveniente dalle cavità nasali di cavalli affeti da morva , con esperienza di questa malattia nei cani, Del cavaliere Francesco Rossi, professore e preside del collegio di chirurgia. — Torino , in-4°. 1838. Aphorismes de physiologie végétale et de botanique , par John Lindley. Traduit de l'anglais par M. Cap. Association pour la propagation , en France , de la culture en li- gnes , par le semoir-Hugues. Compte-rendu par le directeur à l’as- semblée générale des actionnaires , tenue à Paris , les 25 et 28 jan- vier 1838, sous la présidence de M. de Rainneville, — Bordeaux , in-4°. 1838. Canal de Merindol , notice par M. Bastet. — Orange, in-8°. Comice agricole de l'arrondissement de Chartres. Réunion géné- rale. Cérémonie du concours , 6 mai 1838.— /n-80. Compte-rendu des travaux de la Société de médecine de Lyon, depuis le 1°* janvier 1833 jusqu'au 1° juillet 1836 , sous la prési- dence de M. Baumer, par Louis-Auguste Rougier , secrétaire-géné- ral de la Société. — Lyon , in-8°. 1838. Congrès scientifique de France, programme arrêté par le comité d'organisation pour la 6€ session qui s'ouvrira à Clermont le 3 sep- tembre 1838. De la dégénération et de l'extinction des variétés de végétaux 540 OUVRAGES RECUS PAR LA SOCIÉTÉ propagés par les greffes , boutures , tubercules, ete. ; et de la eréa- tion de variétés nouvelles par les croisements et les semis, par M. A. Puvis. — Paris, in-8°. 1831. De la médecine légale des aliénés dans ses rapports avec la lé- gislation criminelle. Discours prononcé devant l'administration de l'hospice de l’Antiquaille de Lyon, dans la séance publique du 8 mai 1838 , par M. Alexandre Bottex, médecin de l'hospice , ete. — Lyon , in-8°. 1838. Del arte di coltivare i gelsi e di governare i bachi da seta secondo il metodo chinese. Sunto de’ libri chinesi, tradotto in francese da Stanislao Julien, membro del realinstituto di Francia. Versione ita- liana con note e sperimenii del cavaliere Matteo Bonafous , doitore in medicina, direttore dell orto agrario di Torino, socio del reale instituto di Francia , con 11 tavoli in litografia. — Torino , in-8°. 1837. Della coltivazione delle Barbabietole in Piemonte , e primi saggi sull” estrazione dello Zucchero dalle medesime. Memoria del conte Tommaso Valperga di Civrone , membro della reale società agraria di Torino. — Torino , in-8°. 1831. De la taille et de la culture du mürier, suivies de quelques obser- vations sur les vers à soie, par Gaillard , horticulteur-pépiniériste à Brignais ( Rhône). — Paris et Lyon , in-8°. 1838. Description des machines et procédés consignés dans les brevets d'invention , de perfeclionnement et d'importation, dont la durée est expirée ct dont la déchéance est prononcée, publiée par les ordres de M. le Ministre du commerce. — Zomes 31 et 33. Paris, in-4°. 1837 et 1838. Des différents moyens d’amender le sol, par M. A. Puvis.— Pa- ris ,in-8°, 1837. Dictionnaire de médecine, de chirurgie et d'hygiène vétérinaire, par M. Hurtrel d’Arboval. — Tom. 1,2 et 3, 2 édit. Paris ,in-8”. 1838. Essai d'ampélographie , ou considérations sur l'importance d’une collection de cépages et de sa description au moins sommaire , par M. le comte Odart. (Extrait du bulletin d'œnologie. Janvier 1838.) — Paris , in-8°.1838. Essais sur l’agriculture pratique , sur les assolements et sur les baux à fermes , augmentés d’un appendiee sur la théorie des engrais PENDANT L'ANNÉE 1858. 541 et des amendements. Par Amb. Lucy, ancien cultivateur. — Paris, 2 vol. in-8°. 1838. Etudes agronomiques sur les garances ( du Farum ) ; par M. Bas- tel. — Orange , in-8°. Guide des vendeurs et acheteurs d'animaux domestiques , ou in- struction simple sur les cas rédhibitoires , suivant la nouvelle loi du 2 mai 1838, par M. Bernard , professeur à l'École royale vétérinaire de Toulouse. — Toulouse , in-18. 1838. (Foyez pag. 485.) Instruction du médecin vétérinaire cantonal pour les agriculteurs du canton de Genève, relativement à l’épizootie qui vient de se ma- n''ester, par J. C. Favre. — Genève, in-8°. 1838. Lettre à M. le chevalier Math. Bonafous , sur l'Institut agricole de Meleto , en Toscane , par M. le professeur Michel Saint-Martin. — Turin, in-8°. 1837. Lettre à M. le chevalier Math. Bonafous , sur l'utilité du mäürier des Philippines (M. cucullata ), par M. le comte Villa de Mont- pascal. — Turin, in-8°. 1838. Lettre de M. le major A. Bronski à la Société d'agriculture de la Rochelle. — Villeneuve , 20 août 1837. In-8°. Lettre écrite de la campagne sur la protection et les encourage- ments pécuniaires que le gouvernement accorde à l’agriculture, par M. le marquis de Chambray , maréchal-de-camp. Lettres sur l'éducation des vers à soie , par M. A. Puvis.— Paris et Bourg , in-8°. 1838. Manuel du cultivateur de melons en pleine terre , par M. Dupuits de Maconex. — 2° édit. augmentée. Lyon , in-8°. 1838. Manuel ou instruction-pratique pour la cueillette des pontes de la pyrale , déposées sur la feuille de la vigne ; fournie par M. Des- vignes aîné, propriélaire à Romanêche. — Mäcon, in-8°, juillet 1838. Mémoire sur les Voconces , par M. de Vérone. Mémoire sur une péripneumonie enzootique ebservée à diverses époques sur les bêtes bovines de plusieurs communes du départe- ment de la Nièvre , suivi d’une notice sur la rage dans les animaux , par J. Taiche, médecin-vétérinaire à Decize , membre de la So- ciété d'agriculture de l'arrondissement de Nevers. — Ouvrage im- primé aux frais du département par déeision du conseil-général dans sa session de 1838. — Nevers, in-4°. 1838. J'EN 9 542 OUVRAGES REÇUS PAR LA SOCIÈTÉ Moyen entomologique pour détruire la pyrale à l’aide du calo- some sycophante, par M. Ormancey , pharmacien. — Lyon, in-8°. 1837. Notes horticulturales , par M. Pépin. — Paris , in-80. Note sur l'emploi continu et régulier de la gélatine , pendant neuf années , dans le régime alimentaire de l'hôpital St-Louis , par M. d’Arcet. — Paris, in-8°. Notice géologique sur le département de l'Aveyron , par M. Mar- cel de Serres. Notice sur les eaux minérales d’Allevard, chef-lieu de canton, arrondissement de Grenoble (Isère), par le docteur Chataing. “ Grenoble , in-89. mars 1838. Notice sur les recherches d’entomologie agricole, par M. Audouin. Notice sur l'hiver de 1838 et ses effets, par M. À. Puvis. — Pa- ris et Bourg , in-8°. 1838. Nouveau procédé pour la conservation des grains , par M. le général Demarçay. — (Extrait des Annales de l'agriculture fran- caise 1838.) Paris , in-8° , fig. (Voyez pag. 473.) Nouveaux renseignements sur l'emploi de la gélatine , par M. d'Arcet. — Paris , in-8°. 1838. Observations sur les principales questions qui doivent faire partie du Code rural, par MM. Chevrier-Coreelles et A. Puvis. — Paris, in-8°. 1836. ( Voyez pag. 238.) Procès-verbal de la séance générale de la Société royale d’agri- culture du département de Loir-et-Cher , du 2 septembre 1837. — Blois , in-8°. 1831. Programme de la séance publique de la Société royale et centrale d'agriculture , du dimanche 22 avril 1838 , présidée par M. Martin du Nord. — Paris , in-4°. Programme des prix proposés pour le concours du 11 octobre 1838, par la Société d'agriculture, du commerce , sciences et arts de Calais. Programme des questions mises au concours par l’Académie de Metz, pour les prix à décerner en 1839. Programme d’un prix de 600 fr. pour la destruction des courtil- lières , prix fondé par M. Lacène et mis au concours par la Société Linnéenne de Lyon. Programme d'un prix de 600 fr. pour 1839 , proposé par l’Acadé- PENDANT L'ANNÉE 1838. 543 mie royale des sciences , belles-lettres et arts de Lyon, sur le sujet suivant : Histoire de la soie considérée sous tous les de depuis sa découverte jusqu'à nos jours. Rapport de divers travaux entrepris au sujet de la maladie des vers à soie connue vulgairement sous le nom de muscardine , fait à l'Académie par M. Dutrochet , rapporteur. Rapport fait à la Société d'agriculture de la Rochelle, par la com- mission chargée de visiter la magnanerie de M. André-Jean , pro- priétaire à Villeneuve. _ Rapport fait à la Société d'agriculture, sciences et belles-lettres de Mâcon, dans la séance du 29 décembre 1836, par M. Louis Vinsac , au nom d’une commission d'enquête sur les pressoirs cylin- driques de M. Revillon: — Mäcon , in-8°. Rapport fait à la Société d'agriculture, sciences et belles-lettres de Mâcon, par la commission nommée dans sa séance du 23 avril 1835 , sur le pressoir cylindrique de M. Thomas Revillon, mécani- cien & associé résident de la Société. — Mäcon, in-8°, Rapport fait à la Société royale et centrale d'agriculture par M. Bo- nafous , sur l'ouvrage intitulé : De lx muscardine , de ses principes , de sa marche ; moyens de la reconnaitre , de la prévenir et de la dé- truire , par M. Bassi. — Paris , in-8°. 15 mars 1837. Rapport sur le concours pour des ouvrages de médecine vétéri- naire-pratique. M. Huzard père rapporteur. Société royale et cen- trale d'agriculture. Séance publique du dimanche 2 avril si — Paris , in-8°, 1837. Rapport sur le réglement des prisons de Lyon, par M. Bonardet. Lyon, in-8°. 1838. Rapport sur l'ouvrage intitulé : Manuel de la culture . en pleine terre des ipomces batates , par M. Vallet de Villeneuve ; M. À. de Gasparin , rapporteur. — Paris , in-8°. 1838. Rapport sur un Mémoire géologique de M. Leymerie , ayant pour objet les terrains secondaires inférieurs du département du Rhône. (Commissaires, MM. Élie de Beaumont , et de Bonnard, rappor- teur. — Extrait des comptes-rendus des séances de l'Académie des sciences. Séance du 19 octobre 1838.) — /n-4°. Recherches anatomiques et physiologiques sur la maladie conta- gieuse qui attaque les vers à soie et qu'on désigne sous le nom de muscardine , par M. Audouin. — Paris , in-8°, fig. 544 OUVRAGES REÇUS PAR LA SOCIÉTÉ Réfutation des observations contenues dans la nolice de M. Pré- vost , vétérinaire à Genève , sur la castration de la vache , par Le- vrat , médecin-vétérinaire-juré, à Lausanne, ete.— Lausanne, in-8°. 1837. Régénération de la culture des champs, par M. Hugonin. — Lyon, in-12. 1837. Réglement de la classe d'agriculture de la Société des arts de Ge- nève. — În-8°. Réglement du Comice agricole du canton de Bourbon-l'Archam- bault ( Allier). — Moulins , in-8°. 1838. Réponse à la rectification de M. Prévost , au sujet de la castration de la vache , par Levyrat, médecin-vétérinaire-juré , à Lausanne. — Lausanne , in-8°. 1838. Séance publique annuelle de l’Académie des sciences, agricul- ture , arts et belles-letires d'Aix. — Aix , in-8°. 18386. Situation de l'industrie séricigène dans le département de la Vienne en 1838, Rapport fait au nom d’une commission spéciale à la Société d'agriculture, belles-lettres , sciences et arts de Poitiers , par M. le baron Bourgnon de Loyre. — Poitiers , in-8°. 1838. Société d'agriculture ; sciences et arts d'Angers. Exposilion agri- cole et horticole de Maine-et-Loire.— Angers , in-4°, un feuillet. Statistique industrielle du département de la Loire , par M. Alph. Peyret-Lallier. — St-Etienne, in-8°. Statistique minéralogique du département du Rhône , par M. Pa- risel. — Lyon, in-8°. 1838. Statuts de l' Agricole, compagnie d'assurance sur la vie des bes- tiaux. Statuts de l'Association rurale de France. — Paris , in-4°. . Statuts et prospectus de la Banque agricole de France. Société anonyme. — 1838. Statuts de la Zricéphale , compagnie d'assurance à primes contre la mortalité des bestiaux. — Coulommiers. Sur quelques combinaisons ammoniacales , par A. Bineau. — Pa- ris ,in-8°. 1837. Tableau synoptique d'une éducation hâtive de vers à soie , d’a- près les méthodes de M. Cam. Beauvais et les procédés de ventila- tion de M. d’Arcet. PENDANT L'ANNÉE 1338. (B4 ESS [&4 PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Annales agricoles, littéraires et industrielles de l'Arriége. — Fotx , in-8°. Annales d'agriculture publiées par la Société d'agriculture, de sciences , d'arts et de belles-lettres du département d'Indre-et-Loire. — Tours , in-8°. Annales de l’agriculture française. — Paris, in-8°. Annales de la Société d'agriculture ; arts et commerce du dépar- tement de la Charente. — Angoulême , in-8°. Annales de la Société d'agriculture de Allier. — Moulins , in-8°. Annales de la Société d’émulation du département des Vosges.— Epinal , in-8°. Annales de la Société séricicole pour l'amélioration et la propa- gation de l'industrie de la soie en France. — Paris , in-8°. Annuaire de la Société royale et centrale d'agriculture. — Paris, in-12. Bibliothèque universelle de Genève. — Genéve et Paris , in-8°. Bulletin de la classe d'agriculture de la Société des arts de Ge- nève. — Genève , in-8°. Bulletin de la Société d'agriculture du département de l'Hérault. . — Montpellier , in-8°. Bulletin de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale. Paris ,in-4%; Bulletin de la Société de statistique, des arts utiles et des sciences naturelles du département de la Drôme. — Y’alence , in-8°. Bulletin de la Société industrielle de Mulhausen. — Mulhausen » in-8°. Bulletin de la Société royale d'agriculture, sciences et arts du Mans , publié sous la direction de M. F. Etoe Demazy.— Le Mans, in-8°. Bulletin des séances de la Société royale et centrale d'agriculture, rédigé par=M. Soulange-Bodin , vice-secrétaire. — Paris , in-8°. Bulletin publié par la Société industrielle de l'arrondissement de St-Étienne, — /n-8o, Bulletin des travaux de la Société départementale d'agriculture de la Drôme. = /n-8°, A} LEA: a] 546 OUVRAGES REÇUS PAR LA SOCIÉTÉ Journal d'agriculture et d’horticulture , rédigé et publié par le Comité central d'agriculture de la Côte-d'Or. — Dijon , in-8°. Journal d'agriculture pratique et d'économie rurale pour le Midi de la France, publié par la Société royale d'agriculture de Tou- louse. — Toulouse , in-8°. Journal d'agriculture , sciences , lettres et arts, rédigé par des Membres de la Société royale d’émulation de l'Ain. — Bourg, in-8°. Journal de la Société d'agriculture et des comices agricoles du dé- partement des Deux-Sèvres. — ÂWViort, in-8°. Journal de la Société de la morale chrétienne. — Paris, in-8°. Journal des vétérinaires du Midi , ou Recueil consacré à la chi- rurgie , à la médecine vétérinaire et à tout ce qui s’y rattache ; pu- blié par une Société de médecins-vétérinaires , sous la direction de M. Bernard, professeur à l'École royale vétérinaire de Toulouse.— Toulouse , in-8°. . La Revue agricole, bulletin spécial des associations agricoles , rédigée par M. Prosper de Lagarde. — Paris , in-8°. Le bon Cultivateur , recueil agronomique, publié par la Société centrale d'agriculture de Nanci, et rédigé par M. Soyer-Villemet.— Nanci, in-8°. Le Cultivateur , journal des progrès agricoles , fondé en 1829 et adopté en 1835 comme bulletin du cerele agricole de Paris. — Pa- ris , in-80. Le Propagateur agricole , revue générale des ouvrages, des jour- paux d'agriculture , des mémoires , des travaux des Sociétés et des Comices agricoles de France, publié par la Société mutuelle d'agri- culture-pratique. — Paris et Aurillac , in-8°. Le Propagateur de l'industrie de la soie en France, journal men- suel, spécialement consacré à étendre et à perfectionner la culture du mûrier , l'éducation des vers à soie et la filature des cocons; ré- digé par une Société de cultivateurs , d'éducateurs et de filateurs des départements du Midi de la France ; directeur , M. Amans Car- rier. — Rhodez , in-8°. Le Propagateur du progrès en agriculture, recueil périodique de l'association pour la propagation en France de la culture en lignes par le semoir Hugues. — Bordeaux, grand in-8°. Mémoires d'agriculture , d'économie rurale et domestique, publiés PENDANT L'ANNÉE 1838. 547 par la Société royale et centrale d'agriculture. — Paris, in-8°. (1836 er 1837.) Mémoires de l’Académie des sciences, agriculture , commerce , belles-lettres et arts du département de la Somme. — Æmiens , in-8°. Mémoires de la Société d'agriculture , sciences , arts et belles- lettres du département de l’Aube.— Zroyes , in-80. Mémoires de la Société d'agriculture, sciences et arts d'Angers. Mémoires de la Société royale d'agriculture et des arts du dépar- tement de Seine-et-Oise. — ’ersailles , in-8°. Mémoires de la Société royale des sciences , lettres et arts de Nanei. — ÂVanci , in-89. Mémoires de la Société vétérinaire des départements du Calvados et de la Manche. — Paris , in-80. Mémoires et analyses des travaux de la Société d'agriculture , commerce, sciences et arts de la ville de Mende. — Mende , in-8°. Nouveaux Mémoires de la Société des sciences, agriculture et arts du département du Bas-Rhin. — Strasbourg et Paris , in-8°. Recueil agronomique publié par les soins de la Société des scien- ces, agriculture et belles-lettres du département de Tarn-et-Ga- ronne.— Montauban , in-8°. Recueil publié par la Société d'agriculture de l'arrondissement de Falaise. — In-8°. Revue Sébusienne , journal mensuel de l'indépendance et des progrès. — Nantua , in-8°. Société libre d'agriculture du Gard. — ÎVimes , in-8°. Transactions of the geological Society of Pensylvania. — Phila- delphia, in-8°, 2 FIN. AVIS. Toutes les Observations harométriques de Novembre et de Décembre doivent être aug- mentées de 6,58. 00000000000000000000000000000000000000068 TABLE DES MATIÈRES. PL > AvanT-Propos . RE RER Études pour servir à ds! Géographie physique et à la Géologie d’une partie du Bassin du Rhône ; par M. Fourner. shape . Première Notice sur la muliplication Re Plantes bul- beuses ; par M. SERINGE . : Manuel du Vigneron; par M. Dururrs DE M ACONEX. — Plantation de la Vigne. — Préparation du terrain . Des Plaies et des Accidents qui affectent la Vigne . Du Choix d'un Assolement, de la production et de l'emploi des Engrais, suivi d’un Exemple de Compta- bilité agricole en parties doubles; par M. Césaire NivièRe. . . 49263, 95151, Tableau Synoptiqiiiies AA DE par M. Mursanr. Oxalide de Deppe; par M. Héwon . ‘ Lettres à M. C. Nivière, sur la culture du Môrier et l'industrie de la Soie dans le Midi de la France; par M. J. Gensouz. (A 0 Mg Séance publique. — Exposition de Fleurs et d’autres Produits de l'horticulture et de l’agriculture. Pages. A4 1—530 31—36 37—47 433—451 329— 342 711—82 83—93 153—195 249—278 550 TABLE Description géologique du Bassin houiller des environs de Ternay et Communay , département de l'Isère ; par M. Fourner. RÉUNIONS le e Mémoire sur le Fruit des GERS et sur celui de plusieurs genres de Plantes appartenant à d’autres familles; par M. SeriNce. ns OS Observations sur le Bromure de Cyanogène ; par M. à BINEAU . Sur la PR dé ‘T'Acide TR L par MM. Biveau et ESTIENNE . UMA x Description de quelques Végétaux fossiles du Bassin houiller de Ternay et de Communay; par M. Sr- RINGE Pr 10 IP I ne à » Réponse à de Observations faites sur le Choix d’un Assolement ; par M. Césaire Nivière, . Notice sur les Terres vagues des départements de la Gi- ronde et des Landes, et particulièrement de celles du canton de la Teste; par M. Dururrs ne MAconex . Note sur un nouveau mode d'Étouffage des Cocons de Vers à Soie; par M. Panrser. CRE Pen Des Animaux fossiles de la couche supérieure des Ter- rains tertiaires marins des environs de Montpellier ; par M. Marcel pe SERRES. Agrotis Nyctimera; par M. Merck. Notice sur quelques nouvelles Stations de lOrobanche vagabonde ; par M. Serie. RIRE Des Améliorations à introduire dans la construction et le curage des Fosses d’aisances ; par M. Bortex . Météorologie ; par M. Dupurrs pe Maconex. à Toits plats en Argile ou Toits à Ja Dorn; par M. . Extrait du Rapport fait à la Société au nom de la Com- mission des Soies ; par M. Jourpax. 4 k Compte-rendu, par M. Azexaxpre , du Rapport sur lÉ- ducation des Vers à Soie par M. H. Bourdon, etc. Rapports faits à la Société royale d'agriculture sur les Jardins et Pépinières des environs de Lyon; par la Commission d’horticulture ( M. Hénox rapporteur ). Pages. 279—309 311—328 347—350 351—352 353—356 359—378 379—384 385—387 405—422 423—424 425—432 453—472 493—502 503— 508 73—75 197—200 201—229 DES MATIÈRES, Exposition de Fleurs et d’autres Produits de l'horti- culture et de l’agriculture au Jardin-des-Plantes.— Loterie des Plantes exposées. ‘ DC Rapport sur le Procédé de M. Demarçay , pour à con- servation des Blés ; par M. SeniNcz. à à Rapport sur le Domaine de M. C. Nivière , sis à Peï- zieux, département de l'Aïn (M. Garror rapporteur). Rapport de M. Rex , sur le Guide des vendeurs et ache- teurs d'Animaux domestiques par M. Bernard. Rapport au nom de la Commission des Soies; par M. ALEXANDRE . . AE Rapport sur l'Ouvrage de M. le ce enén con- cernant le Mürier des Philippines et l’industrie de la Soie ; par M. ALExANDRE ; ; Rapport, au nom de la Commission "+ sé. sur és Résultats d’une Éducation comparée de Vers à Soie faite à Villeurbanne en 1838; par M. Sauzay. Comice agricole de Vaugneray. Extraits des Procès-Verbaux. 65, 235, 343, 389, 189, Note des Ouvrages reçus par la Société. Table générale 551 Pages. 231—234 413—478 479—483 485—488 309—514 915—517 519—530 331—534 535 539 549 Compte moral de la Récolte ss le PE Fe Rhône (1 838). — Situation des Récoltes en Grains et autres Farineux, dans le département du Rhône (1838); par M. Garror. Observations Météorologiques , par M. Czenc; 12 tableaux (1838). LPLPRRRRRRRRRRROPRERRRRRRRRERRERRRRRRRRE RARE» TABLE ALPHABÉTIQUE DES AUTEURS DES ARTICLES CONTENUS DANS CE VOLUME. RÉ O0PEEEE MM. Avexanore, pages 197, 509 , 515. Bineau , p. 347, Bineau et EsTIennE , p. 351. Borrex , pp. 255, 453. Dupuirs ne Maconex , pp. 31 , 319, 433 , 493. Fourner , pp. 1 , 279. Garior , p. 4179. Gensouz (Justin), p. 153. Hévox , pp. 83, 201. JourDan ; p. 13. Lorrer, p. 503 Marcel pe Serres , p. 405. Mercr , p. 493. MuzsanT , p. 71. Nivière , pp. 49, 95, 329, 359. PaRisEz , p. 309. Rey , p. 485. River (Préfet) , p. 253. Sauzay , p. 519. SERINGE , pp. 31 , 269 , 311 , 353, 425. Serces TV LF 77 9 DEC 1864 - ee a 2 pm AP CIIIAT _ Fapaae draft Mnbte a ROUTE OL si" #08 à ann + NT Le € “ "RS purs 3 485-248; moi QE > Æ Sn = it “ss “nojuoddps ‘LONVN ‘x : aus *oany{no op stay say 10 {ed mod Juvsns nUoA9I Un,P 941J9 jueanod ou aUW09 SQIPPISUO9 JUOS S2IQOUSIA S0p UOIg ‘uomoeouy8 2suod of où uo nb puis snjd 150 jeux ay *pioxy op ou8 -2p 29 ap MANOS JUOWIAUIHPISUON & ouStA PT *099ds9 a7no] 2p xnvossuique 19 sagsnque.p ‘saique,p asnaistpoad 911 -uenb oun utodrey e ZT 2p euro on -OUINOdAEUPAOCIXO PLOL OT" DATABA no} JU 1PUL ap sapneyo samyd so] steux {s919199 SopuOuEI9894 E[opaeJoi dnoo -n80q NeAC foLE 19 OF € xl 9p Aou OU) 21 21pU9950p jte e mb ‘oouue 21199 9p XN94NOB LL S91] 19 SUOJ AVAL, ‘UOSICIO[} RE] ANS JUIWUE]OU ‘juœuo8 uo uonv)289a ey ans SLNINANTAX SD 44 HINANTANI ‘gggr um og ‘uoÂt “uououmuuuoo osuod oj ou uo nb samouayjut snd juoios soBuepuoa sorg “o8ujouou SO1$ 9{ qnoy onb 1sute oyjoogi ouuoq oun uopowroud soxgmmequud ou) 9p soumod say ‘uowonedop 99 suep ympoud quo sos seZ[09 $07 — ‘59198 919 sed quowav,u sxo4ou so 15 ‘ounwuutos opuue un € sanomgdns juomas nouvo simpoud sy "9ATEUTPAO 159 sappotognue saurad sop odno9 eT — ‘529108 919 1u0 sotgBeunoy saquejd op duoonvoq {ouoompour 159 sopoanqeu soureid sop odnos o1ommeud eg "aunuuO9 ue aun & amonpdns os s0j29199 s0p 010991 ej ‘aquossoad jrey suoae snow onb 1suty "LNANALUVAHE AG SLIAAOUX SAALAV SAT UNS SAIVUANAIO SNOILVAYISIO *2OUR)SUODLO 90 -vd uo outwuipio sed jso,u mb 00 {SaT82199 Sp uOrepU099] e] & oamu surs spi sdueyo SOU 91puoi e anqu}u09 dnoonvoq quo ‘ soyuepuoqe zosse 919 quo mb ‘umf op quou -2OU9UUO9 np J9 Œu 2p som se] {UOSIRLO} E 2P SANO9 9 JUEPUOY ‘juouomedop np ojquosue,] suep «anbiewox qrej quos 2s ‘uos -LBIO[} C] 2p SAn09 97 quepuod ‘mb SHAdINAHASONLV SINAKANTAT XAVAIONINA SAG NOILVOIQNI “ainmo auuoq ounp Jodse] sudox & mo pre snyd situ £ OT 1uouoeS9 moved ogxuou sed 159,5 OU UOL]E]989A LT *SMA]} U9 SAAJU9 JUOS SI{ S2[ NO JHUOU ne NE NOILVIAITA VI AG NOILVAIIS *sanof 0G °p 919 € 29o4np 87 —"umf uT "snol 08 % QT 9p 919 e 294np e7 — ‘umfuy ‘sanof 65 € GG ?P ?anp vo1po { uoudnuoqur ed 9J1EJ 159,8 UOSIBIOT] UT *Quue 21199 9p 28108 NP 19 JUOUOA] NP 21PAO,] TAIMS % UOSIULO]} UT “aejaedireeduonepuos “DJ UT ‘sal 06 °2np v o1p £umf ap nou nv nb 99 -U9UULO9 EU UOSLELO[} CT ‘ggsy NM *snol pG & 06 20 Ru ‘smoley EP eC = RuuUr ‘snol 08 t8F OP 39,914 © THAEP JUOWOIUOUUOD NY *2[810S np 19 AUAUOAF NP AIO] NS sureIS 2p 28UE[QUI 27) "smof G8 08 P 159 994 =np 7 —"wur 9p smol stomaid so sue rm *AVIVNIGUO SaNJL NA *SNIVU9 SA NOSIVUOTI VI AA JAUNAG LA aAdOdT (887) ÆNOHU AG LNANALUVAXG AI SNVA AL'TODAU VI AG TVHON ALANON *OUTOAY “2510 ‘TON *JUOUOA,T "SNIVU9 aq STIHASA SITUATION DES RÉCOLTES EN GRAINS ET AUTRES FARINEUX DANS LE DÉPARTEMENT DU RHÔNE ( 1838 ). PP D 2 RE ER LAC CLP CE LA RÉCOLTE EN CHAQUE ESPÈCE EPACELER “| QUELLE À ÉTÉ L'INFLUENCE ESPÈCES EN ; DE L’ATMOSPHÈRE ; LA RENEUR der Là EXCÉDANTE , SUPÉRIEURE, ÉGALE | SuFFISANTE ou AA ET OU INFÉRIEURE INSUFFISANTE UANTITÉ E É A nicten COMPARATIVEMENT SE FEES DE FARINEUX. s COMMUNE ? RORREONE DES PRODUITS ? DU DÉPARTEMENT ? Froment. Supérieure. Insuffisante. La température, quoi- Méteil. 14. Id. qu'ayant été d’abord ex- l cessivement froide, a été Seigle. Id. Id. à es été x ensuite , au printemps , Orge. Egale. Id. . très convenable pour les L céréales d’automne. Avoine. Id. Id. Mais et Millet. | Inférieure. Id. à La sécheresse de Pété Légumes secs. Id. Id. £ 7 a tellement nui à leur vé- Menus grains. Id. Id. gétation , que les pro- PA I duits de ces végétaux sont Pom deterre.| Très inférieure. Id. des plus pauvres. Chàtaignes. Egale. Id. — "4065 8-0 SMS e— OBSERVATIONS GÉNÉRALES RELATIVES : ΰ AUX PRODUITS DE LA RÉCOLTE EN GRAINS ET AUTRES FARINEUX DE 1838 ; 20 AUX AUTRES PRODUCTIONS AGRICOLES DU DÉPARTEMENT. La récolte des principaux grains , comme froment, méteil et seigle , est supérieure à une année commune ; les autres farineux ont souffert de l’été brûlant que nous avons . éprouvé. Les colzas ont donné d’abondants et excellents produits. Les fourrages sont rares : l'hiver rigoureux de cette année a fait périr beaucoup de plantes fourragères dans les prairies naturelles , et la sécheresse de l'été a rendu la végétation presque nulle pour les autres. Les pommes de terre manqueront pour la nourriture du bétail. L'hiver extraordinaire pour notre climat (16 et 17 degrés de Réaumur) a nui à la _ vieille vigne d’une manière notable, et les gelées du printemps ont endommagé tous les coursons de la jeune. Cet événement des deux gelées est déplorable pour les pro- priétaires de vignoble. Les effets s’en feront sentir encore bien des années. Les vendanges seront très inférieures à une année commune, et le vin sera d’une qua- lité médiocre. Lyon , 15 septembre 1858. Signé : Cu, GAriorT, rapporteur. EE SR EE D'or | srrsooigne MONCAUTIS Mb LE Le dis Ar 20 L'rsëtA) Mr ja di: ' n. api AMGARA tu: x oh. i de Tr AUS EN PÉTMRSNONEN La 1 "PR A Aug vo OPEN +80 > si F LR aa a twËs ë » vtr At "à À] ne D ce s 9 js j amer DT Ys dot a ? de he Mau MER UT + CPARATELNERT a 1 ' 4 0 V 4 - 2 j » EE: LOL AS jen + EE L | ä fe r 4 1 "+ nl ET PTS : Je dd" nait da à CAE e AUS s P Te. Ll (ou L'Af 21} és EL LA pu à | FA a4ù 1 ET singes | ‘e | rs Le forte | | 5 1 ee Mu CT { ai 4 ‘ PS OUR + clerrin Lt $ fe che PEU} at CT È \ D ab LISE L'UTER CALE Song 60 pe 0 HUE ; É t003 rare tubr 889 db.#tiulh d f ed CRIE x tu 40 1 : ne a AIME; - 3) L Va, ll a sets AT >. #4 r pa DE, -. Ver ETIENNE FP77 LE | . Z 7-3 Fo MeRAaMes HDi 2270 > = L < \ Lire ROME Niue AIO 23 28 eviccuat, De VE LENS cry MAV Aa SE ppt dr ser Bouira TS rA. LA SP N J + Me | | k F on #9 | M Bio, bat tal nerf rfépodeg adtr ee 06y RME TE 2 "1 verre tsor 180 EU ne al; seins ver Mr Ué 2 hf CAR = TE : . AGE à $ Mré san Fe uk abaütget *E #6 totere He too but ST soie enofl PCR ri 1 É Ms ie HR à L < 42 vol ANA. 46 - ANS ‘4 4 5 0 «8 à k É +1 1 " DL … BLIOUPEAOAD ITA AA np es LE ER HS MATAMOANDTA RE AANTAMOMMIANT À | Î A à una AG es shét : ; à cn A & _ à) re : ê,.- PR f a ) 7: | " | "3 è 14 ÿ { ÿ | . à 4 Ne & « À | { # 218 ; xù ": à Ù RLANT ï 1: : f AA | j Are À | a: | PE 8, ii | #1 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES DO UETRE THERMOMÈTRE HYGROMÈTRE) VENTS À LA TEMPERATURE NORD. DE SAUSSURE. SUPÉRIEURS. |, Te Lu Le I = A nl = a Midi 4 à lle F n s “4 = ä Si ES D ES 2 vo 1 6,8| 6, 8 5,2076| 80 77|16 9 4,61 78 77 76 3 8| 8,4 7,6481179 |77| |80 AN NE N-0 4 6,8078 85 AN IN IN-EIN 5 6, 5,8085|81 11 ÎN N 6 À, 5,8076|75 15 AN ÎN-E 7 A, 1,4875|15 |72 21 EN nN 8 0, 4,4870|72 15 EN IN In IN 9 4, 5, 78165 6Z EN |N N 10 5 72165 67 EN |n N al Al 15|1T 15 EN ON N 12 7 74|72 80 EN |nN N 15 9 16|76 |78 80 AN |n N 14 Br 26/73 |70| |80 EN x !n 15 _18, 77|\1TT 80 EN IN In IN 16 1, 80180 80180 EN |x N 17 EU 80|75 15 ANEIN-E N 18 15|74 16 En IN 19 -10, 80,80 80 En IN 20 -15,6 80/78 82 EN ÎN 21 -14,8 80|80 80 EN 1|N 22 061%, 0,6486|71 25/14 EN IN 95 2, N76|76 76 En IN 2 4,80 75/74 15 EN IN 3 5, 72 10 EN Î|N -10 9, H 30/80 N 2 0,6882182 |82 N 0 41, 197186 186 N IN 2 2, H83176 |78 N 5 2, RS0/80 |83 N 4 3,6485/81 |78/80180 Ex À L'OBSERVATOIRE DE LYON — JANVIER 1838. VENTS INFÉRIEURS. É ; RESUME. S 5 Z.h. ra |SMidi A 5"h. 6 b. 1 a ae BAROMETRE. SN IN-ÆEÏN-E) nolpluv. [Pluvi M £ , on (uv: our. | . des observations. 78681,92 È N IN IN IN IN Pluie. Pluvieu. - “ee D Nombre des obseryat, 406! 6 N IN N Pluie. |Pluvieu. Nuageux. Han 742 28 1 N IN N HEBrum. Brum. Brum. : ZEN UN NN NN IN fran. Lune étoil. THPRICHETRE. 9 3 > ù re Te Brum. Somme des observ. — 384,25 sou ; rum. ivre. Neige. Nombre des observat. 89 Su * Moyenne. — 4,33 N |N N ABrouill. [Soleil Lune : br : : : br. HYGRO - N ([N-EIN-E N HBrum. Neige. (Neige. |Neige. Neige. is N |N N HGielj. |Soleil. |Soleil. [Brum. [Brouill. a N |N N Brumes. |Soleil, FCREREN Nombre des observat. 104 N |S S Brunes. |Soleil. [Soleil. [Vergla. |Vergla. Hoyeune. Su N-EIN-E N BNeigeux.| Sombre. Neige. DM N IN N Gris. Sol. pèle. Vergla. |Bronill. PRONIORRTRES N'"IN N Gris. Brumes. Brouill. Épaisseur de la couche N IN N NBrum. |Sol.ple. Givre. d’eau , tombée dans N IN N HGivre. |Sol.päle. Etoilé. ce mois —. 0 m. 06 -E ne : N-ElBrum. j. |Soleil. Etoilé. - ] Brumes. |Sol. päle. Petit dég. |Etoilé. BAROM N-EÏIN-EIN-EIS-E|S-EÏClair. |Sol. pale. APT ee Re N |N CR Re EC Etoilé Au périgée lunaire. 727,32 N N [Givre. |Sol. pâle Fr A l’apogée lunaire. 743,32 N S-ERNeige. |Vergla. Pluvieux. : N-E| |S-E Brum. |Soleil. |Soleil. Gris. De ocue N-E S-E Gris. Gris. Ge v'ICris Noir Barométriques. 744,88 N-EIS fs = : , “e Thermométriques. 13,22 N-EINEINE| |N | 2e En AR NI table de M. Biots © -E|N-E|N- .[Soleil. [Beau s. #7 ei eau s.[Brumes. |Nuag. Et. oute 199,80 our la hauteur du baromètre de l'Observatoire au-dessus de la mer. | | | | | ns { ARE Tre FF K _— = me pe PEAR 4 , f , PA & otre le :5b, AY 4 A at ndroi | as Are: di ab wrdéoft LUE F2 * ue 1 300 ok À PAR: 41 À à | :ourl L F 0 ei 5 s * dl Fa Aire} rio VA Cats divx} ede eh APT ae FES ; nylon QUELS: " mriérlol eh silinot | 29) Ham : «tale tr Loi MP cr 11 Bit RO. ! ‘slimenl our 7 <.lief}. Misloë infos! sad} ME ondlsto Lriis ne olgiov | di. # EE PSE re — E DE LYON — FÉVRIER 1838. BAROM À BA TEME CIEL. Mid 9h. Midi. 5 h. 10 h. | Jours. ; 34 Triste. Dégel. Gris. BAROMÈTRE. 4 3 148, . es L Somme des observ. 89930,72 É] 4 5; enr. 4 Gris. Nombre des observat. 4122 4, 5 Bergenes Gris. Gris. Moyenne. 131,13 6 T S Gris. Gris. obraszslrasoslzao), . (|P-soleil-lSekil. |L. Brum. THERMOMÈTRE. 8 158 351758 Soleil. |B. soleil. Belle lune. SES à id , d Soleil. |Soleil. * [Nuageux. . des observations. 1 92755,521725;74 1727 ré Es Nombre des observat. 18 ’Nuages. [Pluie. |Pluie. [Nuages. 3 Pluvieux.|Sol. nuag Moyenne 4,7 756. Nuages. Lune n. à 197 Soleil. Etoilé. HYGROMÈTRE. 155, Soleil. {Soleil. |Etoilé. Somme des observ. 8544 734,24 154 Nuages. |Nuages. |Nuages. |Neige. Nombre des observat. 415 756,22[736, N°18c- Pluie. Moyenne. 14,5 729 04 ? Pluie. Soleil. Etoilé. | PLUVIOMÈTRE. ‘Soleil. Soleil. {Soleil. |Etoilé. Nuages. |Nuages. |Nuages. [Noir. Nuages. [Nuages. [Nuages. |Pluie. Soleil. {Soleil. [Etoilé. Soleil. Soleil, |Soleil. |Etoilé. Hauteur de la couche d’eau, tombée durant ce mois, 0 ", 031. = 13,75 lignes. 1359,87| 759,37 155,08|755,72|75 | no lon Nuages. [Nuages. |Nuages. |Etoilé. BAROMÈTRE. 724,40] Jrogffuie. Pluie. |Pluvieux.|Pluic. Au périgée lunaire. 223,15 720,40/720,90/794 |Nuases- |Nuages. | Nuages. |Noir. À l'apogée lunaire. 127,58 ’INuages. [Nuages. |Soleil. [Etoilé. “os ne 4 Nuages. Nuages. Muages. [Lune étoil. L Pluie. [Soleil. jClair. |Luneétoil. 731,41]757,85 ;T OBSERVATION ASTRONOMIQUE- Le 18 mersion du 2e Satellite de Ju- piler annoncé pour Paris, 40 h.25’ 40°T.M. Observéà Lyon,10 35° 39” Différence , 0 959” ms | 56, Moyenn*, OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES À L'OBSERVATOIRE DE LYON — RÉVRIER 1858. DROMÈNE THERMOMÈTRE MHYGRONÈTREN VENT VENTS xonD DEVSAUSANRA SUPÉRIEURS INFÉRIEURS, j Jours ET Gris DAROMÈTRE. Somme des observ. 89930,72| Nombre des observat, 122 toyennc 751,15 Gris is. Gris pr Gris Bsoleil.|Seteil. |L. B: bi aolet | 2 ballane. CHER Soleil. [Soleil c! SS. des observations 539,9 Pluie. [pluie. [Nuages, . [Nombre des observat. 448 Pluvieux.|Sol. nuag : [Moyenne 4,1 in Soleil à HYGROMÈTRE Soleil, |Soloit Nuages. [Nuages EEE 2222222 Somme des observ. 8544 Nombre des observat 115 En ur oycaue. 74,3 as 14 î AE \ PLUYIOMÈTRE 5|748,05/746 184,04 ax Er BEMASI RENE h Nef Sole À # Hauteur Pluie. lombés dur Etoile 051. = 13,75 ligues, F Etoilé É Nuages, DAROMÈTRE. Soleil Au périgéc lunaire l'apo, 0,90! ‘8,97 753,55) mosvozme Quages Clair, OBSENVATION ASTRONOMIQUE Le 18 immersion du 2° Satellite de Ju- piler annoncé pour Paris, 40h.24' 40°T.M} où 5570" o 9H" IRE DE LYON — MARS 1858. = SÂ7n|9nh.|mi 9h. | Mid À 19729,57|729 al Soleil. 24728,57| 729,40 729Nuageux. |Nuageux. 34753,51|754,28 ‘1588oleil. B. soleil. & 151,33 [751Pluvieux. Pluvieux. 52731,64|738,28 739Pluvieux. |Pluvieux. 67747,18|747,54 T4TNuageux |Nuageux. 29747,72| 746,72, (TA6PIuvieux. Pluvieux. 83747,50|747, 80] 747Pluvieux. |Giboulée 9 149,55 750Nuageux. [Nuageux. 103745,72 T4ZNuageux. Soleil. 118721,37 73 Soleil. 192744,22 T4 Soleil. 132751,52 751 Soleil, 149759,52 752 Soleil. 154747,48 744 Nuageux. 164745,62)746,20 746 Pluvieux, 178744,47 745, 41|741 Nuageux. |Nuageux. 18 39,50 (Pluie. |Pluvieux. 193757,50 738 Nuägeux. |Pluvieux. 202740,50/740,77,759N. sol. Î[N. soleil. 21h 39. 20 759, 20 737 Pluie, Pluie. F2 32,88 (755/Pluie. [Pluic. 012351752,85,756,83 156 Neige. Pluie. Ê 41159,68/740,68! | Neige. |Pluvieux. | D4747,55 1747 Soleil, |Soleil. ES 748,52]748,71 748|Sol. päle. |Sol. pale. 46,86 l288749,55/750,20 749| Nuageux. [Clair. Moro: 749/Soled. [Soleil. Ë 148,35 T48|Clair. Clair. 151 146,86/746,68 744/Soleil. [Soleil 3 h Pluie. Noir. Nuages. |Lune. Nuageux. |Brume. Pluvieux.|Pluvieux. Pluvieux.| Nuageux. Nuageux. |Sans éloil. Pluvieux. | Pluvieux. Pluvieux. | Nuageux. Nuages. Soleil. Soleil. Soleil. Soleil. Pluvieux.|Pluvieux. Nuageux. |Noir, Pluvienx.|Noir. Pluvieux.|Nuageux. Nuageux. |Noir. Soleil. |Nuageux. Pluie. N. étoil. Nuageux. | Etoiles. Nuageux. Soleil. Soleil. Clair. Soleil. Clair. Soleil. PQ: P. Apogée RÉSUMÉ. BAROMÈTRE. Somme des observat., 109960,87 Nombre des observ. , 148, Moyenne des observ., 142,98 THERMOMÈTRE. Somme des observat., 1244,0 Nombre des observ., 140, Moyenne des observ., 8,88 HYGROMÈTRE. Somme des observ., 10313, Nombre des observ., 149, 72,5 Moyenne des observ., PLUVIOMÈTRE. La couche d’eau tombée dans ce mois est de 0,068. = 30,1 lignes. BAROMÈTRE. Au périgée lunaire, 745,411 A l’apogée lunaire, 746,85 En février et mars on a observé de grosses et nombreuses taches sur le disque du soleil. Pr y OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE LYON — BAROMÈTRE THERMOMÈTRE HYGROMÈTRE VENTS VENTS à LA remrÉRATERE CIEL. LUNE RESUME nn — a ——— SAIS mia, | sn | où LANOMÈTRE FLE Somme des observat. , 109060,87 fslcl P: QE Nombre dés observ., 148, Are Moyenne des obser ‘142,98 Pluvieux Nuageux. |A Sans étoil.R THERMOMÈTRE. Plus Pluvieux 2|Nugeux, Somme des observat., 1244,0 x IN |n Lune. Nombre des observ., 140, N IN |N Apogée] Moyenne des observ, , 8,88] se Is |s P, L. Soleil. HYGROMÈTRE nl FOR EDEN Somme des observ. 10515, ÉCIE L nombre des observ., 143, NE ERRIE Moyenne des observ. , 79,5 cale Pluvioux, PLUVIONÈTRE. D. Q. A La couche d'eau tombée dans ce mois est de 0,068. = 50,1 lignes. : [Pluvienx. : [Pluvieux 745,41 Pluvieux, Périgée] 746,85 Soleil. |Soleil. |Solcil. N.L [Soleil Sol. pâte. En février el mars où a obiervé és Inchos «Clair. [Clair Soleil} |Soleits Clair Clair. Soleil. [Soleil l 750,00! a SE = LEE (746,68. 2)744,05)7: 141,81 | [ | 141,92 7 6,31 8,87/40,2 |41,15 7,6 75,4/74,5,66,2/15,8 BAR À LA C IEL. D Re > Ê 56h 9 h. |h 9 h. Midi. ABLE 418742,71]745,04|keux.| Nuageux. [Nuages. |Soleil. 9749,711142,87T|es. |[Nuages. |Soleil. Soleil. 741 ,04|741,57 bu Soleil. Soleil. Soleil. 29749,51|142,57|\eux. [Pluvieux. |Pluvieux. |Pluvieux. 58746,37|747,51|he. |Sol.nuag. |Soleil. Nuages. 68747,10|748,05|{es. [Nuages. [Nuages. Sol. nuag. 744,55145,05lles. |[Nuageux. [Nuages. [Nuages. ù ux. Nuages. |Soleil. 08759,04|742,524|eux. |Sol.nuag. [Nuageux. |[Ondée. 10/746,20|746,55 448749,53/749,01 lie. Sol. ard. 498747,68| 747,68 je. 150749 ,74 1 424744,192/757,71 | 1758,711758,77||h. |Soleil. Soleil. Soleil 16 158,84| bux. [Nuages. (Nuages. |Neigeux 174 eux. [Pluvieux. |Pluvieux. [Neige es 18 >ux. Neigeux. 191752, :0 1 Soleil. [Clair 208729,33 Æ. |Brume. Soleil 21 Soleil. Soleil. Soleil 22 Soleil. Soleil. Soleil L Sol. nuag. {Soleil. Bux. (Nuages. [Nuageux. [Nuages 57355,85 Bs. |Nuageux. [Nuageux. [Nuageux 68734,55 ux. [Pluvieux. Nuageux. |Pluvieux 155,55 - [Nuageux |Pluie. Pluvieux 288754,55 754,55) Tux. | Nuageux. Nuageux 298755,55 ux. | Nuageux. Pluvieux | 087 41,55 ux. | Soleil. Nuageux #4 — MS 740,67 |741,51/7! ATOIRE DE LYON. — AVRIL 1838. HU © 10h. Etoilé, Etoilé. Nuageux. LUNE. à P. O. Pluvieux. À Nuages. Nuageux. Etoiles. _ [Etoiles. Etoiles. Etoiles. Apogée Belle nuit. f Clair. Nuageux. Nuageux. Clair. Etoiles. Clair. Etoiles. Nuages. Pluie. Noir. Noir. Noir. Pluvieux. Nuageux. Périgée N. L. Moyenne , RÉSUMÉ. BAROMÈTRE. 74097,24 100, 740,97 Somme des observ., Nombre des observat. , Moyenne, THERMOMÈTRE. S. des observations. , Nombre des observal., 897,19 91, 9,18 HYGROMÈTRE. Somme des observ., Nombre des observat. , Moyenne , PLUVIOMÈTRE. La hauteur de la couche d’eau, tombée dans ce mois , esl Om 038. = 16,86 lignes. BAROMÈTRE. A l’apogée lunaire , 741,10 Au périgée lunaire , 752,40 Pendant avril, il y a eu beaucoup de taches sur le disque du soleil. Dans l'arrondissement de Belley, toutes les vignes plantées dans des ieux bas ont été gelées dans Phi- ver ; et celles qui sont plantées dans des lieux élevés,et que l’hi- er avait épargnées, ontété gelées du 18 au 22 avril. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES ’ À L'OBSERVATOIRE DE LYON. — AVRIL 1858. THERMOMETRE HYGROMETRE l VENTS DE sAvssunt SurnIEURS INFÉRIEURS RESUME Soleil. oi BAROMÈTRE Soleil. Soleil. [Soleil Pluvieux. |Pluvieux, |Pluvieux Urume. |Sol.nuag. [Soleil Nüüges Nusges. [Nuages ges. |S Nuageux. PApogée THENMOMÈTRE Nuageux erv., 74007,24 serval., 400. 740,97 LS. dos observations. , Sol. nuag: lOndéc lo Nombre dis observat o ZALAALALAALAÎT ALL AL AZ Brume Belle je IYGROMÈTRE. Somme des observ. , b610, I Nombre des observat., 84 Gelée h, [Soleil. [Soleil [Soleil Sa Htoyenne 69, Pluvieux, [Nunges. [Nuages fexeney CE) Pluvieux Pluvieus. |? s DLUVIOMÈTRE Pluvieux, | : Gel Soleil. La hauteur de la couche d'eau | Brume, Brume F lombée dans ce ois , csl cl Soleil Soleil. ; sc [0m 038. = 16,86 lignes, Soleil, Soleil Sol. nuag. |Soleil. BAROMÈTRE. DÉTSREES Nua : l'apogée lunaire , 747,70) Nungeux. |} uageur. |Pluie. Eu pérééa lunaire 293,40 Plunieux. ia Pluvieux. DRSRESS as F \ Pluvieux. |N Pendant avril, ily a eu beaucoup} Nuageux. |N Le taches sur le disque du soleil. PAAAAALLALAALLT AAA AA LÀ 2AALALALLALALT AL AL AA À EEE] m ei en me Em ; geux. (Nuageux, |Nusgeux. |Pluvieux. |Pluvieux. Dans l'arrondissementile Belley, N-OÏ Nuageux. [Solcil. [Sole [Nuageur. Nuageux. rer en bas ont été gelées dans l'hi- er; et celles qui sont plantées Ï | dans des licux élevés,et que l'hi- 741 ,48/740,25 67,0,67,0,72, [Meravait épargnées, ontété gelécs| 1 < | à | lu 48 au 22 avril. Z22LLAATT ZAZLAAZTT PEELEEETT 756,26 742,08] 5 ë [RE DE LYON. — MAI 1838. BARON À LA TE CIEL. LUNE. RÉSUMÉ. 9 h. | Mi 9h. 51h: 10h. Nuages. [Nuages. Etoiles. P. Q. BAROMÈTRE. Sol. nuag.|Nuages. |N. lune. Soleil. |Soleil. [Soleil. [Lune. PApogée a n nr à 741Gris. i Nuages. |Nuages. Moyenne si TA 66 r) ) Nuages. Etoiles. P. pluie. [Nuages Nuages. _|Sans étoil. B. soleil. |Nuages. Nuages. |Etoiles. P. L. THERMOMÈTRE. S. des observations., 1912,9 45,70 746,171 74S uages. Nombre des observat., 144, T4ANuages. 1 Z4INuages. Nuageux. |Etoiles. Moyenne , 17,2 11 : 74 lair. Nuageux. |Bleu. , 422745,36|743,20|74Soleil. Soleil. Etoiles. HYGROMETRE. . Soleil. T. noir. Somme des observ., 7015. Nuageux. Etoiles. Nombre des observat,, 405, 15 Sans sol. |Pluvieux. Morenne 66,8 1 737,04 251,14 738; uages. . Nuages. N. étoiles.K D. Q. ÿ d 1 17 Pluie. Pluie. PLUVIOMÈTRE. 18 Pluvieux. |Noir. 19 742Clair. Clair. * |B. étoiles. Périgée La hauteur de la couche d’eau , 20 1585oleil. Pluie. Noir. tombée dans ce mois ; es! 21 Pluvieux. |Pluvieux. Om 032. = 14,186 lignes. 22 Nuageux. [Nuageux. |Noir. : 2 Nuageux. [Nuages. [Etoiles. À N. L. BAROMÈTRE. 24 Nuages. [Nuages. |Nuages. À l'apogée lunaire , 741,70 2 Nuages. (Nuages. |Nuages. Au périgée lunaire , 742,70 2 Soleil. |Soleil. |Pluie. er Soleil. [Soleil. [Soleil. Etoiles. 2 Nuages. |[Nuages. |Soleil. Etoilé. CARTON ASTRONOMIQUE. 30 7 Soleil. Soleil. Soleil. Nuages. Nuages. |Pluie. Tonnerre. |Pluie. Immersion du 4° satellite de = sion du sel eme cs Jupiter, annoncée , pour Pa- ris , à 9h. 34° 47”; ; Observée, à Lyon , à 9 h. 41” 40”. Différence, 9 53”. ——_— 742,25|741,32|741, OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES | À L'OBSERVATOIRE DE LYON. — MAI 1858. METR BAROMÈTRE THERMOMETRE HYGROMETRE VENTS VENTS La TEMPÉRATURE nono. PE sAussuns. suPÉRIEURS iNpénIEURs. RESUME | 40 h. Nuages, cs es BAROMÈTRE Sol. nuag. Nuages. : Soleil Lunc Gris. N Nuages, Fumeux. cs. Etoilus Repas 4 À THERMOMÈTRE Nuages. B. soleil. S. des observations. 1942,9 \ .L. [Nombre des obenat., AAA, Moyenne , 17,2) Somme des ohserv Nombre des observmt. ; Moyenne, FERA RE 746,16 745, 746,77 Fm en 745,56/745,50/7 745,20 /749,05/741,55/740,09 £ 156,20 /73 , 56 134,0417 155,40|7 158,54) HYGROMÈTRE MOTTE Somme des observ., 1016: - [Nuogeux gour. [N Etoiles Ÿ Nuageus. eux. Sans sol. |Pluvieux. Meme des aHNertaLr M Nuages. |N. étoiles. . (Pluie. [Pluie. ae Pluie Pluvieux. [Noir. à FLUXIQMETRE Clair. (Soleil. [Clair La hauteur de la couche d'eau, Solnuag. (Soleil. Soleil. [Pluie Noir. tombéo dans co mais , esl Urume. Pluie. Pluvicux, [Pluvicux. À Om 032. = 44,186 lignes ñ Nua Noir, Etoiles: x BAROMÈTRE, S0© 142,52|7. 757,54| 158,50 7|140,87 745,54; 742,37/7 740 74 |7. FEZLAZLER ANRT AAA AT FTFLALTEATIEAAZ y pogie lunaire , Nonkes a) à D |? \uagoas . e lunaire Soleil. Soleil. Z S Ta CE " OMEATATIOX ASTRONOMIQE Soleil. Soleil. Solci Soleil, as sal ES , e Brume. [Nunges. [Pluie [Tonnerre ton aie CON en RES ES TS 6 49, 2 76 |80 Jupiter, annoncée , pour Pa-| ris, à 9h. 54° 47"; Observée, à Lyot 9h, 41" 40", Différence, 9 ras, sara 49744, 87/784,54 ne ers (h 68; OIRE DE LYON. — JUIN 1838. BAROMÈ1 CIEL. À LA TEMPÉN Oo. RÉSUMÉ. Midi. 9 h. Midi. 5 h. 10h. 11745,78 745,51 +54 bIs. ne bIs. Es M) BAROMÈTRE. 741,60 741,60 Pluie. uie. uie. Etoilé, Mis 749,85 745,48[Nuages. [Nu bis. |Bleu. Etoilé. Somme des observ., 95305,47 Nombre des observat., 1928, Pluie. Pluvicux. [Nuageux. Moyenne, 144,56 Pluie. Pluvieux. |Brume. Nuages. [Averse. |Nuageux. Nuages. [Nuages. |TS nuag. Soleil. Nuages. ® [TS nuag. Nuages. [Nuages. |Etoilé. 49759,10|759,70| 759,70 Pluvieux. 145,01 [745,01 745,01 Nuageux. 6Â745,01 744,85 Nuas bis, 1f50, 20 uageux. 749,20 |749,20|749,20 Nas 9 50, 55/750,55|750,55 Nuages. THERMOMÈTRE. . ÎS. des observations., 2605,8 . Nombre des observat, 1926, 108744,45 741,24|Slanc. |Soleil. D Noir. Moyenne, 20,7 11 151, 72 156, 99 |?luvieux. [Nuageux. |Pluie. Noir. # 1 157,55 737 29 uageux. Nuageux. Tonnerre. | Noir. HYGROMETRE. 154740,54 741,86|Nuages. [Nuages. [Nuages. |Noir. Somme des observ., 9090, 1AÏ745,58 Soleil. Nuages. (Nuages. |Nuages. Nombre des observat., 1538, . ue 741,85 lNuageux. |Nuageux. 1e est Nuageux. Moyenne, 65,9 744, 17 Nuag eux. Beau sol. |Soleïl. Etoilé. LA 470744,67|744,59|744,89 ÿleus iBeau sol. |Bleu. Eloilé. PLUVIOMÈTRE. 18/741,55 740, 53]741,51 | Nuageux. |[Nuageux. [Nuageux |. La hauteur de la couche d’eau, 5 746, 16 AT, 66 747, 66|Tuageux. Nuages. |Nuageux. |Traçeux, tombée dans ce mois , est 20Ï148,50|748,85/748/16|lolel. Soleil. [Nuages. |Etoié. Om 067. = 29 lignes et 7/10. 218745,83 145, 66/745,01 |oleil. Sol.ard. [Nuages. |Nuages. « 22 746, 51 747,01 |Auageux. Nuages. |Soleil. Etoilé. BAROMETRE. F 250748,01 748,47] luages. ISoleil. |Soleil. |Etoilé. A l'apogée lunaire , 742,84 145,58 124 745, 47|1745,47|744,10 Faporeux. Nuages. Nuages. Etoiles. fau périgée lunaire , 743, 25 746, 30 746, 00! Auages. [Nuages. |Bleu. Nuageux. 26 748, 52 748,82 748, 82 Muageux. el Bleu. Etoiles. OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES - 2 Z4T, 50 746,32 l'eau. Beau. Bleu. Etoilé. 21 juin. 288744,52 749,60 Zoleil. Beau. Bleu. Etoiles. Immersion de Jupiter, derrière P ; 20 749, 52|744,67 T44, 67] luages. [Nuages, |Pluvieux. |Nuages. 30/745,00 745,55 745,55/'%s nuages. |Gs nuag. |Bleu. Etoiles. la lune, annoncée, pour Paris, à 10 h. 4#. Fin de Pimmersion, observée à Lyon, à 40 h. 59° 54” 47. _Antérieurement : Immersion, derrière la lune, du %e satellite, observée à 40 h. 0218? 47, ES LS 744,63/745,65|744,95/7 | | Moyenns.? OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES BAROMETRE À LA TEMPÉRATURE À L'OBSERVATOIRE DE LYO THERMOMÈTRE HYGROMETRE VENTS Nono. nE sAUSsERE SUrÉRIEURS 742,60 744,67 T4! (745,64 745,10) 745,00 748,32 (746,54/747 A 745,18 7. (142,52 7 1744,85/7 PEPFEETE: 145,65 743,59) ZAFPON ZA zOn PA VENTS INFÉRIEURS — JUIN 1858. ne 9 h Midi, 10h RÉSUME co © POTALAZLLALAT A SRE CI So eux Naporeux, [Na Nua® ble. Pluie. N Pluvieux ur. Nua® bis ux Nuages. Vaporeu Jpeau sol: Nuat ble. Pluie Nua* bis, pi Pluie Nuages Pluvicux Beau sol. |Soleil. Soleil. Sol. ard. Soleil. Nuages Ge nung. [Bleu Etoile BAROMÈTRE Somme des observ., Nombre des observat. , Btoyeane, 744,56) THENMOMÈTRE volions., 2605,8 des observat, 12 20,7 HYGROMÈTRE 9090, Nombre des observat., 458, Moyenne, PLUVIOMÈTILE La liauteur de la couche d'eau } o dans ce mois , esl BAROMÈTRE lunaire , lunaire ODENYATIONS ASTRONOMIQUES. 97 juin Immersion de Jupiter ncée, pour Paris, Fio de l'immersion, Lyon, à 40 hi. 59 54 Antérieurement Immersion, derri la lune, du 3e satellite, observée à 40 hi. 52' 8" 47. BAROMÈ1 À LA TEMPÉ Oo. 9 h. | Midi. | DE LYON — JUILLET 1858. CIEL. Midi. — 18744,52/744,59|745,85 28744,841745,84|745,84x. 5k145,84/746,51[745,51 44 748,00|748,25|748,50 EÂZLT,65| 747,84 |747,52. Â148,50|748,66| 748,82, 82749,48/749,09|748 “” 0Ï749,48/749,48|749,4 108749,05/748,92|748,81° 148149,48/749,64|749,14 140745,15|745,55|744,54 4158744,00 744,90 |745,65 164748,00|749,141749,00, 170749,55|748,14|748,08 180748,44|748,62|748,14 H194749,80/750,15|750,14 20 748,80|748,42|747,14 121 745,64|745,95|744,50, 1228747,55| 147, 40 TAT, 66, 2 746,85/747,55|147,83, 24 747,12 125 744,001744,95|744,50, 264745,50 2 744,18|744,57|144,00 4 LAS, 00|745,50|745,68. 318744,85 145, 851745, 85 746,65|146,15|746,84 Moyenns. | Bleu. Nuageux. Pluvieux, Soleil, Bel. N. sol. .[Soleil. Soleil. g. |[So. nuag. x. (Soleil. Gra. sol. Beau. Bleu. x. |So.nuag. Soleil. x.|Soleil. Bleu. Soleil. Beau. Bleu. Gros n°$, x.|Nuages. Nuages. x.|[So. nuag. x. Nuages. Soleil. Soleil. Soleil. Soleil. Nuages. g.|Soleil. 3 h. Nuages. Pluvieux. Nuageux Soleil. Soleil. Beau. Bleu. Nuages. Beau. Nuages. Bleu. Nuages. Beau. Bleu. Nuageux. Nuages. Nuages. Nuages. Nuages. Nuages. Soleil. Soleil. Soleil. Nuages. Nuages. 10 h. Etoilé. Nuages, Nuageux. Etoiles. Etoilé. .[Etoiles. Etoiles. Etoilé. Etoiles. Etoiles. Etoilé. Etoilé. Etoilé. Etoilé. Etoilé. Etoilé, Etoilé. Gris. Etoilé. Etoilé. Nuageux. Etoiles. Etoiles. Etoiles. Etoiles. Nuageux. Etoilé. Etoilé. Nuages. Etoilé. Etoiles. RÉSUMÉ. BAROMÈTRE. Somme des observat., 123943,06 Nombre des observ., Moyenne des observ., THERMOMÈTRE. Somme des observat., 5724, Nombre des observ., 166, Moyenne des observ., 22,5 HYGROMÈTRE. Somme des observ., 9207, Nombre des observ., 157, Moyenne des observ. , 66,3 PLUVIOMÈTRE. La couche d’eau tombée dans ce mois est de 0,042. = 4 lignes 4/3. BAROMÈTRE. Au périgée lunaire, A lapogée lunaire, 749,36 744,74 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES: Emersion du 4° satellite annon- cée, pour Paris, à 8h. 15 AT”. Observée, à Lyon , à 8 h. 25 15”. Différence, 0 h. 9° 58”. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE LYON — JUILLET 1858. METRE BRON THERMOMÈTRE HYGROMÈTRE VENTS VENTS LA TEMPÉRATORE CIEL. nono DE SAUSSURE surénieuns, tNPÉRIEURS ï LUNE, RESUME —, a a » 5h. | 400 N-0}N-0/N-0) Nuages. |Etoilé BAROMÈTRE i N-0/N-0/N-0] Pluvieux. n F o Lo fo :Nungeux CE TRE RAP Si. ol Dee oi N-0!x-0lN-0] EX Eole Moyenne des observ. , À N-0/N-0,N-0] N. sol. |Nuageux: k N-0 N-0/N-0] ail Æ THERMOMÈTRE {N-0!N-0/N-0) Ë Somme des observat. , N IN |N So. nung Nombre des observ., N |N IN ù Soleil. Moyenne des observ. , 29,5 N IN [N N Gra, sol. u N IN IN N Beau HYGROMÈTRE s |s |s s Bleu, [Bleu : Es So e des observ., EAN) El Nombre des observ., Ie Fa Moyenne des observ. , N IN IN N N IN IN N Nuages N-0/N-0/N-0] 0 Beau. N |N IN |N N Lieu. N IN In !N N Nuages, Gros n°. Nuageux. N |N IN IN ‘ N Nuageux. Nuages. [Nuages BAROMÈTRE N à N A à N Nuages Au érigée lunaire, 749,56 À N [À fa Î ETS A l'a lünaire , TA4,TA| \ N E Etoiles. À Z N IN IN IN N Soleil. Nuageux. DApOSÉS oncenvanoxs ASTRONOMIQUES. 746,00 N [N In |N N Soleil. N [IN |x |N N Soleil. [Soleil Emersion du 4er satellite annon- N IN IN |N N Soleil. [Soleil cée, pour Paris, à 8h, 45 (743,68|745,6! N IN In IN IN Nuages. | P. Oh 17 745,86|745,8! N IN IN IN : N So, nuag Nuages. [Etoiles, Ja 6 LE o) à Lyon , à 8 h. 28" 45 448.1 Différence, Oh. 9 58% 6,84/716,58} ile IRE DE LYON. — AOUT 1838. BAROMÈ À LA TEMPE Qc g 5 6 h. | 9h. | Midi. | 3 Midi. 747,67|T46jeil. 748,16 746, 44|T45, nuag. du, 541745,44/745,44|744j oil. 49744,52/744,44 749, 20|744), ard. 58739,56|739,20 158, 54 T3 ages. 0 743, 36 745, 67 745, 18 |, nuaz. 745,52 745,52 T46aveux. 8748,85/750,53| 750,335 #4 08752,16 153, 02 T5 el. 10 751,00 73114 lleil. 418750, 32 749,98 TAIeil. | 47,50 746,50 745]ei]. 1148747,82/747,96|747,00| Jeil. lL5È745,74 745,51 744 oil. | 6M745,85|745,85|744,52|744jci. 170744,85 746, CRE 1188728,00 741,67 | 747 oil. 1194748,67|748,50 T1, 84 Tileilee x 749,01 139,10 |740,70|740,20 75915 à D98758,53 158,53|151;nges. 740,55| 1. 748,50|746) 5 149,00 CIEL 5 h. Sol. ard. So. nuag. Nuages. Nuages. Noir. Nuageux. Nuages. Pluvieux. Nuages. Soleil. Soleil. Soleil. Soleil. Soleil. Bleu. Bleu. Soleil. Bleu. Soleil. Nuages. Nuages. Nuages. Nuages. Nuages. Nuageux. Nuages. Beau. Beau. Tonnerre. Clair. Clair. 6 h. 10h. Nuageux. À Gris. B. lune. Lune. Pluie. Nuages. Pluie. Lune. Etoilé. Etoilé, Etoiles. Etoiles. Etoiles. Etoiles. Etoiles. Etoiles. Etoiles. Etoiles. Etoiles. Gris, Noir. Etoiles. Etoiles. Noir. Nuageux. Noir. Etoiles. Etoiles. Noir. Etoiles. Etoiles. | RÉSUMÉ. BAROMÈTRE. Somme des observ., 95478,37\ Nombre des observ., 128, {à Moyenne, 745,911 THERMOMÈTRE. S. des observations., 2431,2 Nombre des observat , 119, Moyenne, 20,45)f HYGROMÈTRE. Somme des observ., 819292, Nombre des observat., 116, Moyenne, 70, PLUVIOMÈTRE. La hauteur de la couche d’eau, tombée dans ce mois , est de 0m 060. = 26 lignes 6 BAROMÈTRE. A l’apogée lunaire , Au périgée lunaire , 740,42|} 144,65 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAÎTES À L'OBSERVATOIRE DE LYON. — AOÛ ; BAROMÈTRE THERMOMÈTRE HYGROMÈTRE VENTS À LA TEMPÉRATURE DE SAussune. d inrénieuns; RESUME 9h 10h Nuages. [Soleil Sol, 1 Nuageux BAROMÈTRE So.nuag, |So-nung. |S ù EDIT ng Somme des observ., 9#478,37 8 æ ô Nuages. [Soleil |Nua à4oh Vapeurs x F A5 P.L ELEC THERMOMÈTRE Nombre des obsery, , Moyenne, COT2Z o Nungeux Pluie Lune, S. des observai 2431,2 Soleil. [Ni ï Nombre des obsorvat , 11 Soleil. : Etoilé. Moyenne, 5 Soleil. [Soleil Etoiles, Soleil. [Soleil. Etoiles. HYGRONËTRE Soleil. [Solcil. Etoiles , ; Somme dés obuerr., Soleil, Blois. gene iles, Etoiles. LE 146,48) 152,81 749,98,749,9817: 2222000029 SOS 2222002 6/749,14 | 7. 745,52 747,96, 745,12)746 ne, 144,5217: ZT PLUYIOMÈTRE Etoiles. tm] Lalauteur de la couche tombée dans ce mois , es de On 060, =26 lignes 6. 1747,67,748,85|7: 17 |148,50| 745,68, : a Nuages. u Gris, Soleil. Noir. TE Poires 140,70) ; RE Pluvieux. [Nuages. toiles. ée Brume. Éuteie ages. Etoiles. BAROMÈTRE, Pluie. [Nunges. Nuageux. [Nuages. Nuageux. |Soleil. .[Nunges. |Soleil. |Beau. (Nuages. [N. soleil. [Beau. Etoile Ÿ Tonnerre Noir. Clair. Etoiles Clair. Etoiles, A l'apogée lunaire , 740,42 Au périgée lunaire, 744,68 T DARARD AAA AA AS À 748,50) SÉSÉNSE 5 EI ZOOTLPPRNDRLALALT AT LLILLOOLOSTLÉ 22002 749,00) | 746,15} (745,08 jl 4 72,5 65,3; pa IRE DE LYON — SEPTEMBRE 1858. RÉSUMÉ. 92h: | Phi Midi. —— | US 748,17 4 Beau. |Sol. ard.[Beau. |Etoilé. BAROMÈTRE. 748,67 Tu. Beau, Sol. ard.|Beau. Etoilé. a _ 34148,00 ka. Bd SR PE EP Somme des observat. , 16549,10 4Ï145,89 Zu. (Bean. |Sol. ard.Beau. |Etoilé. DD es cer À 591492,10 ges. |[Nuages. |Sol. ard. [Nuages. |Pluie.' Ë Moyenne Cet PEU 7leeux.| Nuageux. [Nuageux. Nuageux. Noir. . ; 5 Hbux . joie ble Nuageux. Etoiles. PRET igeux.| Nuages. |Pluvieux.|Soleil. Nuageux. Somme des observat., -1716,4 Tlieux. | Pluvieux. Nuageux. Nuageux. |Noir. Nombre des observ., 96, Tlgeux. Pi Se Nuageux. Nuageux. |Etoiles. . Q. À Moyenne des observ., 17,88) lagan. |Ouragan, Ë : ; u. Beau. Beau. Nuages. |Etoilé. s. HYGROMEÈTRE. | 145,56|7lgeux. Nuageux.|Soleil. Nuages. |[Nuageux. MI129744,45 Tail. (Soleil. [Nuag.so.!Nuageux.| Nuageux. M158741,51)740,29 |Tle. Pluvieux. Nuages. |Clair. Etoilé. | à 740,46 \Thx. Beau. Beau. Soleil. |Nuageux. | 740,21/|7hil. |Clair. Beau. Beau. Etoilé. 6 VIOMÉ B1188740,05 Thil. [Soleil. |Soleil. Nuageux.|Pluie. Al: En 193741,55 4 Zigeux.|Soleil. |Ardent. Nuages. |Pluie. È H La couche d’eau tombée dans ce 202741,71/742,45|7igeux.|Soleil. [Nuageux.|Pluie. Nuageux. . À mois est de 0,054. = 25 lignes 94) 1248740,12 740,05| Vieux. Nuageux. Nuageux. |Orageux. Pluie. : $ 12: igeux.|Soleil. [Nuageux. Nuageux. Nuageux. BAROMETRE. bil. (Soleil. |[Soleil. [Nnageux. Etoilé. Ft _. Zeil. |[Soleil. |Beau. Beau. Etoilé. Re rs “LEUR Zkil. (Soleil. |Soleil. Soleil. Nuageux. t 38, 201738,02 Tir. Clair. Clair. |Clair. |Etoilé. 142,20|741,86 |Tageux.|So. nuag. Nuageux.| Nuages. |S, étoiles. fi 43,86 744, 86 sa Nuageux.|Pluie. |Tonnerre|Noir. Somme des observ., Nombre des observ., Moyenne des observ., 44,920|744,86 er Nuageux.[Pluie. |Pluie. |Pluie. 46, 20 746, 20 The ie, Pluie. Pluie. Pluie. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES À L'OBSERVATOIRE DE LYON — SEPTEMBRE 1858. BAROMETRE THERMOMETRE Ÿ HYGROMÈTRE VENTS son DE SAUSSURE surénieuné, 749,00/748,89 î ,6 120, G N Ÿ |A N | Sol. ard. |Bea E BAROMÈTRE R f ï U TRE Etoilé. 168 +46,66) ï LA (a IR J Somme desobservat,, 76649,10 fs : ÉONEUl Nombro des observ. , 105, beau ï Sol, ard Nungs. | ER Moyenne des observ., 7 goux. [Nuageux ux. [Nuageux fluvieux. |Plasieux. | Tonnerre] Pluie THAAMOMELNE Nuageux. |[N Pluvicux.|Sc à nme des observat., 17164 Pluyicux Nuagoux 0 des observ g Nuageux. |Nungeux.|Nuageux, D Moyenne des observ., Ouragan. Ouragans (Beau. |neau nges. |Etoilé : HYGROMÈTRE Nuageux. [Soleil |Soteit Pluvieux Somme des observ-, 484 mbre des observ HS jou des observe ; : Clair. |B Apogéel 'LÜVIONËE 759,70! | T o! k < Soleil N | N. Ê PLUVIOMÈTRE Soleil. s 5 à Oh] La couche d'eau tombée dans ce il ce. |f as. D rooïs cstde 0,054. = 25 lignes 94 Te 741,40 740,08 s BAROMÈTRE Soleil. Soleil 744,50) nrOA Ye FE 158,02 Etilé. S. étoiles 44,20 17 1 NAME 46,20 es Pluie. AA © 744,20115,1 OBSERYATIONDÉPARTEMENT DE L'AIN. 9 h. | Midi TA, 00741, ( 154, 4 99] AS, 46/T45, 45 745,5 300 757,97|757,98|757,9 21755 1 JS Midi. Soleil. Soleil. Soleil. 8 | Soleil. Brumeux. A |Sol. ard. Brouillard Soleil. 3 | Soleil. Soleil, Soleil. Nuages, Pluie. Clair. Pluie. Soleil. Soleil. Soleil. Nuageux. Nuageux. Nuageux. Soleil. | [Brouillard a tes ba Soleil. Soleil. Pluie. Soleil. Pluie. Nuageux. Brouillard Sub: Soleil. Soleil. B. soleil. Soleil. Soleil. Sol. ard. Nuageux. Sol. ard. Soleil. Soleil. Soleil. Pluvieux, Pluvieux. Clair. Pluie. Soleil. Soleil. Soleil. Nuageux. Nuageux. Nuageux, Soleil. Soleil. Nuages, Soleil. Beau. Pluie. Soleil. Pluie. Nuageux. Soleil. Soleil. Soleil. Soleil. Soleil. Soleil, Clair. Nuageux. Clair. Clair. Clair. Nuages. Pluvieux. Nuages. Clair. Pluie. Nuages. Pommelé Pluie. Nuageux. Nuageux. Clair. Clair. Clair. Pluie. Nuages. Clair. Pluie. Soleil. Pluie. Nuageux. Nuages. 10h. — Etoilé, Etoilé, Etoilé, Etoilé, Etoilé. Etailé. Nuages. Etoilé. Etoilé, Etoilé. Etoiles. Pluie. Etoiles. Etoiles. Pluie. Nuages. plie. Pluie. Etoiles. Nuageux. À Etoiles. Etoiles, Etoiles. Pluie. Q$ etoiles. Etoiles. Pluie. Etoiles. Pluie. Nuageux. Pluie. — OCTOBRE 1838. RÉSUMÉ. BAROMÈTRE. Somme des observ., 81660,40 Nombre des observ., 4110, |E Moyenne, 749,31 A lapogée lunaire |, 741,658 Au 1er périgée lunaire , 749,17 Au 2€ périgée , 156,13 THERMOMÈTRE. S. des observations, 1256,58 Nombre des observat , 114, Moyenne, 11,02 HYGROMÈTRE. Nulle observation à Neyrieux. Les observations du thermo- mètre, des vents et du ciel sont telles qu'on les a trouvées à Neyrieux. Maisles observations du baro- mètre ont élé ramenées à ce qu’elles auraient été, si on les avait faites à Lyon : on a trou- vé qu'une hauteur 151,51 de Neyrieux valait 738,71 de Lyon. Le 15,à 7 h. soir, on aper- çut une sorte d’aurore boréale: dans cette nuit, gelée à glace. Latitude de Neyrieux : 450 41 28”5 Longitude, 3° 11° 9” AROMETRE EAN THERMOMÈTRE HYGROMÈTRE | VENTS À LA TEMPÉRATURE sono DE Saussune. surénieuns, te RÉSUMÉ EE — 10h. l 6h 749 47016,4 149,170 4,2 Soleil. [Soleil Etoile. DAROMÈTRE. Soleil. [Soleil l Etoilé Soluil S Etoilé Soleil. . Etoilé. Brumeux. |Brumeux Soleil. Brouillard | ra à Nuageux. |) Brouillard Ê L |Clatr. Brouillard | Brouillard e Cinir é, THERMOMÈTRE Brouillard |Bro Soleil |Clair, Brouillard |1 Ê Somme des olserv., 81660,40 Nombre des observ. 110, pe 749,37 & lunaire , Au 4er pé Aus périgée , S. des ob tions, 1256; Nombre des observat , 444, Moyenne, 41,09 #1,00/7 80/7 Pluvieux, Pluvieux. ER HYGROMÈTRE Brouillard |Soteil. [Sole à ; &e] Nulle observation à Neyrieux. Brouillard |Sc & Pluie. À Les observations du 1liérmo= FIN eue SOIQUE 2 = : Î mètre, des vents et du ciel sont Care Nungeux, : 42. À telles qu'on les a trouvées à Pluieux. Nuageux. [Nuage Ê 14 NÉE . Nuageux. Clair. [Soleil air. |Etoilos. Maïs es observations du haro= Brouillard [Brouillard |Soteit. Ê Etoiles mètre ont élé ramenées à ce plu elles aurafent été sion Les avait faites à Lyon : on à trou- 2 v& qu'une: hauteur 797,57 de e Plui Neyrieuxvalait 738,74 de Lyon. Brouillard |S: je Soleil. Sole: Etoiles. Plure. Nuageux. + [Nusgeux. us. |Nuageux. N-OÏBrouillard [Brouillard Soleil |Nunges. Pluie. Li 12,50 14,25 Le 1%, à h. soin, on ape gutune sorte d'aurore boréal dans cette nuit, geléeà glace. ARS OAAL AAA PTT TTLLALTLLLLINLLLLALLLILLLAS &e 756,15 Latitude de Neyrieux 2 49 41! 285 Longitude, 3° 4! 9" PTS + | OBSDE LYON — NOVEMBRE 1838. Er BAROMÈ! ! a La reupé, CIEL. 0. RÉSUMÉ. 28 Ze |9nh. | Midi. | 5j. 35 h 6 h à 18756,80/7357,50|757,50|175i;. |Soleil. [Nuageux./Pluie. BAROMÈTRE. 2 131,81|75%e Neige Pluie. Nuageux. | LR A pe. = g S des observat. , 112044,72 53129,21|729,91 à geux. Soleil, Nuageux.|Lune. . ar AP RUE 153, 4 122,70 ieux. Gr.pluie. (Nuageux. Nuageux. À Moyenne des observ., 132,12 > 740,83 102735,00/735,00|736,00|73 118752,40/751,89|730,18/722 ieux. [Pluvieux. = 153,55] 154eux. Nuageux. 1287492,60| 742,50 158758,66/758,66|758,16 756; 1 4 1 4 20751,18/751,65/751,58 2 992/725,50|729,50|720,71|719 2 2 2 2 2 262735,54/755,54/755,54|755 517225, 70|725,70|726,67 | 224 6)756,70|756,10|756,67|75€ 79156,67/756,70|755,67| 81756,54]756,50/755,17| 754 ux 9/752,15/754,15/751,25|75k ur D Leux. 42,50/745,50|744,50| 744 39,16/753,16|153,53 34,58/754,51|754,85 80754,55/754,55|754,55|15 O1 151,68/750,18|728) | 750 1/725,20 795,79|124 90/7245 99,37/195,57|124, 57/7125 (750,68 151,34 il. 32,09 Tee frs 6 751, geux.|Nuageux. geux.|Nuageux. So. nuag. Nuageux. Nuageux. Nuageux. 5 a sol. Nuageux. 141,10! 740; cux, [Pluvieux. 299ieux. [Pluvieux, 132 bru. |Soleil. 19% bru. |Soleil. 290eux. Soleil. ieux. [Pluvieux. geux.|Nuageux. Soleil. Pluvieux. nuag. Nuageux. neux. |Pluvieux. lgeux. [Nuageux. xieux. |Brumeux eux. |Pluvieux. 288725,68/725,68/725,68 724 |: 208795 ,18/795 48/7195 58/7095 508728, 56|728,36/728, 56 729 Soleil. Soleil. eux. |[Nuageux. ail, RAA le | Nuageux.|Nuageux. | ; me air £ Nuageux] Nuageux. ‘ rh CA Re 725,18 Nuageux. |Etoilé. re Nuageux. |Nuageux. THERMOMÈTRE. Nuageux. |Pluvieux. N Nuages. |Etoiles. A Somme des observat. , 1259,50 Pluvieux. [Pluvieux. Nombre des observ. , 125, Nuageux. |Q. étoiles. Moyenne des observ. , 9,91 Nuageux. |Kuageux. £ : Brumeux | Nuageux. HYGROMÈTRE. Pluvieux. Pluie. Somme des observ., 9249, Pluie. |Etoiles. Nombre des observ., 419, Pluvieux. |Etoiles. Moyenne des observ. , T1,4 Nuageux. |Pluvieux. Tonnerre |Averse. PLUVIOMÈTRE. Nuageux. Etoiles. UE > Nuages. |Q. étoiles. L’épaisseur de la couche d’eau , tombée dans ce mois, est de Brumeux |Brumeux. Ra = É 0,082. — 36 lignes 35. Brumeux | Noir. Brumeux |Noir. 3 La Les observations barométriques Nuageux. Gris. l D 9 Brumeux |Pluvieux. s. À des trois premiers jours de ce Pluvieux.!Pluvieux. mois ayant été faites hors deLyon, &eA il a fallu les ramener à ce qu’elles auraient élé à l'Observatoire de cette ville. Brumeux |Pluvieux. Brumeux |Etoiles. Nuageux. |Nuageux. Les sommes et moyennes des observations thermométriques et hygrométriques sont indépendan- tes de celles des trois premiers jours. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES À L'OBSERVATOIRE DE LYO — NOVEMBRE 1858. BAROMÈTRE La TeuPÉnATERE THERMOMETRE HYGROMETRE VENTS surénieuns! VENTS INFÉRIEURS 9h. Midi RÉSUME 10,0 10,25 = TETALLOLLILATÉ Bons Pluvieux Nuageux Brouill Brouill Lluvieux Nu Pluv -[Pluvieux: Pluvieux -[Nungoux Süleil Noigu. Nungoux. | Pluvieux [Nuageux [nu Plüsieux Pluvieux Sol, bn Sol, bru Pluneux: Pluvieux Pluyieux {Soleil Soleil. Nusgoux Nuageux Pluvieus. Soleil Pluvieux Pluviene Plu Pluvieux Tonnerre Nuageux. Nu Étoiles. Etoiles Pluvioux Ave Etoiles. {Q. étoiles: Brumeux |Erumeux. eux |Noi Brumeux |Noir. |Pluvieux. Pluvicux. Pluvieux Périgé l ALT 14,41 BAROMÈTRE Somme des 0 at. , 112014,72 THERMOMÈTRE. Somme des © Nombre des abiserv., Moyenne des observ:, IXGROMÈTRE. Somme des observ., € des observs des observ. ; FLUVIOMÈTRE. ur de la couche d'eau , mois, est dé es 55. tombée do 0,08: 5 Les observations barométriques des trois premiers jours de ce mois ayant été laites liors dé Lyon, il a fallu les ramener à ce qu'elles auraient été à l'Observatoire de cette ville. Les sommes et moyeunes des observations thiermo hygrométriqu tes de celles des troïs premiers jours. AVIS. Toutes les oh one Soleil. .[Pluvieux. Nuageux. Soleil. -[Nuageux. Soleil. Brumeux - [Pluvieux. GS nuag. .|[Nuageux. Brume, x |Brumeux .[Brumeux x |Brumeux Brumeux Soleil. Brumeux Brumeux Brumeux Brouill. Brumeux Nuageux. Soleil. Soleil. Soleil. .[Nuageux. Neige. Soleil. Brumeux | [Nuages. x INeige. 6 h. Nuageux. Pluvieux. Nuageux. Nuageux. Nuageux. Nuages, Brumeux Nuageux. Nuageux. S. étoiles Noir. Noir. Noir. Noir. Noir. Nuageux. Brumeux Brumeux Brumeux Brouill. Brumeux Brumeux # uages. Nuages. Nuageux. Neige. Nuages. Brumeux Brumeux Nuageux. INuages. LUNE. Plue. Nuageux. Pluie. Etoiles. Etoiles. Brumeux, Etoiles. Etoilé. S. éloiles. Noir. Noir. Noir. Noir. Noir. Nuageux. Erumeux. Brumeux. Brouillard Brouillard Brumeux. Brumeux. Pluie. Pluie. Etoiles. Nuageux. Brumeux. Nuages. Brumeux, Brumeux. Nuageux. (DE LYON — DÉCEMBRE 1838. RÉSUMÉ. BAROMÈTRE. Somme des observat., 1127921,59 Nombre des observ. ; Moyenne des observ., Minimum des observ., Maximum des observ. , A l’apogée lunaire, Au périgée lunaire, THERMOMÈTRE. Somme des observat. , Nombre des observ. , Moyenne des observ., Minimum des observ., Maximum des observ. , HYGROMÈTRE. 159, 741,59 126,58 750,66 743,17 735,21 Somme des observ., y comprises celles de 6 h. du soir, 13608, Nombre des observ., Moyenne des observ. , Minimum des observ. , Maximum des observ. , PLUVIOMÈTRE. L’épaisseur de la couche d’eau , tombée dans ce mois, est de 0,016. = T lignes 1. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE LYON — DÉCEMBRE 1858. : AVIS. Toutes les observations barométriques de novembre et de décembre doivent être augmentces de 6,88. ñ THERMOMETRE HYGROMÈTRE VENTS VENTS L DE SAUSSUNE. suréniruns INFÉRIEURS RESUME. 9h Midi. 9, fs? Su |S Nuageux./Soleil, [Sole Nuageux. |Plnie B, BAROMË 9,8 180 s-0|s-0 Pluvieux. Nuageux. LES 12 bo 6 lo Sol MS Sorme des olservat. , 119794 ,59) 756,15/756,44 ,6 141, 8,8 f84 s-E |S-0 Soleil. |Soleil. F Nüsges Nombre des observ. ÿ . | ; 7,2 Îrx N |N Nusgeux.|Nusgeux. | [Etoiles des observ.; 741,00741, Ë 5 3,4 so N |N Soleil. |A Etoiles mu. des observ. 58 144,87 740,53 ë Ë 1,8 80 N-OIN Brume, Brumeux |L Brumeux, um des observ., 750,66) À 144,00 a | Brumeux PRES | ÉTÉ lunaire, 745,17 757,33 759,00 N |N Niscux. | Soleil ; ce lunaire, 155,24] 741,17/740,92/741,67 x | Nifgcux.|Nugeux. s étoiles | ë È ETES 45,57 N |N Mes it su FRS THERMOMÈTRE 144,85 N |N Bruweux | Brumeux |Noir- : Somme des observat. , * ,50/745,58/7 ERA E Nuageux. |N) :|Brumeux Noir. Nombre des obsers. 144,50! 748,00 N Brume. |Brumeux|Brumeus|Noir. Noir Moyenne des observ. , L 741,77 N Brumeux [rumeur |Brumeux |} Noir. Minimum des observ. ; 5/745,85/745,25]745,50|746,50! N nuag. [Nuageux Soleil. 3 Nuageux. Maximum des observ. , + 747,87 746,871746 _[N firumeux |Brumeux eux [Brumeux |Brumeux |Erumeux. DN. 746,87 L S Brouill. |[Brume. e. |Brameux |Brumeux|Brumeux. À à 0 hi} HYGROMÈTRE. e 745,907. 5 9ÙS- “EQürouill. |Brumeux |Brumeux |Bromeux |Brameux [Brouillard 42’ m. RS À ï Somme des observ. , y comprises Bsuil Bol (Broil Broil Brouillard eulles de 6 b. du 202, 19808, rumeux [rumeux ÉrRes ee AAA Non TEE Glire 16: Nuageux. [rumeur [Prameux, DA 5 h Efoenne des observ, 80/53 | sg À Minimum des observ. , 66, us j : ©: Maximum des observ., 89, | PLUVIOMÈTRE Soleil |A . [Nuages. L'épaisseur de la couche d'eau , Brumeux |Brumeux |Brumeux, tombée dans ce mois, est de Brumeux |Brumeux. D 35° 0,016, = 7 lignes 4 . SAfTa7 16) Brumeux |Brumeux [Neige [Nuâgeux.| Nuageux. 1,7 ÎB2,5/81,1 0 4 : colte sarclée. » VAT de mai Fourras Ce déficit sera aisément couvert par le pâturage sur 30 hect. de jachére. Cet assolement, qui fournit le fumier nécessaire à sa production,peut done se maintenir sans afaiblissement dans ses récoltes et sans épuisement de la fécondité naturelle ; mais à la condition expresse des trois jachères qui , ajoutant à la fumure de 200 quint. une richesse équivalente aussi à 260 q. (400), permettent les trois récoltes épuisantes du 2° degré, mais rien de plus. 4 LÉGENDE TABLEAU À. Te a 3 rontn | naréniaux rnoouirs Récolte sarck “ afeusauinr.| Poûn Le rusien. (a rrèlle assOLEMEN TS 5 | 3 L van nEcrt van nc Vesce = | : | 1 | 100 | 1 | 100 Céréale suivie demais. | Lar#| 0. nérm. | 0. mére. | sounx". 0. so. w Fourrag l 1 assoLeuexr se G ave, suivi sun EY pouaixe pe 100 nec. à monirien. à b * d É f Les 100 ect. sont divisés en G sules , a b € d 0 f,, ou clos chacun da 16 hect. 12 | il 164 | achère 3 |200| 5500! 587 Fumier nécossaire, (3500 Ce déficitscra aisément couvert parle pltürage sun BOLNieet. du jaëhier [= |) (ue obtenu 3185) Get assolement, qui fournit |& fumier nécessaire x peut dote 3, [iss00 | Froment 10} 660 55 Déficit 115 & maintenir sans affaiblissement dans ses nicoltes et sans « Te — la fécondité naturelle ÿ la condition expre [ qui ÿ 3500 | Jachère 5 ajoutant à la fumure de 200 quint. une richesse équivalente aussi à 200 7 | 100), permettent les troi mais rion de s | Scigl 58 SL Ya Jachère 5 AT f Avoiné. __| st 5 DO, 1700 l 3185 N°2, asso: ST DE $ ax AVISIOx DES 4Ù y, î # $ 5 t £ LEMENT pe À vs, mivistox es 100 n°, ex 4 soues ovcLos, À UC D, cn ! 1°! 10000 | Las | coba 2 /100/10000! 20| 300 308 | Funier nécessaire, 40000 Ce cours de récoltes ne peut donc pas se maintenir sans secours était 2 608 gens; «a production demande une fumure de 40000 quint: mêtr, Si au re | 10000 Froment 2 10] 1000 500 587 Lourile l'assolement nous ne lui donnons que Le fumienqu'ila produit est | Trèfle dont 5° dire 7449 qu ane, In fécondité naturelle sera épuisée de 2858 qe mm Et Il 10000 GREEN 48) Me0n 10 | 258) stunt, nous arriverons A l'épuisement eomplét ; cons DE | t semment à la -privalion absolue de fourrage et de paille s" | Froment 1 10| 4000 rilié Lila ] et aJpuu 10000 5 | et comme dernière conséquence, à lon obligé lu charop. que nous n I Tour pd tte assoL, ne 8 xs, oivision nes 400 n°. x B soues GR Fi » RAC NE F Ex Bsoues, EFGUK LM N, 0€ {21r. 1/2 nacre. el | 421 | Col 2 l100! 5000! 0] °# Fumer » 10000 Mémes obsériaitons que pou le N° 5 22 |) Coler 2 ‘000! 20|} 250 503 (l que 1 000 5000! | 30 Limiter 0! 8055 2 | it Froment 9 10!) 500! 150 Déltett IuiT #000 58] 600 20 Ÿ 5000 “000! { s0) 87 5000! 5 4400! 5000! 20) 200! 2500 ÿ 15000 \. © is] con 15% x à 000 | "2 FES) PAR 7 5000 5000 LES ) 30). 575 200 F LE? 5000 5000! | LE 450 0 10000 [3500 110 Ne 4. ASSOLEMENT DE B 438, ME DIVISION Que | | Fier néces 10000 | Ge défcitest sf minime 6/8° dos 1 LL LATE 5 100) 5000! | 100! 3000 Biter obtenu bétail , ques L'on pi cet ET fe il “Re Délicit ao cs, sais GR condition Kronat: à SE YAETO 86 ne qu'on n'y changera r ne donne que le lun Tréfo, 3° con risburensementnécessaire pour sa production, l'équilibre sers rompu du Ë anfoMns 2 soit parl'intercalation d'une récolte dérobée, par exemple,soït parla D 20 ment où, soit par l'in EE Froment 1 8T substitution d'une récolte épuisante. au 49% degré à une du 2+, 0n augmer ter és besoin sera de méme gai l'on veut l'un des produits destiné au pu 582 k CA 1, | Ronmse A de 34 bétail À y aura alors déficit dans le fumice produit Ce aies Ta 5 {4 H 20! 2x0 N ; el as dans He rs GA Et MES IE LOUOU dant production épuis tout Le Fumive een, même élu té QU Le Soiele. 2 48/1. 600) 455 sol par les détritus du trèlle, au moyun du froment qui Je er ï ut k rien à la fécondité naturelle, A ne purmèt donc aveu POSTE Yoscons 5 50) ot 200 done pas améliorant ans le sens qu avons donné à cæ FOI. Froment. 2 40} #00 150 10000 |5500| |H00| 166 0068] MATÉRIAUX PRODUITS E.| POUR LE FUMIER. (a) SEC. PAR HECTARES. VAL FORT NÉCESSAIRES POUR LES TRAVAUX DE CULTURE DE 400 ns. CONSOMMATION DES CHEVAUX. FOURRAGE SEC NÉCESSAIRE À LA 1 rs] = œ z ec : a an É ‘= Le = _ © = a a =. = ä S Z [rorsr DES FUMIERS PRODUITS. (b) PA, 1 [oo | 1 T'100 Q. MÉTR. | Q. MÉTR, sovnx. |. vite. M. Es LEMENT DE 8 ANS, MËME DIVISION QUE N° 3. 1'|| 5000! 201 250200! 2500! 508 f Fumr nécessaire, 5000 | Fumr obtenu, 15611 2 38] 475 148 Excédant , 10611 4 Voy. D. 5e 60] 750 93 Ga 4 120| 1500 30 5° 120! 1500 50 |289 ‘4 120! 1500 50 es 20| 92501200! 2500! 279 à 58] 475 CET VO 5000 6700 2500| 1958. 15611 (D) Avec la 1 Fa pe sa : É É : PR UP ER érable ps N°6, qui en 15 ans va nous donner onze récolles épuisantes , indépen luzerne, chacune supérieure en poids à une récolte entière de vesces.Les onze im. par hectut © demanderaient même pas 440 quint. de fumier chacune par hectare , nous fourragère ; efnnE pour assurer le succès de la luzerne et porter sa faculté enrichissante au jt donc que 13600 quint. qu'il nous faut pour la fumure totale de chaque an- pouvons donc disposer de 2000 quint. Pour les utiliser immédiatement , nous faire produir consommée p grais ; mais m F 7 5000 24 5000 2 000 ci 5000 Ne 5000 8 sde fumier que ns Loutefoïs avoir ri hectare n° re; et lo riche consomm e par le récolles qui la suivent. C'était bi rûce à l'application de ceux- no» moyens de fumure, nous allons être plus exig atité rigoureusement néce ls vis-à-vis s le sol par une luzcrne assez a marche À suivre h touslés cours précédents, nous voilh enfin arrivés aun ex: jouté à la fécondité naturlle du sol; ca production 0 ment firm x récoliés épis dû ütre entié début toujours pauvre d' ant con nolre but ayant Et dé ue à tout épuisé, 400 q vies d'une ont vduclions énrichissantes nous ayons Aripli e notre sol. (Foy. E.) [TE dre |3500! 0) vu id 100/142 “Lsrvolesso =. [Hal 2160), a eur | 2e 2400 ,2400 À sm 240! 3 0 2400! Ge . 8, û ane 11. 49- 15 que celle qui suit immélisten dl eur nent da champ, sont rompt da est eulut que l'on suità Pézioux, Quélquefo e, Aa place d'une pomme de à st ce dou on pourait se convaincre chez mo celte anné 1 céréale. 1 en s , TABLEAU B. Foien MATÉRIAUX PROOGITS 2 fsfcessunr,| rovn Le rosier, (3) © | assouenexre 8 2 FAR HECTARES. Ë : 1 | 100 £ 5 (aussi o mm, | 0. mém, [ae aires how fo 0 N°5, ASOLEMENT DE SANS | MËME pivis 424 | Pom,de terre ñ 1400| #000| 20! 200! 2500] 508 Fumtuécusaire, 5000 4 Fumr oblenu, 611 Froment e 58] 4175 118 Excédant, 10611 (Foy. D.) Luxerne 60| 730! 93 Luzerne 120) 4500) 50 | Luzernc 120! 1500) Luzernc. 120! 4500) 50 Pomt.deterre.| 5 20] 2501200] 2500! 279 Fromént a 58) 4 168 F000 700] 2500! 1258 | 15041 (E) Nous choisissons le cours sufvant N°6, qui en 15 ans va vcoltes épuisantes, indépen- dämment de quatorze coupes dé lu récoltes épuisantes au 2e degré ne demanderaient mêrm leur en avons dont plus haut degré possible. Ce n'e les emploirons à fonder une plantation de 12 hectares en dehors dé notre assolement de tares, n°6. 8 , Nous en ayons Lettéraves Pom®,de lurre, Froment. Luzerne, Luzerne Luzerne, Lurerne. Fromiente tg* ou from. suivi de mais f. Louer Kronont Pom?,de lorre. sure rie, chacune su 3% en moyenne pour assurer le succè done que 13600 G0!, noi AanO lat Ed la terre, lue porimes dE terre de 19 42e aonée Sont remplacées par dés belteravest/el , L toujours ainsi , af j'avais en vue la fabrication du sucre. Presque toujours la 2* Letters . La dernière année du cours , outre le seigle, je sème de l'orge d'hiver pour être fuché en verts is fourrage, que je pute, ait moyen dé côtte combinaison , semer tous Les 45 jours, à partie du 20 mai. Ja 8e ot 9° sanée, de la 9e année sur lurerne rompu est plus et du cobn.— Ces trois productions » à MEME een poid pas 140 la lux quiot. qu'il nous faut pour li pouvons done disposer dé 2000 quiat. Pour les utiliser eus, Les ox e par hectare, nous nrichissante au e de chaque an- diatement , nous 15 ans sur 400 hec- assouemexr or 15 axs (1), mivisiox pes 400 n. ex 15 soirs, glikimnopqrs tu, cuAcuxe ve 8 1 4 :300, 2400 #00! 4000! 275 Furmr nécessaire, 13600 Fumr obtenu ,… 245 4 |500! 2400! 24] 192/250| 2000 soient S li40| 1420! 50! 500 157 x5| 600 20 150| 1200 10 150! 1200) 10 150) 1200 50 | e (140) 1120) 25! 200/260| s080| 195 2 50| 400 400 5 #0! 100 1 3 100! 5200 5 500! 1000 5 10/. 520 96 sl 50! 520 156 À 270) 2160 400! 5200! 216 Tronc) os] [iseoleser| |s165 TL m'arrise souvent de mettre deux belleraver À belle W : Cubes Z , BAROMÈTRE BAR au HAUTEURS EXTRÈMES A R A G ni ; : PÉRIGÉE APOGÉE DU BAROMETRE. » lunaire. lunaire. LA TE ; Toyenne nn Hauteur Hauteur DE EE des des du du inimum. aximum. Baromètre. | Baromètre. Cd ervations.{ Observations. Jay, 95 | 9960. 9827. 52 | 745. 32 | 727. 21 | 752. 58 Pont que one 75 | 77. 38 | 720: 40 | T4. 86 Méy gl soute. 5045. 11 | 746. 85 | 726. 55 | 752. 52 Av, 48 À our, 92052. 40 | 747. 70 | 750. 22 | 749. 55 5) Juis. 59 7484. 2745. 58 | 742. 84 755. 72 | 750. 55 4 | Le BAROMÈTRE à LA TEMPÉRATURE 0°: JANVIER. FÉVRIER, Mans. AynIL. Ma. Juix. Juizer. Aovr SEPTEMPRE. Ocronre. Noyensns. Déceusne. Somme des Observations. 10546 15425. 25098. 20018. DE G A 7 HEURES DU MATIN, Moyenne des Observations. Somme des Observations, Moyenne des Observations. Somme des Observations. 20776. 18408. 7 20069. 16287. 20020, 2. 20859, 19417. 17897. 16548, 17056. 19098. Moyenne des Observations A 5 HEURES DU SOIN, Somme des Observations. 12625. 55 14088. 17565. 19275. Observations. A G neunEs pu som —————— — Moyenne Somme Moyenne des Observations, des des Observations. 2969. 4446. 8912. 5917. 9625 10451. 8929, 7459. 17045. . 17594. 12608. Somme Observations, 22999. 83 20641. 17766. 20020, 22562, 25452: 292596. 15595. 2980, 20490, 22959. A 40 neunes pv som. des 60 Somme générale des Observations, des Observations. 78660. 89172. 100269. 112014, 112721. POUR LE MOIS ENTIER, BARC énicée lunaire. Moyenne | Hauteur des Observations, du Baromètre soneaqg OMÊTRE — ATOGÉE lunaire. Hauteur du Daromitre, HAUTEURS EXTRÈMES DU mnombrne Minimum Maximum. TA5. Torar annuel. 227754. 180809. . 55 | 115584. . 08 251500. . 98 1159781, | THERMOMÈTRE AU NORD. | Somme des Observat. Nombre des Observat. Moyennedes Observat. Minimum. Maximum. IYGROMÈTRE. Same des Observat. Nbre des Observat. À Mine desObservat. im . Mim, Janvien. | Février. POSITION DE L'OBSERVATOIRE DE LYON. LATITUDE. 45° 45° 58" ÉLÉVATION DU BANOMÈTRE. au-dessus de la mer. MOYENNES BAROMÉTRIQUES Au périgée lunaire . - 1855. 744. 55| 748. 08] 744. 98| 742. 82| 745, 40| 756. 07 | 4464. 90! A l'apogée lunaire . | 744. 07| 746.95] 74.58] 74. 15| 745.45] 740. se] 4465. ço | 1854. SerTeupne. 1835, Ocrorne, 1856. 1857. TOTAL ANNUEL. BAROME' À LA TeMrénATUnE 0, Déceune. Somme des Observat. Nombre des Observat. . 87] Moyenne des Observat. - 25 | Minimum des Observat. Maximum des Observ. THERMOMÈTRE AU NORD. Somme des Observat. Nombre des Observat. . 89 | Moyenne des Observat. Minimum des Observ. Maximum des Obsery. IIYGROMÈTRE. 4858. ToTAux. | Somme des Observat: Nombre des Observat. | Moyenne des Observat. Minimum des Observat. Maximum des Observ. 992, 745, O1 725. 45 759. 92 11851. 50 860. 15. 79 0, 25 50, 94 60379. 860. 10. 24! 629948, 67 846. TA4. 62 722. 97 761. 88 36026. 494. 72. 95 58 17548. 1479. 11. 87 —91. 95 +55. 91721. 4259. TOTAUX pour G ans, ns 4518966. 77 5805. TM. 01 65350, OL 5267. 42. 40 357916, 1698. PLANCHE 1. 57 à :Z s* 10’ 15’ 20’ 25 30’ È OO LLPETL EEE EEE EETETITENTELIETETT LOUOITETEEEE TION" LT me LIT ITA AT / F8 / 7 \ / Vrllemnorter { : 20! (ui 4 SU Ë fa, / : / È / 7 : | RSR: | / / 2 Le # 2 | ( / 74 / / ê / / S / / / / / / » à 4 LE Chafillon de rmithaïlto Ë \ GGede Ë n° è FR ru JR Zet 5’ odér'on PLANCHE 1. TETE f fEhaspsitln cs Husremard tenuso P ? { Fins ÿ Res NE 4 oHaréampt L AR a CA ne > L 7ù \ ÿ LE ERESRE Chalon denihateo \ “Gnt 222200 ta Zu d'Ai LeHÔNE 71 Let ET re penele LAS L è + £ ECS L L 11 1/ ! ! à a otmborieus Knag ! inpapas Ver M AN 2 hair PS ÿ oAtomgrihe DS = £ # De os. oZremuye | Etat eV céutenay 2. nat Entre e oAinissieer nytraigru: Lady can ph o Ce Lou Pope ” 'rigie À \ re OP odx Crridlotire ce 0222 4 cu Scngra — CT LA rinans, nés SN Re à s, us SEE e : CEE) L j Pose. Tps PP or. Frenéenar \ 9 Priiennaso Rien of CO 2270 pe / matt Loris CIgfanine Il ocndss eDizman Age Ÿ 72 Loti craie e Lemps © Ole Ctn S André Plaine de Fe >, PLANCHE 2. 25 #5 |? s’ 10’ 15! 20’ CETTE TTL ET ET ET DEEE DELTA NTE NE ANNE EEE TEE EEE JOTINNNINNNNNNNNNNNNNNNNNNMNNT À x = XX Tete de morne x. XX X X H20/ À E x È X L LA È A 22 7 L4 %\ È @ldenhorn Pre Ÿ = Je re È à > \ 7 , o Vrerre x …. 4 elhorh honte E XX / Le À y A : 15° — m1 des Fhnkis Diablerels à es à RE ù A © TS a on = "4 $ ; OBramois = { er | & & oZzc Olhamaorse), os 7e " EE rerr < 4 ET OWissoyge MS .4rdon © DNS A 40’ NS - 3 Gabriel Rey dl, Zlh. el Lt d'A Brand elC Lyon D ne—— ANNAL. DES SCIENC. AGRIC. ET INDUST. OMaler: PLANCHE 9, &r. lent d'Uehie a — \ Orchererre Sorela © Hrarut Ces Ones © Jeurrat les 7715 r © Huet & TEte dé marne CR le A Oltenhorn # of Triphen A 6. tomber Online : Fe OAeririna Fal d'Ile à Dent gg mit à 070 2 Maurieé a LE / / / : 2 / traine 0 f CZeud © Drameis \ \ ina Breithorn Fumilly/ à 207770 75] L MSemepos| À / os J Attera M Bellachat À Ch dela Maeteine L L} À {lu Bonhomme { Col je la Signe y / î RTS {/ / Er Pa | / / / 4 out du Cornet TH Velan rnafd \ ns ee o1 > © Torermber \ Ua tterhwcn|] Phder Buguelins re * À M Cerrin mbin + fe + Demd'r ) Olhatitten d'une! pailie du Bassin du Mfène coin loinéalen dé, LS PARLE | CEMATES DE M CET ES “ANNAXL. DES SUILCNC. AGRIC.FT INIST. FLANCHE 111. L+tT EST. - Hor.: 6: L+ Lt systéme de Ë N LS Gabriel Rey del. Llh. el Jp d'A. Brand ell ‘Lyon. 7 a Es ruine» cnirons de di A tn tt Ne w# _- me pe mines t TS + 3 < 2 CEE PLANCHE IX. PRES T'INDUST. ñ n ANNAL.DES SCIENC. AGRIC.EF d'A. Brancet et Ca Lyon. Lil. el Lors: latin — Koxb.) : C£t carialr Crrresrni M Pa 24 7A D CCCClE D ClT'e cl. DA SActitlhoe. 27 4 Poe 1.2.39.1.R. Lin y 7— zen ll ulhrus TA V4 Uyaci Ce A,.B. ANNAL.DES SCIENC.AGRIC.ET INDUST. PLANCHE V. III F N . HE FÉFHEI G. Rey ae. Zmp. et Lit. d'A. Brunet et C. à Lyon. Z ZLygistoplerus sanguineus. 2. Didyoplerns rubens. À. D.Aurvord: #. 1. néntulus. Ÿ D. Merck. 6. Pyroplerus affines. 7. Omalisus suturals. PLANCHE VI. SCIENC.AGRIC,ET INDUST. ANNAL. DES HMAL- AY STE AREA { n ns RE RE © À; ANNAL.DES SCIENC. AGRIC.ET INDUST, PLANCHE VI, ANNAL. DES SCTENC. AGRIC-ET INDUSTR PLAN CIE VUE - ANNAL. DES SCIENC.AGRIC, ET INDUST, 1x PLANCHE NORD. Carriere e de IL? Perret a Eh. O < Ÿ (ANAL. DES ACIEND AOMIG, ET IN DUST: D'ACTION S soirs Æniner © © 1e Fret \ 1 lEworns mar © pr zrareN à Chaton à am renfre © Zoe prinordeat D Zorur heurller Molasses marines À B Couglomert breustre 1 op re Lu d'A Brenes a! © à Lyon. CARTE GÉOLOGIQUE = 2 CS cnttcdes 4 Ceres (Mister a +00 son 4oe so 60e Rey AT ANNAL.DES SOIENC. AGRIC. ET IA : T INDUST f FLANCHE. X 76. V. sant eu sud du Terrnin houiller LS 472,2 <.; leror art * allon de guise de'Chasse! .) . (Dex Mercrer EE Chez V4 ……— Chez. Charlon Re . : K \NK Nos Sohistes. \ Sehrsles art) — Coupe de l'est à Zouest} *Ésant arr nord dir lerrair Louiller. graphe , .« yrnard ; « N N R + * ” … Grande ronte. de Vienne US 2227777077 …. Bois S'Jeawr ……. Base’ de Sala …. Patiments Penel .... Pulle dir TEle ne Hess de Lagarde Ÿ & °N À Q K a Schzsles Jiremmilfs. & N à NW \ NT ER Ge Parreux AA AUOT Comde des Parlieres CE CE Mars or Dezrrrerrx te £ SL Pol Conde À \ Ë Sn Pails Molardt 14 llecrement Drenr se mn 4 Qasor Chalen deB 1 + AN PRES 7 LE x UP. CRT Corne de’ Chalan cherche ans V7 7 daine > Prlle de Lo 77 Grange. de Murs Lit eLLrrin . d'A Branet ét Ex Zarere: ANSAL. DES SCIENC. AURIC. ET LXDUST- Asso. + T6. V. Ceupe de l'est w L'onest parsant ous sud du Terrain honéller Devrieus Zion des lrore pute Chez Carleren Haras -Eglires lt Chasse Lylise da Chasse Za Tronveliére Chux Chartort Prost Cox Mercier Chu DE HAVE FIG. VII. Coupe de Lost à l'ouest passant Coupe de L'està Lourstpærsant par Lagarde et Lepinite Hole du lerrain lu vrrrerol de Chassis rie Canet rate: da Vanne AAA TL arers Alfteurement Lary AN lerrrermant Dreven Pile Mo Chen Chalon Lorare Plarne Grande roues de Vierne Batuments Pret: LPoile Cneyrmardt. Communes Hess = Balle dr Tilyranhe LEE, Anoress Pline de Cormmrnay Léna }u «Sd ler porinmrtfs A D Lars Sehrales prinaÿe FI 0. 211 Téllerseere Fureur | Combe des Barlrèrrs Yasson Denrreux Petites Combe À lee ls Grange Mars Puits de la V° Motare Tillererere V4 de Massare Chalan rie uiconnie LUS ds Lorraine Leppain à Sovee pont Per Comte des Chrtan Pocherrhe darie Ÿ lie 2 Bey sa je 00 {00 6on… étre over 2opo met Darren Langlos Patte des la Crenge de Murs —- | CPoy Dei. Lier Trips AU Brunet nt à Lyon ANNAL. DES SCIEN.AGRIC.ET INDUST: CS D - Lil eg land del. CE Rey Lith. Lan. et Lilh:« L Prienct CA a . = LR. . Cerarntiim sarguirerim.linn. ANNAL.DES SCIEN.AGRIG.ET INDUST. Ceranium Jiraderrse Heylani del. GE. Rey Lité. Zope et Lil de H Brunet etl. sas RAR GK à Fans) à PS. CON SRE \ ne. meute euis mo Ro Et ÈS RON é em mms ae mme nes a 2 nr an mr met ANNAL.DES SCIENC. AGRIC.FT INDUST. s Dee 2 PLANOCRE AUX. | | | | | | À. A. ‘Oaerdtojtlers densilob«. Serieg. PP Srgillerra rc ES rring . PLANCHE XIT NC. AGRIC. ET INDUST. ti } SCIE ANNAL. DES PRE enr Lys. et Lith.d'} Drurelef C æLyorr . ereng- 277 2YULATES Fra Selle « ANNALDES SCIEN AGRIC.ET INDUST. PLANCHEXV NX TN ali EAU mb) }] il , AGROTIS NYCTIMERA Borsduval. A2 Lo not pagén end harpe L É bornes Hier 22 Latin élite He A